Picardie Nature 69
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Automne 95 : la saison des champignons
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Revue trimestrielle de l’Ass0ciati0n PICARDIE NATURE


			
Picardie Nature n° 69 3
Sommaire it Editorial
À
-· - È
3 Editorial _.: V I- ¤
fg- ES ESSZIS
l l Au calendrier F
. , Z - Ce essieur oliti ues de uis ue le and che a icidé les essais sont ar-
12 Motscroises - _Sm Sp q_ Ã P q gr f de ' p
- tis en campagne explicative pour rassurer.
17 Adhésion et abonnement - Et de plonger dans l’eau du lagon.
_ · Et de conférencer pour dire qu'il n’y a aucun danger.
Informations _
4 Phosphates   S 'il n’y a vraiment aucun danger, pourquoi ne pas procéder à ces essais en
4 N D s l France ? Bien des départements accepteraient avec joie d'accueillir les artificiers,
ame et eœlwme _ -— sans compter la visite de tous les manifestants anti»nucléaires qui viendraient
En picardie ' visiter le pays I Le tourisme en plein développement ! Et tout ceci sans danger !
'_. Bien sur, il faudrait envoyer quelques camions de CRS volontaires pour faire
5 Dr wm dans les œmmlcs f vrai. Une petite indemnité par-ci, une autre par«là. Cela reviendrait beaucoup
Tribune iibre Z _ moins cher qu'à Mururoa, c'est si loin !
6 Le diplôme   ' Et voilà la Lozère désenclavée 1 (]e dis la Lozère, mais je laisse la porte ouverte
Vie de votre association :_ a tous les departements volontaires ) Car, voila un motif tout troueei pour tra
_ cer une autoroute ! Tout cela sans aucun danger ! Mais ou nos politiques ont«
7 Atlas des oiseaux nicheurs Q _ ils la tête ?
8 Centredesoins `2 . ., . ,. . . . .
Le traite de non-prolifération des armes nucleaires, qui pourrait voir le jour dans
10 En vélo dans les Evoissons î_· un an, sera signé par les Etats qui le voudront.
I9 Busards ed' ` l' 1 . ,·   · . t · t
C n TES mmm es _ _ - Ceux qui ont l'arme nucleaire deja et qui s`autorisent a la perfectionner, a la
18 Les sorties de l’été — T Té'€lCWall$€T» Sigllemm-
` - Ceux qui savent qu`ils ne peuvent l'avoir parce que c'est hors de leurs moyens,
Z2 Surveillance des phoques · _ signeront
Dossier à » Ceux qui espèrent un jour l`avoir, signeront sans doute aussi pour qu'on igno«
à _ re leurs intentions.
13 La Pmœction des buserii - 7 » Ceux qui ne signeront pas, espèreront aussi éveiller une certaine crainte chez
— leurs ennemis.
T: » Peut-être certains ne signeront-ils pas parce qu’ils ne se sentent pas concernés.
Z3 L'hirondelle rustique I
à - A uoi donc servira ce traité ? A rien.
Z4 Les ormes du Santerre __ q G BAUDRY
25 Pétition pour les rapaces -
Plcardie Nature, association sans but non lucratif (loi 1901) affiliée à France Nature Environnement,
agréée par les ministère de l'Environnement et de l`Equipement.
Siège social : 14. place Vogel à Amiens
Adresse postale : BP 835 80008 Amiens Cédex 1 • Tél. 22 97 97 87 » Fax. 22 92 08 72
° Directeur de la publication : Patrick Thiery ° Dactylographie : Eliane Josuan, Laurence Tellier, Christine Assassin
° Mise en page : Bemard Couvreur ° Photographies et illustrations : Régis Delcourt, Patrick Thiery, Corinne Di Trani, Boris Ridel
Impression : CAT Georges Couthon uepot légal 3' · trimestre 1995

4 Picardie Nature n° 69
[1Rf11F@[F811H1L?1TU@E§U§ C1 [11]§É11î@1EULULÃ1TU@RUS C1 [11]§É1F@1}ï31R[11:1TU@BïU§È
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    Les EIQETICES NEIÈUTE Et DECOUVETÉES
ï- de l'eau découvrent mécène pour la pro-
EChâ¤9€ les phosphates. tection de la Nature
I ' Mieux vaut tard que jamais! Quatre ans Créée en janvier 1994, la Fondation Nature
pr  après Que Choisir, les agences de l'eau appel- et Découverte a pour objectif de financer
lent les consommateurs à abandonner les les- des projets de protection de la nature ainsi
Une cam a ne ublicitaire sives avec les hos hates. ue des ro`ets éda¤o¤i ues ui ortent sur
P 8 P P P Cl P J s ts
doit être ot anisée en France Avec ou sans hos hates, la uestion ne la connaissance de la nature en France. Le
8 P P Cl
pour tenter d'obtenir l'annu- devrait plus se poser. Moins polluantes et budget de la Fondation correspond à 10%
lation de la décision de M. toutes aussi efficaces, les lessives "sans" doi- des bénéfices avant impots de 1’année précé-
CHIRAC de reprendre les vent être systématiquement privilégiées. dente de la société Nature et Découvertes
expérimentations nucléaires C'était une des conclusions de notre test de (chaine de magasins pour activités de
dans le Pacifique. lessives réalisé en septembre 1991. Quatre découverte de la nature). Pour l`année 1994,
1..'actrice 1.iv ULMANN et ans a rès, les six a ences tran aises de l'eau cela a re résenté un budget de 6©© OOO F Ce
P S 9 P -
plusieurs autres personnalités potable, nous font écho et appellent les budget a été amplifié de 1©©©©© F de dons.
dont l`explorateur Thor consommateurs a bannir les lessives avec En 1995, le budget de la fondation aatteint
HEYERDAH1. apparaîtront phosphates. En provocant l'eutrophisation 1,2 millions de francs.
sur ce message qui tentera de des cours d'eau et des lacs, les phosphates 1.'an dernier, la Fondation a financé 28 pro-
convaincre l’opinion entraînent la prolifération anarchique des jets, présentés par des associations, consti-
publique en France que cette algues, puis asphyxie progressive de la faune tués pour l'essentiel de projets pédagogiques
décision comporte une mena- et de la flore aquatique. en direction du public et de projets concrets
ce pour la paix et l'environ- Alors que les lessives avec phosphates sont de protection d`espaces et d`espèces. Parmi
nement. interdites en Suisse (au plus grand bénéfice ces projets celui visant à surveiller les mises
Savez-vous qui sont ces pet- du lac Léman), au Canada et en Norvège, la bas des jeunes phoques en Baie de Somme
sonnalités et l`organisateur de France reste l'un des plus gros consomma- présenté par notre association a été retenu
cette campagne ? Des teurs de détergents phosphatés. et Picardie Nature a ainsi reçu ZO OOO F de
Norvégiens.]usqu’ici, rien de Pourtant les produits de substitution exis- soutien pour la protection des Phoque~
répréhensible. Nous irons tent. veaux-marins en Baie de Somme.
même jusqu’à approuver une Aux consommateurs de leur accorder leur Fondation NATURE & découvmcs
telle action. MHIS de la PHIE préférence! ]_ gvcnuc dc |`Eur0pc
des Norvégiens, cela me Source: Que Choisir u° 319, septembre 1995. 78117T°¤$$¤$ le N°b1° 6 66
. . ' · · : 91
gene. Car, eux ont repris la Tel. . 33 (1) 39 56 0147 Fax 33 (1) 39 5
chasse aux bébés Phoques. ....:;:·:.:t1;t’:;::.::.;:..::::~.....
. · . ·(¤¢¤•¤mdvnjara¤¤y:¢:|¤|¤qu¢
Et si nous faisions une cam- /
` ¤|nn|:ru.~cn:1;«·,«¤ E un Ã_ `I nu
‘”g“° FT`. N°"€g.€ °°’“È€      .;.>  
cette decision ?Et si nous fai- _W_;“_;_<1-_··-__;_···';¤____,_·_ =i»··· ` ‘ ’
sions une campagne au japon 1M"-Mm rn  “‘··‘T.a  ..c....,.. _,___^·;,*_·g;_;,·;>;·_,,,,,,
contre le meutre des msn 1 /
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G. BAUDRY / j .
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Picardie Nature n° 69 5
EDU FU EDUÉ D EBU FU IEUÉ Cl EBU FU IÉDUÉ
Mettons du vent dans les centrales
Sous la conduite de l’A.D.E.M.E. Modèle unique et exotique ou premier * Impacts faunistiques : Obstacle
(Agence De l’En»vironnement et de maillon d‘une chaîne ? ll conviendra aérien, une telle installation est poten-
la Maîtrise de l’Energ-ie) et avec lg donc de juger de la réussite (d`un point tiellement _une cause possible de choc
financement des collectivites regle, de vue économique mais aussi d’accep- mortel pour les oiseaux. Nous avons
miles, une reflexion sur yenergie tation par les picards) du projet pour déja signalé qu’il nous semblait difficile
éolienne en picardie est aetneue_ continuer l'expérience ou pas. Pour à cause de cela d’installer une éolienne
ment menée Un comité de püotw information, signalons qu`une directive en bordure littoraleou dans la réserve
ge comprenant les partenaires déjà europeenne impose aux etats de naturelle de' la Baie de Somme, en
cités, 1,Emt (Service de la préfectw lUnion Europeenne de produire l©Ã> regard des importants mouvements
. . de son energie par energie renouvelable d’oiseaux qui s'y deroulent. Ailleurs, en
re), E.D.F. et Picardie Nature a . . , . . .
été institué ; ce sont les premiers en 'ZQO5 ; il serait temps dy penser... dehors des ·couloirs de migrations
, , _ mais il est vrai que les directives euro- connus, la taille et le bruit de la machi-
œsulmts des etudes entreprises péennes ne sont pas toujours respectées ne devraient permettre aux oiseaux de
qlfe luîus vous proposons de dëcvw ! (voir l'application locale de la directi- l’éviter ; c'est ce que nous allons vérifier
ww Ich ve oiseaux dont nous avons si souvent en interrogeant les ornithologues des
l’occasion de parler dans ces pages). régions ou de telles installations exis-
Du vent••• tent.  
Quels impacts Z :
Dans un premier temps, un atlas régio-
nal préliminaire des ressources énergé- lls peuvent être d’ordre paysagers,
tiques éoliennes potentielles a été réali- acoustiques et faunistiques.
sé (cartes des vitesses et direction des * Impact paysager : Nouvel élément I r
vents). En fonction de ces résultats, dans notre paysage une éolienne (c’est , f
une production énergétique envisa- une machine en haut d'un mat de 30 ou ‘~t ·
gèable a été évaluée. ll apparaît qu’une 40 mètres avec des pales de ZO ou ZS   V A/V
production d'énergie par le vent est mètres de long) peut choquer... mais  
possible en Picardie depuis le temps que d`autres peuvent trouver cela beau et É`?
nos voisins Allemands, Hollandais, élégant. A chacun de se faire une opi-
Danois... le font, il était temps de com- nion mais de toute façon est-ce plus i
mencer à s`interroger sur cette ressour- repoussant qu`une ligne a haute ten- J
ce totalement ignorée chez nous! sion, un transformateur ou une centrale __
Quelques zones privilégiées ont été nucléaire ? Rappelons qu’il n‘est pas
définies : le littoral, les plaines du question de créer en Picardie une
Santerre, le Valois, le Beauvaisis... "ferme éolienne" (et nous avons insisté
sur ce point) où sont concentrés des
,,,à la réalité É dizaines d'éoliennes, nouvelle forme de ·
production centralisée,
La possibilité de faire fonctionner une comme l'ont fait certains pays
éolienne dans notre région ayant été (le plus souvent il est vrai dans des »¤
établie, reste maintenant à concrétiser déserts) mais d’installer une ou
ce projet si son intérêt est montré. quelques machines dispersées; l`énergie  
Plusieurs questions se posent : produite est transportée dans des câbles ·
- Quels objectifs de production ? enterrés, il n'y a pas de création de nou- I
- Quels impacts sur l`environnement ? velles lignes, nous nous sommes assurés  
- Combien coûterait un tel investisse- de ce point. `
ment et pourquoi le financer ? * Impact accoustique : La rotation des j
pales des machines entraîne des siffle- '  
Les ()bj¢¢tif§ 2 g ments gênants mais les éoliennes étant _ É
nécessairement isolées ils ne devraient gf__r·»y,2;
lviodestes dans un premier temps, c’est pas entraîner de gênes pour les riverains f;;g\  
certain. La construction d’une seule ;ils’agitlà d’un pointàsurveiller en cas _ · $7*%) É.·';ê"— __
éolienne est envisagée en Picardie. de concrétisation.
·

6 Picardie Nature n° 69
Le financement actuellement les projets écologiques ne voient. C’est peut-être un premier stade
sont pas à la mode et les élus sont peu par lequel il faut passer pour que cha-
Demier obstacle, et non des moindres : enclins à dépenser l'argent public à de cun comprenne la nécessité de produi-
comment financer un tel projet? tels projets (sous entendu, l’écologie re une énergie propre. D’ailleurs le site
La production d'énergie par des oui... quand cela rapporte des voix aux étudié chez nous est Ablaincourt, lieu
éoliennes est encore balbutiante en élections). ll est donc important de de passage routier, autoroutier et ferro-
France, comme pour toute expérience montrer qu'une production d`énergie viaire (T.C¤.V.), donc visible par un
les premiers essais sont chers, seule leur renouvelable propre en remplacement maximum de personnes.
multiplication peut faire baisser les d`une production à base d’énergie fossi-
coûts. E.D.F. se dit intéressé (à la le si polluante pour notre environne- Picardie Nature, partie prenante du
réflexion) mais son coût de rachat des ment est hautement souhaitable,. comité de pilotage continuera à contri-
Kwh produits est si faible (3 à 4 fois même si ce n'est pas économiquement buer à l'avancement de l'idée d'une
moins que ce qui se fait dans d'auttes rentable dans l'immédiat. Notre survie production d'énergie alternative renou-
pays) qu'actuellement le projet ne future est peut-être à ce prix. velable dans la région ; espérons que
semble pas économiquement rentable. Certains pays ou certaines régions de toutes ces études ne seront pas faites,.
Cela implique donc de trouver des France ont posé leurs premières pour du vent.
financements et il faut des arguments éoliennes en des sites qui n`étaient Xavier COMMIÈCY
car, comme l’a fait remarquer un repré- peut-être pas les meilleurs d`un point de
sentant des financeurs potentiels, vue production mais là où elles se
 
TEU CUJEHÉ M EÉ Ci TEU UUUUÉ EB EE U TEU KUJEÈUÉ ILU EE
Le diplome c'est pas Vmtelligence !
] 'ai entendu un imbécile à la TSF, hier soir.
Nous sommes des "ratés de la société". Dixit ce savant qui sait de quoi il parle. Il doit avoir pas mal
de diplomes et de l'expérience. Voilà un monsieur bien intégré, bien moulé, qui dit bien ce qu'on lui
demande de dire, un mouton parfait, toujours du côté du manche, un petit rouage qui suit le mou-
vement et qui ne sait pas faire autre chose. De qui parle-t-il me demanderez-vous ? des anti-
nucléaires ben voyons. je le cite encore : "ces gens-là n'y connaissent rien, ils n'ont qu'à se taire !".
Cela me fait presque penser aux chasseurs qui veulent aussi nous faire taire parce qu’on ne peut pas
comprendre si on ne chasse pas!.
Cela me fait penser à ce qu’a dit un conseiller municipal de mon village, un agriculteur propriétaire
foncier, a un autre conseiller simple-ouvrier-mais-honnête : "'Ii t'as rien, t’as rien a dire 1 ".
Où va se nicher le fascisme ! l'autoritarisme aveugle .'. ]e ne fais absolument pas de politique ici en
parlant ainsi. Oui ce savant est un imbécile qui ignore ce que veut dire citoyenneté. L'intelligence
n'est pas écrite sur du papier, sur un diplôme. Elle est dans le comportement vis-a-vis de ses conci-
toyens. Cet homme-là est dangereux pour la république. Car la RES n'est plus "PUBLlCA" avec
lui. Elle est RESMEA *.
On ne traite pas les gens ainsi. On les informe. Ce monsieur est payé pour cela. Et notre jugement
est le fruit d’une conjugaison complexe de nombreux paramètres. Qu'il nous aide en nous apportant
un élément de plus, mais qu'il nous laisse le droit de penser autrement que lui.
G. BAUDRY
* RES PUBLICA signifie chose publique c`est-à-dire République

Picardie Nature n° 69 7
MÃ WUIÉ IÉDIÉ WGETIEE L?è.SS@@UA?èTU@l]\`il
Latlas des oiseaux nicheurs de Picardie est paru
Fruit d`une enquête de terrain ayant duré 5 ans, cet atlas pré-
sente les résultats obtenus par les omithologues de la Centrale ;
Ornithologique Picarde/Picardie-Nature. · , _ 
L`atlas traite de 192 espèces nicheuses ou ayant niché en ·   '
Picardie et les cartes de répartition de 166 espèces sont don- .
nées. Ces 166 espèces représentent l`ensemble de l’avifaune _ 1
nicheuse régionale à la fin des années 1980. ü
Pour chaque espèces sont indiqués : É` ' .
le cycble annuel de présence de l’oiseau, l’habitat où on peut
1 ' · · C1 · nl"' 1* '
e rencontrer, les donnees historiques permettant e com l-I;  r_ Ã
prendre le statut régional actuel de l'espèce (avec pour beau- l,}.  
coup des indices de densité ou des estimation de la population r& ’;
picarde). Le statut périphérique est précisé ainsi que quelques (à` " rl Q!,__ 
commentaires sur la situation actuelle de l`espèce en regard üjlëî [ _ ILE- ' ° 4
des potentialités régionales et des menaces éventuelles. Ces G; . àïif :, ' .
textes permettent donc a chacun une lecture facile du livre,   ·1'_·. ff 
mais les spécialistes préfèreront se pencher sur les 166 cartes (QKQÈÉ} / 1
, .. . · , v••%1;»/4 · ,
de repartition selon la trame IGN 1/2S©O© avec bilan chiffre \t•‘»•.· •»· ;;·‘ s
n %•,‘Pg•/'~!',,^ Q •
synthétique, répartition selon 4 critères des quelques 1©S©© ië:,'¢·' ' ]·.§" •
indices récoltés. É    
I Q ·
Une introduction (présentation genérale de la Pcardie, les \ Q4;
étapes de la réalisation de l’atlas, la bibliographie utilisée -
12OO titres consultés, 2©© utilisés), un mode d’emploi et une ai  
conclusion développées complète cet ouvrage de 234 pages.    
Entièrement Conçu, réalisé et édité par les naturalistes de ter-    
rain de l`association, cet atlas a pris un certain retard entre la    
fin de l`enquête 1983-1987, la fin de la rédaction (1989) et sa _ ' V _ wîmmmmncm
parutiont ^ " rtc.·s:«:
lfimpossibilité de trouver des financements (publics ou pri-
vés) pour éditer un ouvrage traitant des oiseaux de Picardie en
est la seule cause.  Ã Bl _ __
  Ixaènîhx: mmm.:
Par vos commandes vous aiderez votre association à continuer | 
à oeuvrer pour la connaissance et la protection de l’avifaune — g _ | • |l A I _ ( ai
En PÃCHTCIÃC et nous Sommes sûr que vous trouverez autant de E ,, , W"  | . " il
plaisir que d`intérêt à sa lecture. -   ‘ : . Ã l
' É A 1 ’ I à (
Xavier COMMECY   L
· n
Pour se procurer Patias des oiseaux
nicheurs de Picardie, passez à notre secré-
_ ` ATLAS DES OISEAUX NICHEURS DE PICARDIE
tariat ou adressez votre commande a (1983-1987)
Picardie-Nature.
Coordination de |‘2nquê|¤: Xavier COMMECY
          : Equipe de rédaction: X. CZMALECY, E. MERCIER et F. SL'EL'R
YC ICICUTS
    F (1995, n° spëcill de VAYOCETTE ISSN OIBI 0782)
non adhérent 125F

8 Picardie Nature n° 69
É A f`f“ /,I"' 'ÉI
MÃ WE EE W@î@É LÈ8§95@e:JLÉk- U@ll1l
   
Les causes d accueil de la Chouette hulotte
HU COUTS des OTIZE CIEI’I'I|EI'€S EIHHEES
En 11 ans, de ]anvier 1984 à rement fréquents aux mois de Mars. ment IOO 8-8 et 88 "-11 des Chouettes
Décembre 1994, le Centre de soins de Avril et Mai avec une fréquence hulottes recueillies au cours de ces Z
Picardie Nature, qui est affilié à moindre en Février etjuin, ce qu'est en mois) ont été pondues en Février et
l’U.N.C.S. (Union Nationale des concordance avec les observations de Mars.
Centres de Sauvegarde de la faune Paul GEROUDET (Les Rapaces, édi-
sauvage) a accueilli 863 oiseaux bles- tion Delachaux et Niestlé). P1•0vgnan¢g dg; qiggaux
SÉS OU HIHZOLIÈÉS (1ODÈ   CIIOLICUES ULH ponte 8   signalée GD JHDVIET BH
hulottes (Strix aluco) espèce protégée Suisse et en Belgique. Sa fréquence Le tableau Z indique la provenance des
COHIHIE le SOI'l( ÈOUS les TBPHCES CU augmente BH FÉVTIET Cl lVl3I'S.,` OISBHLIX 3CCLl€llllS HU CCDICTC (16 soins.
France depuis 1972. Si on considère que l'incubation dure Le plus grand nombre provient de la
  29 jours et le séjour au nid 28 a 39 jour—, Somme surtout à cause des jeunes trou-
  on voit que les Chouettes hulotte— vés à Amiens, mais certains viennent
  ' .   jU\'éDll€S l'€CU€Illl€S HU CEDKTE HU COLll'~ dE ETÈS l©II1 El l€Lll' ÈTÉIDS1-CTI HU CCDUC
=6ç;§   .   ·1·· L--, , . . , .
  des mois cl Avril et de Mai (respective- n est pas toujours facile.
F 1)%'£«’:*1\1'1""*·ç·:‘,f1À .
9:,,. 1;·~·%1~111?ëàî811=11z`9’·· QÈ
 9 '%É*11iî%’»’£9
  TABLEAU 2 - PROVENANCE DES OISEAUX
  ·ï·;?1·=—1ïè·E‘J6‘1·· `  
      ANNEESI ueux DE oeeouveme
  _ 1984 I8E861coua1·AM1ENs·LE CROTOY-BOVES 80 I
`     1985 HENANCOUHT-BHE|LLY· FERRIERES-STFUSCIEN·MOF1EUIL B0
    1986 FHEMONTIERS-WAILLY-TILLOY-CONTY-BUIHE- EOUENNES 80
 7··_;l7Z,y¤î·  1987 SAvEusE·coN7v 80 -COF1MEILLES 60
I    -  "’ ·—? 1988 [FLEHS/NOYE · SAVEUSE · TALMAS - NAOUHS · BERTANGLES - ESTREES -
 " ` MONTDIDIEH 80 -GHANDv1LLIEHS 60
» . . 1989 IVILLEHS BHETONNEUX-AMIENS-AHGOEUVES 80)
Repartition mensuelle 1990 IFAMECHON-ST OUEN-M©LL1ENS-AM1ENS- PISSY(80)-LAMORLAYE (80)-
L bl 1 lb. d 1 , _ EMONTHEUIL (82)
.9913 mx 61 IS mmm aœpm 1991 AMIENS-VHA|GNES-DEMU|N-RUM|GNY-SAVEUSE-EPAUMESN|L· 0812011-
tition mensuelle des chouettes hulottes
_U_ O 1 _ , MOLLIENS-MAISNIL (80)-VAUCHELLES (60) (
mc"' ‘“· “°°“S“‘œ ‘1“° “a“‘V“S 1992 ESCLAINVILLEHS-HAM-ST RIOUIER-SAVEUSE-VAUX/SOMME-FLESSELLES (80)
Sont plus UOITIDFCUSCS CU MHFS, Avril et     _    
M91• 6616 891 dû au 1101111918 818Vé (18 1999 AM|ENS-VlGNACOURT-RUMAISNIL-FONTAINE LE SEC (80)-MAINNEVILLE (27)-
19111199 11011199 (18119 19 1119 811 989191119 BOULOGNE LA GRASSE (80) - CHILLON - AVHICOUHT (80)
ration au cours de ces trois mois. 1994 VILLERS-COTTERETS(02) · BEAUVAIS (60) - AMIENS - TILLOY- MEHU (60) - TALMAS
Les déraisages représentent PTCSQLIC ·
SO % des causes d'accueil des Parc Omithologique du Marquenterre-ANGY(60) LE BOSQUEL·PUNCHY-
Chouettes hulottes. Ils sont particuliè- - MONTOV11-1-ERS
TABLEAU I TABLEAU I bis
CHRONOLOGIE DES ARRIVEES RECUEIL DES JEUNES EN DUVET
IEH J F Ill A IEI J J A ÉEIIIIEI TOTA1-  J F A J J A TOTAL
19611 1 6 1$—l1I$ 1 $-11 666116 1984  2 jj-  |||||| 8
ILE-IIIXX1 1 X1 1 1—El1 1611169 1985 j||- 1 ||||||| 1
1966 1 111 6 11 1 1— 1 Il 16111611 1985 ||.-5.].....-g
1997 -- 1 -EI-2--In 11911151 1987 Il  - 3 I-I".-H
1888 _- 1 7 un- 1 ---- 18911172 1988 I'. 7 5 III".-Im
1999 - 1 9 -m-K 1 -- SSUTB8 9
1666 —— 1 n¤—— 1 nn—— 11911176 1 89 " 3 -'““'“ "
1991 —— 6 1 n 1 —- 6 n—n 17661166 ‘99° Il  1 ann". 1
1992 Ijgjj 1 jj—j 1 1 8 1051,11*93 1991 IIE 1 A IIIIIII-I
1993 jjgj 1 1 1 Il 1 —§§ 10Sur 94 1992 III--IIIIIIIÉI
19911 ---É 9 1 1 È-È-É 199111109 1888 II1 - 1 “·.“'“
19°1A1lIl·I 11 111 EIIIKIIÉII 1 10 166 $111888 IEEIIIIB 6  IIIIIIEI
/4 8,88 4,62 10,1 12,9 5,55 1,85 7,4-4,62 7,4 6,48 9,25 100 TOTAL 14 23 EEEEEEE 80
% = Pourcentage par rapport au nombre total de chouettes hulottes recueillies.

Picardie Nature n° 69 9
lléîl WUIÉ EEE W@TlT.?É AÃISS@@ULÃITU@l]lU
Il faut donc : AI   E 1 - É  ·—‘:,..
l°) Mettre l’oiseau au calme, dans un ï    _
carton percé de trous pour la respira- '·   , `  
tion ; ne lui donner ni à manger ni a  * 1.   _/· _  ' tif,  
boire (j'ai vu le cas d`une Chouette 1,1  <   E ;~§; ‘q;, ü_    1 ` G  gg ````   `
hulotte, souffrant d'une fracture du 1 1 *1* la    1,:`g
crâne, qui est restée IO jours sans man- ‘ '11   ,,     ·1,•ng_; '·''      
ger. Par la suite, elle s’est parfaitement i    `T*‘·¤; '    -1  - 1 :KÀ  ·   À     \  '
rétablie etapu être relâchée) ;     ___`   V-, ,     i ` ‘ " Q"   · ·
2°) Prévenir le Centre (2254.14.40) et 5-*-*   ig ":/pf `1,· .1_ ,  _` i" 
y transporter ou faire transporter l’oi- I ·-È?    '·‘' IQ. - `  ··  I    
seau dans les plus brefs délais. T"  "  ,    
( ._`7I·'}‘Q1§?",_‘î¤  
Causes  :_ 1;·g1 '.€È;_ _; ·E1j  .
d’accueil des oiseaux 8.1%/   > /1
. . \ 1 I/l\s1»Z?' ,«· ,
Le tableau 3 indique les causes de \ _ \1«,,, 1)/4É*f
recueil des oiseaux.     17//1
E eyê
.6+-‘«·  x`§"'·`\'!¥»‘>  _' f
ROUTE : Oiseau trouvé au bord `·‘1"*i *""""§’i*·"
d’une route, avec une aile ou une DESAIRAGE : Les Chouettes rapidement avant que les parents ne
patte cassées, parfois sans aucune hulottes nichent le plus souvent dans vous agressent éventuellement.
blessure apparente. Souvent les les cavités d’arbres ou d’édifices. Dès
oiseaux meurent dans les S jours et l‘âge de S semaines, les jeunes, encore TIR : Un seul cas, il y a quelques
l’autopsie révèle une hémorragie en duvet, sortent du nid et s’aventurent années, près de Ferrières ; une
interne. sur les branches environnantes. S'il n’v Chouette hulotte trouvée agonisante
Est-il possible d’éviter ces collisions a pas de branches, ils se retrouvent par au bord de la route, les deux pattes bri-
nocturnes avec des véhicules ? terre, incapables de remonter. sées. Route? Piège ?La cause de la mort
Certains tronçons de route sont parti- C’est ainsi que chaque année, surtout était un coup de fusil prouvé par la pré-
culièrement meurtriers : la RNZS en Mars, Avril, Mai me sont confiées de sence de 4 plombs dans le corps de l'oi-
entre Villers-Bocage et Amiens par jeunes Chouettes hulottes trouvées en seau.
exemple. Il y a quelques années, aler- ville 1 Amiens, Orandvilliers,
té par Peter Moronvalle qu`un grand Montreuil-sur-Mer. IND : Rien n’a permis de déterminer
nombre de Rapaces nocturnes était Si, en ville, les jeunes Chouettes doi- avec certitude la cause des blessures.
trouvé mort sur cette portion de vent être recueillies et confiées au
route, j`avais sollicité de la DDE de la Centre pour des raisons évidentes de AUTRES : Les fils de fer barbelés sont
Somme une entrevue afin de trouver sécurité, en revanche, en forêt, même à de véritables pièges pour les Rapaces,
une solution a ce problème. je suggé- terre, elles courent moins de dangers. noctumes et diumes. Ils devraient être
rai l'emploi de miroirs placés sur les Aussi, il ne faut pas les prendre, si ce proscrits et remplacés si besoin est par
délinéateurs bordant la chaussée. je n‘est que pour les percher sur une d'autres formes de clôtures.
n'ai jamais reçu de réponse. branche la plus proche, en s’éclipsant En campagne, il est souhaitable de
TABLEAU 3 _ CAUSES D·ACCUE"_ mettre un grillage sur les pots des che-
minées et conduits aboutissants à l`ex-
ANNEES ROUTE DESAIRAGE TIR EE] AUTRES TOTAL térieur, trop d’oiseaux cavernicoles y
  n 3 - 2   [['©Ll\’C[\[ la m©f[,
1985   2 1 cheminee 7
1986 1 2 - 2 1 piege -1 barbele 7
1987  -_ 4 ll paraît que cela porte bonheur ; mais
1988 - 12 --_ 16 en l’occurence, la Chouette hulotte
Egg   È   151 retrouvée à Saveuse collée dans une
1991 7 m 1 1 barbelé 17 bouse de vache n’a sûrement pas appré-
1992  - 1 cheminee · 1 bouse de vache ! 10 cié ! Après lavage, séchage et recupera-
1993 7   1_C11€m1¤ê€ 10 tion en volière, elle est repartie en plei-
  5 E-  1 serre prise dans le menton 11058 I1 E forme-
% 37,03 46,29 0,92 7,4 8,33 [El l€"“'M‘“‘€ THIERY

I 0 Picardie Nature n° 69
ÈÃÃX WUÉ EE W@T[liÈlÉ L?èSS@@ULÃXTU@BU
Sortie a vélo dans la vallée des Evolssons
le 16 juillet 95 : compte rendu
Nouvel adhérent, je participais le 16 et ce sont des bénévoles amoureux de ce n'est pas moins d'une cinquantaine d’es-
juillet à ma première sortie avec Picardie site qui doivent faire le travail des ovins pèces végétales (surtout des fleurs) que
Nature. (si l’on peut dire). La partie n'est pas nous aurons identifiées. Francine, la spé-
gagnée. cialiste, ne chôme pas d'autant que nos
ll est 9h30. Nous sommes quelques-uns Nous repartons, toujours en longeant le interrogations sont nombreuses et nos
présents à Famechon. lieu de rendez- cours d'eau, par le D94 jusqu'au croise- connaissances limitées. Ce sont des ava-
vous et point de départ d`une promena- ment avec la D9©l. Nous la traversons lanches de noms qui déferlent : Cardère
de à Z roues dans la vallée des Evoissons. et nous dirigeons vers Eramecourt, char- poilue, Linaire commune, Tamier com-
l.es présentations faites, notamment mante commune dont la mairie minus- mun (herbe aux femmes battues),
avec nos Z guides (indigènes) Francine cule nous amuse. Nous rattrapons ensui- Verveine officinale, Millepertuis perforé
et Gérard BAUDRY, nous enfourchons te par un petit chemin la route menant (avec de minuscules "trous" dans les
nos vélos, prêts à partir, mais Gérard â Méréaucourt. A partir de là et jusqu`a feuilles), Vesce des haies, Molène noire,
nous arrête déjà 1 "écoute:"... joli chant notre pause-repas, les occasions de Mauve musquée, Scrofulaire noueuse,
d’oiseau... "C’est un Troglogyte mignon, mettre pied à terre vont se multiplier. Benoîte des villes, Clématite des haies,
minuscule oiseau qui ne pèse que C'est tout d'abord le paysage qui retient Bryone dioïque... Nos oreilles essayent
quelques grammes". Le ton est donné, notre attention, et les Amiénois que d’en attraper quelques-uns au passage et
pendant cette joumée, nous allons en nous sommes, ne peuvent retenir des nos mémoires d’en enregistrer les carac-
voir et en apprendre de toutes les cou- exclamations : "Superbe ! Formidable !" téristiques qui permettront une future
leurs. Pendant plusieurs kilomètres, au milieu reconnaissance.
Guizancourt sera notre première halte. des pâturages, les Evoissons se faufilent,
Difficile de résister â un bain de pieds plus sauvages et moins larges qu’à Ouf, il est 14h15 2 nous nous arrêtons
dans l’eau claire des Evoissons. Nous Guizancourt ; le cresson sauvage y est pour manger à l’ombre de l'église St-
passons au pied de "la montagne” de abondant. Vaast près d'Agnières. Nous sommes
Guizancourt (larris en picard) tout en Les oiseaux sont nombreux, et même apaisés, loin de toute agitation, discu-
écoutant les explications de nos guides. s'ils sont discrets, leur chant permet sou- tant tranquillement. Francine, plongée
ll s'agit d'un coteau calcaire recouvert vent â Gérard de les identifier : Bruant dans son guide, achève la détermination
d’une herbe, jaunâtre et parsemée de jaune, Pouillot véloce (tip-tap, tip-tap), de fleurs restées sans nom.
genévriers. ll est le résultat du pâturage Linotte mélodieuse, Rouge-queue noir, ll est temps de repartir. Notre explora-
de moutons... Et alors ?... Sommes-nous Fauvette à tête noire, Grive musicien- tion et nos découvertes se poursuivent
tentés de demander. Alors, ce milieu ne... ljexercie est difficile, mais avec le mais cette fois-ci, à travers bois. Nous
non-naturel particulier était devenu le temps, la passion et les sorties accompa- prenons la direction d`F.lencourt puis, de
refuge d`espèces végétales et animales gnées, nos guides nous assurent que non. là, sur un chemin très caillouteux, nous
(©rchis bouc, Traquet pâtre, Zygène de regagnons le croisement de la D9©l et la
Camiole). Problème 1 depuis que les En ce mois de juillet, sur les talus (non D94. Encore quelques kilomètres,
moutons ne paissent plus sur le côteau, fauchés, merci), nous trouvons une mul- Guizancourt, Bergicourt... et nous voilà
l’ancienne végétation reprend ses droits titude de fleurs et pendant la joumée, ce de retour â Famechon. ll est 18h©©.
N _ Nous sommes tous contents. Envolés de
    fax   nos têtes les petits soucis mécaniques, les
Uîlj; '  \‘       Af    [   'È fd   fesses et les mollets mis a rudes épreuves,
  ·   ,‘ il" l j   fg     Mqllj les caprices du temps, ne restent dans
Lg   4%}  jÈ,à·<|1_:" /'·(};È2 ' ip   ·'.‘pl`ï,   celles-ci que la beauté de ce paysage, le
f// \   I    gg?-\ _` iv,.   " ' calme et la sérénité qu'il fait naître, la
.i·.::·;ç m\\>\® É;] :I_,f·,—e",>Ã:;_ï7<‘.; · richesse de la flore observée. De mon
_ ;}ii>_ w \v`_ \ Ijâ ·,· fàrâldj Q'-`gn: ' _‘ ` côté, j’ai eu le plaisir de rencontrer des
_,-fub \ IJ Z · "’   /j.'l;\ülL  ·· personnes qui, comme moi, sont
:·'K//7  ) __l/ Il Il F  qu LM ‘·’j capables de s'émerveiller, de se passion-
l jllqf l 'çj . · , - l, ¥~—,· ner pour cette nature qui nous entoure.
(/ ri, ··'l.   _,·—-· I/n ·l . . . .
Ã`}   ___- · li. Donc, merci a Picardie Nature pour
_;'___,;·«· _ __ cette joumee et ces rencontres.
-4 Bruno CANON

Picardie Nature n° 69 I I
d U ] 6 EXPOSITION :
a U 2 1 LES PHOQUES VEAUX-MARINS
  Exposition présentée dans le hall de l’office du tourisme d’Abbeville qui retrace la vie des phoques
en Baie de Somme, l’histoire de la colonie, les menaces qui pèsent sur elle et les actions qui sont
menées [JOUY la sauvegarder.
D ' me " CDE Reeennennn   ie ‘“I"IIï"".§’I‘§‘È?°“ III Iïîï.“îî".îïâî°§êï£lli,î.î$î,îî,‘IEEE
A _ C I`CCUCl C ISCHUX, P C ·
ZC) morts sur la cote picarde espèces sse,,vees_
Rendezvous à 8hOO au secrétariat de l’association ou à 9l13O
  place de la gare à Noyelles·sur·mer. Repas tiré du sac, pris à la station d'études en Baie de Somme, quai
]eanne d'Arc à Saint-Valery-Sur-Somme.
' . . . . . L I , h h d h' Al
D' mn; ene îgnne  nînnnnân tîilîïïiîîînîîîs   biîîîîëîîîîsiîâîaïiîgls. il 
1 à OITUIZ O ogie HDS lfaprès-midi, observation des oiseaux d’eau sur les gra·
le marais du   d’Auhs vières, les lagunes et en mer (canards, foulques...)
N ovem bre
Remarque Z si HOUS SOITIIUCS CU I\OiTil)I`C SUfflSHH[ HOUS VOUS I`Cp3I`[lI'OHS CH gI`OUpC pOUI' CHCCÈUCT (lCS
dénombrements simultanés sur l’ensemble de la zone.
Rendez-vous à 8hOO au local de l’association ou à 9h30 à l‘extrémité de Vesplanade de Cayeux·sur»mer. Repas tiré du sac.
  f']   Même programme que la sortie du 29 Octobre
, . Rendez-vous à 8hOO au secrétariat de l’associati0n ou à 9li3O
l O Recensement d Olœaux place de la gare à Noyelleysur-mer.
, IIIOIÈS SUI la cote p1CH1'(l€ Repas tiré du sac, pris à la station d’études en Baie de
  Somme, quai Jeanne d'Arc à Saint-Valery«Sur-Somme.
  a n   Promenade au parc de la observation des passereauxhivernants. '
1 7 _ ` _ Rendez-vous a 9hOO a l entree du ctmetzere. Duree de la sor»
, Madeleine a Amiens [ig, la ,,,a,i,,ee_
Decem bre
Dans le cadre des dénombrements organisés par le Bureau International
1 4   il 5 C t de la Recherche sur les Oiseaux d’Eau (BIROE). Picardie Nature,
, .0mp ag? comme elle le fait depuis plus de IS ans, s’attachera à dénombrer les
..l EI     ClCS OISCHLIX Cl CEUX oiseaux sur les principales zones aquatiques de la région.
Les PCTSOUUCS UTÈCITCSSCCS peuvent dlOl'CS CK   réserver CC week-end.
Le programme précis sera publié dans le prochain numéro de la revue.
  le'‘«i`         rééé   mei     s I a new. I I wine ne  
  ennnne  Ieinvninnnnvennîvennen nnnnenennen
  I I I I s D e S
REMARQUES : '
.Pour les sorties sur le terrain : il est préférable de se munir de bottes et de vêtements de pluie.
.Pour les sorties d'initiation à l'ornithologie, notre association met à votre disposition des paires de jumelles.
.Parfois un rendez-vous est fixé au siège de Picardie-Nature, celui-ci n’est nullement obligatoire, il est fixé simplement pour per-
mettre aux habitants d’Amiens et des environs de se regrouper dans les véhicules, l’attente à ce rendez-vous n’excède pas 15 minutes.
I

I Z Picardie Nature n° 69
M t C ° ’
A B C D E F G H I J K
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l- Peut donner des coups / Couleur de la bouche ouverte des
oisillons de la Linotte
2- Début d'appréhension
3- A tête noire dans mon jardin
4- Queue de Loir/ Plat préféré du Merle
5- ll est presque tout vert, d'où son nom / Début d'averse
6- Cri d'oiseau
7- N'est pas si évaporé que cela
8- Attirerait la pie
9- Familier et discret, ils est l'ami du jardinier SOlutlO" du H °  
10* COITIITIC UIT oiseau lTlOl’[
ll- Tout noir à bec jaune E
U A T
A- Un caillou, des coquilles brisées d`escarg0t : c'est celle de la   E
Grive E E E E
B- La musicienne chante très tard / Chez les oiseaux, ce serait F A U V E T T n
"^‘g‘° F 2 T
C- Note de musique " ¤ U
D- Association qui défend les rapaces A C C   T B E
E- Ch'cad0reu I n A A
G- Ce que fait l'l·lirondelle tous les printemps V
H· SOUVCITE È pl`Op0S des SOLIFCCS  
l- Petite lucarne / Démonstratif A L u
_l- De saindoux pour les oiseaux / Meilleures saisons pour eux T ¤ L   A “ T
K- Prédateur des oiseaux des jardins E

Picardie Nature n° 69 I 3
LA PRQTECTIQN DES BUSAIIDS Ipremière partie)
Depuis 7983, chaque année PICARDIE NATURE organise un important travail d’observation et de protection des 3
espèces de Busards présentes dans notre région, PICARDIE NATURE n’est pas la seule association en France à organi-
ser ce type d’action qui se fait dans une majorité de départements depuis que le FI.R. (Fond d’Intervention pour les
Rapaces) coordonne l’action à l’écheIle nationale. '
Dans ce numero Vous trouverz un article concernant la campagne de dénigrement et nos réponses.
Dans le prochain numéro, le bilan régional 7995, ainsi que le bilan national 7994 vous seront présentés.
Face aux menaces qui pèsent sur les Busards, le Fond d'/ntervention pour les Rapaces a publié une mise au point et
présente un certains nombre d’arguments destinés à contrer la campagne de dénigrement lancée depuis plusieurs
mois par des responsables de la chasse (pétition, interventions d’élus...). C’est cet argumentaire que nous avons
reproduit ci-après avec l’accord du FIR. Nous demandons à celles et à ceux qui considèrent que les Rapaces ne doi-
vent pas étre détruits de lire attentivement cet article.
• / /
Dossœr elabore par
    ELR•     à   Busards", afin d'0btenir la possibilité de
` , regulation par des agents assermentes".
I.I|1âZ€|'0Z »·• df'd'·
    6   Les chasseurs attendaient des mesures plus
la       , musclées. Ils ont menacé de rejoindre dans
  le clan des hors-la-loi, les chasseurs de
Tourterelles du Médoc.
La région Centre a été, cette année, le de  
théâtre d'opérations anti-Busards sans précé- Face à cette grossière mais efficace propa-
dant prouvant une fois de plus que les acquis gande et suite à nos interventions, le
ne sont jamais définitifs. Pour en arriver là, il • Dans Nos Chasses · n° 427 Octobre 7994 Ministre de l'Environnement a répondu au
a suffi du mélange détonnant suivant : 3 sous le titre : "Bientôt des fronts anti- FIR en ces termes:"]e vous assure parconsé-
doses d'obscurantisme, 7 dose de période busards? quent de ma grande fermeté face aux
pré-électorale, 7 pincée de méchants ...Au cours de la réunion du 72Septembre, demandes qui peuvent être faites. je n’envi-
Busards, le tout accompagné de gentilles chacun est tombé d’accord pour désigner sage évidemment pas des destructions de
Perdrix. Le résultat de ce cocktail est effarant, un grand coupable : le Busard... "Les comp- Busards, ni de toute autre espèce de
jugez-en à partir des articles suivants: tages réalisés en Mai faisaient apparaître des Rapaces."
densités supportables de 2 Busards aux 7
• Dans la République du Centre du 22 000 ha, expliqua le Président fédéral Michel Laconclusion dans l'immédiat est donc "7-0
Décembre 7994 sous le titre: BRICE. Mais, l'été, nous voyons arriver la balle au Centre" : 7 pour le Ministère, 0
"A Villermain, chasseurs, agriculteurs et élus d’Europe du Nord, des escadrilles d'oiseaux pour les chasseurs et les élus et la balle au
travaillent ensemble" migrateurs. Ces Rapaces, perpétuellement Centre où le préfet de cette région, nous
en chasse, ont survolé sans cesse les jachères l'espérons, saura se montrer ferme face à la
"Beaugency.- Il faut prendre le malàla raci- faune sauvage, où les Perdreaux se réfu- pression qui risque de perdurer jusqu'à |'été.
ne, éliminer les prédateurs, cause principale giaient. Dès que des Perdreaux en sortaient, Il serait dommage qu'une action de bien
dela disparition des Perdreaux en Beauce. Il c'était le massacre. Nos oiseaux sont en état public soutenu parle Ministère soit compro-
faudrait arrêter les lâchers de Busards et celui de stress permanentzles techniciens les ont mise à cause d’une frange de chasseurs
des renards... Alors qu'on accorde une retrouvés dans les bois, les jardins et jusque extrémistes dont les protecteurs locaux
prime pour une queue de renard capturé, on dans les cours de ferme I   La salle deman- redoutent chaque jour qu'ils ne mettent en
s'est aperçu que des Renards amenés par da alors des mesures concrètes pour lutter pratique leurs menaces.
camions on ne sait d’où, ont été lâchés sur contre ce fléau.
Charsonville sans que personne ne soit avisé. "Nous sommes en train de constituer, avec
Ainsi s'exprimait Gérard PLESSIS, maire de les autres départements beaucerons et nos Yvan Tariel.
\nllermain." amis de Picardie et du Nord, un "front anti-
G

I 4 Picardie Nature n° 69
LA PRQTECTICN DES BUSARDS
A propos vont retourner à leur sort d'éternels boucs nal, les Perdrix grises et rouges se sont mal
dll C0|I1p0|'t€|I1€I'|t des émissaires, victimes de |'ignorance et de la reproduites en présence ou non de Busards.
fédérations dé chasseurs. crédulité. Il ne s’agit donc pas de problème local ou
même régional et encore moins d‘une pré-
L’organisation dont elles font preuve, les A propo; dation dela part des Busards.
gpyens dont elles disposent, le role econo- des arguments [ I •
que non negligeable qu elles jouent, le , _ _ |_ etat des p0p|_||at|0|·|5
statut d'association de protection de la natu- contenus dans la p€t|t|0n· ,
, .   . de Busards.
re agreee dont certaines beneficient, fait
qu'e|les se devraient de véhiculer une autre L'état des populations des Perdrix grises : La
image que celle d'incitateur à troubler Perdrix grise ne fait que régresser en France Dans le Loiret, La population de Busards
|'ordre public. Or, actuellement dans les depuis 1975, malgré les efforts de gestion. Saint-Martin a semblé augmenter en 1994.
campagnes et les petites villes, c'est une véri- Cette espece évolue dans des milieux agri- En Eure-et·Loire les effectifs sont stables
table psychose anti-Rapaces qui estinstaurée coles bouleversés, résultat de la politique depuis plusieurs années mais des stationne-
quels que soient les milieux socio-profession- agricole développé dans les années 1960 ments de Busards Saints-Martin sur les
nels. avec intensification des méthodes de culture jachères pendant leur migration ont été
et recours àdes techniques dommageables observés cette année. En Loir-et-Cher les
En fait, les fédérations de chasseurs, sans pour |'ensemb|e des espèces sauvages. populations de Busards Saint-Martin ont
tenir compte des avis plus mesurés de leurs L'Outarde canapetière a d'ai||eurs complète- effectivement augmenté en Petite Beauce
techniciens, se sont livrées à une vraie cam- ment disparu et la Perdrix grise risque fort de mais uniquement ces deux dernieres années.
pagne de désinformation à |'encontre des suivre le méme chemin. Nous sommes les seuls à connaître de façon
prédateurs et plus particulièrement des Les opérations de remembrement, les arra- précise l'état des populations nicheuses de
rapaces. Il leur fallait justifier leur impuissan- chages de bosquets, |’uti|isation des pesti- Busards cendrés et Saint—Martin dans les
ce à gérer le problème perdrix et à calmer cides agricoles, |’irrigation, la disparition de plaines céréalières de la région Centre.
leurs adhérents dont le nombre diminue la polyculture et des prairies ont conduità la Certains secteurs sont suivis depuis près de
chaque année. Dans ce type de comporte- création de milieux "hyper artificia|isés" quinze ans. Cela est le fruit de travail de
ment, les rapaces, jadis pourchassés, empoi- dans lesquels les espèces sauvages réussis- bénévoles qui consacrent tout leur temps
sonnés, piégés, abattus, voire cloués sur les sent difficilement à assurer leur reproduc- disponible à ce suivi.
portes des granges et qui commençait à tion. Quand, de surcroît, des aléas clima- En 1993, la pullulation des micromammi-
revivre, suite à la protection légale dont ils tiques apparaissent, cela peut devenir catas- fères a permis à tous les Rapaces de réussir
jouissent, relayée par les opérations de sur- trophique certaines années. C'est le cas en une reproduction exceptionnelle. Le Busard
veillance et de protection des associations, 1994 où, sur |’ensemb|e du territoire natio- Saint-Martin, le Hibou moyen-duc, le
  Faucon crécerelle ont été de ceux-là. Le
 ,.':f_igâÃ` Busard cendre, plus rare, en   egalement
  profite et le Hibou des marais, oiseau revela-
  gi;} tjïtée  ’F'*=»--  x î teur de cette richesse en rongeurs, a méme
 r  ·   _ ~    .  F niché à plusieurs endroits. Durant le prin-
li-._¤"   l`   temps et l'été1993, les Perdrix étaient extré-
”·_   ___&; `  mement nombreuses (près de 40 couples
'· _ À,      aux 100 ha) dans moult secteurs de Beauce
  et de Petite-Beauce. Or, contre toute espé-
      fr ii';  rance, la population de jeunes Perdrix à |’au-
`¤;`s° il    `ïà;;‘— ·. tomne 1993 ne battit pas tous les records de
=& j  —`  32.;. . Y h - ·
~_.5À}:_È;_;·;= ,._,. ,1 _   j ausse. Les Busards qui avaient des rongeurs
"   ` ëlr  _ __ _ bien plus nombreux et plusfacilesàcapturer
  "  en 1993, ne peuvent, en aucun cas être
  '— È, incriminés de cette baisse d'effectifs.
" Quant à |’année 1994, si au printemps les
\ \ '( couples de Busards Saint—Martin, étaient
  j   li   nombreux, ils n’ont pas réussi correctement
ji j Iuljj leur reproduction (pas de nid, nichée non
\ j menée à terme, nid détruit, nichée réduite à
J I   i un ou deux jeunes...).

Picardie Nature n° 69 ‘I 5
LA PRQTECTIQN DES BUSARDS
La cohabitation   :
o __;; ind É >‘;•··
Busard/ Perdrix et Z  
la notion de prédation.  ` ,
;   gv ç   __ · ._ ,··"?_
  Ãëiai  ‘ ' , 
. . . .   ·     ·"*É=· w"
Ces deux especes sont indigenes et font par- ‘· " -·.·_- ·· ~»E;_j;;;}.R I  
tie du patrimoine naturel de la région Centre I" `   C #$5,  .
et notamment des plaines cultivées. Elles   . `?§f,·<: 
doivent d0l’lC pouvoir cohabiter sans pr0bIè·   a g-  ·'
me (à la Sortie de la dernière guerre, les ·  'T  Eu-
plaines regorgeaient de Perdrix et les ` ` i
Busards abondaient dans les prairies et zones
humides). le temps au temps: une haie, une bande boi- terme "becs crochus". Vous pourriez
Il n'est pas question de nier la prédation du sée, avant d'assurer abri et nourriture au d'ai||eurs tenter |'expérience en prenant au
Busard Saint-Martin sur les Perdrix, mais elle gibier, doivent être bien installées. Or, les hasard parmi les pétionnaires quelques per-
reste ponctuelle dans le temps et dans |'es- arbres, après plantation, sont souvent délais- sonnes pour les testerdevant un échantillon-
pace. Elle est négligeable par rapport aux sés, livrésàeux-mêmes ou non respectés par nage d'oiseaux naturalisés. Vous seriez édifié
effets pervers des techniques agricoles et les agriculteurs. Leur efficacité reste actuelle- du résultat.
sans comparaison avec des prélèvements des ment de faible importance est annihilée par D'ai|leurs il est fort probable que les soi-
chasseurs. Les études sur ce sujet, tentées desarrachages encore trop nombreux et illo- disant Busards qui pullulaient après les moi-
par les fédérations de chasseurs, sont giques de vieux bosquets et fourrés par des sons au bord de Blois, étaient en fait des
louables. Elles ont recherché |'objectivité et exploitants agricoles. Bondrées apivores. Plusieurs dizaines de ces
le sérieux mais les difficultés de technique · oiseaux, exclusivement insectivores ont sta-
font que les résultats ne peuvent être rete- Le nombre tionné dans les chaumes du 30 luillet au 25
nus: · Août 1994 avant leur descente mi ratoire
• Les Perdrix qui portaient un émetteur sont et Ia fompqtence i vers les cols pyrénéens. Nous-mérîes, au
handicapées dans leurs déplacements et des SlQI‘|âtûI|'€S. premier abord, les avions confondues avec
subissent un stress qui favorise la prédation ; de jeunes Busards Saint-Martin.
l'étude est biaisée dès le début ; Il est facile pour une fédération de chasseurs,
• l'échantil|onnage est insuffisant pour être compte tenu de ses structures de mobiliser. Le marchandage
F€Présentatif. Si le chiffre de 12 300 si natures en Loir et » •
Prélèvements effectués par les chasseurs sur Cher est exact, alors, à iiévidence, ce sont concernant   regulatlon
les Perdrix. des signatures obtenues par solidarité car sur sauvage P0$$|b|e•
Nous sommes les premiers à reconnaître que de nombreux territoires de ce département,
le travail réalisé depuis 10 ans par les GIC, les le Busard est inexistant ou rare, soit de |’in- Nous pouvons fournir une liste de Busards,
techniciens des fédérations est important. compétence des chasseurs en matière Faucons crécerelles, Eperviers abattus par les
Sans cette organisation, il n’y aurait sans d’identification des rapaces. En région chasseurs. Les centres de sauvegarde regor-
doute plus de Perdrix sauvages aujourd'hui. Centre, on peut rencontrer le Busard cendré, gent de sun/ivants handicapés et condam-
Mais il y a vingt-cinq ans, au cours de le Busard Saint-Martin, le Busard des nésàfinir leur existence en volière.
chasses en battue, il n’était pas rare de tuer roseaux, le Faucon crécerelle, le Faucon Egalement, depuis quinze ans que nous
sur une seule chasse 100 Perdrix le matin et hobereau, le Faucon émerillon, le Faucon arpentons les chemins, nous ne comptons
100 Perdrix le soir. Etait-ce alors bien raison- pèlerin, la Buse variable, la Bondrée apivore, plus les oeufs, Merles, Moineaux, Pies,
nable? Ne paie t-on pas actuellement cette l'Epervier, l'Autour des palombes, le Poussins... injectés ou imprégnés de pesti-
insouciance et nous dirons même cet irres- Balbuzard pécheur, l’Aigle botté, le Milan cides agricoles (témik-diméthoate) qui ont
pect, royal. Ces oiseaux sont soit de passage, soit été dispersés à titre d’appâts dans la nature.
des nicheurs et ont chacun leurs spécificités Parfois, nous rencontrons dans la nature des
Les aménagements effectués par les fédéra— tant au niveau des milieux qu'i|s fréquentent Busards convulsés, tétanisés sur place mais
tions de chasseurs depuis quelques années. qu'au niveau de leur régime alimentaire. aussi d'autres Rapaces diurnes et nocturnes.
Il est trop prématuré d'en faire état actuelle- Des contacts entretenus avec des chasseurs, Les gardes chasse de la faune sauvage ont
ment. Nous estimons que le travail effectué nous pouvons affirmer qu’ils font preuve d'ailleurs pu relever quelques infractions
est bon et nous aurions aimé nous y voir d'une méconnaissance totale et chronique parmi les nombreuses restées impunies. Des
associés, mais nous n'avons pas les moyens en méthode de détermination des espèces. jugements récents en attestent et ne sont
des fédérations de chasseurs. ll faut donner Tous ces oiseaux sont globalisés sous le sans doute pas étrangersàcette pétition.
G

I 6 Picardie Nature n° 69
LA PRQTECTION DES BUSARDS
Egalement lors de nos interventions en cul- mière occasion et peu se font prendre. Le ils sont entièrement protégés (destruction,
ture pour déplacer les petits Busards et les Fond d'|ntervention pour les Rapaces (FIR) et transport, naturalisation, commerce inter-
soustraire à leur destruction par les moisson- Nature Centre sont en mesure de vous pré- dit).
neuses, nous ne comptons plus les oeufs senter un dossier étoffé sur le sujet si vous le Actuellement, ce statut est menacé. Parcette
enlevés, jeunes arrachés ou massacrés sur les souhaitez. campagne de désinformation, les chasseurs
nids dans notre dos. mettent en cause le statut des Busards, alors
Le Statut des Busards que la situation au niveau national, euro-
Pour résumer. » · péen et mondial est précaire.
Les chasseurs, ou plutôt les mauvais chas- et son evolutlom
seurs, n'ont jamais accepté la protection Les Busards comme tous les Rapaces sont François BOURDIN.
légale des Rapaces qu'i|s détruisentà la pre- non chassables depuis 1972. Depuis 1976,
Em J'.ë’Éj;g)®îil©@ à He; jpcêttüticüorn agente tîcotnû eürreumüete eaeûumeütlettïnemü jpïluiw ·
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E Picardie Nature n° 69 1 7
Q Adhésion à l’association Picardie Nature,
Q et abonnement a la revue trimestrielle
  Année 1 995
Q Cochez les cases correspondant à vos choix  
Q renouvellement lil nouvelle adhésion/abonnement lil
E NOM ......................... Prénom ...............................
l Prénoms des différents adhérents ...........................................
Q (pour adhésion couple ou famille)
Q Adresse ..............................................................
É Code postal ..................... Ville ..................................
Q s'agit-il d’une nouvelle adresse oui lil non lil
E AdhÉSl0I'1 È Picardie Nature montant à verser
É moins de 16 ans ....... 25F ........................... _
E normale .............. 6OF ........................... _
E de Soutien ............ plus de 6OF .....................  
E couple ............... 9OF ........................... _
Q famille ............... 9OF + 10r par enfant .............. _
  Abonnement à la revue "Picardie Nature" -
Q 4 no par an ........... sor ........................... _
É Chéque bancaire III CCP III Espèces I] autre: ...........................
Q Réglement à I ’ordre de Picardie Nature
É Merci de retourner ce bulletin accompagné de votre réglement à :
Q Picardie Nature - BP 835 - 80008 Amiens Cédex 1
Q Souhaitez vous un reçu fiscal : oui E] non |I|
E I

Belle! La nostalgie à en pleurer
Oui belle La Nature pour celui qui prend le temps de la regarder
Ma jeunesse ne pouvait qu’admirer sa richesse de couleurs
innombrables d’oiseaux
La diversité des insectes
Et surtout la beauté des paysages qui la composait
La nostalgie au fond de moi n’ose en parler
Notre paradis se meurt avec les années
Les bocages, haies et vergers ne peuvent plus parler
]’ai mal, si mal dans mon âme
L'envie d'en pleurer
En pensant à nos champs de blé, de coquelicots et nos bleuets
Au mépris des hommes qui ont tout saccagé
Et pourtant de nos aieux
Elle était encore plus belle notre nature
Pour celui qui savait la regarder
Dans leur yeux l’émerveillement, la splendeur pouvaient s’exprimer
Mais elle est dénaturée par les yeux de celui qui a vu le passé
Le mal que l’on sait
La vie a un cycle comme la nature a le sien
Notre paradis est à nos pieds
L'homme détruit tout ce qu’il aime
C’est toujours après " bonjour les regrets "
Où va t»il s'arrêter de la défigurer. ..
Vivre en harmonie avec notre mère nature "devoir de la respecter,
de l’embellir et de la préserver” "Préservons notre trésor"
  La vie La nature...
Claude CLERCQ, 28 mai 1995
C’est avec beaucoup d’émotion que nous venons d`apprendre le décès de jacques Vast,
mycologue averti, adhérent à Yassociation depuis de nombreuses années et administra·
teur de la Société Linnéenrie Nord Picardie. Nous nous souviendrons de sa bonhomie et
sa sympathie qu’il répandait sans compter durant les sorties nature.

Picardie Nature n° 69 I 9
Mil WLIÉ EE W@Tlî?E LÃ1SS@@llL?Xî'l1@lRÉl
Busards cendrés miraculés
Ce mercredi 19 juillet 1995 sur la com- aient échappé à " la moulinette” !Cela effet, cela est toujours délicat de " kid-
mune de Candas, l’été est visiblement restera un mystère. Le plus âgé des napper " une nichée entière sous les
bien installé. La chaleur est accablante busards a déjà ses rémiges rousses et yeux des adultes.
et déjà des martinets migrent vers des volète devant moi. Les deux autres ont Voilà terminée cette histoire du busard
contrées plus méridionales. Dans les deux semaines environ et les adultes qui finit bien.
blés presque mûrs, quelques cailles êgrè- alarment, tout proches. Ces jeunes Mais cet article ne doit pas être inter-
nent leur chant monotone. L’orge, étant assez bien camouflés et le danger prété comme une simple anecdote au
quant à lui adéjà été récolté puisque la étant passé, je les laisse donc là. suspens insoutenable:
plupart des champs de cette céréale ont Repartant avec ma voiture, je croise un Ainsi, on pense souvent qu’un champ
été moissonnés. tracteur avec sa presse qui se dirige dans moissonné est synonyme de nichée
C’est bien là le problème. ]e suis sur le champ où sont les jeunes busards. détruite pour les busards qui l`occu-
mon " secteur busard " et " bats ma Après un demi-tour en catastrophe, je paient et on ne se donne pas la peine de
coulpe" de n’être pas venu plus tôt sur me précipite avec un carton, décidé vérifier. Certes, ce qui est arrivé là
ce site où le rare busard cendré s’est cette fois à emmener les jeunes busards. demeure raré... de plus, si l’autre moitié
reproduit l’an dernier. Après une heure Après avoir échappé à la moissonneuse, du champ avait été elle aussi fauchée, je
d'attente, j’observe un couple de ce ils devaient maintenant affronter la n'aurais pas entamé cette recherche du
rapace survolant un champ d’orge dont presse et deux miracles de suite me sem- nid. ]`espérais en réalité ne rien trouver,
la moitié seulement est fauchée. Mais le blaient improbables. Les deux plus ce qui m'aurait laissé penser que le nid
désarroi m‘envahit quand je m’aperçois jeunes poussins furent donc emportés était peut-être alors dans la zone non
qu’il survole en alarmant la zone déjà chez Monsieur et Madame Péguet où ils encore moissonnée.
moissonnée. Une demi-heure d’attente ont retrouvé d’autres congénères. Ceci est une leçon pour nous tous. On
supplémentaire confirme ce que je crai- ne doit quitter son secteur de busard
gnais. Ces busards cendrés semblent Quant à l'autre déjà presque volant, je que lorqu' on est certain de ce qui s'est
chercher leur nid dans ce qu'il reste du ne pus l’attraper. ljagriculteur, fort sym- passé... en faisant en sorte que tout s'y
champ. De plus, en 9O minutes il n’y pathique et émerveillé, fut mis au cou- passe bien, évidemment.
eut aucun apport de nourriture alors rant de ce que son champ avait produit Merci à cet agriculteur anonyme pour
que nous sommes à une période où les cette année. Le jeune volant ne crai- son intérêt pour les busards et à
jeunes quémandent davantage. La gnait plus rien et serait maintenant Monsieur et Madame Péguet pour leur
nichée a donc probablement été détrui· sous l`oeil bienveillant de ce laboureur. dévouement... et longue vie à ces trois
te, mais je veux en avoir le coeur net. De plus, les parents auront ainsi encore miraculés dont les deux emportés
je décide de chercher le nid en parcou- un jeune à nourrir et pourront entamer seront relâchés quelques semaines
rant la partie du champ "hachée" par la leur migration après avoir vu le fruit de après.
moissonneuse. Après une heure de leurs efforts: un jeune à l'envol. En Vincent BAWEDIN
quête méthodique dans cette parcelle ·  ‘ 4%,
immense est découvert ce qui devait     A  
être le nid: une zone d`environ un `     •  >  
mètre de circonférence avec de nom- (/f     ·' · 4‘  -.
breuses fientes et où la terre est visible.   ÃKÃ     fr In
Deux mètres devant, un amas de duvet, A   ·   ; m
je fais quelques pas pour m’en appro-   ,
cher quand un Oiseau que je n`avai5 pas    "'Fè
remarqué décolle lourdement et se      »
repose un dizaine de mètres plus loin...  
Un jeune busard cendré! ]’avance  
encore vers le duvet qui n`est autre   È ".· `7 "   i l   ·· * ·`·· S "   ";ê'· 1
qu'un second jeune busard, moins âgé, I ` Il ) ' ` ` · .       ’ 'I
puis un troisième à côté, vivants! Tous   , ` _ V jj W" H ,—‘;l'   '·  · " ,_"
les trois vivants! Un examen attentif `· ","\; '    ly ,. ' gif
me permet de constater qu’aucun n’est   ·` I \ L _'··!'· NW : i§%ff7'f",/l'  
blessé Ct qu`il nly a pas d'autres jeunes à   · Q";}   ' `hyîîii ! /' L
proximité. Comment se fait-il qu’ils   7 I l "
(

20 Picardie Nature n° 69
lléîl WUÉ EEE W@TI.î2È LÃbSS@@UÃÃlï'[l@l`RU
Les sorties d’été avec Picardie Nature : ambiance
Pour la troisième année consécutive, Pavot cornu, Choux marin et Gazon Bécasseaux variables et Cocorlis,
notre association a organisé des sorties d’olympe sont les plantes les plus carac- Courlis cendrés et Corlieux, Avocettes
naturalistes sur le littoral de juillet à téristiques de ce biotope. élégantes, Huîtriers pies, Chevaliers
début Septembre. Au total, un peu plus Le Crapaud calamite (ou Crapaud des gambettes... des myriades de Limicoles
de ZO joumées étaient prévues afin de joncs) avec sa ligne dorsale jaune en est ont pu être contemplées à partir des
permettre aux vacanciers de découvrir un occupant abondant... et docile observatoires judicieusement placés sur
des sites aussi prestigieux que fragiles comme beaucoup auront pu le voir. la digue séparant le parc de l'estran*.
tels le Hâble d`Ault et la Réserve Les oiseaux observés furent surtout des
Naturelle de la Baie de Somme. Laridés (Goélands et Mouettes) dont la Plus au Nord, nous pouvions voir un
rare Mouette mélanocéphale et des milieu fragile en pleine évolution à
Limicoles (Gravelots, Avocettes, cause de la progression de la dune vers
Bécassines). Sur les plans d’eau, la mersle Banc de l`llette, toujours plus
Foulques et Cygnes tuberculés étaient vaste, et l’Anse Bidard encerclaient
les plus nombreux. Chacun se souvien- une zone où Phragmites et Massettes se
dra du Tadorne de belon, ce gros canard développent, donnant naissance à un
barriolé, qui niche dans les terriers de petit marais ou l`eau salée n`accèdera
mu H7 lapins. certainement plus.
P   ff  \ \® La fragilité du site a été très bien res- Sur le chemin du retour, en passant par
·· h J [KV sentie a cause de sa fréquentation tous l'écluse de la Maye, nous pouvions sou-
_______,__ _ azimuts et du dépôt anarchique d'or- vent voir les Ardéïdés au grand com-
dures contre la digue de galets... pour la plet : Aigrettes garzettes, Hérons cen-
consolider disent les polluants afin de trés et gardeboeufs, parfois accompa-
A la fin de la saison, l'exposition sur les se donner bonne conscience. gnés de cigognes blanches.
Phoques était de nouveau installée à Après le Hâble, une visite des falaisesa C’est cette réserve qui aura laissé les
Saint-Valery-sur-Somme. Certains Ault terminait la sortie. Avec SO meilleurs souvenirs aux visiteurs.
jours, il a été possible d'observer mètres de haut, ces falaises crayeuses, A marée haute, la baie inondée trou-
quelques individus pêchant dans le qui sont le début des falaises du pays de blait la ligne d’horizon, ciel et mer se
chenal à marée montante. Cause, abritent le Fulmar que chacun mélangeant en des bleus divers.
Ces sorties ont attiré presque autant de aura pu contempler et différencier des Ces vastes espaces d`une baie sauvage
monde cette année qu’auparavant, Goélands argentés avec qui il partage et encore préservée, dont on comprend
c’est un public fidèle et enthousiasmé les parois. peu à peu l`intérêt du patrimoine natu-
qui a découvert avec intérêt divers Phragmitaies, étangs, plage de galets rel, émerveilla les jeunes et les moins
milieux naturels caractéristiques de avec en arrière plan les falaises que les jeunes. Ceux-ci ne cachèrent pas leur
notre côte picarde. flots cognent sans cesse... tel est notre impatience de déguster prochainement
Certes, des "habitués locaux" nous ont littoral sud. La différence avec le nord la Salicome, le Mouton des prés salés,
rendu visite, mais aussi des Normands, est tranchante.
des Méridionaux, des Belges et tant '
ÈÉ“tf°$· 1 u h H L3 I‘éS¢l'V¢  
insi, outre a ric esse oristi ue et    
faunistique de notre littoralîl c’est naturelle de  
V É" \ \
l’identité forte d’une région qu'ont la Bale de Somme  
apprécié de nombreuses personnes.  
C’est toujours à marée haute que nous I  
Lg   nous y sommes engagés, quand la lisse   _"
ss les falaises mais ds msi monde ‘s Sims-    
Lilas de mer et Obionne. Ceci impli-  
Dos à la mer au milieu du 18e siècle, le quait que nous longions la digue pour  
Hâble d`Ault présente 250 ha de marais ne pas nous aventurer au coeur de cette  
dont l/4 est en réserve. baie dangereuse pour qui ne la connait `
Cette zone d`étangs et de galets, avec sa pas. L`estuaire rempli obligeait les
flore typique, reste un site original et oiseauxàregagner leurs reposoirs sur les
unique. ilots du parc ornithologique z

Picardie Nature n° 69 ZI
lléîl WUÉ ®E W@Tlî3lÉ' LÃlSS@CÉ`flLÃlTll@lN p      ~;· g
`W e     L -2.}
les Coques et les Poissons de cet estuai- â  f —_" _,  
F6 (-l-Ufbos, Soles, lvlaquereaux plus au i ` _i   ·  
large) productif car "en bonne santé"   ;_Q L1 l` / "
l' · I · r Q É he Qt I
comme lindique d ailleurs la presence Q É g zizi; gr 5 p
» . " Ta • ‘l!'
d une colonie de Phoques veaux- i\\\   gi   . \ Q - '
marins. av 'I Y I I _ * i
.. . . ~ xl, v \ r V l
Le Shorre 2 portion du littoral la plus \ Q / \ r
\`   \
haute recouverte par les plus fortes xl; il  
marées. ;f' ,
* l.`lÉstran 2 portion du littoral située _ % \l
entre la plus haute et la plus basse Sulwûme .
maré   Lilas de mer
e.
Les Phoques obzm ef
` J
a Salnpvale , ' Nous attendions pour cela sur le quai 260 personnes avec qui rurent partagés
sur-Somme face à l`exposition, ou parfois, nous ces moments forts, merci pour la com-
nous rendions au Hourdel à l’embou- préhension de celles qui auraient pu
Des Phoques en Baie de Somme ?Cela chure du chenal. être frustrées de ne pas avoir vu de
en aura surpris plus d‘un. Et pourtant, Phoques. Et puis, allez savoir... ce sera
au début du 19e siècle, c’est plus d’une Certes, ces sorties étaient aléatoires car peut-être pour l’année prochaine ?
centaine d’individus qui vivaient dans nous ne pouvions certifier l’observation
l`estuaire. assurée des Phoques. Vincent BAWEDIN
Les moins chanceux n’en auront pas vu
; beaucoup auront observé un Phoque
___ ___   ___________ dans le chenal ; quant aux plus vei- Cette armée,
` " ` _ ` ' nards, ils auront vu. en plus des le soleil était de la fête.
Phoques, d’autres mammifères marins Beaucoup de monde Sm- la côte
, le \ au large du l·lourdel... ll s agissait pro- picarde et à Saim;.\/além
MÃ T ' •:0¤·:   bablement de Dauphins, de
    us rtf? 1 R. Globlcéphales °U· qui Sam ds lfexposition sur la Baie de Somme
· ·”ï;,@i’î, ‘ _·   ` _   Il:/îaïsoulns ·· _ , V _ et le phoque veau-marin que pre-
, - · ·\·v: ' . _ \·   ,
·==4-È`(l‘- " A.-',   ,_   Pi"; 1 uïl. p, " d als' œ (lm ‘mp°"°’ C Esï aus acuîln sente comme chaque annee
`T; È. g' ·\ `~.`·_î¤l `A" ( \ "   ' . · ` ' r , , ,
un-  ,},11 ·_`\?-ee? ne F zzmî  e notre association pour a saut egar e Picardie Nature a armé presque
¤~=· «     -__ "~·;_;~>·ë ' de cette colonie soit connue et recon- 8000 personnes
· ···..,~   '~_..,« ·~·=.=«r··’ :- A . . . ·
"J"  nue. Le role des "interventions infor- ,, ,
    ‘· ~—' "" . ,, ,, . . Un record dont nous nous rejouis-
——· · `~——— -——'··——-···"··——·· matives de l equipe de surveillance des _ _
_ __ . . sons. Des curieux, certes, mais
Phoques est primordial. En effet, nous _be d è ` É
savons quelle serait la cause des déran- mm} aucoupl C gem U î mt '
En une demi-heure, la visite de l’expo- gements occasionnant la mise à l'eau œSSES’ non seu emclu pari es panî
sition permettait de retracer l’histo- des Phoques ai marée basse : les jeunes neëux préscmîés mais Pat es sxvlr
rique de la colonie de Phoques veaux- (il y a eu 2 naissances cette année) ne Canons donncœ Un Contact dans
marins en Baie de Somme, de présenter parviendraient pas a avoir le nombre de usa Posmf Pour la Scnslblhsauon
l'association Picardie Nature et son rôle tétées nécessaires à leur maturation et ds la Pmœcmm ds la COlPm€~
prépondérant dans la rotection des ériraient sur la la e.
P P P E _ ’ t
Phoques ainsi que d’insister sur l’intérêt ll importe aussi que soit connue la pré- S1 lannêc d€¤11èf€ 119115 8VOI15 €U
de la Réserve Naturelle. sence de cette colonie, véritable riches- la Visite CPILII grand écrivain
Ensuite, nous avons tenté, comme se de notre patrimoine naturel régional Claude Roy, cette année c’est un
prévu, d’observer les Phoques veaux- et qui représente de surcroît 60 % de grand peintre parisien, Christo
marins remontant dans le chenal de la l’effectif national du Phoque veau- Gnéridg qui nous afaig llhgnngm
Somme avec la marée. En effet, c’est marin. Le veau-marin fait partie inté- de signe; nom-: [ivre 4*01-_
couramment que quelques individus grante de l'identité de la Baie de
sont repérés a\ marée haute pêchant Somme... Pensons-y! ]0ScttcDO1phin
dans le port de Saint-Valery. ]e terminerai par un grand merci aux

ZZ Picardie Nature n° 69
ILZÃX WUÉ EEE W@TlTEÉ LÃXSS@@ULÃ1TLl@lXl
Surveillance estivale des Phoques de la Baie de Somme
6 Septembre 1995, la 6e édition de la l'Université de Picardie. 60 dérangements ont été répertoriés, ce
surveillance estivale des Phoques de la qui, compte-tenu de l’affluence dans la
Baie de Somme vient juste de s’ache- La formation aux techniques d’identifi- Baie, va dans le sens d`une meilleure
ver. Essayons d’en dégager les faits cation des Phoques 1 john de BOER. efficacité constatée d`année en année
marquants. Financement : Association Univerté- (SZ dérangements en 1994). Un carton
Entreprises pour la Formation en rouge à cette famille, en vacances à
La présence de Z femelles en gestation Picardie (AUEFP). Ceci nous a permis Brighton, qui a provoqué volontaire-
est confirmée lors de la venue de john de suivre régulièrement les deux ment des dérangements à 4 reprises.
de BOER, notre collègue néerlandais, femelles en gestation jusqu’aux nais-
les 8, 9 et 10 juin. Pour john, les nais- sances. Les naissances ont été tenues secrètes
sances sont â prévoir pour le mois de jusqu'au 16 Août pour préserver la
juillet. Le 21 juillet, Romain LEGRAND tranquillité des mères et des petits. Les
Le but de la surveillance 1995 est constate que le phoque MANUE (déjà médias se sont ensuite fait l`écho de la
triple : mère en 1994) a donné naissance à un réussite de l'opération : TF1, France
- assurer un suiviquotidien des femelles bébé Phoque. Une semaine plus tard, Inter, RTL, Radio France Picardie, le
en gestation, puis des mères et des un deuxième bébé Phoque est observé Courrier Picard, Le Figaro, l`Agencc
petits ; par Aurélie TROTTG et moi-même. France Presse, la revue Pays du Nord.
- éviter les dérangements pendant ces Les Demières Nouvelles d`Alsace, le
semaines de grande vulnérabilité Chaque jour, mères et petits sont repé- journal d'Abbeville, l`Eclaireur du
(risques de voir les femelles gestantes rés, protégés. lfallaitement se passe Vimeu...
déserter l`estuaire, risques de séparation bien et les petits prennent du poids. Le
mères-petits à cause des dérangements sevrage du 1er Phoque se passe entre les Les stages de formation, l'expérience
humains ; 22 et 26 Août et le Ze entre les 25 et 30 accumulée, une météo clémente ont
- informer les touristes et les usagers de Août. contribué à ce que cette 6e édition se
la Baie des conséquences des dérange- passe bien.
ments estivaux et être prêts â récupérer Les quelques jours qui nous restent john de BOER envisageait la présence
des Phoques affaiblis dans les plus brefs nous permettent d’observer le compor- possible d’une 3e femelle en gestation,
délais. tement des Z jeunes Phoques émanci- ce qui n`a pu être confirmé les semaines
pés et de tenter de reconnaître avec suivantes. Cette Be femelle a-t-elle pré-
16 personnes, étudiantes pour la plu- plus de précision les différents individus féré la Baie d'Authie ? Au début du
part, participent â l`opération, 6 ont de la colonie. mois de juillet, Z Phoques y ont été
déjà participé aux campagnes précé- L'effectif estival de la colonie picarde observés dont Rémi (né en Baie de
dentes, Y viennent de notre région. est de 28 Phoques (Z6 veaux-marins et Somme en 199}, soigné aux Pays-Bas et
Z Phoques gris). relâché dans l'estuaire picard en 1994)
Le financement est assuré par le Le soleil a permis de mener cette sur- et un Phoque femelle probablement en
Conseil Régional de Picardie, le veillance dans de bonnes conditions, gestation. Les quelques observations
Conseil Général de la Somme, la mais a attiré beaucoup de monde. Les menées et les informations recueillies
D i r e c t io n R é g io n a le d e surveillants ont effectué 160 inter- n`ont pu confirmer cette hypothèse.
l’Environnement (DIREN) et ventions de prévention (S6 en 1994). Patrick TRIPLET, Directeur de la
..T.   J _ I M -   Réserve Naturelle, et M. DLTFOSSE,
  _ F-; _ p  4 _ garde, ont participe a une reunion avec
.   __-     _ les surveillants et ont été informés du
···.«~.·    ’:_ ;_·;_· · `  Il  ï%t;=¤T  _   déroulement de la surveillance.
.—¤·«-~ — J   ·  ·.;  __,.l_ _·..     en i ·— °*~¤
_· QC? , "    ` j'—`·:;i `¥îe;  `   "        ·e E A à ·°’f"··` R · ~ j d
  M   Lx   g   . `_ ·_;   ,_à3__(_·:-_._Qî_;,_ï.· · -  _-  gïiub, yenierciements a tous es acteurs e
,, "- W ·   à ëœ   ' · . ___ï.; loperation, en particulier les sur-
'___ ·   .   _ * _—i;:·.7_.;`gM\S:£( _   "*   -— ` veillants et notamment à Romain
' È `T Y    """*`**‘·—-' E- -:§";;;·3iù_· —·`:¤ · " >··— _ `. F- LEGRAND, Laurence TELLIER et
;°'°°"'·" '_ _ _ · Eliane j©SUAN pour avoir consacré
  6 ·· "` ` F `—. ___,.   une grande partie de leurs week-ends à
î_\   L;    nous aider.
Alain WlLL1A1v1

Picardie Nature n° 69 Z3
O O
C ’H1r0ndelle rustzque
O I J
ou hirondelle de cheminee
(Hirondo rustica)
Un beau jour d'Avril les Hirondelles nous reviennent, les plus précoces Fin avril, le femelle pond environ cinq oeufs qu'elle couvera seule, ne
"débarquent" en Picardie au mois de mars. s'absentant que pour se nourrir.
Les mâles arrivent généralement les premiers, Les jeunes Hirondelles nourries par les deux parents resteront au nid
Les oiseaux occupent le nid de l’année précédente ou ils en construi- de 20 à 24 jours après quoi ils continueront a recevoir la becquée tan-
sent un nouveau. tôt en vol, tantôt sur un perchoir, ils reviennent aussi coucher dans le
Le mâle et la femelle participent à la construction de la coupe consti- nid près des parents. Un peu plus tard ils deviendront plus indépen-
tuée de boulettes de boue et de salive mélangées dants.
â des fétus de paille, des crins, des radicelles, l'in- , ·%_ _
térieur est garni de nombreuses plumes. i ` ` - Fin août les Hirondelles commencent à se ras-
  sembler sur les fils électriques, c'est bientôt le
La coupelle est fixée soit contre une poutre dans l moment de la migration, les quartiers d’hiver
une grange ou une écurie soità |'extérieur sous un des Hirondelles européennes s'étendent sur
avant ·toit ou une corniche. Le nid de l'Hironde||e une grande partie de l'Afrique tropicale et
de cheminée est plus ouvert que celui de méridionale. Leur voyages s'effectue par
l'Hirondel|e de fenêtre, et toujours placé très petites étapes, de quelques heures par jour
proche du plafond. (environ 200km):
»«.·,,,,,”Aê_|`._,· Q mais le péril est grand, la mer, le désert leur
Chez les Hirondelles de cheminée, les adultes   Q —" ""€?’« ·-·» sont souvent fatal mais le danger principal est
arborènt un plumage bleu-noir brillant sur le des- jle j _ Q la faim, les insecticides, les pesticides et la pol-
Sus, un front et une gorge brun·rouge, un large ,'/ ”   lution qui font disparaître les insectes indis-
collier bleu-noir, un ventre blanc lavé de roussâtre.   [ pensables pour eux.
La queue très échancrée avec une rangée de ll Z/( Q L'espèce risque donc de régresser malgré le
tâches blanches, est pourvue de longs ”filets", ll   respect et l’amitié que nous lui portons.
L’Hirondè|le de cheminée ne se pose a terre que     Ne sont-elles pas les messagères du prin-
très rarement, par exemple pour receuillir la boue È   temps?
destinée à la construction du nid. Des perchoirs `
sont nécessaires à son repos: une grande partie de josette DOLPHIN.
la journée se passe dans l'air. C'est aussi en volant Bibliographie:
qu'elle se baigne et se désaltère par une adroite GEROUDEi? Les Passereaux.
manoeuvre a fleur d'eau.   ] F DE/ONGHE: Oiseaux entre ciel et terre
Essentiellement insectivore, elle capture en vol des insectes de toutes  
sortes ( mouches, taons, tipules etc...). La hauteur de son vol varie en  
fonction de celles des insectes ailés.
Si elle est sociable, |'Hirondel|e de cheminée ne vit pas en colonie. Elle  
n'est pas non plus silencieuse. En effet près du nid ou en société sur  
les fils électriques elle débite, inlassable, ses gazouillements entre-cou-   W Ã;
pes de trilles dontlla volubilite défie toute concurrence. Alarmée elle   g f 
poussera des cris aigus et pourchassera l’intrus. 'V  
DESCRIPTION : ` ‘-g
Plumage: Les jeunes sont plus temes que les adultes. Les reflets N
metalliques du dessous sont estompes.   "
Longueur: ‘l9 cm / Poids: 20 g _ ·j`lu®¥ `
Nidificationz mai à juillet avec deux à trois pontes annuelles  
Longévité: 16 ans l, jj}
Nombre d’oeufs: 4 â 5 oeufs] Nidicole  

Z4 Picardie Nature n° 69
Les Ormes du Santerre (Haute Picardie)
En 1993 la CEMAGREF lançait dans la revue Picardie Nature un appel splendide tribune dans le canton de Péronne, lntacts de maladie, ils
de répérage des ormes adultes et sains de diamètre supérieur à 15 cm. devaient ètre abattus; Après supplication, ils sont toujours là, libérés du
limidement, une reconnaissance a été entreprise dans le Santerre (Est lierre qui leur donnait un aspect sinistre. Ils servaient jadis d’ombrage
de la Somme, altitude environ 100m). L'orme aime le plateau calcaire aux bovins. La motorisation, ainsi que le gigantisme du machinisme
recouvert de limon, d’argile et par endroit de sable. Une bonne dou- (voir le service des voieries) ont provoqué le rasage des haies
zaine de bois ont été visités afin de dénicher ces arbres à problèmes.
Seuls les connaisseurs savent que le fléau dela graphiose est en train de Quant à |'orme lisse (Ulmus Laevis), il est plutôt solitaire et même rare.
décimer lentement mais sûrement cette essence si recherchée autrefois ll semble résister assez bien à la graphiose mais d’autres insectes, larves,
en construction, charronage, ébénisterie, etc... La réponse des proprié- cochenilles s'attaquent sévèrement à son feuillage. Heureusement au
taires a été presque unanime; il n’y a plus d'ormes! Espèce en voie de printemps suivant, il est toujours aussi garni. Sa place privilégiée dans
disparition, peut-être mais le Santerre possède sa petite réserve de près les bois est la lisière. On le trouve également en bordure de chemin. Un
de 800 ormes repérés à ce jour en une cinquantaine de points-ormes seul cas rencontré où il est seul en plein coeur de bois en association
(ou stations) situés à environ 25 km autour de la Pusières-en-Santerre. avec des châtaigniers et frènes oû il est de loin le maitre. Il a dû plaire
Tous les bois n’ont pas été visités et la Picardie est grande. La propor· au bûcheron qui l'a épargné malgré son diamètre de 72 cm. ll servira
tion des arbres malades est en moyenne inférieurà 10%, allant de 0à d'ensemencier. Ils y a des ormes lisses remarquables. Celui du canton
plus de 60% par endroits. Les scolytes, vecteurs du mycélium patho- de Rosières fait 1m20 de diamètre; L'autoroute A29 passera tout près.
gène ne sont pas les seuls responsables; D'autres insectes, larves, Mais sontronc semble atteint de pourridié. Dans le canton de Corbie,
cochenilles et quelques fois les produits chimiques sont capables de on peut admirer un joli bosquet d’ormes lisses. De grosses branches
dénuder partiellement sinon totalement des petits arbustes dont cer- maîtresses partent près du sol en éventail faisant ensemble 1m20 de
tains ne s'en remettront pas. Les scolytes semblent donner le coup de diamètre et lui donnant un aspect de corbeille avec ses branches
grâce aux ormes ainsi affaiblis. Les ormes se rencontrent seuls ou en retombantes. Dans le canton de Rosières, cette fois—ci dans un bois,
peuplements. Il existe même dans le canton de Rosières des ormaies trois beaux sujets de 88, 57 et 52 cm lancent un défi aux scolytes.
avec pour hôtes des frènes et merisiers. Les clairières laissées par les Toujours en lisière dans le canton de Montdidien un solitaire de 35 cm.
ormes dépéris sont vite conquises par les frênes. Beaucoup d’ormes Dans le canton de Chaulnes, il y a beaucoup de champêtres. On peut
sont victimes de surdensité. Un bon éclaircissage n’en serait que béné- rencontrer un orme comme une pépite dans une montagne de terre.
fique aux arbustes pour devenir le plus rapidement adultes et coriaces Beaucoup d’ormes non identifiés sont classés parmi les hybrides. Si le
à dégoûter les scolytes. Santerre a encore ses ormes, il manque de botanistes chevronnés pour
les identifier. C'est un vrai casse-tête de par la diversité des feuilles,
Les différente; espèce; écorces, port, époque de floraison surtout pour un amateur, mais quel-
le joie en retour!...
Sur les lieux explorés le plus courant se trouve être |’orme champêtre
plutôt Ulmus Minor et ses variétés. L'orme lisse ou pédonculé Ulmus Voila en bloc un aperçu de la situation des ormes dans le Santerre
laevis est rare mais résistant pour en faire des sujets remarquables par Picard. Un spécialiste forestier aurait peut-être une version plus scienti-
leur taille allant jusqu'a 1m20 de diamètre. L'orme de montagne n'est fique. L’essentie| est de trouver un orme peu importe son espèce.
pas trouvable en tant que répondant aux critères de |’Ulmus Glabra. Puisse cet article vous inciter à repérer les ormes sains afin que le CEMA-
Les ormes champêtres (Uliminor) vivent en groupe avec des peuple- GREF poursuive son travail de sélection de souches résistantes à la gra-
ments allant jusqu'à 100 unités. ll se trouve quelques solitaires, proba· phiose et pour que le paysage rural picard s’enrichisse à nouveau de
blement des survivants, rescapés d'anciens peuplements. Dans les bois, cette essence.
ils ne sont pas très éloignés de la lisière. Ils excellent par les rideaux, Les bois étant propriétés privées, ilserait bon d'en avoir au préalable un
coteaux, talus où ils forment parfois de magnifiques tribunes changeant droit de visite.
de parure à chaque saison. De tels spectacles peuvent être vus dans les Un remerciement à PICARDIE NATURE, au CEMAGREF, au CRPF et aux
cantons de Rosières, Péronne, Wllers Bretonneux oû certains figurants propriétaires intéressés pour leurs encouragements.
dépassent les 35 cm de diamètre. hélas il est une espèce recherchée par PIERRE SIDOR.
les scolytes . Le plus joli des ormes champêtres se retrouve seul dans le 35, rue Defruit Raoul 80131 HARBONNIERES - TEL: 22 85 37 07
parc d’un château du canton de Montdidier. Avec son diamètre de 88
cm il lance vers le ciel de grosses branches qui retombent aux extrémi- NDLR; Pierre SIDOR e participe gçtivemem à la campagne de repé-
tés à la façon d’un saule pleureur. La encore j'ai appris qu'il était le der- rage des ormes sains en Picardie lancée il y a deux ans par la
nier des survivants. Un autre sujet de même aspect mais plus modeste Direction Régionale de l’AgricuIture et de la forêt en signalant la pré-
avec un diamètre de 67 cm dans le canton de Rosières. Dans les can- Senœ d'°lm@$ $"Pelb€$ élmignéî Pal la 9l°Phl°$€· Une léœlœ de
tons de charmes et de Rosières on peut Voir de magnifiques Canoe amine tk Ce ¤i“¤r¤¤ même été ¤if€¤t~ë¤P¤r lwwiœ M1 fwët
naires de 57, 55, 52, 45, 40 cm secondés de nombreux 30 cm. Un îgoîîupîgîè MNE
autre de 41 cm se retrouve seul dans le canton de Nesles. Il ne faudrait È , . .
pas oublier un alignement de cinq ormes champêtres formant une Semœœgmnuldeia fotêtetdubms I3' me Cmdm 80000 AMIENS

l ` • ï  Ã
: Pour UG VIVBHÉ
I   q F I R
5 les Rapaces de France.
É P E T I T I O N
l La France accueuille 25 espèces de Rapaces diurnes nicheurs ou traversant son territoire au cours de
I leur migration entre |’Afrique et l’Europe.
  Oiseaux prestigieux comme |’Aigle royal ou Balbuzard pécheur, tous les Rapaces sont protégés en
Q France depuis I972 et en Europe. Pour la France, la protection s’est vue renforcée par la loi du
Q IO/07/I 976 sur la protection de la nature.
[ Pourtant, de trop nombreux Rapaces sont encore abattus et plusieurs espèces sont extrèmement
È menacées avec des effectifs en régression (Faucon crécerellette, Busard cendré, Vautour percnoptère, ·
E Aigle de Bonelli).
l Malgré cette situation alarmante, certains chasseurs, ayant trouvé un "bouc émissaire" à la diminution
Q d’oiseaux gibier comme la Perdrix, réclament la destruction des Rapaces par le tir et le piégeage.
E Nous demandons à Madame le Ministre de l’Environnemnt de ne pas céder aux pressions et
E d'assurer, par leur statut d’espèces protégées, un avenir durable à ces magnifiques représen-
É tants de l'avifaune française et européenne.
  Nom, prénom adresse signature
l A retourner à : Plcardle Nature 14, place Vogel BP 835 80008 AMIENS Cedex 1

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