Bulletin SHF XXXX 26
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ISSN-0754-9962
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Blattes exotiques - Tribolions — Vers de
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BULLETIN _DE LA
SOCIETE HERPETOLOGICIUE
DE FRANCE
Bulletin de liaison
2ème Trimestre 1983, n° 26
Journées annuelles de la S.H.F. Clermont-Ferrand
I9-12 sept. 1982}
EDITORIAL .................................... 5
I. Thème lézard vivipare ; viviparité
. Définition physiologique de Vovoviviparité. Analyse expérimen-
tale des phénomènes de gestation et parturition chez le lézard
vivipare, 2'ootoca ,· llacertal viwjoara. Nl. PANIGEL .......... 6
. Sur quelques particularités de la Biologie de la-reproduction chez
le lézard vivîpare liacerta vfvrkaara Jacquinl. J.P. DUFAURE. . . 1 1
. Sur quelques aspects de la Biologie de la reproduction chez la
femelle du lézard vivipare, Lacerra vivrpara Jacquin. F. XAVIER, 14
. La distribution des hormones sexuelles au cours du cycle de
reproduction chez le mâle de Lacerta vivrkaare. J.P. BRAU ..... 17
. Effort de reproduction et stratégie de reproduction chez Lacerta
vfvfpara. T. PILOFIGE ............................. 19
. Données sur Voccupation spatio-temporelle d'un milieu hétéro-
gène par une population de Lacerta w`w]oara. B. HEU LIN ...... 21
. La viviparité chez Typhlonecres compressicaudus, arnphibien
apocle. J.-M. EXBRAYAT, Nl. DELSOL et J. LECURE ........ 23
. Quelques observations concernant le maintien en élevage de
deux amphibiens apodes, Typhlonectes compressr'caudes, et un
lchthyophfs. Reproduction de T. compressfcaudus.
J.-M. EXBRAYAT et M.-T. LAURENT .................. 25
. Anatomie générale de Typhfonectes compressicaudus, batra-
ciens apodè vivipare. J.-M. EXBRAYAT, M. DELSOL et J.
FLATIN ...................................... 27
. Reproduction de deux lézards vivipares Australiens: Egernfa
cunninghami et Egemia srrfolata. G. MATZ ............... 27

II. Communications libres
. Les Reptiles et Batraoiens d'Auvergne. R. DORÉ ........... 29
. Spécificité du comportement agonistique ritualis chez les Oplu- '
res de Madagascar [Sauna, Iguanidae}. C. BRILLET ......... 34
. Rythme d’activité et reproduction chez Asterochelys (Testudo}
radiata, show 1802 : observations préliminaires. M. RAZARIHE-
LISOA et T. ANDRIAMPILAZASOA .................... 37
. Rythme d'aGtivité et bilan hydrique de Varanus griseus dans les
conditions naturelles. R. VERNET, M. LENIIRE et C. GRENOT. . 39
. Relations entre le cycie annuel d'activité des Reptiles et les con-
ditions climatiques. A. BEA ......................... 42
. Evolution des populations d'Amphibiens Anoures dans les zones
humides d'a|titude : Etude de deux lisières forestières dans le
massif du Jura, données préliminaires. R. GUYÉTANT, F. KOCH,
P. LHOTE et M.J. TRIVAUOEY ....................... 43
. Localisation immunocytochimique chez les lacertios de différen-
tes neurohormones hypothalamiques : LHRH, Mesotocine et
vasotocine. N. BONS et J. BONS ..................... 45
BIBLIOGRAPHIE
. Recherches sur la croissance du tissu osseux des Reptiles
Application : la méthode squelettochronologique. J. CASTANET 50
INFORMATIONS
. Informations sur Fenquête de répartition des Amphibiens et Rep-
tiles de France. . ._ ............................... 55
. Premier colloque international de Pathologie des Reptiles et des
Amphibiens ................................... 56
. Nouveaux membres .............................. 57
. Carnet de naissances ............................. 57
. Annonce ..................................... 58

EDITORIAL
La réunion 1982 dela S.H.F. s'est tenue à Clermont-Ferrand. C'était
une "prerniere" dans la Massif Central. L'Auvergne n'était-elle pas un
lieu privilégié pour parler du lézard vivipare et le lézard vivipare une intro-
duction naturelle pour étudier la viviparité ? C'est ce qui fut fait au pre-
mier jour...
ll revenait à M. PANIGEL qui a longtemps travaillé sur le lézard vivi-
pare et la viviparité de nous faire pan: de son expérience. Aprés un
exposé d'ensemble sur les travaux de notre equipe portant essentieïle-
ment sur la reproduction chez le mâle, J.-P. BFIAUX parla des protéines
plasmatiques de liaison et de leur rôle dans le contrôle de la distribution
des hormones. La femelle et le déterminisme de Eon cycle de reproduc-
tion revenait à l'honneur avec la communication de F. XAVIER. Enfin, la
compréhension des cycles étant indissociable des données écologiques,
c'est sur des considérations développées par D. HEULIN en ce qui con-
cerne Voccupation spatio-temporelle d'un milieu hétérogène et par
T. PILOHGE pour l'effort de reproduction que devait se terminer |'étude
du lézard vivipare. D'autres apports sur la viviparité nous venaient de
|'équipe de Lyon avec les exposés de J.—lVl. EXBHAYAT sur |'apode
Typhfonectes compressr'caudus alors que G. MATZ présentait ses obser-
vations sur la reproduction de deux scinques vivipares australiens.
La deuxième journée tut surtout consacrée aux communications
libres qui pour n'étre point rattachées au thème choisi, n'en furent pas
moins d'un grand intérêt. Remarquons aussi que |'exposé de R. DORE
était bien en situation puisqu’i| traitait des Fieptiïes et Elatraciens
d’Auvergne. D'autres contributions, celle de Mme HAZAHIHELIZOA lla
croissance de Tesrudo radratal, de N. et J. BONS llocalisation de neuro-
hormones hypothalamique chez les lacertidésl, de Ch. BHILLET (compor-
tement agonistique ritualîsé chez les Opiures de Madagascar}, de
H. VEHNET lrythme d'activité et bilan hydrique de Varanus gnlseus} et de
A. BEA [relations entre le cycle annuel d'activité des reptiles et les condi-
tions climatiques], devaient clore ces journées.
Il y eut ¤:l'autres communications qui ne sont pas rapportées ici,
faute de textes écrits, et bien d'autres activités. La soirée de projection
publique n'attira hélas pas grand public et c'est fort dommage en égard à
la qualité des films présentés. Le diaporama de MM. OUILLON suscite
bien des |ouanges... mais aussi quelques réserves quant à une présenta-
tion de manipulation de Vipères. Et enfin, Vexcursion à la tourbière de
Chambedaze permettait de visiter un biotope caractéristique du Lézard
vivipare en Auvergne. Mais elle posait une énigme aux spécialistes de
Vipères : Vrjoèra berus était-elle vraiment absente de ce facies typique
ainsi que le prétendaient les écologistes locaux ? Les Clermontois souhai-
tent de tout coeur que les intéressés reviennent vite pour trancher.
J.P. DUFAURE
5

Bull. SOC. Herp. Fr., 1983, N" 25
DÉFiNITlDN PHYSIDLDGIDUE DE l.'DllUllIllIPARITE
ANALYSE EXPERIMENTALE DES PHENDMENES DE
GESTATIDN ET PAHTUHITIDN CHEZ LE LEZARD VIVIPAHE
ZOOTOCA (LACERTA} VIVIPARA
par
Maurice PANIGEL
Depuis Vobservation de Jacquin en 1787, et la description dejeunes
lézards rapportés du "|l.··1ont d’0re" par I. Geoffroy St Hilaire, le Lézard
vivipare a été défini en 1835 par Cocteau, dans sa "Notice sur un genre
peu connu Zooroca W. de Lézards vivipares et sur une nouvelle espèce
de ce genre, Lacerta vfvfpara J". Ce lézard n'a longtemps constitué
qu'une curiosité zoologique épisodiquement retrouvée dans tel pays ou
tel département.
La contreverse entre naturalistes surgit lorsque le Lézard vivipare est
proposé comme "forme de passage" menant dans l’échel|e phylogénéti-
que, de |'ovîparité à la viviparité. Comme pour certains Batraciens ou
pour d'aIJtres Fleptiles vivipares, Vindividualisation des mécanismes
déterminant I'ovo-viviparité chez Lacerta viwioara, a suscité des discus-
sions contradictoires comme celles résultant de Vinvraisemblable
"découverte" de Vinfortuné Kammerer [191 ll sur la transformation en
lézards ovipares de lézards originellement :
"On maintient des lézards vivipares Lacerta vrwioara femelles à une tern-
pérature de 25 à 30°, chaleur à laquelle cette espèce n’est pas accoutu-
mée. A la premiére ponte, ces femelles expulsent des oeufs sans coquil-
les à enveloppe molle, translucide, qui mettent trois à neuf jours à
éclore; les oeufs ne sont pas aussi nombreux que de coutume ; la
deuxième ponte donne cinq à douze oeufs enveloppés d’une coque par-
cheminée, bianc jaunâtre, opaque, tout comme les oeufs de lézards chez
qui |'oviparité est de règle ; ces oeufs demandent plusieurs semaines
pour éclore. Les descendants de ces lézards restent ovipares méme si on
les remet à une température normale".
Citons encore la non moins surprenante observation de Lantz
`i927} sur une "ponte extraordinaire de lézards vivipares vivant aux
environs de Bagnères de Bigorre" :
6

"Le B Septembre 1924, au-dessus du village de Garde, non loin
d'un ruisseau et en terrain très humide, je découvris sous une grosse
pierre, une soixantaine d'oeufs de lézards ; que|ques—uns, lorsque je les
examinai, laissèrent échapper de petits lézards noirs en lesquels je recon-
nus immédiatement de jeunes lézards vivipares. Ces oeufs,à coque par-
cheminée mesuraient environ 11,5mm de long sur 9mm de large; le
degré de développement des embryons était variable ; beaucoup étaient
sur le point d’éclore, mais certains n'en étaient_gu'à_là moitiéëga leur évo-
lution embryonnaire". Lantz en conclut que "l'ovo-viviperit de Lacerta
viwjoara n'est pas absolue à |'état sauvage". Nous y' sommes i. Le
doute est bien jeté et il reste toujours, comme pour les calomnies, un
reste de suspicion même lorsque l'on finit par apprendre que les témoi-
gnages sont réfutables et les observations erronées. Le terme même
"ovo-viviparité" aux confins de la viviparité "vraie" et de |’oviparité
senso stricto, subit les contre coups de la ténébreuse histoire du lézard
vivipare depuis la découverte de sa "viviparité" par Jacquin alors âgé de
11 ans.
On avait appelé ce mode de reproduction "ovoviviparité" parce que
le lézard vivipare expuise ses petits entourés d'une mince membrane
coquillière déchirée par les nouveaux-nés, immédiatement après la mise
bas. Cette ovoviviparité s'oppose à |'oviparité des lézards verts ou des
lézards de muraille dont les oeufs expulsés au début du développement
embryonnaire demeurent longtemps enveloppés d'uné épaisse mem-
brane coquilliére. Uovoviviparité se distingue aussi de la viviparité
"vraie" de Sauriens comme Seps chafcfdes dont les petits sont mis bas
libres de toute involucre foetal lGiacomini, 1891]. Rollinat l1904l se
réfère à une "sncienneté" de i'ovo-viviparâté selon le degré ci'atrophie de
la dent caduque. Weekes (1933} et Sergeev l1 940} insistent sur
|'inf|uence des populations de Sauriéns vivipares. Evolutionnistes de tou-
tes convictions, biogéographes et climatologistes de toutes nationalités,
écologistes de toutes tendances s'attachent à l'étude de ce problème, ce
qui ne fait que rendre plus confuse la définition même des termes d'ovi-
parité et de viviperité appliqués non seuiement aux Sauriens, mais à tous
les modes de reproduction chez les Squamata lBAUCHOT, 1965 ;
FITCH, 1970 ; PACKARD, TRACY et ROTH, 1977}.
Les Lacertidés appartiennent donc au groupe de familles reptiliennes
chez qui |'éventai| menant de Poviparité à |'ovo-viviparîté en passant par
la prétendue "ovoviviparité" restent largement ouvert. Le lézard vivi-
pare, Lacerta viwjoara J., est un Lacertidé qui a intéressé à un titre ou à
un autre les chercheurs participant cette année [1982} à notre réunion se
tenant à Ciermont—Ferrand lPuy de Dôme}. Il y a prés de 32 ans, je me
suis intéressé au phénomène d'ovo-viviparité chez Lacerta vfvijoara lvoir
Panigel, 1951 et 1956}. La Société l-lerpétologique de France m'a fait
|’honneur de me demander d'introduire les travaux suscités par l'uti|isa-
tion de cet excellent modèle animal, recherches particulièrement appro-
fondies dans le domaine de |'éco|ogie, de la biogéographie et de l'endo-
crinologie sexuelle.
7

Les Reptiles ovovivipares et vivipares licerta vivipare inclus} ont
fourni une série de modèles expérimentaux permettant d'ana|yser la
complication progressive des mécanismes endocriniens hypophysogona-
diques déterminant le maintien de la gestation et le déclenchement de la
parturition lCIausen, 1940 : Bragdon, 1951 ; Panigel, 1951 et 1956 ;
Callard et Coll., 1972 et 1977 ; Yaron, 1972 et 1977 ; Guillette et
Coll., 1979 ; Guillette et Coll., 1981 ; Xavier, 1982}.
L'uti|isation des isotopes radioactifs a de plus démontré la perméabi-
lité de certains des placentas reptiliens liacerta vivrjoara, Thamnophiis si}-
ralils, Xanërésia vigfffieë aux sels miriîraux et à certains métebolites lpas-
sage de Na et ll, glycine C et Ieucine H}, lPanigel, 1956 ;
Conaway et Fleming, 1960 ; Hoffman, 1970 ; Yaron, 1977l.
Le lézard vivipare comme plusieurs autres Reptiles peut fournir des
modèles nouveaux d'étude :
- modéle pour la visualisation embryonnaire et la culture des oeufs
in vitro lPanigei, 1976} ;
- modèle pour dissocier le rôle des différents éléments du complexe
materno-embryonnaire sur lesquels reposent les phénomènes de nutri-
tion, de croissance et de différenciation de Vembryon lüufaore et Hubert,
1961 ; Maderson et Bellairs, 1962} ;
— modèle pour étudier fn vitro et in vivo |’effet de la pollution sur
Venvironnement de Vembryon intra-utérin ;
— enfin, grâce aux dosages rndioimmunoiogiques, modèle pour
I'étude de Vacquisition graduelle des mécanismes immunologîques per-
mettant la tolérance de Vembyron par Vorganisme maternel.
Laphysiologie des échanges materno-embryonnaires chez les Repti-
les vivipares autres que les Mammifères a donc dépassé le cadre de
"curiosité zoo|ogique" pour prendre la place qui lui revient dans |’ana|yse
expérimentale des mécanismes fondamentaux qui régissent les échan-
ges placentaires dans leur ensemble.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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ln : "Reproduction En Evolution". CALABHY. J.H· ; TYNDALE, C.A.
eds.
Maurice PANIGEL, Professeur
Biologie de la Reproduction
Université Pierre et Marie Curie lPeris VI}
Bâtiment A, 7e étage
4, Place Jussieu
75230 PARIX CEDEX 05
T 0

Bull. Soc. Herp. Fr., 1983, N° 26
SUR DUELDUES PARTIDULARITÉS
DE LA DIDLUGIE DE LA REPRODUCTION
CHEZ LE LEZARD VIVIPARE liacerra vfvfpara Jacquinl
par
Jean-Pierre DUFAUHE
Si le phénomène d'ovoviviparité a longtemps été considéré comme
la particularité la`p|us remarquable de la reproduction du lézard vivipare,
d'autres singularités, pour la plupart inattendues, ont été mises en évi-
dence dans notre laboratoire, essentiellement chez le mâle, mais |’une
d'entre elles, chez la femelle [*l.
C'est ainsi que la femelle possède un caryotype original : contraire-
ment aux autres espèces de Lacerra, elle présente des chromosomes
sexuels morphologiquement différenciés lcaryotype à 35 chromosomes
comprenant 34 télocentrlques et 1 submétacentriquel avec une formule
de type Z1Z2W [chromosomes sexuels multiples} l1l.
Chez Vembryon, l'inversion sexuelle du mâle lsexe homogamétiquel
n'a pu être obtenue par Vinjection d'oestradio| lhormone produite par le
sexe hétérogamétiquel. Cette ”résitance" à l'inversion par une hormone
stéro`ide d'apport exogène, peu connue chez les Vertébrés puisqu'on ne
|'observe que chez les Mammifères, peut ètre levée si l'on administre
préalablement aux embryons une hormone gonadotorpe l2l. Ces résul-
tats peuvent s'exp|iquer maintenant seïon les concepts de Ohno par une
perturbation des interactions cellule somatique-cellule germînale au
moment de la différenciation primaire du sexe, les gonaclotropines étant
connues pour se fixer sur les membranes cellulaires.
Chez le mâle adulte, au cours du cycle sexuel, la testostérone plas-
matique, androgène circulant principal chez cette espèce, subit des
variations d'une amplitude considérable. Elle atteint à la période des
l*l Cet exposé résume succlntement les résultats les plus significatifs obtenus
an 24 ans d’activité personnelle, auxquels s’ajoutent les travaux de mes prin-
cipaux collègues et collaborateurs : Mesdames Michèle Mesure, Michèle Che-
valier, Annie Depeiges, Monique Chambon et Messieurs Yves Courty et Jean-
Paul Braux.
1 1

accouplements lavrill les taux les plus élevés jusque là enregistrés chez
un vertébré, avec_près de 400 ml de plasma, puis chute ]usqu’à n'être
plus détectable en juillet. La testostérone intratesticulaire subit les
mêmes variations, mais en outre, elle s'é|ève brusquement en juin alors
que son niveau plasmatîque demeure faible. Cette rétention de testosté-
rone dans le testicule co`incide avec le passage entre deux vagues sper-
matogénétiques—et peut contribuer à expliquer, sur le plan hormonal, le
phénomène bien connu de dissociation dîastémo—spermatique l3l. La
testostérone plasmatique est transportée par deux systèmes protéiques,
S1 et S2. Le systéme S2 lappelé encore "Lacertilian—corticosteroid bin-
ding protein"} câractérisé par une affinité élevée pour É testostérone
ll(a4°C : 1 x 10 NI' let une forte capacité (N : 1 x 10' M) doit être le
principal responsable du transport de l'homme et doit pouvoir amortir les
variations importantes enregistrées dans les taux circulants. La capacité
de liaison présente elle-même des variations significatives au cours du
cycle sexuel avec un pic remarquable fin mai dont Vinterprétation est
encore à l'étude [4}.
Enfin, Vépîdidyme du lézard vivipare manifeste une activité sécré-
toîre des plus remarquables. La découverte en 1893 de cette activité par
Van der Stricht est probablement a |‘origine de tous les travaux sur le rôle
des sécrétions de |'épididyme dans la physiologie des
spermatozoïdes l5]. Ces sécrétions se présentent sous la forme de
grains figurés, très nombreux et volumineux, composés d'un granule
central l6-7j.im de diamètre} et d'une vacuole périphérique. Ces grains
sont massivement déversés dans la lumière du tube épididymaire au
moment de l·'arrivée des spermatozoïdes. L'existence de tels grains de
sécrétion est extrêmement rare lelle a été signalée chez Leiolopisma fus-
cum et Takydromus septentrrbnafis} ; elle fait du lézard vivipare un
modéie précieux pour isoler et analyser une sécrétion épididymaire ainsi
que pour tester son effet sur les spermatozoïdes, d'autant que ces sécré-
tions sont relativement simples. Il a ainsi, été identifié dans le granule
central une protéine insoluble de 70 000 daltons et dans la vacuole une
protéine soluble de 16 000 daltons (Bl. Des tests immunocytochimi~
ques ont permis de démontrer que la protéine soluble vient se fixer sur la
tête des spermatozoïdes. Le rôle du granuls central demeure encore énig-
matique l7l.
Le lézard vivipare, espèce très largement répandue lil couvre pres-
que toute la région euro-sibériennel et souvent très abondante, a remar-
quablement réussi, sans doute parce qu'iI a pu s'adapter à des conditions
climatiques qui lui ont permis d'occuper des niches pratiquement vides.
Probablement certaines des singularités que nous avons signalées ont-
elles un rapport avec ces adaptations qu’iI conviendra de découvrir. 0.uoi
qu'iI en soit, ces particularités font du lézard vivipare, à bien des égards,
un modèle biologique privilégié.
1 2

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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C.FI.Soc.B!0I., 173, 1083-1088.
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the plasma and testis of a lizard (Lacerta vivipare Jacquinl during the annual
cycle. Gen.Cnmp.End¤crin¤|, 42, 325-333.
(1962I Circannoal testosterone, dihvdrotestosterone and androstanediols
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lizard, Steàoids, 39, 517-529. J.P. Dufaure and M. Chambon l1976l
Uptake of H testosterone in several organs of the male viviparous lizard
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Gen.Comp.Endocrin¤l., 36, 23-39.
(4l J.P. BFIAUX et ·.l.p. DUFAUFIE (1982] — Liaison de la testostérone aux pro-
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ques au cours du cycle sexuel chez un animal à reproduction saisonnière, le
lézard vivipare. C.FI.Ac.So., 296, 1, série Ill, p.59-62.
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imrnunochimique d'une protéine majeure sécrétée par Vépididyme de
lézard. C.Fl.Ac.Sc., 292, 21 1 -21 G. A. Depeiges and J.P. DUfaurel1983l.
Binding to spermatozoa of a major soluble proteins secreted by the epidicly-
mis of the lizard Lacerta viwjpara. Gemate Research, sous presse.
J.P. DUFAUFIE
Laboratoire de Génétique et Biologie cellulaire
Complexe scientifique des Cézeaux
Université de Clermont-Ferrand ll
B.P.45 — 63170 AUBIÈRE
13

Bull. Soc. Herp. Fr., 1933, N‘·` 26
SUR IIUELOUES ASPECTS DE LA BIOLOGIE
DE_ LA REPRODUCTION CHEZ LA FEMELLE
BU LEZARO VIVIPARE, Lacerta vivfpara Jacquin
par
Françoise XAVIER
Comme chez la plupart des Vertébrés des zones tempérées. la repro-
duction présente, chez le Lézard vivipare femelle, un caractère saisonnier
et correspond à une séquence d'événements aboutissant à la libération
du jeune au moment le plus favorable à sa survie : vitellogenése, fécon-
dation, gestation et parturition ont lieu au printemps et en été. La vitello-
genèse lavri|~mail consiste en |'accumulation de vitellogénine, phospholi-
poprotéine sécrétée par le foie, dans les ovocytes dont le diamètre passe
alors de 1,7 ài 6-8 mm. Aprés |’ovulation lmai—juinl, les cellules folliculai-
res remplissent la cavité laissée libre par Vovocyte expulsé pour former le
corps jaune. Les corps jaunes persistent pendant toute la gestation dont
la durée, en moyenne de deux mois, dépend des conditions thermiques
de |'été. En Auvergne, les parturitions s'effectuent, généralement, au
mois d'août ; elles peuvent avoir lieu en juillet lorsque |’été est chaud ou
au contraire en septembre si celui-ci est froid et pluvieux [1,2}. Chaque
femelle porte 2 et 12 embryons.
La reproduction de cette espèce est obtenue en captivité après une
hibernation semi-naturelle ou artificielle. Lorsque Vhibernation est suppri-
mée, les femelles ne se reproduisent pas [3l. Les basses températures
hivernales sont indispensables à la reprise de la croissance ovocytaîre et
à la vîtellogenèse au printemps et, donc, à la reproduction l4}.
Au cours du cycle sexuel, les taux de progestérone plasmatique
subissent des variations considérables (5l. Faibles durant la période
post-gravidique et l'hibernation (moins de 5 ngfmll, ces taux augmen-
tent progressivement au cours de la vitellogenèse, atteignent leurs
maxima au cours de la gestation [400 nglrnll puis chutent fortement
juste avant la parturition. Chez les femelles n'ayant pas hiberné et. de ce
fait, incapables de se reproduire, les taux de progestérone circulante res-
tent à leur niveau de base. L'évolution des taux plesmatiques de proges-
.érone correspond aux capacités de |’ovaire à produire rh vivo ce sté-
roi`de ; pendant la gestation, la production de progestérone est
14

essentiellement dûe à |’activit des corps jaunes (5}. Il faut noter que la
progestéronémie est bien plus élevée chez la femelle de L. viwpara
l=‘l-00 nglmll que chez les femelles des autres Reptiles vivipares étudiés
l5 nglmll.
ll existe dans le plasma du Lézard vivipare deux protéines spécifi-
ques de liaison des stéroïdes, une de tvpe transcortine ou CBG et une de
type sex—bincling protein ou SBP (6}. Les expériences de compétition réa-
lisées avec la transcortine-like du Lézard vivipare ont montré que cette
protéine lialt avec une haute spécificité la progestérone, la testostérone
et la cortisone mais ne liait que trés faiblement la corticostérone ; elle dif-
fère, de ce fait, de celles des Amphibiens, Oiseaux et Mammifères qui
ont une haute affinité pour la corticostérone. La concentration en
transcqgtinelike, toujours trés élevée chez le Lézard vivipare (de l’ordre
de 10' M, soit respectivement 80, 60 et 20 fois supérieure à celles de
la grenouille, de la poule et de |'homme], montre d'importantes variations
au cours de |'année (7} : minimale en fin de vitellogenése
(0,4 x 10'5Ml, elle atteint des valeurs maximales en fin de gestation
(2,4 >< 10'5Ml. ll y a donc, au cours dela gestation, une augmentation
concomitante des concentrations plasmatiques de progestérone et de
transcortine—|ike ; des faits semblables ont été décrits chez plusieurs
especes de Mammifères.
Le rôle de la transcortine-like, chez la femelle du Lézard vivipare, est
encore spéculatif. Les taux élevés de progestérone circulante trouvés
chez ce lézard peuvent étre le résultat d'un taux de clearance métaboli-
que bas dû au fait que la progestérone est fortement liée à la
transcortine-like et, ainsi, non métabolisée. La forte concentration plas-
matique de transcortine—like, notamment pendant la gestation, pourrait
jouer un rôle important en maintenant des taux élevés de progestérone,
rapidement mobilisable, dans le plasma de ce lézard.
Le rôle de la progestérone, pendant la gestation, est d'inhiber la
croissance des ovocytes, de favoriser Vhyperplasie et Vhypertrophie des
fibres musculaires de l'utérus, de stimuler la vascularisation utérine per-
mettant les échanges respiratoires entre la mère et les foetus et, enfin,
d’inhiber |'action stimulatrice de |'arginine-vasotocine sur les contrac-
tions de |'oviducte (8,9l. De fait, des implants de progestérone réalisés
en fin de gestation, chez cles femelles du Lézard vivîpare normales ou
préalablement ovariectomisées, inhibent la parturition ( 1 l. Les résultats
des ovariectornies pratiquées au cours de la gestation semblent indiquer
que la sécrétion d’une autre glande [formations placentaires, inter-rénale]
que les corps jaunes pourrait pallier à la destruction des formations lutéi-
niques. Chez la femelle du Lézard vivipare, dont les formations placentai-
res sont très rudimentaires, les recherches menées sur l'activité interré-
nalienne (1 O} incitent à penser que |'interrénele pourraitjouer un rôle non
négligeable dans les mécanismes physiologiques qui permettent d'assu-
rer le maintien et le développement rh utero des embryons. La prise en
considération des relations réciproques entre |'ovaire, l'interréna|e et le
complexe utérus—embryon devrait permettre une meilleure compréhen-
sion de ces mécanismes.
15

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
lil PANIGEL, M. [1956} - Contribution à |’étude de Vovoviviparite chez les
Reptiles : gestation et perturition chez Ia Lézard Zootoca vfvfpara. Ann. Sc.
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Lacerra vivrjoara Jacquin. Holoartic Ecology 6 lsous presse).
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estradiol-173 and testosterone bv plasma proteine of the Reptile iacerta
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l7l XAVIER, F., MARTIN, B. et THIBIEH. M. l‘l9B37 - Transcrotin-type pro-
tein and progesterone levels in Iizard plasma [Laoerta viwloara J.} during the
annual ovcle. Symp. Proc. Hong—Kong Univ. Press lsous presse).
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end parturition in Iizards. Herpetologica 38. B0-93.
HU] DAUPHIN-VILLEMANT, C. (1982} — Synthèse et métabolisme rh vitro de
stéroîdes dans la glande surrénala de la femelle de Lacerra vivrpara Jaoquin
au cours du cycle annuel. Thèse de Doctorat de 3ème cycle, Université
Pierre et Marie Curie, PARIS, 9B pages.
F. XAVIER
Laboratoire Zoologie
Ecole Normale Supérieure
46 rue d'Ulm
75230 PARIS CEDEX 05
`I6

Bull. Soc. Herp. Fr., 1983, N° 25
LA DISTRIBUTIDII DES HDR|lv10llIES SEXUELLES
AU COURS DU CYCLE DE REPRUDUCTIDN
CHEZ LE MALE DE Lacerta vivipara
par
Jean-Paul BHAUX
Chez le mâle du Lézard vivipare liacerta vr'w}:Jara Jacquinl. animal à
cycle saisonnier, les taux de testostérone plasmatique et testiculaire
fluctuent de manière importante et significative au cours de l'a1‘lnée
(1,2}. La testostéronémie atteint ses valeurs les plus élevées au moment
des accouplements [avril-mail, puis chute rapidement lors de la phase
d'atrophie de l'appareîl génital ljuin-juilletl et s'élève à nouveau jusqtfà
l'entrée en hibernation [septembre-octobre}. Nous avons pu identifier
dans le plasma de ces animaux deux systèmes de liaison cles stéroi'des :
un premier système (S1} ressemblant aux protéines de liaison des stéroï-
des sexuels des Mammifères lSBPl et un second système lS2l ressem-
blant à la transcortine des Mammifères lCBGl I3], systèmes déjà identi-
fiés chez la femelle dela même espèce I4}. Par sa forte affinité et sa forte
capacité vis à vis de la testostérone. c’est curieusement le système S2
de type transcortine qui est le principal responsable du transport de la
testostérone chez le Lezard I3}. Compte tenu des variations importantes
de la testostéronémie [de plus de 300 nglml à moins de 1 ngfmll nous
nous sommes demandés quelles pourraient être au cours du cycle sexuel
les valeurs de la testostérone libre, données qui ont une signification
physiologique importante. Pour cela, il était intéressant de savoir si les
paramètres de la liaison aux protéines du plasma variaient au cours du
cycle annuel. Dans ce but, Vaffintié et la capacité du constituant plasma-
tique liant le testostérone ont été mesurées. à différentes périodes du
cycle, par la méthode de dialyse à |'équi|ibre.
Alors que Vafflnité resteconstante, la capacité présente des varia-
tions significatives. Ces variations de capacité ont alors été comparées
aux fluctuations des taux de testostérone plasmatique mesurés par un
dosage raclio—immuno|ogique et à la concentration en protéines plasrnati-
ques mesurée par la méthode de Lowry. Ces trois paramètres montrent
une évolution saisonnière parallèle sauf en mai-juin où la capacité de liai-
son s’élève alors que la testostéronémie et la concentration en protéines
totales chutent l5}. La signification physiologique de ce phénomène
1 7

remarquable est peut—être un mécanisme actif de renforcement de |'atro-
phie des organes sexuels accessoires (épididyme, segment sexuel du
rein}. En outre, Vaugmentation de la capacité de liaison qui apparait en
automne et évolue parallèlement aux taux cle testostérone doit proteger
ces organes accessoires d’une reprise d'activité avant |'entrée en hiber-
nation. Ces résultats mettent Faccent sur le rôle clef ioué par les protei-
nes spécifiquesdu liaison du plasma dans la modulation de |'action des
hormones stéroïdes;
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
(1} Y. COUFITY et J.P. DUFAURE — Levels of testostérone in the plasma and
testis of the viviparous Iizard liacerta vivipara Jacquin} during the annual
cycle. Gon.C¤mp.End0crln¤|., 39, 1979, p.336—342.
l2l Y. COURTY et J.p. DUFAUFIE. Levels of testosterone, dihvdrotestosterone
and androstenedîone in the plasma and testis of a Iizard (Lacerra vfvrpara
Jacquin} during the annual cycle. G¤n.C¤mp.EndocrînoI.. 42, 1980,
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(3} J.P. BRAUX et J.P. DUFAURE. Liaison de la testostérone aux protéines
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p.535-541.
(4] B. MARTIN et F. XAVIER. High—affinity binding to progesterone, estradiol-
17l3 and testosterone by plasma proteîns of the reptiiîa Lacerta vivipara J.,
Gen.Con·¤p.Endocrinol., 43, 1981, p.299—307.
(5} J.P. BRAUX et J.P. DUFAURE. Particularité dela liaison de la testosterone
aux protéines plasmatîques au cours du cycle sexuel chez un animal à
reproduction saisonnière. le lézard vivipare mâle. C.II.Acad.Sc., PARIS,
296, n° 1, série Ill, p.59-62.
J.P. BRAUX
Equipe de Cytophysiologie
Laboratoire de Biologie Cellulaire et Génétique
Université de Ciermont—Ferrand Il
B.P. 45 - 63170 AUBIERE
1 8

Bull. Soc. Herp. Fr., 1983. l\l° 26
EFFUFIT DE REPHUDUBTIUN ET
STRATEGIE DE HEPHDDUBTIUN CHEZ Lacerra wwpara
par
Thierry PILOHGE
La comparaison des variables reproductives de trois populations du
Lézard vivipare (Pi|orge et al., 1983] m’a amené à réfléchirsur la straté-
gie de reproduction de cette espece en fonction des conditions environ-
nementaies.
Les trois populations concernées sont situées respectivement à
Besse-en-Chandesse [Puy-de-Dôme, 1200m alt.], à Paimpont i|l|e-et-
Vilaine, 130m alt.] et près d'Anvers (Belgique, entre 20 et 50m a|t.l.
La population de Paimpont, étudiée par Benoît Heulin (1981], sem-
ble être la moins soumise aux contraintes du milieu, notamment la quan-
tité de ressources présente. Seules les perturbations créées par les fluc-
tuations de la durée de la saison d'activité paraissent avoir quelque
impact immédiat sur le nombre de jeunes produits. En fait, la principale
limitation de |'effort de reproduction semble être d’ordre morphologique,
c'est-à-dire liée à la capacité de la cavité abdominale.
La stratégie de la population de Besse, qui consiste à produire un
assez grand nombre de jeunes de poids relativement faible, serait fonda-
mentalement adaptée à un environnement climatique trés rude, notam-
ment en ce qui concerne la durée et les variations importantes de la sai-
son d'activité. Celles-ci déterminent la quantité totaie d'énergie absorbée
par saison, et par conséquent lïnvestissemént dans la reproduction
(PiIorge, 1981, 1982}.
Enfin, les données aimablement communiquées par Dirk Bauwens
montre que la population belge présente une stratégie typique d'une
situation où la compétition intraspécifique est intense. Ceci se traduit par
la production d'un petit nombre de nouveaux nés nettement plus lourds
que dans les autres populations.
Ces quelques hypothèses explicatives, bien que non définitives, sug-
gèrent une très grande plasticité démographique de la part de Lacerta
vfvfpara, telle que |’on peut rencontrer des stratégies opposées, en fonc-
tion de Venvironnement dans lequel vit chaque population.
1 9

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
HEULIN B., 1981 - Contribution à |'étude` de |’éco|ogie du lézard vivipara —
Lacerta vfvioara — dans le massif forestier de Paimpont. Université de
Rennes, D.E.A. d'Eco|ogie.
PILORGE T., 1981 — Structure et dynamique d'une population du Lézard vivi-
pare. Signification adaptative dela viviparite chez les Lézards. Publ. Lab.
Zool. E.N.S.,18,1-152.
PILORGE T., 1982 — Stratégie adaptative d'une population de montagne de
Lacerta vivioara. Oikos, 39 : 206-212.
PILOHGE T., XAVIER F. et BARBAULT Fi., 1983 ·- Variations in litter size and
reproductive effort in some populations of Lacerra vfvrjpara J. Holarotic
Ecologv, sous presse.
T. PILOHGE
Laboratoire de Zoologie
Ecole Normale Supérieure
46 rue d'Ulm
75230 PARIS CEDEX 05
20

Bull. Soi:. Harp. Fr., 1983, N" 25
DONNÉES SUR l.'OOOUIfilT|ON SPATIO·TEN|POHELLE
D'UN MILIEU HETEHOGENE PMI UNE POPULATION
DE Lacerra vivipara
par
Benoit HEULIN
A Paimpont, en Bretagne, Lacerra vivrjoara occupe divers biotopes
hygrophiles : tourbières, bordures d'étangs forestiers, prairies à Mofinia
caeruiea, landes humides à Erica tetraiix.
Les densités de populations estimées à Vaide de la méthode des
captures-marquages-recaptures sont :
. 1 10 indivîdusihectare dans une lande méso-hygrophile
. 160 individusihectare dans une tourbière
. 260 individusihectare pour une bordure d'étang.
La principale particularité de la bordure d'étang réside dans son
caractère d’écotone H] qui lui confère une forte hétérogénéité du peuple-
ment végétal et de Fensoleillement.
Une étude de la distribution spatiale des captures montre que, dans
ce milieu, la population adopte également une répartition hétérogène.
. En mai, I'enserr¤b|e de la population fréquente préférentiellement les
zones proches de la rive, où Vensoleillement est maximal.
. Entre mei et juillet, la distribution des mâles et des subadultes se modi-
fie tandis que celle des femelles est inchangée.
- La sédentarité des femelles semble être déterminée par les con-
traintes de la gestation : déplacements limités, besoins thermiques
accrus.
- Les changements de distribution chez les mâles sont liés à la
période d’aooouplement et aux modifications des conditions climatiques.
— Chez les subadultes, le changement radical de distribution, inter-
venu entre mai et iuiilet, peut être considéré comme une composante de
leur phase de dispersion ; cette phase qui est conoommitante de |'acqui-
sition des caractères sexuels secondaires pourrait résulter de
li} écotone : zone lisière — zone de transition entre deux milieux.
21

modifications ontogénétiques du choix de l'habitat ou de |’apparition
d'antagonisme entre adultes et suhaduites.
Enfin, ie calcul des indices de recouvrement spatîo—tempore| montre
que c'est entre subadultes et adultes que ce recouvrement est le moin-
dre.
Un tel phénomène pourrait être assimilé à une stratégie de partage
qui, en assurant une meilleure utilisation des ressources disponibles, per-
mettrait de minimiser la compétition.
Dans |’analyse des mécanismes et des causes déterminant |'organi-
sation spatio-temporelle des populations de Lacerta vivioara, Vattention
pourrait à Vavenir être focalisée sur les problèmes de ressources limitan-
tes et sur les mécanismes éthologiques d’espacement des individus.
B. HEULIN
E.R.A. 798 "Ecologie des Landes"
P.l.Fl.E.N. CNRS "Observatoire du changement écologique : le pays de
Pai1·npont"
Station Biologique de Paimpont
35330 F — P|é|an—|e-Grand
22

Bull. Soc. Herp. Fr., 1983, N° 26
LA UIVIPARITÉ CHEZ Typhfonectes compressr'caudus,
AMPHIBIEH APIJIJE
par
Jean-Marie EXBHAYAT, Michel DELSOL et Jean LESCUFIE
Typhionectes compressfcaudus appartient à la famiile des Typhlo-
nectidés qui regroupe des espèces aquatiques vivipares. Grâce à deux
missions organisées en Guyane Française avec |’aide de la Fondation Sin-
ger Polignac, et a des envois de matériel fixé au liquide de Bouin, nous
avons disposé d'un matériel très important permettant d’étudier ia repro-
duction de cette espèce.
Typhionecres compressfcaudus possède un cycle de reproduction
annuel discontinu. La copulation s'étaIe de janvier à avril. La gestation,
qui affecte la moitié environ de ia population des femelles adultes, se
déroule jusqu'en juillet-septembre, période de mise bas.
Chez les femelles, les canaux de Müller sont formés d'un pavillon,
d'un oviducte et d'un utérus : ces trois parties sont morphologiquement
différenciées pendant la reproduction. Durant cette période, le rapport
longueur du canal de Müller sur longueur de Fanimal varie de 0,50 en jan-
vier à 0,60 entre avril et la mise bas. Le diamètre utérin croît en fonction
du développement des embryons ; il est de 3 à 4 mm avant la gestation
et de 5 mm au début de celle-ci : la paroi est alors épaisse et forme des
plis longidudinaux internes. A la fin de la gestation, le diamètre utérin est
maximal : 15 mm ; la paroi est alors distendue et très vasclularisée.
Au début de la gestation (février à avril}, les embryons de stades I ou
Il ·lDe|so| et al., 1981 l, de 2 mm de diamètre environ, sont munis d'une
vésicule viteiline et enveloppes dans une gangue. Dès le mois de mai, on
trouve des embryons de stade Ill démunis de gangue et dont la vésicule
vitelline est réabsorbée. En début de stade Ill, ces embryons possèdent,
au niveau de la paroi abdominale, une structure qui pourrait jouer un rôle
absorbant. Enfin, de juillet à septembre, seuls sont présents des
embryons de stade IV, parfaitement semblables à de petits adultes munis
de branchies.
Le nombre moyen d'embryons par utérus diminue au cours de la ges-
tation : de 5, il passe à 2. Nous n'avons que très rarement trouvé la
23

coexistence des stades Ill et IV. ce qui laisse supposer qu'une forme de
cannibalisme intra-utérin serait possible lûelsol et al., 1981}.
Les corps aclipeux subissent d'importantes variations pondérales : le
rapport poids du corps adipeuxipoids de |'animal varie de 0,08 (début de
gestationl à 0,01 . avec une chute importante à partir de juillet. liée à la
présence de stades IV.
Les variations des canaux de Müller et des corps adipeux sont
accompagnés de variations au niveau de |’ovaire. Après la ponte ovu-
laire, il y a formation de corps jaune dont la taille diminue et dont la cavité
est oblitérée au cours de la gestation.
La gestation de Typhfonectes compressr'caudus se déroule durant la
saison des pluies. Les variations importantes qui affectent |'apparei| uro-
génital sont liées aux stades embryonnaires. Un contrôle homonal sem-
ble assuré par les corps jaunes post-ovulatoires qui évoluent au cours de
la gestation.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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tion chez Typhfonecres compressfcaudus lDumériI et Bibron, 18411 Amphi-
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sa nutrition embryonnaire et Iarvaire par un ectotrophoblaste.
C.R.86¤nc.A¤ad.S¤I., serie III 293 : 281-285.
J.M. EXBFIAYAT et M. DELSOL
Laboratoire d'Etude du Développement post-embryonnaire des Vertébrés
inférieurs, de |'Eco|e Pratique des Hautes Etudes
Laboratoire de Biologie Générale de la Faculté Catholique des Sciences
de Lyon
25 rue du Plat - 69288 LYON Cedex 1, France
J. LESCURE
Laboratoire des Reptiles et Amphibiens du Muséum d'Histoire Naturelle
25 rue Cuvier - 75005 PARlS, France
24

Bull, Soc. Herp. Fr., 1983, l\l° 26
OUELOUES OBSERVATIONS CONCERNANT LE NIAINTIEN
EN ELEVAGE DE DEUX AMPHIBIENS APOOES:
Typhlonecres c0mpressr'caudus et un fchthyophis.
REPRODUCTION DE Typhlonectes compressfcaudus.
par
Jean—|Vlarie EXBRAYAT et |Viarie—Thérèse LAURENT
Peu de travaux sont consacrés à Vélevage des Batraciens Apodes.
Nos recherches concernant la biologie de ces Amphibiens nous ont con-
duits à tenter Vélevage de deux espèces différentes.
Une espèce dülchthyophis, J. Kokraoensis Taylor, nous a été
envoyée de Thaïlande. Nous possédons actuellement quatre animaux
installés dans un bac de matiere plastique homologuée pour le transport
des comestibles et dont le fond est recouvert de tourbe humide. La tem-
pérature est maintenue à 29-30°C ; la lumière suit un rythme de
12Lr‘1 20. Les animaux sont nourris deux fois par semaine avec du pois-
son déoongelé et des vers de terre.
En trois ans, la taille moyenne de trois d'entre eux est passée de
130 mm à 285 mm : le poids moyen, de 13 à 40 g. Le quatrième a eu
une croissance très faible : actuellement il ne mesure que 200 mm et ne
pèse que 15 g. Nous n'avons jamais obtenu de reproduction.
Typhlonectes compressicaudus est une espece aquatique vivipare.
Nous avons ramené vivants 60 individus en juillet 1979 et 120 en juin
1980 aprés deux missions organisées en Guyane Francaise gràce à la
fondation Singer-Polignac.
Actuellement neuf animaux vivent encore dans un aquarium de
200 litres en verre ; rfautrcs animaux [deux couples} sont installés dans
des bacs de 25 litres en matière plastique homologuée pour le transport
des comestibles. Le fond des aquariums est recouvert de gravier ; des
briques creuses servent d'abri aux animaux. Des mesures sur le terrain
nous ont permis de préciser les caractéristiques principales de l'eau du
biotope lvoir tableau}. Nous n'avons cependant pas pu reproduire exac-
tement ces caractéristiques au laboratoire : |'eau est renouvelée et filtrée
par des pompes-filtres ; la température est de 29-30°C ; au début de la
période d'élevage, les bacs ont été remplis par un mélange d'eau de
source à pH relativement bas et d'eau de la ville ; après six mois
25

d’élevage, le pH était tombé à 5, ce qui pourrait être dû à la présence de
sable et de gravier dans |'aquarium. Le rythme nycthéméral est de
12Lf1 2D. Les animaux sont nourris deux fois par semaine avec du pois-
son décongelé.
En août-septembre 1980. trois femelles capturées en juin de la
même année ont donné naissance à 11 jeunes de 150 mm environ,
pesant 7 g. En octobre 1981, une femelle capturée en juillet 1979 a
donné naissance à 6 jeunes. La reproduction a donc été réalisée entière-
ment en élevage. La durée dela gestation nous parait étre de 6 à 7 mois.
La croissance des jeunes nés en 1980 a été surveillée. Depuis
20 mois, leur longueur moyenne est passée de 150 à 325 mm et leur
poids de 7 à 50 g. Les caractères sexuels externes sont devenus visibies
lorsque les animaux ont atteint 290 mm.
Milieu naturel Eau de Eau de Elevage
source la Ville actuellement
cat + mgfl < 5 100 “ 420
Principales caractéristiques des eaux d'é|evage de Typhionectes com-
pressfcaudus.
.1.M. sxenamr
Laboratoire d'Etude du Développement post-embryonnaire des Vertébrés
inférieurs, de I'Ecole Pratique des Hautes Etudes.
Laboratoire de Biologie Générale de la Faculté Catholique des Sciences
· de°Lyon
Mrr. LAURENT
Laboratoire de Biologie Générale de la Faculté Catholique des Sciences
de Lyon
25 rue du Plat - 69288 LYON Cedex 1
26

Bull, Soc. Herp. Fr., 1983, N° 26
Ausrnmis stutnmt nt
Typhfonecres c:ompress1'caudus lllluméril et Bihrnn, 1841}
BATRACIEN APUDE UIUIPARE
par
Jean—Marie EXBRAYAT, Michel DELSOL et Jeanine FLATIN
Comme tous les Batraciens Apodes, Typhfonectes compressr'caudus
possède une anatomie interne caractérisée par un allongement de tous
les organes et par l’aspect plurilobé de certains d'entre eux : foie, corps
adipeux, testicules.
Le foie est un organe impaire formé d'une vingtaine d'éléments
empilés de la partie postérieure vers la partie antérieure. l·listo|ogique—
ment, il est entouré d’une couche hématopoïétique, comme chez les Uro-
dèles.
Les corps adipeux, organes pairs disposés de part et d’autre des
gonades, sont formés d'une succession de Iobes disposés entéro-
postérieurement.
Les testicules sont allongés et formés chacun d’une dizaine de Iobes
séparés, disposés de façon peu régulière. Histologiquement, chaque lobe
comporte un ensemble de lobules correspondant à des tubes séminifè—
res, où les cellules germinales unies en groupes isogéniques baignent
dans une phase liquide nommée “matrix" par les auteurs.
Laboratoire d'Etude du Développement post-embryonnaire des Vertébrés
Intérieurs, de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes
Laboratoire de Biologie Générale de la Faculté Catholique des Sciences
de Lyon
25 rue du Plat - 69288 LYON Cedex 1 - France
27

Bull. Soc. Herp. Fr., 1983, N° 26
HEPHUDUBTIUH DE DEUX LÉZARDS VIVIPAHES AUSTHALIEIIS
Egernfa cunninghami et Egernfa srrfolata
par
Gilbert IVIATZ
Egernia cunninghamf est élevé depuis plus de vingt ans ; nous avons
observé plusieurs naissances de 1 à 4 jeunes, en première et deuxième
générations. Chez Egernfa striollara, nous avons observé, à partir de
6 animaux acquis en 1971 et en deuxième génération, la naissance de
54 lézards. Les deux espèces sont de véritables vivipares, les embryons
développant un placenta.
Nos observations ont été consignées dans plusieurs articles : Les
Scinques australiens [Aquarama, 1968, 2 (`ll 28-29] ; Les Scinques
australiens. ll. Egernfa GRAY, 1838 et iiïiqua GRAY, 1825 lAquarama,
1972, 6 (17] 45-47} ; Données sur la reproduction de Scincidae [Repti-
lia, Lacertilia}. (Bull. Soc. Zool. Fr., 1 974, 99 l4l 798-799l ; Les Scin—
ques australiens. 3. Observations sur la reproduction de Egernfa GRAY
lAquarama, 1979, 13 (48} 43-441.
G. IVIATZ
Laboratoire de Biologie animale
Faculté des Sciences, Université d'Angers
2 Boulevard Lavoisier
49045 ANGERS Cedex
28

Bull, Soc. Herp. Fr., 1983, N“ 26
LES REPTILES ET BATRABIENS D'llU\lERElllE
par
Robert oost
On trouve en Auvergne la plupart des espèces de Reptiles et
d'Amphibiens cle France exception faite des espèces méridionales.
Située à une latitude moyenne lle 45éme parallèle passe près de St-
Flour}, |'Auvergne bénéficie de nombreux micro-climats dûs aux différen-
ces d'a|titude, llesquelles s'échelonnent entre 350 mètres dans la Lima-
gne et 1886 mètres au Puy de Sancy, point culminant du Massif
Central}, aux différences d'exposition et a Vorientation généralement
Nord-Sud des montagnes qui engendrent un climat de type semi-
océanique sur les versants ouest et de type semi-continental sur les ver-
sants Est. Par ailleurs, les structures géologiques de cette province sont
trés variées : terrains sédimentaires, calcaires et argi|o—si|iceux selon les
endroits, terrains primitifs et terrains volcaniques. Micro—c|imats et sols
variés engendrent à leur tour des biotopes non moins variés et voilà pour-
quoi le nombre des espèces animales et végétales est grand.
Nous passerons successivement en revue les espèces présentes en
Auvergne.
I. Classe des Bstracisns
A. Ilrdrs des llrntlàlss
— La Salamandre terrestre : assez répandue dans toute la partie graniti—
que c'est à dire là où elle trouve des petits ruisseaux et fontaines à eau
bien oxygénée. Elle est beaucoup plus rare en plaine. Je |'ai trouvée, dans
les Monts du Forez jusqu’à 950 métres d’a|titude.
— Le triton palmé : encore assez commun partout en plaine et en monta-
gne jusque vers 800-8 50 métres.
- Le triton à crête : se trouve en plaine lmares de la région de Cezaux}
sur les plateaux basaltiques dela Limagne, la où la table cle basalte n’est
pas fissurée et peut retenir des mares. Dans la Combraille, il atteint
550 métres d‘altitude.
— Le triton marbré : ne se trouve que dans la partie la plus occidentale de
|'Auvergne à l'Ouest des volcans, notamment en Basse-Auvergn. dans
29

la vallée de la Sioule où |’on rencontre le triton de Blasius, hybride du tri-
ton à crète et marbré.
— Le triton alpestre : s’observe dans les Monts du Forez à partir de 750-
800 métres d’altîtude et jusque vers 1 100 mètres.
B. Ordre des Aneures
- L'A|ytes accoucheur : était commun il y a quelques années dans les
parties granitiques du pays mais il est hélas en voie de raréfaction rapide
pour les raisons qui seront évoquées ci-aprés.
— Le Sonneur à pieds épais : est un habitant de la plaine, des plateaux
basaltiques de la Lîmagne, de la Combraille. Il ne semble guére dépasser
600 métres d'altltude et se raréfie, no restant fréquent qu'en de rares
points non pollués, comme la forêt de Fianclan par exemple.
— Le Pélodyte ponctué : je ne l’ai jamais trouvé en Auvergne mais,
comme il était signalé è la fin du siècle dernier aux confins du départe-
ment du Puy-cle-Dôme lFaune de |’Allier, E. Olivierl, il se pourrait qu'i|
existe. Je n’ai jamais trouvé non plus le Pelobate brun mentionné dans la
"Faune des vertébrés du Massif Central de la France" lCantueIl.
- La Hainette des arbres : je l'ai rencontrée en plaine dans une mare des
environs de Cezoux laujourd'hui transformée en dépôt d'ordures...l.
Toutefois selon une étude fort intéressante intitulée "Rivière Allier".
publiée par la "Société pour |'étude et la protection de la Nature dans le
Massif Central". Elle serait commune dans des "boires" de la rivière
Allier, ces "boires" désignant des mares plus ou moins temporaires
crées par les déplacements de la rivière.
— Le Crapaud calamite: cette même étude signale également cette
espèce comme commune dans les "boires". Ailleurs elle était assez
répandue dans les montagnes granitiques mais se rarfie rapidement.
— Le Crapaud commun : reste assez fréquent en plaine comme en mon-
tagne.
— La Grenouille agile : assez répandue partout aussi mais ne dépassant
pas 700 à 800 mètres d'a|titude.
- La Grenouille rousse : reste commune au-dessus de 600-700 mètres.
- La Grenouille verte : commune dans les étangs dela plaine et les gran-
des meres de la montagne jusque vers 600-700 mètres.
II. Classe des Iloptlles
I. llrdre les clnllenlens
- La Cistude cl'Europe : est signalée dans l'étude "Flivière A|Iier" sur les
bords de ce cours d'eau à St-Rémy en Flallet, à Chemieil et à Marcenat.
Par ailleurs, elle est encore commune dans les étangs de la Sologne Bour-
bonnaise aux confins scptentrionaux de l'Auvergne et les individus
30

rencontrés sur les bords de l’Allier dans le département du Puy-de-Dôme
en proviennent sans doute.
8. Urdrn des Saurians
— Le Lézard des murailles et le Lézard vert: sont des habitants de la
plaine qui ne dépassent pas 700-B00 mètres d'a|titude.
- Le Lézard des souches : se rencontre dans toute |'Auvergne au-
dessus de 600 mètres et jusque vers 1 100 mètres.
— Le Lézard vivipare : est encore commun sur les volcans et dans le
Forez au-dessus de 300 mètres, jusqu'aux sommet des montagnes.
Cantuel, dans son ouvrage précité, signale le Lézard ocellé dans le
sud du Cantal. Je ne pense pas que cette information soit exacte, bien
qu'on retrouve cette espèce dans le Sud-Ouest de la France. Lataste l‘a
signalé en Gironde [lande d'Ar|ac} et je me souviens d'un sujet naturalisé
provenant d'Arcachon faisant partie de la collection Fiollinat conservé
dans' la galerie de zoologie du Muséum national d’Histoire naturelle, mal-
heureusement fermée au public depuis des années. Mr. le Professeur
Dufaure m’a récemment signalé sa présence en Charente et l’At|as provi-
soire de la S.H.F. le mentionne en Dordogne aux Eyzies.
- L'0rvet : reste assez commun jusque vers 1200 mètres d'altitude.
C. Iilrdrn des ilplridinns
- La Couleuvre à colliers : qui était commune partout jusque vers
1000 mètres d’a|titude devient de plus en plus rare sauf autour des
étangs de la plaine où ses proies restent abondantes;
— La Couleuvre vipérine : qui selon |'ouvrage "Rivière Allier" ne se
trouve au bord de cette rivière que dans une seule station, près cle Vichy,
existe par ailleurs dans ses affluents comme la Dore, la Sioule et` la
Morge, mais en quelques co|onies—plus ou moins isolées les unes des
autres. Elle ne dépasse pas 600 mètres d'a|titude et comme les rivières
sont de plus en plus polluées en dessous de cette altitude, son avenir est
très incertain. Je |'ai trouvée au bord d'un étang de la plaine et il me
paraît évident qu'e||e existait dans tous les cours d'eau et étangs, à
basse altitude, avant Vagriculture et Félevage intensifs. Eusebio la signa-
lait comme très commune en 1922 sur les bords de l'A||ier.
- La Coronel lisse 1 habite la plaine et la montagne jusque vers
1 100 mètres. Je rencontre cette espèce de temps à autre. A vrai dire, je
ne |’ai jamais trouvée en abondance, nulle part en France, aussi bien à
I’heure actuelle que par le passé, c'est-à-dire depuis 1944, (époque à
laquelle je commençais à m'intéresser sérieusement à la Naturel. J'en
arrive à me demander si ce serpent sort fréquemment dehors et ne passe
pas la majeure partie de sa vie active à la recherche de ses proies
llézards, micro-mammifères nouveaux-nésl dans les trous du sol.
— La couleuvre d'Esculape : existe tout près de Ciermont-Ferrand,Iau
Puy-de-Mure à une vingtaine de kilomètres de |'Est de cette ville. Elle y
31

est hélas très menacée par Vurbanisation. On la trouve, d'une façon spo-
radique dans le Comté, c'est-à-dire entre Issoire et F'ont—du—Château sur
les hauteurs volcaniques lLimagne à bosses} de la rive droite de |'Al|ier.
— La couleuvre verte et jaune : n'existe pas en Basse-Auvergne et je
pense que le sujet signalé à Lamothe lHaute-Loirel dans "Hivière Allier"
était en réalité une Couleuvre d'Esculape. La Couleuvre verte etjaune se
rencontre par contre dans le Cantal sur les versants occidentaux commu-
niquant avec le Quercy ; je |'ai trouvée dans cette région à 750 mètres
d'altitude ce qui rne paraît beaucoup, dans des taillis de cornouillers dela
Vallée de la Cère, au-dessus de Vic-sur-Cère.
— La Vipère aspic : reste le serpent le plus commun lou le moins rare] en
Auvergne. Elle habite depuis la plainejusque vers 800-850 mètres d'a|ti-
tude. Mais ses effectifs sont en constante diminution. Lorsque je suis
venu habiter l'Auvergne en 1 961, je la trouvais dans la quasi totalité des
endroits broussailieux bien exposés ; aujourd'hui il en est tout autrement
et je pourrais citer bien des endroits pourtant restés apparemment
intacts, d'où e|_le a pratiquement disparue. Il en est ainsi par exemple aux
portes de Clermont Ferrand : Mont Rognon, plateau de Gergovie, où le
paysage est resté ce qu'i| était vingt ans auparavant. Les Vipères,
comme les autres serpents terrestres se nourrissent de lézards dans leur
jeune âge, or ceux-ci se rarifient en même temps que les arthropodes
détruits par les insecticides et autres polluants. C'est sans doute là la rai-
son de Vamenuisement progressif des populations dans des secteurs où
apparemment, elles auraient dû se maintenir.
— La Vipèrepèliade : habitante des régions nordiques, s'est maintenue
dans la Massif Central à la faveur de la derniére époque glaciaire (comme
le Lézard vivipare, la Grenouille rousse et le Triton alpestrel. Elle ne des-
cend pas en-dessous de 700-800 mètres. Une station existe au pied
Sud-Est et Est du Puy-de-Dôme mais elfe est en voie de disparition à
cause, d'une part d'une plantation d'épicéa et d'autre part de Vaménage-
ment très récent d'un terrain de golf il (Jn la trouve aussi dans le Massif
du Sancy ainsi que sur les hautes terres qui le bordent au ND. (Bourg-
Lastic, Ussell et dans le Massif du Cantal. Elle atteint 1200-
1300 metres d'a|titude.
La conclusion de cet exposé ne peut pas être optimiste.
Les Reptiles et les Amphibiens sont particulièrement sensibles aux
multiples formes de pollution, sans parler du saccage des biotopes par
des engins mécaniques. Certaines espèces résistent mieux que d'autres.
mais toutes sont en voie de raréfaction, voire de disparition. Ces problè-
mes ne sont pas hélas, particuliers à |’Auvergne, mais la situation m'y
semble tellement alarmante que j'ai quand même tenu à Vévoquer.
32

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. CANTUEL. P. I1949] — Faune des Vertébrés du Massif Central de la France.
Contribution à |'étude de la Biologie des Régions altîtudinaïres. Paris, P.
LECHEVALIER, Coli. "Encvclopédie Biologique" ; XXXIV. 404 pp.
2. EUSEBIO. A. (1922I — Tableau dichotornique des Reptiles d'Auvergne. Bull
Soc. Hist. Nat. Auvergne. 2, 35-38:
3. LATASTE, F. l1B76l — Essai d‘une Faune herpétologique dela Gironde. Act.
Soc. Llnn. Bordeaux, 30 I1 S75), 193-544.
4. OLIVIER, E. I1898I — Faune da I'A||ier. Vol. I. Vertébrés. Moulins, Impr.
H. Durand, 170 p.
5. "Riviàrs AIIier" I1982I - N" spécial de Nature vivante par la Société pour
Vétude et la protection de la nature dans le Massif Central. [.:.54-56.
n. pons
73 Avenue du Mont-Dore
63110 BEAUMONT
33

Bull. Soc. Herp. Fr., 1963. N° 26
SPÉCIFICITÉ DU CDMPDHTEMEHT AGDNISTIOUE RITUALISÉ
CHEZ LES DPLUIIES DE MADAGASCAR
(Samia ,· Iguanidael
par
C. BFllLLET
Les six espèces du genre endémique Opfurus vivent à Madagascar.
Une étude comparative des éléments rituaiisés du dialogue agonistique
entre individus a été effectuée sur cinq espèces, trois des quatre rupico-
les : Oplurus quadrimaculatus, O. grandr'o‘.ierf et O. fierinensfs, et les deux
arboricoles : 0. cyclurus et O. cuvfen’cuvr'érf iC. BRILLET, 1981 a et b,
1982). Cette analyse éthologique des systèmes de communication a
permis de mettre en évidence :
- |'unité comportementale du genre Oplurus.
— la spécificité de certaines parades de menace,
- des affinités éthologiques assez étroites entre espèces dont la
morphologie et le milieu sont proches.
- une parade d’a|arme d’un type encore inconnu chez les sauriens.
I. Comportement agenistique et territorial
A part Oplurus fferinensis qui, dans mes terrariurns, s'est touiours
montré relativement tolérant, les Oplures étudiés Sont agressifs ; ils pré-
sentent un incontestable comportement territorial.
n. Définition du répertoire dhotes agunistiquns
Les cinq espèces d'Op|ures étudiées ont en commun une série de
conduites agonistiques. Lorsque deux mâles se rencontrent, on assiste à
des parades de menace constituées par des séquences d'oscil|ations ver-
ticales de |'avant du corps ; de telles oscillations sont très répandues
chez les lguanfdae et les Agamidae (push-ups : C.C. CAFlPENTEFl,
1960, "tractions" : P. PFEFFEH, 1962}. Les animaux se placent géné-
ralement de profil |'un par rapport à |'autre. A courte distance, apparais-
sent chez les Oplures des postures d’affrontement où |'on note les diffé-
rentes positions relatives que j'avais déjà mises en évidence chez des
Poissons amphibies Perfophtalmidae [B. BRILLET, 1967, 19751 : postu-
res en 0, en T, en V, en I. Ces prises de position s’accompagnent d'une
34

modification de la morphologie et de mouvements caractéristiques. Une
émission sonore est parfois liée à la posture en I.
Toutes ces conduites surviennent Iorsqu'un intrus pénètre dans le
territoire d'un autre mâle, ou s’en approche. En milieu naturel, j'ai pu
déterminer pour deux espèces la superficie approximative de ces territoi-
res : elle peut être de |'ordre de 100 mi pour quaofrfmaculatus, 30 mz
pour cyciurus. Les femelles font également preuve d'agressivité.
Si |'on examine attentivement les manifestations agressives, on
note que, au—deià de cette unité du genre, des différences apparaissent,
et aussi des affinités entre certaines espèces. Ainsi les affrontements à
courte distance ne présentent pas les mêmes caractéristiques selon qu’i|
s’agit d'espèces rupicoles très spécialisées ifierinensis et grandidierr] ou
d'espèces arboricoles icyclurus et cuvierfl. Si tous offrent, de profil, une
silhouette élargie, cet élargissement se réalise de manière trés différente.
Chez les arboricoles, Vaplatissement est latéral : le lézard présent au con-
génère son flanc; une telle "posture de menace" est fréquente dans
tout le règne animal. Chez les rupicoies, au contraire, Vaplatissement est
dorso-ventral et c'est la face dorsale élargie qu'offre le Fleptile, s'incli-
nant vers son adversaire jusqtfaux limites de Téquiiibre. L'élargissement
de la silhouette constitue bien Félément fondamental de ces postures
puisqu’i| est réalisé quelle que soit la partie du corps concernée.
I1. Etude quantitative at mise en évidence de la spécificité des signaux
L'examen de plus de 200 parades de menace [mouvements verti-
caux de la tète, flexions et extensions rythmiques sur les membres anté-
rieurs] à l'aide de documents cinématographiques analysés image par
image a montré la parfaite spécificité de ces séquences : chaque espèce
exécute des parades dont le rythme, la durée, le nombre d'osci||ations, la
forme des osciliations lui sont propres. D'autre part, elle a permis de con-
firmer l'existence d'affinités entre rupicoles et entre arboricoles ifig. 1}.
Chez ces derniers, on note une prédominance des mouvements indépen-
dants de la tète ; chez les rupicoles, les membres antérieurs jouent dans
le déplacement vertical un rôle prépondérant.
Il. Parade d'a|arme
J'ai découvert chez deux espèces d'0plures igrandrîfierf et cycfurus}
une parade d'a|arme provoquée par un prédateur lSerpent}, parade d'un
type jamais signalé encore chez les fguanidae lC. BHILLET, 1981 al.
Tout en se distinguant des conduites agonistiques, cette parade fait
intervenir les mêmes effecteurs, et de la même manière : il s'agit cette
fois encore d'une série d’extensions et de flexions des membres anté-
rieurs. Chez cycfurus le mouvement est lent, de grande amplitude ; il est
exécuté le plus souvent sur un point haut. L'étude expérimentale d'une
telle conduite et de sa signification éventuelle pour les congénères reste
à faire. Il semble que la structure de cette parade d'alarme apporte quel-
que lumière sur |'origine évolutive des parades de menace chez les Igua-
nfdae (C. BRILLET, 1982}.
35

REFERENCES BIBLIOGRÀFHIIIUES
BRILLET, C. (1967} — Le comportement des Poissons amphibies Perfophraimf-
dae. Film couleur 16 mm. sonore, 13 mn. Service du Film de
Recherche Scientifique.
BRILLET, C. (197_5l — Relations entre territoire et comportement agressif chez
Perfophtalmus scbrfnus Eggert au laboratoire et en milieu naturel. Z.
Tierpsychol., 39 : 283-331.
BRILLET, C. (1981 el - Parades d'a|arme chez deux Lézards malgaches:
Opfurus grandfdferi et Opfurua cycfurus. C.H. Acad. Sci., Paris,
292 : 893-896.
BRILLET, C. (1931 bi - lguanes malgaches : les Oplures. Film couleur 18 mm,
sonore, 25 mn. Service du Film de Recherche Scientifique.
BRiLLET, C. (1982i — Contribution à |’étude des reiatîons entre individus chez
cinq espèces d'|guanes meîgaches du genre Opfurus. Terre et Vie.
36 : 79-143.
CARPENTER, C.C. (19SO} - Parturition and behavior at birth of Yarrcw's Spinv
Lizard [Sceibporus jerrcvfl. Herpetologica, 16 : 137-133.
PFEFFEH. P. (1962i — Parades et comportement territorial chez trois espèces de
Dragons Volants lAgamîdésl tïindcnésie. Terre et Vie, 109 : 41 T-427.
C. BHILLET
C.N.R.S. ; |.N.P.7
B.P. 71
13277 MARSEILLE Cedex 9
36

Bull. Soc. Herp. Fr., 1933, N° 26
FIYTHNIE D'ACTIil'|TÉ ET REPRODUCTION
CHEZ Asrerochefys (Tesrudq) radfata, Shaw 1i}l}2:
OBSERVATIONS PRELIMINAIHES
par
Marguerite HAZAFIIHELISOA et Théodore ANDFUAMPILAZASOA
Lin lot de Testtrdo radiara est gardé en semi-captivité dans des parcs
à ciel ouvert, dans le Jardin Zoologique d'|vo|oina lcôte orientale de
Madagascar).
Les activités circadiennes des tortues. semblent montrer une organi-
sation spatio—tempore|Ie remarquable, mais due en fait à l'influence des
rayons du soleil : aires exposées au soleil pendant ia journée utilisées
pour le repos nocturne et, pour les pentes, zones d'ombre recherchées
pour le repos diurne.
IEn fin de matinée, aprés les repas, une activité intense règne dans
les parcs : déplacements incessants des animaux, tentatives d'accoup|e-
ment et accouplements.
En saison fraîche, Testudo radiata mène une vie ralentie intermit-
tente et n'entre pas dans une véritable hivernation.
La période de ponte, vers la fin de la saison chaude, s’éta|e du mois
de mars au mois de mai.
La femelle creuse dans le sable un entonnoir d'environ 13 cm de pro-
fondeur et 9 cm d’ouverture et y dépose deux ou trois oeufs qui sont
ensuite mis en incubation dans des caisses en bois rempîies de sable,
abritées sous un hangar. Les caisses sont laissées sous la seule influence
des variations des facteurs du milieu.
Dans cette région, la température moyenne annuelle est de 24-25°.
L'humidité relative de Vatmosphère, supérieure à 40°, se rapproche par-
fois de la saturation ; il pleut, en général, un jour sur deux et la région
reçoit 2,50 à 3 mètres de pluie par an.
Eclos au mois de janvier, qui est le mois le plus chaud de |'année, les
oeufs restent ainsi en incubation pendant |'hiver austral et pendant le
printemps. Cette durée d'incubation parait très longue pour des Fieptiies.
Les "pontes tardives" du début de printemps lmois d'aoûtl éclosent éga-
lement au mois de janvier.
37

Rappelons que la côte malgache est soumise à un climat chaud et
humide tandis que les environs de Tuléar, au sud-ouest de |’|le, biotope
naturel de Testudo radrlata, sont caractérisés par un climat chaud et semi-
aride.
D'aprés les observations préliminaires effectuées à Ivoloina, deux
points méritent de retenir |’attention.
Le premier concerne la nature du repos hivernal de Testudo radiata.
En fonction des variations annuelles des facteurs climatiques des deux
zones biogéographiques ilvoloina et Tuléari, on pourrait envisager de
préciser si le rythme d’activité saisonnier de cette tortue ne comporte
qu'une vie ralentie intermittente ou s'i| peut aussi y avoir une véritable
hivernation.
Le deuxième point concerne la durée du développement relativement
longue observée à lvoloina. Une étude comparative permettrait de préci-
ser quelle serait, éventuellement, l'inf|uence des variations des facteurs
bioclimatiques des deux régions sur le développement de |’espèce. Les
resultats déjà acquis pourront alors servir de base aux recherches ulté-
rieures. `
Permettant une meilleure connaissance de la biologie de Testudo
radiata, espèce en voie de disparition, Vexpérience de |'|vo|oina s'avère
être une initiative particulièrement heureuse.
BIBLIOGRAPHIE
BOUH, Fi. [1978} — Bull. Soc. Sci. Anjou N.S. T.X.
SHAW (1802} - Gener. Zool. Ill
VUILLEMIN, S. l1972l — Annales Univers. Madagascar n° 9
M. FIAZARIHELISOA
68, bld St. Michel
75006 PARIS
38

Bull. Soc. Herp. Fr., 1983, N° 26
HYTHNIE D'ABT|llITE ET BILAN HYDHIDUE DE
Varanus grfseus
DANS LES CUNDITIDNS NATURELLES (Sahara}
par
Fioland VEHNET, Michel LEIVIIRE et Claude GRENOT
Cette étude a été réalisée au Sahara Nord-occidental, en Algérie, en
période de pleine activité des Varans (mai-juin 1980}, sur des individus
provenant de deux milieux différents; |'oued Saoura et la hamada du
Guir (8}. Les déplacements quotidiens de chaque individu ont été suivis
par radiotracking pendant des périodes variant de 5 à 8 jours. Les trajets
parcourus ont été évalués à l’aide d'un décamétre à fil, d'après les traces
laissées par les animaux ou la distance séparant le terrier de départ du
terrier d'arrivée. Les mesures des taux de renouvellement de Veau corpo-
relle ont été effectuées par injection d'eau tritiée lHâ0, activité spécifi-
que 0,49 m Cifmll (2} l3l (4] selon la méthode Nagv (6}. A cette période
de |'année, les températures maximales journalières oscillent entre 34 et
41 ,5°C et les températures minimales entre 15 et 25°C. Les animaux
sortent assez tôt le matin et leur activité peut se prolonger jusqu'au cou-
cher du soleil. Toutefois la fréquence et la durée des sorties varient beau-
coup d'un biotope à I’autre et même d'un individu à l'autre au sein d'un
même biotope. D’une manière générale, les déplacements quotidiens
sont de plus grands amplitudes (0,5 à 2,5 km, contre 0,1 à 1,2 km} et
` les phases d’activité plus longues [3 à 8 h, contre 2 à 6 h} chez les ani-
maux de la hamada que chez les animaux de |'oued. La durée de ces der-
niéres n'atteint pas les valeurs mentionnées par Sokholov et al. 9 h à
12 hlj} pour Varanus grfseus des déserts d'Asie centrale étudiés à la
même saison (7}. Les différences comportementales semblent être indé-
pendantes des conditions climatiques mais paraissent en relation avec la
densité de la végétation et des proies disponibles dans les zones fréquen-
tées par les animaux, au sein de chaque biotope. Contrairement à une
opinion couramment admise, les sorties peuvent s’effectuer par temps
couvert et par vent de sable. Inversement, les animaux peuvent rester
reclus dans leur terrier plusieurs jours consécutifs par temps calme et
chaud, pourtant propice à une activité de chasse.
A cette période de |'année, les animaux présentaient un volume
d'eau corporelle relativement élevé ne différant pas significativement
39

entre les mâles (78,7 zi: 2,9 m|!100g} et les femelles
(77,1 1: 3,5 m|f1009 9}. Les flux entrants et sortants, très variables
d'un individu à |’autre, étaient compris_ respectivement entre 0,26 et
3,61 mlfi 00 gli et 0,86 et 4,54 mli'1 00 gli. Toutefois, à activité com-
parable, les taux moyens ne différaient pas d'un biotope à Vautre. Il nous
a donc été possible de distinguer trois catégories d’anirnaux. La première
est constituée d'individus ayant effectué des déplacements de moyenne
importance et ayant trouvé une quantité de nourriture suffisante pour
équilibrer leur balance hydrique et pondérale (flux entrant = 2,83 1
0,56 m|!100 gli ; flux sortant = 2,72 zi: 1,35 m|,'100 giljl. Ces valeurs
sont sensiblement supérieures à celles mesurées chez Varanus goui'dfi' en
été (1l. La deuxieme catégorie regroupe des individus ayant effectué un
déplacement important mais qui n’avaient pas trouvé suffisamment de
nourriture. Ils présentaient un net déficit hybrique et pondéral (flux
entrant = 0,37 1 0,17 m|l'100 gf]; flux sortant = 3,8 :l: 0,5
m|l'100 gli} ainsi qu'une diminution de leur volume d'eau corporelle.
Enfin la troisième catégorie est représentée par un individu resté confiné
dans son terrier, chez qui le flux entrant était très faible (0,32 m|l'100
gli} et correspondait sensiblement à la production d'eau métabolique à
une température de 31 °C. Cette dernière est semblable à celle trouvée
chez d'autres Reptiles (3} (4} (5}.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Lézard agamîdé Uromasrix acenrhfnurus au Sahara Nord-Occidental.
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desert monitor ('•/aranus griseus]. Zool. Zurnal, 54, 1347-1356.
40

(Bl VEFINET, Ft. (1 Q7?} - Recherches sur Vécologîe de Varanus griseus dans les
écosystèmes sableux du Sahara Nord-occïdentl lAlgérîel. Thèse 3*
cycle, Déc. 77, Université Paris 6, TTB p.
Ft. VERNET et C. GHENOT
Laboratoire de Zoologie, E.N.S.
46 rue d'U|m - 75230 PARIS CEDEX 05
M. LEMIHE
Laboratoire d'Anatomie comparée
Muséum National d’Histoire Naturelle
55 rue Buffon - 75005 PARIS
41

Bull. Soc. Herp. Fr., 1983, N° 2B
RELATIONS ENTRE LE CYCLE ANNUEL |]'ACT|lllTE
DES HEPTILES ET LES CUNIJITICNS CLINIATIOUES
par
Antonio BEA
Afin d’établir les relations entre le cycle annuel d’activité des Repti-
les et les conditions climatiques, nous avons analysé |’ensemb|e des
observations individuelles faites sur les Lézards et les Serpents dans la
Province de Guipuzcoa. Les facteurs climatiques pris en compte sont les
températures maximales, minimales et moyennes, les différences entre
les températures minimales et maximales, et les précipitations.
ll existe, chez les Reptiles, une corrélation positive significative entre
les températures lvaleurs absolues et différences entre les maxima et les
minimal et le cycle annuel d'activité. Cette corrélation est plus nette
(pente plus forte} chez les Lézards que chez les Serpents, ce qui s’e>cp|i-
que sans doute par le fait que ces derniers comprennent, en Pays Bas-
que, une majorité d’espèces hygrophiles. En revanche, dans le Haut-
Aragon llvlartinez-Rica, comm. pers.], où les Serpents sont en majorité
des espèces méditerranéennes, plus thermophiles, c'est dans ce groupe
que la relation entre la température et |'activité est la plus nette.
L’uti|isation dela méthode, tant pour l'ana|yse des corrélations entre
les facteurs climatiques et le cycle annuel d'activité des hétérothermes
terrestres qu'à titre de critère d'étude et de caractérisation des commu-
nautés herpétologiques, est discutée.
A. BEA
§eccion de Vertebrados
Sociedad de Ciencias Aranzadi
Plaza I. Zuluoga llvluseol
SAN SEBASTIAN 3 Espagne
42

Bull. Soc. Herp. Fr., 19B3, N° 26
EVOLUTION DES POPULATIONS D'ANIPHIBIENS ANOURES
DANS LES ZONES HUNIIDES D'ALT|`[UDE:
ETUDE DE DEUX LISIEIIES FIJFIESTIERES
DANS LE MASSIF DU JURA. DONNEES PIIÉLIMINAIHES
par
Robert GUYETANT, Françoise KUCH, Patrick LHOTE
et Marie-José TRIVAUDET
L'étude a été réalisée sur deux milieux transitionnels, le premier est
constitué par une zone écotonale de 50 m de largeur située entre une
pessière sur une tourbe et la bordure d'un étang. Le deuxième en lisière
d'une hêtraie sapiniére est caractérisé par une zone à Molinies et à Carex.
Les piégeages sont effectués durant la journée et la nuit par utilisation de
la technique des pièges enterrés (cylindres en matière plastique de
20 cm de diamètre et 40 cm de hauteur]. Ces pièges trappes Sûnt placés
régulièrement aux intersections des lignes du quadrat ltous les 5 ml. Les
relevés sont effecutés le matin et le soir, ce qui donne des indications
quant à |’activité des animaux capturés. La longueur des Grenouilles ou
celle des Crapauds est mesurée à |’aide d'un pied à coulisse. Les poids
sont obtenus par utilisation d'un peson. Chaque individu capturé est mar-
qué par amputation de doigts aux pattes antérieures ou aux pattes posté-
rieures, selon un code préétabli qui permet d'attribuer un numéro à cha-
que individu. Les doigts sectionnés sont conservés dans |’aIcoo| à 70°
en vue d'ana|vses histologiques, pour déterminer |'âge des animaux.
Tous les individus sont relâchés à l'endroit de la capture. Les pre-
miers résultats obtenus en lisière forestière montrent que la Grenouille
rousse se maintient dans les zones les plus humides. Les déplacements
s'effectuent aussi bien le jour que la nuit mais ceux-ci restent étroitement
liés à la mésoclimatologie.
Les Crapauds communs se rencontrent dans les deux types de
milieux prospectés, à la fois en forêt et en zone marécageuse mais leur
densité est nettement plus importante dans le premier cas.
Bien que les biotopes de reproduction soient souvent identiques, on
peut donc préciser que les niches écologiques occupées par les deux
espèces diffèrent dans des milieux trés semblables.
43

Par ailleurs, nous pouvons signaler une mobilité des individus suivant
|'époque de |’année. Au printemps, ce sont les adultes qui fréquentent
les lisières forestières, en revanche, |'été, ce sont deux ou trois classes
d'âge différent qui sont observées dans les mêmes secteurs. L'automne
on retrouve une situation un peu analogue à celle du printemps.
ll s'ensuit que des déplacements relativement importants sont cons-
tatés.
Nous pensons obtenir des données plus précises après 3 campagnes
annuelles de piégeeges afin de déterminer la structure démographique et
la dispersion de populations d'Anoures. Parallélement des mesures pon-
dérales effectuées sur des animaux capturés plusieurs fois permettront
de préciser la croissance de ces animaux dans les zones humides d'a|ti-
tude.
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Adresse des auteurs :
Departement de Biologie du comportement et d’Eco|ogie
Université de Besançon, La Bouloie
25030 BESANCON CEDEX
45

Bull. Soc. Herp, Fr., 1983, N ° 2E
LOCALISATION INIMUNIJCYTDCHINIIIIIIE
CHEZ LES LACEIITIDES
DE DIFFERENTES NEUFIDHDHNIDNES HYPDTHALANIIDUES
LHFIH, NIESUTOCINE ET IIASUTDCINE
par
Noëlle BONS et Jacques BONS
Les systèmes élaborateurs de gonadolibérine lLHFlHl, vasotocine
lVTl et mésotocine lMTl ont été identifiés par immunofluorescence dans
|’hypota|amus de différents lézards : 3 Lacertidés, Lacerra muralrîs
(Ism.}, Acarrthodactylus pardalis (A·D·}, Acanthodacrylus boskianus
(Ab.} et un Gekkonidé, Tarentofa maurftanfca (Im.), Les techniques uti-
lisées et les tests de contrôle ont été exposés dans des études précéden-
tes l3,4l.
Chez les Lézards lFig.1l, la LHHH est secrétée par les volumineux
péricaryons de neurones éparpillés dans toute la région comprise entre
l'aire préoptique (APO} et la commissure antérieure, au voisinage immé-
diat du 3e ventricule. Les axones chargés de LHFIH se dirigent soit vers
les capillaires de |'organe vasculaire de la lame terminale IOVLT}, soit
vers Vinfundibulum, pour pénétrer dans la zone externe de Véminence
médiane lE.Nl.l et se terminer au voisinage des capillaires du système
porte adéno-hypophysaire.
La présence de LHHH dans Vhypothalamus de Reptile a été détectée
par dosage radioimmunologique chez une Tortue et un Lézard Wlabuya
capensrls} l6l et la caractérisation immunocytochimique des neurones
synthétisant du LH RH a montré Vexistence de pérîcaryons dans la région
septo—préoptique et des fibres dans |'EM d'une Couleuvre Elaphe clrma-
cophora l7l.
MT et VT sont sytnhétisées par des neurones différents, groupés
dans l'APO, les noyaux supraoptiq1.ieslNS0l et paraventriculaires lNP\/l,
et éparpillés isolés ou par groupes de 2 ou 3, entre ces deux noyaux.
Dans le NS0 les neurones vasotocinergiques sont 3 fois plus nombreux
que les neurones mésotocinergiques. Les neurones à VT et MT ne sont
localisés que dans la partie antérieure des NPV ; dans leur région dorsale
les péricaryons à VT prédominent, tandis que dans la région ventraie,
neurones à VT et MT sont en nombre égal. De la MT est aussi élaborée
dans Vhypothalamus basai : le noyau ventromédian lNVMl.
46

Des axones immunofluorescents, issus des neurones de l'APO se
dirigent vers l'OVLT. Chez les 3 espèces africaines : A.p, A.b. et Km.,
d’autres fibres très nombreuses et beaucoup plus longues, traversent
I'APO, pénètrent les pédoncules oifactifs et rejoignent les bulbes olfac-
tifs. Les axones vasotocinergiques et mésotocinergiques issus des NS0
et NPV rejoignent l'EM, via Vinfundibulum, soit pour se terminer au voisi-
nage des capillaires adénohypophysaires et intervenir dans la régulation
hormonale de Vadénohypophvse, soit dans le lobe neural de Vhvpophyse.
Les 2 hormones neurohvpcphvsaires VT Et MT, isolées chez les
Squamates depuis une dizaine d'années l1 , 2}, n'ont été que récemment
caractérisées et seulement dans Vhypothalamus antérieur de quelques
lézards américains (6}. Ces auteurs concluent à une répartition superpo-
sable à celle des neurones neurosécréteurs magnocellulaires hypothala-
rniques observée depuis de nombreuses années lcf. 8 pour revue}.
Ce travail confirme les observations antérieures, mais il met en évi-
dence :
- un rôle neuroendocrine de |'APO et de l'0VLT pour la VT, la MT et
la LHHH ; _
— les différences dans la distribution et le pourcentage respectif des
neurones à VT et IVIT à |'intérieur même des NSO et NPV ;
- l’existence de neurones mésotocinergiques dans Vhypothalamus
basal ;
— des fibres vasotocinergiques extrahvpothalamiques dans l'APO.
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N. BONS
Laboratoire de Neuroendoorinologie
E.R.A. 85 C.N.Fl.S.
USTL
34060 MONTPELLEIB
J. BONS
Laboratoire de Biogéographie
et Ecologie des Vertébres EPHE
PI. E. Bataillon
34060 MONTPELLIER
48

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Figure 1 : Coupe sagittale schématique d'encéphale de Lacertidé repré-
sentant les systèmes neuroseoréteurs à_ LHRH létoilesl, à
mésotocine [ronds pleins} et vasotocine (ronds creux]. Les
grands symboles représentent les aires renfermant les péri-
oaryons et les petits symboles le trajet des fibres neurosecré—
toires. APD : aire préoptique ; CA : oommissure antérieure ;
CE: complexe épigphysaire; C0: chiasma optique; EM :
èminence médiane ; I : infundibulum ; LD, LI, LN : lobe distal,
lobe intermédiaire, lobe neural de Vadénohypophyse ; NPV :
noyau paraventriculaire ; N50 : noyau supraoptique ; NVM :
noyau ventromédian ; PO: vers les pédoncules olfactifs:
3V, 4V : ventrioule 3, ventricule 4.
49

Bull. Soc. l'lE1'D· Fr., 1933, N" 26
RECHERCHES SUR LA CROISSANCE DU TISSU OSSEUX
_ DES REPTILES
APPLICATION: LA METHODE SOUELETTOCHROIIOLOGIOUE
par
Jacques CASTANET
Thèse de Doctorat es Sciences naturelles - Université PARIS 7
29 Juin 1982
INTRODUCTION
Les Marques de Croissance Squelettique lMCSl répétées, observées
depuis longtemps dans les os des Reptiles et des autres Vertébrés, pré-
sentent de nombreux intérêts. Elles permettent en particulier d’éva|uer
directement |'àge individuel, l’âge à maturité sexuelle, la longévité, etc...
des animaux, parametres essentiels dans les études de démographie et
d'éco|ogie évolutive.
Malheureusement, faute d'études appropriées, les NICS n'ont pas
jusqu’ici reçu d'explication rigoureuse quant à leur signification spatio-
temporelle. Corrélativement, leur utilisation pratique demeure empirique
et limitée à quelques exemples. En conséquence, les avis sont partagés
sur la valeur méthodologique des M.C.S. C'est donc pour apprécier
I'aptitude des MGS à constituer une méthode sûre et opérationnelle, la
squalottochronologîa, qu’à été entrepris Ie présent travail.
Les Reptiles ont été choisis comme matériel de recherche car ce poi-
kilothermes offrent un large éventail de tissus osseux, et chez eux, les
MGS n’ont été encore que peu étudiés.
Ce travail débute par un historique sur |'utilisation des MGS chez les
Vertébrés ; il est suivi d'une analyse sur la présence et ladistributiori de
ces formations dans les os des Reptiles. ll envisage ensuite lsuccessrve-
ment Forganisation spatio-temporelle des MGS, leur signification, leur
déterminisme, ainsi que la mise en oeuvre pratique de la méthode sque-
lettochronologique et des exemples d'app|icatrons chez les Reptiles
actuels.
50

A. Organisation spatio-temporelle, signification et détermination
des MGS.
1 . Stmcture histologique et composition des MOS
Les techniques classiques de microscopie photonique et électroni-
que, Vhistcchimie ainsi que |’ana|yse microradiographique qualitative et
quantitative de la minéralisation, permettent d’iclentifier trois catégories
de NICS à la surface ou au sein des corticales osseuses primaires :
— Zones :couches osseuses larges, opaques, constituées d'os peu
organisé à fibres enchevètrées, riche en cellules volumineuses lostéocy-
tes] pourvus de nombreux prolongements cellulaires rayonnant en tous
sens. Ces zones sont isotropes ; elles apparaissent comme les MGS les
plus besophiles.
— Annuli : couches plus étroites que les zones, translucides, cons-
tituées d'os à fibres parallèles ou larnellaire pauvre en cellules. Ces der-
nières sont petites et aplaties ; leurs prolongements cytoplasmiques sont
peu nombreux et courts. La lumière polarisée révèle |'anisotropie des
ennui!. Ces MCS présentent une charge minérale inférieure ou égale à
celle des zones. _
— Lignes d'arrêt de croissance ILACI : lignes biréfringentes
caractérisées par leur forte hématoxylinophilie par rapport aux autres
IVICS. Ces LAC sont un peu plus minéralisées que le tissu osseux des
zones voisines. En microscopie électronique à transmission, les LAC
apparaissent soit comme d'étroites lamelles osseuses de 1 à 2 pm
d'épaisseur, soit comme de fines lignes granuleuses et sombres, résul-
tant de la iuxteposition de fibrilles de collagène devenues opaques aux
électrons.
Les zones alternent avec les annuli ou, si ces derniers manquent,
avec les LAC. Ces dernières existent parfois au sein des annuli. Selon la
morphologie de l’os, le région considérée, ou |'âge de Vanirnal, les diffé-
rentes MCS apparaissent plus ou moins serrées entre elles. Ce resserre-
ment est systématique après Vacquîsition de la maturité sexuelle : il per-
mettra donc de connaître |'âge auquel celle-ci survient.
2. Organisation temporelle des MGS
Les résultats reposent sur |’examen des os de Serpents lVr]oera
aspisl, de Tortues lEmys orbr'cuiar.isl et de Lézards liecerte vfridisl, sau-
vages, semi-captifs ou élevés au Laboratoire dans des conditions d'envi-
ronnement rythmées " ou constantes llibre coursl définies. Selon les
cas, ces animaux étaient ou non d’âge connu. Par ailleurs, pour certains
d'entre eux, la croissance squelettique a été simultanément suivie par
marquage vital coloré (injections intrapéritonéales de tétracycline, aliza-
rine, fluorescéine. orangé de xylénoll pratiqué une ou deux fois par en
pendant 3, 4., 5 ou 6 ans.
De cette expérimentation, il ressort que :
al les corticales osseuses primaires des Reptiles présentent un
rythme de croissance circannuel : pendant la saison d’activité des
" (lustre mois d'hiver, huit mois d'été, accordés sur le rvthme naturel des saisons.
51

animaux lprintemps-étél, ii y a formation des zones ; pendant leur saison
de vie ralentie lhiverl. il y a formation des annuii' et fou des LAC.
Pendant toute la durée de la croissance squelettique lthéoriquement
toute la vie chez les poïkilothermesl, une zone et un annulus - ou une
LAC - se mettent en place chaque année. Le dénombrement de ces MCS
lannuli ou LAC en général] permet donc de connaître directement l'âge
individuel.
bl Un résultat similaire est obtenu pour les animaux élevés en condi-
tions artificielles rythrnées.
cl La valeur de ces résultats est confirmée par Vobservation d’ani-
maux d'âge connu, sauvages ou élevés en semi-captivité dans leur bio-
tope ; leurs os présentent toujours un nombre de l.AC égal à l'âge indivi-
duel effectif.
dl Chez les spécimens élevés en conditions constantes, le rythme
circannuel de croissance squelettique est maintenu. Cependant, selon les
cas, le contraste entre les Zones et les annuli lou les LAC} s'atténue ; de
plus, des IVICS supplémentaires non périodiques se forment. Leur nombre
est d’autant plus grand l2 ou 3 en plus] que les animaux sont jeunes, en
pleine croissance et que la région osseuse considérée présente, relative-
ment à d’autres, une vitesse de croissance élevée los plats}. Le nombre
total de IVICS ne correspond plus ici, sauf coïncidence, à Vâge des ani-
maux.
3. Signification fonciionnelle et déterminisme des MCS
Les résultats précédents montrent que :
al Par le seul fait de leur structure histologique et à la suite des tra-
vaux antérieurs sur la signification fonctionnelle du tissu osseux, les
MGS sont |'expression de différences de vitesse de croissance de ce
tissu. Des mesures effectuées à |'issue du marquage vital coloré de l'os
de différents Reptiles, confirment que Vos à fibres entrecroisèes des
zones est lié à uneostéogenése beaucoup plus rapide que l’os Iamellaire
des annuii. Pour des vitesses d'apposition intermédiaire, c'est de l'os à
fibres parallèles qui se dépose. Quant aux LAC, surtout celles opaques
aux électrons, elles représentent un arrêt plus ou moins long de |'ostéo-
genèse. Lorsqu'e||es existent au sein des annulé cela signifie que la crois-
sance osseuse s'est arrêtée après ralentissement ; la présence de LAC
seules alternant avec des zones indique que Vostéogenése passe sans
transition d'une activité élevée à un arrêt. L'absence de LAC dans les
annuli témoigne d'un simple ralentissement de croissance osseuse pen-
dant la latence hivernale.
IJ} Les IVICS sont déterminées en grande partie parle rythme des sai-
sons. Cependant. ces MCS peuvent exister indépendamment de celui-
ci ; elles correspondraient alors à un rythme endogène linscrit génétique-
mentl. En conséquence, on peut admettre que dans les conditions natu-
relles de vie, le rythme de croissance interne est synchronisé et amplifié
par le rythme saisonnier. Ainsi s'explique la présence des MCS
52

périodiques chez les Reptiles sauvages vivant sous des climats relative-
ment constants et plus généralement chez les Vertébrés homéothermes.
moins affectés a priori par les variations climatiques.
cl Des MICS supplémentaires non périodiques liées à la régulation
intrinsèque de la vitesse dé croissance osseuse, à des perturbations
occasionnelles de Yenvironnement ainsi qu'à des variations individuelles
de croissance, existent parfois. Leur identification n'est pas toujours
aisée. En pratique, ce sont surtout les os plats des Serpents qui présen-
tent des IVICS supplémentaires. Ces formations sont rares dans les
niveaux diaphysaires des os longs des membres de autres Reptiles, ce
qui, entre autre, justifie l'utiIisation de ces niveaux osseux en squelet-
tochronologie appliquée.
B. Squelattochronologia appliquée
Les os plats, principalement utilisés pour évaluer l'âge des Serpents.
sont préalablement éclaircis dans Veau ou dans du xylene. Les l\··1CS sont
ensuite dénombrées par simple observation de ces pièces anatomiques
en lumière transmise ou réfléchie. Généralement, on utilise les os dermi—
ques du crâne lsupra-angulaire, ectoptérvgoïde, etc..i. Les neurépines,
les zygapophyses vertébrales peuvent convenir, ainsi que les faces anté-
rieures et postérieures de ces formations.
Pour les os longs li cvlindriquesi des membres, c’est sur des cou-
pes transversales à congélation de 15 à 20 pm d'épaisseur, réalisées
dans les niveaux diaphysaires et apres coloration à Vhématoxyiine, que
les MCS seront les plus aisément dénombrées. Le traitement et la "lec-
ture" d'une centaine d'os l= d'individus} demande en moyenne une
quinzaine de jours.
Plusieurs problémes peuvent se présenter dans Vinterprétation prati-
que des MCS ; ils SONT liés pour l’essentiel aux phénomènes de remanie-
ment et à la morphologie osseuse qui concourent à Vélimination partielle
ou totale des MCS. L’analvse comparative et le retrocalcul permettent
dans bien des cas d'évaluer le nombre de MCS disparues.
Chez de nombreuses espèces, la premiere LAC formée est consécu-
tive de la naissance, ce que i'on vérifie chez les individus juvéniles
n'ayant pas encore subi de latence hivernale. Cette LAC ne sera pas
comprise dans |’âge estimé.
Chez les animaux âgés, la croissance osseuse peut devenir quasi-
ment nulle et |'os n'enregistre évidemment plus de variations dû crois-
sance. Le risque de sous-estimer |'âge est ici réel. Cependant, dans les
populations naturelles, les animaux très âgés sont rares. En pratique,
l'erreur commise ne portera donc que sur un nombre restreint d'indivi—
dus.
53

Ce travail présente finalement des exemples d’app|ication de la
méthode squelettochronologique sur des échantillons de populations de
plusieurs espèces de Serpents, Lézards et Tortues. Pour la quasi-totalité
des individus, l'âge est apprécié sans difficultés : il en va de même pour
Page à maturité sexuele et la longévité. Chez certaines espèces de
Lézards, la squeiettochronologie a permis, en outre, de mettre en évi-
dence deux sous-cohortes de juvéniles.
CONCLUSIONS
L’intérêt dela squetettochronologie ne se limite pas à |'obtention des
seuls paramètres biologiques précédemment évoqués. Cette méthode
présente aussi une grande valeur explicative pour les études de morpho-
genèse et de dynamique de croissance des éléments squelettiques. Elle
peut également permettre des déductions intéressantes sur |'histoire de
la vie des organismes et, à |'occasion, être utilisée en taxinomie. On
notera par ailleurs qu'el|e s'app|ique aussi bien chez les formes actuelles
que chez les fossiles d'où son intérêt, prouvé déjà par plusieurs études,
en Archéologie et en Paiéontologie.
Ainsi, la squelettochronologie constitue désormais, au moins chez
les Reptiles, un` instrument cfinvestigation de valeur, pius performant
dans son domaine que n'importe quel autre actuellement connu. A ce
titre, et malgré ses difficultés propres, |'emploi de cette méthode histolo-
gique ne saurait qu'être vivement recommandé.
Résumé communiqué par l'auteur
J. CASTANET
Laboratoire d'anatomie comparée
2 Place Jussieu - Université Paris 7
75251 PARIS CEDEX 05
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Bull. Soc. Herp. Fr., 1953, N° 25
INFORMATIONS
1 . Informations sur I'enquête de répartition des
Amphibiens et Reptiles de France (Mars 83)
Dans le cadre de |'inventaire national du patrimoine naturel promu
par le Ministère de Venvironnement, la S.H.F. poursuit |'enquete sur la
répartition des Amphibiens et des Reptiles de France selon le protocole
établi en accord avec le Secrétariat de la Faune et de la Flore du Muséum
national d'Histoire naturelle. Un réseau de coordonnateurs régionaux,
aidés par des correspondants départementaux; a été mis en place par la
S.H.F. en ’i982.
Le très gros effort réalisé par tous les participants à Venquête a per—
mis de dresser un premier bilan par une sortie de cartes provisoires à par—
tir de 4000 nouvelles données. De la comparaison de |'atias préliminaire
avec ces cartes provisoires il se dégage que le travail d’inventaire déjà
réalisé traduit une assez bonne couverture nationale. La répartition de
nombreuses espèces commence à se dégager, et on peut mieux voir les
priorités qui se dessinent pour |'avenir.
Actuellement, 6000 autres données sont en cours de vérification
scientifique. Ceci portera à environ 10.000 le nombre de points de répar-
tition actuelle disponible.
ll faudrait 20 à 30.000 données pour réaliser une cartographie signi-
ficatêve. Compte tenu de Vactivité actuelle et de la mise en oeuvre
d'enquêtes régionales souhaitées et soutenues par le Ministère de |'envi-
ronnement, Vobtention de ces données supplémentaires est possible au
cours de 1983.
Vous avez déjà participé à Venquéte nationale de répartition des
Amphibiens et Reptiles de France comme à d'autres enquêtes du même
type. Nous vous demandons de poursuivre encore votre effort, ne serait-
ce dans la transcription des nombreuses observations que vous possédez
dans vos carnets de terrains. Nous pourrons ainsi envisager la sortie d'un
inventaire suffisamment complet courant 1984.
Nous vous rappelons les noms des coordonnateurs nationaux :
Amphibiens: R. GUYETANT, Laboratoire d’Eco|ogie, Faculté des
Sciences, Université de Besançon - 25030 Besançon
Cedex
Reptiles : J. CASTANET, Laboratoire d’Anatomie comparée, Uni-
versité Paris Vil, 2 place Jussieu — 75221 Paris Cedex 05
qui sont à votre disposition pour tous renseignements complémentaires.
55

En 1983 le S.H.F. organise ses journées annuelles à Montpellier les
30 juin, 1er et 2 juillet. Une réunion particuliere est prévue pour dresser
un bilan de Venquéte de répartition avec les coordonnateurs et responsa-
bles régionaux et départementaux. La participation d’un grand nombre
d'informateurs de terrain est souhaitée.
2. Premier Colloque international de pathologie
des Reptiles et cles Amphibiens
Du 29 septembre au 2 octobre 1982 s'est tenu à |'Université
d'Angers le premier Colloque international de pathologie sur les Reptiles
et les 'Amphibiens. I1 a rassemblé 70 participants de 12 pays : France,
Suisse, Belgique, République fédérale d'A||emegne et République démo-
cratique d'AI|emagne, Bulgarie, Italie, Grande-Bretagne, Egypte, Etats-
Unis, Brésil et Pays-Bas. Presque tous les spécialistes de la pathologie
des Reptiles et des Amphibiens étaient présents, notamment Cooper,
Balls lGrande-Bretagne} et Jacobson (Etats-Unisl. Le Pr. Elkan lGrande-
Bretagne], pionnier des recherches en la matière, n'ayant malheureuse-
ment pas pu venir pour raison de santé, avait envoyé un message intitulé
"Mémoires d'un Herpéto-pathologiste", qui a été lu au début du Collo-
que.
Les communications, au nombre d'une cinquantaine, ont traité des
thèmes suivants : affections physiopathologiques, maladies microbien-
nes et parasitaires, tumeurs et lésions du tégument, tératologie.
Les compte-rendus regrouperont 51 communications, celles présen-
tées lors du Colloque et celles de quelques chercheurs étrangers llnde,
Roumanie et Tchécoslovaquie et Espagnel qui n'ont pu se rendre à
Angers. lls seront vendus 220 F lexpédition comprisel et peuvent être
commandés dés maintenant à G. Matz.
Le Colloque, qui s'est déroulé dans une excellente ambiance, a été
remarquablement organisé par notre Collegue G. Metz, Professeur à
|’Université d'Angers. Les échanges fructueux durant les tables rondes
et la satisfaction unanime des congressistes ont prouvé que ce premier
Colloque a été un succès et nous souhaitons que les prochains continue-
ront à faire progresser une discipline toute nouvelle qui intéresse beau-
coup de membres de la S.l-I.F.
La Société Herpétologique de France remercie vivement le Pr.
G. Metz, son épouse et ses enfants qui |'ont aidé efficacement, d'avoir
organisé dans notre pays le premier Colloque international d’Herpétopa—
thologie.
Jean LESCURE
56

3. Deuxième Réunion de la Societas Europea Her-
petologica
Elle aura lieu à la Faculté de Biologie de l'Université de Leon (Espa-
gne} du 1 1 au 16 septembre 19483. Les thèmes proposés en priorité pour
les communications scientifiques sont : méthodes biochimiques en
Systématique et Biogéographie des Amphib_iens et des Reptiles de la
région méditerranéennes occidentale.
Lundi 11 septembre, accueil des participants; lundi au mercredi,
colloque scientifique; mardi matin, assemblée générale, jeudi et ven-.
dredi, excursions. Langues du Congrès : Anglais, francais, allemand et
espagnol.
Pour tous renseignements, écrire au Dr. A. Salvador, Catedra de
Zoologie, Universidad de Leon, Leon, Espagne. 'Prix d'inscription :
1.500 pesetas pour les membres de la S.E.H., 3.000 pour-les non-
membres.
4. Première Table ronde internationale sur les
Tortues fossiles
Elle se tiendra à l'lnstitut de Paléontologie du Muséum de Paris, du
10 au 14 octobre 1983 et aura pour thème la phvlogénie, la biostratigra-
phie et la paléobîogéographie des Tortues fossiles. Elle est organisée par
France de Broin sous le patronage du C.N.H.S.
5. Liste des nouveaux membres
Admissions à la réunion du conseil du 29.01.83 :
BON Cassian (75 ;'80UCHAHDY Christian (63} ; BOUSSEKEY Marc
(38}; CHATAIN Virginie (34}; HOUHDHY Jacques (91}; HUGUET
Etienne (49} ; ·JA\/IERHE Charles (Espagne} ; LECLAIR Raymond
(Canada} ; LEHAY Michel (91} ; LE VERGE Jean-Pierre (45} ; MABCHAL
Josiane (95] ;IVION`TEHEAU Jacques (91} ; SEHHAULT Edith (21} ; THI-
Fi|0N André (72} ; THOTISNON Jacques (36}.
Abonnements : VAILLANT Jean-Luc (Belgique} ; FIHEINARD E. (Belgi-
quB}.
6. Carnet de naissance
— Luc SEGAHD, 72 rue de Pixérécourt, 75020 PARIS, nous fait part de
la naissance de 50 Boa constrfctor dans son élevage le 26.4.83. Les
parents étaient eux-même nés en captivité : la femelle au printemps
1977 à LYON chez un âlmateur et le mâle, le 12.5.79 (19h00} chez
Mr. VEHNEZ a ROUBAIX.
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—— Fin 1982-début 1983 : éclosion de 22 Tckays [Gekko gecko}. ll reste
encore des jeunes disponibles. Ecrire à LAMOUILLE Michel, 5 route de
SEIVINOZ - 74000 ANNECY.
- Mai 1983 : Naissances de 18 Boa Constrfctor. Les échengerais con-
tra serpent—Hoi de Californie lliamprcpelltfs Qetulus cefffornfeel mâle ou
femelle. LAMOLIILLE Michel, 5 route de SEMNOZ - 74000 ANNECY.
7. Annonces
- Jacques LANGLOIS, B5 rue de la Libération, 34400 LUNEL, échange
2 Pythons royaux, 1 Python de Seba et 3 Bcas constrictor contre Varans
de toutes expèces [sauf Varan du désert}.
— Mr. CANTEVILLE José, 71 rue de Charenton, 75012 PARIS, échan-
gereit 2 Vernes exanthemerfcus, 4 Gerrhosaurus varïdus, 1 python réti-
culé, 1 pythonmolure, 1 bacàtortue (70 cm x 50 cmi et 2 grosses tor-
tues de Floride de 20 cm contre des serpents. Toutes propositions.
Absent en Juin. Tél. 344.01.32.
8. Additif à la liste des correspondants régionaux
DELCOURT Alain, Musée d’Histoire Neutrelle, Palais Lonchamp -
13004 MARSEILLE.
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