Bulletin SHF XXXX 30
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bulletin de la
SOCIETE HERPETOLOGIOUE
DE FRAN C E
2’ TRIMESTRE 1984
  N· 50
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BULLETIN DE LA
SOCIÉTE HERPETOLOGIQUE
DE FRANCE
BULLETIN DE LIAISON
2e trimestre 1 984 - n°30
SOMMAIRE
EDITORIAL
JOURNEES ANNUELLES DE MONTPELLIER (suite}
. Observations sur la représentation des serpents dans les
ouvrages tfherpétologie antérieurs au XVIIIB siècle.
L. BODSON .........,.......................... 5
. Ethologie comparée des fguanfdee du genre Anolfs: ses
concepts et ses applications dans Vélevage de différentes espèces
en captivité. V. BELS .............................. B
. Dimorphisme et comportement sexuels chez Mafpolon mons
pessufanus.Considérations sur la dénomination sousspécifique de
rhsignitus. C. DE HAAN ...........................,. 1 9
. Méthodes d'étude et de détection de la cistude Emys 0rbfcu—
farfs. J. SERVAN ................................. 27
. Une alimentation pour des amphibiens et des reptiles en
captivité. X. FONTANET ........................... 30
. Elevage et reproduction en captivité du scinque de I'iIe
ronde Lefolopfsma teh‘a:i·f:'Des§ardin. 1.. SAUTEFIEAU ......... 33
BIBLIOGRAPHIE ................................ 36
VIE DE LA SOCIÉTÉ, Sommaire ..................... 43
1


			
Bull. Soc. Herp. Fr., 1984, 30
EDITORIAL
Notre bulletin se perfectionne au fil du temps. Avec ce numéro vous
recevrez un supplément qui est le répertoire de tous les articles parus
depuis la création du bulletin iN°‘i 24l. D'autres index de ce type parai-
tront dorénavant de façon régulière. Chaque numéro se divise désormais
en deux parties précédées d'un sommaire. La première partie rassemble
les communications scientifiques et la seconde constitue le bulletin de
liaison indispensable à la communication au sein de la société et com-
porte les rubriques habituelles : notes sur les élevages, revues bibliogra-
phiques, courriers des lecteurs, activités des différentes commissions ;
informations diverses, annonces... Afin d'assurer une diffusion interna-
tionale à notre bulletin, il serait souhaitable désormais que chaque article
soit accompagné d'un résumé de quelques lignes lmaximum 5l en fran-
çais et en anglais, précédé de son titre également en anglais ; les pre-
miers résumés devant apparaître dans le numéro 31 .
Tous ces perfectionnements n'ont pu se réaliser qu’au prix d'un tra-
vail supplémentaire qui ne nous a pas encore permis cette année de rat-
traper le léger retard dans la parution des numéros. Compte~rendu de la
périodicité de publication ce n’est pas encore catastrophique mais pour-
rait le devenir. Une cause majeure du ralentissement est dûe souvent au
non respect des recommandations aux auteurs ; ce qui oblige la rédac-
tion à se "débroui||er" pour la dactylographie ou la redactvlographie des
textes, la reprise des dessins, Vhomogénisation de la présentation etc...
Autant de manipulations qui augmentent les délas de parution de certai-
nes notes. Par ailleurs, les remarques constructives qui peuvent être fai-
tes par le comité de rédaction semblent irriter parfois ia susceptibilité de
certains auteurs qui tardent à nous renvoyer leur texte modifié. Ce
système de iecture préalable par un ou deux réferés n'est pas spécifique
à la S.H.F. Il se pratique pour toutes les revues sérieuses et ne peut
quïaméliorer la qualite de notre buIIetin... alors pourquoi ne pas s’y préter
sans arrière pensées. ?
Roland VERNET


			
Bull. Soc. Herp. Fr., 1984, 30
OBSERVATIONS SUR LA REPRESENTATION
DES SERPENTS
DANS LES OUVRAGES ITHERPETOLOGIE
ANTERIEURS AU XVIIIe SIECLE
par
Liliane EBODSON
La nécessité de pourvoir les ouvrages de zoologie d'une illustration
appropriée a été perçue des l'antiquité. Elle se vérifié particulièrement
dans les traités grecs d'herpétologie et de toxicologie. Ceux—ci répondent
tous au même objectif pratique 1 faire connaître les animaux, surtout les
serpents, dont ia morsure est dangereuse pour l'l‘¤omme 2 lui permettre
de les éviter ; lui indiquer, si, malgré les précautions recommandées, un
accident survient, les remèdes à utiliser. Pour rendre Videntification
mieux assurée, les descriptions sont assorties, dans la plupart des cas,
de représentations en couleurs des animaux mentionnés. Maïs, qu'il
s’agisse, — pour ne citer que deux des manuscrits les plus célèbres, - du
Suppiementum graectim 247 [Xe siécle après J.C. ; Paris, Bibliothèque
nationale} contenant les Traité des bêtes venimeuseslll et Traité des
antidotes de Nicandre de Colophon liie siécle avant J.C.l, ou du Codex
medicus graecus 1 [Vie siècle aprés J.C.l du Traité de médecine de Dios-
coride d'Anazarba ll er siécle après J.C.l, un des fleurons dela Bibliothe-
que nationale d’Autriche, les peintures ne sont pas l'oeuvre d’artistes
animaliers qui auraient eu une bonne connaissance, directement fondée
sur Vobservation, des animaux à reproduire. Elles découlent de |’interpré—
tation du texte à illustrer, avec toute Vapproximation que ceî|e—ci impli-
que. Dés lors, en dépit de |’intention qui les a inspirées et compte tenu
des inévitables altérations ou déformations que les copies successives au
cours des siècles ont entraînées, ces illustrations n’ont pu être que d'un
médiocre secours pour la détermination des serpents de la Méditerranée
orientale qu'elles sont censées représenter. Il faut noter cependant que
les ouvrages anciens d'herpétologie ne font pas de place à des animaux
imaginaires et fabuleux, tels les dragons, tarasques et autres monstres
reptiliens, qui foisonnent dans les manuscrits médiévaux des bestiaires,
de la Bible, ou dans le Livre des merveilles lXlVe siecle ; Paris, Bibliothè-
que nationale}.
l'll Les titres originaux, en grec et en latin, ont été traduits.
5

Avec la Flenaissance, se manifeste le souci d’înventorier toute la
faune alors connue et d'en donner simultanément des images significati-
ves. Les résultats, en ce qui concerne les serpents, ne sont cependant
pas toujours à la hauteur des ambitions. L'il|ustration des Deux iivres des
venins lAnvers, 1 568] de Jacques Grévin, largement reprise dans l’édi-
tion posthume l1 5871 de |'Histoire des anilrnaux. V. La nature des ser-
pents de Conrad Gesnerl1516—1565l,|a série de gravures qui accompa-
gnent les Observations de plusieurs singuiaritez et choses rnernorabies
trouvées en Gréce, Asie, Judée, Egypte, Arabie et autres pays estranges
[Paris ; 1 55 5l de Pierre Belon sont des compositions fort gauches. pour
la plupart, qui n’ont pas ou peu de rapport avec la réalité animale. La qua-
lité du dessin est souvent supérieure dans les Deux livres o"histoire des
serpents et des dragons, lui aussi posthume l 1 640}, d'Ulysse Aldrovandi
(1522-1605). Mais, comme ses prédécesseurs, celui·ci fait bon accueil
aux dragons, particulièrement celui qu'un paysan abattit, en 1572, dans
la campagne bolognaise et qu’i| fut charge d’examiner. Les observations
qu’il e faites sur des spécimens vivants, telle cette Vipére céraste prove-
nant de Libye et offerte au Grand Duc d'Etrurie, ne suffisent pas à triom-
pher des idées héritées de la tradition : la langue de la vipère, figurée en
extension, ne comporte pas moins de quatre filaments. Il faut attendre le
X\/ille siécle pour voir I'il|ustration des ouvrages consacrés à l'herpéto-
faune atteindre le degré de précision qu'appelaient les diagnoses de plus
en plus détaillées.
Au XVIIIe siècle, la connaissance des serpents s'enrichit cependant
de deux manières. Les explorateurs naturalistes décrivent la faune du
Nouveau Monde, ainsi le Crotale figuré pour la première fois dans
|'ouvrage de Francisco Hernandez, Trésor des productions rnédicaies de
ia Nouveiie Espagne ou Histoire des piantes, des animaux, des minéraux
du Mexique lFlome, 1 628}, p. 329. D’autre part, le développement des
travaux des zootomistes et des anatomistes, stimulés par l'invention du
microscope, suscite des recherches nouvelles sur Vanatomie des ser-
pents, les principes de leur reproduction, Vappareil venimeux, la nature
du venin. Deux ouvrages peuvent être épingles pour caractériser une pro-
duction qui devient de plus en plus abondante et complexe. Marco Aure-
Iio Severino reste tributaire du passé dans son livre La vipère pythienne,
ou démonstrations et expériences nouveiies sur ia nature de ia vipère,
son venin et ses remèdes [Padoue, 1651}, où une compilation des tra-
vaux de J. Vesling (1598-1649] et de G. Hodierna l1597-1660} sur
l'embryo|ogie dela vipère et sur la nature du venin voisine avec d’intermi-
nables considérations sur la mythologie, les croyances populaires et les
superstitions, abondamment illustrées de figures mythiques. Trente ans
plus tard, le mémoire d'Edvvard Tyson sur le Crotale se signale. par le
texte et par Viliustration, comme un ouvrage de facture véritablement
scientifique l Vrpera caucii-sona Americana, or the Anatontlf cf a Fratrie-
Sneke oiissected at the F’epository ot the Ro ya! Society in January 7 682-
1683, dans Phiiosophicei Transactions of the Flo yai Society of London,
12, 1682-1683, pp. 25-61}.
6

Les quelques exemples rapidement évoqués ci-dessus ne sont que
des jalons dans |'histoire de Vherpetologie occidentale. Sans préjuger des
nuances et des compléments qu'un examen exhaustif des différentes
contributions, celles des Abati. Fabricius d'Acquapendente, Coiter, Cha-
ras, Blasîus, Fledi, etc., ne manquerait pas de faire apparaître, ils permet-
tent déjà de percevoir les divers obstacles épistémologiques qui ont
affecté l'étude des serpents plus durablement et plus profondément que
celle de la plupart des autres représentants du règne animal. Dans une
telle enquête. |’i||ustration des ouvrages d’herpétoIogie constitue une
source non négligeable d'inforrnations. Car, en faisant voir l’image que
Vhomme a fixée des serpents aux différentes époques, elle révèle aussi
les dispositions d'esprit, conscientes ou non, qui ont, au cours des siè-
cles passés, influencé le développement des recherches sur Vherpéto-
faune.
CHOIX BIBLIOGRÀPHIOUE
F.J. COLE, A Histcrv cf Comparative Anatomy from Aristote to the Eighteenîn Century,
Londres, Nlacmillan, 1944.
I. JAHN - H. LUETHEH - I(. SENGLAUB léd.I, Geschichte der Biologie. Theorien, Methoden,
Institutionen, Kurzbiographien, lena, G. Fischer, 1932.
F. KLINGENDEH, Animals in Art and Thought to the End of the Middle Ages, Londres. Rout-
ledge and Kegan Paul, 'l9?1. ·
C. NISSEN, Die Zoologîsche Buchillustration, 2 vol., Stuttgart, Heinemann, 1955-19ïB.
G. PETIT - J. THEODOHIDES, Histoire de la zoologie des origines à Linné, Paris, Hermann,
1952.
Z. KADAR, Survivals of Greek Zoological llluminations in Bvzantine Nlanuscripts, Budapest,
Akadérniai Kiadô, 19ïE.
L. BODSON
33 rue Bois |’Evêque
B. 4000 LIEGE
BELGIQUE
7

Bull. Soc. Herp. Fr,, 1984, 30
ETHOLOGIE COMPARÉE DES IGUANIDAE DU
GENRE ANOLIS : SES CONCEPTS ET SES
APPLICATIONS DQÀNS L'EI.EVAGE DE_
DIFFERENTES ESPECES EN CAPTIVITE.
par
Vincent BELS
Depuis de nombreuses années, les éthologistes ont étudié les pare-
des agonistîques et sexuelles des lguanîdae arborîcoles et terrestres
lEVANS, 1938 a et IJ; GREENBEFIG et NOBLE, 1944; CAFIPENTER,
1960aetlJ, 1961 aet |:i, 1962aet b, 1963, 1964, 1965,1966 aet
b, 1967a, CARPENTER et GHUBITZ, 1960, 1961 ; CREW5, 1975 ;
JENSSEN, 1970 a et b; 1971, 1973, 1975.; WEAVER et CAHPEN~
TER, 1969...1. De nombreux auteurs lCAFlPENTEFl, 1967 b ; WILLIAM
et HAND, 1977, JENSSEN, 1977 ; CREWS et GREENBERG, 1980...}
ont tenté d'apporter quelques solutions aux problèmes dela causalité, de
la fonction et de |'évo|ution des comportements des lguanidae. Nous
voudrions insister, ici, sur les différents aspects de Vétude comparée des
parades agonistiques et son application éventuelle dans le maintien en
captivité d’especes menacées d'|guanidae arboricoles, principalement
Celles du genre Anolis.
Tous les travaux réalisés depuis CAFIPENTER 11967 bl tentent de
décrire |'existence d'un "display-action-pattern" DVOPTG à chaque
espèce. Il s'agit d'un ensemble de mouvements stéréotypes comprenant
des élévations et des abaissements rythmiques dela tête, accompagnés
ou non d'extensions du fanon gulaîre ou de lâ QOVQÈ9. exhibés par les
mâles et même les femelles, aussi bien dans les relations sexuelles que
lors des interactions agonistiques. La figure 1-montre une partie de ce
"disp|ay-action-pattern" lD.A.P.l chez Anolis chforocyanus. La durée
len abscissel et l'amplitude len ordonnée} caractérisent les hochements
de la tête, le gonflement de la gorge ou du fanon gulaire. Les parties noi-
res représentent les éléments répétitifs : on observe trois éléments répé-
titifs lA.B. et Cl. Les parties en blanc figurent les elements non répétitifs
du mouvement.
8

A  I É 1 QT I Il
1 2 3 L 5
SECONDES
B  
 
1 2 3 L 5 5
SECONDES
C  
 
I 2 3 L 5 5
SECONDES
Figure 1 : exemple typique des mouvements stéréotypes (partie supé-
rieure : hochements de la tête ; partie inférieure : extension de la gorge
ou du tanon gulairel lors des parades egonistiques chez Anplfs ch!c.·r0cya—
nus. Les parties noires représentent les éléments répétitifs et les parties
en blanc les éléments non répétitifs.
9

JENSSEN et HOVER (1976} définissent également des "modifica-
teurs" (Statique ou dynamique dela parade l"dispIay mndifiers"l cons-
titués de posture (élévation sur les quatres membres, position en S ,... l ou
de mouvements qui s'a§outent au D.A.P. La figure 2 présente les modeli-
tés de ces modificateurs dela parade chez A. chforocyanus. Ces "modifi-
cateurs" de la parade n'influencent pas significativement la durée des
éléments répétitifs de la parade (test non paramétrique de lVlann—Witney
non significatif}, B par exemple (figure 3}. La durée des éléments répéti-
tifs de la parade agonistique [présentés ici pour quatre individus} ne varie
pas non plus significativement d'un individu à Vautre (test de Nlann-
Witney non significatif}.
Ceci souligne que Vélement de base des parades agonistiques iles unités
répétitives} n‘est pas modifié et que le "i:iia|ogue" entre les individus
garde une signification pour tous les individus malgré les variations indivi-
duelies.
Deux types de parade agonistique sont actuellement défini :
- le parade de dissuasion
— la parade de menace
La parade de dissuasion n’est pas obligatoirement provoquée par la per-
ception d'un congénère. Chez Anoilis sagreipar exemple, le mâle résident
(ou territorial} exhibe cette parade lorsqu'il se "promene" le long des
frontières de son territoire (figure 4]. Les autres mâles sont alors cachés
sous les feuilles des plantes ou sous les branches (BELS, 1982}, La
parade de menace est toujours orientée vers un autre individu. C'est au
cours de cette parade que l'on peut observer les modificateurs l"disp|ay
modifiers"l précédemment cités. La figure 5 montre un exemple de
suite comportementale observée lors des rencontres agonistiques de
deux mâles A. chlorocyanus placés en même temps dans un terrarium.
Le durée de la parade est très variable. Les deux mâles exécutent des
hochements de la tête, des extensions de la gorge ou du fanon gulaire,
des compressions latérales., L'issue de cette parade est incertaine : un
des deux mâles prend le dessus sur Vautre qui rapidement prend une
position de soumission (figure Bi ou les deux individus s'é|oignerit l'un de
|’autre pour recommencer à parader, le but de ce combat ritualisé étant la
prise de possession du terrarium.
Par contre, iorsqu’un mâle est introduit dans le terrarium d'un autre qui y
réside depuis un certain temps (deux à trois mois. par exemple} |’issue du
combat est rapidement déterminée : le mâle intrus soumis à la pression
(mouvements, hochements de la tête...l du male resident prend immé-
diatement une posture de soumission. La même expérience réalisée avec
Anolfs oarolfnensis donne des resultats identiques.
Attachons-nous un instant à Vétude ccmpüfèë düë parades de
menace des deux espèces A. sagref et A. carolinensis. L'idée que |'agres-
sivité joue un rôle important dans la stabilité d’un€-3 population (maintien
d'uri systéme social cohérent] et les possibilités d'extension des popula-
tions est actuellement admise de tous les étholoëlistes. L'intérét de le
10

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Figure 2 : modalités des rnodificateurs statiques l"display modifiers"l de
la parade agonistique chez Anolfs chlorocyanus. C.L.C.: compression
latérale du corps ; E.C.D.: élévation de la crete dorsale ; E.C.N.: eleva-
tion de le crête nuchale ; 0.G.: gueule ouverte, E.F.: extension du fanon
gulaire, E.C.: élévation du corps.
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0 1 2 3 4 5 6 T
Figure 3 : durée totale de Vélémertt répétitif B dans deux contextes diffé-
rents :
1 et 2 : deux mâles exhîbants des hochements de la tête avec extension
du fanon gulaire et ouverture de la gueule.
3, 4 et 5 : trois mâles exhibants des hochements de la tête avec exten-
sion du fanon gulaire.
`l 1

comparaison des parades de menace de deux espèces voisines [elles
sont sympatriques sur une petite partie de leur aire biogéographiquel est
de montrer que le maintien d’un système social identique lterritoire des
mâlesl dans les deux cas est assuré et exprimé par des parades de
menace différentes. Chez A. carolfnensis, la parade de menace entre le
résident et l'intrus est constituée de déplacements circulaires et continus
l"encircling"i associés aux mouvements spécifiques. Ces déplace-
ments et le maintien d'une pression nerveuse constante pendant des
temps très longs lla parade de menace peut durer plus de 1 5 minutes}
sont énergétiquement dispensieux. L'observation montre d’ai1|eurs que
le résident, après la fuite définitive de l’intrus, ne se déplace plus pendant
pïusieurs minutes dans son territoire. Il garde une posture de "post—
parade" immobile. Une échappatoire à ce système est |'existence de la
posture de soumission prise par |’intrus dés que la "pression" de la
parade du résident modifie son état physiologique. Il fuira alors des que le
mâle résident ne s'intéressera plus à lui. Il est important de noter égale-
ment que le contact physique des deux individus durant cette parade
entraîne des morsures qui peuvent créer des traumatismes importants.
Chez A. sagrer, par contre, la parade de menace du résident et son dépla-
cement rapide vers |'intrus entraine la fuite directe du mâle intrus. La
perte énergétique est moindre et, chez cette espèce, ies rnâies ne pren-
nent pas de position de soumission. Apres la fuite de l’intrus, le mâle rési-
dent exécute plusieurs déplacements entre le centre et les frontières de
son territoire, accompagnés de mouvements spécifiques (BELS, 1982}.
Deux systèmes territoriaux identiques sont donc maintenus chez deux
espèces différentes voisines par des parades de menace différentes. Il
serait nécessaire d'étudier les modalités de relations interspécifiques
entre A. carolfnensfs et A. sagref afin de rechercher comment est née
cette barrière èthologique lvenue se greffer sur une barrière écologique}.
Il est important de connaitre également les variations saisonnières de ces
systèmes de vie sociale.
D'autres problèmes restent encore en suspens. HUIBAL et PHILO-
BOSIAN l1974i ont souiigné les variations comportementales interve-
nant lors du retrait d’un ou de plusieurs mâles d'une population dont
Vorganisation sociale est parfaitement déterminée. Ils ont ainsi déterminé
le taux d’agressivité intervenant entre les mâles d'une population locale
lors de la modification de la structure sociale préexistante. Cependant,
aucune étude n'a abordé le problème de Vintégration des nouveaux indi-
vidus iadultes ou jeunes] au sein de cette structure. L’étude de ces phé-
nomènes doit se poursuivre en accord avec |’analyse de Vontogenèse des
comportements. Nous avons observé des hochements de tête chez des
nouveaux—nés A. sagref lfigure 7] qui montraient, dans une complexité
moindre, certaines modalités des hochements de la tête déterminées
chez les adultes. GREENBEHG lin BURGHART, 1977] a montré chez une
espèce terrestre lScer'oporus cyanogenrlsi que les hochements de la tête
passent d'une forme simple chez les jeunes à une forme plus complexe
chez les adultes. HAND l19'/7] a souligné que Yextension du fanon
1 2

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_ —`~ -«   ,-· 2 ai ‘
Figure 4 : territoires de mâles Anofrs sagref dans un terrarium l'l OO x 100
x 100 cml. Les traits continus représentent les limites territoriales des
mâles [elles sont mesurées par les plus grandes distances parcourues par
les mâles dans plusieurs directions sans qu’ils exécutent de parades de
menace directement après ces mouvements}.
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Figure 5 : exemple de suite comportementale lors des rencontres agonie-
tiques de deux mâles Anoiis chlorocyanus. Les blocs noirs représentent
les temps de hochements de le tête.
1 : déplacement du mâle 11
2 : extension du fanon guleire par le mâle 12
3 : déplacement du mâle 12 vers le mâle 1 1
4 : extension de la gorge par le mâle 1 1
5 : extension du fanon guleire par le mâle `I 1
11 : mâle 1, 12 : mâle 2 : H.T.: hochements dela tète : ME. : mouve-
ment d’sncerc|ement entre les deux mâles iils tournent |'un autour de
l'autre en se rapprochent}.
  ·.-·  2.`¤:i·.¤l<=î·; ·;·` . ig-;·§·_·i··':Z .'-,·, i;;;·ïf     ··'_·_ ;}¢;··=î¤_ ,
    _ ,--—·· : .·.-.   ·_—·;     ._·-· ; =;;;¤5a5;;j;;;;_,_
'EI- _ Figure 6 : position de soumission caractéristique chez Anolfs chlorocya-
NUS.
14

 econd
aseconds
Figure 7 : hochernents dela tte chez desjuvéniles Anolfs sagreflexplica-
tions complémentaires dans le texte}.
gulaire sert a distinguer les adultes des jeunes dans des populations
d’Anoifs des Antilles. Donc la reconnaissance intra-spécifique varie en
fonction du statut lou de |'état de croissance] des individus l?l ou un seul
mouvement de base lconstîtué de plusieurs unités} modulé en fonction
de l'état (statut, croissance, sexe".} permet la reconnaissance inter-
individuelle l?).
L’ana|yse de la communication inter-individuelle ou interspécifique
pose de nombreux problèmes chez les Iguanidae. Elle nécessite un déco-
dage précis des parades et une observation soutenue des comporte-
ments des individus dans différentes conditions. Il est nécessaire de
comprendre le rôle joué par la communication inter-individuelle dans la
stabilité des populations, de comprendre Vintégration des nouveaux indi-
vidus au sein d’une structure sociale déterminée et de multiplier les
observations à grande échelle afin de pouvoir résoudre les problèmes de
Vévoiution des comportements et de comprendre les possibilités d'exten-
sion d’une espèce.
Enfin, toutes ces observations peuvent également être utilisées afin
de réussir la reproduction en captivité des différentes espèces observées.
Une connaissance parfaite des modalités de parades, des limites territo-
riales et des relations intra et interspécifiques sont nécessaires pour créer
en captivité des groupes d'animaux aux structures sociales établies.
Nous avons déjà démontré Virnportance de la transformation de la
structure sociale des mâles A. carofrhensfs maintenus en captivité : du
type territorial en milieu artificiel, elle devient une hiérarchie lorsque ces
lguanidae sont maintenus en captivité IBELS, 1984}. Différentes classes
d'individus ldominants et dominés) se partagent Vespace disponible.
L’adaptation psychophysiologique aux conditions artificielles varie forte-
ment d'un individu à l'autre : les mâles dominés, par exemple, ont une
perte de poids élevée, se reposent longuement sur une branche basse du
1 5

terrarium en restant sans cesse sur le qui—vive, n'ont aucune relation
sexuelle et leur prise de nourriture est très perturbée. Le maintien d'un
groupe important de mâles de cette espèce dans un terrarium diminue
ainsi le taux de reproduction. La fréquence des parades agonistiques
chez les mâies dominants est relativement faible, mais leurs durées sont
trés importantes. Le temps moyen par heure des comportements agonie-
tiques montre que ces mâles dépensent une énergie considérable à main-
tenir la hiérarchie établie. Même si le temps moyen par heure de ces indi-
vidus dominants est nettement plus important que celui des mâles domi-
nés, le taux de réussite des accouplements est faible. Nous avons
observé une seule intromission réussi dans quatre groupes de cinq indivi-
dus ll femelle et quatre mâles dominants et dominésl.
Chez A. sagref, par contre, la structure sociale de type territorial est
maintenue en captivité. Plusieurs mâles établissent dans chaque terra-
rium un territoire dont la surface et le volume ne varient pas d'un individu
à l'autre. Chez cette espèce, nous avons observé plusieurs accouple-
ments et obtenus plusieurs reproductions. Nous avons, de plus, observé
chez A. sagrei une "garde parentale" de la femelle. Les femelles res-
taient à proximité cl'un emplacement particulier du terrarium. Elles reve-
naient immédiatement sur leur position dés que |’observateur les en
chassaient et leurs distances de fuite étaient trés réduites. Lesjeunes ont
tous été trouvés dans cet emplacement particulier du terrarium lors de
leur sortie de |’oeuf.
Chez A. chforocyanus, le combat rapproché est souvent accompa-
gné de morsures. Lors du maintien d'un groupe important de mâles de
cette espèce dans un espace restreint, une hiérarchie semblable à celle
observée chez A. carolinensrs s'établit. Les mâles dominés sont soumis à
une pression très forte de la part des dominants. Ils sont fortement mor-
dus et présentent sur le corps de nombreuses traces de morsures parfois
graves. L’observation continuelle des relations inter—individuelles permet
de reconnaître rapidement les mâles dominants et les mâles dominés. Les
individus sans cesse pourchassés seront alors isolés et soignés.
Ces quelques exemples soulignent Vimportance de Vobservation des
comportements des lguanidae en captivité et permet d'approcher une
des causes importantes de la non-reproduction de ces espèces en capti-
vité.
Ces études ne font que débuter. Seule l'ol:•servation continue des
problèmes de Vaclaptation éthophysiologique des lguanidae au milieu
artificiel permettra de créer des groupes reproducteurs stables. Certaines
espèces pourront ainsi étre maintenues en captivité et Vextinction de dif-
férentes espéces sera évitée grâce â ces élevages.
16

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REMERCIEMENTS
Nous remercions le Professeur J.C. HUWET, Vaquarium de I'Université
de Liège et la Société Royale de Zoologie d'Anvers pour leur soutien
continuel à notre travail. Nous remercions également I'l.Fl.S.|.A. llnstitut
pour |'Encouragement de la Recherche dans |'|ndustrie et I'/àgriculturel
pour la bourse de recherche 1982-1983.
V. BELS (chercheur l.H.S.I.A.}
Université de Liège
Institut Ed. Van Beneden - Service d’Ethologie et Psychologie animale
22, Quai Van Beneden, B - 4020 Liège (Belgique}
'I S

Bull. Soc. Herp. Fr., 'ISB4, 30
DIMORPHISME ET COMPORTEMENT SEXUEL
CHEZ
Mafpofon monspessulanus
CONSIDERATIONS SUR LA
DENOMINATION SUBSPECIFIOUE
fnsignr`tu.s
par
Cornelius DE I-IAAN
I ~ INTRODUCTION
Diverses observations menées depuis 1967 chez la Couleuvre de
Montpellier, Mafpofon monspessufanus, m'ont fait de plus en plus douter
de la validité des données figurant dans les guides des Amphibiens et des
Reptiles d'Europe concernant les dimorphismes sexuels et les distinc-
tions sous—spécifiques de cette couleuvre.
Freiné longtemps par le faible probabilité que tant d'auteurs aient été
trompés, à ce qu'il me semblait, parla dénomination suggestive de "insi-
gnirt.··s", j'ai pu poursuivre |’enquête grâce aux résultats récents de mes
recherches effectuées sur un nombre croissant de Couleuvres de Nlont-
pellier suivies en élevage. Cette enquête m'a, ]usqu'ici, menée aux cons-
tatations et conclusions résumées dans les paragraphes suivants. A
|’appui de celles-ci j’ai trouvé des données importantes, parfois décisi-
ves, chez IVIERTENS [1925], LANZA Bi BHUZZONE l1960l. KHANIEFK &
SCHNURRENBERGER [1963]. VALVERDE (1967} et DIAZ—PANlAGUA
l1976l.
1 9

Il - PRINCIPALES CONSTATATIONS
1} HERMANN (1 804} en décrivant Coluber monspessulanus nous a
présenté un mâle ; GEOFFROY SAINT-HILAIRE (182 7} en décrivant
Coluber fnsrgnftus s'est fondé sur un individu qui ne ressemble pas à un
mâle adulte. Tous deux décrivaient en fait un spécimen de l'actue||e Maf-
pofon nrronspessuianus sans en mentionner le sexe.
2] Les ouvrages de NIERTENS & MULLER (1940] puis de IVIERTENS
En WERl\:1UTH(1E|60]ont plus ou moins servi de base à beaucoup de gui-
des des Amphibiens et Reptiles d'Europe. Ces auteurs semblent avoir
fondé en grande partie les sous—especes de Maipoion monspessuianus
sur des différences entre les sexes :
femelle = M. monspessuianus rhsrgnitus,
mâle = M. monspessuianus monspessuianus
3] Pourtant le critere morphologique le plus sûr pour la distinction en
deux sous-espèces est, indépendamment du nombre de rangées (17 ou
19] des écailles dorsales, l’absence ou la présence de la "Sattelartige
Zeichnung" (la marque en forme de selle], décrite par NIERTENS lui-
même (1925] : "Chez les adultes Mlm. monspessulanus Va toujours,
M.m. insrgnitus ne l’a jamais". MERTENS n'a apparemment pas trop
insisté par la suite pour diffuser ce critère, à en juger par le silence total
respecté, à ce sujet, par les auteurs des guides des Amphibiens et Repti-
les d’Europe parus jusqu'à présent. Dans le guide de l—lELLl\··'(lCH (1956}.
qui dit explicitement s'être fondé sur les critères taxonomiques établis
par MERTENS & MULLER (1940}, "Ia selle" ne figure pas non plus.
LANZA Sr BRUZZONE (1960} puis BRUNO (1967, 1977], se ser-
vant, à mon avis, à juste titre dela "sattelartige Zeichnung" (la nommant
"Nlacchie a sella"} pour différencier les soIJs—espéces n'ont pu rompre le
sus-dit silence.
4} Les principaux caractères ou "insignes" que ]'ai trouvés pour la
détermination, soit des sous—espèces, soit des sexes, sont résumés dans
le Tableau 1.
Dans ce tableau les petits cadres horizontaux accentuent ce qui en
particulier s’oppose aux anciens critères sous-spécifiques, mentionnés
dans les guides, où ne figure ni "la selle", nl le dimorphisme sexuel ; les
cadres verticaux mettent en évidence le critère externe le plus commode
pour la détermination des sexes.
La marque en forme de seile de MERTENS (1925] ou "la maochia a
sella" de LANZA et BRUZZONE l'|9GOl sont TBDUFÈÉSS dans la colonne
1. Je préfère cependant en donner ma propre description qui fait ressortir
le dimorphisme sexuelll i. il s'agit d’u1·re zone dorsolatérale, située entre
2 et 6 fois la longueur de la tête en arrière de cette dernière. Chez la
lil :j'adresse ici un compliment à Denise WEBER qui a "ose" peindre cette marque, celle
d'un mâle d’ai||eurs, dans son guide des Amphibiens et Reptiles d'Europe INIATZ et
WEBER 1983].
20

Tableau 1. Variations des marques et de la coloration entre les sous-
BSDÈCBS Bi E.‘I`|Il'8 les SEXES chez M. ITIORSDSSSUÉERUS
ad : adulte, juv : juvénile ; oliv : olivâtre ; br : brunâtre.
" : critère sexuel bien visible même chez la plupart des individus ecrases
et dessechés [victimes de la route}. après mise en eau.
(ll Excepté la macchia a sella.
(voir explications complémentaires dans le texte}.
î 2 3 4
"lnsigne nouveau": "in$ignitus": préoculaire et couleurs principales
La macchla a sella engées dorsp-latérale  lablales à tache du dos isauf en
de taches et de points blanche circonscrlle période de mue ll
ou ocelles. d'une ligne noire
Mm- • ad  i EK É  
  · ad non oui oui br. tachetè
9 âgée non pu aifaibl. oui, peu aîfaihl. ' br · pliv.?
O' iuv. nan à peine ? non o|iv.?
Q iuv. non oui oui br. tachete
npuv·nè Q. 0* non nui. Cf à peinû? pui. U à Düine? 9 bmach., O' ?
Mm, o au î nan mm oliv, um un
monspessui D ad M M E  
U âgée oui non ou affaibl. oui, peu ailaibl. ‘ br · oliv.
U iuv. parfois oui, Sùuverit faibl. non hr ·· oliv.
9 iuv. non ¤ui oui br, tachetè
nouv.-nè O, cf non Oui, 0 moins foncé oui, U moin pron. br. tachete
21

femelle adulte cette zone se distingue généralement par des tâches brû-
nâtres, blanches et noires, plus prononcées lou d'un autre ton} que celles
du même type se trouvant ailleurs sur son corps. Chez le mâle sub-adulte
ou adulte cette zone se distingue par un complexe de petites taches
bleuâtres ou verdâtres, par écaille, sur fond noir. Elle se prolonge latérale-
ment vers la queue ; en outre le dos du mâle est généralement vert ou
brun jaunâtre en avant de la selle puis beaucoup plus fonce (olivâtrel en
arriére.
Le caractère "insigm`rus" a été reporté dans la colonne· "!nsfgnn‘us"
en latin signifie pourvu d'insignelsl ou de marquelsl, ce que GEOFFROY a
voulu dire et qu'à mon avis beaucoup d’herpétologues ont voulu trop
bien comprendre.
Parfois, on considere également dans la littérature la présence des
labiales à "ocelles" comme un critere de la sous-espèce fnsfgnirus
[colonne 3}. Pourtant, à mon avis, elles représentent |'outil le plus prati-
que pour la détermination externe du sexe femelle chez les deux sous-
espèces et, à quelque très jeune mâle pres, pour des individus de tous
âges.
Enfin en ce qui concerne la coloration du dos (colonne 4l, la couleur
olivâtre tend parfois vers un brun grisâtre (ventre jaunâtre ou noir, uni ou
tâchetél et la coloration brunâtre tend parfois vers un brun rougeâtre
[ventre souvent blanchâtre, tâcheté d'orange et de noir]. Chez le mâle
adulte de Mlm. monspessufanus, la coloration du dos est uniformément
olivâtre sauf la "macchia a sella". Chez la femelle âgée il y a parfois un
changement lent, mais remarquable, des couleurs du dos : allant de bru-
nâtre tacheté à olivàtre uni, probablement le plus souvent à partir d’une
taille de 115 crn [dont 20 à 27 % pour la queuel. Elle ressemblera ainsi
de plus en plus à un mâle sub—adulte ou adulte. [Pourtant cf. colonne 3l.
5} - Les variations de taille et de poids des mâles et des femelles de
même âge, appartenant à la sous-espèce monspessufanus, sont signifi-
catives chez les individus d'âge connu lTableau 2}.
Jusqu'à présent, malgre un manque de données fiables sur une con-
naissance de l'âge exact, mes [rares} observations d'individus vivant
dans la nature, l'e><amen d'individus appartenant à la collection du Musee
de Zoologie d’Amsterdam et de nombreux individus victimes de la route,
ainsi que certaines données de la littérature, me permettent de penser
que les différences de taille entre les sexes chez les deux sous-espèces
concordent parfaitement avec les données qui figurent au Tableau 2.
De plus, je pense maintenant que les femelles ne dépassent
"jamais" 130 cm et que ce sont uniquement les mâles, dépassant les 2
mètres, qui font de la Couleuvre de Montpellier un des plus grands ser-
pents d'Europe. En outre, le nombre maximal "absolu" d’oeufs d'une
seule ponte semble être 14 en rapport avec la taille maximale de la
femelle. A mon avis, les mentions de pentes de 15 à 22 oeufs ne doivent
pas se rapporter à une seule femelle, mais à des amas provenant de plu-
sieurs individus.
22

6} - L'âge déterminé par VALVEHDE l1967l et DIAZ-PANIAGUA
(1976}, pour les mâles qu'ils ont examinés, devrait être, grosso modo
divisé par 2 afin de répondre à mes propres constatations. Par contre.
|'âge des femelles y répond généralement bien.
7] — La femelle présente une période "norma|e" de croissance par
an. Cette croissance est lente. Par contre, le mâle présente deux pério-
des annuelles distinctes de croissance relativement forte, ce qui a, probe-
blement, des rapports avec sa spermatogenese vernale et prénuptiale
trouvée par CHEYLAN, BONS Ba SAINT-GIRONS l"l98'll et, certaine-
ment, avec son comportement sexuel trés intéressant caractérisé par
son dévouement allant envers sa femelle iusqu*au sacrifice de soi—meme.
III - DISCUSSION ET CONCLUSIONS
Divers détails sur la morphologie ou ie comportement différents
selon le sexe chez Mafpofon monspessufanus sont, à mon avis, à Vorigine
de la distinction sinon incorrecte, du moins confuse, des sous-espèces
que |’on retrouve dans n'importe quel guide des Reptiles d'Europe. Signa-
lons le fait que les hémipenis sont très minces et lisses. ll n'y a pas de dif-
férence ni d'épaisseur ni de longueur de la queue chez un mâle et une
femelle de même taille. Signalons également la petite taille lpeu prévisi-
ble, il faut le dire ll de la femelle adulte vis à vis du mâle adulte, et de là,
|’idée, voire la conviction qu'un individu tâcheté d’un mètre environ
représente un sub-adulte aux dessins dits juvéniles, donc de n'importe
quel sexe. Enfin, la taille beaucoup plus grande et le diamètre souvent
énorme du mâle de méme âge, le tronc de sa queue relativement mince.
sa coloration unie dite adulte, voilà des éléments faisant facilement croire
qu’on a à faire à une femelle adulte. Le critère "coloration unie" qui
devrait, selon plusieurs auteurs, servir également a distinguer |’adu|te de
M. rn. monspessulanus de |’adulte de Mm. insignfrus ne peut pas étre
retenu non plus en tant que tel. Divers herpétologues s'en sont sans
doute rendus compte mais cette réalité est restée jusqu'ici dans le vague,
témoin le fait étonnant que, dans la littérature spécialisée, on ne men-
tionne que très rarement une uniformité de couleur chez Mm. fnsfgnftus.
Les guides les plus récents, ne s'aventurant pas trop dans le domaine de
la distinction des sous—espéces, suggèrent néanmoins que les deux sous-
especes peuvent être de couleur uniforme, ce qui est déja plus correct,
voire correct s’i| n'y avait pas "la selle" chez |'une des sous-especes.
IVIEHTENS (1925} ne pouvant pas savoir que les individus brunâtres,
fortement tâchetés et ocellés, mesurant environ un mètre représentent
uniquement des femelles adultes, a cru, en déterminant M.m. monspes-
sufanos, avoir décrit "le selle" de l'adulte typique. En réalité il a décrit
celle du mâle typique.
N'ayant pas constaté |'existence de la femelle typique, il n'a pas pu
évidemment en décrire "la selle".
23

Plus tard peut-être, IVIEHTENS Iui—même ou ses collègues soupçon-
nant |’exîstence d'un problème quelconque dont la solution réclamait des
recherches ultérieures, a-ï-il préféré en attendre les résultats. Ceci pour-
rait expliquer non seulement "le silence" des guides au sujet de "la
selle", mais également la mise en évidence d‘insignes que NIERTENS
n'avait en fait présentes que comme critères sous-spécifiques secondai-
res, lesquels se révèlent maintenant exclusivement liés au dîmorphisme
sexuel de Vespèce entière.
Tableau 2 : Différences de poids et de taille de quelques individus de
Mlm. monspessulanus, vivant dans mes terrariums.
Longueur totale, poids et Q1 à mi-corps
Age mais ` remue mâle  ` f aire  `
(non affiliés} [jeunes du couple précédant]
‘l jour ? ? 26 cm 25 cm
6 9 6 9
50 om 41 cm 52 cm 45 crn
50 g 40 g 50 g 40 g
3ans 110cm 83cm 115cm 66cm
450 g 160 g 450 g 200 g
6ans 135 cm 95 cm 160 cm 115 cm
1100g 350g 1470g 450g
© 45 mm I3 30 mm
12ans 150cm 112cm
1 500 g 460 g
E 50 mm El 30 mm
24

D'autres détails résident dans quelques aspects du comportement
sexuel : parfois deux mâles, de taille à peu près égale, en rivalisant côte-
à—côte, "se tiennent publiquement" dans les champs. A cette occasion
ils sont beaucoup moins farouches que d'habitude et l'on peut facilement
les prendre pour mâle et femelle. Par contre, pendant Vaccouplement, la
vigilance est des plus grandes, chose inconnue chez les autres serpents
d’Europe. La copulation proprement dite peut même volontairement
s'interrompre ou recommencer à tout moment, grâce, entre autres, aux
hémipénis minces et lisses.
Pendant une assez longue periode printanière, la femelle reste le plus
souvent â |'abri, invisible pour |’observateur le plus chevronné. Pendant
ce temps le mâle garde la femelle et surveille l'abri où elle se trouve.
Même |orsqu‘i| s’accouple avec elle, il surveille les alentours, étant prêt a
la rencontre puis au détournement d'un rival ou ennemi. Ce comporte-
ment pouvant être un facteur primordial de la survie de Vespece n'empê-
che pas que les chances de fécondation diminuent â mesure que les
copulations interrompues sont fréquentes.
Demande aux lecteurs :
Les collègues travaillant en Afrique du Nord me rendraient grand
service en recherchant dans quelle mesure les avant-postes ou enclaves
de M.m. fnsfgnftus sur les Hauts Plateaux de I’Algérie et du Maroc lsigna-
les, pour le Maro par PASTEUR Er BONS, 1960}, â |'intérîeur de |'aire
attribuée exclusivement à M'.m. monspessulanus par IVIEFITENS En WEH-
IVIUTH l‘l960l, sont valables d’après les critères lsupplémentairesl que
je propose dans le tableau 'I .
Enfin. pour tester mon hypothèse sur la taille maximale de la femelle
ainsi que sur la validité "abso|ue" du critere des labiales, tous les collè-
gues pourraient vérifier lencore une fois} le sexe des individus mesurant
plus de 130 cm l2O à 27 % queue incI.l et ayant été classes comme
femelles de Mafpofon monspessulanus, ne fût—ce que, pour les individus
vivants ou trouvés désséches, en examinant les marques des labiales, et.
pour les individus conservés morts, en examinant également la base dela
queue, mais tout en tenant compte de la finesse des hémïpenis ldu
mâle ll.
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METHODES D'ETUDE ET DE DÉTECTION
DE LA CISTU DE Emys orbicufari`s
par
Jean SEFl\/AN
La Cistude est la seule espece de tortue d'eau douce en France
métropolitaine. C’est une espèce "en régression forte et Continue ayant
déjà disparu de nombreuses régions" ll.ivre rouge des espèces de Verte-
bres menacés — SFF} ; cette régression est principalement dûe à la des-
truction ou à la modification par eutrophisation de zones humides.
L'etude dans la nature de cet animal farouche est rarement aisee ; aussi
nous proposons ici une methode simple et efficace de piegeage permet-
tant d'etudier son ecologie.
Le piège
Principe. Le piège. permettant la capture d'une Cistude a la fois, est
attractif : un appât attire la Cistude dans le piege, et la prise de |‘appât
provoque sa ferrneturelll. Le piege, reposant sur le fond de la nappe
d'eau, a sa partie superieure qui émerge pour permettre a l'animal de res-
pirer lFig. 1].
Matériaux. Les matériaux utilisés sont inoxydables : armature en alumi-
nium, revêtement en grillage plastique et charnières et visserie en laiton.
Dimensions. La hauteur du piège est variable et fonction de ia profon-
deur de l’eau. les hauteurs les plus couramment utilisées sont : 45, 65 et
85 cm. La largeur est de 45 cm et la profondeur de 25 cm.
lil La Cistude est une espèce protégée en France, toute capture doit faire I'db]et d'une
demande auprès du Ministère de I'Enviror‘1nemer‘1t - Direction de la Protection dela Nature,
27

Figure 1 · Schéma du piège à Cistude
(H = 65,1: 45, P = 25 cmi.
Fonctionnement. La porte est maintenue ouverte par une tige sur
laquelle est fixe |’appât. La Cistude tirant sur |’appât débloque le
système, la porte se referme à |'aide de ressorts et est maintenue blo-
quée par des aimants.
Comportement des Cistudes vis-à-vis du piège.
Les Cistudes n'ont un comportement ni de répulsion ni de trop grande
attraction. Les recaptures dans un etang étudié depuis deux ans mon-
trent qu’i| n’y a pas de tendance ni à la recapture immédiate, ni è la non-
recapture. Les Cistudes en dessous de 100 g sont cependant peu fre-
quemment capturées.
Comportement d'autres espèces animales.
Le piège capture relativement peu d’autres animaux, pour 500 poses de
pièges, ont été capturés 1
—- Poissons : une dizaine de tanches, pas de carpe, ni brochet, ni perche.
ni poissons blancs ;
- Crustacés : quatre écrevisses américaines dans un étang où elles sont
abondantes ;
— Mammifères : un rat masqué, pas de ragondin lbîen qu'i| soit présentl,
ni d'autre espèce de Mammifères.
28

Utilité de cette méthode
Les utilisations de ce piège peuvent être multiples :
—- Pour confirmer la présence de le Cistude dans des sites où elle est pro-
bable ;
— Pour étudier et suivre une population :
— estimations de la densité : par cepture—recapture puis calcul de
Vestimetion parle Lincoln Index, par capture sans relâcher, parla somme
cumulée des captures de nouveaux individus.
— indications sur les déplacements : les recaptures un ou deux jours
après la capture donne les déplacements instantanés.
Par exemple pour un étang de 30 ha abritant une population d'une
centaine de Cistudes, à l'eide d'une vingtaine de pièges, les estimations
par le Lincoln index sont possibles à partir du 3éme ou du 4ème jour et
une semaine de piégeage permet de capturer 70 à 80 Cistudes et d'evoir
30 à 40 recaptures.
Conclusion
Cette méthode originale de capture de Cistudes par piégeage présente
plusieurs avantages :
— les pièges sont simples et faciles à mettre en place,
— la méthode permet d'obtenir une bonne estimation de la population
adulte en 4 ou 5 jours pour une espèce qu’il était difficile d’observer et de
capturer jusqu’à maintenant.
Pour une espèce qui est en régression en France, cette méthode permet
de mieux la connaitre et donc permettra une meilleure gestion et une
meilleure protection de ses populations. Des methodes quantitatives de
dénombrement sont bien connues dans d’autres groupes systématiques,
cette méthode devrait aussi permettre la prise en compte de la Cistude
au même titre que les Oiseaux ou les Mammifères dans des inventaires
de richesse faunistique ou dans des dossiers de réserve naturelle par
exemple.
J. SEHVAN
Museum National d'Histoire Naturelle. Laboratoire d'Evolution des Systè-
mes Naturels et Modifiée. 36 rue Geoffroy St Hilaire. 75005 Paris.
29

Buli. Soc. I-ierp. Fr., 1984. 30
UNE ALIMENTATION POUR DES
AMPHIBIENS ET DES REPTILES
EN CAPTIVITE
par
Xavier FONTANET
Cette communication presente une série d’aliments acceptés par
des Amphibiens et des Reptiles en captivité et remplacant des proies
vivantes. Ces aliments conviennent aux Tortues, Urodèles et Anoures
qui s'habituent à un aliment mort ainsi qu'aux larves d'Amphibiens.
Le seul inconvénient est que nous devons d'abord aller au marche
pour acheter les produits et ensuite les préparer en respectant certaines
proportions afin d’assurer une nourriture simple et correcte et de faciliter
son ingestion.
COMPOSITION DES ALIMENTS
1 . Préparation de mollusques et de légumes.
Composition : 1 kg de moules, 50 g d'epinards, 10 g de carottes et 1
cuillerée de levure de bière. Apport : 0,7 % de lipides, 4,53 % de protéi-
nes et 4,45 % de glucides.
Préparation : faire bouillir les moules et les épinards, ces derniers seule-
ment 5 min ; une fois les moules bouillies, les enlever de leurs coquilles,
les presser ainsi que les épinards. Passer le tout au mixer avec les carot-
tes et la levure. Congeler. De cette manière, on peut n’en prendre que la
ration necessaire a un seul repas.
2. Préparation de fois et de morue.
Composition : 300 g de morue salée, 200 g de foie de boeuf et 1 pastille
de vitamine C. Apport : 4,60 % de lipides, 45,2 % de proteines et
3,95 % de glucides.
Préparation 2 mettre la morue salée dans l’eau pendant trois jours, chan-
ger |'eaLI trois fois par jour. Ensuite, égoutter et broyer la morue avec le
foie et la vitamine. Congeler. Résultat : aliment très riche en protéines et
très intéressant pour les Amphibiens et les Reptiles essentiellement car-
nivores.
30

3. Sang de poulet ou de porc.
Le sang doit être frais. Le congeler après sa coagulation ou le mettre au
refrigerateur pendant trois ou quatre jours. Le donner en petits mor-
ceaux, jamais le broyer car il salirait beaucoup l’eau. Il est possible
qu’après son administration |‘eau de Vaquarium devienne un peu rougeâ-
tre, mais cela disparaîtra. On peut donner cet aliment aux grenouilles
avec des pinces, mais en agitant le petit morceau devant elles.
4. Foie ou viande de cheval.
Apport de foie de cheval : 4 % de lipides, 20 % de proteines et 3,5 %
de glucides. On peut le donner frais ou bouilli.
Apport de la viande : 5 % de lipides, 18 % de proteines et 0,75 % de
glucides.
Absence totale de vitamine A et C chez les deux aliments.
Resultat : ces aliments, comme ceux d'avant, conviennent très bien aux
Anoures et Reptiles insectivores.
5. Moules et autres mollusques.
Préparation : bouillir, enlever les coquilles, passer au mixer.
Résultat : aliment convenant aux Tritons, mais pauvre en vitamines, y
aiouter une petite cuillerée de levure de bière et 1 pastille de vitamine C
par 100 g d'a|iment.
6. Poisson.
Prendre du poisson blanc. Apport : 0,5 % de lipides, 1 7 % de proteines
et 0,62 % de glucides. Absence de vitamine A et C, en conséquence.
ajouter une pastille de vitamine C et 'IO g de carotte par kg de poisson.
Le donner frais ou bouilli.
Résultat : convient aux Tortues [Emydfdael et aux Couleuvres d’eau
lNafrfxl.
7. Préparation d’o¤ufs de poisson et de lait en poudre.
Composition : 100 g d'oeufs de poisson, 100 g de lait en poudre et 1
pastille de vitamine C. Préparation : bien melanger oeufs, lait et vitamine
C. Aliment conseille pour les Iarves d’Amphibiens.
8. Morue sèche
Apport : 5 % de lipides, 62 % de proteines, 4,25 % de glucides,
absence de vitamine A et C. On peut le donner aux Tortues d’eau douce
avec un complement végétal.
9. Préparation de végétaux.
On peut utiliser, soit une seule sorte de légume ou de fruit, soit faire un
mélange pour obtenir un aliment composé. très riche en vitamines et plus
nutritif. Nous composons le mélange suivant : 25 g de tomates, 100 g
de pommes, 25 g cïepinards, 50 g de carottes, 100 g de petits pois et
100 g de bananes. Apport : 1,35 % de iipides, 9,9 % de protéines et
54,9 % de glucides. Couper en petits morceaux pour les Tortues de
terre, broyer pour les donner en Complément.
31

10. Préparation de farine, foie et épinards.
Composition : 250 g de foie de boeuf lbouilli pendant 3 min}, 700 g de
farine de crabe, 150 g d’épinards lbouilli pendant 5 min}, 10 pastilles
de Vitamine C. Apport : 1,9 % de lipides, î2,3 % de protéines et 22 %
de glucides. Préparation : broyer le foie et les épinards, préparer ensuite
une pâte avec la farine et l'eeu, la mélanger avec le foie et les épinards.
Congeler.
CONCLUSION
Tous ces aliments ont été expérimentés par |'auteur. Les résultats obte-
nus ont été assez divers, mais généralement satisfaisants. Pour habituer
les animaux à leur nouvelle nourriture, il faut les faire jeûner pendant une
ou deux semaines. Nous leur donnons ensuire un peu d'alïment selec-
tionné et nous les habituons petit à petit, sinon nous essayons d'autres
préparations.
Xavier FONTANET
Societat Catalana d’lctiologia i Herpetologia
Apartat de Correus 27405 - Barcelona (Espagne}
32

Bull. Soc. Herp, Fr., 1984, 30
ELEVAGE DE REPRODUCTION
EN CAPTIVITE
DU SCINQUE DE L'ILE RONDE
Ler'0/opisma reffairff De jardins
par
Loïc SAUTEREAUW
L'|Ie Ronde est une petite île de |'0cean Indien d’une superficie d'environ
1 50 hectares, située à 20 km au nord-est de l'|le Maurice. Dans cette île,
on trouve quatre espèces endémiques qui sont respectivement :
— Lefoloprsma telfafnï iScincidéi
— Phelsuma guentheri iûekkonicîi
— Casarea dussumféri lEIoïdél¤
— Bolyerfa multfcarfnata lBoïdéi
En 1983, selon de récentes études, il semblerait que les deux Boïdés
Casarea et Bolyerfa soient dans une situation critique, voire irréversible,
quant à leur survie ; les effectifs de Leioiopfsma semblent relativement
stables, mais Phelsuma guenrherf a été sérieusement touché après le
passage du Cyclone "Gervaise".
Le Trust de Jersey a entrepris en 1976, un programme d’é|evage en
captivité de Leiofopfsma reffairfr} Phefsuma guenrheri er Casarea desso-
mferi, programme en bonne voie pour ce qui concerne Phefsuma et Lefo-
lopisma. . Ce qui va suivre est donc le résultat de sept années de travail,
résultat positif puisque 230 jeunes de l'espèce Lefofopfsma telfairii sont
nés à Jersey en 7 ans.
LE SCINDUE DE L'ILE RONDE : Lefolopàsme feffeffff Des jardins
C'est un Lézard de taille moyenne pouvant mesurer jusqu'à 38 cm
de long (queue comprise}. La coloration dorsale est bronze pâle ou beige
clair, marbré de marron plus foncé, voire de rouge brique ; le ventre est
blanchâtre, la queue cylindrique, compressée latéralement.
H I Avec Vaimable autorisation du Jersey Wildlige Preservation Trust.
33

Conditions d'6Ievage :
Les Lézards sont installés par groupes de 5 à 7 individus dans des
terrariums spacieux de 2 métres de long sur 2 mètres de large et 2,70 rn
de hauteur. Le fond est recouvert de sable et des abris sont aménagés
avec des pierres et des souches ; |'ensmble est éclairé par des tubes fluo-
rescents et chauffé par des spots, les températures s’éche|onnent de
26°C à 40° [sous les spots]. ll est vital d’aménager de grands espaces
pour de petits groupes car Vagressivité entre individus est fréquente et
les sujets dominés doivent avoir une distance de fuite et des abris suffi-
sants, ceci afin d'éviter des combats trés violents. L'eau de boisson ser-
vie dans de petits bacs doit être changée tous les jours ldès que l'eau a
été changée, les lézards s'empressent d’al|er boire}.
Nourriture :
Cet animal est doté d'un redoutable appétit et a tendance à l'obésité
s’i| est trop nourri ; de ce fait, la nourriture est distribuée tous les deux
jours, mais avec parcimonie ; cette nourriture est constituée de criquets,
grillons, teignes de la Cire, vers de farine lTenebrio et Zophobfasl. arai-
gnées lEpeires, Argiopesl, sauterelles vertes, petites grenouilles, souri-
ceaux nouveau-nés, parfois yaourt et fruits mixés, mélangés à du miel.
Dans la nature, il semble que ce Lézard pourchasse les jeunes Phefsurna
et qu'il se nourrisse également d‘oeufs qu’i| casse sur des pierres, avant
de les dévorer.
Aocouploments et Pontes :
L'accoup|ement dure de 15 à 30 mn et le mâle maintient la femelle
en la mordant pendant |’acte. Ces accouplernents s'échelonnent sur plu-
sieurs jours et sont répétés plusieurs fois dans la journée ; pendant cette
période, les combats entre mâles sont fréquents. Environ trois semaines
après les derniers accouplements, la femelle creuse un trou assez pro-
fond lenviron 20-30 cml sous une pierre ou une souche et elle dépose de
5 à 15 oeufs blancs mesurant 20 mm x 10 mm. Les oeufs sont alors mis
en incubateur et |'éclosion a lieu au bout de 58 à 60 jours à une tempéra-
ture de 28°C et une humidité de 80 %.
Elevage des jeunes :
A la naissance, les jeunes mesurent 5 à 6 cm pour un poids de 2
grammes ; dés leur naissance, ils sont installés par petits groupes dans
de petits aquariums en plastique chauffés comme ceux des adultes ; ils
sont nourris tous les jours pendant les premières semaines, puis tous les
deux jours ; la croissance est extrêmement rapide en captivité puisque
les sujets que je posséde, âgés seulement d'un an, mesurent déjà
25 cm 1 La nourriture des jeunes est surtout constituée de petits grillons,
petits vers, fruits, yaourt et bouillie pour bébé. Il est indispensable de
séparer certains jeunes qui refusent de s'alimenter ou qui en sont empé-
chés par les autres, ce qui demande une grande vigilance.
34

Propagation de |'EIevage :
Commencé donc le 10 Mai 1976 à JERSEY avec 7 mâles et 7 femel-
les, puis 4 males et 3 femelles importés le 3 Mars 1977, Vélevage
compte aujourd’hui 230 jeunes nés en captivité et répartis au TRUST de
JERSEY, au ZOO de HOUSTON et au HAREWOOD BIRD GARDENS
(Leeds). Pour ma part, je possède 5 sujets ; il est à noter que tous les
lézards captifs et leurs descendants sont la propriété du Gouvernement
de l’|le Maurice et que leur détention en captivité est soumise à des règles
strictes lrapports annuels, conservation des spécimens morts et des
oeufs non fécondés, contrat d'é|evage avec JERSEY...l.
CONCLUSION :
Depuis sept années, des hommes tentent de sauver une herpéto-
faune unique au Monde ; malheureusement, |'équililJre biologique d'une
petite île de 150 hectares est précaire car le tourisme, l‘érosion. les
cyclones, |'évent\.1alité de Vintroduction de rats ou d’animaux domesti-
ques, rendent impossible les prévisions de survie de ces Reptiles dans un
avenir proche, malgré les mesures prises par le Gouvernement mauri-
cien ; cependant, s’il ne restait qu’une petite chance de survie pour les
Reptiles de i'I|e Ronde, nous nous battrons pour que vive I’I|e Ronde.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
— QUENTIN M.C. BLOXAM. The maintenance end breeding of the Round Island Skink !.eio!o—
prsma teffairii iDesjerintiSI.
— TONGE Simon. The management of juvénile reference to the role of ultra—vi0Iet light.
- VINSON J, et VINSON J,N'I. Saurian Fauna of Mascarene islands.
L. SAUTEREAU
"l.es Vignes du Mas" n°16
16150 CHABANAIS
35

BIBLIOGRAPHIE
ANALYSE ITOUVRAGE
Handbuch der PalënharpatologîelEncycI0pedia of Paleoherpeto-
Iogy. Gustav Fischer Verlag, Stuttgarti'Nevv York.
Part 2 : Gymnophîona, Caudata. 1981, xv + 115 p., 31 fig. par R.
Estss.
Part 10A : Sauria terréstria, Àmphisbaenia. 1983, xxii + 249 p., 69
fig., par R. Estée.
Les Amphibiens et les Fleptiles ont toujours occupé une place impor-
tante en paléontologie. De nombreux taxons ont été décrits et, plus
encore qu'en zoologie, les problèmes taxonomiques se sont multipliés,
La nécessité d'une remise en ordre étant devenue évidente, O. Kuhn a
lancé le Handbuch der Palâoherpetologie vers la fin des "années
soixante". C'est maintenant P. Wellnhofer qui assure la responsabilité
de la série.
Ce "Handbuch" se compose d'une série de fascicules, écrits en
anglais ou en allemand, réalisés par des auteurs différents. Chaque fasci-
cule correspond à un ou plusieurs groupes taxonomiques. La présenta-
tion varie en fonction de |'auteur à qui une liberté certaine est laissée.
La partie principale de chaque fascicule correspond toujours à
|'inventaire des formes connues. Suivant les fascicules, peuvent s'ajou—
ter un historique, des chapitres concernant Vostéologie, la phylogénie, la
morphologie fonctionnelle. la stratigraphiex. Certains auteurs restent
parfaitement neutres, d'autres apportent des critiques et commentaires.
Le zoologiste pourra être intéressé par les fascicules qui traitent des
groupes modernes. Dans ce domaine, sont déja parus les volumes con-
cernant les Crocodiles, les Tortues, les Gvmnophiones et les Llrodèles,
les Sauriens et les Amphisbaeniens : le volume "Serpents" doit paraître
en l9B4 alors que le volume Proanouresbânoures est en préparation.
Les deux derniers volumes parus concernent justement des groupes
modernes: Gymnophîona [= Amphibiens Apodesll'Caudata
l= Urodèlesl et Sauria terrestrialrémphisbaenia. A propos de ce dernier
volume, il faut remarque? que sont exclus les Lézards aquatiques anciens
lCrétacél a qui sera consacré un fascicule particulier. Un seul fossile lune
vertèbre du Paléocène du Brésill se rapportant aux Gymnophiones, ces
derniers ont été regroupés avec les Urodéles, en un même volume ; de
mème, la rareté relative des Amphisbaeniens fossiles a conduit a leur
regroupement avec les Lézards, en un volume commun. Fl. Estes, auteur
de ces deux volumes, a réalisé un travail exhaustif. Toutes les espèces
fossiles Sont, bien sûr, citées. Mais, en plus, |'auteur a signalé tout le
matériel connu se rapportant à chaque espèce, avec la provenance [gise-
mentsl de tous ces fossiles ainsi que le lieu de leur conservation. Outre
les espèces fossiles, sont aussi mentionnés les espèces actuelles trou-
36

vées a Vetat fossile. Ainsi, le zoologiste apprendra par exemple que Sala-
mandre salamandre est connue depuis le Pliocène supérieur lenviron 2 à
3 millions d'annéesi et que le genre Salamandre est apparu des I'Oligo—
cène inférieur [vers 37,i38 millions d'annéesl, peut-être même des la
base de !'Eocène lenviron 55 millions d’anneesi. Les deux fascicules
comprennent aussi un historique, des chapitres concernant Vostéologie,
la phylogénie, la stratigraphie et la répartition géographique, ainsi que
diverses annexes dont un court chapitre sur la nomenclature stratigraphi-
que qui sera certainement utile aux biologistes. La bibliographie est très
complete.
Ces deux volumes constituent des mises au point attendues depuis
longtemps. Ils sont indispensables au paleoherpétologue et seront utiles
au zoologiste.
Jean-Claude RAGE
ANALYSES DE THESES
1. CONTRIBUTION A L'ETUDE DES SALMONELLES TRANSMIS-
SIBLES DES CHELONIENS A L'HONIME par Marc NICOLAS
[1 983}.
"Contribution" tout à fait remarquable où |'auteur apporte le résul-
tat d’un très important travail de recherche documentaire en même
temps qu'une contribution personnelle non négligeable. Certaines don-
nées, comme celles de la prospection herpétologique en Grece, dépas-
sent cle beaucoup le cadre annoncé par le titre du travail et risquent. de
ce fait, d’etre méconnues. Le travail contient de nombreux aperçus fort
intéressants. On peut regretter certaines longueurs comme la description
de la technique lclassiquel qui aboutit à |'iso|ement et à l'identifîcation
des souches. On doit regretter un certain nombre d'affirmations gratuites
pour lesquelles Vauteur aurait dû chercher a mieux s'informer, ainsi du
gavage au mais des tortues à Madagascar pour l’obtention de foie gras
lp. 9} ou de Vinteret pratique de Vutilisation des tortues dans la lutte con-
tre la biiharziose lp. 207}. Mais ces erreurs de détails ne doivent pas
masquer la somme de données positives réunies par Nlarc NICOLAS.
l.'un des éléments les plus utiles de ce travail sera certainement la tres
importante bibliographie de 339 titres réunis par |'auteur, bibliographie
bien présentée et tres specialisee. Aussi bien faite soit-elle, aucune
bibliographie ne peut prétendre être exhaustive, c’est pourquoi nous indi-
quons trois références omises :
— Lawrence lK.l 1981. — Salmonella in reptiles with emphasis on
turtles. Correspondance. Rephiberarv (41} : 6-7.
37

— Mauranges (P.} 1966. - La transmission des Salmonelloses par les
Tortues. Sem. méd. 42 (17] :341.
- Sims lJ.C.F.l 1981. - Salmonella and terrapins zthe dangers sur-
veyed. ASRA JI 1i3l : 61-63.
En conclusion, la thèse de Nl. Marc NICOLAS est un travail tout à fait
remarquable qui mérite d'avoir une place dans la bibliothèque aussi bien
des hygiénistes et responsables de la Santé publique que dans celle des
herpétologistes. On ne peut que souhaiter qu’une nouvelle version du tra-
vail puisse mettre ses résultats à la disposition de tous ceux qu'i| inté-
resse, la forme "thèse" n‘étant guère favorable à une telle diffusion.
E.Fl. BRYGOO
2. LES MORSUFIES DE VIPÈRES : A PROPOS DE 1 18 CAS
par Jean-Claude MIFIANDA I1 9831. These pour le Doctorat d'état
en médecine n°’ 232. Université Paul Sabatier. Faculté de Médecine.
Toulouse.
Cette these de 160 pages et aux 1 1 2 références fait le point sur
ce problème des morsures de vipéres à partir de 1 18 observations
recueillies entre 1 976 et 1 982 dans la région Midi-Pyrénées, |'Aude.
le Gers, |'Ariège, les Hautes-Pyrénées et la Haute-Garonne.
Après un rappel historique et un chapitre, bien documenté, con-
sacré à la zoologie des Vipères de France, une étude des venins et de
leur toxicité expérimentale est présentée avant d'aborder les 1 18 cas
cliniques recensés dans divers centres hospitaliers de la région. A par-
tir des dossiers étudiés |'auteur tente une analyse statistique des don-
nées générales. classe les différents signes cliniques observés à la
suite de ces morsures et relève les mesures thérapeutiques appli-
quées. Il en déduit une évaluation des risques dans les morsures de
vipères, et à partir des différents traitements proposés, définit son
attitude thérapeutique personnelle, en fonction d'une classification en
stades de gravité croissante, l, li, et ill. Peu favorable à la sérothérapie
systématique surtout entre les mains des particuliers, il préconise :
— Allongement de la victime qui sera rassurée,
— immobilisation du membre mordu et mise en place d'un ban-
dage peu serré
— Une désinfection locale
- Une vérification de la prophylaxie antitétanique et application
des mesures de protection.
— Une antibiothérapie
— Un refroidissement de la zone mordue, mesure qui au mini-
rhum, de toute façon, aura un effet antalgique.
38

— Des thérapeutiques symptürnatiques lantalgiques, antiérnétiques,
sédatifsl.
Les patients du stade 0 ou ceux qui ne présenteront que des signes
locaux généraux ldésignés Db}, bénéficieront en plus des mesures précé-
dentes d'une mise sous surveillance.
Les patients des stades l, ll, Ill, loedèrne ou ecchymose avec ou sans
signes généraux}, doivent bénéficier de Vassociation :
héparinothérapie et Corticothéraple.
Sur toute cette série aucun cas mortel n'a été relevé et, en conclu-
son, l'auteur fait remarquer qu'i| n'y a pas de remède miracle, chaque cas
étant à traiter en particulier, et que les mesures prophvlactiques comme
|'exp|oration du terrain et le port de bottes doivent raréfier ces incidents,
la vipère aspic étant un animal tranquille et peu agressif.
H. BERTRAND
3. LES SERPENTS CONSTRICTEURS. ANATONIIE - PHYSIOLO-
GIE - PATHOLOGIE par Claude GIRARDIN (1979} Thèse de
Doctorat Vétérinaire. Université Claude Bernard. Lyon.
L’auteur commence sa thèse par un classique résumé dela systéma-
tique des Reptiles. Le deuxième chapitre consacré à |'anatomie est beau-
coup plus complet et bien illustré.
La troisième partie logiquement consacrée à la physiologie aborde
les généralités, mais également quelques détails intéressants.
Enfin, la dernière partie traite de la pathologie et c’est sans doute le
chapitre le plus intéressant et le plus réussi. Beaucoup de maladies classi-
ques sont mentionnées avec, pour la plupart. des descriptions des
symptômes ainsi que des propositions de traitement ; quelques tableaux
d'utilisation de produits complètent cet ouvrage, ainsi que quelques
notes sur |’anesthésie chez les Reptiles.
Cet ouvrage bibliographique ne renferme pas de choses très nouvel-
les, mais présente Vavantage de rassembler plusieurs données sur la
pathologie, susceptibles cfinteresser certains éleveurs de Reptiles ainsi
que les vétérinaires.
Daniel LESPILETTE
39

4. LES MALADIES BACTERIENNES ET VIRALES DES REPTILES.
ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE. Par J. BROGARD [1980]. Thèse de
Doctorat Vétérinaire. Université Paul Sabatier. Toulouse.
Ouvrage important. Cette thèse se divise en 6 chapitres.
Tout d’abord, l‘auteur trace un rappel d'anatomie et de physiologie
des Reptiles d'une facon claire et precise, illustré de quelques figures,
Dans le deuxième partie, sont énumérés la plupart des facteurs pré-
disposant aux maladies microbiennes : Venvironnement, Vhumïdité, la
température, la photopériode, le parasitisme, les avitaminoses, etc...
Après un bref rappel sur la flore digestive normale, constituant le
3ème chapitre, |'auteur, dans le 4è me chapitre, donne une liste très com-
piète des maladies bactériennes rencontrées chez les Reptiles avec une
description des symptômes, de Vétiologie, des lésions éventuelles et des
traitements.
Le chapitre 5, quant à lui, traite de maladies virales et l’0n apprend
des choses très intéressantes, comme par exemple, qu'un type de leucé-
mie humaine a pu être reproduite chez un jeune caïman.
Enfin, le dernier chapitre traite des zoonoses transmises par les Rep-
tiles.
Pour clore cet excellent ouvrage, une bibliographie très riche est
offerte aux lecteurs ainsi que certains tableaux comme par exemple celui
sur Vutilisation des antibiotiques chez les Reptiles.
Cette thèse devrait remporter un très vif succes auprès des vétérinai-
rs et des terrariophiles.
Daniel LESPILETTE
40

Bull. Soc, Herp. Fr., 1984. 30
FIESUMES DE THESES
1. LA REPRODUCTION DES REPTILES ; APPLICATION A LA
TERRARIOPHILIE. Par B. FEFITARD (1983}. Thèse de Doctorat
Vétérinaire. Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon. 140 p. 53 fig. 207
ref. biblio.
Ce travail pourra intéresser les personnes concernées par le pro-
blème de la reproduction des Reptiles. ll s'agit avant tout de présenter un
panorama récent de ce sujet. Les terrariophiles ne trouveront pas de
"recette miracle" pour reproduire leurs animaux, mais plutôt un moyen
de comprendre ce qui se passe chez leurs pensionnaires et dans leurs ter-
rariums, ainsi qu'une base de réflexion pour améliorer leur technique
d’élevage.
Les différents chapitres regroupent les principales données suivan-
tes :
I : Facteurs principaux de la reproduction des Reptiles, espèces élevées
en terrarium.
Il : Aspects anatomiques lhypophyse, appareils génitaux mâle et
femelle}.
III : Oviparité, physiologie de l‘oeuf des Reptiles et Viviparîté.
IV : Sex—ratio ; sexe génétique ; parthénogenèse ; influence dela tempé-
rature d’înculJation sur la détermination du sexe.
V : Cycles biologiques : stratégies de reproduction, cycles biologiques
d'activité lcircadien, circannuel, cycle des mues, stockage des sper-
matozoïdes}. Cycles sexuels mâles et femelle.
VI : Complexe endocrînien : hormones hypophysaires lFSl—l, LH, RF} et
stéroïdes sexuels landrogènes. oestrogènes, progestéronel
VII, Vlll : — Facteurs physiques et nutritionnels de la reproduction
[chaleur, lumière, humidité, nourriture] ; aspects sociaux et Compor-
tementaux.
IX, X : Intervention de l'homme dans la reproduction :
syndrome de msladaptation, habitat, déclenchement des accouple-
ments, ponte et incubation, soins aux jeunes et problèmes de I'inSé-
mination artificielle.
Le fascicule est consultable dans les bibliothèques des quatre écoles
vétérinaires (Paris-Maisons Alfort, Lyon, Toulouse, Nantes}. Pour ceux
qui seraient intéressés, quelques exemplaires sont disponibles au domi-
cile de|'auteurl130 F, port compris}. B. FEFITARD, Villa Esterel ; 33 Bd
de |'Esterel - 061 50 Cannes la Bocca.
41

2. COULEUVRES ET VIPÈRES DE FRANCE. SYSTÉMATIOUE,
BIOLOGIE, TRAITEMENT DES MORSURES. Par Martino HERI-
TIER (1984]. Thèse de Doctorat d'état en Pharmacie. U.E.Fl. Faculté
de Pharmacie. Université de Lyon. 148 p.
Quelques données généraies sur la biologie des serpents sont expo-
sées au début de la thèse.
Une description détaillée des couleuvres et vipères françaises et de
l'orvet permet d’identifier chaque espèce.
L’étude des symptômes observés lors de Venvenimation. la compo-
sition du venin des vipères francaises, très complexe et encore mal con-
nue, et le traitement des morsures complètent ce travail.
Le traitement est présenté sous trois aspects : les mesures théra-
peutiques locales, le sérum anti—venimeux, le traitement en milieu hospi-
talier.
3. A PROPOS DES VIPÈRES DE FRANCE : HISTORIQUE, BIOLO-
GIE, ENVENIMATION ET TRAITEMENT. Par Eric LE GOFF
I1984I. Thèse de Doctorat d’Etat en Pharmacie. Faculté mixte de
Médecine et de Pharmacie. Université de Poitiers.
Les vipères ont été utilisées pendant des siècles en tant que théra-
peutique contre toutes sortes de maux. Depuis, les progrès importants
acquis en ce qui concerne la biologie des Reptiles ont conduit à leur
démystification. La connaissance de leur venin, bien qu'e||e soit encore
incomplète, permet néanmoins d'expliquer les principaux troubles obser-
vés lors de |'envenimation. _
Dans ce mémoire, après un rapide historique. nous avons rapporté
les principales données zoologiques et biologiques sur les quatre vipères
de France, ainsi que les différents troubles de Venvenimation. La dernière
partie porte sur les données actuelles concernant la thérapeutique. Cet
exposé est illustré par deux observations récentes notées au C.H.U. de
Poitiers.
42

BULLETIN DE LA
SOCIÉTE HERPETOLOGIOUE
DE FRANCE
2eme trirueptre 1984 - N° 30
VIE DE LA SOCIETE - BULLETIN DE LIAISON
NOTES
. Syndrome de maladeptation et ses complications chez Bfrrîs arietans.
A. HALIIVII ........................................ 44
. Le traitement de |'otite chez les reptiles.
D. LESPILETTE ..................................... 49
. Le traitement de la goutte articulaire chez Viguene arbcriccle
D. LESPILETTE ..................................... 50
COMPTE RENDU DU COLLOQUE ORGANISÉ PAR
ELAPSOIDEA. 1-3 sept. 1983. Genève (Suisse}.
G. MATZ ........................................ 52
BIBLIOTHÈQUE ................................... 54
LISTE DES NOUVEAUX MEMBRES .................... 54
COURRIER DES LECTEURS .......................... 55
ANNONCES ..................................... 56
RECOMMANDATIONS AUX AUTEURS ................. 57
43

Bull. Soc. Herp. Fr., TSB4, SG
SYNDROME DE NIALADAPTATION ET SES
COMPLICATIONS
CHEZ BITIS ARIETANS (Merreml
par
Aibert HALIMI
Lors de Vacquisition d'un nouveau reptile, je procède à une quaran-
taine et à une vermifugation systématique avant d'introduire le sujet
dans ma salle d’élevage et cela méme si le reptile a une captivité anté-
rieure. C'est ce qui s'était produit lorsque I'on me sollicita pour la garde
d'une vipère heurtante iBirfs arieransl. L'animal, ayant été manipulé, réa-
gisseit comme tous les sujets de son espèce, en se gonflant et se
cabrant. Mais lorsqu'il fut installé dans son terrariurn de quarantaine et se
calma, j’étais en présence d’un animal très amaigri et je constatais une
grave anorexie ainsi qu’une infection buccale.
Cette maladie est une manifestation pathologique, malheureuse-
ment trop souvent rencontrée en terrariophilie : "le syndrôme de mala-
daptation".
Dans de tels cas. des troubles très importants peuvent être obser-
vés. En effet, les reptiles, refusant pendant cette période toute nourri-
ture, sont soumis à une déshydratation qui, à brève échéance, peut pro-
voquer des sténoses digestives ou des entérites diverses. '
Les entérites sont bien souvent la cause d'infections buccales [sto-
matitesi qui, |orsqu'elles ne sont pas traitées dans les plus brefs délais,
sont rapidement mortelles. Plusieurs formes de stomatites peuvent être
observées :
1 °} LA STONIATITE AIGUE : Se remarque par Vapparition de petites
hémorragies sur les gencives lpétéchiesl dont |'évolution, tres rapide.
44

donne lieu, au stade final de la maladie, a des crises convulsives, avec
symptôme d’asphyxie, la mort intervenant dans les heures qui suivent.
La comparaison des symptomes auxquels j'ai assisté à plusieurs reprises,
avec ceux décrits dans certains ouvrages lil, semble étre dû a une
hémolyse progressive des érythrocytes.
2°l LA FORME CHRONIQUE : celle a laquelle j'ai eu affaire dans le cas
présent, se manifeste par la formation d'une masse caséeuse occupant la
voûte palatine et se généralisant dans toute la cavité buccale où |‘on
remarque une hypersalivation. Le Fleptile, ayant le plus grand mal a respi-
rer, reste la gueule ouverte ; l'animal absorbe ses exsudats qui, par leur
action pathogène, provoquent de très graves pneumonies ou des gas-
troentérites. L‘atteinte de |'alvéole dentaire provoque la chute des dents
et, lors d'une infection tres avancee, il se produit généralement une
ostéomyélite des maxillaires qui est pratiquement irréversible. D'ou le
nécessité d'un nettoyage journalier en retirant toute cette substance
blanchâtre "masse caséeuse", tout en pratiquant un traitement énergi-
que à |'aide de sulfamides et d‘antilJiotiques par voie générale pour éviter
les atteintes précédemment citées ou le stade ultime, la septicémie.
Lors de ces graves infections, les germes mis en évidence ont été :
Pseudomonas fluorescens, Pseudomonas non lfquefaciens, Pasteureila
haemofytfca, Pro teus vulgaris, mais le plus fréquemment rencontré est :
Aeromonas hydrophfia, qui, d'apres certains auteurs, serait transmis par
un ectoparasite hématophage, Ophfonissus narrrcrîs. Cet acerîen qui se
repaït par ponctions sanguines peut être à |'origine Cl'enémîes, surtout si
le reptile est infesté.
Le traitement consiste È s'en défaire par des attouchements d'huile,
d'éther ou de pétrole.
Lors d’une infestation importante, il serait préférable de baigner le
sujet dans une solution de Néguvon à raison de 2gfl d'eau, pendant quel-
ques secondes, tout en lui maintenant la tête hors de |'eau.
A titre préventif, il est nécessaire de pratiquer des injections de vita-
mines B'l 2 couplées d'ampou|es de foie lvophilisé pour stimuler les fonc-
tions hépatiques.
Les terrariums seront également traités au Néguvon, par des vapori-
sations du substrat et des décors. Après séchage, v replacer les ani-
maux.
Voici Ie traitement appliqué sur une Biais arferans. Le sujet est un
mâle de 90 cm d'un poids de 400 g. ll m’a fallu retirer journellement le
pus qui obstruait la gueule de |’enimal à |'aide d'une pincette et de
cotons-tiges et pratiquer des badigeons avec du Supronel, `l fois parjour,
sur les muqueuse de |'anima|. Des injections de Tifomyclne-
Chloramphénicol à 0,04 ml |.lv1, 2 fois par jour, pendant 6 jours furent
nécessaires. La réhydrataticn fut obtenue par des injections de
Plasrnocéane = [glucose -1- eau de mer] 5 ml 1 fois parjour, pendant 10
45

jours, ainsi que les vitamines suivantes : Vitascorbol, vitamine B12 +
foie lvophilisé, vitamine A. Une amélioration fut constatée le huitième
jour et la guérison totale le 1 5ème jour. Enfin 3 semaines plus tard, un
processus de mue se déclenche et se déroula sans problème. Une mue
entière fut obtenue et annonçait le bon rétablissement physiologique de
l’animal. ·
La Bitrls accepta des souris 5 jours aprés la mue et continua à se
nourrir sans difficulté.
REMARQUES AU SUJET DES PRODUITS EMPLOYÉS
1 °l LES ANTIBIOTIQUES
Une gamme importante d’antibiotigues peut être employée, par exem-
ple: l'Auréomycine, la Gentamycine, la Kanamycine, la Tifomycîne -
Chloramphénicol, etc...
Tous ces produits ont une action efficace sur les germes impliqués lors
d'une stomatite. Mais une grande prudence s'impose quant au manie-
ment de Certains d'entre eux.
En effet, si pour un traitement efficace une antibiothérapie est
nécessaire, il est à rappeler qu'un antibiotique comme la Gentamycine
peut être à l'origine d’împortants effets néphrotoxiques et les problèmes
de goutte viscérale sont fréquents et tout aussi dangereux. -
La Gentamycine n'est qu'un produit parmi tant d'autres, dont la
néphrotoxicité a été démontrée.
Il serait donc plus prudent de ne pas prolonger le traitement au dela
de 8 jours, mais de continuer le traitement local, et aprés une semaine, si
la guérison n’a pas été obtenue, reprendre le traitement initial.
2°l LES SULFAMIDES
Le Supronal (Bayer} n'etant plus commercialisé, il peut être remplacé par
d’autres sulfamides, lvoir "FIEPTILES ET A|V|PH|B|ENS", un guide théra—
peuticgue du Dr. P. DELEPAUL}.
3°l LES VITAMINES
—- Vitamine B 12 il—lydro><ol de 10 à 20.000 U.l. suivant le poids l||\»‘l,
SC].
— Vitamine C Witascorbol} de 10 à 20 mgfkg en une seule prise lllvl,
SC}.
46

La vitamine C, qui, lors de son administration, provoque de fortes dou-
leurs peut être diluée avec du Plasma de Ouinton ou du Sérum physiologi-
que.
— Vitamine A - 1000 a 50000 U.|. - IM est indispensable lors d’infec-
tions graves icicatrisations, protections des épitheliumsl.
Mais son utilisation s'avère assez délicate sur les petits sujets. En
effet, de consistance peu fluide, cette vitamine doit être injectée en |.|\.=1.
profonde et, par là-même, peut provoquer des abcès.
Je conseillerai donc de ne pas injecter la totalité de la dose au méme
endroit, mais a plusieurs points différents et faire pénétrer le liquide par
massages.
En regle générale, faire très attention à ne pas dépasser les doses
prescrites car, comme cela a maintes fois été signalé, si Vavitaminose est
dangereuse, Vhvpervitaminose peut avoir des conséquences dramati-
ques et irréversibles, surtout Vhypervitaminose A qui peut engendrer des
exostoses et des hépatomégalies.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
J.D. WALLACH : "Nledioai care of re[JtiIes" -19ïS - "Environ1·nenta! and nutritiona] diseases
of captive reptiies" - 1971.
F.L. FHYE : "Husbandry medecine and surgery in captive reptlIes" - 19}'3.
LABORATOIRES
— SUPRDNAL : Laboratoire BAYER
— TIFONIYCINE-CHLORAMPHENICOL : Laboratoire ROUSSEL
— VITAMINE A : Laboratoire CHABHE
- VITAMINE B12 lHYDFt0X0l : Laboratoire ABIVET
- VITAMINE C IVITASCORBOLI : Laboratoire SPECIA
- CIUINTON : Laboroire OUINTON
— SERUM GLUCOSE : Laboratoire DUBEHNAHD
ANNEXE
Voici une fiche que j’ai conçue, sur laquelle peuvent être journelle-
ment inscrites les observations pour chaque terrarium et consultée ulté-
rieurement.
Cette fiche n'a rien d'exaustif, mais peut être modifiée en fonction
des idées de chaque terrariophile.
HALIIVII Albert
23, Av. du GI Leclerc -93120 LA COURNEUVE — Tél.: I1} 838.19.48
47

· [zïx•ïcs—· \ '
omnms '•'^||-1-E
‘ 
5 NOURRI-I-URE Tompèralutaihygrumèhln du tarrnrlum 1  
oasanvnuous au mmzunams I

Bull, Soc, Herp. Fr., 19.54, 30
LE TRAITEMENT DE L'OTITE
CHEZ LES FIEPTILES
par
Daniel LESPILETTE
Affection relativement peu fréquente chez les reptiles, l'otite est
souvent confondue avec un kyste ou une tumeur par les terrariophiles.
Chez la tortue, Vanesthésie générale est indispensable afin d'éviter
les mouvements de retrait de la tête à |'intérieur de la carapace. Cette
anesthésie sera pratiquée généralement a I' lmalgène l|<étaminel à la dose
de 30 mgrkg en l.lVl. dans une patte postérieure.
Une fois l'animal endormi, il suffit de pratiquer une incision de quel-
ques mm, en partie basse du tympan [très facile à distinguer chez les tor-
tues et les lézards}. Ensuite procéder au nettoyage de |’orei||e moyenne à
l’aide d'une curette, en prenant soin de ne pas léser l'oreille interne. La
ponction préalable est généralement inutile, car le pus chez les reptiles se
présente sous forme solide.
Il est nécessaire d‘effectuer un rinçage avec une solution antibioti-
que et d’éviter Vutilîsation d'antiseptiques qui pourraient abîmer l'oreille
interne.
Ensuite, durant 3 jours, il faudra procéder à l'injection d’antibioti-
ques par voie générale lAmpici||ine 4 mgikg 2 fois parjour par exemple}
et effectuer des soins locaux dela plaie à l’aide d'une pommade antibioti-
que.
Ce délai passé, la réaction inflammatoire disparaît peu à peu et tout
rentre dans l'ordre avec le risque d'une récidive due, d'une part, à un
curetage insuffisant et, d'autre part, à un mauvais drainage provoqué par
une cicatrisation trop rapide.
Chez les lézards, |'otite se présente d'une facon plus diffuse et
Voedème peut s'étendre assez loin en direction du cou. En ce qui con-
cerne le traitement, il sera le même que pour la tortue, en prenant soin de
mettre Vanimal a l’écart de tout substrat pouvant souiller la plaie lterre,
sable etc...} et de surveiller que le lézard ne se gratte pas.
Daniel LESPILETTE
178, rue Victor Hugo - 93110 HOSNY SIBOIS
Tél. 875-61-88
Imalgène Nlérieux
Ampicilline = Ambiotique : SAHESACH [BAYER}
49

'Buil. Soc. Herp. Fr., 1984, 30
LE TRAITEMENT DE LA GOUTTE ARTICULAIRE
CHEZ L'lGUANE ARBORICOLE
(/GUA/VA IGUANA}
par
Daniel LESPILETTE
Si j'en juge par mes notes personnelles, |'|guane arboricole semble
en grande proportion être atteint, passé un délai de 3 années de capti-
vité, par une maladie relativement spécifique, "|a goutte articulaire".
Cette expression recouvre des symptômes très précis. Dans un pre-
mier temps, |'anima| se déplace avec difficulté. Ensuite, il s'a|imente
moins et une parésie des membres postérieurs s’instaI|e. Dans le même
temps, les articulations s'oedématisent de façon importante et les pattes
se déforment. Certains sujets se mettent à boire abondamment.
Ces divers symptômes traduisent des carences ou des abus qui
sont, d'après mes observations, au nombre de 4 :
1f régime alimentaire hyperprotéiné isouriceaux ou viande dans l’a|imen-
tation}
2i‘ température du terrarium trop élevée
3/ degré hygrométrique insuffisant
4,* manque d'exercice de |’anima|.
De plus, bien que mes possibilités d'investigation ne m'aient pas per-
mis de le démontrer, une atteinte infectieuse étfou neurologique n'est
pas à exclure.
Malheureusement, la correction de ces 4 paramètres, facteurs
déclenchants de |’affection, ne suffit pas toujours à stopper |'évo|ution
de la maladie et il faut alors instituer un traitement en parallèie des chan-
gements de conditions de captivité, afin de faire régresser certains
symptômes.
50

L'administration de sérum glucose à 5 % et de sérum physiologique
en injection sous-cutanée (2 ml 2 fois par jour} pour un lguane adulte
ainsi que certains diurétiques lextraits de Lespedezal donne des résultats
probants. Dans la plupart des cas, les animaux atteints retrouvent une
activité et une motricité pratiquement normales mais gardent des séquel-
les au niveau des articulations. Les reins peuvent être atteints de façon
importante dans les formes les plus graves et l’anima| risque tôt ou tard
de présenter des signes de nèphrite chronique.
Il sera donc préférable de Fimiter I'apport de viande pour les jeunes
uniquement durant la 1ere année de captivité. Quand aux adultes, ils ne
devront, à mon avis, recevoir ce type de régime alimentaire que le temps
de la levée du syndrome de maladaptation.
Daniel LESPILETTE
1 78 rue Victor Hugo
93110 ROSNY-SIBOIS
Tél. 875.61.88
Glucose : DU BERNARD
Sérum physiologique 1 UVA
Lespedeza : IEA
Je rappelle que je peux, a titre bénévole, procéder à toutes autopsies et à
toutes analyses de selles de reptiles.
51

Bull. Soc. Herp. Fr., 1984, 30
COM PTE-RENDU DU COLLOQUE
l I
orgamse par ELAPSOIDEA
(1 au 3 septembre 1 983, Genève - Suisse)
Elapsoïdea, Fondation culturelle [équivalent d'une association regie
par la loi de 190`il a organisé une exposition de ses reptiles a Genève ;
les membres de cette association de terrariophiles ont en effet un local
où ils ont mis en commun serpents (dont de nombreux venimeuxl, éleva-
ges annexes et... dépenses de fonctionnement. La société a organisé en
même temps un colloque sur le théme "Peut—on justifier la captivité ?"
qui avait été précédé de conférences dont Z
P. LELOUP : Les différents aspects d'é|evage de serpents venimeux
G. NIATZ : La pathologie des reptiles
A. El|FlCHNlElEFî : Traitement des morsures de serpents
Ce dernier exposé propose une méthode originale de traitement. Nom-
breux sont les membres de la S.H.F. possédant des serpents venimeux et
les naissances signalées dans les annonces de notre bulletin ; un fasci-
cule de ce dernier In° 2'll avait été consacré entièrement a ce sujet.
Nlais nous savons tous que l' "accident est vite arrivé" et que |'interven—
tion (médicale} doit être immédiate. .
Le Dr A. BIRCHMEIER llnstitut für Pflanzenbiologie, Universitât
Zürich, Zollikerstrasse 107, Cl-l—8008 ZURICH, Suissel, herpétologiste
bien connu en Suisse, soigneur de nombreuses especes de serpents veni-
meux, a mis au point let fait breveter], avec la collaboration du Prof. T.
FREYVOGEL, Directeur de |'|nstîtut Tropical de Bâle, un appareil, le
"Venom Ex" qui mérite toute notre attention. ll s'agit d'un "Pistolet à
lames" qui envoie de fines lames dans les tissus entourant le point
d’impact des crochets du serpent, les exsudats étant ensuite aspirés par
un "Vacuum" qui permet d'extraire, au moins en partie, le venin.
Ce systeme, utilisé de suite après la morsure, sur le terrain ou à
domicile, a permis d'éviter de graves problémes d’ernpoisonnement, des
nécroses profondes ou autres séquelles et Vutilisation de sérum.
Le Dr BIHCHMEIER m'a confié un dossier comportant une centaine
de photographies concernant des morsures (dent plusieurs expérimen-
tées, involontairement, sur lui-méme] soignées de facon classique et
52

d'autres avec application du Venom—E><. Les constats médicaux, dressés
par la Policlinique Universitaire de Genève, par la Clinique Chirurgicale
Universitaire de Zürich, par A. TAHDENT lVivarium de St Léonard} et par
plusieurs médecins attestent de très bons résultats obtenus par cette
méthode pour des morsures infligées par des espèces pourtant tres dan-
gereuses comme Wjoera ammodytes, V. raddei l.·*É xanrhrha, Echis cari-
narus, Bitfs arfetans, Cfoîafus atrox (3 cas}, Agkfsrrodon contortrix, Naja
nafa l2 cas}.
..l'avais clairement indiqué dans notre bulletin ln° 21 page 5, 1982)
que je n'étais pas un inconditionnel des élevages prives de serpents veni-
meux car tout propriétaire de telles espèces fait courir un grand danger
non seulement à iui—meme mais aussi à son entourage et il sera toujours,
lui seul, civilement responsable, ce qui ne doit pas nous empêcher d'aider
au mieux nos membres ainsi exposés. C'est la raison pour laquelle j'ai
decide d porter a votre connaissance Vexistence du Venom Ex. Je tiens
la documentation du Dr BIHCHMEIER à votre disposition ; vous pouvez
également vous adresser directement à lui ivoir adresse plus hautl sur-
tout pour l'achat de l'appareil dont il assure lui même la commercialisa-
tion pour l'Europe ; cet appareil est également vendu mais sous un autre
nom aux Etats Unis.
Gilbert IVIATZ
53

Bull. Soc. Herp. Fr., 1984, 30
BIBLIOTHÈQUE
La bibliothèque a recu, de F.E. RUSSELL Iauteur de plus de 350
publications sur les serpents venimeuxl des tirages à part de quelques
uns de ses travaux concernant Vétude des venins, de Venvenimation ou
les statistiques des morsures. Citons par exemple :
1978. Poisonous Snakes. Clinical Medecine, B5, 13-30.
1967. Pharrnacelogy of animal venoms. Clin. Pharmacol. Therapeutics,
8, 849-873.
1975. Snake venom poisoning in the United States, Experiences with
550 cases. J. Amer. Nled. Ass., 233, 341-344.
1980. Snake venom poisoning in the United States. Amer. Rev. Med.,
31, 247-259.
Sont arrives également, des tirages à part des articles récents de R.
PONS [Pyrénées orientales}. T. PILORGE (Lacerta vivrpara}, M.
DELAUGERRE (Phyrfodacryius eurcpaeusl et du Laboratoire de Zoologie
de I'E.N.S. [Auteurs I R. BARBAULT, J.l\ll. FRANCAZ, C. GRENOT, Nl.
LEMIRE et R. VERNETI.
G. MATZ
LISTE DES NOUVEAUX MEMBRES
1. Admis à la séance du conseil du 2 mars 1984 `
ANDRIEUX Gaëlle I7 5l :AUSER Frederic l94l ; BALEY Gaëtan I'/5} ;
BRIAND Danièle l50l ; FERRIERES Christophe [17) ; FLISSEAU Jean-
Henri I87I ; GFIOSEIL Annick I06] : INEICH Ivan [34}; LEBRAUD
Christian [34} ; LE IVIAROIS Jacques [59} ; LEVRAT Virginie I95l ;
LORTHIOIT Jacques l75l ; IVIOTHET Serge l42l I PIACENTINI
Martine I13l ; PY Olivier [25} ; RAIVIECOURT Jean-Marc l97l ;
CARRIERE Claude l97l; ROCHELT Jean-Loup [78}; ROUSSARD
Philippe l75I ; TASSIGNY Michel [‘l4l.
2. Admis à la séance du conseil du 5 mai 1984.
BOUKOBZA Marion I94} ; BOULESTEIX Eric [16} ; BURNELEAU Guy
I17} ; GROS Pascal [92} ; JAUBERT Hervé [77] ; KINGHAIVI Richard-
William IAngIeterre]; NIARTINAT Jacky l95l; NAZARET Gérard
I21}; OUENIENER Yves [31}; ROSOUX René l85l I ROUCHER
Laurent l`/9l.
54

COURRIERS DES LECTEURS
Le samedi 1 1 février 1984 è 20 heures, comme tous les soirs, ie
visite mes aquaterrariums, rien d'anorma|. A 21 heures, je repasse par
hasard et j'aperçois qu'une Cuora amborhensrs llprtue d'Amb0inel est
couchée sur le dos. Ses membres et le cou sont flasques et remués par le
courant provoqué par la ronde que font les autres Tortues autour d'e||e.
Je la prends. Elle a toute Vapparence d'une Tortue morte. Je n’hésite pas
et ]'entreprends immédiatement le "bouche à bouche". Vingt minutes
après elle remue une patte et le cou. A partir de la trentième minute tous
les membres se mettent à réagir. Profitant du plastron mobile antérieur,
je le fais actionner. A la quarantième minute, la Tortue est complètement
rétablie. Je l'ai mise au sec pendant 48 heures, puis elle a re]0int les
autres dans Faquaterrarïum.
ADAM Lucien
7 Impasse des Nlouettes
45160 OLIVET - Te|.l38l 66.55.87
TRADUCTION D'UNE LETTRE RECUE D'URSS
"Je travaille sous la direction du Professeur Darevsky dans le dépar—
tement de |’lnstitut Zoologique. J’apprécierais de recevoir une aide. Nous
avons des terrariums expérimentaux dans notre laboratoire et nous som-
mes en train d'étudier la biologie reproductive de différents geckonidés.
Nous apprécierons des renseignements sur la possibilité de trouver
des geckonidés des genres Bavaya roux, Fihacodactyius Fitzinger, Eury-
dacrylrdes vierllardf llîragl de Nouve|Ie—Ca|édonie. Nous avons déjà deux
très bons mâles de Rhacodactyfus feachianus, mais pas de femelle.
Si cela est possible, faites nous savoir qui, parmi vos collègues de
France, pourrait nous donner une telle information et qui pourrait être
intéressé par l'échange d'Arnphibiens et de Fleptiles vivants. Nous pou-
vons fournir toute espèce de |'herp·étofaune d'U.Fl.S.5.
Dr Natalia B. ANANJEVA
Zooligical Institute
Academy of Sciences
Léningrad 199164 USSH
55

Bull. Soc. Herp. Fr., 1984, 30
ANNONCES
. Désire échanger jeunes Cheiydra serpenrfna contr serpents ou lézards
uniquement. Faire propositions à M. STARACE Fausto, 3 rue Desaix.
78800 HOUILLES. Tél. l3}968.33.52.
. SE vous ne pouvez conserver vos tortues et lézards exotiques, tout ou
partiellement, écrivez-moi. ADAM Lucien. 7 impasse des Nlouettes
45160 OLIVET. Tél. 138} 66.55.87.
. Recherche local le plus proche du 12e arrondissement de Paris leave,
boxe...} et terrariophiles pour élevage en commun de rongeurs et d'insec-
tes. Possibilité de location et de m'occuper de vos propres élevages pen-
dant les vacances. COURTEVILLE José, 71 rue de Charenton. 75012
Paris. Tél. (1} 344.01.32.
. Céderait 3 Chrysemys sp., téléphoner à M. MASSOULIER ou M.
ASCHER. Laboratoire de Neurophysiologie. Ecole Normale Supérieure,
46 rue d'U|m. Paris 5e. Tél. ll] 329.12.25. Poste 3748.
. Propose un couple d'Eunecres notaeus âgé de 2 ans acqui après nais-
sance.
Cherche un mâle adulte de Python molurus bfw`tta1‘r.rs len prêt} Pour mars
1985 en vue d’accoup|ement. Partage des petits en cas de réussite. M.
PAYNOT Jean—Pierre, 15, Avenue Léon Marchand 94320 THIAIS. Tél.
l1l 852.11.79.
. "lNTEFl|\lATl0NAL HANDICAP", Association d'l—landicapés physiques,
recherche de jeunes Boas constrictor pour son Vîvarlum. Ce vlvarium est
un moyen de contact avec la nature pour les handicapés. Adresse : LES
AIRES. 34600 BEDARIEUX. Tél. (67} 95.85.69.
Vous pouvez commander des anciens numéros du bulletin
de la SHF pour compléter votre collection personnelle. Les premiè-
res années sont en nombre limité. Les premiers demandeurs seront
les premiers servis.
Prix : 50 F l’année compléte, excepté la première année l19”/7}
vendue à 40 F lle N°2 épuisé est photocopiél
10 F le N° isolé
Fraisd'envoi:1numéro:3 F, 2 N° :6 F, 3à4 N° :10 F, 4àB
N° : 13 F, 9 N° et au—dessus : 20 F.
Envoyer commande et chèque, à l'ordre de la SHF, à J. LESCURE.
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RECOMMANDATIONS AUX AUTEURS
A compter du numéro 31 du Bulletin dela Société Herpétologique dê
France, les articles soumis en vue de la publication devront être accom-
pagnés de la traduction du titre et d'un résume (max. 5 lignes) en
anglais, ceci afin d'assurer une diffusion internationale à notre bulletin.
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É NOW PUBLISHEDE È
THE TURTLES OF VENEZUELA
by Peter C. H. Pritchard and Pedro Trebbau
This book is the first in-depth treatment of a major South American turtle
fauna. lt covers all turtles known from Venezuela including the matamata and
other sidenecks (11 species), tortoises (2 species}, pond and land turtles (5
species and subspecies], and the sea turtles (5 species), together comprising
half of the turtle species described from the South American continent.
There is an extensive discussion of the distribution and zoogeography of
South American turtles and a key to species (in both English and Spanish),
Each species account consists of a synonymy followed by a diagnosis; a
detailed description (including shell, soft parts, color, and sexual dimorph-
ism}; and sections on size and growth, distribution, geographic variation,
habitat, feeding, reproduction, economic importance, and vernacular names.
The family accounts give a detailed review of the fossïl history and present
distribution of all genera, worldwide, but with emphasis on South America.
There is also a comprehensive bibliography and a list of Iocality records from
throughout the entire continent for all Venezuelan taxa.
The book is beautîfully illustrated. There are 48 fullpage plates in color, 26 oi
which are original watercolors and the remainder a collection ot 165 photo-
graphs ol both turtles and their habitats. ln addition, there are two distribu-
tion maps for each species: a spot map showing the detailed Venezuelan
distribution and another map showing the continent—wide range.
The bool-t is ¢14 pages, 8% x Il inches (21.5 x 28 cm], bound in buckram,
price US $45. A special leatherbouncl patron's edition, in two volumes, is US
$3UO. A four-page ad with sample color plates was published in the
December 1982 issue of Herpetologicctl Review, and copies may be
obtained on request from Dr. Douglas H. Taylor, Department of Zoology,
Miami University, Oxford, Ohio 45U56, USA.
Orders may be placed with Dr. Taylor. Please malte checks payable to
"55AR." All USA orders are postpaid; shipments outside the USA will be
charged only the odditionof shipping costs in excess of domestic rates.
Overseas customers must pay in USA funds or by international Money
Order, or may charge to MasterCard or VlSA (give account number and
expiration date], A complete list of Society publications and membership .
information can be obtained from Dr. Taylor. The Society publishes Journoi
of Herpetology, Focsimile Reprints in Herpetology, Herpetologicol Review,
Herpetologicoi Circulors, Cotologue ofAmericon Amphibions oncl Reptiles,
Contributions to Herpetology, and Recent Herpetologicol Literature.
SOCIETY FOR THE STUDY OF AMPHIBIANS AND REPTILES

A New Reprint
HERPETOLOGY OF ARABIA
by John Anderson
with an extensive introduction by Alan E. Leviton and Michele L. Adrich
including a new checklist of Arabian amphibiens and reptiles
ln 1896 John Anderson published the book A Contribution to the
Herpetology of Arabia, with o Preiirninary List of the Reptiles and
Botrachians of Egypt, a pioneering effort to summarlze the herpetology of
those regions and, to this day, the only herpetology of the Arabian
Peninsula. The original book is exceeclingly rare, probably published in an
edition of no more than 100 copies, and is much less known than
Anderson’s major work on amphibiens and reptiles in the Zooiogy of Egypt
series. The Arabian book includes a description of the physical features, a
review of the amphibiens and reptiles oi the Arabian Peninsula including
Yemen, en exhaustive bibliography of the herpetology of Arabia, and a
Checklist of species both ot Arabia and of Egypt including the Sinai, This
reprint includes a new introduction with a biography and portrait of
Anderson, a list oi his publications and an up—tO—Clate checklist of the
herpetofauna of Arabia, with map. The book is 160 pages, 6 x 9 inches (15.5
x 23 cm}, and bound in buckram; there is one plate in full color.
TO ORDER
SSAR members, if ordered before 30 November 1984 .........., US $18
institutions; Non-members; All orders after 30 November .,,.... US $24
SSAR members must place their orders now to take advantage of the
special pre-publication price, The bool-t will be published in December 1984.
Send orders to Dr, Douglas H. Taylor, Department ot Zoologv. Miami
University, Oxford, Ohio 45056, USA. Please make checks payable to
"SSAR”. All USA orders are postpaid; shipments outside the USA will be
charged only the additional shipping costs in excess of domestic rates.
Overseas customers must pay in USA funds or by International Money
Order, or may charge to MasterCard or VISA (give account number and
expiration date].   complete list of Society publications and membership
information can be obtained from Dr. Taylor, The Society publishes Journal
of Herpetology, F acsimile Reprints in Herpetotogy, Herpetological Review,
Herpetologicoi Circulars, Catalogue of American Amphibiens ono'_Reptiles,
Contributions to Herpetoiogy, arid Recent Herpetologicoi Literature.
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Blattes exotiques — Tribolions - Vers de
farine - Drosophiles - Dermestes - Grillons
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