Bulletin SHF XXXX 92
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Bulletm de la SOCIEÉE
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Herpet0l0g1que de France
 
4ème trimestre 1999 N° 92
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ISSN g754-gg62 Bull. SOC. Help. FI. (1999) 92

Bulletin dela Société Herpétologique de France
 
Directeur de la Publication I Editor:
Roland VERNET
Comité de Rédaction / Managing Co-editors :
jean LESCURE, Claude PIEAU
lean-Claude RAGE, Max GOYFFON
Secrétariat de Rédaction / Secretary:
Françoise Tl-HOLLAY
Comité de lecture / Advisory Editorial Board :
Robert BARBAULT (Paris, France) ; Aaron M. BAUER (V illanova, Pennsylvania ;
Liliane BODSON (Liège, Belgique) ; Donald BRADSHAW (Perth, Australie) ;
Maria Helena CAETANO (Lisbonne, Portugal) ; Max GOYFFON (Grenoble, France) ;
Robert GUYETANT (Chambéry, France) ; Ulrich ]©GER (Darmstadt, Allemagne) ;
Michael R.K. LAMBERT (Chatham, Angleterre) ;
Benedetto LANZA (Florence, Italie) ; Raymond LECLAIR (Trois·Rivières, Canada) ;
Guy NAULLEAU (Chizé, France) ; Saïd NOUIRA (Tunis, Tunisie) ;
V. PEREZ-MELLADO (Salamanque, Espagne) ; Armand DE RICQLES (Paris, France)
Zbynek ROCEK (Prague, Tchécoslavaquie) ; Hubert SAINT-GIRONS (Paris, France)
Instructions aux auteurs / Instructions to authors :
Des instructions détaillées ont été publiées dans le numéro 91 (3ème trimestre 1999). Les auteurs
peuvent s'y reporter. S'ils ne lœ possèdent pas, ils peuvent en obtenir une copie auprès du
responsable du comité de rédaction. Les points principaux peuvent être résumés ainsi : lœ
manuscrits, dactylographiés en double interligne, au recto seulement, sont envoyés en double
exemplaire. La disposition du texte doit respecter les instructions. L'adresse de l'auteur se place
désormais après le nom de l'auteur en première page. Les figures sont réalisées sur papier calque ou
bristol. Les légendes des planches, figures et tableaux ainsi que le titre en anglais sont reportés sur
feuilles séparées. Les références bibliographiques sont regroupées en fin d'article.
Exemple de présentation de référence bibliographique :
Bons].,Chey1an M. & Guillaume C.P. 1984 ~ Les Reptiles méditerranéens. Bull. Soc. Herp. Fr. 29: 7-17
Tirés à part
Les tirés à part (payants) ne sont foumis qu'à la demande des auteurs (lois du renvoi de leurs
épreuves corrigées) et seront facturés par le service d'imprimerie. Tous renseignements auprès du
trésorier.
La rédaction n'est pas responsable des textes et illustrations publiés qui engagent la seule
responsabilité des auteurs. Les indications de tous ordres, données dans les pages rédactionnelles,
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l'accord écrit du directeur de la publication. La S.H.F. se réserve la reproduction et la traduction
ainsi que tous les droits y afférant, pour le monde entier. Sauf accord préalable, les documents ne
sont pas retoumés,
ENVOI DES MANUSCRITS à :
Roland VERNET
Laboratoire d’Ecologie, Ecole Normale Supérieure
46 rue d’Ulm - 75230 PARIS Cedex 05
Tél:33-0144323704—Fax:33-Ol 44323885
E-mail : vernet@biologie.ens.fr
Photo de couverture : N° commission paritaire: 59374
Claude GRENOT n-"--'m_---“""“u“
Lûœrm Uiwpüm Imprimeur t S.A.l. Biarritz
regroupement des individus avant l'hivernage 1S' me de Pom" 64200 BIARRITZ
(Bonnevaux) — ················**'rr·····
Dépôt légal : 4"““ trimestre 1999

SOCIETE HERPETOLOGIQUE
DE FRANCE
Association fondée en 1971
agréée par le Ministère de l’Environnement le 23 février 1978
CONSEIL D'ADMINISTRATION (1998-1999)
Présidente : Sabine RENOUS, Laboratoire d’Anatomie Comparée, Muséum National d’1·listoire
Naturelle, 55, rue Buffon, 75005 PARIS
Vice-Présidents 1 jacques CASTANET, Laboratoire d'Anatomie Comparée,
Université de PARIS VII, 2, place jussieu, 75251 PARIS Cedex 05
Thierry FRETEY, Laboratoire d'Evolution des Systèmes Naturels et Modifiés,
Université de Rennes I, avenue du Général Leclerc, 35042 RENNES Cedex
Secrétaire générale : Michelle GARAUDEL, Impasse de l'Eglise, 35450 MECE
Secrétaire adjoint : Franck PAYSANT, 1, rue jean Brulelou, 35700 RENNES
Trésorier : Frédéric TARDY, Réserve Africaine, 11130 SIGEAN
Trésorier adjoint : Francis MULLER, 2, rue de Champagne, 54470 PANNES
Autres membres du conseil : Philippe GERARD, Roland SIMON, Roland VERNET,
Alain VEYSSET
Membres d'honneur : Guy NAULLEAU (Cebas/CNRS, 79360 CHIZÉ), Gilbert MATZ (Fac.
Sciences, 49045 ANGERS), Albert RAYNAUD (81330 VABRE)
ADMISSIONS
Les admissions à la S.H.F, sont décidées par le Conseil d'Administration sur proposition de deux
membres de la Société (art. 3 des statuts), N'envoyez votre cotisation au secrétaire général qu'après
avoir reçu l’avis cl’acl1·nission du conseil.
COTISATIONS 1999/ MEMBERSHIP
Tarifs (France, Europe, Afrique) Taux annuel Bulletin Total
l adhérents de moins de 25 ans 40 + 80 = 120 FF
. adhérents de plus de 25 ans 120 + 80 = 200 FF
, bienfaiteurs : minimum = 350 FF
. membre conjoint = 100 FF
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ABONNEMENTS : SUBSCRIPTION to SHF Bulletin
France, Europe, Afrique = 245 FF
Amérique, Asie, Océanie : 55 USS5
Le service de la revue est assuré aux membres à jour de la cotisation.
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nisuori-iùouia
Les périodiques obtenus par la S.H.F. en échange avec les autres sociétés (liste publiée dans le
bulletin), ainsi quïme bibliothèque des tirés à part sont regroupés au Laboratoire de Biologie Animale
(Faculté des Sciences, 2, boulevard Lavoisier, 49045 Angers Cedex). Les articles de ces périodiques
peuvent être consultés sur demande adressée à G. MATZ. En outre, nous demandons aux auteurs
d'envoyer leurs travaux récents en 2 exemplaires à cette bibliothèque.

First announcement
1** International Scientific Meeting
THE BIOLOGY AND ECOIJOGY OF ALPINE AMPHIBIANS AND REPTILES
1 — 3 September 2000
Organised by: DPPVN
Invitation
Thc DPPVN are pleased to invite you to the first scientific meeting on the Biology and
ecology of Alpine Amphibians and Reptiles. The meeting dates will be 1·3 September 2000,
and the site will be defined in the second announcement (probably by the end of April) that
will be mailed only to those who respond to this announcement.
The goals of the meeting are:
• to bring professional and amateur researchers together to exchange ideas and
experiences on studies of alpine amphibian and reptiles,
• to promote amphibian and reptilian research in alpine regions and strengthen the
collaboration between amphibian and rcptilian spccialists,
• to present results of new research on al] aspects of the biology of arnphibians and reptiles
from alpine habitats, and
• to present new results of conservation actions focused on these organisms.
Language: The oflicial language of the meeting will be English.
Abstracts:
Abstract of oral and poster presentation will be published. All abstracts should be
submitted in English, and all participants will receive a booklet of abstracts at the
start of the meeting. The informative abstracts should not exceed 250 words and
should not contain tables and figures. Abstracts should be submitted by e-mail (see
below) in Rich-Text Format (rtf) along with your preference for an oral or poster
presentation.
Meeting fee:
Ca. 60 EURO, which will include the program and abstracts, reireshments and a meeting
excursion.
Excursions:
There will be meeting excursion arranged free of charge. For those who will wish to
stay longer a post-meeting excursions will also be offered.
Registration form
Those intending to participate are kindly asked to send to the organizing committee
by 1•• April 2000: name, institution, address (including e-mail, fax) and the (general)
title of the contribution and the abstract.
Travellers advice and information on accommodations (e.g. reservation, meals), which will
probably be arranged by the organizers will be sent in the second announcement.
Contact address of the organlzlng committee:
DPPV N
Nusa Vogrin
Ptujska c. 91, Sl-2327 Raêe
Slovenia
Fax: ++386 62 788 30 5l
E-mail: mi1an.v0gri.n@>gt1est.atnes.si
‘ îprtsnd announeement will be distributed only to those who return the registration
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BULLETIN DE LA SOCIETE HERPETOLOGIQUE
DE FRANCE
4ème trimestre 1999 N° 92
SOMMAIRE
• The male sexual cycle of Lacerta media Lantz and Cyren in Mount
Lebanon in comparison with that of Lacerta laevis Gray
Souad HRAOULBLOQUET, Riyad SADEK 8: Mona A. SABEH ....... 5
• Effets de la température sur la ventilation chez Lacerta vivipara
(Reptilia, Lacertidae).
Yann VOITURON 8: Claude GRENOT .................................,...,........ 19
• Contribution à l'étude des Grenouilles vertes de Poitou-Charentes et
Vendée `
Marc CARRIERE .............................................................................. 29
• Observations du régime alimentaire de la Tortue d'Hermann en semi-
liberté dans le Massif des Maures (Var)
Colette HUOT-DAUBREMONT ............................,..............,.......... 45
• NOTE
Record d'altitude en France pour le lézard hispanique Podarcis
hispanica (Steindachner, 1870) (Squamata, Lacertidae)
]ean—Pierre VACHER ......................................,...,_..,..._,______,___.,__,,,_ 53
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BULLETIN DE LA SOCIETE HERPETOLOGIQUE
DE FRANCE
 
4èm° trimestre 1999 N° 92
CONTENTS
• The male sexual cycle of Lacerta media Lantz and Cyren in Mount
Lebanon in comparison with that of Lacerta laevis Gray
Souad HRAOUI-BLOQUET, Riyad SADEK & Mona A. SABEH ....,. 5
• The effects of temperature cn the breathing pattern of Laccrta
vivipara (Reptilia, Lacertidae).
Yann VOITURON & Claude GRENOT .........,,................................... 19
• Contribution to green frog studies in Poitou-Charentes and Vendée
(France). \
Marc CARRIERE ....................,..............,...............................·........ 29
• Observations on the diet of Hem1ann's tortoise (Testudo hermmmi
hermmmi) (Reptilia, Chelonial semi-captive in the Massif des
Maures (Var), France
Colette I·IU©T—DAUBREM©NT .............................................,......,. 45
NOTE
• Altitudinal record for the Iberian wall lizard Podarcis hispanica
(Steindacher, 1870) (Squamata, Lacertidae) in France
]ean-Pierre VACHER ....,.,....,................,...,.,......................,.,,.......... 53
3

Bull. Soc. Herp. Fr. (1999) 92 :5-17
The male sexual cycle of Lacerta media Lantz and Cyren
in Mount Lebanon compared with that of
Lacerta laevis Gray
par
Souad HRAOUI-BLOQUET (ll , Riyad SADEK (2)
& Mona A. SABEH (3)
l?)Lebanese University, Faculty of Science, P.O.Box 90656,
]deidet—El—Maten (Lebanon)
(Z) Biology Department, American University of Beirut, P.O.Box 11-0236,
Beirut (Lebanon )
(3) Lebanese University, Faculty of Science, Hadat (Lebanon)
Summary - . Some important differences were observed in the reproductive cycles, which
are seasonal and are o the mixed type, in the two sympatric lizards lacerta media and L.
laevis. ln Lacerta media, spermatocyîogenesis begins at the end of summaz ïrmiogenesis
and mating occur in spring, after `bernation, which lasts four to five mon . Secondaily
sexual characters (epididymis and sexual segment of kidney) also develop in s ring.
period of sexual inactivity is observed during the warmest months of the year (lauly and
Aiàgust). ln lacerta laevis, males undergo a period of sexual inactivity from mid-july to
en · Augpst. Spermiogenesis is very active in the autumn from the beginning of October,
start of ibernation, and in the spring following post-hibernation activity. Secondary
sexual characters showing secretory activity are well developed in both auturnn and
spring. Mating occurs in spring.
Keywords 1 Lizard. Lacerta media. Lacerta laevis. Lebanon. Reproduction. High altitude.
Version française abrégâe - Le cycle de reproduction mâle chez Lacerta media
Lantz et Cyren dans la ontagne du Liban comparé avec celui de Lacerta laevis
Gray.
Le cycle de reproduction mâle chez deux espèces de Lacertidae sympatriq`ues (Lacerta
laevis et Lacerta media) dans la montagne du Liban, 1600 m. d'altitude, appartient au type
mixte décrit par Saint Girons (1963). ependant des différences importantes caractérisent
le cycle de chacune de ces deux espèces. Chez L. media, la slpemiatocytogenèse a lieu
durant les mois de septembre et d'octobre, avant l'entrée en ibernation. Durant cette
période, l`étude histologique des testicules de tous les mâles adultes montre la présence
dans les tubes séminifères de spermatogonies et de spermatocytes de remier ordre. Les
caractères sexuels secondaires (cana] de 'épididyme et segment sexuel gu rein) ne sont pas
développés. Leur épithélium est mince et leur diamètre est réduit. Les dgrains de sécrétion et
les spermatozoïdes sont absents de la lumière du canal de l'épi idyrne. Les cellules
épithéliales des tubules rénaux sont de Èype muqueux. La spermiogenèse est vemale. De
nombreux slpermatozoides sont observés ans la lumière des tubes seminifères à partir du
mois d`avri , après la sortie des individus de leur hibernation ciui dure 4 à 5 mois. Cette
spermiogenèse active persiste justgià la rni-juillet. Le canal de 'épididyme et le segment
sexuel du rein sont hypertophiés. nombreux spermatozoïdes mélangés a dœcgrains de
sécrétion d'origine épididymaire sont observés dans la lumière du cana de l'épi idyme et
du canal déférent qui présentent un éîpaississement de leur épithéliurn et une augmentation
de leur diamètre. Lépithélium des tu ules du segment sexuel du rein est formé de cellules
de type séreux qui sécrètent de fins dgranules de sécrétion. Les accouplements ont lieu à
partir du mois cl avril et durent pen ant toute la période d'activité sexuelle. L'évolution
5

du rein et du canal de l'épididy1·ne sont synchrones. Le repos sexuel et la régression est
maximale durant les mois les p us chauds de l'année (juillet et août).
Le cycle de reproduction de L. laevis est particulier (Hraoui-Bloquet 1985). Durant la
période de repos sexuel maximal (juillet—août), les tubes sérninifères sont constitués de
spemiatogonies et de quelques spermatocytes de premier ordre. Les caracères sexuels
secondaires sont en ré ession. Une spermiogenèse active est établie des le mois d'octobre
chez tous les mâles acïiltes et persiste jusqu’au printemps, période où les accouplements
ont lieu. L'h ertrophie des caractères sexuels secondaires est aussi observée en automne,
des le mois  octobre. Bien ue les mâles soient physiologiquement prêts à laccouplement,
depuis le mois d'octobre, (Les femelles ne le sont pas encore. L'evolution ovarienne à
l'automne ne donne que des ovocytes en début de vitellogenèse. L'étude histologique de
l'oviducte des femelles de cette espèce montre l'absence de réceptacles séminaux. La
résence d'ovocytes en tin de vitellogenèse est observée au printemps, dès le mois d'avr1l.
Les femelles deviennent alors réceptives et peuvent saccoupler.
Les cycles de reproduction des mâles et des femelles c ez L. laevis sont asynchrones
alors qu’ils sont synchrones chez L. media. Mais pour les deux espèces, les accouplernents
ont lieu au printemps (avril à juin).
Mots-clés : Lézard. Lacerta media. Lacerta laevis. Liban. Reproduction. Haute altitude.
I. INTRODUCTION
The genus Lacerta is distributed in the Palaearctic temperate and
Mediterranean regions including Europe, North Africa, South West Asia,
Mesopotamia and Russia. The various species occupy a wide variety of
habitats and exhibit wide variation in their reproduction. The reproductive
cycles of many Lucette species, mainly in Europe, have been studied, but data
for some species are incomplete.
Most of the studies on the cycles of L. muralis and L. vivipzzm were
conducted in the field and in laboratory. Herlant (1933) and Saint Girons
(1963) studied cyclic variations in testes and evolution of secondary sexual
characters in both species. There have also been studies of the influence of
temperature and photoperiod ai spermatogenesis and on the evolution of
secondary sexual characters in these species (Licht et al. 1969, ]oly & Saint
Girons 1975, 1981). Saint Girons and Duguy (1970) compared low and high
altitude reproductive cycles in male and female L. mumlis.
Studies of the reproductive cycles of other Lacerta species include those of
L. agilis (Reiss 1923, Matthey 1929), L. monticola (Brana et al. 1990),
L. pmcticola (Fuhn 8: Vincea 1961), L. saxicola, which is bisexual or
parthenogenetic in Armenia (Darevsky 8: Kulikova 1962) and L. sicula sicula
(Licht et al. 1969; Angellini et al. 1976). Lacerta virfdis, studied by Rollinat
(1900) and Sayer (1953) is the species closest to L. media in terms of habitat,
adult size and colour.
Reproductive cycles in different species of Middle Eastern Lacertidae have
rarely been studied. Only that of L. laevis, which has a large geographie
distribution in Lebanon at low and high altitudes, is known (Hraoui—Bloquet
1985, 1987, 1988, Hraoui-Bloquet & Bloquet 1988). This species has a cycle
distinct from other lizards of the Mediterranean regions. Mating occurs in
spring starting in April, but spermiogenesis is very active from the autumn
(beginning of October). Secondary sexual characters, epididymis and sexual
segment of kidney are also well developed with secretory activity begiruijng
6

at around mid-October before the lizards go into hibernation. Many
spermatozoa and secretory granules are observed in the lumens of the
epididymis and vas deferens around that time (Hraoui-Bloquet 1985, Hraoui-
Bloquet Sr Bloquet 1988).
In females, yolk deposition also starts in autumn at the beginning of
November in the coastal populations (Hraoui-Bloquer 1988), but about a
month later in the mountain population (Hraoui-Bloquet 1987). This type of
reproductive cycle does not belong to any one of the three types (aestival,
vernal or prenuptial or mixed type) described by Saint Girons (1984) for the
moderately·wax·m temperate regions and subtropics. It is most similar to the
mixed type, but only in that reproduction and mating oocur around April. For
this reason, it would generally be considered of the mixed type. This
variation in cycles agrees with the views of Duellman (1978) and Witt (1986)
that there is a diversity of reproductive strategies in Mediterranean lizards.
Furthermore, a wide spectrum of reproductive strategies may be exhibited by
syrnpatric lizard species. In tropical seasonal environrnents, lizard
reproductive cycles seem to be related to rainfall (Fitch 1982) but in some cases
it is more correlated with food availability (Magnusson 1987). In temperate
regions, cn the other hand, spermiogenesis is inhibited by low temperatures
and does not appear to be affected by any other bioclimatic factor (Saint
Girons 1984).
According to Licht (1984), the influence of the photoperiod is to regulate
the time of the gonadal regression, whereas Ballinger (1973) suggests that the
reduction of the photoperiod coincides with the onset of the gonadal activity.
Guillette and Casas-Andrew (1987) suggest that the real stimulus for the
testicular recrudescence could be the photoperiod or precipitation.
In this paper, we describe the male reproductive cycle of the oviparous
lizard L. media in nature, at high altitude, in comparison with the known
cycle of the sympatric species L. laevis.
L. media is a ground-dwelling lizard that is rarely scansorial. lt is most
frequent in moist habitats or near water among herbs and bushes and in
cultivated areas. It is rarely seen basking cn rocks. The range of this species
extends over all Lebanese territory between 400 m and 1900 m altitude
(Hraoui-Bloquet 1981). The new bom and juveniles have three white lines,
one mid-dorsally and one on each side of the back. These lines persist in adult
females but are lost in adult males above 90 mm snout-vent length (SVL).
II. MATERIAL AND METHODS
Specimens of L. media were collected between April and October in 1983
and 1986 in Mahrouka, Mount Lebanon (35°50'E-33°57'N) at an altitude of
1600- 1800 m, in a hyperhumid zone with a cold winter (see Hraoui-Bloquet
1985). At this altitude, the hibernation period for L. media lasts 4-5 months
from November to the end of March, which coincides with the duration of the
snow cover (fig. 1).
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Month
Figure 1 : The annual variation in mean air temperature and mean minima and maxima in
Laqlouq area at 1700m altitude, 20 kms north of the study area. The values are climatic
normals for the years 1948-78. (Data obtained from the Lebanese Meteorological
Department).
Forty three adult L. media males were collected using an airgun. The
lizards' SVL were immediately measured to the nearest 1 mm, The
reproductively active males collected ranged in size between 85 to 125 rrm
SVL (mean = 101.48, N=43). They were then dissected, the testis, epididymis
and kidney with vas deferens removed, and stored in Bouin. Later in the
laboratory, these were dehydrated in ethanol, cleared in xylene, embedded in
paraffin, sectioned at 6 microns (and stained with hematoxylin—eosin).
Sections were used to determine the spermatogenic stages and evolution of
secondary sexual characters.
Gonads were weighed with an analytical balance to the nearest 0.001 g
after their storage in Bouin.
In this study, we examined sections of the testis, the epididymis at the
level of the testis, the vas deferens at the level of the kidney and the sexual
segment in the distal third of the kidney. Spermatogenic stages were
established based on the most advanced cells of the gerrninative epithelium.
Presence of spermatozoa and secretions in the lumen of the epididymis and vas
deferens were also detemuned. Histological variations of the kidney tubules
were also described,
Minimum size at sexual maturity was determined by the presence of
spermatozoa for males in testis and epididymis.
8

Diameter of the seminiferous tubules, of the epididymis, vas deferens a.nd
sexual segment of kidney were measured with an ocular micrometer.
III. RESULTS
Testis mass and histological study of testis, epididimys, kidney and vas
deferens were studied in Lacerta media ,
1 - Testis mass (fig. 2)
Testes mass was smaller during the non reproductive period. Their lowest
weight is in August (Mea.n=17.71g, SE=1.82, N='7). Testicular weight begins to
increase in autumn, from October (Mean: 62.66g, SE-16.96, N= 3). Testis mass
attains its maximum in spring. The weight reached a peak in May (Mean:
180.4g, SE=16.86, N=5). The testes are reduced during the sexual repose and
they look yellow. They are developed during the reproduction period and
look white.
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Figure 2 : Annual variation in the mœn weight of testes in Lacerta media. The numbers
re er to the number of lizards examined.
 
2 - Seminiferous tubules (fig. 3 and table I)
Seminiferous tubules showed essentially the same pattern as that of the
evolution of the testis mass. Apparently the males have a synchronized
testicular activity. Evolution of seminiferous tubules from each month can be
observed in Figure 3.
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10

During july and August, the hottest months of the year, the seminiferous
tubules showed maximal regression and the lumen is absent. Histological
investigations in fourteen adult males showed that only five have
seminiferous tubules with spermatogonia. The others show spermatogonia
with some spermatocytes 1.
In autumn, a period of slight renewal occurs. In September, in the
seminiferous tubules of all adult males studied, we observed spermatogonia
with more numerous spermatocytes I. The lumen of seminiferous tubules is not
well—developed. In October, the seminiferous tubules show an active
spermatocytogenesis. The spermatocytes I are found at different stages.
Spermatids and sperrnatozoa are completely absent. The mean diameter of
seminiferous tubules increases from about 115 in August to about 206 in early
October.
280
4 3 2
240
6
î
S
È 200 3
É.
ê 4
E 160 7
.2
0
120 4 3
3 4
80
A M J J A S O
Month
Figure 3 — Annual variation in the diameters of the seminiferous tubules in Lacerta media.
The numbers refer to the number of lizards examined.
 
Autumnal germ cells already present in the testis, which had remained
blocked during the winter, continue their maturation in spring after
hibernation. The spermiogenesis is observed in all adult males studied in
April-May. Until 20 ]une, a great number of spermatozoa is observed in the
well—developed lumen of the seminiferous tubules and all the stages of
spermatogenesis are present. The diameter of the seminiferous tubules reaches
an average of 270 around mid-May.
11

We have not been able to observe testes from March, but we think that
spermiogenesis began during that month or in early April because all the
males examined after mid-April have an active sperrnjogenesis with the
sexual secondary characters very hypertrophied. This indicates that the
lizards began their spermiogenesis in or near their burrows in March.
3 - Epididymis (Fig. 4 and table I)
The epididymis reaches its maximum involution from ]uly to October. The
recrudescence of epididymis occurs in spring, with pronounced development just
after emergence from hibemation. Epididymis of all adult males studied after
the 15th of April were hypertrophied with mature spermatozoa and secretion
granules in their lumen. The histological investigation revealed that this
hypertrophy lasts until the end of ]une.
240
4 3 2 6
200
7
I-?
c
§ 150
É 4
E
E 120
.9
0
3
°° 3 4 4 3
40
A M J J A S O
Month
 
Figure 4 - Annual variation in the diameter of the epididymis in izzccrtu media. The
numbers refer to the number of lizards examined.
 
4 - Sexual segment of kidney (Fig. 5 and table I)
The sexual segment of kidney shows a synchronic evolution with that of
the epididymis. During the period of rest, lasting from ]uly to October, the
tubule epithelium is composed of muœus cells. During the period of sexual
activity in spring (from April to late june), it is hypertrophied. The serous
cells of the tubule epithelium secrete glycoprotidic substances which
accumulate in the apical pole of the cells. Some granules are observed in the
lumen.
12

180
2
160 4 a 6
È140 7
c
E
2 120
É.
~ 4
È 100
E
2
9 ao
3 3 3
so ‘ ‘
40
A M J J A S O
Month
 
Figure 5 -Annual variation in the diameter of the sexual segment of the kidney in Lacertu
media. The numbers refer to the number of lizards examine .
 
5 - Vas deferens
The vas deferens at the level of kidney is involuted after mid-]uly. Its
epithelium looks thin and the lumen is reduced and empty. The vas deferens
becomes hypertrophied in spring but it develops from April to ]uly where the
lumen contai.ns many spermatozoa and secretion granules coming from the
epididymis.
IV. DISCUSSION AND CONCLUSIONS
The reproductive cycles in the two sympatric Lacertidae L. ldevis and L.
media, are seasonal and belong to the mixed type described by Saint Girons
(1963, 1984). In spite of their cycles belonging to the same type, clear
differences between the two species can be observed upon histological
examination.
The mixed type cycle has been observed for L. muralis in France (Saint
Girons 8: Duguy 1970), L. perspicillata and Llepida in Morocco (Bons & Saint
Girons 1981), in L. monticola cantabrica in Spain (Brana et al. 1990), in
Podarcis sicula campestris in Italy (Angellini et al. 1979) and in many iguanid
species in North America (Fox 1974). This type is characterised by the pre-
hibemation onset of spermatogenesis. The spermatogenesis regresses or halts
during winter and revives in spring when males come out of hibernation. This
13

spermiogenesis becomes very active with the development of the secondary
sexual characters. Reproduction and mating occur in spring. ln this
reproductive type, the testes never go into total rest.
We can say that there are two periods of activity in L. media compared
with Podarcis sicula campestris as observed by Angellini et al. (1979). The
first one occurs in the spring—summer (April to late ]une) and the other in the
summer-autumn (September and October). Only spring—s1.unmer recrudescence
serves reproductive purposes whereas the summer-autumnal one is considered
abortive being accompanied neither by development of the secondary sexual
characters, epididymis and sexual segment of the kidney nor by spermiation.
Angellini et al. (1979) used the term "thermorigostatic spermatogenesis"
instead of the term "mixed spermatogenesis" proposed by Saint Girons (1963)
to designate this type of spermatogenesis.
The mixed type cycle of L. media in the Lebanese mountains at 1600 m
altitude, approaches the vernal or prenuptial type (Saint Girons 1963),
which is characterised by the multiplication of spermatogonia in the summer.
The spermiogenesis in prenuptial type occurs in spring before mating. The
secondary sexual characters develop in the spring. They regress in summer as
Ln many iguanids of North America (Fox 1974), in Varanus griseus (Kehl 1944)
and in Sciricus scincus (Kehl 1944, Badir 1958). The mixed type of L. media is
similar to that of Chalcides ocellatus (Badir 1958), Chalcides mionectmi,
Chalcides polylepis (Bons &: Saint Girons 1981), Ophisaurus koellinkeri
(Bons & Saint Girons 1981) and Ariguis fragilis (Herlant 1933, Saint Girons
1963). The secondary sexual characters of all these species, as in L. media,
develop only during the mating period in the spring. The spermiogenesis does
not appear in the auiumn but after hibernation. Spermatogonia and
spermatocyte 1 were very numerous before males went into hibernation,
whereas in L. laevis, a species sympatric with L. media, spermiogenesis is
very active and the secondary sexual characters are developed and secretory
in autumun. This activity persists during hibernation and in spring (Hraoui-
Bloquet 1985). There is one period of mating, courtship and copulation from
April to late june. A short period of regression is observed in summer during
the warmest months of the year (july and August).
The feature common to both L. media and L. Iaevis is that there is only one
period of mating and copulation per year which lasts from April to ]uly as in
L. muralis (Saint Girons S: Duguy 1970), L. perspicillata and L. lepida (Bons
G: Saint Girons 1981), L. monticola cantabrica (Brana et al. 1990) and Podarcis
sicula campestris (Angellini et al. 1979).
The differences are that, in L. media, the period characterised by active
spermiogenesis and hypertrophy of the secondary sexual characters lasts 3 to
4 months whereas in L. laevis this period is very long and lasts 8 to 9 months.
L. media is similar to L. muralis (Saint Girons & Duguy 1970), L. monticoïa
cantabrica (Brana et al. 1990) and Podarcis sicula campestris (Angellini et al.
1979) in having two periods of stasis during the warmest months of the year
(july and August) and the coldest months (November to February). In these
14

species, however, there is an autumnal abortive spermiogenesis not observed
in L. media whose fall spermatogenesis does not exceed the stage of
spermatocytes I.
We agree with Licht (1971, 1972) that the testicular recrudescence is
stimulated by the increase or decrease in temperature. In the case of lizards
belonging to the mixed type, it seems that a decrease in temperature at the
beginning of the auturnn, would start the spermatogenesis and that the final
periods of testicular recrudescence require the high temperatures of spring.
The reproductive activities in male and female of L. media are
synchronous, where both spermatogenesis and vitellogenesis oocur in spring as
of early April. It is asynchronous in L. Iaevis because the adult males are
reproductively ready for copulation as of late October, whereas in females
the follicules are in previtellogenesis (Hraoui-Bloquet 1987, 1988). Their
vitellogenesis is halted in the winter under the coldest temperatures and re-
starts in spring (Hraoui-Bloquet 1987). According to Saint Girons (1984),
mating occurs only when secondary sexual characters are developed. This is
true for L. media but not for L, Iaeuis because the females of the latter are not
yet ready for copulation despite development of the secondary sexual
characters in males. Furthermore, there is no storage of spermatozoa in the
oviduct as in many Palaearctic snakes which have an autumnal and a spring
copulation (Saint Girons 1982)
The asynchronous cycle is observed in reptiles of intertropical regions. The
males have a continuous sexual activity but females have a seasonal
reproduction (Saint Girons 1984).
According to Fox and Dessauer 1985, Mayhew 1961, Licht 1971, 72, 73, the
reproductive activity is under the control of many factors such as temperature,
photoperiod and precipitation. We conclude that the sexual cycle of L. media
is more influenced by the exogenous factors (temperature and photoperiod)
than in L. Iaevis, which seems more under endocrine stimuli.
Acknowledgements. The research work for this paper was funded by the
Lebanese National Council for Scientific Research to whom we are very
grateful.
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Manuscrit accepté le 29 octobre 1999
17

Bull. Soc. Herp. Fr. (1999) 92 : 19-28
Effets de la température sur la ventilation chez
Lacerta vivipara (Reptilia, Lacertidae)
par
Yann VOITURON et Claude GRENOT
Ecole Normale Supérieure, Laboratoire d’Ecologie, Ll.M.R. 7625,
46 rue d'Ulm, 75230 Paris cédex 05 (France).
Résumé — Lacerta vivipara est un reptile des zones ternpérées qui fait face, dans les
différents bioto es humides qu'il colonise, à des températures relativement froides tout au
long de Vannâ. Les variations de différents paramètres ventilatoires œrnnie la
ventilation pulmonaire (V5), la fréquence respiratoire (Fr), le volume courant (VT) et les
temps de pause (P) sur une gamme de température allant de 2 à 30°C. F; et V5 augmentent
de façon linéaire avec la température tandis que V1 présente une corrélation linéaire
négative avec la température. En dessous de 10°C, un mécanisme ventilatoire très différent
apparaît (les pauses ventilatoires augmentent et des phases de polyêpnées, appelées
" ursts ", apparaissent). Ce changement radical constitue le re et d’un seuil
physiologique pour Lacerta vivipara qu'il est possible de corréler avec Yefficience du
comportement prédateur de cette espèce.
Mots-Clés : Ecophysiologie. Adaptations ventilatoires. Reptile. Température. Mécanique
respiratoire.
Summary — The effects of temperature on the breathing pattem of Lacerta
vivipara (Relptilia, Lacertidae). Lacerta vivipara is a temperate region reptile that must
cope with co d temperature throughout the year in the hurnid biotopes that it inhabits.
The variations in various parameters of ventilation such as pulmonary ventilation (VE),
breathing frequency (F;-), tidal volume (VT) and non ventilatory period (P) over a
temperature range of 2-30°C. Fr and VE show a positive linear correlation with
temperature, whilst VT exhibits a negative linear corrélation with temperature. Below
10°C, a new ventilatory pattern appears (characterized by an increase of non
ventilatory period and the appearance of ventilatory bursts). This radical change reflects
the occurrence of a physiological switch for lacerta vivipara, that may be correlated with
the predatory behaviour of t is species.
Key-words : Ecophysiology. Ventilatory adaptations. Reptile. Temperature. Breathing
mechanism.
I. INTRODUCTION
Le faible métabolisme des reptiles leur permet d'utiliser peu d'oxygène et
évite à ces animaux une respiration continue. De nombreuses études
descriptives de l'appareil respiratoire reptilien (Drummond 1946) et de sa
mécanique (Boelaert 1941, Serfaty 8: Peyraud 1960, jammes & Grimaud 1976)
ont été réalisées. Plusieurs paramètres de la ventilation ont été définis : la
fréquence respiratoire (FT), le volume courant (VT), la ventilation pulmonaire
(VE) défini comme étant la résultante de F; x VT et les pauses respiratoires
19

(P). Pour chaque température, il existe une combinaison particulière de V-; et
Fr permettant un travail mécanique minimum de l'appareil ventilatoire
(Milsom 1984) afin de répondre aux besoins métaboliques de l'animal. Deux
types de mécanismes respiratoires ont été mis en évidence chez ces animaux
(Milsom 1988). Le premier consiste en des respirations régulières et espacées
de périodes d'apnée, le second en des inspirations-expirations groupées pour
former ce que l’0n appelle des "bursts". Si beaucoup de travaux ont tenté de
mettre en évidence l'effet de la température sur ces phénomènes de régulation
ventilatoires (Nielsen 1961, ]ackson 1971, Bennett 1973, Cooper 8: Veale
1986), la gamme thermique utilisée ne couvrait que les températures
d'activité et restait donc restreinte. Seules quelques études ont été effectuées
en dessous de 10°C (De Vera Porcelle & Gonzalez 1986). Cependant différentes
espèces comme Lacertu vivipara survivent dans les régions arctiques et sub-
arctiques où ils sont régulièrement confrontés à des basses températures. Le
lézard vivipare (Laœrta vivipara jacquin) a développé deux mécanismes de
tolérance au froid 2 la congélation et la surfusion (Grenot 6: Heulin 1993,
Costanzo et al. 1995, Grenot et al. 1996 ). Cette capacité unique d’utiliser deux
stratégies de tolérance au froid permet d'expliquer en partie sa vaste
répartition géographique qui s’étend de l'Ecosse aux îles Sakhaline et du
Nord de l'Espagne jusqu`au cercle polaire Arctique.
Il nous a paru intéressant d'étudier la ventilation de cette espèce dans une
gamme de températures incluant des températures basses voisines de celles
qu'il rencontre fréquemment même pendant les périodes d'activité dans les
différents biotopes qu'il colonise.
Par quantification de différents paramètres de la ventilation entre 2°C et
30°C sur des individus non immobilisés ~ ceci pour éviter un stress qui pourrait
affecter le pattern respiratoire (Glass et al. 1983) —, nous apportons des
éléments pour mieux comprendre comment cette espèce répond aux conditions
thermiques si différentes dans son biotope.
II. MATERIELS ET METHODES
Les expériences ont été conduites sur 16 individus (10 mâles et 6 femelles ;
masse moyenne 3,9g i 0,3) capturés au mois d'avri] dans les tourbières de l'Est
de la France (Frasne, Doubs; Latitude: 46°48'7 N; Longitude: 6°11'1 E ;
Altitude: 850 m). Cette région est caractérisée par un climat très rigoureux
(Pernot-Visenti 1978) où des températures négatives sont fréquemment
relevées au cours des nuits, même pendant l’été (observations personnelles) .
Pendant les 4 jours précédant les expérimentations, les lézards étaient
maintenus en terrarium avec de l’eau ad libitum mais sans nourriture, assurant
ainsi un métabolisme équivalent pour chaque individu lors de l’étude.
Nous avons mesuré, par pléthysmographie barométrique différentielle
(méthode de Drorbaugh), le volume courant (VT) et la fréquence respiratoire
(FR) dans une gamme de température allant de 2 à 30"C. Le matériel utilisé
20

lors de ces expérimentations est celui décrit par ]ammes & Grimaud (1976) et
Longepierre 8: Grenot (1998).
Chaque animal est placé dans une cellule où il peut se déplacer. Cette
cellule communique par un orifice réduit avec une chambre de référence.
Chaque chambre est connectée à un électromanornètre (Schlumberger,
précision i 2 mbar) qui détecte les variations de pression et les convertit en
variations de volumes. Les informations sont ensuite envoyées à Ln
enregistreur (Dynograph Beckman). Il est possible d'installer, en série après
Yélectromanomètre, un système Résistance-Capacitance (RC) qui permet
d'éliminer le "bruit de fond" et ainsi d’obtenir un tracé plus net.
Le pléthysmographe est immergé dans un bain thermostaté à la
température déterminée pour l'expérience. Pour chaque série de mesures, la
calibration de l'appareil est directe et se réalise par injection de 50 ul d’air
grâce à une microseringue Hamilton. Avant tout enregistrement, la
température de la chambre est stabilisée et l'anirnal est laissé 60 minutes au
repos afin d' atténuer les perturbations dues à sa manipulation.
L`ensemble des données a été traité avec le logiciel de statistique SAS (SAS
1994). Le test de Kolmogorov-Smirnov perrnet de vérifier la distribution
normale et unimodale pour chaque paramètre étudié. Avant les analyses, les
variables sont transformées en logarithme népérien puis traitées par des
méthodes de régression linéaire ou courbe de tendance. Les valeurs des facteurs
de corrélation, des probabilités, ainsi que les équations sont précisées pour
chaque paramètre. Si aucune transformation ne permet l’obtention de la
normalité des données, un test non«paramétrique de corrélation (test de
Wilcoxon) est alors utilisé.
III. RESULTATS
Les tracés obtenus par la pléthysmographie montrent parfaitement le
mouvement triphasique (fig. 1) de la respiration des Sauriens décrit par
Nielsen (1961), jammes S: Grimaud (1976) et Cragg (1978): une première phase
expiratoire appelée E1 suivie d'une phase inspiratoire appelée I puis d'une
seconde phase expiratoire appelé E2.
Les effets de la température sont multiples et affectent les différentes
paramètres impliqués dans la ventilation des lézards. Il est important de
noter que chaque point présent dans les différentes régressions linéaires
correspond à une moyenne sur 5 minutes d'enregistrement par individu.
Uaugrnentation de la fréquence respiratoire avec celle de la température se
corrèle également bien avec une régression linéaire (fig. 2). Les valeurs à 30°C
sont plus de 30 fois supérieure de celles à 2°C (respectivement 1.0910.19 et
34.5013.22 inspirations.minute·l).
21

A
E2
p J E2
` ' r i
lllw‘\l‘“‘l+Wl*“\l****'hH * À ’ ' l
I « J ; È I   l ‘; t P _
· ' wk l * ‘ 2 · ” y ( r
1 ' ' l
2 J-ll EI El
l5 secondes
Burst l Burst 2
B
fu
l ' l
l   l l
S pl È ll  
n
E0 secondes [      
l y +
l   ll
l
 
Figure 1 :A: Exemple de réponse ventilatoire d'un lézard vivi are (Lacerta vivipam)
maintenu à 25°C. El : Phase expiratoire, l = Phase inspiratoire, E2 = Phase expiratoire.
B: Exemple de réponse ventilatoire d’un lézard vivipare (Lacerta vivipnm) maintenu à
2°C. Pour des raisons prati ues, l'échelle du temps a été interrompue (Vapnée entre les
deux "bu1·sts" respiratoires gure plus d'une minute).
 
22

ln (Fréquence respiratoire) en insp.min"
4
3,5 Q
y :0,920sx ’ • Z
3 R= = 0,75 2
2 5 p < 0,0001 ·
2
O
1 ,5 •
1 t *
O
0,5 •
O O
T m ' t re) en °C
0 0,5 1 1,5 2 2,5 5 s,5"( ° pmu
 
Figure 2 2 Evolution de la fréquence respiratoire (exprimé en nombre d'inspirations
minute‘1) en fonction de la température chez Lucerta vivipara.
Le volume courant présente une corrélation linéaire négative avec la
température (fig. 3). Les moyennes s’échelonnent entre 1,95 i 0.28 ul à 30°C et
6,67 1 1,52 ul à 2°C.
ln (Volume courant) en pl d`air
2,5
•
•
2 •
•
1,5 O Q •
1 Q •
• • •
0 5 y = - 0,5I43x + 2,353
‘ R‘ = 0.64 ‘
p < 0,0001
O ln (Température) en OC
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3.5
 
Figure 3 : Variation du volume courant en fonction de la température chez Lacerta
vivipnm.
23

La gamme de température permet de montrer une augmentation linéaire de
VE en fonction de la température (voir fig. 4). Un facteur 8 existe entre les
moyennes à 2°C et à 30°C (respectivement 2,72 i0.17 et 20,97i2.93 }.tl.min·l).
ln (Ventilation pulmonaire) en pl.min"
4,5
• C
4 y = 0,778171 + l,307l •
3,5 R' = 0,66 9
< 0,001 •
2 P î
2,5
O
2 •
1.5 • °
1
0,5
0 ln (Température) en°C
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5
Figure 4 2 Evolution de la ventilation pulmonaire (VE) en fonction de la température chez
Lacerta vivipam.
L’effet de la température sur les temps d'apnée est très important (valeur
minimale à 30°C : 1.2s et valeur maximale à 2°C 1 336s). La normalité n’ayant
pas été obtenue par les différentes transformations possibles, le graphique
présenté sur la figure 5 ne fait que représenter les variations des temps
Pauscs respiratoires (s)
350 •
y = 270.8x‘l·‘85
300 R1 = 0.81
250
•
200
150
100 i °
50 •
O Température (°C)
0 5 10 15 20 25 30
Figure 5 2 Evolution de la durée des pauses respiratoires en fonction de la température
chez Lacerm vivipara.
24

d'apnées en fonction de la température mais n’a pas de valeur statistique. Le
test de Wilcoxon détecte une différence extrêmement significative
(CHISQ = 203,18; DF = 6; p < 0,0001).
De façon générale, les valeurs suivent une loi exponentielle avec m
décrochement en dessous de 10°C (fig. 5). C'est d'ailleurs à cette même
température que le mécanisme ventilatoire se modifie avec l'apparition de
"bursts" respiratoire (fig.1). Cette tendance s’accentue lorsque la température
diminue.
IV. DISCUSSION ET CONCLUSION
L'approche statistique par les courbes de tendance permet de montrer qu'il
existe une régulation continue des mécanismes ventilatoires pour chaque
température chez le lézard vivipare. Nos résultats confirment une corrélation
positive entre la température et la ventilation pulmonaire souvent décrite
chez les lézards (Glass 8: Wood 1983). De plus, le fait que la ventilation
pulmonaire suive la même tendance que celle de la fréquence respiratoire
(régression linéaire positive) semble indiquer que cette demière constitue la
principale voie de régulation (Nielsen 1961). Les autres mécanismes
(régulation du volume courant et des temps de pauses) seraient alors des
mécanismes plus fins probablement utiles en cas de faibles températures. Il est
tout à fait intéressant de noter que le lézard vivipare peut présenter, en
théorie, une valeur nulle en fréquence respiratoire. En effet, pendant les
phases de congélation (Costanzo et al. 1995) en période hivernale, les
poumons sont gelés comme tous les organes à l’exception du cerveau. Le fait que
la droite de régression coupe l'axe des abscisses n'est donc pas impossible. En
revanche, le choix de la faire passer par le point zéro est tout à fait
arbitraire.
L’augmentation significative des pauses respiratoires aux alentours de 10°C
s'accompagne de la perte de la régularité des mouvements respiratoires et
l’apparition des "bursts". Même le mouvement triphasique caractéristique de
la respiration des reptiles est modifiée (fig. 1). Ce changement radical dans le
mécanisme ventilatoire à cette température pourrait constituer le reflet d’un
seuil physiologique pour le lézard vivipare. Il est d'ailleurs possible de
corréler cette température avec un élément écologique qui est l’efficience du
comportement prédateur chez cette espèce. En effet, Avery et al. (1982) et
Avery 8: Mynott (1990) montrent, par Yintermédiaire de deux caractéristiques
(le "I·Iandling time" et le "Successful feeding"), qu’un lézard vivipare ne se
nourrit quasiment plus en dessous de 10°C. On peut donc penser qu'en dessous de
cette température, plus aucun gain énergétique n'étant possible (plus de
thermorégulation ni de nourrissage possible), le lézard entre dans im état
physiologique de torpeur qui se traduit par m changement du mécanisme
respiratoire. Malheureusement, le manque de données sur les patterns
respiratoires en dessous de 10°C rend les comparaisons difficiles.
25

Nielsen (1961) ne trouvait aucune différence significative pour les volumes
courants entre 10°C et 30°C chez Lacerta sicula et Lacertu viridis et pensait
que la fréquence respiratoire suivait uneloi exponentielle. Lacertrz vivipare
répond lui aux variations thermiques via la régulation continue de la
fréquence et le volume courant. Cette régulation du volume courant n'a pas été
montrée chez d’autres lézards (Crawford & Kampé 1971) et pourrait expliquer
en partie pourquoi et comment le lézard vivipare peut survivre au-delà du
cercle polaire arctique.
Dans une gamme de températures où l'animal est actif (entre 20°C et 30°C),
le volume courant atteint une valeur faible (autour de 0,4 |.1l.g·1). ©n peut
penser qu'il n’augmente pas de façon significative avant le seuil d'halètement
("panting threshold ") observé chez beaucoup d’espèces (Chong et al. 1973,
Crawford & Kampé 1971).
Il est pourtant important de préciser les limites de ces expérimentations. En
effet, la régulation des phénomènes respiratoires s`opère sur 4 plans 2
1) la régulation de la respiration externe et transfert de 1'©2 de l`air au
sang.
2) régulation des propriétés de transport de l'©2 par le sang.
3) régulation de la circulation sanguine.
4) régulation au niveau des tissus et organes.
Or, avec l'appareillage utilisé, on ne détecte que les régulations qualifiées
de "rapides" (1 et 3) probablement mises en place lors des nuits de printemps
et d'automne ou les amplitudes thermiques sont importantes. Les autres
régulations, plus lentes à se mettre en place car nécessitant des synthèses
biochimiques, n'apparaissent pas dans ces expérimentations mais sont
probablement présentes lors de l'hive1·nage de 1'animal.
De plus, des phénomènes plus fins tels que la capacité sanguine en O2 ou
l'extraction de l'©2 qui varient en fonction de la température (Pough 1980) ne
sont pas prises en compte car considérés négligeables.
Il est évident que les mesures de la fréquence respiratoire, du volume
courant et de ventilation pulmonaire ne suffisent pas pour une description
complète de l’adaptation métabolique du lézard vivipare face à in
changement d'envir0nnement thermique. En effet, les reptiles possèdent de
grandes capacités vis-à.-vis du métabolisme anaérobie et il est parfaitement
envisageable que cette autre voie de production d'énergie augmente avec
l’abaissement de la température. Les besoins énergétiques moindres ajoutés au
métabolisme anaérobie pourraient expliquer l’extraordinaire chute de
ventilation pulmonaire observée lors de cette étude.
Il est maintenant nécessaire de pratiquer des expériences similaires sur des
espèces sympatriques au lézard vivipare telles que Vipem berus ou Rama
temporaria qui subissent les mêmes conditions climatiques. Ces expériences
mettraient probablement en évidence une convergence physiologique entre ces
espèces.
26

Remerciements: Nous tenons à remercier le Pr. Yves jarnmes pour nous avoir
permis de réaliser les expériences dans M laboratoire de physiopathologie
respiratoire à Marseille. Par ailleurs, un grand merci au Dr. B. Heulin pour ses
nombreuses informations.
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Manuscrit accepté le 26 octobre 1999
28

Bull. Soc. Herp. Fr. (1999) 92 : 29-44
Contribution à l‘étude des Grenouilles vertes
de Poitou-Charentes et Vendée
par
Marc CARRIÈRE
Association pour Vlnformation et la Recherche en Ecologie (A.I.R.E.)
17, rue des Rermudins, ]735O Taillehourg (France)
Résumé - Après un bref rappel sur la systématique, la répartition, et les possibilités
d'identification des Grenouilles vertes françaises, l`auteur présente les résultats d'une
étude sur les émissions sonores de différents taxons présents en Poitou-Charentes et
Vendée. Les caratéristiques des émissions sonores sont exppsées, et une clé de
détermination est proposée pour distinguer les cinq types de c ants qu`il est possible
d'entendre dans la région. Une comparaison avec les sources de documentation sonore est
effectuée,
Mots clés : Grenouilles vertes. Emissions sonores. Poitou-Charentes. Vendée.
Summary - Contribution io green frog studies in Poitou-Charentes and Vendée,
France. After briefly recalling the s stematics, distribution and identification of green
frogs in France, results of a frog-call study are reported-on in the Poitou-Chaentes and
Vendée regions. The comfponents of vocalization are described, and an identification key
prqposed to distinguish ve regional call types, wihich are compared with existing sound
gui es.
Key words : Green frogs. Calls. Poitou-Charentes and Vendée regions (West France).
I. INTRODUCTION
La systématique des grenouilles vertes a largement évolué au cours de ces
dernières décennies, en particulier grâce aux méthodes d'analyse biochimique
(électrophorèse des protéines). Si les systématiciens reconnaissent aujourdhui
cinq taxons à l'écheIle nationale, tous potentiellement présents dans le Centre-
Ouest de la France, rares sont les batrachologues de terrain qui peuvent
prétendre identifier avec rigueur les différentes espèces de grenouilles vertes,
à moins d`être rompus aux techniques de l'analyse sérologique. Dans ce
contexte, l'étude des émissions sonores reste une piste intéressante à suivre,
pour la distinction des différents taxons présents sur notre territoire.
ljétucle présentée ici tente d`apporter quelques éléments d'information,
d'0rdre méthodologique, pour la distinction des différentes "formes" de
grenouilles vertes de Poitou—Charentes et de Vendée. Un rappel des
difficultés, inhérentes à la détermination de ces Anoures, est tout d`abord
effectué, puis les résultats d'une étude "artisanale", sur les chants des
grenouilles vertes du Centre-Ouest, sont ensuite exposés.
29

ll. LE "GRENOUILLAGE" DE UIDENTIFICATION
A - La systématique des grenouilles vertes au cours du siècle
Ram: esculenta (la grenouille "mangeable") était, au début du siècle, la
seule espèce de grenouille verte reconnue en Europe occidentale (Dubois 1982).
A cette époque, les exemplaires de grandes tailles, ou ceux à courtes pattes,
prenaient, au mieux, valeur de "races", ou de "variété" (Boulenger 1891, 1910,
1918), et ce n'est qu`à partir des années 30 que la grenouille rieuse (Rama
ridibunda) fut reconnue en tant qu'espèce. Le statut de cette dernière fit
longtemps l'objet de controverses, la plupart des auteurs reconnaissant,
cependant, l'existence de deux sous-espèces: la forme nominale, en Europe
centrale et orientale, et la sous-espèce perezi, occupant le sud de la France,
l`Espagne, et, "très probablement", l'Afrique du Nord (Mertens & Müller
1940).
Ge r1'est qu'à partir des années 60 que cette situation quelque peu confuse
évolua significativement, avec les travaux de Leszek Berger (1968, 1973), qui
le premier, mit en évidence le caractère hybride de Ram: esculentzz,
établissant, du même coup, la validité des espèces parentales: Ram:
ridibunda, et Rama lessonae. Dès lors, la systématique des grenouilles vertes
allait connaître de multiples rebondissements, au fur et à mesure de la
compréhension des mécanismes de Thybridogénèse, et avec l'apparition du
concept de "l<lepton" (Dubois & Gunther 1982), mais aussi à la suite de
nombreux t1·avaux de biochimie sur le sénim des grenouilles (Graf et al. 1977,
Uzzell 8: Tuner 1983.,.).
Près d'un siècle après Boulenger, on peut aujourd'hui reconnaître, sur le
territoire français, pas moins de cinq "espèces" de grenouilles vertes (Dubois Sr
Ohler, 1994):
— Ram: kl. esculeuta LINNAEUS, 1758: la "grenouille verte" (Lescure
1989, Gasc et al. 1997...), "grenouille verte de Linnée" (Dubois 1982), ui
encore la "grenouille verte de Roesel" (Dubois & Ohler 1994): klepton
issu d’hybridations initiales entre R. lessonae et R. ridibunda, mais
susceptible de se maintenir en populations pures (polyploïdie).
- Ram: lessomze CAMERANO, 1882: parfois appelée à tort grenouille
de "Lesson", au lieu de "Lessona" (Lescure 1989), ou encore "petite
grenouille verte" (Guyétant 1986).
— Ram: ridibunda PALLAS, 1771: la "grenouille rieuse" (Lescure,
1989), ou encore "grenouille verte de Pallas" (Dubois & Ohler 1994).
— Rama perczi SEOANE, 1885: la "grenouille de Pérez", ou "grenouille
verte de Pérez".
- Ram: "kl. RP", ou Ram: kl. graff: la "Grenouille de Graf", 0.1
"grenouille verte de Graf": autre klepton, qui possède un génome
Tludllbllïldü et un génome perezz'.
30

D'après Crochet et al. (1995), le nom "Ramz kl. maritime', proposé
par Dubois & Ohler (1994) pour la grenouille de Graf, semble se
rapporter à des grenouilles vertes italiennes.
B - L'originalité chorologique de la région Poitou-Charentes
La répartition géographique de ces cinq taxons n'est que très partiellement
connue, les données précédemment acquises devenant peu à peu caduques, au fur
et à mesure des changements nomenclaturaux. La synthèse la plus récente en l a
matière est celle de Gasc et al. (1997), schématiquement représentée sur la
figure 1, mais à considérer, de l'avis même des auteurs, avec quelques
précautions, notamment pour l'©uest et le Sud de la France.
F
. . · · • 'É
Rana kl. esculenta Rana Iessonae Rana ridibunda Rana perezi
 
Figure 1 : Répartition schématique des grenouilles vertes françaises (d'après Gasc et al.
1997).
 
Pour la grenouille de Graf, il n'existe, semble-t-il, aucune carte de
répartition à l'échelle nationale. La présence de ce taxon serait effective dans
les départements du Gard, et des Bouches—du-Rhône (Crochet et al., 1995),
ainsi que dans la région d'Aubeterre en Charente, et dans les marais de
Brouage en Charente-Maritime (Grillet & Thirion 1997). Quant à son aire de
répartition "potentielle", elle est probablement assez proche de celle de Ram:
perezi, dont elle possède un génome. L'autre apport génétique (génome
"ridibimda"), peut être théoriquement apporté soit par des grenouilles rieuses,
soit par des grenouilles de type "esculenta"; ceci sans compter, bien sûr, les
possibilités de polyploïdien.
Quoi qu'il en soit, la région Poitou-Charentes apparaît bien comme m
territoire original pour l'étude des grenouilles vertes, puisqu'il sagit d'une des
rares régions de France, avec une partie de l'Aquitaine, et la vallée du Rhône,
ou peuvent être théoriquement rencontrées les cinq taxons nationaux.
Encore faut—il pouvoir les identifier correctement...
C - Quand le batrachologue y perd son latin
Force est de reconnaître que les batrachologues non biochimistes ont des
chances assez faibles d'identifier correctement les grenouilles vertes. La
discrimination taxonomique de ces dernières ayant pour base l'analyse
31

sérologique, le naturaliste se retrouve fort démuni pour mettre un nom sur ses
observations de terrain. Le systématicien, en retour, y perd quelques
informations, parfois précieuses, sur l'écologie, la répartition, ou le
comportement des animaux qu'il s'est attaché à décrire. Certes, l`homme de
terrain pourrait, de temps en temps, effectuer quelques prélèvements, à des fins
d'analyses biochimiques, histoire de "caler" ses observations. Cependant, une
telle pratique demande un savoir·faire, du matériel, et des moyens financiers,
sans compter qu`à grande échelle, elle pourrait s'avérer préjudiciable aux
populations étudiées.
Reste les méthodes biométriques, qui consiste à prendre diverses mesures sur
l'animal, et à les comparer avec les données de la littérature (Berger, 1966;
Wijnands, 1978...). Certaines d`entre elles, déjà anciennes, sont peu à peu
tombées en désuétude, comme le rapport "fémur / tibia" qui, en son temps,
permettait de discriminer rapidement les grenouilles "rieuses" des grenouilles
"vertes" (fig. 2) 1
Figure 2 : Discrimination rapide dœ grenouilles "vertes" et "rieuses" (d'après Pasteur &
Bons 1959). En plaçant les jambes dans le prolongement l'une de l'autre, celles-ci se
chevauchent chez la grenouille "rieuse" (à gauche), et ne se chevauchent pas chez la
grenouille "verte" (à droite).
Une autre méthode, beaucoup plus fréquemment utilisée, est celle de la
morphologie du tubercule métatarsien externe, et des différents rapports
métriques entre ce demier (longueur et hauteur), et les longueurs du tibia ou du
premier orteil (fig. 3) :
0/   J, î '/' îî î
Rana ki. esculenta Rana lessonae Rana ridibunda Rana perezi
Figure 3 : Morphologie du tubercule métatarsien exteme chez différentes espèces de
grenouilles vertes (d'après Bouvier 1986).
32

Précisons, toutefois, que les mesures relatives au tubercule métatarsien
doivent être faites sous loupe binoculaire, avec des animaux préalablement
endormis, sans quoi la variabilité des données, liée à l'irnprécision de mesure,
risque d'être supérieure à la variabilité interspécifique...
De fait, différents critères morphologiques ou biométriques existent dans la
littérature (une compilation des méthodes de diagnostic déjà publiées serait à
faire). Mais dans la plupart des cas, les critères proposés ne conduisent qu'à in
diagnostic partiel (couleur des sacs vocaux, par exemple), ou bien se rattache à
une définition statistique de l'espèce (longueur du tibia / longueur du corps),
qui peut parfois comporter in biais (légère dissymétrie des pattes arrière,
selon Berger 1966). Par ailleurs, les travaux les plus récents dans ce domaine
(Crochet et al, 1995: p. 27), montrent que les ratios utilisés traditionnellement
pour le complexe lessonae - esculenfa - ridibunda, "ue marchent pas" pour le
complexe perezi - gmfi - ridibunda, la différenciation, au sein de ce demier,
étant surtout basée sur la morphologie du pied et des dents vomér·iennes, plutôt
que sur les longueurs du tibia, du tubercule métatarsien, et du premier orteil.
Enrésumé, identifier les grenouilles vertes, aujourdhui, devient une tache
presque irréalisable dans le cadre di? prospections traditionnelles de terrain.
Seule lueur d`espoir pour le batrachologue "d'extérieur": la piste, à ce jour bien
trop délaissée, des études bioacoustiques.
D - La voie prometteuse des émissions sonores
La littérature batrachologique abonde d`exemples didentification
d'espèces, sur la base du critère éthologique qu'est le chant. Le cas des
Rainettes, pour la faune de France, en est une bonne illustration, avec, dès la
fin du siècle dernier, la proposition faite par Héron-Royer (1884) de distinguer
les formes septentrionale et méridionale de H yl a, proposition nm retenue à
Fépoque, faute de représentation graphique de la voix. Il fallut attendre les
travaux de Paillette (1967), et Schneider (1971), pour entériner la question. De
tels exemples existent sous toutes les latitudes (Dubois 1975, Littlejohn 1959,
Fouquette 1960), et nombreux sont les auteurs qui accordent aux propriétés
acoustiques une valeur hautement spécifique (Duellman 8: Trueb 1994, Leroy
1977) 1
"L'étude des émissions sonores est devenue aujourdhui indispensable, tout
autant que celle des caractères morphologiques, pour la diagnose et la
détection de nouvelles espèces" (Paillette 1984).
Qu'en est-il pour le groupe taxonomique des grenouilles vertes?
Sur ce plan, la littérature n'est guère prodigue; les rares études disponibles
portent le plus souvent sur une seule espèce (Schneider 8: Brzoska 1981,
Schneider et al. 1979, Schneider 8:: Sofianidou 1985, 1986, Schneider 8:
joermann 1988, ]oerrnann et al., 1988, Schneider & Steinwarz 1990, Schneider
& Egiasardjan 1991, Schneider & Sinsh 1992, Wahl 1969, Tunner & Hodl
1978...), concernent des expérimentations sur le déterminisme endocrinien du
33

chant (Dupont ·S: Peltier 1977), ou sur les réponses des animaux à des stimuli
artificiels (Brzoska 1980, 1982).
En d'autres termes, les chants des grenouilles vertes françaises ou
européennes n`ont fait l'objet que de rares investigations scientifiques, alors
qu'au sein des batrachologues, un large consmsus existe sur la nécessaire prise
en compte des données bioacoustiques.
Les quelques observations qui suivent tentent d'apporter une légère touche
d'empirisme à cette situation quelque peu singulière.
III. DU BON SON... AU BON NOM
A - Autopsie sommaire d'un chant : de l'octave à l'octet
Pour ïornithologue, comme pour le batrachologue, la retranscription
phonétique des chants a toujours été un exercice difficile. Pour les grenouilles
vertes, la plupart des grands auteurs anciens s'y sont essayés, avec plus ai
moins de succès...
"kooarr" (Lataste 1876), "cr0ax" (Boulenger 1898), "oeck 0·eck eu0—eck",
"ozwck ouock", "koax koax", "ouèck euoèck c0uack" (Neubaur 1952), ou
encore "brekeke", ou "bre ke ke ke ke ke" (Ibid,).
A côté des chants de reproduction, ce langage "phonémique" n`a d`ailleurs
pas épargné les cris, et leurs significations potentielles:
"rrm rrra" (Dournergue 1901), "èrrèrrèrrr", ou "re0è" (Neubaur 1952),
"gouarr, ooarr, coarx" (Gadow 1901: grognements pré—choraux), "gek gek"
(Angel 1946 : cris pendant l'accouplement), "crouèk p0uètt" (Pasteur 5: Bons
1959 : cri d'angoisse ou d'alarme), ou encore "cuic" ou "0uèk" (Ibid.: cri sans
signification précise), mais aussi "krou-kr0u—kr0u" (Fretey 1975 : tête
immergée)...
Aujourdhui, ces différentes interprétations ne sont plus guère utilisables,
d'autant plus qu'elles ont été généralement transcrites dans la langue des
auteurs, et nm selon les codes de la phonétique internationale. On pourrait
juste retenir, en épilogue, que le début du mot "coassement", peut aussi, en lui-
même, constituer une onomatopée tout à fait valables.
Mais si les chants des Anouies restent difficiles à transcrire
phonétiquernent, les appareils d'enregistrement modernes permettent
d'0btenir, d'une part une restitution assez fidèle du son, mais aussi, avec la
technologie DAT (Digital Audio Transport), de visualiser les enregistrements
effectués, et d'en analyser quelques composantes.
Pour les chants des grenouilles vertes, cn peut ainsi retenir, à la suite de
Duellman 8: Trueb (1994), les différentes composantes suivantes:
- Le motif, ou la phrase de chant ("call"), est la séquence acoustique entière,
d'une durée de l'ordre de la seconde chez les grenouilles vertes, qui est
généralement répétée un grand nombre de fois, de façon identique, lorsque
l'animal chante. Cest, en d'autres termes, l'équivalent de la phrase
phonétique "bre ke ke ke ke ke" de Neubaur (1952).
34

- l.a gygy rc-,;.m·mt»m "nol‘4·" en anglais), est une subdivision du motif, perçue
La l`oreille comme une unite sonore élémentaire (duree de l`ordre de quelques
dixiemes de secondes). Pour reprendre lexemple de Neubaur (1952). une note
serait l'equn.·alent d'un seul "ke" de la phrase phonetique.
- l.`jg1pg;|sjpn ou coup ("piilse"), est elle—meme une subdivision de la note,
inaudible pour loreille humaine dans le cas des grenouilles vertes. mais
nettement cliscernable sur un enregistrement passe au ralenti (duree de l`ord re
du centieme de seconde),
Ces ditterentes composantes sonores peuvent etre visualisees a partir de la
representation graphique d`un chant (fn; 4).
[ij wsnoar · nznszcwav EEE
file Edit Iianslcxms Qptions windows Bab
à · · I
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U u *
Motif ou phrase de chant
L1
Note y
Ir
I
Irmulsions
;l.l ;l
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FlgUI'€ 4S RL‘PI`L‘bt.‘lltJtltll`l gl'J?hIL`]U&’ Li-UNC phl'i`IbL' ClI.‘ Chüni.
fill ilf’$i'|S~:` fi' iflllfli ff >1'L`   L`t'Hfli’Hlt`>, CH llï¢fUIHlt;l' ` f-lHft'l|§|fL; SUHOf'i’
l)ans lexemple presente ici, le motif comprend une quinzaine de notes, qui
chacune, est constituee de plusieurs impulsions.
lin pratique, ce type dapplication permet, outre le stockage et la
reproduction facile des séquences sonores, une analyse "artisanale" des chants
de grenouilles vertes, qui conduit a formuler une ébauche de classification, sur
la base de quelques criteres acoustiques simples.
35

B - La clé des chants
Partant d'une cinquantaine d`enregistrements, effectués principalement en
région Poitou·Charentes et Vendée, cn s'est efforcé de rechercher quels
pouvaient être les paramètres acoustiques, permettant de trier les chants en
groupes homogènes, discernables a l’oreille. En pratique, chaque séquence
sonore a été numérisée avec le logiciel "Windat" (version 2,19 G), puis étudiée
au ralenti (X4 pour lagencement des notes dans chaque motif, et X16 pour
distinguer les impulsions composant les notes).
Plusieurs caractères discriminants sont ainsi apparus:
-   qui permet de répartir les chants étudiés en
trois principaux groupes: 5-7 notes par motif, 10-15 notes par motif, et 15-25
notes (et plus) par motif. Avec un peu d`habitude, ces différences sont
nettement discemables à l`oreille.
- La structure des notes, étudiée au ralenti (X16): celles-ci peuvent être
simples (1 impulsion par note), ou composées (plusieurs impulsions par note),
avec, dans ce dernier cas, soit 3-4 impulsions nettement marquées (tel une
baguette frappant un tambour), soit in plus grand nombre d'impulsions
enchaînées à la manière d'un roulement.
- La forme générale de Penveloppe sonore, autrement dit la consonance
harmonique du chant, avec deux cas de figures distincts:
- les motifs decrcscendo, dont l'intensité sonore maximale est située en
début ou en milieu de motif (à l`oreille, le chant commence par une attaque
forte, puis diminue d'intensité);
— les motifs crescendo, avec une intensité sonore maximale située en fin de
motif (l'impression auditive est alors celle d'un chant commençant
doucement, puis augmentant en intensité (eten fréquence).
-   ou la durée totale du motif:
caractère moins discriminant, dans la mesure où la durée des émissions sonores
peut varier avec la température, et avec la présence de congénères (choeurs).
Ce critère peut néanmoins être utilisé lorsque les conditions de milieu sont
connues (météorologie, population...).
A partir de ces quelques critères, il est possible de proposer une clé de
détermination, permettant de classer les grenouilles vertes du Centre-Ouest,
en cinq grands types de chant (fig. 5) :
Cette clé pourrait recevoir diverses améliorations, notamment en prenant en
compte les variations de la fréquence des émissions sonores au cours du temps,
paramètre considéré par de nombreux auteurs comme étant fortement
discriminatoire.
36

(4)-5-748) notes par motif; chaque note simple
(une seule impulsion par note)
Motif lent
(50<molif<100J100ème sec,)
(on peut distinctement
conpter les notes à |'oreiIle)
IYBE.1
Motif rapido
(moIif<5OI10Gèn·a)
(on ne peut pas conpler les I
notes à foreile)
TXPE 2
Motif très bnt
(m;>lif>1sec.) ·- +— - — »-»
TYPE 1 hist.?)
>B notes par motlf; chaque note composée
(plusieurs lmpulslons par note)
(8)-10-15 notes par motif
3-4 impulsions par note
motif decrescendo (intensité
sonore maxi en début ou
nilieu de motif)
TXPE3 '
15-25 notes par motif
>4 inpulslons par nota
rmtif crescendo (intensité
sonore maxi en lin do rmtif)
IYPI.4
>25 notes par rrotif
>4 irrpulsions par notes
UPI 5
 
O 1 2 sec.
 
Fi ure 5 : Clé de détermination des différents es de chant.
B
 
Dans un premier temps, la classification proposée conduit à distinguer les
cinq (ou six) types de chants qu'il est possible d'entendre dans la région, mais
ne permet pas d'attrib uer ces chants à des catégories taxonomiques
particulières. Les quelques informations supplémentaires, notées sur le terrain
È! i`0CCElSl0It Cl€S €I”Lt`€giSiI‘€ITlEI'ttS, peuvent donc SIHVÉIEI Ltillï-ZS.
37

C · Les échos du Centre-Ouest
La figure 6 indique la localisation des observations effectuées pour la région
P0itou—Charentes et pour la Vendée 2
LLÉ dï'5 
ïl lai
I TYPE 'I I TYPE 3
¤ TYPE 1 bi$ • TYPE 4
• TYPE 2 0 TYPE 5
Figure 6 : Localisation des observations pour la région Poitou-Charentes et la Vendée.
TYPE 1: peu commun mais assez bien réparti dans la région (est de la
Charente—Maritime, sud de la Vienne, nord et sud des Deux-Sèvres, centre de
la Vendée), Semble être par contre plus commun en région Ile—de-France
(vallée de la Mame, à Fest de Paris, vallée du Loing, au sud de la Seine—et-
Marne, vallée de l'Yvette en Essonne). Les quelques observations directes
effectuées montrent qu`il s'agit d'une grenouille très robuste, d'aspect massif,
dépassant facilement le décimètre de longueur.
TYPE 1 BIS: détecté uniquement au centre de la Vendée (commune de St-
André-Goule-d'©ie), sur une mare récemment aménagée (aire de loisirs). Les
individus observés, dont la voie forte et rauque rappelle celle des grenouilles
de type 1, mais avec un motif beaucoup plus lent, sont également très robustes.
TYPE 2: semble rare dans la région; détecté dans le bas-bocage vendéen
(région de la Roche-sur—Yon, et de La Chaize-le-Vicomte), et au nord-ouest
des Deux-Sèvres (vallée de la Sèvre Nantaise à Moncoutant); pas de données
hors du Centre-Ouest. Individus observés robustes, proches de oeux du TYPE 1
par leur aspect général, atteignant le décimètre.
Notons qu’à l`oreille, les chants des types 1, lbis, et 2, se distinguent
nettement des trois autres types de chants.
TYPE 3: statut difficile à préciser (la distinction avec le type 4 n'ayant été
faite que récemment, de nombreuses données restent à vérifier). Semble être
l'espèce dominante, en Charente-Maritime, et au sud-ouest de la Vendée
(commun à très oommun au sud de la région). Période de chant assez longue,
débutant dès la fin mars, et pouvant s'étendre jusqu'au mois d'août. Pas de
38

données personnelles hors du Centre-Ouest. Type morphologiquement proche
du suivant (taille moyenne).
TYPE 4: commun àtrès commun au nord et à l'est de la région (nord-Vendée,
Deux-Sèvres, Vienne); semble aussi très fréquent en Ile-de-France. Les
individus observés sont de taille moyenne (inférieure au décimètre).
TYPE 5: très peu de données pour ce type de chant, qui reste difficile à
caractériser, par rapport au type 4. Les observations vendéennes mentionnées
sur la carte correspondent au bois du Défens, commune de Mesnard-la-
Barotière, et aux environs de Château-Fromage, commune de la Roche-sun
Yon. Détecté également en Ile-de-France, non loin de Fontainebleau (Seine—et—
Marne). Ce type de chant gagnerait à être étudié avec du matériel plus
performant; taille moyenne.
En résumé, ai peut regrouper les quelques observations, effectuées de façon
complémentaire à l'analyse des chants, de la manière suivante :
- Répartition:
. Type 1: présent sur l'ensemble du Poitou-Charentes, et en Ile-de-France.
. Types 1 bis, 2, 4, et 5: répartis plutôt au nord de la région, avec pour les
types 4 et 5, diverses observations en Ile—de—France.
. Type 3: réparti plutôt au sud de la région Poitou-Charentes, et de la
Vendée.
- Rareté:
. Types 1 bis et 2 apparemment rares en Poitou-Charentes et Vendée; type 1
peu communà assez commun dans le Centre-Ouest, plus ccxnmun en lle-de-
France.
. Type 3 commun en Charente-Maritime et sud—Vendée; à rechercher
ailleurs.
.Type 4 apparemment commun, au moins en Vienne, Deux—Sèvres, et nord-
Vendée (mais aussi en Ile—de—France).
. Type 5: rare? (à confirmer).
- Morphologie: le seul critère qui peut être utilisé ici est la taille:
. Types 1, 1bis, et 2: individus de grande taille (g 10 cm).
. Types 3 à 5: individus de taille moyenne (< 10 cm).
D - Retour aux sources
Il est bien sûr très tentant d'essayer de faire correspondre ui nom d‘espèce à
chacun des types de chants présentés précédemment. En l'absence de données
biochimiques et biométriques sur les grenouilles vertes enregistrées, la seule
option possible consiste à comparer les types de chants 1 à 5, avec les sources de
docimientations sonores qui sont disponibles, Celles-ci sont au nombre de cinq :
1- "Stimmen der Amphibien Mitteieuropas": cassette éditée par le Muséum
d'I·listoire Naturelle de Bern (Suisse), 1987.
2- "Grenouilles et crapauds": Roché & Guyetant, (1987): cassette éditée par
Sittelle.
39

3- "Guide sonore du naturaliste: les Batraciens": cassette réalisée par
Nashvert Production, éditée par la Fédération nationale des clubs CPN
(Connaître et Protéger la Nature), 1996.
4- "Au pays des grenouilles (Frog talk)": Roché (1997): CD audio édité par
Sittelle.
5- "Guia sonora de las Ranas y Sapos de Espana y Portugal": Marquez &
Matheu (1998): CD audio édité par Alosa (Barcelone), en collaboration
avec les sociétés herpétologiques espagnole et portugaise.
A l'écoute, on s'aperçoit que certains chants de grenouilles vertes, présentés
comme représentatifs d'une même espèce, diffèrent d'une référence sonore à
l`autre. Ainsi, le chant de la grenouille de Pérez, présenté dans la cassette de
Sittelle, ressemble, à l`oreille, au chant de la grenouille rieuse n° 1 de la
cassette du CPN, et à celui de la grenouille de Graf (index N° 36), dans le
Compact Disque de Sittelle...
Sur la base des critères utilisés dans la clé de détermination (cf. supra), cn
peut tenter d'établir une correspondance entre nos différents types de chant, et
les séquences sonores, présentées dans les cinq sources de documentation
(tableau I).
Tableau I : Correspondances entre les types de chant, et les différents guides sonores
existants (pour chaque guide sonore, les espèces sont numérotées par ordre d’apparition)
TEE K7 suisse K7 Sitelle K7 CPN CD Sitelle es ED Ol Hypothèses
Cham 1987 1987 1996 1997 ÉQÉQ
Type 1 rieuse n°1 rieuse n°1 rieuse n°2 rieuse n°2
rieuse n°2 rieuse n°2
Type rieuse n°1 rieuse
1 IS (Albanie) introduite?
Type2 - Pérez rieuse n°1 Graf - Graf(?)
Type 3 Pérez Pérez n°1 Pérez n°1 Pérez n°1 Pérez
Pérez n°2 Pérez n°2 (Pérez n°2)
(Pérez n°3)
Pérez n°4
Type 4 verte (verte n°1?) verte verte n°1 verte
verte n° 2 verte n'°2?
Type5 Lessona n°1 (verte n°1?) Lessona Lessona Lessona
Lessona n°2 Lessona
40

Bien que certains enregistrements, comprenant de nombreux cris, ou effectués
au sein de chœurs, soient difficiles à interpréter, on remarque que certains
guides sonores ne couvrent pas tous les types de chant. Ainsi le type 3, commun
à très commun, au moins en Charente-Maritime et au sud de la Vendée, n'est
pas présenté dans la cassette Sittelle, d'où d'éventuels problèmes
_ didentification pour les batrachologues qui utilisaient cette référence à la fin
des années 1980. Par ailleurs, certains enregistrements semblent couvrir deux
espèces (cas de la grenouille verte n°1 de la cassette Sittelle).
Qu'en déduire, par rapport aux différents types de chants qu'on s'est efforcé
de caractériser?
En premier lieu, les indications mentionnées dans le tableau I, laissent
supposer qu`il n'existe pas, à l`heure actuelle, de documentation sonore qui soit
complètement fiable. De l'avis même des éditeurs, certaines identifications,
au moins pour les références sonores anciennes, pourraient porter à confusion
(Roché, com. pers.),
En supposant que la version la plus récente est sans doute la plus fiable, cn
peut essayer de rapprocher les différents types de chants, caractérisés
précédemment, avec les noms d`espèces proposés dans la documentation sonore,
et formuler les hypothèses suivantes:
Type 1: bonne correspondance avec la grenouille rieuse (K7 Suisse, CD et K7
Sittelle, et chant N° 2 de la cassette CPN). Cette hypothèse serait conforme
avec les données de répartition (type assez commun en Ile—de-France), et avec
les observations directes (grenouilles de forte taille).
Type 1 bis: ressemblance notable avec la grenouille rieuse n°1, présentée
dans le CD Sittelle (index n°33), qui a été enregistrée en Albanie. L'hypothèse
d'une grenouille rieuse introduite peut être formulée, compte tenu de la
présence de centres de maintien en captivité dans le département de la
Vendée.
Type 2: correspondances possibles avec la grenouille de Graf (CD Sittelle),
la grenouille rieuse (K7 CPN), ou la grenouille de Pérez (K7 Sittelle). La
première hypothèse serait à retenir, après vérification de la part des auteurs
(Lescure, com. pers.); elle serait, de plus, en conformité avec les données
acoustiques (analogie de structure entre les chants de type 1 et 2), et
morphologiques (individus observés de forte taille).
Type 3: bonne correspondance avec la grenouille de Pérez (K7 Suisse, K7
CPN, CD Sittelle, et CD Espagnol). Hypothèse d'autant plus vraisemblable
que les enregistrements présentés par Alosa (CD espagnol), et par Sittelle
(CD), ont été effectués en Espagne, ou Roma perezi est la seule grenouille
verte.
Typgg: bonne correspondance avec la grenouille verte (K7 Suisse, CD et K7
Sittelle, K7 CPN). Hypothèse compatible avec les observations sur la
morphologie (taille moyenne), et avec les données de répartition (commun em
Ile-de-France, et au nord de la région Poitou—Charentes).
_ Type 5: assez bonne correspondance avec la grenouille de Lessona (K7 Suisse,
CD Sittelle, K7 CPN). Hypothèse également compatible avec les données de
répartition (détectée en Ile—de-France, et au centre de la Vendée).
41

IV. CONCLUSION
La systématique des grenouilles vertes a évolué rapidement au cours de ces
dernières décennies, laissant, au passage, le batrachologue de terrain, dans
une incertitude grandissante face à ses déterminations. Longtemps oubliés des
systématiciens, les critères acoustiques semblent pouvoir aujourdhui apporter
"un plus" dans 1'étude des grenouilles vertes, voire même contribuer à fixer
certaines limites entre espèces.
Véritable carrefour des aires de répartition spécifiques, la région Poitou-
Charentes constitue, à ce titre, un territoire privilégié pour l'étude des
grenouilles vertes, en général, et de leurs émissions sonores, en particulier.
Les lignes qui précèdent ont pour but de sensibiliser les batrachologues
régionaux au problèmes d'identification des grenouilles vertes. Effectuée avec
les moyens du bord, cette petite étude conduit à proposer quelques critères pour
distinguer, au chant, les différentes "formes" présentes dans la région. Les
premiers résultats obtenus restent hésitants, mais il ne tient qu'aux âmes
courageuses d'y apporter leur "écot", ne serait-ce que sous la forme de quelques
décirnètres de bandes magnétiques...
Enfin, en prévision de l'atlas des amphibiens de Poitou-Charentes (à
paraître en 2002), il serait peut-être quelque peu incongru d'avoir à identifier
près du quart de la batrachofaune régionale, sous la forme d`un "sp." !
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Manuscrit accepté le 11 octobre 1999
44

Bull. Soc. Herp. Fr. (1999) 92 : 45-52
Observations du régime alimentaire de
la Tortue d'Hermann en semi-liberté
dans le Massif des Maures (Var)
par
Colette l·IUOT—DAUBREMONT
Laboratoire d'Ec0Iogie, ENS, 46 rue d'Ul'm,
75230 Paris cédex 05 (France)
Adresse actuelle : 6 place de la Rave, 10000 Troyes (France)
Résumé — La tortue d'Hermam·i (Testudo hermanni hermarmi) est la seule tortue terrestre
française. Objet d'un programme de conservation, l'étude de son régime alimentaire parait
primordiale pour la composition floristique des enclos, et pour le choix des zones de
relâchage. En semi-liberté, l'a]imentation se compœe surtout de nourriture artificielle
(salade), puis de graminées, et de fagacées, et à l'automne, de champignons. Il a, aussi, été
relevé une consommation égisodique d'insectes morts, et de coquilles d'oeufs de tortues. ll
est, maintenant, nécessaire e développer des suivis En natura du régime alimentaire.
Mots-Clés : Alimentation. Elevage. Tortue d'Hermann.
Summary - Observations on the diet of Hermann's tortoise (Testudo hermarmi
hermarmi) (Reptilia, Chelonia) semi-captive in the Massif des Maures (Var),
France. Hermann's tortoise (Testua'0 hermarmi hermanni) is the only tortoise in France. lt
is the subject of a conservation rogramme, and studies on the diet are important for food
plant make-up in captivity and} choice of reintroduction site. ln semi-captive conditions,
Ood is artificial (lettuce), followed by grasses and Fagaceae, and in auhimn, mushrooms.
On occasions, dead insects and tortoise egg shell are eaten. Studies on diet should now to
be conducted in the field.
Key-words : Feeding. Captive breeding. Hermann's tortoise.
I. INTRODUCTION
La prise alimentaire est un comportement propre du règne animal, et il
pourrait en être une définition (Le Magnen 1984). Chez les ectothermes, comme
les Reptiles, de la qualité de l’alimentati0n dépendront les performances
digestives, le budget énergétique, et Yallocation d'énergie pour les différentes
activités, dont la reproduction (Dunham et al. 1989). Ainsi, la connaissance
précise du régime alimentaire d’une espèce joue m rôle important dans tout
programme de conservation (Dhondt 1996).
La tortue d’Hermann (Testudo hermamii hermamii) est la seule espèce de
tortue terrestre française. En forte régression, em raison notamment des
incendies et de la modification des méthodes agro—pastorales (Stubbs 8:
Swingland 1985), elle ne vit plus que dans le Var (densité globale estimée à 0.4
45

tortue à l'hectare , Stubbs et coll. 1991), et en Corse où la densité serait plus
importante (Cheylan 1984, Joubert 8: Cheylan 1989). En réponse à cette
diminution des effectifs ui plan de sauvegarde a été mis en place avec la
création d’tme association, la S.©.P.T©.M. (Station d’©bservation et de
Protection de la Tortue des Maures), et d’un centre d’étude et de repeuplement
de la torture d'Hermann (Village des Tortues, à Gonfaron, Var) (Devaux et a I.
1986, Stubbs & Swingland 1986).
Dans le cadre de ce plan, m élevage a été réalisé à Gonfaron. Pour la
composition floristique des enclos, il apparaît primordial de connaître les
caractéristiques alimentaires des animaux. Or, si le régime alimentaire de la
tortue d’Herrnann en milieu naturel a déjà fait l’objet d’observations sur
l’ensemble de la période de vie active des animaux (Cheylan 1981), les
observations en semi-liberté sont rares, et se concentrent sur le printemps
(Guyot & Lescure 1994, Muszynski 1995, Longepierre 1996). Dans le cadre d'une
étude approfondie des principales caractéristiques écophysiologiques de la
tortue d’Hermann (Huot—Daubremont 1996), nous avons réalisé différentes
observations sur le régime alimentaire, en semi-liberté, au cours de l'ensemble
de l'année.
ll. MATERIEL ET METHODES
A. Site d’étude et animaux
ïjétude a porté sur les vingt mêmes tortues d'Hermann (Testudo hermzmrxi
hermmmi) adultes 1 huit mâles (masse corporelle comprise entre 326 et 647 g,
longueur de la carapace entre 110 et 150 mm), et douze femelles (masse
corporelle comprise entre 280 et 962 g, longueur de la carapace entre 110 et
175 mm). Les animaux, originaires du Massif des Maures, ont été apportés au
Village des Tortues par des visiteurs qui venaient de les trouver dans la
nature. Ces tortues n’ont donc pas subi de captivité préalable. Elles ont été
réparties dans quatre parcs situés au Village des Tortues (altitude 140 m,
latitude 43°19’N, longitude 6°18’E). L’enclos I a tme surface de 80 m2 (deux
mâles et trois femelles), le Il de 65 m2 (un mâle, et trois femelles), le III de
119 m2 (trois mâles, et trois femelles), le IV de 83 m2 (deux mâles et trois
femelles). La sex—ratio est en faveur des femelles, sauf po1.u·l’enclos III où elle
est de un, afin de respecter les conditions du milieu naturel (Cheylan 1981,
Stubbs et coll. 1991). La végétation des enclos (figures 1) est un maquis bas de la
classe des Cisto-Izwanduleta. La strate herbacée, ncnreprésentée sur le plan,
est constituée essentiellement de graminées (Briza maxima, Anthoxanthum
sp), de composées (Hierrzcium sp, Taraxacum sp, Bellis sp), d’orchidées
(Sempias vomeracea, Serapias neglecta) et em automne de champignons
(Amzmita crzesarea, Bolctus zzppendiculatus).
46

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Figure] ; Plan de la végétation des enclm avec les principales familles de plantes.
 
47

B. Protocole expérimental
Le rythme d'activité des vingt tortues a été suivi du 12 avril 1993 au 12
avril 1996 (Huot-Daubremont 1996, Huot-Daubremont 8: Grenot 1997). Lors des
comportements alimentaires observés au cours de la période de vie active des
animaux (mars à novembre), la nature de l’aliment consommé a été notée. Les
tortues disposaient des plantes des enclos, (Figure 1, en cas de prise
alimentaire de ce type, la famille du végétal est notée), et d'un complément
d’alimentation "artificielle" (fruits et légumes frais : salades à 80%, tomates,
pommes...), pour compenser la déshydratation de la végétation des enclos
malgré un arrosage régulier. Cet apport est préparé le matin, et distribué
avant le début de l’activité des animaux, après avoir enlevé les restes de la
veille, tous les deux jours de mars à juin et de septembre à octobre, et tous les
jours en juillet et août. Nous avons réalisé 1692 observations de prises
alimentaires. Les résultats, calculés en pourcentage, sont regroupés, les deux
sexes confondus, selon les cinq périodes du rythme annuel d'activité, de
novembre à février, la période d’hivemage, de mars à avril, la période de
sortie d’hivernage, de mai à juin, la période vernale, de juillet à août, la
période estivale, de septembre à octobre: la période pré-hivernale (Cheylan
1981).
III. RESULTATS
Les données obtenues sur le régime alimentaire des tortues sont regroupées
dans le Tableau 1. ljalimentation artificielle est globalement préférée aux
plantes des enclos (colonne T1: 85,09% versus 14,91%). Parmi elles, les
graminées (8,62%), et les fagacées (3,08%) sont préférées. Ces demières sont
surtout constituées de feuilles sèches de Quercus suber, donc un aliment coriace.
La prise alimentaire est importante pendant les périodes vemales et
estivales, et très faible en novembre, juste avant l’entrée en hivernation (ligne
T2 : P. vemale : 36,60%, P. estivale : 43,70%, P. hivernale : 0,06%).
L’ensemble des familles de plantes présentes dans l'enclos a été consommé
au moins une fois lors de nos trois années d’études, à l'exception des labiacées
(Lavarrdula stoechas et Thymus vulgaris), des papilionacées (CaIz'c0t0me
spinozal, des mousses et des lichens. La diversité alimentaire est plus grande
au printemps (10 types d’aliments), qu'en été (5 types). Toutefois, cette
dernière période se caractérise par des aliments ” originaux ": des débris
d’oeufs de formes, prédatés par une fouine, et laissés dans l’enclos, ainsi qu’un
cricjuet mort, dont l’abdomen a été dévoré par une des tortues.
A la sortie de l’hivernage (P.s.h.), une alimentation naturelle est préférée
à l’apport de nourriture artificielle (67%, dont 50% de graminées, versus 33%).
Les graminées restent l'aliment naturel préféré, sauf à la période pré-
hivernale, où ce sont les champignons (4,76% versus 3,04%),
48

 
Tableau I : Pourcentage de la prise alimentaire des tortues par période et par type
d'aliment (famille pour les plantes naturelles) lors des cinq périodes du rythme annuel
dtactivité (P.s.h. pjériode de sortielde Yhivemage, P.vernale pjériode vemale, P.es’tivale
periode estivale, .p.h_. periode pre-hivernale, Pituv. periode vemale, pour la periode
ivernale, seul le mois de novembre (nov.) a ete pris en compte; artificielle: fruits et
légumes distribués aux animaux; Coq. oeufs: coquille d'oeuf; T1: pourcentage annuel de la
consommation de l'aliment, et T2: répartition de Yalimentation lors des périodes étudiées)
 
P. hiv.
P.s.h. P. vemale P, estivale P.p.h. NOV T 1
Artificielle 33 76,46 98,50 88,31 Q 85,09
C¤m ¤¤¤1¤¤6<—>S î 0,48   0,17
  4,76 2 0,65
casracées 1 1,46 — 2,16 2 0,89
  0,48   0,42
Erîcacêss É 0,81   0,65
Fa acées s ïî 0,40 1,73 _ 3,08
Graminées 50 13,34 0,67 3,04 100 8,62
Linacêes ï 0.16 îîî 0,06
O1뤢ê€S — 0,16   0,06
Ombellîfères - 0,16   ÉÉ
®r¤1006¤S 1   0,06
Co uilles oeufs   0,27   0,13
1060066 É 0,16 É- 0,06
T2 5,94 36,60 43,70 13,70 [EM
IV. DISCUSSION
En semi-liberté, l’alimentation est importante aux périodes vemales et
estivales. En considérant les sexes, les mâles mangent autant que les femelles
en mars, davantage d'avril à juin, et d'0ctobre à novembre. Par contre, de
juillet à septembre, ce sont les femelles qui mangent le plus fréquemment.
(Huot·Daubremont & Grenot 1997). En milieu naturel, l’a1imentation semble
surtout importante à la période vemale (Huot-Daubremont 1996).
Le régime alimentaire de la tortue d’l·Ierrnann est essentiellement
herbivore, avec toutefois, m apport carné possible. Dans cette étude, il se
compose d’insectes morts. Cheylan (1981) l’a également observé avec la
consommation d'arthropocles indéterminés, de gastéropodes et de myriapodes.
Gopherus agassizii présente, aussi, cette particularité (Hansen et al. 1976).
La tortue d’Hermann en enclos montre une nette préférence pour
Valimentation artificielle, comme l’ont observé Guyot et Lescure (1994). Cette
alimentation est surtout composée de salade qui apporte beaucoup d’eau et de
calcium, mais peu d’énergie (Guyot 3: Lescure 1994, Muzsynski 1995).
A la période estivale, cette préférence peut s’expliquer par le fait que les
plantes des enclos sont sèches. Contrairement aux animaux sauvages, ces
tortues n’ont pas de "trous d'eau" où elles pourraient boire, ni la possibilité de
se réfugier dans les endroits les plus frais de leurs domaines vitaux, comme des
sous—bois. De tels déplacements, courants chez Gophcrus agassizii (Gibbons
49

1986), ont été observés chez les tortues d'Hermann, em Grèce (Wright et al.
1988), et dans le Var (Huot-Daubremont 1996).
En semi—liberté, parmi la végétation naturelle, le choix de la tortue
d’Hermann est éclectique et elle consomme de tout, hormis les labiacées,
plantes aromatiques, les mousses et les lichens. Elle montre une nette
préférence pour les graminées, les fagacées ou les composées (Muzsynski 1995).
En milieu naturel, le choix est similaire, avec, entre autres, la consommation
de papilionacées, de graminées, de rosacées, et d’importantes quantités de
composées (Cheylan 1981, Meek 1985, 1989, l·Iuot—Daubremont 1996). En Italie,
elle consomme des mousses et des lichens (Calzolai & Chelazzi 1991), tandis
qu'en Yougoslavie, la place prépondérante des champignons em automne a
aussi été observée (Meek 1989).
A part l’ingestion d’insectes, une autre particularité du régime alimentaire
de nos animaux est la consommation de coquilles d’oeufs de tortues. Elles sont
constituées de membranes protéiques (96,88%) dont la partie la plus externe
s'imprègne de calcite (Beaumont & Cassier 1987, Linley 8: Mushinsky 1994).
Cette "oophagie partielle" n’a jamais été observée pour la tortue d’Hermann,
ni, a-priori, chez d'autres Chéloniens, Elle est à rapprocher de la
consommation de cailloux observée pour Gopherus agassizii (Esque Sa: Peters
1994, Germano et al. 1994) et la tortue d’Hermann (Cheylan 1981). Des
radiographies de tortues d’Hermann montrent, d’ailleurs fréquemment, la
présence de cailloux dans le système digestif (Huot-Daubremont 1996).
D’après Esque et Peters (1994), ils sont constitués de calcite, comme les
coquilles d'oeufs. Leur rôle reste incertain : apport d’éléments minéraux,
ingestion accidentelle ou, comme pour le gésier des oiseaux, un rôle de meule
broyeuse (Esque Sr Peters 1994).
V. CONCLUSIONS
Cette étude sur le régime alimentaire de la tortue d’Hermann en semi·
liberté confirme les précédents résultats, avec une nette préférence pour une
alimentation artificielle (Guyot & Lescure 1994, Muszynski 1995). Toutefois,
"l’o0phz-ie partielle" paraît un élément nouveau chez les Chéloniens, et
nécessite la poursuite des observations. De même, il serait maintenant
primordial de passer à une étude in rzatura par une analyse des fèces, et des
contenus stomacaux, comme cela a été initié sur Testud'0 hermanni, par
Cheylan (1981), et réalisé chez Emydoidea blandingui, dans l’Illinois (Rowe
1982). Cela permettrait d'avoir une connaissance qualitative et quantitative
du type d'aliment choisi par l’animal, notamment de connaître la proportion
de l’apport camé, afin d'améliorer le régime alimentaire des animaux élevés
dans les différents centres de protection de ce Reptile.
Remerciements. Cette étude a été financée par la S.©.P.TO.M. Nous tenons à
remercier Bernard Devaux pour son accueil, Denis Madec, Gérard Nouvel et
toute l'équipe du Village des Tortues pour leur aide lors de la réalisation des
enclos d’études.
50

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Manuscrit accepté le 26 octobre 1999
52

Bull. Soc. Herp. Fr. (1999) 92 : 53·55
NOTE
Record d’altitude en France pour le lézard hispanique
Podarcis hispanica (Steindachner, 1870)
(Squamata, Lacertidae)
par
lean-Pierre VACHER
5 rue Pons-Capdcnier, 31500 Toulouse (France)
Résumé — Un nouveau record d'altitude est ici mentionné pour Podurcis hisépanica ai
France. Un individu mâle a été trouvé à plus de 1600 mètres dans la partie occi entale du
département des Pyrénées-Orientales (66). Cette observation ouvre de nouvelles
perspectives quant à la biogéographie de cette espèce sur le versant français des Pyrénées.
Mots clés : Altitude. Pyrénées. France. Podarcis liispanica.
Summary - Altitudinal record for the Iberian wall lizard Podarcis hispanica
(Steindachner, 1870) (Squamata, Lacertidae) in France. The highest altitude is
recorded for Podarcis hispanica in France. A male was found at a height of more than
1600 min the eastern part of the Pyrénées-Orientales department (66). The observation
opens up a new perspective on the species' biogeography on the French slopes of the
Pyrenees.
Key·words : Altitude. Pyrenees. France. Podarcis hispanica.
Le lézard hispanique Podarcis hispanica (Steindachner, 1870) (Squamata,
Lacertidae) est mreptile de l’ouest paléarctique à répartition méridionale.
On le rencontre dans l’ouest de l’Afrique du Nord (Tunisie, Algérie et Maroc),
dans la péninsule ibérique et en France dans la partie méditerranéenne à
l’ouest du Rhône. Le lézard hispanique a été observé pour la première fois en
France par Verbeek en 1969 (Verbeek, 1972). Il était auparavant pris pour le
lézard des murailles Podarcis mumlis (Laurenti, 1768) (Squamata,
Lacertidae). Aujourd'hui encore, la confusion entre les deux espèces est
fréquente.
Ce saurien affectionne, entres autres, les affleurements rocheux bien
exposés. Cest pourquoi on le rencontre dans les massifs montagneux inclus dans
son aire de répartition. Sa distribution altitudinale a déjà fait l'objet de
plusieurs publications concemant différentes régions.
Dans le massif de l'Atlas, au Maroc, la sous-espèce P. I1. oaucheri est notée
à 3100 md'altitude (Schleich, Kastle & Kabish 1996), mais Bons et Geniez
(1996) estiment que cette altitude est douteuse, et lui préfèrent 3000 m.
Le record d'altitude mondial est mentionné par Pleguezuelos en 1986 dans la
Sierra Nevada (Espagne) au sornrnet du Mulhacen, qui culmine à 3480 m.
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Ence qui conceme le massif pyrénéen, les altitudes maximales enregistrées
sont localisées dans la partie espagnole. Martinez Rica et Reiné (1988)
signalent un individu trouvé au-delà de 1700 m. Le lézard des murailles,
Podarcis mumlis, lui succède alors. Les données de Podarcis hispanica à de
telles altitudes restent cependant exceptionnelles dans les Pyrénées. Dans
l'atlas herpétologique de Navarre, il n'est signalé que jusqu'à 1300 m au
maximum. Enfin, en Catalogne, il est noté jusqu'à 1700 m (Llorente et al. 1995).
L’influence méditerranéenne de la partie orientale du massif pyrénéen offre m
climat plus clément, c'est donc en toute logique que la moyenne d’altitude de la
répartition des reptiles y est plus élevée. De plus, il est à noter que
l’amplitude altitudinale de Podarcis hispanica est grande. Cependant, comme
l’avait constaté Martinez Rica (1983), la densité des populations à de hautes
altitudes reste faible
Sa limite d'altitude en France est notée à 1300 m dans les Cévennes par
Geniez (1985) et, dans les Pyrénées, par Geniez et Cheylan (1987) et repris par
Fretey (1987). En 1989, cette altitude est précisée à 1260 m par Geniez et
Guillaume. Plus récemment, il a été découvert à 1580 m dans le massif du
Coronat (Pyrénées-Orientales, 66), entre le col Diagre et la Bergerie de
Fontfrède (Geniez, comm. pers,).
C'était la plus haute observation enregistrée alors pour l'espèce en France.
L'objet de cette note est la mention d'un nouveau record d'altitude pour
Podarcis hispanïca en France. Un spécimen mâle, dont l'habitus et la
coloration correspondent à ce que Guillaume et al. (1985) avaient nommé
"Podarcfs hispanica gros", c'est-à-dire la forme de Catalogne aujourd'hui
assimilée à P. h. hispanicu, a en effet été trouvé par moi-même en Cerdagne à
1651 m d’altitude précisément, sur la commune d'Err (Pyrénées-Orientales, 66)
le 13 juin 1998. La localisation exacte de la donnée estW 0,319 grades, N
47,150 grades (carte I.G.N. 1/ 50 oooème 2250-3). Le milieu se caractérise par 11*1
amas de pierres en haut d’un flanc schisteux recouvert de genêts et exposé au
sud—est. L’observation a été faite en fin de matinée vers 11 heures, par grand
soleil, avec un faible vent. D’autres animaux ont été vus sur ce versant le jour
même aux proches abords du tas de pierres ou se tenait Podarcis hispzmica :
Bruant fou, Emberiza cia Linnaeus 1766 (Aves, Emberizidae), Pie grièche
écorcheur, Lanius collurio Linnaeus, 1758 (Aves, Laniidae), Lézard ocellé,
Lacerta lepida Daudin, 1802 (Squamata, Lacertidae) (entre 1550 et 1600 m),
Podarcis muralis (Laurenti, 1768) (Squamata, Lacertidae) et Orvet, Anguis
fragilis Linnaeus, 1758 (Squamata, Anguidae). Le lézard hispanique, sujet de
cette note, qui effectuait sa thermorégulation héliothermique, a été
photographié.
En outre, cette observation correspond à une nouvelle donnée pour l'espèce em
France, puisque Podarcis hispanfca n'avait jamais été mentionné dans le
quadrat 3 de la carte I.G.N. 1/50 000émE 2250.
D'un point de vue biogéographique, la localisation à l'est du département
des Pyrénées-Orientales ainsi que l’altitude de cette observation rendent
plausible une pénétration en France de l'espèce à travers la chaîne
Pyrénéenne. De ce fait, nous pouvons penser que les individus observés dans les
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départements de l’Ariège et de la Haute-Garonne sur les abords des rives du
fleuve Ariège ne viendraient pas de la zone littorale, mais empmnteraient des
couloirs montagnards favorables malgré leur altitude relativement élevée.
Il conviendrait alors d'augmenter les efforts de prospection pour cette
espèce dans les Pyrénées françaises, afin d’obtenir des données suffisantes pour
pouvoir affiner cette hypothèse. La systématique sub-spécifique des Podarcis
hispunica étant encore sujette à controverse entre spécialistes, il serait
souhaitable de noter entre autres pour chaque observation le "pattern" des
individus, l’idéal étant de les photographier.
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Manuscrit accepté le 26 octobre 1999
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