Avocette 1986 (10) 1
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1986 — mm *-60 P1cAn¤1E ~Aw1=1E 'tîêî  
BP 50835 · 80008 AMIENS cedex 1    
Tél. 03 62 72 22 50 · Fax 00 22 00 97 00    
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Slrat : 381 785 120 00010 APE ; 01042  
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CENTRALE ORNITHOLOGIQUE PICARDE: Actualités ornitholoqiques 1985 en
Picardie P. 1. 4
X. COMMECY : Eco-éthologie du GREBE HUPPE (Podiceps cristatus) en Picardie
P. 5 . 29
T. VINCENT: Nidification urbaine du GOELAND ARGENTE (Larus argentatus)
première donnée pour le département de la Somme
P. 80. 32
P. RAEVEL: Effectifs au printemps 1985 des oiseaux nicheurs des falaises
picardes P. 33.36
C. SCUOTTO: Tentative de nidification d'un couple mixte PIE—GRIECHE ECORCHEUR
(banius colluvio) PIE—GRIECHE A TETE ROUSSE (Lanius senator)
EN ·1·111EPAcmz (1115NE) P. 87. 39
` F. SUEUR: Migration prénuptiale des Limicoles sur le littoral picard
en 1985 P. 40.60
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C entra/e
Ornitho/ogique
Picarde
43, chemin de
ha/age
80 000 Amiens


			
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Ceütrale ©rn§§H0l0gique Picardc (COP)
SQ}le Rmlyvalente de 1'Ile aux Fggcts
N3, Chemin ds Malage
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Gânseil d'üdmînistrati0n 1985 2
Président 2 Sgéphane Bacrot
Trésorier 2 Xavier Commecy
Secrétaire: V erre-Jean Le Morvan
Membres 2 Hugpes Dupuich et-Qaurenh Gavgry
L'ÀVOC9tt$ 2
Qégacteyr gn chef 2 Xavier Cgmmecy
Réalisation technique 2 Xawiar Gpmmqcy et Eric Mercier
Adr§ü§£S des auteurs 2 E
Xavîgr Cgmmegy 2 Qentelles SOQSQ VEJIERS BRETQNNEUX
Pascal Rgevœ] 2 Qesîüjnce du Fief Route d'U3zcbr0uck 59270 BAILLEUL
Carlo Scuotfo 2 N° 1, U.L,N, "Art0is" 02170 Ee NOUVION EN THIERACHE
Françogs Sueur 2 Le Bout des Grecs St-Quentin—en-Tourmont 80120 RUE
Thierry Hüncents Muséum d'Hish0iré ëaturelle Place du vieux marché
gg 76600 LE HAVRE
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29

1
_ ACTUALITES ORNITHOLOGIQUES 1985 EN PICARDIE
Dar: Centrale 0rnith0I©9I¤ue Picerde
Voici la deuxième livraison de nos actualités ornithologiques,
Rappelons que leur but est de faire ressortir les informations impor-
tanLes_que nous avons relevées au cours de l'année afin qu'elles ne
soient pas perdues dans nos synthèses.
Y apparàissent les données d'especes rares ou celles qui changent le
statut des espèces tel que nous le connaissons actuellement : pour la
nidifioation, la migration ou l'hîvernage.
Ces actualités qui doivent paraitre rapidement aprés la fin de l'année
d'observation ont besoin de vous pour continuer et elles ne remplacent
pas les syntbéses annuelles plus complètes.
Pour cette année nous ne reprendrons pas les données exceptionnelles ·
obtenues pendant les grands froids de Janvier, Février, celles ci
étant déjà parues dans l'artic]e de S. BACROT et F. SUEUR (L'AVOCETTE
1985 9(2—3) p.1C6—1ü2)
Plongeons (Gavia sp.)
Rassemblement très important de plus de 50O Plongeons (dont 1 Plongeon
imbrin minimum) le 28 Decembre au large de Quend-plage (X. COMMECY,
L. GAVORY et G. FLOHART)
SPATULE BLANCHE Platalea leucorodia
_ 2 adultes aménagent un ancien nid de Hérons cendrés Ardea cinerea le
16 Juin au P,O,M, (M. DUHART, M, JEANSON et F. SUEUR); c'est la
première fois qu'un comportement aussi nettement reproducteur est
_ noté en Picardie, mais il n'y aura pas de suite.
DBNDROCYGNE VEUF Dendrocxgpa viduata
Deuxième mention dans la plaine maritime picarde : 1 du 18 au 22 Mai
au P.O.N., probablement échappé de captivité (J.B. MOURONVAL, F. SUEUR
et C. VIEZ)
FULIGULE NYROCA Axthza nxroca
1 F. le 26 Janvier BORAN ( 0) et 1 le 27 au Crotoy (80) (H. DUPUICH)
1 le 31 Decembre au H.A, (80) (L. GAVORY)
EIDER A DUVET Somateria molissima
2 Im. à BORAN (60) le 26 Janvier (H. DUPUICH)
1 lg 15 Deeembre à Chamouille (02) (M. DUMOULIN)

2
HARELDE DE MIQUELON Clanggla hxemalis
Donnée estivale exceptionnelle de ce canard marin qui fréquente notre
région presqu'exclusivement lors des vagues de froid 2 1 M. Im, du '
8 au 11 Juin au P.0.M, (M. DUHART, J.B. MOURONVAL et F. SUEUR)
BUSE PATTUE Buteo lagopus `
Important passage sur le littoral de fin Octobre à début Decembre avec
un minimum de 10 individus. 1 stationnera à partir de cette période
jusque début 86 au H.A. 2 données en terres aussi.
(Un article fera le point sur cette espèce en Picardie prochainemnnt
dans l'AVOCETTE)
MILAN NOIR Milvus migrans
1 couple nicheur certain à Le Chaudron (02). Première certitude en
Picardie. Les 2 jeunes prets à l'envil seront abattus au fusi1.·.!
(trouvés morts le 11 Juillet). Ce nid était situé à 75 m d'un nid de
Milan royal Hilvus milvus (L. LARZILLIERES)
FAUCON HOBEREAU Falco subbuteo
Minimum de 2 hivernants, cas unique en Picardie et très rare en France
-1 en Decembre dans le secteur de Quend (80). 1 vu le 12 Dec. à
Noyelles/ mer le 12_Dec.; le mème? (S. BACROT, E. MERCIER et al.)
-1 le 22 Decembre à Velenne (80) (B. COUVREUR et V. MONVOISIN)
BUSARD DES ROSEAUX Circus aeruginosus
1 hivernant en Decembre (et début 86) au H.A. (80)
BECASSINE DES MARAIS Gallinago gallinago
Nicheuse certaine dans les pâtures humides de BEAUTOR (02) (Y. coRBEAU)
BECASSINE SOURDE Lxg ocgxptes minimus
1 le 12 Janvier à CIRES LES M LLO (60) (H. DUPUICH)
COURLIS CENDRE Numenius arguata
M à 5 couples nicheurs dans les pâtures humides de BEAUTOR (02)
(Y. c©nREAU)
CHEVALIER GUIGNETTE Tringa hzgoleucos
1 C./2 juv. le 22 JUILLET à Marquette/HIRSON (O2) (L. LARZILLIERES) _
CHEVALIER STAGNATILE Tringa staggatilis
Première donnée pour le XX siècle dans la plaine maritime picarde : '
1 les 11 et 12 Mai au P.0,M. (D. KOWALORYCK)
BECASSEAU ROUSSET Tgzngites subruficollis
Nouvelle donnée de cet accidentel nord-américain : 1 le 26 Juillet au
P.0.M. (A. CHANTRIEUX, C. GRICOURT, M. MENNECART et F. MEYER)
GOELAND A AILES BLANCHES Larus glauooides
1 Im, le 28 Decembre à Quend-plage (80) (X, COMMECY, G. FLOHART et
L. GAvoRY)
w

3
STERNE PIERREGARIN Sterna hirundo
Cette Sterne n'a pas été trouvée nicheuse sur le littoral picard
' depuis le XIX siècle, les observations réalisées par J.M. SANNIER cette
année au H.A. permettent d'envisager une éventuelle tentative en ce
lieu : 1 couple le 30 Juin dont 1 des 2 partenaires décroche à plusieurs
' reprises auprés de l'observateur (défense de territoire)...
STERNE NAINE Sterna albifrons
Egalement non découverte nicheuse sur le littoral depuis le XIX siècle,
la Sterne naine a elle aussi tenté de se reproduire au H.A. cette
année : 2 adltes échangeant des poissons édifient un nid le 26 Mai
(D. RAES)
GUEPIER D'EUROPE Meriops apiaster
Environ 50 couples répartis en une petite dizaine de colonies se
reproduisent dans l'Aisne (Y. COPBEAU et al,)
PIPIT DE RICHARD Anthus novaeseelandiae
1 le 28 Septembre et 2 le 30 en RBdS (G. FLOHART). 1 seule autre donnée
est connue dans le département; 1 couple tué le 30 Avril 1869! au
Crotoy,
PIPIT ROUSSELINE Anthus campestris
30 individus différents repérés pendant le mois de Septembre en
RBdS par G. FLOHART, Date normale de migration mais jamais un tel
nombre n'avait été relevé.
ALOUETTE LULU Lullula arborea
201 comptés en migration vers le Sud en RBdS pendant l?S mîîséïê
Septembre et Octobre. La encore jamais un tel n¤mbf€ n ava
atteint. (G. FLOHART et al.)
BERGERONNETTE PRINTANIERE Notacilla flava
- 1 de la sous espèce felde le 30 Avril à Estrées Mons (80); première
.....SE. ,
donnée picarde, environ 10 connues pour la France. Cette donnee est
la plus à 1'0uest actuellement connue (X. COMMECY)
` PIE GRIECHE A TETE ROUSSE Lanius senator
Un male accouplé avec une Pie grièche écorcheur Lanius collurio à
Englancourt (02) Voir article de C. SCUOTTO dans ce numéro de l'AVOCETTE
POUILLOT DE BONELLE Phxlloscopus bonelli
1 adulte nourrit des poussins le 2 Juillet en forêt de St Michel (02);
un autre couple cantonné (X. COMMECY et F. SUEUR)

MESANGE NOIRE Parus ater
1275 comptabilisés en migration vers le Sud en RBdS — É
· P d t 1 S
de Septembre et Octobre (G. FLOHART) - en an 9 mois
Q
BRUANT LAPON Calcariuu lapponica
1h dont M mâles le 17 novembre au H,A, (X, COMM CY, L, GAVORY, O,
HERNANDEZ, E. M RCIER, L. LARRIEU, T. RIGAUX...)
LINOTTE A BEC JAUNE Acanthis flavirostris
6'le 12 ganvier à Conty (80); toujours très rare en terres; (B. COUVREUR
et V, MONVOISIN)
CORNEILLE MANTELEE Corvus corone cornix
1 le 22 Fevrier à Chamouille (O2, (H. DUPUICHJ
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5
_ ECO-ETHOLOGIE DU GREBE HUPPE (P©dice¤s cristatus) EN PICARDIE
Dar: X. COMMECY
En 1981 D. MASSON (L'AVOCETTE 1981 5(3-ü)p:50-55) décrivait le statut
du Grèbe huppé (Podiceps cristatus) en tant que nicheur dans le départe-
ment de la Somme, Aprés avoir rappelé l'extension de l'espèce en Europe,
en France et en Picardie il donnait la situation pour cette espèce en
1980. Depuis nous avons continué les travaux de cet auteur et comme le
Grèbe huppé poursuivait son expansion il nous a semblé intéressant de
refaire le point sur cette espèce.
Nous commencerons par reprendre et actualiser le statut des nicheurs
dans la Somme mais aussi dans les deux autres départements de la région
(Aisne et Oise). A cette mise au point sur la nidification nous avons
ajouté les renseignements que nous possédons sur cet oiseau en période
inter-nuptiale ainsi que les observations comportementales que nous
avons réalisé au cours de ces 5 dernières années en Picardie.
I Le statut du Grèbe huppé en Picardie
1 I;ê-‘2ÉÉÉ£`ÉE2ÈÉ9‘2-‘
Les changements par rapport à 1980 dans la Somme,
La Fig. 1, carte de répartition à trame 1/50 000 de la Somme montre
déjà que le Grèbe huppé a étendu son aire de reproduction à 3 nouvelles
. cartes.
L'absence de plans d'eau favorables (et même la quasi absence de zones
humides)pour ces quatres cartes encore non occupées laisse à penser que
à cette échelle l'extension géographique du Grèbe huppé nicheur dans la
Somme est terminée.
La Fig. 2 montre la répartition du Grèbe huppé nicheur en Picardie selon
la trame du 1/25 000 (Tiré de l'Atlas des oiseaux nicheurs de Picardie
C.0.P. à paraitre). 62 cartes sont occupées sur 160 concernées par cet
Atlas; 55 avec des preuves formelles de nidification. Reporté au 1/50000
la nidification du Grèbe huppé a été trouvée sur 30 cartes. En 1975,
l'Atlas Yeatman le donnait présent sur 11 seulement. L'extension du
Grèbe huppé est donc bien réelle pour toute la région.

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8
D. MASSON avait reparti les couples nicheurs de la Somme en 6 grandes
zones géographiques. Nous reprenons ce cadre pour visualiser les
changements intervenus en 5 ans. ‘
1978-1980 1981-1985
Haute Vallée de la Somme 2 35 - 38 c. 2 37 c. ; +0% `
Moyenne Vallée de la Somme 2 M7 - 55 c. ; 88 - 89 c. ; +72%
Basse Vallée de la Somme 2 27 c. 2 89 — 92 c. ; +233%
Avre et Noye 2 5 - 6 ce ; 19 c. 2 +2h5%
Bresle 2 6 c. ; 58 c. 2
Très mal couvert
H.A. et Plaine maritime 2 2 - 3 c. 2 13 c. 2 +M20%
picarde
Poix et Evoissons 2 0 c. ; 2 c. 2
En 1980 la Haute Vallée de la Somme représentait M5 % de l'effectif
nicheur total du département. Ce secteur ne représente plus que 1M %
en 1985 (Bresle exceptée car très mal couverte avant 198M) alors que
le nombre de couples n'y a pas changé.
Ceci montre bien que l'extension du Grèbe huppé s'est faite au cours
de ces 5 dernières années vers l'0uest du département.
On peut trouver plusieurs explications à ceci 2
d'abord une installation des nids sur des gravières récentes (surtout
à l'0uest d'Amiens et dans les vallées de la Poix et des Evoissons)
mais n'oublions pas qu'en 5 ans les gravières aussi ont vieilli et
sont devenues plus favorables.
occupation d'étangs jusqu'alors non occupés bien qu'apparemment
favorables 2 Basse Vallée de la Somme, Plaine Maritime Picarde.
pour certains secteurs régulièrement suivis on peut observer cette
augmentation des effectifs d'année en année; par exemple pour les
5 communes suivantes (nombre de couples cantonnés)
2 78 2 79 2 80 2 81 2 82 2 83 2 8M 2
Camon 2 0 2 1 2 1 - 22 3 2 M 2 M 2 M 2
Marais du Bout 2 0 2 1 2 0 2 2 2 2 2 3 2 M 2
du Monde(Amiens)
St Sauveur 2 ? 2 0 2 2 2 3 2 1M 2 13 2 11 2* —
Rue + Arry 2 0 2 0 2 0 2 2 2 1+M 2 1+1 2 1 2 .
Boves (Hors marais 3 2 2 -3 2 3 - M2 5 2 12 2 10 2 11 2
communal) 2
( 75 = 0 c. 2 76 2 0 - 1 c. 2 77 2 2 c. )
* La petite diminution observée est due au recreusement de gravières
sur ce site.

9
Tableau 1 2 Evolution du nombre de couples nicheurs dans la Somme.
- 2 21981-198521975-1980 2 21981-198521975-1980
F Haute Vallée de la Somme 2
St Christ-Briost? 5 2 1 2 Brie 2 M 2 3 - h
Mesnil-Bruntel 2 6 2 ? 2 Flamicourt 2 À 2 6
Péronne 2 18 2 25 - 27 2
Moyenne Vallée de la Somme 2
Halles 2 1 2 ? 2 Biaches 2 2 2 N
Cléry/Somme 2 15 2 19 · 21 2 Hem-Monacu* 2 2 - 3 2 1
Curlu} 2 2 2 2 - 3 2 Frise 2 5 2 ?
C¤PPY· 2 10 2 1 - 2 2 Bray/Somme 2 T5 2 7
Proyart 2 5 2 ? 2 Etinehem* 2 2 2 O
Chipilly 2 1 2 ? 2 Méricourt 2 2 2 ?
Morcourt 2 1 2 Ã 2 Cerisy Gailly 2 1 2 1
Sailly Laurette*2 1 2 O 2 Sailly le sec 2 1 2 1
Le Hamel* 2 3 2 1 - 3 2 Vaux/Somme* 2 M 2 3
Corbie* 2 3 2 1 - 2 2 Blangy Tronville h 2 7
Camon* 2 Ã 2 1 - 2 2 Amiens* 2 M 2 1
Basse Vallée de la Somme 2
Longgré les Amiens* 1 2 O 2 Argoeuves* 2 3 2 2
St. Sauveur 2 1h 2 ? 2 Ailly/Somme 2 1 2 1
Breilly 2 1 2 1 2 Lêiggâgââgg 2 2 2 ?
Picquigny 2 2 2 1 2 Belloy/Somme 2 M 2 2
Bourdon 2 5 2 3 2 Hangest/Som e 2 M 2 2
E?"ëÉ1î81i° * ’ 13 ’ 5 ‘ %8¥§£’É2&§-îîs ‘ 6 ’ ‘
Long le Catelet 2 7 2 6 2 Fontaine/Somme2 16 - 19 2 2
Hailles* 2 1 2 0 2 Erondelle 2 1 2 0
' Vieulaine 2 6 2l ? 2 Bray les Mareuil* 2 2 1
Plainé Maritime Picarde 2
_ Hable d'Ault* 2 Ã 2 2 - 3 2 Noyelles/mer* 2 1 2 O
Hautebut* 2 1 2 0 2 St Fêçglgyles 2 2 2 O
Rue* 2 1 2 O 2 Arry 2 M 2 O
Autres vallées 2
Boves* 2 12 2 3 - Ã 2 Thézy-Glimont 2 3 2 2
Fouencamps 2 3 2 ? 2 Hailles 2 1 2 O
Tilloy les Conty* 1 2 0 2 Conty* 2 1 2 O
Vallée de la Bresle258 2 6 2

1"0
Evolution pour la période 1981 - 1985 du nombre de couples nicheurs.
Pour la période 1981 - 1985, l'état des nicheurs de Grèbe huppé s' `
établit comme indiqué sur le tableau 1 (deuxième colonne 2 état en
1973-1980 voir MASSON 81).
Les certitudes d'une installation en un lieu nouveau ou une réelle '
augmentation des effectifs sont indiquées par un * . Pour d'autres
localités, la progression observée peut être due à une meilleure
prospection.
C'est le maximum de couples nicheurs observés pendant la période
considérée qui a été retenu,
On peut remarquer d'aprés ce tableau que les données en période de
reproduction ne font pas apparaître d'adultes non reproducteurs en
groupes comme celà est parfois le cas dans d'autres régions; celà
pourrait montrer que le milieu n'est pas encore saturé et que chacun
trouve une place pour s'installer. ( Les premières observations pour
1986 montrent que le nombre de couples nicheurs augmente encore.)
Pour l'Aisne et l'Oise nous ne disposons pas de synthèses départe-
mentales antérieures. Nous nous contenterons de donner un bilan du
nombre de couples nicheurs dans ces deux départements. (informations:
Hugues DUPUICH).
Aiaas =
Etangs de Thiérache (Boué, Hirson...) 2 1 · 3 c. (irréguliers)
Marais d'Isle (St. Quentin ) 2 5 c.
Etangs de Vermand 2 mini. 9 c.
Vallée de la Somme (de St. Quentin à St. Simon) 2 quelques couples.
Vallée de l'0ise (d'0rigny à La Fère) 2 peu suivi, au moins 10 c.
Vallée de l'0ise (de Chauny à Noyon) 2 peu suivi 2 3 - M c.
Zone humide de Laon - Pierrepont 2 au moins 3 c. (probablement plus)
Chamouille et Monampteuil 2 10 c. + 1 - 2 c.
Etangs de la forêt de St Gobain ( Prémontré et St. Nicolas aux bois) 2 5c.
Vallée de l'Aisne (de Guignicourt à Soissons) 2 environ 25 c.
Vallée de l'Aisne (de Soissons à Vic/Aisne) 2 mini. 10 c.
Vallée de la Marne 2 effectif inconnu. _
Bilan départemental 2 minimum 86 couples avec une fourchette de
86 à 100 couples.
Oise =
Marais de Sacy 2 N - 5 c. (peut-être plus)
Vallée de l'0ise (de Vic/Aisne à Compiègne) 2 10 c.
Vallée de l'0ise (de Compiègne à Creil) 2 mini. 12 c.
Vallée de l'0ise ( de Creil à Boran) 2 1 c.

11
Etangs de la forêt d'Ermenonville (Chaalis, Désert, l'Epine) : 21 c.
_ Etangs de Chantilly 2 mini. 18 c.
Vallée du Thérain (de Creil à Beauvais) 2 mini. 18 c.
_ Vallée du Thérain (de Beauvais à Gerberoy) 2 peu suivi mini. 5 c.
Bilan départemental : minimum 72 couples avec une fourchette de
72 à 80 couples.
Conclusion ; si l'essentiel de la progression de l'effectif des
Grèbes huppés nicheurs dans la Picardie semble maintenant fait, nous
pensons qu'une nouvelle enquète dans quelques années sera très utile
pour affiner nos connaissances sue cette espèce.
2 £2-2é£1292-12£2£222£12&2 =
Le statut du Grèbe huppé commence à être bien connu dans la région
pendant la période internuptiale. Nous allons présenter cet aspect
de la biologie de l'oiseau en séparant deux grands secteurs :
le Littoral ; l'intérieur des terres.
a)Sur le littoral (observations en mer et dans la plaine maritime )
Si quelques rares estivants sont parfois repérés en Juin-Juillet
(en dehors des zones où quelques couples se sont récemment installés)
la fin du passage de printemps est marqué régulièrement en fin Mai
ou début Juin (exceptionnellement mi Juin) par l'observation d'oiseaux
le plus souvents isolés, en mer à cette période. Ce passage pré-
nuptial avait commencé de façon spectaculaire en Février. A cette
époque les groupes de plusieurs centaines stationnant ou en mouvement
ne sont pas rares en mer, que ce soit au Sud de la Baie de Somme ou
au Nord (335 le 23 Fevrier 82, 370 le 15 Fevrier 81 ...). Ce passage
est encore fort en Mars et en Avril mais il n'a jusqu'alors été
remarqué que des groupes de quelques dizaines d'individus, la centaine
n'ayant jamais été atteinte pendant ces deux mois.
Le retour des Grèbes huppés migrateurs se fait début Juillet ( le 7
en 1982, le 11 en 78 ...) avec quelques individus en mer. Les premiers
groupes de taille supérieure à 10 individus ne sont repérés qu'à
la fin de ce mois ou le plus souvent en Août.
Septembre et Octobre semblent marquer un creux dans les mouvements
mais fin Novembre et début Décembre voient régulièrement défiler de
nombreuses troupes de migrateurs ( 250 le 12 Decembre 82, 260 le 1h
A Decembre 81 au Nord Baie de Somme; 300 le 3 Decembre 82, 350 le 23
` Novembre 81 au Sud de la Baie de Somme...).
L'année 1983 a été de ce point de vue assez exceptionnelle avec plus
de 2600 dénombrés au Sud de la Baie de Somme le 18 Decembre (encore
` plus de 1200 le 29),
Les observations des mois de Janvier sont bien plus complexes à
analyser. Au cours de ce mois, l'hivernage sensu stricto est réduit à
quelques individus, une dizaine environ mais selon les aléas clima-
tiques du Nord (Voire du Sud) de notre région, des mouvements de
fuite devant le froid (ou de remontée précoce) se font sentir.
Le mois de Janvier 1986 fait exception à ce schïma avec au cours de
ce mois la poursuite du stationnement d'un groupe de 1500 à 2000

12
oiseaux arrivés en Decembre. On peut y voir la conjugaison de deux
faits : la réminiscence de l'hiver très froid de 1985 et les basses
températures de cet hiver 85 - 86.
D'autre part, les ramassages systématiques d'oiseaux morts qui sont -
effectués depuis plus de 19 ans sur le littoral picard montrent que
de nombreux Grèbes huppés doivent séjourner au larges de nos côtes
puisque nous en trouvons régulièrement échoués (Par exemple ; 50 pour .
début Janvier à début Février 1981, COM ECY et MERCIER 86)
b) En terres
Le statut internuptial du Grèbe huppé en terres est peut-être plus
difficile à interpréter, en dehors de l'hivernage où 1'on peut dire
que c‘est une espèce rare surtout en cas de gel des étangs où il n'y
a alors pratiquement plus un seul oiseau stationnant dans les vallées
picardes. La difficulté de l'interprétation vient du grand nombre d'
oiseaux nicheurs et il est souvent difficile de differencier les futurs
nicheurs, les individus ayant terminé leur nidification, les grands
juvéniles émancipés et les migrateurs sensu stricto.
Pour pallier cette difficulté nous avons suivi particulièrement un
site en 198h (Boves), nous avons essayé de noter les groupes d'indi-
vidus apparemment non cantonnés sur les plans d'eau où il y a des '
nicheurs et nous avons quelques observations sur des endroits où il
n'y a pas de nicheurs (les bassins de décantation par exemple),
Les premiers groupes de migrateurs sont régulièrement repérés fin
Février : 8 le 27 en 8h à Long, 18 le 25 en 82 à Gamaches, 35 en
H,V.S. en 82 ... Il faut noter que le plus souvent à cette époque
les premiers couples nicheurs sont déjà cantonnés et parfois des nids
construits.
Le passage des migrateurs et l'arrivée des futurs nicheurs se fait
encore en Mars : ü9 le 9 de l'année 82 à Gamaches, 36 en H,V,S. en
1982...
En Avril la quasi totalité des Grèbes huppés observés sont des nicheurs
locaux; on ne repère plus de groupes et seuls quelques rares individus
isolés peuvent être des migrateurs ou des oiseaux encore célibataires.
Aprés la saison de nidification, les premiers rassemblements sont
observés aprés la mi-Août sur les grands étangs. Ces groupes sont
probablement constitués de reproducteurs locaux ayant fini leur nidi—
fication et n'en entreprenant pas une deuxième mais aussi de migrateurs
plus lgintains, La trace de ces migrateurs au long cours nous est
fournie par les observations que nous avons eu l'occasion de réaliser
quasi quotidiennement aux bassins de décantation d'Estrées Mons pendant
1'été 1980 et où l'espèce ne niche pas : présence d'1 grand juvénile
le 1, d'1 adulte le 3, de 2 adultes et de M juvéniles le 25 Juillet. _
L'apport d'oiseaux exogènes en Août est visible aussi avec l'accrois-
sement de taille dos groupes observés au cours de ce mois en Faute
Vallée de la Somme . Moyenne d'une vingtaine début Août, d'une trentaine_
au milieu de ce mois et jusqu'à cinquante en fin de mois (observations
personnelles de 1980 à 198ü).
Ce passage se continue en Septembre et en Octobre, mois où ont été
enregistrées les plus fortes troupes : 82 le 28 Septembre 81, 97 le
16 Octobre 8M ... Pour ces deux mois la moyenne est à plus de soixante
oiseaux en groupe régulièrement (moyenne établie à partir des observa-
tions de 1978 à 198h).
En Novembre une baisse importante des effectifs comptés est notable.
Max. 2 hh le 27 en 198M et en moyenne 30 à ho oiseaux.

1 3
Décembre arrive, le Grèbe huppé est devenu un oiseau rare en terres,
une dizaine dans la Haute Vallée de la Somme en moyenne pendant cette
période; parfois zéro si le froid est intense et que les étangs gèlent.
- Janvier ressemble à Décembre et dès Février le retour des Grèbes
huppés est sensible sur toutes les surfales d'eau libre.
Le statut du Grèbe huppé étant maintenant précisé pour la région et
en particulier pour le département de la Somme, donnons maintenant
quleques informations concernant le comportement de cet oiseau.
II Ethologie du Grèbe huppé en Picardie
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Les résultat: sont tirés de cinq années d'observations (de 1980 à 198h)
essentiellement dans la Somme. Aux 690 observations de couples diffé-
rents avec prise de notes sur leur comportement que nous avons nous-
même effectuées sont ajoutées les 331 observations des autres ornitho-
logues picards que nous avons collecté et pour lesquelles les descrip-
tions de comportement étaient assez précises pour pouvoir être inter-
prétées. Dans un premier temps nous avons traité ces deux sources
de renseignements de façon séparée et une comparaison attentive des
résultats ne montrait pas de differences significatives aussi les
avons nous regroupées en un tableau. (Tableau 2 )
La période de reproduction proprement dite du Grèbe huppé peut s'
inclure entre le première décade de Mars et la fin Août. Cramp et
Simmon donnent 2 dépot des oeufs de la première semaine d'Avri1 à la
mi Juillet et éclosions du 1 Mai à fin Septembre comme dates moyennes
(CRAMP S, et SIMMONS K.E,L. 1977), Mais de nombreuses exceptions
existent, qu'on en juge :
Dates précoces de comportement reproducteur
Couples observés paradant activement :
1981 : 3 c. le 13 Fev. à Long; 2 c. le 19 Février à Péronne...
1982 : 2 c. le 10 Fevrier à Long et 3 c. le 28 Fevrier à Boves...
1983 : 1 c. le 8 Fevrier à Boves...
198h : 1 c. le 3 Fevrier à Boves, 3 c. le 22...
Nous voyons donc que les parades sont régulières chaque année en
Février et des nids sont parfois trouvés au cours de ce mois et même
avant.
Nids construits à des dates précoces
_ 1981 : 1 nid + accouplements le 2h Fevrier à Cléry/Somme
1982 : 1 nid le 10 Fevrier à Long le Càtelet
. 1983 2 1 nid + accouplements le 19 Janvier à Péronne
1 nid le 19 Fevrier à Péronne (autre emplacement),
Aucun de ces nids construits n'a donné de pulli. Les coups de froid
de Fevrier - Mars sont eux aussi trop réguliers dans notre région
pour permettre des couvaisons réussies par ces oiseaux.
Ainsi, une installation trop précoce du Grèbe huppé dès la fin de
l'hiver n'est pas une bonne stratégie de reproduction pour cette espèce,
La littérature consultée semble ignorer ces reproductions hivernales
Géroudet (1972) n'en fait aucune mention; CRAMP et SIMMONS signalent
comme extrèmes - des oeufs dans la dernière semaine de Fevrier
- des jeunes début Mars.

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1 6
Seul L. KERAUTRET (1976) signale dans le département du Pas de Calais
un couple construisant un nid en Decembre, couvaison en Janvier et
éclosion début Fevrier 1975. Une diuxième couvée sera effectuée par
ce couple. Dans ce même article; L. KERAUTRET signale un nid le 2
Fevrier 75 à Harchies Belgique (Aves 11(M) 197h), '
Inversement des cas de reproduction très tardifs existent aussi 2
1980 : 2 c./î juv. d'environ 3 semaines le 7 Novembre à Péronne(St. Rade`
gonde
1 c./2 juv. d'environ 3 semaines le 7 Novembre à Cléry/Somme
1981 : 1 c./2 juv. d'environ 1 mois le 1h Octobre à Péronne(St. Rad.)
1 c./3 juv. d'environ 1 mois le 1h Octobre à l'Etoile
1982 : 1 c./2 juv. d'environ 3 semaines ln 19 Octobre à Péronne(St. Rade
gonde)
1 c./2 juv. d'environ 1 mois le 16 Novembre à Péronne
1 c./2 juv. d'environ 2 semaines le 16 Novembre à Cléry/Somme
( le nid est encore entretenu et les jeunes y reviennent ré-
gulièrement)
198ü : 1 c./2 juv. d'environ 3 semaines Le 16 Octobre à Péronne(St. Rade
gonde)
1 c./3 juv. d'environ 3 semaines le 10 Novembre à Cléry/Somme
Là encore la littérature semble méconnaitre ce phénomène, CRAMP et
SIM ONS signalant les dernières pontes début Septembre.
Ainsi le Grèbe huppé est un oiseau pouvant avoir une activité de
reproduction de la fin Janvier à la fin Novembre et ceci de manière
régulière. Seul le mois de Decembre ne nous a pas encore permis de
repérer de tels comportements en Picardie si ce n'est quelques parades
en mer dans les groupes de migrateurs.
Ces tentatives de reproduction hors période habituelle de nidification
sont elles spécifiques à la Picardie? Celà serait étonnant aussi
invitons nous les observateurs des autres régions È se montrer plus
attentifs à ce phénomène.
Les comportements pendant la reproduction
Nous avons repris dans le tableauJ2 nos observations sur la reproduction
du Grèbe huppé dans la Somme en répartissant par décade l'activité
de ces oiseaux selon M états (isolés, paradants, couvants ou accompagnés
de poussins) pour les saisons de nidification 1980 à 198h.
Chaque couple n'a bien entendu été comptabilisé qu'une fois par saison
(sauf deuxième couvée) pour réaliser ce tableau.
De ce tableau sont tirées les courbes de la Fig.3
On peut remarquer la très bonne corrélation existant dans le temps ,
entre les trois stades de reproduction qui ont été définis avec un
décalage de trois semaines existant entre les courbes correspondant
aux % d'oiseaux au nid et le % d'oiseaux avec des poussins; ces 2 .
courbes ont la même allure.
La courbe des % d'oiseaux paradants nous montre bien un maximum en
Mars, décroissant régulièrement jusqu'à la mi-Juin et avec un deuxième
mode moins élevé en Juillet. Cette reprise des activités de parades
peut faire penser à une tentative de deuxième couvée ou à une couvée
de remplacement pour les couples concernés. Cette hypothèse est
confirmée par l'observation des courbes correspondant aux oiseaux
au nid et par celle des oiseaux accompagnés de poussins qui elles
aussi montrent un deuxième pis avec bien sûr un décalage (ici d'
environ deux semaines).
Le petit pic obserqpour les oiseaux au nid fin Mai début Juin corres-
pond plus probablement à des installations tardives de première couvée
qu'à des deuxième coutées.

17
. En résumé, la reproduction du Grèbe huppé s'effectue de Mars à Août
(nous avons déja signalé les exceptions à cette période) avec des
parades en Mars, des nids en Avril, des jeunes en Mai pour la première
. couvée et pou certains couples une deuxième couvée avec des parades
début Juillet, des nids fin Juillet début Août et des poussins aprés
la mi Août,
Cette deuxième couvée dont nous essaierons de préciser l'importance
semble être ignorée ou sous-estimées par les auteurs dont nous avons
consulté les travaux. (sauf par KERAUTRET déjà cité),
Le succés de la reproduction
Nos résultats portent sur 367 couples observés avec des poussins dans
la Somme de 1980 à 198ü. 876 poussins ont été comptabilisés soit une
moyenne de 2,39 p./C,/an,
D'année en année ce taux est relativement stable:
1980 : 2,52 p./c. 1981 : 2,27 p./c. 1982 : 2,22 p./c.
1983 : 2,73 p./c. 198M : 2,37 p./c.
CRAMP et SIMMONS (1977) citent deux études en Grande-Bretagne faisant
état de réussites de couvées de 1,3 p./c. pour #31 couples et 1,5 p,/c.
pour 1-ç couples; et d'une autre étude donnant 2,1 p,/c, pour l'Europe
(MEDDE 1973).
Les résultats obtenus en Picardie sont donc bien supérieurs à ces
trois études.
La répartition du nombre de poussins par couvée s'établit comme suit :
87 couples pour 1 poussin ; 137 couples pour deux poussins;
80 couples pour 3 poussins; M6 couples pour M poussins;
1É couples pour 5 poussins et 1 couple pour 6, 7 et 8 poussins.
CRAMP et SIMMONS (1977) donnent : 66% des couples ont 3 ou M oeufs,
Cette valeur est aussi celle donnée par GEROUDET (1972); cet auteur
ne signalant pas de couples ayant 8 poussins.
Si nous répartissons par mois le nombre de poussins observé par couple,
la taille des couvées varie comme il est indiqué sur la Fig.4 .
Pour établir le tableau permettant la réalisation de ce graphe, nous
avons pris en compte les observations de poussins de 2 à 5 semaines.
Plus jeunes, le dénombrement est difficile les poussins se cachant
souvent dans les plumes du dos des adultes; plus agés leur autonomie
est suffisante pour que leur dispersion sur une pièce d'eau leur
h` permette de se cacher ou de plonger et ainsi de ne pas être comptabi-
lisés.

1 8
Fig. H : variation de la taille des couvées en fonction de la saison
5
1
1
On peut remarquer que la réussite des couvées n'est pas uniforme
selon la période de l'année où a eu lieu la naissance.
Il semble que les couvées les plus précoces et les plus tardives ne
sont pas celles donnant les meilleurs résultats; la plus grande
prolificité étant le fait des couvées éclosant en Mai. Ceci est confor-
me à ce que donnent CRAMP et SIMMONS (1977).
Nous n'avons pas systématiquement suivi les familles au cours de leur
période d'élevage mais les pertes pendant les deux premiers mois de
la vie des Grèbes huppés semblent faibles. Sur 15 familles dont le
nombre de jeunes a pu être suivi avec certitude avec plus d'un mois ’
d'intervalle à Péronne(Sainte Radegonde) en 1981,82 et 83 et à Boves
en 198h, seules deux familles ont perdu des jeunes (une fois 1 jeune
et une fois 2 jeunes). De ce fait un seul comptage par famille pour '
produire le tableau précédent nous semble acceptable.
Les premiers poussins observés le sont le plus souvent en Avril, parfois
seulement début Mai :
1981 : première décade de Mai; 1982 : deuxième décade d'Avri1;
1983 : deuxième décade d'Avril; 198h : première décade d'Avril.

1 9
Les deuxièmes couvées
Quelques observations montrent que les deuxièmes couvées existent
_ chez 12 Grèbe huppé et que c'est un phénomène régulier même si la
littérature existante semble minimiser ce fait. Qu'on en juge :
Le 21 Juillet 1980, 1 c. accompagné de 2 juv. construit un nid à
_ Biaches.
Le 31 Mai 1983, 1 Adulte est au nid et l'autre membre du couple avec
3 juv, de 3 semaines l'accompagnant défend le territoire du couple
à Condée-Folie.
Le 11 Juin 1983, 1 Adulte nourrit seul ses 5 juv. d'environ 5 semaines
alors que l'autre adulte couve sur le nid (Longpré les Amiens)
Le 11 Juin 198h, le même cas de figure est observé à Cappy,
CRAMP et SIM ONS indiquent que des deuxièmes couvées peuvent être
entreprises quand les jeunes de la première couvée ont de 6 à 7 semaines.
Dans les secteurs que nous avons suivi régulièrement (St Radegonde
I980-81-82 et 83 et Boves 198M) plusieurs cas ont aussi été notés,
Connaissant individuellement tous les couples de ces secteurs nous
avons pu estimer les % de couples entreprenant ces deuxièmes couvées.
Sainte Radegonde/Péronne :
1980 : 2 c./19 sont concernés mais le suivi n'a été que partiel,
1981 : Pas d'observations en Août mais au moins un couple a tenté
une deuxième couvée.
1982 : 3 couples sur 18 font une deuxième couvée.
1983 : 2 couples sur 15 font une deuxième couvée.
Boves 198h : 2 couples sur 9 font une deuxième couvle.
Ces résultats partiels permettent d'affirmer que 15 à 20 % des couples
reproducteurs de la Somme entreprennent une deuxième couvée, parfois
rapidement aprés la première.
CRAMP et SIMMONS (1977) donnent 11 % de secondes couvées d'aprés des
études menées en Angleterre. GEROUDET (1972) signale que les deuxiè-
mes couvées sont régulières en Grande-Bretagne.
Nous nous sommes posés la question de savoir quel était le facteur
déclenchant cette deuxième reproduction chez certains couples de
Grèbes huppés. Deux hypothèses ont été testées :
La réussite (forte ou faible ?) est le facteur déclencheur?
Les couples les plus précoces sont concernés quelle que soit la
réussite de la première couvée.
1 c./1 p.; 3 c./2 p.; 7 c./3p.; 3 c./5p. ont été repérés entreprenant
` une deuxième couvée. La moyenne pour ces 1h couples avait été de
3,07 jeunes élevés à la première reproduction. Elle sjt donc un peu
_ supérieure à la moyenne générale (2,39 p./c.) mais l'échantillonage
est faible.
Pour tester la deuxième hypothèse nous n'avons pris en compte que les
couples pour lesquels la deuxième couvée s'est déroulée jusqu*à la
ponte au minimum. Ainsi 2 couples dont nous n'avons repéré que les
parades le cantonnement et la défense du territoire pour conclure
à une tentative de deuxième reproduction ont été éliminés (1 couple
en 81 et 1 en 83 à St Radegonde)
Les résultats dans les secteurs régulièrement suivis (St Radegonde/
Péronne 1980-81-82-83 et Boves 198h) sont les suivants :

20
9 couples ont eu des poussins en Avril; 2 font une deuxième couvée ·î
Soit 22%
15 couples ont eu des poussins en Mai; 3 font une deuxième couvée
soit 20% -
17 couples ont eu des poussins en Juin; 3 font une deuxième couvée
soit 17%
Aucun couple ayant ses premiers poussins de l'année en Juillet n'a été ·
remarqué faisant une deuxième couvée.
Dans d'autres lieux des observations occasionnelles ont montré la
tentative d'une deuxième reproduction pour des couples ayant eu des
poussins en Avril dans 1 cas
en Mai dans 2 cas
en Juin dans 1 cas
Il semblerait donc que les couples précoces sont les plus enclins
à tenter cette deuxième couvée mais là aussi l'échantillonage Ilt faible,
Le succés de la première couvée pour les couples d'Avril avait été
de 3,3ët5 poussins;moyenne :3,7 p./c.
pour les coqies de Mai avait été
de 1, 2, , 3, 3, 3, et 5 poussins (moyenne : 2,8 p./c.)
pour les couples de Juin avait été
de‘1,2, 2 et 3 poussins (moyenne 2p./c.),
Il faut remarquer que les couvées tardives (aprés Juillet) ne sont
pas toutes le fait de deuxièmes couvées et que des installations
tardives existent, Par exemple à St Sauveur en 1982, nous notons
8 couplns début Juin, 1 couple de plus 15 jours plus tard, 5 couples
supplémentaire à la mi-Juillet (mais une gravière abritant 2 couples
avait été retravaillée pendant ce laps de temps et 1 ou les 2 couples
de cette gravière ont peut-être entrepris une couvée de remplacement)
Ces observations ont été faites avant l'ouverture de la chasse
au gibier d'eau et dans ce cas on ne peut attribuer cette augmen-
tation aux dérangements qu'exercent cette activité.
Nous n'avons pu mettre en évidence des déplacements d'oiseaux nicheurs
aprés l'ouverture anticipée de la chasse au gibier d'eau mais celà
tient peut-être au fait que nous visitons très peu les marais chassés
aprés la mi-Juillet; la vue de grandes étendues d'eau sans oiseaux
libres dessus étant peu stimulante`pour l'ornithologue que je suis.
La taille des deuxièmes couvée est variable par rapport à celle de
la première 2
Elle peut être inférieure (3 cas avec 1 poussin de moins pour des
couvées précédentes de 2, 3 et 3 poussins)
semblable (2 cas pour 3 et 5 poussins pour les 2 couvées)
supérieure (2 cas avec 1 et 2 poussins de plus; 3 puis ,
M poussins, 2 puis M poussins).
L'étalement dans le temps de la période de reproduction ainsi que l'
existence de deuxièmes couvées et une faible mortalité juvénile '
peuvent expliquer l'expansion de cette espèce dans la région telle que
nous l'avons vue dans le premier paragraphe.

21
L'installation des nicheurs
-9222£i2£i22
En 198h nous avons suivi les modalités de l'installation des Grèbes
` hupp¢àsnîëheü!§snùE‘deux étangs de BOVES. 9 couples se sont reproduits
sur ces deux pièces d'eau (8 ayant eu des poussins). Les observations
ont été faites à raison en principe d'une par période de dix jours
' avec prise en note de l'emplacement des individus sur un plan et de leurs
comportements individuejs.
Comme c'est souvent le cas, les trois premiers oiseaux sont présents
dès la fin Janvier; le 3 Fevrier, 1 couple esk formé et il reste deux
oiseaux célibataires. Le 7 Fevrier le plumage nuptial est observé pour
les deux individus du couple formé mais les parades sont encore rares et
épisodiques. Un'deuxième couple est formé le 11 et il y a tou¢|ours un
célibataire.
Un coup de froid amenant le gel total des étangs chasse ces Grèbes et le
19 Fevrier tous sont absents.
Le 22, deux jours aprés le dégel, 3 couples sont formés et l'un d'eux
parade activement. Nous allons suivre particulièrement le couple 2
(voir plan) qui a occupé un petit ilot (cet ilot avait déja été
défendu par l'un des célibataires début Fevrier), Le 1 Mars, toujours
les trois couples présents; le 7 il y a cinq couples cantonnés et un
célibataire; le 12, 6 couples dont un construit un nid (il ne s'était
installé que le 7 Mars-couple 1-), Toujours six le 30 Mars.
Le 10 Avril, huit couples sont installés, cinq nids construits mais
toujours pas de constructions pour le couple 2 qui parade trèâfaeti-
v¤ment~¤t¤¢has¤e de nombreux Grèbes approchant de son ilot. Le 30
Avril, le couple 2 parade et défend son territoire fébrilement mais il
n'a toujours pas construit de nid. Ce jour là, quatre couples ont des
poussins : trois de ces couples se sont installés entre le 1 et le 7
Mars, le quatrième l'étant dès le 22 Fevrier. A cette période de l'année
(fài•Avril) le couple 2 est d'ailleurs le seul à ne pas avoir de nid
construit (bien qu'étant arrivé dans les premiers sur le site); le
couple 3 en étant déjà même à son deuxième nid, le premier ayant été
détruit entre le 15 et le 30 Avril.
Ce couple 2 n'aura achevé son nid que le 10 Mai soit prés de 3 mois
aprés son installation dans le site qu'il s'était choisi. A cette
date, tous les couples sont installés et il n'y a plus de compétition
territoriale.
·ï£‘2.È2£B£ÉÈêÈi2B
Sur ce seul exemple, il semble bien qu'une installation précoce et donc
vraisemblablement dans un secteur très favorable (ici un ilot) n'est
peut-être pas un avantage pour la reproduction, l'essentiel de l'
` activité déployée étant dans ce cas liée à la défense du territoire si
favorable que les autres couples présents tentent de se l'approprier.
Pour six couples, trois se sont installés dans la dernière décade de
' Fevrier et les nids ont été construits aprés 1 mois et dix jours, 2
mois et dix jours, 3 mois et dix jours (moyenne z 2 mois et dix jours).
deux se sont installés dans la première décade de Mars,
les nids ont été construits aprés dix jours
un s'est installé dans la deuxième décade de Mars, le
nid a été construit aprés vingt jours.
Pour les trois autres couples, deux n'ont pas été repérés paradant
avavt que nous ne découvrions les nids les 10 et 30 Avril ce qui laisse
supposer une période le parades de courte durée
le dernier couple avait fait son nid
dans un secteur non visible de nos points d'observations.

2 2
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23
Cette différence dans les temps neessaires pour s'installer selon la
période de la saison a été confirmé par des observations partielles en
1982 à St Radegonde/Péronne dz en 1985 à Botes toujours.
A St Radegonde, pour dix huit couples suivis, quatre arrivés à la mi-
· Mars ne réussiront leur reproduction qu'aprés ou au mieux en même
temps que sept autres qui ne se sont installés que fin Mars. Les sept
autres couples se sont installés encore plus tardivement.
— Ce désavantage sélectif n'est peut-être qu'apparent puisque nous avons
vu que les couples s'installant trop tôt en saison échouent systémati-
quement dans leur nidification.
Le choix du site de nidification
Pour l'année 1982, sur 177 couples observés cantonnés dans la Somme,
22 l'étaient sur des gravières récentes (soit 12,5%) mais toutes les
gravières de la rivière Somme même récentes (moins de cinq ans) et non
en exploitation étaient occupées.
En 198h, nous avons trouvé un nid sur un bras de la vieille Somme à
Morcourt; si le courant n'était à cet endroit pas très fort (la Somme
est doublée d'un canal rectilijne à ce niveau) l'eau était bien
courante. Tous les autres nids sont construits sur les étangs de la
vallée, étangs qui sont dans la Somme très souvent de vieilles exploi-
tations de tourbe (+ de 50 ans).
Ceci montre bien la grande plasticité du Grèbe huppé quant au choix de
la pièce d'eau où sera construit le nid. Seule la surface d'eau libre
semble être un facteur limitant; les plus petites mares que nous avons
trouvé utilisées faisaient au minimum un hectare,
Dans l'Aisne et dans l'Oise le Grèbe huppé montre cette même facilité
d'adaptation, les nids étant essentiellement construits dans les graviè-
res, les étang: naturels étant plus rares que dans la Somme.
Une fois le plan d'eau choisi, le nid est construit soit au bord de l'
étang (si une végétation suffisante existe) soit à découvert si un
point d'ancrage est disponible : piquet, branchages ou haut-fond.
Cette accroche peut-être partiellement émergée ou même à quelques
centimètres sous la surface de l'eau.
Pour 1982, sur 91 nids que nous avons repérés dans la Somme, 7 (7,5%)
se trouvaient accrochés à la végétation de berges accessibles à l'
homme
58 étaient installés en bordure de berges inaccessibles à pied
par l'honme sur des iles ou des ilots ê6h%)
26 étaient installés à découvert 28,5%).
Sur ces 26, 1 était sur un haut-fond de gravière sans végétation
8 étaient fixés à des branchages dépassant de l'eau
3 étaient accrochés à des piquets (1 prësqüé totalement
immergé, les 2 autres largement émergés : piles de ponts)
12 dans un bouquet de Phragmites isolé dans l'eau (sans qu'
' il n'y ait de sol formé, ce ne sont donc pad des iles)
2 sur des supports indéterminée.
. Les leçons à tirer de ces observations sont de deux ordres :
Le Grèbe huppé est peu sensible aux dérangements humains si ceux ci
sont modérés (7 nids accrochés à des berges accessibles à pied par l'
homme
Il est falile de favoriser la reproduction de cetùe espèce en aménageant
quelques iles et ilots au milieu des plans d'eau (par exemple lors de
réamlnagements de gravières).
Remarquons que si sept nids étaient installés en contact des berges
accessibles, ces nids n'étaient pas tout contre le bord mais accrobhés

24
à des branches venues d'arbres ou arbustes (le plus souvent Saules ou
Peupliers) plantés sur le bord et trempant dans l'eau. Ceci avait déjà
été remarqué en Belgique (AVES ) où là aussi un nid a été trouvé
accroché à une rampe d'accés à l'eau de Canards donc très prés du bord. _
Par contre nous n'avons jamais trouvé de nids directement au contact
d'une berge fréquentable par les hommes, Bien évidemment ce sont les
iles qui sont essentiellement utilisées par les Grèbes huppés. _
On peut remarquer une grande fidélité aux sites de nidificatioà chez
cette espèce d'une année à l'autre même si la montée hiveriale des
eaux ne laisse pas de traces des nids d'une saison à l'autre.
A Péronne/St Radegonde en 1981-82-83, le même site d'accroche du nid
(à quelques centimètres prés) a été réutilisé dans
9 cas trois ans de suite
6 cas deux ans de suite
12 cas une seule année. (Total des nids repérés : 51)
On pourrait penser que celà résulte de la nécessité de se ménager un
territoire autour du nid et que cette fidélité n'est que la conséquence
des compétitions territoriales.
Il n'èn est rien car si les luttes territoriales existent bien chez
cet oiseau et elles sont parfois violentes pouvant même se poursuivre
sous l'eau et des tentatives de noyade d'un adulte non territorial
par un adulte “sur ses terres" ont même été observées (Cléry/Somme le
21 Avril 1983) nous avons plusieurs fois trouvé des nids proches les
uns des autres, Par exemple le 3 Mai 1983 à Cléry/Somme, 3 nids de Gr
Grèbes sont installés dans des branchages au milieu de l'eau; deux
nids sont distants 1,5 m à 2 mètres, le troisième étanr à moins de 10
mètres. De plus, un nid de Foulque macroule (Fulica atra) avait aussi
été construit dans cet enchevètrement de végétaux et il touchait le nid
médian de Grèbe huppé. Ces faits ne sont pas uniques et GEROUDET (1972)
parle de colonies de 30-MO couples existant sur le Léman.
Ainsi la fidélité aux sites de nidification correspond bien à une carac-
téristique particulière du milieu qui a été reconnue par les oiseaux
et non à une obligation territoriale,Les sites les lus favorables étant
occupés les premiers mais nous avons vu (Boves 198hî que celà pouvait
avoir des inconvénients, les autres Grèbes ayant eux aussi repéré ce
site comme étant favorable et essayant de se l'accaparer,
La construction du nid
La construction du nid qui ist une des séquences.de la spectaculaire
parade nuptiale des Grèbes huppés commence très têt avec des offrandes
de végétaux (plantes aquatiques) que se font les deux membres du couple
en début de reproduction. Aprés quelques jours de telles offrandes en
pleine eau les matériaux sont entassés à l'emplacement du futur nid.
Com ence alors l'apport de végétaux plus gros (branchages, tiges de
Phragmites) qui sont récupérées au fond de l'eau. Ces apports sont '
faits par les deux partenaires.
Sur cette plate-forme grossière sont ensuite apportés des débris végé-
taux plus fins eux aussi pris en plongée.: feuilles d'arbres de l'année `
précédente, feilles de Nenuphars ou de Nymphéas en décomposition, pha-
nérogames aquatiques... Dès cette époque les individus s'installent
fréquemment sur le nid et les copulatipns sont fréquentes, A ce moment
les parades sont encore actives et l'excitation sexuelle est telle
qu'une scène intéressante a pu être observée le 29 Janvier 1983.
Aprés une copulation sur le nid, la femelle (d'aspect plus terne et
de taille plus petite que le male) est en position de couveuse; le mâle
quitte le nid, affirme son autorité sur le territoire autour du nid
par quelques mouvements de cou et hérissements de crête... Aprés
quelques minutes il revient au nid avec dans le bec une vieille feuille

25
de Nénuphar prise aprés une plongée. La femelle est alors dans l'eau
à coté du nid; le mâle monte sur le nid, arrange la feuille qu'il vient
de ramener avec les autres éléments du nid, La femelle revient alors,
‘ le mâle s'allonge, cou tendu et la femelle monte sur le nid, chevauche
le mâle et simule une copulation! Ensuite des apports de matériaux au
nid par les deux partenaires sont notés.
* Ces apports continuels de matériaux au nid par les deux partenaires
pendant toute la période de reproduction doivent pouvoir être rapprochés
d'un phénomène bien connu en éthologie chez les espèces territoriales
à phénotypes semblables, Par ces apports et offrandes, l'adulte revenant
au nid montre à l'occupant du nid qu'il est son partenaire et il
désamorce ainsi l'agressivité de l'autre. Cette agressivité est souvent
détournée par l'individu au nid en un réarrengement des matériaux
constitutifs du nid,
Parmi les matériaux apportés au nid on peut remarquer la part prépondé-
rante prise-par les feuilles vertes de Nénuphars. Ces feuilles qui
poussent à partir d'un rhizome enraciné au fond de l'eau se développent
d'abord sous l'eau avant que le pétiole soit assez long pour que la
feuille s'étale à la surface.
Le 16 Avril 1983, tous les iids des étangs de Péronne (n=5) avaient été
chargés de feuilles vertes de Nénuphars alors qu'aucune n'était visible
en surface de ces étangs. Ceci montre qu'il y a une recherche spécifique
de ces végétaux sous l'eau.
On peut résumer les différentes étapes de la reproduction du Grèbe
huppé par le schéma suivant, en notant que contrairement à ce qu'a
écrit GEROUDET (1972) le nid n'est pas toujours abandonné définitivement
aprés l'éclosion du dnrnier poussin, les jeunes pouvant parfois y
revenir seuls ou avec un adulte.
I éclosions
parades I ·¤¤P¤l¤*î°“S cohésion de la famille
Offrandes I (10 semaines)
de Proies I Occupation du nid
` I w
4% ""‘f—·—————1———————————————ï ·* ‘” "—*"·‘—·—4—····· · —— ·—à
- début //7 ) intenses ( TQYQS [ (parfois fGt°uI’
construction : I abandon
I du nid I , <;luI raid
1
L—Apports continuels de matériaux :
 
p-———l 4j'0UI'
Fig. 5 2 les differentes étapes de la F€PT0duCÈî°n du Grèbe huppé

26
É
_ ¤ I la
ETHOGRAMME DU NOURRÈSQAGE DES POUSÈINS DÈ GREBES §UPPES
L
• I I I I B
_ ' • ` Adultes et jeunes -
' · au raîvol .;.
· ° z. ' ' :. 1
Déclancheur 2 Crië deë jeunes
(stimulus) Coups de bec
I xl/+
I
' ' +Activité de pèche +
5 d'un aïulte
Apport d. nourritures n
Un pou5Sf;/;î///// Aucun p0uS!in
approche en criant ne s'approche
‘ «. en criant
Nourriture
donnée Nourriture
offerte au:
poussins
Acceptée Refusée Acce¢i;;\\ïî;Éfusée
(bonne taille) (tn111n nnn
appropriée)
E: Mangée‘p;;î// Mangée par
1'adu1te l'adu;te
G
G
` I. IÃ I il n

27
L'élevage des jeunes
Tout le monde connait la charmante image dd l'adulte de Grèbe huppé
' portant un ou plusieurs poussins, revétus de leur pyjama à rayures,
sur son dos et circulant fièrement sur l'étang pendant que l'autre
adulte assure le ravitaillement. La provende, à base de petits poissons,
' est recherchée par un adulte, le plus souvent le mâln, qui n'a pas la
garde des poussins.
En plusieurs scéances d'observations de nourrissages nous n'avons
pu établir l'existence d'ordres dans la distribution de la nourri-
ture. Le poisson va à celui qui le réclame le plus fortement. Géné-
ralement, un ou plusieurs poussins se dirigent en nageant et en criant
vers le parent nourrisseur qui apparait avec leur repas. Les réactions
des poussins se font dès que l'adulte émerge aprés sa chasse, même
s'il est très loin et même si la chasse s'est révélée infructueuse.
Si aucun poussin ne se déplace pour réclamer le poisson, l'adulte
vient nourrir les poussins directement sur le dos de son partenaire.
Si aucun poussin ne veut prendre ce repas, l'adulte mange lui-même
le poisson.
L'arrivée prés du groupe de poussins à nourrir se fait le plus souvent
par une succession de plongées, poisson-proie tenu en travers du bec,
En dehors de ces activités de nourrissage, la famille qui reste
cohérente un minimum de deux mois, se repose, cous repliés, regroupée
pendant des périodes pouvant dépasser une heure,
Pout 13 familles que nous avons pu suivre une ou plusieurs fois
sur une période supérieure à un mois (St Radegonde 81,82,83 et Boves
SQ) nous avons retrouvé la famille entière aprés 7 semaines (trois
fois), aprés 8 semaines (une fois), aprés 9 semaines (quatre fois).
Mais nous sommes sûr que la famille n'était plus cohérente (obser-
vation du couple effectuant une deuxième couvée sans ue les juv.
de la première ne soient présents) aprés 10 semaines (une fois),
aprés 11 semaines (une fois), aprés 12 semaines (deux fois), aprés
13 semaines (deux fois). Etant donné que nos observations ne sont
pas assez régulièrement suivies et qu'une famille repérée cohérente
aprés 7 semaines a pu l'ètre une ou deux semaines de plus et qu'
inversement une famille disloquée repérée aprés 12 semaines l'était
peut-être depuis déjà plusieurs jours, on peut dire pour résumer
que la cohésion de la famille de Grèbe huppé dure de 9 à 10 semaines.
Ces valeurs sont comparables à celles données par GEROUDET (1972),
Pendant nos scéances d'observations sur les nourrissages nous avons
essayé de déterminer la taille des proies apportées aux poussins.
Une échelle empirique basée sur une comparaison taille du poisson-
taille du bec de l'adulte nous a montré que les proies apportées
` aux jeunes étaient de taille variable selon l'age des poussins.
Des petits poissons de largeur inférieure à 1 cm. sont apportées
_ pendant la première semaine; la largeur augmentant progressivement.
Elle est par exemple de 2 à 3 cm. pour des poussins de 3 semaines.
A l'age de 6 semaines et plus quand ils commencent à chasser par
eux-mêmes la taille des poissons ingérés est sembleble à celle des
poissons pris par les parents.
On peut donc dire dire que lors de sa chasse sous«aquat1qug l'adulte
repère, choisit et sélectionne sa proie.
S'il s'est trompé dans le choix de la taille de la proie et qu'il
ramène un poisson de trop grande taille, il le représente plusieurs
fois au jeune, le lui reprenant du bec s'il ne parvient pas à l'avaler
et aprés plusieurs tentatives de passage de bec à bec, le dépose
dans l'equ où le jeune peut le picorer ou essayer de l'ava1er seul

2 8
si son age le lui permet. Si enfin la proie se révèle trop grosse,
l'adulte qui est toujours resté prés du poussin avale la proie et
repart pecher.
On peut d'ailleurs noter que les poussins de Grèbe huppé peuvent _
plonger (pour échapper à un danger, comme la présence de l'ornitho-
logue qui n'est pas resté assez discret pendant ses scéances d'
observations par exemple...) dès l'age de 3 semaines, soit beaucoup _
plus tôt que ce que donne GEROUDET (6 semaines).A cet age se sont
les plongées à la recherche de nourriture qui sont faites.
En plus des proies apportées par l'adulte qui ne garde pas les poussins,
des prises d'insectes aquatiques suivies de becquées aux jeunes ont
pu être observées de la part de l'autre adulte du couple. Une
étude de l'entomofaune aquatique de l'étang où ont été faites certaines
de·ces observations (BOVES) a montré la pauvreté de cet étang en été.
Ont été repérés : Gerris (Gerris lacustris)-abondant-, Naucore
-Ilyocoris ciminoides— et Corise-Corixa punctata- rares.
Cel insectes peuvent donc faire partie du régime alimentaire des
poussins de Grèbe huppé.
Le rythme de nurrissage peut—ètre très rapide. Par exemple nous avons
noté 6 apports de poissons de petite taille en 15 minutes par un
adulte pour un poussin d'environ 10 jours.
6 proies encore mais par deux adultes et pour M poussins d'environ
2 semaines en quelques minutes
5 poissons en dix minutes pour un juvénile d'environ M semaines...
Ce rythme élevé montre la grande facilité avec laquelle les Grèbes
huppés peuvent capturer les poissons. L'observation montre d'ailleurs
que lorsqu'il est en chasse, l'adulte plonge rarement pour rien aprés
avoir longtemps repéré ses victimes par la vue en mettant sa tète
seule sous l'eau,
Le % d'echecs semble plus important quand il doit s'attaquer à des
proies de petite taille pendant les premiers jours de nourrissage.
Ceci semble confirmer que les Grèbes huppés choississent leurs proies
au cours de leurs plongées.
Rappelons que ces périodes de nourrissages intensifs sont entrecoupéos
de longues périodes de repos sans aucune action de pêche et donc
ces chiffres ne peuvent servir à une quelconque extrapolation tendant
à montrer que les Grèbes huppés sont des destructeurs de poissons.
La période d'élevage des jeunes peut être découpée en deux phases
- une première de 1 semaine à dix jours où un adulte (la femelle) a
la charge de tous les poussins l'autre adulte étint affecté au ravi-
taillement (le mâle);
- une deuxième où les juvéniles sont séparés en deux groupes, chaque
adulte nourrissant la partie de la couvée sous sa protection,
CONCLUSION '
Autrefois au bord de l'extinction à cause de la plumasserie, aujourd'hui
plus nombreux,les Grèbes huppés par leur comportement peu discret
permettent de les observer à loisir et dans nos régions où la chasse `
_ pendant prés de huit mois par an empèche les stationnement
d'espèces aquatiques et anhihile les tentatives de nidification de
nombreuses espèces ils restent un des seuls oiseaux encore présents
sur de nombreux sites. Nous espérons que cet article vous aura fait
mieux connaitre cet oiseau et que l'envie d'aller les observer vous
viendra.

2 9
REM RCIEMENTS :
. Cet article n'a été possible que grâce à la compilation des données
obtenues par de nombreux ornithologues picarde qui ont fourni leurs
observations à la Centrale Ornithologique Picarde. Qu'ils soient
- tous remerciés pour leur collaboration,
Parmi eux je voudrais distinguer H. DUPUICH qui a centralisé les
comptages pour l'Aisne et l'0ise (en effectuant beaucoup lui-même)
et F. SUEUR qui a relu le manuscrit, l'a critiqué et y a ajouté de
judicieuses remarques.
Puissent de tels travaux d'équipe se réaliser encore longtemps au
sein de la C,O,P,
BIBLIOGRAPHIE 2
COMMECY X. et MERCIER E. (a paraitre) : La mortalité des oiseaux de
la Baie de Somme et de la côte picarde. Le Courrier de la
Nature
CRAMP S. et SIMMONS K.E.L. (1977) : The Birds of the Western Paleartic
Vol. 1, Oxford, London. 722 p,
GEROUDET P. (1972) : Les Palmipèdes. Neuchâtel (Delachaux et Niestlé)
2 ed. 28ùp.
KERAUTRET L. 2 Notes sur la reproduction du Grèbe huppé Podice s
cristatvs dans le Nord de la France. ALAUDA (1973) p,181-186
MASSON D. (1981) : Répartition, dynamisme et évaluation des effectifs
nicheurs du Grèbe huppé ·odice s cristatus dans la Somme
(1978-1980). L'AVOCETTE 1981 5 3- p. 50-55

3 0
NIDIFICATIDN URBAINE DU GOELAND ARGENTE (Larus argentatusl, ·
i PREMIERE DONNEE POUR LE DEPARTEMENT DE LA SOMME ‘
` Dar`: T. VINCENT
Le IO mai 1986, au cours d'un contrôle visant à connaître l'extension du
phénomène de nidification urbaine des goélands argentés dans les aggloméra-
tions littorales de Seine-Maritime, nous nous sommes rendus dans la ville
du Tréport (76).
La ville de Mers—les—Bains (80) n'est séparée du Tréport que par l'embouchure
de la Bresle. Une rapide vérification des toits de Mers-les-Bains a la longue
vue permit de voir des goélands argentés stationnant en quelques points
précis.
Une seconde observation, cette fois à partir du calvaire de Notre-Dame
des Falaises (falaise d'amont), permit de noter la présence en ville d'un
couple nicheur et d'un autre couple en train d'édifier un nid.
Le nid complet est situé sur la toiture de l'immeuble de la Poste, à l'angle
des rues M. Holleville et M. Dupont, du côté de la place du Marché : sur ·
ce bâtiment, le toit plat est recouvert de zinc. Le nid, composé d'herbe,
repose sur la couverture métallique à quelques dizaines de centimètres du ‘
pied d'une cheminée.
Sur le nid, un adulte a stationné pendant toute la durée de l'observation.
Son attitude et son comportement permettent de penser qu'il couvait déjà.
Le nid ébauché auquel les deux adultes travaillaient est situé quant à lui
contre la bordure d'une lucarne sur un toit assez plat également recouvert
de zinc. Cette toiture correspond à l'immeuble d'habitation n° 72 de la rue
H. Lebeuf.

È
31 '
"‘“ Rappel historique : I
Les goélands argentés sqpt des nicheurs-fréquents dans les falaises de Seine-
,;“°” Maritime aussi bien que dans celles du littoral Picard (Commecy et Sueur,*$
19x2>.
Lors d'un premier contrôle de la nidification en ville des goélands argentés,
au printemps 1982, nous avions constaté que si les goélands nichaient déjà
au Tréport (7 nids), par contre, ils n'utilisaiént même pas les toits de Mers
comme reposoirs (Vincent, 1982).
La progression de la nidification de ces oiseaux au Tréport apparaît netteinent
au fil des ans (Vincent 1982, 1984 et 1985) :
- 1982 7 mds  
- 1983 12 nids ï
- 1984 15 nids
- 1986 37 nids
Parallèlement, c'est en 1984 que s'est amorcé à Mers le stationnément des
' goélands sur les toits. Leur nidification dans cette ville n'est donc qu'une
conséquence de la fréquentation croissante de 1'agglomération au cours de
ces deux dernières années.  
La conquête en 1986 de la-ville de Mers et par conséquent l'extension à
un nouveau département de la nidification urbaine du goéland argenté s'ins-
crivent dans le cadre d'une progression de l'urbanisation des goélands.
F
E1 un
y SE

3 2
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
COMMECY X. et SUEUR F. - 1983 - Avifaune de la Baie de Somme et
de la plaine maritime picarde. G.E.P.©.P. Amiens, p. 129.
VINCENT Th. — 1982 - La reproduction des goélands_ argentés (Larus argen-
tatus argenteus) sur les constructions humaines, urbaines
n}
et portuaires en Seine-Maritime (76 - France). Annales du
Muséum du Havre, 21, p. 8.
VINCENT Th. - 1984 - Quatre Laridés reproducteurs dans les falaises du
Pays de Caux (Seine-Maritime, France). L'oiseau et la R.F.©.,
V. 5L+, n° 3, p. 220.
VINCENT Th. - 1985 - Les goélands argentés (Larus argentatus) leur expansion
en centre ville et les moyens de lutte permettant de s'y oppo- I
ser. Bull. trim. Soc. Géol. Norm. et Amis Muséum du Havre,
t. 72, p. 80. S
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Je
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ne

. 3 3
EFFECTIFS AU PRINTEMPS 1985 DES OISEAUX NICHEURS
DES FALAISES PICARDES
Dar': P. RAEVEL
Dans le cadre d'une étude des Laridés nicheurs sur le littoral
de la Manche (Raevel P.,en prép.), les falaises picardes, qui
constituent l'amorce septentrionale du long développement des
falaises du Pays de Caux, ont été visitées au cours du printemps
1985. Contrairement aux études précédemment menées sur le même
site (Robert 1979 a et b, Sueur 1983 3.), l'ensemble de l'avifaune
nicheuse a été recensé . Une précédente étude exhaustive (Sueur
1983 b) permet de comparer les résultats obtenus.
Méthode:
D'après notre expérience acquise dans les recensements des La-
ridés nicheurs dans les falaises du Cap Blanc Nez (Pas-de-Calais),
- le littoral picard a été parcouru fin-mai et début juin. Des
dénombrements trop précoces ont tendance à surestimer les adultes
· présents sur la colonie mais sous-estimer le nombre réel de nids.
Il en est de même pour certains passereaux chez qui des construc-
tions sont encore observées dans la troisième décade de juin.
Les falaises sont recensées à la fois depuis l'estran et depuis
le rebord du plateau; ceci évite les sous-évaluations liées aux
portions difficilement observables par un seul dénombrement
opéré depuis le haut de la falaise.

34
Résultats:
- Pétrel fulmar (Fulmarus glacialis): _
Un total de 11 couples a pu être observé (nous entendons par
couple, une paire d'oiseaux cantonnés sur une portion de falaise _
sur laquelle ils sont revus au moins deux fois). La nidification
effective de tous les couples est assez difficile à établir et
nécessite des contrôles en fin de saison de reproduction (août et
septembre) pour pouvoir observer les juvéniles, quand toutefois
ils ne se cachent pas dans des anfractuosités de la paroi (Dif,
1962); Cramp et al., 1974).
- Goéland argenté (Larus argentatus):
Un total de 310 nids a pu être dénombré. Cependant, compte-tenu
du fait que l'ensemble des falaises n'a pas pu être recensé
par un double comptage, nous estimons qu'il faut admettre une
fourchette d°erreur de plus ou moins 5 x: soit un total de
326-295 nids. Ces chiffres sont inférieurs a ceux annoncés par
Robert (1979 b). Il semble bien que cette différence reflète
plus une différence dans la méthodologie que de réelles fluc-
tuations d'effectifs. En effet, le nombre d'oiseaux présents
sur la colonie excède toujours celui des nicheurs réels.
Sueur (19o3 b) avait trouvé 220 couples, au cours du printemps
1983. A notre avis, cette différence d'effectif ne peut être
due à la dynamique interne de la population qui n'excède pas
10 % de croissance annuelle sur le littoral boulonnais (Raevel,
a paraître). Comme il avait été précédemmant observé, queloues
couples ae reproduisent avec l'un des conjoints en plumage
d'immature. .
Pigeon biset (Columba livia):
Nous avons pu observer une quinzaine d'individus dont deux seule- `
ment montrant le phénotype normal. Cette faible représentation
de la forme normale avait déja été mentionnée auparavant (Sueur `
1983 b; Commecy et al., 1982).
Pigeon colombin (Columba oenas):
Un total de 35 couples a pu être mis en évidence. Des construc-
tions et accouplements sont encore notés en mai, tandis que
les premiers juvéniles apparaissent en juin.

35
Pirondelle de rivage (Riparia riparia):
Une seule colonie comprenant 12 couples a été trouvée dans la partie
‘ la plus occidentale du littoral picard.
Hirondelle de fenêtre (Delichon urbica):
- Un minimum de 45 nids (peut-être pas tous occupés...) a été recen-
sé au cours du printemps 1985. Sueur (1983 b) ne signale que 6
à 8 nids: cette différence est imputable à la fois à la précocité
des recensements (l'Hirondelle de fenêtre arrive parfois très tard
sur ses lieux de reproduction; au printemps 1 985 , un nid est
encore en construction le 21 juin) et aux fluctuations de
population d'une année sur l'autre.
Rergeronnette grise (Motacilla alba):
Un couple nourrit 3 juvéniles à peine volant en juin au Dois de
Cise. _
Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros):
Deux chanteurs sont entendus en mai dans la falaise, dont un
semblant cantonné dans un blockhaus. Bien qu'une recherche
approfondie de cette espèce n'a pas eu lieu, aucun contact
n'est établi par la suite.
Etourneau sansonnet (Sturnus vulgaris):
Un minimum de 13 couples s'est reproduit dans les falaises ce
printemps. Cependant contrairement à beaucoup d'espèces, un
recensement en avril-mai donne de meilleurs résultats générale-
ment qu'un décompte plus tardif.
hoineau domestique (Passer domesticus):
Un total de 18 couples a été observé ce printemps; on peut
appliquer les mêmes remarques formulées pour l'ttourneau à cette
' espèce puisqu'elle niche encore plus précocement, cependant
la régularité des couvées multiples permet de déceler l'espèce
` tardivement. ll est étonnant que cette espèce ne figure pas
dans la liste des espèces nicheuses trouvées par Sueur (1983 b).
Choucas des tours (Corvus monedula):
Un total de 47 couples a pu être recensé. Des coquilles d'oeufs
éclos ot des oisillons morts sont observés sur le rebord de la
falaise et sur l'estran à partir de la fin mai. Ues nourrissages
de juvéniles volants ont lieu en juin.

36
- I
Conclusion:
. . . ¤ ï
Le cortege avifaunistique d@s falaises picardes est composé
1 sne
de 11 espèces nicheuses, pour le printemps 1985, et*diffère à
donc pas des ' celui des ?alaises du Boulonnais (Raevel, à pa-
raître) ou du Pays de Caux (Vincent, 1984; Raevel, en prép.).
Remerciements:
Je tiens à remercier F.Raevel pour son aide sur le terrain
dans la collecte des données.
UT '\
Bibliographie:
Commecy X., Hernandez U. et Rigaux T. (1982): Synthèse des
observations 1980 dans la Somme - Centrale Urnitholo-
, gique GtPUP. g'Av0cette 6 (1-4):40-99
Dif G. (1982): Les oiseaux de mer d'ÈDrope
Arthaud Paris 445 p.
Cram@ §.,y@ourne W.R.P. & Saunders 9. (1974): The seabirds of
Éwitain and Ireland. Collins London 287 p.
wobert 1.C. (1979 a): Actualités ornithmloqiques du printemps
1979- Documents zoolonioues 2(2): 41-44
O
" " (1979 b): Le statut des Laridés de la Eaie de Somme
Alauda 47(4): 247-258 e
Sueur F.(1983 a): Eaune des falaises et de l'estran rocheux
Éicards-IPicardie Nature (19): 8-;)
" " (1983 b): Éecensemgnt des oiseaux nicheurs des falaises
picardes- L'Avocette 7(§—4): 193-195
Vincent T. Q1g8A): Quatre Laridés reproducteurs dans les falaises
du êays de Caux (Seine-maritime, France).uRFO 54(3):215-228
ü
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37
TENTATIVE DE NIDIFICATION D’UN COUPLE MIXTE
PIE-GRIECHE ECORCHEUR (Lanius c0IIuri0> PIE-GRIECHE A TETE ROUSSE
(Lanius senat0r> EN THIERACHE (AISNE)
Dar: C. SCUOTTO
C
Ioco|IsoI IOTÃ
PICARDIE
Suite au courrier daté du 22 Mai 1985 d'Hugues DUPUICH précisant son
observation d'une PIE-GRIECHE A TETE ROUSSE (Lanius senator) à
Englancourt (Aisne) je me rends le 16 Juin sur place étant donné la
rareté de l'espèce dans notre région.
La bibliographie régionale consultée montre cette rareté :
BOUTINOT S. (1980) : la dernière donnée de nidification avec 3 pulli,
dans le Vermandois date de l'été 1955 (poussins repérés le 3 Juillet)
tandis que la dernière vue en migration date du 12 Mai 1965.
Arrivé sur le site, mon regard est attiré par le vol onduleux d'un
oiseau aux miroirs alaires blancs et au dessus de la tête roux-marron.
Je pense aussitôt à la Pie-grièche que je suis venu chercher. L'oiseau
se pose à environ trente mètres, sur un piquet de bois qui sépare
· une pâture de la route. Une observation attentive confirme alors ma
pensée.
Le biotope fréquenté est schématisé par la fig. 2
· Au bout de quelques minutes, la Pie-grièche à tète rousse prend son
envol, traverse la route et se pose sur une haie d'Aubépines dans
la pâture opposée. Ayant toujours l'oisom¤ dans le champ de vision de
mes jumelles, je vois arriver un mâle de Pie-grièche écorcheur
(Lanius collurio). Mon attention est décuplée! Soudain les deux espèces
se pourchassent et aprés une heure de suivi, je conclus à leur canton-
nement. Les sexes seraient-ils identiques?

3 8
Contrairement à la Pin-grièche écorcheur, le sexe de la Pie-grièche
à tête rousse n'est pas facile à identifier sur le champ,
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Fig. 2 : Biotope fréquenté par le couple mixte de Pie-grièches.
La pâture où le couple mixte est stationné se situe en lisière de
forêt et une haie d'Aubépines la sépare en deux parties. Dans ces
'deux parties les herbes sont très hautes.
Le va et vien des deux oiseaux est tout à fait régulier : ils passent
du début de la haie au centre et poursuivent leur vol dans les hautes
herbes. Je vois la Pie-grièche écorcheur sur la haie et la Pie-grièche
à tête rousse dans les hautes herbes, et vice-versa.
Le plus impressionnant dans ces observations est l'éclat des couleurs
qu'offre cette jolie Pie-grièche à tête rousse et les contacts
entre les deux espèces.
J'observe alors la Pie—grièche à tête rousse transportant une
brindille dans son bec. Non seulement le couple mixte se pourchasse
mais un Hypolais icterine (Hippolais icterina) manifeste son
mécontentement. Il chasse tantôt la Pie-grièche écorcheur tantôt
la Pie-grièche à tète rousse de la haie; mais c'est la loi du plus
fort, les deux Pie-grièches s'imposent contre l'Hypolais.
Le 17 Juin, de retour sur le site, je revois la Pie-grièche à tête
rousse avec une brindille dans le bec, puis le 23 Juin, c'est une
proie qu'elle transporte, L'éventualité d'une nidification me comble
de joie. '
C'est le 1 juillet que j'observe une offrande de proie par la Pie-
grièche écorcheur à la Pie-grièche à tète rousse, qui ausstot aprés
s'enfuit vers le sol au pied de la haie d'Aubépines, Malheureusement `
avec le peu de visibilité dont je dispose, je ne peux suivre la
trajectoire de la Pie-grièche à tête rousse et ne peux donc assuryr
la présence d'un nid.
Le lendemain, 2 Juillet, en compagnie d'Hugues DUPUICH nous constatons
toujours la présence du couple mixte et aprés discution nous affirmons
le sexe de la Pie-grièche à tète rousse, c'est une femelle! Leur
comportement est toujours semblable à ceux observés précédemment
et déjà décrit. L'offrande de proie est de nouveau observée.

3 9
Malheureusement c'est notre dernière observation du couple. J'aurais
aimé trouver un éventuel nid mais ma recherche est restée vaine.
` Ces images ont duré quatorze jours précisement et leur comportement _
est resté toujours identique à celui du premier jour d'observation. ·
Devant m'absenter durant quinze jours, je n'ai pas pu observer la
` suite de cette “mervei1leuse histoire d'amour“ si suite il y a eu!
A mon retour, j'ai constaté la présence d'un agriculteur-éleveur et
de bêtes à l'endroit exact où vivait "notre“ couple; au centre de la
haie, une trailleuse électrique vibrait de toutes parts.
Malheureusement si des tentatives de prises de photos ont été faites,
lors de nos observations, l'approche était tout à fait malencontreuse
et nous n'avons pas voulu déranger excessivement cez oiseaux.
Dans la littérature consultée, GEROUDET (1972) et d'aprés ce même
GEROUDET (communication personnelle à H, DUPUICH), il ne semble
pas y avoir de cas connus de tels couples mixtes.
BIBLIOGRAPHIE :
BOUTINOT S. : Etude écologique de 1'avifaune du Vermandois. Thèse
d•un1vers1té- Reims hhhp.(1980)
GEROUDET P. (1972) : Les Passereaux. III Dbs Poillots aux Moineaux.
Neuchâtel (Delachaux et Niestlé), 2e éd., 287 p.

40
MIGRATION PRENUPTIALE DES LIMICOLES SUR LE LITTORAL PICARD EN 1985
Dar: F. SUEUR
INTRODUCTION
Depuis le milieu de la décennie 1970, des recensements
réguliers des Limicoles présents sur le littoral picard sont
effectués au moins mensuellement. Ces comptages ont permis
la publication de synthèses générales (CDNMECY et SUEUR 1983)
ou spécifiques : Huîtrier pie Haemato us ostrale us (SUEUR
1984a), Chevalier gambette Trin a totanus TSUEUR 1983) et
Bécasseau sanderling Calidris alba IRIGAUX 1984). Cependant,
en dehors de la saison de reproduction, aucune étude intensive
(recensements très fréquents) n'a été menée sur une courte
durée. En 1985, le wader Study Group proposait un programme
d'étude pendant toute la remontée printanière (1er avril au
1D juin) et simultanément sur toute la voie migratoire est-
atlantique concernant les stationnements et mouvements de
Limicoles côtiers migrateurs des zones d'hivernage aux lieux
de reproduction. 19 espèces de Limicoles migrent le long de
la voie est-atlantique. Aussi, afin d'éviter une dispersion
des informations, le programme prévoyait le suivi de 6 espèces
prioritaires : Pluvier argenté Pluvialis sguatarola, Grand
Gravelot Charadrius hiaticula, Barge rousse Limosa laggonica,
Bécasseaux maubeche Calidris canutus, variable C. alpina e
sanderling C. alba ; auxquelles s'ajoutaient 5 autres :
Tournepierre a collier Arenaria intergres, Chevalier gambette
Trin a totanus, Bécasseaux minute C. minuta et cocorli
C. ferruginea ainsi que Combattant Philomachus gugnax.
Ayant participé à ce programme, nous presentons dans
cet article les résultats obtenus sur le littoral picard,
non seulement sur ces espèces, mais sur la plupart de celles
qui fréquentent notre région è cette époque.
Alors que le programme du Uader Study Group prévoyait
un recensement hebdomadaire comme optimum, voire un dénombre-
ment par quinzaine ou mensuel, nous en avons effectué au _
moins un par pentade sur les principales localités du littoral
picard abritant des Limicoles : baie de Somme (y compris les
vasières situées en dehors de la réserve), Parc Drnithologique .
du Marquenterre et bassin de chasse du Crotoy. Nous avons
également visité très régulièrement d'autres sites moins
importants pour ce groupe avien 2 Hâble d'Ault, mares de
Boismont et de Noyelles-sur-Mer. Etant donné la difficulté
d'obtenir des recensements pouvant être considérés comme
simultanés avec ceux réalisés sur ces zones, nous avons
dû renoncer à la prospection pentadaire de la baie d'Authie.
De plus, nous avons observé au moins une fois par
décade la migration visible des Limicoles sur la côte au

41
niveau de la commune de Cayeux-sur—Mer.
Les données que nous avons obtenues ont été complétées
· è l'aide de celles qu'ont bien voulu nous communiquer plusieurs
observateurs.
Pour de nombreuses espèces, un essai d'interprétation
- des résultats de la période comprise entre le 1er avril et
le 10 juin est effectué à la lumière des données enregistrées
lors des semaines encadrant cette phase d'étude intensive,
des publications antérieures sur les Limicoles fréquentant
la baie de Somme et l'ensemble du littoral picard ainsi que
la littérature concernant la migration prénuptiale de ce
groupe avien.
LISTE SYSTEMATIUUE
Huîtrier pie Haematopus ostralegus
Début avril, les effectifs sont relativement faibles.
Ils augmentent ensuite alors qu'aucun passage n'est noté è
Cayeux-sur-Mer les 2 et 10 avril. Les données obtenues lors
des périodes du 16 au 20 et du 26 au 30 avril ne sont très
probablement pas significatives mais liées à des difficultés
de dénombrement lors de marées de faible amplitude. Toutefois,
nous constatons une réelle diminution du nombre des Huîtriers
pies présents en baie de Somme à partir de la mi-avril malgré
l'existence de passages pendant cette période : 18 individus
en 2 h le 28 avril et 9 en 2 h le 1er mai à Cayeux-sur—Mer ;
mouvements qui se poursuivent par la suite : 10 oiseaux en
1 h le 16 mai, 6 en 1 h le 27 et 4 en 1 h le 2 juin toujours
dans cette localité. Ces passages migratoires sont également
remarqués au Hâble d'Ault : 6 individus en 1 h 20 le 27 mai
et 5 en 2 h le 2 juin. Notons que selon CRAMP et SINMUNS
(1983), les nicheurs de l'Europe occidentale retournent sur
leurs lieux de nidification entre fin janvier et avril, ceux
de la Russie d'Europe étant plus tardifs avec une arrivée
vers le début de mai pour les oiseaux de la Mer Blanche.
Nos données migratoires de la mi-mai à début juin doivent
donc correspondre à des oiseaux non—reproducteurs qu'ils
soient adultes ou immatures. Les stationnements minima sont
notés è la charnière des mois de mai et de juin. Ils croissent
· ensuite mais restent faibles 2 454 individus le 8 juin et 445
le 16.
· Pluvier doré Pluvialis apricaria
Comme chez le Vanneau huppe Vanellus vanellus, la
migration prénuptiale du Pluvier dore s'effectue pour la
plus grande part avant le mois d'avril et n'intéresse pas
que les régions littorales.
Pluvier argenté Pluvialis sguatarola
Les effectifs du Pluvier argenté les plus importants
sont notés pendant la période comprise entre le 21 avril
et le 15 mai. De fin mai è la première décade de juin, ils
sont très faibles, voire nuls.

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43
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Avril Hai uin
Effectifs du Pluvier argenté.
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44
N .
1000 _
500
0
Avril Mai Juin
Effaotifs du Grand Gravalot.
Grand Gravalot Charadrius hiatioula
Las stationnamants du Grand Gravalot sont importants
da fin avril à début juin avao un maximum anragistré lors
da la périoda du 21 au 25 mai. Pour CRAMP at SIMMONS (1983),
las oisaaux originairas du Groanland at du nord-ast du Canada _
(sous-aspèoa hiatioula) travarsant la Granda-Bratagna lors
das daux darniaras samainas da mai at oaux das toundras at .
das côtas da la Laponia at du nord da l'UR55 (sous-aspèoa _
tundraa) passant an Europa oooidantala sansiblamant pandant
Ia mama périoda. La pic das stationnamants qua nous avons
noté oorraspond donc probablamant à das oisaaux appartanant
à cas daux populations, las niohaurs da l'Europa moyanna at
oooidantala étant plus préoooas (passagas da févriar à mai
avao das maxima an mars-avril).
Patit Gravalot Charadrius dubius
Auouna migration visibla n'ayant été ramarquéa chez
oatta aspèca, il ast très diffioila d'intarprétar las donnéas

45
· N
_ 20
0
Avril Hai Juin
Effectifs du Petit Gravelot.
que nous avons obtenues, les oiseaux probablement de passage
se mêlant aux reproducteurs locaux.
Gravelot è collier interrompu Charadrius alexandrinus
Cette espèce fréquente essentiellement les zones les
plus sableuses du littoral, aussi est—elle le plus souvent
sous-estimée dans notre étude axée principalement sur les
vasières. Donc, nos différents recensements peuvent et même
doivent être interprétés. De début avril jusqu'au pic noté
le 21 avec 105 individus en baie de Somme, il est fort
probable que les effectifs croissent. Il semble qu'ils
puissent demeurer plus ou moins constants de mai à début
juin è un niveau égal à environ 50 % du maximum. Tout comme
CRAMP et SIMMUNS (1983) qui notent que la migration prénuptiale
de cette espèce prend fin en mai, COMMECY et SUEUR (1983)
considéraient qu'en juin seuls demeuraient sur le littoral
picard les reproducteurs locaux. D'après nos prospections
de cette année, il semble donc que des Gravelots à collier
interrompu soient encore en migration au début de ce mois.
Tournepierre à collier Arenaria intergres
Nous avons affaire a une espece dont la migration se
déroule pendant une très courte période. En effet, le pic
_ migratoire est très net avec au moins 267 individus le 29
avril au nord de la baie de Somme alors que la veille nous
— avions noté 25 individus en vol vers le nord en 2 h à Ceyeux—
. sur-Mer. Lors des autres pentades, l'effectif observé sur le
littoral picard est inférieur à la dizaine d'oiseaux à
l'exception de la mention de 19 individus le 20 mai.
Bécassine des marais Gallina o allina o
Cette espèce a été tres peu remarquée sur la bordure
littorale lors de sa migration prénuptiale cette année :
4 individus le 4 avril au Hêble d'Ault (X. COMMECY, L.
GAVORY et F. SUEUR) et un oiseau le 17 è Boismont.

46
  K
100
50
0
Avril Mai Juin
Effectifs du Gravolot à collier
interrompu.

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48
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250 E
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Avril Mai Juin
Effectifs du Courlis cendré._
Courlis cendré Numenius arguata
Pendant la premiere quinzaine d'avril, les effectifs .
du Courlis cendré sont maximaux pour la période étudiée.
Ils correspondent à la fin de l'hivernage mais également -
à quelques mouvements comme le démontre une tendance à ·
l'augmentation des stationnements au cours de cette période.
Si l'on tient compte des difficultés de recensements liées à
l'amplitude des marées, on constate une diminution des
effectifs jusqu'â la fin du mois de mai. Dès la seconde
pentade de juin, ces derniers croissent 2 63 individus
le 8 juin au Parc Ornithologique du Marquent=rre (J.B.
M0uR0~vAL) et 90 le 22 (M. DUHART).
Courlis corlieu Numenius ghaeogus
Si dès le debu e a secon e décade d'avril, un
stationnement notable de Courlis corlieux peut être noté

49
· N
. 70   î
0
Avril Mai Juin
Effectifs du Courlis corlieu.
(50 individus le 13 avril en baie de Somme selon T. RIGAUX),
il faut attendre la seconde pentade du mois de mai pour
enregistrer des mouvements migratoires réguliers et conséquents :
18 individus en 1 h le 8 mai à Cayeux-sur-Mer et 40 en 3 h au
Parc 0rnithologique du Marquenterre soit une moyenne de 14,5
oiseaux par heure. Ces passages étaient en effet beaucoup
plus faibles précédemment : 2 individus en 1 h le 17 avril
au Hâble d'Ault, 8 en 2 h le 28 à Cayeux-sur-Her et 2 en
1 h 30 le 4 mai en baie de Somme. Les stationnements
s'amenuisent dès la seconde décade de mai pour devenir
nuls au début du mois de juin.
Barge à queue noire Limosa limosa
: Les stationnements de debut avril avec 30 individus
- le 2 à Boismont marquent la fin de la péricde la plus intense
de la migration de la Barge à queue noire (150 oiseaux le 18
mars dans cette même localité). Ensuite, cette espèce n'est
notée qu'épisodiquement en faible nombre avec un maximum de
10 oiseaux le 5 mai au Parc Ornithologique du Marquenterre
(D. DEOUIEDT). Elle n'est pas observée pendant les trois
premières semaines de juin. Il est possible que les deux
individus remarqués le 23 dans cette localité (F. SUEUR
et 3.8. NUURUNVAL) soient des oiseaux non nicheurs déjà
en migration de descente.

50 1
I
N
30
0
Avril Hai Juin
Effectifs de la Berge è queue noire.
Berge rousse Limosa lapponica
Cette espece n est qu episodique en faible nombre
pendant les deux premières décades d'avril. Elle atteint
son maximum d'abondance pendant la période comprise entre
le 21 avril et le 15 mai avec un pic traditionnel à la fin
du mois d'avril, période pendant laquelle les passages sont
les plus importants : 44 individus en 2 h le 28 avril à
Cayeux-sur-Her et 11 en 1 h au Hâble d'Ault soit une moyenne
de 18,3 oiseaux par heure, 87 migrateurs en 1 h 30 le 4 mai
en baie de Somme et 85 en 7 h 15 le 5 dans cette localité
et au Parc Urnithologique du Marquenterre soit une moyenne
de 11,7 oiseaux par heure. Ensuite, les effectifs diminuent
nettement lors des deux pentades suivantes pour devenir
très faibles du 26 mai au 10 juin.
Chevalier arlequin Tringa erzthrogus
Cette espèce n est notee que de manière occasionnelle
du 6 avril au 20 mai avec un pic migratoire de 17 oiseaux
le 28 avril à Boismont.
Une prospection orientée davantage sur les marais
d'eau douce et même certaines mares dans les mollières ·
au sud de la baie de Somme, où des stationnements printaniers _
relativement importants ont déjà été enregistrés (55 individus `
le 8 mai 1984 par exemple) permettrait très probablement de '
préciser le statut migratoire du Chevalier arlequin sur le
littoral picard.
Chevalier gambette Tringa totanus
Pendant la premiere quinzaine d'avril, les effectifs
demeurent faibles. Ensuite, ils marquent une nette tendance
à l'augmentation, en particulier lors de la dernière décade
de ce mois. Le maximum des stationnements est enregistré au
début du mois de mai. Pendant les trois périodes pentadaires
suivantes, le niveau de ceux-ci n'est plus que de l'ordre du

'51
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Avril Mai uin
Effectifs de la Barga rousse.
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52
N
20 `
0
Avril Hai Juin
Effectifs du Chevalier arlequin.
tiers de la valeur de ce pic. Cette diminution des effectifs
présents sur le littoral picard se poursuit jusqu'au 10 juin.
Signalons que les stationnements du mois de mars sont
demeurés faibles cette année avec un maximum de 19 individus
le 17 au bassin de chasse du Crotoy alors que CUMMECY et
TRIPLET (1980) signalent un effectif de 200 oiseaux le 1er
mars 1979 pour la baie de Somme et le Parc Urnithologique
du Marquenterre ; de même que RUYER et SUEUR (1977) mentionnent
la donnée peu ordinaire d: 2000 individus, dans cette même
zone, le 14 mars 1976, année aux conditions météorologiques
exceptionnelles avec un printemps ayant commencé très tôt
suivi d'une sécheresse très marquée.
Chevalier stagnatile Tringa stagnatilis
Un oiseau a été no e au Parc Urnithologique du Marquenterre
les 11 et 12 mai (D. KUUALURYCK). Il s'agit de la première
donnée obtenue sur le littoral picard pour le XXème Siècle
tandis que MENEGAUX (1912) signale 6 captures à la fin du
XIXème entre le 18 avril et le 2 juin. Cette donnée récente
s'inscrit donc dans la période de présence exceptionnelle
de cette espèce sur la côte picarde.
Chevalier aboyeur Tringa nebularia
Si l'on excep e observa ion précoce d'un oiseau le '
3 avril au Parc Urnithologique du Marquenterre, la migration .
prénuptiale du Chevalier aboyeur ne commence effectivement v
sur le littoral picard qu'au début de la dernière décade `
d'avril (5 individus le 24 avril à Boismont) comme le
signalent déjà CUMMECY et SUEUR (1983). Les stationnements
demeurent modestes pendant toute la période d'étude puisque
le maximum atteint n'est que de 39 individus le 12 mai alors
qu'à la même date en 1981, nous avions noté 144 en vol vers
le nord-est au Parc Urnithologique du Marquenterre.
Chevalier culblanc Tringa ochrogus
Les quelques donnees de Chevalier culblanc obtenues

53
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1500 I
1000
500
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Avril Hai Juin
Effectifs du Chevalier gambatt¤·

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Avril Mai uin
Effectifs du Chevalier aboyeur.
N
20
D
Avril Mai uin
Effectifs du Chevalier guignette.
pendant notre étude ne nous permettent pas de définir le `
statut migratoire de cette espèce sur le littoral picard. ;
Tout au plus, pouvons-nous mentionner l'observation d'un
oiseau le 19 mai au Parc Urnithologique du Marquenterre, `
mois pendant lequel CUMMECY et SUEUR (1983) ne signalent
pas le Chevalier culblanc.
Chevalier guignette Actitis hxgoleucos
Le passage prénuptial du Chevalier guignette est noté
cette année du 27 avril au 2 juin, en accord avec la période
définie pour cette migration sur le littoral picard par
CUMMECY et SUEUR (1983). Deux pics de stationnements sont
remarqués les 4 et 16 mai.

55
Bécasseau maubèche Calidris canutus
Début avril, les stationnements du Bécasseau maubèche
. sur le littoral picard sont faibles avec 10 individus (dont
_ 2 partent ensuite en direction du nord-est) le 4 en baie de
— Somme (X. CUMMECY, L. GAVURY et F. SUEUR). Ils sont quatre
« fois plus importants le 21 avril, alors que le lendemain
o'est un effectif du même ordre de grandeur que nous notons
en migration. Celle-ci se poursuit jusque début juin, le
stationnement maximum étant observé le 28 mai. D'après les
indications de CRAMP et SIMMUNS (1983), cette date correspond
au passa e des oiseaux originaires du nord et du centre de la
Sibérie ?passage mi-mai en Vendée). Ce déroulement de la `
migration prénuptiale est conforme à ce qu'écrivent CUMMECY
et SUEUR (1983) mais les effectifs observés cette année
sont nettement supérieurs aux maxima indiqués par ces auteurs,
ils sont toutefois plus faibles que ceux de mai 1984 avec un
maximum de 6258 oiseaux le 12 (HERNANDEZ et RIGAUX in SUEUR
19846). "`
Bécasseau minute Calidris minuta
Les quatre observations de cette espèce, que nous
avons réalisé entre les 24 avril et 9 juin, ne nous p=rmettent
pas de définir son statut prénuptial sur le littoral picard.
CUMMECY et SUEUR (1983) se sont heurtés au même écueil et
n'ont pu, sur leur histogramme des effectifs maximaux,
individualiser la période de migration prénuptiale du
Bécasseau minute.
Bécasseau variable Calidris algina
Début avril, nous pouvons considérer que le stationnement
de 280 individus notés le 4 en baie de Somme (X. CUNMECY, L.
GAV8RY et F. SUEUR) correspond probablement pour une partie
encore è la présence de quelques hivernants auxquels s'ajoutent
des migrateurs, des passages étant déjà remarqués à cette date.
Cependant, la migration prénuptiale est surtout nette de la
mi-avril aux premiers jours de mai, bien qu'elle se poursuive
au moins jusqu'è la fin de ce mois. Début juin, le Bécasseau
variable ne laisse que quelques retardataires en baie de
Somme, traces peut-être d'un très faible estivage.
Bécasseau cocorli Calidris ferru inea
Comme le notaient deja CUMMECY et SUEUR (1983), la
migration prénuptiale du Bécasseau cocorli est très peu
- remarquée sur le littoral picard : 1 individu le 22 mai
_ en baie de Somme (M. DUHART et 3.8. M8UR8NVAL) et le 26
· au Parc 8rnithologique du Marquenterre (3.8. M8UR8NVAL).
Bécasseau sanderling Calidris alba
La baie d'Authie n'ayant pas été prospectée régulièrement,
nous ne pouvons appréhender correctement cette saison le
statut prénuptial du Bécasseau sanderling, étant donné que
cet estuaire peut même accueillir à lui seul plus de la
moitié des effectifs recensés sur l'ensemble de la Franc:
lors du passage printanier (RIGAUX 1984). Tout au Plus,
pouvons-nous indiquer que celui—oi se poursuit de manière
non négligeable, jusqu'aux premiers jours de juin, tout

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Avril Hai Juin
Effuctifa du Bécasszau maubè¤ha·
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Effëctifs du Bécassaau sandœrling.
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58  
comme le mentionnait déjà RIGAUX (198A), alors que CUMMECY
et SUEUR (1983) ne l'indiquaient comme important que de
début avril è mi-mai. °
Combattant Philomachus u nax ,1
Alors que CUMNECY et SUEUR (1983) signalent que le *
passage printanier du Combattant commence vers la mi-mars,
les premiers oiseaux n'ont été remarqués cette année qu'après
la mi-avril 2 1 individu les 18 et 19 au Parc Urnithologique 1
du Harquenterre (Y. DUPONT et 3.8. MUURUNVAL). Les bandes
en stationnement migratoire atteignent leur point culminant _
lors de la dernière décade de ce mois. En suite, cette *
espèce n'est plus notée qu'en faible nombre jusqu'au 8 juin.
N .
80
0
Avril Mai Juin
Effectifs du Combattant.
Avocette Recurvirostra avosetta
La seule analyse des effectifs présents sur le littoral
picard n'est pas suffisante pour définir le statut de cette
espèce pendant la migration prénuptiale, puisque 101 couples
se sont reproduits cette année au Parc Urnithologique du
Marquenterre. Les stationnements dénombrés sont souvent
inférieurs à 202 individus du fait de la difficulté pour
un seul observateur d'obtenir des données fiables quasi-
simultanément au Parc Urnithologique du Marquenterre et

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200
100
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Avril Hai Juin
Effectifs de l'Avocette.
en baie de Somme où vont se nourrir une fraction des nicheurs.
Toujours est-il que le 12 mai, 1OO nids sont recensés alors
qu'une éclosion s'est déjà produite le 8. Dans l'ensemble,
le succès de la reproduction aura été très médiocre cette
année avec de nombreux échecs de couvées. Aussi rapidement,
une fraction non négligeable de la population déserte la
zone de nidification où les premiers oiseaux ont été observés
le 6 mars.
La migration visible est notée le 17 avril avec 35
individus en 1 h à Cayeux-sur-Mer et 4 pendant le même
laps de temps au Hâble d'Ault. Elle se poursuit le 28 avec
4 oiseaux en 2 h à Cayeux-sur-Mer où 2 individus sont observés
en 2 h le 1er mai tandis qu'au Hêble, c'est 15 oiseaux qui
° passent pendant une durée équivalente. Le 5 mei, nous notons
; 35 migrateurs en 3 h 45 au Parc Ornithologique du Narquenterre ;
F ce sera la dernière donnée du passage prénuptial cette année.
CONCLUSION
Dans le présent article, nous avons précisé la phénologie
de la migration prénuptiale des Limicoles sur le littoral
picard en 1985.
Parmi les résultats les plus intéressants obtenus,

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signalons la mention de la poursuite du passage de printemps _
du Gravelot è collier interrompu jusqu'au début de juin. `
i
REMERCIEMENTS '
Nous tenons à remercier pour les observations qu'ils
ont bien voulu nous communiquer Madame M. Sueur-Bellart,
Mademoiselle M. Duhart, Messieurs P. Biet, V. Caron, X.
Commecy, O. Dequiedt, L. Gavory, A. Jeanson, D. Koualoryck,
M.Mennecart, 3.8. Mouronval, T. Rigaux et C. Viez.
Mademoiselle S. Meyer a bien voulu illustrer notre
article, qu'elle trouve ici le témoignage de toute notre
gratitude.
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1S1-152. ‘