Avocette 1996 (20) 1-2
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1996 · 20 (1-2) pages 1 à 34 rssiv 0181-0782
• Avifaune nicheuse de la plaine • La Chouette Chevêche
maritime picarde en 1994 (milieux Athene noctua
prairiaux, pal ustres et bocagers) dans le bocage des franges
_ _ _ _ normandes de l'Oîse
• Nidificateon de l’Avocette gt dg la Somme
Recurvirostra avocetta
dans le département de l’Aisne • Recensement des Iaridés
et en Picardie en 1994 hivernante en Picardie -
_ _ _ _ _ hiver 1996-1997
• Un second site de nidrfncation
de |’Aigrette Garzette • Statut de la Grande Aigrette
Egretta garzetta en Picardie Egretta alba en Picardie
• Étude du Tarier Pâtre Saxicola • Le statut de la Panure
torquata dans les clairièree de la forêt a Moustache Panurus
domeniale de Compiègne (Oise) biarmicus dans |‘©ise
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Revue de ia Centrale omîthelogîque picarde


			
ornithologique
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  e L’AV©CE`|`|'E - 1996 — 20 (1-2) pages 1 à 34
pages 1 à 16:
AVIFAUNE NICHEUSE DE LA PLAINE MARITIME PICARDE EN 1994
(milieux prairiaux, palustres et bocagers)
par Stéphanie FLIPO
page 17 :
NIDIFICATION DE L’AVOCE`l`l'E Fiecurvirostra avocetta
DANS LE DEPARTEMENT DE L’AISNE EI' EN PICARDIE EN 1994
par Laurent GAVORY
pages 18 et 19:
UN SECOND SITE DE NIDIFICATION DE L’AIGREI'TE GARZETTE Egrerta garzerta
EN PICARDIE
par Xavier COMMECY
pages 20 à 24 : _
ETUDE DU TARIER PATRE Saxico/a torquata _
DANS LES CLAIRIERES DE LA FORET DOMANIALE DE COMPIEGNE (OISE)
par Rémi FRANCOIS
pages 25 à 28 :
LA CHOUEITE CHEVECHE Athene noctua
DANS LE BOCAGE DES FRANGES NORMANDES DE L’OISE ET DE LA SOMME
par Rémi FRANCOIS
page 29 : ’
RECENSEMENT DES LARIDES HIVERNANTS EN PICARDIE - HIVER 1996-1997
par X. COMMECY et E SPINELLI
pages 30 et 31 :
STATUT DE LA GRANDE AlGRE`l`|'E Egretta alba EN PICARDIE
par X. COMMECY , V. BAWEDIN et R CARRUEFTE
pages 32 à 34 :
LE STATUT DE LA PANURE A MOUSTACH ES Panurus biarmicus DANS L’OISE
par F. SPINELLI
L'Avocette, revue de la Centrale Ornithologique Picarde (C.O.P.), est éditée par |'association Picardie Nature -
14, place Vogel - BP 835 - 80 000 Amiens
Directeur de la publication 2 Xavier Commecy - Conception et mise en page 1 Gérard Deloison .
Dessin de couverture et illustrations : Cédric Louvet   _ au ‘
`Iirage :220 exemplaires - Prix d’un numéro :50 E ` (_ W (C
Dépôt légal : Préfecture de la Somme · FR ISSN 0181 - 0782   `”"*i°`f
l Imprimerie : CAT G. Couthon àAmiens _ __


			
AVIFAUNE NICHEUSE
DE LA PLAINE MARITIME PICARDE EN 1 994
IIIIIIIBUX |)I'8II'I8UX, |)aII.IS'IÈI'€S Gt bOCHQ8I'S)
par Stéphanie FLIPO
INTRODUCTION des Sites Naturels de Picardie (S. FLIPO). Les prospections
de terrain ont été mises en oeuvre par le Conservatoire
En 1994, en application d‘un règlement européen visant des Sites Naturels de Picardie (S. FLIPO), la Centrale
la promotion des pratiques agricoles respectueuses de l'en- Ornithologique Picarde (L. GAVORY) et l'OHice Natio-
vironnement, une opération locale agriculture-environ- nal de la Chasse (P. TRIPLET). D'autres personnes
nement a été mise en place en plaine maritime picarde. ont également contribué à la réalisation de l'étude (trans-
L'objectif général de ce type d'opération est d'encoura- mission de données récentes et/ou prospections) :VÉ
ger le maintien de modes de production agricole adap- BAWEDIN, P CARRUEITE,]. DURANI, P ETIEN-
tés à la gestion de l'espace et de son patrimoine naturel NE, G. FLJOHARTQM. HERNO'I§].B. MOURONVAL,
par la signature de connats de 5 ans entre des agriculteurs ]. MOUTON et ].C. ROBERT.
volontaires et l'État. Ifobjectif du présent article est de rendre compte des prin-
Dans le cadre du lancement de l'opération locale en plai- cipaux résultats du volet "avifaune" de cette étude d'ac-
ne maritime picarde, une étude "d'accompagnement" a compagnement. Après une description succincte de la plai-
été réalisée. Elle avait pour objectif de décrire l'état ini- ne maritime picarde, la méthodologie de l'étude est
tial agri—environnemental et d'élaborer un protocole de présentée et les résultats sont commentés.
suivi environnemental destiné à tenter de mesurer les effets
de l'opération locale. Différents thèmes ont été abordés, 1 . PRÉSENTATION SUCCINCTE
qui se répartissent en trois volets : DE LA PLAINE MARITIME PICARDE
- écologique (habitats, flore, avifaune, faune des milieux
aquatiques 2 odonates, batraciens, invertébrés aqua- Il y a environ 2000 ans, la plaine maritime picarde était
tiques) 5 composée d‘un mélange d'eau douce (en provenance de
- agricole 5 l'Autl1ie, de la Maye et de la Somme) et d'eau salée. Elle
- hydrologique. a ensuite été progressivement soustraite au domaine
Cette étude a été ünancée par la Direction Régionale de maritime par l'action conjuguée de plusieurs phéno-
l’Environnement de Picardie et par le Conseil Régional mènes naturels (régressions marines, atterrissement de
de Picardie. La maîtrise d'ouvrage a été réalisée par le Syn- la baie de Somme) et artificiels (édification de digues déli-
dicat Intercommunal de Développement Economique mitant des renclôtures (= polders) et création d'un
et d'Aménagement du Ponthieu-Marquenterre et la réseau de fossés de drainage afin d'évacuer les eaux vers
maîtrise d'oeuvre a été assurée par le Conservatoire des la mer) dès 1099.
Sites Naturels de Picardie en partenariat, pour le volet avi- Le contexte géologique ainsi que les activités humaines
faune, avec les organismes suivants : la Centrale Omi- pratiquées sont à l'origine de la richesse et de la diversi-
thologique Picarde (COP) et l'Office National de la té biologique de la plaine maritime picarde.
Chasse (ONC). Ce terroir couvre environ 25 000 hectares entre la val-
La coordination a été eiïectuée par le Conservatoire lée d'Authie au Nord et la vallée de la Bresle au Sud. Une
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IJAVOCETTE 1996 - 20 (1-2) 'I Avifaune nîcheusa de la plaine maritime picarde en 1994

falaise morte constitue la limite Est de la plaine mariti- toire des Sites Naturels de Picardie, Cmtrale Omithologique
me au delà de laquelle s'étendent les régions naturelles Picarde, Oflice National de la Chasse. SIDEA Ponthieu-
du Ponthieu et du Vimeu. Cette falaise devient vive au Marquenterre, Conseil Régional de Picardie, DIREN
Sud, à partir d'Ault. Picardie. 135 p.), on trouve une synthèse par espèce étu-
Dans la partie Est des bas—champs du Marquenterre , diée comprenant son statut général, son statut local tel
la présence de tourbe a permh le développement de marais qu'il est connu en Picardie et en plaine maritime picar-
arrière-littoraux qui sont particulièrement attractifs de, les résultats des prospections menées en 1994 ainsi
pour l'avifaune. Cette série de marais s'étend de Nam- que l'intérêt que représente la plaine maritime pour l'es-
pont au Nord jusqu’à Sailly-Bray au Sud. pèce. Ensuite, les résultats sont traités par zone d'étu-
De vastes superficies de prairies (environ 3000 hec- de et une analyse succincte des points d'écoute est
tares) couvrent encore la plaine maritime picarde mal- fournie.
gré l'évolution des pratiques agricoles qui ont été récem- Dans le présent article, sont présentes les résultats des
ment intensifiées ou profondément modifiées zrecul de prospections réalisées en 1994, en distinguant une
l'élevage, retournement des prairies permanentes et approche par espèce (avec des commentaires sur le sta-
drainage, disparition des éléments structurants du pay- tut des espèces en plaine maritime) et une approche par
sage (haies, saules têtards, mares ...), déprise dans cer- zone d'étude (avec des commentaires sur l'intérêt de cha-
tains cas. cune d'elle au regard de l'avifaune nicheuse).Voir carte
Is polders de la baie dïàuthie, la base vallée de la Somme, n°l : zones d'étude et secteurs de référence (ci-contre).
le Hâble d'Ault et sa périphérie font partie des secteurs
de la plaine maritime qui comportent encore de vastes 2.2. Collecte des données
secteurs de prairies d'un seul tenant. Chaque zone d'étude a bénéficié d'au moins six visites
L'omniprésence de l'eau liée à la conüguration de œ ter- pendant la saison de reproduction.A chaque passage, les
ritoire explique la présence de prairies particulièrement espèces étudiées ont été cartographiées précisément
humides, qui sont parfois nommées "marais" sur carte (1/25 000 voire 1/ 10 000). Certaines prospections ont
IGN au 1/25 000 (exemples : marais de Saigneville et été réalisées durant la nuit (recherche de la Chouette che-
marais de Poutrincourt). Ce type de prairie s'observe vêche, de la Marouette ponctuée ...) ou au lever du soleil
notamment à la périphérie des marais arrière-littoraux (recherche du Canard souchet, de la Sarcelle d'été ...).
picards et dans les basses vallées de l'Authie et de la La méthodologie a été adaptée aux différentes espèces
Somme. recherchées de façon à maximiser leur détection.
Enfin, de belles zones bocagères comprenant des haies On trouvera ci-après la méthodologie utilisée pour les dif-
à vieux saules taillés en têtard se maintiennent encore aux férentes espèces recherchées.
environs de Quend (bas-champs du Marquenterre) ,
entre Favières et Noyelles-sur-mer, entre Boismont et Sai- 2.2. 1 . Anati dés
gneville (basse vallée de la Somme au Sud du canal de La méthode utilisée pour quantifier les eiîectifs nicheurs
la Somme) et aux environs de Lanchères, Hurt,VVathié- des différentes espèces de canards s’appuie sur le pro-
hurt, Salenelle (bas-champs de Cayeux). tocole dit lourd d’étude de la reproduction de ces
oiseaux, utilisé par l’Ofiîce National de la chasse.
2. MÉTHODOLOGIE La méthodologie consiste à visiter chaque site au moins
une fois par semaine, aux heures les plus favorables
2. 1 . Remarques préliminaires (lever et coucher du soleil), pendant toute la période de
Compte-tenu des objectifs et des moyens alloués à cette nidification.
étude, les choix suivants ont été réalisés : En 1994, les marais de Rue (anciens bassins de décan-
- les recherches ont porté exclusivement sur l'avifaune tation de la sucrerie), le marais du Crotoy et le Hâble
nicheuse, d'Ault (bas-champs de Cayeux) ont été visités au
-une liste d'espèces caractéristiques des milieuxprairiaux moins une fois par semaine du ler avril au 15
et/ou présentant un intérêt patrimonial a été établie juillet. Le Hâble d'Ault recevait jusqu’à trois visites
(cf. tableau n°1). Seules ces espèces ont été étudiées. par semaine au cours du mois de juin.La basse val-
- les prospections ne pouvant être eiîectuées sur les lée de la Somme qui a fait l’objet d’une étude
3000 hectares de prairies éligibles dans le cadre de spécifique en 1994 (TRIPLET et al., 1994) rece-
l'opération locale, des zones d'étude témoin ont été vait la visite de deux à trois observateurs quatre à
déünies d'après l'intérêt écologique de leurs milieux cinq fois par semaine du ler avril au 15 juillet. Ce
prairiaux. Des secteurs de référence, de plus faible nombre élevé de sorties était nécessaire compte tenu
superlicie, ont égalemmt été sélectionnés.Des points d'éoou- de la difficulté à trouver des espèces discrètes
te (Indices Ponctuels d'Abondance) y ont notamment comme la Sarcelle d’été.
été réalisés. A chaque vbite, les couples cantonnés étaient cartographiés
Ces zones d'étude et ces secteurs de référence sont et numérotés. Une üche fut mise au point pour chaque
représentés sur la carte n°1 (ci-contre). couple, précisant le type d’habitat fréquenté la présence
Dans le document original (FLIPO S., GAVORY L., des deux partenaires, ou d’un seul, puis la présence éven-
TRIPLET P., 1995 - Étude d'accompagnement de tuelle de poussins et différentes données comporte-
l'opération agriculture—environnement en plaine mari- mentales. En cas d’abandon du site, la cause d’échec
time picarde - volet écologique : avifaune - Conserva- était précisée dans la mesure du possible.
IJAVOCETTE 1996 - 20 (1-2) 2 Avifaune nicheuss dela plaine maritime picarde en 1994

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¤¤II¤ n 1 4 LOCALISATION DES TERRITOIRES UETUDE I ·__ II , _; ;._,_.   III. 11.....
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. ___ ______ I .1.î.I
1 99 · · VI aune rx c euse a aine mari îma car a an
6 0 2 3 A 'f I h dal I t I d 1994

2.2.2. Râle des genêts manque de moyens humains, d'attester systémati-
La méthodologie de prospection a été basée sur le pro- quement de la production eüective de jeunes par les
gramme Life Râle de genêts préconisé par la Ligue de couples cantonnés. L’effectif estimé pour l’année
Protection des Oiseaux qui permet une standardisation 1994 correspond donc à l’effectif des couples poten-
des recherches (BROYER et al., 1994). tiellement reproducteurs qui, par définition, est supé-
- Repérer au préalable les zones favorables de jour (che- rieur à l’eiîectif réellement reproducteur, seul déter-
mins, parcours, zones de prairies), minant en terme de renouvellement des populations.
- Effectuer les recensements lors des nuits où les condi- Les autres espèces de limicoles (Huîtrier-pie, Echas-
tions météorologiques sont favorables : nuits sans vent se blanche, Avocette élégante, Courlis cendré, Barge
et sans pluie, à queue noire) ont été notées en même temps que le
— Commencer les recensements à partir de la pleine nuit Vanneau, hormis la Bécassine des marais qui a fait l’ob-
(ex : 22 h à 23 h suivant les régions et la saison), jet d’une vingtaine d’écoutes crépusculaires sur diiïérents
- Réaliser au moins un passage sur toute la zone de pros- sites (prairies marécageuses).
pection (entre le 15 mai et le 15 juin),
- Elfectuer des points de "repasse + écoute" espacés en 2.2.5. Chouette chevêche
moyenne de 350 à 500 mètres. La repasse consiste à imi- La technique de la repasse a été utilisée pour ces espèces
ter à l'aide d‘un magnétophone le chant d'un oiseau pour en avril pour la Chouette chevêche et en mai pour leTor—
l‘attirer vers soi ou, tout du moins, "le faire chanter". col fourmilier (il chante principalement en avril-mai et
- Utiliser systématiquement la repasse pendant les recen- il est souvent nécessaire de le stimuler par la repasse).
sements, même lorsqu‘il y a déjà des individus chanteurs
(certains mâles peuvent ne pas réagir systématique- 2.2.6. Méthode des Indices Ponctuels
ment au chant de leur voisin et être stimulés par celui d‘un d'Ab0ndance
inconnu). Il s'agit d’une méthode de dénombrement relative des
oiseaux nicheurs . Nous nous sommœ   de la métho-
2.2.3. Marouettes de établie par BLONDEL et al. (1970). Il s'agit de
Un repérage des sites favorables est d'abord réalisé le compter tous les oisea11x perceptibles visuellement et audi-
jour : il s’agit pour la Marouette ponctuée et la Marouet— tivement dans un rayon de 100 mètres en milieu ouvert
te de Baillon de prairies humides, de cariçaies exondées et de 50 mètres en milieu fermé. Chaque point d'écou-
ou plus ou moins inondées, et plus généralement de zones te fait l'objet d'un double comptage : 1 avant le 15 mai
de transition entre prairies et marais, et parfois de et l après gcette date étant considérée arbitrairement comme
phragmitaies humides. Pour la Marouette poussin, il s’agit date charnière entre les nicheurs précoces et les nicheurs
de marais fortement inondés composés de grandes tardifs. Chaque comptage dure 15 minutes et doit être
roselières avec quelques surfaces d' eau libre. Les pros- eiïectué durant les 3 premières heures de la journée, par
pections s'etfe<1uent à la tombée de la nuit quand les condi- beau temps.
tions météorologiques sont favorables : ces espèces Pour l'analyse des données, on compte 1 couple pour 1
chantent de préférence lorsque le temps est doux, le vent mâle chanteur, 1 couple pour l nid et 0,5 couple pour
faible et le ciel dégagé. un individu isolé. On garde ensuite l'lPA le plus élevé pour
Les marouettes ne chantent que pendant un laps de chaque espèce.
temps restreint de la nuit et pendant une partie de la sai-
son de reproduction (on peut les entendre d'avril à juillet). 3. RÉSULTATS
ll faut donc multiplier les sorties nocturnes sur chacun des
sites de manière à avoir une chance d'entendre ces ralli- 3. 1 . Résultats par espèce
dés discrets. Les résultats sont donnm de manière synthétique sur le tableau
Dans le cadre de l'étude menée en la plaine maritime piœr- n°1 ci-contre (avec des indications sur le statut régional et
de, il est apparu diüicile de visiter plusieurs fois l'ensemble national des espèces). Les commentaires fournis ci-après
des sites potentiellement favorables du fait de leur concernent les espèces qui ont fait l' objet de recherches en
nombre important, surtout en 1994 compte-tenu des condi- 1994. Certaines espèces ne sont pas strictement prairiales
tions hydriques favorables. mais peuvent avoir besoin de prairies à un moment de leur
c,¤:leLorsquedesdonnéesproviexmc1itch1Pa1·corniti1ologiqt1e
2.2.4. Limicoles du Marquenterre, cela est mentionné dans le texte car le
Dans le cadre de l'étude, la recherche des indices de repro- parc n'est pas inclus dans le périmètre de l'opération loca-
duction des limicoles concemait essentiellement leVan- le agriculture-environnement (cette précision est également
neau huppé. Les zones de reproduction potentielles de détaillée dans le tableau n° 1).
cette espèce font l’objet d’un suivi annuel plus ou moins
régulier depuis le début des années 1980. Ce suivi a HÉRON GARDE-BOEUF Bubulcus ibis
consisté en 1994 en un passage par semaine sur les sites Le Héron garde-boeuf niche depuis 1992 en Picardie,
de reproduction potentiels à partir de ün mars. Le nombre au Parc ornithologique du Marquenterre avec un seul
d’oiseaux puis le nombre de nids sont notés et repor- couple (CARRUETTE et VAN DOORSSELAERE,
tés sur des cartes sulîisamment précises pour qu'ils puis- 1993).
sent être retrouvés d’une semaine sur l’autre (cas des Les sites de nourrissage les plus importants pour l'espèce
nidifications sur les labours). Il n'a pas été possible, par semblent être les prairies du Champ Neuf et le marais
UAVOCETTE 1996 - 20 (1-2) 4 Avifaune nicheuse de la plaine maritime picarde en 1994

Tableau n°1
Rn t, e Di ectîv Oiseaux Oiseaux
OISEAUX NICHEURS ,'° ° , “ _' ° menacés menacés Résultats 1994
Picardie oiseaux . .
en Picardie en France
Héron  nnieaœur ?<E> î V î 1 ¤¤¤ 16 <¤¤ POM (1))
A, Il Il E 74 couples (au POM). Quelques nicheurs
lgœ C gam: C dans la héronnière de Boismont
Cigogne blanche E ,,, ¤ V îpënlu/Bles nicheurs issus de réintroduction
s  anne blanche vtt;) =•- _ v 1 cou le nicheur  rebabte (au PoM)
c  ne tubereute j  25 cou les (+ 2 eeu tee au PoM)
Canard souchet TR -1- 80-90 ¤<>¤ 1¤S 1+ 2 ¤¤¤ 1¤S 4111 POM)
Sarcelle d'été TR _ V n 35'44 cou les
snieene d'hiver TR  
cnneun  net ‘)<E> -É1 
cnneun chi  eau E   4 6611 195 1+ 2-3 ¤¤¤ 1¤S ¤¤ POM)
Raie de  enêts TR îïîîïlî A¤¢¤¤ ¤¤¤1¤¤1
Mareuene  onctuée TR  
Mamuctœ de Bamon KE) 3- chanteurs (basse va ee Aut te et
basse vallée de la Somme)
nunnei  ie TR   12-13 ¤¤¤ 1¤S 1+ 3 ¤¤¤ 1¤S au POM)
Echasse blanche E 2 cou les en basse vallée de la Somme
P
, , 19-21 couples en basse vallée de la
Avoœm elcgamc   Svmme (+ 24 ¤¤¤ 1eS au POM)
Vamœau huppé AR - V - îîrîàîlîéëolulpîjîlc/Èntonnés (+ 3 couples
C¤m1>¤11¤¤1 varîë 2113) îîÀKK 
Individus cantonnés (Champ Neuf, Froise,
Courlis cendré E basse vallée de la Somme, Boismont) sans
suite
. 2 couples (1 couple en basse vallée de la
Barge à queue nom E - V V Somme, 1 cou le marais de Saill -Bra
. 1-2 couples cantonnés (Polder Baie
Chevalier gambette E   V d,Authi€)
Bécassine des marais E individus cantonnés (basse vallée de la
Somme, marais de Neuville
Hibou des marais 7 (E)   élixir:/gdu cantonné en basse vallée de la
C11¤¤¤11¤ ¤11¤vê¤11¤ AR _ V _ 
T6r¤¤1 f¤¤rm111¤r TR _ V _ 
Rougequcue à front blanc   V -ê;î:î1ZîlgCheurs (Bocage Boismont·
Timer des prés   V - êglîotèpës dont 2 couples au marais de
  AR   46-62 ¢<>¤ 1¤S (+ 1 ¢¤¤ 16 au POM)
Locustelle tachetée AR   40 chanteurs ( artiel)
Pie- rièche  rise   2 cou les  ossibles, 7 cou les  robables
Rareté en Picardie (d‘après Gavory et al., 1990) : E : exceptionnel, TR : très rare, R 2 rare, AR : assez rare,
PC 2 peu commun, C : commun.
Oiseaux menacés en Picardie (d'après Gavory (coord.), 1995) 2 D : espèce en danger, V : espèce vulnérable,
R 1 espèce rare, I : espèce au statut indéterminé, O : espèce occasionelle.
Oiseaux menacés en France (d'après Maurin (coord.), 1994) 2 D 1 espèce en danger, V 2 espèce vulnérable,
R : espèce rare, I : espèce au statut indéterminé.
(1) POM : Parc Omithologique du Marquenterre
UAVOCETTE 1996 - 20 (1-2) 5 Avifaune nicheuse de la plaine maritime picarde en 1994

du Crotoy, et, dans une moindre mesure, les prairies du ont été repérés à l'occasion d'une étude spécifique
Parc omithologique du Marquenterre. (MOURONVAL et TRIPLET, 1991).
Cette espèce a largement étendu son aire de répartition En 1994, seulement 25 couples ont été mis en éviden-
dcpuis le siècle dernier. Ses effectifs sont en augmenta- ce (TRIPLET et al,).
tion en France et en Europe. Pour la Picardie, il est dif-
ficile de savoir si l'espèce va se maintenir. CANARD SOUCHET Anas clypeata
La première estimation des effectifs nicheurs de cette espè-
AIGRETTE GARZETTE Egretta garzetta ce pour le secteur date de 1982 : 30 couples (TRI-
L’Aigrette garzette niche au Parc omithologique du PLET, 1982). MOUTON et FLOHART (1990) pro-
Marquenterre depuis 1978 (CARRUETTE etTRIPIEI, posent 35 à 40 couples pour 1988 sur les marais-arrière
1993). De 1 à 2 couples entre 1978 et 1987, cette espè- littoraux picards.
ce a ensuite, à la faveur des hivers doux et d’une forte pro- Par la suite, une recherche accrue des couples de l’espèce
ductivité en jeunes, vu ses effectifs augmenter pour permit l’estimation de 81 à 91 couples (81 nicheurs cer-
atteindre 32 couples en 1993 et 74 couples en 1994 (CAR- tains et 10 nicheurs probables) en 1991 (MOURON-
RUEITE, 1990, CARRUETTE etTRIPLET, 1993, VAL etTRlPLET, 199 1). La fermeture de la chasse de
B CARRUEITE, comm. orale). LeParc omithologique mars en 1980 a dû jouer un rôle important dans cette
constitue en 1994 le site de nidiücation le plus nordique augmentation d’efî`ectifs.
pour toute l'Europe. En 1994, les recherches entreprises (TRIPLET et al.)
Cette espèce est également observée dans la colonie de ont permis de repérer 59 couples et d'estimer la popu-
hérons cendrés de Boismont pendant la période de lation reproductrice de la plaine maritime picarde à 88
reproduction depuis les années 1980. En 1994, entre 5 couples (cf. carte n°2 - ci-contre).
et 10 individus y ont été contactés de la mi-mai à la mi- Ces valeurs élevées associées à des stationnements régu-
juillet, sans certitude de nidification. liers au cours de la migration prénuptiale de 1000 à 1200
Les vastes secteurs de prairies de la plaine maritime consti- oiseaux confèrent un intérêt élevé à cette région de
tuent des sites de gagnage recherchés : prairies poldé- Picardie.
risées de la Baie d'Authie, de la Baie de Somme (entre
Le Hourdel et le Cap Hornu), le Champ Neuf, le SARCELLE D'ÉTÉ Anas querquedula
Hâble d'Ault   Après une estimation des effectifs nicheurs compris
entre 10 et 15 couples en 1982 (TRIPLET, 1982),1a popu-
CIGOGNE BLANCHE Ciconia ciconia lation semblait forte de 25 à 30 couples en 1988 (MOU-
Les données de nidiücation en plaine maritime picarde TON et FLOHARTÃ 1990), 35-40 couples en 1991
sont rares et concement souvent tmiquement des ten- (MOURONVAL et TRIPLETQ 1991) soit 5 à 10% de
tatives de reproduction de 1 ou 2 couples. Quelques cas la population nicheuse irançaise. Cette augmentation peut
ont été cités entre le XIX' siècle et 1988 à Port—le- être attribuée d’une part à l’arrêt de la chasse de mars
Crand (SUEUR et COMMECY, 1990), à Rue (E. en 1980 ainsi qu’à des prospections plus poussées.
ETIENNE in SUEUR et COMMECXC 1990, ETIEN- Les recherches menées en 1994 (TRIPLET et al.) ont
NE et al., 1987), Ponthoile  et al., 1987, COM- permis, à partir de 31 couples suivis, d'extrapoler à un
MECY et al., 1985), Favières (SUEUR et COMME- maximum de 44 couples présents au printemps sur
CK 1990), Cambron (ETIENNE et al., 1987). l'ensemble de la plaine maritime picarde (cf. carte n°2
Depuis 1983, les données de reproduction provien- - ci-contre).
nent principalement d’individus issus de réintroduction
au Parc omithologique du Marquenterre. En 1994, 2 SARCELLE D'I—IIVER Anas crecca
couples d’origine alsacienne ont tenté de se reproduire Espèce des marais boisés, la Sarcelle d'hiver est peu
mais sans jeune à l'envol. abondante en plaine maritime 2 estimation de 12 à 15
couples en 1988 (MOUTON et FLOHARI, 1990), esti-
SPATULE BLANCHE Platalea leucorodia mation de 5 à 8 couples en 1991 (MOURONVAL etTRI-
Les premiers indices de reproduction de cette espèce en PLET, 1991).
Picardie datent de 1977 et proviennent du Parc orni- 5 couples ont été localisés en 1994 (TRIPLET et
thologique du Marquenterre. al.) : 2 couples certains en basse vallée de la Somme
Par la suite, des tentatives de reproduction ont été et 1 au Hâble d'Ault, 2 couples probables dansles marais
observées en 1985, 1988 et 1993. En 1994, la nidiüca- de Rue.
tion de cette espèce est considérée comme possible
dans la héronnière du Parc (P. CARRUETTE, comm. CANARD PILET Anas acuta
orale). 6 couples nicheurs ont été repérés en 1994 (TRIPLET
· et al.) 2 4 en basse vallée de la Somme, 1 dans le marais
CYGNE TUBERCULÉ Cygnus olor de Rue et 1 au Hâble d¥\ult. C'est un nicheur exceptionnel
Cette espèce niche en plaine maritime picarde seulement en Picardie comme dans toute la France.
depuis 1975 avec 1 à 2 couples au Hâble d'Ault (TRI-
PLET et ROBERT, 1984). Les effectifs ont ensuite CANARD CHIPEAUAm1s strepera
augmenté lentement pour atteindre 15 couples en 1983 Les eiîectifs nicheurs de cette espèce ont été estimé à 8
(TRIPLET et ROBERT, 1984). En 1991, 42 couples à 10 couples en 1991 (MOURONVAL et TRIPLET,
UAVOCETTE 1996 - 20 (1-2) 6 Avifauna nicheusa dela plaine maritime picarde en 1994

L©CY\LlS/\'l`l©l`l DES ESPECES REMARQUABLES
carte n°2 1994
Cunuxvatuim des Sites Naturels de Picardie
Centrale Omithobgiquc Picardc
OllïccNalionaId:laChasse
Étude d’acc0mpagnement de Vopération locale
agrîculture-environnement 1
_ Syndicat Intercommunal de Développement _,:;-=2 J
Economique cl d'Aménngcmcnt du Ponthicu-Marqucnterre
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1:AV0CE·1—1-E 1996 _ 20 (1,2) 7 Avîfaune nicheusa de la plaine maritime picarde an1994

1991). 6 couples nicheurs ont été repérés en 1993 HUTTRIER-PIE Haernatopus ostralegus
(MOURONVAL et TRIPLET, 1995), contre 4 en Aprés une augmentation du nombre de couples cantonnà
1994 (TRIPLET et al.), en 1984 (26 couples en 1984 contre 15 à 17 en 1983,
RIGAUX, 1985), les effectifs ont diminué et se sont sta-
RALE DES GENÈTS Crex crex bilisés aux environs de 10 couples les années suivantes.
Cette espèce nichait encore régulièrement peu avant les En 1991, 24 à 27 couples ont pu être dénombrés
années 1950 dans la Somme (N. RANSON in SUEUR, (MOURONVAL etTRlPLET, 1991), ce chiffre élevé
1983).Aprà cette date, seulement quelques données occa- s’expliquant en partie par un effort de prospection
sionnelles ont été répertoriées (3 données de mâles important.
chanteurs sur un total de 7 données depuis les 20 der- Le statut de l’espèce se dégrade ensuite :l’eff`ectif bais-
nières annéœ). Cette faible quantité de données n’est pas se à 19 en 1992, 13 en 1993 et ne dépasse vraisembla-
uniquement le reflet de la rareté de cette espèce, mais éga- blement pas 12-13 couples cantonnés en 1994 (l"RlPLEl`
lement d’un manque de recherche la concernant. et al.),
Des recherches spécifiques ont été menées en 1994 (S.
FLIPO) dans quelques prairies de fauehe de la plaine mari-
time picarde. Elles sont restées sans succès. Les milieux   BLANCHE Hirnantopus himantopus
de la plaine maritime picarde ne semblent pas très favo- L'Echasse blanche était considérée comme nicheuse
rables à cette espèce inféodée aux vastes prairies fauchées ocmionnelle au XIX' siècle. Ensuite 13 cas de reproduction
tardivement. ont été constatés dont 8 certains entre 1949 et 1984
(SUEUR et COMMECX 1990, CARRUETTE et
MAROUETTE PONCTUÉE Porzamz porzana al., 1994).
L’ensemble des données concernant la Marouette En 1994 (GAVORY et al.), 2 couples nicheurs cer-
ponctuée pendant la période de nidification nous tains se sont reproduits dans les prairies de la basse
donne les estimations de 0-4 chanteurs lors des années vallée de la Somme (2 et 4 pulli à l'envol) et au moins 1
sèches à 13-16 chanteurs lors des années humides couple probable (9 oiseaux volants ensemble ont été obser-
(1988 et 1994). vés le 7 juillet alors que les 2 familles connues ne pou-
Cette espèce discrète n’a pas fait l’objet de prospections vaient encore le faire). La reproduction de cette espèce
régulières dans le temps. Etant donné la régression des reste accidentelle en plaine maritime picarde.
prairies marécageuses et cariçaies que la Marouette ponc-
tuée afïectionne, on peut supposer que les eüectifs de AVOCEITE ÉLÉGANTE Rectzrvzïostra avocetta
cette espèce devaient être plus importants avant les grands Cette espèce niche sur le littoral picard depuis 197 5 au
travaux de drainage notamment, et que l’effectif consta- Parc ornithologique du Marquenterre (SUEUR et
té en 1994 (16 chanteurs) est à mettre en relation COMMECY, 1990). La colonie comptait 105-1 10
directe avec les bonnes conditions hydriques et l’im- couples entre 1983 et 1986 puis les effectifs ont chuté pour
portance des recherches engagées. atteindre environ 15 couples en 1993 et 24 couples en
Des prospections spécifiques ont été menées sur envi- 1994 avec une production de jeunes proche de 0 (CAR-
ron 15 sites. La population recensée en 1994 se décom- RUETTE, 1994).
pose comme suit : D’autres sites ont alors été exploités :Hâble d’Ault, basse
- basse vallée d'Authie et vallée du Pendé : 7 chanteurs vallée de la Somme, Grand-Laviers, baie d’Authie Sud.
(I. MOUTON, comm. orale), En 1994, 19 à 21 couples ont niché en basse vallée de
- marais arrière-littoraux picards : 7 chanteurs Cl. MOU- la Somme dans des milieux cultivés (TRIPLET et al,).
TON, comm. orale et S. FLIPO), Il faut leur ajouter les 8 couples nicheurs des bassins de
- renclôture Elluin : 2 chanteurs (S. FLIPO et L GAVO- décantaiion voisins de Grand-Laviers (DELOISON, 1995).
RY).
Ces chanteurs ont été entendus dans des prairies VANNEAU HUPPÉ Ihnellus vanellus
htunides ainsi que dans des roselières. Les diüérentes estimations d’efî`ectifs nicheurs deVan-
neau huppé fournies par la bibliographie montrent
MAROUETTE DE BAILLON Porzamz pusüla d'importantes fluctuations d’effectifs qui sont dues, au
Cette espèce n'est considérée comme nicheuse pro- moins en partie, à une hétérogénéité des prospections.
bable que depuis le début des années 70 (SUEUR et COM- D’après les résultats correspondants à des années de suivi
MECK 1990) et ceci de manière très occasionnelle. important, Peffectifnicheur se situe aux environs de 200
En 1994, 3 à 4 chanteurs ont été recensés en plaine mari- couples (200 couples en 1981-1982 d'après MOU-
time picarde : TON etTR1PLET (1984) ; 199-209 couples en 1984
- 2 à 3 chanteurs en basse vallée d'Authie (J. MOUTON, d'après RIGAUX (1985) 5 189 couples en 1987 d'après
comm. orale), COMMECY et al. (1989) ,220 couples en 1991 d'après
- 1 chanteur en basse vallée de la Somme (S. FLIPO). MOURONVAL etTRlPLET (1991). L'année 1993 a
La Marouette de Baillon doit nicher de manière excep- été marquée par une chute importante de l'eiîectif
tionnelle en plaine maritime picarde. Cette espèce est par nicheur : 1 12-1 14 couples d'après TRTPLET et al.
ailleurs menacée en France (seulement 8 indices de (1993).
reproduction obtenus entre 1985 et 1989 enFrance, d'après Voir carte n°3 zvanneau huppé - (ci-contre).
DUBOIS etYESOU, 1991) et en Europe. Les résultats obtenus en 1994 (FUPO et al.) conœpondent
IJAVOCETTE 1996 - 20 (1-2) 8 Avifauna nicheuse dela plaine maritime picarde en1994

carte n°3 LOCALISATION DES ESPECES REMARQUABLES
1994
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3·Jï:!·Jë·}J?·' " ` `·î;· .;*5 ïïiïlîîz · —· ÉA :'·'·—.\  
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L'AVOCETl’E 1996 - 20 (1-2) 9 Avifauna nîchausa de la plaine marltlma picarde an 1994

au niveau supérieur de la fourchette connue en plaine mari- été observée sur ce site uniquement en 1984 (RIGAUX,
time picarde : 222 à 237 couples cantonnés (cf. carte n°3 1985).
ci-jointe). Des efforts de prospection importants expli- I
quent en partie ce chiffre. Rappelons qu'il ne s'agit pas BECASSINE DES MARAIS Gallinago gallinago
de l’effectif véritablement nicheur (le succès de la repro- Cette espèce discrète semble rare en plaine mariti-
duction n’a pas pu être estimé en 1994). me picarde. L’eü`ectif nicheur est estimé entre 4 et 12
Il est important de noter que les vanneaux huppés ont couples répartis dans les sites suivants : basse vallée
de plus en plus tendance à nicher en culture (21 % des d’Authie, Champ Neuf, marais deVillers-sur-Authie,
effectifs nicheurs en 1982, 43,8 % en 1994) et désertent marais de Rue, marais de Sailly-Bray, basse vallée de
les prairies. Le statut duVanneau est précaire à long terme la Somme (d’après MOUTON et FLOHART in
puisque la production de jeunes est faible en culture. MOURONVAL et TRIPLET, 1991).
En 1994, des individus ont été observés tardive-
COMBATTANT VARIÉ Philomachus pugnax ment en basse vallée de la Somme, d’autres ont
En 1911 et avant, Magaud dïàubuœon signale que le Com- semblé se cantonner dans le marais de Neuville
battant niche en Picardie "très accidentellement dans les (Forest-Montiers). La reproduction n’a pu être prou-
prairies marécageuses voisines de la mer" (in DUBOIS vée malgré les recherches eiïectuées.
et MAI—IEO, 1986).
Plus récemment, des cantonnements et/ou des station- HIBOU DES MARAIS Asiojlammeus
nements tardifs dans les prairies marécageuses sont Cette espèce a niché en 1973 dans les polders situés au
constatés mais semblent rester sans suite. Sud de la baie d’Authie (I. MOUTON, comm. orale)
Cette espèce, abondante au passage de printemps (mars et au Parc ornithologique du Marquenterre (SUEUR
à mai), a fait l’objet d’observations en juin 1994 en et COMMECK 1990). En 1975, le Hibou des marais
basse vallée de la Somme. Il doit s'agir de migrateurs sur s’est reproduit au Parc ornithologique du Marquenter-
la voie du reto11r. re et à Boismont (SUEUR et COMMECK 1990).
' Ensuite, les données répertoriées concernent le can-
COURLIS CENDRE Nurnenius arquata tonnement de 1 à 2 couples notamment à Noyelles-sur-
Cette espèce a niché dans les dunes du Marquenterre entre mer, et plus occasionnellement dans les polders de la Baie
1973 et 1977 (MOUTON, 1976). d’Autl:1ie et le Parc ornithologique du Marquenterre.
Ensuite, les données concernant le Courlis cendré sont En 1994 (FLIPO et al.), un individu a été régulièrement
occasionnelles et concernent souvent des cantonne- observé en basse vallée de la Somme au cours des mois
ments d’oiseaux non suivis de reproduction. d'avril, mai et juin mais sans aucune preuve de reproduction.
Un couple a niché de manière certaine en 1986 à
Noyelles—sur-mer (DUPIDUY in MOURONVAL et CHOUETTE CHEVÈCHE Athena noctua
TRIPLET, 1991). Le statut de cette espèce est assez peu connu en plaine
En 1994, des oiseaux ont semblé se cantonner à Bois- maritime mais il est clair que les effectifs nicheurs y sont
mont, en basse vallée de la Somme, au Champ Neuf et en forte régression. Dans le Marquenterre, deux loca-
dans les "Froise", sans suite. lités ont vu leurs effectifs nicheurs chuter de plus de deux
_ tiers en moins de dix ans (ETIENNE et al., 1991,
BARGE A QUEUE NOIRE Limosa lùnosa SUEUR et COMMECK 1990).
Depuis les années 1980, 8 cas de nidification certaine et En 1994, des recherches spécifiques (GAVORY et al.) uti-
3 cas de nidiîication possible ont été répertoriés en lisant la technique de la diffusion du chant ont été
basse vallée de la Somme (MOURONVAL et TRI- menées dans les principaux secteurs bocagers de la plai-
PLET, 1995). ne maritime picarde et ont permis de recenser 27 à 37
En 1994 (TRIPLET et al.), 1 couple s’est reproduit en chanteurs (cf. carte n° 4 - ci-contre) qui se répartissent
base vallée de la Somme (3 jeunes à l'er1vol) , site traditionnel comme suit :
depuis 1991 au moins, et 1 autre couple s’est reproduit - Bocage du Marquenterre : 12 à 14 chanteurs G.
pour la première fois dans le marais de Sailly-Bray (_].C. MOUTON, P. ETIENNE, comm. orale),
CORNEI`I`E et P. NOEL, in MOURONVAL et TRI- - Bocage de Favières-Ponthoile : 5 à 7 chanteurs (1.. GAVO-
PLEI`, 1995). RY),
- Bocage de Boismont-Saigneville : 3 à 5 chanteurs (L.
CHEVALIER GAMBE'I'I`E Tringa totanus GAVORY),
Le Chevalier gambette a niché en 1963 au Champ — Bocage de Lanchères 2 7 à 11 chanteurs (L GAVORY).
Neuf (H. HEDOUIN in MOURONVAL etTRIPLET, A partir de ces résultats, l'effectif total pour la plaine mari-
1991), en 1964 à Hautebut (E. FOURCY in MOU- time picarde peut-être estimé à un minimum de 27-50
RONVAL etTRIPLET, 1991). chanteurs pour 1994.
Ensuite, les contacts avec cette espèce proviennent Voir carte n°4 zchouette chevêche - page 9.
tous des prairies poldérisées situées au Sud de la baie
d’Authie et concernent 1 à 2 couples cantonnés (1973, TORCOL FOURMILIER jynx torquilla
1977, 1981, 1991). En 1994 (FLIPO et al.) 1 à 2 Cette espèce est observée de manière occasionnelle en
chanteurs se sont également cantonnés mais la repro- plaine maritime picarde au passage post-nuptial (envi-
duction n’a pu étre prouvée. La nidification certaine a ron 10 données depuis 20 ans) et de manière exceptionnelle
UAVOCETTE 1996 · 20 (1-2) 10 Avifaune nicheuse dela plaine maritime picarde en 1994

Carte HQ4 LOCAUS/\T|Ol`I DES ESPECES REM/\RQ(I/\BLES
1994
Cnrwrrvabirc tjrs Sites Naturels de Picarxhc
Ccnlralrs Ornüfniujiqnc Picardc
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Étude d’accom a nement de l’o ération locale
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L'AVOCE`I'I'E 1996 — 20 (1-2) 11 Avifauna nichausa de la plaine maritime picarde en 1994

pendant la période de nidification (4 données depuis les sanble du seaeur étudié (Vbir carte n° 5 — ci-oontre). Cepen-
années 70 dont 3 au Parc omithologique du Mar- dant, ce chiiiie en apparence élevé peut masquer une ten-
quenterre d’après   in COMMECY et al., 1984, dance réelle à la diminution des effectifs comme c’est déjà
ETIENNE et al., 1991, CARRUETFE et SUEUR in le cas en France et en Europe. C'est le cas au Parc
CARRUE'I'I`E et TRIPLETQ 1993, CARRUETIE, ornithologique du Marquenterre, où l'espèce a disparu
1993). La dernière donnée de nidification possible en tant que nicheuse depuis 1980 alors qu'il y avait 6-7
remonte à 1993 (Parc ornithologique du Marquenter- couples dans les années 75-80 (CARRUEPTE etTRI-
re, CARRUETIE, 1993). PLEI, 1993).
En 1994, des recherches ont été menées (S. FLIPO) dans '
des secteurs bocagers a priori favorables de la plaine mari- LOCUSTELLE TACHETEE Locustella naevia
time picarde (12 sites de recherche), sans succès. Cette Les eiïectifis nicheurs de cette espèce sont mal connus
espèce n'a jamais niché de manière certaine en plaine mari- en plaine maritime picarde. Cependant, la Locustelle tache-
time. tée ne semble pas menacée sur ce territoire.
Les données répertoriées dans la bibliographie sont en
ROUGE QUEUE À FRONT BLANC général non significatives et ne correspondent pas à des
Phoenicurus phoenicurus recherches spécifiques mah plutôt à des observations ponc-
Depuis une vingtaine d’années, seules 1 1 données ruelles.
concernant sa nidiiication sont mentionnés dans la lit- En 1994, 40 chanteurs ont été recensés (FLIPO et al.)
térature. ce qui est probablement largement en dessous de l’effectif
En 1994, il a été recherché dans les secteurs bocagers pré- nicheur de la plaine maritime picarde car les recensements
oédemment cités (GAVORY et al.), Seulement 2 couples ont été partiels. Ce sont cependant les résultats les plus
nicheurs certains ont été observés (1 juv. pour l'un, un complets disponibles à l'heure actuelle. Des densités de
nid pour l'autre), dans le secteur bocager de Boismont— 0,25 chanteurs par hectare ont été relevés dans les
Saigneville.1l y a probablement moins de 10 couples sur marais de Neuville et de Sailly—Bray. Cette espèce est éga-
l'ensemble de la plaine maritime picarde. lement relativement abondante dans les secteurs boca-
La régression de l’habitat de cette espèce cavemicole en gers (9 chanteurs ont été recensés dans le secteur boca-
plaine maritime picarde laisse supposer une diminution ger de Boismont-Saigneville par exemple).
des effectifs nicheurs, régression non perceptible d’après
les données bibliographiques par manque de prospec- PIE-GRIÈCHE GRISE Lanius excubitor
tion concernant cette espèce discrète. Dans les années 70, seuls quelques sites de nidiiication
' étaient connus. Ds correspondaient à des rmultats de pros-
TARIER DES PRES Saxicola rubetra pections ponctuelles. Par la suite, Peffectifnicheur de Pie-
Cette espèce était commune en Picardie au siècle der- grièche grise en plaine maritime picarde a été estimé à
nier (in MOUTON, 1984). En plaine maritime picar- 12 couples en 1983 (MOUTON et FLOHART, 1990).
de, quelques sites ont fourni des données ponctuelles. En Les recherches réalisées lors des années suivantes
1985, un nouveau site de nidiiication est découvert zmarais (notamment à partir de 1987) ont pemiis une meilleu-
de Sailly-Bray (Centrale Ornithologique Picarde, 1987, re connaissance des sites de nidiiication. Il y aurait entre
ETIENNE, 1987) où les eiïectifs nicheurs de cette 11 et 13 couples en plaine maritime picarde alors que le
espèce varient de 2 à 9 couples selon les années (Cen- nombre maximum de sites potentiels de nidiiication serait
trale Ornithologique Picarde, 1988, COMMECY et al., de 19 (d'après les données de ]. MOUTON et G. FLO-
1989, COMMECY et al., 1990, FLOHART in CHA- HART, comm. orale). En 1994, 10 couples ont été
NOINE, 1993, FLOHART, comm. orale). observés (MOUTON, comm. orale et obs. pers.),
En 1994, 3 à 4 couples cantonnés ont été contactés en La plupart des couples se trouve en basse vallée d’Au-
plaine maritime picarde (FLIPO et al.) : 1 à 2 couples thie. Ce bastion de nidiiication pour la Pie-grièche grise
au marais de Sailly-Bray, 1 àVron et 1 en basse vallée de a été amputé par le passage de l’autoroute A16.
la Somme (Voir carte n° 5 - ci-contre).
Malgré une connaissance "historique" insuiîisante des 3.2. Commentaires
efïectiü nicheurs en plaine maritime picarde, on peut sup-
poser une régression. Celle-ci est effective à l‘échelle de D’importantes prospections spéciüques en relation avec
la France et de l'Europe. des recherches bibliographiques ont abouti à la réalisa-
tion d’une synthèse sur le statut des espèces nicheuses
TARIER PÃTRE Saxicola torquata en plaine maritime picarde. Pour la majorité des espèces,
Dans les années 70, leTarier pâtre est jugé commun en ce statut est précaire. Il est possible de distinguer quatre
plaine maritime picarde (MOUTON, 1976). Un bilan types d’évolution d'effecti£s :
est ensuite réalisé pour 1987 zprüence de 16 couples dans - 1 espèce semble avoir disparu :le Râle des genêts et 2
la partie nord de la plaine maritime picarde (Mar- espèces n'ont peut-être jamais niché :le Combattant varié
quenterre et basse vallée de la Somme) et pour 1991 : et le Torcol fourmilier. Les recherches menées en 1994
24 mâles chanteurs cantonnés sur ce même territoire concemant ces espèces sont restées négatives,
(ETIENNE et al., 1991). - 10 espèces nichent ou tentent de nicher plus ou moins
En 1994, un eiîort de prospection important (FLIPO et régulièrement mais leurs effectifs sont faibles, et de ce fait,
al.) a permis de recenser entre 46 et 62 couples sur l’en— leur statut est précaire :Héron garde-boeu@ Cigogne blanche
UAVOCETTE 1996 - 20 (1-2) 12 Avîfaune nîchause dela plaine maritime picarde an1994

Carte ¤°5 LOCAUS/¥l`lON DES ESPECES REMARQUABLES _
1994
Cnrumvabirc drs Silcs Naturels dc Picardie
Ccnimlc Omitholcigiquz Picarzic
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UAVOCETTE 1996 - 20 (1-2) 13 Avifaune nicheusa da la plaine maritime picarde en 1994

(couples issus de réintroductions), Marouette ponc- des stationnements tardifs de Courlis cendré.
tuée, Courlis cendré, Chevalier gambette, Bécassine Enün, certaines espèces (Aigrette garzette, Héron garde-
des marais, Hibou des marais, Echasse blanche, Barge boeuf, Cigogne blanche, Sarcelle d'été) nichant à proxi-
à queue noire et Rouge queue à ùont blanc, mité, au Parc ornithologique du Marquenterre, viennent
- 3 espèces semblent en régression ou du moins subis- se nourrir dans les prairies du Champ Neuf.
sent des fluctuations d'eHectifs :Huîtrier-pie, Avocette
élégante et Tarier des prés, * Le Hâble d3¢\ul‘t :
- 5 espèces pourraient être en augmentation apparente Cette zone accueille des effectiÈ importants deVanneau
mais cette tendance résulterait largemmt dune intensification huppé dans les prairies (20 à 35 couples en 1994), de Canard
des recherches : Canard souchet, Sarcelle d'été,Vanneau souchet et de Sarcelle d’été dans les mares, fossés et canaux
huppé, Chouette chevêche et Tarier pâtre. Pour le (respectivement 18 couples et 5 couples en 1994).
Canard souchet et la Sarcelle d‘été, cette augmentation L’Huîtrier-pie y niche régulièrement (4 couples en
s'explique également probablement par la fermeture 1994) tout comme le Tarier pâtre (7 à 9 couples).
de la chasse de mars en 1980. Pour les trois autres
espèces, la constatation d'une augmentation masque ' Basse Vallée de la Somme :
probablement une tendance réelle à la diminution liée Cette zone présente un intérêt  e particulièrement
à la régression des milieux auxquels ces espèces sont inféo- élevé par rapport à l’ensemble de la plaine maritime picar-
dées de pour les espèces étudiées. La diversité importante des
- 1 espèce est en progression :Aigrette garzette. milieux (prairies inondables, marais, fossés, canaux,
mam) ainsi que le caractère humide et la superficie impor-
3.3. Résultats par zone d'étude tante des prairies expliquent cette richesse.
On y observe des effectifs importants, par rapport à l’en-
Les prospections ont été menées principalement sur semble dela plaine maritime picarde, de Canard souchet
quelques zones de la plaine maritime picarde déüniœ entre (21 couples en 1994), de Sarcelle d’été (22 couples), de
autres d’après l’intérét avifaunistique des milieux prai- Vanneau huppé (75 couples cantonnés). L’Huîtrier-
riaux qu’elles comprennent (zones d’étude). Chacune pie niche régulièrement dans cette zone.
de ces zones présente des particularités de par son avi- C’est également un des rares sites où des tentatives ou
faune nicheuse. Des commentaires par rapport à l’intérêt des réussites de nidification ont été constatées en 1994
des zones d’étude et donc de la plaine maritime picar- pour les espèces suivantes : Marouette ponctuée (2
de sont présentés ci-dessous. chanteurs), Marouette de Baillon (1 chanteur), Échas-
Les espèces nicheuses prairiales et/ou remarquables de se blanche (2 couples),Avocette élégante (19-21 couples),
la plaine maritime picarde se répartissent dans les sites Barge à queue noire (1 couple), Bécaœine des marais (indi-
suivants, que l'on peut classer en trois grandes catégo- vidus présents tardivement), Hibou des marais (1 indi-
ries de milieux zprairies ouvertes, prairies marécageuses, vidu cantonné) etTarier des prés (1 couple).
prairies bocagères. De manière générale, les oiseaux d’eau y sont bien
représentés (nidiücation également de la Sarcelle d’hi-
A. Prairies ouvertes ver, du Canard chipeau, du Canard pilet, du Fuligule
milouin...).
* Polder de la Baie d3¢\uthie :
Ce secteur reste relativement favorable au Chevalier B. Prairies marécageuses
gambette. C’est le seul site de la plaine maritime picar-
de qui ait permis son observation pendant la période de * Les marais an*ière littoraux :
nidification depuis les années 1970 (cantonnements et Ces zones permettent la nidification d’efîectifs relative-
nidification occasionnels). Cette zone est également ment importants d’anatidés tels que Canard souchet et
attractive pour le Vanneau huppé, mais les effectifs y sont Sarcelle d’été notamment. Elles sont également favorables
en régression (= 40 couples à la ün des années 70 contre aux espèces discrètes que sont la Bécassine des marais
15-20 couples actuellement). et la Marouette ponctuée. Quelques couples deVanneau
L’Huîtrier-pie s'y cantonne régulièrement, sa repro- huppé s’y reproduisent régulièrement   des marais
duction effective n’aboutit que rarement, notamment du ou cultures voisines). I.x:Tarier pâtre y est relativement
fait des dérangements. abondant.
Enfin, cette zone constitue un des rares sites de la plai- Par rapport à l’ensemble des marais, celui de Sailly-Bray
ne maritime picarde où le Hibou des marais se canton- présente un intérêt particulier : c’est le seul site régulier
ne occasionnellement. de nidification du Tarier des prés (entre 2 et 9 couples
selon les années) et le 2ème site de nidiücation de la Barge
* Le Champ Neuf : à queue noire en 1994.
Cette zone accueille des effectifs nicheurs de vanneaux
huppés importants. IJHuîtrier-pie, la Sarcelle d’été et le * La Basse Vallée d’Authie :
Canard souchet y nichent régulièrement en faibles efîec- Cette zone est particulièrement favorable à la Marouet-
tifs. te ponctuée (7 chanteurs en 1994 en basse vallée d’Au-
Le Champ Neuf fait partie des rares sites de la plaine mari- thie et marais du Mesnil).
time picarde où sont observés des cantonnements et/ou Elle constitue également le bastion de nidification de la
UAVOCETTE 1996 - 20 (1-2) 14 Avifaune nicheusa dela plaine maritime picarde en 1994

Pie-grièche grise en plaine maritime picarde (6 couples te chevêche et le Tarier pâtre sur des secteurs échan-
sur 11 en Plaine Maritime Picarde pour 1994). tillons de la plaine maritime. Des points d'écoute et
des quadrats ont également été mis en place afin de
C. Secteurs bocagers tenter de mesurer l‘impact de l'opération locale sur
C la U mal EH les densités de Cpassereaïx prairiaux. Ileest încorâtrop
es zones sont re ttvement connues. es sont carac- tot pour tirer es conc usions mais signa ons ores
térisées par la Chouette chevêche : 27 à 37 chanteurs et déjà que les opérations locales, de manière géné-
ont été contactés en 1994 réparties entre le bocage du rale, concourent au maintien des prairies existantes
Marquenterre, le bocage de Favières-Ponthoile, le mais conduisent rarement à une extensification des
bocage de Boismont-Saigneville et le bocage de Lan- pratiques.
chères. Quelques couples deTarier pâtre nichent dans Par ailleurs, les primes à la reconversion de cultures en
cette zone ainsi que quelques couples de Vanneau herbages ne sont pas assez incitatives pour générer une
huppé (en culture pour la plupart). Signalons qu' envi- reconquête de la prairie aux dépens dœ labours. On devrait
ron une quinzaine de chanteurs d'I—Iypolaïs ictérine ont donc plutôt s'attendre à un certain maintien de la bio-
été contactés en l'absenoe de recherches spéciüques concer- diversité, ce qui serait déjà relativement satisfaisant puis-
nant cette espèce. La zone bocagère de Boismont- qu'environ 2000 hectares de prairies ont été contrac-
Saigneville est la seule zone ou a été observée la nidi- tualisés dans le cadre de l'opération locale (ces prairies
fication du Rouge queue à front blanc en 1994 (2 ne seront donc pas retoumées).
couples). REMERCIEMENTS
Enfin, les recherches concernant leTorcol fourrnilier n’ont
rien donné. ]e tiens à remercier vivement les personnes suivantes qui
CONCLUSION ont 'relu le tëëë-mtBar·ticl<-È? Ialpîpiorté des remarques
pertinentes : er , ppe ,
Xavier COMMECY, Rémi FRANCOIS, Laurent
L'étude menée en 1994 a permis de réaliser un recen- GAVOR`LThierry RIGAUX et PatrickTR[PLE'IÉ
sement de quelques oiseaux nicheurs de la plaine
maritime picarde au lancement de l'opération locale agri- BIBLIOGRAPHIE
culture-environnement. Des recherches spécifiques
ont permis d’amé1iorer les connaissances sur le statut • L8,8 S1/f}1hè$¢$ de la C¤¤t;¤1<= @f¤îîh<>}¤1§î<1\§€ Pîcaîzclc 0m été
de certaines espèces, notamment Ia Mnnnene nnne jvâtjgliggëîttïatgëgtgyègsg g<>1gàg;*È8¤;>g7%¤ lljawrflâm
mea (1ë°ha¤‘€¤ïS Pour une mas h¤m1d¤?» la §h<>¤<·=¤— de nn 1...11.;... 1»nnnn..n .1·Annn.1.nœ (nn) nn des relevés
te ¢h8v¤¤h8 (27 2 37 ¢h¤¤t¤¤r8) §¤1¤T¤¤€r 1¤¤tr<·; (46 d'avifaune nn mnnnnn «1·écn1ne·· · Ainnaa sa , n. 51-71.
a 62 couples). Des niveaux d'eau eleves ont permis de • BROYER J., ROCAMORA G., LANG B., METAIS M.,
contacter 3 à 4 chanteurs de Marouette de Baillon. FÉTCFLÈ94 · E¤<1\îêîÈRâl€ Qc 8<`â1ê¥$(;_99l · l9âÉ_SY¤Ig1觢 üîüg
D 1 ·t 1 · d tt ·tud Sm`- ,1- d certain na c - gue pour a rotecnon es iscaux - ice anona c
mis a   È oglçluc c œ F C c’ un È cs la Chasse — Ministère de l'Environnement, Direction de la Natu-
especes mdicatrices est mis en oeuvre par le Conser- re et des Paysages
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UAVOCETTE 1996 - 20 (1-2) 16 Avifaune nicheuse de la plaine maritime picarde en1994

NIDIFICATION DE L'AVOCE I IE
Recurvrrostra a vo ce tta
DANS LE DÉPARTEMENT DE L'AISNE
ET EN PICARDIE EN 1 994 `\
par Laurent GAVORY L
§ 1 xav
Un couple d’Avocette a niché avec succès sur les bas- \ \ Iâ `  
sins de décantation d’Aulnois-sous-Laon. Ce site artiii- / / X` È
ciel se situe dans le département de l’Aisne, à 10 kms au · A- Ã / É
nord de Laon soit à environ 160 kilomètres de la mer. & / I É
Le couple y fut noté pour la première fois le 12 juin 1994, T' È ·§
alors qu’un mois aupa1avantl’espèce n’y avait pas été obser- V É É
vée. Sept jours plus tard, soit le 19, nous repérons un indi- 0 `
vidu qui, visiblement, couve. Le nid est installé dans un '
des bassins qui est quasiment à sec. 11 se trouve à proxi-
mité d’une flaque d’eau peu étendue et peu profonde, dans nidiüe, il atteint 19 à 21 couples en 1994 (TRIPLET in
une zone où la végétation est basse et très clairsemée. FLIPO, 1995) 5
Le 25 juin, le oouple alarme vigoureusement et nous obser- - les bassins de déœntation de Grand-Laviets, avec 8 couples
verons deux poussins qui se cachent à notre arrivée reproducteurs (DELOISON, 1995).
dans la strate herbacée. Ils sont âgés de quelques jours, Ainsi, en 1994, la population picarde avoisinait les 42 à
ayant du éclore aux alentours du 20 juin. 45 couples cantonnés avec un nombre de jeunes à l’en-
Le couple sera ensuite vu le 3 juillet avec 4 poussins sur vol peu important. Seuls, 28 à 30 couples eurent des jeunes
un bassin éloigné d’environ 300 mètres de celui où la cou- à l’envol.
vaison a eu lieu. Nous ne retoumerons plus sur le lieu par
la suite. BIBLIOGRAPHIE
Ce cas de nidification est le premier constaté pour l’es-
pèee dans le departement de l’A_jSne et à Pinteyjeuf des • BONNEL R, 1995. Niditication de PAVOCCIIC élégante RBCIU
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LARQUSSE (1995) signale deux couples reproduc- ïeasîiglî îéêînëagion de la sucrerie d’Abbeville, 80. L’Avocct-
Éaumî 200 k‘1îm°U°Sdd° 1?‘dÉÀ°r’ Fla¤âlî}“°‘É°t   _ · i¤1.11>o s., oAvoRY 1.. 9rT1u1>1.ET P., 1995. Etude wac-
I   Ons que es Cas 6311 cation c cspcçc 3 _ ln COI'I]p3gI1CI'I]€I'I[ (IC I'OpéI.`â[lOI’l 3gI'ICUIIUI`C-CRVIIOHDCHICRI CI'!
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en Espagne Sm. les hauts plateaux du Centre de ee pays, lîîgzêrtztfîsfra œvosezza dans le centre de la France. Ormthos, 2 (3)
eïtcâëqeîs en Ukraine, en Lithuanie, en république   R et  î)îgi)GïÈêc des Oiseaux dc la
"' BIC C OIIIHIC. , , . .
En Picardie, l’espèce niche depuis 1975 en plaine mari- «YEATMAN-BERTHELOT et jARRY,)1994l)lîIouve1 atlas des
tjrne picarde (SUEUR et CQMMECK 199())_ la popu. oiseaux nicheurs de France. paris, SOF.
lation iut dans un premier temps cantonnée au Parc Omi-
thologique du Marquenterre, où de 1975 à 1983, elle est Abstract : In 1994, a pair of Avocet Recurzzirostra
passée de 20 à 106 couples. Elle chuta ensuite progres- azzosetra breed succefully in decanting docks in Aisne
sivement et probablement suite à ce déclin, des couples departement (North of France) .This site is 160 kilo-
s’installent dans d’autres sites de la plaine maritime meters away of the channel.
picarde (basse vallée de la Somme, Hâble d’Ault, Grand-
Laviers). Résumé : En 1994, un couple d’Avocette Recurvi
En 1994, l’Avocette a niché dans la région sur 4 sites 2 rosztra avosezta se reproduit avec succés sur les bassins
- les bassins d’Aulnois—sous-Laon 5 de décantation de la sucrerie d’Aulnois—sous-Laon (02),
- le Parc Ornithologique du Marquenterre, où 24 couples soit à 160 kilomètre de la mer. H s’agit du premier cas
sont observés avec une couvée, mais aucun jeune ne par- de reproduction constaté dans ce département de l’Ais-
viendra à l’envol (CARRUETTE, 1995 ). ne. Cette même année, dans la région Picardie, 42 à
Deux autres sites accueillent des nicheurs, cette année là : 45 couples furent repérés sur 4 sites, dont 3 se
- la BasseVallée de la Somme, où depuis 1991 un noyau situaient en plaine maritime picarde.
UAVOCETTE 1996 - 20 (1-2) 17 Nidifiatîon de I'Avocetta dans |'Aisne et en Picardie en 1994

UN SECOND SITE DE NIDIFICATION
DE L'AIGRETTE GARZETTE Egretta garzetta
E N PI CAR DI E
par Xavier COMMECY
Philippe Caruette (1990) a déjà synthétisé I’ensembIe des données sur la nidification de l’Aigrette
garzette au Parc Ornithologique du Marquenterre (R 0.M.}. Dans cette note nous allons compléter
cet historique grâce aux données aimablement fournies par cet auteur et décrire l’installation d’une
seconde colonie dans la région, toujours dans la plaine maritime picarde à environ 15 kilomètres
au sud-est de celle du R0.M., au sein de la colonie de Hérons cendrés de Boismont (80).
LES NIDIFICATIONS AU P.O.M. n’ést obtenu :26 et 27 Mai 1984 (3-4 oiseaux); 27 Avril
puis 17,20 et 26 Mai 1987 (1 oiseau); 18 Avril 1991 (1
La première nidification a eu lieu en 1978 après l’hiver- oiseau); en 1992,1 oiseau est observé en Mai en vol vers
nage d’un individu; puis ont été comptés : la colonie nansportant des matériaux (G. FLDHART);
1978 : 1 c. (3 p., 2 â l’envol) les 23 et 24 Mai et 20 ]uin 1993 (2 à 6 oiseaux) (G. FLO-
1979 : 1c. (3 p., 2 â l’envol) HART), 5 à 10 oiseaux présents de mi Mai à mi]uillet
1980: lc. (2 p., 1 à l’envol) 1994 (FLIPO et al. 1995); 8 le 9 Avril 1995 dont un indi-
1981 : 1 c. (échec) vidu posé sur un nid (S. FLIPO et'IÈ RIGAUX), son nid
1982 : pas de nidification P Ce n’cst que l’année suivante que des preuves formelles
1983 : pas de nidification sont obtenues.
1984 : pas de nidification Le 23 Avril 1996 nous recensons comme chaque année
1985 : 2 c. (5 juv.?) la colonie de Hérons cendrés (191 nids cette année) et
1986 : pas de nidification alors observons les parades et poursuites nuptiales d’un
1987 : 2 c. couple d’Aigrettes garzettes dans les houppiers des
1988 : 2 c. (6 juv. à l’envol) grands arbres qui portent les nids des Hérons. La liste des
1989 : 7 c. contacts précédents nous étant connus, nous ne soupçonnons
1990 : 11 ou 12 c. pas alors une installation durable de l’espèce.
1991 : 8 c. Le 10 ]uin, passant sur la route qui relie Noyelles-sur-mer
1992 : 20 c. à Saint Valery—sur-Somme soit dans la zone de bas-
1993 : 32 c. champs et nous observons des mouvements d’Aigrettes
1994 : 74 c. gamettœ entre ces pâtures et la colonie de Boismont; nous
1995 : 35 c. décidons d’y retourner.
1996 : 47 c. Dès l’arrivée sous les nids nous constatons dans un sec-
teur en bordure nord-ouest de la colonie, lâ où les
LA COLONISATION DU SITE DE BOISMONT parades avaient été vues en Avril de nombreuses plumes
blanches au sol. Les feuilles des arbres nous empêchent
Connue de longue date la plus grande colonie de Hérons d’observer l’éventuelle présence d’Aigrettes sur les nids.
cendrés de région, forte actuellement d’environ 200 Nous passons alors sous chacun des grands arbres por-
nids a accueilli sans réelle surprise la nidification de teurs de nids et découvrons 2
l’Aigrette garzette en cette année 1996. Le site est un bois - le cadavre d’un grand juvénile prêt â l’envol et partiel-
âgé de Hêtres, Chênes et quelques Conifères sur le pla- lement dévoré par un carnivore sauvage (CARRUET-
teau calcaire qui domine le vaste estuaire de la Somme TE 1990 signale également la découverte ùéquente de
dans sa partie la plus attérie. Au pied de ce bois on jeunes de cet âge au pied des nids de la colonie du
trouve un vaste complexe de pâtures humides (les bas P.©.M., ces oiseaux ayant tendance â vouloir quitter le
champs) et de haies riche en oiseaux et où une partie des nid avant que de savoir voler).
Hérons nichetus se nourrissent pendant la saison de repro- - 3 oeufs (sous deux nids dilîérents et différent aussi de
duction. celui sous lequel a été trouvé le cadavre) éclos et d’un aspect
Des contacts avec des Aigrettes garzettes avaient été différent de ceux des Hérons cendrés qui sont nombreux
obtenus dans cette colonie en période de nidiücation dès alors au sol : bleu vert clair et non vert pâle et plus
1981, année où un oiseau y est observé le 18 Avril; il était petits. Pour deux de ces oeufs pas trop détruits, nous avons
posé sur un nid ce qui avait alors laissé penser à son obser- mesuré :
vateur â une nidification mais la présence d’un seul l=3l X L··= environ 46 pour l’un; l= 30 X L= environ 44
oiseau et aucun contact ultérieur ont inûrmé cette (valeurs en millimètres). GEROUDET (1978) indique
conclusion hâtive. Régulièrement ensuite des contacts 30-38 X 41-54 moyenne 34X46 comme dimensions pour
sont obtenus mais auctm signe probant de nidification les oeufs d’Aigrette garzette et 61X43 en moyenne pour
UAVOCETTE 1996 - 20 (1-2) 18 Second site de nidificatîon de l'Aigrette garzette en Picardie

,. ”
____,,,,,,,g.`·lî· * ' quand une installation favorisée par l’att1·action exercée
,·"’ '\` par cette diversité croissante?
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,, 3(g’¤¢::·»·._
U2;      —
  iiïï
  \ CAPTURE D'UN E B USE
  VARIABLE Buteo buteo
les oeufs de Hérons cendrés.     E    
Pour compléter ces observations, nous décidons de     D     M B  
re ' lœ nids occu ' ar l’œpèce en attendant le retour · · · ·
delsîêirultes. Caché Iâiîaîbri d’un tronc de Chêne, après Acclplter gentlhs
environs 15 minutes d’attente, nous voyons deux adultes
arriver ensemble et venir se poser sur un nid; au moins paf Yves LECOMTE
tm jeune y est présent.
Dans un autre secteur du bois, sur sa bordure sud-
ouest, nous avons trouvé de nombreuses autres plumes A l’occasion d’une visite aux étangs de Saint Félix (60),
blanches au sol mais nous n’avons pas trouvé d’autres le 30 Août 1996 à 16h20, mon attention est attirée dès
signes de reproduction. mon arrivée par les "miaulements" d’une Buse variable.
Nous l’observons quelques temps, les plumes des ailes
DISCUSSION sont quelques peu abîmées en cette saison. Elle prend de
Bien que œla ne soit pas une surprise au regard des contacts la hauteur puis un peu plus tard redescend cherchant visi-
obtenus les années précédentes, cette seconde colonie, blement à se poser dans les peupliers proches. C’est à ce
expansion probable de celle du P.O.M. n’apparaît que moment qu’une femelle d’Autour des palombes, pro-
comme la seconde dans la moitié nord de la France Sa bablement venue de la forêt de Hez proche où l’espèce
valeur patrimoniale est donc forte même si ces quelques est régulièrement observée, fondit sur la Buse et la per-
dizaines de couples de Picardie représentent peu sur les cuta. Le choc la précipita sur le sol d’une pâture et le rapa-
environ 4000 couples français   1994). Les obser- ce à sa suite se posa et la consomma à terre.
vations du 10 ]uin ont montré qu’à cette période lœ éclo- Déjà le 17 Août 1993 à 12h40, nous avions assisté en forêt
sions étaient faites et les juvéniles près de l’envol. Cette de Hez à l’attaque d’une Buse variable par une femelle
chronologie œt en accord avec les dates fournies par CAR- d’Autour. La Buse en vol d’asoendanoe iut attaquée à quatre
RUETTE (1990) pour les oiseaux nicheurs du RO.M. reprises. L’Autour attaquait en piqué, les serres en avant,
: construction des nids début Avril,, pontes de mi à fin puis se laissait glisser, remontait et attaquait de nouveau,
Avril, éclosions en mai, envols en juin. Cette corrélation ceci à plusieurs reprises. La Buse après ces attaques
dœ datœ pour dœ oiseaux pionniers montre que les oiseaux iniructueuses s’est éloignée en planant et s’est posée en
reproducteurs de Boismont sont certainement liés à forêt. L’Autour a alors abandonné la chasse.
ceux du P.O.M. Bien que signalée dans la littérature, GEROUDET
(1984) par exemple, cette capture d’un oiseau aussi
CONCLUSION gros que la Buse variable parunAutour (même une fernel-
le) doit rester assez exceptiormelle.
La colonie de Hérons cendrés de Boismont, la plus
forte et la plus ancienne de la région doit donc mainte- Bibliographie
nam être considérée comme um? comme mmc dh!-dçldœ • GEROUDET P. (1984) : Les rapaces diumes et nocturnes
avec CCS 3 COUPICS au moins (YAIEYCYICS gaïzcttœ S,Y Etam d’Europe. DELACHAUX et NIESTLE. Nuechâtel, Paris.
reproduits. La Spatule blanche y a déjà été observée; à 426 p.l.
L’AVOCETl`E 1996 - 20 (1-2) 19 Second site de nidification de |’Aigrette garzette en Picardie

ETU DE D U TARI ER PATRE Saxicola torquata
DANS LES CLAI RI ERES DE LA FDRET
DDMANIALE DE CDMPIEGNE (OISE)
par Rémi FHANQOIS
Suite à une note trop brève parue dans le bulletin du Groupe d’Etudes Ornithologiques de l’0ise
IFRANQOIS, 1994), il nous a semblé intéressant de détailler nos observations concernant une
espèce et des milieux remarquables, plutôt mal connus en Picardie.
A l’échelle régionale, leTarier pâtre a subi de sérieuses (merisers) et de hêtres y ont été eiïectuées par l’©.N.F.
régressions démographiques et est à ce titre inscrit sur la (Oüce National des Forêts). Une petite partie seulement
liste régionale des oiseaux nicheurs menacés comme de ces plantaüons a été grillagée contre les intrusions des
espèce à surveiller (GAVORY (coord.), 1995) et seule la herbivores. Les plants sont le plus souvent protégés par
découverte dœ importantes populations décrites ici a empê- des manchons en plastiques, qui constituent d’ailleurs des
ché son inscription dans la liste des espèces nicheusœ vul- perchoirs très appréciés par le Tarier pâtre.
nérables . Les paysages ainsi générés par les tempêtes de vent ont
En France, il est également considéré comme une espè- plutôt, au bout de quelques années de cicatrisation, des
ce en dédin parTUCKER & HEATH (1994) et SUEUR aspects de “landes", non pas de landes atlanüquœ à Ajoncs
(1994). ROCAMORA (1994) cite cette œpèce parmi celles et Ericacées au sens phytoécologique, mais de mosaîquœ
dont les elîectifs nicheurs nationaux auraient régressé de de tapis graminéens (dominés par les Calamagrostis) et
20 à 50 % depuis 1970. de fourrés ou de perchis.
En Europe, leTarier pâtre aurait perdu les deux—tiers de
ses populations entre 1970 et 1990 (TUCKER & Evolution des espaces ouverts
HEATH, op. cit.), même si certains pays d’Europe de l’Est Cette structure ouverte est maintenue elîîcacement par
ou des régions de France connaissent des accroisse- la dent dœ grands animaux.Fn eiïet,lœ Cerfs abroutiœent
ments démographiques notables, comme en Bretagne les fourrés de Ronces, les Genêts à balais, les Saules mar-
(SUEUR, op. cit.), sault ou les jeunes plants de Hêtres. Les Lapins de
Or nous avons constaté que cette espèce est non seule- garenne et lœ Sangliers participent aussi en quelquœ points
ment bien représentée en Forêt domaniale de Compiègne à la conservation d’une végétation herbacée rase. Mais
à l’heure actuelle, mais qu’elle y connait même une surtout, les intervalles entre les rangées de jeunes plants
expansion démographique évidente et conséquente sont régulièrement débrouœaiüés mécaniquement parl’©fï
depuis plusieurs années, suite à des tempêtes de vent qui lice National des Forêts.
ont généré de nouvelles clairières. L’ensemble de ces "acteurs" contribue donc à mainte-
Nous avons donc réalisé un inventaire précis des couples nir des milieux secs et ouverts, favorables à la colonisa-
ou mâles cantonnés sur une clairière d’environ 150- tion par des œpèces habituellœ dœ landes sèches parsemées
200 hectares en 1993 et 1994, et un inventaire rapide en de buissons et des lisières.
1994 sur les autres grandes clairières du massif, aün de Il s’agit là d’un exemple de clairière naturelle maintenue
quantifier la population globale et d’en suivre l’évolution. à l’état de clairière en partie parla dent des herbivores,
et qui correspond donc, dans une certaine mesure, à une
LE SITE ÉTUDIÉ évolution naturelle qui prévalait avant les interventions
de l’homme dans les forêts.
Nous avons suivi précisément l’installation du Tarier Cependant, la gestion forestière actuelle biaise évidem-
pâtre dans la partie Nord du massif compiégnois, dans ment cette évolution naturelle, à la fois parla protection
la clairière des secteurs de "Fond Pernant", "Marché des plantations contre les herbivores, et par le débrous-
Dupuis", et "Royallieu". saillage des interlignes réguliers entre les plantations.
Ces milieux ouverts sont apparus suite à des tempêtes de
vent hivernales qui ont dévasté en 1990 dœ grandes hêtraics Intérêt de I'étude de ces milieux pionniers
centenaires, de type "fi1taie cathédrale". Nous nous sommes d’autant plus intéressés à cœ milieux
Les iirtaiœ ont fait place à des milieux ouverts plus ou moins que nous avions assisté, depuis cette   déjà largement
envahis par de grandes graminées sociales (Calama- ouverte, à la ün de la dernière tempête de vent, lorsque
grostis epigeïos), d’épais ronciers (Rubus groupe ûuti- les derniers Hêtres géants s’abattaient avec fracas sous les
cosus) ou par les Genêts à balais (Cytisus scoparius) et coups de boutoir des rafales.
les Saules marsault (Salix caprea). Les sols constitués de Ces phénomènes naturels permettent d’étudier de façon
sables tertiaires recouvrant la craie à silex sont particu- privilégiée à la fois les colonisations des différentes
lièrement secs et meubles en surface. Suite aux dégage- espèces des milieux ouverts, et les adapatations des
ments des chablis, des plantations de bois d’oeuvre espèces arboricoles présentes avant les tempêtes.
IJAVOCETTE 1996 - 20 (1-2) 20 Étude du Tarier Pâtre dans les clairières de la forêt de Compiègne

          jeunes issus des reproductions dans ces sites. Cependant,
          __;.     _·__ _ l’importance des effectifs présents au bout de quelques
_:   .· —' rfi ~ À_.·       années seulement   supposer des apports exogènœ
 ~ ···· .   t_.·.   · ’ ,.·î·};qQf;îi`;ét;     ·__= `   -=-_ .;_ importants d’md1v1dus migrateurs, initialement extérieurs
' `   ·.·r· ‘·   Em- '<". ^>E>:     ~ A
  -·î·_;:»;§; ·~_-     a la foret.
  ·»·~     ’l "  A °”""¥" È‘—·  "  ·
·gité.·gÉ;3_.·1     "· 1;.;  METHODE DE RECENSEMENT
  L Le recensement exhaustif, la cartographie des couples
""•,";,”r·~' gl A [ n sq
  ou males cantonnés dans cette vaste clamere de "Royal-
    lieu - Fond Pemant - Marché Dupuis" ont été eiïectués
,f¥·É§`·_É   ȧ;:§‘¥ les 9 et 10 juillet 1994, ainsi que le dénombrement des
gg,}     jeunes volants.
P;_;i~"`   Toute la clairière a été parcourue à pied et balayée aux
' jumelles et à la longue-vue, lors de deux après—midis par
Un suivi cartographique des populations de certaines espèces beau temps chaud, alors que les oiseaux étaient très actifs.
nous a donc perrnis de suivre les occupations de l’œpace Les familles, couples ou mâles seuls ainsi repérés ont été
clairière par les différentes espèces en fonction des cartographiés au 25000',surla base d’un plan préalablement
années, en lien avec l’évolution de la végétation. préparé, où iiguraient les contours de la clairière et les
principaux éléments du paysage. Nous avons mh par ailleurs
COLONISATION PAR L'AVlFAUNE à proiit ces recherches pour cartographier de la même
manière lœ Pie-grièches écorcheurs, dont l’utilisation du
LeTarier pâtre, ainsi que de nombreuses autres espèces milieu et les comportements apparaissent ici très com-
plus ou moins remarquables ont très rapidement occu- parables (R. FRANCOIS, à paraitre).
pé ces milieux ouverts et secs : Pie-grièches écorcheur Cette méthode se rapproche quelque peu de celle des qua-
et grise,Torco1 fourmilier, Bondrée apivore, Locustelle drats, mais avec un nombre beaucoup plus restreint de
tâchetée, Fauvette babillarde, Hypolaïs polyglotte, vbites, et œt limitée à la rœherche d’une ou de deux espèces
Alouette des champs, Pipit des arbres, Fauvette griset- seulement. De plus, elle n’aboutit pas directement à la
te, Bruants jaune... (obs. pers,). Parmi elles, les pionniers délimitation des contours des cantons des couples, mais
ont été les Pipits des arbres, la Locustelle tâchetée, à une simple localisation cartographique des couples ou
l’Hypolaîs polyglotte, le Bruant jaune et la Fauvette mâles cantonnés observés pour permettre une évalua-
grisette qui ont colonisé ces espaces quelques mois tion plus rigoureuse des eiïectiîs (ce qui est l’objectif de
après la tempête de vent, au printemps suivant. la présente étude).
Ces espèces étaient déja présentes dans ce secteur, au sein La facilité de repérer le Tarier pâtre grâce à ses com-
de petites trouées de quelques ares situées au coeur portements nerveux, toujours perché en évidence et
des grandes fiitaies. criant üéquemment, garantit une bonne précision du
Ellœ ont ainsi remplacé, entre autre, des cavemicoles car- dénombrement dans ces milieux ouverts.
catéristiques des peulements précédents comme le Pic Cependant, le nombre restreint de visites ne permet pas
noir, le Pigeon colombin, le Rougequeue à ùont blanc de préciser avec certitude tous les statuts reproduc-
ou le Gobemouche noir qui nichaient là avant la tempête teurs des individus cartographiés. On obtient donc plu-
(obs. pers,). Nous avons même observé un couple de Per- tôt un nombre de cantons, correspondant à des couples
drix grise au printemps 1993, mais qui ne s’est pas ins- ou dœ mâles cantonnés, qu’un nombre précis de couples
tallé. nicheurs probables ou certains.
Concernant lesTariers pâtre, au printemps suivant la tem-
pête, alors que les arbres étêtés ou couchés jonchaient RÉSULTATS
encore le sol dans certains secteurs, les premiers mâles
ont colonisé au début du mois de mars ces espaces Population de mâles cantonnés et de familles en juillet
neufs, utilisant les nombreux perchoirs que consti- 1994 :
tuaient les chablis. — 59 familles, couples ou mâles cantonnés ont été repé-
Il est à noter cependant que cette espèce nichait déja à rés. Leur répartition spatiale est précisée sur la carte ci-
  de cette zone, en faiblœ eiïectià. Quelquœ couples jointe.
(5 à 10) occupaient des petites clairières issues de
coupœ artificielles à quelques centaines de mètr·es delà. Nombre de jeunes volants par couple
Les milieux étaient assez comparables, avec une strate La recherche de quelques premières indications sur le
herbacée également dominée par les Calamagrostis, et nombre de jeunes nourris par couple dans une portion
une strate arbustive comprenant des Genêts à balais, des de la clairière (environ la moitié) nous a semblé pe.rtinante,
Saules marsault, des bouleaux et les jeunes pins ou bien qu’un tel dénombrement ne puisse pas prétendre
feuillus replantés en rangs. à l’exhaustivité d’un dénombrement précis et intégral.
Il est donc fort possible qu’une partie des Tariers pâtre Cœ chiffres doivent être pris comme des approximations
ait colonisé ces espaces nouvellement ouverts à partir de et non comme des valeurs absolues : nous n’avons pas
ces petites clairières pré-existantes, par exemple des cherché à dénombrer systématiquement les jeunes
L'AV©CElTE 1996 - 20 (1-2) 21 Étude du Tarier Pâtre dans les clairières de la forêt de Compiègne

volants nourris par chaque couple. le long d’une route dans la région de Marcy" près de Saint
Ont été ainsi dénombrés le 9 juillet, sur 28 cas observés Quentin. Les milieux concernés par ces densités ne
plus précisément : sont pas spéciüés.
- 3 couples avec un seul jeune volant 5 Comparaison avec des recensements effectués en 1993
- 5 couples avec 2 jeunes volants 5 :
- 3 couples avec 3 jeunes volants 5 la seconde carte de localisation dœ mâles ou couplœ can-
- 2 couple avec 4 jeunes volants 5 tonnés représente le résultat de comptages eiïectués
- 2 couples avec 5 jeunes volants 5 avec la même méthodologie, mah menâ à plusieurs reprbes
- 11 mâles cantonnés mais "célibataires", au long des mois de mai, juin, et juillet 1993.
semble—t-il; On peut tout d’abord souligner que les contours de la
— 2 couples sans progéniture visible. clairière se sont nettement agrandis entre 1993 et 1994.
Dans ces deux derniers cas, il est difficile de dire si ce sont: Les travaux forestiers de dégagement des chablis et de
- des oiseaux non-reproducteurs 5 coupes d’arbres fragilisâ ou en équilibre précaire ont éten-
— des mâles cantonnés mais célibataires 5 du les surfaces des clairières.
- des mâles dont la femelle serait encore sur les Deux clairières ont d’ailleurs été ainsi reliées entre elles,
oeufs dans le cas de deuxièmes pontes tardives par de patt et d’autres de la route forestière du Moulin
exemple. ("Fond Pernant-Marché Dupuis” et "Les Rossignols”),
Les jeunes volants étaient tous nourris par leurs parents créant en pleine forêt. un espace ouvert d’approximati-
les 8 et 9 juillet, bien qu’ils chassaient par eux—même dans vement 150 à 200 hectares.
la majeure parüe dœ œs. GEROUDET (1984) mentionne On constate ainsi que la population deTarier pâtre a sen-
la particularité de jeunes de la demière couvée qui res- siblement augmenté dans ces deux zones, passant entre
tent plus longtemps auprès de leurs parents, bien qu’in- 1993 et 1994 de 48 à 59 couples ou mâles cantonnés,
dépendants. Nous n’avons pas noté de nounissage à terre. soit 20 % d’augmentation environ.
H est fort possible que des femelles étaient sur les oeufs ll est difücile de remonter dans le temps pour cerner l’évo-
à cette époque, puisque des pontes peuvent être dépo- lution démographique de cette espèce en Forêt de
sées jusqu’en juillet (CRAMP, in SUEUR, op.cit.). Compiègne, car les références bibliographiques sont
Les deux couples sans progéniture ne se sont peut-être trop peu nombreuses.
pas du tout reproduits, à moins que leur descendance n’ait On peut simplement signaler que François DORDAIN,
été "consommée" par des prédateurs, ou qu’elle était enco- dans sa "Chronique ornithologique de la Forêt de Com-
re cachée dans le nid à terre ou qu’elle soit déjà éman- piègne" (1981), ne mentionne aucunement la présen-
cipée. ce le Tarier pâtre dans le massif, alors que d’autres
Ces chiffres ne sont pas en concordance directe avec ceux espèces inféodées aux clairières, comme le Pipit des
des tailles des pontes qui sont donnés par la littérature, arbres ou la Pie-grièche grise (et même la Pie-grièche à
où des moyennes de 4 à 6 oeufs en moyenne (SUEUR, poitrine rose, accidentelle...) sont citées.
op. cit.) ou 5 à 6 (GEROUDÈI`, 1984; HOHER, 1989 Mais, bien que ce soit une hypothüe envisageable, il serait
5BOUT1NO'1; 1980) sont mennonnées.Tous les oeufs délicat d’en déduire directement que œtte espèœ soit appa-
ne donnent pas forcément un oiseau à l’envol, et dœ juvé- rue dans le massif dans les années 1980.
niles inexpérimentés peuvent faire l’objet de préda-
tions. Importance régionale des populations
Nous avons d’ailleurs observé une attaque, manquée, de la Forêt de Compiègne
d’Epervier sur des jeunesTariers pâtre dans cette zone. On ne dispose pas à l’heure actuelle de données quan-
Egalement, l’imprécision dûe à la rapidité du recense- titatives très précises sur les populations de ce Turdidé
ment de ces jeunes volants est probablement un biais. Il en Picardie.
était par exmaple souvent difficile de savoir à quellœ familles Il est considéré que le Tarier pâtre a subi une régression
étaient rattachés certains jeunes volants qui volaient démographique importante, de l’ordre de 20 à 50 % sur
parfois assez loin. l’e¤semble de la Picardie, avec une population actuellanent
estimée à un peu plus de 500 couples reproducteurs en
Densités 1994, (GAVORY (coord.), 1995). Dans la Somme, les
L’analyse des cartes fait apparaître des densités dans les effectifs seraient actuellement de l’ordre de 5 à 10 fois
milieux les plus ouverts de ces clairières de l’ordre de 1 plus faibles qu’une douzaine d’années auparavant
couple ou mâle cantonné pour 1 à 3 hectare. Dans les (SUEUR, 1995).
secteurs les plus densément ocupés, qui sont notamment Or en Forêt de Compiègne, d’autres clairières totalisant
les enclos grillagés, des densités proches de 1 couple (ou quelques centaines d’hectares présentent globalement les
mâle cantonné) à l’hectare dans certains cas sont notées. mêmes caractéristiques de structures verticales et hori-
GEROUDET (op. cit.) cite des moyennes de surface des zontales de végétation, notamment dans le sud du mas-
cantons de 1,5 à 2 hectares. Dans certainœ landœ de Bre- sif. On pouvait donc supposer que certaines d’entre eHes
tagne, des densités moyennes de un couple par hectare possèdaient des densités comparables à celles de "Fond
sont avancées (SUEUR, op. cit.). Pernant- Les Rossignols".
En Picardie, BOUTINOT (1980) mentionne des den-
sités de 0,2 couple pour 10 hectares et de 3 couples pour Dénombrem ent des couples
10 hectares en 1950 "concernantunvaste biotope situé dans d’autres secteurs de la forêt
L’AVOCETTE 1996 - 20 (1·2) 22 Étude du Tarier Pâtre dans les clairières de la forêt de Compiègne

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I·`ORE'I' DE COMPIEGNE / Ieœxvmeux ,'
CLAIRIERE DE "FOND PERNANT-LES ROSSIGNOI,S" 4 ( a / `\~_ l'
LOCALISATION DES TA RIERS PÃTRE CANTONNÉS · \ gr IX "~` Il
AU PRINTEMPS 1993 .' I Ãk ."—_
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CLAIRIÈRE DE "FOND PERNI\NT·I,ES ROSSIGI\OLS" K à «.··.n.,II I ~ ` I,
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L'AV©CE E 1996 - 20 (1-2) 23 Étude du Tariar Pâtra dans les clairièras de la forêt de Compiègne

Les plus vastes clairières naturelles des secteurs des taines d’hectares de la Forêt de Compiègne, mettant à
"Vineux", du "Bois de Damart", de Saint ]ean aux bas de grandes futaies "cathédrales" au sous-bois clair,
Bois et des "Monts Saint Marc" ont été visitées au et créant de vastes clairières. Dans la clairière de "Fond
moins une fois au début du mois de juillet 1994, ainsi que Pemant - Marché Dupuis-Les Rossignols”, la popula-
certaines coupes ou trouées plus petites, afin d’obtenir tion deTarier pâtre est ainsi passée de quelques couples
une première approximation de la population totale de épars à la ün dœ années 1980 à une centaine de couples
Tarier pâtre en Forêt de Compiègne. ou mâles cantonnés en 1994.
Dans ce but, les familles, couples ou mâles isolés ont été A l’échelle du massif de Compiègne, la centaine de
dénombrés, mais pas les jeunes volants, du fait de la rapi- couplœ ou mâlœ cantonnà repérés en 1994 dans lœ clai-
dité des passages sur chaque site, due à l’importance de rières et coupes apparait ainsi, d’après nos données
la surface à couvrir. actuelles, comme la plus importante de l’©ise, et la
Les résultats sont donc à interpréter avec précaution, car deuxième de Picardie après celle du Camp militaire de
ce comptage a été réalisé plus rapidement. ll fournit sim- Sissonne. Ele est en trà nette augmentation depuis quelques
plement des ordres de grandeur sur les eiïectifs du années, grâce à l’apparition de cœ vastes milieux ouverts.
Pâtre en Forêt domaniale de Compiègne. Cette évolution positive ne doit cependant pas masquer
On obtient ainsi les données suivantes : l’importante raréfaction duTarier pâtre à l’échelle dela
- "LesVmeux" : au moins 15-20 familles, couples ou mâles Picardie, et faire oublier l’irnportance de préserver lœ types
cantonnés 5 de milieux qui lui sont favorables, spécialement les
- "Bois de Damart" : au minimum 15 à 20 couples ou zones d’élevage comprenant encore des haies, talus,
mâles cantonnés 5 niches, par exemple dans le Pays de Bray ou enThiérache.
- Saint Jean aux Bois : lcouple 5 D’autant qu’à plus long terme, avec la fermeture du milieu
- Etan du Louveteau : un cou le · ar la croissance des ` eux s ntanés ou lantés ar le
- "Le BÉJISSOIIIICIC, : un couple 5p , gestionnaire, de telleshtçpèces îgnt progrœsivemenli dis-
- “I.eV`1vier Corax" : au moins 3-4 couples ou mâlœ can- paraitre pour être remplacées par d’autres, inféodées aux
tonnés 5 milieux arborés.
- "Le Puits du Roi" : 3-4 couples 5 Ces évolutions illustrent bien les dynamiques naturelles
- "Le Ceritre" : 1 à 2 couples. des milieux “forestiers", où, de tout temps, les tem-
, Une approximation d’au moins 40 à 50 couples ou pêtœ de vent, lœ incendies naturels,les maladies, les attaquœ
mâlœ cantonnés au total se dessine ainsi, auxquels on peut des parasites et la dent des herbivores, ont créé et main-
ajouter la soixantaine de couples ou mâles du secteur étu- tenu des milieux ouverts intra-forestiers.
dié de façon plus complète. On totalise ainsi en 1994 tm Ces "accidents” climatiques ou biologiques, s’ils consti-
minimum d’une centaine de couples ou de mâles can- tuent aujourd’hui un certain manque à gagner pour le
tonnés dans les clairières du massif compiégnois. sylviculteur gestionnaire, sont cependant naturels, et
ÈT garants d’une remarquable bio-diversité animale et
SITUATION DANS D'AUTRES FOR S végétale intra-forestiere, qu’il convient de gérer et favo-
DE L'OISE riser au mieux.
En 1993 ou 1994, nous avons recensé, ponctuellement, BIBLIOGRAPHIE
‘l?°$ des mlheïlx S‘mü"“‘°s qllelques °°“P1?S dans la Èlaï e BoUTrNoT S.-1980- Etude ecologique de revirecne du
neïes dw massns de Hez'Fï`OldmOnt: de Lmgue (une Own" Vermandois : structure, dynamique et évolution des populations
ne de couples ou mâles cantonnés), d’Ourscamps (5 à depuis 1950.Thèse de Doctorat, Faculté de Reims.
l0 Couples), ou encore deThe11e (quelques couples), • CLAVREUL D. -1984—"Contribution al’étude des interrelations
nine le meeeir des rrciercrere, les données en pceeee passa ¤==¤¤*·=§¤2·=mS ramque en i=a¤¤ de mds wma =!=S
sion du GEOR 60 indiquent la présence d’au minimum œimqumœe de 1 mmigâœum agmœle Sm ir pcilplmimiî de çolm
_ _ , , , pteres carabiques et d oiseaux dans le Noyonnais (Oise) .These de
une Cllnnmlne dc eOuPles ïePeï`es dans lai annees 199Os Doctorat 3' cycle, Université de Rennes 1.259 p.
ce qui semble d’ailleurs assez peu, ce massif étant pro- c FRANCOIS R. -1994-"Etude duTarier pâtre en Forêt de Com-
babkmim mmsmmi Pi°SPwê· piâiïxioiliirlilhiîzoîliîl(i&s6(iii1;reî-eîréîeâlqbliîsl Peîeure
' ' O . . · - BS l C2 Ill
g°pl‘;g?°t’(î°Smniî1aSS‘fS¤â°’h°b°rg°°t appar°mP;°m Pai menacés de Picardie. D1REN·1>icardie, iécrieeii Regional, oo p.
ÉC cms C E _ tc pour pcrmcmc a _ CS œn o DORDAIN F. -1981- Chronique ornithologique dela Forêt de
rames de familles deTar1er pâtre de Se 1'CP1'OdU11`C· Compiegne. In "L’Avocette" n° 5 (1-2), pp. 18 à 27.
Il est donc presque certain (IUC la Forêt domaniale de C01'11- • ROCAMORA G. -1994- Les Zones Importantes pour la
pièglc abtlte a l’heut-e actuelle la plus ixnportantc popu. Conservation des Oiseaux en France. Ligue pour la Protection
lation dcTa1.îc1. pâtœ dc1>OiSc_ des Oiseaux, Ministere ‘de llEnv1ronnement, Rochefort, 339 p.
A1, éch elle de la Picardie, il gagimit là de la dewdànc popu- •·SUEUR F. -1994- Tariernpatrc , in ·Atlas des oiseaux
_ I _ _ _ _ mcheurs de France 1985-1989 ,]ARRY G. ,YEATMAN-BER-
1¤¤¤¤1¤s1¤¤¤l<=» après œïlc du Camp mümlîe de S1SS<>¤¤€> T1-1ELoT D., Société d’Etudes Ornithologiques de France,
qui accueillerait également une centaine de couples au pp 514-515.
mlnltnutn sut- 6()()() hectares (QAVQRK ccmm_ pet-S_)_ o SUEUR F. -1995- "Le Traquet pâtre", in Atlas des oiseaux
nicheurs de Picardie, 1983-1987. C.O.P.- Picardie Nature,
Amiens . 146-147.
CONCLUSION _ , , ·TUc;1Èâi)zci.M.,HEATH M.l=. -1994- Birds in Europe.'l`heir
hs temlsetes de vent hivernales du debut Oœ annees 1990 conservation status. Birdlife Conservation Series n°3. Birdlife Inter-
ont radicalement transformé la stucture de plusieurs cen- national, Cambridge, U.K., 600 p.
L'AVOCEITE 1996 - 20 (1-2) 24 Étude du Tarier Pâtre dans les clairières de la forêt de Compiègne

LA CHOUE I I E CHEVECHE Athene noctua
DANS LE BOCAGE DES FRANGES NORMANDES
DE L'OISE ET DE LA SOMME
par Rémi FRANQOIS
Plusieurs recensements de la Chouette chevêche ont été effectués en 1994 et 1995 dans des secteurs
bocagers des limites Nord-Ouest de l’0ise et Sud-Ouest de la Somme, en bordure avec la Seine-
maritime.
A l’instar des recherches effectuées par MORONVALLE et alii lMORONVALLE, 1994 et 1995),
I’objectif était de vérifier si les potentialités apparentes des vastes milieux bocagers comprenant de
nombreux vergers, particulièrement favorables à la Chevêche, étaient exploitées.
La présence d’une importante population dans cette région naturelle peu connue était en effet
presumee.
La Chevêche d’Athéna est une espèce inscrite surla liste `,,f·‘ `   ‘i§ `=, zx .'   , -;,--` _   ··   ri —;-.
rouge des oiseaux nicheurs menacà de Picardie (GAVO— _ Q     ail A   z i  · ,_ _ &g     g 2  É} sig?   .· R"-,
RY (coord.), 1995) comme espèce vulnérable, dont les   "`<   'ëq,   ·"  _     ` ·
encens negionaux ont connu une chute de1’ord¤= de 50%           Ã `‘ — ·    ‘ » QÈÃ ·.     · » î
dans les vingt ou trente demières annéœ, et qui sont com- __  ·££j     gf    
pris entre cinquante et cinq cents couples. _ _j g   _     · ` .·’  
Elle est également considérée en déclin sur le continent   .,,_'     _' J
européen (TUCKER et HEATH, 1994). Il impone ’ = t. `ï ·—·.   S _· y
donc de mieux connaître ses populations en Picardie, aün     A ii `_         ·i ' '  §i · i*l;?·  "    _`    
de pouvoir envisager d’éventuelles actions de protection.   `· _ i >~ ‘;   f  
SECTEUR ETU DIE ·   `-      si     ·,·ï°?§« F1;  grfii È
·          — —     -`
Les abords de 3 villages contigus près d’Aumale (Escles- '        'îi g îi   ;` _ ,E:
Saint-Pierre, Fouilloy et Romescamps) ont été pros-   '           Ã _` ·`i
pectés en 1994.              
Ces sites sont caractéristiques de "l’Oise normande", les _     —`..:     I Q      
prés-vergers et lœ haies dœ systèmes bocagers traditionnels À·. _  .     `_ ·É;  '?" _? if, "  
sont encore bien représentés puisqu’ils ceinturent enco- _ N"*·>ÃQ`_j   ;      ig?"ii    .»=="i_j;ia*  
re des dizaines de villages et hameaux. Cette zone est la _   ' ·   Z ?      ` _  
dernière de- l’O1se, avec le Pays de Bray, à posséder ·   · · t       :_?;;»*’ .·
encore des dminœ d’hectares de vergers hautes-uges com- _ .-   if   g·_ï Q3     fÃ.-' °
prenant de nombreux vieux pommiers. Il y en avait net- _ ta ` .. .1‘ _ _î.;_1jT·f'·  ··  _.: :     ·l
tement plus dans ce département avant la seconde guer- —.   J.    '   ' gi ··`` i
re mondiale, notamment dans le Noyonnais '     ` _         ign  .   _ ’
(DEMANGEON, 1905),mais ilsysont aujourd’hui relic- Q 'ïÈ·Ã ·.·· ··' Q fjî, à «  Ãl ` ··   ' 'f*`i· _,
tuels.   ·LZÉï-·‘°"'“" · T«· ·` '
Quinze autres villages ont été prospectés en 1995, dans
un secteur situé à cheval sur la limite Oise/Somme au Sud _
de 1aVal1ée des Evoissons. Les milieuxy sontmoins typiques METHODE DE RECENSEMENT
:lesoeir1t1J1·esdevergerset deboeagesontplusüagrnerimàœ,
voire quasiment inexistantes. Le plus souvent, les vergers Le recensement a porté sur une zone-échantillon com-
sont concentrés à proximité des exploitations agricoles prenant les alentours d’une vingtaine de villages typiques,
qui comportent encore, au moins partiellement, une plus ou moins entourà de leur écrin de bocage et de vieux
activité d’élevage. pommiers.
Entre les villages par contre, les plaines ont été largement Les points d’écoute et de diiïusion du chant ont été répar-
remembrées et souvent uansforrnw en "déserts" de grandœ tis autour des villages bordés de vieux vergers, ainsi qu’à
cultures, suite à l’arrachage des haies, vergers et bosquet proximité des zones bocagères sans vergers.
et au retournement des prairies. Seuls quelques bourgs La diüiision du chant de l’espèce (cassette "\Valkbird"
ou hameaux sont encore reliés les uns aux autres par une de ]ean Claude ROCHE) a été classiquement effec-
quasi continuité bocagère, entre Poix de Picardie et tuée au moyen d’un petit magnétophone.
Aumale. Après l’arrivée sur chaque site, une écoute de quelques
IJAVOCEITE 1996 - 20 (1-2) 25 La chouette chévêche dans le bocage des franges normandes,.

minutes permettait de repérer d’éventuels chanteurs COMMENTAIRES
spontanés. En cas de silence persistant, le chant était dif-
üzsépendant 30 secondœ,pubsépar·ép¤1dant2à3mir111tes Populations
d’une autre diiïusion du chant . ` Les populations picardœ de Chevêche de la partie la plus
Au bout de 15-20 minutes, lorsque les vergers restaient "normande", à structure bocagère dense comprenant de
désœpérément muets des "l<iouwit" escomptü, le site était nombreux vieux vergers, apparaissent importantes. Les
laissé pour un autre point-contact. franges orientales de ces zones d’élevage, où les vergers
Les recensements ont été effectués entre 20 heures et 23 et lœ pâturœ sont plus rares, abritent également dœ popu-
heures en moyenne. lations intéressantes, mais probablement moins impor-
' tantes.
RESULTATS
Varîabilité des résultats des prospections
Prospections de 1 994 Il est possible que les conditions météorologiques peu pro-
Une prospection individuelle le 28 mars 1994 nous a per- pices (vent moyen, températures très basses pour la
mis de localiser de façon certaine 16 mâles chanteurs de saison) aient été à l’origine de l’activité vocale nulle le 11
Chouette chevêche autour des 3 villages d’Escles—Saint- avril 1994, en pleine période de pariades, là où chantaient
Pierre, Fouilloy et Romœcamps. Ces mâles chanteurs sont 16 mâles le 28 mars 1994.
repérés sur la carte ci-contre. Cela conürme l’importante variabilité des réactions de
Les conditions météorologiques étaient optimales : ciel mêmœ individus de Chevêche à la sollicitaüon par la dit-
étoilé, vent nul, températures douces. De fait, les chants fusion du chant, probablement en fonction des condi-
étaient repérables de loin, à presqu’un kilomètre en tions météorologiquœ, et peut-être en fonction d’autres
terrain plat. Les auditions simultanées ont permis d’évi- paramètres testant à identiüer.
ter lœ risques de double comptage d’éventuels mâlœ chan- Ce qui nous amène également à penser qu’une seule, ou
teurs qui se déplaceraient d’un poste de chant à un autre. même deux ou trois prospections, ne sont pas forcément
Une seconde prospection le 11.4.1994 exactement sur suüisantes pour dénombrer et localiser les cantons de
les mêmœ sites (Gourchelles, Romescamps) ou à proxi- Chouette chevêche quand les conditions ne sont mani-
mité immédiate (Quincampoix-Fleuzy, Abancourt) festement pas favorables.
dans les mêmes milieux, ne nous a pas permis de repé- Il sulîit en eiïet de prospecter lors de “mauvaises” soi-
rer le moindre chanteur. rées où leur activité vocale est minimale ou nulle même
en pleine période de parades nuptiales, pour croire à une
Prospections de 1 995 absence ou à une faible présence de l’espèce. Ainsi, les
Une soirée de prospection collective le 12 avril 1995 a résultats négatifs que nous avons obtenus près de certains
permis de repérer quelques autres mâles chanteurs aux villages sont à relativiser : des Chevêches y sont peut-être
abords de certains villages sur une zone à cheval entre présentes, qui n’auraient pas répondu à nos sollicitations.
la Somme et l’Oise.
Les conditions météorologiques étaient moyennement Données antérieures
favorables : temps couvert, vent moyen, températures peu Il n’existe apparemment pas d’observations antérieures
élevées. La même méthode combinant écoute et diffu- de Chouette chevêche ni de publications sur la zone pros-
sion du chant au magnétophone a été utilisée. Les résul- pectée le 28 mars 1994 à Gotrrchelles-Romescarnps-Esclœ
tats sont les suivants : Saint Pierre.
- 3 chanteurs ont ainsi été localisés dans les vergers de Les atlas des oiseaux nicheurs de France de YEAT-
Equennes-Eramecourt (80) en vallée des Evoissons par MAN de 1976 et de YEATMAN-BERTHELOT et
E. DAS GRACAS et nous-même, et aucun à Guizan- JARRY de 1994 mentionnent tous deux la Chouette che-
court 5 vêche comme nicheuse œrtaine surla carte au 1/50 000’
- 2 près de Grandvilliers et de Sarnois (60) (S. FLIPO de Poix de Picardie, et comme nicheuse possible sur celle
et G.   ; de Neufchâtel-en-Bray (qui jouxte immédiatement les
- 2 chanteurs à Dargies et 2 à Oiïoy (60) et aucun à Sen- villages d’Escles Saint Pierre et de Romescamps) .
telie ni àThoix (80) (B. COUVREUR). L’atlas des oiseaux nicheurs de Picardie dela Centrale
Quelques jours plus tard, G. RIVIERE et nous-même Ornithologique Picarde de 1995 ne mentionne pas la
avons repéré 5 mâles chanteurs autour du village de Beau- Chouette chevêche sur le quart de carte concerné (Sud-
déduit (60), contre aucun contact à Belleuse et Grand- Ouest) pour la période 1983-1987. Elle est seulement
villers. citée comme nicheuse probable sur le quart Sud-Est de
Par ailleurs, ]ean-Luc HERCENT (comm. pers.) a la carte, probablement du fait d’un défaut de prospec-
elïectué quelques soirées de prospection aux alentours tions.
d’Oisemont (80) dans des biotopes tout à fait simi— ROBERT (1990) cite la Chevêche comme "nicheuse peu
laires. Il a ainsi repéré en 1994 et surtout en 1995, 5 sites commune, de plus en plus rare" dans la proche vallée des
occupés : Evoissons, sans plus de précisions.
- 1 couple àVrlleroy ; Enün, l’atlas des oiseaux nicheurs de Normandie ne
- 1 chanteur à Cannessières 5 représente quasiment auctm indice de nidilication sur la
- 2 chanteurs à Andainville ; carte de Neufchâtel-en-Bray, hormis un indice de nidiü—
- 1 chanteur à Beaucamps le Jeune. œtion poœible auNord-Ouest de celle-ci   1991).
IJAVOCEITE 1996 - 20 (1-2) 26 La chouette chévèche dans le bocage des franges normandes...

RECHERCHE DE LA CHOUETTE CHEVECHE
DANS LE BOCAGE DE LA POINTENORD-OUEST DE L’OISE
· CARTOGRAPHIE DES MÃLES CHANTEURS
Pros cction du 29 mars 1994.
 L ·î\\\'* Il \lllIl\||l||lI|UÃ`tj‘:`:.`I.-D-- ./
`. ·   ·   M Escles Saint Pierre.  
`· ·   1`\|· ·` ll   là  Ã"`îë UM  L '·
· ‘ '· · ·:.   . - · t|.!|| '   î'
· J . 'lî · |= 1 l '· -E*€<'»1'<<?= ··
' , •· · : _l °· ~ _ lg! \ I I ‘ l ,,êÉÉ-_! ·· .   L-
_ · · ';?î,`._` =.._ _ , - ' _ · [ë`]l._; ' ' I · · · I .. • · ·   
\,    _,-".__ ·   ··‘ \_ 
Romescamps lv ,_ •. •  "'   · -  ,- .· .·  ·  
X · _ . '- Ãjt   £·___.,··· . _   .
· ‘ _ . · 'Q; 'E_ ‘ a r···....·-· ` <
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\ ' . . ~`I • g-. É Q   · • · . . ',II
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. · · I \' . '  I".- \' ' . u · u utzïîîï n I . -  
\— ,·_   1   2 °·     - 1 Fouüloy  · i`
    ~, " _,*x
\ ' " ,/` u ` \'\ \   I \
. _ l
\ ·   \·   1 FE
B : Bocage gg vgyggyg dgnggg Q = Mâlê Ch8IlîCLlI d’AlhEf1E TIOCIUG
@@9 = Villages, hameaux   X = Points d'éc0ute et de repasse
z—·   D  ¢§_·\· '  
L _ _> = Bocage sans vergers — ·` Echelle 3 250©OèmC
= ·    
WU? Bm « 4   ï`É, _    
2  f '  î!Si·çÉ·¥?*?*êî*3‘Él*ü$i.
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UAVOCETTE 1996-20 (1-2) 27 La chouette chévêche dans le bocage des franges n0rmandes...

Milieux fréquentés teurs ou couples repérés autour d’une vingtaine de vil-
In majorité des mâles chanteurs de Chevêche étaimt situâ lages échantillonnés en 1994 et 1995, semble bien
dans dœ vieux vergers de pommiers, et très peu dans les représentée dans le bocage et les prés-verger à proximi-
milieux bocagers sans vergers. té de la Normandie de part et d’autre dœ limites de l’Oi-
Les haies basses, composées essentiellement d’arbustes se et de la Somme.
épineux tels que les Aubépines ou les Prunelliers, com- D’après lœ potentialità apparentœ dœ milieux bocagers
portent peu de vieux arbres de haut-jet dans lesquels la de cette région, si chaque village ou hameau possède
Chevêche pourrait trouver des cavités pour nicher. Elles quelques couples de Chevêches d’Athéna dans son
sont donc peu favorables à cette espèce cavemicole. écrin de vieux vergers, la population est peut-être très
Cependant, plusieurs chanteurs ont été contactés dans importante depuis lœ margœ de la vallée de la Bresle jus-
des pâturœ sans vergers ou â proximité, mais qui sont cein- qu’au Beauvaisis et au Pays de Bray...
turées de haies comprenant des arbres taillés en tétards, Cette population des üanges picardo-normandes de la
notamment des vieux charmes. Picardie constitue probablement un réservoir démo-
C graphique très important pour la région.
Omportements De nouvelles prospections seront réalisées dans les pro-
D’un point de vue éthologique, les mâles ont toujours chaines années dans l’Oise normande et le Sud-Ouest
répondu rapidement lors de cette soirée, souvent à l’ins- de la Somme aiîn de vériiïier cette hypothèse.
tant même de la ditliision de leur chant, ou quelquœ minutes Cet échantillonnage sera ainsi complété, pour tenter d’éva-
plus tard. D’ailleurs, la diüusion du chant au magnéto- luer les eiïectifs reproducteurs, et de préciser la réparti-
phone en un point donné générait dans plus de la moi- tion des noyaux de population notamment à l’est vers le
tié des cas des réponses de deux ou trois mâles des envi- plateau picard.
rons, passablement excités. Ceci permettra aussi de vériiier si les villages autour des-
Parfois, ceux-ci éveillaient des réponses vocales chez quels aucun râultat positif n’avait été obtenus n’abritent
d’autres mâles plus éloignés. Ces contacts étaient alors effectivement aucune Chevêche.
confirmés par d’autr·es points d’écoute (sans diiïusion du
chant, devenue inutile dans ces cas là). REMERCIEMENTS
Enfin, plusieurs mâles se sont approchà, parfois trü près,
en nous survolant en rase-motte, et en nous déclamant Nous tenons avant tout à remercier vivement lœ oo-auteurs
beaucoup de choses depuis un piquet de parc à 20 ou de ces observations : Stéphanie FLIPO, Bemard COU-
30 mètres. Un éclairage avec une lampe-torche de puis- VREUR, Emmanuel DAS GRACAS,]'ean-Luc HER-
sance moyenne n’a pas semblé les déranger le moins du CENT et Gaétan RIVIERE, ainsi que les relecteurs de
monde. cette note : Xavier COMMECXC I..aurent GAVORY et
Il est probable que ces réactions assez vives soient favo- Peter MORONVALLE, mais aussi les mâles chanteurs
riséœ par une densité de mâles chanteurs apparemment de la "Petite Chouette" d’avoir bien voulu donner
assez élevée, qui permettrait une "stimulation" plus quelques récitals.
importante que dans les secteurs où les couples sont iso-
lés les uns des autres. C’est ce que note également BIBLIOGRAPHIE
GENOT 1994 .
( ) • COMMECY X. et GAVORY L. - 1995 - "Chouette che-
vêche" in Atlas des Oiseaux nicheurs de Picardie. Période 1983-
Autres espèces contactées 1987.pp. 105-106.N° spédal de l’Avocette; Picardie Nature, Cen-
_ _ _ , trale Ornithologique Picarde, Amiens, 234 p.
Ces Pmspccllons Om Pal alllculs Pclmls de œpcœl Z • DEMANGEON A. - 1905 - "La Picardie et les régions voisines
— Z ChâI'1(Cl.11'S spontanés de Chouette eüaie B/to alba à (Artois-Cambrésis-Beauvaisis)". Edition A. Colin, Paris, 496 p.
Esçlœ     et   le   mars, etuu   • GAVORY L. (COOICI.) - 1995 - Liste I'OUge des Oiseaux
vidu cu vol à Lauuoycumèœ le 1 1 avril 1994. nicheurs menacés de Picardie. Picardie Nature, DIREN Picar-
. . die, Conseil Regional de Picardie, Amiens, 60 p.
· 3 eheeeeeee eeeeemee de Cheeeee heleee Sm em . GENQT pc. - 1994 - La Chouette chevêche MWMAN-
(dans le bois d,E$ClCS Saint Plclœa à Fol-üllY dans le bOCa' BETHELUl` &]ARRY, Nouvel atlas des oiseaux nicheurs de Fran-
ge et dans le village de Romescamps) le 28.3. et plusieurs ce. 1988-1992, pp. 398-401.
autres le ]_   vers I__annQy.Cuj11efe_ •   - 1991 - L2 ChOL1Cl1e ChCVêtZI‘1e. lI`1ALI3S des oiseaux
Aucun Pübou moycmduc Am ams uwa été entendu le mîlaegirs normands. Groupe Ornithologique Normand, Caen,
2§‘ ' 199% mais ee Chanteur a eee œpcœ cum? BCI-na` ÉMORONVALLE R - 1994 - Recensement de la Chouette che-
ëlllc et ROmî;îmPî1lC l\h4 ·l994 dan$_uê1l_lllànu$Cl}lç vêche dans les vallées de l’Avre et de la Noye. Avocerte n°18 (1-
os uet au ieu e c tures et un rn 1v1 u a ete 2 .39-41.
Obsëlrve dans les phares à roues; de Guizancourt le   Ok/Ip(I;RONVALLE   et P. - 1992 - RCCCHSCIHCHI de I3 CI10LlC[-
avril 1995- te chevêche (Athene noctua) dans le Nord-Amiénois. Avocctte
n° 16 (1-2),pp. 23-32.
o ROBERT J-C. - 1990 - Faune vertébrée, in "Flore et faune de
la vallée des Evoissons", Association des Entomologistes de
Picardie ·
CQ|\|C|_US|Q|\| •TUCKER G. M.; HEATH M. F.- 1994 - Birds in Europe, their
conservation status. Birdlife Conservation Series N°3, Birdlife
La Chouette chevêche, avec au moins 35 mâles chan- Imcmauomh CambUdgc’ 600 pages"
L’AVOCETTE 1996 - 20 (1-2) 28 La chouette chévêche dans le bocage des franges f10l'1’T13hd€S...

RECENSEMENT DES LARIDES HIVERNANTS
EN PICARDIE - HIVER 1 996-1 997
Par X. COMMECY et F. SPINELLI
A l’initiative de la Ligue de Protection des Oiseaux tout de la sous espèce Graellsi) 5 4 Goélands argen-
France, un recensement national des laridés hivemants tés, 2 Goélands cendrés, 5000 Mouettes rieuses (P,].
a été organisé cet hiver 1996-1997. La Centrale DUBOIS,TÉ FOUVET`) le 7 décembre, effectifs du même
Ornithologique Picarde a coordonné cette enquête pour ordre de grandeur avec en plus 5 Goélands leucophées
la Picardie, le GEOR 60 en assurant l’organisation pour le 8 décembre (P. MALIGNAT et R BARADEZ).
le département de l’Oise. C’est l’ensemble des don- Total départemental :
nées collectées que nous présentons aujourd’hui. Goéland brun : 25 5
Goéland cendré : 2 5
MODALITÉS DE RECENSEMENT : Goéland argenté :39 5
Goéland leucophée :5 5
Toutes les espèces de laridés, goélands, mouettes, stemes, Mouettes rieuses : au moins 5000.
labbes étaient concernées. Pour toutes ces espèces (sauf Commentaires :
exceptions, Mouettes pygmées par exemple) les comp- Une espèce contactée l’armée dernière à la même pério-
tages se faisaient le soir au dortoir, par comptage direct de : 6 Mouettes mélanocéphales le 8 décembre 1995, n’a
des oiseaux posés si possible ou par comptage surles dif- pas été contactée cette année. Des stationnements plus
férentes voies d’arrivée si le comptage direct n’était pas importants de Goélands cendrés avaient été relevés les
possible. Il était demandé un comptage les week-ends des années précédentes : 28 le 29 décembre 1995, 52 le 3 et
14 et 15 décembre 1996 ou des 21 et 22 décembre 1996 160 le 10 février 1996 à Moru-Pontpoint. Le gros dor-
ou à d’autres dates proches en cas d’impossibilités. toir de Rochy-Condé n’a pas fonctionné cette année.
LES RÉSULTATS : SOMME 80
·»DortoirdeBaiedeSomme :250 Goélandsmarin,80Goé-
AISNE 02 : lands bruns, 9900 (+ 10 000 estimés) Goélands argentés,
=€»Plan d’eau de l’Ailette à Chamouille, 1000 Mouettœ rieuses 5420 (6000 estimés) Goélands cendrés, 8800 (10000
(1200 estimées) le 15 décembre (Y LE SCOUARNEC). estimées) Mouettœ rieusœ. (O. BARDÈIQ VI BAVVEDIN,
ar Base nautique deTergnier, 1 Goéland brun, 1 Goéland X. COMMECY] L GAVORY] P ROBIN) le 21 décembre.
argenté, 1050 Mouette rieuse le 13 décembre (L. ra Etang Sainte-Radegonde à Péronne, 7 Goélands
GAVORY). (respectivement 5, 2 et 3500 lors d’un comp- bruns, 2 Goélands argentés, 3 Goélands cendrés, 1350
tage ultérieur au 22 février 1997,Y LE SCOUARNEC). Mouettes rieuses (X. COMMECY) le 12 décembre.
wa Gravières de Bucy le Long, 80 Mouettes rieuse le 22 9 Etablissements Bonduelle à Estrèes-Mons, 370 Mouettes
décembre (I. LITOUX). (Un dortoir plus important doit rieuses le 8 décembre. Dortoir sur les toits de l’usine. (X.
exister dans la vallée de l’Aisne à l’Est de Soissons mais COMMECY).
il n’a pas été trouvé dans les sites visités). Total départemental :
23 Etangs deVemiand, 55 Mouettes rieuses le 21 décembre Goéland marin : 250 5
(S. BOUTINOT), dortoir abandonné après le 25 Goéland brun :87 (plusieurs notés en terres en]anvier) 5
décembre suite au gel des étangs. Goéland cendré : 6000 5
a Réserve naturelle de Saint Quentin, 2 Goélands bruns, Goéland argenté : 10 000 5
5 Goélands argentés, 767 Mouettes rieuses le 6 janvier Mouettes rieuses : 11 700 (moins de 2000 en terres).
1997 (Y LE SCOUARNEC et S. BOUTINOT). Commentaires :
a+ Gravière non exploitée de Courtemont-Varennes, 5 Goé- Le dortoir de la baie de Somme semble, au moins pour la
lands cendrés, 872 Mouettes rieuses (1000 estimées), 1 période où le comptage a été effectué, conœmerun nombre
Mouette pygmée le 22 décembre (I. MORENIAUX). moins important de laridés que les années précédentes, en
Total départemental : particulier pour les Mouettes r·ieuses.Tendance ou simple
Goéland brun 2 3 (avant le coup de froid qui a entraîné aléas ?De plus, de nombreux oiseaux stationnant sur le lit-
un petit afflux en terres en ]anvier) 5 toral nord de la Somme œgâgncût le soirun dortoir situé plus
Goéland cendré : 6 5 au nord, le trà grand dortoir de la baie de Canche P (obser-
Goéland argenté : 6 5 vations X. COMMECY des 31 décembre et 1 janvier).
Mouettes rieuses : 3950 (soit au moins 4000). Total régional : Décembre 1996
Goéland marin : 250 5
OISE 60 : Goéland brun : 115 (35 en terres) 5
  Décharge de Saint-Maximin : 30 Mouettes rieuses le Goéland cendré : 6000 (11 en terres) 5
14 décembre (LB. MARQUE). Goéland argenté : 10 000 (47 en terres) 5
a Gravières de Bailleul surThérain : 35 Goélands argen- Goéland leucophée : 5 5
tés, 88 Mouettes rieuses (P MAIRE) le 14 décembre. Mouettes rieuses : environ 21 000 (avec de l’ordre de
si Gravières de Moru-Pontpoint :25 Goélands brrms (sur- 1 1 000 oiseaux en terres).
IJAVOCETTE 1996 · 20 (1-2) 29 Les Iaridés hivernants en Picardie - hiver 1996/1997

STATUT DE LA GRAN D E AIGRE I I E Egretta alba
E N PI CAR DI E
Paf X. COMMECY , V. BAVVEDIN GT P. CAHRUÉI-TE
La réalkation récente d’un bilan sur la présence de la Gran- A partir de ce 13 Mars ce sont deux individus qui sont
de Aigrette au Parc Ornithologique du Marquenterre vus et ceci jusque début 1995 puis 3 du 16 Février au 22
(P.O.M.) (80) (CARRUÈITE 1996) ainsi que l’aug- Mars, soit un an de présence pour un individu.
mentation du nombre d’observations en dehors de ce site Après une absence apparente de l’espèce entre le 23 Mars
et le changement réœnt de statut de l’espèce nous ont inci— et le 8 Avril 1995, commence à partir du 9 de ce mois une
té à établir cette synthèse pour l’ensemble de la région picar- présence permanente au RO.M. :
de et de la replacer dam le contexte national er1 comparabon - 1 du 9 Mai au 19 Septembre 5 2 du 21 Septembre au
avec la mise au point réalisée par SARDIN (1984) pour 4 Novembre 5 3 le 10 Novembre, 5 le 19, 6 le 21 et 8 du
la France et complétée depuis (SARDIN 1991). 9 Décembre au 31 et encore en ]anvier.
- 4 Oiseaux sont repérés en Février, 6 le 16 Mars, 7 le 19.
LES DONNÉES - 1 en Avril et retour d’un immature à partir du 7 ]uillet
(observations arrêtées au 10 Octobre 1996).
1978-1987 : des apparitions tîirtives : - 1 les 27 Septembre et 11 Décembre 1994 àArry (80)
Les auteurs anciens habituels (DUCHAUSSOY 1913, (1 des oiseaux du P.O.M. P).
MARCOTTE 1860,VAN KEMPEN 1912...), témoins En même temps les premières données départementales
de l’avifaune picarde du XIX et du début du XX siècle sont obtenues dans l’Aisne :
ne mentionnent pas cette espèce. Ceci n’a rien d’éton- 1 les 16 et 24 Février 1994 au Plan d’eau de l’Ai1ette, 1
nant la Grande Aigrette étant considérée comme extrê— le 19 Octobre 1994 à Condren.
mement rare en hiver en France jusqu’en 1960. En France, aprà être devenue hivernante régulière à par-
la première donnée régionale semble être celle d’un oiseau tir de 1978 puis avoir débordé de ses sites pionniers d’hi-
stationnant en Janvier 1978 en Baie de Somme et tué au vernage pour occuper les grandes régions d’étangs
iiisil llîmuite un oiseau est observé le 9 Avril 1979 au ROM., (Dombes, Brenne, Sologne) entre 1978 et 1981 ainsi que
site où a lieu ensuite l’essentiel des observations dans la le littoral atlantique depuis 1986, l’extension vers le
première moitié des années 80 et pour des stationnements nord se manifeste; eHe est montrée en particulier grâce
bre£s : 10 Novembre 1981, 25 et 28 Novembre 1984, 9 aux observations énumérées ci dessus avec un hiverna-
Novembre 1986. ge régulier depuis 1993- 1994. Les données picardes
Deux observations sont réalisées à l’intérieur des terres s’inscrivent donc dans l’évolution qu’a suivi cet animal
durant cette période : dans notre pays avec une extension de son aire traditionnelle
- 1 stationne fin Novembre 1984 à Fouencamps (80) (Val- d’hivernage zles côtes adriatiques, Israël, Egypte... qui sera
lée de la Noye) 5 il sera trouvé mort début Décembre. suivie de son installation en tant que nicheuse aux Pays
- 1 du 6 au 15 Mars 1987 à Neuville les Loeuilly (80) (Val- Bas : 4 ou 5 couples en 1992 (European News, British
lée de la Selle). Bird (1993), 1-86 p 537)
Ces données s’inc1uent dans le changement de statut qu’a De paire avec cette extension géographique aux causes
connu l’espèce en France où eHe est maintenant consi- mal cernées (elle a commencé avant la remontée des effec-
dérée comme occasionnelle en hiver de 1960 à 1978 puis tifs des populations européennes les plus proches d’Au-
hivemante   à partir de 1978 (dans l’&t de la Fran- niche et de Hongrie), une augmentation des eiïectits est
ce et en Camargue) et de passage régulier. notée (à tel point que la Grande Aigrette a été retirée de
la liste des espèces dont les observations sont à soumettre
1988-1996 :l’insta11ati0n : au Comité d’Homologation Nationale).
Nous constatons im changement dans les modalités de la Ainsi, en Camargue a été observé :hivernage de quelques
iréquentation dela région parla grandeAigrette en 1988 : individus à partir de 1964 (de Septembre à Mars)
1 juv. stationne du 28 ]uin au 23 Novembre au RO.M. (BLONDEL et ISENMANN 1981 ), puis quelques
Entre 1988 et 1993, quelques observations ponctuelles sont dizaines dans les années 80 et plus de 100 au début des
encore réalisées : années 90 ( 100 en Janvier 1992, 210 en Février 1993...).
Littoral : 1 du 24 au 27 Octobre 1992 au RO.M. 5 1 le De même, au lac de Grand-Lieu (44) on note zhivernage
1 1 ]uin 1993 au Hable d’Ault. d’un individu en 1986, 2 à 4 jusqu’en 1992, 8 l’hiver 92-
En terres : 1 le 27 Novembre 1988 à Fouencamps (enco- 93... (MARION et MARION 1994). Ces schémas res-
re) 51 à Long (80) le 5 Novembre 19895 1 du 31 Octobre semblent forts à celui décrit pour le littoral picard.
1990 au 2 Novembre 1990 à Fouencamps (toujours).
1993 voit l’augmentation du phénomène de stationnement DISCUSSION
de longue durée avec l’arrivée le 13 ]uin d’un individu au
RO.M. (le même observé les 10 et 11 ]uin au Hâble Les migrations : A la lueur des données picardes nous
d’Au1t?) (TRIPLET et a1.1996) qui restera jusqu’au 12 pouvons cerner les dates des mouvements de cette
Mars 1994 gpremier hivernage complet régional. espèce. LeTableau 1 montre les dates d’arrivées et de
IJAVOCETTE 1996 - 20 (1-2) 30 Statut de la Grande Aigratte en Picardie

Dates de départ et danivéa œs gmndos aigœttos est suivi de la reproduction certaine de 2 couples en 1994
197 1996 (MARION 1994).
9/ . , . .
. 9 Nombre db/muxpudmda 9 Des cas rsoles existent aussi aux Pays-Bas. Ces repro-
5   ductions se déroulent dans des colonies d’autres oiseaux
·   : ardéidés, Cormorans (8 espèces ensemble dans le cas
:1 a   de Grand-lieul), les nids étant construits sur des buis-
2 ÈÈ . 9  ;  -·—- sons bas :Ta1naris en Camargue, petits Saules à Grand
1       "    Lieu
o _ ·91-19<1—·1¥’°—·î1§=°1—1—1—1—1—-1—1»ï‘+*·1 —1—1—+—1—1—1—|=*j1—1—+’*s1»+~°-1Ã+ 1  AU POM. des stauonnements d adultes en plumage nup-
È E; É È É É   É É g     tial ont été observés en 1994 et 1995 dans les grands
conifères abritant la colonie d’Aigrettœ garzettes, de Hérons
Dates d'an*ivée des grandes aigrettes 1970/1996 cendrés et de hérons garde-boeuf. L’autre colonie
5 se rvemme d’aIseuux perdsesaes   (Hérons cendres et Aigrettes garzettes) de la plaine mari-
ës È: time icarde est elle installée dans un bois de Hêtr·es et
s . · È . P , . . . .
  1 Chenes. Ayant montre ses capacrtes a changer de sites
2   j   d’hivernage, la Grande Aigrette saura-t-elle aussi s’adap-
1 ~   ·.·:~ " I ‘ ° °
1% È   ga _   V · A ter a un nouvel environnement pour sa reproduction?
° É 9 E E _ E S ai _ S l . Pour illustrer ces propos, notons les observations réa-
% É È È È -‘? â É w 8 È â lisées au sein de la colonie d’ardéidés du P.O.M d’un
adulte (bec noir) les 8 et 14 Avril 1996.
Dates de départ des grandes aigrettes 1970/1996
3     Nombre d’oleeeux per décades  
2   Rarement en si peu de temps ime espèce n’a autant modi-
A               üé son statut à l‘échel1e d’un pays.   données picardes
É S E E _ S S É al   S   recueillies ces dernieres annees s’mscr1vent dans ce
%’ E È È È Ã É w É changement et viennent compléter les connaissances que
nous avons maintenant de cet oiseau qui doit à la pro-
départ des oiseaux (dates de départ reportées pour les tection dont il bènéücie le renouveau de ses effectifs accom-
oiseaux ayant séjourné au moins un mois). Les deux pagné d’une modiücation de ses aires de vie. Espèce spec-
périodes de migrations :mi février à début avril (avec taculaire et facilement repérable, le suivi de ces
un maximum en mars) puis mi octobre à début modiiications a pu être eiïectuég nous espérons bien que
décembre (avec un maximum en décembre) sont des nouveautés interviendront encore dans ce statut nou-
nettes; elles montrent bien qu’il s’agit là des traces de vellement déüni.
migrations d’une population naturelle et correspondent
à l’essentiel des mouvements repérés en France d’après BIBLIOGRAPHIE
DUBOIS etYES©U (1986); de même ces auteurs avaient
signalé les mouvements de ]uin et de Septembre que • BLONDEL]- e¤1SENM«f\N1j1 R (198}) 1 Guîçïe des ¤îSe¤¤X de
nous remarquons anSSi_ Camargue. Delachaux et Niestle, Neuchatel-Pans. 344p.
L . . _ E , · • CARRUETYE P. (1996) :La Grande Aigrette au P.O.M. Bulle-
es sites occupes . n terres, c est sans surprise un amun Saison 1996. pa_5_
deus les vsüees et les zeues <î’ete¤es que les elsesux eut · nuaors 121. etYESOU ra (1986) . rsvessease des espeees wea-
été rencontrés 5 ils se nourrissent alors dans les pâtures seaux occasionnelles en France. C.H.N., U.N.A.O., I..P.O., SFR
des fonds de vallées et sur les bords des lans d’eau. P¤fî$203P·
Sm. lc littoral lc RO M_ avec SCS plana d=c£1 on bordure • DUCHAUSSOY H. (1913) : Contribution à l’êtude des oiseaux
d ’ nl 1, ` t. 1 d . La . en Picardie. Bull. Soc. Lin. Nord Fr. 21 (41 1) 320-324.
C mC‘ CCCÉC C _CCSC¤ ‘C CC ‘j‘CCC“X· C°‘C_"C°“> • 1<AYsER sn, PINEAU o.,HA1=NER H. etWALMALEY 1.
le feeet de Plus 1s¤e1<> resse¤}b1e1 eusemble des elsesux (1994) e 1,4 suresnes de la Grande Aagsese Egeess euse en
du httoral en un dortoir mixte avec les Argrettes gar- Camargue. ORNITHOS 1-2 p. 81-82.
zettes Egretta garzetta . Le jour, les mares du P.O.M. • MA§îg3ïTïF£860à=ï··eÉ1î1;l¤1Ã\g)Veflîëb;êS;î;=_}’*;1;1f(<;¤<ïî$se·
·· 9 ·~ ·' ment' evie. ém.oc. . evie: - .
aim? blc? d wu âeeàej q°lîüîumaÉI?’ wm î1xp1°“°?S · MAR1oN 1. et MAR1oN 12 (1994) :Premières nidiiications reus-
amsl sue înscm C C a P C marmmc ees (mamlS’ sies de la Grande Aigrerte Egretta alba en France, au lac de Grand-
mares et parures de Rue, du Crotoy, de Noyelles-sur- um ALAUDA 62.3 p_ 149-] 52_
men., son: occupées), VOIIC plus au sud (Hable d’Au1r). •vAN KEMPEN (1912) zcomnbuuon à l’étude des oiseaux du nord
de la France. Bull. Soc. Lin. Nord Fr. 21 (405) 10-42, (406) 55-83.
Domain, une reproduction ? • SARDIN JP (1984) : la Grande Aigrette en France. U.N.A.O.,
ïeeeeeeue il Y 9 }mC dîzeîue d’a‘mCCS> CCCCC hYP°‘hC' E: (199l) 2&Z`1dBA@'CTIE,11’1 ¥a·x'rMAr~r·BE1n·u1¤;urJ1;
se ne 1 est plus ¤u1¤urd’hu1s les exemples de le Cwusraue 19. Atlas des oiseaux de rsemee en mee. Paris, son :78-79.
et du lac de Grand-heu le montrent. En Camargue, apres •TRH>LET 12, ROBERT ].C. et ETIENNE R : Chronique omi-
un esrivage en 19 90, un nid est trouvé en 1991 mais il th<>1¤s¤<1ue du Hâble <ï’Au1¤<S<>mme> =¤¤¤ee 1993- Avîfsune pw-
est vide et aucun jeune n’est observé. En 1994 ce de V°l·1 p· 32'45·
sont   mçls qui seue tmuY°S> mms eeeeee uee fois N.B. : Les données picardes utilisées (sauf une exception signalée)
sans reussite de le ï`ePï`9due¤9¤ CKAYSEB et al- 1994) • sont tirées des synthèses ornithologiques annuelles et des actualités
Dc même au lac de Grand Lieu où un eSt1V c en 1993 ornithologiques parues dans la revue l’Avocettc.
sa
UAVOCEITE 1996 - 20 (1 -2) 31 Statut de la Grande Algrette en Picardie

LE STATUT DE LA PANURE A MOUSTACHES
Pan urus brarmrcus DANS L'O I S E
par F. SPINELLI
INTRODUCTION sortir les principaux sites où il est possible d’observer de
la Panure à moustaches dans l’Oise et de préciser les sites
La Panure à moustache (auparavant appelée Mésan- potentiels de nidification afin de pouvoir servir de base
ge à moustaches bien que ce ne soit pas une Mésange) de travail pour les omithologues désireux de faire une étude
est une espèce paludicole qui vit dans la haute végéta- plus poussée sur cette espèce.
tion des marais, essentiellement la phragmitaie été
comme hiver. Graphique N° 1 : EFFECTIFS CUNIULÉS
Pour nidifier la Panure â moustache recherche les DE 1978 À 1995. RÉPARTITION PAR DÉCADES
phragmitaies relativement humides et peu colonisées par
les saules. , ,
Le cantonnement a lieu dès la mi mars et peut se ¤  
poursuivre jusqu’en Juillet. Le nid est construit à faible L  
hauteur (10 â 25 cm du sol) dans lequel la femelle dépo- , l
sera de 5 à 7 oeufs en moyenne, mais parfois jusque 12; 4  
la Panure à moustaches se caractérise donc aussi par sa È [
forte fécondité. En eiïet elle est capable de mener à bien ,
de 3 à 4 nichées par an, et les jeunes nés assez tôt peu- ¤ 5 _ z W N
vent nicher dans la même année (VOISIN 1994) É É lâ É I 2 É È É É É É
Pendant cette période l’espèce est très diiîicile â obser- ` " É Q È É
ver, ne s’aventurant que t1·ès rarement en dehors du mas-
sif de phragrnites ou de roseaux. Par contre son chant
(très sommaire) et ses cris caractéristiques trahissent plus La première remarque qui s’impose tout d’abord est le
facilement sa présence. faible nombre d’observations (moins de 10 observa-
En Picardie elle n’est nicheuse régulière que sur le lit- tions de 1978 au 30 septembre 1995) mais l’espèce ne
toral. fréquente que des milieux diûiciles à pénétrer et son obser-
vation reste toujours très aléatoire. La seconde remarque
USTE SYSTÉMATIOUE DES DONNÉES est la concentration dans le temps des observations
DISPONIBLES POUR L'OISE DE 1978 À 1995 puisque la totalité concerne la période 1993 - 1995.
Cette augmentation des contacts ces demièrœ années est
De 1978 à 1992 : certainement dûe à l’augmentation de la pression d’ob-
- Pas de données. servation, la Panure ne montrant pas tant en France que
En 1993 : dans les pays voisins de tendances nettes à l’augmenta-
- 07/11 : 1 à 3 individus à Baillon. (Etang du grand vivier) tion pour la période considérée.
En 1994 : D’un point de vue global nous pouvons constater deux grands
- Mi janvier : 1 mâle à Senlis au parc écologique. ensembles sur Phistogramme précédent, à savoir:
- 03/O4 : 1 couple à Royaumont. 1 - Des données de novembre à mi mars en période hiver-
En 1995 : nale.
- 11/02 : Plusieurs individus à Moru. 2 - Quelques observations en période de nidiîication.
- 26/02 : 9 individus à Chevrières. 1 - Des donnéœ de novembre à mi mars :la période hiver-
- 04/03 : Plusieurs individus à Chevrières. nale.
- 1 1/03 : Plusieurs individus à Chevrières. Tout d’abord il est important de préciser qu’en FRAN-
- 18/03 : Plusieurs individus à Chevrières. CE la Panure â moustaches est essentiellement sédentaire
- 08/07 : 1 mâle à Chevrières. et que sa répartition (que se soit pour l’hivernage ou la
nidification) est surtout côtière. On peut ainsi l’observer
DISCUSSION sur le littoral méditerranéen, les côtes atlantiques et avec
une moindre importance sur les côtes de la manche
Notre base de discussion sera pour commencer la répar- avec notamment la plaine maritime picarde (VOISIN 1994).
tition par décade des observations de Panure à moustaches D’un point de vue général, l’espèœ semble cependant reco-
dans l’Oise de 1978 au 30 septembre 1995. loniser les zones favorables â l’intérieur des terres, aidée
De la même manière que pour les articles précédents (SPI- notamment par quelques hivers plus doux ces dernières
NELLI F. 1995) les données présentées ci-dessus ont été années. On peut donc s’attendre â une extension plus ou
recueilli sans méthodologie adaptée et de façon aléatoi- moins importante de son aire de répartition dans les années
re par rapport à la couverture géographique. â venir, bien que pour le moment les observations conti-
Enfin, ce travail a essentiellement pour but de faire res- nentales semblent très dispersées.
UAVOCEITE 1996 - 20 (1-2) 32 La Panure à Moustache dans l’Oise

SITES D’OBSERVATION DES PANURES À MOUSTACHES DANS L'OISE
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En Picardie Pœpèœ était rare avant 1965, puis les contacts tiale. En eiïet cette dernière semble se dérouler fin
sont devenus plus nombreux après 1965 avec des obser- octobre—début novembre (LE CORNEC E. op. cit,). Il
vations régulières dans le Verrnandois, sur le littoral faut cependant relativiser le terme de migration, celui de
picard et dans la Somme centrale dont la vallée des Evois- "déplacement hivernal" serait peut-être plus approprié;
sons. (GAVORY L. 1995). les oiseaux concernés viennent essentiellement des
Ces observations plus importantes après 1965 sem- Pays-Bas, de Belgique et d’Allemagne et n’y retournant
blent dûes à des invasions hollandaises importantes en pas nécessairement.
1965-66, 1971-72 et 1974-75 (LE CORNEC E. 1991). 2 - Les observations hivernales dejanvieràmî-mar·s.
Ainsi le nombre d’observations plus importantes dans A noter que l’espèœ avait également été observée (à Baillon
l’OISE ces dernières années est vraisemblablement à mettre P) pendant cette période en 1977-1981. (LE COR-
en relation avec la conjugaison des facteurs suivants : NEC E. op. cit.)
- Des hivers doux ces dernières années, Les observations plus nombreuses pendant cette pério-
- L’absence de grandes vagues de froid et notamment des de hivernale sont dûes en partie au fait que les Panures
vagues de froid qui anive tard en saison (mars) et qui sont à moustaches se regroupent souvent avec des effectifs sou-
souvent ütalœ à l’œpèce en raison de son régime alimentaire, vent importants et sont donc plus facilement détec-
- Un essaimage important depuis 1965 à partir des tables.
Pays-Bas, C’est au cours de ces regroupements que s’eiî`ectue la
- Des déplaœments continentaux plus connu sous le terme recherche de nourriture composée essentiellement de graines
"d’éruption", de Phragmites mais aussi de Typhas et Carex.
- Mais aussi, comme nous l’avions déjà dit précédem- De ce fait en hiver les oiseaux se cantonnent au sein des
ment, une pression d’observation plus importante ces phragmitaies et dans les massifs de roseaux et n’en sor-
dernières années. tent guère, ce qui fait que les obsmvations sont relativement
En ce qui concerne les observations en période hivernale diüiciles. De plus l’espèce reste très souvent au niveau
dans l’©ise, nous pouvons distinguer plusieurs phases suc- du sol et il faudra donc attendre qu’elle esœlade une hampe
cessives : de roseau pour pouvoir l’observer.
1- Une observation de 3 individus à Baillon en Cette espèce étant très sociable pendant cette période il
novembre 1993. peut arriver de rencontrer de 40 à 50 individus ensembles
Cette donnée, bien que trop isolée, pourrait corres- en hivernage. Ceci n’a jamais été le cas dans l’©ise et le
pondre à une observation lors de la migration post-nup- maximum observé a été de :
L'AVOCEl'TE 1996 - 20 (1-2) 33 La Panure à Moustache dans l'Oise

— 9 individus ensemble le 26/02/1995 à Chevrières. — 1 mâle le 08 juillet 1995 à Chevrières. (Site où la
nidiücation pourrait être possible).
3 - Les observations de la mi-mars. En France plusieurs autres sites à priori favorables à la
Ces observations autour de la mi mars correspondent pour Panure ne sont ainsi pas actuellmeent occupées (VOI-
partie, déjà certainement à un phénomène de migration SIN ].E, op. cit.)
pré nuptiale.
Ces mouvements sont essentiellement conditionnés CONCLUSION
par la recherche de nourriture.
En effet , l’une des caractéristiques principales de la Panu- Dans l’Oise, pour le moment les observations de Panu-
re à moustaches est de changer de régime alimentaire au re à moustaches correspondent surtout à la période
cours de 1’année: l’espèce étant surtout granivore en hiver hivernale où il faut rechercher l’espèce au sein des
puis insectivore en   Ce changement de régime alimentaire grands massifs de Phragmites et de Roseaux.
s’accompagne d’un changement très important de la st1·uc- En ce qui concerne les observations en période de nidi-
ture du tractus (ensemble des organes qui se font suite) iication, bien qu’étant très peu nombreuses, les rechaches
digestif qui se produit à la fois en septembre puis en février au sein des sites de reproduction potentiels, c’est à dire
(SPITZER G. 1972). Royaumont, Chevrières, mais aussi le marais de Sacy le
C’est pour cette raison que l’espèce est très sensible au grand pour les plus connus, devraient être des plus
coups de irroid tardifs, car dès la mi mars, en règle géné- intéressantes dans les annéœ à venir si Pexpansion de l’es-
rale, elle ne peut plus digérer les graines de phragmites pèce reprend.
et autres et dans ce cas il n’y a pas encore d’insectes en
nombre suiîisants; des populations entières peuvent BIBLIOGRAPHIE
ainsi disparaître suite à la mort de faim des oiseaux.
• LE CORNEC F. (1991) : Mésange à moustaches, in YEATMAN-
2 - Quelques observations en période de nidiüca- §â b1à4%‘à"S de °îS°‘“”‘ d° F""“°° m Him ·
ü?n' _ , , _ _ • GAVORY I,. (1995) : MÈSANGEÀ MOUSTACHES in COM-
D un Peïfït de Yue general. au niveau Fmnçeïss Comme MECY X. (coord.) Atlas des oiseaux nicheurs de Picardie (1983-
pour la P1card1e,la Panure à moustaches mche essen- 1987) Picardie Nature/Centrale Omirhologique Picarde: 185-
tiellement sur les zones littorales (VOISIN ].E 1994). ï86· _ _ _
En   lvcspèœ était notée nîchcusc ai 1972 au Hablc • SPINELLI È (1995) ZI: statut de la Barge 3 queue nome dans l’Oi-
d’Ault et en 1974 à Noyeues (GAvoRY 1995) La “·L^"°CE'"E ‘° “'2"’· ‘”°· .
_ _ _ _ _ ' _ •SPINELLlE(1995):I1estatutduMilarxroyaldax1sl’O1sc.IJAVO-
mdification récente la plus continentale pour la Picardie, CETTE 19 (34) p_ 6-;,7 2_
ayant eu lieu à Bray-sur-Somme en 1988 (TULLIE L. • SPITZER G. (1972) zjahizeirlicke aspekt der Biologie der Bart-
1989) meise (Panurus biarmicus).]. Om., 1 13 :241-275.
•TULLlE L (1989) :Nidiûœlion de la Mésange à moustaches (Pann-
Dans l’Oise l’espèce n’a été observé que deux fois   nsgfânc Vance de la Somme en 1988'
en Péüûde de 1'ePî'9dueü9¤> à Savvîr ï •VOIS1N ].E (1994) :l’anure à moustaches in YEATMAN-BER-
- 1 couple le 03 avril 1994 à Royaumont (nidiiication pos- THELOTQ D. et JARRY G. Nouvel anis des oiseaux nidieurs de Fran-
Siblc) ct CC. P21‘lS, S.O.E 600-601.
     
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IJAVOCEITE 1996 · 20 (1-2) 34 La Panure à Moustache dans I'Oîse