Bulletin dela S0c' étl” Herpétolo ° d F 3¤*¤• trlmœtre 1990 no 55 ` — `- I ' ` *’ïfï?·Ã 1. · . - ` · ' · ·- l- fÉ$'ëaà`*lÉ’¢·E~l`1E‘·F*`-E ‘ .. ~ ' I ` ` ' `'`` l' _` " Ãij.-;' · ÷L.? — ,`_ — *1'-·'1'?·ï._._ë*.,,- , «s_·j É. .··`E·'; ·_·""`Y` î_·' ,·—_ 1-.¤.¤_g`ÀQ.· -É_;*< · ` · Ã`? Ã} €; rîr·?· `~ F` — — — ` LÉ ;ï‘.'··;! · a··'—‘î· "`; ··%. 9 ‘.‘·É·:”·*=ï=·7·î-""` ' - l - - . ,Éü"·" : .`·'·—%’ w i? Ezflh . ' ''`` Y ·``· ·· *”*’¤«-··<· -, · * 'ïï?>*·1 =.'·.2’î;!·'i· ‘·.· ï `:È.‘.=—’&ïÈEàê‘€—ë" =?" ` - · · . -·-*r` £ ·‘l*,·?.=·. "·=·'··x·zÉ'Lîf`*Z'·ï?â*·*îàëïïh *"· . 1 — _ ¤à9l1§é=-*9 * 9** _ .· · · _,· ·' _[";~._; -_i-1 J? l x_ _j ·:·}_¢?;$`;:â'3`q?` "L ' _ ·'·> - _ r';.=::· '* _! . L " ¢·;_2_._· I ‘ I .. _· _ ' .·:.- £î`§lE!£*‘ë-_ ·;<—·i%;-.a§=*- .. · ·;¥:·â;?=É’;§'i·'L: `·‘—- _ ' ' - — · _ · 1*1 l . ;·—¢,»>` ——‘-'·;·-· ' - . - ' ‘ — . - . . ?*·`À` _ _ ISSN 0754-9962 — Z '· _9u».·s¤¢. uerp. Fr., (1990] 95-
Bulletin- de la Societe l D i l Herpetologlque de France _. ce Responsable de la rédaction l Editor E : Roland VEHNET E Responsables associés i Associate editors : Claude PlEAl.l, Michel LEMIRE Responsable index! Index editor : dell TlMMEL,_Sophle BEFILAND _ Directeur de la Publication r Director ot publication : Ftobert GUYETANT E _ —Comlté de rédaction et comité de lecture ( Editorial Board - . u R_. BARBAULT (Paris), L. BQDSON (Liege, Belgique). M.l·t. CAETANO (Lisboa, Portugal], J. DURAND (Paris}, J.;M. _ FHANCAZ (Orléans), M. GOYFFON (Grenoble), Fl, GUYÉTANT (Besançon), D. REUCLIN (Gouhé—Vérac),_ B. LANZA · (Florence, italie], M. LEMIFIE (Paris), J. LESCURE (Paris), J.Ft MARTlNEZ·RlCA (Jaca, Espagne}, 0. PIEAU (Paris}, A. de FIICQLÈS (Paris}, J.~C. RAGE (Paris}. Fl; VEFINET (Paris}. _ — `lnstructionsaux auteurs I lnstrumiona tio authors Des instructions détaillées ont étépubliées dans le numero 33. Les auteurs peuvent s’y reporter; S'lls ne les possédant pas. ils peuvent en obtenir une copie-auprés du responsable du comité de rédaction.- Les points principaux peuvent être résumés ainsi: ' _ _ _ _ _ Les manuscrits, dactylographlés en doubleinterligne, au recto seulement sont envoyés en double exemplaire. La disposition du texte doit respecter les instructions. L*adresse de |'auteur se piaoe en demiere page. Les ligpres sont réalisées surpapier calque ou bristol; Les photographies (noir et blanc] ne sont publiées qu'exceptionnellement, Les Ieggncles des figures sont daclylographiées sur feuilles séparées. Les rélérences bibliographiques sont regroupées en lin 'erticle. · Exemple de présentation et réiérence bibliographique: · · BONS, J., GHEYLAN, M. et GUILLAUME, CP. (1934) —— Les Reptiles méditerranéens. Bull, Sec. Herp. Fr., 29: 7-17. · 'iîrés-à part . E ` . E Les tirés à part (payants) ne sont fournis qu’à la demande des auteurs (lors du renvoi de leurs épreuves corrigées) et seront lacturéspar le service dimprlmede. ' E . · ` · . Le rédaction n'est pas responsable des_ textes et illustrations publiés qui engagent la seule Z responsabilité des auteurs, Les indications de tous ordres, données dans les pages rédactionnelles. · — sont sans but publicitaire et sans engagement, . La reproduction de queique manière que ce soit meme partielle, des textes, dessins et- photographles publiées dans le Bulletin de le Société Herpélologique cle France est interdite sans - laccord écrit du directeur de la publication, La S,H.F. se ràsenre la reproduction et la traduction ainsi que ttîlus les droits y afférent, pour le monde entier. Sauf accord préalable, les documents ne sont pas . _ retournés. . _ _ _ ENVOI DES MANUSGFUTS à: E · . _ M. Roland VERNET . Laboratoire'd'Eoologie, Ecole Normale Supérieure 46 rue d'UIm - 75230 PARIS CEDEX 05 . Télécopie (Fax) : (1) 43298172 · · Telex : 202801 F ENULM — ` · · . E u. Le Gérant: Fl. GUYÈFANT . N° de Commission paritaire: 59374 Irnprlrnerle commune . - ` ' de`I'l.lnlversité de Franche-Comté . _25030rBESANQON · CEDEX · · Dépôt légal: SM trimestre 1e9·0
Bulletin de la Sncièlè Harpêtnlnuiqua de France 3à¤1¤ trimestre 1999 n° 55 SUMMMRE · Les Tortues marines en Algérie et au Maroc (Méditerranée} Luc LAURENT ........,................................................................................................ 1 • Caractères externes et coloration chez Elaphe scalaris lSchinz, 1822} ($quamata, Colubridae} de la Péninsule ibérique Juan M. PLEGUEZUELOS. Monica FERICHE et Huberto GAHClA—PENA ........ 24 - Présence de Ramphotyphlops braminus (Ophidia, Typhlopidae} au Sénégal Jean-François THAPE ............................................................................................. 40 • Bibliographie lrésumés de thèses} ....................................................................... 42 - Vie de la Société. Informations .......................................................................,.... 48 BUNTENTS • Marine Turtles in Algeria and Morocco [Mediterranean sea] Luc LAURENT. ..... . .................................................................................................. 1 · Biometry, pholiclosis and pattern on Elapha scalaris lSchinz, 1822} (Squamafa, Cofubridaej from the Iberian Peninsula Juan M. PLEGUEZUELOS, Monica FERICHE and Huberto GARCIA-PENA .... 24 · Presence ol Ramphotyphlops braminus fûphidia, Typhlopidae} in Sénégal Jean-François TRAPE ............................................................................................. 40 • Bibliography [Thesis summary) ............................................................................ 42 • News from the Society. Informations ................................ . ................................. 48
Bull. Soc. Horp. Fr. l1990} 55: 1-23 LES TORTUES MARINES EN ALQERIE ET AU MAROC (MEDITERRANEE) par Luc LAURENT Résumé -- Une prospection des côtes de l'A|gérie et du Maroc llvlécliterranéel, associée à des enquêtes le long des plages et dans les ports ont permis de déterminer le statut des deux espèces qui fréquentent ces eaux méditerranéennes. La Caouanne (Caretta carotte} est commune, mais sa nidifîcetion n'a pas été démontrée. ll semble qu’elIe ne se reproduise pas le long de ces côtes. Cette espèce subit une exploitation importante suite à des captures accidentelles par des palangres flottantes, notamment au Maroc. La Tortue Luth (Dormocheiys coriacea) est rare. IVIots—cIés : Carotte caretta, Dermochelys corfacea, Algérie, Maroc, Méditerranée, rsiditïcation, pêche. Summary—-· A prospecting of the coasts of Algeria and Morocco lMediterranean Seal with inquiries along the beaches and in the ports have allowed to establish the status of the two species which live in this countries. The Loggerhead (Carotte caretta) is common but no nesting beach has been found. It îs ceptured incidently with surface long line and axploited notably in Morocco. The Lctherback flûerrnochelys coriacea} is rare. Key-words 1 Carotte carotte, Dermochelys coriacea, Algeria, Morocco, Mediterranean sea, reproduction. exploitation. I. INTRODUCTION Les populations méditerranéennes de tortues marines sont en danger. Mais comment mesurer |'acuité de ce danger et définir un programme de conservation si leur statut lrridification, exploitation} est inconnu sur presque la moitié du pourtour méditerranéen : les côtes de la Méditerranée africaine l Dans le but d’établir ce statut, une étude avait été réalisée en Tunisie en 1988 (Laurent et al., 1990}. Le present travail se situe dans son prolongement. ll expose les résultats d'une mission en Algérie et au Maroc lMéditerranée} qui s'est attachée à étudier quatre points. Le plus important était de savoir si des Caouannes (Caretta caretta} se reproduisaient sur les côtes de ces deux pays. Elément fondamental qui s’inscrivait dans la résolution de la problématique sur |'origine de Vimportant peuplement de Caouannes de Méditerranée occidentale. Le deuxième, tout aussi crucial, concernait la connaissance de |'impact des activités de pêche de ces deux pays sur ce peuplement qui subit aussi celui des pêcheries espagnoles à Vespadon lCaminas, 1988}. De plus, dans le cadre de la Manuscrit accepté le 30 novembre 1990. 1
promotion d'une protection, il fallait déterminer les éventuelles utilisations des tortues capturées. Enfin, le dernier point consistait à faire |'inventaire des espèces présentes dans les eaux algériennes et marocaines méditerranéennes, pour leur éventuelle reproduction ou leurs déplacements. ll. MATÉRIEL ET MÉTHODES A. Zone d'étude 1. Le littoral a. Algérie Les côtes algériennes (longueur : 1350 km} sont longées par le courant atlantique venant de Gibraltar et présentent un plateau continental étroit. La distance moyenne du rivage de |’isobathe 180 m est de 4,3 milles. Il ne s’en éloigne de plus de 5 milles que dans |'ouest du pays (|'Oranais} et dans les golfes de Mostaganem, Bou Haroun, Skilcda et d'Annaba lFig.1}. Les caractéristiques du littoral sont consignées dans le tableau I. Les plages (quelle que soit leur naturel représentent 27,4% du littoral Les plages sableuses ne sont pas réparties uniformément le long des côtes (Tab.|| et Fig.1}. Les zones "sableuses” sont le zones B, D et F ; les zones C et E sont totalement dépourvues de plages de sable. Les plages de sable ont une longueur moyenne de 4,6 km. Les plus grandes sont situées dans la partie orientale de |'A|gérie, ce sont celles de Jijel (27 km} et d'Annaba (28 km} (Fig.1l. b. Maroc La côte marocaine méditerranéenne a une longueur de 450 km. La présence d'un tourbillon anticyclonique en mer d'Alboran (Fig.2} donne à ce littoral des caractéristiques hydrologiques différentes de celles de la côte algérienne. Le plateau continental est légèrement moins étroit en moyenne (la distance moyenne de |'isobathe 180 m est de 5,47 milles} (Fig.2l. Le littoral marocain est légérement plus rocheux que le littoral algérien, 24,1% de plage. Les plages de sable sont moins nombreuses, elles représentent 12,8% du littoral contre 20,2% en Algérie (Tab|.lIl}. Ces plages sont situées à |'ouest : les plages de Ceuta et de Tetouan (Martil}, et à Vest : plage de Nador et de Has el Ma (la plus grande avec 19,5 km} lFig.2i. 2. Les pêches maritimes Les données résultent d’une synthese entre nos propres informations récupérées dans les ports et celles issues de l’ouvrage sur les pêches en Méditerranée occidentale d'0liver (1983}. Dans les figures 1 et 2 sont mentionnés pour chaque port les nombres de chalutiers, de sardiniers et d'espadom"liers. L'activité de pêche est plus importante dans |'ouest de l‘A|gérie (Oranais} et dans I’est du Maroc lFig.1 et 2}. 2
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Type de plage L.t. m % S. 273 60 20,2 S.G.C.G. 45,4 12 3,4 G. 51,5 24 3,8 Tableau I : les plages du littoral algérien S. 1 sable ; S.G.C.G. : plage constituée d'un mélange de sable, de graviers, de cailloux et de galets; G.: galets : L.t. : longueur totale en km ; Nbre tnombre total ;% : pourcentage du littoral 11350 km) représenté parles plages. Plages L` É? G- A Fr. Maroc- Aazew 261 7,8 (14} 2,3 (3) 0,2 (1] B Afzew - Guelta 140 37 (15) 0 0 C Guelta - Cherchell 142 1,4 (1) 10 (5} 13,4 (6) D Cherchell- Pie Djinet 176 38 (8) 0 0 E Pie Djinet - Bsjaïa 150 0 12 (2) 17,3 (8) F Bejaia - Fr. Tunisie 481 27,3 (22) 1,5 (2} 1,2 (9) Tableau Il : caractéristiques des plages des dillérantes zones du littoral algérien Réf. : référence de la zone ; L. : longueur totale du littoral de la zone en km ; S. : sable ; S.G.C.G. : plage constituée d’un mélange de sable, de gravier, de cailloux et de galets ; G. : galets ; nombre non antre parenthèses : pourcentage de la longueur de la zone ; nombre entre parenthèses 2 nombre de plages de cette nature dans la zone considérée ; Fr. : frontière. Type de plage L.t. m % S. 57,7 10 12,8 S.G.C.G. 42 9 9,3 G. 9 1 1 2 Tableau III : les plages du littoral marocain S. Z sable ;S.G.C.G. : plage constituée d'un mélange de sable, de graviers, de cailloux et de galets ; G. : galets ; L.t. : longueur totale en km ; Nbre : nombre total ; % ; pourcentage du iittoral représenté par les plages 1450 kml. 5
B. Recherche de sites de ponte de tortues marines La recherche de sites de ponte concernait non seulement la Caouanne mais toutes les especes de tortues marines. Deux méthodes furent employées, la prospection directe des plages et la conduite d'enquétes auprès de différentes personnes. 1. Prospection directe des plages a. Choix des dates de mission Trois paramètres sont intervenus dans le choix des dates : —— la période de ponte des tortues marines en Méditerranée - la grande longueur du littoral (1800 km} à étudier par une seule personne — Vorientation ouest-est de ce littoral dans le contexte du gradient thermique croissant ouest-est. Les périodes de nidification des tortues marines sur les sites de ponte actuellement connus en Méditerranée (Grèce, Turquie, Chypre, Israël, Libye} s'étalent de début juin à août, avec une prédominance entre le 15 juin et fin Juillet lûeldiay et al., 1982 ; Sutherland, 1984 ; Margaritoulis, 1988}. La mission s'est donc déroulée en deux parties : du 14 juin au 7 juillet 1989 pour la zone comprise entre Alger et la frontière tunisienne, et du 12 juillet au 4 août pour la zone entre Gibraltar et Alger. b. La prospection La présence régulière sur une plage de grandes traces de femelles terminées par un nid est |'un des critères le plus sûr mais surtout le plus remarquable de |’uti|isatlon de cette plage comme site de ponte. Une moto tout terrain 350 XT YAMAHA a été utilisée pour repérer rapidement ces éventuelles traces et pour se déplacer de la même façon entre les plages le long de ce grand littoral. En tout, 9400 km ont été parcourus à moto au cours de la mission. Stratégie t|’échantlIlonnage des plages Une sélection des plages a été opérée sur la base de leurs capacités intrinsèques à abriter un site de ponte. Le premier critère fut celui de leur nature granulométrique. Les plages constituées d’un mélange de sable très grossier, de graviers, de cailloux et de galets lS.G.C.G·l qui étalent en fait des plages de graviers et cailloux, ont été éliminées, de même que les plages de galets (G.}, Seules, les plages de sable (S.) lquelle que fut leur grenulométrie} ont été retenues. Même si les tortues marines sont peu sensibles à la taille des grains de sable de leur site de ponte (Mortimer, 1982}, elles recherchent malgré tout les plages de sable. Les S.G.C.G. semblaient totalement impropres. Le deuxième critère, appliqué cette fois aux plages de sable (S.} seules, fut lié aux taux d'urbanisation et de dérangement touristique qu'elles subissaient. Il était évident dès le départ que si |'A|gérie et le Maroc abritaient des sites de ponte, ceux-ci devaient se trouver dans des endroits peu connus donc peu urbanisés. Mais Vurbanisation (industrialisation, exploitation du sable, ceinture de villas en front de plage à quelques metres du rivage} et la présence touristique (baigneurs} étaient telles sur certaines plages de sable qu'il n'étai't même guère concevable qu'el|es puissent abriter un site de ponte. Cette situation concernait presque 6
I’ensemble des plages (S.} de la zone A et D et certaines de la zone B (plage d'Arzew} et F (Bejaia, Jijell (Tab|.IIl. En tout, 17 plages totalisant 24 km au Maroc et 73,9 l·:n1·en Algérie ont été prospectées au moins une fois (Tabl.IVl. Le faible taux de fréquentation humaine et de perturbation du milieu naturel furent les derniers critères de sélection ; ils ont permis d'orienter les efforts de prospection maximaux sur 7 plages (1,2.1}.12.13,14}.15} l`l`abl.lV, fig.1 et 2}. Fréquence des prospectlons La montée à terre des femelles de tortues est un phénomène spatio- temporel. Nous avons dû échantillonner aussi le temps. Ceci a été fait dans le choix des dates de mission (voir précédemment} et dans la fréquence de prospection des plages échantillonnées. La meilleur fréquence de prospection est le pas temporel de 3-4 jours. En effet une trace peut rester visible 3-4 jours environ (Sofer, 1988} selon les conditions météorologiques et la nature granulométrique du sable. Nous avons cherché à appliquer cette fréquence sur les 3 plages retenues de la premiére mission (plages 1, 2 et 4}. Au cours de la deuxième mission, cette fréquence n'a pu être appliquée sur les 4 plages échantillonnées (12,13,14 et 15} lTabl.lV et Fig.1} par suite de Vélolgnement des plages entre elles. 2. Enquête sur les plages, dans les ports et aupres des scientifiques et naturalistes locaux. La deuxième voie méthodologique pour rechercher des sites de ponte fut la conduite d'une enquête auprès de certaines catégories de personnes. Cette méthode est valable même si elle ne s'adresse pas à des spécialistes des tortues. En effet, le phenomene de nidification des tortues sur une plage est tellement spectaculaire qu'i| ne peut échapper aux personnes connaissant cette plage. La prospection directe d'une plage est une série cl’observatlons durant quelques jours sur une saison de ponte ; par contre, Venquéte auprès de ces personnes permet parfois de connaître l'histoire d'une plage sur des dizaines d'années. Cette méthode avait été utilisée avec succés en Tunisie en 1988 (Laurent et al., 1990}. Tout le problème réside dans le choix des personnes interrogées (ne pas choisir des touristes}, leur nombre et le type de questionnaire. Celui-ci consistait en la présentation de photos couleurs de traces, de nouveau-nés, d'oeufs de Caouannes et de tortues adultes. Les questions portaient d'une part sur le degré de connaissance de la plage (lieu d’habitation, profession, taux cle fréquentation de la plage} et d'autre part sur Vobservation éventuelle d'lndices de nidification (traces, etc...} par la person ne elle-même ou ses proches (parents, grands-parents}. Lors de la prospection d'une plage (S} ou de la délimitation et reconnaissance d'une S.G.C.G., toute personne rencontrée sur la plage (paysans, pêcheurs, membre de la protection civile des plages . etc...l était interrogée. Le fait de venir prospecter plusieurs fois la même plage permettait de se faire "accepter" par la population locale, de la stimuler à se souvenir et à recueillir toutes les informations liées à la plage. Il y avait alors parfois un effet ”bou|e de neige". En tout 82 entretiens ont été réalisés sur les plages S. et S.G.C.G., représentant 149 personnes. De plus, dans les ports visités dans d'autres buts, les pécheurs étaient interrogés aussi sur la nidification. Le nombre de pécheurs interrogés fut de 105. 7
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C. Estimation de l'impact des pêches 1. Enquête Cette recherche était basée sur une enquête orale auprès des pêcheurs dans les ports cle pêche ou sur les plages. Le questionnaire comprenait deux séries de questions et la présentation des photos. Une série liée à |'activité de peche (technique, lieu, années cfexpérience, etc...). Ilautre propre aux tortues évoquant Vlmportance des observations de tortues en mer, Vexistence de captures accidentelles par le bateau concerné, le nombre de captures et leurs éventuelles utilisations. En Algérie, tous les ports ont été visités, sauf ceux d’AIger et de Ghazaouet; ce qui représente 15 ports. En tout 99 pécheurs ont été interrogés. Au Maroc, tous les ports ont été visités, sauf celui de Nador et 22 pêcheurs furent questionnés. 2. Visite des marchés et des bazars On peut appréhender |'impact des pêches par l'étude de Vutilisation des tortues. Les marchés aux poissons lgros et détail} ont été visités de même que les bazars touristiques (présence éventuelle de carapacesl. III. RÉSULTATS A. Nidificetion 1. Prospection Aucune trace n'a été observée lors des prospections dont les dates et les fréquences sont mentionnées dans le tableau IV. Algérie : 73,9 km de plage de sable ont été prospectés, soit 27% de la longueur totale de ses plages. Si l'on considere la taux de prospection, représenté par le nombre de kilometres de plages prospectés multiplié par le nombre de fois qu'el|es l'ont été, ce taux est de 202,9 pour l'A|gérie. Maroc : 24 km de plage de sable ont été prospectés ce qui représente 43,24% de la totalité. Le taux de prospection est de 40. 2. Enquête a. Sur les plages Sur les 149 personnes interrogées, seules cinq personnes ont répondu avoir observé des traces ou des indices de nidification. Aprés demande de précisions sur ces cinq réponses positives, trois se sont révélées correspondre à des observations non valables. Les seuls témoignages plausibles sont d'une part celui d'un pécheur de Ras el Ma qui aurait vu une trace il y a quinze ans sur la plage de Has el Ma et d'autre part celui d'un pécheur du Cap Blanc l0uest d'Oranl. Selon lui dans les années 1958-1960, étant gamin, il aurait vu des traces sur la plage du Cap Blanc ; mais son témoignage reste imprécis. Pour ls plages échantillonnées qui 9
ont reçu un effort de prospection maximal lTab|.|Vl, les caractéristiques de personnes interrogées sont mentionnées dans le rapport de mission (Laurent, 1989}. Quoi qu'iI en soit, toutes ces personnes (sauf le pécheur de Ras el Ma évoqué précédemment} ont donc déclaré n'avoir jamais vu d'indices de nidification, ni entendu parler de ce phénomène sur leur plage, bien qu’i|s le connaissent pour |'avoir vu à la télévision. De plus. de très nombreuses personnes se sont même prononcées avec force sur l'inexistence de nidification sur leur plage après avoir vu sur les photos, Vimportance des manifestations visibles de ce phénomène. b. Dans les ports Aucun témoignage sur |'existence, la connaissance ou Vobservation de pontes, simplement des supputations pour des plages toujours éloignées du DOIT dans lequel |'interview avait lieu. c. Auprès des scientifiques 29 scientifiques ou naturalistes (chercheurs locaux, coopérants, etc...) ont été questionnés. Aucun n'avait connaissance de |'existence de sites de ponte et o nombreux se sont déclarés en faveur de l’absence de nidification. B. Exploitation des tortues marines 1. Capture par les pêches a. Les techniques de pêches D'aprés les enquêtes, on peut avancer le fait que les tortues sont toujours capturées accidentellement, par la palangre flottante (péche à l'espadonl, le chalutage, la pèche a la sardine au lamparo et les petits métiers (tremails, palangre de fond}. Une moyenne de captures accidentelles annuelles par bateau de chaque port a été établie pour les trois premières techniques de pêche lTabl.V, Vl, Vil), à partir des réponses des patrons de bateau. Ces réponses sont des estimations rapides données par les pécheurs. Elles ne sont pas toujours comparables entre elles ; en effet, les valeurs des paramètres tels que I'effort de peche annuel, Vexpérience, l'intérët pour les tortues, la mémoire ou le désir de répondre précisément sont loin d'être identiques pour tous les pêcheurs. Mais elles permettent cependant d'avoir une idée générale. Les captures par les espadonniers en Algérie semblent plus importantes sur les côtes occidentales. Les captures les plus fortes sont localisées au Maroc pour les ports de Ras el Ma et surtout de Nador et d'AI Hoceima lTabl-\•'l· Les pécheurs de ces derniers ports ont annoncé parfois des captures de 3 à 4, jusqu'à 15 à 20 tortues par nuit. Les données de Nador et d*A| Hoceima pourraient être sous-estimées I Le chalutage en Algérie est pratiqué sur les petits fonds de 0 à 100 m tout le long de Vannée. sauf en été. Les captures accidentelles par cette technique sont faibles dans ce pays (Tabl. VI). Nous n'avons pas obtenu de données sur le chalutage pour le Maroc. Les sardiniers capturent rarement des tortues en Algérie. Au Maroc nous n'avons qu'une seule donnée qui parait trés importante pour cette technique de pêche (Tab|.V|ll. Il faut noter que les tortues capturées au chalut sont toujours vivantes mais que celles capturées par les palangres flottantes, si elles sont rejetées, le sont presque toujours avec un hameçon dans leur tube digestif. ljhameçon peut parfois, en effet, être récupéré. 10
Algèrla EIKala 0-1 1 1-2(3) 1,5 Cello 3 1 0 0 Jlel 2-3 2 0(S) :0,5 (4} 0,2 sejaüa 1 1 011) 0 Bou Haroum 10 4 0,4 (5) ; 1 (1} ;2(2},3-4 1,7 Chsrchell 10 5 3-4; 15-20 ; 15-20 :0,4 (5) ;2-3 B Tenés 0 - 1 1 0,5 (2} 0.5 Mcstaganem 0-1 1 0 0 Arzew 10 3 15-20 :3-4 (4) : 1 (13) 7,1 Oran 6 1 4 4 Port Bou-Zacljar 10 1 0 B B8I1lSal 15 s 20 :2-3 ;0,33(s; ; 1 (2) ;0,s(?: :2-3; 10 ;2·3 4,7 Moyenne générale Algérie Tlanfaspadonnier n Irlaroc ses ama 10 2-3 ; 15-20 ; 15-20 ; 15-20 13,3 Nador 21 150 : 100 : 100 116,6 AI Hocelma 10 1 :+200 100,5 Moyenne generale Maroc Tranfespadonnier 76.8 Tableau V : nombre de tortues capturées annuellement par les espaclonniars. Nbre E 1 nombre d'espadonnlers dans le port ; Nbre E.i. : nombre d'espedonr1iere interrogés ; Tian : nombre de tortues capturées par an, par cheque pêcheur interrogé ; l l : nombre d'année pour lesquelles des captures annuelles ont été calculées ; m.Tlen : moyenne par bateau pour le port. El Kala 6 2 0,20: 10-15' 6.39 Annaba 22 5 0 (ll :0,75 (26) :2-3 :0 [2} : 1 (5) 0,35 Skrkda 15 2 0 ;c(20} 0 Bejaia 5 3 0 (29}; 0 ; 1-2 0.5 seu Haroun 20 4 0 (10} ; 4-5 :0 :3-4 2 Gherchell 15 2 0 (10) :0 [15} 0 Tènee 11 5 0 :0,16 (6) :0 (Q) : 1-2: 1-2 0,ss Mestaganem 15 3 1,5 (22] : 0 (0) ;3-4 1.66 arzew 7 5 1 ;0,12(0) :0 ;0,1 (20} :3-4 0,94 Oran 10 1 2 2 sanrsar 43 4 1 :0 (41 :0.31101 :011r) 0,32 Moyenne générale Algèrle Trarrrchalutier Tableau VI : nombre de tortues capturées annuellement par les chalutiers Nbre ch : nombre de chalutiers dans le port I Nbre Ch.i. : nombre de chalutiers interrogés ; Tran : nombre de tortues capturées annuellement par chaque chalutier ; [ l : nombre d'années pour lesquelles des captures annuelles ont été calculées ; mfüfan : moyenne par bateau pour le port ; * estimation qui semble peu vraisemblable ; ©: moyenne générale Algérie calculée sans le valeur *. l ‘l
Algeria Annaba 20 2 0,1 ;0 0,05 Skikda 30 2 0 ; 10—1 5* 6,25 Cello 15 1 0,1 0,1 Bejaia B 1 0 0 Dellys 4 1 0,12 (B) 0.12 Cherchell ? 2 0 (15} :0 (9) 0 Mostaganem 11 1 0 (0,5) 0 Arzew 13 2 0 ;0 (5) 0 Port Bou Zadjar 10 2 0 ;5 2,5 Beni-Sal 37 3 0 ; 0 (4] ; 0,3 (10) 0.1 Moyenne générale Algérie Tranrsardinler 0,91 œ Maroc Nador 14 1 24 Tableau VII : nombre de tortues oepturées annuellement par les Sardiniers Nbre S. : nombre de sardiniers dans les ports ; Nbre S.i. : nombre de sardiniers interrogés ; Tian : nombre de tortues cepturées annuellement par chaque serdinier ; ( I : nombre d’ennées pour lesquelles des captures annuelles ont été calculées ; m.Tfan Z moyenne par bateau pour les port. * estimation qui semble peu vraisemblable ; O : moyenne générale Algérie calculée sans la valeur *. b. Estimation du nombre total de tortues capturées annuellement Ces estimations concernent des captures et des recaptures. Comme on le verra en effet dans le paragraphe suivant, un certain nombre de tortues sont relâchèes et parfois recapturees. Algerie : les données du tableau Vlll ont été calculées à partir des tableaux V, VI et VII et de la connaissance des flottilles (Fig-'Il. Pour les espaclonniers, nous avons calculé les totaux pr port. Pour les deux autres techniques, les calculs ont été faits à partir des moyennes générales Algérie Tian/bateau (avec et sans les valeurs *I (Tabl.V| et VIl}· Maroc : pour ce pays, seules ont pu être estimées les captures totales par les espadonniers lTabI.IXl. La seule et unique donnée obtenue pour les sardiniers (TabI.Vl ne permet pas de calculer une estimation pour cette technique de pêche. 2. Utilisation a. Algérie La plupart des 99 pêcheurs interrogés ont repondu qu’ils reietaient les tortues capturées accidentellement. Certains avouent en garder parfois pour leur carapace (décoration de leur maison, cadeaux, guitares} ou pour l‘huile qui aurait des effets thérapeutiques (2 témoignagesl. Deux pêcheurs ont évoqué le 12
TVPB d° bateau m m.T.!an b. T.lan Espadonnier 77 selon les ports 324 Ohalutier 202 1,41 (0,85) 284 (170) Sardinier 288 0,91 (0,3) 262 (87) Total Tran Algérie 870 (581) Tableau VIII : estimation du nombre total de tortues cepturees annuellement par les difterentes techniques de pêche en Algérie Nbre : nombre total de bateaux ;rn.Tfan,lb. : nombre moyen de captures par bateau et par en ;T.,lan : nombre total de captures par an. TYp° ds baœau rn.TJan b. 1'Jan Espadonnier 41 selon les pons 3581 Chslutiar 26 ? ? Sardinier 64 ? ? Total Tian Maroc 3581 Tableau IX : estimation du nombre total de tortues capturees annuellement par les différentes techniques de pêche au Maroc Nbre : nombre total de bateaux ; m.Tz'ar1fb. : nombre moyen de captures par bateau et par an ;`IÉfan : nombre total de captures par an. consommation sporadique de la viande. Selon eux, au temps de la colonisation, les Colons espagnols en mangeaient beaucoup. Dans les marchés (gros, détail} rien ne fut observé. Les bazars touristiques ont été visités dans les villes suivantes : Annaba (2), Alger (3} et Oran (9). Aucune carapace n'a été observée alors que l'on pouvait y trouver de trés nombreux reptiles empaillés wromasrix acanthinurus principalement) et de nombreuses tortues terrestres (Testudo graeca) transformées en guitares. Selon les vendeurs de ces bazars, la vent de carapace de tortues marines ne se fait pas. Vingt carapaces ont été observées,elles étaient localisées chez des particuliers [60%}, dans les musées et laboratoires (25%} ou des cafés et restaurants (15%}. b. Maroc 22 interviews de pêcheurs ont été réalisées dans ce pays. Beaucoup ont répondu reieter les tortues capturées mais 7 pêcheurs ont évoqué la vente des 13
carapaces à des bazars ou à des touristes de passage et de la viande à des Espagnols. Un témoignage concerne une utilisation personnelle alimentaire. 14 bazars touristiques furent visités : Nador (5}. Al Hoceima (3} et Tetouan (6}. Seul un bazar de Tetouan présentait sept carapaces à |'envers (face ventrale}. Le prix de vente d‘une carapace était exhorbitant : 800 dirhams (= 700 F}. De nombreux reptiles étaient en vente dans la plupart de ces boutiques touristiques. Les 15 carapaces observées au Maroc ont les origines suivantes : bazar (46,5%}, musée laboratoire (26,5%}. particuliers (20%} et cafe (7%). D'après l'ensemb|e des témoignages recueillis, il y aurait un commerce de carapace sur place et même une exportation vers l'Espagne. La viande serait aussi vendue aux très nombreux Espagnols vivant au Maroc. Au commerce de ces deux produits se superpose aussi une utilisation personnelle des tortues par les pêcheurs. C. Espèces présentes 1. Enquete Les pêcheurs ne connaissent qu'une seule espèce de tortues à écailles : la tortue rouge, c'est la Caouanne lCeretta cererta). Aucun n'a évoqué la tortue verte (Chilonia mycias) ou une autre espece de Cheloniidae. Pour ce qui est de la Tortue Luth (ûermochelys coriacea}, 14% des pêcheurs connaissent cette espece en Algérie contre 40% au Maroc. 2. Carapaces 35 carapaces ou tortues ont été observées. 32 etaient des Caouannes (Carerta caretta} et 3 des Tortues Luth (Dernwchelys coriacea}. 22 Caouannes furent mesurées précisément. La distribution de fréquence des tailles des carapaces (longueur courbe} est représentée par la figure 3. La moyenne des données brutes est m=54,69 cm (écart-type : 13,7}. Les valeurs minimales sont 16,9 et 20,5 cm ce qui correspond à des longueurs droites de 15,9 et 16,7 cm. Les longueurs courbes des deux carapaces de Tortues Luth observées à Nador lTabl.X} sont respectivement de 1,57 et 1,64 m. IV. DISCUSSION A. Statut des différentes espèces de tortues marines 1. Caouenne (Carami caretta) a. Presence Si aucun auteur ancien n'a mentionné la présence de la Caouanne au Maroc (Méditerranée}, de nombreux |'on signale en Algérie et plus particulierement à Alger (Strauch, 1862 ; Lallemant, 1867 ; Seurat, 1930}, à Bône (Annaba} (Bouchon Brandely et Berthoule, 1890}, à Nemours lGhazaouet} [Olivier, 1894 ; Llabador, 1947 ; Santa, 1961} ou pour Vensemble du littoral (Doumergue, 1899 ; Gruvel, 1926}. Récemment, Argano (1979}, Lanteri (1982} et Laurent (1988} ont mentionné cette espèce dans |'Oranais ou sur Vensemble des côtes. 14
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Notre mission confirme cette présence. Sur la base du nombre de tortues observées (tortues vivantes ou carapaces) et des discussions menées avec les pécheurs, on peut avancer l'idée que cette espèce est moins abondante en Algérie qu’au Maroc. De ce point de vue, ce dernier pays sem ble pus proche de Ea Tunisie, pays étudié en 1988 lors d'une mission de même type (Laurent et al., 1990). b. Nldilîcation Dans le cadre de la recherche de sites de ponte, la mission a fourni quatre résultats : — Absence totale d'observation de trace Un effort de prospection important, de 242,9, a été appliqué entre le 16 juin et le 31 juillet 1989 sur 17 plages (totalisant 97,9 km] localisées entre Ceuta et la frontière tunisienne (Fig.1}. Aucune trace n’a été observée. Afin de donner une plus grande signification à ce résultat, on peut le comparer à d'autres études menées en Méditerranée orientale. En Turquie, Baran et Kasparek (1989} ont donné une vue synthétique de la nidification le long des 2456 km de côtes. 228 plages ont été inventoriées sur lesquelles deux à cinq prospections estivales séparées par plus cl’une dizaine de jours ont été appliquées en 1988. Nous avons calculé à partir des résultats bruts et des indications disponibles, |'effort de prospection sur 33 plages d'un secteur de côtes, totalisant 100 km. Pour cet effort de 286,3, 1063 traces ont été observées, soit un nombre de traces par unité d’effort de 3,71. Pour le nord de Chypre, les résultats de Groombridge et Whitmore (1989} sûnt les suivants : sur 43 plages prospectées deux à trois fois, entre juin et juillet 1988, un effort de prospection de 65,8 a révélé 410 traces. Le nombre de traces par unité d'effort est de 6,23. En Libye, Schleich (198'll découvre des traces au cours de toutes les quatre sorties qu‘i| effectue en 1983 sur les plages (10 km} du Kouf National Park. Une prospection le 21 juin 1990 cl‘une plage de 3 à 4 km environ, au sud de Benghazi (Libye), a mis en évidence une trace de Caouanne (Laurent, non publié). Lors d'une mission en Tunisie (Laurent et al., 1990), un effort de prospection relativement faible a révélé un nid et une trace. — Défaut de témoignage sur la nidification En Tunisie, les enquêtes avaient permis de mettre en évidence des sites de ponte (Laurent et al., 1990}. Dans ce pays les pécheurs et ies personnes qui habitent à proximité d’une plage de ponte, connaissent cette nidification et la décrivent parfaitement (montée à terre des femelles, creusement du nid, sortie des nouveau—nés, etc...}. En Algérie et au Maroc, aucun témoignage de la part de tres nombreuses personnes de ce type ne fut récupéré et il est impensable qu'un phénomène aussi spectacuiaire puisse être ignoré. —- Rareté des Caouannes adultes Les tortues observées et mesurées constituent un échantillon du peuplement fréquentant les eaux d'Algérie et du Maroc (Méditerranée}. On considérera comme adultes toutes les tortues dont la longueur courbe de carapace est supérieure à la plus petite femelle nidifiante actuellement observée en Méditerranée (nous n'avons pas en effet de données sur la taille à la première maturité chez les mâles}. Pour les sites de ponte du Péloponese (Gréce}, la plus petite femelle a une longueur courbe de 73 cm (m=83,4 cm et n=72l (Margaritoulis, 1989] et à Zakynthos (Gréce} (Margaritoulis, 1982} on ne dispose 16
que de la plus petite classe de taille de l'èchantillon des 27 femelles mesurées : 69,5~71,5 cm et m=80,4 cm. On prendra comme valeur seuil 69,5 cm. Dans notre échantillon, seule une carapace de 72,8 cm dépasse ce seuil (Fig.3}. Pourtant, les mâles et les femelles adultes sont capturés à proximité des plages de ponte en Turquie et en Grèce lGe|diay et al., 1982 ; Nlargaritoulis, 1982}. En Tunisie, pays où la nidificetion est peu importante, le nombre de tortues observées dans les mêmes conditions est de 92 et dix ont une taille supérieure à 69,5 cm, soit un pourcentage de 10,86 contre 4,5% pour cette présente étude. —-· Absence de preuve bibliographique Lallemand (1867} s’étonne que I’on n'alt jamais mentionné la Caouanne "...comme habitant les côtes de l'A|gérie...", vu qu'elle y est commune d'aprés lui. Doumergue (1899}, dans son Essai sur la faune erpétologique de |'Oranie, considere que “...les grandes plages oraneises sont très fréquentées par ce chelonien..." et écrit plus loin d'une façon très générale (dans le chapitre éthologie} "...la Caouanne vit en pleine mer ; elle ne s'approche des cotes qu’au printemps, au moment de la ponte. La nuit, elle débarque sur les plages où elle enfouit ses oeufs". Mais, Doumergue à travers ses écrits n'est pas du tout précis. Cet auteur a-t-il réellement observé les phénomènes de nidification 7 On peut se poser la question car il ne parle pas d'observations personnelles de traces, de nids, d‘oeuis et de nouveau-nés sur les plages alors qu'i| donne des descriptions très détaillées de ses observations de tortues capturées. L'ensemble des Caouannes qu’il décrit ne posséde pas les caractéristiques morphométriques d'un échantillon d'une population reproductrice (taille, longueur de la queue des mâles adultes}. Doumergue a, semble-t-il, superposé à ses données oranaises, des informations encyclopédiques générales sur la ponte des Caouannes. Ses écrits ne constituent pas du tout une preuve de la nidification. Gruvel (1926} dans son article sur la faune générale des eaux algériennes considère que la Caouanne "...dépose généralement ses oeufs sur les plages de sable des côtes de Sicile ou_ des îles avoisinantes...". Selon lui, les tortues observées en Méditerranée ”...entrent par le détroit de Gibraltar et très peu probablement par le canal de Suez", il n'évoque pas du tout l'hypothese d'une nidification en Algérie. Llabador (1947} dans son article sur la faune erpétologique de Nemours, reprend les remarques de Gruvel (1926} pour évoquer I’origine des Caouannes capturées dans cette région. Tortue qu'il connaît bien puisqu’iI écrivit un article sur |’utilisation de son huile (Llabador, 1941}. Plus récemment, Argano (1979} a enquêté en Algérie sur les captures accidentelles de tortues marines. Il considère le littoral algérien, bien qu’il ne I'ait pas prospecté, comme peu intéressant pour la nidification malgré, selon lui, de nombreuses grandes plages. Enfin, pour Aouab et Moumni (in Groombrige, 1989} la Caouanne nidifie sur les côtes méditerranéennes du Maroc, mais aucune précision n'est donnée. L‘A|gérie fut très étudiée d'un point de vue naturaliste et il semble fort improbable qu'un tel phénomène lsi il avait existé} ait pu rester inaperçu. En Grece (Werner, 1894} et au Liban (Lortet, 1887} on connaissait l‘existence de pontes des le 19eme siécle. Cependant. pour la Tunisie les recherches bibliographiques avaient conduit à un résultat négatif (Laurent et al., 1990}. La coexistence de ces quatre éléments permettent d'affirmer que les côtes algériennes et marocaines méditerranéennes n'abritent aucun site de ponte. Néanmoins, on ne peut pas certifier l’absence totale d'éventuelles pontes sporadiques qui pourraient avoir lieu d'une façon strictement anecdotique, mais 17
dont Vincidence sur la dynamique du peuplement méditerranéen srait très faible, voire nulle. On peut avancer qu'à l'echelle de la Méditerranée, la Caouanne ne se reproduit pas le long des côtes de l'A|gérie et du Maroc (Méditerranée}. 2. Tortue Luth (Dermochelys coriacoal Le signalement de cette espece le long des côtes d'Algérie est trés ancien. Poiret (1789} dans ses Lettres écrites de |'Ancienne Numibie considère la Tortue Luth comme étant très commune le long des côtes de Barbarie. Mais tous les auteurs suivants n'ont fait que signaler d'exceptionneI|es captures ou échouages en stipulant la rareté de cette espece (Tabl.X}. Notre étude montre que la Tortue Luth ne se reproduit pas en Algérie et au Maroc (Méditerranée} et confirme ainsi la synthèse de Lescure et al. (1989} sur la reproduction de cette espèce dans cette mer. D'après les enquêtes menées auprès des pécheurs, cette espèce semble plus rare en Algérie qu'au Maroc. 3. Tortue Verte (Chellonia mydasl Aucune mention sur la présence de cette espèce le long des côtes du Maroc (Méditerranée} ou de l'AIgérie n’existe dans la littérature ancienne. Les seules données concernant sa nidification pour ce littoral sont des hypothèses (Groombridge et Luxmoore, 1987} ou des informations vagues sur Fexistence au Maroc de sites de ponte non localisés (A0uab et Moumni, in Groombridge, 1989}. Notre mission confirme |'absence de nidification de cette espèce dans ces deux pays. La Tortue Verte rre donc pour l’instant jamais été signalée le long de ces côtes méditerranéennes. Il en est de même pour les autres especes de Cheloniidae (Erermoohelys irnbricata et Lepidochelys kempi}. B. Exploitation et utilisation cles tortues marines 1. Algérie De nombreux auteurs ont signalé la capture et Vobservation de tortues marines sur les marchés et cela des le 19éme siecle (Strauch, 1862}. Les captures sont intentionnelles, les tortues sont saisies vigoureusement à la main par les pêcheurs alors qu'elles stationnent immobiles à la surface puis sont retournées et hissées dans leur barque (Bouchon Brandely et Berthoule, 1890 : Doumergue, 1899 ; Llabador, 1947} ou accidentelles dans les filets (Llabador, 1947}. Des utilisations alimentaires ont été évoquées par différents auteurs. Selon Bouchon Brandelv et Berthoule (1890} "|eur chair est peu estimée, leur écaille sans valeur, les parties grasses sont converties en huile, leur sang caillé trouve quelques amateurs. On en débite presque chaque jour sur le marché de Bone. Une belle tortue se vend de 5 à 10 francs ou plus". Pour Olivier (1894} ”sa chair très huileuse a une odeur de musc des plus désagréables qui la rend à peu prés immangeable". Doumergue (1899} considère, lui, que sa chir est bonne à manger mais plus tard, Gruvel (1926} signale que ce sont les pauvres gens qui la consomment. Une utilisation thérapeutique a été mentionnée à Nemours (Ghazouet} par Llabador (1941, 1947}. Les pécheurs recherchent les tortues pour leur huile qui aurait des effets cicatrisants. En ce qui concerne les données les plus récentes, Argano (1979} signale les captures accidentelles par les chalutiers à travers son enquête dans 9 ports 18
atcsere se Le EQ 1885 Arzew 1 Doumerguo (1899} 1867 Sidi-Ferruch (Alger} 2 Lallernam (1867} 1876 Lazaret 1 Lallement (1876} 1893 Alger 1 Bureau (1893] 1904 FBabAzzour11 1 Vandoni (1914}, Capra (1949] 1918 Oran 1 Doumergue(1919}, Heldt(1933} 31 mars1931 Nemoure(Ghe2aouet] 1 Dcumergue (1931} 1951 Arzew 1 Ilrluseedûran msi1987 Cherchell 1 C.E.Fi.P. de Bou lsmail mr 12 Novembre 1980 Territoire espagnol de Ceuta 3 Fernandez etM¤reno(19B4} 15Novembre 1980 Tenitoîre espagnol de Ceuta 2 FernandezotMcreno(19B4l 15Deoembre 1980 Plage de Hestinga 6 FemandezatNloreno(19B-1} Août 1982 Territoire espagnol de Coula 1 Fernandez et Moreno (1984) 14 Juillet 1980 Territoire espagnol de Ceuta 1 Fernandez et Moreno (1984} Hiver 1987-1938 Qariat Alkmane 1 Carep. Obs. à Nador (DrTa|baoui} Mai 1998 Qarlai Adtmane 1 Carep. Obs. à Nador (Dr Talbaouij Tableau X : Recensement des captures at échouagea de Tortue Luth en Algérie et au Maroc (Méditerranée} Carep. obs. : carapace observée au cours de la présente mission. Toutes les tortues signalées par Fernandez et Moreno i'l9B4i ont été trouvées mortes èchouees. algériens. Selon lui, les captures annuelles par cette technique seraient de 0 à 10 par port. Lanteri (1982} évoque pour |‘Oranie des captures accidentelles par les filets et les palangres flottantes. Selon lui ces captures sont peu fréquentes et les tortues sont relàchées, rfetant pas consommées par les pêcheurs. Notre étude montre que des captures accidentelles ont toujours lieu en Aigerie, dues surtout aux palangres flottantes. Au total, on peut estimer que le nombre de captures let recaptures} est de l'ordre d'un demi millier chaque annee (Tabl.Vll|l. Même si la plupart des tortues capturées sont sûrement rejetées, un certain nombre difficilement estimabie (peut-être 10 à 30%} sont conservées pour leur carapace et leur viande. Cette utilisation semble nullement commerciale mais plutot individuelle. Elle constitue malgré tout un impact sur le peuplement de Méditerranée occidentale. 19
2. Maroc il existe très peu de données bibliographiques pour ce pays. Le seul document ancien est la photo d'une Caouanne prise à la palangre à Melilla lPontes y Avila, 1923}. Aouab et Moumni lin Groombridge, 1989} considèrent que ni les tortues ni les oeufs sont utilisés. Les données obtenues au cours de notre mission signalent une exploitation et une utilisation qui pourraient être très importantes. Une estimation de ces captures let recaptures} a été réalisée sur la base d'une enquête auprès des pêcheurs. Cette estimation est très importante lTabl.lX} elle serait de l'ordre de 3000 captures let recaptures} dues aux palangres flottantes. Des tortues seraient relâchées mais nombreuses seraient celles utilisées dans le cadre d'un commerce de viande et de carapaces. Une étude doit être à tout prix réalisée dans les ports de Nador et d'Al Hoceima pour préciser davantage cette situation. D. Législation Les tortues marines ne sont pas protégées en Algérie et au Maroc par un texte de loi national. Les seules "protections" législatives résident dans la ratification par ces deux pays de la Convention Africaine (en 1983 et en 1977 respectivement} et de la Convention de Washington (1983 et 1975}. V. CONCLUSION Deux espèces de tortues marines, la Caouanne et la Tortue Luth, fréquentent les côtes d'A|gérie et du Maroc (Mediterranee}. La Tortue Luth est rare, surtout en Algérie. La Caouanne est commune, elle subit une exploitation par les palangres flottantes, notamment au Maroc. Il semble qu'e||e ne se reproduise pas le long de ces côtes. Le peuplement de Caouannes de Méditerranée occidentale a donc une origine atlantique ou méditerranéenne orientale. Une mission en Sardaigne devrait être réalisée pour confirmer totalement cette situation. Les résultats acquis au cours de cette mission en Algérie et au Maroc, participeront à la compréhension du fonctionnement de cette espèce en Mediterranée. Remerciements.- Cette étude a été financée par le Centre d’Activités Régionales pour les Aires Spécialement Protégées et par Greenpeace Méditerranée ; le tiens à les remercier. J’expri me toute ma gratitude à .l.L. Michelot pour son soutien lors de la première mission. Je remercie vivement les Algériens et les Marocains qui m’ont aidé au cours de cette mission. Algérie : G. I<hadari et F. Zenasni (C.E.R.Fl de Bou Ismaïl}, D. Derrar et A. Ferhaoui lC.E.R.FZ de Beni·Saf}, Fl. Baba-Ahmed [Parc National d‘E| Kala}, Z. Boutlba, A. Omar et Y. Omar, H.A. Boualga, H. Meshoub, Fl. Chebab, M. Bel Hadj, S. Benyacoub, B. Lahmar-Cherif, F. Naal et A. Naal, B. Miloud. Maroc : A. Benouda et Hadj de la plage rouge et les pêcheurs de Has el Ma. A. Elbakkaoi, D. Talbaoul, B.H. Chaib. Merci pour leur sympathie et leur accueil à tous les Algériens et Marocains rencontrés en cours de route. 20
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Bull. Soc. Herp. Fr. [1890) 55 : 24-39 CARACTERES EXTERNES ET COLOFIATION CHEZ Elaphe scalaris (Schinz, 1822) (Squamata, Colubrfdae} DE LA PENINSULE IBERIQUE par Juan M. PLEGUEZUELOS, Nlônica FERICHE et Huberto GARCIA-PENA Résumé — La biométrie, l'écai||ure et la coloration de 225 exemplaires de Elaphe scalarfs ont été étudiées dans la Péninsule ibérique. Un dimorphisme sexuel net est observé : les femelles ont une longueur et une section relative du corps supérieures à celles des mâles, ces derniers ayant une longueur et une section de la queue supérieures. Il s'en suit des différences sexuelles affectant le nombre de plaques ventrales lsupérieur chez les femelles} et le nombre de paires de sous—caudales (superieur chez les mâles}. Quatre types de coloration dorsale ont été décrits en relation avec la longueur des spécimens et une légère différenciation sexuelle a été mise en évidence dans la mesure où les mâles montrent plus souvent le modèle "adulte". Il n’existe pas de variations ctinales significatives pour les caractères étudiés ici et dans l’ensemble de la population de cette espèce ; ainsi, nous pouvons définir E. scaleris comme une espece sans sous-especes, avec quelques cas isoiés de gigantisme insulaire. N|¤ts—clés : Elephe scalaris, biométrie, écaillure, coloration, Péninsule lbérique. Summary — The biometry, pholidosis and coloration pattern of 225 individuals of Elaphe scalaris from the whole lberian Peninsula has been studied. There is a clear sexual dimorphism : the females have relative length and section of the body higher than those in the males ; the later have a relative length and section of the tail higher than those in fernsles. Connected to these features, there are some sexual differences in the ventral scalee number (highest in the femalesl and in the paired subcaudals number lhighest in the meiesl. We have established four dorsal coloration patterns ; these patterns. in general, depend on the individuals length, and we have found a slight sexuaî differentiation in the way the males show more freq uently the “adult" pattern. There is no important cline in the characters here studied and in the total population of this species ; for this reason we may consider E. scalaris as a non-polymorphic species, with some cases of insular gigantism. |<ey·words : Elaphe scalarfs, bio metry, pholidosis, pattern, Spain. I. INTRODUCTION La Couleuvre à échelons (Elaphe scalarisl est une espèce endémique de I'Europe sud-occidentale qui se rencontre dans toute la Péninsule ibérique, exception faite de la zone cantabrique, des secteurs élevés des Pyrénées et des zones les plus froides du Plateau nord (provinces de Palancia et Burgos} (Escale et Pérez—Mendia, 1979 ; Bas, 1984 ; Alvarez et al'., 1986 ; Zaldivar et al., 1987 ; Feriche, 1989 ; Martinez-Rica, 1989}. On la trouve également dans l'ile de Nllnorque llvlavol, 1985) où elle a été introduite et en zone méditerranéenne française iNauIIeau, 1984 ; Doré, 1986} V compris les îles Hyères iChy|an, 1983). Manuscrit accepte le 2D novembre 1990. 24
Des quatre espèces du genre Elaphe présentes dans le sud de I'Europe, E, scalaris est une des moins connues. Il existe des données sur sa biologie en général (Angel, 1946 ;Va|verde, 1957 ; Vericad et Escarré, 1976 ; Niederhauser, 1981 ; Gonzalez de la Vega, 1988 ; Pérez·Guintero, 1989} mais également sur son aspect comportemental (Chey|an, 1986}. Les informations disponibles sur ses caractéristiques morphologiques sont issues de travaux réalisés dans des régions bien précises du sud de la France (Angel, 1946 ;Cheylan, 1983} ou de la Péninsule Ibérique (Nlaluquer, 1915 ;Va|verde, 1987 ;Escarré et Vericad, 1981 ;Gonzà|ez de la Vega, 1988}. Dans la présente étude, nous avons tenté d'étabIir l'étendue des variations biométriques, de I'écail|ure et de la coloration de cette espece au sein de la Péninsule ibérique, laquelle correspond à 95% de son aire de distribution actuelle. La coloration a été étudiée en relation avec les variations ontogéniques, la biométrie et l'écaillure, pour tenter de mettre en évidence d'éventuelles différences sexuelles. ii. Matémei. et Mérnooes 225 exemplaires provenant de toute la superficie péninsuiaire (Fig.1} ont été étudiés ; ils appartiennent aux musées suivants : Département de Biologie Animale, Université de Granada (DBAG} (165 exemplaires} ; Département de Biologie Animale, Université de Malaga (DBAIVI}, (10 exemplaires} ; Station Biologique de Donana, Sevilla (EBD}, (50 exemplaires}. Le matériel déposé au DBAG a été récolté par nous (1985-1989}, (spécimens écrasés sur les routes} ; aucun animal n'a été sacrifié pour effectuer la présente étude. En ce qui concerne les études biométriques, nous avons mesuré les paramètres suivants : longueur du corps, LC ; longueur de la queue, LO ; longueur totale, LT ; longueur céphalique, LOC (depuis Vextrémité antérieure de la plaque rostrale, jusqu'au rebord postérieur de la dernière supralabiale} ; largeur céphalique, LAC (largeur maximale} ; longueur du pileus, LP ; largeur du pileus, LAP (entre les points les plus externes des plaques pariétales où se fait la connexion avec les supraoculairesl ; superficie d’une section corporelle, SCO (au niveau de l'avant-dernière plaque ventrale, et obtenue à partir de la hauteur et de la largeur corporelle à c point} ; superficie d'une section de la queue, SC: (comme pour Vantérieure, mais au niveau de la quatrième paire de plaques sous—caudales}. Les trois premiers paramètres ont été mesurés sur des exemplaires préalablement fixés (voir néanmoins Fitch, 1987} avec une erreur de 1 1mm ; les autres paramètres ont été mesurés avec une erreur de i 0.1mm. En ce qui concerne l'étode de I'écaîllure, nous avons retenu les écailles suivantes : rostrale, R ; internasales, IN ; préfrontales, PF ; frontale, F ; pariétales, P ; nasales, N ; loréales, L ; préoculaires, PRO ; postoculaires, PTO ; temporales antérieures, TA ;tempora|es postérieures, TP ; supralabiales, SPL ; labiales inférieures, IFL ; mentonnière, (VI ; sous-maxillaires, SM ; ventrales, V ; sous-caudales, SC ; dorsales, D ; anale, A ; selon les critères de Peters (1964}, ceux de Dowling (1951} (en particulier pour les ventralesl et ceux de Savage (1972} (pour les loréalesi. Nous avons considéré le nombre maximal des dorsales pour comptage dans une zone située au milieu du corps ou légérement en avant. Pour le calcul de |'interval|e de confiance des pourcentages (p<0.01}, il est tenu compte du fait que la fréquence d'apparition du caractère, f, était parfois extrême, la distribution des proportions ne répond plus à une loi normale, mais asymétrique (Ca|vo, 1978}. Nous n'avons pas tenu compte de la forme des plaques céphaliques, considérée par ailleurs par d'autres auteurs (Angel, 1946}. 25
29 30 31 I | T I îu I Q S 100 IG•‘l Figure 1 : Répartition des spécimens d'Eiaphe scaiaris étudiés dans la Péninsule lbérique. Les points correspondent au quadrillage U.T.N|. de 50x5lJ km. Le détermination du sexe des individus a été réalisée par dissection. Les distinctions sexuelles sont basées sur Vévaluation des indices suivants : L0}LC, WSC et SCOISQ. L'e><istence d'a|lornétries possibles dans la croissance a été préalablement considérée. Bien que Vallométrie soit confirmée uniquement à partir de la croissance d'un individu, |’un de nous (Feriche, 1989} a utilisé des individus de tailles différentes dans le sud~est ibérique pour obtenir des estimations des coefficients allométriques (voir Busack, 1967) ; si les différences allométriques intersexuelles ne sont pas trouvées, les paramètres étudiés sont comparés par une analyse de la variance. III. RÉSULTATS A. Etudes biométriques La longueur (LC) des nouveau-nés (mois de septembre et octobre} varie de 225 à 310 mm lx=27‘I.2t4.8, p-:0.01, n=28}. Gonzalez de la Vega (1988) trouve dans le sud-ouest ibérique une taille de naissance comprise entre 234-321 mm (données calculées à partir de LT, unique parametre que cet auteur évoque, et gràce à la relation LT/LC que nous avons obtenue pour Vensemble de la population ibérique). 26
La LT des adultes varie entre 263-1541 mm (ce dernier chiffre ayant été calculé pour un exemplaire dont la partie finale de la queue était perdue, à partir de la relation LOJLC- Le plus grand exemplaire correspond à un mâle (DBAGEs- 1571. La valeur maximale de LT trouvée pour les femelles est moindre, 1300 mm (DBAGEs-5}. Varlable mâles lamelles total intervalle 371-*1284 370-1 119 370-1284 Tri ES 713_72i·_ -|3_g1 718.12119.31 715.78113.4B LC I'l B5 75 160 (mm.} F 0.026 P 0.871 Intervalle 68-214 56·208 56-214 T< 1 ES 137.971 3.55 122.46 1 3.45 130.43 1 2.55 LO n 74 70 144 (mm.) F 9.785 D 0.002 1T`ItSI'\l"a11B 1 4.464.6 1 4.4*36.6 Tl i ES 23-81i 0.53 23.16 21: 0.50 23.53 É: 0.30 Loc “ se 53 122 (mm_) F 0-602 P 0.411 intervalle 1 1.0-27.2 10.8-26.6 10.8-27.2 R :1; ES 1580 i G‘52 16.26 i 0.52 16.62 i 0.37 LAC Fl 56 43 99 (mm-) F 0.731 p 0.395 intervalle 14.3 -30.2 14.0-80.8 14.0-30.3 ï 1 ES 20.73 1 0.43 19.92 1 0.47 20.39 1 0.32 LP n 71 59 130 (mm,) F 1.826 p 0.179 intervalle 7.6-14.0 6.7-14.2 6.7-14.2 Tc1ES 10.4510.19 10.1510.22 10.3110.14 LAP rw 67 55 122 (mm.} F 0.989 p 0.32 Tableau I : Caractères biométriques chez Ellaphe scafarfs. Nous n‘av0r1s considéré que les exemplaires dont le sexe a été déterminé par dissection ·lES. p<:0.01l. lA|:1réviati0r1s I voir texte}. 27
Aucun dimorphisme sexuel rfapparait si I'on considère uniquement la valeur absolue des variables LC, LO, LOC, LAC, LP et LAP lTab.|}. ll en va de même pour la LC dans le cas des plus grands exemplaires de chaque sexe (Fitch. 1981} lmà|es,î=1025.5 1 35.8, p<U.01 ; femelles, x=1016.3 1 23.4, p<0.01 ; ANOVA '| queue F=0.046, 18 g.|., p>0,8}. Selon le raisonnement de Fitch, il n'y e pas de W mâles femelles total È]‘°'“¤"° 0.140-0.222 0.151-0200 0.1-is-0.222 X i ES 0.199 i 0.001 0.174 al: 0.001 0.107 zt 0.000 fl |_Q}|_C F 71 137.594 68 139 p 0.000 @_1teNa||¤ 0.020-0.0-10 0.027-0.039 0.027-0.043 |_0(;,1|_(; x 1 ES 0.033 1 0.000 1 328 0.033 1 0.000 0.033 1 0.000 0 B7 l 52 119 F 0.251 P ÈITSWHIIB 0.019-0.032 0.020-0.029 0.019-0.032 K :l: ES 0.024 :l: 0.000 0.023 i 0.000 0.024 :l: 0.000 [_AC;|_C, î`| 55 7 670 42 97 I D 0.007 intervalle 0.024-0.041 0.024-0.039 0.024-0.041 îzlx ES 0.029 i 0.000 0.029 :l: 0.000 0.029 :l: 0.000 |_P}|_C n S9 0 335 58 127 F 0.504 P l1;Il€r'v3|l0 0.012-0.022 0.010-0.020 0.010-0.022 LÀPILC X 1: ES 0.015 1: 0.000 0.015 i 0.000 0.015 1: 0.000 B5 54 119 1 se b ïüervalle 1.110-1.490 1.510-2.140 1.110-2.140 SCOSO X 1-: ES 1.300 È 0.013 1.834 :l: 0.020 1.561 1: 0.029 n F 52 504-710 50 102 0.000 P Tableau Il : Indices biométriques chez Elaphe scalarfs. Nous n'av0ns considéré que les exemplaires dont le sexe a été déterminé par dissection (ES, p<0.0`l). (Abréviations Z Voir tBXl.Bl. 28
dimorphisme sexuel en ce qui concerne la taille, car la relation serait 1.009:1 à Vavantage des mâles. Cependant, chez les ophidiens, il est difficile de comparer les données absolues, du fait de Vimportance des variations ontogéniques staturales et si les distributions des âges dans chaque sexe ne sont pas égales, les résultats peuvent ne pas correspondre à la réalité (P|eguezue|os et Moreno, 1988). Dans ce groupe il est donc préférable de comparer les relations morphométriques. Cependant, avant d‘ef·fectuer une telle comparaison, nous avons considéré que l'alIométrie n'existe pas dans la croissance de LO, LOC, LAC, LP et LAR aussi bien chez les mâles que chez les femelles, quand ils sont exprimés en fonction de LC lFeriche, 1989}. Un dimorphisme sexuel est alors perceptible en ce qui concerne la largeur de la tète, la longueur du pileus et la longueur et la grosseur de la queue, en ce sens que les mâles présentent une tête plus large, un pileus plus long et une queue plus longue et plus grosse que les femelles lTab.ll}. B. Etude de Yécaillure 1. Préoculaires ln=221l. 1-2. Généralement 1 sur un côté lf=0.919 (0.858—0.955l) ou sur les deux lf=0.842 l0.768-0.895}}. Dans quelques exemplaires 2 apparaissent lf=0.109 (0.066-0.174} : Fig.2a}, et dans moins d'exemp|aEres encore ce nombre apparaît sur les deux côtés lf=0.068 (0.036-0125}). Sur deux femelles seulement lDBAGEs- 141 ;EBG-7.098} une PRO est partiellement divisée lf=0.009 (0.002-0.045ll. 2. Post-oculaires ln=220l. 2-3. Normalement 2 (f=0.977 l0.934—0.992l même sur les deux côtés lf=0.938 (0.880-0.987}}. Dans quelques exemplaires on trouve 3 lf=0.059 (0.03- 0.0114) ; Fig.2bl et dans quatre exemplaires seulement lDBAGEs-12,-68,-89,475} ce nombre se presente des deux côtes lf=0.018 (0.005-0.059}}. 3. Lorèales ln=219l. 1-2. Normalement 1 lf=0.991 [0.955-0.998)} même sur les deux côtés lf=0.973 l0.927~0,990}). Dans des cas isolés, est divisée (2} (1*:0.023 (0.008- 0.066}} et dans un seul exemplaire seulement lDBAGEs—15Dl est divisée des deux côtés (f=0.005 (0.001-0.038}}. 4. Nasales ln=219l. 2. 2 plaques se présentent d'une façon constante lf=1 (0.971-1}]. 5. Supra-Iabiales ln=216}. 6-9. En général 8 sur un côté lf=0.954 (0.901-0.979}}, ou sur les deux lf=0.843 (0.769-0.896}}. Certains exemplaires en présentent 9 d’un coté (f=0.074 l0.040-0.134}l et chez quelques uns, ce nombre apparaît des deux côtés lf=0.018 (0.005-0.060}l. On trouve rarement des exemplaires avec 7 SPL d'un coté lf=0.069 (0.036-0.128}l. Normalement la 4eme et la 5ème SPL se trouvent en contact avec l'oei| lf=0.944 l0.889-0.973}} ichez huit exemplaires, ce contact ne concerne que la 4ème (f=0.037 (0.015-0.086}), chez deux emplaires ce sont les 5eme et Bème plaques qui sont en contact avec l’oei| (f=0.009 (0002-0.046} et chez deux autres exemplaires |'oei| est en contact avec la 3ème et 4ème SPL lf=0.009 (0.002-0.046}, bien que ces derniers spécimens présentent un nombre de plaques SPL moindre, (l'un d’entre eux n'en ayant que 6 d'un côté}. 29
î · ' ïï · ‘•` ë;·‘¤t©:as, D QQ. E `OIIII) falls g j, A ·r vw # \· r i f K I N iii "F• f pb H I i Wi Mi i%i•è· 4% \1· N üv M NNvi"'à~l•¢ B /@\ ,Q`És F 0 ¢‘ lg `ïu V gl \ ' à wi ‘*t\ Il *«*·'i•i'•s` W *··*â~·—e§•»\ llqi'î`#};i` C mçfiggu wp le Figura2:Anomalies dans|'écaillure céphalique :al avet:2 PH0 :bl avec3 PTO ;c} avec ÈJA et 5 TP : dl avec la plaque F divisée ;e) avec les plaques P divisées ; fl avec 6 6. Labiales inférieures (n=199}. 9-11. Normalement 10 ou 11 d'un côté (f=0.568 (0.476-0.655} ; f=0.482 (0.393-0.573}, respectivement} ou des deux [f=0.33? (0.257-0.427} ; f=0.297 (0221-0.385}, respectivement}. Chez un nombre assez important d'exemplaires, 9 apparaissent lf=0.196 (0.134-0.278}}. même des deux côtés if=0.141 (0.089-0.218}}. 7. Temporales antérieures (n=196l. 1-3. Généralement 2 sur un côté (f=0.913 [0.847-0.952} ou sur les deux (f=0.653 (0.562-0334}}. Sur peu d'exemp|aires 1 ou 3 apparaissent if=0.133 (0.082-0.207}} ; sur moins encore, ce nombre se présente sur les deux côtés ir=0.0s1 i0.011-0.ee1> ;Fag.2¢}. B. Tamporales postérieures it1=196]. 2-5. Normalement 4- ou 3 d'un côté if=0.582 (0.489-0.668} ; f=D.5'i'1 i0.4?9«0.659}, respectivement} ou des deux côtés lf=0.337 (0.256-0.428} : f=0.275 i0.202-0.364}, respectivement}. Sur quelques exemplaires seulement, 2 apparaissent if=0.D5E ¤[0.027~0.'115}} ou 5 ¤[f=0.561 (0.027-0.115)} d’un côté (Fig.2c}. 9. Frontalas (n=216}. Presque constamment 1 lf=0.995 (0.961-0.999)} ; seulement un mâle (DBAGEs—BB} présente cette piaque divisée (f=0.005 i0.00‘l-0.039) ;Fig.2d}. se
10. Parîétales (n=216l. Normalement 2 (f=0.995 (0.961-0.999} ; seulement un exemplaire lDBAGEs—20} montre ces plaques divisées lf=0.005 (0.001-0.039} ; Fig.2e}. 1 1. Sous-maxillafres ln-:199}. D'une façon presque constante 4 plaques apparaissent. Seulement un exemplaire lDBAGEs-136} présente une des plaques divisée des deux côtés, de façon qu’il paraît en avoir 6 lFig.2fl. Les autres plaques céphaliques apparaissent numériquement invariables : 1Fi,2 lN,2 PF,2 SPOet1 M. 12. Dorsales ln=216}. Plus fréquemment 27 rangées lf=0.833 (0.758-0.888}]. On trouve peu d'exemplaires avec 29 lf=0.106 (0.064-0.173}) et moins encore avec 25 lf=0.l]60 (0.030-0.116}}. 13. Anales ln=182}. Normalement divisée lf=0.964 (0.938-0.996}. Seulement trois exemplaires (DBAGEs-142, EBD-13372. -15966} présentent une seule plaque anale, mais partiellement divisée (f=0.016 l0.D04-0.062}}. Pas de différences entre les sexes pour les parametres précédents d'écai||ure lFeriche, 1989}. 14. Ventrales ln=158} 198-218. Les femelles présentent un nombre supérieur à celui des mâles lTab.ll|, Fig.3}. 15. Sous—caudales ln=138l 53-68. Les mâles présentent un nombre supérieur à celui des femelles lTab.|I|, Fig.3l. La relation WSC est nettement favorable aux femelles [Tab.IIl). C. Etude dela coloration Les variations les plus intéressantes sont celles du dessin et de la coloration dorsales, pour lesquels nous avons pu définir 4 principaux modéles lFig.4}. • Modèle 1 Exemplaires avec des traits noirs transversaux à situation médio-dorsale comme des marches d'escalier. Ces traits sont élargis à leurs extrémités mais n'arrivent pas en contact les uns avec les autres dorsolatéralement. Les taches latérales sont abondantes, obscures et subquadrangulaires. La coloration de fond est toujours grisâtre. · Modèle 2 Exemplaires avec taches noires transversales à situation médio-dorsale. Deux faibles lignes dorsolatérales apparaissent, soit continues soit discontinues. La largeur et l'intensité des taches transversales dominent sur la largeur et Vintensité des taches longitudinales. llintensité des taches latérales diminue. La coloration de fond est normalement grisâtre ; chez quelques exemplaires elle tend vers le marron grisâtre. 31
ANGEL (19dô) STENARD (1971} 20 GONZALEZ DE LA V. (1988) 15 1O Q 5 D > 0 A E 200 220 N' PLAQUES V Z "‘ 5 on Z 1O ANGEL (1946) · -——~———-———-—— S‘['EWARD (1971.) """" """" GONZALEZ DE LH V· (1988) 15 IO É 5 D ît 0 .·, ::1 50 * 05 70 N` PLAQUES SC Z "' 5 UI Z 1(J 15 Figure 3 : Variation du nombre de plaques vsmralss et sous-caudales dans la Péninsule Ibériqus, st comparaison avec les données d'autrea autours iaans distinction de saxo). 32
Varlable mâles femelles total IUISNHIIB 198-210 21.12-218 198-21 S Tt 1 ES 205.33 1 0.280 211.35 1 0.365 208.39 1 0.341 V n B5 73 158 F 199.171 P 0.000 if‘lî6l'\l'S.ii€l 5868 54-62 54-68 `ÉQ1 ES 64.141 0.268 56.911 0.229 60.401 0.359 SC n 69 69 138 F 301.370 D 0.DUD Intervalle 3.000-3.465 3.483-3.961 3.000-3.961 'S1 :1: ES 3.208 1 0.013 3.7331 0.015 3.461 1 0.023 WSC n 87 65 132 F 712.690 P 0.000 Tableau III : Ecaillure corporelie chez Elaphe scalaris dans la Péninsule ibérique. Nous n'av0ns considéré que les exemplaires dont le sexe a été déterminé par dissection (ES, p·<0.01i. (Abréviations : voir texte}. L " Try, . 1. ,. . · · . . " -' ·' V 1 1 Z .- 1 .« `· ' 1 - -*1 r` ·. L 1 ‘· ·` ( É 1.* "¢‘ 1. *5 '· €.’ * -,1 `ili ,' gî ` _ § ê *`ii' I I ·' · ·}· _ _ L ,_· ·I ·' -‘>aA:*·' 1 ` . ii I ; l I · _, * · t l ' _’ F;-` êglg È ils O 9, r' =_ 1 ." , i .. 4 ,= . · 1 —=— 1% 52 * ‘ 4 J ` Ã'}! 1 ii'! 01 1 ` 1 :·"·Ã‘¤"·l,'î_- 1* | = — ‘ï·'r ·’ = `'`- I- · · l : _· f ¤ I · \ Q' _;_I:` t' G _··r·:;=I 1 -. , ·" S; ’ ' « . ;;=¢·' ·‘-;;*· r ?_È‘?£Ã1"**É`:’ l " *1%* ai 2 *} 1 · 'â*1·‘ Él 1 *-10 *1 » ·’ 1 . r :1- \À,. ,Ã- ·> Monàtia 1 MODÈLE 2 Monàte 3 MODÈLE LI Figure 4 : Différents modèles de coloration dorsale chez Elaphe scalaris. 33
• Modele 3 Exemplaires avec taches noires transversales à situation médio-dorsale et deux lignes noires dorsolatérales, continues et parfaitement définies. L’intensité de la couleur de ces dernières prédomine sur Vintensité des taches transversales. On peut apprécier des restes des taches latérales. La coloration de fond est principalement marron iaunatre ; chez quelques exemplaires, la coloration marron-grisâtre est conservée. • Modèle 4 Exemplaires avec deux lignes noires dorsolatérales nettement définies. Il n’y a pas de traces de taches transversales ou latérales. La coloration de fond est toujours marron iaunâtre. Suivant nos observations, ces quatre modeles s'accordent bien avec les variations du dessin et de la coloration que presente cette espèce dans la Péninsule Ibérique. Ils ont été définis dans le premier tiers de la longueur totale du corps, car chez tous les exemplaires le modèle supérieur se montre dans la partie antérieure du corps, et un ou deux modeles inférieurs apparaissant à mesure que nous nous rapprochons de Vextrémité caudale de |'anima|. Toutefois, ceci n’apparaît pas chez les exemplaires qui présentent les modèles 1 ou 4 sur la totalité du corps. Il existe une variation ontogénique très marquée dans le dessin et la coloration dorsale (Fig.5}. ll y a aussi une petite différence entre les sexes, en ce sens que les femelles ont tendance à présenter plus fréquemment les modèles 2 et 3 que les mâles, et moins fréquemment le 4 (test de la G=9.01, 3 d.l., p¢0.U5). Dans la zone ventrale, aussi bien au niveau du corps qu'au niveau de la queue, les exemplaires nouveau—nés présentent des taches sombres irrégulières et une coloration de fond gris clair. Chez les adultes, il n’y a pas de taches sombres et la coloration de fond est ivoire. Cependant, ce changement de coloration est graduel et on ne peut pas définir une taille à laquelle ceci se produit. En revanche, on trouve une corrélation entre les modeles de coloration dorsale et la coloration ventrale. IV. DISCUSSION La variation de taille que présentent les exemplaires nouveau-nés d'Elaphe scalaris coïncide, dans les grandes lignes, avec celle des données citées par Naulleau (1984} pour le sud de la France, et par Vericad et Escarré (1981}, Vives- Balmanya (1987} et Gonzalez de la Vega (1988} pour la Péninsule Ibérique et les Iles Baléares. Seul Niederhauser (1981}, indique des valeurs légèrement inférieures aux nôtres. La LT maximale que nous avons trouvée pour les animaux de la Péninsule Ibérique est en revanche nettement supérieure à celle citée par les autres auteurs (Va|verde, 1967 ; Steward, 1971 ; Vericad et Escarré, 1981 ; Gonzalez de la Vega, 1988}. Ceci s'explique si l'on considère le fait que nous ayons travaillé sur un nombre d’exemplaires supérieur et dans une superficie géographique très large (voir Klauber, 1941 ; Kerfoot, 1970} ; et que par ailleurs, nous n'avons pas tenu compte des valeurs indiquées par Vives-Balmanya (1984}, lvlavol (1985} et Barbadillo (1987}. Qui ne spécifiaient pas s'iI s'agissait de leur propres observations. Seul un exemplaire trouvé dans les Iles Hyeres (LT.=1570 mm ; Salgues, 1931*} est plus grand bien que pas très éloigné des tailles relevées par nous et par Gonzalez de la Vega (1988 ; LT=1524 mm} ; il faut cependant noter que le pourcentage d’exemp|aires “géants" est nettement supérieur dans les 34
·—I EO CO ·—+ t‘··~ CJ ID W N «·-I cn N W <¤ N «·—+ ·-I Il Il Il Il II Il Il Il ll C C C C C. si C C EI 100 Z B0 60 a M0cELE l 40 20 80] 60 ao MODÈLE 2 20 B0 60 40 MODÈLE 3 20 80 60 40 Mocèis M 20 O CJ O O Ci CJ O O W O O O O O O O O CO co¤r¤.ono:——¤oo>c>o¤ g_C(MM_) I I I I I I I·-I .-4 un .—• ·—1 .-4 «-c «—• ·-I I I N O CJ O O O O ·-I ··«I N U': W LO LD t‘*— OO O O Co O ·-I Figure 5 : Proportions des modèls ds coloration dorsale dans les différontss classcs ds tailla choz Eiaphc scaiaria. 35
Iles Hyères que dans la Péninsule ibérique (Cheylan, 1983}. Nous n'avons pas observé chez E. scalaris de dimorphlsme sexuel statural. Nos résultats s'opposent en cela à l'opinion quelque peu généralisée, suivant laquelle les mâles dépassent à peine 1000 mm de LT et qu'ils sont bien plus petits que les femelles (Angel, 1946 ; Falcon, 1982 ; Naulleau, 1984}. En revanche, il existe un dimorphisme sexuel pour la LQ ; c'est une norme chez les ophidiens que les mâles possèdent une queue plus longue que celle des femelles (Klauber, 1943 ; Fitch, 1981 ;Goddar, 1984 ; Parker et Plummer, 1987 ;etc...} ;ce caractère peut étre lié au logement des hémipenis et de ia musculature associée, ou au fait qu'une queue plus développée peut aider le mâle à maintenir la femelle pendant Vaccoupiement [Goddar, 1984}. La base de la queue chez les mâles des Colubridae présente un élargissement plus ou moins important selon Vespèce, dû lui aussi au logement des hémipenis. Chez les femelles, on note par contre, un plus grand élargissement corporel au niveau des dernières plaques ventrales (Procter, 1919 ; Ota et al., 1986}, plus moins perceptible selon I'état de formation des oeufs. Cet élargissement est à |'origine d’un dimorphisme sexuel exprimé dans la relation SCOISO en faveur des femelles chez E. scalaris. Il y a par ailleurs chez cette espèce un dimorphlsme sexuel en faveur des mâles, de la largeur relative de ia tète. Chez d'autres reptiles, ce dimorphisme a été mis en relation avec la taille différentielle des proies consommées lSchoener, 1967}, bien que dans notre cas, les données dans ce domaine soient encore très parcellaires. En ce qui concerne l'écai||ure céphalique, les intervalles que nous trouvons sont nettement supérieurs à ceux cités dans la littérature (Angel, 1946 ; Escarré et Vericad, 1981 ; Naulleau, 1984 ; Gonzalez de ia Vega, 1988}. Et pour l’écai|lure postcéphalique, le nombre maximal des dorsales cité par Barhadillo (1987} pour la Péninsule ibérique, (jusqu'à 31} contraste avec nos résultats. Nous avons trouvé un dimorphisme sexuel net dans le nombre de plaques V et SC. En règle générale, les mâles de Coiubridae possèdent un plus grand nombre de SC que les femelles et ces derniéres, un plus grand nombre de V que les mâles (Mertens, 1947 ; Kiminîak et Kaluz, 1983 ; Van Gelder et al., 1988 ; Wade, 1988}, en relation avec les caractères cités plus haut (longueur relative de la queue plus grande chez le mâle et longueur relative du corps plus grande chez les femelles}. L'indice WSC est donc notablement supérieur chez les femelles permettant ainsi une distinction des sexes de façon indiscutable pour les exemplaires de cette espèce et en ne tenant compte que de deux caractères de sa morphologie externe. Notons cependant que le nombre des plaques V est légèrement supérieur chez les exemplaires français [Angel, 1946}. La variation ontogénique de la coloration dorsale n'est pas un phénomène aussi simple que ce que I’on a cru jusqu’à présent. On trouve en effet des exemplaires de taille considérable qui conservent encore des taches transversales nettes sur le dos et des exemplaires de taille petite ou moyenne qui portent clairement les lignes longitudinales (voir aussi Niederhauser, 1981}. La petite différence sexuelle trouvée dans le dessin pourrait être en relation avec Vacquisition chez le mâle de la maturité sexuelie à une taille moindre que chez les femelles (Feriche, 1989}. Il nous est difficile de conclure à |'existence d'une variation clinale significative d'après les caractères étudiés ici, tant à |'lntérieur de la Péninsule ibérique qu'en comparant avec des individus du sud de la France. Pour cette raison nous pouvons considérer E. scalaris comme une espece sans sous- espèces, avec seulement queslque cas isolés de gigantisme insulaire, 36
Remerciements - Nous remercions le Dr. J. Cabot de la Station Biologique de Donana, le Dr. A. Antunez de I'Universite de Malaga et le Dr. J. Munoz-Cobos de l'Université de Granada, pour les facilités offertes pour la consultation du matériel. Nos remerciements vont aussi à F. Bolivar, Nl. Moreno, A. Cerro, N. Vichera y S. Honrubia, pour |'aide fournie dans |'ètude des exemplaires, ainsi qu'aux Délégations Provinciales du A.Nl.A. et de I'.I.A.R.A. de |'Andalousie Orientale, et spécialement aux Agents Forestiers Antonio et Eugenio pour leur collaboration dans le ramassage d'exemp|aires écrasés. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ANGEL, F. (1946} — Reptiles et Amphibiens. Faune de France, 45. Lechevallier, Paris, 204 p. ALVAREZ, J., BEA, A., FAUS, J.M., CASTIEN, E. et MENDIOLA, M. (1986} — Atlas de los vertebrados continentales de Alava. Vizcaya y Guipuzcoa. Viceconsej. Med. Am b. Gob. Vasco, Alava, 336 p. BARBADILLO, L.J. (1987} -—— Le guia de lncafo de los Anfibios y Reptiles de la Peninsula lbérica, Islas Baleares y Canarias. lncafo, Madrid, 694 p. BAS, S. (1984} -« Biogeografia de los Anfibios v Reptiles de Galicia, un ensayo de sintesis. Amphibia—Reptiiia,. 5 : 289-310. BUSACK, S.D. (1987} — Morphological and Biochemical Differentiation in Spanish and Moroccan Populations of the Lizard, Lacerta iepida. Jour: of Herpetoi'., 21l4} : 277- 284. CALVO, F. (1978} —- Estadfstice aplicada. Deusto S.A., Bilbao, 596 p. CHEYLAN, Nl. (1983} —- Statut actuel des Reptiles et Amphibiens de l'Archipe| des îles d'H\/ères (Var, sud-est de la France}. Tian Sci. Parc nation. Port-Cros. Fra, 9 : 35-51. CHEYLAN, M. (1986} ·-- Mise en évidence d’une activité nocturne chez le serpent méditerranéen Eiaphe scalaris (Ophidia, Coiubri'o'ae). Amphibia-Reptiii'a, 7 : 181-186. DORÉ, R. (1986} — Observations sur la répartition des principaux ophidiens de France. Bui}. Soc. Herp. Fc, 37 :22-28. DOWLING, H.G. (1951} ·-—— A proposed method of expressing scales reductions in snakes. Copeia, 2 : 131-134. ESCALA, M.C. et PEREZ-MENDIA, J.L. [1979} -— Contribuciôn al estudio herpetolùgico de Navarre. Munibe, 31(1i'2} : 165-170. ESCARRÉ, A. et VERICAD, J.R. (1981} — Faune alicantina. I. Saurïos y oiidios. Cuadernos de la faune aiicantina. Public. inst. Est. Aiicantinas, serie Il, 15 : 1-101. FALCON, J.M. (1982} —- Les Anfibios v Reptiles de Aragon. Ed. Libreria General, Zaragoza. 11G p. FERICHE, M. (1989} — Biometria, folidosis y disano de Coluber hippocrepis Linnaeus, 1758 y Elaphe scaieris (Schinz, 1822} (Ophidia, Coiubridaei en el suresta de la Peninsula Ibérica. Tesia de Licenc., Univ. de Granada, Granada, 126 p. FITCH, H.S. (1981} — Sexual Size Differences in Reptiles. Misceflaneus Pubiication, Univ. of Kansas, 70 : 1-72. 37
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Bull. Soc. Herp. Fr. l1990} 55 : 40-41 PRESENCE DE Ramphotyphlops brjaminus (Ophidia, Typhlopidael AU SENEGAL par Jean-François TRAPE Résumé — Hamphotyphlops braminus lDaudin, 1803} est capturé pour la premiere fois au Sénégal en avril 1989. Jusqu'à présent, cette espèce parthénogénétique, dont la distribution géographique tres vaste intéresse principalement les zones côtières, n'ételt connue sur la façade atlantique de |‘Afrique que de deux localités seulement : Abidjan et Douala. Mots-clés : Serpents, Ramphotyphlops braminus, Sénégal, distribution géogrephiq ue. Summary — Hamphotyphlops braminus ( Da udin, 1803} was captured for the first time in Senegal in April 1989. Until now, lt was known only ln two areas of the atlantic coast of Africa : Abidjan and Douala. This parthenogenetic species has e very wide geographie distribution, mainly along coasts. Key-words : Snakes, Ramphotyphlops braminus, Senegal, geographic distribution. I. INTRODUCTION Il nous a récemment ét apporté un petit serpent capturé à Yoff (banlieue de Dakarl alors qu’i| était dissimulé sous une dalle de calcaire posée sur le sable. L'examen de ce spécimen, qui n'a survécu que quelques semaines en captivité, a montré qu’il s’agissait de Hamphotyphlops braminus lDaudin, 1803}. Cette espèce n’était pas encore signalée au Sénégal ; la localité de collecte la plus proche dont nous ayons connaissance est Abidjan. II. DESCRIPTION ll s'agit d'un exemplaire femelle long de 157 mm. Le nombre d'écai||es longitudinales est de 299 lle compte a été fait sur la ligne médio-dorsale à partir de Vécaille situee immédiatement en arriére de la frontale jusqu'à l'extrém' de la queue}. Au niveau de l'écaiIle longitudinale 100, ainsi qu'au milieu du corps, le nombre d'ècailles transversales est de 20. La coloration est gris foncé sur le dos, un peu moins sombre sur le ventre. Le dessous du museau, la région anale et Vextrémité caudale sont sans pigmentation. Numéro de collection (ORSTOM Dakar} : S-162. Date de capture : 28 avril 1989. Ill. DISCUSSION Uexamen de 114 spécimens provenant de diverses localités n'ayant révélé aucun exemplaire mâle, McDowell [1974} a suggéré que Fl. brarninus est une Manuscrit accepté le 20 Novembre 1990. 40
espèce unisexuée se reproduisant par parthénogénèse, phénomène déjà connu dans six familles de lézards (Cole, 1975 ; Darevsky et al., 1985} mais encore jamais rapporté chez un serpent. Par la suite, Nussbaum (1980} confirme Vabsence d'exemplaires mâles dans une série de 32 R. braminus des Seychelles. Toutefois, il trouve mention dans la littérature de quelques exemplaires mâles en Assam et à Ceylan ; après avoir discuté |'éventua|ité d'une détermination erronée, ceci |'arnène à considérer |'hypothèse de |'existence de populations bisexuees. Depuis, Wynn et ai'. (1987} ont montré que les populations de R. braminus sont tripioïdes. La possibilité pour R. braminus de se reproduire par clones à partir d'un seul individu, jointe au fait que ce tout petit serpent fouisseur se tient volontiers entre les racines des plantes, permet de concevoir très facilement son introduction accidentelle par l'homme. Ceci explique certainement la remarquable distribution géographique de cette espece, de loin la plus vaste de tous les serpents terrestres (parmi les Hydrophiinae - serpents marins - Pelamis platurus possède également une distribution étendue}. R. braminus a colonisé, parfois récemment, un grand nombre d'îles du Pacifique et de |’Océan Indien. Sur les continents, sa répartition est généralement côtière : elle intéresse l'ensemble des pays d'Asie méridionale (cle la Chine à la Péninsule Arablque}, le Nord de l'AustraIle et |'0uest du Mexique (McDowell, 1974}. En Afrique, R. braminus est connu de tout le littoral de l'0céan Indien, de la Somalie à l'Afrique du Sud et Madagascar ; en revanche, sur la côte atlantique, les seules localités connues iusqu'à présent étaient Abidjan et Douala (Roux-Estève, 1974). Remerciements -— Nous remercions vivement notre collègue Bernard Robineau, auteur de cette intéressante capture. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES COLE, C.J. (1975} - Evolution of parthenogenetic species of reptiles. ln : lntersexuality in the Animal Kingdom. (Reinboth, R., éd·l· PP340-355. Springer-Verlag. New-York. DAREVSKY, I.S., KUPRIYANOVA, L.A., UZZEL, T. (1985] -— Parthenogenesis in reptiles. in : Biology of the Reptilia. (Gens, C. et Billett, T., éds}. Vol.15, pp.411-526. John Wiley, New-York. lV|cDOWELL, S.B. (1974} — A catalogue of the snakes of New Guinea and the Solomons, with special reference to those in the Bernice R Bishop Museum, Part I. Scolecophidia. J. Herp.,8 :1-57. NUSSBAUM, R.A. (1980} — The Brahrniny blind snake (Ramphotyphlops braminusl in the Seychelles archipelago : distribution, variation, and further evidence for parthenogenesis. Herpetologica, 36 : 215-221. ROUX-ESTEVE, R. (1974} — Révision systématique des Typhlopidae d’Afrique (Flepti|ia - Serpentes}. Mem. Mus. nat!. Hist. nat., SenA, Zool., 87 : 1-313. WYNN, A.H., COLE, C.J., GARDNER, A.L. (1987} - Apparenl triploidy in the unisexual Brahminy Blind Snake, Ramphotyphlops braminus. Amen Mus. Novit., 2868 : 1-7. J.F. TRAPE ORSTOM 'Bl}1386 DAKAR (SENEGAL} 41
Bull. Soc. Herp. Fr.l1980l55: 42-47 BIBLIOGRAPHIE Resumes de Theses Elisabeth IVIONDINI, 1988.- Des Tortues et des Hommes. Evolution de Yimage des Tortues en Occident : de I'exploitation à la conservation. Thèse de Doctorat en Ethnozoologie. Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris, 586 p. en 3 vol., 85 fig., 15 photo., 12 tabl., 18 cartes, bibl. 28 p. Dans la lutte pour la conservation des espèces animales menacées de disparition ou vulnérables, les Tortues, qu'el|es soient terrestres, marines, d'eau douce, occupent désormais une place de tout premier ordre. Recherches scientifiques, programmes de protection, campagnes de sensibilisation, n'ont cessé de croître au cours de ces vingt dernières années, et |'on ne compte plus aujourd’hui les colloques et publications consacrés à ces Reptiles. Certes, la sauvegarde des Tortues n'est pas sans poser de nombreux problèmes, mais son principe reçoit un accueil favorable auprès des instances gouvernementales et de l’opinion publique occidentale. La raison de cette réceptivité est, sans nul doute, à rechercher dans la part d'irrationne| qui accompagne bien souvent, de manière sous-jacente, les actions menées en faveur de la protection de la nature, c'est-à-dire. ici, dans la bonne image dont sont investies les Tortues en général, seuls Reptiles qui n'inspirent aucune crainte à |'homme et dont la vulnérabilité rassure et suscite la sympathie. Or, paradoxalement, si cette image positive constitue à présent pour les Tortues leur meilleure chance de salut, elle leur a valu pendant longtemps le triste privilège d'étre les Reptiles les plus exploités. En effet, |'intérét général actuel pour les Tortues, animaux sympathiques et préhistoriques qu'i| faut préserver, contraste de façon étonnante avec Vintérét pour les Tortues, animaux-produits-inépuisables, qui a prévalu en Occident pendant près de quatre siècles. Aussi, |'objet principal de ce travail est~i| de rendre compte, dans une perspective historique, des raisons et de Vampleur de cette exploitation, et de définir comment l’évo|ution dans le choix des options et des objectifs relatifs à la conservation des Tortues, c'est-à-dire l'évolution de I'image de ces Reptiles, peut illustrer la manière dont le monde occidental tend, auiourd'hui, à concevoir les rapports de |'homme et de la nature. A cet égard, |'histoire des rapports que les Européens ont entretenus avec les Tortues géantes terrestres, les Tortues marines, et les Tortues utilisées comme animaux d'agrérnem, s'avère exemplaire. C'est pourquoi nous avons étudié ces rapports, de façon détaillée, depuis le XVIe siecle jusqu'a nos jours. Quant au sens du profond changement d'attitude qui s'st opéré au cours de la deuxième moitié du XXe siecle, à tel point que |'énergîe déployée par les Occidentaux pour exploiter les Tortues s'est muée en une énergie d'égale ampleur, mais cette fois pour leur conservation, il est mis en lumière par Vanaîyse des efforts engagés 42
pour sauvegarder ces Reptiles et les moyens mis en oeuvre pour y parvenir. D’autre part, ce voyage dans l'espace et le temps nous a permis de considérer les différentes formes d'utilisation alimentaire et médicinale des Tortues, les diverses techniques employées pour les capturer et fabriquer des objets utilitaires etlou décoratifs issus de leur carapace [Tortues marines principalement}. et de mettre en relief Vexceptionnelle dimension intemporelle et universelle de leur image symbolique. Ce symbolisme, fondé sur la perception des caractéristiques morphologiques Gt comportementales des Tortues, se retrouve en effet à travers les âges et les sociétés, dans les mythes, les contes, les arts. Donner à voir "la Tortue dans tout ses états", tel a été notre souci et notre plaisir. (Résumé communiq ué par l'auteur} E. MONDINI 5, rue du Ruisseau ?5U18 PARIS Odile ROLLAND [1989].- Contrôles chîmiotaxonomique et pratique de venins de Scorpions, de Lézards et de Serpents. Thèse de Doctorat d'Etat és Sciences Pharmaceutiques. Université Claude Bernard. Faculté de Pharmacie de LYON, 296 pages. La thèse présentée ici fait suite à des travaux réalisés par Madame Noëlle CHAPERON MONIN-VEYRET, sous la direction de Monsieur le Professeur L. DEBOURCIEU et consacrée à |'étude des venins de divers Serpents. Mademoiselle O. ROLLAND s'est consacrée aux venins d'espéces différentes de Serpents, mais également à ceux cl’Arthropodes (Scorpions} et des seuls Lézards venimeux : les Hélodermes. L'obiectif est double : d‘une part Videntification des venins utilisés par l'industrie pharmaceutique, par rapport à des témoins sûrs, et vérification de leur conformité et, d’autre part, Vutilisation des protéinogrammes dans un but systématique : établir des relations significatives entre les familles. genres, espèces et même dans la mesure du possible, sous-especes. Après une brève introduction sur la taxonomie générale, notre choix s'est porté sur des animaux différemment situés dans la classification. Nous avons insisté sur la morphologie et |’histologie de leur appareil venimeux et choisi les exemples suivants : Scorpions Buthidae : Leiurus quinquestrietus quinquestriatus, Leiurus quinquestriatus hebraeus, Androctonus amoreuxû Buthus occitanus, Buthotus judaicus. Scorpionidae : Pandinus impereton Ophidiens Elapiclae : Hernachatus haemachatus, Bungarus fasciatus, Bungarus rnulticinctus. Viperidae lCrota|inae) : Agkistrodon contortrix, Agkistrodon piscivorus piscivorus, Agkistrodon piscivorus leucostoma, Calloselasma rhodostoma. Lézards : Heloderma horridum, Heloderma suspecturn. 43
Nous avons ensuite effectué la mise au point des connaissances actuelles dans le domaine des venins. Nous avons partiellement développé le domaine des protéines, responsables de leur activité et qui sont I'0bjet de nos recherches personnelles. En effet, le séquençage et les conformations tertiaires et quaternaires de ces macromolécules sont en pleine extension. Les corrélations de ces conformations avec les récepteurs membranaires synaptiques permettent une meilleure compréhension de l'activité des betatoxines-action présynaptique- et des alpha-toxines-action post-synaptique. La biochimie conditionne la pharmacologie de Venvenimation. Les venins de Vipéridés provoquent essentiellement des troubles de la coagulation, tandis que ceux des Crotalidés, des Hélodermes et des Scorpions ont des effets typiquement neurotoxiques. Ces propriétés ont trouvé leurs applications en médecine allopathique : agents défibrinants lsàrine-protéase du venin d’Agkisrrodon rhodosroma, commercialisée sous le nom c|'AncrodR}. hémocoagulase de l<Iobusitzl<i— Repti|aseH} inhibiteur de I'enzyme de conversion [venin de Bothrops jararacal employé comme hypotenseur sous le nom de Captopri|R. Par ailleurs, les venins d'/lndroctonus ("Burhus”,l australie, Agkisrrodon (”Ancisrrodon ”} piscivorus, Agkistrodon conrortrix, Bungarus fasciatus et Heloderma horridum dont les pathogénésies ont été établies, figurent dans les nomenclatures des drogues homéopathiques. Nos travaux personnels sont consacrés à la séparation des protéines des venins par la technique d'électrof0caIisation : dans le cas des venins i:l'Hé|odermes, nous avons eu recours aux méthodes immunologiques et immunoélectrophorétiques (Technique ELISA}. Nous les regroupons de la maniere suivante : 1} Cas des venins de Scorpions Les points communs à leurs protéinogrammes sont les suivants : le nombre de bandes d'intensité moyenne est compris entre 10 et 20. Une dizaine de bandes de faible intensité sont présentes et il n'existe que trois bandes de forte intensité. On trouve quelques bandes dans la zone de pHi inférieure à 5. Chaque venin de Buthinae est aisément identifiable. Le venin de Pandinus imperaror présente un nom bre de bandes protéiques plus étevé et de localisation différente, ce qui est en accord avec I fait établi par divers auteurs que les venins de Scorpionidee sont plus riches en enzymes que ceux des Buthidae. La comparaison des protéinogrammes obtenus à partir de venins standards avec ceux prélevés manuellement montre une plus grande diversité protéique chez les premiers. Ce fait pourrait provenir du mode de prélèvement des venins standard par stimulation électrique, responsable de lésions tissulaires des glandes à venin avec libération des protéines intracellulaires. Sur la suggestion de Monsieur GOYFFON, nous avons étudié Vhémolvmphe d'Andr0cf0nus australie diluée à 1% et focalisée dans les mêmes conditions. II nous a paru que les venins commerciaux n’étaient pas contaminés par |‘hémocyanine de Vhémolymphe éventuellement libérée par le choc électrique. 2] Cas des venins de Serpents Nos recherches ont confirmé les observations antérieures, particulierement celles de CHAPERON, en respectant le même protocole expérimental et les mêmes conventions cfinterprétation. Nous avons insisté sur les caractères différentiels au niveau de la famille. 44
Nous présentons ces caractères dans le tableau suivant : — ELAPIDAE VIPERIDAE Nombrede bandes prolèlques inlérieuràlü entre 10 ef3ü Aspect des bandes larges et dintensllé faible ou moyenne fines et dintensité élevée Localisation des bandes fréquemment catodiques fréquentes enlre pHi 4,5 et pHi 6,5 aucune vers pHi inférieurà 5 plusieurs bandes anodiques à pHl inférieurà5 Puis nous avons comparé les protéinogrammes de chaque espèce : les quatre espèces d'Agkistrodon soit : Agkistrodon contortrfx, A. pfscivorus pfsciverus, A. piscfvorus feucostoma et Caffosefasma rhodostoma également appelé : Agkistrodon rhodostoma, possèdent leur identité propre, y compris les deux sous·espèces Agkfstrodon piscfvorus piscfvorus et A. pfscfvorus feucostoma. De plus, il est manifeste que les caractéristiques du venin de Celfoselasma rhodostoma le séparent des trois autres Agkistrodons, particulièrement par le nombre plus élevé de ses bandes. Nos résultats confirment les travaux les plus récents des systématiciens ; par conséquent, il est indispensable que l'appeIlation de genre Agkistrodon soit abandonnée au profit de celle de Caffosefasma rhodostoma, pour individualiser un serpent que Vhabitat et la biochimie séparent des autres Agkfsrrodons. D'autre part notre travail sur les venins de Bungarus fascfatus et Bungarus multicfnctus nous a permis de bien caractériser ces deux espèces. 3) Cas des Hélodermes Nos électrophorégrammes des venins d'He!oderma horrfdum et H. suspectum sont très proches. Il en va de même pour |'aspect morphologique de ces deux Lézards. Il nous e donc semblé douteux qu'ils correspondent à deux espèces différentes. Nous avons souhaité affiner notre comparaison par des méthodes immunologiques icelle de GHABAR et WILLIAMS d'urre part, et la technique ELISA d’autre part}. A nouveau nes résultats ne permettent pas une distinction précise entre les deux espèces. En conclusion, nous dégagerons de notre travail trois points principaux : Véiectrofocalisation est, dans le domaine des venins une méthode fiable et reproductible : elle offre au pharmacien un excellent moyen de contrôle en routine. Dans le cas particulier de Vhoméopathie, les spécialistes ne peuvent s’appuyer que sur ies pathogénésies pour le choix du venin des I-lélodermes ; de notre point de vue, l’une ou |'autre espèce convient indistinctement. Ensuite nous confirmons les hypothèses des systématiciens en faisant de Callosefasma rhodostoma une espece indépendante de celles du genre Agkistrodon. Enfin nous rejoignons Vinterprétation phylogénétique de RAGE : les Hélodermes sont plus primitifs que les serpents, mais ils sont les seuls Lézards venimeux. Les uns et les autres ont dérivé à partir des Eosuchiens, ancêtres vraisemblables, la proximité 45
des Hélodermatidés et des Crotalinés étant confirmée par les protéinogrammes de leurs venins. Résumé communiqué par l'auteur O. HOLLAND Département de Botanique, Biologie cellulaire, Homéopathie et Pharmacognosle Faculté de Pharmacie 8 Avenue de Rockefeller 69373 LYON Cedex 08 (FRANCE} Monica FERICHE l1989i -— Biométrie, éceillure et dessin de Cofuber hippocrepis L. 1758 et Efaphe scalaris lSchinz 1822} fûphidia, Colubrîdae) dans le sud-est de la Péninsule Ibérique. These de Biologie, Université de GRANADA (Espagne}. 125 p. len espagnol). Dans le présent travail ont été étudiés I'écailIure, la biométrie, le dessin et les dimorphismes sexuels de Coluber hippocrepis et d'El'aphe scalaris. Des comparaisons entre les populations du sud-est de la Péninsule et d'autres populations de cette Péninsule, ainsi qu’avec des populations étrangères, ont été effectuées. Nous avons examiné 220 exemplaires de C. hippocrepfs et 155 d’E. scalaris provenant du sud-est de la Péninsule ibérique et 50 spécimens de C. hippocrepis originaires du reste de la Péninsule et d'Afrique du Nord. Pour les mâles, nous avons pu vérifier I’existence d'une allométrie dans le développement testiculaire par l'étude de la relation existant entre le testicule droit et la longueur du corps. Les dimensions relatives du testicule chez les mâles des deux especes étudiées augmentent des individus les plus petits jusqu'à ceux dont la longueur corporelle atteint 500 à 600 mm, taille à laquelle la croissance relative du testicule s'arréte ; on interprete cette taille comme celle correspondant à Vacquisition de l maturité sexuelle. D'autre part, chez les femelles, la distribution de la taille des oeufs à partir de 600 mm de longueur du corps, a un profil bimodal ; la deuxième taille [plus de 10 mm) correspond à des oeufs fécondés et appartenant à des femelles sexuellement mûres. Quatre modéles de dessins, dépendant généralement de la longueur corporelle des individus, ont été décrits chez E. scalaris ; un léger dimorphisme sexuel a été constaté par ailleurs. Chez C. hippocrepis et E. scalaris, quelques caractères morphologiques montrent un dimorphisme sexuel accusé. Les femelles ont une longueur et une section relative du corps supérieures à celles des mâles, lesquels ont une longueur et une section de la queue supérieures. Du fait de cette différence de longueur du corps et de la queue entre les deux sexes, on a observé un nombre de plaques ventrales significativement supérieur chez les femelles et un nombre de paires de plaques sous-caudales supérieur chez les mâles. En partant de ces différences, nous avons proposé un indice de différenciation sexuelle qui met en évidence les caractères dans lesquels le dimorphisme sexuel est le plus accusé (longueur corporelleilongueur caudale ; section corporellefsection caudale ; nombre de plaques ventraleslnombre de paires de sous-caudalesi. ll nous permet de déterminer avec une sécurité totale le sexe des spécimens adultes (pour les deux espèces] et même celui des individus 46
juvéniles (avec une sécurité de 100% chez E. scalaris et 96% chez C. hfppocrepfs). Cet indice s'étabIit à partir des données des caracteres biologiques de chaque sexe sans être affecté par la variabilité géographique des populations. E. scalaris présente peu de variations morphologiques dans toute |’aire de distribution, et elle est considérée comme monotypique. Il en est autrement pour Cofuber hippocrepis. La controverse au sujet de la systématique du genre Coluber dans |'Ancien Monde est liée à la méconnaissance des rangs de variation des caractères morphologiques des différentes formes. Les critères traditionnels employés pour différencier les formes du genre Ccluber dans la Méditerranée occidentale et au Maroc atlantique regroupent des populations mais non des espèces, puisqu’on trouve des variations clinales de ces caractères morphologiques en relation avec quelques facteurs climatiques : le nombre de plaques ventrales et le nombre de paires de sous·caudaIes augmentent à mesure qu'augrnentent les moyennes des températures minimales du mois de juillet, et le nombre d'écai|Ies interstitielles et dorsales ainsi que le nombre d'individus avec des supralabiales en contact avec |'oei|, augmentent à mesure que la pluviomètrie augmente. C’est la raison pour laquelle on considere que la systématique des formes de Coluber de la Méditerranée occidentale n'est pas encore définitive. Résumé communiqué par |'auteur M. FERICHE Dpto. de Biologie Animal Facultad de Ciencias 18071 GRANADA lESPAGNEi 47
B llciin dc la Scciété Hcrpétclcciquc dc francc 3*¤¤° trimestre 1990 n° 55 INFORMATIONS - VIE DE LA SOCIETE ANNONCES DE CONGRÈS · Ifhistoire de la connaissance du comportement animal des origines à nos iours. Colloque international. Universite de Liege (Belgique) du 11 au 14 mars 1992 Le groupe de contact interuniversitaire sur l'histoire des connaissances zoologiques et des relations entre |'homme et I’animal, place sous I'égide du F.N.Fl.S., a |’honneur de vous inviter à participer au colloque international qu'il organise à Liege (Belgique) du mercredi 1‘| au samedi 14 mars 1992, sur le thème ifhistoire de la connaissance du comportement animal des origines à nos jours. Veuillez avoir Vobligeance de diffuser les informations relatives à cette réunion scientifique auprès de vos collègues et collaborateurs qu'el|e pourrait intéresser. La documentation relative au colloque sera envoyée à toute personne qui en fera parvenir la demande au Secrétariat. Thème et buts du colloque La connaissance du comportement animal et humain a accompli, à partir de la tin du XIXe siecle, mais surtout au XXe, une progression sans précedent. Sous |'impu|sion de savants tels que linbergen, von Frisch. Lorenz. Skinner, etc., et de leurs disciples, Véthologie et la psychologie animale ont été erigees en sciences. Les fruits qu’el|es ont, l’une et |'autre, produits jusqu’ici ont modifie de manière décisive Vetude du comportement de l’homn1 et de |'anima| comme tais et dans les relations qui les unissent. Les méthodes et techniques d'investigatîon ainsi que les orientations qui ont été données à ces disciplines sont un acquis du XXe siècle. Celui-ci ne peut cependant faire perdre de vue que le comportement a constitué depuis les origines une des composantes dont la connaissance s‘est avérée indispensable pour permettre à l'homme de coexister avec ses propres congénères et avec les autres espèces animales- 48
Le colloque a pour buts de mettre en évidence I — les indices qui témoignent, depuis les périodes les plus reculées jusq u’au temps présent, de |'attention portée par l'homme, de maniere empirique ou systématique selon les cas, au comportement des animaux ; -· les aspects qui ont été, les premiers, approfondis : — les motivations qui ont orienté l‘observation et |'étude ; ——— les méthodes et moyens mis en oeuvre pour réaiiser l'une et l’autre ; — les conséquences qui Ont résulté de ces approches tant pour la genèse, le développement et les orientations de l’éthologie et de la psychologie animale a Vépoque contemporaine que pour les conceptions générales des rapports entre l'homme et l'animaI et leur évolution actuelle. S'i| reste vrai que "le passé n'est pas de l'histoire morte, mais la manière vivante avec laquelle l'homme construit son avenir", le colloque devrait conduire à retracer les antécédents de sciences qui sont promises à de nouveaux essors. Elles sont en effet appelées à répondre de plus en plus aux préoccupations grandissantes que les implications théoriques et pratiques de la relation entre l’homme et l'animal suscitent dans les milieux scientifiques aussi bien que dans le grand public. interdisciplinaire par vocation, la réunion annoncée ici s'adresse à tous ceux que préoccupe, à quelque titre que ce soit, le devenir des liens plurimillénaires entre les êtres qui peuplent le milieu naturel. Appel aux communications Deux catégories de présentation sont prévues : communications orales et communications affichées. Les personnes désireuses de soumettre une communication sous l'une ou l'autre de ces formes sont priées d’adresser le résumé de leur intervention, en se conformant aux instructions annexées, pour le 1er février 1991 au plus tard. Quelles que soient la période considérée et la nature des sources d'informati0n (archéozoologiques, archéologiques, textuellesl, les communications devront, pour pouvoir figurer dans le programme, relever de |’approche historique. Le Comité organisateur se réserve le droit de refuser les propositions qui méconnaîtraient cette exigence liée à la finalité même du colloque. — Les communications orales, regroupées par thèmes et périodes, seront limitées à 20 minutes par orateur et suivies d'une discussion. ——» La publication des Actes est prévue dans le volume 3 des "Co||oques d'histoire des connaissances zoologiques” (éditeurs : Liliane BODSON et Roland LIBOIS). —- Les langues officielles du colloque sont le français et Vanglais. 49
Adresse du colloque : Secretariat du colloque "Uhistoire de la connaissance du comportement animal", cfo Service "Colloques et Congres", Universite de Liège, place du 20—Août 32,i’6e étage, B-4-000 LIÈGE (Belgique} Nouveau numéro de téléphone : 32.41,'66.55.34 ou 66.55.47 Nouveau numéro de télécopieur : 32.41;*66.57.00 · 2ème Colloque international : MICFIOBIOLOGY IN POECILOTHERMS, Budapest lriongriei du 18 au 20 septembre 1991. Organisation : Dr K.Jàger and Dr. K. Màrialigetti Department of Microbiology Eôtvôs L. University Budapest 1088, Museum l<rt. 4fa. • Le 2ème congrès Mondial d'HarpétoIogie aura lieu à Adelaide en Australie du 29 décembre 1993 au 5 janvier 1994. Pour les détails supplémentaires, écrire à : Dr N1.J. TYLER The University of Adelaide Dept. zoology. Box 498 GPO, Adelaide, South Australia 5001. Australia. · La "British Herpetogical society" nous communique ie programme de ses réunions pour 1991 qui auront lieu au : Lecture Theatre of the Linnean Society of London, Burlington House, Plccadilly, LONDON W1, de 19h00 à 21h00, aux dates suivantes : 14 février : Dr Wolfgang Wüster [Department of Zoology, University of Aberdeen) 1 Cobras end other herps in south-east Asia. 17 avril : Dr Robert Bustard (Isle of Man} : Sea turtles on Australia’s Great Barrier Reeh 23 mai 1 Dr Robert Oldham lûepartment of Elio|oQY· Leicester Polytechnic) : Nigerian Amphibia ipostponed from 1990}. 18 juin : Arnphibia and Reptifia worldwide their care and breeding. Mr Geoff Clarke iBere Regis, Dorsetl : Experiences in breeding snakes and other reptiles in captivity. 10 octobre : Dr Michael Lambert lBHS Chairman} : Some African herpetofauna and the impact of tsetse control insecticides on lizards in Zimbabwe. 20 novembre : Mark Day iGambian Dwarf Crociocile Rescue Project, University of Bristol) : Herpetofaunal wading through West Africa. Pour tous renseignements complementaires, écrire à : Michael R.K. LAMBERT Chairman, British Herpetological Society 50
PARUTIONS RÉCENTES · Couleuvres et Vipàres de France Diapnrama 2¢:x>¤·r:<‘ms ts:-;1t:-mm-;}. ‘ I · - `·I‘:} ai P P? r'-‘¤··"··\¤=«··· · i~J··r ·.·>~··y ··-·- COU LE UVRES ET VIPERES DE R,-‘ ·— 5; t;—·€-:s,g§;gs·-- :s~‘;·j? FRANCE <=¤¤1¤r¤•··¤ 80 ¤l¤¤¤=·-·iü~*¤S· ; dont 61 de Guy NAULLEAU. Le gf, ··=· ès} '_ montage ast accompagné d'un · _ —· _ ··»;—1}:;î§ ‘ü't· -È commentaire enregistré par Yannick #· -·‘‘· · =E=· ··=' —:'f· =·· VASSE et Jorrus VALLON. _ , Des Signaux de wmmande *@___. . - _ . _ . . . § normalisés [1000 Hz - 0 DB - 400 ;¥"_É_.` `.#`; " §f; " "’ fâi èï msl indépendants de la piste "son", permettent le changement de vue i. —=—- ès., - automatique, sur projecteur relié à un magnétophone ”audiovisuel”. _ _ __ _ ; ;· ;.,_~ Vous disposez également du texte , ,*.,,_ ‘ (,;. ê; COUL K- Lllflli ll--; ——·> imprimé. ez s.-; V! l-JE l-2 la ES .. La montage présente les espèces Ci L de serpents de France F R A N C li métropolitaine. __;_} %_ _·_ " `'``'```' "’° '`'' " ‘ Il montre leurs caractères 5;; ',,,`,,`,`î,;" W,- mm., _. _ _, F distinctifs, leurs comportements, É; leurs cycles annuels, leurs biotopes, "’. t·'=;Ã; . D leurs répartitions... " La dernière partie traite de _ ~ ‘·Q—_;t;¢;g_t- `·"_· à fam-·<i~ l¤'i|$\| o server. .. ¤i.`.""T,¢ Commande à : Editions DERENNES, 105 avenue du Général Michel Bizot, 75012 PARIS - Tél.: 43.4534.38 Prix : 720 F + 20 F de port. · Guide des Amphibiens et Reptiles du Parc naturel régional du I-|aut·Jura Réalisé par Emmanuelle CRANEYL Marc DUOUEE Hugues PINSTON Responsable scientifique : Robert GUYETANT — Résultat d'une étude de terrain. — 25 espèces présentées individuellement. - Une analyse herpétologique par types de milieux (forêts, prairies, pelouses, friches, tourbières, marais, lacs, retenues, villages...}. — Format 11,5 x 24,5 cm -— Environ 80 pages. 51
— En quadrichromie avec plus de 40 photographies en couleurs. Prix : 85 F (Port gratuit jusqu'à 10 exemplaires). Règlement par cheque à Percepteur de St Claude. Commande à adresser à : Maison du Haut-Jura. LAJOUX - 39310 SEPTMONCEL. - Atlas de Répartition des Amphibiens et Reptiles de France Ouvrage collectif réaiisé sous ATLAS . la direction de Jacques DE R;;pAR-;·;·p;0N DES CASTANET et Robert GUYETANT, coordinateurs ANIPHIBIENS ET REPTILES nationaux. Traitement des données et cartographie DE FRANCE réalisés par le Secrétariat de ____ ....· la Faune et de la Flore- Muséum national d'Histoire —=·.·-·-___ naturelle. Société ·_ He rptologique de France, ——-. E · _ Paris. 1990 2 191 ra n ·. 71 . ` ``````'' · =·· ·—_ `·_== ; 3 _..' =—-·‘j ‘ .....,§ .... z ==== ... - ·. cartes en deux couleurs dont __ zzz _=__ _ · ·— 5 de prospectl o n et 65 de _. _``- É-=Qj =—. Z.; :`` ` =`` répartition par espèce, 4 " _·___ __·__ -`-—·==—=—· Q ... Z —..:= ...E= E=_ . _:___: ; I figures et 65 ha bitus. ``‘` Zi `=`=``` ' ‘==Q ·'··- . · ·· _— · ' Prix 2 150 F + 20 F de port. É; __,`‘ 1=— ai- É __=' =‘‘ . C 0 I11 m a n d e à : S, H _ F, t :_= — La bo ra t oi re d 'a n a to m ie F, com pa rée, U n ive rsité de ` ‘‘‘‘ " Paris 7, 2 Place Jussieu, __ -·—· 75251 PARIS Cedex 05 · Société Herpêtoipgîque de l-Trance, Paris 52
CONGRÈS ANNUEL 1991 DE LA SOCIÉTÉ HERPETOLOGIOLIE ORSAY [19 juin - 22 iuin 1991} 1ère annonce et appel de publication THÈME : Biologie du développement et reproduction des Amphibiens et Reptiles AUTRES THÈMES : Ecologie, comportement et Elevage des Amphibiens et Reptiles. Autres communications sur Amphibiens et Reptiles. LIEU DE RÉUNION : Bâtiment des Colloques lBàt.33Bl de I'Université de Paris-Sud Centre Scientifique d'0rsay 91405 ORSAY STRUCTURE D'ACCUE|L: Université de Paris-Sud Centre Scientifiq ue d'Orsay 81405 ORSAY Retourner la fiche jointe avant fin Mars 1991 à I'adresse suivante : Jacques HOUFIDFIY Laboratoire de Biologie du Développement des Vertébrés inférieurs iBât.441I Centre Scientifique d'Orsay Université de Paris-Sud 91405 ORSAY Cedex Tél. : 69.41.7532 Mme, Mr: Prénom : Adresse précise : Ville 2 Pays : J'envisage de présenter une communication OUI NON `I'itre provisoire : Je présenterai un poster OUI NON Je souhaite être hébergé à l'hôteI (une liste d'hôte|s vous sera OUI NON envoyée} Je desire une chambre à la Cité Universitaire OUI NON Je desire une fiche réduction pour Congrès (SNCF} OUI NON Je dési re un fichet de réduction AIR INTER OUI NON Date : Signature 53
Q — — societe aeavêrotooroue ' - DE FRANCE ' __ · Association fondés en 197i · _ . agréée par le Ministre de |'Envlronnement le 23 fevrier 1978 ` ` _ siege Social ‘ Université de Paris VII, Laboratoire d‘Anatemle comparée · - - 2 Plaoe Jussieu - 75251 PARIS Cedex D5 . Secrétariat ` . Jean-Marc FRANCAZ, i.J.F.R. Sciences, B.P. 6759 - 45D67 ORLÉANS Cedex 2 . CONSEIL D'ADMlNl5TRATION . Président : Jean LESCLIRE, Laboratoire Amphlblens;Fiepliles. M.N.H.N. 25 rue Cuvier, 75005 PAFIIS - ` Vice-Présidente : Jean-Pierre BARON, Ecole Maternelle Annexe, Rue de Jerichoprolongée, 17000 LA ROCHELLE _ _ ‘ I Daniel TROMBEITA, 7 Avenue FI. Schuman, 77184 EMERAINVILLE ‘ Secrétaire général : Jean·Marc FRANCAZ, U.F.R. Sciences, B. P. 8759 - -15067 ORLÉANS Cedex 2 E _ Secrétaire adjoint: Patrick DAVID. 1`4 Rue de la Somme — 94230 ICACHAN - Trésorier : Bemerd EMLINGER, 9 rue de |'Eg|ise, Sancy les Meaux, 77550 CRECY-LA-CHAPELLE Trésorier adjoint : Raymond CHABAUD, 17 Cité Joly, 75011 PARIS · · E Autres membres du conseil : Jean-Ivlarie EXBFtAYA'Ij Bernard LE GARFF, Michel LEMIRE. Christine MOFIRIER et · Yannick VASSE. . · - ' Membres d'Honneur : Guy NAULLEAU (CEBASJCNFIS, 79360 CFIIZÉ) ; Gilbert MATZ (Fac, Sciences, ANGERS] E ` ` · _ Apmrssioivs ‘ — _ _ E Les admissions, à |a.S.H.F. sont décidées par le Conseli dlâdrnlrilstretion sur proposition de deuxlmembres- de-la I ‘ . _ Société [art.3 des Statuts). N'envoyez votre cotisation au secrétaire. general qu'apres avoir reçu lavis d'admlssl0n du conseil. ` ` ` · - ‘ · · _ ‘ ·. COTISATIONS 1991 IMEMBERSHIP · _ I Tarifs [Franco, Europe, Afrique) : . Toux annuel Bulletin ' . Total _ " ' · —-— adhérente de moins de 20 ena ` 20 + B0 = B0 FRF . · -——edhérente deplus de 20 ane 60 + 60 · = 120 FRF -—- bienfaiteurs : minimum _ ` = 200 FRF. · -—- membre conjoint ' I =· · 60 FHF ` Tarifs [Amérique. Asie. Uoéeniel : 15 + _‘l5 ¤ 30 US`$ _ ABO|'tIl\IEMEN1'Sf.SUBSCRIPTlON to SHF Bulletin 1 France, Europe. Afrique = 140 FRF Amerique. Asie, Océanie ' = 35 US S ` · Le service de la revue est assuré aux membres a jour de leur cotisation. _ I · To our members in America, Asie or Pacific eree : The SHF Bulletin is a quatarly. Our retesinclude the-airmail postage in orderto ensure a prompt delivery. - E CLUB JUNIOR · Adhésion + Abonnement au journei (Le Muraille vivante) ¤ 40 FRF ` Abonnement au Bulletin de la SHF lfacultatiil ` e 60 FRF - I · Total I ai · 100 FRF · _ L Modalités de reglement : I ' · 1. Cheque postal: à |'ordre dela SHE CGP`3796—24 R Farls. . · _ 2. Cheque bancaire à |'ordre de la SHE Envoi direct au secrétaire général (adresse cl-dessus]. · · 3. Nous rappelons que les dons ou cotisations de soutien sont les-bienvenus. ` _ . Changement d'edresse_: _ . · · N'omettez pas de signaler sans retard au secretariat tout changement d'adresse. · . _ ` '_ eieuoraèous ‘ _ . Les périodiques obtenus par la S.H.F,··en échange avec les autres sociétés (liste publiée dans le bulletin) ainsi qu’une ' _ bibliotheque de tires-à·part sont regroupés au Laboratoire de Biologie animale, Faculté des Sciences. 2 Bld Lavoisier - . , 49045 Angers Cedex. Les articles de ces périodiques peuvent étre. consultés sur demande edresséea G. MATZ. En - _ . _ outre. nous demandons aux auteurs d‘envover leurs travaux récents en 2 exemplaires à cette bibliotheque. · ‘
· . socrénê r·renPÉror.oorous' I. ` ` _ - ` — _ — . ' DE FRANCE . ' _ ` Association iondée en 1971 · - - ·_ ‘ agréée par le Ministre de |'Enviro_nneme`r1t le 23 février 1978. ` ` . ‘ . - — · Siege Soclal I - ' Unlverslté de Paris Vll, Laboratoire d’Anatomle comparés · _ - · · · 2 Place Jussieu — 75251 PAFllS Cedex 05 ` _ . _ _ _ — Sacrêîarlet ' _ _ ` Jean-Marc FRANCAZ, U.F.Fl. Sciences, B.Ft 6759 - 45067 ORLÉANS Cedex 2 .. ‘ _ Tel.; 1 38.41,7034 . _ · - · - Télécopie (Fax) : $8.41.70.69 _ _ _ Telex-: 783388 F UNIVORI. . _ _ ADRESSES UTILÈSI . . _ — . · . — Directeur de la publication :_ Fl. GUYÉTANT,'_Université de Besançon', Faculté des Sciences - 25-030 BESANCON Cedex ‘ · . · _ — Reeponsablede le rédaction : B. VERNET. Ecole Normale Supérieure. Laboratoire d'Ecologie. 46 rue d’U|m à 75200 E PAFIIS Cedex 05 _ . ,·.` ‘ _ . Responsable enquete de répartition '(Amphiblens) : R. GUYÉTANT (adresse cl»dessus) _ . Responsable enquétede répartition (Reptiles} ; J. CASTANET, Université de Paris VII. Laboratoire d'Anatomie ` E comparée, 2 place Jussieu ~ 75251 PAFllS Cedex 05 _ - - · _ Responsable de le commission de protection : J. LESCUFIE, LaboratoireAmphibiens-Reptiles, Muséum National ` d'HistoIre Naturelle, 25 me Cuvier - 75005 PARIS . . · _ Responsable de la commission dle·l·hno_herpétologie et histoire de Pherpétologie : L. BODSON. 33 nde Bois- ` · l’Evêque - B 4000 LFÈGE, Belglque _. - · · ' I Responsable dela ccnirnlssion de terra-rîophille : P. DAVlD, 14 rue de la Somme - 94230 CACHAN - E ` `Responsable de la circulaire cfannonaee : R DAVID (adresse cl-dessus) E _ u _ _ _ ·` Responsable des Archives et de le Bibliotheque : G. MATZ, Université d'Arlgers, Laboratoire de Biologie animale, - E ` 2 Bld Lavoisier ~ 49045 ANGERS Cedex _ · . — · _ Responsable section parisienne : D, TROMBETTA. 7 Avenue Schumann, 77184 EMERAINVILLE ` ` Responsable dela phototheque SHF: D. HELlGLlN, La lvlorciére i Vaux en Couhé - 86700 COU!-|lÈ—VÉFlAC _ ‘ E . ' Responsables du Club Junior SHF : *:1 VASSE, 35 rue de Wattlgnies - 7501 2 PAHlS E E ·- - · ` _ u -Dassl:1 de oouverture:F. CHEVRIER . I u · ` lîrilurus crislarus ' ` E · _ · ' . Trlton.Crêtà