1997 — 21 l1-2l pages 2 à 26 rssrv 0181-avez • Enquête sur les Iimicoles nicheurs • Nidifications de l’Échasse de Picardie en 1995 et 1996 blanche Himantopus himantopus en Picardie en 1995 • Le Goéland ieucophée LHFUS C8Chi}'înê‘l'?S f'TlfCh3S”r:S d8.l`|S IB O |__g3 rapaçgg nicheurs nord 99 le F*’î=l•'*C@ du Marquenterre en 1997 • Les oiseaux nicheurs des falaises • Analyse d’Un lot de pelotes p'œ"d9S en 1996 et 1997 de réjection de Chouette hulotte • Stationnement hivernal prolongé âglügïëïeîlggîïîëleel d’un Pipit de Richard Anthus Richard! en Bam de Somme • Observations sur le e À ereeee eee eeeeeeeeeee comportement alimentaire dela du Pipit maritime Anthus petrosus Comeme nom Con/US Corona observees sur le littoral picard e Reeeeeemeet des Grands cormorans Phalacrocorax carbo hivernants - . en Picardie en 1996-1997 E E l u 7- un E - ' ` _ _ ' ` u u s e H H " E E f "”' I ` -«,.,,_ee^ il l 1 + 7 __ e _ _. s _ s a i 7 1 ii. 7 s e srt·i _._. — . ,t., i Z-: L ·.·;; .··· -·‘=' T ""eï···2;$§‘ë«`;._ ._ _ _ J"` ""·····""J‘”·‘*`*$···.. .. .. .»z:'@¤§7g?§î§ï%¤É¤‘¤‘<¥’?ÈÉ.î; "‘î7?>;Ã*‘È}s·Èi.`¥`À":_}' ` `*?·"=7 ··'`: ’"' -—·‘ * *’”"‘ Z7: ( 5 si '`.` `’‘‘‘= l ' ·''· _..... '_'` —_:_ _.`. isgsj ,.i‘ ·’'`' à jrjzjrqe ee, '‘·-—— J ‘7 -- 7-; --··'` ‘··-— -=-- .7- '‘'- îî ‘'‘`î J. _.,' i_ ; l ,..··«=·w`«--··,· _ "j ";j;g'-1;¤;=E _,_ _ _ -‘«,>;.;_·.·,.»»··»sQ§;k·.Q«·..·» ¤ :î:·‘._`?'·>··g n se i»—; W " " —»7ri ·-·- 7 r‘—‘ 77 srrer 7 l · · · · 7* M _._._ ee. ._ F . Revue de la Centrale ornithologique picarde
ornithologique ' d e L’AVOCE`|`I`E -1997 - 21 (1-2) pages 2 à 26 pages_2 à 9 : ENQUETE SUR LES LIMICOLES NICHEURS DE PICARDIE Synthèse des résultats des prospections conduites au cours des saisons de reproduction 1995 et 1996 par Thierry RIGAUX, coordinateur de I’enquête page 19 À 15 : ' LE GOELAND LEUCOPH EE Larus cachinnans michae//is DANS LE NORD DE LA FRANCE par Xavier COMMECY W. (Ted) HOOGENDORN et Pascal RAEVEL pages 16 À 18 : LES OISEAUX NICHEURS DES FALAISES PICARDES EN 1996 ET 1997 par Xavier COMMECY page 18 : ’ STATIONNEMENT HIVERNAL PROLONGE D’UN PIPIT DE RICHARD Anthus richardi EN BAIE DE SOMME par Olivier BARDET et Laurent GAVORY page 19 : ` A PROPOS DES SOUS-ESPECES DU PIPIT MARITIME Anthus petrosus OBSERVEES SUR LE LITTORAL PICARD par Olivier BARDET et Laurent GAVORY pages 20 et 21 : I NIDIFICATIONS DE L’ECHASSE BLANCHE Himantopus himantopus EN PICARDIE EN 1995 par Gérard DELOISON page 22 : LES RAPACES NICHEURS DU MARQUENTERRE EN 1997 par Vincent BAWEDIN et Xavier COMMECY pages 23 et 24 : r ANALYSE D’UN LOT DE PELOTES DE REJECTION DE CHOUETTE HULOTTE Strix aluco EN FORET DE HEZ-FROIMONT (OISE) par Yves LECOMTE page 24 : OBSERVATIONS SUR LE COMPORTEMENT ALIMENTAIRE DE LA CORNEILLE NOIRE Con/us corone par Yves LECOMTE pages 25 et 26 : RECENSEMENT DES GRANDS CORMORANS Pha/acrocorax carbo HIVERNANTS EN PICARDIE EN 1996-1997 par Xavier COMMECY
Adresse des auteurs : Olivier BARDET - 38, square Darlington - 80000 Amiens Vincent BAWEDIN - 67, rue des Jacobins, appt. 155- 80000 Amiens Xavier COMMECY - 4, p|aceFGadailler Decaix - 80380 Gentelles Gérard DELOISON - 34/3, rue Jean-Moulin - 80100 Abbeville Laurent GAVORY - 38, square Darlington - 80000 Amiens Yves LECOMTE - 12, rue de la Mairie - Breuil-le-Vert - 60600 Clermont-de-l’Oise Philippe RAEVEL - résidence du Fief, route d’Hazebrouck - 59270 Bailleul E I. L’Avocette, revije de la Centrale Ornithologique Picarde (C.O.P.), est éditée par l’association Picardie Nature - 14, place Vogel- B.P. 835 - 80000 Amiens Directeur de la publication : Xavier Commecy - Conception et mise en page : Gérard Deloison ` Dessins : Olivier Bardet, Cédric Louvet (couverture), Peter Moronval. Tirage : 150 exemplaires - Prix d’un numéro :50 F. "È ·`·, _ ,·-/‘ Dépôt légal : Préfecture de la Somme - FR ISSN 0181 - 0782 Impression : CAT G. Couthon à Amiens ' -Ã_ 0.2 ( say
ENQU ETE SUR LES LIMICOLES NICHEURS DE PICARDIE Synthèse des résultats des prospections conduites au cours des saisons de reproduction 1995 et 1996 par Thierry Rigaux, coordinateur de l'enquête INTRODUCTION En dehors de ce territoire et du secteur de la vallée de l'Oise (entre Thourotte etVendeuil) concerné par l'ac- L'enquête sur les Limicoles nicheurs de Picardie, objet tion communautaire pour la nature (ACNat) pilotée de la présente synthèse, s'inscrit dans le cadre plus géné- par le Conservatoire des Sites Naturels de Picardie, les ral de l'enquête nationale pilotée par la Ligue de Protection données sont généralement ponctuelles ou fragmen- des Oiseaux (LPO). taires. L'atlas des oiseaux nicheurs de Picardie (Com- mecy, 1995) concemant la période 1983-1987 consti- Son lancement a été motivée par le constat suivant : tue une référence régionale intéressante dont il faut noter -la première (etla plus récente) enquête nationale "Limi- toutefois qu'elle reprend pour l'essentiel, en ce qui coles nicheurs de Franœ" a été coordonnée en 1983-1984 concerne les Limicoles, les résultats de l'enquête 1983- par Dubois et Mahéo (1986) et sa réactualisation semblait 1984 (Rigaux, 1985). Ijouvrage "Oiseaux nicheurs mena- vivement souhaitable après une dizaine d'années 5 cés de Picardie (Gavory et al., 1995) réactualise le sta- - le statut de certaines espèces de Limicoles est précai- tut régional de la plupart des espèces objet de la re en France (Yeatman—Berthelot & Jarry 1994) et dans présente enquête sans avoir· pu en intégrer tous les résul- le reste de l'Europe (Tucker & Heath 1994). tats, pour des raisons de calendrier d'édition. Le contexte local se prêtait donc bien à une réactualisa- Les objectifs assignés à l'enquête nationale étaient les sui- tion des connaissances à l'échelle de l'ensemble du ter- vants : ritoire régional. - évaluer les eff`ectifs nicheurs (couples cantonnés) en Fran- ce des quinze espèces de limicoles concernées 5 MODALITÉS DE DÉROULEMENT DE L'ENOUÉTE - préciser la distribution actuelle des espèces 5 - déduire des tendances évolutives 5 Les modes de prospection préconisés par le coordinateur - ident`er les sites prioritaires pour la oonservation des limi- régional correspondent aux recommandations com- oolesetpnoposerdesmesures de oonservaüonpotrlesespèoes muniquées par la Ligue de Protection des Oiseaux. présentantun statut de conservation défavorable; L'ensemble des ornithologues identifiés comme sus- - évaluer la proportion des effectifs de limicoles nichant ceptibles de participer aux prospections de terrain dans dans les espaces protégés. l‘Aisne et la Somme ont été destinataires d'une lettre cir- culaire en date du 17 mars 1995 accompagnée des En Picardie, une participation active des ornithologues pièces jointes suivantes : régionaux à l'enquête nationale paraissait également -présentation despnotoooles de l'enquête 1995-1996 (docu- vivement souhaitable pour permettre une comparaison ment LPO) 5 de la situation régionale actuelle avec œlle des années 1983- - bordereaux des méthodes détaillées et simplifiées 5 1984, pour lesquelles les ornithologues régionaux s'étaient - bilan sur le statut reproducteur européen et national des mobilisés et avaient permis la réalisation d'une premiè- espèces étudiées avec préconisations pour leur recense- re synthèse sur les effectifs nicheurs de limicoles en ment; Picardie (Rigaux, 1985). - liste des destinataires de la lettre et du dossier. Cette synthèse montrait la diversité assez élevée des Cette lettre incitait les personnes informées à reprodui- espèoes nicheuses en Picardie mais aussi le caractère pré- re les documents adressés et à les transmettre à un caire de leur statut (effectifs souvent faibles, habitats en maximum d'ornithologues. voie de raréfaction...). Depuis, les travaux réalisés sur les Limicoles nicheurs Pour le département de l'Oise, le principe d'une délé- ont porté essentiellement sur la plaine maritime picar- gation de la coordination à l'échelle départementale a de qui a bénéücié d'une intensité de prospection assez été retenu, le Groupe d'Etudes Ornithologiques de soutenue comme en témoignent les publications sui- l'Oise étant bien structuré. La mission de coordination vantes: "Oiseaux d'eau nicheurs en plaine maritime picar- a été confiée à Franck Spinelli auquel les ornitho- de" de Mouronval etTriplet, 1991, "Les Limicoles nicheurs logues de l'Oise étaient donc conviés à communiquer de la plaine maritime picarde" de Triplet et al, 1993, leurs observations. "Volet avifaune de l'étude d'accompagnement de l'opé- Le courrier adressé en mars incitait également les orni- ration locale agriculture-environnement en plaine thologues à informer les coordinateurs locaux, dépar- maritime" de Flipo et al., 1995. temental ou régional des territoires/sites qu'ils comptaient UAVOCETTE 1997 - 21 (1-2) 2 Enquête limicoles nicheurs en Picardie 95/96
Effectifs de Limicoles nicheurs recensés DANS LES TROIS DÉPARTEMENTS DE PICARDIE AU COURS DE LA SAISON DE REPRODUCTION 1995 Espèces soMME AISNE oise Tom. Ptcxmote (en nombre de couples) 11616166 616 Avocette min 73 - min 73 Petit Gravelot 66-70 50-57 18~21 134-148 6-6···1 6-666166 — Gravelot à collier interrompu 6 ¤»»-¤~ 66666 16-61 666-666 66666616666666666 6 1666616*61 6 66166 6 66666 cotmis cendré 1 (possible) 17-19 66666666166666 Nombre minimal d'espèces nicheuses par territoire Effectifs de Limicoles nicheurs recensés DANS LES TROIS DÉPARTEMENTS DE PICARDIE AU COURS DE LA SAISON DE REPRODUCTION 1996 Espèces TOTAL PICARDIE (en nombre de couples) 11··6·16- 616 16-11 __ 16-11 66666666 66-66 166616 6·=w·=1·>6 67 166-166 616666-666166 Gravelot à collier interrompu 66666 661661 666666166 666 1661616 66166 6 66666 6666 °66*“= 666616 17 6*1666*161 66166666 666661161 66166666 666 6666 61611666 Nombre minimal d'espèces nicheuses par territoire prospecter afin de veiller à la cohérenœ des reœnsements - pour le Parc Omithologique du Marquenterre et le Domai- eiïectués par les uns et les autres. ne Public de la Réserve Naturelle de la Baie de Som- me : Philippe Carruette et Patrick Triplet 5 Les responsables sitologiques étaient les suivants : - pour le Champ Neuf : Stéphanie Flipo 5 - pour les marais arrière-littoraux : Stéphanie Flipo 5 Pour le Département dela Somme - pour le marais du Crotoy et les gravières de Saint—Fir— min : Philippe Carruette 5 En Plaine Maritime Picarde : - pour la Basse Vallée de la Somme (incluant la renclô- - pour la Baie d'Authie :Thierry Rigaux et Stéphanie ture Elluin) :Pat1·ickTriplet5 Flipo 5 — pour le Hâble d'Ault et le poulier de galets : Jean- - pour le Marquenterre (bas champs entre la baie d'Authie Claude Robert pour les Gravelots, Laurent Gavory pour et le Champ Neuf) : Pascal Etienne et Jérôme Mouton 5 les autres espèces 5 IJAVOCETTE 1997 · 21 (1-2) 3 Enquête limicoles nicheurs en Picardie 95/96
- pour les bas-champs de Cayeux (hors Hâble) : laurent La liste est la suivante (les noms suivis d'un (*) indiquant Gavory 5 les persormes ayant participé activement de façon certaine - pour les bassins de décantation de Grand Iaviers 2 Gérard aux deux années d'enquête) : Deloison. Gilles Anglerot, S. Bacquet, Rémi Baradez (*), Serge Baran- de, Olivier Bardet,V`mcent Bawedin (*), Jacques Bellard, Pour l'intérieur du Département : Marie-Paule Bertrand, Pierre Boennec (*), Evelyne - pour la vallée de la Somme entre Abbeville et Amiens : Boennec (*), Olivier Boucher (*), Jacques Camus (*), Phi- Laurent Gavory 5 lippe Carruette (*),Alain Church (*), Fabrice Cochon, - pour la Réserve Naturelle de Boves :Xavier Commecy; Xavier Commecy (*), Agnès Corbeaux, Aline Corbeau - pour les bassins de décantation de Daours : Vincent (*), Christiane Corbeau (*), Nathalie Corbeau (*),Yves Bawedin 5 Corbeaux (*), Charles Dancoisne, Régis Decool, Gérard - pour les bassins de décantation d'Eppeville :Nadia de Deloison (*), Dominique Delville, J. Durand, Jean- la Perche 5 Claude Erman, Pascal Etienne (*), Stéphanie Flipo (*), - pour les bassins de décantation d'Esn·ées Mons : Xavier Rémi François (*), Laurent Gavory (*), Jean-Marie Commecy. Gemet, Michaël Guerville, Marie-Claire Hiblot, Jean-Eric Lardé (*), Jean-Rock Lardé (*), Ombeline Lardé, Lau- Pour le Département de l'Aisne : rent Larzillière, Jacques Litoux, Hélène Lison (*), Ber- nard Maülle, Dominique Mafille, Franck Mafille, Fré- - pour la Moyenne Vallée de l'Oise (ZICO) : Rémi Fran- dérick Maülle, Georges Maülle, Pascal Malignat (*), Liliane çois assisté de l'équipe du GFFA animée parYves Cor- Marchandise, Jean-Bernard Marque (*), Monique beaux; Michel, Joël Moréniaux (*), Jérôme Mouton (*), Nadia - pour laVallée de l'Aisne (de Soissons à Guignicourt) : de la Perche, Christian Renard (*), Nicolas Renard (*), Jacques Litoux 5 Thierry Rigaux (*), Isabelle Riot, Jean-Claude Robert (*), - pour la vallée de la Souche : Laurent Gavory 5 Alain Rouge, Gabriel Saget, Simone Saget (*), Dominique - pour laThiérache : Laurent Larzillière 5 Salvi, Jean-Michel Sannier, Franck Spinelli (*), Patrick - pour la vallée de la Marne :Joël Moréniaux 5 Triplet (*), PatrickVarin, Marie Viera. - pour les bassins de décantaxion d' Aulnois-sous-Laon : Merci de la compréhension et de l'ir1dulgence des per- Laurent Gavory; sonnes qui auraient été malencontreusement oubliées - pour Bohain-en-Vermandois : Fabrice Cochon. Données spécifiques recueillies : Pour le Département de l'Oise, la coordination est assu- Les résultats sont fournis sous la forme des tableaux dépar- rée par Franck Spinelli. tementaux et régionaux ci-annexés. RÉSULTATS DISCUSSION ` Liste des observateurs ayant communiqué leurs a) Remarque sur l'implication des ornithologues observations. régionaux. Effectifs de Limicoles nicheurs recensés DANS LE DEPARTEMENT DE L'OISE AU COURS DE LA SAISON DE REPRODUCTION 1995 Espèces Moyenne Vallée Vallée de l'Oise Marais du Lys Autres sites TOTAL (en nombre de l'Oise en aval (partiel 7) (partiel) de couples) (en amont de Thourotte) de Thourotte) (partiel) ZICO Petit Gravelot 5-7 13-14 18-21 V ¤¤¤e¤~ 1—1¤¤1 11-11 Z 1-1 IE Effectifs de Limicoles nicheurs recensés DANS LE DEPARTEMENT DE L'OISE AU COURS DE LA SAISON DE REPRODUCTION 1996 Espèces Moyenne Vallée Vallée de Marais Vallée de la Marais Autres sites TOTAL (en nombre de 'Oise ('Oise du Lys Nonnette de Sacy (Grandvi|liers) de couples) (en amont en aval (partiel 7) (Chantilly) de Thourotte) de Thourotte ZICO (partiel) Petit Gravelot 3-4 16 1 20-21 V -~~¤-« 1···»·»1 1-1 I 11-11 L’AVOCElTE 1997 - 21 (1-2) 4 Enquête limicoles nicheurs en Picardie 95/96
Ayant bénéficié du concours de plus d'une soixantai- de couples cantormés. Des études complémentaires sur ne de personnes, les prospections réalisées au cours de des territoires à fortes potentialités sont donc précieuses la saison de reproduction se sont appuyées sur un réseau pour mieux cerner les freins à la réussite de la repro- d'observateurs bien plus étoffé que lors de l'enquéte duction et, a contrario, pour identifier les mesures les régionale réalisée en 1983 et 1984. La mobilisation plus susceptibles de l'améliorer. constatée est réjouissante mais il subsiste toutefois des lacunes qui imposent une certaine prudence dans HUITRIER PIE Haematopus ostralegus l'interprétation des résultats, le différentiel d'intensi- Inféodée à la plaine maritime picarde, la population té de prospection pouvant évidemment consumer reproductrice est assez bien suivie et semble en léger déclin un biais considérable. La plaine maritime picarde est (20-22 couples en 1995 et 16-17 en 1996 contre 19-26 quasiment la seule entité territoriale qui, relative- en 1983/84). ment bien suivie, permette de dégager assez sur- r ement des tendances démographiques, quoiqu'il faille VANNEAU HUPPE Iëmellus vanellus parfois rester prudent. A titre d'exemple des biais à prendre Dans la Somme, l'efl`ectif littoral recensé est assez stable en compte dans la comparaison des résultats des (201-221 couples en 1995, 197-221 en 1996 contre deux enquêtes, signalons que la population reproductrice 201-21 1 en 1984) tandis que l'effectif recensé dans l’in- de Gravelots de la façade littorale de Picardie n'avait térieur du Département passe de 2 couples en 1983/84 probablement jamais été suivie aussi finement qu'en à 17-21 couples en 1995 (et 10 couples en 1996), vrai- 1995 et 1996. semblablement grâce à l'accroissement de l'eff`ort de prospection. b) Commentaire général sur les données relatives Dans l'Aisne, l'eH`ectif recensé passe de 17-21 couples à la réussite de la reproduction. en 1983/84 à 73-94 couples en 1995 et 30-45 en 1996, Globalement, il convient de signaler que les informations progression considérable imputable essentiellement à relatives à la réussite de la reproduction recueillies dans une étude attentive de la ZICO de la moyenne vallée de le cadre de l'enquéte sont assez rares et fragmen— l'Oise, à œlle de la vallée de l'Aisne, des marais de la Soudie taires. D'une façon générale, faute de temps ou par souci et de sites plus ponctuels disséminés, en Thiérache en de minimiser les dérangements, les observateurs se sont particulier. Un eüort de prospection particulier sur la contentés de recueillir des informations sur le nombre vallée de l'Oise en amont de la ZICO et sur les paysages Effectifs de Limicoles nicheurs recensés DANS L'INTÉR|EUR DU DÉPARTEMENT DE L'AISNE AU COURS DE LA SAISON DE REPRODUCTION 1995 Espèces Moyenne Vallée Vallée Thiérache Vallée Aulnois Bohain-en TOTAL (nombre Vallée de l'Aisne dela (partiel) de la sous-Laon Vermandois de couples) de|'Oise (de Soissons Souche Marne (bassin de (ZICO) à Guignicourt) (partiel) décantation) *7 anneau ****555 É *5*5 5*7 755* Bécassine des marais °t“° É- · 7 __: Eff 1: fs d L I h DANS L INTERIEUR DU DEPARTEMENT ec i e imico es nic eurs recensés ' ' ' DE L'AISNE AU COURS DE LA SAISON DE REPRODUCTION 1996 Espèces Moyenne Vallée Vallée Thiérache Vallée Aulnois Autres sites TOTAL (nombre Vallée de |'Aisne de la (partiel) dela sous-Laon (Festieux, de couples) del‘Oise (de Soissons Souche Marne (bassin de aérodrome (ZICO) à Guignicourt) (partiel) décantation) de Laon) ^*5°55·5 2 ]-Ã *5*** 5*5v5*55 Ã 7 mn 7 Z-É 7 anneau ******55 5*5 7 *5*7 =r~5 ··5 ÉÉ-H-ÉÈ Chevalier guignette UAVOCEITE 1997 - 21 (1-2) 5 Enquête limicoles nicheurs en Picardie 95/96
ouverts deThiérache comportant encore des espaces prai- PETIT GRAVELOT Charadrius dubius riaux pourrait révéler quelques couples supplémentaires. Dans la Somme, les eifectifs totaux recensés passent de 31- 37 couples en 1983/84 à 66-70 couples en 1995 et 67 en Dans l'Oise, l'eü`ectif recensé se monte à 29-32 couples 1996. Cette progression est essentiellement imputable à la en 1995 et à 21-25 en 1996 , soit un effectif inférieur qualité du suivi réalisé par ]ean-Claude Robert sur le à celui enreg·istré en 1983/84, ce qui est fort préoccupant. Hâble d'Ault et le cordon de galets le prolongeant jusqu'au Une réelle régression de l'espèce est démontrée sur Hourdel (commune de Cayeux). Dans l'intérieur du quelques sites, tels que les marais du Lys dont la Département, l'effectif compté est stable ou en légère population nicheuse est désormais proche de l'ex- négreœionz 11 oouplesen 1983/84, 8-10 en 1995 et8 en 1996. tinction. Dans l'Aisne, l'eH`ectifrecensé passe de 14-16 couples en GRAND GRAVELOT Charadrùzs hùzticula 1983/84 à 50-57 couples en 1995 (et 19-21 en 1996, année Cette espèce, suivie tout particulièrement par ]ean- pour laquelle des déficits de prospection importants Claude Robert, est confinée à la plaine maritime picar- sont encore notés). Cette progression résulte probable- de et même au Hâble d'Ault. Ses effectifs restent très ment pour partie des améliorations apportées dans lapros- faibles : 2-3 couples en 1983/84, 4 couples en 1995 et 6 pection (des bassins de décantation notamment) mais aussi, couples en 1996. et surtout, de la multiplication des habitats favorables (au Effectifs nicheurs recensés DANS L'ENSEMBLE DU DÉPARTEMENT DE LA SOMME AU COURS DE LA SAISON DE REPRODUCTION 1995 Espèces (nombre de couples) Plaine maritime picarde Somme intérieure TOTAL Huitrierllie ^11666116 6111616 _ 1611116 .·.t.tG.....·..t 58-60 66-16 GrandGrave|ot 6 Gm..·.m.,m.. interrompu V¤¤¤•6¤¤ hvnnè 201 · 221 17 ‘ 21 Bécassine des marais 66166666666 <>....r«. cendré Echasse blanche 1 n Nombre d'espèces 10 espèces 4 espèces 10 espèces par grande entité territoriale Effectifs nicheurs recensés DANS L'ENSEMBLE DU DÉPARTEMENT DE LA SOMME AU COURS DE LA SAISON DE REPRODUCTION 1996 Espèces (nombre de couples) Plaine maritime picarde Somme intérieure TOTAL 116111161 1116 16-11 _ 16-11 61666166 66-66 _ 66-66 1*6111 61616161 61 616116 61616161 11161616166611161 11116116111611 Vanneau huppé 197-221 10 207-231 Bé 6666 166 1166 1116*616 12 B“'9°à‘1"°“° 116116 1 116111116 66111116 1 61161611616611166616 6611 6666 616116116 Nombre d'espèces 10 espèces 3 espèces 11 espèces par grande entité territoriale IJAVOCETTE 1997 - 21 (1-2) 6 Enquête Iimicoles nicheurs en Picardie 95/96
moins momentanément) avec la prolifération des carrières nicheuse et la part d'augmentat:ion des eüectifs recen- en milieu alluvial (vallées de l'Aisne et de l'©ise, en par- sés qui revient à l'amélioration de la qualité du recen- ticulier). sement. Dans lOise, seuls 10 oouples avaient été comptés en 1983/84 BÉCASSINE DES MARAIS Gallinago gallinago contre 18-21 en 1995 et 20-21 en 1996. L'augmentation L'eü`ectif nicheur régional, probable ou possible, semble observée trouve vraisemblablement son explication dans quasiment stable: 6 couples recensés en 1983/84 contre les phénomènes signalés ci-dessus. 5 couples en 1995 (mais seulement 1-2 en 1996) En _ revanche, la distribution spatiale des observations réali- GRAVELOT A COLLIER INTERROMPU sées est très diiférentez 5 couples cantonnês repérés dans Charadrius alexandrinus L'Oise en 1983/84, aucun en 1995 tandis que les 3 Limitée au département de la Somme, la population couples recensés dans la portion axonaise du secteur de nicheuse recensée est passée de 31-37 couples en vallée de l'Oise classé en ZICO n'êtaient pas connus en 1983/84 à 42-45 couples en 1995 et 48-51 en 1996. Cette 1983/84. Cette espèce est manifestement très rare et mena- augmentation apparente ne doit pas occulter la très forte cêe. régression de la population qui se reproduisait en r 1983/84 au nord de la Baie de Somme, sur les sites du COURLIS CENDRE Numenius arquata banc de l'Ilette et de l'Anse Bidard. Notons l'augmen- Dans la Somme, le statut de l'espèce est toujours aussi tation spectaculaire des eüectifs recensés au Hâble précaire: 1 couple reproducteurpossible au cours des deux d'Ault entre les deux enquêtes régionales: de 4-5 enquêtes en plaine maritime picarde. En fait, en 1995 et couples à 39-40 couples. Il est difficile de faire la part 1996, ce sont de simples cantonnements sans suites qui des choses entre l'augmentation réelle de la population sont observés. Effectifs de Limicoles nicheurs recensés DANS L'INTÉRIEUR DU DÉPARTEMENT DE LA SOMME AU COURS DE LA SAISON DE REPRODUCTION 1995 Espèces Vallée Réserve Bassins de Bassins de Bassins de Bassins de Autres sites TOTAL (nombre dela Somme naturelle décantation décantation décantation décantation circonstanciels de couples) entre Abbeville de Boves de Daours de Roye d'Eppevi|Ie d'Btrées Mons et Amiens P·=«G~m·~t È-É ? - r u M V atnteu **“·*·*é *3*6 - **2* Bécassine 1 des marais E=··w··= ··· a~=h¤ ÉÉ--HÃ Nombre minimal 1 1 7 4 espèces d'espèces nicheuses nicheuses par site Effectifs de Limicoles nicheurs recensés DANS L'INTÉRlEUR DU DÉPARTEMENT DE LA SOMME AU COURS DE LA SAISON DE REPRODUCTION 1996 Espèces Vallée Bassins de Bassins de Bassins de Bassins de Vallée Autres sites TOTAL (nombre dela Somme décantation décantation décantation décantation dela Bresle circonstanciels de couples) entre Abbeville de Daours de Roye d'Eppevil|e d'Estrées Mons (territoire (marais du et Amiens picard) Bout du monde à Amiens) *’ atteeu **······é É * È- * —_ *° Chevalier gambette Nombre ? 1 minimal d'espèces nicheuses par site UAVOCETTE 1997 - 21 (1-2) 7 Enquête Iimicoles nicheurs en Picardie 95/96
É 2 *'°’ Egü 8 ȧ° 2 “È cn ëcëlî ,,, < ëêè ~ É êëz `É2 ¤ °°·§‘§·É 92 Cé) zugâ 2 U âïë D Iam gp on "E < ·¤ È ~.>‘§.É Q §8â:‘ 2 cn Sm 8 .. È :***3 uu —- 8 ¤ ·°·î *1 cc âë É < E2 ·· U >¤·É -Q G S? EE ·â ri Eng; z É Q C20 Zcdà cn "ÃÉ., Em " E _ ¤.'=E En-È - É ‘È`·§·; zmwg Q _, .2:% "Q 40 3 " Q ÉÉÉQ 0 ‘°¤¤ (0 S ,` gn gu.; C MQ E gug 0 55 D = .- É ¤ ëë È · m Ja " " U Éïë ‘·î’"% S 5 ëëà *œ 2 - ··€ E E ‘ 2 §§* É “ 0 ' 'E°É .·°É"·g — ·» ' Q ·>·§.. â 3 a ° m a~= w É É jé S È É I $0 Q E B: àà - ‘=*`·· E % §;.⧷¢û uu È I;¤ Éd-É N â EE É; ZQ 2¤:`$ On UAV È Eg m Oc 8 E un ôg è En '§‘-fu; `¤> à "âzzag É E I§à¤,.5 w 'E 19 ôâë u E6 97 ëëaz g ê=a; É -2 â·¤2D`g E 0) 1 SEQQ .0 5 É M E2, 2 g ) UÉÉ ,, É ·2 'É ·§·z• C $2 un sg -2 2 âë vëëë '8 É gëëëï, -E É Q-WAEE J : «— "°É·¤:E§ q> g âê É g ·¤ E LESSS :4*2 -o Em: :· E 0¤_¢h Q H 2s= ·» É =¤É 3; ag ·~ É 8 L ÉU 'z.- uîw D- q; 5% `a 8 @-,,5,. Ezgs. ;È82?â` â°ë2 ë·¤"° `ov cïcgâa âîëê E Éëâ ère §$<‘G'g— `SE og-,0 l' m ='¤.:_ °I mâ.§B`· 0 e 'E: Sn '”ë§E 2 ‘» Uzëga a üEom U ’G)d| 'S îêâ ang ng Icard iag 5/9 6
Dans l'Aisne, l'eifectif global recensé est passé d' 1 couple REMERCIEMENTS en 1983/84 à 17-19 couples en 1995 et 13-17 en 1996. En 1983/84, le noyau reproducteur de la moyenne val- ]e tiens à remercier tous les observateurs ayant partici- lée de l'Oise (ZICO) était méconnu (pas recensé du tout) pé à cette enquête, les coordinateurs sitologiques et tandis que les prospections de terrain conduites en 1995 Vincent Bawedin pour la relecture de l’article. ont conürmé le déclin de la station des marais de la Souche, la population paraissant même éteinte aujourdhui. A noter BIBLIOGRAPHIE ur1 couple cantonné en 1995 en haute vallée de l'Oise (Chi- gny) et à Festieux en 1996. La population reproductri- •_COMMECY X ¤9¤r¤L (1995) -·^-des des eîseawgnîcheufs de Éîear- œ dc la moyenne vallée de l•OiSc est suivie dc façon C0nœI._ die (1983-1987) - Picardie Nature - Centrale ornithologique picar- tée parle Groupe Faune Flore de lY\isne et le Conservatoire ɧ§}B“‘3§g°§“,§,‘“,;f§I§},^,§°§f§g,2È‘,‘§§;,C.,,cS ,,,,,,,1,, de Fm, _ des Sites Naturels de Picardie. üangigcpotmla protnctiondesoiseaux, Bureau international de recherches sur les oiseaux d’eau, 291 p. Dans l'Oise, aucune observation au cours de l'une ou l'311I1'C • FI-IPO CÈAVQRY L·»'ïâlH’LET (1995) · E¤·1d¢ ¤€¤¤¤}· " 3 CITICH C O UOI'1 IÉUI 1’1I'1ü'I'lCI'1I CTI C II1â1'l· d€Sd€w=¤q¤w=S· Eeîlsuuâàutâïstuaï.sutïîïgmsuuâsauu. re s e Pic `e, Centrale omi olo ` ue ic , Hice national de AVO CETTE Rewrvîrvswa twosetta la chasse, Conseil régional de tlâlicarïié, Diilecafgîx rcégionale de l’En- Présente uniquement dans le département de la vitonnement de Picardie, Syndicat intercommunal de développement Somme (en plaine fnarîülnc picarde) où les efeogjjg repro. économique de l’aménagement du Ponthieu-Marquenterre, 195 p. aueteuss comptés passent de 104-106 couples en ÈHGAXGRYI L ¤9î;dî<1999> ·.°m¤=g;·d==?¤9 wenjce 99919* 1983/84 à min 73 couples en 1995 et 89-94 en 1996. D? ' ·f)‘;‘j“è;§f1§c §c‘]9A,;91‘Q§r§;fn9îc‘;§;nt_ 999** ’°9‘°“9 99 P‘°‘“"‘°9 On a donc assisté à un certain déclin de la population o MOURQNVAL ]_-B_, TRIPLET p_ (1991) _ oiseaux d'cau reproductrice entre les deux enquêtes. Sans rentrer dans nicheurs en plaine maritime picarde (saison de reproduction 1991 pour le détail des évolutions enregistrées et de leur déter— l§SP¤ë¤ëdÉS»1§>;ïQë€;€èlî¤;âC$§§èéSC0¤S¤ïï fê8¤1 de Pîcafdîë · minisme, on retiendra Peiîondrement temporaire de la • Aùx T9 · L lîésulms 1 gé 1 4 , n uêt “Limi_ P°P“19“°¤ 9¤¤¤<=¤11<= par le Pm 9m¤h919g¤9¤9 du Mar- coles nicheurs"(en - L’Avoce?tât 1;:5 Éîtiîsïsi quenterre (15 couples en 1993 selon Carruette, 1994) • TRIPLE"1" 12, Roamrr J.-c., ETLENN12 12 (1993) - Les limieoles et l'éclatement de la COlOl‘11e en cinq sites de l'Cp1‘Od11CIiOl‘1 nicheurs de la plaine maritime picarde, saison 1993 - Picardie Éco- (POM, Domaine Public Maritime de la Réserve Natu- 19gî¤V1H (U1 P- 38·44· relle de la Baie de Somme, Basse Vallée de la Somme, ° TUCKER G' HEKIH M E @994% Birdsin Eu’°P° idià °°“S°" bassins de décantation de Grand Laviers Hâble vaqon S¤miS`Camb¤dgc’UK:Budhfc mmmuoml (Budhù Comm _ , _ ,9 vation Series n° 3). d'AUlt). En 1996, 0l‘1 2.SS1St€ 2 1JI1C repolarisauon de la g YEATMAN.BER’I'I-IELQT D0 JARRY G_ (1994) ,N0uvcl ams population sur le Parc ornithologique du marquenterre, des oiseaux nicheurs de France, 1985-1989 - Société ornitholo- avec 66 couples, soit environ 70 % de la population régio- gîquc dë F¤1¤¤€· nale. ECHASSE BLANCHE Himantopus himantopus Absente en 1983/84, l'espèce fait une apparition remar- quée en 1995 avec un minimum de 9 couples nicheurs, dont 8 en plaine maritime picarde. Cette embellie peut résulter des conditions climatiques rencontrées sur les sites traditiormels de reproduction, plus méridionaux. Mais l'irn— è ` $3 plantation massive de 1995 n'a été que fugace puis- È_ qu'en 1996 la population se limite à un seul couple. ;· CHEVALIER GAMBETFE Tringa totanus ` Trouvé nicheur œrtain ou probable en 1983/84, il nia pas ’ ete noté du tout en 1995 tandis que 1996 a fourn1l'oc- · ’ casion d'une rencontre d'un oiseau cantonné en vallée de ‘ ` ` \\}\` la Somme (amont d'Abbeville). Ce cantonnement semble " __ , — " ` ·_ ` bien être resté sans suites gf `- Le Chevalier gambette n'est en Picardie qu'un nicheur *7, 7 tout à fait occasionnel, menacé par la dégradation des rares "» " ' ' habitats lui convenant. CHEVALIER GUIGNETTE Actitis hypoleucos Trouvé nicheur certain ou probable en 1983/84, pas contac- té en 1995, il est retrouvé en période favorable sur la haute vallée de l'Oise en 1996 (2 couples). IJAVOCETTE 1997 - 21 (1-2) 9 Enquête Iimicoles nicheurs en Picardie 95/96
LE GOELAND LEUCOPHEE Larus cachmnans mrchaellrs DANS LE NORD DE LA FRANCE Pr Xavier COMMECY, W. (Ted) HOOG EN DOORN et Pascal RAEVEL INTRODUCTION @% sf —« -»—,_ l" ‘·` W" _ Fw" à.”' i ài. Bénédiction pour les comptables d’oiseaux qui se disent ` `”;.à "?`./·? . . . . , . · _,,mr1»· ; ·;. ‘ ·, w ?¢‘l \· ormthologues, la distinction d une sous-espece en espe— ï "ëîa ,4, 2 —~ a;;;g;-7 ce à part entière permet certes d’avoir une coche de plus "îÉ2"=ë Ãî É , . , . : 6; ·> ·— « _.,,§' a son total, mais elle est surtout la preuve d une meilleu- 1%, , re cormaissance de l’avifaune. Et quand une "nouvelle" espèce voit son statut régional se modiiier en quelques années, il n’en faut pas plus pour nous inciter à établir un È bilan régional sur cet oiseau, apportant notre petite pier- FEI] (V È re à la connaissance de sa biologie. , Q .i Nous allons donc, dans cet article, après un bref rappel - « É taxinomique (de la classification), présenter le statut passé et actuel du Goéland leucophée Larus cachinnans là de la sous-espèœ (à pieds roses) qui niche en Scandinavie, mzbhahellzlv dans la Nord de la France, replacer ce statut dans le nord de la Russie et de la Mer Baltique. Elle se régional dans le contexte général de l’espèce dans son aire répand vers le sud—ouest en hivernage, jusqu’en France de distribution. Puis tenter d’apporter des explications et dans les îles britanniques. aux modifications constatées ces dernières années en les 3) Larus cachinnans sous-espèce michahellis : situant par rapport aux données déjà cormues dans les Le Goéland leucophée (à pattes jaunes), objet de ce régions voisines. présent article, est un nicheur des côtes méditerra- néennes, des côtes üançaises et espagnoles de 1'Atlantique RAPPEL TAXINOMIOUE et le long de certains fleuves : Rhin et Rhône. Ainsi que SUR LES GOÉLANDS ARGENTÉS de quelques milieux humides continentaux (bassin de la Garorme...). Nous n’avons pas trouvé trace des men- Avant 1977 et les travaux de DEVILLERS (1977) tions de nidiiication dans les départements de la Manche adoptés par la quasi totalité de la communauté orni— et du Pas-de-Calais en 1983, contrairement à ce qu’avan- thologique, l’espèœ Goéland argenté Larus argemazug pré- cent GUYOT et al. (1985). Cette affirmation n’est sente sur une grande partie de l'hémisphère Nord, était d’ailleurs pas reprise par YESOU et BEAUBRUN divisée en une quinzaine de sous-espèœs et deux groupes, (1994). L’ espèce est en progression tant numérique que celui des oiseaux à pattes roses et celui des oiseaux à pattes géographique depuis une vingtaine d'années. En hiver, jaunes, étaient définis. Depuis, les sous-espèces européennes il est surtout présent sur les côtes méditerranéennes de ces deux groupes ont été séparées en deux espèœs (cha- françaises, le long des fleuves Loire, Garonne, Ariège... 5 cune avec leurs sous-espèces) par beaucoup d’auteurs (e.a. il est plus rare en Bretagne ainsi que le long de la Seine MARION et al, 1985 ; YESOU, 1991) : et du Rhône et dans le Nord de la France (PONS 1991 ; _ - Larus argemtarus : le Goéland argenté (à pattes roses) 5 HOOVENDOORN et DE LEEUW 1995). - Iarus cachàmzms : le Goéland leucophée (à p31I€S jaunes). Plus rares sont les dormées concernant les sous-espèces D’autres auteurs ont classé toutes les sous-espèces d’Eur- suivantes : asie en quatre ou cinq espèces (e.a. HAFFER, 1982 ; 4) Larus cachinnans sous-espèce omzlssus, nicheur SIBLEY et MONROE, 1990 ; BEAMAN, 1994). des côtes de la Mer Baltique et du nord de la Russie. Cette sous-espèce fait toutefois encore l’objet de controverse. PRÉSENTATION DES GOÉLANDS FRÉOUENTANT Malgré qu’elle ait été considérée comme sous-espèœ vali- LE NORD DE LA FRANCE : de par e.a. HAFFER (1982) et CRAMP et SIMMONS, (1983) ; beaucoup d’auteurs ont critiqué ce point de vue 1) Larus argentatus sous-espèce argenteus : le Goé- et considèrent L.a.omissus comme une forme à pattes land argenté (à pattes roses). C’est la sous-espèœ qui niche jaunes de L.a.ar·gentatus (e.a. BART H, 1988 ; GRANT, sur le littoral atlantique ùançais jusqu'enVendée, mais éga- 1986 ; MIERAVSKAS et al., 1991 ;YESOU et al., lement dans les Iles britanniques, en Islande, en Belgique, 1994 5 KLEIN, 1994; GRUBER, 1995). aux Pays-Bas et dans le nord-ouest de l’Allemagne. Cette sous-espèce est parfois présente sur nos côtes en Abondant toute l'année, il investit largement les côtes han- hiver, jamais en grand nombre semble-t-il. Les déter- çaises en hiver et se répand un peu en terres. ll est en expan- minations subspéciüques, délicates mais néanmoins réa- sion numérique. lisables sur le terrain, de ces grands goélands ne sont pas 2) Larus argentatus sous-œpèce a1gentatus:Il s’agit toujours elïectuées par les observateurs. L. a.0mzksu.s a L'AVOCETTE 1997 - 21 (1-2) 10 Le Goéland leucophée dans le nord dela France
ooÉI.AN¤s I.EucoPHÉEs Pémoots DE PRÉsEMcE ou ooÉI.AM¤ MAXIMAS ENREGISTRES SUR LA COTE LEUCOPHEE SUR LE LITTORAL PICARD PICARDE DE 1979 A 1995 DE 1978 A 1993 3 I I I I I I I I I I ·i ; E ‘ >I '· *%=sëié=;=; Ii g jrër ïs îë j. I I I I I I I I I I 300 I999 I I I I I I I ml " ' ' ' ' " ' . ’ ' ' ' ' ‘ ‘ ' ' 250 É 1990 II II ïAI§I°III·.·· .I..·.· .'·..I.I.·· ·IIIIIIIII · · ' · · I- »· - Z. .... .0.0...,..0 .I.. .... I .. . · · · · · .. *999 I I I I I 9=9‘9’···‘ · ·‘·''·' I I I I I 150 1987 I I I I I I I I I I I I I I I <· I I I I 1935 I I I I I I I I I g g; I I I I I I I I I I I I I I I ···»· ....... - ,-.-.-.4 .».. ...,».» I _, _ I I°° 7 ,0 H I 1985 II I I II I I I 98 IIIIIIII"·· IIIIIIIIIIII'IIIIIII' 50 I4 IIIIIIIIIIIII IIIIIIIIIIIIIIIIIIIII 0 ,;,3,% I983 II I I II I I I I I I I I I I I I I I I I I I G) O F N m <, Ln to " œ CD Q `__ N m <_ m I I I I I I I I I I I E;>: ¢5 =*E= EFIE EE=î=g§· 5 g:=€;;=g;;;;5:I;=;I;;;g;=IggI;g=;I;; EI A ; I I I I I nœœœœœœœœœœmmmmmm IIIIIIIIIIL .... IIIIIII I I I I I I I I I I ; :§:·’5;¢:·;2§:§:§:î:;§;¢: '.-2î:îi§!§52Ij5·î.-:§$§:§:§;î:§:î5:$î;§;§£:§:ï:$·f5:$§:§É¤·§I I I I I I I I 1980 I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I d’a1lleursetedeterrmnedefaçonœrtamerecemmentsur 1979 IIIIIIIIIIII""'IIIIIIIIIIIIIIIIII , , IIIIIIIIIIII II|||||||||||I||I| ’ I I I9h¤<>mIb¤¤I¤m991S»P91I¤¤_d€Smurs<WTH·> I970 IIIIIIIIIIIIIII9IIIIIIIIIIIIIIIIII notammentsurlabasedescritèresstuvantscompa- """""""' """""""""· rables directement pendant l’observation avec des indi- E E E gg 5 gg É É ëjg É- È È È È v}dus de lî.a.argeînIeus^,L.a.trrgentatz¢.s et mzchafzel- É É N Q (9 ,,, ,,, ,,, m Lo m IS S lg lzs zpattes jaune pale, tete str1ee, peu de noir sur la pomte .- N 10 Q g **9 I2 Q " N ·- N des ailes et progression de la mue comme chez La. agen- ·· 4 tatus zun individu le 10 Octobre 1991 au Portel (62) . 5) Larus cqchirmans sous-espèce cachinmms : Le graphique 1 montre, année après année, que les mcheur des rives de la Mer Noire et de la mer Casp1enne, périodes de présence détectée de oette espèce se sont éten- parfois egare jusqu'en Manche (SUEUR et COMME- dues; d'abord limitées à fin août (78-79) puis de lin juillet CY 1990). à début septembre puis juin à novembre avec quelques rares observations en dehors de ces mois, en hiver mais STATUT PASSE ET ACTUEL DU GOELAND à ce moment de l'année la présence de L. a. omissus est LEUCOPHEE DANS LE SECTEUR D'ETUDE possible (par exemple déterminé le 22 décembre 1986). On ne peut donc actuellement être sûr de la présence du Stauonnements : Goéland leucophée sur les côtes picardes en dehors de Nous discuterons successivement des trois régions fran- l'été et de l'automne. ça1se bordant la Manche : Picardie, Normandie et Le graphique 2 indique les valeurs records des station- Nord-Pas- de-Calais. nements relevées; la progression est régulière (la chute des dernières années peut s'expliquer par le fait que nous Picardie : Sur la côte, avant 1978, les rares observations ne disposons pas encore de tous les rapports des obser- de Goéland argenté a pattes Iaunes se rapportent: vateurs). Le pic est toujours observé lin août-début - SOIÈ a la sous-espece cachzrmans (un oiseau bagué septembre. pullus le 3 mai 1952 sur les bords de la Mer Noire trou- Quelques relevés montrent qu'à cette époque, les Goé- ve mort en Baie de Somme en ma1 1960, première lands leucophées sont souvent plus nombreux (surtout donnee française certame de cette forme (E SUEUR et En Août-début Septembre) que les Goélands argentés X.ICOMMECY 1990) 5pu1s 1 le 8 septembre 1977 à ent1·e Quend-plage et la Baie d'Authie Saint-Valery—sur-Somme (MASSON 1978) 5 45 % le 09 août 1990 n = 663 5 — soit probablement à la forme omissus de Scandinavie. 59 % le 23 août 1991 n= 124 5 Depuis 1978, les observations de plus en plus nombreuses, 52 % le 4 septembre n= 342 5 sont atmbuees, sauf quelques exceptions, à L. a. mzbha- 28 % le 18 août 1992 n = 152 5 hellzs devenu depuis le Goéland leucophée. Notons que 37 % le 20 août 1993 n= 173 5 ce statut est essentiellement défini à partir des observa- 71 % le 04 août 1994 n= 189 et 81 % le 8 n= 167 5 uons d’o1seaux adultes, la difficulté de la détermination 51% le 12 août 1995 n= 255. des juverules faisant qu’1ls sont peu recherchés. Ces mêmes jours des recensements ont montré de très La quasi totahte des observauons ont été effectuées au importants stationnements de Goélands argentés (plu- nord de la Baie de Somme 5 tres peu dans la Réserve de sieurs milliers) en réserve de Baie de Somme au Sud de chasse, devenue Reserve naturelle en mai 1994, mais essen- Quend-plage avec peu ou pas de Goélands leucophées. uellement sur les plages de Quend et Fort-Mahon et en Cette répartition étonnante est-elle à expliquer par des rive sud de la Ba.1e d'Authie. Les données au sud de la recherches de milieux diiïérents par les deux espèces ou Baie de Somme restent occasionnelles. par l'exclusion de l'une par l'autre P |JAVOCE`I'l'E 1997 - 21 (1-2) 11 Le Goéland leucophée dans le nord dela France
En terres les observations restent rares : 1 le 1 juillet 1987 en Flandre maritime, 400 début septembre 1989 en à Forest-Montiers (80), soit à quelques kilomètres du lit- BdA, 1302 à la mi-septembre 1992 en Baie de Canche...) toral). 5 le 4 juillet et 1 le 16 octobre 1988 à Rochy-Condé- et il peut devenir plus abondant que les Goélands argen- (60). 1 adulte le 6Août 1994 à Bucy-le-Long semble être tés (96% de leucophées, n=125, le 26 juillet 1986 à la seule donnée pour l’Aisne. Bot1logne...). Fin des années 80 - début des années 90, on peut résu- Normandie : merle statut de l’espèce ainsi : les stationnements littoraux Ijévolution de la situation semble ties à œlle décri- sont réguliers jusqu’à la mi-novembre après des arrivées te en région picarde. fin juin - début juillet et un maximum en août ou DEBOUT (1978) dans sa mise au point sur les goélands début septembre. L’essentiel des départs de ces oiseaux et mouettes de Normandie relève 3 observations récentes se faisant tin septembre et se terminant en novembre. du Goéland leucophée :3 août 1976, 9 et 1 1 avril 1977 Les rencontres hivemales restent ponctuelles mais elles et 8 avril 1978, toutes sur les côtes du département de sont régulières et ne concernent que des effectifs la Manche (50) et attribuées à L. a. mzbhaheüzk. faibles. Dans les différentes synthèses publiées par le G.©.Nm. Ce statut ressemble donc fort à celui des régions plus on trouve : 1 le 12 mai 1979, puis 13 observations du 1°‘ "méridionales", Picardie et Normandie. Seule la présence mars 1981 au 28 février 1982, 40 du 1°' mars 1988 au hivemale semble plus conséquente mais sa répartition 28 février 1989 (du 14 juin à début janvier), plus de 40 et ses effectifs restent à confirmer pour cette période. du 1°' mars 89 au 28 février 1990 (du 21 juin au 19 Tout comme en Picardie, on observe une séparation très novembre). tranchée des Goélands argentés et des Goélands leucophées Les maxima enregistrés : 50 le 22 août 1983 (Marais du en période estivale et automnale. Des recensements com- Hode), 600 le 30 juillet 88, 2000 en août sur le littoral de plets des laridés sur le littoral de Picardie et du Nord- la Baie de l'©rne à celle de la Seine et le long de le Pas-de-Calais de 1983 à 1985 (RAEVEL, inédit) ont ainsi Seine. montré que les meilleurs sites pour l’espèce sont les sui- En terres, 1 donnée dans l'Eure le long de la Seine en 1981, vants : plages entre Quend-Plage et la Baie d’Authie, Baie 12 en 83, régulier ensuite (max. 250 en août 1988). Il inves— de Canche et plages entre la Baie de Canche et Le Por- tit à partir de 1990 une décharge (Billy) hors lieux tel (principalement Hardelot-Equihen) puis littoral humides et vallées (observations en août, max. le 22). dunkerquois. Dans les zones de fortes concentration de Bilan : comme dans la région voisine on peut dire que les Laridés (dortoirs), les deux groupes peuvent être ren- Goélands leucophées deviennent réguliers à la fin des années contrés ensemble. H est fort probable que c’est la pré- 70, leur période de présence s'a1longe régulièrement. sence de sources alimentaires abondantes (par exemple Les eiîectifs concemés deviennent bien plus importants des décharges d’ordures ménagères à proximité du lit- et les entrées en terres plus conséquentes. toral comme à Dannes (62) qui conditionne sa répar- tition (SOL et al., 1995). Nord- Pas-de-Calais : En terres : A parür de 1988, le Goéland leucophée y Sur la côte : Les premières données régulières obtenues est parfois observé en grands nombres :22 En mai à Can- dans les synthèses régionales sont datées de 1978 tin, 200 le 23 août sur le plateau entre Camiers et (comme sur les côtes picardes et normandes) et il est Frencq (soit juste en arrière du littoral) . Le statut du alors donné comme fréquent dans les dortoirs de lari- goéland leucophée est peu connu dans l’intérieur de la dés, sauf en hiver (exceptée une observation d’un région Nord-Pas-de-Calais. Il y stationne régulière- individu le 24 décembre 1979) à Boulogne sans plus ment et en nombre conséquent sur les décharges de précisions. publiques (Bregnicourt (59), Cantin (59), Dannes De 1980 à 1985, comme dans les régions voisines, les obser— (62). _ vations sont surtout faites en automne : de juillet à En sep- tembre (1982), début octobre (1983) puis rni-octobre (1984) NIDIFICATION avecdeseifectifs assœréduits zquelques dimines.Lesauteurs des synthèses s’interrogent alors sur l’or·igine de ce qui Auctm cas de reproduction n’a encore été observé dans était toujours considéré comme une sous-espèce et sup- les trois régions qui nous intéressent.Toutefois quelques posent qu’elle est méditerranéenne. observations concernent des adultes au cours de la Dans le très gros dortoir de laridés de la Baie de Canche période de nidiücation dans des colonies de laridés. il n’apparaît dans les synthèses qu’en 1985 (0,5 % des Goé- Nord-Pas-de-Calais : en 1991, un adulte est canton- lands "argentés" sur un échantillonnage, ce qui donne- né dans la colonie de Goélands argentés et de Goélands rait sur le total, 223 individus présents). L’hiver précédent, cendrés Larus canus le 5 ]uin à Merlimont (62), dans les deux décomptes aériens exhaustifs des laridés de la côte dunes littorales. Nord-Pas-de-calais avait permis de repérer 8 oiseaux à En juin 1995, un adulte est présent dans une colonie mixte la mi-déœmbre et 4 En janvier. Les contacts avec œt oiseau (trois espèœs) à Neuville—sous-Montreuil (62) (RAEVEL en dehors de cette période sont rares : 1 le 3 juin 1978, et DUPONCHEL in prep.). 1 le 14 mars 1981, 5 données entre le 27 mai et la En juin Picardie : Un adulte transporte des matériaux (sans suite) en 1985. le 15 Mai 1993 dans la colonie de laridés du Parc Orni- A partir de 1986, les effectifs de Goélands leucophées obser- thologique du Marquenterre(80), "polders" littoraux vés explosent littéralement (plus de 100 ün juillet 1986 (CARRUETTE in COMMECY 1995). L'AVOCETTE 1997 - 21 (1-2) 1 2 Le Goêland leucophée dans le nord de la France
CYCLE ANNUEL DES GOÉLANDS LEUCOPHÉES DANS LE NORD DE IZEUROPE 1 1 H rr tm la 3 . .¢ ? (F7`? WWW! Sites de nidification et d’hivernage 0 î Sites d’estivage É-rf É} —·· Principales voies de migrations C; a ‘* --- Voies de migration secondaires À ’,/" ( /3 ········ Voies hypothétiques Z _ '/Ã; m Lac Léman 3 `É zx..,,_ , è · *: \ zW"*^r~··«`(f ::· \\ """·~·· ? ? \ `__ "'··r"\_,__ _! '·._. "~ ·4·~· ~\·\"•`^\”\J<;ï.•·-3 °·_··· "" .· i £ Ã} t "“ sa `\ X M C7 ti; D kx Ir , "*•/"‘*\"‘ W X '· °'*^• 1.1 u, ‘~(?" ‘ ii ‘ ‘fx2~5~ à A quand la première reproduction certaine dans la teurs où les baguages d’oiseaux ont donné lieu à quelques région ? contrôles) dès le début mai, remontent le Rhône, enva- ' r hissent par centaines puis par milliers le bassin lémanique ORIGINE DES GOELANDS OBSERVES DANS LE à partir de la mi-mai (et jusqu’en octobre, ne laissant sur NORD DE LA FRANCE place que quelques hivernants), certains de ces oiseaux (après un arrêt ou directement ?) continuent leur voya- Dès le début de cet aiilux de Goélands leucophées sur ge et atteignent les côtes de la Manche en suivant le cours les côtes de la Manche, leur origine méditerranéenne sem- du Rhin ou en coupant à travers la France et se disper- blait évidente. Les populations de l’Est de l’Europe sent tout le long des rivages néerlandais, belge et fran- étaient trop éloignées et les méridionales étaient en çais... ce qui explique leur présence telle que nous expansion numérique. l’avons décrite. Cette origine méditerranéenne a été confirmée : Les causes d’un tel mouvement généralisé sont proba- * directement grâce à des contrôles d’oiseaux marqués blement à rechercher dans une diminution des res- sur leurs lieux de nidification et trouvés sur nos côtes ou souroes alimentaires sur les rivages mé en début sur d’autres ; on trouvera l’essentiel de ces données d’été poussant ainsi les oiseaux à migrer. La découver- dans la synthèse publiée par DE MESEL (1990). te de sites riches en proies abondantes :Annélides poly- * indirectement par l’étude de l’évolution des effectifs obser- chètes, Lamellibranches, Poissons et surtout Crustacés vés dans d’autres régions (avec là aussi des oiseaux dont le Crabe vertCcnt:z}z1.¢srr1aer1a.s d’apxès SUEUR (1990) marqués). Par exemple sur les bords du lac Léman, P. en Manche a probablement inscrit chez ces oiseaux GEROUDET (1989) a parfaitement décrit les modiü- une nouvelle stratégie migratoire. Sur leurs sites de cations du statut de l’espèce au cours des vingt dernières nidification, les leucophées consomment essentiellement années ; il correspond à celui que nous avons décrit. des insectes, des poissons et surtout des déchets alimentaires On peut résumer ainsi le nouveau statut des Goélands pris dans les décharges (LAUNAY 1985), alors qu’en été leucophées observés loin de leurs sites d’origine : ils ne fréquentent que peu les décharges, au moins dans — les adultes, immatures et juvéniles quittent les sites de la Somme ou il reste confiné aux rivages (SUEUR nidification méditerranéens (îles d’Hyères, Bouches du 1993 et COMMECY obs. pers.) ce qui n’est pas le cas Rhône,Toscane/Italie, Sardaigne, Espagne pour les sec- de toutes les régions. On peut y voir là la preuve de la riches- L'AVOCETTE 1997 - 21 (1-2) 13 Le Goéland leucophée dans le nord de la France
se en proies des eaux de la Manche et des estuaires. Les informations données par les quelques bagues lues Sur nos rivages, le maximum est observé après la mi-juillet à distance sur des oiseaux vivants (combinaisons de et surtout en août, il en est de même en Belgique et l’ex- marquages colorés qui prouvent là encore leur intérêt et tension septentrionale maximale 6usqu’à quand?) est oonsti- leur utilité) ou trouvées sur des oiseaux morts sur les côtes tuée par les côtes sud-est de l’Angleterre et celles des Pays- ûançzises de la Mandie, continuent œs origines (ces oiseaux Bas (DE MESEL 1990). Cetauœuramontré par des relevés ont été marqués parDirl< DE MESEL en Belgique etNor·— biométriques que les oiseaux présents sur les côtes belges manVAN SWELM aux Pays-Bas).Voir tableau ci-des- étaient originaires de la Méditerranée occidentale mais sous. quelques uns plus petits pourraient être des orientaux (sur- Ces quelques données indiquent ainsi une üdélité des oiseaux tout présents sur les oôtes de l’ex-Yougoslavie) et oela deman- à ces sites de tin d’été et de début de l’hivemage et de à être conlsirmê par le baguage. montrent une arrivée des Goélands leucophêes, proba- REPRISES DE GOELANDS LEUCOPHÉES BAGUES EN BELGIQUE El' AUX PAYS-BAS Date de baguage : Lieu de baguage : Age : Date du contrôle : Lieu de contrôle : 1) 21 VIII 1982 Adinkérke-Belgique 1A 07 IX 1983 Dunkerque (59) 2) 21 VIII 1982 Adinkerke-Belgique 4A 26 VIII 1983 Audresselles (62) 3) 21 VIII 19 82 Adinkerke-Belgique 3A 23 X 1990 Coudekerque (59) 4) 21 VIII 19 82 Adinkerké—Belgique 3A 23 X 1990 Coudekerque (59) 5) 28 VIII 1983 Adinkerke-Belgique +4A 23 X 1990 Coudekerque (59) 6) 05 VIII 1984 Adinkerke-Belgique 4A 27 VI 1990 Dannes (62) 7) 17 VII 1984 Adinkerke-Belgique 3A 26 IX 1990 Dannes (62) 8) 28 VII 1985 Adinkerke-Belgique +4A 28 IX 1991 Audinghen (62) 9) 21 IX 1985 Adinkerke-Belgique 1A 13 VII 1986 Dunkerque (59) - 8A 26 IV 1993 Boulogne/mer (62) 10) 21 IX 1985 Adinkerke-Belgique 1A 25 IX 1993 Boulogne/mer (62) 11) 21 IX 1985 Adinkerke-Belgique 1A 13 VII 1987 Dunkerque (59) 12) 21 IX 1985 Adinkerke-Belgique 2A 27 IX 1990 Hardelot (62) 13) 21 IX 1985 Adinkerke-Belgique 1A 29 IX 1993 Ramecroi (Belgique) 14) 13 VII 1986 Adinkerke-Belgique 1A 15 VIII 1986 Honfleur (14) 15) 13 VII 1986 Adinkerke-Belgique 1A 24 VIII 1989 Leffrinkouke (59) 16) 13 VII 1986 Adinkerke-Belgique 2A 30 VIII 1990 Dunkerque (59) - - - 27 XIII 1990 Dunkerque (59) 17) 17 VII 1986 Adinkerke—Be|gique 1A 13 VI 1989 Nieuwpoort-Belgique - - 2A 23 X 1990 Dunkerque (59) 18) 17 VIII1986 Adinkerke-Belgique 1A 24 VIII 1989 Leffrinkouke (59) 19) 17 VIII1986 Adinkérke-Belgique 2A 20 IX 1990 Wissant (62) 20) 17 VIII 1986 Adinkerke—Be|gique ? 8 VI 1988 Griend - Pays Bas - - - 2 IX1990 Le Portel (62) 21) 13 VIII 1986 Adinkerke—Belgique 1A 09 VIII 1990 Baie d’Authie (80) 22) 26 V 1994 Rotterdam- Pays bas +4A 25 VIII 1994 Boulogne Plage (62) 23) ? ? - Belgique ? 3 IX 1994 Boulogne/mer (62) Ces oiseaux ont été bagués volants (les N°1,3,9, 10, 11,13,14,15,17,18 et 21 étant des oiseaux de première année, les N° 12, 16 et 19 des oiseaux de seconde année, les N° 4 et 7 de troisième année, les N° 2 et 6 de quatrième année, les N° 5, 8 et 22 étant des adultes, |'âge des N° 20 et 23 étant inconnu lors de leur marquage) donc tous après leur voyage des bords de la Méditerranée vers les côtes de la Manche.S REPRISE DE GOELANDS LEUCOPHEES BAGUES POUSSINS SUR LEUR LIEUX DE NIDIFICATION Date de baguage : Lieu de baguage : Date du contrôle : Lieu de contrôle : 29 V 1973 lle de Riou (13) 23 VII 1974 Boulogne/mer (62) 28 V 1984 Ile de Riou (13) 5 VIII 1984 Adinkerké-Belgique ? ? ? XII 1984 Camiers (62) 01 VI 1988 Scombro— Sardaigne 24 VIII 1989 Leffrinckoucke (59) 02 VI 1988 Anatre Sardaigne 27 IX 1989 Dannes (62) IJAVOCETTE 1997 - 21 (1-2) 14 Le Goéland leucophée dans le nord dela France
blement en très grande majorité méditerranéens, d’abord 45 1 155-MÉK (1968) Th _ hr _ f sur les côtes belges puis leur dispersion le long des côtes ° · ‘ _ e ¤’È“mP° systeumcs 9 , eeëett de la Manche, surtout vers le sud (N ord-Pas-de-Calais, Eïnïgmmmœ fgue ZOO: °Sîe;l;îpSeu°p1a1plîîfî1î?5î)e te the Nel ' egmn peau" Pteetdtes N<>¤¤¤¤d1€) mais egalement Vets 1_ Ouest (ïies • CRAMP s. et s1MMoNs KEL (eds.) (1983) z The birds orme britanniques) et le nord (Pays-Bas) en petite quantite Western Palearctic. Vol. HI. Oxford University Press, Oxford. (I-IICKLING, 1986 ;DEMESEL, 1989 ; SOVON, 1987). • DE MFSELD (1990) r »1m·¤S Codiinwmsmidia- Ces données de baguage conürment également le fait qu’il 1€îÉ;»_îë1?5î8îe 1 em analyse Va¤ Rï¤88e8eVe¤$· Le Ge1'fa¤t> 89 ¤ s’agit des memes oiseaux qui eifectuent les déplacements • DEQHLEÈS H (1977) îpmjet de mm 1 wc fmœisc das Oiseaux ehaeiue amies, (fuseaux 9: 16: · du monde. 3. jacanidés aux Psittacidés. Le Gerfaut 67 2 171-200. Un unportant element d’1nfom1auon manque encore dans • GEROUDET R (1989) ; Nouvelles données sur Porigine des Goé- ce système migratoire : il s’agit du parcours (ou des par- lands leiàœïihèeslauis <=idiigia¤s 1 sêi<àiÈ)r¤=;i;r3¤; gîüede p9Si¤¤1>¤¤1e cours) emprunté par les Goélands leucophées entre le meut “ se Loom Nes tseeux »_ ‘ _ ' , · , COu1Oim_h0dar1i€n(€tlc passage par le et les _ ;O;}$ Kl-E. (1986) . Gulls. a guide to identification . 2nd ed. ¤efs_ <i’eS¤Vs8es Centres sur le Peutteut de la Psttie • GRUBER D.(1995) ; Die Kennzeichenuns dssvorkoinnien der mer1d1onale de la Mer du Nord. Il est en eiïet pro- Weisskopiînôwen Iarus œchinnans in Europe. Lirnicola 9 : 121-165. bable que seule une fraction des oiseaux utilisent la •_c(âUYO;i1` G· etV1D»î\1i R (1985) 1 Oiseaiï dëder vallée du Rhin pour remonter jusqu’aux rivages de la Mer 9* eut? “ F _"a“°° ‘ eve **99*1 et tmpemnee es °°` du Nord, car si c’était le cas, le gros des arrivages serait Axemmulspîlocâeeîjîî et de lo Cooo-* oooo du localisé sur les PaYS"BaS: de part et d,auu`e du Rhm et mm • HAFFER J. (1982) : Systematik und Taxonomie des Larus vers la Belgique. aigentams—Artengruppe. in GLUTZVON BLOTZHEIM,U.N. et L’important eiïort de baguage sur ces espèces effectué \;€<È·)» 1·1a1îld1à1;;1t}tde§V¤lîe(;1\4itt¢1e¤;¤pas· Band 8/ 1· en Belgique aaussi montré le retour des oiseaux dans leurs eme 9 et gsgeee S _=W‘°s 9 en ‘P·50 615- _ oolooioo do foooodooooo ooooo too ooüvoëo "oofoio1oo"» §f,É°Easî°aRiÃlÈÈÉÃCi.îl‘.i’$‘î.¥’î“»iiL"’i.i$‘,§.,î§îî,“i,‘î$îè’iîi‘§‘.,Y,".îlÈI 11 devtett aaestrneus permettre de determiner la Vole eu erste Ergebnisse einer Ringfundanalyse.Vogelwelt 115 : 267-286. les voies utihsees pour le retour de retour : • LAUNAY G. (1985) : Nouvelles données sur la biologie du Goé- - de nouveau parle Rhin et le Rhône avec étape au lac land levçdphêe Lwivcaçhïmwm dans le midi de 13 Fm- Lemsn (is phenologie de presenee sur ce site ne plaide ïâiggoâgxzoàîlmêâgrogîgî dopiffogîi oo lo Coioo-Aoootos do pas P°‘” cette hYP°thèS°)i • iv1Ass·oN1S 1978 ·N F ` ' ed 1* b · d· G '- · Pat glissement le letig des Côtes fmnçatses iuselteà land argenté à pieds jaiines0ëicSîa1i)riîe2ilér§¤—si)nî.ë.i>"rîii1i;)«; L}iîvoc(èî— l’Atlant1que et passage le long de quelques fleuves te 2(1) p.30-31. (Garonne par exemple) vers la Méditerranée : • MIEBAUSFAS 1’HGRE1MA$ E- et BUZUN&V (19191) ¤ A _ par H-ligl-ation directe au dessus des terres ? COIHPHIISOII O 1'I10l’p OH'lCI1'1CS, WlIlg·I1p PKTICIH VOC3 SZUOIIS · i- » ~ · betweenYellow-legged Herrin Gulls Larus mgentarus from Eastem Remarquons que bien qu ll n y mepes encore eu dî Iepn- Baltic ans Larus cachinnans . Acta Omitholo. Lituanica 4 : 3-26. Se de bague le eenünpa-nt: la presence sur les Fetes de • PONS ].NL (1991) : Goéland leucophee Larus cachirmans micha- la Manche d’oiseaux nes dans les nouvelles colonies conti- 1ie11is inYEATMAN-BERTr1E11oT D. Atlas des oiseaux de Fran- nentales du Leucophée n’est pas à exclure. ANT O- ee en hiver- 1’¤1’iS» $·O·F 1 D- 276-277- _ NIAZZA (1995) montre que des pulli bagues au Fanel ° s9LD··tîRC9s1-^âti (1?95) rghc îüïlnœ °f‘î}" (Suisse) ont été ret1·ouves aux Pays-Bas, en Allemagne îïïïfd SÈu âÉI;2lâÉ12;É0n e °w` egge gu S ne mc "" et en France (Calvados), preuves d’une dispersion estl- , SUEURE (1990) :N0œ sur le Iégimc aüxncnœîœ du Goéland leu. vale de œs oiseaux vers le nord à l’image des populations cophée Larus rarhinmm sur le littoral picard. IJAvocette 14 (3-4) mediterraneermes et de la transmission de ce caractère 11 149 — 159· de micro-évolution d’une génération à l’aut1·e en peu de SOSUELBÈ îàigëîa; î;‘î‘;Èî1t§Sd’“î1;î;§;l‘î§ê;Sà"ââî_°t ‘à°sdt§$c` UICCS P SUI CSC C · temps (BERTHOLD 1995) torat en Sciences Biologiques, Rennes 1, 119 p. • SUEUR E et COMMECY X. (1990) : Guide des oiseaux de la CONCLUSION baie de Somme. E.D.F., D.R.A.E., G.E.RO.R AMIENS. 192 p. • YBSOU et BEAUBRUN RC. (1994) : Goéland leucophee Larus Il appartient donc à chacun d’em1·e nous, lors de ses sor- ‘“î'%;’;"â‘cS“ë)YEAT9£ec1ïI'BEàT1E%S'1g 13·;‘I£A1î1î)Y3(gÈ1`;‘;g' · 9 · • r VC ISCBUXICLIIS ·. ue?. d °bS°“'a“°“’ dfi Survclucr les pates doo geelands • YEsoU 11, F1LcHAGov AM et Dunois P. (1994) ;An aris- qu Il reneemïe afin d apporter sa ptetre ¤_1¤ eermalseanee wer to Chylarecl<i’s comments on the "new Herring Gull taxonomy" du statut de cette nouvelle espece, le Goeland leucophee Brit. Birds 87 :73-78. (au moins pour les adultes, les immatures ayant des pattes roses, mais ils sont tout de même dilférenciables des Goé- lands argentés) devenue à présent commune et régulière dans nos régions. Il s’agit là en eiïet d’un réel cycle migratoire iîxe et non pas d’une simple dispersion, la üdé- lité aux sites, le nombre d’individus concernés et la sta- bilité des dates de présence le prouve. BIBLIOGRAPHIE • ANTONIAZZAM. (1995) :Reprisesdejeunœ Goélandsleucophées Larus cachirmans bagues au Fanel, lac de Neuchâtel. Nos Oiseaux IJAVOCETTE 1997 - 21 (1-2) 15 Le Goëland leucophée dans le nord dela France
LES OISEAUX NICHEURS DES FALAISES PICARDES EN 1 996 ET 1 997 Par Xavier COMM ECY En 1996, nous avons réalisé les 10 et 18 juin un recen- environ 4 heures le 9 juin 1997 (9 h. - 13 h.), notam la sement des oiseaux nicheurs des falaises picardes du sud position et la composition de chacun des nids trouvés. de la baie de Somme, de Ault-Onival à Mers-les-bains. Voici le détail des observations relevées qui apportent des 1997 étant l’année de l’organisation d’un recensement éléments nouveaux concernant la reproduction de œt oiseau concerté des oiseaux marins par le G.I.S.O.M. (Grou- en Picardie. pement d’Inténêt Scientifique Oiseaux Marins), nous avons renouvelé ce recensement le 9 juin. Ce sont les résultats Nombre de nids, le 10 juin 1996 : obtenus œs deux années que nous proposons ici et en par- Nids dans la falaise - De Ault au bois de Cise : 14 nids 5 ticulier des informations originales pour la région concer- du bois de Cise à Mers : 193 nids. nant la biologie de reproduction du Goéland argenté Larus Nids au sol- De Ault au bois de Cise :49 nids 5 du bois argmmzus. Le hasard a voulu qu’un autre observateur par- de Cise à Mers : 152 nids. ticipe à cette même opération en 1996, le 13 ]uin Description des nids : (SUEUR 1996) 5 nous pourrons ainsi comparer les Les nids au sol sont des plates—formes peu épaisses, résultats obtenus. accumulation de végétaux terrestres secs (pailles, inflo- ' rescenoes de chardons...) et secondairement de débris ramas- FULMAR BOREAL Fulmaris glacialzls sés sur la laisse de mer : squelettes de bryozoaires, pontes 1996 : 1 1 couples 5 1997 : 8 couples (SUEUR 1996 : 14 de Buccins, quelques algues sèches, voir des détritus 5 mor- couples). Pour notre part nous n’avons comptabilisé que œaux de cordes, plastiques... Ces nids pour la plupart tou- les couples cantonnés sur un site de nidiücation potentiel chent le pied de la falaise mais quelques uns en sont éloi- (cavités peu profondes, plate-forme abritée...). Ces valeurs gnés, isolés au milieu des galets. Nous avons ainsi relevé sont en accord avec celles obtenues au cours des années 33 nids à plus de 1 mètre du mur de craie 5 certains sont 1980 (8 à 12 couples SUEUR 1996) même si deux adossés à des blocs de calcaire tombés de la falaise recensements rapprochés ne peuventprétendre à l’ (n=5). Les autres sont une simple accumulation de pour œtte espèœ. Pour preuve, en 1997, E VIOLET (com. matériaux posée sur les galets de la plage. A l’inverse cer- pers.) a pu compter une vingtaine de juvéniles. tains nids sont installés dans des grottes creusées par l’éro— sion dans les falaises, (dans deux cas le nid était dans un GRAND CORMORAN Phalacrocorax carbo renfoncement à plus de 1 mètt·e de l’aplomb). Bien que non nicheur nous signalons ici œtte espèce après avoir repéré 2 adultes installés sur une plate-forme en 1996 Avancée de la reproduction : et 5 adultes dans le même secteur en 1997 5premiœs d’une Le 10 juin nous avons noté : installation à venir? — 22 nids vides mais dont l’état indique qu’il a été occu- I pé (échec, prédation, pulli ayant quitté le nid P) 5 FAUCON CRECERELLE Falco tinnunculus - 160 nids avec des oeufs (20X1, 59X2, 81X3 œufs, moyen- 1 couple installé dans les falaises près de la commune de ne : 381/160 = 2,38 oeuf/r1id 5 Ault en 1996 et 19975 repéré aussi par E SUEUR. - 4 nids en cours d’éclosion (avec 1X1, 3X2 œufs ou ' r pulli) 5 GOELAND ARGENTE Larus argentatus — 16 nids avec pulli dans ou à quelques mètres du nid, les 1996 : 408 couples 5 1997 : 299 couples (SUEUR pulli nidifuges ne restant que quelques heures au nid; on 1996 : 480 couples). les retrouve ensuite cachés contre la falaise (2X1, 8X2, La diiîérence entre les résultats obtenus par SUEUR et 6X3 pulli, moyenne : 36/16 = 2,25 p./nid). les nôtres en 1996 peut sembler importante. On peut sup- La présence de nids où les œufs sont à l’éclosion et poser qu’une différence de méthodologie dans les recen- l’age des pulli observés (quelques heures à quelques cements peut expliquer cette apparente contradiction. jours, maximum une dizaine de jours) indique que nous SUEUR ne mentionne pas les modalités qu’il a utilisées sommes au début de la période des éclosions. pour ses comptages (observations à distances avec Ceci est confirmé si nous comparons avec les résultats obte- dénombrement à la longue vue des adultes présents P). nus le 18 juin. Ce jour là pour 186 nids (une pa1·tie extrê- Il passe sous silence l’événement le plus intéressant me du secteur, vers Ault, n’a pas été prospectée à cause concernant cette espèce sur le site, l’installation de nom- de la marée montante), nous obtenons : breux couples au sol, au pied des falaises et non plus accro- - 26 nids vides (soit 14 % des nids repérés contre chés à la falaise (comme c’était habituellement le cas anté- 10,9 % le 10 juin), nouvelles éclosions et pulli non repé- rieurement). Pour notre part nous avons parcouru à rés ou échecs par prédation P 5 pieds intégralement l’est1·an ent1·e Ault et Mers-les-bains - 136 nids avec des œufs (soit 73 % des nids repérés conne à pied, environ 5 heures de prospection le 10 juin 1996 79 % le 10 juin) 5 (10 h.-15 h.), environ 4 heures le 18 juin (9 h.- 13 h.), - 7 nids en cours d’éclosion (soit 3,7 % des nids repérés IJAVOCETTE 1997 - 21 (1-2) 16 Les oiseaux nicheurs des falaises picardes en 1996-1997
contre 1,9 % le 10 juin) 5 1997 :le 9 juin. - 17 nids avec des poussins (soit 9,2 % des nids repérés Pour les nids repérés au sol, la situation ressemble à celle contre 7,9 % le 10 juin) 5 de 1996 pour une date proche. Nous avons ainsi noté pour Quelques œufs ont pourtant aussi été déposés pendant 147 nids : cette période 5 pour les nids avec des œufs nous notons - 16 nids vides (11 % comme le 10 juin 1996) 5 que : - 98 nids avec des oeufs (soit 66 % contre 79 % le 10 juin ~ 53 % ont 3 œuÈ (contre 51 % le 10]uin), compléments 1996) (moyenne : 227 œufs/98 = 2,31 œufs/nid). A de pontes 5 noter 1 nid avec 4 œufs 5 - 32 % ont 2 œufs (Contre 37 % le 10 ]uin), passage de - 9 nids à l’éclosion (soit 6 % contre 2 % le 10 juin 1996) 2 œufs à 3 5 avec 3X2, 5X3, 1X4 œufs ou pulli.A noter ce second cas -15 % ont 1 œuf(contre 13 % le 10]uin), nouveaux nids? de 4 œufs pondus, 3 pulli et 1 œufce jour. Si nous comparons le nombre d’œufs pour les nids col- - 24 nids avec des pulli (soit 16 % contre 9 % le 10 juin) lés au pied de la falaise et ceux isolés sur la plage, nous (moyenne 41 pulli/24 = 1,7 pulli/nid). notons le 18 juin: 112 nids avec 271 œufs soit2,42 œufs/nid Le nombre d’œufs parnidetde pulli parnid estcomparable contre 24 nids dans les galets pour 52 œufs, soit 2,61 aux valeurs obtenues en 1996, le reproduction semble un oeufs/nid, ce qui est bien comparable. peu plus précoce. Quelques nids, deux, ont été détruits vraisemblable- Cette année encore quelques nids sont isolés sur la ment par l’homme (un œuf "embroché" sur un baton, plage : 3 pour 2X.3 œuü et 1X2 pulli, et à l’inverse 3 sont un autre écrasé sous un galet) œ qui est remarquablement dans des grottes (ZX2 et 1X3 œufs) peu, les nids étant parfaitement accessibles. E VIOLET 3 œufs vert clair sans tâches sont notés. nous dit avoir constaté d’autres actes de malveillanœ : mas- Les remarques faites sur les données de 1996 à propos sacres de poussins au nid. de la repartition des nids, sont confirmées, la diminution Parmi les prédateurs potentiels, un Rat surmujot Raztus des eùectifs en cette année 1997 peut s’expliquer par la norvegzbus a été observé. disparition de sites favorables dans les falaises (talus herbeux où se réunissent de nombreux couples). Ainsi en Répartition des nids : comparant selon les secteurs définis en 1996 : Nous avons relevé sur des secteurs de tailles différentes - secteurA :15 nids en 1997 contre 10 en 1996, aspect entre le bois de Cise et Mers-les—bains la position des nids semblable 5 repérés : — secteur B :17 nids en 1997 contre 23 en 1996, aspect Secteur : A B C semblable 5 Nids dans la falaise: 10 23 160 —secteu1·C :70 nidsen 1997 contre 160en 1996, des ébou- Nids au sol : 0 152 0 lements hivernaux ont éliminé plusieurs talus enherbés. Le secteurA est le plus proche de l’accès à la mer du bois de Cise qui est très fréquenté par les hommes, pas de nids PIGEON BISET Columba livia au sol. La falaise est peu favorable et ne présente pas de Des individus présentant un phénotype proche du sau- sites de concent1·ations possünles des nids 5 les 10 nids sont vage sont observés, nous n’avons pas tenu compte des donc dispersés. Pigeons "bar·iolés" :26 couples en 1996, 14 en 1997 (24 Le secteur B présente des falaises assez lisses, sans zones individus pour SUEUR 1996). de concentrations possibles de nids 5 elles sont peu occu- pées, par contre les nids au sol sont nombreux, ils se sui- CHOUETTE HULO'I'I`E Strzlx alm:0 vent séparés de quelques mètres seulement. 1 adulte le 10 juin 1996 5 SUEUR (1996) cite un pullus Le secteur C présente de grandes zones d’éboulements mort. de la falaise avec des talus herbeux raides mais où les couples A se rassemblent en "sous colonies" de tailles parfois HIRONDELLE DE FENETRE Delichon urbica importantes : 68, 24, 19, 17... couples 5 les nids au sol sont 61 nids en 1996, 52 en 1997 (21 couples pour SUEUR alors plus rares. 1996). Là encore c’est certainementune différence de métho- De l’analyse des résultats obtenus dans ces trois secteurs dologie dans la prospection qui explique cette différen- il semble donc que les oiseaux préfèrent s’installer dans ce. Pour notre part nous avons systématiquement recher- les falaises, les nids au sol plus accessibles aux predateurs ché aux jumelles les nids dans tous les sites favorables a n’étant utilisés qu’en remplacement. Nous n’avons pas l’espèce (corniches) et certains sont bien difticiles à suivi la reproduction après le 18 juin, en particulier lors repérer. Voilà un habitat bien plus natt1rel que celui que de grandes marées qui pourraient avoir détruit une par- nous cormaissons pour cette Hirondelle, point de fenêtre tie des reproductions. ici ! La répartition des nids n’est pas uniforme, 51 nids près Couleur des œufs : du Bois de Cise (guère plus de 500 mètres de part et d’aut1es Les œufs de Goélands argentés sont bistres a rouges avec de l’accès à la plage) puis 10 nids près de Mers-les-bains, de nombreuses ponctuations plus foncées. Nous avons aucun entre ces deux sites (plusieurs kilomètres) 5influen- cependant noté 10 œufs vert clair sans tâches. Certains ce des habitations humaines ? composaient la totalité de la ponte (1 cas pour 3 œufs) ou non (3 fois 1 œufs clair pour 3 œufs, 2 fois 1 œuf clair BERGERONNETFE GRISE Motacilla alba pour 2 œufs). 2 couples en 1996, 3 couples en 1997 (4 pour SUEUR UAVOCETTE 1997 — 21 (1-2) 17 Les oiseaux nicheurs des falaises picardes en 1996-1997
1996). Nous ne pouvons préciser où étaient installés les ce à reproduction précoce, une prospection en juin est nids, à cette époque de l’armée les juvéniles sont volants bien tardive. et regroupés en familles sur la plage. D’autres espèces habituellement (Rouge queue noir Phvenicurus ochruros par exemple, repéré en 1997 par E CHOUCAS DES TOURS Corvus monedula VIOLET) ou exceptionnelles (Faucon pèlerin Fako per- 15 couples en 1996, 18 couples en 1997 (de l’ordre de egrinus) pour l’année 1996 n’ont pas été contactés pen- 26 couples pour SUEUR 1996). Le 10 Juin 1996 nous dant ces recensements. observons un juv. peu volant et 2 juv. morts au pied de la falaise 5 de même, le 9 juin 1997, 2 juv. non volants et REMERCIEMENTS 5 morts. Ce grand nombre de jeunes morts montre une faible réussite de la reproduction en ces lieux, qui peut Mes remerciements vont à l’équipe du comité de lectu- s’expliquer par la chute des oiseaux du nid ou, ainsi que re qui m’a bien aidé à améliorer ce texte. ]e tiens aussi nous l’avons observé en 1997, par la noyade de jeunes peu à remercier F. VIOLET qui a lui aussi parcouru les volants qui épuisés cherchent à se poser sur la mer et s’y falaises picardes en 1997, à d’autres périodes de l’année noient. Leurs cadavres sont alors rapportés sur la plage et a pu ainsi apporter des compléments forts utiles. par les Hors. I BIBLIOGRAPHIE ETOURNEAU SAN SONNET Sturnus 'vulga"119 • SUEUR F. : Recensement 1996 des oiseaux nicheurs des 2 couples I101J1TlSS€1'1t des jeunes daI1S la fal3.iSC le 9 falaises picardes. Avifaune picarde, Vol. 1 , p. 68-71. 1997. H y en a probablement plus mais pour cette espè- STATIONNEMENT HIVERNAL PROLONGE D'UN PIPIT DE RICHARD Anthus rrchardr EN BAIE DE SOMME (80) Par Olivier BARDET et Laurent GAVORY Le Pipit de Richard est un nicheur de Sibérie (au delà durant l’hiver 97/98 (répondeur du Coin des branchés). de l’Oural jusqu’en Sibérie orientale), de passage régu— Dans ce contexte, il semble possible que l’individu lier en France. Les données automnales culminent en sep- observé commençait à passer l’hiver en Baie de Somme tembre-octobre. Les mentions hivernales et printanières mais qu’il en ait été chassé par l’arrivée de la vague de ù·oid sont rares. Un individu de cette espèce a été découvert (ou bien qu’il soit mort). La recrudescence des observations le 24/11/96 sur la digue des moHières du Hourdel par les hivernales, sur des sites où la pression d’observation est auteurs, lors d’un recencement des passereaux nor- régulière, doit trahir un phénomène réel, peut être à diques hivemants. L’identité de l’oiseau, détecté au cri mettre en reation avec un adoucissement du climat , a été conürmée par une observation de quelques instants général. au sol le jour même et par une observation plus prolon- Rapellons qu’en Picardie l’espèce à été observée dans les gée le 01/12/96 (GAVORY L.), L’aspect de l’oiseau trois départements, avec un nombre de données bien plus était typique d’un individu de premier hiver, les moyennes important émanant du littoral de la Somme (DUBOIS couvertures étant presque toutes celles du juvénile. et YESOU, 1991 et synthèses CI·lN postérieures). H est L’oiseau a été observé à plusieurs reprises au cours du mois le plus souvent observé au nord de la Baie de Somme, de décembre (].-C. ROBERIQ O. BARDET), à peu près sur le Banc de l’Hette. Les observations n’y sont pas annuelles, toujours au même endroit de la digue. mais il est fort probable que ce Pipit y stationne de La demière observation date du 21/ 12/96, période pré- façon régulière. cédent l’arrivée de la première vague de froid de l’hiver. La présente observation a été homologuée par le CI·H\l Le Pipit de Richard est noté de plus en plus régulièrement (DUBOIS, 1997). en hiver dans le Paléarctique occidental. Alors que les don- nées hivemales étaient auparavant très rares, même en BIBLIOGRAPHIE Grande-Bretagne où la pression d’observation est bien , ANONYME, (1995a)_WeStem Palweae News : Iœly Bhdingwoada plus forte qu’aiHeurs, les dernières années ont vu la pro- 8-1, ; 8, gression des cas d’hivemage.Tout d’abord conüné au sud • ANONYME, (1995b)·W¢St¢1‘11 P¤1¢3r<>ü€ News 1 M9r9¢C0· Bir- de la zone (le Maroc, de façon plus ou moins régulière ‘11“gW°r1‘1¤ S'1- Z 9- _ _ _ , depuis au moins 1992 avec un max. de 15 oiseaux en 94/95 ;VQ§;1i9§’f;N¥Èɧ 995°)·“"’°S‘°“‘ Pa‘°*"°“° Nm ‘ Spam B‘“"“g (ANONYME 19951>)· 2111181 que 1C 1’°1°F¤8a1 (ANO· • ANONYME, (1994).Western Peiesreue News z Portugal. Ending NYME 1994) C1 1,F-9P9·g1'1C (ANONYME 1995¤),1c phê- World, 7-11. z 469. nomène a semblé "remonter vers le nord ces dernières • DUBOIS Ph}, (199611-/¢S ¤îS¢¤¤x rares en Frame en 1995·R¤1?>· annees Z Italie et France (ANONYME, 1995a) _ pour la port du Comité d’Homologation National. Omithos, 3-4. : 153-175. France, des cas ont été notés sur l’aéroport d’Agen Solîtïggnîëâ;ZÃè;§Lœ§§(§;îênrïdrîgëîaîllzîîîîî dumm 2 h1Y°1S C°¤S€C¤¤fS (DUBO1S» 1996 5 DUBO1S> • DUBo1s rn}. etYÉSOU 12, (1991). Les oiseaux rares. Chabaud. 1997), puis en bordure de la Crau avec 16 oiseaux Bayonne, 355 p, IJAVOCETTE 1997 - 21 (1-2) 18 Stationnement hivernal prolongé d'un Pipit de Richard
A PROPOS DES SOUS-ESPECES DU PIPIT MARITIM E Anthus petrosus OBSERVEES SUR LE LI I I ORAL PICARD Par Olivier BARDET et Laurent GAVO HY observé de façon régulière entne la première décade d’oc- chez le Spioncelle nuptial. tobre et la dernière décade d’avril (en moyenne), le - Sourcil intermédiaire entre le Spioncelle et Pipit maritime ne s’éloigne presque pas de la ùange lit- petrosus . torale, voir de l’estran. Il est localement abondant dans — Haut de la poitrine (et seulement le haut de la les mollières de la Baie de Somme et c’est souvent par poitrine) teinté de rose. groupes de plusieurs dimines qu’on l’observe à marée mon- - Dos et scapulaires légèrement teintées de ver- t3.1'1tC dans ce milieu. Les dunes et levées de galets sem- dâtre. blent un peu moins attractives. - Nuque et calotte nettement grise et contrastant L’espèce niche en France sur le littoral Manche-Atlan— légèrement avec le dos (pas aussi tranché que chez le Spion- tique de façon discontinue depuis l’estuaire dela Gir·on- celle). de jusqu’au Cap Blanc-Nez (GAROCHE, 1994 ; Cette note vise surtout à attirer l’attention sur cette DEBOUIÀ 1989 et TOMBAL, 1996). Les individus sous-espèce méconnue et délicate d’identi1ication qu’est nicheurs appartiennent tous à la sous-espèce nominale littoralis. Le littoral semble être le territoire le plus favo- Anthus perrosus pezrosus. En hiver, les individus de la rable pour rechercher le Pipit maritime scandinave. sous espèce scandinave Anthus perrosus littoralis peuvent Dans le Pas-de-Calais, 1’essentiel des observations a été également être rencontrés (à partir d’octobre). Sur la côte réalisé sur la bande littorale et dans les prairies proches du Pas-de-Calais (site des deux caps, vallée de la Slack...) de la vallée de la Slack (FLOHART, comm. pers.), et du Nord (littoral dunkerquois), tous les oiseaux obser- vés suffisament tardivement pour que la sous-espèce BIBLIOGRAPHIE soit notée appartenaient à A. p. littoralis (FLOHAR'l] M eemm_ perS_) [ • ALSTROM P. & MILD K., 1996. - The identification of A 1’autOmn€ et en hiver les deux SOuS_eSpeeeS ne sont pas Rock, Water and 13uE-bel1ied·Pipits. Alula, (4) : 161-175. · disanguabtcs (ALSTROM & MILD, 1996) .Toutefois, °.DEB°UT G·· Pm î“““““‘€“‘ G°Nm» 1989 ·^"’=‘S des °‘$°"“" . . mcheurs de Normandie et des Iles Anglo-Normandes. le Cormoran, on remarquera que les oiseaux hrvernant en Bretagne sont 7 2 138 1’1Cl`[CI'l’1C1’1È VCI'I·0IiVC VOll'C SUI la Iêïë, le l’I12I1lZC3l.1 CI • GA-ROCHE L Pipit maritime inYEA _BERTHELOT les Couvcmïres (Obs- Pers-) tandis les oiscaux de Pica? D. (coord.), 1994. - Nouvel atlas des oiseaux nicheurs de Fran- die Ct du Nord — PaS-de-Calais Sont plus tCi1'1téS de gris ce. 1985-1989. Société Ornithologique de France (eds). Secré- Sur ees mêmes parties (QbS_ perS_ et FLQHARI; eemm_ tariat de la Faune et de la Flore. Paris. 478-481. pers.), Si œs nuances ne sont pas suffisantes pour une iden- ÉHARBIS *°*>TUçKER L &VINICOMBE K> 1999 ' Bird ide"' tification sub-spécifique fiable, elles ont attiré notre mü°“°°“' Macmdlm L°°d°“‘ 224 pi , . . . . ,. . , . • SUEUR F., 1988. - Quelques donnees sur le regime ahmen— dg§i€Lïd;(I;Èâî1§Cîî,;àS;îiî1x taire du Pipit maritime Anthus spinolerra petrosus en baies de · " Somme.l’Avocette 12 4 : 81-82 temps, lorsque les oiseaux prennent leur plumage nup- • TQMBAL ]_-(;_, PitEit)maritime in TOMBAL j,-(;_ (coord), üal et al., 1990; ALSTROM & NULD, 1996). 1996. - Les oiseaux de la région Nord - Pas-de—Calais. Effectifs Err Picardie, les artieleg traitant du Pipit maritime rat—ta·· et distribution des espèces nicheuses : période 1985-1995. Héron chent habituellement les individus observés à A. p. petro- 29 ‘ 245- sus (SUEUR, 1988) sans toutefois s’appuyer sur une des- cription pour les justifier. Il est vrai qu’à l’époque de ce dernier article, le Pipit maritime était encore considéré comme une sous-espèoe du Spioncelle (soit Anthus spi- noletta petrosus). Le 15/03/98, 8 individus de A. p. littoralis ont été obser- vés au Hable d’Ault.Tous étaient en plumage nuptial. Diden- tification repose sur les caractères suivants : - Pattes noires, légèrement rosâtres en contre-jour mais plus sombres que le Spioncelle, même en hiver. —Taches de la poitrine à bords diiiiis, sur fond blanc- sale. Ces taches sont intermédiaires en netteté entre le Spion- celle et le Maritime (A. p. petrosus). De même, la cou- leur de fond du ventre et des flancs est moins "sale" que chez petrosus mais et plus grise que chez le Spioncelle. Les taches se prolongent sur les flancs, bien plus loin que UAVOCETTE 1997 - 21 (1-2) 19 Identité des Pipits maritimes observés sur le littoral picard
NIDIFICATIONS DE L'ECHASSE BLANCHE Hrmantopus hrmantopus EN PICARD I E EN 1 995 par Gérard Deloison ! 1995 a été une année exceptionnellement ```l`' favorable pour la nidification de I’Echasse il blanche en Picardie. Sept couples se sont installés sur quatre sites et ont produit treize jeunes à l’envol. Caruette et al. ont brossé en 1994 le statut de l’Échasse miers jeunes naissent le 5 juillet et, le 8 juillet, ce sont huit blanche en Picardie : cette espèœ niche occasionnellement jeunes qui sont vus avec les adultes. dans la région, surtout sur le littoral. ]usqu’en 1994, le La dernière observation de la saison a lieu le 17 août, date maximum de couples nicheurs avait été noté dans à laquelle il ne reste plus sur le site qu’un adulte et cinq l’Aisne, en 1958 (Boutinot, 1980 Q Caruette et al. 1994). jeunes, dont quatre sont parfaitement volants (le détail Fait exœptionnel, en 1995, sept couples nicheurs se sont des eifectiù et des dates est indiqué dans le tableau ci-contre). installés sur quatre sites et ont produit treize jeunes à Dès le début de la période de nid`cation le choix de l’em— l’envol. plaœment des nids semble avoir été assez laborieux Dans Pendant la période de reproduction 1995 sept sites où un premier temps les couples se cantonnent de façon assez au moins une observation d’échasse à été faite, ont été dispersée et alarment sur trois des bassins du site (qui en suivis dans le département de la Somme, ainsi qu’un site comprend huit). Le 30 mai, un couple commence la pré- danstle département de l’Aisne. Quatre de ces sites ont paration d’un nid qt1i est abandonné deux jours plus tard vu l’Echasse nicher avec succès, les aut1·es n’ont permis suite à un dérangement humain. à l’espèœ que de stationner ou de se cantonner sans suite. Puis, dès le 5 juin, les Echasses fréquentent de plus en Cette note se propose de faire la synthèse des observa- plus assidùment un quatrième bassin très peu visité tions recueillies sur cette espèce. jusque-là. A partir du 12 juin, les quatre couples sont installés sur ce dernier bassin, au sein de la colonie de RÉCAPITU LATIF DES OBSERVATIONS Mouettes rieuses Larus Ridibundus qui comprend PAR SITES 250 à 300 couples. Le "facteur dérangements" a été déterminant quant à Bassins de décantation de Grand-Laviers (80) : Pinstallation assez tardive des Echasses au sein de cette Le premier couple arrive le 16 avril Le 6 mai, douze oiseaux colonie de Mouettes qui leur a permis de bénéficier de sont présents. Les jours suivants, quatre couples s’installent plus de tranquillité. En effet, le bassin choisi par les et les premiers couveurs sont observés le 2 juin. Les pre- Echasses, les Mouettes Rieuses et quelques couples ' d’Avocettes Recurvirostra wvosetta est le bassin le moins EV91-U`1`1ON DES EFFEC`1`1F$ DE 1-A CO1-ON1E f1·équenté par les promeneurs et les ramasseurs de vers D'Eç1'1ASSES B1-ANCHES SUR 1-ES BASS1NS de vase utilisés pour la pêche. Les dérangements occa- DE DECANTATION DE GRAND-LAVIERS EN 1995 Siém-tés pat- d~autt·éS éisééux ont été tarés ét Séuts dés Géé. ¤¤1¤$ Adultes M- ·=¤~v¤¤r= J¤~¤¤¤ lands argentés Lams argenrazus (2 observations) et Fau- 16 avril 2 con créoerelle Falco zzrmunculus (1 observation) ont du être 4 mai 4 éloignés. 6 mai 12 Les bassins de décantation de Grand-laviers avaient déjà QQ;} È, permisàl’Echasse blanche desereproduire en 1993, année 11 mai 5 où un couple a produit au moins trois jeunes (Bawedin, 14 11161 2 1994). En 1994, l’espèce sera seulement notée en sta- gg mg; g tionnement. 30 mai 8 2111111 9 1 Marais du Crotoy (80) : È Ã î La première observation a lieu le 26 avril : un couple para- 12 juin 10 4 de et prépare le nid (X. Commecy, com. pers.), 18 111111 8 3 Le 1" mai, la femelle couve. Le 14 mai, undeuxième couple âîuliîîg É 2 est observé sur le site en compagnie des Echasses déjà ins- 5 juillet 5 1 tallées, il ne sera pas revu. Durant tout le mois de mai, 1011111181 13 8 le mâle et la femelle se succèdent sur le nid, jusqu’au 30, 16211;%} È 2 date à laquelle les Echasses ne sont plus sur le site. Les 11 août 2 3 3 et 5 juin un mâle est à nouveau observé. 17 30111 1 5 Le 8 juin la femelle couve, à une dizaine de mètres de l’em- placement du précédent nid. UAVOCETTE 1997 - 21 (1-2) 20 Nidification de l'Échasse blanche en Picardie en 1995
Le couple est observé régulièrement jusqu’au 18 juin avec gique remonte à 1989 avec un couple élevant trois l’un ou l’aut1·e des oiseaux couvant. Le 24 juin, la femel— jeunes (Anonyme, 1996). le est seule sur le site et ne couve pas. Toute tentative de nidiiication semble alors compromise, pourtant un Bassins de décantation d'AuIn0is-sous-Laon (02) : couple avec deux pulli est observé le 12 juillet (P ]. 2 Echasses le 20 avril, un couple le 1°' mai (O. Bardet Dubois, com. pers,). et L. Gavor;5 com. pers,). Elles ne seront plus revues ensui- Il s’agit donc de la première niditication de l’Echasse sur te. Ces deux données sont une première pour ce site. le marais du Crotoy. La dernière mention pour le département de l’Aisne remon- te à juillet 1989 : un couple cantonné sans suite à Gui- Renclôtures de Noyelles-sur-Mer et de Bois- gnicourt (L Keraut1etQnP Caruette et al. 1994) et la seule mont (80) : nidifrcation connue remonte à 1958 : six couples à Noyelles-sur-Mer : Bohain dans leVer·mandois (Boutinot, 1980 in P Caruet- Le 25 juin, un couple avec 3 poussins est observé (L Gavo- te et al. 1994). ry et S. Flipo, com. pers.), Le 30 juin, le couple est accompagné de deux jeunes âgés COMMENTAIRES environ de deux semaines. Le 5 juillet, un mâle est toujours présent et alarme. Les àultats exœptionnels de la saison de nidification 1995 Mglliè Es de Pinchefalise : de l’Echasse blanche en Picardie peuvent s’expliquer par - deux couples le 8 avril ; la conjonction de plusieurs facteurs : - trois Echasses le 28 avril. - les conditions météorologiques en Espagne, fief de En 1994, deux couples avaient déjà niché sur ce site pro- l’espèce, qui a subi à cette période une importante duisant 6 poussins. sécheresse ; Prggç Beauvisagç : - la raréfaction des sites de nidiiication, toujours en - le 8 mai un adulte est présent (sexe indéterminé). Espagne, due à d’importantes modifications des milieux - le 9 mai le même (?) oiseau, cette fois identifié comme naturels au profit de l’agriculture intensive ; étant un mâle, alarme. Trois visites supplémentaires le - un hiver et un début de printemps trés pluvieux en Picar- même mois ne permettront pas de recontacter l’Echas- die, qui ont bien préparé les sites en créant des niveaux d’œu se sur ce site. élevés, multipliant les surfaces de milieu favorable. Il faut aussi signaler que les deux années précédentes (93 Commune de Noyelles-sur-Mer (80) : et 94) 1’espèce a fréquenté un peu plus régulièrement la Un mâle est observé les 18, 21 et 23 mai sur une prai- Picardie. En 1993 un couple nichait dans la Somme et rie inondée à la périphérie du village. Malgré trois autres en 1994 quatre couples étaient recensés (trois dans la visites il ne sera pas revu. Somme et un dans l’Oise) (R Carruette et al. (1994). La Cette observation semble devoir être rapprochée de fréquentation deux années de suite de sites de niditica- l’observation faite sur la renclôture de Boismont, prai- tion, potentiels ou déjà occupés, à certainement permis rie Beauvisage (voir ci-dessus), site géographiquement prodie à des oiseaux qui avaient stationné sur ces sites, de se can- (1 km) et pourrait concerner un oiseau qui a cherché à tonner durablement la troisième année. se cantonner, sans succès. Fait notable pour cette saison 1995, pour la première fois une Echasse s’attarde jusqu’en septembre dans la région, Ba§$ins de décantation de la sucrerie au Parc ornithologique du Marquenterre. Les dates d'EppeviIIe à Ham (80) : maximales de présence de l’espèœ en Picardie étaient jus- Le 28 mai, un couple alarme en vol. Le 18 juin, observa- qu’alors comprises entre avril et août. tion identique cette fois en présence d’une autre Echasse (une femelle très probablement). Le 19 juillet, un jeune par- REMERCIEMENTS faitement volant est observé avec le couple et le troisième adulte. (C. Dancoisne, N. de la Perche, P Moronvalle, S. Je tiens à remercier Xavier Commecy et Laurent Gavo- \V1llefert, com. pers.), ry qui ont bien voulu relire et amender ce texte. En 1989, un couple qui avait tenté de nicher a du aban- dormer le site suite à un dérangement. BIBLIOGRAPHIE _ _ •ANONYME (1996) : Chr ` `th l ` 1995, B ll - Parc ¤r¤¤th¤|¤9¤q¤9 du Marquenterre 1801 = en 1995 e1e1·aeeee1ae1e¤ MÃÃiiÉiîeÈ'ÃuN;eîî?Ãc4Èi u C Le premier adulte est vu le 12 avril. Un couple est pré- • V·BAWEDlN (1994) :Nidiiicarion de l’Échasse blanche dans l’Ab- sent le 8 mai et un accouplement est observé. Le 25 mai bëlïlïîs (8(3ɤ 199‘ëL§·Avïêf3= · 18 (ïïëîg/ÉÈY (1994) LÉ · , . . . • l , · , : ’ _ °mqadL9t€S,;g1¤1¤j1€S·PwS»*€g 2‘*?‘271“‘1‘€‘·‘“‘ad“‘· s~.....t,i....i....i.1.........i»1....ii....1e89.eA..,.9...-i8@4),,.71, œ et “¥‘ iuvc C "° am Som ° S‘î“’€S· , , _ , • J.-B. MOURONVAL et 12 TRIPLET (1991) ; Oiseaux d’eau L? 30 ll-Huet: C0)-IPIC est Contacte en Pœsenœ d ¤¤1¤v¢- nicheurs en plaine maritime picarde, APCGE Somme, ONC, nrle. Ce dernier sera vu le 7 août en compagnie de Conseil général de Picardie, 217 p. quatre g_du1teS_ Un mâle egt présent du I" au 5 Sep- C SUEURE CI X. (1990) des 0lS€3UX (16 lâbàlè tembre.Malg1·é la présence dam juvénile sur le site la nada- §§°m;· EDÉ G§g9Pâ1}¤~·=¤Sçîf9%4) _ Nouvel ms ücauon 3 pu ctœ_pI:0uVçc' _ des oiseaux nicheurs de France,} 1985-1989 - Société ornitholo- Le dermer cas de nrdtiication cormu au Parc ornitholo- gique de France, 775 p_ IJAVOCETTE 1997 - 21 (1-2) 21 Nidification de l'Échasse blanche en Picardie en 1995
LES RAPACES NICHEURS DU IVIARQUENTERRE EN 1 997 C \ par Vincent BAWEDI N et Xavier COMMECY Nous avons organisé au printemps 1997 deux sorties A ces données nous pouvons ajouter les nidiücations dans collectives avec des membres de l’association Picardie Natu- le Parc Ornithologique du Marquenterre, qui n’a pas été re pour essayer de cartographier les rapaces potentielle- prospecté lors des sorties collectives : ment nicheurs de la plaine maritime picarde (RMR). Les — Buse variable : 1 couple. participants à ces sorties des 30 mars et 29 juin étaient - Bondrée apivore :1 couple. répartis par petits groupes (2 à 5 selon les demi-journées), - Epervier d’Europe : 2 couples. munis d’une copie de carte I.G.N. 1/25 000 et avaient à - Faucon hobereau : 1 couple. y reporter tout contact avec un rapace. - Faucon crécerelle : 1 couple. Ont été ainsi obtenus sur environ 53 km2 prospectés dans la partie nord de la RMR, zone de bocage et de marais COMMENTAIRES arrières-littoraux entre Saint-Valery Noyelles-sur-Mer et le nord de Rue, incluant la basse vallée de la Somme et Busard Saint-Martin : 6 contacts En mars, aucun ensui- une partie de la vallée de l’Authie : te, traces à cette période de la migration prénuptiale. Busard cendré : observation du nourrissage des jeunes Le 30 mars (temps ensoleillé et frais puis couvert début juillet dans un marais arrière—littoral. et très irais) : Bondrée apivore : 2 cantons repérés, cette espèce qui - Busard Saint-Martin Circus cyarœus : 6 contacts. affectionne les massiü boisés assez étendus ne trouve pas - Epervier d’Europe Acczloiœr msus 2 contacts. ici son milieu de prédilection. Une meilleur étude per- - Buse variable Buœo buœo : 7 contacts. mettrait de mieux cerner ses effectifs dans le Marquen- - Faucon crécerelle Falco urmurzculus : 27 contacts. terre. (un contact égale un oiseau ou un couple). Buse variable : 9-10 couples pour 53 Km’, ce qui - 1 Faucon pélerin Falco peregrinus a été observé ce jour semble être une bonne densité pour ce secteur bocager chassant dans un secteur bocager de Favières, migrateur mais nous manquons actuellement d’éléments de com- ou hivemant ? L’espèce ne niche pas dans ce type de milieu. paraison avec les autres secteurs bocager de la région picar- de.A noter un individu trouvé mort (fusil ?) accroché dans Le 29 juin (temps variable et vent) : des arbustes le 30 mars. - Busard cendré Circus pygargus : 1 contact. Epervier d’Eu1·ope : 7 cantons repérés, l’espèce — Epervier d’Europe : 1 contact (autre site). confirme son redressement en tant que nicheur dans la -Buse variable Buœo buzao :1 contact (autre site) et1 coniir- région picarde, les potentialités maximales pour les mant un canton, repéré le 30 mars. nicheurs de cette espèce ne sont certainement pas enco- - Faucon hobereau Falco subbuœo : 1 contact. re atteintes. - Faucon crécerelle Falco zinmmculus :5 contacts (coniir- Faucon crécerelle : 34 couples pour 53 kmz, soit 0,64 mant des cantons, repérés le 30 mars) et 2 nouveaux en couple par km2 (1 à 2 couples par km2 observés dans les bordure de la RM.P. secteurs favorables de bocage). Cette densité importante est l’une des surprises de ces sorties, d’autant que l’année Par la suite en juillet-août, des prospections occasionnelles 1997 vient après un hiver particulièrement rigoureux qui ont été réalisées par les ornithologues picards traversant n’est jamais bénéfique pour cette espèce. On peut remar- cette région, elles ont permis de certifier la nidiiication quer que la lin mars est une période idéale pour la détec- du Busard cendré, d’ajouter deux sites pour l’Epervier tion des couples cantonnés de cette espèœ : un nid sera trou- d’Europe, un pour la Bondrée apivore Perms apiwrus, quatre vé le 30 mars et aucun ne sera trouvé lors des prospections pour le Faucon crécerelle et de confirmer plusieurs ultérieures dans les secteurs visités. cantons de ces Faucons et de Buses variables. Faucon hobereau : Espèce plus discrète, seulement deux couples repérés. Pour cette espèce la période idéale pour RApAcE5 MCHEURS détecter les couples se situe en été (juillet-août, voire DANS LE MARQUENTERRE EN 1 997 début septembre avec l’observation des familles), soit en dehors de la période des recherches cette année, ce qui Espèœ ^/Ombre de çvup/es Densité explique une Sous estimation des effectifs dans un secteur œpeœs (coup/es/Kmzl où cette espèce est habituellement bien représentée. Bondrée apjvo fg 2 0,038 Ces résultats probablement partiels pour plusieurs espèœs Buse variable 10 0,19 renseignent sur les populations de rapaces de cette région Busa "Él œ']d'é l 9019 bien explorée par les ornithologues mais peu renseignée Epewœr d,E°'°p8 7 OJ 3 pour cette catégorie d’oiseaux et montrent d’ores et déjà aucon crecerelle 34 0,64 . . , Faucon hobereau 2 N_S_ que les rapaces y sont nombreux a mcher. D autres études ultérieures pourront utilement préciser ce bilan. UAVOCETFE 1997 - 21 (1-2) 22 Les rapaces nicheurs du Marquenterre en 1997
ANALYSE D'U N LOT DE PELOTES DE REJ ECTION DE CHOUE I IE HULO I IE Strix aluco par Yves LECOMTE Le site de récolte de ce nouveau lot de 48 pelotes a déjà surtout des Géotrupes stercoraires Georropus srercorarius été présenté par ailleurs (LECOMTE 1991). Celui-çi a (7 spécimens déterminés) et dont la présence s’explique été ramassé dans une parcelle où l’on note quelques Pins par de nombreux crottins de cheval dans les allées réser- noirs lariczb Pinus mlgra larzbzb, des Epiceas Pzbea abies la vées au passage des cavaliers et dont l’espèce se sert pour présence de nombreux Hêtres Fagus sylvaaba et de se perpétuer. De même les Procustes chagrinés Pro- Chênes Quercus sp. ainsi que des rejets de Noisetiers Cory- cusœs coriaceus (5 individus déterminés), gros scara- lus aveüana, Tilleuls à grandes feuilles Tilia plazyphyllos, bées régulièrement observés en ces lieux. ainsi que de nombreuses Ronœs Rubus sp. L’opportunisme alimentaire de l’oiseau est confirmé Nous avons déj à publié plusieurs résultats concernant la par la découverte d’une pelote dans œtte forêt contenant diète de cet oiseau dans dilférents milieux de cette par- les restes de 42 Géotrupes stercoraires le 23 avril 1994 tie de l’Oise, le Clermontois. Proiîtons en pour essayer . La nuit précédente il y avait eu une éclosion dans un ter- d’en dégager quelques constantes. Pour ce lot ramassé rier de œt insecte près duquel les traces des pattes du rapa- en août-septembre 1996, 89 proies ont été déterminées ce nocturne étaient visibles. Trouvée aussi ce même (voir tableau 1). jour, une pelote contenant 1Taupe Tzlpa eumpaea , 1 Cam- pagnol et 1 Géotrupe. Insectes : Ils représentent près de 25 % de l’ensemble. Un lot précédemment examiné, originaire de cette forêt Oiseaux : Les oiseaux représentent 8 % des proies et récolté entre mars et mai 1991, avait montré 5,4 % d’in- (1 Mésange bleue Parus cazruleus, 1 Mésange charbon- sectes, un autre de mars 1995 ramassé en forêt d’Halatte nière Rmajor et 3 Pinsons des arbres Fringilla c0elebs.). (LECOMTE 1995) 22% , et un autre encore (LECOM- Dans les autres lots avaient été t1·ouvés respectivement : TE 1994) venu du marais de Breuil-le-Vert, entre sep- 5,4 %, 6 %, 8 % d’oiseaux comme espèces proies. Les tembre 93 et mai 94, 7%. valeurs obtenues sont remarquablement stables. Les Comme dans les autres lots il s’agit ici de gros insectes, Mésanges et les Pinsons des arbres sont ainsi les proies EXAMEN d'UN LOT DE -GH?QUE'I"FE' HUELOTTE — Fûfêll dê · i- ESPEGES 2 Nom Latin Nombre de gg N3 bs . L . L Proies: î Prdlîës. Presles- _____ 2 NSECTES ______ 22 24,72% ISEAUX SP 7 7 87% __ AU PE Talpa europaea 3 3,37% - USARAIGNE CARRELET Sorex araneus 1 1 _12% _____¢}_ · ROCIDU RE NIUSETTE Crocidura russula 3 3,37% _ 5 ‘ ULOT GRIS _ un Apodemus sylvatica 22 24,72% 6 _^MP^GNOL 29 32,58% 1 ATR/”~ClENS 2 2.25% 8 -``` _ Nombre de pelotes analysées ` A8 __ _ = __ _ H ,_ Nombre de _· roles I Pelotes _ _*__ Nbmbre de proies TOTAL Il Iiuu iuuuiu 100 00% ¤L_____.__ 7 AMMu=EREs rorAL 6517% IJAVOCETTE 1997 - 21 (1-2) 23 Analyse de pelotes de Chouette hulotte en Forêt de Hez-Froimont
, wi · · ~ pagno s_(33 A) et Mulots gms (26 A,) · E, _“ _Il, L . J Ã- à â Batraciens : Leur presence est excepuonnelle. Des É-" il ` ' ' " `tï ·*`§ la restes (ossements) ont été trouvés à deux reprises, pro- ·· § -· .r·.·"‘ ° bablement de Crapauds communs Buyb bufo. Cette ”` ‘I,·· espèce a plusieurs fois été observée se nourrissant des insectes _ ww? — ‘ wit" utilisant les crottins des chevaux. · , " lt tl,_`· ~‘ Nous avons ainsi une illustration de la chaîne alimentaire È: . .î ; _ ' ·· --5% réalisée dans cette forêt :le crottin des chevaux attire les E. QI Q AQ _ ` W ` insectes (de type bousiers comme les Géotrupes Ou ' / . ‘ ··;_ ·· Q, § d’auu·es groupes)- qui attirent leurs prédateurs (Cra- J ij- 6.- É _i , (ml 9 I pauds ou oiseaux msecuvores comme les Mesanges ou È Z ·· _ -: ,.r_r_‘§j). —· " } É I \'· f petits mammifères) qui sont oonsommes par le super pre- <.}É·__ gu _' Q 7;) t /1 dateur que représente la Chouette hulotte. É ' -_ _ · ` 4;,, . La dernière étape de cette chaîne, la minéralisation, est ~ È E , · — ·- /__ t··î‘* l` W- illustrée par la découverte de pelotes contenant des · ' 3 ·· ·`=- ' #9 restesdeterresetdefeuillesd’arb1esrouléesetcomp1'esséeS, 'l" T- /`È-” . # · ’ ,l·.#r‘ M li" " (ti ` ¤'3©€S de la Consommation par la Chouette deVers de terre · -l III _ ' I; I - .v ' · r LQ; .I·!,_g· ·· M , .‘, _ 1 = · · ' __ (ne ügurant pas dans le tableau), autre proie frequente jj ', · ,·j/ —; V _· ·—·"·‘ " mais diiîicilement détectable dans les pelotes de cet `É ·· ` -’ ··-· ' " oiseau 4;,./··.«1'·,.,*\ ·,'.· , · les plus habituelles de la hulotte en forêt. BIBLIOGRAPHIE _ , , _ _ • LECOMTE Yves (1991) : Régime alimentaire de la Chouet- Manmufëres = Les Musarmgncs reigœscnœm 45 % 1¤ s tc hulotte sm atm et du alim moyen aucaat tm en forêt 5,4 et 2 % dans les autres lots de forets. Les Musaratgnes de Hez-Fmtamom. L’AVOCCÈI€ 15 (2-3-4). p. 81-83. sont donc des proies occasionnelles régulières pour C LECOMTE Yves (1994) Z Résultat de Yexamen d’un l0t d 40 les Chouctœs hulotœs dans les forêts de 1»OiSc· pâlcîtës de Chouette hulotte Szrbc aluco . L’Avocette 18 (1-2). p. ?Ta“P€S S°m dstcmœs ‘°‘· C cst une Pme nom °°°a” • LECOMTE Yves (1995) ; Régtme attmemtre de la chouet- slonncucnscnt dans nos alllïes analyses de Pç10œs· Les te hulotte Srrix aluco en forêt d’Halatte (60). L’Avocette 19 (1- autres proies sont plus habituelles pour l’espece : Cam- 2) P. 24-26. DE LA CORN EILLE NOIRE Corvus corone corone Par Yves LECOMTE Dans la littérature décrivant les modalités de consom- ser la noix qu’il avait dans le bec pendant l’absence de mauon de noix par les oiseaux, ]’31I'1’1€I'31S apporter œs obser- véhicule sur la chaussée, se reculer et attendre son écra- vations complémentaires concemant la Corneille noire sement par le passage d’un véhicule (pour l’occasion, le Corvus corone corone comme consommatrice de ces mien!) avant de revenir le manger. Lors de mon passage ùuits. I · A au niveau du “casse-noixî’ et ayantremarqué 2 autres noix S 1l est frequent d’observer des Cometlles lacher d’une ecrasees sur la route, )e pensais que l’action que je hauteur de quelques mètres ces ûuits du noyer au des- venais d’observer n’était pas accidentelle. Aussi, intri- sus de routes, jusqu’à œ que oeux-ci s’ouvrent sous le dioc gué, ai-je ralenti et observé la Comeille qui recommencait et puissent être consommés, j’ai pu observer une autre son manège. technique plus originale.`Le l" octobre 6, circulant Bel exemple d’apprentissage qui me fait penser à certains sur la route de Pontpomt aVe1·ber1e (60),],2.1 vu un de ces corbeaux japonais qtu posent des noix sur les votes du oiseaux sautiller sur le bas côté, puis sur la route, dépo- métro et les récupèrent après le passage du train. IJAVOCETTE 1997 - 21 (1-2) 24 Analyse de pelotes de Chouette hulotte en Forêt de Hez-Froimont
RECENSEMENT DES GRANDS CORMORANS Phalacrocorax carbo HIVERNANTS EN PICARDIE EN 1 996- 1 997 par Xavier COMMECY Le Grand cormoran est un oiseau très décrié à cause dortoir n’est pas habituel et unlisé uniquement lors des de son régime alimentaire essentiellement piscivore. ll est périodes de grands froids. Le canal de la Somme est alors très visible de par sa taille et son comportement. De plus le seul plan d’eau non gelé et les Grands cormorans y il est en nette augmentation depuis sa protection légale pêchent, c’est ce qui s’est passé cette année. intervenue au début des années 1970, alors qu’il était deve- Ailly-sur-Somme : 130 le 6 Janvier 97 (X. COMMECY) nu rare, il était important d’avoir enfin des valeurs claires Le dortoir est une ligne de peupliers, perpendiculaire à et les plus précises possrbles sur le nombre de Grands cor- la rivière Somme. Ce dortoir non habituel est à mettre morans ùéquentant le pays, en particulier en hiver. Les en relation avec le ù·oid ; la Somme canalisée est alors le effectifs présents en période de reproduction sonteuxd’une seul plan d’eau non gelé et les Grands cormorans y part plus faibles et d’autre part mieux connus car loca- pêchent. lisés à quelques sites. Les valeurs obtenues cet hiver Boismont : 58 le 12 Janvier 97 (X. COMMECY) permettront tant localement que nationalement de Dortoir sur un grand arbre isolé en bordure de la connaître les tendances évolutives du nombre de œs oisœux Somme canalisée. Ce dortoir non habituel est à metn·e hivemants et de les comparer avec les données fantaisistes en relation avec le froid régnant alors. Des échanges et phantasmatiques avancées par œrtains pêcheurs et chas- avec le dortoir d’Ailly-sur-Somme sont observés à plu- seurs qui voient dans cet oiseau noir un responsable des sieurs reprises. problèmes que rencontrent les espèces cibles de ces uti- lisateurs de la nature ; belle illustration de la technique Remarque : Le dortoir hivernal habituel des Grands cor- du bouc émissaire. morans sur le littoral situé à Arry/Bernay-en-Ponthieu est A l’initiative de la S.N.RN. un comptage concerté s’est déserté cet hiver. On peut donc penser que les trois donc déroulé œthiver, à la rni-janvier. parles obser- dortoirs non habituels repérés le long de la Somme vateurs de la C.O.R, il a été complété par des observa— canalisée ainsi qu’un autre concernant des effectifs tions que certains gardes-pêche du C.S.R (Conservatoire réduits dans un étang urbain à Abbeville (parc munici- supérieur de la pêche) ont eu l’amabilité de nous adres- pal de la Bouvaque :47 le 17 janvier, 3 le 7 février, 0 ensui- ser, ce dont nous les remercions. te - obs. C.S.R) ont accueilli cette armée tout ou partie des oiseaux fréquentant ce site les hivers précédents AISNE (02) (près de 200 en janvier 1996). D’ailleurs à la fin de lavague de froid ces dortoirs n’existent plus et ceux situés dans Essomes-sur-Mame (lieu-dit : les Prémeaux) : les les marais arrières-littoraux (Régnières-Ecluses,Arry/Ber- premiers arrivent à la mi-décembre), 1 16 le 6 Janvier. nay-en-Ponthieu) sont de nouveau utilisés (60 En février, Le dortoir est une ripisylve d’Aulnes et de Saules au des- 177 mi-mars... (obs. C.S.R) sus de l’eau. Les oiseaux utilisent la rivière Marne entre Ay-sur-Mame jusqu’à l’amont de Chateau-Thiéry soit L0ngILongpré-les-Corps-Saints : 270 le 17 janvier environ 5 kms d’eau courante ; il n’y a pas de chasse et (obs. C.S.P.). Dortoir dans des frênes d’un îlot des le site est souvent dérangé par les promeneurs. (Obs. étang de œ secteur où les oiseaux se dispersent à la recherche CHAMPAGNE F., garde C.S.R). de nourriture dans la journée. Ce dortoir est connu Mont-Saint-Pierre (lieu-dit : l’Ile) : une dizaine en depuis plusieurs années et a été pérenne cet hiver (192 décembre, 400 le 6 Janvier. le 7 février, 270 le 7 mars) Le dortoir est une ripisylve de Peupliers et d’Aulnes au Péronne (lieu dit : Sainte-Radegonde) : 49 le 10 Janv. dessus de l’eau. 97 (X. COMMECY) Les oiseaux utilisent la rivière Marne sur environ 15-20 Dortoir dans les iirênes et les hêtres d’un îlot dans un étang Km entre Gland (Amont de Château Thierry) et urbain . Les oiseaux pêchent dans les nombreux étangs Passy/Mame (suite du dortoir précédent). Les dérangements du secteurs, jusqu’à Frise en aval et Brie en amont, soit par promeneurs sont faibles et il y a peu de chasse. plus de 20 kilomètres de vallée. (Obs. CHAMPAGNE F., garde C.S.R); Ce site est suivi depuis de nombreuses années. Les comptages B.I.R.O.E. de rni-janvier des années précédentes SOMME (80) ont donné les résultats suivants : 1992 : 0 5 1993 : 8 ; 1994: 12; 1995 :28; 1996 :35; 1997 :49. Grand -Laviers: 16 le 11Jan\n 97 (O. BARDET et L. Quelques autres données hivernales obtenues précé- GAVORY). demment : 6 en décembre 1994 5 36 en février 95 ; 17 Dortoir dans des peupliers en bordure de la Somme cana- en décembre 95. lisée, près des bassins de décantation de la sucrerie. Ce Il y a donc un accroissement de la population hivernante L’AVOCETTE 1997 - 21 (1-2) 25 Recensement des Grands cormorans hivernants en Picardie 96/97
des Grands cormorans sur ce site qui est aussi un lieu de Suite à ces comptages, des autorisations de destructions nidïraüon depuis 1993 (le nombre de couples nicheurs de Grands cormorans ont été données dans l’Aisne y augmente régulièrement, au dépend des Hérons cen- (secteur de Chateau-Thierry) et une demande est faite drés Ardea cimzrea, COMMECY 1994). dans la Somme, ceci sans s’interroger sur la possibilité de ces zones humides à pouvoir nourrir ces oiseaux CONCLUSION quelques semaines par an sans créer de déséquilibres. Il sera important pour les ornithologues picards de Au total œ sont donc, en oet hiver qui a connu une impor- poursuivre ces suivis hivernaux, tant pour connaître tante vague de froid qui a entraîné une redistribution de l’évolution de ce phénomène que pour répondre le plus la répartition de hivernants tant localement qu’au niveau précisément aux demandes de destructions nouvelles qui européen, plus de 1000 Grands cormorans qui fré- ne manqueront pas d’ét1·e déposées. quentent notre région avec environ 600 oiseaux dans la Somme, dans les étangs de la vallée la rivière du même BIBLIOGRAPHIE mm et plu? ‘i° 500 l,A‘S“‘?> le long de la M"m°· • coMMEcY x. (1994) zzvuse en evidence dame eempeuueii H 11,3 Pas ete U`0l-WC de dortoirs dans 1,0186 et Seuls interspéciüque entre le Grand cormoran Phalacmcorax carbu et quelques individus som vus pêchant dans la journée le Héron cendre Ardea emma. Lmveeeue 18 (3-4) p. 6a·67. (pgupêjïg uu ou plusioui-s dortoirs soot.i]s à découvyin • MARION L. (1997) : Recensement national des Grands cor- Ou œs oiseaux voot_üS œioîodœ les dortoirs des dépm._ morans hxvernants en France durant l’}`I.lVCl' 1996-97. Ministe- œmms v<>îSî¤S» Aim ¤¤ Seins et Mam<·= @80 mme i$i`Ñà`Èi’§ÉÈÉiïiuÈÈȧirî§ÉÈÉÉaiïÃï£iÉlÈîÉi`?iaSîlîZîiÃ`Èî ¢<>mpwbüiSêS), Voiœ 1’E¤r¢ (un millier d’hiv€mantS)> Université de Rennes. 17p. d’après MARION 1997. J '· É -l— U 4 -; _ 4 "il»lllli!iiiil,aav* " ”`“ ` ` / "I ! IJAVOCETTE 1997 - 21 (1-2) 26 Recensement des Grands cormorans hivernants en Picardie 96/97