Avocette 1991 (15) 2-3-4
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2 s
_ lilote sur la nidification hivernale
du grece huppe dans la vallée de l'Avre (Somme)
(Podiceps cri status)
par P. ROYER.
Dans un article précédent, JB Mouronvale ( 1988) évoquait la nidiflcation précoce d‘un couple de
grétie nuppé tPodiceps cristatus) sur les étangs de Bovesa IO km au sud Est d'Amiens, L‘auteur
décrit un cas de nidification ou le premier oeuf aurait été déposé le 25-30 Janvier pour donner
des éclosions fin Février début Mars. au cours des prospections effectuées dans la vallée de '
’ l'Avre et plus partlcul iérement sur les étangs du marais dit du "Bout du Monde" aamiens, nous
avons pu constater au cours de ces cinq derniéres années que ce cas n'était pas isolé avec des
I tentations de reproduction au coeur de l'niver.
i 1 ) Chronologie des événements:
a) Hiver 1986-1987 : Lieu : étangs du Marais du Bout du Monde.
Premier nid recensé le 20 Mars 1987, soit à une date reconnue comme normale. Le mois
de Janvier 1987 est marqué par des températures négatives ainsi que la 2éme quinzaine
de Février. Pendant ces deux périodes, les eaux douces sont prises en glace.
b) ljiver 1987-1258 Lieu z étangs du Marais du Bout du Monde ·
2 Décembre 1987: un couple présent sur le site,
28 Janvier 1988 ; un couple en plumage nuptial parade et construit un nid. Un des deux
partenaires ( la femelle) stationne sur le nid mais il est impossible dobserver la dépose
d‘oeufs.
28 Février 1988 : un individu couve sur le nid.
4 Avril 1988; le couple évolue avec trois jeunes dont 1'ége est estimé a six semaines
(la taille correspond au 3/ 4 de celle de l'adulte).
La ponte aurait été déposée autour du 27 Janvier pour le premier oeuf et la
premiére éclosion se situe vers le 28 Février (l'incubation dure 25 a 29 jours).
Ce cas de nidification est a mettre en relation avec celui décrit par JB Mouronval car il s'est
déroulé a des dates quasiment identiques la méme année sur deux sites différents. Les trois
jeunes nés de ce couple ont survécu a la fin de l'niver. Ils étaient observés volants a nouveau le _
15 Juin en compagnie des parents. En 1988, sur les étangs de Boves deux autres couples ont
pondu a des dates précoces selon les estimations suivantes :
ler couple- - date de ponte entre le 7 et le 10 Février
- éclosions vers le 9 Mars, production de 4 jeunes qui ont survécu
2éme couple: — date de ponte entre le 15 et le 18 Février
- éclosions vers le 1 1 Mars, production de 2 jeunes qui ont survécu.
Plus tard, les dates de premieres pentes constatées sur les deux sites précédents pour huit
couples se situent en Mars

2 0  
Ailleurs, nous avons observe des dates de nidification encore plus tardives qui s‘étalaient entre `
Avril et Juin. ,
Ainsi, les deux premiers couples nicheurs présentaient une avance de un mois et les deux seconds i
de quinze jours par rapport aux autres individus nicheurs de la vallée de l’Avre.
La marge est encore plus grande si on considere les autres couples installés autour d'Amiens ;
puisqu'elle peut atteindre plus de trois mois.
cl Hiver 1988- 1 989
4 Décembre 1988 : Au cours d'une sortie ornithologique organisée par le GEPOP au
Marais du Bout du Monde nous observons un couple de grébe huppé dont un des
individus est en train de couver sur un nid fraîchement construit.
15 Décembre 1988 z Le premier couple observé précédemment assure toujours la
couvaison tandis qu'un deuxieme couple s'installe et construit un nid. '
Tous les adultes nicheurs présentent un plumage nuptial en plein mois de Décembre.
20 Décembre 1988 : Un couple construit un nid sur les étangs de Boves, un individu est
en plumage nuptial tandis que le second présente des traces de parure hivernale. ° ·
26 Décembre 1988 : Un deuxieme couple en plumage nuptial construit un nid à Boves
tandis qu'un troisième parade. —
1
ler Janvier 1989 : Les deux couples du Marais du Bout du Monde occupent toujours les I
nids.
Sur les étangs de Boves les deux nids construits restent abandonnés tandis qu'un i
troisieme couple faconne une plate-forme de végétaux. 7
14 Janvier 1989 z Les deux couples du Marais du Bout du Monde couvent toujours tandis  
qu'un troisieme s'installe sur un autre plan d'eau, î
8ur les étangs de Boves tous ces grébes ont abandonné la nidification a la suite du gel des g
étangs. j
26 Janvier 1989 : Le deuxième couple du Marais du Bout du Monde donne naissance à un  
poussin dont l'éclosion se situe vers le 1© Janvier tandis que le premier continue de 1
couver en pure perte puisque plus d'un mois et demi s'est déroulé depuis qu'il a été  
observé la premiére fois sur le nid.  
4 F évrier 1989 z Le jeune grébe a disparu et ne sera pas revu par la suite tandis que ses  
parents évoluent seuls. Le gel des étangs fin Janvier début F évrier a du être fatal au ·
poussin qui n'a pas survécu àdes températures négatives. .
L‘autre couple reste présent malgré la prise en glace et s‘acharne a couver des oeufs
qu'on peut considérer comme stériles. L
19 Février 1989 z Deux couples a nouveau présents sur le nid aux étangs de Boves.
26 Février 1989 : Marais du Bout du Monde. Le couple dont le jeune a disparu entame i
une deuxième couvée, l‘autre couple est toujours présent au nid.
Les observations futures montreront que ce dernier a déposé une nouvelle ponte qui
remplacera la premiere stérile. Deux autres couples apparaissent sur les plans d'eau, .
ils ont construit des nids.
Trois couples précoces produiront des jeunes au Marais du Bout du Monde. Le couple qui a perdu g
un poussin en Février élèvera 2 jeunes ; celui qui a produit une ponte stérile sera revu avec 4 i
jeunes fin Avril, enfin, un des couples installé fin Février sera vu plus tard avec 2 jeunes.
Les éclosions se situent pour ces trois couvées dans les derniers jours de Février, premiers
jours de Mars.

3 1
Sur les étangs de Boves, deux couples auraient déposé leur ponte entre le 10 et le 15 Février. Le
premier a produit cinq jeunes éclos aux alentours du 10 Mars, le second semble avoir échoué et
. aurait produit une ponte de remplacement
" Pour la saison de nidification 1989, les dates de premiére ponte présentent un écart de un mois a
un mois et demi par rapport a nuit autres couples qui se sont installés sur ces méme sites dans la
premiére decade de Mars.
d) Hiver 1989- 1990
21 Décembre 1989 : lieu: Marais du Bout du Monde.
Deux couples en plumage nuptial.
_ 1 1 Janvier 1990 : Un couple construit un nid, tandis qu'un second couve.
V 18 Février 1990 z Un couple évolue avec un poussin de quelques
jours, les observations suivantes montreront que les jeunes étaient au nombre de
· trois. L'autre couple continue de couver mais la ponte est stérile.
Sur les étangs de Bcves, deux nids occupés sont observés le 22 Février. Un seul produira deux
jeunes dont l'éclosion se situe autour de cette même date. L'autre couple échouera.
* e) Hiver 1990-1991
Le 1 1 Novembre 1990 au Marais du Bout du Monde un couple en
a plumage dniver parade et construit un nid,
` _ 24 Novembre 1990 z Ce même couple présente un plumage d‘éclipse avec apparition de
couleurs estivales et continue d'élaborer une plate—forme de végétaux. Un autre couple
s'installe sur le même plan d'eau.
15 Décembre 1990 : Les deux couples sont présents en plumage d’été.
Le gel des étangs oblige les grebes a se réfugier sur les bordures
restées en eau libre mais les oiseaux restent fidèles au site. Les nids sont plus ou
l moins détruits, l'un d'eu>< est submergé (9).
20 Janvier 1991 z Les deux couples sont toujours présents.
Deux nids sont reconstruite et occupés.
2 Février 1991 : Un individu couve sur le nid. La premiére
quinzaine de Février 1991 est marquée par un froid vif avec des températures
négatives et prise en glace des étangs. Les oiseaux ont abandonné toute tentative de
nidification et fuient le site. La reproduction s'effectuera plus tard à des dates
"normales", c'est à dire que les grébes occupent a nouveau les plans d'eau début Mars
aprés le dégel des étangs. Le 9 Mars, un couple nidifie et les premiers jeunes seront
observés début Avril (5 jeunes pour la oouvée la plus précoce). Sur les étangs de
. Boves aucune tentative de nidification ne sera observée avant la deuxieme décade de
Mars. La prise en glace des étangs a reconduit la reproduction a des dates plus
"officielles".

2 2  
DATES ESTIPIEES ET SUCCES I
DE LA REPRODUCTION DU §
GREBE I-IUPPE EN HIVER §
DANS LA VALLEE DE L'AVRE.  
DP : Date premiere ponte. 5
DE : Date première éclosion.  
ieux Etangs du Marais Nbre de Etangs de Bcves Nbre de  
Années du Bout du Monde jeunes jeunes L
I987 ` Premier nid vers le  
20 riars §
I I
I988 DP : entre le 2.6 et 29 — Co le N° I  
Janvier 3 DP . entre 25 et 30 4  
DE · 22 Fevrier Janvier I
DE ; fin Février debut g
Mars ·  
couple ire  
DP:entre7etI0 4 I
` Fevrier 1
DE : vers Ie 9 Mars I
Couple N°§  
` DP:entreIeI5eti8 ;
Février
DE : vers le I I Mars T
less C0.uo.te.LIZ.L É
4 Decembre: couvaison “ — 20 Decembre:
I5 Décembre z couvaison I couple construit un nid ·
ier Janvier : couvaison — 26 Décembre: I
I 4 Janvier : couvaison échec un 2e couple construit un
· nid ·
2ème couvée; — I er Janvier z
DP z I 5 Janvier 2 un 3e couple construit un ;
DE ; I I Février nid g
— I4 Janvier: 4
Abandon des nids (gel) L

3 3
Cougie N°2
DP : 17 Décembre 1988 1
DE : 10 Janvier 1989 meurt Coupie N°1
échec DP : vers ie 10- 15 Février
DE : versie 10 Mars
2ème oouvee Ccuoie N°?
DP : 12 Fevrier -4 DP : versie 10- 15 Fevrier echec
DE : 10 Mars (une ponte de rempiace-
ment)
Coupie N°3
Construit un nid 1e echec
.26 Fevrier dû au ,
changemen 
Couoie N°4 _
DP : 24 Janvter 2
DE: 20 Février »
1990 Cou ie N°1 2 nids ie 22 Février
DP : 14Janvier 5 Cou ie N°1
DE: 1OFÉV1"18|" DP z 19Janvier
DE: 16 Fevrier · 2
1 Cougie N°2 Cougie N°2
DP ; Janvier 2 echec échec 2 _
24 Novembre 1990
Construction de nid
1991 20 Janvier 1991 : echec
2 nids

3 4  
_  
2) 12 iscussion l
A) Facteurs favorisant la reproduction hivernale z É
Le principal facteur qui fait echouer la reproduction hivernale du Grébe huppé reste la  
prise en glace des étangs. Les faibles températures entraînent un risque d‘échec majeur car les f
adultes ne peuvent conserver longtemps un climat néoessairea l‘incubation des oeufs. D'autre Q
part, les poussins résistent mal au froid et au gel, comme le montre l'observation réalisée en g
Janvier 1989 au Marais du Bout du Monde. Les températures négatives figent les plans d‘eau  
dans la glace et les Grèbes ne peuvent plus évoluer a la surface mais surtout ils ne peuvent plus ,
plonger sous l'eau pour capturer des poissons. Privés de leurs proies, les oiseaux fuient vers des W
zones plus accueillantes. 5
En hiver, la nourriture ne semble guère manquer aux grèbes huppés tant que la glace ne L
vient pas sinterposer comme obstacle, elle semble méme aussi abondante qu‘aux autres saisons, î
sinon les adultes ne pourraient pas salimenter et de plus fournir des proies aux jeunes. La _  
disponibilité des poissons en saison hivernale pourrait expliquer que les oiseaux n'hesltent pas a î
nicher a cette période de l'année. j
B) Fidélité au site  
1
V a) Fidélité dans l‘espace ;  
1
Les grébes huppés nicheurs en hiver sont trés attachés a leur territoire et lorsque la l
glace fige la surface des étangs ils restent sur place tant que subsiste une flaque d'eau libre, j
niênie si celle—ci représente quelques métres carrés, lls ne fuiront les plans d'eau que contraints  
et forcés lorsque la glace aura envahi toute la superficie. j
ll faut remarquer que les Grébes réapparaissent rapidement : lorsque le dégel libère a  
nouveau les plans d'eau, ce sont les prem iers a occuper les étangs. Les individus qui n'affichent 1
pas de comportement reproducteur en hiver présentent moins de fidélité au site.  
b) Fidélité dans le temps `  
Les tentatives de nidification hivernales concernent des adultes qui essaient de se 1
maintenir toute 1'année sur un territoire f ixe. Chaque année, il semble que ce sont les mêmes ‘  
individus qui renouvellent les cas de reproduction car les nids sont toujours construits au méme Q
emplacement à quelques métres prés. Q
c) A propos des dates de peproductipp hivernale  
Dans la littérature ornithologique internationale, des auteurs tels que Geroudet ( 1972). L
` Colin Harrisson ( 1975), Siegfried Hocker ( 1973) ne citent pas de cas de reproduction en hiver A
: ils situent la saison de nidification d'Avril àtêeptembre. Cramp et Simmons ( 1977) reprennent j
ces dates et précisent que les oeufs déposés dans la dernière semaine de Février constituent des É
cas extrêmes. 1
En Belgique, un couple construit un nid le 2 Février 1975 aHARCHIE8 (Aves 1974)  
Au niveau régional, Kerautret ( 1975) décrit un cas de nidificatlon hivernale dans le Pas i
de Calais en 1974 sur les étangs de la vallée de la Sensée. Un couple construit un nid le 22 Q
Décembre 1974, couve le 15 Janvier 1975 et donne naissance a deux poussins vers le 10 §
F évrier. Ce cas est a rapprocher au niveau des dates de la tentative effectuée pendant l'hiver g
1988- 1989 au Marais du Bout du Monde mais ce dernier s‘est soldé par un échec aprés un coup ’
de froid. 1
En Picardie, X. COMMECY ( 1991 ) signale 8,8 $8 des 612 couples suivis entre 1980 et L
1989 observés accompagnés de leurs poussins en dehors de la période 1 Mai — 31 Août. 1

3 5
Dans le Nord de la France, les premieres parades sont notées le 24 Janvier 1987, la
construction de nid (2 couples) le 21 Février 1987 a la Marea Goriaux. Un couple construit un
nid le 28 Février 1986 a Beuvry (Pas de Calais).
Pour la Picardie. Sueur ( 1990) donne les dates extrêmes suivantes ;
— Parades; 5 Février
— Copulation : 19 Janvier
- Construction de nid : 19 Janvier
- Oeufs entre le 25 et le 30 Janvier
- Poussins; fin Février début Mars.
Les dates enregistrées au Marais du Bout du Monde en 1988-1989 viennent bouleverser ce
calendrier avec pour date de ponte le 17 Décembre et date d'éclosion le 10 Janvier.
Dans le département de la Somme, la période de reproduction de la majorité des couples de grébe
huppé peut s'inclure entre la premiére aaaaae de Mars et fin Août (Commecy, 1986), d'ailleurs
la plupart des adultes suivis dans la vallée de l'Avre choisissent début Mars pour nidifier.
Ainsi, la tentative de reproduction constatée en Décembre 1988—Janvier 1989, constitue un cas
marginal tout a fait exceptionnel favorisé par un hiver doux, mais ce genre de comportement ne
peut se solder que par un échec car les coups de froid sont trop fréquents en Janvier, Février et
Mars dans notre région.
f· s D) Réflexisns sur les sss précoces constatés au Marais dg Qout du Monde.
Les observations de nidification hivernale nous ont amené a nous poser quelques questions sur le .
comportement particulier de ces oiseaux. Nous nous sommes demandés si la lumière dispensée la
nuit par les puissants projecteurs de la gare de tirage de Longueau toute proche ne prolongeait
pas artificiellement la durée du jour, de telle maniere que les oiseaux sont perturbés dans leur
Ct/Cl8 hormonal.
En effet, dés le mois de Décembre, les couples présents sur les étangs du Marais du Bout du
Monde présentent un plumage nuptial complet aprés avoir mue en Novembre. La mue est a mettre
en relation avec la nidification précoce.
Pendant l'hiver 1990- 1991 nous avons comparé l'état du plumage sur les deux sites d'étude
(voir graphique N° 1 ).
Nous avons constaté que le plumage nuptial concernait tous les individus présents sur les étangs
du Marais du Bout du Monde dés le mois de Décembre alors que les oiseaux présents a Boves
gardaient leur plumage d'hiver jusque fin Février. D'autre part, les individus en plumage
nuptial nidifient sur le premier site alors que sur le second, les autres oiseaux ne présentaient
aucun comportement reproducteur. Cette constatation devrait attirer l'attention des
observateurs: tout grébe huppé en plumage nuptial l'hiver est un nicheur potentiel dont il faut
rechercher des indices de reproduction. Cependant. il faut se méfier car nous avons également
noté des individus en plumage d'hiver qui construisaient un nid, mais en général oeux—ci
présentent des prémices de plumage d'été qu'ils ne tardent pas a arborer peu de temps après.

2 6  
5
Conclusion :  
V La reproduction hivernale du grebe huppe constitue desormais un evenement regulier dans la  
vallee de l‘Avre, au Sud Est d‘Amiens, on peut même le qualifier de banal ces cinq dernieres l
annees. Les observateurs devraient rester attentif ·a ce phenomene dans d‘autres secteurs des ?
trois departements picards. Certes, des conditions météorologiques favorables sont e l'origine de j
la reproduction e des dates plutôt inattendues, mais il faut remarquer que la nidification au coeur  
de l'hiver se solde souvent par un echec e differents stades : i
— les grebes nicheurs sont vite obliges de quitter les etangs et leurs nids des qu'un coup de froid ,
amene la prise en glace des plans d'eau, l j
— les oeufs deviennent steriles si des temperatures basses se maintiennent trop longtemps. Le  
pourcentage d'echec reste eleve comme nous l‘avons constate dans notre etude : pres de la moitie v
des tentatives n'atteignent même pas l'eclosion des jeunes ( 47,6 % dans la vallee de l'Avre, voir *
tableau 2, graphique A). i
La reproduction hivernale presente une faible productivite par rapport a la moyenne constatée Q
en periode normale, en effet, le nombre moyen de jeunes par couple est inferieur au niveau ;
habituel. (voir tableau 2, graphique B l i
l
l
Les poussins nes en hiver voient leur chance de survie augmenter en même tem ps que les dates Q
aaciasian approchent la periode normale de productivité des jeunes ( mois de Mars).  
Plus on avance en saison, plus les periodes de coup de froid regressent et favorisent des cas de
nidification. i
Fin Fevrier, debut Mars demeurent les dates où le succes de la reproduction est complet.  
 
 
1
. _ i

I!_> —··
3 7
Effectif par décades des Grêbes huppês A
en plumage nuptial et plumage d'hiver
sur deux sites.
,l _SEPTEMBRE 1°°© à MARS 1"1 °
~ »»MARAIS DU BOUT DU MONDE ·
5  
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_ N0v DEG JANV FEV MARS É
1
 

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L‘Avocette 1990 14( 1) 1-42 p 6 a 35.
- Synthèse des observations de l'hiver 1986-1987 p 5 à 34.
Le I-leron vol 21 N°1 Juillet 1988
- Synthèse des observations de Septembre 1987 à Fevrier 1988 p 189 a 226 Le Héron vol 22
N°4 riai 1990.
- HOEHER Siegfried ( 1975) Nid et oeufs des oiseaux d'Eur0pe Centrale et occidentale. Delachaux
et Niestle, Neufchatel 272 p.

4 0  
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NIDIFICATION D'UN PIC EPEICHETTE Dendrocopos minor  
DANS UNE SOUCHE  
par Yves LECOMTE A
A ` La lecture de la note de BAWEDIN et LOUVET (L 'Avocetze 1990, 14 : 70) sur la  
nidiiîcation anormalement basse d'une Sitelle torchepot Sitio europaea me rappelle une  
observation du même type réalisée chez le Pic épeichette Derulrocopos minor.  
Le 20 juin 1990, lors d'une sortie au marais de Breuil-le—Ve1·t (60) en compagnie de mon  
` fils Yvan, j'ObS6I'V€ à plusieurs reprises des Pics épeichettes nourrissant des poussins et sortant 5
d'une souche de Peuplier euro-americain Populus euro x canadensis abattu depuis 1987. Le trou  
d'envol est situé à 18 cm du sol alors que GEROUDET (1981, Les Passereaux et ordres  
_ apparentés. I. Du Coucou aux Corvidés, Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 240 p.) indique l
comme moyenne 3 à 7 m et extrêmes 1 et 20 m. É
La souche est recouverte de Gaillet gratteron Galium aparine et de quelques pieds de ;
Grande Berce Heracleum sphondylium.  
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NIDIFICATION DU PIC EPEICHETTE Dendrocopos minor A UNE HAUTEUR  
ASSEZ INHABITUELLE ·  
par Peter MORONVALLE  
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Le 12 septembre 1990, lors d'une sortie dans le marais du Houillon à Pont—Noye1les (80) à  
la recherche de quelques migrateurs, une loge de Pic épeichette Deruirocopos minor est É
découverte dans le tronc d'un Saule Salix sp. têtard foudroyé situé à quelques mètres de la rivière j
Hallue. [
La loge a une profondeur de 125 mm et son trou d'envol un diametre de 35 mm (
(respectivement 120 à 230 mm et 32 à 40 mm selon GEROUDET, 1961).  
Ces dimensions, caractéristiques de celles d'une loge de Pic épeichette, ne sont pas le fait  
marquant de cette observation. En effet, la loge est située à seulement 63 cm du sol. Ceci est  
intéressant car GEROUDET (1961) l'indique entre 3 et 7 m en moyenne avec des extrêmes de l  
et 20 m.  

_ 41
HIVERNAGE ET REPRODUCTION
DES RAPACES DIURNES DANS LE SUD-EST
AMIENOIS, SOMME.
Par Xavier COMMECY
INTRODUCTION
Les dernieres tentatives d’estimations des populations de rapaces dans notre _
region de Picardie remontent aux années 1979-1982 avec notre participation a
l'estimation nationale (FIR/UNAO) (1) de ces populations. Cette enquête avait montré à
quel point notre région est pauvre en rapaces nicheurs et combien les densités
observées chez nous sont faibles ; parmi les plus faibles de France.
Depuis, seules des données partielles ont été publiées ; elles ont porté sur
quelques especes (Busards dans un souci de protection par intervention avant les
moissons (ts; ou Faucon crécerelle (2,) soit sur des espaces restreints (6) soit sur des
comportements particuliers (3 et 4). C'est un complément a ces études partielles que
nous voulons apporter ici en espérant pour bientôt que des enquêtes de plus gande
envergure pourront être entreprises dans nos trois départements sur tout ou partie des L
, C especes de rapaces qui les fréquentent. En plus de cet aspect cognitif du statut des
especes étudiées ici, nous essayons ainsi d'agir pour la protection de ces oiseaux a
l’encontre desquels les voix de nombreux chasseurs s'élèvent. Pensant quant a nous
qu'il est préférable de nous appuyer sur une connaissance des réalités du terrain
plutôt que sur des à priori, nous avons entre autres observations entrepris cette etude
d’Octobre 1990 a Juillet 1991,
LE MILIEU ET LA METHODE D'EIUDE
Le milieu prospecté
Deux carrés mrtoyens de 10><10 kilometres chacun été délimités ; ce sont ainsi
200 l<m2 qui ont été prospectés. lls correspondent à des plateaux cultivés, bordures
Ouest du plateau du Santerre. L'altitude est comprise entre 80 et 100 métres sauf au
niveau des vallées qui entaillent profondément ces plateaux sur une profondeur
d‘environ 50 mètres. Le fond des vallées est occupé par des marais tourbeux et des
peupleraies ainsi que par quelques pâtures. Les flancs où le calcaire vient souvent a
l‘atileurement, contrairement au dessus du plateau crayeux ou la couche de limon est
épaisse, sont souvent occupés par des pelouses rases et xérophytes (les Larris) ou
par des taillis darbustes (Cornouiller, Noisetiers, Fusains, Eglantiersu.), Sur les
plateaux la culture intensive (Betteraves, Blé, Orge, Mais) règne, éliminant presque
completement les haies et les talus ; les bois subsistants sont de petites tailles, de
l‘orcte d‘1 Km2. Le carré Ouest est plus boisé et plus valonné que I'Est,
essentiellement dans sa moitie Sud-Ouest. Le carré Est est remarquablement plat
(altitude 90-100 mètres) mis a part la vallée de la Luce. Cette variété de milieux :

4 2  
vallées plus coteaux, petits bois et vallonnements, plateau cultivé est assez  
représentative du paysage de la Somme (hors zone littorale). j
Répartition et importance des milieux (en %) ·  
l
1 Ouest (100Km2) 1 Est (100 Km2): Total (200 Km2) _ · È
Cultures 1 64, 5 1 86 1 75 è j
Bois 1 11, 5 Z 4 1 8 1
Vallées 1 16 1 4 1 10 1 È
Zones urbanisées 1 8 1 6 1 7 1  
Altitudes 1 30à110m :40à100m 1 30à110m 1  
Méthode d'étude  
1 i
Les recherches ont essentiellement été faites à bord d'une voiture roulant à j
faible vitesse avec des arrêts fréquents. Chaque observation de rapace était reportée  
sur une carte. La répartition des sorties sur les neuf mois d'étude s'établit comme suit.  
· 1X:Xl1Xll:l:l|1lll:lV:'V:Vl1  
Nombresortiesï141216;6:216:3:3:51 j
Tempspasséh. 119 113,5119,51181 11 1 19 1 14:141 301 . j
Km parcourus 12252170 1 260 12201 1401 265 :120 :2001210 1  
l
"‘ ne sont indiquées que les sorties spécifiques à la recherche des rapaces. Dans le  
temps passé et les kilomètres parcourus sont ajoutés les trajets quotidien domicile- 1
travail dont une partie traverse le secteur étudié et pendant lesquels les rapaces  
étaient recherchés. l
l
Au total, 37 sorties spécifiques, 164 heures dobservation (dont 77 spécifiques),  
1840 kilometres parcourus (dont 610 spécifiques). La localisation des nids n'a pas été Q
recherchée (mis à part le cas des Busards nichant en cultures) et il faut considérer les  
valeurs apportées comme des informations sur le nombre de couples cantonnés au (
printemps et non comme des certitudes de nidification (même si des preuves certaines  
ont pu être obtenues à l'occasion).
RESULTATS ET DISCUSSION `  
Hivernage _  
Quatre espèces de rapaces ont été repérées (Buse variable buteo buteo,  
Epervier d'Europe Accipiter nisus, Busard Saint-Martin Circus cyaneus et Faucon  
crécerelle Falco tinnunculus). On peut supposer que le Faucon émerillon Falco j
columbarius est au moins occasionnel pendant cette période (plusieurs contacts ayant j
été obtenus les années précédentes sur place) mais il n'a pas été vu cette année 1 j
nous rejoignons en celà les hypothèses de J.C. TOMBAL (2) qui considère ce petit 1
faucon comme un hivernant régulier sur les plateaux de l'interieur des terres. 3

4 3
FAUCON CRECERELLE Falco tinnunculus
Evolution de la population hivernante:
D'©ctobre à Février, 169 observations ont été réalisées soit 2, 08 obs./heure de
recherche ; la répartition de ces observations s'éblit comme suit :
:X:Xl:Xll;l:ll:
clobservatlons : 26 : 30 : 57 : 41 J 15 :
Nb. ind. différents: 14 : 13 : 26 : 17: 6 ;
Nb,obs.lheure :1,4:2,2:2,9 :2,3: 1,4:
La superposition et le regroupement des observations réalisées au cours des
différents mois donne au total 35 à 38 oiseaux hivernants pour 200 Km2(L'incertitude
porte sur 3 oiseaux observés en un endroit seulement 1 fois au cours des 5 mois ;
migateurs ou hivernants ?). La carte 1 montre la répartition de ces hivernants. Le carré
Ouest acceuille 20 a 22 individus, l'Est 15 à 16. Cette différence entre les deux carrés
ne constitue pas une surprise, le boisement plus important (surtout sous forme de
petits bosquets) et la plus gande surface de vallées étant plus favorable à l‘espèce
que les cultures. La carte montre bien fimportance de ces vallées ou sont regoupés
plus de la moitié des oiseaux (20/38) pour seulement 5 % de la surface concernée.
Les autres oiseaux sont souvent repérés en bordure voire même dans les zones
urbanisées la ou quelques pâtures, haies et friches subsistent encore. t
La densité obtenue 38 oiseaux pour 200 Kmz soit 0, 19 crécerelles par Kl`l’l2 est
bien faible et on peut espérer en une progession de l'espèce pour qui des sites
favorables ne sont pas occupés. Le sex—ratio semble équilibré tout au long de l'hiver
au vu des trop rares fois ou nous avons noté le sexe des oiseaux observés (8 M. 7 F.)
Déroulement de l'hivernage :
La répartition des observations ramenée au nombre dobservations par heure
de recherche indique l'arrivée progressive des hivernants en ©ctobre-Novembre-
Décembre, un départ dés Janvier et surtout en Février (départ accentué cette année
par une vague de froid qui s'est développé sur la région en Février). Pendant cet
hivernage, les F aucons crécerelles ne sont que trés exceptionnelement observés de
façon non solitaire (3 fois 2 ensemble... ou du moins proches l'un de l'autre).
Reproduction :
62 observations (dont 4 fois les 2 individus d'un couple ensemble) ont été faites
entre Mars et Juin soit 1, 3 obslheure (à comparer aux 2, 1 obs./heure en hiver);
18 couples cantonnés ont été repérés (10, 5 sur le carré Ouest, 7, 5 sur le carré Est) ; la
qualité du paysage joue aussi en été (voir carte 2).
Les valeurs obtenues, tant sur 200 l<m2 que pour chaque carré pris séparément
indiquent que 2 fois plus de cantons sont repérés en hiver qu'en été. ll semblerait donc
que les 2 individus d'un couple reproducteur se partagent l'espace en dehors de la
saison de reproduction (et la comparaison des cartes de distribution semble montrer
ce "déboublement" des cantons hivernaux à partir d'un canton de reproduction). La
réalité doit être plus complexe car l'existence de migateurs exogènes est certaine
(données de baguage et observations de migrateurs actifs) et les ieunes de l'année ne
sont pas nécessairement tous migateurs.

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Carta 2 : Localisat on ·
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4 5
ll doit donc y avoir un mélange de tous les phénomènes :
- certains reproducteurs restent sur place d'autres migent
- des migateurs viennent s'installer en Picardie
- des jeunes restent sur place et se dispersent en hiver, d‘autres migent.
La répartition des couples nicheurs est saisissante : 9 en vallées, 3 dans les
secteurs les plus forestiers et les autres à proximité de friches (Larris) ou dans les
petits bois isolés des plateaux.
On repère bien ici l'impact des activités agicoles intensives qui transfigurent le
milieu rural.
Les densités atteintes, 1 c./1100 hectares sont 2 fois moins élevées qu'en
ltlormandie ou en Bretagne (d'aprés (7)) et 10 fois moins qu'en zones favorables à
'espèce.
Dans l'enquête F.l.Ft. nous avions avancé le chiffre de 75 à 110 couples
nicheurs pour le département. Cette valeur peut être revue à la hausse et doit atteincte
(si les densités trouvées ici sont retrouvées ailleurs, ce qui est probable) environ 500
couples. Ce qui est bien peu pour tout un département.
BUSE VARIABLE Buteg buteo
Hivernage :
D'Octobre à Mars, 17 observations ont été réalisées soit 4, B heures de
recherche pour voir une Buse l Voilà une valeur qui devrait surprencte bien des
ornithologues de nombreuses régions ou l'éspèce est d'observation régulière et
fréquente.
La répartition des observations s'établit comme suit :
X:Xl:Xl|:l :ll:
Nombre dobservation : 6 : 2 z 4 : 4 : 1 :
Ces observations correspondent a 4 cantons (plus d'une observation en un site
pendant ces 4 mois) et 7 observations isolées dans le temps en 7 encroits différents, 7
cantons ? L'espèce étant peu repèrable en hiver (elle reste l'essentiel du temps posée
ou dans les bois) contrairement au printemps et |'été, on peut supposer que 11
cantons hivernaux ont été repérés (6 sur le carré Ouest, 5 sur le carré Est) soit 12
oiseaux (1 bois occupé par 2 oiseaux) pour 200 Km2. Chiffre ridiculement faible et
certains voient chez nous une prolifération de |'espéce l
Les secteurs boisés et les vallées boisées sont bien entendu les sites d'électlon
pour cette espèce. (voir carte 3)
Nidification :
12 couples cantonnés (plus peut-être un treizième '?) ont été repérés (8,5 carré
Ouest, 3, 5 (+1 '?) carré Est). Ces 12 couples soit 24 oiseaux représentent donc plus
destivants que d'hivernants et c‘est inattendu.
Dans le carré Ouest, la densité maximale atteinte est donc de 1 c./1200
hectares (1 c.l2200 ha dans le carré Est). Cette valeur esta comparer aux densités
optimales trouvées dans d'autres régions de France (7) 2 1 c./100 a 200 ha.
En 1979-1982, nous avions donné 17 à 24 couples pour le département de la
Somme ; si nous extrapolons les valeurs trouvées ici, celà donnerait 300 a 350
couples. On peut y voir là l'indéniab|e progession des effectifs nicheurs de la Buse
variable ces 10 dernières années dans la région mais nous ne pensons pas qu'une

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Carte 4 : Localisation des cantons de reproduction des Buses variable · 1
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4 7
telle augmentation soit applicable pour tout le département. Il faucïa des recherches
sur une des plus gandes surface pour préciser la situation de cet oiseau.
EPERVlER D’EUROPE Accipiter nisus
Hivernage :
D’Octobre à Février, 12 observations de ce rapace ornithophage ont été faites soit 0,14
obslheure de recherche.
Répartition des observations
· ;©ct. : Nov. : Dec. : Janv.;Fev.:
Observations 1 3 : 3 : : 4 : 1 2
Ces observations correspondent à 5 cantons (3 dans le carré Ouest et 2 dans le carré Est)
Les oiseaux exploitent tous les milieux du secteur : vallées, bois, plaines et villages (chasse
dans les iardins).
Cette valeur doit être considérée comme un minimum mais l’espèce est de toute façon peu
abondante localement.
Nidification :
4 couples repérés, 3 couples nicheurs certains (Fouencamps —donnée R ROYER etG.
NEVEU), Hailles (donnée N. RANSON) et lgnaucourt, tous 3 dans des vallées.
' 1 couple probable à Gentelles, sur l plateau (ce couple sera trouvé nlcheur certain en 1992).
Bien que faible rapportée en densité, 4 couples pour 200 Km2, voilà qui est nouveau et
intéressant pour le département. Rappelons que dans l’enquéte FIRIUNAO 1979/1982 nous
n’avions pas trouvé 1 couple nlcheur certain pour tout le département de la Somme (peut-être
en existait-il déjà en vallée de la Bresles a la limite picarde de la forêt d’Eu(76), J.M.
SANNIER Com. pers,). Ce n’est qu’au milieu des années 80 que des indices de nidification
de ce rapace sont notées dans le département; en vallée,par exemple à La Chaussée-
Tirancourt en 1984, en forêt , par exemple en forêt de Crécy en 1984 (J.M. SANNIER) ou sur
le littoral en 1987 (FOURNIER M. 1988)... Ce retour ne montre pas la prolifération de l’espèce
mais le simple rétablissement d’une espèce que les pesticides et les plombs avaient fait
disparaître (en Picardie comme dans bien des régions); ce qui prouve que le département de
la Somme a gardé ses potentialités d’accueil, à nous de les préserver encore.
Cette "forte” densité pour la région : 1 couple/50 Km2 est a comparer à ce que |’on peut
trouver ailleurs en France : densité optimale 1 couplel30O Ha, 1 couplel50O Ha en zone
bocagère; et des densités calculées pour une région a 1 couple!2000 l-la (en Normandie ou
en Bretagne).
Pour le département de la Somme on peut estimer à probablement plusieurs dizaines de
couples (une centaine?) les Eperviers nicheurs .
FAUCON HOBEREAU Falco subbuteo
2 cantonnements repérés pour cette espèce discrète, 1 à Longueau (un terrain d’aviation
. servant de terrain de chasse) et 1 à Fouencamps dans la vallée (donnée G. NEVEU et R
ROYER). Difficilement repérable, il est possible que quelques rares couples nous aient
échappé (1 couple localisé a Cachy en 1990 et non retrouvé en 1991 par exemple était—il
encore présent 7) mais de toute facon, l’espèce reste assez rare dans le département (la
densité maximale y étant atteint en basse vallée d’Authie et sur le littoral (6).

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FôUCOl’lS hûbêrêâll Et Bcndrées BPILVOIE,  
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Eparvier d'Eurc>pe NiCh9¤1‘ certain ou prgbable © Nicheur possible I:_'l:‘, I
Bondrée apivore Nicheur Certain ou probable w Nicheur possible I?Eî;‘.Z;  
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4 9
BONDREE APIVORE Pernis apivgrus
2 ou 3 cantonnements repérés; 2 couplés nicheurs probables dans le carré Ouest (plus
boisé) à COTTENCHY ET HAILLES; une observation de début Août à Cayeux en Santerre
marque probablement un troisième catonnement (carré Est).
L'espéce est donc peu abondante comme nicheuse (de même qu’en migation) dans le
département mais cela ne constitue pas une surprise; dans l’enquète FIRIUNAO 1979-1982,
4 à 5 couples avaient été repérés pour le département qui peu boisé n’est pas très propice à
la Bondée; de plus aucune tendance à Vaugmentation des eltectifs n’a été repérés en
France ces dix dernières années (de par ses dates de migation, arrivée tardive et départ
précoce, la Bondrée est peu sujette à la destruction parles chasseurs)
BUSARD DES ROSEAUX Circus aeruginosus
Pas d’hivernant repéré, Vhivernage de l'espèce est récent dans la région et n’est régulier
que sur le littoral.
Niglificatign :
6 couples (2 nicheurs certains, 2 nicheurs probables, 2 nicheurs possibles) découverts, ce )
qui constitue une des surprises de cette enquete par le nombre de couples repérés et surtout
par la découverte de 2 couples nicheurs certains dans des cultures à Cachy et à Gentelles
(COMMECY X. 1990) et un couple possible à Cayeux en Santerre.
Les deux couples probables se sont installés plus classiquement en vallée (lgnaucourt,
cantonnement dans une friche) et Moreuil (le site du nid est probablement dans la vallée qui ·
iouxte le secteur prospecté mais en est au dehors, les plateaux servant de zone de chasse).
Enfin, un autre couple nicheur possible à Fouencamps (site où le Busard des roseaux a déià
niché de facon certaine récemment) dans une phragmitaie. . ,
Cette installation des Busards des roseaux en cultures se fait-elle au dépend des 2 “Busards
gis"‘? ljabsence de couples de Busard cendré et la non découverte de couples de Busard
Saint-Martin peuvent le laisser croire; il taucka s’attacher dans les prochaines années à le
confirmer ou non. Cette installation peut s’expliquer par la présence de plusieurs couples
nicheurs depuis des années dans les vallées proches (Avre, Noye, Somme) ou le milieu )
semble saturé. `
» BUSARD SAlNT lt/lARTlN Circus cyaneus
Hivernage t
7 observations (2 de mâles, 5 de femelles) correspondant à 4 ou 5 oiseaux (2 mâles, 2 ou 3 C
femelles) pour 164 heures cfobservationl N’ayant pas recherche de dortoirs, le nombre
dobservation est assez faible mais le temps passé sur le terrain doit compenser la méthode
peu adaptée utilisée pour le dénombrement sur le secteur.
Ces Buserds ont surtout été observés sur le carré Est, dans le carré Ouest, plus boisé, une
seule observation (ceci est confirmé par R ROYER qui observe lui aussi intensément une
partie du carré Ouest et n’a pas observé de Busard Saint-Martin pendant la période
considérée) . En hiver Vespèce recherche donc plutôt les milieux cultivés.

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Carte 8 : Localisation des cantons de reproduction des Busards Saint—Marti  ers Roye  
et des Busards des roseaux 1
_ · 1; · 1; bl Nicheur possible "W \ j
Busard Saint_Mart1n Nicheur cer ain 01.1 prO 3 E   (_/J J
Busard des roseaux I _ .. — ·. ¥
Nicheur certain ou probable G Nicheur possible (__ __ __) 1
1
1

5 1 HIVER 1 ETE 1
1 W E 1 W E 1
Nombre de cantons 1 35/38 1 18  
Faucon crécerelle
Densité/100Km2 1 20/22 15/161 10,5 7,5 1
Nombre de cantons 1 I 12 1 16 1
Buse variable
Densité/100 Km2 1 7 5 1 8,5 7,5:
Nombre de cantons 1 5 1 4 1
Epervier d'Europe
Densité/100Km2 1 3 2 1 3 1 1
Nombre de cantons 1 1 0-2 1 _
Faucon hobereau 1
Densité/100Km2 1 1 0-2 0 1
Nombre de cantons 1 1 0-3 1
Bonckée apivore
Densité/100Km2 1 1 0-2 0-1 1
Nombre de cantons 1 4-5 1 0-2 1
Busard Saint-Martin 1
Densité/100l<m2 1 0-1 3-4 1 0-1 0-11
° Nombre de cantons 1 ` 1 5-6 1
Busard des roseaux
Densité/100Km2 1 1 2-3 3 1 ,
Tableau 1 1 Nombre de cantons repérés et densités È
N.B. 1 en hiver (Octobre à Février), 1 canton =1 oiseau; en été (Mars à Aout), 1 canton
= 2 oiseaux. ·
B _ h Amiénois 1 Ternois 1 Marquenterre 1 Cambresis 1
use variable . 7 a 9 1 14 1 0 à 1
Busard des roseaux 1 2 à 3 0 12 1 à 2 1
Busard Saint—lv1artin 1 0 à 1 4 0 0 à 1
' Busard cencïé 1 0 7 1 0 à 2 ,
Faucon crécerelle 1 7 à 11 17 14-18 6 à 13
Faucon hobereau 1 0 à 2 3 3 0 à 1 `
Epervier d'Europe 1 1 a 3 8-10 3 0
Bondée apivore 1 1 a 2 5 3 g
  Comparaison des densités/100Km2 dans divers ses régions du Nord Pas
de Calais /Picardie. _
Amiénois -80- (Présente étude) 1 Plateaux cultivés + vallées + etit b ' t —
Ternois - 80 et 62 - (FLOHAPT G. 1988) Plateaux cultivés + Boçcageî mœmen S
Marquenterre -80- (F LOHABT G. 1988) Marais + Bocage + Bois
Cambrésis -59- (TOMBAL J.C. 1990) Plateaux cultivés

5 2  
0 a 2 couples pour 200 Km2l Pas de certitude obt ·  
Avril) à lgnaucouit, oiseaux non revus ensuite malgeêgggîelupeêodglîeîhïîâï îîfaraauîîs En  
Dommartm (une observation d’une femelle en Juin). D’autres secteurs de l’A   ' 8 É
lrtâetîreëxsement plus riches en Busards Saint-Martin nicheurs ml ms sont  
agr ce à, ces 2 couples hypothétiques represent t I tr  
qui ont récemment demandé son déclassement en îgntîtîgspècï pjrîëégiîî chasseurs locaux È
t?;`;f;tâ°ïil.î'îàî.'è l?§."‘â'.i‘ð.ÈFè."t,`i”î." "” if‘° ‘""°°"“"” ”""""t‘"° "‘t"‘t"°“°-  
e s * · · · · .
migrateurs nordiques et mentaux. e en lver qu en ete , la region accueillant des  
couctusion  
Même si elle n'a été effectuée que sur u rf l' ‘  
obsevations ont apporté des informations i2îéîe|ss6aîtîesmpît:î(âu?.i(ï Eemdîpazrîîment  
Retablissement des populations de Buses variables et d'Eperviersd'Euro e U ' Ã
installation de Busards des roseaux en plaine confirmation de l'exist pd,  
Itïéïïëèîîéileeîëggéââlâîrvae et lëiaucëns hâbereau, Faucons crécârléffgs Èiezrïupœs  
, _ _ __ _ esence es ‘ ' · · 5
ïlgge de ;··a·et·On gamme en hiver rfâiaîgflî ‘S“'"‘ "‘°"'" °‘ °°""'é" °°f' G"  
mparaison avec 'autres enquetes sim'l ' é I' é É
dans des départements voisins (Tableau 2) mîgiîrserqiîesclîaâqgînâecîeîxîzagïnem ou  
spécificités et qu'il faut plusieurs secteurs d'étude pour extrapoler à une estimation i
départementale ou régionale des effectifs de rapaces. Quelques secteurs suivis ainsi a  
intgëvîlle de temps régulier permettront de suivre l'évolution de ces populations de  
P;‘Bî\9Ug$Rï;;|É priori; les observateurs de la C.O.P. devront s'y attacher.  
(1) X. COMMECY (1984) in (5)- Picardie p 161 a 167.  
(2) X. COMMECY (1984) : Le Faucon crécerelle (Falco Tinnunculus) dans le È
département de la Somme. L'Avocette 8 (1-2) 35 - 40. (
(3) X. COMMECY (1989) 1 Réaction du Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) face à  
une vague de froid. L'Avocette 13 (2-3-4) p 84-86.  
. (4) X. COMMECY et F. SUEUR (1990) :Technique de chasse inhabituelle d'un Faucon  
crécerelle (Falco tunnunculus) L'Avocette 14 (1) p 41-42. i
(5) FlR-UNAO (1984) : Estimation des effectifs des rapaces nicheurs diurnes et non Q
rupestres en France. Ministère de l'Environnement et Direction dela Protection de la î
Nature. 177 p. g
(6) FLOHART G. (1988) Rapaces diurnes nicheurs en vallée de l'Authie.  
En 1988 LE HERON 21 119-123.  
(7) GAVORY L. (1991) Opération Busards - Bilan 1991  
Picardie Nature N' 53I54 p 16-19 (par exemple) É
(8) TOMBAL J.C. (1989) Observation du Faucon émerillon (Falco colombarius) dans la  
région Nord-Pas de Calais durant les périodes internuptiales 1985-86 et 1986-87. LE g
HERON 22 p 82-83.  
(9) TOMBAL .l.C. (1990) Rapaces nicheurs en Cambrésis en 1990. LE HERON 23 p i
— 77-86.

, 5 s
NIDIFICATION DLl HIESOU DES MARAIS
(Asia FLAl"ll’lEUS)
DANS LA VALLEE DE LA NOYE (80) EN 1991.
Statut de l espece.
par G. Neveu
et P. Rover.
La reproduction du Hibou des marais (Asia flammeus), supposée possible en 1990 (une
observation en 1°lai ), a été mise en évidence en 1991 dans la vallee dela Noye, a 12 kms au Sud
Est d‘Am iens.
Le milieu choisi pour la reproduction est constitué d' une vaste roseliére avec quelques
  Saules épars. Le nid se situent a une trentaine de métres d'une petite rivière (La Nove). Sur ce
  vaste ensemble, le niveau de l‘eau est trés stable toute 1'année, sans variations saisonnieres.
L'accessibilité au nid est rendue difficile, sinon impossible, car la pénétration de ce
secteur est délicate : nombreuses sources, vases fluides et profondes, nombreux petits canaux _
' effondrés par l‘abandon d'une ancienne cressonniére, végétation dense, haute et agressive
(orties, gaillets, chardons...).
. Ce site jouit d'une grande quiétude depuis quelques années malgré la proximité du lycée
agricole et de l'école des gardes pêche du Paraclet.
La premiére observation date du 20 Mai 1991 : un rapace nocturne transportait une
proie dans ses serres mais la détermination etait rendue difficile par l'obscurité naissante. La
confirmation est venue le 29 Mai 1991 1orsqu'un adulte chassait, capturait et transportaita
nouveau une proie, il sagissait bien d' un Hibou des marais. A partir de cette date, un adulte est
visible tous les soirs et ceci a partir de l'heure qui précédait la nuit totale. Ces observations ont
eu lieu pendant tout le mois de Juin
Le 6 ouin, nouvel événement important . deux jeunes étaient posés dans un arbre à un
metre du sol. Cette date semble correspondre a la sortie du nid. Leurs cris incessants se
manifestaient en fin de soirée, vers 19 h — 20 h, et ressemblaient a ceux émis par les jeunes
Hiboux moyen duc lcrsqu'ils réclament leur pitance, un "psie" aigu et plaintif qui portait a
grande distance. La voix des jeunes se prolongeait dans la nuit et cessait de se manifester vers 0
h — 1 h du matin. Les cris incessants se sont amplifiés en totalité avec la croissance des jeunes et
devenaient audibles fort loin. ,
Les cris émis par les jeunes déclenchaient le départ en chasse de l'adulte dans le quart
d'heure qui suivait et permettaient aux observateurs de localiser facilement les oiseaux.
La famille n‘ajamais été vue dans son intégralité tun seul adulte visible a la fois) mais
au moins quatre jeunes hiboux volaient parfaitement début Juillet.
Les adultes adoptaient un parcours de chasse immuable z départ de la cressoniére, survol
de la route et de la clôture bordant l'étang de l'école des gardes pêches et capture de proies
p i aussitôt franchi cet obstacle. Tous les herbages du Paraclet et les paturages bordant le bois
1 Vlagneux étaient explorés. L'éloignement maximum du point de départ était de 800 métres.
Chaque soir, le nombre de proies oapturées variait fortement de zéro a septs petits
L rongeurs. Les échecs étaient imputables aux conditions météorologiques. L‘éfficacité de la chasse
était parfois nulle pendant les soirées pluvieuses et venteuses, par contre, un tem ps calme et sec
permettait plus de réussite. La recherche des proies se poursuivait tard dans la nuit mais le

s 4 €
1
suivi des observations etait rendu difficile par l'obscurite 1
Le nombre de captures maximum constate au cours d'une meme soiree et jusque dans la Q
nuit avoisinait trente petits rongeurs. Toutes les proies capturees avaient la même taille et la  
meme silhouette, probablement des campagnols. j
line seule fois l'adulte a brusquement attaque une petite troupe d'Etournaux sans succes ;
et tres vite, est revenu a sa quete méthodique des pelouses et herbages. (
De nombreux observateurs et photographes ont pu voir l'adulte a une distance interieure  
à dix metres sans lui occasionner de fraveurs ni de modification dans son comportement. .
Plusieurs fois le perimetre du court de tennis de l‘Ecole du Paraclet etait minutieusement î
inspecte, provoquant une suspension du match a la suite de Vetonnement des joueurs,. ·
Ces oiseaux magnifiques et méconnus ont permis de reconcilier de nombreuses personnes _
avec les rapaces nocturnes. f
Mise au point sur le statut du Hibou des marais dans le departement de la Somme. (
Le Hibou des marais s'observe toute l'annee dans le departement de la Somme ou il se  
classe dans trois categories : de passage, hivernant, nicheur. ` ;
Le passage régulier en Octobre, Novembre fait l`unan1mite à la fin du siecle dernier et au j
debut du vingtieme siecle dans la litterature ornithologique locale, dans l'arrondissement ï
debbeville et sur le littoral picard. Cependant, les auteurs de cette epoque decrivent des  
_ variations deffectifs : "commun suivant les annees" (Marcotte, 1860) ou encore, "il y a des  
annees ou le passage est extremement abondant, d'autres annees au contraire où l'on en voit fort 1
peu" ( Magaud d‘Aubusson, l900).  
De nos jours, si les passages d'automne existent, ils napparaissent pas reellement et se =
confondent avec le debut de l'hivernage qui debute en Octobre. Un passage en Mars est signale en  
1982 pres de la côte picarde avec cinq observations entre le 21 et le 28. (Commecv, Rigaux,  
Sueur, 1984). L'hivernage apparait regulier dans le departement de la Somme, du Pas de Calais 1
et du Nord, selon l'enquete realisee pour l'Atlas des hivernants de 1977 à 1981 ( Yeatman-  
Berthelot, 1991 ). Le Hibou des marais est present sur les deux cartes |.G.N. ( 1/50 ooo) qui  
couvrent la côte picarde.  
Au cours de ces vingt dernieres annees, la majorite des observations de Hibou brachyote  
hivernants provient du littoral picard, essentiellement du Hable d'Au1t et du Parc ornithologique É
du Marquenterre. i
1.a presence hivernale a l‘inter1eur des terres est plus discrete mais la "presslon"  
' ornithologique y est moindre. Parmi les temoignages anciens, un seul relate la presence d'un j
Hibou)des marais le 5 Novembre 1916 dans la vallee de l‘Ancre pres d'Englebelmer (Kennedy,  
1916 .  
Plus tard, le brachyote est observée la mauvaise saison vers les années 1960 autour ê
d'Arniens en Octobre, Novembre, Decembre (Ranson. N./comm. pers,). Plus pres de nous, il est  
signale dans la vallee de la Somme, au Hamel en 1976 et 1978 (6 ind tuea1'automne, G. Neveu.)  
a Fouilloy et a lîstries Mons en l98S,àA1i^a1neS en 1982. _  
Les recherches systématiques à l'interieur des terres entreprises pour l'Atlas des j
hivernants devoi lent sa presence sur trois cartes du departement de la Somme et une de l‘Oise. Ã
Des rassemblements importants regroupent parfois plusieurs individus et semblent 1
correspondre a des dortoire hivernaux : 12 ind. le 3 Janvier 1979 POM, 13 ind le 8 Novembre 1
1987, Hable d'AUlt, 12 ind le 22 Decembre 1987 Hable d'Ault. 1
La nidification du Hibou des marais dans le département de la Somme reste un phenomene  
irregulier et mal connu.  
La litterature ornithologique entre 1860 et 1930 ne signale que le mouvement 1
d'automne mais ne mentionne aucun cas de nidification localement. ll faut attendre 1973 pour  
decouvrir la premiere donnee de reproduction certaine dans les polders du Marquenterre : un i
nichée avec des juveniles non volants au printemps (Mouton J. 1976). Jusqu'en 1979, la j
nidification reste possible dans ce même secteur avec des individus vus au printemps et en ete. A î
la même epoque, 1'Atlas des oiseaux nicheurs ( Yeatman, 1976) vient de renforcer mes 1
connaissances sur la reproduction du Hibou des marais : celle-ci est certaine au sud de la Baie de g
Somme (secteur du Hable d'Ault) probable dans la zone arriere littorale (cartes d'Hesdin et  

5 5
d'Abbeville) et sur la carte de Poix (secteur de la vallée des Evoissons). L'0ise détient deux cas
de nidification probable et un possible tandis que le brachyote est totalement absent de 1'Aisne.
Prés d'/tmiens, un nid est découvert le 3 l°1ai 1975 a Rivery: il contenait 1 jeune et
trois oeufs (Ranson N.). Les informations recueillies par la C.0.P. à partir de 1979 ne
permettent que des soupçons :
—Nidification probable a Airaines( 1979, 1983) au marais de Rue
(1982) à Noyelles sur mer ( 1982, 1983)
— Nidification possible a Lamotte Breblère ( 1983) a Bray sur 50mme (1987),
Querrieu ( 1987 et 1988) Sailly Laurette ( 1987) Lamotte Warfusée ( 1988).
Conclusion `
Le Hiboux des marais est un nicheur rare et irrégulier estimé a 100 couples sur le plan
national (Yeatman 1976) et entre 1 et 10 couples au niveau régional. Les faibles effectifs
rendent difficiles la détection de cette espece dans les trois départements picards et des
recherches plus soutenus permettraient peut—être d‘obtenir des résultats plus étoffes.
Le littoral picard constitue un site d'hivernage régulier important pour l'esce et également
une zone de reproduction gràce a des habitats favorables. A l‘intérieur des terres cet oiseau de
proie devient moins abondant pendant la mauvaise saison et encore moins en tant que nicheurs.
Le cas de reproduction observe sur la commune de F cuencamps constitue donc un
p evenement exceptionnel, peut être favorisé par une pullulation de campagnols. Cet oiseau nomade
a la réputation de ne pas nicher deux fois au même endroit: affaire a suivre en 1992 1... e

s e  
BIBLIQGRAPHIE 1
L'Avocette : Synthèse des observations ornithologiques du departement de la Somme, differents  
numeros de 1977 a 1991. Centr·ale Ornithologioue Picarde. 1
1
GEPOP Bulletin n°6 1975  
centrale ornithologique GEPOP : quelques observations ornithologiques en 1973 p 18- 19. i
GEPOP Bulletin d'informati0n et de liaison l
Section ornithologique z synthese des observations de l'annêe 1974 p 10 a 29. 1
Marquenterre Nature (Bulletin de 1'Association)  
Comptes rendus années 1975- 1990, ·
Commecy X. Sueur F. 1990 Guide des oiseaux de la Baie de Somme, GEPOP 192 P.  
Etienne P. Robert JC Triplet P. ( 1991) z Avifaune nicheuse du Marquenterre  
(deuxieme partie) Picardie Ecologie V1 ( 1) p 28-45. A p  
Geroudet P. 1965 Les rapaces diurnes et nocturnes d'Europe Neuchatel (Delachaux et Niestlé)  
426p. _ g
l<lenneo‘y JN 1918 z Les oiseaux dans la vallée de Ancre durant 1'hiver  
1916-1917RF010p241—249.  
Magaud d'Aubusson 1900 : Note sur les oiseaux de proie observés dans la région de l'estuaire de  
la Somme. Le Naturaliste, 22 p 200-201. L  
Marcotte 1860 : Les oiseaux vertebres de Varrondissement d‘Abbeville.  
Memoire de la Societe impériale d'Enulationd'Abbevi11e. 1
1
Mebs T. Guide des Rapaces Nocturnes 1989 : Chouettes et Hiboux 1
Delachaux et Niestle. 1
Mouton J. (1976)  
inventaire des oiseaux nicheurs du Marquenterre 1
observations ornithologiques de 1970 à 1975 Le Héron p 43 a 50. 1
· 1
Neveu G. Sueur F. ( 1978) .  
Avifaune de la Moyenne vallee de la Somme. Secteur de Bray sur Somme et Corbie. Les autres  
vertêbrésp 1-20 L'Avocette 2 ( 1 )· §
Triplet P. ( 1983) Avifaune du Hable d'Ault. Le Hable d'Au1t, Picardie Ecologie hors serie n‘* 1 , p E
58a 137. 1
Yeatman l 1976 Atlas des oiseaux nicheurs de France. 284 p S.0.F. Ministere de la qualité de 1a  
vie. 1
Yeatman—8erthelot ( 1991 ) Atlas des oiseaux de France en hiver.  
1

5 7
LE LORIOT D'EUROPE Oriolus oriolus EN PICARDIE
par François SUEUR
INTRODUCTION ~
Ayant réalisé de nombreuses observations détaillées de Loriot d'Europe Oriolus 0r·i0lus
en Picardie de 1973 à 1991, nous avons entrepris d'en présenter un aperçu synthétique :
migrations, chronologie de la reproduction, biotopes utilisés et effectifs. Nous avons également C
utilisé nombre de publications traitant de cette espèce dans la région permettant de tracer une vue
d'ensemble du statut de cet oiseau. `
MIGRATIONS ' ·
Généralement, les premiers Loriots arrivent en Picardie dans la deuxième quinzaine
d'avril, parfois un peu plus tôt avec comme dates les plus précoces les 10, 11 et 13 (BOUTINOT
1980, NEVEU et ROYER 1988, NEVEU et SUEUR 1978).
COMMECY (1980) calcule sur 6 années (1974 à 1979) une date d'arrivée moyenne
correspondant au 27 avril. ETIENNE et MONTEL (1986) reculent cet événement entre les ler et
2 mai. Toutefois, ils introduisent dans leur échantillonnage un biais dû en grande partie au fait
qu'ils mélangent les données d'un groupe (GEPOP puis COP avec L'Av0cette de 1978 à 1983)
avec une forte prospection de certaines portions de la vallée de la Somme où les populations de
Loriot sont conséquentes (voir "Biotopes" et "Effectifs") aux résultats de trois individualités
oeuvrant essentiellement dans des secteurs géographiques plus modestes où cette espèce est
généralement plus clairsemée : vallée des Evoissons (ROBERT 1978), vallée de la Bouvaque
(MONTEL) et Marquenterre (ETIENNE). Les premières dates d'arrivée publiées par ROBERT
(1978) confirment d'ailleurs ce biais (6 mai 1965, 7 mai 1967, 9 mai 1968, ll mai 1969, 2 mai
1970, 8 mai 1972, 5 mai 1973), tout comme nos résultats pour l'ensemble de la
plaine maritime picarde (données obtenues d‘ailleurs dans le Marquenterre) avec comme date la
plus précoce le 5 mai 1980 (COMMECY et SUEUR 1983), toujours d'actualité à ce jour
(SUEUR et COMMECY 1990). Il faut également tenir compte du fait que cette date d'arrivée
moyenne serait très probablement avancée si nous disposions de données régulières du sud de la
Picardie. , ·

5 8 ;
l
Ayant calculé la date moyenne de première observation du Loriot en Picardie, celle  
d'arrivée pouvant la précéder de quelques jours, nous arrivons à une remarquable concordance  
avec le résultat publié par COMMECY (1980) puisque celle-ci est située entre les 26 et 27 avril  
pour la période 1974-1986.  
La migration prénuptiale de cet oiseau se déroule en Picardie entre le 10 avril et la mi-mai â
; la postnuptiale plus étalée de fin juillet à tin août, parfois jusqu'en septembre : ler septembre
1974, 7 septembre 1985 et 13 septembre 1968 (COMMECY 1980, GAVORY in Centrale .
Ornithologique Picarde 1987, ROBERT 1978). BOUTINOT (1980) signale de très rares ‘
observations en septembre. Z
Avant le départ en migration, des oiseaux peuvent se regrouper : 12 individus le 3 juillet g
1982 à Fouencamps (COMMECY et coll. 1984). î
_ Nous ne connaissons qu'une seule reprise d'un oiseau bagué en Picardie. Elle a été 1
effectuée au sud-est de notre région, ce qui correspond à 1'axe préférentiel de migration de cette E
espèce, à 1'inverse de nombreux Passereaux, à cette époque de 1'année : un adulte bagué le 31  
août 1964 à Saint-Quentin (Aisne) et repris le 5 septembre 1967 à Fratta (Padova, Italie ;  
BOUTINOT 1980). `  
l
l
l
NIDIFICATION  
Seule la chronologie de la reproduction sera détaillée, des renseignements sur les biotopes  
fréquentés et les effectifs étant apportés plus loin.  
Les chants s'entendent sans interruption, contrairement à ce qu'écrit ETIENNE (1988), du  
13 avril au 18 août (SUEUR 1990) avec cependant une tendance à ne plus être émis que de  
bonne heure le matin au fur et à mesure que la saison s'avance, probablement en raison de la  
moindre nécessité de défendre le territoire et de l'augmentation des températures. Des esquisses  
peuvent encore être entendues jusqu'au 22 août (SUEUR 1990).  
Des parades ont été notées un 30 juin (SUEUR 1990). Des oeufs peuvent être découverts  
dans les nids entre les 15 mai et 12 juillet (BOUTINOT 1980, SUEUR 1990) et des poussins du  
10 juin au 25 juillet (ETIENNE et MONTEL 1986, NEVEU et ROYER 1988).  
l
BIOTOPES p j
Les biotopes fréquentés par le Loriot en Picardie en période de nidification sont les bois,  
les marais boisés et surtout les ripisylves, y compris les peupleraies (ROBERT 1978, BOUTIN OT i
1980). Nous avons été amené à écrire "Alors que cet oiseau est un nicheur commun dans la vallée g
de la Somme, il est peu fréquent dans la zone étudiée... La quasi-absence de ripisylves dans la §
Plaine maritime picarde peut expliquer cette relative rareté, les Loriots s'y établissant l
préférentiellement dans le département de la Somme" (COMMECY et SUEUR 1983). Ce texte  
est interprété de manière erronée par ETIENNE et MONTEL (1986) qui écrivent : "... le Loriot Q

5 9
occupe la couronne des grands arbres tout comme les ripisylves pour établir son nid ; pour
COMMECY et SUEUR (1983), ce dernier milieu semble même être le seul répondant aux
exigences "prononcées" de l'oiseau. "
ETIENNE et MONTEL (1986) notent ensuite : "Qui penserait donc, en lisant les ouvrages
généraux, que le Loriot s'établit au beau milieu d'une forêt de Pins..." Heureusement, plus loin,
ils modérent cette affirmation en signalant que le territoire d'un des deux couples étudiés "est
composé à 95 % de feuillus". Dans un travail ultérieur, l'un des deux auteurs (ETIENNE 1988)
atténue encore cette proposition. Ayant eu l'occasion d'étudier la composition floristique des
territoires, nous avons pu constater que les biotopes étaient bien loin de correspondre à "une forêt
de Pins" (= pinède, pineraie ou pinière) pour reprendre l'expression de ces auteurs.
Nous avons effectué deux transects dans le bois occupé par le premier couple (selon la
terminologie d'ETIENNE et MONT EL 1986) du Parc Ornithologique du Marquenterre. Le long
de ceux—ci, nous avons relevé le nombre d'individus de chaque essence ou arbustive. Le long du
premier transect, les résultats sont les suivants pour la strate arborescente (n = 148) :
Peuplier gris Populus canescens 59 39,9 % ·
Erâble sycomore Acer pseudoplatanus 46 31,1 %
Peuplier tremble P. tmmula 27 18, 2 %
Frêne élevé Fraxinus excelsior 5 3,4 %
Peuplier du Canada P. trichocarpa 4 2,7 %
Pin laricio Pinas nigra laricio 4 _ 2,7%
Pin maritime P. pinaster 3 2,0 %
et pour la strate arbustive :
V Peuplier gris P. canescens + 100 (rejets)
p Argousier Hivpophae rhamnoides + 100
( Buis Buxus sempewimns 10
î Prunier Pranus domeszica + 5
l Saule cendré Salix cinema l 2
1 Clématite des haies Clematis vitalba 2 A
E Cornouiller sanguin Cornus sangainea 2
  Prunier Prunus sp. 1
` Sureau noir Sambacas nigra 1
· Troëne commun Ligastrum valgam 1
( Le long du deuxième transect, nos données quantitatives concernent la seule strate
e arborescente (n = 57) du fait de la difficulté de pénétration du milieu :
î Peuplier gris P. canescens 35 61,4 %
' Aulne glutineux Alnas glutinosa 10 17,5 %
, Saule cendré S. cinema 9 15,8 %
` Frêne élevé F. excelsior 3 5,3 % P
i Seul le Peuplier gris a un bon développe1nent. Les Aulnes glutineux et Saules cendrés, du
3 fait de la densité élevée des individus, sont particulièrement malingres. Le sous—bois est constitué
  d'Aulnes glutineux et de Peupliers gris. Signalons également l'existence à proximité d'une zone
* peu fréquentée par le couple de Loriots où 1'Aulne glutineux domine.
, Avec une à trois espèces de Peupliers représentant 60,8 à 61,4 % des arbres le constituant,
7 ce bois fréquenté par le premier couple de Loriots tend vers la peupleraie. Composé seulement de
, moins de 5 % de Pins, il est très difficile de l'assimiler, voire de le confondre, avec une pinède.

60 ’
Cette conclusion est encore plus nette avec le bois occupé par le deuxieme couple de  
Loriots dont ETIENNE et MONTEL (1986) écrivent qu'il "est composé à 95 % de feuillus". Sa  
strate arborescente (n = 117) est constituée de :  
Bouleau coriace Betula pubescens coriacea 47 40,1 %  
Frêne élevé F. excelsior 26 22,2 %  
Peuplier du Canada P. trichocaipa 22 18,8 %  
Erâble sycomore A. pseudoplamnus 8 6,8 %  
Peuplier gris P. canescens 4 3,4 % ‘ É
Chêne pédonculé Quercus robur 3 2,6 %  
Tilleul de Hollande Yïlia x vulgaris 3 2,6 %  
Aulne glutineux A. glutinosa 2 1,7 %  
Pin laricio P. nigra laricio 1 0,9 %  
Pin maritime P. pinaszer 1 0,9 %  
Le sous-bois se compose de Coudrier Corylus avellana , de Buis, de Saule cendré, de  
Bouleau coriace, d'Aulne glutineux, d'Aulne glutineux, de Chêne pédonculé et de Frêne élevé. ;
Avec seulement 1,8 % de Coniferes constituant la strate arborescente, nous minorons encore la  
part de ces essences dans ce bois. É
En conclusion, si "le Loriot n'est pas inféodé exclusivement aux peupleraies comme on a  
trop tendance à le croire" (ETIENNE et MONTEL 1986), peupleraies ici assimilées un peu  
hâtivement aux ripisylves, ce qu'aucun auteur picard ne semble avoir affirmé contrairement aux  
suppositions de ces deux auteurs, il n'en est pas pour autant un hôte des pinèdes.  
Signalons également qu'un troisième couple au Parc Omithologique du Marquenterre  
occupait un territoire situé à cheval sur un bois de feuillus et une mare aux abords fortement ;·
boisés notamment de Saules Salix sp. C'est très  
probablement le mâle de ce couple qui entrait parfois en contact avec les 2 autres, son territoire  
étant situé entre ceux de ces derniers et distant d'environ 500 m et 600 m de chacun de ses È
voisins, et non pas directement ces 2 oiseaux aux territoires distants d'un kilomètre comme  
l'affirment ETIENNE et MONTEL (1986).  
Dans le Marquenterre, le Loriot fréquente aussi les bois humides à Saules, Peuplier gris,  
Aulne glutineux et Bouleau pubescent (SUEUR 1983 révisé), les dunes boisées à strate  
arborescente constituée des Peupliers gris ect tremble et strate arbustive où le Troëne commun  
domine largement, l'Aubépine à un style Crataegus monogyna est représentée par de nombreux  
individus qui émergent de ce peuplement arbustif tandis que l'Argousier y est peu abondant.  
Dans la vallée de la Somme, tout comme dans les autres vallées picardes, les ripisylves et  
surtout les peupleraies constituent le biotope d'élection du Loriot. Ces dernieres voient souvent en  
effet se développer un sous—bois arbustif favorable à l'épanouissement d'une entomofaune  
permettant l'alimentation de l'oiseau.  
Il se cantonne également en densités plus faibles dans les bois croissant sur les côteaux  
bordant ces vallées ainsi que dans ceux des plateaux.  
En forêt de Crécy, le Loriot se rencontre en période de reproduction dans les taillis-sous-  
futaie, les futaies pures de Hêtre Fagus sylvatica ou mixtes avec cette essence associée au Chêne  
pédonculé. ' È
(

61 '
Les densités du Loriot sont très variables selon les biotopes :
0,1 couple pour 10 ha en futaie de Hêtre (Crécy)
0,2 couple en taillis—sous—f`utaie (Crécy)
0,8 couple en marais boisé (Rue, ETIENNE et MONTEL 1986)
1 couple en marais boisé (Abbeville, ETIENNE et MONTEL 1986)
1 couple en futaie (bois d'Holnon, BOUTINOT 1980)
1,3 couple dans un parc de château (Rue, ETIENNE et MONTEL 1986) ·
1,6 couple en marais boisé (Vermandois, BOUTINOT 1980)
1,9 couple en bois humide (Rue, SUEUR 1983)
2 couples en peupleraie (Vermandois, BOUTINOT 1980).
EFFECTIFS
Le Loriot d'Europe est considéré comme un nicheur commun dans la vallée de la Somme
et peu fréquent dans la plaine maritime picarde (COMMECY et SUEUR 1983).
  "Une étude systématique des zones humides du département" de la Somme permet à
ETIENNE (1988) d'enregistrer 73 couples du 25 mai au 5 juillet si nous nous référons au texte.
Par contre, la carte indique 76 sites répartis dans le Marquenterre, la vallée de la Somme et ses
affluents. L'auteur connaît d'autres sites sur l'Authie et la Bresle mais volontairement ne les a pas
figurés. Il conclut son travail en écrivant : "Il nous a semblé important de quantifier le nombre de `
couples reproducteurs de loriots dans la Somme afin de combler les lacunes en ce domaine." Il
omet par la même occasion de signaler qu'il vient de faire passer le Loriot de nicheur commun
dans la vallée de la Somme à plutôt peu fréquent (73 à 76 couples = sites moins les 15 ou 16 du
Marquenterre).
La seule lecture des densités du Loriot dans certains biotopes (voir ce point) permet de
constater que cette conclusion est très probablement erronée, celle du travail de l'auteur incriminé
d'en comprendre les raisons. Même si ETIENNE (1988) affirme que "les résultats sont
encourageants car ils montrent qu'en peu de temps une sérieuse connaissance de llespèce autorise
un bon recensement", il n'en demeure pas moins que les prospections ont été réalisées à une
époque où le Loriot est peu détectable, même aux heures les plus favorables, comme l'a montré
une étude réalisée sur quadrat avec 0 à 20 % des couples repérables entre les 10 avril et 4 mai (la
plupart ne sont pas encore arrivés ou se cantonnent tout juste), 40 à 100 % du 7 au 15, 20 à 40 %
du 20 mai au 26 juin et enfin 0 à 20 % jusqu’à la période de décantonnement (en juillet ou août
selon les couples). De plus, il est impossible de prospecter l’ensemble des zones humides de la
Somme en un mois et demi aux heures les plus favorables pour la détection du Loriot, soit entre 4
h 40 et 8 h 45 TU en mai et juin (même étude sur quadrat), même si l'espèce peut se manifester
en pleine après—midi chaude et ensoleillée.
Pour tenter de préciser les effectifs du Loriot en Picardie, il n'est bien évidemment pas
question d'extrapoler sans discernement à partir des densités obtenues dans des biotopes plus ou
moins favorables où l'espece est parfois jusqu'à presque 3 fois moins abondante que le Merle noir
Turdus mcrula (SUEUR 1983), oiseau sensiblement de la même taille, le Loriot étant absent de
façon inexplicable de milieux apparemment similaires. Nous disposons de données pour 63
communes et quelques secteurs géographiques : .

6 2  
vallée de la Somme 162 à 182 couples (probablement plus de 200)  
Marquenterre 24 à 26 couples  
vallée des Evoissons 10 couples (Centrale Ornithologique Picarde 1987)  
forêt de Crécy 20 à 25 couples  
camp de Sissonne + 5 couples. ï
Remarquons que l'espèce est loin d'être absente de communes situées sur des plateaux ,  
sans vallées humides comme à Gentelles, en bordure du Santerre, avec au moins 2 ou 3 couples î
(X. COMMECY) et à Estrées-Mons (Vermandois) avec au moins 2 couples. A partir de ces  
observations, nous arrivons à des estimations aux fourchettes assez larges en raison de  
1'imprécision des données souvent sous-estimées : 1600 à 2500 couples dans l'Aisne, 1300 à 2100  
dans l'Oise et 1700 à 2600 dans la Somme. Ã
BOUTINOT (1980) signale une stabilité des effectifs du Loriot dans le Vermandois de ;
1950 à la fin des années 70.  
coNcLUs1oN  
É
Nicheur estivant (dates extrêmes : 10 avril et 13 septembre), le Loriot d'Europe est  
représenté en Picardie par 4600 à 7200 couples. Bien que les ripisylves constituent le biotope où  
cet oiseau atteint ses densités les plus importantes, elles n'abritent pas la majorité de la population  
dans la mesure où le Loriot fréquente divers milieux boisés en feuillus. Nous n'apportons que peu i
d'informations nouvelles sur la chronologie de la reproduction par rapport à une de nos  
publications antérieures (SUEUR 1990).  
REMERCIEMENTS C  
Nous tenons à remercier monsieur Xavier Commecy pour les observations qu'il a bien  
voulu nous communiquer.  
BIBLIOGRAPHIE  
Boutinot S. (1980) Etude écologique de l'avq”aune du Vermandois. Structure, dynamique  
et évolution des populations depuis 1950 — Thèse Doct. Université Reims, 444 p. A

63
Centrale Omithologique Picarde (1987) Synthèse des observations ornithologiques
réalisées dans la Somme (80) en 1985 — L’Av0cette 11 : 133-175.
Commecy X. (1980) Remarques sur quelques passereaux et autres migrateurs de la
Somme - L'Av0cette 4 : 25-30. ·
Commecy X., Rigaux T. et Sueur F. (1984) Synthèse des observations 1982 dans la
Somme — L'Avocette 8 : 49-122.
Commecy X. et Sueur F. (1983) Avïaane de la baie de Somme et de la plaine maritime
picarde - Amiens (GEPOP), 235 p.
Etienne P. (1988) Statut du Loriot Oriolus oriolus dans la Somme et synthèse des
données européennes sur la reproduction et la migration — Picardie Ecologie ,
Série H, (2)7-20. i
Etienne P. et Monte] F. (1986) Reproduction en Picardie du Loriot Oriolus oriolas -
Picardie Ecologie , Série H, (I)73-80. (
Neveu G. et Royer P. (1988) L'avifaune de la confluence des vallées de 1'Avre et de la
Noye (suite). 2ème période : 1977-1988 - L’Av0cette 12 : 97-165.
Neveu G. et Sueur F. (1978) Avifaune de la Moyenne Vallée de la Somme : secteurs de
Bray—sur-Somme et Corbie. Les autres vertébrés — L'Avocette 2 : 1-20.
Robert J.C. (1978) L'Avifaune de la vallée des Evoissons. Approche écologique -
Documents zool. 1(2)21—50.
Sueur F. (1983) Densité d'oiseaux nicheurs dans un_bois humide du Marquenterre et
-_ calcul des coefficients de conversion des résultats de points d'écoute — L'Avocette
.4 7 : 200-205.
Sueur F. (1990) Phénologie de la reproduction de 1'avifaune en Picardie - L'Avocette 14
: 6-35.
Sueur F. et Commecy X. (1990)Guide des oiseaux de la baie de Somme — EDF, DRAE
» Picardie, GEPOP, 192 p.

6 4  
HIVERNAGE DE LA BERGERONNETTE DE YARRELL Matacilla alba  
yarrclli DANS LE PONTHIEU (SOMÈME)  
I par François SUEUR  
Le 12 décembre 1990, une Bergeronnette de Yarrell Motacilla alba yarrelli femelle est  
notée dans le centre d‘Abbeville. Du 26 janvier au 9 février 1991, un mâle de cette même sous-  
espèce en plumage nuptial (!) est observé en compagnie d'un individu type M. a. alba en f
plumage internuptial à N ouvion-en-Ponthieu. 3
La Bergeronnette de Yarrell est une hivernante rare en Picardie. Elle n'a été notée que sur  
3 cartes au 50 000ème (Rue, Saint—Va1ery—sur—Somme et Poix) de 1977 à 1981 pendant l'enquête  
des oiseaux en hiver (CZAJKOWSKI in YEATMAN-BERTHELOT 1991) soit sur le littoral et  
dans la vallée des Evoissons. Elle n'était pas connue dans le Ponthieu et semble absente du reste  
du département de la Somme, comme des deux autres départements picards (Aisne et Oise).  
BIBLIOGRAPHIE ,  
Yeatman—Berthelot D. (1991) Atlas des oiseaux de France en hiver - Paris (SOF), 575 p.  
 

5 5
LA NIDIFICATION DE L'AVOCETTE Recurvirostra avosetta EN 1991 AU
PARC ORNITHOLOGIQUE DU MARQUENTERRE
par Philippe CARRUETTE, Serge ATINAULT et Patrick BERRY
HISTORIQUE _
Jusqu'en 1975, l'Avocette Recurvirostm avosetta n'est observée que lors des deux
· migrations, avec quelques individus en estivage ou en hivernage. C'est à cette date que les 12
premiers couples nichent sur le Parc Ornithologique récemment créé (1973). Les effectifs ne
firent ensuite qu'augmenter pour atteindre un maximum de 108 couples en 1983 (SUEUR et
COMMECY, 1990). Le nombre de couples nicheurs chuta ensuite régulièrement notamment avec
les mauvaises conditions atmosphériques des années 1987, 89 et 90 avec bien peu de poussins nés
sur le site. Lors des années plus favorables, la remontée des effectifs fut ensuite freinée par la
prédation du Goéland argenté Lams argentatus sur les poussins.
, LA NIDIFICATION EN 1991
Elle fut suivie quotidiennement : comptages des Avocettes et de leurs nids indiqués sur un
plan, comportements et réactions à d'éventuelles perturbations notées, niveaux d'eau et conditions
climatiques relevés. ( V
  .
Le 15 février, plusieurs aménagements importants sont effectués : labourage de 3 îlots au
poste A, création de deux îlots en graviers au poste E intérieur puis façonnage et labourage de 10
îlots au poste E extérieur.
· Les premiers individus arrivent très tôt sur le site de nidification avec 2 oiseaux le 25
février. Dès début mars (10 individus le 11), plusieurs couples occupent des îlots et creusent des
cuvettes.
Les aménagements s'avérent très favorables puisque les Avocettes s'insta1lent en priorité
aux postes A et E. Le poste E extérieur, suite au développement de la végétation, est occupé par
environ 300 couples de Mouettes rieuses Larus ridibundus . Deux couples d'Avocettes tentent de
s'installer au poste D sur une vaste presqu'î1e venant d'être labourée sur les berges par un groupe
de Sangliers Sus scmfa . Favorable au niveau de la morphologie du terrain, elle est vite
abandonnée du fait du dérangement car utilisée comme reposoir de marée haute par des centaines
de Laro-limicoles.
Les premiers accouplements ont lieu le 13 mars (25 mars en 1990, 28 mars en 85 et 89,30
mars en 88) avec 19 individus présents. Les effectifs vont ensuite augmenter : 78 oiseaux le 24
mars et maximum de 87 le 29. Ensuite en avri1—mai, le nombre d'individus correspond aux
nicheurs (78 individus les 8 et 19 avril, 66 le 18 mai) sachant que des oiseaux vont toujours se

66  
È
nourrir en baie de Somme. Cela suppose une quasi-absence de stationnement d'oiseaux de Q
passage en direction de l'Europe du Nord-Ouest. Il faut rappeler que 1990 fut une année  
· déplorable pour la nidification de l'Avocette en Europe. Le premier nid avec un adulte couvant  
est noté le 17 avril au poste A (un autre en construction) ou la colonie va se fixer sur deux des g
trois îlots labourés. 15 couples et 7 nids sont notés le 19 avril, 15 nids le 26, 21 le 3 mai, 27 le 4, Ã
29 le 5, 34 le 6, 35 le 7 avec 4 nids enconstruction ou supposés occupés (voir schémas). Sur les ;
35 nids, 32 sont regroupés le long des berges d'un îlot (proximité de l‘eau) alors que le centre est V
déserté ou occupé par une soixantaine de nids de Mouettes rieuses.  
Le 6 mai, les trois premiers poussins naissent sur l'îlot principal.  
Le 12 mai, 25 nids ont disparu (14 nids demeurent occupés), 52 Avocettes sont présentes  
se déplaçant et alarmant sans cesse. Des individus déposent des végétaux sur des cuvettes vides. ,
Sur l'îlot principal, seuls restent 7 nids et sur le deuxième îlot 7 autres (dont 3 nouveaux). Une  
enquête plus précise permet de découvrir des pas sur l'îlot principal, confirmant notre première T
impression. Les oeufs prêts à éclore ont été volés : trafic d'oeufs et de poussins vers l'Europe du  
Nord ? Le vol a été effectué par une personne connaissant bien les lieux : aucun nid de Mouette 1
rieuse n'a été touché et seul l'îlot à forte concentration d'Avocettes a été visité. Durant les jours  
suivants, les Avocettes sont affolées au moindre bruit ou dérangement, quittent facilement les  
nids et se déplacent vers d'autres postes.  
É
E 1 E u ; u A  
Ce poste possède deux îlots à graviers mis en place cette année pour favoriser la  
nidification de certains Limicoles, notamment les Petits Gravelots Charadrius dubius .  
Le 17 avril, 14 couples sont formés et 3 nids (plus un en construction) sont dénombrés sur  
un îlot en graviers. 7 accouplements sont notés en une demie-heure. Le 24 avril, les Avocettes  
ont abandonné les lieux suite à une mauvaise gestion des niveaux d'eau. En effet, ce poste est ,
alimenté en eau saumâtre par une vanne. ll est absolument indispensable que les niveaux soient  
suffisamment hauts pour que les îlots soient toujours entourés d'eau. Que les îlots se retrouvent  
sans eau et accessibles à pied sec et les Avocettes abandonnent le site. En 1990, 24 nids furent l
ainsi abandonnés au poste B (niveau d'eau incontrôlable sur ce poste). En mai 1991, un couple de  
Petits Gravelots abandonna le nid pour cette raison. ?
l
·` ; . ,  
Rapidement, une nouvelle couvée est entreprise par les couples du poste A. Le troisième  
îlot labouré et occupé par de nombreuses Mouettes rieuses est colonisé par un couple d'Avocettes §
des le 13 mai. Le 17, nous y notons 13 nids plus 2 nouveaux sur l'îlot I et un sur l'îlot Il (voir  
schémas). 37 nids sont dénombrés les 25 et 27 mai et un maximum de 39 nids (soit un total de 40  
couples cette année) le 28 dont 21 sur l'îlot IH. L'îlot I, ayant subi le pillage, est donc E
pratiquement déserté (7 nids). j 1
Hélas, cette deuxième couvée supporte alors la prédation d'un couple de Goélands  
argentés, tant au niveau des oeufs que des pulli. Un minimum de 22 pulli est né entre les 28 mai  
et 14 juin. La majorité est capturé par le Goéland argenté mâle. Les deux derniers nids  
(probablement une couvée de remplacement et une autre épargnée par le vol) sont pillés  
également par les Goélands argentés. Deux cas de prédation de pulli par une Mouette rieuse ont  
aussi été observés.  

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69
 
Taille et évolution des îlots : L'Avocette s'installe d'autant mieux sur certains secteurs
quand elle peut avoir le choix d'occuper des îlots de petite taille assez allongés (3 à 15 m de long
sur 3 à 4 m de large) afin d’avoir un contact visuel permanent avec l'eau à proximité du nid. Les
grands îlots sont délaissés ou occupés uniquement en bordure de berges ne favorisant pas une
forte densité d'oiseaux, source de sécurité et de réussite des couvées. Une couverture végétale
abondante et des îlots aplatis, sans relief, sont aussi rejetés. Des zones de buissons et des touffes
de hautes herbes, masquant la visibilité, sont des sources d'insécurité.
Niveaux d'eau : Il est indispensable que les îlots de nidification soient entourés d'eau (voir
cas du poste E). Une baisse de salinité de l'eau est tout à fait défavorable à l'Avocette pour la
recherche de sa nourriture. Tous les couples nicheurs sont installés sur des postes alimentés en
_ eau saumâtre.
Mauvaises conditions atmosphériques : Elles touchent les individus sur les nids en les
obligeant à abandonner la couvaison face à une pluie continuelle, voire à une grêle ; les jeunes
Avocettes de quelques jours et fragiles mais la mortalité est surtout forte à deux ou trois semaines
lorsqu'ils ne peuvent plus s‘abriter sous les parents ; les individus en stationnement migratoire qui
ne restent pas, notamment par de forts vents d'ouest, par temps de grêle ou même de neige
( comme en 1989. 1986, 1988 et 1989 furent particulièrement défavorables et expliquent en partie
î la baisse progressive de la colonie.
j Prédation naturelle : Cela concerne principalement le Goéland argenté avec au moins un
} couple spécialisé nicheur dans la colonie de Mouettes rieuses et d'Avocettes. La prédation est
( surtout très forte sur les jeunes Mouettes rieuses (6 pulli capturés en 1 heure en 1990) mais elle
1 est orientée sur tous les poussins, surtout lorsqu'ils naissent avant l'apparition des premiers
l poussins de Mouettes rieuses.
f Présence de la colonie de Mouettes rieuses : La colonie de Mouettes rieuses s'est
1 fortement développée sur le Parc avec des effectifs en constante hausse : 105 couples en 1984,
l 391 nids en 88, 245 en 89 et 785 en 90. La Mouette rieuse ne peut entrer en concurrence lors de
l'installation de l'Avocette sur les lieux de nidification. L'Avocette s'installe généralement avant
j et sait parfaitement défendre son territoire contre les Mouettes rieuses. En 1991, comme nous
L l'avons vu, les Avocettes ont réalisé leurs deuxièmes couvées sur un îlot favorable occupé par des
’ Mouettes rieuses, certes en faible densité. Il est évident que cette concurrence ne peut que
È s'accentuer et devenir un handicap pour l'Avocette dans le contexte actuel d‘une colonie de
1 Mouettes rieuses en pleine explosion démographique et d‘une colonie d'Avocettes en déclin.
ç Conditions humaines : Des explosions de mines sont effectuées lors des fortes marées
; hautes de septembre à avril par les Services de déminage. Le bruit très important provoque un
affolement général de la colonie, le départ vers le nord d'oiseaux en halte migratoire et une
Q perturbation, maintes fois constatée, des parades nuptiales et des accouplements. ll est possible
que les vibrations au sol aient des effets néfastes sur l'oeuf et son embryon en avril. En 1990, des
. oiseaux ont couvé plus d'un mois et demi sans aucune éclosion. Des photographes et d'autres
1 perturbations extérieures involontaires ont provoqué certaines années de graves conséquences sur
5 la colonie. Ainsi en mai 1990, 14 couples abandonnent le site suite au dérangement par un
È photographe. L'Avocette ne supporte aucun dérangement lors de son installation sur les lieux de
  nidification, notamment au moment des parades nuptiales et de la construction des nids, périodes
î particulièrement sensibles. Le pillage des nids, phénomène nouveau semble—t—il, s'ajoute de
, manière grave aux multiples agressions sur cette colonie. Au vu des comptages, il n'est pas exclu
i que cet acte scandaleux ait eu lieu les années précédentes, notamment en 1989 et 90.

70 ,
 
En résumé, la colonie d'Avocettes du Parc du Marquenterre souffre depuis cinq ans d'une  
absence quasi—totale de renouvellement des couples nicheurs, même si cette espèce a une durée de  
vie importante, faute de jeunes parvenant à l'envol. R
  Ã
Entretien des îlots : Depuis 3 ans, plusieurs îlots sont labourés en février avant l'arrivée  
des Avocettes. Ils sont choisis sur les lieux les plus fréquentés par ces échassiers et dans la Ã
mesure du possible là où nous pouvons contrôler les niveaux d'eau. Il n'esp pas nécessaire de ,
labourer trop d'îlots sur différents secteurs afin de ne pas disperser la colonie et l'affaiblir. Des i
îlots à graviers, appréciés par les Avocettes, sont créés. Le façonnage au bulldozer d'autres îlots  
qui dans leur forme actuelle ne sont pas favorables aux Avocettes (îlots trop larges, trop  
grands...) est également réalisé. ;
Surveillance quotidienne des niveaux d'eau : Il est préférable en début de saison de  
nidification d'avoir un niveau d'eau un peu trop haut (bien entendu sans submersion des îlots !) E
plutôt qu'un niveau trop bas, étant donné qu'il est beaucoup plus facile d'évacuer un excédent i
d'eau plutôt que d'en faire rentrer (obligation de fortes marées). De plus, les Avocettes  
supportent mal une brusque montée des eaux. En résumé, elles apprécient un niveau constant. ,
Seule la naissance des poussins nécessite une légère baisse des niveaux, sans toutefois provoquer E
un assèchement. Cela nécessite une surveillance quotidienne qui n'est pas encore tout à fait au  
point, même si en 1991 des efforts importants furent réalisés.  
Apport régulier d'eau salée : Cela doit être effectué à chaque forte marée en été et en l
automne afin d'amener larves et invertébrés benthiques sur le site. Un niveau d'eau important  
doit être maintenu en hiver (limitation du gel). Au printemps, la rentrée d'eau doit être È
exceptionnelle et ne se faire que de manière progressive afin de maintenir un niveau constant.  
Surveillance et suivi quotidiens de la colonie. g
Un point très positif 2 En 1991, suite à des demandes répétées, les explosions de mines l
n'ont pas eu lieu en avril, ce qui, à notre avis, n'est pas étranger à une remontée de la colonie. 2
Limitation de la colonie de Mouettes rieuses : Elle peut se faire en rendant le milieu des  
Avocettes défavorables à cette espèce. Le labourage des îlots supprimant la végétation et la  
présence de graviers ne sont pas appréciés et colonisés par les premiers couples de Mouettes i
rieuses. Elles choisissent en priorité des îlots vastes avec une végétation plus abondante. Ces îlots î
doivent être conservés en l'état pour y fixer la colonie de Laridés. Une étude sur les Q
comportements et les relations entre les deux espèces devrait être entreprise.  
à
CONCLUSION  
40 couples d'Avocettes ont tenté, sans succès, de se reproduire en 1991 au Parc î
Ornithologique du Marquenterre. Seule, la mise en place rigoureuse, chaque année, de mesures Ã
adéquates (notamment dans la gestion hydraulique) pourra permettre un retour progressif à une  
colonie d'Avocettes prospère et dynamique. 4
E
BIBLIOGRAPHIE  
Sueur F. et Commecy X. (1990) Guide des oiseaux de la baie de Somme - EDF, DRAE  
Picardie, GEPOP, 192 p.  

‘ 71
. INVASION ET NIDIFICATION PROBABLE DU BEC-CROISE DES SAPINS Loxia
curvirostra DANS LE MARQUENTERRE
par Philippe CARRUETTE
q INTRODUCTION
i Sur le littoral picard, le Bec—croisé des sapins Loxia curvirosmz est un visiteur
1 occasionnel. Une invasion fut décelée en 1983. En effet, le Bec-croisé est connu pour ses
invasions liées à une mauvaise fructification des conifères en Europe du Nord et à une
1 augmentation préalable de ses effectifs. Un couple a niché dans les dunes boisées de Quend en
1981 (SUEUR et COMMECY, 1990).
En 1990 et 1991, suite à une invasion spectaculaire, l'espèce fut suivie sur le Parc
Ornithologique et le Domaine du Marquenterre. Le comptage en migration fut effectué à partir du
1 point de vue du Parc dans le cadre du suivi migratoire général.
  L'INVASION DE 1990
Les premiers oiseaux sont entendus fin mai dans les 1000 hectares de la forêt de Pins
· laricios Pinus nigm lczricio (Philippe POIRE). Cela correspond à une date habituelle pour les
invasions. En juin, aucun contact n'est réalisé mais il est probable néanmoins que des Becs-
croisés étaient présents de part la taille du site, le peu de familiarité des observateurs avec cette
espèce et ses cris, et leur manque de disponibilité pour le suivi ornithologique.
C'est à partir du 24 juillet que des contacts quotidiens vont avoir lieu. Les oiseaux sont
soit en stationnement dans les Pins en train de décortiquer les jeunes cônes, soit en migration
active. 52 individus (6 migrateurs et 46 en stationnement) sont observés en juillet. En août, les
effectifs augmentent notamment au niveau des oiseaux en migration active, en vol du nord-est
vers le sud-ouest : 85 individus (21 en stationnement et 64 en migration). Septembre et octobre
sont les deux gros mois de passage avec respectivement 227 et 595 oiseaux en migration (plus 18
en stationnement pour le second). En novembre, la migration ne fut suivie que partiellement les
onze premiers jours mais nous constatons un effondrement du passage avec 16 individus.
Au total, 874 furent comptés en migration active du 24 juillet au 11 novembre et un strict
minimum de 67 individus en stationnement. Ce dernier chiffre est très sous-estimé puisque les
oiseaux étaient bien souvent repérés par les cris dans les Pins sans qu'il y ait la possibilité de
dénombrer les bandes. Nârnmoins, les stationnements étaient surtout fréquents en début
d'invasion. La majorité des oiseaux arbore le plumage femelle. En octobre, il semble que les
mâles soient plus nombreux (plusieurs observations de petits groupes en migration constitués
uniquement de mâles). La nourriture de base est fournie par les cônes de Pins laricios mais le 8
août, deux individus consomment des baies d'Argousier Hippophae rhamnoides (Vincent
COHEZ). ·

 
1
7 2 Q
É
î
 
HIVERNAGE ET NIDIFICATION PROBABLE  
En 1991, un groupe de 16 Becs—croisés est localisé sur un même secteur de forêt les l2  
janvier et 4 février. En pleine vague de froid, 9 oiseaux sont observés le 18 février et 3 le 25. ,
En mars, un couple est cantonné les 4 et 5, 6 oiseaux sont notés le 8 et un mâle chante au  
sommet d'un Pin le 12. Les 24 et 29, un deuxième couple est cantonné à 1'entrée du Parc  
Ornithologique avec un mâle chanteur. Le manque de temps ne permit pas de suivre ces deux à
couples, ni de prospecter les 1000 hectares de forêt.  
Le 25 juin, 9 individus (dont au moins un mâle) sont obsewés. Un juvénile, accroupi sur  
une branche et battant des aile, quémande de la nourriture à une femelle. En juillet—août, 1 à 3  
individus sont observés ou entendus régulièrement sur le Parc. Le 15 août, 6 oiseaux (dont un 1
mâle) sont notés en vol : mouvement migratoire ou déplacement local ? Un juvénile est encore ` I
observé le 3 septembre. Le 28 août, 3 oiseaux sont notés en migration vers le sud, ainsi que 3 .
autres le 8 septembre. Q
Ensuite, plus aucun contact n'aura lieu jusqu’à la lin de l'année 1991. La saison  
automnale fut peu favorable à l‘observation de la migration littorale des Passereaux, même si une  
invasion de Geais Garmlus glczndarius eut lieu à partir du 20 août 1991. É
C i
CONCLUSION §
Comme c‘est souvent le cas lors d'invasion, il est fort probable que ces nidiücations ne  
seront que temporaires, même si le site d'accueil est favorable.  
» È
REMERCIEMENTS  
' l
Tous mes remerciements à mesdemoiselles Emmanuelle Fojt et Michèle Legrand, à  
messieurs Vincent Cohez et Philippe Poiré qui se sont intéressés à cette espèce.  
BIBLIOGRAPHIE  
I
Sueur F. et Commecy X. (1990) Guide des oiseaux de la baie de Somme - EDF, DRAE  
` Picardie, GEPOP, 192 p.  
â
1
l
3
 

b
73
( LE REGIl\/IE ALIMENTAIRE DU MOINEAU DOMESTIQUE Passer
domesticus DANS LA SOMME
par François SUEUR
INTRODUCTION ` A
_ Si le Moineau domestique Passer domesticus est connu pour être un oiseau anthropophile
profitant des restes alimentaires abandonnés par les humains pour se nourrir, son régime n'a fait
l'objet que de rares études ou notes : Angleterre (SUMMERS—SMITH 1963), Danemark
(HAMMER 1948), Etats-Unis (KALMBACH 1940, GAVETT et WAKELEY 1986), France
(CUGNASSE 1973, VERDCOURT 1981), N0uvelle—Zélande (MACMILLAN 1981), etc.
GEROUDET (1972) en présente un aperçu assez détaillé.
l\/[ETHODES .
A Nous avons utilisé une méthode déjà employée lors d'une de nos précédentes études
(SUEUR 1990). Nous avons noté au cours de nos prospections omithologiques lors de chaque
rencontre avec des Moineaux domestiques se nourrissant le type d'aliment consommé et le
r nombre d'oiseaux concernés. Il s'agit donc d'une approche semi—quantitative du régime.
RESULTATS
Dans un premier temps, nous présentons une analyse des résultats classés par grandes
catégories alimentaires. Les matières alimentaires, en grande majorité constituées de produits
destinés à la consommation humaine ou déchets de celle—ci, dominent presque toute l'année sauf
en janvier (influence du nourrissage hivernal) et en septembre—octobre (exploitation des
cultures). Les graines, appartenant à de nombreuses espèces, constituent généralement la
deuxième catégorie alimentaire sauf lors des trois mois précédemment cités où elles prennent
alors une part prépondérante.Les végétaux chlorophylliens ne semblent constituer qu'un appoint
alimentaire de novembre à février et en juillet, appoint surtout net lors de ce mois et en
novembre.Les autres catégories alimentaires (fruits et tubercules, fleurs et animaux) ne jouent
qu'un rôle mineur.

l
I
74 I
J F M A M J J A S O N D  
n 475 207 56 87 78 104 68 71 590 22 73 131 1
VC 6,5 1,5 0 0 0 0 14,6 0 0 0 17,8 3  
Gr 51,9 40,5 28,6 20,7 9 1 11,8 26,8 94,9 72,7 12,3 27,5  
FT 0,8 1,9 0 0 0 2,8 0 0 0 0 0 2,3
Fl 0 0 0 0 1,3 0 1,5 0 0 0 0 0  
An 0 0 0 0 2,6 2,9 4,5 0 0 0 0 0  
MA 40,8 56,1 71,4 79,3 87,1 93,3 67,6 72,2 5,1 27,3 69,9 67,2  
Tableau I - Régime alimentaire du Moineau domestique (grandes catégories  
alimentaires en pourcentage d'individus observés). 1
VC Végétaux chlorophylliens  
Gr Graines  
` FT Fruits et tubercules  
Fl Fleurs j
An Animaux l
MA Matières alimentaires i
l
Maintenant, si nous effectuons l'analyse spécifique du régime alimentaire du Moineau î
domestique, nous constatons que le pain y domine de novembre à juillet (35,3 à 88,4 %), occupe  
une place encore importante en août (30,9 %) et octobre (27,3 %) mais semble absent en `
septembre quand le Moineau domestique fréquente intensivement les milieux cultivés et montre
alors une diète composée à 86,2 % par deux céréales (Blé Triticum aestivum et Mais Zea mays ).
Les déchets alimentaires divers prennent une place respectable en juillet (20,5 %) et prédominent
en août (42,3 %). Les graines de Chénopode Chenopodium sp. semblent dominer en octobre en
relation avec une diminution des ressources alimentaires dans les champs de céréales et une  
fréquentation des friches ou champs de Betteraves Beta vulgaris ou de Pommes de terre Solanum  
tuberosum voisins. Remarquons toutefois que le nombre de nos données pour ce mois est très [
faible (n = 22). Les matières grasses placées volontairement par les humains à destination de î
diverses espèces d'oiseaux jouent un rôle non négligeable en novembre et décembre (12,3 et 17,6
%) tandis que les feuilles de Pâturin P0a sp. prennent une part sensiblement équivalente en i
novembre (17,8 %) et les petites graines diverses en décembre (17,6 %). Diverses graines I
obtenues sur les agrainoirs ou dans les fermes et coopératives agricoles occupent une place - l
relativement importante dans le régime alimentaire du Moineau domestique de janvier à avril. Il  
s'agit du Millet Panicum miliaceum (20,9 %) et du Blé (14,1 %) en janvier, du Chénevis  
Cannabis sativa (21,7. %) en février, de l'©rge Hordeum sp. (23,2 %) en mars et de l’Avoine
Avena sativa (10,4 %) en avril. Le 2 juillet 1990 à Saint-Quentin-en—Tourmont, nous J
remarquons un Moineau domestique mâle qui utilise le revêtement d'une route comme enclume l
pour casser la coquille d'un Gastéropode, en l'occurrence une Hélice des champs Cepaea  
nemoralis . Ce comportement, régulier chez la Grive musicienne Turdus philamelos , est l
beaucoup plus rare chez d'autres Passereaux comme le Cochevis huppé Galerida cristata 1
(RILEY 1989) et à notre connaissance n'avait jamais été noté chez le Moineau domestique, tout E
comme cette proie d'ailleurs.En juillet 1990 toujours dans cette commune mais au Parc  
Ornithologique du Marquenterre, Emmanuelle FOJT observe la capture d'un Hanneton foulon É
Polyphylla fùllo qui est cependant abandonné ultérieurement avec une patte arrachée par un  
l
l

I
I
I 7 5
I
I
I J F M A M J J A S O N D '
n 475 207 56 87 78 104 68 71 590 22 73 131
1 1,5
2 0,4 1,5 2,9
3 4,4
4 2,9
5 2,9
6 0,4
7 5,7 3
8 17,8
9 3,4
10 6,1 9,6 17,6
I 1 1 4 21,7
12 8,5 68,2
13 8,5
14 1
15 1,5
16 0,4 1,5
I 17 1 1,4
I 18 1,5
19 1,3
20 0,5 7 4,1 4,5 2,7 1,5
21 20,9 8,2 5,4 2,3
I 22- 5,3 10,4 5,1 ,
, 23 14,1 7,2 2,6 8,8 8,5 45,2
I 24 1,1 1,9 23,2 6,9 1,4 4,6
I 25 0,2
26 1,9 2,3 -
* 27 0,4 2,8
I _ 28 0,4 I g
I 29 1,5 ·
30 1,3 I
I 31 2,6 1,5
32 1,9
I 33 1 1,5
I 34 1,5
I 35 38,9 53,1 66 79,3 79,4 88,4 35,3 30,9 5,1 27,3 57,6 49,6
36 0,6 1 1,8 7,7 3,9 .
37 5,9 , `
I 38 2,9
39 1,5
40 1 I
41 0,5 3,6 `
42 1,3 1,5 12,3 17,6 `
43 1,5
44 20,5 42,3
Tableau II - Régime alimentaire du Moineau domestique (en pourcentage
d'individus observés)
1 à 8 Végétaux chlorophylliens
1 Renouée persicaire Polygonum persicaria `
2 Chou Brassica oleracea
' 3 Mouron rouge Anagallis arvensis —
4 Pois Pisum sativum '
5 Armoise commune Artemisia vulgaris ~
6 Laitue Lactuca sp.
7 Poaceae
8 Pâturin P0a sp.

7 6 I
9 à 25 Graines I
9 Pin Pinus sp.  
10 Petites graines diverses j
ll Chénevis Cannabis sativa  
12 Chénopode Chenopodium sp.  
13 Renouée persicaire P. persicaria I
14 Tilleul de Hollande Tilia x vulgaris I
15 Peuplier gris Populus canescens  
16 Tournesol Helianthus armuus  
17 Armoise commune A. vulgaris  
18 Pissenlit Taraxacum sp.  
19 Endive Cichorium emlivia  
20 Maïs Zea mays I
21 Millet Panicum miliaceum I
` 22 Avoine Avena sativa I
23 Blé Triticum aestivum I
24 Orge Hordeum sp. ` I
. 25 Pâturin P0a sp. ‘ I
. 26 à 28 Fruits et tubercules I
26 Cotoneaster Cotoneaster sp. I
27 Pomme Malus sylvestris  
28 Pomme de terre Solanum tuberosum  
29 à 30 Fleurs I
. 29 Mélilot blanc Melilotus alba I
30 Pâquerette Bellis perennis I
31 à 34 Animaux  
31 Insecte I
I 32 Lépidoptère
33 Coléoptere
34 Hélice des champs Cepaea nemoralis A I
35 à 44 Matières alimentaires I
35 Pain · I
36 Biscuits divers I
37 Sucre Q
— 38 Pâtes I
39 Frite I
40 Viande  
41 Pâtée pour animaux I
42 Graisses diverses T
43 Granulés pour animaux ,
44 Déchets I
I
I
I
. I
· I
I
I
I
I

t
. 7 7
Moineau domestique mâle. Etant donné les biotopes respectifs des deux espèces, les occasions de
rencontre doivent être très rares. Le Coléoptère n'est d'ailleurs cité comme proie du Moineau
domestique dans aucune des publications consultées.
CONCLUSION
Les résultats présentés ici constituent une première approche de la définition du régime
alimentaire du Moineau domestique dans la Somme. L‘obtention de données plus abondantes est
souhaitable pour les mois de mars à mai, juillet, août, novembre et surtout octobre.Comme l'a
montré une de nos précédentes études (SUEUR 1990), la cohérence des résultats obtenus montre
l'intérêt d'une telle approche semi-quantitative même si nous n'avons pas suivi un plan
d'échantillonnage strict en prospectant chaque biotope en fonction de sa représentativité en
surface. MACMILLAN (1981) avait d'ailleurs déjà constaté que ses recensements de Moineaux
domestiques s'alimentant reflétaient les résultats de ses analyses stomacales. Hormis le pain, les
publications sur le régime du Moineau domestique ne détaillent pas les divers produits
_ alimentaires consommés par cette espèce comme les croissants, les biscuits, le sucre, les pâtes,
les frites, la viande, les graisses (y compris le beurre et le saindoux), les pâtées pour animaux et
les granulés. Pour GAVETT et WAKELEY (1986), les fragments de plantes sont probablement
ingérés par inadvertance lors de la consommation de graines et d'insectes. Nous avons pu
l constater la prise volontaire de fragments de divers végétaux chlorophylliens dont deux non cités
j dans la littérature consultée (Chou Brassica oleracea et Laitue Lactuca sp. ). Quelques graines
ne sont pas mentionnées dans le régime du Moineau domestique : Pin Pinus sp. bien que
» GEROUDET (1972) mentionne celles de Conifères, Chénevis Cannabis sativa , Armoise
1 commune Artemisia vulgaris , Pissenlit Taraxacam sp. , Tilleul de Hollande T ilia x vnlgaris ,
Endive Cichorium endivia et Peuplier gris Populus canescens . GAVETT et WAKELEY (1986)
signalent la consommation de fleurs sans en signaler l'espèce. Nous avons déterminé la
Pâquerette Bellis perennis et le Mélilot blanc Mclilotas alba . GEROUDET (1972) cite divers
fruits juteux et doux comme les Poires Pyms commanis mais ne signale pas les Pommes Malas
1 sylvestris et les baies de Cotoneaster Cotoneaster sp. Les Pommes de terre Solanum taberosum ,
1 mentionnées par aucun auteur, sont également consommées.
  REMERCIEMENTS
Nous remercions Mademoiselle Emmanuelle Fojt pour les observations qu'elle a bien
voulu nous communiquer.
BIBLIOGRAPHIE e
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Jardins des Plantes, Paris - Ent. M0nthly_Mag. 116 : 224. I
I
I
I I
i
I
I
I
I
I
I
I

7 9
LES OISEAUX CONSOMNIATEURS DE F AINES
· par François SUEUR
INTRODUCTION
Nous avons apporté récemment un certain nombre de précisions sur les oiseaux `
consommateurs de baies d'Argousier Hwpophae rhamnoides (SUEUR 1988 et 1990), aussi nous
est—il venu à l'idée de publier nos résultats concernant les faînes, fruits du Hêtre Fagus sylvarica
, dans le régime alimentaire des oiseaux.
Nos observations ont été menées lors de 1'automne 1990 et de l'hiver 1990-91 à Nouvion-
en—Ponthieu (Somme), non loin de la forêt de Crécy, sur un site dont la rangée de Hêtres doit
constituer une trace de l'ancienne extension de cette dernière.
LISTE SYSTEMATIQUE i
. Merle noir Turdus mcmla
Un mâle se nourrit d'une faîne en décembre.
Grive musicienne Turdus philomelos
Mésange bleue Parus caeruleusj
Consommatrices probables le 5 février.
Mésange charbonnière Parus major
2 cas d'ingestion de faînes en novembre, 5 en décembre et 2 en janvier.
Sittelle torchepot Sitta europaea
l individu consomme une faîne en janvier.
Pinson des arbres Fingilla coelebs
20 cas d'ingestion de faînes en septembre, 37 en octobre, 171 en novembre, 170 en
décembre, 155 en janvier et 195 en février.
CONCLUSION
Nous avons noté 4 espèces aviennes se nourrissant des fruits du Hêtre et 2 autres
consommatrices probables. Il est certain que d'autres oiseaux doivent utiliser cette ressource
alimentaire. Nos collègues picards, qui prospectent les milieux forestiers notamment dans l'Oise,
seront sans doute à même d'apporter des renseignements complémentaires.
CRAMP (1988), GLUTZ VON BLOTZHEIM et BAUER (1988) ne mentionnent pas la
consommation de faînes par le Merle noir.

1
1
80 A  
1
I
É
BIBLIOGRAPHIE  
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rhamnoides par les oiseaux - 0RfO 60 : 63-65.  
l
E 1
I
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4
l
n

81
l
y REGIME ALHVIENTAIRE DE LA CHOUETTE HULOTTE Strix aluco ET DU
T I·HB()U MOYEN-DUC Asia 0tus EN FORET DE HEZ-FROIDMONT
i par Yves LECOMTE
INTRODUCTION
A l'occasion d'une rencontre avec François SUEUR, nous nous sommes aperçus
qu'aucune étude n'avait été réalisée sur le régime alimentaire des Rapaces nocturnes, en
particulier de la Chouette hulotte Strzbc aluco et du Hibou moyen—duc Asio otus , dans l'Oise. Le
but de ce travail est de combler en partie cette lacune.
La forêt de Hez—Froidmont est située dans 1‘Oise entre Beauvais et Clermont. Ce massif
i forestier s'étend sur 2787 hectares.
Nous analysons 3 lots de pelotes récoltées entre mars et mai 1991.
l
l ANALYSE DES MILIEUX
` `
l ler lot : 58 pelotes de Chouette hulotte découvertes sur les parcelles 57 et 58 de la lère
I _ _série situées sur le plateau de calcaire grossier du Lutétien. Il s'agit d'une futaie (perchis et
, chablis de 1984 et 1986) ayant subi une coupe à blanc après le chablis dont 2 régénérations
naturelles et une plantation en Merisiers Primus avium . .
y 2ème lot : 72 pelotes de Hibou moyen—duc découvertes sur les parcelles ll et 16 de la ' `
l 4ème série situées sur les sables de Villeneuve et les grès. Elles sont plantées de Pins noirs
, d'Autriche Pirzus nigra nigm et de Pins sylvestres P. sylvestris . Ces parcelles en Pins noirs sont
âgées de 15 ans environ. La parcelle de Pins sylvestres est clairsemée en raison d'une exploitation
partielle. Un taillis est présent sous la futaie claire. Les bois communaux de La Neuville-en—Hez
y bordent ces parcelles. Nous trouvons en ce lieu une flore typique des sols acides : Callunes
l Calluna vulgaris , Néfliers Mespilus gcrmanica , Bouleaux Benda sp. , Sorbiers des oiseleurs
Sorbus aucuparia , Genêts à balais Sarothamnus scoparius , etc... en abondance. Depuis
septembre 1991, la coupe est totale.
3ème lot : 79 pelotes de Hibou moyen-duc découvertes sur la parcelle 20 de la 4eme série,
y parcelle de Sapins de Douglas Pseudotsuga menziesii contigüe à une plantation de Pins
y sylvestres. Une partie de ces derniers a été exploitée, il y a 4 ans. Plusieurs de ces arbres
demeurent avec une repousse naturelle de Bouleaux, Tilleuls Tilia sp. , Fougères aigles
' Pœridium aquilinum , Genêts, Ronces Rubus sp. , etc... Cette parcelle est proche des sources et
T des rus qui alimentent l'étang de Notre—Dame de la Garde. En dessous de la parcelle, nous
· trouvons un taillis de pousse naturelle à Saules (dont des Saules marsaults Salix caprea ), Aulnes
Alnus glutinosa , Frênes Fraxinus excelsior , etc. Elle est bordée par une futaie âgée de Hêtres
Fczgus sylvaticcz . Cette parcelle est située sur les argiles de Villeneuve-sous—Verberie à une
altitude comprise entre 70 et 80 m. Nous trouvons près des sources, résultant de l'infiltration des
eaux de pluie, la flore typique des milieux humides : Laîches (dont Laîches pendantes Carex

8 2 i
pemlula en abondance), Chênes Quercus sp. , Prêles Equisezum sp. , Saules, Aulnes et Frênes,
etc... pour les principales espèces.
RESULTATS  
Dans ces milieux ouverts avec taillis, nous notons la présence importante de Mulots  
Apodemus sylvaticus dans le régime alimentaire de la Chouette hulotte et la capture d'oiseaux  
passereaux soit 1 Mésange bleue Pams caeruleus (bec et plumes bleutées), 1 Rougegorge  
Erithacus rubecula (petite touffe de plumes jaunâtres et rouges orangées), 1 Pouillot  
Phylloscopus sp. et 2 indéterminés. 5 Musaraignes ont également été capturées : 1 Crossope  
aquatique Neomysfodiens , 3 Musaraignes couronnées Sorex coronatus et 1 Musaraigne pygmée 1
S. mirzutus .  
1
·   1
Bien que ce milieu paraisse_le plus sec et le moins riche en nourriture, 3 jeunes Hiboux 1
moyens—ducs y sont nés cette année. Le Mulot gris est également la proie dominante. Le secteur i
en Pins sylvestres (cônes très consommés) avec Sorbiers, Noisetiers (y compris ceux des taillis de  
la partie communale) et Châtaigniers Castcmea sativa (quelques spécimens) y est pour beaucoup. :
5 oiseaux sont capturés dont 1 pinson des arbres Fringilla coelebs , 1 Rougegorge et 1 Mésange 1
charbonnière P. major ; mais une seule Musaraigne indéterminée. Le milieu lui est peu propice î
ou le Hibou moyen-duc en consomme moins que la Chouette hulotte.
Ce milieu, à la fois ouvert, proche de la futaie et constitué de taillis, est propice à des q
captures variées. Le taux de Campagnols est plus élevé que dans les 2 autres parcelles. La  
présence de sources et de petits rus favoriserait-elle les Campagnols alors que les Mulots 1
dominent dans les domaines plus secs. 9 oiseaux, dont 1 Pinson des arbres, sont capturés ainsi I
que 2 Musaraignes indéterminées, le milieu étant peu propice à ce groupe ou le Hibou moyen-duc I
en consommant assez peu. [
CONCLUSION i
Nous conrïrmons que 89 à 93 % des régimes alimentaires de la Chouette hulotte et du  
Hibou moyen-duc sont composés de mammifères, 5 à 7 % d'oiseaux et de 1 à 5 % de proies  
diverses (essentiellement des insectes).  
1
1
  1
1
1
1
1
1
1

` 83
_l2Éll!lI!lllKlIl-
Illlllln %n Zn Z
lNSECllÈS 5 5,4 5 5,7 1  ' .
Cëolw e _: 2 2.4 
Scornbée 1 1,1 
Honnelon 2 2,2 
Coccinelle 1 1,1 
©lsEAu>< 5 5,4 5 5,1 E 5,7
MAMMlFERES 82 89,2 74 90,2 124 92,5
Com c nols 51 55,7 24 29,5 58 45,5
- Mulol  ns 45 49 45 54,9 55 59,6
Mvswdîn -2-_ 1 
Musorol nes 5 5,4 1 1,2 
_ ou e 1 1,1   1 IM
-m-n
  OTAL 92  82  154 
1 Tableau I — Régime alimentaire de la Chouette hulotte (I) et du Hibou moyen-duc (II et III) en
  forêt de Hez-Froidmont (Oise). ·
  l
l 5 4
È ' La Neuville
l .en Hez
É vers Beauvais ‘ ~
1 RN 31 _
1 ga 2 vers Clermont
à 3   it.:   - 5 '
É _;~,N_A « Boulin ©urt
  :'-··.,.. . 'iu É _ u . N '/$,Q¢4ë—‘E` I
,··;·>  
1 "'   5
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E se Faiix Vêëî Tëuy
l Figure 1 — Localisation géographique de la forêt de Hez—Froidmont (Oise).
l
1
l
1
1

1
1
8 4 É
CAPTURES DE PULLI DE MOUETTES RIEUSES Larus ridibundus È
PAR UN HERON CENDRE Ardea cinerea
par François SUEUR ê
1
1
I
Le 22 mai 1991 vers 9 h TU au Parc Ornithologique du Marquenterre (Somme), un Héron 1
cendré Ardea cinerea adulte se tient à 1'0mbre d'un massif de Saules Salzbc sp. Cinq minutes plus I
tard, il intervient rapidement sur un îlot d'une des sous-colonies de Mouettes rieuses Larus 5
ridibuhdas de ce site et prélève 2 pulli dans des nids différents. Il retourne ensuite sous les  
Saules. Quelques instants plus tard, il avance lentement dans l'eau en bordure de la berge  
arbustive. Vers 9 h 09, les Mouettes rieuses manifestent une inquiètude ceitaine. Une minute plus 1
tard, le Héron cendré effectue un bref vol qui l'amène sur la colonie. Il capture successivement 2  
pulli dans le même nid et amorce un court retour vers l'eau. Il capture un nouveau pullus dans un 1
autre nid et s'envole alors vers la berge. Vers 9 h 25, il quitte l'abri des Saules et s'éloigne [
d'environ 8 mètres. Cinq à dix Mouettes rieuses le survolent en permanence tout en criant. 1
Quatre minutes plus tard, il se déplace lentement le long de la berge en direction de la colonie. }
Vers 9 h 31, il s'envole et se pose toujours sur le même îlot. Il effectue une brève recherche 1
infructueuse et passe sur l'îlot voisin. Il avance en ouvrant le bec et en tenant la tête et le cou E
légèrement au—dessus de l'horizontale. Deux Mouettes rieuses vont jusqu'à lui frapper le dos avec  
leurs pattes. Il capture un pullus puis effectue une recherche infructueuse. Deux minutes plus
tard, il retourne vers son point de départ en vol poursuivi par de très nombreuses Mouettes i
rieuses. Vers 9 h 36, il se trouve à environ 25 m de son précédent lieu de stationnement. Vers 10 i
h, aucun nouveau comportement particulier n'a été remarqué. É
Ce Héron cendré a donc capturé 6 pulli de Mouettes rieuses en une heure. Cette proie i
n'est pas signalée par CRAMP et SIMMONS (1977), ni localement par CARRUETTE (1991) et [
SUEUR (1991). Il est probable que ce comportement a été favorisé par l'habitude qu'ont pris de  
nombreux Hérons cendrés nicheurs sur le site ou le fréquentant de s'alimenter de façon régulière  
de poussins d'un jour Gallus gallus de couleur jaune sur les postes de nourrissage destinés aux `
oiseaux captifs (SUEUR 1991). Ce même jour, plusieurs nids de Mouettes rieuses abandonnés ont :
été découverts. Il est possible que la prédation du Héron cendré puisse être responsable de ce fait,  
même si ce comportement n'a été noté qu'à cette date. Ultérieurement, la croissance des pulli de  
Mouettes rieuses a pu empêcher la poursuite de cette prédation inhabituelle.  
1
BIBLIOGRAPHIE  
Carruette Ph. (1991) Note sur le régime alimentaire inhabituel de quelques oiseaux - L'Av0cette j
15 : 23-25. §
Cramp S. et Simmons K.E.L. (1977) The Birds of the Western Palearctic, Vol. I - Oxford,  
London, New York (Oxford University Press), 722 p.  
Sueur F. (1991) Le régime alimentaire du Héron cendré Ardea cirterea sur le littoral Picard —  
Picardie Nature (52)12—14.  
1
a
I

1
I
i 85
1
} NOUVELLES DONNEES SUR LE REGHVIE ALINIENTAIRE DU GOELAND
  ARGENTE Larus argentatus SUR LE LITTORAL PICARD
1
1 par François SUEUR `
E
  INTRODUCTION
î Nous avons publié récemment une synthèse des données relatives au régime alimentaire du
É Goéland argenté Larus argenmtus sur le littoral picard (SUEUR 1990). Nous ne présentions que
1 très peu de résultats obtenus par observation directe, méthode éliminant de nombreux biais sous .
1 réserve de connaître les ressources alimentaires des sites où se nourrissent les oiseaux. Dans la
  présente note, nous analysons les données que nous avons obtenues jusqu'en 1991 par cette
L méthode en baie de Somme et sur le littoral sableux au nord de cel1e—ci, ce dernier constituant le
, seul site pour lequel nous disposions de ce type d'observations pour août et septembre 1986
à (SUEUR 1986).
1 ,
1 RESULTATS
  Comme le montrent les résultats obtenus d'avril à août dans l'estuaire de la Somme
  (Tableau I), les Goélands argentés s'y alimentent principalement de Moules Mytilusedulis qu'ils
î prélèvent sur les tas abandonnés au bord de la Maye par les mytiliculteurs après lavage des
spécimens destinés à la vente.
  A M J J A D `
n 245 2650 139 100 55
M. edulis 100 100 100 100 92,7
Pl. flesus 1,8 p
C Graisse 5,5 _
Tableau I — Régime alimentaire du Goéland . L
argenté en baie de Somme (en `
fréquence de proies ou d'aliments)
Le régime alimentaire de cet oiseau est beaucoup plus varié sur le littoral sableux (tableau
I Il), en particulier en février et septembre. Quelques proies peuvent jouer un rôle important : les
petits Crustacés en février, probablement Bathyporeia sp. , en nombre de captures mais pas en
poids étant donné la très faible masse d'un individu ; la Moule M. cdulis en février, août,
septembre et surtout décembre ; la Coque Cerastoderma edule en février, mars, août et
décembre ; l'Annélide Lanice conchilcga en mars, août, septembre et octobre ainsi que le Crabe
vert Carcinus maenas en septembre. Quelques proies ou aliments n'apparaissent que de manière
très sporadique comme les Anémones de mer, l'Annélide Chaetopterus variopedatus , les pontes

1
86 ê
de Buccin Buccinum andatwn ou un Bécasseau Calidris sp. en février, le pain en août, ou j
encore une Eponge et le Couteau Solen marginatas en septembre. D'autres sont un peu plus 1
fréquents comme le Couteau Ensis ensis en février et août ou la Crevette grise Crangon crangon I
en février et septembre. Presque réguliers, les Poissons, comme les Ammodytidés ou le Flet (
Platichthysflesus , ne sont jamais très abondants. 1
1
F Ms Ao s o D  
n 202 50 184 75 88 51  
Eponge 1,3  
Anémone de mer 1 Q
` Ch. variopedatus 1  
L. conchilega 72 50,5 33,4 94,4 1
B. undatam 2 È
M. edulis A 18,3 2 18,5 18,7 1,1 74,5 A
C.edule 13,8 26 27,2 2,7 3,4 25,5 1
E. ensis 8,4 1,1 1
S. marginatus 9,3  
Petits Crustacés 49  
Cr. crangon 2,5 1,3 ·
C. maenas 2 30,7
Poisson 1,3
Poisson Ammodytidae 1 0,5
Pl. flesus 0,5 1,1 1,3 1,1
Calidris sp. 0,5
Pain . 1,1  
1
Tableau H - Régime alimentaire du Goéland argenté sur le littoral Ã
sableux (en fréquence de proies ou d'aliments)  
1
CONCLUSION 1
Même si cette note apporte quelques résultats intéressants et complémentaires de notre  
travail antérieur, des observations sont encore nécessaires dans l'estuaire de la Somme pour le 1
mois d'août et surtout ceux de septembre à mars et sur le littoral sableux pour les mois de janvier, 1
avril à juillet et novembre, et dans une moindre mesure pour ceux de mars, septembre, octobre et  
· décembre. 1
1
BIBLIOGRAPHIE 1
Sueur F. (1986) Prédation avienne sur les Bivalves .· synthèse des connaissances, Goélands  
argentés et mytiliculture, moyens de protection - Saint-Valery-sur-Somme (Ministère 1
Environnement, DRAE Picardie, CPIE Côte Picarde, GEMEL), 44 p.  
Sueur F. (1990) Régime alimentaire du Goéland argenté Laras argentatus sur le littoral picard - 1
L'Avocette 14 : 64-73.  
1
r
1
1
1

8 7 »
LE   ALIMENTAIRE DU GOELAND CENDRE Larus canus SUR LE
LITTORAL PICARD
par François SUEUR
INTRODUCTION
Nos connaissances sur le régime alimentaire du Goéland cendré Lams canus sur le littoral
picard sont demeurées jusqu'à une date récente plutôtanecdotiques. Lors d'un travail consacré
L aux interactions proies—prédateurs en milieu estuarien, nous avons eu l'occasion d'en donner un
  bref aperçu (SUEUR 1987). Les relations de cet oiseau avec la Coque Cerastoderma edule et son
. comportement alimentaire sont détaillés dans ce travail ainsi que dans une publication ultérieure
1 (SUEUR et coll. 1989).
La présente note a pour but d'appo1ter des renseignements complémentaires sur le régime
1 du Goéland cendré sur le littoral picard, données obtenues par observation directe et complétées
pour certaines par l'étude de restes alimentaires et de pelotes.
RESULTATS
Nous avons défini par observation directe le régime du Goéland cendré en baie de Somme
1 en janvier (n = 823) :
1 Hydrobia ulvae )
1 Bathyporcia sp. ) 670 81,4 % V
Corophium sp. ) I
Cerczstoderma edule 152 18,5 %
Nereis diversicolor 1 0,1 %
en février (n = 604) :
H. ulvae )
Bathyporeia sp. ) 572 94,7 %
Comphium sp. ) _
C. edule 23 3,8 %
Petits Annélides )
Batlzyporeia sp. ) 9 1,5 % A
C0r0p/rium sp. )

1
1 1
1
88 1
en mars (n = 32) 2 }
Macomcz balthica 29 90,6 % ·
Bczzhyporeia sp. ) 2 6,3 % è
Corophium sp. ) ‘
C. eduze 1 3,1 % g
en avril (n = 67) :  
Bathyporeia sp. )g 66 98,5 %  
Corophium sp. )  
C. edule 1 1,5 % 1
en mai 1987 (n = 80 ; SUEUR 1987) :  
H. ulvae ) 1
Bathyporeia sp. ) 46 57,5 %  
Corophium sp. )  
Petits Poissons 20 25,0 % . ’
N. diversicolor 10 12,5 % 1
M. balthica 3 3,8 % 1
C. edule 1 1,2 % ‘
en août (n = 304) : ,
C. edule 301 99,0 % /
Graisse 3 1,0 %
et de septembre à décembre (n = 39) :  
C. edule 37 94,8 % I
M. balthica 1 2,6 % 1
Poisson (cadavre) 1 2,6 % j
Les Crustacés Amphipodes Bathyporeia sp. et Corophium sp., parfois accompagnés du I
Gastéropode H. ulvae, prédominent en janvier, février, avril et mai. La Macome baltique M. j
balthica prend le relai de ces especes en mars et la Coque C. edule d'août à décembre. Les [
petits Poissons et l‘Annélide N. diversicolor ne jouent un rôle important qu‘en mai tandis que les  
autres aliments demeurent toujours marginaux. 1
Nous avons aussi noté les proies consommées par le Goéland cendré sur l'ensemble du È
littoral sableux au nord de la baie de Somme en janvier (n = 299) : «
C. cdule 239 79,9 %  
Myzilus edulis 44 14,7 % 1
Spisula solidcz 8 2,8 % '  
Crcmgon crangon 3 1,0 %  
Petits Invertébrés 3 1,0 %  
Lcmice conchilega 1 0,3 %  
Poisson Ammodytidae 1 0,3 %  
i
u
I
n
 
1
1
` 1

È
É 89
 
  en février (n = 657) :
1 Petits Crustacés 445 67,7 % _
  C. edule 157 23,9 %
  M. edulis 22 3,3 %
3 Cr. crangon 17 2,6 %
  L. conchilega 5 0,8 %
È Ensis ensis 3 0,4 %
Poisson Ammodytidae 3 0,4 %
, Poisson Pieuronectidae 2 0,3 % `
P. Pleuronectidae (cadavre) 1 0,2 % ‘
Sp. solida ^ 1 0,2 %
i Pectinaria koreni 1 0,2 %
en mars 1991 (n = 153) :
Petits Crustacés 109 71,2 %
. C. edule 30 19,6 %
1 L. conchilega 13 8,5 %
Poisson 1 0,7 %
en août (n = 153) : ·
C. edule 114 74,5 % ·
M. edulis 20 13,0 %
L. conchilega 13 8,5 % `
Petits Annélides ) 4 2,6 %
Petits Crustacés ) A
Annélide 1 0,7 %
E. ensis 1 0,7 %
en septembre (n = 238) :
C. edule 192 80,7 %
Cr. crangon 21 8,8 % · '
M. edulis 11 4,6 % ‘
~ L. conchilega 7 3,0 % ·
Poissons 4 1,7 %
Sprattus sprattus 1 0,4 % ,
Platichthysjlcsus 1 0,4 % °
Carcimas maenas 1 0,4 %
en octobre (n = 231) :
L. conchilega 93 40,3 %
C. edule 90 39,0 %
Petits Crustacés 46 19,9 %
M. edulis 1 0,4 %
Petit Lamellibranche 1 0,4 %
, en novembre (n = 51) :
À Cr. cmngon 20 39,2 %
C. edule 15 29,4 %
M. edulis 13 25,5 %
L. conchilega 2 3,9 %
Petit poisson 1 2,0 %

1
l
90 i
et en décembre 1990 (n = 120) : I
C. edule 114 95,0 %  
Petits Invertébrés 3 2,5 % T
M. edulis 2 1,7 %  
Epave l 0,8 % ;
Nous avons également obtenu des données très modestes pour les mois d'avril (1  
Pleuronectidae de moins de 10 cm et 1 M. edulis ) et de juillet (6 M. edulis ). Q
E.
La Coque joue un rôle important, voire prédominant certains mois, pendant toute la j
période étudiée. Présente de juillet à avril dans le régime du Goéland cendré, la Moule semble *
n'y prendre une place réelle qu'en janvier, août et novembre. Les autres Lamellibranches,  
Couteau E. ensis et Mactre solide Sp. solida, demeurent toujours très faiblement représentés. j
Cependant l'importance de cette dernière varie de manière très importante selon les conditions I
météorologiques comme le prouvent nos résultats obtenus non plus par observation directe mais 1
par analyse de restes alimentaires, données ne prenant donc en compte que les proies comportant l
des parties dures (coquilles ou tests). ‘ j
· l
  i
1988 1990 1991 A i
Tempêtes 0 + + + +
n 81 48 117
M. edulis 72,8 0 0
E. ensis 17,3 _0 0 .
C. edule . 9,9 6,3 95,7 j
Sp. solida 0 93,7 4,3 É
Tableau I - Variations interannuelles du régime alimentaire du Ã
Goéland cendré sur le littoral sableux en janvier. j
1 1990 1991 j
Tempêtes + + + 0 ` ‘
n 75 112 i
C. edule 6,7 99,1 l
Sp. solida 93,3 0 ‘
Ps. miliaris 0 0,9 j
Tableau Il - Variations interannuelles du régime  
alimentaire du Goéland cendré sur 3
le littoral sableux en février. j
I
" 1
l
l
•
l
l

3 91
Les petits Crustacés occupent une grande place dans la diète de février et de mars, et de
manière moindre dans celle d'octobre, ceci en nombre de proies mais pas en biomasse du fait de
leur taille très modeste. Ce groupe est également représenté par le Crabe vert C. macnas en
septembre et par la Crevette grise Cr. crangon en janvier, février, septembre et surtout
novembre.
Les Annélides déterminés sont L. conchilega (janvier à mars et août à novembre mais
seulement important en octobre) et P. koreni (février).
Présent en faible nombre de janvier à avril, en septembre et novembre, les Poissons
semblent surtout représentés par des Ammodytidae et des Pleuronectidae (le Flet Pl. jlesus
notamment), voire des Clupeidae (notamment un Sprat Spr. sprattus en septembre).
. L’analyse de restes alimentaires nous a permis de déceler la présence de l'Oursin
Psammechinus miliaris dans le régime en février et novembre.
Sur l'ensemble de l'année au Parc Ornithologique du Marquenterre (n = 27) , nous avons
relevé les proies suivantes :
Poussin (1 jour) Gallus gallus 16 59,3 %
Insectes 5 18,5 %
Anguille Anguilla anguilla 2 7,4 %
Avocette Recurvirostra avosctta 1 3,7 %
Chevalier gambette Tringa totanus 1 3,7 %
Poisson (cadavre) 1 ` 3,7 %
A FletPl. flesus 1 3,7 %
Les Poussins d'un jour constituent la nourriture principale de certains oiseaux captifs de
ce `Parc. L'Av0cette capturée était un poussin âgé seulement de quelques jours (M.
MENNECART). ll s'agit d'un prélévement somme toute modeste si nous considérons que cette
espèce se reproduit sur le site depuis 1975 pour atteindre un maximum de plus de 100 couples
entre 1983 et 1985 (SUEUR et COMMECY 1990) et qu'elle fait l'objet d'un suivi régulier. Le
Chevalier gambette était un cadavre d'un oiseau probablement blessé au fusil auparavant et venu
1 se réfugier au Parc. A
Pour d'autres localités de la plaine maritime picarde, nous ne disposons que de données
très modestes. Ainsi pour les agglomérations, 23 oiseaux se nourrissent de pain pour 2 autres
consommant du gras. Sur l'estran de Cayeux-sur—Mer en février 1985, quelques individus
prélévent 1 Annélide et 7 Couteaux Ensis sp. (dont 1 E. ensis de 76 mm et 2 E. siliqua de
105 et 124 mm). Au Hâble d'Ault, nous avons relevé la consommation d'un cadavre de Passereau
(Grive Turdus sp. probablement) en février 1985 et de pain en juillet 1981. Mentionnons
également dans les milieux non aquatiques, la capture d'un Mulot sylvestre Apodemus sylvaticus
en février 1979 (X. COMMECY), de Fourmis ailées en juillet 1986 (obs. pers.) et la découverte
de pelotes contenant de l'ensilage de Maïs Zea mays en octobre 1986 (L. TOUTAIN).

CONCLUSION ·
Le régime alimentaire du Goéland cendré est beaucoup plus varié sur le littoral sableux au 1
nord de la baie de Somme que dans l'estuaire même, ceci en relation avec une plus grande (
abondance d‘especes-proies disponibles. 1
Bon nombre de proies, ou plus généralement d'aliments, que nous avons déterminé sur le
littoral picard, ne sont pas mentionnés dans la littérature (GLUTZ VON BLOTZHEIM et  
BAUER 1982, CRAMP et SIMMONS 1983) comme figurant dans le régime alimentaire du 1
Goéland cendré : le Maïs Z. mays (toutefois la consommation de céréales, notamment de Blé
Triticum sp., est signalé au printemps et à l'automne par CRAMP et SIMMONS 1983), le 1
Gastéropode H. ulvae , la Moule M. edulis , les Couteaux E. ensis et E. siliqucz , la Mactre 1
solide Sp. solida , les Crustacés Amphipodes Bazhyporcia sp. et Corophium sp. (mais CRAMP
et SIMMONS 1983 signalent la consommation de Hyale sp. et de Pseudalibrotus littoralis ), la l
Crevette grise Cr. crangon (toutefois le genre Crangon est mentionné par VERNON 1972), le i
Crabe vert ou enragé C. maenas , les Annélides L. conchilega , P. koreni et N. divcrsicolor (
(toutefois le genre Nereis est mentionné par GLUTZ VON BLOTZHEIM et BAUER 1982),
l'Oursin Ps. miliaris (mais GLUTZ VON BLOTZHEIM et BAUER 1982 signalent comme
Echinoderme capturé l'Etoile de mer Asterias rubans ), le Flet Pl. flesus , l'Anguille A. anguilla  
, le Sprat Spr. spmttus (mais un autre Clupeidae, le Hareng Clupca harengus , est mentionné »
par CRAMP et SIMMONS 1983), le Poussin d'un jour G. gallus (cadavre), le poussin i
d'Avocette R. avosetta (toutefois CRAMP et SIMMONS 1983 signalent que le Goéland cendré ;
tue occasionnellement des poussins d'Anatidae et d'oiseaux nichant au sol comme le Pipit t
farlouse Anthus pmtensis ou le Râle des genêts Crex crex ), le Chevalier gambette T r. tozcmus  
(cadavre) et le Mulot sylvestre A. sylvaricus (mais GLUTZ VON BLOTZHEIM et BAUER 1
1982, de même que CRAMP et SIMMONS 1983, indiquent la capture de Rongeurs Microtidae, ,
Muridae et Soricidae). l
Le grand nombre de données inédites tient au fait que peu d'études ont été consacrées au  
régime alimentaire du Goéland cendré, en particulier en milieu estuarien ou littoral. 1
Toutefois, des précisions peuvent encore être apportées y compris dans les sites où le  
régime est le mieux connu : baie de Somme pour les périodes de mars à juillet et de septembre à (
décembre et littoral nord pour avril à juillet et novembre. L'étude précise du régime dans les «
· autres localités (Parc Omithologique du Marquenterre, Hâble d'Ault, agglomérations et milieux  
cultivés de la plaine maritime picarde, etc) reste à faire. 1
REMERCIEMENTS 1
Nous tenons à remercier messieurs Xavier Commecy, Martial Mennecart et Lionel .
Toutain pour les observations qu'ils ont bien voulu nous communiquer. (
I

93
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I
I
4 I
9 I
I
COMMENSALISME DES BECASSEAUX SANDERLING Calidris alba ET I
VARIABLE Calidris alpina VIS-A-VIS DU GOELAND CENDRE Lams canus I
I
par François SUEUR  
I
I
I
I
 
Si le Goéland cendré Laras canus est connu pour parasiter de nombreuses espèces  
(BARNARD et THOMPSON 1985), dont le Bécasseau sanderling Calidris alba s'alimentant I
d'Annélides (RIGAUX 1984), nous avons eu l'occasion de noter une relation hétérotypique  
inédite. 1 _ I
Le 3 février 1991 sur la plage de Saint—Quentin-en-Tourmont (Somme) au nord de la baie I
de Somme alors que nous observions des Goélands cendrés consommant des Coques  
Cerastoderma edule après les avoir laissées tomber d'une certaine hauteur, nous avons eu la I
surprise de constater qu'une quarantaine de Bécasseaux sanderlings et trois Bécasseaux variables É
C. abnna exploraient les coquilles une fois délaissées par les Laridés. Nous avons ensuite I
remarqué que les deux espèces de Limicoles se nourrissaient de la chair restée attachée aux
valves, en particulier celles des muscles adducteurs. Nous avions déjà noté ce comportement de la
part de trois Bécasseaux sanderlings le 10 décembre 1989 à Quend (Somme).  
I
Ce comportement illustre une nouvelle fois la complexité des relations interspéciiiques.  
BIBLIOGRAPHIE I
I
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' I
I
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_ I
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I

I 95
KLEPTOPARASITISME DU GOELAND CENDRE Larus canus ET DE LA
MOUETTE RIEUSE Larus ridibundus VIS-A-VIS DU VANNEAU HUPPE
Vanellus vanellus ET DU PLUVIER DORE Pluvialis apricaria
par François SUEUR
. INTRODUCTION A
Le lcleptoparasitisme, phénomène fréquent chez les oiseaux (BROCKMANN et
BARNARD, 1979), est le plus souvent envisagé comme une relation bispécifique entre un
parasite et une espèce victime de celui—ci (CALVARIO et al. , 1984 ; TRIPLET, 1984 ;
BARNARD et THOMPSON, 1985 ; FRATICELLI, 1985 ; THOMPSON et LENDREM, 1985 ;
THOMPSON, 1986 ; TRIPLET et ETIENNE, 1986 ;.SUEUR, 1987). Même lorsque plusieurs
\ de ces taxons sont étudiés simultanément, les raisons du choix du kleptoparasite d'une espece
cible plutôt que d'une autre sont rarement évoquées. Nous avons abordé cette question grâce à
des observations effectuées en baie de Somme (Mouette rieuse Larus ridibzmdus parasitant
diverses espèces de Limicoles) dans un travail à paraître (SUEUR 1993). Nous présentons ici les
résultats concernant un systeme apparemment plus simple (un seul type de proie, 2 oiseaux
1 parasités, 1 parasite-parasité et 1 parasite) selon une approche quelque peu différente.
` MATERIEL ET METHODES _
1
1 Nous avons dénombré un groupe polyspécifique s'alimentant de Lombrics dans un pré
1 non loin du Hourdel sur la commune de Cayeux—sur—Mer (Somme) le 6 mars 1986. Nous avons
l également relevé tous les comportements kleptoparasites ainsi que les espèces concernées.
1
( RESULTATS
· Le groupe comprenait 165 Vanneaux huppés Vanellus vanellus , 36 Pluviers dorés
1 Pluvialis apricaria , 14 Goélands cendrés Larus canus et 42 Mouettes rieuses.
1 Nous avons relevé 157 cas de kleptoparasitisme répartis comme suit :
1 - Vanneau huppé parasité par Mouette rieuse (78 cas) et par Goéland cendré (33 cas),
1 · Pluvier doré parasité par Mouette rieuse (27 cas) et par Goéland cendré (12 cas),
1 - Mouette rieuse parasitée par Goéland cendré (7 cas).
  Nous pouvons remarquer que la Mouette rieuse parasite de préférence le Pluvier doré au
1 Vanneau huppé tandis qu'une telle sélectivité n'est pas observée chez le Goéland cendré (tableau
1 I) qui exploite indifféremment les deux Limicoles mais aussi la Mouette rieuse (tableau Il).

_ 96 A 1
1
1
111/ lî ’· 3 I
Lr  V78 27 4,11  1
 T ZE 19 îî 1
Lc [1 sa 12 2,44NS 1
ïî 37 îêlîî 1
Tableau I - Sélectivité de la Mouette rieuse (Lr) et du Goéland cendré (Lc)
kleptoparasites du Vanneau huppé (Vv) et du Pluvier doré (Pa).
· 1
 Vv  L  S
Lc 1 aa 12 r 7 2,5aNs 1
îî 35 ïlîîî 1
  1
Tableau II - Sélectivité du Goéland cendré (Lc) kleptoparasite du Vanneau huppé (Vv), du 1
Pluvier doré (Pa) et de la Mouette rieuse (Lr). 1
V V Y 1
1
1
1
1
1
1
1
, 1
1
1

97
DISCUSSION
La preference de la Mouette rieuse pour le Pluvier doré peut s'expliquer par une très nette
différence de taille entre ces deux espèces. Cette dernière, moindre avec le Vanneau huppé,
pourrait rendre le kleptoparasitisme plus difficile.
Le Goéland cendré parasitant indifféremment les trois autres espèces possède
probablement de meilleures adaptations pour utiliser ce comportement : en particulier agressivité
plus importante et changements de trajectoires de vols plus rapides.
BIBLIOGRAPHIE ·
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1
1
1
1
1
1
1
1
1

A E
98  
Q
UTILISATION DES ESTRANS COMÃME BIOTOPES D'ALIl\/IENTATION PAR Q
LA CORNEILLE NOIRE Corvus c0r0ne comme  
par François SUEUR 1
E
Toute l'année en baie de Somme comme sur le littoral au nord de celle—ci, des Corneilles i
noires Corvus comite c0r0ne fréquentent les vasières et les estrans sableux à la recherche de  
nourriture. Aussi avons-nous noté leurs comportements et cherché à déterminer les aliments I
ingérés. « }
Les Corneilles noires prospectent l'ensemble des vasières et des estrans avec une
préférence pour les laisses de mer, les "bâches" et le bord du flot aussi bien à marée basse qu'à
marée haute.
Nous avons noté la consommation de cadavres en août et de décembre à février : Grèbe I
huppé Podiccps cristatus , Canard colvert Anas platyrhynchos , Huîtrier pie Haematopus
ostralegus et Lapin de garenne Oryctolagus cwziculus . La Moule Mytilus edulis est ingérée en
janvier, avril, août, septembre et décembre, soit à chacune des saisons. La Coque Cerasmderma
edulc figure dans le régime alimentaire de la Corneille noire d'octobre à janvier. Les oiseaux
obtiennent ce coquillage en l'extrayant du substrat ou en parasitant des Goélands cendrés Larus
canus . Ce comportement leur évite d'avoir à casser les coquilles en les laissant tomber d'une
certaine hauteur comme le font les Goélands cendrés et comme elles le réalisent très souvent
lorsqu'e11es se les procurent elles—mêmes. C
En mai 1986 en baie de Somme, nous observons une Corneille noire défonçant à coups de
bec une banquette édifiée par les Annélides Pygospio elegans et se nourrissant de ces animaux .
ainsi que de déchets divers se trouvant aux alentours. En décembre 1987, X. COMMECY
(comm; pers. ) note la consommation d'un gros Insecte. En mars 1992, un oiseau se nourrit
d'une ponte de Buccin Buccinum undatum .
I
l

99
REFLEXIONS SUR LA FAUNISTIQUE ET LA FLORISTIQUE EN
PICARDIE
par François SUEUR
L INTRODUCTION - `
Depuis quelques années, nous assistons à un développement des revues naturalistes
picardes : Le Bulletin de la Société Linnéenne Nord—Picardie , qui sous des titres divers et
montrant parfois de nombreuses années, voire de décennies, d'intermption, existe depuis le
19ème siècle et publie surtout des travaux botaniques, avec cependant une place pour
1'ornithologie et d'autres sciences naturalistes ; L’Avocette , qui atteint en 1992 sa 16ème année
d'existence publiant des articles et notes essentiellement omithologiques, parfois mammalogiques
et plus rarement consacrés à d'autres disciplines ; Picardie Nature surtout consacrée à la
protection de la nature dans la région mais qui accueille aussi des articles sur les milieux, la flore,
et la faune ; Picardie Ecologie , fondée par des naturalistes de terrain tournés en grande majorité
vers la protection de la nature et plutôt revue de vulgarisation à l'origine, est devenue avec sa
deuxième série et après quelques années de flottement une publication exposant les thèses des
ornithologues favorables à la chasse, même si quelques articles de ces mêmes auteurs concernent
les Mammifères et parfois la flore ; Le Bulletin de liaison du GEOR 60 consacré à l'avifaune du
département de l'©ise ; L’Entomologiste Picard , succèdant au défunt Rutilus , fondé après le
départ des entomologistes de Picardie Ecologie suite à des divergences concernant en particulier
la teneur souvent polémique de la revue et l‘attitude vis-à—vis de la protection de la nature, cette
nouvelle revue consacrée aux Insectes de Picardie en est à sa 3ème année d'existence.
Ces publications, s'appuyant sur des associations comportant un nombre plus ou moins
important de membres, permettent la parution d'une masse de documentation sur la flore et la
faune picardes, dont l'interprétation en vue d'effectuer dessynthèses pose parfois problème. Il
convient donc de s'interroger sur les trois phases nécessaires en faunistique et en floristique :
l'observation et son interprétation, la documentation et la rédaction en vue de la diffusion.
L'OBSERVATION
Avec l'améli0ration des critères de détermination des espèces et l'augmentation de la
compétence des naturalistes de terrain, pour la plupart amateurs en Picardie, dans certaines
disciplines dont l'ornithologie nous ne rencontrons plus que très épisodiquement des difficultés
liées à d'éventuelles erreurs de détermination.
Récemment, ETIENNE et TRIPLET (1991) ont relaté l'observation d'un Harle couronné
, Mergus cucullatus au Hâble d‘Ault. Ne sachant comment interpréter cette donnée, ils enquêtent
dans le voisinage et aboutissent aux conclusions suivantes : "L'oiseau provenait d'un élevage,
portait une bague de cet élevage, était éjointé et s'était tout simplement échappé de celui—ci. .." Si
la conclusion principale, en l'occurence la provenance d'un élevage, peut être tenue pour très

100 1
5
vraisemblable aux dires mêmes d’autres observateurs (L. GAVORY, F. SUEUR, P. et S. l
UNDERWOOD in DUBOIS et le C.H.N., 1991), aucun n'a pu observer lorsque cet oiseau Q
battait des ailes un éjointage quelconque ou lorsqu'il se grattait de bague d'élevage. Il est possible j
qu'il ait eu, au moment de son évasion, seulement les rémiges d'une aile coupées. Remarquons 4
au passage que nous avons eu l'occasion, il y a quelques années, d'expertiser pour la garderie de  
la chasse et de la faune sauvage en vue d'une action en justice des oiseaux en provenance de cet  
élevage présentés par ce dernier comme Sarcelle "exotique" Anas sp. (nom exact ayant échappé  
aux gardes) et Garrot d'Islande Bucephala islcmdica se révélant en fait comme un couple de î
Fuligules nyrocas Aythya nyroca et un autre de Garrots à oeil d'or B. clcmgula . Ces deux E
anecdotes montrent à quel point l'utilisation des données de seconde main peut être risquée.
Dans un travail antérieur (SUEUR, 1989), nous avons évoqué les problèmes engendrés par t
la variabilité des recensements de l'avifaune en baie de Somme, variabilité ayant des causes
multiples et pouvant provoquer des difficultés quant à Pinterprétation des fluctuations
enregistrées, sans que soit remise en cause la qualité des observations. La méconnaissance d'une
telle variabilité peut entraîner dans les voies de la polémique en évoquant des sous—estimations ou
des sur—estimations en fonction de ses propres observations utilisées comme référence. Le cas le
plus caricatural est représenté par un complément à un compte-rendu d'observations réalisées
pendant une vague de froid (TRIPLET et al. , 1986). Lors de la réalisation d'un travail de j
synthèse (SUEUR et COMMECY, 1990), nous avons réalisé des simulations sur ordinateur en
utilisant les données citées par TRIPLET et al. (1986) et celles publiées antérieurement sur la
même période et le plus souvent critiquées par ces auteurs (BACROT et SUEUR, 1985) : les
résultats des moyennes calculées ne différent le plus souvent que pour le troisième chiffre
significatif (par exemple pour celui des unités pour une espèce se dénombrant par centaines
d'individus) ! ,
Plus récemment, GAVORY et SUEUR (1991) ont montré que l'interprétation de È
fluctuations d'effectifs d'oiseaux d'eau, supposées réelles, présente toujours des difficultés.  
Il faut également avoir conscience de la limite de ses observations. Ainsi, à partir de leurs
données obtenues dans le Marquenterre, ETIENNE et HENG (1988) y définissent des noyaux de l
populations de Chevreuil Capreolus cczprcolus . L'existence réelle de telles sous—unités
entraînerait à terme une consanguinité très défavorable à l'espèce. L‘observation de mouvements  
entre les massifs boisés et les marais en traversant les prés et les champs (nous avons affaire ici, i
rappelons-le, au chevreuil de plaine), même dans le courant de la journée, permet de comprendre
que ces noyaux ne sont qu’une vue de l'esprit très éloignée de la réalité.
î
LA DOCUMENTATION [
Avant la rédaction d'un article, tout naturaliste se doit de replacer son ou ses observations i
dans le cadre des connaissances acquises au niveau régional, voire national ou international, selon j
la portée de ses données de terrain. Cette phase de documentation demeure encore trop souvent  
ignorée dans bon nombre de notes, tandis que pour les articles, elle est davantage prise en
compte, même si des progrès restent à faire.
Ainsi, ETIENNE (1987) publie une note sur les premières preuves de nidification du
Traquet tarier Saxicola mbetm dans le Marquenterre, indiquant même qu'il s'agit d'un ,
"événement presque aussi important que la nidification de la Gorgebleue..." alors qu'il suffisait 1
de se reporter au travail fondamental de YEATMAN (1976) pour remarquer qu’elle était déjà i
connue entre 1970 et 1975. La mise en cause des travaux de COMMECY et SUEUR (1983), puis  
I

1 © 1
de MOUTON (1984), considérant le Traquet tarier comme nicheur dans la région ne se justifiait
donc pas.
De même, cet auteur (ETIENNE, 1991) mentionne pour le Marquenterre 8 espèces
d'Orchidées que nous n'avions pas signalé dans un travail antérieur de 10 ans (SUEUR, 1981a) :
Orchis bouc Himantoglossum hircinum , bouffon Orchis m0ri0 et pyramidal Anacamptis
pymmidalis , Grande Listère Listem ovata , Orchis à feuilles larges Dactylorhiza majalis , à
feuilles tachetées D. maculata , tacheté D. fuchsii et incarnat D. incamata . Il omet de signaler
que nous avions mentionné 0. morio , D. majalis , D. maculata (avec notamment les sous-
espèces meyeri et elodes ) et D. irzcamara dans trois travaux bien antérieurs à son étude
(MERIAUX, SUEUR et al. , 1986a et b, 1987), et ceci pour nombre de stations. Nous avons
aussi signalé H. hircinum et L. ovata dans notre étude préalable pour le projet de réserve
naturelle en baie de Somme (SUEUR, 1987).
ETIENNE (1988) introduit une étude sur les Chiroptères par le commentaire suivant :
"Nous souhaitons attirer l'attention de quelques ornithologues picards en espérant les sortir un
peu du monde des oiseaux, pour les plonger de temps à autre dans l'univers des mammifères." Là
encore, nous sommes en face d'un manque flagrant de documentation. En effet, les ornithologues
picards n'ont pas attendu les conseils de cet auteur pour réaliser des études sur les Mammifères
(MASSON et ROYER, 1978 ; SUEUR, 1978, 1981b, 1983 ; SUEUR et al. , 1984a ; SUEUR,
1986), mais aussi l'ensemble des Vertébrés (NEVEU et SUEUR, 1978 ; SUEUR, 1984), les
Amphibiens (SUEUR, 1982 ; SUEUR et al. , 1984b), les Insectes (SUEUR, 1979, 1985a, b et
c) ou 'participer à des atlas nationaux concernant les Amphibiens et les Reptiles (Société
Herpétologique de France, 1978) ou les Mammifères (FAYARD, 1984), pour ne citer que
quelques travaux antérieurs à la publication d'ETIENNE (1988). De plus, il est curieux qu'un
observateur cherche à imposer à d'autres leurs centres d'intérêt.
Ces quelques exemples montrent à quels excès ridicules peuvent mener la consultation très
partielle des publications existant sur un sujet associée à une attitude très supérieure vis—à-vis
d'auteurs ayant précédemment travaillé sur le même sujet. Dans le doute, il convient d'être `
modéré dans sa critique sous peine de s'exposer à des mises au point justifiées.
LA REDACTION
1 ,
i Cet aspect du travail en faunistique et en floristique apparaît bien souvent fastidieux à bon
A nombre de naturalistes régionaux. Il est cependant indispensable. Certain d'entre nous ont à
1 l'esprit l'exemple d'obse1\/ateurs de terrain très compétents possèdant de vastes connaissances sur
i la flore et la faune de la région, et d'autres parfois, dont aujourd'hui la plupart des données sont
j tombées dans l'oubli, faute d'avoir été publiées.
  La rédaction est un exercice très personnel pour lequel il est difficile de donner des
' conseils allant plus loin que "les recommandations aux auteurs" figurant dans la plupart des
É revues nationales et internationales, et commençant à apparaître dans les régionales.
  Toutefois, le titre devra être assez concis. Pour le texte, il convient d'éviter les phrases
L trop lapidaires ou au contraire très longues, le style demeurant affaire d'appréciation personnelle.
É Il convient de prendre garde aux contradictions au sein d'un même texte, à moins qu'elles
I ne traduisent le cheminement de la pensée et la substitution d'hypothèses à d'autres. De telles
, contradictions doivent cependant être explicitées. Un exemple de contradiction flagrante nous est
1 donné dans le travail de ROBERT (1984) sur le Chevalier guignette Actitis hypoleucos . En
i effet, il réfute la reproduction de cette espèce dans le Marquenterre en 1976 et 1977 dans son
n

1 o 2 i
paragraphe "II Observations récentes (1968-1983)" sur la base d'arguments plutôt spécieux et  
l'accepte en conclusion sans aucune précision. i
Nous tenons aussi à attirer l'attention sur un travers qui consiste à réfuter les données  
antérieures à la sienne afin de la présenter comme la première en son genre. Ainsi, ROBERT et  
BOULLE (1987) rejettent la reproduction de la Foulque macroule Fnlica arra dans la vallée des  
Evoissons en 1984 afin de pouvoir considérer leur donnée de 1987 comme le premier cas pource ï
secteur géographique. î
coNcLUsroN i
1
Tout travail scientifique nécessite trois phases : étude, documentation (ces deux premières _  
s'interpénétrant et agissant le plus souvent l’une sur 1'autre) et rédaction. Ce sont ces trois aspects 1
fondamentaux que nous avons brièvement abordés pour la floristique et surtout la faunistique en i
Picardie. · ;
Ce travail a égalemement été l'occasion d'apporter quelques précisions sur des acquis plus  
ou moins récents. î
C Puisse cette modeste contribution à la réflexion sur ces disciplines naturalistes dans notre t
région éviter certains écueils au plus grand nombre d'entre nous.  
1
REMERCIEMENTS 1
Nous tenons à remercier Monsieur Jean-Luc Mériaux, Docteur ès Sciences et directeur des
études de 1'AMBE, pour son aide lors de la réalisation de ce travail. · ,
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