bulletin de la SOCIÉTÉ HERPÉTOLOGIQUE D E F HA N C E [ 1¤f mumnsms was _ 3 33 33 $:.%%*3cF I l I ÉIÉPEB X l=- '·3\33I 3 -' · xïl lb ë:`E€î::.Rt;'ê_;•_. xa È;. Ii.- . _: Z I ‘ llll 9 ,1 jl, -
BULLETIN DE LA SOCIETE HERPETOLOGIQUE DE FRANCE 1ëT trimestre 1 985 - n°33 SOMMAIRE . L'éIevege industriel des Crocodiles : bilan et perspectives. v. BUFFRÉMIL ..................................... 1 . Uélectrophoràse un critere de terrain 7 Nouvelles données sur Podarcfs hispanfca en France. C.P. GUILLAUME, J. WOLFF et P. GENIEZ .................. 16 . Caractérisation du biotope des Grenouilles Rousses dans le Pays Basque. lVI.J. ARRAYAG0 et A. BEA ............................ 33 . Capture d'une Tortue Luth, Dermochelys coriacea IVandeI|i, 1 761} en Polynésie française. J. FRETEY et A. LEBEAU .............................. 37 . Premières observations sur l'éIevege et la reproduction en cap- tivité d'Emo:à cyanura lLesson 1830}, Sauria, Scincidee. L. SAUTEHEAU .................................... 43 . Un record européen d'eltitude pour deux espèces de Reptiles : Elaphe scafaris ISchinz, 18221 et Podarcis hfspanica vaucherà Bou- lenger, 1905, dans la Sierre Nevada [Province de Grenade, Espagne} C.P. GUILLAUME, P. GENIEFI et G. GUILLAUME .............. 49 . Nouvelles données sur le répartition au Maroc du crapaud eccoucheur Afytes maures. Pasteur et Bons 1962. (Amphibia, Dis- coglossidae} B. LIBIS ................ . ....................... 52
CONTENTS . A brief evaluation of industrial crocodile breeding in the world V. de BUFFHENIL ................................... 1 . Electrophoreses, a field test ? New data about Podaris hispa- nica in France C.P. GUILLAUME, J. WOLFF and P. GENIEZ ........,........ 16 . The biotope characterleation of the Common, Agile end Ibe- rian Frogs from the Basque Country. Md. ARHAYAGO and A. BEA ........................... 33 . Capture of a female Ieatherbeclt, Dermochelys coriacea Nan- dalli, 1761] in French Polynesia J. FHETEY and A. LEBEALJ ............................. 37 . First observations on the bloading of the Polynesian Scincîd, Emofa cyanura [LeSSOn ‘|B30}, Sauriü, Scîncidüc. L. SAUTEFIEAU .................................... 43 . European altitud record for two species of Reptiles : Elaphe scaferis lSchinz, 1 822} and Podarcis hispanica vaucherf. Boulanger, 1905, in the Sierra Nevada [Province of Grenade, Spain} C.P. GUILLAUME, P. GENIEH and C. GUILLAUME ............. *19 . New data on the Illlidwife Toed's distribution, Afytes maurus. Pasteur et Bons 1962, in Marocco lAmphibia, Discoglossidael 52 EI. LIBIS .........................................
Bull. Soc. Herp. Fr., ll 985l 33 : 1-15 UELEVAGE INDUSTRIEL DES CROCODILES : par Vivian de ElUFFFlÉl\||L Résumé — L'in'lpol'tance économique du commerce ties t;u·rs ue crocodiles, et le raréfaction générale des stocks naturels de ces reptiles ont provoque la multiplication des établissements d'e|evage industriel. Le fonctionnement de ces derniers, qu’ils soient représentés par des fer- mes vraies ou des renches, semble, pour Veesentieî, bien maitrise aI.l]oi.lrd'hl.li. Les principaux aspects de |'é|evage industriel des crocodiles, ainsi que les perspectives futures de dévelop- pement de cette activite, sont présentes succintement ici au moyen de quelques exemples caractéristiques. Mots clés : Crocodiliens, cuir. elevage, fermes. · Summary — The economical importance of crocodile leather trade, and the general rarefac— tion of the natural stocks of these reptiles have iriduced the multiplication of breeding sta- tions, whether true farms, cr ranches. Novvedavs, the basic problems ct their management seem to be efficiemlv resolved. The principal aspects of industrial crocodile breeding, and the future trends in this activity are brietlv exposed herein with some characteristit: exemples. Keywords : Crocodiles, leather, breeding, farms, ranches. I. INTRODUCTION Le sous—ordre des Eusuchiens. qui représente dans la nature actuelle |'ordre des Crocodiliens, est apparu au Crétace Supérieur l-—65 MA] et ne s'est que fort peu modifié depuis. Le genre Crocodylus, en particulier, est present dès l'Eocene Inférieur l- 50 |\··1Al, avec des formes très sem- blables aux formes actuelles. La longévité et la stabilité du groupe résulte dela parfaite adaptation des espèces qui le constituent a la niche écologi- que qu'e|les occupent. Dans toute leur aire de répartition, les crocodiliens sont les superprédateurs des milieux aquatiques et palustres. L'éclec- tisme de leur régime alimentaire, ainsi que leur résistance aux conditions défavorables de |'environnement, expliquent le succès adaptatif des cro- codiles. l.' habitat de ces reptiles est typiquement représenté par les sous- bois abondamment irrigués et les rives des grands fleuves et des lacs. Leur aire de répartition actuelle est cosmopolite dans les limites de la ceinture intertroplcale (fig. 1], à laquelle s’ajoute le Sud-Est de |'Améri- que du Nord, l'Afrique australe et certains territoires restreints de la Chine. `I
Le sous-ordre des Eusuchiens comprend auiourd'hui 21 espèces, réparties en 8 genres et 3 familles. Tous les représentants de la famille des Allrgarorldae là Vexception de |'A|ligator de Chine : Alligator srnen- sisi sont américains l6 espèces] ; ceux de la famille des Crocod`lll’o'ae I13 espèces} ont une répartition mondiale, depuis l'Amérique centrale ]usqu’aux iles Fidii ; les Gavlalfdae I1 espèce : Gavlalls gangetlcus} sont cantonnés aux grands fleuves de |’|nde et du Pakistan. Encore extrèmement abondants au début du XXème siècle, les cro- codiliens, toutes espèces confondues, sont actuellement très raréfiés dans toute leur aire de répartition. La chasse, à but lucratif ou sportif, plus encore que la pollution des milieux naturels, est responsable de la chute drastique des effectifs. Ouinze espèces de crocodiles figurent è l'anneXe I du CITES, et les 6 autres, à l'annexe ll. La diminution des stocks naturels de crocodiles est telle auiourd'hui que les industriels du traitement du cuir craignent pour leur approvisionnement futur. C'es1: en partie pour répondre à cette situation qu'ont été crées et que se multi- plient les élevages, sous la forme de "fermes" GT de "ranches". II. VALEUR COMMERCIALE DES CRDCODILES ET APERCU SUR LE COMMERCE DU CUIR A - Produits des crocodîlians. Outre le cuir, qui constitue le principal produit commercial tiré les crocodiliens, la valeur marchande de ces animaux résulte également dela vente des spécimens entiers, de la commercialisation de la viande lies ‘beefteacks" de crocodile, très prisés des restaurants de luxe en Asie, en Afrique et en Amérique, sont prélevés dans la musculature caudale et dans celle des pattes, principalement}, ainsi que la fréquentation des fer- mes par les touristes. B - Aperçu sur le commerce mondial des peaux. La quantité exacte des cuirs de crocodiles produite actuellement dans le monde lces cuirs sont généralement vendus sous la forme de peaux "vertes" ou de peaux prétannées} est difficile à chiffrer avec pré- cision, et des variations consiclérabies apparaissent dans les estimations des experts. ll semble toutefois raisonnable d'admet·tre que 350 à 400 000 peaux sont produites chaque année. Celles-ci se divisent en deux catégories : a} les peaux de haute qualité, caractérisées par Vahsence ou le faible développement des ostéoscutes, proviennent prin- cipalement du Crocodile du Nil (Crocodylos nilotlcusl, du Crocodile marin fCrocodylus porosus), du Crocodile du Siam (Crocodylus slarnensrîsl et de l’A!ligator du Mississippi (Alligator mlssisslpplensls} ,·e|les représen- tent globalement 70 % du commerce mondial l250 000 peaux environ]. bl les peaux de basse qualité, riches en ostéoscutes, proviennent des ca’i— mans, sensu laro, et représentent 30 % du commerce l100 000 peaux environl. 2
Jusqu'à une date récente, les exportations de peaux étaient réali- sées par une cinquantaine de pays, représentant 75 à 80 % des pays inclus dans |’aire de répartition des crocodiles. Presque toutes les nations africaines qui possèdent des crocodiles exportent des peaux, soit de C. nffotfcus, soit, dans une moindre mesure, de Crocodylus caraphractus ou d’Osteo!aemus tetraspis. De nombreux pays d'Amérique du Sud expor- tent des peaux de caïmans ou de crocodiles vrais d'Amérique centrale lûrocodyfus rhombifer, Crocodylus acutus en particulier}, en recourant, au besoin, à des circuits de trafic illicites. Enfin, plusieurs nations d’Asie lparmi lesquelles figurent la Thailande, la Malaisie, etc.} exportent des cuirs de C`. sfamensis, C`. porosus et Crocodylus novaegurhae. Il est fréquent que |’origine exacte des cuirs de crocodiles soit impos- sible a déterminer, du fait de déclarations volontairement ou involontaire- ment erronnées des exportateurs, ainsi que de l'existence de "plaques tournantes" et de "places commerciales" de rayonnement mondial dans ce commerce. C'est ainsi que dela Guyane francaise est sortie. certaines années, une quantité de peaux de caïmans exhorbitante par rapport à l'effectif des populations naturelles de ces reptiles ; des peaux en prove- nance du Brésil ou du Paraguay ont probablement transité parla Guyane. Le mode d'ol:•tention des peaux est représenté à 85 ou 90 % par la chasse. Actuellement, |'éIevage des crocodiles dans les "fermes" ou les "ranches" ne couvre, au mieux, que 10 à 15 % de la demande mon- diale. C - Commerce français du cuir de crocodile. La production et le commerce français, en mégisserie de peaux de reptiles, sont principalement réalisés par six entreprises (Gordon-Choisy, France-Croco, Tanneries d'lndochine et de Madagascar, Herth, Maison, et Presberg-fils]. Les statistiques officielles relatives à |'import-export des cuirs de crocodiles apparaissent trés imprécises dans la mesure où les cuirs des différents groupes reptiliens ne sont pas distingués et où ces animaux sont, de surcroît, mêlés aux "poissons". En moyenne annuelle, entre 1980 et 1983, 400 tonnes de "peaux de reptiles" ont été importées et réexportées de France. Les peaux de crocodiles représentent, semble-t-il, environ 60 % de ce total, soit 150 a 160 000 peaux importées et réex- portées en moyenne annuelle, pour un chiffre d'affaire approximatif de 100 millions de francs (voir tableau 1 et figure 1}. L'origine des peaux de crocodiles traitées en France lfig. il se répar- tit, sensiblement à parts égales, entre |’Amérique latine. d'une part tas %l, et, d'autre part, |’Afrique l35 %l et l'Asie [10 %l. 3
III. FERNIES ET RANCHES A CROCODILES A - Précisions tsrminologiques. Trois types d‘étalJ|issements sont recouverts par le terme populaire de "ferme à crocodiles" : 1} Dans les "stations d’engraissement", des crocodiles sauvages, capturés trés ieunes, sont nourris durant 2 à 3 ans, puis abattus. Ce type d’élevage était principalement représenté, dans un passé proche, en Nouvelle Guinée, où de nombreuses familles villageoises, sous le con- trôle des autorités nationales, détenaient quelques crocodiles. Cette for- mule e périclité et semble aujourd’hui abandonnée. 2l Les "ranches", largement représentés en Afrique australe lau Zimbabwe en particulierl constituent la formule la plus répandue d'éle- vage des crocodiles. Des oeufs sont prélevés chaque année dans la nature, incubés, et les jeunes maintenus en captivité jusqu'à l'obtention d'une taille commerciale de 1,5 à 2 m. 3) Les "fermes" proprement dites contrôlent tout le cycle de la reproduction en captivité, de Vincubetion des oeufs et de Vengraisse- ment des jeunes. Le "farming" de crocodiies est surtout réalisé en Thai`- lande et aux USA. B - Localisaton mondiale des fermes. Une trentaine de fermes et ranches à crocodiles sont actuellement en fonctionnement (voir fig. 1). Les Etats—Unis comptent 13 fermes et ranches comprenant un total approximatif de 30 000 alligators du Nlississipi. L’Afrique australe (Zim- babwe et République Sud-Africainel compte 7 ranches et une ferme vraie, tous spécialisés dans Vélevage du crocodile du Nil i20 000 spéci- mens au totall. En Ethiopie, dans la région des lacs Abaya et Chamo, un ranch à crocodiles du Nil est actuellement en construction. La Nouvelle Guinée compte 4 à 5 ranches et 30 à 35 000 Crocodylus novaegufnae et C. porosus. La Thailande, enfin, possède une ferme de grande impor- tance commerciale où sont maintenus environ 40 000 C. sramensfs, C. porosus et Tomrlstoma schiegefi (ainsi que d'autres espèces non desti- nées à la commerclalisationl. Le "ranch" d'alligators d'Israe| (500 à 600 têtes importées des USA} ne peut être considéré dans son état actuel comme un élevage de quelque portée commerciale. lJ'autre part, les fermes de Cuba, qui ont possédé iusqu'à 15.000 spécimens de Crocodylus rhombifer et Cro- codyfus acutus, semblent péricliter actuellement et ne présentent guère d'impact commercial. Il est, bien entendu, hors de question d’aborder ici en détail les éleva- ges de chaque pays pris individueilement. Une idée suffisamment précise du fonctionnement des élevages de crocodiles peut être obtenue par la description de deux exemples : ia ferme de Samutprakern lThailandel et les ranches du Zimbabwe. 4
C - Le ferme de Samutprakarn (Thailande} 1. Présentation générale. La maintenance en captivité et Vengraissement de crocodiles est une activité fort anciennement attestée dans l'histoire humaine. Dans l'Egypte ancienne, le culte rendu au Nil, divinisation du Fleuve dont dépendait la prospérité dela nation, utilisait dans certaines régions le tru- chement de crocodiles (C. nifotfcus} auxquels étaient faits sacrifices et offrandes. Toutefois, la première tentative d'élevage industriel des cro- codiles a été effectuée en Thailande, à la ferme de Samutprekarn lban- Iieue sud-est de Bangkok}. Cet établissement, le plus ancien, le plus important et le plus presti- gieux de tous, a été fondé en 1950. Son directeur-fondateur, M. Young- prapakorn, ne possédait à Vépoque que 20 animaux (C. siamensrls} et un capital de 500 S US environ. La ferme de Samutprakarn est sise près du port de Bangkok, à une trentaine de kilomètres de cette ville, dans un endroit plat et bien irrigué. La température est, en moyenne annuelle, de 27.5° C [zi: 2° Cl. La saisonnaiité locale est marquée par l'alternance d'une saison sèche et "fraiche" ide Novembre à Nlarsl, et d'une saison chaude et humide ld'Avril à Octobre}. L'effectif global de 40 000 crocodiles environ que possède la ferme [ce chiffre tend à augmenter graduellement chaque annéel se répartit sur dix espèces, très inégalement représentées. 0utre les trois espèces sur lesquelles repose |’activité commerciale de la ferme lvoir Bl, celle-ci détient également des effectifs réduits de : Cmcodyfus fntermedfus. Cro- codylus moreiettf, C. rhombifer, A. milssfssrhpfensfs, A. sfnensrls, Caïman crocodyfus et G. gangerfcos. Sous le contrôle de |'UlCN, ces animaux sont conservés à titre de souches permettant le repeuplement éventuel des régions vidées de leurs effectifs naturels (cas en particulier de l'Alli- gator de Chine, devenu rarissime dans son aire de répartitionl. 2. Organisation de I'esi:•àce à le ferme ; hébergement des enl- maux. La ferme s'étend sur 32 ha. actuellement, mais elle est en voie d'agrandissement. La surface totale des bassins où sont maintenus les animaux destinés à l'abattage ne représente guère plus d'un cinquième de l’aire générale de la ferme. La plus grande partie de celle-ci est occu- pée par les installations de tourisme (restaurants, zoos, aires de repos, etc.}, ainsi que par les bassins des reproducteurs. La structure-type d'hébergement pour les crocodiles de plus d'un an lla plus grande partie des anirnauxl, est constituée par un bassin en ciment de 20 x 30 m où sont regroupés 500 à 600 spécimens. Au cen- tre du bassin, un terre—p|eîn à sec permet aux animaux de se reposer et de se chauffer. La couronne d'eau qui l'entoure présente une profondeur au centre de 1 m. L'eau y est renouvelée en permanence. Tous les bassins sont abrités clu vent et du soleil par une couverture de bambou à ciaire- voie. 5
3. Alimentation Hormis les spécimens nouveau-nés (envisagés plus loin}, ie régime alimentaire des pensionnaires de la ferme de Samutprakarn se compose, pour 70 % environ, de poisson de rebut et, pour 30 %, d'abats de volaille ainsi que des parties non commercialisables des crocodiles abat- tus. Selon |’âge, les repas sont administrés une fois par jour ou une fois tous les deuxjours, et présentés sous la forme de tas de 4 à 5 kg chacun, disposés en divers points sur le rebord des bassins. Les crocodiles repro- ducteurs lvoir leur description plus loin} sont nourris deux fois par semaine. Le tableau 2 présente |'importance et la nature des rtions alimentai- res selon |’àge des animaux. Au total, durant les quatre armées qu'il passe à la ferme, un crocodile consomme environ 475 kg d'aiiments. Le prix de la nourriture rassemble à lui seul |'essentiel du coût de production du cuir de crocodile A la ferme thailandaise, les aliments sont obtenu au prix moyen de 0.1 f le kg. Le coût total de Valimentation d'un crocodi|e— de taille commercia e est donc de 45 à 50 S US environ. 4. Reproduction. Elle s'effectue totalement à la ferme, grâce à un stock de 1200 reproducteurs. Ces derniers se répartissent en harems comprenant un mâle et trois femelles. Les reproducteurs sont tous des individus relative- ment âgés (âge supérieur à 20 ans en général} provenant soit de captu- res d'animaux sauvages, soit de naissances à la ferme. Le doyen des reproducteurs, déjà présent lors de la création de la ferrn, a actuellement une cinquantaine d'années et poursuit vigoureusement ses activités. Quatre bassins sont dévolus aux reproducteurs. L’un, d’une surface de 8000 m2, héberge 600 spécimens; un second- de 4000 m2 en regroupe 300 ; les deux autres bassins, plus petits l2000 m2 chacun}, rassemblent également un total de 300 individus. Les bassins de repro- duction sont pourvus de végétation, accidents de terrain, etc. et miment le cadre naturel de vie des crocodiles. Le fond des bassins de reproduc- tion est cimenté, les abords de ceux-ci sont constitués du sol naturel et Veau qu'ils contiennent est lentement renouvelée. Des passerelles pour ies touristes sont aménagées au—dessus des bassins de reproduction. Sur le pourtour de ces derniers sont disposés des boxes de ponte à fond sableux, d’une surface unitaire de 8 à 10 m2, et délimités sur trois côtés par des enceintes de ciment. La saison de reproduction se déroule de Décembre à Mars. Elle est inaugurée par de nombreux combats entre mâles, dont |'issue est rare- ment fatale. Cependant, chaque année, un à deux mâles trouvent la mort au cours de ces parades. A la mi-avril, les femelles commencent à construire leur nid et à le défendre. Les nids sont creusés dans le sable des boxes de ponte lpro- fondeur 30 cm en moyenne; diamètre 40 cm}. La ponte proprement dite s'effectue à la fin-avril. Les femelles de C. porosus produisent en moyenne 30 à 50 oeufs par an ; celles de C. sfamensfs, 20 à 40. Les oeufs, une fois pondus, sont recouverts de débris végétaux lpaille en 6
particulier} fournis par les soigneurs. Durant Vincubation, les boxes de ponte sont clos, et le développement des oeufs est soigneusement Con- trôlé. La température optimale à l'intérieur des nids est de 35.5°C. l.orsqu’e||e s’é|ève ou s’abaisse d'un degré par rapport à ce chiffre, des débris végétaux sont, respectivement, retirés ou ajoutés. Un tel mode d'incubaton limite au maximum l'intervention humaine et apparait très proche des modalités naturelles de nidification observées chez les croco- diles. Sur ce point, la ferme de Samutprakarn est sans équivalent au monde. Uincubation des oeufs de C. porosus réclame 78 a 80 jours et connait, dans les conditions de la ferme, un succés de 55 à 65 % ; celle des oeufs de C. sfamensis nécessite 67 à 68 jours et aboutit à la produc- tion de jeunes viables dans 70 % des cas. De ce fait, la ferme compte chaque année 8000 naissances. Parmi Vensemble des nouveau-nés, 10 à 20 % mourront au cours de la première année, et 5 % par la suite. Les crocodiles nouveau-nés sont très fragiles : la commotion issue d'un bruit excessif (passage d'un avion par exemple} est de nature à les faire périr. Aussi, les locaux réservés aux jeunes sont-ils l'objet d'un soin particulier. Durant leur premiere semaine de vie, les jeunes crocodiles ne rece- vront aucune nourriture, jusqu'à la résorption compléte du sac vitellin. Ils seront ensuite alimentés de petits fragments de poissons et de volailles. 5. Croissance, abattage et valeur commerciale das animaux. Les crocodiles atteignent la taille commerciale de 1.5 à 2 m aux âges de 3.5 à 4 ans. Cette vitesse de croissance trés élevée résulte, semble-t-il, de Voptimisation et de la constance des conditions d'environ- nement (température, hygrométrie, nourriture}. Elle est environ trois fois plus élevée que chez les animaux sauvages. Après avoir été isolés dans des bassins réservés à cet usage, les cro- codiles de taille adéquate sont abattus d'un coup de massue métallique administré entre les yeux lle choc entraine la rupture du frontal et broie Vencéphale ; la mort est immédiatel, puis suspendus par la queue et sai- gnés par incision de la région nuccale. Les animaux, vidés de leur sang, sont gonflés par de |'air sous pression insufflé sous le derme, soigneuse- ment brossés et dépouillés de leur peau (opération facilitée par Vinsuffla- tion de l’airl. La valeur marchande de la peau et de la carcasse d'un c ocodile s’élève à 200lÉ US environ (1 ses pour la peau seule ; 50)Élpour la viande}. " B. Autres aspects de la ferme de Samutprakarn. La manipulation de nombreuses générations de crocodiles a permi Vobtention de plusieurs mutants, parmi lesquels figurent les crocodiles albinos, les crocodiles sans queue, les crocodiles à mâchoires croisées, etc. et a autorisé la réalisation d'hybrides. Ces derniers, irnproprement appelés “Croc¤dyi'us sfamenrosus", résultent du croisement de C. pore- sus avec C. siamensis. Il semble que la vitesse de croissance ainsi que la qualité des peaux de ces hybrides soient plus avantageuses au com- merce que celles des espèces-mères. 7
Le tourisme, pour lequel de nombreux aménagements et attractions (restaurants, zoos, exhibitions de dompteurs de crocodilesl ont été éta- blis, constitue une source de revenus considérable pour la ferme. Un chif- fre minimum de 100 000 visiteurs par an, payant un droit d’entrée de 4É US, assure à l'établissement une aisance financière que ne pourrait lui procurer la seule vente des produits de |'é|evage. Enfin, la ferme de Thailande a longtemps constitué un lieu de recher- che privilégié pour les scientifiques spécialistes des crocodiles, ainsi qu'un lieu d‘accueil et de préservation pour les représentants des espè- ces de crocodiliens les plus menacées. Pourvue d'une remarquable santé économique, et maîtrisant parfaitement la formule de Vélevage "en cir- cuit fermé", sans prédation a long terme sur les populations naturelles, la ferme thaïlandaise semble destinée à s’accroître dans l'avenir. Elle cons- titue d’ores et déjà une référence pour toutes les tentatives d'élevage industriel des crocodiles. D - Les ranches cl'Afrique australe 1 . Généralités. Quatre ranches principaux existent au Zimbabwe : Kariba, Victoria Falls, Binga et Spencer Creek. Tous ces etablissements sont organisés sur des principes similaires relativement au nombre des animaux, à leur alimentation, aux techniques de collecte et d’incubation des oeufs, ainsi que la commercialisation des produits. À ces ranches s'a]outent une poussière de petits "croc ranches", aux dimensions très réduites, autour de la capitale, Harare. La République Sud-africaine compte également quatre élevages localisés à Pretoria, Oudtshoorn, Skukuza et Durban. La plupart sont de petites unités de quelques centaines de têtes, plus ou moins orientées vers le tourisme. En outre, eiles sont souvent couplées à d’autres éleva- ges iautruches ou guépardsl. La ferme la plus importante et, de foin, la plus intéressante est celle de M. Kulhman, à Hercules, près de Pretoria. 2. Les ranches du Zimbabwe : emplacement. Tous les ranches du Zimbabwe sont situés autour du lac Kariba, arti- ficiellment produit par la retenue des eaux du Zambèze au barrage hydroélectrique de Kariba. Le climat dans la région du lac Kariba est de type sub—tropica|. En hiver, la température descend rarement au dessous de 20°C ; en été, elle se situe en moyenne entre 30 et 34-°. La pluvio- sité est surtout estivale. 3. Provenance des oeufs et incubation. L'effectif des crocodiles du Nil maintenus en captivité aux ranches de Kariba et de Victoria Falls ne dépasse guère 4000 à 5000 têtes par ranch. L'ensemble des ranches du Zimbabwe peut posséder un effectif total de 12 à 15 000 spécimens. En été (Octobre à Janvier}, 1500 à 2000 oeufs pondus depuis moins d'une semaine par les crocodiles sauvages du lac Kariba sont 8
ramassés pour chacun des ranches. Lors du ramassage, la position des oeufs est repérée par des signes tracés à la peinture sur la coquille. Les oeufs sont transportés dans des boites de polystyrène expansé garnies de sable humide ou de "vermicular". Les chambres d'incubation des ran- ches sont de petites constructions de brique, pourvues de quelques ouvertures grillagées pour |'aération. Les "boites à oeufs" y sont ali- gnées à un mètre environ du sol. La température [30 à 32°Cl et |’humi— dité lprés de 100 %l sont contrôlées au moyen de bouilleurs d'eau. Le taux d ’éclosion des oeufs est de 75 à 85 %, ce qui assure un apport de 1000 à 1500 jeunes par an a chaque ranch. A Kariba, 750 oeufs poridus sur place s'aioutent à ceux prélevés dans la nature. Les reproducteurs ont en général 30 ans et plus ; ils sont maintenus dans de vastes bassins similaires a ceux dela ferme thailandaise. Chez ces individus, un délai de plusieurs années d’acc|imation à ia captivité est nécessaire à |'obtention de pontes fécorides. Aussi, les reproducteurs ne sont—ils guère efficaces. l’entretien des stocks reposant essentiellement sur la collecte d'oeufs. Le coût financier du ramassage des oeufs et de leur incubation appa- rait négligeable. Pour tous les ranches, 5 % des crocodiles ayant atteint l'âge de trois ans sont relâchés dans la nature. Ce procédé assure non seulement la préservation des populations sauvages, mais aussi, semble- t—il, leur accroissement (dans les conditions naturelles, le taux de perte des oeufs de crocodiles et de mortalité des jeunes est supérieur à 95 %i. 4. Alimentation des crocodiles au Zimbabwe P hébergement. Durant les six premiers mois de leur vie, les jeunes crocodiles sont nourris de petites sardines, qualifiées localement de "carpenters", prises au filet dans le lac Kariba lune tonne de ces poissons est capturée quoti- diennement au ranch de Karibal. Le quart des poissons capturés sert à l'alimentation des crocodiles ; le reste est vendu pour la consommation humaine. Les jeunes crocodiles reçoivent leur nourriture tous les jours, ou tous les deuxjours selon les saisons. En moyenne, un animal de moins d’un an consomme 100 à 150 grammes de poisson quotidiennement. Les rations sont déposées en tas autour des bassins ; les animaux y pui- sent eux—mérnes. Après un an, tous les crocodiles sont nourris de viande d’éléphant a laquelle peut s'ajouter, selon les opportunités, des abats de volaille ou du gibier de brousse. Au Zimbabwe, plusieurs centaines d'é|é— phants sont abattus chaque année pour protéger le couvert végétal. La viande de ces animaux est cédée à un prix dérisoire aux ranches à croco- diles qui n'ont, de ce fait, que peu de dépenses d'alimentation. Les cro- codiles de six mois à quatre ans sont alimentés deux à trois fois par semaine ; chaque animal recevant en moyenne 250 gr à chaque repas. Des compléments de vitamines A et D sont ajoutés à l'alimentation. Les crocodiles du Nil présentent à la naissance une longueur de 22 à 25 cm. Dans les élevages, ils atteignent à la fin de la première année 75 à 80 cm, et une taille commerciale de 1.5 m au bout de quatre ans. Le taux de survie des animaux entre la naissance et quatre ans est de 70 % environ ; |'essentie| des pertes touchant les animaux de moins de six mois. 9
L'hébergement des erooodiles est assuré par des bassins très peu différents, dans leur principe, de ceux utilisés en Thailande. Le renouvel- lement de |’eau des bassins est effectué en trois heures. Au ranch de Kariba, |'eau est directement pompée dans le lac ; sa température est alors de 2B à 30°C. 5. Aspects financiers de I'éIevage des crocodiles au Zimbabwe. II apparaît difficile à chiffrer avec précision dans la mesure où les éle- veurs sont rétiscents à communiquer leur comptabilité. Le coût de la main-d'oeuvre semble faible, environ 25 % du prix de production des peaux. Dans chaque ranch, une dizaine d’emplovés assurent |'entretien des bassins. la manipulation des animaux et la distribution de la nourri— ture. Le terrain est d’un prix dérisoire et les aliments sont acquis à faible coût. Le stockage, le transport de la nourriture. ainsi que Vobtention des sardines et des vitamines destinées aux jeunes peuvent représenter une charge plus importante. Mille peaux sont produites en moyenne dans chaque ranch tous les ans. Leur principal acheteur semble être la société française des Tanne- ries cflndochine et de Madagascar. Des objets d'artisanat en cuir de cro- codile ou d'é|éphant, ou encore en ivoire, sont vendus sur place ou four- nis aux magasins des villes. Les conditions sanitaires très strictes régis- sant le commerce de la boucherie au Zimbabwe rendent prohibitif le coût de production de la viande de crocodile. Celle-ci n'est donc pas commer- cialisée, mais reclonnée aux animaux. Il semble que les ranches du Zimbabwe soient en expansion actuelle- ment. Les directeurs songent à développer leurs exploitations dans trois directions : 1l Installation de chambres frigorifiques permettant de stocker une plus grande quantité de viande d'éiéphant et de nourrir un plus grand nombre de crocodiles ; 2l Amélioration des techniques d'incubation et réduction de la mortalité desjeunes ; 3] Commercialisation de la viande dans le respect des règles sanitaires. 6. Généralités sur la ferme d'HercuIes, en République Sud Africaine. Peu de données précises sont disponibles sur cet élevage car, d'une part, il représente un ensemble technique tres complexe, et. d'autre part, son directeur, Nl. Kulhman, ne livre guère le détaiï de ses procédés. Un point essentiel est que cet élevage constitue une véritable ferme dans la mesure où tous les oeufs utilisés pour l'entretien du stock sont pondus sur place. Cette caractéristique est unique en Afrique. Les bassins où sont maintenus les reproducteurs sont particulière- ment étudiés pour le confort et la tranquilité des animaux ; aucun aspect 10
n'étant laissé au hasard dans ce but. Le local d'incubation des oeufs est d’une technicité ultra—moderne [régulation de la température à O.5°C près, contrôle strict de Vhumidité, isolation thermique et sonore, etc.l. La salle d'élevage des nouveau-nés bénéficie de la même perfection techni- que et du même souci d'hygiène. Elle est d'un type totalement inédit. Les bassins où sont hébergés les crocodiles de plus de trois mois sont entié- rement couverts. La température y est réglée par des souffleries; la vidange et le nettoyage des bassins s'effectuent automatiquement. La qualité dela lumiere e||e—même est contrôlée et corrigée par des lampes à ultra—vio|ets. L'alimentation des animaux est surtout constituée d’abats de volaille, broyés pour les jeunes et donnés entiers pour les animaux plus vieux. Le coût de cette nourriture et les quantités distribuées aux croco- diles n'ont pas été révélés par M. Kuhlman. Il semble toutefois que, là encore, un optimum ait été atteint car ia vitesse de croissance des croco- diles est particulièrement rapide (1.5 à 2 m en trois ansl. La commande de toutes les opérations techniques nécessaires au bon fonctionnement de la ferme est entièrement automatisée. De fait, la ferme n'a pour toute main-d'oeuvre que le directeur, sa femme et un iar- dinier ; le principal travail étant de préparer et de distribuer la nourriture aux animaux. |\··1. Kulhman ne produit pas de cuir, mais seulement des animaux reproducteurs l"crocodiles éta|ons"l destinés soit à d'autres fermes à crocodiles, soit à repeupler les régions vidées par la chasse. IV. CONCLUSION Il semble clair que la pratique de l'élevage industriel des crocodiles est la seule manière cl'assurer à la fois la protection des populations natu- relles et, par voie de conséquence, la survie dans l’avenir de |'industrie de la mégisserie de luxe. L'app|ication des mesures de protection internatio- nales de la faune, si elle peut permettre de freiner quelque peu le massa- cre des populations naturelles de crooodiies, semble insuffisante à assu- rer définitivement leur protection car elle s'avère souvent irréalisable dans les conditions "de terrain" lbraconnage, déclarations fantaisistes des exportateurs. corruption des fonctionnaires locaux, surenchère des prix ci'achat liée à la raréfaction des sources d'approvisionnement, etc.}, Il apparaît en outre que, comme le suggèrent les exemples de la 'l"hai— lande et du Zimbabwe, Vélevage des crocodiles, effectué par des person- nels compétants et sous le contrôle d'autorités nationales et internatio- nales vlgllentes, puisse favoriser le repeuplement en crocodiles des régions aujourd'hui vidées de leurs effectifs naturels. 1 1
Figure 1 1} Répartition mondiale des Crocodiliens actuels lhachures} ; 2) empla- cement des principaux élevages [taches et points noirs}, listes des espè- ces et quantité des effectifs maintenus en captivité (histogramme] ; 31 origine et quantité des peaux de crocodiies importées en France en moyenne annuelle, entre 1980 et 1983 lies pourcentages portés sur la carte indiquent la part prise par |’Amérique du Sud, |'Afrîque et l'Asie dans les importations françaises de peaux de crocodiles}. 12
51 là /*’·é<·`>_f É \ .. gg? ··—=·î;.·s·; lb 4.,, sa É É É 1 s"‘°#¤,, v L È È g É N2 É En =· ‘°`6 wswsnwv un FI ï¤""¤¤··© Y \ ·· B!"‘¤ïd!;ïm¤3 È- ·- ' É g, _ lm" , ""‘ J 12
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES La documentation de cet article est constituée, pour Vessentiel, de données de première main recueillies à Voccasion de visites aux élevages de crocodiles, ou puisées dans les registres officiels des Douanes Françaises et du Syndicat des Tanneurs de Peaux de Reptiles. On consul- tera également avec profit les références suivantes : BEN—MOSHE G. l19B2l. — Acclimatetion of the American Alligator in Israel. in .· Proc, 6 th Working Meeting of the IUCNISSC Crocodile Specialist Group, Victoria Falls, Zim- babwe. B p. BLAKE D.K. U9B2}. — Crocodile ranching in Zimbabwe, Zimbabwe Science News, 169 : 208-209. BUFFHÉNIL V. de l'l9B4l. — Les Crocodiliens. in: F. de Beaufort: Espèces menacées et exploitées dans le monde. Guide pratique pour leur connaissance et leur identifica- tion. Secretariat de la Faune et de la Flore, Paris, 39 p. CHUENKANHAI S. ll ST?] - Crocodile farm. Eds : Allied Promotions LTD for Crocodile Farm, Bangkok, 28 D. DON ASHLEY J. l`l 932), — Crocodile farming: Past, present and future. in : Proc. B th Working Meeting of the |UCNiS5C Crocodile Specialist Group, Victoria Falls, Zim- bebwe, 27 p. DUFAUHE J.P. [1 985]. — L'e><pl0itation de l'AlIigator du Mississipi aux Etats-Unis Ann. Sci, Univ. Clermont-Ferrand ii : B3, 19 D, HAMAHD E. I1 97BI. — Le Crocodie du Nil, zoologie, élevage, Thèse de Doctorat Veterinaire, Faculté de Médecine de Creteil, 100 p. JOANEN T. et McNEASE L. ll BBZ}. — Louisiane Alligator iarming programme. Zimbabwe Science News, 1B 9 : 202-203. NEILL W.T. I1 BT`! l. — The last of the Ruling Reptiles. Columbia University Press, New York, l19B2I, 436 p. FOOLEY T. l19B2}. — Discoveries of a crocodile man. W. Collins Sons, Londres et Johannes- burg. 213 p. ROSE M. l19B2}. -— Crocodile management and husbandrv in Papua New Guinea. in .· Proc. 6 th Working Meeting of the IUCNISSC Crocodile Specialist Group, Victoria Falls, Zim- babwe, 13 p. VAN JAARSVELDT K.R. USB 2}. —— Crocodile conservation and utilisation. in : Proc. 6 th Working Meeting ol the IUCNiSSC Crocodile Specialist Group, Victoria Falls, Zim- babwe, 9 p. YDUNGPRAPAKOHN U. (1972}. -— The hreeding of crocodiles in captivitv at Samutprakarn, Thailand. Swicharn Press LTD, Bangkok, 9 p. V. de BUFFHÉNIL Laboratoire d'Anatomie comparée Museum National d’Histoire Naturelle 55 Hue Buffon 75005 PAHIS FFIANCE 1 4
1980 1981 1982 1 145 000 156 000 163 000 130 000 peaux entières Import 169 000 - 266 000 - russes 191 000 158 000 156 000 109 000 peaux entières Export 216 000 174 000 256 000 - flancs Tableau 1 : Donnees numériques sur |'import-export français des peaux de crocodiles de 1980 à 1983 1d'après les registres du Syndicat National des Tanneurs de Peaux de Reptilesl. Age % poids Kgfan Nature 0 — 1 10 % 100 Polsîün volaille 1 - 2 5 % 250 Pülsëfm abats divers 2 _ 3 1 % poisson abats divers 0'8 % 75 p0lSSCIl"1 abats divers Total = 475 kg Tableau 2 : Quantité et nature des aliments selon |'âge des crocodiles à la ferme de Samutprakarn (Thailande}. 15
Bull. Soc. Herp. Fr., l1 5851 33 : 15-34 UELECTROPHORESE. UN CRITERE DE TERRAIN ? NOUVELLES DON NEES SUR Podarcfs Hfspanica EN F RANCEW par Claude-Pierre GUILLAUME, Jacques WOLFF, et Philippe GENIEZ Résumé — A I’aide des critères de détermination morphologiques, souvent relatifs, appliqué: à Podarclîs hfspanfca et Podarcfs muretïs IAFINCILD et BURTON, 1578 ; GENIEZ, 1582 VIVES-BALMANA, 1582I, et du gène diagnostique A.A.T. l= G.O.T.l (GUILLAUME et al, tsrsl révélé par électrophorese sur gel d'acetate, les auteurs. au cours ¤:l’une mission accomplie en avril 1 BB4, ont : — précisé les limites de répartition septentrionale et occidentale de Podarcis hfspanice dans le sud de Ia France ; — démontré que la technique électrophoretîque peut être utilisee sur le terrain, sans tuer d'animaux ; - défini provisoirement deux formes de Podarcis hispanioa pour la Catalogne espagnole. L‘une d'entre elles, nouvelle, correspond au P. hfspanfca de France. Mots clés : Podercis hispanica — Lézard espagnol, Fodarcis mumlis — Lézard des murailles ; Catalogne espagnole, Espagne, France : Ecologie, Eiectrophorese, Ethologie, Morphologie, Repartition. Summary — With assistance of morphologîcel characters of determination. fairlv often rela- tive, between Podarcis hispanfca and Podamfs muralïs IARNOLD and BURTON, 19TB; GENIEZ, 1582 ; VIVES-BALMANA. 1582}, and ofdiagnostic gene A.A.T. l= G.O.T.l IGUIL- LALIME and al., 1976} revealed by electrophoresis on acetate, the authors have : — specifîad the limits of northem and westem distribution of Podercfs hispanica in France : — proved that il: was possible to use electrophoretîc technique on the field, without killing animals ; - temporary defined two forms of Podarcis hispanlca for the spanish country of "Catalo- gne". One of them, new, is corresponding to the R hispanica from France. Key-words : Podarcis hispanice - iberian Wall Lizard, Podercis mwerls — Common Wall Lizard ; spanish "Catalogne". Spain. France : Distribution, Ecolûgtf, Electrophoresis, Ethology. Morphology. l1 I Communication présentée aux journées annuelles de le 5.H.F. à Rennes 27 juin - 2 juillet ‘l 584. 16
La présence certaine de Podarcfs hispanfca en France n'a été établie que depuis peu d’années, et sa répartition est encore mal connue. Les cri- téres actuels de différenciation morphologiques et écologiques entre cette espèce et P. muralfs, bien que de plus en plus précis, laissent encore certaines incertitudes dans les zones de sympatrie de ces ani- maux : sud dela France (Languedoc-Floussillon essentiellement} et Cata- logne espagnole. GUILLAUME et al. (1976} ont démontré, dans ces régions, la fiabi- lité du critère de différenciation fondé sur l'étude du locus A.A.T. l= G.O.T.l. En conséquence, il a été décidé, au cours d'une mission faite en avril 1984, de préciser les limites de répartition septentrionale et occi- dentale de P. hrlspanfca en France, ainsi que la limite méridionale de P. muralis en Catalogne, en utilisant simultanément les critères morphologi- ques et écologiques et Vélectrophorèse, dans le respect des décrets de Protection de la Nature français et espagnols [1}, c’est à dire sans préle- ver ni tuer d'animaux. I- PRELIMINAIRES: A. Différerrciatîorrs morphologique et éco-éthologique : Nous résumons ici, les critères de différenciation les plus couram- ment utilisés, à partir de trois publications : ARNOLD et BURTON l1978l, comparant lnsemble des Podarcis hfspanfca à celui des P. muraffs ; GENIEZ (1982}, traitant des observations de P. hrlspanfca dans les Cévennes, les Grands-Causses et la Garrigue héraultaise; VIVES- BALMANA (1982 bl, traitant de la Catalogne espagnole. Nous ne citerons désormais le nom d'un de ces auteurs, sans la date. que lorsqu'il est le Seul à utiliser le critère décrit. 1 . Critères morphologiques : Taille museau-cloaque : ARNOLD et BURTON : }usqu' 75 mm, habituellement moins, chez F'. muralfs. jusqu'à 65 mm, habituellement moins, chez P. hiîspanica. GENIEZ : Moyennes de Véchantiilon, 60 mm chez P. muraille ,· 47 mm chez P. hrlspanfca. VIVES-BALNIANA : P. muralfs .‘ O', 52,4 :l: B,5 mm P. muralis .· Q, 52,13 1 10,4 mm P. hrspanica: o·, 44,9 :l: 4,9 mm P. hrîspanfca : Q, 44,36 1 4,2 mm. Constitution : P. hispanica est moins robuste, plus délicatement bâti que P. murafils. Il a le museau plus pointu, et la tête plus aplatie. lil FRANCE : .1.0. du 12 v 1s?e et du 4 vi 1980 lcf. Bull. S.H.F. 12, p. 2?l. ESPAGNE: Bulletin official del Estado, nürn. 56, 6 III 1981 :4999-5002. 1 7
Dessins : La ligne vertébrale sombre est souvent [assez souvent - GENIEZl présente chez les mâles de P. muraiis, moins fréquente chez les femelles. Elle est par contre rarement présente chez les mâles de P. hfspanica et peu présente ou absente chez les femelles. "Ouand elle existe chez cette espèce, elle est moins fortement marquée que les dorso-latérales ; c'est I'inverse chez P. mr.rra.·'fs" (ARNOLD et BURTONl. Les lignes dorsc-latérales sont peu marquées chez les mâles des deux espèces. Elles sont souvent marquées chez les femelles de P. mura- lis et très marquées chez celles de P. hfspenica (VIVES-BALIVIANAL Généralement, les lignes minces et claires "encadrant" la ligne dorso- latérale sombre sont moins contrastées chez P. hfspanica que chez P. muraifs ( GENlEZl. Coloration ventrsle : On note une grande variabilité au sein de chacune des deux espèces. Tendance à l'orangé chez P. muraiis, au jaune et au saumon chez P. his- penica lVIVES-BAL|V|ANAl. Les mâies de P. hrlspanica, parfois rose- saumon—|aiteux n’ont jamais la coloration ventrale rouge-brique brillante de certains mâles de P. murafris lGEN|EZ}. La gorge est rarement unie (parfois réticulée de noir, VIVES- BALMANAL et présente généralement des "taches quadrangu|aires" lGENlEZ‘,·, "irrégulières, peu définies" [ARNOLD et BURTON) chez P. muralis (mâles surtout} ; elle est souvent unie ou marquée seulement de petits points nets chez P. hispanfca. 2. Critères écologiques : Podarcrs hrlspanica grimpe mieux et plus volontiers que P. muralis. Contrairement à ce dernier, il ne fréquente pas les endroits humides ou riches en végétation, et "ne descend pratiquementjamaîs au sol" lGENlEZl. P. hrlspanfca est plus thermophile que P. murafrls. "Températures de début d'activité, respectivement : 16°C et `l2°C" lV|\/ES- BALNIANAL La présence de P. hfspanfca (dans la zone considérée] semble liée à un substrat rocheux, calcaire et granite essentiellement, plus rare- ment schistes, alors que P. muralis semble plus indifférent à la nature du substrat lGENlEZl. P. hfspanfca ne se rencontre pas à des altitudes aussi élevées que P. muralrs. 3. Critères éthologiques : Podarcis muraifs semble plus anthropophile que P. hrîspanica, "lequel pénètre plus rarement dans les villes et gros villages, sauf ceux des régions plus sèches et plus rnéridionales" lGEN|EZl. P. muralfs est plus farouche que P. hfspanice, et s'apprivoise beau- coup moins rapidement (GENlEZl. 1 8
4 - Conclusions sur ces critères : "La séparation écologique des deux espéces est complexe" (ARNOLD et BURTON). Aucun des critères de la Systérnatique classique n'est réeile- ment valide l..·l La différenciation écologique est très difficile". (\/l\/ES-ElALl\.r1ANAl "Tous ces caractères et facteurs écologiques sont à prendre en considération avec réserve l...l Il y a des différences entre popula- tions". [GENlEZl. Pour clore cette présentation des critères de différenciation entre Podarcis hfspanfca et P. muraifs, nous signalerons que le carac- tère "absence de plaque massétérique" ou "écaille massétérique peu ou pas développée" chez P. hrlspanica, encore décrit dans la plu- part des clefs de détermination, doit, lui-aussi, être considéré avec circonspection et n'est en tous cas pas valable dans notre zone d'étude. GUILLAUME [1976}, dans un échantiilonnage provenant à la fois de France et de Catalogne espagnole, a trouvé 57,6 % de P. hfspanfca ayant deux rnassétériques. VIVES-BALNIANA (1982 a et bl, pour la seule Catalogne, signale 57 % de P. hispanica avec mas- sétériques, bien développées dans 29,77 % des cas, et 25 % de P. murafis sans massétérique ! B. Diffêrenciation élcctrophorétique : Sans vouloir entrer dans les détails génétiques, nous estimons indis- pensable de formuler quelques rappels. En effet, des publications récen- tes contestent le statut spécifique de P. muralfs et de P. hispanica pour "' i...l considérer une autre hypothèse, selon laquelle ces taxons repré- sentent deux races différentes, I'une du Nord (France}, |'autre du Sud fEspagnel, montrant des populations intermédiaires dans une zone inter- médiaire très étendue (Nord de la Catalogne et côte méditerranéenne française}" (ROCHE, 1984]. Parfois qualifiée de "sophistiquée", Vélectrophorèse est une méthode, en fait relativement simple, cfapproche indirecte du génome des individus d'une population. Elle ne peut répondre à toutes les interro- gations, et ne peut - et ne doit - souvent constituer qu'une technique de recherche parmi d'autres, même plus "classiques". Toutefois, lorsque la question posée porte sur le statut spécifique ou non de populations lani- males ou végétales} sympatriques, Vélectrophorèse nous semble irrem- placable. On peut alors obtenir, entre autres, les résultats suivants : - une différence significative des pourcentages de répartition alléli- que (polymorphisme enzymatique} sur un échantillon suffisant et un assez grand nombre de locus par individu : on a une présomption de spé- cificité à corroborer ou infirmer par d'autres données ; - la découverte d'un - ou plusieurs -, mais UN seul SUFFIT, génelsl diagnostiquelsl, c’est à dire ne comportant aucun allele commun aux deux populations ; on parle alors "d'allèles entiérement a|ternatifs" (PASTEUR et PASTEUR 19801. On a ainsi la preuve d'une 19
absence d’interfécondité entre les deux populations. N'est—ce pas là une des définitions de |'espèce ? GUILLAUME et ar'. (1976} ont prouvé que le iocus G.0.T. + (actuel- lement dénommé Aspartate Amino Transférase, A.A.T.} est diagnosti- que entre Podarcfs hfspanioa et P. rnuralfs dans leur zone de svmpatrie, et les travaux qui se sont poursuivis depuis cette date n’ont fait que confir- mer ces données. Dans cette zone, P. hfspanfca présente un phénotype A.A.T. + tou- jours monozygotique révélé par une protéine à migration rapide dénommé 170!1 70, alors que celui de P. murafis, "lent", est dénommé '|00.(100. L'hypothèse de deux "races" (donc, deux populations interfécon- des} ne tient pas dans ces conditions, puisque nous devrions alors avoir, en fonction des lois de la génétique (entre autres, loi de HARDY- WEINBERGL une abondance d'individus hétérozygotes 170.(100 dont aucun exemplaire n’a encore été découvert dans la zone considérée [1} (Fig. 1}. Il - METHODOLOGIE : Des tests faits au laboratoire (laboratoire de Génétique du C.E.Fi.E.M.l ont démontré la possibilité de révéler le locus diagnostique A.A.T. sur des extraits de queue de Lézard. Nous pouvions donc utiliser la faculté cfautonomie de ces animaux pour notre plus grand profit et... le leur l En raison de |'aspect pratique des gels d'acétate de cellulose (gels tout prêts, faciiement transportables, faible durée de migration, capacité de douze échantillons}, c'est ce support qui a été choisi pour des électro- phoréses "itinérantes". Nous avions auparavant vérifié Vhomogénéité des résultats par rapport à nos supports de migration habituels (gels d’amidon ou de polyacrylamidei. Nous fondant sur les données de répartition déjà existantes (princi- palement celles des auteurs pour la France et celles publiées par VIVES- BALMANA (1982 ai pour la Catalogne espagnole}, nous avons suivi un itinéraire en "zig-zag", à partir des points extrêmes connus, afin d'essayer de préciser les iimites. Nous avions choisi comme "mailles" de déplacement le quart de carte |.G.N. pour la France (soit environ 15 km sur 10 km}, et le quart de carreau U.T.lVl. pour |'Espagne (soit 10 km sur 10 km}, mais nous avons toutefois multiplié les arrêts dans les zones à forte déclivité (par "tranches" altitudinales maximales de 100 m}. A chaque arrêt, le maximum d'animaux était capturé. Chaque Lézard était alors pesé, mesuré (longueur museau-cloaque seulement}. pré- (1} Supposons une population "sympatrique" des deux "races" en mélange parfait (50 56 — 50 %}, nous devrions alors observer 25 % de phénotvpes `ITOH 70 ; 25 % de phénoty- pes 100,*100 : et... 50 % ! de phénotvpes hétsrozvgotiquas 170}*100. 20
identifié en fonction des critères morphologiques et écologiques, souvent photographié, puis relaché au point exact de capture en le maintenant par le bout dela queue, d'où autonomie et prélèvement. Les morceaux de queues étaient alors placés, dans des tubes numérotés, au réfrigérateur. Ensuite, par séries de douze échantillons lou multiple}. les électro- phorèses nous permettaient de conclure. La liste du matériel et le pro- cessus technique utilisés pour les électrophorèses sur le terrain sont détaillés en annexe. III - RESULTATS : A. Répartition : — La carte 1 signale les données de répartition [par quart de carte l.G.N. pour la france, par quart de carreau U.T.M. pour l'Espagnel enre- gistrées pendant notre mission, et fait apparaitre les données nouvelles en ce qui concerne les deux espèces étudiées. — La carte 2 synthétise l'ensemble des données actuellement en notre possession pour P. hfspanica à la date du 20 octobre 1984 ldon- nées des auteurs, des publications citées en bibliographie, et celles aima- blement fournies par MM. BONS J., GENIEZ M., GUILLAUME G., LAN- GLOIS J., LIVET F., et NIAHGER J.P.l. - La carte 3 reprend les données de la carte 2 et, en figurant la répartition de P. hispanica par carte l.G.N. au 1,·’50 oooè, montre les progrès accomplis depuis l’At|as préliminaire édité par la S.H.F. lAnonyme, 1978]. Avant de commenter la carte 2 qui nous semble étre la plus impor- tante, nous Signalerons C[u'un de nos ob§ectifs n’a pas été rempli : préci- ser la limite méridionale de P. muralrls en Catalogne espagnole. Nous n'avons méme pas retrouvé cette espèce dans les localités les plus méri- dionales déjà publiées. A Vexamen de la Carte 2, nous nous attarderons essentiellement sur les "lacunes" de répartition. Certaines d'entre elles sont totalement explicables ou dérnontrées. Ainsi, P. hfspanfca semble vraiment absent dela Camargue lcartes XXIX-XXX-43 et 44], et des zones de haute alti- tude (Mont-Aigoual dans la carte XXVI-40 ; Mt-Lozère, XXVII-38] ; nous ne |'avons pas rencontré non plus dans les Monts de Lacaune - z_one humide et boisée - (cartes XXIV-42 et 43l, pas plus que dans l'Ariège. Nous estimons notre limite à peu près fiable au niveau des cartes XXII-46 et XXIII-45, le changement de biotope conduisant à de grandes plaines cultivées ne favorisant guère Vextension de P. hispanrca vers |’ouest à ce niveau. D'autres "lacunes" sont susceptibles d'ètre comblées par des don- nées ultérieures lou non à notre disposition actuellementl. Ainsi, il ne nous paraîtrait pas improbable que P. hispanica pénètre plus au nord dans l'est de l’Ardèche, le long de la vallée du Rhône lfranchit-il ce dernier ?l. Notre point d'observation le plus septentrional, situé à |'ouest de ce département, correspond à une limite altitudinale lp.k. 74 de la N.102, 1100 ml au delà de laquelle nous n'avons plus trouvé que P. muralis, et nous serions surpris de rencontrer P. hilspanica dans la Loire. 21
Il se pourrait, en revanche, que P. hispanica s'étende vers le nord en Lozère un peu au delà de notre limite actuelle et vers |’ouest en Aveyron pour pénétrer peut—étre le nord du Tarn à la faveur des Grands—Causses occidentaux. Le biotope semble favorable, mais les conditions atmos- phériques et les contraintes de temps ne nous ont pas permis d'explorer cette zone dans des circonstances favorables. B. Pademîs Iifsperrfca et... Pudercis Irispenica 1 : Depuis la révision de KLEMMER (1959), et la troisième liste des Amphibiens et Reptiles d'Europe par IVIERTENS et WERMUTH (1960l, quatre sous—espèces de Podarcrls lLacerta à l'époquel hfspanica étaient reconnues. En 1981, PEREZ-MELLAD0 élevait P. hispanica bocagei au rang spécifique (remarquons que P. bocage! figurait déjà en tant qu'espèce dans le guide d’ARl\lOLD et BURTON (1978}. Il reste donc : - Podarcfs hfspanica atrara Boscà, endémique des iles Columbretes, dont le statut semble incontesté. — Podarcrls hrlspanica vaucheri Boulenger, contestée par certains auteurs lBLASC0 et LUCENA, 1975 ; BLASCO, 1980l, reconnue par d'autres, de façon nette ou implicite (BORNER, 1975 ; PEREZ- NIELLADO, 1981 ; GUILLAUME et GENIEZ - non publié -l, mais dont la vaste répartition géographique (Afrique du Nord et sud de la Péninsule ibérique] entraine à penser qu'une révision sérieuse serait nécessaire. - Podarcfs hfspanica hispanfca Steindachner, dans la moitié nord de la Péninsule ibérique. Nous avions jusqu'à cejour rattaché les P. hfspanica français à cette dernière sous-espèce, en ne différenciant pas nos échantillons de ceux de Catalogne espagnolé (GUILLAUME, 1976 ; GUILLAUME et al'., 1976). A la suite d'un examen attentif des animaux observés lors de ce travail et d'une comparaison des données mesurées, nous pensons que cela pourrait avoir été une erreur. Dans |’attente de résultats complémen- taires de toute nature qui nous améneront probablement à décrire une nouvelle sous-espèce, nous expliciterons ci—dessous les différences observées entre ces deux "formes" de P. hispanfca qualifiées provisoire- ment de P.h. "gros" et P.h. "petit", en reprenant le plan utilisé lors de la comparaison entre P. hispanica et P. murafils. 1 - Critères morphologiques : Taille museau-clneque : P.h. "petit" excède très rarement 55 mm (moyennes de notre échantillon : O', 47 mm ; Q, 43,04 mm], alors que P.h. "gros" atteint la taille cl'un P. muralfs moyen, c’est à dire 60 mm (moyen- nes de notre échantillon : 0*, 53,09 mm ; Q, 50,21 mml. Le dimorphisme sexuel de taille est donc beaucoup plus accentué chez P.h. "petit" dont les femelles sont vraiment très petites. Constitution : P.h. "petit" est moins robuste que P.h. "gros". 22
Dessins : On retrouve dans les deux formes les caractéristiques générales précédemment décrites pour Vespèce hfspanica. Toutefois, |'a||ure "pommelée" ou réticulée prédomine chez P. h. "petit", les femelles étant très peu lignées, alors que chez P.h. "gros" les rétîculations s'ar·ticu|ent souvent en bandes longitudinales, les femelles brun-roux "lignées longitudinalement" ressemblant beaucoup à celles de P. rnurarlfs. Coloration ventrele : La coloration rose-saumon décrite pour les mâles de P. hispanfca est assez fréquente chez P.h. "gros" (environ 23 % d'après nos observationsl, alors qu’el|e est extrêmement rare chez P.h. "petît" (moins de 4 %l. 2 - Critères écologiques st do répartition : P.h. "petit" est essentiellement le Podarcfs hispanfca de France. Il recherche surtout des biotopes naturels, sains et bien exposés, et on le rencontre surtout sur des surfaces verticales et des zones surélevées. 0n le retrouve en Catalogne espagnole dans les montagnes ljusqu’à 1300 m dans les Pyrénées et peut-être plus, puisque VlVES—BALlVlANA [1982 al mentionne une observation de P. hfspsnfca à 1600 ml et dans des lieux plus humides que ceux qu'i| fréquente en France, "repoussé P", ainsi que P. muralis avec lequel il cohabite parfois (Santa- Fe del Montseny par exemple}, par P.h. "gros". P.h. "gros" semble correspondre aux descriptions de Podarcis his- panfca hfspanfca. ll paraît, en Catalogne espagnole, occuper la niche éco- logique connue dans le sud de la France pour P. muraffs : endroits humi- des, bords de rivière, décharges, agg|omérations... On le rencontre en plaine, ainsi qu'à l'étage collinéen, et, dans les Pyrénées, ]usqu'à 1 100 m (une seule observation à cette altitude}. Il est fréquent à même le sol, sur terre et décombres, mais aussi sur les murs et les roches. Nous n'avons rencontré cette forme P.h. "gros", en France, qu'en de rares stations proches de la frontière, en sympatrie lFontpe- drousel ou non lBanyuIsl avec P. muraffs. 3 - Conclusions : Pour Vherpétologiste débutant qui chercherait à déterminer un Lézard Fodarcfs murafrls ou P. hispanfca, en zone de sympatrie, les critè- res morphologiques et écologiques précédemment décrits ne lui seraient que de faible utilité s'il ne connaît déjà bien une des espèces. En effet, presque tous ces critères sont "relatifs" et, seul, celui concernant la ponctuation gulaire nous semble actuellement à peu près diagnostique pour discrirniner les deux espèces. ll peut donc sembler prétentieux d'ajouter à la confusion déjà exis- tante, en décrivant une nouvelle forme "petite" au sein d'une espèce elle-même difficilement identifiable, et ce, à |'aide de critères à nouveau "relatifs" l Cependant, la comparaison de nos résultats avec ceux d’autres auteurs paraît étayer notre hypothèse. 23
En effet, la plupart des données relatives a la taille museau-cloaque de P. hrspanfca |'hr'spanrca ou vaucherr] relevées dans la littérature con- cernant la Péninsule ibérique [Catalogne exclue] font apparaître des moyennes autour de 53 mm pour les mâles et 51 mm pour les femelles, proches de celles que nous avons obtenues pour P.h. "gros" qui serait donc le Podarcfs hfspanfce hispanica déjà décrit : "La sous-espece nomi- native habite la plus grande région, de la côte méditerranéenne de l'Espa- gne à la partie centrale de la Péninsule ibérique. On la rattachera à la forme rioleprls des environs de la ville de Valence, antérieurement décrite par BOULENGEH (1905l". [KLEMMEH, 1959l. En revanche, les données de GUILLAUME (1976} ne discernant pas les P. hfspanfca de France et de Catalogne espagnole, et celles de VIVES- BALMANA (1982 a et bl pour qui les deux formes ont probablement été associées, sont nettement inférieures, variant autour de 45 mm pour les mâles et 44 mm pour les femelles. Enfin, le calcul, selon la formule de PEREZ-IVIELLADO (19811, de l'indice de robustesse (rapport poidsftaille museau-cloaquel nous donne pour P. hfspanfca "gros" : 0,07 pour les mâles et 0,05 pour les femel- les, résultats comparables à ceux de l'auteur pour P. hfspanica hfspanfca (0,06 pour les mâles ; 0,05 pour les femelles}, alors que nous obtenons respectivement 0,05 et 0,04 pour les mâles et les femelles de P. hispa- nfca "petit". A titre indicatif, cet indice passe à 0,09 et 0,08 pour les males et les femelles de P. muralfs. IV - CONCLUSIONS L’emploi de Vélectrophorèse sur le terrain s'est révélé inutile en France, nous confirmant seulement que l’expérience acquise nous per- mettait de bien différencier les deux espèces en présence (P. hrspanfca "petit" et P. mtrralfsl. En revanche, cette méthode nous a permis de lever les doutes que nous avions pour certaines déterminations en Cata- logne espagnole. Conscients que la définition même du "critère de terrain" est incom- patible avec |’uti|isation d'un intermédiaire technique, nous espérons cependant que cette tentative pourra inspirer d'autres biologistes con- frontés à des problèmes similaires. La quantité de matériel biologique nécessaire pour Véïectrophorese sur acétate de cellulose est tres faible (10 pl d’e><trait de tissu ou d’organel, et I matériel indispensable d'un encombrement minimum lle plus volumineux étant le réfrigérateur de type "caravane"l. Certes, Vautotomie n'existe pour les Vertébrés que chez quelques familles de Sauriens ; mais, en fonction de la localisation des protéines du - ou des - focus diagnostiquelsl mis en évidence et des espèces consi- dérées, on peut envisager d'autres méthodes de prélèvement (section de doigt; prise de sang ; morceau d'épiderme...) qui, tout en étant plus "cruelles", permettraient des travaux scientifiques sans nuire aux popu- lations étudiées. 24
Remerciements : Nous tenons à remercier le Laboratoire de Génétique de l'Université de Genève - Monsieur le Professeur I-l.J. GLOOP. - pour les facilités tech- niques dont il nous a fait bénéficier. Nous remercions également les personnes qui nous ont fourni des données de répartition. 25
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i'iI et: Laboratoire de Génétique du C.E,R,E.N'|., U.S.T,L., même adresse. l2l et : Laboratoire de Génétique, Université de Genève, 154 bis route de Ivlalagnou. CH - 1224 CHENE-BOUGERIE. ANNEXE LISTE DU MATERIEL ET PROCESSUS TECHNIQUE UTILISES POUR UELECTROPHORESE SUR LE TERRAIN : A. Matériel "IourcI" : — Réfrigérateur type "caravane", fonctionnant au gaz ou sur batterie 12 Volts. — Groupe électrogène fournissant du 220 V. -50 Hz. — Redresseur de courant (pour Vélectrophorèse, sous courant continu]. — Centrifugeuse "NIETTLER", pour 12 tubes "EPPENDORF" : Vitesse fixe : 15 OOO g. - pH mètre. - Réchaud à gaz. B. Petit matériel : - Tubes "EPPENDOFiF" pour la conservation et le traitement des échantillons. - Pistons de verre rodé pour effectuer les broyats. - Feutres marqueurs indélébiles pour Videntification des tubes à échantillon. - Pipettes Pasteur. - Micropipette de 10 ,ul. - Cuve de migration electrophorétîque. - Fils électriques et prises multiples. — Niveau à bulle (pour assurer Vhorîzontalite des gels, durant la migration et lors des révélations}. — Applicateur [Super Z Applicator Kit, Cat. n°4093, Helena Laboratories]. C. Produits : — Plaques de Gel d’acétate de cellulose. [Zip Zone Cellulose Ace- tate Plate TITAN lll, Cat. n° 3024, (Helena Laboratories}. - Tampon de Brovage iLyseI. - Tetrachlorure de Carbone C CI4. — Tampon d’électrophorèse iTris EDTA Citrate, 0,075 Nl, pH 7,5; — Utilisé à sa concentration nominale comme tampon de pont ; dilué 1i'1 avec de |'eau distillée déionisée pour imbiber les plaques i:l'acétate avant leur utilisation]. 27
- Eau distillée déionisée. - Agar. - Tampon de coloration (Trie H Cl, 0,1 Nl, pH 7,5}. - Produits de coloration pour la révélation des A.A.T. [Acide aspartique ; Acide alpha-kétoglutarique ; Pyridoxal Phosphate, et Fast Blue BB Salt. En dosettes pré-pesées au laboratoire pour chaque coloration}. - Acide acétique [pour fixation des gels révélés}. D. Processus : — Capture des animaux, pesée, mesure, photographie éven- tuelle, pré-identification, et prélèvement de Vextrémité de la queue. - Broyage de chaque queue dans le tampon de lyse (directement dans les tubes "EPPENDOFlF"l. — Centrifugation [5 mn}. — Transfert des surnageants dans un autre tube portant le même numero. — Agitation en présence de C CI4. — Deuxième centrifugation ll 5 mn}. — Prélèvement de 10 ,,,| de chaque surnageant. — Application de douze échantillons sur le gel d'acétate préala- blement imbibé dans le tampon de pont dilué. - Migration (25 à 30 mn, sous 250 V continus, 8 à 12 mAmp.l. - Révélation enzymatique lsubstrat, coenzyme et sel coulés sur |'acétate dans un gel d'Agarl. - Fixation de la coloration dans un bain d’acide acétique. - Etude des résultats et comparaison avec les déterminations morphologique et écologique. - Photographie du gel pour archives. 28
A.A.T. (G.O.T.) 170 A , A .T , + - Ãtv 1 70 Diagnostique I Ã00 100 à 0 0 'I' A ' A 'T' _ i M uno mo rp h e — Éîiî:îÉî·-:î:'·?:7ci F! muralis R hispanica Hètérozygote Figure 1 : Représentation schématique des phénotypes A.A.T. révélés après migra- tion électrophorétique chez Fodarcils muralfs et P. hfspanica. A droite, schéma du phénotype hétérozygotique à trois bandes d'inégaie intensité, caractéristique d'ut‘¤é protéine dimèré. 29
‘;+ ·1· ·i· M,,;· ·l·|__·';+ ,35 ,,; :2 + ''° + .· sess r i *”‘“ 6 I, .I I, n gn —r» -i— __:‘_+ -1- + si-Jœmglw 37 + _,.· + '''‘ + + r ms r IE§§î’“’·" 38 .IHQ!P`I!l,!!-F = *1g ·. “' ···- 39 . ., .-- hi · üll 40 _· I il - ¤u_ . I ·~““ ·ï· §ü‘~:€¤¤I1 Pi ME! *·=··—=····‘" ' ' ' P E' + #1. EEE ——·. + II? 42 -5 [ ` F'.; .:' j · — Ann -~·»·»,+ FES + àà ··3 + e -+ + I'|5 "`ü ‘“"*l . ·’ ··' WF ··' .| ,-:2 §EIHE‘ iérr V "’” J, WW 46 t eâ 47 o làuà .·-é »~ ·4¤ ggggasazalé r Mill. -*9 · '·"'- *î"€` . L ¤ ·E us§==èEQ l¤¤l§1I¤I¤¤ ' ‘E— CARTE 1 : zzezaeazaesriëâzzr. ' . L gmuuanmuumgqunnaim ulllhüllllllnll em . unuuunmunneguuuuna uumwummuuuuuugunnu Il!li§l|lll•@ ¤r§1 ·· _ l __ _ DOFIFIBGS de l'BDBi`lZIÈlC|I"'I FBCBFISBGS DBT î les auteurs en avnl 1984 E! . . . . , :l!!=oE|r g··»=·¤ M Podarcrs hrspanrca — Donnee nouvelle. l N ¤ Podercrls hfspanice - Donnée confirmée. ® Podarcfs muraffs - Donnée nouvelle. O Podarcfs muraffs - Donnée confirmée. Ces Symboles peuvent se combiner si les deux espèces ont été observées dans le même quart de carte IGN (France} ou quart de carreau U.T.|Vl. lEspagné}. 30
_ _ I.; ·l. H .-?-· , I sa EFÈ T " É ' ;L. Q -» _ _ J ÉI L ms *=· ,-.,/È i Inmi ~ I;‘ 41 Y` ' ! ‘%(_ 42 rnutlnni. 43 ; . -.4 EEE.;-Èâ à ._ __·· G ,.,—._ I L __ H g _____........_ ____ ·· :8 |11•1|¤·§g....aî·.¤1¤ïE_|aî.ëe. 5; fefuhëgâî LE? r flk lI'“f ’!i'E| «%%1“aâfsFÉ¥? I ._ T Fin? r il-"%;l:=I F ââ l nul . Flzzs n!!¤- â ww CARTE 2 · ··»¤IÈ ' 1 _ . -.i jî Données de répartition de Podarcfs hrlspenica, et limite esti- T- mée pour la France. Données de répartition de Podarcfs hxlspanfca connues à ia date du 20 octobre 1984 par les auteurs. (quart de carte l.G.N. pour la France ; quart de carreau U.T.|\r1. pour |'Espa— gné}. gé Données antérieures à 1950 IVIVES-BALMANA, 1982 a}. ,.«••• Limite de répartition estimée pour P. hispanfca en France. 31
F Il ._ . 4 + + 4- 5*+,,,,;,4 4-_,_ + .35 .. 444 - '' 4 » ·—» ' 0444 4 · ~ 4 ' -—' L ¤ . -1- -14- + I.'!+ lr- -1- + 237 + r.,'+,l`- I -1- +· Etî Hendà 1- " în + i- *1* sa M , .«·· %n. ; ..9. ___ Q, ; lF¥"'!?*I*E ‘ »• 4 40 ....___¤¤¤«lL.,l Fl - I. M x ,-4 Q AIÈHL nm -44 I" ` É L .- 4 4 —~4 M IIKEKÉHIF 42 ;_ _ x_-,_5 _' Arles '40ü00=M + + it ï. wp 43 4 »"4 — -4 » 4 4 ` I Fw N- J " ri, _ Beziers- EE 4 C `· 4- 40 - BSSGFIFI A CARTE3: 4 ZIK} 4 4A 46 Foix 6 •’ Dgnnéüs de fépâfïitiün de ( ·—~ g M ,4 ài Pudarcis hfspanfca en Francç, PE IGNAN48 par carte |.G.N. au î.*'50.000E2. |1h.. 7 L - I 49 cîîxtîàî,?ÃL'ÈÃî,,ÉTÉÈrÃÀÉFÃÉîS§ È ï*` prgliuguinaira de la S.H.F. Y-: I' · dl `JK 1 7 · §§è;§ ¤~4âëM-.§ ..g §»1=¤ 00 ‘ ’ 32
Bull. Soc. Herp. Fr. USBS} 33 : 33-36 CARACTEFIISATION DU BIOTOPE DES GRENOUILLES ROUSSES DANS LE PAYS BASQUE111 D3! Maria Jesûs ARRAYAGO et Antonio BEA Résumé — Rana temporaria, R. daimarina et R. fberica se rencontrent au Pays Basque (Espa- gne}. Elles occupent une grande variété de biotopes 1 des forêts de Caducifbliès, des patûra- ges montagnards et des hocages. R. iberica occupe plus particulièrement les ruisseaux mon- tagnards. Les caractéristiques du lieu de ponte, I'em}JIaCemei‘it spécifique et la disposition des pontes different chez les trois espèces étudiées. Mots clés : Biotope, ponte, grenouille, Rana remporaria, R. dafmatina, R. fberfca. Summary — Rana temporaria, R. daimatfna and R. iberica are founded in the Basque Country. They are living on a high biotopes variety : deciduous [ends, mountains pastures and "bocage's Iands", Partieularly, R. iberice is living at the running waters. The spawhing sites of Iaying characteristics and the special patterns of the laying egg location are different for the three species. Key words : Biotope. eggs, rrogs, Rana temporaria, R. daimatine, R. fberiea. Rana temporarfa, Rana daimarina et Rens ilberfca sont les trois espè- ces de grenouilles rousses rencontrées dans le Pays Basque IBALCELLS, 1956 ; PUENTE AMESTOY, 1949 et 1956 ; GALLEGO, 1970 ; BEA, 1978,1981 et 1983 ;ESCALA et PEREZ MENDIA, 1979 ;CAST|EN et PEREZ NIENDIA, 1982 ; MARTINEZ RICA, 1983 ; ZUIDERWICK et VEEGSTRA, [sous presse} ; AHRAYAGO et BEA lsous pressei. Les don- nées de répartition de ces auteurs et nos observations personnelles nous permettent d'étaiJ|ir la carte de répartition de ces trois espèces dans la région Ifigure 1}. ll} Communication présentée aux journées annuelles de la 5.I-LF. à Fiennes. 27 juin—2 juillet 1 984. 33
I. BIOTOPES Hana temporarfa se trouve dans les biotopes suivants, par ordre décroissant de préférence fpâturage montagnard (29.9 %l, plantations de Pfnus raoïara (24.1 %l. hêtraie (18.3 %l. hétraie—chênaîe (16.6 %l et autres (9.4 %l ; les pourcentages représentant la fréquence d'obser- vation des lieux de pentes. Ces proportions varient si Von considere le nombre absolu de pontes : pâturages montagnards (34.8 %l, hêtraie (31.6 %}, hétraie-chénaie (14.9 %l, plantations de P. radiara (11 %l et autres (7.7 %l. La répartition altîtudinale de Hana rern,ooran'a va de 0 m. à 1350 rn., |‘aItitude moyenne des lieux des pontes étant de 728 m. Hana dalmarina se rencontre dans les biotopes suivants : bocage, chê- naïe de Ouercus pyrenafca, chênaîe de O. robur, hêtraîe, plantations de Prlnus radfara et aunaie. Elle a été observée dès 280 m. jusqu'à 890 m. (moyenne de 648,1 ml, résultats provenant de Vobservation des adultes et des pontes. Hana iberfca se trouve dans les biotopes suivants : hétraies, bois mêlés, aunaies, chénaîes et plantations de P. radriata, et toujours alliée aux ruisseaux de type montagnard. On rencontre |'espèce dès 60 m. (usqu’à 620 m. (moyenne : 355,7 ml, résultats issus de |’observation des adultes et des larves. II. LIEUX DE PDNTE Hana tenrporarfa place de préférence ses pontes dans les petites mares, souvent de caractère temporaire et de dimensions réduites. Les masses d'eau, où sont placés les oeufs, ont une profondeure moyenne de 22,8 cm. (de 3 à 150 cm.l et une surface de 84,2 m2, en moyenne. Les pontes sont disposées groupées dans la masse d'eau et sans liai- son avec la végétation. La moyenne d'hauteur de |’eau dans |’en·¤p|acement de la ponte est de 13,3 cm. (rang : 2 à 150 cm,}. Hana dalmatfna, au contraire, place le plus souvent ses pontes dans les mares à caractère permanent. ll s’agit de masses d'eau d'une profon- deur moyenne de 69 cm. (rang : 3 à 100 cm) et dont la surface moyenne est 454 m2. Les masses d'oeufs sont placées isolément et arrangées d'une façon très particulière à la végétation aquatique et sous une hauteur moyenne d'eau de 35.7 cm (rang : 10 à 45 cml. Hana fberfca : pour cette espèce, nous ne possédons que des don- nées issues de la répartition des larves. Les observations ont été réalisées dans les eaux dorrnantes des bords des ruisseaux permanents. 34
III. CONCLUSIONS Malgré la diversité des biotopes de R. remporarfa, R. dalmatfna et R. iberfca dans le Pays Basque, nous avons constaté que les deux premiè- res espèces ne sont pas liées à |'eau courante à |'exception toutefois des populations montagriardes de R. remporarfa. Par contre. R. iberica se trouve toujours liée à |'eau courante. La localisation des pontes nous permet de distinguer d'une part R. dafmarina et R. fberfca qui ne placent pas leurs pontes en eaux temporai- res et d'autre part R. temporaria qui le fait toujours. La profondeur moyenne et la surface de |’eau des lieux de ponte diffèrent chez R. rem- poraria et chez R. dalmatfna. Enfin, R. temporaria place ses pontes en groupe, indépendemment de la végétation aquatique à l'ir1verse de F1'. dalmatfna. Les caracteristiques du bîotope, la préférence du lieu de ponte et le façon de placer les pontes nous permettent de faire la distinction entre les biotopes des trois espèces de grenouilles du Pays Basque. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ARRAYAGO, M.J. et BEA A. Hana o‘a·!mafina—reI'1 [Amphibia, Flenidael prasehtzlari buruz Nafarroan. Munibe. lsous presse}. BALCELLS. E.FI. l1S56I. — Estudio rnorfolégico, biolûgico y scologlco de Hana temporaria lLlnneol. P. inst. Bio!. Api., 24 .· S1-121. BEA, A. IISTSI. — Introduccion a la herpetofauna del Pais Vasco. I. Estribaciones de la sierra de Aralar lüaztelu, Guipûzcoa}. Munibe, 20 : 239-243. BEA, A. l1SB1l. - Herpetofsuna de Guîpùzcoa : estudio Iaunlstico v relaciorzes con la clima- tologia. Munibe, 33 : 1 1 5-1 54. BEA, A. USBS}. · Nuevas citas para la herpetofauna dal Pais Vasco. Munibe, 35 : B9- S1. ESCALA, l\lI.C. Y PEFIEZ NIENDIA, J.L. il STS!. — Contribuciôn al estudîo herpetologlco de Navarre. Munibe, S`? : 165-170. GALLEGO, L. I1 Sï0I. - Datos herpetologicos navarros. Pirrneos. S7 : 25-2ï. MARTINEZ RICA, .I.P. I1 SBSI. - Atlas herpetologico del Pirineo. Munfbe, 35: 51-80. PEREZ NIENDIA, .J.L. Y CASTIEN, E. (19301.- Primera aproximaciùn al astudîo de la distribu- oién de anfîblos y reptiles de Navarre. Coioquio Hispano-irancés de herpetologla, Jaca IHuesoal. PUENTE AIVIESTOY, F. (194Sl. — Batracîos. nociones fundamentales v datos para su recoIec— cién. Munibe: ISO-190. PLIENTE AIVIESTOY. F. l‘| S55!. Herpetologla alavesa. Intrcducciôn a su estudio. P. Grupo Cfsncfas Namraies Aranzadi — H. Soc. Bascongâda de Amigos de! Pais. : 3-'I 7. ZUIDEFIWIJK, A. 81 VEENSTHA, G. (1984}. Observations on the Dcurrence of Hans defmatina lfionaparte, ‘l S40} in Basque Provinces IAmphibia. Flanidael. Munfoe. lsous presse}. AFIHAYAGO Nl.J. et BEÀ A. Secciôn de Vertebrados. Sociedad de Ciencias Aranzadi. Pza. I. Zuloaga. Museo. 20003. ESPAGNE San Sebatîan. 35
Spé F· E CGS Igu ‘ d le 4 Q ' V n D 4 [HES ` 4* Du Z +` 4* SS ._ *à *_`·•· gu 4.* ‘ 4 g ,,_ *4 ~ *4 3 q;-gn ` :,*+°•,*4` U "-*0° ·'*î*· ' pa 6 *+ **+**1*+ V ., Q'} +4,*;+ **:4`~* S b *4; +4 4,*4 a .·,‘4;·‘·È.·4§· Sq 4 *:‘:‘+°*Ã*:‘·î UE B *4** , 4,*4'•*+:'4 "' Q- - 4 * :33 414*4+ +4:4,+,·4*4;j·, 4 4**,* •_,+,*4*4,,• ·È·..*4‘• 1·,*4’·§+."' * .4*9+ ’*à*¥* a Q · Q- 4 4 4 * 4 ~ * U +*4'4"-4**:+4*4 `Q-*4*+:* '· '*4'4"~:·,*4"•1~È*4‘4·, IQ r 'Q`_ **++5:î: 4,*-¢:·|ï' D 4_· 4_++*,*4 4*+4, 4; -¤ +4*.*4* '·l·4*«*·. 4* œ Q’_*•,|J`»*q Q,. 4*4**; v ·• U) * 4‘~ • *4 4 ~ ·, 4 +**,44-4-*4~+,.,4 *4 · 4 + ..4 • •, 4 4 ~, C 4 4 -· 4 · 4 4 4 '•r *4 *4*È "4'~ * ’+`*· 0 ‘·`··*~, 4*·*`··t·§·l·4*·1 — ;,+,:4_; ~,;.;,·__:,:,:4_ É ` 4*n *· »4v*·*‘t'*'A,~Q-**' U • + •r 4 4 Q *4 4 ·* 4 + + Q- Q 4 +++*:*4 ‘·4*:»'+'Q+* t ^', 4 4 _ + Q (-‘ *4 ~ *4 4 *4*4 *4 ·,·, 4 |\` 4 4 'A Q-‘ .4 +_* P 4-*•4 É*:'+÷ï'~. `· ~4'_4 14**** 4*4, ` `*L ,(*'~4 '4°·`*4*•?"4 4- *4`·'. 4 *,4, + 04* \ 1 Q 4 •* 4, -4* 4, 4- 4 * ·, · 4 ~ 4 4 ·4 4, b ., *, 4 *l* 4- 4* 4,* 4 4**4, Q-· * Q 4 `*4 4’~4§~,*4'~"~:*4 __ 4 <-+ *4,, 4+* *4, ,‘ +4*4 ‘ 4’·~* *41 N"` +` . ·4 §4"" T , ' ~ . * •. D 4`»ï É 4; —, 4* 4 _ - Q _¤ • *4 · *‘ *~'~·* ` ` l lr J `•+ 4 · - 1 *4 "g'*`* ‘,_ \ a 4:•:, É9\ - E . . 4* UM" ` , 4 i _` ,. .· F ‘ WN ` ` ‘ ` v -‘ 4_ à , =·_’§\·· Tr -4-t*.,'l·¢· 4.:*n- ' _4_~,*4+ ,_4, I ,.1} ~.*4,·,î4_4 I *4_4_·,*4_ ` . ·- yi; , -; ‘4_4-4 U 4-+* U 44* 4_ Q * -· C *4 •— Z E 0 U ‘· ¤ D E g ¤ S, 2 ‘° E cu ¤ S nf C 36 I; 2 4 IE \\ l· .+I 4·4 ‘4
Bull. Soc. Herp. Fr. [1985} 33 : 37-42 CAPTUFIE D'UNE TORTUE LUTH. Dermochefys coriacea Nandelli, 1 761 ) EN POLYNESIE FRANQAISE par Jacques FRETEY et Alain LEBEAU Résumé -· Les auteurs rappellent la distribution de Dermocheiys coriacea dans le Pacifique sud et notamment sa rareté en Polynésie française. Ils mentionnent la capture d'une femelle adulte en mer, pres dela côte de Tautira lTahitil en août 1983. Ils notent la présence de bles- sures sur son corps et de Poissons pilotes autour d'eIle. Ils suggèrent que la presence de cet animal pres de Tahiti est dûe a un changement de sens du courant. Mots clés : Dermoeheiys coriacea. Repartition, Pacifique Sud. Capture. Tahiti. Summary — The authors recall the distribution of Dermccheiys coriacea in the South Pacific, and in particular its rare presence En French Polynesia, They mention the capture at sea of an adult female near the Tautira coast ITahitiI in August 1983. They observe iniuries on its body and members and the presence of pilot fish accompagnving it. The hvpothesis is advanced that the presence of this turtle near Tahiti was due to a change in the direction of the current. Kay words : Dermocheiys coriacea. Distribution. South Pacific. Capture. Tahiti. La capture exceptionnelle i:l’une Luth en Polynésie française nous a conduit à revoir la repartition geographique de l'espèce dans le Pacifique sud. Dans certaines régions notre connaissance est très fragmentaire et mériterait des etudes plus approfondies. I. D. coriacea dans le Pacifique Sud La Tortue Luth, Dermocheiys corfacea l\/andelii, 1761l est signalée de la plupart des pays de la region australienne et de leurs îles satellites. Les sites de ponte les plus importants de Vespéce dans cette zone sem- blent être sur la côte est de i'Austra|ie (Queensland). LIIVIPUS et Mc LACHLAN il979l indiquent, dans le Queensland méridional, les plages de nidification de Nlon Flepos, Boaga, Rules, Wreck Rock. ll est fréquent d'après ces auteurs, que des tortues se fassent prendre par les filets pour requins vers Mooloolabah. La Luth est signalée des eaux de Tasmanie par SCOTT En MOLLISON (1956}. VAN TETS et af. (1974}. La fréquence des pontes en Papouasie Nouvelle Guinée et les îles voisines est encore mal connue. Nic KEOWN il 977} cite Vespéce dans la province de Milne Bay lTrobiaud, Woodlark, Normandy ls.l et SPRING 37
(1979} dans les provinces de West Sepik, Menus, East Sepik, Mandang et en New ireland. LINDGREN (fn LIMPUS et Mc LACHLAN, 1979} rep- porte des pontes à Long I. (Madame District} et Garm Village, Riebuck Bay (West New Britain District}. HENDRICKSDN (1972] indique |'extré- mité orientale de la grande île, d'Entrecasteaux, |'Archipe| Bismark, Bou- gainville et les îlots au large. Pour les îles Salomon, Mc KEOWN (1977} mentionne Makira, Guadalcanal, Choiseul, Santa Isabel et Lilika Bay. JAMES (1977}, BUSTARD (1970}, Mc ELRDY & ALEXANDER (1979} notent D. coriace comme espèce pondent dans ces îles. PRITCHARD (1981} ecrit que les pontes sont localisées aux ernbouchures de quel- ques rivières de novembre à janvier et que les nids sont piilés malgré une législation protectrice existante. Peu de données existent sur la présence et la nidification des tortues marines en Nouvelle—Ca|édonie et dépendances. PRITCHARD (1981} rapporte les observations de BILLINGS (rh CHIMMO, 1856} sur les Recits d’Entrecasteeux de pontes de tortues pouvant vraisemblablement être identifiées comme des Chelonia mydas, et celles du bateau "La Dunker- quoise" ayant visité l'ïle Huon. PRITCHARD signale une intense activité de ponte dans les Pléiades du Nord et la fréquentation des environs de l’î|e des Pins par Carerta caretta ; il affirme que la Luth évitant les récifs de coraux n'est présente qu'accidentellemerit dans les eaux de Nouvelle- Calédonie. Dans la presse néo-calédonienne (ANON., 1977a et 1977bl, l'espèce est citée comme très rare. FRETEY Si LESCURE (1981} indi- quent que |’espèce y est présente et rapportent quelques observations de pontes de Cheionfa mydes. Doit-on prendre en considération |'informa- tion d'un membre de Ia SEPANRITN à propos de traces de Luth sur la plage de Bouraîl P N'a-t’iI pas fait vraisemblablement confusion avec des traces laissées par une Tortue verte de grande taille ? Pour les Fidji, HIRTH [1971} écrit : "One leatherback was found in January 1968 on the beach near the village of i\|aidi." ; et pour Tonga, cet auteur mentionne : "No person shall in any way molest, take, kill or be in possession of the species D. coriacea (leatherbackl of any size at any time". BUSTARD (1970} rapporte également Vespèce aux Fidji, en précisant qu'e|le y nidifie. PRITCHARD (1981} indique que la Luth pond sur la côte S.E. de Vanua Levu et que ce site est le plus oriental pour les îles du Pacifique. En Nouvelle Zélande, Mc CANN (1966}, EGGLESTDN (1971}, FDRDYCE En CLARK (1977} et PRITCHARD (1981] donnent de nom- breuses localités d'ol:•servations en mer sans citer de nidificatîon. La Luth est connue des Nouvelles-Hébrides (Mc ELRDY & ALEXAN- DER, 1979 ; PRITCHARD, 1981}, mais aucune plage de ponte n'est citée. (1} Société d'Etucle, de Protection et d'Aménagement de la Nature dans les Régions inter- tropicales. 38
II. La Luth en Polynésie française. Plusieurs auteurs IISTEHNBEHG, 1981 ; HIHTH, 1971 ; DOU- MENGE, 1973 ; ANON., 1979 ; PFllTCl—lAFlD, 1981l notent la nidifica- tion de Chelonia mydas en Polynésie française : Tuamotu, Iles de la Société, Wallis. Un programme de marquage de cette espèce, débuté en 1972, est poursuivi par l’un de nous depuis quelques mois, principale- ment sur l'ïle de Scilly. La fréquence cles autres espèces dans cette zone paraît occasionnelle. Une Caouanne lC`aretta carettal a été capturée dans les parages et est actuellement captive à Tahaa llles sous le Ventl. La Luth semble extrêmement rare dans les eaux polynésiennes. Seul HlFlTH (1971} la mentionne : "There is one authentic record of a leather- back caught in a seine". Les Tahitiens n’ont pas de nom pour la désigner, ce qui indique bien leur méconnaissance de l'espèce. Plusieurs témoigna- ges recueillis signalent pourtant sa présence occasionnelle dans ces eaux. La viande cl'un spécimen de sexe non identifié a été consommée à une date non précisée sur |'atc|| de Hao. D’autre part, une dossière racor- nie a été observée chez un Polynésien habitant Tahiti ; cel|e—ci, d'après Venquête faite, provenait d'une capture dans les environs de |’î|e. III. Capture à Tautira. Cette absence d'indications précises sur Dermochelys coriacea en Polynésie française rend donc intéressante la capture récente d'un exem- plaire femelle à Tautlra, au nord-est de la Presqu'île de Taiarapu à Tahiti lcarte ll. Cette tortue a été tuée le 30 août 1983 à 4 ou 5 mètres de profon- deur à proximîté immédiate de la côte [moins de 100 m}, à l'aide d'un fusil sous-marin ; la flèche tirée a atteint la région supra-postérieure de l'oeil. L'animal transporté encore vivant à terre, et malgré les soins prodi- gués pour le sauver, est mort environ 2 heures après le tir. ll fut autopsie sur place. Quelques oeufs en formation ont été trouvés. L'estomac était vide. Ses dimensions étaient les suivantes : Longueur courbe de la dossière : 1,50 m Longueur rectiligne de la dossière : 1,42 m Largeur courbe de la dossière : 1,29 m Largeur rectiligne de la dossière : 0,78 m Largeur maximale cie la tête : 0,215 rn Hauteur maximale de la pseudo-carapace : 0,47 m Longueur des pattes antérieures : 0,93 m Cette tortue avait une couleur générale noir bleuté, avec des macu- les claires peu apparentes. la partie ventrale était noir bleuté, largement mouchetée de blanc le long des carènes et du plastron, de rose sur la gorge et la région caudale. 39
Elle présentait quelques biessures, comparables a celles observées sur les femelles nidifiant en Guyane francaise IFFIETEY, 1982]. L’une d'el|es était circulaire, d'environ 4 cm de diamètre, et en cours de cicatri- sation. Elle faisait penser aux blessures occasionnées par les petits Requins du genre Ermoprerus. Une autre blessure se présentait sous la forme d’une petite cavité avec en surplomb un bourrelet de chair; il s'agissait vraisemblablement d'un trauma avec cicatrisation des tissus arrachés "en boule". Cette Luth était accompagnée, lors de sa capture, par un banc de Poissons pilotes (Naucrates doctor], mais ne possédait aucun Rémora fixé à sa dossière comme c'est parfois le cas (FRETEY, 1978]. La tempé- rature de |'eau à |'endroit de la capture était de 25°4 C. IV. DISCUSSION Les Luths, comme les Poissons pilotes accompagnant cette tortue de Tautira, sont rares dans les eaux polynésiennes. BAGNIS er ai. (1976] signalent que les Naucrates doctor ne font que passer dans cette région. La circulation générale des courants dans la zone polynésienne va d'est en ouest (zone d’influence du Courant Sud Equatoriali. Les Tortues vertes marquées dans les Iles de la Société et à Scilly ont d’aiileurs été revues ultérieurement à |'ouest de la zone de marquage IDOUIVIENGE, 1973 ; BALAZS, 1982 ; LEBEAU, sous presse]. Il a été observé une per- turbation en 1983 de la circulation des courants dans cette région, avec apparition d’un reflux général d'eaux chaudes d'ouest en est. Ce phéno- mène pourrait expliquer Ia présence occasionnelle de Dermocheiys coria- cea à Tahiti. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ANON., l19·79l. - Tagging and rearing of the green turtle Cheionie mydas conducted in French Polynesia by the Department of Fisheries. llilanusc., 1-21 . EIAGNIS, R., NIAZELLIER, J. BENNETT, 8i E. CHRISTIAN. (1976]. — Poissons de Polynésie. Ed. du Pacifique, 3e ed. BALAZS, G.]-1., (1 982l. — Sea turtles : a shared resource of the Pacific islands. South Pacific Commis. Fisher. Newsletter, 23 : 22-24. BUSTARD, I-LR., (1 9701. — Turtles and an iguane in Fiji : Oryse, 10 : 317-322. Ci-I|l\r1l\r'|O,W.,(1B56].— Narretive of the loss of the Chinese junk Ningpo on d*Entrecasteaux Reefs. near New Caledonia, with an account of the reefs. Naoric. Mag. Nav. Citron., 113-121. DOUMENGE, F., (1973]. - Le développement du "Projet Tortues" en Polynesie francaise, Lettre dïnform. sur ies pêches dans ies Res du Paciiïoue Soci, 1 D : 37-39. EGGLESTDN, D., (1971].- Leatherv turtle (Reptilia : Chelohial in Foveaux Strait (Note]. New Zeaiand Joornai of Marine and Freshwatar Research, 5 .· 522-523. ELROY, J.K., & D. ALEXANDER, (1979]. - Les Ressources desïles Salomon en tortues mari- nes. Commission du Pacifique Sud, journées d'étucle CPS—NMFS sur les tortues mari- nes du Pacifique tropical, Nouméa, Nouvelle Calédonie, 11-14 décembre 1979, SPC-Nl\i'IFSiTurt|esi\(li.P, 11. 40
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CARTE 'I Localisation dc Tautîra, Iîcu de capture de la Luth, au sud-est de Tahiti. ILES DU VENT MCIGFEEI \' I} `I Wai · _ gt-·‘*'i`î’··3·=z=_% - î 1""T · -·:.·., , autnra 'àut : ç5·°: X .'l · "'°o* PRESGUHLE 9, DE TAIAHAPU ` 42
Elull, Soc. Herp. Fr., l19Ei5i 33 : 43-48 PREMIERES OBSERVATIONS SUR L'ELEVAGE ET LA REPRODUCTION EN CAPTIVITE D'Em0ia cyanura (Lesson, 1 830} Saurfa-Scfnc:'dae fil DGF Loïc SAUTEHEAU Résumé — L'éIevage et la reproduction en captivité d'un scinque de Polynésie Emoie cyanura ILESSON. 1830} sont discutés par |'auteur ; ses premières observations sont faites sur huit sujets d’Emoia· cyanura qui ont été capturés à TAHITI parle Professeur P. BLANC de l'Univer- site de Montpellier, Les conditions de détention. le nourriture, l’im:uhation des oeufs et l’é|e— vage des jeunes sont décrits. Mots clés : élevage, reproduction, Emoia cyanura, Sauna, Scincidee. Summary —- Captive keeping end breecling oi a Polynesian Scincid Emoia cyaoura ILESSON, 'I 830} are discussed by the author ; his first observations are made on eight spécimens of Emofâ cyânurs which were captured in TAHITI by Prof. Ch, Pr BLANC of Montpellier Univer- sity. Husbrandv method nutrition, incubation of eggs and rearing of newly hatched lizards are described. Koï words : breeding, Saurie, Scfncidee, Emofa cyerwra. I. INTRODUCTION A la suite de contacts pris avec le Professeur C.P. BLANC en 1983, il a été décidé de tenter |'élevage et la reproduction en captivité de petits Scinques de Polynésie des genres Emofa, Lrjofnfa et Cryptoblepharus, ce travail venant en complément des différents travaux entrepris par Mort- sîeur BLANC sur l'Herpétofaune de Polynésie. Les lignes qui vont suivre sont le résultat des premières observations concernant ce programme d'élevage et une part de ma modeste contribution à Vétude des Lézards de Polynésie en captivité. II. LEZARDS DE POLYNESIE FRANCAISE : Les deux familles de Sauriens représentées en Polynésie sont les gekkonidés et les scincides et les différentes missions effectuées lil Communication présentée aux journées annuelles de le BHF à Fiennes 27 juin - 2 juiliet 1984. 43
par PASTEUH et par BLANC ont permis de confirmer la présence en Poly- nésie française de 4 espèces de Gekkonidés et 3 espèces de Scincidés. * Famille des Gekkonidés : — Lepfdodactyius lugubrfs lDuméri| et Bibron, 1836} - Hemr'dactylus garnotrï iDuméri| et Bibron, 1836] — Gehyra mutilata lWiegmann, 1 834} * Famille des Scincidés : — Emoia cyanura lLesson, 1830} — Cryptoblepherus boutonrï poecrïopleurus lWiegmann, 1835] - Lfpinia noctua [Lesson, 1 830}. Le genre qui nous intéresse ici estle genre Emoia lGrav} qui comporte une trentaine d'espèces dont certaines sont endémiques et presque tou- tes associées à des milieux insulaires. Emorîa cyanura pour sa part a une répartition assez vaste qui s'étend dela Nouvel|e—Guinée aux côtes Péru- vlnnes. III. DESCRIPTION d'Emoia cyanura C'est un lézard d'assez petite taille ; les sujets adultes mesurent de 13 à 1 5 cm queue comprise. La couleur de fond est brune. plus ou moins foncée, et on trouve en général des bandes dorsales et dorso-latérales plus ou moins bien marquées, de couleur dorée et bordées de brun plus foncé. La queue longue et effilée a des reflets bleu turquoise. C’est un lézard diurne, très vif et excellent grimpeur, touiours en quête de nourri- ture ou d'endroits ensoleillés ; en captivité cette espèce est active envi- ron 5 heuresfjour. IV. DEBUT DE L'ELE\l'AGE L'élevage d'Emofa cyanura a commencé en mars 1983 lorsque le Prof. BLANC a ramené 5 individus qu'il avait capturés à MOOREA ; mal- heureusement le voyage s'étant effectué dans de mauvaises conditions, les lézards n'ont survécu que deux mois. Le deuxième groupe capturé à TAHITI et composé de huit sujets adultes rn'a été amené en septembre 1983, groupe qui s'est parfaitement adapté depuis maintenant une année. A. LE TERHAHIUM : Les essais entrepris avec un terrarium grillagé lors de la réception du premier groupe de lézards ont prouvé que Vinconvénient majeur de ce type de cage est la trop grande évaporation, d’où une hygrométrie trop faible (35 % à 40 %l. J'al donc choisi un aquarium de 1 mètre de long a 35 cm de large et 40 cm de hauteur, en verre collé. 44
Le substrat est composé d'une couche de 10 cm de sable et le décor se compose d’un tronc creux, d'un cep de vigne et d'une pierre plate (voir schéma}. Le terrarium et les élémentsdu décor n'ont pas été traités au Neguvon et je n’ai jamais observé la présence d'Acariens. B. ECLAIRAGE ET CHAUFFAGE L'éc|airage et le chauffage sont assurés par deux ampoules de 40 Watts situées a 20 cm du sol et allumées 12 heures parjour. Les températures s'éche|onnent de 23° à 35° sous les lampes. La température nocturne de la salle d’é|evage est comprise entre 20° et 22°. C. EAU C'est à mon avis le point important de ce genre d'élevage. L'eau est distribuée dans un récipient en verre et changée tous les jours iles lézards se baignent souvent dans ce petit bassin au moment dela mue). De plus deux pulvérisations journalières d'eau à 25° environ sont nécessaires pour obtenir une hygrométrie de 80 %. Cette opération est indispensable car, en |'absence i:l'eau, les lézards restent sous les abris et creusent le sable assez profondément. J’ai noté à plusieurs reprises que la couleur bleue de la queue des Emofa était beaucoup plus vive lorsqu’on avait pul- vérisé de l'eau sur les animaux. D. NOUFIHITURE Emofa cyanura est un lézard qui passe une grande partie de son acti- vité à chercher sa nourriture et il fait preuve d’ur1 solide appétit. La nourri- ture distribuée tous les deux jours se compose de petites araignées, de petits grillons, vers de farine, teignes de la cire, petites mouches... Lors- que Ia proie est assez grosse, tous les animaux se jettent sur elle et la déchiquètent en tirant dans tous les sens. 0n peut noter au moment dela distribution de nourriture que ce petit lézard est capable d’effectuer des sauts très importants et qu'î| fait preuve de beaucoup d'agilité. C'est sur- tout au moment du repas que |’on assiste aussi à des brefs combats entre les sujets. En plus dela nourriture "traditionnelle", les lézards lèchent de la compote de fruits mélangée à du miel et à une préparation vitaminée. V. REPRODUCTION A. ACCOUPLEMENT — PONTE Le 31 octobre 1983 vers 16h 30, j’ai observé un accouplement qui a duré à peu près une minute et précédé d’une parade du mâle constituée par de petits bonds sur place. ondulatïons cle la queue et frottements contre le dos et les flancs de la femelle. Une premiére ponte a eu lieu le 17 mars 1983 et se composait d'un seul oeuf blanc trouvé sur le sable et déposé par une femelle du premier groupe reçu. La deuxième ponte se composait de 2 oeufs trouvés aussi sur le sable et déposés par la femelle dont j'avais observé |'accouple- ment. Cette deuxième ponte a eu lieu le 26 novembre 1983. Ces oeufs ont été mis en incubateur peu cle temps aprés la ponte. 45
B. INCUBATEUR Cest un petit aquarium en verre coîlé de 30 cm de long comprenant une couche de 15 cm de sable fin. humide et chauffé par une lampe de 4OW ; le dessus est recouvert par deux vitres que l'0r\ rapproche ou que |'on écarte pour augmenter ou diminuer la température. L'oeuf est mis dans un trou contre la vitre et recouvert d’une plaque d'ardoise. L'hvgro- métrie est comprise entre 80 et 85 % et maintenue par de fréquentes pulvérisations d'eau tiède. Les températures à l'intérieur de |'incubateur varient de 28° à S3"'. C. ECLOSIONS Les naissances se sont déroulées de la facon suivante : - un jeune le 14 mai 1983 i‘lère ponte} - un jeune le 26 janvier 1984 [2ème ponte} — un jeune le 27 janvier 1984 12ème ponte} Tous les trois ont été trouvés sur le sable, les éclosions s’étant déroulées de nuit. En se basant sur ces trois naissances on peut donc déterminer une durée d'incubation variant de 58 à 62 jours dans les conditions indiquées pré- cédemment. Les jeunes à la naissance mesuraient 4 cm environ. queue comprise, et leur couleur était pius vive que celle des adultes ; la couleur de la queue, très vive à la naissance, s'est estompée au bout de 6 ou 7 jours iles notes concernant le poids et la taille exacte sont très difficiles à obtenir compte tenu de la fragilité de petits lézards de 4 cm de longl. D. ELEVAGE DES JEUNES Les jeunes sont installés dans les mêmes conditions que les adultes dans un petit aquarium en plastique chauffé par une lampe de 40 watts ; la nourriture distribuée tous les jours est constituée surtout de petits gril- lons et de teignes dela cire. Une solution vitaminée est ajoutée à |'eau de boisson. Les jeunes mesurent environ 11 cm à |'âge d'un an et n'ont jamais eu d'U.V. naturels ou artificiels. VI. CONCLUSION Les premières remarqus que l’on peut faire pour résumer ce début d’é|e- vage en captivité sont le besoin d'humidité de cette espèce, son grand appétit, sa faible prolificité, la possibilité d’e|ever ces animaux sans l'apport d'U.V. Remerciements Je voudrais adresser mes remerciements au Professeur BLANC qui a bien voulu m’accorder sa confiance pour mener à bien cet élevage avec l’espoir de créer, par la suite, des groupes plus importants avec Emofa cyanura, Lrjoinia nocrua et Cryproblepharus et contribuer ainsi à une meil- leure connaissance de ces animaux. 46
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES BLANC, Ch,P., INElCH.l. et BLANC F. (1983}, - Composition et distribution de la faune des Fleptiles terrestres en Polynésie française. Bm'!. Sac. Eruoi Océan., T8 : 1323-1335. INEICH. I. (1982}. - Contribution à I'ètu¤le des Heotiles terrestres de Polynésie française : taxcnornie. écologie et biogéographïe. Mem. D,E.A.. Univ. Montpellier III. COCHEREAU, P. l19?4l. - inventaire faunistique de Mangareva IGambier]. Cah. Pe·cff,, T8 : 516-517. Loïc SAUTEHEAU "Les Vignes du Mas" N°16 16150 — CHABÀNÀIS. FRANCE. 47
Figure 1 : Terrarium pour Vélevage d'Em0fa cyanura AQUARIUM VERRE COLLE — L: 100 cm, I: 35 cm — H: 40 cm — A: Table SUppDI'li - B : sable — C : pierre plate — D ztrenc creux — E : Ampoule 40 Watts - F : dessus grillage (grillage garde—mangerl - G : bac à eau. ’·g'î1‘ùüïùzïîazaüçg-‘%"$"v§'|i§*•‘·u, .,,• _ " H C9 èb / . I I — lâ f 48
Bull. Soc. Hero. Fr., [19B5I 33 : 49-51 UN RECORD D'ALTlTUDE POUR DEUX ESPECES DE REPTILES : Eiaphe scalarfs lSchinz, 1 822) et Podercrs hispanica vaucherr} Boulenger, 1905, DANS LA SIERRE NEVADA (Province de Grenade. Espagne) par Claude—Pierre GUILLAUME, Philippe GENIEZ, et Geneviève GUILLAUME Résumé — Les auteurs font part de Vobservetion d’Etephe scafaris et de Podarcis hispanfca vaucheri aux altitudes respectives de 1950 rn et 2500 m sur la route du Pic de Veleta dans la Sierre Nevada IEspagnel. Mute clés : Efaphe scalaris - Couleuvre à échelons ; Podarcis hispanica - Lezard espagnol — Espagne — Sierra Nevada — Altitude — Répartition, Abstract — The authors relate the observation of Efaphe sceiarfs end Podarcfs hfspanica vau- cheri respectlvelv 5. 850 and 7, 500 feet up. on the road of the pick of Velata (Sierra Nevada! in Spain. Key words : Etephe scafaris - Ladder Snake : Podarofs hispânicâ - Iberian Well Lizerd - Spain ; Sierra Nevada. Altitude : Distribution. Le lundi 27 août 1984, au cours d'une mission d’etude dans le sud- est de |'Espagne, nous avons noté la presence d'une Elaphe scaiarisiuvé- nile écrasée au p.|<. 28 dela route G.R. 420 (Grenade — Pic de Veleta, - la plus haute route d'Europe-l, soit à une altitude d’environ 1950 m. Le long de cette même route, nous avons observé |’activité de Podarcis hfspanica attribue à la sous—espèce vauchenl depuis Grenade jusqu'à 200 m avant d’arriver au "Parador de Sierra Nevada", soit à une altitude de presque 2500 rn len exposition sud-ouest). Etaphe scaiarfs est signalée par VIVES-BALMANA (1982} jusqu'a 1140 m en Catalogne. MALKMUS (1979}, pour le Portugal, note sa pré- sence à 750 m à Granja Nova lvers Lamegol et précise qu'i| "est proba~ ble que sur les versants sud des plus hautes montagnes elle dépasse la limite des 1000 m". L'ensemble des autres mentions que nous avons trouvées en biblio- graphie sont inférieures à 1000 TT!. 49
D'autres auteurs ont essayé d'estimer la limite de cette espèce essentiellement en fonction de données climatiques, sans préciser d'alti- tude. Ainsi, CASTIEN et PEREZ-IVIENDIA (1982} estiment-ils qu'en Navarre Eiaphe scalarfs ne fréquente que les zones dont la pluviosité moyenne annuelle (P] est inférieure à 800 mm, alors que CRESP0 (1973} note sa présence dans la "Serra do Gerês" (Minho} où P atteint 2908,8 mm ! En ce qui concerne Podarcis hrlspanfca, nous savons qu'i| est courant à des altitudes fort élevées en Afrique du Nord I 2500 m dans le Moyen- Atlas ; 2750 m dans le Haut-Atlas oriental, et ]usqu’a 3000 m dans le Haut-Atlas occidental (BONS, 1967}. Toutefois, les données européennes sont notablement inférieures : 1100 m en France (GUILLAUME et ai. (1985}, 1100 m dans le nord- ouest de l'Espagne (BAS-LOPEZ, 1982}, 1600 m dans le nord-est (Cata- logne} (VIVES-BALMANA, 1982} et 1723 rn dans le centre-ouest (La Pena de Francia, Province de Salamanque} (PEREZ-MELLADO, 1981}. Les guides des Amphibiens et Reptiles d'Europe d'AF(NOLD et BUR- TON (1978} et de MATZ et WEBER (1983} mentionnent, pour leur part, que Podarcrls hfspanfce peut se trouver "iusqu'à 1800 m dans le sud". ll nous a donc semblé intéressant de relater ces observations qui, bien que n'étant pas surprenantes en raison de la latitude de la Sierra Nevada et des conditions climatiques de |'Anda|ousie (à Grenade - alt. 682 m — P est inférieure à 550 mm}, font apparaître des données de répartition supérieures à celles actuellement décrites. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ARNOLD, E.N. et BURTON, JA. (1976}. - Tous les Reptiles et Amphibiens d'Europe. Multi- guide Nature. Elsevier Bruxelles. 271 D, BAS-LOPEZ, S. (1992}. - La communidad herpetologica de Caursl ; Biogeographia v Ecolo- gia. Amphibfa Reprfia 3 : 1-26. BONS. J. I1 967}. - Recherches sur la Bîogèographie et la Biologie des Amphibiens et Reptiles du Maroc. Thèse Dont. d‘Etat, Sc. Montpellier. n° CNRS: 2345. 321 p. CASTIEN, E. et PEREZ-MENDIA, .J.L. (1992}. - Primera approxirnacion al estudio de la distribution de los ânfibîos v Reptiles de Navarre. Pub. cent, pir. Bio!. exp., T3 : 95- 98. CHESPO, E.G. (1 973}. - Sobre a distribuiçao e ecologie de Herpetofauna portugesa. Arqu. Mus. Bocage. 2è Ser., 4 : 247-260. GUILLAUME. CLP., WOLFF, J. et GENIEZ Ph. (1985}. - L'Electrophorèse, un critere de ter- rain 7 Nouvelles données sur Podarcis hispanfca en France. Bu}!. S.H.F., 33 : 1 6-34 MALKMUS, R. (1979]. - Zur vertikale Verbreittingeri der Herpetofauna Portugais. Nechrichr. Natorwfss. Mos. Aschaffenburg, BB : 57-88. MÀTZ, G. et WEBER, D. (1963}. - Guide des Amphibiens et Reptiles d'Europe. Delachaux & Niestlé, Neuchâtel - Paris. 292 ti. 50
PEREZ—MELLADO, V. l19B‘ll. - Los Lacertidae de! Geste del Sistema Central. These Univ. Salamanoa, 344 p. VIVES-BALMANA, l\«¤l.V. [1982}. - Contrîbucion al conocimîento de la Herpetofauria del N.E. dela Peninsula Iberîca. Thèse Univ. Barcelona. 396 p. C.P. GUILLAUME, et P. GENIEZ, Laboratoire de Biogéographie et Ecologie des Vertébrés, E.P.H.E. 3ème Section. U.S.T.L., Place Eugène Bataillon, 34060 MONTPELLIER Cedex. G. GUILLAUME. 10, Lot. "Les |\··1ûriere" 34840 MIHEVAL. 51
Bull. Soc. Herp, Fr., (1955} 33 : 52-53 NOUVELLE DONNÉE SUR LA RÉPARTITION AU MAROC DU CRAPAUD ACCOUCHEUR Alytes maurus Pasteur et Bons 1962. [Amphibia, Disc0g}0ssr`dae} par B. LIBIS Abstract — The author relates a new data on the distribution of the Midwife Toad Alvtes meurus, Pasteur et Bons, 19G2, in Marocco. Key-words : Mîdwife Toad ; Atyres maurus ; Geographic distribution. Au Maroc, l'A|yte est classiquement connu du Rif, dans quelques stations qui s'inscrivent dans une aire estimée à 5 000 km2 [PASTEUR et BONS, 1962l. En iuin 1983, lors d'un passage nocturne sur la piste qui longe au nord la haute chaîne du jbel Bou Iblane dans le Moyen-Atlas oriental, il m'a été donné d'entenclre le chant délicat d'un groupe d'A|ytes. Le 8 juin 1984, j’ai retrouvé la colonie dans le même site, le long de la piste allant du refuge de Taffert à Nlerhraoua, environ 10 km après le refuge, au Tizi Ouaouestra 33° 41N, 4°6'W à 2050 m d'altitude, en face de la station de ski du Moussa ou Salah. Les Alytes sont établis dans le blocage de pierres de la route. De ce fait leurs abris sont pratiquement inaccessibles, les lacunes entre les blocs formant des couloirs longs et tortueux. J'ai pu surprendre et obser- ver un mâle porteur d'oeufs bien sphériques et donc loin encore de |'éclo- sion. Ceci peut être mis en relation avec le fait que dans les deux flaques voisines, alimentées par l’Ain Ouaouestra, | n’ai récolté que des tétards de Bufo bufo. Autour des flaques, la pelouse établie sur |’argile est rapidement remplacée par les formations à xérophytes épineux sur les versants cail- Iouteux. La découverte du crapaud accoucheur dans le Moyen-Atlas, au sud du couloir de Taza, à plus de 150 km de ses localités rifaines, étend con- sidérablement |'aire de répartition actuelle de cet Anoure au Maroc. Il reste à poursuivre les recherches dans le massif du Bou Iblane pour 52
trouver d'autres colonies qui existent certainement dans les lieux pour- vus en eau stagnante permanente. Il faudra également comparer, dans le détail, les deux populations marocaines d'Alytes ; celle du Rif et celle du Moyen-Atlas. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES PASTEUR. G. et BONS, J. (1 962I. - Note préliminaire sur Afytes lobsretricansi maurus: gémillarîté ou polytopisme ? Remarques biogêegraphiques, génétiques et taxincmi— ques. Bu}!. Sec. Zoo!. Frs 8 7 : 72-79. B. LIBIS B.P. 1569 FES-ATLAS IMAROCI 53
Bull. Soc. Hero, Fi'., (1 SEE], 33 : 54 BIBLIOGRAPHIE Résumé de Thèse Mare NICOLAS. (1 983]. - Contribution à I’étude des sslmonelloses transmissibles des ehéloniens à I'homme. Thèse vétérinaire. Lyon 1983. 250 p. Les chéloniens terrestres et aquatiques doivent être considérés comme d'authentiques réservoirs de Salmoneila, dangereuse pour |'homme et les animaux : à ce jour, plus de 230 sérotypes différents, le plus souvent rares, ont été répertoriés chez les tortues, dont le portage salmonellique avec excrétion est redoutable par sa fréquence (supérieure à 50 %l, par son caractère occulte (portage sain quasi exclusifl et par sa pérennité lexcrétion pendant la vie entièrel. La transmission du germe se fait essentiellement par souillure : les risques de zoonose sont plus importants avec les tortues d'eau douce qu'avec les espèces terrestres ou marines. Chez |'homme, les symptômes sont classiquement ceux d'une gastro~entérite fébrile ; quelques rapports hospitaliers signalent des cas de septicémie, de méningites, etc... 80 % de la population humaine atteinte est âgée de moins de 10 ans, avec un âge moyen de 6 ans. Bien que ces infections n'apparaîssent que dans des exceptions sporadiques, on estima en 1970 qu’i| s'en produi- sait 2 80000 chaque année aux Etats-Unis. Nous déconseillons fortement I’usage des antibiotiques dans lle- vage, le commerce et I'entretien des tortues : ces moyens thérapeuti- ques sont rarement stérilisa nts et fournissent Vacquisition de résistances multiples par les bactéries. La prophylaxie chez |'homme devra surtout s'effectuer par Vapplication de mesures d’hygiéne élémentaire. Une interdiction totale des importations de chéloniens, comme cela existe dans certains pays, serait la seule véritable mesure prophylacti- que, mais I'autorisation d'importer des spécimens, aquatiques en parti- culier, aux seules fins éducatives ou scientifiques, constituerait une solu- tion acceptable. lrésumé communiqué par Vauteur} On peut se procurer cette thèse à |’aclresse suivante 1 NI. le Bibliothécaire - Ecole Nationale Vétérinaire — 69 Marey-l'Etoi|e N.D.L.H. Cette thèse a été analysée par EB. BRYG00 dans le n°3O p. 3138. 54
BULLETIN DE LA SOCIETE HERPETOLOGIOUE DE FRANCE T9? trimestre 7.985 — n ° 33 Bulle tin de iieison NOTES . Note Sur la reproduction de Coraiius enydrrës enydrrës (Ophidia, Boideai D. LOGEROT ................................. 56 . Reproduction en aquaterrarîum de le Tortue de Floride, Chrysemus scrrjo te eiegans T. GAGLIAN0 ................................. 59 BIBLIOTHÈQUE, BIBLIOGRAPHIE. IG. Metz} .................................... 63 ANNONCES ............................... _. . E` INSTRUCTIONS AUX AUTEURS .................. · 68 55
Bull. Soc. Herp. Fr. (1955} 33 : 56-5H NOTES NOTE SUR LA REPRODUCTION DE CORALLUS Enydris enydrrls (Ophfda, Boio'ea)l1l par D. LOGEROT I. INTRODUCTION Cet article regroupe les observations faites sur 4 Boas du genre Corailus enydris enydrrls l2 mâles et 2 femelles}. Ce sont des serpents au corps long et fin, pouvant atteindre 2 m., et aux couleurs très diversi- fiées. Ils se rencontrent dans le Sud de |'Amérique Australe, et le Nord de I'Amerique du Sud. (Colombie, Venezuela, Guyana}. L’espèoe est très agressive. Une des femelles fut acquise 6 mois avant la parturition, donc jointe au groupe et je ne puis affirmer qu’il y ait eu accouplement. II. TERRARIUNI -— Longueur : 90 cm. - Hauteur 90 cm. - Profondeur 50 cm. — Substrat : tourbe neutre - Chauffage : cable et thermostat - Eclairage : 2 Néons gros luxe de 20 w. III. OBSERVATIONS Les observations portent sur la période de Juil. 83 au 20 Déc. 83 jour de la parturition. IV. ALIMENTATION Prise de nourriture pendant la gestation l1 souris par moisi mais entre chaque prise refus de toute nourriture supplémentaire. Du 6 Oct. B3 au 30 Déc. 83 refus de toute nourriture. Dates Proies 26 Juil. 1 souris 22 Août 1 souris + vitamines 22 Sept. 1 souris 6 0ct. 1 souris (1) Communication présentée aux journées annuelles de Rennes 27 juin — 2 juillet 1984. 56
La femelle recherche la chaleur ; I'ad]onction d’un cable chauffant de 50W. a permis d'augmenter celle-ci vers 30° à 34°. De plus, elle semble apprécier les 2 pulvérisations quotidiennes d'eau douce. Eclai- rage 10 hüour. — A la fin Novembre la femelle fait preuve d'une activité inhabituelle. — Trois semaines avant la parturition l’embonpoint de l'animal se fait connaitre. — 1 seule mue pendant la gestation le 23 Déc. 83. Une nouvelle tenta- tive de nourriture reste négative. — Et le 30 Déc. B3 naissance de 7 petits dont les poids variaient de 15 g. à 20 g. et la longueur de 45 cm à 53 cm. V. ALIMENTATION DES NOUVEAUX NÉS ET MUES 4 nouveaux-nés ont mué le 3r"I!84. 3 nouveaux-nés ont mué le 5i"HB4 soit 3 à 5 jours après la nais- sance. Pendant 4 semaines nous avons laissé les jeunes sans alimentation. 1ère tentative I 28/01r‘84, refus total. A partir du 30!'O1fB4 ]‘ai procédé au gavagü i2 souriceaux par semaine}. Les ieunes ne s’a|imentèrent eux-mêmes qu'à partir du 1er Avril 84. lls ingéraient alors de 5 à 6 souriceaux par semaine. A ce jour les 3 jeunes restant en ma possession [les 4 autres ont été placés] pèsent 48 g. et 50 g. et mesurent 60 cm à 65 cm. L'alimentation de la femelle après la parturition a été la suivante : Dates Nb. de Frss. Médicament 9 Jrnr - É 2 et 1 î 9 Févr. 3 12 Févr. 2 REJET 21 Févr. 1 29 Févr. 3 Phosphalugel 16 Mars Souris 2 30 Mars 1 7 Avril Rats 14 Avril 14 Mai 4 9 vitamines 17 Mai 3 + calcium 28 lvlai 2 5 Juin 2 14 Juin 2 57
V. CONCLUSION Uélevage de jeunes Coraffus enydrfs enydris süavère moins délicat que Von pourrait penser, mais : il faut néanmoins rester vigilant. J'espère par la suite avoir d'autrcs naissances en 1985 avec Vespoîr d'cbserver la fécondation de la femelle. LOGEROT, D. 9 Bretelle du centre 06240 BEAUSOLEIL. FFIANCE Tél. 16(93) 78.72.93 58
Bull. Sm:. Herp. Fr. l'!9B5l 33 : 59-B5 REPRODUCTION EN AOUATERRARIUM de la "TORTUE de FLORIDE". Chrysemys sonic ta elegans par Thierry GAGLIAN0 I. INTRODUCTION Qui ne connaît pas la "tortue de F|oride" si communément rencon- trée dans les magasins d'aquari0phi|ie ? Oui n’a pas eu à un moment donné quelques unes de ces petites tortues chez soi, dans un petit bac et ne les a vu dépérir au bout de quelques mois ? Combien de personnes sont persuadées que ces tortues sont des tortues naines ? Peut être trop commune, pour intéresser les amateurs de tortues, cette espèce revét autant cl’intérêt que des espèces beaucoup plus rares. Les voir grandir (rapidement d’ai||eursl au fil des années et enfin se reproduire offre beaucoup de satisfaction au terrariophile amateur. II. INSTALLATION Les tortues que j'é|ève sont actuellement dans un aquarium mesu- rant 140 x 60 x 60 cm et ayant une partie terrestre de 40 x 60 x 20 cm, constituée de tourbe et de sable, sur une épaisseur de 20 cm environ. L'accés à la partie terrestre se fait grâce à un plan incliné. Le reste de l'aquarium est rempli d'eau sur une hauteur de 18 cm environ. L'éclai- rage est assuré par deux néons TRUE—LlTE allumés de 7h 30 à 21 h cha- que jour. Un néon UV de 8 w est programmé pour 14 h par semaine, réparties sur cinq jours. L'eau est filtrée en permanence par une pompe de type "aquariophilie" ayant un débit de 840 lfheure. La température de Veau est d'envir0n 24°C, avec des minima de 1 B° et des maxima de 26°C. III. ELEVAGE ll y a huit tortues dans le bac : deux mâles. quatre femelies et deux juvéniies. Les tortues sont nourries tous les jours ou tous les deux jours, avec du poisson cru, de la viande crue, des aliments en boîte pour chats (boulet- tesl, des poissons séchés, des vers de farine, etc... Les végétaux ne sont pas acceptés. En permanence, flotte un os de seiche, qui est régulière- ment "grignoté". Les tortues aiment bien se reposer sur Ia partie terrestre, plus particuliè- rement quand le néon UV fonctionne. 59
IV. REPRODUCTION Le couple reproducteur a été acquis en novembre 1977 pour le mâle, en avril 1979 pour la femelle. A ces dates, ils pesaient 10 g, pour une lon- gueur du plastron d'environ 3 cm, ce qui correspond à la taille de nais- sance. Les individus importés doivent étre âgés de quelques jours à un mois, au maximum. J’ai même observé, récemment, dans une magasin, une petite tortue, qui avait encore la dent de |’oeuf. A ce jour, le mâle pèse 390 kg pour 1 1,5 cm lplastronl et la femelle pèse 890 g pour 15 cm lplastronl. V. ACCOUPLEIVIENT Uaccoupiement est précédé de la parade nuptiale, très jolie à obser- ver, car cela ressemble à un véritable ballet nautique l Le mâle se place face à la femelle. ll étend alors ses pattes antérieures et chatouillie, avec ses longues griffes, le museau dela femelle. Souvent, la femelle non con— sentente se détourne du mâle et celui—ci la poursuit inlassablement en essayant de se mettre face à elle. Normalement, cette parade est suivie de Vaccouplement, Cependant, j'ai fréquemment observé cette parade nuptiale lle mâle avait alors 2 ansi. sans qu'el|e soit suivie d'accouplement. Le seul accouplement que j'ai observé s'est déroulé le 20 juin 1984 mais, lorsque je suis arrivé, il était commencé. J’ai pu observer deux intromisslons successives et, lors de la dernière, la femelle a émis du sang par son cloaque. Il arrive, fréquemment, que les tortues se mordent [parfois très profondément], au niveau de la nuque, pendant la parade. Il m'est arrivé d'observer une toute petite tortue (3 mois environl effac- tuant un simulacre de parade en faveur d'une autre de même taille. VI. POIIITES La femelle a commencé à pondre en 1982 : Janvier 82 3 oeufs Février 82 1 oeuf Avril 82 1 oeuf Décembre 82 4 oeufs L’aquarium n’étant alors pas équipé de partie terrestre, les oeufs étaient pondus dans l'eau et rnangés par les tortues. Dès 1983, |'aquarium étant équipé d'une partie terrestre, les oeufs ont été généralement recueillis aprés la ponte : 8 juin 83 2 oeufs mis en incubation. 4 juillet 83 Nombre d'oeufs indéterminé. Pondus dans Veau. 14 septembre 83 2 ou 3 oeufs, pondus dans l'eau. 10 mars 84 Nombre indéterminé. Pondus dans l'eau. 3 mai 84 6 oeufs : 3 mis en incubation, 3 pondus dans l‘eau. 1 5 juin B4 6 oeufs, tous mis en incubation. 22 juillet 84 7 oeufs, mis en incubation. 22 août 84 9 oeufs, mis en incubation. 60
Les oeufs sont ovales et mesurent en moyenne 35 x 22 mm et pèsent `IO g environ. VII. INCUBATION La premiere tentative d’incubation a eu lieu avec les deux oeufs de la ponte de juin 83. Un oeuf était percé, l'autre fut mis dans un incubateur, constitue de deux aquariums en plastique de taille différente, places l'un dans l’autre. Le plus petit était rempli de terreau lbouilli auparavant pour éviter les moisissures}. le plus grand d’eau chaude, maintenue à 27° par une résistance commandée par thermostat. L'ensemble était couvert par une vitre qui permettait d'obtenir un taux d’humidité important. Malheureusement, l'oeuf a moisi. Par la suite, j'ai gardé le même dispositif, mais en remplaçant la terre par plusieurs couches de "Perlon". Les 3 oeufs de la ponte du 3 mai 84 ont ainsi été déposés sur le "Perlon", le tout maintenu à 27 C. Pensant que les oeufs n'étaient pas fécondés, j’en ai ouvert un le 14 juin 84, soit après 6 semaines d’incubation. Il renfermait un embryon vivant, de 14 mm environ. Le B juillet 84, ouverture d'un autre oeuf l9 semaines}, présence d'une petite tortue d’environ 2 cm. Le dernier oeuf n’était pas fécondé. Ponte du 15 juin 84 : sur les 6 oeufs pendus, en terre, 2 n'étaient pas fécondes ljetés le 22.·‘8f84l. Le 5i‘9l84, decouverte d'un oeuf ouvert à un des pôles. Le 7!9f84, la petite tortue est sortie de l’oeuf, possédant encore, au niveau du ventre, une grosse masse de vitellus, qui se résor- bera en 24 heures. Les trois autres oeufs s’ouvriront les 7 et Br'9i'84. Les tortues étaient toutes sorties dela coquille le 10 du même mois. A |'éc|c— sion, les tortues mesuraient 2,5 a 2,9 cm (plastron}, pour un poids allant de 7 à 10 g. Elles ont une teinte gris—vert, assez pâle, la tache rouge der~ rière l'oeil est peu visible, les taches noires du plastron sont peu mar- quées. La dent de l'oeuf est bien visible. Les nouveau-nés sont laissées dans l'incubateurjusqu’à résorption com- plète du vitellus, puis mis dans un petit bac rempli d'eau, sur une hauteur de 3 à 4 cm. Le duree d'incubation est donc d’environ 3 mois, avec une température constante de 27°C. Les jeunes tortues n'ont commencé à manger que 15 à 20 jours après la naissance lvers de vase, vers cle farine]. La coloration de la carapace étant alors modifiée, les tortues sont vert foncé, les marques noires du plastron beaucoup plus marquées. Une seule tortue a perdu la dent cle |’ceuf au bout de 21 jours. D'autres oeufs sont en incubation, les naissances etant prévues vers fin octobre et fin novembre B4. VIII. CONCLUSION Souhaitons qu’aboutissent les demarches entreprises pour interdire Vimportation de ces tortues nouveau-nes et autoriser, seulement, I’arri— vage d'individus plus gros l'lO cm minimum}. Cela freinerait la grande 61
majorité des gens qui achètent ces petites tortues pour amuser quelque temps les enfants et qui, la plupart du temps, ignorent qu'elles peuvent grandir et vivre longtemps. Ne serait-il pas plus profitable, et intéressant, de montrer à ces enfants des tortues en pleine croissance, voire des reproductions ? Les tortues actuellement importées sont trop jeunes car, malgré des soins sérieux, on enregistre une grande mortalité. De nombreux revendeurs de tortues devraient s'informer sur la "tor— tue de Floride", afin de prevenir les éventuels acheteurs que ces tortues grandissent et demandent un minimum de soins [aquarium assez grand. eau chauffée, nourriture variée, etc...]. Ainsi cela pourrait : et dissuader les acheteurs peu sérieux, et inciter les personnes intéressées à investir dans du matériel approprié. Beaucoup de personnes sont prêtes à acheter le matériei nécessaire pour élever des poissons, pourquoi ne le feraient-elles pas pour des tortues ?. T. GAGLFANO 30, Bvd Jean Brunhes 31300 TOULOUSE. FRANCE. Tél. (61} 42-50—60. 62
BIBLIOTHÈQUE Nous avons reçu, du CHELONIAN DOCUMENTATION CENTER, un cer- tain nombre de publications concernant les tortues : 1. Turtle Hobbyist, 1976, 1 (1 à 71 2. Turtle En Tortoise Review, 1981, 1 (11 et (21 3. Chelonologica, 1980, 1 (11. (31, (51, (61 et (71 et 1981. 2 (11 et (21 4. J.H. du PON. 1977. Turtle Nomenclature. Spec. Publ. N°1. [réper- toire des noms latins, allemands, anglais et flamands des tortues}. BIBLIOGRAPHIE Turtle &T0rt0ise Revsew . . Turtle &Tortosse Review aucune i mman mu uunasn 1 CONTENTS CONTENTS [TTF Business ..... .......... ......·. ........... .. 2 Conservati¤n!Prescrva tion ITTF Business ..............· ·...... .............. Zia P¤k1s¤¤¤'¤ Tvrtïss nest ¤¤ tieïlvdai B¤¤¢h¤S -- 5 term; to the ratmr ............................ zi. Marine Sanctuary Canditla tes Designa ted ........ "J Cûmm M *’*°P·°=·1= m mm °°“àîZ"î.,îl‘ë2’§î'Zë°‘lI.'2 ‘1‘.îî .1.. ·-1.... 25 appendices .....,........................... LO ········ chelonians Listed Under the Endangerenl Species CNES uilàpmnsidgï m“1ES’ SEalS’ Sea °‘ se =·¤·*·’°* ~‘·= me “=a·>· ·------- 1* Eüïîiîür ..§i·ïE§.“.;:::.:*:; ëÈ.'§§§§2“t;;;.;;;: ‘‘‘‘ ’° News No les back Nes ting ........... . .................... .. 31 New Protected Areas in Greece ..........····.. 12 Rwanda JONS CITES ____________'_vv·’__’_A____ 12 I sauna T. a. 1*. ns·.r1t:u, Vol. 1(11 ................. 29 Japan'; Reserva tions ...·..... ........... ..... J.2 Heks Notes Queen Gives Island to Turties ...........·.·.. 12 Certificate; of Achievement ................... 32 Leathetback Slaughter in Dominica ... ......... 12 Turtle Task Force ....., ..... ........... ·...... 32 Sudan, News Captive Breeding in the Galapagos ............. 32 The uerpetoiogical Assncia tion of Africa ..... 12 Maa rgng NEL,15 ai-i righ chetania sroup ............. . ......... *13 ln tetna tionai. Herpe tological Congress ········· J2 Neu Society; Campagne Protection Tortues (CPT} 13 A,A,}|,5. Fourth Convention ......... ···· ······· J3 Nec tingnews Sucie ty News . societns Europaea Hetpetologica - First aunouncalenr ........................ · .......... 3 3 ordinary General Meeting .,,......... ·.. ...., .1.1+ Na`.; Maia; ga; rim-, gf ma 5;; ris}; hypera- hiscellanea logîcal Society ..... . ......................... 33 Crack Down Results in Two Sea Tur cle India: t- New Books!PubI.ica tions .... .........·. .... ........ 3à ments .... .·.......... ........ ........... ... 15 ` Proposed Endangeted Tur Lles · . . ....... . . . . . · . · 16 Geographic Distribution Chrgsemgs nolsoni - Georgia .... ........ ...... lh Cleaning guttatn-Georgia .....···. ..... . .... . DE Pseudemxs scrigta elegans - Indiana . . ... . . . . . · 1; Rhinaclemnvs L Eulcherrima - Mexico, Oaxaca . 17 _Chrïse•n£s acrigta elegans - New Jersey ..... ., 17 63
Index du Volume 1. l1980l ARMSTRONG, G. 1 980 [From Other Journalsl — Flecords of the long·necked tortoise Cheio- dine iongfcoilis. Chelonologioe, 4 : 177. BATES, H.W. 1980 - Abenteuer mit Henry Walter Bates, Naturforscher. Chelonologlon, 4 : 141-151. 3 iigs., 1 map. BISSETI', D. 1980 - Box turtle neetîng. Chnlonolnglcn, 5 : 199-204, 2 fige. BRAIVIE, A.H., Jr. 1980. Turtles in Art and Legend, Phase Ill and in the beginning. Chelo- nologten, 8 1 240-245, pls. IV and V. COHNELIBSEN, Th. 1980. Sterren strelen in het duister. Chelonoloqica. 2 : 53-63, 1 2 figs. EHNST, C.H. 1980. Chrysemys piste and its parasites, Chelonologico, 5 : 213-215. FEFINHOUT, A.K.C. 1980 - Oman beschermt zijn zeeschildpadden. Chelonologica. 3: 108-11, 2 fige. GIJAFIISCO, H. 1980 [From Other Journals}- Nlemmalian hormone induces egg deposîtion in turtîes. Chelonologica. 4 : 177. HEFION, K. 1980 — Tortoises in a French garden. Chelonoioglca, 5 : 190-198, 12 figs. HOFSTFIA. J. 1980 — Minjn Franjeschildpad of Matamaeta, Chefys fimbriara [Schneider 1783I. Chnlonologlon, 4 : 153-159, 8 fige. HOLIVIAN, ..l.A. 1980 -The age ofthe turtle. Chelonologlcn, 5 : 205-212, 4figs., Ztables. HOLTKAIVIP, K. 1 980 - Veldwaarnemingen bij de Nloorse moerasschildpad. Chelonîlogica, 1 : 2-4, 5 figs. HlJ1.SE,A.C. 1980 - [From Other Journals! · Notes on the occurence ofintroduced turtlos in Arizona. Chnlonologice. 4 : 176. KENNEFISON. l(,J. 1930 [From Other Journals} — Notes of hatchling Cheiodina iongicoiiis lShawI. Chelonologica, 4 : 178. MARSHALL, G., and F. du Pre. 1980 — Turtles ln art end legend. Chelonologiee. 6: 230-234, pls. I and II. MARSHALL, G., and F. du Pre. 1980 - Turtlee in Art and Legend, Par: V - Nlythologv. folklore and superstition. Chelonoiogice, 8 : 254-280, pl. Vll. PFEIFFER, C. 1980. Foods lor tortoiees. Chelonologlca, 1 : 5-13, 3 tables. PON, J.H. du. 1980 — Het geslacht Cuora Gray. 1855 lAzietische dooschildoaddenl. Chelo» nologlca, 1 1 15-15, 2 figs. FON, J.H. du. 1980 — Cheiydra serpenrina Linnaeus, 1758, of de Gewone Bijtschildpacl. Chelonologioa, 1 : 29-36, 6 figs., 2 tables, 1 map. 64
FON, J.H. du. 1980, Introduotie. Chekmologica, 2 : 44-48. PDN, J.H. du, 1980. Introduction. Chelonologîoa, 2 : 50-52. PON, J.H. du. 1980, Wet Bedreigde Uitheemae Diersoorten. Cholortologlca, 2 : 54-6 7. FON, J.H. du. 1980. Acton Threa tened Species of Animals. ChI1DI‘IOI0§iCB· 2 1 B8-70. FON, J.H. du, 1 980. Mâfacfemys terrapin, Diamantrugschildpad. Chelnhûlngica, 3 : 124, 1 fig. PON. J.H. du. 1980. Auction Sale. Chelonologicn, 3 : 133-134, PDN, J.H. du. 1 980. important works on turties, tortoises and terrapins. Chalonntngica, 3 : 1 34-135, PON, R. 1980. Tortoise Prints. Chelnnnlngica, 1 : 40, 1 fig. FON, FI. 1980. Tortoïse Prints. Chalnnnlngiua, 2 : 49, 1 fig. PONTRJ1980. Tortoise Prints. Chnlnnülngicn, 3 : 100, 1 fig. FON, R. 1980. Tortoise Prints. Chelonologica, 5 : 226-227, 5 figs. PORHAS, L., and J. BERNADUCCI. 1980 [From Other Journals} - Dicephalic Kfnosternon, Chnlonologicn, 5 : 223. PHITCHARD. P.C.H. 1980 lN'1omcI - Prelîminarv information on Joint Mexico!U.S. Program for Conservation of Ken··ip's Ridley at Rancho Nuevo, 1980. Chalnnnlngica, 3 : 1 32. PHITCHAFID, P.C.H. 1980. Record size tortles from Florida and South America. Chelonolo- Qica,. 3 : 113-123, 7 figs. FFIITCHAHD, P.C.H. 1980. De zon en de schildpad. Chnlonoioglcn, 4 : 162-1 B8, 5 figs. ITransI. into Dutch bv J.H. du Pon]. ROSS. J.P. 1980. Sea Turtle Conservation Conference, Chnlnnnîngîca, 4 : 152. ROSS, J. P. 1 9 80. Sea turtle popuiations are in danger on the Pacific coast of Mexico· Chalo- nnlogiea, 4 : 160-181. HOWE, J., and J.J. JANULAW. 1980. A notewortiw conservation achievement. Cholonùlogicn. 3 : 125-131. SKVIRSKY, L. 1980. Turtles in Art and Legend, Part IV — Lord of the northern quadrangle. Chelonologtcn, 6 : 246-252. pl. VI. . TFIYON, 8.W. 1 980. Some aspects of braeding and raising aquatic chelonians. ChoIon¤|o~ gica. 2 : 79-91. WILLIAMS, E. 1980. A key and description et the living specieâ df the QEGUS Podocnemfs Isensu Boulanger} ITestudines, Pelomedusidaei. Chnlnltnlngica, 1 : 1 7-28, 1 5 figs. WINDOLF, R. 1980. Bemerkungen zum Vorkommen von Teswd'0 hermarmf hefmânni in Dalmatien und Montenegro, Jugoslavien. Chelortologîca, 3 : 101-106, 2 figs., 3 photo*s. 1 table. 65
ANNONCES 1. La "British Herpetological Society" nous communique son pro- gramme pour l’année 1985. Les reunions auront lieu au : Theatre of the Linnean Society of London ; Burlington House, Piccadily. Londres W1 à '|9hOO;les: 28 février : The Earl of Cranbrook (President, BHS} `: The herpetofauna of Vanuatu (Pacific Ocean}. 19 mars : Annual General Meeting (see Agenda} and Dr M.R.l<. Lam- bert (Chairman, BHS} : A few herpetcfauna in the Common- wealth (Australia, Seychelles, Malawi, Zimbabwe}. 25 avril: Mr Brian Banks (Biological Sciences, Univ. Sussex} : Bree- ding ecclogy cf the natterjack in Britain in relation to conser- vation. Canceiied in 1.984. 15 mai : Prof. Kraig Adler (Section cf Neurobiology and Behavior, Cornell Univ., New York and Pembroke College, Univ. Cam- bridge} : Sensory basis of amphibian orientation and naviga- tion. Illustrated by North American species. 19 juin : Amphibiens and reptriles Worldwide. A discussion on care and breeding organized by the Captive Breeding Committee. 26 septembre : Meeting topic to be arranged by the Captive Breeding Committee. 23 octobre : Dr Alan Charig (Chief Curator of Fossil Amphibiens, Flep- tiles and Birds, Dept. Palaeontology, British Museum (Natural History}, London} : Dinosaurs : myths and mis- conceptions. Carried over from 1984. 19 Novembre: Dr Andrew Laurie (Dept. Zoo|oQV. Univ. Cambridge} : Marine iguanas on the Galapagos ls. (Pacific Ocean} and El Nino. Date to be confirmed. CARNET DE NAISSANCE SEGAHD Luc, 4 Avenue Gay-Lussac. 93470 COUBBON (Tél. 388.62.20} ; nous fait part de la naissance, le 22 mars 1985, de 55 Boa constrictor. 66
APPEL AUX HERPETOLOGISTES GUI OBTIENNENT LA REPRODUCTION DE FIEPTILES EN CAPTIVITÉ Il est clairement établi que la température d'inculJation des oeufs influence la sex ratio chez plusieurs espèces de Reptiles lvoir article de C. Pieau, Bull. SHF. 1984, n° 32}. Les résultats manquent pour beaucoup cfespèces, en particulier pour les Serpents et les Lézards. Le regroupement des données obtenues par de nombreux herpétologistes pourrait fournir des informations·inté— ressantes. C’est pourquoi nous demandons à nos collègues : 1} - de nous adresser toutes les données [espèce, lieu et année de |’incu— bation, conditions d’incubation, eq particulier temperature, sex ratios} en leur possession ; 2f- si possible de réguler ou à défaut de mesurer la température d’incuba- tion des oeufs |orsqu’iIs obtiendront de nouvelles pontes et d'identifier le sexe des animaux qui en seront issus ; 3}* - de conserver les nouveatvnés ou les jeunes morts en les mettant dans du formol ou de l'éthano|. Les résuitats de Venquête seront ultérieurement regroupés dans un article du bulletin dela SHF où apparaîtra le nom de toutes les personnes y ayant participé. C. PIEAU, F. RIMBLOT, J. LESCURE Adresser le courrier à : Frédérique FIIMBLDT Laboratoire de Zoologie (Reptiles & Amphibiens} du Muséum National d‘Histoire Naturelle 25, rue Cuvier 75005 PARIS 67
Bulletin dela Société Herpétologique de France INSTRUCTIONS AUX AUTEURS Le bulletin de la Société Herpétologique de France publie, sous réserve de l’accord de son comité de redaction, tout manuscrit de langue francaise, quel qu’en soit l’auteur, traitant d'un sujet se rapportant aux Amphibiens et aux Reptiles lfossiles ou vivantsl. En cas de nécessité, priorité est toutefois accordée aux membres de Vassociation lS.H.F.l. Les articles n’engagent que la responsabilité des auteurs et non celle de la Société Herpétologique de France. Ils peuvent être des articles origi— naux, des articles de synthèse sur un thème ou un sujet donné, des cour- tes notes permettant de prendre date lprécision sur une répartition géo- graphique par exemple} ou des analyses bibliographiques. Ils sont soumis au comité de lecture et de rédaction qui peut faire appel à un ou plusieurs rapporteurs spécialisés. La première partie du bulletin est réservée aux articles originaux, la deuxieme aux articîes apportant conseils et préci- sions sur des thèmes plus proches dela vie associative (élevage, courrier des lecteurs, carnet de naissance, annonces, compte-rendus d'activité, etc.), En outre, le bulietin publie une fois par an, les résumés des commu- nications présentées lors des iournées annuelles dela S.H.F. Selon |'origi— nalité de |'article et la portée de son contenu scientifique, le comité de rédaction se réserve le droit de choisir son insertion dans l'une ou |’autre des deux parties. Les textes sont à envoyer en deux exemplaires ldont |'origina|l au responsable de la rédaction dont i'adresse figure en page de couverture de chaque numéro. Afin d'a||éger la tâche de la rédaction et d’accé|érer ia parution de chaque numéro, ii est demandé aux auteurs de respecter les instructions qui suivent. I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES MANUSCRITS A. - Les manuscrits sont dactylographiés sur une seule face de feuille de format A4 [21 Cm x 29,7 cml en double interligrie et en ménageant une marge d'au moins 5 cm à gauche. Les feuillets seront numérotés dans I’ordre en haut à droite. B. - La disposition des différentes parties du texte doit respecter l'ordre suivant : - titre len françaisl — prénom et nom du ou des auteurs — résumé en français - mots clés en français — résumé en anglais 68
- mots clés en anglais - texte proprement dit - remerciements - références bibliographiques — adresse des auteurs - annexes ls'il y a Iieul Un titre en anglais est communiqué en fin d’article ou sur une feuille à part pour être inséré dans le sommaire en anglais. II. TITRE Le titre doit résumer |’artic|e mais étre le plus court possible. Les noms d'éspéces doivent être suivis de |’ordre et de la famille. Préciser s‘i| y a lieu la zone géographique. ler ex. : Nouvelles données sur la répartition d'Eugroctus asper [Urode|a, Salamandridael dans les Pyrénées. 2e ex. : Sur la présence du Spelerpes brun, Hydromantes italicus [Urode!a, Plethodontîdae] dans les Alpes-maritimes [France]. III. NOM DE L'AUTEUR Le nom de |'auteur en capitales [bien noter les accents éventuelle- mentl est précédé du prénom en entier et en minuscules à disposer sous le titre, en milieu de page et en dessous du mot "par" en minuscules. iv. mësuiviês ET Mors ci.És A. ·· Les manuscrits de plus de 5 pages dactylographiées sont précé- dés d'un résumé dont la longueur ne doit pas excéder 5 % de celle de l'ai'ticle. Le résumé doit signaler les éléments nouveaux et les conclu- sions. ll est suivi d'une liste de mots clés (6 au maximum}. Ce résumé en français est suivi d'un résumé en anglais lsummaryl et d'une liste de "key words". Le comité de rédaction accepte éventuelle- ment de traduire les résumés en anglais. L’auteur doit alors prévoir un espace libre pour l’însérer dans le manuscrit. B. - Les manuscrits de moins de 5 pages dactylographiées (cas des résumés d'une communication présentée à un congrès de la S.H.F. par exemple] sont précédés d'un résumé en francais et d'un résumé en anglais [abstract} de 2 ou 3 lignes chacun et sont suivis respectivement d'une liste de mots clés en francais et en anglais. 69
Les auteurs sont dispensés de rédiger des résumés |orsqu'i| s'agit d'informations sur les techniques et conseils d'élevage, de carnets de naissances, du courrier des lecteurs. de chroniques bibliographiques lanalyse d'ouvrage et résumé de thèse}, de la tribune libre, des activités de la société. \l’. TEXTE A. - ll est recommandé aux auteurs de ne prendre aucune initiative d'ordre typographique. Le texte doit être dactylographie en minuscules y compris les titres de chapitres et de paragraphes. Seuls les patronymes d'auteurs cités dans le texte sont en majuscules. Les mots en latin sont soulignés d'un trait simple dans le manuscrit car ils seront imprimés en italique. Pour mémoire, rappelons que les noms de genre et de taxons de rang supérieur commencent par une majuscule, les noms d'espèces ou de sous—espèces commencent par une minuscule. Ex. Varanus griseus griseus Waranidael B. - Suhdivisîons du texto Les différentes parties ou paragraphes sont, s'ils n'ont pas de titre, séparés par un espace blanc. En ce qui concerne la hiérarchie dans la divi- sion de Farticle en sous-unités, les titres de chapitre sont mis en milieu de page; les titres de paragraphes ou sous-paragraphes sont placés en début de ligne en adoptant la nomenclature dégressive suivante 1 I. ; A. ; 1. ; a. C. Notes infra-pagînales Elles doivent être exceptionnelles. Elles ne sont que des explications indispensables ne pouvant rentrer directement dans Vexposé. Elles sont disposées au bas de la page correspondante, numérotées et séparées du texte par un espace suffisant et une ligne continue. Le renvoi à une note se met entre parenthèses. Le même numéro précède la note elle-même. Une référence bibliographique ne peut faire l'objet d'une note infra- paginale. D. - Renvois Pour renvoyer à un travail figurant dans la liste bibliographique, il faut citer entre parenthèses et dans cet ordre : nom de l'auteur ; de publi- cation, éventuellement lettre minuscule a, b,... permettant de distinguer les ouvrages publiés une même année. Ex. : lSAINT-GIHONS, 1956al Ex. : d'après SAiNT—GIFlONS (1956al. Les renvois aux figures sont mis entre parenthèses dans le texte. 70
E. - Illustration - L'auteur doit tenir compte du format de la revue, aussi les figures seront données soit au format définitif, soit au format supérieur dans la limite d'une réduction de moitié. — Les dessins au trait tgraphiques, schémas) sont présentés sur papier calque ou sur bristol blanc et dessinés à l'encre de Chine. L’auteur doit s'assurer que les symboles ou chiffres sont assez grands pour rester lisibles après réduction. ll est conseillé d’uti|iser un "norrnographe" ou des lettres-transfert qui seront fixées avec soin. - Les cartes doivent être encadrées d'un filet fin et comporter éven- tuellement les coordonnées géographiques, Vorientation et l'échelle matérialisée par un segment sur lequel est indiquée la longueur réelle cor- respondante. - Le nombre des photographies doit être limité au strict minimum. Pour être publiée, chaque photographie doit constituer une innovation ou posséder un réel intérêt documentaire. Les auteurs sont priés d'envoyer des tirages sur papier en noir et blanc bien contrasté et sans rayures. - Les figures ldessins, cartes, photographies} doivent être numéro- tées et les légendes correspondantes regroupées et dactylographiées sur une feuille distincte. — L'appel des figures dans le texte se fait en chiffres arabes lex.: fig. 2l. — L’auteur doit indiquer au crayon dans la marge |’endroit où il sou- haite voir apparaître chaque figure. F. - Tableaux Les tableaux sont présentés dactylographiés sur une feuille à part. Leur titre SSI placé au—dessus et les notes explicatives de certains détails en—dessous. Les traits de séparation des colonnes sont continus et tirés à la machine à écrire ou à la plume. Il est indispensable que les auteurs exercent un contrôle rigoureux des données présentées dans les tableaux, car les corrections à y apporter sont très délicates. L'appel des tableaux dans le texte s'effeCtue avec une numérotation en romain lex. : tabl. ll. Les tableaux qui font double emploi avec le texte ou les figures sont à éviter. G. Ramarciamanta Les remerciements, aussi brefs que possible, se placent a la fin du texte, avant les références bibliographiques. 71
VI. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES Tous les travaux signalés dans le texte. et eux seulement, doivent être cités à la fin du texte sous le titre "références bib|iographiques" placé en milieu de page. Le_ classement des références se fait de préfé- rence par ordre alphabétique des noms des auteurs. - La référence à des livres ou des ouvrages non périodiques doit com- porter dans cet ordre les éléments suivants : nom de |'auteur en majuscu- les, initialeisl du prénom en majuscules, année de publication entre parenthèses, titre, éditeur, lieu de publication, nombre de pages. Pour chaque référence, la deuxième ligne et les suivantes commencent en retrait (équivalent à 5 ou 6 lettres] par rapport à la première ligne. La ponctuation doit être suivie selon les exemples ci-dessous : MATZ, G. et VANDEHHAEGE, M. (1978}. - Guide du terrarium. Delachaux et Niestlé, Neuchâtel, 349 p. HOFFSTETTEH, H. et GASC, J.P. il 969l. — Vertebrate and ribs of modern Reptiles. lo : GANS, C. ed., Biology of Fieptilia, Academic Press, New York, 1 : 201-230. — La référence à un article dans une publication périodique ou en série, comporte dans cet ordre 2 nom de |'auteur en majuscules, initialelsl du prénom en majuscules. date de publication entre parenthè- ses, titre de |’artic|e, titre de la publication abrégé selon les usages inter- nationaux. numéro du volume, première et dernière page. Ponctuation selon les exemples ci-dessous : BONS, J.; CHEYLAN, M. et GUILLAUME, C.P. l'I 984]*. - Les Reptiles méditerranéens. Bur'!. Soc. Herp. Fr., 29 : }"·1?. NAULLEAU, G. l19B3l. — Action de la température sur le digestion chez cinq espèces de Vipère européennes du genre Vrbera. Buùi Soc. Zoo!. Fr., 108 : li-?-58. VII. ADRESSE L'auteur indique son adresse complète en la faisant précéder de son nom après la liste des références bibliographiques, sur le côté gauche du feuillet. VIII. CORRECTIGNS Les corrections sont faites sous la responsabilité des auteurs. Une seule épreuve leur est envoyée après la composition, dans le but de per- mettre urie vérification de la conformité du texte proposé, mais non d'v apporter des modifications par rapport au manuscrit original. L'épreuve corrigée devra être retournée dans un délai de 8 jours. Passé ce délai, le texte est corrigé d'office par la rédaction puis justifié. 72
IX. TIIIÉS A PART La fourniture de tirés à part aux auteurs n'est pas prévue. X. RESPONSABILITÉ Les articles sont publiés sous la responsabilité entière et personnelle des auteurs. _ La réutilisation de documents déjà publiés suppose, aux termes de la loi du 1 1 mars 1957, |’accord de |'auteur et de |’éditeur dela publication concernée. Cet accord sera demandé par le signataire de |'artic|e. La réédition d'un article paru dans le bulletin de la S.H.F. ne peut se faire qu'aprés .accord de la S.H.F. 73
Criquets ·- Cêtoines - Vers à soie - Phasmes Blattes exotiques - Tribolions - Vers de farine - Drosophiles - Dermestes — Griilons Sauterelles - Enchytrées - Vers de terre Noctuelles — Teignes de ruche". etc.. . et des Insectes dans I'aIc0oI pour T.P. e 0 L/7..5 GG-ÉCï'ëLL(./72. Documentation - Références - Tarif g ratuit ® Domaine de Grand—C|os __ B. P. n° 'I - CHATONNAY 3 8440 St-J EAN - D E - B O U R NAY I__,..I_·,.;gjZ:;gj.····' Tel. [74] 5l 34 III Producteur n'3B 455 453 / La redaction rfast pas responsable des textes et illustrations. publiée qui enga- gent la seule responsabilité des auteure. Les indications de wus Ordres, données dans les pages rédactionnelles, sont sans but publicitaire et sans engagement. La reproduction, de quelque manière que ce soit. même partielle destextee. dee- aîns et photographies publiées dans le Bulletin de la Société Herpétologique de France cet interdite Sans |’acc¤rd écrit du directeur da la publication. La S.H.F. se reserve la reproduction et la traduction ainsi que tous les droite v afferant, pour le monde entier. Sauf accord préalable, les documents reçue ne sont pas retournés.