Avocette 1995 - special - Atlas des oiseaux nicheurs de Picardie 1983 - 1987
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TURE CENTRALE ORNI OLOGIQUE
PICARDIE NA PICAR

 
     

Blongios nain
Ixobrychtzs nïimztus

ATLAS DES OISEAUX NICHEURS DE PICARDIE
(1983-1987)

Coordination de l'enquête}: Xavier COMMECY
Equipe de rédaction: X. COMMECY, E. MERCIER et F. SUEUR
’ 16 rédacteurs

(1995, n° spécial de PAVOCETTE ISSN 0181 0782)

PICARDIE NATURE CENTRALE ORNITHOLOGIQUE PICARDE

ATLAS DES OISEAUX NICHEURS
DE PICARDIE
(1983 - 1987)

(3ème édition)

Coordination de Penquête : Xavier COMMECY

Observateurs :
C. ANCELET, E. BAS, J. P. BONNEL, S. BOUTINOT,P. CARRUETTE,

A. CLAMENS, X. COMMECY, A. et Y. CORBEAU, D. COULON,

B. COUVREUR, P. DAMOY, D. DELVILE, M. DICHAMP, H. DUPUICH,

J. P. FERRE, G. FLOHART, L. GAVORY, J. M. GERNET, L. JUIF,

L. LARRIEU, L. LARZILLIERE, Y. LECOMTE, J. LHEULLIER, E. MERCIER,
F. MONTEL, J. MOUTON, D. MURE, PÀRAEVEL, T. RIGAUX, C. RIOLS,
J. C. ROBERT, A. ROUGE, F. ROUSSET, P. ROYER, J.M. SANNIER,

C. SCUOTTO, F. SPINELLI, F. SUEUR , B. TAILLEZ, C., J. C., et

G. TOMBAL, P. TRIPLET, C. VIEZ,

....et peut-être d’autres oubliés, qu’ils nous en excusent.

Equipe de rédaction : X. COMMECY, E. MERCIER et F. SUEUR

Rédacteurs des notices :
F. SUEUR : 49; X. COMMECY : 46; E. MERCIER : 34; L. GAVORY 17;

F. ROUSSET : 15; G. FLOHART : 14; J.M. SANNIER : 8; P. CARRUETTE : 7;
H. DUPUICH : 7; P. RAEVEL : 6; P. ROYER : 6; F. SPINELLI : 5;
T. RIGAUX : 3; 0. HERNANDEZ : 1; C. VIEZ : 1.; C. SCUOTTO: 1.

Conception technique :

Frappe des textes : X. COMMECY

Mise en page: X. COMMECY et E. MERCIER
Cartographie : E. MERCIER et X. COMMECY _
Aide informatique : B. COUVREUR, F. LEPRETRE.

(1995 - réédition en 1996)

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -1-

Préambule

Une enquête réalisée entre 1983 et 1987 et une publication en 1995; toujours sur le terrain pour
observer mais dès qu’il s’agit de rédiger, qu’ils sont fainéants de la plume ces naturalistes pensez
vous!

Uexplication est en réalité tout autre; achevé d’ écrire au milieu de l’année 1989 et saisi sur ordinateur
pendant l’hiver 1989 - 1990, nous avions alors trouvé un éditeur (le Centre Régional de
Documentation Pédagogique de Picardie qui considérant Fintérêt de cet ouvrage proposait d’en
assurer le maquettage, Pillustration - photos couieurs pour toutes les espèces» l’impression et la
diffusion a tous les établissements scolaires de la région). Devant les coûts d’une telle réalisation, son
budget propre ne permettant pas un tel investissement, les responsables de cet organisme montaient
avec notre aide des demandes de subventions accompagnées d’une chaleureuse lettre
d’accompagnernent signée du doyen des Inspecteurs Pédagogiques Régionaux (I.P.R. de Biologie et
Géologie). Ce dossier envoyé à une vingtaine de collectivités locales (le Conseil Régional, les trois
Conseils Départementaux) et des organismes officiels (Chambres d’agriculture, Agence de Peau,
Comités du tourisme...) ne leur laissait aucun doute sur Faboutissement rapide du projet; d’ailleurs le
travail continuait, contacts avec des illustrateurs, choix des photos, avant-projets... Las, il fallu
bientôt déchanter; les réponses négatives et les fins de non recevoir s’accumulaient. Seul le Conseil
Général de l’Oise nous accordait une subvention, pour un montant trop modeste ne permettant pas le
démarrage. Après plusieurs relances, notre éditeur abandonnait et nous rendait Pensemble, désabusé,
à la mi 1994. .

Uenvironnement, la connaissance et la défense de la nature, en dehors des discours sont donc bien
les demiers des soucis de nos décideurs. Le poids des lobbies anti protecteurs de la nature est
d’ailleurs particulièrement important dans notre région.

Ainsi nous avons repris le projet à notre compte, avec une maquette minimale, sans illustrations ou
presque, de façon à réduire les coûts pour notre association. Nous avons aussi fait le choix en ce
début d’année 1995 d'éditer l’ensemble en l’état 1989 (seuls quelques compléments concernant la
découverte d’espèces nouvelles nicheuses dans la région on été ajoutées dans un paragraphe
particulier). Les cartes et commentaires sont donc déjà dépassés pour certaines espèces; pour celles
ci, il faut "donc considérer cet Atlas comme une référence, image de la situation à la fin des années 80,
à partir de laquelle nous espérons que de nombreuses notes et articles à paraître viendront préciser les
statuts actualisés des espèces. Cette réaction montrera comme l’est1’aboutissement de cet atlas le
dynamisme des ornithologues de Picardie et des associations qui les fédèrent, capables de réunir, de
traiter et de synthétiser les milliers dïnformations qui ont été nécessaires pour ce travail. A chacun
maintenant d’ en juger la qualité

AINSI LA PICARDIE SERA-T-ELLE LA SEULE. REGION DE FRANCE A AVOIR

UN ATLAS DES OISEAUX NICHEURS RÉGIONAL DONT L’EDITION N’A PAS
ETE AIDEE.

X. COMMECY, MAI 1995

Remarque sur la seconde édition

La seconde édition (Novembre 1995) correspond au contenu de la première (Juin 1995) avec une
autre mise en page et la correction de quelques fautes de forme.

Remarque sur la troisième édition

Cette troisième édition (Novembre 1996) correspond au contenu de la second avec la correction
des rares fautes de frappe qui demeuraient.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Naturel Centrale Ornithologique Picarde - 2»

PRÉSENTATION GENERALE DE LA PICARDIE
l) QUÏËT ÇE QQE LA PIQ QARDIE ‘7,

Vaste problème s'il en est! Disons le tout de suite : la Picardie n'est pas une région naturelle.
Située en limite nord du Bassin de Paris et constituée d'une mosaïque de "Petits pays" on n'y
reconnaît aucun trait commun qui permettrait de la définir par comparaison avec les ‘régions voisines.
Allons même plus loin, et soulignons qu'il est évident que le Ponthieu a beaucoup plus dïrffinité avec
les Flandres situées plus au nord et partie de la région Nord - Pas de Calais qu'avec le Tardenois
pourtant pays picard mais qui ressemble lui tellement à la Champagre. De mente la Thiérache est plus
proche des Ardennes que du Vexin qui lui est indiscutablement un élément de l'île de France et qu'au

Pays de Bray, véritable enclave normande dans la Picardie.

à _ PICARDIE
è Bsaie (ni: Aisne [02], Oise [60]
°m . e Somme [80]

 
 
   
 
   

I e
Château Thierry

Massifs forestiers

Champagne-
Aïdemes 99V Falaises maritimes

Ile de France

 

Ce n'est donc pas une région naturelle, ce n'est pas non plus une région historique! Aucune des
divisions administratives actuelles ni celles de l'ancien régime ne correspondent, même de 1oin,pavec
la Picardie historique. '

Ce n'est pas non plus un domaine linguistique. Si la langue picarde existe bien et reste relativement
vivante, ‘son influence n'atteint pas le sud des départements de 1'Aisne et de l'Oise alors que

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -3 -

paradoxalement une partie de la Haute-Normandie, de la Wallonie, de 1‘Artois et des Flandres sont

indiscutablement des pays de langue picarde.

Une conclusion s'impose donc, la région picarde est une structure administrative totalement
artificielle.

Crée en 1955 la "région programme" Picardie est la réunion de trois départements (l'Aisne, 1'Oise et
la Somme) issus eux-mêmes des "charcutages " administratifs de la Révolution dont le but avoué était
de briser les anciennes structures.

Face à ce constat, une question se pose : est-il pertinent de réaliser un atlas omithologique et donc
naturaliste dans le cadre d'un découpage artificiel? Oui! répondons nous et ce, pour deux raisons
principales :

- La connaissance naturaliste débouche naturellement sur des actions de protection. Ces actions
doivent se concevoir en partie sous forme de revendications et de propositions adressées à la
puissance publique qui elle n'existe sur le plan géographique que dans un cadre administratif. Une
centralisation des connaissances naturalistes au niveau d'une région artificielle permet donc de
hiérarchiser les problèmes et d'intervenir de façon la plus efficace possible auprès des décideurs.

- Hétérogène sur le plan naturel, la Picardie en est d'autant plus variée. C'est cette variété comme
toujours dans la nature qui fait sa richesse sur le plan omithologique. Ainsi est-il particulièrement
intéressant et instructif d'étudier la répartition de nos oiseaux nicheurs et de tenter de dégager les
facteurs naturels qui influent sur leurs présences. ,

Riche de toutes ses différences, la Picardie est donc très riche en oiseaux nicheurs. La plupart de ceux
ci, exigeants sur un plan écologique ne vont être présents que dans un nombre limité de paysages;

montrer cette hétérogénéité géographique est le but même de cet atlas.
L FA NA L DE LA DIVER ITE PI ARDE
A) Géologie, morphologie et paysages.

Pas plus que la géologie, la morphologie ne permet d'expliquer la répartition de notre

_ avifaune nicheuse. Tout au plus ces éléments, avec le facteur climatique, rendent-ils compte de la

répartition de la végétation naturelle et dans une certaine mesure de celle de la végétation cultivée.
C'est dans ce cadre limité qu'est conçu ce paragraphe qui ne veut être qu'une rapide présentation. Le
lecteur devra se reporter à d'autres ouvrages plus spécialisés pour plus de renseignements.

Marquem-‘erre Les petits pays de la

Bas Champs n Picardie
- L _.._
‘ . .

Thierache

  
 

4 T
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"a3, À Sotssonnats l
Pays de Tel-le Champagne
kvexiln Valais l

‘Îq Tardenois
I.

V

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde . -4—

La Picardie est essentiellement un élément du Bassin de Paris, vaste région géologique constituée
d'une accumulation de couches sédimentaires quasi-tabulaires déposées depuis le début de l'ère
secondaire (-200 millions d'années) sur un socle déformé lors de l'orogénèse varisque.

Ce socle affleure à l'extrémité Nord-Est de la Thiérache sur un peu moins d'une centaine de Krn2. Il
s'agit à cet endroit de schistes et de quartzites similaires à ceux que l'on rencontre partout dans le
massif ardennais. Sur le plan morphologique, ces roches se caractérisent par des collines doucement
moutonnées qui culminant aux environs de 250 mètres d'altitude. Les niveaux de base de
l'empilement de couches sédimentaires qui recouvrent 1e reste de la Picardie sont constitués de
mames, argiles et calcaires du Jurassique et du Crétacé inférieur (-200 à «100 millions d'années). Ces
niveaux affleurent en Thiérache en bordure du massif ardennais et dans la "boutonnière" du Pays de
Bray. Le paysage que l'on y observe est caractérisé par des collines souvent boisées ou bocagères
(quand les remembrements n'ont pas été trop destructifs) dont l'altitude se situe à environ 150 mètres.
Au dessus du Crétacé inférieur, la craie s'est déposée. Elle affleure actuellement dans le Pays de
Thelle et dans une vaste région intégrant le Ponthieu, le Vimeu, l‘Amiénois, 1e Beauvaisis, le
Vermandois, le Nord du Laonnois et la Champagne. Il s'agit de vastes plateaux au sous-sol
particulièrement perméable et donc très pauvres en cours d'eau. Tout au plus peut on reconnaître un
réseau hydrologique fossile constitué de vallées sèches qui découpent le plateau en petites unités
morphologiques qui atteignent selon les endroits une altitude comprise entre 70 et 180 mètres. Cette
plaine de la craie présente un paysage très monotone, impression amplifiée par Punifonnité des
cultures d'open field qui monopolisent la quasitotalité de la surface. Un élément mambo-écologique
se distingue néanmoins dans ces paysages : il s'agit des "lai-ris". Ce sont des pelouses sèches qui
furent longtemps entretenues par les Moutons et que l'on trouve sur les versants des vallées sèches ou
humides quand ceux ci atteignent une pente suffisamment significative pour empêcher l'adhérence de
sols arables... et la pratique des labours. .

Dans toute la partie Sud de la Picardie, la couverture tertiaire qui nonnalement recouvre la craie, n'a
pas été érodée. Cette série sédimentaire est constituée d'une altemance de niveaux sablonneux et de
niveaux calcaires; elle caractérise le Vexin, le Valois, le Clennontois, le Soissonnais, le Sud du

' Laonnois, Te Tardenois et la Brie. On y observe une série de plateaux s'étageant de 50 à 200 mètres

d'altitude correspondant aux surfaces structurales des niveaux calcaires. Ces plateaux sont entaillés
par de profondes vallées encaissées. Si les plateaux calcaires constituent le domaine de la grande
culture, les versants, souvent sableux, présentent des paysages forts variés. Quand ils présentent un
profil adouci, ces versants peuvent accueillir les plus grandes forêts de notre région (Forêts de

Compiègne, Laigue, Saint-Gobain...); ailleurs, c'est le domaine des bosquets, des haies et des

prairies.

Les niveaux quaternaires n'ont qu'une faible extension en Picardie si l'on exclut les faibles épaisseurs
de limons qui recouvrent les plateaux et les colluvions qui tapissent les pentes. Le quatemaire n'est
réellement développé que dans la plaine maritime et dans les grandes vallées. Dans ces deux cas il
correspond à une morphologie et à des paysages très particuliers qui contribuent grandement à la
richesse écologique de l'avifaune nicheuse picarde. La plaine maritime est séparée en deux par
l'estuaire de la Somme; on distingue au Nord : le Marquenterre et au Sud les Bas—Champs. Il s'agit de
formations de colmatage marin quatemaire développées au pied des plateaux du Ponthieu et du
Vimeu. Ces plaines basses (altitude inférieure à 10 mètres) montrent un paysage de dunes, de marais
et de polders plus ou moins naturels. Le paysage agricole traditionnel que l'on y rencontre est celui du
bocage humide qui hélas tend de plus en plus à disparaître du fait des drainages et remembrernents.
Les variations du niveau de la mer au quaternaireä-ont engendré un sur-creusementdes vallées qui se
sont progressivement comblées par des alluvions récentes. Le fond des grandes vallées picardes
présente donc un profil fort plat, souvent sur plusieurs kilomètres de large. Les marais parfois
tourbeux qui à l'origine devaient couvrir la quasi-totalité de ces surfaces sont partout relictuels.
Progressivement s'est développé un paysage agricole de prairies naturelles et Œalignements de
Saules. De plus en plus l'urbanisation, les peupleraies, les gravières, le drainage et le comblement des
marais réduisent ce patrimoine naturel qui compte pourtant parmi les plus riches de nos régions.
Beaucoup plus que la pluviosité, qui comme nous le verrons est très homogène pour la région, c'est
1a nature du sous-sol et la morphologie du paysage qui détermine l'ampleur des variations de débit
des rivières et donc la possibilité que présentent certaines de ces vallées à être inondées. Ce risque se
marque profondément dans le paysage par l'existence en fond de vallées d'une zone homogène de
prairies hydromorphes ou de peupleraies parcourues par des fossés bordés -de Saules. Ceci se
rencontre essentiellement dans les vallées de 1'Aisne et de l'0ise qui présentent toutes deux une
importante aptitude à avoir des crues marquées. Ailleurs, et notamment dans le bassin de la_Somme,
les inondations sont beaucoup plus rares ce qui se ressent dans l'occupation des sols ou les cultures et

l'urbanisation dominent. _

Atlas des Oiseaux Nichenrs de Picardie- © Picardie Nature j Centrale Ornithologique Picarde -5 -

B) De climat

Hétérogène sur le plan géologique, la Picardie est par contre très homogène sur le plan du
climat et tout au plus peut-on distinguer quelques tendances dans une climatologie qui est
fondamentalement gouvernée par un régime océanique. La taille réduite de la région et son altitude
généralement fort basse expliquent cette absence de diversité.

Les températures -

Elles sont modérées. La valeur moyenne annuelle pour la région est de l'ordre de 10°C. Le mois le
plus froid (Janvier ou Février) a une moyenne inter annuelle comprise entre 2 et 4°C. Celle du mois le
plus chaud (Juillet) varie selon les localités entre 16 et 18°C. Le minimum d'écart entre les
températures extrêmes s'observe sur le littoral alors que la Thiérache a des hivers plus froids et le Sud
de la région des été plus chauds que la moyenne. Ceci montre à la fois les légères différences
d'altitudes entre ces zones et une faible tendance continentale vers PEst. Ces valeurs moyennes
masquent d'importantes variations selon les années et certains hivers, les températures peuvent se
maintenir fort longtemps sous 0°C. Les conditions extrêmes qui ont une influence significative sur
Pavifaune hivernante, mais aussi sédentaire (et donc nicheuse) seront parfois développées dans les
statuts des espèces traitées par cet atlas. On se souvient parficulièrement des hivers 1945, 1963, 1979
et plus récemment, pendant la période de cet enquête, des hivers 1985 et 1986. A titre d'exemple,
cette demière année, la température moyenne de Février à Abbeville (donc prés de la mer dont on

connaît l'effet adoucissant) s'est établie à environ 3°C en dessous de 0 (avec des minimums certains

jours à —14°C).

  
   

Pluviométrie. armuelle
moyenne (en mm)

Les vents dominants viennent de 1'0uest, Sud-Ouest ce qui est caractéristique de l'influence
océanique. La dominante secondaire correspond à des vents du Nord-Est. Peu importants pour les
nidifications sauf quand ils apportent de longues périodes de pluies au printemps, les vents sont très
importants pour les déplacements migratoires des oiseaux et expliquent bien de observations
étonnantes d'espèces ayant dérivé de leur couloir habituel de déplacement et que l'on contacte parfois

dans la région.

Lesprécipitations

Elles sont remarquablement bien réparties au long de l'année, aussi bien en quantité qu'au point de
vue du nombre de jours de pluie, et aucune saison sèche n'apparaît si l'on exclut des périodes
exceptionnelles comme les étés 1959 et 1976. Les faibles variations observées rendent compte de

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -6-

l'influence des reliefs de l'Artois (Ponthieu), des Ardennes (Thiérache) et des plateaux de 1‘I1e de
France (Brie).

C) Végétation potentielle

Série du bord des eaux   Chênaie su: moder et mor
 (a1: ide)

  Hêuaie . E Hêinie -Cltênaie surmull

L'étude de la végétation potentielle est bien entendue théorique puisqu'elle n'exprime que des
potentialités. Sur la carte de la fig. 4 est représentée la végétation que l'on rencontrerait en l'absence
d'interventions humaines : c'est la végétation climacique ou climax. Actuellement les zones, même
naturelles, où ce climax est visible sont particulièrement rares et l'on n’observe souvent que des
termes de passages entre les résultats des interventions humaines et 1a végétation climacique.

‘éloignement de l'un ou de l'autre deces termes dépend en partie de l'ancienneté de la dernière
intervention humaine significative. On constate sur 1a carte qu'en dehors des végétations littorales et
palustres, l'essentiel du clirnax régional est représenté par la Hêtraie (calcicole ou acidocline mais
surtout mésou-ophe) et par la Chênaie (sur mode: ou mor, ou sur mull et parfois pubescente en de

rares localités).

 

D) L'occupation du sol

La Picardîe est sans conteste un pays de grande cultures et à part les bocages herbacés de
Thiérache et du Pays de" Bray et les grandes forêts de la_ rive gauche de 1‘0ise, ce n'est que par
l'analyse des occupations minoritaires du sol que l'on peut distinguer des variantes. Parmi celles ci,
ce qui s'impose à l'analyse est la relative abondance des bois (forêts ou bois plus petits) dans les Pays

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature! Centrale Ornithologique Picarde v7 -

où la géologie est dominée par les niveaux sédentaires tertiaires. Ailleurs au contraire, et notamment
dans les Pays crayeux, les boisements sont relictuels.

La répartition des herbages est plus surprenante, elle correspond à des caractéristiques pédologiques
particulières des niveaux quaternaires de recouvrement.

Pour finir, on soulignera que le terme "vallée humide" cache en fait un paysage très modifié qui tend
fortement à ressembler à celui des plateaux environnants. Dans tous les cas, les zones humides
naturelles (marais) sont très relictuelles et n'occupent qu'une faible proportion du terrain.

CONCLUSION

 

La Picardie est donc un ensemble assez homogène; on peut résumer ce qui précède en
soulignant quelques mots clefs que le lecteur de notre étude ornithologique devra garder à l'esprit
pour resituer notre avifaune nicheuse dans le cadre plus général de 1'Ecologie de l'Europe occidentale.
La Picardie est une région de plaines très fortement marquées par l'activité agricole. La façade
maritime peu développée‘, témoigne néanmoins de l'existence de nombreuses influences océaniques.
Lliomogénéité des paysages et des climats est la règle si l'on accepte de prendre un peu de recul dans
l'analyse. Dans le détail par contre, de nombreuses influences locales (naturelles ou humaines)
génèrent des variantes dans les paysages écologiques, ce qui contribue fortement à la richesse de
notre patrimoine naturel.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde —8-

AVERTIS SEMENT AU LECTEUR

Vous avez entre les mains le résultat de 5 années d'enquêtes; les cartes sont nettes et semblent
figées, on imagine d'un coup d'oeil tout savoir sur la répartition des oiseaux en Picardie pour ces
années du milieu de la décennie 80. Bien entendu, si la représentation que nous avons produite est la
plus fidèle possible, il est nécessaire d'indiquer les limites d'une telle entreprise et d'essayer de
quantifier les carences d'une telle méthode. ' -

Les limites de la prospection :

Chaque ornithologue de la région devant enquêter surles feuilles 1/25 000 qu'il choisissait, toutes les
cartes n'ont pas subi la même pression omithologique. Des sorties collectives ont permis de "noircir"
les cartes les moins visitées. De plus, même sur les cartes les plus fréquentées par les observateurs,
les secteurs les plus favorables aux oiseaux (milieux humides, zone littorale...) sont mieux
prospectées que les autres milieux. -

La méthodologie utilisée a eu aussi pour conséquence malheureuse de nous faire négliger les secteurs
frontaliers de la région ainsi que les zones les plus excentrées (Sud-Ouest de l'0ise, Sud de l'Aisne).
En pius de ces défauts dus aux limites géographiques de l'enquête, d'autres artefacts apparaissent,
dus eux aux qualités et aux appréciations personnelles des différents collaborateurs. Sans parler des
connaissances individuelles (toutes les personnes qui ont participé aux recherches sur 1e terrain sont-
elles en mesure de différencier en quelques instants le chant de l'Hypolaïs polyglotte de celui de
Pictérine voire de la Rousserolle verderolle ?), une même observation peut être interprétée de
plusieurs façons par des observateurs différents : pour certains, un contact avec un oiseau appartenant
à une espèce nichant fréquemment dans notre région suffit pour classer cette espèce comme étant
nicheuse certaine sur la carte prospectée alors qu'un autre, plus pointilleux et plus respectueux des
définitions établies pour chacune des classes adoptées ne la donnera que comme nicheuse probable ou
possible. Ceci ne doit pas perturber la lecture des résultats obtenus, chaque observateur conservant
cette appréciation des faits pour toutes les espèces et pour toutes les cartes qu'il a prospecté, il est
toujours possible d'effectuer des comparaisons intercartes pour la fréquence de tous les oiseaux

repérés dags la région. _ -

... __

Découpage de la Picardie
en cartes au 1/50000
\ Institut Géographique National (I GN)

     
  
 

   

Î

Beauvais

1

       

 
     
   

Découpage
en cartes
au 1/25000

Père en
Tardennois
Château
Thierry

b.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Naturel Centrale Ornithologique Picarde -9-

Les choix nécessaires. i

Malgré les précautions prises en début d'enquête, malgré les définitions précises que nous
avions données pour classer les oiseaux selon les 4 catégories prévues (Présence; Nicheur

possible; Nicheur probable et Nicheur certain), il est rapidement apparu que des problèmes

subsistaient : que faire des données obtenues en période de nidification (Mai, Juin, Juillet) pour des
espèces migratrices qui ne sont pas connues pour se reproduire chez nous? Devions nous suivre nos
modalités d'enquête de façon stricte et les faire figurer comme nicheuses possible voire probable ou
ne pas les indiquer sur les cartes‘? En fait, chacun a fait comme il a voulu et seulement pour quelques
espèces, le groupe de rédaction finale a tranché, refaisant une seconde carte comme pour le Héron
cendré par exemple. Dans tous les cas, il convient de lire très attentivement les textes qui
accompagnent chacune des cartes de répartition pour les espèces; nous y avons toujours précisé les
limites des résultats exposés.
Aspect quantitatif.
La cartographie utilisée ne peut rendre compte du nombre de couples qui habitent notre région : un
point sur la carte peut aussi bien correspondre à un couple isolé dans le seul secteur favorable des

environ 100 Km concemés ou au contraire à des centaines de couples uniformément répartis
(espèces ubiquistes) ou concentrés (espèces coloniales ou sténotypiques).

Par exemple pour le Tadome de Belon, la dizaine de points reportés correspond à prés de 300 couples
reproducteurs chaque année alors que pour le Fuligule morillon, ce même nombre d'indices
correspond à 5 ou 10 couples et encore qui ne se reproduisent pas régulièrement.

Inversement, un grand nombre de points peut recouvrir-deux catégories d'oiseaux bien différentes.
Par exemple, la carte de la Pie-grièche grise nous indique de nombreux points de présence mais
l'espèce reste rare et les couples sont dispersés alors que pour la Buse variable dont la carte ne
présente pas plus d'indices, ce sont plusieurs centaines de couples qui nichent dans la région. Là
aussi, il faut lire les textes d'accompagnement et le plus souvent nous avons essayé de donner une
idée quantitative ou senti-quantitative de la population picarde.

Malgré toutes ces restrictions, l'Atlas des oiseaux nicheurs de Picardie tel qu'il se présente
aujourd'hui est une photographie assez fidèle de l'état des populations des oiseaux nicheurs de la
région. Depuis la fn de l'enquête, les observations se poursuivent et déjà des modifications ont été
enregistrées. C'est là aussi l'intérêt de telles études, elles ne sont jamais achevées et au contraire en
perpétuelle évolution. Il est important que chacun, considérant le secteur qu'il connaît bien, ne
s'offusque pas des manques qu'il constate sur son "tenitoire“, qu'il ne considère pas que cet Atlas est
des plus incomplet parce que nous n'avons pas trouvé la Grive musicienne ou l'Autour des palombes
nichent à tel endroit alors que lui sait qu'ils y sont, mais qu'au contraire, qu'il nous indique les
compléments qu'il a à apporter pour la période 1983-1987 (période de l'enquête) et pour les années
suivantes, nous en serions les premiers ravis et nous espérons bien publier régulièrement (tous les 5
ans?) des additifs à cette enquête. Ces additifs pourront correspondre à une meilleure connaissance
des oiseaux d'un secteur ou à des modifications (installations ou disparitions) de la répartition des
oiseaux. A cet effet, une fiche-enquête est insérée à votre disposition dans cet ouvrage.

Tous ces points étant précisés, nous vous souhaitons bonne lecture.

LES ORIGINES DE CET ATLAS DES OISEAUX NICHEURS DE PICARDIE

La bibliographie générale utilisée montre les différents ouvrages qui au cours des 150
dernières années ont jalonné les étapes de la connaissance de la répartition des oiseaux vivant dans
nos régions. D'abord simples listes, puis listes commentées (on disait alors raisonnées) de quelques
mots pour décrire la répartition au niveau d'un pays ou d'une grande région, nous abordons un
nouveau type de constat en 1975 avec les représentations cartographiques de l'Atlas des oiseaux
nicheurs de France coordonné par L. YEATMAN. C'est cette méthode, reprise par de nombreux
groupes de naturalistes régionaux ou nationaux que nous utilisons et actualisons aujourd'hui. Cet
Atlas s'inscrit donc dans une continuité naturaliste et apporte une nouveauté grâce à la trame plus
précise que celle utilisée auparavant
L'idée de réaliser une enquête sur les oiseaux nicheurs de Picardie fut lancée en Octobre 1982 au
cours d'une réunion des ornithologues picards qui essayaient de mettre sur pied ce qui allait devenir
quelques semaines plus tard la C.O.P., Centrale Omithologique Picarde. Le 26 Novembre 1982, le
principe de la réunification des différentes associations ornithologiques et des observateurs
indépendants est effective. Pour sceller cette unité, l'enquête pour l'Atlas des Oiseaux nicheurs de
Picardie dont l’idée existait depuis longtemps trouve la une occasion de se concrétiser. Cette enquête,
initialement prévue pour se dérouler sur 3 saisons de nidification (1983 à 1985) doit reprendre et
compléter l'Atlas national de 1975. Une fiche d’enquête est établie, des critères de classification des
observations précisés et chactm choisit les cartes I.G.N. 1/50 000 (c'est à dire un peu moins de 450
Km2)sur lesquelles il s'engage à rechercher les oiseaux nicheurs au cours de la saison 1983, les 4

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature [Centrale Ornithologique Picarde - l 0-

stäætàaînäwueanrramwääe; «sa; n‘. '

 

cartes 1/25 000 devant être prospectées séparément et devant faire l'objet de rapports spécifiques, le
document final prévu devant être publié selon cette trame, c'est à dire être 4 fois plus précis que
l'At1as national (rappelons que les cartes I.G.N. sont tracées sur de nombreuses cartes routières,
qu'elles couvrent toute la France selon un quadrillage régulier et qu'il faut 4 cartes 1/50 000 pour
couvrir la surface d'une carte l/50 000). C'est le résultat de ces recherches qui vous est présenté ici.
Dès la fin de la première saison il est décidé que l'année 1986 (soit une quatrième année cÿenquête)
serait elle aussi consacrée à la recherche des indices de terrain. Pour l'année 1987, seuls des
compléments obtenus sans recherche particulière et seulement s'ils ne modifient pas- le statut régional
des espèces traitées ont été ajoutées sur les cartes. (Le commentaire peut lui préciser des évolutions
postérieures à l'année 1987 quand elles modifient le statut régional de Poiseau).

Le premier objectif de la C.O.P. naissante est donc atteint, l'At1as des Oiseaux nicheurs de Picardie
existe aujourd'hui. Pour ce qui est de la réunion de tous les omithologucs picards il en est tout
autrement; disons qu'actuellement, notre association regroupe tous les observateurs d'oiseaux non
liés aux milieux cynégétiques. Les quelques crises de jeunesse inhérentes à toutes les associations
actives regroupant des gens passionnés n'ont pas empêché notre groupe d'éditer chaque année 150 à
200 pages d'articles et de notes ornithologiques régionales dans sa revue 1'AVOCE'I‘I'E avec la
collaboration de la plupart des membres fondateurs. Cette activité régionale va de paire avec une
active participation à toutes les enquêtes nationales (comptage des oiseaux d'eau du B.I.R.0.E., atlas
nationaux des nicheurs et des hivernants, enquêtes diverses sur des espèces précises) qui se sont
décentralisées dans chacune des 22 régions de France et dont nous somme le rouage local.

Les étapes de Penquête

Fin 1983, les premiers relevés nous parviennent et un bilan des indices relevés après cette
première saison est publié avec l'aide de la D.R.A.E. Picardie au milieu de l'année 1984.
X. COMMECY reprend alors la coordination de l'enquête en remplacement du conseil de‘ 7'
responsables qui s'était formé fin 1982. Ce premier bilan permet de cerner les secteurs mal couverts
afin d'orienter les recherches pour les saisons de-nidification à venir. Des sorties collectives avec le
groupe de protection de la nature le G.E.P.O.P.- sont organisées sur les cartes mal couvertes; de
nouveaux collaborateurs se manifestent...bref le travail se poursuit activement.
Le bilan de fin 1984, soit après 2 années de recherches montre le résultat des efforts entrepris: le
nombre de points reportés sur les pré-cartes a doublé par rapport. aux résultats de la première saison.
Pour la saison 1985, des sorties collectives sur des secteurs cibléset choisis à cause de l'absence
d'observateurs locaux sont de nouveau entreprises. Elles permirent de nombreuses et intéressantes
observations. _ _
Le bilan 1985 met lui l'accent sur les demières c es 1/25 000 insuffisamment prospectées (moins de
50 espèces) en les récapitulant et en incitant les bservareurs voisins à les visiter en priorité. Pour
l'année 1986, il est demandé à tous de faire un effort pour essayer d'améliorer la qualité des indices
obtenus dans l'ensemble des cartes, surtout pour les espèces les plus fréquentes. .
Fin 1986, après ces 4 ans de travail sur le terrain, il nous faut penser à la rédaction des notices
accompagnant chacune des cartes -bilan provisoires qui pourront être distribuées aux différents
auteurs. Nous avons en effet tenu à ce que les commentaires sur l'histoire et la géographie des
oiseaux nicheurs de lîficardie soient donnés par les meilleurs spécialistes régionaux de ces espèces;
ceci étant la garantie de la qualité attendue des textes. Une première répartition est donc faite à la mi-
l986, une réunion de lecmre mutuelle des premiers manuscrits se faisant à la fin de cette armée là.
Cette lecture des textes des autres devait permettre d'enrichir de l'expérience de chacun nos
connaissances sur les nicheurs picards. Les notices pour les espèces qui n'avaient pas encore été
choisies soit distribuées (même s'il a fallu p .ois forcer la main de certainspour des espèces
"passionnantes"...car omniprésentes). Un nouveau bilan est fait en Mai 1987. Il apparaît alors un
certain retard dans les rédactions : tous les textes promis n'étant pas encore achevé voire pour certains
étaient encore à l'état débauchemmentale. Une dernière répartition permet à chaque espèce de trouver

un rédacteur volontaire.

Afin d'éviter une trop grande diversité rendue obligatoire par la méthode employée (multiplication des
rédacteurs) une équipe de coordination (X. COMMECY et E. MERCIER, rapidement rejoints par F.
SUEUR) entreprend une relecture critique des manuscrits afin d'homogénéiser les quelques 200
textes ainsi réalisés, tout en conservant autant que possible le style de chacun. Cette équipe travaille
jusqu'à la mi—l988 et commence alors les dernières phases du travail final : Saisie des carres, frappe
et mise en page des textes, graphiques et dessins, choix des photos; relecture des épreuves, recherche
d'un éditeur.. X. COMMECY fait ce travail. En même temps, il nous faut trouver unfinancement,
choisir parmi les devis proposés par différentes sociétés, rencontrer les décideurs qui pourraient être
intéressés par cet ouvrage et soutenir le projet. Bref, une intense activité et une grande débauche
d'efforts jalonnés d'espoirs et de déceptions pour l'équipe réduite de rédaction.

Enfin, nous sommes début 1990, i1 s'est donc passé prés de 7 ans entre l'idée de cet atlas et sa
réalisation. '

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -1 1 —

LA BIBLIOGRAPHIE UTILISEE

La compréhension de notre avifaune nicheuse passe par une vision historique qui nécessite
une appréhension, la plus objective possible, de son état passé. Retracer l'histoire d'une avifaune
régionale, décrypter les modifications d'abondance, inventorier les acquisitions et les pertesmvoilà
une tâche qui demande une abondante documentation. Heureusement, un colossal travail
bibliographique a été réalisé par un des membres de la C.O.P., et ce bien avant le début de l’enquête
(SUEUR 1980 complété par SUEUR 1988). Au total, plus de 1200 articles ou ouvrages traitant de
Yomithologie en Picardie ont ainsi été inventoriés, mais cette masse de documents n'est pas répartie
uniformément dans les temps et les références antérieures à 1850 sont rarissimes et pour finir bien
peu utilisables. Ainsi par exemple, le célèbre ouvrage de BAILLON (1833) n'est qu'une liste en latin
des oiseaux "observés" (comprenons tués) dans l'arrondissement d'Abbeville. Aucune indication de
statut (nicheur, hivemant, de passage...) ni d'abondance n'y figure. D'autre part, la quasi totalité des
références qui existent dans la bibliographie ne concerne que la description d'un comportement
particulier de la biologie de tel ou tel oiseau. Ces références quand elles concement la nidification ont
été utilisées et elles sont indiquées dans le corps du texte pour chaque espèce. Inversement, quelques
ouvrages ont marqué une étape dans 1a connaissance de notre avifaune nicheuse; ces ouvrages qui ont
été systématiquement consultés lors de la rédaction des notices ne seront pas cités dans le corps des
notices de façon à éviter les répétitions. Ce sont ces ouvrages que nous présentons dans ce chapitre
introducfif.

La première référence utilisée systématiquement date de la seconde moitié du XIX siècle; il s'agit de
l'ouvrage de MARCOTTE (1860) qui a le même cadre géographique que celui de BAILLON mais qui
lui constitue cette fois une véritable avifaune avec présentation du statut des différentes espèces, une
courte description de leur mode de vie et quelques éléments sur leur abondance relative. Hélas
MARCO'I'I'E, comme il le rappelle dans son introduction, n'était pas un omithologue et un certain
nombre des informations qu'il foumit semble en contradiction avec l'opinion de ceux de ces
contemporains qui ont laissé des comptes-rendus écrits. Il s'agit néanmoins d'un premier document
de synthèse très important.

Il faut attendre prés d'un demi siècle pour retrouver un document synthétique directement utilisable. Il
s'agit du travail de RASPAE, brillant ornithologue qui s'est attaché a décrire Pavifaune nicheuse
d'une commune du Sud de l‘0ise, Gouvieux et son évolution pendant 20 ans (de 1885 à 1905, armée
de la publication). Cette oeuvre de conception très modeme est une véritable mine de renseignements;
non seulement tous les oiseaux nicheurs sont décrits avec d'abondantes informations sur leur

biologie, mais on trouve aussi de nombreuses observations sur l'abondance et les variations '

d‘abondances des populations aviennes. Ah, comme nous regrettons que cette remarquable
monographie hélas très localisée soit restée unique en son genre pour la région.

Il faut ensuite attendre 1936 et la publication de l'inventaire des oiseaux de France (MAYAUD et al.
1936) pour trouver une vision d'ensemble de notre avifaune nicheuse. Encore faut-il remarquer qu'il
s'agit d'un inventaire national. Toutefois, la précision des infomrations qui y sont retranscrites permet
de ce faire une bonne idée de l'évolution de Pavifaune nicheuse picarde pendant la première partie du
XX siècle.

Prés de 40 ans plus tard‘, en 1973, le chanoine MARTlN publie un petit opuscule qui, essentiellement
à partir de la bibliographie existence et en dépit de nombreuses lacunes et imperfections remet à
jour l'ouvrage de MARCOTTE qui traitait des oiseaux du littoral au sens large.

Les années 70 sont surtout marquées parla publication de l"'At1as des oiseaux nicheurs de France“
(YEATMAN 1976) qui correspond au renouveau de Pomithologie française et picarde. Il s'agit de
l'ancêtre du présent ouvrage et qui fut rédigé à partir des données d'une enquête nationale de même
type que la nôtre entre 1970 et 1975 sur un fond de carte correspondant au découpage I.G.N. de la
France au 1/50 000. Une dizaine d'observateurs picards ont participé à cette enquête et il y sera
fréquemment fait allusion sous le vocable : enquête nationale 1970-75.

L'année suivante, 1977, est créé PAVOCETTÈ qui est devenue la revue de la C.O.P. et qui consume
la mémoire ornithologique récente de notre région. Actuellement, notre vaillant oiseau mascotte en est
à sa douzième année d'existence, ce qui représente prés de 1700 pages de notes scientifiques publiées
consacrées aux oiseaux picards.

Mais revenons à notre historique des publications ornithologiques régionales avec la thèse de S.
BOUTINOT, ornithologue Saintquentinois qui nous a fourni une magnifique synthèse sur l'avifaune
de Verrnandois entre 1950 et 1980. Ce document fourmille-de données originales sur les effectifs et
l'évolution .des populations des oiseaux du secteur de la Picardie considéré. Citons enfin la demière
grande monographie en .date qu'est l"'Avifaune de la Baie de Somme et de la Plaine Maritime
Picarde" de COMMECY et SUEUR (1983). Ce document qui doit prochainement être réactualisé et
réédité (SUEUR et COMMECY 1990, Guide des oiseaux de la Baie de Somme, édition

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -1 2-

GEPOP/EDF/DRAE) s'appuie sur un travail bibliographique exhaustif et une très intense prospection
de terrain; c'est une référence de tout premier ordre en ce qui concerne Tavifaune littorale qu'elle soit
nicheuse ou seulement de passage. _

Les années quatre vingts ont vu également l'apparition d'une nouvelle forme d'enquêtes qui
contrairement à celle de l'Atla_s de YEATMAN (1976) ne s'intéressent qu'à un groupe limité
d'espèces et qui tente d'évaluer le plus précisément possible et la répartition et la taille des populations
nicheuses.

On citera notamment :

- l'enquête S.N.P.N. (1983) sur les Hérons paludicoles

- l'enquête F.I.R. (1984) sur les Rapaces diurnes non rupestres

- l'enquête L.P.O. ‘(DUBOIS et MAHEO 1986) sur les Limicoles

Ces enquêtes auxquelles les omithologues de la C.0.P. ont largement participé constituent des
références fondamentales en ce qui conceme les aspects quantitatifs de Pornithologie, aspect qui est
d'ailleurs appelé à prendre un fort développement dans le futur en vue d'une meilleure connaissance
des populations d'oiseaux, indicatrices de l'évolution de la qualité des milieux fréquentés; aussi dans
ce qui va suivre, nous nous sommes attachés pour certaines espèces et quand cela était possible de
donner une fourchette d'évaluation des populations nicheuses picardes.

En conclusion, on retiendra que ce n'est qu'avec les aimées 1970 que l'étude suivie de l'avifaune a
vraiment commencé sur l'ensemble de la Picardie. Nous verrons que ce recul de 20 ans permet de
constater des évolutions très significatives dans l'abondance et la répartition des espèces. Pour
remonter plus loin dans l'histoire, trop de données font défaut, néanmoins l'existence de quelques
jalons bibliographiques, que la rareté rend encore plus précieux, nous permettrons dans la plupart des
cas de proposer une évolution crédible pour l'ensemble du XX siècle. Nous verrons que bien peu
d'oiseaux ont eu des effectifs qui sont restés stables pendant ce siècle. Cette constatation n'est pas le
moindre des enseignements à tirer de ce travail. -

X. COMMECY et E. MERCIER (Ecrit en 1989).

« “ COMMENT LIRE CET ATLAS _?

Nous avons voulu que la lecture de cet Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie puisse se faire
à plusieurs niveaux; aussi pour toutes les espèces nichant, ayant niché ou susceptibles de nicher dans
un proche avenir dans au moins un de nos trois départements, on trouvera un texte explicatif du statut
historique et actuel de l'espèce dans notre régi n et pour chaque espèce actuellement nicheuse
(période 1983 - I986) figure une carte de rép ‘tion telle qu'elle est apparue à la suite de notre
enquête.
Selon l'utilisation qu'il compte faire de cet Atlas, le lecteur pourra se contenter de la simple analyse de
la carte de répartition et tirer ses propres conclusions ou alors utiliser le texte d'accompagnement qui
doit répondre à l'essentiel des questions que l'on peut se poser régionalement sur telle ou teîleespèce.
Lecture de la carte : '
Sur chaque feuille I.G.N. au 1/25 O00 (soit environ 200 14m2) où des représentants de l'espèce
concernée ont été contactés, figure un symbole. Nous avons défini 4 symboles correspondant à 4
niveaux différents d'indices de reproduction. Ces 4 niveaux ont des définitions bien précises :

indice 1: Présence d'un oiseau en période favorable

indice 2 : Nicheur possible. Présence d'un couple’ d'oiseaux en période et en milieu favorable
indice 3 : Nicheur probable. Présence d'un couple d'oiseaux à comportement de nicheurs (chant,
parades...)

indice 4 : Nicheur certain. Observations de transports de matériaux, d'un nid, de transport de
nourriture, de jeunes non volants... ' '

Selon les modalités de notre enquête, il suffisait de trouver pour au moins un oiseau, l'indice de
reproduction le plus élevé possible. Cette représentation est donc uniquement qualitative et en aucun
cas quantitative.

La lecture des cartes permettra au lecteur déjà averti et connaissant le monde des oiseaux de se
représenter le statut régional de l'espèce : répartition géographique régionale et nationale, densité
absolue ou relative, abondance, comparaison par rapport au statut national ou international. Mais
nous avons aussi voulu que cet Atlas soit accessible à tous et non réservé aux seuls naturalistes de
terrain expérimentés, pour se faire, le texte d'accompagnement n'est pas une simple analyse de 1a

carte mais nous avons choisi dele rendre 1e plus complet possible, quitte à y mettre des évidences p

pour certains. p
Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Naturel Centrale Ornithologique Picarde -13 -

Lecture du texte d'accompagnement :
Le plan de ces textes est toujours le même :

a) Cycle annuel de l'espèce :
En quelques lignes nous indiquons si l'oiseau est sédentaire ou uniquement estivant, les dates de

migrations et de reproduction, les meilleurs moments pour l'observer...

b) Habitat :

Le paragraphe précédent ayant indiqué quand voir l'oiseau, celui ci indique où le chercher. Sont
indiqués les sites de nidification que l'espèce recherche mais aussi les points de poses lors des
migrations quand ils sont différents de ceux de la reproduction. Ceci devant pennetue de guider les

déterminations des observateurs futurs.

c) Historique :

A partir des références bibliographiques annexées, nous avons retracé les variations d'abondance et
de répartition des espèces au cours des cent demières années dans notre région (parfois sur plus
longtemps encore)...quand des variations ont eu lieu et lorsque des écrits en ont laissé des traces.
Nous avons présenté dans un autre chapitre introductif (la bibliographie utilisée) les ouvrages
généraux consultés pour chaque espèce et lorsque des études spécifiques existent régionalement, elles
sont signalées dans le texte par un nombre entre parenthèses; le lecteur pourra s'y référer en
consultant la bibliographie mise en annexe.

d) Statut régional : -

Rappelant en quelques lignes les traits essentiels ressortant de l'analyse de la carte de répartition, ce
paragraphe donne surtout des infonnations que ne peut fournir ce support cartographique. On y
trouvera surtout des valeurs chiffrées de la population nicheuse picarde, des remarques sur des
localisations particulières, sur l'utilisation des habitats... Pour la plupart des Passereaux et pour
quelques espèce bien représentées, un cartouche donne les densités relevées régionalement dans
plusieurs milieux. Ces renseignements sont tirés de différentes études récentes effectuées dans nos
trois départements.

Verrnandois :S. BOUTINOT 1980

Noyonnais :D. CLAVREUL 1985

Marquenterre : F. SUEUR 1983

Ville d'Amiens : F. SUEUR 1985

Forêt de Crécy : F. SUEUR 1987

Valeurs en nombre de couples pour 10 hectares.

e) Statut périphérique : _

En quelques mots, lorsque la répartition des régions périphériques est semblable à celle que l'on
observe en Picardie, ou de façon beaucoup plus complète dans le cas contraire, nous mettons ici en
évidence l'importance de notre région, quand elle existe,.pour la population française, européenne
voire mondiale de l'espèce; tant d'un point de vue numérique que géographique (limites d'aires de
répartition par exemple). Cette comparaison avec nos voisins se fait pour chaque espèce avec le Nord-
Pas de Calais, la Champagne-Ardennes, la région parisienne et la (haute) Normandie et pour quelques
espèces avec des régions non limitrophes lorsque cela s'est révélé nécessaire.

f) Commentaire :
Pour quelques oiseaux, des commentaires touchant essentiellement à l'avenir de l'espèce ont été
ajoutés quand le statut actuelrisque de changer. On pourra aussi y trouver de nombreuses

considérations pour une meilleure (à notre avis de naturalistes) gestion des populations locales.

Cet ordre a été respecté pour l'ensemble des espèces mais pour la commodité de la lecture ou pour
quelques cas particuliers (essentiellement des espèces ne nichant plus dans la région), des fusions
entre ces paragraphes ont pu être réalisées.

Lorsque cela a été nécessaire, des graphes, schémas, cartes annexes remplacent ou complètent ces
lignes. '

Atlas des Oiseaux Nichetus de Picardie- © Pîcardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde - 1 4-

GREBE CASTAGNEUX Podiceps rufñcollis

Cet oiseau est présent toute l'armée. La migration de printemps est décelable de la uni-Février
jusqu'en Avril-Mai et elle est plus ou moins notable selon les lieux. Les premières manifestations
nuptiales ont lieu durant les premiers beaux jours de Mars alors que les oiseaux n'ont pas toujours
leur plumage nuptial. Dans la région les nids sont construits tardivement, généralement fin Avril-début
Mai. Les premiers pulli sont observés début Juin. Dans le Vermandois une date très précoce est
connue avec la naissance de 4 poussins le 27 Avril 1959. _

Les naissances se poursuivent jusqu'en Juillet-Août et parfois Septembre. De nombreuses couvées
sont détruites (prédation, variation du niveau d'eau, dérangements...) et il semble que les deuxièmes
couvées aient un meilleur taux de réussite. Des parades et des chants peuvent avoir lieu en Novembre
et Décembre lors des joumées ensoleillées.

La migration postnupfiale s'étale de fin Juin (avec l'arrivée de couples accompagnés de juvéniles) à la
mi-Octobre avec des maxima d'effectifs généralement en Septembre. L'hiver-nage est régulier mais
localisé, sur les étangs et surtout les cours d'eau d'un gabarit suffisant ,avec des effectifs très
variables étroitement liés aux conditions atmosphériques. Généralement, sur les lieux de nidification
réguliers et importants une population hivernante de base se maintient même pendant les vagues de
froid (hivernage sur place des nicheurs locaux?) à moins que le site ne soit totalement pris par les

glaces.

  
   
 

Grèbe castagneux
Podiceps ruficollis

 

  
   

000
00D

  

cartes H25
cartes 1150

En Picardie le Grèbe castagneux fréquente une grande variété de zones humides. Il occupe en
priorité les plans d'eau de petite taille (ballastières, étangs naturels ou anciennes tourbières, sablières,
bassins de lagrmage...) riches en végétation aquatique et en invertébrés. Il niche aussi dans les marais
de faible profondeur, les cours d'eau lents à la ripisylve dense, les plans d'eau et les canaux d'eau
saumâtre (Parc du Marquenterre), les petites mares au coeur des massifs forestiers. Dans les lieux où
il est respecté, il s'accommode bien de la présence -de l'homme et peut nicher avec un certain succès en

bordure de berges très fréquentées.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde — 15-

Les nids sont presque toujours au contact de l'eau, amarrés à la végétation de bord de berge (branches
de Saules, Phragmitesm}, contre une touffe de Carex ou accrochés à la végétation du fond. Trois
facteurs semblent essentiel au maintien des reproducteurs :

- la présence d'algues ou autres végétaux aquatiques pour la construction des nids,

— une eau relativement claire et riche en invertébrés et petits poissons pour la nourriture,

- la présence d'un minimum de végétation sur les berges pour se cacher.

Lorsque le milieu est saturé en couples ou que le site se dégrade, des couples peuvent faire une couvée
de remplacement et occuper des sites d'intérêt secondaire (ballastières plus récentes, bassins de
décantation) (016). -

Le Grèbe castagneux est un nicheur assez bien représenté en Picardie et l'audition des
chanteurs en Mai-Juin permet généralement de déceler la présence des couples reproducteurs. Les
jeunes avec leurs pépiements incessants sont assez peu discrets. Si les couples sont difficiles à
recenser sur les étangs à phragrnitaies ou les cours d'eau où les adultes peuvent facilement se cacher,
certaine ballastières très fréquentées par cette espèce dans le Sud—0uest arniénois (Somme) abritent de
petites colonies prospères bien habituées à la présence de l'homme et aisément recensables. A
Bergicourt par exemple, une ballastière de 1,3 hectare héberge une colonie lâche de 6 à 7 couples
selon les années (016) Nous avons aussi relevé 3 couples sur 12 hectares à Blangy-Tronville en 1975,
3 couples à Sailly-le-Sec sur 5,5 hectare et 6 sur 28,5 hectares au Hamel ...trois exemples pris dans
des secteurs d'étangs. Boutinot donne 10 couples pour l0 hectares dans le Ver-rnandois.

Comme dans la Picardie, les régions périphériques à la notre accueillent des Grèbes
castagneux sur tous les sites favorables à l'espèce.

Migratrice nocturne cette espèce est trop souvent tirée à la hutte de nuit malgré son statut
d'espèce protégée. De jour elle est parfois prise pour une Poule d'eau. Son nom local de sac à plombs
est d'ailleurs évocateur du respect qu'ont certains de nos nemrods vis à vis de l'avifaune. La
prédation, les dérangements et destructions plus ou moins volontaires portent fortement atteinte aux
oiseaux nichant sur les ballastières. Le tir illégal pour la taxiderrnie (20 individus découverts chez 12
taxidermistes de la Somme lors de contrôles le 3 Mars 1982. Presse locale), la récupération de jeunes
par des personnes bien intentionnées qui les croyaient abandonnés, le curage des étangs, le recalibrage
des berges des rivières, les hivers rigoureux sont-bien d'autres facteurs qui nuisent à cette espèce
particulièrement attachante.

P. CARRUETTE
GREBE HUPPE Podiceps cristatus

Le Grèbe huppé est un nicheur présent toute l'année qui se montre en très petit nombre en
hiver, se raréfiant en période de gel où il gagne alors les cours d'eau et la mer délaissant les étangs.
L'essentiel des installations des nicheurs se fait_ en Mars mais des constructions de nids sont
régulièrement observées en Février et exceptionnellement en Janvier. Les premiers pullj apparaissent
début Avril et les éclosions se succèdent jusque fin Août, le paroxysme se situant en Mai-Juin. Une
deuxième couvée se produit pour l0 à 20% des couples en particulier chez ceux qui se sont installés
dans des secteurs non chassés dès la mi-Iuillet. Les derniers poussins sont observables en Octobre
exceptionnellement début Novembre. Le nombre moyen des poussins par couvée se situe entre 2 et 3,
les extrêmes relevés étant 1 et 8 . Après la saison de reproduction, adultes et juvéniles se rassemblent
sur quelques sites favorables et partent progressivement en migration (O3 0).

Le nid est accroché à la végétation des berges ou sur des branchages dépassant de l'eau,
exceptionnellement en rivière. Les grands étangs riches en poissons sont très recherchés ,aussi bien
en été qu'en migration ,mais les gravières même assez récentes sont très régulièrement occupées par
des couples. Les bassins de décantation sont des sites de remplacement accessoires, surtout utilisés en

migration.

Peu de renseignements historiques existent sur la répartition ancienne en Picardie de cette
espèce qui est donnée comme étant en expansion numérique et géographique en Europe occidentale.
Elle semblait manquer dans l'Ouest de la région au milieu du siècle dernier et Penquête nationale 70-
75 la montre comme localisée à la vallée de la Somme et à quelques rares autres secteurs. Depuis, de
nombreuses installations ont été observées et la carte résultant de Penquète actuelle montre une
présence de l'espèce dans tous les sites potentiellement favorables. Les cartes ci après indiquent cette

progression de l'espèce.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature [Centrale Omithologique Picarde -16-

Actuellement, pour la Somme on trouve des couples le long de toute la vallée de la Somme,
quelques uns sur les autres petites rivières de ce département (Avre, Evoissons, Noye, Poix) et dans
la plaine maritime picarde.

Dans l'Aisne les zones humides isolées sont occupées (Thiérache, Laonnois) ainsi que les vallées de
l'0ise, de l'Aisne et de la Mame).

Dans l'0ise, les vallées du Thérain et de l'Oise sont aussi occupées ainsi que les zones d'étangs
(Chantilly, Ermenonville, Sacy).

Au total les trois départements accueillaient entre 450 et 500 couples au milieu des années S0. Pour le
département de la Somme nous sommes passés de 130 couples à la fin des années 70 à prés de 300
couples moins de 10 ans plus tard; une centaine dans l'Aisne et à peu prés autant dans l'Oise (pas de
recensements exhaustifs avant la présente enquête). La poursuite de cette progression ne pourra se
faire maintenant qu'à la faveur du vieillissement des gravières qui deviendront de plus en plus
accueillantes ou de la création de nouveaux sites.

L'exemple du Parc nautique de l'Ailette (Chamouille 02) en est 1a preuve. Plus de 10 couples se sont
installés en 1985 sur ce plan d'eau créé en 1984. ' .

Une densification des effectifs (déjà importante avec une valeur moyenne de 2 à 3 couples! 10 Ha
d'eau libre en 1981 dans la Somme) (030) peut elle aussi créer cette augmentation.

     

G r è b e h u p p é
Podiceps cristarus

   
   

     

nombJfrequence esp. présente nid. possible nid. pr

des mentions O Q g o
cartes IIZSOOO 010 % 211.3 % 5 l 3.2 % 57 /36-1 %
cartes 1l50000 0 l 0 % l0 % 2 {4.5 % 28 l 63.6 %

       

Autrefois persécutés pour les besoins de la plumasserle ce bel oiseau des marais avait presque
disparu d'Europe. A la faveur de la protection dont il jouit maintenant ses effectifs se sont accrus et il
est bien souvent l'un des rares oiseaux d'eau a se reproduire sur nos plans d'eau. Son régime à base
de poissons lui a donné mauvaise presse auprès de certains pêcheurs prompts ä jeter l'anathème sur
un concurrent. Des études précises ‘ont montré que les proies qu'il capture sont de faible valeur et peu
intéressantes pour 1a pêche. D'autre part sa présence est une preuve de l'abondance de poissons, ces
oiseaux ne s'installant pas si la nourriture qu'ils recherchent est trop rare. Nous pouvons donc espérer
voir pendant longtemps encore le spectacle des parents Grèbes transportant cachés dans les plumes de

a

leurs dos , de drôles d'oiseaux en pyjama rayé: leurs poussins.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature [Centrale Ornithologique Picarde -17—-

Dans les régions voisines à la notre, ce Grèbe est aussi en augmentation.

X. COMMECY

GREBE A COU NOIR Podiceps nigricollis

Les observations de cet oiseau sont plus fréquentes en hiver, le passage de printemps est net
en Avril (à noter 35 1e l1 Mai 1985 en Baie de Somme), celui d'autonme est bimodal: un premier pic
fin Juillet-début Août (contra TRIPLET (165) qui considère que les observations de Juillet se situent
hors des dates de migrations) puis un second pic en Octobre-Novembre, lui aussi régulier et relayé
ensuite par l'arrivée des hivemants ou des oiseaux fuyant le froid des pays plus nordiques en
Décembre. Ce statut est déduit des données que nous avons relevé dans les synthèses annuelles de
l'AVOCE'I'I‘E de 1974 à 1983 (Aisne, Oise et Somme). Somme : 77 données; Aisne : 12 données et
Oise : 3 données. Chaque contact dans une localité n'a été pris en compte qu'une fois, même si des
contacts répétés ont été faits dans les jours suivants. -

  
   
    

Grèbe à cou noir
Podiceps nigricollis

nombJfréquence
des mentions

    

    

     

   

  

0/0%
0/O%

Les siteäs fréquentés sont divers pour les stationnements de printemps ou pour les rares nidifications
constat :

-marais anciens (Cléry/Somrne, Hâble d'Ault, Rue -80-)

-lac artificiei récent (Chamouille —02— nidification l'année de la mise en eau)

—bassins de décantation (Roye -80—)

On peut remarquer dans notre région aussi la grande attraction qu'exercent les colonies de Mouettes
rieuses, ce qui est un fait bien connu dans d'autres régions; il est en effet fréquent que ce Grèbe
recherche la protection de ces bruyants et agressifs laridés pour établir son nid.

A l'exception de MAGAUD d'AUBUSSON (003) qui le mentionne pour le début du XX siècle lors
des deux migrations (Septembre-Octobre et Avril-Mai) toujours en petit ‘nombre, le Grèbe à cou noir
était inconnu des omithologues régionaux au siècle demier et au début du nôre. Il y a peu encore, il

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -1 3-

 

n'était noté qu'en période intemuptiale, aussi bien sur le littoral qu'à l'intérieur des terres, statut qu'il
conserve jusqu'au milieu des années 70.
En 1977 plusieurs adultes estivent dans le marais de Rue -80- sans que la nidification soit prouvée à

cette date.
En 1979, une observation d'un individu en plumage nuptial est réalisée le 5 Avril à Cléry/S omme

dans la colonie de Mouettes rieuses.

En 1981, un individu en plumage nuptial est présent dans les bassins de décantation de Roye le 1l
Mai, observation demeurée sans suites. Une colonie de Mouettes rieuses existe aussi dans ces
bassins. ‘

La même année, un exemplaire est noté le 24 Mai au Hâble d'Ault. En 1982, des oiseaux sont
observés en période de nidification au Hâble d'Ault (Avril, Mai et Juillet, un adulte à chaque contact)
et 3 individus le 23 Avril au marais de Rue.

En 1983, un couple niche de manière certaine au marais de Rue; il est observé avec ses poussins dans

la colonie de Mouettes rieuses.
Un adulte en plumage nuptial le 7 Juin au Hâble d'Ault stationne près d'un nid construit. Etait—ce le

sien‘? Aucune observation ne sera réalisée par la suite.

En 1984, la deuxième nidification certaine pour la région est enregistrée dans 1‘Aîsne au Plan d'eau de
l'Ailette : un couple avec 2 poussins d'environ 2 semaines le 27 Juillet; près de la colonie de Mouettes
rieuses. Les aménagements touristiques sur ce site ont entraîné une forte diminution des effectifs de

Mouettes rieuses nicheuses et le Grèbe. à cou 11011’ n'a plus été trouvé nicheur les années suivantes.

A la lecture de cet historique, on peut remarquer que si les tricheurs certains sont rares, les
stationnements de courte durée ou parfois prolongés d'un ou plusieurs oiseaux dans des sites
favorables ont été assez nombreux et réguliers, presque 2 par an depuis le premier estivage qui
rappelons le ne date que de 1979 (mis à part un couple cantonné en Mai 1968 —quel1e époquel- dans- le

marais de Sacy -60-).

Cet oiseau, en extension vers l'Ouest et le Nord à l'échelle de l'Europe est un nouvel élément
de 1'avifaune picarde. Il devrait pouvoir s'installer de façon plus fréquente dans notre région, les sites
favorablesîie manquant pas. Il s'agit donc d'une espèce à surveiller dans un avenir proche et ceci
dans les trois départements. M _

' " X; COMMECY .

FULMAR Fulmarus glacialis
Le Fulmar est un oiseau migrateur qui hiveine en plein océan.

Depuis 1979, date du début des études systématiques sur cette espèce en Picardie, la période
des premières arrivées sur la colonie a progressé de plus d'un mois (actuellement : tout début de
Janvier); cette évolution correspond à un vieillissement de la fraction la plus âgée de la population
(100). Les immatures n'arrivent massivement qu'en Avril et repartent dès Juin.(099) Les dates de
pontes et déclosions sont mal connues, par contre les envols ont lieu généralement dans la première
semaine de Septembre, à une période où il ne reste que très peu d'adultes sur la colonie. Celle ci est
complètement désertée à la uni-Septembre; tous les Fulmars sont alors en route ou arrivés sur les lieux
dhivemage océanique (060). '

Contrairement à ce qui se passe dans l'Arctique et dans l'Europe du Nord, le Fulmar n'est encore en
Picardie qu'un nicheur strictement côtier. Il n'utilise que les six kilomètres de falaise du Sud du
littoral. Les Fulmars reproducteurs, comme? d'ailleurs les Fulmars immatures qui ont un
comportement fort proche (avec simulacre de couvaison...) choisissent de s'installer sur des corniches
ou dans des cavités réparties de façon aléatoire sur l'ensemble des falaises. Des petites souscolonies
plus ou moins lâches peuvent se différencier mais de nombreux couples isolés sont observables.
Aucun aménagement du lieu de ponte (ou destivage) n'est généralement effectué bien
quexceptionnellement, il semble que des Fulmars puissent creuser eux-mêmes une cavité dans la terre
aräble au sonunet de la falaise, à partir de nids dT-Iirondelles de rivage (Riparia riparia) préexistants
(1 0).

Au XVlllème siècle, le Fulmar était presque confiné à l'océan arctique. Son aire s'est ensuite étendue
vers le Sud et sa population a subi une forte expansion; c'est peut-être actuellement l'oiseau le plus
abondant au monde. .

Il n'a commencé à estiver sur les côtes françaises qu'en 1956 et la première nidification ne fut prouvée
qu'en 1960 (Sept-Iles). Sur la côte picarde, le Fulmar était considéré comme migrateur rare avant les
armées 1970. C'est à paru’: de cette époque qu'il est devenu plus fréquent au passage et c'est en 1972
qu'il a commencé à estiver sur les falaises maritimes picardes. Cette nouvelle implantation de l'espèce
fut le fait dimmatures qui, comme cela est classique chez ces oiseaux, ne sont devenus reproducteurs

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature I Centrale Omithologique Picarde -19-

que 7 ans plus tard; en 1976, armée où fut prouvée pour 1a première fois la nidification en Picardie.
Parallèlement et jusqu'à nos jours, 1a population estivante n'a cessé de s'accroître avec une proportion
dîmmatures qui demeure très importante (sup. à 80%).

 
 
   
   

Fulmar
. -Fulmarus glacialis

 
              

 

nombjfréquence esp. présente nid. possible nid. robable nid. certaine
des mentions O Q

cartes 1125000 O l 0 % 0 l 0 0

cartes 1150000 0 f O % 0 l 0 0

50

    

% 2I1.3% 2/1.3%
'70 2l4.5% /5%

è
D

  
   

W
O

Estivants

Nom bre de c ouple s
ä ä

Niceurfij/I

1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986

Présence du Fulmar dans les falaises picardes (données C.0.P.)

La figure illustre l'évolution du nombre de coupîes estivants et nicheurs depuis l'installation
des Fulmars sur les falaises picardes. On peut évaluer 1e taux de croissance de Festivage à 15% par
an, ce qui est énorme et incompatible avec le taux de reproduction qui s'établit autour de 16 jeunes
pour 100 couples par an. Ce dernier chiffre est d'ailleurs tout à fait comparable à celui trouvé par

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -2Û-

FISCHER (060) pour les petites colonies anglaises. On est donc amené à admettre que l'explosion
démographique constatée en Picardie est la conséquence d'un solde migratoire positif lié à l'apport et à

n

la fixation sur nos falaises dämmatures nés dans d'autres colonies, probablement plus
septentrionales.

Nicheur littoral, le Fulmar ne fréquente comme région voisine que le Nord/Pas de Calais et la
Normandie. Dans le Nord, les Fulmars ne sont connus qu'au Cap Blanc Nez, où la colonie est assez
réduite (moins de 30 individus en 1983); la première nidification ne fut prouvée que cette année là
alors que le site était fréquenté depuis au moins 1966 (024). Par contre la quasi totalité des côtes
normandes est occupée par les Fulmars. Dans le Pays de Caux, dont les falaises picardes constituent
le prolongement, la population atteignait 200 à 300 couples en 1979 (040), alors que YEATMAN ne
donnait curieusement que 40 couples pour toute la France en 1976. On peut donc penser que dans ces
deux régions les effectifs se sont considérablement accrus depuis ces recensements, mais les
difficultés qui y sont liées (100) rend bien incertaines les estimations chiffrées sur des grands

secteurs.

Les côtes septentrionales de notre pays constituent actuellement la limite méridionale de
reproduction de l'espèce en Europe. De ce fait les populations françaises sont négligeables par rapport
aux 1,8 millions de Fulmars britanniques et aux dizaines de millions de l'Arctique. Si l'on en croit les
chiffres publiés actuellement en France, la population picarde concentrée sur six kilomètres de falaise,
représente une proportion non négligeable de la population française. En fait, il est probable que cette
image provienne d'une importante sous-évaluation consécutive à la méthode de recensement qui est
utilisée dans les autres régions. Si cette supposition était confirmée, il en résulterait que la population
française est beaucoup plus importante qdactuellement admis et de ce fait, que la population picarde
ne représente qu'une très faible part, plus en rapport avec ce que représentent en longueur les six

kilomètres de falaises picardes dans l'ensemble des falaises maritimes de la façade occidentale '

française.
E. MERCIER

w

GRAND CORMORAN Phalacrocorax carbo s, .. ._

de Somme, tant en migration que pendant la ma vaise saison. De même, en terres, quelques petits
dortoirs hivernaux existent maintenant et les "ob ervations sont plus fréquentes qu'il y a peu. Les
passages migratoires sont nets en Mars-Avril (sur le littoral comme à l'intérieur) et en Août-
Septembre; ensuite les contacts dépendent plus des aléas climatiques.

De façon surprenante si l'on s'en tient aux sites de nidification utilisés autrefois (falaises), les seuls
cas de reproduction ou- les indices connus pour l'époque modeme sont obtenus dans des étangs, les
couples s'installant dans les phragmitaies (en dehors du cas particulier du POM où les oiseaux sont
d'origine captive) ou dans des arbres, alors qu'aucun indice même le plus faible, n'a été obtenu sur
les falaises ces 15 dernières armées. Il ne s'agit donc probablement plus de la même sous-espèce. En
effet, et contrairement à ce qui est indiqué dans les guides de terrain classiques, ce sont des critères
éthologiques (sites de nidification et d'alimentation) et non le plumage qui permettent de reconnaître
les sous-espèces (092). Les oiseaux qui tentent de se reproduire dans notre région appartiendraient, d
‘après les sites de nidification et Œalimentationäutilisés, à la sous-espèce sinensis tout comme 1a
majorité des hivemants français (092). "'

Autrefois nicheurs probablement en grand nombre au X[X siècle (044 et 066) sur les falaises

picardes, (mais chez les auteurs anciens ce terme correspond aux falaises du nord de la Normandie :
Seine maritime actuelle et à celles de l'actuelle Picardie), cette espèce y est devenue rare en tant que
nicheuse dès le début du XX (020, 022 et 023). Il est en fait fort probable que le Grand cormoran ne
se reproduisait pas pendant cette période dans les limites actuelles de 1a Picardie où le seul cas connu
est celui d'un couple isolé ayant niché une armée entre 1950 et 1972 quand un jeune non volant
découvert au Hâble d‘Ault est amené à l'auteur (124). Cette reproduction se situe plus probablement
au début de la période citée puisqu'il y a absence d'indices de nidification pendant la période 1970-
1975 pour la carte de St Valéry/Somme, où est situé le Hable d'Ault.
Pendant les années 1970, seul un petit nombre d'oiseaux est observé stationnant en hiver et les
estivages sont rares : de 1974 à 1979, c'est pendant la seule année 1975 que des oiseaux sont
observés en Mai-Juin (au Hâble d'Ault). Pendant les 5 autres années, l'absence est totale pendant les
mois d'été, de la rai-Mai (parfois début Juin) à la fin Juillet. Le récapitulatif des données montre la
durée de cette absence en Picardie . _

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -21-

1974, absence entre les 12 Mai et 17 Août (96 jours) 1976, 19 Mai et 10 Août (91 jours) 1977, 02
Avr et 16 Juil (105 jours) 1978, 03 Juin et O4 Août (60 jours) 1979, 30 Avr et 31 Juil (91 jours).
Depuis 1980, l'espèce estive chaque armée au Hâble d'Au1t (Sud de la baie de Somme) et des indices
convaincants de reproduction ont été obtenus en 1980 et 1982.

1980, des nourrissages apparents le 25 Mai et 1 juv. volant le 15 Juin.

1982, 1 nid le 16 Mai et 2 juvéniles ultérieurement

Pendant la durée de notre enquête, il n'y a pas eu de tels indices; seule la présence continue d'adultes
pendant la période de nidification nous a permis de faire figurer un indice 2. _

Au Nord de la baie de Somme, ce n'est qu'à partir de 1983 que Festivage est devenu effectif, les
oiseaux stationnant étant probablement attirés par les individus captifs du POM. Ces oiseaux privés de
liberté s'y reproduisant depuis.

En 1984 des oiseaux adultes sont observés à plusieurs reprises en Mai, Juin et Juillet dans les étangs
de Long-le-Câtelet et Fontaine-sur-Somme (indice 2 sur la carte de I-Iallencourt); s'il y a eu estivage
d'un couple d'adultes, la reproduction reste incertaine.

L'indice de présence sur la carte de Péronne correspond à des stationnements prolongés d'oiseaux
pendant les périodes de migration (Mars-Avril et Août) dans des secteurs éventuellement favorables à
une nidification : grands étangs bordés d'arbres, phragtnitaie. (Cette nidification sera prouvée en
1988, donc en dehors de la période d'enquête à Péronne; 2 jeunes à l'envol) (171).

 
 
   
   
 

Grand cormoran
Phalacrocorax carbo

      
   

  

 

nombjfrequence esp. présente nid. possible nid. pbable nid. certaine
des mentions O . .

cartes 1l25000 % 211.3 % 0/ 0 l 0 %

cartes 1/50000 % l 4 5 % D l 0 I 0 ‘Æ

Seule la Normandie sur sa façade maritime accueille des Grands cormorans nicheurs parmi les
régions voisines.

       

0

‘7
5%

  
 

          

TOTAL
{1.3
l4.

2
2

B969

0/0 0
010 0

l1 semble que le Grand cormoran puisse devenir dans un avenir proche une espèce commune
en Picardie, surtout en hiver et être plus fréquente en nidification s1 l'installation en eaux douces se

confirme,- les sites favorables ne manquant pas.

X. COMMECY

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature [Centrale Omirhologique Picarde -22-

 

BUTOR ETOILE Botaurus stellaris
Nicheur sédentaire, plus nombreux en hiver grâce à Parrivée de quelques migrateurs.

Tous les sites traditionnellement occupés sont de grandes phragrnitaies pures avec très peu
d'arbustes à l'exception d'un chanteur dans une ancienne gravière envahie de repousses de Saules
(Salix sp.) à Vailly/Aisne en Mai 1985. La taille minimale de ces biotopes est d'environ 2 hectares
(marais du bout du monde Amiens Somme), souvent plus. Une densité de 4 chanteurs pour 5
kilomètres de vallée favorable dans la Somme a été obtenue en 1980. .

Nous avons regroupé à partir des dormées conservées dans nos centrales omithologiques annuelles
les dates d'audition de chants de Grand butor dans la Somme entre les année 1974 et 1984 (un
comptage par décade et par localité). La période la plus favorable à l'écoute de ces chants et donc à la
découverte des couples nicheurs est mi-Avril à fin Mai (Figure).

En 1983 et 1984 des nourrissages sont observés en Juin.

A15

10

Nombrie de ra pporta d e c fiant

O
- Mars - — Avril - - Mai — - Juin - -Juil|et - - Aout -

Périodes de chants du Grand Btitor en Picardie (données C..0.P.)

Nous disposons d'un seul recensement exhaustif antérieur pour la région: en 1970, 105
couples ont été repérés en Picardie (051) '
La répartition des indices montre la grande difficulté de voir cet oiseau qui n'est repéré le plus souvent
que par les cris du mâle (indice de nidification probable).
Dans un bilan réalisé en 1983 pour la S.N.P.N. nous avions annoncé un chiffre de 50 couples de
Butors nicheurs en Picardie. Ce chiffre peut être considéré comme valable pour la période de cette
présente enquête (1983-1986) quoique quelques diminutions semblent encore avoir été constatées
après les deux hivers froids de 1984-1985 et 1985-1986, mais cette diminution des effectifs est bien
moins importante que celle qui a eu lieu entre lagfin des années 1970 et le début des armées 80. Par
exemple, dans un rayon de 20 Kilomètres autour d'Amiens, 9 chanteurs étaient connus en 1979
contre 4 seulement en 1983. Ces mêmes proportions sont retrouvées par BOUTINOT pour le
Vermandois dans le courant des années 70.

La distribution est relativement simple pour cet oiseau : a
- les grandes phragmitaies littorales (Hâble d'Ault, Noyelles/mer, Rue...) accueillent entre 7 et 10

chanteurs .
- les vallées de la Somme : une vingtaine de chanteurs (essentiellement dans la vallée de la Somme)

- les vallées de l'Aisne : une dizaine de chanteurs

- les grands marais intérieurs (Laonnois-02- et Sacy—60-) : une quinzaine de chanteurs.

Ce total d'une cinquantaine de couples correspond à plus de 15% de l'effectif nicheur français (324
couples estimés en 1983)_(051).

Un indice plus encourageant quant à l'état des effectifs de Grands butors nicheurs nous vient
du fait que malgré plusieurs journées de présence continue dans le marais de La Chaussée-Tirancourt
en 1983, nous n'avons pas entendu de chants au printemps bien que l'espèce ait niché de façon

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -23-

certaine (nourrissages fin Juin, nid construit de tiges de Phragmites cassées trouvé en Août). Une telle
discrétion peut permettre d'espérer l'existence d'autres couples reproducteurs non découverts.

 
 
    
  
   

Butor étoilé
Botaurus stellaris

 
      

 
      

nombjfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine
. TOTAL
des mentions 0 .
cartes 1125000 2/ 3% 12/7.6% 412.5 ‘a 19112 a,
cartes 1150000 ll2.3 % 1l .3 7l 15.9 % 4 l 9.1 % 13 l 29.5 %

X. COMMECY

    

1
2

   

BDONGIOS NAIN Ixobrychus minutus

_C'est un estivant strict qui hiverne en Afrique au Sud du Sahara. Le Blongios nain arrive chez
nous fin Avril et surtout début Mai et repart fin Août, les derniers étant vus fin Septembre. La
reproduction est assez tardive. Pour 25 nids garnis trouvés en Picardie ces dernières années, la ponte
a lieu dans la seconde moitié de Mai (3 à 7 oeufs). Des jeunes peu ou pas volants peuvent encore être
observés fin Juillet et même mi-Septembre. Certaines observations semblent caractériser une seconde

p0nte_ qui débute dans la première moitié de Juillet.

Le Blongios nain s'installera s'il trouve un certain nombre de conditions réunies : une
phragmitaie de belle taille, au sol très humide avec des zones où l'eau vient à Paffleurement et des
arbustes (le plus souvent des Saules) où il pourra s'installer pour chanter et construire son nid. Ce
milieu d'accès difficile pour l'homme lui assure une relative tranquillité tant qu'aucune activité n'attire
des visiteurs dans le marais-Cette tranquillité est perdue dans les zones humides dès la mi-Juillet avec
l'ouverture anticipée de la chasse au gibier d'eau, époque où l'oiseau n'a pas encore fini son cycle de

reproduction.

Le premier recensement complet des effectifs nicheurs de ce petit Héron en Picardie date de
1970; il donne 230 couples. C'était donc encore un oiseau bien représenté et pas rare mais
BOUTINOT signale alors, au moins pour le Vermandois, une brutale chute des effectifs entre 1950 et
1964. Pour l'enquête S.N.P.N. de 1983 sur les Hérons paludicoles nicheurs de France, nous avions
foumi une estimation d'environ 40 couples pour les 3 départements (25 dans la Somme, une dizaine
dans l'Aisne et pas plus de 5 pour 1'Oise). En moins de 15 ans, la région aurait ainsi perdu 80% de

Atlas des Oiseaux Nicheitrs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde —24-

 

ses effectifs de Blongios nains nicheurs. Dans le Vermandois, cette chute serait de 97% par rapport
aux années 1950.

Nul besoin de préciser davantage pour montrer la légitime inquiétude que nous pouvons avoir quant à
l'avenir de l'espèce en Picardie. Cette situation peut d'ailleurs sextrapoler à toute la France puisque le
recensement de 1983 donne comme estimation nationale 450 couples (contre 2000 en 1968, plus de
1200 en 1970, et entre 1000 et 1500 en 1974 alors que dans le même temps, la pression
ornithologique a bien augmenté dans tout le pays).

 
  
   
        
  

Blongios nain
Ixobrychus minutus

    

A
D

nomb.lfréquence esp. présente nid. possible nid. pr bable nid. certaine TOTAL
des mentions O .
‘cartes 1125000 2ll.3% l l0.6% 412.596 613.891: 1318.29‘:
cartes 1150000 1 l 2.3 % 0 l 0 % l 4.5 % 6/ 13.6 % 9120.5 %

La situation donnée pour 1983 semble encore s'être dégradée dans les années 1984 à 1986 et
des couples connus n'ont pas été retrouvés ces demières années. Seule la vallée de la Somme et ses
affluents conserve encore quelques couples (2-3 cartes d'Amiens et d'Albert; 1 ou 2 carte de Ham);
vallées de l'Avre et de la Noye (5 couples carte de Moreuil); vallée d'Authie (1 ou 2 couples). Le
littoral semble abandonné (quelques rares observations dans les marais arrières littoraux). 1
observation en 1984, carte de Compiègne, nicheufl... Quelle triste litanie; on peut seulement espérer
qu'elle pêche par excès de pessimisme, l'espèce se montrant fort discrète en période de nidification.

       

Pour la distribution périphérique, nous nous baserons encore une fois sur l'enquête 1983,
seules données complètes actuellement disponibles : Nord-Pas de Calais, 25-30 couples; Ile de France
-Normandie, environ 10 couples; inconnu dans les Ardennes. La situation est donc aussi peu
réjouissante dans les régions voisines de la notre. '

Il semble maintenant établi que le déclin européen de ce Héron, pygmée des marais, trouve sa
cause dans la disparition des marais sur notre continent ainsi que dans les dégradations de ses sites
d'hivernage sur le continent  A ces deux faits s'ajoutent les perturbations que subissent les
reproducteurs pendant leur nidification; il est du devoir de tous les utilisateurs des zones humides de
‘favoriser la survie de cet oiseau. A cet égard, le recul de la date d'ouverture de la chasse au gibier
d'eau serait un point important dans la lutte pour la protection du Blongios nain dans notre pays.

X. CONIMECY

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- ©uPicardie Naturel Centrale Ornithologique Picarde -25-

BIHOREAU A COURONNE NOIRE Nycticorax nycticorax

Ce Héron nocturne hiveme en Afrique (exceptionnellement en Espagne), arrive chez nous fin
Avril-début Mai et repart en Septembre. Bien qu'observé chaque année en Picardie. il reste un oiseau

assez rare, voire très rare en dehors de quelques secteurs privilégiés.

Pour s'installer, le Héron bihoreau a besoin de zones humides peu profondes où il pourra
chasser et d'arbres ou arbustes où construire son nid. Il peut parfois se reproduire en colonie mixte

- avec d'autres Ardeidés (Aigrette gaizette, Hérons crabiers et garde-boeufs), mais ce genre de

comportement n'a jamais été observé en Picardie.

 
    
  
 

Héron bihoreau
Nycrycorax nyctycorax

 
        

nombJfréquenee esp. présente nid. possible nid. pbable nid. certaine TOTAL
des mentions O .

cartes 1/25000 0/095 110.67}: 010 0/07}: ll0.6%

cartesIISOOOO 010% 'll2.3% OIO 010% 1l2.3%

Cet oiseau est donné comme irrégulier et rare par les auteurs anciens, et en 1980 il n'est
toujours pas connu du Vermandois alors qu’à cette époque avait commencé une progression de la
distribution de cet oiseau vers le Nord de PEurope occidentale. L'atlas national montre que la
reproduction du bihoreau est quasi inconnue dans la moitié Nord de la France (mis à part quelques
points dans l‘Est du pays et un point de présence sur la carte de St Valéry/S-omme; ces données
doivent se rapporter à la présence estivale d'oiseaux dont la dispersion vers le Nord après la
nidification est bien connue).

%
%

   

Actuellement, auctme découverte de nid ou certitude de nidification n'a été rapportée pour la
Picardie (en 1988, après la fin de cette enquête, 3 couples dont 2 nicheurs certains se sont reproduits

à Péronne (184)).
Les 2 points indiqués sur la carte correspondent à:

- un adulte" à Corbie (carte d'Amiens) en vol crépusculaire 1e l“ Juin 1983. A cette époque, les

reproducteurs sont théoriquement sur les sites de nidification. _
- des observations annuelles d'un ou plusieurs individus depuis 1975 au POM (carte de Rue), attirés

par leurs congénères captifs.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde -26-

 

La répartition mensuelle des observations au POM montre bien la présence d'oiseaux au printemps et
en été. Ces oiseaux se reproduisaient certainement dans le secteur Nord de la baie de Somme mais la
colonie ou le site de nid n'a pas été trouvé. Le creux de Août-Septembre peut correspondre au départ
des juvéniles locaux vers d'autres lieux (des juvéniles volants ont été observés au POM en 1980 et
1981). Les observations de Septembre à début Novembre peuvent correspondre au passage d'oiseaux
venus de plus au Sud. Entre 1975 et 1983 (soit entre les enquêtes nationale et régionale) d'autres
observations ont été faites dans la région :

- ä Vermand du 25 Avril au 5 Mai 1980 (carte de Péronne)

- à Péronne: 1 ad. le 16 Juillet 1980

- à Boismont, sud de la baie de Somme, dans la colonie de Hérons cendres en Juillet 1982.

Tout ceci montre qu'il existe (ou a existé) au cours des 10 demières années, très probablement 2
petites populations au minimum de Hérons bihoreau en Picardie : l sur 1e littoral et 1 dans la haute
vallée de la Somme.

6

5

4

1

Nombre de sont acl au P .O.M.

 

0
Janv. Fév. Mas Avril Mai Juin Juillet Aout Sept. Oct. Nov. Déc.

Îériodes de présence du Héron bihoreau au P,'_0__.M. (données C.0.P.)

Les colonies les plus proches (les moins lointaines?) se situent en Loue-Atlantique (lac de
Grand-lieu), en Sologne et en Alsace, soit toutes à plus de 300 kilomètres. i

= Le Bihoreau doit être considéré comme faisant partie de Pavifaune nicheuse de Picardie même si des

preuves formelles manquent encore; les indices ont trop nombreux pour que l'on n'envisage pas
cette reproduction comme hautement probable, les couples étant peu nombreux et les sites sans doute
instables. (Rappelons que cette nidification a été certifiée en haute vallée de la Somme en 1988, après
la fin de cette enquête).

x. comme‘:
AIGREITE GARZETIE Egretta garzetta

Essentiellement visiteuse d'été, l'Aigrette garzette est surtout remarquée de Mai à Septembre
bien que des cas dliivemage partiels ou complets se soient produits sur le littoral picard (143).

Notée de manière épisodique jusqu'en 197B sur la côte mais plutôt accidentelle à l'intérieur des
terres. De 1974 à 19861'Aigrette garzette stationné de manière régulière, du printemps à l'automne
presqdexclusivement dans le Marquenterre. Un cas d'hivernage en 1977-78 sera suivi de la
reproduction d'un couple au POM (143..et 144), fait qui s'est reproduit à chaque année jusqu'en 1981.
Les deux demières années la reproduction s'est soldée par un échec. De 1982 à 1986, toute
nidification peut être exclue bien qu'en 1985, des tentatives auront lieu (6 copulations successives
pour un même couple le 9 Juin; 5 jours plus tard, 2 couples aménagent 2 nids de Hérons cendrés que
les jeunes viennent de quitter. Depuis le fin de l'enquête (été 1987), 2 couples se sont de nouveau
reproduits; pour l'un, un des deux partenaires est sauvage, l'autre est issu d'oiseaux lâchés.

En 1978 et 1979, l'Aigrette gatzette a niché au POM sur un Pin laricio proche de l'entrée de la grande
volière où se trouvent des congénères captifs. Les deux années suivantes, elle s'installe dans une
aulnaie où le Héron cendré s'est implanté en 1980. En 1985, les tentatives sont enregistrées dans une
pinède de Pins laricios âgés, toujours parmi une colonie de Hérons cendres. Cet oiseau a déjà été noté

au moins à deux reprises dans l'importante colonie de cette espèce sise à Boismont dans une Hêtraie
mais il convient de regarder avec circonspection la mention d'un nid dhtäigrettes garzette le 18 Avril

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -27-

dans cette localité puisque cet oiseau ne commence pas à nicher avant fin Mai ou Juin dans notre
région et fin Avril en Europe méridionale (069).

 
 
   
        

Aigrette garzette
Egretta garzetra

    

 

nombJfg-équence esp. présente nid. possible nid. pbable nid. certaine l TOTAL
des mentions O .
cartes1l25000 2/1.3% 01D 01D 010% 2l1.3%
cartes IISOOOO 112.3 0 l 0 l O 0 l 0 % 112.3 %

% ‘Æ
% %

   

%

                     

 

Répartition de PAigrette garzetlte nicheuse

Aucune Aigrette gazette n'a niché ou ne niche actuellement dans les régions limitrophes à 1a
Picardie. En France, la nidification de cet oiseau est limitée à la moitié méridionale. Son implantation
dans le Marquenterre a été favorisée par l'existence d'oiseaux captifs appartenant à cette espèce. Ces
derniers sont d'ailleurs à l'origine des nidifications de 1987 (2 couples). Les cas isolés de nidification
de PAigIette garzette au POM se situant très au Nord de l'aire normale de reproduction (carte), il ne

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -28—

U

semble pas que nous puissions assister dans les années à venir à. un développement spectaculaire de
cette espèce dans notre région. _
F. SUEUR

HERON CENDRE Ardea cinereä

Le Héron cendré est un nicheur présent toute l'année qui s'installe sur ses colonies en Février
et Mars, voire jusqu'en Juin pour les reproducteurs les plus tardifs. Pendant la période des nids, les
pontes des colonies (qui sont indiquées avec leur importance sur la carte) sont fréquentées mais on
observe aussi fort loin d'elles des individus (surtout des immatures). C'est ce qui explique le nombre
élevé des indices de présence sur la carte principale; ceci ne doit donc pas faire illusion sur
l'importance de la population nicheuse picarde, i1 s'agit là de toute évidence de non reproducteurs.
Après la saison de nidification, les adultes et les jeunes de l'année se dispersent dans toute la région

ou partent en migration.

 
   

. Plus de 100 couples

de 10 à 100 couples
Ë moins de 10 couples

 

Dans la Somme, les colonies sont généralement installés dans des bois de feuillus. Seule celle
du POM se trouve dans un bois de Pins de Corse Pinus nigra laricio mais s'était installée également à
l'origine sur des feuillus, en l'occurrence des Aulnes glutineux Alnus glutinosa.
En 1985 à Boismont-80-, 113 nids (77%) étaient construits sur des Hêtres Fagus sylvatica et 33
(23%) sur des Chênes Q-uercus robur Les Hérons cendres s'alimentent aussi bien dans les marais
dulçaquicoles que sur les mares, le long des fossés et en milieu cultivé ou prairial. Ils fréquentent
également l'estuaire de la Somme, milieu saumâtre.

Atlas des Oiseaux Nichettrs deficardie- © Picardie Naturel Centrale Ornithologique Picarde —29-

  

Héron cendré

Ardea cinerea

   

A

nombjfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine
. TOTAL
des mentions O .
cartes 1125000 30 l 19 % 6 l 3.8 % 1 l 0.6% 613.8 % 43 l 27.2 %
cartes 1150000 12/27.3%5l11.4% 0/0 % 6/13.6% 23/52.3%

Du XIX siècle (O68) jusque dans les années 50, une seule colonie semblait exister en Picardie,
celle de Boismont en bordure de la plaine maritime picarde. Malheureusement ses effectifs ne sont pas
connus avant 1968 : 19 couples. Dans les années qui suivirent, elle progresse de manière importante
puisqu'une cinquantaine de couples sont signalés au début des années 70 (O79). Une autre colonie
d'une dizaine de couples ne persiste que quelques années au début des années 60 à Drucat, près
d'Abbeville-80- (104). En 1979, le Héron cendré s'implante dans l'Est du département : 2 nids à
Cléry-sur-Somme. L'année suivante un couple isolé s'installe au POM tandis que non loin de Cléry,
est découverte une nouvelle petite colonie dans les marais de St Radegonde à Péronne—80-.

Dans l'0ise, la reproduction du Héron cendré n'est prouvée qu'en 1986 dans la vallée du Thérain
(185). '

Dans l'Aisne, il y a très peu d'indices de présence, ce qui exclut d'importantes colonies à découvrir
actuellement. -

Dans le Nord-Pas de Calais, la population nicheuse de cet oiseau évolue le plus souvent entre 400 et
465 couples. La région Champagne-Ardennes comptait environ 500 couples en 1981 alors que le
Héron cendré est absent de Normandie en tant que nicheur (052). Dans la région parisienne, vers le
milieu des années 70, le Héron cendré ne niche régulièrement que dans deux colonies de taille
modeste (15 et 25 nids) dans le Sud-Ouest de la Seine et Marne; ailleurs il ne se reproduit
qu'occasionnellement et de manière isolée.

             

Bien que le Héron cendré soit en expansion depuis sa protection légale, il ne faut pas négliger
des facteurs qui peuvent localement causer la désertion d'un site :
- abattage d'arbres, parfois pendant la saison de nidification provoquant une diminution du nombre de

nids (Boismont). Dans ce cas la colonie se déplace : passage dans un bois voisin à Boismont,

abandon des feuillus pour les conifères au POM. .

— destruction au fusil de tous les nids de la colonie de Cléry/Somme en 1984, les nicheurs survivants
s'installent alors-sur celle de Péronne distante de 3,5 kilomètres.

ou empêcher la colonisation ou les recolonisations :

- chasse aux Pigeons jusqu'au 31 Mars dans un bois à Cléry/Somme en 1978, implantation l'année
suivante après la disparition de cette activité au printemps. r

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -3Ü-

- tirs des adultes en toute saison (plusieurs individus recueillis chaque années par les centres de soins
du GEPOP).

F. SUEUR

HERON POURPRE Ardea purpurea

En Picardie, cet oiseau est essentiellement un migrateur d'Avril à mî-Septembre, avec parfois
des attardés après la mi-Octobre.

Cet Ardéidé se reproduit au sein des roselières, biotope qu'il fréquente aussi préférentiellement
lors de ses haltes migratoires.

Un couple s'est reproduit au début des années 70 au Hâble d'Ault. Ce cas est mentionné par
YEATMAN (carte de St Valéry/Somme) mais il ne faut pas tenir compte sur cet Atlas des indices
possibles sur les cartes d'Abbeville, Hallencourt et Rue en raison de la migration prénuptiale tardive
de cette espèce. i
Un nid contenant 4 oeufs a été découvert en 1976 au Hamel (Somme) sur un îlot couvert de
Phragrnites mais il ne semble pas y avoir eu d‘éclosions. Le Héron pourpré s'est peut-être à nouveau
installé l'année suivante sur ce site (111).

Pendant la période 1983-1986, comme d'ailleurs depuis 1977, aucun indice de reproduction
n'a été repéré.

En France, la limite septentrionale de l'aire de répartition régulière du Héron pourpré passe par
le Sud de la Bretagne et la Lorraine (051). Cette distribution permet de comprendre que les cas de
nidification en Picardie demeurent exceptionnels, d'autant plus que la population française a tendance
à stagner un peu au dessus de 2700 couples (recensements 1974 et 1983) alors que les potentialités

d'accueil voisinent les 4000 couples (051). .
F. SUEUR

CIGOGNE BLANCHE Ciconia ciconia

\

La migration prénuptiaie se déroule d'Avril à Mai, celle d'automne d'Août à Octobre. La
nidification reste occasionnelle en Picardie tandis que Phivernage tend à devenir régulier dans la plaine
maritime picarde. '

Dans notre région, la Cigogne blanche installe son nid au sommet de grands arbres en milieu
prairial ou cultivé, voire en marais. Elle recherche essentiellement sa nourriture dans les prairies
humides.

Nous ne possédons aucune certitude quant à la nidification de la Cigogne blanche au XIX
siècle en Picardie, mais celle-ci est toutefois probable avec deux captures de femelles adultes les 13 et
17 Juin au Crotoy (098). ,- _

Un couple se reproduit à Port-le-Grand à proximité de la baie de Somme de 1928 51939 (115) et peut
être encore après la guerre. Un couple construit un nid à Caulaincourt (Aisne) en Mai 1943. En 1978,
la Cigogne blanche se réinstalle en Picardie avec 3 couples : 2 dans la Somme (à Ponthoile et
Cambron) et 1 dans l‘Aisne à Beaurieux.

En 1979, des transports de matériaux sont notés le 24 Juillet à Saint-Quentimen-Tourmont où aucun
nid cependant n'est repéré. Cette même année, le couple de Ponthoile s'est réinstallé mais sans se
reproduire, un troisième individu venant sur le nid et 1' ayant fortement perturbé. En 1980, la femelle
se tue en percutant un jour de brouillard un pylône électrique; le nid contenant 5 oeufs est finalement
déserté par le mâle. Depuis cette date, deux oiseaux sont plus ou moins régulièrement observés dans

ce secteur sans que la nidification puisse être prouvée.

Le seul cas de reproduction effectif pendant la durée de l'enquête estcelui d'un mâle volant,
originaire des Pays-Bas accouplé avec une femelle de réintroduction au POM en 1984-. La ponte et la
couvaison eurent lieu mais aucune éclosion ne fut enregistrée. La seconde donnée de nidification
possible obtenue sur la carte de St-Valery-sur-Somme Sud-Est peut effectivement correspondre à un
couple qui aurait tenté de se reproduire dans ce secteur.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature j Centrale Omithologique Picarde _ -31-

      
    

Cigogne blanche

C iconia ciconia

A.

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL

des mentions O .
cartes 1125000 010% 1l0.6% 0l0% 110.69g 2/1.3
cartes 1150000 0/0% 112.396 0l0% 1/2.3% 214.5

La Cigogne blanche niche également de manière épisodique dans les régions voisines de la
Picardie, toutefois la nidification n'est pas signalée dans la région parisienne. Ainsi en 1978, année où
cette espèce se reproduisit dans diverses localités du Nord-Ouest de la France, un couple tenta de
nicher prés de St-Omer (Pas-de-Calais) et 4 autres avec succès en Notmandie.

%
%

       

Bien que le bastion de l'espèce en France, bien amoindri aujourd'hui, soit l'Alsace, la Cigogne
blanche a toujours niché plus ou moins sporadiquement dans les régions de plaines de l'ensemble du
territoire français.

F. SUEUR
SPATULE BLANCHE Platalea leucorodia

Autrefois cet oiseau était uniquement un migrateur en Mars-Avril (avec parfois des
retardataires en Mai) et Août-Septembre (voire Octobre-Novembre). Mais depuis 1975 la Spatule
blanche estive régulièrement dans le Marquenterre sans qu'il n'y ait jamais eu de nidification réussie.
Quelques cas d'hivemage sont également connus. Les observations à l'intérieur des terres demeurent
rares.

La présence de couples de Spatules blanches durant l'enquête 1970-1975 est signalée en
période de nidification à proximité de la baie de Somme. En fait, il n'y a jamais eu plus de 4 individus
avec un seul adulte. En 1976 et 1977, les stationnement de cette espèce au POM sont plus importants,
le transport de matériaux est même- observé le 10 Juillet 1977 (144). En 1978 et 1984, des estivages
sans tentatives de reproduction y sont encore notés. Toujours en ce même lieu, mais presque dix ans
plus tard, le 16 Juin 1985, 2 adultes ménagent un ancien nid de Hérons cendres au sommet d'un Pin
laricio. C'est la première fois qu'un comportement aussi nettement reproducteur est observé en

Picardie mais il n'y aura aucune suite.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omittiologique Picarde -32—

 

 

Localisation des principales colonies de reproduction
de la Spatule blanche en Europe.

      
  

Spatule blanche
‘Platalea leucorodia

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. robable nid. certaine _ TOTAL
des mentions O - . . _

cartes uzsooo 010% 010% 110.679 0/0% 110.695: a
cartesl/SOOOO 010% 010% 1I2.3% 010% 1/2.3%

La distribution de la Spatule blanche est discontinue. En Europe occidentale cet oiseau ne se
reproduit qu'aux Pays-Bas et dans le Nord de PESpagne. Encore récemment il nichait au Danemark
(138). Pour la France il existe des données datant du XVI siècle (006) mais il a fallu attendre 1981
pour que la reproduction soit redécouverte, au lac de Grand-lieu (Loue-Atlantique) (091).. Après une
nette régression aux Pays-B as, contrée d'où sont originaires les oiseaux vus en Picardie (d’après les
observations d'individus porteurs de bagues de couleur) la Spatule blanche voit ses effectifs se

  

      

           

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Naturel Centrale Ornithologique Picarde —33—

redresser lentement (138). Aussi n'est—il pas impossible, grâce à cette dynamique que cet oiseau se
reproduise dans quelque temps dans notre région, comme cela s'est produit au lac de Grand-Lieu.

F. SUEUR
CYGNE TUBERCULE Cygnus olor

Les Cygnes tuberculés nicheurs locaux sont le plus souvent sédentaires et des migrateurs les
rejoignent en automne et passent l'hiver chez nous. Ils repartiront au printemps laissant parfois
quelques représentants, surtout des immatures qui muent sur place et peuvent stationner plusieurs
mois. En cas de gel, la plupart ne quitte pas la région, se réfugiant parfois sur les fleuves et les
rivières ou en mer.

Les Cygnes tubercules se reproduisent sur les étangs, les gravières anciennes ou les lagunes
d'eau saumâtre de la région. Le nid, imposante accumulation de végétaux, est construit sur la berge, le
plus souvent caché dans la ceinture périphérique de Phragmites des plans d'eau. Les couples captifs
se reproduisent aussi dans des mares ou pièces d'eau artificielles des parcs publics ou privés. En
hivernage, ils fréquentent tous les types d'eau libre, dulçaquicole ou non, avec-ou sans courant.

  
    

Cygne tuberculé
Cygnus olor

“ÎŒŒŒŒËEË

 
 

 

   
   
        

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IEEÉII

"*Œi

nombjfrérgucncc esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL
des mentions O . o

cartes m5000 3 / 1.9 % 311.9 r.» 23/ 17.7 et

cartes 1150000 2 l 4.5 % 4 19.1% 316.8 % 11 l Q5 % 20 l 45.5 %

L'histoire de cette espèce dans 1a région picarde est longue et variée. Heureusement, comme
c'est un oiseau connu de tous, peu farouche, visible et chargé de symboles, nous avons ne
nombreuses traces écrites le concernant; tant des comptes rendus de naturalistes que des textes
littéraires ou des minutes de procès et ceci depuis le XIV siècle. A cette époque et jusqu'au XVllI, le
Cygne tuberculé était l'oiseau réservé des seigneurs et des riches abbayes; au cours de grandes fêtes
rituelles le premier mardi d'Août, les jeunes encore non volants à cette époque de l'année étaient
regroupés, comptés, marqués aux armes de "leurs propriétaires" et partagés selon des règles très
précises qui nous sont parvenues. Cette époque, les Cygnes tubercules étaient très abondants et ils
occupaient toutes les surfaces d'eau libre de la vallée de la Somme. Ceci dure jusqu'en 1789, où la
révolution abolissant les privilèges, ces gros oiseaux blancs perdent leur statut d'espèce noble et de ce

i

   
        

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature [Centrale Ornithologique Picarde -34—

fait leur protection. Devenus cibles accessibles à tous, en trois ans ils sont exterminés et disparaissent
de nos étangs (194). Jusqu'au milieu du XX siècle il est considéré comme le plus rare des trois
Cygnes européens sur le littoral picard et il est probablement exceptionnel ailleurs, uniquement
observé aux passages. Il faut attendre 1963 et les rigueurs exceptionnelles de cet hiver
particulièrement froid pour que de nombreux migrateurs se réfugient chez nous laissant une fois le
printemps venu quelques couples qui se reproduisent sur place : en 1964 en vallée de la Bresle, dans
le Vennandois en 1968. En 1975, les premiers nids sont construits sur les marais arrière littoraux;
entre 1975 et 1980, quelques couples se reproduisent en vallée de Somme. Dans l'0ise en 1975, seuls
sont connus comme reproducteurs des couples éjointés dans quelques parcs de châteaux; dans ce
département on peut assister entre cette période et actuellement à une colonisation des plans d'eau à
partir des jeunes issus de ces couples et le Sud du département est maintenant occupé (191). Dans
l'Aisne il n'y a pas actuellement de nicheurs à notre connaissance. Les populations de ce Cygne ont
donc bien augmenté depuis ces vingt dernières années mais elles sont toujours bien inférieures à ce

qu'elles étaient il y a deux siècles. _

Actuellement, on peut trouver des Cygnes tubercules en vallée de la Somme et de la Bresle,
plusieurs marais arrière littoraux, quelques gravières de l‘Oise, le nombre de couples nicheurs a été
évalué à une quarantaine à la fin de la présente enquête contre a peine plus de dix il y a moins de dix

ans. Dans les régions voisines on a aussi assisté, quoique de façon moins importante à une

augmentation du nombre de nicheurs et aussi bien dans le NordlPas-de-Calais, la Champagne-
Ardennes et en Haute-Normandie se sont entre 15 et 25 couples qui se cantonnent chaque été, de
nombreux oiseaux étant issus de parents captifs.

L'avenir de l'espèce, malgré les persécutions dont ii est encore l'objet de la part de ceux qui
n'acceptent que des oiseaux gibier sur leurs mares, semble assuré. Une grande productivité en jeunes
(un peu plus de 5 jeunes/couple/an en Picardie (193)), une bonne survie des jeunes et longévité
importante permettent à de nouveaux couples de s'installer chaque année et les sites favorables ne

manquent pas.

‘U

X. COMMECY

OŒ CENDRÉE Anser anser

La migration posmuptiale commence en Septembre mais est surtout nette de mi-Octobre à
début Décembre, celle de printemps de Février à mi-Avril, peu d'individus restant hivemer : cas
connus sur le littoral et dans le Verrnandois. Des individus nordiques peuvent s'attarder jusqu'en Mai
. Sur le littoral picard, une petite population introduite existe; elle est essentiellement sédentaire. C'est
également le cas à l'Ouest de Soissons. Le seul site de nidification certaine est le POM. Les autres
données obtenues pendant l'enquête peuvent correspondre à des migrateurs attardés, sauf à Pommiers
(Aisne) où il s'agit aussi d'oiseaux captifs. -

Au POM, un lâcher en 1972 d'individus semi-domestiques de la sous-espèce rubrirostris a
amené la reproduction de cette espèce en 1974 et 1975. Si des individus sauvages sont demeurés en
compagnie des premiers, il n'a pas été possible de déterminer s'ils se sont effectivement reproduits.
Presque toutes ces Oies cendrées ont quitté la région début 1976. En 1977, un couple s'est reproduit,
un adulte serait sauvage (sous-espèce anser) et l'autre issu de senti-domestiques volants (sous-espèce
rubrirostris). En 1979, sept couples de la sous-espèce anser provenant d'oeufs incubés artificiellement
ont donné 19 jeunes. En 1980 ce sont au moins l0 couples qui se sont reproduits. Du fait de la
pression de chasse s'exerçant autour du POM, la population ne compte plus que 6 couples en 1981, 4
en 1982, 3 en 1984 et 1985 ainsi que 4 en 1986 mais aucune reproduction ne réussit les trois
dernières années. -

Les nids des Oies cendrées sont construits principalement dans les touffes de Carex Carex sp.
et de Scirpes maritimes Scirpus maritimus, parfois de Graminées.

Aucun cas de nidification ne s'est produit récemment dans les régions voisines de la Picardie.

Les zones de reproduction les plus proches correspondent à des sites où l'oie cendrée a été introduite :
Parc du Teich au voisinage du bassin d'Arcachon et le Zwin au Nord de la Belgique.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ —35—

    

Oie Cendrée
Anser Anser

   

 
 

nombJfréquence 6S1)- Préscnte
des mentions . 0

cartes 1125000 2 l 1.3 % 1 I 0.6% 0 l 0

cartes 1150000 0 l 0 % 1 l 2.3 % 0 l 0

Il semble que cette tentative d'introduction soit vouée, à plus ou moins long terme, à l'échec.
Les activités cynégétiques débutant mi-Juillet et le braconnage, condanment tout essai de
réintroduction d'oiseaux-gibier disparus et rendent difficile l'implantation de nicheurs tardifs.

F. SUEUR
BERNACHE DU CANADA Branta canadensis

Hormis les quelques mentions distribuées plus ou moins tout au long de l'année et pouvant
être attribuées à des oiseaux échappés de captivité, la Bernache du Canada n'a fait qu'une apparition
en nombre, lors de la vague de froid de l'hiver 1962-63, apparition due à des individus issus de la
population introduite en Grande-Bretagne (132).

La Bemache du Canada se reproduit dans les zones marécageuses.

La première mention de la Bernache du Canada, à l'exception d'oiseaux isolés, en période de
nidification en Picardie conceme l'année 1981 avec trois oiseaux fin Avril à Fontaine-sur-Somme dont
un est recueilli affaibli le 3 Mai. Ensuite, cette espèce est à nouveau notée en Mars 1983 à Long-le-
Câtelet, localité où 1e premier cas de reproduction picard est découvert en 1985 avec l'observation
d'un adulte accompagné de 3 pulli le 19 Mai. Depuis Juin 1985, plus aucune Bernache du Canada
volante ne sera observée dans cette portion de la vallée de la Somme. Ces observations ont
probablement pour origine des oiseaux échappés du parc du château de Long où des individus sont
maintenus captifs (165).

A Pommiers (Aisne), des oiseaux volants issus d'un lâcher peuplent une gravière mais aucune
nidification n'a été enregistrée.

Les trois points de reproduction connus en France en dehors de la Picardie se situent dans les régions
voisines : vallée de la Course dans 1e Pas-de-Calais (011), étangs de St-Quentin dans les Yvelines
(048); Verneuil et Breteuil dans l'Eure (025). Les Bernaches du Canada, introduites sur ces sites, y
demeurent toute l'armée.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde v3 6-

:21

     
         

Bernache dn Canada
Branta canadensis

.1

nomgjfçequence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL
des mentions O . _ '
0/096 01% 1l0.6% 1I0.6% 2ll.3%
carIesIISOOOO 010 % 0l 1 12.3 % 1/2.3 % 214.5 %

%

Comme tout oiseau introduit, la Bernachei du Canada peut entrer en compétition avec des
espèces autochtones apparentées. Il est donc important de suivre sur les rares sites en Picardie comme
dans d'autres régions où elle se reproduit, l'évolution de ses populations et de celles des Anatidés
indigènes, ainsi que leurs relations inter-spécifiques.

 
 

    

0
O

 

C. VIEZ et F. ‘SUEUR
TADORNE DE BELON Tadoma tadoma

Le Tadorne de Belon est présent toute l'année sur 1e littoral et de façon discontinue à l'intérieur
des terres. De la fin Mai à Juillet, les oiseaux de plus d'un an effectuent leur migration de mue vers la
mer des Wadden et seuls restent alors en Picardie les jeunes de l'armée et quelques adultes les
accompagnant. Le retour, tout comme la migration posmuptiale se déroule de fin AcÏût à Décembre.

Sur le littoral picard, le Tadorne de Belon établit son nid essentiellement dans les‘ terriers de
Lapin de garenne Oryctolagus cuniculus, mais celui-ci peut se trouver dans des lieux plus insolites

- comme dans un blockhaus, dans une remise à outils, sous un tas de bois ou dans une anfractuosité de

la falaise morte au Sud de la baie de Somme.

Connu depuis le XIX siècle pour se reproduire en petit nombre dans les dunes du
Marquenterre, le Tadome de Belon est considéré en 1938 comme en voie de disparition dans ce
secteur. En 1968 (année de création de la réserve nationale de chasse en baie de Somme), il subsistait
une quinzaine de couples. Suite à la protection, les effectifs nicheurs se sont accrus : au moins 50
couples en 1973, 90 à 100 en 75, 80 à 120 en 76, 110 à 150 en 77, 140 à 150 en 78 et 79, 145 à 160
en 80, 235 en 81 et 250 en 84 (033). A la fin des années 70, quelques couples nichaient également en
bordure de la Baie d'Authie, actuellement on y compte 20 à 40 couples. Avant 1982, le Tadorne ne
semblait pas se reproduire dans le secteur Sud de la baie de Somme. C'est à cette date que le premier
cas de nidification (au Hâble‘ d'Ault) a été enregistré.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -37-

 
  

Tadorne de Bélon
Tadorna tadorna

   
    
   

A

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL
des mentions o .

cartes 1l25000 1 l 0.6% 1 I 0.6% 1 l 0.6% 9 l 5.7 % 12 l 7.6 %

cartes 1150000 1l2.3 % 1 l 2.3 % 1 f 2.3 % 6 l 13.6 % 9 l 20.5 %

En 1977, un couple est trouvé nicheur à Rue, soit à plus de 5 kilomètres du rivage (079) alors que
jusqu'alors cette espèce ne s'éloignait guère de la frange littorale (environ 2 kilomètres de -la côte) pour
se reproduire. Cette même‘ année et la suivante, un couple de Tadornes s'implante sur un bassin de
décantation d'Estrées-Mons à 1‘Est du département de la Somme, soit à environ 100 kilomètres du
littoral (010). L’ auteur situe d'ailleurs par erreur, probablement volontaire (souci de protection), ce
cas de nidification dans l'Aisne. Il ne semble pas que l'on puisse attribuer, d'après les cycles de
présence annuelle, cette implantation, tout comme les implantations ultérieures à l'intérieur des terres,
à des nicheurs venus du littoral. A Estrées-Mons, la population fluctue de 1 à. 4 couples entre 1979 et
1986. D'autres reproductions sont découvertes ensuite en différents points de la Somme et de l'Aisne,
notamment à. Aulnois-sous-Laon avec 1 à 2 couples de 1977 à 1986 mais nidification seulement
prouvée à partir de 1981.

En 1983, la reproduction du Tadorne de Belon est pour la première fois constatée en France
continentale dans un milieu non artificiel : 2 adultes et 3 poussins d'environ 10 jours le 7 Juillet; 2
grands jeunes seulement le 11 Août à Cléry-sur-Somme (034). Actuellement la reproduction en terres
est régulière et s'effectue chaque année dans une petite dizaine de sites.

  

   

Dans le Nord et le Pas-de-Calais environ 70 couples se cantonnent au printemps dont à peu
prés 10% à l'intérieur des terres (111), les autres essentiellement en Baie de Canche et baie d'Authie.
Aucune reproduction n'est connue dans les Ardennes ni en région parisienne. En Normandie,
l'ensemble constitué par la baie ‘du Mont-Saint-Michel, les îles Chausey et le littoral Ouest du Cotentin
représente un des noyaux du Tadome de Belon reproducteur en France avec 135 à 185 couples (170).

Malgré la protection légale de l'espèce, le tir en période de chasse est fréquent et au moins 200
à 300 poussins sont prélevés chaque année sur le littoral picard à des fms commerciales (oiseaux

' destinés à Pornementation de pièces d'eau); le Tadorne se reproduit en effet très difficilement en

captivité. -
F. SUEUR

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -3 8-

CANARD SIFFLEUR Anas penelope

I1 s'agit essentiellement d'un migrateur et hivemant présent de mi-Juillet à début Mai avec,
depuis quelques années, des observations d'individus isolés, surtout des mâles, pendant la saison de
reproduction dans la plaine maritime picarde.

Selon GERARD (in 170), un cas de nidification d'un couple volant parfaitement s'est produit
dans la basse vallée de la Somme en 1982. Nous ne pouvons considérer cette mention qu'avec
circonspection. YESOU (170) signale d'ailleurs que l'origine sauvage des reproducteurs français
n'est pas prouvée et que la nidification demeure très accidentelle dans notre pays.

F. SUEUR

CANARD CHIPEAU Anas strepera

La migration postnuptiale se déroule de fin Septembre à Décembre, mois au cours duquel est
généralement enregistré le maximum annuel, tout au moins dans la plaine maritime picarde.
Lliivemage est faible et le passage de printemps se produit de fm Mars à début Mai.

Le Canard chipeau niche dans les secteurs tranquilles des marais et des milieux lagunaires.

 
  
     

‘Canard chipeau
Anas strepera

       

A
O

nombjfréquence esp. présente nid. possible nid. pr bable nid. certaine TOTAL 7
des mentions O .

cartes 1/25o0o_4i2.5% 110.6?» 3/1.9% 1l0.6% 9/s.7%

cartes 1150000 4 I 9.1% 0 l 0 % 2 l 4.5 % 1 l 2.3 % 7115.9 %

Depuis le début des années 70, moins de 5 couples de chipeau); se reproduisent dans la plaine
maritime picarde. Aucun poussin n'ayant été vu pendant la durée de l'enquête, seuls des indices de
nidifications probables ont été reportés. g
Dans la haute vallée de laSomme (région de Péronne), le premier cas de nidification est enregistré en
1981 à Cléry/Somme avec 2 couples, 4 se reproduisent en 1984 (034).

La nidification du Canard chipeau n'est pas connue dans les départements de 1'Aisne et de l'Oise bien
que festivage y soit signalé.

 
    

 

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature [Centrale Ornithologique Picarde -39-

L'ensemble des données continentales de nidification et d'estivage peut correspondre à des oiseaux de

lâchers de repeuplement à but cynégétique.
En conclusion, la population picarde du Canard chipeau demeure stable depuis le début des années 80

avec une dizaine de couples (156).

Le Canard chipeau s'est installé dans la région parisienne en 1968 (O48). I1 ne semble pas
encore se reproduire dans les autres régions voisines de la Picardie.
L'implantation de ce canard dans notre région est très difficile dans la mesure où sa reproduction est
relativement tardive alors que l'ouverture de la chasse au gibier d'eau a lieu vers la nui-Juillet.

F. SUEUR

SARCELLE D'HIVER Anas crecca

Les premiers migrateurs arrivent en Août et surtout en Septembre mais le passage d'automne
se poursuit jusqu'en Novembre, voire Décembre tandis qu’après Phivemage la migration prénuptiale
débute fin Février, culmine en Mars et s'achève début Avril.

De l'automne au printemps, les Sarcelles d'hiver présentes dans la plaine maritime picarde
s'alimentent dans les marais, les milieux lagunaires, les aulnaies inondées et parfois même dans
l'estuaire de la Somme. Leurs sites de nidification sont beaucoup moins connus; il s'agit le plus
souvent de marais relativement tranquilles où les mégaphorbiaies et les peuplements arbustifs
constituent les éléments dominants.

 
  

Sarcelle d'hiver
Anas crecca

        
        

 L».
EŒÙ
‘—

l
nome/fréquence esp. présente nid. possible nid. pbable nid. certaine TOTAL
des mentions O Q 0
cartes 1/25000 4 / 2.5 a, 1413.9 a; 4 / 2.5 ‘r; 23114.45 a
cartes 1/50000 3 i 6.8 % 1 l 2.3 ‘ïo 10/ 22.7 % 4 l 9.1% l8 /40.9 %

La nidification de la Sarcelle d'hiver n'était pas connue au début du siècle sur le littoral picard
(169). Avant 1970, cette nidification n'est mentionnée qu'en bordure de la baie de Somme (070).

 
 
 

  
    

- Dans le courant de la décennie 70 cet oiseau est considéré ‘comme nicheur en petit nombre dans la

plaine maritime "picarde, statut qu'il conserve actuellement dans cette région. Dans le reste du
département de la Somme, il semble se reproduire plus ou moins épisodiquement, en particulier dans

la haute" vallée de la Somme.
Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omitltologique Picarde 40-

 

La nidification de la Sarcelle d'hiver est toujours exceptionnelle dans 1'Aisne : pour 1e Vermandois

deux cas concernant des couples isolés ont été notés en 1949 et 1978.
Dans l'0ise, département beaucoup moins prospecté que les deux précédents, un cas de nidification

probable est signalé en 1959 dans la vallée de la Viosne.

Dans la région parisienne, la Sarcelle d'hiver ne se reproduit qu'en très petit nombre
(maximum 7 à 18 couples) de manière localisée et elle est très probablement en régression. Une
fourchette de 12 à 20 couples est avancée pour la population nicheuse de YAI-gonne et de la

Champagne (170)
F. SUEUR

CANARD COLVERT Arias platyrhynchos

Le canard colvert est présent en Picardie toute l'année. La migration prénuptiale se déroule de
fin Juillet à Décembre, celle de printemps en Février et Mars.

Le Canard colvert niche en bordure des étangs, dans les marais boisés, 1e long des cours
d'eau, sur les mares de faible superficie même au centre des agglomérations, ainsi qu'en milieu
lagunaîre et sur les gravières. Il fréquente également lors des phases de repos et d'alimentation les
biotopes côtiers et estuariens.

  

Canard colvert
Anas plaryrhynclos

      
 

nid.

nombJfréquence esp. présente nid. possible pbable nid. certaine TOTAL
des mentions O . o

cartes 1.125000 0 l 0 % 6 /3.8 % 17 i 10.8 % 67142.43 % 90157 9b

cartes 1/50000 0 l 0 % 2 l 4.5 % 4 19.1% 34 i 77.3 % 40/ 90.9 %

Le Canard colvert est un nicheur très répandu en Picardie. En effet, si nous nous intéressons à
sa répartition telle qu'elle pourrait être appréhendée à partir d'une cartographie au 1/50 000, nous nous
apercevons qu'il se reproduit sur plus des trois—quarts des cartes. L'enquête montre que toutes les
grandes vallées sont occupées; les "blancs" correspondent aux plateaux cultivés. Ses effectifs sont
cependant très variables selon les régions; l'abondance est maximale dans la plaine maritime, dans la
vallée de la Somme, dans les grands marais de l'intérieur (Laonnois et Sacy). Au POM, 20 à 25

       

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature i Centrale Omithologique Picarde -41-

couples se reproduisaient en 1978, un peu plus depuis. L'effectif nicheur de la haute vallée de la
Somme était estimé entre 100 et 150 couples de 1979 à i983 (034).
La population des étangs de Vermand (Aisne) est considérée comme stable avec une densité de 10

couples pour 10 hectares.
A partir de ces quelques données, on peut avancer un chiffre de plusieurs milliers de couples nicheurs

pour la Picardie. Cette estimation prend en compte les oiseaux senti-domestiques lâchés en Février-

Mars (après la fermeture de chasse au gibier d'eau) qui se reproduisent sur place et dont les jeunes -

seront tirés dans les premières heures qui suivent l'ouverture anticipée de la chasse en Juillet.
Le Canard colvert est un nicheur commun des régions voisines de la Picardie, là où les milieux

favorables existent.

Le Canard colvert fait l'objet de nombreux lâchers de "repeuplement". A ce propos, plusieurs points
méritent d'être signalés :

- inefñcacité de certains d'entre eux, un lâcher de 300 jeunes d'élevage réalisé il y a quelques années
au POM s'est soldé par un échec presque total, 1a plupart d'entre eux incapables de s'alimenter dans la
nature étant morts de faim; '

- absence de pureté génétique des individus lâchés (plumage et surtout taille aberrants étant assez
fréquents...); depuis le début des années 80, la qualité des spécimens utilisés a heureusement tendance
à s'améliorer. Dans un excellent travail sur les Anatidés placé sous l'égide de l'O.N.C., YESOU
(170) a réalisé la synthèse des inconvénients occasionnés par cette pratique :

- taux de mortalité des oiseaux d'élevage (90% pour les jeunes, 50% pour les adultes) plus élevé que
celui des spécimens sauvages;

-sérieux risques de pollution génétique des populations sauvages par hybridation avec des oiseaux
issus d'élevage;

-objectif de renforcement des populations non réalisé car lâchers effectués le plus souvent dans des
régions à forte densité de colverts (capacité d’accueil maximale du milieu déjà atteinte). Dans les
régions à faible densité, ces lâchers permettent seulement le maintien des populations à un niveau
constant;

- artificialisation des zones humides pour favoriser le Canard colvert, le plus oppornmiste et donc le
moins menacé des Anatidés.

F. SUEUR

CANARD FILET Anas acuta

Autrefois uniquement migrateur (Septembre à Décembre et Mars-Avril) et hiver-riant, le Canard
pilet niche dans notre région de manière épisodique depuis 1962.
Ce canard s'est reproduit dans la plaine maritimepicarde en milieu iagunaire et dans les marais

dulçaquicoles.

Même si depuis le début de ce siècle le stationnement tardif de couples dans les milieux
favorables est connu (081), nous ne possédons aucune donnée sérieuse sur la nidification du Canard

pilet dans la plaine maritime picarde avant les années 60. Au cours de cette décennie et de la suivante,
la reproduction a été mentionnée plusieurs fois, de façon plus au moins occasionnelle jusqu'en 1975.
Cette demière année, 3 couples sont repérés au POM (005) et probablement de même en 1976; 2
couples en 1977 à Noyelles/mer (144). Pendant la période de l'enquête, seul un mâle a pu être repéré
lors de la période de nidification sur la carte de Rue Sud-Est, tandis qu'en 1987, un couple a été noté
régulièrement au POM sans qtfauctm indice de reproduction certaine ait pu être enregistré.

A notre connaissance le Canard pilet ne s'est jamais reproduit dans les régions voisines de la
Picardie.

F. SUEUR
SARCELLES D'ÉTÉ Anas querquedula

La Sarcelle d'été est présente en Picardie de début Mars à mi-Octobre bien qu'elle puisse
parfois être notée dès fin-Février et jusque fin Novembre.

La Sarcelle d'été fréquente essentiellement les marais dulçaquicoles tranquilles mais aussi les
eaux légèrement saumâtres.

Estimée à quelques dizaines de couples au début des années 80 (156), la population nicheuse
du département de la Somme doit être comprise entre 15 et 30 couples actuellement.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -42-

Sur les étangs de Vermand (Aisne), deux couples se reproduisaient de 1950 à 1964. Depuis cette date,
la nidification demeure exceptionnelle (un cas en 1977).
L'effectif nicheur du département de l'Oise doit être de l'ordre de 5 couples, peut-être sous-estimé en

raison des difficultés de prospection du marais de Sacy.
La Picardie compte donc de 20 à_40 couples nicheurs de Sarcelles d'été.

 
 
     
  
 

Sarcelle d'été
Anas querquedula

    
 

A

nombjfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL
des mentions o _ . '
cartes 1125000 s 13.2 % 110.693 513.2 a, 17/ 10.8 %
cartes 1150000 316.895 010 % 2i4.5% 5111.49}: 10l22.7%
La Sarcelle d'été est en forte diminution dans la région parisienne (049) tandis que 20 à 30

couples se reproduisent en Champagne et en Argonne (170). Par contredans le Nord/Pas-de-Calais et
en Normandie, cette espèce semble relativement plus abondante.

       

La raréfaction de la Sarcelle d'été est la conséquence de la régression des zones humides
favorables en Europe tempérée et à la sécheresse sévissant sur sa zone d'hivernage au Sahel.

a  1=. SUEUR

CANARD SOUCHET Anas clypeata

- La migration de printemps de ce canard se déroule de Février à début Mai avec un maximum
en Mars, celle d'automne de Juillet à mi Décembre. Cette espèce est présente toute l'armée mais peut
disparaître lors des vagues de froid.

Le Canard souchet niche dans les marais tranquilles et, sur le littoral, également en milieu
lagunaire.

Deux à trois couples se reproduisaient sur les étangs de Vermand (Aisne) de 1958 à 1965.
Depuis cette date la nidification n'est plus qubccasionnelle. Au début des années 80, DUPUICH
estime la population de l'ensemble du département de 1‘Aisne à moins de 10 couples, et répartis
seulement dans 1e Laonnois et 1e Vermandois. Lors de notre enquête, le Canard souchet n'a été trouvé
nicheur que sur 6 cartes 1/25 000 dont 5 appartenant à la plaine maritime picarde où une dizaine de

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde 43-

couples se reproduisent chaque année. La population de la haute vallée de la Somme compte 3 à 4
couples (034), mais la nidification n'a pu y être prouvée de manière certaine pendant la période de
l'Atlas.

 
 
   
 
        

Cana-rd souchet
Anas clypeata

A

nombjfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine
. TOTAL
des mentions O . O
cartes 1.05000 3l1.9% 311.996 3/1.9% 6/3.8% 15/9.5%i
cartes 1150000 316. % 2 l 4.5 % 2 l 4.5 % 3 l 6.8 % 10 l 22.7 %

Alors qu'au début des années 80, la population de l'ensemble du département de la Somme devait
compter quelques dizaines de couples, elle ne doit plus être que de l'ordre de 15 à 30 actuellement.

En l'absence de données précises pour le département de l'Oise où l'espèce doit très probablement se
reproduire, notamment dans le marais de Sacy, la fourchette de 20 à 30 couples pour toute la Picardie
ne doit être considérée que comme un 

   

O0

   

Dans 1a région parisienne, l0 à 15 couples se reproduisaient en 1978 (049). La situation ne
semble pas très différente dans la Nord-Pas de Calais et en Nonnandie.

F. SUEUR
FULIGULE MILOUIN Aythya ferina

Le Fuligule milouin peut être très abondant d'octobre à Mars tandis que ses effectifs
demeurent très modestes le reste de l'année‘.

Le Fuligule milouin se reproduit aussi bien en bordure des grands étangs que sur les gravières,
mêmes récentes.

C'était un nicheur inconnu au début du siècle bien qu'un cas douteux de reproduction soit
relaté pour 1939.dans le Vermandois (Aisne). Dans ce même secteur, des adultes non nicheurs sont
signalés en été depuis 1950 mais l'espèce ne s'y implante de manière certaine qu'à partir de 1963 (1
couple). 2 couples se reproduisent l'année suivante, 5 en 1965, 6 en 66, l4 en 67 et 50 en 74 et 78. A
cette époque, 10 autres couples nichent également sur la ballastière de Vendeuil.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Naturel Centrale Ornithologique Picarde -44-

Sur le littoral picard, la nidification du rnilouin est connue depuis 1970 au Hâble d‘Ault, site où la
reproduction demeure irrégulière (0 à 2 couples). Cet Anatidé s'est implanté dans le marais de Rue en
1977 tandis que la reproduction d'un couple au POM en 1978 est demeurée un fait unique. Il est
possible que ce demier cas ait été favorisé par la présence d'oiseaux captifs dont les adultes nicheurs
volants étaient peut-être les descendants. Entre ces deux pôles de colonisation, dans la haute vallée de
la Somme (région de Péronne), la reproduction a été prouvée pour la première fois en 1978. De 1980
à 1984, la population comptait de 1 à 4 couples (O34).

 
 
   
  

Fuligule mlloum
Ayrhya ferina

A

nomlL/fréquence esp. présente nid. possible ' nid. probable nid.
. TOTAL
des mentions O .
cartes 1125000 613,23% 0/09?» 1ll’7% l3I3.2% 3011994:
cartes 1150000 3 I 6.8 % l0 ‘fa: 6 l 13.6 % 10 l 22.7 % 19 /43.2 %

La comparaison entre les cartes de l'Atlas national et la présente enquête rapportée à la même
trame montre une multiplication des sites occupés. Il y a dix ans seuls‘ la vallée de la Somme et le
littoral étaient concernés. Actuellement la vallée de la Bresle et les zones humides des départements de
PAisne et de 1'0ise sont conquises. Cette extension semble notamment se réaliser grâce à la
diversification des sites utilisés, en particulier l'installation sur gravières et bassins de décantation. La
population de l'Aisne dépasse les 10 couples en dehors de Verrnand et celle de 1'0ise est de l'ordre de

5 couples.
Pour l'ensemble de la Picardie, la population nicheuse compte un peu moins de 100 couples, dont
près de la moitié dans le marais qui a vu les premiers Fuligules milouins s'installer en 1963.

 
     

   

certaine

             

Le Puligule rnilouin s'installe en 1950 dans la région parisienne et dans les Ardennes au cours
des armées 60. Le Nord/Pas-de-Calais et la Normandie ont été conquis avant 1975.
Depuis le début du siècle, le Milouin a étendu son aire de nidification vers l'Ouest. Il niche dans toute
l'Allemag;ne et il est devenu régulier en Belgique. En France, il ne nichait en 1936 qu'en Dombes.
Depuis cette époque, il s'est répandu dans notre pays puisqu'il s'est installé, en dehors des régions
voisines de la Picardie déjà citées, en 1950 en Sologne, en 56 dans le Forez, en 63 en Alsace, en 65
en Brière, en 73 en Anjou...

L'expansion de ce nicheur tardif (éclosions jusqu'en Juillet) est limitée en Picardie en grande
partie en raison de l'ouverture de la chasse au gibier d'eau vers la rni-Juillet. Il faut d'ailleurs
remarquer qu'il ne se reproduit que dans des zones humides peu ou pas chassées. La trame au 1/25

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde -45-

000 masque l'absence de couples dans de très nombreux sites favorables : la mention de reproduction
sur une carte pouvant éventuellement ne correspondre qu’à un seul couple dans une petite zone non
chassée alors que de grands marais voisins sont inoccupés.

F. SUEUR
FULIGULE MORILLON Aythya fuligula

Bien que présent toute l'année, cet oiseau n'est relativement abondant que de Novembre à
Mars.

Le Fuligule morillon se reproduit en bordure des grands étangs et en milieu lagunaire.

 
  
   
    

Fuligule morillon
Aythya fuligula

    
 

nid. probable

 
   

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. certaine TOTAL
des mentions O Q o

cartes 1125000 412.5 % 211.3 a; 412.5 % 1217.6 %

cartes 1150000 3 l 6.8 % i1 1' 2.3 % 214.5 % 9 l 20.5 %

En expansion en France au cours des deux décennies précédentes (090), le Fuligule morillon

n'était présent jusqu'en 1977 que de façon épisodique en période de nidification dans la plaine
maritime picarde et dans la haute vallée de la Somme (secteurs de Péronne et Vermand en particulier).
Ces observations concernent en grande majorité des mâles. En 1978, 3 couples nichent au POM
(144). Cette implantation a probablement pour origine le non-éjointement des jeunes nés de parents
captifs au Parc et leur retour sur le site pour nichenDepuis cette date, la nidification en ce lieu
demeure très irrégulière avec 0 à 4 couples selon les années. Au Hâble d'Ault la reproduction d'un
couple est notée pour la première fois en 1981 mais là encore elle demeure épisodique.
En dehors du littoral Festivage est assez fréquent mais la reproduction est exceptionnelle; elle n'a été
enregistrée que dans la région de Péronne où de fortes présomptions de nidification avaient été
obtenues de 1980 à 1982. Ce n'est qu'en 1983 que celle-ci est prouvée "avec un à deux couples (034).
Depuis la reproduction n'a pas été retrouvée de façon certaine. Dans les départements de 1'Aisne et de
l'Oise nous n'avons constaté jusqu'à présent que des estivages en gravières, sauf sur le lac artificiel
de l'Ailette et uniquement l'année de sa mise en eau (1984). Cette année là de nombreuses souches et
bois flottants offraient au Fuligule Morillon de multiples sites favorables; et deux ou trois couples
étaient cantonnés.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Naturel Centrale Ornithologique Picarde —46-

La population reproductrice picarde de ce Fuligulefluctue de manière irrégulière entre 1 et 8 couples,
surtout sur le littoral.

Le Fuligule morillon étend son aire de distribution vers l'0uest avec des reproductions
régulières en Lorraine depuis 1962, en Dombes depuis 63, en Sologrle depuis 70, en Loire Atlantique
depuis 74....

Pour les régions voisines, le morillon a niché de manière occasionnelle dans l‘0me vers les années
1960 (170). Il s'est installé dans le Nord/Pas-de-Calais en 1971 et dans 1a région parisienne en 1978

(049).

L'installation de ce tricheur tardif (éclosions essentiellement en Juillet) est fortement
compromise en Picardie par l'ouverture de la chasse au gibier d'eau vers la titi-Juillet. Les seuls cas de
nidifications ont d'ailleurs eu lieu dans les rares zones humides en réserves de chasse de notre région.

F. SUEUR

BONDREE APIVORE Permis apivorus

L'arrivée de l'espèce se situe vers la mi-Mai mais des individus précoces ont été observés dès
la rni-Avril, 1e maximum des passages se faisant fin Mai. Après desparades assez spectaculaires,
l'espèce se montre très discrète utilisant les grandes clairières des forêts ou les éclaircies pour trouver
sa nourriture et se montrant peu ailleurs (sauf en bocage). Les familles sont souvent vues fin Août et
en Septembre, époque où le passage posmuptial a lieu.

 
   
     

Bondrée apivore

  
 
 

 
   

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid.
cartes lf25000 613.8 % 7 l 4.4 % 16 l 10.1 % 52/ 32.9 %
cartes 1150000 3 l 6.8 % 4 I 9.1% 6 l 13.6 % 27 I 61.4 9E;

L'espèce habite les forêts de feuillus et de conifères humides et ensoleillées avec clairières au
voisinage de prairies. -

23 l 14.6 %
14:’ 31.8 %

 
 

Atlas des Oiseaux Nicheuts de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ -47—-

L'Atlas national indiquait la Bondrée apivore comme sporadique en Picardie, les seuls points
connus étant situés dans l'Est et le Sud de l'Aisne ainsi qu'en bordure littorale. Elle était quasiment
absente de l‘Oise (l seul point de nidification possible sur la carte de Senlis).
lfenquête de 1984 n'apportait qu'un seul changement : sa présence dans l‘Oise où une fourchette de
60-80 couples était proposée pour les grandes forêts du Sud du département (estimation d'environ 20
couples pour la seule forêt de Compiègne). On peut penserque sa relative discrétion l'avait fait passer
inaperçue auparavant. L'estimation pour l'Aisne donnait 27-50 couples et pas plus de 4 pour la
Somme. Cette présentation de la répartition rejoint 1e statut de nicheuse rare qui était donné au siècle
dernier par les auteurs anciens qui observaient surtout dans l'Ouest de la région.

On aurait pu penser étant donné l'humidité des forêts et bois de Picardie que la Bondrée
présenterait une carte de répartition assez semblable à oelle de la Buse variable. Les résultats ne
confirment pas cette idée, les effectifs trouvés pour la Bondrée étant bien inférieurs à ceux de la Buse.
Cela est—i1 du au faible temps que cet oiseau passe chez nous, à la discrétion des tricheurs ou à une
absence des observateurs en J uillet-Août (période favorable)? Ces trois facteurs doivent jouer, mais de
toutes façons, la Bondrée est moins abondante que la Buse variable. Les résultats obtenus pendant
notre enquête n'apportent guère de modifications quant à la répartition de l'espèce; Dans l‘Oise le
noyau des forêts du Sud du département a été retrouvé; dans l'Aisne, l'espèce occupe toujours
largement la Thiérache et le peu de sites trouvés dans l'Est et le Sud du département doit être mis au
compte d'une prospection insuffisante aux bonnes époques plutôt qu’à une diminution de l'espèce.
Dans la Somme enfin, la Bondrée est bien présente, peut-être plus abondante qu'avant et aux sites
anciennement connus du Nord-Ouest (forêt de Crécy, Marquenterre) et du Sud—0uest (carte de Poix)
est venu s'ajouter celui des bois de la carte de Doullens. Comme pour la Buse variable et certainement
pour les mêmes raisons, l'espèce est absente des bois des grandes plaines cultivées ainsi que de la
vallée de la Somme : dérangements, tirs (elle ressemble tellement à une Busel), insecticides qui

diminuent sa nourriture...
La densité varie selon les endroits et les années en fonction de la météorologie. Dans les meilleurs

secteurs comme en ‘Ihiérache, on peut compter 1 couple de Bondrée pour 3 couples de Buses ce qui
amène à une densité de 1 couple pour 7 à l0 kilomètres carrés. En forêt de Crécy on trouve 1 couple
pour 20 kilomètres carrés ainsi qu'en forêt de Compiègne. Le chiffre de 50 couples pour toute la
Pieardie avancé par COMMECY était bien faible et n‘indiquait qu'une valeur minimale. La situation
actuelle est bien meilleure et par des estimations plus précises on peut avancer les valeurs suivantes
pour une année moyenne : -

- Aisne : 70 à 90 couples (dont 40 en Thiérache)

— Oise : 50 à 70 couples

- Somme: 10 à 15 couples.

Soit un total de 130 à 175 couples pour la région.

La Champagne et les Ardennes abritent une population importante de Bondrées de l'ordre de
750 a 900 couples. L'estimation pour la Norrnandie, plus faible et moins précise, est de 300 à 620
couples. Le Nord avec 147 à 192 couples et l'Ile de France avec 127 à 187 couples possèdent des
effectifs plus modestes.

H. DUPUICH
MILAN NOIR Ivlilvtrs migrans

C'est un visiteur d'été qui nous arrive en Picardie fm Avril et en Mai et repart courant Août —
Septembre. Un hivernage exceptionnel pour l'Europe occidentale a eu lieu dans le Marquenterre au
début 1985; l'espèce se trouve habituellement à cette époque en Afrique tropicale.

Le ‘Milan noir est une espèce de grande forêt qui installe son nid près des fleuves, des rivières
importantes ou des étangs. Sa zone d'alimentation englobe tous les biotopes où il peut trouver des
cadavres de poissons, d'animaux écrasés ou morts nature1lement...; aussi n'est-il pas étonnant qu'il
fréquente assidûment les décharges d'ordures prés des grandes villes.

Inconnu des auteurs du siècle dernier et du début de ce siècle, tant en migration qu'en période
de reproduction, le Milan noir est observé en migration pour la première fois en 1955 dans le
Vermandois. Il n'a été trouvé nicheur probable en Picardie pendant la période 1970-1975 que sur la

carte 1/50 000 de La Père.
Pendant Penquête FIR (1979-1981), seuls des observations tardives dans le Nord-Est de PAisne

marquent les premières phases de l'installation de l'espèce dans la région à partir des fortes
populations ardennaises. En 1972 le Milan noir est observé dans le camp militaire de Sissonne-02-.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature [Centrale Ornithologique Picarde «48-

 
 
   

Milan noir
Milvus migrans

             

nomqjfœquence esp. présente nid. possible nid. pbable nid. certaine
des mentions O .

cartes 1l25000 513.29€: 010% 211.392: 3I‘1.9%

cartes 1150000 4l9.1% 0l0% 112379 2l45%

     

Actuellement l'espèce semble bien locaiisée à deux secteurs précis de l'Aisne où les

nidifications sont certaines ou probables :
- le camp de Sissonne et les marais de Liesse-Marchais voisins (1 à 2 couples nicheurs)
— la ‘Ihiérache (forêts de I-Iirson et de la Haie d'Aubenton) (2 à 3 couples nicheurs).

Mis à part en Champagne-Ardennes où l'espèce est prospère (500 couples connus), la
situation dans les autres régions voisines (Normandie, Nord-Pas de Calais, région parisienne) est la
même qu'en Picardie, on a assisté récemment à quelques nidifications ou estivages sporadiques.

Cette installation très récente en Picardie n'est pas surprenante; l'espèce étant en expansion
géographique en Europe de l'0uest au cours de; années 1960-1970. Depuis le début des années
1980, une stagnation, voire une régression des effectifs est notée un peu partout en France. l1 est donc
probable qu'aucune extension durable de l'aire de reproduction en Picardie ne soit à attendre; une
disparition n'étant d'ailleurs pas à exclure notre région étant sur les marges de la zone de peuplement
continu.

H. DUPUICI-I

MILAN ROYAL Milvus milvus

Depuis le fin des années 70, la Thiérache accueille le Milan royal aussi bien en période de
nidification qu'en hivernage. Mais là comme dans le reste de la Picardie c'est surtout aux deux
passages qu'il est le plus souvent observé (Avril à Juin et Août à Octobre). En Picardie les nids ont été
repérés uniquement en forêt, son territoire de chasse englobant les agrosystèmes voisins. i

On pense que le Milan royal avait peuplé toute l'Europe occidentale avant le XVlI siècle.
François 1er avait d'ailleurs fait établir dans des forêts de la région parisienne des réserves à Milans

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature / Centrale Ornithologique Picarde -49-

appelées milanières, ceci afin de pouvoir les chasser. Dès le siècle suivant, et pour toute l'Europe, un
grand recul des populations a été sensible. Fin du XIX et début du XX siècle, il est inconnu ou donné
comme migrateur très rare par les auteurs picards. Pendant l'enquête 1970-75, il a été signalé comme
nichent certain sur la seule carte d'Hi1son située à 50% en dehors de la Picardie. A cette époque c'est
un nichent régulier et relativement abondant dans les Ardennes; l'espèce commençait alors à montrer
une tendance à l'expansion géographique et numérique. En 1979, la première nidification certaine en
Picardie est découverte en forêt du Nouvion-02-, cette tentative échouera suite au tir au fusil d'un des
adultes. Il s'agissait d'un oiseau bagué en R.D.A.. Cette même année un couple estive en forêt de
RégnevaI-O}. '

En 1980 l'espèce n'est pas retrouvée en forêt du Nouvion mais trois couples (dont 1 nicheur certain)
sont repérés en forêts du Val St Pierre et de la Haye d'Aubenton; 1 ou 2 couples occupent les bois de
la zone humide de Laon—Sissonne et il est observe’ aussi en forêt de I-Iirson-St Michel. Cette situation
se retrouve en 1981 avec aussi un individu régulièrement observé en bordure de la forêt de Villers-

Cotterêts-ôûn,

 
  
   
     
       

Milan Royal

Milvus milvus

A
0

nome/fréquence esp. présente nid. possible nid. pr bable nid. certaine TOTAL
des mentions O .

cartes 1/25000 4/2-5% 0/ 0 % 412.5 % 211.3 % 10l6.3%

cartes 1150000 3I6.8% 010% 0l0% 2l4.5% 5I11.4%

Pendant la période de cette enquête, la situation n'a pas changé et les indices probables
viennent tous du Nord-Est de la région : en Thiérache avec 2-3 couples pour 1a forêt d'Hi1son et ses
environs, 2-3 couples aussi en forêt de la Haye d'Aubenton et du Val St Pierre. Dans tous ces sites
des destructions directes au fusil ont été notées! Les indices sur les cartes de Soissons Nord-Est et
Villers-Côtterets Nord-Ouest se rapportent à des stationnement prolongés au cours du printemps
d'adultes solitaires ou d'irnmatures en bordure des forêts de St Gobain ou de Villers-Côtterets. La
nidification dans l'0ise n'a pas été prouvée de manière certaine.

  
  

 
    

La population de “Phiérache se prolonge dans le Nord/Pas-de-Calais en Avesnois où quelques
couples sont connus._ Le Milan royal est non tricheur en Normandie actuellement mais quelques
indices récents laissent supposer une installation prochaine (qui ne serait peut-être qu'un retour,
l'espèce ayant probablement niché au début de ce siècle en Seine Maritime. Dans les Ardennes la
population nicheuse est importante. '

H. ‘DUPUICH

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde —5Ü-

CIRCAETE ÏEAN LE BLANC CiIcaetIJs gallicus

L'"Histoire des oiseaux d'Europe" mentionne cet oiseau comme ayant niché dans l'Oise. Dans
le commentaire sur l'espèce pour l'enquête nationale , cette assertion est de nouveau présente sous la
plume du même auteur. A l'appui'de ceci YEATMAN cite l'ouvrage de RASPAIL sur Favifaune de la
commune de Gouvieux dans le Sud du département de POise. En fait et contrairement à ce que dit
YEATMAN, cet auteur considère le Circaëte Jean le Blanc uniquement comme. migrateur. C'est
d'ailleurs le statut qu'il a toujours actuellement; en étant assez exceptionnel. Ce rapace méridional n'a

donc probablement jamais niché dans notre région.
E. MERCIER

BUSARD DES ROSEAUX Circus aeroginosus

L'essentiel des nicheurs locaux et les migrateurs arrivent chez nous en Mars-Avril, parfois fin
Février. Les parades sont actives dès les arrivées et jusqu'en Juin. spectaculaires, les apports de
proies à la femelle ou aux jeunes animent les cieux de nos marais jusque tard en saison, Août parfois
Septembre. Les oiseaux quittent les marais picards en Septembre-Octobre et les données en hiver sont

IBICS.

 
 
    
 
   
     

Busard des roseaux
circus aeruginosus

   

l nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine
. TOTAL
des mentions O .

 

cartes 1125000 815.1 % 2l 1.3% 4172.5 ‘70 l7ll0.8 %3ll19.6%‘
cartes 1150000 6113.6 % 1.12.3 % 0 I 0 % _ 13 /29.5 % 20 l 45.5 %

             

Nous n'avons jamais trouvé de nid en cultures ou en milieu-sec comme cela a parfois été le cas
dans d'auu'es régions; tous les sites trouvés étaient en marais. Les zones humides locales ne sont donc
pas saturées mais les grandes cultures jouent tout de même un rôle pour ces oiseaux dans la région.

Les adultes (essentiellement les mâles) y chassent pendant toute la sais on de reproduction et les jeunes
y sont rapidement menés dès leur envol. A la uni-Juillet (les années où la météorologie a été

A

favorable), les jeunes de l'année peuvent erre vus survolant les zones cultivées dans un rayon
d'environ 5 kilomètres autour du site de nid (valeur obtenue par rapport à plusieurs couples de la

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -51-

vallée de la Somme). C'est aussi cette même superficie qui est utilisée par le mâle quand il chasse pour
ravitailler la femelle qui couve ou les jeunes au nid.

Le Busard des roseaux semblait plus commun au XIX et au début du XX siècle. En 1976, il n'était
donné comme présent que sur 17% des cartes 1/50 000 françaises (soit 192). La fourchette de
l'effectif national a été évaluée à 700 à 1000 couples tricheurs en 1983 (et moins de 10 000 pour toute
l‘Europe). Dans cette enquête établie entre 1979 et 1982 nous avions avancé une base de 23 à 28
couples nicheurs pour la Picardie (12 à l5 couples dans la Somme, l1 à 13 dans l'Aisne et ‘l dans

1‘ Oise) .

Grâce à la présente enquête, nos connaissances ont évolué et l'on peut aujourd'hui donner
comme valeurs :
- Somme : environ 25 couples
- Aisne : environ 15 couples
- Oise : environ 5 couples, soit un minimum de 45 couples pour la région.
Le Busard des roseaux est un oiseau assez localisé, ses exigences pour nicher étant relativement
strictes : grandes zones à phragmites. Ces conditions il les trouve :
- sur le littoral picard, 6 à 8 couples
- dans la vallée de la Somme, l3 à 15 couples de Ham à Abbeville
- dans les grands marais du Nord-Est de Laon, environ l0 couples.
Ces trois zones (voir carte) accueillent environ 70% de la population de Busards des roseaux nicheurs

de Picardie.

La situation du Busard des roseaux qui pourrait paraître réjouissante (augmentation du nombre
de couples nicheurs ces dernières années) l'est peut-être moins dans les faits; de nombreux couples ne
réussissent pas à élever des jeunes, dérangés qu'ils sont par les perturbations qu'ils subissent suite à
une fréquentation accrue des marais après la uni-Juillet.

X. COMMECY
BUSARD SAINT —MARTIINÏ Cyrcus pygargus

Ce rapace est sédentaire. Les cantonnements et les parades ont lieu vers la irai-Avril; le nid est
établi au sol. Dans un premier temps, les jeunes sont nourris par la femelle qui est ravitaillée par le
mâle puis les deux parents chassent. La famille reste quelques temps dans le secteur de nidification,
formant parfois des dortoirs avec d'autres individus, avant de se disperser. Durant l'hiver, ces
Busards se rassemblent et forment des dortoirs hivemaux,‘ le plus souvent de moins de 5 individus,
parfois plus; les effectifs augmentent dès Novembre, preuve de l'arrivée d'hivemants qui restent dans
la région jusqu'en Février-Mars, époque où passent les migrateurs et où vont commencer les parades.

Cette espèce nidifie dans les champs (luzeme, céréales...) mais aussi dans les marais et les
coupes forestières. Les dortoirs de fin d'été et d'hiver sont installés dans les mêmes milieux, les

marais étant toutefois privilégiés.

Le Busard Saint-Martin semble avoir été accidentel dans la Somme au XIX siècle. Dans ce
département, il est redécouvert nicheur en 1976 (188) et par la suite il est signalé de façon plus
régulière avec des effec ' s variables d'une année à l'autre. Dans l'Aisne, pour le Vennandois, il est
donné comme s'étant raréfié entre 195-5 et 1980. Dans la vallée de la Souche, 3 couples étaient
signalés en 1965-1966 (077), aucun en 1970 (134) et l'enquête a montré la présence d'un couple.
Pour l'0ise, il n'est pas connu sur la commune de Gouvieux au début du XX siècle. L'atlas national
19704075 le signalait nicheur sur 9 cartes au 1150 000, l'enquête PIR (1984) avait permis une
estimation de 15 à 16 couples; pour cette enquête, nous avançons une valeur d'environ 40 couples ce
qui semble montrer une progression de cette espèce sur_le plan régional. En fait, comme pour le
Busard cendré, l'augmentation récente est certainement imputable à une meilleure prospection.

Dans les secteurs bien suivi, les effectifs semblent actuellement stationnaires. La répartition
picarde de ce grand rapace le montre dispersé avec des indices sur 23 cartes l/50 000. Tout comme
l'autre Busard des plaines, il a été trouvé dans des secteurs proches d'Amiens (Airaines, vallée des
Evoissons, vallée de la Nièvre...) où il a fait l'objet de recherches particulièrement intensives.
Ailleurs, la répartition semble régulière sur les trois départements avec cependant peu de sites pour le
département de l'Oise.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -52-

    

    

A

nome/fréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine

. TOTAL
désir-tentions O Q -

cares1l25000 l4l8.9% 11l7% 7/4.4% «9_l5.7% 41/25.9%

cartes 1150000 8/18.2% 5l11.4% 6/l3.6% 5f11.4% 24/S4.5%

Dans les régions voisines, le Busard Sain -Martin semble un peu moins abondant que chez
nous et souvent plus localisé que le Busard cend Il nous faut signaler que nous avons souvent été
surpris par le nombre de contacts obtenus dans des secteurs favorables bien prospectés alors que les
recherches non systématiques pennettent rarement la découverte de couples, aussi tous les indices de
présence (une seule observation pendant la période de reproduction) sont-ils des signes importants
et laissent présager que notre évaluation à 40 couples nicheurs avec seulement 8 indices certains n'est
pas exagérée.

    

L. GAVORY
BUSARD CENDRE Cyrcus cyaneus

Ce Busard est un visiteur d'été. Il nous arrive dès le mois d'Avri1 et les mâles se cantonnent et
patadent rapidement en décrivant d'amples festons au cours de leurs vols au dessus du site de nid
choisi. La construction du nid est ensuite entreprise; il s'agit d'une simple dépression à même le sol
recouverte de végétaux. La ponte et l'élevage assez longs se terminent avec l'envol des jeunes
généralement début Août. Après quelque temps de vagabondage dans les secteurs de nidification, la

famille repart en migration.

. Le "Cendré" établit son nid dans des formations herbacées qui hélas chez nous disparaissent.
Il occupe donc les cultures de céréales comme milieu de substitution mais également les marais à
Phragmites.

Cette espèce était signalée dans la Somme dès le XIX siècle comme nicheur certain. Dans
l'arrondissement d'Abbeville i1 est signalé en 1860 comme présent en petit nombre alors qu'il est
donné comme disparu unsiècle plus tard dans le même secteur. Dans les années 1960, il est signalé
dans le département mais comme une espèce peu commune voire exceptionnelle. Dans l'Oise, il est
signalé comme nicheur fréquent dans le marais‘ de Dozet au début du siècle. Peu de données sont
connues aujourd'hui en provenance de ce département. Pour YAiSne, les premières informations

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde . —53—

datent des années 1960; elles proviennent du Vermandois où de 1947 à 1971, aucun cas de
nidification n'est connu. Dans un autre secteur de ce département, la vallée de la Souche et les grands
marais du Laonnois, la population était d'environ 10 couples en 1965-1966 (077), en 1970, seules
des tentatives de nidification y furent notées (134) et des recherches effectuées en 1987 dans cette
zone furent sans succès. Ce Busard a donc disparu du site.

 
  
   
     

Busard cendré
Circus pygargus

A

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine
. TOTAL
des montrons O . .
cartes 1125000 31 9 3 3 f 1.9 % 20I12.7 % '
cartes 1150000 6l 13.6 % 1l 3 2 I 4.5 % 11/25 %

Résumons 1a situation à l'échelle de la région : Uenquête nationale (1970-1975) signale l'espèce sur 5
cartes 1/50 000. L'enquête FIR (1979-1982) estime la population ä 2-3 couples. La présente enquête
révèle sa présence sur 1l 1/50 000 pour une population évaluée à au moins 20 couples.
L'augmentation apparente des effectifs qui est montrée est en fait due à une meilleure prospection, les
plaines cultivées, terres d'élection de ce Busard sont actuellement bien mieux prospectées par les
omithologues que pendant la décennie 70 dans un soucis de protection (voir supra). Les secteurs
régulièrement suivis ne laissent aucun doute quand à une baisse générale des effectifs pour l'époque
modeme et cette baisse progressive prolonge une forte diminution des populations depuis le siècle
dernier.

   

 
   

‘f:
%

L110
r35?‘

l. l1.
2. 2l4.

             

Dans toutes les régions périphériques et à des degrés plus ou moins importants, les Busards
cendrés sont dispersés et en nombre peu important.

L. GAVORY
AUTOUR DES PALOMBES Accipiter gentilis

Les parades nuptiales de cette espèce sont observables dès le début du printemps. dans notre
région, l'incubation commence vers le mois de Juin. L'espèce est donnée comme sédentaire par la
littérature, cependant après la dislocation familiale, les immatures se dispersent vers d'autres horizons.
La plupart des observations réalisées dans la Somme concement‘ des migrateurs (données

‘essentiellement en ‘baie de Somme) et surtout en automne; _dans l‘Aisne et dans l‘0ise quelques

observations du passage de printemps (Mars) ont aussi été enregistrées.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -54—

  
     

Autour des- palombes
Accipiter gentilis

          
  
 

  

    

nompjjrequence esp. présente nid. prbable nid. certaine TOTAL '
des mentions O

cartes 1125000 5 2% 2l1 % 3/ 1.9% 12/7.6%

cartes 1150000 3 1 f % 2 l 4.5 % 8 l 18.2 %

L'Autour des Palombes niche essentiellement dans les forêts où il édifie son nid
successivement en divers emplacements de son territoire, à l'inverse de PEperVier qui se reproduit
d'armée en année sur le même site, voire sur le même arbre. Cependant, à l'instar de ce petit rapace, il
affectionne les sapinières et s'y irtstalle le plus souvent en lisière ou à proximité d'un chemin ou d'une
clairière. L'Autom‘ se rencontre pourtant régulièrement dans les zones bocagères, les paysages semi-
ouverts et les vallées agrémentées de strates arbustives où il chasse.

nid. possible
2 l 1.3
2 l 4.5

%
%

UJUJ

l3.
16.8%

         

Les persécutions engendrées par les populations mrales ont été l'une des causes essentielles du
fléchissement des effectifs de ce rapace. Il était déjà signalé en 1860 comme peu commun dans
l'arrondissement d'Abbeville. Au début et jusqu'au milieu du siècle, plusieurs cas de nidification sont
documentés dans 1a Somme; ils devaient aussi déjà occuper les forêts de l'Aisne et de l‘0ise bien qu'il
n'était pas connu à Gouvieux-ôo- avant 1905 à 511101115 que le mystérieux Accipiter major cité par
RASPAIL soit à rapporter à cette espèce). Il est-devenu bien plus rare par la suite et sa nidification
dans la Somme était inconnue dans les années 70 (période suivant l'utilisation massive du DDT dont
on sait les graves répercussions qu'elle a eu sur les rapaces (074). Aujourd'hui, cette espèce est de
nouveau présente au sein des grands massifs forestiers :

- dans la Somme, elle n'a été notée qu'au sein de la vallée de Bresle (Forêt d'Eu-76- et coteaux
picards où il niche aussi)

- dans l'Aisne, il est noté en période de nidification dans la forêt d'Hirson (nicheur certain et régulier
depuis plusieurs années) et en vallée de la Souche.

- dans l‘0ise il est signalé (et il est probablement nicheur) dans les belles forêts de Compiègne, Laigue
et les grands bois avoisinants.

La Iëopulation picarde de l'Autour des palombes ne doit pas dépasser les 10 couples nicheurs chaque
ann e. '

Peu d'indices de présence sont notés dans les régions limitrophes. A titre indicatif, 1 seul cas
de nidification de l'Autour rapporté par l'Atlas'des normands (5 départements, la population de la

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -55—

forêt d'Eu n'étant pas connue à l'époque). Dans le Nord-Pas de Calais il n'est connu que dans les

forêts du Nord proches du département de l'Aisne.

Nicheur sporadiquement noté dans les grandes _ forêts de la région, l'Autour est le seul
prédateur de la Corneille noire qui prolifère. L'impact de la prédation de ce grand rapace a été étudié
avec précision; il s'avère qu'il capture essentiellement les espèces les plus communes (Pigeon ramier,
Geai des chênes...) La baisse de ses effectifs est relativement ancienne dans la région et comme pour
YEpervier d'Europe, ce phénomène s'est aggravé avec l'utilisation des pesticides organochlorés.
L'interdiction dépendre ces produits toxiques et la protection des rapaces n'ont pas suffit pour
permettre une extension de cet oiseau qui demeure rare en Picardie.

1M. SANNIER

EPERVIER DEUROPE Accipiter nisus

Nicheur localisé, d'importants passages qui peuvent prendre des proportions impressionnantes
sur le littoral (plus ‘de cent migrateurs actifs recensés certains jours) se font en Octobre-début
Novembre (ils débutent en Août-Septembre). Uhivemage doit concerner un nombre assez conséquent
d'individus; au printemps pas de signes nets de migration mais les derniers hivemants sont repérés en
Mars-début Avril dans les secteurs où cette espèce ne niche pas.

      
  

Epervier d'Europe

Accipiter nisus

4

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. robable nid. certaine '
. ' TOTAL
des mentions O Q
cartes 1125000 1217.6 %_ 1016.3 % 19/12 % 1217.6 % 53/31596
cartes 1/50000 2l4.5% 6[13.6% 8l18.2% 10/22.7%26/59.1 %

L'enquête nationale 1970-1975 mentionne l'espèce comme forestière pouvant nicher dans tous
les types de boisement pourvu qu'elle trouve une zone dense, en incluant les parcs. On voit donc que
les biotopes favorables à PEpervier ne manquent pas et ceci ne peut donc expliquer sa relative rareté.
Signalons aussi l'importance des secteurs à Conifères pour installer le nid; même dans les secteurs à
feuillus, c'est ce type d'arbres qui sera utilisé dans notre région.

   

Un historique précis s'impose pour cette espèce car l'Epervier a connu de nombreuses
variations de répanifion contradictoires au cours des cent dernières années. Considéré au XIX siècle et

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Cenuale Ornithologique Picarde - -56—

jusqu'au milieu du XX comme un nicheur bien représenté (le plus commun des rapaces nicheurs ont
affirmé certains auteurs), l'Epervier d'Europe a bien régressé ensuite puisqu'en 1971 il est donné en
voie d'extinction un peu partout en France, et, selon les résultats de l'enquête nationale, s'il est donné
comme nicheur dans les trois départements picards, il n'était en fait localisé qu'à quelques places
fortes : les grandes forêts de l‘Aisne et de l'Oise, les grands bois de l'ouest de la Somme et encore au
début des années 70, la nidification de quelques couples dans les bois du littoral. Un grand vide
existait alors au niveau des plateaux de culture malgré la présence de bosquets ou bois susceptibles
d’accueillir quelques couples et des vallées qui sont des sites potentiellement favorables. Il est

d'ailleurs donné comme disparu du Vennandois depuis 1965.

L'enquête FIR/U.N.A.O. nous permettait de brosser un tableau encore plus sombre pour cette espèce
: absente de la Somme, 6 à 1l couples -pour l'Aisne, quelques-uns dans l'Oise. L'espèce semblait
donc toujours en déclin; ceci était probablement du à une baisse réelle des effectifs présents mais aussi
à une mauvaise couverture géographique et peut-être à une méconnaissance de l'espèce par les
observateurs de l'époque. Cette même enquête donnait une population réduite de 13 à 32 couples en
Hainaut-Avesnois (secteur favorable et proche de l'Aisne) où l'on notait un début de tecolonisation.

Le résultat des prospections pour cette enquête semblent montrer que la situation est
aujourd'hui moins alarmante qu’à la fin 1982 mais que la population d'Eperviers de Picarclie est bien
en deçà de ses capacités d’accueil. La carte permet de constater la présence dans les trois
départements; l'espèce a été retrouvée dans la Somme et tout laisse à penser que l'absence au début
des années 80 est plus due à une mauvaise recherche qu'à une réelle disparition. Néanmoins, il reste
que l'espèce a effectivement commencé à se réinstaller dans les secteurs récemment désertés. Par
département, la situation apparaît comme suit :

Aisne, la répartition est liée aux grands massifs forestiers ainsi qu'au bocage. On peut noter
l'existence d'un noyau en Thiérache, zone très favorable à l'oiseau : bois et bocage. Oise, l'espèce est
essentiellement cantonnée aux grandes forêts du Sud et de 1'Est du département, pour être inexistante
dans les bois des zones de culture. Le trou au niveau de la carte de Senlis (forêt d'Ennenonville et
d'Halatte) est probablement du à une mauvaise prospection.

Somme, l'espèce est plus abondante qu'il n'y paraissait et cela a été une bonne surprise. L'Epervier
occupe d'une part le Nord-Ouest du département : forêt de Crécy, Marquenterre; d'autre part les forêts
du Sud-Ouest : vallées des Evoissons et de la Bresle. Par contre, il__ est toujours absent ou quasiment
des zones de grandes cultures da la vallée de la Somme d'où il sembleavoir été éradiqué.

En zone bocagère, en estimant que l'espèce a besoin d'une surface égale de bois et de bocage pour
installer son territoire, on peut avancer une densité de 1 couple pour 3000 à 3500 hectares (secteurs
des forêts du Nouvion et de Régneval). Cette valeur recoupe celle trouvée en 1984 dans l'Avesnois
voisin. Il ne nous est pas possible d'établir d'ami-es densités dans d'autres secteurs, les couples y
étant trop peu nombreux.

Ce rapace est comme en Picardie en légère augmentation dans les régions voisines.

H. DUPUICH
BUSE VARIABLE Buteo buteo

C'est une nicheuse sédentaire. Des migrateurs nordiques ou nord-orientaux venant s'installer
pour l'hiver en nombre assez important. Ces oiseaux étrangers occupent de nombreux secteurs où la
Buse variable niche et viennent augmenter les densités d'oiseaux présents dans ces secteurs. La Buse
peut-être un tricheur précoce, les premières parades peuvent commencer dès "fin-Février et les
premières familles voler fin Mai. Mars reste le mois le plus favorable pour repérer les couples
marquant leurs territoires par des vols nuptiaux démonstratîfs.

Nicheuse des forêts, bois et bosquets, ce grand rapace apprécie les endroits dégagés pour
chasser et plusieurs cas de disparitions de pâtures ont entraîné 1a désertion de couples tricheurs des

bois voisins, ceci dans les trois départements.

Au début des années 70, la Buse est l'un des rapaces les plus communs de France mais elle
manque dans l'extrême Nord du pays et dans une partie de notre région. On note aussi l'absence de
l'espèce sur quelques cartes de l'Aisne (probablement mauvaise prospection à l'époque) et sur la
plupart des cartes où les secteurs de grande culture dominent.

Uenquête FIR-UNAO nous permettait d'avoir une meilleure connaissance de l'espèce et de préciser
son statut à la fin de l'année 1982, soit dix ans après sa protection légale. L'espèce remontait
lentement ses effectifs dans ses secteurs traditionnels et commençait sa réimplantation ailleurs. Nous

pouvions alors donner une estimation, bien imparfaite, des effectifs présents : Aisne : 143 à 170

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -57—

couples; Oise : minimum de 40 couples; Somme : 15 à 21 couples. Soit un total d'environ 200
couples; l'espèce ne pullulait pas et son statut était préoccupant.

       
   

Buse variable

A

nid. probable TOTAL
34 l 21.5 % 45.1285 % 97 l 61.4 %
10 l 22.7 % 24 1' 54.5 % 33 I 86.4 %

 

nombJfréquence esp. présente nid. possible
des mentions O Q

cartes 1f25000 6 113.8 % 1217.6 %

cartes 1150000 214.5 % 214.5 %

       

û nidification rare

t.  nidification régulière

 

nidification assez dense

   

Répartition de la Buse variable nicheuse en Picardie
La poursuite des observations, une meilleure couverture géographique durant cette enquête

nous permettent maintenant de brosser un tableau de 1a situation plus précis.
Au niveau de la répartition, la situation a peu évolué et peut se résumer ainsi :

Atlas des Oiseaux Nieheurs de Pieardie- © Picardie Naturel Centrale Ornithologique Picarde -58-

à l'Est d'une ligne allant de la bordure Ouest de la Tliiérache, passant par le réseau des grandes forêts
du Laonnois et du Valois jusqu'à la forêt de Chantilly (carte), on peut considérer que la Buse est
régulièrement répartie dans tous les sites favorables mais avec des densités variables;

à l'Ouest de cette ligne, la population est fragmentée en îlots de plus ou moins grande importance :
bois du Vermandois, du Marquenterre, du Sud-Ouest amiénois, forêt d'Bu et bois de la Bresle. En
dehors de ces secteurs, la Buse est absente en période de reproduction (notamment dans toute la vallée
de la Somme où les secteurs sont pourtant favorables).

On peut noter une bonne superposition entre les surfaces de grandes forêts et la présence de la Buse
variable mais ce rapace n'est pas un nicheur exclusif de ce biotope; elle peut se contenter de petits bois
(1 hectare par exemple) pour peu qu'elle trouve dans le site, nourriture et tranquillité. Cette occupation
de bosquets de petite taille se rencontre régulièrement en périphérie des zones à forte densité de
nicheurs alors qu'ailleurs, des bois de même taille voire plus grands ne sont pas utilisés en été alors
qu'ils sont souvent occupés en hiver.

En Thiérache ces dernières armées elle a même été observée nichent dans de grands arbres des haies
du bocage : 1 cas en 84, 2 en 86 (dont une aire à 20 mètres de haut dans une haie de Peupliers).
Malgré sa protection légale, elle est encore trop souvent tirée et ceci, allié à l'utilisation intensive des
pesticides dans les cultures ainsi que l'abandon progressif de l'élevage en pâtures, peut expliquer son
absence de nombreux sites. _

Les densités relevées varient de 1 couple pour 200-300 hectares (forêt dT-Iirs on-02) ou 1 couple pour
500-600 hectares (forêts de Compiègne-GO- ou du Nouvion—02-) à 1 couple pour plusieurs milliers
d'hectares ailleurs. Actuellement, la population nicheuse picarde doit avoisiner les valeurs suivants :
Aisne : 400 à 500 couples; Oise : 80 à 100 couples; Somme : 25 à 30 couples; soit un total de 500 à
650 couples pour la région.

Rare dans le Nord, hormis en Avesnois, et peu fréquente en région parisienne, la Buse
variable se montre bien plus fréquente sur nos autres frontières régionales, en particulier à l'Est
(Marne, Ardennes...) et dans les grandes forêts normandes de Seine maritime.

H. DUPUICH

4a

FAUCON CRECERELLE Falco tinnunculus j _, 

Il est présent toute l'année mais l'apport de Faucons crécerelles étrangers après la période de
reproduction rend cette espèce plus nombreuse en hiver. Les passages migratoires qui peuvent
commencer dès Août sont nets en Octobre-Novembre; des oiseaux fuyant le froid sont parfois
observés. En cas de gel prolongé sur notre région, une partie des hivemants peut fuir et ils ne
reviendront que dès le retour d'un temps plus clément. ordinairement, la Crécerelle est sédentaire,
l'installation des nicheurs se fait en Mars-Avril, les familles sont observées fin Juin et surtout en
Juillet voire Août. .

COMMECY (029) a montré l'occupation de tous les milieux par cette espèce en hiver alors que
les nicheurs picards sont concentrés dans les vallées et les secteurs boisés ou dans la plaine maritime
picarde. Ceci contredit apparemment l'opportunisme bien connu dont sait faire preuve ce rapace dans
d'autres régions (nids sur des bâtiments même récents, sur des pylônes dans les secteurs cultivés...);
en fait ceci montre le déficit en couples nicheurs de Picardie : faute de concurrence, les nicheurs
s'installent dans les milieux les plus favorables. ,

Tout au plus peut-on signaler l'existence de. quelques couples dans les zones industrielles
périphériques des villes, les vastes pelouses entouiant les bâtiments industriels perrñettant la chasse.

Les auteurs de la fin du siècle dernier et du début de ce siècle donnent le Faucon Crécerelle
comme le rapace le plus commun de Picardie. C'est le statut qu'il a encore aujourd'hui mais par
rapport à d'autres régions de France ses densités sont faibles et elles semblent avoir baissé par rapport
au milieu du XX siècle. i
Les valeurs obtenues en 1982 lors de l'enquête FIR doivent toujours être valables l'espèce ayant des
effectifs stables actuellement. Les densités maximales sont de 1 couple/850 à 1000 hectares (secteurs

de bocage de Thiérache, vallée des Evoissons -80- ou zone de cultures avec de nombreux petits bois);-

inversement 1e minimum est atteint sur la carte de Roye-SO- où l'estimation globale est de au plus 8
couples nicheurs pour ce secteur de plateaux de cultures; et encore ces quelques couples étaient
localisés aux rares vallées et bosquets.

La population picarde peut être estimée à 300 à 400 couples, essentiellement dans l'Aisne, puis dans
la Somme, l'0ise étant le département apparemment le moins apprécié de la Crécerelle.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature [Centrale Ornithologique Picarde _ -5 9-

  

Faucon Crécerelle
Falco rinnunculus

   

 
   

 

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. pbable nid. certaine TOTAL
des mentions O .
cartes 1125000 3 l 1.9 % 12 l 7.6 % 35 l 22.2 % 61 l 38.6 %1l1l70.3 %
cartes 1150000 0 f 0 '79 1l2.3 % 1l 1'25 % 31 170.5 % 43 l 97.7 %
En Picardie, le statut de l'espèce est similaire à celui que l'on observe dans les régions

voisines, mais les densités y sont souvent supérieures. L’I1e de France fait néanmoins figure
d'exception bien que plus de 20 couples nichent dans Paris inua-muros.

      

S'il reste le rapace le plus commun de la région, la situation du Faucon Crécerelle n'est pas très
confortable et contrairement aux autres rapaces, il ne semble pas voir ses effectifs progresser depuis
sa protection légale. Si tous les milieux favorables étaient occupés, d'après les densités observées
dans des régions voisines, ce ne sont pas 300 à 400 couples mais plus de 2000 qui se reproduiraient
chez nous. Où est la prétendue pullulation de cet oiseau dénoncée par certains? Le braconnage, sa
vulnérabilité aux voitures lors de ses fréquentes chasses près des routes, les hivers froids que nous
avons connu peuvent expliquer ces faibles densités. Il est important que tous les observateurs
sastreignent à surveiller et à noter toutes les observations de ce petit Faucon dans les années à venir
afin de préciser son statut et de suivre une éventuelle progression de ses effectifs dans une région où
de nombreux biotopes inoccupés lui restent favorables.

X. COMMECY
FAUCON HOBEREAU Falco subbuteo

Petit rapace à peine plus grand que la Crécerelle, le l-Iobereau est un chasseur de haut vol
capuirant petits oiseaux (Hirondelles, Martinets, Alouettes...) et insectes (Libellules, Coléoptères...)
C'est un migrateur tardif qui ne commence à passer qu'en Avril, les nicheurs ne s'installant qu'en
Mai. L'envol des juvéniles a lieu vers la nui-Août, le départ des familles fin Septembre. Quelques
individus sont encore observés en Octobre ou début Novembre. Des observations hivemales,
exceptionnelles en Europe ont été faites dans la Somme entre Décembre 1985 et Février 1986 et

concernaient au moins 2 individus (038).

Le Faucon hobereau utilise les vieux nids de Corneille noire situés à la cime des grands arbres.
On peut le trouver dans tous les types de boisements : bosquets, forêts, peupleraies. Il utilise pour

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde —6Û—-

chasser les espaces dégagés où passereaux et insectes sont abondants : sa préférence va alors vers les
vallées humides, les larris et autres coteaux des vallées sèches, les clairières et couples forestières, les
dunes boisées. Le hobereau est donc assez peu exigeant sur le choix de son site de nidification et peut,
à Pextrême, se contenter d'un bosquet au milieu des champs et chasser en plaine, voire même dans les
villages voisins.

 
 
   
   
    

Faucon hobereau
Falco subbuteo

A
O

nombJfréquence esp. présente

nid. possible nid. pr bable nid. certaine
cartes 1125000 8l5.1% 2 % 7.14.4 % 0 l 0 ‘il: 20! 12.7 %
cartes 1150000 4l 9.1% 8 % 6 l 13.6 % 0 l 0 % 13 l 29.5 %

Le Faucon hobereau est très discret et sa nidification est difficile à établir. Il est 1e plus
facilement observable entre mi-Mai et nui-Juin lors des parades nuptiales et en fin Août-Septembre
lorsque les juvéniles sont volants. En dehors de ces périodes, la seule activité est la chasse qui se
déroule surtout à l'aube et au crépuscule. Ceci explique que le Hobereau est l'un des rapaces les
moins connu au niveau local comme au niveau français et européen. Parler de sa ‘distribution passée
semble difficile, les données précises étant rares : par exemple, COCU (027) déclare n'en avoir
collecté aucun en 40 ans sur le littoral. Plus récemment, en 1984, une estimation de 2-3 couples a été
avancée pour l'ensemble de 1a population picarde; La présente enquête a été l'occasion de préciser nos
connaissances, particulièrement en vallée d'Authie, de Somme autour d'Amiens et en plaine maritime
picarde. Elle a mis en évidence une répartition continue et régulière du hobereau dans ces trois zones :

la densité y est au minimum de 1 couple] 100 Kmz. Ces résultats changent donc totalement le statut
régional de l'espèce et permettent d'espérer l'existence d'une population non négligeable en Picardie :
l'estimation actuelle est de 50 couples minimum répartis sur les 3 départements si la situation dans 1a
Somme est extrapolable.

 
  

 
      

   

513.
3/6.

   

On ne peut parler d'un redressement spectaculaire de la population mais simplement d'une
meilleure connaissance de son statut. Une diminution très importante des effectifs s'est produite en
France dans les années soixante, probablement à la suite de la disparition des gros insectes dont le
hobereau se nourrit. La tendance semble s'inverser actuellement, au moins pour les populations
voisines de Grande-Bretagne et des Pays-Bas (061). Un effort devra donc être‘ fait pour améliorer
encore les connaissances et suivre l'évolution de cette espèce spectaculaire. -

G. FLOHART
Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ -61-

FAUCON PELERlN Falco peregrinus

En Picardie, les couples nicheurs de Faucons pèlerin semblaient résider tout au long de l'année
sur leurs lieux de nidification, ceci leur donnant le statut de sédentaire. Actuellement ils ne nichent
plus et les observations ne concernent que des individus migrateurs ou hivemants issus des
populations scandinaves; parfois, on voit stationner un individu plus longtemps, souvent un
immature.

Le Faucon pèlerin ne possède pas d'habitat particulier et c'est plutôt la densité de ses proies
qui détermine sa fréquentation de tel ou tel milieu. En Picardie, les grandes plaines de cultures
entrecoupées de vallées offrent différents biotopes où il peut capturer de nombreuses espèces
d'oiseaux. Le Faucon pèlerin recherche les parois rocheuses pour nicher.

Le Faucon pèlerin est représenté partout dans le monde avec différentes sous-espèces selon les zones

géographiques. Falco peregrinus peregrinus peuplait la Picardie jusqu'à son déclin vers 1950.

Plusieurs auteurs anciens décrivent avec précision les nombreux couples de pèlerins présents
sur les falaises picardes et normandes. La mention la plus ancienne est celle de MARCOTTE 1860
:"on l'a vu nicher dans nos falaises". En 1922, le Faucon pèlerin nichait près de Ault et CHABOT
(021) cite le cas d'un nid situé à un mètre à peine de la crête, pillé par un dénicheur audacieux qui a
ramené une couvée. Un peu plus tard, les cultivateurs remarquent l'abondance des "émouchets des
falaises" et les incriminent dans la régression du gibier "ce n'est que très exceptionnellement qu'on
réussit un coup de fusilheureux sur ce brigand" sic! (021). A cette époque, une douzaine d'individus
peuplent les falaises de la Somme . En 1949, on compte 8 couples ayant échappé au massacre des
oiseaux des falaises, aux dérangements liés aux bombardements et aux déminages de la seconde
guerre mondiale sur 12 kilomètres de côte. Cette densité était sans doute une des plus fortes des
populations nicheuses de France. Ces dernières observations sont faites sur les falaises normandes
voisines mais on peut estimer que les couples des falaises picardes s'étaient maintenus dans les
mêmes proportions.
Rapidement, cette population s'est effondrée et des 55 à 60 couples estimés sur les falaises normandes
et picardes 15 ans plus tôt, il n'en suhsistait plus qu'un seul en 1962. Il disparaissait en même temps
que les effectifs européens connaissaient une diminution catastrophique. La cause de disparition de ce
merveilleux oiseau de proie est aujourd'hui bien connue : elle coïncide avec l'emploi abusif des
pesticides organochlorés dans les cultures vers les années 1947-1950. D'autres causes semblent avoir
joué un rôle secondaire dans ‘cette extinction : la chasse, la naturalisation, la fauconnerie et les
collections d'oeufs en particulier.
ROBERT (129) a rapporté, d’après desrenseignements obtenus auprès d'habitants de la vallée des
Evoissons-80- que le Faucon pèlerin nichait communément dans une peupleraie près de Famechon
jusqu'en 1950. Un exemplaire empaillé existe d'ailleurs et il aurait été obtenu localement. La
nidification sur des arbres dans les plaines du Nord de la France n'est certes pas impossible;
MAYAUD (097) par exemple la mentionne comme étant parfois observée; mais les demiers cas
connus en France datent des années quarante et proviennent de Sologne. On peut donc admettre cette
très étonnante donnée mais on ne peut pas exclure totalement une confusion avec le Faucon hobereau
(Falco subbuteo), surtout de la part d‘informateurs locaux non rompus aux difficultés de
détermination et qui appelaient tous les Faucons du même nom.
Le Faucon pèlerin s'est maintenu dans les régions montagneuses où l'agriculture reste peu développée
et où l'utilisation de produits phytosanitaires demeure limitée. En France, les couples nicheurs sont
actuellement répartis au Sud d'une ligne Nord Est-Sud Ouest z Bordeaux-Luxembourg. Dans les
régions limitrophes de la Picardie, les Faucons pèlerins se sont éteints à la même époque et pour les
mêmes causes que chez nous. Ils nichaient dans les falaises de la vallée de la Seine, dans les
Ardennes, en Lorraine. Après un déclin catastrophique, on assiste à une lente remontée des effectifs
des Faucons pèlerins dans les région où il s'est maintenu. Seules des mesures de protection sur le
terrain (surveillance des aires) ont permis d'éliminer les causes d'agressions directes liées au pillage
des nids. L'interdiction de l'emploi de pesticides tels que le DDT ou l'Aldrine a certainement joué un
rôle dans la reconstitution des effectifs du pèlerin (076). Pour la Picardie, un espoir de revoir ce
Faucon nicher sur les falaises reste très faible; il existe pourtant car on a vu récemment séjourner des
individus à des périodes où débute la reproduction ailleurs. De plus, les emplacements de nidification
et les proies ne manquent pas dans ce secteur.

Toutefois, la présence de Faucons pèlerins demeure liée à un environnement sain et les vastes
plaines agricoles picardes arrosées de pesticides risquent d'être encore pour longtemps désertées par
une espèce particulièrement sensible à ces produits. -

P. ROYER

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -62-

COLlN DE VIRGINIE Colinus virginianus

Parmi les pollutions omithologiques que nous imposent les chasseurs de plaine qui dépités de
voir disparaître les populations de Cailles, Perdrix et Faisans qu'ils n'ont pas su maintenir, signalons
ce couple de Colin de Virginie (espèce nord-américaine) observé dans un secteur de bocage au
printemps 1984. Aucun n'a été revu après la saison de chasse, mais sur ce même territoires c'est un
couple de Perdrix rouge (autre espèce "exotique") qui sera observé en 1986...!

' x. COMMECY
PERDRIX ROUGE Alectoris mira

La Perdrix rouge est un oiseau qui, en France, a une répartition méridionale. Elle semble
inconnue des auteurs du XIX siècle et du début du XX siècle. Par contre, au cours des années 1960 à
1980, un certain nombre d'observations de cette espèce ont été réalisées un peu partout en Picardie, y
compris avec des indices de reproduction. i
Ces observations sont évidemment le résultat des différents lâchers réalisés par les associations de
chasse en vue dacclimater chez nous un nouveau gibier. Il semble que ces tentatives échouent à long
terme. On remarquera néanmoins qu'en Angleterre, où l'espèce fut introduite à la fin du XVIIE siècle,
une très importante population de Perdrix rouges se maintient fort bien et occupe maintenant toute la
partie méridionale de l'île. Cet oiseau est donc capable de prospérer dans des biotopes et sous des
latitudes similaires à ceux de notre région. L'échec de l'implantation est donc très probablement à
rechercher dans Pindiscipline du chasseur picard incapable de se modérer et de maintenir vivants
suffisamment de couples reproducteurs à 1a fin de sa saison de chasse.

E. MERCIER
PERDRIX GRISE Perdix perdix

Cïïst un oiseau sédentaire. Les premiers oeufs sont généralement pondus début Mai et les
jeunes éclosent vers la mi Juin. Le nombre d'oeufs est souvent important (parfois supérieur à 20) ce
qui garantit la pérennité de l'espèce en dépit d'une mortalité très élevée (mortalité naturelle ou par faits
de chasse). En cas de destruction du nid, ce qui est fréquent (pluie, froid, travaux agricoles,
prédateurs), une deuxième ponte est régulièrement effectuée. Selon la date de celle-ci, il arrive que les
jeunes soient encore peu ou pas volants en Septembre. Pendant tout l'hiver (surtout en cas de gel ou
de neige), les Perdrix se regroupent en compagnieè et restent dans un même territoire; la dispersion et
la formation des couples interviennent généralement en Février mais cela est variable selon les coups

de froid printaniers.

Les Perdrix se reproduisent en zones agricoles mais selon le type de paysage et l'intensité de
l'occupation du sol, on assiste à de grandes irrégularités locales. En effet, si de nombreux couples
peuvent nicher en plein champ (essentiellement dans les céréales et les luzemes) ils semblent
rechercher préférentiellement les zones délaissées par l'agriculteur. A l'échelle d'une commune, les
secteurs qui abritent quelques petites friches (talus, larris, bords de chemin, emprises des pylônes
haute-tension, boqueteaux...) accueillent des densités 2 à 5 fois plus importantes qu'ailleurs. A
Pextrême, sur des friches plus importantes on peut assister à la formation de véritables colonies avec
des densités énormes (par exemple : 7 couples.- sur 3,5 Km2 sur un vieil aérodrome entouré de
cultures à Iuvincourt -60— en 1980). i *'

Cet oiseau semble toujours avoir été abondant dans les plaines picardes. Néanmoins, selon
l'impression de nombreux chasseurs, la densité de ce gibier a énormément diminué en quelques
décennies. Les chiffres manquent pour illustrer cette diminution en Picardie, mais comme des
réductions de 50% et plus ont été bien documentées dans les régions voisines où l'agriculture a subi la
même évolution que chez nous, on peut penser que dans notre région cette importante baisse des
effectifs a aussi eu lieu.

Cette espèce est présente dans toute la Picardie. Sur la carte, seule l'absence en Thiérache bocagère est
significative. Les autres "blancs" correspondent à des lacunes de prospection. Ses effectifs sont
variables selon les années et les localités. Ainsi nous avons par exemple : '

- 15 à 20 c./100 ha dans le Vermandois-ÛZ-

- 5 à 15 c./l0O ha dans l'0uest du département de la Somme.

- 10 à 15 c./100 ha dans 1e Valois-GO-

- 10 à 20 c./l00 ha dans le Laonnois-OZ-

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ -63-

        

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL

des mentions O Q _
cartes 1I25000 211.3 % 714.4 % 42l26.6%67/42.4% 118174.? %
cartes 1l50000 O l 0 % 010 % 29 I 65.9 % 41 l 93.2 9b

Les densités maximales semblent s'observer- dans le Nord clermontois-60- avec 30 c./100 ha au
mieux.

Le maintien d'effectifs importants de cet oiseau gibier est un souci constant des autorités

cynégétiques de notre région. Le lâcher d'oiseaux d'élevage dont le procès n'est plus à faire, semble
fort heureusement passé de mode. Seuls trois types d'actions sont profitables pour cette espèce :
contrôle de la pression de chasse ; agrainage contre la mortalité hivemale; aménagement du milieu.
Au sujet de ce dernier point, on notera qu'il est en effet important de permettre aux-Perdrix de nicher
en dehors des cultures, (ce qu'elles font d'ailleurs spontanément quand elles en ont la possibilité) car
prés de 60% des nids sont détruits par les travaux agricoles. Il faut donc favoriser le maintien et/ou la
création de zones souri-naturelles qui de plus permettent une diversification des sources d'alimentation
pendant la saison d'élevage des jeunes. Dans cette optique, il parait nécessaire que les chasseurs, au
même titre que les protecteurs de la nature, prennent une plus grande part dans la définition des
aménagements ruraux effectués lors des remembrements. Ceux-ci demeurent encore en Picardie, et
contrairement à ce qui se passe dans de nombreuses autres régions, encore très destructeurs au regard
de l'environnement.

       

E. MERCIER
CAILLE DES BLES Cotumix cotumix

Migracrices, les Cailles arrivent chez nous fin Avril mais le plus souvent début Mai; les '

premières pontes ont lieu fin Mai et début Juin. En cas de destruction de nid, une deuxième ponte,
parfois très tardive, est fréquente. En Août-Septembre (rarement plus tard) les Cailles rejoignirent leur
zone dhivemage en Afrique du Nord et au Sahel.

En période de reproduction, les Cailles fréquentent le même biotope que les Perdrix grises; on peut
néanmoins noter un éloignement plus systématique des arbustes et des arbres. Comme pour la
Perdrix, les friches quand elles existent, semblent préférentiellement choisies aux cultures; elles jouent
donc un rôle important pour la reproduction de cet oiseau

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardîe- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde —64—

Au XIX siècle et pendant la première moitié du XX siècle au moins, ce visiteur d'été était
commun en Picardie. Actuellement il est devenu fort rare comme dans toute PEurope occidentale.
Localement, dans les pays voisins, des diminutions par 100 des effectifs nicheurs sur moins de 25
ans ont été documentées. La comparaison des données de cette enquête avec celle de l'Atlas national
montre que la régression a continué en Picardie lors de ces dix dernières armées.

 
     
  

Caille des blés

Coturnix coturnix

 
  
 

       
     

nombJfréquence bable nid. certaine T01, AL
des mentions

cartes 1I25000 15.2 % 9 I 5.7 % 41 125.9 ‘if;

cartes 1150000 34.1% 6113.6 % 25 l 56.8 %

Cette espèce est potentiellement présente dans toute la Picardie, mais selon les années,
l'importance de la population est très variable si bien qu'il s'avère difficile d'avancer des chiffres
crédibles pour la région. Ceci est d'autant plus difficile que la présence de migrateurs très tardifs
complique le problème des recensements. Par ailleurs, un erratisme certain s'observe chez cet oiseau
migrateur et sa présence en un lieu donné une certaine année demeure souvent sans suite les suivantes.
La carte telle qu'elle a été établie par cette enquête ne reflète donc que très imparfaitement la
distribution de cet oiseau en Picardie. Elle ne pegnet que d'illustrer le très faible nombre de contacts
avec cet oiseau pourtant facile à identifier grâce à son célèbre chant trisyllabiqtïe dont il n'est pas
avare. -

  
 

 
 

%
%

 
 

3.8 24l
6.8 15/

La régression des effectifs de Cailles est un phénomène spectaculaire sensible à l'échelle des
quelques dernières années.-

Les causes en sont diverses. Les captures massives aux passages en Afrique du Nord sont
souvent invoquées par les auteurs. Elles ont eu indéniablement un rôle important dans la régression
pendant la première moitié de ce siècle mais cette pratique est heureusement devenue occasionnelle. La
principale cause de régression de nos jours est probablement à rechercher dans 1a sécheresse qui règne
sur les zones dhivemage (Sahel). Vu le caractère inexorable de cette situation, la seule chance que
nous ayons de continuer à compter la Caille parmi les oiseaux tricheurs de Picardie est que le taux de
réussite de sa reproduction augmente sensiblement. Connaissant l'importance des destructions de nids
par les travaux agricoles, on conçoit qu'il soit nécessaire, comme pour la Perdrix grise, de réserver
une place a ces oiseaux gibier dans l'aménagement rural (bandes non cultivées). Par ailleurs la réussite

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie— © Picardie Nature [Centrale Ornithologique Picarde -65»

des couvées de remplacement nécessite que l'ouverture de la chasse aux Cailles soit repoussée d'au
moins plusieurs semaines après l'ouverture générale et pour autant d'années que cela Pexigera.

E. MERCIER

FAISAN VENERE Syrmaticus reevesi

 de Chine, cet oiseau a récemment été introduit à des fins cynégétiques en plusieurs
points de France dont la Picardie. Oiseau des bois au cycle annuel semblable à celui de son proche
parent le Faisan de Colchide qui a lui été introduit il y a bien longtemps et qui est maintenant présent
en de nombreux biotopes, le Faisan vénéré se cantonne lui aux forêts.
On doit distinguer deux types d'observations de cette espèce pour notre région :
- celles réalisées dans les grandes forêts (Compiègne -60-, Crécy -80- ou St Gobain -02-...) qui

correspondent à des populations stables et reproductrices,
- celles réalisées dans les autres milieux (petits bois - Montdidier -80-, bocage -Moreuil-80—...) qui ne

sont que des oiseaux de tirs n'ayant aucune chance de se perpétuer. De tels lâchers sont évidemment à
proscrire et les chasseurs feraient mieux de dépenser leur argent et leur énergie à améliorer la

reproduction des gibiers traditionnels de plaine.

 
 
   
 
    

Faisan vénéré
Syrmaticus reevesii

   

nombJfi-équence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL
des mentions O .

cartes 1/25000 0 l 0 % 1 l 0.6% 513.2 % 110.696 7 l 4.4 %

cartes 1/50000 O I 0 % 1 I 2.3 % 5l11.4 % 1 l 2.3 % 7 l 15.9 %

Les résultats obtenus pour cette enquête sont probablement en dessous de la réalité de la présence de
l'espèce dans la région, de nombreux lâchers de tir se faisant dans des propriétés privées où nous

n'avons pas accès.

       

E. MERCIER

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -66—

Æhæflmfihfiwflæwflsfirÿætæÿ-«æmææmuæmuuæmm-«Mm...,.......n...A.........,.-,, _ _, ,. .  __ , _ .

FAISAN DE COLCI-IIDE Phasianus colchicus
Le Faisan de colchide est un oiseau sédentaire.
Cet oiseau d'origine asiatique semble avoir été introduit en Europe occidentale et en France dès

la période romaine. Pourtant les auteurs du XIX siècle Pignon-zut ce qui suggère que sa présence en
Picardie est le fruit d'une réimplantation récente très probablement à but cynégétique.-

 
 
   
  

Faisan de colchide
Phasianus colchicus

       

.1

nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL
0
3l1.9% 32l20.3%54/34.2%91l57.6%
112. 11/25% 24/54.5%36/81.8%

Du fait des lâchers de repeuplement et de tir, le Faisan est probablement présent dans toute la
Picardie. La carte est donc vraisemblablement incomplète mais elle permet de souligner que
l'implantation de cet oiseau est maximale et donc plus facile à mettre en évidence dans les zones où sa
"niche écologique“ d'origine est bien représentée gcouverts denses alternant avec des zones ouvertes,

1e tout situé à proximité de l'eau.

Ce type de biotope, le Faisan le trouve en Picardie dans les dunes du littoral, dans les vallées (quand
elles ne sont pas trop urbanisées par les résidences secondaires), dans le bocage et même dans les
secteurs de grandes cultures pour peu qu'il reste suffisamment de bosquets et petits bois où les
oiseaux se réfugient très rapidement. Dans ces milieux favorables, il atteint des densités élevées. Ces
dernières demeurent très difficiles àétablir car, presque partout, l'importance des lâchers masque l'état
d'équilibre optimum quatteindraient les populations sans l'intervention humaine.

 
 

nombJfréquence esp. présente
des mentions O

cartes IIZSODO 2 f 1.3 %

cartes M5000!) 0 I O %

          

Le Faisan est maintenant systématiquement présenté par les autorités cynégétiques comme
gibier de "remplacement" permettant de faire face à la raréfaction du gibier traditionnel de nos régions
(Perdrix, Cailles, Lièvres...). Cette conception engendre des tentatives d'implantations dans des
biotopes qui ne s'y prêtent guère; le maintien de ces populations inadaptées ne se fait alors qu'au prix
de procédés très douteux sur le plan écologique et pour finir très coûteux-(lâchers d'oiseaux de "basse
cour" peu volants, génocide des petits carnivores qui ont pourtant un régime alimentaire essentiellemnt
tourné vers les ennemis des cultures : Mulots‘, Campagnols...). En fait, la raréfaction du gibier

traditionnel est un problème réel que l'on doit chercher à résoudre grâce à des plans de chasse

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -67—

rigoureux et par une concertation avec les agriculteurs. Pour le Faisan de Colchide, les implantations
doivent se limiter à des tentatives de constitutions de populations stables et autonomes, bien adaptées
aux conditions de leur terroir et soumises à la sélection naturelle.

E. MERCIER

RALE D'EAU Rallus aquaticus

Le Râle d'eau est présent toute l'année mais toujours difficile à voir; ce sont surtout ses cris
qui nous permettent de le repérer. Le maximum des contacts avec cet oiseau se fait au printemps (Mars
et Avril) et à l'automne (Octobre et Novembre). Si l'augmentation en période postnuptiale correspond
au passage d'oiseaux plus nordiques, celle d'avant la reproduction peut aussi bien être due à des
passages migratoires pendant ces mois qu'à une intensification des chants territoriaux de cet oiseau.
Très discret étant donné les milieux qu'il fréquente, nous ne possédons que peu d'éléments sur la
biologie de la reproduction de cet oiseau; d’après l'observation de quelques familles, nous pouvons
simplement dire que les jeunes naissent en Juin-Juillet.

 
 
   
  
      

Râle d'eau
Rallus aquaticus

 
 

nombjfrequence esp. présente nid. possible nid. prbable nid. certaine
. TOTAL
des mentions O .
cartes 1l25000 3l1.9% 311.995 18l11.4% 1217.6942 36.122.822:
cartes 1/50000 1 l 2.3 9b 1 l 2.3 % 11 f 25 % 9120.5 % 22 l 50 %

Le Râle d'eau se rencontre dans tous les milieux humides, de la phragmitaie plus ou moins
inondée aux formations palustres avec de nombreux arbustes. On en trouve aussi dans les bois
humides et dans les fossés où coule un peu d'eau. En hiver il est fréquent aussi sur les berges des
étangs et des rivières et en cas de gel des étangs il se disperse le long des cours d'eau sans former de

groupes.

l1 semble que cet oiseau ait toujours été abondant en Picardie, let-réduction de ses effectifs par
rapport aux siècles derniers est due à la disparition des zones humides.

         

Ce Râle est présent sur plus de la moitié des cartes l/50 000 de la région et sa répartition
montre qu'il occupe toutes les zones humides de nos 3 départements. La densité des nicheurs peut être
importante : plus de 5 chanteurs par kilomètre dans une phragmitaie arrière littorale, 1 couple/hectare

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -63-

dans un secteur favorable de la vallée de la Somme... Malgré ces quelques valeurs qui peuvent laisser
croire à un recensement facile du Râle d'eau, il est au contraire délicat de le comptabiliser. Ce n'est
qu'au printemps qu'il se manifeste spontanément et pendant tout l'été il est remarquablement
silencieux sauf à le provoquer par une repasse au magnétophone ou à pénétrer dans le marais; à
proximité de son nid les alarmessont fortes. Le recenser impose donc des recherches particulières
aussi les indices de reproductions probables (chant d'un oiseau au printemps) sont-ils les plus
nombreux. Malgré tout ceci nous pouvons penser que le Râle d'eau est un nichent régulièrement
réparti en Picardie et que ses effectifs sont assez importants : plusieurs centaines de couples‘?

Certainement moins de mille.

X. COMMECY

MARQUETTE PONCTUÈE Porzana porzana

La Marouette ponctuée est généralement considérée comme un estivant strict dans 1e Nord de la
France. D’après les données anciennes, elle arrive en Picardie en Mars et ne repart sur les lieux
d'hivernage (Afrique du Nord, bassin méditerranéen, Sud-Ouest de la France) qu'en Septembre-
Octobre. Des observations ont néanmoins été réalisées en Picardie pendant différents hivers, même en
cas de coup de froid. En pratique on l'observe en Picardie toute l'année avec un pic fin Août-
Septembre et c'est l'été que l'espèce est la plus discrète. Au total, de 1974 à 1985 seulement 24

données ont été obtenues dans la région.

Cet oiseau difficile à observer fréquente les bordures des étangs si elles sont occupées par une
végétation dense et touffue. Les grandes phragmitaies semblent évitées.

 
  
   
  
        

Marouette ponctuée
Porzana porzana '

4

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. pr bable nid. certaine
. TOTAL
des mentions O Q o

cartes 1125000 010% 3/1.9% 110.670 0l0% 412.571:
cartes 1150000 0,’ 0 % 316.8 % 1I2.3 % 0 l 0 % 4 l 9.1%

                 

Au XŒX siècle, la Marouette ponctuée est assez commune dans l'arrondissement d'Abbeville;
suffisamment en tout cas pour qu'elle soit bien connue des chasseurs picards qui lui ont attribué des
noms vernaculaires. Cette situation semble se perpétuer pendant le début du XX siècle sur le littoral.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde —69—

A l'intérieur des terres le statut est inconnu mais probablement similaire, et ce n'est qu'en 1959 que le
premier couple pour cette moitié de siècle est signalé dans la vallée de l'Oise-02-.

Un autre nid est découvert en 1966 dans les marais du Laonnois-02- et en 1968, 8 individus sont
signalés à Sacy-60-. Pendant l'enquête de l'Atlas national, l'espèce est signalée sur 7 cartes dont
seulement 3 indices certains dans des sites connus antérieurement. La présente enquête semble
montrer une détérioration par rapport à la situation précédente. Seuls 3 indices possibles ont été
rapportés (Marais de Sacy et 2 sites dans la vallée de 1'Oise). Dans le Laonnois l'espèce n'a pas été
retrouvée malgré des recherches; le site occupé historiquement ayant été drainé.

La demière donnée connue en période de nidification dans les marais arrière littoraux date de 1981 :
l'espèce a été retrouvée dans ces marais depuis la fin de l'enquête.

D'après les données disponibles la situation d'extrême rareté décrite en Picardie après la chute
très importante depuis le XIX siècle semble se retrouver dans toutes les régions périphériques.

Bien que de nombreux sites puissent encore lui convenir en Picardie il nous faut constater
qu'un nombre infime d'entre eux sont occupés par cette Marouette. La surfréquentation des marais
(chasse, pêche...) est incompatible avec la grande sensibilité de l'espèce, mais à ce facteur local
déterminant il faut ajouter des dégradations des conditions d'hivernage en Afrique.

E. MERCIER
MARQUETTE POUSSIN Porzana parva

Migrateur comme tous les Râles, cette espèce a toujours été considérée comme rare en Picardie
(comme en France); nicheuse des marais dont elle ne sort pratiquement pas et dont le chant peu
puissant est difficile à repérer a un statut régional difficile à établir. Considérée comme nicheuse
probable en plaine maritime durant l'enquête 1970-1975, elle n'a pas été recontactée depuis. Elle doit
être considérée comme une espèce nicheuse éteinte pour la région, alors qu'elle était encore donnée
comme nicheuse certaine rare sans plus de précisions au milieu du XIX siècle. Même les données de
migrateurs sont aujourd'hui exceptionnelles, 2 ont été obtenues en vingt ans. Cette Marouette est
d'ailleurs considérée comme une des espèces les plus menacées de disparition de France.

X. COMMECY
MARQUETTE DE BAILLON Porzana pusilla

Migratrice elle aussi, cette espèce comme la précédente n'a pas été repérée au cours de
l'enquête. C'est un nicheur très rare en France, qui vit aussi dans les marais où il est tout aussi discret
que le Marouette poussin. Considéré comme nicheur dans une publication de 1920 (190) comme au
milieu du XIX siècle dans les marais arrière-littoraux, il y conserve ce statut en 1936, n'y est plus
considéré que comme un nicheur probable suite à l'enquête 1970-1975 et disparu depuis. Quelques
très rares couples ont peut-être subsisté dans ces marais et ont pu échapper aux observateurs bien que
des recherches particulières aient été entreprises. -

X. COMMECY
RALB DES GENETS Crex crex

C'est un migrateur strict qui revient de ses quartiers d'hiver en Afrique au début de l'été (fin
Avril — début Mai) et repart tôt (fin Septembre), les données de nrigration sont rares.

_ On le rencontre dans un type de milieu assez bien défini : les prairies de fauche, pâturage
autrefois abondants où l'on fauchait le foin à la fin de l'été  ce qui laissait au Râle le temps

d'achever sa reproduction.

Autrefois probablement très abondant et largement réparti dans la région; il était considéré
comme pas rare à la fin du siècle dernier en Baie de Somme ou sur le commune de Gouvieux (60); le
Râle des genêts a vu sa population se réduire à la même vitesse que la disparition de ses milieux de
vie. La mécanisation en accélérant la fauche et en lui permettant d'être plus précoce ainsi que la mise
en culture de secteurs autrefois pâtures a quasiment fait disparaître l’ espèce de nombreux régions de
France comme en Picardie depuis le début des années cinquante. -

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde J70-

ä.
a


 

     
      

Râle des genêts
Crex crex

         
     

 

   

A

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL
des-mentions O . .
3 1 9 . ‘ _

cartes 1125000 % 1 I 0.6 % l % 7 / 4.4 %

l 3/1 0/0
cartes 1150000 2 {4.5 % 2 l 4. 0 l 0 %

       

5/1l.4%

     

Aujourd’ hui on ne le rencontre plus que dan la vallée inondable de l’Oise' (cartes de Chauny et
La Fère), les indices obtenus ailleurs devant corr spondre ä des migrateurs en halte, à moins que
quelques individus se cantonnent encore en plaine maritime picarde, mais c’est peu probable. La
population picarde peut-être estimée à 20-30 couples, effectif fluctuant selon les années. '

Dans les régions voisines, seule la Normandie possède des effectifs conséquents et stables
(quelques dizaines de couples) de nicheurs.

Seules des mesures conservatoires spécifiques en permettant le maintien en l’état des sites
qu’elle recherche pourraient assurer la sauvegarde de cette espèce considérée comme une des deux
espèces les plus en péril de disparition en France et en Europe. A Pimage de quelques régions de
France, la Picardie a donc un rôle important à jouer dans la sauvegarde de la biodiversité mondiale en
mettant tout en oeuvre pour aider cette espèce autrefois très abondante. F‘

X. CONIMECY et L. GAVORY
POULE D'EAU Gallinula chloropus

Espèce plutôt sédentaire dont les effectifs sont renforcés en hiver par l'arrivée d'oiseaux dès la
fin Août et jusqu'en Janvier. Le départ de ces hivernants se fait en Février et en Mars, époque où il ne
reste plus que les nicheurs locaux. Des mouvements de fuite des oiseaux picards sont aussi constatés

lors des vagues de froid. Les premières couvées éclosent en Mai-Juin (un oeuf éclos le 5 Avril à -

Chipilly-SO-L Pour 19 couples dont nous avons noté le nombre de poussins, on obtient 2,6 jeunes en
moyenne. Des éclosions tardives en Septembre doivent correspondre à une deuxième voire une
troisième couvée (une quatrième couvée a même été observée en 1987 au Parc ornithologique du
Marquenterre). -- a

C'est un des oiseaux les moins exigeants. Toutes les zones humides lui conviennent. I1
affectionne tout particulièrement les bords des rivières à ripisylve dense. Les nids sont cachés dans la
végétation du bord ou même au coeur d'une touffe de Carex, parfois encore, simplement accrochés à

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature '/ Centrale Ornithologique Picarde - - -7l-

quelques branches mortes bloquées. Exceptionnellement, des nids ont été trouvés dans des buissons
au dessus de l'eau : au bord de l'0mignon-02— en 1967, un nid avec 6 oeufs à 4 mètres du sol dans un
Sureau; un autre à Cléry/Somme en 1984 à quelques 30 centimètres au dessus de l'étang. On peut
aussi trouver des nids dans les objets des plus hétéroclites : (vieux pneus, matelas...) dont regorgent
les bords de nos rivières que beaucoup considèrent comme des poubelles. Les petites ballastières
colonisées par la végétation, les étangs issus de l'exploitation de la tourbe sont aussi très favorables.
Un simple trou d'eau dans une pâture, une mare de village, des ruisseaux temporaires peuvent être

colonisés par ces oiseaux.

  
   

Poule d ‘eau
Gallinula chloropus

    
   

 

numbJfréquence esp. présente ni ossible nid. pbable nid. certaine
. TOTAL
des mentions Op Q

d.p
113% 5j3.2% 98/62%107/67.7%
IO% 1/2.3% 39l88.6%40l90.9%

Toutes les cartes présentant des zones humides sont occupées par cette espèce qu'il est très
facile de découvrir comme nicheuse certaine. De fortes densités sont notées comme 4 à 5 couples sur
800 mètres de rivière de la Poix-Son On trouve 10 couples pour l0 hectares et parfois plus en vallée
de Bresle-SÜ- Tout ceci montre à quel point 1a Poule d'eau est un oiseau banal de notre ‘région, et il

semble toujours en avoir été de même.

   

cartes 1125000 2 z 1.3 a; 2
' cartes 1150000 0 I 0 a, 0

         

Cette espèce peut se montrer particulièrement sensible au froid, 83 cadavres sont découverts
sur 3 kilomètres de rives le long du canal de la Somme dans le secteur de Nesle en Janvier 1985.
Néanmoins cette mortalité élevée est compensée, du moins sur certains secteurs, par une bonne
reproduction la saison suivante et cela permet de reconstituer les effectifs. Les secteurs les plus
favorables retrouvent donc plus rapidement leurs effectifs optimaux que les secteurs plus marginaux.
La prédation (Mustélidés, Corvidés, Rapaces...) affecte aussi fortement cette espèce en période de
nidification; la chasse (alors que parfois les oiseaux ne sont même pas ramassés par les tireurs), les
pièges à Rats musqués, le trafic automobile, les dénichages et les dérangements sont autant de sources

de mortalité pour cette espèce.
P. CARRUETTE et-X. COMMECY

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde 572-

 

FOULQUE MACROULE Fulica atra

La Foulque est présente toute l'année en Picardie mais elle est plus commune en hiver, avec
des effectifs variables selon les aléas climatiques, qu'en été. La période de reproduction commence tôt
avec des parades en Février-Mars; les nids sont rapidement construits et les couvaisons sont
commencées le plus souvent début Avril. Nous avons relevé les dates de premières observations de
pulli dans la Somme entre 1976 et 1984; elles s'étalent entre le 24 Avril 76 et le 5 Mai 80. Date
moyenne : 1er Mai. Les quelques données de l'Aisne et de 1'0ise confirment ces dates. Des secondes
couvées et des couvées de remplacement font durer la période de reproduction pendant plus de 5 mois
et les derniers pulli ou nids sont repérés régulièrement en Août voire début Septembre (dernier le 8).
Pour 266 familles dont le nombre de poussins âgés de plus de 5 jours a été relevé entre 1979 et 1986
dans la Somme, la moyenne est de 3,09 poussins/couple. Les extrêmes étant 2,4 en 85 et 3,9 en 82.
Si l'on retire ces 2 valeurs extrêmes, toutes les autres données sont comprises entre 3,2 et 3,4
poussins/couple. Taille maximale des familles observées : 1 de 9 pulli, 3 de 8...(figure).

80

Nombr e de cas

 

12 3 cils a 7 a" 9

Nomb re de p oussins p ar couvée

Taille des familles de Foulques macroules en Picardie (données C.0.P.)

Les conditions favorables à l'installation de son nid, la Foulque les trouve sur toutes les
grandes étendues d'eau libre et la Picardie avec ses vastes étangs lui offre de nombreux sites. Ces
nids, constitués de végétaux aquatiques entassés, sont situés soit dans la végétation du bord soit
accrochés à quelque haut-fond ou à un branchage en pleine eau. Pour être occupés, les plans d'eau
doivent être suffisamment grands (+ de 1 hectare) et posséder une abondante végétation; ceci exclut
l'installation des Foulques sur les gravières récentes. Les bassins de décantation sont peu appréciés
car le plus souvent trop petits et avec peu de végétation. Néanmoins dans certains cas favorables
(Harn—80—, Aulnois sous Laon-02-...) ils sont aussi occupés.

Notre enquête montre une absence de nidification sur 8 cartes 1/50 000. Ceci n'est
probablement pas du à un manque de prospection. L'Atlas national pour ces 8 cartes montre : 3 cartes
sans indice de reproduction (Doullens, Eu, Rozoy/Serre). l i
2 cartes avec indice de reproduction possible (Beauvais et Château-Porcien).

3 cartes avec indice de reproduction probable (Crèvecoeur, St-Iust, Fisme).

Ainsi, sur ces cartes il semble ne jamais y avoir été repéré de couple nicheur certain. _
Par contre, les cartes de Bohain, Fère-en-Tardenois et Senlis passent de : absence d'indice en 1975 à
indice certain; Dammartin en Goele: absence d'indice à indice probable; Asfeld: absence d'indice à
indice possible.

Même si la Foulque macroule est connue pour avoir accru ses effectifs nicheurs (et hivemants) en
Europe au cours de ce siècle, ces occupations de nouveaux sites en 10 ans doivent refléter une
meilleure prospection pour la présente enquête, qu'une progression régionale récente de l'espèce. I1
semble d'ailleurs d'après la littérature ancienne consultée que cet oiseau ait toujours été abondant en
Picardie.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ 473-

Estimer leseffectifs nicheurs de la dame noire des étangs est bien difficile. On connaît 70 couples
pour 15 Km de vallée dans la haute vallée de la Somme (034) mais ce secteur est très favorable à
l'espèce; plus à1'Ouest les couples sont moins densément installés mais 100 couples doivent bien
occuper la vallée de Somme de Frise à Abbeville. Le littoral est peu peuplé mis à part le marais de Rue
et le H.A. (environ 20 couples pour ce dernier site), ces 2 lieux étant les seuls milieux humides d'eau
douce non chassés du secteur. Le POM est peu attractif pour l'espèce. Au total pas plus de 50
couples. Tous les affluents de la Somme ne sont pas occupés; par exemple, la vallée des Evoissons ne
l'était pas jusqu'en 1984 (017) les vastes plans d'eau étant rares.

Dans l'Aisne, le Marais d'Isle de St Quentin (35 couples), Boué (10-15 couples), St Nicolas-au-Bois
(5-10 couples), plan d'eau de {Ailette (20-30 couples) sont les seuls sites densément occupés; ailleurs
les couples sont dispersés dans les vallées. Total 120 couples (?) pour le département.

Dans l‘Oise, les nombreuses gravières maintenant assez vieilles pour posséder une végétation
importante accueillent des couples (20-30 à Moru—Pontpoint par ex.) Là aussi une centaine de couples
semble être une valeur convenable pour le département.

Pour l'ensemble de la région, ce sont donc environ 500 couples _de Foulques macroules qui chaque
année se reproduisent. _

Dans les régions autour de la Picardie, si la Foulque est une nicheuse non rare, l'Atlas national et les
mises à jour régionales à notre disposition monuent une occupation des 3/4 des cartes 1/50 000
seulement. La Picardie semble donc être une des meilleures régions du nord de la France pour ce
Rallidé en nidification, valeur qu'elle doit d'ailleurs posséder aussi en hiver.

 
    
  

Foulque macroule
Fulica atra

    
 

    

nombjfréquence esp. présente nid. possible nid. pbable nid. certaine
_ . _ TOTAL
des mentions O Q
cartes 1125000 1 [(16% 5 .2 ‘Fa 13 l 8.2 % 60/38 % '79 I 50 %
cartes 1/50000 0 l 0 % 1 .3 % 316.8 % 33 l 75 % 37 184.1 %

Peu sensible aux dérangements, la Foulque est un des rares oiseaux d'eau qui réussit à se
reproduire régulièrement dans les zones humides de notre région malgré l'intense activité (chasse au
gibier d'eau, une certaine forme de tourisme...) qui s'y déroule. Le mauvais goût de sa chair en fait
un gibier peu recherché et grâce à cela, nos étangs paraissent moins vides en période de nidification.
Une certaine baisse des effectifs décelée en hivemage depuis quelques années ne semble pas s'être
répercutée sur les effectifs nicheurs. '

l3
l2

         

X. COMMECY

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde 474-

GRUE CÛURONNEE Balearica pavonina

Deux adultes de cette espèce originaire des savanes africaines, sans doute échappés de captivité
mais parfaitement volants, ont été notés dans le marais de Rue-SU» dès le printemps 1980 et se sont

reproduits en 1981 : 2 jeunes parvenus à l'envol.
Nous ne savons pas ce que sont devenus ultérieurement ces 4 oiseaux qui ont rapidement disparu du

marais.
F. SUEUR

OUTARDE CANEPETIERE Otis tetrax

C'est un estivant qui arrive chez nous en deux vagues; d'abord les mâles qui s'installent
surtout avant le 10 Avril et qui ne sont rejoints par les femelles que dans le courant de la deuxième
quinzaine de ce mois. En Août les adultes et les juvéniles se regroupent en bandes pour ne partir que
vers la fin Septembre ou pendant le mois d'Octobre, rarement en Novembre.

 
   
  
    

Outarde canepetière
Tetrax tetrax

  
       

 

 
   

A

nombJfréquence esp. présente nid. possible‘ nid. probable nid. certaine TOTAL

des mentions O Q 5 i‘
cartes1I2500D 010% 010% 2I1.3% 0l_0% 2Il.3% _
cartes 1/50000 010% 010% 14.5% 010% 2l4.5%

   

L'Outarde est fondamentalement un oiseau des milieux ouverts; elle fréquente
préférentiellement les terrains calcaires chauds et secs associés à de grandes étendues cultivées :
céréales, betteraves, luzemes. C'est d'ailleurs dans cette demière culture qui est le plus souvent
choisie pour établir le nid, ce qui ne va pas sans poser des problèmes aux oiseaux lors de la première
fauche (les mutilations sont alors fréquentes). L'éventuelle ponte de remplacement est quant à elle
souvent déposée dans un nouveau nid implanté cette fois dans des céréales.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- ©_ Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde 575-

Vers la moitié du PQX siècle 1'Outarde nichait au moins occasionnellement, dans les garennes
de la plaine maritime picarde. Dès le seconde moitié de ce même siècle, son observation y est devenue
rarissime. A l'intérieur des terres il est probable que cet oiseau ait niché un peu partout dans les
plaines picardes car elle est connue dans la tradition orale mais dès 1936 au moins et sans doute même
dès le tout début du siècle, elle n'est semble-t-il plus présente en France septentrionale, le nord de la
Champagne formant la limite de sa répartition. Pourtant, dans les années cinquante, une petite
population est découverte aux environs de Saint-Quentin -02-. Des densités de l'ordre de 0,1
couple] l0 hectares sont alors mesurées. Cette population bien suivie, disparaît en 1968.
Curieusement, 1'0utarde canepetière est encore mentionnée comme nicheuse dans l'enquête nationale
1970-1975 et l'on trouve également des indices sur les cartes de Clermont et de Craonne dans cette
même enquête.

C'est d'ailleurs sur une carte voisine que subsiste, à la limite de la Champagne, la demière
population d'0utardes picardes... mais pour combien de temps encore? Elle est aujourd'hui très
réduite (une dizaine de couples ‘.7 ) et les certitudes de reproductions réussies manquent pour les
demières années. Le milieu reste à priori très favorable et l'on peut penser que c'est la mécanisation de
l'agriculture qui est la principale cause de cette quasi disparition de cette population relictuelle.

E. MERCIER

HUITRIER PIE Haematopus ostralegus

Présent en toutes saisons sur le littoral picard, 1'Huît:rier pie est particulièrement abondant en
hiver tandis que les effectifs minimaux de Mai et Juin, constitués essentiellement d'oiseaux non
nicheurs, restent relativement élevés. Les données à l'intérieur des terres demeurent très

exceptionnelles.

 
    
  
     

Huîtrier pie
Haematopus ostralegus

A.

ngmbJfi-equence esp. présente nid. possible nid. pr bable nid. certaine TOTAL
des mentions O .

cartes 1125000 010% 010% 45% 3 1.9% 412.5%

cartes 1150000 010 % 010 % 2 4.5 % 2 l 4.5 %

Comme dans l'ensemble de la France, les Huîtriers pies s'installent en Picardie sur la zone
littorale. Ils y utilisent des milieux assez variés : bancs de sable et hauts de plage, prés et cultures des

  

 
 

      

1
l

   

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature [Centrale Ornithologique Picarde —76—

"renclôtures" (appellation locale des polders), îlots herbeux ou sableux du POM, étendues de galets;

ces divers milieux n'ont pas la même importance pour l'espèce.
Les Huîtriers se reproduisent essentiellement au sein du POM (qui accueillait en 1984 environ 65%

des couples nicheurs) et des prés humides des bas-champs (23% de la population en 1984). En
revanche, les hauts d'estrans et les bancs de sable du Domaine Public Maritime sont devenus
complètement marginaux. Signalons encore la nidification répétée d'un couple à environ 2 kilomètres
de la mer dans une gravière comportant des plages sableuses.

La nidification de l'Huitrier pie, signalée en baie de Somme dès le début du XX siècle (002)

était päobablement existante avant cette époque, bien qu'elle n'ait pas été mentionnée dans un ouvrage
de 18 0.
Curieusement, la création d'une réserve en 1968 en baie de Somme n'a pas provoqué d'augmentation
des effectifs nicheurs : population totale avoisinant la vingtaine de couples lors des années 70 (144).
Ce fait est attribuable à l'augmentation de la pression touristique (promeneurs, cavaliers, chiens,
motos "vertes"...) qui a provoqué l'abandon des dunes initiales et du pied des digues comme biotope
de reproduction, sites qui étaient encore régulièrement utilisés au début des année 1970. La population
picarde comptait 15 à 17 couples nicheurs en 1983 (probablement légèrement sous estimée) et 26
couples nicheurs en 1984 (125). Cette valeur semble représentative pour les dernières années. Grâce à
l'heureux substitut que joue le POM, la tendance démographique semble être à la stabilité dans notre
région comme à l'échelle de la France (790 à 850 couples).

Le Nord abrite 6 couples nicheurs, la Normandie 170 à 222.

Le très faible effectif en dehors du POM est attribuable aux dérangements humains et à une
fermeture de la chasse qui n'intervient que fin Février alors que les couples d'Huîtrie1-s pies
commencent à s'installer dès la fin Janvier. Une ouverture de la chasse extrêmement précoce (mi-
Juillet) est sans doute à l'origine d'un taux de réussite des nichées particulièrement faible. Une
réduction de la période de chasse ainsi qu'une réglementation mieux respectée et plus stricte de la
réserve de la baie de Somme (contrôle effectif de la circulation à moteur, interdiction des chiens et du
braconnage‘) devrait permettre à l'Huîtrier pie d'augmenter ses effectifs tricheurs sur le littoral picard.

T. RIGAUX et F. SUEUR

«-

ECI-IASSE BLANCHE Himantopus himantopus

Dans la mesure où cet oiseau est très irrégulier en Picardie, il n'est guère possible de définir un
cycle annuel. Tout juste peut-on écrire que toutes les observations sont enregistrées entre Avril et
Août, presqdexclusivement sur le littoral. L'espèce est soumise à des phénomènes d'invasions
consécutives à des sécheresses en Europe méridionale.

Les quelques cas récents de nidification ou de présomptions de nidification ont été notés dans
des marais d'eau douce et des prairies inondées. Au XIX siècle, l'espèce s'installait dans les
garennes. Sous ce terme il faut comprendre le milieu dunaire qui à l'époque était beaucoup plus
humide que de nos jours.

Signalé nicheuse sur le littoral au siècle demier (notamment en 1849), l‘Echas se blanche n'est
pas redécouverte de manière certaine avant 1965 avec 3 couples le 13 Mai et des éclosions
échelonnées du 20 au 25 Juin (065). Des cas probables ou possibles ont aussi été «rapportés pour les
armées 1949, 1964 et 1966 (097 et 102). Un nouveau cas est soupçonné en 1977 dans les marais de
Rue où des observations ont été réalisées en 1980 ( 4 mentions d'Avri1 à Juin) et en 1981 ( 2 adultes
du 2 juin au 4 Juillet). '

Dans l'intérieur du département de la Somme, seul le cas de nidification certaine mentionné par
l'enquête nationale sur la carte d'Hal1encourt laisserait supposer à une nidification continentale mais
aucun ornithologue picard ne connaît l'origine de cette donnée.

Dans 1'Aisne, 6 couples se reproduisent dans une pâture à demi inondée près de Bohain en 1958

o

tandis qu'aucun cas de nidification n'est connu dans le département de l'01se.
Aucun indice n'a été retenu pour la période 1983-86 sur l'ensemble de la Picardie.

Tout comme en Picardie, les reproductions dans les départements limitrophes demeurent
exceptionnels, l‘Echasse blanche se reproduisant en France essentiellement sur les côtes atlantiques et
méditerranéennes. - '

F. SUEUR

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature 1' Centrale Ornithologique Picarde 577-

AVOCETTE ELEGANTE Recurvirostra avocetta

L'Avocette se reproduit sur le littoral picard depuis 1975. Le passage prénuptial se déroule
principalement de Mars à mi-Mai, parfois plus tardivement, tandis que celui d'automne s'étale de mi-
Juillet à début Décembre. Uhivernage, par comparais on à la décennie 70, tend à devenir plus régulier
sauf lors des vagues de froid. L'Avocette peut être notée à l'intérieur des terres lors de ses migrations.

Après 1a reproduction de 12 couples dans le Marquenterre en 1975 (141), la colonie a continué
de se développer : 26 couples en 1976, 31 en 77, 52 en 78, 57 en 79, 58 en 80, 69 en 81, 88 en 82,
106 en 83, 104 en 84 et 101 en 85 (144 et 152 ). Elle régresse légèrement les années suivantes suite à
de faibles taux de réussite des couvées (mauvaises conditions météorologiques, destruction de nids
par des Sangliers, vibrations du sol occasionnées par la destruction d'anciens explosifs militaires en
baie de Somme...). Quelques cas de nidification sont connus en baie de Somme sur le banc de 1'Ilette
et à l'anse Bidard mais il s'agit le plus souvent (toujours?) de couples dont l'implantation au POM a
échoué. Antérieurement à l'enquête, un cas a été enregistré à Boismont (St-Valery/S omrne Nord-Est)
en bordure d'un champ de Maïs; il s'est soldé par un échec : absence d'éc1osion. Par ailleurs, pendant
l'enquête, un couple s'est reproduit en baie d'Authie, des jeunes non volants ont été détruits à

l'ouverture .de la chasse au gibier d'eau.

 
    
   

A v o c e t t e
Recurvirosrra avosetta

    

 
   
 

  

  
 

  
   

 
 

nombJfréquence nid. certaine
cartes 1I25000 110.695 0l0% 010 2ll.3% 3/ 9%
eartes1I5ODO0 010% Dl0% 010 123% [2370

 

En 1984, 40 couples se reproduisaient dans le Nord (en 1975, deux couples s'étaient
reproduits en bassin de décantation à près de 100 kilomètres du littoral ce qui était unique en France, 1'
espèce est donc à rechercher en terres aussi en Picardie) et 66 à 91 en Normandie. La population
française s'établit à 1500 couples dont 85% pour le littoral méditerranéen et la Vendée.

l1 semble qu'une certaine saturation du milieu soit atteinte au POM vers la centaine de couples,
non pas en raison du manque de sites de nidification, les îlots favorables étant nombreux, mais à

cause de contraintes alimentaires (dispersion des couvées après l'éclosion).

A F. SUEUR
Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Naturel Centrale Ornithologique Picarde —7 8-

OEDICNEME CRIARD Burhinus oedicnemus

Migrateur, Poedicnème regagne ses sites de nidification en Mars, début Avril et la ponte est
déposée fin Avril début Mai. Après l'envol des juvéniles en Juillet, les Oedicnèmes se regroupent en
troupes qui se dispersent à la tonibée de la nuit dans les plaines où ils se nourrissent. En Octobre, les
damiers individus quittent la région et gagnent les lieux d'hivernage en Afrique du Nord

principalement.

Actuellement, Pûedicnème habite en Picardie les côteaux calcaires et les plaines cultivées. A
l'origine oiseau des steppes, des savanes ou serai-déserts où règne un climat estival chaud et sec, il
s'est adapté à certains secteurs cultivés qui lui ont offert des conditions analogues. Plusieurs biotopes

peuvent lui convenir :
- des champs pauvres en végétation laissant apparaître en début de saison des affleurements crayeux

riches en silex : cultures de mais ou de betteraves.
- des étendues non cultivées lui fournissant une nourriture abondante (insectes, mollusques,

armélides...) : ce sont des lai-ris pâtures, des prairies non traitées, .
Ce second milieu se raréfie en Picardie par boisement spontané ou non, alors que les "blancs"
(affleurements de craie dans les champs) sont eux fréquents en Picardie.

Noctume, POediCnème criard passe inaperçu de jour grâce à son plumage cryptique et son
homochromisme. Cette discrétion explique certainement les vides de carte : en effet, dans des secteurs

où le "désert cultivé" a été prospecte avec attention, Poedicnème a été trouvé en faible nombre :
environs d'Amiens-80-, de St Quentin-02—. Sa distribution doit donc être régulière pourvu que son
habitat soit présent. Cette vision ne doit cependant pas conduire à l'optimisme, l'espèce est en
régression : des secteurs sont abandonnés, les densités diminuent.

 
 
   

Oedicnème criard
Burhinus M "bedicnemus

A

nombjfréquence esp. présente nid. possible nid. probable
des mentions 0 .

 
 
 

 
        

       

cartes 1125000 4 {2.5 % 211.3 % l 10.6% 7 l 4.4 % l4! 8.9 %
cartes 1/50000 214.591: 214.596 0/ 0 9è 6/13.6% 10I22.7%

Les renseignements ‘apportés par les auteurs anciens bien que maigres," laissent penser que
POedicnème était plus répandu quactuellement.‘ En particulier les dunes littorales du Marquenterre

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -79—

devaient abriter une population assez importante au XlX siècle (1 l3). Vers 1950, il y était encore bien
représenté d’après les chasseurs et les propriétaires de dunes. Un ou deux couples ont encore été
trouvés en 1973 et 1976 (107). Depuis, plus rien. La transformation du milieu (enrésinement,
extension de 1‘Argousier) et la fréquentation (tourisme, motos...) sont les causes de cette disparition.
Il en est de même des dunes et cordons de galets de Cayeux où l'espèce a disparu vers 1970 suite à la
création de la route littorale, l'extension des concessions pour l'exploitation des galets et la
surfréquentation touristique. ' .

Pour les plateaux cultivés nous ne possédons des données précises que pour le Vermandois-OZ- où
une régression importante s'est produite dans les années 50 et 60.

Malgré cela, les effectifs actuels pour l'ensemble de la Picardie doivent encore être supérieurs à 150

couples.

La régression est généralisée à toute l'Europe. Parmi les zones les plus habitées par cet oiseau
en France, citons le bassin de la Loiie, la Champagne et le Midi. Ceci, laisse entrevoir l'importance de
la population picarde au niveau français. A titre de comparaison il ne reste que 5 à 10 couples dans le
Pas-de-Calais, aucun en Belgique ni aux Pays—Bas et quelques centaines en Grande-Bretagne (400 en
1975 contre 1000 à 2000 vers 1938). '

Les causes de régression de Poedicnème peuvent être résumées comme suit :
— mise en cvulture des friche

- abandon du pâturage (larris) et diminution du Lapin (dunes)

— enrésinement (dunes, landes)

- traitements chimiques agricoles

- dérangements humains.

G. FLOHART

PETIT GRAVELOT Charadtiusdubius

 
   

Petit gravelot
Charadrius dubius

 

 
 

nid. possible
t O

des mentions O
cartes 1125000 3 /1.9% 3/1.9% j5/9.5% l6/10.l%37/23.4%
cartes 1150000 l 12.3% 3f6.8% 8/18.2% l4/31.8%26I59.l%

De uni-Mars à Mai, des Petits Gravelots transitent par 1a Picardie mais certains d'entre-eux s'y

    

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde - -80-

cantonnent avant la fin de cette période. La migration posmuptiale se déroule de début Juillet à
Octobre, avec parfois des oiseaux attardés jusque mi-Novembre. Cette espèce est totalement absente
en hiver.

Le Petit Gravelot se reproduit principalement sur les bords des bassins de décantation et des
gravières, même en cours d'exploitation, mais aussi au bord des pièces d'eau douce ou saumätres et

de manière plus anecdotique dans les cultures, les prairies, les remblais de chantiers et même le terre-
plain central gravillonné d'un carrefour routier. -

L'historique que l'on trouve dans la synthèse de 1986 s'appuyant sur TRIPLET (180) :

"tendance à l'augmentation jusqu'au début des années 80 au moins", ne peut être pris en compte
puisqu'en fait on ne connaissait pas réellement les effectifs présents avant cette date. Ce n'est qu'au
début des années 80 que des estimations sont réalisées pour PAisne avec 20 à 30 couples et la Somme
avec 15 à 20 couples (148). Cette denrière population était très probablement sous-estimée.
En 1984, un inventaire plus complet a permis de recenser 46 à 51 couples dans la Somme, 20 ä 30
dans l'Aisne et 10 à l2 dans 1'0ise, soit 76 à 93 pour l'ensemble de la Picardie (125). En conclusion
on peut dire que la population de l'Aisne peut être considérée comme stable tandis que celle de la
Somme est en augmentation depuis 1980 (à moins qu'il ne s'agisse d'une meilleure appréciation des
effectifs tricheurs). Pour 1'0ise aucune évolution ne peut encore être dégagée.

Ce sont 91 couples qui nichent danslle Nord-Pas de Calais, 100 à 140 en Normandie, 94 à
110 en lle-de-France et 70 à 80 en Champagne-Ardennes.

Cette espèce profite, au moins temporairement, de Partificialisation de certaines zones humides
: ballastières en paniculier.

F. SUEUR

GRAND GRAVELOT Charadrius hiaticula

Cette espèce est assez rare en dehors du littoral où elle peut donner lieu à des passages et des
stationnements spectaculaires (plus du millier d'oiseaux). Ceux-ci culminent de Mars à début Juin et
en Août-Septembre tandis que les effectifs sont faibles entre ces deux périodes et quasiment nuls en

hiver.

Les milieux fréquentés en période de reprdduction en Picardie correspondent aux préférences
habituelles de l'espèce : plages de galets (Hâble d'Ault) ou de coquillages (POM). Les plages
sableuses du Domaine Public Maritime sont délaissées, très probablement à cause de leur forte
fréquentation humaine.

Le Grand Gravelot a peut-être niché au XIX siècle (101) mais ce n'est qu'en 1971 qu'il
devient un nicheur sporadique sur le littoral picard. Il tend à devenir plus fréquent et plus régulier dans
les années qui suivent avec par exemple 4 couples en 1977 (144). Toutefois pendant la période de
1'At1as, la reproduction n'a pu être prouvée de manière certaine qu'au Hâble d'Ault et au POM. En
cette localité les effectifs sont toujours aussi faible que pendant les années 70 : 3 couples en 1983 et 2

en 84 (125).

i J‘

La Normandie abrite entre 0 et 20 couples nicheurs, le NordlPas-decalais une quinzaine
tandis que les autres régions périphériques de la Picardie, non littorales il est vrai, nhébergent pas
cette espèce. La population nationale s'établit à environ 180 couples dont 150 en Bretagne. Les
effectifs picards, pourtant très faibles, ne sont donc pas négligeables près de la limite méridionale de

l'espèce (voir figure).

La précarité du statut du Grand Gravelot sur le littoral picard a sans doute des origines
naturelles : l'espèce est ici en limite Sud de répartition, la prédation peut-être élevée tandis que les
milieux favorables sont relativement restreints. Cependant, d'autres facteurs interviennent de façon
certaine : ce sont les dérangements humains dus à la pression touristique auxquels s'ajoute une
ouverture de la chasse au gibier d'eau précoce qui diminue encore les chances de survie des jeunes
(certains ne volant pas encore à cette époque de l'année). Pour les mêmes raisons les taux de réussites

des secondes et troisièmes pontes sont très faibles.

RSUEUR
Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -81 —

xÆŸÏ“\

Εh.

   
   
    
  

I plus de 10 000 couples
Ë 1000 ‘a 10 000 couples

 100 ‘a 1000 couples
E3 moins de 100 couples

 

Grand gravelot
Charadrius hiaticula

    

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL

des mentions O Q i
cartes 1125000 0 l 0 % 1 l 0.6% O l 0 % 110.695 2 l 1.3 %
cartes 1150000 0l0% 1l2.3% 010% 1/2.3% 2/4.5%

        

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde —-32—

GRAVELOT A COLLIER INTERROMPU Charadrius alexandrinus

Absent en hiver, le Gravelot à collier interrompu arrive en Picardie au cours du mois de Mars,
la migration prénuptiale se poursuivant en Avril-Mai tandis que des reproducteurs locaux s'installent
encore au cours du mois de Juin. Dès le début du mois de Juillet les passages reprennent, battent leur
plein au cours de ce mois et en Août pour s'estomper ensuite, ne laissant début Novembre que

quelques attardés.

Ce Gravelot se rencontre exclusivement sur le littoral où il trouve en particulier son milieu de
prédilection : les plages sablonneuses. Le nid est généralement installé dans la Domaine Public

Maritime, sur un banc sablo-coquillier ou dans la dune embryonnaire. Ce type de milieu accueillait en
1984 de 60 à 75 % de la population nicheuse de l'ensemble du littoral, le reste étant cantonné dans les

zones de galets.

 
  
    

Gravelot à c. interromp
Charadrius alexandrinus

     
     

  
   
 

nombJfréquence esp. présente nid. possible
des mentions O .

cartes 1125000 0 l 0 % O l 0 %

cartes 1,150000 0 I 0 9b 0 I 0 % 5

Les effectifs nicheurs du Gravelot à collier interrompu avant 1970 sont inconnus mais devaient

être du même ordre de grandeur que dans les années qui ont immédiatement suivi puisque seuls
quelques couples étaient cités. Au cours de la décennie 70, les effectifs nicheurs dans le Marquentene
et en baie de Somme demeurent sensiblement constants alors qu'il a tendance à se raréñer en France :
l0 couples en 1971, 12 en 72 et 75 (144). Une augmentation est constatée entre 1975 et 1981, année
où 27 couples étaient recensés. Depuis, la population semble s'être de nouveaustabilisée avec 26
couples en 83 et 25 à 29 en 84. Cette demière année, un total de 31 à 37 couples pour l'ensemble du
littoral picard est donné (125) soit 2 à 3 en baie d'Authie, 17 à 21 dans la réserve maritime de la baie
de Somme, 8 au POM et 4 à 5 au Hâble d'Ault.
Depuis 1984, une certaine diminution est enregistrée; elle est liée à l'évolution du banc de Pllette
(principal site d'installation dans 1a réserve de la baie de Somme) qui détendue sablo-coquillière s'est
transformé rapidement ces demières années en dunes initiales à Chiendent maritime et est donc moins
accueillant pour l'espèce.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde -8 3 -

             

ma. pbable TOTAL
0/0 ' 11.9% 311.99g
o r o 14 5 i 5 a

%

NU.)

%
%

Cette espèce côtière est représentée par 55 couples nicheurs dans le Nord et 135 à 170 en
Norrnandie.

L'ouverture anticipée de la chasse au gibier d'eau pour cette espèce encore, conduit à l'échec
des reproductions dans les zones chassée .et par ailleurs, la pression touristique dans les réserves
constitue un autre frein considérable à l'expansion du Gravelot à collier interrompu. S'il parait
illusoire de vouloir limiter la fréquentation de certains secteurs du Domaine Public Maritime, il est en
revanche tout à fait souhaitable et envisageable de mettre un terme à la divagation des chiens non tenus
en laisse au sein des réserves du littoral picard.-

T. RIGAUX et F. SUEUR

VANNEAU HUPPE Vanellus vanellus

Les premiers oiseaux se cantonnent en Mars. Dès Juin, des mouvements post-nuptiaux,
parfois importants sont enregistrés. Après une période d'accalmie, leur intensité croît nettement en
Septembre-Octobre. De Novembre à Février, voire Mars, les passages varient, tant en intensité qu'en
direction, en fonction des conditions climatiques. Le Vanneau huppé peut même disparaître presque
complètement de Picardie en cas de gel prolongé.

  
    
      

Vanneau huppé
Vanellus vanellus

 

ngmbJfi-equençe esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine
. TOTAL
des mentions O _ Q _ _
cartes 1/25000 8l5.1% 8l5.1% 815.195; 24I15.2%48l30.4%
cartes 1150000 2l4.5% Sl11.4% 5/11.4% 14/31.8% 9.1%

Les prés humides constituent le milieu de prédilection du Vanneau huppé en période de
reproduction mais il peuple également certaines cultures (maïs, betteraves voire orge et blé), des
friches, des phragrnitaies fauchées, des gravières et autres bassins de décantation, les dunes initiales à
Chiendent maritime (Agropyron junceiforme), les dépressions humides des dunes ou "pannes" ainsi

que le haut schorre.

   

    

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -34-

Le Vanneau huppé semble avoir commencé à nicher sur le littoral picard au milieu du XIX
siècle (002). Les recensements des nicheurs y demeurent le plus souvent partiels. Au début des
années soixante, la population du Marquenterre est comprise entre 100 et 150 couples (001). Entre
1970 et 1975, elle pouvait être considérée comme stable ou en très légère régression. En 1977, elle
demeure toujours stationnaire avec 122 à 126 couples (108). Après l'hiver exceptionnellement froid
de 1978-79, elle n'est plus que de 60 à 100 couples mais cette fois-ci, pour l'ensemble de la plaine
maritime picarde (148). Toujours pour cet ensemble, MOUTON et TRIPLET (108) avancent un
effectif d'environ 200 couples de 1981 à 1983. Ces données paraissent raisonnables bien que l'on
puisse relever des contradictions dans le texte; dans plusieurs localités (N oyelles/mer, Boismont,
Hâble d'Ault) ils attribuent l'augmentation des effectifs à une meilleure prospection pour finalement
considérer que la population demeure stable voire augmente peu! En 1984, environ 200 couples sont
de nouveau dénombrés (125). Après les rudes hivers 1984-85, 85-86 et 86-87 de nouvelles
diminutions ont également été constatées; des modifications des biotopes d'une année à l'autre et la
fäble fidélité du Vanneau huppé à sa région d'origine peuvent également expliquer la diminution
r ente.

La première certitude de nidification à l'intérieur des terres a été obtenue en 1959 dans l'Aisne (009);
pourtant elle est probablement antérieure puisqu'en 1965 (077) 50 à 100 couples sont connus dans les
marais du Laonnois. Aujourd'hui, le Vanneau huppé est un nicheur plutôt rare puisque RIGAUX
(125) ne mentionne, sur la base de prospections très partielles de 1984, que 2 couples dans la Somme
continentale, 17 à 21 dans l'Aisne et 33 à 36 dans l'Oise. Ces couples sont presqu‘exclusivement

localisés aux bassins de décantation, aux gravières de la vallée inondable de l'Oise et toujours
quelques couples dans les marais du Laonnois.

La population picarde s'établit donc en 1984 à un peu plus de 250 couples. En 1959 il y avait 2000
couples ( ). Cette spectaculaire diminution s'inscrit bien dans ce qui est connu a l'échelle de la France.
En effet si une période de conquête commencée au XIX siècle et qui atteint son apogée après guerre
est mise en évidence, un brutal déclin se manifeste vers la fin des années 1960. Pour 1a Picardie cette
diminution est surtout sensible dans les populations de l'intérieur des terres.

Près de 1000 couples se reproduisent dans le Nord, 1600 à 1850 en Normandie, 125 à 130 en
Ile de France et 130 à 150 en Champagne-Ardennes. _

Certains auteurs (108) ont cru pouvoir affirmer que le Vanneau huppé avait trouvé en Picardie
un-biotope de remplacement pour la nidification ‘dans les milieux cultivés face à la diminution des
zones humides. Il faut considérer avec circonspection cette prétendue adaptation aux cultures. Nous
avons pu constater dans le Marquenterre des diminutions de 25 à 75% d'une année à l'autre sur
différents sites prairiaux dont la mise en culture slest accompagnée d'un drainage. De plus, diverses
études récentes ont montré que le Varmeau huppé, du fait de sa faible productivité en jeunes en milieu
cultivé, ne pouvait s'y maintenir que grâce aux apports d'oiseaux nés dans des milieux plus
favorables.

F. SUEUR

COMBATTANT Philomachus pugnax

La migration prénuptiale, qui n'est bien caractérisée que sur le littoral, commence mi-Mars,
culmine en Avril et se poursuit jusque mi-Mai. De fin Juin à fin Novembre se déroule le passage
postnuptial visible aussi bien en terres que le lon des côtes. Celui-ci atteint son point culminant en
Août. Les observations hivernales tendent à deve ir plus fréquentes lors de la décennie 80 par rapport
à la précédente.

Le Combattant fréquente essentiellement les marais d'eau douce côtiers ou intérieurs et les
bassins de décantation; les effectifs sont plus faibles dans les milieux estuariens et saumâtres. p 7

MAGAUD ŒAUBUSSON (002) écrit que le Combattant niche en Picardie "très
accidentellement dans les prairies marécageuses voisines de la mer". Depuis cette date (1911), les
seuls éléments de nidification sont constitués par des indices possibles ou probables au voisinage de la
baie de Somme lors de l'enquête Limicoles nicheurs de 1983-84. Ils concemeraient au plus deux
couples, inclus dans les 5 à l3 que compte la population française. En l'état actuel des connaissances,
le Combattant ne peut plus être considéré comme nicheur certain en Picardie.

i F. SUEUR

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -85 -

BECASSINE DES MARAIS Gallinago gallinago

Cet oiseau peut-être observé toute l'année. Le passage postnuptial se déroule par vagues
successives de ail-Juillet afin-Novembre avec des maxima de Septembre à mi-Novembre; celui de
printemps, plus diffus, de mi-Mars à début Mai avec un maximum en Avril.

 
  
   
      

Bécassine des marais
Gallinago gallinago

     
  

 

 
  
 

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. prbable nid. certaine TOTAL
des mentions O . .

cartes 1125000 5f3.2% 3/1.9 3/1.9% 2/1.3% 13l8.2%

cartes 1150000 4 l 9.1% 1 f 2.3 2 f 4.5 % 214.5 % 9 l 20.5 %

La Bécassine des marais se reproduit dans les prairies hygrophiles. En migration et en
hivemage, elle fréquente des biotopes plus variés pourvu que le sol soit gorgé d'eau.

%
‘il:

   

- Dans la Somme, les cas de nidification signalés sont rares (086 et 070). Nous ne possédons
aucune donnée sur l'évolution des effectifs nicheurs de la Bécassine des marais qui n'a donc pas
d'histoire dans ce département comme dans celui de 1'0ise d'ailleurs.

Dans la Somme, les effectifs nicheurs étaient estimés à moins de 10 couples au début des années 1980
(148). Pendant la période de l'enquête, seules des reproductions probables d'un seul couple en baie
d'Authie et d'un autre en vallée de Bresle sont mentionnées.

Dans 1'Oise, quelques couples sont signalés pendant la décennie 70 et en 1984, 5 couples sont
retrouvés dans les mêmes lieux.

La situation est un peu mieux connue dans l'Aisne puisque dans les marais de Pierrepont-Sissonne,
KERAUTRET (077) signale 1 à 2 couples en 1965 et 5 mâles l'année suivante. En 1970, SCHIPPER
(134) compte 7 chanteurs dans ces mêmes marais. Elle est donnée comme disparue de ce seul site
connu de l'Aisne au début des années 80. Cette disparition est confirmée lors de l'enquête "limicoles
nicheurs" de 1983 et 1984. La Bécassine des marais est retrouvée cependant dans le département,
dans un nouveau site, en 1985 : 1 couple certain et 2 autres probables à Beautor.

Les autres points mentionnés par la carte correspondent probablement à des observations de
migrateurs tardifs.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie— © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde —8 6-

En 1984, 6 couples se reproduisaient dans le Nord/Pas-de-Calais, 40 à 80 en Norrnandie, une
vingtaine en Champagne-Ardennes et 2 à 3 en région parisienne.

La Bécassine des marais est sans aucun doute un des limicoles les plus sensibles aux
modifications de ses biotopes de reproduction et notamment parle drainage qui en dépit des excédents
agricoles est encore à la mode dans les zones humides de Picardie.

F. SUEUR

BECASSE DES BOIS Scolopax msticola

Les tricheurs picards sont sédentaires et fidèles à leur site de nidification. En dehors des zones
de reproduction, la Bécasse des bois n'est notée que de mi-Octobre à début Mars en migration et en
hivernage. Une étude réalisée en forêt de Compiègne-GO» permet de préciser les dates des différentes
étapes de la reproduction : élaboration du nid dès fin Février mais surtout mi-Mars, un second pic est
relevé début Mai (pontes de remplacements, peut-être seconde couvée) et jusque début Juillet. Pendant
toute cette période on peut entendre le chant (la croûle) de cet oiseau au crépuscule et pendant la nuit.

 
 
   
  
     

Bécasse des bois
Scolopax rusticola

   

.1

nombjfréquence esp. présente nid. possible. nid. probable nid. certaine TOTAL
des mentions O . a av
cartes 1125000 2/ 1.3 % 4 / 2.5 7p; 4.4 9a 2o; 12.7 7b
cartes 1150000 OIO % 214.598 6ll3.6% 6l13.6% 14l31.8%
Comme son nom l'indique, la Bécasse des bois se reproduit dans les bois ou plus exactement

dans les forêts. Lors de ses migrations et en hivemage, elle fréquente les milieux les plus divers :
forêts et bois évidemment mais aussi marais, parcs urbains, mollières, fourrés à Argousiers...

         

Le bastion de l'espèce en Picardie est constitué par les grandes forêts de 1'Aisne et de l'Oise.
Dans 1'Oise, FERRAND (056) signale 1a découverte de 52 nids ou nichées mais ces résultats
concernent plusieurs armées et ne peuvent constituer une estimation de 1a population nicheuse.
BOUCKAERT (007) donne comme territoire environ 350 hectares par couple certaines années. Des
recherches particulières ont permis de trouver plus de 20 nids.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Naturel Centrale Ornithologique Picarde —87 —

La population de l'Aisne est estimée comme très probablement supérieure à 30 couples au début des

années 80 .
Dans la Somme, un seul cas ‘de nidification d'un couple est connu dans le Marquenterre courant des

années 50; toutefois FERRAND (056) mentionne la découverte de deux nids ou nichées dans ce
département. Curieusement, la Bécasse semble absente de la forêt de Crécy dont Pavifaune il est vrai

est fort méconnue.

La Bécasse des bois est une nicheuse rare et localisée dans quelques forêts de la région
parisienne. Elle semble assez abondante mais localisée dans le Nord et en Norrnandie. Une récente
enquête de l'0.N.C. (056) a montré que des nidifications ont pu être prouvées dans tous les
départements de la France ou presque, mais elle reste rare dans certaines régions (Bretagne,
Landes...)

Une autre enquête 0.N.C. en 1983-84 (086) indique qu'au minimum 1 300 000 Bécasses sont
tuées chaque année en France. Les études menées en forêts de Compiègne ont montré que 80% des
oiseaux tués sont d'origine étrangère. La France est donc une zone dhivemage importante pour toutes
les populations européennes. La fidélité aux sites dlfivemage ayant été démontrée en forêt de
Compiègne comme dans le Marquenterre, il en résulte qu'un prélèvement trop important fait chuter les
effectifs de cet oiseau sans chances de réinstallation de Bécasses venues des territoires voisins. Les
chasseurs picards ont donc entre leurs mains une responsabilité importante quant à l'avenir de cette

espèce.
X. COMMECY et F. SUEUR

BARGE A QUEUE NOIRE Lirnosa limosa

La Barge à queue noire est un migrateur régulier en petit nombre a l'intérieur des terres. Sur le
littoral elle présente deux pics migratoires réguliers en Mars-Avril et de Juillet à Septembre. Elle est
occasionnelle en hiver et Pestivage est faible.

Un chanteur a été noté pendant une partie de la sais on de nidification 1976. Un autre chanteur

est entendu 1e 4 Avril 1978 mais dans ce dernier cas, il faut plutôt considérer qu'il ne s'agissait que
d'un migrateur, l'oiseau n'ayant pas été repérée sur ce lieu les deux mois suivants.
Après une phase d'augmentation des populations européennes pendant la première partie de ce siècle,
période pendant laquelle l'espèce s'est installée en France en 1936, on observe une stagnation qui se
poursuit actuellement. La population française se limitait à 40-50 couples en 1984. Dans ces
conditions l'implantation de la Barge à queue noire dans les années à venir en Picardie paraît peu
probable.

En 1984, 11 à 12 couples se reproduisaient en Normandie mais aucun dans les autres régions
voisines de la Picardie.

F. SUEUR
COURLIS CENDRE Numenius arquata

Dans les seuls sites continentaux où l'espèce niche, les Courlis cendres ne sont présents de
façon continue que de Février-Mars à mi-Juillet. En dehors de cette période c'est une espèce peu
fréquente pendant les deux migrations; sa présence en hiver est plus épisodique selon les aléas
climatiques. En baie de Somme, seul site où cet oiseau est abondant, les effectifs croissent à partir de
Juillet pour atteindre leur maximum en Décembre avant de sïamenuiser jusqu'au minimum de Juin.

Le Courlis cendré niche dans les prés humides, les phragmitaies fauchées et éventuellement
dans les dunes. Hors saison de reproduction, il fréquente essentiellement les estuaires, les bassins de

décantation et les bords de marais.

_ La seule population suivie de longue date occupe le marais. de Piernepont-Sissonne-Œ- :-4 à 6
couples de 1965 à 1968 avec reproduction dûment prouvée cette demière année (077) et au moins 3
couples en 1970 (134). Cette station ne semblait plus que relictuelle avec un seul couple en 1981 et
1984 (125). La prospection était toutefois très probablement incomplète puisque un autre site de
nidification dans le même secteur est repéré en 1987, portant l'effectif total de cette station à 5

couples. g
Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -8 8-

Un autre site est connu dans l‘Aisne à Beautor (vallée inondable de 1'0ise). Nous ne disposons pas de
données précises sur la date d'implantation de cette population de 4 à 5 couples de 1985 à 1987, mais

elle semble âne ancienne.

Pour la Somme, 1 ou 2 chanteurs sont notés chaque année dans les dunes du Marquenterre depuis
1973 sans qu'il soit cependant possible de prouver la nidification.

Le 11 Juillet 1977, deux individus sont accompagnés dans les mollièresde la Maye par un jeune qui
ne s'est jamais envolé à l'approche de l'observateur (144). Le Courlis cendré a donc très
probablement niché en 1977 à proximité de la baie de Somme. .

Un couple nicheur probable est découvert en 1984 à ForestMontiers (125) alors qu'aucun événement
probant n'avait été enregistré depuis 1977. Depuis, quelques individus sont régulièrement repérés
dans les pâtures du Marquenterre. Un couple est cantonné en 1987 sur les communes riveraines de

Roussent—62- et de Narnpont St Martin-80-.

En 1984, 150 à 190 couples se reproduisaient en Norrnandie et 10 à 12 dans les Ardennes
mais aucun dans le Nord—Pas de Calais et la région parisienne.

 
 
    

Courlis cendré
Numerius arquara

    
  

nombjfrequence esp. présente nid. possible nid. pbable nid. certaine T01, AL
des mentions O Q
cartes 1125000 110.691: 2l1.3 % a. 110.696 2/1.3 % 6_l 3.8 %
cartes 1150000 010% ‘ 1l2.3%'1/2.3% 2/4.5% ëÏ/9.l%
Peu importante numériquement par rapport à la population nationale, les derniers sites de
nidification picards du Courlis cendré méritent d'être protégés car ils sont actuellement bien menacés.

Le drainage des pâtures pour en faire des terres à blé a déjà fortement réduit le nombre de couples et
en dépit des excédents agricoles ces drainages se poursuivent. D'autre part, le maintien de cette espèce

       

qui arrive en Février sur ses lieux de reproduction, époque où la chasse n'est pas encore fermée,

entraîne une élimination des adultes potentiellement nicheurs. Une mesure de protection locale dans
1'Aisne (protection cynégétique ponctuelle) est hautement souhaitable.

F. SUEUR

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde -89-

CHEVALIER GANEBEÏÏÈ Tringa totanus

Traversant la Picardie lors des migrations pré et posmuptiale (respectivement de Mats à début
Juin et de Juillet à Septembre), le Chevalier gambette ne se montre en grand nombre que sur la côte. Il

y hiverne-avec des effectifs faibles.

Deux types de milieux sont principalement recherchés en France : les marais salants et les
prairies humides méso-hygrophiles et hygrophiles. C'est dans ces prairies que les quelques cas
récents de reproduction probables et certains ont été observés sur le littoral picard. En migration, le
Chevalier gambette utilise les vasières côtières et continentales.

Des pulli de Chevaliers gambettes provenant du littoral picard ont été naturalisés par COCU
dans le premier quart du XX siècle (RAN SON com. pers.). Ensuite, pendant la période 1950-1972,
le Chevalier gambette a été une fois signalé nicheur (124) : un couple cantonné sur la commune de
Woignarue et découverte d'un nid contenant des oeufs. Cette espèce n'est plus que nicheuse probable
entre 1970 et 75 sur les cartes de Rue et St-Valéry-sur-Somme. Dans les années qui suivent, la
reproduction n'a pu être prouvée toutefois des chants et des alarmes furent entendues en Juin 1977 et
Mars 1981 dans les prés humides bordant les baies d'Authie et de Somme (105 et 148). S'il est
finalement assez fréquent d'entendre des chanteurs au-dessus des milieux favorables surtout en début
de saison de reproduction, les cas de nidification certains ou seulement probables sont rares. En 1983,
deux couples restent cantonnés pendant une bonne partie de 1a saison : l'un au Hâble d'Au1t, l'autre en
bordure de la baie d'Authie. Sur ce dernier site, deux couples s'installent l'année suivante et la
nidification est prouvée en 1985 avec l'observation de jeunes non volants dans des prairies
permanentes pâturées, également utilisées par des Huîtriers pies et des Vanneaux huppés. Pendant les
étés 85, 86 et 87 on a constaté de nouveaux indices de nidification probable au Hâble d'Ault.

      
       

Chevalier gambette
Tringa toranus

A

nombJfréquence esp. présente nid. ‘possible

des mentions O . w
1 l 0.6 % 1 l 0.6 7o 3 %
1 l 2.3 % 1 l 2.3 % 2

cartes 1125000 1 l 0.6 % ‘O %
cartes 1,150000 0 i 0 % 0

     

   

0l 11.9
0/ /4.5%

 

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde —90-

Ce sont 4 à 18 couples qui se reproduisent en Norrnandie et 3 dans le Pas de Calais mais
aucun dans les autres départements ou régions voisins de 1a Picardie.

La précarité du statut du Chevalier gambette en France (moins de 500 couples) devrait
conduire à protéger ses sites _de reproduction : éviter leur drainage et maintenir les prairies
permanentes pâturées, à réglementer davantage sa chasse. Il serait même raisonnable d'interdire
totalement le tir de cette espèce dont les effectifs nicheurs en France ont baissé de plus de 50% depuis

un vingtaine d'années.
T. RIGAUX et F. SUEUR

CHEVALIER GUIGNETTE Actinis hypoleucos

La migration prénuptiale peut être remarquée dès Mars mais elle est surtout nette à partir du
mois suivant pour cuhniner en Mai. Elle s'imbrique en Juin avec le début du passage post-nuptial qui
atteint son amplitude maximale en Août pour s'achever en Octobre, voire en Novembre. Les données

hivemales demeurent rares.

Les quelques cas de nidification connus en Picardie se sont déroulés sur les berges de

ruisseaux ou petites rivières aux eaux claires ainsi qu'en bordure d'une mare peu profonde entourée
d'une végétation palustre typique. Ces milieux ont en commun une difficulté de pénétration par

l'homme.

 
   
   
    

‘Chevalier guignette
Acritis hypoleucos '

   

 

 
   

nombjfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOT

des mentions 0 - . i
% 010% l/0.6% 2/1.3% 3/1.9%
% Ol0% 1/2.3% 2l4.5% 3!68%

       

cartes 1/25000 U l 0
cartes IISODOD 0 l 0

Au XIX siècle, le Chevalier guignette est considéré comme un nicheur occasionnel dans
l'arrondissement d'Abbeville, ce qualificatif est toujours valable de nos jours et peut être appliqué à
l'ensemble de la Picardiel

Atlas des Oiseaux Nicheurs- de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -9 1 -

De 1970 à 1975, le Chevalier guignette est considéré comme nicheur certain sur la carte de St
Valéry/Somme, probable sur celles d'Abbevi11e, de Rue et Senlis, possible sur celles de Crèvecoeur-
le-Grand et Compiègne.

Un couple se reproduit en 1976 et 1977 au POM (148). Il est piquant de constater que ROBERT
(130) émet des doutes sur ces nidifications lorsqu'il présente le statut de l'espèce dans le département
de la Somme et qu'il les accepte dans sa conclusion! A l'intérieur du département de la Somme, à

Famechon, la nidification est découverte en 1983 (129).
Dans l'Aisne, le seul cas de reproduction connu avant la présente enquête a été découvert en 1981 en
Thiérache, à Boué (053). Une nouvelle tentative réussit en 1985 avec un couple et deux jeunes le 22

Juillet à Marquette.

Aucun couple ne se reproduit dans les régions voisines de la Picardie mais des mentions
anciennes sont connues en Champagne-Ardennes.

Sur la carte, nous n'avons retenu que les indices de nidification certaines et probables. En
effet, chaque année durant la période de reproduction de cette espèce des couples peuvent être
observés en bordure de toutes les rivières, gravières et bassins de décantation de Picardie (voir carte ).
Ceci correspond à un estivage qui peut atteindre plusieurs semaines dans certains cas et au
chevauchement des deux migrations‘, sans qu'il y ait effectivement de tentatives de reproduction. En

_ dehors des 2 cas de nidification certaines, l'indice de probabilité que nous avons indiqué en vallée de

Bresle (Gamaches Nord-Ouest) correspond à un cantonnement remarquable de 3 couples pour 1300
mètres de berge durant 5 semaines.

F. SUEUR
MOUETTE RJEUSE Larus Iidibundus

Les sites de nidification sont occupés ä partir du mois de Mars. Les premiers nids sont édifiés
en Avril et les pontes débutent généralement au début du mois de Mai. Les premiers juvéniles quittent
les colonies en Juin. Courant Juillet et en Août, les sites de reproduction sont brutalement désertés
pour une dispersion juvénile et une occupation des sites de mue pour les adultes. Dès cette époque les
premiers migrateurs arrivent dans la région; ce sont alors essentiellement des adultes. Les oiseaux de
l'année arrivent ensuite, essentiellement en Août-Septembre. La migration connaît deux pics, le
premier en Juillet-Août et le second en Octobre-Novembre. Elle apporte d'importants contingents
d'oiseaux d‘Europe du Nord et de l'Est qui viennent gonfler la population locale. l'effectif hivernant

est de plusieurs dizaines de milliers d'individus.

. 100 à 500 couples
H 50 à 100 couples

10 à 50 couples

moins de 10 couples
‘.7 effectif inconnu

Taille et localisation des colonies de reproduction de Mouettes rieuses

 

La localisation des colonies de Mouettes rieuses en Picardie montre clairement l'absence de
milieux naturels propices à l'établissement de vastes unités : prés de 80% des sites sont d'origine
artificielle. En Belgique en revanche, 70% des colonies sont installés dans des biotopes naturels.
Habitat naturel: Marais dunaires : 2 (9,l%) ou arrière littoral : 3 (13,6%), étang : 3 (13,6%)

Habitat artificiel: Lac artificiel: 1 (45%), Bassin de décantation :12 (54,6%), Gravières : 4 (18,2%)
On remarque que sur la carte d’enquête nous n'avons pas reporté les indices "présence" qui
concernent très probablement des individus s'alimentant loin des colonies.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardîe- © Picardie Nature l Centrale Omirhologique Picarde . -92-

L'essentiel de la reproduction de la Mouette rieuse prend place dans l'arrière pays; en revanche, en
été, l'essentiel des Mouettes rieuses est concentré sur la frange littorale. Ce fait s‘atténue en automne
et en hiver.

La Picardie ne représente qu'une très faible part de la population française (estimée à 20 000-25 000
couples en 1975 mais probablement bien plus actuellement). La Belgique comprend entre 12 et 14 000

couples , les Pays-bas 200 000, la mer des Wadden 75 000...
suggérée vers 1860, la nidification de la Mouette rieuse autour de la baie de Somme n'est plus

mentionnée par l'inventaire de 1936. La re(?)colonisation de la Picardie est concomitante de
l'expansion de l'espèce en Europe de l'ouest. Au POM l'installation date de 1973 (079); à Rue elle
s'installe en 1975 (105) et dans le Vermandois c'est en 1956 que la première nidification a eu lieu. '
Un total de 800 à 1300 couples se reproduit chaque année en Picardie pour un nombre de 20 à 25
colonies. La taille moyenne des colonies de reproduction est de 50 couples (moyenne : 49,8 sur 21
colonies). La population montre une tendance globale à l'augmentation mais le manque de données
chiffrées pour l'ensemble des colonies empêche d'en retracer la dynamique réelle. Comme dans le
Nord de la France ou Plle-de-France (050), les effectifs nicheurs sont assez instables d'une année sur
l'autre et les colonies voient fréquemment leur nombre fluctuer, des redistributions spatiales
s'effectuent entre différentes colonies proches ou il y a essaimage et création de nouvelles unités à
caractère stable ou éphémère. Ces fluctuations d'effectifs reposent sur des facteurs naturels (baisse du
niveau de l'eau) ou artificiels (modification ou destruction du milieu par l'homme, cas de
Cléry/Somme-SO- ou de Cha1nouil1e-02-, destruction directe, partielle ou totale, de la colonie, cas de
Rue-SO- ou dérangements volontaires ou non des reproducteurs).

    
   

_Mouette rieuse
Larus ridibundus

   

nombJfi-équence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL
des mentions Q Q

cartes 1125000 o / o % 211.3 a; 23l14.6%27f17.1%

cartes 1150000 0 l 0 % 2 l 4.5 % ll2.3 % l5/34.1%13I40.9 %

La structure de la population picarde montre un certain caractère de jeunesse : aucune colonie ne
dépasse 500 couples et les classes les plus fournies correspondent aux intervalles de moins de 100

couples :

  
 
 

 
             

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -93 -

Taille de la colonie : Picardie (N et %) Belgique (pour comparaison)

1- 10 couples 4 19,1% 13,6%
11 — 50 r2 57,1%

51 - 100 3 14,3% 132%
101 — 500 2 9,5 % - 50,0%
+1000 0 0,0 % 18,2%

90% des colonies possédant moins de 100 couples, alors qu'en Belgique 70% dépassent cet effectif
(118). La taille moyenne des colonies est également nettement inférieure à celles des régions voisines :
Nord-Pas de Calais et Ile de France. Elle est cependant comparable à celle des colonies normandes
également récemment installées. Ceci reflète également le manque de disponibilités en biotopes de
reproduction suffisarttment vastes et tranquilles.

P. RAEVEL
GOELAND CENDRE Larus canus

Le Goéland cendré était autrefois uniquement observé lors des migrations et en hivemage sur
le littoral. Des stationnements importants d'oiseaux non nicheurs, essentiellement des immatures, ont
lieu à présent tout au long de la saison de reproduction. Des effectifs très importants deviennent
réguliers en estivage : la baie de Somme servant de zone de mue pour une fraction des oiseaux. De
l'été au début du printemps, le Goéland cendré est également un oiseau relativement commun sur les
plateaux de la rnoitlé occidentale du département de la Somme. Il y exploite préférentiellement les
prés. Ailleurs, il demeure assez rare.

En Picardie, le Goéland cendré ne s'est jusqu'à présent reproduit, ou n'a tenté de le faire, que
dans des "renclôttrres“ relativement récentes et en milieu dunaire. Dans certaines régions limitrophes
(Nord/Pas-de-Calais, Belgique) il s'est d'abord implanté dans l'arrière pays. Les raisons de cette
différence ne sont pas claires : absence, ou plutôt trop faible nombre, de sites favorables?

Le Goéland cendré n'est qu'un nicheur très occasionnel sur le littoral picard. Un couple s'est
reproduit pour la première fois sur un îlot du POM en 1975 (105), fait qui s'est renouvelé l'année
suivante. Cette implantation se situe dans le cadre d'une dynamique positive des populations du
Goéland cendré, nicheur dans l'ensemble de l'Europe du Nord qui a ensuite colonisé des latitudes
plus basses au cours du XX siècle. Les premiers cas de nidification sont signalés près de chez nous
dans les années 1960 et 1970 en Belgique et dans le Nord/Pas—de-Calais. A compter de 1970,
l'extension s'est poursuivie atteignant les Charentes et 1e Puy-de-Dôme comme limite méridionale
(167). En Picardie, après 1975 et 1976, il faut attendre 1979 où un individu alarme le 15 Mai au
marais de Rue comme tentative d'installation. En 1980, 2 nids sont découverts début Mai dans les
dunes du Marquenterre. A la suite de destructions, des pontes de remplacement sont déposées dans de
nouveaux nids mais elles sont aussi anéanties début Juin. En 1981, un couple parade au POM. C'est
encore un couple isolé qui y est cantonné l'année suivante mais aucune reproduction n'est cependant
constatée, tout comme pendant la période 19831986 de 1’ enquête.

Etant à la limite méridionale de son aire de répartition, le Goéland cendré ne niche qu'en
nombre restreint dans les régions limitrophes de la Picardie : environ 20 couples dans le Nord-Pas de
Calais (122), 1 à 2 couples en Nortnandie colonisée en 1983 (167), aucun en région parisienne et en
Champagne-Ardennes, moins de 20 en Belgique et quelques dizaines sur le littoral Sud-Est de la

Grande-Bretagne (136).
P. RAEVEL et F. SUEUR

GOELAND ARGENTE Larus argentatus

Le Goéland argenté est présent toute l'année en Picardie mais essentiellement sur une mince
frange littorale. L'arrière pays et notamment les plateaux, en dehors de décharges contrôlées et des
voies régulières utilisées deux fois par jour à partir du bord de mer, ou des dortoirs continentaux
(Soissons-02-, Bailleul/Thérain-60-...) ne sont fréquentés que plus épisodiquement, surtout lors des
périodes migratoires et en hivernage lors des tempêtes ou des coups de froid. Contrairement aux
observations réalisées dans d'autres régions, la fréquentation des abords des agglomérations, y

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie © Picardie Nature j Centrale Omitltologique Picarde -94—

compris celles situées dans des secteurs où il existe des décharges publiques, demeure

particulièrement faible.
Sur le littoral, les effectifs sont à leur minimum au cours de la saison de reproduction (Avril à Juillet)

où il ne reste que la population adulte reproductrice, les immatures et une fraction plus ou moins
importante d'adultes non nicheurs. Ensuite, à partir d‘Août et jusqu'en hiver, la population locale est
rejointe par des oiseaux originaires de contrées plus septentrionales : principalement des Pays-Bas
mais également de Scandinavie et d'URSS.

Les Goélands argentés se sont longtemps confinés aux falaises vives de craie qui se dressent
entre Ault et Mers-les-bains et qui constituent en fait le prolongement de celles du Pays de Caux. Sur
ces falaises, on observe les nids dispersés sur les comiches mais aussi sous forme-de petites colonies
sur les éboulis qui ont été conquis par la végétation.

Depuis peu, des reproductions ou tentatives sont constatées dans d'autres milieux :

- bancs de sable en bordure de plans d'eau dans des "renclôtures" relativement récentes au POM (ces
sites rappellent ceux utilisés par l'espèce aux Pays-Bas et dans certaines localités de Grande-Bretagne)
- gravières et prés humides du Hâble d'Ault : 2 couples cantonnés en Mars 1981 et au printemps
1987. a

- agglomérations urbaines concernant seulement celle de Mers-les-bains depuis 1986 (168); cette
colonisation s'inscrit dans le cadre de la tendance actuelle que manifeste cette espèce qui a déjà
conquis bon nombre de villes littorales bretonnes et normandes.

Un retard dans la chronologie de la nidification des couples marginaux utilisant ces divers biotopes est
constaté par rapport à la colonie principale des falaises, phénomène plus ou moins général chez les
oiseaux coloniaux. Les colonisateurs sont généralement des primipares plus tardifs que les oiseaux
s'étant déjà reproduits.

  
     
  
            

Goéland argenté
Larus argentarus

  
   

   
  
 

A

 

nombjfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL a
des mentions O Q

cartesII25000 0/096 010% 010% 3l1.9% 3/1974:

cartes1I5000O0f0% 010% 010% l 8% 168%

Déjà signalé comme nichent sur les falaises picardes en 1860, ce n'est que bien plus tard que
nous pouvons suivre l'évolution des effectifs nicheurs. Cette évolution est difficile à cemer avec
précision faute de recensements suivis et cohérents. Le tableau suivant permet cependant de s'en faire

une idée.
Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Naturel Centrale Ornithologique Picarde —95 —

Année Effectif (nombre de couples)

1979 300
1980 350-500
1983 220
1985 310

Les fluctuations d'effectifs relatées dans oc tableau sont très probablement en partie artificielles et liées
aux nombreux biais engendrés par les divers modes et époques de ces recensements ainsi que par la
diversité des observateurs. D'autre part, il faut garder à l'esprit que cette colonie ne représente que
l'extrémité des importantes populations des falaises du Pays de Caux et ces fluctuations peuvent ne
correspondre qu'à des variations de la répartition dans l'espace des oiseaux au moment de la
reproduction. En effet, rien ne permet de penser que cette espèce au dynamisme expansif marqué,
même en Picardie, puisse montrer de telles fluctuations négatives de sa population sans raisons
exogènes (émigration importante, intervention humaine...). De plus, les colonies voisines sont en
constante augmentation depuis de nombreuses années en Pays de Caux ainsi qu'en Normandie en
général (042), de même dans le Nord de la France (123).

Des suivis plus réguliers permettront probablement démontrer une croissance des effectifs comme
dans le reste de la France et de l'Europe. Dans le cas contraire, il conviendrait de confirmer l'origine
de ces fluctuations de population.

Au POM, la croissance est nette depuis l'installation de l'espèce dans cette localité en 1980 et la

première reproduction réussie en 1982 :

Année Effectif (nombre de couples)
1980-1983 1

1984 2

1985 9

1986 10

1987 14-16

Cette évolution est favorisée par les sources de nourritures apparues récemment aux alentours :
Moules de bouchots rejetées sur les laisses de mer ou abandonnées en tas au niveau de la Maye ou de
l'anse Bidard.

Les quelques 300 couples picards ne représentent qu'une très faible proportion de l'effectif
nicheur français. Les régions voisines montrent des colonies beaucoup plus florissantes : près de 800
couples se reproduisent dans le Nord/Pas-de-Calais, les colonies haut-normandes dépassent l0 000
couples et la côte Sud de l'Angleterre est colonisée par des milliers de couples. 1l est curieux de
constater la faiblesse de 1a densité du Goéland argenté sur les falaises picardes : 50 couples par Km

contre 110 dans le Nord/Pas-de-Calais.
Le Goéland argenté forme très occasionnellement des couples mixtes avec le Goéland leucophée L.

cachinnans (093). Bien qu'aucune observation récente de cette dernière espèce n'ait été réalisée en
période de nidification sur le littoral picard, le seul cas connu est un oiseau de la sous—espèce
(Lacachinnans trouvé mort en mai 1960 (112), tous les observateurs sont invités à y prêter attention
dans la mesure où elle étend son aire de distribution vers le Nord le long de la côte atlantique.

P. RAEVEL et F. SUEUR
STERNE DE DOUGALL Sterna dougalli

En France, cette Steme ne niche que sur quelques îlots bretons. Elle semble en très nette
diminution depuis le début du siècle mais son statut ancien demeure obscur. Pour la Picardie, seul un
auteur la signale comme nicheuse sur la côte au XIX siècle. Dans "l'Avifaune de la Baie de Somme et
de 1a plaine maritime picarde", des doutes sont émis sur la réalité de cette nidification, il est supposé
une confusion avec la Steme PiemeGarin. En fait, l'auteur incriminé cite bien comme nicheuse, et en
les distinguant, ces deux Sternes; il précise même que les lieux de reproduction sont différents, ce qui
rend douteux une éventuelle confiision.

Il demeure donc possible que cette espèce ait fait partie de favifaune nicheuse picarde au XIX siècle.
Les conditions actuelles de survie de l'espèce et sa régression vers le Nord ne permettent pas
d'espérer, même à moyen terme, un retour a cette situation ancienne.

E. MERCIER

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde -96—

STERNE PIERREGARIN Stema hirundo

La Steme Pierregarin peut être observée en Picardie lors de ses migrations pré et postnuptiales
qui se chevauchent partiellement: Ces migrations s'étalent de début Avril à début Octobre.

Cette espèce édifie son nid sur le sable, dans les graviers ou les galets dans des biotopes
littoraux, lagunaires ou fluviatiles. .

Bien que tous les auteurs anciens ne soient pas unanimes quant à son statut au XIX siècle, il
semblerait que la Steme Pierregarin était une nicheuse commune sinon régulière (044).
Le cas signalé par l’enquête nationale 1970-1975 reste peu documenté et est donc douteux.
Un seul indice d'une tentative de reproduction a pu être enregistré au cours de cette enquête : un
couple est observé 1e 30 Juin 1985 au Hâble d'Ault. Outre le fait que cette donnée constitue une date
tardive pour la migration prénuptiale, les oiseaux ont manifesté un comportement de défense de
territoire en houspillant à plusieurs reprises l'observateur.

Les sites de nidification les plus proches se situent dans les comtés méridionaux de
l‘Ang1eterre où quelques centaines de couples se reproduisent régulièrement quoiqu‘un déclin des
effectifs ait été enregistré au cours du XX siècle. La reproduction est également régulière en Bretagne,

ponctuellement dans le Nord de la Belgique et sur tout le littoral néerlandais.
P. RAEVEL et F. SUEUR

 
 
   

Sterne Pierre-Garin
Srerna hirundo

 
  

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid.
des mentions O " .

cartes 1125000 0 l 0 % % 1 l 0.6% 0 l 0 %

cartes‘ 1150000 0 l 0 % % 0 l 0

0
0 '% 1 / 2.3
STERNE NAINE Sterna albifrons

0l
0l

     

La Sterne naine est aujourd'hui presqdexclusivement une migratrice en Picardie où ellepeut
être notée de mi-Aviil à Septembre. -

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Naturel Centrale Ornithologique Picarde e97 —

Ses sites de reproduction sont constitués d'étendues sableuses ou de zones de graviers ou de
galets aussi bien en milieu littoral que fluviatile.

Nicheuse régulière au XIX siècle et au début du XX (002), la Steme naine ne niche plus
depuis longtemps sur le littoral picard, notamment en raison de la forte pression touristique que subit

la côte.

Un seul cas atteste une tentative de reproduction au cours de Penquête : un couple édifie un nid
le 26 Mai 1985 au Hâble d'Ault et procède à des offrandes nuptiales sous forme de poissons
échangés. La construction d'un nid constitue un indice sérieux même s'il n'y a pas eu de suite à cette
tentative. On peut espérer dans un proche avenir des cas de nidification menés à bien voire une
installation régulière compte tenu du dynamisme et du caractère expansif de la population française

(110).

La Steme naine ne se reproduit que rarement dans les régions limitrophes :
- un couple en 1978 dans le Nord-Pas de Calais (013)
— un couple en 1981 et 1982 dans l'estuaire de la Seine en Norrnandie (041).
La reproduction est cependant régulière de l'autre côté de la Manche sur la côte Sud de I'Ang1eterre où
quelques centaines de couples nichent chaque année.

P. RAEVEL et F. SUEUR

 
     
  

Sterne naine
Sterna albifrons

 
  

  

nombJfi-equence esp. présente nid. prbable nid. certaine TOTAL
des mentions p ' 0 o
cartes 1125000 010% 010 010% 1l0.6%
cartesl/SOOOO 010% 010% 1/2.3% 010% 1/2.3%

GUIFETTE NOIRE Chlidonias niger

 

         

_ Actuellement la Guifette noire n'est présente que d'Avril à Octobre (voire exceptionnellement
Novembre) en tant que migratrice. On ne peut pas dire qu'actuellement elle soit abondante. Elle est
seulement commune en Mai lors de la migration prénuptiale et en Septembre lors du passage
d'automne. Durant les autres mois les observations sont plus épisodiques et les effectifs nettement

plus restreints.
Atlas des Oiseaux Nichems de Picardie- © Picardje Nature l Centrale Ornithologique Picarde -98-

Dans les régions où elle niche, la Guifette noire installe ses colonies dans les marais possédant
une végétation flottante importante. En migration, elle marque une préférence pour les eaux douces

mais fréquente également les milieux côtiers.
Elle semblait autrefois plus commune et plus abondante qu'aujourd'hui; en 1860, MARCOTTE la

déclare "commune sur nos côtes, durant presque toute l'année“. Ce même auteur signale sa
nidification en Picardie. Plus aucun indice probant de reproduction n'a été enregistré depuis le XIX
siècle et les quelques données récentes ne sont à rattacher qu'à des migrateurs attardés.

Les observations d'adultes en plumage nuptial dans des milieux plus ou moins favorables à la
charnière des mois de Juin et de Juillet ces demières années dans le Vermandois et 1'Est du Santerre
(St-Quentin-O}, Ham et Roye-80—) et reportées sur la carte, permettent d'espérer une installation dans
les années à venir en Picardie. Celle-ci demeure peu probable; en effet l'espèce est en très forte
régression dans toute 1‘Europe. Cette espèce est donc à considérer comme éteinte ou absente

temporairement en Picardie.

Les colonies de reproduction régulière les plus proches sont situées dans le bassin de la Loire.
Les autres sites signalés par 1'Atlas 1976 en Lorraine et dans le bassin de Paris sont à considérer
comme non avenants et émanants d'observations de migrateurs tardifs ou d'estivants.

P. RAEVEL et F. SUEUR

 
  
   
 
    

Guifette noire
a Chlido-nias nigeri

         
     

  
 

    

nombjfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL
des mentions O .
6f3.8% 010% 0/002; 010% 6/3.8%.
cartes 1I50000 5111.4942 0/0 0.10% 0/0% 5/11.4%

           

GUILLEMOT DE TROIL Uria algae

Le Guillemot de Troil comme tous les Alcidés passe le plus clair de son temps en mer et il est
présent presque toute l'année au large de la Picardie (avec un creux de Juillet à Octobre). Il niche en
colonie sur des falaises et la France constitue la limite méridionale de reproduction de l'espèce (mis à
part une centaine de couples au Portugal). So_n statut est très précaire et il ne se reproduit plus

actuellement que dans quelques rares sites en Bretagxre.
Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde —99-

Cette précarité semble la règle depuis au moins le début du XX siècle bien que des périodes prospères
soient connues comme pendant le second quart de ce siècle (117). La pollution des mers par les
hydrocarbures est sans nul doute une des causes de la diminution récente observée. Ainsi, depuis
1967, près de 2500 Guillemots (mazoutés pour 98% d'entre eux) ont été trouvés morts sur les
quelques lstilomètres de littoral picard lors des ramassages systématiques par les membres d'une
association de protection de la nature, le GEPOP (036).

Dans l'inventaire de 1936, i1 est mentionné la nidification ancienne de l'espèce sur la côte
picarde (le seul biotope favorable étant bien sûr constitué par les falaises au Sud de Ault). Néanmoins,
aucun des auteurs régionaux du XIX et du début du XX siècle ne mentionne la reproduction de cet
oiseau sur notre littoral. On ne voit donc pas très bien à quoi MAYAUD fait allusion; il est probable
qu'il y ait confusion avec les falaises de Haute-Normandie toutes proches où des colonies de
Guillemots ont prospéré au moins jusqu'à la seconde moitié du XIX siècle. A notre avis, la
reproduction ancienne du Guillemot en Picardie reste donc incertaine.

E. MERCIER
PIGEON BISET Columba livia

Le Bise: est un oiseau rupestre ancêtre de toutes les races de Pigeons domestiques. De
nombreux oiseau d'élevage au génotype plus ou moins modifié par sélection se sont échappés depuis
des siècles et ont spontanément colonisés de nombreuses "falaises artificielles" comme les cathédrales
et de multiples églises ou autres monuments. La souche sauvage est en forte régression et elle a déjà
quasiment disparu de France. Dans Penquête nationale, le Pigeon biset est pourtant signalé comme
nichent sur les falaises maritimes du département de la Somme, tout en mentionnant 1a possibilité d'un
métissage avec des Pigeons domestiques qui seraient revenus nicher sur des falaises naturelles comme
le faisaient leurs lointains ancêtres. .

 
 
   
     

Pigeon biset
Columba livia

 
     

    
  

    

ncmbJfréquence esp. présente robable nid. certaine TOTAL
des mentions O

cartes 1f25000 0 l 0 % 3 l 1.9 % 513.2 %

cartes 1150000 0 l 0 % 3 l 6.8 % 4 l 9.1%

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -1ÛÛ-

       

nid ossible nid. p
2 l 1
1 l

-p
010%
10%

5518

.3
2.3

     

I1 est hautement probable que cette population picarde soit uniquement constituée d'oiseaux de
souche domestique. En effet, tout comme en 1860, et plus récemment encore, les auteurs picards ne
signalent pas cette espèce sur la côte de la Somme. Par ailleurs, la proximité des agglomérations (bois
de Cise, Mers et surtout Ault) semble constituer un facteur déterminant dans le choix des sites
d'implantation de cette population. Cette anthropophilie marquée est totalement absente chez les autres
oiseaux nicheurs des falaises et notamment chez un autre Pigeon, mais cette fois ci totalement sauvage
: le Pigeon colombin.

On notera également que sur la vingtaine d'individus plus ou moins sédentaires- qui vivent sur la
falaise, seule une très faible minorité présente un phénotype "pur biset" alors que cet aspect du
plumage n'est pourtant pas rare chez les souches domestiques.

On retiendra donc que le Pigeon biset sauvage ne semble pas se reproduire en Picardie et que rien ne
permet de penser que cette situation ait été différente au cours du siècle passé. Si le biset a niché chez
nous, il faudrait sans doute remonter fort loin; à l'époque où la souche sauvage prospérait en France

comme dans toute PEurope.

E. MERCIER

PIGEON COLONIBIN Colurnba oenas

C'est un nicheur présent toute l'année. Il se montre plus nombreux aux deux passages : Mars-
Avril et surtout Octobre Novembre.

 
  
   

Pigeon colombin
Columba oenas

   

A

nombJfi-équence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine -
. . - TOTAL
des mentions O Q
cartes 1/25000 3l1.9% 815.1 % 1418.9912 31l19.6%56l35.4%
cartes 1150000 1l2.3 % 2l4.5 % 8 I 18.2 % 19l43.2%30I68.2%

Connu comme cavernicole, recherchant les trous dans les grands arbres des forêts (souvent
des loges de Pics), le Pigeon colombin a bien sûr été trouvé dans de tels endroits au cours de cette
enquête (par exemple des loges de Pic noir en forêt de Compiègne...) mais aussi en marais, en terriers
de lapins, dans les dunes" boisées, dans les anfractuosités de falaises et dans des bâtiments en ville

(nid sous la charpente d'un lycée à Amiens...) _

        
         

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde -101—

La répartition historique et actuelle du Colombin est bien difficile à cemer, les ornithologues
picards (comme ceux des autres régions d'ailleurs) se souciant peu dans leurs sorties d'observer et de
noter un Pigeon.. Sans doute le colombin a-t-il connu dans toute 1'Europe une augmentation
importante de ses effectifs depuis le milieu du siècle dernier mais avec des diminutions locales parfois
importantes ( et épisodiques ‘?). D'ailleurs, dans la moyenne vallée de la Somme, une forte diminution
est signalée en 1978 (111).

Le Pigeon colombin doit être présent sur toutes les cartes de Picardie (même s'il n'a été
effectivement trouvé que sur 62% d'entre elles dans cette enquête) et c'est la qualité des indices
reportés qui nous renseigne sur sa densité. Dans les grandes forêts du Sud de l'Oise, les indices de
nidification certaine sont nombreux ainsi que dans les autres massifs de forêts (Crécy 80-, Sud
arniénois...); ceci montre une forte densité et donc une facilité à découvrir les nids. Ailleurs, ce sont
les indices de nidifications probables qui dominent montrant ainsi la difficulté de repérer le site de nid
d'une espèce dispersée.

Le Colombin est donc nicheur de toute la Picardie, en nombre limité partout sauf là où il trouve les
conditions optimales à son installation

Un cas particulier dans notre région vient de l'occupation des falaises du Sud du littoral. Sur sept
kilomètres linéaires, plus de 30 couples s'installent chaque année. cette forte densité doit être rare et
montre que c'est le nombre de cavités disponibles qui limite partout ailleurs le nombre de colombins

nicheurs.

Dans les régions environnantes, la situation semble être la même qu'en Picardie avec une
absence (réelle i?) au Sud-Est. Notons aussi qdapparemment les falaises du pays de Caux qui
prolongent les falaises picardes vers le Sud ne sont pas uniformément occupées, contrairement aux
nôtres.

X. COMMECY
PIGEON RAMJER Columba palumbus

Nos nicheurs sont essentiellement sédentaires, montrant un certain erratisme lors des vagues
de froid. Ils’ sont rejoints à l'automne pour une période assez longue (Septembre-Mars) par de
nombreux migrateurs. On trouve des individus en bandes à peu près toute l'année, mais les plus
importantes sont enregistrées au moment des migrations : Octobre-Novembre et fin J anvier-Février.
En Picardie les premières éclosions ont lieu en Avril et le couple élève généralement 2 couvées de 2
oeufs par art; on observe encore des poussins en Août.

bois et
bos u uets

Vermandois-OZ-

Noyonnais-GO-
Marquenterre-SO-
F. Crécy-SO-

 

Originellement forestier, mais ayant su s'adapter à l'agriculture, le Ramier se contente de
quelques arbres pour nicher: on le trouve en forêt, autour des villages et des fermes isolées, dans les
parcs urbains et au centre des villes où il ne s'est installé qu'au siècle demier. En hiver il quitte
souvent le centre des agglomérations urbaines pour rejoindre les bandes rurales.

Présent dans toute la Picardie, son statut n'a semble-t-il pas changé depuis le milieu du XIX siècle;
accommodant quant à son habitat, il se trouve partout en bonne densité et c'est ce qui explique les
bons résultats de cette enquête ainsi que l'abondance des indices de nidification certaine.

On trouve le Ramier en densités similaires dans toutes les régions riveraines de 1a Picardie.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature / Centrale Ornithologique Picarde — 102-

 
      
 
  

Pigeon ramier
Columba palumbus

Il

  
    

 

 

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J

des IIËIIËÎOIIS O Q o
cartes 1/50000 0 / O 96 0 / 0 % 12/ 27.3 96.30 / 68.2 96 42 / 95.5 96

Sous le fallacieux prétexte de protéger les récoltes d'une faible ponction effectuée en été par les
nicheurs locaux, d'énormes prélèvements sur les migrateurs sont effectués au cours des deux
migrations. Cette disposition de nos règlements de chasse est d'ailleurs totalement contraire aux lois
européennes qui interdisent la chasse aux migrateurs sur le chemin de retour et le gouvernement
français a de ce fait été plusieurs fois traîné devant 1a Cour européenne de justice. Depuis quelques
années les effectifs de ramiers migrateurs diminuent sensiblement, témoignant de 1a chute des effectifs
des nicheurs nordiques. Si rien n'est fait pour arrêter le massacre, le Pigeon rarnier risque d'avoir le

même destin qu'une espèce américaine, le Pigeon migrateur qui a maintenant disparu de la planète à
cause de la chasse alors qu'au siècle dernier il parcourait en bandes énormes le ciel américain...

E. MERCIER et F. ROUSSET

 

    

 

TOURTERELLE TURQUE Streptopelia decaocto

La Tourterelle turque, présente toute Paramée, est en grande partie sédentaire mais de nets
mouvements migratoires sont remarqués sur le littoral. La reproduction atteint son maximum
d'intensité en Juin mais les cas hivemaux sont assez fréquents. En dehors de ces cas, en automne et
en hiver l'espèce est très grégaire et l'on peut observer des rassemblements de plusieurs centaines

d'individus.
bois et forêts
bosuets
Vermandois-Oz-

Marquenterre-SO-
F. Crécy-SO-

-
:-
—
—

 

C'est une acquisition récente de notre avifaune et, en Picardie les premières Tourterelles
turques furent notées à Amiens-SO- fin Juillet 1957 (095) et non en 1959 (008 ou 171). Cette espèce

' est apparue dans la Somme d'abord dans les villes (Amiens en 1957, Abbeville en 1961), puis dans

les agglomérations de moindre importance (Doullens et Le Crotoy en 1961, Corbie vers 1967),
ensuite dans les villages (Famechon 1968, Cappy, Chipilly, Daours...) en 1976, Cléry/Somme en
1977 etc) (142). En 1981, elle ne peuple pas encore tous lesvillages; elle peut parfois s'y installer une
année pour disparaître l'année suivante (Etinehem en i975 et 1976). '

Dans l‘Aisne, la Tourterelle turque est notée pour la première fois en 1959 à St—Quentin (008); dans
l‘0ise, tout d'abord à Formerie en 1961 (O95) puis à Baron et Compiègne en 1962, Clermont de

‘Oise et Creil l'année suivante (047).

De 1970 à 1976, la Tourterelle est présente pendant 1a période de nidification sur presque toutes les
cartes 1/50 000 de Picardie, sauf trois. Ces trois cartes sont d'ailleurs contiguës : Attichy, La Père et
Soissons. Cette absence apparente est très probablement due à un manque de prospection, 1e Sud de
1'Aisne ayant été assez délaissé par les omithologues lors de cette enquête nationale. -

Pour le présent atlas (1983 à 1986), la Tourterelle turque a de nouveau été rencontrée sur

toutes les cartes 1/50 000 sauf 2 situées en périphérie de notre aire d'étude : Château-Porcien et
Fismes. Les raisons de cette absence apparente sont les mêmes que pour l'Atlas national. Cette
omniprésence doit aussi exister à l'échelle du 1/25 000.
L'espèce a apparemment peu souffert des récentes vagues de froid, en particulier dans les
agglomérations du département de 1'0ise et de la Somme où ‘elle présentait des densités normales
pendant les saisons de nidification suivantes. Dans 1'Aisne, la Tourterelle turque nous a semblé peu
fréquente en 1985, notamment dans les villages de Thiérache. S'agit-il d'une situation habituelle ou
d'un effet de la vague de froid de l'hiver précédent dans cette région proche des Ardennes au climat
hivernal toujours plus rigoureux que celui du reste de la Picardie‘?

 
  
   
 

Tourterelle turque
Stepropelia decaocto

    


A
nombjfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL
des mentions O _ Q
cartes 1125000 110.691: 56135.41 a, es 143 a, 126 179.7 %
cartes 1150000 0l 0 % 0 I 0 % 15/34.1 %27l61.4%42l95.5%

La première observation de la Tourterelle turque en France date de 1950 et a été réalisée dans
les Vos ges. Le premier nid est découvert deux ans plus tard en Champagne. Les premières mentions

    

         

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Cenuale-Omithologique Picarde — 1 04-

de cette espèce dans les régions voisines de la Picardie sont signalées en 1960 à Caen-l4- et l'année
suivante en région parisienne, période pendant laquelle elle s'implante dans différentes localités
picardes. Aujourd'hui les régions voisines de 1a notre sont occupées de la même manière que ce que

nous venons de décrire en Picardie.
F. SUEUR

TOURTERELLE DES BOIS Streptopelia tuItuI

Nicheuse migratrice, présente de fin Avril-début Mai à début Septembre. Arrivées surtout vers
le 5-10 Mai et encore des passages en Juin. Cette Tourterelle élève en général 2 couvées par an, la
seconde ponte ayant lieu fin Juillet (2 pulli le 8 Août 1981 dans la Somme, 2 juvéniles le 24 Août
1980 dans l'Aisne...) alors que les premiers départs pour le Sud du Sahara ont déjà eu lieu (mi-

Juillet).

cultivé bosuets urbain

— “""°“ Ë "a" 
--—-
——ËE———
———————
———————

Comme son nom l'indique, cette Tourterelle fait son nid dans les forêts, souvent prés de l'eau;
en lisière des bois de tailles variées sur les plateaux mais aussi, bien que son nom ne le laisse pas
supposer, dans les marais où elle abonde, construisant sa plate-forme de nidification dans les arbustes

(Saules essentiellement).

    
   
    

   
    

 
      
  

Tourterelle des bOIS
Streptopelia turtur

 
 

  

esp. présente nid. possible nid. pbable nid. certaine TOTAL
O O
0/0 5% 63I39.9%63/39.9%130l32.3%
l0 8.6%26/59.1%43l97.7%

% l7l3

nombJfréquence
des mentions

cartes M2500!)

cartes 1.50000

   

  

4/2.
0/0

âäï

       

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde - l O5 -

C'est probablement une des espèces les plus répandues en Picardie, partout présente mais en
moins grande densité dans les secteurs les plus monotones des plateaux. Cette espèce doit tout de
même être présente sur toutes les cartes au 1/25 O00 car un petit bois lui suffit. Elle est surtout
abondante dans les bois humides. La densité relevée dans celui de Rue, 1,9 couple/ID hectares illustre
bien cette préférence. Ceci masque une régression généralisée et progressive de Pespèce qui doit se
produire dans notre région comme dans toute la franco. Chasse de printemps et conditions

Œhivemage difficiles peuvent expliquer ce déclin.

Cette Tourterelle se trouve partout en France donc sur toutes les cartes des régions
périphériques à la Picardie, mais elle manque dans quelques régions de montagnes (Auvergne,
Pyrénées, Alpes, Jura). Elle est présente en moins grande densité dans la moitié Sud-Est de la France.
En Europe elle est absente de Scandinavie et du Nord des îles britanniques.

F. ROUSSET

COUCOU GRIS Cuculus canorus

Migrateur total 1e Coucou gris nous arrive généralement début Avril pour repartir vers
l'Afrique tropicale et du Sud en Août : les Coucous observés en Picardie en Septembre,
exceptionnellement en Octobre sont surtout des juvéniles (jeunes de l'année).

      
     

Coucou gris
Cuculus canorus

A

nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL
Q .
6 l 3.8
I l 2.3

           

 
   

nombJfréquence esp. isrésente
des mentions O

cartes 1f25000 2/1.3 % % 56:’ 35.4 % 53 I 33.5 % 117 174.1 %
cartes l/SDDOO 1 12.3 % % 19 f 43.2 % 21/47.? % 42 l 95.5 %

     

Peu exigeant, ne construisant pas de nid, le Coucou gris fréquente toutes les zones boisées. Il
trouve ses plus fortes densités dans les marais boisés, les dunes à Argousiers, Saules et Sureaux,1e
bocage dense à strates multiples. S'il est présent dans les grands massifs forestiers ses effectifs y sont

nettement moins importants que dans les milieux précédents si riches en Passereaux nicheurs dont il
parasite les couvées.

Atlas des Oiseaux Nichcurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -1 06-

 
    
       

Le Coucou gris est un nicheur commun en Picardie; la phase grise est la plus fréquente mais des
femelles en phase rousse sont souvent observées. La majorité des indices concernent une nidification
probable du fait de la difficulté à rencontrer des couvées parasitées. Les cartes vierges doivent toutes
correspondre à une absence de prospection aux périodes favorables, les mâles de l'espèce étant en
effet facilement repérables par le_ chant.

Les données de densités sont peu nombreuses, cette espèce se prête d'ailleurs très mal à des calculs de
densité de par son mode de vie.

cultivé - bos uets
—îî
Îîî
îÎ
îî

    

r. Crécy-SG-

Les espèces les plus souvent parasitées sont :
- dans le Vermandois : Rousserolle effarvatte (49%), Accenteur mouchet (14%), Fauvette à tête noire
(12%), Fauvette des jardins (9%), Troglodyte (8%), Fauvette grisette (4%), Rouge-gorge (2%),
Rousserolle verderolle et Gobe-mouche gris (1%).
- dans la vallée des Evoissons, les espèces parasitées sont les suivantes(l29) (le nombre de cas n'est
pas mentionné dans la publication) : Accenteur mouchet, Rouge-gorge, Bergeronnettes grises et des
ruisseaux, Troglodyte, Pipit des arbres, Rousserolles effarvattes et verderolles. Enfin, en consultant
les synthèses annuelles publiées dans notre revue l"'Avocette", on retrouve au niveau de toute la
région la prédominance de la Rousserolle effarvatte et de l'Accenteur moucher mais le Pipit farlouse et
le Pouillot véloce sont d'autres hôtes cités. On notera enfin à titre anecdotique qu'une espèce parasitée
peu fréquente a été noté : le Pouillot siffleur et qu'un double cas de parasitage a été signalé dans un nid
de Rousserolles effarvattes avec éjection d'un des jeunes Coucou par le plus fort.

L'ensemble de la France et à fortiori les régions voisines de la notre accueillent de forts

contingents de Coucou à la belle saison. g M 

P. CARRUÈTTE

CHOUETTE EFFRAIE Tyto alba

La Chouette effraie possède un statut d'espèce sédentaire quand elle est adulte; elle reste
attachée à un territoire toute sa vie pourvu qu'elle ne soit pas dérangée. Les couples, très unis,
montrent une fidélité durable au site où ils se sont installés. Les jeunes de première année quant à eux
sont beaucoup plus volages et leur dispersion les amène dans des contrées fort éloignées de leur lieu

de naissance.

A l'origine, oiseau des éboulis et des rochers, la Chouette effraie s'est attachée aux édifices
humains qui sont devenus son habitat essentiel en Europe. Les clochers des églises, les vieilles
granges, les ruines, les vieilles bâtisses offrent un gîte diurne et des sites de nidification à FEffraie;
elle apparaît plus rarement dans des maisons habitées, où sa présence n'est pas toujours tolérée, et qui
offrent moins d'emplacements favorables. Son tergitoire de chasse doit présenter upe forte proportion
de rfrirzuilieux ouverts : champs cultivés, haies, vergers, marais. Elle évite les forêts ou les bosquets
tou s.

Du milieu du XIX siècle jusque vers les années 1980, la Chouette effraie était la plus
commune et la plus sédentaire de tous les nocturnes picards. Une enquête axée sur la recherche de
pelotes de régurgitation a démontré la fréquentation de 42 localités du département de la Somme au
début des années 70 (096). Dans l'Est de la zone étudiée, PEff-raie est moins abondante car les
bâtiments et clochers reconstruits après la première guerre mondiale sont peu propices à l'espèce.
L'Atlas national confirme 1a nidification de Peffraie sur les 2/3 des cartes picardes. Dans le
département de la Somme, elle est nicheuse certaine quasiment partout. _

La présente enquête montre nos carences et les vides sont explicables par une recherche insuffisante
de l'espèce. En effet, elle rfapparaît plus sur certains secteurs où elle était connue comme nicheuse
certaine et où elle a du à priori se maintenir, avant les trois hivers rigoureux de 1985 à 1987; sa
présence ultérieure est plus aléatoire. L'inégalité de la prospection reflète mal la distribution réeile que
l'on peut espérer pour cette espèce. Une visite systématique des vieux clochers, des vieilles granges
sur les cartes les moins fréquentées permettrait de mieuxappréhender le statut de ce rapace nocturne.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ 407-

Des données chiffrées manquent pour affirmer que la tendance récente au déclin constatée par certains
observateurs picards est générale; cependant en plaine maritime picarde par exemple, on note une
diminution catastrophique dans le Marquenterre où elle était commune au début des armées 70 (105).

 
   
     

Chouette

nombJfréquence
des mentions

cartes 1/25000
cartes IISOODO

 
   

esp. Ëésente nid. tässible nid. pbable TOTAL
6I3.8% l5l9.5% 24I15.2%53/33.5%
0/095 11l5%161'36.4%23/63.6%

La Chouette effraie semble bien répandue dans les régions limitrophes où elle niche dans des
milieux identiques à ceux de la Picardie.

  

815.193
112.395

            

En Europe on constate un déclin des effectifs dans certains pays; ainsi en Angleterre les
dénombrements ont montré une réduction de 50% de la population depuis l932_. Uenquête nationale
citait une baisse sensible et régulière des effectifs signalée par plusieurs ornithologues. Les causes
directes de ce déclin sont connues : circulation automobile, persécutions" humaines; des causes
naturelles existent aussi. La raréfaction des sites de nidification joue aussi; certaines associations ont
pallié à cette carence par la pose de nichoirs "spécial Effraie"; de telles actions peu réalisées jusqu'à
maintenant en Picardie sont à encourager.

P. ROYER

PETIT DUC Otus scop

Le Petit-duc est un petit rapace noctume de la taille du Bruant proyer. C'est le seul nicheur de
la famille des Hiboux qui soit seulement estivant; il hiveme en Afrique tropicale. Son identification
sonore peut parfois donner lieu à des confusions avec le Crapaud accoucheur (Alytes obstetticans) qui
possède une émission vocale fort proche.

Il est probable qu'au XIX siècle le Petit duc occupait, avec une densité faible, une grande partie de la
Picardie, à l'exclusion sans doute de la façade littorale. Depuis, sa régression a été très nette comme
dans toute la France où il a maintenant un statut d'espèce méridionale. _

Le Petit _duc a disparu du Vermandois en 1959. Dans l‘Oise où il était déjà en régression dès le XIX
siècle, il a encore été observé jusqu'en 1968 en forêt de Compiègne. Pendant la durée de Fenquête
nationale (1970- 1975 ), aucune donnée n'a été obtenue en Picardie si ce n'est sur la carte de Meaux

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature I Centrale Ornithologique Picarde «I08-

qui est à 75% en région parisienne. Une seule donnée précise est connue , au début des années 1970,
sur le littoral; un individu très probablement migrateur est trouvé mort.

En 1980, l'espèce semble revenir avec 2 à 3 mâles chanteurs au printemps à Mont Notre Dame-OZ- et
1 au minimum en forêt d'Ermenonville—60—. Il s'agit d'une rémission de bien faible durée. A l'échelle
nationale, 1a régression ne s'est pas interrompue et depuis cette année 80, aucune mention en période
de nidification ne nous est parvenue.

Le Petit-duc a disparu de Pavifaune nicheuse de Picardie.

E. MERCIER

CHOUETTE CHEVECI-ΠAthene noctua

Rapace nocturne sédentaire, seuls les jeunes effectuent une dispersion de quelques kilomètres
autour du site de nid, cette petite “Chouette aux yeux d’or” peut fréquemment être repérée en plein
jour, chassant ou prenant un “bain de soleil”.

Dans certaines régions on rappelle la Chouette des pommiers, ce qui décrit bien son milieu de
vie : des pâtures, milieux ouverts et ras où elle chasse, des vieux arbres creux (Pommiers et Poiriers
sont parmi les espèces se creusant le plus en vieillissant) où elle niche. On peut aussi trouver son nid
dans des maisons (sous 1e toit ou dans les creux de murs) et là où il y en a, les tas de pierres.

 
  
  
 

Chouette chevêche
‘Athene noctua

A

esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL

O 0 .
4/2.5% l5.1% 22l13.9%13l8.2% 47l29.7%l
316.372: l13.6% 9l20.5% 12f27.3%30!68.2%

Autrefois les villes et villages étaient ceinturés de pâtures où le bétail allait et où des plantations
de fruitiers assuraient l'ombre pour les animaux et une production pour les hommes. La Chevêche

était alors très abondante et largement repartie en Picardie, les milieux lui convenant étant fort
nombreux. ' .

 

 

nombJfréquence
des mentions

cartes 1125000

cartes 1150000

   

       

8
5 .

   

Aujourd'hui, l’extension des villes, les_ zones pavillonnaires des villages et Pagriculture
extensive ont fait disparaître l’essentiel des pâtures de nos paysages, la Chouette chevêche y a aussi
disparu. Cette forte régression, constatée partout en Europe comme en Picardie a commencé après la

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde 409-

seconde guerre mondiale et s’est accélérée depuis le milieu des années cinquante, Elle était encore
considérée comme se trouvant à peu près partout en plaine maritime picarde sans être abondante avant
les années 1970. Fort de ce constat, il est simple de comprendre la carte actuelle de répartition de
l’espèce dans la région; on ne la trouve plus que dans les secteurs où subsiste un paysage agricole
traditionnel : bocage avec polyculture et élevage, vieux vergers, prairies bordées de Saules têtards
(autre milieu apprécié par l'oiseau). A la recherche des rares sites pouvant les accueillir, de nombreux

jeunes en dispersion sont tués par choc avec des automobiles, ce qui ne facilite pas le maintien de

l'espèce.

Dans les régions voisines, les mêmes causes ont eu les mêmes effets et la petite Chouette
porteuse du nom d’Athena (déesse de la sagesse) disparaît; elle emporte avec elle les signes de la folie
des hommes qui détruisent sans réfléchir leur environnement. .

X. CONLMECY et L. GAVORY

HJBOU MOYEN DUC Asio otus

Le Moyen-duc commence sa nidification dès Février. La femelle occupe généralement un
ancien nid de Corvidé et pond 4 à 6 oeufs. La couvaison dure un mois et les pulli restent au nid
pendant une durée sensiblement équivalente avant de séparpiller sur de faibles distances. On les
observe ainsi jusqu'en Juillet ensuite a lieu la dispersion des familles et la formation de dortoirs
hivemaux qui peuvent se maintenir jusqu'en Avril. Les découvertes des dortoirs qui peuvent
rassembler 10 oiseaux ou plus sont relativement plus nombreuses en Picardie que celles des couples
tricheurs. On peut y voir là la preuve de l'hivemage de Moyen-ducs venus d'autres régions ou

d'autres pays d‘Europe chez nous.

 
 
   

Hibou moyen duc
Asio otus

 

 
 

nombJfréquence esp. présente nid. possible TOTAL
des mentions o .
cartes l/ZSOOO 4 % 3 l 1.9 % 13 l 8.2 % 36 l 22.8 % 56 l 35.4 %
cartes 1150000 1 % 112.3 % 4 19.1% 21 147.7 % 27 1 61.4 %
On trouve le Hibou moyen-duc dans les petits bois, avec une nette prédilection pour le Pin

noir. A partir de ces bois il peut exploiter les terrains découverts proches. Les larris boisés, souvent
par des conifères, lui conviennent parfaitement, procurant sites de nids et de chasses. On le rencontre

/2.5
12.3

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie— © Pieardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -1 10-

aussi dans les pinèdes à Pins laricio du Marquenterre et c'est 1e plus fréquent des rapaces noctumes
dans les vallées où il installe son nid dans les ripisylves et chasse sur les plateaux environnants. Il
fréquente plus rarement le coeur des grandes forêts mais on l'a trouvé au milieu de la forêt de Crécy-
80- et d'autres massifs forestiers picards où il doit subir la concurrence de la Chouette hulotte qui
abonde dans oe milieu. _

Le Moyen-duc est discret et il est donc délicat d'étudier l'évolution de ses effectifs. L'espèce demande
un habitat assez précis mais que l'on peut trouver sur de nombreuses cartes. Par rapport à Penquête
nationale 1970-1975, aucune évolution nette n'apparaît : on rencontre ce Hibou principalement dans
les régions boisées des bassins de 1‘Oise et de la Somme. Cette espèce doit être relativement
fréquente, elle a d'ailleurs été trouvée, malgré les difficultés de sa détection, en période de nidification
sur plus de la moitié des cartes l/50 O00.

Le Hibou moyen-duc est bien représenté dans les régions limitrophes à la Picardie. Dans le Nord de la
France, il trouve à peu près les mêmes biotopes que chez nous. En Normandie, la situation semble
identique. Les commentaires de l'Atlas national qualifiaient ce Hibou comme peu nombreux. La
Picardie semble bien placée par rapport à d'autres régions et accueille un nombre non négligeable de
couples de ce noctume. Des fluctuations naturelles viennent réguler les populations de Moyen-duc,
entre autres les pullulations de petits rongeurs et les hivers avec beaucoup de neige. Il faut tenir
compte de ces variations mais ceci n'élimine pas certains facteurs de déclin tels que 1a destruction des
milieux et la contamination par des produits phytosanitaires dont on a montré l'influence néfaste en
Belgique (074) ainsi que dans d'autres pays d'Europe. Le Moyen-duc semble avoir souffert de
l'empoisonnement par des substances organochiorées qui induisent une diminution de l'épaisseur des
coquilles d'oeufs. Aucune donnée chiffrée ne permet d'affirmer le déclin de cette espèce mais de
nombreux observateurs picards s'accordent pour considérer ce rapace uoctume en diminution.

P. ROYER

CHOUETTE HULOTTE Strix aluco

La Chouette hulotte a le statut d'espèce sédentaire, elle se signale le plus souvent par ses
hululements entendus une bonne partie de l'année, sauf l'été où ils se font assez rares. La
reproduction débute dès la fin de l'hiver (pontes régulières dès début Février dans 1'Amiénois). Les
oeufs sont déposés le plus souvent dans la cavité assez spacieuse d'un arbre mais parfois la Hulotte
recherche les édifices pour cela. Après avoir quitté le nid, les jeunes oiseaux peuvent effectuer des
déplacements importants loin de leur lieu de naissapce. -

La Chouette hulotte adopte en règle générale tous les lieux où il y a des arbres. En Pîcardie,
elle occupe les parcs parfois jusqu'au coeur des villes, les grandes forêts, les petits bois au milieu des
cultures, les secteurs bocagers plantés de haies élevées; on connaît sa prédilection pour les grands
arbres couverts de lierre qui offrent un abri diume à l'oiseau. La disparition des vieux arbres creux
supprime de nombreux gîtes où elle se réfugiait et où elle trouvait des sites de nidification. Elle adopte
aisément les nichoirs placés à son intention. Les milieux ouverts constituent le territoire de chasse.

Au XIX siècle, DEGLAND (044) précise que l'on trouve la Hulotte dans toutes les grandes
forêts de France. Plus localement, dans l'arrondissement d'Abbevi11e, elle est considérée comme
nicheuse commune dans les bois en été où elle niche dans les trous d'arbres. Plus tard, MAGAUD
DAUBUSSON en 1900 (002) estime que la hulotte est très répandue parmi les oiseaux de proie
observés dans 1a région de l'estuaire _de la Somme.

Entre 1970 et 1975, la Hulotte est montrée comme bien répartie en Picardie; la nidification apparaît sur
83% des cartes et elle est certaine sur plus de la moitié d'entre elles. A partir de 1974, de nombreuses
données permettent d'appréhender la distribution de cette Chouette dans le département de la Somme.
Dans le Marquenterre, des chanteurs sont entendus tout au long de l'année tandis que des cas de
reproduction sont notés à plusieurs reprises. La nidification est prouvée à Amiens en plusieurs points
du centre ville (parcs et jardins). Dans le Sud-Ouest amiénois, le chant est entendu dans tous les
massifs boisés; elle est également abondante dans la vallée de la Selle. Des individus sont notés dans
plusieurs localités de la vallée de la Somme à 1'Est et à l'Ouest d'Amiens. D'autres données révèlent
des chanteurs dans les bois des plateaux. Au total, la Hulotte a été repérée dans 39 localités en

quelques années.

- Dans 1‘Oise, elle sembleégalement omniprésente : elle est nicheuse commune dans les régions de

Breteuil, Creil, Chantilly. Elle se signale dans le massif forestier de Compiègne par ses fréquentes
pullulations et sa densité semble forte: on a enregistré 8 paires sur une surface de 4 1m12.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ -111-

Dans l‘Aisne elle est connue dans les forêts de Coucy, Nouvion-en-Thiérache, St—Gobain... Des cas
de reproduction certaine y ont été relevés. La hulotte est également présente dans le Soissonnais.

En résumé, cette Chouette demeure une espèce répandue et abondante. Les activités humaines ne
semblent pas la perturber puisqu'elle s'installe même en milieu urbain. Les quelques "blancs“ sur la
carte reflètent une absence de prospection et il est probable que des écoutes noctumes combleraient
partout ces vides.-

 
 
   
 
  
    

Chouette hulotte
Strix aluco

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. pbable nid. certaine TOTAL
des mentions 0 .

cartes 1/25000 1f0.6% 3 l 1.9 % 43 l 27.2 % 32 l 20.3 % 79 l 50 %

cartes 1/50000 0 l O % 0 l 0 % 15 134.1 % 20 l 45.5 % 35 l 79.5 %

Dans les régions voisines de la notre, elle est bien répandue; parmi les rapaces nocturnes, étant
la plus forte, elle semble concurrencer d'autres Strigidés tels que la Chouette chevêche ou le Hibou

moyen-duc.

           

Uéradication des vieux arbres creux est parfois évoquée comme facteur limitant la
reproduction de la Chouette hulotte; on peut y remédier en plaçant des nichoirs dont le succès est
incontestable puisque dans le département de la Somme, autour de Famechon, 3 boîtes occupées ont
produit 6 jeunes en 1986.

P. ROYER

HIBOU DES MARAIS Asio flammeus

Ce Hibou qui est très actif de jour pour un noctume peut être observé chez nous toute l'année
mais il n'est pas pour cela un oiseau sédentaire. Il est surtout noté lors de ses migrations, de Février à
début Mai et de Septembre à fin Novembre. Les quelques mentions de J uillet-Août sont imputables à
un erratisme juvénile. Dhivemage quant à lui concerne assez peu d'individus (sauf cas rares : 20
individus dans une localité de l'Amiénois) (043). Il nidifie de façon irrégulière en Picardie en fonction
des disponibilités alimentaires. Les oiseaux se cantonnent alors dès Mars; le nid, vague ébauche mal
formée, se trouve au sol dans la végétation. La ponte y est déposée à la fin Mars.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature / Cenuale Ornithologique Picarde -1 12-

Lors de ses migrations, l'espèce est assez peu exigeante quant au choix de milieu, elle
fréquente pâtures, champs, dunes, marais... Pour nicher elle préfère les zones à hautes herbes :
landes, friches... En toutes saisons le Brachyote recherche les milieux dégagés où il pourra chasser.

 
 
   
 
 
   

-Hibou des marais
Asio flammeus

   

nombJfi-equence esp. présente nid. possible nid. pbable nid. certaine
. TOTAL.
des mentions O 0
cartes 1125000 513.2% 010% 412. 211.393
cartes 1150000 5111.4 % o 1 o ' l6 14.5 a 1o 1 22.7 «a

La situation du Hibou des marais n'a semble-t-il pas évolué depuis le XIX siècle; déjà en
1860, dans l'arrondissement d'AbbeviJle-80- il était connu comme un nicheur irrégulier peu abondant
et un oiseau surtout fréquent au passage. L'enquête nationale de 1970-1975 le donne comme nicheur
sur 8 cartes 1/50 000. Notre enquête confirme cette situation puisque les cas de nidification restent
isolés et peu nombreux.‘ Il n'a été répertorié de 1983 à 1986 que 4 cas de nidification certaine (sur 2
cartes 1125 000) et l'oiseau n'a été signalé que sur 9 autres cartes. La répartition semble homogène à
l'échelle de la région et l'effectif annuel ne doit pas dépasser 10 couples.

 
       

      

eau.
‘e989

   

ê.  L. GAVORY

ENGÔULEVENT DEUROPE Caprimulgus europaeus

Estivant, cet insectivore arrive chez nous début Mai. Le couple pond dans un nid qui n'est
qu'une simple dépression au sol. Après 17 à 18 jours d'incubation et 15 jours de nourrissages des
poussins par les deux parents, la femelle entreprend la deuxième ponte, laissant au mâle seul la
responsabilité de_la première couvée. Les Engoulevents nous quittent en Août-Septembre.

En Picardie, les Engoulevents s'installent dans trois types de biotopes :
- sur le littoral, dans des secteurs de dunes, plus particulièrement les clairières des zones boisées de
Pins (189) ou au Parc Ornithologique du Marquenterre plus occasionnellement.
— dans les forêts de conifères sur sol sableux, dans quelques points du département de l'0ise.
- dans d'autres secteurs forestiers et dans des landes. '

Peu d'éléments historiques sont disponibles sur cette espèce, il semble qu'elle ait été plus
abondante au XIX siècle puisque MARCOTTE la signalait comme assez commune. Elle est donc en

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature f Centrale Ornithologique Picarde -1 13-

régression. Elle est donnée comme rare dans le Vennandois, ce qui est toujours le cas, même pour
des oiseaux en migration dans toute la Picardie intérieure en dehors des quelques sites de
reproduction.

 
 
   
     

Engoulevent
Caprimulgus

 
  
   
 

Î
{SI-HE-
ISSUES;
IEEŒË-

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine

O T°TAL
cartes M2500!) 1 10.6% 1 l 0.6% 4 l 2.5 2 l 1.3 % 8 l 5.1 %
cartes lISOODO 1 f 2.3 % l l 2.3 % 3 l 6.8 l 4.5 % 7115.9 %

Notre Atlas signale cette espèce sur 7 cartes au 1/50 000 et sur 8 au 1/25 000 dont deux avec
des indices de nidification certaine. Elle est donc très localisée; au massif dunaire du Marquenterre,
aux forêts d'Ermenonville (Oise) et de SainbGobain (Aisne). Les recensements exhaustifs de cet
oiseau sont très difficile à réaliser car, uniquement crépusculaire, il est d'une rare discrétion pendant la

   

   

%
%

journée. Seules les dunes du Marquenterre ont fait l'objet d'un décompte précis des chanteurs, il y

aurait 30 couples (189). On peut estimer la population picarde à 50 couples.

Cette espèce est aussi rare ou localisée dans les régions voisines.

L. GAVORY
MARTÉJSÏÈI‘ NOIR Apus apus

Nicheur estivant nous arrivant fin Avril (les premiers Martinets sont régulièrement observés
entre le 25 Avril et le 1 Mai) d'abord par le littoral. Les adultes et les jeunes de l'année repartent vers
l'Afrique tropicale et méridionale dès la mi-Août, quelques migrateurs sont habituellement observés
en petit nombre fin Août et en Septembre. Les derniers peuvent exceptionnellement passer en Octobre
(date extrême connue z le 7 Octobre 1980 dans la Somme).

L'espèce niche dans les cavités des bâtiments (particulièrement sous les toits) et apprécie donc
les vieilles constructions et les bâtiments neufs où les interstices entre les grandes dalles de béton lu1

permettent de s'installer. Bien que pouvant nicher assez bas dans les constructions, les Martinets

préfèrent installer leurs nids au sommet de celles-ci.
Cette espèce peu discrète se repère facilement aussi les résultats que nous donnons pour cette espèce
sont-ils certainement très représentatifs de sa distribution en Picardie. Si toutes les villes et bourgs de

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Cenn-ale Omithoiogique Picarde -114-

quelque importance possèdent une ou plusieurs colonies de Martinets noirs, celui-ci est totalement
absent des très nombreux petits villages dispersés des plateaux; on n'observe donc pas les
concentrations impressionnantes habituelles de cette espèce dans les vieux villages (et les villes)
méditerranéennes.

 
 
   

Martinet noir
Apus apus

A

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine
. TOTAL
des mentions o .
cartes IIZSOOO 6 I 3.8 9b 1318.2 % 56 l 35.4 % 46 l 29.1 %121l76.6 %
cartes 1150000 1/2.3 % 214.5 % 151'34.1% 25 / 56.8 % 43 l 97.7 %

l1 occupe toute la France, et les régions voisines de la notre semblent accueillir le Martinet noir
dans les mêmes conditions que chez nous.

 
   

 

X. COMMECY et F. ROUSSET
MARTIN PÊCHEUR Alcedo atthis

Les populations locales de Martin-pêcheur, relativement sédentaires, sont renforcées dès
Septembre-Octobre par l'apport d'individus nordiques qui hivemeront sur place ou poursuivront leur
voyage vers le Sud. Les juvéniles plutôt erratiques apparaissent dès Juin ou Juillet en des lieux où

l'espèce ne niche pas, y compris au bord de mer.

Cet oiseau se reproduit au bord des cours d'eau et des étangs; le même nid peut être occupé

par les 2 couvées successives et cela plusieurs armées de suite. L'existence de berges argileuses ou
sablonneuses de quelque hauteur favorables au creusement du terrier limite particulièrement la
distribution des couples nicheurs. Quelques substituts peuvent cependant être utilisés comme sites de
nidification. Ainsi des nids creusés dans le sol arraché et coincé entre les racines d'arbres couchés par
le vent sont régulièrement signalés en Picardie. Un cas exceptionnel de nid en cavité naturelle dans un
tronc d'arbre a été soupçonné il y a quelques armées dans l'Aisne. .
La carte de répartition du Martin-pêcheur, comme celle de la Bergeronnette des ruisseaux, coïncide
avec le réseau hydrographique de notre région. Les plus fortes densités se rencontrent 1e long des
petits cours d'eau indemnes de pollution, surtout si ceux-ci sont bordés d‘étendues d'eau libre : 1
couple sur 1,5 km de rivière en vallée de la Poix et deux nids séparés de seulement 500 mètres en
vallée des Evoissons par exemple. '

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde -1 15-

La vague de froid de 1985 a fait chuter les effectifs hivemants et par là-même réduit de manière
sensible le nombre de couples nicheurs de cette espèce sédentaire. Cette mortalité hivernale semble
avoir touché principalement les couples installés sur les territoires les moins favorables, couples
formés très probablement à partir de jeunes individus issus des couvées de 1983 et 1984, bonnes
années de reproduction ayant favorisé l'extension de l'espèce. Les couples présents sur les sites
traditionnels possédant des zones libres de glace lors des gels prolongés (sources, chutes d'eau...) se
sont quant à eux maintenus.

 
  
   
    
   

Martin pêcheur‘
Alcedo arthis

    

     
  

A

nombjfréqucnce esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL
des mentions O .
311. 15/9591, 412.594, 32l20.3%54I34.2%
cartes 1150000 1 l2. 9 l 20.5 % l / 2.3 %- 20 l 45.5 % 31 i 70.5 %
Outre les vagues de froid, l'espèce souffre de la pollution des eaux et du tir illégal surtout pour

la taxidermie :29 individus découverts dans les congélateurs de 12 taxidermistes de la Somme le 3
Mars 1982 suite à des contrôles de gardes de l’0.N.C....

   

P. CARRUETTE, X. COMMECY et E. MERCIER

GUEPŒR D'EUROPE Merops apiaster

Cet oiseau insectivore est un visiteur d'été qui hiveme en Afrique. En Picardie, les dates
d'arrivée sont mal connues mais elles semblent assez tardives (mi-Mai?) Quant au départ, il intervient
tôt, dans le courant du mois d'Août et début Septembre.

Deux éléments sont indispensables à la nidification du Guêpier : une nourriture abondante et la
présence de berges ou talus dans lesquels il peut creuser son nid en tunnel. Il en résulte que cet oiseau
fréquente préférentiellement les rives des rivières mais il peut aussi s'installer loin de l'eau dans une
carrière de sable ou parfois à la faveur d'un simple monticule de sable ou de terre comme il le fait en
Pieardie. Ces sites ne sont pas nécessairement étendus ni hauts. Un cas de nid dans un fossé de
quelques dizaines de centimètres a été observé en Picardie.

Pendant le XIX siècle semble-t-il, et au moins pendant la première moitié du XX, le Guêpier
était un nicheur strictement méditerranéen qui par exception pouvait nicher de façon tout à fait isolée et

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Naturel Centrale Ornithologique Picarde -116-

irrégulière n'importe où en France. Ainsi sa nidification fut-elle signalée sur le littoral picard en 1840,

puis en 1901 et en 1910.

  
    

Guêpier

Α!!Q—;Ë

   

 

 
 
    
    

II-EII-Il

  

nomhJfréquence esp. présente nid. possible nid; pbable
des mentions O . o

cartes 1125000 0l0% 1/0.6% 0/0% 125%

cartesl/SOOOO 010% 010% 0l0% 2/45%

A partir de 1950, une extensiortde l'aire de répartition des populations méditerranéennes est signalée
le long de l'axe Rhône / Saône, ce qui favorise l'installation de colonies pionnières plus au Nord.
Aussi n'est-il pas étonnant de le voir s'installer près de Soissons en 1967 et 1968, puis sur 1a carte de
Villers-Cotterêts pendant Penquête nationale 1970-1975. Actuellement on peut affirmer que cette
population septentrionale, au moins dans la Picardie est devenue pérenne. Le centre de gravité de cette
population picarde d'au maximum 50 couples connus (les chiffres variant d'une année à l'autre) et
répartis en un minimum de 5 colonies est situé dans le Laonnois. Il n'est d'ailleurs pas sûr que la
totalité des couples picards soit recensée puisqu'un rassemblement de près de 300 individus a été
observé en Septembre 1984 dans la zone de nidification.

a _:-

    

E. MERCIER

HUPPE FASCIEE Upupa epops

La Huppe arrive chez nous dans la première quinzaine d'Avril (exceptionnellement fin Mars).
Les nicheurs se manifestent alors par un "houpoupoup" monotone. Ce chant peut être émis jusqu'en
Juin mais baisse de fréquence dès le mois de Mai. A ces chants succède la panade qui consiste en une
offrande de nourritures faite par le mâle, les ailes étalées devant la femelle. Ensuite 1e couple recherche
une cavité pour y pondre ses oeufs. Après l'élevage des jeunes la Huppe nous quitte dès 1e mois
d'Août mais quelques unes peuvent encore être observées jusqu'en Septembre, voire Octobre.

Cette espèce affectionne les vieux arbres des vergers et des haies et c'est le plus souventedans
leurs cavités naturelles ou dans d'anciens trous de Pics qu'est déposée la ponte. Parfois, et de rares
cas ont été signalés en Picardie, les nids sontétablis dans des cavités de bâtiments ou de murs

d'enceintes voire dans des carrières.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ -117-

Cette espèce a été signalée au XIX siècle et au début du XX comme étant une nicheuse assez
commune. Selon Penquête nationale 1970-1975, il semblerait qu'au début de ce siècle et à l'échelle du
pays, elle ait connu une baisse de ses effectifs puis une reprise a été sensible au moins jusqu'en 1950.
L'inventaire de 1936 1a signale tout de même comme étant rare dans le Nord de la France. Dans le
Vermandois on l'a trouvée encore assez commune jusqu'en 1955 comme d'ailleurs dans la Plaine
maritime picarde jusqu'en 1960. A partir de cette époque l'espèce va voir sa population chuter très
rapidement. Elle n'est plus signalée comme nicheuse dans le Vermandois depuis la fin des armées 50;
dans la Somme les derniers cas certains de nidification datent de 1972 et l'enquête nationale la signale
sur l1 cartes au 1/50 000 pour la région. La présente enquête ne donne plus 1a Huppe que sur 5 cartes
1/50 000. Il apparaît donc que la situation de cet oiseau ne se soit pas améliorée et qu'elle s’est même
détériorée. Actuellement la population picarde est très certainement inférieure à 20 couples. On va très
certainement à plus ou moins long terme vers la disparition de 1a Huppe fasciée en tant que nicheuse
en Picardie. Les causes possibles de cet effondrement sont multiples : modification du paysage
agricole, suppression des haies et vergers, pénurie de cavités par destruction des vieux arbres,

utilisation des pesticides, taxidennie, sécheresse dans ies pays dhivemage...

 
  
   
  
 

Huppe fasciée
Upupa epops

     
 
 

4
D

nid. possible nid. pr bable nid. certaine TOTAL
O
2 I 1.3
2 l 4.5

%1l0.6% 010% 8l5.l%
010%

 

nome/fréquence esp- présente

des mentions O
cartes 1125000 %
cartes 1.150000

La Huppe fasciée est un oiseau que l'on trouve plus abondant dans 1a moitié Sud de la France
que dans le Nord. Actuellement les cas de nidification dans cette moitié nord sont localisés. Elle est

quasiment absente du Nord-Pas de Calais.

   

UIIQ

% l/2.3%

5
2

       

L. GAVORY

TORCOL J ynx torquilla

Le Torcol est le seul Picidé picard et même français strictement migrateur. Il arrive chez nous
dans la deuxième quinzaine d'Avril et repart fin Août-Septembre vers le bassin méditerranéen ou

l'Afrique.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Naturel Centrale Ornithologique Picarde -1 18-

 

La nourriture composée principalement de Founnis et secondairement d'autres insectes
conditionne le milieu dans lequel évolue le Torcol. Il recherche les vergers, les parcs, les paysages
bocagers, on peut l'observer également dans les forêts claires de feuillus ou mixtes, surtout dans les
clairières; ce n'est donc pas une espèce strictement forestière. Le Torcol affectionne les vieux arbres
où il peut trouver sa nourriture et des cavités pour nicher.

 
 
   
 
        

Torcol
lynx torquilla

  

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. pbable nid. certaine TOTAL
des mentions O Q _ I '

cartes 1125000 2/l.3% 412.592: 311.9 0/0 % 915.795;

cartes 1150000 214.5 % 419.1 % 3.16.8 0! 0 % 9 l 20.5 %

Le statut ancien du Torcol en Picardie est difficile à cemer du fait du manque de données.
Néanmoins, si l'on extrapole les informations disponibles pour le Sud du département de l'0ise du
début du XX siècle et sur le littoral picard avant 1970, on peut penser que le Torcol n'était pas un
nicheur rare bien qu'il n'ait jamais atteint de fortes densités. L'inventaire de 1936 le signalait
d'ailleurs nicheur dans toute 1a France, Corse comprise. lienquête nationale 1970-1975 procure de
nouvelles informations dans la décennie 1970. Le Torcol apparaît sur quatre cartes 1/50 O00
seulement selon le schéma suivant : 5 _.

- nicheur certain, carte de St Valéry l Somme _

- nicheur probable, cartes d'Amiens et Compiègne

— nicheur possible, carte de Senlis.

Ces données prouvent qu'à cette époque le Torcol est déjà un nicheur très rare en Picardie, de plus
l'Atlas précise :"depuis quelques armées il s'est produit un net recul vers le Sud de la distribution de
cet oiseau".

Les observations recueillies ces dix dernières armées restent peu nombreuses et disséminées; elles
sont difficiles à interpréter car certaines peuvent concerner des individus migrateurs autant que des
oiseaux cantonnés en début de période de nidification. Cette enquête régionale cerne avec plus de
précision le statut du Torcol et fournit des résultats intéressants. Ces données permettent de
soupçonner la nidification du Torcol dans le Marquenterre et de confirmer sa présence occasionnelle
sur les cartes de St Valéry l Somme et Amiens.’ .
Dans l'0ise on constate des éléments nouveaux puisque trois cartes s'ajoutent à celles signalées dans
l'Atlas national. Au total, cinq rectangles contigus composent la majorité des données pour notre
région. '

e939

   

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -119-

La cartographie matérialise ainsi un noyau dans le Sud de la Picardie où est concentrée la majorité des
nicheurs. Cette distribution est à mettre en relation avec la prédominance forestière de cette zone qui
procure de nombreux sites favorables à cet oiseau, plus particulièrement dans les clairières, les lisières
ou aux abords des forêts où l'on trouve encore des vergers. .

Le département de 1'Aisne présente une donnée de tricheur possible sur la carte de Guise alors que le
Torcol était absent lors de l'enquête précédente. Notre atlas suggère donc une population supérieure à
celle déduite de l’enquête précédente; il est probable que des Torcols avaient échappé aux observateurs
de cette époque. On ne peut conclure à une remontée des effectifs et cet oiseau est donc toujours un

nicheur très rare et localisé en Picardie.

Un recul vers le Sud a été constaté pour cette espèce, c'est ainsi qu'il est presque éteint en
Angleterre et qu'il est devenu très rare en Belgique. En France, il s'est raréñé dans le Nord, en
Normandie, en Bretagne et il est plus abondant dans les régions méridionales. La cause de son déclin
reste difficile à cemer : disparition de l'habitat, prairies et vergers, très probablement.

P. ROYER

PIC CENDRE Picus canus

Cet oiseau oriental est quasiment inconnu par les auteurs régionaux du XIX siècle et du début
du XX. En France il semble être en expansion 1e long d'une bande Est-Ouest qui va d'Alsace en
Bretagne en passant parla Bourgogne et la Sologne. Son installation en région parisienne ne daterait
que des années 1950. En Picardie les mentions de cet oiseau sédentaire sont très rares : i
- un indice de nidification probable sur la carte de Villers-Cotterêt dans l‘Atlas national de 1976.

- au moins 3 mentions en forêt de Compiègtie-GO- depuis 1968 dont un recensement de 7 individus en
1984, armée où il est donné comme nichent.

  
   
        

Pic cendré
Picus canus

 

      
 

   

  

   
  

A

       

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL
des mentions O .

carteslI25000 010% 010% 0/O% 2l1.3% 211.396

cartes1I50000 0l0% 10% 0I0% f45% 15%

   

En plus de ces données méridionales acquisent en période de nidification, il faut signaler deux
observations isolées en 1975 et 1976 dans les pinèdes du Marquentene-SO- (176). Ces données,

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picard.ie- © Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde 420-

tardives en saison (fin Août et Novembre) illustrent peut-être une expansion de juvéniles en quête de

nouveaux territoires.
Une population nicheuse, sans doute assez réduite, existe donc dans la forêt de Compiègne (cartes de

Compiègne Sud-Est et Attichy Sud-Ouest). L'importance de ses effectifs et son éventuelle présence
dans d'autres forêts du Sud de la Picardie demanderaient particulièrement à être étudiées. Par ailleurs,
une implantation ailleurs en Picardie n'est pas à exclure. Cette espèce doit donc être l'objet de toute
l'attention des observateurs.

E. MERCIER

PIC VERT Picus viridîs

Présent toute l'année et fidèle en toute saison à ses sites de nidification, ce Pic au chant
caractéristique est bien connu des ornithologues.

Ce que nous savons de l'époque récente et des siècles derniers quant à l'histoire de cet oiseau
en Picardie, ne permet pas de mettre en évidence des variations annuelles ou à plus grande échelle des
effectifs de cette espèce. La résistance aux hivers rigoureux et la grande diversité des milieux
fréquentés : bois, forêts (de feuillus ou de conifères âgés), vergers, ripisylvesmexpliquent cette
pérennité. A cette nécessité d'arbres dans son territoire, le Pic vert ajoute le besoin de milieux dégagés
(pelouses, pâtures, clairières...) où il cherchera au sol sa nourriture (insectes et en particulier
fourmis). Cet oiseau est le plus épigé de nos arboricoles!

 
  

‘Pic vert
Picus viridis

      
   

    

 

ÎVŸÏÎÎÎÏVŸÏÊÎ
3317431.;
Ilflwæwl

h hdsjhAjnFAa

         

4

nombJfI-équence esp. présente "nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL p
des mentions O . 0

cartes 1/25000 613.8 % 42 x 26.6 % 46 / 29.1 % 97 / 61.4 9;

cartes 1/50000 214.5?» l/2.3 % 15/34.1%19l43.2%37/84.l%

Les résultats de notre enquête montrent une distribution étendue du Pic vert dans la région;
toutes les cartes bien couvertes par les observateurs montrent sa présence mais la relative faiblesse du

nombre d'indices de nidification certaine nous indique la faible densité de l'espèce et la difficulté à
trouver les nids ou à observer des transports denourritures. Ce n'est donc pas un Pic très abondant

chez nous et il peut même manquer dans certains bois.

          

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ 421-

Dans le Vermandois les densités maximales ont été atteintes en futaie (0,8 couple/10 hectare) ce qui
est peu. Ailleurs les densités relevées ne dépassent pas (Llcouple/lü hectare. Les vallées, surtout
celles de la Somme, bien qu'occupées ne montrent pas une distribution continue, contrairement à ce
que l'on peut observer pour le Pic épeiche. On peut y voir ici la conséquence de faciès différents entre
les vallées picardes : les vallées de la Somme relativement encaissées dans le plateau calcaire offrent
peu de pâtures ou prairies où l'oiseau pourra se nourrir alors que dans les vallées de l‘Aisne et de
l'0ise ces dernières abondent. Le nord de la plaine maritime picarde est quant à lui bien peuplé.

La raréfaction des vergers très appréciés par les Pics car riches en insectes a pu faire disparaître le Pic
vert de certains secteurs. -

Abondant en Normandie et en région parisienne, ce Pic se montre plus localisé en
Champagne-Ardennes et dans le Nord-Pas de Calais. Dans cette dernière région il est abondant sur la
frange littorale mais absent ou localisé dans le Cambrésis et l'Artois.

_ Supposé omniprésent par les naturalistes peu avertis et par les populations rurales, le Pic vert
doit sa notoriété à la confusion générale qui s'est établie dans l'esprit de beaucoup entre tous les Pics
et le Pic vert. Combien de fois peut-on entendre lors de sorties collectives sur le terrain : "Oh, un Pic
vert"...alors que nous observons un Pic épeiche, mar ou autre? Cette image : Pics = Pic vert ainsi que
de célèbres dessins animés donnent à cet oiseau une image sympathique et familière. l1 nous faut donc
être vigilant et agir pour que les signes de déclin perçus dans certains secteurs pour les populations de
cet oiseau ne se généralisent pas.

X. COMMECY

PIC NOIR Dryocopus martius

Le plus grand des Pics européens peut être considéré comme presquexclusivement sédentaire.
ljoptimum écologique du Pic noir dans les régions de plaines est constitué par la hêtraie âgée.

En Picardie, les premières mentions du Pic noir correspondent à de jeunes oiseaux observés
en fin d'automne : un tué le 17 Décembre 1944 à Ribemont-OZ- (O09) et un de même lTlÎ-NOVBITIÏJIC
1960 près d'Albert-80- (174). Il existe aussi une citation plus imprécise de Missy-les-Pietrepont dans
le Laonnois-Œ- (174). Ces données peuvent être attribuées à des mouvements exploratoires de jeunes
en quête d'un territoire en marge de l'aire de nidification de l'espèce alors en cours d'expansion en
France; elles constituent les prémices des installations ultérieures. Les premiers cas de nidification
sont signalés dans l'0ise en forêt de Hez-Froidmont au moins dès 1962 (174). _En 1966, le Pic noir
est également signalé des forêts d'Ennenonville et de Compiègne ainsi qu'à St Nicolas-de-Courson
(048).

Pendant cette période, aucune nouvelle mention n'est obtenue dans 1'Aisne et la Somme.
Ultérieurement, cette espèce peuple les forêts de Vi1lers-Cotterêts-O2- et de Chantilly-60-, elle est
aussi notée près de Beauvais-60-(174).

De 1970 à 1975, la présence de quelques individus en période de reproduction est notée sur la carte
d'Amiens. Vers le milieu des années 70, le Pic noir atteint la forêt dTlalatte (175). En 1975, des
indices de présence de l'espèce sont repérés dans la Somme à Naours et en forêt de Crécy (176). Ce
n'est cependant qu'en 1979 que la reproduction y est prouvée pour la première fois en forêt de
NaJnps-Wailly, commune de Conty, où un mâle adulte avait été "collecté" en Octobre 1968 et des
observations réalisées en 1977 et 1978 (177). Le Pic noir s'éteint dans les années qui suivent après
l'abattage total des vieux l-Iêtres du site et à la disparition des supports de nourriture (178). Il est
probable également que "les violents coups de pied au bas de l'arbre (sic)" où s'est produite 1a
nidification, utilisés pour étudier 1'assiduité de Pincubation et les multiples contrôles du nid (177)
n'aient pas joué un rôle propice à la réussite de la reproduction (mon de deux des quatre jeunes entre
la date de naissance et le troisième jour). '

La reproduction de cette espèce aurait été observée au début des années 80 dans le Laonnois mais il
faut attendre cette présente enquête pour que le fait soit effectivement devenu une certitude en forêt de
Retz (Valais). _

En conclusion, le Pic noir est représenté en Picardie par l'important bastion des grandes forêts du Sud
de la région d'où proviennent probablement les avancées vers le Laonnois. Les oiseaux occupant l'Est
de la Thiérache proviennent‘ très probablement des populations ardennaises et nordistes. L'espèce
semble actuellement disparue de la Somme en tant que nicheuse, bien que des données occasionnelles
soient obtenues dans divers massifs forestiers. Sa réinstallation prochaine à partir d'individus
originaires des départements ou régions voisines est plus que probable à condition qu'ils bénéficient

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature / Centrale Ornithologique Picarde 422-

d'une certaine quiétude. Les biotopes favorables, même s'ils ne sont pas aussi fréquents que dans les
deux autres départements picards ne manquant pas.

  
   

Pic noir
Dryocopus marrius

  
   
  

A

nombjfrequence esp. présente nid. possible nid. probable - nid. certaine

. . TOTAL

des mentions O .

cartes 1125000 1l0.6% 2 % l 3.2 % 13 l 8.2 % 21/13.?» %
cartes 1150000 0 l 0 % 2 % I‘ 6.8 % 9120.5 % 14j 31.8 %

Le Pic noir est bien représenté dans les forêts des Ardennes. En région parisienne son
abondance est maximale dans les réserves biologiques de la forêt de Fontainebleau avec une densité

de 0,4 couple/km? Il est en très nette expansion dans le Nord et le Pas-de-Calais où il est en voie
d'atteindre 1e littoral. La Normandie possède les populations les moins importantes des régions

limitrophes de la notre.

11.3 5
/4.5 3

  

           

   

F. SUEUR

PIC EPEICHE Dendrocopos major

 

Espèce sédentaire, le Pic épeiche se cantonne dès le mois de Janvier mais c'est en Février-
Mars que l'on a le plus de chance de l'entendre tambouriner pour marquer son territoire ou de le voir
poursuivant un autre individu. Après ces préliminaires nuptiaux, soit fin Mars, une loge est creusée
dans un arbre mort ou malade ou plus simplement, une loge déjà existante est réutilisée après
nettoyage et quelques aménagements. La famille reste cohérente pendant une ou deux semaines après
l'envol des poussins puis elle se disperse, les jeunes étant chassé du territoire parles parents. Durant

la période hivernale, les Pics vont reprendre leurs habitudes hivemales.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Naturel Centrale Ornithologique Picarde J23-

Ce Pic affectionne les secteurs boisés en tous genres. Cela va de la forêt de conifères à la
plantation de Peupliers en passant par les zones de bocage, les parcs, les marais boisés... Bref, tous
les biotopes où l'on trouve des arbres suffisamment âgés et gros pour y creuser ou y trouver des
loges. La carte obtenue montre une bonne répartition de l'espèce qui est présente sur l'ensemble de la
région avec néanmoins des effectifs faibles voire nuls dans les secteurs de grandes cultures. Le grand
nombre‘ d'indices rapportant des nidifications certaines montre que ce Pic est bien régulièrement
réparti; c'est le plus abondant des Pics picards.

 
  
   
     
   
 

P i c é p e i c h e
Dendrocopos major

A

nombJfi-équence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine
. TOTAL
des mentions O .
cartes 1125000 4 l 2.5 % 10/ 6.3 % 21:’ 13.3 % 61/ 38.6 % 96160.53 %
cartes 1150000 1 l 2.3 3 l 6.8 % 8/ 18.2 % 281636 % 40 l 90.9 %

L'évolution des effectifs est difficile à appréhender et aucune trace bibliographique ancienne
ne relate des variations de son abondance. Pour la période récente, nous avons remarqué que les
hivers froids ne semblent pas avoir de conséquences sur les effectifs d'oiseaux nicheurs au printemps
suivant (018).

           

L. GAVORY

PIC MAR Dendrocopos medius

C'est un sédentaire fidèle à sa forêt natale et bien rares sont les observations de ce Pic hors de
ses sites de nidification.

Ce Pic vit exclusivement en futaie, délaissant les stades jeunes des forêts. Une chênaie claire
avec de grands arbres semble être son secteur de prédilection. .

Au XIX siècle et au début du XX, le Pic mai‘ ne semble avoir été signalé que comme un
migrateur rare, aussi bien en terres que sur le littoral. L'inventaire de 1936 le cite comme un nicheur
rare dans le Nord de la France et dès 1968 il est signalé comme nicheur bien représenté en forêt de
Compiègne-60-. L'enquête nationale de 1970-1975 mentionne quelques points "probable" ou

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature [Centrale Ornithologique Picarde 424-

"possible" dans l'Oise (Villers-Cotterêts, Senlis, Clermont et Crèvecoeur) et sur le littoral (St-Valery/
Somme et Rue). Ces damiers qui ne correspondent à rien de connu par les ornithologues picards

demanderaient à être confirmés.

L'évolution de la population antérieurement à 1975 est donc assez obscure en Picardie au regard des
incertitudes sur les mentions anciennes. Si l'on se réfère à nos connaissances sur l'évolution en
Europe, la situation ne s'éclaircit pas. En effet, l'espèce est aujourd'hui en régression, parfois
catastrophique, en Suède, Danemark, Hollande, Belgique, Nord de I'Allemagne et plus près de chez
nous dans le Boulonnais où elle a disparu avant 1970, peut être bien antérieurement. Inversement, le
Pic mar est en augmentation très nette dans 1'0uest de la France et spécialement en Bretagne.
Comment les évolutions des populations picardes s'articulent-elles dans ce tableau? Cela semble
impossible à dire, d'autant plus que depuis 1975 la situation semble encore avoir évolué avec peut-
être une régression géographique dans 1'0ise et une augmentation dans le Nord-Est de 1‘Aisne.

 
  

Pic mar
Dendrocopos medius

 

    
 

A

. TOTAL
des mentions O .
cartes 1150000 1 i 2.3 % 112.3 % 1 / 2.3 % 4 / 9.1 % 7/ 15.9 %
ê J‘

A la vue des résultats apportés par cette enquête, on peut remarquer 2 noyaux à la population
picarde: ' '
- les forêts de l'Ouest de I'Oise
- les massifs de Thiérache au Nord-Est de 1‘Aisne.
Si le premier secteur est connu depuis fort longtemps, le second est une découverte récente et date de
cette enquête. Des indices restés sans suite avaient été relevés en 1981 par H. DUPUICH en forêt du
Nouvion, voisine des sites où l'espèce est actuellement bien représentée (Forêts de Hirson et St-
Michel). A la vue de ces données nouvelles, il pourrait être intéressant de rechercher à nouveau le Pic
mar en forêt du Nouvion, d'autant plus que cette espèce réagit très facilement à la repasse de son
chant au magnétophone. Cette technique dans les forêts de 1'0ise (Compiègtie, Halatte, Laigue,
Pontarmé...) a permis de le repérer dans de nombreux sites et là où le biotope lui est très favorable,
nous avons pu remarquer une occupation totale de l'espace, les territoires étant contigus. Dans de tels

secteurs le nombre de Pics mar est d'ailleurs plus élevé que celui du Pic épeiche.

   

         

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde , _ 425-

 

Répartition du Pic mar nicheur en France

Dans-le Nord / Pas-de-Calais on le trouve dans l'Avesnois où l'espèce est en augmentation,
les boisements atteignant actuellement un âge optimal pour l'espèce (Avesnois et Thiérache étant en
continuité). Cette population est isolée de‘ l'aire plus méridionale. La population du Sud de la Picardie
est elle contiguë avec celle du reste de la France où la distribution est néanmoins sporadique (voir
carte).

X. COMMECY et E. MERCIER

PIC EPEICHETTE Dendrocopos minor

Sédentaire, ce Pic niche à partir de fin Avril. Il élève environ 5 jeunes qui se dispersent à la fin
de l'été; des creusements de nouvelles cavités sont régulièrement observées en Août mais nous
n'avons jamais repéré de seconde couvée; ces trous suffisamment grands pour que l'oiseau puisse y
disparaître entièrement étant abandonnés après quelques jours de travail.

Hôte des bois de feuillus, le Pic épeichette se nourrit au sommet des arbres et creuse son nid
dans du bois tendre ou mort. Il préfère les arbres âgés des bois relativement peu entretenus ou des
marais comme de nombreuses espèces de Pics.

Les effectifs des Epeichettes picards n'ont pas manifesté de fluctuation particulière depuis
l'enquête nationale. L'espèce est assez dispersée, peu nombreuse. Ses effectifs sont limités par
l'étendue du territoire hivemal et donc finalement par l'existence d'habitats favorables en toutes

saisons.

Ce Pic est présent dans la majeure partie de la France mais de façon très dispersée : sa
répartition est assez homogène à l'échelle d'un pays mais hétérogène au niveau local, comme c'est
aussi le cas en Picardie.

Vermandois-OZ- -
—
—

F. Crécy-BO-

 

Atlas des Oiseaux Nîcheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde _ 426-

   
   
 
  

Pic épeichette
Dendrocopos minor

 
      

nombjfréquence esp. présente nid. possibl
des mentions O Q
cartes 1125000 3/1.9% 10l6.3% 23/l4.6%--18/1l.4%54/34.2%
cartes 1/50000 1 I 2.3 % 6/ 13.6 % 9 / 20.5 % 16 / 36.4 % 32 l 72.7 %
i n F. ROUSSET

COCHEVIS HUPPE Gaierida cristata

Le Cochevis huppé est sédentaire en Picardie comme dans le reste de la France. Ses effectifs
ne présentent pas de variations saisonnières importantes; cependant un courant automnal est à l'origine
de l'arrivée d'individus nordiques qui peuvent hiverner localement. On pense que ces apports
concernent surtout des oiseaux de première armée (083). Le passage postnuptial est essentiellement
noté en Octobre sur le littoral comme à l'intérieur des terres, il est cependant très faible et diffus. En
effet, en dépit d'un très bon suivi de la migration automnale des Passereaux sur le littoral picard ces
dernières armées, le Cochevis huppé est très rarement noté en migration active. Le mouvement
prénuptial est encore plus discret et n'a semble-t-il pas fait l'objet d'observations dans notre région.
En hiver il est présent dans toutes les localités off il se reproduit. Certains déplacements peuvent être
déclenchés par des conditions météorologiques particulières. Ainsi des mouvements de fuite ont été
observés sur la côte le 1er Janvier 1979 au début d'une intense vague de froid.

inféodé aux espaces dégagés, le Cochevis huppé fréquente de préférence des terrains secs
présentant un‘ sol nu et perméable. Dans la région il affectionne particulièrement les parkings, les
pelouses des zones urbaines et périurbaines (zones industrielles, collèges, supermarchés,
lotissements, stades...) ainsi que les cours des fermes des villages. Sur le littoral picard on le
rencontre aussi dans les secteurs de galets et de dunes. Dans le Vermandois, il est également noté dans
des secteurs de jardins ouvriers et, fait désormais rare, dans des champs en bordure des chemins. Le
nid est souvent disposé à même 1e sol mais, dans les agglomérations par exemple, il est fréquemment
établi sur les toits plats et gravillonnés des immeubles.
A la fin du XIX siècle, le. Cochevis huppé est signalé comme habitant les champs et les prairies, les
dunes littorales et les plaines arides (113). Au début de ce siècle, il est considéré comme commun
partout mais avec une distribution plus clairsemée que l‘A1ouette des champs (012). Certains auteurs
cependant (037) trouvent l'espèce plus commune sur la côte ainsi qu'aux alentours d'Abbevilie et
Péronne. '

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ 4.27-

Vers 1960, une double tendance est mise en évidence pour le Cochevis dans la région : d'une part il
régresse en milieu rural et déserte les zones cultivées en raison de Putilis ation de produits chimiques et
de la mécanisation de l'agriculture entraînant l'abandon du Cheval comme force de traction (le
Cochevis se nourrissant largement des insectes coprophages et des graines qu'il trouvait dans le
crottin), alors que d'autre part, cette Alouette est de plus en plus fréquemment observée en milieux
urbains et périurbains où elle bénéficie des espaces ouverts qui y sont créés.

De même que dans le Nord/Pas-de-Calais, le Cochevis huppé semble présent dans toutes les
communes littorales; cette population est cependant très faible car chacune de ces communes
n'héberge que quelques couples.

      

Cochevis huppé

Galerida cristara

     

 

4

nombjfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL

des mentions O . O
cartes 1125000 3/1.9% 16/10.1%13/8.2% 39/24.7%
cartes 1/50000 4 l 9.1 % 112.3 72 9 l 20.5 % 11/25 % 251563 %

En Picardie continentale, l'espèce présente une large distribution mais, là encore, les effectifs
sont peu importants puisque dans les secteurs bien suivis, seule une partie des communes accueille
des Cochevis et souvent moins de 4-5 couples. Dans l'Aisne, il est considéré comme peu commun et
très localisé. Dans 1e Sud de 1'0ise la répartition semble plus homogène. Les plateaux de la Somme
paraissent quant à eux délaissés au profit des vallées. Cette absence pourrait être significative car cet
Alaudidé n'a pas non plus été trouvé au Nord de Doullens dans le département du Pas-de-Calais en
dépit d'une intense prospection.

Les plus fortes concentrations sont observées au niveau des grandes et moyennes agglomérations.
Ainsi, on estime la population amiénoise à 40 couples environ (162).

          

Cette évolution de la répartition du Cochevis huppé a été notée dans l'ensemble de l'aire de
distribution française de l'espèce et partout le Cochevis huppé est devenu localisé et peu abondant. La
Picardie semble être l'une des régions où il reste le mieux représenté.

0. HERNANDEZ

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde J28-

AIDUËTÎE LULU Lulula arborea

L'hiver, selon les régions d'Europe, l'Alouette lulu reste partiellement sédentaire; elle effectue
des migrations sur des petites distances en fonction des conditions climatiques. De retour sur les lieux
de nidification en Mars, les pontes ont lieu fin Mars-début Avril. Le nid consiste en une dépression
grattée dans le sol, souvent à l'abri d'une plante ou d'un arbuste. Après 15 jours d'incubation et 9 à
10 jours de séjour au nid les jeunes évoluent avec les parents avant d'être chassés par eux. Une
seconde couvée se prépare alors. A l'automne, les oiseaux se dispersent à nouveau et à cette époque
des passages quotidiens de plus de 10 individus sont observables sur le littoral sans qu'il y ait de
stationnements importants. '

Llrivernage est d'ailleurs rare en Picardie.

L‘Alouette lulu fréquente essentiellement les terrains secs et ensoleillés avec des arbres
disséminés, des buissons peu serrés dont la végétation reste rase ou clairsemée. Les landes, les
friches pâturées lui conviennent. En Picardie, elle rechercherait les côteaux calcaires à végétation
herbacée et aux buissons épars, les larris.

L'A1ouette lulu n'a jamais été très abondante en Picardie, toutefois on la connaissait nicheuse
sur les talus calcaires qui bordent les vallées sèches ou humides. En 1936, l'inventaire disait : "niche
dans toute la France". Plus tard, 1'At1as national la signale sur 9 cartes picardes, mais déjà au début
des années 70 la Lulu apparaissait sur moins de 50% des rectangles au plan national; en régression
donc.

En 1971 elle nichait encore dans le Sud-Ouest arniénois et dans quelques stations relictuelles ailleurs
(129). Les données régionales de la dernière décennie révèlent la présence d'individus en périodede
nidification dans 1'Aisne et le Sud de 1' Oise sans preuve formelles de reproduction. Ceci est confirmé
par les recherches entreprises pour cet Atlas régional qui font apparaître un net recul de l'espèce
puisqu'elle apparaît sur 5 cartes 1/50 000 seulement (voir cartes).

L'analyse de ces résultats révèle une importante diminution des nicheurs dans le département de la
Somme (Tëartes contre 5) et de plus aucune nidification certaine n'a pu être mise en évidence. Dans
1'Aisne, la reproduction était soupçonnée sur certainescartes dans les années 70, elle n'est plus du
tout mentionnée actuellement (0 carte contre 2). L‘Oise voit un maintien du statut de la Lulu dans le
Sud du département et c'est peut-être la seule zone où on peut encore suspecter la présence d'une
population nicheuse, mais 1 seul point de nidification certaine (3 cartes contre 2).

Il apparaît donc un net effondrement proche de l'extinction de 1'Alouette lulu en Picardie; La
régression de cette espèce résulte de causes mal élticidées, toutefois certains observateurs évoquent les
travaux de remembrement comme générateurs du déclin, ceux ci entraînant la destruction des landes et

friches recherchées par l'oiseau.

[i1 Enquête 1970-1975

  

0 Nid. certaine . Nid probable . Q Nid. possible o Présence

Comparaison des cartes de répartition des Alouettes lulu nicheuses en Picardie

_ L'Alouette lulu manque également dans l_es régions limitrophes et semble avoir régressé dans
mes mêmes proportions ces dernières années. Ce phénomène de recul affecte aussi d'autres pays
d‘Europe : Belgique, Suisse, Allemagne, Pays-Bas, Angleterre. Si les modifications de milieux sont

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Naturel Centrale Ornithologique Picarde 4.29-

 

définitives, on peut aussi signaler que l'on a déjà assisté localement à des fluctuations înter-armuelles
qui se sont traduites par des augmentations localisées soudaines suivies de diminutions tout aussi

brutales.

 
     
   

Alouette lulu
Lullula arborea

       

 
 
     

 

nombjfrequence esp. présente nid. possible nid. pbable nid. certaine TOTAL
des mentions 0 .

cartes 1125000 1 10.6% 3; 1.9 % 110.593 6 1 3.3 9b

cartes 1/50000 0/0 % 112.372: 3.16.8912 ll2.3% 5/11.4%

P. ROYER

     

    

cultivé bosuets
—
È- —
—
— —
— —

F. Crécy-SO-

Cette espèce peut être rencontrée toute l'année en Picardie. Il ne faut pas croire cependant qu'il
s'agit d'un oiseau strictement sédentaire. Des passages importants sont notés chaque année à
l'automne, notamment sur le littoral ainsi que lors des vagues de froid. Le retour printanier est

beaucoup plus discret.

     
        

--
—
—
--

   

Comme son nom l'indique, l'Alouette des champs peuple principalement les milieux cultivés.
Elle est beaucoup moins répandue dans les prairies ou sur les 

L'Alouette des champs représente le type même d'une espèce qui n'a pas d'histoire dans la
mesure où ses éventuelles fluctuations d'effectifs au cours du temps ne peuvent être suivies, comme

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omilhologique Picarde 430-

pour de très nombreux passereaux, que par des surfaces-échantillons (quadrats), technique apparue
récemment (1950) en ornithologie. Cette méthode étant encore assez peu utilisée en Picardie, il ne
semble guère possible de suivre l'évolution numérique de cette espèce.

 
 
   
  
  

Alouette des ‘champs
Alauda arvnensis

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. robable nid. certaine TOTL

des mentions O .
cartes 1125000 1 l 0.6% 1 l 0.6% 70144.15 % 70 l 44.3 % 142 l 89.9 %
cartes 1150000 0 l 0 % 0 l 0 % l5! 34.1 % 281616 % 43 l 97.7 %

L'.Alouette des champs est bien représentée dans l'ensemble de la Picardie. La plupart des absences
apparentes sont dues à une prospection peu intensive dans ces secteurs. Au moins une exception à
cette affirmation peut être relevée : l'absence sur les 3 cartes de l'extrême Nord-Est de notre région,
zone qui a été bien prospectée. En effet, 1'Alouette des champs se montre extrêmement rare dans le
bocage de Thiérache, voire complètement absente dans certains secteurs. La Perdrix grise, autre
oiseau typique des milieux cultivés présente en Picardie 1a même répartition. Ce statut se traduit
également au niveau de l'Atlas par une prédominance des indices de nidification probable dans cette
zone alors qu'au niveau de l'ensemble de la région ceux de nidification certaine représentent la moitié
des indices recueillis; ceci traduit bien une plus faible densité. t

P

  
  
 

   

Dans les régions voisines de la Picardie, les mêmes remarques sur l'abondance et l'évolution
historique s'appliquent.

F. SUEUR

HIRONDELLE DE RIVAGE Riparia riparia

Migratzice totale, cette Hirondelle, la plus méconnue des trois espèces d'Hirondel1es nichant
chez nous car la moins anthropophile, arrive fin Mars-début Avril (parfois plus tôt). Elle niche en
colonie dans des terriers qu'elle creuse de son bec et de ses pattes et disparaît fin Septembre-début
Octobre, les passages migratoires étant surtout importants en Août.

En Picardie comme partout ailleurs, on peut observer des trous de "Riparia" en milieu naturel :
couche de terre au sommet des grandes falaises de craie du Sud du littoral picard, berges abruptes des
rivières... mais c'est surtout dans des secteurs artificiels que l'on peut les trouver : sablières et

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ -131-

gravières, couche de terre au sommet des carrières de craie, digues de sable, levées de terre des
bassins de décantation, talus des bords de route, terrassements des maisons, tranchées diverses, voire
de simples tas de sable. Ce choix préférentiel des falaises artificielles souvent temporaires implique
une grande instabilité des sites des colonies d'une année sur l'autre, de nombreux lieux disparaissant
de par l'activité humaine, d'autres se créant.

 
 
   
     

Hirondelle de rivage
Riparia riparia

   

   

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL
des mentions o . . o

cartes 1125000 3/ 1.9 % 5 f 3.2 % 6 i 3.8 % 34 I’ 21.5 % 48 130.4 %

cartes IISOOOO 2 l 4.5 % 112.3 % 4 l 9.1% 20/ 45.5 % 27 l 61.4 %

I: nidification très occasionnelle

occupation régulière mais peu
dense (en fonction des opportunités)

 

occupation régulière et dense

   

Répartition des Hirondelles de rivage nicheuses _en Picardie

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Naturel Centrale Ornithologique Picarde z- 432-

Si les Hirondelles de rivage ont toujours occupé la Picardie, les effectifs subissent des
variations importantes. Par exemple, la fin de la décennie 70 et le début des années 80 a vu le nombre
de couples de cette Hirondelle se reproduisant dans la région régresser suite à une forte mortalité
hivernale due à la sécheresse sahélienne. Cette diminution s'est surtout manifestée par la disparition de
certaines colonies et un regroupement en quelques sites plutôt que par une diminution sur l'ensemble
des zones de reproduction. Par exemple, pour un parcours effectué chaque années entre 1983 et 1986
dans l'Aisne et dans l'0ise, nous avons repéré 5 colonies en 83 et environ 550 couples et seulement 1
en 1986 pour environ 150 couples sans que les secteurs occupés précédemment ne soient tous
devenus défavorables; la population s’est d’ailleurs redressée depuis. De même, la vallée des
Evoissons-80- qui abritait une dizaine de couples en 1982—83 en 2 micro-colonies est totalement
désertée en 1984.

La distribution régionale de cet oiseau est à peu près régulière, tout au plus peut—on remarquer
une abondance particulière sur le littoral et dans le Sud de la région (correspondant aux vallées de
l'Aisne et de l'Oise dans lesquelles les carrières d'extraction de sable abondent) et une quasi absence
du quart Nord-Est, zone de bocage (voir carte). Partout ailleurs la densité des couples présents dépend
de la disponibilité en sites favorables. .

Dans nos trois départements, des indices de nidification ont été obtenus sur 60% des cartes contre
40% pour Penquéte nationale; la Picardie semble donc être une région assez favorable pour l'espèce,
en relation avec le grand nombre de gravières.

La taille des colonies est assez variable; pour quelques unes dont le nombre de trous occupés a été

relevé on note : (n r. 42)

31% de colonies de moins de 10 trous
40% 10 à 50 trous
19% 51 à 100 trous
10% plus de 100 trous.

On peut remarquer que ce sont les sites naturels qui ont généralement les colonies les plus petites
(quelquesïlizaines de couples pour les sommets des 7 Km de falaises littorales par exemple) alors que
les sites artificiels peuvent parfois avoir des effectifs importantsslïailleurs, toutes les colonies de plus
de 100 trous ont été trouvées en sablières ou digues de bassins de décantation.

Le constat dressé pour la Picardie : nombreux couples dans quelques secteurs très favorables,
occupation plus faible ailleurs en fonction des activités humaines, est valable pour les régions
périphériques à la notre; ellesemble tout de mêmel peu abondante dans le Nord—Pas de Calais

X. COMMECY
HIRONDELLE DE CHEMINÏEE (RUSTIQUE) Hirutldo rustica

Cette estivante apparaît dans nos régions enmasse à la mi-Avril mais elle a été précédée par
quelques migrateurs précoces dès la mi-Mars. Les premiers oiseaux arrivés fréquentent pendant
quelques jours les secteurs humides avant de se répandre dans les plaines et les villes. Les demiers
arrivants, des oiseaux nés l'année précédente, n'arrivent que début Juin. Les premiers accouplements
sont notés début Mai, deux couvées sont effectuées le plus souvent. Des poussins encore au nid sont
visibles fin Août-début Septembre quand commencent les migrations; les premiersdéparts ont en effet
eu lieu à la mi-Août, ils sont maxima en Septembre et jusqu'à la mi-Octobre. Quélques attardés sont
parfois repérés en Novembre voire début Décembre. L'hivernage a lieu en Afrique équatoriale
occidentale et en Afrique du Sud. Exceptionnellement des oiseaux sont observés en Janvier, il a été
montré qu'il s'agissait de migrateurs prénuptiaux arrivés précocement suite à des conditions
climatologiques exceptionnelles. ' r

Nicheuse traditionnelle des établis et autres annexes agricoles, cette espèce s'est aussi adapté à
la ville. On la trouve encore dans des bâtisses isolées et abandonnées des campagnes et des bois.

C'est après le Moineau domestique l'espèce la plus répandue en Picardie. Aisément

observable, la nidification est certaine dans la grande majorité des cartes. Comme pour Pliirondelle de
fenêtre, des variations d'effectifs sont observables. Certains craignent une chute de ces effectifs liée

au remplacement des vieux bâtiments agricoles par des constructions modemes, une telle diminution
ne ressort pas des résultats cette enquête bien que cela ne soit pas à exclure.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ -133-

  
  
  
     

    

Hirondelle rustique
Hirundo rustica

    

     
    
 

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nombjfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine
. TOTAL
des mentions O .
cartes 1125000 0 1' 0 % 1 10.6% 23/ 14.6 % 124 l 78.5 148193.? %
cartes 1150000 0 l 0 % 0 l 0 % 2114.5 % 41 l 93.2 % 43 f 97.7 ‘il’:

Cette espèce est présente dans toutes les régions voisines de la notre et son statut y est
comparable.

  

       

F. ROUSSET
HIRONDELLE DE FENÊTRE Delichon urbica

Hivemant au Sahel, cette Hirondelle est présente chez nous de début Avril à fin Octobre. Elle
élève généralement deux couvées de quatre ou cinq jeunes. Des poussins sont encore observables fin
Août alors que les rassemblements prémigratoires se sont formés au début de ce mois et que la
migration a déjà commencé. En Picardie, elle atteint son apogée fin Septembre et on peut l'observer
jusque fin Octobre.

Elle construit son nid de boue et de végétaux sous les surplombs des constructions humaines
mais on trouve aussi un nombre important de nids sur les falaises maritimes.

Aisément observable dans toute la région, comme 1‘Hirondelle de cheminée mais moins
commune que cette demière, cette espèce est connue pour ses fluctuations locales d'abondance; elle
perdrait cependant lentement de ses effectifs. Ainsi dans la région d'Amiens et ailleurs, beaucoup
d'anciens sites ont été durablement abandonnés ces dernières années. Ceci n’empêche pas d'observer
encore de fortes concentrations de nids (66 sous un pont enjambant la Somme en 1988 par exemple).
Inversement à cette tendance à la baisse globale des effectifs nicheurs dans la région comme dans toute
la France, l'installation sur les falaises picardes est récente et intéresse un nombre croissant
d'individus. Non nicheuse en 1977, elle ne l'était toujours pas en 1979 et 1980. En 1982, 9 nids sont
découverts et une dizaine en 1983 (157). En 1984, ROBERT (131) cite l'espèce sans plus de
précision et en 1985, on trouve 45 nids (121), nombre qui est probablement dépassé l'année suivante.
On ne sait à quoi attribuer ce retour à des sites de nidification traditionnels et ancestraux alors que le
nombre d'emplacements urbains n'a pas diminué à proximité de ces falaises.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -134-

 
   
 
      

Hirondelle de fenêtre
Delichon urbica

     
   

  
    
   

      

 

   

51531141
JLCËŸT‘?
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1.6.4

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ÏËËÂÜÂ
ËE

  

4

nombjfréquenàè esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL

des mentions O .
cartes 1125000 0/ 0 % 26j 16.5 %.106 l 67.1 133 I 84.2 %
cartes USOOOO 0 l O % O10 % 419.195: 38/ 86.4 % 42 I’ 95.5 %

Cette espèce est présente dans toute ÏEIFOPC jusqu'au 71ème parallèle et‘ est donc noté sur
toutes les cartes des régions voisines à la Picardie.

    
             

Comme toutes les espèces hivernant au Sahel, 1‘Hirondel1e de fenêtre est supposée souffrir de
ses conditions d'hivernage. Ceci est sans doute vrai mais l'évolution des effectifs à long terme
demande un suivi approfondi pour comprendre l'ampleur des diminutions.

X. COMMECY et F. ROUSSET

PIPIT DES ARBRES Anthus trivialîs

cultivé bos'uets urbain

m” T
————
———:——
—E———
——ŒE-———

Cet oiseau est un nicheur estivant présent en Picardie de début Avril aux premiers jours
d'0ctobre.

     
    
    

   
 
  

   

Le Pipit des arbres peuple les lisières de forêts, les clairières et les bosquets ainsi que les
"lai-ris" s'ils sont quelque peu boisés. a

Il est présent sur presque toutes les cartes de cette enquête, les absences étant probablement
dues à une méconnaissance du chant par quelques observateurs et à une prospection insuffisante aux
époques favorables. Cela traduit aussi sa relative rareté dans quelques régions, le Santerre par

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ -1 35-

exemple mais une prospection plus intensive des milieux peu favorables aux oiseaux comme les
bosquets de faibles dimensions au sein des openfields aurait probablement révélé la présence de cet

oiseau.

   
 

Pipit des arbres
Anrhus trivialis

   

 
   

 

 
   

nombjfrequence esp. présente nid. possible nid. pbable nid. certaine TOTAL
des mentions O .

cartes 1/25000 0 I 0 % 5 l 3.2 % 49/31 % 42 l 26.6 % 96 l 60.8 %

cartes 1150000 0 l 0 % 0 l O % 18 I 40.9 7o 22 l 50 % 40 l 90.9 %

Son abondance est variable selon les types de boisements. Nous avons relevé :

     

Densité (couple/H) ha) biotope t localité
' 0 bois humide Marquenterre

0 futaie I-Iolnon-OZ-
0,3 futaie dégradée I-Iolnon-OZ-
0,3 taillisltbtaie Crécy—80—

1,5 taiJlis/futaie Noyonnais-ôfl-

Le Pipit des arbres est considéré comme commun dans les biotopes favorables des régions
voisines de la Picardie.

F. SUEUR

prprr. FARLOUSE Anthus pratensis

Présent toute l'année, le Pipit farlouse est plus abondant comme nichent que comme itivernant
et ses migrations sont nettes en Septembre-Octobre. Les deux pontes annuelles sont de règle aussi
peut-on repérer des nourrissages dès 1e début Mai, un maximum en Juin-Juillet puis encore en Août et
même exceptionnellement après la nui-Septembre (dates extrêmes en Picardie : 9 Mai, 16 Septembre).
Ces nidifications ont été précédées par des chants et des parades qui commencent dès la fin Février et

sont importants en Mais.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -136-

cultivé

Verrnandois-02-

—

Marquenterre-SO-

 

 
 
    
  

Pipit farlouse
Anthus prarensis

   
 

       
 

 

MhÀ
il

    

nmîîî
iiïflll:
"E51

 
        
    

    

nome/fréquence esp. présente nid. possible nid. prbable nid. certaine
d . TOTAL
es mentions O .
cartes 1I25000 1 /0.6% 5 l 3.2 72 37 l 23.4 9b 68143 % 111/703 %
cartes 1150000 0/ 0 % 0 l 0 l1 [25 % 30/ 68.2 % 41 193.2 9b

     

Recherchant les milieux ouverts, le Pipit farlouse se montre abondant dans les renclôtures et '

les pâtures du littoral ainsi que dans toutes les prairies de l'intérieur des terres. On 1e trouve aussi dans
les friches basses, dans les dunes (en densité asse; faible), sur les hauts de plages (banc de l']1ette en
baie de Somme). Ainsi dans 1'Aisne, nous avons ‘trouvé une densitéremarquable pour ce Pipit dans
les friches du camp militaire de Sissonne avec. un chanteur/NO mètres linéaires sur un transect de
plusieurs kilomètres. Il est aussi très abondant dans les bassins de décantation et souvent présent sur
les côteaux calcaires (larris) des vallées si ceux-ci ne sont pas trop boisés. l1 occupe aussi le bocage de
Thiérache mais avec une densité assez faible.

Un habitat de substitution très apprécié est abondamment utilisé par les Pipits farlouses, il s'agit des

bords de routes (plats ou avec talus) ou des terre-pleins centraux des routes à 2 fois 2 voies. _

Nous ne possédons que peu d'indices sur le statut ancien de l'espèce. I1 nichait déjà dans le Sud de
l'0ise au début du siècle mais pendant la première moitié du XX siècle, sa limite méridionale
correspondait à la ligne Charleville-Mézières/N antes (057). Le Sud-Est du département de YAisne est

maintenant occupé.

La diversité des habitats utilisés par ce Pipit explique qu'il ait été trouvé sur toutes les cartes
1/50 000 de la région et avec de nombreux indices de nidification certaine. Le fort pourcentage de ces
indices certains indique une bonne densité de l'espèce et cela est grandement facilité par le peu de
discrétion que les parents montrent pendant le nourrissage de leurs poussins. Espèce à distribution

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde :137-

 

  

zent sur toutes les régions voisines de 1a notre. ISENMANN
' d de la limite de distribution continue de cette espèce ces
‘a en Picardie montre’ que ceci s'est accompagné d'une
' s traditionnellement occupés ainsi que par l'utilisation
fia. xplus habituellement utilisés.

_ s_..une._pro
aibles d 

    
 
  
 

X. COMMECY

 ivante, c'est une migratrice stricte qui nous revient début Avril

A ent fn Mars) et qui repart fin Septembre voire début Octobre, le maximum des
__ -aisant en Août. A la fin de l'été des dortoirs regroupant des dizaines voire des centaines

i u’ s peuvent se former dans les marais. Les pontes ont lieu en Mai et les quelques
'  sages que nous avons observé vont de fin Mai (date la plus précoce le 27) à 1a fin Juillet, le

_“'

 «imum étant en Juin. Les nounissages de Juillet peuvent faire penser à une seconde ponte normale.

 

 
 
 

Motacilla flava

     

nombJfréquence présente ossible nid. pbable nid. certaine
. TOTAL
des mentions O .

esp. nid. p
cartes 1125000 5 l 3.2 % 9 l 5.7 % 45 l 23.5 % 34 l 21.5 % 93 I 58.9 %
cartes 1150000 O l 0 % l 2.3 % 16 l 36.4 % 21 l 47.7 % 38 I 86.4 %

                      

 

Bergeronnette printaniè

i I-Iabitante des milieux ouverts, 1a Bergeronnette printanière se rencontre dans la plaine

maritime picarde, sur les plateaux cultivés, sur les rives des étangs, lacs ou bassins de décantation

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde 438-

Deux sous-espèces nichent en Picardie, flava (type) et flavissima (flavéole). Les modalités de
noue enquête ne demandaient pas de séparer ces deux races mais nous pouvons tout de même signaler
que si la forme type se retrouve dans toute la région, la race anglaise ou flavéole ne se retrouve de
façon continue que dans les zones proches de la mer et exceptionnellement ailleurs, le plus souvent en
couple mixte (flava x flavissima).

Il est intéressant de rappeler qu'avant 1952 (097), seule la Bergeronnette printanière flavéole nichait
dans la plaine maritime picarde alors quactuellement les deux races cohabitent dans ce secteur, la
forme type étant même plus fréquente et semblant l'emporter en cas de compétition. '

En dehors de la plaine maritime picarde, la Bergeronnette printanière peut se rencontrer dans toute la
région et elle n'a pas été signalée sur 7 cartes 1/50 000 seulement. Pour plusieurs d'entre elles, le
manque de prospection est la cause de cette lacune; son absence (ou tout au moins une présence en
très faible nombre) semble par contre réelle dans le bocage de Thiérache; ceci se retrouve d'ailleurs
dans l'Avesnois voisin et avait déjà été mis en évidence par l’enquête nationale 1970-1975. On peut
toutefois penser qu'à la faveur d'une zone humide ou d'un bassin de lagunage, même de petite taille,
elle puisse tout de même être présente sur toutes les cartes de la région. Cette utilisation préférentielle
des zones humides naturelles ou artificielles dans les secteurs peu favorables tranche avec ce que l'on
observe dans ses secteurs de prédilection : les plateaux cultivés qui sont eux très secs.

Si la fréquentation de ces grandes zones de cultures semble uniforme à l'échelle que nous avons
adopté pour cet Atlas (carte I.G.N. au 1/50 000), cette représentation ne rend pas compte des
importantes variations de densités que nous pouvons observer sur des secteurs de cultures qui nous
semblent apparemment similaires. Nous ne savons à quoi attribuer ces concentrations en un lieu
particulier et les densités maximales données par GEROUDET (4 couple/hectare) sont très
certainement atteints en de nombreux endroits alors qu'en d'autres, les Bergeronnettes printanières
sont plutôt dispersées dans la plate étendue des cultures.

Dans les vallées qui sont elles aussi utilisées, on trouve cette Bergeronnette autour des étangs et dans
ïes pîiatures mais les densités n'y sont jamais fortes et n'atteignent en aucun cas celles enregistrées sur

es p teaux. -

La Bergeronnette printanière semble apprécier le Nord de la France car si elle est présente sur
presque toîrtes les cartes de Picardie et du Nord/Pas-de-Calais, elle n'est trouvée que sur 65% des
cartes normandes et 44% des cartes françaises. L'enquête nationale montrait une distribution côtière
quasiment continue et une distribution à l'intérieur des terres plus ponctuelle (le tiers Sud de la France
étant même très peu occupé).

Ce Hoche-queue jaune et bleu qui vient Ëgayer les vastes étendues cultivées si pauvre en
oiseaux, est facilement reconnaissable par ses coul urs, sa forme et ses cris incessants et devrait attirer
les naturalistes dans ces milieux à priori moins accueillants et aider ainsi à la connaissance de notre
avifaune. Des questions restent en effet sans réponses et notamment, comment expliquer son choix
privilégié de certains secteurs par rapport à d'autres alors que leurs potentialités écologiques semblent
similaires?

X. COMMECY
BERGERONNETTE DES RUISSEAUX Motacilla cinerea

Espèce présente toute l'armée. La migration prénuptiale particulièrement discrète peut être
notée de Mars à Avril. La migration d'automne palus nette s'étale de fin Août à début Novembre, les
oiseaux se déplaçant surtout isolément ou par petites bandes. C'est une hivernante peu abondante mais
régulière sur les cours d'eau et elle se réfugie souvent dans les villes pendant les froids.

Des trois Bergeronnettes nicheuses en Picardie, c'est celle qui est la plus tributaire de l'eau. On
ne la rencontre que le long des rivières et autres cours d'eau. Elle affectionne tout particulièrement les
petites rivières aux eaux claires avec du courant et recherche comme site de nidification les vieux ponts
de pierres, murs, moulins... On peut la rencontrer cherchant sa nourriture dans les pâtures avec le
bétail ou dans les champs (imitant en cela la Bergeronnette printanière) mais toujours à proximité de
l'eau où elle trouve la quasi-totalité de ses proies. La présence de l'homme ne la dérange guère
puisqu'un couple nourrit des juvéniles peu volants au centre de Poix-SO- le 2 Iuillet 1983. Elle
fréquente aussi les berges des ballastières et les bassins de décantation, mais toujours en petit nombre;
par contre, en milieu peu favorable comme les grandes rivières et les fleuves, elle est peu abondante.
Les ouvrages ornithologiques habituels donnent une densité de l couple/kilomètre de rivière; les
données disponibles en Picardie confirment ce chiffre qui peut fluctuer de 0,8 à 1,5 couple/Km.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature I Centrale Ornithologique Picarde _ 439-

Aucrme évolution globale des effectifs ne se dessine depuis le XIX sièc1e. Par contre un
certain nombre d'accidents climatiques ont eu des conséquences importantes sur les populations
picardes le dernier pendant la période d'enquête de cet Atlas. L'essentiel des données reportées sur la
carte a été acquis pendant les deux premières saisons de nidification étudiées (1983 et 1984). Très peu
de données ne nous sont parvenus depuis, ce qui illustre la chute catastrophique des effectifs nicheurs
à la suite des hivers rigoureux que nous avons connu. I1 ne faudrait pas toutefois conclure que cette
carte représente la situation picarde avant l'hiver 198411985 car la prospection effectuée à la fin des
deux premières années n'était évidemment pas complète. Nous pouvons néanmoins tenter de donner
une image de la situation de l'espèce avant 1984; il semblerait qu'elle ait été présente le long de tous
les cours d'eau favorables. Depuis, sa diminution catastrophique en fait une espèce nicheuse très rare.
Localement des redressements ont pu être observés à parfir de 1987 (par exemple en vallée de la Poix-
80- où la rivière est très rapide et n'a pas gelé pendant 1es hivers rigoureux contrairement à de
nombreux autres cours d'eau de la région). Cette augmentation préfigure la reconquête progressive de
notre région par l'espèce qui devrait intervenir dans les années prochaines si aucune nouvelle période
prolongée de gel de cours d'eau n'est à déplorer.

 
    
 
 

Motacilla cinerea

A

nombjfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL

des mentions O . .
cartes 1/25000 1016.3 72 8 i 5.1 % 15 l 9.5 % 25'! 15.8 % 58 l 36.7 %
cartes 1150000 4 19.1% 5 f 11.4 % 9 l 20.5 % 13 f 29.5 % 31 l 70.5 9E

Dans les régions voisines, 1e statut de cette Bergeronnette ressemble à celui que nous avons

          

décrit.
P. CARRUETTE et E. MERCIER
BERGERONNETTE GRISE Motacilla alba

Peu nombreuses en hiver, les Bergeronnettes grises picardes voient passer de nombreuses
migratrices en Avril-Mai (mouvement commencé dès la mi-Mars), date où s'installent les nombreux
couples reproducteurs de la région. Les premiers pulli sont notés après la mi-Mai, des secondes
couvées permettent d'observer des nourrissages ou des jeunes peu volants en Juillet voire début Août
(nourrissages le 6 de ce mois au POM en 1981). Les dortoirs regroupant adultes et juvéniles
commencent à fonctionner dès le mois d'Août; ils se videront petit à petit avec les départs en migration

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature / Centrale Omithologique Picarde -14Û-

Bergeronnette des rurss

et ils seront rares ou intéressant des effectifs faibles en Septembre. Les départs de celles qui ne vont
pas hiverner sur place se poursuivent jusqu'en Octobre, début Novembre.

bois et
bos a uets

 

 
 
   
       

Bergeronnette grise
Motacilla alba

     

nombjfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine
. TOTAL
des mentions O .

      

cartes 1125000 1 10.6% 9 Î 5.7 % 35 122.2 % 73 l 46.2 % 113174.’? %
cartes 1/50000 0 f D % 3 l 6.8 % 25 % 28/616 % 42 I 95.5 %

   

S'il faut nécessairement de l'eau dans son territoire pour qu'elle s'installe et niche, la
Bergeronnette grise n'est pas exigeante sur la qualité du point d'eau choisi : une sifnple mare, un petit
ruisseau, des bassins de décantation lui suffisent. Une autre caractéristique est indispensable au site
pour qu'elle s'y fixe : des terrains de chasse dégagés; l'idéal étant des pelouses (pâtures broutées ou
pelouses tondues, qu'importe). Le nid est construit dans n'importe quelle cavité. Tout ceci n'est
valable que pour la seule forme type, la forme britannique M. a. yarrelli n'ayant été trouvée
actuellement nicheuse que sur le littoral, le plus souvent en couple mixte (alba x yanelli).

Après ce qui précède, il est évident que la Bergeronnette grise est une espèce nicheuse que l'on
va trouver dans toute la Picardie. Les plus fortes concentrations sont relevées dans les zones humides
naturelles (vallées, étangs, bas-champs) ou artificielles (gravières, bassins de décantation). Les
falaises sont habitées chaque année par quelques couples. Dans les vallées de la Somme on trouve en
moyenne 1 à 2 couples/Km, parfois plus quand le fleuve longe des zones de gravières ou des bassins
de décantation. =
Dans les zones les plus sèches, les couples sont plus dispersés, les mares de "châteaux" et les mares
publiques dans les villages permettent le plus souvent l'installation d'un couple. Dans tous les cas, les

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ -141—

cultures sont Iargement utilisées comme zones de chasse et les juvéniles y sont conduits très

rapidement après leur envol.
Les effectifs de la forme britaimique (la Bergeronnette de Yarrell) sont infimes, 1 ou 2 adultes et

encore pas chaque année sur le littoral.

Le statut de la Bergeronnette grise ne semble pas avoir évolué depuis le siècle dernier en Picardie, si
ce n'est quelques installations locales en milieu artificiel. En ce qui concerne 1e Bergeronnette de
Yarrell là encore, on observe un statut similaire à celui d'il y a cent ans, on notera juste une
nidification ancienne (et exceptionnelle) à l'intérieur des terres : à Gouvieux-ôû- en 1894.

Comme en Picardie, le Hochequeue gris occupe l'essentiel des cartes des régions voisines.

X. COMMECY
CINCLE PLONGEUR Cinclus Cinclus

Le Cincle est un oiseau qui en hiver peut très exceptionnellement être observé le long des
rivières loin de ses sites de nidification.

D'une biologie particulière, le Cincle vit près des ruisseaux aux eaux torrentielles et claires au
fond desquelles il peut marcher pour chercher sa nourriture en retournant pierres et cailloux.

 
 
   
  

Cincle
Cinclus cinclus

 
   
    

       
 

A

6 l 3.8
2 l 4.5

d. cet:
% 613.8
% f 5

‘d

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid.
des mentions O . .

cartes 1125000 0 0 l 0 l

cartes 1/50000 0 O l 0 l

L'espèce a longtemps été considérée comme absente de Picardie et elle ne figure pas dans
l'Atlas national (1970-1975). Ce n'est qu'en 1981 que l'espèce a été trouvée nicheuse dans le Nord-
Est de l‘Aisne. Cette découverte résulte d'une recherche systématique mise en place suite à deux
constatations:

- observations estivales d'individus de 1978 à 1980 sur le bord
d'un étang en forêt d'Hirson (c'est à dire dans un milieu atypique pour l'espèce en période de
reproduction)

% 0 0 % %
% 0 0 % %

                       

Atlas des Oiseaux Nicheurs ‘de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde —142—

- après la rencontre avec des Cincles des Ardennes, la similitude des réseaux hygrographiques
ardennais et des forêts de Thiérache apparaissant alors clairement. v

Au printemps 1981 une remontée de la haute vallée de l'Oise et de ses affluents que sont 1'Artoise et le
Gland dans leur parcours en forêt d'Hirson et de St-Michel a montré une réelle abondance de l'espèce
: cinq cantons avec des chants_de compétition en limites de territoires. Deux nids seront ensuite
découverts la même année. La longueur des territoires occupés et les comportements observés
amènent à penser que les ruisseaux concemés présentent une quasi saturation en Cincles. Cette densité
a encore été observée les années suivantes et il devait probablement en être-de même depuis
longtemps. Auctme expansion géographique récente n'a en effet été signalée en Europe de l'Ouest

chez cette espèce.

La population picarde n'est connue que sur quatre cartes de la feuille d'I-lirson; les autres

indices de nidification certaine (Rozoy/Serre Nord-Est et Sud-Est) concement des couples nichant
dans le département des Ardennes. Par ailleurs, en 1982 sur la carte de Guise Nord-Est, contiguë à
celles dT-Iirson, on a. découvert un nid attribué à cette espèce car situé dans un site typique (sous un
pont en biotope favorable) mais aucun Cincle n'a jamais été observé dans ce secteur.
Etant donné les capacités d’accueil du réseau hydrographique favorable, on peut évaluer à une dizaine
de couples la population picarde, même après un hiver rigoureux. En effet et contrairement aux autres
espèces liées aux ruisseaux (Martin pêcheur, Bergeronnette des naisseaux...), les Cincles ne sont pas
aiifaectés par ces rigueurs climatiques, les secteurs choisis par ces oiseaux n'étant jamais pris par les
g ces.

E. MERCIER
TROGLODYTE MIGNON Troglodytes troglodytes

      
      

Troglodyte
Troglodyte‘

   

 
   

128 1'81 ‘il:
4D I 90.9 %

habla

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. p

des mentions 0 Q
72 l 45.6 9b
31 l 7 0.5 %

cartes 1150000 01 o % 010 9120.5115
010% 010% 561'35.4%

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -143-

Le Troglodyte est chez nous sédentaire. Le mâle garde son territoire toute l'année et construit
des ébauches de nids en Mars avant la formation du couple. La ou les femelles achèvent ces nids et
élèvent deux couvées. Les grands froids de certains hivers peuvent faire disparaître pendant de longs
mois les Troglodytes de la région sans que le nombre des nicheurs au printemps suivant en semble
affecté.

bois et
bos a uets

 

Le Troglodyte habite les parcs, les bois, les jardins, les marais, les dunes, partout où il peut
trouver une végétation dense où il cache ses nids. Il peut aussi les construire dans des trous de murs
ou dans d'autres lieux plus insolites (par exemple, serpillière ou botte de Haricots secs accrochées à
un mur...). Il pénètre assez profondément dans les villes : quelques buissons, un peu de Lierre lui

suffisent.

Très bruyant et proche de l'homme, le Troglodyte est aisément repéré malgré sa petite taille.
On le trouve dans toute la Picardie et il a d'ailleurs été repéré sur presque toutes les cartes; c'est la
espèce la plus citée; dans les lieux favorables sa densité est importante mais le peu d'indices de
nidification certaine montre qu’à part son chant, l'espèce sait se montrer discrète pour rejoindre son
nid même en période de nourrissage des jeunes.

On le trouve dans toute la France (un peu moins densément dans la région méditerranéenne) et
dans toute 1'Europe, sauf au niveau de la Scaudinavie.

' F. ROUSSET

ACCENTEUR MOUCHET Prunelle modularis

De très nets passages de cette espèce apparemment sédentaire sont remarqués en Octobre-
Novembre.

‘ Assez peu exigeant, PAccenteur mouchet peuple tous les milieux où la strate arbustive est
représentée, c'est à dire qu'il est présent de la forêt aux parcs urbains.

Verrnandois-OZ-

Noyonnais-60-
Marquenterre-SO- p
F. Crécy-SO-

 

L'Accenteur mouchet peut être considéré comme présent dans toute la Picardie ce qui semble
pourtant infirme par la carte de répartition présentée. En fait cette carte nous donne plutôt une
représentation des secteurs régulièrement prospectés. En effet, dès Avril, cette espèce se fait beaucoup
plus discrète et même dans les secteurs où elle est particulièrement abondante, l'obtention d'indices
tels que le chant, et à plus forte raison celle de preuves de reproduction certaine, nécessitera un
investissement en temps important. Les absences apparentes cartographient ainsi les secteurs
prospectés le plus souvent de manière extensive notamment en période estivale (Juin-Juillet).

Espèce commune mais méconnue, l'Accenteur mouchet semble posséder sensiblement le
même statut dans les régions limitrophes de la none.

F. SUEUR

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -144-

      
 
   
      

7

Accenteur mouchet
Prunella modularis

   
 

IIEÆÆEŒ
EN

    

 
 

cartes 1f25000 0/ 0 % 2 44 l_27.8 %.I3 I 46.2 % 119 /75.3 %—
cartes 1150000 0 l 0 % 0 25 % 29‘! 65.9 % 40 I 90.9 %

   

 

Qui n'a jamais vu cet oiseau familier au front et au plastron rouge-orange et dont le reste du
corps est brun-olive uniforme? On le verra souvent seul car cette espèce est très solitaire. En hiver,
c'est un hôte qui apprécie particulièrement les mangeoires s'il trouve des graines à son goût; on peut
alors l'observer à loisir dans les jardins urbains-Pendant la quasi totalité de Paruiée, et surtout à la
tombée de la nuit, on peut entendre son cri sec et aigu, répété rapidement et qui est composé de
courtes phrases variées, mais c'est surtout fin Septembre-Octobre puis en Mars-Avril au moment des
passages qu'on l'entend le plus. Les froids hivernaux engendrent une mortalité importante chez cette
espèce, de même que les prédateurs. La période de reproduction commence fin Mars-début Avril; elle
peut évoluer en fonction des conditions climatiques; c'est ainsi qubccasionnellement le Rougegorge
peut mener à son terme une troisième couvée mais cela reste rare.

Cet oiseau se retrouve partout : parcs, vergers, jardins, secteurs boisés, marais... Il est
cependant rare de le rencontrer en milieu découvert tel que les zones de grandes cultures. Il est par
contre abondant près des habitations. Oiseau aux moeurs très discrètes il niche dans les bois denses,
bosquets touffus ou marais boisés, là, il recherche surtout des endroits très bien dissimulés : trou de
souche d'arbre, branches d'un bosquet bien touffu... ' i

En Picardie, il est très aisé d'observer cette espèce pour qui sait être attentif à la nature qui
nous entoure; il a d'ailleurs été repéré sur la quasi totalité des cartes 1/50 000 et sur de très

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -145-

nombreuses cartes 1/25 000. Les absences correspondent à des prospections trop tardives, le
Rougegorge ne chantant plus ou très peu dès que sa nidification est commencée. Par contre, son
abondance a permis dans les secteurs prospectés régulièrement de certifier souvent sa nidification; il
est en effet assez aisé d'observer les adultes porter la becquée aux jeunes et ces jeunes, de par leur
plumage caractéristique qu'ils portent pendant plusieurs semaines sont facilement détectés.

 
  
     

Rougegorge

Erithacus rubecula

   

A

47l29.7%68/43 % 12DI75.9%
16 I 36.4 % 27 l 61.4 % 43 197.7 %

Très abondant dans toute la France en dehors de 1a frange méditerranéenne, le Rougegorge
niche en grande quantité dans toutes les régions voisines de la notre.

 
 
 

 
 
 

2%
%

 
   

5/3.
010

X. COMMECY et F. SPINELLI
ROSSIGNOL PHILOMELE Luscinia megarhynchos

Vermandois-OZ-

Marquenteire-SO-

F- Crécy-SO-

Estivant strict, son chant mélodieux que l'on peut entendre toute la nuit quand il ne fait pas
trop froid nous revient au printemps. Ce retour se fait à la nui-Avril (parfois un peu plus tôt) et les
Rossignols se cantonnent immédiatement pour se reproduire. L'essentiel des éclosions se fait début
Juin. Après avoir mué sur les sites de nidification, les adultes repartent vers l'Afrique tropicale dès la
fin de Juillet; les passages sont nets chez nous fin Août et les derniers oiseaux sont observés fin
Septembre. Les Rossignols restent donc moins de six mois en Picardie.

 

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature I Centrale Ornithologique Picarde -I46-

 
 
    
  
  
 

Rossignol philomèle
Luscinia megarhynchos

   

A

. TOTAL
des nrentions 0 .
cartes 1150000 0 l 0 % 0 I 0 % 16 I 36.4 ‘a 27‘! 61.4 ‘la 43 I 97.7 9a

C'est un hôte des buissons et des broussailles. Il préfère les milieux frais; les densités sont
donc les plus fortes en marais mais on peut a ssi le rencontrer dans de nombreux sites (bois,
bosquets, parcs urbains...). Les dunes à Argousi rs en accueillent aussi de fortes concentrations.
Même pour se nourrir le Rossignol s'aventure peu dans les endroits dégagés, cherchant ses insectes,
base de son alimentation, à quelques centimètres au-dessus du sol ou même au sol. Cette vie dans les
buissons et dans les strates les plus basses du milieu occupé ne facilite pas son observation et
nombreux sont les ornithologues débutants ou peu patients qui l'ayant repéré au chant abandonnent
après une courte séance d’affût l'espoir d'apercevoir l'auteur de ces ritoumelles qui semblait pourtant
si proche.
Les effectifs sont fluctuants d'une année à l'autre mais 1e Rossignol est et reste l'un des oiseaux les
plus nombreux dans ses sites de prédilection. Nous n'avons pas relevé dans la littérature la mention
de changements dans la répartition et la densité des nicheurs en Picardie alors que le fait a été noté
dans plusieurs régions voisines de 1a notre.

       

Aujourd'hui il est présent sur toutes les caärtes 1/25 O00 et l'on peut supposer qu'une meilleure
prospection en début de saison de nidification, époque où l'espèce se montre la plus loquace, aurait
permis de le contacter effectivement sur chaque carte.

L'abondance relative des indices de nidification certaine indique que s'il sait rester discret lorsqu'il
recherche sa nourriture, il l'est beaucoup moins lorsqu'il rapporte à ses jeunes et peut alors se laisser
observer, 1e bec débordant de nourritures, par le naturaliste attentif. '

Les quelques indices de densité qui ont été relevés sont parmi les plus élevés, toutes espèces
confondues, et sa présence dans tous les Indices Kilométriques d‘Abondance (I.K.A.) effectués en
vallée de la Somme (seules 4 autres espèces‘ ont aussi été notées à chaque fois) montrent son
omniprésence et des effectifs élevés.

Facilement repérable grâce à son chant, nous nous efforcerons à l'avenir de relever une
éventuelle diminution des effectifs du Rossignol nicheur en Picardie sur une longue période puisque
de telles réductions ont été observées dans d‘aun'es régions dont certaines peu éloignées de la notre.
Ceci pourrait être un bon indice sur la santé du milieu naturel picard.

X. COMMECY

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -147-

ROUGE QUEUE NOIR Phoenicurus ochruros

Le Rougequeue noir est un nichent estivant présent de la dernière décade de Mars à fn
Septembre ou début Octobre en Picardie. Il laisse parfois quelques hivernants lorsque les températures
sont clémentes.

Espèce devenue anthropophile depuis des siècles, le Rougequeue noir niche dans les régions
de plaine essentiellement dans desartfractuosités des habitations. Sa nidification rupestre (falaises sur

le littoral ou carrières de craie à l'intérieur des terres) demeure régulière mais plutôt marginale d'un
point de vue quantitatif à l'échelle de la région.

      
         

Rougequeue noir
Phoenicurus ochruros

A

nombJfi-éguence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL
des mentions O Q
cartes 1/25000 0 l 0 % 0 l 0 % 32 l 20.3 % 60 I 38 % 92158.12 ‘fa:
cartes 11500 O l 0 % l % 9 l 20.5 % 28 163.6 % 37 1' 84.1 9b

00

Le Rougequeue noir est connu de la plupart des agglomérations petites ou grandes
régulièrement prospectées en période de nidification; aussi, pouvions nous nous attendre à une
distribution continue sur l'ensemble de la Picardie. Il n'en est rien. Cette différence peut être
expliquée, tout comme pour l'Accenteur mouchet, par des prospections trop tardives de certaines
cartes où l'espèce, du fait de sa relative discrétion en Juin et Juillet, n'a pas été notée. Cette hypothèse
est confortée par la très forte corrélation existant entre les distributions observées de l'Accenteur
mouchet et du Rougequeue noir, espèces occupant pourtant des milieux très différents.
Le statut du Rougequeue noir, espèce répandue mais le plus souvent ignorée par les ornithologues,
semble identique en Picardie et dans les régions qui la bordent.

           

F. SUEUR

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Pioardie Nature I Centrale Omittrologique Picarde —148—

ROUGE QUEUE A FRONT BLANC Phoenicurus phoenicurus

Vermandois-OZ-

Noyonnais-60-
Marquenterre-SO-
F. Crécy-SO-

 

Ce visiteur d'été nous arrive dès le mois d'Avril. Les mâles marquent alors leur territoire en
chantant avec ardeur et si une femelle vient à passer, le mâle essaie de Patfirer en étalent largement les
plumes de la queue et en volant autour d'elle; il tente alors de l'amener dans la cavité qu'il a choisi
comme site de nid. Une seconde couvée peut être entreprise dès l'envol des premiers nés et le Rouge
queue à front blanc nous quitte en Août mais c'est en Septembre que le gros des populations regagne
ses quartiers d'hiver en Afrique occidentale.

   

Rougequeue à fr.blanc
Phoenicurus ph œnicurus

     

A.

l4/.9%5/3.2% 27/11196
5% 5/11.4% 21/47796

8
9/20.

 
   

   

nome/fréquence esp. présente nid. possible
des mentions O Q
cartes 1/25000 7 x 4.4 9a
cartes 1/50000 1 / 2.3 % 6 / 13.6 96
On le trouve dans les bois, les parcs, les anciens vergers, les mines, les futaies... là où il peut

trouver une cavité acceptable, soit un arbre creux, des rochers, un mur ou même un-ancien nid
dl-Iirondelle qu'il pourra aménager et pourquoi pas un nichoir artificiel.

           

Au XIX siècle, l'espèce était abondante et elle l'était probablement encore dans la première

moitié de ce siècle puisque BOUTINOT considère que les effectifs ont progressé dans ie Vermandois
jusqu'en 1950. Ensuite, les populations accusent une chute brutale. L'enquête nationale de 1970-1975
signale l'espèce sur 35 cartes 1/50 000 (et 27 indices de nidification certaine) contre 15 (et seulement
3 indices de nidification certaine) actuellement. Cette relative rareté était déjà d'actualité dans les
années 70 puisque quelques études faites à cette époque en divers sites révèlent déjà ce constat. Il n'y

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ —149-

a que DORDAIN (187) qui le donne comme assez commun en forêt de Compiègne-ôo- à la fin de la
décennie. On peut d'ailleurs remarquer que ce secteur de la région reste l'un des derniers bastions
pour l'espèce. Cette baisse est peut-être explicable par la sécheresse sur les sites d'hivemage mais
aussi par les traitements agricoles qui touchent tout particulièrement les insectivores. Depuis quelques
années, une très légère reprise des effectifs semble se dessiner. Dans les régions périphériques,
surtout à l'Est, la situation semble être moins grave pour cet oiseau bien que d'importantes
diminutions y aient aussi été enregistrées.

L. GAVORY

TRAQUET TARIER Saxicola rubetta

C'est un nicheur estivant qui peut se montrer nombreux lors de ses deux passages migratoires
en fin Avril-début Mai puis de fin Août à début Octobre. On peut alors rencontrer des Traquets tariers
isolés ou en groupes lâches dans un peu tous les milieux ouverts. Quelques précurseurs sont parfois
signalés en Mars et exceptionnellement dès fin Février; des attardés se rencontrent régulièrement en

Novembre.

    

Traquet tarier
Saxicola -ruberra

  

 
   

ngmbJfg-equence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL
des mentions O .

cartes 1I25000 7 f 4.4 % 6 l 3.8 % 14 i 8.9 % 613.8 % 331203 %

cartes 1150000 5111.4942 3l6.8% 8118.2922 6 22/3074:

Deux types d'habitats sont actuellement fréquentés par les Traquets tariers nicheurs de
Picardie:
- les pâtures humides de bords de marais ou des vallées
- les friches herbacées sèches de grandes tailles.
Des biotopes traditionnellement occupés jusqu'à il y a encore une dizaine ou une vingtaine d'années
sont aujourd'hui désertés :
- les talus et friches de petites tailles en bord de champs
- les dunes littorales.

     

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -150-

    

[zg Enquête 1970-1975

D.

  

L
AL  _‘___ _
Ï-I-L JIÛ

   

o Nid. certaine . Nid. probable Q Nid. possible o Présence
Comparaison des cartes de répartition du Traquet tarier nîcheur en Picardie.

Le Traquet tarier était considéré au XIX siècle comme un nicheur commun, statut qui lui est
encore donné pour le Nord de la France, sans bilan précis d'ailleurs, à la fin des années 1960 (079).
Dès le début des années 70, une régression apparaît. La population des dunes du Marquenterre
disparaît en 1975 par exemple. On peut remarquer que les années à printemps pluvieux sont plus
favorables à l'espèce, en particulier sur le littoral (106).
L'abandon de milieux de taille restreinte et un refuge dans des milieux plus favorables et de grandes
tailles indiquent à l'évidence une diminution de l'espèce dans notre région. Pour la période récente,
nous pouvons comparer les enquêtes 1970-1975 et 1983-1986. Pour la première, 26 cartes 1/50 000
signalent sa présence (voir cartes). Pour la seconde, 23 cartes 1/ 50 000 signalent sa présence.
Remarquons que cinq cartes ont comme seul indice : présence de l'oiseau (catégorie qui n'existait pas
pour l'enquête nationale) et concernant cette espèce migratrice Œdive, ces cinq indices correspondent
très certainement à des migrateurs. Cette comparaison montre la régression d'ensemble de l'espèce.
Cette régression est bien différente selon les départements. Dans la Somme, on peut considérer que le
Traquet tarier a aujourd'hui disparu du département mis à part en bordure de quelques marais arrière-
littoraux où il est encore régulier; il n'est qu'occasi‘onne1 et irrégulier ailleurs (dunes?) La diminution
est donc nette et certaine. 4
Dans l‘Aisne et dans 1'0ise, il reste encore abondant dans les vallées de l‘Aisne et de 1'0ise ainsi que
dans les friches et clairières du Sud de ces départements. Dans 1'Est de l‘Aisne il occupe encore la
haute vallée de 1'0ise, les friches sèches du camp militaire de Sissonne et le bocage de Thiérache. Le
Traquet tarier est maintenant totalement absent des plateaux agricoles du Soissonnais et du Laonnois.
Cela a-t-il toujours été le cas ou comme dans 1a Somme la désertion des milieux agricoles est-elle
récente? Autour d'Amiens-80-, l'abandon des cantons sur les talus bordant les chemins creux est
documenté pour plusieurs communes au début des années 80. La mécanisation agricole et de
nouvelles pratiques culturales permettent la fauche des prairies artificielles précocement, là où étaient
les nids, ce qui explique cette disparition.
Au total les populations de ce petit Passereau ne doivent pas excéder quelques centaines de couples, ce
qui est bien peu. a‘ a
Témoin de la transformation des milieux et signe de la désertification animale des agrosystèmes, il
importe de sauvegarder les dernières stations importantes de ce Traquet, surtout les demières prairies
naturelles de fauche des vallées de 1'0ise et de l‘Aisne qui se révèlent de plus si riches en végétaux
rares et en insectes.

X. COMMECY

TRAQUET PATRE Saxicola torquata

La présence du Traquet pâtre en Picardie est surtout remarquée de fin Mars-début Avril à mi-
Octobre. Cet oiseau est donc essentiellement estivant dans notre région mais quelques hivernants
peuvent y demeurer lorsque les températures sont clémentes.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Cernrale Ornithologique Picarde _ -151-

Le milieu préférentiel du Traquet pâtre est constitué par les haies bordant les prairies ou à la
rigueur les champs. Il se rencontre également dans d'autres milieux où la couverture arbustive
demeure clairsemée tels que certains larris, talus de chemin de fer ou encore massif dunaire sur le

littoral.

      
   

Traquet Pâtre
Saxico-la torquata

  

A
nid. probable

nombjfréquence esp. présente rtid. possible

des mentions O .
26l16.5 % 53/ 33.5 %_84 l 53.2 9b
11/2591; 25l56.8%36l8l.8%

cartes 1/25000 O l 0 % 5 f 3.2 %
cartes 1/50000 0 I 0 % 0 I 0 %

        
  
 

Enquête 1970-1975

   
 

UDd“ggF

o Nid. certaine 0 Nid. probable . Nid. possible O - Présence

Comparaison des cartes de répartition du Traquet pâtre nicheur en Picardie

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ -152-

 

Alors que pendant la période 1970-1975 il peuplait l'ensemble de la Picardie : seules 5 cartes
ne le mentionnaient pas très certainement suite à un défaut de prospection, 1e Traquet pâtre s'est

nettement raréfié depuis.
Selon les‘ résultats de cette enquête, il est absent de 5 cartes de 1'Ouest de la Picardie (données

significatives pour 4 d’enne elles); dans PEst, la situation semble stable tout au moins au niveau de la
répartition géographique (voir cartes).

En fait, sur le plan des effectifs, la raréfaction de l'espèce se trouve en partie masquée par la
représentation graphique de la distribution. Le nombre de couples a très nettement diminué dans
l'ensemble de la Picardie depuis dix ans aussi pour un effort de prospection identique, est-il plus
difficile aujourd'hui de prouver sa reproduction qu'au début des années 70.

Dans la Somme, les effectifs actuels sont de l'ordre de 5 à 10 fois plus faibles qu'une douzaine

d'années plus tôt.-

Le statut et les effectifs du Traquet pâtre semblent avoir évolué de la même manière qu'en
Picardie dans les régions voisines.

F. SUEUR

TRAQUET MOTTEUX Oenanthe oenanthe

Le Traquet motteux hiverne en Afrique tropicale, son retour chez nous culmine entre la mi-
Mars et la mi-Avtil. La migration de retour a lieu de début Septembre à n'ai-Octobre. En fait, ces deux
migrations peuvent largement s'étaler si bien que des oiseaux peuvent être présents en Picardie de
début Février à fin Décembre.

 
   
   
  
  

Traquet motteux
Oenanthe» .. oenanthe

 
    

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. pbable nid. certaine
. TOTAL
des mentions O Q
cartes 1125000 513.292 6I3.8% 211.3070 1413.99‘,
cartes 1/50000 4 l 9.1% 1/2.3 % 4 l 9.1 % 214.5 % 1l I 25 9b
Sans doute en souvenir de son origine africaine et du biotope qu'il fréquentait alors, le Traquet
motteux se plaît à nicher dans tous les milieux “désertiques". Il s'agit généralement de friches

caillouteuses à végétation herbacée rase. En Picardie, ce milieu correspond à des paysages littoraux
(dunes, renclôtures, champs de galets du Häble d'Ault...) ou continentaux (larris...). Les biotopes

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ _ —153—

artificiels peuvent aussi être utilisés (carrières, dépôts de graviers de la D.D.E., talus de chemin de -

fer...). En période de migration, on le voit fréquenter les champs, les bords de routes et les chemins.

Le Traquet motteux était un oiseau fort répandu au siècle dernier dans toute l'Europe. Cette
abondance ancienne est attestée en Picardie où, par exemple, sur la commune de Gouvieux -60— il "se
reproduit régulièrement sur plusieurs points du territoire", alors que curieusement sur le littoral, il
n'est pas donné comme nicheur en 1860. ‘

Actuellement la situation est inversée puisqu'un seul cas de nidification continental certain a été
rapporté, les nicheurs picards se concentrant sur la côte. Cette distribution correspond bien à la
distribution française actuelle : le Traquet motteux ne se reproduit plus guère que sur le littoral et en
montagne.

Si les indices de présence mentionnés à l'intérieur des terres correspondent très certainement à des
migrateurs tardifs, les indices de nidification probable représentent des cantonnements et de réelles
tentatives de nidification. Dans au moins deux de ces cas on a acquis la certitude de l'échec de la
reproduction. Celle-ci est intervenue à la suite de la destruction du milieu (Abbeville Sud-Est :
utilisation des graviers stockés en tas dans un dépôt pour des travaux routiers; Moreuil Sud-Est :
utilisation d'un lanis comme terrain de moto-cross").

Il y a encore une dizaine d'années, une population de plusieurs dizaines de couples prospérait dans la
partie méridionale le la plaine maritime (Bas champs de Cayeux/mer). Actuellement seule une toute
petite partie de cette zone est encore peuplée; il s'agit du Hâble d'Ault qui accueille moins de 5 couples
au total, encore moins certaines années.

Dans le Nord de la plaine maritime et plus spécialement dans les dunes de Quend et Fort-Mahon, on
trouve également des Traquets motteux nicheurs; les difficultés de recensement rendent impossible
l'évaluation de la population nicheuse et la mise en évidence d'une éventuelle régression dans cette
zone. Celle ci est toutefois nette au POM.

En région parisienne et en Ardennes, le Traquet motteux n'est qu'un nicheur exceptionnel. Cette
situation se retrouve en Normandie où une population littorale ne semble exister que sur les côtes du
Cotentin. Dans le Nord/Pas-de-Calais, on retrouve une situation littorale dispersée mais des
nidifications continentales sont également signalées et elles sont limitées à un biotope artificiel bien
particulier : les terrils (énormes accumulations de résidus de l'exploitation des mines de charbon).
L'espèce apparaît en régression ces dernières années dans cette région.

La régression du Traquet motteux en Europe occidentale est un phénomène très spectaculaire et
fort inquiétant. Si l'empoisonnement de ses sources de nourritures (insectes...) par les pesticides est
sans nul doute un facteur non négligeable, il semble pourtant que la disparition des biotopes
favorables est déterminant. En effet, les exigences de l'espèce sont très strictes : non seulement il lui
faut des friches sèches mais encore faut il qu'elles soient rases. Dans nos régions, et en dehors du
littoral, ce type de végétation ne peut se rencontrer que dans les pelouses soumises au broutage
intensif des herbivores. La myxomatose du Lapin et l'abandon de l'élevage des moutons sur les larris
sont indiscutablement des causes essentielles de 1a quasi disparition de cette espèce de toute la partie
non littorale de notre région. On remarquera que des autorités scientifiques et des botanistes souhaitent
rétablir un pastoralisrne sur certains lanis pour maintenir l'exceptionnelle richesse floristique de ces
milieux picards remarquables. Cette gestion agro-écologique est donc également souhaitable pour
Pavifaune et le maintien de sa diversité. -

E. MERCIER

MERLE NOIR Turdus merula

Vermandois-OZ-

Noyonnais-GO-
F. Crécy-SO-

C'est un oiseau présent toute l'année; dès les premières journées clémentes, même en plein
‘coeur de l'hiver, les premiers chanteurs font entendre leur mélodie. Avec l‘Accenteur moucher il s'agit
d'un des oiseaux qui c_ommence son cycle de nidification le plus tôt dans l'année. Exceptionnellement
on a pu voir ce cycle commencer par des constructions dès le courant Janvier alors qu'au contraire,

 

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature [Centrale Ornithologique Picarde 454-

des cas de nidifications tardives sont à signaler ici ou là (envol d'un jeune le 12 Octobre 1984 à
Gamaches ...). Peu sociable le Merle fuit ses congénères; cependant et surtout en ville, on peut
observer des dortoirs et même des groupes qui salimentent ensemble durant les périodes de gel (25
adultes le 13 Janvier 1981 à Amiens...) En partie sédentaire, cet oiseau n'en est pas moins observé
en migration essentiellement de Septembre à Novembre avec des pointes lors des coups de froid.
Cette migration est essentiellement nocturne et il est assez peu noté pendant les suivis de migrations en
baie de Somme.

 
   
   

Merle noir p
Turdus merula

   

 

 
    
    
   
 
    

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î

     

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. pbable nid. certaine TOTAL

des mentions a O .
cartes 1125000 1 10.6% 34 l 21.5 a; 111170.31 146l92.4 et
cartes 1150000 0l0% 010% 5l11.4% 38/86.4%4397.7%

Le nid est généralement composé d'une coupe de brindilles garnie d'une couche de terre. En
ville, dans un parc urbain, une étude réalisée à Amiens a montré que 100% des nids contenaient des
déchets d'origine humaine (plastiques, mégots de cigarettes, papiers, limaille de ferl, bande
magnétique de plusieurs mètres, attaches plastiques de sacs poubelles, morceau de voile de mariée,
préservatifs... (n = 43 nids) (CONIMECY et DEFEZRNAND inédit). Cette utilisation de matériaux non
naturels n'est pas vraie pour les nids construits loin des habitations. Le nid est en général édifié dans
une fourche d'arbre souvent entre 1 et 3 mètres de hauteur. Des sites moins fréquents et plus
pittoresques ont aussi été signalés : dans une cavité de bâtiment, sur 1e fer d'une binette accrochée à un
mur, sur une gouttière, sur une bouteille accrochée dans un buisson...

Cette espèce se rencontre dans les bois et forêts (de feuillus et de résineux), dans les marais en
ripisylve, dans les jardins, parcs et vergers. En fait, on le rencontre partout.

Sans conteste, il s'agit aujourd'hui du Passereau le plus connu après le Moineau domestique, mais
aussi l'un des plus communs. Cette espèce a connu une explosion démographique due en partie à un
changement de statut. Il était à l'origine surtout forestier et migrateur et durant les dernières décennies
du XIX siècle, le Merle noir s'est peu à peu adapté à nos villages puis a pénétré dans nos villes où il
s'est reproduit et sédentarisé. .

Sa facilité d'adaptation à de nombreux sites de nidification, tant en-campagne que dans les milieux
urbains fait que cet oiseau a été repéré sur toutes les cartes de 1‘Atlas même les moins bien
prospectées. Les densités obtenues ainsi que sa_ présence dans tous les milieux (hormis les milieux
cultivés ouverts) indiquent que ses effectifs régionaux sont innombrables.

 

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ -155—

Aucune différence notable tant sur la répartition que sur les densités de cet oiseau n'est
remarquée dans les différentes régions voisines.

Jusqu'à l'aube de ce siècle, le Merle noir était essentiellement confiné dans les bois et les forêts
pour atteindre progressivement son intégration aux zones urbanisées. Aujourd'hui il s'agit d'un
nicheur très commun et prolifique qui peut se reproduire une _bonne partie de l'année (au 
trois couvées par saison). Même s'il a le triste privilège d'être l'une des victimes les plus nombreuses
de la circulation routière suite à ses moeurs crépusculaires, la pérennité de cette espèce est assurée.

1M. SANNIER
GRIVE LI'l"0RNE Turdus pilaris

La Grive litome, acquisition récente de Pavifaune nicheuse picarde, est surtout abondante aux
deux passages : Octobre-Novembre et Février-Mars et en hiver, souvent en troupes mixtes avec la
Grive mauvis et les observations de groupes de plusieurs dizaines voire centaines d’oiseaux ne sont
pas rares. Les populations nicheuses sont elles beaucoup plus réduites.

 
 
   
  
 
 

Grive litorne
Turdus pilaris

   

nombjfréquence esp. présente nid. possible nid. p bable nid. certaine TOTAL
des mentions O . _
cartes 1l25000 412.5742 2/1.3% 10.6% 815.196 15/9.5%
cartes 1150000 316.8 % 112.3 % 0 % 3 l 6.8 % 7 l 15.9 %
Pendant la mauvaise saison, les grandes troupes de Grives litomes sont surtout repérables
dans les pâtures, souvent humides et c’est aussi dans ce même milieu que l’on retrouve l’essentie1 des

couples nicheurs, les nids étant construits dans des haies bordantes ou des peupleraies voisines,
parfois en bordure de forêts. On trouve toujours un étang ou un cours d’eau à proximité immédiate.

 
   

 

       

1
0

         

Le premier cas de nidification picarde a été repéré en 1978 en forêt d’Hirson. H. DUPUICH a
retracé Phistorique de Pimplantation de 1’espèce dans le Nord-est de l’Aisne, en Thiérache entre 1978

et 1984 (192), région naturelle qui a été la première colonisée à partir des populations belges et
ardennaises. Cette expansion vers 1’0uest a été constatée dans toute l’Europe et en France à partir des

armées cinquante.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature / Centrale Omithologique Picarde —156-

Aujourd’hui, la Grive litorne n'est plus cantonnée à la "Phiérache et Pexpansion vers l’0uest se
continue essentiellement en suivant les cours d’eau et elle niche dans les trois départements picards,
toujours dans le même type de milieu. (Après la fin de Penquête, des nidifications en bordure de

Manche ont été constatées, “terminus” de la progression vers l’Ouest).

Dans les régions voisines’, 1’histoire de cet oiseau ressemble à celui décrit pour la Picardie et la
Grive litorne fait maintenant partie des nicheurs de toutes ces régions et probablement de façon

définitive.
X. COMMECY et H. DUPUICH
GRIVE MUSICIENNE Turdus philomelos

cultivé bosuets
—
--

—IKI Z1
îIEI 2.2 îîîî
—— RE

La Grive musicienne est une espèce nfigrauice partielle qui est cependant présente tout au long
de l'année en Picardie. Elle chante dès les premiers beaux jours des hivers clëments au cours du mois
de Janvier. La couvaison intervient de fin Mars (parfois avant) jusqu'au mois d'Août où l'on peut
constater des nichées de remplacement; il y a le plus souvent deux, parfois trois couvées. Si la
migration de printemps est discrète, celle d'automne est par contre nette et conceme des effectifs
importants du mois de Septembre à la fin Décembre, le "rush" se situant mi-Octobre.

   

 
 
      
     

   
  
     

Grive musicienne
Turdus philomelos

   
 
 

A

nombfirequence esp. présente nid. possible nid. pr bable nid. certaine
. TOTAL
des mentions 0 .
cartes 1125000 0 ffÜ. % 211.3 7: 511323 % 72 f 45.6 %125l79.1 %
cartes 1150000 0/0 % 010 % 11/25 % 31/70.5%42l95.5%

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ 457-

 
             

La Grive musicienne évolue dans les bois et bosquets, dans les pâtures entourées de haies
mais aussi dans les parcs, vergers et jardins. Elle réalise aussi son nid avec de f'1nes brindilles, racines
ou mousses en une coupe bien plus soignée que celle du Merle. Ces nids, fréquents aux alentours des
habitations, sont parfois construits à l'intérieur même des bâtiments; ils sont souvent construits entre
un et quatre mètres de hauteur dans des feuillus ou des conifères. Deux critères ont concouru à la
renommée de cet oiseau : l'harmonie de son chant que l'on peut entendre 1a plus grande partie de
l'année, ainsi que la saveur de ses chairs qui l'a fait rechercher par de nombreuses générations de
chasseurs. Paradoxalement, le trait essentiel demeure sa discrétion qui caractérise cette espèce

commune.

Contrairement au Merle noir, espèce voisine, les indices de présence de la Grive musicienne
sont moins abondants dans le tissu urbain alors que ses effectifs sont plus nombreux dans les bois et
lisières des forêts. Sans être omniprésent, cet oiseau est relativement bien représenté dans des milieux
très divers; en Picardie on le note plus particulièrement dans les marais, les ripisylves, bords des
rivières et des canaux. Elle a d'ailleurs été contactée sur toutes les cartes 1/50 000 de la région avec un
nombre importants d'indices certains; ces deux faits montrent l'abondance de l'espèce. La création des
open-fields de ces dernières décennies par destruction des bocages et le processus de la déliquescence
des paysages ruraux ont probablement fait diminuer ses populations qui demeurent toutefois

confortables.

Dans les régions voisines, il n'y a pas de différence notable avec 1a répartition de cet oiseau en
Picardie.

1M. SANNIER

GRIVE DRAJNE Turdus viscivorus

 
 
  
 
   
   

Grive draine
Turdus viscivorus

   

-1

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine

. TOTAL
des mentions O .
cartes 1/25000 1'! 0.6% 9 l 5.7 7a 31 l 19.6 % 47 1' 29.7 % 88155.’? %
cartes 1/50000 0 l 0 % 3 I 6.3 l3 l 29.5 % 21 l 47.7 % 37 I 84.1 %

Généralement admise comme sédentaire dans nos régions, cette espèce montre néanmoins une
migration postnuptiale qui est particulièrement nette au mois d'Octobre et jusqu'au début Novembre.

 

                 

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © ‘Picardie Nature [Centrale Ornithologique Picarde -158-

Des petits rassemblement hivemaux ont lieu, généralement moins de dix individus qui se rendent au
gagnage dans les pâtures. Elle est l'un des premiers oiseaux annonçant le printemps, son chant est
entendu dès la titi-Janvier lors des hivers doux; la nidification intervenant de Mars à Juillet, souvent

avec deux couvées.

Inféodée aux grands arbres, cette espèce s'observe en ripisylve (Peupliers...) et dans les

futaies (Hêues, Chênes, résineux...). On la note aussi dans les vergers (Pommiers, Poiriers...) et les
arbustes croissant à proximité des habitations (Bouleaux, Houx, Epines...) et exceptionnellement à
l'intérieur des bâtiments agricoles peu fréquentés. En général son nid est exécuté dans les cimes des
arbres à une distance respectable du s01. '
La Grive draine a toujours été connue comme une "grive de pays" qui se complaît dans les courtils
ceinturant les villages picards où elle est le principal propagateur du gui dont elle est particulièrement
friande. Son chant passionné intense et caractéristique s'entend très tôt à l'aube du cycle de
reproduction armuel : "Février, févriot si tu gèles, ne gèle pas mes plots" rapporte la tradition.

Partout présents dans la région, les couples nicheurs sont cependant en minorité face à l'espèce
voisine la Grive musicienne. On les trouve tout particulièrement présents dans les vallées notamment
dans les peupleraies. Leurs effectifs sont désormais ‘réduits partout, mis à part dans les rares milieux
bocagers qui subsistent ici ou là.

La Grive draine est aussi abondante dans les régions voisines.

J .M. SANNIER

BOUSCARLE DE CETTI Cettia Cetti

C'est une Fauvette des marais en grande partie sédentaire, quelques migrateurs s'ajoutant aux
nicheurs locaux en Octobre-Novembre. Si l'on peut entendre le chant caractéristique de l'espèce toute
l'année, il est bien rare en hiver (de Novembre à Février) et est surtout fréquent de Mars à Juin, les
chants de’ Juillet à Octobre étant plus épisodiques. De fortes variations annuelles des effectifs nicheurs
sont remarqués en fonction des rigueurs des hivers précédents. e 

Cette Fauvette autrefois méditerranéenne, d'où son nom provençal d'oiseau des buissons,
choisit de vivre dans les broussailles basses et inextricables des zones humides. Les phragmitaies,
trop humides pour installer un nid sont utilisées c mme zone de chasse été comme hiver. Ainsi la

Bouscarle de Cetti occupe-t-elle tout le fond des v ées et toute la surface des marais : les zones les
plus humides pour se nourrir, les zones les plus sèches pour se reproduire.

La distribution de cet oiseau est directement liée à la présence des zones humides et elle n'est
absente d'auc1me en Picardie, que ce soit sur le littoral ou en terres. Malgré cette relative abondance,
qui se traduisait dans nos synthèses ornithologiques annuelles du milieu des années 70 par un
laconique "nicheur commun sédentaire" (autrement dit, il y en a tellement dans les secteurs favorables
que nous n'y faisons pas attentionl), la Bouscarle de Cetti est une acquisition récente de
Pornithofaune régionale. La première donnée picarde semble être de 1960 pour le Vennandois; la
Somme est atteinte en 1961, la première donnée pour l'Oise n'est que de 1964. Il n'aura donc fallu
qu'une dizaine d'années pour que cet oiseau occupe tous les milieux favorables de notre région.
L'absence d'hiver froid entre cette colonisation get le milieu des années 70 avait fait écrire bien
imprudenunent à L. YEATMAN en 1976 que la mortalité hivernale semblait épargner cet oiseau sur
ses nouveaux territoires de nidification. Une successions de vagues "de froid allait montrer le contraire.
-Les conséquences de l'hiver 1978-1979 : la Bouscarle était un oiseau bien réparti en 1978 et une
estimation de 100- chanteurs pour le département de la Somme pouvait être avancée. 7 chanteurs
seulement sont entendus dans le département en 1979, une vingtaine en 1980 et tous les sites connus
en 1978 sont réoccupés en-1981. '

-Les conséquences de l'hiver 1981-1982: seulement 10 chanteurs repérés pour le département en
1982, 60 en 1983. Pour le Marquenterre, secteur très favorable, 30-40 couples en 1981, 3 en 1982,
l0 en 1983 (mais avec une intensité de prospection inférieure à celle de 1981). _

-Les hivers froids de 19844985 et 1985-1986 ont eux aussi bien fait régresser la population nicheuse
de cet oiseau (moins de l0 chanteurs en 85 pour la Somme). Des observations similaires ont puêtre
constatées dans les deux autres départements picards. Compte tenu de ce qui précède, donner un
effectif régional pour cet oiseau est bien difficile. Tout au plus peut on faire une estimation maximale,
correspondant à la situation locale après 2 ou 3 années sans hiver très froid .

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde 7159-

Somme : sur le littoral, une cinquantaine de chanteurs, vallée de la Somme, maximum relevé, 44
chanteurs en 83 (estimation, +50 chanteurs avec parfois des concentrations importantes : 7 à Brie en
Mai 83 par exemple, 9 à Ham en Juin 84 pour 2 kilomètres de ripisylve...); autres vallées, minimum
20 chanteurs. Total : +120 couples.

Aisne : connue de plus de 10 localités avec souvent 2-3 chanteurs par site.

Oise : Bien répandue là aussi, avec comme dans la Somme des regroupements parfois denses (7
chanteurs en 83 au marais du Lys de Chantilly...) ‘

Au total, ce sont bien 250 à 300 couples de Bouscarles de Cetti qui peuvent s'installer dans none
région. Admirons la vitalité de cet oiseau qui en 2 ou 3 saisons peut réoccuper des territoires
abandonnés à 90% suite à d'importantes mortalités hivernales.

 
 
   

Bouscarle de cetti
Cettia Cetti

 
 
 
   

A

nombJfi-équence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine
. - TOTAL
des mentions O .
cartes M2500!) 0l 9 % 32 l 20.3 % 1217.6 % 47 l 29.7 %
cartes IISOOOO 0l 5 % 16 I 36.4 % 1D l 22.7 % 28 l 63.6 %

Les populations des régions voisines suivent les mêmes fluctuations d'effectifs que cellesque
nous venons de décrire.

 
   

 

e923

0 311.
0 214.

   

X. COMNŒCY

CISTICOLE DES J ONCS Cisticole 

Cette espèce est sédentaire mais très sensible aux hivers rigoureux. Les individus qui ont
survécu à la période hivemale se cantonnent sur place fin Mars, la ponte est déposée dans un nid à
structure de bourse dont le sommet est pourvu d'une ouverture. L'espèce peut réaliser annuellement 2
voire 3 couvées. En Juillet-Août on constate généralement une augmentation des effectifs voire une
apparition en des lieux où l'espèce n'a pas niché cette armée là; ceci peut s'expliquer par la venue de
jeunes de l'année exogènes issus du Sud de notre région où les effectifs sont plus importants.

La Cisticole des joncs fréquente toute l'année les prairies àJoncs, à Carex, sèches ou
humides, les friches, les mollières.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -160-

   
  
       

Cisticole des joncs
Cisticola juncidis

    
    
 

4

nombJfI-equence esp. présente nid. possible nid. robable nid. certaine
. TOTAL
des mentions 0 Q

cartes1l25000 010% 311.979 010% 3I1.9%
cartesL/SOOOO 010% 010% 214.592, 010% 214.593

                   

La Cisticole des joncs est une acquisitio récente de notre avifaune. En effet, cette espèce

d'origine méditerranéenne a au cours de son exp ion géographique vers le Nord atteint notre région
au début des années 70. Elle fut observée pour la première fois en 1973 en baie de Somme et la
nidification fut prouvée deux ans plus tard à Noyelleslmer (126). A partir de cette date, sa présence en
tant que nicheuse est fonction des conditions climatiques hivemales. Ainsi, elle sera notée en période
de nidification en 1976 et 1977. En 1978, une période froide au début de l'armée anéantit la
population nicheuse; en conséquence, pas de nidification en 1979-1980. l1 sera observé des individus
cantonnés en 1981. Puis survient l'hiver rigoureux de 1981-1982 qui aura comme conséquence une
baisse des effectifs en 1982 (164). Ensuite, en 1983-1984, l'espèce conforte ses effectifs, enfin,
l'hiver 1984-1985 très rigoureux anéantit totalement la population et l'espèce ne sera plus revue par la
suite. La carte bilan de cette enquête est donc déjà dépassée!
Ce Passereau a niché en Picardie uniquement dans la plaine maritime picarde ce qu'atteste aussi bien
l’enquête nationale que notre enquête. Pourqupi cela? Présence de biotopes plus favorables, de
conditions climatiques plus clémentes‘? En France le nombre de sites qu'elle occupe va grandissant au
fur et à mesure que les effectifs progressent, ceci avec une extension vers l'intérieur en suivant les
vallées mais cela reste relativement limité. Pour notre région, nous ne connaissons pas de nidification
continentale et il _n'est probablement pas près le temps où cela se passera; il faudra d'abord que les
populations littorales se réinstallent et sétoffent. Seule la clémence des hivers à venir en décidera.

En Norrnandie comme dans le Nord/Pas-de-Calais, la Cisticole est arrivée à la même époque
qu'en Picardie. En 1975, la répartition dans ces deux régions est côtière et ponctuelle. Depuis cette
date, l'intérieur de la basse Norrnandie a été conquis. La situation actuelle, c'est à dire après les coups
de froid nécessiterait des mises au point régionales mais on peut raisonnablement penser qu'il n'y a
momentanément plus aucune Cisticole dans ces régions comme dans la notre.

L. GAVORY

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie— © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ _ - 161-

LOCUSTELLE LUSCINIOIDE Locustella luscinioïdes

Visiteuse d'été son chant se fait entendre dès son retour sur les sites de reproduction, c'est à
dire vers la mi-Avril. A cette époque, le mâle accomplit son vol nuptial en chantant et le couple
construit rapidement son nid dans la végétation dense à une vingtaine de centimètres du sol. Il s'agit
d'une corbeille tressée à l'aide d'herbes sèches. La ponte y est déposée vers la mi-Mai et après une
quinzaine de jours, les oeufs éclosent. Une deuxième ponte a le plus souvent lieu. Cette Locustelle

nous quitte vers la mi-Août.

Cette espèce affectionne tout particulièrement les zones de phragmitaie dense encore
relativement humides et présentant de petites zones d'eau libre. C'est donc une espèce hôte de nos

grands marais.

Cette espèce n'est pas signalée par les auteurs du XIX siècle mais elle ne semble avoir été
admise en tant que telle qu'à la fin de ce siècle bien qu'elle fut décrite dès 1824. L'évolution du statut
en Picardie depuis le début du XX siècle est donc impossible à établir. Tout au plus peut on signaler
qu'aucune fluctuation notable n'est notée dans le Vermandois entre 1950 et 1980; de même entre les
enquêtes 1970-1975 et 1983-1986 aucune évolution n'est significative. Pour ces deux enquêtes, on
retrouve d'ailleurs sensiblement les mêmes cartes occupées (16 cartes pour l'enquête nationale et la
présente enquête régionale, 21 cartes 1/25 000).

Nécessitant un vaste territoire de phragmitaie pure ou presque, biotope relativement rare, la Locustelle
luscinioïde n'est nulle part un oiseau très abondant en Picardie. Il s'agit d'ailleurs de la Fauvette
aquatique la moins fréquente dans notre région mis à part le Cisticole des joncs presqubxclusivement

cantonné sur le littoral. -

 
    

Locustelle luscinioide
Locustelle: luscinioides

 
  

A

nombjfrequence. esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine
. TOTAL
des mentions 0 .
cartes 1l25000 1/0.6% 3 9 % 13/ 8.2 % 4 j 2.5 % 21/1335 %
cartes 1150000 0 l0 % 3 8 % 9 l 20.5 % 419.195 16 136.4 %

La Locustelle luscinioïde est un oiseau sporadique en France. Dans les régions voisines de la
Picardie, elle a sensiblement le même statut que dans notre région sauf en Normandie où elle est

beaucoup moins fréquente.

  

/1.
l6.

L. GAVORY

Atlas des Oiseaux Nicheurs- de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde -1 62-

DOCUSTELLE TACl-IETEE Locustella naevia

Visiteuse d'été, la Locustelle tachetée arrive chez nous vers 1e début du mois d'Avril. Elle se
manifeste alors par son chant qui est une Irille très rapide, chant qu'elle peut égrener sur un perchoir
dégagé ou cachée dans la végétation basse. Le chant peut être entendu à tout moment de la journée
mais il est plus fréquent à la tombée de la nuit ou au petit jour, même émis par des migrateurs. Dès
que parades et accouplements sont accomplis, le couple construit 1e nid. Coupe de -fonne ovale assez
profonde, il est en général installé dans la végétation dense, sous une plante, à même le sol, voire
suspendu dans un entrelacis d'herbes mais toujours à faible hauteur. La ponte est déposée à la fin
Avril et elle est couvée par les deux partenaires. Une seconde ponte peut avoir lieu en Juin voire
Juillet. Il semblerait que la Locustelle tachetée nous quitte discrètement en Août-Septembre pour
rejoindre ses quartiers d'hiver africains. Dans les derniers jours _de présence, une reprise du chant peut
être notée.

 
 
   
 
          

Locustelle tachetée
Locustelle; naevia

  

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. prbable nid. certaine
. TOTAL
des mentions O .
cartes 1I25000 010 % 311.99€: 381'244 %13l8.2% 54l34.2%
cartes 1/50000 0/0 % 0 l 0 % = 15 l 34.1 % 13129.15 % 28 163.6 9b

On la trouve aussi bien en milieu sec (côteaux calcaires, coupes forestières, bordures de
champs...) quhumides (phragmitaies,  Signalons que néanmoins dans ces derniers sites,
elle se tient dans les zones plus sèches et c'est là que ses densités sont les plus fortes. La conquête des
zones cultivées semble assez récente même si elle n'est pas synchrone partout.

L'espèce semble avoir occupé la Picardie au moins depuis 1e XIX siècle. L'évolution de ses
effectifs depuis cette époque n'est pas claire. Les auteurs anciens la donnent comme présente en petit
nombre alors qu'actuel1ement la Locustelle tachetée est considérée comme assez commune. Cette
apparente contradiction ne recouvre peut être pas de réelle variation d'effectifs : l'espèce est discrète et
réclame un vaste territoire aussi n'est elle jamais présente avec de fortes densités. On sait d'ailleurs
que les effectifs sont stables depuis 1950 dans le Vermandois. Inversement YEATMAN affirme en
1976 que selon sa propre expérience l'espèce ‘est mieux répartie et s'est multipliée dans l'Oise. Pour
les dernières années, aucune différence significative ne semble avoir été mise en évidence par la

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Onrithologique Picarde -163-

comparaison des résultats des enquêtes nationales et régionales. En résumé, c'est une espèce localisée
mais bien représentée sur l'ensemble de la région.

Cette espèce mal connue semble avoir des effectifs similaires dans les régions voisines comme
d'ailleurs dans toute la France au Nord de la ligne Bordeaux-B elfort.

‘L. GAVORY
PHRAGMITE DES J ONCS Acrocephalus schoenobaenus

L'espèce arrive chez nous dès le mois d'Avril, parfois plus tôt. Les mâles se cantonnent
immédiatement puis le couple installe le nid dans la végétation dense entre 10 et 50 centimètres du sol.
Une seconde couvée peut être entreprise en Juin-Juillet. Le Phragmite des joncs nous quitte dès le
mois d'Août mais la migration se poursuit jusqu'en Septembre. -

l1 fréquente les zones à végétation dense et variée de la bordure des étangs ou des cours d'eau.
Ses densités sont maximales dans les phragmitaies à Saules, on le trouve aussi dans les prés humides
à Carex et Jones, dans les massifs dï/ärgousiers.

 
  
   

Phragmite des joncs
Acrocephalus schoenobaenus

.1

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine
. TOTAL
des mentions O .
cartes 1l25000'0l0% 2ll.3% 18l1l.4%19l12% 39l24.7%
cartes 1150000 010% 010% 5l11.4% 17/38.6%22l50%

Cette espèce a toujours été signalée comme commune par les différents auteurs et dans le
Vermandois on constate en 1980 une stabilité des effectifs depuis 1950. Uenquête actuelle, si on la
compare à celle de 1970-1975 montre une baisse du nombre de sites fréquentés puisque Penquête
nationale signale le Phragmite sur 36 cartes 1/50 000 et cette enquête régionale sur 22. Ceci traduit une
nette diminution de l'espèce en Picardie, comme dans toute la France, suite à la sécheresse sur les
lieux d'hivernage au Sahel. Le creux de la vague semble avoir été atteint au début des armées 80 tandis
qu’à partir de 1986, les effectifs se redressent progressivement. Inversement on a remarqué pendant le
même temps que les densités de la Rousserolle verderolle évoluaient en sens inverse. Il faut voir là les
conséquences d'une probable compétition entre ces deux espèces dont les biotopes de reproduction se
chevauchent largement.

 
        

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ _ -1 64-

La répartition de l'espèce suit celle des zones humides, ce qui est logique vu ses exigences
écologiques. Signalons qu'elle est présente avec de plus gros effectifs en plaine maritime picarde

qu'en Picardie continentale.

Dans les régions voisines de 1a Picardie, on la trouve aussi le long de la plupart des vallées
comme chez nous.

L. GAVORY
ROUSSEROLLE VERDEROLLE Acrocephalus palustris

bois et
bo a uets

Vermandois-02-

Noyonnais-GO-
F. Crécy-SO-

 

Habitante des plantes herbacées hautes au développement tardif, la Rousserolle verderolle
n'arrive que très tardivement, dans 1e courant du mois de Mai ou même début Juin. Son chant est un
pot-pourri dïmitations d'autres espèces : DOWSETT-LEMAIRE a trouvé en Belgique 93 espèces
européennes et 133 espèces africaines imitées. Après l'élevage de la nichée, 1e départ pour les zones
dhivemage en Afrique orientale se fait discrètement en Août-Septembre.

 
    
  
 
 

Rousserolle verderolle
Acrocephalus palustris

   

nombjfréquence esp. présente nid. possible nid. prbable nid. certaine

. TOTAL
des mentions O .
cartes 1125000 2! 1. % 412.596 34l2l.5%'25ll5.8 %65l41.1 %
cartes 1150000 2 l 4. % 316.8 % 151'34.1%16f36.4 % 36181.25 %

La Rousserolle verderolle est beaucoup plus indépendante de l'eau que les autre Rousserolles.
On la rencontre principalement dans les mégaphorbiaies humides où dominent la Reine des prés, les

    

 

UIUJ

        

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Pieardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -165—

Epilobes... Elle habite aussi les bords des fossés, les massifs d'orties. Il lui faut simplement des
plantes herbacées hautes à tiges résistantes et grosses, en formation serrée.

La Rousserolle verderolle n'habite que les zones situées au Nord-Est d'une ligne joignant le
Cotentin, Lons-le-Saunier et Gap. La Picardie se trouve donc à la limite Sud de son aire de répartition.
Les auteurs du siècle dentier îa considéraient comme "rare" mais en 1918, elle est signalée commune
dans la basse vallée de la Somme avec la découverte de 6 nids en 13 jours et dans la région de
Péronne où une dizaine de couples sont mentionnés et 3 nids découverts en 4 jours (037). Dans les
années 30, cet oiseau est suffisamment rare pour que sa nidification dans les régions d'Abbeville
(116) et de Laon (109) mérite d'être signalée dans des publications omithologiques nationales.

Le premier cas de nidification connu dans le Vermandois date de 1953. Plus récemment, entre 1970 et
1975, l'espèce a été trouvée avec une bonne fréquence en Picardie à l'0uest de la vallée de 1‘0ise (21
cartes habitées sur 28); par contre elle semblait rare à 1'Est (1 carte habitée sur 14). Actuellement elle
est régulièrement répartie dans toute la région (22 cartes sur 28 à l'0uest de Toise, 10 sur 14 à l'Est).
L'espèce a donc montré un fort développement vers l'Est de la région ces demières années. De plus
ses effectifs semblent devenir plus importants dans l'0uest : augmentation depuis 1953 dans le
Vermandois, depuis 1980 sur le littoral. (voir cartes l et.2).

Les effectifs sont relativement nombreux, nettement supérieurs au millier de couples.

Il semble que depuis plus d'un siècle les effectifs de Rousserolles verderolles aient fortement fluctué
en Picardie, variations enregistrées plus ou moins simultanément en région parisienne, et que sa
distribution ait subi de profondes modifications. On peut penser que ces variations d'effectifs
s'expliquent par la répartition nationale de l'espèce.

La Rousserolle verderolle est une espèce septentrionale assez localisée en Normandie où elle
n'est présente que sur moins de la moitié des cartes 1/50 000, donnée comme assez rare en région
parisienne et régulièrement répartie dans le Nord/Pas-de-Calais. A l'Est de notre région elle est peu

abondante.
G. FLOHART

ROUSSEROLLE EFFARVATTE Acrocephalus scirpaceus

C'est une migratrice stricte qui nous arrive fin Avril-début Mai et qui repart après la
nidification en Août-Septembre. Les demiers oiseaux fréquentant la région sont des individus de
première année, les adultes nicheurs locaux partant dès la fin Juillet-début Août et les adultes
migrateurs passantessentiellement en Août. Ces passages migratoires ne sont jamais spectaculaires et
seul le baguage a permis de les mettre en évidence. Les zones d'hivernage sont situées en Afrique
tropicale (essentiellement en bordure du golfe de Guinée).

Oiseau des marais, la Rousserolle effarvatte n'est pas exigeante quant au choix de la zone de
marécages où elle s'installera. La phragmitaie pure, inondée au pied, est recherchée en priorité mais
on trouvera aussi cette Rousserolle en densité importante dans des zones plus sèches à Phragmites,
Eupatoires chanvrines, Cirses maraîchers et Reines des prés, ou en roselière avec de nombreux
arbustes (Saules essentiellement). Des biotopes favorables de petite taille (bord de ruisseaux,
végétation de bords d'étangs de quelques mètres de large) sont utilisés comme les grands massifs de
même aspect. Le nid en forme de coupe profonde d'une dizaine de centimètres est accrochée à
plusieurs tiges des végétaux des marais et tissée avec des feuilles allongées des Phragrnites sèches de
l'année précédente. La nourriture est recherchée aussi bien en buissons, en lisières arbustives, dans
les roseaux ou en vol.

La Rousserolle effarvatte a montré une expansion vers le Nord de l'Europe (atteignant la
Scandinavie) au début de ce siècle. De même une avancée vers l'0uest des îles britanniques s'est
dessinée vers les années 1930. Ces progressions géographiques se sont peut-être antérieurement
traduites par une augmentation des densités dans notre région mais cela n'a pas été mis en évidence

par les observateurs de l'époque.
Dès que le milieu leur convient, on trouve des Rousserolles effarvattes en densité parfois importante

dans toute la Picardie et ce sont bien sûr les vallées et zones humides qui sont occupées. Les effectifs
sont innombrables dans la région et semblent stables. Le baguage a montré la fidélité aux lieux de
nidification de cette espèce (25% des oiseaux marqués une année en un lieu sont contrôlés en ce même
lieu l'année suivante (031)), ainsi qu'une grande résistance (un oiseau unijambiste marqué une aimée
a été contrôlé l'année suivante). Les Rousserolles étant strictement migrattices, cet oiseau avait donc
effectué son voyage Europe-Afrique aller et retour nonnalementmalgré ce handicap.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde —1 66-

 
 
  
     
  

Rousserolle effarvatte
Acrocephalus scirpaceus

 
      

nombJfréquence esp. présente nid. possible
des_ mentions O .
cartes 1125000 5 l 3.2 a, 361.218 0530119 a:
cartes 1150000 010 % 1 / 2.3 % 1s l 40.9 % 19‘! 43.2 %

Le chant caractéristique de l'espèce lié à 1' ccupation d'un biotope caractéristique (même s'il
peut être varié) a permis à de nombreux obse teurs de contacter la Rousserolle effarvatte sur
l'essentiel des cartes (absente de 6 cartes 1/50 000 seulement qui sont pauvres en zones humides). Sa
discrétion à l'observation explique le peu d'indices de nidifications certaines, cela nécessitant souvent
de pénétrer dans le marais au risque de perturber les oiseaux...ce que beaucoup se sont refusés à faire

et qui est heureux.

   
 

71/449 %
38 l 86.4 %

X. COMMECY
ROUSSEROLLE TURDOIDE Acrocephalus arundinaceus

Visiteuse d'été,-la Rousserolle turdoïde arrive en Picardie au début du mois de Mai. Sa
présence se manifeste alors par son chant rauque et râpeux. Le nid est construit panla femelle à l'aide
de lanières végétales qu'elle tresse entre 4 ou 5 tiges de Phragmites. Le résultat est une profonde
coupe suspendue et les oeufs y sont déposés dès la fin de Mai voire début Juin. Certains couples
réalisent une seconde couvée et la Turdoïde nous quitte durant le mois d'Août.

Cet oiseau affectionne les phragmitaies ayant les pieds dans l'eau. On la trouve donc
essentiellement sur les pourtours des étangs, voire le long des rivières mais elle peut venir se nourrir
dans les zones arbustives parfois éloignées de plusieurs dizaines de mètres du nid.

La Turdoïde est signalée comme étant très commune sur le littoral au XIX siècle. Pour le passé récent
illustré par l'enquête nationale 1970-1975, on la retrouve dans toutes les zones humides régionales
importantes (21 cartes au 1/50 .000). Son abondance semblait variable; elle était plus commune alors
dans le Vennandois et dans les vallées de la Noye que sur le littoral. Pour cette enquête régionale, elle
est trouvée nicheuse sur 16 cartes 1/50 000. Y-a-t-il eu baisse des effectifs ? Sans doute. La majorité
de la population picarde se trouve aujourd'hui dans la vallée de la Somme. Actuellement elle est
bizarrement absente de la plaine maritime où il y a pourtant toujours des sites favorables.
L'appréciation _des effectifs régionaux reste difficile; on peut avancer le fait que le nombre de couples
doit être inférieur à 250 pour les trois départements.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature [Centrale Ornithologique Picarde _ —167-

 
  
     
  

Rousserolle turdoïde
Acrocephalus arundinaceus

 

4

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL
des mentions O . -
cartes 1l2S000 010 % 1 / 0.6% 14 l 8.9 % 7 /4.4 % 22/ 13.9 %
cartes 1.50000 0l 0 % 1 l 2.3 % 10/ 22.7 % 5 l 11.4 % '16 l 36.4 9è-
L'espèce est localisée dans le Nord-Pas _de Calais, dans la région parisienne ainsi qu'en

Champagne-Ardennes et ses effectifs sont peu nombreux; elle est rarissime en Normandie. Ces faits
montrent une fois de plus l'importance des zones humides picardes pour le quart Nord de la France.

 
 

 
   

  

L. GAVORY
HYÎPOLAIS ICTERINE Hippolaïs icterina

Comme la Polyglotte, l'Hypolaïs ictérine n'est présente que quelques mois en Picardi , entre
fin Mai et Août. Tout autant que l'autre Hypolaïs, il aurait mérité le nom d'espèce polyglotte, incluant
lui aussi des imitations de nombreuses espèces dans son chant. L'ancien de nom du genre
"Contrefaisant" était beaucoup plus évocateur que l'actuel.

LTlypolaïs ictérine peut être considéré comme une espèce d'ombre et de lumière. De plus, il
est nettement arboricole, se tenant dans les frondaisons pour chanter et rechercher sa nourriture. On le
rencontre donc dans des lieux différents de ceux que fréquente la Polyglotte : les lisières de
peupleraies, les haies de grands arbres (Frêne, Saule...) et les parcs.

Les deux Hypolaïs français sont issus d'une espèce souche qui se serait divisée en deux
espèces lors d'une glaciation : une espèce orientale, Plrlypolails ictérine et une occidentale actuellement
en expansion vers le Nord—0uest, l'Hypolaïs polyglotte (059). La cohabitation entre elles n'existe que‘

sur une étroite bande. La Picardie où l'on rencontre les deux espèces se trouve dans cette zone. Il est’

d'autant plus intéressant d'étudier la répartition historique en tenant compte de ces faits et de la
progression de la Polyglotte. En 1935, JOUARD indique que Plctérine se rencontre dans l'ensemble
de la Picardie excepté le Sud de l'0ise. Entre 1970 et 1975, l'enquête nationale place la limite Sud de
Pictérlne au niveau d'une ligne Gamaches-Soissons. Elle semble être répandue (on note 20 cartes 1/50
O00 où la reproduction est certaine ou probable). La présente enquête indique une aire de répartition
équivalente mais la fréquence de l'espèce a cependant beaucoup diminué : il n'y a plus que 10 cas de

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde 463-

nidification possible ou probable. Des recherches quantitatives n'indiquent que 2 à 3 individus sur les
cartes d'Hesdin et de Doullens. Au cours de 50 dernières années, parallèlement à la progression de la
polyglotte, on a donc assisté en Picardie à un recul léger vers le Nord de l'aire de répartition et surtout
à une diminution de fréquence de Fictérine (voir cartes 1, 2 et 3). On peut tenter d'expliquer ce
phénomène par les observations réalisées en Bourgogne (058); le succès de reproduction de lïctérine
diminue en cas de sympatrie avec la Polyglotte. Cependant il convient de noter qu'en Picardie, les
deux espèces ne fréquentent pas systématiquement les mêmes milieuxmet d'ailleurs, dans le pays de
Genève, Plctérine a totalement disparu 7 ans avant l'apparition de la Polyglotte-(OSS). En fait, la
population picarde est originale, il y a remplacement d'une espèce par l'autre dans un contexte de
cohabitation sans compétition. L'aire de cohabitation large selon YBATMAN de quelques dizaines de
kilomètres dépasse aujourd'hui largement la centaine.

Les effectifs régionaux actuels sont faibles, inférieurs à 100 couples.

 
  
  
 
     

Hypolaïs ictérine
Hippolais icrerina

   

“Il

4

nombJfi-équence esp. -présente nid. possible nid. probable nid. certaine
. TOTAL
des mentions O Ç
cartes 1l25000 0l0% 2l1.3% 10l6.3% 4l2.5 % 16/10.] %
cartes 1/50000 0/0 % 2 l 4.5 % 9120.5 % 4 l 9.1% 15/ 34.1 %

G. FLOI-IART

       

HYPOLAIS POLYGLOTTE Hyppolaïs polyglotta

Cet Hypolaïs doit son nom à la faculté qu'il a d'imiter les cris et chants d'autres espèces; au
cours d'un seul chant il est capable d'enchaîner une douzaine dîmitations successives. C'est un
nfigtateur tardif : si les premiers sont signalés début Mai, la plupart n'arrive qu'au cours de la seconde
quinzaine de ce mois. Sitôt après la nidification, il reprend le chemin de l'Afrique équatoriale. Tout
compte fait, cette espèce n'est présente que 4 mois en Picardie.

Atlas des Oiseaux Nlcheurs de Picardie- © Picardie Nature [Centrale Ornithologique Picarde -169-

‘ Atlas des Oiseaux Nicheuzs de Picardiea © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde

‘v .
Comparaison des cartes de répartition des Hypolaïs polyglottes nicheurs en Picardie

-1’70-

Espèce à l'origine méridionale, Pl-Iypolaïs polyglotte recherche des milieux ouverts et
ensoleillés. La structure végétale de ces biotopes est capitale : la strate herbacée et la strate arbustive
basse (moins de 1,5 mètre) doivent être très importantes; elles offrent nourriture et sites de
nidification. Quelques arbustes peuvent lui fournir des postes de chant. Les strates arborescentes et
arbustives supérieures doivent être nulles ou peu fournies. On la retrouve donc dans des milieux
variés : coupes forestières, jeunes peupleraies, larris, haies, friches...

 
 
   
       
    

Hypolaïs polyglotte
Iflippolais polyglotta

 

nombJfréquence esp. présente nid. possible ‘nid. probable nid. certaine ‘TOTAL
des mentions O . o
010% 915.792; 271'174%25/15.s%61133.6%
cartes 1150000 0 l 0 % 112.3 % 16 l 36.4 % 16 l 36.4 % 33 l 75 %

Une grande faculté d'adaptation lui permet d'adopter des biotopes aussi bien naturels que d'origine
humaine. Il faut remarquer que ces milieux ne sont pas stables et évoluent vers le boisement; ils ne
sont donc favorables à l'espèce que peu de temps aussi la Polyglotte est-elle souvent amenée à
coloniser de nouveaux sites.

  
   

Cet Hypolaïs était absent de Picardie avan 1914 bien que certains auteurs le citent car ils ne

séparaient pas alors les deux Hypolaïs. En 1935, JOUARD (075) le signale comme nicheur dans
1'0ise et le Sud de l‘Aisne'. Au Nord de l'Aisne (Vermandois) les premiers contacts ont lieu en 1955.
L'Atlas national donne l'espèce sur l'ensemble de la région. Elle semble cependant moins répandue au
Nord. Actuellement elle peuple les trois départements uniformément; la partie Nord est aussi peuplée
que la Sud (voir cartes 1, 2 et 3).
Au cours de ce siècle, l'espèce a donc colonisé toute la Picardie. Actuellement, la limite Nord de l'aire
de répartition de la polyglotte se situe au delà de la frontière belge. En effet, le processus d’extension
s'est accéléré au cours des dix demières armées et l'ensemble de la région Nord/Pas-de-Calais est
habité.

Aujourd'hui cet oiseau peut être trouvée sur l'ensemble de la Picardie et ses effectifs sont
importants; quelques exemples : 5,2 couples/Km sur une ancienne voie ferrée à la limite du Pas-de-
Calais et de la Somme; second Syividé par le nombre de cantons après la Fauvette à tête noire en forêt
de Crécy-SO- où il fréquente les coupes.

G. FLOHART

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature! Centrale Ornithologique Picarde -171-

FAUVETTE BABILLARDE Sylvia curmca

 
   

 
  
     

—

—
———E
2--

Si chaque année les premières Babillardes sont signalées vers le milieu du mois d'Avril, la
plus grande partie de la population n'arrive qu'entre le 25 Avril et le 15 Mai. Elle est alors facilement
détectable, son "rutututu" retentissant régulièrement. La trouver ensuite est alors beaucoup plus
difficile : elle devient silencieuse et vit cachée au plus profond des buissons. On ne peut plus alors
espérer prouver sa nidification que lorsque les parents alarment auprèsdes jeunes juste volants. Le
départ vers les lieux dliivemage (Est de l'Afrique) en Septembre se fait tout aussi discrètement.

   

La Fauvette babillarde habite les buissons épineux touffus et épais. La présence de quelques
ds arbres ne lui est pas indispensable mais est souvent constatée. On la trouve dans deux milieux

bien différents :
- les épineux (Aubépines, Pruneîliers) en grosses haies autour des prairies_ou en touffes sur les lanis;

elle y voisine la Fauvette grisene dans une proportion de 1 pour 10 au bénéfice de cette demière;
- les dunes littorales envahies par les Argousiers : la Babiliarde y est commune si les buissons sont

a hauts et une proportion de 1 Babillarde pour 2 Fauvettes grisettes y a été constatée.
L'espèce est beaucoup plus exigeante que les autres Fauvettes pour 1a taille et l'épaisseur des buissons

qu'elle recherche. On ne la trouve que rarement en marais.

  
   
       

Fauvette babillarde
Sylvia curruca

A

nombJfi-équance esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine

. TOTAL
des mentions O Q

' cartesll25000 010% 11/77:. 361'22.8%18l11.4%65l41.1%
cartes 1150000 0 l 0 % 2l4.5 % 15/34.1% l4l3'1.8%31I7D.5% _

i Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Cennale Omitltologique Picarde -172-

              

En France, la Babillarde n'habite qu'au Nord-Est de la ligne joignant Granville à Menton avec
une densité augmentant progressivement vers le Nord-Est. Elle est néanmoins absente du Pays de
Caux. On retrouve en Picardie des éléments de cette répartition : la fréquence de la Fauvette babillarde
augmente du Sud-Ouest vers le Nord-Est (elle est absente de 5 cartes 1/50 000 situées au Sud-Ouest
de la région). _

La Babillarde au vu de ses exigences strictes quant à. son habitat est 1a plus rare des Fauvettes du genre
Sylvia. Ses effectifs doivent cependant largement dépasser le millier de couples. Cette situation ne
semble pas évoluer malgré des variations annuelles importantes. -

G. FLOHART

FAUVETTE onrsnrrn Sylvria comrnunis

Vermandois-OZ-

Marquenterre-SO-

 

' F. Crécy-SO»

La Fauvette grisette est une migratrice qui arrive à la titi-Avril et repart dès Septembre; les
données après le mois cPOctobre sont rares et Phivemage exceptionnel (191), puisqtfà cette époque
elle se rencontre normalement en Attique. - '

 
  
 
 
    

Fauvette grisette
Sylvia communis

   
 

  
 

    

 

ËËI
Æ.

   
 
    

SEÆ
5E5
85E

    

 I—n
‘ÎF
i!

I

    
 
  

a

A

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL
des mentions O Q o
cartes IIZSOOO 0l0% 010% S0l31.6%68/43% 118l74.7%
cartes 1150000 010 % O i 0 % 13 129.5 % 29! 65.9 % 42 I 95.5 %
Oiseau rural, la Fauvette grisette se signale à Pobservateur par son vol chanté dans tous les

milieux arbustifs, même de petites tailles : friches, côteaux calcaires, haies bordant les chemins et les
pâtures, jardins, clairières, bordures boisées des marais, dunes à Argousiers... Les densités

     

rencontrées sont parfois fortes mais si un biotope favorable isolé de petite taille est présent au coeur de

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie» © Picardie Nature [Centrale Ornithologique Picarde 3173-

grandes surfaces peu accueillantes, un couple seul peut s’insta1ler._ Seuls les milieux cultivés et les
forêts ne lui conviennent pas.

Oiseau aujourd’hui abondant, il devait déjà l’être autrefois, et il est présente sur la quasi totalité
des cartes dans cette enquête comme dans les précédentes. Des fluctuations d’effectifs sont parfois
notées, la demière diminution importante à la fin des années soixante-dix - début des années quatre»
äingts était probablement à mettre en relation avec les longues sécheresses sahéliennes, région où elle

iveme.

X. COMMECY

FAUVETTE DES JARDINS Sylvia borin

La Fauvette des jardins est migratrice; quelques individus arrivent début Avril et la plupart fin
Avril-début Mai. Les départs s'échelonnent de fin Août à Septembre et quelques très rares individus
sont notés début Octobre.

 
 
   
      

Fauvette des jardms
Sylvia borin

 
         

A

nid. probable TOTAL

    

nombJfréquence esp. présente ni possible
des mentions O Q
1 .

d.
l
I

cartes 1150000 0/070 0 0% 13l29.5%30I68.2%43I97.7%
°’°°"’ 2 3% 

         

La Fauvette des jardins se rencontre dans tous les milieux très riches en buissons. La présence
d'arbres ne lui est pas nécessaire (contrairement à la Fauvette à tête noire). Bois avec taillis développé,
massifs de buissons, haies épaisses et touffues avec fort développement de la strate buissonnante,
marais et dunes sont occupés.

C'est une nicheuse potentielle dans toute la région, elle a d'ailleurs été repérée sur toutes les
cartes 1/50 000 et les absences sur des cartes 1/25 000 doivent correspondre à des lacunes de
prospection.

Les densités sont fonction de l'importance des arbustes comme l'indiquent les Indices Kilométriques
d'Abondance (I.K.A. = nombre de chanteurs repérés sur un parcours linéaire d'un kilomètre)

suivants :

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ 474-

Hênaie : taillis sous futaie, 9
Taillis sous futaie clarsemée, 3
Futaie, 0

Haie : 9

Coupe forestière de 8-10 ans, 12
Vallée humide; 2 '

L'espèce ne montre que peu de variations d'effectifs sur_un itinéraire échantillon (ancienne voie
ferrée), le nombre de chanteurs n'a pas varié de 4,5 à 5 couples par kilomètre entre 1981 et 1986;
ailleurs, dans le Vermandois, elle est donnée comme stable entre 1950 et 1980.

G. FLOHART

FAUVETTE A rem NOIRE Sylvia atricapilla

Vetrnandois-02-

Noyonnais-GO-
F. Crécy-SO- _

L'espèce est visiteuse d'été bien que quelques rares hivemants soient notés régulièrement ici- et
là : dunes littorales, marais boisés des vallées... Cet oiseau arrive au cours du mois de Mars et repart
en Septembre-Octobre. La zone d'hivernage correspond au bassin méditerranéen (Afrique du Nord et
Europe du Sud).

   
 
     
 

Fauvette ‘à tête noire
Sylvia arricapilla

   

 

Lori
un}

      
   
            

5::
æw»

A

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. crtaine
. TOTAL
des mentions O .
cartes IIZSÜÛO 0 I 0 7b 2 I 1.3 % 60 f 33 7o 721’ 45.6 % 134 I 84.8 %
cartes 1150000 010 93 Û I 0 7o 27.3 7o 31Ï70.5 % 43 Ï 97.7 %

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ -175-

 

        

La Fauvette à tête noire se cantonne dans de nombreux milieux : une strate arborescente est
nécessaire, la strate arbustive est souhaitable mais non indispensable. On la rencontre dans tous les
milieux boisés, les haies, les phragmitaies-saulaies. Par contre elle est absente ou rare des dunes à

Argousiers du littoral, et des larris.

Comme pour la Fauvette des jardins, 1a Fauvette à tête noire est très commune et elle est
potentielle dans toute la région. Elle est notée sur toutes les cartes 1/50 000 et ne manque que sur très
peu de cartes 1/25 000. Comme pour d'autres Passereaux communs, il s'agit là de lacunes de
prospections.

Quelques I.K.A. montrent que les maxima de densités s'observent là où différents arbres coexistent
mais qu'elle peut aussi s'installer si une seule de ces strates est présente;

Hêtraie : taillis sous futaie, 17

Taillis sous futaie clarsemée, 8

Futaie, 5

Haie haute, 16

Saulaie, 8

Coupe forestière de 8-10 ans, 2 _

Vallée humide, 5
La Fauvette à tête noire est la plus commune des Fauvettes du genre Sylvia dans la région. Une légère
augmentation des effectifs est mise en évidence en Grande-Bretagne pour 1a période récente. De même
chez nous, des recensements sur un parcours échantillon (ancienne voie ferrée) montrent des densités
passant régulièrement de 4,16 couples/Km en 1981 à 5,7 couples/Km en 1986. Il n'est cependant pas
certain que ceci soit représentatif d'une évolution à long terme.

G. FLOHART

POUIILOT DE BONEUJ Phylloscopus bonelli

 
    

Pouillot de bonelli
Phylloscopus bonelli

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL
des mentions _ O Q o

cartes 1l25000 010% 1l0.6% 110.694; 110.695: 3l1.9%
cartes 1/50000 010 % 0 l 0 % I r‘ 2.3 % 112.3 % 2 l 4.5 %

   

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde 476-

Espèce méconnue en Picardie, le Pouillot de Bonelli est un nicheur estivant exceptionnel.

Cet oiseau est connu au passage ou comme nicheur pour la région dans les bois et forêts de
feuillus ou de conifères ainsi que dans les fourrés à Argousiers, tous ces biotopes devant en plus être
particulièrement ensoleillés.

Les données picardes concemant le Pouillot de Bonelli sont rares.Pour ce qui est du XIX
siècle, une capture est connue à Feuquières 80- et un couple aurait niché à Abbeville avant 1870. Pour
le XX siècle, il est donné comme accidentel.

Un mâle chanteur a été noté le 4 Mai I958 à trois kilomètres au Nord de St—Gobain-02- dans un
biotope classique pour l'espèce, en l'occurrence un terrain sec en pente douce avec Pins et Genêts. Un
autre mâle chanteur est signalé le 25 Mai 1969 à Cayeux/Mer-80-.

Pendant la période 1970-1975, trois indices ont été rapportés pendant l'enquête nationale; un certain
sur la "carte de Montdidier, et deux indices de nicheurs probables sur les cartes de La Fère et de
Soissons correspondant à des cantonnements dans les grands massifs forestiers du centre de 1'Aisne.
En 1978, ROBERT a signalé que cette espèce était observée chaque année en période estivale dans
une pinède sèche aux environs de Poix dans la vallée des Evoissons sans aucune preuve de
reproduction toutefois (129). '

Un chanteur est noté le 27 Mai 1977 au bois du Fau Timon à Boves -80-. Il faut remarquer que ces
deux dernières mentions se situent pendant une période d'expansion de cette espèce méridionale vers
le Nord, cas également des observations obtenues pendant l'enquête nationale.

En 1985 la certitude de la nidification est obtenue en Picardie avec la découverte de deux couples
cantonnés dont un avec un adulte nourrissant des poussins 1e 2 Juillet en forêt de St Michel —02—Ces
couples n'ont pas été retrouvés les années suivantes.

Cette donnée associée aux mentions de nidification probable et possible obtenues dans l'Oise,
constituent l'extrême limite actuelle Nord-Ouest de la" France.

En région parisienne, le Pouillot de Bonelli se reproduit principalement dans la partie
méridionalp. s

a ._ x. COMMECY et F. SUEUR

POUILLOT SIFFLEUR Phylloscopus sibilatrix

Le retour des nicheurs se fait à la mi-Avräil, la ponte en Mai et le départ en Août, rarement
début Septembre. La migration est peu notée ans notre région que ce soit au printemps ou à
l'automne. _

Le Pouillot siffleur qui niche dans presque toute l'Europe est donné comme étant en expansion
vers l'Est et le Nord depuis 50 ans. En Picardie, c'est une espèce localisée en tant que nicheuse et qui
semblait encore plus rare au XIX siècle y compris dans les forêts qui apparemment n‘ ont été
colonisées qu'au début du XX siècle. Cette apparente augmentation de densité a dû se faire par à
coups car dans le Vermandois, les deux seuls sites de nidification connus ont montré une baisse des
effectifs entre 1950 et 1978 (Bois d'Holnon : 6 couples à 2 couples; Bois de Becquigny : 4 couples à
3 couples}.

Notre enquête a montré que ce Pouillotgétait réparti de manière homogène dans les trois

départements. Présent en petit nombre dans les bois de la Somme et du Nord de l‘Oise où il ne trouve
pas les grandes futaies qu'il affectionne, il se montre abondant dans les forêts du Sud de 1'0ise et du
Nord-Est de 1'Aisne. On peut remarquer son absence.tota1e dans les bosquets des grandes plaines des
plateaux du Santerre, du Virneu et du Soissonnais. Une certaine augmentation semble se dessiner ces
dernières années avec une présence régulière dans la Somme là où il n'était pas connu il y a peu. Il a
atteint le Marquenterre en 1987.
En conclusion on peut dire que le Pouillot siffleur est un oiseau présent en Picardie dès que les
conditions nécessaires à son installation sont réunies. C'est une espèce à rechercher activement hors
dées zones de grandes forêts où il est commun afin dhltérieurement pouvoir préciser son statut
r gional.

Espèce à distribution essentiellement méridionale, le Pouillot siffleur de par son habitat n'a pas
une répartition nationale régulière et mis à part dans 1e centre et l'Est du pays, il n'est présent que sur
peu de cartes dans chaque région. Très localisé_ dans le Nord/Pas-de-Calais, dans les Ardennes, ce
n'est qu'en Norrnandie et en région parisienne que l'on peut fréquemment le rencontrer.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ 477-

 
    
    
    

Pouillot siffleur
Phylloscopus Sibilatrix

  
   

A

nombJfrequence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL
des mentions O Q

cartes M2500!) 0/0 % 5 l 3.2 % 21 l 13.3 % 20 l 12.7 % 46 l 29.1 %

cartes 1/5000!) 0/0 % 3 l 6.8 % 10 l 22.7 % 12 l 27-3 % 25 l 56.8 %

X. COMMECY

 
       

POUILLOT VELOCE Phylloseopus collybita

cultivé bosuets
—Ë
——HÆE
——ÆIΗ—
—— 14,5 ———
————Œ-——

Le Pouillot véloce est un migrateur qui nous revient principalement fin Mars et en Avril mais la
migration printanière peut commencer dès la fin Février ou au début de Mars; les mâles délimitent dès
lors leur territoire parle chant. La reproduction (deux couvées annuelles) intervient de Mai à Juillet
Des couvées, probablement de remplacement sont signalées dans noue région jusqu'à la mi-Août. La
plus grande partie des effectifs du Pouillot véloce nous quitte au début de l'automne dès Septembre-
Octobre, cependant des individus peuvent hiverner isolément ou en groupe dans nos contrées, même

en cas de vague de froid.

 
    
  
 

   
  

 
        

Le Pouillot véloce se rencontre partout en milieu ouvert, dans les bois de feuillus, les bocages,
en ripisylve et en milieu urbain. Il édifie son nid presqwexclusivement au pied d'un arbuste dans les

hautes herbes qui l'entourent.
Ce minuscule passereau au chant bisyllabique caractéristique est étonnamment méconnu des

ruraux de notre région. Il est vrai que les auteurs anciens signalent ‘que cette espèce était peu
commune. Elle est maintenant très fréquente, on a donc assisté à une évolution qui a d'ailleurs été

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie— © Picardie Naturel Centrale Ornithologique Picarde -173—

constatée en d'autres pays d'Europe. Actuellement le Pouillot véloce se révèle omniprésent dans les
zones humides, les bois frais à tout observateur.

 
  
    
  

Pouillot véloce
Phylloscopus collybira

  
      
   

       

 

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nombjfrequence esp. présente nid. possible nidxprobable" "nid. certaine
. TOTAL
des mentions C) .
cartes 1125000 010% 110.696 70l44.3%68l43% 139l88%
cartes 1/50000 0 l 0 % 0 l 0% 13l29.5%30l68.2%43l97.7%

Présent sur toutes les cartes 1/50 000 de Picardie, il est particulièrement signalé dans les nombreuses
vallées qui quadrillent notre région. Si globalement sa population semble stable d'année en aimée, ses

effectifs fluctuent selon le biotope considéré. Il est notamment absent des zones de grandes cultures
qui n'offrent pas de strate arbustive.

Cette espèce est parmi celle qui possèdent les effectifs les plus nombreux de notre-avifaune.

 
       
 

Elle est tout aussi abondante dans les régions voisines.

1M. SANNÏER

POUÏLLOT FITIS Phylloscopus trochilus

 

Le retour de ce migrateur s'effectue principalement au cours du mois d‘Av1i1 pourtant certains
précurseurs s'annoncent dès la fin Mars. En général, une seule nichée est entreprise cependant une
ponte de remplacement reste possible si la précédente a été détruite. I..es derniers oiseaux nous quittent
fin Septembre-début Octobre cependant les premiers mouvements postnuptiaux sont enregistrés dès le

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omimologique Picarde _-179-

tnois d'Août. La migration rampante des Pouillots ne permet pas de réaliser des comptages
numériques ou d'observer des concentrations de ces oiseaux.

Le Fitis affectionne les bois clairs, les lisières des grandes forêts, les broussailles et dans notre
région, les larris et les remises de Cytises. Ce Pouillot peut nicher au sein de grandes futaies de
résineux (pinèdes du littoral) alors que le véloce en est souvent absent. Comme ce demier, il colonise
les strates arbustives qui ceinturent les nombreux cours d'eau, gravières, anciennes tourbières de nos
vallées. De façon plus exceptionnelle que le Véloce nous pouvons l'observer près des habitations où il

peut nicher, notamment dans des vergers.

 
 
   
  
    

Pouillot fitis
Phylloscopus rrochilus

  

 
   
 

 

nombJfréquence esp- Iunrésenle TOTAL
des mentions O
010% 513.2 1l2l7_O.9‘/o
cartes 1150000 0 l 0 % 1 l2.3 42 l 95.5 ‘E:

A l'instar du Pouillot véloce, le Fitis est un passereau peu connu du grand public malgré ses
effectifs abondants et son chant caractéristique. Au XIX et au début du XX siècle il semblait plus

commun que le Véloce.

 
 

 
 

% 48 f 30.4 % 591313 7a
? l5l34.1%26I59.l%

0

 

Actuellement les effectifs du Pouillot fitis sont inférieurs à ceux de l'espèce voisine. Cet oiseau
est présent dans toute la région; cependant, la comparaison des tableaux de densités entre les deux
espèces de Pouillots montre que les proportions sont différentes selon les biotopes, le fitis est plus
prolixe au sein des bois de taillis et surtout en zone bocagère et bien plus rare en marais. En vallée, il
se cantonne sur les pentes boisées. Il est à remarquer que les indices de présence recueillis le long des
canaux, cours d'eau divers et dans les marais correspondent essentiellement à des migrateurs qui
chantent abondamment pendant les arrêts de leur voyage; ceci a été démontré notamment par des

opérations de baguage.

Le statut d'espèce migratrice se retrouve dans tout l'hexagone et il est abondant dans toute le
France, un peu moins dans la partie méridionale du pays.

J .M. SANNIER

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde _ —180-

ROITELET HUPPE Regulus regulus

Ce Roitelet est un sédentaire en Picardie mais de Septembre-Octobre à Février voire Avril ou
Mai des individus nordiques viennent renforcer les effectifs autochtones.

Cette espèce est fortement dépendante des conifères de toutes espèces (Epicéas, Pins
laricios...). Les milieux occupés peuvent correspondre à de vastes plantations moriospécifiques mais
aussi à des bosquets de conifères, même ornementaux, au milieu des parcs urbains.

 
  
   

Roitelet huppé
Regulus regulus

 
     
 

A

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL
des mentions O Q

cartes 1125000 0/095 8l5.1 % 23 /.14.6%22ll3.9%53l33.5%

cartes 1150000 0l0% 2!4.5% 15/34.1%14/31.8%31/70.5%

Cette espèce niche en Picardie au moins depuis le milieu du siècle dernier. Néanmoins

Pextension des plantations de conifères doit avoir permis une augmentation des- populations comme
cela a été montré dans d'autres pays. Ainsi à la finâdu siècle dernier, il "nichait accidentellement" sur le
littoral picard alors qu'il est maintenant un nichent bien représenté depuis la plantation massive des
Pins laricios dans les dunes. Par contre c'était déjà un nicheur commun dans le Sud de 1'0ise au début
du XX siècle; les plantations de conifères y étant plus anciennes.
Fortement dépendant d'un biotope particulier, le Roitelet huppé est un nicheur sporadique, ce qui
explique au moins en partie, les nombreuses absences visibles sur la carte. A ceci s'ajoute
probablement des lacunes d'observations dues à la fois à sa grande discrétion et au manque de
prospection dans les zones favorables souvent pauvres en espèces nicheuses.

Le Roitelet huppé a un statut similaire dans les régions périphériques, on note juste une plus
grande fréquence dans les Ardennes belges et françaises où les biotopes favorables abondent.

E. MERCIER

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ -1 8 1-

ROITELET TRIPLE-B ANDEAU Regulus ignicapillus

C'est une espèce que l'on observe toute l'année mais elle est plus fréquente en hiver. Les
tricheurs septentrionaux étant essentiellement migrateurs, les individus que l'on peut voir pendant 1a
mauvaise saison ne sont donc probablement pas tous des nicheurs picards mais viennent en grande
majorité de pays plus nordiques ou de PEst de l'Europe. La migration est discrète mais parfois
remarquée en Mars-début Avril puis en Octobre-Novembre.

 
  
   
  
   

Regulus ignicapillus

   

.4‘

nombJfréquencc esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine
. TOTAL
des mentions O .
412.595; 11/770 12l7.6% 29/18.4%
cartes 1150000 112.3 9b 4 l 9.1 % 9 l 20.5 % 8/181 % 22 l 50 %

Moins lié à PEpicéa et aux Pins que le Roitelet huppé, le Triple bandeau occupe d'autres
conifères : Thuyas, Ifs, Cèdres, Séquoia et autres exotiques mais aussi des feuillus comme le Chêne
et l'Aulne, principalement quand ceux-ci sont couverts de Lierre.

Ce Roitelet a connu une expansion géographique récente : au XIX siècle il était absent du Bassin
parisien mais dès la fin de ce siècle, il apparaît à Gouvieux-60- où il niche de façon régulière. Cette
espèce est moins commune que le Roitelet huppé; son principal bastion est l'ensemble des massifs
forestiers du Sud de l‘0ise où elle a été plus repérée que lors de l'enquête nationale 1970-1975.
Ailleurs, elle est peu commune et la plupart des observateurs n'ont pu la trouver nicheuse même dans

les secteurs les mieux prospectés.

  
            

Très inégalement présent en France, ce Roitelet occupe surtout les montagnes. Il semble
néanmoins assez abondant dans le Sud-Est de la Normandie, en Champagne-Ardennes et le Sud du
département du Nord. L'analyse des cartes de répartition dans les régions normandes et du NordlPas—
de»Calais suggère par extrapolation que la limite Nord-Ouest de présence estivale de l'espèce en
France passe par une ligne reliant Eu à Guise. Les absences au Sud—Ouest de cette limite doivent donc
s'expliquer en partie par une lacune de prospection. Nous aurons donc à coeur de combler dans le
futur cette imprécision de notre connaissance sur ce petit oiseau.

X. COMMECY et E. MERCIER

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie.- © Picardie Nature [Centrale Ornithologique Picarde 482-

Roitelet triple bandeau

GOBEMOUCHE GRIS Muscicapa suiata

cultivé
—î

—
,-
——

 
  
     

Marquenterre-SO-
F. Crécy-SO-

Migrateur total, présent en Picardie de Mai à Septembre, seule la migration d'automne peut
fournir l'occasion de repérer des concentrations de quelques oiseaux à plusieurs dizaines d'individus.
Le reste de l'armée, c'est un oiseau des plus discret.

       
   

Gobemouche gris
Muscicapa striara

 
 

IIEHEËÏFE

   
 

"Ü

A

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine
. TOTAL
des mentions Q .
cartes lI25000 0f0 % 8I5.1 % 24l15.2%42l26.6%74l46.8%
cartes 1150000 0/ 0 % 1 l 2.3 % . 29.5 % 21147.? % 35 179.5 %

Plus qu'un site de nidification qu'il trouve facilement (cavité largement ouverte dans les vieux
arbres, les fissures des murs, les encoignures de fenêtres ou nid posé sur des volets roulants...), c'est
surtout un territoire de chasse adapté à ses exigences que le Gobemouche gris recherche. Il lui faut
une profusion d'insectes en toute saison et des postes d’affûts dégagés d'où il s'élancera pour
capturer ses proies au vol. La variété des espèces végétales entraînant une telle diversité d'insectes, on
trouvera ce prédateur en miniature dans les jardins, les parcs urbains, les friches, les bois de taillis, les
haies, les clairières... Il fréquente aussi la ripisylve et les bords des étangs boisés.

 
  

   

 
     

Les habitats recherchés par le Gobemouche gris étant peu spécialisés, ils se rencontrent en
grand nombre dans tous les secteurs de la Picardie. Et pourtant on peut noter une absence sur 7 cartes
1/50 000. Ces trous ne sont explicables que par la discrétion des représentants de cette espèce en
période de nidification : plumage cryptique, chant discret, vols de faible amplitude et le plus souvent
près de la végétation ainsi que par la méconnaissance générale de l'espèce par les omithologues
picards (et de bien d'autres régions). Quant à nous, nous sommes persuadés que des couples doivent

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde - 1 33-

 
 
  

occuper toutes les cartes l/25 000; les quelques recherches sur les densités qui ont été effectuées dans
notre région montrent qu'il occupe tous les milieux (mis à part les milieux trop ouverts) avec des
densités de 0,1 à 3 coupies/ 10 Ha. On peut parfois repérer plusieurs couples chassant sur une même
zone dégagée (clairière ou pâture) les nids étant répartis tout autour de ce secteur d'alimentation. Il ne
niche pas dans les bosquets isolés du plateau cultivé du Noyonnais si ceux ci ont une taille inférieure à

400 m2. Il ne semble pas y avoir eu de variations tant dans 1a densité que dans la répartition de ces

Gohernouches gris en Picardie ces dernières décennies.

I1 est tout aussi abondant dans la moitié nord du pays qu'il ne l'est en Picardie.

X. COMMECY

GOBEMOUCI-IE NOIR Ficedula hypoieuca

Dans une grande partie de la Picardie, le Gobemouche noir n'est qu'un migrateur. Il est
d'ailleurs beaucoup plus remarqué lors de son passage postnuptial que lors du prénuptial. Cette
particularité trouve son explication dans 1e fait que 1a voie de migration utilisée préférentiellement au
printemps est beaucoup plus orientale que celle fréquentée à l'automne qui passe elle par nos régions
(migration en boucle).

 
 
   
  

Gobemouche 11011‘
Ficedula hypoleuca

   
 

   
   

.1‘

0 2l1.3% 915.792:
2I4.5% 6ll3.6%

Dans le Sud de la Picardie, ie Gobemouche noir marque une nette préférence pour la Chênaie
âgée relativement claire en tant que biotope de; nidification. En migration, il est beaucoup plus
éclectique puisqu'il fréquente tous les milieux possédant une certaine couverture boisée y compris à
proximité des habitations. '

Pour cette espèce, il ne peut être tenu compte des données du mois de Mai, voire début Juin, qui
correspondent à la migration prénuplziale. Le Gobemouche noir peuple certaines forêts de 1'0ise et du
Sud de 1’Aisne mais des mentions de nidification certaine n'ont été obtenues que dans le premier
département. Même s'il n'a pas été retrouvé dans la région de Beauvais, il est vrai peu prospectée lors

  
  
   

 

nombJfréquence

présente
des mentions O

esp.
cartes 1I25000 2 l 1.3 %
cartes 1150000 l 4.5 %

nid possible
a o

I 2
l S

e959

5 3 % l0
24.74: 010

           

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature i Centrale Ornithologique Picarde . -184-

de notre enquête, cet oiseau semble avoir quelque peu étendu son aire de nidification vers le Nord
depuis la période 1970-1975 (voir cartes)

fig‘ Enquête 1970-1975
 - _

‘Illlilîl
IIIIIIIJ

 
     
       

o Nid. certaine . Nid. probable . Nid. possible O Présence

Comparaison des cartes de répartition du Gobemouche noir nicheur en Picardie.

Le Gobemouche noir est un nicheur rare en région parisienne et en Nonnandie et semble
absent du Nord/Pas-de-Calais et de Champagne-Ardennes.

F. SUEUR
MEsANoE A MOUSTACHES Panurus biarrnicus g ., 

Cette espèce est considérée comme sédentaire cependant elle est capable de déplacements
hivernaux de plus ou moins grande ampleur ainsi que d'éruptions. Ces mouvements plus étendus et
soudains ont lieu, en général, avant la période hivernale et peuvent avoir pour origine la nécessité de
trouver des ressources alimentaires lorsqu'elles dejviennent insuffis antes sur les lieux de nidification
lors des années de bonne reproduction. _

En automne et hiver, la Mésange à moustaches est très sociable et c'est en troupe qu'elle parcourt les

_ roselières à la recherche de nourriture. A cette époque, elle consomme des végétaux (graines de

Typha, Phragmites...) alors qu'en période estivale elle se nourrit essentiellement de proies animales
(insectes, petits mollusques"). Ceci lui est permis par la‘ transformation structurelle de son gésier qui
s'opère en automne et au printemps. Ce changement de structure lui est parfois fatal, en particulier les
années où une vague de froid tardive la prive de proies animales alors que physiologiquement elle est
incapable de se rabattr'e sur la consommation de graines. Outre ce cas, elle supporte en général assez
mal les hivers rigoureux qui déciment ses populations.

Cette Mésange se cantonne dès nri-Mars, la ponte est déposée dans un nid de forme globuleuse fait de
végétaux et de plumes, situé à 15-20 centimètres _du sol dans les plantes palustres. Les éclosions se
situent vers la irai-Avril et l'envol des jeunes débutiMai. Dès la fin de ce mois, une seconde ponte peut
être déposée. '

La Mésange à moustaches affectionne les phragmitaies relativement humides et peu colonisées
par les Saules. '

Elle est signalée au XIX siècle dans l'arrondissement d'Abbeville mais à cette époque on
constate déjà une baisse de ses effectifs. Presque 8D ans plus tard, l'inventaire des oiseaux de France
signale toujours une régression mais la note encore dans les marais de la Somme. Entre temps, un

 

auteur (088) fait état d'observations à Corbie-80-. Puis plus aucune référence jusqu'aux années-ï- -

soixante; pendant ces 30 années, qu'elle a été son statut dans notre région?

En 1965, événement important, une invasion d'oiseaux venus des Pays-B as où les biotopes
favorables sont détruits (mise en culture des polders) touche la France et naturellement la Picardie
(055). A partir de cette date, les observations deviennent plus régulières dans le Verrnandois, sur 1e
littoral et dans la Somme centrale dont la vallée des Evoissons (O63 et 129). 1l faudra attendre le début
des années 70 pour qu'elle soit retrouvée nicheuse dans notre région. En 1972, la nidification est

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde . 5135-

prouvée au Hâble d'Au1t et deux années plus tard dans une renclôture (nom local des polders) à
Noyelles/mer (064). Ces deux sites seront par la suite occupés plus ou moins régulièrement et
accueilleront jusqu'à ce jour et au vu des observations disponibles la quasi totalité des effectifs
régionaux nicheurs. En détail, l'espèce fut notée à Noyelles/mer de 1974 à 1987 et au Hâble d'Au1t
uniquement en 1973, 74, 77, 81, 82, 84. Pour cette dernière localité, l'absence de données tient plus
aux difficultés d’accès aux sites où se trouve notre Mésange qu’à une réelle absence. Outre ces deux
marais, la Mésange à moustaches fut aussi observée en période de reproduction à Rue-80«(en 1981 et
82) à Sailly-Bray (commune de Noyelles/mer en 1986 et 87) et au marais de Boran -60-. Après la
période de l'enquête, la nidification a été prouvée en 1988 à Bray/S omme-SO- (181).

     
   

Mésange à moustaches
Panarus biarmicus

    

é

nombjfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL
des mentions 0 .

1/0.6% 1l0.6% 110.6?» 1l0.6% 412.572:

cartes 1150000 1I2.3 % 112.3 % O l % 1/2.3 % 316.8 %

On peut donc constater que depuis qu'elle niche à nouveau dans notre région, elle a une distribution
qui est presqubxclusivement littorale. Pourquoi cette installation durable dans les marais arrière-
littoraux‘? Y trouve-t-elle des milieux plus favorables, des conditions de vie moins rudes? Tout cela

reste à étudier.
L'effectif des couples nicheurs, au vu de cette enquête, doit être de l'ordre de 10 à 15 couples.

 
         

L'espèce est essentiellement littorale et dans les régions voisines on ne la rencontre qu'en bord

de mer. Nulle part les effectifs ne semblent abondants.
La Mésange à moustaches a des effectifs très faibles et localisés. Elle a besoin d'un biotope, la

phragmitaie humide, qui est souvent détruit ou altéré par l'homme notamment par des incendies
volontaires en hiver sous la fallacieux prétexte de "gestion écologique" (l80)...qui cachent en fait des
intérêts cynégétiques.

Tous ces facteurs concourent à faire de cet oiseau une espèce menacée et c'est à juste titre qu'elle est
inscrite dans la Liste rouge des oiseaux menacés et rares de la Somme. Le maintien de cette espèce
régionalement passe par la conservation du milieu où elle niche.

L. GAVORY

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -186—

MESANGE A LONGUE QUEUE Aegithalos caudatus

cultivé — bosuets urbain
—
:2-
——
——Η
————

Espèce sédentaire à tendance erratique. Dès le mois de Juillet-Août, elle se rassemble en petites
troupes de 10-20 individus (à noter une mention étonnante de 200 individus le 29 Décembre à Paillart-
60-) qui peuvent se rencontrer jusqu'en J anvier-Février. Ces rondes sont parfois monospécifiques
mais comprennent souvent d'autres espèces : des Roitelets, des Grimpereaux... La nidification est très
précoce chez cette espèce; les nids sont construits en Mars (moyenne le 18 pour 8 constructions
suivies avec comme date extrême le 2) mais ces premières couvées sont souvent détruites par les
Ecureuils, les Geais et autres prédateurs malgré leur homochrotnie.

    

 
  

         

 
  
 
  
      

Mésange à longue queue
Aegithalos caudatus

    

 

 

une;
_!Hm:fi
lIIIÆ
‘l

gÀjl

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_,'

   

-4‘

cartes 1125000 110.696 6 I 3.8%’ 9.5 % 6l 138.6 % 83! 52.5 %
cartes 1150000 0/ 0 % 1 l 2.3 % 1.4 % 251563 % 31/705 ‘Fa

Elle fréquente de préférence les petits bosquets de feuillus ou mixtes et dans une moindre
mesure les haies du bocage, les massifs forestiers, les grands parcs. Dans le Marquenterre, des
couples nichent en forêt de Pins laricios. Elle est peu fréquente dans les jardins même en hiver mais
est très abondante toute l'année dans les marais.

La répartition de cette espèce en Picardie telle qu'elle est révélée par cet atlas est caractérisée par une
absence sur beaucoup de cartes notamment dans les départements de l'0ise et de 1‘Aisne. Ceci montre
que c'est une espèce à densité faible et relativement discrète en période de nidification. Malgré tout, il
est fort peu probable que des cartes ne Fabritent pas hormis celles à vocation presqwexclusive de

  

  
          

   

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature I Centrale Ornithologique Picarde _—-1 37-

cultures intensives, On doit aussi attribuer à sa précocité la faible détection de l'espèce, les
observateurs ayant surtout recherché des indices de nidification plus tard en saison.

Il existe en Europe de nombreuses sous-espèces de Mésanges à longue queue. En Europe on
en trouve cinq, mais A. c. europaeus est censée être la seule nicheuse de Picardie, elle a 1a tête claire
avec un bandeau sombre au dessus de l'oeil. Par contre les oiseaux nicheurs du Nord de PEurasie ont
la tête uniformément blanche. l] arrive d'observer dans la région des oiseaux nicheurs à tête blanc pur.
Par exemple un couple "mixte" a été observé trois années de suite à Famechon-SO- ce qui illustre par
ailleurs la fidélité au site de nidification de cet oiseau, un autre cas parmi de nombreux autres en Avril
1986 en forêt de Hez-Froidmont-ôûn" Néanmoins, selon GEROUDBT, ces individus sont très
probablement de la sous-espèce indigène; A. c. europaeus étant en effet une race instable présentant

une certaine variabilité dans la couleur du plumage de la tête.

P. CARRUÎETTE

MESANGE NONNETTE Parus palustris

Vermandois-OZ-

Noyonnais-GO-

Marquenterre-SO-
F. Crécy-SÛ-

 

Sédentaire, le couple se forme dès Janvier, pour la vie. La femelle aménage une cavité vers la
fin Mars, il n'y a généralement qu'une seule couvée par an.

   
  
     

Mésange nonnette
Parus palustris

  
 

A

nomb-Ifréquence nid. Possible nid. Probable
des mentions 0 .

211.395 211.393 16l10.1%30l19% 50/314594;

cartes 1150000 010 % 112.3 "7 9- 1 20.5 % 1s 140.9 a; 28 l 63.6 %

 
   

 
      

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature / Centrale Ornithologique Picarde . -1 33-

La Mésange nonnette se rencontre principalement dans les bois de feuillus et les haies des
vergers et ne montre pas de préférence pour les bois humides malgré son nom scientifique et
contrairement à la Mésange boréale. Elle se nourrit plutôt à faible hauteur et niche dans des cavités
qu'elle n'a généralement pas creusées.

Cette Mésange est réputée moins commune que la Boréale en Picardie et elle l'est effectivement
bien qu'elle ne soit pas vraiment rare. Ainsi, dans les forêts du Sud de 1'Oise, elle semble au moins
aussi commune que la boréale. Ailleurs, le manque de cavités disponibles peut ême un facteur limitant
que la boréale ne rencontrera pas, aussi sa distribution en dehors des grandes forêts est-elle

sporadique.

La Mésange nonnette est présente dans 1a majeure partie de la France : elle manque sur la côte
méditerranéenne et dans les Landes. Elle est beaucoup plus commune en Normandie que la Mésange
boréale et semble plus régulièrement répartie datas le Nord/Pas-de-Calais que chez nous.

F. ROUSSET

MESANGE BOREALE Parus montanus .

bois et
bos e uets

 

  
   
    

Mésange‘ boréale
Parus montantes

   

    

-1

7a 42/ 26.6 % 76 43.1 a,
a: 2o 145.5 a 32 / 72.7 a»

 

nombjfréquence esp. présente nid. possible
des mentions O .
cartes 1125000 01D % 6 8 % 28! 17.7
cartes IISOOOO 0 [-0 % 0 7.3

l3.
IO% 12l2

     

Atlas des Oiseaux Nicheuts de Picardie- © Picardie Nature j Centrale Ornithologique Picarde -_1 89-

   

Cette Mésange grise qui ressemble beaucoup à la Mésange nonnette est sédentaire à tendance
erratique; le couple se cantonne en Avril quand la femelle creuse le nid dans du bois tendre ou pourri.
Les paramètres de 1a nidification sont semblables à ceux de la Nonnette, mais il y a souvent une

seconde ponte en Juin.

La Mésange boréale se rencontre dans les mêmes habitats que la Nonnette mais plus
particulièrement dans les bois humides : peupleraies, aulnaies...C'est la Mésange grise la plus
commune en marais. Elle niche dans des cavités qu'elle creuse elle-même et parfois dans des nichoirs.
Elle est plus commune que la nonnette dans notre région car ses habitats sont plus nombreux. Dans
les secteurs où les deux espèces cohabitent, sa densité n'est pas supérieure à celle de la Nonnette, sauf
dans les milieux humides.

 

Répartition de la Mésange boréale nicheuse en France

Cette Mésange ne se rencontre en France que dans le tiers Nord-Est du pays (voir carte). Il est
intéressant de remarquer que bien que nous soyons en limite occidentale de l'espèce, son abondance

est remarquablement importante.
' F. ROUSSET

MESANGE I-IUPPEE Parus cristatus
cultivé bos uets

î

î 0.1 0,1 1.2
î
î

       
  

La Mésange huppée est sédentaire et niche dans une cavité qu'elle pratique dans les bois en
décomposition d'un arbre mort ou d'une souche. La période de reproduction s'échelonne de la
première quinzaine d'Avril jusqu'au mois de Mai. Elle ne semble pas sujette à des migrations ni à
d'importantes variations d'effectifs selon les années.

Cet oiseau aux moeurs forestières a ses effectifs les plus importants dans les forêts de
conifères, principalement de Pins, mais aussi dans les forêts mixtes. La raison en est simple : le milieu
forestier offre à la Mésange huppée un site de nidification, un couvert, une protection relative contre
les prédateurs et les rigueurs climatiques. Si toutefois on peut la rencontrer dans un milieu forestier
composé uniquement d'arbres à feuilles caduques, il est rare de la voir en milieu découvert.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picartlie Nature l Centrale Ornithologique Picarde 490-

Cette petite Mésange brune arbore comme son nom l'indique une huppe de plumes blanches et noires
qui permet de la différencier facilement des autres Paridés. En raison de son régime alimentaire
(graines de conifères mais aussi petits insectes ou araignées), son évolution est étroitement liée à celui
de son environnement (extension du boisement artificiel de conifères). En Picardie, sa répartition suit
évidemment celle des massifs de conifères et des forêts mixtes dont elle dépend. C'est donc ainsi que
l'on retrouve ses principaux sites de nidification en forêts de Compiègne, Lyons, Laigue...délaissant
les zones de grandes plaines cultivées sauf si comme dans l'Arniénois de nombreux bois relictuels ou
des plantations sont présents. -

         

Mésange huppée

Parus crisratus

A

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine
. TOTAL
des mentions O . _
cartes 1125000 2I1.3% 412.596 1911293 22/13.9%47l29.7%
cartes 150000 214.5 % 112.3 % 10 l 22.7 % 13 l 29.5 % 26 l 59.1 %

L'effet des pluies acides bien que fort peu important en Picardie a eu des conséquences plus
graves dans les régions de 1'Est de la France dégradant voire anéantissent tout un biotope. Elle
pourrait constituer un des indicateurs d'une éventuelle dégradation des forêts picardes.

5 :-

 
 

 

F. SPINELLI
MESANGE NOIRE Parus ater

Les nicheurs picards sont sédentaires. Des oiseaux nordiques sont notés chaque année en
migration pendant les mois de Septembre et d‘Octobre. Certaines années, ces migrations, se
transforment en invasions pouvant être spectaculaires. La dernière fut notée au cours de l'automne
1985 et l'on vit passer des milliers d'oiseaux début Octobre. La migration de printemps est très
discrète, elle se déroule en Avril.

La Mésange noire fréquente les boisements relativement étendus où les conifères (Epicéas,
Pins...) sont abondants. On peut alors la rencontrer aussi bien dans les conifères que dans les feuillus
et elle y est relativement fréquente. Il est curieux de noter qu'elle est pratiquement absente des Pins
laricios et noirs des dunes du Marquenterre (5 à 10 couples) : est ce la monospécificité du boisement
qui explique cette rareté? Parfois la Mésange noire s'installe dans des parcs ou des boisements clairs

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature / Centrale Ornithologique Picarde —_191-

\_f

uniquement de feuillus mais ces cas sont rares, contrairement à ce que l'on peut observer avec la
Mésange huppée.

Il s'agit sans aucun doute de 1a Mésange du genre Parus 1a plus rare en Picardie. Relativement
exigeante au niveau du choix de son biotope de nidification, il est possible de la rencontrer dans tous
les secteurs où ce milieu (grandes forêts avec parcelles de conifères) est représenté; il s'agit surtout du
Sud de 1'0ise et dans la Somme de la forêt de Crécy. Seseffectifs sont faibles comparés aux autres
Mésanges (quelques centaines de couples); ils devraient augmenter si 1a plantation de conifères se
poursuit dans les grandes forêts au détriment des feuillus.

 
 
    
   

Mésange noire
Parus axer

A

nombfiyequencg esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL
des mentions O" .
cartes 1125000 Ol0% 2l1.3% 12l7.6% 11/795 25/15.8%
cartes IISOOOO 0 l 0 % 2I4.5% 7l15.9% 7115.9942 16l36.4%
La répartition, telle qu'elle apparaît suite à cette enquête contredit celle de la période 1970-1975 qui

signalait une forte densité dans l‘0uest du département de la Somme. Il n'est pas certain du tout que
tous ces points correspondaient à des nidifications observées pendant cette période...!

   

 
     

        

G. FLOHART

MESANGE BLEUE Parus caeruleus

Vennandois-OZ-

F. Crécy-SO-

- Petites mais agressives, les Mésanges bleues si familières et communes sont sédentaires et
seules quelques rares migratrices sont observables en automne. L'impression de relative abondance

 

l “Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde - 1 92-

cartes 1125000 1l0.6% 3l1.9 % 27.117.170 76 l 48.1 % 107 l 67.7 %
A cartes 1150000 0l0% 0I0% 7/15.9% 32I72.7%39/88.6%

hivernale qu'elles donnent est due à l'habitude qu'ont ces oiseaux de se regrouper en bandes souvent
plurispécifiques pendant la mauvaise saison et de se rapprocher alors des habitations.

Dès le printemps les couples se délimiteront un territoire pour élever une ou plusieurs nichées.
Légère boule de plumes, cette mésange peut se poser à l'extrémité des branches les plus fines ou des
plantes ligneuses sans les faire plier aussi peut on la rencontrer dans tous les milieux buissonnants ou
arbustifs, les friches et les forêts (surtout en lisières), les jardins et les marais...

 
 
       
 

Mésange bleue
Parus caeruleus

   
   
   
    
      

 

 

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nomlL/fréquence esp. présente nid. possible nid. pbable nid. certaine TOTAL
des mentions O . o

     
    
     

Elle est partout abondante et comme sa cousine la Mésange charbonnière elle peut occuper les

endroits les plus invraisemblables pour installer son nid. Bien régulièrement répartie, elle est
effectivement présente sur toutes les cartes et son absence sur certaines n'est que la traduction de
visites rapides par les observateurs, la Mésange bleue sachant se montrer relativement discrète pendant
la période des nids et elle chante peu. 5 j‘
Sur toutes les cartes où les recherches ont été régulières, des indices de nidification certaine ont été
relevés, preuve de son abondance. Comme de nombreuses espèces de Passereaux, son histoire n'a
pas été retracée et il ne semble pas y avoir eu de variations d'effectifs au cours du temps et il en est de
même dans les régions voisines.

x. coMMEcr

MESANGE CHARBONNIERE Parus major

Les tricheurs picards sont sédentaires et sont rejoints par des hivernants venus du Nord-Est de
l'Europe d'0ctobre à Mars. L'espèce niche dans des cavités de Mars à Juillet et les jeunes volants se
déplaçant en famille sous Ia conduite leurs parents sont facilement observables à partir de Mai-Juin. La
migration automnale de cette espèce donne lieu chaque année à des observations d'oiseaux survolant
les dunes avant de traverser la Baie de Somme en Octobre-Novembre. On peut alors remarquer à quel
point cet oiseau n'est pas taillé pour les longs déplacements. C'est pitié de voir ses rapides battements
d'ailes pour avancer si lentement; quand le vent ne la force pas au sur-place malgré ses efforts.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Naturel Centrale Ornithologique Picarde 493-

  
 

 

 
     

cultivé ' bosuets
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Mésange charbonnière

Parus major

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nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. pbable nid. certaine TOTAL

des mentions O .
cartes 1125000 1 l 0.6% 3111945 a, 39 I 56.3 %12l1‘76.6 %
cartes 1/50000- 010% 010% 5/11.4% 37l84.1%42l95.5%

La Mésange charbonnière niche dans les trous des arbres, aussi bien dans les jardins du centre
des villes que dans les haies, les lisières forestières... Cette Mésange est moins attirée par les forêts
denses et elle est rare sans être totalement absente des peuplements de conifères purs. Proche de
l'homme, c'est l'hôte traditionnel des nichoirs artificiels (pompe à bras, boîte aux lettres, tuyau fiché
dans le sol, réservoir d'essence de voiture abandonnée“), ce qui facilite grandement l'observation
des nidifications. Cette espèce est très commune en Picardie et doit être présente partout. C'est une
espèce parmi les plus observées daræs la région au cours de cette enquête.

F. ROUSSET et X. COMMECY

   

SITELLE TORCHEPOT Sitta europaea

Il s'agit d'une espèce en grande partie sédentaire qui peut effectuer quelques mouvements
migratoires notamment de fin Août à Octobre : un oiseau bagué à Wiesbaden en Allemagne de l'0uest
a été retrouvé dans PAisne par exemple. Des transhumances sont connues en Septembre en vallée des
Evoissons où l'espèce quitte les bois des versants et des plateaux pour rejoindre les peupleraies de la
vallée. Cela correspond à la période de fructification des Noisetiers pendant laquelle l'oiseau utilise

l'écorce crevassée des Peupliers comme forge.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Naturel Centrale Ornithologique Picarde. «I94-

Les couples se forment en Février-Mars mais les parades peuvent se poursuivre jusqu'au début Avril.
L'aménagement de la cavité utilisée comme nid, avec le plus souvent rétrécissement de l'ouverture
avec de la boue et apport de copeaux de bois et feuilles de Chêne pour la cuvette, se déroule
généralement en Mars. L'envol des jeunes est régulier de rni—Mai à début Juin.

milieu 'bocage bois et
cultivé bosuets

—-—Î

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Sittelle torchepot
Sittcp europaea

 
        

nombjfréquence esp. présente nid. possible nid. prbable nid. certaine
. TOTAL
des mennons O .
cartes 1I25000 1 10.6% 1 j 0.6% 28117."! % 53 l 33.5 ‘Z: 83 152.5 %
cartes 1150000 0 l 0 % 1l2.3 % l1 l 25 % 25 l 56.8 % 37 l_84.1 %
É :-

Ia Sitelle fréquente surtout les bois et les forêts traitées en futaie avec une prédilection pour le
Chêne. Elle se rencontre également dans les grands parcs possédant de vieux arbres particulièrement
favorables. Les zones pures de Conifères sont délaissées, aussi sur 1e littoral n'est-elle présente que
bien en arrière du massif dunaire, là où les feuillus (Chêne, Hêtre, Frêne..?.) sont prédominants et
assez âgés.

Tout comme pendant la période 1970-1975, la majorité des observateurs la donnent nicheuse
certaine sur bon nombre de cartes, la Sitelle étant localisée mais peu discrète en période de
nidification. Les zones quelque peu boisées où elle est apparemment absente correspondent à un
manque de prospection sexpliquant souvent par l'absence locale d'un omithologue. Sa répartition est
localisée en Picardie puisque cette espèce est liée aux zones fortement boisées et délaisse les secteurs à
forte vocation agricole (openfields du Santerre, bocage de Thiérache...) Néanmoins de petits
bosquets peuvent accueillir des couples reproducteurs. L'espèce est aussi présente dans les régions

voisines. ' _
P. CARRUËITE

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -195-

. Verrnandois-02-

GRlli/IPEREAU DES BOIS Certhia familiaris

Cette espèce montagnarde et orientale a colonisé quelques forêts de plaine, sans doute après
1936 seulement. L'extension des plantations de conifères qui constituent son biotope est peut-être à
l'origine de cette expansion vers l'0uest, expansion qui demeure limitée à quelques très rares localités
isolées (deux dans le bassin parisien : forêts du Nord de la Sarthe et forêt de Villers-Cotterêts) (140).
Selon cet auteur, les contacts avec le Grimpereau des bois seraient trois fois moins fréquents qu'avec
le Grimpereau des jardins en forêt de Villers-Cotterêts.

Pendant 1a durée de cette enquête, au moins trois observateurs ont tenté, indépendamment les
uns des autres, de retrouver cette popuIation...sans résultat. Les difficultés d'identification suffisent-
elles pour expliquer ces échecs répétés alors que les cartes couvrant cette forêt sont parmi les mieux
prospectées? Notons, en forêt de Compiègne, quelques observations antérieures à l’enquête (en 1978
et 1980) et qui resteront sans suite. '

Une mise au point sur le statut de cette espèce en Picardie reste donc encore à faire! Disons
simplement que l'éventualité d'une disparition de cette espèce nicheuse n'est pas à exclure.

E. MERCIER
GRIMPERBAU DES JARDINS Certhia brachydactyla

cultivé bosuets

—
—
-j
—
—

Le Grimpereau des jardins est visible toute l'année mais en hiver on ne le retrouve pas toujours
sur ces territoires de nidification, ce qui témoigne d'un certain erratisme qui ne semble pas dépasser
quelques kilomètres. De par son régime alimentaire (quête de petits insectes dans les anfractuosités et
crevasses des troncs d'arbres) il n'est pas le moins du monde affecté par des températures froides ni
les longues périodes denneigements. La reproduction peut commencer de début Avril à la fin Mai,
elle se limite généralement à une seule ponte. La seconde quant elle a lieu ne commence que fin Juin.

   
  

 

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Dépendant complètement des arbres à feuilles caduques pour sa nourriture et sa nidification, le
Grimpereau des jardins se rencontre partout où il y a ce type de végétation ce que ne suggère pourtant
pas son nom français. .Il fréquente les forêts, les bois et les bosquets, les peupleraies, les marais
boisés, les plantations d'alignement le long des routes ou des allées, les vergers, les parcs urbains...
et même les jardins (quand mêmel! mais seulement s'ils sont plantés de grands arbres).

_ La définition du statut ancien du Grimpereau des jardins en Picardie pose un problème. En
effet, bien que reconnu en tant qu'espèce différente du Grimpereau des bois dès 1820, il semble que
les auteurs picards du XIX et du début du XX siècle n'aient pas admis cette séparation et aient
continué à considérer nos Grimpereaux comme des "Certhia familiaris". Cette position que l'on
considérerait maintenant comme rénograde, trouve une certaine justification dans l'impossibilité
qu'avaient ces scientifiques de comparer dans la nature ces deux espèces; les voyages ornithologiques
n'étant pas encore pratiqués de façon courante. Toujours est-il que c'est dans la rubrique "Grimpereau
familier" (ancien nom du Grimpereau des bois, Certhia familiaris) des textes écrits à ces époques que
l'on trouve le statut du Grimpereau des jardins qui apparaît comme fort proche de celui qu'il est
actuellement. '

Cet oiseau a été trouvé nicheur (avec des indices probable ou certain) sur toutes les cartes au
1/50 000. Au 1/25 000, la distribution apparät comme continue dans les grandes vallées et les forêts
de l'Oise où ce Grimpereau doit donc être abondant. Ailleurs, l'espacement des couples, leur grande
discrétion en période de nidification et donc les difficultés de repérages expliquent les absences
inexplicables autrement : même sur les plateaux, chaque carte au 1125 000 contient des biotopes
favorables qui doivent être occupés. - -
L'espèce semble donc présente dans toute la Picardie même si une certaine hétérogénéité des densités,

illustrée par 1a carte, appmt.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -196-

 
   
   
  

Grimpereau des jardins

Certhia brachydactyla

   

   
  
 

nombjfçéquence esp. présente nid. possible
des mentions O ’ .

cartes 1l25000 0 I 0 % 2 l 1.3 %

cartes 1150000 0 I O % 0 l 0

De même, il est présent sans doute avec ailes effectifs comparables dans toutes les régions
voisines de la Picardie.

3s1i24.1% ‘/36.7%98l62%
a» l56.8%42/9S.5%

5s
2s

 

i E. MERCIER

LORIOT D’EUROPE Oriolus oriolus

Vetmandols-OZ-
N oyonnais-GÛ-

Marquenterre-80—

F. Crécy-SO-

 

Migrateur, ses coups de sifflets et ses milles roulées annoncent les beaux jours, le Loriot ne se
faisant entendre que da.r1s les premiers jours de Mai, parfois un peu plus tôt. Quelques chants se font
encore entendre en Août alors qu’i1 a été presque silencieux en Juillet puis il repart vers PAfrlque

passer Phiver.

Oiseau forestier, le Loriot niche dans les forêts et les bois (même ceux de petite taille sur les
plateaux cultivés ou ceux humides du Marquenterre), les marais boisés et surtout les ripisylves, y
compris les peupleraies. c’est donc surtout les grands arbres que cet oiseau recherche, que le milieu
soit sec ou humide.

Le Loriot est présent sur 1a quasi totalité des cartes de la région et il ne doit manquer sur
aucune (sa discrétion malgré un plumage très voyant et le peu de temps pendant lequel il se manifeste
par son chant doivent expliquer les lacunes constatées lors defenquête). Il est surtout abondant dans

Atlas des Oiseaux Nîcheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ _ —197—

les vallées où la fréquence élevée des grands arbres qu’il affectionne est importante; il est plus
dispersé dans la plaine maritime. Très territorial, ce sont plusieurs centaines de couples que chaque
département picard accueille et il ne semble jamais y avoir eu de fluctuations importantes de
populations d'après la littérature ancienne consultée.

 
  
    
  

Loriot d‘E_urope
Oriolus oriolus

   

     
 
    
    

 

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nombJfréqucnce esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine
. TOTAL
des mentions O . -
32 l 20.3 92': 611'38.6 % 97 l 61.4 ‘if:
25% 26l59.1%38/86.4%

Dans les régions voisines, il est en est de même mis à part en Nonnandie où il est assez rare,
surtout à l'ouest de cette région; il est d’ailleurs quasiment absent de Bretagne.

x. COMMECY et F. SUEUR

PlE-GRIECHE ECORCHEUR Lanius collurio

Cette Pie-grièche est un visiteur d'été qui hiverne dans le Sud de l'Afrique. Elle est présente
dans notre région de fin Avril à début Septembre et c'est la migration de printemps qui est la plus

perceptible.

L'Ecorcheur est un oiseau des milieux ouverts. On peut le rencontrer où coexistent une strate
herbacée riche en insectes dont elle se nourrit et une strate buissonnante si possible constituée
d'épineux (Aubépines, Eglantier...) Cette association correspond en Picardie à des milieux forts
divers : friches, larris, pâtures, clairières ou même jeunes plantations de conifères.

Cet oiseau semble avoir occupé toute la Picardie au siècle damier et au début de celui-ci sans que l'on
puisse se faire une idée des densités qui étaient présentes. A cette époque une grande partie de
l'Europe accueillait d'ailleurs des Pies-grièches écorcheurs nicheuses. Depuis une soixantaine
d'années une régression des populations et de l'aire de répartition de l'espèce est sensible sur tout le
continent. Cette diminution a commencé en Grande-Bretagne vers les années 1930-1940, alors que
toute la France était encore occupée. Depuis, on a assisté à un abandon sans doute progressif d'une
grande partie de la Picardie, mais les étapes en sont mal connues; on sait juste que l'espèce a disparu
du Vermandois vers 1965. A l'issue de Penquête nationale (1970-1975), il est apparu que la Picardie
se situait à l'ouest de la limite occidentale de l'aire de répartition continue de l'espèce. En effet, au

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Pieardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde —198-

Nord-Ouest d'une ligne Mézières, Châlons, Sens, Angers, Vannes, l'Ecorcheur a quasiment disparu.
Seuls des couples isolés ne se reproduisant qu'une seule des années de Penquête ont été signalés (ceci
correspond pour la Picardie aux cartes de St-Valéry/Somme, Compiègne, Hirson et Vervins). Des
observations réalisées depuis 1978 et pendant Penquête, permettent d'affiner quelque peu cette image
et de repousser vers Pûuest 1a limite de cette répartition continue quelque part dans 1e département de

1'Aisne (Voir carte).

   
       
        

Pied grièche écorcheur
Lanius collurio

 
  

     
  

A

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL
des mentions O Q

cartes 1l25000 3/1.9% 2/1395 412.596 9/5.7% 13l11.4%

cartes 1150000 1 I 2.3 % 214.5 % 3 l 6.8 % 6/1315 % 12 127.3 %i

      

 

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature f Centrale Omimologique Picarde -199-

En effet, depuis 1978, chaque année apporte son lot d'observations de couples de Pies-grlèches
écorcheurs en Thiérache et même plus généralement dans tout le département de l'Aisne (forêt de
Coucy, de St-Gobain, région de Sissonnem}. Il semble à priori impossible d'admettre que cela
correspond à une reconquête de la Picardie. Dans le contexte national et européen de l'espèce, il est
beaucoup plus vraisemblable de supposer que les populations de l'Aisne avaient en grande partie
échappé aux observateurs de l'époque. Pourtant, l'installation de couples dans des secteurs de
Thiérache inoccupés précédemment a été observée en 1980. Par la suite ces nouveaux sites se sont
pérennisés et ont même pris de l'ampleur. Par exemple à Englancourt-02- : 0 couple en 1979, 1
couple en 1980, 4 couples en 1983... S'agit-il de cas isolés ou cela témoigne-t-il d'une réelle et
inespérée progression numérique et géographique de l'espèce? Le suivi de ces populations dans les
années prochaines apportera peut-être de nouveaux éléments de réponse.

En dehors du département de l'Aisne, la situation décrite par la précédente enquête est toujours valable
: les points mentionnés sur la carte ne concernent apparemment que ‘des couples uniques et instables
d'une année sur l'autre.

Les effectifs totaux en Picardie sont probablement compris entre 50 et 100 couples dont les 9/10 se

concentrent dans deux secteurs qui restent des bastions pour notre région (voir carte).
Dans toutes les régions voisines, à part les Ardennes, la situation est semblable à ce qui s'observe

dans la Somme et dans l'Oise. Dans les Ardennes par contre, le peuplement reste important.

Selon les différents auteurs, la régression généralisée de la Pie-grièche écorcheur est à relier à
une océanisation du climat qui lui serait défavorable. Il semble en tout cas certain que des fluctuations
ont été observées de longue date. Ainsi sur la commune de Gouvieux—60-, l'espèce était très
abondante avant 1880 puis entre cette date et 1905 (au moins) elle a curieusement disparu. Cette
régression locale (t?) n'est pas à relier directement à la chute des effectifs qui ne sera observée que plus
de 50 ans plus tard en Europe. Il est possible que des facteurs climatiques en zone d'hivernage

puissent expliquer certaines des fluctuations négatives.

H. DUPUICH et E. MERCIER
PIE-GRIECHE A POITRINE ROSE

Ce visiteur d'été à répartition sporadique est très fortement en régression en France et en
Europe. Il a disparu de Picardie, même au passage, depuis au moins un demi-siècle, mis a part une
observation en Avril 1975 en forêt de Compiègne—60-.

En période de nidification, il ne semble d'ailleurs n'avoir jamais occupé notre région de façon
permanente. Une seule mention ancienne est en effet connue, elle concerne un mâle tué avant 1914 et
provenant d'un couple ayant niché dans les environs de Ault-SO- (114).

La Pie-grièche à poitrine rose ne fait donc pas partie de l'avifaune nicheuse actuelle de Picardie.

E. MERCIER

PIE-GRIECHE GRISE Lanius excubitor

Les oiseaux nicheurs de Picardie occupent leur territoire de nidification toute l'année; des
hivemants originaires de Scandinavie viennent grossir les effectifs durant la mauvaise saison. La
nidificationdébute très tôt : les couples se forment entre mi-Février et mi-Mars, la ponte a lieu entre
mi-Avril et la fin Mai et la saison de reproduction se termine avec la dispersion des juvéniles en Août.

La Pie-grièche grise occupe deux types de milieu dans la région
- les vallées et les marais arrières littoraux : elle chasse alors dans les prairies humides, les
mégaphorbiaies, les jeunes peupleraies et niche dans les Peupliers adultes ou les arbustes.
— le bocage et les bois (Thiérache) : elle chasse alors dans les prairies et les haies ou en lisières de bois.

La Pie-grièche grise peut être trouvée nicheuse dans toute la Picardie si les biotopes favorables
existent. Elle habite la plaine maritime picarde et les grandes vallées (Authie, Somme, Aisne et Oise)

ainsi que leurs affluents.
En comparaison avec l'enquête nationale 1970-1975, elle a "disparu" de 1l cartes 1/50 OOOet est

"apparue" sur 5 cartes. Dans le détail on constate une augmentation du nombre d'indice dans 1'0ise et
l‘Aisne ce qui correspond manifestement à une meilleure prospection pour cet Atlas; par contre une
régression apparaît dans la Somme avec une disparition sur certaines cartes même parmi les mieux
prospectées. Le bilan global est donc probablement négatif.

Différentsfacteurs peuvent expliquer ceci :

‘Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde —2ÛÛ-

- succession d'hivers rigoureux (cela diminue le nombre de nicheurs comme il a été montré dans le
secteur de Boves-80- après l'hiver 78-79) (035).

- utilisation de pesticides (diminution du nombre de proies et contamination directe)

— disparition de biotopes. Ce demier facteur ne semble intervenir que ponctuellement et ne peut être
généralisé, de nombreux sites à priori favorables ne sont en effet pas ou plus utilisés.

Cette diminution constatée en Picardie est cependant limitée en comparaison avec d'autres régions :
ces dernières années elle a disparu des Pays-bas et d’Auuiche en tant que nicheuse et il ne subsiste

que 4-5 couples en Suisse.

 

o Nid. certaine 0 Nid. probable . Nid. possible O Présence

Comparaison des cartes de répartition de la Pîe-grièche grise nicheuse en Picardie

-w,_

l: Population me et localisée
Population sporadique

Population dense

   

Répartition de la Pie-grièche grise en France

Les effectifs régionaux doivent être compris entre 50 et 1'00 couples (l0 dans les marais arrière
littoraux, 20-30 pour les vallées de la Somme et de l‘Authie...Ceci pour les secteurs peuplés de façon
continue, les autres couples étant plus dispersés. Localement certains secteurs favorables peuvent être
lsêttirés avec une densité de 1 couple/m Ha sur quelques ldlomèues de vallée (Boves-80-, vallée de la
oye). ' '
L'avenir de l'espèce sera assuré si les vallées conservent leur visage actuel; ceci impose :
conservation des mégaphorbiaies et des prairies
—limitation des cultures et de la populiculture
Jimitafion de la fréquentation '
-arrêt du drainage;

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde . _-2Û1-

et si le remembrement ne fait pas disparaître les haies du bocage!

 
     
 
  

Pie . grièche grise
Lanius excubitor

  

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. pbable nid. certaine TOTAL
des mentions 0 .
714.496 3/1.9% 6/3.8% 13l8.2%29l18.4%.
cartes 1150000 3 l 6.8 % 1 l 2.3 % 2 l 4.5 % 10 l 22.7 % l6! 36.4 %
Avec ses populations encore fortes et régulièrement réparties, la Picardie possède une part

importante (+50%) des Pies-grièches grises du tiers Nord de la France et se doit d'agir pour continuer
à offrir à cette espèce des conditions favorables à son maintien.

   

G. FLOHART

PIErGRIECHE A TETE ROUSSE

Ce visiteur d'été aux moeurs de rapace est actuellement un Passereau à répartition méridionale.
Pourtant ce fut un nicheur picard dans un passé pas si lointain. Aussi, il était donné comme nicheur
dans la région d'Abbeville dans la seconde moitié du IflX siècle. Quelques années avant 1900, il était
encore un nicheur abondant à Gouvieux—60—. C'est vers cette époque qu'il se fait plus rare à Gouvieux
et que semble s'initier une régression sensible à l'échelle de 1'Europe. En 1936 sa limite de répartition
septentrionale passait déjà au Sud de notre région; quelques cas de nidification sont encore signalés
ensuite : en I955 dans le Vermandois et entre 1970 et 1975 lors de l'enquête nationale sur la carte de
Meaux (20% seulement en Picardie). L'unique indice recueilli pendant la présente enquête sur la carte
de Guise correspond au cantonnement en 1985 et 1986 d'une femelle de Pie-grièche à tête rousse. Le
site choisi correspond à. une prairie parsemée d'Aubépines en bordure d'un bois. Il est
particulièrement important de souligner que cette femelle était appareillée avec un mâle de Pie-giièche
écorcheur. Cette mention de couple mixte semble être unique; aucune naissance n'a néanmoins pu être
constatée. - '

E. MERCIER et C. SCUOTTO

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -2Û2-

GEAI DES CHENES Garrulus glandarius

Vennandois-GZ-

Noyonnais-ôû-
Marquenterre-SO-
F. Crécy—80-

 

Le Geai des chênes est un oiseau sédentaire aisément repérable par son plumage ou par ses
cris. Les observations de cet oiseau sont plus fréquentes en hiver car les effectifs tricheurs sont
renforcés par des migrateurs arrivés en Octobre et surtout en Novembre. Ces migrations peuvent
prendre certaines années l'allure dïnvasions. En hiver la fréquentation de nouveaux milieux (marais,
petits bosquets isolés...) renforce cette impression d'abondance. Les migrateurs repartent en Mars-

Avril.

      
    

Geai des chênes
Garrulus glandarius

  
   

   
  

nombjfréquence esp. présente nid. possible nid. pbable nid.‘ certaine
_ . , TOTAL
des mentions O o a - _,
cartes 1125000 412.5 % 41125.91 % 5313.3.5 % 105 x 66.5 %
cartes 1150000 112.3 % 3 /6.8 % 15/34.1% 22/50 % 41 l 93.2 %

Comme son nom l'indique le Geai des chênes est inféodé au milieu forestier avec en particulier
le présence de Chênes; ce dernier par lintertnédiaire de ses glands entre dans une grande part du
régime alimentaire (environ 50%); 1e Geai participe d'ailleurs à la dissémination de cet arbre.

Les effectifs sont stables, l'oiseau compensant la diminution de certains de ses biotopes par son
adaptation à d'autres milieux tels que les parcs urbains. Les nids sont principalement établis en forêt
de conifères et surtout de feuillus mais il n'est pas impossible d'en découvrir dans des haies plus ou
moins touffues. En Picardie, sans être rare, le Geai des chênes est une espèce localisée, éliminée
qu'elle est des zones de cultures et n'appréciant que peu les marais boisés. Même dans ses biotopes
préférés, les densités sont faibles. ' .

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -2Û3-

Cette espèce se montre tout aussi abondante dans les régions périphériques.

F. SPINELLI

PIE BAVARDE Pica pica

Nul oiseau n'est mieux connu en Picardie que la Pie bavarde qui ponctue nos dialogues de
nombreuses expressions qui la caractérise (bavard, voleur...comme une Pie). Cet oiseau aux couleurs
singulières est présenté négativement dans la tradition; ne dit—on pas que l'observation des Pies (ou
des Agaches en patois) est maléfique lorsqu'on les voit voler en nombre impair ou lorsqu'elles
s'envolent sur le côté gauche?

Cet oiseau est exclusivement sédentaire. Dès le courant Janvier la Pie peut se livrer à des parades et
des jeux nuptiaux. Les premiers nids sont édifiés au cours du mois de Février, parfois des fin Janvier;
les deux partenaires que l'on dit unis pour la vie participent à la construction. C'est un grand nid
sphérique qui a la particularité d'être presque toujours couvert d'un dôme de branchettes. Ce nid édifié
indistinctement dans les cimes des arbres (Hêtre, Châtaignier, Noyer...) ou dans des buissons
(Argousiers, Eglantiers, Epine-blanche...) n’accueille généralement qu'une seule couvée.

Dès le mois d'Octobre et durant une partie de l'hiver, les Pies se rassemblent, formant parfois de
petites troupes dépassant rarement une vingtaine d'individus; elles peuvent aussi former à cette époque
de l'année des dortoirs parfois importants (plus de 60 oiseaux).

 
 
   
    
    

Pie bavarde
Pica pica

   

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A

nombjfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL
des mentions O . . ‘
cartes 1125000 3/1.9 % 1 f 0.6% 40! 25.3 % 82 f. 51.9 ‘il: 126179.? %
cartes 1150000 0l 0 % 0 l0 % 9 l 20.5 ‘fa’ 33/75 % 42/ 95.5 %

La Pie bavarde visite les terres cultivées si elles sont contiguës ou prolongées par des buissons
et des arbres où elle pourra se percher. Son biotope de prédilection demeure cependant 1e milieu
bocager où sa densité est importante. On la rencontre aussi fréquemment à proximité des lieux habités
(villes et villages) et en conséquence dans les parcs urbains, les vergers; elle fréquente aussi les

 

         

_ lisières des bois et des forêts de même que les peupleraies des talwegs.

Sa présence a été relevée sur toutes les cartes de Picardie où c'est un oiseau commun. Peu
exigeante cette espèce n'est pas assujettie à un milieu spécifique et son ubiquité explique ses effectifs

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Naturel Centrale Ornithologique Picarde _ -2Û4—

importants bien que sa densité soit la plupart du temps assez faible. Cette espèce ne semble pas avoir
subi de variations importantes d'effectifs au cours de ces deux demiers siècles.

Ce statut n'est pas propre à notre région et peut s'étendre aux régions limitrophes.

A l'instar de son plumage, une dualité antagoniste émane de cet oiseau toujours actif : à la fois méfiant
et intrépide. ‘Si le paysage de bocage a disparu de nombreuses contrées, cet oiseau s'est adapté à de
nouvelles conditions de vie puisqu'on peut maintenant le rencontrer aussi bien sur les décharges
publiques et sur les laisses de mer qu'au bord des routes où une nouvelle manne alimentaire
providentielle a fait son apparition (animaux écrasés). Sans conteste cet oiseau au habillage

caractéristique est l'une des espèces les plus connues de notre région.

I. M. SANNIER

CHOUCAS DES TOURS Corvus monedula

Les nicheurs picards sont sédentaires; ils sont rejoints par de nombreux migrateurs en hiver.
Pendant cette période les Choucas restent en groupes souvent avec des Comeilles noires et des
Corbeaux freux. Les dortoirs hivernaux de plusieurs milliers de Corvidés dont des centaines de
Choucas sont courants. La migration d'automne est très sensible de fin Septembre à Octobre-
Novembre et pendant les coups de froid (004). Ces périodes particulièrement froides voient s'installer
des milliers de Choucas en Picardie, essentiellement dans la plaine maritime picarde. La migration de

printemps est elle très discrète.

 

Choucas des tours
Corvus monedula

    

  
      
    

A

‘esp. présente nid possible nid. probable nid. certaine TOTAL

O 0 a
311.979 17l10.8%58l36.7%8ll51.3%
010% 1l2.3% 4l9.1% 331757.: 38I86.4%

Les Choucas nichent le plus souvent en colonies monospécifiques de quelques couples à
quelques dizaines de couples mais ils peuvent aussi nicher isolément : on en connaît de nombreux cas
dans les villes comme Arniens par exemple où ces oiseaux nichent dans les cheminées des maisons
individuelles. On peut aussi fréquemment trouver des nids dans les arbres surtout au sein de colonies
mixtes où ils sont associés avec ceux du Corbeau freux (Saint Quentiu-Û2—, Poix-80-...). La
localisation typique des nids pour l'espèce reste les rochers, les falaises (falaises littorales ou sur des

nombJfréquence
des mentions

cartes 1125000

cartes 1/50000

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ Q05-

fronts de carrières de versant de vallées) et les bâtiments ou les ponts. Sur ces sites il utilise
essentiellement des cavités car il ne construit que rarement un nid.

Les auteurs du XlX et du début du XX siècle citent le Choucas des tours comme commun en
Picardie. A l'échelle de l'Europe cette espèce est en expansion actuellement, toutefois des régressions
locales ont été observées dans notre région (comme dans le Vermandois par exemple où des "chutes
d'effectifs" sont citées). D'une manière générale une stabilité des effectifs est constatée, la fidélité aux
sites de nidification est de règle tant pour les colonies que pour les couples isolés.

Nichant en ville, cette espèce est aisément observable, mais étant localisée, quelques colonies
peuvent échapper à l'observation. C'est sans doute ce qui explique certaines lacunes laissées aussi
bien pendant l'enquête nationale (1970-1975) qu’après celle-ci. On peut en effet supposer qu'il est
possible de trouver au moins une colonie ou des couples isolés sur chaque carte. On notera néanmoins
que la plupart des villages des plateaux en sont dépourvues. En Picardie l'espèce semble surtout
représentée dans les vallées et n'est implantée sur les plateaux que dans les bourgs de quelque
importance. Le maintien des populations semble directement lié au respect des cavités utilisées en
période de nidification aussi la destruction des vieux arbres signifie-t-elle souvent 1a disparition de la
colonie. Inversement sur les falaises maritimes une certaine expansion est sensible entre 1983 et 1985
(respectivement 26 et 47 couples) (156 et 121). A ce sujet il faut noter que l'utilisation des falaises ne
semble être intervenue qu'au cours de la fin du siècle dernier et pendant la première moitié du XX
siècle. En Bretagrte la nidification sur les falaises côtières ne semble dater que du troisième quart de ce
âiècle. Il s'agit là, comme pour l'Hironde11e de fenêtre d'un retour spectaculaire à son biotope

'origine.

Bien qu'aucun élément précis de densité ne permette de l'affirmer, on peut néanmoins penser
que l'espèce présente des effectifs similaires dans les régions voisines de la notre. En France, ce n'est
qu'en Corse et en Aquitaiiae que l'espèce manque.

X. COMMECY et E. MERCIER

CORBEAU PREUX Corvus frugilegus

Ce corvidé est sédentaire en ce qui concerne ses populations nicheuses locales, mais des
apports importants d'individus venus d'Europe de l'Est et du Nord ont lieu en automne. Ce sont
plusieurs centaines de nrilliers d'individus qui s'additionnent ainsi à nos nicheurs pour hiverner sur
place. Le passage migrateur d'automne est net, celui de printemps est beaucoup plus discret et se
prolonge jusqu'en Avril. Dès la fin Février et surtout en Mars, les nicheurs se regroupent sur les
colonies et entament la construction des nids ou la réfection de ceux élaborés lors des armées

précédentes.

Deux milieux complémentaires sont nécessaires aux Preux en période de reproduction; une -

zone de nourrissage où les adultes trouvent une nourriture aussi bien végétale qtfanimale (vers de
terre, insectes, larves...) indispensable à la croissance des poussins, les champs cultivés et les pâtures
sont ainsi utilisées et une zone de nidification où la colonie puisse s'établir. Il s'agit souvent d'un petit
bois de feuillus (entre 1 et 10 hectares), couramment des Hêtres ou des Frênes ou des Peupliers dans
les vallées. Les parcs urbains sont régulièrement utilisés mais concement une fraction marginale de la
population picarde. -

Le Corbeau freux nichent est sans doute une acquisition récente de la Picardie. Ainsi en 1860,
seuls des individus de passage ou hivemants étaient signalés dans l'arrondissement d'Abbeville alors
qu'actuellement près de 40 colonies regroupant plus de 1500 nids ont été recensées en 1985 dans ce
même arrondissement. C'est cette absence ou rareté ancestrale qui explique sans doute pourquoi la
langue picarde ne distingue pas le Preux de la Corneille. L'implantation de l'espèce en Picardie a dû
avoir lieu au cours de la première moitié de ce siècle, comme dans le reste du Nord de la France.
L'augmentation spectaculaire que nous avons décrite pour l'arrondissement d'Abbeville se retrouve
dans toute la région et cette prolifération d'un oiseau considéré comme un nuisible par les populations
rurales n'a pas eu lieu sans provoquer forces destructions. Ainsi, et à titre d'exemple, entre 1950 et
1978, la population nicheuse du Vermandois est passée de 407 couples à 25 couples,(sans que cela
puisse refléter une tendance naturelle extrapolable à l'ensemble de la région, l'espèce étant toujours
prospère). La répartition récente des colonies du Corbeau freux a fait l'objet de deux enquêtes dans la
Somme, organisées en 1978 et 1985 par la fédération des chasseurs et ROBERT (127) Ces enquêtes
prétendirent montrer entre autres, une grande hétérogénéité de la répartition départementale des
colonies avec notamment des "blancs" importants dans certains secteurs. Des contrôles que nous

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Naturel Centrale Ornithologique Picarde _ —206-

avons effectué dans ces "blancs" nous ont permis de trouver des colonies en nombre significatif à
l'exclusion notable de la frange littorale. La cartographie de détail publiée par I.C. ROBERT ne
semble donc refléter que la motivation de ses informateurs. En fait, il semble que le facteur limitant
corresponde aux ressources en nourritures disponibles et qu'en région d'"open field" où les sites de
colonies sont rares mais où la nourriture est abondante, les oiseaux se regroupent en quelques grosses
colonies- (supérieures à 100 nids) quitte à faire une forte distance pour aller s'alimenter (1/4 des Preux
de la Somme vivent dans le SanterreD. Inversement, là où. les bosquets abondent, les colonies plus
nombreuses ne dépassent que rarement la cinquantaine de couples. -

  
   
       

Corbeau freux
Corvus frugilegus

-J

nome/fréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine
. TOTAL
des mentions O . _
cartes 1125000 0 l 0 % 110.695; 10 I 6.3 % 89 l 56.3 % r00 163.3 %
cartes 1/50000 "0 I‘ 0 % 0 f 0 ‘il: 2 l 4.5 0/1} 38 186.4 % 40 l 90.9 %

Ce qui vient d'être dit au sujet du département de la Somme au paysage relativement homogène
n'est certes pas vrai pour le reste de la Picardie caractérisé par une mosaïque de paysages parfois
défavorables aux Preux. Ainsi, à l'image de la frange littorale déjà évoquée, il est certain que la
plupart des "blancs" relevés par la carte que nous produisons sont significatifs et neneflètent que pour
une faible part des lacunes de prospection dont l'éventualité est peu crédible à l'échelle du 1/25 000
utilisée pour quiconque connaît le manque de discrétion des corbeautières au cours de printemps.
Parmi ces zones peu favorables‘ à l'espèce nous citerons les forêts et les bocages denses qui en
Picardie se trouvent uniquement dans 1'Oise et 1'Aisne.

 
       

 
 

Honnis par les populations rurales, le Corbeau freux est un oiseau trop souvent persécuté;
l'ensemble des études sur le régime alimentaire du Preux en été montre pourtant qu'il a une action
éminemment favorable et utile à l'agriculture. Ceci n'est pas vrai en hiver où les hordes d'oiseaux
nordiques et orientaux posent de réels problèmes au monde rural; toujours est-il qu'en aucun cas le tir
des reproducteurs sur les colonies ne pennetua de résoudre le problème du nombre des hivemants. Le
seul effet de ces destructions d'un autre âge est de supprimer d'utiles auxiliaires de l'agriculteur!

E. MERCIER

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ —2Û7-

CORNEILLE NOJRE Corvus corone

Vennandois-OZ»

Marquenterre—80—
F. Crécy-SÛ-

 

Si les nicheurs locaux sont certainement des sédentaires totaux, des individus de cette espèce,
nicheurs nordiques, n'en sont pas moins observés régulièrement en migration postnuptiale et en
hivernage. Le cycle de reproduction commence tôt, les nids étant toujours édifiés avant que les arbres
n’acquièrent leur parure printanière; il s'étend de début Mars à fin Juin, des jeunes non émancipés
étant encore observés début Juillet. Evoluant habituellement par couple dans leur recherche
alimentaire, elles peuvent parfois se rassembler en petites bandes en période hivernale alors qu'un
certain nombre de juvéniles passent une partie de cette saison en compagnie de leurs parents. Une
seule couvée annuelle est pratiquée. Des groupes de non-tricheurs peuvent être observés en période de
reproduction sur la périphérie des grands massifs forestiers.

 
 
   

Corneille noire
"Corvus corone

       

nombjfrequençc esp. présente nid. ossible nid. pbable nid. certaine TOTAL
des mentions O .
cartes 1125000 0 l 0 % I_1.
cartes 1150000 0 l 0 %

P
9% 43/27.2%98l62% 144/9l.l%
/0% 5/11.4%38/36.4%43/97.7%

La Comeille noire se rencontre dans tous les milieux : en rlpisylve où elle niche communément
dans les Peupliers, dans les bois et les forêts, en plaine où elle peut mettre à profit des arbres isolés et
auprès des habitations, dans les parcs et les vergers. Elle niche partout où il y a des haies et arbustes
assez hauts (un rideau de Cytises peut lui convenir) mais de préférence dans les parties élevées des
feuillus et parfois des résineux. -

3
O

         

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Cemzrale Ornithologique Picarde —203-

La Comeille noire a toujours été abondante et perçue comme un oiseau maléfique aux capacités
‘adaptation exceptionnelles. Les effectifs de cette espèce semblent stables dans la région mais on peut
signaler une importante baisse documentée dans les marais du Vennandois dans le troisième quart de

ce siècle.

Cette espèce est omniprésente en Picardie (présente sur 100% des cartes 1/50 000) aussi bien
dans les secteurs boisés où elle bénéficie de postes d'observations pour la chasse qu'en plaine où elle
recherche sa nourriture au sol. Le ‘maintien de ses effectifs s'explique par le fait- qu'elle n'est plus
victime de dénichages systématiques dont elle était autrefois l'objet mais aussi parcequblle utilise de
nouvelles sources alimentaires tant sur les décharges qu'au bord des routes où elle exploite les
cadavres des nombreuses victimes de la circulation automobile.

Ses effectifs et sa répartition sont similaires dans les régions voisines.

Si on peut reprocher à ce Corvidé d'être un redoutable prédateur lorsqu'il défend son territoire,
même contre des espèces aussi grandes et puissantes que les Buses‘ variables, de se nourrir des oeufs
et jeunes d'autres espèces animales, son mode de reproduction de type territorial strict et non colonial
limite de fait ses populations et empêche toute prolifération préjudiciable à l'environnement.

J .M. SANNIER

CORNEILLE MANTELEECorvus corone cornix

La Comeille mantelée est essentiellement une hivemante présente sur le littoral picard de mi-
Octobre à mi-Avril. Ses effectifs régressent et sa période de présence à tendance à se raccourcir. Les
données en dehors de ces dates et à l'intérieur des terres deviennent très rares (155). '

En hiver, la Comeille mantelée fréquente surtout le milieu dunaire, Festran sableux et les
estuaires, plus occasionnellement les prés et les cultures.

AŒXIX siècle, alors que Thivernage de cette sous-espèce de Comeiîle était beaucoup plus

conséquent quäictuellernent et ce probablement dans toute la Picardi , sa nidification était signalée au
moins dans les bois et les dunes de l'arrondissement d'Abbeville et à cette époque comme au début du
XX siècle, on peut d'ailleurs considérer que la nidification de cet oiseau était occasionnelle mais non
exceptionnelle dans le Nord et l'ouest de la France.
Pour la période moderne, deux mentions incert ' e ou possible seulement sont connues. Dans la
région d'Amiens-80— au début des armées 70, un dividu a été tué en période de reproduction dans
une colonie de Corbeaux freux. Pendant cette enquête, un oiseau a été noté le 13 Mai 1985 à
Boismont-SO- toujours en compagnie. de cette dernière espèce à proximité d'une de ses importantes
colonies. .

Cette disparition ou raréfaction extrême des cas de nidification de la Corneille mantelée en
Picardie comme en France continentale est à mettre en parallèle avec son recul en tant que
reproductrice vers le Nord-Est de l‘Europe face à la progression de la Comeîlle noire.

E. MERCIER et F. SUEUR

GRAND CORBEAU Corvus corax 5- fi
Au Moyen-âge, le Grand Corbeau était commun dans tout le pays. Les tableaux et gravures le
représentent souvent sur les champs de bataille ou près des gibets. Depuis, les persécutions l'ont
confiné, en France, aux côtes rocheuses bretonnes et aux montagnes. Ce n'est que depuis le milieu de
ce siècle qu'une légère reprise est sensible. a

En Picardie, vers 1860, on le connaissait encore nicheur en forêt de Crécy-SO- et en plus grand
nombre sur les falaises maritimes. La nidification en forêt de Crécy a encore été signalée en 1885.
Cette répartition devait déjà résulter d'une régression puisqu'il ne semblait plus être alors qu'un oiseau
de passage dans les forêts du Sud de l'0ise. Les derniers sites de reproduction connus sont désertés
au moins depuis 1932.

La légère reprise constatée dans certaines régions d'Europe, même voisines (Ardennes belges par
exemple où l'espèce a étéréintroduite) n'est pas encore sensible chez nous et seules deux observations
derratiques ont été signalées depuis 20 ans. ‘

E. MERCIER

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde _ -209-

ETOURNEAU SANSONNET Stumus vulgaris

cultivé bos u uets

—

IIËËËNWHËIIIIIIIIIIIIIIEIIIEII

INWWWËËEIIIIIIIIIIIIIEIIIIEII
IIIII IIIII
IIIII

 
  

 
      
     

 

IMËËWËËËH
F. CIécy-SO-

Les nicheurs picards sont probablement sédentaires et ils sont rejoints en hiver par des
individus orientaux; une estimation régionale des hivernants en 1978 donne : 4 115 000 individus
présents soit 7% des hivemants français. Tous ces oiseaux se réunissent dès le mois d'Août en
dortoirs, souvent situés en marais ou dans les arbres, voire sur des édifices urbains. Ces dortoirs
grossissent au fur et à mesure de l'arrivée de nouveaux migrateurs et au coeur de l'hiver ils peuvent se
concentrer chaque soir en plusieurs milliers voire plusieurs centaines de milliers d'oiseaux pour les
plus importants de ces dortoirs. Ces rassemblement, bien que réduits sont encore observables alors
que la nidification a déjà commencé : en Avril et jusqu'à fin Juillet. C'est en Mai que cette espèce est
la plus détectable en tant que nicheuse, les adultes se montrant peu discrets pour nourrir et les cris des
jeunes sont très audibles. Selon les couples, une ou deux nichées peuvent être élevées par année.

    
  
     
     
   

Etourneau sansonnet
Sturnus vulgaris

     
 

 

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ÉQEÆEÆ
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L.

nombJfi-équence csp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL -
des mentions Q . V

cartes 1125000 1 I 0.6% 1 l 0.6% 26/ 16.5 % 107 l 67.7 1351854 %

cartes 1150000 0 I 0 % 0 l 0 % 4 l 9.1 % 39 l 88.6 % 43 l 97.7 %

Espèce très opportuniste qui niche dans les parcs, au centre des villes, en openfield et sur les
falaises, elle occupe les trous des arbres, les nichoirs artificiels, les bâtimentsmdélogeant très souvent

les autres espèces qui s'y étaient installées.

 

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde -210-

Les données anciennes comme les résultats de cette enquête montrent la très large distribution
régionale de cet oiseau; c'est d'ailleurs l'une des espèces les plus contactées et souvent avec des
indices de nidification certaine.

En tous milieux les densités ‘de nicheurs peuvent être élevées mais il n'y a pas d'augmentation
observée ces demières années contrairement à d'autres régions françaises plus méridionales. A ce
sujet il convient de ne pas confondre l'évolution des effectifs nicheurs et celle des hivernants. Le
nombre des hivemants s'est considérablement accru au cours de ces vingt dernières armées mais

uniquement par l'apport d'oiseaux exogènes en grand nombre.

L'Etourneau sansonnet est tout aussi abondant dans les régions périphériques que dans la
notre.

X. COMMECY et F. ROUSSET

MOINEAU DOMESTIQUE Passer domesticus

_ cultivé bosuets _
î
îîîlîî
îîîîïî
î îÎî
î îÎÎ

 
     
  
  
  
        
   

 
    

Marquenterre-SO- ' g _ 4 0 , 2
F- CYËWSÛ‘ ——

 

Moineau domestique
Passer domesricus

      

  

 

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nombJfi-équence esp. présente nid. possible nid. pbable nid. certaine
des mentions O Q

cartes 1125000 0/095: 010% 18l11.4%128l81%146l92.4%

cartesl/SOOOO 0/0% 0/0 0I0% 43f977%43/97.7%

   

Le Moineau domestique peut être considéré comme en grande partie sédentaire. Des
mouvements migratoires sont toutefois enregistrés de temps à autre à l'automne en baie de Somme,

ces mouvements peuvent parfois intéresser quelques dizaines d'oiseaux par jour.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ -211—

 
    

Cette espèce anthropophile est commune dans toutes les agglomérations quelle que soit leur
importance. Il se reproduit également en faible nombre dans d'autres milieux (marais, bocage...).

Sa nidification rupestre sensu lato (anfractuosités des falaises calcaires, cavités diverses des
habitations et autres bâtiments, terriers des Hirondelles de rivage, nids des Hirondelles de cheminée et
de fenêtre...) est connue de tous mais cet oiseau niche également dans les arbres et les arbustes qu'il
s'agisse d'occupation de cavités, tout comme son cousin le ‘Moineau friquet, ou de nids qu'il construit
dans les branches d'essences diverses : Aubépines à un style, Argousiers, Saules, Pommiers... voire
dans les tiges d'une grande plante herbacée la Canne de Provence et même dans des Conifères. La
nidification sur des pylônes électriques constitue en quelques sortes un dérivé de ce dernier type
d'implantation arboricole. Il est possible que la construction de nids à l'air libre dans les arbres
constitue 1e mode ancestral de nidification de cette espèce, proche parente des Tis serins africains. On
note également des nidifications entre les bottes de paille des meules, dans les soubassements des nids
de grands oiseaux (Cigognes...). On peut donc dire que le Moineau domestique est un sacré
opportuniste! _

Le Moineau domestique peut être considéré comme nicheur sur l'ensemble de la Picardie; la
reproduction certaine a été prouvée sur toutes les cartes au 1/50 000 et si elle n'a été signalée que sur
un peu plus des 9/10 des cartes au 25 000 de la région ce n'est qu'un reflet de la pression
d'observation. C'est d'ailleurs l'oiseau le plus fréquemment signalé dans cette enquête. Les densités
montrent que le Moineau domestique est environ 40 à 100 fois plus abondant en ville que dans les
milieux marginaux pour lui (bocage et bois humides).

La population parisienne du Moineau domestique serait de l'ordre de 25 000 couples. Nous ne
disposons pas de mentions précises pour les autres régions voisines de la Picardie mais c'est partout
une espèce commune.

F. SUEUR

MOINEAU FRIQUET Passer montanus.

cultivé bo uets
—  '°" °‘
—ÈËÈ —
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—ÈE_ —
—- —

 

 

Marquenterre-SO-
F. Crécy-SO-

Nicheurs assez communs bien que localisés, les Moineaux friquets qui se reproduisent en
Picardie sont sédentaires et ils sont rejoints en hiver par de nombreux autres Friquets migrateurs.
Seule la migration d'automne est nette en Octobre-Novembre et visible surtout sur le littoral. Pendant
tout l'hiver ces oiseaux forment des bandes pouvant compter plusieurs dizaines voire centaines
d'individus, unispécifiques ou le plus souvent en compagnie d'autres granivores. Ces groupes
exploitent tous les milieux : friches, marais, champs ouverts... La dislocation de ces groupes se fait en
Mars ou début Avril quand commence la reproduction.

—
—

C'est un cavernicole mais qui sait aussi construire occasionnellement ses nids. Quelques cas
de tels nids, grosses boules de végétaux mal construite comme celui du Moineau domestique, ont été
repérés en Picardie (une Aubépine possédait même les deux nids des deux espèces de Moineaux en
1977). Les nids sont classiquement situés dans les cavités des vieux arbres mais aussi très souvent
dans les interstices entre les blocs de calcaire des carrières, dans les trous des fronts de coupes ou des
éboulements des falaises des profondes vallées de la Somme; très souvent aussi, le Friquet niche dans

les terriers des Hirondelles de rivage.

La diversité des sites de nid utilisés laisse présager une distribution homogène sur toutes les
cartes de Picardie surtout avec l'échelle utilisée. C'est d'ailleurs partiellement ce que l'on observe,
l'espèce ayant été repérée sur toutes les cartes 1/50 000 ou presque. Au 1/25 000 la répartition est plus
disparate; ceci-est du aux lacunes dans les observations mais aussi au caractère ponctuel des sites de
nidification choisis par cette espèce. Malgré tout, on peut penser qu’à l'échelle du 1/25 000 il est
possible de trouver des Friquets tricheurs partout. . _

Les densités les plus fortes sont trouvées en milieu bocager, on peut remarquer les faibles densités de
l'espèce dans le Marquenterre, celte espèce semblant peu apprécier le climat océanique.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ —212-

   
 
 

 
  
   
     

Moineau friquet
Passer montantes

       
 

 
     

    

nombJf-æéquençe esp. présente nid. possible nid. prbable nid. certaine TOTAL
des mentions O . M ’
cartes 1125000 010 l 3.2 % l8! 11.4 % 67‘! 42.4 % 90/ 57 %
cartes 1150000 0 l O f 0 % 8 l18.2 % 31l70.5 % 39 l 88.6 %
Comme en Picardie, on trouve le Moineau des campagnes sur toutes les cartes des régions i

voisines sauf dans les zones côtières où tant dans le Nord/Pas-de-Calais qu'en Normandie il se fait
rare. A_ remarquer aussi sa quasi-absence dans le Cotenfin.

% 5
% 0

     

Méconnu par les non ornithologues car confondu avec le Moineau domestique beaucoup plus
anthropophile, le Friquet mériterait d'être mieux surveillé par les observateurs picards. Ses réactions
face à la dégradation de son biotope de prédilection, les causes de sa répartition non régulière dans un
secteur, sa faible abondance en milieu côtiermvoilà bien des problèmes qui devraient exciter notre

curiosité. -
X. COMMECY

PINSON DES ARBRES Fringilla coelebs

cultivé ' bosuets

—
--
—
—— 2
--

Sédentaires mais erratiques, les Pinsons nicheurs français sont’ rejoints en hiver par des
individus nordiques et orientaux de passage. Les futurs reproducteurs locaux commencent à chanter
dès fin Février, époque où de nombreux hivemants sont encore présents, et ils élèvent leurs deux
couvées jusqu'en Juillet-Août. '

 
     
 

 
 
   

   
 

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde a -213-

  
   

Pinson des arbres
Fringilla coelebs

 
 

nombjfféquence ‘esp. présente nid. possible nid. pbable nid. certaine TOTAL

des menfions O Q '
cartes 1125000 0 % 010 % 631393 % 73 [-46.2 % 136 l 86.1 %
cartes 1150000 0 % 0/ 0 % 13 l 29.5 % 30 l 68.2 % 43 l 97.7 %

Le Pinson des arbres peut être trouvé nicheur dans tous les milieux arborescents et arbustifs, le
nid étant construit dans des végétaux d'essences très variées. _

   

l0
I0

       

Partout commun et abondant et ceci semble avoir toujours été le cas, l'espèce ne doit manquer
sur aucune carte à l'échelle que nous avons utilisé. Il serait toutefois intéressant de rechercher s'il est

en diminution dans les agrosystèmes picards comme cela a été montré dans la pointe de 1a Bretagne et
en Angleterre ainsi qu'en Belgique depuis quelques dizaines d'années. On peut en effet s'inquiéter de
la dégradation des capacités d’accueil pour la vie sauvage induite par l'évolution des paysages ruraux
(abattages d'arbres, remembrements...)

Cette espèce est commune dans toutes les régions périphériques comme d'ailleurs dans une

l grande partie de l'Europe.

F. ROUSSET

SERIN CINI Serinus serlnus

cultivé
— “""°“

Vennandois-OZ-

Noyonnais-GO-
F. Crécy-SO-

Cet oiseau est principalement un nicheur estivant présent en Picardie de fin Mars-début Avril à
fin Septembre-début Octobre, voire un peu plus tardivement. Exceptionnellement, quelques individus
peuvent demeurer sur place lors des hivers doux.

 

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie— © Picardie Naturel Centrale Omimologique Picarde -214-

 
 
 
    

Serin cini
Serinus serinus

   

   

  

.d

nombJfx-équence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine
. . »«  TOTAL
des mentions o Q _
% 31/19.6%44l27.8%79/50%
% 13l29.5%20/45.5%35l79.5%

cartes 1/50000 Û l O % 2 I 4.5
4 ’ 

En Picardie, le Serin cini se rencontre surtout dans les parcs urbains où les Conifères s'ils
semblent avoir un effet positif sur les densités de l'oiseau ne sont toutefois pas indispensables.
D'autres biotopes sont colonisés tels que les pinèdes du Marquenterre ou les îlots d'arbres ou
d'arbustes appartenant à une autre espèce au sein des massifs d'Argousiers en milieu dunaire. Les
abords des bassins de décantation où l'espèce va s'alimenter ne sont pas délaissés s'il existe une strate
arborescente. Le biotope le plus insolite pour cette espèce étant constitué par une rangée de Peupliers
bordant le canal de la Somme en bordure de tels bassins.

       

Au début du XIX siècle le Serin cini ne nichait en France qu'aux abords du bassin
méditerranéen. A partir de cette époque son aire a subi une extension vers le Nord. La première
mention du Cini en Picardie remonte à la fin du XIX siècle mais il ne s'agiss,ait_ alors que d'un
migrateur capturé à l'automne. A cette époque, l'espèce ne nichait pas au Nord de la région
parisienne. La première donnée obtenue en période de nidification est celle d'une femelle baguée le 10
Iuillet 1924 à Amiens (182). Les étapes de la colonisation de la Picardie sont très mal connues; un
seul point de repère est établi : cet oiseau n'atteint le Vermandois qu'en 1950.

Le Serin cini semble aujourd'hui bien répandu en Picardie sur le littoral, dans le Sud-Ouest
amiénois, dans les parcs des grandes villes de 1'Oise ainsi que dans tout le Vermandois. Ailleurs, ses
populations semblent plus clairsemées.

A la "lueur" des publications régionales, il semble bien difficile de se forger une idée précise
du statut du Serin cini aux frontières de la Picardie où il semble assez commun.

F. SUEUR

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -215—

VERDIER UEUROPE Carduelis chloris

Vermandois-OZ-

Noyonnais-GO-
Marquenterre-SO-
F. Crécy-SO-

Présents toute l'armée, les Verdiers sont plus nombreux dans notre région en hiver, époque à
laquelle ils se regroupent en bandes importantes qui fréquentent les milieux cultivés, les marais, les

friches pour établir des dortoirs et où ils se rapprochent des maisons.
Les cantonnements se font en Mars-Avril. Les jeunes et les adultes non nicheurs se regroupent

pendant tout l'été en petits dortoirs. Les passages migratoires sont nets en automne.

 

 
   
     
 

Verdier d'Europe
Carduelis chloris

 

 

rMÀJLAJ;À
F
I

  
       
     
   

rifle:
r 2:12:

     

 
  

nombJfréquence csp. présente nid. possible

O TOTAL
cartes IIZSDOO 0 I 0 % 1 l 0.6%- 114 172.2 ‘î;
cartes 1l50000 0 l 0 % 0 l 0 % 40 l 90.9 %

Le Verdier vit dans les buissons, là où il peut trouver de grands arbres à feuillage dense
(conifères ou feuillus) : lisières des bois, marais, vergers, dunes boisées et en pleine ville, en parcs,
dans les haies des jardins et même en bordure des grands axes routiers où une simple rangée d'arbres
peut lui suffire. ' __,,.

 
 

47129."! % 66 l 41.8 %
10 l 22.7 % 30 I 68.2 %

Commun, et ceci probablement depuis toujours, 1e Verdier est familier car proche de PHomme
et il ne passe pas inaperçu à cause de ses chants incessants. Le Verdier semble cependant présent en
densité" relativement faible dans certains secteurs : ainsi, un seul chanteur est entendu sur 23,6 Km de
la vallée‘ de la Somme en 1982; cette faible densité a été retrouvée en de nombreux autres points de la
vallée. En revanche, la densité est remarquable dans les dunes boisées : 20 à 25 couples pour 10 Ha.
Présent dans de nombreux milieux, il ne doit donc manquer d'aucune carte.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -216—

Son abondance est semblable dans les régions voisines, et il ne manque pas non plus sur les
cartes des Atlas de nos voisins.

F. ROUSSET
CHARDONNERET-ELEGANT Cardueljs carduelis

Vermandois-02—

Marquenterre-SO-
F. Crécy-SO-

 

De par sa coloration, le Chardonneret ne peut être confondu avec aucun autre oiseau; une tête
tricolore rouge, noire et blanche, des ailes noires barrées de jaune et un croupion blanc contrastant
avec les plumes noires de la queue. Comme son nom l'indique, le Chardonneret se nourrit de graines
de Chardons et d'autres plantes; ce régime alimentaire granivore fait que le Chardonneret est un
sédentaire. lis se réunissent en bandes dès la fin de l'été et jusqu'au printemps. L'espèce est
d'observation moins fréquente en hiver ce qui traduit une migration en Septembre-Octobre, migration
qui n'a pas pu être observée malgré les nombreuses heures passées à la surveillance des mouvement
automnaux des Passereaux dans la région et en particulier sur le littoral. -

 
   
   
 
   
      

Chardonneret
Carduelis" "Çarduelis

     

‘W  

A

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine
. TOTAL.
des mentions o . _
cartes 1125000 1l 0.6% 5 l 3.2 % 47 l 29.7 % 68 l 43 ‘il: 121 176.6 %
cartes 1150000 0 I 0 % 112.3 7a 1.1 J’ 25 % 30 I 68.2 % 42 l 95.5 %
On cherchera en été le Chardonneret dans les friches, les bosquets, les lisières des forêts, les

vergers et les jardins. en fait dans tous les milieux à végétation basse où coexistent des arbustes et les
plantes nourricières (Chardons ou Cirses...) le nid est construit dans un arbre ou plus rarement un

 
             

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde —2 17-

arbuste élevé. La période de reproduction débute fn Avril-début Mai. En une armée, le Chardonneret
mène à bien deux couvées parfois trois, des constructions en Août ayant déjà été observées dans la

Somme.

La population picarde est comparable à celle de l'ensemble du territoire français; il n'existe pas
de zones privilégiées par rapport à d'autres et avec un minimum de connaissances sur le biotope de
l'espèce on pourra 1a rencontrer sur toutes les cartes des trois départements picards. C'est d'ailleurs ce
que montre le bilan de notre enquête. On peut remarquer qu'un peu plus de 50% seulement des
indices correspondent à des nidifications certaines ce qui montre que malgré son omniprésence le

Chardonneret n'atteint jamais des densités élevées.
' F. SPINELLI

LINOTTE MELODIEUSE Carduelis cannabina

Vermandois-OZ-

Noyonnais-GO-
Marquenterre-SO-
F. Crécy-SO-

 

 
 
   
  
   
    

Linotte mélodieuse
Carduelis cannabina

   

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. prbable nid. certaine
. TOTAL
des mentions 0 .
cartes1l25000 0l0% 311.991: 52/3 9%68l43% 1231772870
cartes 1150000 010% 010% 15/3 %28l63.6%43l97.7%
Les couples se cantonnent en petits groupes vers la fin Mars début Avril mais des bandes de
plusieurs dizaines d'oiseaux peuvent encore être observées jusqu'en Mai. Ils élèvent deux couvées

dont la dépendance peut durer jusqu'en Août. Les rassemblements postnuptiaux se forment dès
Iuiilet. Les Linottes picardes sont erratiques et elles sont rejointes en hiver par des individus

     

2.
4.1

                

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Naturel Cenlrale Ornithologique Picarde -213-

britanniques et nordiques. Peu d'oiseaux hivernent dans la région mais des bandes de passage
peuvent être très importantes, par exemple plus de 1000 le 10 Décembre 1978 à Cayeux/mer.

La Linotte se rencontre partout où il y a de la végétation basse et ensoleillée, des broussailles et
des buissons. Elle est absente des forêts, des villes (sauf dans les parcs). Elle construit son nid dans
les buissons et dans tous les paysages ruraux du moment que subsistent quelques arbustes en bordure
des champs.

Peu difficile, cet oiseau est très commun mais connaît de fortes flucniations d'une année sur
l'autre. Il est présent dans toute la Picardie comme l'indiquait déjà l'enquête nationale 1970-1975.
Commune dans toute la France sauf de—ci de-là dans le Sud, la Linotte est aussi présente dans toute
l'Europe sauf Ylslande et la majeure partie de la Scandinavie. Dans les régions voisines, le statut de
cette espèce est le même qu'en Picardie.

F. ROUSSET
LrNorrE A BEC JAUNE Carduelis flavirosnis '

C'est une nicheuse nordique (Scandinavie, Islande, Ecosse...) ou orientale (Turquie) qui, en
France, n'est qu'une hivernante côtière assez rare et dont les plus forts effectifs se regroupent sur le
littoral picard. ' a

Rien ne permet de penser qu'au XIX siècle cette situation dans notre région était différente.
Pourtant RASPAIL la cite comme nicheuse avant 1880 sur un versant escarpé et rocheux d'une des
hautes collines de la commune de Gouvieux-60-. Des auteurs ayant réalisé des synthèses nationales
comme MAYAUD 1936 ou YEATMAN 1976 ont systématiquement exclu cette donnée. Plus
récemment, NORMAND et LESAFFRE 1977 ont remis la question de la réalité de cette nidification à
l'ordre du jour en se demandant si RASPAIL a "pu commettre une aussi lourde erreur de
détermination". En fait la lecture attentive de cet auteur montre que la mention est indirecte et que
"pour (sa) art, (il ne l'a) jamais vue même à l'époque de son passage régulier dans le Nord de la
France"? ous pensons donc que ce n'est pas RASPAIL qui a fait Teneur de détermination (ce qui
aurait été en effet improbable) mais ses informateurs locaux, et nous partageons l'avis de YEATMAN
selon lequel cette Linotte ne "s'est sans doute jamais reproduite en France..."

E. MERCIER
SIZBRIN FLAMME Carduelis flammea cabaret l

Le cycle armuel est encore imparfaitement connu pour les oiseaux régionaux : deux raisons à
cela : l'espèce a colonisé récemment la région et elle est discrète. Hormis par le chant, il est difficile de
détecter le Sizerin, heureusement le mâle Pémet en vol, au cours d'allées et venues incessantes au
dessus de son territoire. Après la nidification qui peut se prolonger jusqu'en Août, les Sizerins locaux
ne sont_plus observés : à cause de leur discrétion? Quittent-ils les sites de nidification pour se
regrouper avec des hivemants venus du Nord? Autant de questions auxquelles il nous reste à
répondre.

Sur le littoral, le Sizerin flammé habite principalement les dunes boisées; il fréquente les zones
où Bouleaux et Saules se mêlent aux Argousiers et les lisières des pinèdes._ Il est absent des
peuplements purs d'Argousiers ou de Pins. A l'intérieur des terres il a été noté dans les marais boisés‘
(Saules, Aulnes, Bouleaux) ou en plantations forestières (forêt de Crécÿ). _

Entre 1970 et 1975, le Sizerin était inconnu de la Picardie. Par contre il était signalé sur 1e littoral du
Pas de Calais depuis 1965 suite à l'expansion de l'aire de nidification à partir de la Grande-Bretagne.
Rapidement, l'ensemble des côtes du Pas-de—Ca1ais a été colonisé (103) et l'espèce atteint la Picardie
en 1976. Quelques chanteurs ont été irrégulièrement notés en 1976 et 1977 puis en nombre plus
important ensuite. Actuellement la population des dunes situées au Nord de la Baie de Somme compte
30 à 40 couples. A partir de ce noyau, des individus ont remonté les vallées pour y nicher : un
chanteur a été noté dès 1974 à Nampont-80- (limite du Pas-de-Calais) puis un couple est trouvé
nicheur en forêt de Crécy, de même à Régnière-Ecluse. La colonisation de l'intérieur de la Picardie est
donc commencée et les omitlnologues doivent porter une attention toute particulière à cet oiseau
nouveau dans notre avifanne nicheuse. - '

G. FLOHART

Atlas des Oiseaux Nicheurs" de Picardie- © Picardie Naturel Centrale Ornithologique Picarde —219—

 
 
   
  
     

wSizerin flammé
Cardttelis flammea

 
 
 

 
 

nombjfrequence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL

des mentions O . .

cartes 1125000 0/0 0/0 2ll.3% 1l0.6% 3l1.9%
cartes 1150000 0 l 0 0 0 f 0 % 1l2.3 % l l 2.3 %

0 l
BEC-CROISE DES SAPINS Loxia curvirostra

    

% %
% %

   

l1 faut distinguer deux types de Becs-croisés nicheurs en Picardie. Certains sont probablement
sédentaires dans les pinèdes du Nord de la Baie de Somme; d'autres caractérisés par leur caractère
nomade sont des visiteurs occasionnels de la Picardie continentale. Ce nomadisme prend parfois des
proportions considérables et se transforme en véritable invasion. Ainsi, certaines années, de
nombreuses troupes d'oiseaux venus semble-t-il du Nord ou de l‘Est de PEurope convergent vers
l'ouest. Ces mouvements débutent juste après la saison de reproduction principale c'est à dire en Mai
et Juin et peuvent se poursuivre jusqu'au début de l'automne. Ce phénomène aurait une explication
liée à la trop grande spécialisation alimentaire de l'oiseau : son bec aux mandibules croisées lui permet
d'extraire les graines de Conifères de leurs cônes mais limite l'exploitation d'autres sources de
nourritures. Sa survie dépend directement de la fructification des Conifères et plus particulièrement de
PEpicéa qu'il affectionne. De ce fait, ies années de bonne reproduction et mauvaise fructification, les
oiseaux émigrent en grand nombre pour trouver leur pitance sous d'autres cieux.
On peut le trouver partout où il y a des conifères avec une prédilection pour les secteurs à Epicéas.
A l'intérieur des terres, l'espèce est irrégulière pour les raisons que nous avons évoqué; ceci avait déjà
été signalé par différents auteurs. Les cas de nidification restent forts rares chez nous et sont notés le
plus souvent à la suite dinvasions. C'est ce qui s'est passé lors de cette enquête puisqu’en 1983 une
arrivée d'oiseaux fut décelée (067). La conséquence a été la nidification de cette espèce; elle fut
repérée sur 4 ‘cartes 1/25 000. Il faut toutefois mettre à part le cas des pinèdes littorales du
Marquenterre où il semblerait que l'espèce soit sédentaire depuis les années 1970 même si la
nidification n'est pas repérée chaque année (la certitude de nidification ayant été acquise depuis 1981).

En France, l'espèce est nicheuse régulière dans les massifs montagneux; ailleurs son statut est
similaire à celui de la Picardie continentale et est tributaire des invasions. La population picarde
littorale trouve son prolongement jusqu'en Baie de Canche-ô}. ' "

L. GAVORY

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Naturel Centrale Ornithologique Picarde 4.20-

      
      

-Bec croisé des sapins
Loxia curvirostra

   
      

A

nombjfrequence esp. présente nid. possible îlid.‘ probable nid. certain TOTAL
des mentions 0 .
211.392, 9 3%....,1l0.6% s/5.1%
cartes 1150000 2 I 4.5 % 5 % 112.3 % 7115.9 %

3/1.
214.5

     

Vermandois-OZ-

Marquentezre-SO-
F. Crécy-SO-

 

Bien que réputée sédentaire, cette espèce est capable de migration dans notre région; elle a
d'ailleurs été remarquée surtout sur le littoral en putomne. Le Bouvreuil niche dès Mars élevant 4-5
Jeunes. -’

Oiseau discret, le Bouvreuil niche dans les vieux parcs calmes, le bocage dense et les bois où il
peut trouver un feuillage dense à faible hauteur, ainsi que dans les marais; c'est donc un hôte régulier
de la strate arborée ou arbustive de nombreux milieux de Picardie.

Selon certains auteurs le Bouvreuil n'était connu au milieu du XIX siècle que dans les
montagnes et de quelques cantons de plaine. A la fin de ce siècle il semblait déjà abondant en Picardie
(" niche communément" sur le territoire de Gouvieux-GO- tout au début du XX siècle). Vers 1970
c'est l'oiseau le plus abondant dans les marais boisés de la vallée du Thérain. Pourtant le Bouvreuil
pourrait passer pour rare tant il est discret en période de nidification sauf à l'époque où les jeunes sont
émancipés, la famille restant groupée plusieurs semaines et ceci explique peut-être que cette enquête le
révèle aussi répandu que: le Verdier. Les densités ne sont pas très fortes et_ le froid hivernal peut
localement le faire disparaître.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardîe- © Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde _ 47.21-

'\

‘ région, la distribution du Gros-bec doit être

 
  
     

Bouvreuü
Pyrrhula

pivoine
pyrrhula

  
  

 

 

...A.._J..A.J.À
a

     
 

afin:
filfiwm»
ŒEIŒ

‘HL

    
    

13"“
Ë.-.

      
  
    

A

nombjfréqucnce esp. présente nid. possible nid. pr bable nid. certaine TOTAL
des mentions O .
cartes 1125000 0 I 0 % 613.8 % 33 l 20.9 % 64 I 40.5 % 103 I 65.2 %
cartes 1150000 O I 0 % 112.3 % 25 % 27 161.4 % 39 I 88.6 %

Ré andu en France, c'est aujourcfhuiunoiseau de laines dans le Nord et de monta es dans le Sud.
P P 3H

S'il est noté sur toutes les cartes 1/50 000 ou presque, il faut remarquer son absence ou sa très faible
densité sur les plateaux de 1'Artois et de la plaine maritime picarde. '

11/

 

. F. ROUSSET
GROS-BEC Coccothraustes coccothraustes

Espèce discrète et timide, le Gros-bec passe le plus souvent inaperçu. De moeurs arboricole il
se tient le plus souvent dans les hautes branches des grands arbres. Le chant est rudimentaire et les
cris typiques sont peu sonores. Les nicheurs locaux sont sédentaires et se regroupent en bandes

auxquelles se joignent quelques oiseaux nordiques.

Le Gros bec habite les boisements composés de feuillus; on le rencontre surtout dans les
hêtraies et les charmaies dont il se nourrit des fruits. Il évite les bois de conifères mais fréquente les

grosses haies notamment en Thiérache.

L'espèce n'est jamais abondante; elle peut avoir une distribution régulière mais n'est pas fidèle
à ses sites de reproduction. C'est une nicheuse sporadique qui peut localement atteindre de fortes
densités:
- 2 couples entendus par Km linéaire en forêt de Lucheux—80-
- 6 points d'écoute positifs pour 4 négatifs en forêt de Hez-Froidmont-ôû- (Un point d'écoute égale
15 mn de recherche auditive statique). .
Certaines absences sur la carte bilan peuvent s'expliquer par un défaut de prospection dû à une
mauvaise connaissance générale des cris; les milieux fréquentés par l'espèce étant abondants dans la
plus régulière que ne le suggère cette enquête. Certains
automnes,‘ les passages migratoires prennent l'allure dînvasions et on constate le printemps suivant
une augmentation notable des densités de nicheurs sur les sites favorables.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Naturel Centrale Ornithologique Picarde -222-

 
  
  

Gros-bec

Coccothraustes coccothrausres

  

A

nombjfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL
des mentions O . 0

cartes 1125000 311.9 % 11/7 % 32 l 20.3 7,

cartes 1150000 214.5 % 7I15.9 % 8l18.2 '72 4'! 9.1% 21 l 47.7 %

Dans les régions ‘voisines les difficultés de recensements de l'espèce sont les mêmes que chez
nous et les résultats se ressemblent : des Gros becs sont trouvés sur environ la moitié des cartes. Plus
à PEst, l'espèce semble mieux répandue et la distribution est bien plus régulière et repérée sur prés de
100% des cartes. Ceci tend à montrer qu'en Picardie, bien que non rare, 1e Gros bec n'est pas une
espèce très fréquente et n'est probablement pas présent sur toutes les cartes.

 
        

G. FLOHART

BRUANT JAUNE Emberiza citrinella

 

Le Bruant jaune est essentiellement sédentaire et c'est l'un des premiers Passereaux de l'année
à chanter. Après les Grives et les Mésanges, il reprend ses activités vocales début Février en même
temps que le Pinson des arbres et dès les premiers jours de Mars, tous ou presque sont cantonnés. On
l'entend alors à tout moment du jour jusqu'en Août : c'est à peine si on note une diminution d'activité
au cours de l'élevage des 2 ou 3 nichées entre Mai et Août. Ensuite, l'espèce devient grégaire et se
mêle aux bandes de Fringilles, d'A1ouettes et de Moineaux qui vagabondent dans les campagnes; des
dortoirs automnaux (dès ‘la fin Août) et hivemaux se constituent régulièrement dans les marais. Il
semble que les hivemants soient moins nombreux que les estiv ants ce qui montrerait une migration
partielle chez cet oiseau. '

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ -223-

Le Bruant jaune est l'oiseau rural par excellence. Trois éléments lui sont indispensables :
lumière, buissons, cultures. Il fréquente aussi les lisières des bois, les coupes forestières, les côteaux
calcaires avec arbustes, les arbres au bord des routes, certains secteurs dunaires. On peut aussi le
rencontrer dans des parties claires des bois surtout s'il s'y trouve une mangeoire à Faisans dans

laquelle il lui arrive de se nourrir.

 
  
   
  
  

B ru ant j aun e
Emberiza citrinella

 
   

 

nombjfréquence esp. présente nid. possibîe nid. pbable nid. certaine
. TOTAL
des mentions O .

cartes 1125000 0 l 0 a, s4 / 40.5 % 72 I 45.6 a, 136/ 86.1 a,
cartes 1150000 0/ 0 a, 010 a. 31.3 %2915s.9%43/97.7%

         

Peu exigeant pour son habitat, le Bruant jaune est très commun en Picardie. On peut le trouver
sur chaque carte en grand nombre; les rares absences sur la trame au 1/25 000 ne reflètent que des
défauts de prospection. Dans les régions périphériques, il est tout aussi abondant.

Les effectifs ont cependant subi une diminution importante suite aux modifications du paysage
consécutives au remembrement et à la mise en culture de nombreuses prairies : la disparition des haies
et des prés réduisent la campagne à un désert hostile au Bruant jaune comme à de nombreux autres

oiseaux.
G. FLOHART

BRUANT ZIZI Emberiza cirlus

La nidification débute en Mars avec le cantonnement des couples : le mâle émet alors tout au
long de la joumée son chant, une succession de sississi... dont “zizi" est Ponomatopée. On peut
l'entendre jusqu'en fin Août alors que la nichée vole depuis quelque temps déjà. Les Bruants se
regroupent avec d'autres granivores et vagabondent dans les champs pendant la mauvaise saison à
moins que la neige ne les chasse vers d'autres contrées plus hospitalières.

Espèce à affinité méridionale, le Zizi recherche en Picardie les lieux secs, chauds et ensoleillés
et comme pour le Bruant jaune, des buissons épais-et un sol nu lui sont indispensables; on le
rencontre donc chez nous sur les coteaux bien exposés au Sud où la craie blanche vient à
Paffleurement. Ces sites sont caractérisés par un microclimat chaud et sec. Le Zizi fréquente les
lisièresde bois lorsqu'elles voisinent avec des prairies maigres ou des cultures, des larris où

l Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature -/ Centrale Ornithologique Picarde -224-

l'abandon du pâturage a favorisé le développement de nombreux arbustes. On peut aussi le trouver
dans certains parcs urbains (Amiens) ou dans des vergers proches des villages.

Au XIX siècle, MARCOTTE signale pour l'arrondissement d'Abbevi]1e :"...nous le voyons
principalement quand il y a de_la neige...Quelques individus nichent dans nos vergers et dans nos
taillis au bord des champs..." Il est donné comme nicheur commun avec de fortes variations annuelles
dans le Sud de l'0ise au début du XX siècle. En 1936, MAYAUD l'indique comme "manquant ou
très rare dans l'extrême Nor " ce qui place 1a Picardie à la limite de l'aire de répartition de cette
espèce. Cette situation ne semble pas avoir changé de façon notable depuis, en effet l'enquête
nationale 1970-1975 montre une absence au Nord d'une ligne Rouen-Compiègrte-Metz.

 

B r u a n t zizi
Emberiza cirlus

       

 
    

nombJfréquence esp. présente nid. possible nid. probable nid. certaine TOTAL
des mentions 0 .

cartes 1/25000 010% 211.395 2!1.3% 5l3.2% 9lS.7%

cartes 1150000 0 I 0 ‘la 2/4.5% 214.5 % 5l11.4% 9/205 %

Actuellement il n'est présent qu'en faible nombre dans la Somme et l'0ise et absent de 1'Aisne.
Ceci suggère que bien que la répartition géographique de l'espèce n'ait pas changé depuis un demi-
siècle, sa densité a fortement diminué. Ainsi, dans toute l'Europe on note une régression importante à
partir des années 60-70 jusqu'à une population actuelle très faible. En Grande-Bretagne, une
diminution de 60% des effectifs nicheurs est signalée dans les années 70 (137). Une modification des
conditions climatiques expliquerait cette chute (printemps pluvieux et moins ensoleillés). Ces
variations doivent être valables pour 1a Picardie et actuellement la population régionale du Bruant zizi
est très faible, de l'ordre d'une vingtaine de couples régulièrement répartis. Son absence de 1'Aisne est
difficilement explicable et n'est pas due au seul manque de prospection. '

     

Actuellement, en Normandie, le Bruant zizi est bien représenté dans 4 départements sur 5,
seule la Seine Maritime (le département normand le plus proche de la Picardie) est peu peuplé. Il reste
très rare dans le Nord/Pas-de-Calais et dans la moitié Nord de la région Champagne-Ardennes.

G. FLOHART

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie— © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -225—

 
  
     

BRUANT ORTOLAN Emberiza hortularla

Ce Bruant était un nichent commun au XIX siècle. Depuis il a complètement disparu de
Pavifaune nicheuse picarde. Les étapes de cette régression sont assez mal connues et l'on ne dispose

que de quelques jalons.
Il n'était plus nicheur sur le littoral au début de ce siècle et en 1936, MAYAUD fixe sa limite

septentrionale française au Sud de la Picardie : limite de la vigne.

Actuellement les données, y compris en période de migrations, sont très rares. Le seul indice de
nidification obtenu depuis 1950 (indice de nidification probable sur le carte de Fère-en-Tardenois
pendant Penquête nationale 1970-1975) concerne peuvëtte un migrateur vu la date tardive des

mouvements prénuptiaux chez cette espèce.
Selon de nombreux auteurs, 1a diminution spectaculaire des effectifs et de l'aire de répartition des

Bruants ortolans en Europe occidentale ne serait pas étrangère à la chasse excessive dont est encore
victime cette espèce sous prétexte de gastronomie.
E. MERCIER

BRUANT DES ROSEAUX Emberiza schoeniclus

cultivé
j
îî
--
—IE
--

 
 

bois et
bosuets

 
 

F. Crécy-SO-

Présents toute l'année, les Bruants des roseaux sont plus dispersés et plus nombreux en
période de nidification qu'en hiver où ils se regroupent en quelques rares dortoirs après avoir occupé
les champs et les marais dans la journée. Les passages migratoires parfois observables et qui
concernent un grand nombre d'individus en automne (Septembre-Octobre) sur le littoral, permettent

de repérer des troupes importantes essentiellement à la nuit tombée dans les marais. Le passage de
printemps est surtout net en Mars, dans les marais et dans les champs, très discret sur le littoral.

De par son nom, on recherchera évidemment le Bruant des roseaux dans les zones humides et
il s'y montrera présent dans tous les types de milieux plus ou moins aquatiques que 1a région offre en
abondance. Ce qu'il préfère, plutôt que les zones de roseaux pures (phragmitaies ou typhaies) dont il
fréquente surtout les marges, ce sont les secteurs à Phragrnites et Saules mélangés, appréciant les
petites mares d'eau libre de ce milieu difficilement pénétrable. On le rencontrera aussi en bordure de
tous les étangs, gravières ou le long de tous les fossés pour peu que la végétation des berges ait été
respectée. Tous ces endroits où l'eau est présente et a permis l'installation d'une bande de haute
végétation parfois large de quelques mètres seulement sont colonisés; dans le cas des fossés ou rigoles
de drainage, les territoires sont linéaires et se succèdent sans interruption. Dans les territoires définis à
coup de strophes, de cris ou de vols démonstratifs, les arbustes élevés servent de postes de chants au
mâle. Les nids sont eux, soit posés au sol sur des végétaux couchés par le vent et recouverts par de
nombreuses tiges et feuilles des plantes environnantes (c'est ce que l'on pourrait appeler un nid-
turmel) soit cachés au coeur d'une touffe de Carex (les laîches), souvent au bord de l'eau.

. La nourriture est recherchée dans les végétaux palustres, les arbustes, en vol ou au sol. '

Depuis quelques années (début des années 30 en Grande-Bretagne, un peu plus tard en
France), les Bruants des roseaux occupent des milieux de moins en moins humides : d'abord ce furent
les prairies à touffes de Carex dispersées (zones humides sans eau libre), puis les friches éloignées de
l'eau et enfin les champs de céréales. Il semble qu'en Picardie il n'ait pas encore été repéré de couples
ayant leurs nids en zone cultivée bien que de nombreuses observations d'oiseaux chassant dans de tels
secteurs montrent que ces zones sont utilisées et que les nids en sont peu éloignés. En friches, les nids
trouvés étaient classiquement au sol, dans une touffe d'herbes sèches; en prairies, les Carex proposent
un site de nid déjà signalé dans les bords d'étangs et sont facilement adoptés.

Les hypothèses de cette extension en milieu sec de l'espèce sont:
disparition progressive des zones humides imposant un exode

diminution de la compétition interspéciñque avec le Bruant jaune suite à la raréfaction de cette espèce.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -226-

  
  
 
  

Ifutilisation des milieux nouveaux pour la nidification ne semble pas être consécutive à une
augmentation des effectifs nicheurs et le Bruant des roseaux apparaît comme ayant toujours été aussi
abondant en Picardie, les disparitions de marais étant aujourd'hui compensables par cette espèce ainsi
que nous l'avons vu.

  
   
  
     

Bruant des roseaux
Emberiza schoeniclus

        
 
     

    

nombJfi-équence esp. présente nid. possible nid; pliable nid. certaine
'. TOTAL
des mentions O .
cartes 1125000 0 l 0 % [2.5 % 40 5.3 % 53/315 % 97 I 61.4 %
cartes IISOOOO o l o a. f 0 1 4.1% 26159.17‘: 41 l 93.2 %

%
Dans la présente enquête, le Bruant des roseaux a été repéré sur toutes les cartes 1/50 O00 sauf

 
   

laits)

4 I
0 5/

 

Ù celles de Méru, Fismes et Crèvecoeur. Ces trois cartes font partie de celles qui ont été les moins

prospectées. Sur ces cartes la présence de petites rivières (respectivement la Trasne, le Thérain et
l‘Orillon) nous font penser que cette espèce y est présente. Le Bruant des roseaux serait donc présent
à cette échelle sur toutes les cartes de Picardie. Au 1/25 000 des blancs existent : sur les plateaux
picards, i1 est possible de trouver une telle surface sans point d'eau. Ces cas sont rares et bien que
nous l'ayons déjà observé en période de nidification sur 59% des cartes 1/25 000 dans les 3
départements, on peut penser qu'il est encore plus régulièrement réparti. Dansfi les endroits qu’i1
occupe, le Bruant des roseaux se montre très territorial aussi les densités ne sont-elles jamais élevées,
même dans les biotopes les plus favorables. Cette densité relativement faible des nicheurs ainsi qu'une
nidification précoce (parades en Mars-Avril, pontes en Mai-Juin, élevage des jeunes en Juin-Juillet) et
une désertion rapide des marais dès la fin de la reproduction pour gagner d'autres milieux ouverts peut
aussi expliquer le non repérage de couples dans certains secteurs prospectés trop rapidement ou à une
époque trop tardive.

Les effectifs de cette espèce sont très nombreux dans la région et son statut est le même dans
toutes les régions environnantes.

X. COMMECY

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde -227-

BRUANT PROYER Milaria calendra

cultivé bos uets
Î ‘mai’ °‘

ÎÎ
—
ÎHEî
îîÎ

Présents toute l'année, les Bruants proyers savent se montrer très discrets en hiver ce qui
s'oppose à leur comportement durant 1a belle saison où ils se mettent bien en évidence sur leurs postes
de chants. Dès les premiers beaux jours de Février-Mars, les plaines retentissent de la trille roulée des
Bruants proyers. Tout leur est bon pour se faire voir et chanter : un tas de cailloux, une machine
agricole laissée au coin d'un champ, les fils électriques, les piquets, les arbres isolés ou dans une
haie. Des premières lueurs du jour au crépuscule, il occupera, immobile statue bruissante, son
territoire aux limites sonores. Après la reproduction, il se regroupera avec ses congénères et parfois
avec d'autres espèces en troupes plus ou moins importantes. Certains partent en migration mais celle-
ci est des plus discrète. En hiver seule l'observation attentive des groupes silencieux de granivores se
nourrissant dans les friches et les labours ou 1a découverte de dortoirs le plus souvent en marais

permet de détecter ces oiseaux.

      
 
 
   
     

 
  
   

Bruant proyer
Miliaria calandre:

 
    

nombjfréquence esp. présente nid. possible nid. pbable nid. certaine

. TOTAL

des mentions Q .
cartes 1/25000 0/ 0 9l; 1 l 0.6% 90/ 57 % 36 I 22.8 '72 127 l 80.4 %
cartes 1150000 O l 0 % 0 l 0 % 2615m1 % 15 I 34.1 % 41 /93.2 %

Le Bruant proyer est pendant sa reproduction un oiseau typique des agrosystèmes ouverts.

          

L'histoire du Bruant proyer est mal documentée en Picardie. Il semble avoir toujours été
abondant et on ne peut relever de variations d'effectifs importantes. Une forte baisse du nombre de
nicheurs a été observée en Europe du Nord et en Grande-Bretagne au début du XX siècle et ceci

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature [Centrale Ornithologique Picarde 42.28-

commence à être sensible dans notre région. A l'inverse des signes de conquêtes de l'intérieur des
terres sont sensibles en Bretagne depuis quelques années.

Présent sur toutes les cartes 1/50 O00 sauf deux, le Bruant proyer est une espèce bien
représentée en Picardie. La difficulté de trouver des nids sans recherches particulières se traduit par
une grande abondance d'indices de nidification probable. Les absences observées sur les cartes de
Château-Thierry et Hirson posent problèmes. On sait que ce Bruant disparaît du paysage dès que le
milieu se ferme comme c'est le cas en Thiérache (carte de Hirson) où le bocage est encore assez
dense. Dans ce secteur de Picardie, il délaisse les secteurs de culture et on le rencontre surtout dans les
prairies de fauche. Il se montre donc moins tolérant que 1’Alouette des champs, autre espèce des
agrosystèmes ouverts, que l'on peut rencontrer dès que le maillage du bocage s'élargit. L'absence sur
la carte de Hirson est peut-être réelle, le Bruant proyer, s'il y est présent, y est de toute façon très peu
abondant.

La carte de Château-‘lliierry a été trop peu prospectée pour être affinnatif quant à une absence réelle de
l'espèce. On peut remarquer qu'un peu plus à l'Est, une zone sans Bruants proyers existe dans les
Ardennes; il se pourrait donc qu'il y ait réellement une faible densité de cet oiseau dans la partie la plus
orientale de none région.

Les densités relevées pour le Bruant proyer peuvent être fortes en Picardie et elles sont maximales sur
les plateaux cultivés, plus faibles dans les plaines des vallées. On remarquera qu'il est moins
densément présent, sans être jamais absent, de notre frange maritime alors que dans certaines régions
proches (Bretagne, Normandie) il se montre presqwexclusivement côtier.

Le Bruant proyer possède le même statut qu'en Picardie dans les régions voisines.

X. COMMECY

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ -229-

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Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie— © Picardie Nature l Centrale Omitltologique Picarde —234-

COMPLEMENTS et CONCLUSION

Le délai extrêmement long entre la fin de Penquête, la rédaction des textes (où ont été intégrés
quelques compléments obtenus Pannée suivant Penquête) et sa parution (5 ans I ), nous a permis de
découvrir de nouvelles espèces nicheuses (certaines ou probables) dans la région. Certaines de ces
découvertes concernent des espèces dfimplantation récente, d’autres probablement des espèces
présentes depuis plus longtemps et découvertes simplement ces demières années. De nombreuses
autres données concernant des extensions d’aires de reproduction intervenues pendant ces 5 ans pour
des espèces déjà nicheuses ne sont pas reprises ici; elles sont commentées dans la revue
IJAVOCETTE que nous publions régulièrement et pourront faire Pobjet de notes et articles

ultérieurs.
Dans ces compléments nous nïndiquerons que les localisations et années de découvertes des
nouveautés sans détailler le statut des espèces comme nous Favons fait dans le corps de Pouvrage.

GRAND CORMORAN Phalacrocorax carbo

Comme le laissaient supposer les observations réalisées pendant 1a présente enquête, le Grand
Cormoran s’est installé en tant que nicheur en 1988 à Péronne -80— (Carte de Péronne SW),
installation pérenne dont le nombre de couples augmente chaque année et dont la colonie comporte
maintenant plusieurs dizaines de nids (189 et X. COMMECY inédit). Un second site de nidification
en terres, à quelques kilomètres du littoral est découvert en 1991 (F. SUEUR) à Arry -80— (carte de
Rue SE; cette reproduction y continue encore actuellement sans prendre d’extension; 1 à 2 nids par an
(L. GAVORY et F. SUEUR).

HERON BIHOREAU Nycticorax nycticorax _

Découvert en 1988 (184), donnée intégrée au texte (carte de Péronne SW), nidification sans suite
semble-t-il. Puis un couple sur 1e littoral picard en 1993 (TRIPLET P. (1993) : Nidification du héron
bihoreau Nyctycorax nyctycorax en plaine maritime picarde. Picardie écologie, 8 : 45.)

HERON GARDEBOEUFS Bubulcns ibis

Un couple s’est reproduit (2 nichées successives) dans la colonie de hérons cendrés du P.O.M.
(carte de Rue SW). Cette installation fait suite à une poussée vers ‘le Nord de 1’espèce à partir de ses
populations plus méridionales et fait de la Picardie le point le plus septentrional de reproduction de
1’espèce pour 1’Europe (SUEUR F. et al. et CARRUETTE P. ‘et VANDOORSELAERE (1993) :
Première nidification du Héron gardeboeufs Bubulus ibis en Picardie. ORFO 63, 3-4 : 216-219).
Cette première reproduction s’est perpétuée les anrxées suivantes. - .

CIGOGNE NOIRE Ciconia nigra

1 ad. 2 juv. f'm juin-début Juillet en forêt de Saint-Michel -02- (carte de Hirson SE) (P.
FERREIRA); signe d’une nidification proche mais le site de nid (non trouvé) peut aussi bien être en
Belgique ou dans les Ardennes proches que dans l’Aisne. La certitude de reproduction de 1’espèce en
Picardie est encore à obtenir. »

AIGLE BOTTE Hieraaetus pennatus
Quelques observations suivies en été à la fin des années 80 et en 1990 sur les cartes de Laon NE et
SE laissent penser qu’au moins un couple de cette espèce y a probablement niché (G. FLOHART, L.
GAVORY, L. LARZILLIERE et al.).
:3 J‘
GELINOTTE DES BOIS Bonasa banasia
Deux observations en fm d’étés 1990 et 1993, dans des biotopes favorables à 1’espèce (L.
LARZELIERE) laissent à penser qu’une petite population, prolongement de la population ardennaise
occupe les forêts du Nord-Est de la Picardie (Carte de Hirson NE et SE).

GORGEBLEUE A MIROIR Luscinia svecica

Depuis la fin de Penquête, la Gorgebleue a largement occupé Pessentiel des zones humides
continentales et du littoral (COMMECY X. et SUEUR F. (1991) : Remarques sur.l’évolution de
Pavifaune nicheuse picarde. AVES 28 : 127-135. Par exemple). Cette installation soudaine et rapide
(plusieurs centaines de couples actuellement) est le fait de la sous-espèce L. s. svecica.

STERNE PIERREGARIN Stema hirtmdo .
Alors que pendant la période d’enquête il n’y avait eu aucune certitude de nidification, depuis
1’espèce s’est installé dans l’Oise (carte de Senlis NW) depuis 1988, installation pérenne et en
augmentation, une dizaine de couples actuellement (A. ROUGE 1990 : Nidification de la Sterne
Pierregarin Sterna hirundo dans l’0ise. UAVOCETTE 14 (3-4) 145-148.) et dans l’Aisne depuis

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde ‘Z35-

1992 (cartes de Soissons NW et NE et carte de La Fère NW), quelques couples dispersés (X.
COMMECY, F. SUEUR, L. GAVORY et a1.). A noter que contrairement aux données anciennes
traitées dans la notice Œaccompagnement de la carte d’enquête, ces installations ne sont pas littorales

mais en terres dans des gravières.

GRIMPEREAU DES BOIS Certhia familiaris
Des certitudes de présence récente ont été obtenus dans les sites anciennement connus de Pespèce;

elle fait donc toujours partie de Pavifaune picarde et serait peut-être même en légère expansion
géographique (GEOR 60).

PIPI'I‘ ROUSSEIJÇNE Anthus campestris . .
Espèce retrouvée récemment, loin de son ancien site de reproduction (dunes littorales) dans les

friches du camp militaire de Sissonne (cartes de Laon SE et Château-Porcîen SW), moins de 10
couples repérés en 1993 et 1994. Probablement une population ancienne passée inaperçue à cause de
Pinaccessibiiité du secteur (L. GAVORY et a1.).

Même si les délais de parution ont déjà rendu caduques quelques cartes et commentaires, cet
Atlas des Oiseaux nicheurs de Picardie représente la première image de Pavifaune régionale nicheuse
jamais rea’ lisee’ .
155 feuilles I-.G.N. 1/25000 (soit 24 x 13,5 km) ont été prospectées (les feuilles de Fismes NW,
Fismes SW et Méru SE partiellement situées en Picardie n’ont pas été inventoiiées), certaines 1’ ont été

incomplètement et les figures suivantes montrent que :
— le nombre d’espèces trouvées nicheuses par cartes; on peut penser que les feuilles où ont été

contactées moins de 40 espèces correspondent à des secteurs où la prospection a été faite très
rapidement par des omithologues non résidents au hasard dîme traversée de la zone et ne représentent

pas Pavifaune réellement présente.

777-74 4

so\77
77 53 104.9 _7s 7 9s s4 5s A4 7 63
3s 72 72 106 5o 2s 76 ss s7 5s 9 21 32 94
w 3s 4
33 47 64 2 42 31 17 33 9o 61 51 97 12
47 52 69 5s 14 42 91 12 45 43 73 39
15 26 19 62 76 s7 104 s4 39 54 2

  
  
    
  

Nombre d'espèces observées
par carte au 1/25000

 
   
 
   

     
     

  
  

   

   
  
 
      
 

- la moyenne s?établit à 67 espèces nicheuses par carte (pour comparaison, Le "Nouvel Atlas des
Oiseaux Nicheurs de France" montre une présence moyenne de 102 espèces contactées par carte

1/5000 soit sur des surfaces 4 fois plus grandes)

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde -236-

» sur 9 cartes plus de 100 espèces ont été repérées (maximum : 117); il s’agit des zones littorales, de
grandes forêts où on trouve aussi des vallées et secondairement des vallées de la Somme).

Cet Atlas traite de 192 espèces nicheuses ou ayant niché en Picardie et les cartes de répartition de 166
espèces sont données. Ces 166 espèces représentent Pensemble de Pavifaune nicheuse régionale à la
fin des années 1980. Au total plus de 10500 indices de reproduction ont été reportés sur les cartes.

Les espèces les plus répandues en Picardie sont :

Plus de 140 contacts : Hirondelle rustique (148), Merle noir et Moineau domestique (146), Comeille
noire (144), Alouette des champs (142); il s’agit là comme pour la catégorie suivante)
d’espèces ubiquistes facilement détectable; on peut considérer qu'elles sont présentes, sur
toutes les cartes de la région.

Plus de 130 contacts : Pouillot véloce (139), Pigeon ramier, Pinson des arbres et Bruant jaune (136),
Etoumeau sansonnet (135), Fauvette à tête noire (134), Hirondelle de fenêtre (133),
Tourterelle des bois (130)

Plus de 120 contacts : Troglodyte mignon (128), Bruant proyer (127), Tourterelle turque et Pie
bavarde (126), Grive musicienne et Rossignol philomèie (125), Linotte mélodieuse (123),
Martinet noir, Mésange charbomiière et Chardonneret élégant (121), Rouge gorge (120)

Plus de 110 contacts : Accenteur mouchet (119), Perdrix grise, Bergeronnette grise, Fauvette grisette
(118), Coucou gris (117), Fauvette des jardins et Verdier d’Europe (114), Pouillot fitis (112),
Faucon Crécerelle et Pipit farlouse (111) '

Plus de 100 contacts : Poule d’eau et Mésange bleue (107), Geai des chênes (105), Bouvreuil pivoine
(103) Corbeau freux (100).

30

20

10

Nombre de cartes au 1125000

  

0 l0 20 30 40 50560 70 80 90100110120

nombre d'espèces

Soit 39 espèces contactées sur plus de 100 feuilles; pour comparaison les 10 espèces les plus notées
en France à la même période (d’après le "Nouvel Atlas des Oiseaux Nicheurs de France") étaient :
Fauvette à tête noire, Chardonneret élégant, Mésange charbonnière, Coucou gris, Hirondelle de
fenêtre, Merle noir, Mésange bleue, Faucon Crécerelle, Pinson des arbres et Rouge-gorge
(L’Hirondelle rustique n’anivant qu’en onzième position). Uavifaune picarde montre donc quelques
différences pour ses espèces les plus communes avec celle de Pensemble du territoire national;
remarquons en particulier la place du Faucon crécerelle (83913 espèce en France et 333m5 en Picardie),
signe de la pauvreté en Rapaces de notre région, mais bien évidemment les particularités d’une région
apparaissent surtout dans la présence d’espèce localisées et spécialisées, les commentaires des cartes
ont mis en évidence ces points remarquables de notre avifaune -nicheuse.

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde _ —237-

Préambule : p.2

INDEX

Présentation générale de la Picardie : p.3
Avertissement au lecteur :p.9 V
Les origines de cet Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie : p. 10

Bibliographie utilisée : p. 12

Comment lire cet Atlas? : p.13
Statut régional des espèces nicheuses : p.15

Bibliographie : 230

Complément et Conclusion : 235

Liste ordonnée des espèces nicheuses ou ayant niché en Pieardie.

Nom français

Grebe castagneux
Grèbe huppé
Grèbe à cou noir
Fulmar

Grand Cormoran

\ Butor étoilé

Blongios nain
Bihoreau gris
Aigrette garzette
Héron cendré
Héron pourpré
Cigogne blanche
Spatule blanche -
Cygne tuberculé
Oie cendrée
Bemache du Canada
Tadorne de Belon
Canard siffleur
Canard chipeau
Sarcelle d'hiver
Canard colvert
Canard pilet
Sarcelle d'été
Canard souchet
Fuligule milouin
Fuligule morillon
Bondrée apivore
Milan noir

Milan royal
Circaëte Jean le Blanc
Busard des roseaux
Busard St Martin
Busard cendré
Autour des palombes
Épervier d'europe
Buse variable

Aigle botté

Faucon Crécerelle
Faucon hoberau
Faucon pèlerin
Gélinotte des bois
Colin de Virginie
Perdrix rouge
Perdrix grise

Caille des blés

(Tableau général)

Nom scientifique

Tachybaptus ruficollis
Podiceps cristatus
Podiceps nigficollis
Fulmams glacialis
Phalacrocorax carbo
Botaurus stellaris
Ixobrychus minutes
Nycticorax nycticorax
Egretta garzetta
Ardea cinerea
Ardea purpurea
Ciconia ciconia
Platalea leucorodia
Cygnus olor

Anser anser

Branta canadensis
Tadoma tadorna
Anas penelope
Anas strepera

Anas crecca

Anas platyrhynchos
Anas acuta

Anas querquedula
Anas clypeata
Aytltya ferina
Aythya fuligula
Pernis apivoms
Milvus mjlvus
Circaetus gallicus
Circus aeruginosus
Circus cyaneus
Circus pygargus
Accipiter gentilis
Accipiter nisus
Buteo buteo

Aquila bottus

Falco tirmunculus
Falco subbuteo
Falco peregrinus
Bonasa bosania
Colinus virginianus
Alectoris rufa
Perdix perdix
Cotumix cotumix

Page

p.15
p.16
p.18
p.19
p.21
p.23
p.24
p.26
p.27
p.29
p.31
p.31
p.32
p.34
p.35
p.36
p.37
p.39
p.39
p.40
p.41
p.42
p.42
p.43
p.44
p.46
p.47
p.48
p.49
p.51
p.51

p.52 '

p.53
p.54

Nombre d’indices

7
64
4
2
3
19
13
1
2
43

2

28
5

2
12

9
23
90

17
15
30
12
52
10
10

31
41
20
12
53
97

111
20

118
41

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde

-238—

Faisan vénéré
Faisan de Colchide
Râle d'eau
Marouette ponctuée
Marouette poussin
Marouette de Baillon
Râle des genets
Poule d'eau
Foulque macroule
Grue couronnée
Outarde canepetière
Huîtrier pie
Echasse blanche
Avocette élégante
Oedicnème criard
Petit gravelot
Grand gravelot
Gravelot collier int
Vanneau huppé
Combattant varié
Becassine des marais
Bécasse des bois
Barge à queue noire
Courlis cendré
Chevalier gatnbeue
Chevalier guignette
Mouette rieuse
Goéland cendré
Goeland argenté
Sterne de Dougall
Steme Piene-Garin
Sterne naine
Guifette noire
Guillemot de Troil
Pigeon biset
Pigeon colombin
Pigeon ramier
Tourterelle turque
Tourterelle des bois
Coucou gris
Chouette effraie
Petit duc

Chouette Chevêche
Hibou moyen-duc
Chouette hulotte
Hibou des marais
Engoulevent d’Burope
Martinet noir
Martin pêcheur
Guépier d'europe
Huppe fasciée
Torcol

Pic cendré

Pic vert

Pic noir

Pic epeiche

Pic mar

Pic épeichette
Cochevis huppé
Alouette lulu
Alouette des champs
Hirondelle de rivage
Hirondelle rustique

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Ornithologique Picarde

Syrmaticus reevesii
Phasianus colchicus
Rallus aquaticus
Porzana porzana
Porzana parva
Porzana pusilla

Crex crex

Gallinula chloropus
Fulica atra

Balearica pavonina
Tetrax tetrax
Haematopus ostralegus
Himantopus himantopus
Recurvirostra avocettta
Burhinus oedicnernus
Charadrius dubius
Charadrius hiaticula
Charadrius alexandrinus
Vanellus vanellus
Philomachus pugnax
Gallinago gallinago .
Scolopax rusticola
Limosa limosa
Numenius arquata
Tringa totanus

Actitis hypoleucos
Larus ridibundus
Larus canus

Larus argentatus
Sterne dougalji
Sterna hirundo

Sterne albifrons
Chlidonias niger

Uria aalge

Columba livia
Columba oenas \
Columba palurnbus
Streptopelia decaocto
Streptopelia turtur
Cuculus canorus
Tyto alba

Otus scops

Athene noctua

Asio otus

Strix aluco

Asio fiarnmeus
Caprimulgus europaeus
Apus apus ’
Alcedo atthis

Meriops apiaster
Upupa epops

J ynx torquilla

Picus canus

Picus viridis
Dryocopus martius
Dendrocopos major
Dendrocopos medius
Dendrocopos minor
Galerida cristata
Lnllula arborea
Alauda aivensis
Riparia riparia
Hirundo rustica

p.

p.108
p.109
p.110

' p.111

p.112
p.113
p.114
p.115
p.116
p.117
p.118
p.120
p.121
p.122
p.123
p.124
p.126
p.127
p.129
p.130
p.131
p.133

56'

136-

126
130
117
53

47
56
79
11

121

142
148

_ -239-

Pie-grièche à tête rousse

Geai des chênes
Pie bavarde

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Naturel Centrale Ontithologique Picarde

Hirondelle de fenêtre Delichon urbica

Pipit des arbres Anthus trivialis

Pipit farlouse Anthus pratensis
Bergeronnette printanière Motacilla flava
Bergeronnette des ruisseauxMotacila cinerea
Bergeronnette grise Matacilla alba

Cincle plongeur Cinclus cinclus
Troglodyte mignon Troglodytes troglodytes
Acoenteur mouchet Prunella modularis
Rouge-gorge Erithacus rubecula
Rossignol philomèle Luscinia mégarhynchos
Gorgebleue à miroir Luscinia svecica -
Rougequeue noir Phoenicurus ochruros
Rougequeue à front blanc Phoenicurus phoenicurus
Traquet tarier (ou Saxicola rubetra

Tarier des prés)

Traquet pâlre (ou Saxicola torquata
Tarier pâue)

Traquet motteux Oenanthe oenanthe
Merle noir Turdus merula

Grive litorne Turdus pilaris

Grive musicienne Turdus philomelos
Grive draine Turdus viscivorus
Bouscarle de cetti Cettia oetti

Cisticole des joncs Cisticola juncidis

- Locustelle luscinioïde Locustella luscinioïdes

Locustelle tachetée Docustella naevia
Phragmite des joncs Acrocephalus schoenobaenus
Rousserolle verderolle Acrocephalus palustris
Rousserolle effarvatte Acrocephalus scixpaoeus
Rousserolle turdoïde Acrocephalus amndinaceus
Hypolaïs ictérine fîippolais icterina
Hypolaïs polyglotte Hippolais polyglotta
Fauvette babillarde Sylvia curmca
Fauvette grisette Sylvia communis
Fauvette des jardins Sylvia borin

Fauvette tête noire Sylvia atricapilla
Pouillot de bonelli Phylloscopus bonelli
Pouillot siffleur Phylloscopus sibilatrix
Pouillot véloce Phylloscopus collybita
Pouillot fitis Phylloscopus trochilus
Roitelet huppé Regulus regulus
Roitelet triple bandeau Regulus ignicapillus
Gobe mouche gris Muscicapa striata

Gobe mouche noir Ficedula hypoleuca
Mésange à moustaches Panurus biarmicus
Mésange à longue queue Aegitltalos caudattis
Mésange nonnette Parus paîustris
Mésange boréale Parus montanus
Mésange huppée Parus ciistatus
Mésange noire Parus ater

Mésange bleue Parus caeruleus
Mésange charbonnière Parus major

Sitelle torchepot " Sitta europaea
Grimperau des bois Certhia familiaris
Grimpereau des jardins Certhia brachydactyla
Loriot d'europe Oxiolus oriolus
Pie-grièche écorcheur Lanius collurio
Pie-grièche poit rose Lanius miner
Pie-grièche grise Lanius excubitor

Lanius senator
Garrulus glandarius
Pica pica

p.134
p.135
p.136
p.138
p.139
p.140
p.142
p.143
p.144
p.145
p.146
p.235
p.148
p.149
p.150

p.151

p.153
p.154
p.156
p.157
p.158
p.159
p.160

f p.162

p.163
p.164
p. 165
p.166
p.167
p.168
p. 169
p.172
p.173
p.174
p.175
p.176
p.177
p.178
p.179
p.181
p. 182
p.183
p.184
p.185
p. 187
p.188
p.189
p.190
p. 191
p.192
p.193
p. 194
p.196
p.196
p.197
p. 198
p.200
p.200
p.202
p.203
p.204

133
96
111
93
58
118

128
119
120
125

92
27
33

84

14
146
15
125
88
47

21
54
39
65
71
22
16
61
65
118
114
134

46
139
112
53
29
74

83
50
76
47
25
107
121

83
98
97
18
29

105
126

-240-

Choucas des tours
Corbeau fieux
Corneille noire
Comeiile mantelée
Grand corbeau
Etoumeau sansonnet
Moineau domestique
Moineau friquet
Pinson des arbres
Serin cini

Verdier d‘Europe
Chardonneret élégant
Linotte mélodieuse
Linotte à bec jaune
Sizerin flammé

Bec croisé des sapins
Bouv-reuil pivoine
Grosbec casse-noyaux
Bruant jaune

Bruant zizi

Bruant ortolan
Bruant des roseaux
Bruant proyer

II Espèces nicheuses occasionnelles ou susceptibles de nicher en Picardie

Spatule blanche
Marouette de Baillon

Guifette noire

Grand Cormoran
Canard siffleur
Echassevblänche
Sterne pierre-garni

III Espèces récemment disparues en tant que nicheuse de Picardie.

Faucon pèlerin
Guillemot de Troil
Cisticole des joncs

Corvus monedula
Corvus frugilegus
Corvus corone corone
Corvus corone cornix
Coryus corax
Stumus vulgaris
Passer domesticus
Passer montanus
Fringilla coelebs
Serinus serinus
Carduelis chloris
Carduelis carduelis
Carduelis cannabina
Carduelis flavirostris
Carduelis flammea
Loxia cmvirosua

Pyrrhula pyrrhula

Coccothraustes coccothraustes

Emberiza citrinella
Emberiza cirlus
Emberiza hortulana
Emberiza schoeniclus
Millaria calandra

p.205
p.206
p.208
p.209
p.209
p.210
p.211
p.212
p.213
p.214
p.216
p.217
p.218
p.219
p.219
p.220
p.221
p.222
p.223
p.224
p.226
p.226
p.228

Héron bihoreau Héron pourpré
Canard pilet Aigle boue
Barge queue noire

Goéland cendré

81
10
144

135
146
90

136
79

114
121
123

3

8
103
32
136
9

91
127

Marouette poussin Bélcasseau combattant Sterne de Dougall
Hibou Petit duc Pie-grièche à p.rose Pie-grièche à tête rousse
Bruant ortolan Corneille mantelée Grand corbeau

IV Espèces introduites ou échappées de captivité et se reproduisant librement en

Picardie.

Bernache du Canada
Grue couronnée

V Espèces dont la nidification a été signalée à tort autrefois en Picardie.

Faisan vénéré

Circaëte Jean le Blanc Linotte à bec jaune

Atlas des Oiseaux Nicheurs de Picardie- © Picardie Nature l Centrale Omithologique Picarde

Colin de Virginie

Perdrix rouge

-241-