Picardie Nature 66
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ses acüomaires H *  E }  EE E     I   ·
 2    E E  EE E 'I 
revue trimestrielle publiée par |'ass0ciation PICARDIE-NATURE 1 O F
ISSN 0182 4201 COMMISSION PARITAIFIE N° 63860

ï N A  RE   Editorial .......................................................... 3
          «nnnnnnnuennernennunnnnnuauuazô
publiée par PicardieNature,   ’ _
agggçiatign 53n5 but lucratif (/gi 1901)   Adh€Sl01'l Et AbO1’l11E11*lB1'li' ............................... 27
afiiliée à France Nature Environnement   _
agréée par les ministères  
de /'En vironnement,  
de /'E<IU'P€m€"I   Informations L
et de la Jeunesse et des Sports   Opération "Zéro Chlore" .............................................................. 4
· — · ,   Le lait aux hormones .................................................................... 4
  _   Super Phénix abandonné par ses actionnaires .......................... 5
14, place Vogel Amiens  
    _ _
BP 835   En Pzcardœ
QQQQQ ANHEN S Cédex 1   Radio Info ..................................................................................... 8
  Le domaine de la Solitude .......................................................... 8
El         _ Q           Vous HVEZ d1tblOC3IbL1IHDiS ........................................................ 9
directeur de pubncatiorl   la   de TIOÉTE ASSOCiUlti01’l
Patrick   I E     Un été littéraire ........................................................................... 11
  En bonne justice ......................................................................... 11
dactyrographje   Vous avez dit "nuisibles" ........................................................... 12
Laurence ·|-ELI-IER   Centre de soins ........................................................................... 18
et Richard MONNEHAY  
  Le R Farnili ............................................................ 21
mise en page   Ougegorge et
B9IT'l8I'Ci COUVREUR   Les oiseaux du parc Delpech ..................................................... 22
rédaction   Qui es-tu bel oiseau ? ................................................................. 26
Gérard eAu onv, Jeeeue ooLPHrr~1,   __
Richard MONNEHAY’LaUr€nCeTELL|ER’   L'homme et la nature ................................................................. 26
Patrick THlERY,Jean Marie THIERY,  
Alain WILLIAM  
photographies et illustrations  
Patrick Thiery, Alain WILLIAM, Régis Delcourt,  
impression  
Copie-Self-Amiens  
dépôt légal 4°'"° trimestre 1994  
 
2   PICARDIE NATURE N°éé

E d 't ' l
  Us Pheeee vee¤·mefî¤
  tee en Beîe de Semme
  Samedi 3 Décembre 1994, sur une plage du Sud dela Baie de Somme, un promeneur
  découvre un phoque veau-marin en difficulté. Prévenus, les sapeurs pompiers de
  Cayeux-sur—Mer le transportent à Saint-Valéry-sur-Somme à la station d’Etude de
  Vüeivereüe de Pîeee<îîe—
  Prisrapidement en charge par Fassociation Picardie Nature, l‘an.i.mal mourra dans la
  S°ï”é°-
·   Cette jeune femelle n'était pas inconnue des naturalistes picards.
  Les caractéristiques de son pelage et la marque orange (hollandaise) qu'e]le portait sur
  une patte arrière avait permis une reconnaissance individuelle. Ainsi, «Clandestin»
` `iiï È   avait été observée une cinquantaine de fois depuis le 23 Avril 1994.
T `·`‘  
··'·_   L’évolution rapide vers la mort chez cet animal, qui extérieurement semblait en bonne
  santé, (couche de graisse épaisse d'environ 5 cm, hydratation normale, pelage non
  altéré) intriguait Lies VEDDER, vétérinaire de la Zeehondencrèche (crèche pour
  phoques) de Pieterburen aux Pays—Bas.
  Ce centre de recherche et de réhabilitation des phoques met régulièrement ses
  capacités et ses compétences au service de la protection des phoques de nos côtes. Les
  collaborateurs hollandais décidaient rapidement d’envoyer dès le lendemain une
  équipe pour pratiquer une autopsie sur Yanimal.
  at ttttatt1att,p0m» atmaaa une emtueiie paittmite par perforation de 1··tnt.«tt.tta pa
  un hameçon, comme ce fut déjà le cas par le passé, «Clandestin» était radiographiée.
  La stupéfaction fut grande de constater que la tête du jeune phoque était criblée de 32
  plombs de chasse. Cette localisation et la concentration laisse supposer un tir à une
  quinzaine de mètres sur l'an.irnal se trouvant dans l’eau.
  récupérée sur les côtes belges, puis mise en soins à la Zeehondencreche de Pieterburen.
  Relâchée dans le Waddenzee le 27 Février 1 994, son parcours l'avait menée en Baie de
  Somme. Jeune femelle, elle aurait pu soutenir la petite colonie picarde dont 1’avenir
  semble bien dépendre de la volonté des hommes.
  Picardie Nature est engagée depuis 1987 dans l'étude et la protection de la colonie de
  phoques de la Baie de Somme. Des trente à quarante individus de phoques veaux-
  marins recensés sur les côtes françaises, une vingtaine constitue la colonie de la Baie
  de5¤m¤1e·
    o ue veau-marinestinscrrt sur a iste ese ces ro es ar a 01 u et
  I-€Ph C1 ' ` ` l Y d SPÈ P téêé P 1 1 `d mîuül
F-   1976. Il est également inscrit sur la liste rouge des espèces menacées d'Europe.
  Cet acte de malveillance ne laissera pas indifférent les milieux naturalistes et de la
  protection de la nature.
  Picardie Nature a déposé plainte contre X pour ce geste lamentable.
PICARDIE NATURE Ne 66   3

O
I    a   0 H S La seule solution est d’a1rêter la création des dioxines à
, _ la base... c’est à dire utiliser d’autres matériaux présentant
Opefatlûn parfois plus d’avantages pour de nornreux objets qui nous
I entourent.
«Zel•0 Ch10re>)• _ • Faisons pression pour réduire la production de PVC. Vous
pouvez demander le dossier gratuit «spécial Chlore» à
Greenpeace.
GREENPEACE1¤¤œ une <=¤mt>¤s¤¤ ¤’1¤f¤¤¤¤ü¤¤¤¤r1¤ Greenpeace n aussi entiti une petition et une opération
t><>11¤ü<>¤ par le ¤111<>r¤· La Chimie du <=¤1¤r€ est à1’<>r1s panienrieieeerenvei eenenieittes d’eau ininernte en Pvc,
oïmo Blgmlosquo Polloüoo loxlquo (lol Porto gîavomom vides, assorties dïmeétiquettetrès spéciale. Alors...écrivez,
atteinte à la santé humaine. œnseignebvousa et agjSS€z_
«M&l$···ll ost oo le chlore ?>> GREENPEACE 28 Rue des Petites Ecuries, 75010 PARIS.
Au départ, il s’agit d’un produit familier et d’aspect inof-
fensif, le sel, tout simplement. Par un processus chimique, _
on le divise pour obtenirdela soude caustique. Lors de œtte
opération, un gaz toxique se dégage : le chlore. Au début du
siècle, les chimistes ont découvert que ce gaz, considéré
comme un déchet dangereux, pouvait être combiné avec
toutes sortes d’ autres substanœs chimiques, détentrices de
trois propriétés particulières : toxicité, persistance et bio-
accumulation dans la chaîne alimentaire. Aujourd’hui,
certains producteurs de chlore mettent en avant l’utilité de 6
cette substance pour le traitement de l’eau. Ce qu’ils °
oublient de dire, c’est que seulement 4 % de la production Le lalt aux hormones
mondiale du chlore sert au traitement de l’eau potable.
Les 96 % restants partent dans la fabrication de solvants, Les ministres de l’Agriculture doivent avant la ün 94
pesticides, produits de blanchiment pour le textile et le interdire ou non en Europe la B.S.T.
papier, réfrigérants... L’essentiel du chlore est cependant La B.S.T. ou Somato-Tropine-Bovine est une hormone
utilisé pour la fabrication du plastique PVC, PVC ensuite hypophysaire qui augmente le rendement laitier. Eh oui,
utilisé pour des produits domestiques des plus courants revoilà nos chères hormones. Vous y passerez, n’ ayez
(poupées Barbie, bouteilles d’eau minérale, cadres de crainte, c’estl’avenir ! Quand vous en aurez assezdevous
fenêtres...). rebeller, vous laisserez tomber et vous (moi aussi) goberez
vos hormones.
Contrairement à œ qu’armoncent certaines campagnes Une piqûre de 500 mg, coûtant 30 à 35 F, administrée à une
de propagande, des œntaines d’adjuvants sont ajoutés au vache tous les 15 jours, augmente sa production de lait de
PVC et rendent son recyclage très dangereux et marginal. 2,5 à 6 litres par jour, soit 20 % en plus. Mais cette B.S.T.
A titre d' exemple le pullover en fibres de PVC recyclé, est peut causer des problèmes de digestion, de pattes, de pieds,
toujours aussi toxique et non biodégradable. De plus, les d' anémie, de mastites, de fertilité aux vaches. La B.S.T. est
industriels reconnaissent que ce recyclage n’est pas vrai- autorisée aux USA mais pas en Europe - pas encore ?
ment rentable. 1- Qu’allor1s-nous faire de œtte surproduction delait ? Des
éleveurs chômeurs en plus ?
L’incinération est la pire des solutions, du fait de 2- Pourquoi aller à l’encontre de la tendance des consom- I
l’émission de substances toxiques, en particulierla dioxine mateurs à demander des produits naturels ?
(1 kg de PVC incinéré peut produire 50 microgrammes de 3- Si les européens ne piquent pas leur vaches, seront-ils
dioxine, amplement suffisant pour provoquer des cancers désavantagés vis-à-vis des USA ? Les consommateurs
chez environ 50 000 animaux !). européens boiront-ils le lait américain ?
4- La santé de l’homme est-elle prioritaire ?
La quantité de dioxine déjà présente dans l’environne—
ment affecte maintenant le développement des nouveaux- Nous demandons l’interdiction de la B.S.T. en Union
nés, provoque des canœrs, des maladies congénitales Européenne et l’interdiction d’importation des produits
graves etdes atteintes au systèmeimmunitaire. Les produits laitiers provenant de pays où la B.S.T. est autorisée.
organochlorés sont très dangereux pour la santé car ils
traversent la chaîne alimentaire et s’y accumulent. Gérard BAUDRY.
4   PICARDIE NATURE N°66

Le   Vos dons vont permettre de financer une opération de
protection et de suivi des derniers tigres (estimations : il
· · resterait entre 4400 et 7700 tigres dans le monde - sources
    frtuts WWFInternational). Ce programme permettra de salarier
des gardes, de mener des études scientifiques, de sensibi-
J usqu’ici largement utilisé pour le traitement du bois, le User de v1uag°°1S’ de rîênîorœr le populauons"'
pentachlorophenol (PCP)estunprodt1ithautementtoxique.   plus de cet? S0uSC¤puOÉ’ le WWF vçus propose de
Les doses retrouvées dans les mms, conservés dans des signer une pétition à l’attent1on de Monsieur Lee Teng-
caisses en bois, sont dangereuses pourlg ggmg Hun Pfêsldcnt dc la République de Taiwan, pays dans
Les producteurs cOmm€nœmàréagü,maiS]cS cOmIô_ lequel les problèmes liés au braconnage sont les plus
les des serviœs des fraudes sont pourl’instant insuffisants. dlfücllœ _
C’est le résultat d’1me importante enquête menée par La Eure du WWF vous Sem adressés Énswœ mn de vous
I l’Union Fédérale des Consommateurs et publiée dans la em au courant de œtœ grande Opéramm
_ revue QUE CHOISIR de Novembœ note : 40 % de vos dons sont déductibles des impôts.
 eiixnï GUENOT B400 60732 SAINTE WWF F rance .· Fonds Mondial p0urlaNature, 151 Bldde
la Reine, 78000 VERSAILLES.
Richard Monnehay.
Encore (IGS IIIEHEICQS 3ll
^ I C I
dessus de la tete du Tigre., Superphenix abandonne
O O
Certains d’entre vous ont peut-être eu l’information Le par    
WWF Franœ (Fonds Mondial pour la Nature - Franœ)
lanœ une opération de souscription auprès du public et de La filière surgénératrice vient de subir un nouvel echec
ses membres pour sauver le tigre. qui laisse la France isolée dans son obstination En effet,
Il s’agit des derniers tigres vivant en Inde et en extrême- SBK qui regroupe des producteurs d’électricité allemand,
orient, Ces tigres sont particulièrement menacés, pour de hollandais, britannique et belges, et qui détient 16 % de la
nombreuses raisons, mais essentiellement du fait du NERSA, propriétaire de Superphénix a annoncé qu’elle
braconnage intensif. Nous savons tous que les organes de allait se retirer et demander des dédommagements. Si-
ces tigres sont utilisés en infraction vis-à-vis des lois de multanément,l’ENEL sociétéitaliennequi détient33 %du
protection intemationales dans des produits dits de «mé— capital de la NERSA refuse de participer aux frais de
decine douce» ou comme aphrodisiaques dans les pays transformation de la centrale de Creys Malville.
comme Taïwan, Laos, Corée du Sud, Chine...
I [ / · Ces évolutions font suite à la décision française de
X I    ’ I . , transformer à terme Superphénix en laboratoire destiné à
  P î' I .:  // l tester la «sous-génération», la nouvelle folie des «Géo-
 ._ É   _ Trouvetou» du nucléaire : une machine magique censée
· I .   ”» · _ l "  · ' rîîï/` ' _   I éliminerleplutoniurn... alors qu’onaconstruitàgrandfrais
  '   (    à la Hague une énomie installation chargée d'extraire ce
$[9  'LÈ _ / «   '   même plutonium des déchets nucléaires.
  x  «(  ,c,.¢·z\•~"i?  g " . '  ii`   ‘
YK Ry"?    Jf vf ·· ( fj, 2\\  ai M. Balladur avait décidé, en plein été, de relanœr
A" —’ ` "‘ .· sg  .7,ë _; _ ;· '   Superphénix, contre l’avis dela population (96 %des avis
\._ sv W 1  7 Ev É     ,· / émis lors de l’enquête publique étaient négatifs), contre
  Q`; H ..-•__‘ u e; %/ l’avis de l’Ofûce parlementaire d’évaluation des choix
`\ `   ,i' "   Scientifiques et technologiques (qui demandait une «ex·
  \ _T   pertise extérieure au système administratif actuel»), contre
  É /1 l’avis des mouvements écologistes associatifs et politiques
` qui avaient organisé une marche de Malville àMatignon au
PICARDIE NATURE N° 66   5

printemps dernier. M. Balladur compte-t’-il encore s’obs- \\l È G  j
tiner y compris contre l’avis du reste de l’Europe ? K ' X /
L'échec de la ülière surgénératrice est patent : un\·\_ *
gouftre de 50 milliards de francs, une électricité 25 fois plus
chère que dans les centrales nucléaires classiques pour 176
jours de fonctiomrement en 8 ans! Le directeur général
d’EDF déclarait lui-même, il y a quelques mois «que \ /
Superphénixétaituneerrer1rqu’ilfallaitassumer».LesVerts, \__ W" _/
estimant que la meilleur façon d' assumer une erreur, c’est f "\~ t ~/JJ
d’y renoncer, demandent donc au gouvemement de faire MN
triompher la raison face à l'obst:ination du lobby nucléaire ït _ .
etdedécréterl'abandon définitif de Superphénix, installation
inutile, coûteuse et dangereuse.
Extrait de Vert-Contact - Novembre 94 - N° 354.
O O O
Des rmllrers de plamtes contre SUPERPHENIXN
Cette action s’appuie sur le nouveau code pénal qui prévoit, dans ses articles 223-1 et suivants, la possibilité
d’intervenir avant qu’un danger ne se soit concrétisé. Cette nouvelle disposition de la loi est la suite logique du
scandale du sang contaminé.
Vous trouverez ci—après une lettre type à envoyer au procureur de la République du Tribunal de Grande Instance le
plus proche de chez vous, ou au Tribunal de Grande Instance de Bourgoin (10 rue du Tribunal, BP 648- 38317
Bourgoin-Jallieu cedex). La première chose à faire est de reproduire cette lettre. Chaque lettre doit être clairement
identifiable par la justice. Indiquez donc précisément votre nom, prénoms, adresse.
Chaque lettre peut être envoyée en lettre simple ou mieux encore en recommandée pour conserver une preuve de
l’envoi. Vous pouvez également vous rendre au Bureau d’ordre pénal (B OP) du Tribunal de Grande Instance le plus
proche de chez vous qui vous remettra immédiatement un récépissé de votre plainte (n° d’enregistrement). Le
tribunal devrait ensuite vous informer de la suite donnée à votre plainte (compter un délai de quelques semaines à
quelques mois).
Pour nous permettre d’agir, nous vous demandons ensuite de nous envoyer un double des reçus éventuels
(recommandés) ainsi que des courriers que peut vous envoyer le tribunal (en principe une lettre vous informant que
le dossier a été transmis) aün que nous puissions comptabiliser les plaintes déposées et en informer les médias.
Cette démarche ne vous coûtera que le prix du recommandé et de la lettre à nous envoyer.
Que va—t—il se passer ensuite ?
* Soit Superphénix marche sans trop de problèmes et les plaintes seront enregistrées sans plus.
* Soit Superphénix est arrêté par une décision politique (et le nombre de plaintes aura pour but de faire réfléchir
le gouvernement).
* Soitun accident alieu et alors les plaintes devront être traitées par la justice carde suspicion, nous serons passés
à laréalité. Dans ce cas-là, nous nous retrouverions dans le même scénario quepourl’ affaire du sang contaminé mais
les plaintes obligeront les personnes impliquées à répondre devant le tribunal. Ces plaintes éviteront le scénario
«reponsables mais pas coupables»...
Certaines associations membres des Européens contre Superphénix sont habilitées à porter des affaires en justice.
Ce sont elles qui relaieront alors l’ensemble des plaintes avec leur avocats. Cela ne vous coûtera donc rien. De plus,
en portant plainte contre X, vous ne risquez pas d’être accusé de diffamation.
6   PICARDIE NATURE N°66

O
A VOS STYLOS '
Lieu et date 2 .............................., le ..... J ..... J .......
Nom
Adresse
Monsieur le Procureur de la République,
Tribunal de Grande Instanœ de ...... * ................
Monsieur,
Je dépose plainte contre X :
_ ° pour «mise en danger de la personne» (article 223-1 et suivant du Code pénal) par le fait d’ exposer directement autrui
à des risques ;
° pour «expérimentations sur les persomies humaines» sans avoir recueilli le consentement libre, éclairé et exprès des
. intéressés (article 223-8 du Code pénal).
Les faits :
Le surgénérateur Superphénix, sis à Creys-Malville, dans l’Isère, a été remis en marche le 4 Août 1994, après 4 ans de
non-fonctionnement. Sur la demende de la NERSA, société propriétaire du réacteur, les ministres de l’Environnement,
M. Michel Barnier et de l’Industrie, M. Gérard Longuet, ont accordé leurs autorisations pour le redémarrage.
Le caractère expérimental de cette installation, la seule de ce type d’une telle puissance jamais réalisée au monde, a été
reconnu par décret du ll Juillet 1994. Cependant, il redémarre en surgénérateur, œ pour quoi il a été conçu et non en
laboratoire.
Superphénix contient actuellement 5 tonnes de Plutonium (produit hautement cancérigène) et 5 000 tonnes de sodium
(explosant au contact de l’eau et s’entlarmnant à celui de l’air. Cette quantité de toxiques est, en cas d'accident,
potentiellement capable de provoquer la mort de l’ensemble de la population de la planète.
Superphénix n’aja1nais réuni les conditions de sécurité suffisantes. Preuve en est les quatre avaries graves dont certaines
étaient qualifiées de hautement hypothétiques (oxydation du sodium, fuite du barillet aujourd’hui remplacé par une hotte
de transfert non testée à ce jour). A cause de ces parmes, en huit ans d’existence, le réacteur n’aura fonctiomré que
l’équivalent de 6 mois à pleine puissanœ. Depuis cinq ans, des anomalies de réactivité (emballement du réacteur) ont été
constatées sur son prédéœsseur Phénix sans qu’aucune explication n’ ait pu être avancée et surtout sans que l’on sache
si cela peut également se produire sur Superphénix.
Ces craintes sont renforcées par le rapport de l’EDF du 15 Avril 1994 qui relève de graves lacunes dans la sécurité du
surgénérateur et d’autre part par les mises en garde de nombreux scientifiques notoires.
L’enquête publique a été menée d’une façon insatisfaisante : les opposants n’ayant été ni pris en compte ni entendus.
Ce redémarrage a eu lieu :
° sans le rapport public de sûreté promis sur l’état de la œntrale, profondément modifiée par les travaux consécutifs
aux différentes pannes ;
° sans la réalisation de contre-expertise indépendante accepté par la division de la Sûreté lors de la table-ronde de
l’Oftice parlementaire des choix technologiques et scientiliques de Décembre 1993 ;
° sans plan particulier d’intervention actualisé ;
_ ° sans information de la population en cas d’accident grave.
Les centrales nucléaires se dégradant plus rapidement à l’arrêt qu’en fonctionnement, les tentatives de fonctionnement
·· actuelles sont soumises à de sérieux risques d’emballement du réacteur qui selon les physiciens serait non-maîtrisable.
Un accident majeur à Creys-Malville, c’est le coeur de l’Europe sinistré, toute vie rendue impossible sur des milliers de
kilomètres carrés pour cause de radioactivité, uhne grande partie du reste del’Europe contaminée parle nuage radioactif.
Pour tous ces motifs, j’estime que ma vie est en danger par la remise en marche de Superphénix.
Signature.
(* Picardie .· 7ZG.L de St Quentin, Laon, Soisson, Compiègne, Senlis, Beauvais, Péronne, Abbeville, Amiens)
PICARDIE NATURE N° 66   7

E P ' ol '
RADIO - INFO !
Laurent GAVORY, vice-président de l’association, anime chaque mardi une émission sur l’environ·
nement intitulée PO/NTJ sur Radio France Picardie (fréquence su rAmiens : 100.2 FM). De 17h45 à18h00,
Laurent GAVORY et Stéphane SANCHEZ abordent un thème relatif à la protection de l’environnement (par
exemple les soins aux oiseaux blessés, |’Agence de l’eau, la colonie de phoques de la Baie de Somme, etc...).
L’émission est ponctuée d’inteIviews et d’interventions de différentes personnalités.
Alors mardi prochain, n'oubliez pas : POINT J, de 17h45 à 18h00 sur Radio France Picardie. I
Fréquences picardes : Amiens : 100.2 - Abbeville: 100.6 - Péronne : 1 02.8 - Hirson : 101.3 ...... toujours en F.M.
Le Domaine de la Solitude
(Laon)
Milieu naturel sauvage, abandonné depuis 15 ans, le domaine de la Solitude (38 ha) est situé sur la
commune de Laon. Remis en état depuis Décembre 92, il a été ofüciellement inauguré le 5 juin 94 par M.
Jean-Claude LAMANT, député—maire.
Des sentiers thématiques (eau, faune, flore) pou rune promenade d’une durée de 1 h30 à2h permettent
de découvrir la variété du milieu : martins-pêcheurs, gobe-mouches gris, locustelles tachetées, vipères
péliades, ratons laveurs... sont au programme.
Pour gérer |’ensemb|e du domaine, une association (type 1er juillet 1901) a été créée : l’ALPE :
Association Laonnoise Pour l'Environnement. L’ALPE a pour objectifs la protection du milieu et l'initiation à
l’environnement. Elle met en route dès maintenant une formation aux métiers de l’environnement.
L’ALPE publie également un mensuel "La Gazette du raton laveur’.
Hgn;eigngmgnt§:ALPE - BP 490 - , _ _ _,_
, _ T ·,S:!;~:;\
02012 LAON CEDEX. Tel. 23.23. 75.52.  «;,g.,=\
$È QT  
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8   PICARDIE NATURE N°56

VOUS AVEZ DIT BIOCARBURANTS ?
Dans le cadre du «débat national Energie et Environnement» voulu parle gouvemement, le Conseil Régional
de Picardie a organisé un débat régional à Amiens le 5 Juillet demier avec séances plénières, ateliers (6),
tables rondes (2). Picardie Nature invitée était représentée par X. COMMECY et J.M. THlEFlY parmi près
de 200 personnes.
Décevant dans l’ensemb|e, ce «non débat» a été une suite de présentations de points de vue par des
professionnels de l’énergie, des chargés de missions, des industriels, des décideurs... n’apportant pas
d’informations nouvelles pour ceux qui s'întéressent à la question du jour, ce qui était le cas des personnes
présentes... puisqu’e||es étaient là. De débat, de confrontation, d’idées, point.
J’ai assisté à l’ate|ier «Maîtrise de la demande en énergie et énergies renouve|ables». ll fut ouvert par une
` vigoureuse introduction du président de séance -un associatif- qui rappela que depuis les déclarations du
club de Flome insistantsurla nécessité pour la su rvie de la planète d’investir dans les énergies renouvelables,
_ rien n’a été fait... c’était il y a 15 ans. Certaines vérités tiennent parfois en peu de mots! J’étais également
à l’atelier intitulé « Picardie, terre de biocarburants» et estimant n'avoir pas pu apporter le point de vue de ceux
qui défendent |’environnement au quotidien, j’ai fait parvenir au nom de Picardie nature une lettre au président
de séance reflétant ce que je crois être nos interrogations sur les-dits biocarburants; c’est la teneur de ce
courrier que je vous propose aujourd’hui de façon à alimenter votre réflexion sur ce sujet.
Les biocarburants, c’est quoi?
Ce sont des produits énergétiques utilisables dans des moteurs, seuls ou en additif, produits à partir de
matières végétales.
En Picardie, 3 voies sont testées (d’autres existent) :
L’g’thangl : (ou plus exactement |’ETBE, Ethyl Tertio Butyl Ether) obtenu à partir de Betterave ou de Blé qui,
après fermentation, distillation, craquage catalytique, donnent un produit qui peut être incorporé à 5 ou 10%
au super sans plomb pour les moteurs à essence.
Les esters de Qglza : (ou |’EMC, Ester Méthylique de Colza, plus connu sous le nom de diester) qui obtenus
après transestérification de l'huile de colza peuvent, après mélange de 5 à 30% avec le gazole, alimenter
les moteurs diesel.
Les huile; çjéggmmégs : issues d’un raffinage partiel d’une huile (de colza par exemple) peuvent, après
mélange à 30%, ètre utilisées dans les moteurs diesel ou seules dans les machines agricoles.
Comme on peut le voir, les deux premiers produits sont nécessairement des produits industriels aussi faut-
il bien comprendre le terme bio carburant comme un carburant venant d’un produit vivant (les végétaux) et
non comme un produit Bio, sous-entendu écologique.
Nos remarques sur ces filières énergétiques :
Ces voies d'uti|isation de produits végétaux peuvent paraître séduisantes : elles sont une réponse partielle
aux problèmes des agriculteurs et peuvent se substituer aux désastreuses jachères, elles permettent
· d'utiliser moins de produits pétroliers, sources de tant de pollutions importantes, elles créent des emplois
localement. Certains ne tarissent pas d’éloges sur les biocarburants; avant de nous emballer, faisons les
constats nécessaires.
` Un constat économique :
Pour produire ces biocarburants, il y a nécessité d’uti|iser des énergies fossiles (travail de la terre,
transformation des produits, transports...). Pour les esters de Colza et l’éthano|, les rapports sont à peine
supérieurs à 1 (c’est à dire que l’on produit un peu plus d’une unité d’énergie de biocarburant en consommant
une unité d’énergie fossile). Ces 2 produits, étant donné leur coût de transformation, ne sont donc pas
rentables économiquement. Seule l'huile dégommée a un tel rapport de 5 à 7 (7 fois plus d’énergie produite
que d’énergie consommée) et a un coût de production faible.
Un constat écologique:
S’il est, semble-t-il, positif à l'uti|isation (moins de rejets polluants pour l’air), ce bilan peut se révéler
PICARDIE NATURE /\J° 66   9

catastrophique pour |’environnement à la production. Les matières végétales, n’étant pas à usage
alimentaire, ne sont pas réglementées par les normes habituelles et les intrants (engrais, pesticides...)
peuvent ne pas étre limités. Dans ce cas l'impact environnemental est très fort, négativement, par pollution
des sols, des nappes aquifères , de l’air... Les biocarburants ne sont pas «de l’air et du soleil», ainsi qu’il l’a
été affirmé bien imprudemment par un élu le 5 Juillet au cours de |’atelier: «de l’air et du soleil». De telles
affimiations tendant àvouloirsous-estimerla présence de problèmes réels n’est pas admissible. Seules des
cultures extensives, respectueuses de l’environnement devraient être permises pour ces productions
industrielles. Enfin dans les bilans écologiques présentés, n'ont pas été ajoutés les impacts dus aux
transports nécessaires entre les sites de production végétale et les sites industriels ; dans la Picardie, les
camions de betteraves sur les routes on connaît, merci.
Qne intgrrggatign gggr Pgvgnir: _
Il a été confirmé au cours de l’ate|ier par différents intervenants que les grands projets industriels à venir
étaient localisés à Dunkerque, Fiouen... Bref, dans des grands ports et hors des sites de production des
végétaux transformables. .
Comment expliquer les choix de ces localisations ?
Si nous pouvons nous pennettre une hypothèse, ne peut-on relier ces choix aux recherches actuellement
en cours pour produire des biocarburants à partir de végétaux tropicaux (par exemple la canne à sucre) ?.
Les perspectives semblent intéressantes avec un meilleur rendement. Si cela était le cas, l’histoire se
répéterait : la production des matières premières pour les pays sous-développés, les processus industriels
à forte valeur ajoutée pour l’Occident (comme pour le pétrole et le gaz l). Dans ce cas, qu'en serait-il de la
réponse à la P.A.C. et à l’aménagement du territoire parles biocarburants ? Il nous semble essentiel que les
décideurs qui nous représentent éclaircissent ce point avant d'învestir davantage dans les filières de
productions agricoles non alimentaires aux dépens d’autres productions altematives plus locales (huiles
dégommées pour les biocarburants ou autres, voir pistes rappelées dans l’atelier sur les énergies
altematives).
Comme on peut le voir, les biocarburants présentent des avantages certains mais peuvent aussi être des
sources de pollutions importantes si les productions sont faites sans avoir en tête l’aspect environnemental
du problème. C’est aux citoyens que nous sommes de le faire savoir.
X. COMMECY
10   PICARDIE rvAru12E rvwsa

L Vie de notre Association
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C • u • • s • |
: Le COI’lS€ll d’adl’)’Lll’LlSl`l"Cll`l0I’l de VOÉTB ClSSOClClîlOl’L :
  vous présente ses meilleurs vœux pour 1995 Z
I
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Un ete litteraire
«Ce qu’il sait du monde, il le tient de la
chauve-souris noctule, de la chouette chevêche, du gîw —— \` ` _ · L _______:_
‘ papillon demi-deuil, du chevreuil soûlé de bour- .__a==;<— ._Qî=,=,"*'  —= g. ._._        
geons, du bruant proyer et de la I‘0uSS€1'Ol€      IÈÉF ,
_ verderolle» (]ean-Louis EZH\IE). ·-  ·’  _ _ .£ ‘· 1ë  _ "  
Poète, romancîer,essayiste,critique littéraire,  -1 É J gg_F ; î ·,_;_-P§;_    _  Te? 1-
amide GérardPHILIPPE etde Sim0neSIGN©RET,       ` .
Claude ROY et son épouse Loleh BELLON, auteur _ .      "  · e  _ ij-
dramati ue ont été nos voisins nd t 1   ""."$°îw·T*=~ "Ã és? 
q · Pe an que ques . ~ _-  /       ·   za:
jours cet été à Saint-Valéry.  v‘;Q;;à;__-’  j_· ·   ‘     
Ce passionné d’ornithologie (son voisin   ·~~— 
d’enfance était Jacques DELAMAIN : «Pourquoi '_-b i g   
les oiseaux chantent»), est venu visiter l’exposition ` `ïil ëf `
à plusieurs reprises, parler de sa passion avec Cédric '· àj fîî%'
LOUVET et a fait connaissance avec les phoques de ` ` `
la Baie de Sornrne.
Alain William . .
Eh bonne ]USl|C9
Le dernier roman de Robert MALLET a pour cadre Saint-
Valéry et la Baie de Somme. .
Un des 2 phoques, né cet été dans l’estuaire picard, porte le é , Le 14nëvembIîllggzîglëphocâuelzegï-ck
nom d’un de ses romans:«Ellynn». tal? œtmuy mor?   _ ale E j a ‘ La
  : radiographie mettait en evidence la presence de 14
·cz¤uae12or;1.'amzquzvmzzaez'an mil (1994, cazimimo p1¤mbS de Chasse dans la tête de 1’¤n1¤¤¤1·
- Robert MALLET : les rives incertainœ (1994, Gallimard).
Le 29 septembre 1993, Monsieur Valéry
,   DELPIERRE,prévenude destruction d’espècepro-
1^/·(· QM té ée, com araissait devant le Tribunal de Grande
jef ècli g P
Instance deBoulo e uilecondamnaità3mois de
Su q
ai Q.l;LQ]"·h prison avec sursis, mise à 1’épreuve pendant 18
(/(` j·~JVl L? YLO4 mois et 240 heures de TIG (Travail d'lntérêt Géné-
I _ Q ral). En outre, son permis de chasser lui était retiré
· br MWMM pour 2 ans. Picardie Nature obtenait 10 000 F de
4 In domma es et intérêts
1. pu/\ g .
K—elLo,« (joM•ul” A
. L Ne Sur appel du Parquet et du condamné, la
‘ J ' Cour d’Appel de Douai jugeait à nouveau cette
M2 C Qu jr/JH `U affaire et rendait le 25 octobre 1994 un arrêt confir-
` mant le premier jugement tout en portant à 5 ans
àW;<^·L'·* l’interdiction de chasser.
Q Cette affaire n'est toutefois pas terminée car
( gd Y le 31 octobre, le condamné s'estpourvu encassation.
èwil
G lean-Marie Thiery
PICARDIE NATURE NO oo   1 1

VOUS AVEZ DIT «NUlS|BLES>> ?
Pour nous, la protection de la nature c'est avant tout la sauvegarde des milieux naturels, gage de survie
des espèces mais l'immédiat nous impose de nombreuses interventions de protection des espèces
animales tant elles subissent d’agressions directes. En plus des actions pour des espèces rares ou peu
nombreuses et menacées (Phoques veau-marin, Busards...), Picardie Nature qui comprend la protection
de la nature avec le respect de toutes les espèces qui y vivent a tout naturellement une action moins
spectaculaire de protection d’espèces plus communes, que certains considèrent comme nuisibles
(comprenez, nuisibles à leurs intérêts immédiats).
Le point sur la législation concernant les «nuisibles» : a
Depuis le 30 Septembre 1988, un décret ministériel impose aux préfets de chaque département de
consulter le Conseil Départemental de la Chasse et de la Faune Sauvage (le C.D.C.F.S.) avant de fixer une
liste d’animaux classés nuisibles et les modalités de leur destruction. Cette liste, établie en fonction de la `
situation locale, ne peut comprendre que des espèces appartenant à une liste nationale et leur classement
en tant que nuisible doit être justifié; bien entendu ce classement doit respecter les autres obligations
légales nationales (code rural articles R 227.5 à R 227.7 et R227.27, directives européennes dont la directive
«oiseaux»...).
La liste nationale est composée ainsi :
Mammifères : Belette Mustela nivalis; Chien viverrin Nyctereustes procyonoides; Fouine Martesfoimz; Lapin
de garenne Oryctolagus cuniculus; Martre Martes martes; Putois Putorius putorius; RagondinMyocast0r caypus;
Rat musqué Ondatra zibethica; Raton laveur Procyon lotor; Renard Vulpes vulpes; Sanglier Sus scrofa; Vison
d’Amérique Mustela vison.
Oiseaux : Corbeau freux Corvus frugilegus; Corneille noire Corvus comme corone; Etoumeau sansonnet
Stumus vulgarus; Geai des chênes Garrulusglandarius; Pie bavarde Pica pica; Pigeon ramier Colomba palumbus.
Les motifs de classements sont :
1° Dans l’intérêt de la santé et de la sécurité publique;
2° Pour prévenir des dommages importants aux activités agricoles, forestières et aquacoles;
3° Pour la protection de la flore et de la faune.
Rappelons qu’un tel classement permet de détruire ces animaux en dehors de la période de chasse, par
tous moyens et en tout temps, sauf limitations précisées.
Les interventions de Picardie Nature pour la protection de ces animaux:
Depuis fin 1990, chaque année nous déposons un recours devant le Tribunal Administratif
d’Amiens pour constester l’arrêté préfectoral fixant les listes des animaux classés nuisibles dans la Somme
(d’autres associations le font dans l'Aisne et parfois dans l’©ise où la situation est malheureusement fort
semblable à celle que nous allons décrire pour le département de la Somme) considérant qu’il y a là excès
de pouvoir et illégalité. Nous développons dans nos mémoires introductifs déposés devant le Tribunal
Administratif plusieurs types d’arguments pour essayer de faire annuler ces arrêtés. La réalisation de tels
documents, souvent plusieurs dizaines de pages, nous demande un investissement en temps considé- ·
rable et financier non négligeable (photocopies surtout), aussi quand on observe avec quel mépris sont
considérés par l’ad1ninistration les jugements, on comprend que certains puissent envisager d’autres
moyens d’actions moins juridiques. `
Pourguoi nous considérons gue Picardie nature doit intervenir?
Si nous admettons la possibilité de détruire des animaux localement en trop grand nombre (mais il
faudrait aussi s'interroger sur les raisons de ce surnombre, preuve d’un déséquilibre dans le milieu
naturel) et s’ils commettent des dégâts qui sont attestés et vérifiés, nous n’admettons pas que la
destruction de certaines espèces soit autorisée en tous temps en tous lieux et par tous les moyens comme
l'Administration a tendance à le faire dans le département de la Somme. Nous contestons donc
régulièrement ces listes départementales de nuisibles estimant qu’il appartient antérieurement de
démontrer que ces animaux sont en surnombre et peuvent causer des dégâts. Nous verrons dans le
paragraphe «résultats ob tenus» que certains changements se font, mais le Préfet de la Somme qui suit les
I2   PICARDIE NATURE N°66

avis du Directeur Départemental de l'Agriculture et de la Forêt (D.D.A.F.) lui même fortement inspiré des
revendications des chasseurs et agriculteurs, a l’habitude de classer en nuisible toutes les espèces inscrites
sur la liste nationale et présentes dans la Somme.
Les arguments biologigues :
Peu efficaces devant le Tribunal qui a surtout à juger sur des arguments de forme, nous tenons
pourtant à y répéter ces arguments développés lors des C.D.C.F.S. pour montrer l’aberration de certains
classementsmsans beaucoup de succès jusqu’alors.
- Classer nuisibles des espèces comme la Belette, la Fouine, le Renard, le Putois qui sont des ca1·nivores
consommateurs presqu'exclusifs de Rongeurs destructeurs de récoltes est des plus surprenants; de plus,
de telles espèces, classées au sommet des réseaux trophiques ne peuvent proliférer s'il n’y a pas
suffisamment de végétariens-proies (c'est une règle élémentaire de l’écologie). Les détruire avec
achamement est une erreur et une agression contre les productions agricoles. Mais pour leur
' malheur, certaines de ces espèces consomment quelquefois des espèces classées gibier,
alors... Il est aussi admis que ces animaux se nourrissent d'autres, eux mêmes classés W  . _,
_ nuisibles; les détruire est donc favoriser les dits nuisibles (Putois contre Rat   îsçrpc " 
musqué par exemple)! , __  (_ '_  
- Le Renard par exemple est un carnivore territorial, sa destruction  
libère donc une place qui est très rapidement occupée par d’autres j f  ; '
arrivant de territoires voisins. Le Renard étant classé nuisible   Ã    É"   ‘
· ~ · W L P /-4 ·x·¤‘î</#4*  ···Jc·«.:€··
(pour partie à cause de sa faculté a etre un vecteur de la   Q;   ,;=,_·;j,} 
rage), nous arrivons actuellement au paradoxe de ;      
détruire des Renards vaccinés (un vaste plan  ¢;§."·"(  
de vaccination antirabique a été fait dans J Q    Jâyîjflîy   /
le département) ce qui peut attirer   `    
chez nous des Renards non vaccinés , /_ /1} g   j _,:      
et enragés! /% s\\\ ·«‘   .'l'§§j«'V ? ' lv"'  A `
yj il  ’
  x "   '%
  \.
j .
la
- Certaines espèces, rnigratrices ou se réunissant en dortoirs hivernaux, peuvent être présentes en grand
nombre à des périodes et des lieux bien précis dans l’année (Pigeon ramier, Corbeau freux, Choucas des
tours, Etourneau sansonnet...). Devant de tels rassemblements ponctuels, certains en ont profité pour
réclamer leur classement en tant que nuisibles et leur destruction... à des périodes et des lieux où elles se
sont dispersées (cas des Comeilles noires, Etourneaux, Pies et Pigeons en période de nidification) ou sont
reparties dans leurs pays d’origine (Corbeaux freux, Etourneaux et Pigeons) et sont donc bien incapable
de faire des dégâts.
- Des études tant locales qu’étrangères montrent que certaines espèces nicheuses, bien qu’encore
nombreuses, sont localement en diminution (Corbeau freux, Pigeon ramier...); de telles études semblent
n'avoir aucun poids.
Les arguments légaux :
Plus efficaces pour faire annuler les arrêtés incriminés, nous les utilisons bien que nous préférerions
convaincre que contraindre.
- Nous faisons remarquer qu’il ne suffit pas d’affirmer qu’une espèce cornmette des dégâts ou que ses
effectifs soit considérés comme trop élevés pour que cela soit vrai. Bien incapable de justifier ses
affirmations, l’Administration voit chaque année ses décisions annulées pour ce motif ce qui ne l’empêche
pas de recommencer et de reprendre dans les semaines qui suivent des arrêtés quasiment similaires.
Pourquoi ceci? Le temps que nous établissions un dossier pour le T.A., le temps que le jugement
intervienne, des mois se sont passés pendant lesquels les animaux sont tués et on apprendra a postriori
que leur destruction n'était pas légalement admissible. Trop tard pour eux! Et si le tribunal fait diligence,
PICARDIE NATURE M sa   13

l’administration «oublie» de faire connaître le jugement alors qu’el1e en a le devoir, et les destructions
continuent comme si de rien n'était. Devant une telle attitude répétée, nous avons été obligés d’intervenir
auprès du Conseil d’Etat qui a rappelé ses obligations au Préfet du département.
La jurisprudence évoluant, il semble maintenant qu'il suffise à l’administration de prouver qu’une
surabondance locale existe pour pouvoir classer une espèce en tant que nuisible (si elle est inscrite sur la
liste nationale) de façon à prévenir des dégâts possibles. Cela pourrait être un moteur pour diligenter des
études locales sur ces espèces mais il bien semble que 1’on s'achemine plutôt vers la simple accumulation
d’affirmations émises par des personnes ayant intérêt à détruire ces espèces : «Y en a trop» pour estimer
connaître le statut de ces espèces et décider de les détruire.
Les résultats obtenus : (ou les travaux de Pénélope)
Pour chaque année nous indiquerons :
- la liste des nuisibles telle que décidée par le Préfet de la Somme, avec les modalités de destruction (où
et quand) ainsi que la justification alléguée;
- notre intervention et ses motivations; -
- les résultats obtenus devant le Tribunal Administratif
- nos remarques.
1989 : Arrêté du 26 Décembre 1988, valable pour l’année 1989
Mammifè res : Belette, Fouine, Lapin de garenne, Putois, Renard, Sanglier, Vison d’Amérique, Ragondin,
Rat musqué. Dans tout le département sauf le Sanglier (Arrondissement d'Abbeville), toute l’année (sauf
le Sanglier et la Lapin jusqu'au 31 Mars), ces deux derniers sur dérogation préfectorale individuelle pour
le mois de Mars
Qiseaux : Corneille noire , Corbeau freux, Etourneau sansonnet, Pie bavarde, Pigeon ramier. Dans tout
le département, les corvidés et le Pigeon jusqu'au 30 Juin, l’Etourneau jusqu'au 31 Mars.
Seuls les classements des oiseaux ont été motivés : Pigeon ramier (protection de cultures), Etourneau
sansonnet (Hygiène publique et dégâts aux silos), dégâts aux cultures pour les corvidés.
Remarquons la longue liste des mammifères déclarés nuisibles sans justification, uniquement parcequ’ils
sont inscrits dans la liste nationale et qu’ainsi on peut le faire.
Surpris par une telle décision nous n’avons pas, en cette première année réagi et nous nous sommes
contentés de protester devant de tels choix.
1990 : Pas d’évolution dans la situation, nous nous informons par l’intermédiaire de notre
fédération la F.F.S.P.N. (devenue depuis France Nature Environnement) sur les moyens juridiques
permettant d’agir contre de tel abus.
1991 : * Arrêté du 24 Juillet 1990, valable pour 1991.
Mammifè res : Belette (dégât au gibier), Fouine (dégâts aux élevages), Lapins de garenne, Putois(dégâts
à la faune), Renard (santé publique), Sanglier, Ragondin, Rat musqué (dégâts aux berges). Même
modalités qu’en 1988.
Qisgaux : Corneille noire, Corbeau freux, Etourneau sansonnet, Pie, Pigeon ramier. Mêmes modalités
qu’en 1988, mêmes justifications.
* Nous avons attaqué l’arrêté dms son ensemble car il n’avait pas été montré qu'il y avait des dégâts
avérés, pas d’études scientifiques montrant une surabondance de ces espèces, pas de discussion pour
plusieurs espèces de leur cas au CDCFS, les dégâts au gibier ne sont pas une cause légale de classement
en tant que nuisible, pour les corvidés des dérogations à leur protection européenne ne peuvent être
accordées «que s’il n'y a pas d’autres solutions satisfaisantes permettant de prévenir d’importants dégâts
aux cultures» et aucun dispositif d’effarouchement n’a été essayé.
* Le 22 Janvier 1991, le T.A. rendait son jugement, nous donnant raison concernant les Fouine, Belette,
Putois, le Ragondin pour les mammifères et les Pigeon ramier, Corneille noire, Pie pour les oiseaux. Cette
décision était prise car il n'y avait pas d’élément montrant une surabondance le Ragondin étant même
jugé comme rare et l’importance des dégâts n’était pas avéré. Les juges faisaient aussi remarquer que
d’après le dossier en leur possession, les carnivores classés se nourrissaient essentiellement de Rongeurs
et étaient donc bénéfiques.
* Les juges ont relevé aussi que l’adrninistration avait envisagé de ne pas classer le Pigeon ramier et ce n’est
que sous la pression des agriculteurs-chasseurs qu'il l’avait fait... ce qui n’est pas une raison valable. A
noter que ces mêmes personnes avaient fourni au Tribunal une liste d’attestations de personnes affirmant
I4   PICARDIE NATURE N°66

avoir subi des dégâts par les espèces considérées; il nous a été facile de montrer le peu de valeur de ces
attestations spontanées .... écrites sur un papier imprimé et pour une bonne part d'entre elles de la même
main!
1991 (bis) : Second épisode pour cette année 1991. N’acceptant pas le jugement énoncé, l’admi-
nistration réunissait vite un CDCFS pour rétablir une liste de nuisibles valable pour l’année 1991. Cet
arrêté pris le 20 Février 1991 classait nuisibles : la Belette, le Fouine, le Lapin de garenne, le Putois, le Rat
musqué, le Renard, le sanglier, le Corbeau freux, l’Etourneau sansonnet, le Pigeon ramier dans les mêmes
conditions de destruction que l’arrêté du 24 Juillet 1990.
* Nous avons de nouveau attaqué cet arrêté pour les mêmes raisons que précédemment, faisant
remarquer la similitude des 2 arrêtés successifs concernant les Belette, Fouine, Putois et Pigeon ramier.
* le 19 Juillet 1991, le T.A. confirmait son arrêtprécédent pour méconnaissance de la chose jugée et absence
d’éléments probants concernant une prétendue surabondance des ces espèces et l’importance des dégâts.
·· * Notons que furieux d'avoir été contredits, les représentants des chasseurs en CDCFS ont considéré (et
le P.V. officiel de la préfecture en fait foi) que les juges étaient des gens incompétents. Quelle habileté de
leur part. Malheureusement pour les espèces qui avaient été abusivement classées nuisibles, 1991 n'a pas
R montré de répit dans leurs destructions, l'administration «oubliant» de rendre public le jugement du
tribunal par affichage en mairie et par voie de presse.
1992 : Par arrêté du 20 Novembre 91, le Préfet de la Somme a classé comme nuisible pour l’année 1992 :
Les Lapin de Garenne, Putois, Rat musqué, Renard, Sanglier, Corbeau freux, Etourneau sansonnet,
Pigeon ramier avec sensiblement les mêmes modalités que précédemment.
* Devant l’entêtement du Préfet dans sa volonté de ne vouloir suivre ni les avis des biologistes et
scientifiques ni ceux des tribunaux (en particulier concernant le Putois et le Pigeon), nous avons attaqué
ce nouvel arrêté. Nouvel argument pour nous, cette fois ci le Putois était classé pour destruction de
gibier... ce qui n’est toujours pas un motif de classement.
* Comme précédemment, cet arrété est annulé, sans surprise pour nous.
* A noter dans son mémoire en défense, Monsieur le Préfet de la Somme essaie de faire passer les tirs contre
les Pigeons ramiers comme des mesures d’effarouchement!
1992 (bis) Comme l’année précédente, l’annulation par le T.A. impose en urgence une nouvelle
mouture de l’arrêté. Pris le 15 Janvier 1992, il montre une évolution certaine puisque n'y figurent plus la
Belette, la Fouine, le Ragondinni la Corneille noire et la Pie; le Putois n’est plus classé que dans 3 cantons
(pour la protection de la faune cette fois ci). Mais le Pigeon ramier lui y figure toujours.
1993 : Confiants suite aux résultats obtenus précédemment grâce à nos intensifs et coûteux efforts,
quelle ne fut pas notre surprise de découvrir l’arrêté du 27 Novembre 1992 classant pour l’année 1993, les
espèces suivantes dans le département de la Somme :
les retours : Fouine, dans tout le département et toute l’année (protection de la faune); Corneille noire et
Pie dans tout le département jusqu’au 10 Juin (dégâts aux cultures et à la faune sauvage). L’argument
nouveau, non détruites en 1992, ces espèces ont proliféré!
les incontournables : Lapin de Garenne, Rat musqué, Renard; Corbeau freux, Etou1·neau sansonnet,
Pigeon ramier.
* La suite vous la connaissez, nouveaux dossiers, nouveaux recours avec des arguments déjà tant de fois
jugés valables par les juges du T.A. d’Arniens.
* Résultat quasi évident, le 30 Juillet 1993, l’arrêté incriminé est partiellement annulé en tant qu'il classe
“ nuisibles le Fouine, la Corneille noire, la Pie et le Pigeon ramier., pour absence d’élément probant
montrant une surabondance. Pour le Renard, les juges lassés demandent une expertise nationale (elle
_ se1·vira de base de discussion pour les années suivantes).
1994: L’arrêté préfectoral du 29 Novembre 1993 valable pour l’année 1994 montre unnouveau recul
de l’adrninistration puisque l’ensemble des espèces classées en 1993 est repris auquel est ajoutée la Belette
(pour protéger la faune); les seules restrictions à un classement dans tout le département de la Somme et
toute l’année sont Belette jusqu’au 31 Juillet, Lapin jusqu’au 31 Mars, Corvidés jusqu’au 10 Juin et Pigeon
31 Juillet; seul discemement, les Fouines ne peuvent être détruites que dans un rayon de 400 mètres autour
des élevages... mais qui vérifiera ces modalités? Plus grave, qui les connaît et les respecte?
*Suite à notre habituel dossier déposé devant le T.A., le 31 Mars 1994, un sursis à exécution est rendu en
attendant le jugement et annule l’arrêté en tant qu'il classe : la Fouine, le Lapin, le Putois, le Rat musqué,
l'Etourneau sansonnet et le Pigeon ramier sans justifications nouvelles prouvant une surabondance.
P1cAr2¤u.= NATURE No 66   15

Lassant vous ne trouvez pas?
* Pas de problème, un nouvel arrêté est repris avant même que le jugement soit rendu et il réinscrit le
Lapin, le Rat musqué, 1'Etourneau sansonnet et le Pigeon ramier en tant que nuisibles. Pourquoi se gêner!
Continuons à nous moquer ouvertement de la justice et de ceux qui veulent faire respecter le bon sens et
la vie sauvage.
Bilan par espèce de 6 ans de lutte :
Mammifères :
Belette : inscrite en tant que nuisible dans tout le département de la Somme et toute l’année de 1989
à 1991, elle est retirée de cette liste après 3 jugements du T.A. dans les arrêtés du 20 Novembre 1991 et dans
ceux de 1992 et remise dans celui du 29 Novembre 1993, valable pour l’année 94 et annulé par le T.A.
Prirnitivement classée pour dégât au gibier, il est tenté de permettre de nouveau sa destruction en 1993
pour protéger la faune.
Fouine : Comme pour la Belette, d’abord classée nuisible dans tout le département de la Somme —
pour des dégâts aux élevages, avis contredits 3 fois par le T.A., elle disparaît de la liste en 92 et réapparaît
en 93 (pour dégâts aux élevages et pour protéger la faune), ce que n'admet pas bien entendu le T.A. le
30 Juillet 93. Une petite évolution avec la restriction de la possibilité de la détruire dans un rayon de 400
mètres autour des élevages apportée pour 1994.
Lapin de Garenne : Systématiquement inscrit sur la liste des nuisibles depuis 1988 pour dégâts aux
cultures, dans tout le département et sur autorisation après le 31 Mars, le T.A. a annulé par 2 fois une telle
décision; comme nous les juges ont pensé qu’en tant qu’espèce chassable et les autorisations de
destructions étant possibles après le 31 Mars, il n’y avait pas à demander sa destruction systématique en
tout point du département.
Putois : Classé dans les 3 premiers arrêtés préfectoraux dans tout le département pour cause de
dégâts à la faune, (3 annulations juridiques), il est classé ensuite 3 fois dans 2 ou 3 cantons pour dégâts
aux élevages (3 annulations juridiques), non classé en 1993 puis de nouveau en 1994, dans 9 cantons pour
dégâts à la faune et pour préserver la santé publique, bien entendu, l’astuce ne prend pas et l’arrêté est
annulé. Qu'en sera—t-il demain? Quelle nouvelle astuce sera utilisée pour assouvir la soif de détruire de
certains? 7 annulations successives suffiront-elles?
Ragondin : Classé de 1989 à 1991 dans notre département, alors qu'il en est absent ou très rare, le
T.A. a annulé le 22 Janvier 1991 ce classement et depuis il a disparu de la liste.
Rat musqué : Classé sans interruption depuis 1989 dans tout le département et toute l’année pour
dégâts aux berges, ce n’est qu’en 1994 que le T.A. nous a suivi dans notre demande d’annulation; depuis
il n’est plus classé que dans les secteurs de rivières, c'est à dire là où ilpeut faire des dégâts! Voilà comment
nous souhaiterions qu'évolue la législation locale : par des mesures appropriées et non pas des possibilités
de destructions systématiques.
Renard : Notre grand échec, nous n'avons jamais réussi à faire protéger ce carnivore destructeur de
tant de rongeurs et précieux auxiliaire de l’agriculture. Classé car vecteur principal de la rage, l'absence
de découverte de Renards enragés depuis 3 ans dans le département devrait permettre de le retirer de
cette liste rapidement.
Sanglier : Primitivement classé nuisible dans le seul canton d’Abbeville, puis dans les cantons ._
entourant la forêt de Crécy (pour cause de dégâts aux cultures), il n’est plus classé depuis 1992 et reste
sur la liste des espèces chassables.
Oiseaux
Corneille noire : Classée en 1990 et 1991 dans tout le département et comme tous les Corvidés
jusqu'au 10 Juin pour dégâts aux cultures, l’arrêt du 22 Janvier 91 estime que c'est injustifié. Non classée
en 91 et 92, elle réapparaît en 93 (protection des cultures et de la faunel), annulé par l’arrêt du 30 Juillet
93, remise sur la liste pour 1994... sans argument nouveau.
Etourneau sansonnet : Classé sans interruption depuis 1989 dans tout le département et toute
l’année pour dégâts aux cultures et pour hygiène publique, le seul jugement du 31 Mars 1994 annule ce
choix; 1'Etourneau est de nouveau remis sur la liste dans l’arrêté qui suit de quelques semaines cette
décision.
l 6   P1cAn¤n.= NATURE Moa

Corbeau freux : Classé sans interruption depuis 1989 dans tout le département pour dégâts aux
cultures; aucune annulation. C’est dommage car cette espèce coloniale en période de nidification et dont
les effectifs s'érodent ne peut créer des dégâts partout.
Geai des chênes : Classé en 89 et 90, il disparaît depuis de la liste des nuisibles, ce qui est très logique
pour une espèce dispersée ne constituant pas de grands groupes.
Pie bavarde : Exactement le même parcours que la Corneille noire.
Pigeon ramier : le recordman toute catégorie, classé nuisible dès le premier arrêté, arrêtés
systématiquement annulés pour cette espèce et systématiquement réinscrit... sans argument nouveau.
Mépris total de la chose jugée dite vous? Bel exemple de civisme de la part de l’Administration.
~ Nos propositions :
Nous ne pouvons terminer ce bilan, très critique, sans avancer nos propositions. Comme nous l'avons dit
_ en introduction il n'est pas dans notre esprit question d’interdire toute destruction en cas de problèmes
avérés; c’est l’aspect systématique (cachant mal la possibilité à certains de pouvoir en fait chasser toute
l’année sous l’alibi de détruire des nuisibles, cet avis étant partagé par certains chasseurs qui le disent en
C.D.C.F.S.) de ces classements que nous réprouvons. Le système d’autorisations de destructions, limitées
dans le temps et dans l’espace, en cas de dégâts constatés, réalisées par des personnes assermentées et
contrôlées doit être mis en place. Puisse le dialogue et la mutuelle compréhension entre chasseurs
raisonnables, administration respectueuse enfin des réalités biologiques et nat·uralistes—protecteurs de la
nature arriver à ce résultat; la vie sauvage de nos campagnes y gagnerait sans préjudice pour ceux qui y
travaillent et vivent.
Xavier Commecy
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Une espèce est classée nuislbla: .· clans I'înl’ér*el' cle la sécurité publique
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PICARDIE NAru12E NO sa   17

LES CAUSES D’ACCUE|L DU HERON CENDRE
AU COURS DES DIX DERNIERES ANNEES
En 10 ans, de Janvier 1984 à Décembre 1993, le centre de soins de Picardie Nature, affilié à l’UNCS (Union
Nationale des Centres de Sauvegarde de la faune sauvage) a soigné 670 oiseaux blessés ou mazoutés dont
37 Hérons cendrés (Ardea cinerea), espèce protégée par la loi 76-629 du 10 juillet 1976.
Le tableau n°1 montre que c’est principalement d’Août à Février que l'on trouve des Hérons cendrés
blessés, c’est à dire en période d’ouverture de la chasse au gibier d’eau.
Tableau 1 - Chronologie des arrivées
M¤l= J IIIEIHIEI J J EIEIJIEI ¤ 101Aux
1984 $$$$—$$ 1 1 K 1 K 8 sur 79
1988 XXIII 1 K1 1 K 1 K 8 8111 63
1988 ZXKKK 1 $$11 1 K 2 8111 64
1981 E 1 KKKKKKK 1 KK 4 8111 51
1988 ZKKKKKK 1 K 1 Z1 2 8111 72
1989 KKKKXKXKK 1 8 K 4 881 63
1999 KÉKKÉKÉ 1 KK 1 E 4 sur 76
1991 ZKKKKKÉKK 1 É 1 2 sur 108
1992 1 1111111 2 K 1 KHEEH
1998 KKKKKKKEK 1 [IK 1 881 94
19141 8 IIEIIIIIEIIEII 8 12 8 37 841 818
Le tableau n°2 indique la provenance des Hérons blessés. La majorité provient du département de la
Somme mais comme je l’ai suggéré à propos de la Buse variable dans le n° 65 de «Picardie Nature», la
création d’un centre de soins dans l’©ise serait la bienvenue.
Tableau 2 - Provenance
_¤81=·A818M8~18   191111.
1984 Amions · Ham Beauvais 3
1985 Camon Mill - Trosl 3
1986 Han est/Somme - Demuin   2
1987 Plerrepont - Bertangles  
Salouel - Amiens 4
--._.1.âBâ-__ î.ï<11ii90v;..lüi>g·19911u.._.._ __-.-__- .... _______.__ _2__
1989 Loeuill - Petit Camon - Cambron Catillon 4 I
1990 Le Crotoy - Castel - Pierrrepont  
E uennes 4
1991 Ville sur Ancre Caisnes 2
1992 Amiens 3 - Aill /S0mme - Nam t Sac le Grand 6
1993 Amiens - Lamotte-brebière Auneuil - Saint Martin · Breuil le Sec 7
La Chaussée Tirancourt Fontaine-Lava anne
TorA1. 2 7 1 0 3 7
78   PICARDIE NATURE N°66

Le tableau n°3 indique les causes d·acCueil qui Non monsieur lc garde  
$9111 1111151 dëf1¤19S= le 14..: mv; tisse; 0
[ · L · `
1) TIR Z La mdiosœpie montre des P1 O mb S '.\'e l amencus a Heardte HGFUFB
dans le corps de l’oiseau, preuve irréfutable (  ao _
qu'il a été abattu d’un coup de fusil de chasse. 1 ‘ la J- 1
2)AUTRE: Elles sont indiquées ici en clair. T r dj Q;
  r W" ’ ;%
Im ortant : Si vous trouvez un oiseau avec un ü I]
bout de fil dépassant du bec, il faut empêcher I * f 0
l’hameçon d’aller plus loin dans le tube digestif ,,..V ·°
' et pour cela attacher le fil au bord du bec (avec y
un petit bout de branche par exemple). »·· 7 \  
- 3) IND. Il n'a pas été possible de déterminer la ~ fi  
cause de la blessure. — '\* /4 Q «=·:—
Tableau 3 - Causes
Annees M TIR AUTRE -111}- ToTAL
1 984 I 1 1 hame on 1 3
1985 I 8 _- 3
1986 1 1 maladie _ 2
1987 3 — 1 4
1988 2 —_ 2
1 9 3 9 1 I 3 _ 1 4
1990 2 1 bamele _ 4
1991   2 2
1992 3 _ 1 îî
1 9 9 3 1 1 _— 1
191AL 2 1 îî 1 37
% 1 3 3.1 É:
Je n’ai pas les résultats de l'ensemble des centres de soins affiliés à l’UNCS mais 73 % me semble être un
pourcentage propre à classer les départements de la Somme et de l’Oise parmi ceux où l’on tire le plus
de Hérons cendrés, espèce pourtant protégée.
Ce chiffre montre comme pour la Buse variable que la législation sur les espèces protégées est loin d’être
respectée en Picardie. La taille du Héron exclut toute possibilité de confusion avec un gibier. Les Hérons
' blessés ou tués par plombs de chasse le sont volontairement. Il s’agit là d’actes de malveillance
caractérisés.
I Certains reprochent aux Hérons d'être des destructeurs de poissons. En réalité, le Héron n’est pas
exclusivementpiscivore, ilmange aussi des insectes, des petits mammifères. Ilest fréquent, l’hiver, quand
les étangs sont gelés, de voir des Hérons «mulotter» dans les pâtures.
L’impact du Héron cendré sur les populations de poissons est différent suivant qu’il s’agit de poissons
sauvages en milieu naturel ou de poissons en élevage extensif ou intensif.
En milieu naturel, les poissons sont méfiants, leur densité est peu élevée, ils ont de quoi se cacher dans
les herbiers et l’impact est faible.
PICARDIE NATURE NO se   F9

En ce qui concerne 1’élevage, extensif en étang ou intensif en bassin, M. Gilles NEVEU, Garde-chef du
Conseil Supérieur de la Pêche, et gestionnaire de la pisciculture expérimentale de l’Ecole nationale des
Gardes-pêches du Paraclet ,près d’Amiens, a bien voulu me faire part de ses conclusions après 17 ans
d’observations des étangs et bassins dont il a la charge.
M. NEVEU a, tout d'abord, remarqué que les Hérons fréquentant ce site avaient un comportement
territorial très marqué : malgré la présence proche d’une héronnière comptant 25 couples, seulement 4
Hérons fréquentent régulièrement les lieux et empêchent les autres de venir, ce qui, évidemment limite
la prédation.
Dans un étang de 1 hectare fréquenté toute l’année par un Héron et utilisé pour 1’élevage extensif mixte
(rotengles, gardons, tanches, perches etbrochets), la production en poissons «blancs» (les 3 premiers cités
ci-dessus) est en augmentation. Le Héron semble être ici un auxiliaire qui élimine les poissons malades. _
Il en va sans doute de même en milieu naturel.
En élevage intensif, les conditions changent : les poissons sont dans des bassins longs et étroits, de
profondeur assez faible, en très forte densité et peu méfiants. Dès lors,il devient nécessaire de les protéger. -
Les premiers moyens de protection utilisés furent les filets tendus au—dessus des bassins. D'une efficacité
totale, ils s'avèrent toutefois dangereux pour les oiseaux, coûteux et d'un maniement malaisé et furent
abandonnés au profit d'autres moyens plus simples et moins onéreux, comme par exemple :
- des bassins d’une profondeur d’au moins 60 cm
- des berges garnies d’un rideau de végétation de 50 cm de large et 1 m de haut
- à défaut de végétation, de la ficelle tendue en lignes horizontales équidistantes de 15 à 20 cm jusqu’à une
hauteur de 1 m, à 70 cm de la berge.
M. Gilles NEVEU m’a assuré que ces moyens faciles à mettre en oeuvre et bon marché suffisaient à
protéger les bassins d'é1evage intensif.
Une enquête réalisée par Picardie Nature il y a quelques années auprès des pisciculteurs de la région avait
montré que, dans l’ensemble, les pisciculteurs ne se plaignaient pas trop des Hérons. Certains d’entre eux
avaient un chien en permanence sur les lieux d’élevage.
En conclusion on peut dire que le Héron n’est pas le redoutable prédateur que certaines personnes mal
informées persistent à dénoncer.
En milieu naturel il est utile car il élimine les poissons malades. En pisciculture il n’est pas difficile de
limiter son impact.
Au plan légal la destruction du Héron est un délit qui peut valoir à son auteur une lourde peine ; 1 mois
d’emprisonnement avec sursis, retrait du permis de chasser pendant 1 an et 2500 F d’amende.
Jean-Marie THIERY
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(Bti thaaus ru be-cu la;} ,s;.;:;3'·îs.
. . . \   sa  
La popularité du rouge gorge, tient certainement à    tt
sa famiharrté. ._ ;r·»_‘·_:;:5;.'Ttt_t`  A t§;i;<\ë_
Ami du jardinier et du bûcheron, il se poste     7  t  
à proximité de l’homrne, guettant de son petit oeil  tl  iryttfj    'ggt¢tt\x· tstàt
vif, les mouvements de la bêche ou de la cognée, -·-" 'l·g'ÃtÑ;'tgÉ¥]]  _: ï  
`dé a ent les vermisseaux etautres animalcules ` n ll  · ‘l3l· `*‘l ·Éi;';`>.t§¥i-lr§È—
qw 2 s 3 . i. , _   et
dont il est friand. C’est aussi un hôte assidu des €··«_ ^`l_.§`;\`§Qr.§  
" mangeoires à la mauvaise saison. î_ tk  " 5  
Hn’a pourtant pas le caractère facile, insocia- Q ' _ a ' ‘ ai  t
_ ble, intolérant, il défend sa solitude de la voix et du gti-;. tt _ __ ` ii "  
geste. Des ornithologues ont démontré l’impor- `s<=-?·_Q_—>?-'vi" R  
tance capitale du territoire dans son existence. Le I"
chant est un élément primordial de la défense de
celui-ci. Aussi mélodieux soit-il, il signale à tous les _.,,
autres rouges gorges, que le secteur est occupé, et à;¤· .,
qu’il ne faut surtout pas s’y aventurer. î ·, 4 91 4.,,
Si un congénère viole ses limites territoria-  -
les, il se livre alors à des mimiques d’intimidation, É rg "
relevant la tête, il déploie et gonfle les plumes Une grande proportion des oiseaux sontaussi
colorées de sa poitrine. Ce climat d’agressivité ne victimes des prédateurs, dans certains secteurs de
s’affaiblit que pendant la mue et les migrations. La Provence, et dans les pays méridionaux, en dépit de
végétationbasse et touffue, fraiche et ombragée lui la loi, on continue de le capturer avec des pièges.
plaît. Il aime les bois de feuillus et de conifères, les Les couples se forment début janvier, le mâle,
taillis, les bosquets, les haies épaisses. H s’installe lorsqu’il s’aperçoit qu’elle ne fuit pas, et vole tou-
également dans les parcs, les jardi.ns. jours au-devant de lui, il la reconnaît enfin comme
Surtoutinsectivore,lerouge gorge consomme sa femelle. Cela peut durer deux heures, comme
aussi des araignées, des vers, despetitsmollusques, deux jours. Pendant des semaines, elle apprend à
et en automne des baies diverses. Les rouges gor- connaître le territoire,et ses limites. Avec le mâle, ils
ges du nord de l'Europe centrale migrent de nuit vont continuer à proclamer, qu’ils sont chez eux.
vers le sud, alors que d'autres populations sont Aucune parade ne prélude aux accouplements, en
sédentaires, comme celles des îles britanniques. revanche le mâle apporte des friandises àlafemelle,
Les hivers rudes demeurent le facteur limitant le dés que celle-ci commence à préparer le nid, qu’elle
plus important pour l'espèce. construira seule. Celui-ci se trouve en général très
bien caché, sous un amas de branches, sous une
DESCRIPTION souche ou sous une banquette de terre. Ilniche aussi
 Peur Oiseau rerrueler dans des t1·ous d’arbres, dans des remises, etparfois
Dessus brun olivâtre ; dessous blanchâtre dans des endroits très hétérochtes.
rrerru g°rge· côté de la tete et du eeur haut de la Le nid est garni de feuilles sèches, de mousses
Perrrme °rar‘ge' r¤¤s<~=⤀ avec des rrauges sr is et d’herbes tapissées de fines radicelles, de crins et
. bleu- Les Pattes sour hautes parfois de poils. La femelle seule couve les oeufs,
Les deux sexes sem rueuurlues elle est pendant cette période nourrie par le mâle.
  13 Cm Au bout de 15jours, les poussins naissent aveugles,
FÀQÈ 16 grammes couverts d’un fin duvet, et au bout de deux à trois
 t auemdre 13 aus-î-ne de' semaines, les oisillons dont le poids a atteint géné-
Passe S¤¤v€¤t.1¤m¤îS 1 au uu 2 ralement celui des adultes décident de quitter le
 AVru a lum nid. Ils seront encore nourris par le mâle. La femelle
  ayant commencé une deuxième ponte.
NQMBRE D’QEQF§ : 5 à 6, blancs marqués de
Jaune Josette DOLPHIN
PICARME NATURE NO 66   21

Les oiseaux du parc Delpech
Je vais vous parler des oiseaux d’Amiens-Sud. Mon jardin est situé sur un terrain de 1200 m2,
entouré d’une haie de Thuyas Atrovirens; tout le lotissement ainsi constitué forme une oasis de verdure.
Dans le mien, 1 sapin bleu, 5 bouleaux, 1 épicéa, 1 saule et 1 frêne pleureur, 1 pissardi, 1 blanc de Hollande
plus une haie de pyracanthas devant la maison, grandissent d’année en année en offrant à nos petits amis,
uantité de lo is.
q g _   Sous le sapin bleu, ” le restaurant "; car c'est là que je leur
ut  apporte pa1n, noix, graines etc... Quatre ·blocs`de graisse ou
  4 vegetaline sont accrochés aux arbres, attirant a coup sur les
  P-·>` mésanges charbonnières, noires, bleues et longue queues. Quel —
  régal, il faut les voir picorer activement, tandis que des mésan-
_,   ges à longue queues arrivent par bandes d’une quinzaine dans
  é  les bouleaux, faisant mille acrobaties sur les branches. "
   Q   j'  Le rouge gorge au plastron orange, sautille sur la pelouse; le
A  _ ' ·  troglodyte mignon avec sa petite queue en l’air, chemine
—'   I    comme une souris ailée vers les parterres ou sous les cinéraires
  "#=" )  'tim cherchant sa nourriture. Les merles noirs et les
j _ _     __,_,;_!, ,,;, ,/y E mari es,
  sansonnets parcourent sans cesse la pelouse et s’acharnent
 T ,_ ·; _   activement sur les vers de terre.
,1  `jgââîâ/I Sur le côté, un bassin de 3 m2 où évoluent des poissons rouges,
(Éâîr _  '    fait office de buvette et favorise les baignades sur les feuilles de
 ï"""   ·—1;¥_&'î; nénuphars. L’été c'est amusant de voir tout ce monde ailé au
  a   '}« bassin; linottes mélodieuses toujours en couple, merles, pin-
_    __z, .?`éï?‘ sons des arbres, chardormerets élégants, verdiers, bouvreuils,
° ` gi) ·; È Q" pouillots véloces, accenteurs mouchets, troglodyte mignon,
" ,;   V?-ral @ V' grives musiciennes s'y baignent, aidés par les feuilles de nénu-
d [ phars formant cuvettes; parfois c'est la dispute, assez amusante
· A a ~ à observer. V I l •
Une bergeronnette printaniere v1ent inspecter les alentours, j y ai vu aussi la bergeronnette gr1se et la
bergeronnette des ruisseaux, toutes aussi élégantes et gracieuses les unes que les autres.
Quel monde enchanteur que tous ces amis à plumes, que de satisfaction en les observant !
Le bruant jaune cliquetant : ” Sisisisi tiu ”, ” Tuitclic ", " Tuit ", le bruant zizi, à la gorge noi1·e lance
son cri " Zit Zit ". _   .,"_
La fauvette à tête noire, dessus gris brun uniforme sur lequel  
tranche la calotte noire chez le mâle et marron roux pour la Z , TR ge;
femelle, envoie son chant aigu flûté, mélodieux, finissant par     T
un FORTE remarquable.  
Quelle féerie de couleur dans cette panoplie d’oiseaux !   É   L.__ _ 
Des couples de tourterelles turques roucoulent la journée fla /    
dans les arbres.    _·;__3
] 31 aussi observe le PIC epeiche et le pic épeichette de É;  4/ïj' ;l};l
passage dans le quartier. Nous avons un couple de pigeons Q E  »’  '°?‘· +‘ ·‘  
ramiers, bien gras, se promenant souvent sur la pelouse; j   " « -·     `  
parfois c'est un pigeon voyageur qui apprécie le calme de 1,  ,; .   "
notre jardin. r   ~ " `
La rousserole est venue faire le tour du bassin, s’agrippant ____ _,_l  M
aux hampes florales des iris d’eau. Un Yucca, lieu privilégié  (5*     ·· ,r ·
des accenteurs mouchets, abrite graines, gras, pain que je //} " ,' '  
leur dissimule sous ses feuilles protectrices, longues et re- I, ,'  ' ` —=—\ 
C0m`be€S`   \È¢_·;ga\;¤w,`¤,\"f¤ pvimlnmîëm 
22   PICARDIE NATURE Mas

Une rocaille installée sur un talus a reçu la visite du   p__ _ ` A `
gobe-mouche noir, de la fauvette des jardins, la ’ ,,3zî}fg_;/ /L\ ` q /_
grisette et sans oublier le pipit Farlouse.   // ;.· —~ ..
L’hiver des groupes de sizerins flamrnés et de tarins  ;    ,/
des aulnes envahissent nos cinq bouleaux pour s’y rg   II?     J', 
restaurer de châtons. Le roitelet huppé préfère le   "   I, f L  
sapin bleu. Les Grives mauvis, draine et litome sont _ _' _   ç j` _ _ » _ë.   W ·
remarquées par temps froid. ij ’·      ° 'D     —
Je plante des tournesols, régal des mésanges et    
verdiers ; les Tarins picorent les graines de bettes et     *4,  
de mercuriale tandis que les chardonnerets se gavent " "É'ï ' l - . _ . t xv" <+"r·
de petites graines noires d’onagres. Pour l’hiver les C'/g' _
  repas y sont assurés et dégustés directement sur ;•-'îl -îxV::< è""‘
pied, sur la plante même. '
Depuis 23 ans que nous habitons dans ce quartier, les arbres ont bien grandi, les Freux et les Pies
ont l’air de vouloir s’y installer, parfois un choucas des Tours, une corneille Noi1·e me rendent visite, eh
oui...!
Durant 18 ans, nous avions un bosquet de grands arbres à 200 m de chez nous, nous entendions le
coucou et je voyais les Freux et les Pies construire leurs nids, mais depuis ce petit bois fut remplacé par
l’lntermarché. Quel dornrnage !
Au Parc Delpech, la hulotte est familière. Par grand
froid etneige les mouettes rieuses et goélands argentés
viennent nous mendier de la nourriture.
- Le 18 janvier 1985 à 15h15 : observation à haute
altitude d’un milan Royal, balançant sa queue de
droite à gauche, passage du Sud vers le Nord. Nous
apercevons parfois des passages bruyants, d’oies enV.
Trois cygnes tuberculés sont passés à basse altitude
d’Ouest en Est par très grand froid. En décembre,
Janvier 1992 - 1993 : observation deux années de suite
;l’épervier d’Europe longeant la haie de Thuyas à la
\ recherche de nourriture.
- Le 25 Août 1993, 7h du matin, des coin, coin, coin
retentissent tout près ? Que se passe—t-il ? Un canard ?
je regarde par la fenêtre, rien; puis je découvre une
cane colvert devant le garage, pas farouche mais un
_ peu perdue ! Madame Colvert a traversé la route,
`Éîz HQ jmmmjl toujours avec ses coin, coi, coin en Forte, pour dispa-
  raître dans les pelouses des immeubles en face. C'était
r la surprise du jour !
- Le 21 Novembre 10h: passage de Vanneaux huppés aux ailes a1·rondies, volant d’Est en Ouest. Bien sûr,
- l’été, nous avons des survols d’hirondelles de cheminée et de fenêtre, venant même boire au bassin; Les
martinets tournoient haut dans le ciel.
Dans ma description, j'ai oublié notre Grimpereau des jardins, habituel, escaladant les troncs des arbres
en spirale. Je l'observe bien souvent pendant not1·e repas du midi. Occasionnellement le rouge queue noir
et celui-à front blanc vierment me dire ” Bonjour ".
- En octobre 1985, j'ai vu un rouge queue bagué restant une quinzaine de jours chez nous, un hôte de
passage.
Voilà le résultat de mes observations depuis Novembre 1971. Les chats n’ont pas l’autorisation de rester
au jardin,je les chasse; certes c'estbien tentantpour eux de voir des poissons rouges évoluer dans le bassin
PICARDIE NATURE N° 66   23

(une quarantaine environ) et d’avoir des oiseaux sous les yeux, Quelle tentation ! Vous pouvez compter,
il y a plus de soixante espèces d’oiseaux énumérées et observées au jardin. Les soirées d’été les chauves-
souris survolent le jardin.
- Le 31 Mai 1994, j’eus la surprise d’entendre des coassements venant du bassin ! Ce serait une grenouille
? jumelles à l'appui, eh oui, je voyais une belle grenouille verte striée de barres noires, tantôt la tête
dépassant de l’eau, à l’abri du soleil sous les feuilles de nénuphar? ou   son bronzage sur la margelle
du bassin et parfois dans l’herbe de la pelouse. Quelle surprise . D ou vient ce batracien . Nous l avons
vu 4 à 5 mois, puis plus rien. Je pense qu’il est envasé au fond du bassin. Attendons le printemps pour
en savoir davantage.
L’écureuil de temps à autre nous rend visite, rapide mais sublime ; le voir évoluer, sauter, se dresser,
bondir de branche en branche, grimper et courir sur la pelouse, est un spectacle inoubliable, Quel sportif
I
Dans notre jardin les hérissons se plaisent ; grands et petits parcourent la pelouse et recherchent des abris
pour y passer l’hiver. Au redoux vers la mi-décembre, l’après-midi mes deux copains venaient se nourrir
sous le sapin bleu ” Restaurant; ” sympathique n’est ce pas ?
Chaque matin, nous observons le passage des mouettes et goélands en groupes venant de la côte
et allant chercher leur nourriture à la décharge de Sains-en-Amiénois, puis vers 16-17h c'est le retour.
Ne croyez pas, chers amis que tous ces oiseaux énumérés ci-dessus, soient là en même temps, non,
bien sûr, c'est le résultat d’observations depuis de longues années, d’échanges d’idées avec des ornithos.
L’observation, c'est la qualité 1ère de l’apprentie ornitho, aidée par l’encadrement de Picardie-Nature. De
plus nos ornithos de Picardie-Nature nous aidentbeaucoup à reconnaître les oiseaux, par leurs sorties très
intéressantes organisées toute l’année, ainsi que les réunions, entretiens, qui nous permettent d’agrandir
largement nos connaissances et croyez moi, un livre de détermination et des jumelles sont très précieux
aussi.
M ' à th d l dé tp t d la tur
erc1 nos orni os e eur vouemen OUI nous e merci aux oiseaux e na e.
La gent ailée me fascine toujours.
Une adhérente de plus de dix ans à Picardie-Nature.
Yvette Momège. .
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24   PICARDIE NATURE N'°66

au Calendrier
S“m°d‘ soirée a l'écoute Dm.
14_ des Chouettes hulottes r -· l~=·"*~*°~*‘· Am, ws
Janvier à Saveuse. E
. . . . y 7'
••·Poss1b1l1té d'observer ces oiseaux de près. Scmuso. kà W
- · ` â
••·Rendez vous au 37 rue du bois de Saveuse, près SAQ \
d’Amiens (trajet fléché dans le village) à partir de `Q `
20 H 30.
  Dimanche Sortie d'observation
22_ des oiseaux hivernants u=~¤~
" Janvier au plan d'eau de l'Ailette É
••·Rendez-vous à 8 H au local de l'association É
ou à 10 H sur la place de la marie de NEUVILLE
SUR AILETTE ( à environ 20 km au Sud de Laon,
dans 1'Aisne). C.\vs»mt\ ""^*~*\\‘ mr N`\““'°
Soîssovs
Dimanche Some au parc municipal ••·Venea découvrir ou redécouvrir les oiseaux
, de ces sites urbains.
5 et aux PICS Golan ••·Rendez-vous à 9 H 30 sur le parking de la piscine
Février à ABBEVILLE. d·AbbCvü1c_
••·Durée : la matinée, prévoir des bottes.
Dimanche Recensement ••·Rendez-vous à 8 H au local de 1'association
26 d'9ïSCauX morts ou à 9 H 30 à la gare de Noyelles.
Février Sur la côte picarde •·L'après-midi est consacrée à Pidentifïcation
des espèces découvertes.
Remarque : Ce recensement est effectué par ••·Durée : la journée, repas tiré du sac, pris à la
d'autres associations ce jour-là, sur l'ensemble S131ï011 d'êî11d6S 611 Bë1î6 d6 S01'HmC·
des côtes françaises. quai J. d'Arc à ST VALERY SUR SOMME.
Dimanche Sortie d'observation des •rLe Matin : les bas—cha.mps du Hâble d'Au1t.
12 oiseaux dans les ••·L'après-midi : les renclôtures de Noyelles.
" Mars œnclôtuœs dc ••·Rendez-vous à 8 H au local de l'association
CAYEUX ct NOYELLES ou à 9 H 30 à l'extrémité Sud de1'esp1anade
. ' de Cayeux sur Mer.
••·Durée : la journée, repas tiré du sac.
REMARQUES :
.Pour les sorties sur le terrain : il est préférable de se munir de bottes et de vêtements de pluie.
.Pour les sorties d'initiation à l’omithologie, notre association metà votre disposition des paires de jumelles.
Parfois un rendez-vous est fixé au siège de Picardie-Nature, celui-ci n'est nullement obligatoire, il est üxé simplement pourpermettre aux
habitants d’Amiens et des environs de se regrouper dans les véhicules, l'attente à ce rendez-vous n'excède pas 15 minutes.
PrcAi2¤1E NATURE No ee   25

J
Mmmüm. L homme et la nature
È·H°Jgmî Èîmirîîgîglgelt On ne jouit pleinement de la nature que si l’on cherche à la connaître.
‘ v°· la" · R P? " · °.8r On s'intéressera aux arbres de la forêt, aux arbustes de la haie, aux
au moins une fois dans sa vi, , , , .
ûtmà une wm übedè — insectes, aux champignons, aux fleurs singulières ou éclatantes.
go . . . , A _ _ ,
On s arretera pour voir, les oiseaux, les insectes, les fleurs; on se
ll rêve de te. suivre unjour posera des questions.
pour un de tes lointains voyages; On voudra connaître le nom de 1’arbre, du buisson, de la fleur, de
il qultterait même sesuamours l'oiseau ou du papillon.
Patllf $¤¤5 PâPl€f$ Fil l>¤98Q€$« Après avoir déterminé l’objet de sa curiosité, on pourra chercher si
Il dei _ t _ la fleur est commune, si l'oiseau niche dans la région, si le champi-
essaye _   aire comme or; t b übl _
ilconstrult de drôles de machines. gmn BS un Cm °°m°S 6
Pendaiilgun moment, ilycroit. . ,. _
mm site et tet *·e¤"s·· É.Ãî.`îÉë` Éîspîàîîjëîêîëîïîî Àîlîàîrîîîïîîâîgîîi il
Méyeqoî bal ûiéeaue · — · oiseaux, apprendre à se dissimuler, à s'intégrer au paysage, à porter
des vêtements dont la teinte s’harm0nise avec celle du milieu visité.
Pour se venger, l’l-iornme devientcniel; ll faudra apprendre à lire une carte topographique détaillée pour y
îldêtruîtion nid et vole les cents; découvrir de belles ossibilités d’observation. Il faudra em orter à
. , P P
  Cage te Ptlllâfti de Clël — chaque promenadeunmatériel minimum,dont une paire de jumelles,
  lallwhanlef te MVP les Y€uX·· une loupe, uncanif, en outre unou plusieurs livres de détermination,
  _ _ et un carnet pour y noter les observations.
  plus de honte rl te pourchasse ;
  puîgçs p°Urfamp8r; Il faudra acquérir une méthode d'observation et l’habitude de la
tlmîgâique glbm powa chasse rigueur et de la probité scientifiques
  '``‘‘   '`‘`‘` ··sin,rud' ‘t'. ·
 Ph as 8 8 mens pa 9 Une spécialisation pourra vous conduire à des recherches de plus en
  bel Ogsèau 7 plus précises sur un problème particulier.
  f_ Elle aboutira à un élargissement de l’intérêt et à une compréhension
  çloute rien de bien flatteur lus claire de l'as ect lobal du milieu naturel et des ra orts
__,_._., __ .   j _ _ P P 8 PP
  ¤`€¤ <l€Pl¤1$€ § $¤¤ 890 2 unissant les éléments de sa flore et de sa faune.
  q"'U"`$lmPl€ Plêdalelm Les ctuiosités inévitables qui s'ensuivront, la joie des découvertes,
°,ÉÈlÉ·ll?,° plus f°"· U" p°" plus gm vous permettront de réaliser des observations ou des études origi-
  `‘‘`` . . . . nales et valables. Ce sera une satisfaction et nom des moindres.
Humain pour toi ne veut rien dire.
Zëuçâxgxîqllîndêïgjgîepxâîè, La meilleure raison d’aimer et de respecter la nature, c’est de s’y
Simplement en toute |;bené_ intéresser réellement et d'en découvrir peu à peu les richesses
Aie-confiance bel oiseau.
Pierre DOLPHIN
Un jourviendra, demain peutêtre, _
où l'Homme sera un peu. moîhslou.
Il sauraque la beauté se respecte · p A R T S
etque rien ne sert d'être jaloux. E [ S [ A U
Alors vous vivrez enbonne harmonie C I G U E
etjusqtfà lalin destemps _ h
tu serasle soleil de savie C- -ë ï A ..5..
ilprolègera ton environnement B R U L É R
D S .4 I
Josette DOLPHIN O I . S U D
R E L ,4 X E . ï
I Solution des mots croisés du N° 65
26   PICARDIE rvArur2E Mae

ADHESION A PICARDIE NATURE
ET ABONNEMENT A LA REVUE
ANNEE 1 ses
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renouvellement II] nouvelle odhéslon/obonnemenî E]
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` prénoms des différents odhérenîs
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