Avocette 1978 (2) 1
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Bulletin de la Section Ornithologique du G.E.P.O.P.
1978 2 (1) 1-32
SOMMAIRE
Neveu G. et Sueur F. : Avifaune de la Moyenne Vallée de la Somme :
secteurs de Bray-sur—Somme et Corbie. Les autres Vertébrés.
p. 1-20
Sueur F. : Centrale Ornithologique GEPOP. Additions à la synthèse
des observations 1976. p. 21-22
Sueur F. : Nidifications précoces au printemps 1977 dans la Somme.
p. 23-2ü
Masson D. et Royer P. : Observation d'un Phoque veau-marin Phoca
vitulina et d'une Sterne caspienne Hvdroprogne caspia en
baie de Somme. p. 25-2b
Sueur F. : Compléments sur le Phoque veau-marin Phoca vitulina.
p. 26
Neveu G. et Sueur F. : Notes sur le Martin-pêcheur Alcedo atthis.
p. 27
Sueur F. : Statut hivernal du Traquet pâtre Saxicola torguata
dans la Somme et les régions limitrophes.
p. 28-29
Masson D. 2 Note à propos de l'observation d'un Goéland argenté
à pieds jaunes à Saint-Valery-sur-Somme.
p. 30-31
Allouche L. et Sueur F. : Anomalies chez l'Huîtrier-pie
Haematopus ostraleggs. p. 32

G.E.P.0.P., Musée de Picardie, rue de la République 80000 Amiens
Président : N. Ranson
Vice—président (questions ornithologiques) : C. Delahoche
Animateur de la Section Ornitho : F. Sueur
Responsable de la Centrale GEPOP 2 P. Royer
Secrétaire de la Section Ornitho : G. Baudry
Adresses des auteurs :
Allouche L., 228 rue Wulfran Warmé 80000 Amiens
Masson D., 18 rue Paul Eluard 80000 Amiens
Neveu G., 80125 Le Hamel
Royer P., 8 rue des Cordeliers 80000 Amiens
Sueur F., 16 rue Pierre de Coubertin 80800 Corbie
Gérant de publxcation : François Sueur

- 1-
AVIFAUNE DE LA MOYENNE VALLEE DE LA
SOMME : SECTEURS DE BRAY-SUR-SOMME
ET CORBIE . LES AUTRES VERTEBRES .
par G. Neveu et F. Sueur
INTRODUCTION
La Vallée de la Somme n'ayant été l'objet d'aucune publication
ornithologique récente si ce n'est l’inventaire succint de Le
Morvan et Vignon (1977) concernant une zone restreinte, nous
croyons pouvoir publier cet article concernant cette vallée
dans les secteurs de Bray-sur—Somme et de Corbie soit d'amont
en aval de Cappy à Blangy-Tronville.
La grande majorité des observations ont été réalisées par les
deux auteurs. Le premier prospecte depuis une quinzaine d'années
le territoire de la commune du Hamel notamment en ce qui concer-
ne les oiseaux d'eau (les chasseurs de cette localité lui appor-
tent pour détermination les oiseaux peu communs dans la région),
le second observe depuis 1970 d'abord dans les environs immédiats
de Corbie puis depuis quelques années dans toute la zone concer-
née par cet article.
En annexe nous fournirons une liste commentée des autres Verté-
brés : Poissons (essentiellement G.N.), Amphibiens, Reptiles
(F.S.) et Mammifères.
Un inventaire floristique est en cours G8 réalisation.
BIOTOPES
Nous distinguerons h grandes zones : les cultures, les zones
humides, les "laris" et les agglomérations.
Les cultures
Les zones cultivées, où seules sont communes la Perdrix grise,
l'Alouette des champs et quelques autres especes, sont princi-
palement occupées par des céréales, betteraves, pommes de terre,
plantes fourragéres... Les prairies naturelles plantées d'arbres
sont rares. Il y a peu de grands bois mais de nombreux bosquets _
subsistent encore ça et là.
Les zones humides
La Somme est canalisée sur la pLus grande partie de son parcours
et n'offre que peu d'intérêt pour les oiseaux. Elle est doublée
par une zone presque continue d'étangs de largeur fort variable.
Les phragmitaies qui bordent ces étangs sont de petite ou de
moyenne dimension et n'atteignent jamais les proportions de celles
de la Haute Vallée de la Somme. Le boisement autour de ces étangs
est le plus souvent fort important : peupliers plantés par
l'homme, aulnes, frênes...les saules dominent dans les parties
les plus humides. Au point de vue de l'avifaune, ces marais
constituent la zone la plus riche, ils attirent cependant de par
leur configuration (absence de vasières) peu de Limicoles ; et
la seule localité intéressante pour ces oiseaux est constitué
par des bassins de décantation de féculerie.
La forte pression de chasse sur les étangs de cette partie de
la vallée empêche tout stationnement prolongé d'Anatidés pendant
la période d'ouverture et peut être rendue responsable de la
faiblesse des effectifs reproducteurs de ces especes. Les acti-

- 2-
vités de pêche (accompagnées d'implantation de résidences se-
condaires de styles divers) très développées de Chipilly à
Cappy gênent aussi la nidification (exemple : le Grèbe huppé
ne niche avec succès que dans les zones non pêchées des
étangs).
Les "laris"
Ce biotope caractéristique de notre région consiste en des
talus couverts d'herbe le plus souvent rase où poussent d'in-
téressantes plantes telles les Orchidées et l'Anémone pulsa-
tille. Le plus souvent les "laris" se couvrent de génévriers,
cytises, pruniers épineux (=prunelliers)..., on y rencontre
alors la Linotte...et une espèce particulièrement intéressante
pour la région : le Bruant zizi. L'évolution naturelle du
peuplement conduit à la réduction des espaces découverts, on
rencontre alors d'autres espèces comme le Pouillot fitis. Ces
"laris" sont parfois plantés en Pin noir d'Autriche ou entail-
lés par des carrières de craie servant le plus souvent d'amen-
dement dans les champs. Une étude de l'avifaune des "laris"
aux différents stades de leur évolution serait riche d'ensei—
gnements. On peut déplorer le développement de la moto fausse-
ment dite "verte" qui a en traîné la dégradation de quelques
beaux "laris".
Les agglomérations
L'habitat humain et ses dépendances offre de nombreux sites de
nidification à une foule d‘espèces (Chouette effraie, Martinet ·
noir, Hirondelles de cheminée et de fenêtre, Rougequeue noir,
Moineau domestique..·). Les agglomérations de ce secteur de
par leur peuplement végétal important (parcs et zones assimi-
lées, haies, vergers, jardins potagers...) sont favorables aux
oiseaux, passereaux notamment (Merle noir, Grive musicienne,
Pinson des arbres...).
LISTE SYSTEMATIQUE
Nous avons suivi l'ordre du "Guide des Oiseaux d' Europe" de
Peterson, Mountfort et Hollom.
Lorsque nos données concernant la nidification sont manifeste-
ment incomplètes, nous indiquons le critère indiqué dans
l"Atlas des Oiseaux nicheurs de France" pour la carte d'Albert.
Plongeon arctique Gavia arctica
1 femelle tuée le 25 janvier 1955 à Chipilly (Hanson ig
Boutinot, 1958). `
Plongeon imbrin Gavia immer
1 tué fin 1973 à Fouilloy. 1 individu appartenant sans doute
à cette espèce a été tué au Hamel (G.N.).
Grèbe huppé Podiceps cristatus
Nicheur sur les grands étangs, en expansion numérique et
géographique tout comme dans le nord de la France (Kérautret,
1976) : Bray-sur-Somme (3 couples en 1975, M à 6 en 76) ;
plusieurs nouvelles localités : Le Hamel (1 couple en 1975,
21en 76, 1 en 77), Cappy (1 couple dont la nidification échoue
en 1975, absence en 76, 2 couples en 77), Corbie (2 couples
en 1976, 2 ou 3 en 77), Vaux-sur—Somme (1 couple en 1976 et
77) et Cerisy-Gailly (1 couple en 1977).
A noter qu'avant l'implantation de l'espèce dans une nouvelle
localité on l'observe généralement auparavant de septembre à A
novembre alors qu'elle y était totalement absente antérieu-
rement même lors des migrations, s'agit—il de jeunes pros-
pectant des sites possibles pour la nidification ? Cette ex-
pansion est sans doute due à la protection légale de cette
espèce liée à une mortalité juvénile assez faible.

-3 -
En septembre-octobre, adultes et juvéniles partent en mi-
gration, il ne reste plus alors que quelques rares individus
de novembre à février, ils peuvent disparaître en cas de gel
des étangs ; le retour sur les lieux de nidification a lieu
courant mars.
Grèbe castagneux Podiceps ruficollis
Nicheur nécessitant de beaucoup plus petites étendues d'eau
que le Grèbe huppé, il est d'ailleurs peu répandu sur les
grands étangs que fréquente cette espèce. Ce Grèbe n'ayant
pas fait l'objet de dénombrements systématiques (Yeatman,
1971), nous indiquons quelques densités : 3 couples en 1975
à Blangy-Tronville sur 12ha (densité=0,25 couple/ha), 3 en
1975 à Sailly—le-Sec sur 5,5ha (d=environ 0,55 c/ha , 6 en
1977 au Hamel sur 28,5ha (d=environ 0,21 c/ha).
En hiver, il est très commun (jusqu'à 10 individus le 1N
février 1977 à Hamelet) ainsi qu'au printemps lors des mi-
grations (20 à 30 sur un étang du Hamel).
Grand Cormoran Phalacrocorax carbo
Observé en moyenne tous les 2 ou 3 ans au moment des mi-
grations. Maximum de 3 ensemble.
Héron cendré Ardea cinerea
Des erratiques le plus souvent isolés sont observés toute
l'année sauf en mai. La nidification à l'intérieur du dé- a
partement de la Somme n'est pas connue tandis que la seule
colonie existante au sud de la baie de Somme mériterait
d'être suivie.
Héron pourpre Ardea purpurea
1 couple nicheur en 197 au Hamel (G.N.) 2 M oeufs dans 1
nid caché dans les Phragmites d'un ilôt, il ne semble pas
y avoir eu d'éclosions. Cette espèce y a peut—être niché à
nouveau en 1977.
Observations en migration postnuptiale le plus souvent
d'individus isolés toujours au`Hamel, date la plus tardive :
1 le 20 octobre 1977.
Blongios nain Ixobr chus minutus
Nicheur estivant (fin avril-fin septembre) encore bien
représenté mais semblant en diminution : minimum de 2
couples à Bray—sur-Somme et à Corbie en 1976, 2 à 3 en
1977 au Hamel.
Cigogne blanche Ciconia ciconia
Migrateur assez rare : 3 ou M observations non datées au
Hamel, 1 le 6 octobre 1976 à Daours.
Cygne tuberculé Cxgnus olor
Un couple a tenté de nicher sans succes en 1975 à Bray-
sur-Somme (X. Commecy, F.S.), depuis cette date ce même
couple probablement est toujours observé en ce lieu en
mai—juin (il semble sédentaire) sans preuves de nidifi—
cation cependant.
Individus isolés ou par couples observés en erratisme
ailleurs : Sailly-Laurette principalement (novembre à
janvier et mai) ; parfois en nombre plus important (9
début février 1977 au Hamel).

-4 -
Oie des moissons Anser fabalis
Une seule observation : 1 le 1H décembre 1976 au Hamel.
Oie cendrée Anser anser
Migratrice : fin octobre—mi-novembre (max. 226 le 31 oct.
1976 à Corbie) et passage de retour courant février- début
mars.
1 seule observation hivernale : 3 le 15 décembre 1976 à
Bray-sur-Somme (E. Fourcy).
Tadorne de Belon Tadorna tadorna
Rare il y a quelques années, il est desormais observé chaque
hiver (max. M au Hamel). 1 tué pendant la 2e quinzaine de
novembre 1977 au Hamel et 1 le 6 décembre.
Tadorne casarca Tadorna ferruginea _
1 individu a été tué à Corbie, échappe de captivité sans
doute (N. Ranson). _
Canard colvert Anas platxrhxnchos
Nicneur commun en grande partie sédentaire. Migrateurs
surtout abondants en décembre-janvier.
Sarcelle d'hiver Anas crecca
Présente d'a0ût à mi—avril lors des migrations. Nicheuse
possible (signalée nicheuse certaine par l'Atlas) : 1
mâle le 22 mai 1975 à Corbie.
Canard chipeau Anas strepera \
Données d'octobre 3 le 28 octobre 1977 au Hamel...) mais
surtout de novembre (12 le 5 novembre 1976 à Corbie...).
Canard siffleur Anas penelope
Migrateur en octobre-novembre et de fin février à fin avril
(maximum : 16 le 26 février 1977 à Corbie).
Canard pilet Anas acuta I
Migrateur peu observé à l'automne, nettement plus en mars.
Sarcelle d'été Anas guerguedula
Signalee nicheuse certaine par l'Atlas. Migratrice en avril
et en août-septembre.
Canard soucbet Anas clxpeata
Nicheur possible (signalé nicheur probable par l'Atlas) 2
1 couple le 28 mai 1976 à Corbie.
Migrateur assez commun en mars-avril et d'août à novembre,
plus rare en décembre.
Nette rousse Netta rufina
Rare : 1 mâle du H au 17 decembre 1977 à Sailly—Laurette
(X. Commecy, M. Sueur, G.N. et F.S.) , 1 mâle tue vers le
10 dans les environs de Corbie (P. Biet).
Fuligule milouin Axthza ferina
Signalé nicneur probable par l'Atlas. Migrateur et hivernant
de novembre à mars, 1 seule observation estivale : 7 le 23
août 1976 à Corbie (F.S.).
Fuligule nyroca Axthva nxroca
Rare : 1 mâle a été tué dans une bande de 3 individus au
Hamel pendant la période 197É·75 (G.N.).

- 5-
Fuligule morillon Azthza fuligula
Erratique isolé ou par couple en hivernage (décembre-jan-
vier) et migrateur de printemps (avril).
Fuligule milouinan Axtbza marila ·
2 observations de mâles à Corbie : 1 en février 1975 (A.
sams) et 1 le 5 avrii 1977 (ras.),
Eider à duvet Somateria mollissima
Rare à l'intérieur des terres : 1 observation de 17 indi-
vidus peu farouches au Hamel le 23 novembre 1969, les
pêcheurs leur jettent des Rotengles Scardinius erzthro-
phtalmus qu'ils mangent ; 2 autres observations toujours
au Hamel : 6 en novembre et 1 un Ier décembre (G,N.).
Macreuse noire Melanitta nigra
Rare à l'intérieur des terres : 1 mâle au Hamel le 3
novembre 1968 (G.N.).
Macreuse brune Melanitta fusca
Rare à l'intérieur des terres : 1 mâle tué au Hamel (G.N.).
Garrot arlequin Histrionicus histrionicus
Mayaud et coll. (19361 signalent une capture à Morcourt, '
celle—ci n‘a pas été confirmée par l'auteur.
Garrot à oeil d'or Buce hala clan ula
1 mâle tué au Hamel (G.N.).
Harle piette Merggs albellus aff
1 cou le tué au Hamel entre les 2 guerres et naturalisé
(G.N.î.
Harle huppé Merggs serrator
1 mâle au Hamel un M avril (G.N.).
Harle bièvre Mergus merganser
1 mâle tué au Hamel et naturalisé (G.N.).
Buse variable Buteo buteo
Régulière d'août à octobre.
Epervier d‘Europe Accipiter nisus
Quelques observations au Hamel : 1 le 23 août 1976, 1 le
5 novembre 1977...
Milan royal Milvus milvus
Migrateur rare : 1 im. le ô octobre 1977 à Sailly—Laurette
(1·*.s.).
Milan noir Milvus migrans
Migrateur rare : 1 le 1er septembre 197h à Corbie (F.S).
Busard des roseaux Circus aeruginosus
Nicheur possible : 1 femelle observée à Corbie pendant la
saison de nidification 1976 (E. Fourcy). Observé parfois
en migration postnuptiale au Hamel.

- 6-
Busard Saint—Martin Circus czaneus
Erratiques hivernaux : 1 femelle ou immature les 1er et 2
décembre 1973 à Corbie et La Houssoye (F.S.), 1 mile adulte
le 15 décembre 1976 à Cappy (E. Fourcy).
Balbuzard pêcheur Pandion haliaetus
Migrateur rare : 1 le 21 août 1977 au Hamel, 11 plongeons
sans succes en 3 heures (G.N.).
Faucon crécerelle Falco tinnunculus
Nicneur probable au Hamel en 1977. Régulier d'août à mars
avec des maxima en novembre tandis que sur le littoral
ceux-ci sont observés en août.
Perdrix grise Perdix perdix
Nicheuse sédentaire.
Caille des blés Coturnix coturnix
Nicheuse estivante devenant rare, cependant au moins 5
couples au Hamel en 1977.
Faisan de Colchide Phasianus colchicus
Nicheur fréquentant principalement les zones de marais.
Les populations sont maintenues par les lâchers des sociétés
de chasse.
Demoiselle de Numidie Anthro oides vir 0
1 mâle adulte tué aux environs de Corbie en novembre 1903
figure dans la collection Van Kempen (1912) g Mayaud et
coll. (1936) n'admettent cependant aucune donnée pour la
France.
Râle d'eau Rallus a uaticus
Nicheur sédentaire : 5 à 6 chanteurs le 17 juin 1975 à
Sailly-le-Sec sur 5,5ha (densité = environ 1 couple/hs).
Râle de genêts Crex crex
3 tués au Hamel G.N. : 1 vers les années 60, 1 au début
des années 70 et 1 en octobre 1975. Il nichait autrefois
communément dans le secteur.
Poule d'eau Gallinula chloropus
Nicheuse commune sédentaire.
Foulque macroule Fulica atra
Nicheuse commune sédentaire. Des migrateurs se joignent en
hiver aux populations locales (effectifs variables selon
les années).
Outarde canepetière Otis tetrax
Au moins M observations en 15 ans au Hamel, dernière `
remontant aux années 1972-73 (G.N.).
Vanneau huppé Vanellus vanellus
Migrateur et hivernant : premiers individus observés des
le début de juin, les effectifs s'accroissent progressi-
vement jusqu'en octobre puis soudaine augmentation (800
le 30 octobre 1977 à Vaire-sous-Corbie), ils disparaissent
complétement en cas de gel prolongé. Les observations de
janvier à mars sont peu nombreuses et concernent le plus

-) -
souvent de petits groupes (moins de 10 individus), une
exception cependant : 350 le 1h février 1977 à Aubigny.
Pluvier doré Pluvialis apricaria
Migrateur, les passages les plus importants ont lieu de
début fevrier a début mars (max. 200 à 300 individus),
ils sont plus Faibles a l'automne (16 octobre—9 décembre)
avec une seule observation de plus de 100 individus.
Bécassine des marais Gallinago gallinago
Passages notés en mars-avril et d'août à mi-décembre.
Maximum de b individus le 20 avril 1977 à Daours.
Bécassine sourde Lymnocrxptes minimus
Des individus sont signalés comme ayant été tués le 19
mars 1911 à Corbie (Duchaussoy, 1912).
Becasse des bois Scolo ax rusticola
Migratrice d'octobre à décembre Zdates extrêmes : 1h
octobre-N décembre 1977) et en mars. Maximum de 10 le
23 octobre 1977 au Hamel.
Courlis cendré Numenius arguata
Ubserve en avril et en automne surtout en novembre.
Chevalier gambette Tringa totanus 7
Migrateur le plus souvent isolé de la mi-mars à mai et en
août. Maximum : 10 le 18 avril 1977 à Daours.
Chevalier aboyeur Tringa nebularia
Migrateur observé durant la 2e quinzaine d'avril.
Chevalier culblanc Tringa ochropus
Migrateur observé surtout au printemps durant la 2e quin-
zaine d'avril. 1 individu a estivé au Hamel du 5 juin au
8 août 1977 (G.N.). 1 observation automnale tardive le 17
novembre 1976 à Daours (F.S.).
I
Chevalier sylvain Trin a lareola
1 le 27 avril 1977 à Daours 1F.S.).
Chevalier guignette Tringa hzpoleucos
Passages le plus souvent d'individus isolés de fin avril
à début juin et d'août à mi-septembre (max. 5 le 13
septembre 1976 à Sailly—Laurette).
Chevalier combattant Philomachus pugnax
Migrateur au printemps, sans doute plus fréquent que ne le
laissent supposer les deux seules observations connues :
1 le 18 mai 1973 à Blangy—Tronville (J.L. Bourdens) et 1
mâle le 27 avril 1977 à Daours (F.b.).
Oedicnème criard Burhinus oedicnemus
La nidification a été trouvée en juin 1908 à Bray-sur-Somme
(Van Kempen, 1912). Nicheur assez rare actuellement : 1 ou
2 couples au Hamel en 1977. A 1‘automne les oiseaux se
rassemblent en bandes d'une dizaine d'individus. Dates
extrêmes de présence : M avril—30 octobre 1977.

..   ..
Labbe parasite Stercorarius arasiticus `
1 individu a été tué au Hamel ZG.N.l.
Goéland argenté Larus argentatus
1 adulte avec 17 Mouettes rieuses le M décembre 1977 au
Hamel (G.N.).
Goéland cendre Larus canus
1 adulte trouvé mourant au Hamel vers 1975 puis naturalisé
(G.N.).
Mouette rieuse Larus ridibundus
Observée toute l'année mais avec une fréquence plus grande
d'août à mars, le plus souvent il s'agit d’individus isolés
ou de petits groupes.
Guifette noire Chlidonias ni er
Passages en mai et juin Imax. 16 le 23 mai 1975 à Bray·sur·
Somme).
Guifette leucoptère Chlidonias leucopterus
Exceptionnelle, le passage automnal est rarement observé dans
nos régions : 1 le 1M septembre 1976 à Hamelet (F.S.).
` · Mergule nain Plautus alle A
1 trouvé dans une cour d'usine à Corbie le 2M novembre 1977
après une période de tempête a été apporte à P. Royer.
Pigeon colombin Columba oenas
Nicheur probable peu commun. Comme dans beaucoup d'autres
régions, les effectifs de cette espece ont fortement
diminué.
’ Pigeon ramier Columba palumhus
Nicheur commun fréquentant aussi bien les bois que les
marais boisés et les parcs dans les agglomérations.
Tourterelle des bois btreptopelia turtur
Nicheuse estivante (mi-avril à mi—octobre).
Tourterelle turque Streptopelia decaocto
Nicheuse dont l'expansion geographique n'est pas terminée
puisque certains villages ne possèdent pas encore de couple
de cette espèce. Début de colonisation de biotopes hors
agglomération (Sueur, 1976). Les recensements effectués
dans plusieurs communes de ce secteur montrent que les
effectifs n'ont pas encore atteint leur maximum.
Tourterelle rieuse Streptopelia risoria
1 jeune de l‘année, bien évidemment échappé de captivité,
le 1er septembre 1976 à Corbie.
Coucou gris Cuculus canorus
Cet oiseau se reproduisant de façon parasitaire est présent
de fin mars (date la plus précoce pour le secteur étudié :
1h mars'197h à Corbie ; pour l'ensemble de la Somme : 13
mars 1966 à Pys d'après M. François) à fin septembre (date
la plus tardive : 1 juvénile tué par un chat le 28 septem-
bre 1977 à Corbie).
Chantant et se montrant fréquemment en dehors des frondai—

‘ sons d'avril à juin, il est beaucoup plus discret à partir
de juillet et passe alors inaperçu ce qui explique qu'on
le considéré parfois comme disparaissant au cours de ce
mois (Royer, 1977).
Hibou moyen-duc Asio otus
Une seule localité de reproduction est connue pour cette
espece : 2 ad./2 Juv. peu volants les 17 et 18 juin 1975,
1 chanteur (parades) le 8 mars 1977 à Sailly-le-Sec. Cette
localité est le siège du seul dortoir hivernal connu dans
tout le secteur, ailleurs on observe de temps à autre des
erratiques isolés en juillet—août et novembre.
Régime alimentaire à Sailly-le—Sec (Saint-Girons et Martin,
1973 ; données inédites de F.S.) : total de 57h proies dont
65 oiseaux (6 indéterminée, 1 Passereau indéterminé, 7 P.
insectivores, 1 Accenteur mouchet, 1 Rougegorge, 1 Bruant
indéterminé, 6 Fringilles indéterminés, 9 Verdiers, 31
Moineaux sans doute pour la plupart domestiques), 1 Insecti-
vore (Musaraigne pygmée) et 508 Rongeurs (1 indéterminé, 1
Lérot, 16 Campagnols roussâtres, 17 C. souterrains, 213 C.
des champs, 23 C. agrestes, 1 Rat des moissons, 128 Mulots,
2 Surmulots et 6 Souris). Contrairement à la Chouette
effraie dont le régime alimentaire dans la Somme est connu
pour tout le cycle annuel, celui du Hibou moyen-duc n'est
connu que pour la période hivernale. ‘
Hibou des marais Asio flammeus '
h à 5 observations ont été effectuées au Hamel, 6 individus
de cette espèce pourtant protégée ont été tués à l'automne
1976.
Chouette chevêche Athene noctua
Nicheuse répandue dans les marais ou les saules creux lui
offrent de nombreux sites pour la reproduction.
Chouette hulotte Stix aluco ·
Nicheuse probable, beaucoup moins abondante que la précé-
dente.
Chouette effraie Eïto alba
Nicheuse à Corbie 2 couples au moins) et sans doute dans
d'autres localités.
Martinet noir Apus apus
Estivant, nicheur à l'église de Bray-sur-Somme et proba-
blement au château de Blangy—Tronville. Non nicheur à
Corbie où il est cependant de plus en plus fréquent depuis
quelques années, il y a peut-être niché en 1977.
Martin-pêcheur Alcedo atthis
Nicheur peu abondant : 1 couple pour 9 km de canal en 1975.
Il est sans doute en diminution. La fréquence d'observation
augmente en août pour atteindre son maximum en septembre ;
de novembre à février l'espèce est peu notée.
Huppe fasciée Upupa epops
Cette espèce s'est beaucoup raréfiée dans ce secteur comme
dans toute la Somme en général. 2 observations printanières
au Hamel dont une le 9 avril 1971 (u.N.), 1 estivale à
Blangy-Trouville : le 19 juillet 1973 (J.L. Bourdeus).

-10- I
Pic vert Picus viridis
Nicheur, le plus commun des Pics.
Pic épeiche Dendrocopos major
Nicheur sans toutefois être commun.
Pic épeichette Dendrocopos minor
Trouvé nicheur dans un pommier à Blangy-Tronville au début
des années 70 (J.L. Bourdens), il est surtout observé d'août
à mars dans les peupleraies.
Cochevis huppé Galerida cristata
Il y a une quinzaine d'années, cette espèce était abondante
et on pouvait l'observer jusque dans les rues du village du
Hamel, aujourd'hui on ne l'observe plus que de fin mars à
début avril (signalée cependant nicheuse sur la carte d'Al-
bert). Actuellement dans`la Somme, le Cochevis huppé n'est
plus commun que dans certains secteurs du littoral (Hâble
d'Ault...) et des grandes villes (Cité Scolaire, Zone
industrielle à Amiens...).
Alouette des champs Alauda arvensis
Nicheuse très commune. Les populations locales semblent
sédentaires, des mouvements migratoires peuvent être notés
dès octobre. Stationnements nivernaux de petites bandes
(20 à 50) sauf en cas de coup de froid : le }0 décembre
1976, plus de 150 au Hamel, plus de 100 à Sailly-Laurette...
Hirondelle de rivage Riparia riparia ·
Présente d’avril a septembre, pariois en octobre (dates
extrêmes : 16 avril 1977-5 octobre 1976). Nous ne connais-
sons pas de colonie de cette espèce dans le secteur étudié.
Hirondelle de cheminée Hirundo rustica
Nicheuse commune présente de fin mars à octobre. voire
novembre (dates extrêmes : 29 mars 1977-11 novembre 197h).
Hirondelle de fenêtre Uelichon urbica
Nicheuse en général moins commune que la précédente, un
peu plus dans quelques villages : Le Hamel... Dates ex-
trêmes de présence : 20 avril 1977-13 octobre 197h.
Pipit des arbres Anthus trivialiâ
Place son nid au sol dans différents biotopes : arbres des
bords de route, peupleraies non inondées, "laris" semi-
ouverts... Présent d'avril (1er avril 197h) à septembre.
Bipit farlouse Anthus pratensis
Nicheur moins commun que l'espèce précédente dans les près
humides, les friches et les cultures en général dans le
fond de la vallée. Présent toute l'année, des mouvements
migratoires peuvent être notés fin octobre.
Pipit spioncelle Anthus spinoletta
Hivernant régulier observé en novembre-décembre (1 à 2
individus au même endroit), tous les individus déterminés
exactement appartenaient à la sous-espece spinoletta. Un
individu non déterminé subspécifiquement le 6 mars 1977
à Daours.

-11 -
Bergeronnette printanière Motacilla flava
Nicheuse assez commune présente d'avril à septembre. Les
passages printaniers sont beaucoup plus marqués que les
automnaux et concernent principalement la sous-espèce
flava, des mâles flavissima peuvent cependant être notés :
1 le 18 avril 1977 à Daours, 2 le 27.
Bergeronnette des ruisseaux Motacilla cinerea
Nicheuse possible (signalée certaine par l'Atlas) assez
peu commune : 1 couple pour 9 km de canal en 1075. Elle
est beaucoup plus fréquente d'octobre à mars.
Bergeronnette grise Motacilla alba
Nicheuse assez commune présente toute l'année. A noter,
un individu de la sous-espèce Xarrelli le 7 juin 1975 à
Corbie (F.s.).
Pie-grièche grise Lanius excubitor
Présente toute l'année, cette espèce a été trouvée nicheuse
à Blangy—Tronville au début des années 70 (J.L. Bourdens).
2 couples nicheurs probables en 1977 au Hamel.
Troglodyte Troglodztes troglodxtes
Nicheur commun dans tous les milieux.
Accenteur mouchet Prunella modularis
Nicheur commun présent toute l'année. L'arrivee d'individus
migrateurs est notée chaque année en octobre-novembre.
Traquet tarier Saxicola rubetra
Nicheur probable peu fréquent : 2 Couples en 1977 HU Hâmêl.
inconnu dans les autres localités prospectées. Plus commun
lors du passage postnuptial dans la 3e décade d'août : max.
17 le 25 août 197b à Corbie.
Traquet pâtre Saxicola torguata
Nicheur assez commun sans doute en augmentation car nous
le rencontrons dans des lieux où nous ne le connaissions
pas auparavant. Cette augmentatién pourrait être due à
l'hivernage sur place, phénomène récent à l'intérieur des
terres dans la Somme, qui limite de ce fait les risques
de la migration.
Traquet motteux Oenanthe oenanthe
Migrateur plus fréquent qu'il y a une quinzaine d'années
au printemps de fin mars à début mai et en automne de fin
août à fin septembre. 1 femelle de très grande taille
observée le 1er mai 1973 à Corbie appartenait peut-être à
la sous-espèce du Groenland leucorrhoa.
Rougequeue noir Phoenicurus ochruros
Nicheur assez commun présent de fin mars à octobre, parfois
en novembre (dates extrêmes : 2M mars 1973- 10 novembre 1975).
Rougequeue à front blanc Phoenicurus phoenicurus
Seulement de passage dans le secteur étudié au printemps
(avril) et en automne (fin août à début octobre).
Rougegorge Erithacus rubecula
Nicheur commun. Les effectifs hivernaux augmentent avec
l’arrivée d'individus nordiques.

-]g -
Rossignol philomèle Luscinia megarhznchos
Nicheur estivant (mi—avrll à début septembre) commun mais
dont les effectifs semblent tres variables d’une année à
l ' autre .
Grive litorno Turdus gilaris
Commune en hivernage de fin octobre à mi-avril. Une obser-
vation en mai 1973 a Corbie ; cette espèce étant actuellement
en expansion dans le nord et l'est de la France, une éven-
tuelle implantation dans notre région est à surveiller.
Merle noir Turdus merula
Nicheur commun dans tous les milieux.
Grive mauvis Turdus iliacus
Commune en hivernage d'octobre à mi-avril, moins cependant
que la Grive litorne. Cet oiseau nordique fait parfois
entendre son chant dans nos régions comme le 31 mars 1975
à Corbie.
Grive musicienne Turdus philomelos
Nicheuse commune. Debut octobre, le passage d'individus \
migrateurs peut être noté.
Grive draine Turdus viscivorus
Nicheuse peu commune.
Bouscarle de Cetti Cettia cetti
Nicheuse sédentaire dans les zones de fourrés humides. Il
s'agit d'une acquisition récente de l'avifaune picarde
puisque cette espèce est arrivée chez nous au début des
années 60.
Locustelle luscinioide Locustella luscinioides
Nicheuse probable estivante peu commune, nous ne l'avons
rencontrée qu‘a Blangy-Tronville en 1975 Gt au Hamel (1
chanteur) en 1977. ,
Locustelle tachetée Locustella naevia
Nicheuse probable estivante (21 avril 1975-26 août 197h).
Elle fréquente des biotopes plus secs que l'espèce précé-
dente et nous avons trouvé des chanteurs dans des "laris"
à herbes assez hautes et buissons jusqu‘à $00 m de toute
eau. Yeatman (1971) signale un debut de colonisation des
champs de céréales, nous n'avons pas encore observé ce
phénomène dans le secteur étudié ni dans le reste de la
Somme d'ai1leurs.
Phragmite des joncs Acroce halus schoenobaenus
Nicheur estivant arrivant début avril (13 avril 197h), la
date de départ n'est pas connue avec exactitude car cette
espèce est plus discrete à partir du mois d'août comme
beaucoup de Fauvettes aquatiques d'ailleurs.
Rousserolle verderolle Acrocepbalus Qalustris
Nicheuse probable estivante (signalée nicheuse certaine
par l'Atlas), la moins commune des Rousserolles : 2 couples
en 1977 au Hamel.
Rousserolle effarvatte Acrocephalus scirpaceus
Nicheuse estivante (13 avril-1er septembre 197h).

-13 -
Rousserolle turdoide Acroce nalus arundinaceus
Nicneuse probable estivante (signalée nicheuse certaine
par l'Atlas), beaucoup moins commune que dans le secteur
de la vallee de la Noye qu'à étudie P. Royer (1977)-
Hauvette des jardins sylvia borin
Nicheuse estivante (ler avril-1er septembre 197ü).
Fauvette à tête noire bzlvia atricapilla
Nicheuse estivante présente de iin mars à début octobre.
Aucun cas d'nivernage noté dans ce secteur alors que
quelques individus de cette espece peuvent rester dans
notre région (Amiens...) G8 novembre à février.
Fauvette babillardv bxlvia curruca
Nicheuse probable estivante (signalée nicheuse certaine
par l'Atlas), la plus rare des Fauvettes.
Fauvette grisette Sylvia communis
Nicheuse estivante (18 avril 1977-5 septembre 1976) assez
commune dans les milieux semi-ouverts : "laris", marais
avec de nombreux buissons, bords des routes et des chemins...
Pouillot fitis Phylloscopus trochilus
Nicheur estivant (21 mars 1977-1er septembre 197h) plus _
commun que le Pouillot véloce dans les "laris" boisés,
moins abondant dans les zones humides.
Pouillot véloce Phxlloscopus collxbita
Nicheur commun et abondant présent de fin mars à mi-octobre.
Hivernant régulier en petit nombre, les migrateurs revien-
nent des les premiers jours de mars.
Roitelet huppé Regulus regulus
Nicheur probable peu commun vu le peu de biotopes favorables
à sa nidification. Régulier djoctobre à février.
Roitelet triple—bandeau Regglus iggicapillus
Signalé nicneur probable par l'Atlas pour la carte d'A1bert,
nous ne l'avons pas observé en période de nidification dans
ce secteur. Régulier d'octobre à février.
Gobemoucne noir Ficedula h olenca
Migrateur rare au printemps il le 3 mai 1977 au Hamel)
mais beaucoup plus commun à l'aut0mne du 25 août au IU
septembre.
Gobemouche gris Muscicapa striata
Nicheur probable (signalé nicneur certain par l'At1as),
estivant (6 mai 1977-lh septembre 1976). Discret il passe
le plus souvent inaperçu.
Mésange à moustaches Panurus biarmicus
3 observations de quelques oiseaux en 2 ans à Corbie
(Legendre, 1927).
Mésange à longue queue Aegithalos caudatus
Nicheuse commune dans les marais, on peut aussi la trouver
dans les pinédes.

-14 -
Mésange nonnette Parus palustris
Nicheuse peu commune.
Mésange boréale Parus atricapillus
Nicheuse beaucoup plus commune que la précédente.
Mésange huppée Parus cristatus
Observée de tant à autre dans les rares pinédes du secteur
étudié, son statut reste à définir.
Mésange bleue Parus caeruleus
Nicheuse commune.
Mésange charbonnière Parus major
Nicheuse encore plus commune que la précédente.
Grimpereau des jardins Certhia brachxdactxla
Nicheur sédentaire principalement dans les peupleraies avec
arbustes.
Bruant proyer Emberiza calandra
Nicheur commun : 1,7 mâles chanteurs/km en 1975 sur presque
26 km répartis dans tout le secteur étudié, ü,3b mâles
chanteurs/km sur un peu plus de H,1 km dans les environs du
Hamel (le territoire de cette commune est considérée comme
faisant partie du Santerre).
En hiver, cette espèce est peu remarquée. En février, on
peut observer de petites bandes en compagnie de l'espèce
suivante dans les zones humides et on rencontre des mâles
cantonnés dès le début de mars.
Bruant jaune Emberiza citrinella
Nicheur commun sédentaire.
Bruant à calotte blanche Emberiza leucocephala
1 femelle ou immature, très probablement échappée de
captivité, observée en compagnie de Bruants Jaunes le
26 novembre 1977 au Hamel (F.S.).
Bruant zizi Emberiza cirlus
Nicheur probable isignalé nicheur certain sur la carte
d'Albert par Royer et Sueur, 1977). Hivernage de quelques
individus certaines années.
Bruant des roseaux Emberiza schoeniclus
Nicheur commun dans les marais ; depuis 1973 nous observons
aussi des chanteurs cantonnés sur les talus couverts d'herbes
hautes et dans les champs de graminées fourragores, Yeatman
(1971) signale aussi cette co]on1sation de milieux non
humides.
Pinson des arbres Fringilla coelebs
Nicheur commun.
Pinson du Nord Fringilla montitringilla
Hivernant peu commun et irrégulier, date de départ la plus
tardive : 12 avril 1970 (M à Sailly-le—Sec).
Verdier Carduelis chloris
N i cheur commun .

-15 -
Chardonneret Carduelis carduelis
Nicheur commun. Des bandes de 100 à 200 exploitent les
akénes de Composées (Chardons, Cirses et Pissenlits) de
fin août à novembre, en hiver les bandes sont moins im-
portantes et se nourrissent notamment de graines d'aulnes.
Tarin des aulnes Carduelis spinus
De passage en novembre et en mars-avril (M mars 1973-5
avril 1975).
Linotte mélodieuse Carduelis cannabina
Nicheuse commune.
Sizerin flammé Carduelis flammea
Une seule observation : 3 le 5 avril 1975 a Cerisy—Gailly
(A. Baras).
Serin cini Carduelis serinus
Nicheur probable dont l'hivernage n'a pas été remarqué
dans le secteur étudié, date d'arrivée la plus précoce :
11 mars 1973 à Corbie.
A noter en 1977 à Daours, 3 mâles chanteurs dans un milieu
un peu particulier pour l‘espèce : chaque mâle est cantonné
dans une zone de peupliers bordant le canal de la Somme et
de friches humides (anciens bassins de décantation de fécu— .
lerie).
Bec—croisé des sapins Loxia curvirostra
Observé lors d'nne invasion au Hamel (G.N.}.
Bouvreuil pivoine Pyrrhula pvrrhula
Nicheur assez commun.
Moineau domestique Passer domesticus
Nicheur très commun.
Moineau friquet Passer montanus
Nicheur assez commun dans les arbres creux et les cavités
de carricres.
Etourneau sansonnet Sturnus vulgaris
Nicheur commun aussi bien dans les agglomérations que dans
certaines zones des marais.
Loriot d'Europe Oriolus oriolus
Nicheur probable (signalc nicheur vertann par l'Atlas).
Dates extrêmes de présence : 13 avril 1977-1er septembre
197M.
Geai des chênes Garrulus glandarins
Nicheur probable (signalé nicneur certain par J'Atlas).
L'invasi0n de l'automne |9,7 a été assez peu notee dans
ce secteur.
Pie bavarde Pica pica
Nicheuse assez abondante il y a A5 ans, cette espèce a
subi une forte diminution il y a 10-15 ans, actuellement
elle est en augmentation sensible.

-16 -
Choucas des tours Corvus monedula
Nlcneur : une colonie à l'Abbatiale de Corbie (environ É
couples), dans la même localité une colonie rupestre (2
a 3 couples en 1975 qui est la 1ere annee d'insta1lation,
M en 7b. î en 77)... Observation d'une grande bande de
migrateurs : BSO-MOO en vol vers le nord le 3 Janvier
197b à Corbie.
Corbeau freux Corvus lïügllèaüâ
Seule la colonie de Vaire—sous-Corbie a été revensoe
régulièrement : 32 couples en I975, jb en yo, O2 en 77.
Migrateur en octobre et novembre 2 BIO vers le SW le 21
octobre 197u à Corbie, 250 le Z? novembre 1970 à Sailly-
Laurette et 000 le 2b novembre 1977 à Vaire—sous-Corbie.
Corneille noire Corvus corone
Nicheuse assez commune notamment dans les peupleraies.
La sous—espece mantelèe cornix a déJà été observée au
Hamel.
Grand Corbeau Corvus corax
1 individu fut observé lors d'un automne au Hamel (G.N.
qui 1*a rencontré à la Tour de Londres). A noter que la
zone de nidiiication la plus proche se trouve dans le
Cotentin (Yeatman, 1976) et que 2 individus ont été ob-
servés le 7 décembre 1975 à la Mare à Coriaux—59 (Decroix
et Hennard ig Milbled, 197b).
Liste au 31 décembre 1977.
ANAEXE 1 : POISSONS .
Brochet Esox lucius
Beaucoup plus abondant dans les étangs que dans le canal
de la Somme.
Carpe Cxprinus carpio
Peu abondante tout au moins dans les étangs du Hamel.
Barbeau commun Barbus fluviatilis
Espèce pas tres commune uniquement dans le canal et la
Vieille Somme.
Tanche Tinca tinca
Commune dans les étangs et dans le canal.
Goujon Gobio gobio
Assez rare en étang mais bien représenté dans le canal.
Rotengle Scardinius erythropntalmus
Beaucoup plus abondant dans les étangs qu'au canal.
Gardon Gardonus rutilus
Très abondant partout.
Chevesne Leuciscus cephalus
Assez commun dans le canal et les petites rivieres.
Ablette Alburnus alburnus
Abondante dans le canal, nettement plus rare en étang et

-17 -
seulement dans les zones dégagées.
Brème commune Brama brama
Très abondante et en nette augmentation, elle s'hybride
assez fréquemment avec le Gardon.
Brème bordelière Blicca bjorkna
Commune partout.
Anguille Anguilla anggilla
Commune partout.
Lote Lota lota
Densité assez faible au canal. Sa présence dans l'étang
de Bracheux au Hamel est récente.
Perche Perca fluviatilis
Partout commune.
Perche goujonnière Acerina cernua
Présente uniquement dans le canal.
ANNEXE 2 : AMPHlBIENS
Crapaud commun Bufo bufo ·
Grenouille verte Hana esculenta
Grenouille rousse Hana temporaria
Ces 3 espèces sont communes dans tout le secteur étudié.
ANNEXE 3 : REPTlLES
Orvet Anggis fragilis
Espèce commune aussi bien en bordure des marais que dans
des zones plus séchés. Activité notée du 28 avril au 2h
septembre.
Lézard des murailles Podarcis muralis
Espèce des vieux murs peu commune.
Couleuvre à collier Natrix natrix
Espèce assez commune dans les marais. Activité notée
jusqu’au 8 octobre.
Vipère péliade Vipera berus
Signalée dans 3 localités : Etinehem, Chipilly et Vaux-
sur-Somme (Postel, 1969).
ANNEXE H : MAMMIFERES
Hérisson d'Europe Erinaceus europaeus
Espèce commune trouvée fréquemment morte le long des routes.
Période d'activité : IM février-} novembre.
Taupe d'Europe Talpa europaea
Espèce commune.

-1g -
Musaraigne carrelet Sorex araneus
Le plus abondant des Soricidés.
Musaraigne pygmée Sorex minutus
Espèce trouvée dans des pelotes de Chouette effraie.
Musaraigne musette Crocidura russula
Elle fréquente des milieux plus secs que les 2 espèces
précédentes.
Renard vulgaire Vulpes vulpes
Sans doute encore assez abondant puisque 33 individus ont
été tués pendant l‘automne 1976 et l'hiver 1970-77 au
Hamel et à Vaire-sous-Corbie (G.N.). ll est à craindre
que de telles tueries sous des prétextes divers (rage...)
amènent une diminution importante de cette espèce.
Blaireau Meles meles
Cette espèce a tellement régréssé que nous ne connaissons
pas d'observations récentes d'individus ou de traces dans
le secteur étudié.
Belette Mustela nivalis
Espèce commune particulierement dans les zones de marais.
Elle s'attaque notamment au Campagnol roussâtre Clethrio-
nomzs glareolus. `
Hermine Mustela erminea
Moins commune que l'espèce précédente, elle n'a été notée
que dans les zones humides.
Lérot Eliomïs guercinus
Appellé de façon impropre Loir dans notre région, ce
rongeur hibernant vit à proximité de l’h0mme. On le
trouve parfois dans les pelotes de rapaces nocturnes.
Campagnol roussâtre Clethrionomxs glareolus
Ce campagnol à l'inverse du Campagnol des champs fréquente
surtout les zones boisées.
Campagnol souterrain Pitymzs subterraneus
Espèce trouvée dans des pelotes de rapaces nocturnes.
Campagnol des champs Microtus arvalis
Le plus abondant des campagnols, il est suget à des pul-
lulations cycliques.
Campagnol agreste Microtus agrestis
Proche du précédent mais beaucoup moins abondant.
Rat musqué Ondatra zibethicus
Ce gros rongeur herbivore originaire d'Amérique du Nord
est commun dans tout ce secteur de la vallée de la Somme.
Rat des moissons Micromxs minutus
Espèce trouvée dans des pelotes de rapaces nocturnes.
Mulot gris Apodemus sxlvaticus A
Comme 1'espèce précédente.

-1g-
Rat surmulot Rattus norvegicus
Il fréquente aussi bien les agglomérations que certaines
zones humides où on peut parfois l'observer dans les arbres.
Souris Mus musculus
Présente dans les agglomérations.
Ragondin Mzocastor coypus
1 individu tue à Daours à la mi-janvier 1975 (Courrier
Picard).
Lièvre commun Lepus capensis
Encore bien représenté malgré une nette régression due à
une certaine forme de chasse : 82 individus tués à l'0u-
verture 1971 ou 72 au Hamel, total de plus de 250 pendant
toute la saison, forte diminution les annees suivantes,
10 individus tués le Jour de l'ouverture le 18 septembre
1977 (G.N.).
Lapin de garenne Orxctolagus cuniculus
Espece commune sans toutefois atteindre de grandes densités
comme dans le Marquenterre.
Sanglier Sus scrofa
Espèce observée de temps à autre aussi bien dans les bois
que dans les marais.
Chevreuil d'Europe Capreolus capreolus
Assez commun, la limitation de la chasse de cette espèce
a permis à celle—ci gravement menacée auparavant de se
maintenir comme dans le reste du département.
CONCLUSION
Les observations ornithologiques realisées dans la Moyenne
Vallée de la Somme ont permis q'y noter, après addition des
données de la littérature, 163 espèces dont 70 nicheuses,
90 migratrices ou hivernantes et 3 écnappées de captivité.
L'avifaune de ce secteur est donc riche malgre les pressions
de chasse et de pêche qui empêchent tout stationnement pro-
longé des especes farouches et perturbent la nidiiication.
Malgré une prospection intensive, le statut de certaines
espèces est encore imprécis notamment en ce qui concerne la
nidification (Sarcelles d'niver et d'été, Canard souchet,
Rapaces diurnes, Fauvette babillarde, Roitelets, Mésange
huppée, Bruant zizi...), il faudra donc s‘attacher dans les `
années qui viennent à completer les données de cet article.
Nos connaissances sur les autres Vertéhrés sont assez suc-
cintes.
Nous tenons a remercier pour leurs observations Messieurs
A. Baras, P. Biet, J.L. Hourdens, X. Commecy, E. Fourcy,
M. François, N. Ranson, P. Royer et M. Sueur.
BIBLlOGRAPHlE ,
Boutinot S. (1958) Faune ornithologique du Vermandois (Ré-
gion de Saint-Quentin) - Féd. Vr. Soc. Sc. nat. (13)
50-79 (suite et fin).

- gg -
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Bull. Soc. Lin. Nord Fr. 21(hO6)83-90.
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Synthèse des observations 1975 - L'Avocette 1(I)1-15.
Saint-Girons M.C. et Martin C. (197}) Adaptation du régime _
de quelques rapaces nocturnes au paysage rural. Les
proies de l'Effraie et du Moyen-duc dans le département
de la Somme - Bull. Ecologie ü(ü)95-120.
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nord de la France — Bull. Soc. Lin. Nord Fr. 21(hO5)10-M2,
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(Bordas), 363p.
Yeatman L.J. (1976) Atlas des oiseaux nicheurs de France -
Paris (s.©.F.), 282p.

- 21-
CENTRALE ORNITHOLOGIQUE G.E.P.0.P.
ADDITIONS A LA SYNTHESE DES OBSERVATIONS 1976
Ayant reçu d’autres observations depuis la rédaction de la
synthèse 1976, nous en publions içi quelques unes complétant
les données de cette dernière.
F. Sueur
Abréviations : BS = Baie de Somme
POM = Parc Ornithologique du Marquenterre
Toutes les observations concernent le département de la Somme.
Grèbe castagneux Podiceps ruficollis
POM : 15 durant la 3e décade de décembre. _
Cygne tuberculé Cxggus olor
25 le 21 décembre au HA.
Oie des moissons Anser fabalis
BS : arrivée le 20 novembre, 25 durant la 1ere décade de
décembre, 16 durant la 3e.
Tadorne de Belon Tadorna tadorna
BS : 1500 pendant la 2e décade de décembre.
Canard chipeau Anas strepera `
BS—POM : 1h pendant la 3e décade de décembre.
Canard siffleur Anas penelope
BS : 25 pendant la 2e décade de décembre, 200 pendant la 3e.
Canard pilet Anas acuta
BS : 260 pendant la 1ère décade de décembre, 300 pendant la
3e.
Canard souchet Anas clzpeata
BS-POM : 7 pendant la 1ere décade de décembre, 30 pendant
la 3e.
Macreuse noire Melanitta nigra `
BS : 67 le 10 décembre (la moitié est mazoutee;.
Huîtrier—pie Haematopus ostralegus
BS : 1800 pendant la 2e décade de décembre.
Pluvier argenté Pluvialis sguatarola
BS : 30 pendant la 2e decade de décembre.
Bécassine sourde Lzmnocrxptes minimus
1 le 30 décembre en BS.

- 22-
Courlis cendré Numenius arguata
BS : 1100 pendant la 2e décade de décembre, 1500 pendant la
je.
Chevalier gambette Tringa totanus
BS : 16 pendant la je décade de décembre.
Chevalier guignette Tringa hxpoleucos
1 hivernant le 31 décembre en BS.
Bécasseau maubèche Calidris canutus
BS 2 12 pendant la Ière décade de décembre.
Bécasseau variable Calidris alpina
BS : 5800 pendant la 1ère décade de décembre, +1200 pendant
la 3e.
Goéland argenté Larus argentatus
BS : 1000 à 1500 en décembre.
Goéland cendré Larus canus
BS : 1000 à 2000 en décembre.
Corbeau freux Corvus frugilegus
Amiens, Square Jules Verne : 5 couples .
" Saint-Denis : 2 " (nouvelle colonie)
Rue Victor Hugo : 7 couples
25 couples à Boves, 36 à Vaire-sous-Corbie.
Disparition de la colonie de Fouencamps (Le Paraclet) à la
suite de l'abattage de la peupleraie.
ADDENDUM
Abréviation 2 HA = Hâble d'Ault.
*****
ADDENDUM (Synthèse 1976 — L'Avocette 1(3—ü)ü0-60)
Observateur : X. Commecy.

..23-
NIDIFICATIONS PRECOCES AU PRINTEMPS 1977 DANS LA SOMME —
par F. Sueur
Au cours du printemps 1977, plusieurs observateurs ont remarqué
des cas de nidification inhabituels par leur précocité. Cette
courte note a pour but d'en faire la synthèse et de les comparer
avec les données de la littérature.
Tadorne de Belon Tadorna tadorna
Harrison (1975) indique que la période de nidification com-
mence habituellement début mai chez cette espèce (ponte de
8 à 15 oeufs, incubation de 28 à 30 jours), Géroudet (1972b)
signale des pontes parfois dès la fin avril.
M couvées dont une de 1h pulli sont observées le 27 mai 1976
dans le Marquenterre (G. Duhamel), la ponte du 1er oeuf
remonte donc au moins au 16 avril.
En 1977, des pulli sont observés encore plus précocément : 7
en compagnie de leurs parents le 1h mai (G. Neveu, F. et M.
Sueur), la ponte du ler oeuf remonte donc au moins au 10 avril.
Hmîtrier—pie Haematopus ostralegus
Sur le littoral picard, des pulli ne sont pas observés avant
la 1ère décade de juin. J. Hédin (P.0.Marquenterre) nous
signale le lh mai 1977 avoir déjà observé cette année des
pulli ce qui est remarquable pour notre région mais correspond
toutefois aux données de la littérature (Harrison, 1975) pour
le sud de l'aire de l‘Huîtrier—pie : début de la période de
nidification vers la mi-avril (d‘où éclosions dans la 2e déca-
de de mai).
Avocette Recurvirostra avosetta
Lors de la 1ère année de reproduction de cette espèce dans le
Marquenterre en 1975, la 1ère éclosion eut lieu le 27 mai
(Ridel in Sueur, 1975).
1 couple accompagné d'un pullus est observé le 1h mai 1976
(Anonyme, 1977).
En 1977, toujours le lh mai, M pulli ont du éclore le jour
même car ils n'avaient pas été observés le matin et l'un
d'entre eux était encore chancelant sur ses pattes (G. Neveu,
F. et M. Sueur). Dans ce cas, la ponte du ler oeuf remonte
au moins au 19 avril (incubation : 22 à 2h jours) tandis
qu'Harrison (1975) indique que la période de nidification
commence fin avril dans le sud de l‘aire de cette espèce.
Alouette des champs Alauda arvensis
Harrison (1975) écrit pour cette espèce : période de nidifi-
cation commençant fin avril, habituellement 3 ou H oeufs, in-
cubation 11 jours, jeunes non volants quittant le nid à 9 ou
10 jours, volant bien à environ 20 jours.
1 juvénile peu volant mendie auprès d'un de ses parents le
25 avril 1977 à Amiens (G. Baudry), la ponte du 1er oeuf a
donc été effectuée aux environs du 28 mars. Géroudet (1961)
indique que 1'on peut trouver des pontes de cette espèce fin
mars.

-24-
Pipit farlouse Anthus ratensis
Harrison (1975) indique pour cette espèce : période de nidi-
fication commençant vers la mi—avril dans le sud, habituel-
lement 3 à 5 oeufs, incubation 11 à 15 jours.
1 individu nourrissant des pulli est observé le 17 avril 1977
au Hamel (C. Delahoche et F. Sueur), la ponte du 1er oeuf
remonte donc au moins aux tous premiers jours d‘avril.
Pouillot véloce Ph llosco us coll bita
D'après Géroudet (1972a), cette espèce construit son nid au
plus tôt dès les premiers jours d'avril et pond ses oeufs à
partir de la mi-avril.
2 observations intéressantes ont été effectuées au Hamel :
construction d'un nid le 21 mars 1977 (F. Sueur) et 1 indi-
vidu nourrissant des pulli le 17 avril (C. Delahoche). Dans
ce dernier cas, la ponte du 1er oeuf remonte au moins au
1er avril (ponte de h à 9 oeufs, incubation de 13 à 1h jours).
CONCLUSIONS
Sur 6 espèces citées dans cette note, M (Tadorne de Belon,
Avocette, Pipit farlouse et Pouillot véloce) ont niché plus
précocément que la normale d'après les données de la litté-
rature. Quels sont les facteurs qui ont pu intervenir 7
- température z si mars a été exceptionnellement doux sauf en
fin de mois (Bull. Clim. n°11h), avril par contre a été '
exceptionnellement frais et “vient en 3e position, après
1970 et 1973, parmi les mois d'avril les plus frais depuis
19h6" (Bull. Clim. n°115). Notons que la fraîcheur du mois
d‘avril a sans doute été à l'0rigine des premières pontes
tardives enregistrées chez certaines espèces.
- pluviométrie : elle a été normale pour ces 2 mois.
- insolation 2 déficitaire en mars, elle fut supérieure à la
normale en avril avec un maximum durant la 2e décade. Ce
facteur a donc peut-être joué un rôle dans les cas de nidi-
fication précoce notamment pour le Tadorne de Belon, l'Avo-
cette voire le Pipit farlouse.
BIBLIOGRAPHIE
Anonyme (1977) Nidification de l'Avocette - Ass. Marg. Nat;.
janvier 1977, 9-10.
Bulletin Climatologique. Département de la Somme.
mars 1977 (n°11h) et avril 1977 (n°115).
Géroudet P. (1961) Les Passereaux. I du Coucou aux Corvidés.
Neuchatel (Delachaux et Niestlé), 2e éd., 238p.
Géroudet P. (1972a) Les Passereaux. III des Pouillots aux
Moineaux. Neuchatel (Delachaux et Niestlé), 2e éd., 287p.
Géroudet P. (1972b) Les Palmipèdes. Neuchatel (Delachaux et
Niestlé), 2e éd., 28 p.
Harrison C. (1975) A Field Guide to the Nests, Egîs and Nest-
lin s of British and Euro ean Birds. London Collins , ü32p•
Sueur F. (1975) Nidification de 1'Avocette Recurvirostra
avosetta en baie de Somme - Alauda ü3(M)ü82-MB3.

- 25-
OBSERVATION D'UN PHOQUE VEAU-MARIN Phoca
vitulina ET D'UNE STERNE CASPIENNE
Hzdroprogge caspia EN BAIE DE SOMME
par D. Masson et P. Royer
Le 31 juillet 1977, nous prospections le nord de la baie de
Somme pour un comptage mensuel. La marée était haute et quel-
ques oiseaux se rassemblaient sur les bancs de sable. Soudain
un phoque émergea de 1'eau et vint s’échouer sur la plage,
mais sa position ne devait pas lui convenir car il repartit
vers la mer pour réapparaître cinq minutes plus tard sur le
"Banc de l'Ilette", qui n'est recouvert par la mer qu'aux très
fortes marées. L'anima1 rampa quelques métres sur le sable et
finalement opèra un demi-tour de manière à avoir la tête
tournée vers la mer, peut—être pour fuir plus vite en cas de
danger, puis il adopta une position de repos, couché sur le
flanc gauche, la queue légérement relevée. Il resta un long
moment immobile, jusqu'à ce que nous décidions d'aller observer
de plus près ce pinnipède qui nous intriguait. Après avoir '
rampé à notre tour, nous avons approché l'animal mais il se
dirigea péniblement vers l'eau lorsqu‘il nous repéra. Comme
nous le craignions le phoque était blessé et dès le premier
coup d’oeil nous découvrîmes une grande tache qui couvrait
son flanc droit et ressemblait fort à une pelade. Nous pûmes
également déterminer l'espèce : il s‘agissait d'un jeune
veau-marin (Phoca vitulina) dont la taille atteignait à peu
près un métre, et au pelage beige jaunâtre. Nous essayâmes
de le dissuader de repartir vers la mer, mais les coups de
gueule d'un phoque sont, nous l'avons supposé, aussi dangereux
que ceux d'un chien... Ne sachant par quel bout l'attraper,
nous l'avons laissé s'enfuir vers la mer où il disparut, mais
heureusement une photo nous a permit de déterminer la cause de
cette lésion cutanée. En effet, après avoir contacté le docteur
Dugny (Centre d‘Etudes des Mammifères Marins), il s'agit
certainement de lésions dues aux hydrocarbures, et l'animal
n‘a pas du survivre longtemps. Un jeune individu a été trouvé
mort trois semaines plus tard à "l'Anse Bidard”, peut-être
était-ce le même ?
N'oublions pas que le veau—marin était naguère commun sur les
bancs de sable de la baie de Somme où une petite colonie était
connue, mais il a disparu complétement, victime de persécutions
absurdes. Il est déplorable de constater qu'à l'heure actuelle
les seuls individus qui subsistent ne viennent dans cette baie
que pour y mourir, victimes de nuisances qui, malheureusement
sévissent à l'échelle planétaire.
Peut-être le veau—marin reviendra—t—il s'installer à la Pointe
de Saint-Quentin ?
A cette observation peu courante s'aj0ute celle d'une Sterne
caspienne (Hzdroprogge caspia), qui curieusement survolait le
phoque, si bien que nous avions en même temps les deux raretés
dans le champ de nos jumelles.
La Sterne caspienne fait figure de géante et l'individu adulte
que nous avons observé semblait monstrueux à côté des Sternes

-26 -
pierregarins et caugeks qui l'accompagnaient. Son énorme bec
vermillon est également remarquable et aucune confusion n'est
possible avec une autre espèce.
***+*
COMPLEMENTS SUR LE PHOQUE VEAU-MARIN Phoca vitulina
par F. Sueur
Au cours du mois de juillet 1977, d'autres observations de
Phoques veaux-marins avaient été réalisées en baie de Somme
avant celle relatée par D. Masson et P. Royer :
— 1 d'une longueur d'environ 1,30 m le 12 à l'Anse Bidard
(J. Hédin)
- 1 (sans doute le même que précédemment) le 16 à la Pointe
de Saint-Quentin (B. Conty).
Compte-tenu de la biologie de l'espèce : "... Les naissances
ont lieu de mi—juin à mi—juillet sur des ilôts ou bancs de .
sable découvrant à basse mer. Les nouveaux-nés sont immédia-
tement actifs et doivent nager dès la marée haute qui suit
leur naissance..." (Prieur, 1977), et de la découverte assez
régulière en été de jeunes individus de cette espèce consi-
dérée comme sédentaire, nous pensons contrairement à Masson
et Royer qu'elle doit encore se reproduire en baie de Somme.
Il est compréhensible que l'étendue de la baie, le nombre de
bancs de sable propices à la reproduction et la discrétion
même de celle—ci rendent le repérage d'une petite population
de Phoque veau-marin fort délicat.
BIBLIOGRAPHIE
Prieur D. (1977) Les Phoques des Iles Orcades — Penn ar Bed
11 (89) 77-86.

- 27-
NOTES SUR LE MARTIN-PECHEUR Alcedo atthis
par G. Neveu et F. Sueur
L'un d'entre nous (F.S.) a réalisé une observation curieuse le
8 septembre 1976 à Hamelet—80 pour cette espèce considérée comme
solitaire en dehors de la saison des nids : 2 individus volent
ensemble vers 7h30. Vers 8h30, 1'un d'entre eux (femelle : tache
claire à la mandibule inférieure) a pénétré par un trou dans le
grillage sans doute à l'intérieur d'une volière à ”appellants"
et n'arrive plus à en sortir. Le 2e individu (mâle : bec entière-
ment noir) attend perché à l'extérieur, il s'envole parfois mais
revient toujours se poser sur la volière (observation pendant
trois—quarts d'heure). Vers 18h30, les 2 individus ne sont plus
observés. Les couples pourraient donc rester unis après la péri-
ode de nidification.
Le 11 septembre 1977 au Hamel-80, un individu capture un petit
poisson et est suivi ensuite en vol sur plus de 500m avec celui-
ci dans le bec, il disparaît au niveau du canal (G.N.). Cette
observation amène à penser que le Martin—pêcheur peut encore
élever des jeunes au début de septembre ; la signification de `
la premiere observation est incertaine : maintien de la cohésion
du couple en dehors de la saison de nidification ou couple en
cours d'élevage des jeunes.
Le 23 octobre 1977, 2 individus sont observés ensemble à l'île
Sainte-Aragonne à Amiens-80 (Section Ornitho) ; cette observa-
tion tardive montre que la prétendue solitude de cette espèce
en dehors de la saison des nids n'est donc pas absolue.

-28 -
STATUT HIVERNAL DU TRAQUET PATRE Saxicola torguata
DANS LA SOMME ET LES REGIONS LIMITROPHES
par F. Sueur
STATUT DANS LA SOMME
Nicheur assez commun dans le département de la Somme, le Traquet
pâtre n'est présent en hivernage que sur le littoral lorsque le
temps n'est pas trop rigoureux (N. Ranson, communication orale).
Au cours de l'hiver 1976-77, quelques observations de Traquet
pâtre ont été effectuées à l'intérieur des teres (les observa-
tions sur le littoral furent assez nombreuses) :
a) 1 mâle le 3 décembre au Hamel
b) 2 mâles le 15 décembre à Daours
0) 1 femelle le 22 décembre à Sailly-le-Sec
d 1 " le 16 janvier à Velennes (F. et G. Baudry)
e) 1 mâle le 29 janvier à Corbie
f) 1 " le 3 février à Amiens, 1 mâle et 1 femelle le 5 (Y.
Flament)
g) 1 mâle le 1ü février à Hamelet. `
Remarquons tout d'abord la nette prédominance des mâles (7) sur
les femelles (3), ce qui est en accord avec le fait généralement
admis que les femelles ont un comportement migratoire plus accusé
que les mâles (Dorst, 1962).
Comment peut-on expliquer cet hivernage qui n'avait pas été re-
marqué auparavant 7 2
- prospection de nouveaux sites ou l'espèce aurait pu être pré-
sente en hivernage depuis plusieurs années. Cette explication
ne peut être retenue pour les observations a, b, c, e et f.
- hiver plus doux que les précédents ; en consultant le "Bulletin
climatologigue"du département de la Somme, on s'aperçoit qu'il
n'en est rien. Au point de vue températures, décembre vient en
7e position parmi les mois de décembre les plus froids depuis
30 ans (décembre 197ü et 75 ayant été les plus doux depuis 1920),
janvier a été assez froid dans son ensemble, seul février a été
doux (le plus doux des mois de février depuis 1961).
L'insolati0n a été déficitaire en décembre et janvier, quasiment
normale en février.
La pluviométrie légérement déficitaire en décembre a été excé-
dentaire durant les 2 autres mois (50 et 60%).
— modification du comportement amenant amenant quelques individus
à hiverner sur place évitant ainsi les risques de la migration
et ayant pour conséquence généralement d'augmenter les effec-
tifs nicheurs (nous avons rencontré cette espèce en 1977 dans
des lieux où nous ne la connaissions pas auparavant). Cette
dernière hypothèse nous semble la plus probable.
Nous allons essayer maintenant de définir le biotope d'hivernage
du Traquet pâtre a l'intérieur des terres dans la Somme :
- présence d'eau (rivière, étangs...) dans les environs immédiats
(sauf d et f)
- jardins avec arbres et arbustes à proximité des habitations (d,
e et f).
Ces 2 types de milieux ont un point commun : en hiver, les Insectes
et les Arthropodes en général y sont plus abondants que dans les
autres milieux, il est donc normal que le Traquet pâtre, oiseau

- gg-
insectivore, préfére ces 2 biotopes en cette saison.
PS z Après la rédaction de cette note, une nouvelle observation
hivernale a été réalisée dans un biotope différent de ceux
définis plus haut : 1 mâle le 17 décembre 1977 à Herbécourt
dans un talus herbeux au bord d'une route dans une zone de
cultures de type "0penfield“ (X. Commecy, G. Neveu et F.
Sueur).
STATUT DANS LES REGIONS LIMITROPHES
Dans le Nord et le Pas-de-Calais : le Traquet pâtre est consi-
déré comme nicheur migrateur (L.K. et R.L., 1975) ; durant
l'hiver 1973-7h, une observation du 2h février (Degauquier
et Godin, 197h) peut se rapporter à un migrateur précoce.
Depuis de nombreuses observations de cette espèce en hiver-
nage ont été effectuées sur le littoral et dans certaines
vallées (Kérautret, 1975 ; Milbled, 1976).
Dans l'Aisne : nous ne disposons d'aucune donnée sur la pré-
sence hivernale du Traquet pâtre dans ce département.
Dans la région parisienne : hivernage irrégulier (Normand et
Lesaffre, 1977).
En Normandie : cette espèce est mentionnée de septembre 1973
à février 197h sur le littoral normand du Mont Saint-Michel
à la baie de Seine (Duchon et coll., 1974). Des données sur
cette espèce ont été obtenues dans M des 5 départements nor- '
mands (Manche, Calvados, Eure et Seine-Maritime) pendant la
période novembre 197h-février 1975 (Grandpierre et coll.,
1975). 1 le 12 décembre 1976 au Tréport-76 (G.E.P.O.P.). L
CONCLUSION
Le Traquet pâtre hiverne régulièrement sur le littoral de la
Manche et de la Mer du Nord. Son statut hivernal à l'intérieur
des terres, esquissé içi, mériterait d'être précisé ; l'enquête
"Atlas des Oiseaux en hiver" sera l'occasion de réaliser cette
étude.
BIBLlOGRAPHIE
Bulletin climatologique. Département de la Somme.
décembre 1976 (n°110), janvier 1977 (n°112) et février
1977 (¤°113)·
Degauquier R. et Godin J. (197h) Synthèse des observations de
l'hiver 1973-197h• Le Héron (h)12-27.
Dorst J. (1962) Les migrations des oiseaux. Paris (Payot), h30p.
Duchon J., Dumeige B-, Fromage P., Lapierre P., Typlot A. et
Vergne-Girard N. (197h) Chronique Ornithologique n°12 :
Septembre 1973 à Février 197M. Le Cormoran 2(11—12)1üü-156.
Grandpierre J.L., Dumeige B., Girard-Vergne N., Lapierre P. et
Typlot A. (1975) Chronique Ornithologique : Septembre 197h
à Février 1975. Le Cormoran 3(13-1h)2-21.
Kérautret L. (1975) Centrale ornithologique régionale. Synthèse
des observations de l'hiver 197h—1975 : décembre 197h,
janvier et février 1975. Le Héron (N)6-20.
L.K. et R.L. (1975) Liste et statut des oiseaux du Nord. Le
Héron (2)73·83.
Milbled T. (1976) Centrale ornithologique régionale. Synthèse
des observations de l'hiver 1975-1976 : décembre 1975,
janvier et février 1976. Le Héron (M)17-jh.
Normand N. et Lesaffre G. (1977) Les oiseaux de la ré ion
parisienne et de Paris. Paris (A.P.O.), 156p.

-30 -
NOTE A PROPOS DE L'0BSERVATlON D'UN GOELAND ARGENTE
A PIEDS JAUNES A SAlNT—VALERY-SUR-SOMME
par D. Masson
Le 8 septembre 1977 alors que Mr et Mme Sauvage (Groupe
Ornithologique Nord) et moi-même observions les rassemblements
de Laridés dans le port de Saint-Valery-sur-Somme (Somme),
notre attention fut attirée par un Goéland argenté adulte à
pieds jaunes posé au pied de la digue promenade. Il était en
compagnie de quelques Mouettes rieuses, quelques jeunes Goé-
lands argentés et un jeune Goéland marin (bagué par ailleurs).
L'oiseau présentait des marques brunes sur le dessus de la
tête et sur la nuque ; le manteau était gris clair, comme chez
le Goéland argenté à pieds roses. L'oiseau était à une ving-
taine de métres mais la pluie gênait l'observation. Au bout de
deux ou trois minutes il s'envola et nous le perdîmes rapide-
ment de vue. Cinq heures plus tard environ nous retrouvons
l'0iseau isolé sur un banc de sable, non loin du Cap Hornu,
soit à une distance d'un kilométre par rapport à son premier -
lieu d'observation.
D'où venait-il? Rappellons que trois variétés de Goélands
argentés à pieds jaunes sont susceptibles, à priori, d'être
vues sur notre littoral. Tout d‘abord L. a. micnaellis, ni-
cheur en France sur les bords de la méditerranée et plus
récemment sur le littoral atlantique ; un jeune individu de
cette sous-espèce originaire de l'île de Riou (Bouohes—du-
Rhône) a fait l'objet d'une reprise près de Boulogne (Pas-
de—Calais) en 197M (Lagache—Pauchant, 1976 ; Kérautret, 1976).
L. a. cachinnans, sous-espèce orientale répandue de la Finlande
à la Mer Noire, ne peut être écarté car un individu a été re-
pris en baie de Somme en mai 19bO, alors qu'il avait été bagué
en Mer Noire en mai 1952 (Nicolau-Guillaumet, 1977). Enfin il
reste la variété scandinave, c'est à dire le L. a. "omissus"
des anciens auteurs (cette variété fait l'objet de controver-
ses).
Le fait que l'oiseau observé présentait des marques brunes sur
la tête et le cou (comme le plumage hivernal du Goéland argenté
à pieds roses) semblerait nous donner quelques indications. En
effet d'après Géroudet (1972) et Mayaud (19hO) les variétés
L. a. michaellis et L. a. cachinnans garderaient la tête et le
cou blancs en hiver. Or pour Barth (1968), la coloration hiver-
nale pour toutes les formes de Larus argentatus dépend de l'âge
de l'adulte et de l'époque de l'hiver pendant laquelle est
faite l'observation. Ainsi à Oslo, d‘après cet auteur, des in-
dividus tachetés sont surtout vus de la fin de l'automne jus-
qu’aux environs de Noêl ; plus tard les individus à tête blan-
che dominent.
En conclusion si l'origine de l'oiseau observé ne peut être
déterminée précisément, il est raisonnable à notre avis de pen-
ser qu'il s'agit d'un individu scandinave. A l'appui de cette
hypothèse notons que Barth considère les Goélands argentés à
pieds jaunes scandinaves comme de simples variations individu-
elles de Larus argentatus argentatus, variété scandinave à
pieds roses présente en hiver sur notre littoral. Quoi qu'il

-31 -
en soit il est fort probable que la variété à pieds jaunes du
Goéland argenté est fréquente en baie de Somme, elle passe _
simplement inaperçue parmi les quelques 6000 Goélands qui
hivernent en ce lieu.
BIBLIOGRAPHIE
Barth E.K. (1968) The circumpolar systematics of Larus argen-
tatus and Larus fuscus with special reference to the
norwegian populations · Nxtt Mag. Zool., 15, suppl. 1 :
1-50.
Géroudet P. (1972) Les Palmipedes - Neuchâtel (Delachaux et
Niestié), 28üp.
Kérautret L. (1976) Note sur la reprise du Goéland argenté à
pieds jaunes (Larus argentatus michaellis) — Le Héron
2)?7. `
Lagache—Pauchant J.P. (1976) Reprises d'0iseaux bagués - Le
Héron (2)7ü—77.
Mayaud N. (19h0) Considérations sur les affinités et la sys-
tématique de Larus fuscus et Larus argentatus - Alauda
12 : 80-98.
Nicolau-Guillaumet P. (1977) Mise au point et réflexions sur
la répartition des Goélands argentés Larus argentatus de
France - Aianda ü5(1)53—73.

- 32-
ANOMALIES CHEZ L'HUITRIER-PIE Haematopus ostraleggs
par L. Allouche et F. Sueur
Si les anomalies notamment celles du plumage sont fréquentes
chez quelques espèces d'oiseaux : Merle noir Turdus merula,
Moineau domestique Passer domesticus, Etourneau sansonnet
Sturnus vulgaris...il semble ne pas en être de même chez
l'Huîtrier—pie. Dans cette note nous relatons des observations
concernant 2 anomalies du plumage et une malformation du bec
chez cette espèce.
L'un d'entre nous (F.S.) a pu observer en compagnie de G.
Duhamel et G. Guillot le 22 mars 1975 à Bruinisse (Pays-Bas)
un Huîtrier-pie isabelle et blanc. Les zones blanches chez
cet oiseau étaient beaucoup plus étendues que chez les in-
dividus normaux : le blanc remontait plus haut au niveau du
cou, la barre alaire était remplacée par une grande zone
blanche occupant l'arrière de l'aile et ressemblant à celle
du Chevalier gambette Tringa totanus, la queue était entiè-
rement blanche. Le bec et les pattes étaient de couleur -
normale. Cet individu se nourrissait et s'envolait en même
temps que d'autres individus de son espèce ; nous n‘avons
noté aucun comportement hostile de ces derniers vis-à-vis
de cet individu au plumage aberrant.
Le BO août 1976, un individu albinos partiel est observé
dans le Parc Ornithologique du Marquenterre 80 (O. et Y.
Lebreton, P. Royer, F. et M. Sueur) : calotte brunâtre,
collier blanc, blanc de l'aile gauche (aile droite 7) plus
étendu que la normale, plumage brun pâle au lieu du noir
typique. Cet individu se trouve un peu à l'écart de ses
congénères. Il s‘agit probablement de l‘individu indiqué
comme albinos observé au même endroit le 16 août (Anonyme,
1977).
Le 2U mars 1975, L. Allouche découvre en baie de Somme8O
un Huîtrier-pie au bec malformé puisque les mandibules
sont croisées. De plus la longueur du bec est anormale,
Géroudet (1967) indiquant que celle-ci varie de 6h à 78
mm chez le mâle et de 72 à 88 mm chez la femelle alors
que chez cet individu la longueur de la mandibule infé-
rieure est de 93 mm et celle de la mandibule supérieure
de 91 mm.
BIBLIOGRAPHIE
Anonyme (1977) Année 1976. Observations particulières -
Ass. Mar . Nat. Bull. ann., 1-6.
Géroudet P. (1967) Les Echassiers - Neuchâtel (Delachaux
et Niestlé), 288p.