Bulletin SHF XXXX 27 - Archives de Picardie Nature

Bulletin SHF XXXX 27
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ISSN-075+9962
bulletin de la
s©clÉTÉ l—lERPÉT©1.©Gl0uE
D E FRAN C E
5* TRIMESTRE 1985
_ Ill" 27
   
 
 
 
    ·

BULLETIN _DE LA
soc|É·rE i-ienverotooious
DE FRANCE
Bulletin de liaison
3* Trimestre 1983, n° 27
EDITORIAL ..................,................. 5
REPARTITION
. Troisième synthèse des observations de Reptiles et Batra—
eiens pour le département de |’|sère. J.F. NOBLET ........ 7
. Confirmation de la présence d'Hydromantes lHydromanteS
r'ta!r'cusl dans l'arrière-pays niçois. J. RAFFAELLI ......... 43
. Ouelques observations sur la répartition des Reptiles et Batra-
ciens en lle de France. R. DORE .................... 45
. Les Varans lndonésiens : un problème de longueur.
J.H. FLISSEAU ..,.,.,........................ 50
ELEVAGE
. Comment devient-on soigneur dû Tortues ? L. ADAM ..... 56
BIBLIOGRAPHIE
Liaison de la testosterone aux protéines plasmatiques chez le
lézard vivipare mâle liacerta vivfpara Jacquîn} au cours du
cycle annuel. J.P. BRAUX (résumé de thèse} ............ 61
NOTES
Observations de la tortue luth lûermochelys corfacea} dans la
région ds Kouriles du Sud (ANI. BASSAROUKINEI
J. RAFFAELLH ;A Propos de Vélevage des Cheloniens en capti-
vité lB. PICARDl ............................... 65
ANNONCES, CAFINETS DE NAISSANCE .............. 68

EDITORIAL
l .983 s ’ache ve lentement. mais la S,H.F continue patiemment, mais
inexorablement sa progression. Cette année, le point culminant de notre
vie associa tive a été évidemment les Journées annuelles de Montpellier,
du 30 Juin au 2 Juillet.
Ce fut un magnifique succés pour ia S. H. F. grâce à vous tous venus
nombreux ( F04 inscrits) et à Vorganisation efficace mise en place par
nos collègues du laboratoire de Biogéographie des Vertébrés de l'Ecoie
Pratique des Hautes Etudes.
Notre trés dévoué Secrétaire Général qui, aprés la réussite des four-
nées de Clermont, avait quelqu appréhension pour la rencontre de Mont-
pellier, a généreusement relevé le défi. Le nombre des participants, dont
des membres habitant le Midi et n’ayant pas encore pu venir à des réu-
nions de la S. H. F., des collègues venus d 'Espagne, Monaco, Suisse, Bei—
gique et Hollande, la qualité des communications, et l 'ambiance amicale,
détendue et chaleureuse ont répondu à mon attente et à celle des autres
organisa teurs.
Oué M. et Mme Bons ainsi que leurs enfants soient vivement remer-
ciés pour leur concours. Chacun a apprécié le mini—cadeau qui agrémen-
tait et décorait l’austére dossier du Congressiste.
Un grand merci à notre dynamique Secrétaire, Cl.P. Guillaume et à
son épouse, ainsi qu'é nos autres coilégues fChevlan, Guers} et au per-
sonnel du laboratoire de Biogéographie de l 'E. P. H. E.
Puisse la S.H.lî voir é i’avenir d 'aussi belles journées que celles de
Montpellier en 7.983 l .
L'Assemblée Générale du samedi 2 Juillet a du se préoccuper de
questions pius terre à terre .’ je suis contraint de vous annoncer qu 'elle a
voté une augmentation, trés raisonnable à mon avis, des cotisations .·
80 F pour ies plus de 20 ans et 50 F pour les moins de 20 ans,
L ’Assemblée Générale n'a pas parié que d'argent... vous en iirez le
com,ote—rendu dans le prochain Bulletin. Elle e enregistré la bonne santé
de la Société et entre autres la création d'une nouvelle Commission, celle
d'Etnnoherpétologie et cl’Histoire de l'Herpétologie dont la responsable
est Melle Liliane Bodson de l 'Université de Liège. Nous souhaitons longue
et fructueuse vie a cette nouvelle Commission de la S. H. F,.
Le Président .· J. LESCUHE
5

Bull. Soc. Herp. Fr., 1983, N" 27
TROISIÈME SYNTHÈSE DES OBSERVATIONS
DE REPTILES ET BATRABIENS
POUR LE DEPARTEMENT DE L’lSERE (1582)
par
Jean-Francois NOBLET
Un atlas national des reptiles et amphibiens de France est en prépa-
ration depuis 1973 sous |’égide de la Société Herpétologique de France.
Une première synthèse nationale parue en 1978 nous a montré le man-
que flagrant d’olJservaticns dans notre département. Nous avons donc
décidé de compléter la partie Isère de cet atlas. Deux synthèses réalisées
en 1978 et 1980 ont été publiées dans le bulletin du Centre Ornitho|ogi—
que Rhône—AIpes, section de |'lsère, la Niverolle, 1 rue Emile Zola.
38100 Grenoble. Ce travail, encore incomplet, doit permettre aux obser-
vateurs de prospecter les régions peu connues et de réaliser pour notre
département une meilleure synthèse en 1983.
1. MÉ11-ions U1·||.|sÉE
Le département est divisé en 24 cartes au 50.000ème. Certaines
n'ont qu’une toute petite partie de leur superficie en Isère [Saint Jean de
Maurienne, La Rochetteml. Les observations sont notées sur chacune
des cartes par ordre alphabétique pour plus de commodité.
Les observateurs m’ont adressé leurs notes concernant |’|sére. Nous
donnerons donc un simple tableau avec une liste cl’espéces pour chaque
carte. Nous nous sommes efforoés de prospecter les "cartes" les moins
connues lTrièves, Vercors, Matheysine. Givors...].
Afin de parfaire cet inventaire, pour la premiére fois, nous avons étu-
dié la répartition des espèces en fonction des districts naturels. régions
biogéographiques homogènes lsource : Atlas ornithoîogique des oiseaux
nicheurs; C.O.Fi.A., 1975} 15 districts naturels sont représentés en
Isère. Un tableau synthétique montre les résultats et donne des indica-
tions sur les exigences écologiques des différentes espèces.
7

Pour le moment, ces résultats bruts révèlent le présence certaine
dans notre département de 29 espèces. La faune de France des reptiles—
amphibiens compte B0 espèces (2 à 3 espèces sont incertaines et sont
en limite nord de répartitionl.
Notre département héberge le "fond" classique des espèces vivant
en Europe continentale. Certaines especes sont liées à nos massifs mon-
tagneux lSa|amandre noire, Lézard viviparel. Nous pensons que plusieurs
espèces restent à découvrir, notamment parmi les nombreuses espèces
méditerranéennes qui peuvent trouver en Isère la limite nord de leur
répartition.
Il convient d'étre très prudent dans les observations de grenouilles
qui restent difficiles à identifier. Le lézard des souches lLacerta agifisl
reste a confirmer en Isère, de méme que la répartition de la vipère péliade
iV:]rJera heros}.
2. COMMENTAIRES SUR LES RÉSULTATS
A. Nombre d'aspèces
31 espèces sont décrites en Isère. Il convient de préciser :
— Les citations de vipère péiiade [Mr et Mme Venotl ne sont pas fai-
tes avec des animaux capturés et tenus en main. Leur non confirmation
en 1981 nous incite à ne pas les retenir.
— La salamandre noire notée, l'a été en 1893 ; depuis une seule
observation douteuse a été faite.
-— Plusieurs citations de cistude proviennent de ia bibîiographie
ancienne. On peut s’y fier.
— La présence du iézard agile sera à confirmer en 1983 l0bserva—
tion d'A. Fayard, La—Côte—Saint-André ; Juillet 1978}.
B. Qualité de prospection des cartes
Un effort important a été accompli depuis la synthèse de 1978. 32
nouvelles données ont été réalisées en 1981.
Cependant la prospection reste inégale. Les cartes de Vif, Vizille et
Bourgoin ont été étudiées en détail et systématiquement llvlr et Mme
Venot, T. Lefeuvre, F. Liénard, J.-Y. Chetailles, H. Giroud, B. Brunel
Lecomte, D. Elogeyl. Les résultats sont éloquents : Bourgoin 23 espè-
ces, Vif : 23 et Vizille : 23.
Signalons |’exce||ent travail de J.—C. Villaret pour la carte de Saint-
Christophe-en-Oisans.
En 1983, il conviendra de concentrer les recherches sur les 6 cartes
suivantes : Givors, La Rochette, Saint-Jean-de-Maurienne, Voiron, La
Chapelle en Vercors.
C. Qualité de prospection des espèces
On peut affirmer que quelques espèces constituent le fond commun
de notre département. Ells sont communes, faciles à identifier et à
observer. Ce sont : couleuvre à collier, Couleuvre verte et jaune, crapaud
commun, lézard des murailles, lézard vert, orvet, salamandre tachetèe et
vipère aspic.
8

Les espèces les moins notées : Grenouille rieuse, lézard vivipare,
pélodyte ponctué, rainette verte, salamandre noire, tritons crété et lobé.
On pourra, à |’avenir, améliorer la connaissance de la répartition des
batraciens en persévérant dans l'emploi de la repasse du chant au
magnétophone et par des sorties nocturnes en l\i1ai—Juin.
0n peut cependant considérer que les mesures de protection souhai-
tables doivent s’appliquer à ces espèces en priorité. Plusieurs arrêtés de
biotope lArticle 4, loi du T0 Juillet 76) ont été demandés depuis 2 ans
sans succès à la Préfecture cle |'|sére.
3. notes sua Les ssvècss Psêssmss EN usées
- Couleuvre à collier : présente partout sauf dans le district natu-
rel Vallée du Flhône par manque de prospection.
— Coronelle girondine : citée en 1923 de façon certaine dans la
bibliographie dans deux localités des districts Grésivaudan et Vercors.
- Coronelle lisse: citée dans tous les massifs montagneux des
Alpes internes et des Préalpes calcaires. Notée également à basse alti-
tude [500 rnl dans les Chambarands.
— Couleuvre d'EscuIepe : sa répartition ponctuelle et discontinue,
proche d'anciens monuments romains lVienne, lle Crémieu, Urlage,
région grenobloise} semble donner raison à la thèse des relachers volon-
taires et involontaires de cette espèce dans les temples romains où elle
était adorée autrefois.
- Couleuvre verte et jaune : la couleuvre la plus commune de
|'|sère n'est pas encore notée dans les districts naturels de Bièvre et dela
Vallée du Rhôn par manque d'observation,
— Couleuvre vîpérine : abondante dans le Sud, le long des cours
d'eau et à répartition ponctuelle le long du Flhéne, de l'lsère, des étangs
du Bas Dauphiné et de l'lle Crérnieu.
— Crapaud accoucheur : ce crapaud discret devrait. dans l'avenir,
étre noté dans d’autres districts, sauf, peut-être, ceux de haute monta-
gne lau—dessus de 600 ml. Notons cependant une observation à Nlizoen
(Grandes Housses} vers 1100 m.
— Crapaud commun : omniprésent sauf dans les districts de
Basse vallée de Vlsère et de Bièvre par manque d'observation.
- Crapaud des ioncs : recherche les zones sablonneuses ou gra-
veleuses humides et de faible altitude. Colonise les anciennes carrières.
- Crapaucl sonneur à ventre jaune : on connait moins de 20 sites
de reproduction de ce splendide batracien dans des secteurs de faible
altitude et peu touchés par la pollution et Vagriculture intensive.
— Grenouille agile: sa répartition devrait dans |’avenir s'étendre
car les secteurs favorables à cette grenouille forestière. et ne redoutant
pas Valtâtude, ne manquent pas.
- Grenouille rieuse: sa présence certaine est récente en Isère.
Quelques noyaux de populations existent dans le Gresivaudan, à Vizille
et dans la basse vallée du Drac. Deux captures de mulots par des indivi-
dus énormes ont été observées.
— Grenouille rousse : cette espèce discrète, peu abondante a été
retrouvée localement dans la majeure partie du département. Elle man-
que encore au district naturel du Vercors et de la lvlathevsine.
9

- Grenouille verte : omniprésente sauf en altitude.
— Lézard des murailles : omniprésent.
- Lézard vert : omniprésent sauf dans la Basse Vallée de |'|sèr par
manque de prospection.
- Lézard vivipare : présent en montagne sauf en Vercors pour le
moment à partir de 1400 m jusqu'à 2200 m.
- Clrvet : bizarrement encore non cité dans les grandes plaines cul-
tivées, urbanisées du Grésivaudan, dela vallée de l’|sère et du Rhône, on
le rencontre ailleurs, partout en petit nombre. Deux citations en compa-
gnie de couleuvre d'Esculape.
— Pélodyte ponctué : le plus rare des batraciens de |'|sère. Moins
de 5 stations connues en Isère (4 anciennes carrières et 1 grotte en
hiver}.
— Rainotte verte : de nombreux témoignages concordent pour
prouver Vimportante régression dont cette espèce fait |’cbjet. Un pro-
gramme de protection soumis à la préfecture depuis 3 ans n'a toujours
pas reçu de réponse.
- Salamandre noire : une seule citation en 1893 doit nous inciter
à poursuivre la recherche de cette espèce rare et difficile à observer.
- Salamandre rachetée : omniprésente sauf dans les districts de
la Basse Vallée de I'|sère et de Bièvre par manque de prospection.
- Tortue Cistude : la bibliographie prouve Vimportante régression
de cette espece en limite de son aire naturelle de répartition. Un pro-
gramme de protection avec |'éventuel|e création d'un élevage est en
cours de préparation.
— Triton alpestre: espèce en régression ; observé souvent en
compagnie du triton palme. Manque dans les districts naturels de la val-
lée du Flhône, des Monts du Chat, de Bièvre, de la Basse vallée de l*lsère
et de Matheysîne.
- Triton crête : un des tritons les plus rares avec le triton Iobé.
Repartition très ponctuelle. Menace.
- Triton palmé : le plus commun des tritons. Localisé.
~ Triton lobe : trois stations sont connues en Isère : dans le Bas
Dauphiné et les Chambarands pour cette espèce en limite d'aire naturelle
de répartition.
- Vipére aspic : omniprésent en bonne densité.
- Lézard ocellé : la première citation de cette espèce a été réalisée
le 23 Avril B2 à 8h15. Un mâle de BO cm de long a été observé à Auberi-
ves en Royans par J.-P. GIHOUD.
4. ANECDDTE
Il faut, pour être complet, mentionner la découverte par B. Serrato-
sio, au printemps 1963, d’une femelle de caméléon lChamae}'eo cha-
maefeo} de 1 5 cm de longueur à Gièvres (Isère}, les observations de tor-
tue grecque à Gresse (Isère} sur les rives du lac de Monteynard (J.-F.
Noblet} et d’une rainette méridionale le 2.2.81 dans une salade vendue
au marché à Grenoble (Mme Gonzales}.
10

5. REMERCIEMENTS
Ce travail n’aurait jamais pu se faire sans la participation active et
indispensable de nombreux naturalistes. Je les remercie ici : B. Drillat,
l·l. Giroud, D. Bogey, G. Flacher, J.-P. Choisy, J.-Nl. Coquelet, J.—F. Des-
met, B. Serratosio, A. Provost, G. Nlagraner, Nl. Bouvier, Mr et Nlme Ve-
not, J.-C. Villaret, Nlr Nlottet, lVlr et Mme Six, A. Baras, L. Flivet,
T. Lefeuvr, F. Liénard, J.-Y. Chetailles, P. Brunel Lecomte, le groupe
Ornithologique Savoyard, les agents du Parc national des Ecrins,
C. Grangier, P. Grillet, E. Skarka, G. Billard, A. Fayard, P. Druard et
R. Gonzales.
Le 20 Juillet 1982
Jean—François NOBLET
Conseiller biologiste de |'Isère
Permanent de la FBPANA Isère
Château de Flochasson, 38240 MEYLAN
'I ‘|

Numero du District naturel
(ct. Figure il
Espèces
 333435 37  7 61
1 . Couleuvre à collier iNai‘rix natrix] .  
2. Couleuvre coronelle girondine lC¤mnerfs girnndfcal  
3. Couleuvre ooronelle lisse lC0mne}·’a· susrriscal  
4. Couleuvre d’Escu!ape lEi'a·_ohe fongrîssfmal .  
5. Couleuvre verte 'et jaune lC‘¤·f:.··ber viridiflavusl .  
6. Cotîleuvre vioérine lNstrr)r meure} -  
7. Crapaud eccoucheur ou alvte lAfyres obsterricansl .  
S. Crapaud commun [Bufo bufol .  
9. Crapaud des joncs lâufo cafamital .  
10, Crapaud sonneur à ventre jeune lâombins verfegetel t  
'I 'I. Grenouille egile (Rens dafmatfnel .  
12. Grenouiile rieuse Uîena ridfbundal  
13. Grenouille rousse [Hana tempmarfa} .  
T4. Grenouille verte lfîana escufenrsl .  
'I 5. Lézard des murailles (inserts mursirsl .  
'I B. Lézard vert liecens vfrfdis} .  
‘| 7. Lézard vivipare liacerra w'wQ¤aral  
‘l El. Lézard des SOL|Cl“I€5 liacerfa agifisi Presence à cnniirmer  
19. Lezard ocelle liacerra Jepidal  
20. owe: lilnguis rmgrrrsi . IIEIIIIIIEIIIIEIIIIIEIIIIII
2‘| . Pàlodvte ponctué lPe!0o‘ytes puncrarusl .  
22. Flainette verte lHyr‘s srboreal ,  
23. Salamandre noire lSs.iama·ndra arral  
24. Salamandre tâlohetée ISa!aman¤lra safamandral .  
25. Tortue cistude ou bourlaeuse Ifmys orbfcurarisl .  
25. Triton alpestre l7'ritr.rn.··s sfpestrfsl .  
27. Triton créte lïrirurus crîststusl .  
28. Triton palme l}"'ni]‘urr.·s herüxeticusl .  
29. Triton lobe, ponctué ou vulgaire l7'ni!u.rus vufgarisl  
30. vipère aspîc il/rjoera aspisl .  
31 . vipère peliade il/:]¤era bears} Présamzs à cuniirmer.   ? I
Total nombre d'especes par districts naturels : · 7 '  2T 'l ¤·  F 'I · 121814 '
:'| :2
Tableau I
Faune Isère : Amphibiens et Reptiles. Répartition par districts nettlrels.
1 2

Fig. 1 : LES DISTRICTS NATURELS
24 ILE CREIVEIEU _ 37 BELLEDONNE
31 VALLEE DU RH_DNE 41 PLATEAU DECHAMBARAND
32 BAS DAUPHINE _ 42 BASSE VALLEE DE L'iSERE
33 PLAINE DE LA BIEVRE 43 GRANDES ROUSSES
34 MONT DU CHAT 47 VERCORS
35 CHARTREUSE 48 TRIEVES
35 GRESFVAUDAN 49 OISANS
6'I MATHEYSINE
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Bull. Soi:. Herp. Fr., 1983, N" 27
BUIIFIHMATIUN DE LA PHÉSEHBE
ITHYDHUMMITES (H5/dromantes i2‘alr`cu.s)
DANS L'AFlHIEHE PAYS NIBUIS
par
Jean FIAFFAELLI
Lors d'un petit périple dans le midi de la France à la mi-septembre
1982, fai pu apprécier Vimportance des populations d'Hydromantes
dans un secteur particulièrement restreint des Alpes maritimes, il est
vrai. mais où les animaux vivent en grand nombre.
C’est dans une région escarpée de roches calcaires, avec des sapins
mêlés de diverses essences d'arbres feuillus, à une altitude comprise
entre 800 et 1 100 m d‘altitude que j’ai observé les animaux pour la pre-
mière fois en septembre 1980. La station était un petit torrent presqu’à
sec bien qu’un peu d'eau suintait le long des roches mcussues, passant
sous la route trés sinueuse à cet endroit. relativement à pic, et dont les
différents niveaux étaient constitués par Vamoncellement de roches sou-
dées entre elles par le calcaire humide. couvertes de mousses et formant
des abris pour les Hydromantes.
Cette année-là, en pleine journée, j'ai pu apercevoir une dizaine
cïindividus, dont les trois quarts étaient desjuvéniles ou des sub-adultes,
généralement cachés sous les pierres. J'ai observé également une ponte,
les oeufs étaient accrochés par un pédoncule à la surface inférieure d’une
grosse pierre humide.
L'année suivante. à la même époque, je n’ai rien trouvé dans la
même station, seuls deux jeunes ont été observés un peu plus bas, dans
une station identique. Le temps avait été plus chaud et sec, la tempéra-
ture était de 20°C alors qu'e|le n’était que de 16°C l'année précédente.
C’est en septembre 1982, lors d'observations de nuit à |’aide d‘une
torche entre 20h00 et 2h00 du matin, à la suite de fortes pluies, que ]'ai
pu me rendre compte de Vimportance considérable des populations. En
descendant la route doucement et en scrutant les murets qui la bordent
ainsi que les rochers qui la surplcmbent à partir de la premiére station
citée. j’ai rencontré 33 animaux en 200 m. La nuit était noire, et la
43

torche n'éclairait que faiblement. Beaucoup d’animaux, principalement
des jeunes et des subaclultes, amaigris par un jeûne estival, partaient en
quête de nourriture sur cles substrats tels que murets secs et goudron de
la route sur lesquels il n'est pas courant ci'observer des salamandres. Les
adultes étaient plus fréquents, après une obervation plus poussée, dans
les endroits en contact immédiat avec l’eau suintante des torrents. Sur
les murets, outre des hydromantes, il n'était pas rare d'apercevoir un
scorpion lEuscorpfus fraffcusi et des sauterelles aptères aux très longues
pattes postérieures, vraisemblablement Dolfchopoda azami (Fam. Rha-
phfdophorida el .
J’ai tenté de retrouver des populations dans des stations plus occi-
dentales, mais je n'ai rien observé, c qui tendrait à prouver que si
Vhydromante habite jusqu'au confin du département des Alpes lVlariti-
mes, sa présence n'y est pas abondante.
..l'ai d'autre part essayé de retrouver des exemplaires de la sous-
espèce strfnarff découverte dans la grotte d’Aspremont, près de Nice,
mais en vain. La grotte est assez fortement polluée et il est possible que
les spécimens vivent aux aîentours dans des grottes et des cavités de
plus petite taille, peu accessibles à l'homme..
La sous—espéce de Vésubie s'apparente fortement à Haîgormani
d'ltalie et il est tort probable que les individus observés appartiennent à
cette forme, bien qu'entre les populations francaises et italiennes, vien-
nent s'interoaler les subsp. :'fgust.#'cus ét argentarus. J'ai pu du reste
observer des individus d'argentaIus non loin de la frontière francaise,
dans la région de San Remo. `
En France, l’espèce semble donc abondante mais sur un territoire
limité. à des altitudes comprises entre plus ou moins 800 et 1 100 m et
si sa survie dans notre pays n'est pas menacée pour Vinstant, elle le
serait immédiatement È l’occasion :
‘ll d'un tranfert important de populations humaines dans ces régions res-
tées presqu’intactes
2l de prélèvements abusifs
3) de bouieversernents de son habitat, naturels lsismique, inondations)
ou artificiels lincenclies dus à |'homme, déboisementl.
En conséquence, dans |’état actuel des connaissances sur la distri-
bution de cette espèce en France, aucun prélèvement n'est justifiable.
pour quelque raison que ce soit, les seules observations devant se faire
sur le terrain.
J. RAFFAELLI
36 bis rue Ch. de Gaulle
95580 ANDILLY
44

Bull. Soc. Herp. Fr., 1933, N° 27
IIUELEIUES UBSERVATIUIIS SUR I.A REPARTITION
DES REPTILES ET BATRACIENS
Eli ILE DE FRANCE
par
aan-: cone
Nles observations naturalistes en lle-de-France ont porté à peu près
exclusivement sur le bois de Vincennes, la Forêt de Sénart, la Forêt de
Fontainebleau et la Vallée de Chevreuse qui est le prolongement géologi-
que de cette dernière au travers du Hurepoix.
Je connais fort mal les autres parties de cette province et les quel-
ques sujets que j'v ai observés ne me permettent pas de me faire une idée
précise de la faune herptologique qui les habite.
C'est pourquoi j'ai Vintention de faire un expose portant d'ahorcl sur
les endroits que je connais bien et ensuite ie me contenterai de citer les
espèces rencontrées ailleurs au hasard de quelques promenades occa-
sionnelles.
1. BOIS DE VINCENNES
Triton palmé, triton ponctué, alyte commun, grenouille rousse et
crapaud commun. il convient d'aîouter le lézard des murailles qui habite
sur la lisière l\iord—Ouest du Bois, le long du HER entre Saint—|Vlande et
Vincennes.
2. FDFIÉT DE SÉNAFIT
Flainette des arbres, crapaud commun, grenouille verte, grenouille
agile, triton palme, triton ponctué, triton à crête, lézard des murailles,
lézard des souches, orvet, couleuvre à collier, vipère péliade. J'avais déjà
signalé cette dernière au Muséum National d’Histoire naturelle en 1944
et Angel avait repris cette information dans son livre sur les "Repti|es et
Amphibiens de France" [1]. Le professeur Duméril avait également con-
naissance de son existence et s'etait même fait mordre. Mme Phisalix a
relaté cet accident dans son livre "Les vipères de France" [2].
45

3. VALLÉE DE CHEVREUSE
Je ne connais que les environs de Chevreuse et de St. Rémy.
Triton palme, triton à crête, triton alpestre lune personne digne de
fois m’a affirmé avoir trouvé une salamandre terrestre dans les construc-
tions nouvelles des "Hauts de Chevreuse", c'est—à—dire en lisière des
"Bois du C|aîreau"l, alyte commun, crapaud commun, grenouille agile,
grenouille verte. Enfin, je suis certain d'avoir vu en î940, alors que
j'avais 12 ans, un crapaud vert à la carrière de Méridon, au Sud de Che-
vreuse, à cette époque je ne connaissais pas encore cet animal mais je
me souviens parfaitement de lui. J'en ai vu souvent en Corse et en Tuni-
sie et suis certain de mon souvenir.
Je veux toujours aller, vers le 10 Avril, par une douce soirée, avec
brise du Sud-ouest, entendre son chant si caractéristique mais je ne |'ai
pas encore fait. Si un membre de la S.H.F. pouvait s'assurer de sa pré-
sence, ce serait extrêmement intéressant. Parmi les reptiles, nous trou-
vons à Chevreuse le lézard des murailles, le lézard vert, l'orvet, la coro-
nelle lisse et la couleuvre à collier.
4. FORET DE FONTAINEBLEAU
J'ai beaucoup exploré cette forêt de 1944 à 1981, époque a
laquelle je suis venu habiter en Auvergne. Néanmoins, je n'ai jamais
rompu le contact et il ne se passe guère de mois de |’année sans que je lui
rende une petite visite de quelques heures.
La classe des batracîens est représentée par la rainette des arbres
(mare d'occident, mare aux couleuvreauxl, le crapaud commun lmare
aux Evées, mare à Piat, mare de Francharcll, le crapaud caiarriite qui a
déserté les mares de platière pour sa reproduction (Rocher à la Reine, pia-
tières de la Touche au mulet, centre des Gorges de Franchardl depuis
qu‘une exploitation de graviers a provoqué Vaifleurement de la nappe
phréatique dans la plaine de Chaufroid ; lorsque cette dernière était
dépourvue d'eau il se livrait à une véritable migration fin l\/lars, début
Avril jusqu'à Franchard. Quel etait donc le sens mystérieux qui le guidait
jusqu-là à travers le chaos de grès et de platières ? Les grenouilles agile
et verte habitent la plupart des mares.
Enfin le docteur Dalmon dans son livre "Fontainebleau, antique forêt
de Biévre" [3] signale le sonneur à pieds épais. Malgré toutes mes
recherches, je ne |'ai jamais rencontré. Les tritons sont représentés par le
triton palme, très répandu, le triton ponctué lmare a Baug, mare a Piatl
et le triton marbré dans quelques mares seulement. Mr. Planchard du
vivariurn m’avait dit que le triton à crête, le triton marbré et le triton de
Ellasius existaient dans les bois de la Rochette, entre la Table du Roi et
Melun avant leur destruction par des constructions immobilières.
Parmi les reptiles, il nous faut signaler le lézard des murailles et le
lézard vert dans tous les rochers, mais ils sont bien moins nombreux
qu'autretois, le premier surtout, sans doute par suite dela raréfaction des
arthropodes [insecticides} et aussi, et peut-étre surtout, à cause de
Venresinernent qui est le fléau des rochers et des landes de bruyères
46

Uarrisl. Les pins sylvestres et maritimes, importés à Fontainebleau au siè-
cle dernier malgre les protestations des peintres de Barbizon sont en
train de détruire, lentement mais sûrement, Vécosystème des zones sili-
ceuses supprimant radicalement le biotope des reptiles terrestres. Pour le
naturaliste c'est une catastrophe, plus grave encore que |'autoroute du
sud, ce qui n'est pas peu dire. Le lézard des souches est curieusement
réparti, il n'habite que quelques rares stations, de superficie restreinte,
dans les futaies du plateau calcaire beauceron. L'orvet se trouve dans les
endroits humides. L’ordre des ophidiens est représenté parla couleuvre à
collier qui ne se trouve qu’à proximité des mares à batraciens les plus
importantes, et la couleuvre vipérine que j’avais signalée dans |'Atias
provisoire de repartition de la S.H.F. carie l'avais trouvée en 1949 à la
mare de Franchard. Or je frequentais assidûment cet endroit depuis cinq
ans et n'en avaitjarnais vu auparavant, elle s’est ensuite raréfiée d'annee
en annee et semble avoir disparu auiourd'hui. Il a du s'agir d'une intro-
duction d'anirnaux étrangers à la faune bellifontaine et ie crois qu'i| vau-
drait mieux ne pas laisser figurer cette station sur |'édition définitive. La
coronelle lisse, habitante de tous les rochers mais jamais très abondante.
la couleuvre d'Esculape que |'on rencontre ça et la aussi bien dans les
rochers que dans les futaies du plateau beauceron et de la basse plaine ;
la vipère aspic qui était encore commune dans les rochers, il y a une ving-
taine d’années, devient de plus en plus rare pour les raisons évoquées à
propos des lézards gris et vert. C’est vraiment regrettable car exception
faite des vipères aspic de Lorraine, Fontainebleau représente le secteur le
plus septentrional de leur répartition, ceci en raison du sable qui engendre
un micro-climat plus chaud len êtél et plus sec que partout ailleurs en île
de France. Jean Loiseau, ecrit dans son livre "Le Massif de Fontaine·
bleau" (4} que la vipère péliade se trouve près de Malesherbes aux
rochers de Buthiers ; il mentionne également la couleuvre verte et jaune
sur le pourtour de la forêt. Je pense quant à moi qu'il s’agit de confusions
avec la vipère aspic et la couleuvre d'Esculape.
Enfin je signale que des commerçants de Fontainebleau auraient
laché dans une mare ij’lgnore laquellel des cistudes d'Europe. ll s’agit là,
si cette information est exacte, d’une facheuse erreur écologique et ie
mieux que l'on puisse souhaiter serait de remettre ces cistudes dans leur
étang d'origine.
5. AUTRES SECTEURS DE I'lLE DE FRANCE
Batraciens
Triton palme : Forêt de Notre-Dame
Triton alpestre : Forêt d’Armainvilliers
Ah/te commun : dans un jardin à Nogent-sur-Marne
Grenouille verte : Forêt d'Armainvi||îers, forêt de Notre-Dame, Bois de la
Grange
Crapaud calamite : a Créteil. Exploitation de graviers transformée en
zone industrielle au Nord-Est du carrefour Pompa-
dour.
47

Crapaud vert : mon fils a vu plusieurs crapauds verts au Nord-Est de
Villers-Cotterets |'été dernier, il n'avait jamais vu cet ani-
mal mais sa description ne me laisse aucun doute. Ce
serait néanmoins à confirmer.
Pélobate brun : Jean Rostand, dans son livre "La vie des crapauds" écrit
qu'i| existerait aux environs de Paris i5l. Angel I'a
signalé aussi [1 l. Je ne I'ai, quant à moi, jamais trouvé.
Reptiles
Lézards des souches : dans les jardins sur le plateau au Sud de
Villeneuve-St-Georges et au Nord des Bois de la Grange avant
les constructions immobilières. A rechercher dans les Bois de la
Grange et la forêt de Notre-Dame. Albert Granger le signalait sur
les fortifications de Paris (6l.
Lézard vivipare : Forêt d'Armainvi|liers. Mr. Pianchard m'avait aussi
parlé de Boissy-St-Léger. A rechercher donc dans les Bois de la
Grange et la forêt de Notre-Dame.
Couleuvre à collier : Forêt d'Armainvi|liers.
Vipère pêliade : Forêt de Notre-Dame. Elle existe aussitrès probablement
dans la Boucle de Moisson car I'été dernier, alors que je me pro-
menais dans une lande de bruyéres, une dame m'a dit que son
chien avait été mordu ici. J’ai lu depuis, dans le n° B1 du "cour—
rier de la Nature" [7] qu'elle existe sur les coteaux calcaires de la
Roche-Guyon c’est-à—dire sur l’autre rive de la Seine. ll est vrai
que la Normandie n’est pas loin. De même vers Lvons—la-Forêt,
mais ce n'est plus l'lle-de-France. Elle existe aussi dans les Bois
de Bouglainval à |'ouest de Nlairitenon. Là encore ce n'est plus
tout-à-fait l'lle-de-France. Enfin, Cappezone m'a dit Vavoir trou-
vée en forêt de Montmorency mais elle ne figure pas sur |’Atlas
provisoire. Il conviendrait enfin, pour terminer, de prendre contact
avec Mr. Henri Xavier auteur de Varticie sur la Boucle de Moisson.
dans le courrier dela Nature N° 81 de Septembreiûctobre 1982,
car il semble avoir des informations sur sa répartition en lle-de-
France. Parent, dans sa très intéressante "Bibliographie de |'her-
pétofaune française" mentionne un auteur signalant Za pélîade à
Montmorency. Egalement, page 226, la couleuvre vipérine dans
la vallée de la Mauldre, ce qui est surprenant lBl.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Lechevalier, Paris ; 204 p.
(2) PHISALIX NI. [1940} — Vipères de France. Leur biologie, leur appareil veni-
meux et le traitement de leurs morsures. Paris, Stock, Coll. Livres
de Nature, 52 ; 229 p.
48

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Nature" Librairie Stock.
I4) LOISEAU J. (1950} — Le Massif de Fontainebleau. Tome I. Géographie, his-
toire, généralités. Légendes, Préhistoire. Géologie, Faune, Flore.
Paris. Vigot Frères édit. 155 p. (Reptiles : pp. 137-142}.
IE} ROSTAND J. l`l933} — La vie des crapauds. Paris, Stock, les livres de la
nature n° 22, 221 p.
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l7} XAVIER H. l1982l — La boucle de Moisson. Le courrier de la nature. B1,
p. 26-33.
l8} PAFIENT H. l1982} — Bibliographie de Vherpétofaurie française. Inventaire de
faune et de flore, fasc 17 et 18. S.F.F. 431 p.
e.ponÉ
73 Avenue du Mont-Dore
631 TO BEAUMONT
49

Bull. Soc. Hem. Fr., 1983. N° 27
LES VARANS INOONESIENS:
Ulll PROBLEME DE LONGUEUR
par
Jean-Henri FLISSEAU
Une passion ancienne pour Vherpétologie m'a conduit ces dernières
années à parcourir l'Asie du sud-est à la recherche des grands spécimens
de varans existant encore dans cette partie du monde.
A partir d'une étude brève de trois especes remarquables par leur
taille : le dragon de Komodo, le varan malais, le varan de Salvadori, j'ai
voulu établir quelques éléments de réflexion à propos précisément des
tailles maximales atteintes par les varans indonesiens, et rectifier certai-
nes exagérations souvent trop fréquentes dans la littérature.
De nombreuses références seront d'ailleurs faites aux divers ouvra-
ges consultés desquels j'ai extrait les chiffres les plus significatifs, vrais
ou faux d'ail|eurs. Ceci est complété par les observations que j'ai pu
effectuer sur le terrain concernant le varan malais et le dragon de
Komodo.
N'ayant pu à ce jour realiser de voyage en Nouvelle-Guinée, les infor-
mations se rapportant au varan de Salvadori proviennent de sources
bibliographiques.
Cet article ne prétend pas être une synthèse definitive et absolue des
connaissances que nous possédons quant à la taille maximale des grands
varans ; il se veut le point de départ d'une discussion dans laquelle inter-
viennent de nombreux éléments objectifs et subjectifs.
_ ir _
L’lndonésie posséde une faune réptilienne riche et variée apparte-
nant aux trois domaines zoogéographîques que recouvre ce pays : le
monde malais, la zone de transition représentée par les Iles de la Sonde
ide Lombok a Tirnorl, les Célèbes et les Nloluques, enfin le monde austra-
lien tAustralie et Nouvelle Guinée}.
50

Ce pays posséde les trois plus grandes espèces de varans existant
actuellement, et qui appartiennent aux trois domaines zoogéographiques
précédemment cités: il s'agit du varan malais ll/aranus saivatori, du
varan de Komodo il/aranus komodoensfs} et du varan de Salavadori
ll/aranus saivadorfil. Ces trois espèces, bien que vivant dans des bioto-
pes différents, ont en commun une longueur et une corpulence supérieu-
res à celles de tous les autres représentants du genre Varanus : elles
atteignent et dépassent parfois trois mètres de long. L'espéce dont nous
étudierons plus particulièrement la situation actuelle et les perspectives
d'avenir, dans le cadre du Parc National de Komodo nouvellement créé,
est celle qui doit son nom à l'ile méme dans laquelle sa découverte fit
sensation en 1912 : il s’agit du varan de Komodo. A cette époque de
l’aviation balbutiante, un aviateur hollandais fit un atterrissage de fortune
dans une ile minuscule de Varchipel de la Sonde. A son retour à Java, il
raconta à ses supérieurs sa rencontre avec les lézards géants. Pensant
que sa raison avait été mise à rude épreuve, ceux-ci ne le crurent pas.
Pourtant, le directeur du jardin botanique de Bogor (Java}, aux oreilles
duquel parvint cette histoire, écrivit à un fonctionnaire de |'île de Florès
pour obtenir une confirmation ou une infirmation de ces faits. Les peaux
de varans de bonne taille que Nl. Van Steyn rapporta au Major Ouvvens à
Bogor, démontrerent Vexistencé de sauriens géants semblant se ratta—
cher au genre Varanus et dépassant en taille et surtout en corpulence les
plus grandes especes de varans africains ou asiatiques connues jusque
là. L’aspect monstrueux, préhistorique, remarquable surtout chez les
grands mâles (couleur, granulation de la peau, replis cutanés, forme et
taille des membres, démarche lourde et saccadée}, fit que cet animal
reçut le nom de Dragon de Komodo : il semblait matérialiser un mythe
cher à notre civilisation 1
Si j’ai parlé des deux autres varans remarquables par leur longueur,
eux aussi, c'est pour préciser un fait qui semble se confirmer au vu des
nombreuses informations que |'on possede actuellement sur ces ani-
maux : le varan de Komodo n'est pas le plus long saurien du monde. Des
études récentes ont montré qu'i| n'existait pas de varan de Komodo de
plus de trois metres de long, les plus grands spécimens ne dépassant pas
2,80 à 2,95 m. Un grand mâle qui attaquait des buffles à Flores a été tué
alors qu'il mesurait 2,80 m. Des tailles supérieures a trois mètres affir-
mées par de nombreux auteurs n’ont jamais été prouvées et il v a sou-
vent trop de contradictions entre les differents récits pour que ces chif-
fres soient crédibles. Il est certain que des exemplaires d'une taille supé-
rieure à celle que l'on constate actuellement ont du exister par le passé.
C’est un phenomene que l'on retrouve chez d'autres animaux : on ne
trouve plus de spécimens de taille exeptionnelle. Des obstacles naturels
(manque de ressources ou d'espace vital} et artificiels ldont les chas-
seurs sont les premiers responsables} font que les mensurations (lon-
gueur, hauteur ou envergure} du régné animal dans son ensemble sont
plus faibles qu'il y a quelques décennies. En ce qui concerne le varan de
Komodo, le chiffre le plus crédible concernant la taille maximale atteinte
par ce reptile est celle constatée sur un spécimen offert par le Sultan de
Bima au zoologue Flensch en 1928. Long de 3,05 m lors de sa capture.
|'anima| atteignait à sa mort au jardin zoologique de Saint Louis [Missouri,
51

USAl, en 1936, la taille de 3,10 m. Les chiffres de 3,65 m ou 4 m cités
dans les années 1920 me semblent fortement exagérés. Il est significatif
d'ail|eurs de retrouver chez différents auteurs ou témoins le méme chiffre
concernant la taille maximale du varan, au centimètre pres, sans compter
les nombreux visiteurs de l'ïle des dragons qui ont vu des le premier jour.
a un endroit où les varans ne dépassent pas 2,80 m, un dragon de
3.50 m très précisément. C'était bien entendu - quelle chance - ie plus
grand varan de l'ïle. Ceci n'est pas une simple querelle de chiffres, mais
démontre qu'i| faut parfois modérer son enthousiasme pour pouvoir tout
simplement rester honnête.
En revanche, le varan malais atteint et dépasse couramment
2,50 m. Les spécimens âgés atteignent la taille de la plupart des varans
de Komodo adultes : environ 2,70 m. Plus abondant que le varan de
Komodo, le varan malais vit aussi dans des régions inaccessibles, à Bor-
néo par exemple, ou il n'est pas impossible que de vieux exemplaires
dépassent la tailie précédemment citée. Douchan Gersi cite même le chif-
fre de 4 m et Philippe Janvier celui de 4,50 m. Ceci reste a prouver. ll a
été plus facile de recenser les dragons de Komodo adultes que les varans
malais. Les spécimens que i'ai pu observer à Bornéo (1980 et 1983] ne
mesuraient que 1,75 m au maximum mais paraissaient étre relativement
jeunes, sveltes et rapides. ll est pratiquement certain que plus vieux, ils
auraient mesuré un mètre de plus. Considérons donc que ces deux espè-
ces sont à égalité de taille. En ce qui concerne le varan de Nouvelle-
Guinée, le varan de Salvadori (Varanus Salvedorfrl, cet animal peu connu,
étudié et filmé par une expédition française en 1978 nous réserve des
surprises. De nombreux témoignages émanant du Père Dupeyrat et de
zoologues allemands et anglais montrent que l’aspect de ce reptile com-
porte des points communs avec celui de Komodo et surtout que sa taille
serait supérieure à celle de ce dernier. Il atteindrait presque 4 mètres
(Fontaine et Grzimekl. Le livre des Flecords ï982—`l983 cite même le
chiffre de 5,65 rn, mais il serait interessant de savoir sur la foi de quels
témoignages est basée cette affirmation. Néanmoins, des observations
plus sérieuses tendent à montrer que ce reptile peut atteindre une taille
égale voire nettement supérieure à celle du dragon de Komodo. J’ai
relevé une phrase significative dans le livre "All about lizards" de FLG.
Sprackland Jr. : "'•/aranus saivadorri', from Nevv Guinea, may hold the
title of the longest living monitor, although it is not so bulky as the
Komodo dragon." (l/aranus safvadorrf, de Nouvelle Guinea, peut préten-
dre au titre du plus long varan vivant, bien qu’i| ne soit pas aussi volumi-
neux que le dragon de Komodol. Mais le varan de Papouasie (autre nom
donné au varan de Nouvelle-Guinée} vit dans les forêts marécageuses et
mène une existence semi-arboricole. La queue est nettement plus longue
que celles des varans malais et de Komodo ; chez ce dernier, elle est
égale a la longueur du corps et de la tête. L*animal est aussi plus svelte
que le saurien typiquement terrestre aux pattes massives qu'est le varan
de Kornodo.
D’après les renseignements que nous livre la paléontologie l"`i`he
Nlorphology and Fielationships of the Largest Knovvn Terrestrial Lizard,
ll/lagaiania prrîsca Ovven, from the Pleistocene of Australia" par Max
|<.l—iechtl, les varans de Komodo seraient les descendants d’un reptile
52

d’un genre très proche, Megalanfa prfsca, vivant au pléistocène en Aus-
tralie. Les auteurs d'un ouvrage par ailleurs très intéressant, prétendent
qu’i| vivait encore au début de ce siècle ; après vérification, il semble
qu'une erreur de lecture et d'interprétation de leur part soit à |’origine de
ce "canard".
Les Iles du Dragon iKomodo, Binca, Padar, Fiorèsl sont |'u|time
refuge de V. komodoensis ià Vextrème Nord-Ouest de son ancienne aire
de répartition, qui dans un passé récent était sans doute plus étendue : la
découverte d'un saurien fossile géant dans le centre de |'ile de Florès
tend à le montrerl. Le dragon de Komodo est d'aiI|eurs encore présent à
Florès, sur |'iso|at géographique que constitue la côte occidentale de |"i|e.
Il est aussi présent à Flinca qui était reliée à Fiorès lors de la dernière gla-
ciation. On le trouvait à Padar, petit iiot situé entre Binca et Komodo, que
le varan avait pu atteindre à la nage et coloniser, montrant par là ie bon
exemple de dispersion active, mais d'où ii a disparu pour des raisons de
déséquilibre biocenologique vers 1974-1975.
Par contre, il n’a pu franchir le détroit de Sapé parcouru de violents
courants. Bien que fort à Vaise dans l'eau de mer, le varan n'a pas ia
mobilité souhaitée dans ce milieu contrairement au crocodile marin qui a
pu étendre son habitat iusqu'en Australie.
l/aranus komodoensis, bien que protégé dans les textes et dans les
faits, n’atteindra certainement plus les tailles relevées par le passé. La
quantité de nourriture par rapport à la densité de peuplement en dragons
ne permet pas un complet développement. Les gigantesques spécimens
étaient les derniers survivants d'une époque plus florissante, nombre
d'activltés humaines ayant fortement gêné le varan lchasses, incendies}.
Le varan de Komodo. bien que programmé génétiquement pour atteindre
3 mètres, parvient rarement à cette longueur et les individus vraiment
géants au sein de cette espèce ont disparu depuis longtemps. C'est dans
|'î|e la plus vaste, c’est-à-dire à Kornodo, que les varans sont les plus
gros. ll en est de même pour les deux autres espèces où les plus grands
exemplaires se rencontrent là où leur espace vital est le plus étendu. En
certains points inaccessibles de leur aire de dispersion, il n’est peut-être
pas impossible de rencontrer des spécimens de tailie très supérieure à la
moyenne : vieux individus solitaires maîtres d’un vaste territoire. On
peut noter que des exemplaires captifs pourraient sans doute atteindre
des dimensions plus importantes que la taille maximale donnée pour
Vespece : ceci a déjà été observé chez des reptiles en captivité, pouvant
se développer pleinement sans concurrence de la part d'autres congénè-
res, sans souci des prédateurs et par un approvisionnement régulier en
nourriture.
Il est faux de croire que Vinsuierité provoque ie gigantisme, excep-
tion faite dans le cas du varan malais, dans la mesure où Bornéo est
d'une superficie bien supérieure à celle de la Malaisie continentale.
Bien sûr, d'autres facteurs entrent en jeu, où |'activité humaine ne
joue pas le moindre rôle.
Concernant le varan de Komodo, la création de réserves des sa
découverte, |’interdiction de le chasser et de |'exporter,la non valeur
commerciale de sa peau |'ont sauvé de |'extinction. Si le varan malais
n’est protégé que dans les parcs nationaux, si le varan de Papouasie sur-
53

vit dans ses forêts marécageuses inaccessibles, tous les spécimens de
dragons de Komodo sont protégés par la loi. En mars 1982, fut créé le
Parc National de Komodo, qui doit à la tois assurer l’avenir de |’espéce et
de son milieu. L'infrastructure 11'accueil actueilement en place et le déve-
loppement des moyens de transports dans cette région isolée devraient
permettre aux visiteurs de passer un séjour agréable dans ce parc origi-
nal.
Mais le fait de créer un parc n'est pas une panacée et un travail con-
cret de protection, d'aide, de maintenance et d’étude biologique doit être
effectué pour que le parc joue pleinement son rôle. Par un travail et des
actions judicieuses et efficaces, |’homme peut sauver cette espèce
remarquable.
Deux espèces semblent se développer et une parait tout juste se
maintenir. Mais cette évolution naturelle a souvent été modifiée. Vextinc-
tion des spécimens géants de certaines especes est directement liée à
|'homme : pythons, crocodiles marins, alligators.
L'exp|oitation du varan malais dans certaines parties de son habitat
ne présage rien de bon pour son avenir. L’lndonésle est l’un des princi-
paux fournisseurs de peaux de lézards en tous genres. Pourtant, cette
espèce capable de s’adapter à de nombreux milieux est encore abon-
dante dans toute l'Asie du Sud-Est. Il a même "franchi" la ligne Wallace
et on le retrouve à Flores où il vit dans la même région que le dragon de
Komodo mais dans un biotope différent.
Le varan de Salvadori est mal connu, mais il semble que le milieu
naturel dans lequel il vit le protege assez efficacement, bien que sa peau
soit utilisée pour la fabrication de tambours papous. Certains zoologues
lGrzirnek et Neugebueri, le considèrent comme étant en danger. Pour-
tant un faible effectif ne constitue pas forcément une menace. De plus,
cet animal difficile à observer n’est peut—être pas aussi rare qu’0n ne le
croit.
Conscientes de la richesse de leur faune reptilienne, et fieres de leur
dragon, les autorités indonéslennes ont su prendre les mesures qui
s'imposaient. Mais de nombreux problèmes subsistent encore : exporta-
tion de peaux, maintenance des parcs, etc... En ce qui concerne le Parc
National de Komodo, celui—ci ne doit pas être uniquement un centre
d'accuei| pour les visiteurs en mal de sensations fortes, mais bien vérita-
blement un sanctuaire ou le dragon pourra se maintenir en vie, comme
témoignage du passé et comme preuve vivante de la bonne volonté de
|'hornme à proteger un élément du patrimoine mondial.
54

REPARTITION DEB VAHANB DE DRANDE TAILLE En |NDDNEs|E
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(v. aaivatnrl |lv.k0r!1¤d¤¤haia} Ev·a¤Ivad¤r·îîJ
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l4l Guiness Book of Records · 1981. 1982.
E5} HEMPTIME Nl. de (1979]- "Le soleil dans le dos" Ed. Arthaud — Paris.
(61 PFEFFEFI F. I196-4]- "Aux Iles du Dragon". Collection : Vaventure vécue -
Flammarion —— Paris.
l7l SPFIACKLANG R.G. Jr. l1977l-— "All about Iizards". T.H.F. Publications —
Neptune City - U.S.A.
Jean—Henrl FLISSEAU
7, ru Cruche d'Or
BTOOO LIMOGES
55

Eluîl. Soc. Herp. Fr., 1983, N“ 27
COMMENT DEVIENT-Olll SOIGHIEUFI DE TORTUES ?
par
Lucien ADANI
Depuis de très nombreuses années, j'éleve des Tortues, particulière-
ment Chrysemys scripts eiegsns, il/isuremys iepross, Kinosternon sp.,
etc... ·.l'ai vite acquis la conviction qu'un très gros pourcentage de
Chysemys seniors achetées dans le commerce animalier périssaient
avant d'atteindre trois mois d'âge. .J'ai donc visité les commercants,
pour donner des conseils, à communiquer ensuite à Vacquéreur. Avec le
tem|3S« i'ai pu me rendre compte que le taux de mortalité avait diminué.
C'est un résultat valable, mais il y a un revers : les Tortues grandissent
trop vite, et certaines personnes ne voulant pas les garder pour éviter
l'achat d’un aquarium plus grand décident de les donner. Je me trans-
forme alors en placeur chez ceux qui aiment les grandes Tortues et qui
sont indifférents aux dépenses.
Les soins quotidiens sont simples : température de 25°C et un bon
filtrage [alors que personne, et tout particulièrement les commerçants ne
chsuffaient et filtraïent les aquariums}. Pour les petites Tortues, leur faire
prendre une fois par semaine un bain d'esu salée lune cuillère à soupe de
sel pour 10 litres d’eaul et un bein de lait lbien sûr à la même tempéra—
turel. Ajouter des polyvitamines et du calcium. Leur nourriture est
variée : vers de vase, vers de terre, et viande finement hachée, ainsi que
de ia salade, surtout si dans le lot figurent des Chrysemys fioridsns
penfnsularfs. L’eau doit être vidée l1r4 seulement et siphonner tous les
quinze joursl et remplacée, ceci afin d’éliminer une partie de i'urine et les
saletès qui reposent au fond. Toutes mes Chrysemys scripts, Mauremys
fforfdsns, Emys sp., Kfnosrernon sp., consomment de l'herbe et de la
salade, y compris les plus grandes [22 cm, 1,400 kg}. 0n peut disposer
dans le fond de Vaquaterrarium des coquilles d'oeuf, des os de seiche,
des coquilies d'huitres pliées. Lorsque les Tortues sont plus grandes, la
nourriture doit être plus consistante : morceaux de coeur, de viande,
moules, crevettes, poissons, et même des croquettes pour chiens.
Cependant, les deux derniers aliments ont tendance a polluer Veau.
56

Il faut aussi éviter de mêler des petites Tortues avec les grandes. J’ai
eu quelques accidents : des petites Tortues de 6 à B mois tombées dans
Vaquaterrarium des plus grandes furent broyées.
A éviter également le surnombre de bêtes : dans un aquaterraruim
de préférence les loger par taille, plutôt que par famille ; une grande Tor-
tue a souvent envie de mordre la queue d’une petite et peut même la séc-
tionner.
Par la suite, les commerçants m'adressèrent leurs clients ayant des
Tortues malades ou blessées ; certains jours, ce fut une véritable infirme-
rie. Pour certaines, il est trop tard. D'autres ont des conjonctivites pas
toujours guérissables, souvent accompagnées d’une décalcification pro-
noncée. II faut alors administrer des polyvitamines et du calcium, ainsi
que durant 3 jours un bain de lait. Lorsqu'e||e ouvre les yeux, lui mettre
des gouttes de collyre. Certaines Tortues ont des blessures au cou, pro-
venant presque toujours, surtout pour les grandes, de la parade nuptiale
ou de combats. Certaines de ces blessures sont profondes, la peau du
cou est tailladée ; il faut sortir |’animal de l'eau, le sécher, désinfecter la
plaie avec de |'a|cooI, de |’éther ou du mercryl laurylé et appliquer une
pommade pour nécrose [on peut aussi utiliser du mercurochrome ou du
bleu de méthylènel. Laisser ensuite la bête trois ou quatre jours au sec,
puis la remettre à |'eau pour lui permettre de s'a|imenter. Cluelques heu-
res après, il faut renouveler le traitementjusqu'à la guérison (deux semai-
nes dans le meilleur des cas}.
ll existe aussi des nécroses dûes à une bactérie qui fore la peau et
met les os à nu. En plus des pommades appliquées localement, je fais
tous les deux jours une injection de Gentalline ’l0 lAntibiotlque : gen-
tamycine}. Les soins ont duré six mois pour une Hydromedusa tectffera
avec la carapace entiérement creusée par des foyers infectieux, actuelle-
ment guérie, elle ne porte plus que de nombreuses cicatrices. A noter que
cette Tortue m'a été amenée dans cet état d'Llruguay.
Parfois des Tortues placées dans un aquaterrariurn insuffisarnent
chauffé portent sur le cou, les membres et l’arrière-train, un mycose res-
semblant à une fourrure blanche et grise. Sans soins, l'animal meurt rapi-
dément. Flemède : badigeonner avec du Mycopur (médicament pour
poissons] ; mettre quelques gouttes sur un morceau de coton mouillé et
mettre les malades au sec durant un jour ou deux. Recommencer, puis
remettre les animaux à nouveau dans Vaquaterrarium : guérison.
ll y a un cas difficile à résoudre. C'est Vanorexie mentale, c'est—à-
dire lorsque |’anima| ne bouge pas et refuse toute nourriture. Sur trois
cas, en deux ans, je n'ai pu en résoudre qu‘un seul en administrant la pre-
mière semaine une injection journalière de Solnîcol Ercé ll ml pour une
Tortue de 300 grs} et de l'Hydrosol Polyvitaminé B.0.N. tous ies jours.
Ensuite, on vient lentement à la nourriture et |'animal est sauvé.
Mon bac principal contient 400 litres d'eau. La moitié de la surface
est en plage. ..l'aurais dû augmenter cette surface et diminuer la profon-
deur d'eau à 30 cm, au lieu de 50 cm. Pour de bons modèles, je vous
renvoie à |'artic|e de notre collègue Jean Carius (1 l qui traite des aquater-
rariums et des filtres en cuve incorporée ou non.
l‘ll J. CARLUS l`l9B2l.·— Filtre à décantation pour terrarium à tortues. Bull. Soc. Hero. Fr. ;
24 ; p.10-1 G.
57

Je monte d'autre part, une batterie de reproduction comprenant plu-
sieurs compartiments. Le premier est réservé au fiitre et les trois autres
reçoivent les couples reproducteurs. Ce genre de batterie peut compren-
dre ]usqu'à 'IO ou `I2 compartiments, en dotant le tout d'une puissante
pompe de circulation. Le renouvellement doit etre beaucoup plus impor-
tant iau moins 10 fois plusl qu'en aquariophilie. Cette batterie de ponte
peut être dotée d'une ecloserie en apportant quelques modifications.
LISTE DES PRINCIPAUX MÉDICAMENTS
Entretien et thérapeutique
Alcool à 90°, pour désinfecter dans tous les cas ......... Pharmarcie
Nlercurochrome pour petite plaie .................... Pharmacie
Bleu de Nléthylène pour petite plaie .................. Pharmacie
Ether, pour désinfecter ..............,........... Pharmacie
Nlercryl Laurylé pour désinfecter ...,................ Pharmacie
Nlycopur [médicament pour poissonl quelques
gouttes sur coton mouille et badigeonner ..,.... Commerce animalier
Spécialités pharmaceutiques
ALVITYL sirop [complexe vitaminiquel (Laboratoires LATENIAI
une cuillère à soupe par mois dans `IO litres d’eau.
Collyre TRI-ANTIBIOTIOUE CHIBRET — Collyre aux antibiotiques, conser-
vation limitée après mélange. Laboratoires CHIBRET (Tableau Cl.
NEOPARYL-FRAMYCETINE, Collyre (antibiotique à large spectre}.
Laboratoires NIARTINET (Tableau Al.
GENTALLINE 10 injectable 10 mg Ifâentamvcinel.
Laboratoire UNILABO (Tableau Cl.
Pour une Tortue de 300 gr une injection de 1 mg de SOLl\liCOL
ERCE, Solute injectable [Chloremphénico|, antibiotique à large spectral.
Laboratoire ROBERT et CARRIERE (Tableau Cl.
Pour une Tortue de 300 gr, une injection de 'I mg tous les 2 jours.
GLUCONATE DE CALCIUNI LAVCHSIER, ampoules buvables 10 ml
Laboratoires CHAIX ET DU MARAIS
une ampoule pour 20 litres d’eau.
HYDROSOL POLYVITANIINE B.0.l\l., soluté injectable
Laboratoires THERAPLIX, [Tableau Cl
'I mg tous les 1 ou 2 jours.
HYDFIOSOL POLYVITANIINE "ROCHE", Gouttes buvables
Laboratoires ROCHE, (Tableau Cl
Quelques goutes pour 10 litres ci’eau
58

NIITOSYL, Pommade lOxyde de Zinc, huile de foie de poisson]
Pour nécrose Laboratoires DE LA GRANGE
ENGUENLLAN, Pommade (Berlin). Pour nécrose.
Ai obtenu équivalent par le mélange de trois medicaments, à savoir :
Pommade MIDY (1 tube} Antihérnorroïdaire. Laboratoire CLIN MIDY
Pommade AVIBON t1 tube} Plaie, brûlures etc. Laboratoires THERAPLIX
ACTOXlSCLEFlOL 0,5% il boîte} Scléroses des varices
Laboratoies DEX0 S.A.
Cette pommade a servi pour la nécrose dela carapace de l'Hyd'rome·-
dusa teotifera d'Uruguay. Les iniections se pratiquent en sous—cutanée, à
|'une des pattes postérieures.
PHOSPHATE THICALCIQUE en poudre zen cas de décalcification
.......................................... Pharmacie
Mettre un peu de poudre dans un morceau de viande, ou mélangée à
la viande hachée.
Médicaments Vétérinaires
VITAVIA, HYDROSOL poiyvîtaminé l'| Il pour avitaminose chez les
volailles etc. Laboratoire U.V.A.
Un bouchon pour 10 litres d’eau
CORTIZEME, lait dermique pour eczémas, mycoses Laboratoire U.V.A.
Sert pour nécroses et blessures.
COLLYFIE BIOCANINA, affections des yeux chiens et chats
Une ou deux gouttes dans chaque oeil de la Tortue.
Laboratoire BIOCANINA
Médicaments Commerce animalier
VITOBESL PM 9 pommade pour les blessures des oiseaux, efficace pour
petite blessure des Tortues Laboratoire J. DAN0
VITOBEL TY 20, Collyre pour oiseaux. Efficace pour certaines affections
des veux chez la Tortue Laboratoire J. DANO
Selon Monsieur Ingo Pauler, I'uti|isation du médicament allemand
"TONOFTAL N" donne de bons resultats pour soigner les lésions de la
carapace (nous ne connaissons pas sa composition exacte}.
Evidemment, c’est à vous de choisir le médicament qui correspond à
chaque cas ! Bien entendu, il existe beaucoup d'autres remèdes, chaque
éleveur a sa facon de soigner.
J'aioute que tous les soins donnés le sont à titre entièrement amical
et bénévole.
59

TEHRARIOPHILIE, OBSERVATIONS, ET ELEVAGE
Je me permets de traiter ces questions, pour avoir entendu certaines
questions sur les éieveurs. Je pense que, s'i| n’y avait pas eu des éle-
veurs professionnels et privés, d’Urodè|es, d'Anoures, de Tortues et de
Reptiles en genéral, etc... nous n'aurions pu avoir tous les secrets (ou
presque} de ia vie animale de cette categorie, et tout particulièrement
ceux que |'on ne peut observer correctement à la jumelle. Par contre,
Vobservatîon est aisée et se fait très bien en terrariurns, avec certains
animaux et on peut obtenir de nouvelles données et des reproductions. Si
Hollinat, éleveur de Tortues et autres Reptiles, et grand scientifique,
n'avait pas opté pour ce genre d’observation, le secret de la Cistude et
autres Reptiles, n’aurait pu être elucidé depuis si longtemps
Certaines personnes se demandent la raison pour laquelle nous
avons la passion dela terrariophilie. A ce propos, je crois qu'il y a là, entre
autres raisons et motivations lpar exemple : ils sont beaux], une "com-
pensation", car psychologiquement nous avons besoin d'étre entouré
également d’animaux non domestiques. C'est certainement mon cas, car
rapatrié de Tunisie en 1957. j’étais accompagne des quelques animaux
dont certains vivent encore, ainsi que leurs descendances. Il va de soi
qu'un petit éleveur, comme un plus important, doivent être tous les deux
suffisamment avertis pour Vélevage des Chéioniens particulièrement et
des Reptiles en général.
Je signale que je fais visiter sur demande et rendezvous, par petits
groupes, les adhérents de l’Universitè du 3eme âge et des etudiants ile
tout bien entendu bénévolement, mais en ce moment, arrêt de ces visites
pour cause de transformation de aquaterrariums, vivariums et réinstalla-
tion}.
L. ADAM
7, Impasse des Nlouettes
451 60 OLIVET
Tél. (38} 66.55.67
60

Bull. Soc. Herp. Fr., 1983, N° 27
RÉSUMÉ os ·r1-ness
LIAISUN IJE LA TESTUSTÉI-IUNE AUX_PH|]TÉINES PLASMATI-
IIUES CHEZ LE LEZAHD VIIIIPARE MALE (Lacerta vfvipara
Jacquinl AU CIJUFIS DU CYCLE ANNUEL par J.·P. ermux.
Thèse de 3= cycle - Clermont-Ferrand 1982
Les hormones sont synthetisées par les glandes endocrines puis
elles sont véhiculées jusqu'à Vorgane cible ou effecteur. Entièrement dis-
soutes dans le sang, elles entrent naturellement en interaction avec tous
les composés du plasma, principalement les protéines. Parmi ces protéi-
nes, certaines lient de facon spécifique les stéroïdés hormonaux. Cette
liaison définit une forme libre de Vhormcne qui serait active au niveau des
tissus effecteurs et capable d'interaction dans le phénomène d'autorégu-
lation.
Les protéines directement impliquées dans ce processus de liaison
sont des protéines spécifiques de haute affinité pour le ou les stéroïdes,
mais de faible capacité. On distingue deux grands groupes : les protéines
de type transcortine ou CBG lcorticostéroïd binding globulini qui lie pré-
férentiellement les stéroïdes en C2-] loortioostéroïdesi et celles de type
SBF lsex binding protein} qui lient surtout les stéroïdes sexuels en C19
ou C1 . La liaison stéroïde protéines est soumise à Vinfluence de |‘état
physiofogique lâge, gestation, sexe, cycle annueil.
Chez les Reptiles, les protéines de type SBP ou SHBP ont été détec-
tées chez les Serpents par Corvol et Nlahoudeau (19731, chez les Ché|o—
nîens par Salhanick et Callard (1980}.
Chez les Lacertîlîens, Martin l`l974} a identifié dans le plasma de
Lacerta vfrfdis deux types de protéines : une de type SBP liant la proges—
térone, la testostérone et |'oestradio| et une autre de type CBG liant pro-
gestérone et cortisone, mais ne liant pas Voestradiol.
61

Chez la femelle de Lacerta vivfpara, Martin et Xavier [1981} ont
détecté deux systèmes de liaison, |'un de type de SBP liant la testosté-
rone et |'oestradio|, l'autre de type transcortine liant la progestérone, la
cortisone et la testostérone. Cette CEP ou transcortine présente des
variations de capacité au cours du cycle annuel.
Chez certains Reptiles, on peut remarquer une variation saisonnière
de la reproduction. Parmi ces animaux a cycle de reproduction, il en
existe qui présentent des phases d'activité bien tranchées. Par exemple.
chez les mâles, on observe une phase d'arrêt du testicule, de reprise
d'activité, puis d’involution des fonctions tésticulaires, ce qui se traduit
par un profil hormonal tout à fait particulier. En effet, chez le mâle de
Lacerta vfvipara, les taux de testostérone plasmatique et testiculaire
montrent au cours du cycle annuel des variations importantes d’amp|i-
tude spectaculaire et inhabituelle. Qn voit qu’à la sortie de l’hibernati0n,
en mars, la testostéronémie est déjà élevée (20 à 40 nglml de plasmal.
Puis le taux de testostérone augmente considérablement ; au mois
d*avril, on atteint des valeurs de plus de 400 ng/ml en période d'accou—
plement. La testostéronémie chute ensuite brutalement pour atteindre
une valeur minimale (inférieure à 1 ngimll en ]uin—juillet. Au mois d'août
et septembre, les taux s’é|èvent à nouveau jusqu’à 20 à 40 nglrnl avant
|'entrée en hibernation.
Quelle est la signification physiologique de telles fluctuations de la
testostéronémie. Que signifient des taux si élevés en testostérone circu-
lante ? Existe-t-il une forte concentration en protéines de liaison plasma-
tique pour, en quelque sorte, protéger les organes d'une telle inondation
hormonale ? Quelle peut être la concentration en testostérone libre au
cours du cycle ?
Pour répondre a ces questions, la liaison testostéroneproteines plas-
matiques a été recherchée et étudiée chez le mâle de Lacerta vivipara.
Deux méthodes ont été utilisées : la dialyse à |’équilibre et |'é|ectropho-
rèse à Véquilibre. La testostérone se lie aux protéines plasmatiques chez
le lézard vivipare mâle. La liaison est forte, intéresse deux systèmes de
liaison et varie au cours du cycle annuel.
Le premier systéme lS1l lie Voestradiol, la testostérone, la dihydro-
testostéroiëe et la progestérone. L’affinité de Voestradiql pour S1 est de
1.2 x 10 Nl`1 (Ka 4°Cl, la capacité est de 1.9 ><10` M. Ce système
pourrait contenir deux protéines distinctes, l'une liant la progestérone et
appelée L-PEP lLacertilian-Progesterone binding proteinl et |'autre liant
|'oestradio| appelée L-SBP lLacertilian-Sex binding proteinl.
Le second systeme lS2l lie la testostérone, la dihydrotestostérone,
la progestérone et la cortisone, mais neàie pas Voestracliol. L’affinité pour
la testostérone est élevée : 1.28 >< 10 NI` ëKa 4°Cl et varie en fonc-
tion dela température : Ka 30°C :0.44 x 10 M`1. La capacité est très
importante 1.18 >< 10’5 Nl et varie au cours du cycle annuel. La spécifi-
cité montre une liaison du R 5020 et du Fi 1881. Le dietylstilbestrol et le
Fi 2858 ne sont pas liés. De même, le cortisol, la corticostérone, le cho-
lestérol, Vecdysone et Vandrosténédione ne déplacent pas Véquilibre. Ce
système est appelé L-CBP lLacertilian-corticosteroïci binding proteinl.
62

L'étude de la liaison au cours du cycle montre que chez des lézards
âgés de 2 ans :
— la proteinémie diminue de moitie de mars à juin, puis double de
juin à septembre.
— Vaffinité ne varie pas de manière significative au cours du cycle
annuel ll<a de |'ordre cle1><108 |\z1` L
— la capacité de la liaison N [exprimée en moleflitrel présente des
variations significatives. De fin mars à la mi-mai, la capacité diminue de
moitié, puis s'eleve brusquement fin mai. On observe une nouvelle baisse
mi—§uin ; puis clejuillet à septembre la capacité augmente à nouveau régu-
lièrement pour atteindre sa valeur maximale avant i'entree en hiberna-
tion. L'effet est amplifie quand on exprime la capacité en mole de testos-
térone par mg de proteines totales.
— le pourcentage de liaison varie et montre un profil identique aux
variations de capacité. La liaison est élevée et interesse essentiellement
la L-CBP (96% de la liaison totale}.
— Vestimation de la concentration en testostérone libre montre un
profil identique à la testostéronémie. Les valeurs calculées ont pour unité
le pglml.
Finalement, aux questions initialement posées, on peut donner les
réponses suivantes :
ll existe une liaison de la testostérone aux protéines plasmatiques
intéressant deux systèmes de liaison : S1 et S2 : S2, principal responsa-
ble de cette liaison, est appelé L-CBP. C’est une protéine possédant une
forte affinité et surtout une forte capacité. Cette capacité est bien en
accord aëec une testostéronémie élevég en mars (370 nglml =
1.4 x 10` IVI} pour une capacité de 1 >< 10 IVI, ce qui signifie que la L-
CEIP n'est pas saturée. Ainsi, |’anima| est globalement protege de cette
inondation hormonale printanière.
La capacité est variable au cours du cycle annuel, avec une augmen-
tation sélective de la capacité fin mai. Elue signifie ce pic P ll pourrait
s'agir d'un mécanisme complémentaire de blocage de Vactivité des orga-
nes sexuels accessoîres lépididyme et segment sexuel du rein} à la fin de
la période de reproduction lmai-juinl. Une rétention par les protéines du
plasma permettrait de proteger les organes-cibles contre d'éventuelles
augmentations de la teneur en testostérone circulante ou bien encore
d'accé|érer leur atrophîe avant que la testostérone ne disparaisse com-
pletement. Quelle est |'origine de ce pic ? Elle est actuellement inconnue,
on peut penser à un contrôle hypophysaire de la production de L—CBP par
Vintermédiaire de la thyroïde.
En conclusion, les proteines de liaison plasmatiques chez le lézard
vivipare sont tres intéressantes à étudier, en particulier le L—CBP. Elles
63

possèdent en effet, chez cet animal, un ensemble de propriétés qui per-
mettent de préciser leur rôle dans la physiologie endocrinienne. De plus,
la rvthmicité du lézard vivipare est un élément appréciable pour appré-
hender de façon séquentielle le rôle et la régulation de ces protéines lian-
tes. Ceci ouvre un certain nombre de perspectives intéressantes pour la
compréhension générale des phénomènes endocriniens.
Résumé communiqué par Vauteur
J.P. BRAUX
Equipe de Cytophysiologie
Laboratoire de Biologie Cellulaire et Génétique
Université de Clermont _Ferrand Il
B.P. 45 — 63170 AUBIEHE
B4

Bull. Soc. Herp. Fr., 1963. N° 27
1. OBSEHIIATIONS OE LA TOIITUE LUTH lDermoche/ys coria-
ceal DANS LA REGION DES KOUHILES DU SUD
Six points d'observation de Tortue luth sont connus à |'heure
actuelle dans les eaux territoriaies de VUHSS. Ouatre de ces observa-
tions, faites dans le sud de |'Extrême-Orient soviétique et une dans la mer
de Bering ont été recensées par Fl. la. Bratchik et l\l.N. Vorontsov
(1974]. Le sixième exemplaire a été découvert par Bannikov et ei'. en
1971 dans la mer de Barentz. Nous ajoutons deux autres observations
de Tortues, dans les îles Kouriles du sud. Les 2 exemplaires se trouvent
dans Ie musée de la Province du sud de Sakhaiirie.
L'une d’e||es, dont le poids atteint 280 kg, selon le musée, a été
pêchée par un bateau, le "Cosmonaute Beliaiev", le 20 août 1966, près
des rives de l’î|e ltouroup.
Le deuxième exemplaire a été trouvé le 30 septembre 1977 dans les
environs du détroit des Kouriles du sud, entre les îies Chikotane et Kou-
nachir, à une profondeur de 80 m et à B miles marins des côtes. La cera-
pace mesurait 1,45 m de long et 0,86 m de large ; Venvergure au niveau
des pattes antérieures était de 2,18 m. C'était une femelle, dont les
oeufs, de couleur jaunâtre, étaient peu développés ldiametre de 5 à
10 mml.
Ainsi, sur les 8 observations de Tortues luth connues en URSS, 7
ont été faites sur les rives de |’extrême orient soviétique, dont 4 dans le
sud des Kouriles. Il se peut que ce fait soit lié au passage d’une branche
d'un courant chaud, le Soïe, comme Vavait déjà indiqué A.A. Emelianov
en 1937.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAHIOUES
BANNIKOV A. la., DAREVSKI I. s et RCIUSTAMOV A.l(. l19·71l— Amphibiens et
Reptiles d'UFlSS, 303 p.
BFIATCHIK F!. la et VOFIONTSOV N. N. (1974}- Sur les observations de la
Tortue luth lüefmochefys corfacee} dans les mers d't-zxtrème-orient
p.‘l 38.
EIVIELIANOV A.A. l‘| 937}- Le luth au large des rives de l'extrême·orient soviéti-
que p.105-`I ‘I `I.
ANI. BASSAFIOUKINE
Traduction J. Flaffeelli (36 bis sur Ch. De Gaulle - 95580 ANDILLYI
65

Fig. 1 : Lieux d'¤bs¤rvati¤n
da la Tortua luth en U.R.S.S.
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2. A PHUPDS DE L'ELEiiliGE DES CHELUNIENS EH BAPTWITE
La lecture du texte de Vincent Bels relatif à I'élevage et à la repro-
duction des Chéloniens en captivité (Bull. Soc. Herp. n° 25 p.33l
m'amène à communiquer quelques unes de mes observations et
réflexions qui, je pense, devraient intéresser les lecteurs du Bulletin de ia
S.H.F. et plus particulierement les amateurs de Cistudes.
J'avais capturé en 1952 plusieurs petites cistudes dans un maré-
cage, comble depuis par |'autoroute de Bayonne—Orthez lbientôt Pau} qui
passe exactement sur cet emplacement.
Deux cistudes seulement ont survécu, mais de belle manière. ll
s'agissait d'un couple dont le mâle est mort en 1977 et la femelle I'année
dernière en Avril 1982, soit à |'âge de trente ans !
Pendant une dizaine d’années lde 1965 à 1975}, des parades nup-
tiales ont eu lieu tous les ans lj'en ai même une diapo prise à travers la
vitre d'un aquariuml, mais sans suite. Je n'ai jamais assisté à un vrai
accouplement. Je crois que les conditions de captivité ont empêché le
bon déroulement de la parade nuptiale qui, dans la nature, doit être fort
longue et qui fait céder la femelle par épuisement. En captivité, la femelle
arrive toujours, grâce aux multiples obstacles rencontrés dans l'environ-
nement artificiel, à se débarrasser de son cavalier. Dans les angles des
aquariums notamment. C’est pourquoi je pense maintenant que Seul un
grand bac, rond cu ovale, en plastique sans aucune aspérité, est seul sus-
ceptible de faire |'affaire, aussi je livre ici mes conclusions : si vous avez
un couple de tortues aquatiques donnant des signes de parade nuptiale,
iso|ez—|e et p|acez—|e dans les conditions indiquées ci-dessus. Une chose
est certaine, je pouvais saisir le mâle par la carapace sans qu'il lâche
prise. J'ai eu Voccasion de changer les animaux d'aquarium, pendant une
parade, pour les mettre dans un autre plus grand, le mâle reprenait sa
position aussitôt. Il semble donc, que les manipulations n'interviennent
pas dans la perturbation des stimulis initiaux. C’est toujours la femelle
qui arrive à se débarrasser du mâle grâce aux prises involontairement
données par l'environnement de captivité.
B.F'|CARD
26 Rue Serpente
95880 CERCY SAINT CHRISTOPHE
67

Bull. Soc. Herp. Fr., 1983, N° 2}'
CARNET DE NAISSANCES
— IMBOTT Serge, 36 rue Ernest Renan - 92190 MEUDDN BELLEVUE
5 Agkrstrodon pfscr'von..··s conantf F1 l28}0 5,1
5 Echis leakeyf F1 l15l07l
2 Crotalus w'rid.is oreganus / Crotalus vrridrs heiileri F1 l16a’07}
3 Phrïodryas virfdissfmus F1 l21i'08]
— l·lAl.ll\/ll Albert, 23 Avenue du Général Leclerc - 93120 LA COUR-
NEUVE
6 Agkfstrodon prlscfvorus conantf F1
8 Efaphe gottara F1
— HEUCLIN Daniel, 98 rue Vincent Bureau - 94460 VALENTON
12 Vipera febetfoa maorftanfca F1
— LAlVl0UlLLE Michel, 5 route de Semnoz - 74000 ANNECY
22 1'okay - Gekko gecko (fin 82—début 83}. Il reste encore des jeunes
disponibles
18 Boas coostrfctor lmai 83}
ANNONCES
il Le guide des Amphibiens et Reptiles d’Europe de G. IVIATZ et D.
WEBER vient de paraitre dans la collection les guides du naturaliste
aux éditions Delachaux et Niestle, Paris—Neuchâte|.
Ouvrage de 292 pages, au format 125 x 195, comprenant 1 75 illus-
trations en couleur et 166 cartes de repartition.
"S'adressant aussi bien au scientifique qu'au simple promeneur, ce
guide de terrain permet la détermination, c'est-à-dire ««l‘identification»
de 49 espèces d'Amphibiens et 120 espèces de Reptiles d'Europe
réparties de l'At|antique à l'Oural et au sud—est de la Transcaucasie
lsauf la Turquiel et dans les îles méditerranéennes.
ll contient les données systématiques, la répartition géographi-
que, les caractéristiques essentielles de I'habitat, les grands traits du
mode de vie et les particularités de la reproduction de chaque
espèce".
Communiqué par Véditeur
68

2} Nlr. LAMOUILLE Michel, 5 route de Semnoz, 74000 ANNECY : cède
ou échange jeunes Boas constrictor contre serpent Roi de Californie,
Lampropelîis getuius caiïfornfae mâle ou femelle.
3] Mr. GAVAU Edmond, 512 rue Guy Nloquet, 93150 LE BLANC MES-
NIL : désire échanger ou donner un couple de Naja kaaurhia.
4} Mr. HARDY Philippe, 44 Bd A. Briand, 17300 ROCHEFORT - Tel.
l46} 99.03.91 — cède ou échange un couple de Peiusfos casraneaus
derbianus, 7 et 10 ans de captivité.
5l Mr. PICARD Bernard, 26 rue Serpente, 95800 CERGY-SAINT
CHRISTOPHE : recherche mâle de Chrysemys scrrjota elegans, d'envi—
ron 20 ans pour accouplement avec sa femelle d'âge équivalent.
B} Mr. ROITG Luc, 12 rue Parmentier, 78800 HOUILLES : recherche un
python royal de sexe mâle, pour accouplement.
7] Mr. DRUCKER Benjamin, 14 rue Choron, 75009 PARIS - Tél.
878.63.51 — recherche le plus rapidement possible un mâle adulte de
Natrfx maure.
8} La société herpétologique britannique reédite les 8 premiers numéros
du vplume 1 du "Brîtish §ourna| of Herpetoiogy" (1948-53] soit
228 pages. Pour tous renseignements, écrire à British Herpetological
Society, cfo Zoological Society of London, Flegent's Park, LONDON
NW1 4 RY, UK
91 GUIBERT R., Fronteau, 79290 ARGENTON L'EGLISE : emprunterait
Testudo marginara, mâle, adulte. Partag des produits.
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Criquets - Cétcines - Vers à soie - Phasmes
Blattea exotiques - Tribolions - Vers de
farine - Drosnphiles - Dermestes - Griilons
Sauterelles - Enchytrées - Vera de terre
Noctuelles - Teignes de ruehe... etc...
et des Insectes dans I'a|c00l pour T.P.
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