Picardie Nature 11
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PICARDIE ·· I
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le guide trime t ' I d G
S rre u EPOP T r
N° ll Avril 1981
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GROUPE ENVIRONNEMENT · PROTECTION - ORNITHOLOGIE en Picardie - Allilié à la Fédération Française des Sociétés
de Protection de la Nature · Agréé par les Ministères chargés de |‘Environnernent, de l'Équipement (Loi sur la protection
dela Narmi et dela Jeunesse et des spent- Muses ne r·rcAn¤rE · aormo Amiens rc.c.r·. uu.E 872.02)
Président : M. Noël RANSON — Directeur dela Publication : M. Yves FLAMENT
Abonnement: 10 fr (somme réduite à 5 Ir pour les membres du G.E.P.O.P.I Prix du numéro 3 Ir
Adhésions de soutien 2 à partir de 50 ir, normale : 25 Ir, moins de I6 ans: 10fr
, r.s.s.~. o IB2-4201
Dépôt légal: 2ème trunestre 1931

2
ACTION DU G.E.P.O.P.
FACE A LA DERNIERE MAREE NOIRE
C
AMTLEUR DU DESASTRE
Le bilan de la pollution des côtes européennes en façade
Ouest par les hydrocarbures aura été, cet hiver 80-81, particulièrement
catastrophique. Des rivages scandinaves à ceux de Bretagne, les moyens’d’in-
-formation ont rendu compte d'évènements inqiétants. Une fois de plus, 1'avi-
-faune aura payé un lourd tribut, on se sera, une fois de plus, contenté de
relever cette face visible d’un insidieux désastre écologique, les associations
de protection feront figure de s’attarder, une fois encore, à pleurer la mort
des petits oiseaux.
Dès janvier on annongait que des dizaines de milliers de
Pingouins et de Guillemots étaient rejetés sur le littoral norvégien, des
milliers de cadavres s’échouaient sur les plages de Hollande et de Belgique.
Pour la France, notre association semble avoir été seule à tenir une compta-
-bilité suivie et sérieuse. Au total et sur seulement 40 km de côtes picardes
plus de 1700 oiseaux ont été déno brés. C'est sans commune mesure avec ce
que nous enregistrons habituellement.
Le 4 janvier, P Triplet avait remarqué un nombre inhabi-
-tuel de cadavres d'Alcidés ”mazoutés" et estimait a 10% le nombre de Laridés
souillés par les hydrocarbures ce qui est considérable, ces oisea x échappant · .
ordinairement à ces dangers. Spontanément et immédiatement, notre "Section
Ornithologique" puis notre association toute entière ont organisé des ramas-
-sages dont les données shnplifiées s'étab1issent comme suit:
6 janvier: 6 oiseaux relevés dont 2 vivants
10 janvier: 238 ” " " 26 vivsmts
11 janvier: 14 " ” ” 3 ”
13 et 14 janvier: 75 ” “ “ 17 “
18 janvier: 611 “ ” " 52 ”
20 janvier: 62 “ ” ” 9 "
21 janvier: 100 ” ” ” 2 '
25 janvier: 142 " ” " 1 “
ler février: 42 " ” “ 0 "
8 février: 2 " " " 2 “
15 février: 303 “ " " “
Soit au total: 1595 oiseau  ramaseés par nos soins, aux-
—que1s il faut ajouter au minimum une bonne centaine d'oiseau  recueillis
vivants par d’autres et dont nous avons eu connaissance.
Cette sèche énumération mesure l’ampleur du désastre et
explique notre indignation. Pourtant, aussi active fut-elle, elle n'aura guère
eu d’effet: trois grandes directions à nos actions, le soin aux oiseaux recueil-
-1is et l’étude des données, l'appel au  médias, le recours à l’administration.

3
SOINS AUX OISEAUX REUUEILLIS
Pour ce premier point, nous uvons dire ue tout ·
pouvait être fait, même au-delà de tout espoir, Eoété tenté. gn particâîiggi
1 équipe de la section a donné avec acharnement et générosité son temps, sa
co pîtence et son énergie. Notre propos n'étant pas de décerner des éloges,
îgSov0îîè;g§pâêl§•àa ïâîëgg îîbâëîëâgâs Sueur envahie de rescapés et de mazout
De plus, un centre "concurrent" ouvert par une société de chasse
a recueilli de son côté, 82 oiseaux, vité morts hélas, que nous n’avons pas
eu à soigner, sans c mpter les "sauveteurs individue1s" à la bonne volonté
meurtrière.
l Rbconnaissons que nous avons été pris de court, seule l’action
benévole ayant fonctionnée. De celà nous tiendrons compte pour 1'avenir.
APPEL AUX MEDIAS
un effort particulier a été mené pour alerter la presse: communiqués
appels téléphoniques, visites, rien n'a été épargné. Dans son ens mble, radio
et télévision ont répondu rapidement et attentivement. Dès le 10 janvier, une
équipe de F.R.3 menée par Philippe Dessaint se rendait sur la côte, S’8BQ1éT&it
de 1’étendue du mal et filmait les "résultats" de notre premier ramassage
(passage à 1'antenne dès le samedi 10 au soir). le 18 janvier, c’est F.R.3 radio
qui "couvrait" notre opération et P.Desesque1les nous consacrait un magazine
entier et remarquable le vendredi 30 janvier au matin.
Le 15 février second reportage de F.R.3 télé repris dans le journal d
de la mer (F.R.3 national) à Antenne 2. Notons également le reportage spécial
d’une équipe de T.F.l pour le journal télévisé national de 20 heures. Les
émissions spécialisées sur les animaux ont consacré, de leur côté, un temps
d'antenne à ce sujet.
De son côté, la presse écrite, plus largement sollicitée qu’à l’ha-
bitude peut-être, a dans l'ensemb1e fait écho à nos communiqués, jusque dans
les journaux nationaux. La Voix du Nord, en particulier, a largement suivi l’é-
-vènement. Le Courrier Picard, quant à lui, a passé presque tous nos communiqués
ce qui n’est pas rien (4 nos du C.P. dont une première page et un communiqué
des sauvaginiers). Mais, même si l’annonce d’une de nos sorties ramassage a
"sauté", ce qui peut paraitre do mage, vue l'ampleur du phénomène, c'est qu'
aucun journaliste du quotidien régional n'ait été dépéché pour s’enquerrir
de la question: à 1'époque de 1'Amoco Cadiz, les journaux bretons et les autres
s’étaient emparés du problème, alors que l’effet sur 1'avifau e était comparable
(4000 oiseaux sur 250 km de littoral en 2 mois). Il est vrai, qu'alors, le mal
était moins niable et que le tourisme était menacé! Il reste encore beaucoup
à faire pour que s’évei11e la simple vigilance à la santé de l’environnement..·

4
ORGANISM S ET POUVOIRS PUBLICS
Vis à vis des pouvoirs publics et des organismes spécialisés, notre
pression a été sans relâche mais d’effet inégal! Durant deux mois, avec une
obstination remarquable, les administrations dépendant de la préfecture mari-
-time ou spécialisées dans la surveillance de la mer ont nié l’existance d’une
pollution par hydrocarbures "qu'on ne leur avait pas signalée"... A déduire
que ni les milliers de cadavres, ni les dizaines d’a pel téléphoniques aux
quartier des affaires maritimes (= sous-préfectures?) de Boulogne, Dieppe, Le
Havre, à la C.R.O.S.S./M.A. (quels arcanes!) n’étaient pas en compte.
Tout autre a été la position de la préfecture de région
particulièrement en la personne de Mr Faucheur, et de la Délégation régionale
à l’Ehvironnement avec Mr Merreau. Nous y avons trouvé non seulement une
oreille attentive, mais une aide efficace, nous relayant dans nos interventions
auprès des responsables maritimes, s'enquérent auprès de nous de l’état de
la pollution (puisque nul autre ne semblait alors en avoir conscience), venant
sur place, et nous soutenant financièrement: la préfecture de la Somme a
obtenu pour conforter notre action une subvention de LOOOF du ministère, la
D.R.E. nous propose des études d'impact. Auprès d'eux, notre dévouement et
notre sérieux ont enfin trouvé crédit. De plus cette collaboration ne semble
pas devoir cesser avec ce désolant épisode.
Si la Station d’Etudes en Baie de Somme n'a pas été en
mesure de nous seconder, ni pratiquement ni techniquement, nous avons enre-
-gistré avec beaucoup de plaisir la collaboration des villes de St Valery,
de Cayeux (prêt d’un local) et surtout de la Fédération Départementale de la
Chasse. Ce n’est pas elle qui a ironisé sur ceux qui ne savaient regarder qu'à
leurs pieds sans lever jamais les yeux (pour voir les nuages innombrables de
gibier!).
Nous avons pour notre part regretté que le représentant
de la protection de la nature au Comité Ebonomiqu  et Social fut, juste à ce
moment de pollution, absent d'Amiens alors que se tenait la session du C.E.S.
Au total, cette triste affaire nous a encore un peu appris
avec qui nous pouvions compter et les lacunes graves de la réglementation sur
la sauvegarde des milieux naturels.
LE G.E.P.0.P. PORTE PLAINTE
Nous avons aussi porté plainte auprè= du Procureur de la
République pour dégradation du milieu naturel, avec preuves (échantillons de
mazout) à l'appui. Aujourd’hui début avril, aucune nouvelle! Des échantillons
ont été envoyés à Brest pour analyse, deux mois après, pas de nouvelles. Même
quand la catastrophe presse, quelle patience il faut! A croire, si l’on avait
mauvais esprit, qu’on ne dédaignerait pas de nous décourager, de compter sur la
lassitude.
Eh conclusion, nous avons pu mesurer l'efficacité et les
faiblesses d'une association comme la nôtre dans une crise grave. La rapidité
à réagir, la souplesse, l'acharnement généreux à sauver ce qui peut l’être sont
de notre côté. Mais cette fois encore, nous avons dû remarquer combien nous
manquait une légitimation officielle, un pied dans le système, non pour y faire
pousser nos lauriers mais pour démultiplier nos efforts. Force est de reconnai-
-tre que les représentants désignés aux différentes commissions de sauvegarde
de la nature ou aux conseils régionaux ne se sont pas beaucoup émus et ne nous
ont pas été d’un gra1d secours. A moins q1e cela soit ce q1i est souhaité, il
serait temps que les pouvoirs publics s'en aperçoivent et en tiennent compte.
C. DELAHOCHE.

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Plus de 1000 oiseaux trouvés morts sur notre littoral
en l'espace de quelques jours... Ce chiffre effarant est un cri d'a1arme
et c’est d’ai1leurs ainsi qu'il a été présenté dans la courte séquence
qui en arendu compte au cours du journal télévisé national de T.F.1 20h
le 17 février dernier sur fond sonore de glas retentissant d'une loin-
-taine chapelle.
Ce mazout tue principalement les oiseaux du large, de
haute —mer, c’est à dire les espèces pélagiques canme les Guillemots de
Troïl (Uria aalge) et les Petits pingouins (Alca torda) et ceci quelle
que soit la quantité de mazout qui entre en contact avec l’oiseau.
Certains de ces oiseazx sont retrouvés entièrement en-
—glués, il est à peine possible de les déterminer au premier coup d’oeil,
d'autres aucontraire ne présentent qu'une petite tache d'hydrocarbures
sur la face ventrale du plumage, et pourtant... le résultat est le même:
... LA MORE! ... rapide dans le premier cas, après une lente agonie
pouvant durer des jours et des jours voire des semaines dans le second.
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-·- f-\··""` *°"· ’-*-······· »——- ”" "` %___;T—·‘-·_ -.... *·‘
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      Plongeon
Pour bien c mprendre comment une simple tache de mazout
de la taille d’une petite pièce de monnaie peut provoquer un tel drame,
il faut savoir que, sans mouvements des pattes, un oiseau aquatique flotte
naturellement comme un bouchon sur 1’ea1. Quant à la ligne de flottaison
elle est variable selon les espèces

6
Cette faculté naturelle de flotter lui est conférée par
les propriétés de son plumage imperméable en surface: l’eau n'est pas
retenue et roule sur le revêtement hydrophobe des plumes. L':Lmperméabi—
-lité est entretenue de façon permanente par l'oiseau: à l’aide du bec
il s'enduit le plumage d’une substance graisseuse provenant d'une glande
particulière située au niveau du croupion. Cette imperméabilité ainsi
que l'air emprisonné dans le duvet entre le corps et les plumes de sur-
-face font que l'oiseau est ainsi doté d’une bouée naturelle.
Qu’une simple goutte de mazout flottant en mer ne vienne
en contact avec le plxmage, elle s’y collera immédiatement è. l’inverse de
l’eau. La bouée est percée. Imaginez 1m naufragé à des km et des km de la
côte avec un gilet de sauvetage tr·oué... è. moins d’être immédiatement
secouru, c’est la mort à plus ou moins longue échéance
EXCLUSIVITE "PICARDIE-NATURE"
La Section Ornithologique du G.E.P.O.P., après de longues
recherches à l'aide de son ordinateur "CEPHALE" (Comment
Eviter la Pollution par Hydrocarbures A Longue Echéance) ,
vient de découvrir à quoi rêvent les Petits Pingouins _
mazoutés·
Picardie-Nature vous le révèle en avant-première:
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7
L'eau pénétrant ainsi sous le plumage de couverture, il
est aisé de comprendre qu’elles en seront les conséquences:
La ligne de flottaison modifiée, l’oiseau s’enfongant plus
profondément va sans cesse s'ébrouer, se secouer afin de chasser sans
succès d’ailleurs cette eau envahissante. Première conséquence: l’épuiseme t
l’oiseau se sentant en danger va d’ailleurs d'instinct se rapprocher des [
côtes. L’isolati0n thermique du plumage sera elle aussi bien endommagée:
l'eau froide pénétrant accentuera encore les dépenses énergétiques de
l’crganisme qui doit maintenir sa température interne constante.
Ces deux dépenses (effort physique et régulation thermique)
ne seront plus compensées par l'apport énergétique vital: la prise de
nourriture. L'0iseau flottant de plus en plus difficilement, passant la
majeure partie de son temps à s'ébrouer, ne plongera plus à la recherche
de nourriture. Le déficit étant déjà bien entamé, son organi c ne pourra
survivre qu'en utilisant ses réserve de graisse; mais là-aussi, l'iso1ant
thermique qu'elles constituaient diminuera, ce qui aggravera ses condi-
—ticns de survie.
Prenant conscience de l'atteinte è son plumage, l’oiseau
va tenter d’enlever avec son bec les souillures de mazout, il en ingérera
au détriment de sa fonction digestive ce qui perturbera encore plus son
métabolisme général ou risquera de l'empoisonner.
Dans de telles conditions, la majorité des oiseaux mazou-
-tés meurt avant d'atteindre la côte. C’est pourquoi les quelques survi-
-vants recueillis, ép isés, à la limite de la survie, doivent d’abord
être remis en condition avant d'entreprendre quoi que ce soit: on les
nourrira tout en les empêchant d'ingérer leurs souillures d'hydrocarbu-
-res.
Comme on le voit, la pollution par les hydrocarbures des
ciseaux pélagiques n'admet pas de seuil, tout oiseau touché est condamné
à mort. Si les responsables (ou irresponsables, c’est au choix...) à quel
que niveau que ce soit, n'imposent et ne font respecter une législatio 
internationale, certaines espèces sont menacées d’extinction.
Ie Grand Pingouin (Alca impennis) a disparu au siècle
dernier, l’Ho¤me"prédateu.r" a tué jusqu’à l’ultime spécimen vivant, il
ne faut pas que pour nos enfants les espèces citées plus haut figurent
sur la liste des animaux fossiles.
I. FLAMENT.

8
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  \\\j \\
N.D.L.R. : Cette lettre a été écrite en avril 1978 après la dernière grande marée
noire. Ehvcyée au "grand quotidien régional' pour publication, la rédac-
tion de ce dernier n’a pas jugé bon à l'époque d'y accorder une petite
place dans ses colonnes, alors que les articles des chasseurs de gibier
d'eau,”les vrais protecteurs de la nature, étaient assez fréquents. Deux
ans plus tand, nous la publions sans aucune modification.
"L'échouage de l’Amoco Cadiz a déjà fait couler beaucoup d’encre
mais on est certainement loin d'égaler le volume de mazout répendu. Tout le monde a
p  s'exprhner, mais nous les 0iseaux?...
Eh tant que Fbu de Bassan (Sula Bassana pour mon état civil scien-
—tifique international, nous n'avons pas de nationalité nous les oiseaux) et co me
je possède le plus grand bec, on me penmet aujourd'hui d'être le porte parole de
tous mes frères et cousins (Macareux, Petits Pingouins, Guillemcts, Cormorans pour
ne citer que les plus connus de la famille). Il serait temps! Il se peut fort bien
ue certaines lignées dis paraissent à jamais de vos côtes. C’est à vous les Hqmmes
?Homo sapiens, sapiens=sageI) que je m'adresse, à tous mais à certains plus parti-
-cnlièrement. Vous vous glorifiez de ce qualificatif, mais vus de là-haut au large
de notre dernier refuge de Rozic, votre monde et vos agissements nous laissent bien
perplexes·

9
Ces îles où nous sommes actuellement, ces 'Sept-Iles” sur les
quelles avant leur mise en réserve certains d’entre vous venaient tirer les Macareux
si n mbreux à l'ép0que, pour le seul plaisir de faire des cartons sur cibles vivan-
-tes; il s’en est fallu de peu qu'ils soient exterminés pour toujours. Et puis, plus
tard, la présence de l'H¤mme devenue interdite, votre conscience aussi blanche que
notre plumage, vous avez cru que ces îles étaient devenues pour les oiseaux un sanc-
-tuaire inviolable à jamais _
Quelle erreur|... peu après l’accident du Torrey-Canyon, il y a
plus de 10 ans maintenant, nous faillîmes être décimés, cette fois, par votre folie
de l'or noir. Mais là-haut dans les airs, nous les Fous survivants observant la
route des pétroliers, savions bien qu’un accident similaire se produirait un jour
ou l’gutre au large du Finistère: Qu’avez—vous fait alors, Messieurs les responsa-
-bles de tout poil pour prévenir le retour d’une telle catastrophe?
Nous les Fbus, nous v us avons vus construire des tankers tou-
-jours plus gros, et vous continuez encore aujourd'hui.
Nous les Fous, nous voyons en ce moment les
tristes résultats de votre plan "polmar”, pauvres de vous!
nous frissonnons de toutes nos plumes en pensant à l'ef- _
—ficacité du plan *orsec-rad' du même genre en cas d’ac-
-cident nucléaire.
` “ iïx La triste image de mes frères englués de
-_ mazout se vend bien, merci! Rien de tel pour en appeler
à la générosité publique. Mais avez-vous des assurances
_ 1 quant au contrôle de vos dons? Par contre les gestionnai-
4; # -res de nos réserves ont fait la preuve du bon emploi
—-· de leurs ressources, nous sommes la quelques uns encore
vivants pour en témoigner.
,*j': Notre image de marque d’oiseaum nous vaut
xüü la sympathie et la compassion de beaucoup de monde, trop
xi "\ mîïel Un oiseau mazouté à soigner dans chaque foyer,voi-
—· - qui donnerait bonne ccnscience... mais notre situa-
· \ -ti0n, notre détresse sont plus complexes. Sur des mil-
-liers de frères touchés, souillés par votre mazout em-
·—;____.=.~,»_,_—   jP0i80¤I1ê, P611, t1‘èS peu Seront vraiment sauvés (Vest
·1=—`,·~ —-——a -——-al a dire encore vivants dans quelques mois) même par les
î:ïIl’#_«··-— ÉL ;l plus compétents, vous devez le savoir et c’est pour ce-
___ *_ r_é§5§;€£L -1à qu'il faut faire le maximum.
f/’—"-'-_. ""rv Mais qui voyons-nous aujourd’hui s’apitoyer sur notre
'”' sort et collecter des fonds? ceux-là mêmes qui, venant
à peine de poser leurs fusils au ratelier, vont déjà le
·· repre dre au mois de juillet!

10
Leurs motivations s'expliquent, mais que voulez-vous, le pois-
—son nous reste au travers du bec quand nous voyons ces chasseurs brusquement
reconvertis en ”protecteurs des oiseaux?
Est-ce pour faire leur B.A.? pour se donner bonne cons-
-cience? ou pour faire oublier les excès de certains d'entre eux qu!ils se gar-
-dent bien de dénoncer du reste? Le nombre de mes confrères secourus par ces
gens-là, j'ai bien dit secourus, pas sauvés, ne sera malheureusement rien com-
—paré au nombre de leurs victhmes.
Mais direz-vous, nous s mmes nous les Fous de Bassan comme
certains autres oiseaux: DES ESPE ES PROTEBEES, donc n'ayant rien à craindre de
ces nemrods... les cadavres plqmbés de mes freres trouvés morts sur le littoral
sont là malheureusement pour vous prouver le contraire. D’ailleurs, nos ancêtres
des ”Sept I1es“ nous ont toujours appris à nous méfier de ces gens-là.
Actuellement les dépouilles de nos malheureux frères, engluées
de cet infâme mazout, n’ont même pas droit au repos: certaines servent, oh irres-
-pect! de projectile contre vos autorités mises en cause; d’autres sont ccnvoitées
récoltées, puis conduites vers les taxidenuistes. Car le savez-vous? notre dépouil-
-le malgré notre estampille “espèce protégée par la loi" permet à des e pailleurs
professionnels ou amateurs de faire de fructueuses affaires. Toujours votre profit
financier, mais quand diable allez—vous cesser de raisonner en ces termes? La na- ~
-ture c'est la vie d'abord, et la vie n’a pas de prix dites—vous... alors?
Oui, c’est un bien grand malheur que tout celà, un monde fou,
c’est moi qui vous le dit. Aux dernières nouvelles, pendant que certainsHomo sapiens
portant suroîts, cirés et bottes, grattent ou pompent cette mortelle marée noire,
d'autres, moins sages mais tout aussi sapiens et portant casquettes à galons ou
haut de forme et cigare, donnent l'ordre de vider les cuves de leurs pétroliers en
haute mer. Ces rejets permanents d'hydrocarbures sont peut—être moins spectaculaires
qu’à Pbrtsall, mais croyez-nous égal ment très nocifs pour tout ce qui vit et qui
vous permet de vivre, vous les Hommes. D'ailleurs, les pertes par le mazout dans
nos familles sont continues tout au long de l'année et ne datent pas des derniers
naufrages.
Dans ce monde fou, y aura-t-il encore de la place pour nous
les fous? Mon appel est désespéré, peut—être sera-t-il le dernier:
* par Fbu de Bassan interposé:
Y.Phoenicopterus

ll
QUE FAIRE
SI VOUS TROUVEZ
UN OISEAU MAZOUTE
La pollution par hydrocarbures,
qui, dès Noël 80 et surtout au mois de janvier
81, agravement affecté la Manche et une partie
de la Zer du Nord nous a confronté à des pro-
—bl mes difficiles. Il est maintenant certain
que la méthode de réhabilitation des oiseaux
mazoutés préconisée par les Britaniques et
confinmée par la S.P.N.B. est efficace, mais
son application necessite de lourds investis-
-sements tant en matériel qu’en personnes dis-
-ponibles. En effet, le sauvetage d’un oiseau
mazouté, si l'on veut qu'il soit réussi, est
une véritable course contre la montre qui com-
-mence dès qu’on a recueilli 1’oiseau. Aussi,
sachez que les premiers gestes que vous ferez
auront autant d’importance pour sa survie que
les opérations de nettoyage qui seront ensuite
€ff6G'h1é98 par   de S•0•S• OiSB·ux•
Un oiseau mazouté souffre de faim —
de soif, de froid, il est stressé et a perdu
tout ou partie de ses réserves de graisse. La
première chose à faire est de le placer au cal
-me dans une pièce chaude (20°). Il sera isolé
du sol froid par plusieurs couches de papier-
journal. Vous lui donnerez le plus vite possi-
-ble à manger des poissons vivants que vous
mettrez à sa portée dans une cuvette d'eau.
C’est la nourriture idéale. Si vous n'avez pas
de poissons vivants, vouslui mettrez des pe-
-tits poissons de mer dans un cuvette d'eau
que vous balancerez doucement afin de le faire
bouger: c’est en effet le mouve ent de la proie
qui entraine le réflexe de prise, d’où l’in—
-térêt d’une nourriture vivante. Le gavage ne
doit être envisagé qu'en dernier recours car
il set très stressant et peu efficace.
Enfin téléphonez sans tarder à
S.O.S. Oiseaux au 43.77.66 qui prendra l’oi-
-seau le plus rapidement possible.

J2
REHABILITATION DE OISEAUX MAZOUTB :
LE BOUT DU TUNNH.
En 2 ans, du 12 décembre 19'78 au 3 décembre 1980, le Centre de
Réhabilitation des Oiseaux du G.E.P.O.P. a soigné 1,1 oiseaux blessés, 19 d’en-
-tre eux ont été rendus à la liberté.
Par contre en ce qui concerne les oiseaux mazcutés, la tâche
s'est révélée beaucoup plus ardue et nos efforts, durant plusieurs années n'ont
abouti qu*à des échecs. Fallait-il pou.r autant abandonner en-disant que ces
oiseaux étaient condamnés et q1'en n'en sauverait aucun?
Cette attitude fataliste est incompatible avec l'esprit qui ani
-me 1’équipe du Centre. Chaque succès est ressenti avec joie, chaque échec
nous est un véritable déchirement, mais succès et échecs sont l'occasion de nous
interroger sur ce qu'i1 faudrait faire pour réussir mieux encore. Nous ne tra
vaillons pas de manière emp:I.riq1e, ily a en matière de soins aux oiseaux quel
-ques grands principes à respecter, mais la pratique 1'emporte toujours sur la
thé0I'i9•
C'est ainsi qu'au mois de janvier dernier, une arrivée massive
d’o:l.seaux mazoutés sur notre littoral nous a donné 1'occasion d'uti1iser la
méthode mise au point par les Anglais et les Hollandais et éprouvée en Breta-
-gne lors de la catastrophe de l’Amoco-Cadiz.
Les modalités varient suivant les beso:Lns propres à chaque oi-
-seau mais il faut savoir que la priorité est donnée au nourrissage intensif
des oiseaux dès qu':I.1s sont recueillis. Les autres opérations, lavage et rin-
-çage, ne pourront être entreprises que quelqxes jours plus tard, quand les
oiseaux auront récupéré et seront parfaitement capables de supporter le choc
d'un bain suivi d’une douche qui dure au moins une demi-heure.
Nous n'avons malheureusement eu connaissance de ces procédés
que très tard et de nombreux oiseaux sont morts avant. Mais sur les 10 Grèbes
huppés soignés par ces moyens, 5 ont pu être relâchés, redevenue imperméa-
-b1es, dans le Marais d'Isle à St Quentin dans 1’Aisne. A cette occasion
nous remercions encore un fois Mr Serge Boutinot Conseiller Biologiste de
ce département pour sa précieuse collaboration qui a permis de sauver défi-
-nitivement ces oiseaux.
Ce résultat, certes partiel, est intéressant quand on le com-
—pare à nos échecs passés et nous avons la certitude qu’il sera amélioré
dans lamesure où nous disposerons de matériel et de crédits adéquat s.

13
En effet, soigner des oiseaux mazoutés est coûteux. D. faut
compter qua, pour la durée des soins, chaque oisau mange au moins 5 kg de
poisson. Eh pas n’importe quoi|... La préférence va aux poissons vivants.
Un garden vivant coûte actuellement entre 0,70 F. et 1 F. A défaut on donne
des lançons ou des sprats qui sont vendus entre 7 F. et 10 F. le kilog. 0r
si ces poissons sont courants en été, on les trouve par contre beaucoup plus
difficicement en hiver, saison où les mazoutages sont les plus fréquents.
Pour un Centre de Réhabilitation d'une capacité de 50 oiseaux, il faut donc
prévoir la congélation d'au moins 250 Kg de poissons! .. . D'autre part une
production d'ea:u chaude sous pression est necessaire ainsi que des appareils
de chaffage, une serre pemettant aux oiseaux de reprendre des forces des
leur arrivée et après les opérations de lavage, un bassin sous serre pour
parfaire l'étanohéité des oiseaux pendant la phase de réhabilitation. Si
on agfoute à celà les"petites dépenses" telles que: tables, détergent, bac
à poissons vivants, plats à nourriture, bacs de lavage et de rinçage et
bagues, on arrive très rapidement à une dépense totale de 15000 F.
Ia G.E.P.0.P. seul ne peut faire face à cette dépense. Mais
il serait navrant que connaissant et maitrissmt maintenant une méthode très
efficace de réhabilitation des oiseaux mazoutés, il ne puisse 1’appliquer
faute de moyens financiers mis à sa disposition par les instances régionales
ou l'un des ministères concernés.
L’E1;uipe de S.0.S. Oiseaux.
3'E. §ERAl GUÉRI }>/IN} NIV H05 HAI} 0IV I/E HE
KELÈCHERH QIMPRÉ} U) FERMETURE pg 1.0 culssacl /  
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U.
I UN DEGAZAGE PROPRE : LE LOAD ON TOP. '
Quand un pétrolier vient de décharger sa cargaison de brut,
il est absolument nécessaire de procéder au nettoyage de ses citernes.
En effet, les gaz qui se dégagent du brut résiduel foment avec l'air
un mélange explosif qui ccmpromet la sécurité du navire.
Cette opération de dégazage consiste en un décap e des ci-
—ternes avec de l'eau de mer chaude sous pression. El].e peutagtre effec-
-tuée au port de débarquement dans des installations prévues à cat effet.
Mais cela prend du temps (et le temps c'est de l’argent!), aussi, bon
ncmbre d'arms.teurs préfèrent-ils faire dégazer en mer, en rejetant 1*6-
-mulsion obtenue par dessus bord.
Le résultat, vous le connaissez trop bien: des millers d'oi-
-seaux morts, sans parler des conséquences à plus ou moins long terme:
ruptures des chaines alimentaires et diminution des la photosynthèse.
Pourtant, certaines compagnies pétrolières utilisent un pro-
-cédé qui permet de dégazer en mer, donc sans perdre de temps, et... sans
polluer: c’est le procédé LOAD ON TOP. En quoi consiste-il?
On procède d’abord de la façon la plus classique: nettoyage
des cuves par un jet d*eau de mer chaude sous pression. L'émulsicn qui
en résulte est rassemblée dans une seule cuve. Elle y décante au cours
du voyage jusqu’à fomer trois couches: dans le fond de la cuve l’eau de
mer pure, au-dessus une couche assez mince d'émulsion finissant de se
décanter et enfin dans la partie supérieure le pétrole brut résiduel.
On introduit alors dans la cuve un colorant rouge dont la densité est
intermédiaire entre celle de l'eau de mer et celle de l'émulsion. I]. ne
reste plus alors qu’à pomper par le bas pour ainsi rejeter de l’eau de
mer pure , l'opération s’arrêtant lorsqu'apparait le colorant.
Lors du chargement de la nouvelle cargaison de brut, ce q1i
reste dans la cuve (colorant, émulsion et pétrole résiduel) est alors
noyé dans la masse de brut. Ce mélange ne gêne en rien le raffinage du
nouveau contenu, certes le colorant n’est pas récupéré mais on regagne
ainsi près de 3% de la cargaison précédente, ce qui est loin d'être né-
gligeable.
Ce procéde possède un avantage certain (sans tenir compte du
respect de ].a vie dans les eaux marines): celui de ne pas faire perdre de
temps aux transporteurs de brut. Car le dégazage à quai est opéré dans les
ports pétroliers, il est gratuit même, mais Pimmobilisation d'un bateau
correspondant à l’attente et au temps de l’opération n'est pas "rentable".
Le manque è gagner des ccmpagnies pétrolières sur les rotations suffit à
lui seul è. préférer encore ].e dégazage clandestin en mer en un point q1el-
-conque du trajet dont la Manche fait partie. Alors pourquoi les gouverne-
-ments n'ob].igent-ils pas à généraliser ce procédé?

15
Dernière minute
COMMUNIQQE
La F.F.S.P.N. (Fédération française des Sociétés de Protection de la
Nature et la S.N.P.N. (Société nationale de Protection de la Nature) nous
informent que par un arrêt rendu le 27 février 1981, le Conseil d'Etat
vient d'annuler les arrêtés du 2M avril 1222 fixant les listes d'espÈces
d'oiseau  et de nannuferes proteges en France I I
Cet arrêt est le fruit de l'action conjuguée :
- de l'Union nationale des Présidents de Fédérations départe entales
de chasseurs, ,
- du syndicat des Naturalistes de France (enten ez taxidermistes),
— de la Chambre syndicale de la pelleterie française,
- du syndicat national des garde—chasse et pêche de France.
Ainsi est anéanti le fruit de dix ans de combat mené par les protecteurs
de la Nature... On croit rêver I Attendons donc la réaction du Ministère de
1'Environnement.
Le motif avancé par les adversaires des espèces protégées pour expliquer
leur recours en Conseil d'Etat est l'absence de consultation du Conseil na-
tional de la Chasse et de la Faune sauvage, préalablement à l'établissement
de la liste des espèces protégées. Mais parrallèlement a cet argument de
forme étaient avancés des arguments de fond qui, eux, ne laissaient aucun
doute quant au fondement réel de l'intervention effectuée : "prolifération
des nuisibles" mettant en cause l'avenir du gibier... ou des forêts de rési-
neux (écureuils) et impossibilité de tirer profit de la commercialisation
des peaux des espèces détruites.
L'aspect financier de la protection de la nature n'a donc pas laissé in-
différents ces messieurs qui se chargent, sous couvert de service public et
de protection de la nature, de la destruction de nos petits carnivores, voire
d'autres espèces (telles que les rapaces) quand l'occasion s‘en présente I
Telle est donc l'une des raisons profondes du mécontentement des syndicats ou
associations précitées : la crainte d'un manque—à-gagner dans l'exercice de
leurs sinistres activités.
Pelletiers, taxidermistes et gardes, nous, protecteurs, prenons bonne note
de votre intéressement bassement matériel à la destruction de la nature.
Chasseurs, qui avez cru bon d'agir pour que les prédateurs ne soient plus
protégés, vous avez définitivement cessé de nous illusionner sur votre matu-
rité ecologique et votre réel désir de lutter pour la "protection de la nature".

16
ZOO D’AMIENS:
MESE AU POINF
Certains d'entre nous ont pu voir dans le 'Courrier-Picard"
du l0 nars dernier un article de deux pages consacré au parc zoologique
d'Amiens et y auront appris en particulier que:
..."Cette année, Mr Hovette Christian et le nouveau prési-
-dent de la société 'les amis du zoo" vont lui assigner un nouveau but:
jouer un rôle de fédération de la vie associative d’Amiens, c’est è
dire regrouper toutes les associations qui touchent de près ou de loin
le parc zoologique: le Groupe Environnement Protection et Ornithologie
en Picardie (GEPOP) qui s'occupe du smvetge des oiseaux mazoutés, le
Centre de Réhabilitation des Rapaces, les aviculteurs, les éleveurs
amateurs, les aquariophiles... bref toutes les associations de protec-
-tion de la naturo”...
Ce paragraphe a de quoi surprendre...
Il est en effet inhabituel et difficilement admissible qu'
une personne annonce à la presse son intention de fédérer plusieurs
associations avant même d'avoir consulté celles-ci sur l’opportunité
d'une telle orientation.
Il existe déâà une Fédération Française des Sociétés de ·
Protection de la Nature la FFSPN) à laquelle le GEHJP est affilié de-
-puis sa création. En ce qui concerne la vie associative, le GEPOP est
présent depuis longtemps au bureau de l'Office Culturel d'Amiens, et
on peut affinmer que sans fonner une fédération au sens strict du ter-
ame, les Sociétés de Protection de la Nature de la région entretiennent
des relations amicales et suivies et qu'è nombreuses occasions elles
ont prouvé la convergence de leurs points de vue.
Les b ts du GEPOP (étude et protection des espèces sauvages
et de leurs biotopes) diffèrent radicalement de ceux du parc zoologique
d'Amiens.
Par ailleurs, il est difficile de considérer l'aviculture,
l'élevage et l’aquariophilie, activités fort légitimes au demeurant,
comme des actions de protection de la nature...
Aussi, il ne faut considérer cette idée d'une fédération
placée sous la houlette du zoo d'Amiens, que comme une tentative de
raviver l’éclat d’une image de marque passablement ternic. Il en va
de même de la récente velléité de créer au zoo d'Amiens un centre de
réhabilitation des rapaces,qui ferait double emploi à Amiens avec ce-
—lui du GETOP; cette intention répondant beaucoup plus à la necessité
de se sortir d’une situation délictueuse (détention abusive d'un oi-
-seau blessé protégé par la loi) qu'à un réel désir de sauver ces oi-
*868ÃÉo
Que ceux d'entre nous qui, è la lecture de l'article cité
plus haut, ont pu craindre une mainmise du zoo d'Amiens sur le GEPOP
se rassurent. Le GEEOP affilié à la FFSPN, agréé par les Ministères
chargés de l’Environnement et de la Jeunesse reste fidèle à ses statuts
:"contribuer à l’éducation populaire en matière d'étude et de protection
de la nature et des oiseaux sauvages, et de sauvegarde et d’aménagement
rationnel de l'environnement et des sites'. Le GEPOP gardera son indé-
-pendance, le comité que vous avez élu s’en porte garant.

17
SPESIAL
Anommc-vous AU ·•c©URR1ER DE LA NATURE"
BONNE ADRESSES  
N LE COURRIER DE LA
I,   revue bimestriella
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tarif de Pebonnement ( 1G numéros) :35 F•
e envoyer 21 la muette - Boult eux Bois - 08 240 BUZANCY
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IAB. On peut également commander les anciens numéros
(30 F les 10 à pa.rtir du rw 6)
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NON Ã L À0uAR«`uM
      LES_BALE|NES
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 E _ C [É)   ' — uucmanz
.,  . —_ cnmm vnun
‘ ` g I /;§_l^ WE Atbonnemcnt au journal
. [gg?. ' ( numé 0) ............ -
  ( ( "‘ ’°"
E,. I MM -..-1;;.  0REm~n>EAcE,31,me du Mau, 75002 Pam.
É · jy.; ‘£HF'!,E^g'!‘!'
ABONNEMENT A "L'HOM'(AE ET L'0I$EAu"
BULLETIN 0'ABOMNEME~T a Aezewmeze à La L.P.O. — B.P. 263 — LA CORDERIE ROYALE
17305 ROCHEFORT Cédex.
L'ab0rme1nen»t â Ka nevue ul; valable pou/L un an (4 numë/we) et pa/ut du.
le/1 Jenvie/L de chaque armee.
Je, Aowseignê (M. Mme. Mile.) ....................... PRENOM : ..................
ADRESSE : .......................................................................
dë»s»ULe m’a.b0rmeJ1 â. la nevue "L'H0mme et £’0bseau", et vezwe La Aomme de : 40 F.
CL-joiwt :
— un chèque banczwne Lébeüê au nom de la L.P.0.
— un chèque pouial Libellé au nom de La L.P.O. (C.C.P. 5942 P PARIS).

18
Au Calendner
Jeudi 7 mai : Projections sur le thème des oiseaux des marais.
20 heures 30 salle de 1'œfice Culturel place Louis
Dewailly à Amiens.
Cette soirée pemettra de profiter az mieux de la
sortie sur le terrain du dimanche suivant.
Dimanche 10 mai : Sortie sur le terrain consacrée aux oiseaux des
marais de la vallée de la Somme. Nombreuses es-
pèces attendues, détermination, étude des chants,
etc...
Rendez-vous à 9 heures 30 précises place de 1'église
a Fontaine-sur-Somme.
retour en tout début d'après-midi
16 et 17 mai : Voyage annuel en autocar à 1’Ile de Texel (Hollmde)
départ le samedi à 12 h 30 plane du cirque. Visites
guidées des réserves. Pour tout renseignement,tel:
91 97 62.
13 et 14 juin 2 Week-end découverte de la nature à bicyclette. Départ
"ï  à vélo d'Amiens à 15 heures place du cirque. Une ca-
-micnnette se chargera du matériel lourd et le tra: s-
-portera sur les lieux de l'hébergement. Camping H1
terrain de Loeuilly. Observations dans la vallée de
la Selle et la vallée des Evoissons.
ler, 2 et 3 juillet : Randonnée pédestre le long de la vallée de la
`î""“'t Sonmxe de Péronne a Amiens.Hébergement sous
forme de camping à 1'étape, prévoir un maté-
—riel léger facile à transporter, sac à dos
et bonne chaussures de marche. Pensez à pré-
venir dès maintenant Xavier Ccmmecy qui orga-
-nise cette sortie en remplissant le bulletin
en bas de page.
à découper et à adresser à:
Mr Xavier COMMECY - 204 quai de la Somme - 80000 Amiens.
  OIOOICOOIIIOOOOIOOCOIOIOIOIIOOIC   OUOOOOOIOIIOIOIO
  litllllllllOOOOIOIOOOCOOOIOIIIOIOOIIOIOOIIOIOOIIOIOOI
participera (nombre de participm ts: ....) à la randonnée pédestre
de Péronne à Amiens les ler, 2 et 3 juillet 1981.

19
T': fou: 81
PL U} /\/OIE 5E/(ON} NOMBREUX /ILO/(f /WI/BL/EZP/j VOTRE QT F?}/TE} /IP//ERE?
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È` A •~ 3 _ î î\ wp
— Une croix dans cette case vous indique que vous êtes
[iii;] à jour de votre cotisation pour 1981.
Votre carte est d’ai11eurs jointe à ce numéro, à
moins qu'elle vous ait été déjà envoyée.
- la case est vierge : plusieurs solutions vous sont alors
offertes pour regler votre cotisation cette année.
— vous envoyez un chèque, un mandat au GEPOP
Musée de Picardie en n’oubliant pas d’:Ln—
-diquer votre nom et adresse en spécifiant
"cot. B1", pour les règlements groupés en
famille, il est necessaire de détailler.
- pour économiser le timbre-poste vous portez
votre enveloppe au }·i1sée de Picardie ou vous
la remettez à un membre du Comité que vous
commissez ou lors de la prochaine activité.
cotisation normale : 25  
cotisation de soutien : a pn1‘tiI‘ dû 50 F-
moîns de 16 ans : 10 F.
pour régler votre cotisation, vous pouvez utiliser le talon détachable C1-dî·îr0I—î·‘_
-— — ·— _. JB, soussigné(e) M;«··«¢e•«¤··¤e~o•nenooeooeoonouaon·•noo•••••••
adr S :•C|t|O•O|O•••!|•••••••I|lOIOl|IOOl••|l©•lIIOOOUIOOIICIOI
renîâvâlle mon adhésion au G.E.P.0.P, et verse la somme de .....·F.
le :
signature :
G.E.P.O.P. C.C.P. Lille 872 - O2 Musée de Picardie.

2°  
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îi*5iÈflaiIr!%;<°ï‘î WIFI \     Ã
”üÉnhî@W,;>:%¥: - h‘N@l§É@Ff·”l
Chapitre premier: Où il est question de la disparition des arbres et
des haies dans un petit village du Vimeu.
Autrefois, Houdent devait ressembler bien plus à un
bois qu'à un village. Les prairies, plantées de pommiers, enserraient
les habitations. Toutes les clôtures étaient constituées de haies,
et des rideaux d'arbres bordaient les champs, les pâtures et les
chemins. A cette époque les arbres étaient indispensables. Ils
procuraient les fruits, les boissons, le chauffage et le bois d'oeuvre.
C'était le matériau de base pour la construction des maisons en torchis.
Lorsqu'on abattait des arbres on en replantait. La production équili-
brait la demande.
Mais la civilisation moderne et arrivée.
Il est plus simple d'acheter chez les marchands de matériaux le bois
d'œ¤vre dont on a besoin. Alors pourquoi replanter les arbres abattus?
Faire le cidre demande beaucoup de travail, on n'a plus le temps,
alors on achète la boisson et on laisse se mourir les vergers.
Les haies demandent de l'entretien, on les arrache donc pour
les remplacer par du fil de fer barbelé.
·Et le remembrement est arrivé.
Avant toute redistribution des terres ceux qui avaient de grands arbres
sur leurs terrmnsles ont abattus pour les vendre, par peur de les voirs
attribués à d'autres.
De plus, pour remembrer, il a fallu supprimer des arbres,
arracher des haies. On a du élargir les chemins pour permettre le
passage des engins agricoles, les arbres bordant les chemins ont
donc disparru.
—Et les maladies sont arrivées.
L'orme était un arbre trés répendu en Picardie car il servait de bois
d'oeuvre privilégié pour la construction des bâtiments en torchis. Un
champignon s'est atta ué à cette essence détruisant pratiquement tous
Q

21
les ormes de notre région. Leurs grandes carcasses décharnées
s'observent encore un peu partout autour du village.
D'autre part les pommiers, mal entretenus, sont de plus en
plus souvent attaqués par des maladies. Et l'on parle de nouvelles
épidémies chez le hêtre et le frène...
Et la crise de l'énergie est arrivée.
Il devient de plus en plus rentable de se chauffer au bois, alors
on coupe un peu partout les arbres et le taillis. Ce dernier repousse
mal car les tronçonneuses arrachent le bois. La hache et la serpe
faisaient des coupes plus nettes qui favorisaient les rejets.
Maintenant, à Houdent, il n'y a presque plus d'arbres
ni de haies.
Quelles en sont les conséquences ? Les arbres et les
haies avaient—ils une réelle utilité ?
Nous répondrons à ces questions dans le chapitre suivant
qui paràîtra dans le prochain "Picardie Nature".
R. DELCOURT
EI
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É",     < l: " ,g»j·,—"¢
"  ` "'"' ' \à xi’¢€î1m·
~^ c'  '

22
EXTRAITS DES STATUTS DU G. E. P. 0 P.
'L’Association dite 'Groupe Environnement Protection
Ornithologie en Picardie' (G. E. P. O. P.) régie par la loi
de 1901, a pour but de contribuer à l'éducation populaire
en matière d’étude et de protectionîde la Nature et des
oiseaux sauvages, et de sauvegarde et d’aménagement
rationnel de l’environnement et des sites.
Elle se propose de mener toutes actions et interventions
pour faire respecter les lois et décrets sur les espèces
protégées, les périmètres sensibles} la protection de la
Nature, l’urbanisme, dans le cadre fde législation en
vigueur'.
AGIR
En patronnant des manifestations de sensibilisation
en formant des propositions concrètes
en intervenant juridiquement contre les délits,
en intervenant auprès des pouvoirs publics et des
élus locaux
en coopérant avec les mouvements similaires.
Le GEPOP. association 'agréée' (reconnue par les pouvoirs
publics) veut être non une ’société savante' mais d’abord militante. ,
C’est pourquoi, l’intérêt que vous pouvez nous marquer doit se
concrétiser dans un engagement. La sympathie pour notre action
ne suffira pas à résoudre les questions et à nous donner du poids.
NOUS N’AVONS QUE LE POUVOIR DE VOTRE ADHESION.
Conditions d’¤dhésion: adhésion normale: 25 francs
adhésion de soutien z 50 francs
A nlccuvzn IT|OlI`lS de   SHS:   fI'aHCS
BULLETIN D'ADHÉSlON AU G. E. P. O. P.
I adresser au G.E.P. 0. P., Musée de Plcaidie, 80000 AMIENS - C. C. P. lille 072.02
Je soussigné (e) (M., M'"', M"') . . . ...... -
Profession .· . .
Adresse .· .   .
donne mon adhésion au G.E. P. O. P. et verse la somme de
Le .     ....  
Signature,
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Agliiiiiy · izmmszrasrnzsuscituvutis.
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