Bulletin SHF XXXX 37
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s©c¤ÉTÉ l-¤E¤=zPÉT©L©@¤0uE
DEFRANCE
1*** TFIIMESTRE 198E
É'  *|’ ,à;L m° 37
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BULLETIN DE LA
SOCIETE HERPETOLOGIOUE
DE FRANCE
1er trimestre 1986 - n° 37
SOMMAIRE
• Note sur la coexistence tféspéces sympatriques de Triton du
genre Trfturus
J.W. AFINTZEN ...................................... 1
• Le marquage des tortues d'eau douce : application à la Cistudé
d'Eur0p¤ Em;/S orbicularis (Hepï,€·’fa, Chelonfü
J. SERVAN, J.P. BARON, V. BELS, Fl. BOUR, M. LANCON et G. RENON 9
• Reproduction de Tarentola maurftanfca (Squamata, Gekkonfdae }
en captivité
V. LEVRAT—CALV|AC .................................. 18
• Observations sur la répartition des principaux Ophidiens de
Francev
FL DORE ..............,............................ 22
• Résumés de thèses .................................. 29
• Analyse d'ouvrage ................................... 36
• Notes, informations .................................. 38

BUNTENTS
• On syntopy in svmpetric species of newts lgenus Trfturus}
J.W. AHNTZEN ................,..................... 1
• Merking methods for fresh-water Turtles. Application to the
European pond Tortoise, Emys orbfcufarfs (Reptile, Chelonfü
J. SEHVAN, J.P. BARON, V. BELS, H. BOUR, M. LANCON et G. RENON 9
• Tarenrola maurftan:'ca (Squemata, Gekkcmfdae} broeding in capti-
vity
V. LEVFKAT-CALVIAC ..............,................... 18
• Observations on range of the main species of Ophfdrla in France
Fi. DORE .....,..,..........................,.....,. 22
• Thesis analysis ..,.........,................,..,.... 29
• Book review ........................,.............. 36
• Notes, informations .............................,.... 38

Bull. Soc, l-lerp. Fr,. H986} 37 : 1-B
D'ESPÈCES SYMPATRIOUES DE TRITONS
DU GENRE Trfturus ill
DBT
Jan Willem AHNTZEN
Résumé — Deux couples d'espéces svmpatrlques de Tritons étroitement apparentés. Trim-
rtrs hefveticus - I vuigeris d’une part, I crfstetus - I marmoratus d'eutre oert, s'hybrident
à l'étet naturel. Le premier de ces couples se caractérise par une svntopie élevée et un faible
taux d’hvbridation. Le second de ces couples e'hvbride plus fréquemment. mais est rarement
svntopique. Ces observations impliquent l'existence de mécanismes éthologiques ou écologi-
ques, selon le ces, event pour eftet de renforcer l*isolement reproductif et d'éviter l'hvbrida-
tion. Une exception à |'iso|ement ecologique habituel de T. crisrartrs — TT rnarmoratus est
décrite,
Mots clés : Triturus, svrnpatrie. svntopie. hybridation. répartition,
Abstract — Two couples of closely related, svrnpatric newt specleâ. Trittrrus hefvetfcüs
-T vuigaris and T, cristatus - I marmoratus hvbridize in nature, The first couple is characte-
rized by e high level of syntopy and a low degree of hvbridization ; the Iatter Couple hvbridizes
more frequentlv but seldom can be found svntopicallv. These observations mev implv the
existence of ethological. respectivelv ecologioal mechanisms that enhance reproductive iso-
lation and prevent hyhriclizetion. An exception to the general ecological isolation in K Crista-
tus - I marmoratus is described,
Key words : Triturus, svmpetrv, syntopy. hvbriclizetîon, distribution.
I. INTRODUCTION
Les neuf especes du genre paléarctique Trfturus (Caudara, Salaman-
c.·‘n'o‘ae} ITHOFIN. 1968} ont pour caractéristique remarquable de se par-
IGQBF TFÉC|U8I1'H'|'IBDI Ul"lE.‘ ITIÉFTIB ITIBTB |3El"tCl6\l"l1i la SEIlSOfI de f€[JFOdUC`lZlO|'| BI
la periode de développement. Elles vivent donc souvent en syntopie
lSZYl\¤1UHA, 1974 ; FELDIVIANN, 'I98`ll. Les Trltons sont connus aussi
Dour leur facilité à s'hybrider, tant en laboratoire KWOLTEHSTORFF,
1925} que dans la nature. Comme beaucoup d'hybrides F1 ont une viabi-
lité amcindrie, leurs portées sont généralement désavantagées par rap-
DOIT à celles de leurs parents. Uhybridation est un phénomène commun
chez Triturus et les individus paraissent combiner un degré élevé de
svntopie avec un fort potentiel d’hybridation. Comme la syntopie accroît
les possibilités d'hybridation, la question se pose de savoir comment,
chez Triturus, les effets nuisibles de cette association sont évités.
l1] Communication présentée aux Rencontres Herpétologiques d’0rIéansl26-30juin1985}.
`l

Trois couples de Tritons s'hybridant à |'état naturel sont connus :
T Vulgaris et T. montandonf qui s‘hybrident dans les Carpathes IPECIO
et HAFINSKI, 1 985}. T crfstatus et T. marmoratus qui s'hybrident dans
l'aire de syrnpatrie des régions du centre de la France (A. ZUEDEHWIJK,
en préparation}. T. hefvetfcus et T vui‘gan's qui s'hybrident en Angleterre
IGRIFFITHS et ar'., 1986}. La présente étude est centrée sur Vécologie et
la distribution de T heilvenicus et T vuigaris, d’une part, T crisratus et
T marmorafus, d'autre part, plus particulièrement sur les relations entre
cohabitation et hybridation.
u. RÉGIONS Érunnëss ET MÉ11-tones
Le département du Pas-de-Calais, au nord-ouest de la France, est
situé au centre de |'aire continentale de la zone de chevauchement de T
hefvetfcus et T Vulgaris lfig.1a}. Une superficie de 170 km: environ a
été exploree, immédiatement au sud et au sud—est du Cap Gris-Nez.
Uherpétofaune de cette aire a été analysée par des étudiants de I'Univer-
sité d'Arnsterdam. Depuis 1974, pius de 18.000 observations sur la
répartition des adultes de T helvetfcus et de T. vufgarfs ont été enregis-
trées.
Le département de la Mayenne, à |'ouest de la France, se trouve au
centre de !'aire de chevauchement de T. crfstatus et de T marmoratus
[fig. 1 b}. L'inventaire de tout le département a été effectué à deux repri-
ses lVALLEE, 1959 ; SCHOORL et ZUIDEHWIJK, 1981}. Une superficie
de 160 km2 environ, au centre de la Mayenne, a été étudiée de façon
détailiée par Vauteur de la présente note. Depuis 1981, plus de 10.500
observations sur les oeufs, les larves et ies adultes de T, crfstatus et de
T marrnoratus ont été enregistrées.
Les Tritons adultes ont été identifiés par les méthodes classiques
[THCJHN, 1968 ; VEITH et DORE, 198 5}. Les oeufs et les larves ont été
déterminés par des methodes électrophorétiques iJ.W. ARNTZEN, résul-
tats non publiés}. Les données sur Vhybridation proviennent de la littéra-
ture et d'observations personnelles encore non pubiiées. Un total de
1 9 focus présomptifs de T cnistatus et de T. marmoratus de Mayenne et
de T hei‘vetr'cus du Pas-de—Ca|ais a été étudié par RAFINSKI et ARNTZEN
(1986}. Pour compléter le tableau de la différenciation génétique chez
les espèces de Tritons prises en considération dans notre travail, ies
mêmes 19 protéines ont été étudiés chez 40 T. vufganûs d'Amb|eteuse
(Pas-de-Calais} à |'aide des memes techniques electrophorétiques.
III. RÉSULTATS
Les indices de syntopie de T. hefvetfcus et T vuigarfs figurent dans
le tableau 1. Dans 46 des 110 mares étudiées iii-2%}, |’une des deux
espèces constitue plus cle 90% de la population. La plupart du temps,
cette espece est T. hefveticus, la plus abondante dans le Pas—de—Caiais.
T vulgaris prédomine dans les dunes et le long des côtes lfig.2l. T. hell-
veticus est abondante à la fois le long des côtes et à Vintérieur du dépar-
tement. T. heiveticus est presque absent dans les dunes, alors que
T vulgarrs est rare dans les mares de Vintérieur.
2

"U “!
É Triturus v, vulgaris    Triturus ccristatus  
É TTHUTLIS helveiicus       É T|'i'(|_||'|,|S marmgrgfug Q w `I \
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Figure 1
A. Distribution approximative de Trffurus vufgarfs vulgarfs (hachuréi
et T heiveücus (ombre} dans l’Europe de Vouest continentale,
montrant |'aire de chevauchement des deux espèces id'après
THDHN, 1968]. En noir : le département du Pas-de-Calais.
B. Distribution approximative de Triturus crisrarus crfstarus
(hachurél ét T. marmoratus iornbrél dans |’Europe de Vouest con-
tinentale, montrant |’aire de chevauchement des deux espèces
(d'après THORN, 1968}. En noir : le département de Ia Mayenne.
Dans la Mayenne, 53 des 60 mares étudiées (88%} sont peuplées
exclusivement ou de façon prédominante par T crisrarus (21 +
5 mares} ou par T. rnarmorarus (25 + 2 mares} (tab.'l}. Les aires typi-
ques de T. marmoratus sont vallonées et boisées tandis que T crfsrarus
vit en plaine et en milieu ouvert lSC|—l00FiL et ZUIDEHWIJK, 1981}. Au
centre de la Mayenne, les deux espèces se partagent plus fréquemment
une même mare : dans cette zone, 40 des 95 mares étudiées (42%}
sont peuplées de facon prédominante par l'une des deux espèces. Le
plus souvent T crisrarus, l'espece la plus abondante, est |'espèce prédo-
minante.
Le couple T helvericus - T. vulgarfs est génétiquement et morpholo-
giquemént différencié. L'indice de distance génétique de Nei (D} calculé a
partir des fréquences alléliques, a une valeur égale à 0.83 pour le couple
T he.(vetr`cus - T vulgaris. Chez T vuigarrls du Pas-de-Calais, les alléles
étudiés ont été trouvés aux focus Suivants: Albi, Ckb, Gprb(.05},
Gpr"`l.95}, Gdha, Gcr—1°(.96}, Got- @(.04} G¤r—2'°, fcd-—2b,
Ldh—1a, Ldh—2d, Lepi-‘ Mdh—r"(.O1},Mdh—1il.70}, Mdh-—r"(.15},
Mo‘h— i'X(.14i, Mdh-2ib, Meb(.O5}, Medi.95}, Mprc, Pep—2d(.78},
3

T hefverfcus — I vufgaris I crfsfaws — I mermoretus
Pas de Calais * Mayenne + lb} Mayenne * [cl
(région du Cap Gris-Nez} (zone centrale)
Composition  choorl et
spécifique Vallée  uiderwijk
 ela mare (al (1959) (1981I
O à 10% 11 mares 25 mares 2 meres 11 mares
1 1 à 20 1 1 13
21 à 30 5 5
31 à 40 3 2 4
41 à 50 5 1 3
51 à 60 10 1 4
61 à 70 1 1 1 S
71 à 80 19 1 7
81 à 90 10 11
91 à 100 35 21 5 29
nombre
total de 53 T
mares etu-
diées
+ données de la littérature
* présente étude
Tableau 1
Indice de syntopie de Triturus helvetfcus G FT Vulgaris dans le Pas-
de-Calsis et de T. crrsratus et T marmoratus dans la Mayenne. Don-
nées en nombre de mares pour 10 classes de composition spécifi—
ques.
la} Composition spécifique de la mare exprimée par le pourcentage
de T heivericus (dept. du Pas de Calais} ou parle pourcentage de
T. cristatus (departement dela Mayenne] par rapport à la popula-
tion totale iles mares contenant moins de 10 individus adultes
sont exclues}.
lb} les hybrides sont comptes pour moitié avec T. cnlsrarus et pour
moitié avec T. marmorarus
(cl hybrides exclus.
Pep—2fl.23}, Pgm— i'l.44l, Pgm—1'gl.56}. Pgm—2bl·8Bl,
Pgm—2°(.13l, Pgd°l.58}, Pgçl°‘(.36}, Pgo'Vl.06l et Trfe. La nomenc|a—
ture retenue est celle de FIAFINSKI et AHNTZEN [1986]. Saut indication
contraire. Ia fréquence des électromorphes est de 1.0. Trois électromor-
phes, Mdh— 1*, Pgo"‘ et Pgdy n’ont pas encore fait l'objet de description
chez Trirurus lcf. FIAFINSKI et AHNTZEN, 19861.
4

L'hybridation naturelle de T. helvetfcus et I vufgaris a été décrite en
Allemagne (FELDMANN, 1981 : 61]. Cependant, la preuve de la vérita-
ble nature des hybrides présumés n’a jamais été établie, à une exception
près. La démonstration de Vaspect intermédiaire dela morphologie et du
caryotype chez des hybrides présumés d'Angleterre a été récemment
apportée par GHIFFITHS et al'. (1986).
T. crfstatus et 7É marmoratus s’hybrident fréquemment dans la
nature. Les hybrides adultes, au phénotype distinct de celui des espèces
parentales, constituent 4,2% du total des captures dans le département
de la Mayenne lcf. VALLEE, 1959 : tabîeau 2 et SCHOORL et ZUIDER-
WIJK, 1981 : tableau 1l. Les électrophorégrarnmes montrent que la plu-
part des hybrides identifiés comme tels phénetiquement sont des hvbri—
des de première génération lJ.W. ARNTZEN, données non publiées].
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Figure 2
Résultats des échantillonnages de Trirurus herveticus et TC vufgarrls
dans la région du Cap Gris—|\|ez (département du Pas-de—Caîaisl. Cer-
cles clairs : mares à 75% de ïîhefverfcus ; cercles pleins : mares à
75% de T.vufgar.is ; cercles demi-sombres : mares où ni 7Éhelvet.i—
ous, ni TT vulgarfs ne dépassent 75% du peuplement de Tritons. Les
grands cercles correspondent à 5_ mares très proches les unes des
autres. En ombre : zones de dunes.
5

IV. DISCUSSION
Les couples `K hefvetfcus - TÃ vufgarfs et T. crfstarus - I marmora-
tus ont des distributions comparables. Les deux couples ont une aire de
sympatrie étendue dont le centre est situé en France lfig.1]. Mais en
analysant de façon plus détaillée la distribution des Tritons, des différen-
ces très nettes sont mises en lumière. En bien des régions, les distribu-
tions de T crfstaîus et ÉC marmorarus apparaissent parapatriques, conti-
guës plutôt qu’imbriquées (A. ZUIDERWIJK. en préparation}. ce que met
clairement en évidence l'indice de syntopie dans la Mayenne itab.1l, pré-
senté comme le type I de distribution dans la figure 3a. En revanche,
1'É hefveücus et T. vufgarfs cohabitent très souvent : ces Tritons ont une
véritable répartition sympatrique dans le Pas—de—Caiais itab.1, fig.2l et
ailleurs lFELDlVlAN|\l, 1981). Ce type de distribution est présenté dans la
fig.3a comme le type ll.
D'après les données de la littérature, il est clair que les deux espèces
de chacun des deux couples s'hybrident, bien que des résultats complé-
mentaires soient nécessaires pour évaluer Vextensîon de cette hybrida-
tion, en particulier pour 7É hefvetfcus et T, vurgarfs. De ce manque de
donnees sur Vhybridation de ces deux espèces par ailieurs bien étudiées,
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0 50 100 0 50 100
composition spécifique
Figure 3
Représentation schématique des indices de syntopîe (al et d'|'1ybri-
dation (bl de T. hefvetfcus et T. vtrlgarfs iTh\rl d'une part, de T. cris-
tarus et iî marmoratus lîcml d'autre parti. Sur l'axe des abscisses,
les chiffres 0 et 100 représentent respectivement les mares mono-
spécifiques ial lc'est-à-dire ies mares où seule Vune des especes du
couple est présente} et les Tritons génétiquement purs lbl ; le chiffre
50 indique respectivement les mares où les populations des couples
espèces sont équivalents fa] et où se rencontrent des hybrides de
première génération lb].
6

on peut déduire sans grand risque que leurs hybrides sont très rares,
beaucoup plus rares que les hybrides I crfsratus >< T. marmorafus. La
différence des taux d'hybrïdation est frappante, les deux couples ayant
des distances génétiques tout à fait comparables :
DI helvericus — T. vulgarrls _ 0'83 ld Supra}
D , = 0.86 IHAFINSKI et AHNTZEN,
ii crrsrartrs - T marmoratus 1986]
Pour ces couples, le taux d’hybridation parait étre inversement pro-
portionnel au degré de syntopie lfig.3l. Un degré élevé de syntopie coïn-
cide avec un faible taux d’hybridation chez T. hei'vetr`cus - T. vuigarrs,
alors que chez TT crfstatus - T. marmoratus un faible degré de syntopie
co`incide avec un taux reiativement élevé d'hybridation. Apparement, la
syntopie n'augmente pas efficacement Vhybridation chez T he.·‘verr'ct.··s -
T vuigarfs, en raison vraisemblablement d'un mécanisme comportemen-
tal. L'iso|ement reproductif presque complet de ces deux especes est dû
à certaines incompatibilités dans le comportement reproducteur ll—lALL|-
DAY, 1975, 1977 ; WAIVIBREUSE et BELS, 198-fil. Uhypothese selon
laquelle ce mécanisme d’isolement éthologique évite les effets nuisibles
de |'hybridation peut être envisagée.
Chez T. crfstatus et T. marmoratus, Vhybridation est réduite en rai-
son des préférences écologiques très différenciées de ces deux espèces.
Dans certaines parties de l'aire de sympatrie. |’isolement écologique est
cependant moins absolu. Au centre de la Mayenne, ce couple a un indice
de syntopie de type Il plutôt que de type I ltab.1, fig.3l. Dans cette
région particulière, les espèces se partagent plus souvent les mares, et
Vhybridation est plus fréquente. SCHOOHL et ZUIDERWIJK [1981} ont
capturé 35 hybrides dans cette petite zone centrale de la Mayenne sur
un total de 44 captures dans tout le département. A la différence du cou-
ple Ti helvetfcus - T. vur'garr`s, Vhybrldation du couple T. crfstatus
—T. marmorarus est augmentée par |’existence d'une syntopîe. Sans
doute |‘iso|ement éthologique de ces deux espèces est, s'il existe, moins
développé que dans le cas du couple T. helvaticus - T vuigarfs. La struc-
ture de la zone d'hylJridation I crfstatus - T. marmoratus dans la partie
centrale dela Mayenne constitue une intéressante exception à la règle de
|’iso|ement reproductif et mérite une étude ultérieure.
Remerciements
Je remercie tout particulièrement Nl. le Dr D. HILLENIUS qui m'a per-
mis d'uti|iser des observations non publiées sur la répartition des Tritons
dans le département du Pas-de-Calais, collectées par les étudiants de
l’Université d'Amsterdam et Nl. le Dr Nl. GOYFFON pour la traduction du
texte en francais.
7

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für Natur- und l-leimatkunde zu Magdeburg. Abh. Ber. Mus. Magdeburg,
4 2 231-310 (155-234}.
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8

Bull. Soc, Herp. Fr., l1986l B? : 9-'I T
LE NIAROUAGE DES TORTUES D'EAU DOUCE :
APPLICATION A LA CISTUDE D'EUROPE
Em ys orbfcu/arr's (Reptifia, Chelem:} lil
par
Jean SERVAN, Jean—Pierre BARON, Vincent BELS, Roger BOUR,
Maurice LANCON et Guy RENON
Résumé — La reconnaissance individuelle, souvent indispensable dans les études sur le ter-
rain, repose sur un marquage aussi satisfaisant que possib1e.Dlfférentes methodes, dont plu-
sieurs originales, sont exposées et critiquées pour les Tortues d'eau douce, en particulier pour
Emys orbfcufaris,
Mots clés : reconnaissance individuelle, marquage, Tortue d'eau douce, Emys orbicufaris,
Abstract- ln field studies, the recognition of individuals requires a good method of marklng.
Several methods are described and discussed for fresh—vvater turtles. speciallv for Emys orbi-
cufaris.
Keï words : field studies, method of marking, fresh Water turtles, Emys orbicufarfs.
I. INTRODUCTION
Le marquage des animaux entre dans de nombreuses recherches sur
le terrain, écologiques et éthologiques. Par exemple, les estimations
numériques des populations se font le plus souvent par échantillonnage
avec capture—recapture des individus (méthode de Peterson ou Lincoln
Index, méthode de Schnabe|,...l
Les méthodes de marquage analysées ici sont soit bien connues, soit
originales. Elles concernent les Tortues d'eau douce, mais des méthodes
utilisées pour les Tortues terrestres sont également décrites car directe—
ment applicables aux Tortues d'eau douce.
Nous discutons des avantages et des inconvénients de chacune de
ces méthodes au regard des types de recherche envisagés.
II. LES SYSTÈMES DE MARQUAGE
A. Encoches sur les écailles
Des encoches sur écailles marginales de la dossière et sur les écailles
du plastron sont facilement réalisables chez de nombreuses espèces de
i‘l I Communication présentée aux Rencontres Herpétologiques d'0rléans l26—30 juin 1 SBS}.
9

Tortues d'eau douce et la majorité des herpétologistes utilisent cette
méthode. Une méthode proche consiste à pratiquer des trous dans ces
mêmes écailles [ROSE et JUDD, 1982 ; BARON et FIENON, présente
étudel. La reconnaissance individuelle est possible en codifiant les enco-
ches. Plusieurs systèmes de numérotation existent :
1. Numérotation de CAGLE
La numérotation de CAGLE (1939I est le système le plus utilisé par
les herpétologues américains ISTICKEL, 1950 ; LEGLEH, 1969 ; MOLL
et LEGLER, 1971 ;EFiNST, 1971 ; THOHNHILL, 1982 ; Mac CULLOCH
et SECOY, 1983}. Sur les 12 écailles marginales de chaque côté de la
dossière, des encoches peuvent être faites sur les trois premières lI\·"|1 à
M3} et les cinq dernières [M8 à |\··112]· U i, les écailles IVI4 à NI7 étant diffi-
ciles à utiliser du fait de la présence du pont osseux reliant la dossière au
plastron. Pour les 16 écailles utilisables, le nombre d'individLIs identifiés
est indiqué au tableau I. CAGLE [1939] signale que le nombre de combi-
naisons peut être augmenté en cochant une ou plusieurs écailes du plas-
tron, ce qui ne doit pas arriver souvent puisqu’avec les marginales seules
il est possible de marquer plus de 50 000 Tortues.
Nombre
d'encoches 1 2 3 4
Auteurs
CAGLE,1939* 16 136 696 2 516 6 88414 892
SHEALEY, 1976* * 9 99 399 - - —
PEREZ, COLLADO et
HAMON‘197Q,,,, 9 99 599 999 5 999 9 999
STUBBS et ai., 1984** 9 99 499 1 199 1 399 1 499
SERVAN, BARON et
RENON, 20 210 1 350 6195 21699 60 459
* Le nombre d'individus marqués est calculé suivant la formule
IM = nl , où INI = nombre d'indîvîdus marqués, n = nombre total
in-ni! nl
d‘écai|les utiiisables, p = nombre d'encoches réalisées
*1 Ne sont comptées pour une encoche que les unités, bien qu'i| existe un nom-
bre élevé d'individus marqués par une seule encoche (par exemple individus
N° 10, 20 ,... I,
Tableau I : Marquage par encoche. Nombre d'individus marqués par les
différents systèmes de numérotation
l1l Pour plus de facilité, la supra-caudals divisée est dénommée N112
10

Les encoches sont toujours nettement distinctes huit ans après
selon CAGLE (1950} et 10 è 15 ans selon PLUMMEH l`l979l.
2. Numérotation de SHEALEY
SHEALEY l1 976] fait des encoches dela première a la dixième mar-
ginale de Grapremys pulchra selon le code présenté en figure 1. Le nom-
bre maximal d'individus identifiables est de 399 ltebleau I}.
3. Numérotation de PEREZ, COLLADO et RAM0 (1979}
Leur numérotation utilise deux encoches par écaille marginale lfig.1]
de Mauremys feprosa. Le nombre maximal de Tortues identifiées est de
9 999 ltableau I}.
4. Numérotation de STUBBS et al. [1984}
Cette numérotation est dérivée de celle de BUHY et LUCKENEIACH
(1977}. Ils peuvent identifier [fîg.1 l jusqu'à 1 499 individus [tableau I} ;
ce nombre pouvant être augmenté en utilisant les supra-caudales.
5. Numérotation pour Emys orbfcularis
SEHVAN [présente étude] utilise une numérotation proche de celle
de CAGLE en réalisant des encoches sur les écailles M1 à M4 et M7 à
M12. BARON et RENON [présente étudelpratiquent des trous sur les
mêmes écailles. Le nombre de Cistudes identifiées est indiqué au tableau
I. Les écailles du plastron sont utilisées pour distinguer des populations
proches.
B. Marques et bagues
Les marques et bagues arrivent en deuxième position quant à leur
fréquence d’uti|isation par les herpétologistes travaillant sur les Tortues
d'eau douce.
1 . Marques plastiques
POUGH (1970} met des marques plastiques dans les écailles margi-
nales après avoir fait un trou. FFIOESE et BUFIGHARDT (1975}, MAJOR
(1975} reprennent cette technique en codifiant les écailles utilisées
lfigfl}.
2. Marques en métal
LONCKE et OBBARD 11977} repris par OBBAFID et BHOOKS (1981}
posent sur Chelydra serpentrha des marques en aluminium de
4,2 x 1,6 cm trouées aux extrémités. Elles sont fixées par un fil métalli-
que passant à travers les écailles postérieures. Les chiffres et les lettres
sont lisibles à 25 m aux jumelles et a 40 m avec un telescope. Des mar-
ques en titane sont utilisées par GRUBB (1971] sur les Tortues géantes
d'A|dabra.
3. Bagues et bandes colorées
FITCH et PLUMMEH [197 5} fixent des bandes colorées ou des
bagues métalliques aux membres de Trionyx mutfcus.
1 1

Figure 1 : Exemples de schéma de marquage sur les écailles marginales
de la dossière de Tortue.
¥BTE2]cil1'I|2]:|ÉîgL!S
IU (Ol} 200 I w  
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X/il r : i\\\\ _
9B?h|îL32llI);'îD5'f;î
Numérotation de Numérotation de PEREZ, COLLADO
SHEALEY (1976} et HAIVIO (1979}
10 1
2 -
au _
=· 2
E0 J
ao g
ââ E
FC ; 90 9
;0 ata
:6 m ; E à mu 100 :cc
Numérotation de MAJOR (1976} Numérotation de STUBBS et ai'.
(1984}
C. Brûlaga
WEAHY (1969] réalise un brûlage avec un aiguille chauffée électri-
quement. CLARK (1971} marque au fer rouge le plastron de Pseudemys
scripts elegans, et GIBBONS et COOKER (1 977} brûlent les écailles mar-
ginales de Chrysemys florfdana. LANCON (présente étude} trace une
marque sur le plastron d’Emy.s orbr'cul'aris en complément des encoches.
D. Pointure et vernis
Les numéros peints par TINKLE (1958}, GIBBONS et FRANCEN
(1970) et par MOL et LEGLEH (1971] restent lisibles entre un et deux
mois. Les marques faites à la peinture par SERVAN (présente étude} sur
la Cistude sont restées discernables pendant une quinzaine de (ours, puis
soit une partie de la peinture a disparu soit une partie des symboles a été
recouverte cle boue ou de vase.
12

E. Ballons
PLUNIIVIER et SHIFIEH (1975} repèrent les Tortues grâce à des bal-
lons flottants reliés aux animaux par une ficelle.
F. Piqusts
DAVIS et SARTOR (197 5}, après avoir troué la nuchaîe, coilent sur
les Tortues une baguette de bois d'un diamètre de 1i‘8 inch (3,2 mml et
longue de 50 crn. peinte à Vextrémité de différentes couleurs.
G. Radio-tracking
La durée des émissions peut varier de 15 jours à plus de 10 mois
lSCl—lALlBEFl, 1981] selon la puissance des piles, la portée et la fré-
quence des impulsions. En France, dans la gamme des longueurs d'ondes
autorisées, il est possible d'quiper simultanément 10 Tortues émettant
sur des longueurs d'ondes différentes.
H. Radio-activité
Utilisée par BENNETT, GIBBONS et FRANSON (1970}, la mesure de
la radio-activité est fonction de la durée de la demi-vie de l'élément radio-
actif lde quelques jours à plusieurs années}.
I. Amputation des phalanges
Pour les trés jeunes individus, CAGLE (1950} signale que les enco~
ches profondes peuvent provoquer ultérieurement des déformations
importantes de la carapace, voire la mort de l'anima|. Ce même auteur
propose de sectionner les derniéres phalanges, Vamputation étant défini-
tive lil n'y a pas de régénération possiblel. Un codage des amputations
aux pattes avant (5 phalanges possibles} et aux pattes arrières (4 pha-
langes possibiesl permet une reconnaissance individuelle. BARON et
FIENON (présente étudel pratiquent Vamputation d'une phalange en com-
plément des encoches.
III. DISCUSSION
Les systèmes de marquage dont les caractéristiques sont exposées
au tableau Il peuvent ètre regroupées en trois ensembles :
— marquage à long terme, recapture nécessaire : cet ensemble
comprend les encoches. les trous, le brûlage et Vamputation des phalan-
ges. Ces techniques permettent une reconnaissance individuelle sur plu-
sieurs années. Elles apportent relativement peu de gêne aux animaux, à
|'e>cception de l’amputation qui apporte une gêne définitive et importante
(surtout quand plusieurs phalanges sont amputéesl et qui traumatise
assez fortement les animaux, de sorte que cette période est déconseillée
13

puisqu'il existe d'autfes méthodes ne présentant pas ces inconvénients
lencoches, trousl ;
-— marquage à court ou moyen terme, observation hors de l'eau : il
s'agit des marques et bagues qui gênent peu les Tortues et présentent
l'avantage d’îdentifier les animaux à distance. Un inconvénient est la
perte possible des bagues, bien que LONCKE et OBBARD [1977} rfaient
constaté aucune perte sur trois années d’études. On peut également
ajouter à cet ensemble la technique de peinture et vernis qui se distingue
des précédentes par une durée de reconnaissance plus courte lun à deux
mois} ;
critère Facilité au pendent Risque de Duree de Recon- cnntlitinn cu t
du marquage delinitiire Fexpe. perte la marque naissante de lecture relatif
technique marquage riente de luin ultérieure
Eneuehe + 1 — — 1 > 'lûan  - renaplure -
Trntr + 1 — — 1 plusieurs — renaplure —
annees
Brûlage + + ? T 1 ? ? reeapture —
qu émer-
qnnce
Amputazinn 1 + + ? - definitive — recapiure —
phalange
Marque plastique 1 1 - -· + `> 3 en  ? reeapture 1
qu Émer-
gente
Marque metellique + 1 - — + plusieurs + émerqeni:  1
annees
Baquehande animée + 1 ? , 1 ‘! + emergenc  1
Peinturevemis + — - '? + (L5 à + émergent  -
quelques
mnis
Ballon ilnttantpiquet 1 1 ? + + '? iaihle + dans la —
inurnâe
Fladiu—tra¤lrinq 1 + ? 'E 1 (L5 à + aucune +
quelques
mais
Radleeciivité + 1 + ? — variable + aucune +
1 : variable selûn les individus, les npâraieurs uu le matériau utilisé
?: inennnu
Tableau II : Caractéristiques des systèmes de marquage
’I 4

- marquage à court ou moyen terme, reconnaissance permanente 2
cet ensemble comprend les ballons flottants, les piquets, Ie radio-
tracking et la radio-activité. Ces techniques présentent |'avantage de
permettre une localisation permanente des animaux (même de nuit pour
le radio-tracking et la radio-activité}. Par contre la gêne est évidente pour
les ballons et les piquets, ce qui risque de fausser certains résultats
(déplacements par exemple}. La radio-activité et le radio-tracking fournis-
sent cles renseignements supplémentaires (mesure du métabolisme de
Vélément radio-actif, température interne ou rythme cardiaque pour cer-
tains émetteurs de radio—tracl<ingl. La gêne (poids supplémentairel
apportée par le radio-tracking semble faible puisque OBBAHD et BROOKS
(1981} ont trouvé un territoire plus grand pour les animaux portant un
emetteur que pour les animaux capturés au piège ou à la main (marqués
par des encochesl. ll semble donc, dans ce dernier ensemble, que le
radio-tracking soit particulierement recommandé.
Remerciements
Nous remercions toutes les personnes qui nous ont aides pour cet
article et en particulier Nlrs DUMONT et LESCUHE.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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THOFINHILL G.NI. (1982) - Comparative reproduction of the turtle Chrysemys
scripts eiegans, in heated and natural lakes. J, Harper, ‘l6l4) : 3-43-353,
THINCKEL D.W. (1958} — Experiments with tsensusîng of Southern turtle
populations. Herpetofogfca 14 I 1724 75,
Accepte le 29/0 î/i'986
GROUPE CISTUDE (Responsable J. SERVANl
Museum National d’l—listoire Naturelle
Laboratoire d'Evolution des Systèmes Naturels et Nlodifies
36 rue Geoffroy St Hilaire
75005 PARIS (FRANCE}
1 7

Bull. Soc. Herp, Fr., l'l 986} 37 : 18-21
REPRODUCTION DE
Tarentofa maurftanfca (Squamata, Gekkonfdae)
EN CAPTIVITE
par
Virginie LE\·'FiAT—CALVlAC
Résumé — Ce texte décrit les Conditions d'élevage de Taremofa mauriranica i'Squ·amaa‘a,
Gekkonfdâéi. Vincubation des oeufs et la naissance des jeunes.
Mots clés : élevage, Gakkonidae, reproduction, Tarentofa matrriranica.
Abstract — This text describes Târenrofa maurftanfca breeding, the incubation and the hatch
of the eggs.
Key words : breeding, Gekkonfdâe, Tarentofâ maurftanfca.
I. INTRODUCTION
Tarentofa mauritanica (L., 17581 est un représentant de la famille
des Gekkonidés, largement répandu dans le bassin méditerranéen. Son
maintien en captivité est fréquent mais les données concernant sa repro-
duction et plus précisément les conditions d’incui:iation des oeufs sont
succintes ie.g. NESSING, 1961 ; HAHT, 1969 ; SALVADOR, 1974 ;
NETTMANN et HYKENA, 1979 ; SEUFEH, 1985}.
· Une partie des animaux l1 mâle et 2 femelles] élevés au laboratoire a
été capturée en 1983 dans le midi de la France (Banyuls). Les autres (2
mâles et 2 femelles), originaires du sud de |'Espagne, ne sont maintenus
en captivité que depuis avril 1985.
Il. CONDITIONS D'ÉLE\l’AGE
Les individus des deux groupes précédemment cités sont élevés
dans des conditions identiques et dans deux terrariurns distincts
l60>< 60><40 cmi, situés dans une piéce recevant la lumière du jour.
Le fond des terrariums est recouvert d’une couche de sable sur
laquelle sont disposés un récipient peu profond et rempli d'eau, ainsi que
des pierres, des morceaux de bois et de briques creuses qui constituent
des abris pour les animaux. En raison du comportement territorial assez
développé des Tatentes, il faut veiller à ce qu'il y ait au moins autant
d'abris que d'individus.
18

Les animaux sont soumis à un rythme saisonnier artificiel en accord
avec celui de la nature et dont les conditions sont les suivantes :
— Une saison estivale de 8 mois ide mars à octobrel pendant
laquelle la température ambiante est supérieure à 20°C et le degré
d’humidité inférieur à 70% d'humiclité relative. L’éclairement de chaque
terrarium est assuré à la fois par |'appoi‘t de lumière extérieure et par une
ampoule de 40 watts fonctionnant pendant 8 heures dans la journée.
Cette ampoule, située dans un angle du terrarium, assure localement un
point plus chaud.
Pendant la saison estivale, Valimentation des animaux se compose
essentiellement d'asticots et de grillons. Un apport en vitamine D est
régulièrement fourni sous forme de gouttes de stérogyl Hlajoutées à
I’eau de boisson ou versées sur la nourriture.
— Une saison hivernale de 4 mois ide novembre à février) pendant
laquelle la température ambiante varie entre 6°C et 14°C ; le degré
d'humidité est maintenu entre 70% et 80% d’l·iumidité relative et l'obs-
curité dans la piece est quasi totale.
Pendant cette saison, les animaux ne sont pas nourris.
III. PONTES
Bien qu’aucun accouplement n'ait été observé, il est probable, au
moins pour ce qui concerne les individus maintenus en élevage depuis
1983, qu'i|s aient eu lieu dans les terrariums. La période de ponte de ces
animaux dura de la fin avril à la fin août, mais elle fût restreinte du début
juin a la mi-août pour les animaux originaires d'Espagne.
33 oeufs de couleur blanche et d'environ 1,5 cm de
longueur >< l cm de largeur ont été déposés sur le substrat ou quelques
fois partiellement enterrés. Le plus souvent, chaque femelle dépose deux
oeufs par ponte, ce qui correspond environ a quatre pontes annuelles par
femelle.
IV. INCUBATION
Au fur et à mesure des pontes, ies oeufs ont été placés dans un incu-
bateur [fig. 1 l en veillant a ce qu'ils ne se touchent pas et en ayant soin de
ne pas les retourner. Cette installation a permis de maintenir, en perma-
nence, les oeufs à une température moyenne de 30°C et dans une
atmosphère saturée en humidité. Une surveillance régulière de la tempé-
rature et du degré d'humidité a permis, en outre, d'éliminer au fur et à
mesure les oeufs abimés ou moisis.
La durée d'incubation varie en fonction de la température. Elle est en
moyenne de deux mois dans les conditions indiquées. HAFIT (1969],
SALVADOR (1974l, NETTMANN et RYKENA (1979l ainsi que SEUFER
(1985] indiquent une durée d'incubatîon d'environ 3 mois quand la
l1l â;erogvl—Vâtamlne D2. Laboratoire FIOUSSEL, 35 Bld des Invalides, 75323 PARIS Cedex
1 9

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.  1;. Q -<:··· 5 —   /‘“““‘
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Figure '1 : incubateur pour les oeufs de Tarentola mauritanfcal
0 2 lampes de 75 watts, situées à 35 cm du terrarrum, alluî
mees en permanence. Q Terrarîum en plexiglas colle
(39 >< 15 x 15 cm]. G) Dessus grillage sur lequel est disposé
une feuille de papier humidifiée chaque jour. E) Récipient en
terre cuite garni de coton humide sur lequel sont places les
oeufs. Q Couvercle ménageant un passage d'air. (3 Eau
affleurant une couche de gravier.
température ambiante varie entre 26°C et 30°C. Au cours dela période
d’incubation, |'oeuf change de couleur et passe progressivement du
blanc au rose puis noircit.
A I'ec|osion, le jeune perce sa coquille, mais y reste environ de 2 à
4 heures jusqu'à la résorption totale du vitellus; il pèse alors environ
0,5 g pour une longueur tête-cloaque de 2,2 cm l4 cm tête-queue) ; il
mue dans les 12 à 24 heures qui suivent sa naissance.
Les jeunes manifestent très tôt un comportement territorial et il est
difficile de mettre dans le même terrarium des animaux nes à des dates
différentes. Les jeunes sont élevés dans les mêmes conditions que les
adultes mais leur régime alimentaire se compose presque exclusivement
de petits grillons sur lesquels quelques gouttes de stérogyl ont eté preala-
blement versées.
A la date du 25 septembre 1985, sur 33 oeufs pondus entre fin avril
et fin août :
-— 10 oeufs ont été enlevés parce qu'i1s etaient abimés,
- 8 oeufs n’ont pas encore eclos,
— 15 oeufs ont éclos : 5 lezards sont morts apres leur naissance.
10 lézards sont vivants, mangent convena-
blernent et grandissent.
Notons enfin qu’aucun nouveau~ne ne présentait de malformations
ou de déformations du squelette.
20

Remerciements
Je remercie Ie Professeur G. IVIATZ pour Vaide q1.i’i| m'a fournie dans
la recherche bibliographique.
RÉFÉRENCES BIBUOGRAPHIQUES
HART H. (1963} — Mauergeckos-selbst gezogen, Aquarfen Magazin, 3 :
404-405.
NETTNIANN H.K. et RYKENA S. (1979I — Mauergeckos (Tarenrwa maurfranica},
die ihre Eier im Sand vergraben. Safamandra, 15 : 53-57.
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iLinnaeusI. Aqoarfan Tarrarien, B : 203-205.
SALVADOR A. (1974} — Guia de los anfibios Y reptiles espanoles. Instituto
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SEUFER H. (1985} — Tarentoia maurfïanfca Mauergecko, fn .· H. Seuîer, ed.,
Geckos. Albrecht Philer Verlag Nliriden, 94-96.
Accepte ie 20/I' i'/7985
V. LEVHAT-CALVIAC
Université Paris VII
Laboratoire d’Anat¤mie Comparée
E.R. "Formations squeIettiques" (CNRS UA 041 137}
2 place Jussieu, 75005 PARIS (FRANCE}
21

Bull. Soc. Herp. Fr., USBS} 37 : 22-2B
OBSERVATIONS SUR LA REPARTITION
DES PRINCIPAUX OPHIDIENS DE FRANCE
par
Robert ooaé
Résumé — La répartition en France des principales espèces d’ûphicIiens est analvsée. Diver-
ses hypothèses concernant les possibilités de compétition interspécifique sont proposées.
Mots clés : Serpents, répartition géographiques. France. compétition interspécifique.
Abstract- The range of the main Species Of Ophfdia ln France is analvsed. Different hypo-
theses about interspecific competition are proposed.
Key words : Snakes, geographie distribution, France, interspecifii: competition.
I. INTRODUCTION
Comme la plupart des etres vivants, animaux ou végétaux, les ser-
pents n'oCCupent que certaines parties de la biosphère. Animaux à tem-
pérature variable iectothermesl, ies Reptiles, absents des pôles, devien-
nent de plus en plus nombreux au fur et à mesure que l'on se rapproche
de |'Equateur. Si |'on divise la France en trois parties, nous trouvons trois
espèces d’Opl·¤idiens dans la partie nord, sept espèces dans la partie cen~
trale et douze espèces dans la partie méridionale. Les biotopes qu’iIs
occupent dans notre pays sont variés et dépendent d'un certain nombre
de facteurs constitutifs de la niche écologique de chaque espèce : fac-
teurs géologiques, facteurs climatiques, facteurs botaniques, facteurs
zoologiques.
Il existe en France douze especes de Serpents. Nous nous proposons
d'examiner leur répartition la |'exceptioI'i de la Vipère de Séoane et de la
vipère d'Orsini, pour lesquelles nous n'avons pas beaucoup de donnees),
en nous basant sur nos propres observations lDOFiE, 1979, ‘l983a,
1983b; DOFIÉ et BHUGIERE, 1985} et sur celles de la litterature et
d'ana|yser les éventuelles compétititons qui peuvent exister entre elles.
II. RÉPARTITlOl\I DES PRINCIPALES ESPÈCES
A. La Couleuvre à collier : Nafrix naîrfx
On la trouve dans toute la France y compris la Corse et son aire de
repartition s’étend vers le sud iusqu'en Afrique du Nord, vers le nord
22

jusqu'en Scandinavie et vers l'est jusqu'en Sibérie. En altitude elle atteint
2300 mètres ll}.
L'essentiel de sa nourriture est composé de grenouilles ou de cra-
pauds ; la présence de mares et étangs lui est donc indispensable. Toute-
fois, comme en dehors de leur période de reproduction. ces Amphibiens
s'é|oignent du point d‘eau qui les a vu naitre, la couleuvre à collier fait de
même. Les sujets âgés peuvent se nourrir de micro-mammifères, voire de
jeunes oiseaux pris au nid lFl0LL|l\|AT, 1934}.
La Couleuvre à collier est l'0phidien le plus répandu, toutefois elle se
raréfie en même temps que les Amphibiens dans les endroits cultivés :
parmi les causes possibles, la nitrification des mares et surtout leur rem-
placement par des baignoires, récipients en plastique et autres objets peu
esthétiques destinés à abreuver le bétail.
B. La Couleuvre vipérine : Natrix maure
Elle se rencontre dans la moitié sud de la France, sur la péninsule ibé-
rique et en Afrique du Nord jusque dans les oasis du Sud. On la trouve en
France au sud d'une ligne unissant la Loire-Atlantique, le Maine-et—Loir, la
Sarthe, la Seine-et-Marne [Forêt de Fontainebleau}, l’Yonne et le Doubs.
Plus au nord, elle est signalée au Parc de Brotonne lrive gauche de la
Seine, entre Flouen et le Havre}, observations confirmées par l’AtIas préli-
minaire de la S.H.F.' ll 978}, au nord de Paris vers |’lsle-Adam, dans la
vallée de la Mauldre (Yvelines}. Elle est absente de la Corse.
Elle est nettement plus aquatique que la Couleuvre à collier, car si
elle se nourrit aussi d’Amphibiens, ce sont surtout les Poissons qui for-
ment la base de son alimentation. Elle est plus une habitante des rivieres
que des mares ou des étangs, bien qu'on la trouve aussi dans ces der-
niers ; commune en Brenne llndrel, elle est rare et localisée en Sologne
lsur les bords du Cosson et de la Loire}. Altitude maximale :
1400 mètres.
Elle cohabite trés bien avec la Couleuvre à collier, leurs régimes ali-
mentaires, bien qu'empiètant l’un sur I’autre, étant toutefois sensible-
ment différents.
Commune il y a une vingtaine d'ar1nées dans la France centrale, elle
se raréfie de plus en plus. Elle se maintient mieux dans le Midi.
C. La Couleuvre lisse lC0r0nelIe lisse} : Coronefia aostrfaca
Elle posséde une vaste répartition en Europe : elle atteint, au nord, le
sud dela Suède ; vers le sud, le nord dela péninsule ibérique et vers |'est,
la Sibérie. En France, elle semble absente du Var et n'existe pas en
Corse. Dans le Nlidi méditerranéen, on ne la retrouve qu'a partir d'une
certaine altitude, 600-700 mètres ; plus bas. elle est remplacée par la
Coronelle girondine. Elle est rare ou absente dans le sud-ouest et le
centre-ouest. Cette absence peut s’expliquer par la présence de la
lil En ce qui concerne les altitudes. je mentionnerai les maximums indiqués dans la littéra-
ture ; ils concernent les montagnes à forte insolation : Alpes lclimat continental} et Pyré-
nées llatitude méridionalel. Les altitudes sont nettement inférieures dans le Massif Cen-
Ifêi, SLIHGLJT ÉBIWS iël Düfîiü hûfd.
23

Couleuvre verte et jaune. Dans le tiers nord cle la France, la Coronelle
lisse fréquente les endroits secs à Lézards. En montagne, on peut la trou-
ver jusqu'a 2000 mètres.
La Coronelle lisse voit ses populations limitées par la présence de la
Vipère aspic, lorsque les deux espèces cohabitent, ce qui est le cas dans
le centre de la France. Ainsi, en Basse-Auvergne, sur les pentes de la
pénéplaine granitique supportant les volcans et dominant la plaine sédi-
mentaire de la Limagne, la Vipère aspic est assez commune. l\z‘les obser-
vations étalées sur 22 années montrent que l'on rencontre huit Viperes
pour une Coronelle : de même sur les buttes volcaniques de la plaine,
couvertes d'une tabl de basalte imperméable engendrant un biotope
relativement frais et humide au sommet, on retrouve a peu pres la méme
proportion l'll'Ell. Par contre, sur la pente calcaire située sous le basalte,
nettement plus sèche et plus chaude en été, la Vipère aspic est plus
abondante et la Coronelle lisse totalement absente. Il semble donc que ce
Serpent de petite taille ne se maintienne bien que là où il n'existe pas
d'autre Ophiciien terrestre de taille plus importante. C’est ce que l'on
pouvait observer il y a quelques annees aux environs de Paris, dans cer-
taines vallées gréseuses du Hurepoix ·lChevreuse par exemplel. Mais
depuis le début des années 60, elle s'est bien raréfiée.
Selon WILLEM (communication personnelle], la Coronelle est rare
dans la Nièvre où elle pourrait être concurencée par la Couleuvre verte et
jaune, laquelle est commune. il en serait de même en Côte d'0r lSEFl-
RAULT, communication personnelle}.
D. La Coronelle girondine : Coronefle grironolica
En France, on la renconre dans tous les départements a climat médi-
terranéen, ainsi que la Gironde, les Landes, le Gers et la Haute-Garonne.
Elle s'observe jusqu’en Charente-Maritime, y compris l'île d’0léron dans
le sud-ouest. Dans le centre, elle atteint le sud de la Lozère à la faveur des
gorges des Causses iDourbies, Jonte, Tarn}. Dans les Alpes, on la trouve
jusqu'en isère [Vercors, Gresivaudanl, où elle a été récemment signalée
lNOBLET, 1983}. Dans cette région, elle ne depasse pas |’altitude de
750 mètres [ANGEL, 1946].
Elle occupe généralement des biotopes secs et possede des moeurs
crépusculaires ou nocturnes. Personnellement, je n'ai observé cette
espece que dans des zones de pleine garrigue à basse altitude ; le point le
plus élevé où je |'ai rencontrée etant à 600 mètres, aux Lavagnes, dans
l'Héraut. Nles observations ont toujours eu lieu en fin de soiree, alors que
le soleil venait de disparaître derrière les montagnes et jamais aux heures
de sortie les plus habituelles chez les Reptiles ; une seule fois de nuit il
s'agissait d’un individu récemment écrasé sur une petite route de campa-
gne.
E. La Couleuvre verte et jaune : Coluber viridfffavus
Cette Couleuvre se rencontre principalement dans les milieux secs et
chauds. En dehors de notre pays, elle habite le nord de 1'Espagne, le sud
dela Suisse, l'|talie, la Sicile, la Sardaigne, jusqu'a une altitude maximale
de 1800 mètres. En France, on la trouve en Corse et sur le continent
24

dans le centre-ouest, le sud—ouest, Vest où elle atteint la Lorraine. Les
populations de I'ouest ne dépassent pas la limite de la Loire. Dans le Mas-
sif Central, elle est absente dans les départements de la Haute-Loire, du
Puv—de—Dôme et de |’A||ier, mais on la trouve dans la Nièvre lW|LLEM,
communication personnelle). Originaire d'|ta|ie, elle semble donc avoir
envahi la France en contournant le Massif Central par le sud sans toute-
fois descendre jusque dans la garrigue où elle doit être en compétition
avec la Couleuvre de Montpellier. A l'heure actuelle, son expansion sem-
ble se poursuivre car elle occupe maintenant des secteurs où elle était
inconnue il y a quelques décennies, et cela corrélativement avec une dis-
parition progressive de la Coronelle lisse et de la Vipère aspic dans ces
memes secteurs. Il est probable que la jonction des populations occiden-
tales et orientales se fera dans un proche avenir au nord du Massif Cen-
tral car on I'a signalée récemment dans le Loiret, soit à environ
120 kilomètres a vol d'oiseau des plus proches populations de |'|ndre et
de l'|ndre-et—Loîre. Cette expansion se réalisera très vraisemblablement
par les vallées calcaires plutôt que par le plateau argilo-siliceux de la Solo-
gne.
F. La Couleuvre d'Eseulape : Eiaphe iongissima
L'aire de dispersion de cette Couleuvre est relativement importante.
On la trouve en Europe centrale. jusqu'à la Mer Noire, et méridionale :
Grèce, Italie, Sicile, nord-est de l’Espagne. On la trouve jusqu’à une alti-
tude maximale de 1600 mètres. En France, sa répartition, assez conti-
nue dans le Midi, est très morcelée dans le centre. On la rencontre au sud
d’une ligne unissant le Morbihan, la Mayenne, l’Orne, la Forêt de Fontai-
nebleau et le Territoire de Belfort. Elle semble suivre la vallée de la Loire
lamont de Roanne jusqu'en Tourrainel et celle de |'Al|ier lPuy de Mure
près de Clermont-Ferrand}. Certains lieux d’observations posent malgre
tout quelques problèmes, comme dans la partie granitique de la vallée de
la Creuse, vers Gargilesse llndrel. alors qu’elIe n'existe pas plus en aval,
en plaine, vers Argenton—sur-Creuse.
Certains auteurs pensent qu’el|e a été importée en Gaule par les
Romains, et d'autres ne sont pas du tout de cet avis ; il semble impossi-
ble de trancher le probléme.
Pour ma part, je connais bien des endroits où l’on trouve cette Cou-
Ieuvre et où apparemment les Romains ne se sont pas manifestes lLarzac
par exemple]. Cette espèce aime le bocage, les haies, les bois, et c’est le
seul Serpent de France, qui, à ma connaissance, s’aventure aussi loin à
Vintérieur des forêts de futaies où la strate arbustive et herbacée est pra-
tiquement absente. Elie est volontiers arboricole etje l’ai vue une fois, fin
mai 1944, tout en haut d'un grand rnarronnier d'lnde à côté dela maison
forestière de Franchard lMassif de Fontainebleaul ; le garde m'avait d’ail-
leurs confirmé l'avoir vue plusieurs fois à cette hauteur. La Couleuvre
d’Escu|ape est toutefois incapable d'esca|ader Vécorce lisse d'un hêtre.
Il semblerait que cette espèce n’entre en compétition avec aucune
autre espece, en France du moins.
25

G. La Couleuvre à échelons : Eiaphe scaiarrs
L’aire de répartition de cette espèce est assez réduite, ne couvrant
que la péninsule ibérique et la France méditerranéenne. Sa limite septen-
trionale atteint le sud de l'Ardèche et de la Drôme. Elle ne semble pas
monter au-delà de 700 metres en altitude dans nos régions. Elle fré-
quente essentiellement les zones de garrigue ou de maquis. Bien que cer-
tains auteurs la décrivent comme espèce héliophile, je ne |'ai observée en
activité que le soir, peu avant le crépuscule. La seule fois ou j'ai pu obser-
ver un individu actif en milieu de journée ifin de matinée en iuilletl, il
s'agissait d'une femelle gestante d'environ 1,30 mètre, aux prises avec
une Belette, dans une zone ombragée. au bord d'un ruisseau.
Toutes mes observations sur cette espèce portent cependant sur un
nombre trop restreint d’individus lune vingtaine} pour que je puisse affir-
mer qu'i| s‘agit bien d'une espèce crépusculaire, voire nocturne comme
la Coronelle girondine. La fréquence d'observation d'individus écrasés
sur les routes est beaucoup moins importante que pour les autres espè-
ces. Est-ce là un indice de sa rareté ou de moeurs plutôt nocturnes ?
H. La Couleuvre de Montpellier : Maipoion monspessulanus
C’est aussi une espece méditerranéenne dont la répartition en
France est semblable à celle de la Couleuvre à échelons. De plus, elle fré-
quente sensiblement les memes biotopes que cette derniere [garrigue et
maquisl et atteint une altitude identique lenviron 700 métres}. Son aire
de distribution globale est cependant beaucoup plus étendue que celle de
la Couleuvre à échelons car elle englobe tout le pourtour méditerranéen a
Vexception de |'|talîe. Au Maroc, elle a été signalée à plus de
2000 mètres d'a|titude dans le Haut—At|as iBONS, 1967l.
En France, j’ai souvent rencontré cette espèce dans les garrigues de
|'Hérau|t où elle est commune surtout en maiiljuin, époque où elle sort
beaucoup.
I. La Vipère aspic : Vrpera aspis
L'aire de répartition de cette espèce n'est pas très vaste et ne couvre
en dehors de notre pays, que le nord-est de l'Espagne, |’ouest et le sud de
la Suisse, |’|ta|ie et la Sicile. En altitude, on la rencontre rarement au des-
sus de 2500 mètres. ANGEL [1 946} |'a signalée à 2950 metres dans les
Alpes italiennes.
En France, on la trouve au sud d'une ligne unissant la Loire-
atlantique, |’0rne, la Forêt de Fontainebleau, et le Territoire de Belfort,
mais elle remonte plus au nord en Lorraine. Dans le Midi méditeranéen,
elle se réfugie dans les montagnes au dessus de 600 mètres et est
inexistante dans les garrigues. Elle est rare ou absente d'une bonne partie
du Midi aquitain, en particulier des chauds calcaires du Quercy et du Péri-
gord, et je pense que la relative abondance de la Couleuvre verte et jaune
dans cette région pourrait expliquer cette absence. La terre d’élection de
la Vipère aspic semble être la France centrale ; avant les destructions
opérées par Vegriculture moderne, elle y était d'une remarquable abon-
dance en rapport avec les méthodes culturales de l’époque, qui
26

consistaient à entourer les prés et les champs lde céréales en particulier,
riches en campagnolsl de haies épaisses et piquantes. Auiourd’hui,
même quand les haies subsistent, la Vipère aspic n'y existe qu'en nom-
bre restreint ou a même complètement disparu.
De nos jours, dans le Massif Central, ses meilleurs refuges Sent les
gorges granitiques, sur les versants bien exposés, de moins de
800 mètres d'altitude, à condition qu’i|s ne soient pas enrésinés. Les
pentes calcaires rocailleuses lui conviennent bien également. Dans le
centre ouest, elle semble régresser devant l'expansion de la Couleuvre
verte et jaune. Par contre, d'apres SEHHAULT [communication person-
nelle], elle semble se maintenir en Côte d'0r malgré la présence de cette
Couleuvre. Leur coexistence semble possible grâce à la diversification
des proies.
J. La Vipèra péliade : Vrpera berus
L’aire de répartition de cette espèce s’étend des Alpes au Cercle
Arctique, et de l'Atlantique au Pacifique. En altitude, elle est signalée à
plus de 3000 metres. En France, elle existe ca et là dans le tiers nord du
pays ; c'est en Bretagne et en Normandie qu'elle est la plus commune.
En lle-de—France, elle a été signalée dans la région de Montmorency,
d’0rry-la-Ville. de la Roche-Guyon, aux confins de la Normandie. Je l'ai
observée dans la Forêt de Notre-Dame et la Forêt de Sénart. On la trouve
également dans les Bois de Valence lrive droite dela Seinel. et à l'est de
la Foret de Fontainebleau (MERCIER, communication lors d'une réunion
de la Section parisienne} ; il serait intéressant, dans ces conditions, de la
rechercher dans la Elassée. On la trouve encore dans la Somme et en
quelques points du nord-est, dans les Ardennes en particulier. Plus au
sud, elle existe dans les monts du Jura et surtout dans le Massif Central
lau-dessus de 800 mètresl, jusque, très au sud, dans les Monts Lozere
et les Cévennes lS.H.F., 1978]. Lesstations signalées en France cen-
trale lBrenne et Sologne notamment) au siècle dernier semblent avoir dis-
paru, peut-être en raison d'une compétition avec la Vipére aspic.
Les biotopes dela Vipère péliade sont des plus variés, allant des pen-
tes calcaires sèches du nord de la France aux tourbières acides et froides
du Massif Central ; dans cette dernière région et plus particulièrement
sur le plateau de Millevaches, elle est très menacée par un enrésinement
de plus en plus envahissant.
III. CONCLUSION
Pour terminer ces propos sur le peuplement ophiologique de la
France, je crois ne pas devoir passer sous silence le rôle néfaste dela civi-
lisation industrielle qui fait que des populations de Serpents, encore con-
tinues il y a quelques temps. sont auiourd'hui de plus en plus morcelées,
isolées les unes des autres, tandis que le nombre d’individus décroît sans
cesse. Les causes de cette considérables raréfaction sont probablement
multiples ; il apparaît néanmoins clairement aux yeux de tout le monde
[du moins je l'espèrel, que |'emploi de pesticides par Vagriculture et
27

l’industrie, la destruction mécanique des biotopes, Vassèchement et la
pollution des marais, étangs et mares, Venrésinement extensif des
écosystèmes siliceux et même calcaires (pins noirs] Sont des raisons
amplement suffisantes pour amener à plus ou moins long terme l'eradica—
tion de toute vie sauvage, végétale et animale.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Reptiles présentes dans le département du Puv—de~Dôme.
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343 p.
SOCIÉTÉ HERPÉTDLOGUJUE DE FRANCE (1978} — Atlas préliminaire des
Reptiles et Amphibiens de France. Montpellier. 137 p.
Accepte le 20/1 1/1'985 _
R. DORE
73 Avenue du Mont Dore
63110 BEAUMONT [FRANCE}
28

Bull. Soc. Herp. Fr., l`l BSSI S? : 29-35
BIBLIOGRAPHIE
Résumés de Thèses
Paulette PUJOL (1985} — Quelques aspects de la reproduction du
crapaud Bufo regofarfs Fleuss, 1834. Diplôme de l'Ecole Pratique des
Hautes Etudes (Lyon}, 125 p., 3 pl.
L’Anoure Bufo regularfs est très largement répandu en Afrique.
Cette espece tropicale terrestre est une forme colonisatrice à caractere
savanicole et anthropophile dont le processus de spéciation est probable-
ment récent ou méme actuel. Ses diverses populations présentent de
multiples disparités dans leurs modes de reproduction, eux-mêmes adap-
tés aux différents biotopes.
Bufo regufarfs a été ici étudié essentiellement à partir de deux lots
d'animaux 2 les uns ont été collectés pendant une année à Lomé, en
région côtière togolaise, sous climat sub—équatoriaI à deux saisons des
pluies ; les autres Ont été capturés à Brazzaville (Congol pendant les neuf
mois de la saison des pluies, sous climat équatorial.
Biométrie du dimorphisme sexuel
Sur les sujets de Lomé où la température est relativement constante
lmoyenne annuelle 2S° 5Cl, les différentes observations biométriques et
histologiques des testicules sont traitées statistiquement, après avoir
regroupé les résultats en trois classes, en fonction de la pluviométrie du
mois de capture des animaux (56 mâles et 68 femelles]. Ces animaux
ont été sélectionnés parleur taille et ont tous atteint la maturité sexuelle.
Il en résulte que la saison n’a aucune incidence sur les différents
paramètres biométriques étudiés, à savoir : longueur et poids du corps,
densité, rapport gonado—somatique, poids des gonades et des corps adi-
polymphoïdes. Toutes ces données présentent une grande homégénéité
tant chez les mâles que chez les femelles ; elles sont toutefois supérieu-
res. chez la femelle par rapport à celles du mâle, |'indice de dimorphisme
étant de 55,8%. Ces animaux ne semble pas avoir souffert des varia-
tions pluviornétriques dont découlent des changements de nourriture ;
nous retrouvons ici la grande tolérance écologique, bien connue pour
cette espèce.
Cycle annuel tasticulaire
Contrairement à celui des autres Anoures, le testicule de Bufo regu-
larfs est multilobé, ce qui nous a conduit à tester Vhomogénéité histologi-
que des différentes régions de cet organe. Uanalyse statistique des
29

diverses catégories cellulaires, sexuelles ou non, de 4 animaux différents
a montré qu'elles étaient également réparties dans le testicule.
Sur l'ensemble du ramassage de Lomé l56 sujets mâles], |'exploita-
tion mathématique du pourcentage des différents stades spermatogene
tiques nous a permis de conclure que le cycle sexuel est continu. En
effet, malgré un déficit hydrique important durant les ramessages,
aucune incidence des perturbations saisonniéres n'est décelée sur toutes
les données histologiques quantifiées. à savoir : le nombre de tubes
sérniniferes par mmf de testicule. le pourcentage de tubes séminifères
sans spermatozoïdes, le coefficient d'occupation spermatogénétique, et
les cellules sexuelles. Si toutefois les spermatozoïdes libres sont un peu
plus nombreux durant les mois pluvieux, les spermatogonies et les sper-
matocytes ont une distribution remarquablement homogène, indépen-
dante des variations pluviométriques. Une stabilisation semble mainte-
nue par un phénomène d'auto-régulation entre la multiplication des sper-
matogonies primaires et les spermiations, ce qui reconstitue le stock des
cellules germinales de chaque catégorie et le maintient constant.
Les premières observations des Bufo regufarfs femelles nous ont
montré qu'il y a des animaux prêts à pondre toute l'année ; 50% des
ovaires présentent des phénomènes d'atrésie.
Dynamisme de la sperrnatogenèse
L'étude autohistoradiographique de 59 Bufo regufarfs mâles prove-
nant de Brazzaville confirme, en outre, ces observations et l’apparte-
nance de ces Crapauds au type dit "cycle continu". Cette expérimenta-
tion permet de préciser ce point et de quantifier la cinétique de la sperma-
togenese. En effet, chez tous les animaux des différents lots, une partie
des spermatogonles entre en multiplication. Cette réelle activité sperma-
togénétique, ainsi décalée durant les neuf mois de la saison des pluies.
suggère que le cycle sexuel mâle est de type continu "vrai" : le testicule
ne semble pas, dans ces conditions, être un organe de réserve en repos à
certaines périodes et en activité à d’autres. Des expérimentations analo-
gues sur des Bufo provenant de Lomé permettraient de confirmer que les
divisions goniales ont bien lieu toute |'année et sont indépendantes des
précipitations.
La variabilité individuelle importante, constatée dans les populations
de ces deux stations, semble étre le reflet d'une évolution spermatogéné-
tique se produisant par vagues successives sous une forme continue,
sans interruption.
Conclusion
Il semble découler de nos observations chez ces Anoures, que sper-
matogenese et également ovogenèse - d'après nos premiers résultats -
soient continues dans leur potentialité et indépendantes des variations
pluviométriques. Toutefois, les précipitations interviennent par leurs
variations directement sur les pentes, privilégiant ainsi des périodes de
reproduction ldurant notre année de ramassage à Lomé où sévissait la
30

sécheresse, la reproduction massive n'a pas eu lieu normalement en
Avril, mais seulement en Octobre au retour des pluies}.
lcommuniqué par l’auteurl
Mets clés : Anoure, Btrfo rcgufâris, dimorphisme, sperrnatogenèse, histoautoradiographie.
Key-words : Anura, Bufn regufarrls, dimorphism, spermatogenesis, histoautoradiographv.
P. PUJOL
Laboratoire d’Etude du Développement post-embryonnaire
des Vertébrés inférieurs iE.P.l-l.E. 3e section}
Laboratoire de Biologie Générale
Faculté Catholique des Sciences de Lyon
25, rue du Plat - 69288 LYON Cedex O2
Laura VENTUFIIND (1986]. Contribution à l'étu:|e du comporte-
ment prédateur de la Couleuvre d’Escu|ape, Efapha Iongissfma, [Lau-
renti, 1768} lSerpente.s .' Cofubrfdaei. Diplôme de |'Ec0]e Pratique de
Hautes Etudes [Paris} 57 p.
Dans ce travail l‘auteur a étudie le comportement prédateur chez les
adultes et les jeunes de la Couleuvre d’Esculape, Elaphe longrssrirna.
Le recueil des données a été réalisé par enregistrement séquentiel
qui permet d'analyser Venchaïnement de la prédation et de calculer la
durée moyenne et la fréquence d'apparition de chaque acte.
Le répertoire du comportement prédateur chez les adultes de Elaphe
fongfssima, comprend quatre phases divisées en onze actes lFig.i l. Chez
les jeunes couleuvres il y a seulement trois phases divisées en huit actes
lFig.2l.
La premiere phase, d’"Alerte" où la Couleuvre s’apercoit de la pré-
sence d’une proie, représente 33% de toute la séquence chez les adul-
tes, et 29% chez les jeunes. Elle comprend trois actes : "Perception
d'une proie", "Etat d'a|erte sans sortie de langue" et "Etat d’a|erte avec
sortie de langue". Dans cette phase, la vision joue le rôle principal ; les
mouvements de la proie sont essentiels pour déclencher les deux pre-
miers actes. Les sens chimiques jouent également un rôle dans |'état
d’a|erte avec sortie de langue.
La deuxième phase, ou de "Repérage et Capture" se déroule tres
rapidement. Elle ne représente que 6,1 % de toute la séquence chez les
adultes, et 9% chez les jeunes. Cette phase comprend quatre actes :
"Recherche de la proie", "Poursuite de la proie", "Préparation à |'atta-
que" et "Attaque et saisie". Chez les adultes elle est très complexe ; au
contraire. chez les jeunes, cette phase est tres stéréotypée. La vision
joue un rôle capital dans le déclenchement dela recherche et la poursuite
de la proie. Dans l'attaque, les mouvements de la proie sont également
importants.
31

A. Perception d'une proie vivante 1
2 12 f i.
P `U
e · · 3 mg
. Etat daierîe sars sorhe de Langue Iiig
D-
r"'l ‘
ft .13 1 1
I
C. Etat d'aleri‘e avec sorhe de larique f
t2 vla I 9
D. Recterche de la proie " 1 Q
1 â
Z 1 2 I Q
I
E. Poursuite de la proie gl E1,
2 F I rn @1-
4 I ··•·r¤
5 I 9%
F. Préparaüon â l`af’raq1.n 5,; Q É
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I 7
G.- Attaque et saisie î__ ___ ;
12
H. Emurramam fr;
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le  ° "§îa'$"oè1‘-îE·E ·  lb Èa°EÈ‘?«'°1aEi$a·ia?   LI ='i=`
1 EQ
1U i E
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9
QU
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K. Neîfoyaqe # L"?
ge
9
Fig.1 : Ethogramme du comportement prédateur des adultes de Elaphe
fongfssrina.
32

A PE|`CE]]'HOl"I cl`une proie vivante g
l .
T1 7 I Iî._:’ ·,,
Z"
TT!
3 B Etat d'alen‘e sans Sorlie de langue 3 I É E
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Fig.2 : Ethogramme du comportement prédateur des jeunes de Elaphe
longissfma.
La troisieme phase ou d"‘Etouffernent et Déglutition" est la plus lon-
gue de toute la séquence, elle représente environ 60% chez les adultes
et chez les jeunes. Elle est composée de trois actes : "Etouffement",
"Localisation de la tête", et "Dég|utition". Les sens chimiques sont
importants dans le déroulement de cette phase.
La quatrième phase, ou de "Nettoyage", présente seulement chez
les adultes, est la plus courte de toute la séquence, représentant 0,9%.
Cette phase comporte un seul acte : "Nettoyage".
Dans une deuxième partie de ce travail, l’inf|uence de |’état de la
proie sur le comportement prédateur a été étudié chez les adultes. Pour
cette expérience, des souris mortes ont été présentées aux Couleuvres.
Les quatre phases de la séquence ont été identifiées, mais avec seule-
ment huit actes au lieu de onze.
La première phase, ou d’"AIerte" se déroule de facon analogue a
celle des Coufeuvres en présence d’une proie vivante.
33

Dans la deuxième phase de "Hepérage et Capture" chez les ser-
pents en présence d'une proie morte, il existe une grande différence.
Tout d’ab0rd cette phase se déroule beaucoup plus lentement (elle repré-
sente 20% de toute la séquence comportamentalel et dans cette phase
on n'observe pas les actes "Hecherche" et "Poursuite de la proie".
L'état dela proie lmortel et l'absence de mouvements de cette dernière a
une grande influence dans le déroulement de la phase du repérage et de
la capture.
La troisième phase : "Etouftement et Déglutition" est plus courte
chez les Couleuvres en présence d’une proie morte qu’en présence d'une
proie vivante. Dans cette phase on n'observe pas l’acte "Etouffement".
La Couleuvre ne réalisant pas de constriction en présence tl’une proie
morte, cependant, si on fait bouger brusquement la proie expérimentale-
ment, on déclenche l’acte d'étouffement, d’où la grande importance du
mouvement dans cet acte.
La quatrième phase "Nettovage" se déroule d'une façon analogue
chez les Couleuvres en présence d'une proie vivante et morte ; cepen-
dant, la durée de cette phase est un peu plus courte avec une proie
morte.
Mots clés : Eiaphe fongfssfma, adultes et jeunes, comportement prédateur, éthogramrnes.
Key words : Efaphe Iongfsskna, adults and juvenils, predatorv behavior, ethograms.
L. VENTUHINO
Obligado 992
IVIONTEVIDEO lURUGUAYl
Stagiaire au CEBAS-CNRS de Chizé
Hélène HOFMANN (1985} — Mise en évidence dans le venin de
Sothrops atrox d’un activateur de la prothrombine et d'un activateur
du facteur X. Purification, propriétés moléculaires et mécanismes
d'action de ces enzymes. Thèse de Doctorat de 3** Cycle. Université
Pierre et Marie Curie. iParisl 1 32 p.
La présence de la batroxobine, enzyme "thrombine-like" du venin de
Bothrops atrox n'explique qu’en partie |’action coagulante de ce venin.
En raison, d'une part de la fréquence des envenimations par ce serpent
en Amérique du Sud, d'autre part de Vutilisation potentielle d'activateurs
extraphysiologiques de la coagulation plasmatique, nous avons cherché
à identifier. dans le venin de Bothrops atrox, les composants procoagu—
Iants différents de la batroxobine et à en analyser ieur mécanisme
d'action.
Deux protéases insensibles aux réactifs des sérine— et des thiol-
protéases ont été purifiées et caractérisées, |’une activant la prothrom-
bine. |'autre le facteur X.
Le mécanisme d'activation dela prothrombine humaine par Venzyme
purifié du venin de Bothrops atrox a été étudié par électrophorése sur gel
34

de polyacrylamide. Les résultats obtenus suggèrent que cet activateur
convertit la prothrornbine en meizothrombine, comme |'écarine purifiée à
partir du venin d'Echfs carrnatus.
L'enzyme activateur du facteur X existe sous deux formes séparées
par chromatographie échangeuse d'ions. Ces deux formes possèdent les
mêmes propriétés enzymatiques et leur mécanisme d’activati0n du fac-
teur X bovin analysé par electrophorèse sur gel de polyacrylamide est
identique Z le facteur X est complètement converti par clivage de sa
chaîne lourde en un composé de masse moléculaire apparente et d'acti—
vité Spécifique semblable à Celle du facteur X activé par le venin de la
vipère de Russell ou par les actîvateurs physiologiques lfacteur Xaorl. Les
activateurs du venin de Borhrops atrox effectuent ensuite un clivage sup-
plémentaire sur la chaîne lourde du facteur Xaor sans perte d'activité.
Par ailleurs ces actlveteurs de la prothornbine et du facteur X ne
semblent pas jouer de role déterminant dans l’action ltale du venin chez
la souris.
H. HOFIVIANN
Unité des Venins, U.A. Institut PasteurfINSEFll\«‘l
·[U.2B5l. Institut Pasteur
28 rue du Dr. Floux
75724 PARIS Cedex 15 lFFlANCEl
35

Bull.S0¤.Herp.Fr,,l19EGl3?: 36
Analyse d'0uvrage
Les Garrhosaurinae de Madagascar. (Saurfa Cordyiidae) par
E.R. BRYG00, 1985 - Mémoires du Muséum, Série A Zoologie, tome
134.65 p., 18 fig. -108 F TTC.
La famille ds Corciyiidae, localisée à |'Atrigue du Sud et a Madagas-
car, ne comprend que 10 genres, répartis en 2 sous—tamil|es. Seuls les
Gerrhosaurinae sont représentés à Madagascar. par 2 genres éndémi~
ques, Trachélopfychus avec 2 espèces et Zonosaurus avec 10 espèces.
La révision est basée sur |'étude de plus de 350 spécimens, repré-
sentant la quasi-totalité du matériel actuellement disponible. Chaque
espèce ou sous—espéee est traitée en détail. avec son statut taxonomi-
que, les données bibliographiques, une description précise et illustrée de
dessins de sa morphologie, ainsi que sa distribution géographique, une
carte situant les lieux de récolte. LIBUÈBUF insiste sur les caractères
d'identification et donne une clef de détermination des Gerrhosaurinae
malgaches. Le dernier chapitre se terminé par une brève mais intéres-
sante discussion sur la biogéographia et l'év0lutî0n des Reptiles de
Madagascar.
Ce travail est un bon exemple de ces révisions systématiques d'un
groupe, qui représentent la base indispensable, malheureusement trop
souvent négligée, à d'autres types de recherche.
H. SAINT G|Fl0i\|S
36

BULLETIN DE LA
SOCIETE HERPETOLOGIOUE
DE FRANCE
Ter trimestre L986 - n° 37
Bulletin de liaison
NOTES
• Naissance de Vfpere emmodytes meridfonairls en élevage
J. LORTHIOIT ................................. 38
COMPTE-RENDU DE LA RÉUNION ANNUELLE DE LA D.G.H.T.
• G. MATZ .........,.....................,.... 41
INFORMATIONS
• Réseau Tnïurus
A. de RICQLES ................................ 42
• A propos de ia photothèque SHF
D. HEUCLIN .................................. 43
• Le Club Junior SHF
F. CLAR0 et F. RIMBLOT ......................... 44
• Création de la Süciété herpétologique espagnole .......... 44-
• Contre la recrudescence des vols de Reptiles ............ 45
LISTE DES NOUVEAUX MEMBRES .................... 46
ANNONCES ..................................... 47
37

NOTES
Naissance de Vrpera ammodyres men`o'r'onaffs
en élevage
par
Jacques LOHTHIOIT T
D'une femelle l/rpera ammodyfes merfdionaffs pleine capturée en
Grèce au mois d'Août 1983, sont nés en Octobre 1983 douze vipè-
reaux.
Sur les trois individus mis à sa disposition, une femelle qui avait
refuse de s'alirrienter est morte quatre mois plus tard. Les deux autres
lun mâle et une femelle}, élevés ensemble, ont été nourris avec des souri-
ceaux et des souris.
lls disposaient d'un abreuvolr carré peu profond, de 9 cm de côté et
de 4 cm de profondeur, dans lequel est disposée une pierre pour eviter
une noyade éventuelle. A l'eau de boisson étaient ajoutées quelques
gouttes de sirop de calcium Sandoz Il J.
Ifelevage a été réalisé dans un terrarlum en bois de
60 >< 35 X 33 cm, comprenant une ouverture grillagée de 10 >< 10 cm sur
Chaque Côte. Le devant s'ouvre par deux vitres coulissantes. Le fond du
terrarium est recouvert d’un substrat sableux (sable de Fontainebleau},
et est garni de quelques pierres.
L’ec|airement était fourni par une ampoule de 25 Watts ; la duree
d‘éclalrement était de 8 heures par jour lde 15h à 23h}.
La température était de 27°C à 30° C, Vampoule étant sur le côte.
Le 8.1.85, les Viperes ont ete transférées dans un plus grand terra-
rium, de dimension 50><35 X60 cm, Véclairement et la température
étant les mêmes.
Les animaux se sont accouplés le 8.1.85 le soir, vers 20 heures.
Le 4.7.85, nalssaient onze vipéreaux [6 mâles et 5 femelles} qui ont
mué immédiatement.
LORTHIOIT Jacques
4 Cluai du Marché Neuf
75004 PARIS
I1] Laboratoire SANDCIZ. 14 Bld Richelieu, 92500 RUEIL-MALMAISON.
38

- IVIÀLE FEMELLE
DATE NDURFIITURE IVIUE NOUFIRITURE MUE
1985
14-2 1 souriceau
20-2 1 " NIUE
24-2 1 regurgite
28-2 1 souriceau
10-3 1 "
15-3 1 "
25-3 1 " IVIUE 2 petites souris
1-4 1 " 1 souriceeu
8-4 1 " 1 "
18-4 1 petite souris 1 "
23-4 1 regurgitée
1-5 1 souriceau 1 souris
8-5 1 " 1 "
20-5 1 souriceau IVIUE 1 souris NIUE
30-5 1 souris 1 "
25-6 1 petite souris 1 petite souris
28-6 1 " " 1 " "
4.7 2 petites souris 1 " "
14-7 IVIUE NIUE
16-7 1 petite souris 1 petite souris
23-7 1 " " 1 " "
7-8 1 souriceau
14-8 1 " " 1 souris
4-9 _ IVIUE
8-9 1 " " 1 petite souris
17-9 1 souris morte 1 souris morte
25-9 IVIUE
29-9 1 " " 1 " "
10-10 1 " " 1 " "
20-10 1 " " 1 " "
4-1 1 1 souris vivante
1985
8-1 CHANGEM NT DE TERFRARIUNI NIUE
20-1 2 petites souris 1 souris vivante
31-1 MUE
1-2 1 souris vivante
9-2 2 " " 1 souris vivante
17-2 1 souris vivante 1 souris vivante
27-2 1 " " 1 " "
39

6-3 AC OUPLEMENT
16-3 1 souris vivante 1 souris vivante
254 MUE 1 " "
26-4 2 souris vivantes NIUE
14-5 1 " " 1 " "
2-6 MUE
5-6 1 souris morte 1 " "
6-6 1 " "
1 1-6 'I " "
26-6 1 " " _ 1 " "
4-7 NAISSANCE 1 1 VIPEREA X [6 O' et 5 Q]
7-7 NIUE
15-8 2 souris vivantes 1 souris vivante
ii grosse-
1 petite}
N.|J.L.R. Nous avons appris peu de temps aprs la réception de ce manuscrit, le décès de
Mr J.LORTHIOiT.l\.¤'1r LOHTHJOIT etait technicien animalier au laboratoire de Biolo-
gie animale de I‘Université Pierre et Marie Curie lParis 6} (Professeur Charles
HOUILLONI, où ii exerçait cette fonction avec passion et compétence. Membre de
la SHF, il suivait assidûment les activités de la Section Parisienne. Le comite de lec-
ture, au nom de tous les membres dela SHF. presente ses sincères condoléances à
Ia famille de Mr. LOHTHl0lT,
40

COMPTE RENDU DE LA REUNION ANNUELLE
DE LA D.G.H.T.
La société herpétologique allemande lD.G.H.T.l avait organisé son
colloque annuel du 18 au 22 septembre 1985 a NIANNHEIM, dans les
locaux du Flosengarten (jardin aux roses}. Parfaitement organisée par I.
PAULER, cette réunion a été suivie par 400 congressites, affluence tout
à fait exceptionnelle. En plus des Etats Unis, etc., tous les pays euro-
péens étaient représentés ; malheureusement, et malgré la proximité de
MANNHEIN1, je me retrouvais seul représentant francais. Pourtant, le
programme valait le déplacement". Parmi les nombreuses communica-
tions de haut niveau, je voudrais retenir principalement les themes les
mieux développés :
1. AIVIPHIBIENS :W. NIUDHACK lBer|in] e montré de magnifiques diapo-
sitives de la quasi-totalité des especes et sous-espèces européennes
d'Urode|es, de leur blotope et de leur reproduction en captivité ;
REICHHOLF l|Vlunichl, biologie de Hyla arborée ; HAKER (Diaz}, diffi-
cultés rencontrées dans Vélevage des Urodèles ; etc...
2. BOIDES : H. LEl—llVlAN|\l lLeutershausenZ· "La reproduction chez les
Boïdés : réussites, problèmes, perspectives" lquelques espèces rares
dont Candoiai ; G. NIATZ (Angers} "La reproduction et les facteurs de
son induction chez les Bo`idés" ; etc...
3. PATHOLOGIE : |<. GABFHSCH [Mannheim) "Les maladies des repti-
les" et "Chirurgle chez les reptiles" ; HAGNIANN lDüsse|dorfl a
exposé le processus d’une réparation chirurgicale de la mâchoire chez
un Cyciura cornuta ; etc...
4. DIVERS : H. KHATZEH [Zürich} "Les Galapagos, dernier paradis" ;
FHEYHOF lFioxheim) "Maîntîen et reproduction des tortues terrestres
européennes ; JOGER lBonn} très nombreuses diapositives illustrant
Vherpétofaune du Sahara ; H. WILKE (Darmstadt] "Ecologie de Shini-
saurus crocodiiurus" ; etc...
Des tables rondes eurent lieu sur la reproduction des reptiles lanimée
par H.G. HORN}, l’inventaire et la protection des amphibiens et repti|es...
et une réception offerte par la municipalité au château de NIANNHEINI.
Enfin, en souvenir des réunions communes, "européennes", très riches
de nos deux sociétés [Angers, Toulouse, Pescasseroli, Bonn], j’ai relancé
|’idée d'une organisation commune.
G. MATZ
41

INFORMATIONS
Réseau Triturus
Un "réseau" informel regroupant les personnes et équipes intéres-
sées par l'étude des Tritons européens s'est constitué a |'initiative de nos
collègues britanniques à partir de 1983. Les recherches peuvent concer-
ner tous les aspects des études scientifiques sur les Tritons : biochimie,
cytogénétique, écologie, répartition géographiques. mais aussi biologie
du developpement, histologie, anatomie. éthologie, élevage, protection,
folklore, spéciation, démographie, paléontologie, etc... Une premiére
liste des personnes et équipes intéressées a été diffusée en MAHS
1984 ; une deuxième liste est en cours d'é1aboration. Notons que ces lis-
tes devraient également intéresser toutes les personnes travaillant aussi
sur les autres genres de Salamandridés.
Par ailleurs une première réunion sur le Genre Trfrurus s'est tenue
en JUIN 84 à I'Université de Leicester, regroupant une trentaine de parti-
cipants venus de presque toute |'Eur0pe. Organisée sous forme de
"Workshop", chacun a pu discuter de facon informelle, et c'est ce type
de réunion que nous souhaitons conserver à |’avenir.
La SOCIÉTÉ HERPÉTOLDGIGUE DE FRANCE a accepté de parrainer
la deuxième réunion Trfturus, qui se tiendra en France, du 17 au 21 Juin
1986, à AMBLETEUSE lPas-de-Calais).
Les Membres de la SHF intéressés sont priés :
1 °l pour participer au reseau Tritorus, de s'adresser directement au Pro-
fesseur Tim HALLIDAY - Department of Biology, the Open Univer-
sity, Milton Keynes, MK7, SAA, Angleterre.
2°]· pour participer aux journées d’Ambleteuse (JUIN 1986}, de s’adres~
ser directement au Dr. Pim ARNTZEN, institut voor Taxonomische
Zoologie, Universitat van Amsterdam, Plantage Middenlaan 53,
1018 Amsterdam, Pays—Bas
ou à A. DE RICQLES, Laboratoire d’Anatomie comparée, Universite
de Paris VII, 2 Place Jussieu, 75251 PAFIIS Cedex 05.
A. DE HICGLES
42

A propos de la photothèque S.H.F.
Une photothèque a été créée il y a quelques temps déja, au sein de la
S.H.F. Ce fond de diapositives est destiné, d‘une part à illustrer les cours
et conférences organisés par la S.H.F. notamment pendant le stage
annuel, d’autre part à sous-tendre toute activité de propagande de notre
société par les responsables de la S.H.F., à Fexclusion de toute utilisation
lucrative.
Cependant, si Vopportunité advenait de faire rentrer de l’argent dans
nos caisses grâce à ces documents, cela ne serait possible qu'avec un
accord écrit de |'auteur et selon des modalités à définir de gré à gré.
Tout document imprimé sera obligatoirement signé.
Nous cherchons, dans un premier temps, à compléter Viconographie
des espèces de France métropolitaine.
Les personnes possédant des documents correspondant aux espé~
ces dont la liste suit, peuvent me les faire parvenir a l‘adresse suivante
sous pli recommandé, accompagnés d’une autorisation écrite de dupli-
cation.
Les originaux leur seront réexpédiés également en recommandé. Les
frais d’expédition seront remboursés sur remise du reçu délivré par la
poste.
Les clichés proposés doivent présenter une bonne qualité techni-
que : exposition correcte, zone de netteté suffisante lpas de flou, même
artistique ll, cadrage suffisament serré léviter les images où l'on "aper—
coit" vaguement l'animal...}.
Vos originaux étant destinés à être dupliqués, donnez la préférence à
des sujets moyennement contrastés sur des émulsions lentes.
Nous recherchons actuellement des "portraits" des espèces suivan-
tes et, également, des scènes de comportement de toutes espèces indi-
gènes lprédation, accouplement, ponte ou parturition, éclosion, etc...l.
Ne vous vexez pas si vos diapos, même bonnes, ne SONT pas rete-
nues : c'est qu’e||es feraient double emploi avec celles que nous possé-
dons déjà.
LISTE
- Euproctus montanus
— Trfturus bi'asr’us
— Hydrornantes ftalrcus
- Dfscogiossus pictos
- Pefobates fuscus
- Hana arvalfs
- Hana escufenta
—- Hana honnoratf
— Hana lessonae
— Hana rbanica
— Phylilodacryfus europacus
—- Algyrolides :`}`tzr]*‘lgerf
— Psammodromus hrlspanicus
43

— Lacerra monticofa
— Lacerta hrlspanica
— Lacerta rffrguena
— Vrpera sp. (accouplement, parturition}
— Tortues rnarines
—— Emys orbicularis
Merci à tous.
Daniel HEUCLIN
98 Rue Vincent Bureau
94460 VALENTON
Tel. 4389.78.15
Le Club Junior S.H.F.
Pour tous les jeunes de moins de 1 5 ans intéressés par l’Herpétolo-
gie, c'est-à-dire l'étude des Reptiles (serpents, tortues, lézarcls...l et des
Amphibiens [grenouilles, crapauds, tritonsl, un Club "Juniors" vient
d'être créé par la Société Herpétologique de France.
Dans le cadre de ce Club seront organisés :
— des sorties dans la nature pour découvrir les Reptiles et Amphibiens
dans leur milieu naturel
— des reunions ·le¤<posés—projections de diapositives sur différents thè-
mesl
— des ateliers [protection de la nature, terrariophilie, etc...l.
Pour tous renseignements, s'adresser à :
F. CLAR0 ou F. RIMBLOT
Laboratoire des Reptiles et Amphibiens
Muséum National d'Histoire Naturelle
25 rue Cuvier - 75005 PARIS
Création de la Société I-Ierpétologique Espagnole
La Societé Herpétologique Espagnole lAsociacion Herpetologica
Espanola :Al—IEl a été fondée le 29 Juin 1985 à Madrid. Elle a pour Prési~
dent le Dr. José Antonio VALVERDE et pour secrétaire général Rosa
Maria GOMEZ PRIETO. ll a été décidé la création d'une revue herpétologi
que de langue espagnole : "REVISTA ESPANOLA de HEFÉPETOLOGIA"
dont les premiers fascicules doivent paraître des 1986.
Pour tous renseignements s'adresser au secrétaire général, Museo
Nacional de Ciencas Naturales. José Gutiérrez Abascal, 2
28006 MADRID, ESPAGNE.
44

Contre la recrudescence cles vols de Reptiles
Diverses espèces de Reptiles lainsi que des oiseaux} ont été déro-
bées à la réserve africaine de SIGEAN, dans la nuit du 18 au 19 décem-
bre 1985.
Le professionnalisme avec lequel s'est effectué ce vol lchoix des
espèces, nature des effractîons...]· montre à Vevidence qu'i| s'aglt de per-
sonnes connaissant également les moyens d'ecou|er les animaux.
Le Directeur de la Réserve nous demande donc de passer cette
annonce afin d‘informer les membres de la S.H.F. pour les mettre en
garde contre d'éventuelles offres.
La liste des Reptiles volés comprend :
10 Eloa Arc en Ciel : EQIICFEÉES cenchrfa
1 femelle pleine ; 3 mâles adultes ; 2 jeunes de 1984, 2 jeunes
de 1 985
1 Boa Constrîctor : Boa constrfctor (couleur foncée]
5 Caïmans à lunettes : Caïman crocodffus
taille en 1985 : le 1er, 64,5 cm ; le 2ème, 62,5 cm ; le 3ème,
58,5 cm ; le 4ème, 55,0 cm : le 5ème, 52,5 cm.
Diverses espèces d'olseaux (4 Nlainates, 3 Amazones à front bleu, 1
Perroquet à tête jaune, 1 Perruche à Collier, 1 Perruche de Patagonie,
2 Perroquet gris du Gabon} ont également disparu.
Pour toutes informations, contacter |V|r. J...l. BDISAHD, Réserve
Africaine de SIGEAN, BP.11, 11130 SIGEAN. TeE.68.48.2D.20.
45

LISTE DES NOUVEAUX MEMBRES
Admis à la réunion du Conseil du 29 juin 1985
Mr BEALIGE Didier (30}, Mlle BERNAL Elisabeth (34}, Mr BELHAY
Karim (75}, Mlle CABALER0 Maryline (30}, Mlle DALLAGO Marie-José
(57}, Mr DE FABIANI Nicolas (Suisse}, Mr ESCUDIE Ivan (7 5], ELAPSO1-
DEA (Suisse}, Mme GARCIA Anne-Maire (95}, Mr GARCIA Pierre (95},
Mr GIRARD Francis (44}, Mlle I-IUARD Sylvie (34}, Mr MONTFORD
ThierrV (94}, Mr PEHREIN Christian (44}, Mr PINSTON Hugues (21},
Mr SALVIDIO Sebastiano (34}, Sr SAIVIOHA Carlos Cesar (Brésil},
Mr ZIMBERLIN Gérard (83}.
Admis à la réunion du Conseil du 5 octobre 1985
Sra ACUNA JUNCA Flora (Brésil}, Mr BOUCHEREAU Jean-Luc
(Algérie}, Mr BROGARD Jacques (30}, Mr BUONOCORE François (21},
Mr CARON Jean—Marc (24}, Mr CAZIER Philippe (78}, Mr FRETEY
Thierry (53}. Mr PAHMANTIEH Maurice (97}, Hern STHAUB Jürg Oliver
(Suisse}, Mr VERMEULEN Emeric (59}.
46

ANNONCES
• La Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature lF.R.A.P.N.A.},
section Isère, vient d'édîter un nouveau montage audio—visueI
"Docteur Toutou, Crapaud accoucheur"
Ce montagne comprend : 79 diapositives, 1 cessette, le texte écrit, le
numéro de la HULOTTE spécial sur le Craoaud accoucheur, une ple-
quette de détermination.
Pour tous renseignements, écrire à : FRAPNA, Service Diffusion, 4 rue
Hector Berlioz, 38000 GRENOBLE. Te|.76.42.64.08.
• Mr Edmond GAVEAU, rue Guy Nloquet, Bat. B512, 93150 LE-
BLAl\lC—|V|ESl\l|L, échangerait un Naya melanofeuca ltaille 1m50l con-
tre un Naja kaouthfe mâle ou femelle, juvénile de préférence.
STAGE ITINITIATION A UHERPÉTDLOGIE
du 30 juin au 5 juillet 1986
Le stage aura lieu au Laboratoire du CNRS - CEBAS IChi2é—0eux
Sèvres]
Pour tous renseignements, écrire à :
Mr. Guy NAULLEAU
CNRS—CEBAS
VILLIERS en BOIS
79360 BEAUVOIR sur NIORT
47

COLLOQUE ITHERPÉTOLOGIE
ANGERS, 26 au 28 juin 1936
Vous n’ignorez pas que notre
société a été créée lors cl'uné
assemblee constitutive qui eut lieu
en 1971 à ANGERS. Pour son
15ème anniversaire, nous allons
_ nous retrouver dans cette ville, du
`. 26 au 28 juin 1 986
  Pour le programme scientifi-
   ._` que, j'ai choisi trois thèmes :
--4-'··—= se — systématique, répartition, pro-
-F/_,,..c   tection des espèces de la faune
 ·/'_   française
  — reproduction, notamment en
  ‘ captivité
/ ê — pathologie.
4 Des communications libres trouve-
g` *‘ ront également leur place durant
  ces journées. comme il sera possi-
hl bie d'exposer des posters.
Enfin, une exposition philatéli-
que sur le theme 'Amphibiens et
Fieptiles" lrnais aussi "l\Iature"l
sera organisée en collaboration
avec le Société philathélique de l’Anjou [gui me prétra son matériel}.
Prière de me consulter directement pour les instructions et la réservation
des cadres.
il me faudrait connaitre au plus vite le nombre de chambres à réser-
ver et ie titre des communications. Le programme définitif sera envoyé
aux seuls membres inscrits.
G. MÀTZ · ' U   ir-_`
Secrétaire Général Honoraire   ` A  
Laboratoire de Biologie animale L     À
Université d’Angers â'    
2 Boulevard Lavoisier   __   ` 0
49045 ANGERS Cedex lFBANCEl ç'     iii ·
Tel.4'|.48.32.24   Ã;  i   "` ‘°
  ' ··;;~î·‘ x .·
`LÃTHHA 
48

Criquets - Cétoines - Vers à soie - Phasmes
Blattes exotiques — Tribolions - Vers de
farine - Drosophiles - Dermestes - Grillons
Sauterelles - Enchytrées - Vers de terre
Noctuelles - Teignes de ruche.. . etc. . .
et des Insectes dans i'aIcool pour T.P.
0 •
L/7..5 GG-ÉéZ'ëLl.l./T2.
Documentation - Références - Tarif gratuit
Domaine de Grand-Clos /;,.·;·  
B. P. n° 1 - CHATONNAY   `  
38440 St-JEAN-DE-BOUHNAY   __,:;iZ:;jL·"
Tel. [I4] 58 34 Ill Producteur n"38 455 453  
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ENVOI DES MANUSCRITS à :
IVI. Roland VERNET
Laboratoire de Zoologie. Ecole Normale Supérieure
46 rue d’U|m. 75230 PARIS Cedex 05