1 5 (1) 1 28 if I s J __ `:':`’'' — ISSN 0/8/-0782 ·····" ./jl r _! \\ I; 9 A ` 80 ,, """\.__§)*?'/1.} I, H I-ux- ___4_,,*}' X. COMMECY : Actualités ornithologiques 1990 p. 1-6 F. SUEUR : Régime alimentaire des anatidés dans la _Somme ` p. 7-16 Ph. CARRUETTE : Note sur la nidification probable de la Barge â. queue noire L1}110.·:··.-2 ûizzosa en Picardie p. 17-18 X. COMMECY : Dates anormales de reproduction du Grèbe huppé Ponbbcps cx7Ãs·t'.a1‘u.s en Picardie p. 19-20 Ph. CARRUETTE : Première nidification du Grèbe huppé Polaûireps CIYÈTZIIJS au Parc Ornithologique du Marquenterre en eau saumàtre p. 21-22 Ph. CARRUETTE : Note sur le régime alimentaire inhabituel de quelques oiseaux p. 23-25 Ph. CARRUETTE : Deux moyens efficaces face à la prédation du Busard des roseaux Cîirzzs acrzigzhoszzs p. 25 Cl. BERNUZEAU et Ph. CARRUETTE : L'Hermine /ld91.¢f«·/a cnrzzizea , les Pies Bba pzba et les Lapins de garenne OQ-·Z`I‘(?/¥_.Q‘I!.$` czzzzzbzzûzs · p. 26 Ph. CARRUETTE : Comportement et technique de pêche de l'Aigrette garzette Ãgmitcgarzeita p. 27 Centra/e P. BERRY : Technique de chasse concertée de deux Q,-njthg/ggfqug jeunes Renards l'/?1[0c·.·:·· wzjocs · . 2 Prcarde P 7 Ph. CARRUE'YFE : Comportement de jeunes Mouettes 43, Chemjn de rieëges Larrzs nkûbzzzzdrzs ha/age p' 80 000 Amiens
CENTRALE ORNITHOLOGIQUE PICARDE (C.O.P.) Salle polyvalente de l'Ile aux Fagots 43 chemin de halage 80000 Amiens Conseil d’administration (1991) Président 2 F. SUEUR Trésorier 2 X. COMMECY Secrétaire 2 L. GAVORY Membres 2 L. LARZILLIERE et A. ROUGE L 34 vvccttc Rédacteur en chef 2 X. COMMECY Réalisation technique 2 X. COMMECY et F. SUEUR , Adresses des auteurs Cl. BERNUZEAU 2 P.O.Ma.rquenterre 80120 Saint—Quentin-en—Tourmont P. BERRY : P.©.1\/Iarquenterre 80120 Saint-Quentin-en—Tourmont Ph. CARRUETTE 2 2 rue Fonck. 80550 Le Crotoy X. COMMECY : 4 place Godailler Decaix 80380 Gentelles F. SUEUR 2 Le Bout des Crocs 80120 Saint—Quentin—en·Tourmont
1 _ Redaction, X..COMI"lECY * donnee en cours d’nomoIogation nationale PLONGEON CATMARIN Gama ste//ai.? Plus de I©©© le I4 janvier en mer en face du HA (G. FLOHART) GREBE JOUGRIS A°o¢7m.e,c·s gr,·seg¢=na?· 35 en meren face du HA le I4 janvier (G FLOHART) PUFFIN DES BALEARES />oW1k7z/$,00/?7r2usmat/reran/tus I le 29 Août a Fort—Manon (BO) (E. MERCIER et F. SUEURI, cette observation precise Ia periode G8 presence G6 cette sous-espece sur nos cotes. FOU DE BASSAN 50/a 02552/za Plus de 2©© le I3 Janvier face a la Baie d'Autnie (T. RIGAUX) GRAND CORMORAN P/72/ammarax 02/270 330 le SI août en BCS (effectif record); 44 le 9 Decembre au POM (R. DEVISSE et V F SOEUR), nouveau maximum hivernal. HERON CENDRE Arves? crz/7e·re=2 4 nids au moins au marais d'Isle GG Saint-Ouentin (O2), second site de reproduction pour ce departement (5. BOUTINOT et T. RIGAUX) ; I96 nids le 5 Avril a Boismont(R. BALEJ, X. COMMECY, E. MERCIER et F, SOEUR), nouveau maximum pour Ia plus importante colonie picarde. AIGRETTE GARZETTE Egrefiagarzatta Toujours rare en terres, I le 4 Août à Moru—Pontpoint (60) (D. DELVILLE).l I nids au POM (P CARRLIETTE), nouvelle croissance ; IO les 28 et 3I Decembre en Bd5 et au POM (L GAVORV, H. DLIPUICH et al I, hivernage maximal connu. CIGOGNE NOIRE (`/C`c’2·'}/c? 0,372 Seul Ie passage d'automne est regulier dans la region ; repere aussi cette annee au prIntemps,I le 7 Mai a Noyelles s/Mer (G FLOHART et L. GAVORY).
2 IBIS FALCINELLE P/egadzs I2/ame//us I le 28 Juillet au POM (P. CARRUETTE, C. VIEZ et al.).* IBIS SACRE 7/ares/emrnzs ze!/2/tvpztrus I du 28 Juillet au 6 Aout et du 6 Octobre au 2 Novembre (P. CARRUETTE, F. SUEUR, C. VIEZ et al.), seconde mention picarde et plus long stationnement enregistre. Origine 2 SPATULE BLANCHE P/ata/ea .'¢=0c0r0d1â Nouveau cas d'nivernage· I iuv du 24 Decembre I989 au IB Janvier I99O au POM (P CARRUETTE, N. PLANCKE, F. SUEUR et L. WITTMER). SPATULE AFRICAINE P/ata/ea 2/02 Apres la premiere mention picarde ce printemps (voir article dans l'Avocette), une donnee estivale · I du 27 Juin au 2I Juillet (P. CARRUETTE, F. SUEUR,E. von WANTOCI-I-REl<OwSI<.I et coll.) * CYGNE DE BEWICK (Q:/g·r2o's0e)wc)(11' . 6 nivernants au PdA (O2) (L. GAVORY). OIE CENDREE mser asser 2l 40 contactees au passage entre le 4 et le 6 Novembre dans l'Oise (GEOR 60) TADORNE DE BELON Tzctvma fswvma Peussite desastreuse de la reproduction littorale cette annee pour une cause Indeterminee (COP) ; 7SOO le I I Novembre en Bds (T. RIGAUX). SARCELLE D’HIVER DE LA CAROLINE A/725 crecca cara//nens/5 I male dul au I I Novembre au POM (P CARRUETTE, J B. MOURONVAL et D VANDROMMEQ), premiere mention picarde de cette sous—espece nord- americaine * EIDER A DUVET 50m.2z‘er12 ma//Ass/ma Estivage exceptionnellement important en Bds: IOO de fin Mai au 20 Juin (JB. MOURONVAL et F. SUELJR), IIS le 24Juin, I2© le II Juillet et I35 le 2I (F. SOEUR). MACREUSE NOIRE /tte/anztta mgra Donnée estivale maximale a ce jour, 2OO le 2O Juin en Bds (F. SLJEUR). FULIGULE MILOUINAN »4_VZÉ'§_(/2 mar//2 I M. le l9 Juillet au l—l.A. (SO) (L GAVORY), (déja une donnee connue pour ce mois, en IQBB, I M du B au I I); I3 (7 M.) le 3O Novembre a Tergnier (O2) (L. GAVORYI
2 HARELDE DE MIQUELON C/angu/2 /iyema/25 Donnée automnale la plus précoce sur lé littoral picard: I F./Im. le 24 Octobre a Ouend (F. SUEUR) HARLE COURONNE A/argus CUCU//·:7Z`U.$` l M du I4 Août au 26 Octobre au FIA. (L. GAVORY et al). * BUSARD SAINT—MARTIN Czrcus cyanéus une bonne prospection dans l'Oise, essentiellement dans le Nord-Ouest du département permet dé repérer IO a I I couplés nichéurs.(L. GAVORY) BUSARD DES ROSEAUX Ezrcoœr aemgmosus 2 ont nivérné 3 Sacy (60) (A.Slï’AGNU©LO), I F le I3 Janvier a Fléssons (60) (J. LA.‘.^/) ; nouvelles données hivernales avec I lm. les 5 et 9 Décembre au POM (F2. DEIJISSE et F. SUEUFI) 2 couples se reproduisent avec succés sur le plateau du Santerre (80) dans des champs 06 blé (X. COMMECY). AIGLE BOTTE Hzarasra/5 f.25C/LBR/5: I le 3 Mars a Brétigny (60) (A. SPAGNUOLLO), secteur d'ou proviennent les données obtenues danslés années I960 I phaâé claire le 24 mai a Sissonne (02) (G. FLOI-IART) FAUCON KOBEZ F.2·'cc¤ véspértznw I M et I F le 5 mai a Noyélles—sur-mer (80), 2 F le 6 a Neuville-Marais (80) et 3 le 7. (6. FLOI-IART) CAILLE DES BLES ·C`6'(£/f)’7‘·’·\’CT·i?[t«%7û\' un chanteur précoce lé 25 Avril a Ouérriéu (80) (V. BAWEDIN) GRUE CENDREE ërc/sgrc/5 6 vols repérés (pour un minimum de 250 oiseaux) du 22 Octobre au 4 Novembre dans l'Oise (GEOP 60). BECASSINE SOURDE Lyswvoparyptes m//wm/s Donnee la plus tardive pour la migration prénuptlale : 2 lé 2 Mai en Bos (F. SUEUPI AVOCETTE kcorwroszra avorérts Echec de Ia nidification au POM mais un couple nicheur au I-IA. donne 3 jeunes a l'en~.«oI (L GAVORY et al.) et 3 couples nicheurs a Boismont (80) (P. CARFIUETTE, J B MOUPONV AL et F SUEUR), premieres reproductions menées a terme en cé lieu
4 BECASSEAU SANDERLING 627/,·i7rz5· .2/02 1 juv. le 5 Octobre a Vauciennes (60) (A. ROUGE). COURLIS CENDRE zvumemos argow!2 1 couple nicneur DOSBIDIE dans les prairies humides de Vlanlcamps (O2), nouveau site (GEOR60). CHEVALIER STAGNATILE 7'rmga stagnat/`//Ls Plus rare au printemps qu'en automne, 1 le ler 1*Iai a Estrees—1'Ions (80) (V. BAWEDIN, C. DANCOISNE, L. GAVORY et C. LOUVET). * PHALAROPE A BEC ETROIT P/va/2r0,0a/5 /002:% I F le 4c1uin a Boismont (80) (C. VIEZ). BARGETTE DE TEREK Xenus cznereus 1 le 4Juin au ROM (F. SUEUR et al,). * GRAND LABBE Sëercararzus 5/wa Suite aux tempêtes, 3 le I8 Fevrier au l-l.A. (V. BAWEDIN, L. GAVORY et C LOUVET) et 1 le 13 mars a Ouend-Plage(8©). Il est plutot rare en remontée. LABBE PARASITE Srercararzotsparaszfecus I ad. le 28 Juillet a I'1oru—Pontpo1nt (60) (A. ROUGE). GOELAND BRUN Lames ,*2./sms IO ad. subad. IO lm le 12 Aout a Caulaincourt (O2) (X COMMECY et F SUEUR), maximum observe a l’interieur des terres en Picardie. GOELAND LEUCOPHEE Laws cac/7/nnans 21 le 16 Septembre a Cayeux/mer (80), (X. COMMECY et F. SUEUR), maximum pour le littoral Sud ou cette espece demeure le plus souvent rare. GOELAND CENDRE Aarc/5 62/Jets Minimum de 10000 le 27 Janvier a Cayetix/mer (80) (X. COMMECY, D. COUSIN et F. SUEUR), maximum a ce jour pour le littoral picard. Le mème jour, 1©©©© etaient vus par G FLOI-IART en migration vers le Sud STERNE PIERREGARIN Stema /vrc//20*0 2 couples nicheurs et 2 couples cantonnes (6 juv et au moins 5 a l‘envol> a Moru- Pontpoint (60) (D DELVILLE et al.) Fort passage d’au moins 2000 en vol vers le Sud le 19 Aout a Fort—l”1anon et
5 (Iuend (>(. COMMECY, E. MERCIER et F. SUEUR), plus important mouvement note a ce jour sur le littoral picard. l le 25 Novembre en BUS (G. FLOHART et L. GAVORY), la plus tardive jamais reperee dans la region. GUIFETTE MOUSTAC C/7//000/Les /7;/br/2705 8 le 5 mai a Noyelles—sur-mer (80) (G. FLOI-IART). P I GEON COLOMB I N. C0/z/moa amas 4553 individus denombres en migration en Baie de Somme du mois de septembre au mois de novembre; (G. FLOHART et L. GAVORY), chiffre tres important I TORCOL FOURMILIER Jy/vx taraw//2 4 couples repères dans l’Oise en dehors de la foret de Compiegne : F. de Chantilly et Elois du lieutenant (D. DELVILLEJ, F. d’l-lalatte (Y. LECONTE), F. de Retz (G. EIALANDRA5) et I a Vivieres (02) (G EIALANDRAS). P I C NO I R Orywmpus marz‘/os Une loge decouverte a Montonvillers le 26 Avril, un individu repond a la repasse Ie 2 Mai (P MOURONI/AL) ALOUETTE LULU Au//zx/2 sroorea Premieres mentions hivernales depuis l975 r 6 le 3l Janvier (F. SUEURI et 5 le Sl Decembre (E MERCIER et F SUEUR) en Bd5. HIRONDELLE RUSTIQUE H/rc/00*0 rusmra l le 23 fevrier a Noyelles—sur-mer (80) PIPIT DE RICHARD Anmz/5 novaesee/.200*120 l le l7 septembre en Bd5 (G. FL0l-IART) * PIPIT A GORGE ROUSSE An:/ws cer://nc/.9 Nouvelle donnee relativement tardive: 2 le 3 Novembre en Bds (G. FLOHART et F SOEUR). * BERGERONNETTE DE YARRELL /702*20/`//2 .2/.02 yare//1° Toujours peu notee en hiver a l'interieur des terres, I F. le I2 Decembre a Abbeville (80) (F SLIEUR) BERGERONNETTE PRINTANIERE /*10!2c1°//2 f/ava une observation tardive, IO le 3 Novembre dans la Somme (P. MOURONVAL). MERLE A PLASTRON Tomas targc/.2205 4 le 28 Avril au I-lourdel (80), 9 leler Mai a Chivres en laonnois (02) (L. GAVORY)
6 et 9 du Ier au S 1*lai a V1lI€r`S·BOC3ge(8©) (P. MOURONVAL) ; belle serie inhabitu- elle GRIVE LITORNE Tc/rm/sp//ar/5 Nidifications dans la Somme, un couple certain (nourrissages le 24 Mai) et un autre DFODBDIG a Ouerrieu (P. l*1OURONVAL), I couple a Heilly le 30 Mai (L. GAv©RV) _ — TRAOUET HOTTEUX Oe/mme amant/7e Premieres mentions tardives depuis 1971, 2 le2l~Iovembre en Bds et 1 le 3 (G FL©I-IART) GOBE—r·1OUCHE NOIR Fzcedu/2 /7,1400/et/ca 2 ou 3 couples en foret de Laigue (60) (J.P BONNEL et J. LAW), nouveau site. PHRAGI1 I TE AQUAT I QUE A craœp/72/us pa/udma/2 I BO le I4 aout 1990 a N0ye|Ies—su1`·me1`(8©) (G. FLOI-IART) * GRIPIPEREAU DES BOIS Cart/7/.2 /Lam//1;2r1s I cnanteur le 18 ltlars en F de Retz (60) (A. SPAGNLIOLO). BEC CROISE DES SAPINS [OX/3 CC//"V//`05`[/`«? ADOBE ga invasion ; passages sur le littoral des fin Juin, repere aussi en Juillet ; 6 FLOHAPT et L GAVORY compte en 26 jours de suivi des migrations entre le 7 Septembre et le IS Novembre, 1969 migrateurs (max. journalier OE 270). Pas de donnees avant le 30 Juillet dans 1'Oise, nombreuses observations a partir de Septembre et ]usqu'a la i in G6 l'annee engne et ailleurs. Quelques observations en terres dans la Somme (COP) POUI LLOT VELOCE /2*;)'//ascopos 60/A/0/'Z2 1 de la race 20/erem/s(Qou zrzsr/s'? 1 le 19 Novembre a Cnevrieres (60) (A. ROUGE). * BRUANT ORTOLAN 5070er/22 /20/Tu/202 1 le I4 Septembre en Bds (L. GAVORY) precedente donnee sur le littoral, 7 le 21 Septembre 1986 au I-l A.) Abreviations · Bds · Baie de Somme ; I~I.A: l-lâble d'Au1t (80) ; l"l. r Mâle; F ·F61`11eIle;|lT1 '|l`IlI`1l3(Llf`S
7 REGIME ALIMENTAIRE DES ANATIDES DANS LA SOMME par Francois SUEUR I INTRODUCTION Il y a quelques années, nous avons publié des résultats sur le régime alimentaire de quelques oiseaux aquatiques du littoral picard (SUEUR 1985). Un seul Anatidé, la Bernache cravant Branta bernicla, était mentionné dans ce travail. Le régime alimentaire d‘oiseaux appartenant à cette famille a également été décrit, de facon le plus souvent sommaire, dans d'autres études (SUEUR 1982 et 1986). La présente note a pour but d’apporter des informations complémentaires sur le sujet. Les observations ont été réalisées dans la Somme mais concernent cependant essentiellement la plaine maritime picarde. LISTE SYSTEMATIQUE Cygne tuberculé Cygnus 01or Seules quelques données préliminaires ont été publiées sur l’alimentation du Cygne tuberculé dans la Somme (SUEUR 1986). Au Hâble d'Ault, il semble consommer exclusivement le Potamot à feuilles pectinées Potamogeton pectinatus en mai (n = 72), novembre (n = 29) et décembre (n = 24), ou presque en octobre (163 oiseaux se nourrissant de cette plante et 1 autre une Algue, l'Ulve Ulva lactuca). De juillet à septembre, son régime est plus varié avec bien évidemment toujours une prédominance du Potamot (89,8 % ; n = 59) mais aussi du pain lancé par les estivants (3,4 %), des feuilles de Renouée persicaire Polygonum persicarïa (3,4 %) et d‘Arroche Atriplex sp. (1,7 %) ainsi que des algues vertes filamenteuses (1,7 %). Lors des vagues de froid, il survit essentiellement grâce aux aliments que l'homme met à sa disposition volontairement (85 individus consommant des grains de blé Trîticum aestivum pour un seul prélevant du Potamot en janvier 1985 dans cette localité) ou non comme cela a été noté ailleurs (utilisation de champs de céréales toujours début 1985 en janvier et février dans les bas-champs de Cayeux et sur le plateau du Vimeu tout proche, voire de champs de Radis chinois comme ces 11 individus très affaiblis en janvier 1979 à Lignières—Châtelain, N. RANSON). Au Parc Ornithologique du Marquenterre (tableau I). les végétaux aquatiques d'eau douce prédominent de janvier à mai et le Potamot à feuilles pectinées le reste de
È .\ I J F IB M A M J M n 50 34 28 21 58 84 J Ecorce - — 7.1 — — ° — VAED 54,0 55,9 85,8 61.9 74.2 16.7 Sulix sp. —--- 3,4 :· M. ¤1b¤ s — -“ ---- T. repens ·-———— H. rhamnoîdes —--—-- P. pectidütus - - - 23,8 19,0 83,3 Poâgeàe 2,0 - - 14,3 3,4 -¤ T. Égstivum 30,0 44,1 7,1 - - "— I E J ' A S O N D n 76 52 109 143 104 117 Ecorce - - — 0.7 - - VAED 2.6 1.9 44.0 37.8 7.7 21.5 Sa1iw·sp. ---——— M.- 2:11 ba — 1 7 , 3 ———— T. Éepens - - 7,4 — - - H. rhàmnoîdes - - - 2,1 M - 0,9 P. pectinàtus 97,4 80;8 48,6 55,9 87,5 79,8 Pqnceâe - · - 3,5 4,8 6,8 ·T.¤estivum ——-——— Tàbleàu I - Régime nlimëntsire au Parc Ornitholoaique du MàrquenterÉÈ du Cygne tuberculé Cygnus olor (eiprimé en pourcentêgb d'individus consommant I un type d'nlimentz. s . . il _ I' I I LH §'L'
9 l'année. Ces faits peuvent être interprétés par l’épuisement progressif au cours de l’hiver des herbiers de cette dernière plante, exploités intensivement par plusieurs espèces végétariennes, notamment les nombreuses Foulques macroules Fulica atra, et le retour vers leurs cantons, plutôt situés dans les zones d'eau douce, des Cygnes tuberculés à la fin de cette saison et au début du printemps. Les grains de blé Trîtîcum aestîvum, donnés aux oiseaux captifs du site, peuvent jouer un rôle important en janvier et février lorsque les températures sont rudes. Quelques plantes terrestres peuvent jouer un rôle non négligeable à certaines époques de l'année : Poaceae (ex Graminées) en avril et décembre, Mélilot blanc Melîlotus alba en août et Trèfle blanc Tïifolium repens en septembre. Les écorces sont consommées en mars et octobre mais ne sont qu'accessoires dans le régime au cours de ce dernier mois. Les feuilles de Saules Salix sp. en mai et d'Argousier Hîppophae rhamnoides en octobre et décembre n'apparaissent que de façon mineure. Dans les autres localités du littoral picard, nos données, moins nombreuses, concernent essentiellement des végétaux aquatiques. apparemment seuls représentés dans le régime en décembre et janvier (n = 45) et de mai à septembre (n = 14). En février et mars. ces plantes dominent toujours (92,7 % ; n = 55) mais sont accompagnées par des Poaceae (7,3 %). Signalons seulement nos modestes données d’avril concernant toujours des végétaux aquatiques dont une Renoncule Ranunculus (Batrachium) sp. (un cas sur 12). BAUER et GLUTZ VON BLOTZHEIM (1968). CRAMP et SIMMONS (1977), BIRKHEAD et PERRINS (1986) ne mentionnent pas les écorces, la Renouée persicaire, l‘Arroche, le Mélilot blanc, le Trèfle rampant, les feuilles d'Argousier et le Radis chinois dans le régime alimentaire du Cygne tuberculé. Le régime alimentaire des pulli au Parc Ornithologique du Marquenterre est peu varié puisque composé exclusivement de végétaux aquatiques d'eau douce et de Potamot à feuilles peotinées (tableau II). Le passage d‘une catégorie d'aliment à l‘autre de mai à août s'explique par un déplacement local des couvées des cantons plutôt situés en eau douce où les ressources finissent par s‘épuiser vers les canaux saumâtres où les herbiers de Potamot n’ont pas encore été exploités de manière très intensive. Nos données sur le régime alimentaire des pulli en juillet et août au Hâble d°Ault sont très modestes : Algues vertes filamenteuses (4 cas), pain (4), feuilles d’Arroche (3), de Renouée persicaire (3) et de Potentille ansérine Potentilla anserina. Dans les autres localités de la plaine maritime picarde, nous n'avons noté que des végétaux aquatiques d'eau douce (17 cas).
10 M J J A n 25 72 29 30 VAED 100,0 47,2 10,3 20,0 P. pectinatus - 52,8 89,7 80,0 Tableau Il — Régime alimentaire au Parc Ornithologique du Cygne tuberculé Cygnus 01or pullus (exprimé en pourcentage d'individus consommant un type d'aliment). Bien que peu nombreuses, nos données concernant les pulli sont intéressantes dans la mesure où CRAMP et SIMMONS (1977) signalent sans plus de précisions la consommation de végétaux aquatiques, et probablement celle d‘insectes et d‘invertébrés aquatiques. Oie cendrée Anser anser Le régime alimentaire de l‘Oie cendrée est continuellement dominé par les feuilles de Poaceae au Parc Ornithologique du Marquenterre (tableau III). Seul. le Mélilot le complète de manière non négligeable en juin. juillet et septembre. Les autres végétaux, qu’ils soient d’eau douce ou terrestres (Arroche, Jonc Juncus sp. et Scirpe maritime Scirpus maritimus) jouent un rôle presque marginal. BAUER et GLUTZ VON BLOTZHEIM (1968), CRAMP et SIMMONS (1977) ne signalent pas l’Arroche, le Mélilot et les inflorescences de Jonc dans le régime alimentaire de l'Oie cendrée. Il faut remarquer que des espèces apparentées ont des régimes encore beaucoup moins variés, tout au moins au Parc Ornithologique du Marquenterre, puisque composés exclusivement de Poaceae : Oie rieuse A. albîfrons ( n = 99 d'octobre à février), Oie des neiges A. caerulescens (n = 41 de décembre à avril) et Bernache nonnette Branta leucopsïs (n = 422 en juin et d'octobre à mars). Canard colvert Anas platyrhynchos Le Canard colvert est l’Anatidé qui présente le régime alimentaire le plus varié. Les grains de blé prédominent en janvier. Le Potamot à feuilles pectinées prend la première
11 J F/A M/J A S O N__ D n 31 27 20 40 56 33 57 49 A —-—--- 3,5 - B - - - 5,0 -—-- C - — 10,0 — 10,7 - - - D - — — 5,0 ---- E - - - 5,0 ---- F - - — 5,0 3,6 - 1,8 - G ---- 3,6 - - - H 3,2 ---- 6,1 - - I 96,8 100,0 90,0 80,0 82,1 93,9 94,7 100,0 Tableau III - Régime alimentaire au Parc Ornithologique du Marquenterre de l'Oie cendrée Anser anser (exprimé en pourcentage d’individus consommant un type d'aliment). A : végétaux aquatiques d'eau douce B : Arroche Atriplex sp. C : Mélilot Melîlotus sp. D : Potamot à feuilles pectinées Potamogeton pectînatus E : Jonc Juncus sp. (inflorescence) F : Scirpe maritime Scirpus marîtîmus (rhizomes) G : Scirpe maritime (feuilles) H : Poaceae (racines) I : Poaceae (feuilles) place en février et de juillet à décembre. Celle-ci est occupée de mars à juin par les feuilles de Poaceae qui sont présentes toute l’année dans le régime. Leur importance demeure mineure de juillet à décembre et s’accroit en janvier et surtout février. De septembre à décembre, les champs de Maïs Zea mays sont exploités très régulièrement après la fauche. Les végétaux aquatiques d‘eau douce occupent une place importante en juillet et d'octobre à décembre (tableau IV). BAUER et GLUTZ VON BLOTZHEIM (1968). CRAMP et SIMMONS (1977) ne signalent pas les feuilles et les baies d'Argousier, le Laiteron Sonchus sp., le Phragmite commun Phragmites australîs et la Patience_ d‘eau Rumex hydrolapathum mais cependant ce dernier genre est mentionné. Ces auteurs indiquent la consommation de Poissons de diverses espèces mais pas celle du Mulet Liza ramada ou L. aurata.
12 J F M/J J A S O N D n 321 51 15 102 664 872 399 304 382 A ---- — 0,1 - — - B 4,1 — — 23,5 5,4 7,7 32,6 19,4 23,0 C - - - 5,9 3,0 2,6 - 0,3 - D - - 26,7 - - ` ---- E ---- - - 1,5 - - F - — - 10,9 ----- G --—- - 1,4 — 0,7 1,6 H ---- - 0,1 - - - I ---- - 0,1 - - - J ——-- - - 0,3 - - K -——- 0,5 --—- L ---- - 3,0 - - - M ---- 0,5 ---- N 25,2 56.9 — 53,9 82,6 45,4 39,1 48,0 47,6 O --—- 0,2 -——- P --—- 0,5 0,1 0,3 - — Q - - - 2,9 1,2 0,1 - - - R 13,7 23,5 66,7 2.9 5,8 3,8 5,0 5,3 3,4 S ---- 0,3 ---- T ---— - 37,9 21,2 26,3 13.1 U -—-- — 0,5 - - - V 57,0 19,6 --—--- 11,0 W — - 6,6 --—--- X ---— - — — - 0,3 Tableau IV — Régime alimentaire au Parc Ornithologique du Marquenterre du Canard colvert Anas platyrhynchos (exprimé en pourcentage d'individus consommant un type d‘aliment). A : racines B : végétaux aquatiques d‘eau douce C : Algues vertes D : Algues vertes filamenteuses E : végétaux halophiles F : végétaux terrestres G : Salicorne Salicornia sp. H : Arroche Atriplex sp. I : Patience d‘eau Rumex hydrolapathum (graines) J : Patience d‘eau (feuilles) K : Argousier Hippophae rhamnoides (feuilles) L : Argousier (baies)
13 M : Laiteron Sonchus sp. N : Potamot à feuilles pectinées Potamogeton pectînatus O : Scirpe maritime Scîrpus maritimus (rhizomes) P : Scirpe maritime (feuilles) . Q : Scirpe maritime (graines) R : Poaceae (feuilles) S : Poaceae (graines) T : Maïs Zea mays U : Phragmite commun Phragmites australîs V : Blé Tiîticum aestîvum W : Crustacé X : Mulet Liza sp. De mars à mai, l‘alimentation des pulli et des jeunes non volants se compose d’Enteromorphes Ehteromorpha sp. (46,4 % pour n = 28) et d’autres Algues vertes filamenteuses indéterminées (21,4 %), de petits Crustacés (25 %) et d'Insectes (7,2 %). Pour le régime alimentaire des pulli de moins d’une semaine défini par analyse stomacale d’individus trouvés morts, le lecteur pourra se reporter à une de nos précédentes études (SUEUR 1982). Sarcelle d'hiver Anas crecca S’alimentant essentiellement de graines envasées ou immergées, la Sarcelle d`hiver ne se prête guère à l'étude du régime alimentaire par observation directe. Nos données ne correspondent donc qu’au complément alimentaire prélevé d’une autre manière. Nous présentons donc les résultats (tableau V) sans aucun commentaire en l'absence de renseignements sur la nature de la part principale du régime. En février, nous avons également noté la consommation de blé (1 cas) et en août, celle de végétaux aquatiques d‘eau douce (5). Canard chipeau Anas strepera Nos données pour cette espèce demeurent encore un peu trop modestes (tableau VI). Nous pouvons constater cependant l'importance des végétaux aquatiques d’eau douce et du Potamot à feuilles pectinées dans son régime. En juillet 1987, 10 jeunes non volants consommaient des Potamots à feuilles pectinées. Nos maigres données apportent toutefois quelques précisions supplémentaires quant au régime du Canard chipeau car, ni BAUER et GLUTZ VON BLOTZHEIM (1968), ni CHAMP et SIMMONS (1977) ne mentionnent la Salicorne dans celui-ci et demeurent fort vagues quant aux aliments consommés par les jeunes.
ÈÈ IT- I I I az S O N F1 - È? I n 109 445 37 I " | I VAED 0,9 29,9 — Sdlicornîë sp. tiges 80,7 4,7 — gmnines - 0,4 100,0 Atriplex sp. . feuilles - 2,5 - graines 5,5 0,5 — P. pectînatus 5,5 - - È Poaceëe 7,4 62,0 — - I ii Tnblenu V - Régime alimentaire nu Pirclprnithologique du Murquenterre de la Snrcelle d'hiver Anës creccï (exprimé en pourcentage d‘individus consommant . un type d’nliment). : _ Ja Jl/A S/O N D I n 53 9 14 24 37 VAED 100,0 - 50,0 58,3 48,6 Salicornïn sp. — — — 4,2 — P. pectinàtus - 100,0 50,0 25,0 51,4 Pdîceïe — · — 12,5 — Tableau VI — Régime nlimentiire au Pârc Ornithologique du Marquenterre du Canard chipeàu Anâs streperâ (exprimé enwpourcentage d‘individus consommânt un type d'nliment). _ I I I I ju 1 _ F I " I I I - I I I I I\' : _ I:. 2 11 r rî U : fn
15 Canard siffleur Anas penelope Les Poaceae occupent toujours la première place dans le régime du Canard siffleur. Leur importance montre une nette tendance à l’augmentation de septembre à mars lorsque la disponibilité en. Potamot à feuilles pectinées décroît notamment sous l'action de la consommation des Foulques macroules. Cette dernière plante ne joue un rôle régulier dans la diète du Canard siffleur que de septembre à décembre et les végétaux aquatiques d'eau douce en septembre et octobre. J F M A/M S O N D n 577 396 238 21 158 813 1181 842 A 6,1 4,3 2,1 9,5 25,3 27,4 7,4 9,6 B ————- 0,9 0,3 0,4 C - - 0,8 ----— D —-—- 3,8 15,4 3,0 - E -——— 1,3 0,1 - - F 1,7 - - 4,8 25,9 19,5 25,8 15,7 G 92,2 95,7 97,1 85,7 43,7 36.7 63,5 74,3 Tableau VII - Régime alimentaire au Parc Ornithologique du Marquenterre du Canard siffleur Anas penelope (exprimé en pourcentage d'individus consommant un type d’aliment). A : végétaux aquatiques d'eau douce B : végétaux halophiles C : Salicorne Salicornia sp. (graines) D : Salicorne (tiges) E : Arroche Atrîplex sp. F : Potamot à feuilles pectinées Potamogeton pectînatus G : Poaceae CONCLUSION Cet article apporte des précisions sur le régime alimentaire de 9 Anatidés : le Cygne tuberculé, les Oies cendrée, rieuse et des neiges, la Bernache nonnette, la Sarcelle d'hiver, les Canards colvert, chipeau et siffleur. La méthode utilisée n'est pas adaptée à l’étude des régimes des espèces s'alimentant principalement de graines immergées ou envasées comme la Sarcelle d'hiver présentée
16 ici, ou encore de proies animales aquatiques comme le Canard pilet A. acuta ou la plupart des Canards plongeurs. Cependant, nous tenons à inciter nos collègues picards à accumuler ce type de données qui à long terme permettent d'établir, au moins de manière semi-quantitative et sans aucun dommage pour les espèces étudiées, le régime alimentaire non seulement des Anatidés (présent travail), de divers oiseaux aquatiques (SUEUR 1985) ou de Passereaux comme le Chardonneret Carduelis carduelis (SUEUR 1990). Ces relevés systématiques ont permis de détecter des plantes non encore signalées dans le régime alimentaire de quelques Anatidés si nous nous référons aux synthèses de BAUER et GLUTZ VON BLOTZHEIM (1968) et de CRAMP et SIMMONS 1977). Les renseignements apportés concernent essentiellement le Parc Ornithologique du Marquenterre mais. même pour cette localité, ils peuvent encore être affinés notamment par l'obtention de nouvelles données de janvier à août chez le Cygne tuberculé, de février à juin chez le Canard colvert, d’avril à août chez le Canard siffleur et tout au long du cycle annuel chez l’Oie cendrée et le Canard chipeau. BIBLIOGRAPHIE Bauer K.M. et Glutz von Blotzheim U.N. (1968) Handbuch der Vôgel Mitteleuropas. Band 2. Anserîformes (1. Teil) · Frankfurt am Main (Akademische Verlagsgesellschaft), 535 p. Birkhead M. et Perrins C. (1986) The Mute Swan - London (Croom Helm), 157 p. Cramp S. et Simmons K.E.L. (1977) The Birds of the Western Palearctïc, Vol. I - Oxford, London, New York (Oxford University Press), 722 p. Sueur F. (1982) Régime alimentaire des pulli de Canard colvert Anas platyrhynchos dans le Marquenterre — L'Avocette 6 : 100-101. Sueur F. (1985) Régime alimentaire de quelques oiseaux aquatiques sur le littoral picard - L’Av0cette 9 : 43- 50. Sueur FÉ (1986) Le Cygne tuberculé Cygnus olor : statut européen et premier cas de nidification au Parc - Quelques aspects vie Parc Ornithologique, Bull. ann. 1986, Ass. Marq. Nat. 30-33. Sueur F. (1990) Le régime alimentaire du Chardonneret Carduelis carduelis dans la Somme - 0RfO 60 : 60-62.
17 NOTE SUR LA NIDIFICATION PROBABLE DE LA BARGE A QUEUE NOIRE Lîmosa Iimosa EN PICARDIE par Philippe CARRUETTE La Barge à queue noire Limosa lîmosa est une nicheuse rare en France (38 à 51 couples, DUBOIS et MAHEO 1986) et particulièrement menacée. Elle figure d’ailleurs dans le "Livre Rouge..." (de BEAUFORT et coll. 1983). En Picardie, elle est notée aux deux passages principalement de mi-mars à fin avril et de juillet à septembre ainsi qu'en petit nombre en estivage (SUEUR et COMMECY 1990). En 1976, un couple a peut—être niché dans le Marquenterre (chants et vols nuptiaux). Les couples les plus proches de notre région se reproduisent en Seine- Maritime (baie de Seine). En 1990, deux Barges à queue noire sont notées en permanence sur le Parc Ornithologique du Marquenterre du 28 avril au 5 septembre, une seule est observée jusque début novembre. Un individu porte le plumage nuptial alors que l‘autre présente le plumage d‘hiver légèrement roussâtre à la poitrine (subadulte ‘? L'espèce niche généralement à, 2 ans). Le 2 mai, un chanteur parade et défend un territoire sur une prairie patûrée par des Chevaux. Le 15, il survole le Parc en vol nuptial. Entre les 15 mai et 29 juin, un seul oiseau est noté puis à nouveau 2 le 30 juin. Il est néanmoins peu probable qu’il y ait eu une reproduction réussie. Le 24 juin 1990, dans les prairies humides de Noyelles—Boismont, un adulte en plumage nuptial parfait défend son territoire. Il nous survole en émettant des "kieu kieu" longs et bruyants sur deux syllabes rappelant le Vanneau huppé Vanellus vanellus. Il s'éléve rapidement puis vole de manière ralentie et mesurée, la tête inclinée. Le site très favorable est constitué de canaux bordés de Phragmites Phragmites australis, de mares de huttes à faible niveau d'eau, de patûrages humides et de petites parcelles labourées au sol sablonneux. Sur ce dernier secteur à la même date. un couple d’Huîtriers pies Haematopus ostralegus est cantonné et un couple d’Avocettes Recurvirostra avosetta défend ses poussins. Six Combattants Philomachus pugnax (3 mâles porteurs de couronnes nuptiales et 3 femelles) sont également présents.
EI 18 I La Bwrze à queue noire étant fidèle à son lieu de nidificâtion, il serait intéressint en 1991 de prospecter ce secteur fin mii ou début juin en évitant absolument tout dérangement afin de prouver lâ nidification de cet oiseau E rare et-menacé en France. I REMERCIEMÈNTS Je tiens È remercier Monsieur J.B. Mouronval et les animateurs-nature du Parc Ornithologique du Marquenterre pour leur participation aux observations. BIBLIOGRAPHIE de Beaufort F. (1983) Livre Rouge des espèces menacées en Frânce, tome 1 : vertébrés - Paris (Secrétariat Faune É Flore), 231 p. Dubois P.J. et Mahéo R. (1986) Limicoles nicheurs de France - Marennes (Ministère Environnement, LPO, BIROE), 291 P. Suéur F. et Commeéy X. (1990) Guide'd@s oiseâui de 1ë baie de Somme - EDF, DRAE Picardie, GEPOP, 192 p. ' ll I I I I I I I I I I- I I I1 .5*. ‘J Ce I D 0 I E pj .;. u LEE J â ii-:. î -2514 - â: IEEE J¤tlê|-Eëün h BÃI|\.'L'€'E|ÃI
19 DATES ANORMALES DE REPRODUCTION DU GREBE HUPPE Podiceps cristatus EN PICARDIE 4 Par Xavier COMMEC Le 11 Octobre 1987, observant les oiseaux dans le marais de Boves (Somme), je suivais aux jumelles un couple de Grèbes huppés qui nageait et remarquais l'un d'eux s'engager entre les Phragmites Phragmites australis ceinturant le plan d'eau et se coucher sur un nid. De retour sur place le 19 Octobre, je retrouve le couple avec au moins deux poussins cachés dans les plumes du dos de l'un des adultes. Cette éclosion de mi—Octobre vient s'ajouter à beaucoup d'autres tardives que nous avons observées depuis maintenant plus de 10 ans dans notre région. En 1986 nous avions publié (1) une synthèse des données concernant cet oiseau dans la région picarde. Cette étude montrait que l'essentiel des reproductions se fait de Mars à Août. Pour 167 nids repérés entre 1980 et 1984, 131 (78,5%) l'ont été entre le 15 Avril et le 15 Juin. Pour 374 couples repérés accompagnés de leurs poussins, toujours pendant ces 5 années, 92% l'ont été entre le 1 Mai et le 31 Août. Quelques observations de couples tardifs avaient aussi été faites: 10 couples pour lesquels les éclosions se sont produites entre le 15 Septembre et les premiers jours de Novembre (2 cas en Septembre; 7 en Octobre : 2 pour la première décade, 4 pour la seconde et 1 pour la troisième; 1 en Novembre). Dans le cas décrit au début de l'article, l'éclosion qui s'est produite ente le 12 et le 18 Octobre si elle est tardive n'est donc pas exceptionnelle; pourtant Cramp et Simmons (2) semblent ignorer ce phénomène en signalant les dernières pontes début Septembre. De même ces auteurs ne signalent pas l'existence de secondes couvées alors que nous avons montré que 15 à 20% des couples picards effectuent cette seconde couvée (Commecy 1986 op. cite). De 1980 (date du début des observations suivies sur la reproduction de cette espèce en Picardie) à 1987, aucun succés n'avait été enregistré pour les 4 pontes effectuées en Janvier ou Février que nous avions repéré (chaque année une vague de froid faisant échouer ces tentatives). En 1988, 4 jeunes d'environ 25 jours sont observés le 27 Mars dans un marais de Boves (différent de celui où s'était déroulée la nidification tardive); cette couvée (dont les 4 jeunes iront à l'envol) avait donc éclos fin Février—début Mars, la ponte ayant été déposée fin Janvier-début Février. L'hiver 1987-1988 ayant été particulièrement doux peut expliquer cette réussite exceptionnelle.
20 Ces observations nous ont incité à réexaminer pour la période 1985 à 1989 les dates de nidification du Grèbe huppé dans la Somme,en les classant comme nous l'avions fait précédemment pour les données picardes. Pendant cette nouvelle période examinée de 5 années, 74,7% (n=l03) des couples observés sur le nid l'ont été entre le 14 Avril et le 15 Juin; valeur à comparer aux 78,5% observés entre 1980 et 1984. De même, 89,9% (n=238) des couples observés avec leurs poussins l'ont été entre le 1 Mai et le 31 Août; valeur à comparer aux 92% pour la même période entre 1980 et 1984. Il apparait donc que même en dehors d'un hiver particulièrement clément comme en 1987/1988, les Grèbes huppés de la Somme ont encore étalé leur période de nidification, tant en commençant la reproduction plus tôt qu'en en entamant de plus tardives. Ceci devant contribuer à expliquer la vitalité actuelle de cet oiseau dont la population nicheuse régionale augmente. BIBLIOGRAPHIE COMMECY X. (1986) : Eco—éthologie du Grèbe huppé (Podiceps cristatus) en Picardie. L'Avocette 1986-10(1) p.5-29. CRAMP S. et SIMMONS K.E.L. 1978. The Birds of the Western Palearctic. Vol.1. Oxford. \ X l · W \ _ _ Q l . --· x i" — ·§ w .- ‘— m ?';wÉ= la A x I · ·* K QL ' jf '* ` 1 -...... - q I v 7 _ R. X È? , · ¤ x'- \¤· . ` · ‘ } »·• È _ , I ` , . . · · . « *1 -- · ' .· . È ,·%FÈâ. M [ ~% X \\ / . ‘yi§%%g£§. X-;;;,.-—-*'É‘ F `M ·' fr · 1 ‘5¤ . -;:-¢qî·fî"‘%?'··j -~ \ F K ` ‘ .f" 'ÃFT; 'À'' /0 · \ ' ' , III V, '_ _ ' }. I I X if] 'lfl il 4·>»: \ ` · 1 z , 'A;?·5‘(:r·`;`T? ` `* ·, I". A ' ‘ · X \ xüQyLœÉ§FÈ¥&%Eï X .1.1.. — l · ' ·_¢· "' ·"_'f;Ã;`i __ ' ` G C 1* \ @%&kM”"ë‘¥3'I¥?§*¤ · , _ -· \ . ‘ \< i 78; * g - — . "`bw L 1 q` I È" I · ai Pl'}; / : P \r .Q%% È , 7 ` / 1 E `.‘ I` · 5 [ ‘ · -' " $:1;; aka; ' \ ~ ·' L , . 4 ..·. .»¢* yaïhüüüm "iz \ · 2 J È I __H —î _ 1%"`l?1".iï.'£j·-.;;=Z?;,«îïîiëïîif , Il ·- ‘ - —~i¤;` ~’;y€—€Éïî?·*· ··—' ‘î=,;}ï *%$·T$3îFi§f?' 1. . ` j È- â%·=é$.··_â¤'°"‘ sëitaîêïîîjëaistggïëàâl-; »î#=->a<wî«-Éêëîâï§ · · Ã,. È, WL.; —» 4 ’ ` -·'*· ' ·· - "'· · =:« f‘””` »;?·*z=;·s#ê<?P=- ¢· uî "‘iï»»;;i*“·î;·=·ëïàï<~.;-».,.·;=r* ‘1 · ·: -- ? -Ã:: %=?—ÉSëg@ÉÉÈÉâ?` · P" ° —·¤â. ' "SJÉÉ üyk?dVJ@%HïÃëüJë¢?â§gâi? ’î`; <’ ._;x . » = .;·'é=v;`;:§~;ca#ë2.~;·=.??yÀ‘ ~ ' j " ·'*· —··—· -4; —-· ' i s çsv ·¢<r¢‘e2€€;·=5£#··îÉ·>>:=»··.~·>¢É"ï¤f\WL ··.l«· i¢s;=<=-- · =€=:î"’ xi? . É ~ . .4. . · · - ··- _ · Mr" 7.,13 ,.h,1,,·.« Pur É"; vl L à ·/*·«· 6*-. ';“·—. _ · 1 — ¤ """' I `-»— ‘ î ·;:9·%}Ig/w'*··‘ju@·*"‘-O`!ï'*d" €·\'%ë"?'yZ27 I ";·"* :·· ? ";;·',·_· 2 ` ,.., » lî ”Y·c·· K *."·—-ii?. ` ` ' ` ( 1, [if ""- -=-T} _ɧlïL»?;;.,···—-;·—‘.?tè`T§ I + ' __ _ _ _ _~,§;'·<'< ·‘,-,»·t .·;:.:|5_ç;·'E_§î!‘ ‘. ï ,;~_:·,3t... L î -5 N; F y i _· · .Ã;;2· ——?\ .€· ’-`î"?·":.<2ê-’ "· e l` E I _ " °'_..·..t`à,*î?_ ! [ " L ‘ ` I Fill`? ~s;¥ 1. 1 I / ' ·' S ·>"" ' _"`i.1ï_. ¥à—`J)É·l.L..`â —; 4]/ ...1 .. ,4,,,. * ` _ âîër- f Èîîîë- 21,T* ;%A»;L r4,'w
2 1 PREMIERE NIDIFICATION DU GREBE HUPPE .P0¢ûbcps crzkiztus AU PARC ORNITHOLOGIQUE DU MARQUENTERRE EN EAU SAUMATRE par Philippe CARRUETTE HISTORIQUE Depuis plusieurs années, le Grèbe huppé est en extension en Picardie et de plus en plus noté sur le Parc Ornithologique du Marquenterre sans y nicher. En 1984, il n'est noté qu'en période internuptiale. C'est à. partir de 1985 qu'on assiste à une présence plus régulière. Un individu est noté ` jusqu’au 6 avril. Le 27 octobre, deux adultes en plumage d'éclipse paradent et échangent des matériaux. En 1988, la migration de printemps est bien notée avec 9 oiseaux les 21 et 25 février mais l'espèce est absente en mai-juin. Elle sera de retour en juillet avec la dispersion des nicheurs (adultes et juvéniles). En 1989. on constate un nombre peu important d'individus mais un adulte stationne en mai-juin. En 1990, un couple parade les 30 juin, 13 juillet et 3 octobre sans nidification décelée. LA NIDIFICATION EN 1991 Un individu hiverne sur le Parc en janvier. La migration prénuptiale ne fut jamais aussi bien notée avec 10 oiseaux le 25 février et un maximum de 16 lc 26. En mars, 4 individus sont observés le 4, 2 le 1 1 et 3 les 23 et 24. En mai, un individu reste seul tout comme en 1989. Les 25 et 27 juin, deux individus paradent avec offrandes de végétaux, danse de Pingouins, poursuites et cris habituels... En juillet, un adulte est noté de temps en temps alors que le passage postnuptial est bien commencé avec 2 grands juvéniles le 1 1 juillet et 1 adulte 3 juvéniles le 6 août. Le 1 1 août, le nid est repéré en bordure de berge dans une roselière sèche. Il n'est pas visible du poste d'observation habituel ce qui explique sa découverte tardive. Un adulte couve alors que l'autre lui amène un poisson. Le 16 août, un poussin est observé sur le dos d'un des adultes. Ce sera le seul. Deux semaines plus tard, il manque d’être capturé par le male du couple de Goélands argentés L.anJ.s· 2/gcnfafzzs qui niche sur le site. Le couple de Grèbes huppés et le pullus resteront sur ce plan d'eau durant toute la. période de nourrissage. A noter que, cette année, on constate la présence de nombreux poissons sur tous les plans d'eau. Ce couple de Grèbes huppés a niché sur le canal le plus saumâtre du Parc Ornithologique. Une vanne.y permet d'amener régulièrement de l’eau (et des poissons, surtout de jeunes Mulets LJ2.2 spp.) de l’estuaire de la Somme pour maintenir un niveau moyen et constant. Les futurs aménagements, notamment la mise en eau de cette roselière, ne pourront qu'être favorables au Grèbe huppé. Les autres sites s'avèrent peu favorables à l'espèce en période de nidification (qua.si—absence de nourriture, niveaux d'eau volontairement bas, absence de site de nidificationm). Le Grèbe huppé n'aura donc guère la possibilité de se développer sur le Parc Ornithologique.
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23 NOTE SUR LE REGIME ALIMENTAIRE INHABITUEL DE QUELQUES OISEAUX par Philippe CARRUETTE Le suivi régulier de l’avifaune du Parc Ornithologique du Marquenterre donne parfois lieu à des observations curieuses notamment sur le comportement alimentaire de certaines espèces. Le 4 juillet 1990. une Cigogne blanche Cîconia ciconia arpente lentement les prairies désséchées du Parc, tête baissée. Pratiquement à chaque coup de bec, elle capture des Insectes dans les herbes hautes (à priori des Criquets) en relevant la tête pour les avaler. Elle est entourée de Lapins de garenne Oryctolagus cuniculus adultes et jeunes qui n'ont absolument aucune réaction de crainte face au grand échassier. C'est sûrement ce comportement peu farouche qui va favoriser la capture d'un lapereau par la Cigogne. Tué d'un seul coup de bec sur la tête, il est avalé rapidement. Le 7 juillet, cette même Cigogne capture un Lapin de garenne adulte nettement plus grand que son bec (30 à 40 cm ?). Le Lapin, non atteint de la myxomatose, n'a pas bougé lorsque la Cigogne est passée à côté de lui. Calmement, comme si elle attrapait un Criquet, elle lui a donné un coup de bec sur la tête. Le Lapin blessé agonise alors au sol en remuant sans pouvoir fuir. Plusieurs autres coups de bec l’ont achevé et la Cigogne mit 45 minutes pour l‘avaler en entier la tête la première, les pattes arrières dépassant longtemps du bec. Durant ce laps de temps, elle régurgite huit fois sa proie. Le 8 juillet, un Lapin de taille adulte est de nouveau capturé, toujours au même endroit. Plus petit que le précédent, la Cigogne l'avale en 5 minutes, habituée maintenant à. ce genre de proie. Les Lapins sont devenus nettement plus méfiants à l'égard de la Cigogne et s’écartent, voire se dissimulent dans les hautes herbes à son passage. Opportuniste, la Cigogne a profité durant quelques jours de ces proies faciles lors de sa recherche de nourriture sur les prairies. Jamais l'oiseau n'a été vu chassant le Lapin en se mettant à l’affût immobile comme il peut le faire pour les Micromammifères. Ce comportement alimentaire ne fut plus ensuite remarqué.
24 Le 12 mai 1990, un Héron cendré Ardea cinerea est noté ` à l'affût sur une dune face à un poste d’observation. Cet affût n‘est pas pratiqué au hasard puisque le grand échassier attend la sortie de lapereaux devant un terrier. Par deux fois dans l‘après—midi, il capture deux jeunes Lapins en les tuant à coups de bec. Le 8 avril, un Héron cendré utilise une toute autre . technique puisqu’il tente de noyer et d'avaler un jeune Lapin de garenne encore vivant. Il faut signaler que cette année, sur le Parc, les Lapins de garenne étaient très abondants. Il n‘était pas rare de voir des Renards Vulpes vulpes tentant de capturer en vain des Lapins en pleine après—midi. Le 16 juin. un Héron cendré adulte se pose sur un plan d’eau. Aussitôt. une cane colvert Anas platyrhynchos accompagnée de 6 pulli de 3 ou 4 jours les entraîne vers une phragmitaie en émettant des cris d‘alerte. Le Héron arrive à capturer un caneton resté en arrière. Le 6 juillet, un Héron cendré adulte s'empare d'une Musaraigne (couronnée ? Sorex coronatus). En 1988, un jeune Héron cendré capture une Poule d'eau Gallinula chloropus juvénile mais de taille équivalente à celle d'un adulte et l’avale. . Un Héron cendré adulte tue le 6 mai 1990 un Grèbe castagneux Tachybaptus ruficollîs adulte (CARRUETTE à paraître). Le 29 octobre 1984, un Héron cendré juvénile capture un jeune Rat musqué Ondatra zibethïca dans l'eau sur la rivière des Evoissons (Somme). Le 27 juillet 1982, un adulte tue et avale une Couleuvre à collier Nëtrix natrix adulte prise dans l'eau (réserve de Saint—Denis—du—Payré. Vendée) alors qu’un Héron cendré juvénile regarde et se prépare à harponner une Couleuvre à collier nageant devant lui mais ne la capture pas en août 1982 dans les marais de l’Ile d’Olonne (Vendée). Le 21 septembre 1989, un Goéland marin Larus marinus en vol capture un Grèbe castagneux nageant au milieu d'un chenal du Parc. La Poule d'eau a un régime alimentaire très éclectique. En mai 1989, un couple niche sur un îlot dans une touffe de Joncs Juncus sp. à trois mètres d'un nid d'Avocettes Recurvirostra avosetta. Lors du départ momentané du couple de Limicoles, une Poule d'eau casse les trois oeufs pour les consommer. L'espèce peut avoir des tendances charognardes. Ainsi. le 30 juin 1990, un adulte se nourrit d'un cadavre de jeune Mouette rieuse Larus ridîbundus sur la colonie.
25 De nombreuses espèces animales consomment les baies d'Argousier Hippophae rhamnoîdes. Le 8 août 1990. deux Becs—cr0isés des sapins Loxia curvirostra, espèce au régima alimentaire très spécialisé, s'alimentent de ces baies. REMERCIEMENTS Tous mes remerciements vont à Mesdemoiselles C. Descarpentries , E. Fojt , M. Legrand, C. Douche et C. Clippet , Monsieur et Madame P. Dolphin. Messieurs D. Chagot, F. Prévost, P. Poiré et V. Cohez pour leurs observations. DEUX MOYENS DE DEFENSE EFPTCACES FACE A LA PREDATION DU BUSARD DES ROSEAUX Cîïcus acrugzhasus par Philippe CARRUETTE Le 4 septembre 1991, un Busard des roseaux femelle et un juvénile chassent ensemble au-dessus des plans d'eau du Parc Ornithologique du Marquenterre. Dès l'arrivée des Rapaces, un groupe d’une centaine de Sarcelles d'hiver Ana.; cnrcca décolle pour se reposer aussitôt. Devant l'insistance des oiseaux de proie. les Sarcelles préfèrent s'éloigner sur un autre plan d'eau. Les deux Busards survolent ensuite un groupe d’une centaine de Canards colverts Ana: la/ag/râ_}07c/}·0.s· qui réagit différemment. Les Canards se regroupent au milieu de l'étang en une bande très serrée où se mêlent une trentaine de Foulques Fizlzha atra , 8 Grèbes castagneux Yëcâyàaptzzs ru/}è·0M3· , 7 Canards pilets Anas JCIJÃB et un Grèbe huppé Podbcps czvlsfafus . Les deux Rapaces les survolent , les pattes pendantes, serres ouvertes. provoquant un resserrement des oiseaux sur l'eau. Puis. la femelle, posée sur un Argousier 150}:,00,0/}ac r/}.21111101?/c.s· , tente en vain à. plusieurs reprises de capturer un mâle de Canard colvert isolé rejoignant le roupe. 8 En septembre 1989, une femelle adulte de Busard des roseaux capture sur l'eau, sur ce même plan d'eau, un mâle de Canard colvert isolé (de taille aberrante !) avant l'envol. Les serres plantées dans le dos, elle le soulève hors de l'eau et le dépose sur la berge toute proche pour le plumer. Le Busard des roseaux capture également des Huïtriers pies .ê’«2¢w1.af0pr1s os/ra/qgzzs au reposoir de marée haute. Ce sont toujours des individus blessés qui ne s'envolent pas ou trop tard lors du passage du Rapace, ou qui se tiennent isolés du fait d'un handicap (maladie...).
26 L'HERMINE Alusfc/a crmzbca, LES PIES 1%*2 pzba ET LES LAPIN S DE GARENNE Ogrcta/agrus cuuzbu/us par Claude BERNUZEAU et Philippe CARRUETTE Le 12 octobre 1991, une Hermine Aûzste/a cnizziyca mâle est observée en train de prospecter les dunes et les Argousiers Hippopâac 1·b.·21111101}f¢:s· sur le Parc Ornithologique du Marquenterre. Elle tente de pénétrer dans un trou à. flanc de dune. Seule la partie avant de son corps pouvant pénétrer, elle creuse avec ses pattes antérieures. Deux Pics bavardes Bea pxkra en profitent pour descendre des branches d'un Pin laricio Bims xzggra lanhzb et s'approcher du petit Carnivore. Une des Pics, attirée par le mouvement, donne des coups de bec sur l'extrémité de la queue de l'Hermine, la prenant même plusieurs fois dans son bec et tirant dessus à chaque fois que l'Herminc disparaît en partie dans le trou. Cette dernière sort régulièrement pour poursuivre les Pies mais sans grande conviction. La curiosité des deux oiseaux silencieux, et non pas alarmant comme envers un prédateur, vis-à-vis de la queue de l'Herminc est étonnante. L'Hcrmine part ensuite dans le couvert d'Argousiers. Quelques minutes plus tard, un cri aigu s'en échappe. L'Hcrmine ressort aussitôt avec deux Lapins de garenne §§/6/0/QQIJS cuzzzirzzhzs la poursuivant. Que s'est-il donc passé à l'intérieur de ce fourré ? Nous laissons le soin à un La Fontaine éventuel de trouver une morale à ce comportement de la faune du Marquenterre. OA = _ · ‘ -*3* . ' ;y.·,,•;F", " ui _ i. . —\ •-··*‘ ""**· vl i F
27 COMPORTEMENT ET TECHNIQUE DE PECHE DE L'AIGRE'I’I`E GARZETTE Egrcttagarzcltz I par Philippe CARRUETTE Sur les étangs et canaux peu profonds du Parc Ornithologique du l\/[arquenterre, l'Aigrette garzette emploie plusieurs techniques de pêche, déjà décrites, en fonction de la densité des proies disponibles, de la profondeur et de la turbidité de l'eau. La pêche à. l'affût employée également par le Héron cendré Axdca czizerca. Aucune tolérance d’individu de même espèce à. proximité. La pêche en déplacements rapides (type danseuse). Une certaine tolérance envers d'autres individus pêchant est constatée. Cette technique est employée pour la capture dans des petits groupes d'alevins dispersés et pour les insectes (Gerris) en surface. La pêche en groupe. Elle est notée surtout l'été lorsque la totalité des jeunes ont quitté les nids et que l'ouverture des vannes déverse de l'eau saumâtre de l’estuaire chargée de jeunes Mulets Ã/Èâ spp. (forte densité de proies). C'est lors de ces pêches collectives qu'un jeune volant est observé en train de quémander de la nourriture à un adulte, ailes et bec entrouverts, fléchi sur les tarses. Il adopte cette attitude successivement face à 7 adultes différents qui ne régurgitent pas mais ne le repoussent pas. Une technique, apparemment non décrite, est observée en bordure des petits chenaux courant au milieu des vasières. L'Aigrette s'installe sur la berge dans le sens du courant, complètement fléchie sur les tarses, le cou replié prêt à. harponner. Le bec légèrement entrouvert effleure l'eau, probablement pour diffuser un mouvement vibrant attirant les poissons. L'oiseau peut être pratiquement couché, la tête au ras de l'eau. Cette technique, notée chez un adulte le 15 septembre 1991, est utilisée de manière solitaire (poursuite des autres Aigrettes) pour capturer des alevins. •••Ol TECHNIQUE DE CHASSE CONCERTEE DE DEUX JEUNES RENARDS Vu.¢vc.s· Vujocs par Patrick BERRY Le 17 septembre 1991, en pleine après-midi, sur une prairie du Parc Ornithologique du Marquenterre, nous avons pu observer deux jeunes Reuards pratiquant une technique de chasse assez rare chez cette espèce. L'un des deux individus contourne un rassemblement d'une dizaine de Lapins de garenne OQ/CIO/ÃQIJS cuzzzitvzûzs qui se nourrissent sur la prairie. Se déplaçant au trot, il resserre le cercle et rabat d'un seul coup tous les Lapins vers les buissons d'Argousiers Hippopâac rbamxznzkics et les hautes herbes. Le deuxième Renard, s'étant dissimulé dans le couvert, sort alors brusquement et capture un des Lapins en le mordant au dos. Il part vers la zone forestière avec sa proie dans la gueule, suivi par son coixxpagxxoxx de chasse.
28 COMPORTEMENT DE JEUNES 1VIOUE'I'I`ES RIEUSES .L'.zrus rzüüuudus par Philippe CARRUETTE. Depuis 1990, une Mouette rieuse adulte avec le pied gauche amputé est observée sur le Parc Ornithologique. 1'..'oiseau se déplace en boitant, prenant appui sur le tibia. Il est souvent noté sur le parking où son agressivité et sa hardiesse pour la récupération des déchets alimentaires sont bien supérieures à celles des autres Mouettes rieuses. Cet individu, qui est un mâle, va élever une couvée sur la colonie du Parc juste sur un îlot devant un poste d’observation. Le 8 mai, ce mâle apporte comme offrande à sa femelle une tranche de saucisson sec (refusée par celle-ci peut-être en raison de son état de fraîcheur."!) et le 15 mai un fromage identifié comme de marque Vache qui Rit ( B0.s·r1i*29üz111¢û1.s·...!). Le 30 juin, deux poussins se déplacent aux abords du nid et, comportement étrange, boïtent tous les deux à gauche comme le mâle, sans aucune malformation apparente ou blessure. Il est donc fort probable que les jeunes ont imité la claudication de l'adulte. Le 2 juillet, ce comportement est encore bien noté mais de manière irrégulière, confortant la thèse de l'imitation. Il est dommage que le manque de temps ne permit pas de suivre de manière plus poussée cette famille de Mouettes rieuses. 5;:, __ . . ·.'-0 PY'? ’.? •v’ \ : î Ve 1 / ‘·‘°‘ ° “· · \ i W5 ' 1 `È• ' ._ / vx A — J ~·· • ··»,— _ · V 2 .