Picardie Nature 56
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! REVUE TRIMESTRIELLE PUBLIEE PAR L'ASS©CIATION PICARDIE NATURE
  ISSNOIBNÉOI COMMISSION PARITAIRE N°63860   F

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I L L Revue trimestrielle puloliee par PICARDIE NATURE
A Association regie par la loi de 1901 `
g I Affiliee a France Nature Environnement
Agreee par les ministeres de I'Environnement,
I · de l'Eduipement et de la Jeunesse et des Sports
  6 Siege social : 14, Place Vogel Amiens
î Adresse postale : B.P. 835 80008 Amiens Cedex 1
    2 Tel. 22 97 97 87 — Fax. 22 92 08 72 — CCP Lille 872. 02 E 026
  Directeur de la publication : Patrick THIERY
I Dactylograpnie :Severine DERICQUE
  l\/lise en page : Bernard COUVREUR
  Impression : Copy-Self — Amiens
1
  SOMMAIRE
l
  Editorial p 3
É Informations p A a 6
É En Picardie p 7 oi 14
I L a vie de votre association p 15 a 17
l Au calendrier p 18
L L'Homme et la Nature p 19 et 20 ·
3 Stop superpnenix p 21 cl 24
  L Adnesion et Abonnement p 25
DEPOT LEGAL 2èmE TRIMESTRE 1992
2   PrcAn¤rs NATURE/V° 56

• E D I 'I' G R I A I. •
NOUS NAVONS QU’UNE TERRE ET ELLE SQABIME.
C"est une évidence, l’Homme détruit la planète sur laquelle il est apparu et a évolué
depuis des milliers d’années.
Certes, la déforestation, la pollution de l’air et des océans, l’empoisonnement des
sols et de l’eau, la disparition d’espèces animales et végétales ne datent pas d’hier. ..
Si l’on raisonne en mois ou en années. _
Mais si l’on prend les six journées de la Génèse pour représenter ce qu’il s’est passé
en 4,5 milliards d’années, comme l’a imaginé l’écologiste David BROWNER, une
journée équivaut à 660 millions d’années.
«Notre planète est née le lundi à zéro heure. Lundi, mardi, mercredi jusqu’à midi,
la Terre se forme. La vie commence mercredi à midi et se développe les 4 jours
suivants. Dimanche à 16 heures les reptiles apparaissent. A 19 heures, lorsque les
séq uoias sortent de la terre, les grands reptiles disparaissent. L’Homme n’apparaît
qu’à minuit moins 3 minutes, dimanche soir. 1 / 40ème de seconde avant minuit
commence la révolution industrielle. Il est maintenant minuit, dimanche soir, et
nous sommes entourés de gens qui croient que ce qu’ils font depuis 1 / 40ème de
seconde peut continuer indé]îniment».
En 1 /40ème de seconde des milieux naturels ont été détruits, des dizaines d’espèces
vivantes ont disparu (une espèce par jour actuellement I), les pollutions se sont
généralisées à toute la planète, les ressources énergétiques viennent à manquer.
En 1 /40ème de seconde, la population mondiale a quadruple, la situation des pays
industrialisés du Nord vivant dans l’opulence contraste brusquement avec la
misère et la famine des pays du Sud (7 personnes meurent de faim chaque minute !).
Qu’elles ne sont pas jolies à voir les images que nous projettent la machine à défiler
le temps ! Croyez—vous qu’elles ont ému les gouvernants de la planète réunis le mois .
dernier à RIO pour le sommet de la Terre ? Pas le moins du monde. Ils se sont
contentés de discours en évacuant toute notion de calendrier. _
Et pourtant, ils avaient sous les yeux, dans la grande salle de conférence, une
incroyable horloge digitale qui affichait deux lignes de chiffres, la première ligne
donnait en temps réel l’évolution de la population mondiale :3 passagers de plus
par seconde sur le navire Terre ,· la seconde, le nombre d’hectares fertiles restant au
niveau planétaire : un hectare de moins toutes les 7 secondes.
Passagers de la planète Terre, n’oubliez pas ces chiffres !
Patrick THIERY
PICARDIE NATURE NO 56   3

’ORMATIONS .... INFORMATIONS .... INFORMATIONS .... INFORMATIONS .... INFORI`v
SO M   :   dioactivité) a été ten1porairement repoussée. Grâce à la A
‘ mobilisation de certains adhérents, nous avons en effet ë
        N   L un sursis de deux ou trois mois. .
I     Ce sursis nous voulons l’utiliser pour alerter les popu— _
E   S lations sur le projet d’établissement d’un "seuil I
d’exemption" pour les déchets dits faiblement radioac- Q
France Nature Environnement souligne que les inter- I tifs.PLusieurs commissions ont déjà rendu leur rapport,  
ventions d’Eric PETETIN ne font que traduire i’indi- I le projet devrait être soumis au vote des parlementaires I
gnation de milliers de citoyens devant l’illégitimité des I vgrg 16 mois de mars 1993 Tous lag déçhgtg dom I
choix d’aménagement tels que le projet du Somport. De 1’activité sera inférieure au seuil d’exemption (vraisem—  
ce fait, les 17 interpellations successives qui ont frappé I blablemcm 1()_()()() bsgqugœlg/lgilograrnmc) Sgmm yé-  
Eric PETETIN prennent l’al1ure d’une Véritable perse- putés non radioactifs et soustraits a toute obligation de  
cution juridico—policière visant à décourager l’action Stockage,  
des militants de la protection de la nature et de i’enVi- Etant donné le nombre des centrales nucléaires arrivées  
ronnement. en fin de service qu’il va falloir démanteler, les masses  
Les autorités outrepassent ainsi leur mission de SauVe— concernées sont considérables. Or, ces seuils n’établis—  
garde de l’ordre public. Cette situation est d’autant plus sent aucune limite sur les quantités totales qui pourront I
choquante que l’on n’a jamais Vu encore en France de ainsi être rejetées dans l’environnement ou recyclées I
grands pollueurs derrière les barreaux. dans les produits manufacturés. Les déchets radioactifs I
En conséquence, France Nature Environnement : exemptés seront complètement banalisés et rien ne I-
— demande la libération immédiate d’Eric PETETIN permettra aux consommateurs d’identifier les produits  
- demande que soient reconsidérés les Choix d’infraS— de consommation qui en seront issus. 1
tructures concernant le Somport, et qui sont aussi Con- Nous allons mettre toute notre énergie à combattre ce  
testables écologiquement qu’économiquement.   projet. (...)  
Eric PETETIN, opposant au projet du tunnel du   Nous vous demandons de faire signer notre pétition  
SOMPORT dans les Pyrénées a ete Condamné ii y a I "contre la dissémination des déchets radioactifs" (1)  
quelques mois à une peine de prison ferme. I que nous utiliserons tant au niveau national qu’interna-  
    tional pour défendre le droit des populations à un 1
à I , I environnement non contaminé. (...)  
  E! I Sous prétexte de combler les lacunes de la réglementa—  
T ..... `- ., E- La   · tion, les industriels et le pouvoir politique sont en fait en  
; \ ·     , I train de remettre en cause les quelques garanties dont I
I · — »  I I disposaient jusqu’à présent les populations contre les  
1 I L 0  I I dangers des rayonnements- ionisants. (...) I
' W 1 I CRII—Rad, Commission de Recherche et d’Information I
    `Ã. \   I indépendantes surlaRadioactivité,Le Cime,47l,avenue  
2 I â `- " —· `   •   I Victor Hugo, 26000 Valence. Tél. : 75.40.95.05.  
  1 · < ~.\ É Q (1)La pétition estdisponible à1aCRII-Rad contre envoi  
É     I d’une enveloppe timbrée. Un numéro spécial du "Rem",  
.·>\1,€” F0  I 1 le bulletin d’information de nos adhérents, est entière- 2
,-X ag   Z1] ment consacré aux seuils de tolérance. A
  U La CRII-Rad est un organisme indépendant et à but non  
AI  NS L A   I -R  lucratif de contrôle de la radioactivité. Son sérieux et  
~· A I son succés ont entraîné un déficit financier de 2 % de son  
A CONTROLER LA ' enirrre rrarraire 1991 (42.198 F). C’est peu, mais cela I
R O  I met en péril l’association. I
I La seule solution est de trouver 3000 nouveaux adhé— I
  rents qui verseront une cotisation au choix de : 150, 200, I
Lors de l’assemblée générale du 15 décembre 1991, la I 300, 500 ou 1000 1: (1·adhéS1On de base de 150 1: ne
déCîSiOH (IC dîSS()UdI`C la   (COI'HU].iSSi()I] de Couvre que les   de gestion et d’in_f01·1·11aü0n des
Recherche et d’Information indépendantes sur la Ra- adhérents)
4   PICARDIE NATURE N° 56
- 1

FORMATIONS .... INFORMATIONS .... INFORMATIONS .... INFORMATIONS .... INFORI\
Nous espérons que vous sereznombreuxàaider laCRlI— I et permettent d`obtenir des informations fines sur la 7
Rad qui mérite d`être soutenue et encouragée. C`est   présence de pesticides, de métaux lourds, de radioacti-
notre santé et celle de nos enfants qui seront protégées. ` vité dans une zone donnée. L’observatoire adéjà conduit
s0urce .· COMBAT NATURE rz°97 Mai 92.   certaines études, notammentàproximité d’incinérateurs.
I Observatoire mycologique, Malzille, 71250. Tél : 85 50
_ 84 09. .
    L'  R source .· La dépêche de l’Envir0nnemer2z
_ _ _ _ _ I LA DEPECHE DE UENVIRONNEMENT
En un siècle, la visibilité abaissé de 84 % aux Etats—Ums.   est une publication
Responsable I la POHÉUOP ` _   de l’Agence d’Information Ecologique. r
Selon une étude américaine parue dans la Geophysical   44 avenue Claude Vcuefauxl Paris 75010
Ressource Letter, la visibilité en zone rurale a dimmué É Tél : 42 40 27 27. Fax : 42 41 06 40 I
aux Etats-Unis depuis le début du siècle de 95 à l5 km,   I
soit une perte de 84 %. A l’origine du phénomène : la    
pollution atmosphérique, oxyde d`azote et dioxyde de    
souffre réunis, qui forment des aérosols voilant la î ,, ’ .
transparence de l’air.     I   I
source .· La dépêche de l’Em/irormemertt i D U   N _   E U R"  
4    _.   K   Le premier "écolo—guide du marin-pêcheur" vient de I
    I , _ 4. · i I /_   V e/'   paraître 1 Bonne pêche. Il est le fruit d’une longue Q
»~"¢/     _ ·   agr"   collaboration entre les marins de l’île d’Yeu et les
I      I > ' II_ Ir     I mîlîtüIltS de Robin des Bois, il est vendu 35 F au Siège de r
  7 KÉÉ -   T, f, fî ggïï cette association(15,rue Ferdinand—Duval 75()©4Paris).
  Ir  gf?  ` Il _I ./    /’2./ 4 .
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 9- - É ——r. ;     .,f   A I
  >     II   ’I '  É" I
4   . 7    ;_ 1 ,  zi, A LOI RE VIVANTE
I     _//`    1 fr , -/‘ Il" . .
jâe   ' 9  I   I
' /‘ -.,g;%î‘v ~ /   ` _ L Véritable "Nobel" del’environnement, le rix Goldman
 · ~__, .· 4 7 ,.  ‘   p
  ;.   '  gin     a été attribué à San Francisco, le 27 Avril, àl’ association
   I  I  _   Loire vivante qui lutte contre plusieurs projets de barra- 7
  T;  I 5 QII.»/ I ges sur le cours du fleuve. ·
..__   _ · *' , -—* ejî;. Ir . ·
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U N OBSE RVATOI RE ; »•· ··• 
MYCOLOGIQU E   °·" ·~ ¤»~·*“"°
I Le champignon est un excellent témoin de la pollution.  
D’où cette étonnante initiative". I    
Une dizaine de mycologues expérimentés, universitai— É
res ou amateurs chevronnés, viennent de Créer un Ob- I Habitants de Caen et de la région qui possédez un jardin,
sewatoire mycologique dont le but eSt d'6tudî€f, SUI les   sachez que vous avez la possibilité de vous débarrasser
champignons, les effets des pollutions. Les champignons   de vos pucerons sans utiliser de pesticides. A l’initiative
sontd’une manière générale d’excellents bio—indicateurs 4 dg tïngümt mamma] dg la rgçhgyçhg agfgnognjqug 6; du
PICARDIE NATURE N° 56   5

PICARDIE  EN PICARDIE ...EN PICARDIE ...EN PICARDIE ...EN PICARDIE ...EN PICAR
Les littoraux en France : risques et aménagement · È
L'espace littoral est de plus en plus disputé, convoité. On ne peut plus se contenter de l'occuper, de '
l’exploiter. ll tout l’aménager, c’est—a—dire penser autrement, concevoir globalement les actions qu’on y  
mène. I
Aux élus et responsables d'aménagements, quatre géographes proposent ici des élements de solution, Y
des pistes pour agir, une méthode d'analyse des problemes d'environnement, a travers des exemples pris i
du Morbihan au Languedoc, en passant par le Pays basque et le littoral picard. I
Ces memes élus et responsables sont invités a s'interroger sur l'échelle géographique a laquelle doivent |
être posées les questions touchant au l’aménagement, et sur le niveau de responsabilité auquel les  
décisions doivent étre prises.
La géographie se trouve ainsi replacée dans notre quotidien, son enseignement l'est aussi, quand il
s'intéresse a la gestion des territoires, a la façon dont nous transformons, modelons, construisons notre
cadre de vie. Tous les enseignants, de I'école élémentaire a l'université, trouveront ici matière a faire de
l'excellente géographie.
Au—dela, c’est atout utilisateur du littoral, habitant permanent ou touriste de passage, que cet ouvrage
s'adresse. On le lit avec plaisir, on s’arrète sur une iconographie originale et attrayante. Les scientifiques
ontsu exprimer en termes simples des phénomènes parfois fort complexes et les mettre a la portée de tous.
Chacun pourra ainsi s'impliquer davantage dans la gestion de son patrimoine régional, avec, qui sait, î
I'envie d’aIIer sur le terrain, de parcourir le littoral avec des yeux un peu plus experts, donc un peu plus ‘
responsables.
Un livre de l00 pages nombreuses illustrations en couleur et en noir et blanc au prix de 90 F.
Commande a : CRDP de Picardie 45, rue St Leu 80026 Amiens Cedex lTéléphone : 2292.07.08 — Fax :
22.9l .08.40.
CDDP de |'Aisne Avenue de la République 02000 Laon Téléphone : 23.20.45.60.
CDDP de |'©ise 22, avenue Victor l-lugo 60030 Beauvais cedex Téléphone : 4445.2530. Ã
UN PROJET D’US|NE DE TRAITEMENT DE BOIS I
DANS LE MARQUENTERRE : ARSENIC ET VIELLES METHODES T
par François SUEUR I
Résidant C1 Saint—Quentin—en-Tourmont, quelques habitants m 'ont prévenu dans le courant du mois de Mai
l992 d'un projet d'insta||ation d'une usine de traitement de bois par la SARL Domaine du Marquenterre,
dont les responsables gérent également le Parc Ornithologique, ces habitants s’inquiétant pour |'envi-
ronnement de la commune.
M'étant rendu a la réunion du Conseil Municipal du 26 Mai,j'ai pu me rendre compte que ce projet soumis
a enquete publique était loin d'ètre inoffensif. Aussi le 29,j'ai consulté le dossier d'enquéte. J'ai pu alors
constater que non seulement les indications fournies parles participants a la réunion du Conseil Municipal
étaient exactes mais aussi que le dossier contenait diverses anomalies et vérités partielles, doux
euphémisme par des méthodes malheureusement classiques dans bon nombre d'enquétes.
Tout d’abord, alors que le reste du dossier, tiré apparemment sur une imprimante laser, est d'une
présentation impeccable. les pages concernant le produit chimique utilisé, Cryptogll CO (fiches techni-
que et de sécurité), sont illisibles. Dans une lettre du 27 adressée a Monsieur le Préfet de la Somme, la
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PICARDIE   EN PICARDIE ...EN PICARDIE ...EN PICARDIE ...EN PICARDIE ...EN PICA!
 
Municipalité demande d'ailleurs un nouveau dossier et une prolongation de la durée d'enquéte de l5
jours. A notre avis, cette anomalie suffit a rejetter le dossier, ce que nous avons d'ai|leurs demandé.
Nous avons relevé une grave contradiction. Alors qu'..."Aucun bois traité n’est ou ne sera incinéré, ce
qui réduit considérablement l'émlssion de produits polluants" (p.25), nous opprenonsd pages plus loin que
"Les déchets de bois sont broyés et servent de combustible a la chaudière" (io.29) et qu'une température
de 2©0° provoque |’apparition d'arsenic (p. 37). Les risques d'inoendie sont minimisés alors qu’a proximité
immédiate du site (l5 m selon certains habitants) fonctionne une scierie et que les aires de stockage de
bois seront éloignées a plus de 5 m des batiments...l\/lerci Kafka. Il est vrai que,toujours selon le dossier, "les
’ vents soufflent a une vitesse inférieur a 2 m/s prés de lo,5l % du temps" ce qui veut dire qu'ils soufflent a
une vitesse supérieure, donc déja importante, 83,49 % du temps. Nous connaissons les tempêtes du littoral
picard. Il est vrai que nous apprenons également que «Notre établissement est situé en zone rurale non
habitée...», les habitants ayant probablement déménagé dés la mise en route de I'usine !
Aucune indication n’est donnée sur le niveau sonore de I'usine mais nous savons que "Le niveau de bruit I
de l'instal|ation ne dépassera pas le maximum prévu parla législation".
Les risques d'accidents lors de l’arrivée du Cryptogil CO ne sont pas réellement indiqués.
Avec ce projet, les promoteurs du Parc Ornithologique du l\/larquenterre dévoilent une nouvelle fois
quel est leursouci réel de l’environnement du lvlarquenterre. A moins qu’il ne s'agisse d'une publicité d'un
style tellement nouveau qu’e|le dépasse notre compréhension.
-    et ··ri *        ..   ·'·- ‘ si    If rs . III "?.  ‘`»·   ' I B      
  I      »ii· C; `  ·    2: af}   Y b Ia"  v XVTY ,j I A , ___L , `   »I;4·§2,_    '- [Z_ (
  sg-Er   - Q-  '.;a1=·.:î:·..,;s;¢;s:;·;·i··ïêiklîz-r>.‘·  ¤.· * =     r.   rs i,,·ü,  ·.·-  wi- -
 .ë··`»k`;1- _§¥'  V-     `·I.'    3  •@ · ' ,, '     çi _.. V ::.·;§?*’*€ '   A ·' ·'`‘·     ·` »i·i ·     ``’`· ' -* -.
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‘  *?‘.;i  J  ‘   . . · . -     · È•·¤ ··.. · »I~·«.·
.· · . ~"Y.È,- .·« A - . ~l ¤>I · . . ~ .. ·~i J ·--,.— .*, · ,
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I   ·1Z1î§;Ã,;·;1·'”’*'°"~_` ·a -_··_·,  • •     JL] W  S     j t.?
l   ·-'-·ï-.;·+È"Éf’3· iï`€T=·`I I I ' ‘ = Y! II  .·ÉI·ÃÃ'rZ¤· »"  e ‘\r"‘    ·  
l   -   --..     Cs ” s s   A  Ir ¤ ` - I    
  _   ·     .1:: vf. ·ë:    GKOUU Il, 7   · // > \ | /_; ;  ;_—k·v`
I   ·     _ '         :` ""îi   Toh  /  \·  , 1  
i   . I II PII ‘·•I*I IIî'I"I°""‘°"'    'IÃS  i ,\ mn  '.;i_.   Rrmrg  III   A?
j WQ  È`.   _.__ ._ _ ¤¤·~=#•·  _ , _g;-_.Il'4` g/` ¤m§.y.M ; I    °/ "'I  I
  I  u`  :£::s·~·~E `   `^ M“qu·"'î’ %(:::,`     I  P |(f||||   I Mx . " v/ J ll  (Iii
à ?”`I II `II °I P¤Ãrr~·dë;à‘»¤v¤nr1)•` "*'*'”'° ·   I sx JJ  1  ,,-0 ,  ¤··< ¤·'*•  "'"“"I  IM ,  ·‘ /  sa  ·ra.c,
‘   / · """""""‘*"·"'· , IIe ° [T-jj \•ï`II% —  rmsr *7:, % II Urûc  I"'i u .Àe,~, `• s.
I ·//_)   / ', B']9 d. Pm; la Md} ‘ È,  `~ Nguv¤II•~Mara¢   OHNOB yy ·•I-Pim  en V "~.__ I Fam   `I,'I
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I PICARDIE NATURE N° 56   9

DICARDIE   EN PICARDIE ...EN PICARDIE ...EN PICARDIE ...EN PICARDIE ...EN PICAR I
LE COMPOST DE VÉGÉTAUX LIGNO CE LLU LOSIQU ES VIFS
(méthode Jeon PAIN)
LE PRODUIT: .
Le Compost VLV est élciboré q portir de mqtiéres végétdles Iigno-cellulosiques vivdntes exclusivement z I
broussoilles, déchets forestiers, remqnents de coupes de bois, résidus d’élogqge de hqies, etc. .
Il subit un compostqge en phqse qérobie (fermentqtion qui s'effectue qvec l'oide de Voxygéne de l'olr) I
non stricte lui conférqnt en fin de cycle une trés gronde voleur pour être utilisé, sur toute culture, comme I
qmendement orgqnique. I
A noter : Le Compost VLV est différent des qutres dmendements orgoniques : sq spécificité est d’étre  
éldboré pour le sol, pour nourrir Ici terre, lq rééquilibrer, Id restructurer, ld revitdliser. '
Cette spécificité entrdîne lq crédtion d'un humus stdble de hdute qudlité, riche d'une trés gronde dctivité
en micro—orgqniques indispensdbles ci ld vie du sol.
Le Compost VLV n’est pds destiné o «forcer» les plqntes, mois C1 leur fournir un milieu équilibré qui leur
permettrq de s’épqnouir, sons problème, qvec vitqlité : c'est ce qui se pdsse, nqturellement, pour les
qrbres de nos forets.
Priorité est donnée d l’équilibre du milieu dons lequel vit lo plqnte, c’est—q-dire ou sol, C1 lq TERRE. I
CE QUE L’ON PEUT AITENDRE DU COMPOST VLV
l°) Suppression du béchcrge ou du lqbourqge ; d lq rigueur une simple qérqtion suffit (sous—soleuse,
qérqteur type «Gre|inette>>).  
` 2°) Désherboge quqsi—nul, ne nécessitqnt pos l'emploi de désherbqnt chimique, nl d'intervention I
mecqnique. ·
3°) Résistqnce des plqntes qccrue : pos de produits phvlhosqnitqires d utiliser. I
4°) Fréquence des qrrosqges réduite de 75 C1 IOO % suivqnt situqtion climdtique; prdtiquement nulle en
période normqle.
5°) Aucun engrdls ni outre qmendement d qpporter, sduf sur culture spécifique. Le sol se rééquilibre en 3
cx 4 ons (pH tendqnt CJ revenir vers le neutre 6,5/7,5). »
6°) A noter que le compost VLV est compqtible qvec toute outre technique de fertilisdtion, qugmentdnt
méme leurs potentiqlités.
7°) Suppression de ld bqttqnce du sol qui retrouve so texture : pds ol’érosion ni du sol, ni du compost.
8°) Régulotion des échqnges sol/dir et qir/sol.
9°) Terre redevenqnt souple : récolte trés fqcile se foisqnt prqtiquement d lq moin.
lO°) Le produit q une odeurtrés qgréoble (celle de l'humus des sous-bois), de plus il est fqcile C1 monipuler
et ne sdlit prdtiquement pos les moins.
UTILISATION DU COMPOST VLV ·
- Choque fois que I'on veut foire pousser une plqnte. Donc en mqrqïchoge, horticulture, qrboricuiture, I
espoces verts et fleuris, plqntes dqppqrtements et oussi, bien sûr, en gronde culture. I
— Le compost VLV est dppliqué UNIQUEMENT EN SURFACE, nejomdisl'enfouir(possibilité de l’enfouir lorsque Q
le produit est trés mûr, les plus gros morcequx doivent s'écrdser entre le pouce et l'index).  
— Pour un effet OPTIMUM, il est recommqndé d'épondre lq premiere qnnée une couche de 3 C1 7 cm I
d'époisseur suivdnt lq NATURE IDU SQL et suivqnt le RESULTAT SQUHAITE.
Les onnées suivqntes, un qpport de renouvellement s’etfectue qfin de conserver l'épqisseur souhqitée
suivqnt lq minérolisqtion et I'qbsorption du compost VLV por le sol. En culture mqrqîchère l'cIpport de
compost VLV doit couvrir les exportqtlons dues qux récoltes. I
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IO   PICARDIE NATURE N° 56 I

 
PICARDIE  EN PICARDIE ...EN PICARDIE ...EN PICARDIE ...EN PICARDIE ...EN PICAF
 
Doses indicotives pour sols de bonne quqlité :
MOTOICTTOQG extensif: IT/Gre soit environ 50 L pour 4 G 5 m2
Nldroiîchoge intensif : 2T/dre soit environ i00 L pour 4 G 5 m2
Arboriculture : suivont tdille : 60 G 200 L por sujet .
pour sol moyen doublez IG dose
pour sol pcruvre triplez IG dose
A BIEN NOTER
 les ovcrntoges du compost VLV se toit sentir ou bout de I G 2 dns sur bonne terre, de
3 G 4 ons sur terre de mouvoise qudlité. lvldis dés les premiers mois les résultdts sont extremement
significotifs.
Anolyse moyenne du compost VLV ' -
Humidité relotive mdximum : 60 % G 70 % j ·
l\/Iotiére orgdnique : 90 % G 97 % sur sec j
pH : 6,8 G 7,4 . .
N : 0,60 G I,50 A
p 2 0,07 G 0,38
K : 0,08 G 0,40
l\/Ig© :0,09 G 0,i7
CGO : 0,50 G i,50
Rétention en edu : 400 %
Ropport C/N : 30 G 80
Résistivité (en ohms/cm) : 3000 G 5000
REMARQUE SUR L’EFFET DESHERBANT DU C©l\/lP©ST VLV
Le Compost VLV nourrit le sol qui, G son tour, nourriro Ici plonte. Les grdines qui tombent sur lq couche
supérieure de compost ne trouvent pos d'éléments suffisonts pour s'enrGciner et se développer.
Lo couche de compost, d'épdisseur voulue, posée sur le sol, empeche les mduvdises herbes de pousser.
Sion |'instolle sur les mouvoises herbes déjG développées, dons IG mojorité des cds, celles-ci sont étouffées.
De plus, toute plonte cultivée colonise le milieu et empeche les indésirdbles de s'instG||er.
On peut dussi penser que sur sol rééquilibré, les «mGuvGises herbes» ne cherchent pds G se développer
pour compenser le déséquilibre de IG terre.
TECHNIQUE DE SEMIS
Etendre sur le sol Id couverture de compost et procéder comme suit :
— Petites grgines : Trocer un sillon `usg;j’e` le terre , déposer les groines du fond, plomber (tdsser), ne recouvrir
que TRES TRES légérement Gvec le compost. sinon les groines risquent de mol germer. Pds d'orrosGge
nécessdire en temps normdl. j
—   z trovoux identiques G ci—dessus mois le recouvrement por le compost peut étre plus
importont sinon totdl.
TECHNIQUE DU REPIQUAGE
Si Io plonche n'est pos recouverte de compost VLV: procédercomme d'hobitude puis étendre IG couche
de compost en fcrisdnt Gttention de ne pos recourir les feuilles des jeunes pldnts. _.
Si le sol est déjG couvert : repiquer ou trovers du compost VLV pour les sdlcrdes, poireoux, choux, etc... '
· Attention : veillez G ne pos foire tomber du compost jeune ou sec ou fond du trou. Au besoin, dégoger
un sillon, comme pour les semis, que vous recouvrirez dprés repiquorge. I
PrcAk0r£ NA TU/?EN° 56  ———— H

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PICARDIE ... EN PICARDIE ...EN PICARDIE ...EN PICARDIE ...EN PICARDIE ...ENi PICAR î
· Pour les bulbes, gros choux, plantes en godets, pommes de terre : dégager le compost, plantez et remettre I
en place la couche d’origine. I
CAS DIVERS I
  Il devient inutile de butter les pommes de terre si I'épaisseur du compost VLV .
est suffisante. En effet, celles—ci ne se développant que dans la terre, c'est—a—dire en dessous dela couche I
de compost VLV, elles n'auront donc pas la facheuse tendance a «remonter» au la surface.  
  Une épaisseur de compost VLV de 5 cm formera un excellent palllage. En cas de pluie
: plus de fraises pleines de terre.
De plus, votre parc restera propre en permanence. I
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  en cas de plantation d'arbres fruitiers ou d'ornement, d'arbustes divers, un manteau de  
4 a 5 cm de compost VLV autour des pieds facilitera la reprise: il maintiendra une bonne humidité vous A
dispensant d’arrosages fréquents même en plein été et supprimera la concurrence d.'herbes indésirables.
L'étalement d'une couche de compost VLV suivie d'un complément permanent au cours des années, l
assurera C1 vos arbres fruitiers un apport de matiere organique qui sera bénéfique a leur production.
DERNIER RAPPEL
Le compost VLV ne doit pas étre enfoui avant que les plus gros morceaux ne s'écrasent entre pouce et  
index. I
En fin de saison de culture, la couche de compost VLV est presque totalement «absorbée» par le sol. Ce I
qui reste en surface est fortement minéralisé ; l'incorporer éventuellement aux premiers centimètres du I
sol ne posera aucun probleme. [
COMPO--FOREST
I5 rue du Hauf de Folie 80890 CONDE-FOLIE TEL : 22 37 87 49  
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I2   PICARDIE NATURE N° 56 1

 
PICARDIE   EN PICARDIE ...EN PICARDIE ...EN PICARDIE ...EN PICARDIE ...EN PICAF
 
UNE INITIATIVE INTERESSANTE ¢
DE LA PART D’UN GROUPE D’HYPERMARCHES.
LES COURSES : FA VORISONS LES ECOPRODUITS ET LES EMBALLAGES NON ABUSIFS.
Voici les conseils ol'un groupe o'eleves oe closse elemenToire...ouxquels TouT oclulie responsople oevroiT
reflechir ei Tenir compTe dons son comporTemenT o'ochoT :
- colIecTer eT recycler les journoux eT imprimés.
— reuiiliser les socs en popier.
— collecTer eT recycler les pouieilles cI'eou eT cle poissons gozeuses.
` — oller dons les resTouronTs eT les·fosT—Tood qui n'uTiIisenT pos cle poTTes en polysTirene exponse.
— romosser les clecheTs quond on en voiT.
— recycler les pièces usogees d'ouTo eT cle moieriel menoger.
- uTiliser un Thermos pluToT qu'un corT©n de jus oe fruiT.
— collecier eT recycler les poîTes en olu pour poissons.
- ne pos ocheTer d'olimenT pour onimoux foiTs G porTir oe vioncle cle poleine.
— foire G |'ecoIe une journee cle I'environnemenT.
- ovoir un jorclin propre.
- refuserTous les procIuiTs dons les empolloges inuiilemeni com- ·  rs  or      ,  . .
pliqués eT imporTonTs.   ‘    
— uTiliser un soc G goûler en Tissu ou en méTol pluToT que des socs I
en popier ou en plosîique. L 1
- uTiliser cles lessives sons phosphoTes. I Ag?        'É  
- uTi|iser des neTloyonTs G pose cle vinoigre eT non G pose oe g ï ··,·· lg,   _·7'.`f‘;îï_y     I
chlore.
- cléloisser les piles ou mercure eT choisir les piles vertes. É RE¢Ycl-E R  
— re—uTiliser les poiTes ou pouTellIes en plosTique. I l
- demoncler G lo coissière cle voTre mogosin qu’elle meTIe vos I RE-UTI USER  
. .   RE FUSE R
ochoTs olons un soc en popier eT non en plosTlque. I LE GASPI LI-AG E
— refuser Tous les oerosols qui n'onT pos le lopel : «proTege lo I
couche cI'ozone». ,  
- demonoer G voTre poucher qu’il uTiIise des porqueTTes en ’
corion eT non en polysTirene.
- préférer choque fois que possiple, le Tissu oux pro<:IuiTs G jeTer. '·"^'"“ LES EM2^.'·'·^°“ ExcE”'“ _
- re—uTiliser les socs en ploslique eT les rendre pour recycloge | INGNÉRA1-ION
pluToT que de les melTre G lo poupelle.   AVEC REcUPERA1·|0N DE L·ENEm:lE
— recycler les pneus (clonner G rechopper). È FAIRE JJZOMPQST
~ ocheTer les produiTs en «Envlro—Pocl<s» ou clons les royons î non
VRAC, T RAMASSER DE FA¢ON SELEIZTIVE —
- preferer lo voisselle, les Tosses, les verres que l'on love G ceux I LES CRDURES MENAGERES
que l'on jelTe.
— recycler Tous les produiTs cle popier. ce www ëmumm K;.
- eTre Tres pruolenT clons le choix eT l'usoge des prooIuiTs
phyTosoniToires, des cIesherponTs. des engrois chimiques eTc. .   (5*-gw
— limiTerl'usoge cles décoponTs eT des solvonis G pose de péTroIe   —      5
pour lo peinTure. "°""‘*°  " ‘'·I ” g
— préférer les nouvelles peinTures G l’eou pluTôT qu'G l'hui|e ovec   îCm§0;um"[a·;M'I;w ··  
du ¤l©m¤ Q,    
PICARDIE NATURE N° 56   13

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PICARDIE   EN PICARDIE ...EN PICARDIE ...EN PICARDIE ...EN PICARDIE ...EN PICAF 
— remplacer les ampoules habituelles par les nouvelles sour- PANIER ou SAC PLASTIQUE  
Cegdeclairage consommant moinsetdurantpluslongtembs. mwa J5; Câmgg; j  
— ne pas couper sans raison les arbres et les haies mais au Je Pmœge PL NATURE  
contraire favoriser la replante.  
— protéger la nature et la vie sauvage des plantes et des ·
especes animales.   s
(Relevé effectué par une école de l’©ntario au Canada et · _,   L  I I
télécopié a tous les médias du pays., Chez nous la prise de _ I " É  Ir/i — I
conscience existe aussi... Nous les adultes, nous devons en g   Y J J ° I
tenir compte.) C  *  ,,_  (È I
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Heureuse Initiative I A ,   ard     , 3   —vII     I
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des pouvoirs publics .   I s rseI   ,       ,‘9[gII·  - I
E V   ,—>.   V     '‘v,        
  `eA‘, _ `'ri     III Vllv   I
j une Opéfqfion  G I  GXTIOIT OG la C DOQDQ I
«Récupération de papier» lancée parla Direction Régionale "NON MERCI MI  PANIER" I
de l'Environnement de Picardie en association avec le dgFrOfIÉ2°îGîLî;"êIï;îl;’rînGmGm I
Conseil Régional et la Mairie d'Al\/IIENS va commencer a  
partir du I2 juin, pour 2 ans. I
Elle se traduira par l'implantation de 3 bornes de 25 M3, · I
réservées aux administrations :  
- l a la Cité Administrative — rue Jules Barni, g
- l au Rectorat (usage Rectorat et Ecoles d’Amiens a partir  
de Septembre),  
— l a la Mairie.  
_ Si cette opération de collecte sélective se traduit par un I
succès, elle pourra être reconduite au dela des 2 ans, et '
s'adresserait cette fois au public.
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I4 —-  PICARDIE NATURE Ivo 56  

VOTRE ASSOCIATION   LA VIE DE VOTRE ASSOCIATION   LA VIE DE VOTRE ASSOC
EXPERTISE DE LA COLONIE DE PHOQU ES
AVRIL 92
Le 25 Avril I‘?“?2· USS Vꤤ'€I'« VPIÉIIDRIIP    . ,   s  .»Iî   .·;I    
ees phoques de Pieterburen et John de        
· ·     »—·‘v_~     T''‘»`-R¢`‘·  
806* 9°'C'@'°°"@ "0"°‘“°¤‘S Sort mus   C=I,    RT   ..    
en Bdie de Somme pour se rendre   ____: I     e" if:      `’'I ’    
<>©mr>t€ de I'èt¤t ¤<>t¤el de IG <><>l¤ni®·   ''‘TIT‘‘'‘I’T‘‘’’‘'   '‘T'‘'''*'‘’`   ; _I ' ‘   ‘     ,T»   .__. I    
Trois membres de Preerere Neutre les     ï'-_§    sss   .4 ,
- »   ` ‘ ‘ '' I     ¤..—î   ss—»·   ..‘—  
Gccompûgnûœm DOL" <=<>m¤ls*sr 'GL" Le s     ‘’‘       =s=· s  - .» ·i>‘f·  s°''    
r¤rr¤¤ti<>¤· W ~  [       T AA    
l0 i¤¤ivi<1¤S Ont PU être OPSGIVÉS-     >·T·      
C©mPi€·*9"¤ des Conditions <=im¤*i·    TT   É   sss   ·~        ’  
¤¤sS· <>¤ wi Considérer que Csfis   sss s,ss    
woerrise ¤¤¤¤e ww irmge <><>rr€<>ts>  
de Io colonie.
Sur les IO individus, on compte 6 mâles : 5 mâles odultes observés dons lo Bâle, dont un âgé de plus de
IO ons et un outre, Gdmmo, âgé d'l on observé â St Voléry.
Une femelle, âgée de plus de IO ons, est gestonte et une outre femelle o entre 3 et 4 ons. Les conditions
d'observqtion n'ont pos permis de déterminer le sexe des 2 outres individus, qui sont des sub qdultes (5
ons). L'un de ces phoques, âgé entre 2 et 3 dns, ne pordit pos être en bonne sonté.
Pour Lise et John, une protection contre les dérongements doit étre mise en ploce jusqu'â lo fin du mois
cI'AoOt. (période des noissqnces: mi—Juin â mi—Juillet). Il est pqrticuliérement importqnt de suivre lq femelle
gestonte qujour le jour â pqrtir de lo mi—Juin pour observer le bon déroulement de lo gestqtion. L'étot de
I sonté du jeune phoque de 2 â 3 ons doit être égolement suivi ovec qttention.
Avont de nous quitter, Lise et John nous ont qccompqgnés dons le Pos de Cqlqis pour rendre visite â
Cléopâtre, ce jeune phoque venu des cotes ongloises qui vit depuis plusieurs mois dons le cqnol de I'Ao,
prés de St Omer.
Aloin WILLIAM
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PICARDIE-NATURE
! CONTRE UN PROJET D’ EXPLOITATION
DE GRAN U LATS EN VALLEE DES EVOISSONS
I
É Lo voilée des Evoissons,située entre POIX et OONW, en limite sud du déportement de ld SOMME q toujours
I foitl'objet d'une qttention pdrticullere de lq port de l'Administrotion, d'ossoclotions de loisirs, scientifiques
I et de protection de lq noture en roison des qudlités poysogere et biologique des différents milieux qui lo
1 composent. On remorque â cet égqrd le grqnd nombre de publicqtions s'y rqpportqnt et vqntqnt tour
· â tour l'intérét pqysoger, écologique, culturel,touristique et piscicole de cet ensemble. Or, il y q quelques
. mois, une demonde d’ouverture de groviere o été déposée et |'expIoitqtion sur IO hectdres qu lieu dit «Le
morois d'Uzenneville» o été qutorisée por orrété préfectorql.
PlCARDlE—NATURE o décidé de déposer un recours devont le Trlbunql Administrqtif d'AMlENS en vue
d’obtenlr l'onnulqtion de cette décision, pour deux roisons principoles:
L q) le dossier d'étude d'impqct présenté por le cqrrier est incomplet. En effet, lo loi exige une onqlyse de
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g PICARDIE NATURE NO 50 ————————·  i5

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iE VOTRE ASSOCIATION   LA VIE DE VOTRE ASSOCIATION   LA VIE DE VOTRE ASS È
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l'état initial du site, or, ce document ne présente aucun inventaire faunistique et floristlque de la zone °
concernée. Il y a donc pour nous une insuffisance d'étude d'impact. `
b) le Préfet pouvait refuser l’autorisation pour des raisons d'intérét général,en particulier quand lestravaux È
sont de nature a compromettre les caractéristiques essentielles du milieu environnant. Dans ce dossier, il  
ne manquait pas d’éIéments pour motiver ce refus, trois administrations, et non des moindres, avaient `
donné un avis défavorable: la Direction Départementale de l’Equipement, la Direction départementale È
de |’Agricu|ture et de la Foret et la Direction Régionale de l’Environnement. De plus, plusieurs documents  
élaborés par des services administratifs, sous couvert du Préfet, mettent en évidence la nécessité de t
préserver le site. _ A
Le Tribunal Administratif devrait se prononcer dans les prochains mois, nous vous informerons de sa  
décmon. i
"Cette val lee présente un caractere relictuel et meri te à ce titre une attention conservatoire marquée. . . i
Il s'agit d'un agrosysteme typique en equilibre, ce qui est rare dans le département de la SOMME. .. !
Pris individuellement les champs et les prairies paraissent sans interêt aux yeux d'un observateur non  
averti . Ce serait oublier qu ’ ils s' inscrivent dans un systeme biologique où toutes les composantes ne }
sont pas interchangeables. . .
La destruction de tels secteurs conduit à une reduction de l ’ espace vital de chaque espèce touchée : I
cette notion est primordiale. .. `
C' est donc une approche macroscopique qu' il convient de suivre pour aborder la vallee de Evoissons. . . "
extraits du SCHEMA D’EXPLOITA TION ET D’A/VIENAGEMEIVT DE LA VALLEE DES E VOISSO/VS, document administratif élaboré en I984. I
JUSTES CONDAMNATIONS I
POUR DESTRUCTION DE RAPACES. I
Le IO Février l99l en chassant le pigeon ramier Monsieur . , _ ‘ ·
Claude BAILLY, demeurant a l\/lonchy—l-lumieres, a ‘ · q `    
tué volontairement un Epervierd'Europe,espece ` si I '
protégée. L
Le I7 l\/lars l992 le Tribunal correctionnel de · , L
Compiegne I'a condamné a 8000 F L  _ Ã; g L
d'amende. v É · _
Picardie Nature qui s'était constituée ;-un C   l
, , , . _ . ~|| .
partie civile a obtenu le franc symboIl— [V A:
que de dommages—intéréts.   ·  .
. ·_ I ‘§j . J
, . (6. si L , :f_ A —,, - I
Le ierDecembre l99l l\/lonsieurBruno (ài Ag` g A g Ã; V V tg, I 1 A  
VILLAIN, demeurant a Dancourt amiëigw Qy _ · K
Popincourt (80700) a tué volontaire- (ë    I
ment une Buse variable, espèce pro- (lëgàî  ea      
tégée, d'un coup de fusil de chasse. `,‘€gK,â`7`    · ·. I
Le T8 Février l992 le Tribunalcorrection- (*4:,*q €‘,;~:\"1; ,(’,·’,’   â
nel d’Amiens I'a condamné a 18 mois de   ‘..     g
suspension du permis de chasser. tat   · ‘- · i
Picardie Nature qui s'était constituée partie ·   ‘ L
civile a obtenu 500 F de dommagesintéréts. \   6 . ‘ A _`  
îar É_,,»—- · L   A  
I6   PICARDIE NATURE N° 56 t

VOTRE ASSOCIATION   LA VIE DE VOTRE ASSOCIATION   LA VIE DE VOTRE ASSOC
Le l5 Moi nous ovons inougure lo voliere cle reéqucqlion des oisequx blessés qui complele les inslollolions
de Soveuse.
Elle q élé conslruile o Bqcouel groce C1 |'ob|igeonce de Monsieur el Moclome Peguel qui onl mis une
pqlure o nolre disposillon, el que nous remercions vivemenl, ovec l'oide finqncière olu Conseil Génerol
de lq Somme el l'nuile de coude de quelques benevoles cie Picqrciie Nolure.
Lorge de 3m, houle q'qulonl el longue cie 25m, conslruile en lubes melolliques soulenqnl un filel souple.
celle voliere permel oux oisequx convqlescenls de se refqire des muscles el oi’êlre qlnsi réinséres dons le
milieu nqlurel ovec oie plus grqncles cnqnces de survie.
Plusieurs bersonnoliles onl honoré celle inougurqlion de leur presence : le Direcleur Régionql de
l'Environnemenl represente por Moclome Cnrisline Brunel, Monsieur le clocleur Moulqrde el Monsieur
Dqcneux, Conseillers Generqux, Monsieur le clocleur Bourbon de lq Direclion des Services Vélerinqires,
Monsieur Corniquel, moire de Bocouel el son qqjoinl Monsieur Veniel. Le Messqger cie Picordie el le
Courrier Picqrd «couvroienl» Vevenemenl.
A celle occqsion une Bonclree qpivore el une Buse vorioble onl ele relqchees.
” Jeon—Morie THIERY
 .  ___.   `   ç   1 ,      ï  
,:     q l  MW\`NWNNmw wmWWW»NM“MMwmmm“,,»,,m,,_m    ., . ..,:, · ······ ·  p l     , ·`     ` ,_ » 
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,     C ‘·  ~   I    ''’` ‘ È  `i  È   je  I
   È  '‘·· ~ .   .... .,      ‘         —;         §·   ‘``li
g     .............     ....... ........-.  C    N   s..c..     rsssrr  
.       · ·   s ‘'·~ . .....   .,..   , i i «   r=·      ï .· .  
       .   L.   .    ...      î`i    ’`i     ·
   ....      ....   C     i i       E     ·
C   .. . ....     il   ...   .  _      ...i.s..
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prix modique de 20 francs.
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PICARDIE N/-\TU/?EN° 56 ·   I7

\U  CALENDRIER ...AU CALENDRIER ...AU CALENDRIER ...AU CALENDRIER   CALB
Dimanche 2 Août E
A la découverte de la Baie de Somme A
RV 9/100 a la station d'études en Bale de Somme, quai Jeanne d‘Arc a St valery: rencontre de l·équipe de A
surveillance des phoques, visite de l'exposition
RV I inO0 au parking de la Maye pres alu Crotoy: a la découverte des oiseaux dela Baie }
Repas tiré du sac .
Dimanche 30 Août I
A la découverte des oiseaux de la Baie I
S RV l0hO0 au parking de la A/laye près du Crotoy I
Repas tiré du sac I
I
I
Dimanche 13 Septembre  
Sortie au plan d'eau de l'Ailette (près de Laon 02), observation possible de Balbuzard pécheur I
RV 8h00 au cirque d'Amiens (places disponibles dans les voitures)  
RV l0h0O devant la mairie de Neuville sur Ailelte  
Repas tiré du sac  
 
Dimanche 20 Septembre - 3
Rallye de la Baie des Phoques. Comme tous les ons, Picardie Nature- tiendra un stand a St—Valery sur
Somme. Toute aide sera la bienvenue, inscrivez vous dès maintenant au 22 97 97 87.
I
I
C l
  I
REMARQUES:
Pour les sorties sur le terrain : il est préférable de se munir de bottes et
de vêtements de pluie. 3
Pour les sorties d'initiation a I'ornithoIogie, notre association met a votre = A
disposition des paires de jumelles. s
- Parfois un rendez—vous est fixé place du Cirque a Amiens, ce|ui—ci n'est - I
nullement obligatoire, il est fixé simplement pour permettre aux habitants = I
d'Amiens et des environs de se regrouper dans les véhicules, l’attente Cl ce  
rendez—vous n’excède pas i5 minutes.  
. B , _ . .  A I
 
I8   PICARDIE NATURE N° 56  
‘ I
I

i
l
r L’HOMME ET LA NATURE
 ·
A l'aube de l'humanité, l'espèce humaine, discrète, n'est qu’une espèce parmi d'autres, maillon d'un
système écologique complexe.
Par la fabrication d'outils et d’armes, l'Homme se hisse peu a peu en haut de la hiérarchie des
«predateurs», et devient un chasseur redoutable. A partir de ce moment, I'exlinction d'especes com-
mence pour ne plus s’arréter.
l Durant les grandes glaciations de l'hémisphère Nord ( - 30000 cr - l5000 ans) les conditions de vie obligent
les humains a se «surpasser» pour ne pas disparaître. De fait, ces glaciations s'accompagnent d’un essor
important de la civilisation et les humains contre cette Nature hostile, commencent a la considérer
comme une ennemie.
* Plus le niveau technologique de la population augmente, plus le rapport Homme/Nature se détériore.
Ainsi, encore aujourd'hui , dans les peuples dits «primitifs» (indiens d’Amdzonie par exemple), on rencontre
une gestion trés raisonnée de la Nature car le capital Nature n’es·t pas dégradé, seuls les intérêts sont
consommés.
 ·
Aprés les glaciations, l'agriculture et l'élevage se développent, le paysage se modifie sous l'action
humaine (défrichement, assèchement. .). Ces conditionsfavorables permettent une explosion démogra-
phique, qui implique une utilisation toujours plus poussée de la Nature.
Aménagement et destruction de la Nature
Accroissement Recherche
de la population î`—’ de nourriture T
Besoin
d'espace
Urbanisme
et industrie
La Nature est soit aménagée, soit détruite, et en fin de compte, la Nature libre rétrécira sans cesse.
Chaque époque pose un peu plus loin les bornes de la civilisation, ne faisant que renforcer le cycle
infernal.
Les guerres, les défrichements, les modifications agricoles, se traduisent par la baisse sensible des surfaces
boisées, et les quelques forets qui restent ne seront épargnées que par la découverte du charbon.
Aujourd'hui, la destruction des forêts continue en France, par le remplacement des feuillus par des L
résineux ou par des espèces poussant rapidement (peupliers), ce qui est plus rentable a court terme mais
modifie totalement |'écosystè-me forestier.
Même si en Fra nce les surfaces boisées ne sont plus en baisse, ce problème est considérable dans d'autres
pays, où la déforestation est catastrophique (Amérique du Sud, Afrique, ©céanie...).
 ·
A partir de l800, le rapport Homme/Nature se dégrade a vitesse accélérée. La consommation du
charbon accroît sensiblement la pollution (suies, goudrons, cendres). La Nature est surexploitée bien que
quelques voix commencent a s'élever pour dénoncer cet état.
PICARDIE NATURE N° 56   T 9

I
I
En effet, au milieu du XlXeme siècle, la somme des connaissances scientifiques permet de mieux situer la
Nature et ce quelle représente.
En 1859, Darwin replace I'l-lomme dans son modeste contexte, et permet la véritable première crise de
conscience. On comprend que l'Homme est le fruit d'une longue évolution au milieu d'autres espèces.
En 1866, le biologiste allemand Haeckel lance les bases de l'écologie et la perception sentimentale de
la Nature cède le pas a une approche rigoureuse et scientifique.
En 1872, le premier parc national est créé aux Etats—Unis. l
Néanmoins, cette prise de conscience est limitée et l'industria|isation continue a grands pas, notamment r
par le développement des voies de communication (chemin de fer). ·
LA NATQRQ PQQBELLE. I
Dans la première moitié du XXeme siècle, le développe- . É
ment industriel se poursuit, et la pollution s'accroît toujours I I
plus sans que ses effets soient pris en compte. Avec   ’ SEIUVBT  
» l'augmentation en volume des rejets industriels (gaz, cen- le bocage,  
dres, produits toxiques, acides...) et urbains (chauffage, . ;·~` I les haies É
égouts, ordures...), la Nature devient une poubelle. Cha- ,.   ' E
cun perçoit bien cet état de fait mais personne ne s’y   Bt les talus,  
oppose vraiment.   cfsst aussi I
L'élévation du niveau de vie et du confort passe avant ,  ____ u i
tout,et onferme les yeux en pensantque le problème sera   _ Sauver I homme' I
résolu, un peu plus tard ou par les autres. I  
FFSPN. 51. ma Cuvier. PARIS 5*  
Aggggngrngr.  
Nous aimons tous la Nature, a condition que celle—ci corresponde a l’image que l'on s’en fait. Tout le I
monde souhaite conserver la Nature, mais pourtant nous participons tous, avec des niveaux de I
responsabilité divers, a sa destruction. Ainsi, la dégradation de ce milieu unique par une minorité I
(industriels, promoteurs, technocrates...) a pour conséquence que nous participons tous a ce massacre  
par l'intermédiaire de la consommation. j
Aujourd'hui, trop souvent, la Nature est aménagée non pas en fonction de la faune et de la flore, mais  
en fonction du public. Par exemple, le parc de la Vanoise n'a toujours pas réintroduit l'ours afin de l
préserver la quiétude de ses milliers de visiteurs annuels l l
Néanmoins, depuis quelques années, une prise de conscience semble s'ètre opérée, même si certains I
esprits sont encore longs a changer. La Nature n’est plus perçue comme un réservoir inépuisable dans  
lequel l’Homme peut puiser comme bon lui semble.  
Si cette tendance se confirme dans de nombreux pays, dans beaucoup d'autres les problèmes de l
pollution sont catastrophiques (Pays du tiers monde, URSS, anciens pays de l'Est...), et les politiques de A
protection de la nature quasi inexistantes. ,
Aujourd'hui, alors que les problèmes d'environnement se posent a l'échelle mondiale, on se rend bien (
compte que les solutions doivent étre internationales.
Souhaitons que dans les prochaines années, cela se concrétise dans les faits et amène l'Homme a vivre  
d'une façon nouvelle avec la Nature. l
I
l
François Barbier I
Cet article est extrait de : "Comprendre Vécologie" de Michel Dupufef.  
· l
2O   PICARDIE NATURE N° 56  

STOP
SU PE RPH E N IX
L’dctu¤Iité françoise cr été mdrquée, le dernier jour de Juin por Io
décision de Pierre Bérégovoy, Premier Ministre, de ne pds autoriser
le redemdrrdge du surgénéroteur de CRE YS-MAL VILLE.
LES DERNIERS EVENEMENTS
Le 12 Jonvier 1989, le ministre de l'industrie outorise, dons les conditions exceptionnelles. le redémqrroge
de Superphénix. Soisi por dix—huit ossociotions, communes et villes suisses et frcinçqises, le Conseil d'Etot
qnnule, por décret doté du 27 l\/loi 1991, cette qutorisdtion de redémorrqge.
Le 3 Juillet 1990, le rédcteur nuclédire Superphénix étoit drrèté suite C: une nouvelle dvdrie sur le circuit de
sodium. Lo réglementotion prévoit que si l'instqllotion n'est pds redémqrrée d'ici le 3 Juillet prochoin,
toutes les procédures d'enquétes publiques, d'étude d'impqct et de déclqrqtion d'utilité publique
doivent étre reprises o zéro. L'exploitdnt de lo centrqle de l\/ldlville et les pqrtisdns du surgénéroteur
redoutent une telle hypothèse qui conduiro C1 un qrrèt de deux ou trois ons, et peut-être définitif.
Le 16 Avril 1992, ci lo demonde des élus écologistes, le Conseil régionql de Rhone—Alpes demqndoit du
gouvernement de ne pos outoriser le redémorroge de Superphénix sons une nouvelle enquete publique,
et décidoit lq mise en plqce d’quditions sur cette question le 26 Juin.
Peu oprés, l'©ftice pdrlementqire des choix scientifiques et technologiques décide précipitqmment des
duditions sur lo filière surgénérotrice, le 19 l\/loi ci Pqris. A cette occdsion, les deux cents pdrticipqnts
(porlementqires, élus locqux, représentonts des syhdicots, des ossociqtions écologistes. . .) découvrent que
le ministre de l’industrie, Dominique Strduss-Kqhn, le ministre de lq Recherche, Hubert Curien, Electricité de
Frdnce, le Commissoriot q l'énergie qtomique se retrouvdient miroculeusement d'occord qvec l'exploitqnt
(NERSA) pour trqnsformer le surgénéroteur en incinérqteur de plutonium et d'dctinides mineurs (des
éléments rodioqctifs Ci vie longue, sépdrés lors du retroitement des déchets nucléqires). Pouridnt, qucune
décldrdtion officielle n'ovoit été fqite C1 ce sujet et qucune expérimentdtion n'd été rendue publique.
Le ministre de l'Environnement, Ségolène Roycil, s'est contentée pour sq port d'offirmer que le dossier de
sûreté n’étqit pos sqtistoisont pour l’instont, que Id décision prise «ne seroit pos politique» (sic) mois qu’i|
y durcit qrbitrdge por le gouvernement dvont le 3 Juillet. Les commentoteurs ne s'y sont pos trompés : le
gouvernement veut prendre les écologistes de vitesse pour empecher une discussion qui pourrqit bien
remettre en cduse l'ensembIe du progromme nucléoire frqnçois.
SUPER-PHENIX: LA FIN D’UN MYTHE ?
Qui o eu un jour cette idée folle 7
Controirement C1 une idée répdndue, le surgénéroteur est une idée qncienne. Le premier réocteur
nuclédire dons le monde qyqnt produit de l’électricité o été le surgénéroteur EBR—1 dux USA, en 1951.
QUOIONTG ons plus tord, qprés ovoir dépensé Véquivolent de quelques centoines de milliqrds de frdncs
dons ces progrqmmes de recherche et dexpérimentqtion, on en est o peu prés ou même point.
Les ontinucléoires TIOHQCIIS se bottent depuis mdintenont prés de vingt ons contre Superphénix. En 1977,
on q utilisé les gendormes pour leur foire entendre rqison, et l'un deux, Vitol Michqlon, y ci lqissé ld vie.
Lo filière surgénérqtrice est dons une impqsse portout dons le monde.
Les qrrière-pensées mi|itC1ireS(l@S surgénérqteurs peuvent fournir un excellent plutonium pour les bombes
qtomiques) ont lourdement pesé dons le choix de lo filière surgénérdtrice.
l\/lois mointendnt le poysqge internotionql d évolué. Lq fin de lo guerre froide et ld peur que des poys du
tiers—monde développent des drmes nucléqires o foit surgird 'qutres inquiétudes : lestronsports et les stocks
de plutonium ossociés qu cycle retroitement/surgénérotion ou qu MOX (combustible mixte urdnium/
plutonium).
Portout dons le monde on ci fini por se rendre C1 l'évidence :
- Lo technologie du surgénéroteur n'o pos pu être moîtrisée et de nouvedux problèmes de sûreté
PICARDIE NATURE N° 56   2l

opporoissent d'onnée en onnée.  
• Les difficultés Techniques et les risques ossociés entroînent un surcoût importont por ropport oux outres É
filières. I
• Les dongers de proliférotion empêchent protiquement son exportotion. ï
En Allemogne lo technologie o été enterrée depuis que le réocteur de Kolkor (300 MW) o été ‘
définitivement fermé en 1991. Achevé depuis 1985, il n'o jomois été chorgé en combustible.  
En Gronde—Bretogne le prototype PFR o Dounreoy en Ecosse est o nouveou o l'orrét oprés d'innombrob|es ;
problèmes et incidents techniques. On envisoge sérieusement l'orrét du progromme en 1994. '
Aux Etots-Unis, le surgénéroteur ne s'est iomois relevé du coup d'orrèt donné por le président Corter il y
o une quinzoine d’onnées.
Lo Russie possède un réocteur o neutrons ropides BN—<500. L'étot de délobrement de l'ensemble du l
secteur nucléoire o |'Est ne lui loisse guère de perspectives.
Le Jopon est le seul poys o posséder encore un véritoble progromme de surgénérotion. Mois l'issue en est ï
pour le moins incertoine. Le démorroge du réocteur Monju (250 MW, cinq fois moins que Superphénix) o A
été repoussé o 1993 o couse de difficultés techniques, et des représentonts officiels du lobby nucléoire ;
joponois remettent en couse le concept méme de surgénérotion. g
• Les réocteurs o neutrons ropides présentent des risques spécifiques énormes.
Lo technologie des neutrons ropides suppose un combustible riche en motière flssile (plutonium ou ;
uronium houtement enrichi). Le coeur, trés compoct, peut—ètre le siège de voriotions ropides de lo _
réoctivité pouvont oboutir dons les scénorios les plus  
pessimistes o une véritoble explosion nucléoire (de L
puissonce explosive trés inférieure o une bombe mois L
provoquont des dispersions de plutonium plus impor- [__`  
fontes). À _ ·
A Phénix, le surgénéroteur de Morcoule, qui o servi de .~·;·< 
modèle o Superphénix, on n'o toujours pos réussi, de-   A   y'   l` lm} a
puistrois ons mointenont,oéluciderles subites voriotions • ' · ’ l`;·* »
de réoctivité du coeur. Une équipe internotionole de ‘ ‘ ' 1}.
spéciolistes o été réunie, toutes les hypothèses ont été I • 1     j
envisogées:bullesd'orgon donslecoeur,mouvements l ” . il E   y
brusques des ossembloges combustiblesvoriotions du »— ·»»··~ · · L * il  — l
royonnement cosmique... Les plus optimistes de ces , _ N I: H . I H   i
sovonts pensent qu’il fout peut-être incriminer les op- » gg jy _ » NU l
porellsde mesure etqu'il n'yo peut—être pos de voriotion li/I1],    l A L `  
_ de lo réoctivité l Rien de bien rossuront. ll y o quelques H ” «
mois, M. Loveyrie, directeur de lo Direction de lo sûreté "' — ~-··—·~ `
de |’industrie nucléoire, o insisté sur lo nécessité de
conditionner l’éventuel redémorroge de Superphénix o l'élucidotion des problèmes sur Phénix. Il vo de  
soi que M. Loveyrie subit des pressions importontes, en poriiculier d'EDF. -
Pour évocuer le flux de choleurtrés dense o l'extérieur du coeur, le sodium s'ovère lo seule option possible.
Les risques d‘incendie et d'explosion dus ou contoct du sodium ovec l'eou, l'oir ou le béton rendent donc
lo filière surgénérotrice porticulièrement clongereuse. Les problèmes liés oux incendies de sodium sur î
Superphénix n'ont été reconnus que tordivement, sous lo pression de l'outorité de sûreté, et ne sont pos i
tous élucidés.  
• Le choix du surgénéroteur est une foillite économique qui pèse lourdement sur le devenir industriel de  
lo Fronce.  
Il est bien difficile de dire combien o coûté Superphénix. Le chiffre officiel de 27 milliords de froncs 1
comporte quelques «©ubIis» notobles. Le prix du combustible ou plutonium est ridiculement bos, le  
provisionnement pour démontèlement égolement. Et il est protiquement impossible de sovoir combien
ont coûté les nombreuses modificotions et réporotions, et surtout l'ensemble des recherches dons le l
codre d'EDF ou de CEA. Le ropporteur de l'©ffice porlementoire, M. Birroux, ovonce le chiffre de 50 L
22   PICARDIE NATURE N° 56

milliards de francs pour Superphénix.
La surgénération suppose unefilière dont on n’ajamais vraiment apprécié le coût et qu'on n’ajamais mise
en place.
La surgénération du plutonium est un concept purement théorique. Le phénomène est basé sur le ·
fonctionnement sans faille et une cohésion parfaite de toute une chaîne d'usines et de réacteurs. Tous
les réacteurs nucléaires génèrent du plutonium dans leur combustible. Il est extrait dans des usines de
retraitement des combustibles irradiés (par exemple a la Hague). Ensuite, le plutonium esttransporté dans
des usines spéciales de fabrication de combustible au plutonium. Tous les ans, on extrait un tiers du
combustible afin de le remplacer par du neuf. Aprés il faut a nouveau retraiter ce combustible irradié
extrêmement radioactif... Meme dans une optique pranucléaire, le gain supposé de ce cycle fermé
(plutonium) sur un cycle ouvert (sans retraitement) n'est envisageable qu'au bout d'une période
d'environ un siècle. Il y a gros a parier que l'ensemble de la structure de la production et de la
consommation énergétique aura beaucoup évolué d'ici la.
En ce qui concerne Superphénix, la réalité est encore plus simple : on n'a encore pas pu décharger le
coeur faute de barrillet et il n’existe aucune usine de retraitement dédiée au surgénérateur. Pour le
moment, on va stocker, on trouvera bien une solution plus tard...
• Parler d'»incinération» de plutonium ou de déchets nucléaires est une escroquerie intellectuelle.
La réduction de la production de plutonium dans un réacteur a neutrons rapides est théoriquement
possible. Malheureusement, aucun réacteur au monde ne l'a encore fait. En réalité le plutonium ne serait
que faiblement réduit dans cette hypothèse et d’autres produits radioactifs seraient produits au cours de
cette opération. ll s’agirait plutot de «salir» un plutonium de bonne qualité pour les bombes atomiques en
un mélange d'isotopes divers moins efficace pour cet usage. Quant a Superphénix, il semble bien qu'une
telle utilisation entraînerait une profonde modification de son coeur et une augmentation de son
coefficient de vide positif (c'est—a-dire une augmentation du danger d'expIosion en cas de perte du
refroidissement).
L’incinération de déchets est encore plus hypothétique. Il faudrait d'abord pour cela qu'on parvienne a
un retraitement poussé des principaux radioéléments, qu'on arrive a un pourcentage de transmutation
sensible sur de grosses quantités, qu'on arrive a séparer a nouveau cette bouillie radioactive et tout cela
avec un rendement raisonnable : il serait absurde de faire fonctionner d’autres centrales nucléaires qui
créent des déchets pour alimenter un tel projet.
On peut ètre étonné qu'une telle solution miraculeuse n'ait pas été présentée plus tot pour résoudre le
problème de stockage des déchets dans notre pays, vu les difficultés dans notre pays, vu les difficultés
a trouver un site de stockage. S'agit—il simplement pour le gouvernement de gagner du temps ?
• L'échec de Superphénix entraîne une remise en cause complète de toute l'industrie du plutonium, et
donc du choix nucléaire français.
On comprend I’acharnement du lobby nucléaire a maintenir en vie coûte que coûte le surgénérateur
son échec amène a reconsidérer l'ensemb|e du cycle du combustible. Le retraitement, actuellement
effectué principalement a La Hague (la moitié du retraitement dans le monde),atoujours été officiellement
justifié par la filière surgénératrice. ll s’agissait d'économiser l’uranium qui pouvait se raréfier d'un moment
a l'autre. Il est clair maintenant que le ralentissement des programmes nucléaires partout dans le monde
maintiendra pour trés longtemps encore un prix trés bas de l'uranium et qu'au contraire les stocks de
plutonium sont le principal risque, Com ment justifier la séparation du plutonium a La Hague et sa réduction T
dans un surgénérateur ’? .
L'utilisation du combustible l\/l©X dans les centrales a eau pressurisée peut ètre considérée comme un
palliatif. l\/lais, outre son coût défavorable et les problèmes de sûreté et d’irradiation des travailleurs tout
le long du cycle, il ne permet pas de réduire sensiblement les stocks de plutonium et contribue dans
l'immédiat a augmenter sa prolifération.
Enfin, si l'abandon du retraitement a moyen terme, la totalité du problème de stockage des déchets est
reposée. On fait que le traitement, loin de faciliter la gestion des déchets nucléaires, crée d'importants
rejets dans l'environnement, multiplie les quantités de déchets faiblement radioactifs, et ne réduisent
finalement pas le volume des déchets hautement radioactifs.
PICARDIE NATURE N° 56   23

I
POUR EN SA VOIR PLUS I
Le dossier Creys—I\/Ialville - Editions Sldtkine Geneve — 1990. I
L’écnec des surgénérdteurs - Dominique Finon — PUG — 1989. I
Plutonium -sur-Rhone GSIEN — PUG - 1977.  
Ropport sur l'industrie nucléaire mondiqle — Greenpeace, VI/orldwotcn Institute, WISE Pqris — 1992. I
La Gazette nucléaire (bimestriel édité par le Groupement des scientifiques pour I’informotion sur l'énergie I
nucléaire).  
Le livre jaune de Id société du plutonium - APAG — 1981. I
UN BILAN ACCABLANT  
Depuis Id pndse de chantier (terrassement fin , 74), la centrale de I\/Ialville d connu une incroydble  
succession d'incidents, accidents, modificqtions, imprévoyances, etc. En voici quelques-uns :  
Pendant Id phase d’essdis avant la mise en service : I
— vibrations sur les structures internes de Id cuve du rédcteur (problème rendu public par le Comité I\/Idlville I
de Lyon) ;
— un robot spécial, unique en son genre, Id machine d’inspection des réacteurs rapides (MIR) se coince  
entre les deux porois de lo cuve : dix jours pour les récupérer; I
— défauts sur la partie haute pression de la turbine. I
I
Pendont lo phase d'essdis juste avant et aprés Id divergence (du 20/07/85 du 14/01/86) :  
— endommqgementde combustible neuf penddnt sa I
mdnutention ;  
  — blocdge de deux mécanismes de barres de con-  
I Iênêfglê HLICIGBITG, I "°'?i , _ I
I I - defduts dans les groupes electrogenes de secours 1
I   (diesels) ; I
et   I — temps de détection d'nydrogene dans le sodium  
I   · 30% supérieur aux prévisions.  
I   I Depuis le couplage du résequ : g I
I _ - i'<."`*:r%,.,§   , — surchduffe d'un dssembloge fissile de combustible ; I
  "`§`    '   - un coup de bélier dans le circuit edu—vdpeur néces~  
I    W " Q? ’   site des réparations de plusieurs semaines (rendu  
votre Confort de dema n I I I   public par le Collectif d'opposition CI Superpnénix) ;  
— fuite d edu sur une vanne d un des quotres genera— I
teurs de vdpeur;  
— vibrdtions sur les deux dlternateurs ; I
revue "<:©r*nbat nature `bp BO 24CCS Perigueux IFrance= _ .I:UI.I.G du bOn.IIIGI de S·I»OCkGgIG'  
`—`—î%""__—“   L'exploit©nt met trois semdines pour s'en apercevoir  
et un mois pour prévenir I’autorité de sûreté. Vu les difficultés causées por son remplacement, on préfere  
tout simplement le supprimer et le rempldcer por un «poste de transfert de combustibIe» (PTC) ;  
- un engin de mdnutention tombe d'une trentaine de mètres sur ld partie supérieure du dôme de  
réacteur :  
- le toit de la salle des machines s’effondre sous le poids de Id neige (heureusement le réacteur étoit Cl r
I'arrét...); I
— depuis le 3 Juillet 90, le réacteur est a I'drrét suite o Id pollution de sodium primaire engendrée por une I
entrée d’dir. I
En plus de six dns, Superphénix d fonctionné Iéquivalent de six mois o pleine puissance. I
I
Dossier réalisé par GREENPEA CE  
Greenpeace France, 28 rue des Petites·Ecuries, 75070 PARIS  
I
24   PICARDIE NATURE N° 56