Bulletin de la Société Herpétologique de France Zèm trimestre 1989 n° 50 ' -' h~%Èéï?=·ît:ï ' "‘ÈÈ"‘;¢ - —9·l/ ` TÃÈ9 - ‘ ` 9 ,;., 9 . .. . .·l, _ · · l '—99¤é 9" ‘·.`- î‘.:2`.ë&- .·.‘·‘- ;"9Qz··“‘:·S =·. È1·"x=i‘;§;-mi? ··-··;*,=.—~e~#9î- ··._ ;:î9>.—-se _. ta :;..a·s ;;;‘ë:,1=î9g;;—;a*#;.· =9:i—==;=i·ë _ . 9 —_ jf; 9; _-_: ._—;gjï‘ jîèz .__·— ;,à—;r ,. * _ i i - ' ‘·î`·.·.:?.ê'·_»2= ¢:·` Q"? —;i· _‘*‘,;_"·â -·"';i" V =ë?·f9¥‘}Ãl`“',;.Éi,¢"'Éi`ë e ¤.—""cE>_ _ _ 9e · "î· _.._i ._;. __ ` r·»l l l · i 9 r 9 r 9 . " ` *'=îɧZ·:î· 9··· ’·‘.4··É:?T’<_ _ ' c . r l i Èüiï ·«' If . -"‘ Il i Il AR) ·« ‘ 9 9 9 r _; 9 l tilt; 9. _ — ` à ` '·9 9 . âhïë- . î ` F9’f.;; — . . · fît 9 ¢T‘?¤" . 9 · · · .r‘Ã%;,?' ` 9 ‘ .··«¤.;?"?` 9 ` . gz . __ FSÉSN DTB4-9962 Bull. Soc; Herp. Fr., (1989-} 50
- .. .·_' _ Bttllêtlfl ‘d(-3 I3 iS_0·CI_€`t€ _ ' II I. . I--- _ r r r ' Herpetsorlogiqiue p de France . . . il — - . Responsable dela redaction r Editor I _ · _ 'I · · I: - Roland VERi'tl_EîI I ‘ _ . Responsabtes associés} Associate editors. T _ : ` Claude PIEAU, Michel LEMIRE . ‘ _· I I I Responsable index i'.|n_dax editor ‘ Q- I ` I _. : · ` dell TIMMEL. Qopl1ie.BEHl.AND` ‘ I ‘ II- Directeur dela puIb|icalion—i Director of publication . : Robert GUYETANT · I I . Comité de rédaction et comité cl lecture! Editorial Board · I I _ - I _ . _ R.` BARBAULT, L, BODSON (Univ, Liège); J. DURAND. J.—l\··l. FRANCA-Z, _M. GOYFFON. R. GUYETANT. D. - ‘ HEUCLIN, _B. LANZA (italie}. M. LEMIFIE. J. LESCUFIE, C. PIEAU, A. de RICQLES. J;-C. RAGE. Fl. VEFINET. I ` _ lnstructionsaux auteuIrsi' Instructions to authors ` I II ` I I I I ` — ` _ — ' Des instructions detailteesont été publiées dans le numéro 33; Les auteurs peuvent s‘y reporter. S'i|s ne les ` possédant pas. ils peuvent en obtenir une copie auprès du `responsable du comite `de redaction. Les points principauxu . ·‘ I I peuvent être résumés ainsi; · _ `· · ` ` I I I _ I __ I _ — I Les manuscrits, dactylographiés en doubte interligne, au recto seulementsont envoyés en double. exemplaire. ·l.a _· _ dispositiûn du texte doll respecterles Instructions. ljadresse de l'auteu1' se place en demiere page. Les figures sont . réalisées sur papier calque ou bristol. Les photographies (noir et blanc) ne sont publiées quexceptionneltement. Les ` légendes des-tigures sont dactviograpliiées sur feuilles séparées, Les rélerences bibliographiques sont regroupées en ' _ linId'artic|e. -. · — ·` _ · . " · . · ` · . — .EI;<ernp|e de présentation et `Irétérencebibliographique: I I — . . _ — - ` _ · I BONS. _J.. Cl·lEYLAN,·lvl. et·`GUlL|;ALlNl£§. C.P.Zt1984) -— Les Fiepti|es·Imé_diterranéens. Bull. Soc. Harpe Fr., 29: 7-17. I — I 'tîrésàpattc-II'_I -I I - . . . I III -I -_ II I . . · Les tirés"à part (payants) ne-sont fournis`qu'à.‘|a_dernancle des auteurs (lors` du renvoi de leurs épreuves · ' - ‘ corrigées) et `serpnt—`laclu`re_s par ie service dimpririierie. _ ·_ , . . . · I ` 'Lafèdactioit n·esItIpas res·pIonsa,bIe des textes et ilIust'ratioIns publiés qui engagent la sefule I - responsabilité des auteurs. Les _indications de tous ordres, donnees dans les pages rédactionnelles. . I sont sans but publicitaire et sans engagement. . . : _, . _ · I _ . ·I La reproduction de queldue manière que ce soit même panieIlle_, des textes. dessins et _ ' ' ` photographies publiées dans -le Bulletin de la Société Herpétologique `de France est interdite sans . lacoord écrit du directeur de la publication. l.a.S.H.F. se réserve la reproduction et la traduction ainsi · . · . I que tous les droits y allèrent. pour le monde entier. Saul accord préalable, les documents ne sont pas _ . ` retournés. _ _ _ _. · - ‘ . ‘ - ' .- · II I I I I _ EN_t·’0| DES lvlANIUSCIFllT$à:I _ _ ` . - _ _ ` ` . I _ ·- — I _ . ltil._Floland VERNET _ — _ ` ` I -. ` ` ‘ Laboratoire d'Eoologie, Ecole .Norma|eI Supérieure · · I I ` 45 rue d_'U|l·h - 75230 PARIS CEDEX 05 _ ~ ·- ' I I · II ` I . LeIGérant; R.GUYÈTANT - II ' . ' ' . _ · I _ . · ¤ N°de Commission paritaire:5}13?T4 - ` Service oornmun de l'lmprimerie ‘ ;· I · de l'Université de Franche-Comte - . . _ · . ‘ _ 25030 Besatvçou -CEDEX . . - I - I I , I DépotIéga|:2èmelrimesIre ‘|9B3 I
Bulletin de la Société Herpét0l0 ique de France Zèmü trimestre 1989 n ·` 5U \<k .; rl ...‘_ `<"__ r L Z u;) ·'~T.[__:“' , r' ,-3-"’§rî.— .-1,) I _ R--- _ I *' .._.. E —ÉÉ&l#;ià*î*" ` *‘*= Eiî§?é1+î¥É E li È · »» ` 'W “î ·` ` . ‘a¤*;a=w··*°*···.°?’;e. «+L*t · - . " lÈë`*fë;r~F' ·.·· _ §p ->, -·. __._:-* ,*3 ·e\|.?k, fg ‘Éêe“=_e.;·.,, F _ ; ·_. êî il .-.·· .-·· __, ul _ I · .,__ _` J: È ` · —= ·· fe;. «· ` -` — —. i ‘ -5 |î•'·J.;.«. ` _ ` .__ _ .' · ·éê-: K A I -N-*¢__T•;§2î?L‘.\ ISSN 0754,8962 Bull. Soc. Herp. Fr., (1989l 50
Bulletin de la Société Herpélnlnglqua de F a ce 29** trimestre 1989 n‘* 50 SOMMAIRE • Données sur la reproduction cle Lacerta schreiberi (Sauria, Lacerridae} dans le S\(SlÈèf`l’IB IT‘I0l`I`È3gI'\BLI}( Cüntfül ESFJHQFIOI Adolfo MARCO et Valentin PEREZMELLADO .................................... . ..,............. 1 · La nidification de la tortue Luth Dermochelys coriacea Wandelli, 1761} en Méditerranée Jean LESCURE, Michel OELAUGERRE et Luc LAURENT .,.,,,,.,................,..,,...... g · Utilisation de quelques techniques récentes non morphologiques en systématique et phylogénie des Amphibiens et des Reptiles : quelques exemples. 2ème partie. Claude R GUILLAUME ......................................,,. . .,........................... . ...............,... ig · A propos de Astrochelys yniphora (: Testudo hyniphoral, tortue terrestre de Madagascar, et d'un manuscrit ancien de M. Mourgue. Roger BOUR et Jean-Claude RAGE .,......,.......,.....,............................................... 43 - Observation sur deux cas simultanés de triorchidie chez Testudo hyniphora, Vaillant lchersine en voie d'extinctionl de Madagascar. Marcel MOURGUE T ...........................................,..,................,.............................. 46 · Bibliographie (résumé de thèse} ..............,.,.,,,...................................................... 4Q • Notes. Vie de la Société. Informations .................................,..,............................ 5] CUNTENTS · On reproduction of Lacerta schreiberi l‘Sauria, Lacertidae} in Spanish Central Mountains. Adolfo MARCO et Valentin PEREZ-MELLADO ..................................................... 1 • Nestings of the leatherback Dermochelys coriacea Wandelli, 1761} in the Mediterranean sea. Jean LESCURE, Michel DELAUGERRE et Luc LAURENT .................................... 9 - Use of some recent non—rnorphologica| techniques in the systematics and phyiogenv of herptiies : some examples. Part II. Claude R GUILLAUME ..................,.........,,..,.........................................,..........,..... 19
· On the Malagasy terrestrial tortoise Astrochelys ynîphora (L- Testudo hyniphora} and an old manuscript from M. Mourgue. Roger BOUR et Jean—C|aude RAGE ......,..,.......................................,........,........... 43 · Report on two simultaneous triorchidic specimen of the Malagasy tortoise, Testudo hyniphora, Vaillant. Marcel IVIOURGUE T ...........................................................,.........,........................ 46 · Bibliography lthesîs summary] ..........................................................,......,,.......,.. 49 • Notes. News from the Society. Informations ...................................................... 51
Bull, Soc. Herp, Fr. l1989l 50 : 1-8 DONNEES SUR LA REPRODUCTION DE Lacerta schreiberi (Sauria : Lacertrdae) DANS LE SYSTEME IVIONTAGNEUX CENTRAL ESPAGNOLW par Adolfo MARCO et Valentin PEREZ-MELLADO Résumé — Dans la zone ¤"etude, L. schreiberi presente une reproduction saisonnière laccouplements et copulationsl qui débute en Mai et durant la première moitié de Juin ; la période d'ovoposition se situe entre la rni—Juin et la mi-Juillet, Les premieres naissances ont lieu vers la fin Août apres une période d'incubation d'un peu plus de deux mois. C'est une espece potentiellement polyoestrienne qui, dans la zone d'étude, n'effectue qu'une seule ponte par an. La ponte moyenne est estimée à 14,2 oeufs. Les males à la maturité sexuelle présentent une taille bien infrieure a celle des femelles. Le cycle spermatognetique est de type mixte avec une phase estivale de spermatocytogénese et une phase vernale de sperrniogénèse. Cette dernière phase coïncide avec le developpement des caracteres sexuels secondaires, et en raison de |'epoque défavorable, les reserves formées par les corps gras abdominaux sont utilisées, notamment par les femelles pou rla vitellogénèse. Nlots—c|ès: Reproduction, Lacerta schreiberi, "Systeme Central", Espagne. Summary — L. Schreiberi shows a seasonal reproductive phenology which begins during May and the first half of June. Oviposition occurs between the second half of June and the first half of July and the first hatehlings appear at the end of August after an incubation period up to two months. There is only one clutch for year of mean 14.2 eggs, Nlales are much smaller than females on attaining sexual maturity. The spermatocytogenetic cycle is of a mixed type, with a summer. phase of spermatocytogenesis and a winter phase cf spermiogenesis. The latter occurs simultaneously with the development of secundary sexual characteristics and pairing. ln this period, abdominal fat bodies are used in both sexes, due to the unfavourable climate. Key words : Rep rod uction, Lacerla schreiberi, "Ceritral system", Spain. I. INTRODUCTION Le lézard de Schreiber (Lacerta schreberi Eledriaga, 1878} est un lacertidé endémique de la Péninsule ibérique, à distribution principalement nord- occidentale. On peut trouver cette espece dans la Chaîne Cantabrique, en Galice, dans la moitié nord du Portugal et dans le Systeme central [Salvador, 1984}. Sa niche ecologique est tres proche de celle de Lacerta viridis, espece sympatrique Manuscrit accepté le 24 janvier 1989. I1} Ce travail a été réalisé dans le cadre du Projet PBS6-0659 subventionne par la CICYT lComisiôn lnternministerial de Ciencia y Tecnologia-Ministere de l'Education et la Science, Espagne}, 1
dans certains endroits de la Chaine Cantabrique lde la Riva, 1987}, bien qu'on ne sache rien sur les processus compétitifs entre ces deux especes [Bea, 1985}. On peut trouver quelques données sur la reproduction de Lacerta schreiberi dans des travaux généraux tels que ceux de Salvador l1974 et 1985}, Brana (1983} et Barbadillo (1987}, ainsi que dans l'étude spécifique de Gaién (1986) sur les populations de Galice. Nous avons, pour notre part, étudié les populations de Lschreiberi du "Systéme Central" (Espagne}. Il. NIÉTHODOLOGIE Nous avons étudié 130 individus adultes, capturés principalement dans les Sierras de Gredos, de Béjar et de Francia, a des altitudes qui varient entre 1000 et 1900 métres. Le climat, le relief et le tapis végétal de cette région ont été décrits par Rivas—N|a rtinez et al'. (1987}. Sont considérés comme adultes tous les individus de taille égale ou supérieure à celle des spécimens les plus petits actifs sexuellement durant la période de reproduction. On admet qu'une femelle est sexuellement mûre quand elle présente un processus de vitellcgenese ou qu'e||e possède des oeufs dans les oviductes. Quant aux mâles, on a tenu compte du développement de leurs testicules au printemps, avec une forte capillarisation et un net développement de l'épydidime, indices qui se confirment avec la présence des caracteres sexuels secondaires, telle qu'une coloration bleue des zones gulaires et mandibulaires. Un certain nombre de mesures ont été effectuées : la longueur museau- cloaque (L|\llCl, la longueur et la largeur du testicule droit, le nombre et les caractéristiques des follicules ovariens, la longueur et la largeur des oeufs. Le volume des corps gras abdominaux a été mesuré pour les deux sexes, ainsi que le volume des oeufs et des testicules en employant la formule 3 V = 4i‘3 rt lai‘2l ibi'2l2 ou "a" et "b" sont respectivement la longuer et la largeur maximales des gonades considérées. Ill. RÉSULTATS A. Maturité sexuelle 1. Nlâles Les mâles matures présentaient une coloration bleue de la zone gulaire et des testicules développés ; leur taille lL|v1Cl variait entre 81.7 et 120.0 mm. La réalisation d'un frottis testiculaire a partir de trois individus capturés fin de Mai et mesurant respectivement :83.4, 90.1 et 112 mm, a montré la présence d`un grand nombre de spermatozoïdes mûrs dans les tubules séminiféres, ceci confirmant la maturité sexuelle des plus petits mâles examinés (80-90 mm}. 2. Femels La plus petite femelle ayant des marques de copulation lmorsures) avait une longueur corporelle de 96.4 mm. Par ailleurs nous avons trouvé une femelle de 97 mm qui avait des oeufs ayant un fort développement. Nous pouvons donc considérer que ia gamme de taille des femelles adultes de taille se situe entre 96 et 123 mm. 2
B. Phénologie de la reproduction Les mâles commencent leur activité annuelle au début de Mars ; cependant, |'activite des femelles ne débute que vers la troisième semaine d'Avril, elle est plus réduite que chez les mâles. Chez les femelles, le vitellogénése est déjà bien développées, ce processus commençant probablement pendant |'hiver. Les accouplements débutent vers les premiers jours de Nlai, quand les mâles ont déjà acquis la coloration tvpiq ue témoin de leur maturité sexuelle. C’est également au cours de cette période que |'on observe les premieres femelles présentant des morsures de copulation lFig.1l. mœlî î www OEUFS DAJNB l..'©VIDLIÈï'E C3 Awfwfm ll`] l%+ rmsttss Aoutrias I l——è ivinuis Juveutizs - MARS AVRILMRI JU]]\lJUIl.,LE'TA©U’1`SEZP’IET~l.©(l'l'OBPxÉ Figure 1. Phénologie de la reproduction de Lacerta schreiberf dans le système montagneux central espagnol lprinternps—été 1988}. Les flèches l—>l indiquent le commencement de |'activité sexuelle chez les mâles et les femelles. En Septembre et Octobre, le début de l'hivernage des adultes et des juvéniles est signalé par un trait plein l- l, Toutes les femelles capturées au cours d'un accouplement présentaient des ovules en vltellogenèse, tandis que celles qui avalent déja ovulé se trouvaient toujours solitaires. Le dernier accouplement a été observé au commencement du mois de Juin. Les premieres ovulations doivent se produire fin Mai, puisqu'on trouve des femelles gravldes é partir de Juin et jusqu'au début Juillet. A partir du 6 Juillet. toutes les femelles autopsiées avaient pondu et présentaient des ovaires réduits et des ovidcutes vides lFig.2l. Vers la mi-août, une ponte enterrée dans le sable, a été découverte dans une zone d'arbustes, éloignée du ruiseau le plus proche. Les oeufs (dimensions moyennes 17,05 x 14,84 mm} contenaient des petits lézards parfaitement formés dont la longueur moyenne était de 31.5 mm et le poids de 0.7 grammes. Les premiers juvéniles d'une longueur moyenne de 32 mm ont été observés à partir du 20 Août. Dans ce cas, la période d‘incubation durerait un peu plus de deux mois, temps écoulé entre la premiere ponte et |'apparition du premier nouveau-né lFig.1l. 3
109 - .. = % 1 ;`:Z E tif BO = 1;:; = =:-. Ã .· *' ,1 = 1 .2î 63* = = :35 ;·:r - - .·» Q1 E E E? êzï- X î ·· _~'· 40 E ,. I- .1 _; :1ï = §:': II iî = iïi ::, QE: ï Q: È? Ã: 20 = .1: 1:: `1: î ZI' ,ZI = ii: == :1: = EEE É: ‘1: _ Ibtai II Mai ïtluin lIJuin IJuillet Mois Figure 2, Phénologie de la reproduction de Lacerta schreiberf femelles lprintemps—té 1988}. Rayures horizontales : ovules en vitellogenése ; pointillé 1 oeufs dans les oviductes ; ravures verticales 1 la ponte a été déjà effectuée. I 1 première quinzaine; Il 1 deuxieme quinzaine 1% zpourcentage de femelles, C. Cycle testiculair et évolution pondérale des réserves de graisses. Les testicules ont une taille maximale au commencement de |'activité sexuelle. puis regressent fortement en Mai et Juin, pendant la période d‘accoup|ement. De la deuxieme quinzaine de Juin iusqu'à la fin de Juillet. on observe une phase de repos testiculaire lFig.3l. Au mois d'Août, une croissance rapide du volume testiculaire se produit, puis une diminution en Septembre 1 de sorte que, à la fin de |'activité annuelle, les dimensions testiculaires sont plus petites que celles du mois de Mars. Pendant le premier mois d'activite, le volume des masses gralsseuses augmente légèrement, puis on observe durant les mois suivants une forte régression simultanément à une reduction de la taille testiculaire lors dela periode des accouplements lFig.3l. D. Cycle ovarien et corps gras abdominaux des femelles. On observe un développement des ovules à partir dela premiere quinzaine de Nlai jusqu‘a la deuxieme moitie de Juin. Apres la ponte, on observe sur les ovaires seulement de très petits ovules, aux diamètres très faibles. Puis au cours de l'été, ils augmentent légèrement lFig.4}. 4
`Jolunië ©‘6 (ml .} A r \ 0.s ,68 Ji! XX II°¤1,. I X 0.4 tr f I l' 0.3 I J' J' *»>% J 0 2 ,····?o ,·' .. --'_»" \\§b la \ûJ` r .`·s—6, , « @,5/ 1 0.1 N So g '\.____——` I MARS A`•.l'RII.. FIAT JUIN J'|..i].I..IE'I' 4CL|'i` kb. 15 Figure 3. Evolution du volume des testicules (trait continu} et du volume des masses graisseuses abdominales (trait discontinu} chez Lacerta schreiberi mâles lprintemps—eté 1988}. Valeurs exprimées en ml, dans les deux cas. L'évolution pondérale des masses graisseuses est opposée a celle des ovules et des oeufs. Si la réduction commence en Mai, avec un minimum en Juin, la période de croissance rapide a lieu pendant |'été (Fig.5). Lors de la vitelloonèse, 188 ovules ont été mesurés avec, en moyenne 14.5 ovules par individu (8-20}. L diamètre moyen augmente pendant le mois de Nlai. Les plus petites dimensions des ovules sont similaires aux moyennes des femelles en Septembre. Tous les ovules de diametre supérieur ou égal à 9.6 mm apparaissent dans les ovlductes. La ponte est de 14.2 oeufs (11-18} en moyenne. IV. DISCUSSION Lacerta schreiberi présente un cycle saisonnier comme les autres lacertides de la même région lPérez—|V|el|ado, 1981}. Dans les populations de Galice, au niveau de la mer, Galan (1986} a signalé des périodes d'acc0uplement qui duraient pres de deux mois (13 Avri|—18 juin). il observe des femelles gravides du 10 Avril au 10 Juillet et conclue que |'espce effectue, dans cette région, deux pontes annuelles. Les naissances ont lieu à partir du mois d'Août, alors que dans le "Système Central" la période d'activite annuelle est plus courte, empêchant vraisemblablement Vélaboration d‘une deuxième ponte. De même, Brafia (1983} signale deux pontes par année dans les populations d'Asturies. Salvador (1987} étudiant une population de Leon (Espagne} à 1200 mètres d'a|titude observe une période d'activité annuelle réduite et les naissances au début du mois de Septembre. Il est probable que les lézards de cette région effectuent également une ponte par an. 5
• Diamètre folliculaire 16 ( 1 t |Tll`|'| · ,r · · -n. l-1 l2 if) uv: • C E1 C I C un 6 I S • D f 8 1 -. I É ff 1 A 2 5 ‘ ga ‘·'.'à` J" i.U'—' Jljl BJI? JU.}1 HI: -‘ S Figure 4. Evolution des diamètres folliculaires chez les femelles adultes de Lacerta schreiberi lprintemps—eté 1988}. Points : ovules en vitellogenèse ; carres : oeufs presents dans les oviductes ;triang|es zovules indifférenciés, reduits. 1* |Z;anê-tre `iolumc ` ‘n~:·:..J lrr.1.|xl(.· ll! . ài) .5 D 1.0 ` ,""·· « 05.2 ' I, ln 0`hè If, ·"` 8 z ·_ fl `*·?€«. · "2·$'«. ‘ . »= sa .' — 1.%* F nzîè r 2 1%% I `li I II I il I I] I W"} J`·..'Zll J`l.ïl".iÈY Fil'? E·ÃE]'·"ÉÈ}(§ü “__ _ Figure 5. Cycle sexuel et variation du volume des masses graisseuses abdominales chez les femelles de Lacerta schreiberi lprintempsete 1988}. Trait continu t diametre maximum des ovules lmml ; ligne pointillée : diamètre maximum de Voviducte eplatl (mm} ; trait discontinu : volume des masses graisseuses >< 10 lmll. I : premiere quinzaine. Il : deuxième quinzaine. 6
Le cycle testlculaire des mâles également saisonnier, presente une evolution caractéristique du cycle spermatogenétique de type mixte (Saint Girons. 1984 ; Saint Girons et Duguy, 1970}. ll existe une première phase estivale de spermatocytogenese durant laquelle les corps gras ne sont pas utilises, correspondant a une periode d'assimi|ation (Bauvvens et Verheyen, 1987}. Puis intervient une deuxième phase vernale de spermiogenese simultanée au developpement des caractères sexuels secondaires et du comportement sexuel, marquée par une très forte activité des parades et des accouplernents. C'est lors de cette deuxieme phase que les corps gras sont utilisés (Gui|Iette et Cases Andreu, 1981}. Brana (op.cit.} a trouve une relation semblable entre les cycles des gonades et la variation du volume des corps gras chez les sauriens des Asturies, RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES BARBADILLO ESCRIVA, L.J. (198îl —- La guia de INCAFO de los Anfibios y Fleptiles de la Peninsula lberica. Islas Baleares y Canarias. INCAFO, Madrid. 694 p. BAUWENS, D. et VERHEYEN, R.F. (198î}- Variation ot reproductive traits in a population of the lizard Lacerta vivipara. Holarctic Ecology, 10 : 120-121 _ BEA. A. (1985} — Atlas de los Anfibios y Fleptiles de Alava, Vizcaya y Guipùzcoa. ln :Atlas de los Vertebrados Continentales de Alava. Vizcaya y Guipuzcoa. Gobierno Vasco. Bilbao. 335 p. BRANA, F. (1983} -— La reproduccion en los Saurios de Asturias (Reprilia:Souamata) : Ciclos gonadales, fecundidad y modalidades reproductoras. Rev. Biol. Univ. Oviedo. 1(‘|} : 29-50. GALAN. R (1986} — Notas sobre los ciclos de actividad de Lacerta schreiberi Bedriaga, 181*3 en Galicia. Communication oral lCongreso Nacional de Herpetologia. lnicasim. Espagne. GUILLETFE, L.J. et CASAS-ANDHEU, G. (1981} — Seasonal variation in fat body weight of the Mexican high elevation lizard Sceloporus grarnrnicus microlepidotus. J. Herperol., 15l3l : 366-31*1. PEFIEZ-MELLADO, V. (1981} — Los Lacertidae del Oeste del Sisterna Central. Tsis doctoral, Universidad de Salamanca. 344 p. DE LA RIVA, l. (1987} — Zoogeografia cl Lacerta schreiberi Bedriaga, 13?8, Rev. Esp. Herpetologia, 2 :49-69. RIVAS-MARTINEZ. S., FERNANDEZ-GONZALEZ. F. et SANCHEZ-MATA, D. (198î) - El Sisterna Central : de la Sierra de Ayllon a Serra da Estrela. ln .· La vegetacion de Espana. Servicio de Publicaciones. Univ. de Alcalà de Henares. 544 p. SAINT GIRONS, H. (1984} — Les cycles sexuels des lézards mâles et leurs rapports avec le climat et les cycles reproducteurs des femelles. Annales des Sciences Naturelles. Zoologie. Paris, 6 :221-243. SAINT GIRONS. |—l. et DUGUK R. (1970) — Le cycle sexuel de Lacerta muralis l.. en plaine et en montagne. Bull. Mus. Nad. Hist. Nat., 42 : 609-625. SALVADOR, A. (1974} — Guia de los Anfibios y Reptiles espanols. ICONA, Madrid. 282 p. 7
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Bull. Soc. Herp. Fr. (1989) 50 : 9-18 LA NIDIFICATION DE LA TORTUE LUTH, Dermocheiys coriacea Nandelli, 1761) EN MEDITERRANEE il? D8? Jean LESCURE, Michel DELAUGERRE et Luc LAURENT Résumé - Une analyse critique des données de la littérature depuis le debut du XIXe siecle, et I‘examen des spécimens de Musée montrent que des pentes de Tortues Luth ont effectivement eu lieu en Méditerranée mais elles y sont très rares : une capture de juvénile au large de Messine en 1896, une autre capture de juvéniles et une ponte. respectivement en 1961 et 1963, au sud de la Sicile, selon Bruno (1976), et une tentative de ponte en Israël en 1963. Un juvénile du Muséum de Paris proviendrait de "Méditerranée" sans autre precision. Aucune publication ni temoignage nüapportent de preuve de ponte de Luth sur les plages de Libye ou de Turquie. Mots-clés : Derrnocheiys coriacea, Tortue marine, Reptiles, Pontes, Mediterranee. Summary — A critical analysis of literature data. since the beginning of the X|Xth century, and examination of Museum specimens show that there were some Leatherback nestings in the Mediterranean area but they were very rare : a catching cfa very young one off Messina in 1896. another catching of juveniles and one finding of egg Iaving respectively in 1961 and 1963, in southern Sicily, after Bruno H9?0). and a nesting attempt in Israel in 1963. A juvenile specimen in Paris Museum is labeled "Mediterranee", without other details. Nothing has ever been published nor any testimony been produced to give evidence of Leatherback nesting on Libyan and Turkish beaches, Key-words : Dermochelys coriacea, Sea Turtle, Reptilia, Nestings, Mediterranean sea. I. INTRODUCTION La tortue Luth, Derrnochelys coriacea, l\/andelli, 1761) , est connue depuis longtemps en Méditerranée. Sa premiere description par Rondelet en 1554 a été faite à partir d'un individu capturé à Frontignan et |'ho|0type de |'espece a été récolté pres d'Ostie en 1756 tFretey et Bour, 1980). Cet animal spectaculaire frappe les imaginations et la prise du "monstre marin" est souvent signalée dans les journaux locaux et les bulletins scientifiques. Des mises au point et des recensements récents font état de la présence régulière de Tortues Luth en Méditerranée lDe|augerre, 1988}, notamment le long des côtes d‘Espagne lPascua|, 1985), France lDuguy, 1983 ; Oliver, 1986), Italie ilîapocaccia, 1968 ; Bruno, 1978), Tunisie (Hachaichi et Rais, 1985), Grèce (Margaritou|is, 1986), Chypre lüemetropoulos et Hadjichristophorou, 1987) et |sraë|iSeila,1982l. Manuscrit accepté le 23 mars 1989. (1) Communication présentée au 3eme symposium européen sur les Chéloniens. (Marseille 6-9jui|iet1988l. 9
La présence constante d'un petit nombre de Luths en Méditerranée peut faire supposer |'existence de pontes sur les plages du pourtour méditerranéen mais posséde—t—on des témoignages précis soit sur des pontes ou des éclosions, soit sur des captures de nouveau—nés dans la région ? Nous allons tenter de faire une analyse critique des textes sur ce sujet tout en apportant quelques informations nouvelles. Nous procéderons selon un plan chronologique car les affirmations ou les informations d'un auteur sont reprises plus ou moins fidèlement par ceux qui le suivent. ii. nEsu1.ATs L'existence de pontes de Tortue Luth en Méditerranée a été avancée dés 1?88, par Lacepéde qui affirmait : "Elle fréquente de préférence, au moins dans le temps de la ponte, les rivages déserts et en grande partie sablonneux qui avoisinent les Etats barbaresques". Les sources de cette affirmation ne nous sont pas connues et ne correspondent pas à des spécimens déposés à cette époque et conservés jusqu'à nos jours au Muséum de Paris. Daudin (1801} semble douter du bien—fondé d`une telle assertion en écrivant "il paraît qu'el|e va faire sa ponte dans le sable sur les côtes de Barbarie". Néanmoins, Lacepede aurait pu avoir connaissance des "Voyages en Barbarie ou lettres écrites de Nu midie pendant les années 1785 et 178B" de |‘abbé Poiret, avant leur publication en 1789. Or celui-ci y déclare que la "Testudo coriacean. est tres commune en Méditerranée", mais n'évoque nullement sa reproduction sur les côtes du Maghreb. L'affirmation de Lacepede a été reprise par divers auteurs, en particulier dans les grands ouvrages de vulgarisation du XIXe siécle. Ainsi, selon Cloquet l181?} dans le Dictionnaire d‘Histoire Naturelle, la Tortue Luth "va pondre sur le sable sur les côtes de Barbarie" et, selon Fournet (1853}, elle "va pondre ses oeufs dans le sable des côtes de Barbarie". Des auteurs modernes s'y reportent encore tels Loveridge et Williams (1957} ; Dermochelys coriacea "lays on the Barbary coast (Daudinl". En fait, à mesure que |'exploration des côtes de l'Afrique s'effectue, les naturalistes se rendent compte que la Tortue Luth y est beaucoup plus rare que ne |'avaient affirmé Lacepede et |'abbé Poiret et ils n`y découvrent pas de plages de ponte. Lallement (1867} du Musée d'Alger, écrit qu'il n'a examiné que deux spécimens de |'espèce, capturés pres de Sidi Ferruch et Doumergue (1901} mentionne la prise d'un seul exemplaire sur les côtes de l'Oranie. Lallemant (1867} donne les dimensions de l'un ou des deux spécimens qu'il a vus Z 50 à 60 cm. L'observation de Tortues Luth de taille intermédiaire est exceptionnelle aussi bien en Méditerranée que dans les autres mers du globe. De plus, la probabilité d'une origine méditerranéenne est plus grande pour les individus de cette taille que pour les adultes. Il faut rappeler à ce propos la remarque d'0|iver (1986} au sujet de la "petite Sphargés Luth" prise à sete et signalée par Nlourgue (1909} : il est dommage que n'ait pas été précisée "la taille qui pourrait éventuellement indiquer la possibilité d'une naissance en Méditerranée". Dans |'Erpéto|ogie générale, Duméril et Bibron (1835} décrivent deux exemplaires de Tortue Luth, dont un spécimen de "trés jeune âge", représenté sur la planche 24 (Duméri|, Bibron et Duméril, 1854}, ils n'en précisent pas cependant la provenance (Fig.1}. Dans le Catalogue de 1851, A.|\r1.C. Duméril et Auguste Duméril mentionnent ces deux mêmes exemplaires en indiquant : "S. Luth 10
·;e=¤·.l.·`Ã: === ; ·-..=. ; ..;·. _._._.= _ . _ _ *‘·>^s.' —=-e; _ ‘'- ··‘'' '` ’`' ·_.'‘§ 4 =·· ¤ =·==·=·- · L .._'I =.=. =-· -`-_ =·-='--· · -—·—=. ._ E’·· ``‘’E‘` ‘ ·;_.. ``````·‘ É _···‘ ; =¤ë .··=:=.—E. .· ` ` ‘== ‘=‘=` ; Ã-gi =_`’ë '—=· Ifï, ----- L "` ' · '. î · · · -; · · ;-aw : î »: :¤ 2 E; 2 < —»2r:2 : `· · ```` .;..·=;=a§a·.·=. ·-·-· a rel.-§,·.:==·· ·""` .- `, .ÃÈ:'É;==· ·=. ` ==' =·.. ·. =` =·=ë ° ‘*P‘·~«~«.,.,,,',,,,, `_=_ , .§§,§_._.ÃÃQç§Q_Q `=`‘_ É ·" _ ·— _·.-- == ==_ `E‘E=‘ É É :·_ê E:E;_· E :=·§ ‘‘'‘‘`` ‘ E=’`'E =‘· · :` ï E‘E E‘*`: : .==__ .· ·‘‘= j ``=``E ( E ‘ L ‘‘ E ( `'lrï z ;==·`—· î Ezë ...=·===-‘· ··‘·‘ " " '·-·=‘ =—-= ....: zz. -·‘. —-·· _._..·;=. g \ ` ‘'‘‘ ’ ==·=.. ‘ ‘'` si =:· . . » ' · .· ·='·= ‘ se =·=· _- _.., =·-· E ` =.·` ‘E'' ' ''''''‘·‘'‘‘''‘' `=‘` `= 2 ..=. _ — .‘.· Li ' ‘``'j Figure 1 : Photographie des figures 2, 2a et 2b de la planche 24 de Duméril, Bibron et Duméril (1854} représentant respectivement le profil, le sternum et la tête d'une jeune Tortue Luth. coriacea Gray (Erpét. Gén. T.ll p.580, pl.24, fig.2l. Méditerranée : 2 individus, |'un adulte et l'autre de jeune âge". Le jeune échantillon est peut—être entré dans les collections du Muséum aprs 1810 car il n’est pas cité par Schweigger (1812} et avant 1830 (Bour, comm. pers,}. Il ne vient pas de Grèce car Bibron et Bory de Saint-Vincent (1833} ne parlent nullement de Tortue Luth dans leur compte-rendu herpétologique de |'expédition scientifique en Nlorée (= Péloponsel. Ce spécimen a une longueur totale de 103,5 mm et une carapace longue de 73 mm et large de 50,8 mm. ll est un peu plus grand que les nouveau-nés lTab.|l et pourrait être âgé de quelques semaines. En effet, sa taille correspond à celle de jeunes de 3 à 5 semaines élevés en captivité et dont la croissance hebdomadaire de la carapace fut de 5,09 i 2,82 mm pendant les seize premieres semaines lBe|s et af., 1988}. En disséquant une Tortue Luth capturée pres de Gacs le 27 mai 1933, Heldt (1933} constate que les ovaires contiennent 750 ovules d'un diamètre variant entre 1 et 5 cm et qu‘i| s'en trouve encore quelques centaines plus petits en formation. Il pense que les ovules de 5 cm n’ont pas encore atteint leur complète maturité à cause d'une déclaration de Fougeroux de Elondaroy (1768} sur une Luth capturée au Pornic le 10 juillet 1765 et contenant des oeufs "gros 11
- LT LC max LC med la C MN HNP 632 103,5 73 69,1 51,7 MZUF 12142 98 66 47 15 nouveau~nés 91,43 62,75 59,90 40,19 de Guyane (X} i 2,25 J: 1,94 i 1,71 i 1,39 max 96,0 67,1 62,9 43,0 min 87.8 60,1 57,3 38,0 Tableau I : Dimensions des Tortues Luth iuvéniles. LT : longueur totale ; LC max : longueur maximale de la carapace prise depuis le sommet de la plus longue crête dorsale ; LC med : longueur de la carapacegu milieu du bord antérieur a l'extrernité de la queue ; la C : largeur de la carapace ; X : moyenne avec les écarts—types pour 15 nouveau—nés, les maxima (max} et minima (rninl correspondants. comme des oranges" U}. Il en conclut :"|| y a tout lieu de penser en effet qu‘une telle quantité d'oeufs, en bon ne voie de développement, ne se résorbe pas et que les Tortues, se trouvant en août sexuellement mûres en Atlantique ou en Méditerranée, ne s'en vont pas déposer leurs oeufs au Bahamas, par exemple, où la saison de ponte est du reste terminée depuis plusieurs mois. La fréquence relative des rencontres sur les cotes orientales de Tunisie nous porte à croire que les rivages chauds et déserts du Nord de l'Afrique pourraient bien être des lieux de ponte pour la Tortue Luth. Si des animaux aussi gros que les Luths ont pu n'y être pas remarqués, c'est que les lieux sont peu explors et aussi que la ponte s'effectue de nuit". Une deuxième femelle avec des ovules de 50 mm a été capturée dans le Golfe de Gènes au mois de mai 1945 (Capra, 1949}. A partir de ces observations de femelles ayant des ovules très développés au printemps et d'autres femelles prises en automne et présentant des ovaires réduits, plusieurs auteurs, Labate (1964}, Capocaccia (1968}, a la suite d'|~le|dt (1933}. ont émis Vhypothèse d'une reproduction de la Luth en Méditerranée, en particulier sur les côtes nord—africaines et italiennes. Tortonese et Lanza (1968} admettent une telle possibilité i2}. En 1970 lp.237}, Bruno écrit : f'L}|teriori înformazioni mi permisero di mettermi in contatto con il Sig. Angelo lannizzotto di Gela che non solo mi mostro due piccoli di Dermochelys da lui catturati nei pressi della foc dell' Acate il 3 settembre 1961, ma addirittura seppe indicarmi la Iocalita precisa cv il 28 giugno 1967 aveva osservato sulla sabbla i solchl lasclati da una grossa femina e una part delle nova che dopo circa 3 ore di ricerche era riuscito a trovare". (1} 1765 et non 1865 selon le texte de Heldt, à la suite d'une erreur typographique. Le diametre des oeufs de Tortue Luth pondus en Guyane est de 50,38:4,45 mm lmin. : 45,5 ; max. : 56,0} (Fretey, 1980} l2} Sans le dire expressément Tortonese et Lanza fondent leur hypothèse sur Vexistence d‘un nouveau—né de Tortue Luth conservé au Musée La Specola de Florence (Lanza in litt.}, Nous parlerons plus loin de ce spécimen. 12
Bruno déclare donc avoir vu deux jeunes Tortues Luth, qui avaient été capturées le 3 septembre 1961 aux environs de Gela lsud de la Sicilel par M. Angelo lannizzotto. Ce dernier lui dit aussi avoir observé des traces et un nid avec des oeufs le 28 juin 1967 dans le même secteur. Un texte de Bruno [1986 p.70l pourrait faire croire que |ui—même a fait ces observations sur les plages des Macconi. En 1978, le méme auteur signale que d'autres jeunes auraient été capturés au cours des dernières décennies dans trois localités du sud dela Sicile : Messine, Pozzalo et Granitola entre Mazara del Vallo et Seiinunte. Il est dommage que les dimensions des deux individus vus par Bruno l1970l et des autres jeunes qu'il signale en 1978 n'aient pas été publiées. Les termes de "piccoli" ou "giovani" utilisés alternativement en 1970 et 1978 ne permettent pas de savoir si ces individus étaient des nouveau·nés ou des jeunes âgés de quelques mois. En 1978, Bruno affirme que ceux des Macconi ont été vus sur la plage,’ce seraient donc des nouveau—nés. A propos des oeufs et du nid trouvés par M. lannizzotto le 28 juin 1967, est-on sûr de Videntification de l'espèce P Le risque de confusion avec les traces et le nid d'une grosse Caretta carerta n'est pas à écarter, cette espece n'étant pas rare dans le secteur. On ne peut qu'tre étonné de la ressemblance frappante du dessin de la "Sezione longitudinale di un nido de Tartaruga liute (Dermochelys corfacea) in localita i macconi, Sicilia" lBruno et Maugeri, 1976 : fig.28l avec celui de Fretey (1975, p.28, fig.8l. En outre, il est surprenant qu'un dessin aussi précis ait pu être réalisé à partir d'un simple témoignage orall. Une autre information est celle de Sella (1982} qui signale des traces de montée de Tortue marine sur la plage de Palmachim, au sud de Tel Aviv llsraéll, le 30 juin 1963. A cause de leurs dimensions, Sella a identifié formellement ces traces comme celles de D. coriacea mais, apparemment, cette montée ne s`est pas achevée par un nid. Si, la Tortue n'a effectivement pas pondu, elle était cependant venue pour y pondre. A |'enc0ntre d'autres Tortues marines, la Tortue Luth est très pélagique et ne vient pas a terre pour s'inso|er. De cette unique observation d'une ponte ou d‘un essai de ponte, il ne faut pas en conclure hâtivement que la plage de Palmachim est une plage de ponte de Tortue Luth. D'autres mentions de pontes de D. corfacea en divers pays de la Méditerranée : Corse l8odinier, 1981}, Turquie et Libye lMarquez et Bauchot, 1987 ; Fretey, 1986 et1987 d'apres une communication personnelle de Bruno pour la Libye) ne nous paraissent pas fondées. La citation de la Corse résulte tres probablement d'une confusion avec Caretta caretta lDe|augerre, 1988}. Les sources des informations concernant la Turquie et la Libye sont vagues et irnprécises. Une analyse critique des données dela littérature nous livre donc quelques informations sur des pontes occasionnelles de Tortues Luth en Méditerranée. Une preuve plus précise d'une ponte dans cette région nous est donnée par un spécimen de Musée qui était resté méconnu des spécialistes. L'un de nous, lors d'une mission au Musée La Specola de Florence a remarqué un nouveau—né de Tortue Luth lMZUF 12142} dans les collections herpétologiques. Le Pr. B. Lanza nous a fourni toutes les données concernant cet exemplaire dont les mesurations sont les suivantes : longueur totale :98 mm ; longueur rectiligne médiane de la carapace : 66 mm ; largeur maximale de la carapace : 47 mm ; longueur de la tête : 24,8 mm ; longueur et largeur de la patte antérieure : 63 et 20,4 mm. Cette petite Luth avait été péchée dans le courant, à Messine, le 10 avril 1896 et a été donnée au Musée La Specola par le Pr. Giglioli avec cette précision "rarissima". 13
Ill. DISCUSSION L'e>tistence de pontes de Tortues marines peut être étabiie de quatre façons: 1} l'observation directe d'une femelle en train de pondre sur une plage, 2} ia reconnaissance des traces d'un nid et, au besoin, des oeufs de ce nid, 3} l'observation ou ia récolte de nouveau—nés sur une plage, 4} |'observation ou la capture de juvéniles en mer non loin des cotes. L'obsewation en Méditerranée de femelles de Luth possédant en été des ovules de taille des oeufs pondus et, en automne des ovaires réduits, ne prouvent pas forcément que ces Tortues vont pondre ou ont pondu sur les rivages de la Méditeranée. Les auteurs (Heldt, 1933 ; Labate, 1964 ; Capocaccia, 1968}, qui ont émis cette hypothèse, ignoraient la vitesse de déplacement de la Tortue Luth et les longues distances qu‘e||e peut parcourir. En 24 jours, une Luth équipée d'une balise Argos a parcouru 820 km, soit un trajet de 24 km par jour avec des pointes de 42 km (Duron-Dufrenne, 1987}. Une femelle baguée au Surinam a été retrouvée au Ghana (Pritchard, 1975}. En considérant les quatre sortes de preuves, nous constatons pour la Tortue Luth en Méditerranée : 1} Personne, a notre connaissance, n'a témoigné avoir vu une femelle de Tortue Luth pondre sur une plage de Méditerranée. _ 2} Selon la relation de Bruno (1970}, M. Angelo lannizzotto a vu les traces de montée et un nid de Luth le 28 juin 1967 sur la plage des Macconi dans le sud de la Sicile. Nous émettons quelques doutes sur |'identification de ces traces. Sella (1982} signale les traces d'une montée de Luth sur la plage de Palmachim au sud de Tel Aviv, le 30 juin 1963. 3} Il n'y a pas eu d'observation de nouveau-nés sur une piage. A ce sujet, le texte de Bruno (1978} n'est pas en accord avec celui de 1970. 4} La capture de juvéniles, qui ont une taille proche de celle des nouveau- nés, est très rare mais ce sont des preuves formelles de pontes et d'éc|osion sur les côtes voisines. Nous avons répertorié pour la Méditerranée : a} Le spécimen MNHNP 632 du Muséum de Paris dont la carapace est longue de 73 mm, et qui est étiqueté "Méditerranée“, mais cette localité, qui n'est pas rapportée dans Duméril et Bibron (1835} est peut—étre douteuse. bl Le spécimen MZUF 12142 du Musée de Florence, capturé le 10 avril 1896 au large de Messine. r c} Les 2 jeunes Luths capturés près de Gela (sud de la Sicile} par M. Angelo Iannizzotto le 3 septembre 1961, selon Bruno (1970} mais ce témoignage n'a pas pu être vérifié. En 1978, Bruno affirme que d'autres jeunes ont été capturé à "Messina (B. Lanza in verb. 1974}, Pozzalo e plu recentemente a granitolatra Mazar del Vallo e Selinunte (Sici|ia S.W.}“. Aucune donnée ne vient et n'est venue ultérieurement étayer de telles affirmations, excepté pour la capture à Messine. Celle-ci se rapporte finalernen ta |'exernp|aire du Musée de Florence car Lanza en avait fait allusion à Bruno lors d'une conversation (Lanza, in litt.}, La "jeune"Luth de Sète signalée par Mourgue (1909} ne peut pas étre retenue comme une preuve car nous n'en connaissons pas la taille. Le représentation photographique du dessin d'une trés jeune Luth, provenant des documents personnels de Mourgue confiés à M. Delcourt, n'est pas celle du 14
spécimen de Séte, mais celle de la planche 24 de Duméril, Bibron et Duméril (1854} (cf. Fig.1}, selon M. Delcourt (in fitr.} IV. CONCLUSION Nous pouvons affirmer que des pontes ont effectivement eu iieu en Méditerranée, mais elles sont rares et sporadiques. En un siecle et demi, les témoignages donnent : un essai de ponte en Israël, une capture d'une juvénile au sud dela Sicile, une autre capture de juvéniles et une ponte dans la même region mais qui n'ont pas pu être vérifiées, enfin une capture a localité imprécise et peut- étre douteuse. Ces faits ne peuvent pas démontrer |'e><istence d'une population de Tortues Luth stable et se reproduisant en Méditerranée, une constatation en accord avec l'opinion émise par Margaritoulis (1986}. Néanmoins, les pontes de Luth semblent avoir été moins sporadigues dans le sud de la Sicile, il faut souhaiter une prospection méticuleuse dans cette zone pour savoir s‘i| en existe encore. On ne saura malheureusement pas si elles y ont été plus nombreuses dans ie passé. D'apres Argano (in Honneger, 1981}, la plage de Macconi di Gela, plus ou moins détruite, ne serait plus apte à recevoir des pontes de Tortues. On ne peut pas exclure la possibilité de pontes de Tortues Luth sur des plages inexplorées de la Méditerranée, notamment dans ses zones méridionale et orientale. Si les pontes de Luth sont rares en Méditerranée, il faut supposer une entrée réguiiére et saisonniere de D. corfacea dans cette mer. Des observations récentes font toujours état de sa présence, principalement en été, dans les eaux de la Méditerranée occidentale et orientale (voir auteurs cités en introduction}. Les échouages de Luth a Ceuta (Fernandez et Moreno, 1984} et i'entrée d'un groupe de 11 individus dans le Détroit de Gibraltar (Duron—Dufrenne, 1986} plaident en faveur d'une migration ou émigration régulière de Tortues Luth d'origine atlantique en Méditerranée (voir discussion fn Delaugerre, 1988}. Cependant, une arrivée par le Canal de Suez, justifiant la présence de Luths en Méditerranée orientale, n'est pas a exclure mais |'espéce parait rare en Mer Rouge (Selle, 1982, Frazier et Salas, 1984}. Remerciements : Nous remercions vivement M. le Pr. 8. Lanza, Directeur du Musée La Specola à Florence (MZUF}, pour son accueil et les renseignements donnés et M, le Pr. E.H. Brygoo, Directeur du Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Amphibiens} du Muséum de Paris lMNHNP}, pour son hospitalité dans son laboratoire. Nous adressons également nos remerciements à Mme Brygoo pour la photographie de la planche et a M. Delcourt du Muséum de Marseille pour nous avoir autorisés à projeter la photographie de la collection Mourgue, représentant une jeune Luth, pendant le Symposium européen sur les Tortues. La Mission de J. Lescure au Musée de Florence a été financée par la RCP Systématique du CNRS en 1986. 15
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Bull. Soc. Herp. Fr. l1989l 5U : 19-42 UTILISATION DE QUELQUES TECHNIQUES RECENTES_NON MORPHOLOGIQUES EN SYSTEIVIATIQUE ET PHYLOGENIE DES All/IPH|BiENS ET DES REPTILES: QUELQUES EXEMPLES (2ème partiel par Claude—R GUILLAUME Résumé — Les deux techniques évoquées dans cette seconde partie ont pour objet commun |'étude des protéines. Les techniques delectrophorèse. révélant des polyrnorphismes allozyrniques popuiationnels déterminés génétiquement, ont eu une grande intiuence sur la taxinornie de certains groupes ldont les Amphibiens et Reptiles) durant les trois derniéres décennies. Tous les auteurs reconnaissent Vimportancc particuliere des criteres biochimiques pour Videntification des especes jumelles ou |'étude des hybrides. Quelques exemples montrent |'utilisation de Velectrophorèse pour la résolution de problemes taxinomiques du niveau sub—spéciiique au niveau générique, Certains aspects théoriques font |'objet d'une breve discussion, Les techniques faisant appel à |'immuno|0gic, employées elles aussi par les systématiciens, paraissent avoir une efficacité accrue a des niveaux taxinomiqucs plus élevés. du genre au sous—ordre. Mots-clés : Systematiquc biochimique lélectrophorese, immunologie} ; Amphibiens, Reptiles. Summary —-· In that second part, we analyse two technics that have the study oi the proteins in common. lsozymes technics, revealing pcpulational genetically determined allozymic polymorphisme, have been of a great interest for the taxinomy of some groups (including herptiles) during the three last decades. All the authors agree with the particular importance of the biochemical criteria to identity sibling species or to study hybride, Sornc examples show the use of electrophoresis to solve taxinomical problems from subspecific to generic level. Some theorical aspects are subject to a brief discussion. lmmunological technics, also used by the systematicians, seem to have an increased etficacity for higher taxinomic Ieveis (from genus to sub-order}. Key—words : Biochemicai systematics lElectrophoresis, lmrnunologyi ; Herptiles, B. Les techniques électrophorétiqus ljélectrophorése peut se définir comme le mouvement de particules chargées sous l'intluence d'un champ electrique. Dans une optique de taxinomie biologique, ces particules peuvent être des protéines ou des acides nucléiques. Seules, les premieres seront prises en compte dans le present sous-chapitre. Le but de l'ensemble des techniques électrophorétiques consiste à détecter des variations génétiques intra ou inter-populationnelles, par i‘étude de la variabilité des produits des genes lprotéines enzymatiques essentiellement}. Nous ne reviendrons pas ici sur le principe de ces méthodes (Cf. Ferguson, 1980, Pasteur et al, 1987 par exemple}, dont l'origine est déjà ancienne llîselius, 1937, Manuscrit accepté le 24 janvier 1989. 19
peut, selon Brewer, 1970, "étre considéré comme le pere de Vélectrophorese"}, mais qui se sont révélées véritablement efficaces à partir du milieu des années 1960. Les titres de chapitre de l‘ouvrage de Leone (1964} parlent d'eux-memes : "Ia vieille systématique ; la nouvelle systématique ; ...perspectives en biochimie comparée Ils sont caractéristiques d‘une époque a laquelle de nombreux résultats taxinorniques avaient déjà été obtenus grâce aux protéines non~ enzymatiques (plasmatiques essentiellement} et où les progres dans |'étude des protéines enzymatiques autorisaient tous les espoirs. Sans citer leurs nombreux travaux, nous ne saurions oublier des pionniers tels que H.C. Dessauer, J. Fine, W. Fox, H. Harris, J.L. Hubby, R.C. Levvontin, H.K. Selander, lVl.D. Shaw, O. Smithies, etc. Nous ne pouvons pas, toutefois, passer sous silence que|ques—unes des limites inhérantes à Vélectrophorese (on trouvera une liste fort intéressante des ava ntagesfinconvénients de cette technique in Avise (1974} : — une différence de migration électrophorétique peut permettre d'affirmer une différence de structure protéinique let donc d'al|é|e codant}, mais une même migration ne peut permettre d'affirmer une similarité. La plupart des auteurs estiment actuellement que ces "polymorphismes muets" existent dans les deux tiers des cas (Harris, 1970 ; Marshall et Brovvn, 1975 ; Nei, 1975 ; Bonhomme, 1978...}. —— l'électrophorse ne révele que les protéines à fonction enzymatique ou de constitution codées par des genes dits "de structure", et dont les produits sont solubles. Les gènes codant pour des protéines insolubles et les tres nombreux genes régulateurs dont on peut supposer qu'iis ont un rôle essentiel dans les processus de spéciation, échappent donc à Vinvestigation. ——- hormis les artefacts possibles, dûs aux conditions de migration ou à des modifications des protéines liées au tampon ou à la conservation, qu'il appartient aux expérimentateurs de minimiser, des modifications de migration ou `d'activité protéiniques peuvent être dues à l`inf|uence des événements post—tracluctionnels affectant les structures tertiaires ou quaternaires des molécules. Ainsi, certains auteurs ont—i|s mis en évidence des variations liées au développement ou à |‘état physiologique des individus (Cha|umeau·Le-Foulgoc, 1968 sur des Amphibiens ; Will, 1975, 1979 sur les Reptiles}, à leur sexe (Augustinsson, t959 pour Hana, Huchon et af., 1968 pour Bombina, Goux et Pasteur, 1986 pour Zootoca} ou fonction de conséquences métaboliques d'effets écophysiologiques t|<erambrun et Guerin, 1980}. A ce propos, une discussion pertinente et de nombreuses références figurent in Nevo (1983}. Ferguson (1980}, Pasteur et Pasteur i1980}, Bullini et Sborcloni (1980}, et Buth (1984} fournissent de nombreuses données intéressantes à propos de |'utilisation des techniques électrophorétiques en systématique et des réserves a formuler quant à la valeur biologique des différencesfressemblances génétiques (Cf. infra, § 3}. Signalons ici que nous employons volontairement le pluriel — techniques é|ectrophorétiques—, en raison de la diversité possible de conditions expérimentales et de support des électrophoreses (horizontales, verticales, en milieu liquide, sur gels d'acétate, d'amidon, de polyacrylamide, en présence ou non d'agents dénaturants, en gradient de densité,- la liste exhaustive serait longue !} qui permettent des approches variées en privilégiant, selon les besoins, les facteurs charge ou encombrement moléculaire, les aspects analytiques ou comparatifs. Nous incluons dans cette section la technique dite de "Fingerprint", associant une chromatographie et une électrophorese. Cette technique, déjà 20
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ancienne, ne sert souvent que de complément, pour s'assurer que deux protéines dont la migration électrophorétique est identique sont bien homologues (Exemples : le travail de Tentori (1967} sur Hana esculenta ; celui de |Vlao et al. (1978} sur les Serpents marins lFig.1}. Dans le cadre d'études à finalité systématique, rappelons simplement que |'efficacité de la différenciation possible dépendra de la vitesse évolutive des organismes considérés. Nei (1976}, précisant que "Vélectrophorese ne détecte que les substitutions d'amino—acides qui changent la charge nette d'une protéine", regrettait que "l`estimation du nombre de substitutions géniques à partir des données électrophorétiques ne soit pas vraiment précise". En 198(J, Ferguson signale que l"'on peut estimer Vélectrophorése comme capable de mettre en évidence des différences de |'ordre de un codon substitué par 10 Iocus (moyenne théorique entre populations conspécifiques ou espèces proches} à un codon substitué par locus (moyenne théorique entre genres proches}". Cette assertion, en ce qui concerne |'attribution d`un rang taxinomique aux différences observées doit toutefois étre relativisée, car |'on sait qu'i| existe des écarts importants en fonction des organismes considérés. La démarche de recherche et |'exp|oitation des résultats peut étre faite à plusieurs niveaux souvent imbriqués, ce qui rend toute division arbitraire. Pour présenter quelques exemples d'uti|isation de Vélectrophorèse en taxinomie, nous avons choisi de montrer successivement : — les domaines dans lesquels cette technique est la plus performante lâ 1} ;— le domaine dans lequel elle semble la moins discriminante (§ 2} ; — son utilisation la plus courante (§ 3} et des utilisations (§ 4} ou application (§ 5} annexes. 1. Analyse des fréquences génotypiques de différentes populations sympatriques [niveau spécifique ; hvbrides...] “fV|on propos est de montrer que les enzymes sont d'exce||ents caracteres diagnostiques, particulierement valables pour Videntification des espèces jumelles ou presque indistinguables morphologiquement" (Avise, 1983}. a. Détermination spécifique Si, lors de |'étude de deux populations sympatriques, on observe, ne serait- ce qu'à un seul locus, une distribution entierement alternative de deux allèles (absence d'hétérozygotes "démontrant |'existence d'une barriere de stéri|ité" (Pasteur et al., 1987}, on est en droit de supposer que |'on se trouve en présence de deux espèces. Les exemples de ce type Sont nombreux, et nous rappelerons, pour mémoire, celui de la premiere différenciation électrophorétique entre Podarcis rnuralis et Podarcis hispanica dans le Languedoc—Ftoussi||on (Guillaume et al., 1976}. Cet aspect est celui où la technique électrophorétiq ue se révèle la plus performante, et nous avons même démontré son utilisation possible comme "critere de terrain" (Guillaume et al., 1985}, en profitant de la capacité d'autotomie des Lézards. Nlayer et `lîedemann (1985} ont également prouvé qu'i| était possible d'identifier sans ambiguïté les especes Lacerta viridis et L. trilineata —de détermination morphologique parfois difficile- par électrophorése de la Lactate déshydrogénase cardiaque (LDH} sur un echantillon de queue. Bullini (1983} développe l'exemple de la mise en évidence d'especes iumelles chez les phéthodontidés (entre autres, les Hydrornantes sardes lLanza et al., 1982}. Il explique : "...|a discordance [entre les résultats d'études morphologiques et ceux d'é|ectrophorese] semble due a |’uti|isation, pour des fins taxinomiques, d'un très petit nombre de caractères morphologiques, lesquels sont 22
souvent le reflet de phénoménes de convergence adaptative etfou de parallélisme. Dans ces cas, les données d’é|ecti·ophorése semblent plus adaptées que celle ¢=standards>¤ de morphologie a Vétablissement de relations phylogéniques entre taxons." b. Mise en évidence ou recherche d'hybridés La encore, Vélectrophorse peut se révéler comme étant, sinon la meilleure, du moins une des plus efficaces techniques de recherche. Les exemples d'app|ication abondent, et nous n'en citerons que queIques~uns qui mériteraient a eux seuls un exposé détaillé. a} La révision de la systématique des Lacertidés du complexe Archeeoiacerte sexicoie : *' Durant longtemps, une des especes de ce complexe, A. mixta, était ainsi nommée car considérée comme provenant de |'hybridation entre A. derjugini et A. sexicoia (Lant2 et Ciren, 1936}. Les trois espèces peuvent se rencontrer en étroite sympatrie. Les hybrides provoqués A. derjugini x A. saxicoia ressemblent phénotypiquement a A. mixte. Les travaux d'U22e|| et Derevsky (1973}, par électrophorese des protéines enzymatiques de sept locus démontrent que les ressemblances sont fortuites ou dues a des convergences. Ils ont en effet mis en évidence : —- des différences dans les phénotypes enzymatiques avec les parents supposés ; —— un manque général dhètérozygotie aux sept locus l * A I'opposé, dans le méme complexe, de nombreuses formes initialement classées comme sous—especes de A. sexicola sont devenues des especes a part entiere, au vu des résultats d'é|ectrophoi·ése et de caryologie (Uzzell et Darevsky, 19?3l. et la phylogénie du groupe commence à être comprise. Il semble en effet que les formes parthériogénétiques soient les descendantes de formes bisexuées, ainsi 1 —— A. veientinix A. mixte —> A. armeniaca (Dareesky et Danielyan, 1968} ; — A. valentini x A, raddei nairensis —+ A. unisexuaiis (Darevsky et Danie|yan,1979} ; — A. reddei redciei x A. portschinskii —> A. rostombekovi (U22e|| et Darevsky, 19ï5} ; — A. portschinskiix A. mixte —> A. dehli (UzzeI| et Derevsky, 1975}. Cette origine hybride de nombreuses formes parthenogénétiques ou gynogénétiques a d'ai||eurs été démontrée également pour d'autres groupes de Vertébrés (Téléostéens, Urodèles, Téïdés...}, presque toujours grâce essentiellement à Vélectrophorse. bl Dans ce même ordre d'idees, il est impossible d'oublier |'exemp|e des populations de Rene escuienta d'origine hybride (R. lessonae >< Fi'. ridibunda}. L'ensemble des travaux d‘e|ectrophorese consacrés a ce genre serait trop long à énumérer. Nous ne saurions toutefois omettre de citer -entre autres auteurs~ Tunner (19`iü}, Engelmann (1972}, Uzzell et Berger (1975), Graf et Müller (1979}... qui ont largement contribué a mieux faire connaître ce complexe biologiquement passionnant. On peut également, à ce sujet, consulter le travail de Wijnands et Van Gelder (1976} qui associe avec bonheur des données électrophorétiques (sur |'a|bumine} et biométriques. 23
cl De même que, comme nous |‘avons vu précédemement, |'é|ectrophorèse peut permettre de séparer deux taxons spécifiques entre animaux sympatriques morphologiquement proches, elle peut à |‘inverse : — démontrer Phybridation entre deux espèces que |'on sait bien distinctes (zones d’introgression}. Exemples : * Le travail de Jacob (‘l97?} sur les Crotalus atrcx et C. scutulatus dans le sud de |'Ari2onà. * Le travail de Szymura (1976}. poursuivi et confirmé par d'autres méthodes (analyse de l'ADN mitochondrial, cf. infra} par Szymura et Barton (1986} sur |'hybridation des Discoglossidés Bomblna borribiria et B. varlegata près de Cracovie dans le sud dela Pologne. — mettre en évidence un cline génétique dans la répartition d'une espèce. dl Une variante intéressante de ces applications de Vélectrophorèse des hybrides, nous a été fournie par les travaux en cours de IVLE. Oliveira. Son problème consiste à démontrer |'hybridation naturelle de deux Batraciens sympatriques, pour lesquels il n'a jamais encore été trouvé d'hybride adulte. Elle a donc créé des hybrides au laboratoire, puis nous avons analysé respectivement les zymogramrnes de chaque espece et de leurs tëtards, puis ceux des têtards hybrides. Un liste des locus pour lesquels les allèles sont totalement hétéromorphes a été dressée, et elle recherche les éventuels hybrides naturels par électrophorèse d'échanti||ons de tétards prélevés dans les zones de sympatrie. 2. Analyse des fréquences génotypiques de différentes populations conspécifiques allopatriques [niveaux populationnel et subspécifiquel Rares sont les exemples, sauf erreur de notre part, ou le seul examen d'un protéinogramme (ou d'un zymogramme} puisse suffire à différencier de façon sûre deux sous-especes d'Amphibiens ou de Reptiles. Ceux que |'on trouve dans la littérature sont anciens, et plusieurs s'adressaient en fait à ce que |'on sait actuellement étre de bonnes espèces (Ex : les travaux de Flindt et al. (1968}, lesquels différenciaient nettement par l'électrophorèse de protéines sériques Hyla a. arborea et H. arborea meridionalis l}. Un animal au moins semble faire exception, et s’avère fort démonstratif : la Salamandre. Ainsi, les nombrreux travaux de Gasser, sur la variation des protéines sériques de Salamandre salamandre lui ont-ils permis, des 1967, de déceler des différences sub- spécifiques, pour aboutir en 1978 à une synthèse systématique et évolutive sur cette espèce. Coates (1967}, Hedgecock et Ayala (1974}, et Petrakis et Brown (1970}, avaient également mis en évidence une hétérogénéité serumalbuminique caractéristique de chaque "ràce génétique", respectivement chez différentes Salamandres du genre Taricha, chez Tariclia torosa et chez Ensatiria eschscholtzi. Avise (1974} remarquàit que les difficultés d'identification des sous-espèces (et même de celles déja décrites par des critères de systématique classique} par un "...systématicien biochimiste, sont probablement plus la règle que l'exception". Il précisait que des résultats aisément interprétables pouvaient être espérés seulement "si les sous·espèces avaient accumulé une quantité de divergence génétique suffisante (peut-être lors d'poques d'isolement par des barrières géographiques}? Il n’en demeure pas moins que, malgré la ressemblance génétique généralement élevée entre des populations conspécifiques, les fréquences alléliques aux locus polymorphes sont souvent hétérogènes. Leur examen se révèle donc essentiel aux faibles niveaux taxinomiques, et s'avère souvent riche d'enseignernents pour des études comparatives. A titre d`exemp|e, nous pouvons citer le magnifique travail de Gorman et al. (1975} sur des sous- 24
espèces de Podarcis meiliseilensis et de F! sicula. Nous avons également comparé des sous—espéces de R tiiiguerta et düëlrchaeolacerta bedriagae, et mis ainsi en évidence des électromorphes fixes différemment à plusieurs locus enzymatiques entre des A. b. beolriagae de Corse et des A. beo'riagae ssp. de Sardaigne (Guillaume et Lanza, 1982 ; Guillaume, 198î). Par contre, nos travaux avec Citer [Guillaume et Cirer, 1985 ; Cirer et Guillaume, 1986} ont montré une faible différenciation biochimique let génétique) observable entre des populations sub- specifiques de Poclarcis pityusensis pourtant nettement différenciées du point de vue dela coloration et de la morphologie. Deux points nous semblent importants : Nléme lorsque |‘on observe des alléles totalement alternatifs entre des animaux supposés conspécifiques, mais vivant en allopatrie, ces résultats, dans la grande majorité des cas, ne peuvent servir que de constat, et permettent difficilement a eux seuls d'argumenter en faveur d'un Quelconque changement nomenclatural. "II ne faut pas s'attendre à pouvoir attribuer un statut infraspécifique, spécifique ou générique a des entités différentes sur la seule base des valeurs absolues des distances génétiques biochimiques" écrivait Cariou en 1985. Nlais Thorpe l1983, p.132l suggère que "si la morphologie ou d'autres criteres conventionnels ne permettent pas de prendre des décisions a propos du statut taxinomique d'une <<espèce=> ou d'un morphotype douteux, le niveau de divergence biochimiq ue peut étre utilisé en tant que critère objectif". Inversement, lorsque les différences observées entre ces populations se révèlent moins importantes que la variabilité intra—popu|ationne||e, cela peut étre un bon argument pour la mise en synonymie de deux sous-especes -sous réserve des autres criteres-. Un exemple en ce sens peut étre fourni par les travaux de Breuil et al. (1984), et Breuil et Guillaume (1985) sur différentes sous—espèces de Triturus alpestris, ou par ceux de Bon homme et al. (1987) sur Chelonia rnydas. 3. Comparaison des fréquences génotypiques entre différents taxons sympatriques etfou allopatriques [niveaux spéciiique et supra-spécifique] Dans les cas relativement "simples" évoqués par les exemples précédents, on pouvait considérer Vélectrophorèse comme un "outil" en soi pour le systérnaticien. Dans la majorité des autres études, cette "technique est un moyen d'obtenir des données, et non pas une approche de la systématique" selon |\·’lic|<evich et Johnson (1976}, bien que tous les auteurs, dont Buth (1984) reconnaissent que "les données électrophorétiques ont une valeur systématique". Toutefois, de nombreuses étapes se succèdent entre le recueil des données et les résultats "d'ordre systématique" proposés. La démarche la plus utilisée l"stereotyped procedure" (Both, 1984) consiste à s'intéresser aux allozymes (variants protéiniques produits par les différentes formes alleles d'un même locus génique), en quatre étapes : al étude des gels ; interprétation des électromorphes ; bl transformation des don nées brutes en "fréquences alléliq ues" ; ci calcul, sous réserve de certaines conditions d'échantiilonnage, de paramétrelsl proprelsl à définir la (les) populationlsl étudiéelsl et a les comparer, dl regroupement des indices dans une matrice, et élaboration d'un dendrogramrne lau sens dela définition de lvlayr et al'., 1953}. La phase d'interprétation n'est pas toujours aisée, nécessite dela pratique et de |‘entraînement, mais se doit d'tre objective. Les deux dernières étapes imposent des choix, lesquels sont bien évidemment dictés, surtout lors des études phylogéniques concernant les taxons supérieurs, par la conception classificatoire des auteurs lévolutionnistes, phénéticiens ou cladistesl. -l\|otons ici quel le 25
traitement des données d'a|lozymes a longtemps été essentiellement fonde sur les méthodes phénétiques (Sneath et Sokai, 1973] mais qu'en 1981, Mickevich et Nlitter ont proposé une methode d'ana|yse cladistique de ces données.- Nlayr lui- méme (1986] admet toutefois que "les représentants les plus modérés de chacune (des trois écoles] ont incorporé des éléments méthodologiques des écoles opposées ...de sorte que les différences s’estompent progressivement". Ruvolo (1985] a fort bien résumé, graphiquement, diverses possibilités d'études systématiquesfphvlogénétiques a partir des données d'é|ectrophorse. La littérature est riche en indices concernant la résolution statistique des difficiles problèmes de mesure de distancefidentité génétique a partir des résultats d'é|ectrophorèse. Selon Slatkin (1985], on peut les regrouper en deux catégories : "ceux du type de |'indice ci Cavalli-Sforza et Edwards (1967] ...qui dépendent des différences d'hétérozygotie entre populations, et ceux du type de l'indice de Nei (1972] qui dépendent des différences en homozvgotie". Les indices les plus utilisés en génétique des populations ou pour les travaux à visée taxinomique sont les indices "S" de Flogers (1972] et "l" de Nei (1972, 1978], dont les coefficients de distance génétique "D" sont les cologarithmes naturels. "S" et "|" ne sont équivalents ni dans leurs fondements théoriques, ni dans leur expression mathématique mais les valeurs obtenues sont cependant proches, et le travail de Gorman et ai. (1975] prouve que |'emploi de |'un ou de l'autre indice "n'a|tere aucunement les conclusions (ou spéculations]" (au moins sur les comparaisons intra et inter spécifiques]. Nel (1978), et Gorman et Flanzi (1979], ont démontré qu'il est plus important d'étudier de nombreux Iocus que d'avoir de nombreux individus par échantillon. L'indice de Nei "probablement meilleur" (German et al'., 1975], étant supposé croître linéairement en fonction du taux de substitution génique et du temps, peut permettre une estimation du temps de divergence des taxons considérés. Nei (1976] et Ferguson (1980] fournissent à titre approximatif : Temps (en millons d'années = |V|.A.] = 5 x "D" (indice de Nei]. Ferguson prend soin de rappeler toutefois (1980, p.103] que Sarich (1977] avait calculé des valeurs comprises entre 2,4 et 30 (x "D"] IVLA., selon le taux d'évolution des Iocus protéiniques. Bullini et Sbordoni (1980] font la méme remarque, et étudient de facon critique la "variabilité des Iocus enzymatiques et leur contribution à la distance génétique", principalement à partir des données de Johnson (1974], Sarich (1977], et Harris et ai. (1977]. Busaclc (1986 a] a calculé ies distances de Nei entre des populations conspécifiques de 17 taxons d'Espagne et du Maroc. Estimant la date de séparation du détroit de Gibraltar entre 5,5 et 7 l\/LA. BR, la disparité des distances obtenues lui fait conclure que "pour être crédible, toute calibration d'hor|oge moléculaire doit être faite au niveau générique ou spécifique", et que sans un certain nombre de précautions (qu'i| énumère], "relier les distances génétiques à des dates d'événements biogéographiques est fortement spéculatif". Pasteur et Pasteur (1980] et Pasteur (1985}, à partir d'ana|yses faites sur des données de la littérature, insistent sur le fait que "les parametres de ressemblancefdistance génétique n'ont aucune valeur taxinomique particuliere permettant de discriminer si les populations étudiées sont des sous—especes, des especes distinctes...". Pasteur (1985] précise que ces "parametres comparatifs ...sont des maximum de vraisemblance". Thorpe (1983] démontre toutefois un certain degré de liaison "entre |'accroissement des niveaux de séparation taxinomique et la baisse de ceux de ressemblance génétique". Cet auteur constate qu"'en pratique, au sein d’un genre, par exemple, les résultats conduisent souvent à des regroupements significatifs 26
des valeurs de «l>>. Les cas où cela arrive sont fréquemment ceux dans lesquels un genre peut être divisé en deux groupes d'espéces apparentées et la plupart des comparaisons de paires d'especes donne des valeurs de <<|» tres similaires". Ainsi, compte tenu des remarques précédentes, les valeurs de distance génétique de Nei nous semblent devoir permettre au sein d'un groupe bien connu des applications en systématique et en phylogénie, du niveau sub—spécifique au niveau générique. [Si les distances sont trop faibles, celles-ci sont plus influencées par les différences observées de fréquences alléliques que par les substitutions géniques (Gorman et al., 1975}, et les regroupements peuvent s'avérer aléatoires — exemple : le cas des Podarcis pityusensis (Guillaume et Cirer, 1985}- ; si les "D" résultantes sont supérieures à 2, Nlaxson et Nlaxson (1979} préconisent d'éviter toute spéculation, "les distances de Nei étant surtout sensibles pour des populations de divergence récente etiou des especes trés proches".] Nous pourrions citer de tres nombreux exemples concernant les Amphibiens et les Reptiles d'app|ication taxinomique ou phylogénique de |'électrophorése aulx} niveaulxl étudié(s} dans ce paragraphe. Nous nous limiterons aux Lacertidés. Un résultat intéressant à citer est celui de Mayer et Tiedemann (1980}. démontrant par les calculs de distances génétiques, la non—appartenance des sous-espèces de Lézards Podarcis erhardfi weigandi et R e. gaigae à l'espéce erhardi (Ils les attribuaient à l'espece miiensis, mais des travaux ultérieurs ont révélé leur statut spécifique différent : R g, gaigae et R g. weigandi (Gruber, 1986}. Mayer (1981}, Nascetti et ai. (1981}, Guillaume et Lanza (1982} ont également constaté des valeurs de "D" de Nel suffisamment élevées entre Podarcis muralis et R tiliguerta pour confirmer leur statut spécifiq ue. Les résultats de Gorman et al. (1975}, Mayer et iîedemann (1982}, et Guillaume et Lanza (1982} montrent, eux, qu’une même estimation de la quantité de divergence génétique s'observe entre les trois taxons Lacerîa s.sti2, Podarcis et Archaeolacerta, ce qui permet de les regrouper au même niveau taxinornique. Quant a savoir si le regroupement doit se faire au niveau générique ou sub—générique, cela dépend largement de la "sensibilité" des auteurs. Guillaume et Lanza (1982} -(faisant suite à Lanza et al. (1977} —immuno|ogie}—, avaient opté pour la première solution (en raison de |'acceptation déjà admise du genre Podarcis, et en accordant une certaine valeur systématique aux données de distance génétique propres à ce groupe d'animaux}, conclusion qui semble pouvoir s'accorder avec l'app|ication du critère de définition générique de Plateaux (1981) systématisé par Dubois (1982 a, b, 1983, 1985}. Ces conclusions sont contestées par Lutz et Mayer (1985}, lesquels sont en faveur d'un regroupement sub—générique. Ces auteurs justifient leur option (entre autre par le fait qu'objectivement il n'y a pas de possibilité d'associer des valeurs de "D" a des catégories génériques} non pas "contre" les propositions de Guillaume et Lanza (1982}, mais “pour montrer qu'il n'y a pas d'arguments décisifs en faveur du choix générique", choix contre lequel, selon eux, "le seul obstacle demeure celui des espèces "difficiles" (une partie des Lacerta part.|l d’Arno|d (1973}, constituant la sous—catégorie des Lacerta non sensu stricto de Guillaume et Lanza (1982} dénommée Lacerta incertae—sedis par Guillaume (1987}. Bôhme (1986, p.12} discute les différentes conceptions et semble penser - comme nous— que "de nouveaux genres devraient étre reconnus au sein des Lacerridae à côté de Lacerta et Podarcis. Guillaume et Cirer (1985} ont proposé pour les Lacertidés, a partir des données électrophorétiques actuellement connues au sein de ce groupe (Gorman et al., 1975 ; Mayer, 1981 ; Mayer et Tiedemann, 1982 ; Guillaume et Lanza, 1982...}, des limites indicatives de valeur de "D" pouvant correspondre aux 27
différents niveaux taxinomiques, du genre à la sous~espèce (Fig.2}. Les valeurs calculées par Thorpe (1983, fig.4b et 5b} pour |'ensemb|e des Reptiles sont assez peu différentes : deux pics de probabilité apparaissent pour le passage de "congénériques" à genres différents : I ·: 0,65 (D > 0,4} et I < 0,4 (D > 0,9}, et c‘est pour des valeurs del > 0,8 (D < 0,2} que la probabilité est maximale de se trouver en présence de populations conspécifiques. Gorman et ai'. (1980} constataient déjà que pour dix espèces de Lézards étudiées dans leur laboratoire, les valeurs de "D" de Nei interpopulationnelle, intraspécifique restaient dans les limites 0-0,164. Les valeurs de distance génétique fournies dans la thèse de Capula (1983} sont d'ordre inférieur (Ie niveau inter-spécifique débutant a "D" = 0,157 (entre Podarcis sicula et R muraiis} et demeurant inférieur à "D" = 0,1 dans les comparaisons intra-spécifiq ues}. Les résultats de ce travail diffèrent de ceux de Guillaume et Lanza (1982} et Guillaume (1987} quant à la position relative de R tiiiguerta par rapport aux autres espèces de Podarcfs étudiées. L'explication probable de ces divergences est à rechercher dans Véchantillonnage des locus étudiés (cet auteur a travaillé sur sept locus de plus que nous, relativement monomorphes, et n'a pas considéré, en revanche, trois de nos locus polvmorphes}. De telles divergences sont fréquentes. Ainsi, le même auteur (Busack, 1986 a, b}, comparant les mêmes animaux (Chaicides chaicides d'Espagne et Chaicides mertensi d'Afrique du Nord} trouve-t-il respectivement des distances génétiques de 0,60 avec 26 locus et 0,45 (i 0,13} avec 35 Iocus. Nlaxson et Nlaxson (1979} et Highton et Larson (1979} évoquent ce problème en détail. Cette constatation nous amène à souligner le fait que, dans les études taxinomiques intra-spécifiques (et au—de|à} par électrophorèse, "non seulement les Iocus polymorphes, mais aussi les focus monomorphes contribuent à la distance génétique observée" (Avise, 1974}. Phylogénétiquement, peu d'auteurs ont osé, pour les Reptiles et Amphibiens, proposer des estimations de temps de divergence reliées aux distances génétiques. Cela s'exp|ique en partie en raison des considérations théoriques précédemment évoquées, mais surtout à cause de la faible quantité de données paléontologiques de référence. German et ai'. (1975}, à propos des Lacertidae, ont avancé une estimation de 18 millions d'années (lV|.A.} par unité de distance génétique, en se basant sur les travaux de Yang et ai. (1974}. Gorman et ai. (1980} continuaient d'appliquer -avec des résultats apparemment cohérents- cette même estimation à |'étude du peuplement insulaire par différentes espèces d‘Anoiis. Les études de Nlaxson et ai. (1975} (100 unités de distance immunologique = 60 IVI./ï\.] et de Sarich (1977} [30 unités de distance immunologique = 1 unité de "D" de Nei] permettent d'aboutir aux mêmes calibrations. Comparons de la méme manière ies résultats immunologiques de Lutz et Nlaver (1985}, lesquels estiment la séparation entre Archaeoiacerta et Podarcis à environ 25 NLA., et la distance génétique moyenne "D" = 1,33 trouvée par Mayer et `Iîedemann (1982} entre ces deux groupes : 25f1,33 = 19 IVLA. par unité de "D" de Nei ! Osons interpréter les résultats de Busack (1986 a, tab.4 et 1986 b}, autrement que ne |'a fait |'auteur..., puisque son étude ala grand mérite de se situer de part et d'autre du détroit de Gibraltar dont les géoiogues s'accordent à fixer |'ouverture avec une relative précision : de 5,5 à 7 |\.=1.A. B.R En ne considérant que les espèces pour lesquelles les valeurs de "D" sont supérieures à 0,2, nous arrivons à une fourchette d'estimation de 9 à 11 |Vl.A. par unité de "D" pour les Batraciens, et de 10 à 13 pour (es Reptiles. Nlaxson et Nlaxson (1979} avançaient, eux, 14 (VIA. pour les Salamandridés. On ne peut qu‘ètre frappé par ces concordances. 28
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4. Etude de quelques protéines particulières au sein de plusieurs "taxons" Dans ce cadre qui relève plus souvent du travail du biochimiste que de `celui du zoologiste, nous pouvons citer, à titre d'exemp|e : * Les travaux de Foot et Mac Mahon (1977), sur Vélectrophorèse de venin de Crotalidés qui les a conduits, en fonction dela matrice de similarité obtenue, à proposer quelques changements phylogeniques (rapprochement de Crotaius mitcheflf du groupe C. durissus, de C. tigrfs et C. scutulatus des groupes C. horridus plutôt que de C. viridfs, etc.}, * Les travaux de Wolff et Kobel (1982} et Wolff (comm.pers.l· sur la Lactate- déshydrogénase (LDH} des Amphibiens et Reptiles, desquels ressortent un certain nombre d'interrogations, quant à |'app|ication possible de ce type d‘étude en systématique ou phylogénie. * Le travail de Eluth et af. (1985], sur la Créatine kinase (CK} des Amphibiens et des Reptiles. Les auteurs en déduisent la difficulté d'uti|isation de leurs résultats pour des études sur |'évo|ution, "quoique |'app|ication dans les plus hautes catégories ltaxinomiquesl soit certainement possible dans certains cas". Buth (1984} était plus affirmatif en écrivant : "Les données électrophorétiques sont taxinomiquement limitées ...dans le cas ou seules sont faites les comparaisons cl'a||ozymes ...De nombreuses caractéristiques au niveau des isozymes [différentes formes d'une même protéine enzymatique produites par des locus differents] —par exemple le nombre de Iocus d'un système multilocus, la régulation de i'expression et de Vassemblage des hétéropo|ymères— peuvent avoir des applications pour les problèmes des plus hauts niveaux taxinomiq ues". Cet auteur a étayé son hypothèse par de nombreux arguments fondamentaux (dans une optique d'analyse cladistiquel. Les exemples qu'il fournit à propos du nombre de gènes ne concernent que les Poissons. Ouant aux recherches sur la régulation de |‘expression des gènes en fonction des tissus d'un organisme, nous ajouterons qu'e||es nous semblent un préalable a toute étude électrophorétique "de routine". Nous ne connaissons aucun autre exemple d"'app|ication" taxinomique de ce type d‘étucle que celui de Buth et al. (1985} ci- dessus évoqué... La partie concernant l'expressi0n des hétéropolyméres reste la plus convaincante. Gorman (1971} fut le premier à signaler que l'absence apparente, en électrophorèse, des tétramères asymétriques ABB et AB3 dans la Lactate-déshydrogénase (LDH} de nombreux genres de Lacertidae, était une "observation d'importance taxinomique potentielle [quil pourrait definir la famille". Cela semble, à notre connaissance, s'étre confirmé malgré deux exceptions : Archaeolacerta parvula chez lequel Uzzell et Darevsky (1973} ne constatent que |'absence de AB3, ce dernier étant en revanche légèrement représenté chez A. mixta. "Murphy (1984} a rapporté que la formation du seul hétérottramère asymétrique AB3 de la LDH définissait la famille des Scincfdae" (Buth,19B4}. 5. Elaboration de "clefs" de détermination électrophorétiques Presque anecdotique par rapport aux applications précédemment citées de |'électrophorè·se, ce procédé n'en existe pas moins Et peut s'avérer utile en attendant de trouver des critères plus commodes d'emp|oi. Citons quelques exemples : * La clef "en deux gels et trois colorations maximum" de détermination de sept espèces de Lioiaernus (iguanides} du Chili, publiée par Ortiz et Guillaume (1984}. * La clef biochimique pour |'identification de Discoglossus picrus, D. sardus, 30
D. montaienrii, et D. galganoi basée sur deux Iocus polymorphes de Capuia et ai. (1985}. · * "Deux des clefs biochimiques possibies pour |'identification des Hydrornantes sardes" (Lanza et ai., 1986, tab.8}. Nous emprunterons à Pasteur et Pasteur (1980, p.112i la conclusion de ce sous-chapitre. "Ce qui importe pour la révision spécifique, c'est de déterminer le degré d'isolement reproductif entre les populations : nul, partiel ou total. Les critères biochimiques y auront d'autant plus de chances d'y être utiles que |'évoiution morphologique des organismes étudiés est plus postérieure à leur ciadogenèse. ...Pour les étapes suivantes, propres à la révision générique..., les critères biochimiques sont alors des caractères d‘appoint, a priori ni plus ni moins précieux que les autres. Dans les révisions spécifiques, ils peuvent se trouver parmi les plus importants, voire étre les plus importants". Ferguson (1980, p.111} précise que "si Vélectrophorèse n'est que d'une utilisé systématique limitée au niveau du genre et des catégories supérieures (...), il existe toutefois Quelques exceptions. Certaines protéines évoluent à des taux beaucoup plus lents que d‘autres, et l'étude électrophorétique de ces dernières peut étre utile au niveau intra-familial". Cet auteur cite entre autres exemples celui des travaux de Sibley et ai. (nombreuses publications non référenciées ici} sur la systématique des Oiseaux à partir des protéines du blanc d'0euf, et celui de la détection par électrophorèses des locus dupliqués qui a fourni de précieuses indications pour la phylogénie des Poissons Téléostéens. C. Les techniques faisant appel à Vimmunoiogie Les techniques immunologiques ont précédé les techniques électrophorétiques, puisque leur usage remonte au début du siècle, et eiles ont vraiment pris leur essor après les années 1950. En un bref survol historique, nous citerons : les tests de précipitation (Boyden, 1926}, la mise au point du photoreflectomètre (Libby, 1938}, Vimmunodiffusion par double diffusion (Ouchteriony, 1948}, |’immuno-électrophorese (Grabar et Williams, 1953} mono puis bi-dimensionnelle, |'électro—immunodifffusion, la méthode de microfixation du complément (Wasserman et Levine, 1961}. La base de ces différentes techniques est d`identifier ou de séparer un antigène (Ag.} grâce à un anticorps spécifique (Ac.}, ces deux composés étant capables de s'unir en formant un complexe Ag-Ac. Les anticorps sont formés par immunisation cle mammifères à |'aide d'injections répétées des protéines antigéniques. Cohen (1955} fut, nous semb|e—ti|, l'un des premiers à appliquer |'immunologie aux Reptiles. Les résultats des études de cette époque restent toutefois d'interprétation difficile, les antiseru ms n'étant alors que peu spécifiques. Parmi les nombreux travaux ayant utilisé, depuis lors, ces techniques pour la résolution de problèmes systématiques, nous citerons à titre d'exemp|es 1 * L'étude comparée des albumines des iguanes des Galapagos par Higghins et Rand (1974, 1975} et Higghins et ai. (1974} entre les genres iguana, Conoiophus, et Ambiyrhynchus. * Les travaux de Detrait et Saint—Girons (1979} sur la systématique des Vipéridés. Ces derniers concluaient qu"'...il semble que l'étucle des communautés antigéniques des venins de Serpents présente un réel intérêt taxinomique à un 31
niveau allant du groupe d'espéces à la famille". Cependant, les protéines antigéniques des venins peuvent évoluer rapidement, et une proportion relativement faible d'antigenes communs n'indiquera pas nécessairement |'absence d'affinités étroites entre les taxons considérée". * Concernant les Lacertidés : - Lanza et Cei (1977} et Lanza et ai. (1977} ont fait des comparaisons immunologiques entre différents genres et espèces... Lanza et Cei (1977} observent "un pourcentage très élevé d'antigenes communs au niveau famille au sein des Sauriens", et fournissent quelques indications concernant les relations entre différentes especes de Podarcis. Lanza et ai. (1977} arrivent à la conclusion que les genres Archaeolacerta et Podarcis sont independants, et ne constituent pas des sous-genres de Lacerta. — Engelmann et Schëffner (1981}, avec leurs travaux d'immuno- électrophorése et de tests d'inhibition hématoglutinique, ont contribué de façon importante a une meilleure compréhension des rapports entre certaines especes de Lacertidés. Leurs résultats confirment la validité du genre Gaifotia pour les Lézards des Canaries. Ils éclaircissent la position taxinomique de Lacerta (epida par rapport à ces derniers et aux Lacerta sensu stricto dont il serait plus proche (conformément aux conclusions d'Arno|d, 1973} bien qu'insuffisamment pour être intégré dans le genre. Ils apportent des éléments propres ài mieux situer certaines especes de Lacerta incertae sedis telles que L. (Ls.} princeps et L. (Ls.} parva. Pour les especes communes à ces différents travaux, les résultats obtenus sont cohérents. Au niveau specifique, toutefois, |'immunologie fournit parfois des résultats différents de ceux obtenus par d'autres techniques. Ainsi, R tiiiguerta n'est pas différencié de R muralis (Lanza et Cei, 1977} bien que Vélectrophorèse permette de les distinguer (Cf. supra, B, § 3}... L. iepida est en tous points commun à L. peter (Engelmann et Schëffner, t981}, alors que ces deux espèces ont été établies essentiellement sur la base de l'absence d'interfécondite lBischoff, 1982}. Nous nous attarderons un peu plus sur l'utilisation de la technique de microfixation du complément -que nous nous permettrons d'abréger conventionnellement lV|C‘F dans la suite de cet article-. Dans son principe, plus la réaction Ag~Ac est importante, plus il v a de complément ll} lié au complexe. L'efficacité de la reaction est exprimée comme une distance immunologique (ID}. Cette technique, développée par Wasserman et Levine (1961}, fut fort bien expliquée par Champion et ai. (1974}. L'intérét de l‘usage de la |VlC'F, en tant que méthode d'exp|oration phvlogénétique, a été démontré par Sarich et Wilson (1966, 1967}. Ces auteurs, suivis par Arnheim et at. (1969}, ont démontré une corrélation positive entre les valeurs de ID obtenues et le nombre de différences (substitutions} entre les aminc- acides des protéines (Reaction Ac contre protéine homologue 7 Réaction Ac contre protéine testée hétérologuel. Sarich et Wilson (1967} ont également établi la possibilité de transformer ces données en estimation de temps de divergence entre taxons. Depuis, la |\i1C'F a été utilisée "en routine" pour étudier les relations entre de nombreux taxons de Vertbrés. En 1974, Prager et Wilson ont démontré que les (1} Le complément est un ensemble de protéines (synthétisé entre autres dans les cellules parenchymateuses hépatiques}. que |’on retrouve dans le sérum, Ces protéines peuvent "interagir avec les membranes biologiques et s'activer de façon séquentielle pour donner naissance à plusieurs activites biologiques". (Clot, 1986}. 32
conclusions phylogénétiques, tirées de résultats de NlC'F, n'étaient pas affectées par la nature de la protéine étudiée. En 1978, les mêmes auteurs ont noté que "les distances immunologiques ne constituent pas toujours |'e><acte mesure des différences entre les séquences d'acides aminés". Mais, ce n‘est que récemment que Nlaxson et Nlaxson (1986} ont tenté une explication du réel processus moléculaire sous-jacent a cette technique "considérée comme une mystérieuse "boite-noire" : les antigènes arrivent et les distances immunologiques ressortent l". Nous retiendrons essentiellement de cette importante publication : - que la relation linéaire communément admise, liant les unités d'|D et le nombre de différences en amino-acides entre les protéines, pourrait être surestiméé ldans le cas de |'albumine, 70% seulement des différences seraient détectablesl. - que la limité de la méthode serait d'autant plus vite atteinte qu'e|le s'adresse à des protéines petites possédant peu de sites antigéniques. "Les données concernant de petites protéines auront moins a offrir dans une optique phylogénétiquen." Les auteurs suggèrent des critères indicatifs d'arrivée à la limite ld`apres la forme des courbes de fixation} et établissent un parralèle entre ces données et leurs travaux de 1979 (Valeur à accorder au "D" de Nel supérieures à 2 -Cf. supra-}. Examinons quelques exemples parmi les nombreux travaux a base de lVlC‘F: * la révision du complexe de Hainettes jumelles Hyla chrysoscelis ldiploïde} - versicolor ltétraploidel par Nlaxson et al. l1977} à |’aide de la |\.ilC'F. "Exemple rarissime sinon unique" (Pasteur et Pasteur, 1980} d'uti|isation efficace de cette technique a un aussi bas niveau taxinomique. Le chant est le seul critère externe de différenciation de ces deux especes de Rainettes. Nlaxson et al. (1977} cherchaient ài déterminer la date de leur séparation. Leurs travaux ont mis en évidence |‘existence de deux groupes de H. chrysoscelis (oriental et occidental} et permis d‘estimer que H. versfcolor s'était différenciée il y a environ quatre millions d'années a partir de ces deux groupes. * Les travaux de Wallace et al'. (1971} sur les sérum-albumines de différentes espèces de grenouilles. L'immunodiffusion a été utilisée comme vérification. Les résultats ont montré des différences sérologiques entre espèces de Hana, plus importantes que celles observées entre différentes familles et sous- ordres de mammifères. Les auteurs posent alors clairement le problème sous- jacent à l'uti|isation de toutes les techniques que nous évoquons dans le présent exposé : celui des différences de rapidité d'évolution en fonction des taxons. Des travaux ultérieurs ont démontré la complexité accrue de cette évaluation pour les Amphibiens chez lesquels peuvent apparaitre des divergences importantes entre protéines, indépendamment de leur évolution morphologique, et sans nuire è leur capacité de former des hybrides viables (Cf. par exemple : Wilson etai'., 1974 ; Nlaxson et Wilson, 1974, 1975 ;|Vlaxson, 1981...}. * En Europe, Lutz et Nlayer l1985} ont appliqué la |\·‘lC'F aux albumines de 19 espèces de Lacertidés des genres lsous-genres selon ces auteurs} Archaeolacerta, Gallotia, Lacerta, Podarcis, et Zootoca. Ces auteurs établissent un dendogramme a partir de leurs résultats de Distances immunologiques, et tentent une corrélation temporelle. Ils en concluent que le sous-genre (genre selon Guillaume et Lanza, 1982) Gallotia aurait divergé il y a environ 40 millions d'années (MA.} ; que Zootoca et les Lacerta seriso stricto auraient été isolés des Podarcis et Archaeolacerta il v a environ 30 Nl.A., ces deux derniers ayant clivergé il y a environ 25 lVl.A. Lutz et Mayer montrent bien les affinités intra-spécifiques au sein 33
des [sous] genres actuellement reconnus. Seul, Lacerta graeca ne semble pas pouvoir être assigné à |'un d'entre eux. * Les travaux de Mao et al. (1977} lFig.1l sur |'étude des affinités structurales des transferriries des Serpents de mer, lesquels "fort spécialisés, sa ns références fossiles, montrant une radiation adaptative considérable, de même que des convergences et parailelismes importants constituent un groupe taxinomiquement difficile". Remarquons ici que Vimmunoélectrophorése a été utilisée conjointement par ces auteurs, pour vérifier que leurs antisérums étaient bien dirigés spécifiquement contre les transferrines. Leurs résultats font ressortir |'existence de deux groupes de "vrais" Serpents de mer, desquels le genre Laticauda semble devoir être séparé. Pour conclure cette partie, nous citerons Blanc (1981}, qui a comparé, par ll/lC'F, la xanthine—déshydrogénase iXDH} de 19 especes de Squarnates. "C'est à un niveau taxinomique élevé : familial ou sous—ordina| que |‘évo|ution immunologique de XDH peut nous fournir des informations. L'horriogénéité des especes de la famille des Lacertids et la correspondance entre les distances immunologiques obtenues ici et les infra—ordres distingués actuellement dans le sous-ordre des Lacertiiiens sont satisfaisants...". A suivre. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES Les références précédées d'un Fi figuraient déjà dans la premiere partie de cet article (Bull. Soc. Herp. Fr., 1989, 49: 13-28} ARNHEIM, N., PRAGER, E.lvl., et WJLSON, A.C. i1969l — lmmunological prediction of sequence differences among proteins. Chemical comparison of chicken, quail and pheasant lysozymes. J, Biot. Chem., 244 : 2085-2094. WARNOLD, E.N. l‘|973l — Relationships oi the palearctic lizards assigned to the genera Lacerta, Aigyroides and Psammodromus (Heptiiia, Lacertidae). Bui!. Bc Mus. nat. Hist. (Zooi), 25, B : 291-366. AUGU5TlNSS0l\l, K.B. l1959l· — Electrophoretic studies on blood plasma esterass. ll. Avian, reptilian, amphibians and piscine plasmata. Acta Chem. Scand., 13 : 1081-1096, AVISE, J.C, (1974} — Systematic value of electrophoretic data. Syst. Zoot, 23 : 465-481. AVISE, J.C. (1983} — Enzvmes as taxonomic characters. in : Systematics association special volume, 24, Protein polvmorphism : adaptative and taxonomic significance. Oxford, GS. et Rollinson, D. iéds.l· l¤p·3-26. Academic Press, Londres et New—Yorl<. 408 p. BISCHOFF, W. l1982l -- Zur Frage der taxonomischen Stellurig europaicher und norclwest— afrikanischer Perteidechsen (Sauria, Lacertidae, Lacerta iepida Gruppe}. Amphibia Heptiiia, 2 : 357-367. BLANC. F, (1981} — Evolution de la xanthine-déshydrogénase étudiée par microfixation du complement chez quelques Reptiles. C.Fi`. Acad. Sci, Paris, 292, sér,3 : 543-546, BÈHME. W. (1986) — Handbuch der Reptilien und Amphibien Europas. Echsen Ill (Poo‘arcisJ. Aula Verlag, Wiesbaden, 435 p, 34
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Bull, Soc. Herp. Fr. l1989l 50 :43--45 A PROPOS DE Astrocheiys yniphora (: Testudo hyniphora) , TORTUE TERRESTRE DE MADAGASCAR, ET D'UN MANUSCRIT ANCIEN DE M. MOURGUE par Roger BOUR et Jean—Claude RAGE L'artic|e de Marcel Mourgue que nous publions ici est inhabituel ; il s'agit d'un article posthume. Le manuscrit, transmis par le fils de |'auteur, a été rédigé en 1932 I Mais ce texte garde tout son intérêt. M. Mourgue [1876-1945}, nïmois d'origine, était pharmacien. Naturaliste au sens large, il s'est intéressé surtout aux Insectes, Poissons, Amphibiens, Reptiles et Oiseaux. Par ailleurs, il était aussi attiré par l'astronomie et |'optique. On lui doit plus de 70 publications (dont 3 concernent |'optique et la balistiquei ; outr l'artic|e publié ici, 28 se rapportent à Vherpétologie (voir ci—dessous, la liste de ces dernières]. Il a commencé la rédaction d`une faune intitulée "Reptiles et amphibiens du Midi de la France, des îles du littoral méditerranéen et dela Corse". 42 pages dactylographiées portent la date de 1939 ; les tortues et une partie des lézards ont été traitées mais |‘ouvrage n'a pas pu être achevé. M. Mourgue a créé ie Laboratoire méridional de Biologie et il a été membre fondateur de la Société linnéenne de Provence (19091. Le manuscrit est publié tel qu'i| se présentait en 1932 (seul le résumé a été ajoute par le comité de lecture]. Plus de 50 ans apres sa rédaction, il convient cependant de faire quelques commentaires. Le manuscrit a sans doute été rédigé quelques mois apres une première note sur la même espece [voir dans la liste ci—dessous, un article de 1931}. Dans cette dernière note, M. Mourgue précisait que Ch. Lavauden avait recueilli trois spécimens de cette espece : "un exemplaire figure a 1'Exposition coloniale, les deux autres sont chez moi en très bonne sante". Les études anatomiques concernent donc, seion toute vraisemblance, ces deux spécimens dont la santé a dû se dégrader en captivité. L'orthographe erronée id‘un pont de vue nomenclaturali "hyrriphora” pour yniphora a été proposée par Vaillant |ui—mêrne en 1910 : "il est nécessaire de modifier Vorthographe de Vépithète yniphora iüvrg "soc", cpopsîv "porter"}, que j'ai donnée à cette espèce".; en effet, dans le premier de ces mots, sur la voyelle initiale, se trouve un esprit rude, on doit donc écrire hyniphora". Le terme de Chersine est probablement une erreur pour Chersite, nom que Duméril et Bibron [1835) donnèrent aux tortues terrestres iMerrem avait créé le genre Chersine en 1820, Wagler celui de Chersus en 1830 ; du grec, Xepoocîog : de terre, terrestre). Des études plus récentes ont placé I yniphora dans le genre Geocheione puis dans celui de Astrochefys, qui comprend également la tortue rayon née de Madagascar, Astrochelys radiafa (Shaw, 1802}. Le statut d'espèce rare d'Astr0chei'ys yniphora souligné par Mourgue, est toujours d'actualitém. (1} CURL, D. i198Bl — The rarest tortoise on earth. Oryx, 20 (1} : 35-39 (voir aussi la bibliographie de cet article}. 43
Il faut noter que le matériel qui a fait |'objet de cet article n’a pas pu être localisé, M. Mourgue ayant donné ses collections à plusieurs institutions. Remerciements: Nous remercions Monsieur R.M. Mourgue pour les informations qu'il nous a transmises. J. Cl. RAGE Laboratoire de Paléontologie des Vertébres Université cle Paris VI 4 place Jussieu 75252 PARIS Cedex 05 (France} R. BOUR Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Amphibiens) Museum National d'Histoire Naturelle `25 rue Cuvier 75005 PARIS lFrancel Bibliographie "herpétologique" de Marcel Mourgue MOURGUE. M. l190`l—1908l — Le Psammodrome d'Eclvvarcls lPsemmociromus hispanicusl. — Son aire de dispersion dans le Sud-Est ; concordance de cette dispersion avec celle de Olea europea, Butlws occiranus et Areuchus sacem - Bull. Soc. Et. Sc. Nat. de Nimes, 35éme année, p.50-52 et EJ. Naturalisles, 1908, 38 Z 125-126. MOURGUE, M. l1908l — Observations sur le Pélobate cultripéde dans le Vaucluse. — Feuille J. Net., 38 : 163-154. MOURGUE. M. (1908}- Catalogue raisonné de la faune erpetologique des environs de Sainte—Ceci|e, Serignan, Orange llllauclusel. — Feuille J. Nat., 38 1 178-182. MOURGUE. M. (1808}- Notes additionnelles sur les reptiles du Vaucluse. · Feuille J. nat., 38 :215. MOURGUE. M. l‘l908l — Sur la ponte de Lacerta viridis et Lacerta ocellata, - Feuille J. Nat., 38 :237. MOURGUE, M. l1908l -— Sur Coronella austriaca, · Feuille J. Net., 38 : 237. MOURGUE, M. l‘l908l — Note d'un cas de tratologle sur un tétard d'Alvtes obstetricans, — Feuille J. Nat, 38 :237. MOURGUE, M. l‘l909l — Les vipères du Ventoux. - Feuille J. Nat., 39 : 70-87. MOURGUE, M. l1909l — Un reptile chassé et tu par un insecte. — Feuille J. Nat., 39 :70-87. MOURGUE, M. (1909} — Observations sur Bombinator pacliypus var. brevipes Ch. Bonap. et Blasius. — Feuille J. Nat., 39 : 139-141, MOLJRGUE, M. l‘l909l — Capture de Chelone irnbricata en rade de Marseille. - Feuille J. Nat., 39 :144. MOURGUE, M. l1909l — Coluber elegans. — Feuille J. Nat., 39 : 144. MOURGUE, M. l1909} ——— Variétés du Lézard des murailles lvar. nigriventris Bonap. et var. latasteiüeclriagal. · Feuille J. Nat., 39 : 250, 44
MOURGUE, M. (1909) — Phyllodactyle d’Europe aux environs de Marseille.- Feuille J. Nat., 39 :25D. NIOURGUE, M. (1909) — Habitats nouveaux de Pnyllodactylus europaeus Gcnè. et de Speierpes fuscus. - Feuilie J. Nat., 40 1 36. MOURGUE, M. l1909I — Phvllodactyle d‘Europe lP11yllodactylus europaeus Gene.} — Bull. Soc, Linn. Provence. l : 45-51. IVIOURGUE, M. (1910} -— Phvllodactvle d'EurOpe (Etude sur Ie} Whyllodactyltrs europeens Gene.}, - Feuille J. Nat., 40 : 57-61. MOUHGUE, M. (1910} — Etude sur les variétés de Lacerta murails des iles Riou, Calseragne, Maire et rochers de Conclue lgoife de Marseille}. Feuille J. Nat., 40 : B?-90. IVIOLIRGUE, M. (1910) — Observations biologiques sur Pelobates cuirripes. - Bull. Soc. Linn. Provence, I : 60. MOURGUE, M. (1910} — Formes exolotls de Tritons palmes, reproduction d'individus sous cet etat, - Bull. Soc. Linn. Provence, I : 69-T0. MOURGUE, M. l19'l0l — Sperlerpes fuscus et Salamandrina perspiciilara, · Bull. Soc. Linn, Provence, 12 avril, p.82 (presentation de puce}. MOUHGUE, M. l1910I — Hyla arborea, var. rneridionalis à Saint Barnabé, - Boll. Soc. Linn. Provence, 22 Nov., p.102. IVIOURGUE, Nl. (1911} — Sur Vanatomie du Platidactvle et de |'l·lémidacty|e, - Bull. Soc. Linn. Provence, I : 143. MOURGUE, M, l1920I — Reptiles recueillis de Mai à Juin au cours d’une excursion zoologique en Tunisie. - Bull. Soc. Zool. France, 45 1233-235. MOURGLJE, Nl. (1924l — Note succincte sur les espèces de Lacerta muralis des îles du golfe de Marseille. Bull. Mens, Soc. Linn. Lyon. 3l?I : 55. MOLIHGUE, M. (1930}-— Présence de reptiles non signalés dans les îles de Pomegue et Ratonneau. - Bull, Mens, Soc. Linn. Lyon, 9l11I :75-76. MOURGUE, M. (1931} — Erreurs et omissions à signaier au su]et de certains reptiles de France. - Bull. Mens. Soc. Linn, Lyon, 12 :92-93. MOURGUE, M. l1931l — Note sur 1'estudo hynlphora Vaillant de Madagascar. - Bull. Mens. Soc. Linn. Lyon, 10l11') : 130-132. 45
Bull, Soc. Herp. Fr. l‘l989l 5û :46-43 OBSERVATIONS SUR DEUX CAS SIMULTANES DE TRIORCHIDIE CHEZ Testudo hyniphora Vaillant (CHERSINE EN VOIE D'EXTINCT|ON) DE MADAGASCAR par Marcel MOURGUE T Résumé — Deux cas de triorchidie ont été observés simultanément chez deux spécimens de Testudo hyniphora f= Astrochelys yniphora). Cette tortue de Madagascar étant très rare. la simultanéité de ces observations est surprenante. Mots—clés : Asrrochaiys yniphora. Chéloniens, triorchidie, Madagascar. Summary —- Two triorchidic specimens of the Malagasy Testudo hyniphora l= Astrocnelys yniphora} have been observed simultaneously. The simultaneousness of this observation in such a rare species was unexpected. I(e\;—words : Astrocheiys yniphora, Chelonia, triorohidv, Madagascar. J'ai eu |'occasion d'étudier deux grands exemplaires de Testudo hyniphora provenant du Sud-Est de Madagascar l l, |'un du poids de 10 kg et |'autre de 14 kg. Au cours de cette étude, j'ai constaté que ces deux exemplaires possédaient chacun trois testicules dont deux insérés sur le méme épididyme lequel était lui- mème inséré sur le rein comme dans tous les chéloniens. C'est le rein gauche, pour les deux exemplaires, qui portait deux testicules. Ce rein |ui—même était plus gros que |'autre, le testicule surnuméraire étant à peine un quart du volume du testicule voisin normal, Le fait de constater trois testicules sur un sujet ne peut être qu'un cas tératologique banal en somme. bien que non observé chez les chéloniens, mais celui de trouver simultanément deux exemplaires identiques parait une observation inédite chez cette espece rare et peu étudiée au point de vue anatomique et encore moins histologique. L'une de ces deux tortues était manifestement plus âgée et |‘on peut supposer, a bon droit, qu' elle ne provenait pas de la même ponte (poids, mensurations, etude ostéologique paraissant |'indiquerl. Désireux de me documenter soigneusement, afin d'é|iminer la présence d'une persistante "pronéphrotique", j'ai fait une étude histologique rapide sur un des deux exemplaires, les organes de l'autre restant en alcool comme temoins. Le testicule normal possede le tissu conjonctif des septa interlobulaires bien évident ;à un grossissement assez fort j'ai vu des spermatocytes et de nombreux spermatozoïdes, ceux—ci assez gros, à tête peu différenciée, à queue semblant se terminer brusquement. Pour le testicule Manuscrit accepté le 24 janvier 1989 ill Ils m`ont été apportés par mon ami, Monsieur L. Lavauden, Conservateur des Eaux et Forêts, Ornithologiste éminent. 46
t. _._.=.= _ _;··e—=== =.=. . _./-*7 ·._: ; ë==== ==ë;·_ ·.:·=· ===-. :ëEE==— ,—· :·` zzz _ . —· ===¤`§ ``·=.‘' EE‘Eë __ - _```` ‘ =.: _ ,;\‘ _ sv _:i.·j=-ïj.='Ñ '·--f _·:. .... . =```··i .;;?L_. ___===____ · ` —T`j§; === -; —```·__.. ‘ `—.—.. * ‘·‘'.`.==..= à _..= É ÉÉIÉ ``·` î‘ _._. '‘‘=‘ ‘ ==_·= î === _ , '‘· E =·`· ·- ' __; =‘`‘ï =‘` `..§§Ã[E;. ·=‘= -·‘‘‘‘‘`‘‘` =‘‘ ‘î` ```.-' ‘·` ` =·— ` ·= EEEE ·____ l à Q i E- .. ···` ·``` ‘‘‘‘ ___:_ 1:_ __ ___- -- = E·= = =E·-· A . -= ‘· — `` = __ .· :ë==—·—·.· =`` · =·=¤ jj =_==_===_._ —-..·: =:=E=E_ ï f` _E_=_=_. -E_:; ·ë---=· ` _i `__-= Ezê ï ·..`·· ' .1 Figure 1 :Testicu|e ncrmal A et testicule surnumeraire A'. En haut, au centre, le pénis. · __:==-·= 1 ·. ·= è '··· 1 É.; ·'=`' Il I'- ·" l ·· ‘·Q :··· '‘'` î* ___·__: È? li ·`‘_. Ã- '‘··=· _ " =‘‘ É`=¤ ·..,'Ã`l 5. -...: p ·—..-t-—.._ ‘t· '`... ..t- A .=; litt li · " àà; à ·~ _=_.; ' i `_ _;. =`’· ''· ''·''·=··` Il ·..--:-— î ___.__ -—.. :4 ··——.:· ` *`§ __ l É [I. ·î‘§,* EW " I I EZ.._ -rl É Q -" il ll ‘ Xà "· _` .._._ . ,; I l · . . î ttt A à t *3. — Fia ````’ 1 L-, Figure 2 : Coupes hîstclegiques du testicule normal [en hautl et du testicule surnuméraire len bas) chez Testude hyniphora Vaillant. 47
surnuméraire, la lobulation tendrait a indiquer un organe de texture moins évoluée. J'ai également observé des spermatocytes et des spermatozoïdes. On se trouve donc en présence d'un testicule petit mais à peu près normal quoique moins évolué (tout au moins au point de vue de certains tissus}. L'intérét de ces faits se concentre surtout sur les deux observations simultanées sur une espèce actuellement tres rare et en voie de disparition. De là à décréter que Testudo hyniphora posséde un testicule supplémentaire est scientifiquement impossible ; il faudrait d'autres multiples observations. Aucune conclusion ne peut être tirée de cette observation qui néanmoins paraît unique pour tous les Reptiles. L'étude anatomique de Testudo hyniphora ne paraît pas avoir été faite ; celle de divers organes est en cours, y compris |'histo|ogie. J'ajoute que ces deux mâles se sont accouplés effectivement et que le mâle incube poussait des grognements comme le porc domestique lobservation également inédite}. Après dissection j'ai pu reproduire ce cri en soufflant dans la trachée artère et en pinçant plus ou moins le larynx (comme |'on fait avec la trachée de la Grue}. ll y a eu accouplement avec intromission dans le cloaque et j'ai pu photographier |'acte qui a duré près de vingt minutes. D'autre part, j'ai recueilli de l'urine des deux exemplaires et en ai fait |'analyse qui sera publiée de méme que mes recherches de vers intestinaux et de sporozoaires. J'apporterai les précisions suivantes concernant des poids pris a |'état frais: —— exemplaire de 14 kg ; reins et testicules zdouble 43 grammes, simple 23 grammes. — exemplaire de 10 kg ; reins et testicules : double 35 grammes, simple 17 grammes. Les organes de la plus grosse tortue sont conservés dans l‘a|coo| et intacts, ceux de l'autre sont en partie dans le Bouin. Marseille, Janvier 1932 48
Bull. Soc. |—|erp. Fr. l‘l989) 50 :49-50 BIBLIOGRAPHIE Résumé de thèse Maria Helena CAETAN0 (1988} - Recherches sur la Biologie des populations portugaises de Triturus marmoratus (L:-xtreille, 1800} et Triturus boscaf (Lataste, 1879}. Morphologie, Ecologie, Croissance et Variabilité. Thèse de Doctorat. Université de Lisbonne (Portugal}. 360 p. len portugais}. Le premier chapitre de cette these traite de la morphologie externe ainsi que des variations de coloration et de taille des individus des différentes populations étudiées. Des différences notables sont observées entre les tritons marbres du sud et ceux du nord du Portugal. Ces derniers sont en effet plus grainds et pius foncés (augmentation de la taille des taches sombres} que ceux du su . Par ailleurs, des cas de tératologie ont été observés chez les marbres du sud Z liaison de deux doigts, membrane interdigitale réduite, présence d`un membre surnuméraire. L'étude écologique des deux espèces a permis de vérifier que l'activité biologique dépend essentiellement de la température et de |'humidité. Lorsque ces facteurs dépassent les valeurs de tolérance, les animaux entrent en hibernation ou en estivation dans le soi. Les cycles d'activité biologique sont différents pour les animaux du nord, du sud et du centre ; ils sont surtout liés aux différences de température et d’humidité. Le chapitre 2 présente une étude de la structure d'âge de Triturus marrrroratus et de Triturus boscai dans les différentes populations étudiées, étude réalisée par analyse squelettochronologique sur |'humérus et les phalanges. La validité de la méthode utilisée est démontrée expérimentalement à |'aide de marqueurs fluorescents du tissu osseux et par |'examen d'animaux d'âge connu. Chez Triturus boscaf, les marques de croissance ont une périodicité annuelle. C'est aussi le cas chez les Triturus rnarmoratus de plaine et du sud. Cependant, chez ceux d'altitude la partir de 1000 mi, la majorité des marques de croissance sont dédoublées. Ce phénomène a pu étre mis en relation avec un double cycle d'actlvite annuelle chez ces tritons. Pour les deux especes, l'intensite de la résorption osseuse endostéale est toujours faible ; elle n'affecte qu'un petit secteur, en périphérie de ia cavité médullaire, et ne détruit que partiellement les premieres marques de croissance formées, même chez les individus âgés. Ce phénomène présente une certaine variabilité interpopulationnelle et interindividuelle, qui varie égaiement en fonction de |'âge auquel la maturité sexuelle est atteinte. Celle-ci survient plus tardivement pour les tritons du nord (population d'altitude ou de plaine) que pour les tritons du sud. Corrélativement, la maturité sexuelle est retardée chez les animaux de plus grande taille, surtout en ce qui concerne Triturus marmoratus. Cette variation est certainement due aux différences importantes de conditions climatiques et écologiques entre le nord et le sud du pays, cette derniére région imposant aux tritons une saison de croissance plus courte. Aprés |'acquisition de 49
la maturité sexuelle, on observe une réduction de la vitesse de croissance chez les deux especes. Cette réduction survient plus tôt chez les mâles que chez les femelles et conduit à un dimorphisme sexuel concernant la taille corporelle ;chéz les adultes de même âge, les femelles sont toujours plus grandes que les mâles. Par ailleurs, la taille corporelle augmente avec |'âge mais, aprs la maturité sexuelle, un chevauchement assez considérable est observé entre les classes d'âge successives, ce qui montre, une nouvelle fois, Vimpossibilité d'estimer l'âge des tritons adultes à partir de leurtaille. Selon les populations considérées. la longévité de 7`riturus marrnoratus est comprise entre 11 et 16 ans et entre 7 et 8 ans chez Trfturus boscai. Dans les populations du nord, les tritons marbres grandissent plus lentement mais longtemps (longévité accrue) et atteignent finalement des tailles plus grandes que celles de leurs congénères du sud. Chez Triturus marmoratus , il existe des différences biométriques entre les populations du nord et celles du sud. De telles différences n`ont pas été mises en évidence chez Trirurus boscai, quelle que soit l'origine des populations étudiées. L'analyse enzymatique, réalisée par électrophorese et traitee au chapitre 3, démontre que chez les populations de Triturus marmoratus du nord et du sud la variabilité morphologique est sous tendue par une difference génétique. Ceci suggéré l'existence de deux formes differentes, |'une septentrionale et |'autre méridionale. Il apparait que les différences génétiques enregistrées chez Triturus marmoratus correspondent à un état de divergence avancée, qui pourrait justifier la reconnaissance de deux sous—especes. Au contraire, la variabilite génétique observée chez 7'rfturus boscai est plus réduite et ne temoignerait que d‘une différence interpopulationelle (géographique}. Resumé communiqué par |'auteur IVLH. CAETAN0 Departamento de Zoologie e. Antropologia Faculdade de Ciencias "'aco C2, 3° Piso - Campo Grande 1700 LISBOA (Portugal} 50
B ||ci`II dc la Scciéié Hcrpéiclcgiquc dc irancc 2뤒••= trimestre 1989 n° 59 NOTES — VIE DE LA SOCIÉTÉ —· INFORMATIONS \IOTES - Traitement d'r.Ine coccidose chez Boa constrictor Jean—Pierre PAYNOT ..............................................................,....................... 52 NFORMATIONS · VIE DE LA SOCIÉTÉ • Creation (IES fiches de résultats et des notes de terrariophilie Patrick DAVID .............................................,................................................... 56 • Compte-rendu du "Third interna tionai Coiioquium on Pathoiog y of Reptiies and Amphibians". Oriando. (Floride - U.S.A.i du 13 au 15 janvier 1989 Giiberr MATZ .......,..........................................,...,.......................................,.., ST • Congrès d'herpéto|0gie iFranctort. 27 sept.-1er Oct. 89} ...................,........ 59 · Bibliographie .................................................................................................. 60 · Solution des mots croisés herpetologiques d'Edmond HEROLD .............. 63 51
Bull. Soc. Herp. Fr. (1989} 50 :52-55 NOTE Traitement d'une coccidiose chez Boa constrictor par Jean—Pierre PAYNOT l. INTRODUCTION Rares sont les terrariophiles qui ne sont pas confrontés un jour ou Vautre a un probleme de parasitose. Tout nouvel arrivant doit être systématiquement isolé et placé en quarantaine afin d'éviter une contamination par terrarium. Les cas de coccidioses sont relativement rares dans la littérature, ils sont surtout connus chez les espèces afro-asiatiques et européennes. Citons au passage quelques travaux sur ces parasites : Lehmann (1972} sur Python reticulatus et Chrysopeiea ornata ; Chauvier et llviortier-Gabet chez le varan des savanes il/aranus exanthematicus} ; Phisalix (1923} chez l/ipera aspis et la zamenis (Coluber viridiflavus} ;Brygoo (1963} sur les Caméléons malgaches. On trouvera également de nombreuses informations dans les ouvrages et les articles de Bihn et Napolitano (1980}, Brovvnstein (1917}, Curasson (1943}, Keymer (1981}, Pellerdy (1963 et 19?4}, Reichenbach—|<linke et Elkan (1965}, Wallach et Boever (1983}. Wenyon (1965}, Brogard (1987}. Les protozoaires responsables des cas connus de coccidiose intestinale appartiennent aux genres Eimeria, Cyciospora, Cryprosporiditrm, isospora, Caryospora, Tyzzenia. Il. L'ANIN1AL Le serpent dont il s'agit dans cet article est un Boa constrictor mâle du Surinam introduit dans mon élevage en mars 1986. L'animal amaigri était couvert d'acariens mais sa coloration violacée et mouchetée était très belle. J'ai tout de suite isolé |'animal et procédé à un examen de la bouche et de |'écaillure. Il n'y avait aucun défaut apparent au niveau dela colonne vertébrale, juste une cicatrice sur le dessus dela téte. Ill. SYIVIPTONIES L'é|imination des acariens Ophionissus natricis a vite été résolue par un bain de néguvon pendant quelques secondes (répéter l'opération a quelques jours d'intervalles afin de détruire les larves qui nichent sous les écailles}. Le serpent d'une longueur totale de 180 cm n'a pas été pesé, il s'est alimenté seul des le début de son introduction en élevage. Tres farouche, prêt à mordre, il ne supportait pas d'étre dérangé et restituait son repas dans ce cas—|à s’i| venait de manger. J'ai dû le nourrir sous un pot de fleur qui servait d`abri. Manuscrit accepté le 24 janvier 1989. 52
En dix-huit mois, de mars 1986 à septembre 1987, le boa a effectué 7 mues toujours entières, les petites proies étaient digérées, les grosses restituées, de ce fait |'anima| n’a pas dû prendre de poids. L'appariticn de diarrhées, sans pertes de sang, a commencé en juin 1987, elles pérsistèrent malgré une élévation de la température à 32°C et un vermifugeage. En octobre 1987, j'ai fait effectuer une analyse coprologique par un laboratoire spécialisé. L'ana|yse révéla de très nombreuses coccidies Hsospora} et quelques kystes d'amibes. IV. TRAITEMENT Le traitement mis en oeuvre a été celui appliqué par Chauvier et |\=1ortier— Gabet à un Varanus exanthematicus atteint d'une coccidiose, à savoir : Vadministration par voie orale de Nivaquine chaque jour en deux périodes de cinq jours avec 10 jours de repos entre les deux cures ; dans le même temps. on injecta par voie sous-cutanée les sulfamides traditionnellement utilises afin d'éviter le phénomène de chimiorésistance, bien connu chez ies mammifères. Dans le traitement, je n`ai pas utilié la Sulfadimetoxine mais un dérive de la Gentamycine à large spectre, la Nétromycine à des doses supérieures à la normale :7,5 mg7kg, cinq jours de suite au lieu de 2,5 mg7kg et par 72 heures. Sur les conseils de B. Fertard, j'ai donc remplacé la Nétromycine par les Sulfamides. Le 25.10.1987 Poids du Boa : 2,2 kg Le 26.10.1987 1 cachet de Nivaquine VO + 1 ISC 200 mg Sulfadimetoxine 27.10.1987 172 cachet " " " 100 mg " 28.10.1987 172 cachet " " " 100 mg " 29.10.1987 172 cachet " “ " 100 mg " 30.10.1987 172 cachet " " " 100 mg " 03.11.1987 ingestion d'un rat de 6 semaines lnon restitué} 10.11.1987 172 cachet de Nlvaquine 11.11.1987 172 " " 12.11.1987 172 " " 13.11.1987 172 " " 14.11.1987 172 " " 16.11.1987 ingestion d'un raton 23.11.1987 ingestion d'un raton de 5 semaines 27.11.1987 Flagyl 6 cm3 VO (suspension buvabiel 30.11.1987 " " " 02.12.1987 " " " 09.12.1987 Niue lexuviej 11.12.1987 ingestion d 'un gros rat (non restituél 20.12.1987 Une analyse coprologique de contrôle se révèle négative. Tableau I: Chronologie thérapeutique appliquée au Boa constrictor 53
Contre les Amibes Flagylz Laboratoire SPECIA 125 mglkg 3 fois, à 3 iours d'interva|le (existe aussi en comprimés). Contre les Coccidies Nivaquine: Laboratoire SPECIA 10 mglicg 5 jours de suite. Répéter Vopération après 10 jours de repos. ou ESB 3: Laboratoire ARKOVET 100 mgfkg le 1er jour puis 50 mglkg les 5jours suivants ldissoudre la poudre dans un peu d`eaui. Sulfadiméthoxine : Laboratoire FlHONE—MEFt|EUX 90 mgllcg en injection SC, le premier jour puis 45 mglkg les quatre jours suivants. Contre Vinflammation du tube digestif Phosphaiugel préparation Labo : enduire ou iniecter dans une proie. Contre les acariens : Néguvon Laboratoire SARBACH Vermifuge : Telmin Kit Laboratoire Janssen Tableau Il : Liste des medicaments utilisés. L'absenee de sang dans les fécés (les pertes de sang indiquent des hémorragies au niveau du gros intestin, à ce stade, la maladie est généralement fatale) et le fait que |'anima| ait jusque·la effectué des mues correctes, me permirent de penser qu'i| avait de bonnes chances de guérir. lVoir Tab. I et II} V. CONCLUSION Je pense que j'aurais dû faire effectuer une analyse coprologique plus tôt. Un diagnostic suivi d'une thérapeutique appropriée permettrait dans bien des cas de sauver des vies de reptiles. Né pas attendre que le mal devienne irréversibie, isoler l'animal jusqu'a sa guérison finale. A ce propos, il est plus que probable que le boa ait été infesté par des especes afro—asiatiques avec lesquelles il séjournait chez le marchand peu scrupuleux, la coccidiose étant surtout connue chez les animaux de cette provenance. Un an après le traitement, le boa a pris 20% de poids en 14 repas de 150 g chacun lratl, ce qui prouverait Vefficacité du traitement appliqué. Remerciements à : MM. Chauvier, Fertard et Madame Mortier—Gabet pour leur collaboration. 54
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES BIHN, J.R et NAPOLFTANO, R,L. (1980) — Protozoa of Reptiles and Amphibians, ln J "Fleproductive Biology and Diseases of captive Fleptiles". Murphy. JR et Collins. J.T. leds.}, Society for the study of amphibiens and reptiles. Nleseraull Printing inc., Lawrence, Kansas, U.S.A. BHOGARD. J. (1987} - Les maladies des reptiles. Le Point veterinaire. Maisons Alfort. 334 p. BROWNSTEIN. D.G. l'|98Ul — Protozoan Diseases of Exhibited Reptiles. ln : The Comparative Pathoiogy of Zoo Anîmals". Nlontali, R.J. et Migaki, G. (eds,). Proc, Symposium 1978 Nal. Zool. Park ; Smithsonian Institution, Washington, Smith, Inst. Press. BRYGO0, E. (1963) - Contribution à la connaissance de la parasitologie des Cameleons malgaches, 2ème partie. Ann. Parasitol. Hum. et Comp. 33l4l : 525-739. CHAUVIER. G, et NlOFlT|ER—GABET, J. (1985} — Pathologie des Reptiles : IV, Coccidiose ilsosporosel du Varan des savanes Varanus exanthematfcus Bosc. Rev. fn Aquariol., 12 :63-64. CURÀSSON, G. (1943} — Traité de Protozoologie Vétérinaire et Comparée, tome Ill. Vigot, Paris. KEYMER, |.F. (1981} — Protozoa. ln : "Diseases of the Reptilia", Volfl. Cooper, J.E. et Jackson, 0.E. (eds.i. pp.259-269. Academic Press, London. LEHMANN, H.D. (1972} — Zur behandlung der Coccidîose bei Reptilien. Salamandre, 8 : 48- 49. MATZ, G. et 'VANDEHHAEGE, NI. (1978i — Guide du terrarium. Delachaux et Niestlé, Neuchâtel. 349 p. PELLERDY, L.P, (1963} — Katalog der Eimeriidea iProtozoa—Spor0zoa}, Verlag der urigarischen Akademie der Wissenschaften, Budapest. PELLERDY, LR (1974} ·— Coccidia and Coccidiosis. (Second revised edition}. Verlag Paul Parey, Berlin et Hamburg. REICHENBACI-l·KLlNKE. l—l. et ELKAN. E. (1955l — The principal diseases of Lower Vertebrates. Academic Press, London et New—York. WALLACH, J,D. et BOEVER, W.J. (1983} — Diseases of Exotic Animals. Medical and surgical Management. Saunders, W.B.. Phiiadelphia. WENYON. C.|'v1. (1965I —— Protozoology. A manual for medical men veterinarians and zoologists. Bailliere, iîndall et Cassel Ltd., London. Jean-Pierre PAYNOT Le Chaperon Vert n° 6 2ème avenue 94250 GENTILLY 55
Bull. Soc. Herp. Fr. (1989l 50 :55-54 INFORMATIONS · Création de fiches de résultats et des notes de terrariophilie De nombreuses donnees concernant les reproductions des amphibiens et des reptiles obtenues par les membres de la S.H.F. restent non publiées, généralement par manque de temps dela part des terrariophiles. Aussi le Conseil de la S.H.F., sur proposition de la Commission de Terrariophilie, a décidé la publication dans la deuxième partie du Bulletin, de notes réservées à la diffusion des résultats de reproduction. Pour simplifier la tâche aux terrariophiles, les données seront consignées sur une fiche de résultats, rapide et facile à remplir. Ensuite, le contenu de chaque fiche sera transcrit —mais pas modifié- en un court article lune demie page environ), ce qui devrait en rendre la lecture plus agréable. Ces notes seront soumises au comite de lecture et publiées apres son accord. Il n'existe pas d'especes "mineures" et aucune fiche ne sera rejetée par manque d'intérêt dû au choix de i’espèce. Par contre, les fiches les plus riches et les plus complétés seront publiées en priorité. Les fiches trop incomplètes ne seront pas retenues. Chaque numéro du Bulletin contiendra plusieurs notes, selon la place disponible et... la bonne volonté des terrariophiles. Le délai de publication pourra être variable. ll est important de noter que : —— le but de ces notes est la publication de résultats de reproduction et non de données sur le simple maintien d‘especes en captivité. - une FICHE ne doit traiter que dela reproduction d'UNE espece pour UNE année donnée, qui doit être mentionnée. - le nom et |'adresse compléte de |'auteur doit impérativement être mentionné sur la fiche. Cette adresse figurera au bas de chaque note publiée dans ie bulletin. Les fiches anonymes ne seront pas retenues. — les espèces protégées par la législation française doivent être inscrites au Registre dela S.H.F. Enfin, ces notes ne remplacent évidemment pas les articles de terrariophilie, qui ont toujours leur place dans le Bulletin. Vous pouvez photocopier le modele inclus au milieu de ce bulletin, ou bien en demander d'autres exemplaires, en joignant une enveloppe libellée et affranchie, en tenant compte du nombre de fiches que vous désirez, a : Patrick DAVID, 14 rue de la Somme, 94230 CACHAN. Les fiches remplies doivent obligatoirement être envoyées à cette même adresse. A vos archives, et après quelques minutes d'effort, vous pourrez publier vos résultats l Les terrariophiles ne peuvent que souhaiter voir la publication dans le Bulletin de nombreuses notes sur la reproduction des amphibiens et des reptiles. Les premières notes figureront dans le numéro 52 du Bulletin. R DA\flD 56
• Compte-Rendu du "Third internationa! Colioqurum on Pathoiogy of Reptiles and Amphibians"ORLAND0 (Floride, U.S.A.), 13 au 15 janvier 1989 Lorsqu'en 1982, je Iançais |‘invitation pour un Premier Colloque International de Pathologie, |'idée paraissait alors bien hasardeuse. Mais, contre toute attente, cette réunion avait été un succès international, avec des communications de qualité qui ont été publiées dans un cornpte~rendu. Un "groupe" sympathique s‘est alors constitué, un 2éme colloque s'était tenu a NOTTINGHAIVI (1984) et le 3éme vient d'avoir lieu, du 13 au 15 janvier 1989 a ORLANDO (Floride}, organisé par Elliott JACOBSON, Professeur a |‘Université vétérinaire de GAINESVILLE et qui avait été un participant trés actif des deux premiers colloques. Un intervalle assez long, presque cinq ans, sépare les deux derniers colloques et permet de mesurer les progres accomplis dans ce domaine. Au total, T0 revues de synthese et communications ont été présentées, toutes, bien sûr, en anglais car s'il y eut plus de cent participants américains, canadiens et australiens, nous n'avons été qu'une quinzaine d'européens principalement anglais, allemands et hollandais et un seul français. Il est bien connu que nous ne sommes pas riches (laboratoires et individus) et il m'a fallu payer un vol "plein tarif" (11 645 FF Ill car pour bénéficier d'une réduction touristique, il faut restr plus de 14 jours ou passer par le Luxembourg et l'|s|ande I! Notre ami JACOBSON avait vu grand zle colloque se déroula au I\r1arriot's Orlando World Center, magifique centre de congres — hotel (nuit a 109 $ + la taxe qui s'y ajoute, soit 118,81 $ et le dollar était à 6,51 FF à l'achat ll). Ajoutons a cela le taxi (indispensable souvent), la nourriture, etc. , le tout trés cher pour nous. Aprés un discours inaugural de E. JACOBSON, les différentes sessions ont été consacrées a : I. Maladies da ns les élevages des laboratoires de recherche et les zoos. ll. Maladies virales. Ill. Maladies bactériennes et mycoses (session dont j‘ai été le "Chairman"l. IV. Parasitoses. V. Immunologie et cancer. VI. Maladies nutritionnelles et endocriniennes. La Floride est un état paradisiaque où la température, au mois de janvier, est à plus de 80°... Fahrenheit (soit plus de 25°Cl et on se baignait a 10h du soir dans la piscine en plein air de |'hôte| l ll n'est pas étonnant que cet Etat draine toute la population devenue inactive, des vacanciers, des jeunes en voyage de noce et pour les week-ends, des familles avec leurs enfants car un 2eme "Disney World" s'y est installé il y a quelques années, apres Ie Sea World et en 1990 s'ouvre un 2éme Hollywood cinématographique. Bref, cet Etat est aussi abîmé que la côte Ianguedocienne, avec des kilomètres de motels les uns à côté des autres. J'en ai profité, pas assez hélas, pour jeter un coup d'oeii sur la faune herpétologique dont le fleuron est bien sûr |'A|iigator. Les Américains nous en veulent beaucoup d'étre les premiers importateurs de peaux I"Fiéserves" sur la Convention de Washington} car, contrairement aux dires de ces derniers, il y a des problemes :fécondiité et nombre de nids en diminution, incubation et croissance perturbées, etc. aussi bien dans la Nature que dans les "Fermes". Nous 57
réexportons des articles manufacturés : porte monnaie, sacs, bottes l1 500,00 $ ll revendus sur place avec étiquette "made in Paris". La session des maladies virales comportait 6 communications concernant les pararnyxovirus : si la premiere épidémie avait été observée en Suisse par FOELSCH et LELOUP (1976}, ce virus fait depuis des ravages dans les élevages américains de Eioidae, Colubriclae lElaphe, etc.} et Crotales. Plus préoccu pant, pour ia santé de I'Homrne, me paraît étre un cas d'encépha|ite virale chez un Boa constrictor. L’adénocarcinome rénal de Lucké, signalé par celui-ci en 1934 chez Hana pipiens fut suspecté dés 1938 lLLlCKEl d'étre à étiologie virale (virus LTHV c'est-à—dire Lucke tumor herpesvirusl. Les grenouilles malades se rencontraient dans tout le nord—est des Etats-Unis ; expérimentalement, il faut le rappeler, seuls les oeufs et les jeunes ttards sont sensibles. L'étucle épidémiologique ménage quelques surprises ·[N|cl(|l\lNELLl : en 1963, 9% des 1088 animaux récoltés dans la nature étaient atteints de ce type de cancer, le taux de malades est passé à 6% lsur 674 animaux} de 1966 à 68, à 3% [sur 1100) en 1970-71 et a 0% sur 1700 animaux récoltés de 1977 à 1979 ; on a donc assisté a la disparition spontanée d'une maladie virale. La session des maladies bactériennes a également fourni un cas préoccupant : une collection importante de tortues (Pseudemys, Trachemys, Graptemys) a été décimée aprés introduction de quelques nouveaux exemplaires. Les symptômes précédant la mort ne sont guère spectaculaires (léthargie, oedéme cutané} mais ia bactérie isolée, Flavobacterium rnenigosepticum provoque, chez |'|·lomme, pneumonie et méningite ! Je retiendra] encore la communication de R.|\r1. ROBINSON, "Salmonellosis in turtles" 2 un programme de protection- élevage concernant Lepidochelys kernpi a montré une mortalité très importante des embryons, des nouveau—nés et des juvéniles. S'i| était bien connu que les tortues assuraient la dissémination des Salmonelles et la contamination de |'Homme. dans le cas de cet élevage les Salmonelles sont présentes dans le vitellus et tuent l'embryon et déterminent chez les survivantes, après |'éciosion, une péritonite fatale. Les programmes de protection des tortues marines ont drainé des crédits importants mais il est permis de se demander si |'é|evage est la meilleure solution ; ne serait—il pas plus efficace et moins cher d'uti|iser ces crédits pour protéger les lieux de ponte naturels en achetant des cartouches pour tenir éloignés des pontes et des "hatchlings" les Frégates et les braconniers ? La session "lmmunologie et Cancer" a fourni un nombre assez important de divers types de cancers de Fleptiles mais bien peu chez les Amphibiens qui semblent avoir une "résistance" particulierement importante et qui doivent constituer a |'avenir un matériel ce choix pour |'étude de |'immunité anticancéreuse. Les progres constatés depuis 5 ans en herpéto-cancérologie me font regretter davantage qu'un programme de recherche que j'avais proposé n'a pas abouti faute de moyens mais aussi de bras et d‘enthousiasrne de la part de ceux·ci.1|a été présenté également KJACOBSON - WlTH|NGTOl\Il le fibropapillome atteignant en moyenne 45% (et jusqu'à 67% selon la tranche d'âgel des Chelonfa mydas des lagons de Floride ; ces papillomes peuvent dépasser le quart du poids total de la tortue et leur apparition est mise en relation avec la détérioration de la qualité de |'habitat du lagon. Montrer aux consommateurs de "soupe de tortue" les photographies que j'ai eu |‘occasion de voir leur couperait |'appétit et serait le meilleur moyen de protéger les tortues marines. 58
Enfin, au cours de la session des maladies nutritionnelles et endocriniennes, il nous a été présenté une étude expérimentale sur les effets de la concentration des aliments en Ca, P et vitamines D (IVLE. ALLEN). Il a été confirmé que le développement des ostéodystrophies ldécalcification mais avec présence de poches à calcaire a Verriere de la tête : Phelsumai était dû a un taux de Ca trop faible etfou une carence en vitamines. Chez |'Alligafon |'ovogenese a lieu en avril, |'ovulation en mai—juin, la ponte en juillet et |'éc|osion en septembre. De nombreuses femelles se révèlent stériles et si dans la nature 90% des oeufs sont fertiles, ce pourcentage tombe à 23% dans les "fermes", le taux des éclosions tombe de 80% à 19% et celui de la viabilite des nouveau-nés tombe de 95 à 17*%. Les raisons de cet échec sont nombreuses et variées ; |‘effort actuel porte principalement sur les facteurs nutritionnels et infectieux (comme par exemple le H.A.S. ou Hatchling Alligator Syndrome dû a des bactéries opportunistes}. La reproduction de |'Al|igator est |'objet d'une surveillance et d'une étude là financement fédéral} aussi bien dans la nature que dans les fermes ; ce||es—ci, pourtant installées dans des conditions idéales dans |'aire de répartition de l'espèce, semblent rencontrer d'énormes difficultés, ce dont ne se rendent pas compte ceux qui, sans aucune expérience avec ces animaux ou les reptiles en général, voudraient installer des élevages en France... Entre la pathologie des Invertébrés et celle des \/ertébrés supérieurs, |"'Herpétopatho|ogie" doit occuper à |'avenir une place de choix dans le cadre d'une pathologie comparée. Le 4éme Colloque aura lieu à GIESSEN (H.F.A.i en automne 1991. Et le "Groupe International des Herpétopathologistes" édite maintenant une revue scientifique : "HERPETOPATHOLOGIA". Gilbert IVIATZ • Congrès d'Herpéto|0gie La DGHT (Deutsche Gesellschaft für Herpetologie und Terrarienkundei tiendra son 25ème Congrés annuel du 27 septembre au 1er octobre 1989, au : Senckenberg museum Senckenberganlage 25 D—6000 FRANKFURTIMAIN 1 Les communications et les résumés de posters doivent être envoyés avant le 31 mai 1989 (langue officielle :l'a|lemand} à : Ingo PAULER Im Sandgarten 4 D—6706 WACHENHEIM 59
• Bibliographie Viennent de paraître • Faune du Sahara — I ; Poissons, Amphibiens, Reptiles. Par Michel LE BERRE. Editions Lechevalier - R. Chabaud (1989} Il S'6git d'un ouvrage de 332 pages, ·· ’l`iiRlÉii' _,·\PRZ(É lNT$$ . édité dans la coifection Terres africaines et —i , .` .. 7 . — publié sous la direction de Raymond CHABAU D, et préface par Theodore MONOD. " ” ` ‘ il comporte un répertoire, sous forme de fiches, de 21 espèces de Poissons, 14 espèces # · · = · d’Amphibiens, 6 espèces de Tortues ; 1 ` · ¤ ~· 1 _ espece de Crocodiliens, 63 espèces de Lézards pgrggqisrgsàmpgrglgrsrg et 30 espèces de Serpents ainsi que de _` .R]5pTILE5 , _ nombreuses cles de détermination et cartes de _` ` répartition. L'i|lustration est de Jean _ CHEVALLIER. · -.`‘ . -- _._ _ ` . .` Informations sur demande à Z ` ._._.-_ Editions Raymond CHABAUD 17, cite Joly · 75011 PARIS Eiëië i.§ ``· =?-- ii-Iichei IJLBERRE 1iium¢1rims.ilt· jean tîÈl~li>î\·’}\l.[.lEF~ |.ii(QIi i|£\·£—i·;i.li&}it — R-. ClHAP>.Ã’\L‘D · Annonces • Dans le cadre de nos recherches ila construction d'une phylogénie de |'ordre des scorpions par des méthodes biochimiques}, nous sommes à la recherche d'especes vivantes appartenant aux families les plus diverses. Il nous serait très utile si des membres de la SHF effectuant des séjours a |'étranger, pouvaient nous en faire parvenir ( plus tot possible}. Les scorpions voyagent facilement en embailage clos, pourvu que les boites qui les contiennent renferment une feuille de papier journal chiffonnée. Nous vous tiendrons au courant de nos résultats. Des échanges seront éventuellement possibles. Pour toute information complémentaire, écrire à : Monsieur Bruno LEMAITRE L.E.R.A.|. Muséum national d'l~listoire naturelle 57, rue Cuvier ?5005 PARIS 60
• Un festival photo *‘P}» ( (Is` Promicr Fcslwal Euroiiècn de ta Ph0\ograph·o~Nnturc du 5 au 9 JUILLET 1989 SMHT POURCMN SUR SIOULE (Anim È, tt mf L J . R w , BH * Ilr li -1.: «.·'· ' * *¤ 1} = ' RW ( ` °= n " * Q.t¤a£!œ.¤LoL - Associahon pour la Protaclion el |'E|udf: dc la Naluw rw Allier EA.P.E.N.A.J, 4, me de la Moussrzîte, 035V>0 SNFJT Pounçmu sup. snouts. · vanne de SAINT POURCALN SLJR S!OULE 1035001 · Associahon · La Garance: Voyagcmac », B·'·FîRîl Oîêâ CEVENNES. 4.5400 FLORAC 61
- STUDiA PALAEOCHELONIOLOGICA II. (1986-1988} ` ` _ Editeurs : E. JIIVIENEZ-FUENTES (Sa|amanca} at F. De BROIN (Paris). (Edicmnes Universidad de Salamancai. 142 p. HI \`I}i.·\ PM .—\l:ÃO(,`I·II€! ()Ni(1i.(}L_iIL'.·\ I1 Iwih-19Sx INDEX I...·"\. NtSS(1\': Srmw :'.u!£> .\I£’.S‘0Zw`t' cmd P¤!€m'£’rr£’ !un.i'€.$' rïgf S()W'£’f .\«.'r`:h'Ne· Asia, t15·lI·i9BE») ,...,...,......,.,.,....,.,............,......,........ T-22 R, BUVR: .\·’r1··'r· mr Ijcltisitis mlzimoiiii fS`r·}r\i't*i`gg¢‘r. ISI.?} PI Sur Im? rI0:«‘\‘L*·H:· t·.9;1t"n‘c· t.j[fr`nr· du À`<·n_l·tr r'(`h£’.|'0rtri, .·"9!0r!î@(Ii¢Sr£Iu£’}. (IU-\`II-I98(¤l ......................................,...,........,..............,...., 23-S4 \·'.É\·I. (`KIIIKY.-\I)?l ; Sur ha t·«‘a.s‘.s‘£lit·mi`0ri cr fvs t·.·:rat·rèr0.s du ct=rmim=s rnrrum _!ir»s.Sr}t·w t1".·«1_~·:`¢· r·m·¢·.s‘ et pci: z·ri:(r`iév.s·. (ZU-Xi-19ST} ,............ 55-86 I ..·\. NIÃSSLM': ( 2.*1 .s'm·m· Mt·.ï0;0rt· !ur!fv.$` (J rh? S01·ft*.* Umïm, Mm.=g0h`u imd (.`·*n`m.r, rm t·rmrr.*i£'n·!.x‘ rm .•;_1·.s·!w;·rü.‘1`t'.î, ·[l(}—XII—l98T) ................ BT- ID2 i·`. Int- Himiw; fm `i"r1r·!iws et Je (iwrdnmm, £,¤·wm·n (Icy rapports warm? Je _frm·m1·:::r€:rm:rr du (}0mIii·um: er Fu df.sp·<»rxirm ,x:éngraph:qt:v des rczrriwx p}¢·urm.·‘ir<=.s· ci punir du (`rtîruttî. (1-X-1988) .....,................ 103-142 ST\·'I)EA (}I·É()l.U(iI(ÈA 5/\l.MANTlCfÃNSIA, vol. cspcvial 2 (5`l'\’I}lA PAI.Al·É()CHlîl,(JNI()l.()(ilCA 2) BL'l.l.IÉ'I`IN I)I~Z (T()MMANI)}] *I`lI·ZS`I`E[.[.}`ORMUI.AR *()Rl}l·1R l·`()RM Nur¤·‘\amc.’Namc ............... . ............ . ............ . ................. . ...... .. ......, _. _. ... .. ............ ÀdrvssvfA|15;‘hri[tfAddrc§5 , , ,, . .. ,, ., , ,, ,,,..,. , ,...,.... ................................... désire rœcemir rulumctsl au prix unitaire de 15 S Iicslelll Iixcmplaric} zum Stiackprcis run I5 5 rèqniircs mlumctsi cath casting 15 S dvsw rcrîhir È . cjrmplaricsl al prenriu por wlumcn dr I5 S date.-‘I‘1aIum . ...... . ....... . .... . .... . ...... .. ..... . ...... . ._ _____. .. .. ............ .. .............. |.« r¢;1«—mm pm sm- amine par cimwr pmu:. im nu-qur mimm mi |···«~ 1 ·»i.»¢‘0 dr nm-. ». I':5mrnr mu hr mm- un a·m—«·ma»»·| manu) min M t‘·~|;s(·¢1 mm tmspun nr ¤m····»| chuquc nt.: l·LllI(jI()Nl·l!·i lÃî\iI\'l·lR!~ilI)Al] l)l·È 5AlAMAî\î(ÃA Apartadn de Corrcus 325 37080 EALAMANCA (Spain) 62
• Solution des mots croisés (publiés dans le n° 49) 12 3 4 5 6__;__1;0 101112131415 i v RoMANT s s Il A v 1 P E R S Y 111 v L 0 D 1 ¤ n s ~·^ HE S EEENT v D R S C u E E s E Vl A D E R n - E N A M vnct x AME TRIA VIIIT AlL·YT GEANET IXY G`R DENT A AI} x L E A L E T A L U Q XI N c E N 0 u XII N u E z A E N 1 s R E x111eEsT AU MES CV xnv E u s R D n E 1 1= E T WCHET EE TERENTE Edmond HEFIOLD Vous souhaitez que vos animaux soient heureux et en bonne santé ? Apportez leur de |'exercice physique et une alimentation vivante, riche en éléments nutritifs. Nourrissez-les avec des : oR1LL0Ns v1vANTs La chasse aux grillons sera tres bénéfique à |'etat général de votre élevage. vos AN11v1Au>< EN RAFFOLERONT. Nous élevons et sélectionnons pour vous, les grillons de la taille que vous désirez. Directement du producteur au consommateur, nos prix défient toute concurrence. Livraison à domicile. Commandez des maintenant vos griilons à: soPAL Nlôle 1. Port Est 59140 Du1\11<ERouE TÉL. 28.66.0854 63
• N'oubliez pas de régler votre cotisation 1989 Taux annuel Bulletin Total Adherents de moins de 20 ans 20 + 50 = 70 F Adhérents de plus de 20 ans 55 + 50 = 105 F Membres sans bulletin : 55 F Abonnements: Europe = 120 F Hors Europe = 130 F Club JUNIOR: Adhésion + Abonnement au Journal (Le Nlureille Vivante} = 35 F Abonnement au Bulletin de la SHF (facultatif} = 50 F TOTAL 85 F à |'ordre dela S.H.F.: CCP 3796-24R — PARIS Envoyez vos chèques au Secrétaire général: Jean—|'\z‘larc FRANCAZ U.F.R. Sciences, BP 6759 45067 ORLEANS Cedex 2 Sl vous n’avez pas reglé la cotisation 1988, le bulletin ne vous sera plus envoyé. 64
. ` societé eeavêrotoeioue ` - - - _ DE FRANCE _ _ · _ j Association fondée en 1971 _ - . ` · agréée par le Ministre de l'Envirorinerner1t le 23 février 1-978 ' I " I ` ' Siège Social · I - _ _ Unlversiiéde Paris VII, Laboratoire cI'Anatomie comparée ` ‘ _ · 2 Place Jussieu - 75251 PARIS Cedex 05 ` · . I I I Secrétariat ‘ ` ` - E Jean-Marc FRANGAZ, UE R. Sciences, BP 6759 · 45057 ORLÉANS Cedex 2 · - ADRESSES UTILES ` _ E E . Directeur de_la publication : R. GUYÉTANT, Universite de Besançon, Faculté des Sciences — -25030 - BESANCON Cedex ‘ _` _ . Responsable cleïie rédaction :'R. VE RN ET, Ecole Normale Supérieure-, Lmoretoire d'Ecol¤gie - 45, rue d‘UIm - _ · 75230 PARIS Cedex 05 ‘ . ` ‘ - · ·‘ · · I I Responsable enquête de répartition (Amphibiens) 1 FI. GLIYÉTANT (adresse ci-dessus) A I I I l ` ` `hesponsahle enquête- de'rep·ertitio_n (Reptiles) :J;_CASTANE'I', Universite de Paris VII, Lab-oratoire d'AnatOmie _ I ' comparée, 2 place Jussieu --75251 PARIS Cedex 05 ' _ '·· · — . . ' · ` _ _ _ I Responsable de la commission de protection : lvl. DUIVIONÉ Servioeusiechniques, CNRS ï Q1-1.90 GIF-SUR—' - · _ _ · YVETTE ` . u —'.- · _ __ ` _ · ·_ . . ` Responsable de la commission_:|'ethn_oherpétoIogie et histoire se l'herp'ët`oIo§ie E- BQDSON, rue _ _ BoEs—|'Evéque,‘33 — B 4000 LIEGE, Belgique · - ` - · — -` ' . _ ‘. I Responsable de Iaucommission de terrariophllie-: A'. DAVID, 14 ruede la Somme'-·94230,.·-CACHAN un I I ' ' Responsable deïia circulaire rfannonces : P. DAVID (adresse r;i—dessu_s]·· un . E, · u' _ _ · Responsable des Archives et de la Bibliothèquezu G. MATZ, Université 'd'An;gers, Laboratoire—de‘_ Biologie _ · _ animaIe',2BId Lavoisier-49045 ANGERS Cedex ` · ` — -` " ' -_ —' _ · ' - Responsabie section parisienne : D. TROMBETTA, 94 Grande Rue --9413IEI NOGENT—SU_R~`MARNE.· u' · ` u _ . Resplonsahlede Iaphotothèque SHF : DEHELJCLIN, La lVIorciè`re`¥ Vauxen Couhe'4S;G700·-CDUHÉrVÉRAC_ `- E E Responsable du groupe audio-visuel : J_. COATMEUFI, Ecole Normale Superieure, Laboratoire de—Boianique, ·_ · 46.rue d'Ulm-75230·PAFI|S Cedex 05 ' I · _ _ ` . _. . ' — _ Responsables du Club Junior SHF`: F. CLARO et F. RIMIBLOT, Laboratoire AmphibiensgRepiiIeS. livluseum ` riallonai `d' Histoire Naturelle, 25 rue Cuvier - 75005 PARIS .— ' — — · _ Z I _ I ` ` - _ ` . Dessin de couverture; Philipp_e_GENlEZ ` . · _ · Podarcis hispairice cebennencis _ —