Picardie Nature 68
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Revue trimestrielle de |'Ass0ciati0n PICARDIE NATURE
ISSN O IBZ 42Cl Commission parrain: N° 63860


			
Picardie Nature n° 68 3
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-· É
3 Edfml   ' Pollution automobile,
·—• .
ll Au Calwlm 3 attention danger
I2 Mots croisés '
, . - t l ll t t obile altere
I 3 Adheswn et abonnement _ C est une evidence main enant, a po u ion au om ·
_ _ j gravement la sante des citadins. Au chapitre des effets, laugmentatton
mformatmns ` des maladies pulmonaires mais aussi cardiovasculaires. Les principaux
4 Le Lou È.- olluants sont l’©zone az rotecteur des ultraviolets en altitude mais
P = 8 P
4 Cap mme · très nocif quand on le respire (+ 6% de décès en Ile de France pour des
4 O bdexka Nbr Z · concentrations dépassant 103 microgrammes/m3 soit 39 jours en 1994),
Tgam I CO I B -  le Dioxyde d’a1ote et le Dioxyde de soufre. Les véhicules de plus en plus
5 La gume des emballügü _ nombreux roulant au diésel, non équipés d’un pot catalytique libèrent
5 pour jardiner mmm 3 " des particules si fines qu’elles peuvent rester en suspension dans l'atmo-
_ , _ s hère endant lusieurs 'ours!
5 Pollution de lair et santé Q _ P _p _   _ 1 A , _ _
_ es r1nc1 a es vic imes son es ersonnes a ees ui euven urir
I t L p p l t t l p g q p t mo de
Tnbune "ble ` L bronchopneumopathies ou d’accidents cardiaques pendant les pics de
6 Bimmm à Qté gym — ollution et les enfants, de lus en lus fré uemment atteints de bron-
pr g __ P P P Q
En Picardie · chiolite ou d’asthme, maladie dont les crises asphyxiantes sont parfois
I difficiles à maîtriser. I]Union Fédérale des Consommateurs lance une
7 lmmërmt de dechets — nouvelle fois un cri d’alarme en ubliant un dossier dans sa revue QUE
- _ P
7 En savoir plus ' CHOISIR (n°317, juin 1995, à lire absolument).
- - 1- Aména er la ville our réduire vraiment la circulation automobile, ri-
We de votre association _ g P
_ - vilégier les transports en commun et les déplacements à vélo dans le
8 Recherche des Orchidées - . . . . ,
· centre-ville, telles sont les solutions   que les hommes politiques n ont
IO E`spacel901 -` l d ' ’ l' d l d `ll
L pas encore eu e courage e genera 1ser ans es gran es vi es.
I 5 Diversification du boisement -
- ·` lfautomobiliste rè ne tou`ours en maître, mais attention, maintenant,
I - g J
I 5 Les phoques s exportent l A .
_ quand les parents roulent, les grand-parents ralent et les enfants sif-
I6 Comité de suivi de l’A16 - f[€m=i=i
I8 Entre terre et ciel - Ã Patrick THIERY
I9 Le taclome de Belon É.-
20 Arboriculture biologique _
ZI Lutte biologique —
_   *la crise d'3SÈhmC SE CHl'3C(éI`IS€ par UDC respiration SYDIIIHHÈC provoquée paf le I`éÈ1'€CISSC[`[\CI](
22 L'H0mmc en colère des bronches, inflammatoires.
Plcardie Nature, association sans but non lucratif (loi 190l) affiliée à France Nature Environnement,
agréée ar les ministère de l’Environnement et de l' uipement.
P
Siège social : 14, place Vogel à Amiens
Adresse postale : BP 835 80008 Amiens Cédex 1 • Tél. 22 97 97 87 - Fax. 22 92 08 72
• Directeur de la publication : Patrick Thiery • Dactylographie : Eliane losuan, Richard Monnehay et Laurence Tellier
• Mise en page : Bemard Couvreur • Photographies et illustrations : Régis Delcourt. Patrick Thiery.
Impression : Copie-Self-Amiens Dépôt légal Z"' trimestre 1995

4 Picardie Nature n° 68
[ll]ÈÉllî@lî?UlULÃlî'U@BUS ¤ [lBlÉlF@l]îÉl]lULÃl‘iï'U@EÈUS C1 [lBlÉlF@l]îÈUi]LÃiTU@l:lflS
· ORGANBIDEXKA
Wte dit    ,    .
··—————   Col Libre
Le   j Q 5;;..   _ L O.C.L. vous propose de venir rejoindre leurs
Essai de Bibliographie il   observateurs sur le col d’Organbidexl<a
   L" '``'_` :_î,_î··`· (Pyrénées) pour découvrir l’omithologie à
Voici un instrument de na-       travers la migration post-nuptiale des
vail sur le Loup qui va inté- \     j·-Éî;;Q‘I·Èêj,`  oiseaux dans les Pyrénées. Avec la participa-
resser tous les "1upinophiles" \   ,·.j§_'=j!·"1;;;È,’i tion active des Busards cendres, des
de France et de Navarre.     Bondrées apivores, les demiers milans noirs,
Trois mille trois cents réfé-  ,,,-·     ainsi que des milliers de martinets et de pas-
rences d'écrits sur "Canis “@î}"·  sereaux survolant le merveilleux paysage
lupus" y sont répertoriées.     montagnard du pays Basque.
Livres, mémoires, rapports,   Semaine du 19 au Z6 Août 1995, prix : 1700 F
thèses, études locales, récits
cynêgêtiques, travaux histo- Cap N  Les Pyrénées comptent depuis le Z2 Mai
riques ou scientifiques, 1994, et après de nombreuses adjudica-
articles de presse, contes, Voyager pour rencontrer la nature, la tions attribuant les cols de chasse pour les
légendes, romans, bandes vraie..., celle non inféodée à l'emprise 3 prochaines années, un nouveau col
dessinées, livres pour humaine où les animaux vivent libres, où la libre : Erroimendi Sakhondoa.
enfants... classés par ordre flore peut s’épanouir avec quiétude. Partager Non révélée par l’association O.C.L. pen-
chronologique de ...1405 à une passion de découvertes et d’observa- dant quelques temps afin de garantir le suc-
1993. tions : Tels sont les objectifs de Cap Nature. cès, l’info est ensuite confirmée...par le
désarroi des chasseurs de palombes, pas vrai-
Avec le retour du Loup en Cap Nature a été conçue par des natura- ment contents (ni fiers i) de se retrouver à
France -une petite meute est listes, des scientifiques et des techniciens du quelques mètres des omithologues d’OCL.
présente depuis 1992 dans les voyage, et s‘efforce de collaborer avec les D’un coté un col libre et ses libérateurs, de
Alpes du Sud-, se pose à nou- accompagnateurs locaux pour que vos rêves l’autre des postes de tirs et leurs tireurs.
veau cette question: le loup et de découvertes deviennent réalités, dans un "Tireurs”, c’est bien le cas, puisque selon les
l'homme peuvent-ils cohabi- souci permanent de respect du milieu natu- observations d'OCL faites sur le même site
ter Z Cette bibliographie se rel. et au même moment (présence active du 6
veut un outil qui aidera, sans Ijéquipe, formée de 11 membres, dont Rémy Octobre au 5 Novembre 94), il y a eu
aucun doute, dans leurs MARION co-auteur du guide "otaries, - 194 jours/total hommes (avec un maxi-
recherches, celles et ceux qui phoques et siréniens" : Delachaux Niestlé 93 mum de 19 chasseurs le 15 Octobre),
tentent d'y apporter réponses. (auquel Picardie Nature a participé) vous - 564 feux (Aïe 1) pour 40 pigeons tués et
propose pour 95/96 une vingtaine de ZO blessés (donc 60 au total éliminés de la
·F¤¤M¢ 21 ï29»7 voyages découvertes (observation de la migration),
3390 'éfhmü ‘ 68p°‘g“ loutre en Irlande, oiseaux des étangs en - et attention: 15 (l) pigeons tués ou blessés
.Pnx:60jî·s.P0·rt:10frs , . ,
Grece, tortues et marais sauvages en ramasses par les chasseurs sur toute cette
Le$Nam,·a5,œ, 0,jém,jS Guyane, les albatros, otaries à fournire, période (1/4 des oiseaux éliminés de la
ezde la Loire Moyenne manchots de la Georgie du Sud...). migration sont ramassés...).
64 Rte d'Oliuct 45100 ORLEANS
Té1.:38 56698 L bl 1 . . . . .. , .
es responsa es et es accompagnateurs de Ladjudicataire du col voisin (et chasse) a
_ Cap Nature suivent un code d’éthique : res- Sakhondoa a empêché, en étant un peu
  I pect total de la nature sauvage, participation
  aux campagnes de sensibilisation et de  
l ._,";ï"f••¤ 5 —___  È; connaissance de l’environnement, soutien V. .2,,,
gw;  "      des actions de protection de la nature.   '   ’
    ;I_ ' Z2, z /
’<¥t,·. ·,_ " p   1     °`
   ‘\,\   _. · î `, Contact : CAP NATURE     /
lll\\\\ '  l (\ ay ul  Z rue des Moulins à vent / O.C.l.. /
1, qu" 77810 THOMERY F 64190 JASSES
Tél: (1) 64.70.81.6O - Fax: (1) 64.70.81.Z6.

Picardie Nature n° 68 5
[lElÉlF@lî3UlULÃ1'î`U@EUS U [llRÉllF@lî3UlULÃ1TU@BlflS ¤ [lBlÉlF@ff3U51L?à'ï`U@lRUS
énervé, les promeneurs et touristes de ran- retransformés en fibres de cellulose qui  E d 
donner sur le secteur ("On a payé l") si on seront injectées dans de nouveaux embal-
ajoute les comportements verbaux des chas- lages mais cela peut coûter plus cher que du
seurs frustrés (à moins qu'ils aient tenté des neuf...
échanges culturels avec les omithologues ?), Le plastique pliable et retoumable (après
cela fait tout de même cher payés les 15 lavage) semble bien placé. Des entreprises se
pigeons... sont déjà lancées dans ce système de loca-
Alors bravo, pour sa conviction et sa pré- tion de caisses tout au long du cycle de dis-
sence, à l’équipe`d’©CL présente sur ce nou- tribution.  I I on de
veau col libre ou le plus gros du travail est SO .1lv dl b ll h ’ F I
` ' C C H I '
  a   Z,..,.î;; A12; .§ï2,,î..ïî€î.ê.îïlëî,.§.î.“i. ti;. ;î..îî | alt et Sante-
130 millions en bois de récupération ; 130 millions en
Otï) notera quand même (et c’est le princi- mm ; 50 mijjiom de Caisses en plastique ïlâtlpde Erpurs,éréalisîed pîr
pa que ’ servatoire t giona e a
- 330 551 pigeons (Ramiers, Colombins et $°*"C€ î “REU$SlR"M¤‘ 1995 santé d’Ile-de-France, entre
Éjêësont passés à Organbidexka, ainsi que 21 G. BAUDRY 1987 et 1992, révèle que l’air
rapaces (du 15/7 au 12/11/94) ; que nous respirons quotidien-
- 265 416 pigeons et 2 747 rapaces à Lindux   pour nement contribue à notre
(du 25/9 au 12/11/94) ; · mauvaise santé. Les candi-
- 18 668 pigeons et 909 ra aces à Lizarrieta - dats écologistes proposent
(du 24/9 au 9/10/94) ; P J ardlner Natu re d‘ailleurs de réviser les seuils
- 10 457 rapaces à Eyne (du 10/8 au 31/894). de pollution atmosphérique à
A suivre en 1995... Dès ce printemps, vous serez plus de 12 mil- partir desquels les autorités
lions à cultiver votre jardin, agréables carrés doivent intervenir. Les émis-
de verdure dans des villes toujours plus sions d’oxydes d'azote par les
La guerre envahissantes. Nombreux seront ceux qui voitures et les camions
répandront quantités d’insecticides, herbi- varient quotidiennement
des Em  cides et autres engrais chimiques, ignorant entre 55 et 72 microgrammes
les méfaits (aujourd’hui connus) de ces pro- par mètre cube.
duits sur la santé humaine et l'environne- lfétude Erpurs qui avait pour
Le 21 juillet prochain, tous les emballages ment. Pourtant, en utilisant des techniques objectif d’évaluet les risques
devront être repris par une filière de récupé- simples, on peut favoriser les processus bio- de la pollution urbaine pour
ration. En effet, les déchets d’emballages logiques et limiter l’utilisation de certains de la santé montre que pour ces
sont désormais soumis â une règlementation ces produits polluants. Ces méthodes de cul- teneurs, le nombre journalier
stricte. Depuis le 21 Septembre 1994, les ture caractérisées par l‘amélioration de l’ac- de journées d’hospitalisation
déchets en carton ou en papier ne peuvent tivité biologique du sol, la fertilisaton orga- pour l’asthme augmente de
plus être brûlés ou mis en décharge. lls doi- nique, la lutte biologique contre les rava- 3%, celui des visites à domi-
vent entrer dans une filière de récupération geurs, sont présentées dans le nouveau guide cile pour affections des voies
agréée. Le 21 juillet prochain, ces mêmes édité par l’ASPAS : "Conseils pour jardiner respiratoires de 6%, et celles
règles devront s’appliquer aux déchets d’em- nature : jardinage et santé, la biologie au ser- pour IHKLIX de tête de 8%.
ballage en bois et en plastique. vice de l'environnement”. Vous pouvez vous Ceux qui souürent de pro-
Le bois, champion des emballages de fruits le procurer en écrivant à l’ASPAS "jardiner blèmes cardiovasculaires ne
et légumes, sera le plus touché. On ne peut nature" - BP 34 - 26270 L©R1©L et en sont pas non plus épargnés
plus brûler les cageots en bois. Ils devront envoyant 20 F (en timbres ou chèque) pour puisque leur mortalité aug-
étre recyclés. La loi conceme aussi les les frais de port et de conditionnement. mente de 10%. Un sérieux
palettes, les caisses et plateaux en bois. Les De plus, en suivant ces conseils, vos jardins effort attend donc le gouver-
réutiliser ?Cela coûtera cher si c`est loin. La pourront jouer le rôle important de refuges nement pour améliorer la
récupération de cartons est de rigueur pour pour les espèces animales et végétales dont qualité de l'air.
toute la filière : magasins, marchés, grandes l'existence est menacée par la raréfaction
surfaces, grossistes, expéditeurs, producteurs. des milieux naturels. Le jardin naturel
Seules les petites structures (moins de 1 100 devient un lieu d`observation d’une flore et Some : L, IMÉATIENT ' MAI
litres de déchets) sont exemptés Le carton d’une faune diversifiées Et surtout il 1795, mmm! dmfmmmm et ·d€
· · · · Permet defense des consommateurs de soms
est un matériau intéressant. Plus des deux une alimentation saine, plus riche en vita- médicaux. 3 rue Saulnier 75009
tiers des cartons ondulés peuvent être mines, oligo-éléments, et plus savoureuse. PARE-

6 Picardie Nature n° 68
TEB BBBÈBE EB EE D TEB EJBBE EB EE U TEB BDBÈBE EB EE
Birmans : a proteger de toute urgence
Dans son édition du 5 avril, le Courrier Picard rend compte de la visite du ministre Birman de
l’environnement, le général CHIT SWE sur la côte picarde. Espérons que cette visite lui aura donné l’oc-
casion de méditer sur la protection de tous les êtres vivants.
Car la situation des droits de l’Homme au Myanmar (ex-Birrnanie) est déplorable. Selon Amnesty Intemational, la junte au pou-
voir depuis septembre 88 règne par un climat de terreur : exécutions, enlèvements, viols, tortures, détentions arbitraires, dépla»
cements de populations, envois de femmes à l’étranger forcées de se prostituer, complicité de certains militaires dans le trafic de
la drogue... La guérilla armée menée par plusieurs ethnies dans les zones montagneuses ne justifie pas toutes ces violations.
Le Prix Nobel de la Paix 91, Mme Aung San Suu Kyi, dirigeante de la Ligue nationale pour la Démocratie (LND) a beau avoir
remporté les élections législatives de mai 1990 avec plus de 80 % des suffrages, elle est depuis 6 ans assignée en résidence sur-
veillée.
Le travail forcé est imposé à des milliers de personnes, particulièrement les membres des minorités ethniques, qui sont obligés de
travailler gratuitement sur des chantiers ou doivent servir de porteurs dans les zones de guérillas. Pour beaucoup, il s’agit là d’un
véritable esclavage. Mal nourries, privées de soins, ces hommes et ces femmes doivent souvent travailler jusqu’â l’épuisement, et
sont parfois abandonnées sur place ou exécutées.
Et l’environnement ? En 1948, la forêt tropicale couvrait 74 % du territoire, aujourd’hui elle n’en couvre plus que 30 %. Les pro-
jets actuels de voies ferrées, de gazoducs ne vont pas améliorer la situation, ni la construction de 6 barrages hydroélectriques qui
vont entraîner l’inondation de plusieurs milliers de km2, 1996 sera l’année du tourisme au Myanmar, le pays s’ouvre vers l’exté-
rieur, ouverture très contrôlée et purement économique. D’après le mensuel "Maintenant", la firme française Total et la compa·
gnie américaine UNOCAL ont conclu un contrat en février avec la junte pour l’exploitation du gaz du golbe de Martaban et son
transport par gazoduc vers la Thaïlande. La France devient ainsi le 1er pays investisseur étranger. Total affirme qu’il n’y aura pas
d’utilisation de main-d'oeuvre forcée sur ses chantiers. En 1992 Shell a du se retirer à la suite d’un reportage montrant 40 OOO
villageois forcés de travailler sur sa concession. Aux Etats-Unis, la pression se fait de plus en plus insistante sur les activités
d’UN©CAL en Myanmar. Quelles garanties a obtenues Total pour assurer sur ces chantiers le respect de la dignité humaine.
Quels observateurs indépendants pourront vérifier sur place Z
Le 19 juin, Mme Aung San Suu Kyi passera un nouvel anniversaire privée de liberté, qui pense l’inviter sur la côte picarde ?
B /  Alain William
‘g·*» ` _ _`   ,  _' A lire :
I ~__   f `   x __ -5}  , _ - Le Monde diplomatique août 89:
'/ ( _ _ _ . ,· (Ã ..·· " _ _ __   Après celui des forêts thaïlandaises,
, M   > ·   "è‘ '   A le pillage du teck birman.
' - *· * .-   il " - "Maintenant” n°8 : article de
· _; . · É . . . "°'
I ·   ·     · È}   Paolo V : La France et Total com-
\ ‘   . ‘ ‘î;` · "/[ ' plices de la tragédie birmane.
_   . f ' , ;’ · Amnesty Intemational : Myanmar
.· ' J‘\"`._   J' 1 d, · ·,· »
w [ j A ,;,3 F] _ a emocratie pietinee.
« ai U ~« ·**  
'       ·_   ·\  '   Pouragir:
CNASQ-\\ Àox iv A ’ l Qi " ' É  _ ·"" Contacter Alain WILLIAM 15, rue
_ _ _ Blaise Pascal Apt 315 Amiens. Tél.
î\§ul§(«<r<. qu Qsmuœue 2 èuzwèseg \¤` `f\ï».C%\i`·1<~. ds Q\E\k0\.*`¤\\\>~Q\l·\°.\‘èç l 22.26.88.6l - 22.95.11.54.

Picardie Nature n° 68 7
EDU. IÃPU IÈDUÉ ¤ EDU FU IÈDHE U EBU l?U ®l1lÉ'
DES EISSOCIHÈIOTIS I . _— Sites SEVESO C .
r- • r il existe deux sites classés   sur le canton de Ribêcourt:
COTIÈTE l IITIPIBHÈEIÈIOH Cl un Uâ¤,g,S—,;œ etRHON'E POULENC I
· · ' ' Le classement de l’usine SECO est dû, â l'origine, â son stockage
      de nitrate d’ammonium qui était de 2 500 tonnes. Dans ltat
· · · tuld li lestocka érédïminé t_ étéportéài500·
industriel dans |'01se. î§,,,§,,  É, ,0,, wigism ,,,,,,,§ ° “ je _ 1
Celui de liusine RHONE POULENC est dû â sa cuve de laura- `
Il y a quelques mois, la presse annonçait l'implantation future Chêne de 360 mnms" I _ ·_  
d’une station de traitement des déchets industriels sur les ter- . . .
moire.; des communes de ruatcouar et 1>1MPREz. P l,°"m°t'°s SEU ESG
Rapidement des associations de défense de l’environnement OUISEOO: _ ,
. . . 360 m en zone 1 (interdit à toutes constructions:
se sont organisées pour en savoir un peu plus sur ce projet et habitations, établissement mœvmt du public _
ont crée un comité de coordination des associations de sauve- Saufmfmmcmœ de yusîm) l
garde de RIBECOURT et des environs. Elles contestent le 1400 m en zone 2 (pas dgœbjjsscnicnt
choix défendu par le groupe industriel TERIS, filiale de recevant du publie quel qu’il soir).
RHONE-POULENC d’imposer une plate-forme de traite-
ment d’une capacité de 70 OOO tonnes de déchets industriels / Pour RHONE POULENC: -
ou et estiment qu’une telle installation dépasse largement les 490 m en zone 1 A
besoins de la Picardie, risquant d’entraîner rapidement l’im- 690 m cn wm 2· - ~
portation de déchets d’autres régions par RI·IONE-POU-
LENC.
La contestation porte également sur le site situé à proximité E n s r  
d’usines à haut risque soumises aux directives SEVESO : P
SECO et RHONE-POULENC (Voir encart), qui présentent C’est le nom d’une association (loi 1901) créée fin 1992 et qui
déjà des inconvénients pour l’environnement et d’impor- a pour objectif de sensibiliser, informer et conseiller sur l’en-
tantes nuisances pour les riverains. vironnement et le Tiers-monde. Elle s‘adresse aux particuliers
Les animateurs de ce comité de défense ont acquis une certai- comme aux associations, aux communes et aux scolaires.
ne expérience pour ce genre de dossier, ils participent réguliè- Actuellement, "En savoir plus..." se propose d’intervenir
rement aux travaux de la coordination nationale contre l’im- auprès des scolaires et des particuliers en proposant des expo-
plantation, l’exportation et l’incinération des déchets mise sur sitions, des panneaux et de la documentation sur certains
pied par GREENPEACE. thèmes liés à l’environnement. Elle organise une bibliothèque
Afin qu’ils puissent s’exprimer dans le cadre de l’élaboration accessible â tous et édite un bulletin d'information gratuit
du Plan Régional d‘Elimination des Déchets Industriels complété par des fiches-conseils (consommation d’énergie à la
Spéciaux mis en place par les pouvoirs publics, ils représen- maison, éco-labels, déchets, etc...). Pour ce faire, elle a de
tent désormais PICARDIE NATURE, notre association étant nombreux contacts avec l’ADEME*.
invitée par le Préfet â artici er aux travaux pré aratoires. Vous pouvez les aider en leur roposant vos compétences (sur-
P P P P
tout en animation l) et bien entendu en cotisant (80 F pour
Contact : ]ean CHEVALIER: tél 44-30-IS-06 l’année, dégressif si vous prenez l’adhésion en cours) : votre
Alain CASONI : tél 44-Z3-43-81. soutien, tout en testant modeste, sera (`1’èS apprécié !
*, Et c’est avec plaisir que Picardie Nature salue la création
6 Novo " encore récente de cette association, preuve que l’environne-
° 5 ment est un thème qui préoccupe et conceme beaucoup de
: monde en Picardie.
m“œ“:_`_ Bmpgül i' Alors...essayez d’en savoir plus I
ai "EN SAVOIR PLUS..."
_ *·, ,_ Président : SERGEANT Guillaume
°: B.P. 23, 60870 RIEUX
\.$» ‘*`°"' I Tél:22.46.27.31. (àAmiens).
c0 · ¤-^">^'€ cc? 11 376 65 YPARIS.
¢¤~P¤¤¤«"* j s··«»us @ _ _ , _
, *ADEME : Agence de l‘Em/xronnement et de la Maîtrise de l Energie
• (Picardie : 2, rue Delpech, 8000O Amiens, tél : ZZ.4S.18.90.).
Il
r

8 Picardie Nature n° 68
      tue en fonction de la répartition des D’ailleurs, en arrivant par cette route,
. types de sols. on peut avoir un point de vue saisissant
  sur la vallée. Prenez à droite, direction
- Mais revenons vers Guizancourt et sa Poix de Picardie, puis à gauche à
a       “montagne”... Famechon, direction Bergicourt et
 d  Le i larris (côteau calcaire picard Guizancourt. Mais lentementmvous
typique) de Guizancourt, comme avez le temps .... Vous etes au coeur de
d’autres situés tout au long de la petite la nature...et toujours sur la route, jus-
Une trentaine de Personnes rivière des Evoissons, donne un bon qu’à ce que vous coupiez la D.901 qui
spéwient 1 nées Tcndezwous à aperçu du denivele, de la vegetation relie Grandvilliers a Poix de Picardie.
la Td , , l di h presente et explique, par le biais de Prenez la petite route en face, puis la
$0   Orgaîusœ c mmm 6 panneaux et d’un petit parcours, l’his- première à droite. Ou alors laissez la
28 mm a la decouverte de la val' toire et l’origine de ces zones, ainsi que voiture ici et partez à pied sur cette
lée des Evoissons. leur usage paâtoral (quasiment complè- petite route. QUESQUES Ãentâïieîi de
tement aban onné). mètres, en passant 'a or au is ’un
Savez-vous qu’au mois de Mai et ]uin, bosquet, et vous débouchez sur ce val-
voire ]uillet poussent sur les talus et Uembroussaillement et l’évolution vers lon, au soleil (pourquoi pas Z). Sur la
coteaux calcaires de magnifiques fleurs un milieu de type pré-forestier, puis gauche, des prairies à vaches ; â droite,
sauvages que vous connaissez peut- forestier n’est qu’une conséquence de des .... côteaux et des talus très intéres-
être... les orchidées sauvages ? l’abandon de ces pelouses utilisées jadis sants. Un petit bosquet se prolonge sur
par le bétail. Des travaux, ou un main- une centaine de mètres le long de la
Le but n’est pas de lister ici toutes les tien du bétail, sont ainsi nécessaires si route avant de s’arrêter sur un champ
espèces que l’on peut y trouver (sur une l’on souhaite conserver les caractéris- de colza. Fouillez dans ce talus, sous le
bonne trentaine d’espèces d’orchidées tiques de ces coteaux calcaires, à savoir petit bosquet à votre droite, approchez-
recensées en Picardie), mais d’affûter principalement leur grande diversité vous et ouvrez grand vos yeux...C’estlâ,
votre regard sur les plus étonnantes et biologique. Entre autres, les orchidées entre autres, que s’épanouit l’Orchis
pas forcément les plus facilement sur lesquelles nous revenons tout de verdâtre (Platanthera chlorantha), très
visibles. Il s’agit, pour les quelques suite... visible avec ses fleurs blanches et ver-
espèces présentées ici, essentiellement de Guizancourt à Eramecourt... dâtres possédant un long éperon au
de plantes vivant sur ces sols riches en Il est si simple, pour celui qui fait l’ef- fond duquel se trouve son nectar. Les
calcaire (calcicoles). Elles n’y sont pas fort de marcherun peu au moins le long noctuelles (papillons de nuit) en sont
par hasard, chaque espèce manifeste de la route, de tomber nez à nez avec notamment les pollinisateurs.
une prédilection pour un habitat parti- ces fleurs originales. D’Amiens, partez
culier. Une bonne recherche de l’une par Salouel en direction de Frémontiers En écartant les branches des premiers
des espèces nécessite donc une bonne par la D.138. A Frémontiers, vous êtes buissons bordant le bosquet, vous pour-
connaissance de son habitat et s'effec- déjà dans la vallée des Evoissons. rez, en cherchant bien quelques
Les fleurs dbrchidées sont irrégulieres et composées de
siztpiècesüpétales+3sépales)etd'1mappareilrepro- 6_ de ’ J
_ducteur.l..epétaîedubesesttrësdiii`éreritdesaimes;il Q S"? " _
55'J; Efamn `consrîtue le labelle et de parsa forme et ses couleurs, ·· 5’7°‘l°
/ donne toute. sa beautéâ la fleur Il est également uni “
él [ ·   important pour déterminer Yespêce. Dans PÈl’•l¢   Iïh/c.
f U   _ tft _ begucoupd’cspèces,lelabelleestpml0ngépaIm1êpe·`   _ j
cf   \ :r¤nnecrari&re.Lesgrainsdepollen_sontrassemlilésen p¤lli•¥   el"?} 6
/ ;"( I PN  deuxsacsquel’onnommepollinies.Lesg1airresd’or· ‘-.,-......- .. .... -···-·.
/¤'$Ãvû¢ · P   chidées ressemblentà unefine poussiere Elles ne pos- j l
    °”‘”· sèdenr pas de réserve nutritive. Ainsi, pour germen | Lg! Mp,] Alt A/àà
  `clles ont besoin d’un apport extérieur cle nourriture, : i
ZJJÈ . [Jde 7,] iqifellesseprocurenteuvivaritensymbiose avecun 'gàügî '
(Ng Ada M4; lm / `cliampignon minuscule. Sans ce champignon, les l °"la‘°`&"î'—"'_l
` CME; /’¢ur¢ /[gr/gai/5, Égmines meurent. Si certaines espèces s’auto-fécwtlent
occasionnellement, c‘esr l’intervenrion d’im insecte: #'ey,e,/@,%,-5 me ag fàee _"
pollinisateur qui est le mode de reproduction le plus
`courant. Dans ce sens, les orchidées déploient des mer-
veilles dïngéniosité pour attirer le sauveur.

Picardie Nature n° 68 9
lléïl WUE (EE W@`îTlî2É LÃlSS@@UAîl'î`U@EU
minutes, trouver le fragile Ophrys porte des fleurs verdâtres, au labelle midal (Anacamptis pyramidalis).
mouche (Ophrys insectifcra), si fin, si étiré vers le bas. Avant de laisser ce Pour terminer cette découverte, non
délicatement ciselé, avec ses 2 pétales talus, (et c’est en passant 3 fois devant exhaustive bien entendu, nous espérons
en forme de cornes. Sa petite tâche que nous le remarquons !) admirons le bien voir cette petite merveille qu’est
bleutée au milieu du labelle paraît être monumental Orchis bouc l’Ophrys abeille (Ophrys apifera). Elle
l’oeuvre d’un peintre, tant elle contras- (Himantoglossum hircinum). Une tige était présente les années précédentes
te avec le brun-rouge de son labelle. épaisse, des fleurs au labelle très long, sur ce talus, mais peut-être les fauches
Cet insecte femelle végétal semble très fin et enroulé à leur extrémité, une ou les cueillettes ont-elles eu raison de
accroché sur les 3 sépales verts de la couleur verdâtre et brun-clair assortie cette espèce". ]e n'ai pas encore pu la
plante...Ici, le but est d’attirer par imi- d’une odeur chaude et très particulière trouver, mais peut-être est-elle bien
tation un insecte mâle particulier (spé- caractérisent cette magnifique orchi- cachée après tout ? Une fois repérée,
cifique à chaque espèce d’orchidée) qui dée. Plutôt peu fréquente générale- approchez vous, touchez sans abîmer ses
viendra plonger ses appendices buc- belles fleurs au labelle brun, jaune et
caux dans le succulent nectar, et par _ blanc finement dessiné de figures
conséquent viendra polliniser la   A M [Em- géométriques. Ses 3 sépales rose vif
fleur ou se couvrir du liquide vis-   et les pétales velus et dressés sont
queux contenant les masses polli- . remarquables.
niques (pollinies formant des petits
sacs dans lesquels les grains de pol- Q Rien ne vous empêche ensuite de
len sont agglomérés ; chaque fleur P. J F. , continuer le long de cette petite
compte deux pollinies) qu’il ira ol G W ·°·!'° route, ce qui constitue une balade
déposer sur le stigmate d’une autre Li F-un  +_·w`_ fort intéressante. Dans, ce cas, vous
fleur. JE5 pourrez par exemple prendre une
Redescendez le talus et vous y verrez  N5 ··- (vnf] sentier juste avant d’arriver à
peut-être, car au moment où je rédi- Méréaucourt (prendre à gauche à
ge ce texte ils ne semblent pas être l’embranchement, puis à gauche
encore en fleurs, des Orchis mou- , _ vers le bois d’Archemont). Le che-
cheron (Gymnadenia conopsea), 6‘r nlvrrtug min rentre dans le bois et grimpe
composés d’un bel épi rosé de fleurs \ jusqu’à la côte 180, où une "avenue"
très fines et possédant un éperon s’ouvre sur votre gauche. Vous pren-
très développé, au fond duquel les drez ce chemin qui vous mène
insectes butineurs à longue trompe (par ment, elle est ici très bien représentée. presque tout droit à l’autre extrémité du
exemple les papillons) plongeront. A la fin du mois de Mai de cette année bois et rejoint une petite route qui
Quelques individus d’Orchis racheté se trouvaient également sur le site un redescend vers Eramecourt. A l’autre
(Dactylorhiza maculata) aux fleurs et pied d’Ophrys frelon (ou bourdon, extrémité du bois, sur le larris
aux feuilles portant si bien leur nom, selon les flores, Ophrys fuciflora) et de d’Archemont (attention: propriété pri-
avec très probablement de nombreux nombreux pieds de Céphalanthère pâle vée !) vous pourrez au mois d’Avril et
hybrides de ce dernier, sont également (ou à grandes fleurs, Cephalanthera Mai, vous délecter, entre autres, de la
visibles. En 1993 se trouvaient encore damasonium) dont les fleurs blanches présence de l’Anémone pulsatille
dans les talus un peu plus frais et ne s’ouvrent que très peu souvent (Anémone pulsatilla, ne pas cueillir I)
ombragés de beaux hybrides d’Orchis entièrement. Les feuilles de céphalan- si mauve et dont les pieds "mûrs" exhi-
militaire (Orchis militaris) et Orchis thères sont également particulières et bent leurs graines aux longues "plu-
pourpre (Orchis purpurea). Ce demier, disposées tout au long de la tige. mettes". A d’autres endroits, vous trou-
l’une des orchidées les plus communes verez facilement l’Orchis mâle (Orchis
de Picardie, est très présent sur le site. Quittez le petit bosquet et continuez de mascula) plus rosé et sans motifs parti-
Uépi floral est situé assez haut sur une remonter à pied la petite route vers culiers sur le labelle, mais dont les
tige robuste. l’amont. Vous longez maintenant des feuilles sont tachetées. Peut-être que
Puis, là, où la fraîcheur est conséquen- champs, à droite...et un pré à vaches, à dans le village vous serez, comme moi,
te, on trouve une autre orchidée moins gauche... Appréciez également les surpris par le local de la Mairie...et vous
colorée et moins impressionnante, mais insectes, chenilles et oiseaux qui habi- reposerez vous au pied d’un arbre
très représentée ici comme dans les sous tent les lieux. Sur le talus de droite, majestueux sur un triangle d’herbe. En
bois : la Listère ovale (Listera ovata) à encore d'innombrables orchidées continuant vers la D901 vous retrouve-
deux feuilles ovales et opposées partant blanches et roses. C’est là que vivait en rez notre point de départ.
de la base de la tige. Sa tige très haute 1992 au moins un pied d’Orchis pyra- Quant â nous, la tentation d’aller jeter

1 0 Picardie Nature n° 68
un cotip d’oeil du haut de la "mon- Un point important cependant : toutes Vous Pouvez nous mmsmcmc vos
tagne de Guizancourt prend largement les Orchidées sauvages de France sont b , d, hîdées la I
le dessus. Un sentier enjambant la protégées. Même si la protection ne ° Smauom. mc Sui va '
rivière nous invite à grimper. En explo- s’applique parfois qu’aux bulbes, tiges ou léc des EV°'$$°¤$· Notez 195Pèœ
rant un peu ce côteau calcaire typique, fleurs, il est fortement déconseillé de rencontrée ; pour cela armez-vous
nous découvrirons peut-être l’Epipactis les cueillir. Optez plutôt pour d’autres dam guide de podœ d'îdentifîCa·
rouge (Epzpacus atrombens), il était pré- espèces plus 'communes ou plus repan· dm et dame œtœ Précisezla date
sent les années précédentes. Lui aussi, dues pour faire votre petit bouquet. Et d îü _ I _ br
malgré son aspect, appartient à la gran- même si parfois le nombre de pieds vous et maya C quant °f ° mm °
de famille des orchidées sauvages. paraît important sur le site, l’espèce ne de Pîëdâ que V0¤$ UOUVCZ Su! lü
lJOrchis bouc est encore présent sur ce peut être que très localisée, et peu ou site. Er photographie: ! Dimage
site, comme les très nombreux pieds pas présente ailleurs dans le départe- tient beaucoup plus longtemps
d'Orchis pourpre. Mais c’est bien pour ment...Alors repérez bien l’endroit et , ,
1 . , . , , . qu un pied arraché. Et avec un peu
e point de vue et le depaysement que revenez le voir lannee suivante...en ’_
nous restons dans l’herbe encore un espérant qu’elles seront toujours là. de Chance' vous aurez lmsccœ
bon moment, avant de redescendre vers pollinisateur avec !
le village. Richard MONNEHAY
OIlIIOCIlCCOOOIOIICOOIIOICOIOOOIOOIC
  »...
  1   I '   oiseaux marins et des limicoles a permis
I d  É?  '§ï;`— aux jeunes et aussi aux adultes de mesu-
E TED €Z·VOUS   r _ _ _
    rer leur savoir en omithologie. Les lau-
   i  Iii ?    réats recevaient un superbe diplôme.
N si ·  » _%x’  ·YÉ3ä']
. .  iv-'WÉÉ/î"2?1‘  . .
Comme chaque année les associations ·_·§a:_,·;2·;;jZîim  4 y y Quelques contacts et la visite de
ont présenté leurs stands à l’Espace `lÃQfQ·Èf§f§r;'i;_ë;rf‘pf;,' gf. quelques adhérents ont rendu sympa-
l90l. Picardie Nature était présente,   i'z·._·;.2¢lQÉï§É° thique cette manifestation.
nous avions choisi cette année pour-  
thème : "La Baie de Somme et les   je remercie toutes les personnes qui
Oiseaux marins". m’ont aidée : jean-Marie THIERY,
1, Richard MONNEHAY, Pierre DOL-
12 panneaux complétés par mme présen-   PHIN, jean-Marie et Yvette MOME-
tation des principales plantes de la baie, i GE, Gérard BAUDRY, Vincent
ses coquillages, ses crustacés, attirent le   :2,%, gt; _ gv, ____ BAWEDIN.
regard. Un jeu sur la connaissance des I    josette DOLPHIN.
OOOOOOOOOOOCOOOOOOOIIOIOOIOIOOOOOIIO
Chers amis,
1/otre adhésion a l association est précieuse, votre fidélité nous réconforte et nous permet d affronter les
difyicultés aue nous rencontrons tous les [ours pour défendre lenvironnement.
1/otre soutien financier nous procure une indépendance vis-a—vis des pouvoirs publics.
Sauf erreur de notre part, vous n'avez pas, et c'est sans doute un oubli, renouvelé
votre adhésion et votre abonnement pour l’année 1995. fllors, prenez vite votre plus
belle plume et remplissez le bulletin d'adhésion en page 13.
Avouez au 'il serait dommage de vous priver de votre revue préférée !
ïorts de votre soutien, nous continuerons, cette année encore, a mettre toute notre énergie et notre
passion pour gue la nature, sa faune et sa flore soit protégées.
7G VOMS l’€i’i’l€i'Cl.€ ÉIGVGVICG ôiê votre COVIHQHCQ.
La Secrétaire J îosette Dolpnin

Picardie Nature n° 68 I I
A C L d •
'   (   J ix _ "  U` uunvièrât   `
Dlmanche Visite d’une explottation î '  ‘  $2·'I;·· \<ë§;;Èz'Q§à°  
· ' .__;·~ 7 \__ 1} s ` '  · Iigçy la- ' ! ne
Il 8 211'b01'1C0l€ ;;_     d—l\¤e·m·y   \
- _ _ ·   il low       _ · ,_}_ _/_, ' _,   (
 n CD &g1'1CU1iil1I'€ lJ10l0g1ql1C  É7 ar ,4·  wm  2.  ,  Élîq 
 "î‘i' ""·    °  ii i   ··
Visite de l’expl0itation de Charles et Pierre DANCOISNE (lire      
article en page 20) X,      lv  un     
Rendez-vous à IO h OO devant la maison de Charles DANCOISNE à ?î7”"'°'“‘*"*'·_, \i”¤#°•`«ï•  ·“°'“"'", vàîem ,  FïৠL ’ `  `
. , . . . , ·~^"¤····¤î; ne  wi S, FQW, ·~  Mm,,__  `wy °'
VOYENNES. Repas tire du sac, jus de pomme bio a volonte. à,gM;( ~_   ____ _ —  e«.pî\\& —·`  _; mn, i rr   1
·   ...Q,·lF“" """""'"""Z. "‘:r@ xzn···L‘· , ` - .»*‘ .  
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Dlmanme seme ala decouverte   "‘     ai 
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· lame maritime 1carde   — ‘‘·_ — #» " à  si  -- w    M
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  Qëàj e `\,g` " ` J  - `   · E,. aî
' S; 5: /'lI, ‘ O". ':; _ , . . V
  ·  ;~·¤~· ;· ·— — `“"7·.   . ·¤«·¤»
Sortie en collaboration avec le Conservatoire des Sites Naturels L _   ,g§ï;~»u~·'5,i;`@'§fîÃ_   ,,  _
, , n `-"'  <>,L,.· -¤E·~ — '  _  ·'î·· «z  É gz
de Picardie. QP   Ii  —   ,m.;;m“
Découverte des différents milieux, observation des oiseaux. Q;    #·, _
Rendez-vous à 9h au siège de l’association ou à 10h à la gare de .;t,»’, ;e. `v€;, """' ,;,,§û  · ·é_  ? " ___ .`  _ ,g
NOYELLES/MER. Durée : la journée ; Repas tiré du sac. ir. C f -...Èi ` . ‘2ï1"   ``'·  Fw  H /ve
' ,j""""“ ï 9 ¤ .- M¤y¢~¢:ur1- ' _' " ` /¢%L" ` Zhu
’ • ml T D ” .| '8">"1‘ NI PO" h _' gu
¤·m¤¤¤h€ Randonnee cycltste °~   H   -~   .?___  
• IU. “ -* <, DEMI! ll Q? È G, \ si É:
l (J sur les petites routes =£*1’-""’···~······· ·«· ·,,\     ` W I/.
Juillet dela vallee des Evoissons   S Mig ·   _,. È 1
  B `'°"'' 'i $5,.,-/ `     — 
ïùî e v. e },,,, ,,, e" _ (wi; e Z
Découverte de la Vallée des Evoissons. Parcours d’environ SO km   I   li www C ·· · ` `
· ` Mit itxuu wm ' •f'P¤ ·°` I
Rëfldëz-VOMS à 9h30 au camping de Famechon (a 20 km au Sud   °“ jïc "  ama. îmû  Y ,l \ .
d’AMlENS).   S       ’ TY_.$:\
Repas tiré du sac, retour vers 18 h. 'Èi9"°9`“F^;i¥;§% ,._l ‘   mil: 3i9¤¢·Éi..... "‘ ""!l1l
'   "°•···*'·P "§;iïüi·:F   J- '*<  `  r-;  MV Y
· . 5 ‘§¤*°’•· ~ -·-     •a
  C)l)S€I'V21iC10I1 (lES OISCRUX ` ;' \ °°"···'·'      ,i' S    —;
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Il 7 Cl21IlS la 1'€S€1'VC N3(11I`€ll€ ,°,,(,,g,,__,,.,,,n,;l;'“;;:v¤Ji"· ' ,;,,,îï«    gba    
SE tembre de la Baie de Somme ,·' ¤«¤«¢· W. ··   ït·' J île  îe·.:ë‘T¤ ;‘,$‘,§,‘““"`;¤— 
p   , °“"‘* .` 3  ee -  L î e.e;...`¤
  GSOIDHIB nl'.; ` ; jI'¥É`ïjII 
fi .· Ã=.`*· ê ·~· " l` t .·
Rendez-vous à 8!hlS au siège de l'ass0ciati0n ou à 9 h 30 sur le par- ,. '__/  ee? ·\    L ion il  2;%- —.—,,,,,M,,,
· "‘ mi .~··· ·"^#•¤¤=·~¤tî e·  ·- · ··    .
king de la Maye (Zlcm au Nord du CROTOY).   j,;(g«:   `É` _.,,  » . 2   ° : eu¤,·—
Dufëê t la journée ; Repas tiré du ga;_    àl lh    
  gg A7; ¢¤·   ·=·    ·.., Ã;. 
l? .« »; ’93‘ àe " ` È *· =  Y  ïïüïâ;
REMARQUES :
Pour les sorties sur le terrain 2 il est préférable de se munir de bottes et de vêtements de pluie.
Pour les sorties d’initiation à Vomithologie, notre association met à votre disposition des paires de jumelles.
Parfois un rende:-vous est fixé au siège de Picardie»Nnture, celui-ci n’est nullement obligatoire, il est fixé simplement pour per-
mettre aux habitants cl'Amiens et des environs de se regrouper dans les véhicules, l'attente à ce rende:-vous n'excède pas li minutes.

I Z Picardie Nature n° 68
M t C ° ’
7 8 9 10 11 12 13 14
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Solutton A-
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· 6 7 8 9 1- Le jaune est le plus commun
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_  - - . - 4* llapresque le HOII1 de S8 COUlC\1ï
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- I - 7- Elle lâche une phrase très courte à
4
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I - I 8- Rapace variable / Epithète pour une
    ------- mme
. . - 9- Belle rousse

É Picardie Nature n° 68 1 3
l Adhésion a l'association Picardie Nature,
g et abonnement a la revue trimestrielle
  An née 1 9 9 5
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É Réglement à I’ordre de Picardie Nature
É Merci de retourner ce bulletin accompagné de votre réglement à :
É Picardie Nature - BP 835 - 80008 Amiens Cédex 1
E Souhaitez vous un reçu fiscal : oui [I] non [I]


			
Picardie Nature n° 68 I S
lléîl VUE ®IÉ W@ï'fÉ2É AÉ‘ÃSS@@ULÃlï'U@l]l`l
P OU r U ne de dossiers ont été déposés. Il faut donc Au cours de cette réunion, les proprié-
. . . . rendre cette mesure plus attractive, taires ont demandé la suppression de
dlverslfl on tout en respectant deux objectifs l’obligation de la surface minimale pour
d b - importants: le peuplier. PICARDIE NATURE a
U Ol  - Chercher à diversifier le boisement, invoqué la diversification du boise-
- Respecter les zones à protéger ment pour refuser et a été suivie par la
La C.D.A.E (Commission départemen- (ZNIEFF). Commission.
tale d’Aménagement Foncier) est com- Conditions d'obtension Un hectare planté en chênes ou meri-
posée d’élus, de propriétaires fonciers, - Créer une parcelle boisée d’au moins siers revient à 25.000 F ha (avec pro-
d’exploitants, de représentants d’asso- 10 ha, tection et entretien), Un hectare plan-
ciations de protection de la nature - Planter au minimum 5 ha si cette par- té en peupliers revient à 12.000 E
(Picardie Nature et Espace pour celle est contigüe â une autre parcelle Nous pensons donc que la nouvelle
demain) et de représentants de l’admi- boisée et que l’ensemble forme un prime est peu dissuasive pour le peu-
nistration. Elle est présidée par un juge. ensemble boisé d’au moins 10 ha ; sauf plier, mais il ne faut pas oublier qu’un
Elle doit statuer en cas de litiges au pour le peuplier dont la surface minima cumul est possible avec les aides du
cours de tous aménagements fonciers est de 1 ha. Fonds Forestier National (jusqu’à
(autoroutes, remembrements). Montant 40 %).
En janvier, elle a donné son avis sur un - 1 000 F ha/an, pour un propriétaire, Les planteurs recherchent-ils les reve-
projet d’arrêté préfectoral concemant - 2 000 F ha/an, pour un propriétaire nus â court terme Z
la prime annuelle au boisement des exploitant. L’arrêté préfectoral a été publié le 17
superficies agricoles. Durée février 1995.
Pourquoi cette prime Z - Pendant 7 à 15 ans, selon les essences
En vue de diminuer les surfaces culti- plantées. G. BAUDRY
vées (CEE directive 91), jusqu’ici, peu
oooooooooooeoeoenooeoooooooooooooooo
  P  de pour leur "shopping", il faut bien le et les échanges avec certains natura-
· reconnaître.!) ont pu jeter un oeil sur listes, enseignants et passionnés de la
la B      les panneaux disséminés sur 2 étages. région Lilloise ont été très enrichissants
  ! gicardie Nature présentait ainsi. l’une et fructueux. ]’en profite pour remercier
es richesses naturelles du Littoral Catherine Charpentier, responsable de
Picardie Nature a présenté, du 20 Mars Picard et non des moindres, puisque la la galerie, qui a eu confiance dans notre
au 1er Avril 1995, son exposition sur le colonie de Phoques de la Baie de message et nos capacités.
Phoque Veau-marin et la Baie de Somme est la plus importante en France Une petite nouveauté : un phoque peint
Somme à la Galerie du Centre commer- et que par un travail d’inforrnation sur des panneaux de bois a été présenté
cial des Tanneurs, au centre ville de important mené depuis 7 ans par l’asso- pour la première fois au public. Dans un
Lille. En complément, Alain William et _ __ _ ___ _ K , W _____ _ premier temps, il "accroche" le regard et
Richard Monnehay ont effectué 4  C   __   permet à des enfants de jouer autour de
après-midi d’animations sur le même   '/IÉEÈ œwïfjii  ·   lui. Dans im second temps, il sera im
thème en présentant une série de diapos        ,  "  support pour photographier les enfants
et de vidéos,   \\Q`   —· É      et garder im petit souvenir de leur pas-
Les panneaux, répartis sur l’ensemble de   ;.         sage chez nous l
la galerie, ont trouvé un accueil favo-     _ I l Il serait bien évidemment fructueux de
rable de la part du public, et le stand   lÉ__r—rÈÈj;_g; 5    développer ce type d’action de sensibili-
agrémenté de vitrines et de projections   —···.`..'È"É1—É   ·  sation à l’extérieur de la Somme. Mais,
vidéos est devenu pour ces quelques ciation et ses partenaires, les Phoques là-encore, c‘estim appel que nous adres-
joursunpôle d’att1·action. sont devenus un symbole de la Côte sons aux bonnes volontés. Si vous
Environ 150 personnes ont pu profiter Picarde. Uaction menée à Lille s’est connaissez des lieux d’expo, des ensei-
des projections diapos et de leurs com- révélée être particulièrement positive, gnants, des centres culturels (biblio-
mentaires ; 600 â 700 personnes sont autant par l’intérêt des visiteurs rencon- thèques, clubs, etc...) n’hésitez pas â
entrées sur le stand, ont pris connais- trés sur le stand, que par la diffusion parler de ce que nous proposons au
sance de notre action et ont regardé les d’une information sur les Phoques et la public, et prenez contact avec nous .... Si
vidéos. Quelques milliers de personnes fragilité des milieux comme la Baie de ce petit résumé vous donne des idées !
(passant dans la galerie essentiellement Somme. Notre présence en région Nord Richard Monnehay.

I 6 Picardie Nature n° 68
IMÃX WUIÉ IEÈ W@ï'IÃKÈ|É AÃXSS@@[ILÃl'î’U@BÈ.fl
Pi "   tu re avis des experts, â 3 reprises, malgré les menacées en France, inscrits â l’an-
· . . orientations ministérielles, vous nous nexe I de la Directive Européenne pré-
  avez refusé l’accès à ces documents. Il cédemment citée.
d C - · nous a fallu engager deux recours suc-
U Omlte cessifs auprès de la Commission En effet, il y a trois ans et demi , la
de Suivi   I'  6 Nationale d’Accès aux Documents commission d’enquête appeléeàformu-
Administratifs pour obtenir communi- ler un avis préalablement à la D.U.P a
cation des avis des experts concemant exprimé sa préférence pour le tracé
Notre association explique [gs le franchissement de la vallée de médian jugé moins préjudiciable aux
raisons de ce départ dans un l’Authie, secteur d’intérêt écologique milieux ’naturels contre la variante
courrier adressé au Préfet de remarquable.’A ce niveau, lattranspa- ouest. Cest pourtant cette demière qui
, , , , rence n a ete que théorique, il y a eu a CIC retenue.
reg-um et dont ww! la teneur : véritablement discordance avec les
La circulaire n°92-71 du 15 Décembre engagements initiaux. Nous compte- Plus récemment, une enquête publique
1992 de M. le Ministre de l’Equipement nons mieux pourquoi une telle réten- hydraulique portant sur le franchisse-
relativeàla conduite des grands projets tion d’information après avoir pris ment des vallées de l’Authie et du
nationaux précise "les conditions d’un connaissance de l’avis de certains Pendé s’est déroulée du 6/O6 auS]uillet
débat transparent et démocratique pour la experts. 1994. Celui-ci est prévu en remblai sur
conception et la réalisation des grandes une largeur variant de 38 à SO mètres à
infrastructures décidées par l’Etat... En effet, le fond de cette vallée est un endroit où la vallée est la plus éten-
Chaque préfet intéressé constituera avec occupé par des marais de grande valeur due.
les responsables locaux concemés (élus, écologique inventoriés comme Zones
forces sociales économiques, associations Naturelles d’Intérêt Ecologique Le secteur retenu accueille actuelle-
locales), un comité de suivi de la mise en Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de ment pas moins de 15 espèces d'oiseaux
oeuvre des engagements de l'Etat". niveau de valeur internationale et inscrites à l’annexe I de la Directive du
comme une Zone d’Importance pour la 2 Avril 1979 dont certaines sont très
Le S Novembre 1992, vous avez Conservation des Oiseaux (ZICO) menacées à l’échelon national et euro-
nommé membre du comité de suivi de répondant aux critères européens défi- péen. De plus, une possible présence de
l’autoroute A16, notre association qui, nis par l’article 4 de la Directive la Loutre d’Europe a été énoncée par
compte-tenu de son objet, vous "est 79/409/CEE concernant la conserva- des naturalistes du Pas-de-Calaisâ l’oc-
apparue avoir naturellement sa place au tion des oiseaux sauvages. casion de la découverte d’empreintes.
seinde ce comité". Sa présence, si elle était confirmée,
La mise en place d’im tel outil de réfé- indiquerait qu’il s’agit du seul site du
Dans un document intitulé "Mesures rence sous l’égide du Ministère de Nord de la France accueillant encore
pour l’Environnement, les engagements de l’Environnement signifiait pour nous le cette espèce â l’état naturel.
l’Etat", largement diffusé auprès des soucis des pouvoirs publics de disposer
médias et que vous nous avez remis â d’im "inventaire des zones naturelles les Les recensements effectués parles natu-
l’occasion de la première réunion de ce plus remarquables qu'il s’avêre aujour- ralistes depuis plusieurs années, confir-
comité, figurent de manière détaillée d’hui impératif de prendre en compte dans més par la publication des inventaires
les dispositions voulues par le Ministre. les documents d’urbanisme et les projets des ZNIEFF et des ZICO par le
On peut y lire "Une démarche de travail d’aménagement et de développement" (M. Ministère de l’Environnement mon-
transparente et méthodique fondée sur 4 le Préfet de Région, préface du docu- trent à l’évidence que ce site accueille
points   Un comité d’experts recon- ment de présentation des ZNIEFF de très nombreuses espèces faunistiques
nus dans les domaines de l’environnement Picardie/Ministère de l’Environnement et floristiques rares et menacées, légale-
sera nommé par les 2 préfets de la ]uin 1991). ment protégées au niveau national.
SOMME et du PAS-DE-CALAIS ; ces
experts siègeront aux 2 comités de suivi et La co-signature d’une D.U.P. par un La création d’un remblai pour franchir
pourront être consultés sur les questions Ministre de l’Environnement nous lais- la vallée de l’Authie provoquera la des-
qui y seront soulevées". sait donc espérer qu’il en serait ainsi. truction d’un secteur écologique remar-
quable à plus d'un titre.
Une de nos préoccupation est le fran- Malgré nos multiples interventions,
chissement de la vallée d’Authie. Sur nous voyons l’Etat français, manquer à Le Professeur ROUX, cher-
ce problème, à 3 reprises, nous vous ses engagements pour assurer la protec- cheur au CNRS en Ecologie des eaux
avons demandé communication des tion d’espèces animales parmi les plus douces, expert désigné par l’Etat dans le

Picardie Nature n° 68 I 7
cadre du Plan Objectif Environnement hydraulique de ]uin 1994, signale les de l’Administration les informations
estime que les marais de la vallée de risques de colmatage de la base drai- souhaitées.
l’Authie constituent un ensemble nante du remblai par les particules
indissociable : "l’important n'est pas organiques en suspension dont la En définitive, une telle attitude nous
d’assurer le transfert des débits de part et teneur est importante dans ce secteur et permet de penser que les options sont
d’autre de l'autoroute par des passages en par conséquence, les risques de réduc- tracées depuis longtemps et que les
un certain nombrede points maisdemain- tion d’écoulement des eaux superfi- réunions du comité de suivi n’auront
tenir les écoulements même minimes ou cielles. aucun effet.
non apparents en surface ; c’est de leur
multitude et de leur variété que dépendent En résumé, nous ne pouvons que Ijesprit de la circulaire n°92-71 du
la diversité des habitats et la richesse biolo- constater: Ministre de l’Equipement, du
gique,. Il apparait donc préférable de -l’absence de prise en compte réelle, au- Logement et des Transports précisant
franchir cet espace au moyen d’un viaduc delà des déclarations de bonnes inten- les conditions d’un débat transparent et
assurant toutes les connexions qu’elles tions de l’Etat et de la SANEF de l’in· démocratique pour la conception et la
soient hydrauliques ou écologiques. térêt des zones naturelles(ZNIEFF, réalisation des grandes infrastructures
D’autre part, seul le viaduc permet au ZICO) et des avis émis dans ce domai« n’a pas été, â nos yeux, respecté.
milieu d'évoluer librement sans les ne (conclusions de la Commission
contraintes spatiales que le remblai d’Enquête du 21 Mars 91, avis d’expert En conséquence, nous estimons avoir
implique". en Ecologie désigné par l’Etat le 9 été leurré et décidons de démissionner
Décembre 1993, rapport du commissai- du Comité de suivi A16.
Par ailleurs, le commissaire-enquêteur, re-enquêteur de Septembre 1994),
désigné pour l’enquête publique -les obstacles rencontrés pour obtenir E
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I B Picardie Nature n° 68
Entre terre et ciel
Lorsque je rencontre des amis, au hasard de la conversation, ils notre droite, sur notre gauche la mer en se retirant a fait place à une
me disent qu'ils reviennent d'Espagne, de Grèce, d’Afrique, et même immense vasière, c'est là que le spectacle commence vraiment :
d'Amérique. Bien sûr, à l'aube de l'an 2000, il esttout naturel de voya· aérien d'abord, de tous côtés, des petits groupes d’oiseaux nous sur-
ger et d'aller voir hors de nos frontières les beautés du monde, mais volent -là ce sont des canards souchets, nous dit Laurent. Vous voyez
si les voyages forment la jeunesse, il est parfois bon de regarder autour leurs becs plats? Là ce sont des pluviers, au-dessus de nous des che-
de soi pour voir ce qui s’y passe, d'apprendre à connaître son pays et valiers aboyeurs -les yeux rivés auxj umelles, les têtes se toument de
sa propre région; vous serez surpris des trésors que vous découvrirez tous côtés, de quoi attraper le toumis, mais c'est superbe.
Alors avec moi partons pour la Picardiel venez partager les émotions
que j'ai ressenties en me promenant en baie de Somme entre ciel et Mais revenons sur terre, la vasière ressemble à un immense tapis gris
terre, au pays des oiseaux. brodé d’innombrables flaques aux reflets argentés, des dizaines, des
centaines d'oiseaux trottinent, picorent, courent, volettent, pour se
On peut partir léger et court vêtu, les bras ballants, le nez au vent, il reposer un peu plus loin, ce sont pour la plupart des petits échassiers
est pourtant prudent de prendre quelques précautions, les caprices du appelés limicoles. Les spécialistes du groupe ont installé les longues
ciel étant imprévisibles. Oh l pas de fantaisie: un bon pantalon, une vues, tour à tour tout le monde peut admirer les gravelots grands ou
petite laine, une veste avec des poches, c'est très pratique, un kway petits, les toumepierres, les différentes espèces de bécasseaux, les
des bottes pour la gadoue, un sac à dos pour le casse-croûte; les variables avec leurs tâches noires sur la poitrine, les sanderling d’un
inquiets peuvent prendre une boussole, une paire de jumelles. gris plus clain les minutes qui semblent glisser sur le sol tels des petits
La promenade peut commencer, nous ne serons pas seuls, une ving· jouets mécaniques. Tout ce petit monde picore la vase pour se nour-
taine de personnes, peut-être plus, nous accompagneront. Au parking rir de minuscules mollusques. Au loin dans leur livrée rousse des
de la Maye, lieu du rendez-vous, les voitures commencent à arriver, bécasseaux maubèches se sont rassemblés sous le regard indifférent
on se salue, heureux de se retrouve; on fait la connaissance de nou- de quelques tadornes au plumage bariolé.
veaux visages. Laurent arrive, c'est lui le guide qui tout au long de la
joumée nous prodiguera de judicieuses explications. Le soleil a fini par prendre le dessus, le ciel est maintenant d’un bleu
Le temps est morose, gris et brumeux, mais le soleil tente déjà des pur, la mer qui arrive lentement scintille, à l'avant de son ourlet argen-
percées à travers les nuages. Nous traversons d'abord les mollières (ou té les oiseaux forment des tâches sombres, huitriers pie mouettes se
schorre, sol colonisé par une végétation halophyle relativement dense confondent tout au long de notre parcours, nous pouvons admirer
recouverte d’eau salée aux grandes marées). Les amateurs de plantes l'élégance des barges ou de quelques avocettes, le comportement
apprennent que l'on peut y trouver l'obione, l'aster, le lilas de mer nerveux et bruyant des chevaliers gambettes, soudain pour une raison
etc... attentifs, nous écoutons Laurent nous expliquer la situation géo- inconnue, tous s'envolent dans un bruissement d'ailes, le ciel n'est
graphique des lieux, sa faune et sa flore. Nous avançons maintenant plus qu'un immense nuage d'oiseaux, celui-ci se contracte en un
sur un terrain boueux, vaseux, glissant à souhait gare au patinage qui gigantesque ballon, vire de bord, s’élève, s'allonge telle une fumée,
ne sera pas tout à fait... artistique, mais tout se passe bien; nous arri- quelques évolutions encore puis tous se reposent, c'est féérique...
vons à un petit pont, deuxième halte qui permet d'attendre les retar- Nous arrivons à un endroit appelé l'llette; sur notre droite, des petites
dataires. dunes vont nous permettre de prendre un peu de repos, et de nous
Dans une pâture en contre-bas deux cigognes se font la conversation, restaurer; il est près de 13 heures et la faim se fait sentir. Chacun sort
un coucou passe de son vol direct, un pipit farlouse se laisse tomber ses sandwichs, ses petites salades, ses gâteaux, ses fruits, on échange
tel un parachute, tandis que des vanneaux lancent leurs cris plaintifs. nos impressions, certains se taisent encore sous le charme. La mer
Soudains des notes flûtées se font entendre, une dizaine de courlis nous a rejoints, les oiseaux se sont maintenant regroupés là où le flot
cendrés passent au-dessus de nous, on aperçoit très bien leurs longs ne les atteindra pas, goélands argentés et marins, courlis et cormorans
becs arqués. Nous longeons maintenant le parc du Marquenterre sur attendent paisiblement la marée basse où à nouveau ils s'éparpilleront
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Picardie Nature n° 68 1 9
sur le sol exondé pour se nourrir. Le flux et le reflux... |'étemel recom- monde -un petit garçon qui nous croise nous regarde avec curiosité
mencement. et dit à sa mère : "regarde maman des explorateurs", oui, nous
En haute mer un grand labbe poursuit des stemes pour leur voler leur venons d’explorer un pays merveilleux où les oiseaux sont rois.
proie, parfois on peut apercevoir des fous de bassan piquer en flèche
dans la mer pour pêcher, nous n’aurons pas cette chance aujourd'hui. Nous arrivons bientôt aux voitures, ce moment est toujours pénible,
Nous repartons lentement, des petits groupes se sont formés, la partagé entre l'envie de rentrer chez soi pour se reposer et le regret
colonne s’étire, si la tête est légère, vide de tous soucis, en la circons— de devoir se quitter après avoir partagé les mêmes joies, les mêmes
tance les jambes elles se font lourdes, mais quelle joumée magniüque! émotions. Mais il y aura d'autres sorties, d'autres rencontres... Alors à
Nous regagnons peu à peu la civilisation, tiens on l’avait un peu bientôt.
oubliée -on doit d'ailleurs avoir l'air de gens qui reviennent d'un autre josette DOLPHIN.
Ea tadorne de üelcm
. (fîadorna tadorna)
A marée basse, au bord d'une rigole, pataugeant nonchalamment, le leur premier envol. Ils sont confiés à quelques adultes qui restent sur
tadome de belon, intermédiaire entre l'oie et le canard, affiche son place et qui gèrent ainsi des crèches de canetons de différents âges.
plumage coloré. Le blanc pur de son corps coupé sur les flancs parla
bande noire des scapulaires est ceinturé de roux vifà l'avant. Le cou Les adultes entreprennent alors un étrange voyage, volant vers le
et la tête vert noir brillant contrastent avec le bec rouge. Les pattes Nord â une allure soutenue, ils vont rejoindre en quelques jours des
sont roses. La femelle est un peu plus petite et ne porte pas de pro- oiseaux venus d’|rlande, de Grande-Bretagne, des pourtours de la mer
tubérance comée sur le bec comme le mâle. du Nord et de la Baltique occidentale, soit le gros de la population
nord-européenne.
Les Tadornes passent beaucoup de temps à terre. Leur vie est réglée
par les marées, active pendant les basses eaux, au repos sur le rivage, Les sables du Waddenzee (mer des Wadden) se couvrent alors de plu-
sur le gazon des Polders, dans les dunes au retourdu reflux. sieurs dizaines de milliers de Tadomes, venus effectuer leur mue
annuelle, moment critique de la chute et de la repousse des remises.
Ils sont sociables entre eux même en période de reproduction. |Ls
affectionnent les baies, les estuaires, les grandes vasières où ils trou- En Septembre, les canards retournent surles sites de nidification où ils
vent leur nourriture. Celle·ci est principalement constituée de petits passent la plus grande partie de |'hiver, une migration en disperse un
crustacés, de vers, auxquels ils ajoutent des insectes, des larves, des petit nombre le long du littoral atlantique. Les côtes de la mer du
algues et un petit escargot marin de quelques millimètres de lon- Nord et la Baie de Somme offrent un site privilégié pour la reproduc- I
gueur : l’Hydrobia ulvaé. tion et |'hivemage du Tadome où, depuis qu'i| est protégé, il trouve
un havre de paix.
Les couples se forment en hiver, mais les cérémonies nuptiales et le josette DOLPHIN
choix du site ont lieu au printemps. Si d’habitude, les Tadomes sont
silencieux, au moment des amours ils font entendre des siffle- _
ments clairs,. Après l'accouplement, le couple choisit un ter- jijllfê __ `
rier de lapin ou de renard pas très loin de l'eau, caché par '   _,-;i="
les herbes ou les buissons des dunes. La femelle gamit le A   _. ;j.§_ï·` `
fond de la cavité d’herbes sèches et de quelques débris A   ;;"""·"-` É \
v' étaux. Elle dé osera 8 à 12 oeufs u'elle couvera elle- _.   _..· · ·· ` ,·?f?·," -/- _ , ·;— _   _   —···  
meâme, le mâlélse ânant â proximité. gen après leur nais- I I I  _:· `§  fé"  
sance, les petits sont conduits à la mer par leurs parents, , ,},4/ -T  —_ " _  __ âp 
soit à pattes soit transportés par ceux-ci. Les adultes, pres-   ·_       .   "
sés par l'approche de la mue, les quittent souvent avant / _ '_ _ i   _   » A _   _   _, A '§2 '*""' '
‘ f ,. ·"’ ear az?
I   ,   X
. . .   J  g   /’/  2:
oescmmom : c .  _ Q'-}?  _  ,5  jl
· Gros canard bariolé, en hiver le Longueur: 49 à 66 cm _ `   V ,j¢·7' J" -7 ;>
mâle ressemble à la femelle, les I Poids: 750 g â 1500 g - "‘· ’ 9%-""`
jeunes moins contrastés que les Longêvitê: peut atteindre 16 ans.
adultes ont le bec rose grisâtre Nîdîfication : fin avril début juin
Les jeunes sont volants entre une ponte annuelle.
le 60ème et le 65 éme jour. Nid : 8 à 12 oeufs blanc crême.

20 Picardie Nature n° 68
Uarborîculture biologique
lnstallé depuis 1990 à la suite de mes parents, je cultive 15 ha de terre. spontanées ne sont ni fauchées ni hersées.
L'exploitation est tournée exclusivement vers |'arboricu|ture fruitière. Le désherbage au pied des arbres (pour éviter la concurrence en eau
le me suis installé avec |'objectif de passer la totalité de l'exp|oitation et alimentaire) se fait mécaniquement. La création d'une diversité bio-
en agriculture biologique. Le passage a été progressif du fait des diffi- logique permet la préservation et I'augmentation des populations
cultés rencontrées par la trop grande spécialisation de |’exploitation inexistantes parfois par la réintroduction. Le prédateur (le
(absence d'animaux notamment- sauf l'emploi d’oies comme désher- Typhlodrome, prédateur des araignées rouges) est introduit en 1993.
bant bio). Ce mode de conduite induit aussi une adaptation des variétés. Celles
trop sensibles aux maladies ciyptogamiques ont été arrachées. Dans
1995 sera la 1ère année où le verger ne recevra aucun traitement la sélection des variétés nouvelles, |'aspect résistance aux insectes et
d'origine chimique de synthèse. Depuis 1991, reprenant les grandes aux maladies avait complètement été oblitéré par les sélectionneurs.
lignes de la législation françaises (1988), |'union européenne a décidé Parallèlementà ces aspects, une des clefs de l'agriculture Bio passe par
l’app|ication d'une règlementation commune à tous les états |'amélioration de la vie du sol (activité microbienne). Cette améliora-
membres. C'en était terminé des cahiers des charges un peu trop tion doit se faire par l'apport d'humus fourni par le compost. N’ayant
nébuleux (une marque d'engrais créait son propre cahier des charges pas d'animaux sur la ferme, ce compost doit venir de l'extérieur (ville,
et avait son propre contrôleur qui, en même temps, vendait ses pro- copeaux...).
duits). 4 organismes de contrôle indépendants sont agréés par le Une plante, en bonne santé avec un bon équilibre minéral, se défen-
Ministère de l'Economie et de l'Agricu|ture (dernièrement un de ces dra mieux contre les insectes et les maladies.
organismes s'est vu retirer son agrément). Une seule référenceà |'agri- Enfin, pour contrer certaines maladies ou insectes, des techniques
culture biologique est le logo A.B. peuvent être utilisées en pulvérisation : Soufre, Algues, Cuivre (Bouillie
Bordelaise, Bouillie Nantaise pour les maladies ciyptogamiques) et
Il existe une période de conversion pendant laquelle la Phéromones, Bacille, Rotenone, Pyrèthre (insecticide
production ne peut être vendue avec ce logo : pour végétal) contre les insectes (|orsqu'i| y a explosion
les vergers, cette période est de 3 ans. Les fruits de pucerons, les auxiliaires ne suffisent pas à
obtenus en A.B. doivent répondre aux enrayer I'augmentation des populations de
mêmes normes européennes que ceux ravageurs).
obtenus en culture classique (calibre,
coloration...). ]e pense que ce mode de production
Si en culture classique, l'entourage r`,. peut louer un rôle dans le cadre de la
technique est très bien assuré, en "cu|-   I réorientation de la politique agricole
ture bio" celui-ci est quasi inexistant. ° À commune pour ce qui concerne la réa-
Pourma part, le suis en contact avec ' lisation d'un meilleur équilibre entre
le G.A.B. Nord (Groupe des 7   l’offre et la demande des produits agri-
Agriculteurs Bio) où il y a d'autres l_ M \ ' "' coles, la protection de |'environnement et
arboriculteurs avec lesquels je  \§ 4;,- . le maintien du tissu rural, l’existence de
peux avoir des échanges. · ' ‘ëï' nombreuses petites structures agricoles plutôt
L’expérimentation par soi- (Ã P que de grandes unités types projet (véritable usine
méme est de mise. Toutes les à oeufs) où le seul principe de fonctionnement est le
idées sont les bienvenues l /· profit maximum.
L'adaptation du verger à ce mode La notion de création ou de maintien d'un paysage est corollaire de
de conduite doit se faire continuel- ce mode de conduite sans oublier la qualité finale des produits végé-
lement. Cet hiver, par exemple, ce fut taux ou animaux destinés à |'a|imentation humaine.
la réalisation de 1 km de haie où chaque _ _ Pierre. DANCOISNE
espèce a été choisie en fonction des pré-
dateurs qu'e||e héberge 2 une quinzaine
d'espèces indigènes ont été choisies (`lilleul, Noisetier...). Très riches
en auxiliaires (coccinelles, microhyménoptères acariens, prédateurs
anthocorides et mirides). L'érable champêtre héberge un psylle spéci-
ûque. L'au|ne (Alnus corsata) héberge des punaises, notamment |'an- Nga; vgug Qgnngng |'g|1dg|·vQ|,|$
thocoris mévoralis, rédateur du s lle sur oirier, sureaux, vlornes . . . .
,,0,,, ,,5 Sy,ph€S_ P P y P le 1 8 juin pour visiter
notre exploitation
Des semis de "mauvaises herbes" ont été effectués ce rintem s - -
consoude officinale, bouillon blanc, moutarde des chamiis, d'auîres lvolr calendnen

Picardie Nature n° 68 ZI
La lutte biologique
Un élevage industriel est bien plus fragile que |'é|evage familial d’an- se transforment en insectes adultes assurant leur dispersion et leur
tan. Il en est de même pourles cultures. Les grandes surfaces, |'éradi- reproduction. Ces auxiliaires sont présents naturellement dans les
cation des plantes gênantes, mais bonnes voisines, facilitent la tâche milieux cultivés : il est essentiel que les techniques culturales ne les
des insectes et ceux-ci trouvent des restaurants qui facilitent leur vie empêchent pas d'exercer leur action. Des lâchers saisonniers sont pra-
et leur reproduction. tiqués par exemple sur les cultures légumières sous abri. Leur utilisa-
tion doit être compatible avec celle des pesticides utilisés contre les
Aujourd'hui, les produits chimiques ont beaucoup évolué, ils sont de maladies des plantes.
plus en plus spécifiques -c'est-à—dire qu'i|s n'attaquent qu’un "enne- Autre exemple : |'uti|isation de trichogrammes, minuscules insectes
mi", bien ciblé- et efficaces. La lutte biologiqueafait bien des progrès. parasites d'oeufs de lépidoptères, permet de lutter efficacement
contre la pyrale du mais. C'est le premier exemple d’uti|isation d’un
Qu'est-ce que la lutte biologique ? C'est utiliser des moyens naturels. insecte en lutte biologique appliquée en culture de plein champ.
Chaque être vivant a des ennemis. Si |'on veut affaiblir un insecte, il Cette lutte s'applique sur 20 000 ha actuellement.
suffit d'aider son ennemi, qui peut étre un autre insecte, un virus, un
ChamplgI'lOI'l, un parasite...    
Il faut donc dans un premier temps bien connaître la plante à Un simple contact suffit pour déclencher l'infection. Le champignon
défendre, ses amis, son ennemi, les ennemis de son ennemi, mais la perfore la carapace et poursuit son développement à I'intérieur de
recherche a à sa disposition des moyens techniques très affinés. Voici |’insecte. Actuellement, plusieurs préparations à base de champignons
quelques voies qui se présentent actuellement aux chercheurs. sont commercialisées. Elles sont destinées à la lutte contre la pyrale du
mais et contre le ver blanc de la canne à sucre. Le champignon doit
, _ _ , , résister aux ultra-violoets, tenir à la p|uie... Tout cela nécessite de
SEIECÈIOI1 dE VHTIEÈES Ionguesœcherchü _
résistantes aux insectes
_ _ _ _ La confusion sexuelle
Ici, on intervient sur la plante, pour dissuader ses ennemis.
- On détecte la source de résistance. Peu avant |'accoup|ement, les femelles émettent un ensemble de sub-
Si la plante est poilue, cela peut décourager |'insecte. La plante pro- stances constituant la phéromone sexuelle, attractive à distance pour
duit peut-étre des composés toxiques. les mâles de la même espèce.
- On analyse son mode d’action On peut empêcher les mâles de répondre, en multipliant le nombre ¤
- On recherche le gène qui crée cette résistance de points d'émission de ce produit, qu'on synthétise, grâce à de nom-
- On introduit ce nouveau caractère dans une variété commerciale. Il breux diffuseurs répartis dans la parcelle. Le nombre d'accoup|ements
faut parfois 20 ans pour aboutir. diminue.
On recherche aussi un moyen d'empêcher que les mâles ne soient
LES bactéries réceptifs : soit en neutralisant les phéromones naturels, soit en neu-
tralisant leurs récepteurs.
Bacillus thuringiensis est le bio-insecticide le plus utilisé au monde. W, sin
C'est une bactérie qui fait partie de la flore du sol et qui est capable    
de tuer un insecte en 48 heures. Quand un insecte la mange, il meurt 1 Ã, · 1
empoisonné. On utilise cette bactérie contre la processionnaire du Il, _ I
pin, les tordeuses de la vigne ou les noctuelles des cultures maraî- , ‘ -
chères. .1,: , -
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Les virus   I ïjrgg'.- A 1 r _’.· '   _
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lnoffensifs POUT |'hOmm€, les VEl'téb|'éS Et lE$ plâ|’1tES, les baC|_,||()Vl|’U$ I      
sont des virus exclusivementanti-invertébrés. Mais, en plus, ils ont un IîÈI?ïîiL£;};"., _.·.   y- I' __I I     J. I _ I  
ennemi bien précis. Le carpocapse des pommes et des poires n'a qu’à ·îI'II·II‘   .I__   ·     . II
bien EE ttfllfl C0lTllTlE les |’l0CiUEll€S, ravageurs de nombrguggg plantes I .I ,IjIIII·lIII]IlIiîîlrijIIl‘IIiIII.II·%r ,,Ày(}‘  l-]- Il 'll _ fr p
maraicheres. ‘~‘·‘ il   ii]/i,ji,,i«,\,I§,l;}}_.j,il',,1î'·I' _~ •,  
l I"] ij l~-ii"./A   /
Les insectes parasites
Leurs larves se développent dans ou sur leurs hôtes qu'e||es tuent, puis

ZZ Picardie Nature n° 68
Remarques: ·
Les études portent sur la résistance des insectes. C'est £      
cette année que doit débuter la surveillance des cul- `
tures de plein champ. Les recherches sont donc en en  le 
cours. Il est aussi impératif de s'assurer de l'innocuité ` " ` "
de ces expériences vis-à-vis des insectes dits "uti|es"
(l'abeille par exemple).
La présence d'un marécage découle d’une nappe d'eau douce,
La protection intégrée retenue à faible profondeur par une couche de terrain imper-
meable.
C'est un concept de lutte associant plusieurs armes. La protection
intégrée fait en priorité appel aux techniques alternatives à la lutte Dans la Vallée de la Somme, les tourbières se sont établies sur des
chimique. Elle utilise autant que possible les moyens de lutte biolo- terrains renfermant du calcaire. Cette tourbe exploitée laisse place
gique et y associe l’emploi de variétés résistantes et la gestion des aux étangs, de dimensions inégales et de faible profondeur, coupés
techniques culturales. Une approche plus récente consiste à aména- de fossés reliés la plupart du temps à la rivière.
ger l'environnement végétal de la culture de manière à enrichir le
nombre d'auxiliaires actifs sur les principaux ravageurs de la culture. Ces étangs soumis à une forte pression de chasse et de pêche ont
perdu peu à peu, par une mauvaise gestion de leurs utilisateurs,
leurs premières diversités.
Conclusion :
La roselière est en général peu dense et fragmentée; l'atterrisse·
Le problème est très complexe. Mais les chercheurs ne se contentent ment s'y accélère par la plantation de peupliers et la prolifération
plus de massacrer, d'éradiquer. C'est un combat de long terme où des saulaies.
l'on fait jouer les relations entre les êtres vivants, un ieu que nous
devons maîtriser, mais c'est surtout une question de connaissance de Il est regrettable que, par toutes sortes de travaux déraisonnables,
ces relations. La diversité de ces recherches illustre la nécessité de dis- l'homme ait détruit tant de refuges de la faune et de la flore de ces
poser d'un large éventail de moyens de lutte : il faut en connaître les étangs, patrimoine irremplaçable.
limites, afin d'apporter à chaque situation une réponse appropriée
avec un gain maximal d'efficacité. De plus, l'homme colonisé les endroits restés vierges par la venue
G. BAUDRY d’une caravane, puis l'installation de cabanes hétéroclites, qu'il
agrémente de vieux pneus peints, de nains en faience, pour finir
Source: 'INRA : Lutte contre les insectes ravageurs des cultures par une énorme pancarte ”pl’0pl’iêtê privée", "pièges", et autres
Les apports delabiologie-Février 1995 inepties, sous l'oeil naturellement bienveillant des responsables
* REUSSIR · Mars 1995 communaux, des représentants de la loi qui attendent encore une
fois la mobilisation d’une association de protection de la nature,
, pour se retrancher derrière cel|e·ci et prendre leurs premières res-
ponsabilités.
Pierre DOLPHIN
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R êalisation de documents cle vulgarisation
  êcouver-te de- la nature I
  ntervention en milieu scolaire
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  tude sur la mortalité des oiseaux —