Avocette 2012 (36) 2
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revue naturaliste de Picardie Nature

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2012 - 36 (2) - MARS 2012

     

0 la Migration postnuptiale à Brassoir (60) p 3S
0 Cke oizo ed picqrdie p ‘r3

0 Echouages de tortues marines sur la cote picarde p 52
0 le QTOC - E.P.Q. en Picardie. Année 2OI2, douzième année p 5S

L’Avocette, un moyen de diffusion de l’information naturaliste pour |’Observatoire de la faune sauvage en Picardie.
Depuis sa création en 1970, |’étude et la protection de la faune sauvage de Picardie sont les moteurs de Picardie
Nature et |’objet principal de ses statuts. Depuis des années, des dizaines de bénévoles parcourent la région pour
mieux connaître le statut des espèces de différents groupes faunistiques.

Chaque jour met un peu plus en évidence la nécessité de préserver ce qu’il reste de nature dans nos trois
départements. Pour cela, l’association a décidé en 2009 de créer un Observatoire de la faune sauvage en Picardie
de manière a mieux cadrer et évaluer les politiques de conservation mises en place.

Les rôles de cet Observatoire :

- aider au recueil d’informations dans les domaines couverts par les différents réseaux naturalistes de l’association
(actuellement 11 réseaux naturalistes : amphibiens/reptiles, araignées, chauves-souris, coccinelles, criquets/
sauterelles, libellules, mammifères, mammifères marins, mollusques, oiseaux, papillons) par l’embauche de salariés
qui aident a l’organisation fonctionnelle des réseaux de bénévoles et participent au travail de terrain pour des
enquêtes régionales ou nationales ;

- communiquer les informations naturalistes régionales auprès des décideurs et du grand public. C’est la
qu’intervient notre revue naturaliste l’Avocette où vous trouvez les résultats de ces travaux mais d’autres moyens
existent aussi : publication d’atlas régionaux de répartition, mise a disposition de tous de données (non sensibles)
grâce au site internet de l’association, participation a des colloques, rapports scientifiques...

Le projet d’Observatoire de la faune régionale est soutenu financièrement par le Conseil Régional de Picardie, les
Conseils Généraux Somme et Aisne, l’Etat et l’Union Européenne.

- Sommaire

p.35

- La migration postnuptiale à Brassoir (60) en 2012
Par HENRY DE LESTANVILLE

p.43
- Che oizo ed Picardie
Par XAVIER COMMECY

p.52
- Note sur les deux échouages de tortues marines sur la côte Picarde en 2012.
Par : LAËTITIA DUPUIS, STÉPHANE SOYEZ, CHRISTINE MARTIN et REGIs DELcouRT

p.55
- Le S.T.O.C. - E.P.S. en Picardie. Année 2012, douzième année.
Par XAVIER COMMECY

L’AVOCETTE, publication naturaliste de :

Picardie Nature - 1 Rue de Croÿ - BP 70010 - 80093 AMIENS Cedex 3
www.picardie-nature.org - contact@picardie-nature.org

Directeur de publication : PATRICK THIERY

Rédacteur en chef : XAVIER COMMECY

Comité de relecture : DIDIER BAVEREL, XAVIER COMMECY et WILLIAM MATHOT

Conception et mise en page : XAVIER COMMECY, FLORENCE FRÉNOIS

Photo de couverture :Aigrette Garzette, Guv LOUVION

Tirage : 130 exemplaires - Prix d’un numéro : 8 Euros

Date d’édition : Juin 2012

Consultable à l’adresse suivante : http ://www.picardie-nature.org/spip.php?rubrique35
Dépôt légal : Préfecture de la Somme - FR ISSN 0181 - 0782

Impression : I.P.N.S.

 

La migration postnuptiale à Brassoir (60) en 2012.

Par Henry dE LESTANVILLE.

Introduction

Nous fêtons cette année les vingt ans du suivi
de la migration à Brassoir. Ce site est fréquenté
depuis 1992, et il fait |’objet d’un suivi assez
régulier depuis 1995 jusqu’à ce jour. Nous n’a||ons
pas revenir sur son historique et ses particularités,
qui sont très bien expliqués sur le site internet
Migraction et dans la revue l’Avocette disponible
également sur la toile (voir la bibliographie en fin
d’article). Nous pouvonsjuste rappeler que Brassoir
est un hameau situé sur la commune de Morienval
dans le département de l’Oise.

Méthodologie.

Cette année, le suivi a été réalisé comme en 2011
par la même paire d’ornithologues qui se sont
fortement impliqués. Nous avons également eu une
sortie conjointe LPO Oise et Picardie Nature lors de
l’Eurobirdwatch le O7 octobre avec 15 personnes.

Les comptages ont été effectués selon le protocole

Migraction. Les séances se sont déroulées

de l’aube jusque vers 13h00 voire 14h00 lors

des journées avec des passages d’oiseaux

planeurs qui ont besoin d’ascendance thermique,
exceptionnellement toute la journée comme le 22

octobre. Les résultats sont recueillis sur une feuille

standardisée puis la saisie en ligne est réalisée au

jour le jour, après chaque séance d’observation

dans la mesure du possible. Nous avons également

effectué un test avant le coucher du soleil les 4 et

5 octobre. Nous avons ponctuellement utilisé la

méthode d’échantillonnage (5 minutes par demi-
heure) lors d’heures de flux continu pour le Pinson

des arbres et l’Alouette des champs.

Les comptages se sont échelonnés du 22 juillet
au 11 novembre 2012 soit pendant 36 jours, 144
heures et 35 minutes pour 114 649 oiseaux. Un
effort d’observation a été mis en place entre le
premier octobre et la mi-novembre avec présence

Présentation des résultats

Les résultats sont présentés de la façon suivante :
> L’espèce avec le nombre total d’individus comptés

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Avocette 2012 - 36 (2) - MAI 2013 - Revue naturaliste de Picardie Nature

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la Forêt de Retz-

Spot de Brassoir vu de
H. DE LESTANVILLE

toutes les matinées sans pluie ni brouillard soit 28
jours sur 42. La couverture d’observation a été
plus importante qu’en 1996, année où le suivi avait
représenté 25 jours soit 70h20. Seules les espèces
en migration active sont reprises dans ce rapport;
pour les oiseaux locaux, en halte migratoire ou
hors protocole, les informations ont été rentrées
dans la base de données clicnat.

La météo fut relevée sur Météorologic Picardie
httpzl/www.meteorologic.net/meteo-picardiephp,
la couverture nuageuse et les météores ont été
notés sur le terrain à heure fixe. Afin d’éviter tout
déplacement inutile, nous avons utilisé le site
meteo60 http://www.meteo60.fr particulièrement
pour la prévision des précipitations

La tendance météo de l’automne 2012.

Le mois de septembre n’a pas été
particulièrement chaud par rapport à la normale
mais cependant peu pluvieux. En octobre les
températures ont été plus élevées de 0,5°C que
la moyenne habituelle. Quelques perturbations ont
apporté un bon cumul de pluie. Novembre a été
peu ensoleillé avec des nuages et brouillards bas.

espérant n’avoir oublié personne.

dans la saison
> Les tableaux de phénologie.

> Un rappel des périodes de migration en France
issu des données Migraction lorsqu’elles éclairent
les observations est aussi rapporté ici,

> La première et dernière observation du site,
les maxima journaliers, en gras les effectifs
remarquables

> Les anciennes données disponibles marquantes.
Lors d’afflux important noté cette année pour
certaines espèces, cela amène une discussion en
fin d’article et nous avons joint le graphique de la
phénologie de la migration tel qu’il apparaît sur le
site Migraction.

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GRAND cORMORAN Phalacrocorax carbo
(n=2288) Fig.1 68 le 23/09 ; 15 le 09/11 ;maxima :
162 le 01/10, 1039 le 07/10, 209 le 12/10 et 219
le 22/10. Le dernier maximum connu était de 229
oiseaux le 14/09/2008. A noter dans un vol de 39 le
07/10 la présence d’une Aigrette garzette. Egretta
garzetta (voir plus bas) La migration postnuptiale
du Grand Cormoran est habituellement observée
de mi-septembre a fin novembre.

GRANDE AIGRETTE Casmerodius albus
(n=6) 2 le 28/09 (P.CRNKOVIC) ; 3 ensemble le 4/10 ;
01 le 24/10.

AIGRETTE GARZETTE Egretta garzetta (n=1)
Les données en France oscillent entre fin juillet et
fin novembre avec un pic fin septembre.

1 le 07/10 dans un vol de 39 Grand Cormorans ;
coopération atypique entre palmipède et échassier.
Ce comportement a déja été observé dans l’Oise
entre l’Oie et la Grue cendrées (obs. pers.).
Dernière donnée antérieure connue : 6 le 15/10/2011.

HÉRON CENDRÉ Ardea cinerea (n=15)

1 le 07/10 ,1 le 10/10, 13 ensemble le 22/10
Observation de mi-septembre a fin de deuxième
décade de novembre avec comme date moyenne
le 9 octobre a Brassoir (n=32).

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CIGOGNE NOIRE Ciconia nigra (n=4)

4 le 22/07 ; les premières sont vues sur les sites
français de suivi de la migration dès la deuxième
ou la troisième décade de juillet.

Dernière observation sur le site : 1 le 15/07/2001.

OIE CENDRÉE (n=7)
7 le 25/10. Dernière donnée antérieure exactement
a la même date : 11 le 25/10/2008.

BON DRÉE APIVORE Pernis apivorus (n=1)
1 migrateur le 05/08 En France, les premières

migratrices sont observées dans la première
décade de juillet, les effectifs culminent
dans la dernière décade d’août et les

dernières sont vues a la fin du mois d’octobre.
La date moyenne de passage a Brassoir est le
19/08 (n=15).

MILAN ROYAL Milvus miIVus

(n=58) Fig.2 Passage remarquable cette année
Premier : 1 le 23/09 ; dernier ; 1 le 06/11.
Maxima :3 le 21/10, 21 le 22/10 (+ 1 qui ne passe
pas), encore 5 le 23/10.Relevons l’observation le
23/10 de deux Milans royaux chassant derrière les
engins de récolte de betteraves, puis reprenant
leur migration en mangeant leur proie en vol.

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Fig 2 : Milan Royal

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Avocette 2012 - 36 (2) - MAI 2013 - Revue naturaliste de Picardie Nature

BUSARD DEs ROSEAUX Circus aeruginosus

(n=29)

Premier : 1 F. le 04/08 ; dernier . 1 juv
le 10/10 ; maxima . 6 le 16/09 (3 M., 2
F. et 1 juv.), 10 le 23/09 (3 F. et 7 juv.).
Maxima précédents : 9 le 10/09/11 et 14 le
14/09/08.

BUSARD SAINT-MARTIN Circus cyaneus
(n=26)

1 F. le 22/09, 2 F. le 06/11. Maximum :4 migrateurs
les 07/10 et 21/10.

EPERVIER D'EUROPE Accipiter nisus
(n=19)1 le 05/10 ; 2 le 06/11, 5 le 21/10, 4 le 23/10.

BUSE VARIABLE Buteo buteo
(n=9) 4 le 22/10 ; 2 le 23/10 ; 3 le 28/10.

BALBUZARD PÊCHEUR Pandion haliaetus
(n=1)

Migre de fin août a fin octobre, avec un pic a la mi-
septembre. L’observation d’un individu le 15/10 est
tardive a |’intérieur des terres. L’oiseau arrive en
vol battu lourd a 11h05, a basse altitude par vent
de SW modéré. Il se perche cinq minutes en lisière
de la forêt de Retz, puis reprend son vol.
Données antérieures les plus récentes :
14/09/2008, 1 le 28/09/2009, 1 le 3/09/2011.

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FAucoN CRÉCERELLE FaIco tinnunculus

(n= 6)

Le mouvement migratoire n’est perceptible qu’en
octobre: 1 le 07/10; 1 le 29/10 ; 2 les 19 et 22/10.

FAUCON ÉMERILLON Falco columbarius
(n=17)
2le 10/10; 1 le 09/11, 3 le 19/10 et4 le 22/10.

FAUCON HOBEREAU Falco subbuteo
(n=11) 1 le 16/09 ; 1 le 19/10, 3 les 23 et 28/09
(P.CRNKOVIC le 28).

FAUCON PÈLERIN Falco peregrinus

(n=4) 1ad le 05/10; 1juv.le 07/10; 1 ad.le14/10;
1 ad. le 07/11. Des individus stationnent parfois en
plaine : 1 juv en chasse le 05/10 vers St-Etienne
Roilaye (le même que celui vu passant deux jours
plus tard, le 07 ?).

BÉCASSINE DES MARAIS GaIIinago gaIIinago
(n=1) 1 le 21/10 ; dernière donnée du site : le
14/09/2008.

VANNEAU HUPPÉ VaneIIus vaneIIus

(n= 11 882) 2 le 11/08 ; 851 le 09/11 ; Maxima :
1103 le 07/10, 1046 le 21/10, 1763 le 22/10, 2020
le 08/11.

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Avocette 2012 - 36 (2) - MAI 2013 - Revue naturaliste de Picardie Nature

PLUVIER DORÉ PIuviaIis apricaria

(n=2017)

5 le 01/10 ; 127 le 09/10 ; 280 le 05/11, 635 le 07/11,
278 le 08/11.

MOUETTE RIEUSE Larus ridibundus

(n=282)

Quelques groupes sont notés en migration active
du 01/10 au 11/11 ; 76 le 10/10, 111 en 2jours les
05 et 06/11.

PIGEON cOLOMBIN Columba oenas
(n=1014)1 le 16/09; 1 le 11/11 ;240le19/10 dont
un groupe de 140, 346 le 22/10 dont un groupe de
120.

PIGEON RAMIER Columba palumbus (n= 30891)
26 le 22/09 ; 130 le 11/11 ; maxima : 3 689 le 19/10,
11 694 le 22/10, 3 630 le 06/11, 3048 le 07/11.

Le dernier record du site était en 2011 : n= 56531
et comme maximum journalier : 22 702 le 12/11.

TOURTERELLE TU ROUE Streptopelia decaocto
(n=1)

1 le 21/10, fin du passage pour cette espèce qui
est généralement notée en migration de mi-août a
mi-novembre avec un pic fin septembre.

Plc ÉPEIcHE Dendrocopos major

(n= 9)

1 le 05/10; 1 le 09/11, 2 les 22 et 31/10.
Dernières données du site : 1 le 04/10/2008, 1 le
21/10/2010.

ALOUETTE LULU LuIIuIa arborea

(n=227) Fig.3

75 le 15/10 ; 01 le 4/11 ; 125 le 19/10.

Mouvement tardif et passage très marqué cette
année avec près de 90% des effectifs passant en
deux jours et avec deux pics nets (cf. fig.3) ; peut
être dû a un mois d’octobre très doux.

ALOUETTE DEs CHAMPS Alauda arvensis
(n= 15893)

5 le 01/10 ; 90 le 09/11 ; 5 274 le 19/10, 6 801
le 22/10 (échantillonnage). Comme pour l’Alouette
lulu, passage bien marqué et plus de 80% des
effectifs passant sur 3 jours.

HIRONDELLE DE FENÊTRE Delichon urbicum
(n=1947)

3 le 16/09 ; 1 le 31/10 ; 1 563 le 23/09 (FÏCRNKOVIC),
273 le 05/10.

HIRONDELLE RUSTIQUE Hirundo rustica
(n=1845)
34 le 05/08 ; 2 le 22/10 ; 636 le 28/09 (P.CRNI<ovIc).

Date moyenne

Elîectifjournalier moyen

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PIPIT DES ARBRES Anthus trivialis

(n=38)

17 le 01/10: 1 le 15/10.

Migre en France de fin août a la deuxième décade
d’octobre, avec un pic en septembre.

PIPIT FARLOUSE Anthus campestris
(n=2069)

247 le 01/10 ; 5 le 11/11 ; 299 le 05/10, 335 le
15/10, 490 le 19/10.

Migre en France de fin septembre a fin novembre
avec un maximum courant octobre.

PIPIT sPIONcELLE Anthus spinoletta

(n=?)

1 le 06/11 ; 4 le 07, 2 le 09. Il semble difficile a
détecter pendant le passage des Pipits farlouses.
En France il est noté migrateur d’octobre a fin
novembre.

BERGERONNETTE GRISE Motacilla alba

(n= 2871)

3 le 22/09; 1 le 09/11 ;929 le 10/10, 363 le 11, 589
le 19.

Passage de septembre a fin novembre avec un
maxi en octobre.

BERGERONNETTE PRINTANIÈRE Mocacilla fIaVa
(n=10) 1 le 05/08 ; 7 le 01/10 ; 2 le 05/10.

Migre de début août a fin octobre avec un maximum
mi-septembre.

BERGERONNETTE DES RUISSEAUX M.cinerea
(F8)
1 le 07/10, 3 le 10, 2 le 11, 1 le 13, 1 le 15/10.

ROITELET HUPPÉ Regulus regulus
(n=19)
Maximum, 12 le 04/11.

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Elîectifjoumalier2012 — Datemoyenne2012

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Fig 3: Alouette Lulu

GRIVE LITORNE Turdus pilaris

(n= 592)

33 le 19/10 ; 1 le 11/11 ;259 le 06/11, 171 le 07/11.
Passage de fin septembre a début décembre, en
fonction des vagues de froid.

MERLE À PLASTRON Turdus torquatus

(n= 1)

1 le 21/10. Donnée récente antérieure : 1 le
26/10/2008.

Plus rare en automne qu’au printemps sur le site.

GRIVE MUsIcIENNE Turdus philomelos

(n= 202)

1 le 01/10 ; 21 le 06/11 ; 52 le 11/10 et 32 le 21/10
Observée de mi septembre a fin-novembre avec
un pic en octobre.

GRIVE MAUVIS Turdus iliacus

(n=206)

10 le 19/10 ; 18 le 08/11 ; 18 le 05/11, 84 le 06/11
soit en 2 jours la moitié des effectifs comptés.
Mouvements migratoires de début octobre a fin
novembre.

GRIVE DRAINE Turdus viscivorus

(n=76)

6 le 01/10; 1 le 08/10 ; 10 le 11/10, 9 les 19 et
23/10.

Noté en migration de début septembre a fin
novembre avec un pic en octobre.

MÉSANGE NONNETTE Parus palustris
(n=14) 13 le 05/10 ; 1 le 13/10.

MÉSANGE NOIRE Parus ater

(n=132)

103 le 05/10 ; comme pour les mésanges bleues et
charbonniéres, une irruption a la même date.

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Avocette 2012 - 36 (2) - MAI 2013 - Revue naturaliste de Picardie Nature

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MÉSANGE BLEUE Parus caerulus

(n= 384) Fig.4

Irruption exceptionnelle cette année avec plusieurs
pics repérés :78 le 05/10 ; 43 le 10, 61 les 13 et
14/10 ; 44 les 24 et 25/10 : 32 le 02/11.

MÉSANGE CHARBONNIÈRE Parus major
(n=497) Fig.5 119 le 05/10 ; 238 les 13 et 14/10.
Comme la Mésange bleue, deux pics majeurs aux
mêmes dates.

SITELLE TORCHEPOT Sitta europaea
(n=7)2les05/10et11/10;1les13/10,15/10et31/10.
Passage peu significatif comparé aux autres sites
de migration picards.

ETOURNEAU SANSONNET Sturnus vulgaris
(n= 13 259)

Deux pics ont été repérés cette année a des dates
habituelles : 4155 le 19/10 et 2302 le 22/10.
Migration de fin septembre a fin novembre avec un
maximum dans la troisième décade d’octobre.

CHOUCAS DES TOURS Corvus monedula
(n=2582)

9 le 16/09 ; 107 le 09/11 ; 961 le 22/10 avec 4 vols
entre 90 a 140 oiseaux.

CORNEILLE NOIRE Corvus corone
(n=109) 7 le 01/10 ; 2 le 08/11 ; 33 le 10/10.

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Avocette 2012 - 36 (2) - MAI 2013 - Revue naturaliste de Picardie Nature

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Fig 4: Mésange bleue

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Fig 5: Mésange

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CORBEAU FREUX Corvus frugilegus

(n=1916)

Maxima :239 le 31/10, 230 le 05/11.

Passage assez régulier avec deux pics décalés par
rapport a la moyenne du site.

GEAI DES CHÊNES Garrulus glandarius
(n=201) Fig.6

Maximum : 86 le 16/09 et 46 en 2 jours les 22
et 23/9. Espèce vue en plus grand nombre que
d’habitude mais de façon moins intense et plus
régulière qu’en d’autres points de l’Aisne.

MOINEAU FRIOUET Passer montanus

(n=7) 1 les 07/10, 23/10 et 09/11 ; 2 les 11/10 et
05/11. Toujours aussi rare en migration malgré
notre présence quasi quotidienne en octobre.

PINSON DES ARBRES Fringilla coelebs
(n=13629)

Maxima 5 702 le 19/10, 3269 le 31/10
(échantillonnage). Pics de passage d’une grande
régularité par rapport a la moyenne du site.

PINSON DU NORD Fringi//a montifringi//a
(n=212)
1 le 07/10 ; 3 le 11/11 ; 27 le 31/10, 48 le 09/11.

SERIN CINI Serinus serinus
(n= 27) 1 le 3/10 ; 1 le 09/11 ; 8 le 31/10.

CHARDONNERET ÉLÉGANT carduelis carduelis
(n=192)
Maxima :48 le 19/10, 33 le 31/10.

VERDIER D'EUROPE Carduelis chloris
(n=79)
Maxima : 14 le 12/10, 22 le 13, 12 le 19.

LINOTTE MÉLODIEUSE carduelis cannabina
(n=1897)

Maxima: 191 Ie 15/10, 297 le 19, 151 Ie 22.Migre
de fin août a fin novembre avec un pic de passage
mi-octobre.

TARIN DES AULNES Carduelis spinus

(n=318)

Maxima : 35 le 15/10, 45 le 22, 42 le 31/10, 32 le
02/11.

Passage observé en France de fin septembre a fin
novembre.

BOUVREUIL PIVOINE Pyrrhula pyrrhula
(n=11)

3 les 28/10, 31 et 04/11 ; 1 les 7 et 8/11.
Mouvements migratoires de fin septembre a fin
novembre avec un pic dans la dernière décade
d’octobre.

GROsBEc CASSE-NOYAUX C.coccothraustes
(n=29)
Maxima :8 migrateurs le 07/11, 7 le 09.

BRUANT JAUNE Emberiza citrine//a
(n= 37)
Maxima :7 les 15/10 et 08/11.

BRUANT DES ROSEAUX Emberiza schoeniclus
(n= 77)
Maxima : 8 le 15/10, 17 le 31, 10 le 09/11.

BRUANT PROYER Milaria calendra
(n=62)
Maxima : 16 le 07/10, 22 le 12.

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Fig 6 : Geai des chênes

Discussion : Caractéristiques
de I’année 2012

La journée du 22 octobre fut la plus importante
de la saison en terme de passage avec au total
25 135 oiseaux et pour des espèces comme le
Milan royal, le Héron cendré, le Choucas des tours,
|’Etourneau sansonnet, |’A|ouette des champs, les
Pigeons ramier et colombin.

Année et passage exceptionnel pour le GRAND
CORMORAN Fig.1

Brassoir serait-il un site de migration important pour
suivre la migration du Grand cormoran en France
continentale ? L’ensemble des oiseaux comptés
cette année totalise plus que les trois autres points
d’observation picards réunis (Banc de l’llette (80),
Falaise Bloucart et Ramicourt (02)).

En tout début de matinée le 7 octobre entre 8h00 et
9h00, 334 oiseaux migrent par Brassoir. Le passage
s’arrête brusquement entre 10h00 et 11h00, puis
s’intensifie de nouveau vers 11h30 pour culminer
entre 13h00 et 14h00 a 335 Individus. A la Falaise
Bloucard (02), 210 oiseaux sont comptés ce jour
entre 10h00 et 13h00 (dans le même temps 370
sont observés a Brassoir).

Dans le Nord, en Normandie et en Moselle, aucun
autre site ne l’égale. Le passage s’est caractérisé
par trois pics a plus de 200 et un pic a plus de 1000
oiseaux ; le record précédent datait de 2004 avec
669 dans la saison et le maximum journalier de 387
le 6 novembre 2005.

Ce phénomène a été mieux perçu en Belgique
avec 21 records journaliers obtenus le 7octobre
comme a Brassoir et on peut relever 25 sites où
plus de 1000 oiseaux ont été comptés. On retrouve
également dans les statistiques 11 records toutes
années confondues et,chiffre historique, ce sont
près de 50.000 oiseaux qui sont comptés en une
journée sur les sites belges. Où sont donc passés
ces cormorans qui ont dû survoler le sol picard ?
GEROUDET (1998) écrit que l’espèce migre le long
des cours d’eau, ce qui ne correspond pas aux
caractéristiques du site de Brassoir.

Dlhrnwnmc i: tlocflmmlnriflfz — DIHFHDT-ïllzmi‘

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Avocette 2012 - 36 (2) - MAI 2013 - Revue naturaliste de Picardie Nature

Il doit donc exister d’autres couloirs, survolant
forêts et plaines. Le passage dès l’aube indiquerait
que la première vague du matin a stationné en
vallée de l’Oise ou de l’Aisne, dans un triangle entre
Compiègne, Soissons, et Tergnier. La deuxième
vague en milieu de journée pourrait correspondre
a des oiseaux arrivant de Belgique. J’ai remarqué,
sans pouvoir les compter, quelques d’individus
encore en plumage nuptial de la sous-espèce
continentale, dont la répartition s’étend de la mer
du Nord au sud de la Baltique.

On s’aperçoit a la lueur de ce phénomène qu’il
demeure encore des zones d’ombre en Picardie
pour cette espèce qui ne passe pourtant pas
inaperçue. Un point d’observation manque entre
le sud de l’Oise et la baie de Somme, ainsi que
dans le sud de l’Aisne.

Année exceptionnelle pour le MILAN ROYAL:
Quelques données recueillies hors Picardie
replacent les données obtenues a Brassoir dans
leur contexte : record national journalier 1 274 le
01/10 et annuel (11 907 au 10/12) au défilé de
l’Ecluse (74) ; record du site le 13 octobre avec 501
individus au Crêts des Roches (25). La semaine
précédente (15 au 21 /10) c’est un total de 7 666
Milans royaux sur tous les sites de migration qui
sont comptabilisés.

Dès le 21/10 le vent de NNE tourne E en milieu de
journée ; on observe a Brassoir, dès ce jour, des
effectifs supérieurs a l’unité avec 3 individus dans
la matinée.

Le 22/10 est la journée la plus chaude d’octobre
avec 21 degrés sous abri en début d’après midi. Les
conditions sont anticycloniques et le vent d’est est
modéré ; elles sont donc idéales pour la migration.
Le passage du Milan royal a été très remarqué la
veille soit le 21 a Doué (77) avec 8 individus de
8h15 a 11h00, ce qui indiquerait un glissement du
flux migratoire se décalant progressivement vers
l’ouest. A Brassoir, 12 milans sont vus avant midi
dont 5 dès la première heure, ce qui nous a incités
a rester afin de voir l’ampleur du passage. Encore
6 passent entre 15h00 et 17h00. Le dernier se
posera pour la nuit et sera revu le lendemain matin.
La semaine du 22 au 28/10 est aussi caractérisée
par une vague de froid précoce dans le nord de la
France. Le vent passera au nord le 24/10 : Il est
fort possible que cela ait incité nombre d’oiseaux
a partir plus vite et dans des conditions optimales.

Parmi les 28 oiseaux ayant pu être âgés, 16 ont plus
d’un an et 12 moins d’un an. Cette espèce a- t’elle
eu un bon succès de reproduction en Allemagne et
dans le nord-est de la France, ce qui expliquerait
ces proportions et le nombre d’oiseaux vus ? En

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Avocette 2012 - 36 (2) - MAI 2013 - Revue naturaliste de Picardie Nature

Champagne-Ardenne, l’observatoire régional note
une légère croissance des couples cantonnés en
2012, mais la tendance générale est stationnaire.

lrruptions d’espèce forestières.

Cette année nous avons été servis avec l’arrivée
en nombre a l’automne d’espèces forestières telles
que le Geai des chênes, la Mésange charbonnière,
la Mésange bleue et la Mésange noire. Dans une
moindre mesure nous avons également noté un
mouvement perceptible chez le Pic épeiche, la
Sitelle torchepot, le Roitelet huppé et le Grosbec
casse-noyaux. Ces phénomènes n’étant pas
réguliers nous les replaçons dans ce qui a été
observé ailleurs en Picardie et les régions voisines.

MÉSANGE BLEUE Fig.4

L’origine de cette irruption est probablement
nordique puisqu’a Falsterbo en Suède, 14 600
individus sont comptés le 26/09, puis l’invasion se
confirme avec 87 400 le 1/10...

En Belgique, les premiers mouvements sont
observés dès les 29 et 30/09, puis en trois pics
bien marqués: le 7/10, du 14 au 15/10, du 18 au
19/10.

Dans notre région, les prémices de ce mouvement
d’ampleur sont notées dès la dernière décade
de septembre a La Haut-Ramicourt (02) avec
un pic a 112 individus le 28/09. A Brassoir un pic
de passage avec 78 oiseaux est noté le 5/10. Le
7/10, 245 individus sont également comptés au
banc de l’llette (80).Une seconde vague moins
importante est visible du 14 au 19/10 a La Haut,
soit 346 individus avec un maximum journalier de
92 le 19/10 et également 231 le 18/10 a la Falaise
Bloucart (02), puis sur le site de Brassoir les 23
et 24/10. La dernière irruption documentée dans
notre région date de 2008 avec 7 758 oiseaux vus
au banc de l’llette.

MÉSANGE CHARBONNIÈRE Fig.5.

A Falsterbo en suède il n’y a qu’un pic le 3/10 avec
2 260 oiseaux sans commune mesure avec l’afflux
de Mésanges bleues. Des pics de passage sont
repérés en Belgique les 14 et 15/10 puis les 18 et
19/10. En Allemagne l’irruption est notée le 17/10
pour culminer le 19/10 avec 2 761 oiseaux

C’est a Brassoir qu’est noté le premier pic en
Picardie, dès le 5/10. Peu d’oiseaux sont notés
dans l’Aisne a cette période. Cela conforte l’idée
d’une arrivée par l’est de ces mésanges pour la
première vague. Des mouvements importants sont
perceptibles ensuite au cours de ce mois les 12 et
17 au banc de l’llette, avec respectivement 144 et
252 oiseaux, puis a Brassoir les 13 et 14.
L’irruption dans l’Aisne n’est visible qu’a partir du

18 avec 312 a Ramicourt (La Haut) et 327 a la
falaise Bloucard. Il passe encore 230 individus le
23 en baie de Somme.

Cette invasion semble concerner une zone très
large, les oiseaux devant venir pour une grande
partie d’Europe du Nord, des pays baltes, voire
de Russie. Des ornithologues allemands, suisses
et français ont effectué des prises de sons de cris,
dont les sonogrammes sont identiques a ceux
d’oiseaux enregistrés dans la région de la Volga, a
600 km a l’est de Moscou info. Migraction).

MÉSANGE NOIRE.

En Belgique des mouvements sont notés dès le
9/09 avec un pic les 29 et 30/09, puis les 7 et 8/10
Dès le 16/09, 1 006 individus passent au banc de
l’llette et 641 le 29/09. Le 5/10, 103 Mésanges
noires sont comptées a Brassoir et le 6/10 on
en compte 246 a Ramicourt ; le 7/10 un chiffre
impressionnant de 2 550 est relevé dans la matinée
en baie de Somme et encore 1010 le 17. Le 19/10
un dernier pic de 398 individus est compté a la
falaise Bloucart. L’origine de ces oiseaux n’est
probablement pas scandinave : a Falsterbo il n’en
passe que 150 maximum le 3/10.

Cette espèce plus inféodée aux conifères est
dépendante des graines d’épicéa. En Picardie ces
irruptions cycliques sont visibles dans les données
du banc de l’llette comme en 2009 et 2010 avec
des effectifs beaucoup plus importants que les
autres mésanges.

GEAI DES CHÊNES Fig.6:

En Belgique les mouvements sont notés le 8/09, le
16/09 puis les 21 et 22/09 et enfin le 30/09.

C’est en Picardie et plus précisément a la falaise
Bloucart (02) que la première vague est décelée
en France avec un pic de 179 individus le 9/09.
A Brassoir la deuxième vague est observée dès
le 16/09 avec au minimum 86 individus vus dans
la matinée. Il est très difficile de les compter :
beaucoup passent dans notre dos en longeant la
lisière de la forêt de Retz, d’autres reviennent en
arrière. Encore 46 passent dans la troisième vague
les 22 et 23 septembre. La quatrième vague est
nettement décelable a La haut (02) avec 148 le
30/09 et 132 le 1/10, mais pas sur les autres sites
de notre région.

Des effectifs importants après la reproduction
ajoutés a une pénurie de glands cette année, ont
poussé sans doute cette espèce a migrer afin
d’assurer leur survie.

Les observations en fin d’après midi

Les trois tests d’octobre ne se sont pas révélés
concluants. Plusieurs milliers d’Etourneaux
s’envolent le matin vers le nord pour rentrer avant

le soir en vallée de l’Automne, ce qui peut fausser
le comptage. Cependant il pourrait être intéressant
d’effectuer quelques points les fins d’après midi et
soirée de septembre, par temps doux et clair. Le
site de Brassoir est connu pour voir des passages
ou stationnements de courlis au printemps (obs.
personnelle). Nous ferons des essais l’année
prochaine.

Conclusion

Plus de 112 000 oiseaux comptés sur une sphère
d’observation de seulement deux kilomètres et
demi, nous donne une idée du nombre colossal qui
migre au dessus de nos têtes chaque automne.
Même si Brassoir reste un site majeur en Picardie,
d’autres sites révèlent un potentiel important. C’est
le cas pour la falaise Bloucard. Il nous manque
sans doute au moins deux sites afin de compléter
le réseau. Dans l’Oise, la vallée de l’Epte a Saint-
Pierre-Es-Champs suivie quelques jours en 1999
offre des possibilités intéressantes. Dans l’Aisne la
butte de Chalmont près de Fère-en-Tardenois s’est
révélée digne d’intérêt. Et que dire de la vallée de
la Marne a Château-Thierry qui n’a pas révélé tous
ses secrets ?

Mes remerciements a GUNTHER DE SMET /LPO
Mission Migration pour son aide a la création du
site de Brassoir sur Migraction. Que XAVIER COMMECY
et THIERRY RIGAUX soient aussi remerciés pour leur
relecture et leurs commentaires. Je remercie enfin
PATRICK CRNKOVIC que j’ai rencontré grâce au site
Migraction, et qui m’a accompagné encore cette
année pendant de nombreuses heures, ainsi
que les passionnés qui sont venus voir quelques
instants avec nous ce spectacle sans égal.

Bibliographie :

COMMECY XAVIER (2012). Quelques suivis de la
migration postnuptiale des oiseaux en Picardie
intérieure. L’Avocette 36 (1) p. 17-34.

GEROUDET PAUL (1988). Les Palmipèdes. Neuchâtel.
(Delachaux & Niestlé) 284p

Les données citées provenant d’autres points de
suivi de la migration ont été relevées sur les sites
suivants :

http://www.migraction.net.;

http://www.trektellen.nl ;
http://www.artportalen.se/birds/inventeringar/
falsterbo

HENRY DE LESTANVILLE
hdel@free.fr
Appartement 15 bâtiment D2 ;
Résidence Sainte Agathe
60800 CREPY EN VALOIS

page 42
Avocette 2012 - 36 (2) - MAI 2013 - Revue naturaliste de Picardie Nature

Che oizo ed Picardie

Par XAVIER COMMECY et al. 2012

Au moment où l’ouvrage « Les oiseaux de
Picardie » paraît, j’ai voulu profiter des notes prises
au cours du travail préparatoire a cette édition, en
particulier lors de la consultation de nombreux
ouvrages anciens. Ces lectures m’ont fait découvrir
ou redécouvrir les noms picards de nombreuses
espèces. C’est ce dictionnaire des oiseaux en
picard que je vous propose ici.

Pour chaque espèce nous fournissons :

- les noms utilisés dans la région (parfois plusieurs
orthographes sont trouvées transcriptions du
parler ; sauf exceptions justifiées par la fréquence
des occurrences, elles ne sont pas toutes
systématiquement reprises),

- parfois, lorsque nous l’avons trouvée l’explication
de ce nom (ou sa « traduction », pour les non
habitués au picard) ; ces explications peuvent être
de notre cru,

- parfois aussi les lieux d’utilisation de ces noms car
il apparaît que parfois les termes utilisés peuvent
varier d’un village a l’autre.

Nous commentons parfois aussi la présence/
absence d’un nom local a la situation actuelle de
l’espèce dans la région ; c’est aussi un marqueur
de l’évolution de l’abondance locale d’une espèce.
N’ont par contre pas été repris ici les noms
populaires de certaines espèces qui, bien
qu’utilisés localement en lieu et place des noms
français, sont assez universels et pas uniquement
régionaux. C’est ainsi que le terme d’émouchet par
exemple, pour désigner le Faucon crécerelle n’est
pas listé ; il est utilisé dans moult régions françaises,
de même pour le vocable Hirondelle de mer utilisé
pour nommer les Sternes.... Certains des termes
retenus peuvent ne pas être uniquement picards;
nous les avons retenus lorsque nous avons des
écrits spécifiant que c’est leur nom en picard, quitte
a ce qu’on le retrouve ailleurs.

Nous verrons qu’il y a une surreprésentation des
noms utilisés en Picardie maritime ; deux raisons
a cela : l’essentiel des éléments bibliographiques
anciens existants et consultés traitent surtout voire
exclusivementde cette région et beaucoup de noms
sont des termes de chasse, activité très répandue
hier comme aujourd’hui en Picardie maritime.

Page 43
Avocette 2012 - 36 (2) - MAI 2013 - Revue naturaliste de Picardie Nature

Les oiseaux
de Picardie

    

Pour chaque taxon, on retrouvera donc
cette forme :

NOM FRANÇAIS ACTUEL, Nom scientifique :

nom picard [ Référence bibliographique],
explication de ce nom lorsqu’el/e est connue (avec
référence bibliographique) ou supposée ; autres
noms éventuels ou commentaires.

Pour les termes repris, les références bibliogra-
phiques sont citées (pour alléger la lecture elles
apparaissent sous forme d’un numéro en fin de
paragraphe qui renvoie a la bibliographie). Nous
avions déja (COMMECY & SUEUR 1983) donné dans un
ouvrage toute une série de noms picards ; ici cette
liste est beaucoup plus importante. Dans cet article
nous ne citons pas cette référence, qui était déja
une synthèse bibliographique, sauf quand les noms
utilisés n’ont pas été retrouvés lors des consultations
d’ouvrages réalisées pour ce présent travail.

Nous avons, en guise de bilan, essayé de
regrouper les origines de ces noms locaux
déformation du nom vernaculaire (une seule
orthographe est conservée, la transposition du
langage a l’écrit donnant lieu a de nombreuses
interprétations orthographiques) ; référence a un
comportement de l’oiseau, référence a une couleur
de l’oiseau, référence a une particularité physique
ou référence aux cris ; ou? Ces 5 catégories
regroupent l’ensemble des origines... mais il reste
de nombreuses inconnues.

Un tableau bilan est fourni en annexe ; il apparaîtra
dans les pages du site de l’association sous
forme d’un tableur actif pour ceux qui, intéressés,
voudraient travailler sur ces listes.

Il est étonnant comme la recherche de certains de
ces noms considérés comme locaux et anciens —
en particulier pour des espèces gibier mais pas
qu’e||es — sur un moteur de recherche internet
donne de nombreux résultats. Ne nous trompons
pas, certains de ces noms sont aujourd’hui encore
bien plus utilisés que les noms français ; par
exemple, le terme de Blérie est bien plus usité
par les chasseurs picards que celui de Foulque
macroule que nous ornithologues utilisons... et les
exemples sont nombreux.

Bibliographie utilisée et numéro de
référence dans le texte.

BEAUQUESNE (Baron de) (1909). Rencontres fortuites.
La marèque du Chili. ORFO N°2. Référencé
[10]

BOUTILLIER A. (1913).
Référencé [1]
Ches diseux Le picard dans les glossaires
d’ancien français Référencé [5] http://ches.

diseux.free.fr/vrac/anc_fr.htm

CORBILLET J. (1851). Glossaire étymologique et
comparatif du Patois Picard, ancien et moderne.
Tome XI Mémoire de la société des antiquaires
de Picardie. Amiens. P. 253 — 644 Référencé
[3]

CUVIER F. (1825). Dictionnaire des Sciences
naturelles. Tome XXXV. Paris.

DESFAYES Michel (2000). Origine des noms
des oiseaux et des mammifères d'Europe y
compris l'espèce humaine 200 p. Ed. PILLET.
Référencé [7]

Dictionnaire français/picard.

http://glosbe.com/fr/pcd/ Dictionnaire
picard. Référencé [4]

MARCOTTE Francis (1860). Les animaux vertébrés
de l’arrondissement d’Abbeville. Mémoires de
la société impériale d’émulation d’Abbeville.
Abbeville. 256 p. Référencé [6]

MAGAUD D'AUBUSSON (1911). Liste raisonnée des
échassiers et palmipèdes observés dans la
baie de Somme et sur les côtes picardes.
Référencé [2]

COMMECY XAVIER & SUEUR FRANÇOIS (1983). Avifaune
de la Baie de Somme et de la Plaine Maritime
Picarde, GEPOP, 235 p. Référencé [9]

TERNIER LOUIS (1897). La sauvagine en France. Nos
Oiseaux de mer, de rivière et de marais. Chasse,
description et histoire naturelle de toutes les
espèces visitant nos contrées. FlRMlN-DIDOT et
Cie imprimeurs-éditeurs. Paris. Référencé [8]

DEZALLIER D'ARGENVILLE ANTOlNE-JOSEPH (1757).
L'histoire naturelle éclaircie dans une de ses parties
principales Partie 2. Paris. Référencé [1 1]

Le Torcol. ORFO N°3

français/

Liste des espèces

CYGNE TUBERCULE Cygnus olor

Chingne [1], déformation de cygne ,' ce terme
doit s’appliquer à toutes les espèces de Cygnes et
probablement pas au Cygne tubercule qui autrefois
était le plus rare des Cygnes en Picardie.

CYGNE CHANTEUR Cygnus cygnus
Chyng ne seuvage [2+6], déformation de Cygne
sauvage.

OIE CENDRÉE Anser anser:
Euson seuvage [2], déformation de Oie sauvage

BERNACHE CRAVANT Branta bernicla

Crot [2]; Crot nonnette [6]; Croquet [7]. Si le
terme nonnette est évident : c’est un oiseau noir et
blanc... comme l’habit d’une nonne. Ce terme on
le retrouvera plusieurs fois... - dont la Bernache
nonnette- mais pourquoi crot ? Déformation de
tiot (petite) nonette, la Bernache cravant étant plus
petite que la Bernache nonnette ?

TADORNE DE BELON Tadorna tadorna
Ringand [2+6] ; Ardant (dans le boulonnais)
[3]. On peut noter que le Ringand est le nom du
Fuligule à bec cerclé en Suédois... quel rapport?
Nous avons entendu aussi le terme de Gate pour
cet oiseau mais ne l’avons pas trouvé dans la
littérature. L’appellation de Ringand est toujours
d’usage courant sur le littoral.

CANARD sIFFLEUR Anas penelope

Oigne [2+1 o] ; Wagne ou Woingne [6] ;
Vingeon [2+6]; Wuiot ou wuignot ou wuiot [6];
Wignet [6]; orgue (CUVIER 1825) ; chanye [9].
Origines de ces nombreux termes pour désigner
une espèce gibier très attendue pour la tirer sur le
littoral ?

CANARD CHIPEAU Anas strepera:
Pineuzon [1]= Fine oeuson = Fine euson [3],
veut signaler que c’est un oiseau à l’allure fine et
qu’il plonge bien [3] ; mais on trouve aussi Tierce
[2+6] ; Ridenne [9].

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Avocette 2012 - 36 (2) - MAI 2013 - Revue naturaliste de Picardie Nature

sARcELLE D'HIVER Anas crecca

Sarcé [2], évidente déformation de Sarcelle ;
Trufleur [2+3+6] le plus fréquemment trouvé
origine ? ; Sarcelle sarceline [2] ; Demi-eusieu
[3] illustrant un oiseau de petite taille (demi-oiseau).

CANARD COLVERT Anas platyrhynchos

Femelle: Vainette ou Vollandoise (8), de
hollandaise indiquant une origine fréquente des
oiseaux tués... mais pourquoi seulement pour la
femelle ? ; Anéte [1] ; Maillard [5] pour le mâle.

CANARD PILET Anas acuta

penard [2+6] Woigne à longue queue [6]
ou Woigne [9] comme pour un autre canard,
le siffleur, mais lui est accolé une particularité
physique distinctive du pilet sa longue queue.

SARCELLE D'ÉTÉ Anas querquedula
Sarceille [2], évidente déformation de Sarcelle ;
Criquet [2], ; Crêpe[2], ; Cartier [6] Crac [6], ;
Racleux [9], à cause de son chant: raclement de
fond de gorge.

CANARD sOUcHET Anas clypeata
Rouge [2+6], à cause de sa couleur dominante;
terme encore couramment utilisé ; Rouge à
la cuiller [2], a cause de la forme de son bec ,'
Iouchard [9], aussi la forme du bec.

FULIGULE MILOUIN Aythya ferina

Pilet Rouget[2]; Pilet cheindré [2+6],
cheindré rappelant la couleur cendrée d’une partie
du plumage de cet oiseau ; Pilet teiné [2+6] ;
Pilet tanné [3] ; Tenet [3] ; Pilet maillé [6] ;
Pleumard.

FULIGULE MORILLON Aythya fuligula

Jacobin [2+6] a la révolution de 1789, les
révolutionnaires avaient le rouge et le bleu, les
royalistes... et les jacobins le blanc ,' le blanc si
visible du Fuligule (dont l’origine est dans le mot
suie) morillon ; Pilet Vireux [3+6] ; Pilet huppé
[3+6] canard avec une huppe — particularité
physique du morillon ; Diablotin [3+6] (localisé a
Saint-Valéry-sur-Somme) ; Pilet moisi ; Tcho nor
= tchou nwer, petit noir en référence à sa couleur.

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Avocette 2012 - 36 (2) - MAI 2013 - Revue naturaliste de Picardie Nature

FULIGULE MILOUINAN Aythya marila

Pilet eud mer [2 + 3 + 6] Pilet de mer ; Pilet
macreuse [3 + 6] ; Cumer [6], ces 3 noms
rappellent que le Fuligule milouinan est surtout un
canard marin.

HARELDE BORÉALE clangula hyemalis :
Quiot Pilet [2 + 6] petit pilet rapport à sa taille
et a sa longue queue; Bésagu [2 + 6] alors la
j’ai pas de piste pour comprendre ce nom ; Pilet
dériveux [2 + 6].

MACREUSE NOIRE Melanitta nigra
grisette pour la femelle [2], en rapport avec la
couleur.

GARROT À ŒIL D'OR Bucephala clangula
Pilet neunette ou nonnette [2 + 3 + 6] on
retrouve là la correspondance avec un oiseau ; un
canard ici associé au gibier d’abondance qu’est le
Pilet, noir et blanc ; Gros Pilet à tête noère [2
+ 6] en relation avec la couleur de la téte de cet
oiseau ; petit siffleur [3].

HARLE PIETTE Mergellus albellus

mutérlète [1] ;nonnette [3] et pilet neunette
[6] comme pour l’espèce précédente ; quiot
Hurlard [6] petit Hurlard le Hurlard étant
l’espèce suivante, un grand Harle.

HARLE HUPPE Mergus serrator

Ripoupéc [1 +8] ; Hurlard [3+6, à Cayeux-sur-
Mer précise 3] ; Hurlu [3+6,hors Cayeux-sur-Mer
précise 3] sans son compère berlu ? ; Riga [9].

HARLE BIÈVRE Mergus merganser

Hère [2+6], déformation de Harle ; Grande
ridenne [6] grand Canard chipeau ; Gueufe
[9]. On peut remarquer que pour ce groupe dont
de nombreuses espèces sont chassables, les
appellations locales sont souvent nombreuses.

GELINOTTE DES Bols Bonasa bonasia :
widco [1] l’oiseau n’est pourtant pas fréquent en
Picardie aujourd’hui ; widco ou wideco se dirait d ’un
gros oiseau déformation de wide = large ou grand en
anglais + coq: une grosse poule ? Ou voir Bécasse.

PERDRIX GRISE Perdix perdix
Partrix [6]; Pardrix [6] déformations du mot
Perdrix.

CAILLE DES BLÉS coturnix coturnix:
Coaille [3+6] déformation du mot Caille.

PLONGEON cATMARIN Gavia stellata
Cache-vau [2]; Raket [6] amalgame des
plongeons et des grèbes.

PLONGEON IMBRIN Gavia immer
Raket double [2] Le plus gros des plongeons...
le plus gros des rakets.

GRÈBE cASTAGNEUX Tachybaptus ruficollis
Raket [2] ; Plomion ou Pleumion [2+6]
contraction de « sac à plombs » : la peau épaisse
et le plumage très dense des grèbes entraîne que
lorsqu’on les tirait (il n’y a pas si longtemps que cela
qu’ils sont protégés), les plombs ne traversaient pas
et restaient dans le corps.

GRÈBE HUPPÉ Podiceps cristatus
Ripoupée [2+6] Cache-vau [6] amalgame avec
les plongeons.

GRÈBE EScLAVON Podiceps auritus

double raket [2+3] Grèbe de grande taille... au
XlXe le Grèbe huppé est rare, le Grèbe castagneux
est la référence ,' on trouve aussi souvent Grèbe
d'Esclavonie mais ceci dans de nombreuses
région... c’est où l’Esclavonie ?!

PUFFIN DES ANGLAIS Puffinus puffinus
Trayeux [2] vient de Traye, l'un des noms picards
du chalut, parce que le vol de cet oiseau, qui va
d'un côté et d'autre au-dessus des flots, peut étre
comparé au trajet du chalut qui drague au fond de
l'eau, promené ça et là parle bateau de péche.

OCÉANITE TEMPÊTE Hydrobates pelagicus :
Ecaillette ; Satanite[2+3+6] satanite, oiseau
du diable qui n'apparaît qu'après les tempêtes.

FOU DE BASSAN Morus bassanus
Margot [2+3+6].

GRAND cORMORAN Phalacrocorax carbo
Camarin[2+6] par amalgame avec les plongeons;
Maingeux d'Anou||es[2] cause de son goût
marqué pour ce poisson (nom local de l’anguille)
qu'il capture très habilement en le poursuivant sous
l'eau.

cIGOGNE NOIRE Ciconia nigra :
Chigogne[2] comme pour la Cigogne blanche, du
mot Cigogne.

SPATULE BLANCHE Platalea leucorodia
Palette [6] ; Palottier [2+6] en référence à la
forme de son bec en palette ; Pélincan [3] un
grand bec comme le pélican.

BUSARD DES ROSEAUX Circus aeruginosus
buzàr[1] valable pour tous les busards ; Bruvier
[3] nom que l’on retrouve chez beaucoup de
rapaces.

ÉPERVIER D'EUROPE Accipiter nisus :
Breuvier [3+6] ; Uar Cotte [3].

BUSE VARIABLE Buteo buteo : Brevier [3]

AIGLE cRIARD Aquila clanga : Ecq [1]
déformation du motAig/e, utilisé pour tous les aigles.

FAUCON CRÉCERELLE Falco tinnunculus
mouquet [6] déformation d’émouchet.

RALE D'EAU Ralus aquaticus
Raille ; Reille [3+6] déformation de Râle.

MAROUETTE PONCTUÉE Porzana porzana
Griset, Grisette [2+6] en raison de la couleur
générale de l'oiseau ,' Gérardine (COMMECY 2012)
en référence à S.GERARDIN, spécialiste local de
|’espèce au X|X° siècle.

RALE DES GENETS Crex crex

Rousset [2] ; Rousselet [3+6] en référence a
la couleur rousse de cet oiseau si rare en Picardie
maritime et qui y avait un nom local, preuve de sa
fréquence.

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Avocette 2012 - 36 (2) - MAI 2013 - Revue naturaliste de Picardie Nature

FOULQUE MAcROULE Fulica atra
Blérie = B|airie[2+6] toujours fréquemment
utilisée aujourd’hui ; Berlaude [6] ; Jude||e[9]

OUTARDE CANEPETIÈRE Tetrax tetrax 2
bitarde [2] déformation du mot outarde mais on
peut aussi noter que bitarde peut aussi vouloir dire
oiseau imaginaire en picard  un rêve d ’Outardes ?

OUTARDE BARBUE otis tarda : Utarde [2+6]
déformation du mot Outarde.

HUÎTRIER PIE Haematopus ostralegus :

pie de mer [2+6] la pie, un oiseau noir et blanc
comme l’Huîtrier qui lui est marin, appellation
toujours fréquemment utilisée aujourd’hui ;
Bécasse de mer [6] .

ÉCHASSE BLANCHE H. himantopus
Gambade [2+6] en référence à ses grandes
jambes/ ses grandes gambettes ; galbarde [3]
déformation du nom précédent.

AvocETTE ÉLÉGANTE Recurvirostra avocetta
C|eppe[2+6] ; Clette [2+3+6+8] ces noms en
référence aux cris de l’oiseau transcrit en Cleiippe!
ou Cleuppe.

ŒDIcNEME cRIARD Burhinus oedicnemus

Saint Germer [2] ; Boulie [3] ; Hermeric
[2+6] que de noms locaux pour une espèce
aujourd’hui peu courante. La Saint Germer étant
le 24 septembre ; après cette date les oedicnèmes
étaient-ils moins courants ce qui lui a donné ce nom?

GRAND GRAVELOT Charadrius hiaticula
Religieuse [2] à cause de la répartition des
couleurs de la téte.

GRAVELOT à collier interrompu C. alexandrinus
Tribaudet [2+6]; Mougette [2+6] ou
Mouchette [3] agité comme une mouche.

PLUVIER ARGENTÉ PIuviaIis squatarola
Houvière [2+3+6] les mots à racine hob devenu
ici houv signifient un cri qui porte loin ,' le Pluvier
est bruyant.

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Avocette 2012 - 36 (2) - MAI 2013 - Revue naturaliste de Picardie Nature

VANNEAU HUPPÉ VaneIIus vaneIIus
Ouvergne[2+3+6] ou Auvergne [2+6] car se
perche parfois dans les osiers que l'on appelle les
Vergnes ; Puveré ou piveret [7] ; Pluvier de
terre [7] appellation évidente pour cet oiseau que
l’on rencontre dans les champs et rarement posé
en bord de mer.

BÉCASSEAU MAUBECHE Calidris canutus
Rousselette ou Roussette ou Roussekette [2]
oiseau de couleur rouge au printemps; Pouillette
[2]; Ouillard ou Woyard [3+6 uniquement
à Cayeux-sur-Mer précise 3]. Beaucoup
d’appellations locales pour ce gros bécasseau,
gibier recherché

BÉCASSEAU SANDERLING calidris alba
dmirousléte = demie rousselette [1] ; la
Rousselette étant le gros Bécasseau

maubèche, le sanderling est lui petit : de demie-
taille ; Guerlette rouge [2] et Guerlette blanche
[2] en plumage nuptial, le Bécasseau sanderling
a des teintes rouges : Guerlette rouge en plumage
internuptial il a des teintes blanches : Guerlette
blanche ; logique... mais pourquoi Guerlette ?

BÉCASSEAU DE TEMMINCK C. temminckii
Petrot [2] un nom local ancien pour cet oiseau
relativement rare dans la région

BÉCASSEAU VARIABLE Calidris Alpina
aloehéte éd mér [1 +2+6] Alouette de mer pour
ce petit limicole — taille de l’Alouette des champs —
que l’on trouve en bord de mer; terme utilisé pour
la plupart des petits limicoles.

COMBATTANT VARIÉ Philomachus pugnax
Mâle : Paon de mer [2+6] Femelle Sotte
[2+3+6] paon de mer pour le mâle au printemps
avec ses plumes ébouriffées et ses parades
pouvant rappeler le paon ; Cotteret [6]

BÉCASSINE SOURDE Lymnocryptes minimus
Bécot [2] bruit des Bécassines à l’envol.

BÉCASSINE DES MARAIS Gallinago gallinago
Bécachaine [1 +6] déformation du mot Bécassine.

BÉCASSE DES BOIS Scolopax rusticola
Vuidecoq ou videcoq déformation de l'anglais
wood cock = coq des bois [1 1] .

BARGE À QUEUE NOIRE Limosa Iimosa

Pilhui [6] par référence au cri de l’oiseau ; Bout-
feumé [2+6] bout fumé en référence au bout du
bec sombre de l ’oiseau en période de reproduction;
laisse sous entendre que l'espèce était de
reproduction fréquente en Picardie littorale.

BARGE ROUSSE Limosa lapponica
Bouffarie [2+6].

COURLIS CORLIEU Numenius phaeopus
Cotteret [2+6].

COURLIS À BEC GRÊLE Numenius tenuirostris
petit courlis [8] étonnant nom local ancien pour
un oiseau aujourd’hui disparu.

COURLIS CENDRÉ Numenius arquata

Corlu [2], Corlui [3] ; Corleru [3] ; déformation
du nom Courlis ; Turluy [3] référence à son cri ;
Cottret [6]; Ouire ou Ouiret ou Ouret [3+6], ce
dernier précisant dans le Vimeu pour ouret). Cela
en fait des noms locaux pour cet oiseau gibier tant
recherché par les chasseurs du littoral.

CHEVALIER ARLEQUIN Tringa erythropus
bouillard noër[2+3+6] Bouillard = Chevalier noir
par rapport à sa couleur générale très sombre.

CHEVALIER GAMBETTE Tringa totanus
Bouillard [2+3+6] apparaît être le nom générique
des Chevaliers sur le littoral ; Siffleur [3] à cause
de son cri sifflé ; Pied rouge [3] à cause de la
couleur de ses pattes ; terme encore fréquemment
utilisé localement.

CHEVALIER ABOYEUR Tringa nebularia
Tilvot [2+3+6] ; Chevalier gris [2] à cause de la
couleur générale de l’oiseau ; Chevalier à pieds
verts [3] référence à la couleur de ses pattes ,'
Rousselette [3+6].

CHEVALIER SYLVAIN Tringa glareola

Rititi [2+6] en référence à son cri.

CHEVALIER GUIGNETTE Actitis hypoleuca
Guerlette [2] le Bécasseau sanderling a le même
nom ; Triot [2+3+6] déformation de Tiot = petit
Chevalier à cause de sa taille ?

TOURNEPIERRE À COLLIER A. interpres
Colombé [3+6+7] à cause de sa forme
"ressemblant" a celle d'un Pigeon lorsque l’animal
est posé. Comme pour les anatidés, pour cette
famille des Iimicoles qui comprend de nombreuses
espèces gibier nous avons trouvé beaucoup de
termes locaux.

LABBE À LONGUE QUEUE S. Iongicaudus
Mauve poule [2+3] terme utilisé pour tous les
labbes sur la côte.

MOUETTE RIEUSE Larus ridibundus

poverets [8] ; miolis [3] ; miau [3] ces deux
noms en référence aux cris « miau/é » de l’oiseau. ..
on le retrouve pour beaucoup de mouettes et
goélands.

GOÉLAND CENDRÉ Larus canus
Grande miaule ou Miaule ou Miaulard [2+8]
Miaux [6] ; Mauve [8] .

GOÉLAND ARGENTÉ Larus argentatus
Grisard [6] ; Manard-Grisard [6] la couleur de
l'oiseau est grise.

GOÉLAND MARIN Larus marinus Quévat [2+6] .

STERNE CAUGEK Sterna sandvicensis
Terneiro[2] déformation du mot Sterne; Plouvré
criard [6] les sternes sont très bruyantes ;
Privaret [6]; Puveret [6] ; Tavernot [6]. [2]
signale que ce nom est valable pour toutes les
Sternes. Beaucoup de noms locaux aussi pour ce
groupe des laridés.

GUILLEMOT DE TROÏL Uria aalge

Guillot [2]; Guillame [3+6+3 qui précise à
Saint-Valéry-sur-Somme] deux déformations du
mot Guillemot; Ouérot [6] .

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Avocette 2012 - 36 (2) - MAI 2013 - Revue naturaliste de Picardie Nature

PINGOUIN TORDA Alca torda
Gaude [1 +2+6]

MAcAREuX MOINE Fratercula arctica :
Cordonnier [2] nom local amusant pour cet oiseau
aujourd’hui assez rare sur le littoral picard ; Ouérot
[6] comme le Gui/lemeot de Troi'l.

PIGEON RAMIER Columba palumbus
biset [6] par amalgame avec le Pigeon biset.

TOURTERELLE DES BOIS Streptopelia turtur
Tourte [6] déformation du mot Tourterelle ; il n’y a
pas d’appellation locale pour la Tourterelle turque
qui n’est arrivée en Picardie que dans la seconde
moitié du XXe siècle, d’ailleurs les auteurs anciens
ne précisaient pas quelle Tourterelle se cachait
derrière ce mot Tourte.

EFFRAIE DES CLOCHERS Tyto alba
éziudmor [1] les yeux de la mort ,' allusion au
fait qu’en Picardie comme ailleurs la « Chouette
effraie » était porteuse d’un message de mort.

CH EVECHE D'ATHENA Athene noctua
obriyeu [1] ; cat-hoin ou caouein [6]
onomatopée de son cri.

CHOUETTE HULOTTE Strix aluco

hurlotte [6] déformation du mot Hulotte ; oubrieux
[2] comme la Chevêche.

HIBOU MOYEN DUC Asio otus

Houhou [3] comme son cri... qui est plutôt celui de
la Chouette hulotte ; Cahuan [5] le Chat huant ;
Houpeux [6] ; Cat-hoin ou Caouein [6] comme
la Chevéche.

ENGOULEVENT D'EUROPE C. europaeus
Attrape-Mouques [6] Attrape mouches c’est son
régime alimentaire qui est décrit.

MARTIN-PÊCHEUR D'EUROPE Alcedo atthis
Pêque-roche [6] pécheur d’accord mais roche ? ;
Vert-manier [6] meunier qui comme cet oiseau se
rencontre sur le bord des rivières où les moulins à
roue sont installés... mais pourquoi vert ?

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Avocette 2012 - 36 (2) - MAI 2013 - Revue naturaliste de Picardie Nature

HUPPE FAscIÉE Upupa epops

bout-bout [1] c’est son chant ; agachette[6]
la petite Pie, les deux plumages se ressemblent
et les « mêmes » ailes rondes. Remarquons ses
appellations locales pour un oiseau quasiment
disparu de la région.

TORcOL FOU RMILIER Jynx torquilla

Tord Cô ou Torneco [1 déformation du nom Torcol;
Japeux [1] à cause de son chant ; Mangeu de
formions [1 +6] une formion est une fourmi en
picard ; c’est son régime alimentaire qui est décrit.
Remarquons ces appellations locales pour un oiseau
des plus occasionnel actuellement dans la région.

Plc VERT Picus viridis :

bièc bo [1] ; bec bos [3+6] ; Pequebot [3] ;
Bec en bos [6] toutes ces déformations de « bec
en bois » décrivent l’activité du Pic ; on disait qu’il
bequette le bois; Pleu-pleu [6] appellation encore
fréquemment utilisée ; Epèke [3] par assimilation
avec le Pic épeiche.

Plc ÉPEIcHE Dendrocopos major
Epeike [6] déformation du mot Epeiche.

ALOUETTE LULU Lullula arborea
Piotaloue [1] la petite alouette.

ALOUETTE DES CHAMPS Alauda arvensis.
alhoehète [1] déformation du motAl/ouette.

HIRONDELLE DE RIVAGE Riparia riparia
Térou ou tarou [2] l’Hirondelle qui fait son nid
dans des trous.

PIPIT FARLOUSE Anthus pratensis
Pipette [6] ; Détérot [6]

BERGERONNETTE PRINTANIÈRE M. fIaVa
Hoche-cul [3] ou Auche-cul [6] noms valables
pour toutes les bergeronnettes agitation très
fréquente de la queue pourl’oiseau posé; Semeur
[4] on la trouve habituellement dans les champs au
sol ?

TROGLODYTE MIGNON Troglodytes troglodytes
Cabot [3+6] utilisés à Rue est-il précisé ;
Triglydote [3 utilisé dans le pays de Bray est-il
précisé] ; Roételet ou Rutelet [6] déformation du
mot Roitelet... qu’i/ n’est pas !

ACCENTEUR MOUCHET Prunella modularis
Grisette [6] c’est la couleur générale de /’oiseau;
Gris-moignet [6] le Moineau gris ; Freille ou
Treille [2] ; Brunette [3].

ROUGEGORGE FAMILIER Erithacus rubecula.
Magnon-foireuse [3+6] ou Magnon fouroule
[6] ; frileuse ou Magnon frileuse [3+6].

ROSSIGNOL PHILOMELE Luscinia megarhynchos
Orsigno filomèle [1]; Oursigno [6] dé-
formations des noms Rossignol et philomèle.

ROUGEOUEUE NOIR Phoenicurus ochruros
Rouche-tcheue noèr [1] déformation du
nom français ; Rossignol des murai||es[1] ;
rossignol de mur [6] le Rougequeue noir est
très urbain et chante bien.

MERLE NOIR Turdus merula
Ormèle ou Ermèle ou Normèle [6] déformation
de Merle ; Mouviar.

GRIVE LITORNE Turdus pilaris

Cha-cha [6] encore couramment utilisé ;
Lutronne [7] comme la Grive musicienne ,' la
litorne est considérée comme la musicienne d'hiver!

GRIVE MUSICIENNE Turdus philomelos
Lutrone ou Lutron ne [7] comme la Grive draine.

FAUVETTE À TETE NOIRE Sylvia atricapilla
Fauvette à tête noère [6] déformation du nom
français.

ROITELET HUPPÉ Regulus regulus
Rotelot [6] déformation de Roitelet ; Arwi ou
Arwitlo [6].

MÉSANGE BLEUE Parus caeruleus
lmbezingue bleuse [1 +6]

MÉSANGE CHARBONNIERE Parus major
oui-tato [6] onomatopée du chant; lmbezingue
ou Einguezingue [3].

SITTELLE TORCHEPOT Sitta europaea
Pic maçon[9] décrit le fréquent maçonnage de
l’entrée de trou d’arbre par/’espèce.

GRIMPEREAU DES JARDINS C. brachydactyla
Picucule[3] ; Grimpart ou Grimpaire ou
Grimpé[3+6] caractéristique de cet oiseau
grimpeur sur les troncs d ’arbres

LORIOT D'EUROPE Oriolus oriolus
Moriot [3] déformation du mot Loriot ; Compere
Iouriot [3] ; Compère Iulliot [6].

PIE-GRIECHE GRISE Lanius excubitor
Agache troéille [6] Agache comme la pie : oiseau
noir/gris et blanc ; treuelle [6].Pour une espèce
devenue des plus rares.

GEAI DES CHENES Garrulus glandarius
Gai [6] déformation de Geai.

PIE BAVARDE Pica pica

Agache[3+6] On retrouve cette racine dans de
nombreux noms locaux : en gascon et bourguignon;
ageasse en berrichon ; ajace dans le Poitoux ,'
agazzo dans le languedoc... Ce dernier vocable est
utilisé par La Fontaine dans L’Aigle et la Pie.

CHOUCAS DES TOURS Corvus monedula
Cornalhe éd cloché [1 +6] le corbeau de clocher;
illustre l ’habituel/e installation de cette espèce dans
les clochers pour nidifier.

CORBEAU FREUX Corvus frugilegus
Corbioe [6] déformation du nom français.

CORNEILLE NOIRE Corvus corone
Cornalhe [1] ou Cornaille [6] déformation du
nom français.

CORNEILLE MANTELÉE Corvus cornix :
cornalhe à-mant|é[1] la Corneille à manteau...
Pour une espèce devenue des plus rares.

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Avocette 2012 - 36 (2) - MAI 2013 - Revue naturaliste de Picardie Nature

ÉTOURNEAU SANSONNET Sturnus vulgaris
Sansonnet [3] sansonnet : c’est l’oiseau qui
apprend facilement à chansonner; Etourgneau [6].

MOINEAU DOMESTIQUE Passer domesticus
Moigneu franc ou Mogneu ou Mogniot [2+6]
déformations du français.

MOINEAU FRIOU ET Passer montanus

Pierrot grosselier [6] ; Rinkinkin [6] on notera
la distinction entre les deux espèces de moineaux;
le friquet à quasiment disparu de la Somme et est
bien localisé maintenant en Picardie ; Rinkinkin,
onomatopée de son chant.

PINSON DES ARBRES Fringilla coelebs
Pinchon [1] ; Pinchard [1] ; Pinchaire [6]
déformations du français.

VERDIER D'EUROPE Carduelis chloris
Vert montant [6] ; Vert Linot [6] ; Verte Linette
[6] la Linotte verte à cause de couleur.

CHARDONNERET ÉLEGANT C. carduelis
cadoreux [3] ; ecardon nette [6] ecardonner
c’est I’action de tirer la graine du chardon en picard;
caractéristique de l ’activité de l’oiseau.

TARIN DES AULNES Carduelis spinus
Tairin [6] déformation de tarin.

LINOTTE MÉLODIEUSE C. cannabina
Feine Iinette [1]; Linot [6] ; Iinette [6].

BOUVREUIL PIVOINE Pyrrhula pyrrhula
Pionne [6] ; Rouviu[6]; Clopart [9] ; Sifflot [9]
le chant de l’oiseau est un sifflement triste.

BRUANT JAUNE Emberiza citrinella

Verdière [1 +5+6] mais comme le verdier
d’Europe n’était pas appelé verdier, il n’y avait pas
de confusion.

Et bien que ce ne soit pas un oiseau picard...

l’AuTRUcHE D'AFRIQUE Struthio camelus a
tout de même son appellation locale : Oetriche [6].

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Avocette 2012 - 36 (2) - MAI 2013 - Revue naturaliste de Picardie Nature

En guise de synthèse.

404 espèces d’oiseau sauvages sont connues pour
avoir été observées au moins une fois en Picardie
(COMMECY et al. 2012) ; parmi celles-ci nous avons
trouvé des noms picards pour 134 d’entre elles.
L’origine de ces noms locaux est :

> Une déformation du nom français dans 43 cas ;
> une référence à un comportement de l’oiseau
dans 27 cas, ce qui montre que les anciens savaient
les observer ;

> une référence à la couleur de l’oiseau dans 25
cas ;

> une référence à une particularité physique
(morphologique) de l’espèce dans 22 cas ;

> une référence ou onomatopée du cri ou du chant
dans 17 cas.

Sans surprise ce sont les espèces gibier qui ont
le plus d’appellations locales et il y a souvent des
noms partiellement communs entre ces espèces.
De même, les espèces les plus rares régionalement
n’ont pas de nom local mais il est intéressant de
remarquer que plusieurs espèces aujourd’hui peu
fréquentes possèdent de tels noms, ceci montre
leur régression en 1 ou 2 siècles.

Pour 24 espèces n’ont n’avons pas su retrouver ou

imager une origine ou explication au nom utilisé ici...

si vous trouvez une telle explication il ne faut pas
hésiter à nous les faire connaître.

Origine des noms picards des oiseaux

déformation

I comportement

couleur

morphologie
I cri
?

 

XAVIER COMMECY
4 Place Godailler Decaix 80800 Gentelles
xavier.commecy@wanadoo.fr

Note sur les deux échouages de tortues
marines sur la côte Picarde en 2012.

Par : LAËTITIA DUPUIS, STÉPHANE SOYEZ, CHRISTINE MARTIN et RÉGIs DELCOURT

Les tortues marines font partie du groupe
des chéloniens dans la classe des reptiles. Elles
sont présentes dans toutes les mers chaudes et
tempérées du globe. Il existe 7 espèces au niveau
mondial. Nous sommes intervenus, au cours de
cette année 2012, sur deux individus de deux
espèces différentes.

Le Dr Dusuv, conservateur du Muséum de
La Rochelle fut le premier à faire part de ses
observations en 1968. Il fit alors un travail de
synthèse des observations réalisées antérieurement
et fait mention d'observations décrites au XVllle
siècle dans les pertuis charentais. A son initiative,
les observations de tortues marines ont été
collectées depuis 1968 sur la côte atlantique
française. Depuis 1988, le Centre d'Etudes et de
Soins pour les Tortues Marines (C.E.S.T.M) de La
Rochelle coordonne le suivi des échouages de
tortues marines sur les côtes atlantiques françaises.

La Tortue Luth

La Tortue luth Dermochelys coriacea est la plus
grande des tortues. Son aire de répartition est
plus étendue que celle des autres tortues marines.
Excellente plongeuse, des scientifiques ont relevé
plusieurs plongées de Tortues luth jusqu'à 1 280
m de profondeur (DOYLE, 2007) et des durées de
plongées de plus de 80 minutes. Adulte, elle mesure
jusqu'à 2 m de long pour un poids variant de 450
kg a un record observé de 916 kg (MORGAN, 1990).

 

Carte de répartition de 1a tortue luth (© Aquarium

La Rochelle S.A.S.l

La Tortue luth est une espèce protégée, classée
en danger critique d'extinction par l’Union
Internationale pour la Conservation de la Nature
(UICN), en Annexe l de la CITES et Annexes l
et Il de la Convention de Bonn. Elle fait l'objet de
programmes internationaux de protection et de
conservation.

Picardie Nature a été contactée par la gendarmerie
nationale le samedi 29 septembre au soir suite
au signalement d'un échouage de tortue marine
sur la plage à hauteur du hâble d’Ault (80). Il
s'agissait d'une Tortue luth, femelle, présentant
une dossière de 153 cm. L'animal a été examiné
selon le protocole établi par le CESTM. L'état de
décomposition avancé de l'animal n'a pas permis un
examen complet. Seul un prélèvement de muscle
a été récolté et envoyé au CESTM pour déterminer
son origine géographique. A l'ouverture de l'animal,
aucun parasite ou sac plastique n'ont été observés.
Lors du prélèvement, nous avons découvert une
puce électronique que nous avons pu lire : FDX-A
4A30246007.

La Tortue luth parcourt plusieurs milliers de
kilomètres lors de ses voyages transocéaniques
pour rejoindre son aire d'alimentation. Son régime
alimentaire est principalement constitué de proies
gélatineuses comme les méduses. D'autres proies
peuvent être accidentellement ingérées ou être
associées aux proies gélatineuses.

La Tortue luth ne s'approche des côtes que pour
pondre, elle sort alors sur une plage de sable où
elle creuse un trou et y dépose ses œufs. Une
femelle peut déposer dans six nids différents en
moyenne par saison de ponte avec un intervalle
de 9-10 jours, chaque nid peut comporter entre 60
et 100 œufs. l_'incubation est d'environ 60 jours. A
l'éclosion, le spécimen pèse environ 40 g et mesure
environ 6 cm, il possède des nageoires antérieures

page 52
Avocette 2012 - 36 (2) - MAI 2013 - Revue naturaliste de Picardie Nature

surdimensionnées, il est alors une proie facile pour
de nombreux prédateurs (crabes, caïmans, oiseaux
et mammifères qui les prélèvent sur la plage). Le
premier instinct des tortues marines est de se
diriger vers le point le plus brillant à l’horizon : la
mer (qui reflète les rayons de la lune ou du soleil) où
les attendent les poissons carnassiers. Le taux de
jeunes arrivants a maturité est naturellement faible.
A cela s’ajoute l’impact humain : braconnage des
œufs, objets dérivant ingérés par les tortues (sacs
plastique principalement confondus avec les proies
gélatineuses dont elles s'alimentent), captures
accidentelles dans les filets de pêche...

C'est à l'occasion de ces sorties de la mer pour
pondre, que les femelles sont capturées et équipées
de puces électroniques. De nombreux chercheurs
et naturalistes pratiquent de cette façon pour
collecter des données sur ces animaux qui passent
leur vie en mer.

Le CESTM a largement diffusé l'information de la
découverte de cette puce électronique au niveau
mondial. Ainsi, nous avons su que cette tortue avait
été marquée par le Trinidad and Tobago National
Monitoring Programme lors de sa ponte sur la plage
de Grande Rivière a Trinidad le 26/05/2008 a 23h26.
Elle n'avait plus été observée depuis. Trinidad et
Tobago est un État insulaire des Caraïbes situé
dans la mer des Antilles, au large du Venezuela.
La distance entre Trinidad et Tobago est de plus de
7 000 km en ligne droite l

Entre 1988 et 2008, 324 Tortues Luth se sont

échouées sur la façade Manche-Atlantique. Un

pic d'échouage a été enregistré en 1995 avec un

total de 66 individus. Pour le reste de la période, il

s'est échoué en moyenne une douzaine de tortues

luth par an. Les échouages sont répartis sur
toute l'année avec une augmentation en octobre-
novembre. La majorité des échouages (35,5%) ont

été enregistrés dans le département de la Charente-
Maritime (17) (MORINIERE, 2011).

Cette observation de Tortue luth en Picardie est
la seconde connue par l'association, la première
datant de 1980 au Crotoy.

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Avocette 2012 - 36 (2) - MAI 2013 - Revue naturaliste de Picardie Nature

 

Photo 1 : Tortue luth découverte à Ault le 30 sept
2012 (photo C. MARTIN)

La Tortue de Kemp

La Tortue de Kemp Lepidochelys kempii est
l'une des plus petites tortues marines. Son aire
de répartition est la plus restreinte de toutes les
tortues marines, avec la Tortue à dos plat Natator
depressus. Elle est principalement présente dans
le Golfe du Mexique et la côte ouest des Etats-
Unis. En France, quelques observations ont été
faites sur les côtes atlantiques françaises et en mer
Méditerranée. Adulte, elle mesure 65 cm pour un
poids moyen de 45 kg.

Carte de répartition de 1a tortue de Kemp (©
Aquarium La Rochelle S.A.S.)

 

La Tortue de Kemp est une espèce protégée,
classée en danger critique d'extinction par l’UlCN,
en Annexe l de la CITES et Annexes l et Il de la
Convention de Bonn. Elle fait l'objet de programmes
internationaux de protection et de conservation.

Un adhérent de Picardie Nature a découvert une
tortue marine, échouée morte, le 7 janvier 2012,
au niveau du banc de l'llette en réserve naturelle
de baie de Somme, lors d'un suivi régulier de la
population de phoques de la baie de Somme. En

bon état de conservation, cette tortue a été envoyée
au CESTM pour autopsie. Il s'agissait d'une jeune
tortue de Kemp, femelle, dont la longueur droite
de carapace mesurait 26 cm. L'autopsie n'a pas
révélé de matières plastique ni de traces de capture
accidentelle.

 

Photo 2 : Tortue de Kemp découverte en réserve

naturelle de la baie de Somme (photo R. DELCoURr)

Les Tortues de Kemp adultes restent dans les eaux
côtières du nord du Golf du Mexique ou dans les
eaux de l'Atlantique Nord-Ouest.

Leur régime alimentaire est principalement constitué
de crustacés, dont elles brisent la carapace avec
leur bec puissant mais aussi de poissons, de
céphalopodes et de coquillages.

La Tortue de Kemp a la particularité d'utiliser un
mode de ponte synchronisée appelée «arribada »,
comme la tortue olivâtre Lepidochelys olivacea.
Plusieurs centaines de femelles montent à terre
pour pondre au même moment et sur une même
plage. La saison de reproduction a lieu entre avril
et juin. Elle nidifie presque exclusivement dans
le Golfe du Mexique. La tortue de Kemp préfère
pondre de jour. Les femelles nidifient environ trois
fois par saison tous les 14 à 28 jours. L'incubation,
en fonction de la température peut prendre de 45 à
58 jours. Elle pond en moyenne 100 œufs. Comme
pour les autres tortues, le sexe des embryons est
déterminé par une température pivot de 30,2°C.

Comme toutes les tortues marines, elle est
principalement menacée par les activités humaines:
le braconnage des œufs et des adultes et les

captures accidentelles par la pêche commerciale.
Malgré la protection aussi bien sur les plages
que la limitation des captures accidentelles par
les chalutiers grâce à un dispositif d'exclusion
des tortues, la population n'augmente que très
lentement. Il est probable que la pollution du Golfe
du Mexique limite également le développement des
juvéniles.

Entre 1988 et 2008, 24 Tortues de Kemp se sont
échouées sur la façade Manche-Atlantique. Les
échouages ont principalement été notés en période
hivernale : décembre a février. 54% des échouages
concernaient des animaux vivants qui ont été pris
en charge par le CESTM (MORINIERE, 2011).
Cette observation de Tortue de Kemp est la
première connue en Picardie par l'association.

Remerciements :

Nous remercions le C.E.S.T.M. de I'Aquarium La
Rochelle pour l'aide à la recherche de l'origine de
la puce électronique retrouvée et pour la relecture
de cet article.

Nous remercions également toutes les personnes
qui nous ont aidé lors des interventions (signalement,
prélèvements, déplacement...).

Bibliographie :
Duguy R. & Duron M. 1981. Observations de

Tortues luth (Dermochelys coriacea L.) sur les côtes

de France en 1980. Ann. Soc. Sci. Nat. Charente-
Maritimes, 6(8) : 819-826

Ducuv R. 1968. Note sur la fréquence de la Tortue
luth (Dermochelys coriacea L.) près des côtes de la
Charente Maritime. Ann. Soc. Sci. Nat. Charente-
Maritime, 4(8) : 8-16

MORINIERE P. & DELL'AMIcO F. 2011. Synthèse des
observations de tortues marines sur la façade
Manche-Atlantique de 1988 a 2008. Bull. soc. Herp.
Fr. 139-140 : 131-141.

Par : LAËTITIA DUPUIS, STÉPHANE SOYEZ,
CHRISTINE MARTIN et RÉGIs DELCOURT
Picardie Nature, 1 rue de Croy — BP 70010 —
80 097 Amiens cedex 3

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Avocette 2012 - 36 (2) - MAI 2013 - Revue naturaliste de Picardie Nature

Le S.T.O.C. - E.P.S. en Picardie.
Année 2012, douzième année.

Par Xavier COMM ECY

La baisse du nombre de collaborateurs a cette
enquête a été enrayée en 2012 et seuls trois
carrés n’ont pu être parcourus cette année mais
il est bien prévu par leurs observateurs réguliers
qu’ils le soient en 2013. Il nous faut tout de même
nous attacher à trouver de nouveaux collaborateurs,
la fiabilité de ce protocole étant d’autant plus forte
que le nombre de carrés prospectés est grand. Le
nombre de participants a l’échelle nationale garantit
la validité des conclusions apportées, il faut que
cela soit le cas aussi au niveau régional.

Ceci est donc un appel a l’implication de nouveaux
collaborateurs.

Cette année, 22 carrés ont été prospectés par 18
observateurs (il y en avait eu 36 par 31 observateurs
en 2008 qui reste la meilleure année de prospection
en terme quantitatif; en 2011 il y avait eu 24 carrés
suivis par 20 observateurs).

Cette année, ce sont 104 espèces qui ont été
contactées au moins une fois contre 102 en
2011 (et 130 en 2008 année où plusieurs carrés
littoraux avaient été suivis) ; n’ont pas été repérés
cette année : la Bondrée apivore (repérée dans
1 carré/1 oiseau), le Bruant des roseaux (3/3), la
Cigogne blanche (1/1), l’Hirondelle de rivage
(1/1), la Mésange boréale (1/1), le Pic noir (3/3) et
le Tarier des prés (4/9). Apparaissent ou le plus
souvent réapparaissent : la Bernache du Canada,
le Bec-croisé des sapins, le Chevalier guignette, le
Goéland brun, la Grive litorne, le Martin-pêcheur
d’Europe, l’Ouette d’Egypte, l’Oedicnème criard et
le Tadorne de Belon.

Le plan suivi dans ce onzième rapport est le même
que celui des années précédentes.

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Avocette 2012 - 36 (2) - MAI 2013 - Revue naturaliste de Picardie Nature

Les milieux échantillonnés
Pour chaque point suivi, une description du paysage
présent est effectuée ; c’est ainsi que cette année,
les 220 points suivis l’ont été :

53 en forêts (24 %) ; 9 dans des landes et zones
de buissons (4 %) ; 2 dans des pelouses (1 %) ;
121 dans des milieux agricoles (55 %) ; 29 dans
des milieux urbanisés (13 %) ; 6 dans des milieux
aquatiques (3 %).

Toujours peu de variations dans cet échantillonnage
même avec la baisse du nombre de carrés suivis.
Cette quasi-stabilité permet des comparaisons
interannuelles ; c’est d’ailleurs le but de ce
programme.

Résultats 2012

Les espèces les plus fréquentes :

La fréquence des espèces est déterminée pour
chacune par le nombre de points où un contact
a eu lieu divisé par le nombre total de points
échantillonnés. Les résultats sont regroupés par
classes de pourcentages ; le nombre d’oiseaux
contactés est indiqué aussi et sera discuté dans le
paragraphe suivant.

Dans cette première classe, présence de l’espèce
dans plus de 60% des carrés, toujours les mêmes
espèces.

Sans surprise on trouve des espèces ubiquistes
en tête de cette liste et le Merle noir a repris la
première place. Recul de la Fauvette grisette qui se
classe cette année en treizième place des espèces
les plus fréquemment contactées en période de
nidification en Picardie après avoir été dans le «
top 10 » de 2009 a 2011.

Voici donc ce classement 2012 des espèces
contactées le plus souvent cette année — rappelons
le sur un maximum théorique de 220 (et le
classement des années 2011 a 2001).

1) Merle noir(1,4, 1, 1,2, 1, 1,1,1, 1,1);

2) Pigeon ramier (1, 1, 4, 2, 1, 2, 2, 4, 4, 8,2);

3) Corneille noire (2, 2, 5, 4, 4, 4, 3, 2, 2, 6,5);

4) Fauvette T. N. (4, 3, 2, 5,5, 5, 5, 5, 5, 3, 4);

5) Pinson des a. (5, 5, 3, 3,3, 3, 4, 3, 2, 3, 3);

6) Al. des champs (6, 6, 6, 9, 8, 6, 8, 6, 6, 4,9);

7) M. Charb. (7, 8, 9, 8, 7, 7, 9, 9, 11, 10, 7);

8) Pouillot véloce (8, 9, 7, 7, 9, 9, 6, 7, 7, 9,8);

9) Troglo. m (10, 7, 8, 6, 6, 7, 7, 8, 5, 9, 6);

10) Grive musicienne

Liste systématique :

Pour chaque espèce sont indiqués : le nombre de
points avec contact/le nombre d’oiseaux repérés).

Espèces présentes dans plus de 60% des
points (soit plus de 132 contacts).

Merle noir (165/305), Pigeon ramier (159/541),
Corneille noire (157/553), (168/319), Fauvette a tête
noire (146/260), Pinson des arbres (139/262). (5
espèces)

Espèces présentes dans plus de 50% des
points (soit plus de 110 contacts).
Alouette des champs (112/322 (1 espèce)

Espèces présentes dans plus de 40% des
points (soit plus de 88 contacts).

Mésange charbonnière (96/144), Pouillot véloce
(94/131), Troglodyte mignon (91/126) (3 espèces).

Espèces présentes dans plus de 30% des
points (soit plus de 66 contacts).
Grive musicienne (80/100) (1 espèce).

Espèces présentes dans plus de 20% des
points (soit plus de 44 contacts).

Mésange bleue (65/118), Faisan de Colchide
(62/98), Fauvette grisette (62/89), Perdrix grise
(61/163), Etourneau sansonnet (60/275), Bruant
jaune (56/80), Rouge gorge familier (55/69), Linotte
mélodieuse (54/169), Hirondelle rustique (53/177),
Pic vert (44/47) (10 espèces)

Espèces présentes dans plus de 10% des
points (soit plus de 22 contacts).

Tourterelle turque (43/87), Coucou gris (42/49),
Bruant proyer (42/74), Bergeronnette printanière
(41/89), Moineau domestique (39/186), Geai des
chênes (38/57), Rossignol philomèle (37/48),
Accenteur mouchet (37/37), Sitelle torchepot (32/36),
Verdier d’Europe (31/49), Pie bavarde (30/40),
Pic épeiche (27/11), Hypolaïs polyglotte (23/30),
Grimpereau des jardins (22/22), Corbeau freux
(22/246), Bergeronnette grise (22/35) (16 espèces).

Espèces présentes dans moins de 10% des
points (soit moins de 22 contacts).

Buse variable (21/25), Fauvette des jardins (19/23),
Pouillot fitis (18/27), Chardonneret élégant (16/31),
Faucon crécerelle (16/17), Pipit des arbres (15/19),
Loriot d’Europe (14/18), Tourterelle des bois (14/15),
Martinet noir (11/23), Rouge queue noir (10/12),
Tarier pâtre (10/19), Mésange a longue queue (9/13),
Canard colvert (9/15), Hirondelle de fenêtre (9/48),
Choucas des tours (8/13), Caille des blés (8/8),
Mésange nonnette (8/9), Rouge queue a front blanc
(8/12), Roitelet triple bandeau (8/9), Héron cendré
(7/10), Traquet motteux (7/16), Pigeon colombin
(6/6), Pic mar (6/6), Mouette rieuse (6/26), Grive
draine (6/6), Epervier d’Europe (5/7), Pie-grièche
écorcheur (5/5), Goéland argenté (5/17), Serin cini
(5/5), Tadorne de Belon (5/8), Pipit farlouse (4/19),
Busard Saint-Martin (4/6), Grosbec casse-noyaux
(4/4), Fauvette babillarde (4/5), Busard des roseaux
(3/3), Pigeon biset (3/35), Goéland brun (3/6),
Locustelle tachetée (3/3), Milan noir (3/3), Bouvreuil
pivoine (3/3), Sterne pierregarin (3/5), Chouette
hulotte (3/3), Perdrix rouge (2/4), Faucon hobereau
(2/3), Gobemouche noir (2/2), Gallinule poule-d’eau
(2/2), Grand Cormoran (2/3), Pouillot siffleur (2/2),
Roitelet huppé (2/2), Rousserolle verderolle (1/1),
Rousserolle effarvatte (1/1), Chevalier guignette
(1/3), Martin-pêcheur d’Europe (1/1), Ouette d’Egypte
(1/3), Bernache du Canada (1/10), Oedicnème
criard (1/1), Busard cendré (1/2), Cygne tuberculé
(1/2), Pic épeichette (1/1), Foulque macroule (1/1),
Hypolaïs ictérine (1/1), Bec-croisé des Sapins (1/2),
Bergeronnette des ruisseaux (1/1), Gobemouche gris
(1/1), Mésange huppée (1/2), Grive litorne (1/2), Merle
a plastron (1/7), Vanneau huppé (1/1), (68 espèces).

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Avocette 2012 - 36 (2) - MAI 2013 - Revue naturaliste de Picardie Nature

La Mésange bleue dont nous avions signalé une
baisse de la fréquence des contacts en 2011
passant de plus de 30% habituellement a 26%,
baisse que nous avions lié a un hiver froid rattrape
peu a peu sont retard et a été contactée dans 29%
des points.

Pour la Tourterelle des bois nous avions signalé
la lente régression aussi bien en fréquence qu’en
nombre d’individus contactés avec 17 individus
contactés en 2011 et ce sont seulement 15 oiseaux
qui ont été repérés en 2012.

Les espèces les plus abondantes.

Rappelons que cette liste des espèces les
plus abondantes renseigne bien sur l’abondance
de l’espèce mais aussi sur sa détectabilité et sa
biologie. Des espèces très détectables en vol
comme les Hirondelles ou les Martinets et qui sont
souvent en groupes voient l’impression de leur
abondance augmentée.
Ce sont les mêmes 10 espèces par rapport a 2011
que l’on retrouve ici en cette année 2012. Comme
l’année dernière, encore une légère remontée du
nombre d’Alouettes des champs contactées alors
que cette espèce ne faisait que reculer dans ce
classement depuis le début des suivis.

Liste systématique : nombre d’oiseaux comptés
puis (rang des années 2011 a 2001).

1) Corn. n., 553 (1, 2, 1, 2, 2, 2, 4, 3, 1, 3, 3);
2) P. ramier, 541 (2, 1, 2, 1, 1, 1, 1, 2, 2, 4, 9);
3) A. champs 322 (5, 7, 5, 5, 7, 5, 5, 6, 4, 3, 2)
4) Merle n., 305 (3, 4, 4, 4, 5, 8, 3, 5, 5, 5, 5);
5) E. sans., 275 (7, 3, 3, 3, 3, 4, 2, 1, 4, 1, 1);
6) P. arbres, 262 (4, 5, 5, 6, 7, 5, 7, 7, 6, 6);

7) F T N, 260 (6, 6, 7, 9, 8, 10, 8, 9, 10, 9, 10);
8) Corb. fr. 246 (8, 10, 8, 10, 10, 9, 3, 9, 11, 9)
9) Moin. dom 186 (9, 8, 10, 6, 7, 6, 7, 8, 6, 7,)
10) Hir. ru., 177 (10, 9, 9, 9, 10, 9, 6, 8, 8, 10);

Suivent : Linotte mélodieuse (169), Perdrix grise
(163) une bonne année pour ces deux espèces,
Mésange charbonnière (144), Pouillot véloce (131),
Troglodyte mignon (126), Mésange bleue (118),
Grive musicienne (100), Faisan de Colchide (98),
Bergeronnette printanière (89), Fauvette grisette
(89) en nette baisse, Tourterelle turque (87), Bruant

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Avocette 2012 - 36 (2) - MAI 2013 - Revue naturaliste de Picardie Nature

jaune (80), Bruant proyer (74), Rougegorge familier
(69), Geai des chênes (57), Verdier d’Europe

(49), Coucou gris (49), Hirondelle de fenêtre (48),

Rossignol philomèle (48), Pic vert (47)...

Conclusion :

Nous pouvons à l’issue de cette douzième saison
de prospection faire un bilan du suivi STOC-EPS
en Picardie.

Dans le premier graphique on peut repérer
l’évolution du nombre de participants et montrer une
lente érosion, en Picardie comme dans la plupart
des régions de France. Nous renouvelons notre
appel aux observateurs de la région non impliqués
pour qu’ils s’engagent dans ce suivi.

Le second graphique montre lui les devenirs des
différents carrés (10 points) ; on peut ainsi voir qu’il
n’y a pas eu de nouveau carrés suivis... mais aussi
que beaucoup sont suivis régulièrement depuis
des années. Il faut ainsi signaler que 6 (3 dans
l’Aisne, 2 dans l’Oise et 1 dans la Somme) sont
parcourus sans inter-ruption depuis 12 ans (début
de l’enquête) et 9 (4 dans l’Aisne, 4 dans l’Oise et 1
dans la Somme) depuis 10 ans et plus. Merci aux
observateurs responsables de ces carrés... ils se
reconnaîtront.

Pour cette année 2012, ont été contactés :

1096 oiseaux de 58 espèces dans 42 points dont le
milieu principal était la forêt;

229 oiseaux de 48 espèces dans 9 points dont le
milieu principal était une zone de buissons ;

33 oiseaux de 19 espèces dans 2 points dont le
milieu principal étaient les landes ou la pelouse ;
3345 oiseaux de 85 espèces dans 121 points dont
le milieu principal était agricole ;

942 oiseaux de 55 espèces dans 29 points dont le
milieu principal était urbain ;

134 oiseaux de 37 espèces dans 6 points dont le
milieu principal était les zones humides.

Si nous regardons les résultats par carrés (10

points) nous pouvons constater que le plus grand

nombre d’espèces (54) a été contacté dans le sud Figure 1 : évolution,‘

de |’Aisne, puis on trouve des carrés avec 51 et 50

espèces ; 6 carrés entre 40 et 49 espèces repérées; Evolution du nombre d'observateurs-

, ‘ , STOC Picardie 2001 -2012

10 carres entre 30 et 39 especes ; 3 carres entre

, 30
21 (plateaux du Santerre — 80 -) et 29 especes. La
, , 25
moyenne pour ces 22 carres est de 38.6 especes. a-Nombre
, _ 20 observateurs
En nombre d oiseaux, un observateur du nord-ouest
de l’Aisne a contacté 517 oiseaux (seul le nombre 15
maximum des 2 passages a été conservé), puis 1° ‘
on trouve des carrés avec 491 oiseaux (nord de 5 ‘ ‘ ‘ ‘ ‘

, . , , . 2001 2003 2005 2007 2009 2011
l Oise), 477, 400 ; 3 carres avec 300 a 399 oiseaux

contactés ; 8 carrés avec 200 a 299 oiseaux
contactés ; 6 carrés avec 100 a 199 oiseaux Figure 2 : suivi des carrés depuis 1e début de
contactés et 1 carré avec 91 oiseaux repérés... la Penquête STOC-EPS en Picardie ;

 

où seulement 29 espèces avaient été vues... et ce 1000/ SuiviSTOC-EPS Picardie 2001-2012
carré est suivi depuis longtemps. La moyenne est 902w noms
l I I I l l 80% _ prospectés
de 263 oiseaux reperes par carre suivi. 70% _ menés
60% _ abandonnés
_ _ I 50% ’ ICarrés _
Les 3 points situes sur les plateaux du Santerre sont 40% — 'e°°"“""5
dans les 5 carrés les moins productifs (119 oiseaux  “Ïäîïäîä”
en moyenne) ; nette influence d’une agriculture 10% —
. . . . 0%
tres DFOdUCÎIVISÎG... et encore les points dans ces 2001200220032004200520062007 20082009201020112012

carrés sont-ils souvent situés dans des éléments
marquants de ce paysage : haies, talus, pâtures
lorsqu’ils restent... (Figure 3)

Figure 3 : Nombre d’espèces d’oiseaux et nombre

d’indiVidus reperes par carre en 2012 en Picardie.

Remerciements. 60 600

Ces remerciements vont aux observateurs 50 1500 aflffiäfémseaux
bénévoles qui donnent de leur temps et leurs 4° 40°
compétences pour accumuler année après année 3° 30° ‘ ggfizféespèœs
ces données. En cette année 2012, sont concernés 20 200

pour nos trois départements : D. BAVEREL (2 Carrés), 10 100

J.P. BONNEL (2 Carrés), A. BoussEiviART, X. COMMECY, T. 0 \ \ \ \ \ \ \ \ \ \ \ \ \ \ \ \ \ \ \ \ \ \ 0

DEcouTERRE, J.M. GERNET, R. KASPRZYK, E. LEPRETTE 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23

(2 Carrés), P. MALIGNAT, J.B. MARQUE, W. MATHOT
(2 Carrés), J. MORENIAUX, T. NANSOT, O. PicHARD, A.
ROUGE, P. RoYER, C. SALEMBIER, G. SERVAIS.

XAVIER COMMECY
4 Place Godailler Decaix 80800 Gentelles
xavier.commecy@wanadoo.fr

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