Bulletin de la Société Herpétologique de France 4è"'° trimestre 1992 n° 64 " I ·:~_-'·_· 5*-`Ã " É ;i_;·'E-I-:=` S ~ _ t_ lreilr eei “ ‘ lln ~ r `'`' - . ` .··.—' ···. -·<, ‘·i‘ ’ é ·—r·· r " 9 ri» itr e'i· iiiii 9 =r. 3 r iërcêé ._.·.; =îJ‘;_<;z ‘t2i_ " ·—e` —=rt · · ` Il Il —- _, ’* F · _ _.·_ ·'·· Ã ·_ ` _ ` _ _— L- I I du I} I - ISSN 0754-9962 Bull. Soc. Herp. Fr., (1992) 64
0 l f I I | Bulletin de la Societe Herpetologrque de France Directeur de Publication i' Editor: Roland VERNET Comité de Rédaction [ Managing Co-Editors: Michel LEMIRE, Jean LESCLJRE, Claude PIEAU, Jean—C|aude RAGE, Jeff TIMMEL (Index) Secrétariat de Rédaction l Secretaries : Sophie BERLAND (Index), Valérie RAAD et Yannick VASSE (Bulletin) Comité de lecture il Advisory Editorial Board: Robert BARBAULT (Paris, France); Aaron M. BAUER (Vi||anova, Pennsylvania); Liliane BODSON (Liège, Belgique); Donald BRADSHAW (Perth, Australie); Maria Helena CAETANO (Lisbonne, Portugal); Ma><~GOYFFON (Grenoble, France}; Robert GUYETANT (1Chambèr)r, France); Ulrich JOGER (Darmstadt, Allemagne); Mic ael Fl.K. LAMBERT (Chatham, Angleterre) Benedetto LANZA (Florence, Italie); Raymond LECLAIR (Trois-Rivières, Canada); Guy NAUL EAU (Chizé, France); Sa`id NOUIRA (Tunis, _Tunisie); V. PEREZ-MELLADO (Salamanque, Espagne); Armand DE RICOLES (Paris, France); Zbynek ROCEK (Prague, Tchécoslovaquie); Hubert SAINT-GIRONS (Paris, France). Instructions aux auteurs il Instructions to authors Des instructions détaillées ont été publiées dans le numéro 33. Les auteurs peuvent s’y reporter. S'ils ne les possèdent pas, ils peuvent en obtenir une copie auprès du responsable du comité de rédaction. Les points principaux peuvent être rsumes ainsi: Les manuscrits, dactylographiés en double interligne, au recto seulement sont envoyés en double exemplaire. La disposition du texte doit respecter les instructions. L'adresse de l'auteur se place en dernière page. Les figures sont réalisées sur papier caique ou bristol. Les photographies (noir et blanc) ne sont publiées qwexceptionneilement. Les légendes des igures sont dactylographiées sur leuilles séparées. Les références bibliographiques sont regroupées en tin d'article. Exemple de présentation et référence bibliographique: BONS, J., CHEYLAN, M. et GUILLAUME, C,P, (1984) — Les Reptiles méditerranéens. Bull. Soc. herp. Fr,. 29: 7-17. Tirés à part Les tirés à part (payants) ne sont fournis qu'à la demande des auteurs (lors du renvoi de leurs épreuves corrigées) GI seront facturés par le service d'imprimerie. Tous renseignements auprès du Trésorier. La rédaction n'est pas responsable des textes et illustrations publiées qui engagent la seule responsabilité des auteurs. Les indications de tous ordres, données dans les pages rédactionnelles, sont sans but publicitaire Gt sans engagement. La reproduction de quelque maniere que ce soit même partielle, des textes, dessins et photographies publiées dans le Bulletin de la Société Herpétologique de France est interdite sans |'accord écrit du directeur de la publication, La S.H.F. se réserve la reproduction et ta traduction ainsi que tous les droits tr attérant, pour le monde entier. Saul accord préalable, les documents ne sont pas retournés. ENVOI DES MANUSCRITS à: M. Roland VERNET _ Laboratoire d'Ec0l0gie, Ecole Normale Supérieure 45 rue d‘U|m - 75230 PARIS CEDEX 05 Fax : (1) 44 32 38 85 Tél J (1) 44 32 37 O4 Directeur de la publication: Roland VERNET N° commission paritaire 59374 Imprimeur : S.A.| Biarritz 18, rue de Folin, 54200 BIARRITZ Dépôt légal : 2eme trimestre 1994
Bulletin de le Société Herpételcgique de France 4è"‘° trimestre 1992 n° 64 SOMMAIRE * Les Amphibiens du pourtour méditerranéen Jean Lescure ....................... . ...................................... 1 * Caractères biogèographiques des faunes méditerranéennes de Reptiles Hubert SAINT GIRONS ..............,................................... 15 ' Activité et température corporelle automnales et hivernales chez la couleuvre d'EscuIape Eiaphe Iongissfma (Squamata, Colubridae) dans le Centre Ouest de la France Guy NAULLEAU ...................................,....................... 21 * Reproduction et organes endocrines chez les femelles d’un Amphîbien Gymnophione vivipare Typhtonectes corrpressricaudus Jean-Marie EXBRAYAT .................................................. 37 * Utilisation de_ «puces=• pour le marquage des Reptiles Jean-Marc PERICARD et Jean·Jacques BOISARD .................. 51 CONTENTS ' Amphibiens bordering the Mediterranean Sea Jean LESCURE .....................,..................................... 1 * Biogeographical aspects ot the Mediterranean reptile tauna Hubert SAINT GIRONS ................................................... 15 * Activity and body temperature in autumn and winter of the Aesculapian snake Elaphe Iongisrima (Squamata, Colubridae) in central western France Guy NAULLEAU ........................................................... 21
* Reproduction and the endoerine glands in fernales of the vivîparous caecilian, Typhlonectes compressicaudus Jean-Marie EXBHAYAT .................................................. 37 * Use of microçhip implants for marking reptiles Jean-Marc PEFHCAHD and Jean-Jacques BOISAHD ................ 51
Bull. Soc. Herp. Fr. (1992) 54 : 1-14 il I Der Jean LESCUHE Résumé - ll y a plus d'Amphibiens au nord qu'au sud de la Méditerranée mais on observe peu de differences entre les sous-secteurs du nord. On compte respectivement 28, 25 et 30 espèces d‘Amphtbiens dans les secteurs occidental, intermediaire et oriental mais ll y en a 20, 25 et 27 au nord et 13, 2 et 4 au sud. 7, dont 1 disparue, sont présentes au Proche-Orient. L’|ta||e paraît plus peuplée en Amphibiens que ses voisins. Aucune espèce ne fait le tour de la Mediterranee. Hana rldrbunda paraît avoir la plus grande amplitude Ggeographrque mais c‘est un complexe d‘espàces avec Hana perezi à l‘ouest, ia Hana rr ibunda des auteurs, en Italie et dans la péninsule balkanique, et une forme orientale qui pourrait s'appe|er Hana bedrragae (selon Dubois, 1992), en Turquie, Proche-Orient et Eggpte. Les autres especes les plus réparties autour de la Méditerranée sont: Bufo vlrrdls, aramandra saramandra, Euro buro et Hana darrnatlna. Tous les Amphibiens circummediterranèens sont d’origine nordeurasiatique, exceptes Bufo regurarls et Prychadena niasoarenrensis, provenant d'Afrique tropicale et arrivés en Egypte par la bande éthiopienne de la vallée du Nil. Mots-cles : Amphibiens. Mediterranée. Biogeographie. Summary - There are more amphibiens bordering the Mediterranean Basin in the north than ln the south; differences between subzones in the north are small. Amphibian species total respectively 28, 25, and 30 ln the western, central and eastern zones; 20, 25 and 27 in the north, and 13, 2 and 4 in the south. There ar seven species (one now disappeared) in the Near East. ltaly appears to have more amphibiens than its neighbours. No species is completely clrcum-Mediterranean. Hana rrdlbunda seems to have the greatest range, but it orms a species complex with Hana perezr in the west, with Hana rrdibunda [sensu euotorum) in italy and the Elalkan peninsular, and with an eastern form, given the name of Hana ibedrragae (Dubois, 1992), in Turkey, the Near East and Egypt. he next most Medrterranean-distributed species are Buro viridfs, Sararnandra saramandra. Buio buro and Hana daimatrna. Ail of the circum-Mediterranean amphibians are of north Eurasiatic origin, except Bufo reitrraris and Ptyohadena mascareniensrs, which come lrom tropical Africa and via the Et ropran zone ave reached Egypt through the Nile Valley. Key-words : Amphibians. Mediterranean Region. Biogeography. I. INTRODUCTION Ftour le common des mortels, _regi_on et climat méditerranéens paraissent des notions evrdentes mais si on veut être plus precis, on s’aperçoit gu’rl n'y a pas_d’unammttè sur leurs definitions et teurs limites Cart0gt’aphIC|UeS. CeS |'lOllOl'lS ne sont DHS perçues de la meme manière Der les geographes, les citmatologues et les biogeographes. Certes, le cadre geügrephlque est reîatlvemenli Simple et definir: une mer pratiquement fermee de 4.000 km de iong sur 1000 km de large. bordee par des regions relevant de lr0IS C0rtttnenlS, dont leS lC)r8S l£enClUS vers leS VOISInS Suggerent cependant des possibilites d' échanges (Bons et ai., 1984). Tout le monde Manuscrit accepte le 7 février 1992 1
admet l’existence d‘un domaine - ou province - faunistique méditerranéen dans la région paléarctique, situé au sud du domaine médio~européen et au nord du domaine saharo-sindien. En Europe, sa limite septentrionale est à peu prés celle de l’Olivier et, en Afrique, sa limite méridionale correspond à la limite nord du Palmier Dattier. Si on considère maintenant les diverses définitions du climat méditerranéen, on ne retrouve plus ta même unanimité. Tous les auteurs sont d’accord pour distinguer un climat méditerranéen selon deux critéres, un été moins pluvieux que les autres saisons et sec (indice de sécheresse: S<7), mais ils divergent sur les diagnoses limitatives de la méditerranéité. Daget et David (1982) ont comparé ces différentes diagnoses et concluent que la méditerranéité, tant au sens d’Ashman (1973) que de de lvlartonne (1927), correspond à un ensemble cohérent mais partiel des étages et des variantes thermiques du climat méditerranéen décrits par Emberger (1930, 1971), les étages perarides et perhumides ( méme humides pour Ashman) et les variantes froides (m < -7°C) d'Emberger étant exclus. Une divergence fondamentale sur le concept d‘aridité apparaît aussi entre Emberger (1930} et Gaussen (1963). Pour celui-ci, il faut que le nombre de mois secs soit compris entre deux et neuf et que la moyenne des minima de température du mois le plus froid (m) reste positive pour qu’il y ait climat méditerranéen. Devant ces divergences, nous avons adopté comme limites de Faire méditerranéenne, avec toutefois quelques modifications, celles que Blondel (1982) a appliquées dans son étude de Vavifaune du Bassin méditerranéen, à partir de la carte de VUNESCO, dressée par Gaussen (1963) (fig. 1). Ces limites se recoupent largement avec celles, établies par Saint-Girons (1982), de la région où les Fieptiles méditerranéens sont majoritaires. Cependant, nous n’étudierons pas la distribution des Amphibiens dans la zone orientale de l’aire méditerranéenne de ces deux auteurs, a cause du manque de connaissances sur la répartition exacte des Amphibiens en Iran et en irak. Nous restreignons donc le champ de notre investigation aux Amphibiens du pourtour du Bassin méditerranéen. Il. MATERIEL ET METHODE Nous avons défini ci-dessus le cadre géographique de notre étude, le pourtour du Bassin méditerranéen. On y distingue aisément: 1- un secteur occidental, avec au nord le sous-secteur comprenant presque toute la Péninsule ibérique et la frange méditerranéenne de la France et au sud le sous-secteur du Maghreb; 2- un secteur oriental, avec au nord le sous-secteur de la Péninsule balkanique, englobant la frange méditerranéenne de |'ex-Yougoslavie, |’Albanie, la Gréce, te sud dela Bulgarie et la Thrace (Turquie d’Europe), et le sous-secteur de la Turquie d'Asie ou Anatolie, à l’est le sous-secteur de la frange littorale du Proche·Orient (Syrie, Liban, Israël) et au sud, le sous- secteur du delta du Nil, qui reléve plus du domaine éthiopien que du domaine méditerranéen; 3- un secteur intermédiaire, a peuplement mixte et relativement pauvre (Saint-Girons, 1982), au centre du Bassin, avec le sous-secteur de l’|ta|ie, au nord, et ceiui de la Cyrénaïque, au sud. 2
La Tripolitaine est reliée au Maghreb méditerranéen par le littoral du sud tunisien, selon la carte et les données de Saint-Girons (1982), alors qu’elle est isolée en terre saharienne parce que le sud tunisien est exclu du domaine méditerranéen pour Blondel (1982) et Gaussen (1963) (fig. 1). II est préférable de considérer la Tunisie méridionale, au sud de Gabés, hors du domaine méditerranéen (Nouira, comm. pers.), Le domaine méditerranéen terrestre n’est pas continu tout autour de la Méditerranée. Il y a évidemment les coupures géographiques des détroits de Gibraltar et du Bosphore mais il y a aussi une lorte interruption au niveau de Vextréme-sud tunisien, la Libye et l’Egypte, entre la Tripolitaine et Israël, parce que le désert (le domaine saharo-sindien) atteint les bords de la Méditerranée en Tunisie méridionale, Lybie et Egypte. La Cyrénaïque forme une île méditerranéenne dans le domaine saharo- sindien, la Tripolitaine est peut-être moins isolée (Saint-Girons, 1982). D’aprés Altman (1982), les seules zones à climat non méditerranéen en Turquie sont les régions à climat continental de Kastamonu et du nord-est, vers la frontière ex-soviétique, et ceiles à climat océanique du nord, face à la Mer Noire; nous les excluons donc du champ de notre étude. Selon |’école d’Emberger, on distingue 6 étages bioclimatiques dans l’aire méditerranéenne, du per-humide au per-aride et sept variantes thermiques, de |’hiver lacial à l‘hiver trés chaud ( - 10°C < rn < + 10°C). La plupart des espèces d’Arnphibiens des étages perhumides et des variantes à hiver glacial à trés froid (- 10°C < m < - 3°C) proviennent du domaine médio—européen. Faut-il exclure ces zones et les espéces qui y vivent, comme le font certains auteurs, de l‘aire méditerranéenne? Je ne le pense pas car ces espèces sont parfois dans des montagnes en pleine aire méditerranéenne. On ne peut pas retirer de la région m diterranéenne les espèces des montagnes de Corse, Sardaigne, Sicile, Péloponnése, Turquie, Liban ou Maroc! La question est moins claire pour des espèces médio-européennes habitant quelques enclaves reliques dans des montagnes prés des limites septentrionates de la région méditerranéenne. Ainsi, je ne compte pas, comme espèce du domaine méditerranéen, Hana iberfca, présente seulement dans quelques stations reliques de la Meseta espagnole et Chfoglossa lusffanfca, une espèce typique de la zone océanique de la Péninsule ibérique (Arntzen, 1981) mais débordant peut-être un peu dans quelques étages humides et froids de sa zone méditerranéenne. Je n'inclus pas aussi Neurergus crocarus et Mertensierla caucasfca de la Turquie non méditerranéenne et Hana noirzl, connue seulement d'une station de haute altitude (2.500 m), le lac de lvladen en Turquie (Teynié, 1991). A l'opposé, je suis obligé d’incorporer dans les espèces du pourtour méditerranéen, celles qui s'y trouvent aussi bien en haute qu‘en moyenne ou basse altitude, comme Euprocrus asper, trouvé dans des zones submontagnardes de Catalogne, les Speleomantes du sud-est de la France et de I’lla|îe, Hana rernporaria du sud-est de la France, de I’ltalie et peut- être dela Gréce, Hana latastef, présente notamment dans la plaine du Po, ainsi que Hana rnacrocnemis et Hana camerani de Turquie (Baran et Atatür, 1986, Teynié, comm. pers,). J’inclus aussi Proteus angufnus, l‘espéce des eaux cavernicoles à la biologie si particulière, qui ne vit pas dans un bioclirnat méditerranéen mais habile le pourtour méditerranéen et 3
aurait même été signalé dans les eaux souterraines de Solta, une île dela côte dalmate (Werner, 1891, cité par Lanza et Vanni, 1987). Cependant, des espèces considérées plutôt comme non méditerranéennes et absentes du secteur méditerranéen occidental pénètrent plus ou moins largement dans le secteur intermédiaire (ltatie) et dans le secteur oriental, au sud des Balkans, (Bombfna bombfna, Bombfna varfegafa, Pefobates fuscus, Trfturus atoestris et Trfturus vulgarfs) mais elles y sont représentées parfois par des sous-espèces distinctes (Petobates fuscus insubrfcus, en Italie, Triturus aijoestrfs apuanus et T. a. vetuchiensis, Trffurus vufgarfs meridfonatfs, T. v. graacus et T. v. schmfdtterorum). Un dénombrement d’espéces est toujours délicat lorsque le statut taxinomique de celles-ci n’est pas encore stabilisé. Il reflète alors l’état de nos connaissances autant que le nombre réel des espèces présentes. La complexité taxinomique du groupe des Grenouilles vertes en est un bel exempte. Il paraît logique de penser que sur toute |’aire de répartition de la «Ftana ridfbunolaii des auteurs, il y ait une ou deux espèces parentales et un klepton (hybride naturel fécond). Cependant, les trois taxons d’une même combinaison ne sont pas présents au même endroit ou uniformément distribués (dans leur aire de répartition. Ainsi, on n'a pas (?éncore) trouvé le deuxième parent dans l'aire de Hana perezf. D’autre part, des especes révisées récemment ont été divisées en plusieurs taxons alors que d'autres ne le sont pas parce qu‘et|es n’ont pas encore été étudiées. De plus, certains auteurs ont tendance à beaucoup diviser, d’autres n’y sont pas portés. Nous avons fait le décompte des espèces au mieux des connaissances actueltes selon notamment les listes ou les travaux de synthèse d’Arntzen (1981), Atatur et Yilmaz (1986), Baran et Atatur (1986), Basoglu (1979), Beutler (1979), Beskov et Beron (1964), Bruno (1989), Castanet et Guyétant (1990), Delaugerre et Cheylan (1992), Dubois (1982 a et b), Dubois et Breuil (1983), Lanza (1986}, Lanza etat. (1986), Lanza et Vanni (1987), Macgregor et at. (1990), Marx (1968), lvlensi et at. (1992), Pasteur et Bons (1959), Picariello etai., (1990), Saivador (1985), Scortecci (1936), Teyniè (1991) et Werner (1988). Les secteurs et les huit sous-secteurs que nous avons délimités dans le pourtour méditerranéen, sont en fait des secteurs et des sous-secteurs continentaux. Nous n'avons pas intégré les espèces des îles méditerranéennes dans les comptes d'espéces par secteur. Leur peuplement en Amphibiens a conservé parfois des espèces reliques disparues du continent mais il a aussi subi trés fortement l’influence de l'homme par des introductions et de graves perturbations du milieu. Ainsi, Bufo viridfs a été introduit vraisemblablement dans les îtes Baléares (lëleègmer et at., 1981) et probablement en Corse (Delaugerre et Chevlan, 1 . III - HESULTATS A. Richesse spécifique Il y a nettement plus d'Amphibiens au nord qu’au sud de la Méditerranée. En effet, on compte respectivement 28, 25 et 30 espèces 4
···#' rJ I:-JL; ""( r ` IT`. I E ·. I--., · D IP; rd: ..5T-V T f zzîtd I`; gi ‘ \:__ .,` J , 1 \Qt \` [ I` `-< " »—_ \ »' \.__` ·r···... I \__ Y-—·..,_ ·:t=' 5 . u 2 È · 1 I `°¤ 1 } ' r _ r I "~ flu.? .- J ' i a ___ r (/I lx I: ‘ * -·..·.J I I ' II .·..,_,.·-·"-""' È } ·· • \ n *—·-Ã ;·‘='· I z ii *' É. rl x" " ` J N J! ‘r x Il ’/ J a I` s f " _," Ã r I I <\ J -_ -·—.,r_‘ ll! / I · ( *1 / "I K r \ Il ( /,-wlq af · If , ~ \ r 1 if / I u' flu. H Igï [If I \ _" ll`! - fr -P‘î3· ( `;2.----—· .-J `· ·\-J La \ I X _’»·* " \` \\ I `\ \¢ I `~‘ \Q I 1 l I \& jl xâ ’}___, IJ I ...»·•\ /' I ' / I / I I1 z' ri i ""••«. J \ I rf, ""'-·—.n•· \ É Il \ ‘• ,’ \•··._ """"~·-··· Figure_ 1 : limites de |'aire méditerranéenne (trait _gra$) et nombre cfespèces d'Amphibiens reœnsees dans les huit sous-secteurs [traits pointilles). 5
d’Amphibiens dans les secteurs occidental, intermédiaire et oriental mais il y en a respectivement 20, 25 et 27 au nord et 13, 2 et 4 au sud de ces secteurs, 6 sont présentes actuellement au Proche-Orient et 1 (Discoglossus nigniventer) y a récemment disparu. On observe quelques différences entre les sous-secteurs du nord, l’ltalie est plus peuplée et la Turquie d’Asie l’est nettement moins. Le Maghreb, particulièrement le lvgaroc, est beaucoup plus riche en Amphibiens que la Lybie et |'Egypte (fig. 1 . Deux des trois ordres d'Amphibiens, les Urodéles et les Anoures, sont présents sur le pourtour de la Méditerranée, comme en Europe. Les Gymnophiones, qui vivent dans les pays tropicaux, ne sont qu’au sud du Sahara, en Afrique. Sur les quatre familles et les dix genres d’Urodé|es d'Europe, trois familles (les Pléthodontidés, les Salamandridés et les Protéidae) et huit genres (Speleomanres, Euproctus, Neurergus, Salamandrina, Mertensiefia, Saiamandra, Pleurodeies, Triturus et Proreus) sont présents sur le pourtour méditerranéen. Les six familles d'Anoures d’Europe (Discoglossidés, Pelobatidés, Peiodytidés, Bufonidés, l-lylidés et Banidés) sont représentées autour de la Méditerranée mais on y dénombre 9 genres au lieu de 8 en Europe, à cause de la présence du genre africain Ptychadena (Banidés) dans le delta du Nil. B- Le peuplement des principales îles Lanza et Vanni (1987) ont dressé la liste des especes d’Amphibiens peuplant toutes les iles de La Méditerranée. Nous ne citerons que celles des principales iles dans le tableau I. II y a des Amphibiens endémiques et nettement plus d'espéces dans les iles de la Méditerranée occidentale que dans celles de la Méditerranée orientale alors que les surfaces des îles et Vhétérogénéité de teur habitat est comparable dans les deux secteurs (Lanza et Vanni, 1987). C. Les aires de répartition Les aires de répartition des différentes espèces d'Amphibiens vivant autour de la Méditerranée sont très variées. A vrai dire, aucune d'entre elles ne fait le tour du Bassin méditerranéen. Selon Blondel (1982), |'amplitude géographique (AG) d'une espece, c‘est-a-dire la quantité d’espace qu’elle habite, peut étre défini par le nombre de zones géographiques ou elle est présente (maximum: les 8 sous-secteurs continentaux). AGc = 1 pour des especes trés localisées. comme ies endémiques (par ex. Alytes ofstemasii) et AG = 8 pour une espèce ubiquiste faisant tout le tour de ta Méditerranée. Si, en plus, on prend en compte le peuplement des 8 principales îles dela Méditerranée (tableau 1), le maximum d'amplitude géographique pour le Bassin méditerranéen sera: AGb = 16. Rana ri’o*.ibuno'a est presque arrivée à faire le tour de la Méditerranée (AGC = 7, AGb = 11) mais c’est sans doute un complexe d'espèces. Elle est remplacée dans le sud de la France et en Espagne par Rana perezi. Le statut taxinomique des Hana rioïbunola du pourtour méditerranéen est trés 8
compliqué et nécessite quelques commentaires car ces Anoures représentent un ou plusieurs taxons appartenant au complexe des Grenouilles vertes. Dans le nord, le centre et |’ouest de l’Europe, H. rrdibanda se croise avec H. lessonœ pour donner un hybride naturel particulier, appelé klepton (Dubois et Günther, 1982), Hana kr. escurenra. Ces espèces attei nent peut—étre le sud-est de la France. Dans le sud dela France et la Péninsule ibérique, il n'y a pas de H. ridibanda mais H. perezf et un hybride issu du croisement d’un génome perezi avec un génome rfdibanda, provenant peut-étre de H. ld. escalente du sud du Massif Central (Dubois et Günther, 1982), et appelé Grenouille de Graf, parce qu'ii a été trouvé par ce|ui—ci dans le Gard (Graf et al., 1977). En Italie, H. rrdibanda et une espece non nommée donnent un hybride plus proche de H. iessonae que H. kr. esculenra (Uzzell et Hotz, 1979; Uzzell, 1982). Dans les plaines côtières du sud—ouest de l‘ex-Yougoslavie et du nord de l‘A|banie, H. ridfbunda s‘hybride avec H. snqrberica (l-lotz et al., 1987). Dans |'ouest de la Gréce, elle se croisent avec H. epeircrica pour donner plusieurs types d’hybrides (Soflanidou et Schneider, 1989). tableau I : Amphibiens des principales îles méditerranéennes Iles Baléares Alytes marerensis, Bufo vfrrdis, Hana perezi, Hyla meriolîonaifs Eaproctus montanus, Salamandre s. corsica, Discogrossas monlalentir] Discoglossus sardas, Barb viridis, Hyra arborea sarda, Hana ki. escalenra Sardaigne Speleomantes riavas, S. genei S. fngoerialfs, S. sapramonds; Eaprocras platyceonalas, Saêemer-aelresl eeeeiee, Discoglossas sardas, Barb v.·‘n’dfs, Hyfa arborea sarde, Hana |<l. escaienta Bombina vaniegata paohtpus, Discogiossus p, pictos Bufo bomb, Barb vinioïs, Hyla arbcrea, Hana dalmadna, Hana kl. escalenra Ile dalmate, Krk Tritarus vaigarrs merfcionalis, Bombfna variegata, Bafo bulb, Bub vfrfdis, Hyra anborea, Hana dalmatfna, Hana rfolbanda Ile ionienne, Kerkyra Triturus karelrni, ii vuigarfs grœca, Bombina varfegata, Barb barb, Barb viridis, Hyla arborea, Hana dafmatina, Hana rioibonda Crète Barfo viridis, Hyla arborea, Hana ridfbanda Chypre Bafo viridis, Hyla savignyi, Hana ridfbanda 7
Dans |'état actuel de nos connaissances, nous ignorons le nombre d’espéces etfou de kleptons de Grenouilles rieuses coexistant dans l'est de la Gréce, en Turquie et dans le Proche-Orient. Le chant des Grenouilles rieuses d'lsraël, rapporté à Hana rfdfbunda, est identique à celui des spécimens du delta du Nil et proche du chant de ceux de Turquie occidentale mais diffère considérable ment de celui des Hana rfdibunda de Gréce et de ==You oslavie» (Schneider et Sofianidou, 1985; Joermann et ai., 1988; Akef et gchneider, 1989). Dubois (1992) a ressuscité le nom de Hana bedrfagae Camerano, 1882, pour la forme d’lsraë|, estimée comme une espèce distincte. Ce nom pourrait donc convenir pour les formes de Turquie et du nord de l’Egypte. Si on adopte le nouveau statut spécifique de cette forme orientale de la Grenouille rieuse, l'amplitude géographique de Hana ridibunda (sensu stricto) se restreint notablement (A c = 4, Agb = 8 ou 7, selon |'identilication de la Grenouille rieuse de Chypre). En Afrique du Nord, il n‘y aurait pas de H. perezi mais des H. rioïbunda selon Pasteur et Bons (1959). Toutefois, le statut des populations des Grenouilles rieuses de cette région doit être précisé car, selon Uzell (1982), les Grenouilles rieuses de Tabarka (Tunisie) sont particulières. Cependant cet auteur leur a attribué abusivement le nom de Hana saharica alors que la localité-type de ce taxon est ln Salah en plein Sahara algérien (Eiselt et Schmidtler, 1973). La vraie Hana sanarica Boulenger, 1913, peut tout aussi bien être un hybride de deux espèces parentales. Hana zavatiari Scortecci, 1936, du Sahara lybien est considérée comme un synonyme ou tout au moins très voisin de H. saharica. Les grenouilles rieuses de Tripolitaine et de Cyrénaique sont à rapprocher de celles de Tabarka ou du delta du Nil. D'aprés Hemmer etai. (1980) et Hemmer et al'. (1981). il n’y aurait pas moins de trois formes de Grenouille rieuse en Afrique du Nord, une Hana perezi ibérique à l'ouest (Maroc), et un complexe de Hana ridibunda et de Hana type fessonae s’hvbridant. Bufo viriolis (AGc = 7, AGb = 15) est une espece orientale qui s'est répandue d‘est en ouest, au nord et au sud de la Méditerranée. Elle parvient ainsi jusqu‘à l’est de la France, en Alsace et en Lorraine, et en Italie, non loin de la frontiere française. Elle est absente du reste de la France continentale et de l‘Espagne mais des formes affines y étaient présentes au Miocéne inférieur (Ballon et Hossini, 1990). Sa présence en Corse est peut-étre due à |’Homme (Detaugerre et Chevlan, 1992) et |’est certainement aux Baléares (Hemmer et ai., 1981). En Afrique du Nord, elle est parvenue jusqu’au détroit de Gibraltar. Un certain nombre d'espéces d'origine médioeuropéenne ont une assez vaste répartition autour de la Méditerranée parce qu‘eIles sont passées d‘Espagne en Afrique a l'occasion de la jonction temporaire qui s’est installée à la place du détroit de Gibraltar à la fin du Miocéne, entre 5 et 6 lvla. C’est le cas de Saiamanolra salamandre (AGc = 6, AGb = 6). distribuée, par le nord, d'lsraë| au nord-est de la Tunisie, et de Bufo bufo, le Crapaud commun d'origine nordeurasiatique (AGc = 5, AGb = 8), réparti de la Turquie à la Tunisie. C'est ie cas aussi, mais dans une moindre mesure, de |‘espèce méditerranéenne Hyia meridionaiis (AGc = 3, AGb = 4), connue de l’ltalie, prés de la France, a la Tunisie. Quelques especes ont une large répartition au nord de la Méditerranée: Hana daimatina (AGc = 4, AGb = 7), connue de la Catalogne à la Turquie, B
et le complexe Hyia arbcrea (AGc = 4, AGb = 10) regroupant sans doute plusieurs taxons et présent en Espagne, Italie, dans la péninsule balkanique et en Turquie. Les Discoglossinés, répandus autrefois dans toute l’Europe (Ballon, 1991), n’ont aujourd’hui qu’une distribution circumméditerranéenne fractionnée: Discogiossos pictos aoritos en Tunisie et en Algérie, D. p. scovazzi au Maroc et en Oranie, D. gaiganoi en Espagne (y compris D. g. jeannœ du sud), D. sardos, une espèce tyrrhénienne, aux iles d'Hyères, dans |’archipeI toscan et l'ïle fossile de Monte Argentario, en Corse et en Sardaigne, D. monfaientii en Corse, D. ,o. pictos en Sicile, à Malte et à Gozo et D. nigriventer, au]ourd'hui disparu, en Israël. Les Discoglosses du Languedoc-Roussillon et de Catalogne sont des D. pictos et ont été introduits vraisemblablement d'Algérie (Lanza etai., 1986; Martens et Veith, 1988). Le genre Peiobares n’est pas aussi méridional que le genre Discogiossos. En effet, une espèce, P. f. foscos, occupe tout le nord de |’Europe mais toutes les autres, P. varaidii, P. coitnjoes et P. syriacos, sont méditerranéennes. Cependant, P. foscos est parvenu en Turquie d'Europe (Eiselt, 1986) et un sous-espece particuliere, P. ii insobricos est dans la plaine du Pô. Plusieurs genres d'Urodé|es (Pieorodeies, Eoprocros et Speieomantes) sont inféodés aux secteurs occidental et intermédiaire du Bassin méditerranéen. Leurs espèces vivent à des altitudes variables dans les milieux montagneux insulaires (Corse, Sardaigne) et continentaux. Sur le continent, certaines d'entre elles sont aussi dans les zones d‘a|titude des Atpes (Speieomantes iraiicos, S. arnorosii, Saiamandrina terdigirata) ou des Pyrénées (Eoprocros asper). D. Origine des Amphibiens méditerranéens Toutes les espèces d'Amphibiens du pourtour méditerranéen, sauf deux, sont d'origine nordeurasiatique. Les deux exceptions sont Boio regoiaris et Ptychadena mascareniensis d'Afrique tropicale, parvenus prés de la Méditerranée en Egypte (Marx, 1968), parla bande éthiopienne dela vallée du Nil. Presque toutes les autres espèces proviennent des refuges méditerranéens d’|bérie, Italie, Balkans et Turquie, qui ont fonctionné pendant les derniéres glaciations. Des especes du refuge ibérique ont franchi les Pyrénées et certaines se sont répandues vers le nord comme Peiodytes ponctaros, Aiytes obsierricans, Bofo caiamita, Tritoros marrnoratos et Tritoros neivericos alors que d’autres, comme Hyia meridionaiis, Hana perezi et Peiobates coiinpes, se sont cantonnées aux zones à bioclimat méditerranéen ou proches de celui-ci en France. Des espèces, comme Triroros crisraros, Tritoros voigaris, Triroros aioestris, Saiamanora salamandre, Peiobafes foscos, Hyia arborea et Hana daimatina sont parties du refuge des Balkans, sont remontées vers le nord, se sont rabattues ensuite vers |'ouest et, arrivées en France, sont descendues vers le midi, y rencontrant parfois leurs espèces-soeurs venant du sud (Zuiderwijk, 1980). D'autres enfin, comme Peiobates syriacos, Hana itaiica, H. grœca, H. epeirorica, Saiamancira s. iniraimmacoiata, Tritoros carniiex, T. irareiini, T. iraiicos, Tritoros voigaris 9
menidfonarfs, T. v. graeca et T. v. scnmfdterorum, sont parties aussi des Balkans mais sont descendues directement vers le sud et s‘y sont plus ou moins différenciées. Hyra savrgnyr et rnrurus v. virrarus proviennent sans ddute d‘un refuge turc. IV- DISCUSSION ET CONCLUSION Selon Saint—Girons (1982), l'ltalie correspond à une zone de peuplement mixte, mais relativement pauvre, entre les secteurs occidental et oriental. Elle paraît cependant plus peuplée en Amphibiens que ses voisins, elle bénéficie en effet d’apports des refuges ibériques (Pefodyres punctatus, Hyia meridionaifs), italien ou balkaniques (Hana rtarica, Triturus carnifex, Protaus anguinus), de migrants du nord (Hyia arborea, Pefobates fuscus insubrious, Bombfna variegata pacnypus, Hana iatastei, Triturus vuigaris meriolionaiis, T. arpestnis apuanus) et de formes endémiques (Spefeornantes ftaiicus et S. ambrosfi, Triturus itaiicus, T. arloestnis inexpectatus, Saiamandrina terdigitata). Toutefois. certains taxons ont été récemment plus étudiés et divisés en Italie que dans le reste du pourtour méditerranéen. Le nombre d’espéces d’Ampl1ibiens commence à baisser nettement en Turquie d'Asie (Anatolie) mais Veffort de prospection dans ce pays a été moins grand qu’en Europe. La séparation entre l'Anatoiie et la Thrace (Turquie d’Europe·) date du lviiocène moyen, vers 15 Ma et on trouve les mêmes espèces de part et d’autre du détroit de Bosphore, à deux exceptions prés, Pefobates fuscus en Thrace (Eiselt, 1986) et Saiamandra saiamandra en Anatolie (Atatür et Yilmaz, 1986). Cependant. le climat relativement humide de la Thrace sert sans doute de filtre à des espèces strictement méditerranéennes qui pourraient venir de Gréce. Mertensieiia ruschani est en Gréce et en Anatolie mais n‘est pas en Thrace. Il n’y a plus que 7 espèces d’Amphibiens au Proche-Orient (Syrie, Liban, Israël), 4 en Egypte et 2 en Cyrénaique, indiquant que ces zones arides et même désertiques au sud ne sont pas favorables aux Amphibiens. L’Afrique du Nord a profité des espèces venues d'Espagne au moment de la fermeture du détroit de Gibraltar (entre 5 et 6 Ma) mais leur nombre baisse sensiblement d’ouest en est: le Maroc en a 9 et la Tunisie n'en a plus que 6, dont certaines sont limitées au nord-est du pays (Nouira, comm. pers.). Les de ux espèces de la Tripoiitaine, Bufo viridfs et la Hana rio'r’buno'a des auteurs, ne sont pas d’origine ibérique. Ouand on étudie la faune occidentale de la Méditerranée on a coutume de parler d’Amphibiens méditerranéens, provenant du refuge ibérique et vivant dans la frange méditerranéenne de la France, que l'on oppose aux formes voisines du nord. On a ainsi les couples d'espéces—s0eurs: Triturus mannoratus et T. cristarus, T. herveffcus et T. vurganis, Pefobates cuitripes et P. fuscus, Hyfa meridionaris et H. arborea. Ceci est beaucoup moins ciair en Italie et au sud des Balkans, où ces espèces du nord ont peuplé la zone méditerranéenne en s’y différencient plus ou moins. Des espèces médio- européennes peuplent aussi le Bassin méditerranéen, plus ou moins prés de la mer, des zones bioclimatiques méditerranéennes, soit perhumides ou humides soit à hiver glacial à trés froid (-10°C<m<-3°C) en montagne. Ces IO
espèces ne sont pas des Amphibiens strictement méditerranéens mais ce sont des Amphibiens du pourtour medtterranéen. Remerciements - Je remercie Saïd Nouira et Michel Breuil pour les informations qu’¤ls _ m'ont _ communiquées. J'adresse aussi mes TBTHBFGIBTUGHIS 3 Filâlil DUb0IS [JOUY SGS BVIS QI I3 lecture (IU fI13l1USCltI. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES AKEF, M. S. A. et SCHNEIDER, H. (1989) · The Eastern Form ol Rana ridibunda (Anura: Ranidae} lnhabits the Nile Delta. Zooi. Anz., 223: 129-138. AKMAN, Y. (1982} - Climats et bioclimats méditerranéens en Turquie. Ecoiogia Mediterranee, 8: 73-87. ARNTZEN, J. W, (1981) - Ecclogicsl Observations on Chiogtossa iusitanica (Caudata, Salamandridae). Amphibia-Heptiiia, 1: 187-203. ASHMAN, H. (1973) - Distribution and pecularity ol mediterranean ecosystems. pp, 11-19. tn Di Castri, F. et Money, H., éd. Mediterranean type ecosysterns, origin and structure. Springer, Bertin, 405 p. ATATUR, Nl. K. et YILMAZ, I. [1986) - A comparison ol the Amphibia launa ot Turkish Thrace with that oi Anatolian and Balkan states. Amphibia-Reptiiia, 7: 135-140. BAILON, S., (1991) - Amphibiens et Reptiles du Pliocène et du Ouaterriaire de France et d’Espagne: mise en place et évolution des faunes. Thèse Univ. Paris VII. 499 p. BAILON, S., et HOSSINI, S, (1990) · Les plus anciens Bufonidae (Amphibia, Anura) d‘Europe: les espèces du Miocène français. Ann. Patéonrci. (vert. invert.), 76: 121-132. BARAN, I. et ATATUR, lvl. K. (1986) - A Taxonomical Survey on the Mountain Frogs oi Anatolia. Amphibia·Reptitia, 7: 115-133, BASOGLU, M. (1979) - The Urodelan Faune ot Anatolie. 1er Symposium international sur la zoogéographie et |'êco|ogie de la Grèce et des régions avoisinantes. Biologie Gaiio- Heiientca, 8: 325-329. BEUTLER, A. (1979) - General principles in the distribution ot Reptiles and Amphibiens in the Aegean. 1er Symposium international sur la zoogéographie et 1'écologie dela Grèce et des régions avoisinantes. Bioiogia Gaito-Heiienica, 8: 337-344. BESKOV, V. et BERON, P. (1984) - Catalogue et bibliographie des Amphibiens et des Reptiles en Bulgarie. Academie bulgare des Sciences, So ia. 39 p, BLONDEL, J. (1982) - Caractérisation et mise en place des avllaunes dans le bassin méditerranéen. Eco ogia Mediterranee, 8t 253-272. BONS, J., OHEYLAN, M. et GUlLLAUME, C.- (1984} - Les Reptiles méditerranéens. Suit. Soc. Herp. Fr., 29: 7-17. BRUNO, S. ê1989à - Introduction to a study oi the Herpetolauna oi Albania. Brit, Herpetor'. Soc. Burt., 9: 1 -41. 1 1
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Bull. Soc. Herp. Fr. (1992} 64 : 15-19 CARACTEHES BIOGEOGHAPHIQUES DES FAUNES IIIIEDITERFIANEENNES DE REPTILES par Hubert SAINT GIRONS Résumé - L'auteur passe brievement en revue les caractères climatiques de la région méditerranéenne et les facteurs qui expliquent son peuplement actuel de Fleptiles Z origine, voies de migration, evolution sur place, influence des fluctuations climatiques du Guaternaire, concurrence inter-spécificzlziiie _et données phgsiologiques. Mots-cles : Blogeographle. Fleptlles. egron medlterran enne. Summary - The author briefly reviews the climatic characteristics of the Mediterranean region and the factors explalning the reptile population now there zorigin, migration paths, locaf evolution, influence of climatic changes during the Ouaternary, interspecific competition and eoophvsiologàz. _ ` _ Key—words : Blogeography. eptrles. Mediterranean region. I - INTRODUCTION Les régions dites «méditerranéennes» correspondent aux parties des zones tempérées caractérisées par des étés chauds et secs, et par des hivers doux à précipitations supérieures à 250 mm. Pour des raisons de circulation générale de |’atmosphére, ces régions se trouvent toujours situées sur la façade occidentale des continents, entre 30-35 et 40-43° lat., en Californie et au Chili pour |'Amérique, en Afrique du Sud, en Australie sud-occidentale et sur le pourtour de la mer Méditerranée. En Afrique du Sud, et en Australie, seule la partie la plus chaude est représentée, la partie fraiche étant occupée par l'océan. D'un point de vue climatique, la région méditerranéenne proprement dite est limitée au nord par des climats de type océanique, à été plus humide et moins chaud, qui passent progressivement vers l'est à des climats plus continentaux, à hiver froid et parfois sec, |’été étant aussi chaud qu’en région méditerranéenne, mais nettement plus humide. Au sud, chaleur et sécheresse croissent rapidement et le climat (tout en restant de type «méditerranéen==) devient aride, puis hyper aride au Sahara. Le probléme des limites de la région méditerranéenne se pose surtout à I'est, où il est compliqué par Pexistenc de massifs montagneux très élevés. Le critère climatique reste celui de la sécheresse estivale, mais dans des zones semi-arides, voire arides, ses traductions floristiques et faunistiques ne sont pas évidentes. La différence ne devient nette qu’au Pakistan, lorsque l’inf|uence des pluies de mousson devient notable. Faune et flore changent alors rapidement. Manuscrit accepté le T février 1992 15
Il - CARACTÈHES BIOGEOGRAPHIQUES La faune d’une région climatique -qui peut, ou non, correspondre à un domaine faunistique individua|isé· dépend de nombreux facteurs et notamment de |‘histoire paléontologique. Dans l‘ensemb|e, la faune des Reptiles méditerranéens est d'origine asiatique et s’est mise en place entre |’extréme fin de l’Eocène et le lvliocène moyen, soit entre -35 et -15 millions d’années environ. A partir de la fin du Pliocéne, l'habituelle évolution sur place s‘est trouvée accélérée et perturbée par les fluctuations climatiques qui ont culminé lors des grandes glaciations quaternaires. D‘où, dans la faune du Pliocène moyen où tous les genres et probablement plusieurs espèces actuelles étaient représentés, une augmentation des phénomènes de spéciation allopatrique. Des taxons se sont différenciés dans des zones refuges, par exemple les plaines côtières des grandes péninsules méditerranéennes lors des épisodes froids, ou bien en montagne lors des épisodes chauds. Comme nous sommes actuellement dans une phase interglaciaire, les premiers donnent des espèces plutôt septentrionales et assez largement répandues, comme Lacerra viriolis et Vrpera aspis en France, tandis que les seconds se présentent sous la forme d’endémiques montagnards plutôt méridionaux, par exemple Lacerta andreanskii et Vioera monticola dans le Haut Atlas marocain. S'ajoutent à cela des phénomènes de spéciation insulaire correspondant a une différenciation sur place et des répartitions résiduelles. Le contact entre l‘Afrique et l'Eurasie date du début du lvliocène, mais les relations entre l‘Afrique septentrionale et |’Europe, trés complexes, n'ont jamais été continues, sinon par Vinterrnédiaire du Proche—©rient. En dehors des Caméléons et probablement des Amphisbaéniens, la faune des Reptiles méditerranéens d’Afrique du Nord est essentiellement d'origine asiatique, bien que certaines espèces aient pu passer par l'Europe, et inversement d`ail|eurs. Les données paléontologiques sont encore beaucoup trop rares pour qu'il soit possible de retracer l‘histoire des migrations. Actuellement, a la suite de |’évo|ution sur place et des migrations secondaires nord—sud ou inversement, on distingue dans la région méditerranéenne sensu Iato, non seulement des especes nord et sud méditerranéennes, mais aussi et de façon plus nette encore, un secteur occidental et un secteur oriental, l’ltalie et le Cyrénaîque qui les séparent ayant une faune à la fois mixte et appauvrie. S'y ajoute la fait que beaucoup d’espèces sont propres au Proche-Orient qui paraît avoir été un centre de spéciation trés actif. Comme on pouvait s‘y attendre, compte tenu de Vécophysiologie des Reptiles et de |’existence d’un gradient climatique nord-sud, chaque secteur présente une notable hétérogénéité. Prenant en exemple le secteur occidental, le mieux connu, on constate pour commencer qu’aucune partie n’est exempte d‘éléments allogènes, puisque des espèces médio- européennes septentrionales comme Natrfx narrix atteignent les rivages nord de la Méditerranée et d’autres, saharo-sindiennes comme Psammqohls schokari, ses rivages méridionaux. Des espèces dites para- mèditerranéennes, ou médio-européennes méridionales, sont surtout réparties hors de la région méditerranéenne sensu stricto. Ce phénomène est particulièrement net chez Vipera aspis, mais encore notable chez 16
Lacerta vfrfdfs et même Emys orbfcularfs. Inversement, d’autres espèces comme Natrix maura, non seulement occupent toute la région méditerranéenne, mais en dépassent largement les limites, tant au nord qu’au sud. Un troisième groupe comprend des Reptiles plutôt nord- méditerranéens, qui dépassent quelque peu les limites de la région en Europe mais, en Afrique du Nord, sont localisées aux zones montagneuses plus ou moins humides, par exemple Lacerta fepfda et Coroneila gfronolfca. Parmi les «méditerranéens vraisv, il existe un décalage progressif du nord au sud, iusqu’à ce que |’on arrive à des espèces plutôt sud- méditerranéennes, comme Bfanus cfnereus et Macroprotodon cuculiarus. Bien entendu, la coupure du détroit de Gibraltar se fait aussi sentir. Elle est assez ancienne pour que des phénomènes de sub-spéciation, et parfois même de spéoiation, se soient produits de part et d'autre, tandis que certains migrants sont sans doute arrivés aprés la rupture des communications directes. Sur |'ensemb|e des especes méditerranéennes qui atteignent actuellement le voisinage du détroit de Gibraltar, 16 se trouvent des deux côtés (dont 4 représentées par des sous·espéces différentes ou peut-être des espèces trés voisines), 3 ne |'ont pas franchi du nord au sud et 11 ne sont pas passées du Maroc a |’Espagne. Il est d'ailleurs possible que la présence de Chamaefeo vuigarfs dans le sud dela Péninsule ibérique résulte d'une introduction par l‘homme. La situation du secteur oriental est assez différente. D‘une part, le Sahara atteignant la Méditerranée de part et d’autre de la Cyrénaïque la faune des Balkans n’a évidemment guère d’équivalent en Afrique. D‘autre part, le Proche-Orient représente une masse continentale importante dont la biogéographie est encore mal connue. Par ailleurs, des groupes entiers, comme les Vipéres du complexe xanrnfna-raddef, n‘ont pas migré vers |'ouest et se sont différenciés sur piace. Enfin, dans les confins orientaux, la définition même de la région méditerranéenne devient difficile, tant d'un point de vue climatique que faunistique. Des biogéographes ont individualisé une sous-région irano—touranienne mais, tout au moins en ce qui concerne les Reptiles, il s'agit surtout d'une zone de peuplement mixte où, à côté de quelques endémiques, se rencontrent ou coexistent des faunes d’origine méditerranéenne, steppique septentrionale, sino-mongole, saharo-sindienne et même orientale. L'étude du peuplement des iles a toujours été un régal pour les biogéographes. Malheureusement, en Méditerranée, d’innombrab|es introductions par |’homme au cours des 6 à 8 derniers millénaires, et très vraisemblablement quelques extinctions consécutives, compliquent beaucoup Vinterprétation. L'ensemb|e corso-sarde présente toutefois un réel intérêt, en raison dela présence de plusieurs especes endémiques. Le problème a déjà été évoqué dans l‘Atlas de France. Rappelons simpiement que si certains de ces endémiques se sont réellement différenciés sur place, d'autres correspondent à des especes reliques qui ont simplement disparu du continent, comme ce sera bientôt le cas pour l’Amphibien Dfscogfossus sardus. ll va de soi que ces deux catégories n’ont pas du tout la même signification biogéographique. Bien entendu, ïorigine, les possibilités de migration et les facteurs bio- climatiques ne sont pas les seuls responsables de la répartition d'une espèce, et la concurrence interspécifique joue souvent un rôle important- 17
probablement plus chez les serpents que chez les lézards car ces derniers ont davantage de niches écologiques potentielles à leur disposition dans un même biotope. La répartition strictement parapatrique des Vipéres européennes, par exemple, témoigne clairement d’une compétition interspécifique tres poussée. Les lignes de séparation suivent plus ou moins les isothermes des températures vraies d’été lorsque la concurrence s’etfectue entre une espèce méridionale et une espèce septentrionale (cas de Vrpera asprs et de V. berus, de V. fatasrei et de V. seoaner, probablement aussi de Coroneira girondica et de C. austriaca) alors qu’elIe est grossièrement méridienne (nord-sud) lorsqu’il s'agit de deux especes, en général vicariantes, ayant les mêmes exigences thermiques (par exemple Natrrx maura et N. tesselrata). Le groupe des Lézards verts fournit, lui, un exemple d'espèces probablement vicariantes, redevenues partiellement sympatriques aprés leur rencontre postglaciaire. Etant bien entendu, d‘ailleurs, que dans la grande majorité des cas ces différenciations allopatriques dans des refuges méridionaux ne se sont pas produites au cours des dernieres glaciations, mais bien avant et sans doute souvent dés les premiers épisodes froids de la fin du Pliocéne. III - CONCLUSION En ce qui concerne Vécotogie et Vécophysiologie des Reptiles, la région méditerranéenne correspond à une zone de transition assez progressive, où il existe encore une latence hivernale, mais pas de latence estivale. Chez les mâles, elle correspond d’assez prés à la zone où coexistent les trois types de cycles spermatogénétiques. Au nord, au-delà de la limite de la région méditerranéenne sensu stricto, la spermatogenèse de tous les Reptiles a lieu (type estival), ou tout au moins commence (type mixte) l’été précédent |'année de la reproduction, tandis qu’au sud elle se déroule entierement, chez toutes les espèces, au printemps (type vernal). Chez les femelles de lézards, l'ovulation est souvent plus précoce dans la région méditerranéenne que dans les régions tempérées fraiches et, chez les petites espèces ovipares, il peut y avoir jusqu’a trois pontes successives de mai àjuillet. En revanche, chez les Serpents à spermatogenése vernale, comme Maioolon monspessuiianus, |’ovulation est plus tardive d'un mois environ, caractère que |'on retrouve d’ailleurs chez les Serpents saharo- sindiens. ll convient de noter que, pour les Fieptiles, les températures hivernales ont assez peu d’importance. A partir du moment où l'animal ne peut plus digérer, il importe peu que la température soit plus ou moins froide, si bien qu’en montagne les Fiegtiles méditerranéens atteignent parfois des altitudes élevées, le crit re étant |’insolation estivale et non le froid hivernal. D'où, aussi, l’expansion éventuelle d'espéces méditerranéennes dans des régions à climat nettement continental, à hiver trés froid mais été chaud. En revanche, dans la partie méridionale de la région méditerranéenne (mais aussi dans des enclaves arides comme la vallée de la Moulouya), les limites de répartition dépendent surtout des précipitations, non pas directement mais par Vintermédiaire de leur influence sur la végétation et la densité des proies. La présence d'espéces 18
méditerranéennes, souvent mais non exclusivement semi-aquatiques, montre bien que ee n’est pas l’excès de température qui représente le facteur limite. _ H. _SAlNT GIFIONS Laboratoire d’Evolution des Etres Organisés, Université Pierre et Marie Curie, 105 boulevard Flaspail, 75006 Paris (France) 19
Bull. Soc. Herp. Fr. (1992) 64 : 21-35 CHEZ LA COULEUVRE D’ESCULAPE Elaphe Iongrssrma (Squamata, Colubndae) par Guy NAULLEAU Résumé - L'éiude de l’activité et de la température corporelle automnales et hivernales chez Efaphe lcngissfma a été réalisée dans le Centre Ouest de la France en utilisant ia bietélémétrie. Durant l'hivernage, la Couleuvre conserve une certaine activité qui se deroule, soit dans le sol, soit en surface. Elle est capable de se dpiecer à basse température lusqu’à une temperature corporelle de 5°C. Si dans la majorité des cas la température corporelle de la Couleuvre augmente après un déplacement, parfois elle demeure stable ou baisse ci'environ 2°C. Au cours de l'hivernage, lorsque les conditions climatiques le permettent, la Couleuvre peut sortir se chauffer au soleil. wots-Clés : Elaphe lorrgissfma. Télémétrie. Activité, Température corporelle. Automne et IVST. Summary - Activity and body temperature in autumn and winter of Elaphe longfssfma (Squamata, Cclubridae) was investigated in central western France by means ot telemetry. The snake maintained some activity during hibernation both on the surface and underground, and moved around until the body temperature fell to 5°C. The body temperature usually increased after movement, a though in some cases it remained the same or dropped by about 2°C. During hibernation, when the weather was warm, the snake sometimes emerged to bask in the sun. Key-words : Elaphe lcngissfma. Telemetry. Activity. Body temperature. Autumn and winter. I - INTRODUCTION L'activité est définie comme le déplacement d'u_n serpent d’un endroit à un_ autre (Gtroloons et Semlitsch, 198?). L’actrvité en relation avec Phivernage a ete passée en revue dans différentes regions géographiques et chez une grande variete d’espèces de reptiles (Gregory, 1982) et en particulier chez les serpents (Gibbons et Semlitsch, 1987; Gregory et al., 1987). Il peut exister des déplacements saisonniers plus ou moins importants vers un site _d’hivernage commun en automne et vers un site d’activité estivale au printemps (Vlitanen, 1987; Parker et Brown, 1980; Gregory, 1982; Gibbons et Semlitsch, 1987; Gregory et af., 1987). Les serpents sont capables de se deplacer a basses températures (Brown et al., 1974; Jacob et Painter, 1980; Sexton et Hunt, 1980; Sexton et lvlarion, 1981; Marion et Séxton, 1984). Dans teur hibernaculum, les déplacements des serpents sont généralement liés à la thermorégulation regagnant ainsi des microsttes plus chauds (Sexton et Hunt, 1980; Marion et Sexton, 1984; lvlacartney et al., 1989). Les serpents peuvent sortir durant |'hiver pour se Manuscrit accepté le 7 février 1992 21
chauffer lors des journées ensoleillées, surtout en début d‘hivernage (Phisalix, 1949; Duguy, 1958, 1963; Viitanen, 1967; Landreth, 1973; Jacob et Painter, 1980; Jackson et Franz, 1981; Sanders et Jacob, 1981; Macartney et ai'., 1989). Parfois aucune activité n’a été observée durant I‘hivernage (Presstt, 1971; Moore, 1978; Brown, 1982). En utilisant la télémétrie, nous avons pu suivre l'activité et la température corporelle chez Efaphe longfssima en période automnale et hivernale. ll - MATERIEL ET METHODES L‘tude a été réalisée dans le Centre Ouest de la France, au sud du département des Deux-Svres, dans les environs immédiats du Centre d’Etudes Biologiques de Chizé (46°07' de latitude Nord et 0°25' de longitude Ouest). La technique télémétrique utilisée a été décrite par ailleurs (Naulleau, 1987, 1989). Nous avons équipé un mâle de 143 cm de longueur totale pesant 429 g avec un émetteur de 19 g; il a été suivi dans la nature du 24 octobre au 22 décembre 1985. Une femelle de 112 cm de longueur totale, pesant 235 g a également été équipée d’un émetteur de 17 g et suivie du 27 septembre 1988 au 23 février 1989. Chez cette espèce, l’hivernage dure de octobre-novembre à mars-avril (Naulleau, 1987 et données personnelles). Le mâle a donc été suivi uniquement pendant la premiére partie de la période préhivernale et durant une bonne partie de l‘hivernage. Les localisations des couleuvres sont effectuées tous lesjours (sauf les samedis et dimanches}, le plussouvent 2 à 3 fois (1 à 6). Les moyennes indiquées dans les résultats sont suivies de l’écart-type. La comparaison des moyennes est faite à l’aide des tests tou de Newman- Keuls. III - RESULTATS Durant la période d'étude, le mâle a effectué des déplacements plus ou moins importants aussi bien en surface du sol et dans divers matériaux (branchages avec feuilles mortes, paille etc.) que dans le sol. Entre le 24 octobre et le 22 décembre 1985, ses différents déplacements sont inscrits dans un domaine vital de 1238 m2 (polygone convexe)(fig. 1). Les 4 premiers jours, la température du substrat permet à la Couleuvre de thermorèguler. Au cours des 3 jours suivants, cette température est au plus égale à 10°C et souvent voisine de 5°C. A partir du 28 octobre, la Couleuvre s’enfonce dans le sol (en 3, fig. 1). On peut alors considérer que l’hivernage est commencé. Si l‘on compare la température corporelle de la Couleuvre a celle d’un abri souterrain de référence, à 35 om de profondeur, on s’aperçoit qu’e|le est toujours inférieure de 2 à 3"C. Ceci indique que la Couleuvre est enfoncée dans le sol à une profondeur moindre que 35 cm. On remarque également que les variations de la température corporelle sont faibles et très amorties; elle est en moyenne de 11,48 î 1,68“C avec comme extrême 8,5°C et 13,5°C. La Couleuvre reste ainsi enterrée jusqu'au 26 novembre. La localisation précise du serpent pendant cette 22
t l- }l_t<_) ((1 n__ Cïh s " I 4 ·. K ‘ tÉ_ q ii C l .. ( :È °'*·"*··· K « M If ( II L ( 1 û\ ' ' k . ' f ( K}? 1 ' -` I «I if iQ- Ii:] ( » .· ‘/ J I ' J , 'I i- Bb J ~.»I_II ¤,_ , x, lr »l ·~·‘=:“ `., U ï ly fi" : É` -/' _ ' ' · |; _ . .. _ ·î·Iî¤/IJ II · .,;,‘ ‘,;I · ÉE" '*?.‘î~»“~T·"`iç¥;TilT;', l s`*I|· —=—= * ·· ,·ë V ; É <· É !"ï" !?'î‘?*ïï"= -—~ `L\`· I AIW Qgw r m llllli i ,,, .- Il lle; “ ‘ï : lI· ·· Bt gî ;;sl Il ;¤')·TII sg-L L · ;_· · $1 er .. ll z ·l;_" 1,.; -2 ·ë- .>> |’ É y t " `$~ ·` · ~a.‘ -3 , .,-— 2 à ' ‘ ‘ ' ll ef? L I"., —·.‘— I =;li;;__ >· 3;,; _: FNN ',__ I- ï III`? " _i ÉE "_. .é \ ll »,..,,, ll " `ël Bill, É ' .;,5 ms "·_<:ï.; Ir W l cîa cE?;:eî1:•I_ R I ¤"—4"’»· · ·*‘ ' jf N L;-·'= '=·" f· ·q·—·¤ œ2 Z I É ,I Figure 1 : déplacements du mâle (M}, du 24 octobre au 22 décembre 1985 el de la femelle (F], du 27 septembre 1988 au 23 février 1989, Hephe fonglsslma. H: lieu d‘hivernage de la femelle. Les tirets dèllmitent les domaines vitaux. 23
période montre qu’il n’est pas immobile en un point précis, mais change un peu de place par moment. Le 26 novembre, alors que les conditions extérieures n’ont pas beaucoup changé, la Couleuvre qui est à 8°C sort de son abri souterrain. Elle est observée sur le sol à se chauffer au soleil, sa température corporelle a atteint 15,7°C. Au cours de la journée, la Couleuvre cherche un autre abri souterrain et finit par s'engager dans un trou de micromammifère. Elle reste sous terre (en 5, fig. 1) jusqu’au 3 décembre où elle se déplace par moment d’une cinquantaine de centimètres. Le 3 décembre, la Couleuvre qui est à 9,5°C sort en surface et effectue un déplacement de 31 m (de 5 à 6, fig.1). Sa température corporelle atteint 15,5°C. Le 4 décembre, elle s’est beaucoup déplacée: 6 m entre 6 h 15 et 11 h (6 à 7, fig. 1), sa température corporelle passant de 10 à 12,2°C, 36 m entre 11 h et 14 h (7 à 8, fig.1), c‘est d'ail|eurs le plus grand déplacement observé au cours de la période d’étude; entre 14h et 16h elle parcourt encore 12 m (8 à 9, fig.1). A 14 h, la température de la Couleuvre est de 18°C et de 16,2°C a 16 h. Du 5 au 13 décembre, la Couleuvre effectue de courts déplacements et reste à proximité ou dans une litière de paille stoquée dans un abri en planches. Entre le 16 et le 22 décembre, elle fréquente un abri souterrain (17, fig. 1}. Le 22 décembre, elle est trouvée morte en partie sortie de son abri. Le poids de la Couleuvre est de 395 g, sa perte de poids étant de 34 g depuis le début de l'expérience. Sa peau est brillante. L‘autopsie montre qu'i| reste des réserves de graisse encore importantes et il n’y a pas d’anomalies particulières dûes à la présence de |’emetteur pouvant expliquer la mort. Pend2ant la période d'étude, la femelle a utilisé un domaine vital de 7,288 m (fig. 1) qui peut être divisé en deux. Pendant la premiére période qui va du 27 septergbre au 28 octobre, la Couleuvre exploite une surface importante (7040 m ). Elle effectue des déplacements fréquents et parfois importants (fig. 1 et 3). Par exemple le 10 octobre, elle s'est déplacée de 130 m (10 à 11, fig. 1) entre 13 h 30 et 17 h; c’est d’aiI|eurs le plus grand déplacement enregistré chez cette Couàeuvre. A partir du 28 octobre, elle exploite une zone réduite (H) de 248 m , (fig. 1 et 2). Elle effectue encore des déplacements mais de faible amplitude. Les périodes de déplacements dela Couleuvre (1 ou plusieurs jours consécutifs) sont séparés de périodes sans déplacements, la couleuvre Douvant se borner à thermoréguler a l‘endroit où elle est (fig. 3, 4, 6, 7 et 8). Pendant le mois d'octobre, des déplacements ont été observés au cours de 15 journées. La distance enregistrée entre les localisations au début et à la fin du mois est de 463 m, ce qui représente la distance parcourue en ligne droite donc le minimum qu’a pu effectuer la Couleuvre (fig.1 et tableau l). La Couleuvre utilise bien les possibilites de thermorgulation et se chauffe fréquemment durant la journée (fig. 3 et tableaux I et ll). La température corporelle maximum a été enregistrée le 20 (31,7°C, fig. 3. L’évo|ution de la température corporelle minimum journalière comparee é la température dans le sol à 35 cm de profondeur indique que la Coufeuvre reste relativement en surface (fig. 3). Au cours du mois de novembre, la couleuvre se déplace moins, sur de 24
32 zu 29 27 25 N I _____ __ · s · _ t l—iI l •··;' [xl H l •— 1 3 · S' , îl I rom I i •— iv X I •— l9 // i / l If l r i / yî J3 Figure 2 : déplacements de la femelle Efephe lmgtssimadans son lieu d'liiver_nage (H), du 28 octobre 1988 (18) au 23 février 1989 (33). Le domaine vital hivernal est deltrrttte par les tirets. “C 35 - EI EI |j B C1 [1 EI D D CI CI EI zi III EI El G 3B 2 : h ·_· D I-- ` : B ill ti t È 25 , Y À J ox ci ' À za w À = r Y ' ' _`-"-' - îîïiï _"L · . Y i ~· .,. _ t .·..s vv%""’° v --" i *f:i*‘ -I-5 ·‘ ; § __" A A v A _-_î Le î"*~P e , *7 s Q 1r ··I$•' ··|·-—··.;!- 1.8 — 5 I5 V v là 1 5 6 11 I3 15 15 19 8 Mklîfr 57 B91l;It216I516 1?15t? IB 2Cl2I 2'J'·—$eP—88 GZ—0nt-88 B7-0¤t—88 12-Oct-BB .1.?—0ct—88 22-·0ct—BB 2?—0¤t—88 U substrat + Mini <> nog X naxi V abri Figure 3 1 évolution journalière de la température maximum du substrat (EI}, de la température moyenne d'un abri souterrain de référence e 35 cm de profondeur (v), de la temperature corporelle de la femelle Elaphe fongissima : minimum (+), moyenne (0) et maximum (rt). Les positions (chiffres), indiquées aux différents jours correspondent à celles des figures 1 et 2, Uètagement des chiffres correspond aux gositions successives de la Couleuvre le jour considéré, la 1 fa gosition étant le chiffre le plus inf rieur. M: position de la capture ou la Couleuvre a ete relâchêe apr s avoir été eguipee de ’émetteur. V: indique gue le Couleuvre a été vue le jour correspondant. 25
35% 30 = - U U U U I U 25 U ..-- U U U D ° en - ·-···· - · , -..'E'___ D D U V ,,=,·~ :·.:=,,_:,,_,_= _ D 15 U V " f · ; -. T § »·._ " È " ·=,_,4? ‘·—* ,],3 ¥ T, U 5 = 21* zx ze B Z; 2; 24 B 2à za 21* 28 25 G1·—N¤v—3B B6-—H0u-BB J.,\,—Nuv·-BB 16-Nov-88 21.-N¤v—88 25—N¤v—BB D substrat + nini 0 Mm! X Maxi V nbr-! Figure 4 : évolution journalière de la temâuerature maximum du substrat (U ), dja la temperature moyenne d’un abri souterrain de reference 35 cm de profondeur (V], de la temperature corporelle de _Ia femelle Etapha tmglssima : minimum (+), moyenne (0) et maximum (ac), Les positions (chiffres), indiquées aux di lerents jours correspondent à celles des figures 1 _et Q. L’ètagemer1t‘des chiffres correspond aux positions successives de ie Couleuvre le jour considere, la 1 la position etant le çhiffre le plus inferieur. M: position de la capture où la Couleuvre a été relâchêe apres avoir ete equipee de 'èmetteur. V: indique que la Couleuvra a été vue le jour oorrespondant. 35 °° 3B - Cl ¤ 25 î,. . ·· 1-. Ã l· 15 = = : I 1· u·_ T : _ l I' ` v - - ' À: ' Em ls _î_;·};- É ,Àï;·.îl E -... E'. _i-._· 5 : B 26 27 27 27 27 JU B E15 ZÀBU 25 25 2·t2? 2527 25 2T 25 B1-Béc—-SB B6—Dn¤-Bâ 1.1.-Dec-BB .I.6—·Déc—8B 21-Déc-B8 26-Déc-BB 3.1.-Déc-88 D substrat + nini 0 nog X Maxi V almi Figure 6 : même îégende que fig. 4 26
sn": En —‘-K .. A . IlI1HEÉI 15 ' 5 = : EI U " L`] Z? V \| \‘ Y Z5' ¤ 28 25 2·¤ 15 2à 5031 2•\ à 27 D B1—Jnn-89 §6—JaII·B9 11.-.1'aIl—B9 1§—Jnn—B9 2.I.—Jan—·-B9 26-Jan—89 3.I,··JaII··B9 D substrat + nini <> muy X nsaxi 7 abri Figure 7 I même légende que Hg. 4 asm - 39 : EI CI 1:1 D 1:1 1:1 1:1 U D 1:1 25 * · CI • '” A t ZB G D W A = A 1.5 .;. : Y '· ': I É\ &I ‘@ la y —; _’_ î « = r Y 1 .· â — È mâf ` 5 v V 26 v v 32 v 8 27 2s· 25 2-: 25 23 1; n1-Fév-ss 06-Fév—a9 11.—Fëv—ss 11-;-Fév-ss 21-1=뤗e9 Cl substrat + nini 0 nos X Maxi V ab:-i Figure 8 : même légende que fig. 4 27
courtes distances et presque toujours dans le sol (fig. 2 et 4, tableau I). Les 10 et 11 elle est sortie se chauffer au soleil, sa température corporelle ayant atteint respectivement 29,5°C et 27,1°C (fig. 4 et 5). En décembre, la Couleuvre continue à se déplacer sur de courtes distances dans le sol (fig. 2 et 6, tableau I). Elle est sortie se chauffer à I’extérieur à deux reprises les 6 et 25, sa température corporelle maximum étant respectivement de 26°C et 25,5°C (fig. 6). Le mois de janvier voit l’activité de la Couleuvre se modifier. Les 10 premiers jours elle se déplace très peu et reste dans le sol gig. 2 et 7). A partir du 11, elle se chauffe fréquemment au soleil et elle a ét vue à quatre reprises (fig. 7). Sa température corporelle a atteint 27,5°C le 15. Les déplacements restent de faible amplitude (fig. 2 et 7, tableau I). Le mois de février commence par une faible activité souterraine suivie de quelques jours de thermorégulation et à nouveau faible activité souterraine et thermorégulation (fig. 2 et fig. 8). La Couleuvre a été vue à plusieurs reprises au cours des deux périodes de thermorégulation (fig. 8). La température corporelle maximum a été enregistrée le 11 : 26,2°C (fig. 8). Chez la femelle, la température corporelle moyenne journalière baisse jusqu’enjanvier, passant de 17,08 T, 2,19°C en octobre à 9,29 7, 1,67°C en janvier (p<0,001)(tab|eau Il). En février, cette température augmente légérement, mais la différence n’est pas significative (tableau ll). La baisse enregistrée d’octobre à novembre (tableau II) n'est pas significative, par contre les baisses de novembre à décembre (p<0,001) et de décembre à janvier (p<0,02) sont significatives. La moyenne des minima journaliers de la température corporelle évolue comme la moyenne journalière (tableau Il). Les différences observées dans les minima sont significatives pour les mêmes mois que les moyennes journalières. La moyenne des maxima baisse de octobre à décembre (p<0,001). Les baisses entre octobre- novembre et novembre décembre sont également significatives; par contre, I’augmentation de décembre à janvier n’est pas significative. Si I’on compare la température corporelle du mâle à celle de la femelle, on remarque qu’e||e est voisine en octobre aussi bien pour la moyenne que pour le maximum et le minimum (tableau Il). Par contre en novembre dans les trois cas, la température corporelle est trés inférieure chez le mâle, les différences étant significatives (p<0,001). Si I’on considère la température corporelle de la femelle avant un déplacement, on remarque qu'elle diminue d’octobre àjanvier et augmente en février (tableau I), les différences étant significatives. A la suite d'un déplacement, la température de la Couleuvre augmente généralement (tableau I et fig. 5). En Octobre et Février, les déplacements s’accompagnent d'une augmentation relativement importante de la température corporelle durant la journée lorsque la Couleuvre peut se chauffer au soleil (fig. 3 et 8). Dans certains cas, la Couleuvre peut garder 28
la même temperature apres un deplacement ou voir sa température baisser (tableau I et fig. 5). Ceci s‘o§Jserve en particulier lorsque la Couleuvre est dans le Sol, de novembre a janvier (fig. 5). Lorsqu'i| y a baisse de la température de ia Couleuvre à la suite d'un déplacement, elle est de 2°C en decembre et 1,7°C en janvier. .2 · “ ._-s?;,.,_,, , _ lÉÉîl`;É`ÈlêF’z “ ‘ï— ,, “2 _...... ‘ _ ttss ___.2-...- _ ..g.[ 2-;,»;2. _,__ ,,_ 2ë< 2 2 2 2 *1 2 2 Ã : -2-_lÉlî;.i.î;;:.î.--2, ". .. 2 2 2 _--l·2· 2 2 2 : «·. Figure 5 : exemple cïenregistrement des températures. - en trait plein, la température corporelle de la femelle Efaphe Ionglsslma, - en croix, la température de l'abri souterrain de référence à 35 cm de profondeur, - en tirets, le température du substrat en exposition sud, - les chiifres correspondent aux localisations de la Couleuvre au cours des différents jours considérés. 29
G} si ëâ - Q É C E s E "' :r È °° É2 e s ÉÈ. 3 53 È % Z .5È É? 5 . EE ··· Q cu QQ E 2- È .: °°— · É? 3 (Ã É g °-Fi E C C\'| gg X s É ê É E ê au sê `3.É E Il I2 2 sn ·¤· ,'Z un un +2 s D .2 s È È G È *5 `H E J!} E ·3 E H a S 2 É ti, : ,. lg 1- E T) ¤ 8 Z a 5 xa É É = â É É É É É e s s s ts i É ÉÉÉÉ Tableau I : Déplacements et relations avec la température corporelle chez Efaphe fonglssima. Ec : Ecart-Type; N : Nombre de données; X: moyenne. La distance parcourue par mois est calculée en ligne droite entre la première et la dernière localisation de chaque mois. Elle correspond donc au minimum de déplacements qu'a pu effectuer la Couleuvre. - 30
K EE lr: e Si zz œ. H 6 cer -— ai *· ü É EK 3 Ea E 1-2 té: 2 'Q " É E È E É a È È É 3 PE É, Lu 3 •«t un 1:**: j LU ” É É É 2 2: E. e 2 É ai si °* 9 2.* E ài E ·· É · si 2 2 œ rg É 5 J N" J v- LU É e fai e œ Ki e ra :1- 3 un ff cn un r—-· â gi â â É gg 3 3 § È É È ré E O 2 1 -2 É É 2 È â È N ji E l,__ â r E É E E É E Tableau il : température corporelle journalière minimum, moyenne et maximum chez Elaphe ionglssima, 31
IV - DISCUSSION Le domaine vital de Eiaphe fongissima étudié au même endroit est un peu plus grand chez les mâles que chez les femelles, mais avec des variations individuelles importantes chez les deux sexes (Naulleau, 1987 et 1989). Dans la présente étude, le domaine vital utilisé en automne et en hiver est plus grand chez la femelle que chez le mâle. La durée du suivi, plus courte chez le mâle Pourrait expliquer en partie nos résultats, le domaine vital pouvant dépendre du nombre de jours de suivi (Tiebout et Cary, 1987). Les déplacements sont plus importants en octobre que de novembre àfévrier (tableau l). Les déplacements que nous avons observés en octobre ne correspondent pas aux déplacements saisonniers de certains serpents vers des lieux communs d'hivernage (Viitanen, 1967 chez Vrjoera berus; Parker et Brown, 1980 chez Masrfoophis taeniatus et Pftuqohis meranoleucus; Gibbons et Semlitsch, 1987 et Gregory et ai., 1987); chez Eraphe rongissima, à aucun moment nous n‘avons observé de regroupements avant ou aprés l’hivernage sur notre site d’étude. Nos observations laissent penser que cette espéce hiverne plutôt isolément ou en faible nombre comme c’est généralement le cas pour d’autres serpents en plaine sous nos climats; comme par exemple chez l/rpera aspfs (Duguv, 1963 et Naulleau, 1969). Durant Vhivernage, l'activité cesse chez certains serpents (Crorarus mitcherii et Crotalus cerastes, Moore, 1978; Crotafus horridus, Brown, 1982). Cependant d’autres serpents sont capables de se déplacer à basse température (October constricror et Tharnnopnis eiegans, Brown et ai., 1974; Crolaros viridis, Jacob et Painter, 1980) et même orientent leurs déplacements vers des microsites plus chauds (Etaphe obsoieta et Cotuber constrictor, Sexton et Hunt, 1980; Crotaius viridis, Sexton et lvlarion, 1981; Marion et Sexton, 1984; Thamnophfs sirtaris, Macartney et al., 1989). Efaphe iongissima continue à avoir une activité locornotrice durant Vhivernago qui commence dans la derniére quinzaine d’octobre. Si généralement Efphe longissima augmente sa température corporelle à la suite d’un déplacement, dans quelques cas cette température reste identique et parfois même le déplacement, surtout souterrain, entraîne une baisse d'environ 2°C. Nous avons également observé une activité locomotrice chez Ernys orbiouiaris au cours de l’hivernage aussi bien dans l’eau que sur le sol (Naulieau, 1991). Chez Efaphe iongfssima, les déplacements durant l'hivernage ·s'effectuent principalement dans le sol chez la femelle, mais aussi en surface chez le mâle. La température corporelle enregistrée avant un déplacement passe par un minimum en janvier (7,40 ï 2,82°C, de 5 à12°C). La Couleuvre peut encore se déplacer naturellement a 5°C. Crotafus virioïs est iui aussi capable de se déplacer aux environs de 5°C et même en dessous (Jacob et Painter, 1980; Sexton et Marion, 1981; Marion et Sexton, 1984). Crotaius horriolus ne se déplace pas lorsque sa température est inférieure à 8°C (Brown, 1982). Chez Crotalus virfotis et Thamnophfs sirtalis lorsque la température corporelle varie entre 2 et 7°C, les déplacements ont été observés au début et à la fin de l'hivernage (Macartney et al., 1989). Lorsque les conditions climatiques le permettent, Etaphe iongissima remonte à la surface du sol pour se 32
chauffer au soleil au cours des mois les plus froids (par exemple deux fois en decembre chez la femelle), mais elle n’est pas touiours visible. On pourrait penser que |’observation des couieuvres en surface durant |'hivernage ainsi que leurs déplacements soient en rapport avec la présence de |'émetteur qui perturberait les individus équipés. Ce fut notre idee lorsque nous avons suivi le mâle. lvlais les observations réalisées chez la femelle ont confirme les premiers resultats. D’autre part, nous avons des observations dans la nature, de Couleuvres d'Escu|ape (jeunes et adultes) à la surface du sol durant l’hivernage, effectuees sur plusieurs années (données personnelles). Ainsi, pour le mois d’octobre, nous avons 4 observations de couleuvres ecrasées et 7 en thermorégulation dont la température cloacale variait de 18,8°C à 28.3°C (22,83 ï 4,14°C); deux de ces dernieres avaient mange récemment les 17 et 26 octobre 1988, leur temperature etant respectivement 22,6°C et 28,3°C. Cette temperature est tout à fait comparable au maximum obtenu en octobre chez le mâle (24,19°C) et la femelle (23,19°C) équipes d’emetteurs (tableau ll), mais elle est très inférieure au maximum enregistre au cours de la saison active (33°C, Naulleau, 1989). Au mois de novembre, six observations ont été effectuees dont deux couleuvres écrasees, une enroulee au soleil (température cloacale de 29°C le 3 novembre 1972) et une en déplacement le 17 novembre 1980. Un mâle de 124 cm et cle 300 g a été trouvé enroule en bordure de route en foret de Chizé le 15 décembre 1987 à 12h05, la température de |'air était de 12,2°C et celle du substrat de 13,1°C. La Couleuvre étant morte peu de temps aprés, |’autcpsie a montre qu’elle avait été blessée probablement par une voiture. Le 8 février 1990 un mâle de 124 cm et de 194 g que nous avions déjà marqué a été observé aux environs du laboratoire se chauffant au soleil à 16h10, la temperature de |‘air etait de 15°C et celle du substrat de 17,8°C. L‘ensemb|e de ces observations confortent donc celles des deux couleuvres équipées d’émetteurs et indiquent qu’il existe bien une activité pendant la periode automnale et hivernale chez Eraphe longissima. La sortie des serpents durant l'hivernage pour se chauffer au soleil a dejà été signalée chez certaines espèces. Chez Vrjoera aspfs, les sorties hivernales sont exceptionnelles (Dugny, 1958, 1983, donnees personnelles) et la plupart du temps ce sont des individus «en mauvais etat» (donnees personnelles) ou sont plus frequentes (Phisalix, 1949). Chez Vrbera oerus, les sorties hivernales sont trés rares en Finlande (Viitanen, 1967) et inexistantes en Angleterre dans le Dorset (Prestt, 1971). Des Mfcrurus furvius ont été capturés durant l'hiver (Jackson et Franz, 1981). Crotalus vrrrolis sort au soleil en novembre et décembre dans les plaines du Nouveau Mexique (Jacob et Painter, 1980) et seulement à la lin octobre en Colombie britanique (lvlacartney et ai., 1989). Agkistrodon conrortrix et Crotaius atrox peuvent également sortir pendant l'hiver (Landreth, 1973 et Sanders et Jacob, 1981). Par contre, Crotaius horidus ne sort pas durant l'hivernage (Brown, 1982). 33
Remerciements - Ao Ministère de |'Environnement, qui a délivré les autorisations de capture et de transport d’animaux d'espèces protégées, à P. Duncan pour la correction du Summary, a X. Bonnet pour son aide dans les traitements statistiques, aC. Mauget pourles sorties graphjques BI a A. Marrant pour sa partrcipatron dans Facquisrtron et le trartement des donnees. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES BROWN, W.S. (1982) - Over wintering Body temperatures oi Timber Rattlesnakes (Crotaius horridus) in Northeastern New·Yor|·r. J. Harper., 16 (2) : 145-150. BROWN, W.S.; PARKER, W.S. et ELDER, J.A, (1974) - Thermal and spatial relationships oi two species colubrid Snakes during hibernation. Herpetoiogica, 30 (1) : 32-38. DUGUY, R. (1958) - Le comportement de printemps chez Vipera aspis. Vie et Miiierr, 9 (2) : 200-210. DUGUY,Fl. (1963) · Biologie de la latence hivernale chez Vipera aspis L. Vie et Miiieu, 14 (2) : 311-443. GIBBONS, J.W. et SEMLITSCI-I, R.D. (1987] - Activity patterns. in «SNAl·<ES Ecology and Evolutionary Bio|ogy». R.A. Seigel, J.T. Collins, S.S. Novak, eds., Maclvliilart Co., New- York : 396-421. GREGORY, F'.T. (1982) - Reptilian hibernation. ir: «Blo|ogy ol the Reptilia». C. Gans, H.F. Pough, eds. Academic press, London, 13 : 53-154. GREGORY, P.T., MACARTNEY, J.M. et LARSEN, K.W. (1987) - Sgatial patterns and movements. in «SNAKES Ecology and Evolutionary Biologyw. R.A. eigel, J.T. Collins, 3.3. Novak, eds. Macllilillan Co., New York t 366-395. JACKSON, CLR. et FRANZ, R. ’(1981) — Ecology of the eastern coral snake (Micrtirris fufvitis) in northern peninsuler Iorida. Herpero ogica, 37 (4) : 213-228, JACOB, J.S. et PAINTER, C.W. (1980) — Overwinter thermal Ecology of Crotalus viridis in the North-central plains oi New Mexico. Ccpeia, (4) 1 799-805. LANDRETH, H.F. (1973) — Orientation and behavior ol the rattlesnake Crotaitis atrox. Copeia, (1] : 26-31. MACARTNEY, J.M., LARSEN, K.L. et GREGORY, P.T. (1989) - Body temperatures and movements ol hibernating snakes (Crotaius and Thamnophis) and thermal gradients ol Natural hibernacula. Can. J. Zooi., 67 : 108-114. MARION, K.R. et SEXTON, O.J. (1984) - Body temperature and behavioural activities ot hibernating prairies ratttesnakes, Crotaius viridis in artificial dens, Prairie Naturaiist, 16 : 111-116. MOORE, G.M. (1978) - Seasonal and dailly activity patterns and thermoregulation in the Southwestern speckled ratllesnake (Crota us mircheiil pyrriws) and the Colorado desert sidewrnder (Crotaitrs cerasies iaterorepens). Copeia, (3) : 439-442. NAULLEAU, G. (1969) - Espace vital et territoire chez l/iper_a aspis. irr Entretiens de Chizè, Territoire et Domaine Vital, Masson, Paris, Serie ·<Eco-Etho ogie», (1) : 55-77. 34
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Bull. Soc. Herp. Fr. (1992) 64 : 37-50 REPRODUCTION ET ORGANES ENDOCRINES CHEZ LES FEMELLES D’UN AMPHIBIEN GYMNOPHIONE VIVIPARE Typhlonectes compressrcaudus par Jean-Marie EXBRAYAT Résumé - Le cycle de reproduction de Typhlonectes compressicaudus femelle est biennal. Des corrélations étroites sont mises en évidence entre les cellules folliculaires de |'ovaire et les cellules hypophysaires gonadotropes et lactotropes. Un modèle de regulation hormonale du cycle de reproduction de Typhlortectes compressicaudus, inspiré de ce qui est connu chez d'autres Amphibiens vivipares est présente. Mots-clés : Gymnophione. Typhloriectes corripressicaudus. Reproduction. Endocrinologie. Summary - The female reproductive cycle in Typftionectes comfiressicaudus is biennial. Direct correlatlons were recorded between ovarian folllcle cels and gonadotropic and lactotropic cells in the piluitary. Using information from _other viviparous amphibiens, a pattern of hormonal regulation ot female reproductive cycle is described in T. compressfcaudus. Key-words : Gyrnnophiona. Typhlonecres compressfcaudus. Reproduction. Endocrinology. I - INTRODUCTION La biologie de la reproduction des Amphibiens Gyrnnophiones n’est pas encore très bien connue. Seules quelques espèces ont fait I’objet d’études parfois anciennes: ichrhyophis giutinosus (Sarasin et Sarasin, 1887-1890), rchrhycphis oeddomei (Bhatta, 1986, tvtasood Parveez, 1987), Hypogeqohis rostratus (Tonutti, 1931), Dermophis mexicanus (Wake, 1980). Dans une série d'études générales, Wake (1968, 1970 a et b, 1972, 1977) donne des précisions concernant Pappareil reproducteur et les cycles de reproduction de quelques Gymnophiones. De l'ensemble de ces travaux, il ressort que, même si l’on commence a bien connaître certains aspects dela biologie de quelques espèces, peu de données concernent les organes endocrines et leurs variations en relation avec la reproduction. Quelques-uns de ces aspects ont cependant été abordés chez ichthyophis oeoldomei, une espèce ovipare asiatique, par Bhatta (1986) et lvlasood Parveez (1987). La cytologie de Vhypophyse a également été étudiée chez queîques espèces (Gabe, 1972; Schubert et ai., 1977) et notamment chez Typhlonectes cornpressicaudus (Zuber-Vogeli et Doerr-Schott, 1981; Doerr-Schott et Zuber-Vogeli, 1984, 1986); des cycles hypophysaires en relation avec les alternances saisonnières ont été mis en evidence chez cette même espèce (Exbrayat, 1989; Exbrayat et Morel, 1990). Manuscrit accepté le 7 février 1992 37
Afin d'apporter quelques éléments complémentaires à la connaissance dela biologie des Gymnophiones, nous avons voulu proposer ici un modéle concernant la régulation hormonale du cycle reproducteur femelle de Typhfonecfes compressicaudus, espèce vivipare, aquatique, sud· américaine qui vit notamment en Guyane française (Lescure, 1981). Cet animal a fait l’objet de plusieurs travaux portant sur |’anatomie des appareils génitaux, les cycles de reproduction mâle et femelle, Pembryogenése (Exbrayat et Delsol, 1985; Exbrayat, 1986, 1988 a et b, 1991; Exbrayat et af., 1986, Sammouri et af., 1990, Exbrayat et Hraoui- Bloquet, 1991, Hraoui-Bloquet et Exbrayat, 1992). Dans cet article sont présentés des résultats concernant la fonction endocrine des follicules ovariens et Vhypophyse. En comparant ces données avec ce qui est connu chez d'autres Amphibiens vivipares, un premier schéma de la réguiation hormonale du cycle est proposé. Il - MATERIEL ET METHODES Les animaux étudiés sont des Typhfonectes compressicaudus femelles capturés dans les marais de Kaw, au sud de Cayenne (Guyane française) au cours de missions (Delsol-Lescure, 1979, Delsol, 1980) et de différents prélèvements ponctuels. Les organes, fixés au liquide de Bouin ou au formol tamponné, ont été inclus à la paraffine et débités en coupes de 5um Certains ont été coupés à la congélation (les études anatomiques ont été effectuées aprés coloration) classiques: trichrome de Masson-Gotdner, azan de Ftornéis, APS. Au niveau de |‘ovaire, une activité de A5-38 HSDH a été mise en évidence (Exbrayat et Collenot, 1983). La localisation de deux hormones oestrogénes (17B oestradiol et oestriol) a pu étre effectuée par une technique d’immunocyto|ogie indirecte, inspirée des travaux de Schulz (1986) portant sur l‘ovaire de la truite arc-en-ciel. L’étude a porté sur des coupes obtenues à partir de 5 ovaires d’anirnaux capturés en janvier et 6 ovaires d'animaux capturés en février. Aprés avoir inhibé les peroxydases endogénes des tissus, un premier anticorps spécifique de |‘hormone recherchée, préparé à partir d'un sérum de lapin, a été mis au contact des coupes, puis un deuxième anticorps dirigé contre le sérum de lapin et marqué à la peroxydase, a permis de visualiser le premier anticorps. La révélation de |'aotivité peroxydasique a été effectuée à l’aide de la diaminobenzidine (DAB). Les sites d’activité sont alors marqués par un précipité brun ou noir. Différents témoins ont été réalisés: sur certaines coupes, le premier anticorps a été remplacé par du tampon PBS utilisé pour les dilutions et les rinçages ou par du sérum de lapin non spécifique (Témoin 1). Sur d'autres, le deuxieme anticorps a été remplacé par du PBS (Témoin 2). Sur un troisième jeu, les coupes déparaffinées et hydratées ont été mises au contact du DAB sans application des anticorps I et Il (Témoin 3). Enfin, sur un quatrième lot de témoins, qui ne concerne que des coupes de février et le seul 178 oestradioi, le premier anticorps a été dilué en présence de l’hormone recherchée afin d’inhiber son action immunologique (Témoin 4). Le nombre de coupes de follicules a été compté pour chaque essai et 38
chaque témoin. Seuls les follicules mesurant plus de 1,2 mm de diamètre et contenant donc un ovocyte empli de plaquettes vitellines ont été pris en compte. Pour chaque ovaire considéré, nous avons calculé le rapport des coupes marquées au nombre total de coupes. Pour le mois de janvier et de février, pour chaque hormone testée et pour chaque témoin, le pourcentage moyen de coupes marquées a ensuite été calculé. Les moyennes ont été comparées par le test t de Student. Les coupes d’hypophyse ont été colorées par le trichrome de Cleveland et Wolfe, spécifique de la cytologie hypophysaire (Gabe, 1968). Les différents types cellulaires ont reçu l'app|ication de sérums anti-LH et anti- PFiL (prolactine) selon la méthode immunocytologique décrite par Exbrayat et lvlorel (1990). III — RESULTATS A . Cycle de reproduction (fig. 1) Les femelles de Typhlonecles compressicaudus ont un cycle sexuel biennal étroitement lié aux alternances saisonniéres. Au cours de la première année, entre octobre etjanvier, c’est·à—dire du milieu de la saison sèche jusqu'au début de la saison des pluies, les ovogonies situées dans des «nids germinauxn sont nombreuses et en phase de division. Des figures de mitoses peuvent être observées. Certains ovocytes augmentent de volume, se chargent de plaquettes vitellines orangeophiles caractéristiques. Leurs follicules mesurent alors 1,2 à 2 mm de diamètre. Parallèlement, les voies génitales se développent. L’oviducte jusqu’a|ors indifférencié, se divise en partie tubaire antérieure flexueuse et glandulaire, et en partie utérine postérieure dont la paroi est recouverte de cellules sécrétrices et de quelques cellules Ci|iêBS. Parallèlement, la paroi du cloaque, jusqu’a|ors recouverte d’un épithélium peu glandulaire, se couvre de mucocytes. C’est également à cette époque que les organes de réserve commencent à augmenter de volume. Les ovulations interviennent à partir de février. Par la suite, jusqu’en août-septembre, on observe la présence d’embryons dans les voies génitales. Les follicules rompus évoluent en corps jaunes. Les follicules les plus gros qui n’ont pas atteint leur maturité deviennent atrétiques. Les nids germinaux persistent toujours mais sont réduits. La partie tubaire teste glandulaire pendant quelque temps. Les ovocytes sont enveloppes par une sécrétion muqueuse issue des glandes tubaires. Des fécondations ont été observées (l-lraoui-Bloquet et Exbrayat, sous presse). Par la suite, des ovocytes non fécondés sont dégradés sur place. La partie tubaire revient à l'état d’inactivité en juillet, alors que les femelles contiennent des larves intra-utérines de grande taille. L’utérus est le siège de modifications histologiques importantes, liées à l'état de développement des embryons. Les réserves sont épuisées en fin de gestation. A partir de septembre-octobre, aprés la parturition, |’apparei| génital retrouve un état d’inactivité: ovocytes de petite taille, voies génitales peu différenciées, organes de réserve peu volumineux. Entre octobre et février de la deuxième année du cycle, on observe une 39
PLUIE PLUIE ¤¤¤¤u"""*¤||¤|nut1¤t:¤¤n¤¤""""""'¤¤¤¤¤¤¤t:¤ o••••· I \· K D F A J A O D F A J A D D Figure 1 : Représentation schématique des variations cycliques des organes génitaux et endocrines de Typhfonectes compressfcaudus femelle. Les mois sont portés en abscisse, les sens des variations des parametres utilisés pour chaque organe sont portées en ordonnée. 1 : Cycle de |’ovaire ·—- follicules en cours de maturation 1 follicules matures CIO corps jaunes .... follicules atrétiques 2 : Variations du diamètre de la partie antérieure de l’oviduc 3 : Variations de la partie utérine de Voviducte 4 : Variations de la surface des cellules gonadotropes 5 : Variations de la surface des cellules lactotropes 40
nouvelle évolution de l'appareil génital. En février, il n‘y a pas d‘ovuIation. Les iollicules de taille importante deviennent atretiques. Les voies génitales reviennent à |'état de repos. Les organes de réserve diminuent de volume. En octobre suivant, un nouveau cycle démarre. B . Evolution de l'ovaire endocrine (lig.2) Afin de comprendre la régulation endocrine du cycle de reproduction, nous avons d’abord examiné la structure histologique du follicule ovarien. Pendant sa premiére phase de croissance, chaque ovocyte est enveloppé d’une couche unique de cellules folliculaires aplaties et jointives, situées au contact direct de la membrane plasmique. Par la suite, dans les iollicules de 1,2 mm de diamètre, cette couche follioulaire est séparée de |’ovocyte, alors empli de volumineuses plaquettes, par une mince membrane vitelline APS positive. Le conjonctif sous-jacent est organisé en thèque. Puis la membrane vitelline s'épaissit. Les cellules folticulaires, toujours aplalies, augmentent de volume, la thèque devient vascularisée. Le lollicule augmente encore de volume et finit par atteindre sa taille maximale : 2mm de diamètre. La membrane vitelline est épaissie. Les cellules de la granulosa sont d’abord cubiques et disposées sur une seule couche. Puis elles augmentent encore de volume, se disposent sur une ou deux couches et semblent flotter dans la membrane vitelline alors trés épaissie. Le lollicule a atteint son état de maturité maximale. Il est prêt à continuer son évolution : ovulation ou atrésie. Les méthodes histochimiques ont permis de montrer la présence de granulations lipidiques et d’une activité stéro'idogéne au niveau des cellules de la granulosa des iollicules mesurant au moins 750 um de diamètre, c'est-à-dire juste avant que les ovooytes ne comportent des plaquettes vitellines de grande taille (Exbrayat et Collenot, 1983). Les résultats de |’étude immunocytologique sont donnés dans le tableau I. Dans tous les ovaires étudiés, seuls les iollicules de grande taille (au moins 1,2 mm de diamètre) et contenant un ovocyte empli de plaquettes vitellines sont marqués. Les coupes mises au contact des anticorps spécifiques sont plus souvent marquées que les coupes-témoins, bien que certaines de ces dernières présentent un marquage positif non spécifique souvent discret, que nous ne pouvons expliquer. Les différences observées entre les pourcentages de coupes marquées sont cependant significatives. Enfin, notons qu'aucun marquage n’a été observé sur des coupes de rein, de foie ou de muscle. Lorsque des cellules folliculaires sont aplaties, ce qui est le cas pour les animaux capturés en janvier, seulement 68% des coupes étudiées sont marquées et le marquage est localisé au contact de la membrane vitelline. En février, alors que les cellules lolliculaires de grande taille sont situées sur une ou deux couches, le marquage affecte 85 à 88% des coupes étudiées. Les précipités sont situés entre les cellules folliculaires peujointives. Dans les follicules les plus évolués, un marquage intense est observé entre les cellules de la granulosa et la membrane de |’ovocyte. Notons également qu’un marquage est toujours observé au niveau du conjonctil. 41
1 -_· - 2 · ;‘ î F — ",··*w,t',' _ · · _ ·- . I" "gqëïrrlll: ,· -< I .· rI_;;Jh_-I-·.*q·-_··j - · l ‘ x . _ ·. ·.`~ ` _"‘ ''`' I, _ ‘ I' _.Ã" " . ` tj _ · 7: ;·”t·'ï;‘·_·"‘ï‘?a U" `t · u ' § 'Ã` É ```` ï`·`;_·`— F’·l* ,î·ë<3. r A F X' «·’-tif î.» ?~"··¤. " =" =i Q.? ·£« E}- Q - - .:5.* · _l~‘ _ «:_ ’ ¤· un - · . | ` îi·,—’ l lî * ` `Q gti : :î1' .* È: ',,·· ` ··· " · ._.5;£i·;.r·.'T·È?‘jj;; ‘ 3+*. '€·ë£;=—e·,^_-.·" ri rl ·. *·. '•1i*°; .·.-·<_ïs=·-==·· É ·a;âü1ï·`1 - r- F -‘ j. " `*`ï‘;r·“""*"1€ &}· ._-‘ _ -I-I _ ·y-; i «_ . ao ~·— pr · , —..· Ji.: , 4 `` $39};}î€_l.rl?r`eU;`_z|nl}? [ gqkà L _, A- _ l ·.;;_f « ' =. * (A1- ‘ ·? " l=.,_j_, î=É:"‘@;$· rF ,- a _ _, .1 .; === '; =t'-·"*"î,$i·"` ·· -‘ ‘= Les î . " ·.’:— ·-' .· î* s_t2àe_£·;.«·:É·— · gf-;. __ si- et s i " _·J·È f t f' t?· · %ë = t' —-ti §¤iïlü"î" ’¤· _ *— ·in;·=@ EP ' - ry"- . -'!·-'-I Lu'?-iI J î:}`r]' i l -F-t -*-*-·‘âî"ie’· ·`·. ~.:'—··-··.ë.—·r··ï?+.-.`- '·-:-,'i-£·-· J ‘* ·' I. _ ɧïïî"î·?§ï-.j?ï.a-É `Q: 5E`îîl`·“·'É÷‘;.· É-.Éî:i=·f —.._ ‘_ '`'` ` ·’`‘ ‘··" ' L_' '°ïë , __ ._ , t<**i.·r_:·<_ I , -fl'.?-bs. -}*3 |··,.. l: ww'- __ I I ’·E«‘_·· î::¢·s·F,_·P“ `;;§;;n;_à '.," §e · $4 _ ü,5 ·•f;-·T;·¤EÉÈ;,·-_ ,e—.·`is*- ;`· ·* :»e—;«£:«=!_· s-' '}· ·—*ti î ·<··‘ T: sal Figure 2 : Ovaires de Typhfonectes ccmpresslicaudus. _ _ 1 : Iollicules en phase de croissance. Les ovocytes (ev} sont chargés de materiel granulaare. Les cellules iolliculaires de la granulosa (g] sont très aplaties. Le foliicule est enveloppé par une thèque oon onctlve (th). 2 : Iellicule de grande taille, proche de Povulation. L‘ovocyte est chargé çle plaquettes vîteIlinesâPV} caractéristiques. Les cellules de la granulcsa (g) sont de grande taille et disposées sur eux couches. 3 : détection immunocîrtolcgique de 17B cestradiol sur une coupe de fclllcule. Le marquage (ml} est olÈservé(a¤.$ niveau cel ules de la granulosa (g}. Quelques précipites sont observés au niveau de la th que th. 4 : Coupe-témoin sans anticorps spécitique. _ _ 5 : détail du marquage immunocytelogique. Les précipitée (mu} sont observés entre les cellules de le granulosa (g). 42
A |J8l'IÉl’ GE IÉVFIBF, [)3l`|d3.l`|I lE1g8Sl3ti0n, GBQ QOTQS ]E1Ul`IBS persistent BI évoluent. Its sont au départ form s par la proliferatton des cellules de la granulosa. Par la suite, des cellules de la thèque s'i_nfl|trent entre ces dBfI'iièFBS, les COTDS jaunes GBVÈBTITIBTII alors V3SCI.tl8fISBS Gi leur Sl_l'UCILlf8 cytologique de plus en plus complexe. A la Im de la gestation, ils deonèrent. La detection de l’activite A5 3B HSDH a permis de montrer leur activité stèroïdogene (Exbrayat et Collenot, 1983). Par ailleurs, après incubation de corps iaunes de Tgphionectes compressfcaudus avec un précurseur radioactif de la progest tone, on a pu mettre en èvidencendans le milieu d’incubatlon et dans le tissu ovarlen, la présence de progesterone radioactive (Xavier et Exbrayat, non publie). Les corps jaunes ont donc une activite endocrine pendant la gestation. ` . ‘# " i · ,·,· , · . ;«lr·’;.?·;·a'-;¥·‘:- mi- =·# A .¢-· Y _, "` _ I _ _'-x._. é··._:fL -«· l ' ` B " ="¤';Q_1` _"·?¥’. _k `7E"j.§'_·î'« I; . " "‘r· 1.}% ," .·_·.".4¤;`,'·, 1 ,`•,}'· `îj i ·" ·l · ' At? Èf;··"j· «ï_‘f*Ét ‘ ii ;*·· ‘ - ‘· "?"?* .:·.·r `:=îê"? ‘·'··i^-·=ï‘·?— PÉ · ` ‘ ‘ · ··' .*`? ·:`?-`~î`i(—E.· `$>¢if`·l· =`— E T N (É"? -_·.` _. i* ‘ ., E ‘ ( Q. '·. . _’ W *·£·Ã-Ji-·iï· Z ` " ·__` ` I """ ··T` Er .' au `-Ãéèi tt *5: · ` '· · * · `- ·. ` " âI;;5?ï‘·c`t=i.—"·*—3= ' É ` "·- .- ` 1 Jui r _: ‘_F'_ .. · 1. Q’·L=? " · _. I Q}; `=__$f£_'?¢"· I--· *' F 2 _ - , l '_- , _ •| ._-I ·•-T`: ·i l·";_; :.··§Ã|__·,§î; ” . ’ i' l Zeit- W ?“T’Q `·i· 'î‘i.—‘ f ti · ·' `i "*P«* " È;ë;` ii. ?rt * F ?" - 4 gi-`>" J%ï:`-gz·· .. l · · ·. "` _ i"·*eD a; =~ '``' " -'-:.·*.; r agiè . ?»2·¤·· ··ir"e ;~¥’ * Y, ::`c' - . -I, -9% ` ` . ,_'_A wi.-yr T.` ;·=n·=··*`*··âg’if· Èxi ·— - çà .,-a;‘i,‘>Èî*§a]· ’§é··· uüi i“ëî‘È’ê=% ’-` F; ` ‘ ·* iii , " É,.—?··;'-·-T . br `)J.&È_.?f :4-rgüi`, ·_ :-_—<; - " M G ix E-àài `L [ QM"', 1- ï · \ ÑÈ"=` pat; ····, ¤,`_Éii5Ã1·'ê§%'* LJ ÈÉ Ã ‘ ° _. " i(i'¥‘;?î·'?-`?'·' ._.~:,Ã,·.1;··« $.§Tg‘•:,'7"`¥ 4 - "3i·..·’·- à EP É §«~?:`l";F`-;à‘(É·& ,`îj*‘gÃ`? -.—` :·`Ã’§·¥‘-www ,.-( ‘É*a‘>Ñ~I _I= ;··°?‘·sg* lIt__};ri.”¥>¤| i 12.:*--’^· ; 5, ; —` *3 È: ` ïw·î—i‘?` t·——‘*"'^'?`¤z§.ÈîJ'l¤ l ,li¢?«;,·—‘ëi:~ cl¢·§·· au ,_, Figure 3 : Adénolàypophyse de rygnrmecres cwnpressicaudus. A 1 : vue générale e Vhypophyse. N: pars nervosa; VS: vaisseau sanguin. 2 : détection lmmunocytolcgi ue des cellules lactotropes (L} sur une coupe d'hypophyse. 3 et 4 : détection immunocyttjogique des cellules gonadotropes (G) sur une coupe d'hypophyse. 43
C . Uhypophyse (lig. 3) L’examen cytologique de Phypophyse d'animaux étudiés à différentes périodes de leur c cle de reproduction a permis de mettre en évidence des variations volumgtriques des cellules gonadotropes et lactotropes (Exbrayat et Morel, 1990). Les cellules gonadotropes, colorées par le trichrome de Cleveland et Wolfe apparaissent colorées en bleu avec parfois quelques granulations intra·cytoplasmiques roses. Elles réagissent positivement avec un sérum anti-Li-l. Leur volume augmente d'octobre à avril puis diminuent progressivement pendant la gestation. Elles atteignent alors une taille minimale. En octobre suivant, ces cellules amorcent une nouvelle croissance mais, en février, elles commencent à régresser pour rester à une taille minimale jusqu‘au début du cycle suivant. Les cellules lactotropes sont emplies de granulations orangées révélées par le trichrome de Cleveland et Wolfe. Elles réagissent avec un sérum anti PRL. Au moment de la reproduction, et au début de la gestation, leur taille est maximale, ainsi qu’à |’ébauche du cycle de deuxiéme année. Chez les iemelles en gestation, elles diminuent régulièrement de volume. Chez les animaux en inactivité sexuelle, leur taille subit des fluctuations. ll existe donc également des corrélations entre les variations cytologiques et volumétrlques des cellules hypophysaires et Vappareii génital de Typnlonectes compresslcaudrrs. IV - DISCUSSION Cette étude a permis de montrer qu‘il existe des corrélations entre les variations morphométrlques et histochimiques des organes de reproduction et celles des organes endocrines. Ces corrélations, reportées dans la figure 4, peuvent étre résumées de la façon suivante: 1 - entre octobre et février, période de préparation à la reproduction, on observe le développement simultané des ovocytes, des voies génitales, des organes de réserve, les follieules ovariens sont le siege d'une synthèse d’hormones oestrogènes; on observe également Vhypertrophie des cellules gonadotropes et lactotropes; 2 - pendant la gestation, on observe le maintien de l'utérus, la diminution volumétrique des organes de réserve; parallèlement, on note une évolution morphologique des corps jaunes qui élaborent de la progestérone et une diminution volumétrique progressive des cellules hypophysaires; 3 - pendant la phase d'lnactivité sexuelle, les organes de reproduction et les organes endocrines ont tous régressé. De telles corrélations ont été mises en évidence chez d’autres Amphibiens vivipares ou ovovivipares (Salamandra salamandre, Joly, 1986; Salamandra aira, Vilter, 1986; lllecloplirynoldes occldentalls, Xavier, 1988). L’examen de ces données devrait permettre d’établir, par comparaison, un premier schéma de la régulation hormonale du cycle de reproduction de Typhlonecres. Pendant la phase de croissance folliculaire, chez ces différentes espèces, l‘effet de I'hormone gonadotrope sécrétée par les cellules 44
FACTEURS EXTERNES HYPOTHALAMUS HYPOPHYSE GONADQTROPES LÀCTOTROPES GONADOTROPES OVOGENESE ? OVOGENESE ovocytes et corps jaunes fcllicules oviducte OVULATION anterieur Qviductg ES YDQÈHÉS pi'OgÈStéYOnÈ antérieur "' . progester¤ne(?) Ufèyug UtÈrUS [au repos) PREPARATION DE LA GESTATION REPRODUCTION Figure 4 : Représentation schématique de le régulation hormonale du cycle de reproduction femelle de Typhronectes compressfcaudus. 45
hypophysaires est lié à la croissance des foliicutes et à Vovogenèse. Cette hormone provoque la maturation des follicules qui, à leur tour, sécrètent des oestrogénes et de la progestérone. Lorsque la quantité de cette derniére est suffisante dans les organes-cibles, l'ovu|ation est déclenchée. Xavier (1986) a pu montrer que les oestrogènes et la progestérone étaient responsables de la préparation des voies génitales chez Necrophrynoides occioientaiis. Chez Saiamanotra atra, l'évolution du follicule, liée elle-méme à celle de Phypophyse dans son ensemble, paraît directement liée a Phypertrophie de |'oviclucte et à la croissance utérine (Vitter, 1986). Pendant la gestation de Nectophrynoides occfoientaiis, les corps iaunes assurent le maintien des utérus et ceci sous te contrôte de la prolactine qui permet le maintien des COI’|JS jaunes. La pI'0geStér0ne émise par Ces derniers inhibe alors |‘action des gonadotropes, ce qui bloque la croissance des follicules. Chez Saiamandra atra, les corps jaunes observés chez les femelles gestantes bloquent |’ovogenése et l'évotution folliculaire. De même chez Saiamandra saiamandra (Joly, 1986) ou on observe en outre la régression des cellules gonadotropes. MOIS JANVIER FÉVRIER N 161 190 176 oestradiol % 68% 85% N 159 200 Oestriol % 68% 38% N 258 334 Témoin 1 % 30% 28% N 30 79 Témoin 2 % 27% 30% N 41 99 Témoin 3 % 17% 25% N — 34 Témoin 4 % — 29% Tableau l : Détection des hormones oestrogénes dans les tcllicuies ovariens de Typhionectes compressicatrdtrs par immunocytoiogie. N : nombre de coupes de iollicuies ayant reçu les anticorps. °/ri, : proportion de coupes de follicules présentant un marquage positif. Temorn 1 : |'ant1corps primaire (donc spécifique) a été remplace par du tampon PES ou du sérum de lapin non spécifique. _ Témoin 2 : |'antIcorps secondaire a été remplacé par du tampon PBS. Témoin 3 : aucun anticorps n'a été mis au contact des coupes. Témoin 4 : |'antioorps spécifique du 17B cestradiol a été mis préalablement au contact du 178 oestradiot. 46
A partir des résultats obtenus chez Typhronectes compressicaudtrs et des données qui précédent, un schéma de la régulation hormonale des variations cycliques de l’appareil génitai peut être proposé pour les femelles de cette espèce. 1 - Pendant la phase de préparation à la reproduction, les gonadotropes auraient un effet sur la croissance des ovocytes et des follicules conduisant à la maturité de ces derniers; elles pourraient égalementjouer un role dans l'accurnulatîon des réserves au niveau du foie et des corps adipeux. Les follicules, en se développant, sécrétent des quantités croissantes d'hormones oestrogénes et peut-être de progestérone qui vont intervenir dans la régulation du développement des voies génitales. A la maturité, Pimportante décharge hormonale conduit à |’ovu|ation. 2 - Pendant la gestation, les corps jaunes émettent de la progestérone, ce qui permet le maintien des utérus. Comme il a été montré chez Nectcphrynoides occfdentaffs (Xavier, 1988), ces corps jaunes pourraient être à leur tout sous le contrôle de la prolactine, puisque les cellules lactotropes évoluent à cette période. Il n’est pas non plus exclu que le maintien de la gestation soit sous le controle des embryons, comme c’est le cas également chez Neotoplrrynoides occfdentaffs. La sécrétion d'hormone gonadotrope diminue, ce qui pourrait se traduire par le blocage de l'ov0genése et de |‘évo|ution des follicules et le retour à |’état de repos de la partie antérieure de Voviducte. 3 - Pendant l’inactivité sexuelle, les cellules hypophysaires et |'ovaire endocrine sont au repos, ce qui se traduit par la présence de voies génitales indifférenciées et probablement par la diminution volumétrique des organes de réserve. Cet essai d’explication de la régulation endocrine peut être accompagnée d’une hypothèse concernant l‘intervention de facteurs externes. Il est intéressant de noter qu'aprés une gestation ou une phase de repos, Pensemble des organes se prépare a la reproduction, à partir d’octobre, période pendant laquelle les eaux se sont retirées. A cette période, les Typhlonectes vivent dans la vase, sous une litière de végétaux (Lescure, communication personnelle). Ceci a pour conséquence de faire coïncider la phase active de la reproduction avec la saison des pluies. Le facteur déclenchant de la reproduction ne serait donc pas la pluie mais la période de basses eaux qui précède cette saison humide. Si |’on modifie expérimentalement les alternanoes saisonniéres, on provoque une modification du cycle de reproduction (Exbrayat et Laurent, 186). La régulation du cycle de reproduction de Typhfonectes compressi’cauo'us est donc parfaitement adaptée à son environnement climatique. 47
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Bull. Soc. I-lerp. Fr. (1992} 64 L 51-58 UTILISATION DES «PUCES» par Jean-Marc PÉRICARD et Jean-Jacques BOISARD Résumé - Les implants de «puce·· électronique représentent une nouvelle méthode de marquage individuel des animaux. Sur les Reptiles, les methodes de marquage individuel utilisées jusqu'à maintenant (morphologie naturelle et marques accidentelles, code iranatomiquew, marque externe artificielle, tatouage, radio-isotope) sont souvent peu satisfaisantes, et aucune n’est valable pour toutes les espèces. L’uti|isation des puces électroniques sur les Reptiles est présentée d'un point de vue technique (implantation, tolérance, durée de vie, lecture, connexion informatique) et commercial (marques, coût). L'usage potentiel d‘un tel système est discuté selon ses aspects officiels et juridiques (protection contre le vol, identification officielle), et selon son utilité dans la conduite des elevages et la recherche scientifique. Mots-clés : Marquage. Identification. Transpondeur. Puce eiectronique. Reptiles. Summary - The implanting of electronic rnicrochlps is a new method lor marking individual animals. Methods for reptiles used to date (natural morphology and accidental marks, «enatomio» codes, external artificiel marking, tatooing, radioactive tagging) have not always been satisfactory, and none can be used for species in general. Marking reptiles with electronic microcltips is described from a technical (implantation, tolerance, ile-span, reading, computer connection) and commercial point of view (trademark, cost). Adoption of the technique is discussed in official and legai terms (protection against robbery, formal identification), and in relation to being a tool for research and captive breeding. Key-words : Marking. Identification. Transponder, Electronic microchip. Reptiles t - INTRODUCTION L’identification individuelle des Reptiles et Amphibiens est un problème auquel ont ete confrontees de nombreuses personnes, et qui pourtant n‘a pas encore de solution satisfaisante. Or une méthode de reconnaissance et d’identification de chaque individu serait fort uti|e_à la conduite des élevageS amateurs Ou [JrofeSSi0neIS (parcs Zoologtques, enseignants, chercheurs, instituts médicaux, etc...), au contrôle des deplacements d’animaux par les organismes nationaux ou internationaux qui en ont la responsabilité pour des raisons sanitaires ou de protection des espèces, ainsi que dans de nomloreux domaines de recherche scientifique. Une nouvelle methode dïdentification par «puce» electronique est maintenant disponible. Nous avons commence a |’uti|iser_à la Reserve Africaine de Sigean sur quelques individus des especes suivantes : le Boa arc en ciel Epicrates cenchria, le Python reticule Python reriouiatus, le Crocodile à front large Osteolaemus tetraspfs, et la Tortue d’Hermann Testudo hermanni. Manuscrit accepté le 7 février 1992 51
Il - DIFFÉRENTS TYPES DE MARQUAGE INDIVIDUEL DES REPTILES ET AMPHIBIENS Différents types de marquage individuel sont utilisables chez les Reptiles et Amphibiens. Une bonne synthèse bibliographique, bien que non exhaustive, a été faite par Ferner en 1979 et Swingland 1978 lvlarking Reptiles. ln, B. Stonehouse (cd), Animal Marking, Mac lvlillian, London p119-132. Nous ne rappelons ici que les grandes catégories illustrées de quelques exemples. A. Morphologie individuelle 1. Morphologie naturelle Chez certaines espèces, les différences morphologiques naturelles sont suffisamment accentuées d’un individu à l’autre pour servir de base à leur reconnaissance. Par exemple: les taches de la tête des Pythons molures Python molurus bivittatus, ou les taches du plastron des Tortues de Floride Pseudemys scrrjota (Gagliano 1987). 2. Marques accidentelles Des marques accidentelles peuvent également être trés caractéristiques, par exemple les cicatrices et amputations des Tortues luth Dermocheiys coriacea ou des Tortues vertes Chelonia mydas (Fretey, 1992). B. Codes «anatomiques» Un certain nombre de codes, bases sur une modification provoquée d‘une caractéristique anatomique, choisie en fonction de |’espéce, ont été utilisés par des chercheurs. Par exemple: — échancrures sur les écailles marginales des tortues (le premier code semble décrit par Cagte, 1939, puis de nombreux autres dont cetui de Stubbs et al., 1984, sur la Tortue d’l-lermann) - amputations des phalanges des doigts des lézards ou Amphibiens (te premier code semble décrit par lvlartof, 1953) - ablations d'écailles chez les serpents (décrit pour la première fois par Blanchard et Finster, 1933} C. Marques externes artificielles Des marques externes artificielles peuvent être posées sur certaines espèces, par exemple: les bagues en acier sur les pattes des tortues de mer, les bagues sur la queue des serpents (Naulleau, 1965), la peinture sur la carapace des tortues terrestres, des marques ou numéros collés, etc. D. Tatouage Le tatouage est possible sur les serpents (Woodburv, 1956, cite par Ferrier 1979) et sur d‘autres espèces dans les zones claires, mais cette technique reste difficile et trés peu utilisée. 52
E- Radio-isotopes Certains radio-isotopes, comme le Cobalt 60, ont été utilisés pour détecter des animaux marqués (Naulleau et Courtois, 1965). Cette méthode ne serait sans doute plus autorisée actuetlement en raison du danger pour |’homme et I'animaI et de la réglementation sur les produits radioactifs. F. implant de transpondeur ou «puoe» Cette technique est décrite en détail ci-aprés. III - LES TFIANSPONDEURS DITS «PUCES» A. Principe Un transpondeur est implanté dans un animal. Un lecteur émet une onde radio, oaptée par I’antenne du transpondeur, élément passif, sans pile ni batterie. Elle active la puce électronique qui émet un signal codé capté par le lecteur, amplifié, et décodé sous forme d'un numéro unique. Le code à 10 signes alphanumériques permet 34 milliards de combinaisons. B. Les différentes marques sur le marché international. Compatibiîlité- Standardisation Il existe plusieurs fabricants et distributeurs de transpondeurs (CBSG News, 1990) (CBSG News, 1991). Le groupe de travail sur Videntification animale permanente de l’UICN,·' BSG a choisi en 1991 le systéme Trovan AEG commercialisé en Europe par Euro ID (CBSG News, 1991) parmi 6 modéles testés (4 de Destron)Il.D.|., 1 de American Veterinary Identification Devise, 1 de Trovan AEG). Mais depuis, d‘autres marques sont commercialisées en Europe par de grandes firmes françaises de médicaments vétérinaires: les transpondeurs Indexel (Ie plus petit) ou lnfodex (Ie plus long) conçus par Destron, fabriqués en Europe, et commercialisés par Fthûne Mérieux, et un transpondeur commercialisé par Reading. Leurs caractéristiques sont trés proches, et il est probable que sera,définie assez rapidement une standardisation internationale des differents systèmes d’identification électronique, permettant la compatibilité des lecteurs. C. Implantation Le transpondeur mesure 11 mm de long et 2,1 mm (lndexel) à 2,2 mm (Euro ID) de diametre. Il est implanté par une aiguille stérile. Les sites d’impIantation ont été étudiés pour tous les taxons d’animaux par divers spécialistes dont Behtert (1988) en Europe. Des recommandations visant à la standardisation des sites d’impIantation ont été faites par l'UlCN et le CBSG (CBSG News, 1991 b). Elles préconisent d'impIanter sur le côté gauche de I'animaI aux endroits suivants: 53
- Chéloniens : base de la patte postérieure é - Crocodiliens : côté du corps entre l'articulation de la mandibule et l’ paule - Lézards de grande taille (>12,5 cm du nez au cl0aque): région inguinale — Lézards de petite taille (<12,5 cm): cavité «abdomina|e» - Serpents : côté du cou à quelques centimètres de |’articulation mandibulaire Cependant certains vétérinaires préférent utiliser d’autes sites, comme l’in]ection intra-musculaire dans la queue chez les gros serpents; chez les petits serpents |'injection dans la cavité «abdominale» demanderait à étre développée. D. Innocuité et tolérance de l’implant La «puce» et l‘antenne sont incluses dans un matériau inerte biocompatible. La tolérance semble excellente tant chez les Reptiles (Behlert, 1988) que sur diverses espèces de mammifères: rat (Ball et af., 1988), cheval (GabeI er ar., 1987), chat et chien (Cabanié, Grandjean), furet (Fagerstone et Johns), ou d'oiseaux. E. Durée de vie du transpondeur La durée de vie du transpondeur devrait étre trés longue: c’st un systéme passif sans source d’énergie. Cependant, les premiers essais chez les reptiles ne datent que de 1987. F. Lecture du code La lecture du code s’effectue par un lecteur externe. Le lecteur émet des ondes de fréquence 125 kHz (|ndexe|)à128 kHz (Trovan). La distance maximale de lecture est d’environ 10 à 20 cm avec les lecteurs portables. Une distance supérieure est possible, jusqu’à 45 cm actuellement mais avec un transpondeur plus long (28 mm pour |’lnfodex de Fthûne lviérieux). Le systéme fonctionne à des températures de -40°C à +70°C. D'aprés nos essais, la lecture semble possible avec le systéme Euro ID lorsque |’animal est immergé dans |’eau, ce qui est particulérement utile pour des reptiles en vivarium. Il faut cependant séparer les animaux entrelacés ou trés proches pour étre sûr d’attribuer la lecture au bon individu. Enfin des perches pour éloigner ia main du point de lecture peuvent étre réalisées. Ce dispositif qui est indispensable dans le cas d'une lecture répétée est sans risque pour des serpents venimeux. G. Connexion informatique Le lecteur posséde une mémoire enregistrant chronologiquernent les numéros lus (la capacité de ia mémoire est de 3224 codes pour le modéle Trovan LID 500, 1500 codes pour le lecteur Indexel). Les numéros en mémoire peuvent étre transférés directement sur un ordinateur par un cordon de branchement et un logiciel de transfert des données. 54
Un tel logiciel existe pour tous les types d’ordinateurs chez lndexel de Rhône lvlérieux. Chez Trovan, il existerait pour les ordinateurs IBM et compatibles PC, mais pas sur les ordinateurs Macintosh. H. Coût Le coût est relativement élevé, approximativement: - 30 à 55 Frs par puce chez un grossiste, nettement plus au détail avec la pose, - 2000 à 5000 Frs par lecteur, - le logiciel de connexion informatique Macintosh ou PC est actuellement fourni gracieusement chez Rhône Mérieux mais sera probablement vendu ultérieurement pour moins de 1000 Frs. Un logiciel de connexion IBM serait disponible chez Euro ID pour 2000 Frs. I. Résumé des avantages et des inconvénients Avantages Inconvénients et commentaires Code unique Enregistrement d’un code et infalsifiable supplémentaire souhaitable Absence de centralisa- tion des codes Détection et exérése possible Longévité Tres grande selon A vérifier les fabricants Tolérance Excellente Pose asez difficile Invisible extérieurement Modalités de lecture Simple si connexion Lecteur nécessaire informatique réalisée Distance de lecture faible Peut nécessiter mani- pulation de l'animal Animawt œncmés Utilisation sur Taille minimale requise toutes les espèces Connexion Infomatique Proposée par Euro ID mais non testée à ce jour. Opérationnelle sur Macintosh par le système lndexel 55
IV - UTILISATION DES «PUCES» A. Aspect officiel et juridique 1. Protection contre le vol L’identification par «puce» représente une protection supplémentaire contre le vql d'animaux marqeés car le numéro est infalsifiable. La standardisationces lieux dümplantatron, _dest¤née à favoriser la lecture des puces, peut faciliter une éventgelle exérese frauduleuse. fvlais,_ implantée par voie irttrarnusculanre ou dans la cavrté coelomrque, la puce est rnvisrble et son exérése drffrcrle; ceta n’est pas le cas par voie sous-cutanée sur les serpents. L’existence d'un organisme centralisateur des codes accentuerait la protection contre le vol. 2. Identification officielle L’uti|isation des rrpucesrr comme moyen officiel d’identification nécessiterait dans la plupart des cas un agrement des services de contrôle concernés gvlrnrstere de l’Environne_rnent, Ministere de |’Agriculture, Douanes, etc.) et leur qurpement en_ lecteurs amsn qu’on organisme çentralnsateur des codes permettant la standardrsatrcn internationale et la compatibilité des différents systèmes. Il faut souligner que |'imp|ant de rrpucev est actuellement le seul systeme réellement efficace chez les reptiles. B. Aspect suivi des élevages etfou recherche 1. Suivi des élevages Les «puces» permettent de bénéficier de tous les avantages de Videntification individuelle en élevage, c’est-à-dire Fenregistrement pour chaque animal, et non plus sous forme anonyme ou collective, de nombreuses données comme la date de naissance et de décès, le sexe, Falintentation, la croissance, les accouplements, pontes, mises-bas, la pathologie et les traitements, etc. 2. Recherche herœtologique Ce sytème devrait faciliter de nombreuses études scientifiques où le suivi individuel des animaux est nécessaire. C’est le ças par exemple des recherches éco-éthologigues (avec postes fixes?} en vivanum ou en nature (utslrsatron de |’espace, activité, etc.), et également des études en biologie des populations. C’est en effet un systéme de grande longévité et non perturbant pour un animal sauvage. On notera cependant que dans tous les cas de figure, la détection des animaux marqués repose sur la fiabilité du lecteur puisque la puce est invisible extérieurement. 56
V. ANALYSE CRITIQUE ET CONCLUSION Le fait _que le numéro de code ne_ soit pas maîtrisé (il est attribué par le fabricant) interdit toute personnalisation du codage lors d'une recherche particulière et oblige à enregistrer un code suppl mentaire sur les cahiers d’effectifs. Une centralisation des codes pour retrouver un animal dérobe s’avérera néçessaire. La distance de lecture demeure insuffisante pour ne pas troubler les animaux. La durée de vie de |’implant reste à preciser. La lecture directe sur Pordinateur a été développée par la Société Rhône Mérieux pour le systéme Indexel. ll est operationnel pour des élevages d'ovins entre autres. Uenregistremertt automatique de la date et de |'heure de la lecture n‘est pas prévu alors qu’i| serait utile dans de nombreux cas. Uinviolabilité du systeme n'est pas absolue en cs d'intenrention chirurgicale et pose d'un nouvel implant. Il reste que ce systéme s’avere trés prometteur car il présente de nombreux avantages. C’est le seul procédé utilisable actuellement _sur tensemble des ReptileS,_ et certainas imperfections signalées peuvent etre corrigées. Une amélioration de |'orclinateur_est l‘une des conditions nécessaires a son adoption dans les elevages professionnels. RÉFÉRENCES BILIOGRÀPHIOUES ANONYME (1990] - Electronic «Tatoos» offer accurate, versatile animal identification. CBSG News 1 (summer): 17. ANONYME (1991) - Final report on transponder system testing and product choice as a global standart for zoological specimens. CBSG News 2 (1) : 3-4. âhÉZ;NYhgiê'(1991 ta} - Recommendation for standardized transponder implantation sites. CBSG News BALL, D.J.,FtOBiNSON, R.L., STOLL, R.E. et VFSSCHER, G.E. (1988) - Subchronic evaluation in the rat to a microchip implant used for animal identification. Tite Toxicoiogist 8 (1) : 263. BLANCHARD, F.N. et FINSTER, E.B. (1933) - A method of marking living snakes for future recognition, with a discussion of some problems and results. Ecoiogy 14 (4) : 334-347. CABANIE, P. · Étude anatomopathologique de la tolérance locale après implantation sous-cutanée chez le chat et le chien d'un transpondeur lndexel (ND). Rappon Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse. CAGLE, F.R. (1939) - A system ol marking turtles for future identification. Copela : 170-172. FAGERSTONE, K.A. et JOHNS B.E. - Transponders as a permanent identification maricers for domestic lerrets. B|acl<·footed ferrets, and other Wildlife Report: Denver Wildlife Research Center. Animal and Planly Health inspection Service, US Departement of Agriculture. FERNER, J.W. (1979) · A review of marking techniques for Amphibians and Reptiles. Society for the Study of Amphibians and Reptiles, USA, Herpetologicai Crrcuifar n°9, 41 p. FRETEY, J. (1992) - Technique dïdentification des Luths femelles adultes Far leurs blessures et leur chanfrein. ter congrès international de pathologie des Chéioniens. Gon aron, France, avril 1992. 57
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sociÉrÉ 1-tEnPÉ1·0LoeiouE DE FRANCE Association fondée en 1971 agréée par le Ministere de Penvironnement le 23 février 1978 Siège Social Université de PARIS Vli, Labo. Anatomie comparée - 2 Place Jussieu - 75251 PARIS Cedex 05 Secrétariat Jean-Marie EXBRAYAT - Laboratoire d'Histo|ogie,I E.P.H.E · Université catholique de Lyon. 25 rue du Plat, 69288 LYON Cedex O2, CONSEIL D'AD|l.i|IN|STFtATl0N Président 1 Jean LESCURE, M.N.H.N. Amphibiens-Reptiles. 25 rue Cuvier, 75005 PARIS Vice-Présidents : Jean-Pierre BARON, École Maternelle Annexe, Rue de Jéricho prolongée, 17000 LA ROCHELLE Daniel TROMBETTA, 7 Avenue R. Schuman, 77I84 EMERAINVILLE Secrétaire général : Jean-Marie EXBRAYAT (adresse ci-dessus} Secrétaire adjoint : Alexandre TEYNIÉ, LNSA, Centre de Recherche de Jouy, 78350 JOUY en JOSAS Trésorier I Jean-Jacques BOISARD, Réserve Africaine, 11130 SIGEAN Trésorier adjoint : Bernard EMLINGER, 9 rue de l'Eg|ise, Sancy les Meaux, 77580 CRECY-|..A- CHAPELLE Autres membres du conseil : Vincent BELS, Daniel HEUCLIN Membres d’Honrreur : Guy NAULLEAU (CebasICNRS, 79360 CHIZE). Gilbert MATZ (Fac. Sciences, ANGERS} ADMISSIONS Les admissions à la S,H.F. sont décidées par le Conseil d'Adn1inistration sur proposition de deux membres de la Societé (art. 3 des Statuts}. N‘envoyez votre cotisation au secrétaire genéral qu’après avoir reçu l’avis d'admissicn du conseil. COTISATIONS 1994 I MEMBEFISHIP Tarifs (France, Europe, Afrique}: Taux annuel Bulletin Total — adhérents de moins de 20 arts 30 + 70 = 199 FHF - adhérents de plus de 20 ans 70 + 70 - 140 FRF - bienfaiteurs : minimum - 299 1:91: - membre conjoint - 7Q 1:91: Tarifs (Amerique, Asie, Océanie] : l5 + t5 = 30 US $ ABONNEMENTS [ SUEISCRIPTION to SHF Bulletin France, Europe, Afrique a 16Q 1:1:1;: Amérique, Asie, Océanie = 4O U3 5 Le service de la revue est assuré aux membres à jour de leur cotisation. To our members in America, Asia or Pacific area : The SHF Bulletin is a quarterly. Our rates include the airmail postage in order to ensure a prompt delivery. CLUB JUNIOR Adhésion + Abonnement au journal (La muraille vivante) a QQ 1:1:11: Abonnement au Bulletin de la Sl-IF (lacultatif) = QQ 1:31: Total = too I=ni= Modalités de règlement : 1. Chèque postal : à l'ordre de ta SHF, CCP 3796-24 R PARIS 2. Chèque bancaire à l'ordre de la Sl-IF. Envoi direct au secretaire général (adresse ci-dessus). 3. Nous rappelons que les dons ou cotisations de soutien sont les bienvenus. Changement d’adresse : N'omettez pas de signaler sans retard au secrétaire tout changement d'adresse. BIBLIOTHÈQUE Les périodiques obtenus par la S.H.F. en échange avec les autres societes (liste publiée dans le bulletin} ainsi qu'une bibliotheque de tirés-à-part sont regroupés au Laboratoire de Biologie Animale, Faculté des Sciences, 2 Bld Lavoisier- 49045 Angers Cedex. Les articles de ces périodiques peuvent être consultés sur demande adressée à G, MAT . En outre, nous demandons aux auteurs d'envoyer leurs travaux récents en 2 exemplaires à cette bibliothèque,
SOCIETE HERPETOLOGIQUE DE FRANCE Association lonçlèe en 1971 agreee par le Ministère de I’Environnement le 23 fevrier 1978 Sîèç]9 Social Univ8rSilÉ· G8 P8riS VII, L3b0r3li0ir€ d'An8l;0n'tiB C0mparÉ'8 2 Place Jussieu - 75251 PARIS Cedex 05 Secrétariat _ _ _ _ _ Jean-Marie EXBRAYAT, Laboratoire d'Histologie ,l E.P.H.E · Universite catholique de Lyon. 25 rue du Plat, 69288 LYON Cedex 02 Tel : 72.3250.36 Fax : 72.33.50.19 Trésorier Jean-Jacques BOISARD Reserve Africaine, 11130 SIGEAN ADRESSES UTILES Responsable de la rédaction : R. VERNET, École Normale Supérieure, Laboratoire d'Ecologie, 46 rue d'UIm - 75230 PARIS Cedex 05 Responsable dela commission cte protection :J, LESCURE, Laboratoire Amëhibiens- Reptiles, Museum National d`Histoire Naturelle, 25 rue Cuvier — 75005 PARI Responsable de la commission d‘ethnoherpêto|ogie et histoire de I'I1erpétologle : R. PUJOL, Laboratoire d'Ethnobiologie-Biogéographie. Muséum National d`Histoire Naturelle. 57 rue Cuvier, 75005 PARIS Responsable de la commission de terrariophilie : R. SIMON, 12 rue O.l\»l. Bondon - 29213 PLOUGASTEL Resàzonsable de la circulaire d'annonces : P. DAVID, 14 rue de la Somme - 942 0 CACHAN Responsable des Archives et de la Bibliothèque : G. MATZ, Université d'Angers, Laboratoire de Biologie animale, 2 Bld Lavoisier — 49045 ANGERS Cedex Responsable section parisienne: J. L. ROCHELET, 21 Avenue dela Pommeraie, 78520 LIM Y Responsable de la photothèque SHF : D. HEUCLIN, La lvlorcière - Vaux en Couhe - 88700 COUHE—VERAC Responsable du Club Junior SHF : Y. VASSE, 35 rue de Wattignies - 75012 PARIS Responsable du Groupe Cistude : A. VEYSSET, 3 rue Archimède - 91420 MORANGIS Responsable du Groupe Venins : J. DETRAIT, 29 rue du Rôle — 91800 BRUNOY Vente des publications : s'acIresser au Trésorier (adresse ci-dessus) Directeur de la publication: Roland VERNET N° commission paritaire 59374 Photo de couverture I R, Vernet Imprimeur 2 S.A_.l. Biarritz Depot légal 1 29"'IB trimestre 1994