Bulletin SHF XXXX 57
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  Bulletin de la S0clété   
  Herepétologîque de  France
1¤*trinjeetre'|991-I u-     I. I . n°57
                         
_ ÀISÉSN 0754-996e I I I Il Bull. eue ·HerP. Fr., (1991} 57 .

v Bulletin de la Societe J ~ J- r
( J , Herpetologrque des France ( J (
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BONS,   CHEYLAN, M. et GUlLl..AUME, C.P. (-1934) -— Les Reptiles méditerranéens. Bull. Soc. Herp. Fo, 29:-7-17.
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Bullétin dé la Snciété Hérpétnlngiqué dé France
1** trimestre 1991 n° 57
i SOMMAIRE
RENCONTRES HERPETOLOGIOUES D‘AllllIENS I2B-30 Juin 199liI
- Venins de serpents et serums antivenimeux
Cassian BON .......................................................................................................... 1
• Influence de la température d‘é|evage sur la différenciation sexuelle chez
les Amphibiens
Christian DOUBNON, Danièle DURAND, Christiane DEIVIASSIEUX, Alain
BAUTZ et Guy GODBILLON .................................................................................. 19
• Influence de la température sur la cinétique de la spermatogenèse chez
Hana esculenfa et Hana Iessonae, en juillet —
Florence NEYBAND de LEFFEMBEHG et Jean-Marie EXBRAYAT ...................... 31
· Remise en cause de la bande latérale comme critère absolu de distinction
entre la Bainette verte, Hyfa a. arborea et la Rainette méridionale, Hyla
meridionalis l'Anura : Hyiidael
Hugues PINSTON et Emmanuelle CFIANEY ......................................................... 41
• Morphologie de l'épithélium branchial des embryons de Typhlonectes
compressfcaudus lAmphibîen Gymnophione} étudié en microscopie
électronique à balayage
Jean—|\/Iarie EXBHAYAT et Souad HBAOU|—BLOOUET ......................................... 45
• Anomalies et régénération des membres chez Triturus marmoratus
lLatreille, 1800}
Maria Heiena CAETANO ........................................................................................ 53
• Notes. Vie de la Société. Informations ................................................................. 59
CONTENTS
ANNUAL MEETING OF THE FRENCH HERPETOLOGICAL SOCIETY
(AMIENS, June 28-30. 199llI
· Snake venoms and antivenom serum
Cassian BON ......................................................................................................... 1
• Influence of the rearing temperature on the sexual differentiation in
Amphibiens
Christian DOUBNON, Danièle DUBAND, Christiane DENIASSIEUX, Alain
BAUTZ and Guy GODBILLON .............................................................................. -19

• Effects of temperature on the spermatogenesis kinesis in Hana esculenta
and Hana lessonae. in July
Florence NEYRAND de LEFFENIBERG and Jean~N|arie EXBHAYAT .................. 31
· Question on Iateral stripe as absolute distinction feature between the
Common tree frog Hyla a. arborea and the Stripeless tree frog, Hyla
meridfonalis (Anura : Hylfdae}
Hugues PINSTON and Emmanuelle CRANEY ..................................................... 41
· Nlorphology of gill epithelium in Typhlonectes compressioaudus embryos
lAmphibia, Gymnophîona}, by mean of Scannîng Electron Nlicroscopy
Jean-Marie EXBHAYAT and Souad HRAOUI-BLOOUET ..................................... 45
• Anomalies and Iimbs regeneration in Triturus marmoratus lLatreiIle, 1800}
Maria Helena CAETANO ........................................................................................ 53
- Notes. News from the Society. Informations ..................................................... 5g

Elull. Soc. Herp.Fr.l1991}5T:1-18
VENINS DE SEHPENTS ET
SERUMS ANTIVENIMEUX
par
Cassian BON
Résumé — Les venins de serpents sont constitués pour |'essentie| de protéines qui
combinent leur action en fonction de leur nature et de leur taux. On distingue 1 les toxines
responsables de |'action létale du venin, des substances douées d'actions biologiques
parfois importantes mais non Iétales par elles-mêmes. Les venins de serpents sont
également riches en enzymes, notamment en enzymes hydrolytiques, qui jouent un rôle
important dans la digestion des proies.
Les sérums antivenirneux, et en particulier les sérums polyvalents dirigés contre Vensemble
des serpents venimeux d’une région donnée, sont généralement préparés par hyper-
immunisation de chevaux avec un mélange de venins. Afin de réduire Vantigénicité du
sérum, les irnmunoglobulines sont purifiées et converties en fragments ·lFabl2 par un
traitement à la pepsine.
Mots-clés : Venin, serpent, toxine, enzyme, sérum antivenimeux, immunoglobulîne.
Summary- Snake venoms are complex mixtures of proteins which combine their actions
according to their relative proportions and of their intrinsic properties. The snake venoms
contain tcxins which are responsible for their lethal potency as well as substances which are
non lethal by themselves but which possess important biological activities. The venorns also
contain enzymes, mainly hydrolytic enzymes, which contribute to the digestion of the preys.
Antivenoms, and particularly polyvalent antivenoms prepared against all venomous snakes
present in a geographical area, are obtained by hyper-immunisation of horses. ln order to
minimize the serum antigenicity, immunoglobulins ar purified and converted in lFabl2
fragments by pepsin treatment.
Key-words : Venom, snake, toxin, enzyme, antivenom, immunoglobulin.
I. INTRODUCTION
Les venins n'ont pas de sens biologique par eux—mêrnes. Ils font partie d'un
tout, |'apparei| venimeux, qui comprend essentiellement deux glandes
venimeuses qui synthétisent le venin et un système d'injection constitué par des
dents modifiées en crochets permettant à l'anima| de faire pénétrer son venin
assez profondément dans les tissus de sa proie ou de son agresseur.
Chez les Crotalidae par exemple, les glandes à venins dérivent des glandes
labiales supérieures ll<ochva, 1987}. Ce sont des glandes de taille assez
importante, constituées de tubules très ramifiés, logées dans une masse de tissu
conjonctif. Elles sont innervées par le rameau maxillaire du nerf trigérninal. Les
tubules sont constitués d'une seule assise de cellules qui sécrètent le venin. Celui-
ci s'écou|e dans des tubes collecteurs où il est conservé. De plus, pres de |'orifice
Manuscrit accepté le 5 février 1991.
'l

de la glande, le système collecteur s'enrichit d'un ensemble de cellules à mucus
qui, outre ieur fonction glandulaire, pourraient servir de valvules. Les glandes à
venin d'Ei'apidae et d'Hydrophiio‘ae présentent une anatomie similaire. Cependant
la séparation entre les parties séreuses des muqueuses est moins nette et de ce
fait elles sont considérées comme plus primitives.
ljinjection du venin se fait par Vintermédiaire du crochet. Cette dent plus
grande que toutes les autres possède un canal plus ou moins profond et plus ou
moins clos, qui facilite la pénétration du venin lors de la morsure. Les serpents ont
été divisés en quatre groupes selon leur dentition :
· les aglyphes sont des serpents sans crochet et souvent sans glande à
venin mais non pas sans dents comme leur nom générique pourrait le laisser
croire. C'est le cas notamment des boss.
· chez les opistoglyphes, |'une des dents situées â l'arrre de la mâchoire
supérieure, souvent plus grande que les autres, est munie d'un canal qui facilite
Vécouiement du venin. Ce type de dentition est fréquent chez les Cofubridae mais
n'est pas spécifique à ce groupe.
· chez les protéroglyphes, c'est la dent antérieure de la mâchoire qui est
transformée en crochet. La plupart des Efapfdae et des Hydrophiidae
appartiennent a ce groupe.
• les solénoglyphes possèdent le système d’injection de venin le plus
élabore. Le crochet est une dent très longue dont le canal d’injection est
complètement cios sauf aux deux extrémités. De plus, l’os rnaxillaire sur lequel il
s'insere avec sa dent de remplacement est court et articulé (Out à l'avant de la
mâchoire. Ceci permet d'une part une injection profonde et d'autre part le
repliement des crochets dans la gueule de l'anima| lorsqu'il est au repos.
lfappareil venimeux des serpents, en particulier celui des solénoglyphes,
apparait comme |'un des systèmes venimeux les plus perfectionnés que le monde
animal ait élaboré. Sa fonction principale est évidente, il s’agit de capturer les
proies dont se nourrit |'anima|. Cependant, certaines adaptations font penser à un
organe de défense ;c’est notamment le cas chez le cobra cracheur. Enfin, il
sembie que_|'appareii venimeux ioue un rôle dans la digestion des proies.
D'autre part, il arrive parfois qu'un serpent placé dans des situations de
défense morde Vhomme, ou un animal domestique, qu’il perçoit comme un
agresseur, et lui iniecte tout ou partie du venin qu'i| possède dans sa glande
venimeuse. D’un point de vue médical, la sévérité de |'envenimation dépend
évidemment des qualités du venin, notamment de son abondance et de son
pouvoir toxique, mais aussi de Vefficacité du système d’injection. C'est ainsi, qu'à
une ou deux exceptions près, ne sont considérés comme venimeux que les
serpents pourvus d'une dentition protéroglyphe fEi'a,oidae, Hydrophiidae} ou
solenoglyphe (Viperidae, Crotaiidae) capables d’in§ecter efficacement leur venin
chez |'homme.
II. LES VENINS DE SERPENTS
La nature protéique des venins des vipères a été observée dès 1843 par
Lucien Bonaparte, le frere de Napoléon (Bonaparte, 1843}. De fait, les protéines
constituent de 90 à 95% du poids sec du venin et sont responsables de ia quasi-
totalité de ses effets biologiques. Il faut toutefois remarquer que certains venins
contiennent aussi des ions (Zn++, Catt, Cu++ ou Cott l en quantités parfois
2

importantes (Friederich et Tu, 1971} ainsi que des composés organiques doués
d'activité biologique comme Vhistamine, la sérotonine et Vacétylcholine lBieber,
1979 ; iilmisany et al., 1986}. Parmi la centaine, voire le millier de protéines
contenues dans un venin de serpent, on trouve évidemment des toxines, en
particulier des neurotoxines, mais aussi des protéines non toxiques possédant ou
non une activité enzymatique, ce qui ne veut pas dire qu'eI|es sont dépourvues de
propriétés pharmacologiques.
Pour comprendre les effets biologiques des venins de serpents, il faut se
rendre compte d'une part qu’iIs sont des mélanges complexes de toxines,
d'enzymes et d’autres protéines qui combinent leurs effets en fonction de leurs
propriétés et de leurs taux et d'autre part que la concentration d'une toxine et
d’une enzyme peut varier considérablement d'une espece à Feutre surtout entre
espèces zoologiquement éloignées. Cette grande variabilité observée dans la
composition des venins de serpents, alliée à une grande complexité de leur
composition chimique, explique tout à fait |’extrême diversité des effets
biologiques des venins de serpents.
A. Les enzymes des venins de serpents
Les venins de serpents contiennent un grand nombre d'enzymes, comme le
montre le Tableau l. On constatera que les venins de serpents sont tres riches en
enzymes hydrolytiques lphospholipases A2, phosphodiestérases, 5'-
nucléotidases, ribonucléases, désoxyribonucléases, hyaluronidases,
endopeptidases, peptidases".}, qui pourraient jouer un rôle important lors de la
digestion des proies [Thomas et Pough, 1979}. En effet, il est souvent observé que
les animaux tués par une morsure de serpent se décomposent tres rapidement.
Les venins de serpents contiennent aussi des cholinestérases et des
acétyicholinestérases llwanaga et Suzuki, 1979} et des peptidases impliquées dans
la coagulation du sang lSeegers et Ouyang, 1979) et la libération de optides
biologiquement actifs [Rothschild et Rothschild, 1979} qui possèdent des actions
pharmacologiques tres importantes.
Le rôle des enzymes présentes dans les venins de serpents n’est pas
définitivement éclairci. Quelques auteurs ont supposé que les effets létaux sont
dus à certaines enzymes particulièrement abondantes comme
Vacetylcholinestérase lZe|ler, 1951}, les nucléotidases (Taborda et al., 1952}, les
protéases (Deutsch et Diniz, 1955}, les phospholipases (S|otta et Fraenkel-Conrat,
1938}. Cependant, il a été montré que Vinactivation de certaines de ces enzymes
ne provoquait pas de perte notable de la toxicité du venin llwanaga et Suzuki,
1979}. De plus. en purifiant les protéines des venins, il est possible de séparer au
moins partiellement certaines fractions enzymatiques des fractions toxiques. Il
semble donc d’une façon générale que les enzymes des venins ne participent pas
toutes directement à leur toxicité. La distinction entre toxine et enzyme n’est
cependant pas absolue puisque certaines neurotoxines comme la crotoxine ou la
là-bungarotoxine possèdent une activité phospholipase A2. D'autre part, il a été
observé que certaines enzymes peu ou pas toxiques par elles—mëmes augmentent
fortement les effets pharmacologiques de toxines contenues dans le même venin.
C'est le cas de la phospholipase A2 de Nafa nafa qui augmente |'effet létal de la
cardiotoxine et accentue in vitro son action dépolarisante sur les fibres
musculaires et les axones (Chang et al., 1972}.
3

Type   N° IUB(ll Origines
1-Oxydoréducteses Lacets dêshvdseëcass 1.1.1.2]* Etapreae
L—amino acide oxidese 1.4.3.2 Toutes les espèces
Cetalese 1.1 1 .1 .6 Toutes les especes
2. Transgéraggâ Alenine amine transtérese g_5_1_g -
3 - Hydrolases Phœphüllpâsë A 3 3.1.1.4 Toutes les espèces
Lysophospholipase 3.1.1.5 Elapfdae, Vrperidee
Acétylcholinestérase 3,1,1 ;7 Elapidae
Phosphtase alcaline 3.1.3.1 Bothrcps etrox
Phosphatase acide 3.1.3.2 Aglclstmdon ecutus
5'-Nuctectidase 3.1 .3.5 Toutes les espèces
Phcsphodiestérase 3.1 .4.1 Toutes les espèces
Désoxyribonuclésse 3,1 .21 .1 Toutes les espèces
Ribonucléase I 3.1.2?'.5 Toutes les espèces
Adéncsine triphosphatase 3.6.1 .3 Toutes les espèces
Amylase 3.2.1.1 Toutes les espèces
Hyaluronidese 3.2.1.3T Toutes les espèces
NAD·NU¤lë¤lld¤5€ 3.2.2.6 Toutes les espèces
Kininogénase 3.4.21 .8 Vwperidee
Aümüïëüïdü lâûlëüi X 3.4.21.23 Vrperidae, Crotelidee
Hépsrlnsse - Crctalidae
c1—Flbrtnogénese · Vrperfdae, Crotelidee
B —Flbrinogénase · l/tperfdee, Cmtetidee
|1·l}FlbTlHO§ÉH3S€ · l/[pers gabonice
Enzyme librinolylique · Crctalidae
Actiueteur de prothrombine - Crotelidae
Colleonase — Vtperfdee
Elastase · Viperidae
4 - Lyasgg Gluoosamine ammonium lyase 1_3_1_g
Tableau I: Principales enzymes présentes dans les venins de Serpents.
(1) Pour référence lwanega et Suzuki (1979} ; Marklend 11983] ;Stoc§<er (1990}.
International Union of Biochemistry lIUB]· [1978).
4

B. Les protéines biologiquernent actives mais non toxiques des venins de
serpents
Les venins de serpents contiennent des protéines que |'on caractérise
surtout par leurs propriétés biologiques souvent spectaculaires. Elles sont parfois
toxiques mais à des doses très élevées et portent quelquefois une activité
enzymatique. Elles ont été un peu artificiellement regroupées dans ce paragraphe,
mais on ne pouvait parler de venins de serpents sans les mentionner.
Dès 1949, Rocha e Silva et ses collaborateurs ont montré que le venin de
Bothrops provoque indirectement une vsodilatation des capillaires et que cette
action résulte de l'hydro|yse d’une protéine plasmatique, le kininogène, qui libère
un neuro-peptide hypotenseur, la bradikinine [Hoche e Silva et ai., 1949}. C’est en
étudiant les propriétés pharmacologiques de ce venin que |'on a caractérisé pour
la premiere fois la bradikinine qui dans les conditions physiologiques normales est
libérée par une enzyme endogène, la kallikréine. Le venin de Bothrcps, comme la
plupart des venins de Crotafidae et de Vfperidae, contient une protéine agissant
comme la kallikréine. Ces protéines ont des masses moléculaires d'environ 30.000
daltons et possèdent une activité arginine estérase, sans toutefois hydrolyser la
ceséine (Cohen et af., 1970). D’autre part, un inhibiteur de kallikréine a été trouvé
dans le venin de Vfpera russellif (Takahashi et al., 1972}.
Plusieurs activateurs de la bradikinine ont été isolés desvenins de
Croralidae. Il s‘agit de peptides riches en proline, constitués de 5 a 12 acides
aminés et portant un résidu pyroglutamique en position l\l—termina|e, qui inhibent
|‘enzyme convertissent Vangiotensine I (active} en angiotensine Il linactivel
lündetti et al., 1971]. Ces peptides hypotenseurs de venins de serpents ont servi
de modèles pour la synthèse de puissants médicaments hypotenseurs, le
Captopril et l’Ena|april lComer, 19841.
Un autre exemple tres connu est celui du facteur de croissance nerveuse ou
"nerve growth factor" [NGF} qui induit la différenciation des neurones sensoriels
des ganglions sympathiques. Les NGF de venins de serpents sont des protéines
de 20 à 30.000 daltons de masse moléculaire, non toxiques et sans activité
enzymatique connue. On les retrouve dans le venin de certains Eiapidae, de
Crotaffdae et de Vfperidae ainsi d’ail|eurs que dans les glandes maxillaires d'autres
animaux non venimeux comme la souris mâle.
Il existe un autre groupe de protéines de venins de serpents
numériquement et pharmacologiquement très important, qui interfèrent avec les
processus de la coagulation du sang. Ce sont soit des enzymes protéolytiques très
spécifiques qui agissent comme des activateurs de la coagulation, soit des
inhibiteurs spécifiques des facteurs endogènes de la coagulation sanguine. Ces
composants de venins de serpents sont caractérisés par une action très spécifique
de sorte que plusieurs ont été purifiés et sont utilisés comme agents
thérapeutiques ou de diagnostic.
C. Principates toxines de venins de serpents
Les venins de serpents sont riches en toxines capables de tuer ou à défaut
d’îmm0bilîser les proies dont ils se nourrissent. Le tableau Il présente les
5

principales neurotoxines de venins de serpents. Il faut signaler que chaque venin
ne contient pas toutes les neurotoxines présentées dans le tableau ll, il en
contient cependant plusieurs comme le montre la figure 1. Par ailleurs, dans le
cas du venin de Elungarus fasciatus, un Elapidae d'Asie, les différentes toxines
sont présentes à des taux trés variables qui changent beaucoup d’une espece à
|'autre même |orsqu’e|les sont zoologiquement trés voisines. Ceci explique la
diversité des actions physiologiques des venins, Enfin, il faut remarquer que si un
venin de serpent contient plusieurs neurotoxines, celles-ci agissent en synergie.
Notamment, le venin de Bungarus fasciatus (Fig.1} contient des oubungarotoxines
curarisantes, qui bloquent la transmission neuromusculaire à un niveau post—
synaptique en empêchant la liaison de Vacétylcholine sur son récepteur
musculaire, et des neurotoxînes pré-synaptiques (les B-bungarotoxines et la
céruléotoxinel, qui empêchent la libération de Vacétylcholine par les terminaisons
nerveuses.
III. SERUNIS ANTIVENIMEUX
Comme cela a été souligné par l'0rganisation Mondiale de la Santé dans
son rapport de 1981, les morsures par les serpents venimeux constituent un
problème médical, social et économique dans de nombreux pays tropicaux,
notamment ceux en voie de développement ayant une forte densité de population
rurale non mécanisée. Il y a environ un siècle, Albert Calmette (1894} démontrait
qu'i| est possible cfirnmuniser un animal contre un venin de serpent et préparait
pour la première fois un sérum antivenimeux en montrant que le sérum de
|'anima| immunis est capable de soigner un second animal mordu par le même
serpent. Cette étude a été le point de départ du traitement moderne des morsures
des serpents au moyen de la sérothérapie antivenimeuse.
A premiére vue, dans le domaine de la sérothérapie antivenimeuse, la
meilleure stratégie consiste à préparer des sérums spécifiques contre chaque
serpent venimeux. Cependant, les serpents venimeux sont nombreux (plus de 400
espèces} et plusieurs espèces vivent dans la même région, de sorte que
Videntification du serpent responsable de morsure est souvent incertaine lViravan
et al'., 1986}. Un sérum polyvalent dirigé contre toutes les espèces venlmeuses
présentes dans une région donnée est de ce fait beaucoup plus utile qu'une série
de sérums monovalents (Christensen, 1979}. D’un autre côté, à cause de la
complexité de la composition des venins, le pouvoir de neutralisation d’un sérum
polyvalent diminue lorsque le nombre d'espéces utilisées pour sa préparation
augmente. Ainsi un compromis doit être réalisé entre la polyvalence du sérum
antivenimeux et son efficacité protectrice et il est parfois nécessaire de préparer
plusieurs sérums polyvalents pour couvrir tous les serpents venimeux de la région
concernée.
Dans la perspective de préparer des sérums polyvalents dirigés contre les
espèces venlmeuses d'une région donnée, il est important d‘identifier les serpents
présentant un risque pour l'homme dans cette région, et de préciser les réactions
immunologiques croisées, notamment les protections croisées, entre ces
différents venins, Nous décrirons dans les paragraphes suivants l'exemp|e d'un
sérum antivenimeux destiné à protéger contre Fensemble des serpents venimeux
des pays d'Afrique du Nord et du Proche et Moyen-Orient.
6

Venin brut
Chrornatogrephie échangeuse d'ions
lil C I3 F G
Chromatographie Tamis Temis Tamis.
échengeuse d'ions moléculaire moléculaire moléculaire
E E     G1 G2
Tïamiâ. Chrometographies échangeuses d'ions
moleculaire
É il C È Fm FH È G2
Ceruieo- ¢ e Alphai- AIpha2- AIpha3- Betai- « Beta-
toxine Cardio- Cardio- bungero bungaro bungaro bungaro bungaro
toxines toxines toxine toxine toxine toxine toxines
Figure 1 : Différentes neurotoxînes du venin de Bungarus fasciatus
7

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A. Identification des serpents venimeux présentant un risque potentiel pour
I'homme
La Figure 2 montre la distribution géographique de la plupart des serpents
venirneux habitant les pays d'Afrique du Nord et du Proche et Moyen—Orient. Elle
n’inclut pas les serpents marins (Hydrophifdae), dont le biotope très particulier fait
qu'ils ne présentent un danger que pour une population bien définie, et quelques
serpents terrestres qui ne sont pas très dangereux (Atrastaspis, Elapsoidae et
Causes} l|(iemmer, 1968). La Figure 2 montre que Vherpétofaune venimeuse des
pays nord—africains [Maroc, Algérie, Tunisie, Lybie, Egypte} et des pays du Proche
et Moyen-Orient llsraël, Jordanie, Syrie, Liban, Arabie saoudite, Emirats Arabes,
Sud et Nord Yémen, Irak) est assez homogène puisque 12 serpents venimeux,
appartenant à seulement 7 genres, vivent dans cette région relativement large.
Par contre, Vextension aux pays voisins (Turquie au nord, Iran à |'est et Soudan au
sud) augmenterait considérablement la diversité de Vherpétofune venimeuse.
Cette première conclusion suggère qu'il devrait être possible de préparer un
sérum antivenimeux polyvalent protégeant contre tous les serpents venimeux
d'Afrique du Nord et du Proche et Moyen-Orient. Ce sérum polyvalent devrait être
capable de neutraliser les venins de trois Elapidae (Naja haie, Nafa nigricollis et
Walterinesia aegypriae} et neuf Viperfdae (Vfpera leberina, Vfpera xanrhina, l/ipera
ietastei, Echfs carinatus, Echis coloratus, Cerastes cerastes, Cerastes vipera,
Pseudocerastes persicus et Bfris arietans}.
Le danger potentiel des différentes espèces mentionnées ci-dessus est très
variable. Il est difficile d'éva|uer le danger réel de chaque serpent venimeux car de
très nombreux paramètres doivent être considérés. En particulier, il n'est pas facile
d'apprécier les facteurs écologiques etfou éthologiques qui déterminent la
fréquence des morsures. Par ailleurs, les études épidémiologiques sont rares et la
gravité des envenimations est définie avec des paramètres très différents, de telle
sorte que les comparaisons de pays à pays sont difficiles. Enfin, dans de très
nombreux cas de morsures de serpent, |'espèce responsable de |'accident n'est
pas identifiée de façon formelle. En revanche, il est relativement fa_ci|e de
déterminer le danger potentiel de chaque serpent en mesurant la toxicité du venin
et la quantité de venin présente dans la glande venimeuse. Le Tableau Ill montre
le résultat d'une telle étude, réalisée dans le cas des serpents mentionnés
précédemment. Les valeurs obtenues indiquent clairement que les serpents
Elapidae sont potentiellement plus dangereux que les serpents Viperidae car ils
possèdent des quantités très importantes d'un venin plus toxique. Heureusement
les serpents Elapidae sont rares dans les pays du Proche-Orient et leurs morsures
sont exceptionnelles ll<|emmer, 1968). La situation est plus sérieuse dans le cas de
Bitis arietans, le plus dangereux des Viperidae, puisqu'i| apparaît quasiment aussi
dangereux que les Elapidae et qu'il est responsable d'un plus grand nombre de
morsures.
Une autre observation importante qui peut être obtenue à partir des
données présentées dans le Tableau Ill est la très forte variabilité, à Vlntérieur de
chaque espèce, dans le danger potentiel que représentent les serpents provenant
de différentes régions géographiques. Les différences observées dans la quantité
de venin collecté peuvent étre en partie dues au modus operandi des différents
expérimentateurs qui ont collecté le venin en stimuiant plus ou moins
efficacement les spécimens utilisés pour cette étude. Les différences dans la
toxicité des venins sont par contre tout a fait significatives et suggèrent que la
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Vjpera arnrnodyfês l-------I—-_Il IIIHIII
Na-lia ,55,555,5555 l---_—-_-__--I IICI-I
,,,5,a ,5555a,55,5a I__—____-_——-- --¤--_l
5,,,5 gâbonfca III---I-Il-Ill lllllll
,;,,,5 nasfcofnfs l---------_-II I--I-I
Naja gaja l----_-—--_-Il I--III
Vfpgfa ,5,,,,, l----_-—--_-Il l—_I¤ll
l/lipgfa (USSSMI    
Agkl mmalayanug    
-1È--IÉÉÉÀ-“— ÉÈÉÉKI
Figure 2 : Distribution régionale des serpents venimeux des pays d'Afrique du Nord et du
Proche et Moyen—0rîent
composition du venin d'une espèce donnée est e||e—même variable. Elle peut
dépendre de Vorigine géographique du serpent, comme cela a été mentionné par
Taborska (1975}, ou même varier d’un individu à un autre (Faure et Bon, 1987).
B. Protections croisées entre les venins des serpents
Dans le but de determiner les protections croisées possibles entre les
venins des serpents des pays d'Afrique du Nord et du Proche et Moyen-Orient, des
sérums monovalents ont été préparés chez le cheval contre les venîns de Nafa
haje, Naja nigricollis, Echis carinatus, Vipera lebetina et Bitis arietans. Leurs
capacités à neutraliser les venins homologues et hétérologues ont été
déterminées. Les résultats obtenus sont résumés dans le Tableau IV et montrent
que des neutralisations croisées tout à fait significatives existent entre les venins
d’espèces zoologiquement voisines. Par exemple, les venins des trois espèces
d'Elapidae sont neutralisés à la fois par les sérums anti-Naja haje ou anti-Naja
10

ESQCB Origin Dtsn Quantité par serpent
ngfâerpgnt n`lQ;SÈfpÈI'It DLSOÃSGIDSFIÈ
Naja haje Ethiopie (1) 15 300 21.000
Nafa haje Egypte (2) 3 300 100.000
Nafa haje Egypte (3) 5 85 17.000
Naja nigricottis Ethiopie (1) 15 600 40.000
Wait. aegyptiae Egypte (3) 5 13 3.600
Echis carinatus Egypte (1) 43 50 1.200
Echis carinatus Mali (3) 65 25 400
Echis carinatus Pakistan (3) 28 50 1.800
Echis carinatus Arabie saoudite (4) 38 26 700
Echis coioratus Arabie saoudite (4) 13 23 1.800
Cerastes cerastes Egypte (2) 23 100 4.300
Cerastes cerastes Tunisie (3) 24 34 1.500
Cerastes wpera Egypte (2) 22 30 1.400
Cerastes wpera Tunisie (3) 10 6 600
Wpera lebetina Tunisie (1) 26 100 3.900
Vrpera iebetina Turquie (2) 24 40 1.700
l/rpera paiestinae Israël (2} 11 25 2.300
Bitis arietans Guinée (1) 22 250 11.000
Bitis arietans Arabie saoudite (4) 5 100 20.000
Tableau Ill : Danger potentiel des serpents venimeux des pays d'Afrique du Nord et du
Proche et Moyen-Orient
Venins fournis par : 11) Institut Pasteur (Paris} ; (2} Dr. Fatma Hassan (Le Caire} : l3l Latoxan
(Hosans, France} ; (4} Dr. David Theakston (Liverpool].
nigricofiis. D'une façon comparable, le sérum anti-Echis carinatus neutralise très
efficacement le venin de Vespèee voisine Echis coioratus ainsi que celui cfespèces
plus éloignées, Cerastes cerastes, Cerastes vipera, Vipera xanthina et même Bitis
artans. Les résultats montrés dans le Tableau IV indiquent enfin qu'il doit être
possible de préparer un sérum polyvalent capable de neutraliser le venin de tous
les serpents venimeux présents dans les pays d'Afrique du Nord et du Proche·
Orient, en immunisant les chevaux avec un mélange de venins préparé à partir de
trois espèces seulement : un Eiapidae (Nafa haie ou Naja nigricoilis} et deux
Viperidae (Echis oarinatus et Vipera iebetina}. Toutefois, en prenant en compte
Vobservation que les venins de Naja haie, Naja nigricoilis et Bitis arietans sont les
serpents venimeux les plus dangereux de cette région, un pouvoir protecteur plus
important est requis contre ces trois espèces. Ainsi un sérum préparé en
immunisant les chevaux avec un mélange de cinq venins (Naja haie, Naja
nigricoilis, Echis carinatus, Vipera iebetina et Bitis arierans} devrait être plus
efficace.
11

Sérums arrtivenimeux mcrrovalerrts
"°"'"$ Ami-Nara Anti-Najs Anti-Echls Ami-vrpara Amrsrrrs
haje nigrlccllis carinatus lebelina ai-iran;
Naja haje 31 7 — - -
Naja nlgrlccllis 16 59 — - -·
Walt. aegypliae 19 50 - — -
Echls carinaius - — 67 -· -
Echis ccloraius - — 250 63 -
Cerasles cerasles — - 27 63 -—
Cerasles vrpera - — B5 63 —
l/lpera lebelina - — - 49 —
l/ipera palesilnae - — 40 95 -
Biils arietans - — B0 62 200
Tableau IV: Protections immunologiques homologues et hétérologues
Les valeurs indiquent le nombre de DL50 normalisées par 100 mg de protéine de sérum
antivenimeux.
C. Préparation des sérums antivenimeux
Les sérums antivenimeux sont en général préparés chez le cheval, bien que
la chèvre et le mouton aient aussi été utilisés avec succès. Les sérums sont
obtenus par hyper-immunisation avec un venin unique lsérums monovalentsl ou
un mélange de venins lsérums polyvalents). Dans la plupart des cas, les venins ne
sont pas modifiés chimiquement pour en atténuer la toxicité, comme cela est en
général pratiqué dans le cas des toxines bactériennes lanatoxinesl, car les venins
inactives lanavenins) s'avèrent être de mauvais antigènes. ll est donc nécessaire
d'injcter au départ des doses très faibles de venin pour éviter d'envenimer
|’anirna| utilisé pour la préparation du sérum antivenimeux, puis d'z-Jugmenter
celles-ci très progressivement au fur et à mesure que le titre protecteur de |'animal
immunisé s’accroït. Cette première étape d'hyper-immunisation qui s‘étale ainsi
sur plus de trois mois, est très délicate à réaliser car il faut en permanence ajuster
la quantité de venin injecté au niveau des anticorps produits par |’anima|. La
production des sérums bruts peut alors être entreprise : les chevaux reçoivent
chaque mois deux ou trois injections de rappel avec une quantité importante de
venin, à une semaine d‘interva||e, et leur sang est prélevé quelques jours après
chaque injection. Très souvent, |'on pratique en outre la plasmaphérèse, c‘est-à-
dire qu'après séparation du plasma des cellules sanguines, celles-ci sont
réinjectées à |'anin'1al, afin de réduire |’anémie entraînée par ces prises de sang
importantes et répétées.
Les sérums bruts sont purifiés par précipitation avec du sulfate
d'ammonium. Les immunoglobulines sont ensuite digérées avec de la pepsine
afin de séparer la région Fc du fragment Flabi'2 qui lie Vantigène. La préparation
est une nouvelle fois précipitée avec de l'a|umine pour éliminer les derniers
12

composants équins, responsables des réactions allergiques que |'on observait
fréquemment avec les premiers sérums antivenimeux, imparfaitement purifiés. La
qualité d’un sérum antivenimeux est déterminée principalement en mesurant sa
capacité à neutraliser le pouvoir létal des venins utilisés pour sa préparation
(protection homologue} et des venins des espèces voisines (protection
hétérologue). D'une manière générale, une dose fixe de venin (homologue ou
hétérologuei est mélangée avec des quantités croissantes du sérum antivenimeux
à doser et le pouvoir toxique résiduel du mélange est déterminé par des essais de
Iétalité chez la souris.
Le pouvoir neutraiisant des sérums antivenimeux est faible |orsqu’il est
comparé au pouvoir neutralisent de sérums dirigés contre des toxines
bactériennes (toxines tétanique, botulinique, cholérique, diphtériqueml. Ceci tient
au fait que dans le cas des toxines bactériennes, les sérums sont dirigés contre
une seule toxine, ou un petit nombre de toxines, tandis que dans le cas des
sérums antivenimeux, ceux-ci doivent neutraliser Vensemble des composants
présents dans le venin et, comme nous |'avons vu dans la premiére partie, les
constituants des venins sont trés nombreux. Par ailleurs, les toxines bactériennes
sont souvent des molécules de masse moléculaire élevée, tandis que les toxines
des venins de serpent sont de petites molécules, de sorte que. les anticorps
réagissant mole à mole avec les toxines, il faut un volume de sérum antivenimeux
plus important pour neutraliser le méme poids de toxines. Lors d'une morsure par
un serpent venimeux, il est donc nécessaire d'utiliser des quantités importantes de
sérums antivenimeux (plusieurs dizaines de millilitresl pour neutraliser |’action
toxique du venin injecté. Ceci augmente d'autant les risques liés à une réaction
allergique. Il est donc important que la purification du sérum antivenimeux soit
réalisée de la façon ia pîus rigoureuse possible.
D. Principaux sérums monovalents et polyvalents
De nombreux sérums antivenimeux ont été préparés pour faire face à la
plupart des besoins. La liste des principaux producteurs de sérums antivenimeux
et de leurs spécialités a été publiée à plusieurs reprises (Bureau of medecine and
surgery. Department of US Navy, 1979 ; Christensen, 1979 ; Detrait, 1982 ;
Chippaux et Goyffon, 1983). Cette liste est trop longue pour être reproduite ici, le
lecteur intéressé par un problème pratique consultera utilement les publications
de Detrait (1982l ou de Chippaux et Goyffon (1983), bien que certains produits
aient été modifiés depuis la publication de ces travauxlil.
Le choix d’un sérum antivenimeux approprié est parfois assez simpie. C'est
notamment le cas dans les pays d'Afrique du Nord et du Proche et Nloyen—Orient,
comme cela a été exposé ci-dessus. En Europe, la plupart des producteurs
proposent un sérum polyvalent préparé avec les venins de Wpera aspfs, Vfpera
berus et l/fpera ammodytes, bien que certains fabricants aioutent au mélange
utilisé pour préparer leur sérum polyvalent les venins de l/ipera ursini ou de
l/ipera lebetina. Cependant d’autres producteurs, comme Vlnstitut de Zoologie de
Zagreb, ont choisi de ne produire qu’un sérum monovalent avec le venin de
(1l Une réactulisation des producteurs de sérum antivenimeux a été publiée en 1991 par
Chippaux et Goyffon dans : Snake venoms and toxins, Handbook of natural toxins, vol 5,
Tu AI ed. pp. 529555, Marcel Dekker, New York.
13

Vipera arnmodytes. La situation n'est pas toujours aussi aisée, notamment lorsque
la répartition géographique de Vherpétofaune venimeuse est complexe, comme
c’est le cas en Afrique centrale, en Amérique centrale et en Asie du sud-est. En
Afrique centrale, par exemple, on trouvera des sérums polyvalents plutôt dirigés
contre les serpents venirneux de la savane (Bitis arierans, Naja nigricoilis, Naja
rnelanoleuca, Naja rnossambica, Echis carfnatus et éventuellement Bitfs gabonfca},
de la forêt (Dendroaspis viridis, Dendroaspis polylepis, Denolroaspis jamesoni,
Dendroaspis angusticeps} ainsi que des sérurns polyvalents plus complets
protégeant contre les serpents de forêt et de savane, mais dont le titre protecteur
est plus faible. Enfin, étant donné qu'Echis carinatus est responsable de la plupart
des morsures en savane africaine lPugh et Theakston, 1980), on trouve aussi des
sérums monovalents anti—Echis, dont le titre est meilleur mais qui ne protègent
que contre les morsures de cette espèce et des espèces apparentées.
IV. CONCLUSION
La grande diversité des manifestations physiopathologiques observées lors
des envenimations ophidiennes accidentelles ou expérimentales est due à
l’extrme complexité des venins de serpents et à la grande variabilité dans le taux
de chacun de leurs constituants : toxines, enzymes, etc. Ainsi, il a été possible
d'isoler à partir des venins de serpents un grand nombre dû substances qui se
sont révélées étre de remarquables outiis pharmacologiques et ont conduit à des
découvertes importantes dans des domaines très divers de la biologie
(caractérisation et purification du récepteur cholinergique, découverte du système
kinine-bradikinlne, mise en évidence du facteur de différenciation nerveuse...l et
parfois même à des médicaments majeurs lhypotenseurs comme le Captoprill ou
à des outils de diagnostic très utiles.
La remarquable complexité des venins de serpents et ieur grande variabilité
de composition posent, en revanche, de sérieux problèmes aux praticiens chargés
de soigner les patients mordus par les serpents venimeux. La diversité des
traitements est évidemment directement liée à celle des venins. En outre, il faut
remarquer que si les venins de serpents contiennent des toxines possédant une
action physiologique précise, comme dans le cas des on-neurotoxines curarisantes
qui se lient sélectivement sur le récepteur cholinergique des muscles
squelettiques, its possèdent aussi des substances ayant des actions plus diffuses,
capables par exemple de déclencher une réaction d‘auto-destruction chez
Vorganisme envenimé. C'est le cas des myotoxines qui aprés avoir altéré de façon
discrète les fibres musculaires, par un mécanisme encore largement incompris,
sont responsables de leur auto-destruction. C'est également le cas des enzymes
responsables de la reaction œdémateuse qui se développe à partir du site de la
morsure dans le cas de la plupart des accidents dûs aux l/iperidae et Crotafidae.
C'est dans ce contexte que la sérothérapie antivenimeuse prend tout son
sens. Ayant été préparés avec un venin complet lou un mélange de venins}, les
sérums antivenimeux contiennent des immunoglobulines, en fait des fragments
Flabl'2, qui réagissent avec un très grand nombre de constituants du venin.
limitant leur action biologique et accélérant leur élimination. Cette grande
diversité d'interaction implique cependant que de nombreux anticorps réagissent
avec des protéines des venin dépourvues d’action physiopathologique importante,
limitant ainsi Vefficacité des sérums antivenimeux. C'est pourquoi certains auteurs
14

ont proposé de remplacer les sérums antivenimeux par des anticorps
monoclonaux dirigés contre les toxines, notamment les neurotoxines des venins
(ll/lénez, 1985 ; Theakston, 1989). Cette approche a été rapidement confrontée à
des problémes fondamentaux importants qui n’ont été qu'in1parfaitement résolus,
de sorte qu'e||e n'a pu aboutir à ce jour. D’une part, la plupart des anticorps
rnonoclonaux, qui ne réagissent qu'avec une seule région de la molécule de la
toxine lun épitopel, sont tres rarement capables de neutraliser le pouvoir létal de
la toxine, le complexe anticorps monocional-toxine étant toujours actif. Par
ailleurs, |orsqu'un anticorps monoclonal est neutralisant, son pouvoir protecteur
est souvent assez faible. Les autres limitations des anticorps monoclonaux sont
liées aux propriétés des venins eux-mêmes : s'agissant de mélanges complexes
contenant plusieurs toxines, il faudra mélanger au moins autant d’anticorps
monoclonaux que le venin contient de toxines ; par ailleurs, la variabilité des
venins d'espéce à espece est telle, qu’i| est rare de trouver un anticorps
monoclonal préparé avec une toxine de venin d’un espece capable de neutraliser
les toxines homologues des venins d'espéces voisines. Ainsi, il est nécessaire
pour neutraliser un venin, d’uti|iser un mélange constitué d'un grand nombre
d’anticorps monoclonaux ce qui revient, dans une certaine mesure, à reconstituer
un mélange aussi complexe qu'un sérum polyclonal.
Les anticorps monoclonaux pourraient peut-être cependant être utilisés
pour améliorer le pouvoir neutralisent des sérums antivenimeux classiques. Par
exemple, dans le cas du crotale sud-américain, Crotaius ciurissus terrificus, une
seule toxine, la crotoxine, est responsable de 90% du pouvoir toxique du venin.
L’addition à un sérum antivenimeux anti-crotale d'un anticorps monoclonal
capable de neutraliser tres efficacement la crotoxine devrait donc doper de façon
spectaculaire le pouvoir protecteur de ce sérum antivenimeux. Par ailleurs, il est
raisonnable de penser qu'un sérum préparé avec les principales toxines contenues
dans un venin sera plus efficace que celui obtenu avec le venin entier. Cette
stratégie a donné d'excellents résultats dans le cas des sérums anti-scorpioniques,
essentiellement parce que les manifestations physiopathologiques des venins de
scorpions sont dues à un petit nombre de types immunoiogiques de'neuro—
toxines, peu immunogenes, contenues dans un venin riche en mucoprotéines
pharmacologiquement inactives, mais trés immunogénes. Cette stratégie est en
revanche difficile à réaliser dans le cas des venins de serpents car en raison de
leur complexité et de leur diversité, il est pratiquement impossible de séparer
simplement les proteines toxiques des protéines pharmacologiquement inactives.
D'un autre point de vue, des progrès importants peuvent encore étre faits
pour améliorer le pouvoir protecteur des sérums antivenimeux polyclonaux
actuels ainsi que leur qualité immunologique. En effet, le sérum des animaux
utilisés pour la préparation des sérums antivenimeux contient une majorité
d’anticorps dirigés contre des protéines autres que celles du venin, même lorsque
ces animaux sont hyperimmunisés. Ainsi, il est possible d'augmenter de façon
significative le pouvoir protecteur d’un sérum antivenimeux en purifiant les
anticorps qui reconnaissent spécifiquement les protéines du venin. Ceci peut être
réalisé par exemple en chromatographiant le sérum sur une colonne
d'immunoaffinité préparée avec le venin en question. Par ailleurs, les techniques
de purification modernes telles que les chromatographies échangeuses d'ions
sont tout à fait capables, à un faible coût et à une échelle industrielle, de permettre
la préparation des sérums antivenimeux beaucoup moins immunogènes, rendant
ainsi leur utilisation beaucoup plus sûre.
15

Remerciements — Cette étude a été financée en partie par des subventions de
Vlnstitut Pasteur Production, de Vlnstitut National de la Santé et de la Recherche
Médicate et de la Direction des Recherches, Essais et Techniques.
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C. BON
Unité des Venins
Unité associée Institut Pasteur-INSERM U285
Institut Pasteur
25, rue du Dr. Roux
75724- PARIS CEDEX 15
18

Bull. Soc. Herp. Fr. l1991]· 5î : 19-30
INFLUENCE DE LA TEIVIPERATURE D'ELEVAGE
SUR LA DIFFERENCIATION SEXUELLE
CHEZ LES AMPHIBIENS
par
Christian DOURNON, Danièle DURAND, Christiane DEIVIASSIEUX,
Alain BAUTZ et Guy GODBILLON
Résumé — Chez les Amphibiens, des températures d’élevage chaudes ou froides
compatibles avec le développement des larves peuvent perturber la différenciation de
|‘un des sexes, provoquer |’inversîon sexuelle et modifier le sex-ratio. Chez les Urocleles,
après un traitement à 30-32°C, les mâles génotypiques ZZ sont inversés en femelles
phénotypiques chez Pleurodeles poireti tandis que les femelles génotypiques ZW sont
inversées en mâles phénotypiques chez Fleurodeles walt!. Pour cette espèce, un
traitement à 32°C appliqué durant la période thermosensible de la différenciation du
sexe des gonades (stades 42 à 54l permet d'obtenir 100% d'inversion.
Une étude de la variation du nombre de cellules germinales primordiales (CGP) depuis
leur émergence (stades 33-35} iusqu'au début de la différenciation histologique du sexe
des gonades (stade 53l chez Pl. Walt! révèle que :
—— la prolifération des CGP se réalise selon trois phases : Po, durant laquelle |'indice
mitotique est pratiquement nul, sa durée dépend du génotype sexuel des larves ; P1,
marquée par une lente reprise de la prolifération des CGP ; P2, caractérisée par une
prolifération différentielle des cellules germinales lCG} selon le sexe phénotypique
ultérieur dela gonade ; ·
—— chez les larves élevées à la température ambiante l20°Cl, Vaugrnentation du nombre
des CG est moins importante dans les futurs testicules que dans les futurs ovaires ;
—— chez les larves ZW inversées à 32°C, un ralentissement de la prolifération durant la
période P2 conduit à un nombre de CG encore plus faible chez ces thermonéomâles que
chez les mâles standard élevés à 32°C ou à 20°C.
lfexîstence de voies moléculaires distinctes pour la différenciation testiculaire des mâles
standard d'une part et pour celle des thermonéomâles d'autre part permet d'interpréter
ces résultats.
Mots—clés : Amphibiens — inversion gonadique - Differenciation sexuelle - Prolifération
gonocytaire · Température d'é|evage.
Summary —— ln amphibiens, high or low rearing temperatures allowing larval
development can disturb the differentiation in one sex, induce the sexual inversion and
modify the sex-ratio. ln Urodeles, after a treatment at 30-32°C, genotypic ZZ males
become phenotypic female in Pleurodeles poireti whereas ZW females become
phenotypic males in Pleurodsles waltl'. ln that species, the rearing at 32°C during the
thermosensitive period of differentiation of gonadal sex (stage 42 to 54) allows the
obtention of 100% sex reversal.
The study of variations of primordial germ cell lPGCl numbers from their emergence
Manuscrit accepté le 15 Novembre 1990.
'l9

(stages 33-35} up to the beginning of histological differentiation of gonadal sex (stage
53}, in Pleurodeles waltl, indicates that :
—- PGC proliferation is realized through three phases 1 Po characterized by a mitotic
index next to nil and a duration controlled by sexual genotype of larvae ; P-; during
which germ cell number increases moderatly ; P2, clearly marked bv a differential GC
prolifération owing to the ulterior phenotypic sex of gonad ;
- in larve reared at ambient temperature l20°C}, the increasing of GC number is lower in
future testes than in future ovaries.
— in inverted larvae reared at 32°C, a strong decrease In GC proliferation during P2
period induces a more lower GC number in these thermoneomales than in standard males
reared at 20°C or at 32°C.
The existence of distinct rnolecular ways for testicular differentiation of whether
standard males or thermoneomales allows the interpretation of these results.
l(ey—words : Amphibians - Sex reversal - Gonadal dîfferentiation - Gonocytes counting —
Rearing temperature.
I. INVERSION SEXUELLE PAR LA TEMPÉHATURE D'ÉLEVAGE
A. Mise en évidence de |'inversion sexuelle
En 1898, Hertwig a observé qu'une température élevée accélérait la
vitesse de développement des larves d’Amphibiens. Plus tard, l'étude des
effets de la tem pérature d’é|evage sur la différenciation sexuelle fut entreprise
par Witschi sur Hana temporarfa et Hana sylvaîica lWitschi, 1914, 1929}.
D’autres Anoures lBufo vulgaris, Piquet, 1930 ; Hana japonfca, Yoshikura, 1959,
1963 ; Hana cafesbeiana, Hsü et al., 1971} et un Urodèle (Hynobius retardatus,
Uchida, 1937a, b} furent ensuite examinés. Dans tous les cas, des modifications
histologiques des gonades ainsi que des sex ratios déviés ont été décrits.
Uinversion compléte et fonctionnelle des gonades et du phénotype sexuel des
individus n'avait jamais été démontrée car aucun marqueur permettant
Videntification du génotype sexuel n’était connu, et les animaux n'étant élevés
que quelques semaines aprés la métamorphose, leurs descendances n'étaient
iamais étudiées. En outre, Vinterprétation des résultats obtenus sur ces espèces
ne prenait pas en compte Vexistence de races sexuelles chez les Amphibiens.
En effet, en fonction de la race sexuelle, Vintersexualité et le sex ratio
évoluent différemment durent la période juvénile. Dans les races
indifférenciées et semi-différenciées, Vintersexualité peut correspondre à la
période de transition de la différenciation testiculaire des mâles génétiques,
alors que dans les races différenciées, Vintersexualité peut résulter de
Vinversion partielle du phénotype gonadique des femelles génétiques. Ainsi
dans Vétude dela différenciation gonadique, il est parfois difficile de distinguer
les effets d'un facteur épigéntique, tel que la température d'élevage, de
révolution normale des gonades. De plus, on considere généralement que les
intersexués évoluent en mâles phénotypiques (prévalence mâle}. Considérant la
masculinisation partielle des femelles génotypiques à la métamorphose, il a été
tres souvent affirmé chez l'Amphibien que l’é|evage des larves à une
température élevée conduisait à 100% de mâles phénotypiques. Or, des
résultats recueillis à partir de deux espèces d’Urodè|es, Hynobfus retardatus
lUchida, 1937a, b} et Pieurodeles walt! lDournon, 1981 ; Houillon et Dournon,
1986} montrent que des intersexués peuvent aussi évoluer en femelles
phénotypiques.
20

Chez les Reptiles, la première observation suggérant que la température
d’inoubation des oeufs pourrait modifier le sex ratio à l'éclosion, fut réalisée
par Charnier (19661 sur un Lézard nord-africain Agama agama. En 1971, Pieau a
obtenu des sex ratios déviés pour les embryons de deux espèces de Tortues,
Emys orbicularis et Testudo graeca ; en 1972, il démontre pour la première fois
que la température d'incubation est la cause de la déviation du sex ratio,
qu'une température basse produit 100% de mâles phénotypiques, qu'une
température élevée produit 100% de femelles. Depuis, |'action de la
température a été montrée chez de nombreuses espèces de Chéloniens, de
Crocodiliens et quelques espèces de Squarnates.
Ces considérations et ces résultats nous ont conduit à rechercher des
conditions permettant de démontrer sans ambiguïté |'inversion sexuelle par la
température, et au-delà, à étudier la détermination et la différenciation
sexuelle chez deux Salamandridés, le Triton Pleurodeies walt! et le Triton
Pfeurodeies poiretf. Ces deux Urodéles sont de race sexuelle différenciée et
peuvent être hvbridés.
R wait! est originaire de la péninsule ibérique et de |'ouest de l'Afrique
du Nord. introduit en France par Louis Gallien dans les années 50, il est
maintenu en élevage dans de nombreux laboratoires.
R poireti, plus petit que R walrl, est originaire de |'est de |'Afrique du
Nord. Il est difficile à élever en laboratoire et ses descendances sont peu
abondantes, quelques dizaines d‘oeufs.
B. Réponses différentes selon la température
En règle générale, chez les Amphibiens, Vélevage des larves à la
température ambiante (de 16 à 24°C} conduit à un sex ratio de un mâle pour
une femelle, alors qu’à des températures chaudes ou froides, compatibles avec
le développement, la différenciation gonadique est perturbée dans |'un des
sexes génotypiques et le sex ratio dévié. .
1. Effets du froid
Witschi (1914} et Piquet (19301 avaient maintenu des têtards de Hana
ternporarfa à 10-12°C et obtenu un excès de femelles phénotypiques iuvéniies.
Ces deux auteurs n‘ayant pas défini la race sexuelle des Hana utilisées, leurs
observations devraient être renouvelées.
Chez F! walt}, ii est trés difficile d'élever des larves à des températures
basses à cause des rnycoses et des épizooties. De plus, le développement est
extrêmement ralenti. Dans ces conditions d'é|evage, un juvénile possédant
testicule et ovaire a été obtenu. ll était issu d'un croisement standard. Cet
animal pourrait être un mâle génotvpique ZZ partiellement féminisé (Dournon,
Houillon et Pieau, 1990}. Cependant, nous n'avons encore recueilli aucune
preuve de Vobtention par le froid d'uné thermonéofemelle ZZ chez Rwaltl.
2. Effets de la chaleur
Witschi (19291 a élevé à 32i2°C des têtards de Hana sylvatica de race
sexuellement différenciée. Au début du traitement thermique, les gonades
avaient commencé leur différenciation sexuelle et le sex ratio était équilibré
21

(15 mâles-13 femelles}. A la fin du traitement, sur 115 individus, 61
possédaient des testicules et 53 présentaient des ovaires transformés plus ou
moins masculinisés. Si |'expérience montre une masculinisation par la chaleur,
il n'en résulte pas 100% de mâles phénotypiques. Les expériences ultérieures
réalisées chez les Anoures (Piquet, 1930 ; Yoshikura, 1959, 1953 ; Hsü et al.,
1971} et chez un Urodèle (Uchida, 1937b} n'ont fait que corroborer les
observations de Witschi.
Chez Pleurodeles poiretf et Pleurodeles waltl, la détermination du sexe
génotypique est du type ZZIZW. Chez Rpoireti, Vhomogamétie mâle ZZ et
Vhétéromorphisme des gonosomes méiotiques Z et W ont été démontrés aprés
traitement des larves par le benzoate d'oestradiol (Lacroix, 1970}. Chez Rwaltl,
Vhomogamétie mâle ZZ a été démontrée par |'ana|yse des descendances
cfindivêdus traités au benzoate d'œstradi0l (Gal|ien, 1951} et Vhétérogamétie
femelle par des greffes embryonnaires (Co|lenot, 1973}.
a. Inversicm des mâles
Nous avons étudié les effets de la tem pérature sur les larves de Rpoireti
issues de croisements standard (mâle ZZ x femelle ZW}. A la température
ambiante (20:l:2°C} le sex ratio est 1 mâle-1 femelle, tandis qu'à 30°C le sex
ratio est dévié d’une façon significative en faveur des femelles indiquant que
des mâles génotypiques ZZ sont devenus des femelles phénotypiques
fonctionnelles lthermonéofemelles ZZ}. De plus, quelques intersexués
présentent à la fois des ovaires et des testicules (Dournon et al., 1984}.
b. inversion des femelles
Les effets de la température ont aussi été étudiés chez Rwaltl, sur
plusieurs types de croisements ; deux d'entre eux sont retenus ici 1
1- mâles standard ZZ x femelles standard ZW
2 — mâles standard ZZ x femelles WW
A la température ambiante, les sex ratios observés sont en accord avec
les sex ratios théoriques ; respectivement 617 mâles et 639 femelles sur 20
croisements du premier type (50% Cl`- 50% Q} et D mâle et 847 femelles sur
8 croisements du second type (100% Q}.
A 30°C, pour les animaux du premier type de croisement, le sex ratio est
dévié en faveur des mâles ; de plus, des intersexués possédant des ovaires et
testicules ont été obtenus.
Toujours à 30°C, parmi les animaux, tous de génotype femelle ZW, du
second type de croisement, des mâles et des intersexués se sont différenciés.
A 32°C, quel que soit le type de croisement, tous les individus se
différencient en mâles phénotypiques.
Ainsi, nous avons apporté les premières preuves de Vinversion
phénotypique par la température des mâles génotypiques ZZ chez Rpoiretl
(Dournon et al., 1984} et des femelles génotypiques ZW chez Rwaltl (Dournon
et Houlllon, 1984, 1985).
Nos résultats ont aussi mis en évidence les effets opposés de la chaleur
chez Rpoireti et chez Rwaltl, deux especes proches phylogénétiquement. ·
C. Démonstration irréfutable de I’inversion sexuelle par la température
La démonstration irréfutable de |'inversion fonctionnelle du sexe par un
facteur épigénétlque a été apportée par Vanalyse de descendances, dont
22

certaines, bien que monogéniques, se différencient sous Vinfluence de la
chaleur en individus des deux sexes phénotypiques.
Des caracteres liés au sexe et Videntification des chromosomes sexuels
ont été utilisés pour compléter la démonstration. Mais en retour, des analyses
de descendance ont aussi permis de confirmer les caractères liés au sexe et de
développer |'étude des gonosomes (Lacroix et al., 1990}.
La preuve de |'inversion par la température d'élevage, mais aussi la
confirmation du mécanisme de type ZZIZW de la détermination du sexe
génotypique, ont été obtenues pour les deux Tritons étudiés. Chez Rpoirefi, les
thermonéofemelles ZZ ont été croisées avec des mâles standard ZZ ; leurs
descendances élevées à la température du laboratoire ne com prennent que des
mâles (Dournon et al., 1948}. Chez Rwaltl, B0 descendances (4511 juvéniles et
adultes} issues de thermonéomâles ZW obtenus à 32°C et de femelles standard
ZW ont été étudiées pour le sex ratio. Dans tous les cas, les descendances ont
été élevées à la température ambiante (20i2"Cl. Les sex ratios observés
concordent avec les prévisions théoriques (Dournon et Houillon, 1983, 1984}.
D. Période thermosensible pour la différenciation sexuelle des gonades
Les effets des changements de température au cours de la période
larvaire sur le sex ratio ont été étudiés. Chez Rwaln', les larves ont tout d’abord
été élevées à la température du laboratoire, puis, à un stade précis, portées à
30°. 31° ou 32°C pendant une période définie et enfin replacées à la
température ambiante. Des larves témoins ont été maintenues à la
température ambiante. Le travail, qui a porté sur 2304 larves issues de 15
descenclances différentes, montre que la thermosensibilité de la différenciation
sexuelle des gonades diffère selon les individus mais n'est pas
significativement différente selon les descendances. A 3‘l° et à 32°C, le
traitement est plus efficace qu'à 30°C. A 30°C, les femelles génotypiques ne
sont pas toutes inversées lorsqu'e||es sont traitées entre les stades 43 et 54
(de la table de développement de Gallien et Durocher, 1957}. En revanche,
après un traitement à 32°C appliqué durant la même période, toutes les
femelles génotypiques sont inversées (Dournon et Houillon, 1985} (Fig.1}.
Chez Rpoireti, la période de traitement à 30“’C correspond en efficacité et
en durée à celle de Rwalti`. Cependant, dans cette espèce, une efficacité à
100% du traitement à 32°C n’a pu étre encore démontrée du fait du nombre
réduit d’animaux disponibles.
ll. DIFFÉFIENCIATION PRÉCOCE DU SEXE DE LA GONADE
La sélection de géniteurs particuliers permettant d’obtenir des
descendances à 100% ZZ ou à 100% ZW, la maitrise de ia période
thermosensible donnant accès au contrôle des differenciations testiculaire et
ovarienne, la diagnostic rapide et fiabie du génotype sexuel (Ferrier et al.,
1980, 1983 ; Dournon et ai'., 1988} étaient trois conditions préalables pour
aborder les aspects cellulaires, biochimiques et moléculaires de la
différenciation précoce du sexe des gonades.
Une gonade est constituée cles deux lignées cellulaires, la lignée
germinale et la lignée somatique. Nous avons entrepris |’étude de la lignée
23

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24

germinale ; notre objectif est la détection de modifications de la prolifération
cellulaire.
A la température ambiante chez Rwalfl, les deux crêtes génitales sont
colonisées par les cellules germinales primordiales (CGP} au début de la vie
larvaire (stades 33-35}. Entre 4 et 5 semaines (stades 43-45}, les crêtes
génitales commencent à se pédiculiser et deviennent des gonades
sexuellement indifférenciées. Vers deux mois (stade 53), ce||es—ci amorcent
leur différenciation sexuelle ; histologiquement, il devient possible de
discerner un futur testicule d'un futur ovaire (Fig.1}.
A. Approche cellulaire de la différenciation
Disposant de descendances standard et de descendances monogéniques
mâles (100% U ZZ} ou femelles (100% Q ZW}, nous avons dénombre les CGP
depuis leur émergence (stades 33-35} jusqu'au début de la différenciation
sexuelle des gonades (stade 53}, afin de suivre les modifications de leur
prolifération. Dans notre hypothèse de travail, conforme à l'opinion générale,
nous avons considéré que les cellules somatiques de la gonade interagissent
avec les cellules germinales pour induire la différenciation sexuelle de celles-ci.
Notre hypothèse s'appuie sur les expériences qui portent sur des greffes
hétérosexuées de territoires embryonnaires. Dans tous l_es cas, la
différenciation des cellules germinales (ZZ ou ZW} hétérotopiques est toujours
conforme au phénotype sexuel des cellules somatiques hôtes (ZZ ou ZW}
(Humphrey, 1945 ; Collenot, 1973 ; Dournon et Godbillon, en préparation}.
Entre les stades 33 et 53, la prolifération des cellules germinales se
déroule en trois phases. La Premiere phase est caractérisée par la quasi-
absence de divisions goniales (5 mitoses pour 10854 CGP} et, pour cette
raison, a été appelée période Po. La seconde phase est caractérisée par la
reprise des mitoses goniales et par une prolifération lente ; elle a été appelée
periode P1. La troisième phase, la période P2, est caractérisée par une
prolifération différentielle selon le sexe.
1. Période Po
Durant la période Po, qui correspond à Védification des crêtes génitales,
une descendance est caractérisée par le nombre moyen de CGP par larve. Une
étude portant sur 15 descendances standard, monogéniques mâles et
monogéniques femelles, a permis de définir quatre groupes principaux. Dans le
groupe l, les descendances sont caractérisées par un nombre moyen d'environ
96-97 CGP ; c’est le cas des descendances sauvages provenant du Portugal et
de certaines descendances de notre élevage. Celles du groupe Il sont
caractérisées par 50-51 CGP en moyenne et celles du groupe Ill par 30-31
CGP. enfin, d'autres descendances, caractérisées par 18 CGR appartiennent au
groupe IV.
Cette variation du nombre moyen de CGP par descendance, observée
durant la période Po, e été interprétée comme Vexpression de la modification
de I'effectif de la population germinale avant le début de la periode Po, c'est-
à-dire durant la période au cours de laquelle il est actuellement impossible
d’identifier les cellules germinales. Selon notre hypothèse, la population
germinale du groupe I serait le résultat d’au moins 3 cycles mitotiques faisant
passer le nombre moyen de CGP de 18 à 30-31 (groupe lll}, à 50-51 (groupe ll},
à 96-97 (groupe Il durant la période embryonnaire.
25

Durant la période Po, le nombre de CGP d'une larve est indépendant de
son génotype sexuel. Mais la durée dela période Po est, elle, liée au génotype
sexuel des larves. La période 2ZPo des mâles génotypiques se termine au stade
42 et dure 14 jours tant à la température ambiante (2012°Cl qu'a 32°C. La
période 2WPo des femelles génotypiques se termine plus tard, aprés le stade
45, et dure 20 iours à 2012°C comme à 32°C lFig.‘ll.
Ainsi, les numérations cellulaires réalisées durant la période Po ont
permis de mettre en évidence au cours de la différenciation sexuelle une
manifestation différentielle précoce du génotype sexuel lDurnon et al., 1989,
1990}.
2. Périodes P1 et P2
La fin dela période ZZPo ainsi que celle dela période zWPo sont
caractérisées par la reprise des divisions goniales. Celles-ci marquent en outre
le début de la période P-I. Ouel que soit le génotype sexuel, la troisième
période, P2, est comprise entre les stades 49-50 et 53. Durant cette période P2,
deux observations importantes ont été réalisées.
La premiere porte sur des larves élevées à la température ambiante.
Uaugmentation du nombre de cellules germinales est plus rapide et plus
importante dans les futurs ovaires que dans les futurs testicules. Au stade 53,
les gonades femelles des larves ZW contiennent 634,0195,2 cellules
germinales alors que les gonades mâles des larves ZZ contiennent 489,8156,4
cellules germinales. Une prolifération intense des cellules germinales dans les
gonades encore sexuellement indifférenciées caractérise les futurs ovaires des
individus ZW tandis qu'une prolifération plus faible caractérise les futurs
testicules des individus ZZ.
La seconde observation a été faite après élevage des larves à 32°C. A
cette température, la prolifération des cellules germinales chez les larves ZW
dont les gonades se différencient alors en néotesticules, est fortement ralentie.
Aucune cellule germinale en dégénérescence n'a été observée. Au stade 53,
les néotesticules contiennent 208,6131,8 cellules germinales alors que les
testicules des individus ZZ élevés à 32°C contiennent 476,0195,5 cellules
germinales.
A 32°C comme à 20°C, la prolifération des cellules germinales caractérise
donc le phénotype sexuel ultérieur à la gonade lFig.2).
Chez les larves de génotype femelle ZW, Vabaissement significatif du
nombre de cellules germinales et le ralentissement de la prolifération durant la
période P2 sont corrélatifs à la masoulinisation des gonades.
En conclusion, chez Pleurocleles walt} durant les 7 semaines qui
précèdent la différenciation histologique du sexe des gonades et qui
correspondent à la période thermosensible pour |’inversion sexuelle, les
modifications différentielles de la prolifération des cellules germinales
indiquent que des événements d’ordre moléculaire interviennent déjà pour
contrôler la différenciation ultérieure en testicule ou en ovaire des gonades.
Après la différenciation histologique du sexe des gonades chez les
Vertébrés hétérothermes comme chez les Vertébrés homéothermes, le sexe
hétérogemétique (6 XY ou Q ZW} possède plus de cellules germinales que le
sexe homogamétique (Q XX ou Oh ZZ}. Or, chez les Mammifères, lorsque les
gonades des femelles génotypiques XX sont masculinisées, on constate,
comme chez le Pleurodle, un abaissement significatif du nombre de cellules
germinales l\/igier et al'., 1987]. D’aprés ces constatations, nous formulons
Vhypothèse selon laquelle il existerait des voies moléculaires distinctes pour la
26

BOU Nombre de cellules germlnalee
Famelles
—¤-¤—o- Lervee ZZ élevées à 20 1: 2°C
600
·•·•·•· Larvee ZZ élevées à 32°C
·^·¤·¤r Larvee zw élevées 5 20 e 2=·c
Mâles
+*+ Lames zw élevées à 22°c Mâle
400 ·
200 Néomàîee
100
Stade
D  
S? 30 39 40 4l 42 43 44 45 4S 47 48 49 50 51 52 50 5d
Figure 2 : Proliiération différentielle des cellules germinales avant la différenciation
histologique du sexe de la gonade lSt.53} chez Pleurodeles walt!.
27

différenciation testiculaire : une voie suivie lorsque la différenciation
testiculaire est conforme au génotype sexuel, d'autres conduisant aux
inversions des gonades des femelles XX et des femelles ZW.
L’împact de la température au niveau moléculaire est inconnu. Il devra
étre précisé chez des Amphibiens actuels qui présentent à température
ambiante, un déterminisme génétique du sexe. Etant aussi précisé chez
d'a utres Vertébrés actuels tbermosensibles, il sera alors probablement possible
d'envisager le rôle de la température au cours de |'Evo|uti0n de certains
hétérothermes.
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C. DOUHNON, D. DURAND, C. DEIVIASSIEUX. A. BAUTZ et G. GODBILLON
Laboratoire de Biologie expérimentale - Immunologie
Université de Nancy I - B.R239
54506 VAN DCEUVRE-LES-NANCY Cedex (FRANCE}
30

Bull. Soc. Herp. Fr. l1991l· 57 t 31-40
INFLUENCE DE LA TENIPERATUHE SUR LA
CINETIQUE DE LA SPERMATOGENESE CHEZ
Hana esculenta ET Hana lessonae EN JUILLET
par
Florence NEYHAND de LEFFEMBEHG et Jean—l\·"larie EXBHAYAT
Hésumé -— Chez des Hana esculenta et Hana lessonae capturées dans les Dombes en
juillet, à la fin de la période de reproduction, une élévation de température accélère la
spermatogenese. L'étude confirme en outre que ia spermatogénese est plus rapide chez
Hana esculenta que chez Hana lessonae, notamment à 20° et 30°C. L’indEce
d'incorporation de la thymidine tritiée par les stades germinaux préméiotiques est
sensiblement identique à 5°C chez les deux espèces. Par contre, à 20 et 30°C, il est plus
important chez Hana esculenta. Il existe donc vraisemblablement des différences au
niveau de la physiologie de la reproduction de ces deux especes appartenant au même
complexe, ce qui ne fait que conforter les données dela systématique.
Il··‘Iots-·clés : Hana esculenta, Hana lessonae, spermatogenèse, histoautoradiographie.
Summary — ln July, at the end of breeding period, the spermatogenesis is accelerated
by an increase of temperature in both Hana esculenta and Hana lessonae. In other way,
our study corroborates that the spermatogenesis is faster in Hana esculenta than Hana
lessonae et 20° cr 3lJ°C. Incorporation index of tritiated thymidin is equal for both
species, at 5°C. At contrary, it is more important in Hana esculenta than Hana lessonae.
et 20° and 30°C. lt seems to exist physiological differences between the two species ;
this fact corroborates the data of systematic. _
Key-words : Hana esculenra, Hana iessonae, spermatogenesis, histoautoradiography.
I. INTRODUCTION
Les cycles sperrnatogénétiques de Hana esculenta et Hana lessonae sont
de type potentiellement continu, c'est-à—dire que l’on observe en permanence
des divisions de spermatogonies mais que la poursuite de la spermatogenèse
est soumise aux facteurs externes et, en particulier, aux conditions de
température. En hiver, on observe quelques spermatogonies en division et des
sperrnatocytes primaires : au printemps lavri|—mail, toutes les catégories
spermatogénétiques sont représentées lDe|so| et al., 1981 ; Guyetant, 1986}.
Divers travaux dans lesquels Hana esculenta est considérée comme une espèce
unique ont permis de mettre en évidence les effets de la température sur la
gamétogense. Pendant |’hiver, si des individus sont placés artificiellement
dans des conditions de température estivale, la spermatogenèse est observée I
inversement, aux périodes normales d'activité sexuelle, la spermatogenèse est
arrêtée chez des animaux qui sont élevés artificiellement dans des conditions
de températures hivernales (Ga|gano, 1934 ; Lofts, 1964).
Manuscrit accepté le 5 février 1991
31

Depuis quelques années, on sait que Hana esculenta ne correspond pas à
une espèce unique mais à un complexe regroupant trois espèces voisines :
Hana ridibunda, Hana lessonae et Hana esculenta, cette dernière étant en
réalité Vhybride des deux autres (Berger, 1964, 1976 ; voir discussion in
Dubois, 1977}. || nous est donc apparu intéressant de reconsidérer la cinétique
de la sperrnatogenèse et ses modulations parla température chez les
différentes espèces de ce complexe. Dans de précédents travaux, nous avons
pu démontrer que la cinétique spermatogénétique globale des deux espèces
Hana esculenta et Hana lessonae était comparable, bien que des variations
notables apparaissent au niveau des temps de différenciation des stades
gamétiques. En outre, il a pu être démontré que 20°C représente une limite
thermique au-dessous de laquelle la spermatogenèse est ralentie aussi bien
chez Hana esculenta que chez Hana lessonae lNeyrand de Leffemberg et
Exbrayat, 1987l. Enfin, Ivolution du marquage radio—actif par la thymldiné
tritiée des cellules germinales mâles chez des animaux capturés en avril, c'est—
a-dire au début de la phase de reproduction, et soumis à des variations de
température est sensiblement differente chez les deux espèces lhleyrand de
Leffemurg, 1988}.
Dans le travail présente ici, nous avons étudié l'influence dela
température sur la division des cellules germinales au cours de la
spermatogenèse chez des mâles capturés en juillet, donc à la fin dela période
de reproduction, appartenant aux deux espèces Hana Iessonae et Hana
esculenra.
ii. MA1·ÉruE1. ET MET:-tones
Les animaux étudiés, 24 Hana iessonae et 25 Hana esculenta,
déterminés grâce à H. Guyetant, ont été capturés en juillet dans les Dombes
(Ain, Francel, puis ramenés au laboratoire. 9 Hana esculenta et 9 Hana
fessonae ont été élevées ia Vextérieur, à 20°C, température moyenne normale
de |'air mesurée pendant trois semaines à cette période. Deux autres lots, Fun
de 10 H. esculenta et 9 H. lessonae, I'autre de 7 individus de chaque espèce
ont été maintenus artificiellement à 5°C et 30°C respectivement. Ces animaux,
tous des mâles adultes, ont reçu une injection intrapéritonéale de thymidine
tritiée a raison de 0,7 uCir’g ldon de D. Pansu, E.P.H.E., Lyon}. La thymidine
tritiée représente en effet un traceur radio—actif spécifique de |’AD|\l ; il est
incorporé dans les cellules en division, c'est—a—dire au niveau des
spermatogonies et des spermatocytes de premier ordre dans le cas de la lignée
germinale mâle.
Les animaux ont été sacrifiés de 1 heure à 14 jours suivant Viniection.
L'étude histologique quantitative a été réalisée par la méthode des
numerations ponctuelles effectuées à Vintégrateur de Zeiss lSo|ari, 1973}. Pour
chaque temps d'expérimentation donné, cette étude a porté sur un ou deux
animaux et, dans ce dernier cas, sur |'anima| présentant le stade
spermatogénétique marqué le plus évolué.
Deux indices chiffrés déjà utilisés dans de précédents travaux [Neyrand
de Leffemberg, 1988} ont été déterminés. Ces indices, définis par De Féllice et
32

Flasch (1969] pour Vétude cinétique de la spermatogenèse chez des Poissons
Téléostéens sont :
- la fréquence de marquage total
F _ nombre total de cellules germinales mar uées
T ` nombre total de cellules germlnales
— I'indice d'inccrporation de chaque stade spermatogénètique :
I, _ nombre de cellules germinales marquées d'un catégorie
" nombre total de cellules de chaque catégorie
Ces deux indices ont été définis pour chaque animal sur trente champs
optiques dispersés dans la partie moyenne du testicule. 220 cystes en
moyenne ont été considérés pour chaque animal.
III. OBSERVATIONS ET RÉSULTATS
A. Fréquence de marquage total Ft (Tab.|l
• Chez Hana fessonae, à 30‘°C, 7 jours après Vinjection, Ft atteint 33% ;
12 jours aprés, elle atteint 47%. A 20°C, la Ft maximale l26%l est observée 8
heures après Vinjection puis elle semble se stabiliser l1? à 21%l. A 5°C, la Ft
n’atteint jamais 20% et varie peu (14 à 19%l, quel que soit letemps
d'expérimentation.
· Chez Hana esculenta, à 30°C, la Ft atteint 27% dans l’heure qui suit
Viniection. Après 10 jours, elle atteint 43% et finit par se stabiliser à_46—48%
pour ne plus varier iusqu'à la fin de |’e><périence. A 20°C, la Ft maximale (23%)
est atteinte 4 heures apres |'injection, puis elle subit quelques fluctuations :
elle est égale à 25% quatre jours après Vinjection, de 14 à 15% et plus sept
jours après le début de Vexpérience. A 5°C, enfin, la Ft maximale est atteinte
quatre heures après |’in]ection (34%]. Aprés 14 jours, elle finit par atteindre
32% aprés avoir subi quelques fluctuations. Quelques dégénérescences
affectant 4% de Vensemble des cellules germinales ont été observées dans ces
dernières conditions de température.
B. Indice cïincorporation li
• Chez Hana lessonae lTab.lla, b, cl
A 30°C, le marquage radio—actif des cellules germinales est observé chez
|’anima| sacrifié une heure après |'injection. On constate alors que 20% des
spermatocytes primaires sont marqués. Les spermatocytes secondaires radio-
actifs apparaissent 4 heures après le debut de |'expérimentation ; leur Ii est
alors égal à 44%. Après quatre jours, l'indice cïincorporation correspondant aux
spermatocytes secondaires est de 77%. Ce n'est que 12 jours après Vinjection
33

Temps Températures Hana iessonae Hana escuienra
1 heure 30°C 13% 27%
20°C 17% 15%
5°C 18% 19%
2 heures 30°C 14% 28%
20°C 7% 5%
5°C 10% 15%
4 heures 30°C 24% 28%
20°C 23% 23%
5°C 14% 34%
8 heures 30°C 15% 30%
20**0 26% 17%
5°C -— ——
2 jours 30°C 12% 35%
20°C 23% 18%
5°C 17% 12%
4 jours 30°C 20% 31%
20°C 17% 25%
5°C 18% 15%
7 jours 30°C 33% 30%
20°C 17% 14%
5°C 14% 20%
10 iUUfS 3U°C 2170 43c/o
12 jours 30°C 47% 46%
14 jours 30°C — 48%
20°C 21 % 1 5%
5°C 19% 32%
Tableau I : Comparaison des fréquences de marquage total dans le lignée germinaie des
testicules chez Rene escuienta et Hana Iessonae ayant subi une injection de thymidine
tritiée.
que |’0n peut observer la présence de spermatides aliongées marquées
(Iî=83%i. A cette température, aucun spermatozoïde marqué n’a été décelé
pendant toute la durée de ixpérimentation iTab.I|ai.
34

I
, . Jeunes $0941113111%
Temps Span11a:¤g¤n1asI Sparmmognnœsll Sparmaiocmsl S§h1f1'|1B10DfIBS II Spemmœ www Spermalneoîdas
111 1?% 211% 20% - - —
211 -— 21% 50% - - -
4h 50% 40% 33% 44% — -
51-, ....,.
13h 50% 0% 22% 59% — -
2iZI.l'S — 10% 15% 29% — -
4]¤1JI$ — 14% 33% 77% — -
BMS — 69% 55% ?4% — —
1Uh|·||`S 50% 32% 45% 1*1% — -
1210urs — - î0% 89% 32% 83%
14j01H‘$ - ——--—
11
79011:6 SP€11’0â109‘J¤1€$1 SD91|1'|1110QD|11BS II Spermaiuqrlggl 5pg;m;|;gymg| Spiïîâ  Spamîms spermatozoïdes
lh }'1% 50% 30% —
211 10% 29% 7% -
4h 40% 33% 41% 17%
Sh ....
10h —- 24% 30% 50%
Zjnurs 80% 19% 5% 50%
ÃÈUFB 50% 14% 45% 65%
013HfS - 10% 33% 42%
1010018 ———-
izjouns ————
14j¤uts 50% 24% 31% 40%
C
Temps Spœmaugonissl Sparmaiogonênsll Spunmincytasl Sp€tTHâ1Dt]•‘lE1S|I   Sïnïàü Spawmamîdas
1h 42% 4I% 21%
2h 36% 27% 8%
4h — — -—
Bh 27% 25% -
1Bh — — —-
Eiwrs 17% 55% 23%
4}::ws 60% 46% 20%
B¥}1|1`S — 20% 27%
10jûu1s - - —
12j0urs — — —
14juu1s 21% 2E% 45%
Tableau I1 : Fréquences de marquage et indices dïncerporatîon de chaque stade
spermatogènétîque chez Hana fessonas.
ai à 3U°C ;b) à 2D°C ; c} à 5°C.
35

A 2U°C, dès la première heure qui suit Vinjection, l’indice d'incorporation
est maximal pour ies spermatogonies primaires [71%) et secondaires (50%}. Les
spermatocytes de premier ordre sont marqués à raison de 30%. Dans la
quatrième heure qui suit Vinjection, les premiers spermatocytes de deuxième
ordre marqués sont décelés l17%l. A cette température, le marquage n'atteint
pas les spermatides et les spermatozoïdes (Tab.l|bl.
A 5°C, enfin, |’indice d'incorporation maximal des spermatogonies
primaires l60%l est atteint le quatrième jour suivant |'injection. Celui des
spermatogonies secondaires (65%) est atteint le deuxième jour seulement. A
cette température, les spermatocytes de deuxième ordre ne sont jamais
touchés par la radio-activité. En effet, 14 jours après |‘injection, le marquage
affecte 46% des spermatocytes de premier ordre iTab.l|ci.
• Chez Hana escufenta iTab.|l|a, b, cl
A 30°C, 44% des spermatocytes de deuxième ordre sont marqués une
heure après l'injection. La fréquence d'incorporation atteint 82% 12 jours après
le début de Vexpérimentation. 10 jours après |'injection, 43% des spermatides
allongées sont marquées. 6% des spermatozoïdes sont marqués en 12 jours et
26% d’entre eux sont marqués en 14 jours lTab.lllal.
A 20°C, Vindice d'incorporation le plus élevé est atteint quatre heures
après le début de Vexpérimentation pour ies spermatogonies primaires et
secondaires. C'est également à ce moment que l’on observe 36% des
spermatocytes secondaires marqués mais les spermatides et spermatozoïdes ne
seront jamais atteints parla radioaactivité, même après 14 jours ITab.|||bl.
A 5°C, les sprmatocytes secondaires ne sont jamais atteints par la
radio—activite même apres 14 jours d’expérimentation alors que les
spermatocytes primaires ont atteint, à cette période, un indice de 51% lTab.lIIc).
IV. DISCUSSION ET CONCLUSIONS
A. Analyse de fréquence du marquage total Ft
Chez Hana lessonae, on constate que la température de 30°C semble
favoriser la sperrnatogenèse. C'est à cette température que le nombre de
cellules germinales marquées est le plus grand par rapport à leur nombre total.
A 20°C, comme d'ai|leurs à 5°C, la Ft au bout de quatorze jours est inférieure à
la moitié de la Ft précédemment observée à 30°C ; les différences constatées
entre ies deux dernières tem pèratures au niveau de la Ft ne sont d‘ai||eu rs pas
très importantes.
Chez Hana escuienra, a 30°C, de nombreuses cellules germinales ont
incorporé le traceur radio-actif dès la première heure qui suit |'injection. A
20°C, on a constaté une chute dela Ft à partir du septième jour qui suit
|’injection. Il n’est guère possible de savoir si cette chute est due à une
variabilité individuelle ou à un phénomène physiologique. A ce sujet, notons la
présence de cellules germinales en dégénérescence au niveau des coupes
étudiées. Curieusement, chez les animaux élevés à 5°C, la Ft est supérieure à
36

8
· Jeunes Spetmaüdes
Temps Spermawgunlesl Sperma10go111es Il Sparmamrzesl S0€1|'I'13I1X2]‘1.B511 Swmaüdü albngm Spe1n1a10zn1des
1 h - 61% 40% 44% —- -— -
2h 211% 30% 50% 26% — - -
4h — 23% 36% 66% — — -—
5;, .. ...~..
111h — 22% 42% 4î% — -— —
21.1111111 75% 36% 54% 53% — — —·
1):11115 — 47% 50% 54% ·—- — —
6101115 14% 36% 47% T1% — - -—
wjuurs 29% 33% 54% FB% 5ï% 43% —
1210urs 25% E2% 63% 32% ?1% 1*9% 6%
14 11111111 - 53% 4T% 64% 60% 65% 26%
h
Te Spermatogunâesl Spermm mes Il Spermaoonesl Spermatœytes 1l mm Spgmmœ S m1e10z01des
"*“ °°° summum 11111111% P°
1h 51% 28% 21% 20%
2h — 5% 6% —
4h 67% 53% 24% 36%
31 -— 24% 36% 46%
18h 25% 22% 3]*% 13%
Zjours 23% 5î% 44% —
4kl|J|'$ 14% 34% 21% —
Sjours - 18% — 15%
10]01.11S —-—-
12131.118 —- — — —
14l11111s - 29% 43% 23%
0
Tsrnps Spsumalugoniesl Spermatogurâes I! Sperrnaiwytesl Spe1ma111c1nes Il     Spexmatoznîdes
111 22% 36% 25%
211 25% 46% 16%
411 -— -— ——
611 —— 33% 52%
18h - — —
ZÈLIIS 33% 31% 18%
4jours 38% 41% 30%
Bjeurs 28% 37% 18%
1U*)I.|FS — — -
12111015 — —- —
14]11U1$ 33% 4ï% 51%
Tableau lil : Fréquence dc marq uaga et indices d’1nc0rp01·at_î0n de chaque stade
spermatogénétiqua cha: Hana ascu1anta.
a1 à 30°C ;b) à 20°C ;c] à 5°C.
3 7

ce qu'e||e était à 2ü°C, c'est-à-dire que le marquage, à cette température,
affecte plus de cellules germinales qu’à la température de 20°C qui, rappelons-
le, était voisine de la température extérieure normale de |'eau à la période
envisagée.
Si on compare les deux espèces, on constate que, à 30°C, deux fois plus
de cellules germinales ont incorporé la thymidine tritiée chez Hana esculenta
par rapport à Hana fessonae, et ceci dès la première heure qui suit |'in[ection.
Cependant, à la fin de Vexperirnentation ldès le 12ème jour} les Ft sont
identiques, ce qui montre que la spermatogenèse subit des modalités
différentes chez les deux espèces. L'incorporation paraît en effet plus lente
chez Hana fessonae. A 20°C (conditions naturelles) la Ft est sensiblement
identique chez les deux espèces. A 5°C, on observe également des différences:
cette baisse de température semble affecter de manière plus importante
Vincorporation du traceur et donc la mitose et la méiose chez |'espèce Hana
fessonae.
A Vexamen de ces résultats, et en première approche, on peut dire que
pour une température élevée, le nombre de cellules germinales entrant en
division est plus important chez Hana escuienta que chez Hana fesscnae. Il peut
y avoir plus de cellules en division dans les cvstes de la première espèce que
dans ceux de la seconde ou plus de cystes affectés par la spermatogenèse chez
Hana esoulenta que chez Hana lesscnae.
B. Analyse des indices d’incorporation li
Chez Hana fessonae, en juillet, période de |'année qui, rappelons-le, suit
la ponte, et dans des conditions naturelles l20°Cl, le traceur radio-actif n'est
pas incorporé au-delà des spermatocytes de deuxième ordre. Si on augmente la
température i30°Cl, des spermatides allongées sont différenciées des le 12ème
jour où elles atteignent un Ii égal à 83%. Une élévation de température semble
agir, chez cette espèce, au niveau de la spermiogenèse. Le froid, par contre,
semble bloquer la méiose. Notons toutefois que c'est dans les conditions
naturelles (20°C) que Vincorporation de thymidine tritiée est maximale dans les
spermatogonies.
Chez Hana esculenta, on observe également un blocage de la
spermiogénèse chez les animaux soumis à la température normale l2lJ°Cl. Une
température basse a le même effet. Par contre, une élévation de température
(30°C}, provoque la spermiogenèse jusq u'à la formation de spermatozoïdes.
Chez Hana esculenta, Hastogi et al. l1978l a pu montrer que I'arrèt de la
spermatogenèse constaté en hiver est dû aux basses températures. La reprise
de la production des gamètes est observée lorsque la température est à
nouveau favorable, soit entre 15 et 25°C. Cette fourchette de températures
représente également le facteur thermique optimal pour I maintien d’une
spermatogenèse active. A des températures inférieures à 'l0°C, la vitesse de la
spermatogenèse diminue ; on constate un retard au niveau de |'évo|ution des
spermatogonies en spermatocytes primaires (Hastogi et al., 1983}. Ce modèle
semble donc bien s'appIiquer aux deux espèces du complexe considérées ici.
Cependant, il est intéressant de constater que, en juillet, période de post-
38

reproduction, même à une température optimale l20°C, peu élevée pour le mois
de juillet), la spermatogenèse est bloquée. En avril, à 2G°C, période de
reproduction vraie, chez Hana esculenra, on constatait la présence de
spermatides marquées dix jours apres I'injection (Neyrand de Leffemberg et
Exbrayat, 1987 ; Neyrand de Leffemberg, 1988}. Chez Hana lessonae, par
contre, même en avril, période de pr-reproduction, le marquage était limité
aux spermatocytes de deuxième ordre 21 jours après |'in]ection lli était alors
égal à 37%}. On peut donc penser qu'iI existe un phénomène de régulation lié
en partie a la température mais aussi à d’autres facteurs externes et internes,
peut—étre génétiques permettant, à la période de post-reproduction,
d'empécher la formation de spermatozoi`des qui seraient inutilisés. Ce
phénomène interviendrait au niveau du blocage de la spermatogenèse.
Si |'on compare les deux espèces du complexe, dans les conditions
naturelles, les spermatocytes secondaires marqués apparaissent plus
rapidement, chez Hana esculenta. La différence est accentuée si |'on soumet
les animaux à 3lJ°C. Par contre, une baisse de température estompe ce
phénomène. La physiologie est donc sensiblement différente chez les deux
espèces. Ces constatations peuvent être comparées à un travail précédent
portant sur |'effet de la température chez les deux espèces étudiées en avril,
période de reproduction lNeyrand de Leffemberg, 1988}. A cette période, on
pouvait constater que la première multiplication des spermatogonies conduisait
directement à la formation des spermatozoïdes chez Hana esculanta. Par
contre, chez Hana lessonae, il existait plusieurs phases de multiplication qui
n’aboutissaient pas toutes à la formation tis spermatozoïdes ; il y avait ainsi
une phase de pré—spermatogense. ll semble qu'en juillet, dans les conditions
naturelles i20°C}, on ne retrouve pas une différence aussi nette, ce qui pourrait
être dû au fait que la période de reproduction est terminée.
On peut donc penser que Hana esculenta et Hana lessonae ne présentent
pas des vitesses spermatogénétiques identiques. Les conséquences de ces
vitesses différentes sur Vapparition des spermatozoïdes sont particulièrement
nettes chez les animaux étudiés en avril, période de reproduction ou de pré-
reproduction ibleyrand de Leffemberg, 1988}. En juillet, période de post-
reproduction, il existe toujours des différences du même ordre mais, dans les
conditions normales, ies conséquences sont beaucoup moins frappantes puisque
la spermiogenèse est bloquée à cette époque. Seule, |'uti|isation d’une
température élevée obtenue artificiellement l,30°C} permet de démasquer, à
cette période, des différences physiologiques existant entre les deux membres
du complexe.
Il existe vraisemblablement des différences génétiques au niveau de ia
cinétique spermatogénétique et de sa régulation chez Hana esculenta et Hana
lessonae. Cependant, ces différences concernant la gamétogenèse ne
concernent pas Vhybridation interspécifique. Il est en effet connu que des
individus appartenant à Vespèce Hana fessonaa peuvent se croiser avec des
Hana escuienta (Dubois, 1977}. Pour approfondir ce travail, d'autres recherches
concernant notamment le cycle des femelles seraient souhaitables, Cependant
notre étude limitée aux mâles de deux espèces seulement du complexe conduit
à supposer |'existence de différences au niveau de la physiologie de la
reproduction, ce qui va dans le sens des données dela systématique.
39

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Bioph., 2 : 247-265.
F. NEYRAND de LEFFEIVIBERG et J.—I\r`l. EXBRAYAT
Laboratoire de Biologie générale et
Histologie de l'Université catholique de Lyon
Laboratoire d'étude du développement postembryonnaire des Vertébrés
inférieurs
E.P.H.E., 25 rue du Plat
69288 LYON CEDEX 02 (FRANCE}
40

Bull. Soc. Herp. Fr. (1991} 57 : 41-44
COMME CRITERE ABSOLU DE DISTINCTION
ENTRE LA RAINETTE VERTE, Hyla a. arborea ET
LA RAINETTE MERIDIONALE, Hyla merîdionalis
(Anura : Hyliidae)
par
Hugues PINSTON et Emmanuelle CRAN EY
Résumé — 5 observations se rapportant à des Rainettes vertes sans bande latérale
sombre, effectuées entre 1965 et 1989 dans des régions de |’est de la France (Lorraine et
Franche-Comté) où n'est connue que la Rainette verte Hyia a. arborea, prouvent que la
bande latérale ne doit plus être considérée comme un critère absolu de distinction entre
la Rainette verte Hyla a. arborea et la Rainette méridionale Hyla meridionalis.
Mots-clés : Morphologie externe, Hyia a. arborea, Hyia meridionalis.
Summary -- 5 observations of Common tree Frogs without dark Iateral stripe, made
between 1965 and 1989 in north-east of France where only the Common tree Frog is
known, prove that the Iateral stripe does not more be considered as en absolute
distinction feature between the Common tree Frog Hyla a. arborea and the Stripeless
tree Frog Hyia meridionaiis.
Key words : External morphology, Hyla a. arborea, Hyla meridionaiis.
I. INTRODUCTION
Actuellement, deux critères principaux sont donnés dans la littérature
(notamment : Arnold et Burton, 1978 ; Diesener et Reichholf, 1986 ; Metz et
Weber, 1983) pour distinguer facilement dans la nature les deux espèces de
Rainettes présentes en France continentale.
D'une part, il s'agit de le présence chez la Rainette verte Hyla a. arborea
et |'absence chez la Rainette méridionale Hyla merfdionalis d’une bande (ou
ligne} noirâtre bilatérale partant de la narine et se continuant vers |’oei| puis
sur le flanc, avant de décrire un courbe au niveau dela hanche.
D'autre part, c'est le chant des mâles qui est très différent chez les deux
espèces, les appels étant nettement plus longs, d'une tonalité plus grave et
répétés à un rythme plus lent chez la Rainette méridionale lu mieux, à peine
un appel par seconde} que chez la Rainette verte (trois à cinq appels par
seconde} lPai||ette, 1967}.
De la consultation des ouvrages cités plus haut, il ressort que chacun de
ces caractères a une valeur absolue pour distinguer les deux espèces. Notons
Manuscrit accepté le 5 février 1991.
41

cependant que Diesener et Reichholf (1986} indiquent que la bande latérale
peut exister chez de jeunes Hainettes méridionales, mais sans ia courbe au
niveau de |'aine.
Plusieurs observations viennent aujourd'hui étayer I':-affirmation
(Guyétant, 1986} que la bande latérale n'est pas un critère absolu pour
distinguer les adultes de la Flainette verte Hyla a. arborea et de la Rainette
méridionale Hyla meridionalis.
II. MÉTHODE ET HISTORIQUE DES OBSERVATIONS
C'est la découverte d'une Rainette sans bande latérale sombre en 1989
dans les environs de Besançon (25} par les auteurs du présent travail qui a
amené ces derniers à consulter les membres du Laboratoire d'Eco|ogie Animale
de la Faculté des Sciences de Besançon, d’où la liste ci-dessous.
• Lorraine (est de la France}
1l Date : 1981
Observateur: Jean François
Commune : Saint-Benoît-en—Woevre (55]
Individu adulte sans bande latérale, observé sur un chemin forestier.
· Franclie-Comté (est de la France}
2} Date : 23,r‘3,l'l965
Observateur : Robert Guyéta nt
Commune : Dampierre (39}, hameau des Nlirrerais
Male isolé sans bande latérale et avec gorge verte au bord d'un étang
(Guvétant et Robert, 1965}. Uobservateur attribue alors sa découverte à
l’espece Hyla rneridionalis.
3} Date : 10,f5,(1968
Observateurs : Jean-Yves Cretirr, Jean-Claude Robert
Commune : Gennes (25}
Individu adulte sans bande latérale, parmi quelques Rainettes vertes
typiques avec bande.
4} Date : 1982
Observateur: Jean-Yves Cretin
Commune : Auxon—Dessus (25}
Individu adulte sans bande latérale, parmi une dizaine de Flainettes
vertes typiques avec bande. Chants entendus spécifiques dela Rainette verte.
5} Date : N4}'1989
Observateurs : Emmanuelle Craney, Hugues Pinston
Commune : Flecologne (25}
Femelle sans bande latérale et avec gorge verte, observée de nuit sur
une petite route par temps très pluvieux. Chants entendus à proximite typiques
dela Flainette verte.
42

III. DISCUSSION
L'absence dela bande latérale sombre indique donc qu'i| s'agit
d'observations se rapportant à des Rainettes ayant plutôt |’a||ure de la Hainette
méridionale dans des régions où n’est connue que la Rainette verte (Anonyme,
1989}. Oué penser alors de ces données ?
D'une part, le nombre non négligeable des observations, leur relative
dispersion dans le temps (25 ans} et dans |'espace (y compris à l'intérieur du
département du Doubs}, ajoutés au fait que les observateurs reconnaissent ne
pas capturer toutes les Rainettes vues et surtout entendues, confèrent a ces
données une valeur significative, tout en excluant la possibilité d’animaux
amenés d'une région où la Hainette méridionale est effectivement présente.
D'autre part, si |'on considère |’aire de répartition de la Hainette
méridionale (Anonyme, 1989}, très éloignée de la Lorraine et de la Franche-
Comté, et sachant que les observations rapportées ci—dessus concernent des
individus isolés et non ds populations, il est raisonnable et logique o
rattacher ces individus a l'espèce Fiainette verte Hyia a. arborea malgré
|'a bsence de la ba nde latérale.
IV. CONCLUSION
Ces observations indiquent que la présence (ou Vabsence} d'une bande
latérale sombre ne doit plus étre considérée comme un critère absolu
permettant de distinguer avec certitude dans la nature la Rainette verte Hyia a.
arborea de la Rainette méridionale Hyla meridionaiis.
Ainsi, Vutilisation d'une combinaison de critères, notamment le chant
conjointement à la bande latérale, s'avère indispensable dans certaines
conditions : régions où existent (ou bien sont susceptibles d'exister} les deux
espèces etlou découverte de un ou plusieurs individus sans bande latérale. A
propos de critères, il convient éventuellement de se reporter à un travail de
Héron-Royer (1884}. Cet article pionnier pose déjà le problème dela distinction
des deux espèces qui nous occupent par le chant du mâle et comporte en outre
un tableau récapitulatif de différents critères morphologiques de distinction
entre les deux espèces. Outre la bande latérale, il don ne d'autres caractères de
morphologie externe. La plupart paraissent vagues ou relatifs, mais pourraient
être réexaminés par une étude biométrique rigoureuse. De même, des
observations systématiques permettraient de préciser la valeur de la coloration
de la gorge et celle de la présence de granulations (sur la gorge et sur les
flancs}.
Le critere éthologiq ue du chant reste donc actuellement le seul caractere
absolu pour distinguer facilement les mâles des deux especes dans la nature.
Les observations rapportées ici restent fragmentaires et il est donc fait
appel aux observateurs et chercheurs d'autres régions pour préciser la
fréquence et la répartition de cette absence de bande latérale chez la Fiainette
verte Hyia a. arborea.
Remerciements. -— Nous remercions Messieurs J.Y. Cretin, J. François, Fl.
Guyétant et J.C. Flobert qui ont mis leurs observations à notre disposition.
43

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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(Castanet, J. et Guyétant, R. éds,}. Société Herpétologique de France, Paris,
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ARNOLD, E.N., et BURTON, J.A. (1978} -— Tous les Reptiles et Amphibiens d'Europe.
Elsevier Sequoia, Paris-Bruxelles, 271 p.
DIESENER, G. et REICHHOLF, J. (1986} — Les Batraciens et les Reptiles. Soîar, Paris,
287 p.
GUYÉTANT, R. et ROBERT, J.C. (1965} — Répartition des Amphibiens Anoures du Doubs,
région de Besançon. Ann. Sc. Unim Besançon, Zool. Physio. anim., 1 : 16-18.
GUYÉTANT, R. (1986} — Les Amphibiens de France. Revue fn Aquariol., Nancy, BD p.
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française (Hyla barytonus}. Boll. Soc. Zool. Fia, 9 : 221-238.
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et Niestlé, Neuchâtel-Paris, 292 p.
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(Amphibiens, Anoures} de la faune française. C.R. Acad. Sc. Paris, séi:D, 264 :
16264628.
H. PINSTON et E. CRANEY
Laboratoire de Biologie et Ecologie animales
La Bouloie, Route de Gray
25030 BESANCON CEDEX (FRANCE}
44

Bull. Soc. l·lerp, Fr. l1991l 57 : 45-52
MORPHOLOGIE DE L'EPITHELIUM BRANCHIAL
DES EMBRYONS DE
Typhlonectes compressiçaudus (AM PH I BIEN
GYMNQPHIONEI ETUDIE EN MICROSCOPIE
ELECTRONIOUE A BALAYAGE
par
Jean-Marie EXBRAYAT et Souad HRAOULBLOOUET
Résumé — L’examen au microscope électronique à balayage de la surface branchiale
des embryons de Typhlonecfes ccmpressicaudus montre que chez les individus de stade
Il Vépithétium est semblable à celui de Vépiderme. A partir des stades Ill, Vépithélium
branchial se différencie en plusieurs types cellulaires. La face située du côté de
|’embryon ne présente pas les mêmes catégories de cellules que la face en regard de la
paroi utérine.
Mots-clés :Amphîbien, Gymnophîone, branchie, vîvîparîté.
Summary — Scanning electron microscope observations of gill surface in Typhionectes
compressicaudus embryos shows that the epitheliurn of stage Il looks like epidermis one.
From stage III, gill epithelium contains several cell types. The cells situated on the
surface in front of embryo are of different types from which are on the surface in front of
uterine wall.
Key—words : Amphibian, Gymnophîona, gill, vivîparîty.
I. INTRODUCTION
A une certaine période de leur vie embryonnaire, tous les
Gymnophiones, qu'ils soient ovipares ou vivipares, possèdent une paire de
branchies (Parker et Dunn, 1964 ;Taylor, 1968 ;Wake, 1967, 1969, 1977]. Ces
dernières sont triradiées chez la plupart des espèces mais chez les
Typhlonectidae, chacune d'entre elles a |’apparence d'une grande lame unique,
vésiculeuse et nervurée. A la fin du développement, les branchies entourent
complètement Vembryon et sont étroitement appliquées contre la paroi utérine
(Peters, 1874, 1875 ;TayIor, 1968 ;Wake, 1977 ;Exbrayat, 1986 ;Exbrayat et
al., 1981 ; Delsol et al., 1981, 1986l. Si la présence de telles branchles a été
souvent signalée, peu d'études microanatomiques ont été consacrées à ces
organes bien particuliers. Signalons toutefois le travail de Delsol et al. (1986)
dans lequel une première approche dela structure hlstologique de ces
branchies a été donnée et celui de Sammouri et al. (1990} dans lequel le
développement des branchies est précisé. Exbrayat (1986} publie également
quelques données biométriques de la croissance linéaire de ces organes chez
Typhlonectes compressfcaudus.
Manuscrit accepté le 5 février 1991.
45

Dans ce travail, nous donnons les résultats d'une étude effectuée au
microscope électronique à balayage (IVIEBJ de la surface branchiale de
Typhlonectes compressfcaudus au cours du développement. Les stades
embryonnaires étudiés sont donnés selon la nomenclature de Delsol et af.
(1981} lchiffre romain suivi d’un chiffre arabel et de Sammouri et al. [1990)
[chiffres arabes}. Les différentes zones branchiales examinées au IVIEB sont
celles qui ont été précédemment décrites par Delsol et af. (1986}.
ii. MA·rÉniEi. ET MÉ·n-robes
Les embryons étudiés proviennent de femelles en gestation capturées en
Guyane française grâce à l'aide de la Fondation Singer—Polignac. Les embryons
sont fixés au liquide de Bouin. Après dissection, les branchies ont été
déshydratées par I’alcool à 70° puis |'acétone. Après dessication parla méthode
de contournement du point critique (Pottu—Boumendi|, 19891 et métallisation par
le mélange onpalladium, les échantillons ont été observés au microscope
électronique à balayage Jeol 35 CF ou Hitachi S 800. L’ensembie de ce travail
a été effectué au C.M.E.A.B.G. de |'Université Lyon I, 43 Bld du 11 novembre
1918, 69621 Villeurbanne CEDEX.
lll. OBSERVATIONS
Les branchies de Typhfcnectes ccmpressicaudus Sont différentes de
celles des autres Amphibiens chez qui elles présentent un axe principal
soutenant des ramifications latérales. Chez cette espèce, les arcs branchiaux 3
et 4 apparaissent au stade 18 [Ilm} formant deux bourgeons se développant de
part et d’autre du futur cerveau postérieur de |'embryon. A partir du stade 21
ill-I3), elles fusionnent au—dessus de la tête en une racine dorsale unique. Au
stade 26 llll-I}, elles prennent un aspect vésiculeux et ressemblent a des
palettes flottantes. Chez les individus de stades 32 à 34 HV}, les branchies
toujours vésiculeuss sont plissées et richement vascularisées lFig.1l
Stade 14 à 25 (ll}
Sur |’ensemb|e de la surface branchiale, des cellules ciliées alternent
avec des cellules présentant des microvillosités. Des sécrétions recouvrent
certaines zones de cet épithélium. Les même types cellulaires sont observés sur
toute la surface de la peau de |'embryon (Fig.2l.
Stade 26 (III1}
De nombreuses cellules ciliées se trouvent en bordure de la branchie. Les
cellules qui les jouxtnt ont une surface convexe couverte de microvillosités.
Quelques rares cellules ciliées pouvant piéger des boules de sécrétion sont
également observées. Des amas de sécrétions adhérent également aux
microvillosités. Du côté utérin de la branchie, c'est-à—dire du côté de la face
branchiale en regard de la paroi de |'utérus, la plupart des cellules présentent
des expansions cytoplasmiques. Du côté embryonnaire (autre face branchialel,
|'épithélium comporte des cellules pavimenteuses avec de fins prolongements
cytoplasmiques paraissant plus denses sur les contours cellulaires. Quelques
cellules ciliées sont dispersées sur cette face. Les sécrétions sont peu
abondantes (Fig.2}.
46

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Figure 1 : Représentation schématique des embryons de Typhionsctes compressicaudus
id'après Delsol et ei., 1981}.
ia} : embryon de stade li-] 2 (20i ;ib} : embryon de stade III-I (26}.
b : bouche ; b br : bourgeon branchial ; br : brarschis ; ect : ectoderme ventral
ieototrophoblaste} ; int : intestin.
47

Stade 28 (III2}
Du côté utérin, les cellules de la zone centrale sont plus ou moins
aplaties. Les microvillosités sont denses et les prolongements cytoplasmiques
peu développés. A l'ex1:rémité postérieure de la branchie, le cytoplasme apical
des cellules fait fortement saillie vers |'extérieur et se termine par un long
prolongement ramifié. La surface libre des cellules est toujours recouverte de
microvillosités. Des sécrétions peuvent adhérer à Vextrémité des
prolongements cytoplasmiques. Sur les bords latéraux des branchies, les
cellules sont également ramifiées. Les longs prolongements principaux
envoient dans tous les sens de nombreux prolongements secondaires qui se
développent sur Vensemble de la surface cellulaire et qui s'entremê|ent. Des
sécrétions sont accrochées à Vextrémité de certains prolongements. Des
microvillosités sont toujours observées sur la surface cellulaire. Du côte
embryonnaire, les cellules pavimenteuses sont bombées et recouvertes d’un
grand nombre de prolongements cytoplasmiques (Fig.2}.
Stade 29 (Ill;}
Du côté utérin, les cellules portent des prolongements cytoplasrniques
très développés et enchevétrés. Des masses de sécrétions masquent souvent la
surface des cellules sous-iacentes. Du côté embryonnaire, on retrouve le même
type de cellules qu'au stade précédent ;cependant. les expansions
cytoplasmiques et les microvlllosités sont plus développées et plus
nombreuses.
Stade 31 l|||5l
A ce stade, on retrouve le même type de cellule. Les expansions
cytoplasmiques sont particulierement longues et enchevêtrées. Des masses de
sécrétions sont toujours observées.
Stade 32 (|\/1l
Du côté utérin, les cellules dela zone moyenne paraissent dépourvues de
prolongements cytoplasmiques. Elles sont couvertes de microvillosits. Dans la
zone antérieure, les cellules épithéliales émettent toujours de nombreuses
expansions cytoplasrniques ramifiées sur lesquelles adhèrent des sécrétions
(Fig.2). Du côté embryonnaire, certaines cellules paraissent "sortir" de
Yépithélium auquel elles ne sont rattachées que par leur base en pédoncule.
Leur surface libre est couverte d'u ne masse de sécrétions lFig.2l.
IV. DISCUSSION ET CONCLUSIONS
Les branchies de Typhlonectes compressicauclus possèdent un aspect
général bien particulier, différent de ce qui a été observé chez les embryons et
les larves des autres Gymnophiones (Parker et Dunn, 1964 ; Wake, 1967, 1969.
1977}. L'examen au N|.E.B. de |'épithé|ium de surface dela branchie a permis de
montrer que cette dernière est le siège de variations morphologiques au cours
du développement. Cet épithélium présente une succession de différenciations
qui sont étroitement liées aux trois grandes phases de la vie embryonnaire
précédemment décrites par Exbrayat et al. (19811 et Delsol et al. (1981}.
Aux stades 14 à 25 (ll}, la surface branchiale est similaire à la surface
générale de Yépithéllum embryonnaire (Sammouri et al., 199U). A partir du
48

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Figure 2 : Aspect, en M.E.B., de la surface branchiale des embryons de Typhlonectes
compressfcaudus au cours du développement.
(al : stade ll-]-; (191 ;(b} : stade III1 (261 : face utérine ; on observe la présence
simultanée de cellules cilîées et de cellules pavimenteuses avec quelques
microvillosités. Des sécrétions peu abondantes sont egalement présentes. (cl : stade l||2
(281 : face utérine : présence cle cellules à prolongements. (dl : stade Illg (281 : bord de
la branchie : nombreuses cellules à prolongements arborescents. le} : stade III3 (29} :
face embryonnaire : présence de cellules pavîmenteuses recouvertes d'expansions. (f1 :
stade N1 (321 : face embryonnaire : cellule pédonculée avec une masse de sécrétion
apîcale.
49

stade 26—27 llll-I), des spécialisations apparaissant au niveau de certaines
cellules épithéliales de la face utérine ; la face embryonnaire, dirigée vers le
flanc de |'embryon, reste toujours moins différenciée et les types cellulaires
sont moins nombreux. Au fur et à mesure que l'embryon atteint les differents
stades 26 a 31 lill}, les cellules éplthéliales du côté utérin émettent des
spécialisations de plus en plus nombreuses et diversifiées en fonction de la
zone cellulaire où elles sont situées. Ces spécialisations permettent d'accroître
la surface cellulaire. Les résultats biométriques donnés par Delsol et al. [1986}
conduisent à une conclusion identique. Aux stades 32 à 34 HV}, la face
branchiale embryonnaire est toujours recouverte d'un épithélium de type
pavimenteux avec des microvillosités ; quelques cellules ”pédonculées"
(cellules en voie de rejet ou cellules spécialisées P} sont intercalées. Du côté
utérin, les cellules épithéliales sont toujours hautement différenciées, mais les
spécialisations de surface sont d'un type nouveau par rapport aux stades
précédents. Par ailleurs, |'ensemb|e de la surface paraît plus homogène et les
cellules épithéliales, toujours recouvertes d'expansions, donnent un aspect plus
régulier à |'pithé|ium.
Les différenciations successives de la surface branchiale des embryons
de Typhlonectes comprssicaudus peuvent être mises en relation avec les
besoins nutritifs et respiratoires de l'anîmaI, besoins qui, logiquement, évoluent
au cours du développement.
Aux stades 14 à 25 (ll}, |'embryon effectue sa premiére phase de
morphoganése. Il acquiert progressivement sa forme définitive. ll est alors
protégé par une enveloppe muqueuse (Delsol et al., 1981 ; Exbrayat, 1986 ;
Sammouri et af., 1990} et son développement s'effectue essentiellement à
partir des réserves vitellines. A ce stade, les échanges avec le milieu utérin
sont vraisemblablement réduits. Les branchies ne sont pas encore différenciées
et leur structure superficielle ne diffère pas de celle du tégument. A partir de
26-27 (III-I}, |'embryon dont le vitellus est quasiment épuisé effectue son
organogenése et commence sa premiere phase de croissance. Ce
développement important laisse supposer que ses besoins énergétiques et
nutritifs sont accrus. ljembryon est alors libre de se déplacer à |’intérieur de
l'utérus. Des spécialisations apparaissent à diffé rents niveaux ; on observe par
exemple le développement d'une dentition foetale caractéristique des
embryons de Gymnophiones vivipares lExbrayat et Delsol, 1988 ; Wake, 1977}.
Cette dentition permet I'abrasion de la paroi utérine qui est alors le siège d’une
abondante sécrétion lExbrayat, 1988a}. C’est a cette période que |‘on observe
également Vaccroissement de la surface épithéliale des branchies qui flottent
alors librement dans |'utérus. Cet accroissement qui est dû à des spécialisations
morphoiogiques très particulières laisse supposer que les branchies deviennent
un lieu privilégié pour les échanges entre Venvironnement utérin et Vembryon
dont les besoins sont de plus en plus importants. Aux stades 32 à 34 [lvl, les
branchies sont accolées contre la paroi utérine (Exbrayat, 1984, 1988a}. La
surface branchiale située au contact de |'utérus presente un aspect général
homogène aplati qui est bien en accord avec une telle disposition. A ce stade,
|'animal a acquis sa forme définitive et sa croissance devient maximale. Les
besoins en éléments nutritifs et respiratoires sont donc vraisemblablement tres
importants. L'apport de nourriture se fait sans aucun doute par voie buccale
ldes cas d'oophagie et d’adelphophagie ont été signalés, Delsol et al., 1986}
mais la paroi utérine n’est plus sécrétrice et sa constitution cellulaire est
différente lExbrayat, 1988a}. A cette période, les branchies sont donc
certainement particulierement impliquées dans les échanges avec la mere, par
50

Vintermédiaire d'une sorte de pseudoplacentation. Notons, pour conforter ces
hypothèses, que des échanges gazeux respiratoires entre la mère et des
embryons de stades avancés ont été décelés chez Typhlonectes
compressicaudus par Toews et Maclntyre (1977} ; par ailleurs, dans un travail
antérieur, il a été montré que, durant cette période, les organes de réserve
maternels possédaient un volume minimal (Exbrayat, 1988}:}.
Les différenciations morphologiques de Vépithélium branchial des
embryons de Typhionectes compressicaudus paraissent uniques parmi le
Amphibiens. En réalité, peu d'études portent sur Vobservation au M.E.B. des
branchies de ces animaux. Chez Saiamandr saiamandra, Greven (1980}
montre que, à la fin du développement, la surface branchiale des larves intra-
utérines présente un aspect général similaire à celui de |'épiderme. Mais chez
cette espèce d'Urodèle, les échanges avec |'utérus paraissent réduits (Greven,
1977, 1981}. Bien que certains Anoures pratiquant le marsupialisme possèdent
des branchies fortement modifiées (Lamotte et Lescure, 1977 ; Gipouloux,
1986}, la structure morphologique des branchies de Typhlonecres
compressicaudus apparaît pour |'instant comme un cas de différenciation lié
aux échanges foeto-maternels qui pourrait être caractéristique du groupe des
Typhlonectidae.
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J.-NI. EXBRAYAT et S. HFIAOUI-BLOOUET
Laboratoire de Biologie générale et
Histologie de l'Université catholique de Lyon
Laboratoire d'étude du développement postembryonnaire des Vertébrés
inférieurs
E.RH.E., 25 rue du Plat
69288 LYON CEDEX 02 (FRANCE}
52

Bull. Soc. Herp. Fr. (1991) 57 :53-58
ANOMALIES ET REGENERATION DES MEMBRES
CHEZ Trîturus marmoratus (LatreiIle, 1800)
par
Maria Helena CAETANO
Résumé — L’examen de 819 Triturua marmoratus provenant du Portugal a montré que
7,4% des individus du sud présentent des anomalies morphologiques. Les plus fréquentes
affectent le nombre de doigts sous forme de polydactylie ou d'oligodactylie. Un spécimen
possédant un membre supplémentaire a été découvert. Les facteurs responsables de ces
anomalies sont évoqués.
Mots-clés : Triturus marmorarus - anomalies - polydactylie - oligodactylie — membre
supplémentaire.
Summary —The study of 819 7}·fturus marmorarus from Portugal has revealed that 7,4%
in south have anomalies. The most common anomalies affect the number of digits Z
polydactyly and oligodactyly. One case of supernumerary Iimbs occured. The factors
which could account for this anomalies are discussed.
Key-words : 7"riturus marmoratus — polydactyly - oligodactyly - supernumerary limb.
I. INTRODUCTION
La présence d'anoma|ies chez les Amphibiens in natura est connue
depuis longtemps (Rostand, 1951 ; Griffith, 1981 ; Malkmus 1981 ; Roberts et
Verrel 1984 ; Meyer-Rochow et Asashima, 19881. Cependant le pourcentage
des cas anormaux dans les différentes populations considérées n'est pas
toujours indiqué. Quelques anomalies ont déjà été observées chez les Urodèles,
expérimentalement dans les doigts amputés et régénérés au laboratoire
(Scadding, 1981a et b). Chez les Urodéles sauvages, des cas anormaux ont été
observés (Malkmus 1981 ; Roberts et Verrel, 1984), mais des cas de membres
supplémentaires ont été décrits seulement chez Saiamandra macuiosa par
Hellrnich (1929) et chez Cynops pyrrhogaster par Meyer—Rochovv et Asashima
(1988}. Ces derniers ont noté que, chez un individu, le membre supplémentaire
était en position dorsale et projeté d’une vertbre cervicale. Chez les Anoures,
les anomalies tératologiques semblent plus fréquentes que chez les Urodèles et
la présence de membres supplémentaires a déjà été observée chez six espèces
(voir Borkin et Pikulik, 1986].
Par ailleurs, les causes endogènes et exogènes de ces anomalies posent
encore de nombreux problèmes.
Ce travail présente des cas d'anomalies observées dans trois populations
(deux au Nord et une au Sud} de Triturus marmoratus provenant cle différentes
régions du Portugal et étudiées par ailleurs de 1979 à 1986 (Caetano, 1988).
Manuscrit accepté le 5 février 1991.
53

ri. MATÉRIEL ET Miêîriope
Les présentes observations ont été réalisées sur 819 individus adultes
capturés dans les mares, étangs et ruisseaux de cinq stations du Nord du
Portugal (Parc National Peneda Gerésl et dans trois stations au Sud (Algarve
Oriental). Tous les animaux anormaux ont été examinés et queIques—uns
transportés au laboratoire. Un spécimen récolté en 1984 présentait un membre
supplémentaire. Cet animal a été conservé en aquaterrarium pendant quelques
mois. Après sa mort naturelle il a été racliographié. Les doigts de 32 Triturus
rnarmoratus, ieunes et adultes, ont par ailleurs été coupés afin d'observer leur
régénération et de déterminer |'âge des spécimens auxquels ils appartenaient.
III. RÉSULTATS
Chez les Tritons du Nord lN=262} nous n'avons pas trouvé d'anomalie.
Chez le Tritons de la région Sud (N=557}, 7,4% de cas anormaux ont été
observés. Les anomalies détectées sont indiquées dans le tableau ci-dessous.
Doigts supplémentaires 0,7%
Polydactvlie
Bifurcalion 1 ,6%
Absence des doigts 2%
Oligodactylie
Doigts atrophiés 1,6%
Membrane interdigitale 1,3%
Polymérie Membre supplémentaire 0,2%
10*3* des m`·a'*€= - M
`gazleau I : Anomalies observées chez 557 Triturus marmoratus dans trois stations au
U .
La présence d'un doigt supplémentaire a été notée dans 0,7% des
animaux observés lTab.ll. La bifurcation, observée au niveau des phalanges,
des métacarpes ou des métatarses, était pîus fréquente et affectait 1,6% des
animaux. Les extrémités bifurquées sont, soit symétriques, soit asymétriques,
ceci étant la conséquence de la division du même os ou de la formation de deux
os distincts à partir de Vépiphyse proxirnale.
L'absence d’un doigt fut observée chez 2% des individus anormaux. Dans
ce cas les autres doigts occupent tout |’espace disponible. Des doigts atrophiés
furent également rencontrés chez 1,6% des animaux. Dans ces cas, Vatrophie
porte, soit sur un seul doigt, soit sur le 2eme et le 3éme doigt du membre
antérieur ou le 2eme, le 3ème et le 4ème doigt du membre postérieur. Une
pseudo~men·rbrane interdigitale fut observée chez 1,3% des animaux.
54

Le cas le plus remarquable, noté pour la premiere fois chez Triturus
rnarrnoratus, est la présence à droite, d’un membre postérieur supplémentaire
lFig.1 A et B}. Ce phénomène a été observé chez un individu, âgé de trois ans.
Les deux membres, le normal et le supplémentaire, participent à la locomotion.
A terre, I'anima| utilise principalement le membre en position la plus
antérieure. Les deux membres s'inserent dans une ceinture pelvienne ossifiée
et agrandie dans le sens de sa longueur. Le pubis et l’ischion sont fusionnés,
mais il y a une différence structurale entre eux. L'i|ion est proportionnellement
plus réduit à droite, mais il a une position normale. Le membre le plus
postérieur est formé par un fémur élargi sur lequel s'insèrent deux tibias et
deux fibulas. C'est lui qui représente le membre supplémentaire. Le membre
normal, plus antérieur, s'insére plus haut dans la ceinture pelvienne. Son fémur
est plus fin par rapport au fémur du membre gauche (Fig.1B}. Le nombre des
éléments osseux du basipode reste normal dans ces deux membres postérieurs
droits, les modifications portent dans le nombre des doigts : le membre normal
présente seulement quatre doigts, tandis que les deux "pattes" du membre
bifurqué ont respectivement cinq et quatre doigts réduits lFig.1A}.
Notons que, chez les animaux amputés au laboratoire, seuls les jeunes,
âgés d'un à deux ans, régénèrent les doigts amputés. De plus, les doigts
régénérés n’atteignent pas la même taille que celle d'un doigt normal. Chez les
animaux âgés, il n'y a pas de régénération, même partielle.
IV. DISCUSSION ET CONCLUSION
Les explications proposées pour les cas de polydactylie ou
d'o|igodacty|ie sont diverses : Griffiths (1981} et Scadding (1981a} considèrent
que la cause principale est la régénération anormale d'une structure
originairement détruite. Scadding (1981} suggère que la capacité de
régénération au niveau des membres des Urodèles est fréquente et dépend de
la taille des animaux. En analysant les résultats obtenus chez 32 Triturus
Frlâfmüfâfus, nous pouvons penser que la capacité de régénération ne dépend
pas de la taille des animaux, mais plutot de leur âge. Cependant, les anomalies
trouvées dans la nature ne seraient pas seulement expliquées par la perte
accidentelle suivie de régénération plus ou moins partielle de Vélément
considéré. Elles seraient également dues â des troubles du développement
(Cooke, 1981 ;Hoberts et Verrel, 1984} par suite de la présence dans
|'nvironnement de substances polluantes, de l’absence d'oxygéne ou d’un
mauvais régime alimentaire.
Borkin et Pikulik (1986}, pour les anomalies observées en masse (18%
chez des ranidés adultes} considèrent qu'il y a des facteurs exogènes
(probablement un virus) capables d'induire une polydactylie. Ce virus pourrait
être rapporté à la présence de poissons (Anguilla}. Dans la région où Triturus
marmorarus a été capturé, pendant l'hiver, quelques anguilles ont
erfectivement été entraînées da ns les mares, ce qui pourrait nous faire croire â
une cause virale, bien que le pourcentage de cas anormaux observé ne soit pas
très élevé.
Le systéme endocrinien joue aussi un rôle important dans la formation et
régénération des membres (S|iwa, 1981 ; Scadding 1981b}. Chapron (1986}
considère que la régénération des membres chez les Urodèles est contrôlée par
la vascularisation, par les hormones, par Vépithélium cicatrisant et par
55

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” ‘ ``=``'   ``’=   =``  ii  · ·. —»  · —     ·'''i Z    *   - _—=——·—- E =`= ._ ·— ·_``=É Z`.   =—· "-   ·=='·.`'·'  
_ .   un " _   ..`'’‘‘ V `   _`'`   `'‘‘·=‘‘- I   ..·=   _·__   _·=-·           --    
    i‘·    '‘ = :E § i    ._  i   `: ' F   E... :==_     F   _— _` i E_: ...    i ëîïîzèïïîïë `‘ `   `` ’     ``§ ;E    
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È:
Figure 1 A : Formation d’un membre supplémentaire, bifurqué chez Triturus mermoratus
edulte, mâle. Oligodactylie sur le membre postérieur en position plus antérieure sur le
deuxième patte du membre supplémentaire.
B : Le rayon-X montre le degré d’ossification et Vinsertion des membres postérieurs sur
la ceinture pelvîenne.
58

Virinervation. Une altération de ces systèmes pourrait conduire à des formes
aberrantes. ll est aussi important de ne pas oublier les facteurs génétiques dans
la détermination des cas tératologiques. L'ana|yse des cas de polydactyiies
SUQQÈTB QLIB ceux-ci DEUVBHI ÈTTB HCCILIIS pâf hÉfl`lZ3QB, COiT'I|"|'18 LI|"I CEITBCIÈFEI
récessrf ou dominant [voir Rostand, 1951 ; Dubois, 1974). En ce qui concerne la
présence d'un membre supplémentaire, on pourrait aller jusqu’à une erreur
Chl'0fI'1OSOlT|lC]U8 OU LII'1 DFODIÈITIG SUFVBIIEIFII BU COUTS CILI développement
embryonnaire.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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57

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adult nawts, Triturus vuigarfs. Folia Bio!. (Krakow, 29[2} : 11-117.
l\··1.H. CAETANO
Departamento de Zoologia e Antropologia
Faculdada de Ciências
C-2 Campo Grande
1700 LISBOA iPORTUGALi
58

Bullctin dc la Scciété Hcrnétclcninuc dc F ancc
1** trimestre 1991 n° 57
NOTES - VIE DE LA SOCIÉTÉ — INFORMATIONS
vn; ne LA s0crÉ·rÉ
- Rapport moral dé la S.H.F. pour 1989
Jean-Marc FRANCAZ .............................. . .............................................. 50
- Rapport financier pour 1989
Michel LEMIRE .............................................................................,........... 63
· Compte-rendu de Passembléa générale c|'Amîens l30 Juin 1990}
Jean—N|arc FRANCAZ .......................... . ................................................... 55
• Compta-rendu des journées annuelles d'AmIns [28-30 Juin 19901
Roland VERNET ........................................................................................ 70
59

Buil. Soc. Herp. Fr. (1991: 51* : GD-T2
VIE DE LA SOCIETE
• RAPPORT MORAL DE LA SHF pour 1989
Le rapport moral est I’occasion de faire, chaque année, |’état des lieux de
toute association et d’en rendre compte à Vensemble des adhérents.
L’année 1989 a été marquée par la dimension internationale avec le
Congrès Mondial d'Herpéto|ogie de Canterbury lAng|eterrel en septembre, où
notre S.H.F. a eu une participation remarquée, tant pour les communications
scientifiques que pour la contribution des terrariophiles. Nous avons désormais
des adhérents dans 4 continents sur 5 (puisque seule |’Océanie ne compte pas
d'adhérentsl, dans une vingtaine de pays.
Le nombre d'adhérents a repris une croissance ascendante, puisque nous
approchons maintenant de 570 membres, ce chiffre reste assez relatif, car il
est très sensible, d'une part à la rapidité avec laquelle le secrétariat traite les
nouvelles adhésions et procède à la radiation des adhérents en retard de
cotisation. Autre point de satisfaction : nous avons maintenant très peu de
pertes d’adhérents ("l\l’habite plus a Vadresse indiq ue"} en raison de la mise à
jour régulière du fichier informatique, du souci qu'0nt nos adhérents de
communiquer leurs nouvelles adresses et du moyen prodigieux que constitue,
pour la France, le IVIINITEL, qui permet de retrouver un certain nombre
d’adhérents (dans la mesure où leur nom propre n'est pas trop commun).
Faisons un rapide tour d’horiz0n :
— la commission d'Ethnoherpétologie et tI'Histoire de I'HerpétoIogie
(Mlle BODSONI, se réunit régulièrement ; elle continue son enquête sur les
"Connaissances et traditions populaires relatives à Vherpétofaune des pays
européens francophones" qui doit recevoir Vappui de tous les membres de la
S.H.F. Si vous manquez d'observations ou de souvenirs personnels, recherchez
dans les bibliothèques régionales, dans "Arts ettraditions populaires", dans les
livres d'histoire et de traditions régionales existants lil s'en publie beaucoup
ces temps-ci l}. C'est souvent beaucoup plus rentable que |’interview de
personnes (je |’ai moi-même vérifié}. ll en est de même pour le travail de
recherche sur les rumeurs concernant les Iâchers de vipères, où Vexploitation
de la presse régionale peut être efficace...
— la commission Répartition (J. CASTANET, R. GUYÉTANT}, a terminé
|'At|as herpétologique (si longtemps attendu li et le lîvrera aux souscripteurs
pour |'Assemblée générale 1990. Ces derniers seront récompensés de leur
longue attente et oublieront, je Vespere, leur légitime impatience 1
— la commission Terrariophilie, sous l'impu|sion de P. DAVID, est
toujours aussi active ; elle regorge d'initîatives ; c'est d'ai||eurs, par son
effectif, la commission la plus nombreuse dela S.H.F...
60

-—- la circulaire d'annonces ll! DAVID), est maintenant bien connue et
intéresse de plus en plus nos membres. N'oubIiez pas, si vous étes intéressés,
d'envoyer à R DAVID, une provision d’enve|oppes affranchies au tarif "Lettre".
— la section parisienne lD. TROMBETTM réunit un groupe de fidèles,
avec des sujets variés, un samedi matin de chaque mois, à |'Eco|e Normale
Superieure, rue d'U|m. Lançons toutefois un appel à des conférenciers d’une
pa rt, à une assistance plus grande d'autre part, car près de 230 circulaires sont
expédiées chaque trimestre l
— la commission Protection lJ. LESCURE] a une activité tout à fait
soutenue, bien souvent orientée sur la protection des biotopes.
—— le groupe Cistude lJ. VEYSSET} diffuse régulièrement à ses membres
sa lettre du groupe "Cistude", dont certaines informations mériteraient
publication dans le Bulletin.
— le Club “Junior" a été repris par Mlle Y. VASSE, aidée par M. LE DU, et
ses activités se poursuivent. Rappelons que tout membre actif du Club Junior
devient membre de la S.H.F. lorsqu'i| atteint 16 ans. Ce club prépare donc la
S.l·l.F. de |'an 2000, à la condition que ce passage à |'âge de 16 ans dans la
"grande" S.H.F. se fasse sans déperdition anormale l
Une disparition toutefois à signaler : le groupe audio-visuel, qui a eu des
réalisations remarquables (cassette audio—visue||e, maintenant épuisée ;
plusieurs expositions photos). Remercions ses animateurs lCOATlVlEUFl,
FAUCHEUX, HEUCLlNl, qui, apres toutes ces réalisations, ont laissé une
situation parfaitement saine. Les membres de ce groupe seront inscrits par le
secrétariat au sein de la commission Protection (dont le groupe Audio-Visuel
était d'aiileurs une émanation}.
Quelques commissions ou groupes n'ont pas encore vraiment démarré.
Clue ceux qui s'y intéressent, réfléchissent à la meilleure manière de les
dynamiser.
A ce propos. tout membre dela S.H.F., où qu'i| réside, peut participer à la
commission de son choix, à condition de contribuer à son travail ly compris par
courrier). Le nombre des commissions auxquelles peut participer un adhérent a
été limité à 2 [non compris les sections locales}, car nous nous sommes aperçus
que s'inscrire à toutes les commissions aboutissait, en pratique, à ne participer
à aucune... Si l'une de vos inscriptions antérieures n'a pas abouti, écrivez au
responsable de la commission qui vous intéresse (adresses dans le Bulletin),
avec copie au Secrétaire général pour inscription au fichier.
— Le Bulletin de la S.H.F. (VEHNET, GUYÉTANT et al.), doit être à la fois
un périodique d'une haute tenue scientifique, dans sa première partie, et un
échange d'informations à l'intérieur dela S.H.F. dans sa deuxième partie. Il est
reconnu comme un véritable Bulletin scientifique, tout en demeurant à un coût
modique et apprécié de tous. Fl. VEBNET a cherché à égayer sa présentation en
y introduisant des dessins, H. GUYETANT en assure Vimpression et le routage,
mais les contraintes de Vimprimerie, et notamment la réalisation de l’At1as, ont
augmenté son retard, certes chronique, mais qui commençait à se résorber. Que
61

tous essayent de fournir des articles : ainsi, son contenu paraîtra plus
équilibré".
Les Journées Annuelles de 1989. à Besançon, ont été un succès, grâce à
Vorganisation assurée par notre président, Fl. GUYETANT.
Merci encore à Robert GUYETANT et son équipe bisontine, pour ce
Congrès, et, d'une façon générale, pour tout ce qu'ils font, tout au long de
|'année, pour la S.H.F..
”Keine Rose ohne Dornen" l"l| n’y a pas de roses sans épines"l, dit un
proverbe allemand.
Pourquoi en serait-il différemment à la S.H.F. ?
Des points restent toujours à améliorer, notamment la réduction des
délais de réponse à des demandes de renseignements ou d'admissions qui
parviennent directement à notre siège social (Université PARIS Tl, la réduction
des délais d'admission des nouveaux membres et surtout leur accueil au sein de
la S.H.F. une fois leur admission prononcée. Je conçois fort bien que ceux qui
ne peuvent participer a nos réunions lsection parisienne, commissions ou
congres annuel) doivent plus se sentir abonnés à un bulletin, à parution parfois
irrégulière, que véritablement membres d'une association. Enfin, secrétaire et
trésoriers ont souvent du mal à fair face, au moins à certaines périodes,
notamment en matière de suivi et de gestions des cotisations. Certains rappels
non justifiés s’exp|iquent souvent par ce fait ; que nos adhérents veuillent bien
nous excuser.
Une chose que nous ne pourrons jamais faire dans nos documents, c'est
décrire la convivialité de nos Journées annuelles, bien connue de nos adhérents
les plus anciens... Nous avons en effet la prétention d'ètre une société
scientifique où l'on ne s’ennuie pas...
Les membres du Conseil estiment faire tout ce qu’i|s peuvent, compte-
tenu de leurs autres occupations, pour continuer un développement tranquille
et régulier dela S.H.F., pour lui assurer un renom international et en faire, sans
hâte, mais avec persévérance |‘une des grandes sociétés herpétologiques
mondiales.
Longue vie à la S.H.F. Merci à vous tous 1
J.-M. FRANCAZ
Effectifs des différents groupes et commissions
lselon renseignements en ma possession au 07,l05,l9Dl
N.B. Les Membres du C.A. sont réputés appartenir à tous et ne sont donc pas
comptabilisés dans les effectifs des groupes et commissions - sauf membres du
C.A. demeurant en lle de France pour la section parisienne ~.
@ — Section Parisienne : 236
0 - Groupe Audio Visual : 6
C - Conseil d'administration : 11
E — Commission d'Ethnoherpéto|ogie : 44 (dont 9 extérieurs à la SHF}
J - Club Juniors:
23 adhérents simples, auxquels il faut ajouter
20 abonnés eu Bulletin.
62

- Comité de lecture: 11
P — Commission de Protection : 63
K — Groupe de Cistude (codifié K ; ne pas confondre avec K ou k suivant le chiffre de la
dernière cotisation payée, et qui correspond à |'envoi de la cartel.
Fl - Commission de Répartition :38
T - Commission de Terrariophilie :99
V - Groupe Venins : 11 [Création récente 07f8?l.
Effectif SHF 1 561 (non-compris les Juniors et les abonnés}
· Rapport financier année 1989
La Société Herpétologique de France se porte bien car la comptabilité,
pour cette année, comme pour l'année précédente, apparaît excédentaire :
Montant des recettes : 148.964,48 Frs
Mont des dépenses: 128.220,83 Frs
soit un excédent sur ie compte CCP de la Société de 20.743,83 Frs.
Toutefois, le solde CCP de |'année derniere était au 1er janvier 1989 de
39.745,27 Frs, ce qui signe une légère perte de vitesse dans la croissance
économique de la Société : perte de vitesse que nous avons compensée, dans
le courant de l'nnée, en plaçant la subvention du Ministère de
|’Environnement, pour |'Atlas de répartition iles retards de parution ne sont pas
toujours néfastes I}.
D’autre part, les comptes du Bulletin [qui sont inclus dans les chiffres
globaux précédents] laissent apparaître un déficit de 3.113,98 Frs (recettes :
22.448,26 Frs ; dépenses : 25.582,24 Frs}.
Compte-tenu de Vaugmentation du coût de I'imprssion et du routage du
Bulletin lavec Vaugmentation du tarif des PTT). le propose une augmentation de
la cotisation de 105 Frs à 120 Frs, soit l'affi|iation à la SHF 60 Frs + le
Bulletin à 60 Frs (au lieu respectivement de 50 et 55 Frs}. '
Cela doit nous mettre à |'abri de Vaugmentation du coût de la vie. Par
ailleurs, cette augmentation (raisonnable} doit nous permettre de financer le
traitement des données informatisées, de façon à alléger le secrétariat et la
comptabilité, tout en regroupant les diverses données sur un mode unique
d'informatisation et en évitant ainsi des transmissions successives de chèques
d’une personne à une autre, cl'où des erreurs ou des omissions dont les
trésoriers vous prient de bien vouloir les excuser.
Par ailleurs, la Société possède un livret de Caisse d'Epargne avec
25.471,89 Frs de réserve et le compte Souscription Atlas de répartition avec un
avoir de 30.678,95 Frs à la fin de |'année 1989-
Enfin, dernière précision, sauf omission (involontaire), la Société regle
ses factures dans la quinzaine qui suit leur reception ; donc pas d'arriérés 1
Un tout dernier mot, ce fut un plaisir pour moi d'aligner des chiffres...
mais tout plaisir a des limites que je ne saurai transgresser. En conséquence, je
vous fais savoir que je rends le tiroir-caisse, en souhaitant bon courage au
nouveau trésorier (attention, il s'Use vite li.
Michel LEMIHE
63

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· Compte rendu de |'assemblée générale d‘Amiens (30 Juin
1990)
Séance ouverte à 14h50
I. Constitution du Bureau de |’Assemb|ée, de la Commission de Scrutateurs et du
Collège des Commissaires aux Comptes
Bureau :
Président: R. GUYÉTANT (Président S.H.F.}
Secrétaire 2 R DAVID (Secrétaire-Adjoint}
Scrutateurs : MIVI. J. DETRAIT
R. VERNET
Mlle V. GOOSSE
Commissaires aux comptes: Mlle M. ALCOBENDAS
IVI. J. BOISARD
ll. Présentation du Rapport moral 1989
par le Secrétaire-adjoint, R DAVID, qui donne lecture du document (voir p.B0-62}, qui a
été rédigé par le Secrétaire Général, J.-Marc FRANCAZ (excuse}.
Vote du Rapport moral :
Pour : 59 (adopté]
Contre : 0
Abstentions: 0
Ill. Rapport financier et fixation dela cotisation 1991
Rapport des Commissaires aux comptes : "La com ptabilité est bien tenue et il n'y
a pas de remarques particulières à formuler".
Le rapport financier est adopté à Funanimité, |'A.G. donnant quïtus au Trésorier
(Pour : 59·;Contre : D ;Abstentions :0}.
Proposition pour augmenter le cotisation 1991, qui passerait de 105 à 120 F.
Certains membres proposent de porter la cotisation à 150 F, ce qui resterait bas par
rapport à d'autres sociétés du même type. Après débat, la proposition à 120 F est mise
au vote :
Pour : 54 ladoptél
Contre : 1
Abstentions: 4
|Vl. LEIVIIRE fait part de sa démission du poste de trésorienadjoint à compter de la
présente A.G.
IV. Elections pour le renouvellement du Conseil cI'Adrninistratîon
R. GUYÉTANT rappelle le nombre de poste à pourvoir. le nombre de candidats et
leur nom, la possibilité de modifier la liste proposée et de remplacer certains candidats
par d'autres.
Sortants non rééligibles : néant. _
Sortants rééligibles : J.—M. EXBRAYAT, R. GUYETANT ine se représente pas}.
66

5 candidatures ont été reçues en temps utile par le Secrétaire général.
Candidats : Mme MORRIER Christine, Mme VASSE Yannick, IVINI. BARON Jean-
Pierre, CHABAUD Raymond et EXBRAYAT Jean-Marie.
Le nombre de sièges à pourvoir est de cinq.
Les bulletins doivent donc compter au plus cinq noms.
V. Comptes-rendus des Commissions
A. Commission de Protection
Rapport présenté par J. LESCURE (voir rapport rédigé par le responsable}. Sont
évoqués les points suivants :
— création d'un village pour la gestion et la protection de la Tortue d’Hermann en
Corse ;
— protection des biotopes à Vipera ursinif par l’Office National de la Chasse. Des
stages de formation des gardes seront effectués par J.~R BARON au nom de la S.H.F. ;
- intervention sur Vinstallatîon d'une ferme à crocodiles dans les Landes.
J. LESCURE signale la rédaction de deux motions, concernant respectivement la
protection de la plaine des Maures et le captage d'une source pour alimenter un canon à
neige sur un biotope à Lacerta agiiis.
J. CASTANET signaie à |'A.G. que la S.H.F. a participé à une exposition à
CHATILLON SOUS BAG NEUX sur les espèces menacées avec présentation de panneaux
sur le Crapaud vert, la Vipère d'Ursini et la Tortue d'Hermann.
B. Groupe Cistude
Rapport présenté par A. VEYSSET.
Le groupe Cistude a été réactivé et six lettres de liaison ont été envoyées pour
tenir les membres informés et stimuler les activités.
Une motion sur le commerce des Tortues de Floride a été préparée. L’activité du
groupe Cistude a été saluée par R. GUYETANT et son responsable vivement remercié.
C. Commission de Terrariophilie
Le rapport est présenté pour |'année 1999 par R DAVID.
L'activité pendant les premiers mois de 1990 ne s’est pas ralentie. En particulier,
la commission de Terrariophilie a rédigé une motion, approuvée par le Conseil en janvier
1990, sur Vimportance de la terrariophilie et qui sera présentée à l’A.G. (au point VIII de
|’ordre du jour).
D. Commission de répartition
Rapport présenté par J. CASTANET. _
Uassemblée générale a remercié J. CASTANET et R. GUYETANT pour leur activité
de coordinateurs nationaux pour |’At|as de la S.H.F.
E. Club "Juniors"
Rapport présenté par Y. VASSE.
Le Club Junior a organisé durant l’année scolaire deux réunions et deux sorties.
Des stages pour les jeunes sont envisagés sous la responsabilité de E. HEROLD et A.
PINSTON.
Il faut également signaler la parution de deux numéros de "La Muraille vivante"
et la création d'un badge du "Club Junior".
C. Commission d’Ethnoherpéto|ogie
Rapport rédigé par Mlle BODSON et lu par J. LESCURE.
VI. Résultats du vote pour le renouvellement du C.A.
Votants : 115
I3`} présents + 28 pouvoirs + 50 votes par correspondance validés}
67

Suffrages exprimés: 1ü7
Ont obtenu: M. J.-R BARON : 101 voix Elu
Mme Ch. MORRIER: 96 voix Elue
Mme Y. VASSE: 90 voix Elue
M. J.-M. EXBRAYAT: 89 voix Elu
M. R. CHABAUD: 66 voix Elu
inorvcandidats} : H. ST-GIRONS 5 voix ; R. GUYÉTANT : 3 voix ; MM. DE HAAN, DORÉ,
DUPRE, MAURIN ; 1 voix chacun.
VII. Prochaines Journées annuelles
Pour 1991, proposition de tenir les Journées annuelles à ORSAY (Université de
Paris-Sud}, dans I’Essonne. Les dates proposées, et apparemment les seules possibles
d'après Vorganisateur lJ. HOURDRYI sont à la période du 17 au 20 juin. Le theme
principal n’est pas encore fixé.
Pour 1992, proposition pour SIGEAN. Thème : la faune du littoral méditerranéen,
en particulier des gerrigues et du cordon littoral.
Date proposée : du 4 au 11 juillet 1992, ou bien courantjuin. M. BOISARD signale
la possibilité de logement en bungalows revenant à 23(il] F la semaine pour 4
personnes, et ia possibilité de camping.
Pour 1993: LIEGE ou NANCYÃ
Pour 1991, la proposition d’OHSAY est retenue par i'A.G.
VIII. Motions ; questions diverses
1} Motion sur la plaine des Maures, présentée par J. LESCUHE.
Pour: 59 (adoptée à Yunanîmîtél
Contre : 0
Abstentions: 0
2l Motion sur le captage d'une source de montagne pour un canon à neige,
présentée par J. LESCUHE.
Pour: 59 [adoptée à lümanimitéi
Contre : 0
Abstentions: 0
3} Motion sur le rôle de la Terrariophilie, présentée par R DAVID.
Cette motion émane de la commission de Terrariophilie. Après un long débat ne
concernant que la rédaction d’une phrase de cette motion, le texte suivant est soumis au
vote :
"La Société Herpétologique de France souligne le rôle joué par les
herpétologistes non—professionneIs dans le developpement des connaissances sur la
Biologie et la Pathologie des Amphibiens et des Reptiles.
Dans oe cadre, Ia Société Herpétologique de France reconnaît Vimportance, d’une
part des naturalistes de terrain, et, d'autre part, de Vobservation et de Vélevage en
captivité des Amphibiens et des Reptiles".
Pour: 59 [adoptée à Yunanimitéi
Contre : 0
- Abstentions : O
4i Motion sur Vimportation de la Tortue de Floride, présentée par J. CASTAN ET et
A. VEYSSET.
Dans ie texte original, il est demandé Vinterdiction de Vimportation de cette
espece. Cette demande a suscité un débat dans iesquels les principaux intervenants
68

furent, par ordre alphabétique : J. CASTANET, R DAVID, lvl. LIANO, H. NIAURIN, G.
NAULLEAU, H. SAINT-GIRONS et A. VEYSSET
Le texte a été modifié, et la demande d'interdîction a été remplacée par un critère
de taille minimale, à définir, lors de Vimportation, afin d'éviter des achats inconsidérés.
La pollution de la faune locale par suite de relâchers ou de fuites d'animaux de cette
espèce a été souligné.
La motion modifiée, avec critère de taille minimale, a été mise au vote.
Pour: 53 (adoptée]
Contre : D
Abstentions: 6
5} Divers
R. GUYETANT, président démissionnaire, remercie les membres de la S.H.F. pour
leur participation à ïa bonne marche de la société et pour leur collaboration à
Vélaboration de |'Atlas. I
G. NAULLEAU, membre fondateur et président d'hor1neur, remercie R. GUYETANT
pour son mandat de président, son rôle de coordinateunpour |'Atlas et comme
responsable du Bulletin. G. NAULLEAU remet à R. GUYETANT une medaille de
remerciements.
L'Assemb|ée Générale. par ses acclametions, adresse ses félicitations et
remerciements à Christine IVIORRIER pour la remarquable organisation de ces Journées
Annuelles 1990.
Fin_de |'A.G. à 17h20.
Le Secrétaire-Adjoint
Patrick DAVID
Pour approbation, le Président
Robert GUYETANT
69

• Compte~rendu des Journées annuelles d'Amiens (28-30
juin 1990)
La Réunion annuelle de la Société Herpetologique de France, s'est
déroulée du 28 au 30 Juin 1990, à la maison dela Culture d'Amiens.
Christine MORRIEH et ses collaborateurs ont accueilli 86 participants
inscrits à ce colloque.
Le programme de ces journées a été chargé ainsi qu'en témoigne le
résumé ci-dessous. Les communications ont été publiées dans les n°S 56, 57 et
58 du Bulletin.
Jeudi ZB Juin [matin} - Président de séance : C. MORHIEH
9h00 Accueil des congressistes — Petit Théâtre de la Maison de la Culture - Place Léon
Gontier
Allocutions de bienvenue :
Monsieur Robert GUYETANT, Président de la S.H.F.
Christine MORRIER, Chargée dela Culture Scientifique à la ville d’Amlens.
9h30 Jacques H. DUMEFIIL - WWF - Suisse -ZURlCH
Evocation sur la famille DU MÉHIL, originaire d'Amiens.
10h00 Jean LESCUBE — Museum d’Histoire Naturelle de Paris.
' "A.M.C. DUMERIL, père de |'Herpéto|ogie".
10h30 Jacques CASTANET - Université de Paris VII
"ldentification de 2 especes de lézards fossiles de |’ï|e de Hierro (Canaries} à
|'aide de Vhistologie osseuse".
10h45 Annie ZUIDEHWIJK - Institut de Zoologie - Amsterdam
"Les stratégies sexuelles chez Trîturus cristarus et Triturus marmoratus".
11h15 Cassian BON - Institut Pasteur - Paris
"Las venins de serpents".
12h00 Réception à |'HôteI de Ville.
Allocution de M. Fred THOHEL, Adjoint au Maire, Chargé des Affaires
Culturelles.
13h00 Repas au restaurant universitaire de la Hotoie.
Jeudi 28 Juin [après-midi] - Présidents de séance : J. LESCUHE, puis
Fl. GUYETANT
14h30 M. PONTHOUE · Centre Culturel St Fuscien - Amiens
"Les Serpents dans Vert religieux".
15h00 Elisabeth MONDINI - Muséum de Paris, Laboratoire des Reptiles et Amphibiens
"Les Tortues de France: images et utilisations d’hier et d'aujourd'hui".
'l5h30 Hugues PINSTON - Université de Besançon, Laboratoire de Biologie et
d'Eco|ogie
"Restauration de la valeur biologique et esthétique des sources, fontaines,
abreuvoirs, Eavoirs... Le cas des Amphibiens et Fiepti|es".
16h00 Sophie POUJOL - Muséum de Paris, Laboratoire d'Ethno-Biologie
"ûuelques croyances populaires sur les serpents chez les Soninké du Mali".
16h30 Geneviève CALAME—GR|AULE - C.N.R.S. Paris
"Polyvalance symbolique du Serpent chez les Dogons du Mali".
17h00 Elisabeth REMY — Muséum de Paris, Laboratoire d’Ethno—Biologie
Communication dite par Jean LESCURE
"La rumeur des Iâchers de vipères".
20h00 Diner au L.E.R Hôtelier Edouard Gand, 25 boulevard de Guyancourt.
T0

Vendredi 29 Juin [matin} - Présidents de séance : H. MAURIN, puis H. SAlNT~
GIHONS.
9h30 Guy NAULLEAU-CEBAS, Beauvoir-sur-Niort
"Données écologiques d'une population de Cistudes (Emys orbicuiarfs)
fréquentant un miliéu aquatique à grandes variations de niveau".
10h00 Maria Héléna CAETANO - Museum de Sciences Naturelles de Lisbonne
"Anomalies et régénération des membres chez Triturus marmoratus".
10h30 Salvador BAiLON - Muséum de Paris, Laboratoire d‘Anatomie comparée
"Le genre Malpolon [Serpents, Colubridae} dans les gisements français".
11h15 Claude MIAUD, Université de Lyon I, Laboratoire de Biologie animale et
d'Eco|ogie
"Les caractéristiques démographiques des Tritons du genre Triturus".
11h45 Christian DOURNON - Faculté des Sciences de Nancy
"Différenciation sexuelle et prolifération des cellules germinales chez
Vamphibien Pieurodeles Waltl".
12h15 Jean-Marie EXBRAYAT - Faculté catholique des Sciences de Lyon
"Anatomîe du cloaque chez quelques Gvmnophiones'2
13h00 Déjeuner au restaurant universitaire de la Hotoie.
Vendredi 29 juin laprès~midil - Présidents de séance : Guy NAULLEAU puis B.
LE GAHFF.
14h30 Robert DORE - Beaumont (Puy de Dôme}
"La Vipère péliade en Picardie"
15h00 Hervé MAURIN, Muséum de Paris, secrétariat Faune—FLore et Flore et Marc
CHEYLAN , EPHEIUSTL, Montpellier
"Objectifs et état d’avancement de Vobservatoire du patrimoine naturel, cas des
Reptiles et Amphibiens".
16h00 Patricia FOURCADE - Muséum de Paris, Laboratoire d’Ethno—Biologie
"Survivance de thériaques et d’e|cools de vipéres dans la pharmacopée
populaire française de la fin du XIXe siècle".
16h45 Dominique GODET — Muséum de Paris, Laboratoire d’Ethno-Biologie
"Oonnèes écologiques, légendes et traditions populaires relatives à
Vherpétofaune dans la Somme".
17h15 François TERRASSON - Muséum de Paris, Laboratoire d’évo}ution des systèmes
naturels et modifiés
"Crapauds, lézards, herpétologistes :même destin, même image sociale".
18hüü Visite guidée de la cathédrale lfacultativel.
20h00 Banquet au Pré Porus - 95 rue Voyelle, Amiens.
Samedi 30 juin 1990
9h30 Réunions des Commissions dela S.H.F.
12h30 Déjeuner au restaurant universitaire de la Hotoie.
14h00 Réunion du Conseil d'Administration.
14h30 Assemblée générale "Salle Jean Vi|ar" lM.C.A.}
17h00 Réunion du nouveau Conseil d’Administration.
17h30 Clôture du congrés avec un concert du Trio de jazz MICHEL!.
Expositions
Au cours de ce congrès, plusieurs expositions sur le theme de
I'Herpéto|ogie furent rassemblées dans le Hall cle la Maison dela Culture.
1) Une exposition d'art, regroupant :
——- Des sculptures céramiques de Joanna HAIR - Atelier de Céramique de
CHINON [37}.
— Des sculptures en terre cuite de Hervé MAURIN - Muséum National
d'Histoire Naturelle.
71

—— Des céramiques réalisées par le Centre d'Art Amiens Nord.
— Des sculptures en ébène prtées par François DEBlAlS [ALLIANCE}
86 - Civray.
— Deux cires anatomiques sous cadre bois du XVIIIe siècle prêtees par
le Muséum National d’Hist0ire naturelle.
— Des aquarelles de Denise WEBER [76- Dieppe}.
— Des aquarelles de Jean CHEVALLIER (94 - Fresnes].
— Des livres, portraits et documents prêtés par Jacques DU|\·‘lERlL
(Zürich}.
— Une gravure représentant les armoiries de COLBERT prêtée par
Madame de COLBERT (80 - Vergies}.
2} Une exposition sur Jules VERNE et les Reptiles, réalisée par les
Départements Culture et Enfance dela ville d'Amiens.
3} Une exposition sur les Amphibiens et les Reptiles de Picardie, réalisée par le
Département Culture de la ville et le Groupe Environnement et Protection
des Oiseaux de Picardie (G.E.R0.R}.
En résumé, un congrès bien sympathique, mené de longue haleine et de
main de maître par Christine MORRIER, tant sur le plan de Vorganisation que de
l'accuei| et qui a réussi par ailleurs, à agrémenter ces journées d'une diversité
d’activités artistiques, culturelles et... gastronomiques.
Roland VERNET
72

_ _ societé Henrerotoeioue
DE FRANCE . - ·
Association fondée en 1971 .
‘ agrees par le Ministre de l'E.nvironr1ement le 23 levrier 1978
. . Siège Social
Universite de Paris VII, Laboratoire d‘Anatomie comparée
2 Place Jussieu - 75251 PARIS Cedex 05 _ - _
I Secrétariat ` .
- Jean-Marc FRANCAZ, U.F.Ft, Sciences, BP. 5759 - 115067 ORLÉANS Cedex 2
E OONSEIL ITADIIIIINISTRATION E
Presldent : Jean LESCURE. Laboratoire Amphibiens-Fleptlles. M,N.H.N, 25 rue Cuvier, 75005 PARIS ·
Vice-Présidents : Jean~Pierre BARON, Ecole Maternelle Annexe, Rue de Jerlcho prolongée. 17000 LA ROCHELLE `
Daniel TFlOMBE`|'I'A, 7 Avenue R. Schuman, 77184 EMEFIAINVILLE · ` _
Secretaire general : Jean-Marc FRANCAZ, U.F.R. Sciences, B.P. 6759 - 45087 ORLÉANS Cedex 2
Secrétaire adiotntz Pati1cl·l DAVID, 14 Rue de la Somme - 94230 CACHAN _
Trésorier :_Bemard EMLINGER, 9 rue de |'Eg|lse; Sancy les Meaux, 77580 CFIECY-LA-CHAPELLE ·
Trésorier adjoint : Raymond CHABAUD, 17 Cite Joly, 75011 PARIS _ · -
Autres membres du conseil : Jean-Maria EXBFIAYAT. Bernard LE GARFF. Michel LEMIRE`, Christine MORRIER et `
Yannick VASSE. - · `
Membres d'Honneur :.Guy NAULLEAU (CEBASICNRS, 70360 CHIZÉ) ; Gilbert MAT? (Fac. Sciences, ANGERS} ·
_ _ . ADMISSIONS - . .
` Les admissions à la S.H.E sont décidées `per le Conseil d'Admlnlstratlon sur proposition de deux membres de la
· Société (ert.3 des Statuts). N'envoyez votre octlsatlon au secrétaire général qu'aprés avoir reçu l'avIs d'adm|sslon du .
· conseil. `
Q E COTISATIONS 1991 I NIEIIIIBERSHIP u - · ` _
__ E TarIfSlFra\1¤0. Europa. Afrlquel : · Taux annuel Bulletin ` Total
— adhérents de moins de 20 ans- 20 + 60 ‘ = B0 FHF ‘
g -ei:lherents de plus de 20 ens _ 60 + 00 = 120 FRF 1
_ -bienfeiteurs : minimum ·= 200 FRF .
_ — membre conjoint _ = B0 FRF
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3;];,   · _‘ Total = . 100 FRF ‘
  Ã   .. Modalités de réglement : _ E ·
II} *`   ` L Chèque postal: à I'ordre de la SHF, CCP 3796;24 Fl Paris. . . .
  '   . 2· Chèque bancaire à I'ordre de la SHF. Envoi direct au secrétaire général [adresse cl-dessus).
_·; ‘__` = "   - `_ 3·__Nous rappelons que les dons ou cotisations de soutien sont les bienvenus.
iii; - I . . `
  _ ` Changement d'ad'ressa: E . ` E
   __   N'¢l1’1atte; pas de signaler sans retard au secrétariat tout changernent d'adr_esse.
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ii-_    . _ —— BIBLIOTHÈQUE -
  j · I-€5__Pëfl¤Clldues obtenus par la S,H.E en echange avec les autres sociétés (liste publiée dans le bulletin) ainsi qu'une `
â·.Q·—§1_LÉ.';; _r¤;·_PiP|l9ihàqU0·de llfès~à-parl sont regroupés au Laboratoire de Biologie animale, Faculté des Sciences, 2 Bld Lavoisier -
·’i;;rÉ_·:,·—Q_   Angers Cedex. Les articles de ces périodiques peuvent être consultés sur demande adressée à G. MATZ. En
I   _·`._·,·_9.Uii¤·'¤¤us demandons aux auteurs d'envoyer leurs travaux recents en 2 exemplaires à cette bibliothèque.
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I ` . . sociaré HEnI=ÉroLoaiouE I . · .
· _ · _ ` DE FRANCE . ` · _ - '
_ Association fondée en 1_9î1 · _ '
· . I agreéepar le Ministre de I*EnvIronnement le 23 fevrier IQTB · _ . ‘
I _ . ‘ I Siège Social . I I I . · · ' .
_ Unlversilede Paris VII, Laboratoire d'Ariatornie comparee I I - `
'_. - 2 Place Jussieu - 75251 PARIS Cedex 05
_ . . Secrétariat _ ‘ _ - ·
· . Jean-Marc_FRANCAZ, LJ.F.R. Sciences, El.P,—6?59 — 45067 ORLÉANS Cedex 2 . `
- · . · _ -. ` - Té1..:3B.41.?0._94 , _ .· . -
` · Telecopie (Fax} : 38,41.7059 _ _ . ·
. _ _ _ _ Telex : TBBSBBF UNIVORL _ - ·
. E ADRESSES UTILES - — - ‘ ` . I E u ` ` . E
Directeur de sa publication : FLIGUYÉTANT, Universite de Besançon, Faculté des Sciences - 25030 BESANCON - ` _
.· ' ` Cedex , ` .· ` -' É _ · ' .- —‘ `
E _ . Responsable de la redaction : R. `VERNEÉ Ecole Normale-Superieure, Laboralolre.·d'ÉcoIogle, 46 rue d'UIm - 75230 - `
' ' PARIS Cedex 05 _· _ ` ·.·· _
__ ` Responsable enctuête de repartition (Amphibiens] :— R. GUYÉTANT (adresse ci-dessus) ` `
' Responsable enquête de répartition (Reptiles} :' J. CASTANET. Université de Par_is Vil, Laboratoire _d`Artalom|e I
` - · comparée, 2 place Jussieu — ?525I PARIS Cedex 05 __ _ · · `
. I · Responsable de la commission de protection :_J. LESCLIRE. Laboratoire Amphibiens-Repllles, Museum Nalionalï ·
_- _ · . d'_I-Iistoire Naturelle;25 rue Cuvier- ?_5005 PARIS . _ ` ' ` · _ - · _
` _ · ` _ ` Responsable de la commission d'etlinoharpétologie et |1IS‘ÈOif_B de I'herp·àtologle : L.· EIODSON, 33 rue Bois- I ` _
·_ I‘Ei.Ièq`ue > 34000 LIEGE, Belgique ` _ _ ‘ · _ · ‘ À
· Responsable de le commission cle_terrariophiIia·: P. DAVID, 14 rue de |a:SommeI— 94230 CACHAN ·I ` `
I _· _ Responsable de la circulaire d‘annonces : P. DAVID (adresse cidessus] _ I ` · _ I
Responsable des Archfveset de la Bibliothèque : Gi MATZ, Universite d'Angers. Laboratoire dellâiologle animale,
· _ 2 Bld Lavoisier - 40045 ANGERS·Cedex E »
Responsable section parisienne : D, TFlOMBE`I'I'A, I? Avenue Fl. Schumanr1,`?71B4 EMERAINVILLE _`
- Responsable de le pf1otothequaSHF :`D. HEUCLIN, La Morcière - Vaux- en Couhe - BB?00 COLIHÉNÉRAC ‘
u Responsables du Club Junior SHF : V. VASSE, 3,5 rue de Waltignies #75012 PARIS · ` —
` Responsable du Groupe lûistude 1A. VEYSSET. 3 rue Archimède - 91420 MOFIANGIS I ‘ — .
I ’· Responsable du GTDIJIDB VBfIiI15 I- _ I I E- I I . _ -_
' — ` . _ - - ' u Couver1ure:|·lervé MAURIN
· ‘ _ _ _ _ Sculpture en terre cuite de nouveau—ne de tortue Luth _ ‘
. I _ · I ` ` _` _ iûermochelys corfaceel