bulletin de la s©c¤ÉTÉ l-¤E¤=zPÉT©L©@¤0uE DEFRANCE 1*** TFIIMESTRE 198E É' *|’ ,à;L m° 37 ' ' 'ùkânx. °“‘gâ"%É’§àr \ Q _·\>‘~ Rvêî ` *=’tîa·l., 5% ~¢· · ·\«q>lq 'àm ’$‘·?·«$"*4¤$@`°`·à
BULLETIN DE LA SOCIETE HERPETOLOGIOUE DE FRANCE 1er trimestre 1986 - n° 37 SOMMAIRE • Note sur la coexistence tféspéces sympatriques de Triton du genre Trfturus J.W. AFINTZEN ...................................... 1 • Le marquage des tortues d'eau douce : application à la Cistudé d'Eur0p¤ Em;/S orbicularis (Hepï,€·’fa, Chelonfü J. SERVAN, J.P. BARON, V. BELS, Fl. BOUR, M. LANCON et G. RENON 9 • Reproduction de Tarentola maurftanfca (Squamata, Gekkonfdae } en captivité V. LEVRAT—CALV|AC .................................. 18 • Observations sur la répartition des principaux Ophidiens de Francev FL DORE ..............,............................ 22 • Résumés de thèses .................................. 29 • Analyse d'ouvrage ................................... 36 • Notes, informations .................................. 38
BUNTENTS • On syntopy in svmpetric species of newts lgenus Trfturus} J.W. AHNTZEN ................,..................... 1 • Merking methods for fresh-water Turtles. Application to the European pond Tortoise, Emys orbfcufarfs (Reptile, Chelonfü J. SEHVAN, J.P. BARON, V. BELS, H. BOUR, M. LANCON et G. RENON 9 • Tarenrola maurftan:'ca (Squemata, Gekkcmfdae} broeding in capti- vity V. LEVFKAT-CALVIAC ..............,................... 18 • Observations on range of the main species of Ophfdrla in France Fi. DORE .....,..,..........................,.....,. 22 • Thesis analysis ..,.........,................,..,.... 29 • Book review ........................,.............. 36 • Notes, informations .............................,.... 38
Bull. Soc, l-lerp. Fr,. H986} 37 : 1-B D'ESPÈCES SYMPATRIOUES DE TRITONS DU GENRE Trfturus ill DBT Jan Willem AHNTZEN Résumé — Deux couples d'espéces svmpatrlques de Tritons étroitement apparentés. Trim- rtrs hefveticus - I vuigeris d’une part, I crfstetus - I marmoratus d'eutre oert, s'hybrident à l'étet naturel. Le premier de ces couples se caractérise par une svntopie élevée et un faible taux d’hvbridation. Le second de ces couples e'hvbride plus fréquemment. mais est rarement svntopique. Ces observations impliquent l'existence de mécanismes éthologiques ou écologi- ques, selon le ces, event pour eftet de renforcer l*isolement reproductif et d'éviter l'hvbrida- tion. Une exception à |'iso|ement ecologique habituel de T. crisrartrs — TT rnarmoratus est décrite, Mots clés : Triturus, svrnpatrie. svntopie. hybridation. répartition, Abstract — Two couples of closely related, svrnpatric newt specleâ. Trittrrus hefvetfcüs -T vuigaris and T, cristatus - I marmoratus hvbridize in nature, The first couple is characte- rized by e high level of syntopy and a low degree of hvbridization ; the Iatter Couple hvbridizes more frequentlv but seldom can be found svntopicallv. These observations mev implv the existence of ethological. respectivelv ecologioal mechanisms that enhance reproductive iso- lation and prevent hyhriclizetion. An exception to the general ecological isolation in K Crista- tus - I marmoratus is described, Key words : Triturus, svmpetrv, syntopy. hvbriclizetîon, distribution. I. INTRODUCTION Les neuf especes du genre paléarctique Trfturus (Caudara, Salaman- c.·‘n'o‘ae} ITHOFIN. 1968} ont pour caractéristique remarquable de se par- IGQBF TFÉC|U8I1'H'|'IBDI Ul"lE.‘ ITIÉFTIB ITIBTB |3El"tCl6\l"l1i la SEIlSOfI de f€[JFOdUC`lZlO|'| BI la periode de développement. Elles vivent donc souvent en syntopie lSZYl\¤1UHA, 1974 ; FELDIVIANN, 'I98`ll. Les Trltons sont connus aussi Dour leur facilité à s'hybrider, tant en laboratoire KWOLTEHSTORFF, 1925} que dans la nature. Comme beaucoup d'hybrides F1 ont une viabi- lité amcindrie, leurs portées sont généralement désavantagées par rap- DOIT à celles de leurs parents. Uhybridation est un phénomène commun chez Triturus et les individus paraissent combiner un degré élevé de svntopie avec un fort potentiel d’hybridation. Comme la syntopie accroît les possibilités d'hybridation, la question se pose de savoir comment, chez Triturus, les effets nuisibles de cette association sont évités. l1] Communication présentée aux Rencontres Herpétologiques d’0rIéansl26-30juin1985}. `l
Trois couples de Tritons s'hybridant à |'état naturel sont connus : T Vulgaris et T. montandonf qui s‘hybrident dans les Carpathes IPECIO et HAFINSKI, 1 985}. T crfstatus et T. marmoratus qui s'hybrident dans l'aire de syrnpatrie des régions du centre de la France (A. ZUEDEHWIJK, en préparation}. T. hefvetfcus et T vui‘gan's qui s'hybrident en Angleterre IGRIFFITHS et ar'., 1986}. La présente étude est centrée sur Vécologie et la distribution de T heilvenicus et T vuigaris, d’une part, T crisratus et T marmorafus, d'autre part, plus particulièrement sur les relations entre cohabitation et hybridation. u. RÉGIONS Érunnëss ET MÉ11-tones Le département du Pas-de-Calais, au nord-ouest de la France, est situé au centre de |'aire continentale de la zone de chevauchement de T hefvetfcus et T Vulgaris lfig.1a}. Une superficie de 170 km: environ a été exploree, immédiatement au sud et au sud—est du Cap Gris-Nez. Uherpétofaune de cette aire a été analysée par des étudiants de I'Univer- sité d'Arnsterdam. Depuis 1974, pius de 18.000 observations sur la répartition des adultes de T helvetfcus et de T. vufgarfs ont été enregis- trées. Le département de la Mayenne, à |'ouest de la France, se trouve au centre de !'aire de chevauchement de T. crfstatus et de T marmoratus [fig. 1 b}. L'inventaire de tout le département a été effectué à deux repri- ses lVALLEE, 1959 ; SCHOORL et ZUIDEHWIJK, 1981}. Une superficie de 160 km2 environ, au centre de la Mayenne, a été étudiée de façon détailiée par Vauteur de la présente note. Depuis 1981, plus de 10.500 observations sur les oeufs, les larves et ies adultes de T, crfstatus et de T marrnoratus ont été enregistrées. Les Tritons adultes ont été identifiés par les méthodes classiques [THCJHN, 1968 ; VEITH et DORE, 198 5}. Les oeufs et les larves ont été déterminés par des methodes électrophorétiques iJ.W. ARNTZEN, résul- tats non publiés}. Les données sur Vhybridation proviennent de la littéra- ture et d'observations personnelles encore non pubiiées. Un total de 1 9 focus présomptifs de T cnistatus et de T. marmoratus de Mayenne et de T hei‘vetr'cus du Pas-de—Ca|ais a été étudié par RAFINSKI et ARNTZEN (1986}. Pour compléter le tableau de la différenciation génétique chez les espèces de Tritons prises en considération dans notre travail, ies mêmes 19 protéines ont été étudiés chez 40 T. vufganûs d'Amb|eteuse (Pas-de-Calais} à |'aide des memes techniques electrophorétiques. III. RÉSULTATS Les indices de syntopie de T. hefvetfcus et T vuigarfs figurent dans le tableau 1. Dans 46 des 110 mares étudiées iii-2%}, |’une des deux espèces constitue plus cle 90% de la population. La plupart du temps, cette espece est T. hefveticus, la plus abondante dans le Pas—de—Caiais. T vulgaris prédomine dans les dunes et le long des côtes lfig.2l. T. hell- veticus est abondante à la fois le long des côtes et à Vintérieur du dépar- tement. T. heiveticus est presque absent dans les dunes, alors que T vulgarrs est rare dans les mares de Vintérieur. 2
"U “! É Triturus v, vulgaris Triturus ccristatus É TTHUTLIS helveiicus É T|'i'(|_||'|,|S marmgrgfug Q w `I \ \·• ® i A si . ._.,_ \ \ l · ` ` ·~·. t È et sx —· —v s m x -—.._ \·t· \ * ( \ s ·.., "·-lïi;·.._ " ···._ _ É ·. K ‘ 1 ïï·:ïZ·:ïï »· *-12 · 1 ·- — @\ Ter · · ` î le-lr A — . e. À ·_ ‘~·_j:·_j;·_j:·__I .§®$§ , - À " `'·- ? ïzzïxîïzz -·.. "-îl;; -·.. ` '·-···. É " -ïi: -—·. "·-ïi:-ît:;—. `‘·- ï 1:;î1:;ïi;ï1:;ï1:; —·._ ® f-‘• \ ÉÉÉÉÃÉÉÉÉÉÉÉÉFÉÈÉîÉîÉîÉîÉîÉîÉîÉîÉîÉîÉ . .·.· ;·:¤;1&ïEîÉîÉî€rEî ÉEÉEÉEÈELîiîiîiîâsiÉri¤(2-;-;-;-;·.·.YZÃÉZÃÉ,÷Z· ‘ Figure 1 A. Distribution approximative de Trffurus vufgarfs vulgarfs (hachuréi et T heiveücus (ombre} dans l’Europe de Vouest continentale, montrant |'aire de chevauchement des deux espèces id'après THDHN, 1968]. En noir : le département du Pas-de-Calais. B. Distribution approximative de Triturus crisrarus crfstarus (hachurél ét T. marmoratus iornbrél dans |’Europe de Vouest con- tinentale, montrant |’aire de chevauchement des deux espèces (d'après THORN, 1968}. En noir : le département de Ia Mayenne. Dans la Mayenne, 53 des 60 mares étudiées (88%} sont peuplées exclusivement ou de façon prédominante par T crisrarus (21 + 5 mares} ou par T. rnarmorarus (25 + 2 mares} (tab.'l}. Les aires typi- ques de T. marmoratus sont vallonées et boisées tandis que T crfsrarus vit en plaine et en milieu ouvert lSC|—l00FiL et ZUIDEHWIJK, 1981}. Au centre de la Mayenne, les deux espèces se partagent plus fréquemment une même mare : dans cette zone, 40 des 95 mares étudiées (42%} sont peuplées de facon prédominante par l'une des deux espèces. Le plus souvent T crisrarus, l'espece la plus abondante, est |'espèce prédo- minante. Le couple T helvericus - T. vulgarfs est génétiquement et morpholo- giquemént différencié. L'indice de distance génétique de Nei (D} calculé a partir des fréquences alléliques, a une valeur égale à 0.83 pour le couple T he.(vetr`cus - T vulgaris. Chez T vuigarrls du Pas-de-Calais, les alléles étudiés ont été trouvés aux focus Suivants: Albi, Ckb, Gprb(.05}, Gpr"`l.95}, Gdha, Gcr—1°(.96}, Got- @(.04} G¤r—2'°, fcd-—2b, Ldh—1a, Ldh—2d, Lepi-‘ Mdh—r"(.O1},Mdh—1il.70}, Mdh-—r"(.15}, Mo‘h— i'X(.14i, Mdh-2ib, Meb(.O5}, Medi.95}, Mprc, Pep—2d(.78}, 3
T hefverfcus — I vufgaris I crfsfaws — I mermoretus Pas de Calais * Mayenne + lb} Mayenne * [cl (région du Cap Gris-Nez} (zone centrale) Composition choorl et spécifique Vallée uiderwijk ela mare (al (1959) (1981I O à 10% 11 mares 25 mares 2 meres 11 mares 1 1 à 20 1 1 13 21 à 30 5 5 31 à 40 3 2 4 41 à 50 5 1 3 51 à 60 10 1 4 61 à 70 1 1 1 S 71 à 80 19 1 7 81 à 90 10 11 91 à 100 35 21 5 29 nombre total de 53 T mares etu- diées + données de la littérature * présente étude Tableau 1 Indice de syntopie de Triturus helvetfcus G FT Vulgaris dans le Pas- de-Calsis et de T. crrsratus et T marmoratus dans la Mayenne. Don- nées en nombre de mares pour 10 classes de composition spécifi— ques. la} Composition spécifique de la mare exprimée par le pourcentage de T heivericus (dept. du Pas de Calais} ou parle pourcentage de T. cristatus (departement dela Mayenne] par rapport à la popula- tion totale iles mares contenant moins de 10 individus adultes sont exclues}. lb} les hybrides sont comptes pour moitié avec T. cnlsrarus et pour moitié avec T. marmorarus (cl hybrides exclus. Pep—2fl.23}, Pgm— i'l.44l, Pgm—1'gl.56}. Pgm—2bl·8Bl, Pgm—2°(.13l, Pgd°l.58}, Pgçl°‘(.36}, Pgo'Vl.06l et Trfe. La nomenc|a— ture retenue est celle de FIAFINSKI et AHNTZEN [1986]. Saut indication contraire. Ia fréquence des électromorphes est de 1.0. Trois électromor- phes, Mdh— 1*, Pgo"‘ et Pgdy n’ont pas encore fait l'objet de description chez Trirurus lcf. FIAFINSKI et AHNTZEN, 19861. 4
L'hybridation naturelle de T. helvetfcus et I vufgaris a été décrite en Allemagne (FELDMANN, 1981 : 61]. Cependant, la preuve de la vérita- ble nature des hybrides présumés n’a jamais été établie, à une exception près. La démonstration de Vaspect intermédiaire dela morphologie et du caryotype chez des hybrides présumés d'Angleterre a été récemment apportée par GHIFFITHS et al'. (1986). T. crfstatus et 7É marmoratus s’hybrident fréquemment dans la nature. Les hybrides adultes, au phénotype distinct de celui des espèces parentales, constituent 4,2% du total des captures dans le département de la Mayenne lcf. VALLEE, 1959 : tabîeau 2 et SCHOORL et ZUIDER- WIJK, 1981 : tableau 1l. Les électrophorégrarnmes montrent que la plu- part des hybrides identifiés comme tels phénetiquement sont des hvbri— des de première génération lJ.W. ARNTZEN, données non publiées]. ED l'IS— EZ _-_- L ,_.s·ê1·'-"' Q . ,..:26; `iuui f ¤° °% 0 0 I CP org) Q) 0 ° où ··?.ë»’ô *· C0 0 og ° O ¤° ° ¤ oC D mha D 0 cl 8 dl °° . i‘ïl"·i:` o o D g D o 1 2 sm Figure 2 Résultats des échantillonnages de Trirurus herveticus et TC vufgarrls dans la région du Cap Gris—|\|ez (département du Pas-de—Caîaisl. Cer- cles clairs : mares à 75% de ïîhefverfcus ; cercles pleins : mares à 75% de T.vufgar.is ; cercles demi-sombres : mares où ni 7Éhelvet.i— ous, ni TT vulgarfs ne dépassent 75% du peuplement de Tritons. Les grands cercles correspondent à 5_ mares très proches les unes des autres. En ombre : zones de dunes. 5
IV. DISCUSSION Les couples `K hefvetfcus - TÃ vufgarfs et T. crfstarus - I marmora- tus ont des distributions comparables. Les deux couples ont une aire de sympatrie étendue dont le centre est situé en France lfig.1]. Mais en analysant de façon plus détaillée la distribution des Tritons, des différen- ces très nettes sont mises en lumière. En bien des régions, les distribu- tions de T crfstaîus et ÉC marmorarus apparaissent parapatriques, conti- guës plutôt qu’imbriquées (A. ZUIDERWIJK. en préparation}. ce que met clairement en évidence l'indice de syntopie dans la Mayenne itab.1l, pré- senté comme le type I de distribution dans la figure 3a. En revanche, 1'É hefveücus et T. vufgarfs cohabitent très souvent : ces Tritons ont une véritable répartition sympatrique dans le Pas—de—Caiais itab.1, fig.2l et ailleurs lFELDlVlAN|\l, 1981). Ce type de distribution est présenté dans la fig.3a comme le type ll. D'après les données de la littérature, il est clair que les deux espèces de chacun des deux couples s'hybrident, bien que des résultats complé- mentaires soient nécessaires pour évaluer Vextensîon de cette hybrida- tion, en particulier pour 7É hefvetfcus et T, vurgarfs. De ce manque de donnees sur Vhybridation de ces deux espèces par ailieurs bien étudiées, ® ® I ,4..-typel (Tom) Thv ê" É E typeu trhv) É T°""' s /‘/ È / E 2 É E E É 1* 0 50 100 0 50 100 composition spécifique Figure 3 Représentation schématique des indices de syntopîe (al et d'|'1ybri- dation (bl de T. hefvetfcus et T. vtrlgarfs iTh\rl d'une part, de T. cris- tarus et iî marmoratus lîcml d'autre parti. Sur l'axe des abscisses, les chiffres 0 et 100 représentent respectivement les mares mono- spécifiques ial lc'est-à-dire ies mares où seule Vune des especes du couple est présente} et les Tritons génétiquement purs lbl ; le chiffre 50 indique respectivement les mares où les populations des couples espèces sont équivalents fa] et où se rencontrent des hybrides de première génération lb]. 6
on peut déduire sans grand risque que leurs hybrides sont très rares, beaucoup plus rares que les hybrides I crfsratus >< T. marmorafus. La différence des taux d'hybrïdation est frappante, les deux couples ayant des distances génétiques tout à fait comparables : DI helvericus — T. vulgarrls _ 0'83 ld Supra} D , = 0.86 IHAFINSKI et AHNTZEN, ii crrsrartrs - T marmoratus 1986] Pour ces couples, le taux d’hybridation parait étre inversement pro- portionnel au degré de syntopie lfig.3l. Un degré élevé de syntopie coïn- cide avec un faible taux d’hybridation chez T. hei'vetr`cus - T. vuigarrs, alors que chez TT crfstatus - T. marmoratus un faible degré de syntopie co`incide avec un taux reiativement élevé d'hybridation. Apparement, la syntopie n'augmente pas efficacement Vhybridation chez T he.·‘verr'ct.··s - T vuigarfs, en raison vraisemblablement d'un mécanisme comportemen- tal. L'iso|ement reproductif presque complet de ces deux especes est dû à certaines incompatibilités dans le comportement reproducteur ll—lALL|- DAY, 1975, 1977 ; WAIVIBREUSE et BELS, 198-fil. Uhypothese selon laquelle ce mécanisme d’isolement éthologique évite les effets nuisibles de |'hybridation peut être envisagée. Chez T. crfstatus et T. marmoratus, Vhybridation est réduite en rai- son des préférences écologiques très différenciées de ces deux espèces. Dans certaines parties de l'aire de sympatrie. |’isolement écologique est cependant moins absolu. Au centre de la Mayenne, ce couple a un indice de syntopie de type Il plutôt que de type I ltab.1, fig.3l. Dans cette région particulière, les espèces se partagent plus souvent les mares, et Vhybridation est plus fréquente. SCHOOHL et ZUIDERWIJK [1981} ont capturé 35 hybrides dans cette petite zone centrale de la Mayenne sur un total de 44 captures dans tout le département. A la différence du cou- ple Ti helvetfcus - T. vur'garr`s, Vhybrldation du couple T. crfstatus —T. marmorarus est augmentée par |’existence d'une syntopîe. Sans doute |‘iso|ement éthologique de ces deux espèces est, s'il existe, moins développé que dans le cas du couple T. helvaticus - T vuigarfs. La struc- ture de la zone d'hylJridation I crfstatus - T. marmoratus dans la partie centrale dela Mayenne constitue une intéressante exception à la règle de |’iso|ement reproductif et mérite une étude ultérieure. Remerciements Je remercie tout particulièrement Nl. le Dr D. HILLENIUS qui m'a per- mis d'uti|iser des observations non publiées sur la répartition des Tritons dans le département du Pas-de-Calais, collectées par les étudiants de l’Université d'Amsterdam et Nl. le Dr Nl. GOYFFON pour la traduction du texte en francais. 7
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES FELDMANN Fl. (1981} — Die Amphibieh und Fleptllien Westfalens. Verôffentlichung der Arbeitsgemeinschaft für bioIogisch—6kologische Lan- deserforschung 34, Münster, 161 p. GFIIFFITHS R.A., ROBEFITS J,l\ll. et SIMS S. (1986} — A Natural Hybrid Nevvt l'Triturus helveticus x T. vulgarisl frorn a Pond in Mid—Wa|es (Manuscrit}, HALLIDAY T.R. (1975} — On the biological significance of certain morphological characters in males oi the Smooth Newt Trirurus vuigaris and the Palrnate Newt Triturus helveticus lUrodeIa : Salamandridael. Zool. J. Lion. Soc., 56 : 291-300. HALLIDAY T.F\· (1977) — The courtship of european nevvts : an evolutionary perspective. in : TAYLOFI D.H. et GU`|'I'l\r1AN S.l. red., The reproductive biology of amphibiens, Plenum Press, New York, 185-232. PECID A. et RAFIIÉISKI J. [1985) — Sexual behaviour oi the Ivlontandorfs newt. Triturus montendoni (Boulanger} lCaudata .· Salamandridae}. Amphibie- Reptilia. 6 : 11-22. FIAFIIÃISKI J. et AFINTZEN J.W. (1986} — Biochemical Systematics of the Old World newts, genus Trfturus. Allozyme data len cours de publication}, SCHOOFIL J. et ZLJIDERWIJK A. (1981} — Ecological isolation in Triturus cristatus and Trirurus marmoratus lAmphibia : 5`alamanclridael. Amphibie- Heptilia, 1 : 235-252. SZYMUHA J,M. (1974} — A competitive situation in the larvae of four syrnpatric species of newts l'Triwrus crisrarus, T. aipesrris. TT monrahdcnà T. vulga- ris} living in Poland. Acta bio}. cracov, série Zool., 1T : 235-262. THOFIN R. (1968} —· Les Salamandres d'Europe, d'Asie et d'AfrioLle du Nord, Lechevalier, Paris. 376 p. VALLÉE L. (1959) — Recherches sur Tn`tul··u.s blasii de I'lsIe, hybride naturel de Trfturus cristatus Laur. x Triturus marmoratus Latr. Mem. Soc. zool. Fr., 31 : 1-95. VElTl·l M. et DÉFIFI L. (1985) — Zur Variabilitât morphognosticher Artmerkmale in mittleuropâischen Teich— und Faclenrnoich-Populationen, Triturus vul- garis vulgaris liinnaeus, 1758) und Triturus heivericus heivaricus (Hazan- rnovvski, 1789) iCauclara .· 5`alamandri'dae}. Salamandre, 21 : 197-218. WAMBHELUSE P. et BELS V. (1984} — Analyse qualitative et quantitative de la parade sexuelle du Triton palme Triturus heivericus (Flazoumowski 1 793}. Cahiers d’E:hol0gia appliquée, 4 : 1 93-218. WDLTERSTOHFF W. l1925l — Katalog der Arnphibien-Sammlung in Museum für Natur- und l-leimatkunde zu Magdeburg. Abh. Ber. Mus. Magdeburg, 4 2 231-310 (155-234}. Accepte le 2.9/01/1*986 J.W. AHNTZEN lnstituut voor Taxonomische Zoologie Plantage Micldenlaan 53 1018 DC AMSTERDAM (Pays Bas) 8
Bull. Soc, Herp. Fr., l1986l B? : 9-'I T LE NIAROUAGE DES TORTUES D'EAU DOUCE : APPLICATION A LA CISTUDE D'EUROPE Em ys orbfcu/arr's (Reptifia, Chelem:} lil par Jean SERVAN, Jean—Pierre BARON, Vincent BELS, Roger BOUR, Maurice LANCON et Guy RENON Résumé — La reconnaissance individuelle, souvent indispensable dans les études sur le ter- rain, repose sur un marquage aussi satisfaisant que possib1e.Dlfférentes methodes, dont plu- sieurs originales, sont exposées et critiquées pour les Tortues d'eau douce, en particulier pour Emys orbfcufaris, Mots clés : reconnaissance individuelle, marquage, Tortue d'eau douce, Emys orbicufaris, Abstract- ln field studies, the recognition of individuals requires a good method of marklng. Several methods are described and discussed for fresh—vvater turtles. speciallv for Emys orbi- cufaris. Keï words : field studies, method of marking, fresh Water turtles, Emys orbicufarfs. I. INTRODUCTION Le marquage des animaux entre dans de nombreuses recherches sur le terrain, écologiques et éthologiques. Par exemple, les estimations numériques des populations se font le plus souvent par échantillonnage avec capture—recapture des individus (méthode de Peterson ou Lincoln Index, méthode de Schnabe|,...l Les méthodes de marquage analysées ici sont soit bien connues, soit originales. Elles concernent les Tortues d'eau douce, mais des méthodes utilisées pour les Tortues terrestres sont également décrites car directe— ment applicables aux Tortues d'eau douce. Nous discutons des avantages et des inconvénients de chacune de ces méthodes au regard des types de recherche envisagés. II. LES SYSTÈMES DE MARQUAGE A. Encoches sur les écailles Des encoches sur écailles marginales de la dossière et sur les écailles du plastron sont facilement réalisables chez de nombreuses espèces de i‘l I Communication présentée aux Rencontres Herpétologiques d'0rléans l26—30 juin 1 SBS}. 9
Tortues d'eau douce et la majorité des herpétologistes utilisent cette méthode. Une méthode proche consiste à pratiquer des trous dans ces mêmes écailles [ROSE et JUDD, 1982 ; BARON et FIENON, présente étudel. La reconnaissance individuelle est possible en codifiant les enco- ches. Plusieurs systèmes de numérotation existent : 1. Numérotation de CAGLE La numérotation de CAGLE (1939I est le système le plus utilisé par les herpétologues américains ISTICKEL, 1950 ; LEGLEH, 1969 ; MOLL et LEGLER, 1971 ;EFiNST, 1971 ; THOHNHILL, 1982 ; Mac CULLOCH et SECOY, 1983}. Sur les 12 écailles marginales de chaque côté de la dossière, des encoches peuvent être faites sur les trois premières lI\·"|1 à M3} et les cinq dernières [M8 à |\··112]· U i, les écailles IVI4 à NI7 étant diffi- ciles à utiliser du fait de la présence du pont osseux reliant la dossière au plastron. Pour les 16 écailles utilisables, le nombre d'individLIs identifiés est indiqué au tableau I. CAGLE [1939] signale que le nombre de combi- naisons peut être augmenté en cochant une ou plusieurs écailes du plas- tron, ce qui ne doit pas arriver souvent puisqu’avec les marginales seules il est possible de marquer plus de 50 000 Tortues. Nombre d'encoches 1 2 3 4 Auteurs CAGLE,1939* 16 136 696 2 516 6 88414 892 SHEALEY, 1976* * 9 99 399 - - — PEREZ, COLLADO et HAMON‘197Q,,,, 9 99 599 999 5 999 9 999 STUBBS et ai., 1984** 9 99 499 1 199 1 399 1 499 SERVAN, BARON et RENON, 20 210 1 350 6195 21699 60 459 * Le nombre d'individus marqués est calculé suivant la formule IM = nl , où INI = nombre d'indîvîdus marqués, n = nombre total in-ni! nl d‘écai|les utiiisables, p = nombre d'encoches réalisées *1 Ne sont comptées pour une encoche que les unités, bien qu'i| existe un nom- bre élevé d'individus marqués par une seule encoche (par exemple individus N° 10, 20 ,... I, Tableau I : Marquage par encoche. Nombre d'individus marqués par les différents systèmes de numérotation l1l Pour plus de facilité, la supra-caudals divisée est dénommée N112 10
Les encoches sont toujours nettement distinctes huit ans après selon CAGLE (1950} et 10 è 15 ans selon PLUMMEH l`l979l. 2. Numérotation de SHEALEY SHEALEY l1 976] fait des encoches dela première a la dixième mar- ginale de Grapremys pulchra selon le code présenté en figure 1. Le nom- bre maximal d'individus identifiables est de 399 ltebleau I}. 3. Numérotation de PEREZ, COLLADO et RAM0 (1979} Leur numérotation utilise deux encoches par écaille marginale lfig.1] de Mauremys feprosa. Le nombre maximal de Tortues identifiées est de 9 999 ltableau I}. 4. Numérotation de STUBBS et al. [1984} Cette numérotation est dérivée de celle de BUHY et LUCKENEIACH (1977}. Ils peuvent identifier [fîg.1 l jusqu'à 1 499 individus [tableau I} ; ce nombre pouvant être augmenté en utilisant les supra-caudales. 5. Numérotation pour Emys orbfcularis SEHVAN [présente étude] utilise une numérotation proche de celle de CAGLE en réalisant des encoches sur les écailles M1 à M4 et M7 à M12. BARON et RENON [présente étudelpratiquent des trous sur les mêmes écailles. Le nombre de Cistudes identifiées est indiqué au tableau I. Les écailles du plastron sont utilisées pour distinguer des populations proches. B. Marques et bagues Les marques et bagues arrivent en deuxième position quant à leur fréquence d’uti|isation par les herpétologistes travaillant sur les Tortues d'eau douce. 1 . Marques plastiques POUGH (1970} met des marques plastiques dans les écailles margi- nales après avoir fait un trou. FFIOESE et BUFIGHARDT (1975}, MAJOR (1975} reprennent cette technique en codifiant les écailles utilisées lfigfl}. 2. Marques en métal LONCKE et OBBARD 11977} repris par OBBAFID et BHOOKS (1981} posent sur Chelydra serpentrha des marques en aluminium de 4,2 x 1,6 cm trouées aux extrémités. Elles sont fixées par un fil métalli- que passant à travers les écailles postérieures. Les chiffres et les lettres sont lisibles à 25 m aux jumelles et a 40 m avec un telescope. Des mar- ques en titane sont utilisées par GRUBB (1971] sur les Tortues géantes d'A|dabra. 3. Bagues et bandes colorées FITCH et PLUMMEH [197 5} fixent des bandes colorées ou des bagues métalliques aux membres de Trionyx mutfcus. 1 1
Figure 1 : Exemples de schéma de marquage sur les écailles marginales de la dossière de Tortue. ¥BTE2]cil1'I|2]:|ÉîgL!S IU (Ol} 200 I w ÈÉÉU Mg? :0 2 U _ U M ¤ ü%\ 5 5 un 5, I Tt 7 Q or; g à · \‘\ X/il r : i\\\\ _ 9B?h|îL32llI);'îD5'f;î Numérotation de Numérotation de PEREZ, COLLADO SHEALEY (1976} et HAIVIO (1979} 10 1 2 - au _ =· 2 E0 J ao g ââ E FC ; 90 9 ;0 ata :6 m ; E à mu 100 :cc Numérotation de MAJOR (1976} Numérotation de STUBBS et ai'. (1984} C. Brûlaga WEAHY (1969] réalise un brûlage avec un aiguille chauffée électri- quement. CLARK (1971} marque au fer rouge le plastron de Pseudemys scripts elegans, et GIBBONS et COOKER (1 977} brûlent les écailles mar- ginales de Chrysemys florfdana. LANCON (présente étude} trace une marque sur le plastron d’Emy.s orbr'cul'aris en complément des encoches. D. Pointure et vernis Les numéros peints par TINKLE (1958}, GIBBONS et FRANCEN (1970) et par MOL et LEGLEH (1971] restent lisibles entre un et deux mois. Les marques faites à la peinture par SERVAN (présente étude} sur la Cistude sont restées discernables pendant une quinzaine de (ours, puis soit une partie de la peinture a disparu soit une partie des symboles a été recouverte cle boue ou de vase. 12
E. Ballons PLUNIIVIER et SHIFIEH (1975} repèrent les Tortues grâce à des bal- lons flottants reliés aux animaux par une ficelle. F. Piqusts DAVIS et SARTOR (197 5}, après avoir troué la nuchaîe, coilent sur les Tortues une baguette de bois d'un diamètre de 1i‘8 inch (3,2 mml et longue de 50 crn. peinte à Vextrémité de différentes couleurs. G. Radio-tracking La durée des émissions peut varier de 15 jours à plus de 10 mois lSCl—lALlBEFl, 1981] selon la puissance des piles, la portée et la fré- quence des impulsions. En France, dans la gamme des longueurs d'ondes autorisées, il est possible d'quiper simultanément 10 Tortues émettant sur des longueurs d'ondes différentes. H. Radio-activité Utilisée par BENNETT, GIBBONS et FRANSON (1970}, la mesure de la radio-activité est fonction de la durée de la demi-vie de l'élément radio- actif lde quelques jours à plusieurs années}. I. Amputation des phalanges Pour les trés jeunes individus, CAGLE (1950} signale que les enco~ ches profondes peuvent provoquer ultérieurement des déformations importantes de la carapace, voire la mort de l'anima|. Ce même auteur propose de sectionner les derniéres phalanges, Vamputation étant défini- tive lil n'y a pas de régénération possiblel. Un codage des amputations aux pattes avant (5 phalanges possibles} et aux pattes arrières (4 pha- langes possibiesl permet une reconnaissance individuelle. BARON et FIENON (présente étudel pratiquent Vamputation d'une phalange en com- plément des encoches. III. DISCUSSION Les systèmes de marquage dont les caractéristiques sont exposées au tableau Il peuvent ètre regroupées en trois ensembles : — marquage à long terme, recapture nécessaire : cet ensemble comprend les encoches. les trous, le brûlage et Vamputation des phalan- ges. Ces techniques permettent une reconnaissance individuelle sur plu- sieurs années. Elles apportent relativement peu de gêne aux animaux, à |'e>cception de l’amputation qui apporte une gêne définitive et importante (surtout quand plusieurs phalanges sont amputéesl et qui traumatise assez fortement les animaux, de sorte que cette période est déconseillée 13
puisqu'il existe d'autfes méthodes ne présentant pas ces inconvénients lencoches, trousl ; -— marquage à court ou moyen terme, observation hors de l'eau : il s'agit des marques et bagues qui gênent peu les Tortues et présentent l'avantage d’îdentifier les animaux à distance. Un inconvénient est la perte possible des bagues, bien que LONCKE et OBBARD [1977} rfaient constaté aucune perte sur trois années d’études. On peut également ajouter à cet ensemble la technique de peinture et vernis qui se distingue des précédentes par une durée de reconnaissance plus courte lun à deux mois} ; critère Facilité au pendent Risque de Duree de Recon- cnntlitinn cu t du marquage delinitiire Fexpe. perte la marque naissante de lecture relatif technique marquage riente de luin ultérieure Eneuehe + 1 — — 1 > 'lûan - renaplure - Trntr + 1 — — 1 plusieurs — renaplure — annees Brûlage + + ? T 1 ? ? reeapture — qu émer- qnnce Amputazinn 1 + + ? - definitive — recapiure — phalange Marque plastique 1 1 - -· + `> 3 en ? reeapture 1 qu Émer- gente Marque metellique + 1 - — + plusieurs + émerqeni: 1 annees Baquehande animée + 1 ? , 1 ‘! + emergenc 1 Peinturevemis + — - '? + (L5 à + émergent - quelques mnis Ballon ilnttantpiquet 1 1 ? + + '? iaihle + dans la — inurnâe Fladiu—tra¤lrinq 1 + ? 'E 1 (L5 à + aucune + quelques mais Radleeciivité + 1 + ? — variable + aucune + 1 : variable selûn les individus, les npâraieurs uu le matériau utilisé ?: inennnu Tableau II : Caractéristiques des systèmes de marquage ’I 4
- marquage à court ou moyen terme, reconnaissance permanente 2 cet ensemble comprend les ballons flottants, les piquets, Ie radio- tracking et la radio-activité. Ces techniques présentent |'avantage de permettre une localisation permanente des animaux (même de nuit pour le radio-tracking et la radio-activité}. Par contre la gêne est évidente pour les ballons et les piquets, ce qui risque de fausser certains résultats (déplacements par exemple}. La radio-activité et le radio-tracking fournis- sent cles renseignements supplémentaires (mesure du métabolisme de Vélément radio-actif, température interne ou rythme cardiaque pour cer- tains émetteurs de radio—tracl<ingl. La gêne (poids supplémentairel apportée par le radio-tracking semble faible puisque OBBAHD et BROOKS (1981} ont trouvé un territoire plus grand pour les animaux portant un emetteur que pour les animaux capturés au piège ou à la main (marqués par des encochesl. ll semble donc, dans ce dernier ensemble, que le radio-tracking soit particulierement recommandé. Remerciements Nous remercions toutes les personnes qui nous ont aides pour cet article et en particulier Nlrs DUMONT et LESCUHE. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES BENNET D.H., GIBBONS J.W. et FFIANSON .i.C. (1970] — Terrestrial activity in aouatic turtles. Ecology, 5414) : 733-740. BURY Fl.B. et LUCKENBACH FLA. (1977} - Censusing desert tortcise popula- tions using a quadrat and grid location System. fn Desert toftoise Council proceedings of 2nd Symposium. TROTTEH M., JACKSON C.G. Eds. 169- 178. CAGLE F.Fl. (1939} — A system of marking turtles. Copefa, 1939 (3} 1 170-1 72. CAGLE F.H. (1950} - The life history of the slider turtle, Pseudemys scrrpta rrocsri.·`·[HoIbrcol<i. Ecoi Monogr. 20 : 31-54. CLARK D.Fl. Jr. (1971} — Brandlng as a marking technique for Amphibians and Reptiles. Copefa 1971 : 143-149. DAVIS W. Jr. et SAHTOR G. (1975} — A method oi observing movements of aquatic turtles. Herp. Rew. 5(1l : 13-1 4, ERNST C.H. (1971} — Population dynamics and activity cycles of Chrysemys picta in Southern Pennsylvania. J. Harpe?. 5 : 151-160. FITCH H.S. et PLUMIVIEH lVl.V. (197 5l — A preliminary ecological study of the soft shelled turtle, Trfonyx murfcus, in the Kansas River. israef J. Zoof. 24 : 1-15. FROESE A.D. et BURGHARDT G. (1975] — A dense natural population of the common snapping turtle !Che:‘ydra s. serpentfna}. Herpetofogica 31(2l : 204-208. 1 5
GIBBONS J.W. et COKER J.W. I1977} — Ecological and life history aspects oi the Cooter Chrysentys fforrdana (Leconte}. Herpetologfoa 33i1} : 29-33. GRLIBB P. (1971) — Comparative notes on the behavior of Geoohefons sulcata. Herpetologica (27} : 328-333. LEGLER J.M. (1969} — The natural history of the ornate box turtle, Terrapene ornata ornata Agassiz. Univ. Kansas Pub!. MUS. Nat, Hist. 11(1 D : 527- 669. LONCKE D.J. et OBBAFID N|.E. I1977} — Tag success. dimensions. clutch size and nesting site tidelity for the snapping turtle. Cheiydra serpentina (Repti- Iia, Testudines, Chelydridael in Algonquin Park Ontario. Canada. J. Her- pet. 1112] : 243-244. Mao CLILLOCH H.D. et SECT0 DM. l1983} — Movement in a river population of Chrysemys pfcta beffff in Souther Saskatchewan. J. Harpe!. 17¤[3] : 283-285. MAJOR P.D. (1975} — Density oi snapping turtles, Cnefydra serpentfna in Western Virginia, Herpetoiogica 31l3} : 332-335. MOLI. E.O. et LEGLEFI J.M. I1971} — The life history of a neotropioal slider turtle, Pseudernys scrrbta ·lSchoepff}, in Panama. Bull Los Angeies Co. Mus. Nat. Hist, 11 : 1-102, OBBARD |Vl.E. et BROOKS R.J, (1981} — A radio telemetry and mark- recapture study of activity in the common snapping turtle. Copeia 1981 I3} 2 630- 637. PEREZ M., COLLADO E. et RAM0 C. :1979] — Crecimiento de Mauremys caapfca i‘ept'0Se lSt:hvveiger 1812] iReptilia. Teetudinesl en la Reserva Biologica de Dohana. Donâna Acta Vertebrata 6i2} : 161-178. PLUMMER M.V. (1977} — Activity, habitat and population structure in the turtle. Trfonyx mutfous. Copeia 1977(Z3} : 431-439. PLUIVIIVIER |Vl.V. et SHIRER H.W. I1975} — Movement patterns in a river population of the soft shell turtle. Trfonyx mutfous. Occas. Pap, Mus. Nat. Hist. Nat. Univ. Kansas. 43 : 1-26. POUGH F.H. (1970} — A quick method for permanently marking snakes and turties. Herpetologica 26l4l : 428-430. SCHAUBER J.P. (1981} — A reliable radio-telemetry tracking system suitable for studies of Chelonians. J. Herpet. 15(1l : 117-120. SEBER G.A.F. (1982} — The estimation of animal abundance. Ed. Griffin Co. London 654 p. SHEALEY RM. (1976} — The natural history of the Alabama map turtle. Graptemys puiohra Baur in Alabama. Bui'!. Flo. State Mus. Bio!. Sci. 21I2) : 47-111. STICKEL L.F. (1950} — Populations and home range relationships of the box turtle, Terapene c. carolina (Linnaeus}. Eco!. Monogr. 20 : 351-378. 16
STUBBS D., HAILEY A., PULFORD E. et TYLOR W. (1984} —- Population Ecology of European Tortoises: Review of Field Techniques. Amphibra-Reptiiia (5l : 57-68. THOFINHILL G.NI. (1982) - Comparative reproduction of the turtle Chrysemys scripts eiegans, in heated and natural lakes. J, Harper, ‘l6l4) : 3-43-353, THINCKEL D.W. (1958} — Experiments with tsensusîng of Southern turtle populations. Herpetofogfca 14 I 1724 75, Accepte le 29/0 î/i'986 GROUPE CISTUDE (Responsable J. SERVANl Museum National d’l—listoire Naturelle Laboratoire d'Evolution des Systèmes Naturels et Nlodifies 36 rue Geoffroy St Hilaire 75005 PARIS (FRANCE} 1 7
Bull. Soc. Herp, Fr., l'l 986} 37 : 18-21 REPRODUCTION DE Tarentofa maurftanfca (Squamata, Gekkonfdae) EN CAPTIVITE par Virginie LE\·'FiAT—CALVlAC Résumé — Ce texte décrit les Conditions d'élevage de Taremofa mauriranica i'Squ·amaa‘a, Gekkonfdâéi. Vincubation des oeufs et la naissance des jeunes. Mots clés : élevage, Gakkonidae, reproduction, Tarentofa matrriranica. Abstract — This text describes Târenrofa maurftanfca breeding, the incubation and the hatch of the eggs. Key words : breeding, Gekkonfdâe, Tarentofâ maurftanfca. I. INTRODUCTION Tarentofa mauritanica (L., 17581 est un représentant de la famille des Gekkonidés, largement répandu dans le bassin méditerranéen. Son maintien en captivité est fréquent mais les données concernant sa repro- duction et plus précisément les conditions d’incui:iation des oeufs sont succintes ie.g. NESSING, 1961 ; HAHT, 1969 ; SALVADOR, 1974 ; NETTMANN et HYKENA, 1979 ; SEUFEH, 1985}. · Une partie des animaux l1 mâle et 2 femelles] élevés au laboratoire a été capturée en 1983 dans le midi de la France (Banyuls). Les autres (2 mâles et 2 femelles), originaires du sud de |'Espagne, ne sont maintenus en captivité que depuis avril 1985. Il. CONDITIONS D'ÉLE\l’AGE Les individus des deux groupes précédemment cités sont élevés dans des conditions identiques et dans deux terrariurns distincts l60>< 60><40 cmi, situés dans une piéce recevant la lumière du jour. Le fond des terrariums est recouvert d’une couche de sable sur laquelle sont disposés un récipient peu profond et rempli d'eau, ainsi que des pierres, des morceaux de bois et de briques creuses qui constituent des abris pour les animaux. En raison du comportement territorial assez développé des Tatentes, il faut veiller à ce qu'il y ait au moins autant d'abris que d'individus. 18
Les animaux sont soumis à un rythme saisonnier artificiel en accord avec celui de la nature et dont les conditions sont les suivantes : — Une saison estivale de 8 mois ide mars à octobrel pendant laquelle la température ambiante est supérieure à 20°C et le degré d’humidité inférieur à 70% d'humiclité relative. L’éclairement de chaque terrarium est assuré à la fois par |'appoi‘t de lumière extérieure et par une ampoule de 40 watts fonctionnant pendant 8 heures dans la journée. Cette ampoule, située dans un angle du terrarium, assure localement un point plus chaud. Pendant la saison estivale, Valimentation des animaux se compose essentiellement d'asticots et de grillons. Un apport en vitamine D est régulièrement fourni sous forme de gouttes de stérogyl Hlajoutées à I’eau de boisson ou versées sur la nourriture. — Une saison hivernale de 4 mois ide novembre à février) pendant laquelle la température ambiante varie entre 6°C et 14°C ; le degré d'humidité est maintenu entre 70% et 80% d’l·iumidité relative et l'obs- curité dans la piece est quasi totale. Pendant cette saison, les animaux ne sont pas nourris. III. PONTES Bien qu’aucun accouplement n'ait été observé, il est probable, au moins pour ce qui concerne les individus maintenus en élevage depuis 1983, qu'i|s aient eu lieu dans les terrariums. La période de ponte de ces animaux dura de la fin avril à la fin août, mais elle fût restreinte du début juin a la mi-août pour les animaux originaires d'Espagne. 33 oeufs de couleur blanche et d'environ 1,5 cm de longueur >< l cm de largeur ont été déposés sur le substrat ou quelques fois partiellement enterrés. Le plus souvent, chaque femelle dépose deux oeufs par ponte, ce qui correspond environ a quatre pontes annuelles par femelle. IV. INCUBATION Au fur et à mesure des pontes, ies oeufs ont été placés dans un incu- bateur [fig. 1 l en veillant a ce qu'ils ne se touchent pas et en ayant soin de ne pas les retourner. Cette installation a permis de maintenir, en perma- nence, les oeufs à une température moyenne de 30°C et dans une atmosphère saturée en humidité. Une surveillance régulière de la tempé- rature et du degré d'humidité a permis, en outre, d'éliminer au fur et à mesure les oeufs abimés ou moisis. La durée d'incubation varie en fonction de la température. Elle est en moyenne de deux mois dans les conditions indiquées. HAFIT (1969], SALVADOR (1974l, NETTMANN et RYKENA (1979l ainsi que SEUFER (1985] indiquent une durée d'incubatîon d'environ 3 mois quand la l1l â;erogvl—Vâtamlne D2. Laboratoire FIOUSSEL, 35 Bld des Invalides, 75323 PARIS Cedex 1 9
`ë`îè— 4% ... t [ · H ..... If _ ‘ _ —-es »®a - x . 1;. Q -<:··· 5 — /‘“““‘ ·•— -—·3EIcm ·—- ·· Figure '1 : incubateur pour les oeufs de Tarentola mauritanfcal 0 2 lampes de 75 watts, situées à 35 cm du terrarrum, alluî mees en permanence. Q Terrarîum en plexiglas colle (39 >< 15 x 15 cm]. G) Dessus grillage sur lequel est disposé une feuille de papier humidifiée chaque jour. E) Récipient en terre cuite garni de coton humide sur lequel sont places les oeufs. Q Couvercle ménageant un passage d'air. (3 Eau affleurant une couche de gravier. température ambiante varie entre 26°C et 30°C. Au cours dela période d’incubation, |'oeuf change de couleur et passe progressivement du blanc au rose puis noircit. A I'ec|osion, le jeune perce sa coquille, mais y reste environ de 2 à 4 heures jusqu'à la résorption totale du vitellus; il pèse alors environ 0,5 g pour une longueur tête-cloaque de 2,2 cm l4 cm tête-queue) ; il mue dans les 12 à 24 heures qui suivent sa naissance. Les jeunes manifestent très tôt un comportement territorial et il est difficile de mettre dans le même terrarium des animaux nes à des dates différentes. Les jeunes sont élevés dans les mêmes conditions que les adultes mais leur régime alimentaire se compose presque exclusivement de petits grillons sur lesquels quelques gouttes de stérogyl ont eté preala- blement versées. A la date du 25 septembre 1985, sur 33 oeufs pondus entre fin avril et fin août : -— 10 oeufs ont été enlevés parce qu'i1s etaient abimés, - 8 oeufs n’ont pas encore eclos, — 15 oeufs ont éclos : 5 lezards sont morts apres leur naissance. 10 lézards sont vivants, mangent convena- blernent et grandissent. Notons enfin qu’aucun nouveau~ne ne présentait de malformations ou de déformations du squelette. 20
Remerciements Je remercie Ie Professeur G. IVIATZ pour Vaide q1.i’i| m'a fournie dans la recherche bibliographique. RÉFÉRENCES BIBUOGRAPHIQUES HART H. (1963} — Mauergeckos-selbst gezogen, Aquarfen Magazin, 3 : 404-405. NETTNIANN H.K. et RYKENA S. (1979I — Mauergeckos (Tarenrwa maurfranica}, die ihre Eier im Sand vergraben. Safamandra, 15 : 53-57. NESSING R. (1961) — Meirie Meuergeckos, Tarentofa m. mauritanfca iLinnaeusI. Aqoarfan Tarrarien, B : 203-205. SALVADOR A. (1974} — Guia de los anfibios Y reptiles espanoles. Instituto national para la conservacion de la natoraleza, 130-134. SEUFER H. (1985} — Tarentoia maurfïanfca Mauergecko, fn .· H. Seuîer, ed., Geckos. Albrecht Philer Verlag Nliriden, 94-96. Accepte ie 20/I' i'/7985 V. LEVHAT-CALVIAC Université Paris VII Laboratoire d’Anat¤mie Comparée E.R. "Formations squeIettiques" (CNRS UA 041 137} 2 place Jussieu, 75005 PARIS (FRANCE} 21
Bull. Soc. Herp. Fr., USBS} 37 : 22-2B OBSERVATIONS SUR LA REPARTITION DES PRINCIPAUX OPHIDIENS DE FRANCE par Robert ooaé Résumé — La répartition en France des principales espèces d’ûphicIiens est analvsée. Diver- ses hypothèses concernant les possibilités de compétition interspécifique sont proposées. Mots clés : Serpents, répartition géographiques. France. compétition interspécifique. Abstract- The range of the main Species Of Ophfdia ln France is analvsed. Different hypo- theses about interspecific competition are proposed. Key words : Snakes, geographie distribution, France, interspecifii: competition. I. INTRODUCTION Comme la plupart des etres vivants, animaux ou végétaux, les ser- pents n'oCCupent que certaines parties de la biosphère. Animaux à tem- pérature variable iectothermesl, ies Reptiles, absents des pôles, devien- nent de plus en plus nombreux au fur et à mesure que l'on se rapproche de |'Equateur. Si |'on divise la France en trois parties, nous trouvons trois espèces d’Opl·¤idiens dans la partie nord, sept espèces dans la partie cen~ trale et douze espèces dans la partie méridionale. Les biotopes qu’iIs occupent dans notre pays sont variés et dépendent d'un certain nombre de facteurs constitutifs de la niche écologique de chaque espèce : fac- teurs géologiques, facteurs climatiques, facteurs botaniques, facteurs zoologiques. Il existe en France douze especes de Serpents. Nous nous proposons d'examiner leur répartition la |'exceptioI'i de la Vipère de Séoane et de la vipère d'Orsini, pour lesquelles nous n'avons pas beaucoup de donnees), en nous basant sur nos propres observations lDOFiE, 1979, ‘l983a, 1983b; DOFIÉ et BHUGIERE, 1985} et sur celles de la litterature et d'ana|yser les éventuelles compétititons qui peuvent exister entre elles. II. RÉPARTITlOl\I DES PRINCIPALES ESPÈCES A. La Couleuvre à collier : Nafrix naîrfx On la trouve dans toute la France y compris la Corse et son aire de repartition s’étend vers le sud iusqu'en Afrique du Nord, vers le nord 22
jusqu'en Scandinavie et vers l'est jusqu'en Sibérie. En altitude elle atteint 2300 mètres ll}. L'essentiel de sa nourriture est composé de grenouilles ou de cra- pauds ; la présence de mares et étangs lui est donc indispensable. Toute- fois, comme en dehors de leur période de reproduction. ces Amphibiens s'é|oignent du point d‘eau qui les a vu naitre, la couleuvre à collier fait de même. Les sujets âgés peuvent se nourrir de micro-mammifères, voire de jeunes oiseaux pris au nid lFl0LL|l\|AT, 1934}. La Couleuvre à collier est l'0phidien le plus répandu, toutefois elle se raréfie en même temps que les Amphibiens dans les endroits cultivés : parmi les causes possibles, la nitrification des mares et surtout leur rem- placement par des baignoires, récipients en plastique et autres objets peu esthétiques destinés à abreuver le bétail. B. La Couleuvre vipérine : Natrix maure Elle se rencontre dans la moitié sud de la France, sur la péninsule ibé- rique et en Afrique du Nord jusque dans les oasis du Sud. On la trouve en France au sud d'une ligne unissant la Loire-Atlantique, le Maine-et—Loir, la Sarthe, la Seine-et-Marne [Forêt de Fontainebleau}, l’Yonne et le Doubs. Plus au nord, elle est signalée au Parc de Brotonne lrive gauche de la Seine, entre Flouen et le Havre}, observations confirmées par l’AtIas préli- minaire de la S.H.F.' ll 978}, au nord de Paris vers |’lsle-Adam, dans la vallée de la Mauldre (Yvelines}. Elle est absente de la Corse. Elle est nettement plus aquatique que la Couleuvre à collier, car si elle se nourrit aussi d’Amphibiens, ce sont surtout les Poissons qui for- ment la base de son alimentation. Elle est plus une habitante des rivieres que des mares ou des étangs, bien qu'on la trouve aussi dans ces der- niers ; commune en Brenne llndrel, elle est rare et localisée en Sologne lsur les bords du Cosson et de la Loire}. Altitude maximale : 1400 mètres. Elle cohabite trés bien avec la Couleuvre à collier, leurs régimes ali- mentaires, bien qu'empiètant l’un sur I’autre, étant toutefois sensible- ment différents. Commune il y a une vingtaine d'ar1nées dans la France centrale, elle se raréfie de plus en plus. Elle se maintient mieux dans le Midi. C. La Couleuvre lisse lC0r0nelIe lisse} : Coronefia aostrfaca Elle posséde une vaste répartition en Europe : elle atteint, au nord, le sud dela Suède ; vers le sud, le nord dela péninsule ibérique et vers |'est, la Sibérie. En France, elle semble absente du Var et n'existe pas en Corse. Dans le Nlidi méditerranéen, on ne la retrouve qu'a partir d'une certaine altitude, 600-700 mètres ; plus bas. elle est remplacée par la Coronelle girondine. Elle est rare ou absente dans le sud-ouest et le centre-ouest. Cette absence peut s’expliquer par la présence de la lil En ce qui concerne les altitudes. je mentionnerai les maximums indiqués dans la littéra- ture ; ils concernent les montagnes à forte insolation : Alpes lclimat continental} et Pyré- nées llatitude méridionalel. Les altitudes sont nettement inférieures dans le Massif Cen- Ifêi, SLIHGLJT ÉBIWS iël Düfîiü hûfd. 23
Couleuvre verte et jaune. Dans le tiers nord cle la France, la Coronelle lisse fréquente les endroits secs à Lézards. En montagne, on peut la trou- ver jusqu'a 2000 mètres. La Coronelle lisse voit ses populations limitées par la présence de la Vipère aspic, lorsque les deux espèces cohabitent, ce qui est le cas dans le centre de la France. Ainsi, en Basse-Auvergne, sur les pentes de la pénéplaine granitique supportant les volcans et dominant la plaine sédi- mentaire de la Limagne, la Vipère aspic est assez commune. l\z‘les obser- vations étalées sur 22 années montrent que l'on rencontre huit Viperes pour une Coronelle : de même sur les buttes volcaniques de la plaine, couvertes d'une tabl de basalte imperméable engendrant un biotope relativement frais et humide au sommet, on retrouve a peu pres la méme proportion l'll'Ell. Par contre, sur la pente calcaire située sous le basalte, nettement plus sèche et plus chaude en été, la Vipère aspic est plus abondante et la Coronelle lisse totalement absente. Il semble donc que ce Serpent de petite taille ne se maintienne bien que là où il n'existe pas d'autre Ophiciien terrestre de taille plus importante. C’est ce que l'on pouvait observer il y a quelques annees aux environs de Paris, dans cer- taines vallées gréseuses du Hurepoix ·lChevreuse par exemplel. Mais depuis le début des années 60, elle s'est bien raréfiée. Selon WILLEM (communication personnelle], la Coronelle est rare dans la Nièvre où elle pourrait être concurencée par la Couleuvre verte et jaune, laquelle est commune. il en serait de même en Côte d'0r lSEFl- RAULT, communication personnelle}. D. La Coronelle girondine : Coronefle grironolica En France, on la renconre dans tous les départements a climat médi- terranéen, ainsi que la Gironde, les Landes, le Gers et la Haute-Garonne. Elle s'observe jusqu’en Charente-Maritime, y compris l'île d’0léron dans le sud-ouest. Dans le centre, elle atteint le sud de la Lozère à la faveur des gorges des Causses iDourbies, Jonte, Tarn}. Dans les Alpes, on la trouve jusqu'en isère [Vercors, Gresivaudanl, où elle a été récemment signalée lNOBLET, 1983}. Dans cette région, elle ne depasse pas |’altitude de 750 mètres [ANGEL, 1946]. Elle occupe généralement des biotopes secs et possede des moeurs crépusculaires ou nocturnes. Personnellement, je n'ai observé cette espece que dans des zones de pleine garrigue à basse altitude ; le point le plus élevé où je |'ai rencontrée etant à 600 mètres, aux Lavagnes, dans l'Héraut. Nles observations ont toujours eu lieu en fin de soiree, alors que le soleil venait de disparaître derrière les montagnes et jamais aux heures de sortie les plus habituelles chez les Reptiles ; une seule fois de nuit il s'agissait d’un individu récemment écrasé sur une petite route de campa- gne. E. La Couleuvre verte et jaune : Coluber viridfffavus Cette Couleuvre se rencontre principalement dans les milieux secs et chauds. En dehors de notre pays, elle habite le nord de 1'Espagne, le sud dela Suisse, l'|talie, la Sicile, la Sardaigne, jusqu'a une altitude maximale de 1800 mètres. En France, on la trouve en Corse et sur le continent 24
dans le centre-ouest, le sud—ouest, Vest où elle atteint la Lorraine. Les populations de I'ouest ne dépassent pas la limite de la Loire. Dans le Mas- sif Central, elle est absente dans les départements de la Haute-Loire, du Puv—de—Dôme et de |’A||ier, mais on la trouve dans la Nièvre lW|LLEM, communication personnelle). Originaire d'|ta|ie, elle semble donc avoir envahi la France en contournant le Massif Central par le sud sans toute- fois descendre jusque dans la garrigue où elle doit être en compétition avec la Couleuvre de Montpellier. A l'heure actuelle, son expansion sem- ble se poursuivre car elle occupe maintenant des secteurs où elle était inconnue il y a quelques décennies, et cela corrélativement avec une dis- parition progressive de la Coronelle lisse et de la Vipère aspic dans ces memes secteurs. Il est probable que la jonction des populations occiden- tales et orientales se fera dans un proche avenir au nord du Massif Cen- tral car on I'a signalée récemment dans le Loiret, soit à environ 120 kilomètres a vol d'oiseau des plus proches populations de |'|ndre et de l'|ndre-et—Loîre. Cette expansion se réalisera très vraisemblablement par les vallées calcaires plutôt que par le plateau argilo-siliceux de la Solo- gne. F. La Couleuvre d'Eseulape : Eiaphe iongissima L'aire de dispersion de cette Couleuvre est relativement importante. On la trouve en Europe centrale. jusqu'à la Mer Noire, et méridionale : Grèce, Italie, Sicile, nord-est de l’Espagne. On la trouve jusqu’à une alti- tude maximale de 1600 mètres. En France, sa répartition, assez conti- nue dans le Midi, est très morcelée dans le centre. On la rencontre au sud d’une ligne unissant le Morbihan, la Mayenne, l’Orne, la Forêt de Fontai- nebleau et le Territoire de Belfort. Elle semble suivre la vallée de la Loire lamont de Roanne jusqu'en Tourrainel et celle de |'Al|ier lPuy de Mure près de Clermont-Ferrand}. Certains lieux d’observations posent malgre tout quelques problèmes, comme dans la partie granitique de la vallée de la Creuse, vers Gargilesse llndrel. alors qu’elIe n'existe pas plus en aval, en plaine, vers Argenton—sur-Creuse. Certains auteurs pensent qu’el|e a été importée en Gaule par les Romains, et d'autres ne sont pas du tout de cet avis ; il semble impossi- ble de trancher le probléme. Pour ma part, je connais bien des endroits où l’on trouve cette Cou- Ieuvre et où apparemment les Romains ne se sont pas manifestes lLarzac par exemple]. Cette espèce aime le bocage, les haies, les bois, et c’est le seul Serpent de France, qui, à ma connaissance, s’aventure aussi loin à Vintérieur des forêts de futaies où la strate arbustive et herbacée est pra- tiquement absente. Elie est volontiers arboricole etje l’ai vue une fois, fin mai 1944, tout en haut d'un grand rnarronnier d'lnde à côté dela maison forestière de Franchard lMassif de Fontainebleaul ; le garde m'avait d’ail- leurs confirmé l'avoir vue plusieurs fois à cette hauteur. La Couleuvre d’Escu|ape est toutefois incapable d'esca|ader Vécorce lisse d'un hêtre. Il semblerait que cette espèce n’entre en compétition avec aucune autre espece, en France du moins. 25
G. La Couleuvre à échelons : Eiaphe scaiarrs L’aire de répartition de cette espèce est assez réduite, ne couvrant que la péninsule ibérique et la France méditerranéenne. Sa limite septen- trionale atteint le sud de l'Ardèche et de la Drôme. Elle ne semble pas monter au-delà de 700 metres en altitude dans nos régions. Elle fré- quente essentiellement les zones de garrigue ou de maquis. Bien que cer- tains auteurs la décrivent comme espèce héliophile, je ne |'ai observée en activité que le soir, peu avant le crépuscule. La seule fois ou j'ai pu obser- ver un individu actif en milieu de journée ifin de matinée en iuilletl, il s'agissait d'une femelle gestante d'environ 1,30 mètre, aux prises avec une Belette, dans une zone ombragée. au bord d'un ruisseau. Toutes mes observations sur cette espèce portent cependant sur un nombre trop restreint d’individus lune vingtaine} pour que je puisse affir- mer qu'i| s‘agit bien d'une espèce crépusculaire, voire nocturne comme la Coronelle girondine. La fréquence d'observation d'individus écrasés sur les routes est beaucoup moins importante que pour les autres espè- ces. Est-ce là un indice de sa rareté ou de moeurs plutôt nocturnes ? H. La Couleuvre de Montpellier : Maipoion monspessulanus C’est aussi une espece méditerranéenne dont la répartition en France est semblable à celle de la Couleuvre à échelons. De plus, elle fré- quente sensiblement les memes biotopes que cette derniere [garrigue et maquisl et atteint une altitude identique lenviron 700 métres}. Son aire de distribution globale est cependant beaucoup plus étendue que celle de la Couleuvre à échelons car elle englobe tout le pourtour méditerranéen a Vexception de |'|talîe. Au Maroc, elle a été signalée à plus de 2000 mètres d'a|titude dans le Haut—At|as iBONS, 1967l. En France, j’ai souvent rencontré cette espèce dans les garrigues de |'Hérau|t où elle est commune surtout en maiiljuin, époque où elle sort beaucoup. I. La Vipère aspic : Vrpera aspis L'aire de répartition de cette espèce n'est pas très vaste et ne couvre en dehors de notre pays, que le nord-est de l'Espagne, |’ouest et le sud de la Suisse, |’|ta|ie et la Sicile. En altitude, on la rencontre rarement au des- sus de 2500 mètres. ANGEL [1 946} |'a signalée à 2950 metres dans les Alpes italiennes. En France, on la trouve au sud d'une ligne unissant la Loire- atlantique, |’0rne, la Forêt de Fontainebleau, et le Territoire de Belfort, mais elle remonte plus au nord en Lorraine. Dans le Midi méditeranéen, elle se réfugie dans les montagnes au dessus de 600 mètres et est inexistante dans les garrigues. Elle est rare ou absente d'une bonne partie du Midi aquitain, en particulier des chauds calcaires du Quercy et du Péri- gord, et je pense que la relative abondance de la Couleuvre verte et jaune dans cette région pourrait expliquer cette absence. La terre d’élection de la Vipère aspic semble être la France centrale ; avant les destructions opérées par Vegriculture moderne, elle y était d'une remarquable abon- dance en rapport avec les méthodes culturales de l’époque, qui 26
consistaient à entourer les prés et les champs lde céréales en particulier, riches en campagnolsl de haies épaisses et piquantes. Auiourd’hui, même quand les haies subsistent, la Vipère aspic n'y existe qu'en nom- bre restreint ou a même complètement disparu. De nos jours, dans le Massif Central, ses meilleurs refuges Sent les gorges granitiques, sur les versants bien exposés, de moins de 800 mètres d'altitude, à condition qu’i|s ne soient pas enrésinés. Les pentes calcaires rocailleuses lui conviennent bien également. Dans le centre ouest, elle semble régresser devant l'expansion de la Couleuvre verte et jaune. Par contre, d'apres SEHHAULT [communication person- nelle], elle semble se maintenir en Côte d'0r malgré la présence de cette Couleuvre. Leur coexistence semble possible grâce à la diversification des proies. J. La Vipèra péliade : Vrpera berus L’aire de répartition de cette espèce s’étend des Alpes au Cercle Arctique, et de l'Atlantique au Pacifique. En altitude, elle est signalée à plus de 3000 metres. En France, elle existe ca et là dans le tiers nord du pays ; c'est en Bretagne et en Normandie qu'elle est la plus commune. En lle-de—France, elle a été signalée dans la région de Montmorency, d’0rry-la-Ville. de la Roche-Guyon, aux confins de la Normandie. Je l'ai observée dans la Forêt de Notre-Dame et la Forêt de Sénart. On la trouve également dans les Bois de Valence lrive droite dela Seinel. et à l'est de la Foret de Fontainebleau (MERCIER, communication lors d'une réunion de la Section parisienne} ; il serait intéressant, dans ces conditions, de la rechercher dans la Elassée. On la trouve encore dans la Somme et en quelques points du nord-est, dans les Ardennes en particulier. Plus au sud, elle existe dans les monts du Jura et surtout dans le Massif Central lau-dessus de 800 mètresl, jusque, très au sud, dans les Monts Lozere et les Cévennes lS.H.F., 1978]. Lesstations signalées en France cen- trale lBrenne et Sologne notamment) au siècle dernier semblent avoir dis- paru, peut-être en raison d'une compétition avec la Vipére aspic. Les biotopes dela Vipère péliade sont des plus variés, allant des pen- tes calcaires sèches du nord de la France aux tourbières acides et froides du Massif Central ; dans cette dernière région et plus particulièrement sur le plateau de Millevaches, elle est très menacée par un enrésinement de plus en plus envahissant. III. CONCLUSION Pour terminer ces propos sur le peuplement ophiologique de la France, je crois ne pas devoir passer sous silence le rôle néfaste dela civi- lisation industrielle qui fait que des populations de Serpents, encore con- tinues il y a quelques temps. sont auiourd'hui de plus en plus morcelées, isolées les unes des autres, tandis que le nombre d’individus décroît sans cesse. Les causes de cette considérables raréfaction sont probablement multiples ; il apparaît néanmoins clairement aux yeux de tout le monde [du moins je l'espèrel, que |'emploi de pesticides par Vagriculture et 27
l’industrie, la destruction mécanique des biotopes, Vassèchement et la pollution des marais, étangs et mares, Venrésinement extensif des écosystèmes siliceux et même calcaires (pins noirs] Sont des raisons amplement suffisantes pour amener à plus ou moins long terme l'eradica— tion de toute vie sauvage, végétale et animale. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ANGEL F, (1946} — Faune de France. Reptiles et Amphibiens. Vol.4-5. Le Chevallier. Paris. 204 p. BEAUTRU A., MAUCHIEN J.P. et MANSIDN D. l19B3l - Les Reptiles et Barra- ciens du Perche. Perche nature : 46 p. BONS J. l1967l — Recherches sur la biogeographie et la biologie des Amphibiens et Reptiles du Maroc. Thèse Doctorat d'État. Montpellier. 321 p. DOMERGUE C. l1942l — Les Serpents de Franche—Comté. Imprimerie de I'Est. Besançon. 158 p. DORÉ R. (1979} — Observations sur la répartition géographique en France, et notamment en Brenne, de la couleuvre verte et jaune fColuber viritliflavu.s}. Bul}.Soc.Harp.Fr., 9 : 62-64. oost R. (1983al — Les Batraciens et Reptiles d'Auvergne. Buli.Soc.Herp.Fr., 26 : 29-33. DORE R. (1983b] —- Quelques observations sur la repartition des Reptiles et Batraciens en lle—de—France. Bull Soc.Her,¤.Fr., 27 1 45-49. DORE Fl. et BRUGiERE D. (1935) — Notes sur les espèces d’Amphibiens et de Reptiles présentes dans le département du Puv—de~Dôme. Bull Soc.Herp.Fr., 34 : 20-26. MATZ G. et WEBER D. (1963) —- Guide des Amphibiens et Reptiles d'Europe. Delachaux et Niestle. Neuchâte|lParis. 292 p. NOBLET J.F. [1983) — Troisième synthèse des observations de Reptiles et Batraciens pour le departement de l'lsère. Br.rll.Soc,Herp.Fr., 2}' : 7-42. PERTHUIS A. l1982l — Eléments pour servir à Vinventaire de Vherptofaune de la région centre. Bulletin des naturalistes oriéanarls, 4 : V1, 4 : 201-212. RDLLINAT R. (1934} — La vie de Reptiles de la France centrale. Delagrave. Paris. 343 p. SOCIÉTÉ HERPÉTDLOGUJUE DE FRANCE (1978} — Atlas préliminaire des Reptiles et Amphibiens de France. Montpellier. 137 p. Accepte le 20/1 1/1'985 _ R. DORE 73 Avenue du Mont Dore 63110 BEAUMONT [FRANCE} 28
Bull. Soc. Herp. Fr., l`l BSSI S? : 29-35 BIBLIOGRAPHIE Résumés de Thèses Paulette PUJOL (1985} — Quelques aspects de la reproduction du crapaud Bufo regofarfs Fleuss, 1834. Diplôme de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes (Lyon}, 125 p., 3 pl. L’Anoure Bufo regularfs est très largement répandu en Afrique. Cette espece tropicale terrestre est une forme colonisatrice à caractere savanicole et anthropophile dont le processus de spéciation est probable- ment récent ou méme actuel. Ses diverses populations présentent de multiples disparités dans leurs modes de reproduction, eux-mêmes adap- tés aux différents biotopes. Bufo regufarfs a été ici étudié essentiellement à partir de deux lots d'animaux 2 les uns ont été collectés pendant une année à Lomé, en région côtière togolaise, sous climat sub—équatoriaI à deux saisons des pluies ; les autres Ont été capturés à Brazzaville (Congol pendant les neuf mois de la saison des pluies, sous climat équatorial. Biométrie du dimorphisme sexuel Sur les sujets de Lomé où la température est relativement constante lmoyenne annuelle 2S° 5Cl, les différentes observations biométriques et histologiques des testicules sont traitées statistiquement, après avoir regroupé les résultats en trois classes, en fonction de la pluviométrie du mois de capture des animaux (56 mâles et 68 femelles]. Ces animaux ont été sélectionnés parleur taille et ont tous atteint la maturité sexuelle. Il en résulte que la saison n’a aucune incidence sur les différents paramètres biométriques étudiés, à savoir : longueur et poids du corps, densité, rapport gonado—somatique, poids des gonades et des corps adi- polymphoïdes. Toutes ces données présentent une grande homégénéité tant chez les mâles que chez les femelles ; elles sont toutefois supérieu- res. chez la femelle par rapport à celles du mâle, |'indice de dimorphisme étant de 55,8%. Ces animaux ne semble pas avoir souffert des varia- tions pluviornétriques dont découlent des changements de nourriture ; nous retrouvons ici la grande tolérance écologique, bien connue pour cette espèce. Cycle annuel tasticulaire Contrairement à celui des autres Anoures, le testicule de Bufo regu- larfs est multilobé, ce qui nous a conduit à tester Vhomogénéité histologi- que des différentes régions de cet organe. Uanalyse statistique des 29
diverses catégories cellulaires, sexuelles ou non, de 4 animaux différents a montré qu'elles étaient également réparties dans le testicule. Sur l'ensemble du ramassage de Lomé l56 sujets mâles], |'exploita- tion mathématique du pourcentage des différents stades spermatogene tiques nous a permis de conclure que le cycle sexuel est continu. En effet, malgré un déficit hydrique important durant les ramessages, aucune incidence des perturbations saisonniéres n'est décelée sur toutes les données histologiques quantifiées. à savoir : le nombre de tubes sérniniferes par mmf de testicule. le pourcentage de tubes séminifères sans spermatozoïdes, le coefficient d'occupation spermatogénétique, et les cellules sexuelles. Si toutefois les spermatozoïdes libres sont un peu plus nombreux durant les mois pluvieux, les spermatogonies et les sper- matocytes ont une distribution remarquablement homogène, indépen- dante des variations pluviométriques. Une stabilisation semble mainte- nue par un phénomène d'auto-régulation entre la multiplication des sper- matogonies primaires et les spermiations, ce qui reconstitue le stock des cellules germinales de chaque catégorie et le maintient constant. Les premières observations des Bufo regufarfs femelles nous ont montré qu'il y a des animaux prêts à pondre toute l'année ; 50% des ovaires présentent des phénomènes d'atrésie. Dynamisme de la sperrnatogenèse L'étude autohistoradiographique de 59 Bufo regufarfs mâles prove- nant de Brazzaville confirme, en outre, ces observations et l’apparte- nance de ces Crapauds au type dit "cycle continu". Cette expérimenta- tion permet de préciser ce point et de quantifier la cinétique de la sperma- togenese. En effet, chez tous les animaux des différents lots, une partie des spermatogonles entre en multiplication. Cette réelle activité sperma- togénétique, ainsi décalée durant les neuf mois de la saison des pluies. suggère que le cycle sexuel mâle est de type continu "vrai" : le testicule ne semble pas, dans ces conditions, être un organe de réserve en repos à certaines périodes et en activité à d’autres. Des expérimentations analo- gues sur des Bufo provenant de Lomé permettraient de confirmer que les divisions goniales ont bien lieu toute |'année et sont indépendantes des précipitations. La variabilité individuelle importante, constatée dans les populations de ces deux stations, semble étre le reflet d'une évolution spermatogéné- tique se produisant par vagues successives sous une forme continue, sans interruption. Conclusion Il semble découler de nos observations chez ces Anoures, que sper- matogenese et également ovogenèse - d'après nos premiers résultats - soient continues dans leur potentialité et indépendantes des variations pluviométriques. Toutefois, les précipitations interviennent par leurs variations directement sur les pentes, privilégiant ainsi des périodes de reproduction ldurant notre année de ramassage à Lomé où sévissait la 30
sécheresse, la reproduction massive n'a pas eu lieu normalement en Avril, mais seulement en Octobre au retour des pluies}. lcommuniqué par l’auteurl Mets clés : Anoure, Btrfo rcgufâris, dimorphisme, sperrnatogenèse, histoautoradiographie. Key-words : Anura, Bufn regufarrls, dimorphism, spermatogenesis, histoautoradiographv. P. PUJOL Laboratoire d’Etude du Développement post-embryonnaire des Vertébrés inférieurs iE.P.l-l.E. 3e section} Laboratoire de Biologie Générale Faculté Catholique des Sciences de Lyon 25, rue du Plat - 69288 LYON Cedex O2 Laura VENTUFIIND (1986]. Contribution à l'étu:|e du comporte- ment prédateur de la Couleuvre d’Escu|ape, Efapha Iongissfma, [Lau- renti, 1768} lSerpente.s .' Cofubrfdaei. Diplôme de |'Ec0]e Pratique de Hautes Etudes [Paris} 57 p. Dans ce travail l‘auteur a étudie le comportement prédateur chez les adultes et les jeunes de la Couleuvre d’Esculape, Elaphe longrssrirna. Le recueil des données a été réalisé par enregistrement séquentiel qui permet d'analyser Venchaïnement de la prédation et de calculer la durée moyenne et la fréquence d'apparition de chaque acte. Le répertoire du comportement prédateur chez les adultes de Elaphe fongfssima, comprend quatre phases divisées en onze actes lFig.i l. Chez les jeunes couleuvres il y a seulement trois phases divisées en huit actes lFig.2l. La premiere phase, d’"Alerte" où la Couleuvre s’apercoit de la pré- sence d’une proie, représente 33% de toute la séquence chez les adul- tes, et 29% chez les jeunes. Elle comprend trois actes : "Perception d'une proie", "Etat d'a|erte sans sortie de langue" et "Etat d’a|erte avec sortie de langue". Dans cette phase, la vision joue le rôle principal ; les mouvements de la proie sont essentiels pour déclencher les deux pre- miers actes. Les sens chimiques jouent également un rôle dans |'état d’a|erte avec sortie de langue. La deuxième phase, ou de "Repérage et Capture" se déroule tres rapidement. Elle ne représente que 6,1 % de toute la séquence chez les adultes, et 9% chez les jeunes. Cette phase comprend quatre actes : "Recherche de la proie", "Poursuite de la proie", "Préparation à |'atta- que" et "Attaque et saisie". Chez les adultes elle est très complexe ; au contraire. chez les jeunes, cette phase est tres stéréotypée. La vision joue un rôle capital dans le déclenchement dela recherche et la poursuite de la proie. Dans l'attaque, les mouvements de la proie sont également importants. 31
A. Perception d'une proie vivante 1 2 12 f i. P `U e · · 3 mg . Etat daierîe sars sorhe de Langue Iiig D- r"'l ‘ ft .13 1 1 I C. Etat d'aleri‘e avec sorhe de larique f t2 vla I 9 D. Recterche de la proie " 1 Q 1 â Z 1 2 I Q I E. Poursuite de la proie gl E1, 2 F I rn @1- 4 I ··•·r¤ 5 I 9% F. Préparaüon â l`af’raq1.n 5,; Q É 5 u "' I 7 G.- Attaque et saisie î__ ___ ; 12 H. Emurramam fr; | 3 ,12 \l· ; Ss E . TA . . A le ° "§îa'$"oè1‘-îE·E · lb Èa°EÈ‘?«'°1aEi$a·ia? LI ='i=` 1 EQ 1U i E ' É Je Dëqlutition Ji 9 QU Z K. Neîfoyaqe # L"? ge 9 Fig.1 : Ethogramme du comportement prédateur des adultes de Elaphe fongfssrina. 32
A PE|`CE]]'HOl"I cl`une proie vivante g l . T1 7 I Iî._:’ ·,, Z" TT! 3 B Etat d'alen‘e sans Sorlie de langue 3 I É E Cl 1 "' ‘ ts 12 I C Etat dlâlëîlê avec sortie de langue + ll] r Pre · ~ ‘ lx: parahon a tatlafvë I Q 1 È *=· .111 1 La § . . js .. E Attaque et saisie I3 '° l t H Eiouffement I Im— · 13 I ·¤ . . . | 2 â' L 1 Localisation de la tele I ID I¤ sa 1 ië ] t: . . . 10* J Degluhhon I = Fig.2 : Ethogramme du comportement prédateur des jeunes de Elaphe longissfma. La troisieme phase ou d"‘Etouffernent et Déglutition" est la plus lon- gue de toute la séquence, elle représente environ 60% chez les adultes et chez les jeunes. Elle est composée de trois actes : "Etouffement", "Localisation de la tête", et "Dég|utition". Les sens chimiques sont importants dans le déroulement de cette phase. La quatrième phase, ou de "Nettoyage", présente seulement chez les adultes, est la plus courte de toute la séquence, représentant 0,9%. Cette phase comporte un seul acte : "Nettoyage". Dans une deuxième partie de ce travail, l’inf|uence de |’état de la proie sur le comportement prédateur a été étudié chez les adultes. Pour cette expérience, des souris mortes ont été présentées aux Couleuvres. Les quatre phases de la séquence ont été identifiées, mais avec seule- ment huit actes au lieu de onze. La première phase, ou d’"AIerte" se déroule de facon analogue a celle des Coufeuvres en présence d’une proie vivante. 33
Dans la deuxième phase de "Hepérage et Capture" chez les ser- pents en présence d'une proie morte, il existe une grande différence. Tout d’ab0rd cette phase se déroule beaucoup plus lentement (elle repré- sente 20% de toute la séquence comportamentalel et dans cette phase on n'observe pas les actes "Hecherche" et "Poursuite de la proie". L'état dela proie lmortel et l'absence de mouvements de cette dernière a une grande influence dans le déroulement de la phase du repérage et de la capture. La troisième phase : "Etouftement et Déglutition" est plus courte chez les Couleuvres en présence d’une proie morte qu’en présence d'une proie vivante. Dans cette phase on n'observe pas l’acte "Etouffement". La Couleuvre ne réalisant pas de constriction en présence tl’une proie morte, cependant, si on fait bouger brusquement la proie expérimentale- ment, on déclenche l’acte d'étouffement, d’où la grande importance du mouvement dans cet acte. La quatrième phase "Nettovage" se déroule d'une façon analogue chez les Couleuvres en présence d'une proie vivante et morte ; cepen- dant, la durée de cette phase est un peu plus courte avec une proie morte. Mots clés : Eiaphe fongfssfma, adultes et jeunes, comportement prédateur, éthogramrnes. Key words : Efaphe Iongfsskna, adults and juvenils, predatorv behavior, ethograms. L. VENTUHINO Obligado 992 IVIONTEVIDEO lURUGUAYl Stagiaire au CEBAS-CNRS de Chizé Hélène HOFMANN (1985} — Mise en évidence dans le venin de Sothrops atrox d’un activateur de la prothrombine et d'un activateur du facteur X. Purification, propriétés moléculaires et mécanismes d'action de ces enzymes. Thèse de Doctorat de 3** Cycle. Université Pierre et Marie Curie. iParisl 1 32 p. La présence de la batroxobine, enzyme "thrombine-like" du venin de Bothrops atrox n'explique qu’en partie |’action coagulante de ce venin. En raison, d'une part de la fréquence des envenimations par ce serpent en Amérique du Sud, d'autre part de Vutilisation potentielle d'activateurs extraphysiologiques de la coagulation plasmatique, nous avons cherché à identifier. dans le venin de Bothrops atrox, les composants procoagu— Iants différents de la batroxobine et à en analyser ieur mécanisme d'action. Deux protéases insensibles aux réactifs des sérine— et des thiol- protéases ont été purifiées et caractérisées, |’une activant la prothrom- bine. |'autre le facteur X. Le mécanisme d'activation dela prothrombine humaine par Venzyme purifié du venin de Bothrops atrox a été étudié par électrophorése sur gel 34
de polyacrylamide. Les résultats obtenus suggèrent que cet activateur convertit la prothrornbine en meizothrombine, comme |'écarine purifiée à partir du venin d'Echfs carrnatus. L'enzyme activateur du facteur X existe sous deux formes séparées par chromatographie échangeuse d'ions. Ces deux formes possèdent les mêmes propriétés enzymatiques et leur mécanisme d’activati0n du fac- teur X bovin analysé par electrophorèse sur gel de polyacrylamide est identique Z le facteur X est complètement converti par clivage de sa chaîne lourde en un composé de masse moléculaire apparente et d'acti— vité Spécifique semblable à Celle du facteur X activé par le venin de la vipère de Russell ou par les actîvateurs physiologiques lfacteur Xaorl. Les activateurs du venin de Borhrops atrox effectuent ensuite un clivage sup- plémentaire sur la chaîne lourde du facteur Xaor sans perte d'activité. Par ailleurs ces actlveteurs de la prothornbine et du facteur X ne semblent pas jouer de role déterminant dans l’action ltale du venin chez la souris. H. HOFIVIANN Unité des Venins, U.A. Institut PasteurfINSEFll\«‘l ·[U.2B5l. Institut Pasteur 28 rue du Dr. Floux 75724 PARIS Cedex 15 lFFlANCEl 35
Bull.S0¤.Herp.Fr,,l19EGl3?: 36 Analyse d'0uvrage Les Garrhosaurinae de Madagascar. (Saurfa Cordyiidae) par E.R. BRYG00, 1985 - Mémoires du Muséum, Série A Zoologie, tome 134.65 p., 18 fig. -108 F TTC. La famille ds Corciyiidae, localisée à |'Atrigue du Sud et a Madagas- car, ne comprend que 10 genres, répartis en 2 sous—tamil|es. Seuls les Gerrhosaurinae sont représentés à Madagascar. par 2 genres éndémi~ ques, Trachélopfychus avec 2 espèces et Zonosaurus avec 10 espèces. La révision est basée sur |'étude de plus de 350 spécimens, repré- sentant la quasi-totalité du matériel actuellement disponible. Chaque espèce ou sous—espéee est traitée en détail. avec son statut taxonomi- que, les données bibliographiques, une description précise et illustrée de dessins de sa morphologie, ainsi que sa distribution géographique, une carte situant les lieux de récolte. LIBUÈBUF insiste sur les caractères d'identification et donne une clef de détermination des Gerrhosaurinae malgaches. Le dernier chapitre se terminé par une brève mais intéres- sante discussion sur la biogéographia et l'év0lutî0n des Reptiles de Madagascar. Ce travail est un bon exemple de ces révisions systématiques d'un groupe, qui représentent la base indispensable, malheureusement trop souvent négligée, à d'autres types de recherche. H. SAINT G|Fl0i\|S 36
BULLETIN DE LA SOCIETE HERPETOLOGIOUE DE FRANCE Ter trimestre L986 - n° 37 Bulletin de liaison NOTES • Naissance de Vfpere emmodytes meridfonairls en élevage J. LORTHIOIT ................................. 38 COMPTE-RENDU DE LA RÉUNION ANNUELLE DE LA D.G.H.T. • G. MATZ .........,.....................,.... 41 INFORMATIONS • Réseau Tnïurus A. de RICQLES ................................ 42 • A propos de ia photothèque SHF D. HEUCLIN .................................. 43 • Le Club Junior SHF F. CLAR0 et F. RIMBLOT ......................... 44 • Création de la Süciété herpétologique espagnole .......... 44- • Contre la recrudescence des vols de Reptiles ............ 45 LISTE DES NOUVEAUX MEMBRES .................... 46 ANNONCES ..................................... 47 37
NOTES Naissance de Vrpera ammodyres men`o'r'onaffs en élevage par Jacques LOHTHIOIT T D'une femelle l/rpera ammodyfes merfdionaffs pleine capturée en Grèce au mois d'Août 1983, sont nés en Octobre 1983 douze vipè- reaux. Sur les trois individus mis à sa disposition, une femelle qui avait refuse de s'alirrienter est morte quatre mois plus tard. Les deux autres lun mâle et une femelle}, élevés ensemble, ont été nourris avec des souri- ceaux et des souris. lls disposaient d'un abreuvolr carré peu profond, de 9 cm de côté et de 4 cm de profondeur, dans lequel est disposée une pierre pour eviter une noyade éventuelle. A l'eau de boisson étaient ajoutées quelques gouttes de sirop de calcium Sandoz Il J. Ifelevage a été réalisé dans un terrarlum en bois de 60 >< 35 X 33 cm, comprenant une ouverture grillagée de 10 >< 10 cm sur Chaque Côte. Le devant s'ouvre par deux vitres coulissantes. Le fond du terrarium est recouvert d’un substrat sableux (sable de Fontainebleau}, et est garni de quelques pierres. L’ec|airement était fourni par une ampoule de 25 Watts ; la duree d‘éclalrement était de 8 heures par jour lde 15h à 23h}. La température était de 27°C à 30° C, Vampoule étant sur le côte. Le 8.1.85, les Viperes ont ete transférées dans un plus grand terra- rium, de dimension 50><35 X60 cm, Véclairement et la température étant les mêmes. Les animaux se sont accouplés le 8.1.85 le soir, vers 20 heures. Le 4.7.85, nalssaient onze vipéreaux [6 mâles et 5 femelles} qui ont mué immédiatement. LORTHIOIT Jacques 4 Cluai du Marché Neuf 75004 PARIS I1] Laboratoire SANDCIZ. 14 Bld Richelieu, 92500 RUEIL-MALMAISON. 38
- IVIÀLE FEMELLE DATE NDURFIITURE IVIUE NOUFIRITURE MUE 1985 14-2 1 souriceau 20-2 1 " NIUE 24-2 1 regurgite 28-2 1 souriceau 10-3 1 " 15-3 1 " 25-3 1 " IVIUE 2 petites souris 1-4 1 " 1 souriceeu 8-4 1 " 1 " 18-4 1 petite souris 1 " 23-4 1 regurgitée 1-5 1 souriceau 1 souris 8-5 1 " 1 " 20-5 1 souriceau IVIUE 1 souris NIUE 30-5 1 souris 1 " 25-6 1 petite souris 1 petite souris 28-6 1 " " 1 " " 4.7 2 petites souris 1 " " 14-7 IVIUE NIUE 16-7 1 petite souris 1 petite souris 23-7 1 " " 1 " " 7-8 1 souriceau 14-8 1 " " 1 souris 4-9 _ IVIUE 8-9 1 " " 1 petite souris 17-9 1 souris morte 1 souris morte 25-9 IVIUE 29-9 1 " " 1 " " 10-10 1 " " 1 " " 20-10 1 " " 1 " " 4-1 1 1 souris vivante 1985 8-1 CHANGEM NT DE TERFRARIUNI NIUE 20-1 2 petites souris 1 souris vivante 31-1 MUE 1-2 1 souris vivante 9-2 2 " " 1 souris vivante 17-2 1 souris vivante 1 souris vivante 27-2 1 " " 1 " " 39
6-3 AC OUPLEMENT 16-3 1 souris vivante 1 souris vivante 254 MUE 1 " " 26-4 2 souris vivantes NIUE 14-5 1 " " 1 " " 2-6 MUE 5-6 1 souris morte 1 " " 6-6 1 " " 1 1-6 'I " " 26-6 1 " " _ 1 " " 4-7 NAISSANCE 1 1 VIPEREA X [6 O' et 5 Q] 7-7 NIUE 15-8 2 souris vivantes 1 souris vivante ii grosse- 1 petite} N.|J.L.R. Nous avons appris peu de temps aprs la réception de ce manuscrit, le décès de Mr J.LORTHIOiT.l\.¤'1r LOHTHJOIT etait technicien animalier au laboratoire de Biolo- gie animale de I‘Université Pierre et Marie Curie lParis 6} (Professeur Charles HOUILLONI, où ii exerçait cette fonction avec passion et compétence. Membre de la SHF, il suivait assidûment les activités de la Section Parisienne. Le comite de lec- ture, au nom de tous les membres dela SHF. presente ses sincères condoléances à Ia famille de Mr. LOHTHl0lT, 40
COMPTE RENDU DE LA REUNION ANNUELLE DE LA D.G.H.T. La société herpétologique allemande lD.G.H.T.l avait organisé son colloque annuel du 18 au 22 septembre 1985 a NIANNHEIM, dans les locaux du Flosengarten (jardin aux roses}. Parfaitement organisée par I. PAULER, cette réunion a été suivie par 400 congressites, affluence tout à fait exceptionnelle. En plus des Etats Unis, etc., tous les pays euro- péens étaient représentés ; malheureusement, et malgré la proximité de MANNHEIN1, je me retrouvais seul représentant francais. Pourtant, le programme valait le déplacement". Parmi les nombreuses communica- tions de haut niveau, je voudrais retenir principalement les themes les mieux développés : 1. AIVIPHIBIENS :W. NIUDHACK lBer|in] e montré de magnifiques diapo- sitives de la quasi-totalité des especes et sous-espèces européennes d'Urode|es, de leur blotope et de leur reproduction en captivité ; REICHHOLF l|Vlunichl, biologie de Hyla arborée ; HAKER (Diaz}, diffi- cultés rencontrées dans Vélevage des Urodèles ; etc... 2. BOIDES : H. LEl—llVlAN|\l lLeutershausenZ· "La reproduction chez les Boïdés : réussites, problèmes, perspectives" lquelques espèces rares dont Candoiai ; G. NIATZ (Angers} "La reproduction et les facteurs de son induction chez les Bo`idés" ; etc... 3. PATHOLOGIE : |<. GABFHSCH [Mannheim) "Les maladies des repti- les" et "Chirurgle chez les reptiles" ; HAGNIANN lDüsse|dorfl a exposé le processus d’une réparation chirurgicale de la mâchoire chez un Cyciura cornuta ; etc... 4. DIVERS : H. KHATZEH [Zürich} "Les Galapagos, dernier paradis" ; FHEYHOF lFioxheim) "Maîntîen et reproduction des tortues terrestres européennes ; JOGER lBonn} très nombreuses diapositives illustrant Vherpétofaune du Sahara ; H. WILKE (Darmstadt] "Ecologie de Shini- saurus crocodiiurus" ; etc... Des tables rondes eurent lieu sur la reproduction des reptiles lanimée par H.G. HORN}, l’inventaire et la protection des amphibiens et repti|es... et une réception offerte par la municipalité au château de NIANNHEINI. Enfin, en souvenir des réunions communes, "européennes", très riches de nos deux sociétés [Angers, Toulouse, Pescasseroli, Bonn], j’ai relancé |’idée d'une organisation commune. G. MATZ 41
INFORMATIONS Réseau Triturus Un "réseau" informel regroupant les personnes et équipes intéres- sées par l'étude des Tritons européens s'est constitué a |'initiative de nos collègues britanniques à partir de 1983. Les recherches peuvent concer- ner tous les aspects des études scientifiques sur les Tritons : biochimie, cytogénétique, écologie, répartition géographiques. mais aussi biologie du developpement, histologie, anatomie. éthologie, élevage, protection, folklore, spéciation, démographie, paléontologie, etc... Une premiére liste des personnes et équipes intéressées a été diffusée en MAHS 1984 ; une deuxième liste est en cours d'é1aboration. Notons que ces lis- tes devraient également intéresser toutes les personnes travaillant aussi sur les autres genres de Salamandridés. Par ailleurs une première réunion sur le Genre Trfrurus s'est tenue en JUIN 84 à I'Université de Leicester, regroupant une trentaine de parti- cipants venus de presque toute |'Eur0pe. Organisée sous forme de "Workshop", chacun a pu discuter de facon informelle, et c'est ce type de réunion que nous souhaitons conserver à |’avenir. La SOCIÉTÉ HERPÉTOLDGIGUE DE FRANCE a accepté de parrainer la deuxième réunion Trfturus, qui se tiendra en France, du 17 au 21 Juin 1986, à AMBLETEUSE lPas-de-Calais). Les Membres de la SHF intéressés sont priés : 1 °l pour participer au reseau Tritorus, de s'adresser directement au Pro- fesseur Tim HALLIDAY - Department of Biology, the Open Univer- sity, Milton Keynes, MK7, SAA, Angleterre. 2°]· pour participer aux journées d’Ambleteuse (JUIN 1986}, de s’adres~ ser directement au Dr. Pim ARNTZEN, institut voor Taxonomische Zoologie, Universitat van Amsterdam, Plantage Middenlaan 53, 1018 Amsterdam, Pays—Bas ou à A. DE RICQLES, Laboratoire d’Anatomie comparée, Universite de Paris VII, 2 Place Jussieu, 75251 PAFIIS Cedex 05. A. DE HICGLES 42
A propos de la photothèque S.H.F. Une photothèque a été créée il y a quelques temps déja, au sein de la S.H.F. Ce fond de diapositives est destiné, d‘une part à illustrer les cours et conférences organisés par la S.H.F. notamment pendant le stage annuel, d’autre part à sous-tendre toute activité de propagande de notre société par les responsables de la S.H.F., à Fexclusion de toute utilisation lucrative. Cependant, si Vopportunité advenait de faire rentrer de l’argent dans nos caisses grâce à ces documents, cela ne serait possible qu'avec un accord écrit de |'auteur et selon des modalités à définir de gré à gré. Tout document imprimé sera obligatoirement signé. Nous cherchons, dans un premier temps, à compléter Viconographie des espèces de France métropolitaine. Les personnes possédant des documents correspondant aux espé~ ces dont la liste suit, peuvent me les faire parvenir a l‘adresse suivante sous pli recommandé, accompagnés d’une autorisation écrite de dupli- cation. Les originaux leur seront réexpédiés également en recommandé. Les frais d’expédition seront remboursés sur remise du reçu délivré par la poste. Les clichés proposés doivent présenter une bonne qualité techni- que : exposition correcte, zone de netteté suffisante lpas de flou, même artistique ll, cadrage suffisament serré léviter les images où l'on "aper— coit" vaguement l'animal...}. Vos originaux étant destinés à être dupliqués, donnez la préférence à des sujets moyennement contrastés sur des émulsions lentes. Nous recherchons actuellement des "portraits" des espèces suivan- tes et, également, des scènes de comportement de toutes espèces indi- gènes lprédation, accouplement, ponte ou parturition, éclosion, etc...l. Ne vous vexez pas si vos diapos, même bonnes, ne SONT pas rete- nues : c'est qu’e||es feraient double emploi avec celles que nous possé- dons déjà. LISTE - Euproctus montanus — Trfturus bi'asr’us — Hydrornantes ftalrcus - Dfscogiossus pictos - Pefobates fuscus - Hana arvalfs - Hana escufenta —- Hana honnoratf — Hana lessonae — Hana rbanica — Phylilodacryfus europacus —- Algyrolides :`}`tzr]*‘lgerf — Psammodromus hrlspanicus 43
— Lacerra monticofa — Lacerta hrlspanica — Lacerta rffrguena — Vrpera sp. (accouplement, parturition} — Tortues rnarines —— Emys orbicularis Merci à tous. Daniel HEUCLIN 98 Rue Vincent Bureau 94460 VALENTON Tel. 4389.78.15 Le Club Junior S.H.F. Pour tous les jeunes de moins de 1 5 ans intéressés par l’Herpétolo- gie, c'est-à-dire l'étude des Reptiles (serpents, tortues, lézarcls...l et des Amphibiens [grenouilles, crapauds, tritonsl, un Club "Juniors" vient d'être créé par la Société Herpétologique de France. Dans le cadre de ce Club seront organisés : — des sorties dans la nature pour découvrir les Reptiles et Amphibiens dans leur milieu naturel — des reunions ·le¤<posés—projections de diapositives sur différents thè- mesl — des ateliers [protection de la nature, terrariophilie, etc...l. Pour tous renseignements, s'adresser à : F. CLAR0 ou F. RIMBLOT Laboratoire des Reptiles et Amphibiens Muséum National d'Histoire Naturelle 25 rue Cuvier - 75005 PARIS Création de la Société I-Ierpétologique Espagnole La Societé Herpétologique Espagnole lAsociacion Herpetologica Espanola :Al—IEl a été fondée le 29 Juin 1985 à Madrid. Elle a pour Prési~ dent le Dr. José Antonio VALVERDE et pour secrétaire général Rosa Maria GOMEZ PRIETO. ll a été décidé la création d'une revue herpétologi que de langue espagnole : "REVISTA ESPANOLA de HEFÉPETOLOGIA" dont les premiers fascicules doivent paraître des 1986. Pour tous renseignements s'adresser au secrétaire général, Museo Nacional de Ciencas Naturales. José Gutiérrez Abascal, 2 28006 MADRID, ESPAGNE. 44
Contre la recrudescence cles vols de Reptiles Diverses espèces de Reptiles lainsi que des oiseaux} ont été déro- bées à la réserve africaine de SIGEAN, dans la nuit du 18 au 19 décem- bre 1985. Le professionnalisme avec lequel s'est effectué ce vol lchoix des espèces, nature des effractîons...]· montre à Vevidence qu'i| s'aglt de per- sonnes connaissant également les moyens d'ecou|er les animaux. Le Directeur de la Réserve nous demande donc de passer cette annonce afin d‘informer les membres de la S.H.F. pour les mettre en garde contre d'éventuelles offres. La liste des Reptiles volés comprend : 10 Eloa Arc en Ciel : EQIICFEÉES cenchrfa 1 femelle pleine ; 3 mâles adultes ; 2 jeunes de 1984, 2 jeunes de 1 985 1 Boa Constrîctor : Boa constrfctor (couleur foncée] 5 Caïmans à lunettes : Caïman crocodffus taille en 1985 : le 1er, 64,5 cm ; le 2ème, 62,5 cm ; le 3ème, 58,5 cm ; le 4ème, 55,0 cm : le 5ème, 52,5 cm. Diverses espèces d'olseaux (4 Nlainates, 3 Amazones à front bleu, 1 Perroquet à tête jaune, 1 Perruche à Collier, 1 Perruche de Patagonie, 2 Perroquet gris du Gabon} ont également disparu. Pour toutes informations, contacter |V|r. J...l. BDISAHD, Réserve Africaine de SIGEAN, BP.11, 11130 SIGEAN. TeE.68.48.2D.20. 45
LISTE DES NOUVEAUX MEMBRES Admis à la réunion du Conseil du 29 juin 1985 Mr BEALIGE Didier (30}, Mlle BERNAL Elisabeth (34}, Mr BELHAY Karim (75}, Mlle CABALER0 Maryline (30}, Mlle DALLAGO Marie-José (57}, Mr DE FABIANI Nicolas (Suisse}, Mr ESCUDIE Ivan (7 5], ELAPSO1- DEA (Suisse}, Mme GARCIA Anne-Maire (95}, Mr GARCIA Pierre (95}, Mr GIRARD Francis (44}, Mlle I-IUARD Sylvie (34}, Mr MONTFORD ThierrV (94}, Mr PEHREIN Christian (44}, Mr PINSTON Hugues (21}, Mr SALVIDIO Sebastiano (34}, Sr SAIVIOHA Carlos Cesar (Brésil}, Mr ZIMBERLIN Gérard (83}. Admis à la réunion du Conseil du 5 octobre 1985 Sra ACUNA JUNCA Flora (Brésil}, Mr BOUCHEREAU Jean-Luc (Algérie}, Mr BROGARD Jacques (30}, Mr BUONOCORE François (21}, Mr CARON Jean—Marc (24}, Mr CAZIER Philippe (78}, Mr FRETEY Thierry (53}. Mr PAHMANTIEH Maurice (97}, Hern STHAUB Jürg Oliver (Suisse}, Mr VERMEULEN Emeric (59}. 46
ANNONCES • La Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature lF.R.A.P.N.A.}, section Isère, vient d'édîter un nouveau montage audio—visueI "Docteur Toutou, Crapaud accoucheur" Ce montagne comprend : 79 diapositives, 1 cessette, le texte écrit, le numéro de la HULOTTE spécial sur le Craoaud accoucheur, une ple- quette de détermination. Pour tous renseignements, écrire à : FRAPNA, Service Diffusion, 4 rue Hector Berlioz, 38000 GRENOBLE. Te|.76.42.64.08. • Mr Edmond GAVEAU, rue Guy Nloquet, Bat. B512, 93150 LE- BLAl\lC—|V|ESl\l|L, échangerait un Naya melanofeuca ltaille 1m50l con- tre un Naja kaouthfe mâle ou femelle, juvénile de préférence. STAGE ITINITIATION A UHERPÉTDLOGIE du 30 juin au 5 juillet 1986 Le stage aura lieu au Laboratoire du CNRS - CEBAS IChi2é—0eux Sèvres] Pour tous renseignements, écrire à : Mr. Guy NAULLEAU CNRS—CEBAS VILLIERS en BOIS 79360 BEAUVOIR sur NIORT 47
COLLOQUE ITHERPÉTOLOGIE ANGERS, 26 au 28 juin 1936 Vous n’ignorez pas que notre société a été créée lors cl'uné assemblee constitutive qui eut lieu en 1971 à ANGERS. Pour son 15ème anniversaire, nous allons _ nous retrouver dans cette ville, du `. 26 au 28 juin 1 986 Pour le programme scientifi- ._` que, j'ai choisi trois thèmes : --4-'··—= se — systématique, répartition, pro- -F/_,,..c tection des espèces de la faune ·/'_ française — reproduction, notamment en ‘ captivité / ê — pathologie. 4 Des communications libres trouve- g` *‘ ront également leur place durant ces journées. comme il sera possi- hl bie d'exposer des posters. Enfin, une exposition philatéli- que sur le theme 'Amphibiens et Fieptiles" lrnais aussi "l\Iature"l sera organisée en collaboration avec le Société philathélique de l’Anjou [gui me prétra son matériel}. Prière de me consulter directement pour les instructions et la réservation des cadres. il me faudrait connaitre au plus vite le nombre de chambres à réser- ver et ie titre des communications. Le programme définitif sera envoyé aux seuls membres inscrits. G. MÀTZ · ' U ir-_` Secrétaire Général Honoraire ` A Laboratoire de Biologie animale L À Université d’Angers â' 2 Boulevard Lavoisier __ ` 0 49045 ANGERS Cedex lFBANCEl ç' iii · Tel.4'|.48.32.24 Ã; i "` ‘° ' ··;;~î·‘ x .· `LÃTHHA 48
Criquets - Cétoines - Vers à soie - Phasmes Blattes exotiques — Tribolions - Vers de farine - Drosophiles - Dermestes - Grillons Sauterelles - Enchytrées - Vers de terre Noctuelles - Teignes de ruche.. . etc. . . et des Insectes dans i'aIcool pour T.P. 0 • L/7..5 GG-ÉéZ'ëLl.l./T2. Documentation - Références - Tarif gratuit Domaine de Grand-Clos /;,.·;· B. P. n° 1 - CHATONNAY ` 38440 St-JEAN-DE-BOUHNAY __,:;iZ:;jL·" Tel. [I4] 58 34 Ill Producteur n"38 455 453 Le rédaction n*est pas responsable des textes et illustrations, publiés qui enga— gent ia seule responsabilité des auteurs. Les indications de tous ordres, données dans les pages rédactionnelles, sont sans but publicitaire et sans engagement. La reproduction, de quelque manière que Ce Soit, même partielle des textes. des- sins et photographies publiées dans le Bulletin de le Societé Herpetologique de France est interdite sans |'accord écrit du directeur de la publication. La S.H.F. se réserve la reproduction et le traduction ainsi que tous les droits y afférent, pour ie monde entier. Sauf accord préalable, les documents reçus ne sont pas retournés. ENVOI DES MANUSCRITS à : IVI. Roland VERNET Laboratoire de Zoologie. Ecole Normale Supérieure 46 rue d’U|m. 75230 PARIS Cedex 05