• • I I Bulletm de la S0c1ete ’ ' d F Herpet0l0g1que e rance %_ —-.__`—`—È=I" M _ ‘;‘ M `~ w w··-;;—;,=~g»?;-€;.fà‘·;—;·î·9 gw ;·»•;~;q¢=::· ¢w^·<~§?‘7==eëî~*Tî3Éë·V.'¢î.d%""il’*«7·'4îï\ &‘¥`È<¤“‘ "?*1¤ëê:ï‘à :=€~2* ¢ÃÉ”·à~* :~$H=·,Eâ··ë '$\5"“fFîM* @" ‘?¢»¤”L•·\¤•·- ‘ #:- ‘î·¤# M*‘ ··z=;=¤e=:s2·~ "~J·M ¤=¤~¤¥ -*~‘ •·•.=,a=;·:¤=*` ‘·*;<âüî·3.ë·¤. îîï ISSN 0754 _ 9962 Bull. Soc. Hêfp. Fl'. (1999) 90
BULLETIN DE LA SOCIETE HERPETOLOGIQUE DE FRANCE 2ème trimestre 1999 N° 90 SOMMAIRE • Réflexions sur la gestion des reptiles et des tortues en particulier en France . 1 - La protection des espèces jean SERVAN .....,.....,......,...................,........................................... 5 • Etymologie des noms d'Amphibiens et de Reptiles d'Eu1‘ope Bernard LE GARFF ..................................................... . .................... 23 • Présence de Lepidochelys olivacea (Eschscholtz, 1829) (Chelonii, Cheloniidae) dans les Antilles françaises jacques FRETEY & jean LESCURE .................,..,.........,.....,................ 41 • L'effet d’une stimulation gonadotrope sur la réponse stêroïdogène et l’induction de la ponte chez la femelle canulée de Xenopus lacvis (Anurae, Pipidae) Ghassan EL ZEIN, jean jOLY & Daniel BOUjARD ........................... 51 NOTES • Nouvelles observations sur l'herpétofaune du Maroc, 7. Redécouverte de l'Echide à ventre blanc, Echis areuicola lcucogaster (Roman, 1972) (Reptilia, Serpents, Viperidae) au Maroc jérôme MARAN 8: Philippe GENIEZ ..,......................................... 63 2
BULLETIN DE LA SOCIETE HERPETOLOGIQUE DE FRANCE 2ème trimestre 1999 N° 90 CONTENTS • Management of reptiles, especially turtles, in France. 1 · Species protection ]ean SERVAN .......................................,....,....,........i..,.................... 5 • Etymology of European amphibian and reptile names Bernard LE GARFF ...........................................,...,...i........,............. 23 • Lepidochelys olivacea (Eschscholtz, 1829) (Chelonii, Cheloniidae) present in the French Antilles jacques FRETEY 8: ]ean LESCURE .,................................................... 41 • Effect of gonadotropic stimulation on steroidogenesis and egg laying in catheterized female of Xeuopus laevis (Anurae, Pipidae) Ghassan EL ZEIN, lean ]OLY & Daniel BOU]ARD ..........,................ 51 NOTES • New records of Moroccan herpetofauna, 7. Rediscovery of the carpet viper Echis arenicola leucogaster (Roman, 1972) (Reptilia, Serpentes, Viperidae) in Morocco jérôme MARAN & Philippe GENIEZ .................................,..,.....,,.,. 63 3
Bull. Soc. Herp. Pr. (1999) 90 : 5-21 Réflexions sur la gestion des reptiles et des tortues en particulier en France : 1- La protection des espèces par ]ean SERVAN Muséum National rl'Histoire Naturelle, Institut d'Ec0logie et de Gestion de la Biodiversité (IEGB), Laboratoire d'Eoolution des Systèmes Naturels et Modilïés, 36 rue Geojfroy Saint- Hilaire - 75005 Paris (France) Résumé - La gestion appliquée a la nature est un terme de plus en plus utilisé. Est analysée, d`un point de vue biologique et réglementaire en France métropolitaine, en Europe et au niveau international, la protection des espèces de reptiles et plus particulièrement de tortues. Malgré des efforts de protection, les espèces se raréfient et les milieux régressent. La politique sectorielle de protection de la nature se heurte à d'autres politiques sectorielles, à une incompréhension des acteurs économiques, à une mentalité rurale dominées par les aspects économiques et n'ayant pas encore intégré que les richesses naturelles sont limitées et donc à sauvegarder. Mots clés : Reptiles. Tortues. Protection. France. Summary - Management of reptiles, especially turtles, in France. 1 - Species protection. Management of biodiversity is an expression becoming ever more widely used in France. Conservation of reptile species, especially turtles, is considered on bot biological and legal grounds at national and international levels. Despite conservation effort, species are stil becoming rarer and habitats are continuing to recede. National conservation policies clash with those of planning and development. Wise land practices and sustainable use give way to short term economic considération in rural thin ing. Key-words : Reptiles. Turtles. Protection. France. I. INTRODUCTION La notion de gestion est aujourdhui appliquée à beaucoup de choses, y compris a la nature : gestion des peuplements, gestion des ressources naturelles, gestion du patrimoine naturel, Le concept de gestion est ancien. Il prend naissance dans le domaine privé. ll concerne Yadministration des biens susceptibles dappropriation par des personnes. Ces biens ou patrimoine, totalement soumis au propriétaire, sont transmis de génération en génération au sein d'une famille (Humbert & Lefeuvre 1992). Un gestionnaire est LH spécialiste de la gestion mais n'est pas nécessairement le propriétaire des biens, et un gérant les administre pour autrui. Cette extension à des objets naturels ne manque pas de soulever des problèmes touchant l'appropriation car les espèces sauvages ne sont pas du tout une propriété qui confère à son titulaire le droit d'en disposer de la manière la plus absolue y compris la détruire. ll sagit plutôt d`une possession "temporaire" qui donne uniquement 5
la possibilité d'exercer des actes d'usage, de jouissance et de transformation, le possesseur ne pouvant en aucun cas aliéner ou détruire. Ainsi apparaît la notion de gestion écologique : "ensemble des mesures qui favoriseraient le maintien d'une diversité des communautés d'êtres vivants et garantiraient une productivité biologique globale élevée tout en satisfaisant au moindre coût économique les besoins sociaux, culturels et esthétiques diversifiés de la société" (Lefeuvre et al. 1979). La nature a-t-elle unpropriétaire? La notion de propriété, collective gérée et prise en compte par Yensemble des citoyens, a longtemps été l`apanage de chaque état, ce cadre a failli être dépassé 2 une décision de la cour de justice de la Communauté européenne remet en cause le concept de patrimoine biologique national inscrit dans l`article 3 de la loi du 10 juillet 1976, cette notion devrait être remplacée par celle de "patrimoine commun de l'humanité" (Convention de Montego Bay 1982). Ceci fait donc disparaître la notion de propriété privée ou publique et fait apparaître la nature comme quelque chose d'abstrait, dïnappropriable (Humbert & Lefeuvre 1992). Qui a alors la nature en charge ? Le PNUE, l'UNESC© ? Aucune de ces structures n`a de façon clairement reconnue cette charge. En fait, la Convention de Rio de 1992 ne partage pas cette approche, elle note au contraire que lenvironnement relève du droit national de chaque état. Or en droit, d'une part, tout texte international s'impose au droit national ou européen et, d'autre part, le dernier texte (à valeur égale) prime sur les antécédents. Il apparaît donc, en vertu de la Convention de Rio de 1992, que chaque état a la responsabilité de la nature présente sur son territoire. Cependant les états membres de l’Union européenne, ayant délégué à Bruxelles une partie de leurs prérogatives, ne peuvent exercer ce droit que partiellement (pour ce qu'ils n`ont pas délégué), Pour chaque espèce ou élément du patrimoine naturel, ce qui compte c'est qu`une population minimale existe et que les conditions de son renouvellement soient maintenues. Chaque espèce a son habitat propre qui est avant tout fonction de ses potentialités et de ses exigences biologiques, mais aussi des facteurs externes qui limitent son extension : concurrenoe d'autres espèces, actions de l'homme 7 Raréfaction des populations et pollutions en tous genres, perte et fragmentation des habitats dûs à l'urbanisme, aux transports et à l'agriculture, affectent nombre d'espèces et, peu à peu, la plupart des états imposent des contraintes sous forme de textes législatifs plus ou moins précis. En effet, les textes sont l'aboutissement d'une démarche parfois longue où ont pris part des acteurs venant d'horizons variés. La conservation de la biodiversité ne relève pas que de la seule science écologique, ce qui embarrassé parfois les scientifiques comme le note di Castri (1989) : "Des aspects éthiques, culturels, sociologiques, économiques et aussi émotionnels et esthétiques peuvent avoir une force plus grande que les arguments scientifiques pour modifier les attitudes des décideurs et du grand public", et Barbault (1996) : "On est frappé par le fait que les grands problèmes d`environnement auxquels sont confrontés les sociétés d'aujourd`hui constituent autant de défis posés à l'écologie comme science; ainsi, il y aurait là tous les éléments d'une rencontre 6
potentiellement révolutionnaire, au sens propre du terme, entre écologie et politique; rencontre difficile et dangereuse pour Fécologie, rencontre déstabilisante aussi pour le politique". L'analyse de ces textes indique la manière dont notre société considère la nature. L'analyse des populations, dans son acceptation moderne, date de près de quatre siècles depuis les travaux de Van Leeuwenhaek sur la régulation des populations (Odum 1971). Le terme écologie n'a fait son apparition qu`en 1869 et l`écologie en tant que science date du début de notre siècle. Les recherches sur les populations entre 1920 et 1970 mirent l'accent sur la dynamique (modèle de Lotl<a—Volterra) d'espèces considérées comme des pestes agricoles ou sur des espèces subissant des prélèvements. Les premiers observateurs directs du déclin, de la raréfaction des espèces, des mauvais traitements que subissent nombre de milieux naturels sont les protecteurs de la nature (Raffin & Ricou 1985), avant que les scientifiques ne se penchent et n'analysent en détail les phénomènes et que les pouvoirs publics ne soient sensibilisés et élaborent des textes. Depuis le début du siècle, les mouvements de protection de la nature prennent de plus en plus de force devant l'ampleur des atteintes à la nature comme le montrent les listes rouges des espèces menacées publiées par l'UlCN dont la première sur les mammifères date de 1956. Le public est très sensible à la faune sauvage qui représente une série de valeurs esthétiques, éthiques mais aussi écologiques et économiques (tourisme par exemple). Aujourdhui, les protecteurs sont préoccupés par le fait que le déclin se poursuit et même s‘aggrave au cours des 20 dernières années, malgré une sensibilisation de plus en plus grande du public, une action croissante des gouvernements, la mise en place de législations nationales et européennes, une augmentation sensible des ressources financières destinées à la préservation de la nature (Imboden 1994). Quest-ce qui ne va pas? Pourquoi les gouvernements, alertés par les protecteurs, n'arrivent—ils pas à avoir tn effet significatif sur le déclin de la biodiversité ? Les forces de destruction sont—elles trop fortes ? Il se peut aussi que les choix politiques et administratifs prônant la protection d’espèces et d'espaces considérée comme autosuffisante, ne le soit pas en réalité (Holdgate 1994, Pirnm 8: Gilpin 1989). Cependant, en France, on en est encore à se poser des questions comme : peut-on dégager des règles concernant les rapports entre les différentes activités ou formes d`utilisation de l'espace et des ressources naturelles et les complémentarités qui peuvent s'établir entre elles ? (Godart et al. 1992). Picon (1992) est plus catégorique : "alors que les embryons de solutions aux problèmes soi—disant insolubles existent, ils ne sont que méconnus, diffamés, caricatures, ridiculisés. Des méthodes adaptées, logiques, rationnelles mais malencontreusement inhabituelles, existent depuis un quart de siècle et parfois bien davantage, elles ne sont neuves qu'au regard ingénu des masses, au regard aveugle de leurs exploiteurs". Pourquoi ces solutions ne parviennent- elles pas à arriver sur le devant de la scène ? 7
II. ASPECT BIOLOGIQUE La protection des espèces sauvages correspond à une réaction de défense face aux atteintes multiples qu'elles subissent. Les exemples d'atteintes sont nombreux : soixante—dix espèces de mammifères ont disparu au XIX€ après l'Auroch, Bos primigerzius, en Europe en 1627 (Heim 1952). La disparition d'espèces à touché tous les continents 2 en Amérique, le pigeon migrateur, Ectopistes migmforius, a disparu en 1914 alors qu'aux environs de 1810, un vol était estiiné à 2.230.270.000 individus ; le dernier Hippotrague bleu, Hippotmgus leucoplmeus, a disparu d'Afrique vers 1800 (Dorst 1965), La Rhytine de stellaire, Hydrodamczlis stelleri, découverte en 1741 dans le détroit de Béring, avait définitivement disparu 27 ans plus tard. Les disparitions ont été bien plus nombreuses sur les îles où de nombreux oiseaux avaient perdu l'utilisation de leurs ailes du fait de l'absence de prédateurs terrestres, comme par exemple les râles à ailes vestigiales qui ont disparu des iles Auckland, Wake, Tahiti, Chatham, Fidji, Laysan, Hawaï et Samoa ou bien encore 24 des 28 espèces d`oiseaux terrestres qui ont disparu de Madagascar et des îles Mascareignes (Dorst 1965). Plus nombreuses encore sont les espèces qui se sont raréfiées comme les grands rapaces en Europe ou le courlis esquimau, Numenius borealis, d'Amérique qui, victime d'une chasse trop intensive pendant sa migration, a vu ses effectifs réduits à quelques individus en 1945 (Dorst 1965). Plus récemment, dans la commune d'©ltingen en Suisse, Hunkeler (1989) note que 21 espèces d`oiseaux ont disparu entre 1935 et 1985 à la suite de la modification des pratiques agricoles. La liste rouge des vertébrés menacées de l’UICN (1996) note que 25% des espèces de mammifères, 11% des oiseaux, 20% des reptiles, 25% des amphibiens et 34% des poissons sont menacés et encore ces valeurs sont des sous—estimations car les données manquent pour nombre d'espèces. L'UICN, en 1997, estime que 12,5% des plantes vasculaires sont en danger, soit 34.000 espèces. Parmi les vertébrés de France métropolitaine (Maurin 1994, Haffner 1994), 8 espèces ont disparu dont 3 mammifères, 2 oiseaux, 1 reptile et 2 poissons d'eau douce. 38 espèces sont en danger dont 9 mammifères, 22 oiseaux, 2 reptiles, 3 amphibiens et 2 poissons. 67 espèces sont vulnérables dont 15 mammifères, 29 oiseaux, 4 reptiles, 8 amphibiens et 15 poissons d'eau douce. Inversement, depuis le début du siècle, la faune française s'est enrichie, par extension naturelle d'aire de répartition, de 4 espèces d'oiseaux. Depuis que des lois de protection de la faune et de la flore ont été votées, nombre d'espèces ont continué à régresser, ou plus grave peut—être, ont commencé à disparaître localement et aujourd'hui, 70% des espèces d`oiseaux européens ont un état de conservation défavorable (lmboden 1994, Tucker 1994). Marshall (1988) estime que le rythme actuel de disparition dû aux seuls hommes est tout à fait comparable aux extinctions massives naturelles survenues au cours des temps géologiques. Toutefois, dans l'histoire de la terre, spéciation, adaptation et survie ont au moins équilibré les extinctions. Di Castri (1989) estime que, même si les estimations du rythme actuel des extinctions varient selon les auteurs, plus 8
d'une espèce disparaît chaque jour. Wilson (1989) avance même qu`entre 4.000 et 6.000 espèces disparaîtraient annuellement. Par exemple, pour la Cistude d'Europe, Emys orbicularis, l'Atlas des Amphibiens et Reptiles d'Europe (Gasc et al. 1997), montre qu'elle détient le Tableau I : Statut biologique de la Cistude d'Europe, Emys orbicularis Praîign Hone er (1981) Corbett (1989) Allemagne en danger(RDA), en danger (RDA), en voie de dis arition RFA éteinte RFA Autriche rare et menacée Polo e rare et menacée en dan er" Tchécoslovaquie quelques populations en menacée diminution Hon rie en voie de dis arition Roumanie ? È Bul arîe È — ¤¤s¤¤¤ê<= rat ure Grèce _ Ch re Italie en déclin France variable selon les ré ions Espagne abondante dans le centre, inconnu _ , dis araît ailleurs Portugl localisée et en déclin record absolu de régression entre 1970 et 1990 : elle a disparu de 16 mailles (tme maille = 50 x 50km), principalement en Europe de l`Est (en pourcentage de mailles (25,7%), c'est Cimnmeleo chamaelerm, espèce introduite, qui a le plus régressé au cours de cette période). Inversement, elle a été introduite (involontairement) dans 129 mailles, il s`agit le plus souvent d'individus échappés de captivité. Ce déclin fait suite à des mouvements de colonisation de grande amplitude depuis la dernière glaciation. Par exemple, les cistudes ont colonisé le Danemark et la Suède à la période post—glaciaire d'où elles auraient disparues peu de temps après (Parent, 1979). La disparition, pendant la période comprise entre -2.000 ans et le Moyen-Age, dans plusieurs pays (Danemark, Pays—Bas, Belgique) peut être expliquée par la modification du climat qui était plus chaud à cette époque de 2 à 3°C que pendant le micro-âge glaciaire. Dans la période historique, on relève une régression de l'espèce dans de nombreuses régions. Deux causes de régression sont souvent citées dans la littérature : la consommation de cistudes par les populations humaines, elle pourrait avoir ainsi disparu de Suède suite à des prélèvements effectués sur des populations fragiles. L`autre facteur de disparition est le drainage des zones humides signalé dès 1800 en Allemagne (Honegger 1978). La demière preuve de présence de la Cistude en Vendée date de l‘époque gallo-romaine (Baudouin 1909). Le statut biologique de la Cistude est mal connu dans certains états (Tab. 1), notamment sur la partie est de son aire de répartition. Dans les états ou son statut biologique est apprécié (Honegger 1981, Corbett 1989), ses 9
populations ne sont pas dans un état de conservation favorable, mais le plus souvent en déclin ou menacée. III. ASPECT REGLEMENTAIRE Si les Premiers interdits réglementant la chasse datent du Moyen-Age, c'est surtout depuis le début de notre siècle que les textes nationaux et internationaux se sont multipliés. La loi du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature, principal texte français, spécifie que la protection de la nature est d'intérêt général. De nombreux arrêtés pris en application de cette loi stipulent que "sont interdits sur tout le territoire et en tout temps la destruction ou Fenlèvement des oeufs ou des nids, la destruction, la mutilation, la capture ou l`enlèvement, la naturalisation des animaux sauvages, qu'ils soient vivants ou morts, leur transport, leur colportage, leur utilisation, leur mise en vente ou leur achat". Ceci signifie que tout prélèvement et tout commerce sont interdits, La seule dérogation possible est la délivrance d'une autorisation de capture ou de prélèvement à des fins scientifiques. Tous les reptiles français sont protégés par l`arrêté du 22 juillet 1993, qui a complété la liste des reptiles protégés depuis 1979, qui avait déjà été modifiée en 1983. Cet arrêté a eu pour conséquence l`arrêt de toute vente publique de tortues, principalement de tortues terrestres. Seules les vipères aspic et péliade peuvent être détruites quand elles présentent un danger. Quant à la production de grenouilles rousses, elle a fait l'objet d'un arrêté particulier (5 juin 1985) qui réglemente la provenance des spécimens (pêche ou capture dans les populations naturelles, élevage en circuit fermé), les quantités maximales autorisées, les demandeurs s'engageant notamment à déclarer toute mortalité massive survenant dans l'élevage, les productions de grenouilles produites ou capturées." D`après Heim (1952), cle nombreux scientifiques, se heurtant à la carence des hommes politiques à faire adopter des textes comme en France, ou se heurtant à l'incapacité de faire respecter la réglementation existante, se sont employés lors des réunions internationales à obtenir des Etats qu'ils prennent Fengagement de souscrire à certaines recommandations. Des conventions internationales concemant directement la protection ou la conservation des espèces de faune et de flore existent, parmi les plus récentes 2 Convention de Beme (1979), Convention de Bonn (1979), Convention de Rio (1992). La convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel en Europe (1979), dite convention de Berne, reconnaît que la flore et la faune sauvage constituent un patrimoine naturel d'une valeur esthétique, scientifique, culturelle, récréative, économique et intrinsèque, qu'il importe de préserver et de transmettre aux générations futures. La Convention sur la Diversité Biologique (5 ju.in 1992) dite convention de Rio, note dans son préambule qu'il importe au plus haut point d`anticiper et de prévenir les causes de la réduction ou de la perte sensible de la diversité biologique à la source et de s'y attaquer. Que l‘absence de certitudes scientifiques totales ne doit pas être invoquée comme raison pour différer les mesures qui 10
permettraient d'en éviter le déclin ou d'en atténuer les effets. Chaque partie contractante, dans la mesure du possible et selon qu'il conviendra, identifie les processus et catégories d'activités qui ont ou risquent d`avoir une influence défavorable et sensible sur la conservation de la diversité biologique et en surveille les effets. Si la France les a signées, les a ratifiées, parfois avec lenteur, elles n'ont pas bénéficié de textes d'application en droit interne, de sorte qu'un vide existe au niveau réglementaire à l'exception de la CITES. Seule la CITES, ou Convention de Washington (1973) qui traite du commerce international, possède des textes d`application en droit interne, renforcés au niveau européen par un règlement dès 1982. Les textes CITES ont concemé quelques espèces de reptiles français présents dans les D©M—T©M dont les tortues marines. Au niveau communautaire, la directive, concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (92/43 CEE), reprenant la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel en Europe de 1979, dite convention de Berne, contient dans ses annexes des listes d`espèces et d'habitats à conserver. Les espèces d'intérêt communautaire sont celles qui sont en danger, vulnérables, rares ou endémiques. Elle concerne directement la protection de la faune herpétologique française (articles 12 à 16): "les états membres prennent les mesures nécessaires pour instaurer un système de protection stricte des espèces figurant à l'annexe IV", interdisant la capture, la mise à mort, la perturbation, la destruction ou le ramassage des oeufs ; cependant, ces termes sont suivis de la notation "intentionnelle". Les espèces de tortues suivantes figurent parmi les espèces d'intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de zones spéciales de conservation : espèce prioritaire: Caretta caretta; espèces d'intérêt communautaire : Emys 01'bicularis, Mauremys leprosa, Mnuremys caspica, Testudo hermanni, Testudo gracca et Testudo mzzrgimita. Les mesures prises visent également à assurer le maintien ou le rétablissement, dans un état de conservation favorable des espèces de faune et de flore sauvages d'intérêt communautaire. L'état de conservation d`une espèce est défini (Directive 92/ 43 CEE) comme l'effet de l'ensemble des influences qui, agissant sur l'espèce, peuvent affecter à long terme la répartition et l‘importance de ses populations sur le territoire des états membres oùle traité s'applique. L’état de conservation sera considéré comme favorable lorsque les données relatives à la dynamique de la population de l'espèce en question indiquent que cette espèce continue et est susceptible de continuer à long terme à constituer un élément viable des habitats naturels auxquels elle appartient. Les états membres assurent la surveillance de l’état de conservation des espèces. L'état de conservation dune espèce est défini com1nel'effet de l’ensemble des influences qui, agissant sur l'espèce, peuvent affecter à long terme la répartition et l`importance de ses populations sur le territoire européen des états membres où le traité s'applique. L'état de conservation sera considéré comme favorable lorsque les données relatives à la dynamique de la population de l’espèce en question 11
indiquent que cette espèce continue et est susceptible de continuer à long terme à constituer un élément viable des habitats naturels auxquels elle appartient. IV. DISCUSSION La question de fond est 2 le patrimoine naturel doit-il être considéré comme unbien à faire fructifier ou bien comme un frein au progrès humain ? En tout cas, l'idée, que les ressources naturelles sont illimitées, se révèle complètement dépassée et nous sommes aujourd'hui dans une phase cl`extinction massive même si la régression d'espèces est difficilement perçue par le grand public (Imboden 1994), car il peut en observer encore en certains endroits privilégiés, comme dans les réserves naturelles. Si les activités économiques ont jusquà récemment permis le maintien d'une certaine quantité de nature sauvage, rien n`assure qu'elles en seront demain aussi respectueuses et, traditionnellement, conservation de la nature et intérêts socio-économiques sont considérés comme des ennemis jurés : on ne peut rien faire de sérieux pour lenvironnement sans avoir auparavant changé la société et, de l'autre côté, il y a ceux qui croient que les problèmes environnementaux ne sont dûs qu'à des inconvénients marginaux et qu'on peut y remédier en payant le prix correspondant, c`est le courant des "peintres de pylônes en vert" (de Mongolfier 8: Natali 1987). La gestion des ressources naturelles exige constamment de choisir entre l`utilisation (ou la disparition) et la préservation. La conservation consiste à faire le choix tel que le potentiel ne soit pas réduit et que lutilisation puisse être poursuivie durablement. Ce choix n’est jamais facile d'autant qu‘il n'existe pas un modèle unique de conservation, car plusieurs solutions sont possibles, et celle qui est finalement retenue est la mieux adaptée à la société, c`est donc un choix politique (UICN 1980). Ce choix est cl'autant moins facile que la panoplie d'actions en faveur de la conservation de la nature s'est étoffée au cours des 20 dernières années 1 à la protection des espèces, aux réserves naturelles et parcs nationaux, se sont ajoutées des réussites de réintroduction, les mesures contractuelles, la multiplication des Parcs naturels régionaux et des zones Ramsar, les Plans de développement durable (Ministère de l'Agriculture), L'idée de concilier économie et écologie se répand de plus en plus depuis la conférence de 1972 des Nations Unies à Stockholm sur Yenvironnement humain, comme le montre le succès remporté par le rapport Bruntland (Anonr 1988), même si l`idée n`est pas neuve puisque Heim (1952) consacrait un chapitre de son livre à : "l'économie, la science et l'art sont compatibles". Dans les années qui ont suivi la parution du rapport Bruntland, les réunions internationales se sont succédées 2 Montréal, Tokyo, La Haye, Toronto, Paris, Washington, l'apothéose fut la conférence de Rio en 1992. Même si la Convention sur la biodiversité est considérée par certains comme une vision d'une économie purement occidentale en permettant aux autorités occidentales d'accroître et de s'approprier le contrôle de ressources naturelles (Peluso 1993). La tendance est aujourd`hui d'associer localement la recherche, les acteurs économiques, Tenseignement et les médias de façon à pennettre à notre société d'assumer ses responsabilités dans le 12
domaine de la conservation de la nature (Cauderon 1990, Letoumeux 1990, Terrasse 1990). La participation des acteurs du monde rural est souhaitée sinon indispensable, ce qui n'est pas évident et, pour cela, la conservation ne doit pas être perçue comme une contrainte par les agriculteurs : il faut leur laisser le temps d'adapter leur outil de production aux nouvelles exigences de la société. Cependant, le budget agri-environnement est peu ambitieux et ne permet pas l'émergenc de nouveaux projets associant agriculture et environnement comme le souhaitent des agriculteurs (Guyau 1997). ljimbrication de la conservation de la nature avec d'autres secteurs d'activités ne se fera que si elle est économiquement faisable, socialement acceptable et juridiquement encadrée (Anon. 1994). Progressivement, depuis l a réunion de Stockholm en 1972, cette idée s'est traduite dans les termes d'utilisation rationnelle, d'éco-développement, de développement durable. Le mouvement est donc amorcé mais dautres grandes tendances tirent le monde dans d'autres directions comme la mondialisation de l'économie prônée par l'©rganisation Mondiale du Commerce qui risque de provoquer une hyperspécialisation de chaque secteur géographique par type de production, ce qui laisse présager une banalisation de nombreux milieux à une échelle mondiale. Ceci ne signifie nullement que la protection de la nature soit dépassée, obsolète, les cris d`alarme sur des espèces et des milieux symboliques comme l'ours, l‘éléphant, les forêts tropicales ou les zones humides sont indispensables. Si l'on souhaite réellement comparer économie et écologie, alors que l'économie a pour critère principal la valeur monétaire, il faut donner une juste valeur au capital naturel et l'intégrer dans les équations économiques. Par exemple, il est nécessaire dinternaliser les dommages portés à la nature par celui qui lui porte atteinte. [externalisation des dommages, qui est inacceptable du point de vue social et politique, fait que le patrimoine naturel se dégrade, car il est absurde de traiter le capital naturel comme un bien gratuit, untel traitement aboutirait logiquement et directement au pillage (Holdgate 1994). Outre la valeur d'usage, il peut être pertinent d'évaluer également la valeur des services indirects (valeur du travail des abeilles, valeur d'un paysage dans une zone touristique), la valeur d`existence (la disparition d'une espèce chassée conceme non seulement les chasseurs mais aussi toutes les personnes qui attribuent une valeur à la préservation de l'espèce) et les valeurs d'options (prise en compte de l'incertitude sur le futur et le caractère irréversible de certains projets (Anon. 1992). Au niveau de chaque état, le rôle des pouvoirs publics n'est pas négligeable 2 il lui revient d'accepter ou de refuser certaines formes d'irréversibilité et, s'il les refuse, il introduit alors des contraintes (Point 1986). Le plus souvent, avant de décider, il examine les risques et le degré de certitude du risque, et devant les incertitudes, l’état se réserve le plus souvent une marge de sécurité importante dans la fixation des normes de qualité. Dans beaucoup d`états comme au niveau communautaire, il y a souvent un manque de volonté réelle pour soutenir une intensification des politiques de conservation de la nature parce que les intérêts économiques ou sociaux l'emportent, par exemple les énormes 13
budgets agricoles dépassent complétement les petits budgets consacrés à la nature (©pschoor & Gleichman-Verheijen 1994). Les espèces sauvages sont juridiquement considérées comme "res mzllius", or, si une chose n'appartient à personne, personne n`est fondé à se plaindre de sa dégradation. Cette lapalissade a permis à des destructeurs de la nature de ne pas être condamnés (Rémond—Gouilloud 1989). Pourquoi les espèces sauvages ne seraient—elles pas "res communis" ou "res publica" (Brard 1996) ? Les exemples d'espèces exploitées (poissons) ou que certains voudraient exploiter, comme Téléphant ou les tortues marines mais dont la surexploitation ancienne ou récente a entraîné 1'interdiction du cornrnerce mondial par la CITES, sont nombreux. La lutte entre intérêts commerciaux immédiats et conservation des populations est indécise et des renversernents de situation se produisent comme le montre le déclassement de certaines populations d'éléphants lors de la 10ème conférence des Parties de la CITES à Hararé en 1997. Si, en métropole, une protection relativement rapide et diversifiée a été obtenue après le vote de la Loi de Protection de la Nature de 1976, nombre d'arrêtés sont encore à prendre pour les DOM. De plus, des oppositions à cette loi continuent toujours à s'élever, ce qui montre bien que le statut des espèces est susceptible d'être profondément modifié si le lobby des opposants arrive à convaincre politiques et administrations, car les lois ne reflètent pas toujours un consensus populaire suffisant et sont des textes destinés avant tout à faire plaisir à ceux qui les inspirent (Simon 1990), comme l'a montré en juin 1998 le vote à l`Assemblée Nationale d'une proposition de loi sur les dates de chasse du gibier d'eau, texte qui est en contradiction avec la Directive Oiseaux de 1979 (de nombreux journalistes ont qualifié ce vote de clientèlisme électoral). Le commerce illicite de tortues françaises peut aujourd`hui en France être considéré comme très faible. On observe depuis quelques temps une dérive puisque l'administration autorise la capture ou le prélèvement à des fins pédagogiques voire commerciales (films, spots publicitaires, ...). Cette interdiction semble aujourdhui admise, parfois non sans mal, rappelons-nous que la régularisation du commerce de la Tortue Verte a demandé une vingtaine d`années. Les interdictions ne sont pas admises par tous même parmi les naturalistes (entomologistes par exemple). De sorte que, d’une part, il existe encore un cornrnerce illicite, des prélèvements illégaux et, d'autre part, que le statut actuel des espèces est soumis à controverse. Faible pour les reptiles et amphibiens de métropole qui ne représentent guère d'enjeu économique (ce qui n`est pas le cas outre—mer), cette controverse est beaucoup plus vive pour quelques espèces d'oiseaux (rapaces, oiseaux piscivores, ...) et de mammifères (ours, loup, ...) protégés ou au contraire non protégés et méritant une protection (bruant ortolan par exemple). Régulièrement, des demandes de modification pour plus ou moins de protection sont faites. La dernière date de 1996, sans succès, sous la pression des chasseurs principalement : le projet prévoyait (Anon. 1996) un abaissement du niveau de protection générale, accompagné d'une protection forte de quelques espèces, une révision périodique des listes d'espèces protégées, une modulation 14
géographique des régimes de protection Ce projet a été mal accueilli par les protecteurs de la nature s`opposa.nt à "sacrifier" sur l'autel de la réforme in certain nombre d`espèces au profit d'intérêts corporatistes" (Brard 1996). La valeur apportée à une espèce semble également varier pour les scientifiques : la disparition d‘une espèce ne provoque pas systématiquement une catastrophe et certaines espèces-clés semblent plus "importantes" que d'autres. Aucune loi n`est parfaite et Brard (1996) note deux lacunes importantes : la première concerne l'absence en droit français d'outils de protection des habitats en tant que tels et une dérive fréquente consiste à demander de protéger une espèce non véritablement menacée dans le seul objectif d'assurer la protection d'un site où elle est présente. La seconde lacune est que l'approche par les "listes rouges" (quel poids relatif donner aux listes mondiales, européennes, nationales, régionales ?) conduit à conférer une protection à une espèce lorsque sa situation s'est gravement dégradée, or il est déraisonnable d'attendre l'effondrement de la courbe démographique d‘une population pour intervenir administrativement, car la politique de conservation ne doit pas se limiter à éviter la disparition d‘une espèce mais au contraire maintenir ou restaurer les espèces dans un état de conservation favorable avec, pour corollaire, que la protection de certaines populations ou espèces menacées ou en mauvais état de conservation ne doit pas servir de prétexte à une déréglementation qui conduirait à autoriser à nouveau la destruction (chasse et/ou régulation) d`espèces actuellement protégées au seul motif que la protection ayant porté ses fruits, il est à nouveau possible de les réaffecter à la prédation humaine. Ceci montre qu'il reste du travail à faire tant dans la connaissance de la biologie des populations que dans l'acceptation par la société française du principe que les espèces de faune et de flore sauvages doivent présenter des populations dans un état de conservation favorable. Dans les Comptes du Patrimoine Naturel (1986), il est signalé que Fherpétofaune française s'est "enrichie" depuis le début du siècle d‘une nouvelle espèce : il s'agit probablement de Testudo graeca, qui fut à l'époque largement importée. Curieusement, cette espèce non-indigne s'est retrouvée dans la liste des espèces protégées en 1979, certes cela a permis d'arrêter complètement son commerce en France, mais peut-on aujourd'hui se féliciter d'avoir enrichi la biodiversité française? Est-il souhaitable que, dans quelques années, un rapport officiel signale que notre herpétofaune se soit encore enrichi d'ime autre espèce de tortue, la Tortue de Floride ? Le fait, qu'une grande partie de la biodiversité se trouve en zone intertropicale, n'est pas un motif suffisant pour laisser s'amoindrir ou disparaître tout oupartie de la biodiversité européenne, comme pourrait le laisser penser le mythe que l'Europe est un petit continent assez terne, qui a été appauvri par des glaciations périodiques et par des siècles d'activités humaines ayant eu des incidences destructrices, qui est enfoui sous la pollution, où il ne reste plus d‘habitats naturels et où il reste peu de diversité biologique (Holdgate 1994). L'Europe, avec ses grands contrastes géologiques, climatiques 15
et écologiques, conserve une grande diversité d‘habitats dans une petite surface. Le problème est que cette richesse continue à péricliter malgré tous les efforts. La notion de corridor (Forman & Godron 1986) permettant les relations entre plusieurs populations fragmentées (réserve par exemple), pourrait y remédier partiellement mais elle aura bien du mal à devenir une réalité de terrain dans un avenir proche. L'état des populations dans chaque état permet de déterminer la tendance (expansion, stabilité, déclin), naturelle ou due aux hommes et souvent, le statut biologique et/ ou juridique de l'espèce varie selon les états. En conséquence, il est nécessaire de relativiser le statut annoncé par chaque état existant sur l'aire de répartition. Par exemple pour une espèce méditerranéenne comme la Cistude, parmi les six états de l'Union Européenne en 1958, la France et l'Italie étaient les deux seuls états où elle était présente. Puis sont venus dans le Marché Commun : la Grèce, l'Espagne et le Portugal. De sorte que son statut biologique à l'intérieur de la communauté a ainsi considérablement évolué alors que son statut juridique n'évoluait pas. Cette évolution n'est peut-être pas terminée puisque d'autres états, européens (Europe de l’Est) ou non (Maroc par exemple), semblent vouloir intégrer l'Union, ce qui, toujours pour une espèce méditérranéenne, risque de modifier encore son statut biologique. A partir de quel moment, le statut juridique des espèces évoluera—t-il ? La problématique est identique pour d'autres espèces européennes plus continentales dont l'aire de répartition ne correspond pas à l'Union européenne. Di Castri (1989) affirmait avec justesse que "nous ne savons même pas la qualité et la quantité de ce que nous devons conserver" z protéger les "points chauds du monde, mais cela ne peut se faire qu'au niveau international étant donné qu’ils se trouvent pour un grand nombre dans des états où la priorité n'est pas cà la conservation de la nature. Cela pose la question très controversée des priorités d'actions étant donné que la nature est de la responsabilité de chaque état. D'excellentes actions de conservation ont été entreprises pour parer au danger, mais elles ne trouvent pas dans l'opinion française le soutien qui serait justifié, car les solutions ne relèvent pas uniquement de quelques spécialistes, elles requièrent la participation de nombreux citoyens et l'appui de l'opinion (Cauderon 1990). De nombreux auteurs soulignent que le principal obstacle à la mise en place d'une politique plus dynamique n'est pas d'ordre technique mais d'ordre psychologique, social, culturel (Imboden 1994, de Klemm 1996, Pecqueur 1993, Servat 1990, Picon 1992, Simon 1990, Weeger 1978). Déjà Heim (1952) décrivait comment était ressentie la Convention de Londres, relative à la protection de la faune, de la flore et de la nature en Afrique en vigueur en 1936 : "la psychologie de trop nombreux fonctionnaires, de la plupart des colons et de la totalité des indigènes ne pouvait autoriser une surveillance et une répression désirables ; chacun s'y considère en pays conquis et se croit, nm seulement hors de portée, mais hors de l'objet même de telles mesures, et nous avons vu nous-mêmes des administrateurs de territoires coloniaux, voire récemment un Gouverneur Général, participer à des chasses au cours desquelles des animaux rigoureusement protégés étaient abattus par ceux—là mêmes 16
et écologiques, conserve une grande diversité d'habitats dans une petite surface, Le problème est que cette richesse continue à péricliter malgré tous les efforts. La notion de corridor (Forman & Godron 1986) permettant les relations entre plusieurs populations fragmentées (réserve par exemple), pourrait y remédier partiellement mais elle aura bien du mal à devenir une réalité de terrain dans un avenir proche. L'état des populations dans chaque état permet de déterminer la tendance (expansion, stabilité, déclin), naturelle ou due aux hommes et souvent, le statut biologique et / ou juridique de l'espèce varie selon les états. En conséquence, il est nécessaire de relativiser le statut annoncé par chaque état existant sur l'aire de répartition. Par exemple pour une espece méditerranéenne comme la Cistude, parmi les six états de l'Union Européenne en 1958, la France et l'Italie étaient les deux seuls états ou elle était présente. Puis sont venus dans le Marché Commun : la Grèce, l`Espag·ne et le Portugal. De sorte que son statut biologique à l'intérieur de la communauté a ainsi considérablement évolué alors que son statut juridique n`évoluait pas. Cette évolution n'est peut—être pas terminée puisque d’autres états, européens (Europe de l`Est) ou non (Maroc par exemple), semblent vouloir intégrer l'Union, ce qui, toujotus pour une espèce méditerranéenne, risque de modifier encore son statut biologique. A partir de quel moment, le statut juridique des espèces évoluera-t—il ? La problématique est identique pour d'autres espèces européennes plus continentales dont l’aire de répartition ne correspond pas à l'Union européenne. Di Castri (1989) affirmait avec justesse que "nous ne savons même pas la qualité et la quantité de ce que nous devons conserver" 1 protéger les "points chauds du monde, mais cela ne peut se faire qu'au niveau international étant donné qu`ils se trouvent pour un grand nombre dans des états ou la priorité n'est pas ‘à la conservation de la nature. Cela pose la question très controversée des priorités d'actions étant donné que la nature est de la responsabilité de chaque état. D'excellentes actions de conservation ont été entreprises pour parer au danger, mais elles ne trouvent pas dans l'opinion française le soutien qui serait justifié, car les solutions ne relèvent pas uniquement de quelques spécialistes, elles requièrent la participation de nombreux citoyens et l'appui de l'opinion (Cauderon 1990). De nombreux auteurs soulignent que le principal obstacle à l a mise en place d'une politique plus dynamique n'est pas d'ordre technique mais d'ordre psychologique, social, culturel (Imboden 1994, de Klemm 1996, Pecqueur 1993, Servat 1990, Picon 1992, Simon 1990, Weeger 1978). Déjà Heim (1952) décrivait comment était ressentie la Convention de Londres, relative à la protection de la faune, de la flore et de la nature en Afrique en vigueur en 1936 : "la psychologie de trop nombreux fonctionnaires, de la plupart des colons et de la totalité des indigènes ne pouvait autoriser une surveillance et une répression désirables ; chacun s'y considère en pays conquis et se croit, non seulement hors de portée, mais hors de l`objet même de telles mesures, et nous avons vu nous-mêmes des administrateurs de territoires coloniaux, voire récemment un Gouverneur Général, participer à des chasses au cours desquelles des animaux rigoureusement protégés étaient abattus par ceux—là mêmes 16
chargés du respect de la loi". De nos jours encore, des préfets n'hésitent pas à prendre des arrêtés illégaux en toute connaissance de cause, comme dans le cas de la Tortue Verte à la Réunion. Les principaux alliés de la destruction de la nature semblent bien, dans un grand nombre de cas, être l'ignorance et Yindifférence de l'opinion, des pouvoirs publics, conséquences de la faiblesse de la politique publique, due elle-même à la faiblesse des enjeux économiques et/ou de la pression de l`opinion publique et à un budget du Ministère de l'Environnement très faible. Dans le Plan National pour l'Environnement (Anon. 1990), celui-ci est qualifié de "résiduel". D`après Lebreton (Anon. 1987), l'une des raisons pour lesquelles la protection de la nature connaît en France des limites et des blocages, réside dans le fait qu'elle n'est pas une priorité politique, sociale, économique, culturelle. Si personne n'ose remettre ouvertement en cause la protection de la nature, la conviction n'est sans doute pas très profonde : l'écologie est tolérée mais pas intégrée, et l'on exige d'elle qu'elle sache "tenir sa place", sans déranger (Anon. 1987). Il n’est donc pas étonnant qu`en 1987, le rapporteur de la Commission des Finances de la loi de finances déclare, en parlant du projet de budget du Ministère de l'Environnement, 2 "ce projet enregistre une baisse sans précédent, .,., cette évolution fait apparaître Fenvironnement comme une non-priorité". Ce budget fut voté sans modification importante, D'un point de vue juridique, comme le souligne Rémond-Gouyoud (1989), de nombreux textes internationaux, même s'ils sont ratifiés, ne comportent pas de sanction ou si peu (l'état em question peut être l`objet de remontrances plus 0.1 moins claires mais qui ne sont pas portées à la connaissance du grand public et restent pudiquement dans le cercle des initiés). C'est un des motifs pour lequel les politiques en sont friands 1 c'est l'occasion de formules grandioses qui n`engagent à rien, n'apportent pas de contraintes. C'est pourquoi nos législateurs rechignent à les faire réellement entrer dans le droit national et à les complèter en prévoyant des textes d'application comprenant des obligations et des sanctions. Cette lenteur n'est pas de mise pour les Réglements et Directives Communautaires d’application obligatoire dans chaque état et dont la non application a été à plusieurs reprises condamnée par la Cour Européenne de ]ustice. Ceci explique en partie Pacharnement du monde rural (Anon. 1995a) contre Natura 2000 (Le Grand 1997) et la Directive Oiseaux alors qu`il reste muet sur la Convention de Rio, la Convention de Berne, Pour que la conservation de la nature soit acceptée socialement, il apparaît que le point de départ est l'éducation et la sensibilisation comme le soulignent Heim (1952), Servat (1990), Simon (1990), de Klemm (1996), Stuffmann (1994) et le Conseil de l'Europe (Anon. 1995b). Dans les programmes scolaires français, bien qu'une circulaire datant déja du 29 août 1977 intègre la connaissance et la protection de la nature dans les enseignements primaires et secondaires français, des aspects peu écologiques comme les biotechnologies sont apparus à la même période. En 1996, lors des Assises du Développement Durable, Landais (1998) souligne que l'indigence 17
des contributions des ministères "qui préparent les hommes" (Education, Culture) contrastait avec celles pertinentes des ministères "qui préparent les choses" (lndustrie, Equipement, Agriculture). Il semble donc indispensable, si l`on souhaite éviter de nouvelles situations de conflit comme Natura ZOOD, de mettre en place de véritables politiques d`éducation et de sensibilisation. Déjà, en 1980, l'UlCN souhaitait : "éveiller la conscience de l'opinion publique et vaincre l'apathie ou les résistances qui pourraient faire obstacle aux mesures nécessaires". Pour Di Castri (1981), il s'agit de faire évoluer les relations entre les hommes et la nature : "l'homme au dehors" doit devenir "l'homme au dedans" de la biosphère, ce qui représente une véritable révolution des idées. Il est important que le traitement des problèmes d'environnernent repose sur des bases scientifiques relatives aux espèces intégrant une approche globale sur l'ensemble des populations d’une espèce et aussi sur une approche locale. ll est nécessaire de connaître la dynamique des espèces afin de prévoir et de prévenir les extinctions (Pi.mm 8: Gilpin 1989). Or, sauf pour quelques espèces, ces informations requises pour la conservation manque pour la plupart d`entre elles. La communauté scientifique a un rôle à jouer et pour cela s'ouvrir à la société civile (Legay 1996, Larrère & Larrère 1997), mais il est nécessaire que les instances politiques assurent plus nettement leurs responsabilités pour poser aux chercheurs des questions apurées des dimensions politiques ou éthiques, sur lesquelles ils n`ont pas prise. Le CNRS (Anon. 1997) note que l'écologie se diversifie en menant des recherches, en faisant un effort de conceptualisation notamment par le développement de modèles. Cependant la généralisation des questions environnementales est mise en cause par Theys (1997) : la nature très localisée de beaucoup de problèmes écologiques rend, par définition, toute mesure générale peu pertinente, si ce n'est dangereuse. La nature ne peut se défendre ni protester elle-même, il faut donc déléguer à certains organismes, les protecteurs de la nature, le soin de la représenter et d’évaluer le montant des dommages subis (Roger 1991). Si Fobservation de terrain reste une nécessité, ils seront de plus en plus amenés à devenir ui partenaire incontournable dans la sensibilisation du grand public et dans les impacts des activités économiques. Les politiques de protection de la nature sont rarement intégrées, ce qui a pour conséquence de faire douter nombre d'acteurs économiques de leur légitimité et pousse chaque nouveau ministre à imprimer sa marque à un nouveau progranime au détriment d'anciens programmes déjà trop pauvrement dotés (Anon. 1987). Theys (1997) note que, dans les décennies à venir, les hommes politiques auront de plus en plus de décisions "dures" à prendre pour lesquelles ils ne disposeront que de données scientifiques "molles". Cet auteur insiste sur la diffusion des connaissances : l'information, dont on dispose pour anticiper les risques ou sensibiliser l'opinion, est dramatiquement pauvre, y compris dans les pays théoriquement les plus avancés et, finalement, l'environnement risque de devenir une source supplémentaire d'incompréhension et de tensions. Sans sensibilisation, l'homme d’aujourd'hui, majoritairement urbain, peut se satisfaire de vivre à 18
côté de la nature, dans un rapport dïndifférence pacifique, ainsi, le "cadre de vie" constitue un substitut de nature valable pour une majorité de citoyens, faute d'éducation naturaliste. ll est donc urgent de réduire le fossé entre l'e><pert, le citoyen et le politique. Tant que ce défi ne sera pas relevé, il est vain d`espérer une mobilisation des générations à venir, ce qui renvoie au rôle fondamental de l'éducati©n. IV. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Anon. 1987 - Essai d'évaluation des politiques de protection de la nature. Rapp. Min. Env. 285 p. Anon. 1988 ~ Notre avenir à tous. Raiplport de la commission mondiale sur l'environnement et le développement. Ed. du euve, Montréal. 434 p. Anon. 1990 - Plan national pour l'environnement. Env. Actua., (122). 111 p. Anon. 1995a — Mise en oeuvre du réseau "Natura 2000" et exercice de la chasse dans les zones de protection ou de conservation. Cons. Rég. Chasse Aquitaine. 52 p. Anon. 1995b - La diversité des paysages: une chance pour un avenir durable du monde rural. Cons. Eur. Rencontres Envzmnncmeizt (26). Poznan, 25-30 sept. 1995. 40 p. Anon. 1996 - Groupe de travail sur le statut et la gestion des espèces sauvages. Plan de rapport d'étape, Rap. Min. Env. Dir. Nat. Pays. 17 p. Anon. 1997 - Rapport de conjoncture du comité national de la recherche scientifique. Ed. CNRS. 626 p. Barbault R. 1996 — Lécologie, une science de la nature à lépreuve d'enjeux de société Nature-Sciences-Société, 4( ) : 372-380. Baudouin M. 1909 - De l'existence de la Tortue cl`eau douce en Vendée à l'époque gallo- romaine. Bull Soc. Sci. Nat. Nantes, 19 2 499-510. Brard L. 1996 — Commentaires sur te rapport intermédiaire de la DNP 06/96. Rap. Fr. Nat. Env. Paris. 15 p. Di Castri F. 1989 - Pourquoi conserver le patrimoine géntique des espèces. In : Quel avenir pour notre nature ? pp. 4-13. Conseil de l'Europe. 34 p. Cauderon A. 1990 — Diversité biologique, diversité culturelle et recherche. Coll. Acad. Europ./UNESCO. 16 octobre 1990. p. Corbett K. 1989 - Conservation of European Reptiles and Amphibians. Christopher Helm, London. 274 p. Dorst ]. 1965 - Avant que nature meure. Delachaux 8: Niestlé, Neuchâtel. 424 p. Forman R.T.T. & Godron M. 1986 — Landscape ecology. John Wiley & Sons, New-York. 619 p. Gasc ].P., Cabela A., Crnobrnja—lsailovic ]., Dolmen D., Grossenbacher K., Haffner P., Lescure]., Mertens H., Martina Rica ].P., Maurin H., Oliveira M.E., Sofianidou YS., Veith H. and Zwidernlgjk A. (eds) 1997 - Atlas of Amphibians and Reptiles in Europe. Soc. Eur. Herp./Mus. at. Hist. Nat. (IEGB/SPN), Paris. 496 p. Godart O., Hubert B. 5: Humbert G. 1992 — Gestion, aménagement, développement : mobiles pour une recherche et catégories d`analyses. In : Entre nature et société, les passeurs de rontières. jollivet M. (éd.), .pp 321-34. CNRS, Paris. 589 p. Guyau L. 1997 - Quel avenir pour les mesures agri-environnementales ? Agri-Env., 6: -3. 19
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Bull. Soc. Herp. Fr. (1999) 90 : 23- 40 Etymologie des noms d’Amphibiens et de Reptiles d'Eur0pe par Bernard LE GARFF Laboratoire d 'Evolatimi des Systèmes Naturels et Modüés. Université de Rennes I, Avenue du Général Leclerc - 35042 Rennes (France) Résumé - L'étymologie des noms scientifiques, genres et espèces, et des noms français des Amphibiens et des Reptiles d'Europe est donnée avec sa signification et les raisons zoologiques qui ont justifie le choix de ces noms. Pour chacun, lorigine a été recherchée dans es dictionnaires (cités en bibliographie). Pour certains d'entre eux, la consultation douvrages, parfois anciens, a permis sa confirmation ou la correction de quelques erreurs réquemment reprises, Les noms dérivés de noms propres sont seulement cités, avec renvois à Lescure et al. (1989 ~ 1990 — 1998). Mots clés : Amphibiens. Reptiles Europe. Etymologie. Summary - Etymology of Eurotpean amphibian and reptile names. The etymology of generic and specific names, an French names of European arïnîplubians and reptiles, with their meaning, and zoological justification for their choice. e origin of each name has been researched in dictionaries (cited in the bibliography). For certain names, consultation of works, sometimes old, has confirmed the name, or quite frequentlyl corrected their erroneous use. Names derived from proper names are only quoted, wit reference to Lescure et al, (1989, 1990, 1998). Key-words : Amphibians. Reptiles. Europe Etymology. I. INTRODUCTION Les herpétologistes que nous sommes utilisons quotidiennement des mots que dautres considèreraient comme "barbares" pour désigner les animaux qui nous sont familiers. Pourtant il suffit d'une question "naïve", c'est à dire posée par quelqu'un qui n'est pas de la partie, concernant le sens de ces mots, pour prendre conscience que nous en ignorons bien souvent la réponse, tout simplement parce que nous ne nous sommes jamais posés cette question. Or tous ces mots ont un sens, souvent oublié, c'est le but de l`étymologie (du Grec eruuog : vrai, et Loyoç : parole, discours, étude) de le retrouver, et cela devient très vite passionnant. Les noms de genres et d'espèces utilisés en nomenclature proviennent pour la plupart du Grec ou du Latin, souvent de l'un puis de l'autre. Certains de ces noms sont tout simplement ceux qu‘utilisaient les Grecs ou les Romains pour désigner les animaux, mais la plupart ont été créés de toute pièce par les auteurs qui les ont décrits et nommés, en utilisant des racines grecques ou latines. 23
En général ces noms sont très évocateurs de la morphologie, de la couleur, de la biologie, du comportement ou du biotope de l'animal désigné, et on ne peut que sémerveiller devant le choix très judicieux des noms dormés par leurs auteurs. Cela est si vrai que, bien souvent, à l’exception de quelques choix peu judicieux, le simple fait de connaître son nom nous renseigne déjà sur l`animal. Réciproquement, connaître la signification des noms aide considérablement à les mémoriser sans peine. A ces noms descriptifs il faut ajouter des noms dérivés de noms propres, soit du lieu où ils ont été décrits, ou des régions habitées par l'animal, soit de personnes, en hommage à des herpétologistes célèbres, au collecteur du spécimen type, ou à quelque ami de l'auteur. Tous ces noms scientifiques, quelles que soient leurs origines, ont été pour la plupart latinisés, selon la nomenclature binominale mise au point par Linné (1758). Les noms français en sont souvent la traduction littérale, mais parfois toute autre. Nous nous limiterons ici à donner Fétymologie des noms à caractère descriptif utilisés dans la systématique, selon la liste et la nomenclature actualisées dans l'At1as des Amphibiens et des Reptiles d'Europe (Gasc et coll. 1997). Les mots dérivés de noms propres, de lieux ou de personnes, sont seulement cités. Pour plus de précisions à leur sujet, nous renvoyons les lecteurs aux articles de Lescure (1989), Lescure, Bour et lneich (1990) et Nouira et Lescure (1998), dans lesquels cet aspect de la nomenclature et de son historique a été développé de façon remarquable, et est toujours d'actualité. Abréviations : Gr. : Grec. Lat. : Latin. (n. pr. ) : nom ou adjectif dérivé d'un nom propre. Alphabet grec et transcription en lettres latines. on zalpha ...... =a 1 ziota ......... =i p zrhô ........., =r [5 zbêta ........ =b K rkappa ..... =c (LQ zsigma ..... =s y zgarnman. = g à slamda ..... =l t 2tau .......... = t 5 : delta ....... = d u : mu ......... = m 0 : upsilons. = y e :epsilon... = e v : nu .......... = n qu : phi .......... = ph Czdzéta ...... :2 Qzxi ............. =x X tlchi .......... =ch Tj cêta ........... = ê 0 : omicron. = 0 qi 2 psi ........,., = ps 9 cthêta ...,... =th TE spi ............ =p 0) zoméga .... =ô 24
II . Classe des AMPHIBIENS (ou BATRACIENS) Amphibien vient du Gr. 2 otuipi : double, et Btogz vie, allusion aux deux modes de vie, aquatique et terrestre de ces animaux. Batracien vient du Gr. Bottpotggoç : grenouille. A. Ordre des URODÈLES : Du Gr. oupocx queue, et ônloç: visible. Leur queue est persistante, par opposition aux anoures. 1. Famille des SALAMANDRIDÉS, de Salamandra. Genre Salamandra, du Gr. salamandra, puis du Lat. Salamandra. Les Salamandres. S. salamandra (Linné, 1758). La Salamandre tachetée. S. atm Laurenti, 1768, du Lat. ater, atra, atrum : noir. La Salamandre noire. S. lanzai Nascetti, Andreone, Capula et Bullini, 1988 (n. pr.), La Salamandre de Lanza (n. pr.), S. terdigitata (Lacepède, 1788), du Lat. ter: trois, et digitas : doigt : "à trois doigts". Lacepède croyait qu'elle n`avait que trois doigts aux pattes antérieures. Elle a en fait quatre doigts à chaque patte. La Salamandrine, diminutif de salamandre, à lunettes, à cause de ses yeux saillants, surmontés d'une bande jaune. Genre Triturus, du Gr. Tpitwv : Triton, divinité de la mer, fils de Poséidon et d`Amphitrite, représenté avec une double queue de poisson, et oupor: queue. Les Tritons. T. vulgaris (Linné, 1758), du Lat. : général, commun. Il a une vaste répartition en Europe. Le Triton ponctué, du Lat. punctum : point. Il est en effet orné de points sombres. On l'appelle également T. lobé, car les pattes postérieures du mâle sont aplaties en lobes en période de reproduction. T. helveticus (Razoumowsky, 1789), du Lat. : d'Helvétie, de Suisse (n. pr.), Le Triton palmé, du Lat. palma: palme. Le mâle a les pattes postérieures palmées en période de reproduction. T. alpestris (Laurenti, 1768), du Lat. : des Alpes (n. pr.). Le Triton alpestre (n. pr.). T. cristatus (Laurenti, 1768), du Lat. : à crête. Le Triton crêté. Le mâle présente une crête dorsale en dents de scie en période de reproduction. T. c. camifex, du Lat. : bourreau. Allusion à son caractère prédateur. T. marmoratus (Latreille, 1800), du Lat.: marbré. Le Triton marbré. Il est marbré de vert et noir. (Le Triton de Blasius (rn. pr.), hybride naturel entre le T. marbré et le T. crêté, a été appelé abusivement Triturus blasii (n. pr,) lorsqu`on croyait encore que c'était une espèce séparée). T. boscai (Lataste, 1879) (n. pr.), Le Triton de Boscâ (n. pr,). T. italicus (Perraca, 1898) (n, pr.). Le Triton italien (n. pr.). T. morrtandoni (Boulenger, 1880) (n. pr.). Le Triton de Montandon (n. pr,). T. vittatus (}enyns, 1835), du Lat. : orné d'un ruban, de bandelettes. Le Triton à bande. 25
Genre Euproctus, du Gr. eu : bien, bon, vrai, et TEp(1)KTOQ : derrière, par extension anus. Allusion à leur cloaque saillant en mamelon. Les Euproctes. E. asper (Dugès, 1852), du Lat. : rugueux. Sa peau est rugueuse. L'Euprocte des Pyrénées (n. pr.), E. montanus (Savi, 1838), du Lat. : montagnard. L'Euprocte de Corse (n. pr.). E. platycephalus (Gravenhorst, 1829), du Gr. itîtotrugz large, plat, et Keipotkn : tête : "à tête plate". L'Eupr0cte de Sardaigne (n. pr,). Genre Pleurodeles, du Gr. rtlevpov 2 flanc, côté, côte, et ônlog : visible. Leurs côtes pointues viennent affleurer au niveau de tubercules de la peau et peuvent la traverser et blesser les prédateurs. Les Pleurodèles. P. waltl Michahelles, 1830 (n. pr.), Le Pleurodèle de Waltl (n. pr.), Genre Chioglossa, du Gr. Xiwvz neige, et Yhnooot t langue 1 "à la langue blanche comme neige". C. lusitanica Bocage, 1864, du Lat. : de Lusitanie, ancien Portugal (n. pr,). Le Chioglosse portugais (n. pr.), Genre Mertensiella (n. pr.). M. luschani (Steindachner, 1891) (n. pr,). La Salamandre de Lycie (n. pr.). 2. Famille des HYNOBIIDÉS, de Hynobius (étymologie inconnue). Genre Salamandrella, du Gr., puis du Lat. : diminutif de Salamandra. Les Salamandrelles. S. keyserlingii Dybowski, 1870 (n. pr,). La Salamandrelle de Sibérie (n. pr.), 3. Famille des PLÉTHODONTIDÉS, du Gr. TliÃ.T]9OQ : quantité, excès, trop, et oôoog, oôovrocg : dent : "à trop nombreuses dents". Genre Hydromantes, du Gr. uôcnp : eau, et Mantus : dieu des enfers chez les Étrusques. Également appelés Speleomantes, du Gr. O`1'CT]7i.ü10V, puis du Lat. Spelaeurn 2 caverne, grotte, et Mantas (Idem). Les Spélerpès, du Gr. O'1îZT|÷(I1OV (Idem), et EDTCETOVZ qui rampe (Voir Reptiles). Animaux qui vivent dans l'humidité et rampent en adhérant sous le plafond des grottes. H. ambrosii Lanza, 1955 (n. pr.), Le Spélerpès brun. H. flavus Stefani, 1969, du Lat. : jaune. Le Spélerpès du Monte Albo (n. pr.), H. genei (Temrninck et Schlegel, 1838) (n. pr.). Le Spélerpès de Géné (n. pr.), H. imperialis Stefani, 1969, du Lat. : impérial. Le Spélerpès impérial. H. italicus Dunn, 1923, du Lat. : d'Italie (n. pr,). Le Spélerpès italien (n. pr,). H. supramontis Lanza, Nascetti et Bullini, 1986, (n. pr.). Le Spélerpès du Supramonte (n. pr.), 4. Famille des PROTÉIDÉS, de Prcrteus. Genre Proteus, du Gr. l`lpc0’C€1>g: Protée, dieu marin, fils de Poséidon et de Téthys, capable de se métamorphoser en monstre. Allusion à leur vie totalement aquatique, dans les eaux souterraines, mais eux, par contre, ne se métamorphosent pas ! Les Protées. P. anguinus Laurenti, 1768, du Lat. : à aspect de serpent. Le Protée anguillard, à aspect d'anguille. 26
B. Ordre des ANOURES : Du Gr. ot: sans, et oupou : queue. Leur queue régresse à la fin de la métamorphose, par opposition aux Urodèles. 1. Famille des DISCOGLOSSIDÉS, de Discoglossus. Genre Discoglossus, du Gr. ôioicog : disque, et Ylœoocx : langue. Dont la langue est insérée selon un disque. Les Discoglosses. D. pictus Otth, 1837, du Lat. 2 peint. Le Discoglosse peint. La coloration de son dos est très variable, rayée ou tachetée, selon les individus. D. sardus Tschudi, 1837, du Lat. 1 de Sardaigne (n. pr,). Le Discoglosse sarde (n. pr.). D. gulgarioi Capula, Nascetti, Lanza, Bullini et Crespo, 1985 (n. pr.). Le Discoglosse de Galgano (n. pr.). D. mon talentii Lanza, Nascetti, Capula et Bullini, 1984 (n. pr.). Le Discoglosse corse (n. pr.), Genre Alytes, du Gr. oûtutogz enchaîné. Après la ponte, le mâle s`entoure les pattes postérieures avec le cordon d'oeufs et les porte, ainsi "enchainé", sur son arrière-train (Phorésie). Les Alytes. A. obstetricans (Laurenti, 1768), du Lat. obstetrix, obstetricis : sage—femme, accoucheuse. L‘Alyte accoucheur. Pendant l`accouplement, le mâle introduit l'un de ses grands orteils dans le cloaque de la femelle, et tire dès qu'il sent la présence d'un oeuf, l'aidant ainsi à pondre ses oeufs qui sont très gros. On le nomme communément, mais de façon abusive, "Crapaud" accoucheur, en raison de ses pustules rappelant celles des Crapauds. A. cisternasii Boscâ, 1879 (n. pr,). L'Alyte de Cisternas (n. pr.), A. muletensis (Sanchiz et Alcover, "1977" 1979) (n. pr,). L'Alyte de Majorque (n. pr,). Genre Bombimz, du Lat. bombire lbOLlI`d0I'\I'1€I. Les Sormeurs. Leur chant sonore, souvent en choeur, a été comparé à des sons lointains de cloches. B. variegata (Linné, 1758), du Lat. varius : varié, bigarré, différent : allusion aux taches noires très irrégulières de son ventre. Le Sonneur à ventre jaune. B. bombina (Linné, 1761), autrefois appelé B. igrieus; du Lat. : de feu. Le Sonneur à ventre de feu. Son ventre est rouge. 2. Famille des PÉLOBATIDÉS, de Pelobates. Genre Pelobates, du Gr. m17tog: boue, vase, et fiottetv 1 marcher. "Qui marchent dans la vase" (Ce nom aurait mieux convenu aux Pélodytes). Les Pélobates. P. cultripes (Cuvier, 1829), du Lat. culter, cultri : coutre de charrue, couteau, et pes, pedis : pied. Le Pélobate cultripède (Idem). Également appelé "pied- coutre", ou "crapaud à couteau", allusion aux callosités cornées qu'il a sous les talons, lui permettant de s'enfoncer dans le sol. P. fuscus (Laurenti, 1768), du Lat. : brun. Le Pélobate brun. P. syriacus Boettger, 1889, du Lat. : de Syrie (n. pr.). Le Pélobate syrien (n. pr.) 27
3. Famille des PÉLODYTIDÉS, de Pelodytes. Genre Pelodytes, du Gr. rmkocz boue, vase, et ôumg : qui plonge, s`enfonce. "Qui s'enfonce dans la vase" (Ce nom aurait mieux convenu aux Pélobates). Les Pélodytes. P. prmctatus (Daudin, 1802), du Lat. punctum : point, petite tache. Le Pélodyte ponctué. Appelé communément "Grenouille persillée" à cause de ses petites taches vertes. P. caucasicus Boulenger, 1896, du Lat. 1 du Caucase (n. pr.), Le Pélodyte du Caucase (n. pr.), 4. Famille des BUFONIDÉS, de Bufo. Genre Bufo, du Lat. bufo : crapaud (rien à voir avec le célèbre naturaliste Buffon). Les vrais Crapaucls, du Vieux Français crape: ordure. En effet d‘aucuns les trouvent sales à cause de leurs pustules, et ce n'est pas nouveau l Ou peut-être du Germain Krappa : crochet, à cause de l’amplexus très spectaculaire de cette espèce ? B. bufo (Linné, 1758). Le Crapaud commun. Il a une très vaste répartition en Europe. B. calamita Laurenti, 1768, du Gr. Koîxaun : roseau. Le Crapaud calamite. Allusion à la végétation des milieux qu'il habite. On l`a de même longtemps appelé Crapaud des joncs. B. viridis Laurenti, 1768, du Lat. : vert. Le Crapaud vert. Il est marbré de vert et beige. 5. Famille des HYLIDÉS, de Hyla. Genre Hyla, du Gr. uloteiv 1 aboyer. Leur chant puissant est bref et saccadé, comme des aboiements. Les Rainettes, diminutif dérivé du Lat. rana: grenouille. H. arborea (Linné, 1758), du Lat. : des arbres. Elle est très arboricole. Autrefois appelée H. viridis, du Lat. : verte. La Rainette verte. H. meridionalis Boettger, 1874, du Lat. nzeridianus 2 du Midi. La Rainette méridionale. 6. Famille de RANIDÉS, de Ram:. Genre Rama, du Lat. : grenouille. Les Grenouilles, du Lat. mnunculus, diminutii de ramz, puis du Vieux Français reinoille. (à noter que Ranunculus est également le nom de genre de plantes, dont la Renoncule aquatique, communément appelée grenouillette). R. temporaria Linné, 1758, du Lat. : temporaire. On la rencontre en abondance en période de reproduction, mais elle se fait beaucoup plus dicrète le reste du temps. La Grenouille rousse, de couleur brune variant du beige au rouge brique. R. arvalis Nilsson, 1842, du Lat. : des champs. La Grenouille des champs. R. graeca Boulenger, 1891, du Lat. (n. pr,). La Grenouille grecque (n. pr.), R. ibericn Boulenger, 1879, du Lat. (ri. pr,). La Grenouille ibérique (n. pr,). R. italica Dubois, 1987, du Lat. (n. pr.), La Grenouille italienne (n. pr,). R. latastei Boulenger, 1879 (n. pr,). La Grenouille de Lataste (n. pr.), R. pyrenaica Serra-Cobo, 1993, (n. pr.), La Grenouille des Pyrénées (Idem). 28
R. dalmatirm Fitzinger in Bonaparte, 1838, du Lat. Dalmatia : Dalmatie (n. pr.), La Grenouille agile. Elle possède de longues pattes et effectue des bonds prodigieux. I R. epeirotica Schneider et al., 1984 (n. pr,). La Grenouille épirote : de l'Epire (n. pr.), R. balcunica Schneider, Sinsch et Sofianidou, 1993, du Lat. (n. pr.), L a Grenouille des Balkans (n. pr.), R. lessonue Camerano, 1882 (n. pr.). La Grenouille de Lessona (n. pr.), R. ridibunda Pallas, 1771, du Lat. : qui rit aux éclats. Allusion à son chant qui ressemble à un rire très sonore. La Grenouille rieuse. R. esculentu Linné, 1758, du Lat. : comestible. Cest en effet la plus mangée en France, La Grenouille verte. Hybride naturel entre la Grenouille de Lessona et la Grenouille rieuse, elle est le plus souvent verte, mais aussi de couleur variable, avec toujours au moins un peu de vert. R. macrocnemis Boulenger, 1885, du Gr. uoucpogz grand, et icvnun 2 jambe. Elle possède de grandes pattes postérieures. La Grenouille du Caucase (n. pr,). R. perezi Seoane, 1885 (n. pr.), La Grenouille de Perez (n. pr.). R. shqiperica Hotz, Uzzell, Günther, Tunner et Heppich, 1987 (n. pr.), La Grenouille d'Albanie (n, pr.), R. catesbeiana Shaw, 1802, (n. pr,). La Grenouille taureau (d'Amérique), ainsi nommée à cause de sa grande taille et de son chant puissant ressemblant à un beuglement. III . Classe des REPTILES Du Gr. eprtetov, puis du Lat. reptans : rampant. C'est cette racine grecque qui a donné Herpétologie, science qui étudie les Reptiles, et par extension, les Amphibiens. C'est elle aussi qui, par altération en S, a donné en Lat. serpens, serpentis : serpent. On retrouve dans tous ces mots les trois consonnes R P T. A. Ordre des CHÉLONIENS, de Chelonia. Les Tortues, du Lat. tartarea, tartaruca : du Tartare, c`est—à-dire les enfers, infernal, horrible. Ainsi nommées à cause de leur aspect insolite, et peut-être à cause du fait qu`elles vivent dans des lieux très chauds. 1. Famille des CHÉLONIIDÉS, de Chelonia. Genre Chelonia, du Gr. Xeîtog, Xekovn z tortue. C. mydas (Linné, 1758), du Gr. uoôotg 1 mouillé, puis euog, euoôoçz tortue d'eau douce. La Tortue franche, pour son caractère pacifique, ou verte, à cause de la couleur de sa graisse. Genre Eretmochelys, du Gr. eperuov : rame, et Xeîtoç 1 tortue. E. imbricata (Linné, 1766), du Lat. : imbriquée, disposée comme les tuiles d'un toit. Allusion à la disposition recouvrante de ses écailles dorsales. La Tortue caret, du Malais Karah, puis de l`Espagnol Carey (logiquement, c`est elle qui aurait dû s`appeler Caretta, voir la suivante). On l'a également appelée Tortue imbriquée (Idem), ou Tortue à écaille, car ses écailles étaient très recherchées. 29
Genre Caretîa, par erreur (de Linné 1) et confusion des noms indigènes avec la précédente, mais la loi de priorité oblige à garder ce nom. C. caretta (Linné, 1758). La Tortue caouanne, nom de cet animal dans une langue indienne de l'Amérique du Sud, puis de l'Espagnol Caouanna. Genre Lepidochelys, du Gr. Lemg, Ãemôog 1 écaille, et XEÃUQ : tortue. L. kempii (Garman, 1880) (n. pr,). La Tortue de Kemp (n. pr.), ou bâtarde : son aspect intermédiaire l'a faite prendre pour une hybride de la Tortue caouanne et de la Tortue caret. L. olivacea (Eschscholtz, 1829), du Lat. olive : olive. La Tortue olivâtre, vert olive foncé. 2. Famille des DERMOCHÉLYIDÉS, de Dermochelys. Genre Dermochelys, du Gr. ôepuoc : peau, et Xeîtug : tortue. Elle n'a pas d'écai1les sur sa carapace, mais une peau. D. coriacea (Vandelli, 1761), du Lat. corium 2 peau, cuir. La Tortue luth, car la forme de sa carapace rappelle celle de la caisse d'un luth. On l'appelle également Tortue cuir (Idem). 3. Famille des ÉMYDIDÉS, de Emys. Genre Emys, du Gr. euug, euuôog 2 tortue d'eau douce. E. orbicularis (Linné, 1758), du Lat. orbiculus, diminutif de orbis : rond, circulaire. Sa carapace est circulaire. La Cistude, du Lat. cista : corbeille (Idem), d'Europe (n. pr.), Genre Mauremys, du Gr. uowpog, puis du Lat. mrzura : maure, de Maurétanie (nord-ouest de l`Afrique) (n. pr.), et du Gr. euug, euuôog : tortue d'eau douce. M. leprosa (Schweigger, 1812), du Gr. Tœnpogz écailleux, puis du Lat. Ieprrze 1 lèpre. L'Émyde lépreuse. Chaque écaille de sa carapace porte un tubercule ressemblant aux nodules que cause la lèpre (Lescure et al., 1990). Par ailleurs, la carapace est souvent attaquée par des bactéries et des algues, au point d'en faire tomber des écailles. M. caspica (Gmelin, 1774) (n. pr.), L‘Émyde caspierme (n. pr.). 4. Famille des TESTUDINIDÉS, de Testudo. Genre Testudo, du Lat. testudo, testudinis 2 tortue. T. graeca Linné, 1758 (r1. pr,). La Tortue grecque (n. pr.), ou mauresque, du Gr. uompog, puis du Lat. maura 2 maure, de Maurétanie (nord-ouest de l'Afrique) (n. pr.), T. hermanni Gmelin, 1789 (n. pr.), La Tortue d'Hermann (n. pr.), T. marginata Schoepff, 1795, du Lat. marge, murginis 1 bord, bordure, marge. La Tortue bordée, ou marginée (Idem). La bordure de la partie postérieure de sa carapace est évasée. 30
B. Ordre des SQUAMATES Du Lat. squama : écaille. Allusion à leurs écailles épidermiques typiques et à leurs mues complètes, par desquamation. 1. Sous-Ordre des SAURIENS : Du Gr. Gompot, Gowpocgz lézard. Les Lézards sensu lato. a. Famille des AGAMIDÉS, de Agama, nom donné à un lézard par les colons de Guyane (Duméril et Bibron). Les Agames. Genre Laudakia (Étymologie inconnue) L. stellio (Linné, 1758), du Lat. stellio, stellionis : sorte de lézard. L'Agame, ou Stellion commun. L. caucnsin (Eichwald, 1831) (n. pr.), L'Agame, ou Stellion du Caucase (n. pr.), Genre Trapelus, du Gr. rpertetv : changer. Allusion aux changements de couleurs. T. snnguinolentus (Pallas, 1814), du Lat. : ensanglanté. A cause de sa couleur. L‘Agame des steppes. Genre Phrynocephalus, du Gr. rppuvogz crapaud, et vcstpoûm 1 tête. "A tête de crapaud". Les Phrynocéphales. P. guttatus (Gmelin, 1789), du Lat. : moucheté. Le Phrynocéphale tacheté. P. helioscopus (Pallas, 1771), du Gr. nîttogx soleil, et onortoç : qui observe. Le Phrynocéphale hélioscope. P. mystaceus (Pallas, 1776), du Gr. uuotozë, uuotomogz moustache. Le Phrynocéphale à moustaches. b. Famille des ANGUIDÉS, de Anguis. Genre Anguis, du Lat. angustus: étroit, puis anguis : serpent (a donné anguille). Lézards sans pattes, souvent pris pour des serpents. Les Orvets, du Lat. orbus : aveugle. Ainsi nommés car ils ont de tout petits yeux, fermés par des paupières quand ils sont morts, à la différence des serpents. De plus, on peut confondre la tête avec la queue qui, bien sûr, n'a pas d'yeux. A. fmgilis Linné, 1758, du Lat.: fragile, cassant. L`autotomie de la queue, commune chez les lézards, a fait penser que ce prétendu serpent se cassait. L'Orvet fragile (Idem). On le nomme communément "serpent de verre" pour les mêmes raisons. A, cephallonicus Werner, 1894, de Kefalonia (n. pr,). L'Orvet du Péloponnèse (n. pr,). Genre Pseudopus, du Gr. weoônq : menteur, faux, qui ressemble ou remplace, et rcoug, rtoôog: pied. "A fausses pattes". Ce lézard, bien que sans pattes, en présente souvent de petits vestiges postérieurs près du cloaque. P. apodus (Pallas, 1775), du Gr. ot : sans, et 1t0Ug,1toô0g : pied. "Sans pattes" 1 apode. Le Sheltopusik (d`une langue des Balkans), de Pallas (n. pr.), ou Orvet des Balkans (n. pr.). 3]
vivant, et toicogz enfantement. "Qui pond des petits vivants". Le Lézard vivipare. L. armeuiaca Méhely, 1909 (n. pr,). Le Lézard d'Arrnénie (n. pr,). L. bedriagae Camerano, 1885 (n. pr.). Le Lézard de Bedriaga (n. pr.), L. b0m1aliLantz, 1927 (n. pr.). Le Lézard des Pyrénées (n. pr.), L. caucasica Méhely, 1909 (n. pr.). Le Lézard du Caucase (n. pr.), L. derjugiui Nikolsky, 1898 (n. pr,). Le Lézard de Derjugin (n. pr,). L. graeca Bedriaga, 1886 (n. pr.), Le Lézard grec (n. pr,). L. horvathi Méhely, 1904 (n. pr.). Le Lézard de Horvath (n. pr.), L. mouticola Boulenger, 1905, du Lat. morts, morztis : montagne, et colere : habiter. Le Lézard montagnard. L. mosorensis Kolombatovic, 1886 (n. pr.), Le Lézard de Mosor (n. pr,). L. oxycephala Duméril et Bibron, 1839, du Gr. oêugz aigu, pointu, et Ketpotltn : tête. "A tête pointue". Le Lézard oxycéphale (Idem). L. praticola Eversmann, 1834, du Lat. pratum : pré, prairie, et c0lere1 habiter. "Qui habite les prés". Le Lézard des prairies. L. rudis Beclriaga, 1886, du Lat. rudus : brut, non travaillé, par extension rude. Le Lézard à queue épineuse. L. saxicola Eversmann, 1834, du Lat. saxum : rocher, et colere: habiter. "Qui habite les rochers". Le Lézard saxicole. L. schreiberi Bedriaga, 1878 (n. pr,). Le Lézard vert d'Espagne (n. pr.), ou de Schreiber (n. pr.) L. strigata Eichwald, 1831, du Lat. strigosus : maigre, sans ornement. Le Lézard vert de la Caspienne (n. pr.), Genre Podarcis, du Gr. (inversé ) ocpyi : agile, et TCODQ, iroôog : pied. Aux pieds agiles. P. muralis (Laurenti, 1768), du Lat. : de mur, mural. Le Lézard des murailles. P. bocagei (Seoane, 1884) (n. pr.). Le Lézard de Bocage (n. pr.), P. erhardii (Bedriaga, 1892) (n. pr,). Le Lézard de l'Egée (n. pr.), Rfilfoleusis (Bedriaga, 1876) (n. pr.), Le Lézard de Filfola (n. pr.), ou de Malte (n. pr.), P. hispanica (Steindachner, 1870) (n. pr.). Le Lézard hispanique (n. pr.). P. lilfordi (Giinther, 1874) (n. pr.), Le Lézard des Baléares (n. pr.), P. melisellensis (Braun, 1877) (n, pr,). Le Lézard de l'Adriatique (n, pr.). P. milensis (Bedriaga, 1882) (n. pr,). Le Lézard de Milo (n. pr,). P. pelopormesiaca (Bibron et Bory, 1833) (n. pr,). Le Lézard du Péloponnèse (n. pr,). P. perspicillata (Duméril et Bibron, 1839), du Lat. perspicere : voir à travers. Le Lézard à lunettes. Il porte une lentille transparente à la paupière inférieure. P. pityusensis (Boscâ, 1883) (n. pr,). Le Lézard des Pityuses (n. pr.), P. sicula (Rafi11esque—Schmaltz, 1810), du Lat. : de Sicile (n. pr.). Le Lézard des mines. P. taurica (Pallas, 1814) (n. pr,). Le Lézard de Tauride (n. pr.), P. tiliguerta (Gmelin, 1789) (n. pr.). Le Lézard tyrrhénien (n. pr.), P. wagleriarm Gistel, 1868 (n. pr,). Le Lézard de Wagler (n. pr,). 33
Genre Acanthodactylus, du Gr. oticolvüotz épine, et ôoLK‘r1>Ã.og: doigt. Les Acanthodactyles ont des franges en forme d’épines " antidérapantes " sur les doigts. A. erythrurus (Schinz, 1833), du Gr. epuêpogz rouge, et oupotz queue. Les jeunes individus ont la queue rouge. L'Acar1th0dactyle commun. Genre Psammodromus, du Gr. wocuuogz sable, et ôpouog : course. Les Psammodromes courent sur des milieux sableux. P. algirus (Linné, 1758), latinisé: d'Algérie (n. pr.), Le Psammodrome algire (n. pr,). P. hispanicus Fitzinger, 1826, du Lat. Hispmtia: Espagne (n. pr,). Le Psammodrome d'Edwards (n. pr.), Genre Algyroides, dérivé de algirns (voir précédent) (n. pr.), et du Gr. siôog : -0ide : en forme de, qui ressemble à. Les Algyroïdes ressemblent au Psammodrome algire. Afitzingeri (Wiegrnann, 1834) (n. pr.), L'Algyr0ïde de Fitzinger (n. pr.), A. marchi Valverde, 1958 (n. pr.). L'Algyroïde de Valverde (n. pr.), A. moreoticus Bibron et Bory, 1833 (n. pr,). L'Algyroïde du Péloponnèse (n. pr.), A. nigropunctatus (Duméril et Bibron, 1839), du Lat. niger, nigra, nfgrurn : noir, et punctmn 2 point. L'Algyr0ïde à points noirs. Genre Eremias, du Gr. epnuiocç : du désert. Les Érémias. E. arguta (Pallas, 1773), du Lat. : vif, mobile. L'Érémias variable. E. velox (Pallas, 1771), du Lat. : prompt, rapide. L'Érémias véloce. Genre Ophisops, du Gr. otpigz serpent, et omg, (.0\ll : vue, aspect, oeil. "A oeil de serpent". Ils ont les paupières soudées et celle du bas est dotée d'une fenêtre transparente. Les Ophisops. O. elegans Ménétriés, 1832, du Lat.: qui a du goût, distingué. L‘Ophis0ps élégant (Idem). f. Famille des SCINCIDÉS, du Gr. omytcog, puis du Lat. Scincus. Les Scinques, dont le Seps, du Gr. Gzip : lézards à pattes réduites. Genre Chalcides, du Gr. Xoûucoçz cuivre, puis ggockictg, Xcxhciôogx lézard à rayures cuivrées. C. chalcides (Linné, 1758). Le Seps tridactyle, du Gr. rpt z trois, et ôonmukogz doigt. Il a les pattes tres réduites, portant chacune trois doigts. C. striatus (Cuvier, 1829), du Lat. stria 1 cannelure, strie. Le Seps strié. C. ocellatus (Forskàl, 1775), du Lat. Ocellus x petit oeil. Le Seps ocellé Il porte de nombreuses ocelles, taches noires cemées de blanc, ou l'inverse. C. bedriagai (Boscà, 1880) (n. pr.), Le Seps de Bedriaga (n. pr.), Genre Ablepharus, du Gr. 0c : sans, et Bîrecpotpovz paupière. Leurs yeux sont dépourvus de paupières. Les Abléphares. A. kitaibelii Bibron et Bory, 1833 (n. pr.). L'Abléphare de Kitaibel (n. pr.), 34
Genre Eumeces, du Gr. eu : bon, et umcqg: longueur, puis euunm;2 d`une bonne longueur. Les Eumeces. E. schneiderii (Daudin, 1802) (n. pr.). L‘Eumeces de Schneider (n. pr.), Genre Ophiomorus, du Gr. ocpigz serpent, et popu; 2 noir, noirci, sombre, taché. Les Ophiornores. O. punctatissimus (Bibron et Bory, 1833), du Lat. punctuni : point, puis superlatif de punctaturn 2 le plus ponctué. L'Ophi0more à petits points. 2. S0us—Ordre des AMPHISBÉNIENS, de Amphisbaena, a. Famille des AMPHISBÉNIDÉS, de Amphisbaena, du Gr. otutpt 2 double, des deux côtés, et Bott-itv : aller. Les Amphisbènes se déplacent aussi bien en avant qu'en arrière. Genre Blanus, du Gr. |37~.0tv©Q 2 myope (d`©rbigny, non retrouvé). Il a des yeux atrophiés. B. cinereus (Vandelli, 1797), du Lat. : semblable à de la cendre. L'Amphisbène cendré (Idem). 3. Sous-Ordre des OPHIDIENS Du Gr. ocpig 2 serpent, otpiôtoç : petit serpent. Les Serpents, du Gr. eprcetov 2 qui rampe, puis par altération en S, du Lat. serpens, serpenfum (Voir Reptiles). a. Famille des BOIDÉS, du Lat. Boa. Genre Eryx, du Gr. Epuëz Éryx, nom mythologique, ou peut-être de epuyozetv : éructer, vomir, car s`il est saisi, il vomit sa proie. E. jaculus (Linné, 1758) du Lat. jaculum: qu`0n jette, javelot, et jaculus : nom d‘un serpent en forme de javelot. Il se jette sur sa proie avec la vitesse et la précision d'un javelot. Éryx javelot : Le Boa des sables. E. miliaris (Pallas, 1773), du Lat. niilfarizas : qui présente l`aspect d'un grain de mil. L’Éryx miliaire. b. Famille des TYPHLOPIDÉS, de Typhlops. Genre Typhlops, du Gr. tucpkog 2 aveugle, sans ouverture, et omgz vue, aspect, oeil. Les Typhlops ont de tout petits yeux et semblent aveugles. T. vermicularis Merrem, 1820, du Lat. Uermiculus : vermisseau. Le Typhlops vermiculaire (Idem). Animal long et fin, sans pattes, ressemblant à un petit ver, et aux très petits yeux. c. Famille des COLUBRIDÉS, de Coluber. Les Couleuvres (Idem). Genre Coluber, du Lat. coluber : couleuvre mâle, et colubm : couleuvre femelle. (Colubra, par contraction, a donné cobra z couleuvre, en Portugais, à l'origine du nom des Cobras, qui leur ressemblent). C. viridiflzwus Lacepède, 1789, du Lat. viridis 2 vert, et flavns 1 jaune. La Couleuvre verte et jaune. C. hippocrepis Linné, 1758, du Gr. Lmtog : cheval, et Kpnmg: chaussure. Fer à cheval. La Couleuvre fer-à-cheval. Ainsi nommée à cause de la forme du dessin à l'arrière de sa tête. C. algirus (Jan, 1863), latinisé 2 d`Algérie (ri. pr.), La Couleuvre algire (n. pr,). C. caspius Gmelin, 1789 (n. pr,). La Couleuvre de la Caspienne (n. pr,). 35
C. gemoriensis (Laurenti, 1768) (n. pr,). La Couleuvre des Balkans (n. pr.). C. rmjadum (Eichwald, 1831), du Gr. Noniotg, Nouotôogs Naîade, divinité des cours d`eau, puis du Lat. Nains, Naizzdis : Naïade, nymphe des fontaines, ou peut-être dérivé de Naja, du Sanskrit Naga. La Couleuvre à cou tacheté, ou "serpent·f0uet", allusion à son attitude défensive. C. ravergieri Ménétriés, 1832 (n. pr.), La Couleuvre de Ravergier (n. pr,). C. rubriceps (Venzmer, 1919), du Lat. rubrfca : ocre rouge, et contraction de caput, capitis : tête. La Couleuvre à tête rouge. C. schmidtii Nikolsky, 1909 (n. pr.), La Couleuvre de Schmidt (n. pr.), C. jugularis (Linné, 1758), du Lat. jugulzzre : égorger, étrangler. Allusion à sa technique de capture des proies. La Couleuvre fouet. Allusion à son attitude défensive. Genre Coronella, diminutif du Lat. de coromzz petite couronne. Allusion à la tache en forme de petite couronne, ou du Gr. Kopovig : Coronis, nymphe aimée d`Apollon et mère d'Asl<lépios (voir Esculape), représentée avec un serpent en guise de couronne. Les Coronelles. C. austriaca Laurenti, 1768, d’Autriche (n. pr.). La Coronelle lisse. C. girmrdica (Daudin, 1803), de Gironde (n. pr.), La Coronelle girondine (n. pr.). Genre Elaphe, déformation du Gr. slow, Eltortogc sorte de couleuvre, serpent non venimeux. Ce mot a aussi donné le genre Elaps et la famille des Élapidés (et non pas du Gr. ekoncpog : cerf, biche, puis sîtoncpirxux : chasseresse de cerf, Artémis, déesse de la chasse). E. longissima (Laurenti, 1768), superlatif du Lat. longus, loriga, lorrgum : la plus longue. Cest l'un des serpents européens les plus longs pour son diamètre. La Couleuvre d'Esculape, du Gr. Aordtemoç 1 Asclépios, dieu de la médecine, exerçant son art grâce aux serpents, devenu Esculape chez les Romains. La couleuvre d'Esculape, ainsi que la Couleuvre à quatre raies, était vénérée chez les Grecs, puis chez les Romains, et l`est encore en certains lieux. Symbole de la médecine, elle figure toujours sur le caducee des professions médicales. E. quatuarlimzata (Lacepède, 1789), du Lat. quatuor: quatre, et limea 1 ligne. La Couleuvre à quatre raies. E. diane (Pallas, 1773) (n. pr,). L'Élaphe de Dioné (n. pr.). E. scalaris (Schinz, 1822), du Lat. scalae: échelle. La Couleuvre à échelons présente un dessin en forme d‘échelle sur le dos, dont les barreaux s'estompent avec l'âge, à partir de l'avant. E. hohermckeri (Strauch, 1873) (n. pr.), L'Élaphe de Hohenacker (n. pr.). E. situla (Linné, 1758), du Gr. cnrog : blé. Le "Serpent des blés", à cause de son habitat. La Couleuvre léopard, à cause de ses taches rappelant celles du léopard. 36
Genre Natrix, du Lat. natator, natatoris : nageur. Couleuvres très aquatiques et bonnes nageuses. N. matrix (Linné, 1758). La Couleuvre à collier, présente un collier noir et blanc à l'arrière de la tête. N. maura (Linné, 1758), du Gr. uotupog, puis du Lat. maura : maure, de Maurétanie (nord-ouest de l`Afrique) (n. pr.). La Couleuvre vipérine. Elle mime les vipères, tant par sa tête triangulaire que par les dessins de son dos, et est souvent appelée "Aspic d'eau". N. tessellata (Laurenti, 1768), du Lat. tessellaz mosaïque, puis rnarquetterie. La Couleuvre tesselée, dont les dessins du dos forment une mosaïque ou une marquetterie. Genre Eireuis, du Gr. Eipnvn, Eipnvngc Eirèné, déesse de la paix. E. collaris (Ménétriés, 1832), du Lat. collrzre, collaris : collier. La Couleuvre naine à collier. E. modestus (Martin, 1838), du Lat.: modéré, modeste. Couleuvre de petite taille. La Couleuvre naine d‘Asie Mineure (n. pr.), Genre Macroprotodon, du Gr. p.0ti<pog: grand, rcpwrogz premier, et 0501);, oôovtog : dent. "Dont la première dent est de grande taille". Allusion aux dents plus grandes à l'avant des maxillaires de ces couleuvres. M. cucullatus (Geoffroy Saint-Hilaire, 1827), du Lat. : qui porte un capuchon. La Couleuvre à capuchon. Genre Malpolon, du Gr. uoclotz très, fort, beaucoup, et rtoïwgz nombreux, grand, fort. Allusion à la grande taille et à la force de cette couleuvre. M. monspessulanus (Hermann, 1804), latinisé 2 de Montpellier (n. pr,). La Couleuvre de Montpellier (n. pr,). Genre Telescopus, du Gr. mîœ : au loin, loin de, de loin, et oicoitog : qui observe. "Qui voit loin", comme avec un télescope. T. fallax (Fleischmann, 1831), du Lat. : trompeur, perfide. Allusion à son oeil de vipère et à ses crochets venimeux, bien que ce soit une couleuvre. La Couleuvre chat. Sa pupille est verticale comme celle d'un chat. d. Famille des VIPÈRIDÉS, de Vipera. Les Vipères. Genre Vipera, du Lat. vipera : vipère, par contraction de vivipara : vivipare. Les Romains savaient que leurs vipères sont ovovivipares. V. berus (Linné, 1758), du Gr. Bnpog, puis du Lat. verus : vrai, véritable, et par extension commun. A cause de sa très vaste répartition en Europe et en Asie. Nom d'un serpent d'eau au Moyen·Àge. La Vipère péliade, du Gr. l`h]7»Lotg : Pélias, nom de la lance d'Achille, dont la hampe venait du Mont- Pélion, ou peut-être plus simplement de iteîtioc, : sombre (ce qui n’empêche pas le Mont—Pélion d‘être sombre). V. aspis (Linné, 1758), du Gr. otomg 1 bouclier, mais aussi cobra, par allusion à sa coiffe en forme de bouclier, puis par extension, tout serpent venimeux. (Cléopâtre s`est dormée la mort en se faisant piquer par un "aspic", c’est—à- dire sans doute un cobra sacré). La Vipère aspic (Idem). V. ursinii (Bonaparte, 1835) (n. pr,). La Vipère d‘Orsini (n. pr.), 37
V. seormei Lataste, 1879 (n. pr.), La Vipère de Séoane (n. pr,). V. latasti Boscâ, 1878 (n. pr,). La Vipère de Lataste (n. pr,). V. ammodytes (Linné, 1758), du Gr. cxiiuog: sable, et Boing: qui plonge, s'enfonce. "Qui s`enfonce dans le sable". La Vipère ammodyte (Idem), ou des sables. V. di1mikiNil<olsl<y, 1913 (n. pr,). La Vipère de Dinnik (n. pr,). V. knznakovi (Nikolsky, 1909) (n. pr,). La Vipère du Caucase (n. pr,). V. nikolskii Vedmederya, Grubandt et Rudaeva, 1986 (n. pr.). La Vipère de Nikolsky (n. pr.), V. xrmtkimz (Gray, 1849), de Xanthos, en Turquie (n. pr.), du Gr. Ãocvûog : jaune. Ainsi, c'est la ville de Xanthos qui est jaune, et non pas la Vipère. La Vipère ottomane (n. pr,). Genre Macrovipem, du Gr. uoncpog : grand, et vipera (Voir ci-dessus). M. lebetimz (Linné, 1758), du Gr. Ã.e|3nç, Ãzlintogz tambour de funérailles, à Sparte. Allusion au souffle de la Vipère, et sans doute à sa signification prémonitoire, plutôt qu'au son produit. La Vipère lébétine (Idem), ou du Levant : la Méditerranée Orientale (n. pr.), M. schweizeri (Werner, 1935) (n. pr,). La Vipère des Cyclades (n. pr.). Genre Agkistrodon, du Gr. owiciotpov 1 crochet d'hameçon, et oôoug, oôovrog: dent. "Dont les dents sont en crochets". A. halys (Pallas, 1776) (n. pr.). Le Mocassin (de l'Algonquin Makisin) d'Halys, nom mythologique (n. pr.), ou du Gr. ocltuoiq 2 chaîne. Allusion au dessin sur le dos de l'animal. IV. GLOSSAIRE : Aglyphe : du Gr, on : sans, et ykocpeiv : sculpter, entailler, par extension crochet venimeux des serpents, Type de dentition sans spécialisation venimeuse chez les serpents (par opposition à Opisthoglyphe, Protérogîyphe et Solénoglyphe). Ex.: La plupart des Couleuvres européennes. Amplexus 2 du Lat. amplectori, amplexus : embrasser (prendre dans ses bras), enlacer. Accouplement des Amphibiens chez qui le mâle serre la femelle entre ses "bras". Autotomie : du Gr. omtogz soi—même, et teuveiv: couper, rouotiogc coupé. Action de se couper soi—même. La queue de la plupart des lézards est capable d`autotomie, en cas de prédation, puis de régénération. Ectotherme : du Gr. smog : dehors, et Gepunz chaleur. Qui est tributaire de la chaleur extérieure (pratiquement synonyme d'Hétérotherme et de Poîkilotherme, par opposition à Homéotherme). Hëtérotherme 1 du Gr. etepog : autre, différent, et Geppn : chaleur. Qui a une température variable. Cest le cas des Amphibiens et des Reptiles, qui ne produisant pas de chaleur par leur métabolisme, sont qualifiés abusivement d'animaux "à sang froid", alors qu'ils sont à température 3 8
variable, suivant la température extérieure. (pratiquement synonyme d'Ectotherme et de Poïlcilotherme, par opposition à Homéotherme). Néoténie 1 du Gr. veog : nouveau, jeune, et retvsiv: tendre, allonger. État juvénile prolongé. Certains Amphibiens Urodèles peuvent rester au stade larvaire, tout en étant capables de se reproduire. Cest le cas de l'Ambystome et de certains Tritons, chez qui la néoténie est dite "facultative", car elle peut être levée par les conditions météorologiques. En revanche, elle est constante, et dite "obligatoire", chez le Protée. Opisthoglyphe 1 du Gr. omoüsz derrière, en arrière, et ylutpetv : sculpter, entailler, par extension crochet venimeux des serpents. Type de dentition où les crochets venimeux sont situés à l'arrière de la bouche, chez les serpents (par opposition à Aglyphe, Protéroglyphe et Solénoglyphe). Ex. 1 la Couleuvre de Montpellier, la Couleuvre à capuchon et la Couleuvre chat. Ovipare 1 du Lat. ovum 1 oeuf, et parere, partum 1 accoucher, produire. Qui pond des oeufs. (par opposition à vivipare, voir ovovivipare). Ovovivipare : du Lat. mmm 1 oeuf, et vivipare (voir ci—après). Intermédiaire entre ovipare et vivipare 1 qui porte ses oeufs jusqu`à l`éclosion. L'enveloppe perméable de l`oeuf ne permet que des échanges hydriques et gazeux entre la mère et l'embryon. On réserve le terme de vivipare aux cas où s'y ajoutent des échanges trophiques. Parotoïde 1 du Gr. rtotpot 1 à côté, oug, wtog 1 oreille, et otôog 1 en forme de. Les glandes parotoïdes sont des regroupements de glandes à venin épidermiques, en forme d'oreilles, et situées à côté des tympans, chez les vrais Crapauds (Bufonidés) et les Salamandres. Phorésie 1 du Gr, cpopetv 1 porter. Action de porter ses oeufs ou ses petits. Ex. 1 les Alytes. Poïkilotherme 1 du Gr. rtouciitog 1 variable, changeant, et Gepurj : chaleur. Qui a une température variable (pratiquement synonyme d`Ectotherme et d'Hétérotherme, par opposition à Homéotherme). Protéroglyphe 1 du Gr. rtp0‘tepo<;1 premier, et 'ylmcpstv 1 sculpter, entailler, par extension crochet venimeux des serpents. Type de dentition où les crochets venimeux sont situés à l'avant de la bouche, chez les serpents (par opposition à Aglyphe, Opisthoglyphe et Solénoglyphe). Ex. 1 les Cobras. Solénoglyphe 1 du Gr. Gœîtrjv 2 tuyau, tube, et j/Ãutpetv : sculpter, entailler, par extension crochet venimeux des serpents. Type de dentition où les crochets venimeux sont tubulaires, chez les serpents (par opposition à Aglyphe, Opisthoglyphe et Protéroglyphe). Ex, 1 les Vipéridés. 39
Vivipare 2 du Lat. vioere: vivre, et parere, partum : accoucher, produire, puis oiviparus, oioipara, viviparum, Dont l'oeuf n`est pas pondu, mais se développe complètement à l'intérieu1‘ de la mère, avec échanges trophiques, qui met alors au monde des petits "vivants". (par opposition à ovipare, voir ovovivipare). Remerciements - ]e remercie vivement Messieurs lean LESCURE, Thierry FRETEY et Daniel LESPARRE d'avoir accepté de relire ce texte et pour les suggestions qu'ils ont bien voulu me faire. V. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Alexandre, Planche 8: Defauconpret 1935 - Dictionnaire Français-Grec. Hachette. 1014 p. îëiold E. N. 8: Burton]. A. 1988 - Tous les Reptiles et les Amphibiens cl`Eur0pe, Bordas. p. Bailly A. 1950 - Dictionnaire Grec-Français. Hachette. 2200 p. Bruno S. 8.: Maugeri S. 1990. - Serpenti d'Italia e d’Europa. Giorgio Mondadori. 223 p. Castanet ].·§:'Guyé’tant 1989 — Atlas de répartition des Amphibiens et Reptiles de France. Societe Herpetologzque de France. Paris. 19 p. Gaffiot F. 1934 - Dictionnaire illustre Latin-Français. Hachette. 1720 p. Gasc ].-P., Cabela A., Crnobrja-Isailovic I., Dolmen D., Grossenbaker K., Haffner P., Lescure]., Martens H., Martinez Rica ].P., Maurin H., Oliveira l‘vI.E., Sofianidou T.S., Veith M. & Zuiderwêik (eds) 1997. — Atlas of Amphibians and Reptiles in Europe. Societas europaea herpeto ogzca & Museum National ci Histoire Naturelle, Paris. 496 p. Gotch A. F. 1995 - Latin names explained, a guide to the scientific classification of Reptiles, Birds and Mammals. Blandford. 714 p. Le Garff B. 1991. - Les Amphibiens et les Reptiles dans leur milieu. Bordas. 250 p. Le Garff B. 1998 - Dictionnaire étymologique de Zoologie. Delachaux Er Niestlé. 205 p. Lescure]. 1989 · Les noms scientifiques français des Amphibiens d'Europe. Bulletin de la Société Herpétologique de Frane, 49 : 1-12. Lescure ]., Bour R. & lneich l. 1990 - Les noms scientifi ues français des Reptiles d`Europe. Bulletin de la Société Herpétologique de France, 54 : 23554. Linné C. 1758 - Systeme naturae. 10ème éd. Stockholm. 824 p. Matz G. Sr Weber D. 1983 — Guide des Amphibiens et Reptiles d'Europe. Delachaux 8 Niestlé. 292 p. Nouira S. & Lescure]. 1998 - Les noms scientifiques français des Amphibiens e't des Reptiles de Tunisie. Bulletin de la Societe Herpetologique de France, 85-86 : 3 -54. îlé©rlïigny Ch. 1849 — Dictionnaire universel d'histoire naturelle. Renard et Martinet. vo . Perrier R. 1954 - La faune de la France illustrée. Tome X : Vertébrés. Delagraoe. 214 p. Quicherat L. & Chatelain E. 1891.- Dictionnaire Français-Latin. Hachette. 1551 p. lâpëert P. 1993 — Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française. Robert. p. Manuscrit accepté le 10juin 1999 40
Bull. Soc. Herp. Fr, (1999) 90 : 41-49 Présence de Lepidochelys olivacea (Eschscholtz, 1829) (Chelonii, Cheloniidae) dans les Antilles françaises par lacques FRETEY (U et ]ean Lsscuas (2) (DFFSSN, Muséum National d'Histoire Naturelle 57 rue Cuvier - 75231 Paris cedex 05 (France) (2lLalJoratoire Reptiles-Amphibiens, Muséum National d'Histoire Naturelle 57 rue Cuvier - 75231 Paris cedex 05 (France) Résumé — ll nexistait pas dobservation précise de l'une des deux espèces de Lepidoclzelus dans les eaux des Antilles françaises. Nous rapportons les premières mentions de Lepicloclielys olivacea dans les eaux de la Guadeloupe et de Martinique. Lepidoclzelys kempii n`y a jamais été observée. Mots-clés : Tortues marines. Lepidoclielys olivacea. Guadeloupe, Martinique. Summary - Lepidoclrelys olivacea (Eschsch0ltz, 1829) (Chelonii, Cheloniidae) present in the French Antilles, There has been no precise record of either of the two Lepidoclrelys species in waters of the French Antilles. We report the first sightinghof Lepidoclielys olioacea in waters of Guadeloupe and Martinique. Lepidochelys kempii as never been observed there. Key-words : Sea Turtles. Lepidoclrelys olioacea. Guadeloupe. Martinica. I. INTRODUCTION Depuis une trentaine d'années, les auteurs s'accordent à dire, peut—être en se répétant les uns les autres, que cinq espèces de Tortues marines fréquentent les eaux des Antilles françaises: trois d'entre elles, Eretmochelys imbricata, Clielouia myilas et Deriuoclzelys coriacea se reproduisent sur ces iles tandis que Caretta caretta et une espèce de Lepidochelys ne sont vues que rarement au large (Pinchon 1967, Kermarrec 1976, Currat 1980, Fretey 1980, Bacon 1981, Fretey 8: Lescure 1981, Carr et al. 1982, Claro & Lazier 1983 et 1986, Dropsy 1986, Lescure 1987, Fretey 1990). Benito-Espinal (1978) ne cite pas Lepicloclielys des Antilles fran-aises. Certains ont écrit que la Lepidoclielys de Martinique ou de Guadeloupe était une L. lcempii (Pinchon 1967, Dropsy 1986, Lescure 1987) alors que d'autres ont dit que c‘était une L. olivacea (Claro 8: Lazier 1986) mais sans apporter de preuves à l'appui et en se fondant seulement sur les témoignages de pêcheurs. Ces preuves font encore plus défaut quand on sait que les limites des aires de répartition de Lepidoclzelys olioacea et de Lepidochelys kempii dans l'©céan Atlantique, y compris la Mer des Caraibes, sont encore mal connues (Carr et al. 1982, Fretey 1999) et pourraient se chevaucher partiellement, 4l
La capture récente de Tortues olivâtres dans les eaux guadeloupéennes, l'observation d'u.n spécimen captif en Martinique et l'examen d'une dossière dans le musée du Père Pinchon à la Martinique nous apportent les preuves qui manquaient pour affirmer la présence de cette espèce dans la zone des Antilles françaises. Il. RAPPELS HISTORIQUES Les premiers chroniqueurs des Antilles françaises (Breton 1665, 1666, du Tertre 1667, Labat 1722) ne reconnaissaient que trois espèces de Tortues marines dans les îles habitées par les Français : La Tortue franche, le Caret et la Caouanne. "La tortue franche qu`on appelle aussi tortue verte" (Labat 1722), la Catallou des Caraïbes (Breton 1665), n'est autre que Chelouia mydas. Des Amérindiens Caraibes, comme les Kalinas Tilewuyu (ou Galibis) du Surinam et de Guyane française utilisent encore aujourd’hui le terme "kadazlu" pour désigner cette espèce (Fretey 1987). La Tortue verte est la Tortue marine la plus estimée, la plus connue et la plus pêchée aux XVIIème et XVIlIèm€ siècles car elle est la seule espèce qui soit véritablement bonne à manger (Labat 1722). Elle devait être assez commune à cette époque-là, mais on ignore si elle était la plus fréquente. Le Caret, La "Cararou" ou "l'Abalatali" des Caraibes, dont l'écaille est si recherchée et qui est la plus petite des trois espèces précitées, est Eretmocliclys fmbricrztn. La Caouanne, qui a la tête plus grosse (du Tertre 1667) et "ordinairement plus grande que les deux autres", dont l'écaille ne vaut rien et la chair n'est pas meilleure (Labat 1722), est Caretta caretta. C`est "l'Allata" cu "Hallata" des Caraïbes, la grosse tortue qui n`est pas franche ni si bonne à manger que les autres (Breton, 1665). Le Père du Tertre (1667) précise qu'on va la pêcher aux îles Cayman. Thibaut de Chanvalon (1763) n'a vu que deux espèces en Martinique, la Tortue franche et le Caret, il affirme même qu`on ne trouve point de Tortues à la Martinique et qu’on les prend sur les côtes voisines. Est-ce que cela signifie déjà que les Tortues marines y ont été tellement exploitées qu'elles y sont devenues introuvables ? Aucun chroniqueur, y compris l'auteur des Dictionnaires Caraïbe-Français et Français-Caraibe (Breton 1665, 1666), ne fait allusion à l'existence d'une espèce de Lepidoclielys dans les Antilles. Ces Tortues n`étaient alors ni connues ni reconnues spécifiquement et n'avaient pas de nom français. Si on en voyait une, elle était prise vraisemblablement pour une jeune Caouanne. Il faut attendre 1829 pour voir la description de Chelonfa olivacea à partir d'une Tortue provenant des Philippines. Duméril et Bibron (1835) reconnaissent l'espèce mais la décrivent sous le nom de Chelonfa dussumieri et la croient originaire seulement de la mer de Chine et de la côte de Malabar. Garman décrit en 1880 une Thrzlrzssochelys (Colpochelys) kempii du Golfe du Mexique. 42
Boulenger (1889), l`Autorité de la fin du XIXème et du début du >©<ème siècle en herpétologie, reconnaît Thaïassochelys kempii mais ne reconnaît pas la spécificité de Cizelonia olivacea et considère celle-ci comme une simple Thalassochelys criretta, c’est-a—dire une Caouanne. Cette erreur provoque des confusions regrettables dans les noms scientifiques donnés à la Tortue olivâtre comme à la Tortue de Kemp. On les classe avec la Caouanne dans le genre Thalassochelys ou son synonyme plus ancien, Caretta, et on considère la Tortue olivâtre comme une sous-espèce de Caretttl caretta en lui donnant le nom de Carëtfn cnrettrz 0li00cea (Smith 1931). On nomme la Tortue de Kemp, Caretta kempii (Mertens & Muller 1940) et même Caretfa czzretfa kempif (Popovici & Angelescu 1954). On s’aperçoit plus tard que les deux taxons, à la fois proches l'un de l'autre et distincts des autres Tortues marines, forment deux sous-espèces dans un genre particulier et sont désormais appelés 1 Lepidochelys olimzcz-za olivacea et Lepidochelys olivacea kempii (Mertens S: Wermuth 1955, Loveridge & Williams 1957, Wermuth & Mertens 1961). L. 0. olivacea vit dans les Océans Indien, Pacifique et Atlantique et L. 0. kempii est mentionné du Golfe du Mexique et de l`©céan Atlantique (côtes des Massachussets, Açores, Irlande selon Stejneger et Barbour 1943). On se rend compte finalement que ces deux taxons sont deux bonnes espèces (Brongersrna 1961, 1972, Pritchard 1969) et qu'on doit maintenant les nommer 1 Lepidochelys olivacea et Lepidochelys kempii. Ces hésitations sur le statut taxinomique des Lepidochelys expliquent l'ancienne nomenclature utilisée par le Père Pinchon (1967), qui écrit : "les Caouannes atteignent également une grande tailles. Elles sont dailleurs rares dans les eaux antillaises. Il en existe cependant deux espèces qui ne se distinguent que difficilement ll\J.I1€, appelée scientifiquement Caretta caretta (L.), présente des mâchoires à surface sans arête vive, tandis que l'autre, Carettn kempii (Germare), possède au contraire des arêtes en-dessous du revêtement comé" (1). Pinchon pensait aussi que sa deuxième espèce était passée du Golfe de Mexique dans la Mer des Caraibes, toute proche, et était donc Careftn kempif : Lepzdochelys kempii. L'absence de données à ce moment—là sur les Tortues marines du Vénézuela et des Guyanes ne l'incitait pas à penser que des Lepidochelys ulivacea de l'hémispère sud, dont en plus le statut taxinomique n'était pas encore stabilisé, pouvaient remonter jusque dans les eaux antillaises. Il est très étonnant que les chroniqueurs des XVIIème et XVIIIème siècles ne mentionnent pas la Tortue Luth, si spectaculaire et si facilement distinguable, dans les Antilles. Cela veut—il dire qu'elle ne fréquentait pas ou si rarement les plages et les eaux antillaises qu'elle échappait à l'observation humaine ? lll. ARCHIPEL GUADELOUPEEN Bacon (1981) est le premier à établir le statut des Tortues marines dans la région caraibe. Il ne cite ni Lepidochelys oliwzcea ni L. kempii des îles guadeloupéennes. Carr et nl. (1982) ainsi que Fretey et Lescure (1981) ne citent pas de Lcpidochelys de l'archipel guadeloupéen. Kermarrec (1976) semble 43
être le premier a y signaler Lepidochelys alivacen, il ajoute que l'espèce est rare mais ne se réfère Qi aucune observation concrète. Meylan (1983) écrit avoir vu trois carapaces et une tête de L. oliorzceri chez un commerçant de Basse- Terre mais émet un doute sur leur origine. Pritcliard (1984), de passage en Guadeloupe, interroge un pêcheur, M. Saintlioret, qui a vécu 40 ans sur Petite—Terre. Celui-ci dit avoir vu au large et nidifier sur les ïlets une espèce de Tortue qu'il appelle "cul rond". Selon la description qui lui en est faite, Pritcliard pense qu'il s'agit de L. olivncea. Asmode (1994) reprend Vinformation sans avoir de renseignements supplémentaires, Dans son rapport au premier Western Atlantic Turtle Symposium (WATS I), Iiretey (1983a) ne cite pas la Tortue olivâtre parmi les Tortues marines présentes en Guadeloupe, Il voit quelques années après une dossière peinte d'une L. olizvrcm adulte dans un restaurant de Kaouhanne (commune de Saint- François). Il n`a malheureusement pas noté le nombre de costales et de vertébrales de cet exemplaire et il en ignore l'0rigine (Fretey 1988). Quant aux îles du nord, Saint—Bartnélémy et Saint—Martin, éloignées de l'arcliipel guadeloupéen, ni Pulney (1982), ni Meylan (1983) ni Fretey (1991, 1997) n'y signalent la présence de l'une ou l'autre des deux espèces du genre l.epidncl1cli;s. Le 20 janvier l998, une Lepidochelys olizmccn (fig. 1) a été capturêe au large des Ilets Pigeon, dans le Petit—Cul—De—Sac—Marin en Guadeloupe. Cette j `l` ` t É - LL -ir I É-' ~ I TI", Ã ` si? ._ `I ` E L . ->.. _ "*·•··.. · et? — ° · __ = .¥ . ' sy,. . ‘ ' ,[· ( I ~s» I _. - 1`.·;.|_,_ v.· __ _ ~.î _ · — ‘ À; rf", , » 1,:; ut ‘ . , w » #~ ~__,. ·’ ·«•«:·· . l, ·*"!'A:t¤hF · _ V ._ ·· I a - tn`] '·) _ — -' O|Q.· " · _ gf j _ ·_ ` ·\ \,°A . 4 :4 ,¤ I I · I 1 I . I `T" I I ~ .· . , ` \;" _` . . · —_~ (_ ng .. ,_ I-, . A —~ —_t•‘ . I ep `? I ' m v. 1 :. · t'! I ‘ l ¢ · _.; ` 1 ,° '°.. , * rx \ , ·ù ·· · · · Figure 1 :[.i·pfiiucIii'l_r;s olizmcwz capturée au large des Ilets Pigeon (Guadeloupe) le 20 janvier 1998. Pliotograplwie Aquarium de la Guadeloupe. tortue, qui présentait des difficultés pour plonger, a été récupérée et soignée à l'/\quarium de Guadeloupe pendant trois mois. La dossière mesurait 68 cm de 44
long. lfecaillure de la dossiere n'a pas été notée mais il s'agissait bien d`une Tortue olivâtre. Le 2t) octobre 1998, une Le widoclicliys uliztnctëa femelle, blessée et de 65,5 cm I . de longueur courbe de dossière, a été capturée par des pêcheurs vers l'Ilet Boissard et apportée a l'Aquarium de Guadeloupe. Sa patte antérieure gauche était reduite E1 un moignon, toutes ses griffes étaient cassées et elle avait aussi des difficultés pour plonger. Une autre femelle, entortillée dans un filet dérivant avec un tronc d'arbre, longue de 57 cm, a été pêcbée le 2 janvier 1999 au large du Banc des Flandres (16* Z2' otl41\i, 601* 5B' 7691/V), près de l'île de La Désirade. Le filet avait l’OI'l.(.Yl11U1lÈ Ilhllljllè la ptlilü CtI`tÈÉ1”l€LlI`(2 gâL1Cl'I€ Gt provoqué LI1'T€ DÉCIOSE pl'0f01ïCl€ au niveau de lnrticulation dela patte antérieure droite. Des crabes étaient sur la tortue et attaquaient la partie nécrosée. Apportée par les pêcheurs à l'Aquariun1 de la Guadeloupe pour y être soignée, la Tortue olivâtre s`est réalimentee rapidement, a recraclié des matières noires pouvant être iclentitiees comme du goudron et s'est rétablie après dix—sept jours de traitement. Noos avons donc désormais des preuves formelles de la présence de l,vpm'ur/it·l_i;s oIft·uct·n dans les eaux guadeloupéennes. IV. MARTINIQUE Bacon (1981) signale une aire dalimentation de jeunes Lepzdziclzelys tilizvurm en Martinique selon de vagues témoignages. Lors de leur passage dans ce ttt=pta~ie·m«t cl'©utre~Mer, les 24-27 décembre 1978, Anne et Peter Meylan photograpliient a Case Pilote une jeune Tortue olivâtre (fig. 2) captive, 'S- ’ ‘ · C A v o ' ,0 Q! ,-· C ` ’ ‘»·_ ’ ,.2 U y ` (gi xxîyt. 4 ‘ *`·¤' ‘(#_<;?t. u .| _ ·i 1* '/ ·§\\<. xl I ~ , .‘ Il ·- t — L- ‘. - ~=’ '~· . ae Figure 2 : jeune [,c)>ii!tirl1t·lt;s offzutcoi en captivité a Case Pilote (Martinique) en décembre 197`H. Pliotograpliie A. et P. Meylan, 45
(longueur courbe de la dossière 2 37 cm), capturée localement. Fretey (1983b) rapporte cette observation mais cependant ne cite pas, plus tard, l'espèce de Martinique (liretey 1988). Selon des enquêtes de Dropsy (1986) et de Lescure, en 1991, aupres des pêcheurs, ceux—ci disent qu'ils ont vu ou voient très rarement au large (à miquelon) (2) une Tortue plus petite et plus ronde que le Caret, qu`ils appellent "Zekal ronde", "Toti tout ronde" (3). Il s'agit d'une Lepfdociielys, soit L. kempif comme le croyait Dropsy (1986) et Lescure (1987), a la suite de Pinchon (1967), soit plus vraisembablement L. nlivacen (Lescure 1992). 1.e musée du Pere Pinchon, installe maintenant dans le bâtiment du Conseil Régional de la Martinique, détient dans ses vitrines du matériel de Tortues marines, dont une dossière de Lepidoclzel'ys olitinccra (fig. 3). Celle—ci, en bon · ” et ' Y Er.- ;·? • j_,tÃÈÈ ‘```c‘ i . ‘ · j " il}? ‘ ·? · fl; ,. wa ·t·; ; _ 7 _ _ _ 5 . ·` · `·:,Ã" _. A!_ `_, Qi" _’ ci-. s v ` "' ':Q_. AQ Ia _jîZ(g,\ I`; _ " ’ .. \Q.i._`_ rr · 5 ·,.;· f’¤ 1 ~··;·.·-,"%1"' ¤t··=tÉ y `· "?¤·"i . `Q ‘‘lc , , 1 Figure 3 : Dossiere d`une Lcpidnchvlys olizvrcccn juvénile, enregistrée avec le N° 95.311.2 au musée du Pere Pinchon. Photographie ]. Fretey. état de conservation et enregistrée sous le numéro 95.311.2, provient d'un individu juvénile. Sa longueur rectiligne est de 46 cm et sa largeur de 43 cm. De teinte generale ocre verdâtre, elle compte 5 vertébrales et 6 paires de costales. Cette dossière ne porte malheureusement aucune étiquette mentionnant son origine. Elle provient vraisemblablement de Martinique mais peut tout aussi 46
bien provenir dune autre île des Petites Antilles, que le Père Pinchon a parcourues. V. CONCLUSION Nous avons maintenant la preuve de la présence de Lepidochelys olfvacea dans les eaux guadeloupéennes et martiniquaises. La preuve pour la Martinique est moins flagrante car il peut subsister un petit doute sur l'origine de la Tortue olivâtre vue par Anne et Peter Meylan à Case Pilote et à plus forte raison sur celle du musée du Père Pirtchon. Il semble donc, d'après ces récentes observations, que L. olivrzcea remonte vers le nord jusque dans les Petites Antilles et que la véritable Lepidochelys kempii ne descende pas vers le sud jusqu`à ces îles. La mention de L. kempii dans les eaux guadeloupéennes et martiniquaises est erronée et due seulement à des confusions d`identification de Lepicîochelys dans cette zone. D'après Fretey (1999), L. olivacea remonterait vers le nord jusquà Cuba alors que L. kempii fréquente la Floride et les Bahamas. On n`a pas décelé de zone où les deux espèces se côtoient. Remerciements — Les auteurs remercient vivement l’Aquarium de Guadeloupe et Anne Meylan (Florida Marine Research Institute) pour les informations et les photographies procurées. Ils remercient également le Conseil Régional de la Martinique et lassistante du musée du Père Pinchon pour l'accès aux collections de ce Musée. VI. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Asmodé ].F. 1994 - Dossier de création de la Réserve Naturelle terrestre et marine des Ilets de Petite Terre. DIREN Guadeloupe, rapport OGE. 51 p. Bacon P. 1981 — The status of sea turtle stocks management in the Western Central Atlantic. WECAF Stud., 7 z 1-38. Benito·Espin_al E. 1978 - La faune I (Reptiles, Mammifères et Amphibiens). ln : Antilles d'h1er et d aujourdhui. Emile Désormeaux, Fort—de-France. 2. 128 p. Bouienger A. 1889 - Catalogue of the Chelonians, Rhyncocephalians, and Crocodiles in the British Museum (Natural History). Taylor 8: Francis. Londres. 311 p. Breton R. 1665 - Dictionnaire caraibe-françois, Méslé de quantité de Remarques historiques pour léclaircissement de la Langue. Bouquet, Auxerre. 480 p. Edit. fac—similé, 1892, Teubner, Leipzig. Breton R. 1666 - Dictionnaire François—Caraibe. Gilles Bouquet, Auxerre. 405 p. Edit. fac-similé, 1892, Teubner, Leipzig. Brongersma L.D. 1961 — Notes upon some Sea Turtles. Z00l. Verh. Leiden., 51(2) : 1-46. Brongersma L.D. 1972 — European Atlantic Turtles. Zool. Verh. Leiden, 121 : 1-318. Carr A., Meylan A., Mortimer j., Bjorndal K. & Carr T. 1982 - Surveys of sea turtle pp-pplgâions and habitats in the Western Atlantic. NOAA Techn. Memor., NMFS—SEFC- Claro F. & Lazier C. 1983 — Les Tortues marines aux Antilles françaises. Rapport Guilde Europ. du Raid. 38 p. Claro F. 8: Lazier C. 1986 - Les tortues marines aux Antilles françaises. l. Répartition géographique. Bull. Soc. Hvrp. Fr., 38 : 13-19. 47
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Bull. Soc. Herp. Fr. (1999) 90 : 51-62 L’effet d’une stimulation gonadotrope sur la réponse stéroïdogène et l’induction de la ponte chez la femelle canulée de Xenopus laevis (Anurae, Pipidae) par (1), (2) · (2) Ghassan EL ZEIN ]ean ]©LY et Daniel BOU]ARD (wlïaculté des Sciences, Section IV, Université Libanaise, Zalilé (Liban) (2) UPRES—A 6026 Université de Rennes I/CNRS Biologie Cellulaire et Reproduction, Campus Universitaire de Beaulieu 35042 Rennes Cedex (France) Résumé - L'étude dynamique de la sécrétion stéroïdienne a été effectuée chez des femelles canulées de Xénope. L’exposition de l'ovaire à une injection de facteurs gonadotropes (30 ng LH ovine ou 1000 IU hCG), entraîne une élévation rapide de la production de testostérone qui dure au moins trois heures. Après stimulation, les taux d’oestradiol détectés augmententen même temps que les taux de progestérone, puis diminuent après 20 heures. La ponte est toujours lprécédée par une mise en route de la production de progestérone, elle démarre 10 à 6 heures après Yinjection. Mots clés : Canulation. Stéroïdes. Gonadotropines. Ponte. Xenopus Iaevis. Summary - Effect of gonadotropic stimulation on steroido enesis and egg laying in catheterized female Xenopus laevis (Anurae, Pipidae). Studies on steroid secretion were conducted on female Xenopus laevis. When the ovary is injected with (gonatropin (30 pg LH ovine or 1000 IU hCG), there is rapid increase in testostérone pro uction for at least three hours. Oestradiol levels after stimulation increase at the same rate as those of progesterone, and then decrease after 20 hours. Egg laying always follow progesterone production and occurs 10~16 hours after injection. Key-words : Catheterization. Steroids. Gonadotropins. Egg laying. Xenopus laevis. I. INTRODUCTION De nombreuses études décrivent les effets de gonadotropines purifiées ou d'extraits hypophysaires sur le développement ovarien et sur la sécrétion des stéroïdes par les tissus ovariens en incubation (Snyder & Schuetz 1973, Licht 8: Crew 1976, Fortune et al. 1975, Fortune 8: Tsang 1981, Fortune 1983, Lin & Schuetz 1983, 1985). D’autres travaux ont montré que l'ovaire de Xénope répond aux hormones mammaliennes de type "LH" et qu’à l’approche de la maturation, le fonctionnement ovarien subit des profondes modifications qui aboutissent à des réponses stéroïdogènes différentes de celles de stades plus jeunes (Mulner et al. 1978, Thibier 1982, Fortune 1983). Des études dynamiques, in vitro, des effets de stimulations gonadotropes sur la stéroidogenèse ovarierme de Xenopus 5]
laevis (El Zein et al. 1984, 1988), de Rama pipiens et de Ram: catesbeiamz (Hubbard & Licht 1986) ont été entreprises pour préciser dans quel ordre sont sécrétées par le follicule ovarien, les différents stéroïdes susceptibles de jouer un rôle direct ou indirect dans la maturation. Pour étudier in vivo la dynamique de sécrétion de certains stéroîdes sexuels chez la femelle du Xénope, nous avons choisi la technique de canulation de l'arc aortique (El Zein et al. 1998). Cette technique permet d’injecter différents produits dans le courant sanguin ou de prélever des échantillons de sang sur des animaux porteurs de catheters et laissés libres de leurs mouvements. L'effet d'une injection de facteurs gonadotropes sur les niveaux des stéroïdes sexuels chez le Xénope femelle canulé a été étudié. II. MATERIELS ETMETHODES A. Animaux Les femelles de Xénope (Xerwpus laevis) utilisées dans cette étude proviennent de l’élevage du laboratoire de Biologie Cellulaire et Reproduction (Rennes). Elles sont âgées de 2 à 4 ans, pèsent entre 110 et 177 grammes et sont issues de plusieurs pontes. Elles sont élevées séparément des mâles dans des bacs de 100 litres sous eau courante, à raison de 30 à 50 animaux par bac. La température de l’eau des bacs est maintenue entre 18 et 22°C grâce à des résistances chauffantes. Le nettoyage de ces bacs est régulier. Tous les animaux sont élevés en photopériode naturelle. Ils sont nourris, a d libitum, avec des granulés TROUVIT. B. Produits utilisés La LH ovine provient de NIADDK (NIH-LH S24) et l'I·ICG d'©RC·AN©N. Ces deux produits ont été dilués dans um solution physiologique juste avant leur utilisation. Les stéroïdes froids proviennent de chez Steraloids. Ils sont conservés à plus 4°C en solution dans du méthanol (100 ug/ml). Les stéroïdes radioactifs proviennent de chez Amersham. Ils sont également conservés à plus 4°C en solution à 5 |.tCi/ml dans un mélange benzène/ éthanol (9 voi./1 vol.), Les anticorps utilisés sont décrits par Garnier (1985). C. Technique opératoire 1. Canulation de l‘arc aortique La technique de canulation de l’arc aortique systémique chez le Xénope comporte une anesthésie, une opération chirurgicale et des prélèvements sanguins. Cette technique a été décrite par El Zein et al. (1998). Les femelles canulées sont remises dans l’eau pour éliminer l’anesthésique. Elles sont gardées individuellement dans des bacs, sans nourriture, pendant trois jours avant Yinjection des facteurs gonadotropes et les prélèvement sanguins. Pendant ces expériences, les temps du début et de la fin de la ponte ont été notés. La "posture de ponte" qui caractérise les amphibiens a toujours précédé 52
la ponte. A la fin de chaque expérience, les femelles ont été sacrifiées pour déterminer l’état de l'ovaire. 2. Injection des facteurs gonadotropes Les solutions de gonadotropines sont injectées soit dans les sacs lymphatiques dorsaux après avoir été préalablement dissoutes dans 0,5 ml de solution physiologique, soit dans le système artériel après avoir été dissoutes dans 100 ul de solution physiologique. 3. Prélèvements sanguins des femelles canulées Les prélèvements sanguins sont effectués avec des seringues héparinées après élimination d’un échantillon correspondant au volume mort du cathéter. Après le prélèvement, le sang contenu dans le cathéter est repoussé par une solution physiologique à 7 %¤ de NaCl hépariné. D. Dosage des stéroïdes Quatre stéroïdes (la progestérone, l’oestradiol, la testostérone, Yandrostènedione) ont été dosés dans le plasma par la méthode radio— immunologique, après extraction. Les méthodes de dosage des stéroïdes sexuels ont été décrites par Garnier (1985) et Lecouteux et al. (1985). Les taux de testostérone et de progestérone plasmatiques ont été mesurés dans tous les prélèvements, l’oestracliol et Yandrostènedione dans certains seulement. Les femelles sur lesquelles les dosages ont été effectuées sont désignées par les lettres E à L. III. RESULTATS A. Etude du profil hormonal à court terme sans stimulation Une mesure de la progestérone et de la testostérone a été effectuée sur la femelle E canulée depuis trois jours. Les prélèvements ont été effectués toutes les derni—heures pendant 4 heures (fig. 1). Les taux des deux stéroïoles restent stables pendant toute 1`expérience. La valeur moyenne pour la testostérone est de 1,6 i· 0,06 ng/ml avec des valeurs allant de 1,4 à 1,9 ng/ml. La valeur la plus élevée en testostérone a été celle du premier prélèvement. La progestérone est présente en quantité plus faible que la testostérone dans les 9 prélèvements. Les valeurs varient de 0,6 à 0,8 ng/ml avec une valeur moyenne de 0,7 i· 0,03 ng/ ml. L'ovaire de cette femelle a montré des ovocytes à tous les stades de la vitellogenèse (stades I à VI) et aucune maturation n'a été détectée. S3
É ® •—• Testustérune ‘*- â" O---0 Prugestérnne D I: 2 `È •h~`•\ •-• u "‘·—•.._ â, O~—,•_à•/ O B. '<î 1 É O__,.,..O..__O__O’;O-.O»*O¤.\OZO *0 É iï U U 1 2 3 4 Temps (heures ) Figure 1 : Evolution à court terme dœ rofils individuels de testostérone et de progestérone dans le plasma d'une femelle aduilte de Xénope. B. Etude du profil hormonal à court terme après stimulation par 50 UI d'HCG (injection artérielle ) 50 UI d'HCG ont été diluées dans 100 ul d'une solution de NaCl à 7 %¤. Cette solution a été administrée dans la circulation par le cathéter chez la femelle F. Un rinçage du cathéter par 100 ul de NaClà 7%¤ a ensuite été réalisé. ‘ HCF 9-Q Testostérune ® 0-0 Prugesiérene ···~ 40 4 2 E / E2 E` • E, TI 2 É ZU 2 É E • g 0,..-·—·274O___O—O—O Sl U 1 2 3 Temps (heures ) Figure 2 : Profils individuels de la testostérone et de la Cprogestérone plasmatiques après une injection artérielle de SO Ul d'I·lCG chez une femelle e Xénope. L'injection a été effectuée au temps 0 juste après un premier prélèvement. Cinq prélèvements ont été réalisés ensuite à une demi—heure d’intervalle (fig. 2). 54
Les taux de testostérone sont passés de 1,7 à 3,0 ng/rnl après mme heure d’injection, puis ont augmenté régulièrement pour atteindre à la fin de la 3ème heure 37,9 ng/ml. Au contraire, les taux de progestérone n’ont pas varié, ils sont restés semblables à ceux de la femelle non stimulée (0,6 i 0,04 ng/ ml). Durant les trois jouis suivant ces prélèvements, l’ovulation n’a pas eu lieu chez cette femelle. L’ovaire de cette femelle a montré aussi des ovocytes à tous les stades de la vitellogenèse (stades I à V1) et aucune maturation n’a été détectée. C. Etude du profil hormonal à moyen terme après stimulation Trois femelles canulées ont reçu une injection de 1000 UI d'HCG dissoutes dans 0,5 ml de solution de NaCl à 7%¤ dans les sacs lymphatiques dorsaux. Avant cette injection qui a été faite sous anesthésie, un premier prélèvement sanguin a été réalisé, il correspond au temps 0 sur les courbes. Chez la femelle G (fig. 3), la ponte a démarré à 11 heures et elle a continué jusquà 36 heures. Les profils plasmatiques n’ont pas varié pendant la première heure. Les taux de testostérone augmentent ensuite. Ils sont maxima à 5 heures (73,1 ng/ml) et restent stables pendant les quatre heures suivantes (76.9 ng/ml à 9 heures). Les sécrétions d’oestradiol et de progestérone atteignent leur maxirnum9 heures après la stimulation. Ces taux maxima sont beaucoup plus faibles que ceux de la testostérone (6,8 ng / ml pour la progestérone et 2,2 ng/ ml pour l'oestradiol). Les taux des trois stéroïdes ont baissé par la suite pour retourner au niveau détecté avant l'injection après 24 heures. Chez les femelles H et I (fig. 3), le même protocole a été réalisé, mais le temps et le nombre de prélèvements ont été différents. Uandrostènedione a été dosée en plus chez la femelle H. La ponte a duré 23 heures (de 10 h à 33 h) chez la femelle H et a été plus longue chez la femelle l (de 11 h à 44 h). Un pic de sécrétion de testostérone a été observé la quatrième heure après la stimulation (317,4 ng/ml chez la femelle l alors qu'il n`avait pas dépassé 34,3 ng/ml chez la femelle H) puis entre la quatrième et la vingbquatrième heure, on observe une baisse des taux de testostérone dans le plasma (à 24 h 2 5,4 ng/rnl chez la femelle H et 38,4 ng/ml chez la femelle I). Cette baisse a été suivie d'une période de faible sécrétion qui a duré tout le reste de l'expérience. Chez la femelle H, le profil de Fandrostènedione est parallèle à celui de la testostérone, les taux de progestérone plasmatique ont augmenté de façon continue entre 0 et 10 heures pour passer de 0,5 ng/ml avant la stimulation à 2,4 ng/ml à 10 heures. Ce pic de progestérone coïncide avec le début de la ponte. En revanche, le pic de progestérone chez la femelle I a été enregistré à 20 heures (6,6 ng/ ml ) soit 9 heures après le début de la ponte. La baisse de la concentration en progestérone se produit très lentement pendant et après l'ovulation (0,8 ng! ml pour la femelle H et 2 ng/ml pour la femelle I à 48 h). Les variations des niveaux de l`oestradiol ont été décalées par rapport aux autres stéroides chez la femelle H. 55
luce lllllllllll 45 ,• @ • Il Ponte •—• Tcxtnslémnn 50 0-0 Proqcstéronc 8 0 V—" Estradiol / V—V Nidrnstèntdinnc 6 25 4 0 /'/'\ 0 2 U I G1 5 9 24 sa É l“°°i E • · ® 3 e g 3U E, 2 • : ê • ê ;° 20 \ \ 2 E En ' ·; ~ ° o·°\ `\— e ° O•——.5\ E g 10 • xg 1 ag É à °\8t:><;$;9 5 'X U 0 4 1U 2024 3U 4442 +ucc _ 3¤¤ °\ '\\ (D 15 ZUU • I 1û 0 U 400 ' •\ \ J 5 ,· -0 \<>'°\ '~··-/’ D •-··•··~`__`9:2 _•:O 0 4 10 20 24 3U 44 48 sa 22 Temps (heures) Fi ure 3 : Profils individuels des stéroïdes sexuels lasmati ues chez 3 Xéno es femelles S E Q P après une injection intramusculaire de 1000 Ul d`H G. Les réponses étant très variables selon les femelles, les échelles des ordonnées des différents graphes ne sont Fas les mêms ljinjection ai été effectuée à 10h30 chez la femelle G et à 13h30 chez les feme les H et l. 56
É É $ U" H Pante ‘g É, Q-0 Tesiustéronc 5 § 0-0 Pmqcstérone J 5 •\ V-V Andruslènedicme É 4*: .-.2 înu-dî .2 0 ’·* · "'-"'_‘ 0 2 B 12 24 + LH _ ZUU ® ill • 0 E \ 5 É", • 5 1110 O • 5 ·§ 0/ È" ¤·— 0 ':‘· U • —····• 0 U 4 8 12 16 20 24 ZB 48 i L" © •··~. 0 10 ZDIJ •>< : O O É E GW 2, / 0 5 Ã O g ê 5 ië E 1Uü • él •É· C? .2 0 "·0 0/ •'~•-—~ U C • u El 4 8 12 16 ZU 24 28 Temps (heures ) Figure 4 : Profils individuels des stéroïdes sexuels plasmatiques chez 3 Xénopes femelles après une injection intramusculaire de LHOv (10 pg pour la femelle] et 30 pg pour les femelles K et L). L’injecti0n de LH0v a été effectuée à 10h chez les 3 femelles. 57
Chez la femelle] (fig. 4), une injection de 10 il de LHov. a été réalisée. Les taux de testostérone sont passés de 0,77 ng/ml avant l'injection à 5,2 ng/ml après 3 heures. Les taux de Pandrostènedione et de la progestérone n'ont pas varié. La femelle ] n'a pas ovulé. Deux autres femelles canulées (K et L) (fig, 4) ont été injectées avec 30 ug de LHov. dissous dans 0,5 ml de solution de NaCl à 7%¤. Après le premier prélèvement qui précédait l'injection, des prélèvements sanguins ont été faits toutes les 4 heures pendant 48 heures chez la femelle K et pendant 28 heures chez la femelle L. Les taux de testostérone ont augmenté brusquement par rapport à la sécrétion basale (3,0 ng/ ml chez la femelle K et 2,7 ng/ml chez la femelle L ). Les taux maxima ont été obtenus 4 heures après l'injection (180 et 208 ng/ ml). On observe ensuite une brusque diminution de la sécrétion (10,8 et 12,8 ng /ml à 20 heures). Ils diminuent plus lentement après (8,3 et 3 ng/ml à 30 heures). Les pics de progestérone détectés à 12 heures (8,6 ng/ml chez la femelle K et 10,5 ng/ ml chez la femelle L) sont décalés de 8 heures de ceux de la testostérone. Les teneurs en testostérone sont beaucoup plus importantes que celles en progestérone (dans le cas des femelles K et L, le rapport est x 20 ). Le maximum de sécrétion de la progestérone coïncide avec le début de la ponte chez la femelle K (12 heures) mais pas chez la femelle L ou la ponte n'a démarré que 4 heures après. La ponte a duré 16 heures chez la femelle K et 18 heures chez la femelle L . IV. DISCUSSION Avant la présente étude, aucune mesure des variations individuelles de la stéroidogenèse n'avait pu être effectuée chez le Xénope, faute de pouvoir réaliser des prélèvements de sang successifs sur un même animal. La technique de canulation de l'arc aortique se prête bien, non seulement à des prélèvements sanguins répétés, mais elle offre la possibilité de suivre sur les Xénopes canulés, la dynarnique de l’épuration des différentes hormones stéroidiennes (El Zein et al. 1998). In vivo, on retrouve une sécrétion basale des principaux stéroîdes sexuels ovariens rencontrés chez l’ensemble des vertébrés (Ozon 1972a,b, Schuetz 1974, 1985). Les taux de base des stéroïdes sexuels détectés dans les plasmas des femelles ont été mesurés chez de nombreux amphibiens : Necturus maculosus Rafinesque (Bolaffi 8: Callard 1981), Pleurodeles Walt! (Garnier 1985) et Ram: esculeuta (Polzonotti et al. 1984 et D'Istria et al. 1974), tout au long d'un cycle saisonnier. Les résultats de El Zein et al. (1998) ont montré que les taux de base détectés dans les plasmas des femelles de Xénope canulées présentent des concentrations en androgènes (testostérone et androstènedione) plus élevées que celles de la progestérone et de l'oestradi0l. Des différences identiques des concentrations stéroïdiennes dans le plasma ont été observées chez les autres amphibiens cités ci-dessus. L’injection de facteurs gonadotropes provoque des changements importants de la dynamique des taux circulants des hormones qui sont impliquées dans le contrôle de la maturation et de l'ovulation chez le Xénope. Le choix des 58
homiones gonadotropes et des doses injectées est basé sur l’utilisation habituelle au laboratoire d’une injection de 1000 UI HCG ou 30 ug de LHov. dans les sacs lymphatiques clorsaux pour provoquer la ponte des Xénopes femelles. In vivo, les résultats obtenus par Boujard (1982) sur l’évolution des taux d'HCG dans les plasmas des Xénopes mâles injectés avec 500 UI de cette hormone dans les sacs lymphatiques dorsaux, montrent que la concentration de ce facteur gonadotrope reste élevée 24 heures après l’Lnjection. Neuf jours après l’injection, on peut encore détecter 8% des valeurs maxima obtenues. L'évolution des taux de LH ovine après une injection dans le sang n’a jamais été évaluée chez le Xénope. L'élévation des taux d’androgènes suit immédiatement l'injection du facteur gonadotrope et dure au moins 3 heures. On observe aussi une certaine diversité interindividuelle des réponses. Ces variations peuvent résulter surtout de l’état de l'ovaire et en particulier du pourcentage des différents stades des follicules qui le composent. Mais les rapports quantitatifs des taux de stéroïdes sécrétés par les différentes femelles sont semblables. Ainsi les taux de testostérone sont toujours 10 à 20 fois plus importants que ceux d'oestradiol ou de progestérone. Ces taux très élevés d’androgènes ont déjà été observés au cours du cycle sexuel chez plusieurs Anoures (Pierantoni et al. 1984, Licht et al. 1983) ou Urodèles (Garnier 1985, Bolaffi & Callard 1981). La signification de ces taux élevés est difficile à établir. Kelley (1982) a montré que l’injection de fortes quantités de LHRH (100 ug) induit une augmentation de la réceptivité du Xénope femelle, mais pas l‘ovulation. On peut penser que ces androgènes pourraient aussi constituer un réservoir plasmatique cthonnones destinées à un métabolisme périphérique dans des organes comme 1`oviducte. En réalité, la signification du phénomène reste encore très incertaine et demande à être vérifiée. Chez les femelles étudiées, la ponte est toujours précédée par la mise en route de la production de progestérone qui est le médiateur le plus probable de LH et de HCG dans l'induction de la maturation ovocytaire chez le Xénope (Masui 1967, Schorderet-Slatkine 1972, Fortune et al. 1975, Fortune 1983, Thibier 1982). Or on sait qu’il faut 3 à 8 heures entre le moment où la progestérone se fixe à son récepteur et la rupture de la vésicule germinative. Des modifications dans la stéroïdogenèse ovarienne à l’approche de l'ovulation sont également observées chez Rama catesbeiamz (McCreery 8.: Licht 1983). La sécrétion de progestérone ne débute que plusieurs heures après la stimulation gonadotrope ; à ce moment, les taux d'androgènes diminuent dans les plasmas des femelles canulées. Le décalage de plusieurs heures entre le début de la baisse du taux de testostérone et la sécrétion maximale cle progestérone suggèrent des modifications des activités enzymatiques au niveau de la chaîne de synthèse des stéroïdes sexuels dans les follicules ovariens chez le Xénope. Chez Ram: catësbeicma, les femelles, qui n’ont pas ovulé après une perfusion de GnRH, n’ont pas un taux détectable de progestérone, pourtant la testostérone a augmenté en fonction de la dose stimulante du GnRH (McCreery & Licht 1983). S9
Chez le Xénope, il apparaît que la maturation peut être corrélée, comme chez les vertébrés supérieurs, à une "lutéinisation" des follicules avec l’apparition de la sécrétion de la progestérone après un certain temps de latence qui correspond à une sécrétion accrue des androgènes. Il est bien connu maintenant que, chez les mammifères (rat), l’inhibition des deux enzymes 17a hydroxylase et/ou 17-208 lyase, est à l’origine de la chute de la synthèse des androgènes folliculaires (D'Amato et al. 1981, Hedin et al. 1983). Certains auteurs parlent d'une accumulation de 17a hydroxyprogestérone après l'inhibition de l’activité de 17-208 lyase (Cigorraga et al. 1978, Dufau et al. 1979). Chez le Xénope, on peut penser à une inhibition de l'activité enzymatique qui va se mettre en place au fur et à mesure que le temps d'application des facteurs gonadotropes augmente. La 17a hydroxylase et la 17-208 lyase sont les deux enzymes qui interviennent entre la progestérone et Fandrostènedione. L’inhibition de l’u.n de ces enzymes ou des deux à la fois est très probable. Après stimulation, les taux d’oestradiol détectés augmentent en même temps que les taux de progestérone, puis diminuent après 20 heures. En périfusion, quel que soit le mode de stimulation, la sécrétion d’oestradiol est maximum après 6 heures et reste stable ensuite (El Zein et al. 1984, 1988). Chez Rama catesbeiamz (McCreery 8: Licht 1983), l’oestradi0l a le même profil que la testostérone avec parfois un pic postovulatoire. Chez les poissons, un pic d'oestradiol est observé avant la montée des taux de testostérone. Cette montée est la conséquence de l'inhibition de l'aromatase, l'enzyme qui convertit la testostérone en oestradiol (Scott et al. 1983, Vander Kraak et al. 1984). Il aurait été intéressant de pouvoir suivre les taux plasmatiques de stéroides au moment de l’accouplement et de la ponte naturelle. Nous pensons que la technique de canulation devrait nous le permettre dans un avenir prochain. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Amato (D') C., Calvo F.O., Stockert B. & Bahr ]. 1981 - Steroid secretion b rfused rabbit follicles : effect of repeated gonadotropin challanges. Biol. Reprod., 25 : 8,4ï850. lîolaffi ]. Sr Callard I. 1981 - ln` vivo regulation of steroidogenesis lg ovine gonadotropins in male and female Mudpuppies, Nectums mzzculosus Rafmesque. en. Comp. Endocrmol., 44 : 108 - 116. Boujard D. 1982 - Etude in vivo et en périfusion du contrôle de la stéroïdogenèse testiculaire par les gonadotropines chez les amphibiens. Thèse 3ème cycle, Univ. Rennes I. Ciâorraga S.B., Dufau M.L. & Catt 1978 -_ Regulation of luteinizinlg hormone recîiptors Égûîteroidogenesis in gonadotrop1n—desensitized leydig cells. ]. Bm . Chem., 253 : 297- Dufau M.L., Ciîorraga S.B., Baukal A.]., Bator ].M., Sorrell S.H., Neubauer ].P. 8: Catt K.], 1979 - Steroid iosynthetic lesions in gonadotropin desensitized leydig cells. ]. Sterufd Biochem., 11 : 193-199. El Zein G., Boujard D. & Joly J. 1984 · Effet de HCG sur la dynamique de la sécrétion âîrpëdïgène d'explants ovariens de Xemipus laevis en périfusion. Bull. Soc. Herp. Fr., 60
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Bull. Soc. Herp. Fr. (1999) 90 ; 63-64 NOTE Nouvelles observations sur Pherpétofaune du Maroc, 7. Redécouverte de l'Echide à ventre blanc, Echis leucogaster Roman, 1972 (Reptilia, Serpentes, Viperidae) au Maroc par jérôme MARANU) et Philippe GENIEZ(2) ll) La Bergerie, Route de Saint-Léon, 31450 Ayguesvives (France) l2)Lrzboratoire de Biogéogmphie et Ecologie des Vertébrés E.P.H.E., LLM.2 , 34095 Montpellier cedex 5 (France) E-Mail: ger1iez@univ-montp2fr Résumé - Echis leucogaster n’était connue au Maroc que d'une seule localité, Aouinet- Torkoz, dans la vallée du bas Drâa. La découverte d'un spécimen écrasé sur la route à la sortie du villa e de Amazer (50 km au sud d'©uarzazate) étend la répartition de l’espèce au Maroc cle eâo km vers le Nord-Est et renforce le caractère sahélien de Yherpétofaune de l'Anti-Atlas oriental. Mots-clés : Reptiles. Echis, Maroc. Répartition géographique. Summaizf - New records of Moroccan herpetofauna, 7. Rediscovery of the carpet viïer Ec is leucogaster Roman, 1972 (Reptilia, Ser entes, Viperidae) in Morocco. Ec is leucogaster is Ipresently known in Morocco Eom only one localitgr, Aouinet- Torkoz, in t e lower râa valley. Finding a road-killed spécimen at Amazer ( 0 km south of Ouarzazate) re resents a north-east range extension of 350 km for the species in Morocco and reinfërces the Sahelian nature of the herpetofauna in the eastern Anti- Atlas. Key·words : Reptiles. Echis. Morocco. Geographical distribution. Echis leucogaster est une petite vipère sahélienne distribuée du sud de la Mauritanie, du Sénégal et du nord de la Guinée au Mali et au nord du Burkina Faso. Elle se retrouve au nord-ouest du Sahara (sud-ouest du Maroc, massifs de l'Aurès et du Hoggar en Algérie) (Chirio 1995, Bons & Geniez 1996, David & lneich 1999) où, très rare, elle fait figure de relicte tropicale. D'après Bons et Geniez (1996), Echis leucogaster est le serpent le plus rare au Maroc, avec une seule station - sortie sud d’A0uinet Torkoz dans le bas Drâa, 60 km au sud—sud·est de Guelmjrn - et deux mentions: un exemplaire trouvé par M. Dakka (Bons & Dakka 1963) et déposé au Muséum national d’I·listoire naturelle de Paris, et un autre récolté en 1969 et déposé dans la collection de l’U.S.N.M. de Washington (L. W. Robbins, M. G. Hearst et G. R. Zug, com. pers,). L’un de nous (]. M.) a trouvé un spécimen d'Echis leucogaster écrasé sur la route, à la sortie du village d’Arnazer (50 km au sud 63
d'©uarzazate), dans les confins orientaux de l’Anti—Atlas. Il s’agit d’un adulte en très mauvais état, en tout point semblable au spécimen illustré par Bons et Geniez (1996, p. 265), si ce n’est une robe un peu plus contrastée. Il est déposé dans la collection du Laboratoire de Biogéographie de l’E.P.H.E. de Montpellier. Cette découverte étend la répartition de l’espèce au Maroc de 350 km vers le Nord-Est. Elle préfigure 1’existence de stations encore inconnues le long de l'oued Drâa. Elle renforce le caractère sahélien du peuplement herpétofaunique de l'extrémité orientale de 1'Anti-Atlas et de la haute vallée de l'oued Drâa. En effet, outre Echis Ieucogaster, deux autres espèces d’affinités sahéliennes ont été signalées de cette région. Le Serpent mangeur d’oeufs - Dasypeïtis scabm scabrzz (L., 1758)- a été observé 5-6 lcm au nord- ouest de Agdz par E. Sochurek (in Stemmler 1971) ; le Serpent-chat d’Afrique du Nord - Telescopus (dham) ohtusus Reuss, 1834 - a été trouvé écrasé sur la route àAgdz (G. Accard, com. pers. in Bons & Geniez 1996), L’Echide à ventre blanc est considérée, au même titre que la plupart des espèces du genre, comme un serpent agressif et dangereux. En 1’absence de traitement, sa morsure est généralement mortelle. Heureusement, son extrême rareté apparente au Maroc réduit considérablement les risques de morsure. Cependant, cette espèce devrait être prise en compte par les préparateurs de sérums antivenirneux au même titre que Vipcru lzztasti, Macrovipera mauritarzica, Bitis ariettms, Cerastes cemstcs, Ccrastes vipera et Naja haje. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Bons ]. & Dakka M. 1963 — Capture au Maroc de la Vi ère des Pyramides Echis carimztus (Schneider 1801). C. R. Soc. Sci. nat. phys. Maroc, 29 (2î: 55-57. Bons 1. & Geniez Ph. 1996 — Amphibiens et Reptiles du Maroc (Sahara Occidental compris). Atlas biogéographique. A.H.E., Barcelona, 320 p. Chirio L. 1995 - Biogéographie des reptiles du massif de l'Aurès (Algérie) Diplôme E.P.H.E., Montpellier,156 p. David P. & Ineich I, 1999 ~ Les serpents venirneux du monde 2 sytématique et répartition. Dumerilia, 3 : 3-499. Stemmler O. 1971 - Die Eierschlange, Dasypeltis scabra (Linnaeus, 1758), eine weitere aethiopische Form in der marokkanischen Herpetofauna (Re tilia, Colubridae). Zool. Abhmidl. Stuatliches Mus. für Tierkunde in Dresden, 32 (6) : 69-%. Manuscrit accepté le 27 mai 1999 64