bulletin de la SOCIETE HERPETOLOGIQUE de France 1°' TRIMESTRE 1980 |\I° 15 "‘· ii * / / ___ _·· e ff l .. """**;îà«îî"**nllîÈ?"'E ll‘l l . ` ' ?`___··z·;r;,·-=· ` »<%’ 4*‘Éî,!à V ” / .,.E~É¢;§ 5%, É," à E [É I;} .:6:;.-I E-I l . - `.\- Il - I; _- _' w e, n l " e ~ lm Il ` /,/ ' ·=·e,=_ l — -——«··.î,,§— ’ ~*·e A F ·l ' e·>e "?';¢»· "‘·· RN" "*=:‘ ,x“*
1er trimestre 1981] — n° 13 EDITORIAL .................................... 4 VENINS Celciparine et morsures de Serpents Nipérlnês et Crotalinés}, H. BERTRAND ...................................... 5 Aperçus sur les venins de Serpents, leurs propriétés physico- chimiques, leurs activités pharmecologiques et sur le traitement des envenimations, J. DETHAIT ......................... 24 ELEVAGE L‘é|evage des Salamandres d'Europe occidentale, M. BREUIL. . . 30 PATHOLOGIE Un cas de détresse physiologique chez le Python royal (Python regfus}, B. FERTARD .................................. 39 SYSTÉMATIOUE Etude biométrique d'une population du Lacerta muraffs Laur. d'Ensoulesse iliilontamise près de Poitiers), E. ROCHE ......... 43 BIBLIOGRAPHIE Reptiles et Amphibiens: Un guide thérapeutique par P. DELE- PAUL, deux revues : I., D. HEUCLIN, II., E.D. BRYGOO ........ 46 vie DE LA s0c|É·rÉ Compte-rendu d'activité de Ia section parisienne ............. 48 ANNONCES .................................... 50
1980, voici la troilsième annee o"existence de notre bulletin de liaison et d 'information qui debute. il suffit de consulter rapidement la collection de ces bulletins pour saisir à la fois leur intérêt et Vamelioration de la presentation. l. üntérét repose principalement sur la diversité des sujets qui y sont traités. ll y a bien sur les textes consacrés à la vie propre de la SHF et qui sont en quelque sorte les enregistrements des pulsations de notre société, mais on y trouve aussi l’echo du sa voi]··—faire et de l 'experience des membres tout autant que des comptes-rendus du sa voir accumulé hors et dans la societe, . Je crois que cette diversité est le meilleur garant du dynamisme de la SHF. ll serait bon sans doute que le Comité de rédaction en visage un dépouillement des numéros parus pour donner une sorte de sommaire récapitulatif de tous les sujets traités jusqu 'à présent. Bien que le nombre des bulletins soit encore petit, ceci faciliterait la recherche d ’un renseignement. Et surtout cette sorte de bilan mettrait en évidence des questions qui n'ont pas encore été abordées, et donnerait peut—étre au lecteur l ’idée d ’apporter sa contribution écrite. Mais me voici en train de confondre éditorial et tribune libre, car c’est cette derniere qui doit accueillir toute les réflexions et les suggestions pour assurer le perfection- nement continu de notre activite. Remercions donc l’équipe qui a la charge du Bulletin, et souhaitons qu 'en 7980 les activités de la SHF paraissent positives pour tous ses membres. Le Président 1 J. P. GASC 4
CALCIPARINE ET MUFISURES DE SERPENTS I I I I I I lllipermes et Crntalinesl PAR H. BERTRAND Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, l" Nous nous trouvons aujourd’hui devant votre Assemblee à la place de celui qui fut notre Maître et ami, le Dr. Claude RABY, pour vous parler des effets thé- rapeutiques de la Calciparine lors de morsures de serpents. Il |’eût fait avec se grande compétence etses dons d'orateur, sachant se mettre à la portée de son auditoire. Décédé, hélas, en octobre 197 7, nous devons à sa mémoire de vous rapporter ce qu'il estimait un progrès dans le traitement des morsures provo- quées par ces animaux, dont la biologie vous passionne tous ici. Ne possédant ni son talent oratoire, ni sa haute culture scientifique, nous vous demanderons toute votre indulgence, et essaierons d'être aussi clair que possible dans cet exposé sur un sujet, qu’avec passion, il aurait pu vous développer pendant des heures. Ces serpents, auxquels vous portez tant d'intérét, ont,malheureusement, pour un très grand nombre, des glandes pourvues de venin, dont la nocivité pour |'homme et les animaux a été reconnue des les origines de Vhumanité. Sans remonter très loin dans |'histoire, nous trouvons dans les oeuvres d'Ambroise Pare ce passage qui montre combien étaient redoutées les suites d'une morsure, et si les moyens thérapeutiques ont bien changé, le conseil qu'i| donnait à l'époque reste toujours valable : "ll faut promptement et SENS delay remédier à la morsure de bêtes venimeuses par tous moyens, qui consurnent le venin à fin qu'i| n'entre dedans le corps." (13}. Avait—i| constaté |’effet coagu- lant de certains venins |orsqu’a propos de l'Aspic, il ecrit que "le venin de |’Aspic fait ooaguler le sang es veines et artères" ? Il en avait en tout cas bien observé les effets secondaires vis-à—vis desquels le chirurgien ne voyait d'eutre remède que Vamputation : "lorsque la partie morse devient purpurée, noire ou verdoyante, telle chose desmontre que la chaleur naturelle est suffoquée et esteinte parla malignité du venin 1 alors il faut amputer, s*i| est possible, et que les forces le permettent Heureusement, depuis cette époque, bien des choses ont change, mais il n‘en reste pas moins que, d'après P. BOGUET et J. MEAUNE i7l, cinq cent mille personnes sont encore chaque année mordues de par le monde et qua- rante mille d'entre elles suocombent. l‘lI Ce texte est celui de la conference donnee le 20 octobre I979 à la section parisienne. 5
L'étude des venins a retenu |'attention de nombreux savants, médecins et biochimistes, qui en ont déterminé les propriétés a divers titres. Ces travaux, en particulier ceux de BEHRING, C. Pl·llSALlX avec G. BERTRAND, et CALMETTE ont permis de mettre au point la sérothérapie antivenimeuse qui a sauvé, depuis sa découverte, de nombreuses vies. La "coagulation" alors, en tant que disci- pline scientifique, n'en était qu'à ses premiers balbutiements. Elle ne devait devenir une spécialité ai part entiere, issue de Vhématologie, qu’apres la seconde guerre mondiale, et c'est depuis que les venins, dont Vétude biochimi- que progressait rapidement, intéressérent ses spécialistes par leurs effets tout d'abord hémorragiques lles plus faciles à observer} et coagulants. Une classification des venins en hémorragipares anticoagulants et coagu- lants fut établie, permettant de comprendre en partie les phénomènes phvsio- pathologiques observés à la suite de morsures, mais ce n'est que depuis 'l 971 que les conséquences thérapeutiques logiques furent tirées de ces informa- tions. l.a maladie thrombo-embolique, c'est-a-dire celle engendrant la formation des caillots dans Vorganisme, quelle qu’en soit la cause, aprés les svndromes hémorragiques, voyait converger vers elle les recherches des coagulationistes. Le rapprochement entre les signes cliniques de cette maladie et ceux observés lors des morsures de serpents devait aboutir à |'utilisation de Vhéparine dans ces derniéres, pour au moins un certain nombre de cas. Afin de vous faire saisir plus facilement les raisons qui ont amené a traiter les morsures de certains reptiles par Vhéparine. anticoagulant maieur, nous commencerons par vous définir tres sommairement ce qu’est |‘équi|ibre coagu- lolvtique, comment il peut être perturbé. et aboutir a ce que les spécialistes ont dénommé la coagulation intravasculaire disséminée lC.|.V,D,} ou coagulopathie HD f`f'!I'W¢2|’ï|"I"If\'12I'II'IfW DEFINITION DE L'EO.UILIBRE COAGULOLYTIQUE La coagulation du sang est, comme vous le savez, un processus naturel complexe qui participe à Vhémostase, avec laquelle il ne faut pas la confondre. Ce||e·ci, en effet, fait appe! a la fois a des phénoménes primaires ou intervien- nent des éléments figures, comme les plaquettes sanguines, et cles réactions neuro-végétatives au niveau de la rnicrocirculation, et a la coagulation propre- ment dite, pour stopper une hémorragie. Nous rfinsisterons pas sur |'hémos- tase primaire, bien que, comme vous le verrez, les venins aient une certaine action au niveau plaquettaire et vasculaire. En revanche, notre attention sera retenue par ia coagulation proprement dite, qui aboutit à la formation d‘un cail- lot sanguin, soit bénéfique lorsqu‘i| obture une plaie béante et empêche une hémorragie de progresser, soit maléfique, |oisqu'i| provoque ce phénomène pathologique redoutable dénommé trombose, Pour qu'il y ait coagulation, il est nécessaire qu'un nombre, impressionnant pour le non spécialiste, de co-facteurs piasmatiques lon en dénombrait treize classiquement, et deux supplémentaires viennent récemment d'étre ajoutés à la listel interfèrent en "cascade", s’activant mutuellement, et déclenchant des réactions enzymatiques en chaîne, qui par deux voies possibles, aboutiront d'abord à ce qu'il est convenu d’appe|er la formation de thromboplastine lou prothrombinasel, premiere étape de la coagulation, puis à la formation de 6
thrombine (enzyme dont le role est primordial}, deuxième étape, et enfin la troi- sième étape avec la formation de fibrine, qui englobant dans ses mailles les globules rouges et blancs, constituera le caillot. Or, nous Vavons vu, ce caillot, d‘utile, peut devenir dans des circonstances pathologiques, éminemment nuisible. Le sang, tissu liquide à |'état normal, ne peut exercer ses fonctions nourricières et de transporteur d'oxvgène au niveau des cellules de Vorganisme, que s'il conserve cet état de fluidité. A la coagula- tion, répond donc un autre phénomène physiologique, tout aussi complexe, la tibrinolyse, qui rendra au sang son état liquide provisoirement perdu a la suite d’une agression due à des toxines, comme par exemple les venins. De ces deux phénomènes intimement liés, coagulation et fibrinolyse, découle le concept d‘équi|ibre coagulvtique. Cet équilibre reste ordinairement dans des limites étroites grace à une juste répartition entre activateurs et inhibi- teurs. Pour ne pas prolonger outre mesure Cet exposé théorique, qui demanderait pour être complet un développement hors de propos ici, nous allons vous mon- trer un schéma qui, malgré une simplification voulue, criticable aux yeux des coagulationistes, vous donnera une idée de la complexité du phénomène, et sur lequel vous pourrez observer, du côté de la "coagulation", les trois phases dont nous avons déjà parlé, à savoir : la thromboplastinoformation, la thrombi- noformation et la fibrinoformation, auxquelles répondent, du côté "fibrino|yse", des phases d'activation, pouvant provenir de deux voies, elles aussi, de plasminoformation (la plasmine pouvant être considérée comme |'enzyme destructive comme la thrombine serait la constructive} et de défibri— nation. Nous y avons également fait figurer les points d’impact des venins que nous évoquerons tout a l’heure. Cette symétrie entre une phase de construction (coagulation} et une de destruction lfibrinolysel a été plus simplement représentée par C. BABY, sous la forme d’une balance en équilibre instable, perpétuellement mis en péril par Faction d’activateurs et d'inhibiteurs, dans l'un et l'autre systèmes. LE CONCEPT DE LA COAGULATION INTRAVAS- cu|.A|nE o|ssÉMmÉE Cet état harmonieux, que nous venons de définir et qui existe chez |'indi— vidu sain, peut malheureusement être perturbé par de multiples causes : la pénétration dans Vorganisme d'une toxine d'origine végétale ou animale lendo- toxine bactérienne ou venins d'insectes ou de serpents entre autres} peut déclencher toute une série de réactions au niveau humoral. Pour simplifier, nous dirons que cette agression provoque en premier lieu un état d'hypercoagu- labilité de courte durée. il en résultera, suivant le cas, ou bien une coagulation localisée au niveau de la microcirculation du territoire atteint (bras, main, jambe}, accompagnée d'oedèrne, de refroidissement du membre et si |'isché- mie persiste, pouvant aller ]usqu’a la nécrose par suite d'anoxie cellulaire, Ou, 'F
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et c'est la cas le plus général, Vorganisme réagira et nous verrons apparaitre alors des phénomènes qui aboutiront é un état d'hypocoagu|abilité par consom- mation des éléments nécessaires a la constitution du caillot lfibrinogène, pla- quettes, oo-facteurs ...l, mais parallèlement, a côté de cet état à tendance hémorragique, persistera Vhypercoagulabilité initiale, qui sera alors qualifiée de potentielle, car elle restera masquée par le tableau clinique du saignement. Enfin, ce sera parfois un syndrome hémorragique intense, à l'état pur, lorsque le processus de défense avant dépassé son but, qui ne consistait qu’à rétablir une circulation accidentellement interrompue, provoquera une hvpocoagulabilité tendant vers Vincoagulabilité par fibrinolyse reactionnelle. (Ces trois étapes, que nous venons de vous décrire très brièvement, d’hypercoagu|abilité vraie, cïhvpercoagulabilité potentielle et d'hvpocoagu|abilité, forment l'ensemble du syndrome que l'on a appelé "coagulation intravasculaire disséminée" et ont été trs bien illustrées par C. RABY dans sa monographie sur ce sujet l‘l5ll. Comme vous pouvez la constater, thrombus et fibrinolyse sont les deux cas extrêmes de la C,|.V.D., ou tous les intermédiaires peuvent s'observer et être mis en évidence grâce à des tests biologiques. Certains coagulationistes pensent que ce syndrome est excessivement rare, d'autres, dont le Dr. C. HABY faisait partie, estiment au contraire qu'il est beaucoup plus fréquent qu'on ne le croit et qu’il se rencontre dans des circons- tances aussi diverses que, par exemple, certaines hémorragies du tractus digestif, les purpuras infectieux, les transplantations d'organes, Vinsuffisance rénale aigüe (17} et les morsures de serpents, si l’on veut bien se donner la peine de le rechercher. COAGULATION INTRAVASCULAIRE DISSEMINEE ET VENINS DE SERPENTS A.- Expérimentation "in vitro" démontrant Faction procoagulante En ce qui concerne ce dernier cas, pour lequel nous sommes réunis auiourd’hui, de trés nombreuses publications dans la littérature mondiale font état de résultats expérimentaux tant "in vitro" que "in vivo", démontrant les effets des venins sur la coagulation, D’orientation variable, suivant leurs auteurs, tantôt biochimique, tantôt biologique, elles apportant de nombreux arguments en faveur de Vhypothèse selon laquelle les phénomènes cliniques observés après morsures pourraient se rattacher à une coaguiation intravascu- laire. Nous n’en citerons que quelques unes, à titre d’exemples, qui seront con- firmées par nos propres résultats. Dans une étude biochimique, ANDERSSON l`ll en Suède démontre que les venins d’un grand nombre de ser- pents dont les noms vous sont beaucoup plus familiers qu'a nous-même lNafa nrgrfcorlrs, Biris gabonrca, Causes rhombearus, Ankisrrodon harys blomhofir} Echfs carfnarus, Crotaftrs adamanîeus, Crotalus horrfdus, Vfpera asprs, Vrpera ammodytes, Vfpera russeffff, Tnîmeresurus okfna vensfs, Dendroaspfs por'yr‘epr's, Crotalus rarrrrraus et Ceraster comurusl possédant "in vitro" la propriété d’accéIérer la coagulation du plasma et d'activer certains facteurs, tels que le X 9
activataurs activateurs · I COAGULATION LYSE ·., I inhibiteurs inhibiteurs Fig. 2 : Schéma de Vèquilîbre cuagulülytique I ` 'i'HHI]MBû— PLASTIQUE i ” l“ F È Acmriïs ¤ FIEHINU- J minus W HYPER- 5 CUAGULAHILITÉ Aâ *$¤¤¤^¤¤1^¤*l¤TÉ 7 7 7 ? nèmnnnnainus FPO- ,- _ Güuüuglwlî E nnuissmns ¢ 1 JI mwa mamma Hypmnagui. Hypncnaguiabililâ par cnnsnmmaiiun Hypncnagulahilità Inndnnt wm l‘înw¤guIahii’né Q ' réallu masquant una hypnrcnag, potentielle. par iîhrinuiysu réaminnnailg, Fig. 3 : Schéma de ia coagulaticm intravasculaire disséminéë (d’après C. Flabyl 10
lou Stuart} en Xa, le V lou proaccélérînel en Va, le Il lprothrombine] en throm- bine et le fibrinogène en fibrine. Les excellents travaux fançais de lV|.C. BOFFA et G.A. BOFFA sur le venin de Vàoera aspfs ont donné lieu à plusieurs publications l2, 3, 4, 5, 6l. Ils con- cluent que "le venin de Vrpera aspfs agit sur le facteur Stuart et la proaccélé— rine. L'action "proacoagulante" est comparable à celle décrite chez Vfpera rus- se!i`fF' mais que "par ailleurs le venin de Vipera aspfs hydrolyse le fibrinogène et a une action anticoagulante qui est apparentée à celle décrite par J. RECH- NIC chez un autre Vipéridé, l’Echis coiorarus. ils signalent que "cette action est différente de celle des venins de Crotalidés : Bothrops jararaca ou atrox ou Agkfstrodon rhodostoma, qui eux coagulent directement le fîbrinogène. Ils ont également constaté que le venin de trîrioera aspis inhibait Vagrégation des pla- quettes sanguines induite par VAD?. Nous avons pu vérifier ces résultats en ce qui concerne 1'Aspis, au cours d'un travail que nous poursuivons actuellement sur cette espèce, et sur la Berus (vous nous permettez au passage de remercier |'un des vôtres, Nl. HEU- CLIN, qui a eu Vextrême obligeance de nous fournir le venin nécessaire à cette expérimentation}. Avant de vous projeter quelques diapositives illustrant ce que nous venons de dire, nous vous décrirons, sans entrer dans les détails techniques, ce qu'est un thromhoélastogramme obtenu à l’aide d'un appareil de laboratoire appelé Tromboélastographe. Cet appareil permet de visionner le phénomène de la coa- gulation d'une quantité déterminée de sang clécalcifié, et donc incoagulable, que |’on recalcifie à 37°C pour obtenir un caillot. Les différents temps de for- mation sont enregistrés par un systeme optique sur une papier photosensible. Le tracé obtenu après développement permet d'étudier les différentes phases de la coagulation. __ _ . .... ,.,,____ _ ii É20 mm iEmx san wm ier - Em · gt 4, a intern: ° E-—-·-—-S INDICE DE POTENTIEL THRDMBODYNAMIQUE Fig. 4 : Thromboèlastogramme normal : r = Constante de thromhoplastinoformation k = Constante de thrombine r + k = Temps de coagulation du sang total amx = Amplitude liée à la structure du caillot [fibrine — plaquettes — glo- bules rouges et blancsl Ce tracé de sang normal présente, sous forme d'un trait continu la phase liquide correspondant à la thromboplatinoformation décrite précédemment, puis les premières traces de thrombine apparaissent, deux branches d'un 11
diapason se dessinent jusqu'à |'obtention d’une amplitude qui sera fonction de la structure du carllot, influencée parle fibrinogène, son facteur stabilisant [XIII] et le plaquettes sanguines. 3 -_ w“-i_ï—_-___’—"-_W— _ _? 2 v` '——_"`_`_—-I \ I THE OMB esta stro GRA HMES ACTION "IN vJ2·1ro" ns www sa "vrssma ASPIS" sw? LE SANG HUMAIN. 1 - Tracé témoin 2 — Tracé avec 6 pg de venin Dar ml de sang total 3 — Tracé avec 50 pg de venfn par ml de Sang total La diapositive suivante vous montre trois tracés dont le premier correspond ai un sang témoin normal, auquel, sur les tracés 2 et 3, ont été ajoutées des doses variables de venin de Vfspera aspfs. Vous pouvez constater qu'avec une dose de 6 mcg par ml de sang, la coagulation de celui-ci est fortement accélé- rée. Pour une dose dix fois plus forte, nous observons, en plus du raccourcisse- ment du temps de coagulation, une action proteolytique sur le fibrinogène, qui ne peut former un caillot consistant par suite d'une fibrinolyse. —· -—- .-.___________ ,/÷·"'_ 3 · l `rs ` ·,__ __——_______,T THROMEDELASTOGRAMMES ,·:c*1*JON "IN |·’ITRO'* ou vsN1N DE "NJPENA ssrws" sun LE BANG NUNAJN. 1 - Tracé témoin (eau physiologique} 2 - Venin ph! 5 pgfml 3 - venin 14 SU pgjml I2
La même expérience pratiquée avec du venin de Vrpera berus démontre également |'activité "procoagu|ante" de ce venin, mais, contrairement à celui de |'Aspis, pour une dose dix fois plus forte, il n’est pas observé de phénomène fibrinolytique. Nous ne pensons pas que les 10 mcg de moins par rapport à |'Aspis introduits dans le système soient suffisants pour expliquer la différence de résultat. En effet, une électrophorèse sur gel de polyacrylarnide montre qu'il existe entre ces deux espèces des différences dans la composition de leur venin, susceptibles d’expliquer les effets observés. B.- Expérimentation "in vivo" De ces effets constatés "in vitro" par de nombreux expérimentateurs, devait découler Vhypothèse que lors des morsures de serpents les symptômes pouvaient être rattachés à une coagulation intravasculaire. Et si certains auteurs, comme P. EFRATI, cité dans |’ouvrage de LEE CHEN YUAN sur les "venins de serpents" i10, p. 971}, n’ont "trouvé aucune corrélation entre les perturbations "in vitro" et les manifestation cliniques", ou ont pu déclarer comme V. SITPRIJA et al. l'lO, p. 972} que "|'évidence d’une C.l.V.D. n'a iamais été clairement démontrée", d‘autres comme REID cité par S.A. MINTON li 1, p. 125} ont pu écrire que "1'action coagulante du venin de serpent peut causer une mort rapide par coagulation intravasculaire, si de grandes quantités sont introduites en intraveineuse, mais une activité concomitante fibrinolytique prévient habituellement celle-ci et fait apparaître un syndrome de défibrination avec un sang non coagulable". GRASSET et SCHWARTZ (10, p. 609) attribuaient déjà en 1954 la cause de la mort chez le lapin envenimé par Bothrops;`araraca à une coagulation intra- vasculaire. Les expérimentations que nous avons pratiquées avec le Dr. RABY', sur ce même animal, avec du venin de Crotale, ont permis, non seulement de confir- mer cette opinion, mais encore de démontrer, s'i| en était besoin, après les faits cliniques que nous rapporterons tout à |'heure, que l'utilisation de i'héparine prévenait de la mort les animaux protégés (15, p. 112). ROTHSCHILD et ALMEIDA (10, p. 609} observaient a peu près à la même époque, chez des rats traités par du venin de Borhrops jararaca, que ces animaux "étaient protégés par Vhéparine de |'effet léthal dû à une coagulation intravasculaire disséminée". Les doutes que certains ont émis à ce sujet, nous semblent devoir être attribués a la difficulté expérimentale de prouver cette C.l.V.D. Il n’est pas tou- jours facile d'obtenir des prélèvements corrects chez des animaux en hypoten- sion, et de saisir la preuve d'une hypercoagulation. Cependant, en cequi con- cerne les venins de Vfperfdae et Croraifdae, tous les stades ont pu être obser- vés, en fonction des doses pratiquées et du lieu d’injection, par des voies égale- ment différentes lS!C, |.li/l. ou |.V.l, depuis l'l·rypercoagu|abi|ité massive entraî- nant ia mort en quelques minutesjusqtfà la défibrination complète, provoquant cliniquement |’apparition d'un état hémorragique, en passant par cet état de déséquilibre ou apparaissent des produits de dégradation du fibrinogène, une diminution du nombre des plaquettes circulantes et une consommation du fibri- nogène. 13
<—> Aspic Berus ÉLEcTR0PH0REsE DE VENINS 14
Deux essais que nous avons effectués dernièrement illustreront ceque nous venons d’avanc_er. Deux lapins de 3 kg ont reçu une injection intravei- neuse de 2,5 mg de venin de Vljoera berus. L'un était protégé par une dose d'héparine l.V. de 500 UI et de Calciparine Si‘C·à raison de 1-.000 Ulikg. L'autre ne recevait aucun traitement : il devait décéder en cinq minutes, sans nous laisser la possibilité de pratiquer un préièvement sanguin. L’animal pro- tégé, prélevé 4 H 30 apres ïinjection de venin, était incoagulable ; on notait une légère chute des plaquettes et une apparition deproduits de dégradation du fibrinogène dans le sang circulant. La poursuite du traitement héparînique pen- dant les quatre jours suivants fait que cet.anima| est toujours en vie et se porte bien. Une expérience similaire avec duvenin de '•/rjoera aspis, à u_ne dose de 1,6 mg en |.V., nous a permis de prélever l'anin1a|, non protégé, qui devait mourir le 4ème jour. " ```` ··- ·-ifssxzzl ···· ..... .... . .................. . ..... . ...... .. ...... . ,..., ........... . .... . ...... .... . ........ .. . ___,_,___, ,_ THROMBOELASTOGRAMHES DE Siwa ns LAPIN 1 - Avant injection de venin 2 - 15 minutes après une injection LV. de 1,6 mg de venin de "liipera Aspis". Vous pouvez voir quel degré d’hypercoagulabîlité se manifeste 1 5 minutes apres Vinjection. L’animal hépariné survivait à ce mauvais traitement. Mais si vous augmentez les doses au dessus de 3 mg, |’action protéolyti— que, qui restait masquée sous Faction "proc0agu|ante" du venin de Vrjoera aspfs à des doses plus faibles, se manifeste alors et la protection héparinique devient illusoire, les animaux traités ou non mourant en trois heures environ. Nous nous souviendrons de ce résultat dans la discussion. CIu'est-ce que Phéparine ? Comment agit-elle ? A la lumière de ce que nous venons de vous exposer, nous pensons qu’i1 vous semblera logique, comme à nous-même, d’uti|iser |’héparine comme 15
traitement des morsures de serpents. _ Mais avent de poursuivre sur ls_résu|tats déjà obtenus par certains prati- ciens en_-médecine humaine et vétérinaire, peut-être serait-il bon,·p0ur certains d'entre`vous, de rappelerce qu'est Vhéparine, quel est son mode_ ;i'acti¤n`en général, et plus particulièrement vis~à—vis des effets des venins. · L’héparine est un anticoagulant physiologique qui se trouve. pratiquement dans tous les organes, `et en particulier le foie djoù elle a tout d'aborCl été extraite par_ Mac LEAN et HOWELL en ‘l9l’6. Cette origine lui a `valu s0_n nom, et depuis elle provient, suivant les fabrications, soit du poumon de boeuf, soit du mucus de Vintestin de ce même animal ou du porc. Chimiquement, c'est un mucopolysaccheride soufre d'un poids moléculaire moyen d’environ 20.000." Elle possèd_e une forte charge électro-négative dont la neutralisation par la pro- tamine‘|ui enleve toute propriété`anticoagulante. Cîest parla possibilité qu_'e||e a dese lier avec`des`—protéines, et principalement·avec"|’antithrombine III, pour former un complexe, qu'el¥e peut rendre le sang incoagulable. Elle donne iieu encore actuellement à de nombreux travaux biochimiques qui tendent à en approfondir la connaissance. Son action antithrombine, pratiquement immédiate lorsqu’e||e est intro- duite dans le sang, est sa caractéristique la mieux connue. Mais elle a le mérite d'agir à bien d'autres niveaux et dans d'autres domaines. "|n vivo", lorsque le traitement est prolongé suffisamment longtemps, elle peut déprimer i'aotiva— tion des facteurs "contact" [XI et Xlil, des facteurs antihémophiliques A et B lV|l| et IX} et de l'accélérine (Vi. Autrement dit, elle peut agir au stade de la thromboplastinoformation. Par ailleurs, et c'est un point particulièrement important pour ce qui nous concerne, son action anti-inflammatoire agit d'une maniere spectaculaire sur les oedèmes des phlébites et on lui reconnaît également une action antalgique non négligeable. Son mode d'appIication, pendant longtemps, fut uniquement intraveineux. Soit en injections discontinues, soit en perfusion continue qui en limitait l’utili— sation à trois ou quatre jours maximum. Depuis |'apparition d’un sel de calcium lCalciparinel permettant son utilisation par la voie sous-cutanée, ses indica- tions se sont développées et des traitements à long terme ont pu être institués. C'est gràce à cette forme qu'elle peut être aujourd'hui proposée comme appoint à la thérapeutique classique anti—venîmeuse. Comment, dans ce cas précis, agit·e||e ? Certainement pas comme un anti- venin. Elle ne neutralise pas le venin lui-même et celui-ci continuera à se mani- fester tant qu'i| n'aura pas été éliminé totalement de Vorganisme. Une simple expérience "in vitro", illustrée par les deux diapositives suivan- tes, vous montrera que le venin mis en présence d’héparine dans un tube à essai et laissé en contact 5 minutes ne perd pas son activité procoagulante et, dans le cas présent, puisqu’i| s’agit du venin d'Aspis, à dose importante [30 mcgfmll son activité protéolytique, lorsque vous ajoutez le mélange à du plasma humain dont les plaquettes ont été conservées ou éliminées. Nous pourrions presque parler de "neutraIisation de Vhéparine", dont 16
I'effet ne se fait plus sentir, peut-être par formation d’ur1 comp|exe.a`ve`c le venin. Ces résultats vont dans le sens de ceux observés par ROTHSCHILD et ses collaborateurs (10, p. 609} dans un tout autre domaine. Ayant axé leurs recherches sur les phénomènes d’hypotension et de la "reIease" des kinines à partir des parois vasculaires par le venin de 8othrops;`araraca chez le rat et attri- buant à cette action du venin une grande importance dans la cause de la mort de l’animal, ils concluent que "malgré cela sur le plan expérimental elle n’est pas seule en cause" et que "Vheparine est efficace dans la prévention de la mort due au venin, bien qu'el|e n'inhibe pas Vhypotension ou la consommation du kininogène plasmatique provoquée par ie venin". C'est bien ce que nous observons également au niveau de la coagulation, chez les lapins protégés, lorsque nous constatons une chute des plaquettes, moins importantes certes que chez les témoins non traités, mais cependant notable, et une augmentation des produits de dégradation du fibrinogène. Cependant les animaux survivent, mais à la condition que le traitement soit poursuivi dans les 24 et 48 heures qui suivent Vinocuiation, si l'on ne veut pas voir à nouveau les effets du venin se manifester et l'anima| décéder. Ce n'est donc pas en agissant sur la cause, le venin, que Vhéparine est bénéfique en tant que traitement des morsures de serpent, mais par son action sur les effets que celle-ci manifestent au niveau de la coagulation, et peut—être également de la vascularisation, si |'on en croit l.L. BONTA et coll. i'l0, p. 661 l qui estimeraient raisonnable de penser que "l'héparine protege l’intégrité des microvaisseaux", son effet sur le tissu conjonctif ayant été démontré par GASTPAH en 196 5, ainsi que celui sur la perméabilité vasculaire par NAZA- HOFF et PETFIUSCHEV en 1968. En ce qui concerne les manifestations des venins de Crotaiidae ou de Vrjoe- rfdae, que leur action procoagulante soit provoquée par conversion du facteur X en Xa ou de la prothrombine en thrombine, directement ou associée a une acti- vation du facteur V, ou qu’elle ait une action "thrombin—|ike" transformant immédiatement le fibrinogène en fibrine, et même si ces venins possèdent parallèlement une activité protéolytique, comme chez |’Aspis qui semble ne se manifester qu’à de trés fortes doses et laisser l'activité coagulante dominer, tout au moins en premier lieu, toutes doivent être susceptibles de réagir favora- blement à un traitement héparinique, et c'est ce que nous allons essayer de voir en abordant maintenant les résultats obtenus par le corps médical. Si les faits expérimentaux plaident pour la réalité dela coagulation intravas- culaire lors des morsures de serpents du groupe des Sclénoglyphes, |'unanimité est loin d’étre acquise chez les médecins |orsqu'i| s’agit de traiter ce genre d’accident chez l'homme par un traitement logique et spécifique comme l'hépa- rine. Ceci tient à de multiples raisons que nous allons essayer d'énumérer. — La première est très certainement un manque d’informaticn évident du corps médical à ce sujet. — La seconde est que le maniement des anticoagulants, et donc de |'hépa- rine, a toujours posé des problèmes de surveillance qui semblent difficiles à concilier en pratique courante, pour beaucoup de praticiens. l?
— La troisieme est que, pour les médecins de la métropole, et parfois même pour certains qui exercent en zone tropicale où des espèces beaucoup plus dangereuses que les vipères de France peuvent sévir, les accidents gravis- simes sont heureusement rares et qu’i| n'est pas besoin d'uti|iser une thérapeu- tique qui leur semble, à tort, présenter un autre danger, le risque d'un saigne- ment. Certes R. ROLLINAT, dans son ouvrage "La vie des reptiles de la France Centrale" (18), n‘a relevé en cinquante ans que deux cas mortels par morsure de Vipéridés, mais J, GAILLARD, dans sa thèse E8) signale une statistique de l'|l\lSEFilv’l relevant 23 décès par morsures de serpents en France entre 1958 et 1965. lVl|l\l`|'Ol\l, dans son livre sur les maladies provoquées par les venins, déclare "que l'aspect clinique des morsures de serpents est caractérisé par un haut degré de variabilité et d’imprévu. Plus que toutes les autres envenima- tions, des facteurs multiples influent à la fois sur le serpent mordeur et sur |'homme mordu les deux plus importants facteurs inconnus étant la toxi- cité intrinsèque du venin et la quantité injectée En effet, d’aprés plusieurs auteurs, 10 à 1 5 pour cent seulement du contenu de la glande seraient injectés lors d'une rnorsure." ÉKOCHVA, 1960 — GENIARO et al., 1961 — KOND0 et al., 197 2). L'évo|ution de tres nombreux cas de morsure de serpents dans les dif- férentes parties du monde indique dans la moitié des cas de faibles envenima- tions ou même leur absence avec des morsures de serpents à venins hautement toxiques (11}. Ambroise PAHÉ, en son temps, avait déja noté cette grande variation d'effets qu'i| n’attribuait pas uniquement aux venins mais aussi a ia réaction de |'individu mordu : "que les venins tuent, ou plus tôt ou plus tard, il ne procède de leur propre naturel et force, mais de ce que la nature d’iceluy qui |'aura pris, résiste plus ou moins aux dits venins car il est certain qu'un même venin d'un même poids et même quantité, baille a diverses personnes de diverses natures, tuera les uns dedans une heure, les autres dedans quatre, autres dedans un jour et à d’aucun ne portera grande nuisance (13}. Sans doute parmi vous, certains ont—ils constaté par eux-mêmes des faits identiques. Alors devant toutes ces données contradictoires, pourquoi utiliser une thé- rapeutique qui, de plus, peut sembler à beaucoup comme non spécifique ? |\l‘existe-t-il DGS des anti—venins polyvalents ou non et a-t-on vraiment besoin d'uti|iser un produit en apparence peu maniable ? D'après H.A. REID (10, p. 945 - 1 1, p. 171] "les deux principaux incon- vénients des sérums antivenimeux sont leur coût et les réactions qu’i|s peuvent provoquer un pourcentage élevé d’individus qui en reccoivent développent une maladie sérique, et un nombre inappréciable peut souffrir de radiculite ou d'anaphyiaxie ils n’apportent, d’autre part, aucun bénéfice aux effets locaux de Venvenimation, et tout particulièrement a la nécrose locale. Lors des morsures de serpents, le traitement idéal de la nécrose locale reste le pro- blème le plus important". |\|'ayant aucune expérience dans le domaine de la sérothérapie, nous lais- serons à son auteur la responsabilité de la première assertion, mais en ce qui 18
2 I . THRGMBGELASTDGRAHHES l ACTION DU VENIN DE "FIPERA ABPIS", PREINCUBE 5 MINUTES AVEC DE LA CALCIPARINB, SUR HN PLJSHA HUMAIN RICHE EH PL.•1QL|'ETTES· 1 - Tracé PRP témoin 2 - Tracé PRP avec héparine seuk-: 0,25 Lllfmï 3 r Tracé PHP avec 30 pg de venin et 0,25 UI d'hêparine 2 1 . THRGMBOELASTUGHAMNES msmv nu vem: DE ··m·mm .·4s1=»zs~, Pnezvcvaa 5 vzvunws avec DE M cmncmmzvz, aux mv PLASMA Human nsmmvmw. 1 · Tracé témoin d'un PDP humain 2 - Tracé du même PDP contenant 0,2 UI d'hépar·îne par mi 3 - Tracé du PDP avec 30 ng de venin ayant incubé avec I'hêpar··îne 19
concerne la seconde, nous pensons que sur` les "effets locaux de l'envenima- tion" et sur cette "nécrose locale", I‘heparinotherapie, en rétablissant une cir- culation sanguine perturbée et en permettant une irrigation cellulaire normale, apporte une solution à ce probléme. A.- CHEZ L'HDI'lllME C. HABY, en grand spécialiste qu'il était du traitement héparinique, était convaincu de |'utilité de cette thérapeutique lors des morsures de serpents. ll en parlait au cours de ses conférences post—universitaîres qu'il effectuait à travers la France et il devait, un jour de mai 1971, voir récompenser ses efforts didacti- ques par la mise en application de ses idées sur ce sujet, à la suite d'un acci- dent, heureusement excepticnnel dans notre pays. Une jeune fille venait de se faire mordre à la lèvre supérieure, par un Crota- lus vfrfdis, dans la région de Dijon, et était amenée vingt minutes après la mor- sure au S.A.l\/LU. de cette ville. Le Dr. FRANC, médecin—réanimateur qui la reçut avait assisté peu de temps auparavant à une de ces conférences où avaient été évoquées les possibilités d’utiliser la Calciparine dans ce genre d'accident, et devant la difficulté de se procurer du sérum anti-venin spécifique en quantité suffisante, se mit en rapport avec le Dr. RABY, et avec sa collabora- tion associa au traitement classique une thérapeutique héparinique. Le pro- blème n'était pas simple, car la malade présentait déjà des signes hémorragi- ques importants. Une surveillance biologique étroite fut établie. Elle permit de suivre au jour le jour |'évolution d’un processus de coagulopathie de consom- mation et de moduler au mieux les doses d'héparine nécessaires à le juguler, Cette collaboration étroite entre la clinique et la biologie aboutit à une gué- rison sans séquelle. Cette observation a fait l'objet d'urie note l16l à la "l\|cu- velle Presse Médicale" en décembre 1973, où les personnes intéressées pour- ront trouver les détails biologiques et ciiniques, et a été le sujet d'une Thèse de Médecine l‘l2l à la Faculté de Dijon, dans la méme année. A la suite de ce cas, peu courant, plusieurs personnes ont été traitées dans différents services pour des morsures, en comparaison beaucoup plus beni- gnes. de Vfpera aspfs, de where berus ou de Bitrls arrerans. Ceux qui ont pu bénéficier de controles biologiques ont montré des signes cfhypercoagulabilité potentielle, masquée globalement par Vhypocoagulabilité thérapeutique engen- drée par Vhéparine, lorsque les patients s’étaient injectés, sitôt après la mor- sure, une dos de Calciparine. L'un deux que nous avons pu suivre avec le Dr. RABY, était allergique au sérum anti-venin et n'avait pas près de lui de Calciparine quand il se fit mordre en manipulant des vipères Aspis. Il se vit refuser dans un hopital périphérique dela région parisienne où il s'était rendu, le traitement héparinique qu'il souhai- tait. Mordu à la main, Voedéme progresse ]usqu’au bras. Cluarante huit heures après la morsure, voyant empirer l'état cvanotique du membre blessé, il signa sa feuille de sortie. Le traitement à la Calciparine fut alors prescrit par le Dr. RABY, et tres rapidement les troubles locaux s'atténuèrent malgré la mise en route tardive de la thérapeutique. Les résultats du bilan biologique pratiqué alors montrent une hyperfibrinémie, une hyperactivité au niveau des 20
co-facteurs V iaccélérinel et X [Stuart}, ainsi qu’ur·.e consommation du plasmi- negène, justifiant une augmentation de la posologie. Ce dernier exemple vous démontre la nécesité d’une information du corps médical afin de permettre une action d'autant plus efficace qu’e||e aura été rapide. Ce malade aurait certes récupéré beaucoup plus vite I'utiIisation de sa main s'il n'avait attendu 48 heures avant d'être traité par Vhéparine. Nous espérons que bientôt ce problème trouvera une solution. Un troisième cas vous illustrera |’action du traitement hépariniqu signalée plus haut sur les signe locaux, et plus particulièrement sur la nécrose. Un de vos collègues, mordu au doigt par une 'vijoera aspis, s'injecta immédiatement au niveau de la morsure et à celui de la ceinture, par voie sous-cutanée, suivant la technique maintenant classique dont nous parlerons tout-à—|’heure, dela Calci- parine qu'i| conserve à portée de la main depuis sa rencontre avec le Dr. HABY. Lorsqu’i| vint nous voir pour un controle biologique, son index n'êtait pas seule— ment cyanosé sur près de deux centimètres, mais présentait déjà un épiderme rugueux, fortement nécrosé, faisant redouter le pire Dour sa récupération. A peine une semaine aprés, au second contrôle, Vamélioration était déjà très sen- sible. Nous ne nous étendrons pas davantage sur ce sujet ; certains parmi vous pourront peut-etre, enfin de séance, nous apporter leur témoignage personnel. B.- CHEZ LES ANIMAUX La medecine vétérinaire devait également être intéressée par Vutilisation de cette thérapeutique. En effet, vous n'ignorez par combien de chiens, de chasse en particulier, ont |’occasion chaque année de se faire mordre, ne serait-ce qu'en France, par des vipères. Une thèse de P.F. ISAHD sur la "Contribution à l'étude des coagulations intravasculaires disséminées - L'envenimation ophidienne par les Vrperfdae chez le chien", présentée à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon en 1974, cori- firme chez |'animaI ce que nous vous avons développé précédemment. Au cours de 24 observations, il a pu démontrer biologiquement chez cet animal les atteinte de l'équiiibre coagulolytique. Celui—ci a pu étre rétabli par "une héparinothérapie conduite "en aveugle" pendant plusieurs jours sans aucun problème", en ne faisant que respecter la posologie moyenne conseillée "grâce à Vhéparinate de calcium injectable par voie sous-cutanée". CONCLUSIONS Nous n'irons pas, pour conclure, vous dire de pratiquer chez l'homme un traitement "en aveugle". En effet, si nous sommes certains que la Calciperine peut rendre de grands services à tous ceux qui, comme vous, se trouvent en contact fréquent avec des reptiles venimeux, il convient de ne pas oublier qu'i| s'agit cependant d’un anticoagulant majeur, dont l'utiEisatîon demande que l'on respecte queiques règles bien établies. Dites-vous bien tout d'abord que c'est 21
au niveau du médecin qu’une information doit être entreprise si l'on souhaite un jour voir toutes les personnes susceptibles d'un accident, porteuses d'une seringue d'héparine permettant une injection précoce sitôt la morsure. Injection précoce, en effet, car, comme nous avons tenté de vous le mon- trer au cours de cet exposé, c’est dans la phase suivant immédiatement ia mor- sure, au moment où Vhypercoaguiabilité est seule en cause, que vous avez la possibilité d'agir avec le minimum de risque. Empêchant les effets secondaires de se manifester, l’injection de Calciparine vous permettra d'avoir devant vous un laps de temps de 3 à 5 heures pour vous rendre auprès d'un médecin ou en milieu hosp_ita|ier ou, suivant l‘état clinique constaté, des soins plus intensifs pourront éventuellement être pratiqués, la poursuite du traitement héparinique pouvant être alors contrôlée biologiquement, et y être adjointe ou non une séro- thérapie spécifique, le médecin restant seul juge de |'attitude a adopter suivant la gravité du cas. Si |'injection ne peut étre faite que tardivement, le risque encouru est de vous trouver, avec certains serpents, soit dans une phase protéolytique, soit pour d’autres, dans la phase de fibrinolyse réactionnelle dont la conséquence sera |'hémorragie. Il est bien évident que dans ce cas, le traitement héparinique s'i| n'est pas forcément contre—indiqué, et s'il peut même être d'un grand secours, comme lors de la morsure de Crotale que nous vous avons présentée, doit obligatoirement être pratiqué avec précaution et sous surveillance médi- cale. Certaines équipes de réanimation ont déjà tres bien pris conscience de ce problème,`et tiennent compte dans leur schéma thérapeutique des phénomènes que nous avons exposés l14l. Sur le plan purement pratique, |'héparine de calcium est donc un sel con- centré d'héparine (25.000 Ulimll qui est présenté en solution stérile, soit en ampoules de divers volumes [0,5 - 0,8 — 1 mll, ou en seringues auto—injectables l0,2 — 0,3 ml}. Ce produit est stable à la température ordinaire et peut être con- servé au moins pendant trois ans. Ces présentations vous permettent donc d'en avoir constamment sur vous. La technique préconisée par le Dr. FIABY consistait à injecter 0,25 ml au niveau de la morsure, associé à un pansement compressif, et 0,3 ml ou 0,4 ml suivant le poids du patient lau niveau de la ceinture abdominale}, dose qui, après contrôle, doit être renouvelée toutes les 6 ou 8 heures, puis en fonction de l'vo|ution, toutes les 12 heures, jusqu'à extinction complète des signes d'hypercoagu|ation. C’est en vous souhaitant malgré tout de n’avoirjamais à l’utiliser, que nous prendrons congé de vous, et en espérant que les éléments que nous avons tenté de vous fournir répondent aux questions que vous pouviez vous poser. institut CHOAY 46 avenue Théophile Gautier 75782 PARIS CEDEX 16 22
1.- ANDEHSSON L. — A study of the coagulant action of some_ snake venoms. Coagtdation, 1971, 4, 309-317. 2.- BOFFA M.—C.. BDFFA G.A. et JOSSO F. — Effets du venin de Lûhera aspfs sur les facteurs plasrnatiques de |'hén·1ostase. CJ?. Acad Sc, Paris, 1970, t27U]· (série D}, 1284-12131 3.- BOFFA M.—C. et BDFFA G.A. — Identification et séparation de différents facteurs du venin del/rjoera aspis actifs en hémostase. C,.Fl', Soc. Biol, 1971, T65, 2287-2293. 4.- BOFFA i\•"i.·C., JOSSO F and BDFFA G.A. — The action oi Vrpera aspis venom on blood clotting factors and platelets. 7'hmmoos. Dfarhes. Hcenrorrh., 1 972, 27, 8-13. 5.- BOFFA |\¤'l.—C., DELORI F'. and SUULJER J.P. - Anticoagulant factors from M(oer.·'dae venoms. Platelets phospholipid inhîbitors. Thrombcs. Diathes. Heemorrsï, 1972, 28, 509- 523. 6.- BOFFA G.A. et EIOFFA M.-C. — Chromatographie analytique et caractérisation immunochimique de la protéine anticoagulante du venin de Vrioera aspfs linhibiteur d’asp.is]. CJ?. · Soc, Biol. 1973, 167, 654-659. 7.- BOOUET P., MEAUNE J., VACHON Nl. — Morsures et piqûres d’animaux venimeux ` terrestre. Cahiers Sandoz, Sept, 1969, N° 12. B.- GAILLARD J. — Contribution à 1'étude clinique et thérapeutique des morsures de vipères en France. (A propos de 36 casi. Thèse Medecine, 1972, Université Claude Ber- nard, Lyon. 9.- ISARD P.F. —— Contribution à |'étude des C.|.V,D. : I’envenirnation ophidienne par les laîberidae chez le chien. Thèse Veterinaire, 1 974, Université Claude Bernard, Lyon. 10.- LEE CHEN YUAN — Snake venoms. 1 vol., Springer Verlag Berlin-Heidelberg—New York, 1979. 11.- MINTON S.A. Jr, — Vennm diseases. 1 vol,. C. THOMAS Publisher, Springfield Iliinois, USA, 1974. 12.- MUGNERET F'. — A propos d'une observation de morsure de Crotale wrfdis viridrls .· Etude cfiniqoe et expérimentafe de fiincfdence des venfns de Crorafidae sur la coa- gulation sanguine. These Médecine, 1973, Faculté de Médecine de Dijon. 13.- Ambroise PARE - "Oeuvres c0mp|etes". vingtième iivre : Des venins, 1585, VII, CLXII. Gabriel Buon, Paris. 14.- PERRIER M., GAUTIER J., LAMISSE F., GINIES G., LUTHIER F., CHOUTET P, et SCINNEVILLE A. — Les morsures de viperes. (A propos de 1 3 observations}. Revue de Médecine de Tours, 1975, 9, N° 1. 15.- RABY C. — Coagulations intravasoulairee disséminées et localisées. Vol. 1ère edition 1970, 2ème edition 1974, Masson et Cie édit., Paris. 16.- RABY C., FRANC B., MLIGNERET P. -- Coagulopathie de consommation aigüe aprés morsure de Crotarlfdae. Nouv. Presse Méd., 1973, 2, 2949-2951. 17.- RABY C., VAIREL E. et BERTRAND H. — Etude de la fonction coagulolytique dans Vinsuffisance rénale aigüe i|.R,A.} Presse Méd., 1970, 73, 2277-2279. 18.- RDLLINAT R. — La vie des reptiles de la France Centrale. 1 vol., Delagrave edit., 1934. 23
I-IPERQUS SUR LES IIEIIIINS DE SERPENTS, LEURS PRUPRIETES PHYSICU-CHIMIIIUES. LEURS ACTIVITÉS PHARMACULUGIUUES PAR J. DETRAIT IJAPPAREIL VENIMEUX L'apparei| venimeux des serpents comprend tous les éléments qui inter- viennent au cours des processus d'éiaboration et d'it1oculation du venin. On constate, à travers les différentes familles ophidiennes, une évolution graduelle de cet appareil qui se manifeste d’une part au niveau de la glande secrétrice du venin et d’autre part au niveau de la structure du complexe cra- n`n lossification, musculature, innervation et dentitionl. A la glande temporale antérieure., observée ches les genres primitifs, s’adjoint une glande parotide qui s'individualise chez les Cofubrfdae aglyphes lNatrlx, Coronella ...l et chez les Opistoglyphes en une masse glandulaire cons- tituée par Vaccolement intime de deux glandes histologiquement distinctes, dont la portion postéro-supérieure pvriforme est la glande venîmeuse propre- ment dite : la "Glande de Duvernoy". De ce||e—ci, un canal excréteur très court aboutit directement à la surface dela muqueuse buccale à la base des dernières dents postérieures norssillonnées chez les Aglyphes, ou sillonnées chez les Opistoglyphes. Chez les Protêroglyphes et les Solénoglyphes, Vindividualisa- tion de la glande a venin est parvenue à son aboutissement. Parallèlement, les crochets canaliculés, incerés en position antérieure sur le maxiliaire superieur, sont devenus plus efficaces. De petites dimensions chez les Viioerfdae euro- péens, la glande peut atteindre une taille considérable chez d'autres Vr]oen'dae. La structure de ces glandes est complexe : muqueuse dans sa partie cen- trale excrétrice, séreuse dans sa portion principale secrétrîce. Au sein de cette dernière se développent des grains réfringents aux dépends de bàtonnents, les "chondriocontes", et à mesure que ceux—ci disparaissent, les grains grossis- sent et s'unissent en un vacuome dont le contenu est expulsé hors dela cellule dans la lumière du canal excréteur. 24
LE VENIN La sécrétion venimeuse, chez les ophidiens pourvus de crochets lOpis- toglyphes, Protéroglyphes, Solénoglyphesl est éjectée en gouttelettes visqueu- ses de couleur jaunâtre, en général, parfois blanchâtre lVipére du Gers, ...l. L'expulsion artificielle du venin s'0btient soit pas message manuel des glandes, soit par leur stimulation électrique. Les quantités de venin recueillies sont tres variables selon les especes, mais aussi selon les individus. Le venin doit être desséché rapidement sous vide à une température de +4°C. La lyophilisation n'est généralement pas utilisée, car elle peut entraîner des modifications irréversibles des molécules protéiques et causer de ce fait l’inactivation de certaines enzymes. Desséché trop lentement ou sous l'acti0n de la chaleur le venin perd également tout ou une partie de ses propriétés. Le venin ainsi desséché, perd de 70 à 80 % de son poids frais. Conserve en flacon bien clos à l'abri de Vhumidité, de la chaleur et de la lumiere, le venin sec peut se conserver pratiquement intact durant de nombreuses années. A l'état sec, le venin se présente sous forme de paillettes jaunâtres lou blanchàtresl, solubles dans l'eau. Les solutions s'a|térent et perdent rapidement leurs activités. Elles sont sensibles à la chaleur — les venins de Vïperfdae le sont généralement plus que ceux d’E.·‘ap.·'o'ae -, leurs propriétés sont abolies d'autant plus vite que le pH dela solution est alcalin. Les radiations solaires, les substances oxydantes lperman- ganate de potassium, eau oxyonée, hypochlorites ...l les détruisent. Les sels neutres et les solvants organiques lalcool, acétone ...l en précipitent les frac- tions protéiques. Le formol, en milieu tamponné, detoxicifie les venins et les transforment "toxoides" capables d'induire la formation des anticorps chez les animaux auxquels on les injecte. Au point de vue chimique, les venins sont en majeure partie constitués de protéines l87 à 97 %l, ils contiennent également en faible proportion du zinc, du cuivre, du magnésium, du calcium, du potassium et du sodium. Afin d'isoler les diverses protéines physiologiquement actives, on a recours aux différentes méthodes classiques de fractionnement, à savoir : pré- cipitation par les sels neutres ou par l’alcool, Véletrophorese et la chromatogra— phle. Par ces procédés, il a été possible d'obtenir a l'état presque pur de tres nombreuses substances aux propriétés particulierement intéressantes comme les neurotoxines et certaines enzymes. Les neurotoxines, extraites principalement des venins d’Elapfdae et d'Hydrophffo'ae, bloquent la transmission de l'influx nerveux au niveau des jonctions neuromusculaires, entraînant ainsi la paralysie progressive des mus- cles lisses. Ce sont des protéines de faible poids moléculaire et constituées de 61 à 7'l acides. 25
Certaines enzymes possèdent également des propriétés neurotoxiques, agissant sur d'autres "cib|es" réceptrices que celles atteintes par les neuro- toxines proprement dites. Des phospholipases, rencontrées chez presque toutes les espèces de venins, Iysent les globules rouges. Des protéases sont responsables des trés graves nécroses provoquées par les venins de Viperidae et surtout de Crotalidae. Des coagulases et des anticoaguiases qui perturbent profondément la coa- gulation du sang, entraînant de ce fait des hémorragies ou des thromboses par- fois mortelles. Des facteurs qui facilitent la diffusion du venin à travers le tissu conjonctif des victimes, favorisant ainsi |'e'ificacit du poison. Cette énumération des diverses activités des substances isolées des venins, volontairement écourtée, ne donne qu'un bref aperçu dela constitution complexe des secrétions venimeuses. LA TOXICITE La toxicité des venins est différente selon la voie d’administration employée. La voie veineuse, la plus couramment utilisée, est également la plus sévère, la voie intrapéritonéale donne des résultats très proches de ceux fournis par la vie intraveineuse dans le cas des venins d'Elapio'ae et d'Hydrophiidae et non pour ceux de wperidae et de Crotaiiolae. Ouant à la voie sous—cutanée, on constate qu’elie est beaucoup moins agressive. La méthode préconisée par l'O.lL*l.S., utilise la voie intraveineuse chez la souris ,· la détermination se calcule statistiquement et la toxicité s'exprirne en dose létale 50 %, plus précise que la dose létale 1*00%. ll est à noter que très souvent des venins provenant de serpents de la même espece, mais originaires de régions différentes, possèdent des toxlcltés très différentes. Ceci tient à ce que selon cette provenance, les venins n ’auront pas exactement ia même constitution. Cependant, on peut constater une progression nette de la toxicité, allant des venins o"Hyo'rophiio‘ae, les plus actifs, à ceux d'Elapio'ae, puis a ceux de vfrperi'dae et enfin à ceux de Crotaiidae [8 microgrammes, 20 mmg, 30 mmgl. SYNIPTOMATOLOGIES DES ENVENIMATIONS D'après l'0.|\ll.5., la mortalité par morsure de serpent dans le monde relevée dans les pays qui possèdent un système d’enregistrernent des statistiques démographiques concernant cette forme de mortalité et qui en publient les résultats, on évalue entre 30.000 et 40.000 le nombre annuel des décès con- scutifs aux envenimations [non compris la Chine, l'U,R.S.S.i. l.'Asie vient en tête avec 25.000 à 35.000 morts, suivie par |’Arnérique du Sud l3.000 à 4.000). En Europe, les nombres sont relativement faibles (50}. 26
ELAPIDAE On relève une grande variété de manifestations pathologiques. La mort survient généralement dans les T2 heures suivant la morsure. Les victimes, ayant dépassé ce délai, survivent sans séquelles. Le facteur neurotoxique est le principe dominant des venins d'Ei'apfo'ae. Ce facteur provoque une paralysie caractéristique qui est la conséquence d'une action curarisante périphérique sur les jonctions neuromusculaires. La paralysie respiratoire en constitue le symptôme majeur, on observe également d'autres signes d'int0xication tels que : vertiges, angoisses, convulsions, assoupisse- ments, inconscience, incoordination de la parole, ptose et strabisme oculaire, salivation abondante qui par manque de déglutition entraîne Vobstruction de Voesophage, relâchement des sphincters causant des incontinences d’urines et des fèces. La présence d'une cardiotoxine dans le venin de certains Efapfdae peut expliquer le collapsus soudain observé au cours des envenimations (Nara nivea, N. nfgricollfs ...i. De plus, les venins d'Ei"apfo‘ae sont hypotenseurs, hémolytiques et anticoa- guiants [exceptions faites des venins d'Elapidae australiens}. Par contre, ils sont peu ou pas protéolytiques ; ils ne provoquent pas d'oedeme et la morsure est presque indolore. H YDROPHHDA E Les signes d’intoxication par les venins d'Hydrophfidae sont très proches de ceux observés et décrits pour le venins d'Ei‘apfo‘ae avec cependant un déclenchement plus rapide des troubles moteurs qu'avec ces derniers. l/IPERIDAE Les manifestations pathologiques observées en cours des envenimations par les Vfperfdae sont très variables et parfois d’interprétation difficile. On relève des réactions locales importantes : oedèmes envahissants, des extravasions, des ecchymoses, des hémorragies plus ou moins dramatiques, des nécroses qui évoluent à partir du point d‘in0culation du venin et qui s'éten- dent superficiellement ou en profondeur. Ces venins sont pour la plupart pro- téolytiques, ce qui explique leurs activités cytotoxique et cytolytique entraînent des destructions tissulaires et vasculaires. On observe une forte anémie dûe à la perte massive de sang causée par la formation de Voedème. Cette perte de sang peut étre cause de collapsus ;ceIle- ci put être comparée à celle que |'on constate après des brûlures importantes, d’où la nécessité de pratiquer des perfusions sanguines car le sérum antiveni- meux n'enraye pas ce phénomène. La disparition des oedèmes est très lente. D‘autre part, ces venins sont pour la plupart coagulants, et provoquent des "coagu|opathies intravascu|aires" parfois très graves. 27
Du point de vue général, on observe des phénomènes de choc, des verti- ges, de la céphalée, parfois une perte de conscience plus ou moins prolongée, des vomissements spasmodiques, une transpiration profuse accompagnée de refroidissement du patient, des coliques abdominales, hémoptysie, suinte- ments sanguins, hématurie et lésions rénales, nécrose et gangrène, ' enfin le patient subit une forte hypotension. La plupart de ces symptômes ne sont pas modifiés par |'administration de sérum antivénimeux quand ils sont en pleine évolution. CRO TALIDAE Après une morsure de Crotalfdae, les symptômes les plus couramment ren- contrés sont, et de façon précoce : une sensation très douloureuse ressemblant a celle d'une brûlure, suivie de Vapparition d’un oedeme envahissant accompa- gné d’une décoloration dela peau, la zone entourant le siège dela morsure peut être temporairement engourdie, le patient ressent des troubles oculaires, puis apparaissent des nausées et de violents spasmes provoquent des vomisse- ments ; le membre mordu se couvre d'ecchymoses en plaques qui confluent et de phlvctèmes, la peau devient tendue, les pblvctemes et les tissus adjacents éclatent, il se produit alors des escarres qui se nécrosent et se gangrènent parla suite ; la victime ressent une profonde lassitude et des vertiges, elle souffre de cephalée et l'acuité visuelle diminue iusqu'à la cécité plus ou moins complète ; le pouls devient rapide puis s'affaib|it, la tension devient impalpable ; la tempé- rature corporelle s'abaisse généralement ; le patient est couvert de sueur ; la salivation devient profuse et on observe de l’épistaxie, de l'hématémése, de |'hématurie et des diarrhées sanguinolentes ; le corps dela victime est parcouru par des frémissements musculaires, chez les enfants on observe parfois des cri- ses convulsives, le patient tombe ensuite en léthargie, sa respiration devient rapide et superficielle ; il entre dans un état comateux et la mort survient. Les envenimations par morsures de Vrioerfdae et de Crotaiidae, si elles rfentraïnent pas toutes, fort heureusement, le décès des victimes laissent der- rière elles très souvent des séquelles de plus ou moins longue durée, tels que troubles sanguins et lassitude. EMPLOIS DES VENINS Hormis leur utilisation pour la préparation des sérurns antivenimeux, les venins sont ai présent employés dans de nombreux domaines comme celui de Vobtention de substances hémostatiques à partir des venins de Bothrops atrox, de Vipera russelli et d'EchrÃs carfnatus, ou de dilutions homéopathiques des venins de Lachésis muros, de Nafa naja ou de l/r]oera aspfs. En pharmacologie, |'usage des neurotoxines et de certaines enzymes fait, depuis plusieurs années, partie des réactifs d'études portant notamment sur le système nerveux, Enfin, il est à rappeler que des essais de vaccination ont été entrepris chez des populations insulaires isolées au Japon, essais qui ne semblent d‘ai|leurs pas avoir eu un plein succès. 28
TRAITEMENT DES ENVENIMATIONS La sérothérapie reste encore le seul moyen de neutraliser les effets nocifs des venins, sous la condition expresse d'être appliquée dans les pius brefs délais et d'être spécifique. Or il n'existe pas de sérums spécifiques contre tou- tes les espèces devenins. Cependant, du fait de certaines communautés anti- géniques entre venins, il est possible dans quelques cas d'util_iser un sérum lors d’une morsure d’un serpent possédant `un venin autre que celui contre lequel il a été préparé : exemple - le sérum anti—Ech.is ou anti-Bitis iachesfs neutralise le venin de Diîsphoiïdus typus. En outre, à la sérothérapîe doit s'adjoindre une thérapeutique symptoma- tique, surtout lorsque le traitement est tardif. Il faut notamment combattre les effets hvpotenseurs des venîns par des cardiotoniques, les troubles de la coa- gulation sanguine, les phénomènes asphyxiques, les angoisses, les oedèmes envahissant, les gangrenes, les infections microbiennes secondaires. Enfin, le traitement purement médical doit s‘accompagner de soins élé- mentaires comme ceux de tranquiliser la victime et d'immobi|iser autant qu'i| est possible de le faire, Ie membre ou la partie corporelle mordu. L'ernp|oi de la cryothérapie, du garrot et de la chirurgie locale (incision, suc- cion ...i demeure encore très discuté. . Toutes morsures par serpents venimeux nécessitent une hospitalisation au cours de laquelle seront pratiqués les examens de laboratoire qui orienteront le diagnostic du médecin et permettront de suivre |'évo|ution de Vintoxicatlon et de l'enrayer dans les meilleures conditions. Pour terminer sur une note optimiste, rappelons que très souvent un ser- pent mord sans pour autant injecter de venin ; il faut cependant rester trés pru- dent et même si aucun symptôme ne survient consulter un médecin. CONCLUSION Les venins de serpents constituent un ensemble de substances dont l'étude, quoiqu'incomplète, révèle des propriétés intéressantes, non seulement du point de vue théorique, mais aussi pratique. 20 rue du Rôle 91 800 BRUNOY 29
I L ELEVAGE DES SALAMANDRES r D EUROPE DCCIDENTALE PAR Michel BREUIL Les observations qui vont suivre proviennent d’une expérience de six ans sur les techniques d’élevage et les conditions de détention en captivité de quel- ques espèces d’Urodèles d’Eurcpe occidentale. Parmi les animaux que nous avons gardés nous pouvons citer Triturus aipestris, Trfturus marmoratus, Trftu- rus heiveticus, Euproctus asper, Salamandre salamandre, Salamandre atra, Nous allons tout d’abord nous attacher à la construction destinée à les recevoir, le terrarium, ensuite nous examinerons son aménagement que nous scinderons en deux parties ·; la réalisation de la partie terrestre puis celle de la partie aquatique. Pour finir nous traiterons des problèmes de nutrition, d'hiber— nation et de reproduction dont le dernier est le but que doit se fixer tout herpe- tophile. CONSTRUCTION DU TERRARIUM Après quelques essais nous nous sommes arrêtés sur un type de terrarium realisé en contre-plaqué de 10 mm d'épaisseur ne possédant qu'une face vitrée s'ouvrant par 2 couvercles montés sur charnières recouverts par de la mousti- quaire en plastique (Fig. ll. Les plans sont réalisés une fois pour toutes et les pièces nécessaires à la construction de cette cage sont répertoriées en fonction de quatre parametres qui sont : L la longueur totale du terrarium l la largeur " " " h la hauteur " " " d la largeur de la partie fixe du toit Les parties a réaliser en contreplaqué de 10 mm ont les dimensions sui- vantes. lPour abaisser le prix de revient on peut utiliser de Vaggloméré de même épaisseur qui présente cependant le défaut suivant, il faut pour protéger I bois contre |’humidité étendre au minimum 3 couches de laque glycérophtaliquel. L x I _ base L x lh - 2l fond ll - 'll lh — 2l 2 parois latérales L x d toit 30
Ces cinq pièces constitueront ia caisse du terrarium a proprement parler. Les dimensions L, I, h, d sont exprimées en centimètres, de même lorsque nous écrivons lh — 2} il s’agit de la hauteur totale du terrarium moins 2 centimètres- correspondant d'une part à l‘épaisseur de la base I1 cm}, d’autre part a l‘epais— seur du toit I1 cm] soit donc au total pour la hauteur de la paroi latérale in - 2} cm. Des baguettes de 10 mm de section sont utilisées pour confectionner le cadre qui tiendra la glace conjointement à des baguettes de 10 x 30 mm iFig. 1l. en 10 x 30 : 2 morceaux de IL — 2} pour les parties basses du cadre tenant la glace. en 10 x 10 : 4 morceaux de lh - 6} pour les parties latérales du même cadre 2 morceaux de li. - 2l pour les parties hautes de ce cadre. Pour la fabrication des deux couvercles nous utilisons les mêmes baguettes que précédemment soit en 10 x 30 mm. 4 lattes de H2 L 4 petites lattes dell- d - Bi La vitre frontale sera d’une épaisseur de 3 mm et aura les dimensions sui- vantes 2 (L - 2 - É l lh - 2 -É l. 0n prendra E 2 3 mm pour prévenir les risques de dilatation du bois ou de malfacon. Les autres éléments nécessaires à la réalisation de ce terrarium sont : — colle à bois, ~—— 4 charnières de 50 mm — clous de 25 mm sans tete pour clouer les differents éléments du contre- plaqué entre eux, et de 10 mm sans tête pour la fixation des baguettes sur le contre—p|aqué — mastic de vitrier pour la fixation de la glace, - moustiquaire plastique pour tendre sur les couvercles, — laque glvcérophtalique, — petits crochets pour la fermeture des couvercles, -— petite piece de bois [30 x 30} mm pour la fixation d'une lampe. Le montage de ce type de construction demande très peu de temps, avec un peu d'entraînement une fois que toutes les pièces sont taillées il faut comp- ter de 1 à 2 heures suivant les dimensions envisagées. Le coût est tres modi- que, il y a 3 ans un terrarium construit exactement suivant ce modèle de [135 x 51 x 45) nous était revenu à environ 170 F. De plus nous l’utilisons pour tous les types d’Amphibiens et de Fleptiles a l’exclusion de ceux qui sont entière- ment aquatiques. L'avantage de réaliser soi-même ses terrariums permet de les construire en fonction de la place dont on dispose ainsi qu’en fonction de la nature des animaux qu'on veut y introduire ; par exemple on utilisera un terra- rium beaucoup plus haut que large pour les animaux arboricoles lHy}a, Eiaphe fongissrma ...l mais pour les animaux vivant sur le sol lla majorité des Salaman- dridésl nous utiliserons un terrarium construit en longueur. AMENAGEMENT DE LA PARTIE TERRESTRE Une fois le terrarium construit, il va falloir Vaménager, recréer si possible dans un espace restreint toutes les conditions biologiques 31
qu’avaient les animaux dans leur milieu naturel ; c’est ainsi qu’i| nous faut con- naitre avec précision la provenance des animaux que l'on veut conserver et le biotope dans lequel ils vivaient. Le fond du terrarium ainsi que les parois jusqu'au niveau où doit arriver la terre sont recouverts par des feuilles plastiques, évitant ainsi qu'une trop grande quantité d'humidité reste en permanence au contact du bois. Le sol doit être le plus léger possible pour permettre aux animaux de le creuser ; nous nous sommes arrêtés sur la composition suivante, pour 1 O litres de substrat : — 8 litres d'un terreau léger riche en feuilles de hêtres, chênes ou châtaïgniers, — quelques écorces ou fibres de bois ecrasées, — 1 litre de Sable de Fontainebleau, — 1 litre de charbon de bois écrasé dont la fonction est d’absorber d'éventuels gaz de fermentation. Le tout est mélangé dans un seau et écrasé à I'aide d’une pelle puis versé délicatement sur le fond du terrarium pour éviter qu’il ne se tasse sous l’effet de son propre poids. L’aération d'un tel sol est assurée par des vers de terre vivant dans un milieu riche en humus comme les Enchytrées ou d’autres vers de taille plus importante. Un tel sol sert de substrat pour les Urodèles de plaines ou de forêts comme Ti marmorarus, T. helveticus, S. salamandre. Mais, si les ani- maux proviennent d'un sol de nature argileuse, il faut tenir compte de ce nou- veau facteur car il peut en effet s'agir d'une population à caractère édaphique ; pour de telles formes qui se rencontrent en altitude S. atra, Trirurus afpestrfs ssp, Euproctus asper, Trfturus helvetfcus nous réalisons le mélange suivant, pour 10 litres de substrat 1 —— 6 litres d’argile la moins dense possible, — 3 litres de terreau de feuilles, — 1 litre de charbon de bois. L’aération du sol est faite par des vers du type Lumbricus terrestrfs. Nous allons maintenant nous attacher à déterminer quels types de végéta- tion il y a lieu de planter dans un terrarium pour Urodeles de sous-bois. Les Mousses supportent en général bien les conditions du terrarium, mais pour les voir pousser on a plutot intérêt à choisir des espèces qui croissent en plaques peu étendues, de les détacher du sol en essayant de conserver au maximum les filaments du thalle qui enserrent des particules de terre. Ces pla- ques sont ensuite plantées en pleine terre. Comme espèces, il y a lieu de signaler les Sphaignes dont la désagregation produit la tourbe et les Politrics qui bien que nécessitant moins d'eau, sont moins résistants. Cependant il n'y a rien de plus joli et de plus solide que les mousses poussant sur les vieilles souches et lorsque |’on dispose d’une grande quantité de ces dernières, on les preferera aux plantations comme celles qui ont été décrites plus haut ; on peut également utiliser des Lichens pour rehausser un peu le ton du décor. Comme plantes à croissance vigoureuse, nous utilisons des Fougères comme les Scolopendres dont la fronde n'est pas découpée; cel|es—ci sont plantées en pot de préférence du type Fiiviéra ou à défaut dans un pot en 32
terre entouré de papier d'alurninium. Les Polypodes sont rarement utilisés , en effet nous n'avonsiamais réussi à en garder plus de 3 mois ; les jeunes pousses dégénérent trs rapidement ; ceci est dû au fait que ces plantes ne supportent pas trop |'humidité. De même le lierre plante dans les mêmes conditions que les Scolopendres croît facilement et il est possible à l'aide de petits clous de le faire grimper le long des parois. La bruyère des marais, Erica retrait}, pousse de la même façon en rajoutant au melange type un tiers de sable. La plantation du terrarium correspondant à un biotype d’altitude (au- dessus de la limite des forètsl est plus simple a réaliser car il s'agit d'une végé- tation de type acaule que nous recréons par de petites plaques d’herbe rase entre lesquelles nous disposons des pierres plates lardoises, schistes, micas— chistesl faisant office d‘alnris. AMENAGEMENT DE LA PARTIE AOUATIQUE Le récipient contenant l'eau est soit choisi parmi des bassines en plastique de qualité alimentaire dont la face placée contre la vitre du terrarium est décou- pée et remplacée par une paroi transparente, soit à |'aide d'aquariums que |'on peut soi-même agrandir en en collant plusieurs ensemble. Le fond est composé de graviers de quartz sur une épaisseur de 4 à 5 cm ; bien que ce type de sol soit rare dans la nature, nous le préfererons cependant au substrat de type organique (fond de sable recouvert de feuilles d'arbresl dans les récipients dont la contenance est inférieure et 20 ou 30 litres. Quand il est possible d’utiliser de l'eau provenant de mares ou d’étangs, on a tout intérêt à le faire car il s'agit d'une eau équilibrée contenant tous les élé- ments d'une eau vivante leau "murit" des aquariophiles} tels que des proto- zoaires et des bactéries assurant le recyclage des matières organiques. Pour disposer ai tout instant d’une réserve d'eau de ce type, il suffit pour cela de ramasser des feuilles et des Sphaignes à moitié décomposées ; dans un seau, on verse un kilo de cette matière organique que l'on mélange à 'IO litres d'eau ; le tout est ainsi mis à incuber à 30°C pendant une demie—]ournée puis filtré è l'aide d’un tamis a mailles fines : cette eau "bio|ogique" devient apte à remplir les aquariums, Elle doit être filtrée et aérée, nous utilisons pour cela le dispositif suivant que les aquariophiles nomment filtre extérieur (Fig. 2}. Le rôle du char- bon de bois est d’assurer la régénération de |’eau, désodorisation et absorption des gaz de fermentation, celui de la tourbe est d'entretenir l'acidité du milieu par libération d'acides humiques et taniques qui permet également d'éviter une prolifération excessive des bactéries. Les plantes de la partie aquatique sont à choisir parmi les espèces les plus finement ramifiées et ceci pour deux raisons : si l’éclairage du bac est insuffi- sant la photo-synthèse se fera avec un apport inférieur d'energie a cause de la plus grande surface d’échange et lors dela ponte, les femelles disposeront d’un plus grand nombre d'emplacements où elles pourront fixer leur oeufs. Parmi les plantes indigènes de ce type, on peut citer Myriophfflum et parmi celles originai- res des Amériques Colombe aquatfca, Elodea densa, Elodea canadensr's ; cette dernière est susceptible de retirer l'acide carbonique du carbonate de calcium et de le transformer en chaux vive; c'est pour cela que lorsque |*on posséde 33
des Elodées nous conseillons de mettre un maximum de tourb dans les cartou- ches du filtre. Originairas du Japon les Acorus parleur forme en éventail et leur très abon- dant rhizome sont utilisés pour masquer les parties techniques de Vaquarium. Ces plantes sont enfoncées dans l'épaisseur de quartz de même que des raci- nes de Saules ou de Bruyères qui soigneusement agencées forment de multi- ples cachettes. Nous venons cl voir comment il est possible de recréer des conditions de vie tout a fait honorables pour nos pensionnaires. Cependant si l’on trouve des animaux dans des biotopes inhabituels pour cette espèce, il faut sacrifier les principes généraux aux exigences individuelles. Nous citerons pour exemple le cas suivant. En Espagne, vit dans les Monts Cantabriques une sous-spèce du Triton alpestre, Trfrtrrus aipestrrs cyrenf, certaines populations se reproduisent dans des mares à végétation abondante alors qu’à deux cents métres d’autres se reproduisent dans de petits lacs qui en sont totalement dépourvus. Dans le cas d'une distribution verticale importante comme chez Salamandre arra i40O — 3000 ml les individus provenant des régions basses (Bavière} sont plus résis- tants que ceux habitant au-dessus de la limite des forêts, ceci est à rapprocher du fait qu'il est plus facile de recréer un biotope de type sous-bois où le climat est beaucoup moins dur qu'un biotope d'a|titude à climat froid et sec. LES FACTEURS CLIMATIQUES Eclairement Le vivarium sera placé dans un endroit éclairé, pas directement derriere une fenétre, ce qui entraînerait une élévation rapide dela température. Cet éclairage naturel peut être suffisant pour un bon équilibre du terrarium, cependant ils sont equipes de lampes infrarouges qui permettent une meilleure vision lors de Ventretien de ces derniers. Les Salamandres sont des animaux qui ne s'expo— sent pas à la lumière directe du soleil ; il n’est donc pas 'necessaire d’équiper nos vivariums avec un dispositif de lampes a rayons Ll.V. Cependant chez les espèces béliophiles lHyi`al ce système peut s‘avérer utile car les rayons U.V. sont responsables avec la vitamine D de la fixation du calcium sur les os. Température La température ne pose pas de problèmes pour les Llrodèles de plaine en dehors de la période d‘hibernation, ils sont dans une pièce où ia température oscille entre 17 et 20°C au printemps et en automne. En été, elle est de l’ordre de 22°C ce qui ne semble nullement les incommoder. Pour les Urodeles de montagne, le problème est tout différent, Suivant la nature de la piece d'eau dont ils sont originaires, il y a lieu de distinguer ceux provenant de mares peu profondes lmoins d’1 metre au centre} où l'eau est relativement chaude de ceux provenant de lacs de montagne d'une grande pro- fondeur où la température de |'eau pour ds mêmes distributions verticale et horizontale est entre 3 et 5° degrés inférieure. Dans le premier cas, Veau 34
oscillera autour de 20°C, mais pour les Urodéles vivant soit en eau courante, soit dans des lacs d'a|titude, il convient de refroidir |’eau, pour ce fait nous avons imaginé le systéme suivant : une pompe a air est placée dans un réfrigé- rateur ou mieux dans un congélateunavec une trés grande longueur de tuyau à parois diathermanes terminé par un diffuseur fin qui plonge dans l'eau d'un petit aquarium lcontenance 3 litres) entouré de polystyrène pour éviter les fui- tes de chaleur. Avec ce dispositif à la sortie du diffuseur un Euprocte pouvait trouver une température inférieure de 4 a 5°C à la température ambiante, ce qui correspondait à environ 13 °C. Le refroidissement du bac peut grandement être amélioré si au lieu de faire passer de l’air dans le systeme réfrigérant, on y fait passer de l'eau. Humidité Les préférences des especes d'Urode|es face aux besoins hydriques sont si différentes, même ai Vintérieur d'une espèce qu'i| nous a paru plus sage de réali- ser un gradient d’humidité lla partie la plus humide se trouvant près du bassin} ainsi les animaux peuvent s‘installer aux endroits qui leur semblent les plus adé- quats. Hîbérnatîon Les Amphibiens de nos contrées ont besoin d'une période de repos hiver- nal. Pour que cette durée s'ècou|e sans problémes il est nécessaire de prendre certaines précautions ; tout d’abord s’assurer que les animaux sont bien nourris afin qu’i|s soient capables de se passer de nourriture pendant 4 mois (début novembre, fin février}. Pour cela à partir de septembre, nous leur offrons plus que d‘habitude des nourritures riches en lipides [foie de Morue, Enchytréesl. Si |’on dispose d'une pièce où la température ne descend pas au-dessous de 0°, on peut amener le terrarium tel qu'i| est concu pour la période d'activité dans ce local. Dans le cas contraire afin de pouvoir espérer obtenir de la repro- duction l'année suivante, il va falloir amener le terrarium dehors en lui faisant subir quelques transformations : eniever le récipient d'eau, remplir cette cavité avec de la terre dans laquelle on incorpore des Sphaignes ; opérer de même avec les pots de fleurs, rajouter par-dessus un épais tapis d'humus recouvert d'une grande épaisseur de mousse. Il est très important de mettre les terrariums dehors avant les premieres gelées et de veiller à ce que la terre soit suffisam- ment légére pour être creusée. De mème, on réalisera un gradient d'humidité [toujours dans le même sens), cependant il faudra éviter à tout prix d'arroser quand le thermomètre est en-dessous de 0° ; Veau en traversant les couches du terrarium gelera et risque de recouvrir les animaux d'une couche de glace qui entraînerait leur mort. Pour les hivers rigoureux, il est conseillé de recouvrir les terrariums avec des matières isolantes. NOURRITURE L'amateur désireux de donner à ses pensionnaires une nourriture aussi variée que possible devra disposer d'élevage de petits invertébrés en plus de 35
la nourriture "inerte". Pour le terrarium humide, on utilisera des formes qui vivent dans_un tel milieu, on 'évitera ainsi que ies animaux non consommés meurent et deviennent un foyer de germes infectieux. \i'ers de terre : Les vers destinés à l’aération des sols se reproduisent très sou- vent et fournissent ainsi des compléments de repas. On peut aussi les élever dans un _aquarium contenant 15 centimètres de terre riche en matiere organi- que. Cloportes : Lîélevage est directement fait dans les terrariums, pour cela il suf- fit d’y introduire une vingtaine d'individus qui trouveront leur nourriture dans les écorces et les débris végétaux. Vers de farine : Il s'agit de le larve du Tenebrio moiiror, son élevage se fait dans une boîte métallique remplie de son avec des tranches de pommes de terre et de carottes recouvertes d'un peu de laine. L'inconvénient de cet élevage réside dans la croissance très lente des larves qui sont cependant produites en très grand nombre, ce ver ne supportant pas Vhumidite doit être consommé très rapidement. Mouches et asticots : La mouche la plus facile à élever est la drosophile qui vit sur les fruits en décomposition, elle sert de nourriture sous ses deux formes (larve et adulte}. Pour l'é|ever, on utilise une bouteille de plastique que l’on découpe à 5 ou 6 centimètres du fond qui est recouvert par le mélange sui- vant : une pomme rapée + une banane écrasée + deux ou trois cuillérées de sucre délayées avec de la levure de biere sèche dans de |’eau chaude, le tout est mis au frigidaire ibac à légumes) pendant deux jours, au fond du récipient se trouve une sorte de cidre que l’on jette, ce n’est qu'à ce moment que le substrat est apte à |'élevage dela drosophile car il présente une certaine consistance qui permet de retourner la bouteille ; les mouches sont ensuite introduites avec un papier buvard qui permet d’absorber |'alcool produit par la fermentation et de garder ainsi le milieu de culture solide. REPRODUCTION Elle est d'autant plus facile à obtenir que les animaux vivent dans des con- ditions semblables à celles qu'i|s avaient dans la nature. Chez les Tritons, une fois les oeufs pondus, ils sont enlevés de Vaquarium où sont les parents en les laissant dans la mesure du possible sur leur support. Ils sont ensuite déposés dans des récipients contenant environ 3 centimètres d’eau ; leur éievage ne pose pas de problèmes si |'on peut disposer d’une quan- tité importante de petits invertébrés. Le changement de type de respiration est un cap difficile a franchir surtout chez les larves de formes terrestres. On peut abaisser le niveau de l'eau et y deposer des Sphaignes sur lesquelles elles pourront facilement se hisser. Cependant les noyades sont fréquentes aussi bien chez les adultes de Salaman- dre que chez leurs larves, néanmoins il est possible de les "ressusciter" en pra- tiquant le "bouche à bouche" avec une pompe à membrane. On peut procéder de la manière suivante : l’animel est incliné sur le dos, tète en bas, la bouche étant maintenu ouverte par une allumette, lîeau contenue dans les poumons 36
goutte le long de celle-ci, cette operation terminée on dégage l’orifice buccal et on y applique le tube relié à ia pompe. La bouche étant maintenue ouverte, la pression est petit à petit augmentée, après une minute on pratique une alter- nance pression-repos ‘l fois par seconde, de temps en temps on regarde si le plancher buccal s'abaisse tout seul lrespiration buccopharyngéel. si tel est le cas l'animal peut regagner son terrarium. Nous avons pu réanimer avec cette méthode des animaux s'étant noyés depuis plus de 4 heures. Les jeunes, après leur métamorphose, doivent être élevés dans des réci- pients de petites tailles avec un minimum de végétation afin de pouvoir les sur- veiller continuellement, cependant le terrarium de type stérile est à proscrire ; ies jeunes refusant presque toujours de manger dans de telles conditions finis- sent par dépérir. Nous. préconisons I'usage de petites boîtes d'environ 10 x 10 cm dont le fond est recouvert par T cm de terre avec un ou deux morceaux de pots de fleurs cassés faisant abri ainsi qu'une petite touffe de mousse per- mettant de retenir un peu d’humidité. ll faut laisser un maximum d'espace dégagé pour leur permettre d'avoir un terrain de chasse plus important ou les proies seront en terrain découvert, facilitant ainsi_|eur capture par les jeunes. Si l’élevage se produit dans les meilleures conditions, on a toutes les chen- ces de se retrouver avec un grand nombre dlindividus que l’on s'abstiend_ra de_ garder ; ils seront relâchés aux endroits correspondant aux lieux ou les jeunes nés dans la nature de parents appartenant a la même population que ceux que |'on détient doivent se trouver fsous ies souches, mousses ...l. On s’abstiendra d'en faire autant si on ne peut remplir les conditions ci-dessous. Si |'on dispose de moyens suffisants, on pourra s'attacher à en garder quelques-uns afin de pouvoir étudier leur croissance, leur comportement La terrariophilie étant une science expérimentale, elle ne saurait se passer des remarques et des suggestions de tous ceux dont la passion les pousse vers |'étude de ces animaux. Je remercie par avance tous ceux qui voudraient bien me faire part de leurs critiques et de leurs observations personnelles. BIBLIOGRAPHIE Nous limitons la bibliographie aux ouvrages dans lesquels on trouvera une étude assez complète concernant l'é|evage des Llrodèles. MATZ IGI et M. VANDERHAEGE.- Guide du terrarium. Delachaux El Niestlé PARIS 'l9?B. THORN (RI.- Les Salamandre. Lechevalier, PAHlS 'ISBB. Nous signalerons aussi Vouvrage d'Henri Fauré. Le guide Marabout de |'Aquarium. Collection Marabout service 1974 qui peut être trés utile dans sa première partie qui traite notamment des eaux, du filtrage, de Véclairage et des plantes. 9, avenue de Stalingrad 92220 BAGNEUX 37
·| ° "` î L 1 |_ i Fig. 1 : Terrrariurn, vue cfensemble L, longeur ; I, largeur totale ; h, hauteur ; ci, largeur de la partie fixe du toit. —·seI. CI. · —ï-1-ï-i-i-;-i·ï-1-ï-i-i—ï—iIs- (IBS mei ··*'` ` ` ` ` 10. É ·»· B • P« ' x _ 1 1. r ÃÉ î' |1e.I.ht Fig. 2 : Principe de fonctionnement du filtre extérieur a.a., arrivee d'eau ; a.e,e., arrivée d’eau sale ; gr., graviers ; |.v., laine de verre ; n.e., niveau d'eau ; p.e.ftr., passage de Veau filtrée au tuyau de remontée ; su., Support ; to., tourbe. aa
UN CAS DE IJETRESSE PHYSIOLOCIOUE CHEZ LE -PYTHON ROYAL (PYTHON REG/US} PAR Brieuc FEFITAFID Un reptile ayant subi trop longtemps de mauvaises conditions de transport puis de détention, finit par atteindre un degré de déchéance physiologique tel qu'ii ne ressembe plus qu’à une mauvaise caricature du même animal observé dans son milieu naturel. Il est sans réaction et a un aspect physique traduisant le délabrement de nombreuses fonctions vitales. Il n'est pas rare d'observer de tels cas chez les marchands d’animaux, chez certains amateurs peu scrupuleux et dans de nombreux parcs zoologiques etsurtout dans les "expositions itiné- rantes" où les serpents, réduits à |’état d'épave, font souvent figure de parents pauvres des autres animaux exposés. Fau_te de recevoir quand il n'est pas trop tard, des soins appropriés et une attention soutenue, des tels animaux sont voués à une mort sinon tres rapide, du moins certaine et peu glorieuse pour le proprietaire. Le python royal lun mâle mesurant environ 1,20 mi dont il est question dans cet article est arrivé en captivité en février 1977. Son propriétaire |'a logé dans un terrarium chauffé mais sans lumiere et dans une pièce absolument obs- cure. L'anima| a accepté pourtant de manger dans ces conditions jusqu’en Juin 1977 [le propriétaire n'allumait qu'à I'occasion de repas}. A partir de ce moment |'état du serpent a commencé à péricliter. Le 15 janvier 1978, j'étais contacté afin de recueillir le serpent, considéré comme condamné par son possesseur. Je trouvais donc un python n'ayant pas mangé depuis 7 mois et s’étant peu nourri auparavant. Son état était peu enga- geant ; les deux yeux opaques la tel point qu'i| était presque difficile de les loca- Iiserl avec une croûte brunâtre au centre : une kératite très importante, aggra- vée par un empilement de lunettes non decollées lors des mues successives ; une blessure sanguinoiente à la commissure labiale gauche [sans doute une déchirure due au mauvais état des épithéliums plutôt qu'a un choc} ; sur le 39
corps, une peau sèche, des écailles fripées et une mue se détachant écaille par écaille ldeshydratation importante dûe à un logement en milieu très secl. Seul point me donnant quelque espoir : |'ar1ima|, sans étre lourd, n'était pas franche- ment squelettique. Les premiers soins ont consisté à loger le python dans un terrarium d'1 ,40 m, avec un fond de bois nu, un grand bassin chauffé et un éclairage de type "true-lite" ; puis à laver les yeux à l'eau bouillie, ce qui a permis de décol- ler une ou deux épaisseurs de kératine. Dans les jou_rs suivants, je me suis attaqué à deux problèmes : l'état géné- ral et celui des tègurnents. ll Pour l’état des téguments, voici comment il a été procédé : —Au niveau de la blessure labiale : application régulière de pommade "triantibiotique"*‘i - Au niveau des yeux : bains de camomille (petits tampons d'ouate imbi- bés d'une décoction de camomille et retenus sur les veux par une bande adh- sivel, ceci pendant la nuit. Le matin, application d'une pommade à l'oxvde jaune de mercure (pour protéger et aider la cornée à se régénérer]. Au bout de 5 jours, il s’ést formé une poche de liquide au niveau de chaque lunette et l'amas d'exuvies est ainsi parti lors dela première mue. La cornée s'est ensuite régéné- ree progresivement, reprenant sa transparence initiale. — Au niveau du corps : des lavages répétés ont décollé les restes de la dernière mue ise décollant écaille par écaille, comme je l'ai ditl. Puis il a été effectué un bain au bleu de méthvlène en solution à l °r‘o¤. Ceci a provoqué une premiére mue (partant en lambeaux}, 5 jours après |'arrivée du python. Un deuxième bain au bleu de méthylène a été administré une vingtaine de jours après, suivi par une deuxième mue plus belle (coupée en deux au niveau du quart antérieur de l'animall. Les mues suivantes seront normales. Donc, un mois environ après son arrivée, l’animal présentait un aspect extérieur norma|,à part les écailles encore fripées. 2l Pour |’état général, j'ai procédé de la facon suivante ·: — Un premier gavage, tenté au moment de |'arrivée de Vanimal, à |'aide d'une petite souris, n'a pu aboutir à cause de Vextréme sécheresse des muqueuses. J'ai donc abandonné ce systéme, — Une friction a |'a|coo| à 60° a été faite, le deuxième jour après son arri- vée. Ceci a semblé revigorer un peu un animal devenu complètement apathique là ne pas effectuer aprés un repas, car le serpent vomit à cause des spasmes du tractus digestif que cela provoque], et a ne renouveller qu'une fois ou deux au maximum, - Puis j'ai commencé un gavage progressif, plus pour remettre en état le tube digestif que pour nourrir l'anima|. La forme choisi a été la classique intuba— tion avec de |’oeuf entier battu auquel j'ai rajouté une goutte ou deux de mélange polyvitaminé et un peu d’un fortifiant utilisé en médecine humaine l"Biotone surrénal", à base de kola, d’extraits de foie et de surréneles, phos- phore, calcium et manganèsellzl. lll Laboratoire CHIBRET, ZDD Elld Etienne Clementel - 63 CLERMONT, ou 145 Bld de Grenelle - 75CIl 5 PAFIIS I 2 Lahoraioire "La Pharmacologie appliquée" 1L.¤iPHAL|, Cours du 1 I novembre , ALLOLICH rB.d.R.l 40
— Le python a ainsi reçu 15 oeufs entiers en 11 gavages, dans un espace de temps de 70 jours (donc un gavage par semaine en moyenne!. Les excré- rnents semblaient démontrer une amélioration de la qualité de la digestion au fil du temps. Les souris présentées ont toujours été `refusées, Une · coprosccple effectuée à ce moment montrait |'absence de parasitisme. 3l Infection surajoutée Le 22H l'7B (une semaine aprés son arrivée} |‘animal présentait un écoule- ment buccal et nasal d'un liquide clair et filant, J'ai donc traité Vanimal pour une pneumonie à l'aide de terramycine par vole buccale : 60 mgljour le premier jour, 30 mgljour pendant 4 jours par la suite lpour un animal d'environ 800 à 900 g à ce moment}. L'écou|ement s'est alors arrêté. Une analvse bactériologi- que du liquide a montré la présence de Cftobacter, Proteus, Klebsfella pneumo- niae lentérobactériesl, 4] Reprise de l'alimentatinn Aprés tous ses malheurs, le 16l4i'7B (donc 3 mois après son arrivéel, j'ai logé le python dans un terrarium plus petit, plus humide à cause du substrat de tourbe retenant |'eau. Le ‘l 5}6,·'7B l5 mois après son arrivée} il mangeait trois souris pendant la nuit et je pouvais le considérer comme définitivement sauvé avec |‘apparition d'e><créments normaux 7 jours après. Je posséde toujours ce python qui est très beau. Comme beaucoup d’indi- vidus de son espece, il a Vappétit parfois capricieux et le goût changeant : au bout d'un an, il a refusé les souris du début pour ne plus accepter que des rats la condition de les choisir à la bonne taille ll, Dernière preuve de bonne santé, il s'est longuement accouplé avec une splendide femelle que possede un de mes amis. Malheureusement, aucune ponte n'a couronné cet heureux évenement, 5) Le gavage Dans le cas exposé ci-dessus, j’ai eu recours au gavage. C’est une techni- que que je n’aime pas beaucoup employer et qui est d'ai|leurs controversée. 0n |'accuse de traumatiser l’anima| et de le placer dans une situation de stress. Je ne sais pas ce qu'ii faut exactement en penser mais je ne crois pas que le gavage ôte tout espoir de voir l’anima| se réalimenter normalement un jour. l.'histoire de ce python en est une preuve. Il faut, je crois, faire preuve de dis- cernement: ne pas gaver un animal en bonne santé avant que le délai de "grève de la faim" ne devienne vraiment inquiétant lun bo`idé supporte même des jeûnes de 8 mois à un an sans problémes majeurs, à condition de disposer d‘eau et que cela ne se renouvelle pasl. ll en va, à mon avis, autrement pour un jeûne excessif ou pour un animal trés carencé dont les épithéliums sont en mau- vais état. Dans le premier cas, il n'y a plus grand chose à perdre et dans le deuxieme cas, il me semble essentiel de réhabituer progressivement |'hépithé- liurn digestif à travailler. Dans tous les cas, il est nécessaire de commencer par une toute petite quantité d'aliment, car, et en particulier sur un animal tres parasite, une grosse quantité d’a|iment parvenant dans |'estomac risque d'être fatale. 41
De toutes façons, on court moins de risques avec un gavage "Iiquide" et on doit proscrire le gavage avec des proies parce qu'il est beaucoup plus trau- matisant pour des raisons évidentes et que les seorétions Iubrifiantes en tube digestif ne s'accor‘npIissent pas de façon normale. Villa Esterel 33, Bld de |'EstereI 06150 - CANNES-LA-BOCCA 42
SYSTÉMATIDUE ETUDE BIDIIIIETRIDUE D UNE PDPULATIDN ' I' DU Lacerîa mure/is Laur. D EIIISDULESSE PAR E, ROCHER Le Lacerta muraïs colonise les anciennes carrières d’Ensou|esse, près de Nlontamise dans la Vienne. Abandonnees au début de la guerre 1914-1918, elles constituent un biotope particulièrement favorable à la prolifération de ce lézard. L'exan1en d'une population de 120 individus met en évidence une grande variabilité des plaques céphaliques et de la coloration du corps. Dans un premier temps. nous avions mis |'accent sur la variabilité morpho- logique des plaques sus-céphaliqus et retenu principalement celle du caractère "Flostrale séparée ou non de Vinternasale". On observe d'ailleurs un pourcen- tage non négligeable d'une disposition intermédiaire lCongrès international de Bonn, Sept. 77l (Fig. ll. F I G U R E I R N I I I I I I I Flg. 1 : Caractère "Rnstrale séparée ou non de Plnternasale" I : Flostale séparée de Vïnternasale : 53,3 % I : Flostrale s’insinuant entre les nasales et touchant Vinternasale : 25,2 % Ill :Forme intermédiaire : Flostrale touchant l'internasa|e sans vraiment écarter les nasales : IG,5 % lFl : Flostrale, N : Nasale, I : lnternasalel 43
Fuauns n gm , eg-·~s··. -4 î?"gÉ *"' ·.. . `-H ` -F-6 ` ‘ Al `·D¤··"'·"" TYPEI î ·—'î§%'.!!U·"“` ‘*·êÉ\» ’O=°=«’ < 4 * ‘ tin **3œ -""— · 4 - 0 îànnll «·î ·· ·**'—" Tvpsus amqggnnr Qiîï?è·~ —~ 4* |lP, eüllülllhll all" ë$__«¤u—N-‘=E-P' W Tvpsan Figure 2 : Ecailles latérales de la tête A : Supraûculaires El : Présuboculaire ° Z SUpr'3CiIîBî|'BS 1,2,3 : Une pesteculaire et deux poetsubeculaires 0u deux pes- tcucuiaîres et une postsubeculaire 1,2 : Une postûculaire et une pestsuboeulaïre 1,2,3,4 : Deux pestecufaîres et deux pcestsuboculaires. 44
Dans un second temps, nous complétons cette première étude par une, plus exhaustive, des caractères taxonomiques. La détermination des écailles latérales dela tête met en évidence la prépon- dérance de la forme I ci-dessous définie l5l % de la population totalel : — une présuboculeire, — quatre supraoculaires, — trois écailles en arrière de |'oeil lsoit deux postoculaires et une postau- boculaire, soit une postoculaire et deux postsuboculairesl, - cinq supraciliaires, en notant tout de méme, une variation assez impor- tante de ce nombre [par soudure ou division} Les formes Il et Ill représentent respectivement 24 % et 5 % dela popula- tion alors que les formes I d'un côté, ll de |’autre, et I d'un coté, Ill de l'autre, représentent à peu pres 20 % lFigure 2l. Nous déterminons ensuite une moyenne numérale des écailles : gulaires, du collier, autour du corps, temporales, des pores fémoraux, des granules supraoculaires, des lamelles sous le quatrième orteil, des plaques ventrales, ainsi que des différentes formes du massétérin. Ceci en vue de tenter de définir un profil morphologique, représentatif de la population du lézard des murailles d’Ensoulesse. E L'intérêt du caractère "nombre de plaques ventrales dans l'axe longitudi- nal" est souligné, pour différencier sexuellement les individus [moyenne du nombre de plaques ventrales : 24,60 chez les mâles et 27,80 chez les femel- les]. De même, les rapports biométriques démontrent que la hauteur de la tête par rapport à la longueur du tronc est un indice sexuel plus révélateur que ceux dans lesquels sont impliquées la largeur et la longueur de le tète : Fi = longueur du tronclhauteur de la tète Fl = 7,91 chez les mâles Fi = 9,06 chez les femelles Nous déterminons ainsi des individus dont les criteres définiraient le Lacerra montr‘cm'a Boul., mais aussi les Lacerra podercis sfcuia Flat., Lacerra bedrfagae Cam. et Lacèrra podarcfs rflfguerra Gmel. dans quelques cas, ainsi que le Lace-rta podarcis hiispaniica Steind. suivant que |'on considere la taille du massétérin plutot que son existence pure et simple. Nous sommes amenés par conséquent à poser la question du caractère aléatoire de certains critères taxonomiques spécifiques et subspécifiques. Nous pourrions résoudre cette question en acceptant Vhypothèse d’une population constituée de plusieurs especes et s0us—espèces différentes vivant dans un même lieu, dont l’aire est très restreinte l1,5 hectares au plus] ; mais alors, ii faudrait refuser Vhypothése d’un polymorphisme important sous entendant que le lézard des murailles est en pleine évolution et se spéficie en fonction des con- ditions du biotope. D'ailleurs, cette deuxième hypothèse résoudraît Vambiguïté de Vexistence de la forme intermédiaire "Contact rostrale-internasale". Faculté des Sciences, service d‘EcophysioIogie Biogéographie et Ecologie du développement Université de Poitiers 86022 POITIERS CEDEX 45
REPTILES et AMPHIBIENS · Ulll GUIDE THERAPEUTI|I1UE¤1> PAFI Ph. DELEPAUL DEUX REVUES : I.- Le guide thérapeutique de Delepaul représente un gros travail de compila- tion. Après un bref rappel des méthodes d'administration des médicaments chez les Reptiles, l’auteur passe en revue tous les composés chimiques utilisés pour le traitement des maladies dont il est fait mention dans les ouvrages spé- cialisés. Pour chaque principe actif, nous sont donnés la formule chimique, faction du produit, la posologie et la voie d’administration préconisée par les différents auteurs lavec les références} et, enfin, le nom des spécialités com- mercialisées en Belgique et en France, contenant le principe actif, la concentra- tion et la présentation du médicament ainsi que le nom du laboratoire par lequel il est commercialisé. Ainsi nous sont présentés successivement les antihelmiritiques, les curari- sants et anesthésiques, les antibiotiques, les sulfamides, les corticoïdes, les vitamines, les antiseptiques et les désinfectants, les diurétiques et les laxatifs, et quelques autres produits. L'ouvrage est complété par une liste des firmes pharmaceutiques, leur adresse, et pour les firmes étrangères, le nom du laboratoire responsable de la distribution en France ; et par une bibliographie brève et rapidement utilisable. Le guide, véritable "\/idal" de Vherpétologue, comble une lacune et repré- sente un gain de temps considerable en permettant, l diagnostic etant porté, d'appliquer immédiatement le traitement sans avoir à chercher soi-même dans le dédale dela pharmacopée, le nom des spécialités contenant le produit recher- ché. D. HEUCLIN l`ll Ce livre à tirage limité de 200 exemplaires est paru en Novembre l9'.?8 lvcir sa présentation par son auteur dans la n° 10}. Conditions do vente : 600 F.E., port inclus 683 FB. ou 96 F.F. Comment l'obtenir : par virement international à |’¤rdre de DELEPAUL Philippe, Médecin vétérinaire. 23 rue de Mouscron, E-7760 Dottignies lüelgiqual. L’onvoi sera assuré des reception du montant indiqué. 46
Il.- Ce "Guide" n’a rien de pratique pour un amateur. Il apporte certes, nombre de renseignements utiles mais d'un usage difficile pour le non veterinaire. Les indications sur la toxicité des produits pour |’homme font défaut. C’est ainsi que le Nlalathion lp. 35] particulièrement dangereux, n’est pas signale. Je n’ai pas vu mentionne cfantifongiques. Des impropriétés, ex. "mite" ip. 35], un anglicisme pour acarien. Pr. E.D. BRYGOO 47
vit nt LA sncitrê CDMPTE RENDU D ACTIVITE 1. Réunion du 21 Avril Jacques DETRAIT. — Les Reptiles venimeux : Les espèces venimeuses, les différents types de venins, leur dangeur, leurs modes d'actl0n. Symptômes et traitements à la suite de morsures. [cf. |'artic|e publié dans ce n° du Bulletin! 2. Réunion du 1 3 Juin Philippe TAOUET. - Les Dinosaures. Classification et radiation évolutive. Problèmes d'écologie et du paléobiogéographie. Les Dinosaures, depuis la description des ossements du premier d’entre eux en 1824, ont suscite et suscitent encore un grand interêt dans le public et dans les milieux scientifiques. A la suite des nombreuses découvertes faites partout dans le monde depuis un siecle et derni, ces "Sauriens terrib|es" sont représentés au]ourd‘hui par près de 600 especes classées dans 27 familles différentes ; avec des dino- saures bipédes ou quadrupèdes, carnivores ou herbivores, petits ou grands, que le Britannique Seeley a classé en 1888 dans deux ordres bien distincts, celui des Saurischiens lou Dinosaures à bassin de type Heptilienl et celui des Ornithischiens lou Dinosaures à bassin de type avieni. L’étude des Dinosaures rend d’uti|es services dans les différentes discipli- nes des Sciences de la Terre : pour résoudre des problèmes de dataticns et de corrélations stratigraphiques des problèmes de paléogéographie et apporter d'utiles précisions sur les conditions de dépôt des sédiments ou sur les paléoen- vironnements. De nombreux problèmes concernant ces Reptiles mésozoïques qui ont peu- plé la terre de -230 millions à -65 millions d'années restent cependant en sus- pens. Les reconstitutions de certains d’entre eux laissent à désirer lon vient de découvrir par exemple qu'Aparosaurus = Brcntosaurus, possède un crane très différent de celui qui lui avait été attribué), leur origine parmi les Thécodontes du Trias reste mal connue : certaines divisions traditionnelles sont remises en cause lpar exemple, chez les Thércpodes ou Dinosaures carnivores entre les Carnosauriens et les Coelurosauriensl ; |'idée que l'on se faisait de leur physio- logie a beaucoup évolué, à la suite de recherches paléoanatomiques et 48
paléohistologiques; |’image d'animaux lourds, betes et méchants, cède la place peu à peu à celle d'anirnaux parfaitement adaptés à leur environnement. Enfin, le dernier apport et non des moindres, de l'étude des Dinosaures con- cerne leur descendance : certains Coelurosaures (Dinosaures carnivores, graci- les, aux os creuxl seraient en effet à l"origine des Oiseaux. Chaque année voit donc la Publication de nouvelles découvertes, de remi- ses en cause, de nouvelles théories concerriantlles Dinosaures. Peu à peu s'é|a- bore une meilleure image du monde de ces Flepti|es`mésozoi'ques. Philippe TAOUET Résumé communiqué par l conférencier 3. Réunion du 20 Octobre Henri BERTRAND. - Calciparine et morsure de serpents A la mémoire du Dr. C. RABY — Bref historique des faits ayant amené à l'utilisation dela Calciparine lors de morsures de serpents : . Cas de Nicole \/... (These Mugnereti . Les résultats chez |'homrne Les resultats chez l'animal (Thèse lsardl — Les raisons de faire de la Calciparine . Rappel théorique de la C.l.V.D. (blocage d'un processus pathologique ds, et même avant son apparition} — Les conclusions pratiques : . Nécessité d'une information médicale . Utilisation immédiate de la Calciparine lors d'une morsure 1 permet au blessé de se rendre aupres d'un médecin pour une surveillance médi- cale et biologique . Mode d’utilisation proposé Se reporter à l’article publié dans ce numéro du bulletin. 4. Calendrier du 1 er Trimestre 1 980 Mercredi 9 Janvier, 20 h OO B. Jacques RDUAULT présentera un montage audio-visuel sur "La des- truction des tortues marines en Tunisie", suivi d'une discussion. Samedi 9 Février, 9 h 30 Pathologie des Reptiles. Présentation de L. CAPEZZONE. Etant donné la complexité du problème, nous demandons une fois de plus, à tous les amateurs, d'apporter leur témoignage. Mercredi 12 Mars, 20 h 00 Hubert SAINT-GIRDNS. Les Reptiles d'AustraIie. Répartition, écologie et éthologie. 49
1 .- Enquête d'Ethnozoo|ogie Pour les besoins d'une enquete d'ethnozoologie centrée sur la place et les fonctions des serpents dans la civilisation grecque ancienne, dont la première partie devrait aboutir à Videntification des genres, voire des espèces connus des Grecs de |'Antîquité, Liliane HUDSON (Université de Liège) demande à entrer en relation avec des herpétologistes éleveurs de Colubridés de la Médi- terranée orientale, principalement ceux du genre Elaphe (E. quatuor!r`nea ta ,' E. fongfssfma ,· E. situfalr Qui Vautoriseraient à observer leurs sujets et à les photo- graphier. Toute information sur le comportement de ces reptiles, libres ou captifs, serait, d’autre part, reçus avec reconnaissance. La correspondance peut être adressée à : Liliane BODSON Rue Bois l'Evéque 33 B - 4000 LIEGE Belgique 2.- Enquête sur les Reptiles des Grisons [Suisse) Une étude sur la répartition des Fleptiles du Canton des Grisons l5uissel soutenue par le WWF—Suîsse et la Ligne suisse pour la protection de la nature, est en cours depuis 1977. Les membres de la SHF qui voudront participer à ce travail sont priés d'envoyer leurs observations ien indiquant les noms d'espèce, les dates et lieux des observations ainsi que les noms et adresses des observa- teurs] à Monsieur Hans SCHMOCKER, Obere Gasse 31, 7000 Chur, Suisse. Les données seront traitées confidentiellement et elles seront déposées au Musée d’Histoire Naturelle des Grisons à Chur. 3.- Souscription Flollinat D'apres les dernières informations, le livre paraîtra à la fin du ier trimestre 1980. 50
Secrétariat : G, MATZ, Laboratoire de Biologie Animale. Université d'Angers, Boulevard Lavoisier — 49045 ANGEFISCEDEX COTISATIONS Tarifs : Taux annuel + Bulletin = Total — adhérents de moins de 25 ans 15 20 = 35 F — adhérents de plus de 25 ans 40 25 = 65 F — bienfaiteurs : minimum 150 F Abonnements : Europe : 70 F Hors Europe : 80 F Modalités de règlement : 1. Chèque postal : à l'ordre de la SHF, CCP 3796—24 Fi, Paris. Envoi direct à notre centre de chèque. Cette modalité est très recommandée aux etrangers qui, en ce cas, doivent envoyer leur chèque postal en France par Vintermédieire de leur centre de chèques lne rien écrire dans la partie correspondance}. 2. Chèque bancaire ou mandat postal, directement au Trésorier : J. CASTANET, Laboratoire d’Anatomie Comparée. Université Paris Vll — 75221 PARIS Cedex 05. 3. Nous rappelons que les dons ou cotisations de soutien sont les bien- venus. Changement d'adresse : N'omettez pas de signaler sans retard au secrétariat tout changement d'adresse. BULLETIN Directeur de publication : Fi. GUYETANT Comité de rédaction : J. LESCUHE lresponsabll, C. PIEAU ladjointl, J.l\i'l. FRANCAZ, J.J. MOHEHE, R. VEHNET. Présentation des textes: dactylographiés en double interligne, prénom et nom en dessous du titre et à droite, adresse en fin d’artïc|e. Illustrations : Uniquement dessins ou graphiques au trait là |'exclusion des photographies) pouvant supporter une réduction d'un tiers. Légendes sur feuille à part. Envoi des manuscrits : J. LESCURE, Laboratoire de Zoologie [Reptiles et Amphibiens}, Museum national d’l—|istoire Naturelle, 57 rue Cuvier- 75005 PARIS Le Gérant : Fi. GUYETANT N° Commission paritaire : 59374 Imprimé à l'Université de Besançon Faculté des Sciences - 25030 Besançon Cédex