, mt - 15 (2—~3—-*î1}p..2È?~- inet 1 ;» 7 ; »» Ã- É -——+-—+—-————————·—-—-·———- /SS/v 0/8/- 07 2 X 1 . ÉCO " 1 ` V E ""'\.__¤,.P T;/ At [If ,__,_ _ ___ 60* W·_, -·—- . . . ..1. N .. M P. ROYER.: Note surla 111l1l.f1Cî\I1I)ll111V€fl]il1B(lt! Grebe huppe Pnmtsgnsmmxtus g dans lavallee tlelïàvre (Somme). p. 29-39 ” `xî LECOMTE : Niclifict«1t;io11t1`u11Pic epeichette Ã)t?J2(ï1"0C`C*j00.S'!Ili71(·ü"(12l.|].‘3 une . scxurzhe. p, 40 _. P. Nlt§>R(Jl~l\/1Al.,l,`E:Nidi1`ic21ti0nrlul‘i.¢: epeiehette .DL·'!ü(1lfYJC6yî70SJHl7?0f aune · hauteurexsseziiiltabituelle. . p. 40 X. C©·Ml%1ECY : Hl'V•El'l13g€ et reproduction des mpaces diurnes dame le Sud-Est ‘ ~ a.m1e11ois,So1mne. p. #11-52 1 G. NEVEU et P. RO YER ;Ni<lification du Hibou des mnrais Arvbllzimmeus dam; lavtallee de1a.Noye (30) en 1991. St2¤tutt1eI.’espèce. p. 53-56 F. SUEUR : Le Loriot d' Europe Grxblusonbluy enPicurdie. p. 57-63. ' . F. SUEUR : Hivcma e de la Ber eronnette de Yarrell Mvnmï/rez/àzz ’2YIIl‘3‘l]I· dans le ou . neu oomme . p. P ll ' 19 g ) g ' I 64 I P. CAR.RUE1`TE, S. ÃTINAULT et P. BERRY: Laniclificntion¢\el‘Av0cette Revvrrrïvsmmvwserrzz en 1991 au Parc Omithologique du l‘vIan,]ue11ten·e 7 p. 65-70 V P. CAR.RUET'l`E : Invasion et nidi1`icati on probable du Bec croise des Sapins L0..z2î=irvrr»rkvm:1 dzu1sleMu uenterre. . 71-72 91 P F. SUEUR: Le re ime ztlixnenteire du Moineeu domesti ue Hzmwdvmemkus dans E ll luâomme. p. 73-78 F. SU EUR: Les oieeaux consommateurs de laines - p. 79-80 I 9 Y `l,EtÉÃIONl'I`Ezkegime alimentairedelaCl1ouette hulotte .5?2·1L1':1/ue*0 et du Hibou 0 I moyexrduc ,.442*27 wat; en forêt de Hez·Froldmont.. p. 81-83 ' C En I ra /6 F. SUEUR : Captures de pulli de Mouettes rieuses Lszn1.·m1èr11«3.'21111cfzr.t' par un llèron . , *®d`N .#r’ . Om/mo/og/que een re Anfexzrzevevz Ip 84 P/IC 8 V de F. SUEU ll : Nouvelles donnees sur le regime alimentaire du Goéland argenté Lwvszwgenfrzfvi mzrle littoral picard. p. 85496 43, chemin de _ __ I l _ _ _ _ /va/age 1*. ÉUEUR : Le l`E:g1I11üü11m@Htüll`B du Goéland cendre Lzznzrzwzvs surlelittoral 80 000 Am/ens l"""‘”“· 1 P gm l F. SU EUR: Coinmensalisme des Becasseuux snnderling Cêzlztmùrsdbzretvminble I I I I C3ù1(17'IÉS'«fIr29177«?V1S··Zl··V1S du Goéland cendré Lzzruswmux p. 94 A F; SUEUR 1 Kleptopurasitisme du Goéland cendré Lwvswznur et de le Mouette ‘ meuse l,.«1ras*nkn12!r:z11:f1zr vis il vis du Vanneau lmppé lâuze/Jus www//:1.ret du . Pluvier doré Hutüèiâîegvnlvzinkz p. 95-97 . _ F. SUEUR 1 Uti.1isatim1 des estrans comme biotopes d’ alimentation par la. Corneille noire C5m·w.vz:m:meem»ne p. 98 F. SU EUR : `Ret'1.exions sur le 1`aunistique et la floristique en Picardie. p. 99-104
2 s _ lilote sur la nidification hivernale du grece huppe dans la vallée de l'Avre (Somme) (Podiceps cri status) par P. ROYER. Dans un article précédent, JB Mouronvale ( 1988) évoquait la nidiflcation précoce d‘un couple de grétie nuppé tPodiceps cristatus) sur les étangs de Bovesa IO km au sud Est d'Amiens, L‘auteur décrit un cas de nidification ou le premier oeuf aurait été déposé le 25-30 Janvier pour donner des éclosions fin Février début Mars. au cours des prospections effectuées dans la vallée de ' ’ l'Avre et plus partlcul iérement sur les étangs du marais dit du "Bout du Monde" aamiens, nous avons pu constater au cours de ces cinq derniéres années que ce cas n'était pas isolé avec des I tentations de reproduction au coeur de l'niver. i 1 ) Chronologie des événements: a) Hiver 1986-1987 : Lieu : étangs du Marais du Bout du Monde. Premier nid recensé le 20 Mars 1987, soit à une date reconnue comme normale. Le mois de Janvier 1987 est marqué par des températures négatives ainsi que la 2éme quinzaine de Février. Pendant ces deux périodes, les eaux douces sont prises en glace. b) ljiver 1987-1258 Lieu z étangs du Marais du Bout du Monde · 2 Décembre 1987: un couple présent sur le site, 28 Janvier 1988 ; un couple en plumage nuptial parade et construit un nid. Un des deux partenaires ( la femelle) stationne sur le nid mais il est impossible dobserver la dépose d‘oeufs. 28 Février 1988 : un individu couve sur le nid. 4 Avril 1988; le couple évolue avec trois jeunes dont 1'ége est estimé a six semaines (la taille correspond au 3/ 4 de celle de l'adulte). La ponte aurait été déposée autour du 27 Janvier pour le premier oeuf et la premiére éclosion se situe vers le 28 Février (l'incubation dure 25 a 29 jours). Ce cas de nidification est a mettre en relation avec celui décrit par JB Mouronval car il s'est déroulé a des dates quasiment identiques la méme année sur deux sites différents. Les trois jeunes nés de ce couple ont survécu a la fin de l'niver. Ils étaient observés volants a nouveau le _ 15 Juin en compagnie des parents. En 1988, sur les étangs de Boves deux autres couples ont pondu a des dates précoces selon les estimations suivantes : ler couple- - date de ponte entre le 7 et le 10 Février - éclosions vers le 9 Mars, production de 4 jeunes qui ont survécu 2éme couple: — date de ponte entre le 15 et le 18 Février - éclosions vers le 1 1 Mars, production de 2 jeunes qui ont survécu. Plus tard, les dates de premieres pentes constatées sur les deux sites précédents pour huit couples se situent en Mars
2 0 Ailleurs, nous avons observe des dates de nidification encore plus tardives qui s‘étalaient entre ` Avril et Juin. , Ainsi, les deux premiers couples nicheurs présentaient une avance de un mois et les deux seconds i de quinze jours par rapport aux autres individus nicheurs de la vallée de l’Avre. La marge est encore plus grande si on considere les autres couples installés autour d'Amiens ; puisqu'elle peut atteindre plus de trois mois. cl Hiver 1988- 1 989 4 Décembre 1988 : Au cours d'une sortie ornithologique organisée par le GEPOP au Marais du Bout du Monde nous observons un couple de grébe huppé dont un des individus est en train de couver sur un nid fraîchement construit. 15 Décembre 1988 z Le premier couple observé précédemment assure toujours la couvaison tandis qu'un deuxieme couple s'installe et construit un nid. ' Tous les adultes nicheurs présentent un plumage nuptial en plein mois de Décembre. 20 Décembre 1988 : Un couple construit un nid sur les étangs de Boves, un individu est en plumage nuptial tandis que le second présente des traces de parure hivernale. ° · 26 Décembre 1988 : Un deuxieme couple en plumage nuptial construit un nid à Boves tandis qu'un troisième parade. — 1 ler Janvier 1989 : Les deux couples du Marais du Bout du Monde occupent toujours les I nids. Sur les étangs de Boves les deux nids construits restent abandonnés tandis qu'un i troisieme couple faconne une plate-forme de végétaux. 7 14 Janvier 1989 z Les deux couples du Marais du Bout du Monde couvent toujours tandis qu'un troisieme s'installe sur un autre plan d'eau, î 8ur les étangs de Boves tous ces grébes ont abandonné la nidification a la suite du gel des g étangs. j 26 Janvier 1989 : Le deuxième couple du Marais du Bout du Monde donne naissance à un poussin dont l'éclosion se situe vers le 1© Janvier tandis que le premier continue de 1 couver en pure perte puisque plus d'un mois et demi s'est déroulé depuis qu'il a été observé la premiére fois sur le nid. 4 F évrier 1989 z Le jeune grébe a disparu et ne sera pas revu par la suite tandis que ses parents évoluent seuls. Le gel des étangs fin Janvier début F évrier a du être fatal au · poussin qui n'a pas survécu àdes températures négatives. . L‘autre couple reste présent malgré la prise en glace et s‘acharne a couver des oeufs qu'on peut considérer comme stériles. L 19 Février 1989 z Deux couples a nouveau présents sur le nid aux étangs de Boves. 26 Février 1989 : Marais du Bout du Monde. Le couple dont le jeune a disparu entame i une deuxième couvée, l‘autre couple est toujours présent au nid. Les observations futures montreront que ce dernier a déposé une nouvelle ponte qui remplacera la premiere stérile. Deux autres couples apparaissent sur les plans d'eau, . ils ont construit des nids. Trois couples précoces produiront des jeunes au Marais du Bout du Monde. Le couple qui a perdu g un poussin en Février élèvera 2 jeunes ; celui qui a produit une ponte stérile sera revu avec 4 i jeunes fin Avril, enfin, un des couples installé fin Février sera vu plus tard avec 2 jeunes. Les éclosions se situent pour ces trois couvées dans les derniers jours de Février, premiers jours de Mars.
3 1 Sur les étangs de Boves, deux couples auraient déposé leur ponte entre le 10 et le 15 Février. Le premier a produit cinq jeunes éclos aux alentours du 10 Mars, le second semble avoir échoué et . aurait produit une ponte de remplacement " Pour la saison de nidification 1989, les dates de premiére ponte présentent un écart de un mois a un mois et demi par rapport a nuit autres couples qui se sont installés sur ces méme sites dans la premiére decade de Mars. d) Hiver 1989- 1990 21 Décembre 1989 : lieu: Marais du Bout du Monde. Deux couples en plumage nuptial. _ 1 1 Janvier 1990 : Un couple construit un nid, tandis qu'un second couve. V 18 Février 1990 z Un couple évolue avec un poussin de quelques jours, les observations suivantes montreront que les jeunes étaient au nombre de · trois. L'autre couple continue de couver mais la ponte est stérile. Sur les étangs de Bcves, deux nids occupés sont observés le 22 Février. Un seul produira deux jeunes dont l'éclosion se situe autour de cette même date. L'autre couple échouera. * e) Hiver 1990-1991 Le 1 1 Novembre 1990 au Marais du Bout du Monde un couple en a plumage dniver parade et construit un nid, ` _ 24 Novembre 1990 z Ce même couple présente un plumage d‘éclipse avec apparition de couleurs estivales et continue d'élaborer une plate—forme de végétaux. Un autre couple s'installe sur le même plan d'eau. 15 Décembre 1990 : Les deux couples sont présents en plumage d’été. Le gel des étangs oblige les grebes a se réfugier sur les bordures restées en eau libre mais les oiseaux restent fidèles au site. Les nids sont plus ou l moins détruits, l'un d'eu>< est submergé (9). 20 Janvier 1991 z Les deux couples sont toujours présents. Deux nids sont reconstruite et occupés. 2 Février 1991 : Un individu couve sur le nid. La premiére quinzaine de Février 1991 est marquée par un froid vif avec des températures négatives et prise en glace des étangs. Les oiseaux ont abandonné toute tentative de nidification et fuient le site. La reproduction s'effectuera plus tard à des dates "normales", c'est à dire que les grébes occupent a nouveau les plans d'eau début Mars aprés le dégel des étangs. Le 9 Mars, un couple nidifie et les premiers jeunes seront observés début Avril (5 jeunes pour la oouvée la plus précoce). Sur les étangs de . Boves aucune tentative de nidification ne sera observée avant la deuxieme décade de Mars. La prise en glace des étangs a reconduit la reproduction a des dates plus "officielles".
2 2 DATES ESTIPIEES ET SUCCES I DE LA REPRODUCTION DU § GREBE I-IUPPE EN HIVER § DANS LA VALLEE DE L'AVRE. DP : Date premiere ponte. 5 DE : Date première éclosion. ieux Etangs du Marais Nbre de Etangs de Bcves Nbre de Années du Bout du Monde jeunes jeunes L I987 ` Premier nid vers le 20 riars § I I I988 DP : entre le 2.6 et 29 — Co le N° I Janvier 3 DP . entre 25 et 30 4 DE · 22 Fevrier Janvier I DE ; fin Février debut g Mars · couple ire DP:entre7etI0 4 I ` Fevrier 1 DE : vers Ie 9 Mars I Couple N°§ ` DP:entreIeI5eti8 ; Février DE : vers le I I Mars T less C0.uo.te.LIZ.L É 4 Decembre: couvaison “ — 20 Decembre: I5 Décembre z couvaison I couple construit un nid · ier Janvier : couvaison — 26 Décembre: I I 4 Janvier : couvaison échec un 2e couple construit un · nid · 2ème couvée; — I er Janvier z DP z I 5 Janvier 2 un 3e couple construit un ; DE ; I I Février nid g — I4 Janvier: 4 Abandon des nids (gel) L
3 3 Cougie N°2 DP : 17 Décembre 1988 1 DE : 10 Janvier 1989 meurt Coupie N°1 échec DP : vers ie 10- 15 Février DE : versie 10 Mars 2ème oouvee Ccuoie N°? DP : 12 Fevrier -4 DP : versie 10- 15 Fevrier echec DE : 10 Mars (une ponte de rempiace- ment) Coupie N°3 Construit un nid 1e echec .26 Fevrier dû au , changemen Couoie N°4 _ DP : 24 Janvter 2 DE: 20 Février » 1990 Cou ie N°1 2 nids ie 22 Février DP : 14Janvier 5 Cou ie N°1 DE: 1OFÉV1"18|" DP z 19Janvier DE: 16 Fevrier · 2 1 Cougie N°2 Cougie N°2 DP ; Janvier 2 echec échec 2 _ 24 Novembre 1990 Construction de nid 1991 20 Janvier 1991 : echec 2 nids
3 4 _ 2) 12 iscussion l A) Facteurs favorisant la reproduction hivernale z É Le principal facteur qui fait echouer la reproduction hivernale du Grébe huppé reste la prise en glace des étangs. Les faibles températures entraînent un risque d‘échec majeur car les f adultes ne peuvent conserver longtemps un climat néoessairea l‘incubation des oeufs. D'autre Q part, les poussins résistent mal au froid et au gel, comme le montre l'observation réalisée en g Janvier 1989 au Marais du Bout du Monde. Les températures négatives figent les plans d‘eau dans la glace et les Grèbes ne peuvent plus évoluer a la surface mais surtout ils ne peuvent plus , plonger sous l'eau pour capturer des poissons. Privés de leurs proies, les oiseaux fuient vers des W zones plus accueillantes. 5 En hiver, la nourriture ne semble guère manquer aux grèbes huppés tant que la glace ne L vient pas sinterposer comme obstacle, elle semble méme aussi abondante qu‘aux autres saisons, î sinon les adultes ne pourraient pas salimenter et de plus fournir des proies aux jeunes. La _ disponibilité des poissons en saison hivernale pourrait expliquer que les oiseaux n'hesltent pas a î nicher a cette période de l'année. j B) Fidélité au site 1 V a) Fidélité dans l‘espace ; 1 Les grébes huppés nicheurs en hiver sont trés attachés a leur territoire et lorsque la l glace fige la surface des étangs ils restent sur place tant que subsiste une flaque d'eau libre, j niênie si celle—ci représente quelques métres carrés, lls ne fuiront les plans d'eau que contraints et forcés lorsque la glace aura envahi toute la superficie. j ll faut remarquer que les Grébes réapparaissent rapidement : lorsque le dégel libère a nouveau les plans d'eau, ce sont les prem iers a occuper les étangs. Les individus qui n'affichent 1 pas de comportement reproducteur en hiver présentent moins de fidélité au site. b) Fidélité dans le temps ` Les tentatives de nidification hivernales concernent des adultes qui essaient de se 1 maintenir toute 1'année sur un territoire f ixe. Chaque année, il semble que ce sont les mêmes ‘ individus qui renouvellent les cas de reproduction car les nids sont toujours construits au méme Q emplacement à quelques métres prés. Q c) A propos des dates de peproductipp hivernale Dans la littérature ornithologique internationale, des auteurs tels que Geroudet ( 1972). L ` Colin Harrisson ( 1975), Siegfried Hocker ( 1973) ne citent pas de cas de reproduction en hiver A : ils situent la saison de nidification d'Avril àtêeptembre. Cramp et Simmons ( 1977) reprennent j ces dates et précisent que les oeufs déposés dans la dernière semaine de Février constituent des É cas extrêmes. 1 En Belgique, un couple construit un nid le 2 Février 1975 aHARCHIE8 (Aves 1974) Au niveau régional, Kerautret ( 1975) décrit un cas de nidificatlon hivernale dans le Pas i de Calais en 1974 sur les étangs de la vallée de la Sensée. Un couple construit un nid le 22 Q Décembre 1974, couve le 15 Janvier 1975 et donne naissance a deux poussins vers le 10 § F évrier. Ce cas est a rapprocher au niveau des dates de la tentative effectuée pendant l'hiver g 1988- 1989 au Marais du Bout du Monde mais ce dernier s‘est soldé par un échec aprés un coup ’ de froid. 1 En Picardie, X. COMMECY ( 1991 ) signale 8,8 $8 des 612 couples suivis entre 1980 et L 1989 observés accompagnés de leurs poussins en dehors de la période 1 Mai — 31 Août. 1
3 5 Dans le Nord de la France, les premieres parades sont notées le 24 Janvier 1987, la construction de nid (2 couples) le 21 Février 1987 a la Marea Goriaux. Un couple construit un nid le 28 Février 1986 a Beuvry (Pas de Calais). Pour la Picardie. Sueur ( 1990) donne les dates extrêmes suivantes ; — Parades; 5 Février — Copulation : 19 Janvier - Construction de nid : 19 Janvier - Oeufs entre le 25 et le 30 Janvier - Poussins; fin Février début Mars. Les dates enregistrées au Marais du Bout du Monde en 1988-1989 viennent bouleverser ce calendrier avec pour date de ponte le 17 Décembre et date d'éclosion le 10 Janvier. Dans le département de la Somme, la période de reproduction de la majorité des couples de grébe huppé peut s'inclure entre la premiére aaaaae de Mars et fin Août (Commecy, 1986), d'ailleurs la plupart des adultes suivis dans la vallée de l'Avre choisissent début Mars pour nidifier. Ainsi, la tentative de reproduction constatée en Décembre 1988—Janvier 1989, constitue un cas marginal tout a fait exceptionnel favorisé par un hiver doux, mais ce genre de comportement ne peut se solder que par un échec car les coups de froid sont trop fréquents en Janvier, Février et Mars dans notre région. f· s D) Réflexisns sur les sss précoces constatés au Marais dg Qout du Monde. Les observations de nidification hivernale nous ont amené a nous poser quelques questions sur le . comportement particulier de ces oiseaux. Nous nous sommes demandés si la lumière dispensée la nuit par les puissants projecteurs de la gare de tirage de Longueau toute proche ne prolongeait pas artificiellement la durée du jour, de telle maniere que les oiseaux sont perturbés dans leur Ct/Cl8 hormonal. En effet, dés le mois de Décembre, les couples présents sur les étangs du Marais du Bout du Monde présentent un plumage nuptial complet aprés avoir mue en Novembre. La mue est a mettre en relation avec la nidification précoce. Pendant l'hiver 1990- 1991 nous avons comparé l'état du plumage sur les deux sites d'étude (voir graphique N° 1 ). Nous avons constaté que le plumage nuptial concernait tous les individus présents sur les étangs du Marais du Bout du Monde dés le mois de Décembre alors que les oiseaux présents a Boves gardaient leur plumage d'hiver jusque fin Février. D'autre part, les individus en plumage nuptial nidifient sur le premier site alors que sur le second, les autres oiseaux ne présentaient aucun comportement reproducteur. Cette constatation devrait attirer l'attention des observateurs: tout grébe huppé en plumage nuptial l'hiver est un nicheur potentiel dont il faut rechercher des indices de reproduction. Cependant. il faut se méfier car nous avons également noté des individus en plumage d'hiver qui construisaient un nid, mais en général oeux—ci présentent des prémices de plumage d'été qu'ils ne tardent pas a arborer peu de temps après.
2 6 5 Conclusion : V La reproduction hivernale du grebe huppe constitue desormais un evenement regulier dans la vallee de l‘Avre, au Sud Est d‘Amiens, on peut même le qualifier de banal ces cinq dernieres l annees. Les observateurs devraient rester attentif ·a ce phenomene dans d‘autres secteurs des ? trois departements picards. Certes, des conditions météorologiques favorables sont e l'origine de j la reproduction e des dates plutôt inattendues, mais il faut remarquer que la nidification au coeur de l'hiver se solde souvent par un echec e differents stades : i — les grebes nicheurs sont vite obliges de quitter les etangs et leurs nids des qu'un coup de froid , amene la prise en glace des plans d'eau, l j — les oeufs deviennent steriles si des temperatures basses se maintiennent trop longtemps. Le pourcentage d'echec reste eleve comme nous l‘avons constate dans notre etude : pres de la moitie v des tentatives n'atteignent même pas l'eclosion des jeunes ( 47,6 % dans la vallee de l'Avre, voir * tableau 2, graphique A). i La reproduction hivernale presente une faible productivite par rapport a la moyenne constatée Q en periode normale, en effet, le nombre moyen de jeunes par couple est inferieur au niveau ; habituel. (voir tableau 2, graphique B l i l l Les poussins nes en hiver voient leur chance de survie augmenter en même tem ps que les dates Q aaciasian approchent la periode normale de productivité des jeunes ( mois de Mars). Plus on avance en saison, plus les periodes de coup de froid regressent et favorisent des cas de nidification. i Fin Fevrier, debut Mars demeurent les dates où le succes de la reproduction est complet. 1 . _ i
I!_> —·· 3 7 Effectif par décades des Grêbes huppês A en plumage nuptial et plumage d'hiver sur deux sites. ,l _SEPTEMBRE 1°°© à MARS 1"1 ° ~ »»MARAIS DU BOUT DU MONDE · 5 »€îa ` ·l·l · · · «· » A. .;< ·.. ël < 4; tg ·· F? - =*»§•‘ É · zl- ' ” ¥*§a' 5 2 É? ·* ·, €€&° “@£" ·. ââg gââ ;gîïÉ@ _%€g£ë§§É gel ÉÉ 'I a '*ë¥"î`Ex\ · ` î .,în,,·.» ·· 3 - gel f mëî 5; ww? êïa " ·»èÈȧ 1. 7 —·~ E3 ETANGS DE_BOVES ` `'l` " ;«?' · â ï lx . Plumage nupt1al _’3 I l Plumage d'hiver
sa 1 100 1% POURCENTAGES DES COUPLES DE GREEE EUPPE ( N = 21 ) Q EN E0N0E10N DU NOMERE 1 DE JEUNES § 5© 0 47,6% 1 1 ! 19% 14,2% 9,5% #,7% Illlulli 4,7% . 1 © '] 2 Ã, 5 NOMBRE DE JEUNES MOYENNE DU É NOMBRE DE JEUNES PAR 00UPLE . 1 ET PAR DECADE. 1 1 É 51 .... -- ..... ..... .................······ ····î·, , 3 2 81 2 q M I _ N0v DEG JANV FEV MARS É 1
' 3 9 Bibliographie — COMMECY X. ( 1986) Eco-éthologie du grebe huppé (Podigeps cristalus) en Picardie. L'Avocette 1986-10 (1) 1-60 p 5-29 — C©l*’1l`1ECY X. ( 1991 ) z Dates anormales de reproduction du grebe huppe (Podieeps cristatus) en Picardie L'Av0oette 1991-15 ( 1) p 19-20 - CRAMP S. et SIl*1l'10NS 1<,E,L. ( 1977): The Birds of the Western Paleartic Vol. 1. Oxford, London 722 p. — GEROUDET P. ( 1972) Les Palmipèdes, Neufchatel (Delachaux et Niestle) 2eme édition 284 p, - HARRISSON Colin ( 1977) A field guide to the Nests, Eggs and Nestlings of Britishand European Birds collins 415 p. — KERAUTRET L. ( 1976) : Notes sur la reproduction du grèbe huppe Podiceps cristatus dans le Nord dela France Alauda p 181-186, - SUEUR F. ( 1990) Phenologie de la reproduction de l‘avifaune en Picardie L‘Avocette 1990 14( 1) 1-42 p 6 a 35. - Synthèse des observations de l'hiver 1986-1987 p 5 à 34. Le I-leron vol 21 N°1 Juillet 1988 - Synthèse des observations de Septembre 1987 à Fevrier 1988 p 189 a 226 Le Héron vol 22 N°4 riai 1990. - HOEHER Siegfried ( 1975) Nid et oeufs des oiseaux d'Eur0pe Centrale et occidentale. Delachaux et Niestle, Neufchatel 272 p.
4 0 r NIDIFICATION D'UN PIC EPEICHETTE Dendrocopos minor DANS UNE SOUCHE par Yves LECOMTE A A ` La lecture de la note de BAWEDIN et LOUVET (L 'Avocetze 1990, 14 : 70) sur la nidiiîcation anormalement basse d'une Sitelle torchepot Sitio europaea me rappelle une observation du même type réalisée chez le Pic épeichette Derulrocopos minor. Le 20 juin 1990, lors d'une sortie au marais de Breuil-le—Ve1·t (60) en compagnie de mon ` fils Yvan, j'ObS6I'V€ à plusieurs reprises des Pics épeichettes nourrissant des poussins et sortant 5 d'une souche de Peuplier euro-americain Populus euro x canadensis abattu depuis 1987. Le trou d'envol est situé à 18 cm du sol alors que GEROUDET (1981, Les Passereaux et ordres _ apparentés. I. Du Coucou aux Corvidés, Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 240 p.) indique l comme moyenne 3 à 7 m et extrêmes 1 et 20 m. É La souche est recouverte de Gaillet gratteron Galium aparine et de quelques pieds de ; Grande Berce Heracleum sphondylium. >l<>l<=l<*>l< · r NIDIFICATION DU PIC EPEICHETTE Dendrocopos minor A UNE HAUTEUR ASSEZ INHABITUELLE · par Peter MORONVALLE E E Le 12 septembre 1990, lors d'une sortie dans le marais du Houillon à Pont—Noye1les (80) à la recherche de quelques migrateurs, une loge de Pic épeichette Deruirocopos minor est É découverte dans le tronc d'un Saule Salix sp. têtard foudroyé situé à quelques mètres de la rivière j Hallue. [ La loge a une profondeur de 125 mm et son trou d'envol un diametre de 35 mm ( (respectivement 120 à 230 mm et 32 à 40 mm selon GEROUDET, 1961). Ces dimensions, caractéristiques de celles d'une loge de Pic épeichette, ne sont pas le fait marquant de cette observation. En effet, la loge est située à seulement 63 cm du sol. Ceci est intéressant car GEROUDET (1961) l'indique entre 3 et 7 m en moyenne avec des extrêmes de l et 20 m.
_ 41 HIVERNAGE ET REPRODUCTION DES RAPACES DIURNES DANS LE SUD-EST AMIENOIS, SOMME. Par Xavier COMMECY INTRODUCTION Les dernieres tentatives d’estimations des populations de rapaces dans notre _ region de Picardie remontent aux années 1979-1982 avec notre participation a l'estimation nationale (FIR/UNAO) (1) de ces populations. Cette enquête avait montré à quel point notre région est pauvre en rapaces nicheurs et combien les densités observées chez nous sont faibles ; parmi les plus faibles de France. Depuis, seules des données partielles ont été publiées ; elles ont porté sur quelques especes (Busards dans un souci de protection par intervention avant les moissons (ts; ou Faucon crécerelle (2,) soit sur des espaces restreints (6) soit sur des comportements particuliers (3 et 4). C'est un complément a ces études partielles que nous voulons apporter ici en espérant pour bientôt que des enquêtes de plus gande envergure pourront être entreprises dans nos trois départements sur tout ou partie des L , C especes de rapaces qui les fréquentent. En plus de cet aspect cognitif du statut des especes étudiées ici, nous essayons ainsi d'agir pour la protection de ces oiseaux a l’encontre desquels les voix de nombreux chasseurs s'élèvent. Pensant quant a nous qu'il est préférable de nous appuyer sur une connaissance des réalités du terrain plutôt que sur des à priori, nous avons entre autres observations entrepris cette etude d’Octobre 1990 a Juillet 1991, LE MILIEU ET LA METHODE D'EIUDE Le milieu prospecté Deux carrés mrtoyens de 10><10 kilometres chacun été délimités ; ce sont ainsi 200 l<m2 qui ont été prospectés. lls correspondent à des plateaux cultivés, bordures Ouest du plateau du Santerre. L'altitude est comprise entre 80 et 100 métres sauf au niveau des vallées qui entaillent profondément ces plateaux sur une profondeur d‘environ 50 mètres. Le fond des vallées est occupé par des marais tourbeux et des peupleraies ainsi que par quelques pâtures. Les flancs où le calcaire vient souvent a l‘atileurement, contrairement au dessus du plateau crayeux ou la couche de limon est épaisse, sont souvent occupés par des pelouses rases et xérophytes (les Larris) ou par des taillis darbustes (Cornouiller, Noisetiers, Fusains, Eglantiersu.), Sur les plateaux la culture intensive (Betteraves, Blé, Orge, Mais) règne, éliminant presque completement les haies et les talus ; les bois subsistants sont de petites tailles, de l‘orcte d‘1 Km2. Le carré Ouest est plus boisé et plus valonné que I'Est, essentiellement dans sa moitie Sud-Ouest. Le carré Est est remarquablement plat (altitude 90-100 mètres) mis a part la vallée de la Luce. Cette variété de milieux :
4 2 vallées plus coteaux, petits bois et vallonnements, plateau cultivé est assez représentative du paysage de la Somme (hors zone littorale). j Répartition et importance des milieux (en %) · l 1 Ouest (100Km2) 1 Est (100 Km2): Total (200 Km2) _ · È Cultures 1 64, 5 1 86 1 75 è j Bois 1 11, 5 Z 4 1 8 1 Vallées 1 16 1 4 1 10 1 È Zones urbanisées 1 8 1 6 1 7 1 Altitudes 1 30à110m :40à100m 1 30à110m 1 Méthode d'étude 1 i Les recherches ont essentiellement été faites à bord d'une voiture roulant à j faible vitesse avec des arrêts fréquents. Chaque observation de rapace était reportée sur une carte. La répartition des sorties sur les neuf mois d'étude s'établit comme suit. · 1X:Xl1Xll:l:l|1lll:lV:'V:Vl1 Nombresortiesï141216;6:216:3:3:51 j Tempspasséh. 119 113,5119,51181 11 1 19 1 14:141 301 . j Km parcourus 12252170 1 260 12201 1401 265 :120 :2001210 1 l "‘ ne sont indiquées que les sorties spécifiques à la recherche des rapaces. Dans le temps passé et les kilomètres parcourus sont ajoutés les trajets quotidien domicile- 1 travail dont une partie traverse le secteur étudié et pendant lesquels les rapaces étaient recherchés. l l Au total, 37 sorties spécifiques, 164 heures dobservation (dont 77 spécifiques), 1840 kilometres parcourus (dont 610 spécifiques). La localisation des nids n'a pas été Q recherchée (mis à part le cas des Busards nichant en cultures) et il faut considérer les valeurs apportées comme des informations sur le nombre de couples cantonnés au ( printemps et non comme des certitudes de nidification (même si des preuves certaines ont pu être obtenues à l'occasion). RESULTATS ET DISCUSSION ` Hivernage _ Quatre espèces de rapaces ont été repérées (Buse variable buteo buteo, Epervier d'Europe Accipiter nisus, Busard Saint-Martin Circus cyaneus et Faucon crécerelle Falco tinnunculus). On peut supposer que le Faucon émerillon Falco j columbarius est au moins occasionnel pendant cette période (plusieurs contacts ayant j été obtenus les années précédentes sur place) mais il n'a pas été vu cette année 1 j nous rejoignons en celà les hypothèses de J.C. TOMBAL (2) qui considère ce petit 1 faucon comme un hivernant régulier sur les plateaux de l'interieur des terres. 3
4 3 FAUCON CRECERELLE Falco tinnunculus Evolution de la population hivernante: D'©ctobre à Février, 169 observations ont été réalisées soit 2, 08 obs./heure de recherche ; la répartition de ces observations s'éblit comme suit : :X:Xl:Xll;l:ll: clobservatlons : 26 : 30 : 57 : 41 J 15 : Nb. ind. différents: 14 : 13 : 26 : 17: 6 ; Nb,obs.lheure :1,4:2,2:2,9 :2,3: 1,4: La superposition et le regroupement des observations réalisées au cours des différents mois donne au total 35 à 38 oiseaux hivernants pour 200 Km2(L'incertitude porte sur 3 oiseaux observés en un endroit seulement 1 fois au cours des 5 mois ; migateurs ou hivernants ?). La carte 1 montre la répartition de ces hivernants. Le carré Ouest acceuille 20 a 22 individus, l'Est 15 à 16. Cette différence entre les deux carrés ne constitue pas une surprise, le boisement plus important (surtout sous forme de petits bosquets) et la plus gande surface de vallées étant plus favorable à l‘espèce que les cultures. La carte montre bien fimportance de ces vallées ou sont regoupés plus de la moitié des oiseaux (20/38) pour seulement 5 % de la surface concernée. Les autres oiseaux sont souvent repérés en bordure voire même dans les zones urbanisées la ou quelques pâtures, haies et friches subsistent encore. t La densité obtenue 38 oiseaux pour 200 Kmz soit 0, 19 crécerelles par Kl`l’l2 est bien faible et on peut espérer en une progession de l'espèce pour qui des sites favorables ne sont pas occupés. Le sex—ratio semble équilibré tout au long de l'hiver au vu des trop rares fois ou nous avons noté le sexe des oiseaux observés (8 M. 7 F.) Déroulement de l'hivernage : La répartition des observations ramenée au nombre dobservations par heure de recherche indique l'arrivée progressive des hivernants en ©ctobre-Novembre- Décembre, un départ dés Janvier et surtout en Février (départ accentué cette année par une vague de froid qui s'est développé sur la région en Février). Pendant cet hivernage, les F aucons crécerelles ne sont que trés exceptionnelement observés de façon non solitaire (3 fois 2 ensemble... ou du moins proches l'un de l'autre). Reproduction : 62 observations (dont 4 fois les 2 individus d'un couple ensemble) ont été faites entre Mars et Juin soit 1, 3 obslheure (à comparer aux 2, 1 obs./heure en hiver); 18 couples cantonnés ont été repérés (10, 5 sur le carré Ouest, 7, 5 sur le carré Est) ; la qualité du paysage joue aussi en été (voir carte 2). Les valeurs obtenues, tant sur 200 l<m2 que pour chaque carré pris séparément indiquent que 2 fois plus de cantons sont repérés en hiver qu'en été. ll semblerait donc que les 2 individus d'un couple reproducteur se partagent l'espace en dehors de la saison de reproduction (et la comparaison des cartes de distribution semble montrer ce "déboublement" des cantons hivernaux à partir d'un canton de reproduction). La réalité doit être plus complexe car l'existence de migateurs exogènes est certaine (données de baguage et observations de migrateurs actifs) et les ieunes de l'année ne sont pas nécessairement tous migateurs.
Lonqueau à ` .. °:' S°i"‘t` ‘ " ` Quentin \_ i · u § ` l ; 1 m . . @— « ~ 1 ` QQ g § ë î à AA Q I 4 . © ‘ I V I I C&yCv\lX· g D âç" ww Santcrr i = 1 l $— "‘ [ = î l à # î É -%,». . 5 Dommar 1 4 x È 1 Mortü aî _____ __ _______ . g. \ , É Carte 1 : Localisation des Faucons czécgy,-elles an hiver srl Roye E I È 2 · i · s \ \ 3 Longueau z · "' L ¢[8··B[ttOHI'lCUX crêuîlîëîgïî A i R y è arcclscavc . · •v ' s "' v` È ê \ É gi A7/‘fÉ È"'§ 1 , ` " ww Santerre ; l ' gt I 1 ': Ev is un -. 0 ¢·· ' m' ê Dommartin :0; 5 ~'• " à (‘ Mcrcu | _______ ..... \ l i des cantons ds reproduction des Faucons crécerelle crs Roye ’ Carta 2 : Localisat on · . '
4 5 ll doit donc y avoir un mélange de tous les phénomènes : - certains reproducteurs restent sur place d'autres migent - des migateurs viennent s'installer en Picardie - des jeunes restent sur place et se dispersent en hiver, d‘autres migent. La répartition des couples nicheurs est saisissante : 9 en vallées, 3 dans les secteurs les plus forestiers et les autres à proximité de friches (Larris) ou dans les petits bois isolés des plateaux. On repère bien ici l'impact des activités agicoles intensives qui transfigurent le milieu rural. Les densités atteintes, 1 c./1100 hectares sont 2 fois moins élevées qu'en ltlormandie ou en Bretagne (d'aprés (7)) et 10 fois moins qu'en zones favorables à 'espèce. Dans l'enquête F.l.Ft. nous avions avancé le chiffre de 75 à 110 couples nicheurs pour le département. Cette valeur peut être revue à la hausse et doit atteincte (si les densités trouvées ici sont retrouvées ailleurs, ce qui est probable) environ 500 couples. Ce qui est bien peu pour tout un département. BUSE VARIABLE Buteg buteo Hivernage : D'Octobre à Mars, 17 observations ont été réalisées soit 4, B heures de recherche pour voir une Buse l Voilà une valeur qui devrait surprencte bien des ornithologues de nombreuses régions ou l'éspèce est d'observation régulière et fréquente. La répartition des observations s'établit comme suit : X:Xl:Xl|:l :ll: Nombre dobservation : 6 : 2 z 4 : 4 : 1 : Ces observations correspondent a 4 cantons (plus d'une observation en un site pendant ces 4 mois) et 7 observations isolées dans le temps en 7 encroits différents, 7 cantons ? L'espèce étant peu repèrable en hiver (elle reste l'essentiel du temps posée ou dans les bois) contrairement au printemps et |'été, on peut supposer que 11 cantons hivernaux ont été repérés (6 sur le carré Ouest, 5 sur le carré Est) soit 12 oiseaux (1 bois occupé par 2 oiseaux) pour 200 Km2. Chiffre ridiculement faible et certains voient chez nous une prolifération de |'espéce l Les secteurs boisés et les vallées boisées sont bien entendu les sites d'électlon pour cette espèce. (voir carte 3) Nidification : 12 couples cantonnés (plus peut-être un treizième '?) ont été repérés (8,5 carré Ouest, 3, 5 (+1 '?) carré Est). Ces 12 couples soit 24 oiseaux représentent donc plus destivants que d'hivernants et c‘est inattendu. Dans le carré Ouest, la densité maximale atteinte est donc de 1 c./1200 hectares (1 c.l2200 ha dans le carré Est). Cette valeur esta comparer aux densités optimales trouvées dans d'autres régions de France (7) 2 1 c./100 a 200 ha. En 1979-1982, nous avions donné 17 à 24 couples pour le département de la Somme ; si nous extrapolons les valeurs trouvées ici, celà donnerait 300 a 350 couples. On peut y voir là l'indéniab|e progession des effectifs nicheurs de la Buse variable ces 10 dernières années dans la région mais nous ne pensons pas qu'une
1 ltzzgucau É \\ T X §,·‘/LI-Ie:·:Sr-etcnneux f'°:‘ Saint` \.__\ . Quentin 1 . \ Ã É 1 · , I X ; ! X \É · ‘ Marcelcave · , 3. vs Bov ’\' ` 1 1 X É 1 _ 7L QÉ?7 É;] anterre E I Ã É E‘=?\ / ’ . . ojv x . = 5 I V · àbommarcin 1 ; 1 \ 1 Moreu 1 ·· ·*· ··*———··——-~--—- , 1 Carte 3 : Localisation des Buses variable en hiver ers Roye 1 Longueau z N ······· , · ,_ 1 J. erx—Bret:onneux exs Sait" _ ` Quentini. ; .’ C 1 ' Marcelcave 1 '•• 1 - Tv I`; 1 X Ã" É $5- ’° t I3-) Éti ;':"”§q cay¢'¤x—ei¤— ,*5*: ,9., Santerre È Ud., ' )_ \ . 1 u- j E Iv '/ - 1 \·«ç 'É ; ,, ommax , ( à A —·······*·î·"‘·· \ 1 ers Roye f Carte 4 : Localisation des cantons de reproduction des Buses variable · 1 1 · J
4 7 telle augmentation soit applicable pour tout le département. Il faucïa des recherches sur une des plus gandes surface pour préciser la situation de cet oiseau. EPERVlER D’EUROPE Accipiter nisus Hivernage : D’Octobre à Février, 12 observations de ce rapace ornithophage ont été faites soit 0,14 obslheure de recherche. Répartition des observations · ;©ct. : Nov. : Dec. : Janv.;Fev.: Observations 1 3 : 3 : : 4 : 1 2 Ces observations correspondent à 5 cantons (3 dans le carré Ouest et 2 dans le carré Est) Les oiseaux exploitent tous les milieux du secteur : vallées, bois, plaines et villages (chasse dans les iardins). Cette valeur doit être considérée comme un minimum mais l’espèce est de toute façon peu abondante localement. Nidification : 4 couples repérés, 3 couples nicheurs certains (Fouencamps —donnée R ROYER etG. NEVEU), Hailles (donnée N. RANSON) et lgnaucourt, tous 3 dans des vallées. ' 1 couple probable à Gentelles, sur l plateau (ce couple sera trouvé nlcheur certain en 1992). Bien que faible rapportée en densité, 4 couples pour 200 Km2, voilà qui est nouveau et intéressant pour le département. Rappelons que dans l’enquéte FIRIUNAO 1979/1982 nous n’avions pas trouvé 1 couple nlcheur certain pour tout le département de la Somme (peut-être en existait-il déjà en vallée de la Bresles a la limite picarde de la forêt d’Eu(76), J.M. SANNIER Com. pers,). Ce n’est qu’au milieu des années 80 que des indices de nidification de ce rapace sont notées dans le département; en vallée,par exemple à La Chaussée- Tirancourt en 1984, en forêt , par exemple en forêt de Crécy en 1984 (J.M. SANNIER) ou sur le littoral en 1987 (FOURNIER M. 1988)... Ce retour ne montre pas la prolifération de l’espèce mais le simple rétablissement d’une espèce que les pesticides et les plombs avaient fait disparaître (en Picardie comme dans bien des régions); ce qui prouve que le département de la Somme a gardé ses potentialités d’accueil, à nous de les préserver encore. Cette "forte” densité pour la région : 1 couple/50 Km2 est a comparer à ce que |’on peut trouver ailleurs en France : densité optimale 1 couplel30O Ha, 1 couplel50O Ha en zone bocagère; et des densités calculées pour une région a 1 couple!2000 l-la (en Normandie ou en Bretagne). Pour le département de la Somme on peut estimer à probablement plusieurs dizaines de couples (une centaine?) les Eperviers nicheurs . FAUCON HOBEREAU Falco subbuteo 2 cantonnements repérés pour cette espèce discrète, 1 à Longueau (un terrain d’aviation . servant de terrain de chasse) et 1 à Fouencamps dans la vallée (donnée G. NEVEU et R ROYER). Difficilement repérable, il est possible que quelques rares couples nous aient échappé (1 couple localisé a Cachy en 1990 et non retrouvé en 1991 par exemple était—il encore présent 7) mais de toute facon, l’espèce reste assez rare dans le département (la densité maximale y étant atteint en basse vallée d’Authie et sur le littoral (6).
e Longucau __ , J. ctsâltcnncux _`°:‘ Saint' \\ QucncLn· I \\ 3 i `Q : Marcelcavc à àà V25 BDV ` © , à , · I ‘ U c à * l 2 É L É Ã : _ E î É la "7 *"—î Caycux-gn- I [ (É? Santerre I 1 ¥ È · I * ; i ~«' . I ‘ à FDOmUJè\Itl1’l · f x È I ëî va.! r (g lt`. I Moreu · 4 - • """—_ '*"·*·*‘***···-—·· I i L A 2 X , I Carte 5 : Localisation des Eperviers d'Eur0pe en hiver cri Roye ; s È l Longueau / \ I 5 @ à \ 1 crS—Brctonn¢ux ex" Saint' Qucntin( »\ \ / -T\ Q ¤ _ ·_ \ t , I , N Marcelcavc _ l s, 'Zu BO`, \ -1 i IV I I ; É » ¥ à x î + g __ _ s · à ,q7 F" ¥ Caycux·—cn— ‘ V ‘· ,,·, `zq · · È I Il •Q§1Dcmuin ‘·ï· S°¤t°:r° 3 É?/ Rôx É Ã ¤ 4 + R | à hf _/ · \ + ++ Z 2 + \+1 I _+;/ · %Dommartin I · I Y I \ I \ I É y ‘ · I r;\ K Moreu`- É , - ...-....-- _..-_. \ i . ' ; Carta 6 ; Localisation des cantons de reproduction des Epervier d'Eur;>p€, °r' R°Y° FôUCOl’lS hûbêrêâll Et Bcndrées BPILVOIE, Faucon hobereau Nicheuf certain ou probable Nichcur Possible ,7]/Z j \ •— Eparvier d'Eurc>pe NiCh9¤1‘ certain ou prgbable © Nicheur possible I:_'l:‘, I Bondrée apivore Nicheur Certain ou probable w Nicheur possible I?Eî;‘.Z; E (
4 9 BONDREE APIVORE Pernis apivgrus 2 ou 3 cantonnements repérés; 2 couplés nicheurs probables dans le carré Ouest (plus boisé) à COTTENCHY ET HAILLES; une observation de début Août à Cayeux en Santerre marque probablement un troisième catonnement (carré Est). L'espéce est donc peu abondante comme nicheuse (de même qu’en migation) dans le département mais cela ne constitue pas une surprise; dans l’enquète FIRIUNAO 1979-1982, 4 à 5 couples avaient été repérés pour le département qui peu boisé n’est pas très propice à la Bondée; de plus aucune tendance à Vaugmentation des eltectifs n’a été repérés en France ces dix dernières années (de par ses dates de migation, arrivée tardive et départ précoce, la Bondrée est peu sujette à la destruction parles chasseurs) BUSARD DES ROSEAUX Circus aeruginosus Pas d’hivernant repéré, Vhivernage de l'espèce est récent dans la région et n’est régulier que sur le littoral. Niglificatign : 6 couples (2 nicheurs certains, 2 nicheurs probables, 2 nicheurs possibles) découverts, ce ) qui constitue une des surprises de cette enquete par le nombre de couples repérés et surtout par la découverte de 2 couples nicheurs certains dans des cultures à Cachy et à Gentelles (COMMECY X. 1990) et un couple possible à Cayeux en Santerre. Les deux couples probables se sont installés plus classiquement en vallée (lgnaucourt, cantonnement dans une friche) et Moreuil (le site du nid est probablement dans la vallée qui · iouxte le secteur prospecté mais en est au dehors, les plateaux servant de zone de chasse). Enfin, un autre couple nicheur possible à Fouencamps (site où le Busard des roseaux a déià niché de facon certaine récemment) dans une phragmitaie. . , Cette installation des Busards des roseaux en cultures se fait-elle au dépend des 2 “Busards gis"‘? ljabsence de couples de Busard cendré et la non découverte de couples de Busard Saint-Martin peuvent le laisser croire; il taucka s’attacher dans les prochaines années à le confirmer ou non. Cette installation peut s’expliquer par la présence de plusieurs couples nicheurs depuis des années dans les vallées proches (Avre, Noye, Somme) ou le milieu ) semble saturé. ` » BUSARD SAlNT lt/lARTlN Circus cyaneus Hivernage t 7 observations (2 de mâles, 5 de femelles) correspondant à 4 ou 5 oiseaux (2 mâles, 2 ou 3 C femelles) pour 164 heures cfobservationl N’ayant pas recherche de dortoirs, le nombre dobservation est assez faible mais le temps passé sur le terrain doit compenser la méthode peu adaptée utilisée pour le dénombrement sur le secteur. Ces Buserds ont surtout été observés sur le carré Est, dans le carré Ouest, plus boisé, une seule observation (ceci est confirmé par R ROYER qui observe lui aussi intensément une partie du carré Ouest et n’a pas observé de Busard Saint-Martin pendant la période considérée) . En hiver Vespèce recherche donc plutôt les milieux cultivés.
( E Lonqueau 5 _ . ~—-—~ . 1 1 1. ers-Bretonneux cr, Saint' î ~\ V Qucntinfî `\ É 1 \ ' Z x ' Marcebcavc 1 ‘ . · a z ! [ ,•· Tv. \ I`; ` . """ ` \ · ; â î 1 1 1 1 1 ¤ l 1 f 1 1 1 I3? i` X Cayelux-en- ; I Dcmuin SBHCCIIC [ 1 gg :2% 1 œ 1 â xéy ` Dommartin È f[\ ` :9 1 Lear à . ·\ ' Carte 7 : Localisation des Busards Saint-Martin en hiver ers Roye 1 L 1 — ¥ · 1 à 1 Lonqueau Z, ` 'v•% 2. crs—Bretonneux ers Saiîlb-_ î \ Oo ` QUCHtl1’l('..- 1 &‘ e x vw Marce _cave E È '• D Q .45- î 1 È 1 IQ? CàyC].1X··EI1· / " Mos? Santerre u• 1 É 5*5 1 \\ az ‘ § J' x ' . Dommartin \ I · · à ( M°m'h - I ··—······‘”""‘ A ¥_ ; \ ' Carte 8 : Localisation des cantons de reproduction des Busards Saint—Marti ers Roye et des Busards des roseaux 1 _ · 1; · 1; bl Nicheur possible "W \ j Busard Saint_Mart1n Nicheur cer ain 01.1 prO 3 E (_/J J Busard des roseaux I _ .. — ·. ¥ Nicheur certain ou probable G Nicheur possible (__ __ __) 1 1 1
5 1 HIVER 1 ETE 1 1 W E 1 W E 1 Nombre de cantons 1 35/38 1 18 Faucon crécerelle Densité/100Km2 1 20/22 15/161 10,5 7,5 1 Nombre de cantons 1 I 12 1 16 1 Buse variable Densité/100 Km2 1 7 5 1 8,5 7,5: Nombre de cantons 1 5 1 4 1 Epervier d'Europe Densité/100Km2 1 3 2 1 3 1 1 Nombre de cantons 1 1 0-2 1 _ Faucon hobereau 1 Densité/100Km2 1 1 0-2 0 1 Nombre de cantons 1 1 0-3 1 Bonckée apivore Densité/100Km2 1 1 0-2 0-1 1 Nombre de cantons 1 4-5 1 0-2 1 Busard Saint-Martin 1 Densité/100l<m2 1 0-1 3-4 1 0-1 0-11 ° Nombre de cantons 1 ` 1 5-6 1 Busard des roseaux Densité/100Km2 1 1 2-3 3 1 , Tableau 1 1 Nombre de cantons repérés et densités È N.B. 1 en hiver (Octobre à Février), 1 canton =1 oiseau; en été (Mars à Aout), 1 canton = 2 oiseaux. · B _ h Amiénois 1 Ternois 1 Marquenterre 1 Cambresis 1 use variable . 7 a 9 1 14 1 0 à 1 Busard des roseaux 1 2 à 3 0 12 1 à 2 1 Busard Saint—lv1artin 1 0 à 1 4 0 0 à 1 ' Busard cencïé 1 0 7 1 0 à 2 , Faucon crécerelle 1 7 à 11 17 14-18 6 à 13 Faucon hobereau 1 0 à 2 3 3 0 à 1 ` Epervier d'Europe 1 1 a 3 8-10 3 0 Bondée apivore 1 1 a 2 5 3 g Comparaison des densités/100Km2 dans divers ses régions du Nord Pas de Calais /Picardie. _ Amiénois -80- (Présente étude) 1 Plateaux cultivés + vallées + etit b ' t — Ternois - 80 et 62 - (FLOHAPT G. 1988) Plateaux cultivés + Boçcageî mœmen S Marquenterre -80- (F LOHABT G. 1988) Marais + Bocage + Bois Cambrésis -59- (TOMBAL J.C. 1990) Plateaux cultivés
5 2 0 a 2 couples pour 200 Km2l Pas de certitude obt · Avril) à lgnaucouit, oiseaux non revus ensuite malgeêgggîelupeêodglîeîhïîâï îîfaraauîîs En Dommartm (une observation d’une femelle en Juin). D’autres secteurs de l’A ' 8 É lrtâetîreëxsement plus riches en Busards Saint-Martin nicheurs ml ms sont agr ce à, ces 2 couples hypothétiques represent t I tr qui ont récemment demandé son déclassement en îgntîtîgspècï pjrîëégiîî chasseurs locaux È t?;`;f;tâ°ïil.î'îàî.'è l?§."‘â'.i‘ð.ÈFè."t,`i”î." "” if‘° ‘""°°"“"” ”""""t‘"° "‘t"‘t"°“°- e s * · · · · . migrateurs nordiques et mentaux. e en lver qu en ete , la region accueillant des couctusion Même si elle n'a été effectuée que sur u rf l' ‘ obsevations ont apporté des informations i2îéîe|ss6aîtîesmpît:î(âu?.i(ï Eemdîpazrîîment Retablissement des populations de Buses variables et d'Eperviersd'Euro e U ' à installation de Busards des roseaux en plaine confirmation de l'exist pd, Itïéïïëèîîéileeîëggéââlâîrvae et lëiaucëns hâbereau, Faucons crécârléffgs Èiezrïupœs , _ _ __ _ esence es ‘ ' · · 5 ïlgge de ;··a·et·On gamme en hiver rfâiaîgflî ‘S“'"‘ "‘°"'" °‘ °°""'é" °°f' G" mparaison avec 'autres enquetes sim'l ' é I' é É dans des départements voisins (Tableau 2) mîgiîrserqiîesclîaâqgînâecîeîxîzagïnem ou spécificités et qu'il faut plusieurs secteurs d'étude pour extrapoler à une estimation i départementale ou régionale des effectifs de rapaces. Quelques secteurs suivis ainsi a intgëvîlle de temps régulier permettront de suivre l'évolution de ces populations de P;‘Bî\9Ug$Rï;;|É priori; les observateurs de la C.O.P. devront s'y attacher. (1) X. COMMECY (1984) in (5)- Picardie p 161 a 167. (2) X. COMMECY (1984) : Le Faucon crécerelle (Falco Tinnunculus) dans le È département de la Somme. L'Avocette 8 (1-2) 35 - 40. ( (3) X. COMMECY (1989) 1 Réaction du Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) face à une vague de froid. L'Avocette 13 (2-3-4) p 84-86. . (4) X. COMMECY et F. SUEUR (1990) :Technique de chasse inhabituelle d'un Faucon crécerelle (Falco tunnunculus) L'Avocette 14 (1) p 41-42. i (5) FlR-UNAO (1984) : Estimation des effectifs des rapaces nicheurs diurnes et non Q rupestres en France. Ministère de l'Environnement et Direction dela Protection de la î Nature. 177 p. g (6) FLOHART G. (1988) Rapaces diurnes nicheurs en vallée de l'Authie. En 1988 LE HERON 21 119-123. (7) GAVORY L. (1991) Opération Busards - Bilan 1991 Picardie Nature N' 53I54 p 16-19 (par exemple) É (8) TOMBAL J.C. (1989) Observation du Faucon émerillon (Falco colombarius) dans la région Nord-Pas de Calais durant les périodes internuptiales 1985-86 et 1986-87. LE g HERON 22 p 82-83. (9) TOMBAL .l.C. (1990) Rapaces nicheurs en Cambrésis en 1990. LE HERON 23 p i — 77-86.
, 5 s NIDIFICATION DLl HIESOU DES MARAIS (Asia FLAl"ll’lEUS) DANS LA VALLEE DE LA NOYE (80) EN 1991. Statut de l espece. par G. Neveu et P. Rover. La reproduction du Hibou des marais (Asia flammeus), supposée possible en 1990 (une observation en 1°lai ), a été mise en évidence en 1991 dans la vallee dela Noye, a 12 kms au Sud Est d‘Am iens. Le milieu choisi pour la reproduction est constitué d' une vaste roseliére avec quelques Saules épars. Le nid se situent a une trentaine de métres d'une petite rivière (La Nove). Sur ce vaste ensemble, le niveau de l‘eau est trés stable toute 1'année, sans variations saisonnieres. L'accessibilité au nid est rendue difficile, sinon impossible, car la pénétration de ce secteur est délicate : nombreuses sources, vases fluides et profondes, nombreux petits canaux _ ' effondrés par l‘abandon d'une ancienne cressonniére, végétation dense, haute et agressive (orties, gaillets, chardons...). . Ce site jouit d'une grande quiétude depuis quelques années malgré la proximité du lycée agricole et de l'école des gardes pêche du Paraclet. La premiére observation date du 20 Mai 1991 : un rapace nocturne transportait une proie dans ses serres mais la détermination etait rendue difficile par l'obscurité naissante. La confirmation est venue le 29 Mai 1991 1orsqu'un adulte chassait, capturait et transportaita nouveau une proie, il sagissait bien d' un Hibou des marais. A partir de cette date, un adulte est visible tous les soirs et ceci a partir de l'heure qui précédait la nuit totale. Ces observations ont eu lieu pendant tout le mois de Juin Le 6 ouin, nouvel événement important . deux jeunes étaient posés dans un arbre à un metre du sol. Cette date semble correspondre a la sortie du nid. Leurs cris incessants se manifestaient en fin de soirée, vers 19 h — 20 h, et ressemblaient a ceux émis par les jeunes Hiboux moyen duc lcrsqu'ils réclament leur pitance, un "psie" aigu et plaintif qui portait a grande distance. La voix des jeunes se prolongeait dans la nuit et cessait de se manifester vers 0 h — 1 h du matin. Les cris incessants se sont amplifiés en totalité avec la croissance des jeunes et devenaient audibles fort loin. , Les cris émis par les jeunes déclenchaient le départ en chasse de l'adulte dans le quart d'heure qui suivait et permettaient aux observateurs de localiser facilement les oiseaux. La famille n‘ajamais été vue dans son intégralité tun seul adulte visible a la fois) mais au moins quatre jeunes hiboux volaient parfaitement début Juillet. Les adultes adoptaient un parcours de chasse immuable z départ de la cressoniére, survol de la route et de la clôture bordant l'étang de l'école des gardes pêches et capture de proies p i aussitôt franchi cet obstacle. Tous les herbages du Paraclet et les paturages bordant le bois 1 Vlagneux étaient explorés. L'éloignement maximum du point de départ était de 800 métres. Chaque soir, le nombre de proies oapturées variait fortement de zéro a septs petits L rongeurs. Les échecs étaient imputables aux conditions météorologiques. L‘éfficacité de la chasse était parfois nulle pendant les soirées pluvieuses et venteuses, par contre, un tem ps calme et sec permettait plus de réussite. La recherche des proies se poursuivait tard dans la nuit mais le
s 4 € 1 suivi des observations etait rendu difficile par l'obscurite 1 Le nombre de captures maximum constate au cours d'une meme soiree et jusque dans la Q nuit avoisinait trente petits rongeurs. Toutes les proies capturees avaient la même taille et la meme silhouette, probablement des campagnols. j line seule fois l'adulte a brusquement attaque une petite troupe d'Etournaux sans succes ; et tres vite, est revenu a sa quete méthodique des pelouses et herbages. ( De nombreux observateurs et photographes ont pu voir l'adulte a une distance interieure à dix metres sans lui occasionner de fraveurs ni de modification dans son comportement. . Plusieurs fois le perimetre du court de tennis de l‘Ecole du Paraclet etait minutieusement î inspecte, provoquant une suspension du match a la suite de Vetonnement des joueurs,. · Ces oiseaux magnifiques et méconnus ont permis de reconcilier de nombreuses personnes _ avec les rapaces nocturnes. f Mise au point sur le statut du Hibou des marais dans le departement de la Somme. ( Le Hibou des marais s'observe toute l'annee dans le departement de la Somme ou il se classe dans trois categories : de passage, hivernant, nicheur. ` ; Le passage régulier en Octobre, Novembre fait l`unan1mite à la fin du siecle dernier et au j debut du vingtieme siecle dans la litterature ornithologique locale, dans l'arrondissement ï debbeville et sur le littoral picard. Cependant, les auteurs de cette epoque decrivent des _ variations deffectifs : "commun suivant les annees" (Marcotte, 1860) ou encore, "il y a des annees ou le passage est extremement abondant, d'autres annees au contraire où l'on en voit fort 1 peu" ( Magaud d‘Aubusson, l900). De nos jours, si les passages d'automne existent, ils napparaissent pas reellement et se = confondent avec le debut de l'hivernage qui debute en Octobre. Un passage en Mars est signale en 1982 pres de la côte picarde avec cinq observations entre le 21 et le 28. (Commecv, Rigaux, Sueur, 1984). L'hivernage apparait regulier dans le departement de la Somme, du Pas de Calais 1 et du Nord, selon l'enquete realisee pour l'Atlas des hivernants de 1977 à 1981 ( Yeatman- Berthelot, 1991 ). Le Hibou des marais est present sur les deux cartes |.G.N. ( 1/50 ooo) qui couvrent la côte picarde. Au cours de ces vingt dernieres annees, la majorite des observations de Hibou brachyote hivernants provient du littoral picard, essentiellement du Hable d'Au1t et du Parc ornithologique É du Marquenterre. i 1.a presence hivernale a l‘inter1eur des terres est plus discrete mais la "presslon" ' ornithologique y est moindre. Parmi les temoignages anciens, un seul relate la presence d'un j Hibou)des marais le 5 Novembre 1916 dans la vallee de l‘Ancre pres d'Englebelmer (Kennedy, 1916 . Plus tard, le brachyote est observée la mauvaise saison vers les années 1960 autour ê d'Arniens en Octobre, Novembre, Decembre (Ranson. N./comm. pers,). Plus pres de nous, il est signale dans la vallee de la Somme, au Hamel en 1976 et 1978 (6 ind tuea1'automne, G. Neveu.) a Fouilloy et a lîstries Mons en l98S,àA1i^a1neS en 1982. _ Les recherches systématiques à l'interieur des terres entreprises pour l'Atlas des j hivernants devoi lent sa presence sur trois cartes du departement de la Somme et une de l‘Oise. Ã Des rassemblements importants regroupent parfois plusieurs individus et semblent 1 correspondre a des dortoire hivernaux : 12 ind. le 3 Janvier 1979 POM, 13 ind le 8 Novembre 1 1987, Hable d'AUlt, 12 ind le 22 Decembre 1987 Hable d'Ault. 1 La nidification du Hibou des marais dans le département de la Somme reste un phenomene irregulier et mal connu. La litterature ornithologique entre 1860 et 1930 ne signale que le mouvement 1 d'automne mais ne mentionne aucun cas de nidification localement. ll faut attendre 1973 pour decouvrir la premiere donnee de reproduction certaine dans les polders du Marquenterre : un i nichée avec des juveniles non volants au printemps (Mouton J. 1976). Jusqu'en 1979, la j nidification reste possible dans ce même secteur avec des individus vus au printemps et en ete. A î la même epoque, 1'Atlas des oiseaux nicheurs ( Yeatman, 1976) vient de renforcer mes 1 connaissances sur la reproduction du Hibou des marais : celle-ci est certaine au sud de la Baie de g Somme (secteur du Hable d'Ault) probable dans la zone arriere littorale (cartes d'Hesdin et
5 5 d'Abbeville) et sur la carte de Poix (secteur de la vallée des Evoissons). L'0ise détient deux cas de nidification probable et un possible tandis que le brachyote est totalement absent de 1'Aisne. Prés d'/tmiens, un nid est découvert le 3 l°1ai 1975 a Rivery: il contenait 1 jeune et trois oeufs (Ranson N.). Les informations recueillies par la C.0.P. à partir de 1979 ne permettent que des soupçons : —Nidification probable a Airaines( 1979, 1983) au marais de Rue (1982) à Noyelles sur mer ( 1982, 1983) — Nidification possible a Lamotte Breblère ( 1983) a Bray sur 50mme (1987), Querrieu ( 1987 et 1988) Sailly Laurette ( 1987) Lamotte Warfusée ( 1988). Conclusion ` Le Hiboux des marais est un nicheur rare et irrégulier estimé a 100 couples sur le plan national (Yeatman 1976) et entre 1 et 10 couples au niveau régional. Les faibles effectifs rendent difficiles la détection de cette espece dans les trois départements picards et des recherches plus soutenus permettraient peut—être d‘obtenir des résultats plus étoffes. Le littoral picard constitue un site d'hivernage régulier important pour l'esce et également une zone de reproduction gràce a des habitats favorables. A l‘intérieur des terres cet oiseau de proie devient moins abondant pendant la mauvaise saison et encore moins en tant que nicheurs. Le cas de reproduction observe sur la commune de F cuencamps constitue donc un p evenement exceptionnel, peut être favorisé par une pullulation de campagnols. Cet oiseau nomade a la réputation de ne pas nicher deux fois au même endroit: affaire a suivre en 1992 1... e
s e BIBLIQGRAPHIE 1 L'Avocette : Synthèse des observations ornithologiques du departement de la Somme, differents numeros de 1977 a 1991. Centr·ale Ornithologioue Picarde. 1 1 GEPOP Bulletin n°6 1975 centrale ornithologique GEPOP : quelques observations ornithologiques en 1973 p 18- 19. i GEPOP Bulletin d'informati0n et de liaison l Section ornithologique z synthese des observations de l'annêe 1974 p 10 a 29. 1 Marquenterre Nature (Bulletin de 1'Association) Comptes rendus années 1975- 1990, · Commecy X. Sueur F. 1990 Guide des oiseaux de la Baie de Somme, GEPOP 192 P. Etienne P. Robert JC Triplet P. ( 1991) z Avifaune nicheuse du Marquenterre (deuxieme partie) Picardie Ecologie V1 ( 1) p 28-45. A p Geroudet P. 1965 Les rapaces diurnes et nocturnes d'Europe Neuchatel (Delachaux et Niestlé) 426p. _ g l<lenneo‘y JN 1918 z Les oiseaux dans la vallée de Ancre durant 1'hiver 1916-1917RF010p241—249. Magaud d'Aubusson 1900 : Note sur les oiseaux de proie observés dans la région de l'estuaire de la Somme. Le Naturaliste, 22 p 200-201. L Marcotte 1860 : Les oiseaux vertebres de Varrondissement d‘Abbeville. Memoire de la Societe impériale d'Enulationd'Abbevi11e. 1 1 Mebs T. Guide des Rapaces Nocturnes 1989 : Chouettes et Hiboux 1 Delachaux et Niestle. 1 Mouton J. (1976) inventaire des oiseaux nicheurs du Marquenterre 1 observations ornithologiques de 1970 à 1975 Le Héron p 43 a 50. 1 · 1 Neveu G. Sueur F. ( 1978) . Avifaune de la Moyenne vallee de la Somme. Secteur de Bray sur Somme et Corbie. Les autres vertêbrésp 1-20 L'Avocette 2 ( 1 )· § Triplet P. ( 1983) Avifaune du Hable d'Ault. Le Hable d'Au1t, Picardie Ecologie hors serie n‘* 1 , p E 58a 137. 1 Yeatman l 1976 Atlas des oiseaux nicheurs de France. 284 p S.0.F. Ministere de la qualité de 1a vie. 1 Yeatman—8erthelot ( 1991 ) Atlas des oiseaux de France en hiver. 1
5 7 LE LORIOT D'EUROPE Oriolus oriolus EN PICARDIE par François SUEUR INTRODUCTION ~ Ayant réalisé de nombreuses observations détaillées de Loriot d'Europe Oriolus 0r·i0lus en Picardie de 1973 à 1991, nous avons entrepris d'en présenter un aperçu synthétique : migrations, chronologie de la reproduction, biotopes utilisés et effectifs. Nous avons également C utilisé nombre de publications traitant de cette espèce dans la région permettant de tracer une vue d'ensemble du statut de cet oiseau. ` MIGRATIONS ' · Généralement, les premiers Loriots arrivent en Picardie dans la deuxième quinzaine d'avril, parfois un peu plus tôt avec comme dates les plus précoces les 10, 11 et 13 (BOUTINOT 1980, NEVEU et ROYER 1988, NEVEU et SUEUR 1978). COMMECY (1980) calcule sur 6 années (1974 à 1979) une date d'arrivée moyenne correspondant au 27 avril. ETIENNE et MONTEL (1986) reculent cet événement entre les ler et 2 mai. Toutefois, ils introduisent dans leur échantillonnage un biais dû en grande partie au fait qu'ils mélangent les données d'un groupe (GEPOP puis COP avec L'Av0cette de 1978 à 1983) avec une forte prospection de certaines portions de la vallée de la Somme où les populations de Loriot sont conséquentes (voir "Biotopes" et "Effectifs") aux résultats de trois individualités oeuvrant essentiellement dans des secteurs géographiques plus modestes où cette espèce est généralement plus clairsemée : vallée des Evoissons (ROBERT 1978), vallée de la Bouvaque (MONTEL) et Marquenterre (ETIENNE). Les premières dates d'arrivée publiées par ROBERT (1978) confirment d'ailleurs ce biais (6 mai 1965, 7 mai 1967, 9 mai 1968, ll mai 1969, 2 mai 1970, 8 mai 1972, 5 mai 1973), tout comme nos résultats pour l'ensemble de la plaine maritime picarde (données obtenues d‘ailleurs dans le Marquenterre) avec comme date la plus précoce le 5 mai 1980 (COMMECY et SUEUR 1983), toujours d'actualité à ce jour (SUEUR et COMMECY 1990). Il faut également tenir compte du fait que cette date d'arrivée moyenne serait très probablement avancée si nous disposions de données régulières du sud de la Picardie. , ·
5 8 ; l Ayant calculé la date moyenne de première observation du Loriot en Picardie, celle d'arrivée pouvant la précéder de quelques jours, nous arrivons à une remarquable concordance avec le résultat publié par COMMECY (1980) puisque celle-ci est située entre les 26 et 27 avril pour la période 1974-1986. La migration prénuptiale de cet oiseau se déroule en Picardie entre le 10 avril et la mi-mai â ; la postnuptiale plus étalée de fin juillet à tin août, parfois jusqu'en septembre : ler septembre 1974, 7 septembre 1985 et 13 septembre 1968 (COMMECY 1980, GAVORY in Centrale . Ornithologique Picarde 1987, ROBERT 1978). BOUTINOT (1980) signale de très rares ‘ observations en septembre. Z Avant le départ en migration, des oiseaux peuvent se regrouper : 12 individus le 3 juillet g 1982 à Fouencamps (COMMECY et coll. 1984). î _ Nous ne connaissons qu'une seule reprise d'un oiseau bagué en Picardie. Elle a été 1 effectuée au sud-est de notre région, ce qui correspond à 1'axe préférentiel de migration de cette E espèce, à 1'inverse de nombreux Passereaux, à cette époque de 1'année : un adulte bagué le 31 août 1964 à Saint-Quentin (Aisne) et repris le 5 septembre 1967 à Fratta (Padova, Italie ; BOUTINOT 1980). ` l l l NIDIFICATION Seule la chronologie de la reproduction sera détaillée, des renseignements sur les biotopes fréquentés et les effectifs étant apportés plus loin. Les chants s'entendent sans interruption, contrairement à ce qu'écrit ETIENNE (1988), du 13 avril au 18 août (SUEUR 1990) avec cependant une tendance à ne plus être émis que de bonne heure le matin au fur et à mesure que la saison s'avance, probablement en raison de la moindre nécessité de défendre le territoire et de l'augmentation des températures. Des esquisses peuvent encore être entendues jusqu'au 22 août (SUEUR 1990). Des parades ont été notées un 30 juin (SUEUR 1990). Des oeufs peuvent être découverts dans les nids entre les 15 mai et 12 juillet (BOUTINOT 1980, SUEUR 1990) et des poussins du 10 juin au 25 juillet (ETIENNE et MONTEL 1986, NEVEU et ROYER 1988). l BIOTOPES p j Les biotopes fréquentés par le Loriot en Picardie en période de nidification sont les bois, les marais boisés et surtout les ripisylves, y compris les peupleraies (ROBERT 1978, BOUTIN OT i 1980). Nous avons été amené à écrire "Alors que cet oiseau est un nicheur commun dans la vallée g de la Somme, il est peu fréquent dans la zone étudiée... La quasi-absence de ripisylves dans la § Plaine maritime picarde peut expliquer cette relative rareté, les Loriots s'y établissant l préférentiellement dans le département de la Somme" (COMMECY et SUEUR 1983). Ce texte est interprété de manière erronée par ETIENNE et MONTEL (1986) qui écrivent : "... le Loriot Q
5 9 occupe la couronne des grands arbres tout comme les ripisylves pour établir son nid ; pour COMMECY et SUEUR (1983), ce dernier milieu semble même être le seul répondant aux exigences "prononcées" de l'oiseau. " ETIENNE et MONTEL (1986) notent ensuite : "Qui penserait donc, en lisant les ouvrages généraux, que le Loriot s'établit au beau milieu d'une forêt de Pins..." Heureusement, plus loin, ils modérent cette affirmation en signalant que le territoire d'un des deux couples étudiés "est composé à 95 % de feuillus". Dans un travail ultérieur, l'un des deux auteurs (ETIENNE 1988) atténue encore cette proposition. Ayant eu l'occasion d'étudier la composition floristique des territoires, nous avons pu constater que les biotopes étaient bien loin de correspondre à "une forêt de Pins" (= pinède, pineraie ou pinière) pour reprendre l'expression de ces auteurs. Nous avons effectué deux transects dans le bois occupé par le premier couple (selon la terminologie d'ETIENNE et MONT EL 1986) du Parc Ornithologique du Marquenterre. Le long de ceux—ci, nous avons relevé le nombre d'individus de chaque essence ou arbustive. Le long du premier transect, les résultats sont les suivants pour la strate arborescente (n = 148) : Peuplier gris Populus canescens 59 39,9 % · Erâble sycomore Acer pseudoplatanus 46 31,1 % Peuplier tremble P. tmmula 27 18, 2 % Frêne élevé Fraxinus excelsior 5 3,4 % Peuplier du Canada P. trichocarpa 4 2,7 % Pin laricio Pinas nigra laricio 4 _ 2,7% Pin maritime P. pinaster 3 2,0 % et pour la strate arbustive : V Peuplier gris P. canescens + 100 (rejets) p Argousier Hivpophae rhamnoides + 100 ( Buis Buxus sempewimns 10 î Prunier Pranus domeszica + 5 l Saule cendré Salix cinema l 2 1 Clématite des haies Clematis vitalba 2 A E Cornouiller sanguin Cornus sangainea 2 Prunier Prunus sp. 1 ` Sureau noir Sambacas nigra 1 · Troëne commun Ligastrum valgam 1 ( Le long du deuxième transect, nos données quantitatives concernent la seule strate e arborescente (n = 57) du fait de la difficulté de pénétration du milieu : î Peuplier gris P. canescens 35 61,4 % ' Aulne glutineux Alnas glutinosa 10 17,5 % , Saule cendré S. cinema 9 15,8 % ` Frêne élevé F. excelsior 3 5,3 % P i Seul le Peuplier gris a un bon développe1nent. Les Aulnes glutineux et Saules cendrés, du 3 fait de la densité élevée des individus, sont particulièrement malingres. Le sous—bois est constitué d'Aulnes glutineux et de Peupliers gris. Signalons également l'existence à proximité d'une zone * peu fréquentée par le couple de Loriots où 1'Aulne glutineux domine. , Avec une à trois espèces de Peupliers représentant 60,8 à 61,4 % des arbres le constituant, 7 ce bois fréquenté par le premier couple de Loriots tend vers la peupleraie. Composé seulement de , moins de 5 % de Pins, il est très difficile de l'assimiler, voire de le confondre, avec une pinède.
60 ’ Cette conclusion est encore plus nette avec le bois occupé par le deuxieme couple de Loriots dont ETIENNE et MONTEL (1986) écrivent qu'il "est composé à 95 % de feuillus". Sa strate arborescente (n = 117) est constituée de : Bouleau coriace Betula pubescens coriacea 47 40,1 % Frêne élevé F. excelsior 26 22,2 % Peuplier du Canada P. trichocaipa 22 18,8 % Erâble sycomore A. pseudoplamnus 8 6,8 % Peuplier gris P. canescens 4 3,4 % ‘ É Chêne pédonculé Quercus robur 3 2,6 % Tilleul de Hollande Yïlia x vulgaris 3 2,6 % Aulne glutineux A. glutinosa 2 1,7 % Pin laricio P. nigra laricio 1 0,9 % Pin maritime P. pinaszer 1 0,9 % Le sous-bois se compose de Coudrier Corylus avellana , de Buis, de Saule cendré, de Bouleau coriace, d'Aulne glutineux, d'Aulne glutineux, de Chêne pédonculé et de Frêne élevé. ; Avec seulement 1,8 % de Coniferes constituant la strate arborescente, nous minorons encore la part de ces essences dans ce bois. É En conclusion, si "le Loriot n'est pas inféodé exclusivement aux peupleraies comme on a trop tendance à le croire" (ETIENNE et MONTEL 1986), peupleraies ici assimilées un peu hâtivement aux ripisylves, ce qu'aucun auteur picard ne semble avoir affirmé contrairement aux suppositions de ces deux auteurs, il n'en est pas pour autant un hôte des pinèdes. Signalons également qu'un troisième couple au Parc Omithologique du Marquenterre occupait un territoire situé à cheval sur un bois de feuillus et une mare aux abords fortement ;· boisés notamment de Saules Salix sp. C'est très probablement le mâle de ce couple qui entrait parfois en contact avec les 2 autres, son territoire étant situé entre ceux de ces derniers et distant d'environ 500 m et 600 m de chacun de ses È voisins, et non pas directement ces 2 oiseaux aux territoires distants d'un kilomètre comme l'affirment ETIENNE et MONTEL (1986). Dans le Marquenterre, le Loriot fréquente aussi les bois humides à Saules, Peuplier gris, Aulne glutineux et Bouleau pubescent (SUEUR 1983 révisé), les dunes boisées à strate arborescente constituée des Peupliers gris ect tremble et strate arbustive où le Troëne commun domine largement, l'Aubépine à un style Crataegus monogyna est représentée par de nombreux individus qui émergent de ce peuplement arbustif tandis que l'Argousier y est peu abondant. Dans la vallée de la Somme, tout comme dans les autres vallées picardes, les ripisylves et surtout les peupleraies constituent le biotope d'élection du Loriot. Ces dernieres voient souvent en effet se développer un sous—bois arbustif favorable à l'épanouissement d'une entomofaune permettant l'alimentation de l'oiseau. Il se cantonne également en densités plus faibles dans les bois croissant sur les côteaux bordant ces vallées ainsi que dans ceux des plateaux. En forêt de Crécy, le Loriot se rencontre en période de reproduction dans les taillis-sous- futaie, les futaies pures de Hêtre Fagus sylvatica ou mixtes avec cette essence associée au Chêne pédonculé. ' È (
61 ' Les densités du Loriot sont très variables selon les biotopes : 0,1 couple pour 10 ha en futaie de Hêtre (Crécy) 0,2 couple en taillis—sous—f`utaie (Crécy) 0,8 couple en marais boisé (Rue, ETIENNE et MONTEL 1986) 1 couple en marais boisé (Abbeville, ETIENNE et MONTEL 1986) 1 couple en futaie (bois d'Holnon, BOUTINOT 1980) 1,3 couple dans un parc de château (Rue, ETIENNE et MONTEL 1986) · 1,6 couple en marais boisé (Vermandois, BOUTINOT 1980) 1,9 couple en bois humide (Rue, SUEUR 1983) 2 couples en peupleraie (Vermandois, BOUTINOT 1980). EFFECTIFS Le Loriot d'Europe est considéré comme un nicheur commun dans la vallée de la Somme et peu fréquent dans la plaine maritime picarde (COMMECY et SUEUR 1983). "Une étude systématique des zones humides du département" de la Somme permet à ETIENNE (1988) d'enregistrer 73 couples du 25 mai au 5 juillet si nous nous référons au texte. Par contre, la carte indique 76 sites répartis dans le Marquenterre, la vallée de la Somme et ses affluents. L'auteur connaît d'autres sites sur l'Authie et la Bresle mais volontairement ne les a pas figurés. Il conclut son travail en écrivant : "Il nous a semblé important de quantifier le nombre de ` couples reproducteurs de loriots dans la Somme afin de combler les lacunes en ce domaine." Il omet par la même occasion de signaler qu'il vient de faire passer le Loriot de nicheur commun dans la vallée de la Somme à plutôt peu fréquent (73 à 76 couples = sites moins les 15 ou 16 du Marquenterre). La seule lecture des densités du Loriot dans certains biotopes (voir ce point) permet de constater que cette conclusion est très probablement erronée, celle du travail de l'auteur incriminé d'en comprendre les raisons. Même si ETIENNE (1988) affirme que "les résultats sont encourageants car ils montrent qu'en peu de temps une sérieuse connaissance de llespèce autorise un bon recensement", il n'en demeure pas moins que les prospections ont été réalisées à une époque où le Loriot est peu détectable, même aux heures les plus favorables, comme l'a montré une étude réalisée sur quadrat avec 0 à 20 % des couples repérables entre les 10 avril et 4 mai (la plupart ne sont pas encore arrivés ou se cantonnent tout juste), 40 à 100 % du 7 au 15, 20 à 40 % du 20 mai au 26 juin et enfin 0 à 20 % jusqu’à la période de décantonnement (en juillet ou août selon les couples). De plus, il est impossible de prospecter l’ensemble des zones humides de la Somme en un mois et demi aux heures les plus favorables pour la détection du Loriot, soit entre 4 h 40 et 8 h 45 TU en mai et juin (même étude sur quadrat), même si l'espèce peut se manifester en pleine après—midi chaude et ensoleillée. Pour tenter de préciser les effectifs du Loriot en Picardie, il n'est bien évidemment pas question d'extrapoler sans discernement à partir des densités obtenues dans des biotopes plus ou moins favorables où l'espece est parfois jusqu'à presque 3 fois moins abondante que le Merle noir Turdus mcrula (SUEUR 1983), oiseau sensiblement de la même taille, le Loriot étant absent de façon inexplicable de milieux apparemment similaires. Nous disposons de données pour 63 communes et quelques secteurs géographiques : .
6 2 vallée de la Somme 162 à 182 couples (probablement plus de 200) Marquenterre 24 à 26 couples vallée des Evoissons 10 couples (Centrale Ornithologique Picarde 1987) forêt de Crécy 20 à 25 couples camp de Sissonne + 5 couples. ï Remarquons que l'espèce est loin d'être absente de communes situées sur des plateaux , sans vallées humides comme à Gentelles, en bordure du Santerre, avec au moins 2 ou 3 couples î (X. COMMECY) et à Estrées-Mons (Vermandois) avec au moins 2 couples. A partir de ces observations, nous arrivons à des estimations aux fourchettes assez larges en raison de 1'imprécision des données souvent sous-estimées : 1600 à 2500 couples dans l'Aisne, 1300 à 2100 dans l'Oise et 1700 à 2600 dans la Somme. Ã BOUTINOT (1980) signale une stabilité des effectifs du Loriot dans le Vermandois de ; 1950 à la fin des années 70. coNcLUs1oN É Nicheur estivant (dates extrêmes : 10 avril et 13 septembre), le Loriot d'Europe est représenté en Picardie par 4600 à 7200 couples. Bien que les ripisylves constituent le biotope où cet oiseau atteint ses densités les plus importantes, elles n'abritent pas la majorité de la population dans la mesure où le Loriot fréquente divers milieux boisés en feuillus. Nous n'apportons que peu i d'informations nouvelles sur la chronologie de la reproduction par rapport à une de nos publications antérieures (SUEUR 1990). REMERCIEMENTS C Nous tenons à remercier monsieur Xavier Commecy pour les observations qu'il a bien voulu nous communiquer. BIBLIOGRAPHIE Boutinot S. (1980) Etude écologique de l'avq”aune du Vermandois. Structure, dynamique et évolution des populations depuis 1950 — Thèse Doct. Université Reims, 444 p. A
63 Centrale Omithologique Picarde (1987) Synthèse des observations ornithologiques réalisées dans la Somme (80) en 1985 — L’Av0cette 11 : 133-175. Commecy X. (1980) Remarques sur quelques passereaux et autres migrateurs de la Somme - L'Av0cette 4 : 25-30. · Commecy X., Rigaux T. et Sueur F. (1984) Synthèse des observations 1982 dans la Somme — L'Avocette 8 : 49-122. Commecy X. et Sueur F. (1983) Avïaane de la baie de Somme et de la plaine maritime picarde - Amiens (GEPOP), 235 p. Etienne P. (1988) Statut du Loriot Oriolus oriolus dans la Somme et synthèse des données européennes sur la reproduction et la migration — Picardie Ecologie , Série H, (2)7-20. i Etienne P. et Monte] F. (1986) Reproduction en Picardie du Loriot Oriolus oriolas - Picardie Ecologie , Série H, (I)73-80. ( Neveu G. et Royer P. (1988) L'avifaune de la confluence des vallées de 1'Avre et de la Noye (suite). 2ème période : 1977-1988 - L’Av0cette 12 : 97-165. Neveu G. et Sueur F. (1978) Avifaune de la Moyenne Vallée de la Somme : secteurs de Bray—sur-Somme et Corbie. Les autres vertébrés — L'Avocette 2 : 1-20. Robert J.C. (1978) L'Avifaune de la vallée des Evoissons. Approche écologique - Documents zool. 1(2)21—50. Sueur F. (1983) Densité d'oiseaux nicheurs dans un_bois humide du Marquenterre et -_ calcul des coefficients de conversion des résultats de points d'écoute — L'Avocette .4 7 : 200-205. Sueur F. (1990) Phénologie de la reproduction de 1'avifaune en Picardie - L'Avocette 14 : 6-35. Sueur F. et Commecy X. (1990)Guide des oiseaux de la baie de Somme — EDF, DRAE » Picardie, GEPOP, 192 p.
6 4 HIVERNAGE DE LA BERGERONNETTE DE YARRELL Matacilla alba yarrclli DANS LE PONTHIEU (SOMÈME) I par François SUEUR Le 12 décembre 1990, une Bergeronnette de Yarrell Motacilla alba yarrelli femelle est notée dans le centre d‘Abbeville. Du 26 janvier au 9 février 1991, un mâle de cette même sous- espèce en plumage nuptial (!) est observé en compagnie d'un individu type M. a. alba en f plumage internuptial à N ouvion-en-Ponthieu. 3 La Bergeronnette de Yarrell est une hivernante rare en Picardie. Elle n'a été notée que sur 3 cartes au 50 000ème (Rue, Saint—Va1ery—sur—Somme et Poix) de 1977 à 1981 pendant l'enquête des oiseaux en hiver (CZAJKOWSKI in YEATMAN-BERTHELOT 1991) soit sur le littoral et dans la vallée des Evoissons. Elle n'était pas connue dans le Ponthieu et semble absente du reste du département de la Somme, comme des deux autres départements picards (Aisne et Oise). BIBLIOGRAPHIE , Yeatman—Berthelot D. (1991) Atlas des oiseaux de France en hiver - Paris (SOF), 575 p.
5 5 LA NIDIFICATION DE L'AVOCETTE Recurvirostra avosetta EN 1991 AU PARC ORNITHOLOGIQUE DU MARQUENTERRE par Philippe CARRUETTE, Serge ATINAULT et Patrick BERRY HISTORIQUE _ Jusqu'en 1975, l'Avocette Recurvirostm avosetta n'est observée que lors des deux · migrations, avec quelques individus en estivage ou en hivernage. C'est à cette date que les 12 premiers couples nichent sur le Parc Ornithologique récemment créé (1973). Les effectifs ne firent ensuite qu'augmenter pour atteindre un maximum de 108 couples en 1983 (SUEUR et COMMECY, 1990). Le nombre de couples nicheurs chuta ensuite régulièrement notamment avec les mauvaises conditions atmosphériques des années 1987, 89 et 90 avec bien peu de poussins nés sur le site. Lors des années plus favorables, la remontée des effectifs fut ensuite freinée par la prédation du Goéland argenté Lams argentatus sur les poussins. , LA NIDIFICATION EN 1991 Elle fut suivie quotidiennement : comptages des Avocettes et de leurs nids indiqués sur un plan, comportements et réactions à d'éventuelles perturbations notées, niveaux d'eau et conditions climatiques relevés. ( V . Le 15 février, plusieurs aménagements importants sont effectués : labourage de 3 îlots au poste A, création de deux îlots en graviers au poste E intérieur puis façonnage et labourage de 10 îlots au poste E extérieur. · Les premiers individus arrivent très tôt sur le site de nidification avec 2 oiseaux le 25 février. Dès début mars (10 individus le 11), plusieurs couples occupent des îlots et creusent des cuvettes. Les aménagements s'avérent très favorables puisque les Avocettes s'insta1lent en priorité aux postes A et E. Le poste E extérieur, suite au développement de la végétation, est occupé par environ 300 couples de Mouettes rieuses Larus ridibundus . Deux couples d'Avocettes tentent de s'installer au poste D sur une vaste presqu'î1e venant d'être labourée sur les berges par un groupe de Sangliers Sus scmfa . Favorable au niveau de la morphologie du terrain, elle est vite abandonnée du fait du dérangement car utilisée comme reposoir de marée haute par des centaines de Laro-limicoles. Les premiers accouplements ont lieu le 13 mars (25 mars en 1990, 28 mars en 85 et 89,30 mars en 88) avec 19 individus présents. Les effectifs vont ensuite augmenter : 78 oiseaux le 24 mars et maximum de 87 le 29. Ensuite en avri1—mai, le nombre d'individus correspond aux nicheurs (78 individus les 8 et 19 avril, 66 le 18 mai) sachant que des oiseaux vont toujours se
66 È nourrir en baie de Somme. Cela suppose une quasi-absence de stationnement d'oiseaux de Q passage en direction de l'Europe du Nord-Ouest. Il faut rappeler que 1990 fut une année · déplorable pour la nidification de l'Avocette en Europe. Le premier nid avec un adulte couvant est noté le 17 avril au poste A (un autre en construction) ou la colonie va se fixer sur deux des g trois îlots labourés. 15 couples et 7 nids sont notés le 19 avril, 15 nids le 26, 21 le 3 mai, 27 le 4, Ã 29 le 5, 34 le 6, 35 le 7 avec 4 nids enconstruction ou supposés occupés (voir schémas). Sur les ; 35 nids, 32 sont regroupés le long des berges d'un îlot (proximité de l‘eau) alors que le centre est V déserté ou occupé par une soixantaine de nids de Mouettes rieuses. Le 6 mai, les trois premiers poussins naissent sur l'îlot principal. Le 12 mai, 25 nids ont disparu (14 nids demeurent occupés), 52 Avocettes sont présentes se déplaçant et alarmant sans cesse. Des individus déposent des végétaux sur des cuvettes vides. , Sur l'îlot principal, seuls restent 7 nids et sur le deuxième îlot 7 autres (dont 3 nouveaux). Une enquête plus précise permet de découvrir des pas sur l'îlot principal, confirmant notre première T impression. Les oeufs prêts à éclore ont été volés : trafic d'oeufs et de poussins vers l'Europe du Nord ? Le vol a été effectué par une personne connaissant bien les lieux : aucun nid de Mouette 1 rieuse n'a été touché et seul l'îlot à forte concentration d'Avocettes a été visité. Durant les jours suivants, les Avocettes sont affolées au moindre bruit ou dérangement, quittent facilement les nids et se déplacent vers d'autres postes. É E 1 E u ; u A Ce poste possède deux îlots à graviers mis en place cette année pour favoriser la nidification de certains Limicoles, notamment les Petits Gravelots Charadrius dubius . Le 17 avril, 14 couples sont formés et 3 nids (plus un en construction) sont dénombrés sur un îlot en graviers. 7 accouplements sont notés en une demie-heure. Le 24 avril, les Avocettes ont abandonné les lieux suite à une mauvaise gestion des niveaux d'eau. En effet, ce poste est , alimenté en eau saumâtre par une vanne. ll est absolument indispensable que les niveaux soient suffisamment hauts pour que les îlots soient toujours entourés d'eau. Que les îlots se retrouvent sans eau et accessibles à pied sec et les Avocettes abandonnent le site. En 1990, 24 nids furent l ainsi abandonnés au poste B (niveau d'eau incontrôlable sur ce poste). En mai 1991, un couple de Petits Gravelots abandonna le nid pour cette raison. ? l ·` ; . , Rapidement, une nouvelle couvée est entreprise par les couples du poste A. Le troisième îlot labouré et occupé par de nombreuses Mouettes rieuses est colonisé par un couple d'Avocettes § des le 13 mai. Le 17, nous y notons 13 nids plus 2 nouveaux sur l'îlot I et un sur l'îlot Il (voir schémas). 37 nids sont dénombrés les 25 et 27 mai et un maximum de 39 nids (soit un total de 40 couples cette année) le 28 dont 21 sur l'îlot IH. L'îlot I, ayant subi le pillage, est donc E pratiquement déserté (7 nids). j 1 Hélas, cette deuxième couvée supporte alors la prédation d'un couple de Goélands argentés, tant au niveau des oeufs que des pulli. Un minimum de 22 pulli est né entre les 28 mai et 14 juin. La majorité est capturé par le Goéland argenté mâle. Les deux derniers nids (probablement une couvée de remplacement et une autre épargnée par le vol) sont pillés également par les Goélands argentés. Deux cas de prédation de pulli par une Mouette rieuse ont aussi été observés.
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69 Taille et évolution des îlots : L'Avocette s'installe d'autant mieux sur certains secteurs quand elle peut avoir le choix d'occuper des îlots de petite taille assez allongés (3 à 15 m de long sur 3 à 4 m de large) afin d’avoir un contact visuel permanent avec l'eau à proximité du nid. Les grands îlots sont délaissés ou occupés uniquement en bordure de berges ne favorisant pas une forte densité d'oiseaux, source de sécurité et de réussite des couvées. Une couverture végétale abondante et des îlots aplatis, sans relief, sont aussi rejetés. Des zones de buissons et des touffes de hautes herbes, masquant la visibilité, sont des sources d'insécurité. Niveaux d'eau : Il est indispensable que les îlots de nidification soient entourés d'eau (voir cas du poste E). Une baisse de salinité de l'eau est tout à fait défavorable à l'Avocette pour la recherche de sa nourriture. Tous les couples nicheurs sont installés sur des postes alimentés en _ eau saumâtre. Mauvaises conditions atmosphériques : Elles touchent les individus sur les nids en les obligeant à abandonner la couvaison face à une pluie continuelle, voire à une grêle ; les jeunes Avocettes de quelques jours et fragiles mais la mortalité est surtout forte à deux ou trois semaines lorsqu'ils ne peuvent plus s‘abriter sous les parents ; les individus en stationnement migratoire qui ne restent pas, notamment par de forts vents d'ouest, par temps de grêle ou même de neige ( comme en 1989. 1986, 1988 et 1989 furent particulièrement défavorables et expliquent en partie î la baisse progressive de la colonie. j Prédation naturelle : Cela concerne principalement le Goéland argenté avec au moins un } couple spécialisé nicheur dans la colonie de Mouettes rieuses et d'Avocettes. La prédation est ( surtout très forte sur les jeunes Mouettes rieuses (6 pulli capturés en 1 heure en 1990) mais elle 1 est orientée sur tous les poussins, surtout lorsqu'ils naissent avant l'apparition des premiers l poussins de Mouettes rieuses. f Présence de la colonie de Mouettes rieuses : La colonie de Mouettes rieuses s'est 1 fortement développée sur le Parc avec des effectifs en constante hausse : 105 couples en 1984, l 391 nids en 88, 245 en 89 et 785 en 90. La Mouette rieuse ne peut entrer en concurrence lors de l'installation de l'Avocette sur les lieux de nidification. L'Avocette s'installe généralement avant j et sait parfaitement défendre son territoire contre les Mouettes rieuses. En 1991, comme nous L l'avons vu, les Avocettes ont réalisé leurs deuxièmes couvées sur un îlot favorable occupé par des ’ Mouettes rieuses, certes en faible densité. Il est évident que cette concurrence ne peut que È s'accentuer et devenir un handicap pour l'Avocette dans le contexte actuel d‘une colonie de 1 Mouettes rieuses en pleine explosion démographique et d‘une colonie d'Avocettes en déclin. ç Conditions humaines : Des explosions de mines sont effectuées lors des fortes marées ; hautes de septembre à avril par les Services de déminage. Le bruit très important provoque un affolement général de la colonie, le départ vers le nord d'oiseaux en halte migratoire et une Q perturbation, maintes fois constatée, des parades nuptiales et des accouplements. ll est possible que les vibrations au sol aient des effets néfastes sur l'oeuf et son embryon en avril. En 1990, des . oiseaux ont couvé plus d'un mois et demi sans aucune éclosion. Des photographes et d'autres 1 perturbations extérieures involontaires ont provoqué certaines années de graves conséquences sur 5 la colonie. Ainsi en mai 1990, 14 couples abandonnent le site suite au dérangement par un È photographe. L'Avocette ne supporte aucun dérangement lors de son installation sur les lieux de nidification, notamment au moment des parades nuptiales et de la construction des nids, périodes î particulièrement sensibles. Le pillage des nids, phénomène nouveau semble—t—il, s'ajoute de , manière grave aux multiples agressions sur cette colonie. Au vu des comptages, il n'est pas exclu i que cet acte scandaleux ait eu lieu les années précédentes, notamment en 1989 et 90.
70 , En résumé, la colonie d'Avocettes du Parc du Marquenterre souffre depuis cinq ans d'une absence quasi—totale de renouvellement des couples nicheurs, même si cette espèce a une durée de vie importante, faute de jeunes parvenant à l'envol. R à Entretien des îlots : Depuis 3 ans, plusieurs îlots sont labourés en février avant l'arrivée des Avocettes. Ils sont choisis sur les lieux les plus fréquentés par ces échassiers et dans la à mesure du possible là où nous pouvons contrôler les niveaux d'eau. Il n'esp pas nécessaire de , labourer trop d'îlots sur différents secteurs afin de ne pas disperser la colonie et l'affaiblir. Des i îlots à graviers, appréciés par les Avocettes, sont créés. Le façonnage au bulldozer d'autres îlots qui dans leur forme actuelle ne sont pas favorables aux Avocettes (îlots trop larges, trop grands...) est également réalisé. ; Surveillance quotidienne des niveaux d'eau : Il est préférable en début de saison de nidification d'avoir un niveau d'eau un peu trop haut (bien entendu sans submersion des îlots !) E plutôt qu'un niveau trop bas, étant donné qu'il est beaucoup plus facile d'évacuer un excédent i d'eau plutôt que d'en faire rentrer (obligation de fortes marées). De plus, les Avocettes supportent mal une brusque montée des eaux. En résumé, elles apprécient un niveau constant. , Seule la naissance des poussins nécessite une légère baisse des niveaux, sans toutefois provoquer E un assèchement. Cela nécessite une surveillance quotidienne qui n'est pas encore tout à fait au point, même si en 1991 des efforts importants furent réalisés. Apport régulier d'eau salée : Cela doit être effectué à chaque forte marée en été et en l automne afin d'amener larves et invertébrés benthiques sur le site. Un niveau d'eau important doit être maintenu en hiver (limitation du gel). Au printemps, la rentrée d'eau doit être È exceptionnelle et ne se faire que de manière progressive afin de maintenir un niveau constant. Surveillance et suivi quotidiens de la colonie. g Un point très positif 2 En 1991, suite à des demandes répétées, les explosions de mines l n'ont pas eu lieu en avril, ce qui, à notre avis, n'est pas étranger à une remontée de la colonie. 2 Limitation de la colonie de Mouettes rieuses : Elle peut se faire en rendant le milieu des Avocettes défavorables à cette espèce. Le labourage des îlots supprimant la végétation et la présence de graviers ne sont pas appréciés et colonisés par les premiers couples de Mouettes i rieuses. Elles choisissent en priorité des îlots vastes avec une végétation plus abondante. Ces îlots î doivent être conservés en l'état pour y fixer la colonie de Laridés. Une étude sur les Q comportements et les relations entre les deux espèces devrait être entreprise. à CONCLUSION 40 couples d'Avocettes ont tenté, sans succès, de se reproduire en 1991 au Parc î Ornithologique du Marquenterre. Seule, la mise en place rigoureuse, chaque année, de mesures à adéquates (notamment dans la gestion hydraulique) pourra permettre un retour progressif à une colonie d'Avocettes prospère et dynamique. 4 E BIBLIOGRAPHIE Sueur F. et Commecy X. (1990) Guide des oiseaux de la baie de Somme - EDF, DRAE Picardie, GEPOP, 192 p.
‘ 71 . INVASION ET NIDIFICATION PROBABLE DU BEC-CROISE DES SAPINS Loxia curvirostra DANS LE MARQUENTERRE par Philippe CARRUETTE q INTRODUCTION i Sur le littoral picard, le Bec—croisé des sapins Loxia curvirosmz est un visiteur 1 occasionnel. Une invasion fut décelée en 1983. En effet, le Bec-croisé est connu pour ses invasions liées à une mauvaise fructification des conifères en Europe du Nord et à une 1 augmentation préalable de ses effectifs. Un couple a niché dans les dunes boisées de Quend en 1981 (SUEUR et COMMECY, 1990). En 1990 et 1991, suite à une invasion spectaculaire, l'espèce fut suivie sur le Parc Ornithologique et le Domaine du Marquenterre. Le comptage en migration fut effectué à partir du 1 point de vue du Parc dans le cadre du suivi migratoire général. L'INVASION DE 1990 Les premiers oiseaux sont entendus fin mai dans les 1000 hectares de la forêt de Pins · laricios Pinus nigm lczricio (Philippe POIRE). Cela correspond à une date habituelle pour les invasions. En juin, aucun contact n'est réalisé mais il est probable néanmoins que des Becs- croisés étaient présents de part la taille du site, le peu de familiarité des observateurs avec cette espèce et ses cris, et leur manque de disponibilité pour le suivi ornithologique. C'est à partir du 24 juillet que des contacts quotidiens vont avoir lieu. Les oiseaux sont soit en stationnement dans les Pins en train de décortiquer les jeunes cônes, soit en migration active. 52 individus (6 migrateurs et 46 en stationnement) sont observés en juillet. En août, les effectifs augmentent notamment au niveau des oiseaux en migration active, en vol du nord-est vers le sud-ouest : 85 individus (21 en stationnement et 64 en migration). Septembre et octobre sont les deux gros mois de passage avec respectivement 227 et 595 oiseaux en migration (plus 18 en stationnement pour le second). En novembre, la migration ne fut suivie que partiellement les onze premiers jours mais nous constatons un effondrement du passage avec 16 individus. Au total, 874 furent comptés en migration active du 24 juillet au 11 novembre et un strict minimum de 67 individus en stationnement. Ce dernier chiffre est très sous-estimé puisque les oiseaux étaient bien souvent repérés par les cris dans les Pins sans qu'il y ait la possibilité de dénombrer les bandes. Nârnmoins, les stationnements étaient surtout fréquents en début d'invasion. La majorité des oiseaux arbore le plumage femelle. En octobre, il semble que les mâles soient plus nombreux (plusieurs observations de petits groupes en migration constitués uniquement de mâles). La nourriture de base est fournie par les cônes de Pins laricios mais le 8 août, deux individus consomment des baies d'Argousier Hippophae rhamnoides (Vincent COHEZ). ·
1 7 2 Q É î HIVERNAGE ET NIDIFICATION PROBABLE En 1991, un groupe de 16 Becs—croisés est localisé sur un même secteur de forêt les l2 janvier et 4 février. En pleine vague de froid, 9 oiseaux sont observés le 18 février et 3 le 25. , En mars, un couple est cantonné les 4 et 5, 6 oiseaux sont notés le 8 et un mâle chante au sommet d'un Pin le 12. Les 24 et 29, un deuxième couple est cantonné à 1'entrée du Parc Ornithologique avec un mâle chanteur. Le manque de temps ne permit pas de suivre ces deux à couples, ni de prospecter les 1000 hectares de forêt. Le 25 juin, 9 individus (dont au moins un mâle) sont obsewés. Un juvénile, accroupi sur une branche et battant des aile, quémande de la nourriture à une femelle. En juillet—août, 1 à 3 individus sont observés ou entendus régulièrement sur le Parc. Le 15 août, 6 oiseaux (dont un 1 mâle) sont notés en vol : mouvement migratoire ou déplacement local ? Un juvénile est encore ` I observé le 3 septembre. Le 28 août, 3 oiseaux sont notés en migration vers le sud, ainsi que 3 . autres le 8 septembre. Q Ensuite, plus aucun contact n'aura lieu jusqu’à la lin de l'année 1991. La saison automnale fut peu favorable à l‘observation de la migration littorale des Passereaux, même si une invasion de Geais Garmlus glczndarius eut lieu à partir du 20 août 1991. É C i CONCLUSION § Comme c‘est souvent le cas lors d'invasion, il est fort probable que ces nidiücations ne seront que temporaires, même si le site d'accueil est favorable. » È REMERCIEMENTS ' l Tous mes remerciements à mesdemoiselles Emmanuelle Fojt et Michèle Legrand, à messieurs Vincent Cohez et Philippe Poiré qui se sont intéressés à cette espèce. BIBLIOGRAPHIE I Sueur F. et Commecy X. (1990) Guide des oiseaux de la baie de Somme - EDF, DRAE ` Picardie, GEPOP, 192 p. â 1 l 3
b 73 ( LE REGIl\/IE ALIMENTAIRE DU MOINEAU DOMESTIQUE Passer domesticus DANS LA SOMME par François SUEUR INTRODUCTION ` A _ Si le Moineau domestique Passer domesticus est connu pour être un oiseau anthropophile profitant des restes alimentaires abandonnés par les humains pour se nourrir, son régime n'a fait l'objet que de rares études ou notes : Angleterre (SUMMERS—SMITH 1963), Danemark (HAMMER 1948), Etats-Unis (KALMBACH 1940, GAVETT et WAKELEY 1986), France (CUGNASSE 1973, VERDCOURT 1981), N0uvelle—Zélande (MACMILLAN 1981), etc. GEROUDET (1972) en présente un aperçu assez détaillé. l\/[ETHODES . A Nous avons utilisé une méthode déjà employée lors d'une de nos précédentes études (SUEUR 1990). Nous avons noté au cours de nos prospections omithologiques lors de chaque rencontre avec des Moineaux domestiques se nourrissant le type d'aliment consommé et le r nombre d'oiseaux concernés. Il s'agit donc d'une approche semi—quantitative du régime. RESULTATS Dans un premier temps, nous présentons une analyse des résultats classés par grandes catégories alimentaires. Les matières alimentaires, en grande majorité constituées de produits destinés à la consommation humaine ou déchets de celle—ci, dominent presque toute l'année sauf en janvier (influence du nourrissage hivernal) et en septembre—octobre (exploitation des cultures). Les graines, appartenant à de nombreuses espèces, constituent généralement la deuxième catégorie alimentaire sauf lors des trois mois précédemment cités où elles prennent alors une part prépondérante.Les végétaux chlorophylliens ne semblent constituer qu'un appoint alimentaire de novembre à février et en juillet, appoint surtout net lors de ce mois et en novembre.Les autres catégories alimentaires (fruits et tubercules, fleurs et animaux) ne jouent qu'un rôle mineur.
l I 74 I J F M A M J J A S O N D n 475 207 56 87 78 104 68 71 590 22 73 131 1 VC 6,5 1,5 0 0 0 0 14,6 0 0 0 17,8 3 Gr 51,9 40,5 28,6 20,7 9 1 11,8 26,8 94,9 72,7 12,3 27,5 FT 0,8 1,9 0 0 0 2,8 0 0 0 0 0 2,3 Fl 0 0 0 0 1,3 0 1,5 0 0 0 0 0 An 0 0 0 0 2,6 2,9 4,5 0 0 0 0 0 MA 40,8 56,1 71,4 79,3 87,1 93,3 67,6 72,2 5,1 27,3 69,9 67,2 Tableau I - Régime alimentaire du Moineau domestique (grandes catégories alimentaires en pourcentage d'individus observés). 1 VC Végétaux chlorophylliens Gr Graines ` FT Fruits et tubercules Fl Fleurs j An Animaux l MA Matières alimentaires i l Maintenant, si nous effectuons l'analyse spécifique du régime alimentaire du Moineau î domestique, nous constatons que le pain y domine de novembre à juillet (35,3 à 88,4 %), occupe une place encore importante en août (30,9 %) et octobre (27,3 %) mais semble absent en ` septembre quand le Moineau domestique fréquente intensivement les milieux cultivés et montre alors une diète composée à 86,2 % par deux céréales (Blé Triticum aestivum et Mais Zea mays ). Les déchets alimentaires divers prennent une place respectable en juillet (20,5 %) et prédominent en août (42,3 %). Les graines de Chénopode Chenopodium sp. semblent dominer en octobre en relation avec une diminution des ressources alimentaires dans les champs de céréales et une fréquentation des friches ou champs de Betteraves Beta vulgaris ou de Pommes de terre Solanum tuberosum voisins. Remarquons toutefois que le nombre de nos données pour ce mois est très [ faible (n = 22). Les matières grasses placées volontairement par les humains à destination de î diverses espèces d'oiseaux jouent un rôle non négligeable en novembre et décembre (12,3 et 17,6 %) tandis que les feuilles de Pâturin P0a sp. prennent une part sensiblement équivalente en i novembre (17,8 %) et les petites graines diverses en décembre (17,6 %). Diverses graines I obtenues sur les agrainoirs ou dans les fermes et coopératives agricoles occupent une place - l relativement importante dans le régime alimentaire du Moineau domestique de janvier à avril. Il s'agit du Millet Panicum miliaceum (20,9 %) et du Blé (14,1 %) en janvier, du Chénevis Cannabis sativa (21,7. %) en février, de l'©rge Hordeum sp. (23,2 %) en mars et de l’Avoine Avena sativa (10,4 %) en avril. Le 2 juillet 1990 à Saint-Quentin-en—Tourmont, nous J remarquons un Moineau domestique mâle qui utilise le revêtement d'une route comme enclume l pour casser la coquille d'un Gastéropode, en l'occurrence une Hélice des champs Cepaea nemoralis . Ce comportement, régulier chez la Grive musicienne Turdus philamelos , est l beaucoup plus rare chez d'autres Passereaux comme le Cochevis huppé Galerida cristata 1 (RILEY 1989) et à notre connaissance n'avait jamais été noté chez le Moineau domestique, tout E comme cette proie d'ailleurs.En juillet 1990 toujours dans cette commune mais au Parc Ornithologique du Marquenterre, Emmanuelle FOJT observe la capture d'un Hanneton foulon É Polyphylla fùllo qui est cependant abandonné ultérieurement avec une patte arrachée par un l l
I I I 7 5 I I I J F M A M J J A S O N D ' n 475 207 56 87 78 104 68 71 590 22 73 131 1 1,5 2 0,4 1,5 2,9 3 4,4 4 2,9 5 2,9 6 0,4 7 5,7 3 8 17,8 9 3,4 10 6,1 9,6 17,6 I 1 1 4 21,7 12 8,5 68,2 13 8,5 14 1 15 1,5 16 0,4 1,5 I 17 1 1,4 I 18 1,5 19 1,3 20 0,5 7 4,1 4,5 2,7 1,5 21 20,9 8,2 5,4 2,3 I 22- 5,3 10,4 5,1 , , 23 14,1 7,2 2,6 8,8 8,5 45,2 I 24 1,1 1,9 23,2 6,9 1,4 4,6 I 25 0,2 26 1,9 2,3 - * 27 0,4 2,8 I _ 28 0,4 I g I 29 1,5 · 30 1,3 I I 31 2,6 1,5 32 1,9 I 33 1 1,5 I 34 1,5 I 35 38,9 53,1 66 79,3 79,4 88,4 35,3 30,9 5,1 27,3 57,6 49,6 36 0,6 1 1,8 7,7 3,9 . 37 5,9 , ` I 38 2,9 39 1,5 40 1 I 41 0,5 3,6 ` 42 1,3 1,5 12,3 17,6 ` 43 1,5 44 20,5 42,3 Tableau II - Régime alimentaire du Moineau domestique (en pourcentage d'individus observés) 1 à 8 Végétaux chlorophylliens 1 Renouée persicaire Polygonum persicaria ` 2 Chou Brassica oleracea ' 3 Mouron rouge Anagallis arvensis — 4 Pois Pisum sativum ' 5 Armoise commune Artemisia vulgaris ~ 6 Laitue Lactuca sp. 7 Poaceae 8 Pâturin P0a sp.
7 6 I 9 à 25 Graines I 9 Pin Pinus sp. 10 Petites graines diverses j ll Chénevis Cannabis sativa 12 Chénopode Chenopodium sp. 13 Renouée persicaire P. persicaria I 14 Tilleul de Hollande Tilia x vulgaris I 15 Peuplier gris Populus canescens 16 Tournesol Helianthus armuus 17 Armoise commune A. vulgaris 18 Pissenlit Taraxacum sp. 19 Endive Cichorium emlivia 20 Maïs Zea mays I 21 Millet Panicum miliaceum I ` 22 Avoine Avena sativa I 23 Blé Triticum aestivum I 24 Orge Hordeum sp. ` I . 25 Pâturin P0a sp. ‘ I . 26 à 28 Fruits et tubercules I 26 Cotoneaster Cotoneaster sp. I 27 Pomme Malus sylvestris 28 Pomme de terre Solanum tuberosum 29 à 30 Fleurs I . 29 Mélilot blanc Melilotus alba I 30 Pâquerette Bellis perennis I 31 à 34 Animaux 31 Insecte I I 32 Lépidoptère 33 Coléoptere 34 Hélice des champs Cepaea nemoralis A I 35 à 44 Matières alimentaires I 35 Pain · I 36 Biscuits divers I 37 Sucre Q — 38 Pâtes I 39 Frite I 40 Viande 41 Pâtée pour animaux I 42 Graisses diverses T 43 Granulés pour animaux , 44 Déchets I I I I . I · I I I I I
t . 7 7 Moineau domestique mâle. Etant donné les biotopes respectifs des deux espèces, les occasions de rencontre doivent être très rares. Le Coléoptère n'est d'ailleurs cité comme proie du Moineau domestique dans aucune des publications consultées. CONCLUSION Les résultats présentés ici constituent une première approche de la définition du régime alimentaire du Moineau domestique dans la Somme. L‘obtention de données plus abondantes est souhaitable pour les mois de mars à mai, juillet, août, novembre et surtout octobre.Comme l'a montré une de nos précédentes études (SUEUR 1990), la cohérence des résultats obtenus montre l'intérêt d'une telle approche semi-quantitative même si nous n'avons pas suivi un plan d'échantillonnage strict en prospectant chaque biotope en fonction de sa représentativité en surface. MACMILLAN (1981) avait d'ailleurs déjà constaté que ses recensements de Moineaux domestiques s'alimentant reflétaient les résultats de ses analyses stomacales. Hormis le pain, les publications sur le régime du Moineau domestique ne détaillent pas les divers produits _ alimentaires consommés par cette espèce comme les croissants, les biscuits, le sucre, les pâtes, les frites, la viande, les graisses (y compris le beurre et le saindoux), les pâtées pour animaux et les granulés. Pour GAVETT et WAKELEY (1986), les fragments de plantes sont probablement ingérés par inadvertance lors de la consommation de graines et d'insectes. Nous avons pu l constater la prise volontaire de fragments de divers végétaux chlorophylliens dont deux non cités j dans la littérature consultée (Chou Brassica oleracea et Laitue Lactuca sp. ). Quelques graines ne sont pas mentionnées dans le régime du Moineau domestique : Pin Pinus sp. bien que » GEROUDET (1972) mentionne celles de Conifères, Chénevis Cannabis sativa , Armoise 1 commune Artemisia vulgaris , Pissenlit Taraxacam sp. , Tilleul de Hollande T ilia x vnlgaris , Endive Cichorium endivia et Peuplier gris Populus canescens . GAVETT et WAKELEY (1986) signalent la consommation de fleurs sans en signaler l'espèce. Nous avons déterminé la Pâquerette Bellis perennis et le Mélilot blanc Mclilotas alba . GEROUDET (1972) cite divers fruits juteux et doux comme les Poires Pyms commanis mais ne signale pas les Pommes Malas 1 sylvestris et les baies de Cotoneaster Cotoneaster sp. Les Pommes de terre Solanum taberosum , 1 mentionnées par aucun auteur, sont également consommées. REMERCIEMENTS Nous remercions Mademoiselle Emmanuelle Fojt pour les observations qu'elle a bien voulu nous communiquer. BIBLIOGRAPHIE e ’ Cugnasse J .M. (1973) Comportements commensaux chez le Rouge-gorge et le Moineau domestique — Alauda 41 : 318-319. } Gavett A.P. et Wakeley I.S. (1986) Diets of House Sparrows in urban and rural habitats - Wilson Ball. 98 : 137-144. Géroudet P. (1972) Les Passereaux. III .· des pouillots aux moineaux - Neuchâtel (Delachaux et Niestlé), 287 p.
I 78 I Hammer M. (1948) Investigations on the feeding habits of the house sparrow (Passer domesticus I ) and the tree sparrow (Passer montanus) - Dan. Rev. Game Bi0l. 1 : 1-59. I Kalmbach E.R. (1940) Economic status of the English sparrow in the U.S. - US Dep. Agric. Bull. (711). MacMi1lan B.W.H. (1981) Food of house sparrows and greentinches in a mixed farming district, Hawke’s Bay, New Zealand - New Zealand J. Z00l. 8 : 93-104. Riley S. (1989) Crested Lark using "anvil" - Brit. Birds 82 : 30-31. Sueur F. (1990) Le régime alimentaire du Chardonneret Carduelis carduelis dans la Somme - 0RfO 60 : 60-62. Summers-Smith J.D. (1963) The House Sparrow - London (Collins). Verdcourt B. (1981) Insectivorous habits of house—sparrows (Passer domesticus (L.)) in the — Jardins des Plantes, Paris - Ent. M0nthly_Mag. 116 : 224. I I I I I i I I I I I I I
7 9 LES OISEAUX CONSOMNIATEURS DE F AINES · par François SUEUR INTRODUCTION Nous avons apporté récemment un certain nombre de précisions sur les oiseaux ` consommateurs de baies d'Argousier Hwpophae rhamnoides (SUEUR 1988 et 1990), aussi nous est—il venu à l'idée de publier nos résultats concernant les faînes, fruits du Hêtre Fagus sylvarica , dans le régime alimentaire des oiseaux. Nos observations ont été menées lors de 1'automne 1990 et de l'hiver 1990-91 à Nouvion- en—Ponthieu (Somme), non loin de la forêt de Crécy, sur un site dont la rangée de Hêtres doit constituer une trace de l'ancienne extension de cette dernière. LISTE SYSTEMATIQUE i . Merle noir Turdus mcmla Un mâle se nourrit d'une faîne en décembre. Grive musicienne Turdus philomelos Mésange bleue Parus caeruleusj Consommatrices probables le 5 février. Mésange charbonnière Parus major 2 cas d'ingestion de faînes en novembre, 5 en décembre et 2 en janvier. Sittelle torchepot Sitta europaea l individu consomme une faîne en janvier. Pinson des arbres Fingilla coelebs 20 cas d'ingestion de faînes en septembre, 37 en octobre, 171 en novembre, 170 en décembre, 155 en janvier et 195 en février. CONCLUSION Nous avons noté 4 espèces aviennes se nourrissant des fruits du Hêtre et 2 autres consommatrices probables. Il est certain que d'autres oiseaux doivent utiliser cette ressource alimentaire. Nos collègues picards, qui prospectent les milieux forestiers notamment dans l'Oise, seront sans doute à même d'apporter des renseignements complémentaires. CRAMP (1988), GLUTZ VON BLOTZHEIM et BAUER (1988) ne mentionnent pas la consommation de faînes par le Merle noir.
1 1 80 A 1 I É BIBLIOGRAPHIE 1 Cramp S. (1988) The Birds 0f the Western Palearctic , Vol. V - Oxford, New York (Oxford University Press), 1063 p. . Glutz von Blotzheim U.N. et Bauer K.M. (1988) Hanbuch der Vôgel Mitteleuropas. Band 1 1 /11. T Passerüormes (2. Teil) - Wiesbaden (Aula-Verlag), 730-1226. Q Sueur F. (1988) La consommation des baies d'Argousier Hzppophae rhamnoides par les oiseaux — 0RfO 58 : 156-158. Sueur F. (1990) Nouvelles données sur la consommation des baies d'Argousier Hippophae rhamnoides par les oiseaux - 0RfO 60 : 63-65. l E 1 I i ‘ I . e ( i .| n E 4 l n
81 l y REGIME ALHVIENTAIRE DE LA CHOUETTE HULOTTE Strix aluco ET DU T I·HB()U MOYEN-DUC Asia 0tus EN FORET DE HEZ-FROIDMONT i par Yves LECOMTE INTRODUCTION A l'occasion d'une rencontre avec François SUEUR, nous nous sommes aperçus qu'aucune étude n'avait été réalisée sur le régime alimentaire des Rapaces nocturnes, en particulier de la Chouette hulotte Strzbc aluco et du Hibou moyen—duc Asio otus , dans l'Oise. Le but de ce travail est de combler en partie cette lacune. La forêt de Hez—Froidmont est située dans 1‘Oise entre Beauvais et Clermont. Ce massif i forestier s'étend sur 2787 hectares. Nous analysons 3 lots de pelotes récoltées entre mars et mai 1991. l l ANALYSE DES MILIEUX ` ` l ler lot : 58 pelotes de Chouette hulotte découvertes sur les parcelles 57 et 58 de la lère I _ _série situées sur le plateau de calcaire grossier du Lutétien. Il s'agit d'une futaie (perchis et , chablis de 1984 et 1986) ayant subi une coupe à blanc après le chablis dont 2 régénérations naturelles et une plantation en Merisiers Primus avium . . y 2ème lot : 72 pelotes de Hibou moyen—duc découvertes sur les parcelles ll et 16 de la ' ` l 4ème série situées sur les sables de Villeneuve et les grès. Elles sont plantées de Pins noirs , d'Autriche Pirzus nigra nigm et de Pins sylvestres P. sylvestris . Ces parcelles en Pins noirs sont âgées de 15 ans environ. La parcelle de Pins sylvestres est clairsemée en raison d'une exploitation partielle. Un taillis est présent sous la futaie claire. Les bois communaux de La Neuville-en—Hez y bordent ces parcelles. Nous trouvons en ce lieu une flore typique des sols acides : Callunes l Calluna vulgaris , Néfliers Mespilus gcrmanica , Bouleaux Benda sp. , Sorbiers des oiseleurs Sorbus aucuparia , Genêts à balais Sarothamnus scoparius , etc... en abondance. Depuis septembre 1991, la coupe est totale. 3ème lot : 79 pelotes de Hibou moyen-duc découvertes sur la parcelle 20 de la 4eme série, y parcelle de Sapins de Douglas Pseudotsuga menziesii contigüe à une plantation de Pins y sylvestres. Une partie de ces derniers a été exploitée, il y a 4 ans. Plusieurs de ces arbres demeurent avec une repousse naturelle de Bouleaux, Tilleuls Tilia sp. , Fougères aigles ' Pœridium aquilinum , Genêts, Ronces Rubus sp. , etc... Cette parcelle est proche des sources et T des rus qui alimentent l'étang de Notre—Dame de la Garde. En dessous de la parcelle, nous · trouvons un taillis de pousse naturelle à Saules (dont des Saules marsaults Salix caprea ), Aulnes Alnus glutinosa , Frênes Fraxinus excelsior , etc. Elle est bordée par une futaie âgée de Hêtres Fczgus sylvaticcz . Cette parcelle est située sur les argiles de Villeneuve-sous—Verberie à une altitude comprise entre 70 et 80 m. Nous trouvons près des sources, résultant de l'infiltration des eaux de pluie, la flore typique des milieux humides : Laîches (dont Laîches pendantes Carex
8 2 i pemlula en abondance), Chênes Quercus sp. , Prêles Equisezum sp. , Saules, Aulnes et Frênes, etc... pour les principales espèces. RESULTATS Dans ces milieux ouverts avec taillis, nous notons la présence importante de Mulots Apodemus sylvaticus dans le régime alimentaire de la Chouette hulotte et la capture d'oiseaux passereaux soit 1 Mésange bleue Pams caeruleus (bec et plumes bleutées), 1 Rougegorge Erithacus rubecula (petite touffe de plumes jaunâtres et rouges orangées), 1 Pouillot Phylloscopus sp. et 2 indéterminés. 5 Musaraignes ont également été capturées : 1 Crossope aquatique Neomysfodiens , 3 Musaraignes couronnées Sorex coronatus et 1 Musaraigne pygmée 1 S. mirzutus . 1 · 1 Bien que ce milieu paraisse_le plus sec et le moins riche en nourriture, 3 jeunes Hiboux 1 moyens—ducs y sont nés cette année. Le Mulot gris est également la proie dominante. Le secteur i en Pins sylvestres (cônes très consommés) avec Sorbiers, Noisetiers (y compris ceux des taillis de la partie communale) et Châtaigniers Castcmea sativa (quelques spécimens) y est pour beaucoup. : 5 oiseaux sont capturés dont 1 pinson des arbres Fringilla coelebs , 1 Rougegorge et 1 Mésange 1 charbonnière P. major ; mais une seule Musaraigne indéterminée. Le milieu lui est peu propice î ou le Hibou moyen-duc en consomme moins que la Chouette hulotte. Ce milieu, à la fois ouvert, proche de la futaie et constitué de taillis, est propice à des q captures variées. Le taux de Campagnols est plus élevé que dans les 2 autres parcelles. La présence de sources et de petits rus favoriserait-elle les Campagnols alors que les Mulots 1 dominent dans les domaines plus secs. 9 oiseaux, dont 1 Pinson des arbres, sont capturés ainsi I que 2 Musaraignes indéterminées, le milieu étant peu propice à ce groupe ou le Hibou moyen-duc I en consommant assez peu. [ CONCLUSION i Nous conrïrmons que 89 à 93 % des régimes alimentaires de la Chouette hulotte et du Hibou moyen-duc sont composés de mammifères, 5 à 7 % d'oiseaux et de 1 à 5 % de proies diverses (essentiellement des insectes). 1 1 1 1 1 1 1 1 1
` 83 _l2Éll!lI!lllKlIl- Illlllln %n Zn Z lNSECllÈS 5 5,4 5 5,7 1 ' . Cëolw e _: 2 2.4 Scornbée 1 1,1 Honnelon 2 2,2 Coccinelle 1 1,1 ©lsEAu>< 5 5,4 5 5,1 E 5,7 MAMMlFERES 82 89,2 74 90,2 124 92,5 Com c nols 51 55,7 24 29,5 58 45,5 - Mulol ns 45 49 45 54,9 55 59,6 Mvswdîn -2-_ 1 Musorol nes 5 5,4 1 1,2 _ ou e 1 1,1 1 IM -m-n OTAL 92 82 154 1 Tableau I — Régime alimentaire de la Chouette hulotte (I) et du Hibou moyen-duc (II et III) en forêt de Hez-Froidmont (Oise). · l l 5 4 È ' La Neuville l .en Hez É vers Beauvais ‘ ~ 1 RN 31 _ 1 ga 2 vers Clermont à 3 it.: - 5 ' É _;~,N_A « Boulin ©urt :'-··.,.. . 'iu É _ u . N '/$,Q¢4ë—‘E` I ,··;·> 1 "' 5 2 C vers Beauvais Y E se Faiix Vêëî Tëuy l Figure 1 — Localisation géographique de la forêt de Hez—Froidmont (Oise). l 1 l 1 1
1 1 8 4 É CAPTURES DE PULLI DE MOUETTES RIEUSES Larus ridibundus È PAR UN HERON CENDRE Ardea cinerea par François SUEUR ê 1 1 I Le 22 mai 1991 vers 9 h TU au Parc Ornithologique du Marquenterre (Somme), un Héron 1 cendré Ardea cinerea adulte se tient à 1'0mbre d'un massif de Saules Salzbc sp. Cinq minutes plus I tard, il intervient rapidement sur un îlot d'une des sous-colonies de Mouettes rieuses Larus 5 ridibuhdas de ce site et prélève 2 pulli dans des nids différents. Il retourne ensuite sous les Saules. Quelques instants plus tard, il avance lentement dans l'eau en bordure de la berge arbustive. Vers 9 h 09, les Mouettes rieuses manifestent une inquiètude ceitaine. Une minute plus 1 tard, le Héron cendré effectue un bref vol qui l'amène sur la colonie. Il capture successivement 2 pulli dans le même nid et amorce un court retour vers l'eau. Il capture un nouveau pullus dans un 1 autre nid et s'envole alors vers la berge. Vers 9 h 25, il quitte l'abri des Saules et s'éloigne [ d'environ 8 mètres. Cinq à dix Mouettes rieuses le survolent en permanence tout en criant. 1 Quatre minutes plus tard, il se déplace lentement le long de la berge en direction de la colonie. } Vers 9 h 31, il s'envole et se pose toujours sur le même îlot. Il effectue une brève recherche 1 infructueuse et passe sur l'îlot voisin. Il avance en ouvrant le bec et en tenant la tête et le cou E légèrement au—dessus de l'horizontale. Deux Mouettes rieuses vont jusqu'à lui frapper le dos avec leurs pattes. Il capture un pullus puis effectue une recherche infructueuse. Deux minutes plus tard, il retourne vers son point de départ en vol poursuivi par de très nombreuses Mouettes i rieuses. Vers 9 h 36, il se trouve à environ 25 m de son précédent lieu de stationnement. Vers 10 i h, aucun nouveau comportement particulier n'a été remarqué. É Ce Héron cendré a donc capturé 6 pulli de Mouettes rieuses en une heure. Cette proie i n'est pas signalée par CRAMP et SIMMONS (1977), ni localement par CARRUETTE (1991) et [ SUEUR (1991). Il est probable que ce comportement a été favorisé par l'habitude qu'ont pris de nombreux Hérons cendrés nicheurs sur le site ou le fréquentant de s'alimenter de façon régulière de poussins d'un jour Gallus gallus de couleur jaune sur les postes de nourrissage destinés aux ` oiseaux captifs (SUEUR 1991). Ce même jour, plusieurs nids de Mouettes rieuses abandonnés ont : été découverts. Il est possible que la prédation du Héron cendré puisse être responsable de ce fait, même si ce comportement n'a été noté qu'à cette date. Ultérieurement, la croissance des pulli de Mouettes rieuses a pu empêcher la poursuite de cette prédation inhabituelle. 1 BIBLIOGRAPHIE Carruette Ph. (1991) Note sur le régime alimentaire inhabituel de quelques oiseaux - L'Av0cette j 15 : 23-25. § Cramp S. et Simmons K.E.L. (1977) The Birds of the Western Palearctic, Vol. I - Oxford, London, New York (Oxford University Press), 722 p. Sueur F. (1991) Le régime alimentaire du Héron cendré Ardea cirterea sur le littoral Picard — Picardie Nature (52)12—14. 1 a I
1 I i 85 1 } NOUVELLES DONNEES SUR LE REGHVIE ALINIENTAIRE DU GOELAND ARGENTE Larus argentatus SUR LE LITTORAL PICARD 1 1 par François SUEUR ` E INTRODUCTION î Nous avons publié récemment une synthèse des données relatives au régime alimentaire du É Goéland argenté Larus argenmtus sur le littoral picard (SUEUR 1990). Nous ne présentions que 1 très peu de résultats obtenus par observation directe, méthode éliminant de nombreux biais sous . 1 réserve de connaître les ressources alimentaires des sites où se nourrissent les oiseaux. Dans la présente note, nous analysons les données que nous avons obtenues jusqu'en 1991 par cette L méthode en baie de Somme et sur le littoral sableux au nord de cel1e—ci, ce dernier constituant le , seul site pour lequel nous disposions de ce type d'observations pour août et septembre 1986 Ã (SUEUR 1986). 1 , 1 RESULTATS Comme le montrent les résultats obtenus d'avril à août dans l'estuaire de la Somme (Tableau I), les Goélands argentés s'y alimentent principalement de Moules Mytilusedulis qu'ils î prélèvent sur les tas abandonnés au bord de la Maye par les mytiliculteurs après lavage des spécimens destinés à la vente. A M J J A D ` n 245 2650 139 100 55 M. edulis 100 100 100 100 92,7 Pl. flesus 1,8 p C Graisse 5,5 _ Tableau I — Régime alimentaire du Goéland . L argenté en baie de Somme (en ` fréquence de proies ou d'aliments) Le régime alimentaire de cet oiseau est beaucoup plus varié sur le littoral sableux (tableau I Il), en particulier en février et septembre. Quelques proies peuvent jouer un rôle important : les petits Crustacés en février, probablement Bathyporeia sp. , en nombre de captures mais pas en poids étant donné la très faible masse d'un individu ; la Moule M. cdulis en février, août, septembre et surtout décembre ; la Coque Cerastoderma edule en février, mars, août et décembre ; l'Annélide Lanice conchilcga en mars, août, septembre et octobre ainsi que le Crabe vert Carcinus maenas en septembre. Quelques proies ou aliments n'apparaissent que de manière très sporadique comme les Anémones de mer, l'Annélide Chaetopterus variopedatus , les pontes
1 86 ê de Buccin Buccinum andatwn ou un Bécasseau Calidris sp. en février, le pain en août, ou j encore une Eponge et le Couteau Solen marginatas en septembre. D'autres sont un peu plus 1 fréquents comme le Couteau Ensis ensis en février et août ou la Crevette grise Crangon crangon I en février et septembre. Presque réguliers, les Poissons, comme les Ammodytidés ou le Flet ( Platichthysflesus , ne sont jamais très abondants. 1 1 F Ms Ao s o D n 202 50 184 75 88 51 Eponge 1,3 Anémone de mer 1 Q ` Ch. variopedatus 1 L. conchilega 72 50,5 33,4 94,4 1 B. undatam 2 È M. edulis A 18,3 2 18,5 18,7 1,1 74,5 A C.edule 13,8 26 27,2 2,7 3,4 25,5 1 E. ensis 8,4 1,1 1 S. marginatus 9,3 Petits Crustacés 49 Cr. crangon 2,5 1,3 · C. maenas 2 30,7 Poisson 1,3 Poisson Ammodytidae 1 0,5 Pl. flesus 0,5 1,1 1,3 1,1 Calidris sp. 0,5 Pain . 1,1 1 Tableau H - Régime alimentaire du Goéland argenté sur le littoral à sableux (en fréquence de proies ou d'aliments) 1 CONCLUSION 1 Même si cette note apporte quelques résultats intéressants et complémentaires de notre travail antérieur, des observations sont encore nécessaires dans l'estuaire de la Somme pour le 1 mois d'août et surtout ceux de septembre à mars et sur le littoral sableux pour les mois de janvier, 1 avril à juillet et novembre, et dans une moindre mesure pour ceux de mars, septembre, octobre et · décembre. 1 1 BIBLIOGRAPHIE 1 Sueur F. (1986) Prédation avienne sur les Bivalves .· synthèse des connaissances, Goélands argentés et mytiliculture, moyens de protection - Saint-Valery-sur-Somme (Ministère 1 Environnement, DRAE Picardie, CPIE Côte Picarde, GEMEL), 44 p. Sueur F. (1990) Régime alimentaire du Goéland argenté Laras argentatus sur le littoral picard - 1 L'Avocette 14 : 64-73. 1 r 1 1 1
8 7 » LE ALIMENTAIRE DU GOELAND CENDRE Larus canus SUR LE LITTORAL PICARD par François SUEUR INTRODUCTION Nos connaissances sur le régime alimentaire du Goéland cendré Lams canus sur le littoral picard sont demeurées jusqu'à une date récente plutôtanecdotiques. Lors d'un travail consacré L aux interactions proies—prédateurs en milieu estuarien, nous avons eu l'occasion d'en donner un bref aperçu (SUEUR 1987). Les relations de cet oiseau avec la Coque Cerastoderma edule et son . comportement alimentaire sont détaillés dans ce travail ainsi que dans une publication ultérieure 1 (SUEUR et coll. 1989). La présente note a pour but d'appo1ter des renseignements complémentaires sur le régime 1 du Goéland cendré sur le littoral picard, données obtenues par observation directe et complétées pour certaines par l'étude de restes alimentaires et de pelotes. RESULTATS Nous avons défini par observation directe le régime du Goéland cendré en baie de Somme 1 en janvier (n = 823) : 1 Hydrobia ulvae ) 1 Bathyporcia sp. ) 670 81,4 % V Corophium sp. ) I Cerczstoderma edule 152 18,5 % Nereis diversicolor 1 0,1 % en février (n = 604) : H. ulvae ) Bathyporeia sp. ) 572 94,7 % Comphium sp. ) _ C. edule 23 3,8 % Petits Annélides ) Batlzyporeia sp. ) 9 1,5 % A C0r0p/rium sp. )
1 1 1 1 88 1 en mars (n = 32) 2 } Macomcz balthica 29 90,6 % · Bczzhyporeia sp. ) 2 6,3 % è Corophium sp. ) ‘ C. eduze 1 3,1 % g en avril (n = 67) : Bathyporeia sp. )g 66 98,5 % Corophium sp. ) C. edule 1 1,5 % 1 en mai 1987 (n = 80 ; SUEUR 1987) : H. ulvae ) 1 Bathyporeia sp. ) 46 57,5 % Corophium sp. ) Petits Poissons 20 25,0 % . ’ N. diversicolor 10 12,5 % 1 M. balthica 3 3,8 % 1 C. edule 1 1,2 % ‘ en août (n = 304) : , C. edule 301 99,0 % / Graisse 3 1,0 % et de septembre à décembre (n = 39) : C. edule 37 94,8 % I M. balthica 1 2,6 % 1 Poisson (cadavre) 1 2,6 % j Les Crustacés Amphipodes Bathyporeia sp. et Corophium sp., parfois accompagnés du I Gastéropode H. ulvae, prédominent en janvier, février, avril et mai. La Macome baltique M. j balthica prend le relai de ces especes en mars et la Coque C. edule d'août à décembre. Les [ petits Poissons et l‘Annélide N. diversicolor ne jouent un rôle important qu‘en mai tandis que les autres aliments demeurent toujours marginaux. 1 Nous avons aussi noté les proies consommées par le Goéland cendré sur l'ensemble du È littoral sableux au nord de la baie de Somme en janvier (n = 299) : « C. cdule 239 79,9 % Myzilus edulis 44 14,7 % 1 Spisula solidcz 8 2,8 % ' Crcmgon crangon 3 1,0 % Petits Invertébrés 3 1,0 % Lcmice conchilega 1 0,3 % Poisson Ammodytidae 1 0,3 % i u I n 1 1 ` 1
È É 89 en février (n = 657) : 1 Petits Crustacés 445 67,7 % _ C. edule 157 23,9 % M. edulis 22 3,3 % 3 Cr. crangon 17 2,6 % L. conchilega 5 0,8 % È Ensis ensis 3 0,4 % Poisson Ammodytidae 3 0,4 % , Poisson Pieuronectidae 2 0,3 % ` P. Pleuronectidae (cadavre) 1 0,2 % ‘ Sp. solida ^ 1 0,2 % i Pectinaria koreni 1 0,2 % en mars 1991 (n = 153) : Petits Crustacés 109 71,2 % . C. edule 30 19,6 % 1 L. conchilega 13 8,5 % Poisson 1 0,7 % en août (n = 153) : · C. edule 114 74,5 % · M. edulis 20 13,0 % L. conchilega 13 8,5 % ` Petits Annélides ) 4 2,6 % Petits Crustacés ) A Annélide 1 0,7 % E. ensis 1 0,7 % en septembre (n = 238) : C. edule 192 80,7 % Cr. crangon 21 8,8 % · ' M. edulis 11 4,6 % ‘ ~ L. conchilega 7 3,0 % · Poissons 4 1,7 % Sprattus sprattus 1 0,4 % , Platichthysjlcsus 1 0,4 % ° Carcimas maenas 1 0,4 % en octobre (n = 231) : L. conchilega 93 40,3 % C. edule 90 39,0 % Petits Crustacés 46 19,9 % M. edulis 1 0,4 % Petit Lamellibranche 1 0,4 % , en novembre (n = 51) : À Cr. cmngon 20 39,2 % C. edule 15 29,4 % M. edulis 13 25,5 % L. conchilega 2 3,9 % Petit poisson 1 2,0 %
1 l 90 i et en décembre 1990 (n = 120) : I C. edule 114 95,0 % Petits Invertébrés 3 2,5 % T M. edulis 2 1,7 % Epave l 0,8 % ; Nous avons également obtenu des données très modestes pour les mois d'avril (1 Pleuronectidae de moins de 10 cm et 1 M. edulis ) et de juillet (6 M. edulis ). Q E. La Coque joue un rôle important, voire prédominant certains mois, pendant toute la j période étudiée. Présente de juillet à avril dans le régime du Goéland cendré, la Moule semble * n'y prendre une place réelle qu'en janvier, août et novembre. Les autres Lamellibranches, Couteau E. ensis et Mactre solide Sp. solida, demeurent toujours très faiblement représentés. j Cependant l'importance de cette dernière varie de manière très importante selon les conditions I météorologiques comme le prouvent nos résultats obtenus non plus par observation directe mais 1 par analyse de restes alimentaires, données ne prenant donc en compte que les proies comportant l des parties dures (coquilles ou tests). ‘ j · l i 1988 1990 1991 A i Tempêtes 0 + + + + n 81 48 117 M. edulis 72,8 0 0 E. ensis 17,3 _0 0 . C. edule . 9,9 6,3 95,7 j Sp. solida 0 93,7 4,3 É Tableau I - Variations interannuelles du régime alimentaire du à Goéland cendré sur le littoral sableux en janvier. j 1 1990 1991 j Tempêtes + + + 0 ` ‘ n 75 112 i C. edule 6,7 99,1 l Sp. solida 93,3 0 ‘ Ps. miliaris 0 0,9 j Tableau Il - Variations interannuelles du régime alimentaire du Goéland cendré sur 3 le littoral sableux en février. j I " 1 l l • l l
3 91 Les petits Crustacés occupent une grande place dans la diète de février et de mars, et de manière moindre dans celle d'octobre, ceci en nombre de proies mais pas en biomasse du fait de leur taille très modeste. Ce groupe est également représenté par le Crabe vert C. macnas en septembre et par la Crevette grise Cr. crangon en janvier, février, septembre et surtout novembre. Les Annélides déterminés sont L. conchilega (janvier à mars et août à novembre mais seulement important en octobre) et P. koreni (février). Présent en faible nombre de janvier à avril, en septembre et novembre, les Poissons semblent surtout représentés par des Ammodytidae et des Pleuronectidae (le Flet Pl. jlesus notamment), voire des Clupeidae (notamment un Sprat Spr. sprattus en septembre). . L’analyse de restes alimentaires nous a permis de déceler la présence de l'Oursin Psammechinus miliaris dans le régime en février et novembre. Sur l'ensemble de l'année au Parc Ornithologique du Marquenterre (n = 27) , nous avons relevé les proies suivantes : Poussin (1 jour) Gallus gallus 16 59,3 % Insectes 5 18,5 % Anguille Anguilla anguilla 2 7,4 % Avocette Recurvirostra avosctta 1 3,7 % Chevalier gambette Tringa totanus 1 3,7 % Poisson (cadavre) 1 ` 3,7 % A FletPl. flesus 1 3,7 % Les Poussins d'un jour constituent la nourriture principale de certains oiseaux captifs de ce `Parc. L'Av0cette capturée était un poussin âgé seulement de quelques jours (M. MENNECART). ll s'agit d'un prélévement somme toute modeste si nous considérons que cette espèce se reproduit sur le site depuis 1975 pour atteindre un maximum de plus de 100 couples entre 1983 et 1985 (SUEUR et COMMECY 1990) et qu'elle fait l'objet d'un suivi régulier. Le Chevalier gambette était un cadavre d'un oiseau probablement blessé au fusil auparavant et venu 1 se réfugier au Parc. A Pour d'autres localités de la plaine maritime picarde, nous ne disposons que de données très modestes. Ainsi pour les agglomérations, 23 oiseaux se nourrissent de pain pour 2 autres consommant du gras. Sur l'estran de Cayeux-sur—Mer en février 1985, quelques individus prélévent 1 Annélide et 7 Couteaux Ensis sp. (dont 1 E. ensis de 76 mm et 2 E. siliqua de 105 et 124 mm). Au Hâble d'Ault, nous avons relevé la consommation d'un cadavre de Passereau (Grive Turdus sp. probablement) en février 1985 et de pain en juillet 1981. Mentionnons également dans les milieux non aquatiques, la capture d'un Mulot sylvestre Apodemus sylvaticus en février 1979 (X. COMMECY), de Fourmis ailées en juillet 1986 (obs. pers.) et la découverte de pelotes contenant de l'ensilage de Maïs Zea mays en octobre 1986 (L. TOUTAIN).
CONCLUSION · Le régime alimentaire du Goéland cendré est beaucoup plus varié sur le littoral sableux au 1 nord de la baie de Somme que dans l'estuaire même, ceci en relation avec une plus grande ( abondance d‘especes-proies disponibles. 1 Bon nombre de proies, ou plus généralement d'aliments, que nous avons déterminé sur le littoral picard, ne sont pas mentionnés dans la littérature (GLUTZ VON BLOTZHEIM et BAUER 1982, CRAMP et SIMMONS 1983) comme figurant dans le régime alimentaire du 1 Goéland cendré : le Maïs Z. mays (toutefois la consommation de céréales, notamment de Blé Triticum sp., est signalé au printemps et à l'automne par CRAMP et SIMMONS 1983), le 1 Gastéropode H. ulvae , la Moule M. edulis , les Couteaux E. ensis et E. siliqucz , la Mactre 1 solide Sp. solida , les Crustacés Amphipodes Bazhyporcia sp. et Corophium sp. (mais CRAMP et SIMMONS 1983 signalent la consommation de Hyale sp. et de Pseudalibrotus littoralis ), la l Crevette grise Cr. crangon (toutefois le genre Crangon est mentionné par VERNON 1972), le i Crabe vert ou enragé C. maenas , les Annélides L. conchilega , P. koreni et N. divcrsicolor ( (toutefois le genre Nereis est mentionné par GLUTZ VON BLOTZHEIM et BAUER 1982), l'Oursin Ps. miliaris (mais GLUTZ VON BLOTZHEIM et BAUER 1982 signalent comme Echinoderme capturé l'Etoile de mer Asterias rubans ), le Flet Pl. flesus , l'Anguille A. anguilla , le Sprat Spr. spmttus (mais un autre Clupeidae, le Hareng Clupca harengus , est mentionné » par CRAMP et SIMMONS 1983), le Poussin d'un jour G. gallus (cadavre), le poussin i d'Avocette R. avosetta (toutefois CRAMP et SIMMONS 1983 signalent que le Goéland cendré ; tue occasionnellement des poussins d'Anatidae et d'oiseaux nichant au sol comme le Pipit t farlouse Anthus pmtensis ou le Râle des genêts Crex crex ), le Chevalier gambette T r. tozcmus (cadavre) et le Mulot sylvestre A. sylvaricus (mais GLUTZ VON BLOTZHEIM et BAUER 1 1982, de même que CRAMP et SIMMONS 1983, indiquent la capture de Rongeurs Microtidae, , Muridae et Soricidae). l Le grand nombre de données inédites tient au fait que peu d'études ont été consacrées au régime alimentaire du Goéland cendré, en particulier en milieu estuarien ou littoral. 1 Toutefois, des précisions peuvent encore être apportées y compris dans les sites où le régime est le mieux connu : baie de Somme pour les périodes de mars à juillet et de septembre à ( décembre et littoral nord pour avril à juillet et novembre. L'étude précise du régime dans les « · autres localités (Parc Omithologique du Marquenterre, Hâble d'Ault, agglomérations et milieux cultivés de la plaine maritime picarde, etc) reste à faire. 1 REMERCIEMENTS 1 Nous tenons à remercier messieurs Xavier Commecy, Martial Mennecart et Lionel . Toutain pour les observations qu'ils ont bien voulu nous communiquer. ( I
93 BIBLIOGRAPHIE Cramp S. et Simmons K.E.L. (1983) The Birds of the Western Palearctic , Vol. HI - Oxford, London, New York (Oxford University Press), 913 p. Glutz von Blotzheim U.N. et Bauer K.M. (1982) Handbuch der Vôgel Mitteleuropas. Band 8/I. Charadriïormes (3. Teil) - Wiesbaden (Akademische Verlagsgesellschaft), 699 p. Sueur F. (1987) Interactions proies-prédateurs en milieu estuarien .· le cas de la Coque Cerastoderma edule ïirmé) et de la Macome baltique Macoma balthica (Linné) dans le régime de trois charadriyformes - DEA Ecologie Générale, Université Paris XI Orsay, Laboratoire Ecologie ENS Ulm Paris, 173 p. Sueur F. et Commecy X. (1990) Guide des oiseaux de la baie de Somme - EDF, DRAE Picardie, GEPOP, 192 p. Sueur F., Desprez M. et Ducrotoy J .P. (1989) Avifaune et macrozoobenthos dans l'estuaire de la Somme : II. Le Goéland cendré Larus canus et les populations de Coques Cerastoderma edule (Mollusque : Bivalve) - 0RfO 59 : 56-72. Vernon J.D.R. (1972) Feeding Habitats and Food of the B1ack—headed and Common Gulls - Bird Study 19: 173-186.
I I 4 I 9 I I COMMENSALISME DES BECASSEAUX SANDERLING Calidris alba ET I VARIABLE Calidris alpina VIS-A-VIS DU GOELAND CENDRE Lams canus I I par François SUEUR I I I I Si le Goéland cendré Laras canus est connu pour parasiter de nombreuses espèces (BARNARD et THOMPSON 1985), dont le Bécasseau sanderling Calidris alba s'alimentant I d'Annélides (RIGAUX 1984), nous avons eu l'occasion de noter une relation hétérotypique inédite. 1 _ I Le 3 février 1991 sur la plage de Saint—Quentin-en-Tourmont (Somme) au nord de la baie I de Somme alors que nous observions des Goélands cendrés consommant des Coques Cerastoderma edule après les avoir laissées tomber d'une certaine hauteur, nous avons eu la I surprise de constater qu'une quarantaine de Bécasseaux sanderlings et trois Bécasseaux variables É C. abnna exploraient les coquilles une fois délaissées par les Laridés. Nous avons ensuite I remarqué que les deux espèces de Limicoles se nourrissaient de la chair restée attachée aux valves, en particulier celles des muscles adducteurs. Nous avions déjà noté ce comportement de la part de trois Bécasseaux sanderlings le 10 décembre 1989 à Quend (Somme). I Ce comportement illustre une nouvelle fois la complexité des relations interspéciiiques. BIBLIOGRAPHIE I I Barnard C,]. et Thompson D.B.A. (1985) Galls and Plovers .· The Ecology and Behavioar of I . Mixed Species Feeding Groups - London, Sydney (Croom Helm), 302 p. I Rigaux T. (1984) Le Bécasseau sanderling (Calidris alba ) sur le littoral picard (département de I la Somme) - L'Avocette 8 : 41-48. ' I I I _ I I | I I I I I I I I s I I I I
I 95 KLEPTOPARASITISME DU GOELAND CENDRE Larus canus ET DE LA MOUETTE RIEUSE Larus ridibundus VIS-A-VIS DU VANNEAU HUPPE Vanellus vanellus ET DU PLUVIER DORE Pluvialis apricaria par François SUEUR . INTRODUCTION A Le lcleptoparasitisme, phénomène fréquent chez les oiseaux (BROCKMANN et BARNARD, 1979), est le plus souvent envisagé comme une relation bispécifique entre un parasite et une espèce victime de celui—ci (CALVARIO et al. , 1984 ; TRIPLET, 1984 ; BARNARD et THOMPSON, 1985 ; FRATICELLI, 1985 ; THOMPSON et LENDREM, 1985 ; THOMPSON, 1986 ; TRIPLET et ETIENNE, 1986 ;.SUEUR, 1987). Même lorsque plusieurs \ de ces taxons sont étudiés simultanément, les raisons du choix du kleptoparasite d'une espece cible plutôt que d'une autre sont rarement évoquées. Nous avons abordé cette question grâce à des observations effectuées en baie de Somme (Mouette rieuse Larus ridibzmdus parasitant diverses espèces de Limicoles) dans un travail à paraître (SUEUR 1993). Nous présentons ici les résultats concernant un systeme apparemment plus simple (un seul type de proie, 2 oiseaux 1 parasités, 1 parasite-parasité et 1 parasite) selon une approche quelque peu différente. ` MATERIEL ET METHODES _ 1 1 Nous avons dénombré un groupe polyspécifique s'alimentant de Lombrics dans un pré 1 non loin du Hourdel sur la commune de Cayeux—sur—Mer (Somme) le 6 mars 1986. Nous avons l également relevé tous les comportements kleptoparasites ainsi que les espèces concernées. 1 ( RESULTATS · Le groupe comprenait 165 Vanneaux huppés Vanellus vanellus , 36 Pluviers dorés 1 Pluvialis apricaria , 14 Goélands cendrés Larus canus et 42 Mouettes rieuses. 1 Nous avons relevé 157 cas de kleptoparasitisme répartis comme suit : 1 - Vanneau huppé parasité par Mouette rieuse (78 cas) et par Goéland cendré (33 cas), 1 · Pluvier doré parasité par Mouette rieuse (27 cas) et par Goéland cendré (12 cas), 1 - Mouette rieuse parasitée par Goéland cendré (7 cas). Nous pouvons remarquer que la Mouette rieuse parasite de préférence le Pluvier doré au 1 Vanneau huppé tandis qu'une telle sélectivité n'est pas observée chez le Goéland cendré (tableau 1 I) qui exploite indifféremment les deux Limicoles mais aussi la Mouette rieuse (tableau Il).
_ 96 A 1 1 1 111/ lî ’· 3 I Lr V78 27 4,11 1 T ZE 19 îî 1 Lc [1 sa 12 2,44NS 1 ïî 37 îêlîî 1 Tableau I - Sélectivité de la Mouette rieuse (Lr) et du Goéland cendré (Lc) kleptoparasites du Vanneau huppé (Vv) et du Pluvier doré (Pa). · 1 Vv L S Lc 1 aa 12 r 7 2,5aNs 1 îî 35 ïlîîî 1 1 Tableau II - Sélectivité du Goéland cendré (Lc) kleptoparasite du Vanneau huppé (Vv), du 1 Pluvier doré (Pa) et de la Mouette rieuse (Lr). 1 V V Y 1 1 1 1 1 1 1 1 , 1 1 1
97 DISCUSSION La preference de la Mouette rieuse pour le Pluvier doré peut s'expliquer par une très nette différence de taille entre ces deux espèces. Cette dernière, moindre avec le Vanneau huppé, pourrait rendre le kleptoparasitisme plus difficile. Le Goéland cendré parasitant indifféremment les trois autres espèces possède probablement de meilleures adaptations pour utiliser ce comportement : en particulier agressivité plus importante et changements de trajectoires de vols plus rapides. BIBLIOGRAPHIE · Barnard C.] . et Thompson D.B.A. (1985).- Gulls and Plovers .· The ecology and Behaviour of Mixed Species Feeding Groups . London, Sydney, Croom Helm, 302 p. Brockmann H.] . et Barnard C.], (1979).- Kleptoparasitism in Birds. Anim. Behav. , 27 : 497- 514. Calvario E., Fraticelli F. et Ruvolo U. (1984).- Some cases of kleptoparasitism of Black-headed Gull Larus ridibundus against Hooded Crow Corvus corone cornix , Ruff Philomachus pugnax and Garganey Anas querquedula . Avocetta , 8 : 107-108. Fraticelli F. (1985).- Data on kleptoparasitic behaviour of Herring Gull, Larus argentatus , in the Mediterranean Sea. Riv. ital. Orn. , 55 : 83-84. Sueur F. (1987).- Interactions proies-prédateurs en milieu estuarien .· le cas de la Coque Cerastoderma edule (Linné) et de la Macome baltique Macoma balthica (Linné) dans le régime de trois C/taradriq"ormes . DEA Ecologie Générale, Université Paris XI Orsay, · Laboratoire Ecologie ENS Paris, 173 p. Sueur F. (à paraître 1993) Utilisation de l'indice C dans l'étude du ldeptoparasitisme - Rev. Ecol. (Terre We) . Thompson D.B.A. (1986).- The economics of kleptoparasitism : optimal foraging, host and prey selection by gulls. Anim. Behav. , 34 : 1189-1205. Thompson D.B.A. et Lendrem D.W. (1985).- Gulls and plovers : host vigilance, kleptoparasite success and a model of kleptoparasite detection. Anim. Behav. , 33 : 1318-1324. 1 Triplet P. (1984).- Facteurs abiotiques et biotiques conditionnant une stratégie de recherche de l nourriture .· l'exempZe de l'Huîtrier—pie Haematopus ostralegus (L.) prédateur de la Coque 1 Cerastoderma edule Hi.) en baie de Somme . DEA Biologie Animale, Ecologie, ENS 1 Paris, 115 p. Triplet P. et Etienne P. (1986).- Le kleptoparasitisme du Goéland cendré Larus canus sur l'Huîtrier pie Haematopus ostralegus en baie de Somme. 0RfO , 56 : 376-378. 1 1 1 1 1 1 1 1 1
A E 98 Q UTILISATION DES ESTRANS COMÃME BIOTOPES D'ALIl\/IENTATION PAR Q LA CORNEILLE NOIRE Corvus c0r0ne comme par François SUEUR 1 E Toute l'année en baie de Somme comme sur le littoral au nord de celle—ci, des Corneilles i noires Corvus comite c0r0ne fréquentent les vasières et les estrans sableux à la recherche de nourriture. Aussi avons-nous noté leurs comportements et cherché à déterminer les aliments I ingérés. « } Les Corneilles noires prospectent l'ensemble des vasières et des estrans avec une préférence pour les laisses de mer, les "bâches" et le bord du flot aussi bien à marée basse qu'à marée haute. Nous avons noté la consommation de cadavres en août et de décembre à février : Grèbe I huppé Podiccps cristatus , Canard colvert Anas platyrhynchos , Huîtrier pie Haematopus ostralegus et Lapin de garenne Oryctolagus cwziculus . La Moule Mytilus edulis est ingérée en janvier, avril, août, septembre et décembre, soit à chacune des saisons. La Coque Cerasmderma edulc figure dans le régime alimentaire de la Corneille noire d'octobre à janvier. Les oiseaux obtiennent ce coquillage en l'extrayant du substrat ou en parasitant des Goélands cendrés Larus canus . Ce comportement leur évite d'avoir à casser les coquilles en les laissant tomber d'une certaine hauteur comme le font les Goélands cendrés et comme elles le réalisent très souvent lorsqu'e11es se les procurent elles—mêmes. C En mai 1986 en baie de Somme, nous observons une Corneille noire défonçant à coups de bec une banquette édifiée par les Annélides Pygospio elegans et se nourrissant de ces animaux . ainsi que de déchets divers se trouvant aux alentours. En décembre 1987, X. COMMECY (comm; pers. ) note la consommation d'un gros Insecte. En mars 1992, un oiseau se nourrit d'une ponte de Buccin Buccinum undatum . I l
99 REFLEXIONS SUR LA FAUNISTIQUE ET LA FLORISTIQUE EN PICARDIE par François SUEUR L INTRODUCTION - ` Depuis quelques années, nous assistons à un développement des revues naturalistes picardes : Le Bulletin de la Société Linnéenne Nord—Picardie , qui sous des titres divers et montrant parfois de nombreuses années, voire de décennies, d'intermption, existe depuis le 19ème siècle et publie surtout des travaux botaniques, avec cependant une place pour 1'ornithologie et d'autres sciences naturalistes ; L’Avocette , qui atteint en 1992 sa 16ème année d'existence publiant des articles et notes essentiellement omithologiques, parfois mammalogiques et plus rarement consacrés à d'autres disciplines ; Picardie Nature surtout consacrée à la protection de la nature dans la région mais qui accueille aussi des articles sur les milieux, la flore, et la faune ; Picardie Ecologie , fondée par des naturalistes de terrain tournés en grande majorité vers la protection de la nature et plutôt revue de vulgarisation à l'origine, est devenue avec sa deuxième série et après quelques années de flottement une publication exposant les thèses des ornithologues favorables à la chasse, même si quelques articles de ces mêmes auteurs concernent les Mammifères et parfois la flore ; Le Bulletin de liaison du GEOR 60 consacré à l'avifaune du département de l'©ise ; L’Entomologiste Picard , succèdant au défunt Rutilus , fondé après le départ des entomologistes de Picardie Ecologie suite à des divergences concernant en particulier la teneur souvent polémique de la revue et l‘attitude vis-à—vis de la protection de la nature, cette nouvelle revue consacrée aux Insectes de Picardie en est à sa 3ème année d'existence. Ces publications, s'appuyant sur des associations comportant un nombre plus ou moins important de membres, permettent la parution d'une masse de documentation sur la flore et la faune picardes, dont l'interprétation en vue d'effectuer dessynthèses pose parfois problème. Il convient donc de s'interroger sur les trois phases nécessaires en faunistique et en floristique : l'observation et son interprétation, la documentation et la rédaction en vue de la diffusion. L'OBSERVATION Avec l'améli0ration des critères de détermination des espèces et l'augmentation de la compétence des naturalistes de terrain, pour la plupart amateurs en Picardie, dans certaines disciplines dont l'ornithologie nous ne rencontrons plus que très épisodiquement des difficultés liées à d'éventuelles erreurs de détermination. Récemment, ETIENNE et TRIPLET (1991) ont relaté l'observation d'un Harle couronné , Mergus cucullatus au Hâble d‘Ault. Ne sachant comment interpréter cette donnée, ils enquêtent dans le voisinage et aboutissent aux conclusions suivantes : "L'oiseau provenait d'un élevage, portait une bague de cet élevage, était éjointé et s'était tout simplement échappé de celui—ci. .." Si la conclusion principale, en l'occurence la provenance d'un élevage, peut être tenue pour très
100 1 5 vraisemblable aux dires mêmes d’autres observateurs (L. GAVORY, F. SUEUR, P. et S. l UNDERWOOD in DUBOIS et le C.H.N., 1991), aucun n'a pu observer lorsque cet oiseau Q battait des ailes un éjointage quelconque ou lorsqu'il se grattait de bague d'élevage. Il est possible j qu'il ait eu, au moment de son évasion, seulement les rémiges d'une aile coupées. Remarquons 4 au passage que nous avons eu l'occasion, il y a quelques années, d'expertiser pour la garderie de la chasse et de la faune sauvage en vue d'une action en justice des oiseaux en provenance de cet élevage présentés par ce dernier comme Sarcelle "exotique" Anas sp. (nom exact ayant échappé aux gardes) et Garrot d'Islande Bucephala islcmdica se révélant en fait comme un couple de î Fuligules nyrocas Aythya nyroca et un autre de Garrots à oeil d'or B. clcmgula . Ces deux E anecdotes montrent à quel point l'utilisation des données de seconde main peut être risquée. Dans un travail antérieur (SUEUR, 1989), nous avons évoqué les problèmes engendrés par t la variabilité des recensements de l'avifaune en baie de Somme, variabilité ayant des causes multiples et pouvant provoquer des difficultés quant à Pinterprétation des fluctuations enregistrées, sans que soit remise en cause la qualité des observations. La méconnaissance d'une telle variabilité peut entraîner dans les voies de la polémique en évoquant des sous—estimations ou des sur—estimations en fonction de ses propres observations utilisées comme référence. Le cas le plus caricatural est représenté par un complément à un compte-rendu d'observations réalisées pendant une vague de froid (TRIPLET et al. , 1986). Lors de la réalisation d'un travail de j synthèse (SUEUR et COMMECY, 1990), nous avons réalisé des simulations sur ordinateur en utilisant les données citées par TRIPLET et al. (1986) et celles publiées antérieurement sur la même période et le plus souvent critiquées par ces auteurs (BACROT et SUEUR, 1985) : les résultats des moyennes calculées ne différent le plus souvent que pour le troisième chiffre significatif (par exemple pour celui des unités pour une espèce se dénombrant par centaines d'individus) ! , Plus récemment, GAVORY et SUEUR (1991) ont montré que l'interprétation de È fluctuations d'effectifs d'oiseaux d'eau, supposées réelles, présente toujours des difficultés. Il faut également avoir conscience de la limite de ses observations. Ainsi, à partir de leurs données obtenues dans le Marquenterre, ETIENNE et HENG (1988) y définissent des noyaux de l populations de Chevreuil Capreolus cczprcolus . L'existence réelle de telles sous—unités entraînerait à terme une consanguinité très défavorable à l'espèce. L‘observation de mouvements entre les massifs boisés et les marais en traversant les prés et les champs (nous avons affaire ici, i rappelons-le, au chevreuil de plaine), même dans le courant de la journée, permet de comprendre que ces noyaux ne sont qu’une vue de l'esprit très éloignée de la réalité. î LA DOCUMENTATION [ Avant la rédaction d'un article, tout naturaliste se doit de replacer son ou ses observations i dans le cadre des connaissances acquises au niveau régional, voire national ou international, selon j la portée de ses données de terrain. Cette phase de documentation demeure encore trop souvent ignorée dans bon nombre de notes, tandis que pour les articles, elle est davantage prise en compte, même si des progrès restent à faire. Ainsi, ETIENNE (1987) publie une note sur les premières preuves de nidification du Traquet tarier Saxicola mbetm dans le Marquenterre, indiquant même qu'il s'agit d'un , "événement presque aussi important que la nidification de la Gorgebleue..." alors qu'il suffisait 1 de se reporter au travail fondamental de YEATMAN (1976) pour remarquer qu’elle était déjà i connue entre 1970 et 1975. La mise en cause des travaux de COMMECY et SUEUR (1983), puis I
1 © 1 de MOUTON (1984), considérant le Traquet tarier comme nicheur dans la région ne se justifiait donc pas. De même, cet auteur (ETIENNE, 1991) mentionne pour le Marquenterre 8 espèces d'Orchidées que nous n'avions pas signalé dans un travail antérieur de 10 ans (SUEUR, 1981a) : Orchis bouc Himantoglossum hircinum , bouffon Orchis m0ri0 et pyramidal Anacamptis pymmidalis , Grande Listère Listem ovata , Orchis à feuilles larges Dactylorhiza majalis , à feuilles tachetées D. maculata , tacheté D. fuchsii et incarnat D. incamata . Il omet de signaler que nous avions mentionné 0. morio , D. majalis , D. maculata (avec notamment les sous- espèces meyeri et elodes ) et D. irzcamara dans trois travaux bien antérieurs à son étude (MERIAUX, SUEUR et al. , 1986a et b, 1987), et ceci pour nombre de stations. Nous avons aussi signalé H. hircinum et L. ovata dans notre étude préalable pour le projet de réserve naturelle en baie de Somme (SUEUR, 1987). ETIENNE (1988) introduit une étude sur les Chiroptères par le commentaire suivant : "Nous souhaitons attirer l'attention de quelques ornithologues picards en espérant les sortir un peu du monde des oiseaux, pour les plonger de temps à autre dans l'univers des mammifères." Là encore, nous sommes en face d'un manque flagrant de documentation. En effet, les ornithologues picards n'ont pas attendu les conseils de cet auteur pour réaliser des études sur les Mammifères (MASSON et ROYER, 1978 ; SUEUR, 1978, 1981b, 1983 ; SUEUR et al. , 1984a ; SUEUR, 1986), mais aussi l'ensemble des Vertébrés (NEVEU et SUEUR, 1978 ; SUEUR, 1984), les Amphibiens (SUEUR, 1982 ; SUEUR et al. , 1984b), les Insectes (SUEUR, 1979, 1985a, b et c) ou 'participer à des atlas nationaux concernant les Amphibiens et les Reptiles (Société Herpétologique de France, 1978) ou les Mammifères (FAYARD, 1984), pour ne citer que quelques travaux antérieurs à la publication d'ETIENNE (1988). De plus, il est curieux qu'un observateur cherche à imposer à d'autres leurs centres d'intérêt. Ces quelques exemples montrent à quels excès ridicules peuvent mener la consultation très partielle des publications existant sur un sujet associée à une attitude très supérieure vis—à-vis d'auteurs ayant précédemment travaillé sur le même sujet. Dans le doute, il convient d'être ` modéré dans sa critique sous peine de s'exposer à des mises au point justifiées. LA REDACTION 1 , i Cet aspect du travail en faunistique et en floristique apparaît bien souvent fastidieux à bon A nombre de naturalistes régionaux. Il est cependant indispensable. Certain d'entre nous ont à 1 l'esprit l'exemple d'obse1\/ateurs de terrain très compétents possèdant de vastes connaissances sur i la flore et la faune de la région, et d'autres parfois, dont aujourd'hui la plupart des données sont j tombées dans l'oubli, faute d'avoir été publiées. La rédaction est un exercice très personnel pour lequel il est difficile de donner des ' conseils allant plus loin que "les recommandations aux auteurs" figurant dans la plupart des É revues nationales et internationales, et commençant à apparaître dans les régionales. Toutefois, le titre devra être assez concis. Pour le texte, il convient d'éviter les phrases L trop lapidaires ou au contraire très longues, le style demeurant affaire d'appréciation personnelle. É Il convient de prendre garde aux contradictions au sein d'un même texte, à moins qu'elles I ne traduisent le cheminement de la pensée et la substitution d'hypothèses à d'autres. De telles , contradictions doivent cependant être explicitées. Un exemple de contradiction flagrante nous est 1 donné dans le travail de ROBERT (1984) sur le Chevalier guignette Actitis hypoleucos . En i effet, il réfute la reproduction de cette espèce dans le Marquenterre en 1976 et 1977 dans son n
1 o 2 i paragraphe "II Observations récentes (1968-1983)" sur la base d'arguments plutôt spécieux et l'accepte en conclusion sans aucune précision. i Nous tenons aussi à attirer l'attention sur un travers qui consiste à réfuter les données antérieures à la sienne afin de la présenter comme la première en son genre. Ainsi, ROBERT et BOULLE (1987) rejettent la reproduction de la Foulque macroule Fnlica arra dans la vallée des Evoissons en 1984 afin de pouvoir considérer leur donnée de 1987 comme le premier cas pource ï secteur géographique. î coNcLUsroN i 1 Tout travail scientifique nécessite trois phases : étude, documentation (ces deux premières _ s'interpénétrant et agissant le plus souvent l’une sur 1'autre) et rédaction. Ce sont ces trois aspects 1 fondamentaux que nous avons brièvement abordés pour la floristique et surtout la faunistique en i Picardie. · ; Ce travail a égalemement été l'occasion d'apporter quelques précisions sur des acquis plus ou moins récents. î C Puisse cette modeste contribution à la réflexion sur ces disciplines naturalistes dans notre t région éviter certains écueils au plus grand nombre d'entre nous. 1 REMERCIEMENTS 1 Nous tenons à remercier Monsieur Jean-Luc Mériaux, Docteur ès Sciences et directeur des études de 1'AMBE, pour son aide lors de la réalisation de ce travail. · , BIBLIOGRAPHIE Bacrot S. et Sueur F. (1985) Impact sur 1'avifaune des deux vagues de froid successives de Janvier et Février 1985 en Picardie - L'Av0certe , 9 : 106-142. Commecy X. et Sueur F. (1983) Avyîznne de la baie de Somme et de la plaine maritime picarde - Amiens (GEPOP), 235 p. Dubois Ph. et le Comité d‘Homologation National (1991) Les observations d‘espèces soumises à ; homologation nationale en 1990 - Alauda , 59 : 225-247. Etienne P. (1987) Nidification du Traquet tarier Saxicola rnbetra - Picardie Ecologie Série II, (2) : 109-111. Etienne P. (1988) Actualités cheiropterologiques dans la Somme. Années 1981 à 1988 (aprés Oreillard) - Picardie Ecologie Série II, (1) : 19-28. Q Etienne P. (1991) Contribution à l'inventaire floristique dans le Marquenterre (Somme) - P Picardie Ecologie , 6 : 91-96. [ Etienne P. et Heng S. (1988) Fréquentation des milieux ouverts par le Chevreuil Capreolus È capreolns dans le Marquenterre (Somme) - Picardie Ecologie Série II, (1) : 1-13. î Etienne P. et Triplet P. (1991) Un Harle couronné Mergus cucallatus au Hâble d'Ault - Picardie . Ecologie , 6 : 55. Fayard A. (1984) Atlas des Mammyêres sauvages de France - Paris (SFEPM, Ministere ; Environnement, DPN), 299 p. [
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