Picardie Nature 40
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P N A I U R E No AO
Avril - Mai - Juin 1988
 
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Revue miuesmneue Pueuee PAR LE cnouve ewvmouueuem Pnorecnou onmmoeocie en mcnnme
ISSN0182 4201 COMMISSION PAFIITAIFIE N° 63860   F

È .
r Revue trimestrielle publiee par le Groupe Environnement `
Protection Ornithologie En Picardie
Association regle parla loie de 1901
Atfiliee a la Federation Française de Societes
de Protection de la Nature.
Agreee par les ministères de l'EnvIronnement,
de I'Eauipement et de la Jeunesse et des Sports
Siege social : MUSEE DE PICARDIE
rue de la Republique 80000 AMIENS
Secretariat : 103 rue Octave TIERCE
80000 AMIENS tel. 224326.88. CCP Lille 872. 02 E
Directeur de la publication : Patrick THIERY
SOMMAIRE
Informations p 3
La vie de votre association p 7
Au calendrier p 18
A propos du blaireau p 19
Centre de soins cnercne psychiatre P 24
DEPOT LEGAL 2** TRIMESTRE 1988

l
l
E
LES HABITÃNTS DES CINQ SITES
PROSPECTES ACTUELLEMENT PAR L'ANDRA OU LE CEA.
EN VUE D'ENFOUIR, A TERME D‘UNE DIZAINE D'ANNEES,
LES DECHETS RADIOACTIFS DE MOYENNE ET TRES FORTE ACTIVITE
ET DE TRES LONGUE VIE [
ONT ADOPTE DANS LE CADRE DE ·LA COORDINATION NATIONALE ·|
CONSTITUEE PAR LEURS ASSOCIATIONS RESPECTIVES, LA MOTION .
CI-APRES, A UUNANIMITE : t
I
LES SOUSSIGNES : 1
Demandent l'abandon du projet de stockage des déchets radioactifs sur l'ensemble des sites actuels
ou futurs prospectés par le CEA ( Commissariat à l'énergie atomique ), via l'Agence Nationale des déchets
(ANDRA) ou tout autre organisme chargé de la même mission.
Se déclarent solidaires des au¤·es populations d'Europe qui refusent de tels projets en leur Pays. I
Faisant écho à des voix autorisées au sein de la Communauté Scientifique, ils affirment que le carac-
tère définitf et irréversible de l'enfouissement des déchets atomiques ne garantit pas la sûreté à long terme
du dépôt, et rend donc ce procédé moralement inacceptable.
Conscients de l'existence de ces déchets et cle leur nécessaire gestion, et en accord avec les options
prises par les habitants des divers sites concemés, ils demandent que ces déchets soient maintenus et sur-
veillés sur les lieux mêmes de production, sans retraitement, en attendant que les scientifiques découvrent
des solutions adaptées pour les rendre inoffensifs de façon définitive.
Ils appellent solennellement les Autorités politiques à intervenir dans les plus brefs délais, pour orien-
ter les recherches dans cette voie, et prévoir les financements nécessaires.
Motion adoptée par les Associations constituées par les Habitants de :
L'AIN, L'AISNE, LA CREUSE
LE MAINE ET LOIRE, et LES DEUX SEVRES
CE’I"I`E MOTION A ETE APPROUVEE PAR LES MEMBRES DU GROUPEMENT
SCIENTIFIQUE POUR UINFORMATION SUR L'ENERGIE NUCLEAIRE. LORS DE
LEUR ASSEMBLEE GENERALE DU 6 JANVIER 1988.
(de nombreux Elus et des Conseils Municipaux ont déjà approuvé cette Motion)
COORDINATION NATIONALE, LA FIONIERE 79130 POUGNE
( © 49.63.77.68 )
à retourner à David MORENO, 6 rue de 1'ég1ise
Lapprow 02150 srssouue.

SIGNATURES DE SOUTIEN A LA MOTION
CONTRE
UENFOUISSEMENT DES DECHETS RADIOACTIFS
Les Psrmows som A Rtzwvovzn A z:;xPE¤1·rE¤R. I défaut n Pierre GE 79130 Poucsmz
La motion accompagne obligatoirement la feuille d'émargement.
NOM Prénom adrcssc/ ville Siznarure ·ll€· NOM Prénom adnzsscl ville Siznamre
TOTAL SIGNATURES
ou APPROBATIONS

- 3 -
. .INFORMATIONS .... INFORMATIONS .... INFORMATIONS . I
 
I
UN LOUP TUE PAR DES CHASSEURS `
DANS LES ALPES MARITIMES. ‘
Il y a plusieurs mois un Loup En conséquence sa destruc- É
avait été tiré dans le Var. L'Associa- tion constitue donc une in- I
tion pour la Protection des Animaux fraction, aggravée par l' I
Sauvages (A.S.P.A.S.) a décidé d'inten- impossibilité d'une identi— É
ter un procés. fication objective avant le I
tir. È
A - POUR QUELLES RAISONS : .
1. Le Loup est en France un mail- C. DANS QUELS BUTS : È
lon manquant de la chaine éco- · . -
logique et son absence est 1. Sensibiliser les chasseurs - `
préjudiciable au fragile équi- par une condamnation même ·
libre de la nature. symbolique — au problème
crucial de l'identification I
2. Le Loup est utile, c'est un certaine d'un "gibier" avant I
prédateur des rats, mulots, le tir et au respect des
bêtes malades, dégénérées et lois. Q
des charognes.
2. Inciter les pouvoirs publics
3. Le Loup est présent chez nos par une médiatisation opti-
voisins et partenaires de la male de l'évênement, à se
C.E.E. (Italie, Espagne, Por- conformer à la législation Ã
tugal) et il ignore les européenne, en donnant au É
frontières !... Loup un statut d'espèces I
— protégée. I
4. Le Loup n'est pas dangereux a
pour l'homme, contrairement 3. Par une polarisation de l' L
à un mythe malheureusement attention sur le Loup, faire
encore présent dans l'incons- mieux admettre la réintroduc— I
cient collectif. tion du Lynx et préparer à
terme celle du Loup et de I
l'Ours dans les Alpes. I
B - SUR QUELLES BASES JURIDIQUES : I
4. Rassembler toutes les Asso- I
1. Le Loup ne figure pas sur la ciations et aussi les parti-
liste des espèces ”nuisibles" culiers autour d'un thème I
publiée par le Ministère de simple, en démontrant ainsi I
l'Environnement (pas plus aux pouvoirs publics notre T
que sur la liste des espèces - cohèsion, notre capacité de ·
chassables). mobilisation et notre déter- I
mination.
2. Le Loup est une espèce "stric-
tement protégée" par la con- I
vention de Berne du 19.09.1979 L'avenir du loup, celui des
signée par tous les membres grands prédateurs, et au delà, de no-
de la C.E.E. tre patrimoine naturel, dépendent de
notre seule volonté commune.
3. Le Loup ne figure pas dans I
l'arrété permanent de la poli- I
ce de la chasse du département I
des Alpes Maritimes, ni dans
l'arrêté préfectoral annuel I
d'ouverture de la chasse, fi-
xant les espèces "gibier“ et
les espèces "nuisibles".
I
I
I

- 4 -
 
, . .|NFORMATIONS .... INFORMATIONS .... INFORMATIONS
 
CHASSE : LA FIN D'UNE
MYSTIFICATION
Depuis une dizaine d'années, en voiture pour gagner les cols pyré-
le lobby de la chasse consacre d'impor- néens, remplir son congélateur de ca-
tantes sommes d'argent pour tenter d' davres d'oiseaux, se mettre en congés
accréditer l'image du chasseur "ges- (payés) pour passer jours et nuits à
tionnaire" qui se voudrait protecteur tuer les oiseaux... aboutit à faire
de la nature. condamner la France par la cour euro-
Cette propagande a échoué, péenne de justice.
si l'on en juge par le dernier sondage
réalisé par la S.O.F.R.E.S. : nos con- Les chasseurs dégradent l'ima-
temporains rejettent majoritairement ge de la France I
ce loisir dorénavant considéré comme
cruel et barbare. Contact :
Deux tribunaux administra-
tifs viennent de rappeler qu'en vertu ROC. Tél. (16) 23.62.31.37.
de la Directive européenne du 2 avril
1979 relative à la conservation des (extrait : La Lettre du Hérisson n°86)
oiseaux sauvages, la chasse aux migra-
teurs est interdite “lors de leur
trajet de retour vers leur lieu de ni-
dification".
Car les chasseurs veulent
tirer les oiseaux d'eau du 15 juillet
au 28 février, capturer les petits oi- TERRORISME ANTI_NATURE EN
seaux avec filets, pièges et gluaux, GIRONDE.
chasser grives, bécasses ou vanneaux
en février alors que ces espèces sont
de retour pour faire leur nid... et Dan. la nuit du 25 février
veulent tuer des oiseaux protégés par des incendies criminels ont frappé
la Directive °°r°Pé°“n°"‘ trois symboles de la protection de la
` Les chasseurs lancent donc nature en Gironde, les Réserves Natu-
une Pé¤1=1¤¤ nati°¤al° c°nÉr° ll relles de l'étang de Cousseau et des
Eu!°Pe° Marais de Bruges, ainsi que le Parc
Le ROC (Rassemblement des ornithologique du TeiCh·
Opposants A la chasse - 23 rue Gosse- Il nnauru fallu que quelques
let · 59000 L1LL¤> ¤'· P¤= ¤€S°1¤ de intra. de gazole ponn nnénnnln les
îecueiàlir quelques Câutai¤€Étîîi¤il· résultats d'¤ne politique qui A d€¤¤¤·
iers e noms au bas une P OU · • ta t de l•
pour démontrer le soutien dont il bé- giaîeêtaggîeîoîliîîîîîîés'nque des
¤éf1=1€ dans l'°pini°n : §$i—ÉÉî—££î2` bénévoles et permanents de notre as-
gais estiment gu'il faut appliguer la S°Ciati°n_
legislation européenne. (sondage SO-
FRES de janvier 1988)‘ Dès la nouvelle connue, de
Le ROC demande aux pouvoirs très nombreux témoignîges ge î°lÉga—
u e e a -
publics de faire triompher la démocra-   d?Ollviex peur-
tie sur la féodalité et d'imposer pour nier, garde animateur de la Réserve
le moins, la parité entre partisans et de Cousseau qui a tout Perdu dans
adversaires de la chasse dans tous les l,incendl€_
organes de décision en matière de pro-
tection de la nature.
Le Ministre de l'Environne—
Il n'y a pas de ”chasses tra- ment, le Préfet de la région Aquitaine«
ditionnelles" mais des modes archaî- le Président du Conseil Général de la
ques et interdits de destructions Gironde ont manifesté spontanement
des oiseaux : chasser au magnetophone, leur réaction indignée.
parcourir des centaines de kilomètres

- 5 -
 
.INFORMATIONS .... INFORMATIONS .... INFORMATIONS .  
 
Vous lirez ci-après la reven-
dication de cette action émanant des
"chasseurs en colère" - provocation ? -
ce malgré la réprobation de la Fédéra-
tion Départementale des Chasseurs de
la Gironde. I
Or, dans une lettre ouverte
à Monsieur le Président de la Républi-
que et Monsieur le Premier Ministre
datée du 13 janvier 1988, l'Union Na- '
tionale des Fédérations Départementa-
les des chasseurs écrivait que :
"Si une démarche politique con-
certée et déterminée n'aboutis—
sait pas, les représentants
élus des 1 800 000 chasseurs
étaient décidés à se faire en-
tendre par tous les moyens qu' I
ils sauraient mettre en oeuvre."
Il est grand temps que les
responsables de la chasse mesurent l'
impact désastreux de tels propos sur *
des extrémistes prêts à tout I
Le Parquet de Bordeaux a ou-
vert une information contre X. Nous
attendons sereinement les résultats de
l'enquête.
Ces atteintes inqualifiables
à la protection de la nature ne peu-
vent que renforcer la détermination de '
tous ceux qui ont choisi, en oeuvrant `
dans cette voie, de faire prévaloir l' ·
intérêt général.
COUP DE TELEPHONE RECU PAR A.F.P.
Pierre DAVANT BORDEAUX-
· le 27.02.88.
Président de la
SEPANSO.
Je vous téléphone pour revendiquer la des-
(extrait ‘ S“d'O“€St Nature n°62) truction des Centres de Propagande Anti-chasse
effectués dans la nuit du 23 au 24... Février en
Gironde par les Chasseurs en colère.
Communiqué : "Des chasseurs en colère ont E
détruit des Centres de Propagande Anti—chasse
sans toucher à l'Environnement, aux animaux et
pour l'instant aux hommes. Si nous sommes parti-
sans des Réserves financées par des fonds pu-
blics, nous n'accepterons plus qu'elles devien-
nent des Centres de Propagande Anti-chasse per-
mettant à nos adversaires de nous faire.........
par les pouvoirs publics des....... supplémentaia
res. Nous avons de gros moyens et sommes très
bien organisés : Il y avait mardi soir six com-
mandos de quatre hommes sur le terrain. La Nuit
Rouge du 23 au 24 n'était qu'un avertissement
et nous frapperons où, quand et comme il nous
semblera nécéssaire A la défense de la chasse."
I
Les Chasseurs en Colère.
Pour authentifier ce message: A la réserve
de Cousseau, les clés de contact étaient sur le
tableau de bord de la Range-Rover. y

' 6 -
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  SII I'.;/» . ·. I   ‘ I I l " .·î -"`-|   I'- J-   I lllga I (I" \ I I II   II I
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I I " I étu   I. II; _' ·I'I·   |¤_I\I_, -II··Il'.:II-r,·_I.;l'·II _ II I- 1 I1 I I •I`I -I I I I ` ' I` ,
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- 7 -
 
u
>OCIATION .... LA VIE DE VOTRE ASSOCIATION .... LA VIE DE VOTFIE
 
SURVEILLANCE DES NIDS DE BUSARDS
Comme pour les années précédentes, nous recherchons des
observateurs pour nous aider à repérer les nids de Busards
avant les moissons.
Contact: - Bernard COUVREUR tél. 22.52.28.66
- Dominique BLED tél. 22.49.61.98
- Laurent GAVORY tél. 22.43.38.6l
AIDEZ LE G.E.P.O.P. EN VOUS ABONNANT AU "COURRIER DE
LA NATURE"
Si la connaissance de la nature en France et dans le Monde
vous interesse et si la protection des espèces et des milieux
vous est importante, il est probablement inutile de vous pré-
senter la revue de la SNPN (Société Nationale de Protection
de la Nature): LE COURRIER DE LA NATURE.
Si vous ne connaissez pas encore cette revue qui a fêté
recemment son vingtième anniversaire et avec près de 110
numéros publiés, nous allons vous la présenter rapidement.
Pourquoi une telle publicité ? Si vous réservez un bon ace
cueil à cette publication, vous aiderez aussi votre associa-
tion, le GEPOP. En effet, la SNPN nous a proposé de centraliser
les abonnés picards au COURRIER DE LA NATURE, en échange, elle
nous reversera 30% du prix de votre abonnement. Ainsi, vous
recevrez tous les deux mois une revue de grande classe
(48 pages avec de nombreuses photographies en couleur) et votre
association régionale de protection de la nature verra ses
fonds augmentés et pourra agir plus efficacement.
L'abonnement pour un an (6 numéros) est de 145 francs,
envoyez votre chèque au GEPOP qui se charge de faire parvenir
votre cotisation à la SNPN.
Cette offre s'adresse aussi aux personnes déjà abonnées,
pour leur renouvellement.
NOM : PRENOM :
ADRESSE :
S'abonne ou se réabonne au COURRIER DE LA NATURE
et verse la somme de 145 francs au GEPOP, Musée de Picardie,
rue de la République - 80000 AMIENS.

- 8 -
 
 
LE MARAIS D'HANGEST SUR SOMME MENACE PAR L'EXPLOITATION
D'UNE GRAVIERE
En février dernier le G.E.P.O.P., s'appuyant sur la
legislation déposait deux recours devant le Tribunal Adminis-
tratif d'AMIENS, l'un demandant le sursis à éxécution d'un ar-
rêté préfectoral autorisant l'exploitation d'une carrière dans
le marais d'HANGEST—SUR-SOMME, l'autre demandant l'annulation
de cet arrêté.
En effet, le marais d'HANGEST abrite une importante
station de Grande Douve (Ranunculus lingua), plante rare et
protégée par la loi. Cette espèce végétale est en régression
partout en France, la préservation de ce marais est donc pri-
mordiale pour cette espèce.
Nous venons d'obtenir le sursis à éxécution de l'ar—
rêté préfectoral jusqu'à ce que le Tribunal statue sur notre
requêt e tendant à l'annulation de la décision préfectorale.
Patrick THIERY.
Nous remercions Monsieur WATTEZ, président de la
Socièté Linéenne du Nord de la France pour les informations
qu'ils nous a fourni, concernant la Grande Douve.

- 9 .. È
VIE DE VOTRE ASSOCIATION .... LA VIE DE VOTRE ASSOCIATION . . . É
I
SOLIDARITE EUROPEENNE POUR SAUVER UN PHOQUE L
Le dimanche 3 avril, un Phoque du Groenland (Pago- I
philus groenlandicus) était découvert sur la plage du L
TOUQUET (PAS DE CALAIS). Prévenu, Mr JEANSON, directeur du E
parc ornithologique du Marquenterre (SOMME) allait aussitôt
recueillir ce pinnpède qui, d'après les informations recueil-
lies sur place, aurait été blessé par plombs de chasse en È
Baie d'Authie. I
I.
Le parc ornithologique du Marquenterre s'est déjà vu con- I
fier plusieurs phoques par le musée océanographique de ’
LA ROCHELLE. Ses chenaux poissonneux en font un centre de .
convalescence avant la remise en liberté qui s'effectue en \
Baie de Somme. Cet estuaire est en effet le seul site de ·
France où subsiste une population relictuelle de Phoque .
veau-marin (Phoca vitulina). Cette espèce, abondante au
siècle dernier fut victime de l'incompréhension et l'irrespect Q
des chasseurs.
L'individu qui nous préoccupe mesure 1,75 mètre et pèse ï
85 kg, il est affaibli par les multiples points rouges L
sanguinolents, autant de trace de plombs sur le museau, l
le flanc et les pattes-nageoires. L'animal fut probablement g
tiré alors qu'il était sur un banc de sable, de la plage ou I
depuis un bateau. Donner les premiers soins ne fut pas chose
évidente pour le vétérinaire et les deux membres bénévoles
du centre de soins du G.E.P,O.P., néanmoins un récent voyage I
d'étude aux Pays-Bas, à la zeehonden—crèche de PIETERBUREN `
(crèche de Phoques) leur a permis d'aborder le problème avec L
plus de facilité. Cette crèche hollandaise est un centre re- È
marquablement équipé. Une éqàpe de professionnels y soigne (
chaque année une centaine de Phoques récupérés dans la mer
des wadden mais aussi en Belgique, en Allemagne et même en »
Grèce pour que le Phoque moine ne disparaisse pas de la I
Méditerranée.
Chaque Phoque soigné est parrainé moralement et financière- !
ment par le public, notamment les enfants des écoles, jus-
qu'à son lâcher dans la nature. Que voulez-vous, la protec-
tion du patrimoine naturel est prise très au sérieux aux I
Pays-Bas.
Le mercredi 6 avril, d'un commun accord entre le parc A
ornithologique du Marquenterre, le Groupe Environnement .
Protection Ornithologie en Picardie (GEPOP), l'Union
Nationale des Centres de Soins, le musée océanographique
de LA ROCHELLE et grâce à l'aide dé notre traductrice
Tera, hollandaise mais picarde d'adoption, la zeehonden-
crèche de PIETERBUREN était prévenue.
Il
I
I

- 10 -
 
A VIE DE VOTRE ASSOCIATION .... LA VIE DE VOTRE ASSOCIATION
 
L'éfficacité du centre hollandais ne se fit pas attendre
puisque dès le lendemain matin à 6h00, un bimoteur décollait
de Hollande à destination de l'aérodrome du TOUQUET.
C'est dans un hamac que notre phoque allait effectuer son
baptème de l'air, préparé au voyage par un tranquillisant
administré par le vétérinaire de la crèche.
Comme tout bon phoque, futur pensionnaire de la zeehonden-
crèche, il fut baptisé avant son départ: "Michel", en l'honneur
de Michel Jeanson, directeur du parc ornithologique du Mar-
quenterre.
L'animal a été relaché le 25 avril en Mer du Nord.
Notre patrimoine naturel est mis en péril par de trop
nombreuses agressions, notamment celles des "gestionnaires
armés" qui déjà, l'hiver dernier, avaient tiré , au cours
de leur migration, plusieurs Faucons pélerins (rapaces très
rares) réintroduits à grand frais par les Suédois.
La France n'est pas à l'honneur dans cette discipline
qu'est l'accueil de la faune européenne. Remercions les\Ãol—
landais qui nous donnent un exemple de l'attachement populaire
et sans frontière au respect de celle-ci et cela sans attendre
l'Europe de 1992 !
La zeehonden-crèche de PIETERBUREN est prête à soigner
puis à relêher en France les phoques qui sont récupérés ·
chaque année sur nos côtes. Cet organisme dispose de moyens
financiers à la hauteur des opérations de sauvetage qu'il
organise. La population hollandaise et des entreprises
importantes comme Philips participent activement à son
fonctionnement.
Actuellement sur les côtes de la Manche, des bénévoles
supportent les frais inhérant aux soins et aux transferts
de ces anizaux en voie de disparition. Dans le but de
coordonner les opérations de sauvetage des phoques, le
G.E.P.O.P. a ouvert un compte postal .
ENVOYEZ VOS DONS A :
COORDINATION PHOQUES CCP LILLE 9 318 60 L
Philippe THIERY
Philippe CARRUETTE

A VIE * !       Ã _ N
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- 12 -
 
LA VIE DE VOTRE ASSOCIATION .... LA VIE DE VOTRE ASSOCIATION
 
A LA DECOUVERTE DES RICHESSES DE LA BAIE D'AUTHIE
Compte-rendu de la sortie du ler Mai encadrée par Thiérry RIGAUX
Fort—Mahon, 10 heures. Il pleut et pourtant nous
sommes plus d'une trentaine au rendez—vous. Bienvenue â tous
ceux qui ont décidé de braver le mauvais temps !
Après une prière incantatoire tout à fait improvi-
sée pour que la pluie cesse, nous gagnons la Baie d'Authie
ou les choses sérieuses vont commencer.
Réplique en miniature de la Baie de Somme à quel-
que différences près (cf. figure), l'estuaire de l'Authie et
ses abords présentent des milieux particulièrement bien pré-
servés et d'une remarquable diversité. C'est par la traversée
des dunes de la Pointe de Routhiauville que commence notre
cheminement
Parcours n° 1 : Au contact des premières dunes mais encore
dans les mollières°, certaines mares sont
peuplées de Crevettes et d'Hydrobies (petits
Gastéropodes de quelques millimètres) qui
cohabitent avec des Epinochettes dont nous
observons des alevins. Un peu plus loin, no-
tre attention est attirée par des groupes de
Têtards de taille variable dont la plupart
doivent appartenir à deux espèces : la Gre-
nouille rousse et le Crapaud calamite, parti-
culièrement abondants dans ce milieu.
De part et d'autre du chemin jail-
lissent les éclats sonores des Rossignols,
les decrescendos limpides des Pouillots fitis
tandis que la Fauvette grisette, le Bruant
des roseaux ou le Bruant jaune ne se lassent
pas de répéter leur chant monotone :
la végétation .buissonnante, dominée par l'
Argousier et le Troëne accompagnés ici de Su-
reaux et là de Saules, regorge de petits
passereaux.
Dans la dune blanche, où seules se développent
quelques espèces particulières (Oyat bien
sûr mais aussi Euphorbe des sables, Morelle
douce—amère...), l'avifaune est beaucoup plus
pauvre. Deux Bergeronnettes grises et quelques
Pipits farlousés oarcourent le sable nu. Plus
près encore de la mer, un cordon de Chiendent
des sables, plante très efficace dans le piè-
geage du sable, constitue une dune embryonnai-
re, particulièrement bien développée en rai-
son de l'impOft&¤C€ de la sédimentation.
L'Elyme des sables, graminée nordique proté-
gée, Y est bien représentée.

I
OCIATION .... LA VIE DE VOTRE ASSOCIATION .... LA VIE DE VOTFIEN
 
I
Parcours n° 2 : Arrivés sur l'estran°, nous pouvons observer I
immédiatement les premiers Limicoles repous— I
sés vers le haut de la plage par le flot. Des ·
Bécasseaux sanderlings se nourissent avide-
ment au bord de l'eau de même qu'une centaine I
' de Barges rousses alors que quinze Courlis cor- Q
_À_,;uzi§\" lieux exploitent la laisse de plus haute mer, I
Qfïài ?%§ëë}"ù sans doute en quête de petits Crustacés. Au '
·” " /, contact de l'estran sableux et des mollières, _
- __ soit au Nord-est de la Pointe de Routhiauvil— '
l' le, 150 Grand Gravelots et BO Bécasseaux va-
` riables se sont rassemblés avec la marée. _
` /" Parmi eux, nous repérons un Tournepierre.
Parcours n° 3 : Après le casse-croûte pris en plein air (le M
temps s'est heureusement amélioré !), nous
. repartons vers le fond de l'estuaire en lon-
geant la digue séparant les mollières des È
_. " bas—champs. Afin de déranger le moins possi-
`=¢_ -jf§;l- ble les oiseaux présents dans ces derniers, É
·"üÉ55%gî“`. nous marchons au pied de la digue et ne pas-
"’ sons la tête que de temps à autre. Soustraits
à l'action de la mer depuis des dizaines d'
années, les bas-champs se situent désormais
au dessous du niveau des mollières. Cette re- "
marquable inversion de relief s'explique par
la poursuite de la sédimentation au sein de .
l'estuaire alors que le niveau topographique I
des bas-champs a été figé par la poldérisa- F
tion. Ces bas-champs sont, pour la plupart, I
voués au paturage bovin, mode d'utilisation
compatible avec le maintien de l'intérêt
biologique des lieux comme en témoignent
les stationnements réguliers de chevaliers,
Barges à queue noire, Tadornes et la nidifi- .
cation du Vanneau huppé et d'assez nombreux È
couples de Tadornes de Belon, une des espèces I
les plus représentatives de la richesse orni-
thologique du littoral Picard.
Dans une mare, nous pourrons voir également
de magnifiques Chevaliers arlequins en plu-
mage nuptial et 4 femelles de Combattants.
Parcours n° 4 : Enfin, la traversée des mollières nous permet
d'atteindre le chenal de l'Authie non sans . I
quelques émotions pour certains d'entre nous
qui firent une connaissance aussi intime qu' I
inattendue avec la vase des marigots entail-
lant les mollières. Mais ce désagrément très
momentanné fut récompensé. Nous avons en ef-
fet la chance d'observer, certes furtivement,
I

- 14 -
E
. LA VIE DE VOTRE ASSOCIATION .... LA VIE DE VOTRE ASSOCIATIO
È  7 Spatules blanches (dont une en vol vers le
` nord) et 18 Tournepierres, cette fois ci dans
~` d'excellentes conditions.
* ;· 
ij}? Il était environ 18h OO. Il fallait
L " songer à regagner nos véhicules, ce qui fut
_`Ã fait après trois quarts d’heures de marche.
Souhaitons que la beauté et la richesse des lieux
soient conservées comme il se doit. Des milieux d'un tel in-
térêt écologique et paysager mériteraient d'être protégés
par des mesures réglementaires. Tâchons d'en convaincre les
pouvoirs publics.
Thierry RIGAUX
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Présentation simplifiée des grands types de milieux
de la Baie d'Authie.

- 15 _ Ã
LEXIQUE :
Estran : zone alternativement couverte et découverte par la
mer. L'estran peut—être sableux, vaseux, rocheux...
Exemple régional ; les plages de Quend / Fort-Mahon
sont des estrans sableux.
dune .
marée haute '
marée basse :
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I
estran}<l............è: I
Mollières : appellation désignant les vastes étendues des I
estuaires (de la Somme, de l'Authie...) recouver-
tes par une végétation supportant une submertion
plus ou moins régulière par la mer. (végétation
halophile).
Les mollières sont encore appelées herbus ou prés ~
salés, par suite de leur utilisation pastorale V
fréquente. Elle se développent sur des substrats
argileux dont la relative cohérence permet l'ins—
tallation de la végétation. ;
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- 16 -
 
 
ORNITHOLOGIE EN HAUTE SOMME `
Compte-rendu de la sortie du 15 mai
encadrée par Charles DANCOISNE.
Il fallait que les 35 participants à cette sortie
soient bien motivés pour aller se rapprocher des sources de
la Somme. En effet, qu'est—ce—qu'on peut bien voir dans ces
lieux si éloignés du Marquenterre, où les oiseaux comme les
estivants s'entassent sur les plages !
En cinq arrêts successifs autour de NESLE, nous
avons pu avoir une idée des milieux dans lesquels vivent les
oiseaux nicheurs de cette partie du Santerre.
Première étape E le triangle ROUY—LE—GRAND, VOYENNES, BETHEN-
COURT.
Un regard sur des marais a phragmites difficiles d'
accès où le Butor étoilé et le Blongios peuvent encore se re-
produire.
Il est urgent cependant de les préserver des déran-
gements intempestifs. Des pêcheurs nous en signalent de temps
à autre, nous les encourageons à respecter des nidifications
éventuelles.
Deuxième étape : SAINT—CHRIST
Gros plan sur un étang de 35 hectares, bien repré-
sentatif de ceux de la Haute Somme. Nous y remarquons la pré-
sence de Foulques, Canards souchet, Grèbes huppés... et des
inévitables huttes.
Troisième étape : HAM, SAINT—SULPICE
Le paysage est nettement diffèrent puisque nous nous
engageons sur les bassins de décantation de la sucrerie d'EP-
PEVILLE. Une importante colonie de Mouette rieuse s'y est
installée (plusieurs dizaines de couples), 3 à 4 couples de
Vanneaux huppés y nichent également régulièrement.
A ce propos il m'est agréable de souligner la com-
préhension de la direction de la Générale sucrière qui nous
autorise à faire un suivi ornithologique sur les 70 hectares
de bassins et qui interdit la chasse permettant aux oiseaux
d'y trouver une sécurité complète.

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— 17 - I
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>OCIATION .... LA VIE DE VOTRE ASSOCIATION .... LA VIE DE VOTRÉ
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Quatrième étape : le bois de l'Hopital à LIBERMONT L
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Où des Buses variables attendaient notre venue.
Déjeuner sur l'herbe.
Cinguième étape : ERCHEU, OGNOLLES
Nous pénétrons sur 50 hectares de bassins de décan-
tation contigus à des marais naturels, mis en réserve depuis
un mois et gérés par la fédération des chasseurs. I
P
Nous avons été précédé par deux visiteurs, l'un dé- I
nicheur notoire, l'autre, chasseur venant de la Baie de Somme
étonné de retrouver le G.E.P.O.P. (décidément il est partout!)
·? Un sanglier nous avait aussi précédé, "une laié de
60 kg" d'après Yves Lecomte.
Sur le dernier bassin exploré, un mâle de Souchet,
des Grèbes castagneux, des Chevaliers gambettes et une petite
colonie de Mouettes rieuses ont pu être observé par le grou— I
pe, tandis qu'un couple de Tadornes de Belon avec 8 poussins 1
évoluaient sans crainte sous les yeux attendris des observa- I
teurs. I
Peut—être que les cannetons étaient déjà conscients ;
qu'ils trouveraient en nous des défenseurs sûrs ! 1
Dé nouvelles naissances sont attendués, nous vous I
enverrons un faire-part. I
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4.$Q®I Charles DANCOISNE. E
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- 18 -
 
 
Nos sorties sont ouvertes à tous, aussi bien membres
que sympathisants.
Dimanche 4 septembre : Sortie Bocagêre au Sud—ouest de POIX
(Somme).
Rendez—vous à 9h 00 Place de l'Eglise
à GUIZANCOURT.
Dimanche 18 septembre : Visite guidée de la Réserve Naturelle
du marais d'Isle à St QUENTIN.
Rendez—vous à 8h 00 Place du Cirque
à Amiens ou à 9h 30 à l'entrée de la
réserve.
Durée la Journée.
Dimanche 9 octobre Observation des migrations en Baie de
de Somme.
Rendez—vous à Bh 15 Place du Cirque à
Amiens ou à 9h 30 à la gare de NOYELLE
SUR MER.
Durée la Journée.
L'encadrement y est assuré par des naturalistes de l'associa—
tion. Nous mettons des jumelles à la disposition des partici-
pants. N'oubliez pas vos repas !

— 19 — |
A PROPOS DU BLAIREAU
par MâIC SENGEZ
Les forêts de l'Oise n'étant pas à priori un lieu privilé- `
gié pour les populations de Blaireaux (forêts de la ceinture verte
parisienne), j'avais voulu prospecter, en collaboration avec mon frère
et sous la poussée de la S.F.E.P.M. (Société Française pour l'Etude et _
la Protection des Mammifères) les terriers susceptibles d'abriter cet- I
te espèce, il y a cinq ans de cela. U
Maintenant, nos connaissances s'étant affirmées et notre
prospection s'étant avérée efficace, il y a lieu d'essayer d'établir
un véritable statut du Blaireau dans ce département.
Faisant partie de la famille des mustélidés, le Blaireau
est un animal assez robuste, bien musclé, pouvant atteindre un poids
de vingt kilos et une longueur d'un mètre dont quinze à vingt centimè-
tres pour la queue. !
Son allure générale montre une silhouette pointue à l'avant, '
un cou large et long, des pattes courtes mais épaisses munies de grif-
fes longues et peu courbées... Son museau est retroussé. Il porte un
pelage gris sauf la tête qui est blanche, coupée de deux raies noires,
avec de petits yeux obliques sous une grosse paupière. La queue est
touffue.
Les sexes sont difficilement différenciables, le mâle étant
seulement un peu plus "rablé", à l'allure un peu plus "ours". Le Blai-
reau fait en effet penser à l'Ours de par ces allures plantigrades et _
son aspect lourdaux, malgré des mouvements souples et brusques. Son
régime et sa dentition sont là également pour renforcer l'analogie. 1
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- 2Q -
Je ne résiste pas à citer Robert HAINARD, le meilleur con-
naisseur de Blaireaux : "Sa fidélité à son domicile, la régularité de
ses habitudes en font un sujet de choix pour l'observation. Dans une
vie qui serait pleine de déception si ce n'était déjà une joie de pas-
ser des heures tranquilles dans le paysage et de voir, en espérant
une loutre ou un chat sauvage, un merle d'eau ou un mulot, il est la
certitude et la consolation. Quel bonheur, lorsque le soleil décline
et qu'on est rassasié de travail, de lever les yeux de l'ouvrage minu-
tieux, déposer ses outils, d'enfourcher son vélo puis de dévaler dans
les feuilles mortes, s'asseoir sur la terre humide la joue et l'épaule
contre un tronc."
Il est en effet presque certain, en suivant néanmoins quel-
ques règles élémentaires, de pouvoir observer "Maître Tesson" aux
abords immédiats de son terrier. Il suffit pour cela de s'installer
"à bon vent" quelques temps avant le coucher du soleil (attention à
l'été, le Blaireau pouvant sortir tant qu'il fait encore jour), et de
rester strictement immobile et silencieux tout en s'imprégnant de ces
fins de journées mélancoliques à souhait où tout est pretexte à l'
observation :
Un jour vous entendez des jeunes hulottes réclamer leur pi-
tance, le lendemain des campagnols vous passent litteralement sur les
pieds pendant que la Bécasse croûle, réglant ainsi le temps à l'horlo-
ge de la nature. Vous ne serez jamais déçus, si vous ne voyez pas de
Blaireaux, ce sera peut-être un renard venu d'un peu plus loin ou une
Biche et son faon sur le parcours ancestral que leurs ainés avaient
tracés. D'une certaine manière vous êtes gagnant de toute façon.
Bref, vous êtes installés devant une gueule du terrier, aus-
si immobile que le tronc sur lequel vous êtes appuyés. Bientôt, une
tête rayée apparait, d'autant plus visible que la lune éclaire la scé-
ne, disparait, revient, hésite puis rentre pour ressortir enfin. La
cérémonie commence : toilettage, flairements réciproques, mordille-
ments quand les individus se suivent à l'entrée du terrier. On se
pousse de côté, on joue,_on rentre, on ressort pour mieux s'indivi-
dualiser et se faire reconnaitre, puis on s'en va chacun de son côté
à la recherche de la nourriture.
Les terriers sont généralement situés sur une pente de ra-
vin boisé, sous une couche de terrain dur, sous un rocher ou sous
les racines d'un arbre. Dans notre département de l'Oise, je les con-
nais principalement dans de jeunes hêtraies pentues, occupant d'an-
Giens terriers de renards. Les ouvertures ou "gueules" sont en nOm—
bre de trois au minimum, souvent plus jusqu'à cinquante (vingt-deux
en fôrët de Compiègne). La végétation est souvent modifiée aux alen-
tours de ces terriers, ceci étant du à leurs talents de fouisseurs
et leur habitude de déposer leur crottes à proximité, dans des "pOtS"
ou cabinets. Un terrier de Blaireau se reconnait généralement par la
présence de déblais importants creusés en leur milieu en forme de
gouttière. C'est la marque certaine de la présence du Blaireau, le
Renard ne laissant pas de déblais aussi importants et ne creuse pas
ceux-ci par son passage répété.
Le Blaireau ne laisse jamais de restes aux alentours du ter-.
rier, ce qui est par contre le cas du Renard à l'époque du nourrissa-
ge des jeunes. Pour voir le Blaireau, il faut être patient et ne pas
se décourager après un echec (la proportion d'échec et de réussite
est en moyenne de 1 pour 1). Les meilleures chances se situent en

- 21 -
mars, avril et, les mois d'été pendant lesquels les jeunes s'ébattent
volontier autour du terrier. La sortie du terrier correspond bien
souvent à une grande partie de détente, de jeux, où l'on se gratte la
panse et où l'on affirme son statut social par des marques olfactives,
avant de partir à la recherche de nourriture ou de litière. Les Blai-
reaux sont en effet des animaux assez propres, ils changent leur li-
tière de temps en temps, ce spectacle vaut le coup d’oeil et récom-
pense les quelques "bredouilles" que vous vous reprochez.
Le Blaireau est l'animal omnivore par excellence, mais
avec des préférences selon la saison. Des études anglaises ont mon-
tré que son alimentation est au trois-quart composée de végétaux, le
reste étant constitué de jeunes animaux tels que lapins, hérissons,
petits rongeurs, batraciens, larves d'insectes, vers, etc... En
Suisse, le Blaireau, qui avait été classé nuisible a été réhabilité
pour son utilité en consommant une grande quantité de lombrics et au-
tres vers blancs.
La vie des Blaireaux est strictement familiale bien que
des adultes soient vus isolés dans certains cas. Les mâles mènent
peut-être une vie plus solitaire de la fin de l'hiver à la fin de
la période du rut (juin). Ils vivent alors sur leur réserve de grais-
se, tandis que les femelles s’alimenteraient trois fois plus qu'eux.
La reproduction du Blaireaux a longtemps été un sujet de
controverse, mais maintenant, les meilleurs naturalistes s'accordent
pour situer le maximum du rut de janvier à mars.
L'implantation différée ou ovulation véritable n'a lieu
que dix mois plus tard. "La spermatogênëse a lieu toute l'année, ce
qui explique les accouplements en toutes saison, avec maximum en
janvier, février et repos en avril" selon Robert HAINARD. La mise
bas a lieu de fin janvier à mi-mars.
Le nombre des petits est en moyenne de trois à cinq. On
peut remarquer que la mise bas se situe en hiver, mais il faut savoir
que les jeunes ne sont sevrés qu'au printemps, saison pendant laquel-
le ils peuvent trouver une nourriture variée et abondante.
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- 22 -
Le Blaireau parait un animal assez mal connu du fait de ses
habitudes nocturnes, mais reste un de nos carnivores sauvages le plus
passionnant à étudier. Après une vingtaine d'années plutôt sombres,
durant lesquelles les populations étaient systématiquement gazées à
la chloropicrine, les chasseurs ne sachant pas faire la différence
entre un terrier de renard et un terrier de Blaireau ou bien sachant
pertinemment que le renard peut cohabiter avec "Maître Tesson". Il
est plutôt rassurant de constater que ces pratiques disparaissent
progressivement (trop lentement à mon gré) et que le Blaireau a été
reconnu comme un mammifère utile, n'occasionnant que très rarement
des dégats importants.
Voici pour mémoire l'historique d'une population de Blai-
reaux suivie depuis 1982 en forêt domaniale de COMPIEGNE.
En 1981 nous ne connaissions à cet endroit que trois ter-
riers de renards isolés, distants d'environ deux cents mêtres les uns
des autres.
En 1982, le plus favorable des terriers abrite un couple
de Blaireaux, de même que les deux années suivantes.
A partir de 1985 et jusque maintenant, nous assistons véri-
tablement à une explosion démographique (toute relative s'entend !).
Ce côteau boisé a été littéralement colonisé depuis deux
ans et la fréquentation tant en Blaireaux qu'en Renards, ces deux
populations étant très liées, de ce secteur nous a permis de consta-
ter de multiples naissances et d'assister à la progression du Blai-
reau.
D'un statut d'animal rare (et convoité par les piégeurs et
autres braconniers), il est passé au stade d'animal commun, confiant
dans la dynamique de sa population. Tous les déterrages et autres
tracasseries ne l'empêcheront pas de s'implanter d'une façon défini-
tive dans le massif forestier.
Il ne faut pas en conclure que le Blaireau va devenir su-
rabondant, loin s'en faut. En effet, il ne peut vivre que dans une
partie de la forêt et de ses environs, ayant besoin de collines ou
de talus et de sources à proximité. Il ne s'étendra pas au dela, sur
un terrain ne lui convenant pas. Par contre presque tout le biotope
disponible est occupé, nous avons pu nous en rendre compte cet hiver
après une prospection intense et grâce à une saison plus que clémente.
J'espère que l'étude des moeurs de cet animal, l'éthologie,
alliée à un certain sens de la sagesse (on ne va pas au Blaireau com-
me on va au cinéma) permettra de rayer définitivement le Blaireau de
la liste des dits "nuisibles" ou "puants" et j'invite toutes les pér-
sonnes intéressées à me contacter.
Sources bibliographiques : Robert HAINARD. Encyclopédie des Mammifères
Sauvages d'Europe.
Marc SENGEZ : 8 rue du Chauffour - 60129 ORROUY.

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Iâfjxitêgl I·_· ___· CENTRE DE SOINS CHERCHE PSYCHIATRE
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  h +  ——E'` T  
ÈQÉÈ _p%ï`p£ —-__ par Philippe BRUNET.
La tâche des centres "SOS OISEAUX" ne consiste pas
uniquement à restituer aux oiseaux, le meilleur état physio-
logique possible et, quand c'est possible, à les relacher au
bon moment dans un biotope présumé favorable. Il faut savoir
que chacun d'entre eux est un cas particulier, qu'il n'est
pas une machine,et que, par conséquent, il faut tenir compte
de la psychologie animale, au risque d'hXpothéquer bien des
réinsertions.
I L'EMANc1PAT10N Z
` Tous les ans, nous recueillons une dizaine de jeu-
nes rapaces. Le plus souvent ce sont des nocturnes (Hulotte,
Hoyen—duc) qui ont la particularité de sortir de l'aire
alors qu'ils sont encore couverts de duvet.
De bonne foi, des personnes nous les apportent,
les croyant tombés du nid ou abandonnés par les parents. En
réalité, on sait, qu'il s'agit là d'un phénomène naturel et
que le couple continue à nourrir sa progéniture.
Le dénichage volontaire n'étant "légitime" qu'en
ville où les risques sont trop grands (chiens, chats, véhi-
cules, bipèdes...).
Pour nous, les Problèmes commencent, car ces oi-
seaux qu'on peut rarement remettre dans "le contexte familial",
ne sont pas encore émancipés.
L'émancipation est la période où l'oiseau apprend à
voler de ses propres ailes, au propre (oh, la répétition!)
comme au figuré.
C'est aussi, à cette époque qu'il est le plus vulné-
rable et que, forcément, la mortalité est la plus forte.
L'expêrience ne s'acquiert pas du jour au lendemain
et la sélection naturelle fait son oeuvre.
Par exemple, il est significatif de constater que,
parmis les oiseaux accidentés, recueillis dans les cliniques
de l'U.N.C.S., les juvéniles et les immatures représentent un
fort pourcentage.

I
- 25 - ï
I
I
Seuls, les plus costauds, les plus malins, les plus I
chanceux aussi, s'en sortiront.
Chez les prédateurs et notamment les rapaces, cette
étape est sans doute plus délicate encore, car ils doivent
faire l'apprentissage de la chasse. I
È LA PREDATION È J
On a longtemps cru que l'oiseau était génétiquement
déterminé pour identifier, capturer et tuer sa proie, du pre-
mier coup, la première fois.
De nos jours l'ètholoque considère plutôt la préda-
tion comme l'aboutissement d'actes instinctifs et d'un ap- J
prentissaqe. J
Personnellement, je dirais que la prédation est in-
née, mais qu'elle s'apprend... Le paradoxe n'est qu'apparent I
j'en veux pour preuve, l'0bservation faite en volière, fai- I
sant apparaître quatre phases, plus ou moins marquées selon
les spécimens et qui prouvent bien que ceux-ci ne sont pas
des automates.
On met le jeune oiseau prédateur en présence d'une
proie vivante et on observe : I
I
I. DEBUT DE L'EMMANc1PAT1oN : I
I
Aucune conceptualisation de la proie. C'est—à- I
dire que le mouvement, la taille, la forme, les couleurs voi- I
re le bruit qui la caractérisent ne sont pas encore perçus I
comme tels par le jeune.
Il s'en moque comme de sa première becquée. I
II. CONCEPTUALISATION ACHEVEE : I
Malgré l'alternance de périodes de distraction [
et d'intérêt. Ca l'amuse mais sans plus.
III. CONCEPTUALISATION ET CAPTURE DE LA PROIE :
Totalement achevées, mais l'acte de mise à
mort n'est pas encore vraiment intégré. Il ne sait pas com-
ment s'y prendre et relâche fréquement la souris.
I
IV. TOUS LES ELEMENTS DE L'ACTE DE PREDATION SONT _
DESORMAIS ACQUIS : ·
L'oiseau repère, attrape, tue et mange sa vic- I
time sans hésitation. ;

- 26 -
`\\ N`? l
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  \   Hou, la gag g;;è__
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A  
Il est évident qu'il s'agit là, d'oiseaux à jeun :
"L'appel du ventre" étant encore la meilleure des motivations.
Ce shéma démontre bien aussi, que dans la nature,
il faudra plusieurs jours. Ou même plusieurs semaines avant
qu'une jeune Bhouette quittant le nid, n'avale la première
proie digne de ce nom. En attendant, elle devra se contenter
pour survivre d'însectes, de vers ou de mollusques. Bien sûr,
les parents seront là, au début pour assurer le complément,
mais tôt ou tard, le lien parental finira par se rompre.
Ce qui est difficile en liberté, le devient plus
encore dans une volière. Même si la proie est offerte, le
passage du stade I au stade IV n'est jamais évident. Il y a
le stress d'abord et puis il est impossible de recréer en
captivité les stimulations et les situations susceptibles de
déclencher le reflexe de prédation. Sans parler de l'absence
des parents, même si l'imitation est généralement nulle chez
le jeune et que les adultes n'instruisent pas délibérément
celui—ci (à l'exception de certaines espèces spécialisées,
comme le Ialbuzard ou le Faucon pèlerin).

— 27 - P
I
d
È LA REINSERTION Z 1
1
A chaque fois que cela est possible, nous proposons 1
des proies vivantes : des Souris pour les rapaces, du poisson H
pour les Hérons, Grèbes etc... F
Le plus souvent, ·
nous relâchons des oiseaux Q
capables de tuer. Pourtant
dans le cas contraire, je gé- Jeéz-
pense qu'on peut faire con- g%, ”/ h
fiance à "mère nature". Je `fœês . l
revois notamment ce jeune aéavwmm *
Erèbe huppé, refusant sys- gu£.·¢ U
tématiquement de pêcher U
les poissons de notre bas- 5
sin et qui, dix secondes ,'§ .
après qu'on l'ait relaché, QV
malgré tout, plonge et re- ‘
monte en surface pour en-
gloutir un superbe gardon.
Encourageant, pas vrai ? É
` J'ai essentielle- ;
ment parlé de l'apprentissa- I
ge chez les rapaces. Sans
EA/cvuuêtum doute parce que ce sont les
A ~îQ&mn5 ° "gh¤ugh¤u5" des ornithologues,
pmu mais aussi parce que chez
les autres espèces (Hérons
L:) par exemple) le problème sem-
_§ ble moins épineux ou qu'il
Qgll 9 est totalement insoluble.
Q`e_ v ` D Essayez donc d'apprendre à
_   un jeune Hartinet à gober
h Eg _ les mouches en vol .... Vous
I me direz qu'éduquer un Fau-
con hobereau à saisir un Kar- ·
tinet, c'est pas simple non F
plus... ! D
Bref de toute façon, ce sont surtout de jeunes ra- W
paces que nous recueillons. En outre, même chez les "becs - H
Crochus" il faut faire une distinction. En effet, les chances
de réinsertion sont diffèrentes selon qu'on libère un immatu-
re (de Chouette, Buse, Hibou) ayant un large éventail de
proies dont la densité est par ailleurs importante, ou qu'il
s'agisse d'une espèce hyper-spécialisée (Èpervier, lutour,
Balbuzard, Félerin). Ceux-ci possèdent une technique élabo-
rée, très stéréotypée, ne leur permettant de s'attaquer qu'à
un seul type de proies, moins abondantes et se défendant sou-
vent mieux.

- 28 -
Pour les premiers, même malhabiles, les occasions
de capture seront nombreuses et ils pourront répéter leurs
tentatives jusqu'à améliorer leur pratique. Leur éclectisme
est une chance supplémentaire. Pour les seconds, pas de droit
à l'erreur, pas d'approximation, ils devront être au point
rapidement lorsqu'ils retrouveront la liberté.
De plus, je suis persuadé que moins l'animal est
spécialisé, plus il est apte à contourner les difficultés, à
compenser une tare, physique ou mentale. Il s'adapte mieux
en quelque sorte. Ainsi, il n'est pas rare que les centres
de soins, récupèrent des Iuses ou des chouettes chez lesquel-
les on retrouve d'anciennes fractures, même mal remises, mais
qui ne sont absolument pas la cause de leur recueil. Il faut
croire qu'elles se sont plutôt bien débrouillées pendant tout
ce temps, surtout si elles ne sont pas amaigries.
En revanche, j'imagi— SÃ?}/îfîfl y
ne mal qu'un Ialbuzard puisse
pêcher efficacement avec une C°*'P€”‘£R ?
patte de travers , une aile un
peu courte ou manger autre cho-
se que du poisson. Il faut bien .0EQ;
dire que le problème ne se pose âr‘”î
pas chez nous et lorsque nous ibëi /
recueillerons un jeune "Ialbu." l-ÃÉɧ`u‘Ã_/xl
tombé du nid, en Picardie, les    
Buses auront des dents. îï-
_______________________  pa.
È LA REEDUCATION I J '((((·
Il existe différentes méthodes permettant d'aider
l'êmancipation du jeune oiseau.
1) La première dite "du taquet", et que nous utilisons, nous
fait relâcher nos Chouettes sur le site même des volières. Il
n'est pas rare qu'elles restent plusieurs jours dans ce lieu
qui leur est familier. Nous laissons alors trainer dans les
parrages quelques poussins morts.
Elles en profitent, puis nous di- J `
minuons progressivement cet apport 4 ¤
jusqu'à son arrêt total, au bout a A
d'une semaine en moyenne. Cela
rend le retour à la vie sauvage
moins brutal et il faut croire à
Son efficacité car, jamais encore
nous n'avons retrouvé de cadavre de Hulotte. Au contraire,
les pelotes de rêjection trouvées aux abords des voliêres
contiènnent des restes de poussins bien sûr, d'însectes, mais
aussi de rongeurs ou de Merles.

- gg -
2) La deuxième consiste à mettre très tôt, les jeunes orphe-
lins dans une aire naturelle. Ce sera si possible, celle d'o-
rigine sinon une autre nichée de même espèce, fera très bien
l'affaire. Encore faut—il que le jeune qu'on y intègre soit I
sensiblement du même âge que ceux de sa nouvelle famille. En
général les parents adoptifs se montrent extrêmement conci-
liants. A la limite, l'adoption peut réussir avec une espèce I
différente si son régime alimentaire est assez proche. C'est
ainsi qu'en Scandinavie de jeunes Fygargues furent élevés
avec succés par un couple de Buses et j'ai moi-même fait
nourrir jusqu'à l'envol (sans le vouloir) une jeune Hirondel-
le par des Moineaux.
Cette façon de faire peut sembler la plus naturelle,
mais c'est l'affaire de spécialistes. On risque en effet, I
malgré toutes les précautions, de nuire à une nichée qui ne
demande rien à personne. Faut pas jouer aux apprentis sor- I
ciers ! Et puis cette technique est surtout valable pour les
rapaces diurnes et demande un travail de prospection et de
surveillance très lourd. .
I
3) La dernière consiste à confier le jeune ou l'adulte conva-
lescent à un fauconnier. C'est à mon avis, un paliatif très :
contestable, d'abord parce que je n‘aime pas beaucoup ces :
gens là et ensuite parce que leur façon d'enseigner la chasse I
aux oiseaux ne tient pas compte des impératifs qu'impose la '
nature. Ils font lier aux rapaces qu'ils éduquent des proies ‘
beaucoup trop grosses et vigoureuses, alors que la loi du
prédateur est celle du moindre effort. Naturellement le chas— 1
seur à plume (pas celui couvert de tissus!) choisira de pré-
férence une proie affaiblie ou tarée, s'il ne veut pas dépen- ·
ser plus d'énergie à capturer qu'il n'en gagne â consommer. —
L'oiseau qui passe dans les mains du fauconnier aura sans I
doute oublié cette règle élémentaire et il ne survivra pas ·
bien longtemps une fois relâché. Dernièrement, un Àigle de
Bonelli blessé (rarissime) fut "pris en main" par un faucon-
nier de renon. Il est mort au bout d'un mois de réeducation...
Peut-être suis—je trop sévère et que, dans certains
cas, il n'existe pas d'autres solutions. Cependant, il faut É
reconnaitre que les risques majeurs ce cette pratique, sont I
l'imprégnation chez le jeune et l'apprivoisement chez l'
adulte.
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mena".   .·~ _ ·~#·~-•

- 30 -
È L'IMPREGNATION È
"N'est-elle pas mignonne, avec ses grands yeux ronds,
un peu tristounets et son duvet qui fond sous la main ?
Il faut l'appeler ZIZI (véridique) et elle n'est pas méchante
vous savez."
Antropomorphisme, sensiblerie, caractérisent sou-
vent les propos de ceux qui nous apportent de jeunes Chouet-
tes et c'est parfois en dernier recours, qu'ils nous confient
leurs protégées.
Certains d'entres—eux ont même essayé d'apprivoiser
leur trouvaille. Et on la caresse et on la peigne comme s'il
s'agissait d'un animal domestique. On la nourrit avec du
steack haché premier choix, on lui donne un joli nom et, fin
des fins, on lui apprend à venir se percher sur sa tête. Bref,
Une belle histoire jusqu'au jour, ou, tout passe, tout lasse,
tout casse, ils décident de s'en séparer !
Lorsque nous prenons l'animal en charge, il est apa-
thique, quémande de la nourriture, se laisse manipuler et
souffre visiblement d'une carence alimentaire.
Le diagnostic tombe comme une condamnation à mort :
l'oiseau non émancipé est imprégné.
L'imprégnation est un état de dépendance psychique.
L'animal imprégné, reconnait comme étant de son es-
pèce, celle qui l'a nourrit, en une période critique de sa
vie. En clair, cela veut dire que l'oisillon s'attache forte-
ment au premier "objet mobile" qu'il voit : c'est l'imprégna-
tion maternelle.
Le plus souvent,
cet "objet" est sa mère,
mais, si c'est un homme,
c'est vers lui (ou plutôt   >_
l'espèce homo-sapiens en Q«· Jé
général) qu'il orientera ;¢*§§` A
les différentes fonctions %( .':: îë
que sont le nourrissage, QFXI
la défense du territoire   X x
et la reproduction. Donc « _ ·"
dans un premier temps, \" » Il
la jeune Chouette nourrie ` r9¢ \ "' Z
comme un animal de cirque ‘ Yi" xr, jy
me prendra pour sa mère . ( `sijg
nourricière (il y a pour- "__\#*"`·*`··
tant bien longtemps que w»`**“*‘·*‘
je ne suis plus un oiseau
de nuit...).

- 31 -
Par contre, à l'âge adulte, elle me considérera com-
me un concurent susceptible de lui "piquer" son territoire ou
paradera pour essayer d'obtenir mes faveurs (j'aime les oi-
seaux, mais là, franchement...).
A l'inverse, elle ignorera totalement ceux de son
espèce. On peut en déduire qu'un animal imprégné est incapable
de se reproduire : c'est l'imprégnation sexuelle.
En réalité, il
apparâit que les oiseaux
nidicoles sont plus grave-
ment imprégnables que cer- I
tains nidifuges (üies sur-
tout). Ces derniers sont
V p surtout impressionnables
cn dans les premières heures
f.77y qui suivent leur éclosion 4
/7@K~`~.. et seront, malgré tout,
y· ‘ȧ capables de se reproduire
" ·f$ même si l'homme reste à \
· h·Ã jamais “le membre d'hon—
Qiâs neur" de leur famille. d
Q È ` IF
;.,;_;L_' m§·É ,_ En revanche, les ·
' " J nidicoles (Ghouettes, Bu-
ses, Hiboux etc...) seront
im réniables 'usqu'à ce qu'
ilî quittent définitivement
la nichée et cela leur fera .
perdre définitivement leur '
identité.
En effet, cet état est irréversible et j'ai appris ¤
à mes dépen s qu'il est plus difficile de "désintoxiquer" un I
oiseau que d'apprendre à une Grue cendrée, le vol en V dans
une volière.!
On peut toujours, pour se donner bonne conscience,
le mettre en quarantaine, dans une volière adaptée permettant
de le nourrir sans se faire voir ou le mettre en contact avec
un autre congénère "sain d'esprit". Les resultats sont tou-
jours décevants. Ce sont là des mesures préventives, non
curatives.
Q L'APPRIVOISEMENT C
C'est ug_état de tolérance psychique.
L'oiseau apprivoisé accepte la présence de l'homme,
refoule son agressivité. A l'extréme, pour une récompense, il
fera un petit numéro, mais jamais il ne prendra l'adorable
humain que je suis, pour une vieille Chouette.

- 32 -
L'apprivoisement concerne plutôt l'oiseau adulte.
Une remise en liberté est envisageable, mais au début, au
moins, risque-t-il d'être un peu familier avec l'agriculteur
ou le touriste rencontré en chemin. Et çà, c'est un sacré han-
dicap pour survivre dans nos campagnes.
Ne pas confondre avec la domestication qui est le
fruit d'un long conditionnement d'une espèce (durant des siè-
cles), mise au service de l'homme.
L'imprègnation et l'apprivoisement résultent donc
de la promiscuité de l'homme et de l'animal.
Les centres de soins doivent craindre d'imprégner
les jeunes oiseaux et s'interdisent d'apprivoiser les
adultes.
Le meilleur service gu'on puisse rendre à un animal
sauvage, c'est de l'aider à le rester.
Z L'AGRESSIVITE Z
Dans la nature, les manifestations d'agressivité
ont des buts précis. Par exemple, protection du territoire,
des petits ou conquête d'une femelle (Ah ! les femmes...).
Il s'agit d'un comportement instinctif, indispensa-
ble à la conservation de l'espèce.
La plupart des conflits se règlent par des combats
rituels, souvent spectaculaires, comme le sont ceux du Cheva-
lier Combattant. Les postures, les couleurs, l'attitude, les
bruits désignent le vainqueur beaucoup plus que les coups.
Ces pseudo-combats se déroulent en général entre congénères,
Il ne faut pas confondre comportement agressif et chasse (sauf
chez l'homme...). Dans le premier cas, il faut surtout faire
peur à l'adversaire, l'intimider en hérissant les plumes par
exemple. A l'opposé, lorsque l'oiseau chasse, ce n'est plus
de "l'intox", ce n'est plus du cérémonial.
L'attaque est toujours dirigée contre une espèce a-
nimale différente et n'est jamais, bien entendu, précédée de
signaux visant à prévenir la proie de ses intentions. On peut
d'ailleurs remarquer que le rapace qui saisit sa proie parait
beaucoup plus excité que réellement agressif, alors que celui
qui défend son territoire en "rajoute" beaucoup. Il est en
tout cas beaucoup plus expressif.
L'agressivité est donc naturelle, jamais gratuite,
mais, tout ce gâte lorsque l'animal est face à l'homme. Plus
encore dans une volière. Le périmètre de sécurité individuel
n'y est évidemment jamais respecté. Stréssé, acculé, l'oiseau
peut devenir dangereux.

- 33 -
Pourtant à ma connaissance, il n'est jamais arrivé
d'accidents graves dans les centres de soins Français. Par
contre, je peux citer le cas d'un Héron blessé, crevant l'
oeil du passant venu le ramasser, ou celui d'un ornithologue
subissant le même sort en photographiant la nichée d'une
Chouette hulotte. Cette dernière étant d'ailleurs, l'une des
seules espèces d'oiseaux capable d'attaquer l'homme, dans la
nature, mais jamais sans raison.
Ces cas restent de toute façon très rares et lors-
que la presse en mal de sensation, relate les aventures d'un
grand Borbeau terrorisant une école, ou le cas d'un Milan pé-
nétrant sous une tente, il y a fort à parier que ces oiseaux
ont connu la captivité chez des particuliers. Aussi, les cen-
tres de soins, doivent être très vigilants, car ce n'est pas
faire de la pub. à la "gent ailée" que de relâcher de tels
phénomènes.
. A mon avis, c'est des grands Hérons qu'il faut le plus se
méfier. Leur bec, comme un poignard, qui termine un cou
puissant capable de se détendre brusquement est redoutable.
. Les rapaces peuvent lacérer sérieusement les mains, mais
ils se servent assez peu de leur bec.
. Malgré les apparences, les Cygnes s'avouent rapidement vain-
cus. Ce sont de grands frimeurs, au mauvais caractère. Dire
qu'ils peuvent casser un bras, d'un coup d'aile est une
légende. I
. Les Iaridés (Mouettes, Soélands) justifient en captivité,
leur mauvaise réputation actuelle. Ils sont sales, bruyants,
mangent de tout et ce sont de "sacrés clients".
. Les Glcidés (Pingouins, Guillemots) sont peu batailleurs et
semblent plus désorientés, qu'angoissés. Malheureusement,
ils deviennent très rapidement familiers.
Z LA PEUR Z
Ou les oiseaux se cachent pour s'nourrir...
Dans la nature, l'oiseau vit en per-
manence dans un état de vigilance. La tendance
à fuir est même une tendance dominante plus
forte que la faim ou la sexualité. Seul, peut
être la défense de sa progéniture, le rend ca-
pable d'actes de bravoure. La peur est aussi
essentielle à la survie de l'espèce. Certaines
d'entre—elles, trop peu craintives (comme le
Dodo) ont été exterminées par ce super préda-
teur qu'est l'homme. Mais c'est rarement l'u-
nique raison, il faut bien dire.

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- 35 — I
. Dans une situation d'angoisse extrême, il arrive que l'oi-
seau se livre à une activité dite de substitution. Il est
alors partagé entre le désir de fuir (dans nos volières,
c'est impossible) et celui de tenir tête. Ne pouvant régler
ce conflit, il se comporte d'une façon n'ayant apparemment
aucun rapport avec la situation. Il lisse ses plumes, fait V
semblant de manger ou fait le mort. La Chouette effraie
nous fait systématiquement le coup : prostrée inerte, elle
se laisse faire, mais attention au réveil. .
. D'autres et principalement les Gccipiters (Eperviers, Au-
tours) et les Faucons sont capables de se tuer en se jet-
tant contre le grillage. On ne peut évidemment pas parler
de suicide puisque l'oiseau n'a pas conscience de la
mort. Disons que ces génies primitifs de la vie sauvage,
acceptent mal les compromissions. ·
. Il arrive, heureusement rarement, que l'oiseau meure dans
nos mains, apparemment sans raison et ce, malgrè toutes les '
précautions. C'est i névitable mais très frustrant, surtout
si l'on pensait pouvoir le guérir. F
Ce phénomène peut sans doute s'expliquer par le fait que (
son métabolisme de base est très élevé (T° à 41°, pouls à
350 chez le Pigeon). La réponse à l'agression est alors dis-
_ proportionnée et peut aboutir à l'arrêt cardiaque.
Nos amis sont de grands émotifs, trés vite terrorisés·
Pour l'animal et pour l'homme, les règles de sécuri-
té sont simples. Mettre des gants et parfois des lunettes.
Avoir des volières au calme, bien aménagées, pas trop ouvertes
sur l'extérieur. Manipuler les oiseaux avec des gestes lents,
sans élever la voix en leur cachant la tête. De préférence le
soir pour les diurnes, le jour pour les nocturnes. §
Malgrè tout, il faut admettre que nous aimons qu'un
oiseau recueilli soit peureux et vindicatif. C'est un gage de É
santé physique et psychique. Il n'est qu'à voir Monsieur
Thiery (responsable du centre), revenir des volières, les ,
mains en sang et déclarer visiblement ravi :
- "il va beaucoup mieux !". m
C L'INTELLIGENCE Z *
Beau, beau, beau... et pas con à la fois
Quand on dit intelligence animale, on pense tout de '
suite à nos amis les dauphins, les baleines, l'0urs, le loup
(beaucoup plus futé que le Chien, n'en déplaise à Médor...) _
î
n
u
r

- 36 -
Bien qu'il ne possède pas la main, soi disant passa-
ge obligé de l'intelligence, l'oiseau fait mieux et plus vite
avec son bec, que le singe avec ses doigts,
Le Perroquet ou le Hainate égréne les mots, comme
aucun chimpanzé ne peut le faire (ce n'est pourtant pas faute
d'avoir essayé), même si, comme je le pense les cordes voca-
les du singe sont plus proches des nôtres que celles de l'
oiseau.
En Angleterre, un Perroquet nommé Alex, au bout de
plusieurs années d'entrainement, a appris à nommer des dizai-
nes d'objets et à utiliser à bon escient le verbe "je veux"
Jusqu'à en étendre l'application à des objets qu'il voit pour
la première fois.
. On admet également qu'une socièté animale qui pratique l'en-
traide est dite supérieure. Les oiseaux ne sont pas avares
de comportements altruistes au sein d'une même famille. Les
"crèches" de Tadorne de belon en Baie de Somme en sont un
bel exemple. Même si ces comportements correspondent à des
exigences eeelegiquee (chez l'homme aussi d'ailleurs) c'est
tout de même très surprenant.
. Si en plus, par je ne sait quel chauvinisme de primate l'
homme n'avait principalement étudié que le singe sans doute
en saurions nous davantage aujourd'hui sur l'oiseau.
Encore faut-il faire remarquer aue beaucoup d'expé-
riences sur l'intelligence du Singe, sont remises en question
de nos jours. En effet, celles-ci ont été mené de façon trop
anthropocentriqueslles chercheurs ayant oublié de s'inclure
eux-même dans leur champs d'observation.
Du coup, ils influencaient inconsciemment leurs in-
terlocuteurs animaux par toutes sortes de signes subliminaux
(mimiques, gestes involontaires).
On a donc longtemps admis que rien chez l'oiseau
n'était si remarquable, parce que tout lui était inné. Cette
vision des choses est actuellement dépassée.
Voilà, mon propos n'était pas de mettre en doute la
supériorité évidente des mammifères sur les oiseaux dans un
domaine aussi subjectif que l'intelligence. Disons que malgrè
les apparences anatomiques, le cerveau de l'oiseau parait
très performant.
Petit poids, primitif mais il fait le maximum...
·>v':` ·ï$w
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- 37 -
l'elephant, la loutre, les félins etc...
Des mammifères donc.
Mais surtout en haut de l'échelle, nous plaçons les
Singes et plus particulièrement les singes anthropoîdes comme
le Chimpanzé.
C'€St incontestable, en qualité comme en-quantité
le cerveau de notre lointain cousin est celui qui se rappro-
che le plus du nôtre. Son rapport poids du cerveau, poids du
corps, qui est un excellent critère pour juger du degré d'é-
volution d'une espèce le place en seconde position, après
l'homme (mais loin derrière tout de même).
Et l'oiseau dans tout ça ?
On en a fait le symbole de la paix, il incarne la
liberté et dire qu'il est beau tient du pléonasme.
Mais, lorsqu'on écrit "intelligence" chez l'oiseau,
on oublie rarement les guillements· ‘
C'est vrai, que son cerveau est proportionnellement
d'un faible poids, de type reptilien.
Et pourtant, il est troublant de constater gue tout
ce gue fait le singe, l'oiseau peut le faire, mais gue le ré-
ciproque n'est pas toujours vraie.
Les réalisations dont sont capables les oiseauxgdé-
passent même de beaucoups, celles du Singe "haut de gamme".
. Les nids notamment sont d'une extraordinaire diversité et
compléxité (celui du Tisserin est un chef d'oeuvre).
Ils sont de plus, tout à fait capables de les réparer ou de
les améliorer selon les circonstances.
. Les migrations, leurs comportements sociaux, leurs chants
ne cessent de nous étonner.
Mais ils n'utilisent quand même pas d'outils ? Me direz -
vous. Eh bien si. »
. Le Pinson des Galapagos se sert d'un bout de bois, comme
d'une baguette, pour extraire les Chenilles de leur trou.
. Une Sitelle de Nouvelle Zélande utilise un morceau d'écorce
comme levier, lui permettant de détacher l'écorce sous la-
quelle se cachent les Insectes.
Si vous n'avez pas les moyens de vous payer le voya-
ge, il suffit d'observer des oiseaux bien de chez nous.
Par exemple, le Pic qui choisit la cavité adéquate ·
qui lui maintiendra la noix qu'il veut ouvrir. Ou encore,
la Èrive qui brise la coquille de l'cscargot sur une pierre,
qui lui sert ainsi d'enclume.

- gg -
La remise des prix
Chez les "emplumés", les premiers de la classe sont
le Perroquet, les Pics et les Corvidés. Le petit génie étant
probablement le grand Corbeau, qui, toujours d'après ce fameux
rapport Pd cerveau / Pd corps est au moins sept fois plus
doué que le Pigeon.
Le dernier au fond de la classe, prés du radiateur,
est sans doute le Érébe.
Le fait que les rep- (7
tiles (les plus proches parents •
des oiseaux) sont nidifuges et
que les oiseaux les mieux orga-
nisés sont nidicoles légitime , '
l'opinion que les oiseau nidi— , gg? j ___<
fuges sont plus primitifs. I (j#' `·f
Les volières ne sont .
pas propices à l'observation ~ '
d'actes intelligents. L'oiseau
est inhibé, désorienté. Cepen-
dant quand je fixe un Choucas
dans les yeux, de l'autre côté
du grillage, j‘ai parfois du mal à me persuader que mon rap-
port Pd du cerveau / Pd du corps est supérieur au sien...
Dernièrement, une Iuse, totalement imprégnée il est
vrai, a eu un comportement étonnant. A peine avais—je ouvert
la porte de la volière, pour la nourrir comme d'habitude que
l'oiseau ramassa quelque chose par terre et se précipita vers
moi, un bout d'aile de Pigeon, mangé la veille entre le bec,
Etait-ce pour me faire comprendre que le service
était trop long ? Simple coïncidence ?
Je n'ai pu vérifier une seconde fois, pour des
"raisons techniques“ mais cela m'a, sur le moment, beaucoup
troublé.
Je terminerai ce chapitre
- par une anecdote.
[Amd. Éü A Nous sommes allés cher-
cher, en avril dernier,
quatre très jeunes Hulot-
_ _ tes dont le nid avait
j" É @£_;;"`· "‘ disparu après l'élagage
d'un viel orme.
Un couple d'instituteurs
É les avait recueillis pro-
LN visoirement et les avait
` installés pendant une se-
maine, dans la classe de
maternelle.
Peut—ëtre une bonne fagon de lutter contre 1'échec
scolaire chez les Hulottes.

- gg -
Z DES OISEAUX ET DES HOMMES §
En conclusion de cet article, je ferais trois
remarques :
1) Lorsqu'on étudie un comportement, il faut, il me semble,
privilègier l'observation (si possible dans la nature) par
rapport à l'expérimentation·
Je me méfie, de ces nouveaux scientifiques froids et cal-
culateurs.
Les ROSTAND, LORENZ, CHAUVIN, biologistes, un peu poètes
un peu philosophes sont en voie de disparition.
Faut—il les réintroduire ?
2) J'ai longtemps cru qu'un oiseau savait voler parce que
c'était un oiseau, ou qu'une Uuse savait chasser parce que
c'est un rapace. C'est bête, mais je viens seulement de
comprendre, que pour tout le monde la vie ça s'apprend.
3) Même si le comportement humain est moins soumis aux influ-
ences hormonales, et que, chez nous, l'acquis l'emporte
largement sur l'innée, il faut admettre certaines analo-
gies entre l'homme et l'oiseau. Il faut cependant aimer
les oiseaux (et l'animal en général) pour ce qu'ils sont
mais pas pour ce qu"on aimerait qu'ils soient.
Si on comprend cela, alors plus on aime les bêtes,
plus on aime les hommes et réciproquement.
Z BIBLIOGRAPHIE I
. Documents UNCS (Union Nationale des Centres de Soins Français)
HACHETTE.
. Rémy et Bernadette CHAUVIN : "Le modèle animal" HACHETTE.
. Konrad LORENZ : "Essais sur le comportement animal et humain"
SEUIL et "Il parlait avec les mammifères, les oiseaux et les
poissons" FLAMMARION.
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