Bulletin SHF - 1981 - 19
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BULLETIN DE LA
société |-|EnPE1·0L0c|ouE
DE FRANCE
BULLETIN DE LIAISON
3e trimestre 1 981- n° 1 9
I. SYMPOSIUM CHELONIOLOGICUM EUROPAEUM
Premier symposium européen sur les tortues
(Nancy, 1 5-1 6 mai 1 980]
EDITORIAL ....................................... 3
Notes sur le répartition et Pécologie de Pfatcmys piatycephafa
en Guyane française, J.FRETEY ..................... 5
Présence et protection des Tortues merines en France métro-
politaine et d'0utre-Mer, J. FRETEY et J. LESCURE ....... 7
Nourriture spéciale pour les Tortues d'eau douce. I. PAU LER 1 5
La reproduction en Aqueterrsrium de le Cistude d'Europe
[Em)/S orbiculanlïl, C. DE HAAN ...................... `I 7
Reproduction et elevage en Charente d'Emys orbicofarfs et de
Testudo hermannf robertmertensà M. et P. LANCON ........ 25
Le cycle sexuel mâle de le tortue Testudo hermannf hcrmannf
Gmefrh dans une population neturelle et en captivité,
G. KUCLING ................................... 29
Reflexion d'un cheloniophile belge, J. BOUVRY .......... 36
Aperçu sur les objectifs et les activités de l'Associetion
"NederIendse Schildpedden-Vereniging" lPeys-Bas},
A.V. VRCIOM ................................... 38
Aperçu sur les oblectlts et les activités de I'Association
"lnteressengemelnscheft Schildkriitenschutz" (Munich,
R.F.A.l, R. WINDOLF ............................. 39
L'etude et le conservation des Chélomiens en Europe : pro-
blemes et perspectives, J.P. RISCH et M. R.|(. LAMBERT . . 44
Enquete sur I'elevege des serpents d'AustreIie, R. HOSER . . 47
BIBLIOGRAPHIE
Biologie et Ecologie de le Tortue d’Hermann, Tesrudc han
mannf Gmefin, 1789, M. CHEYLAN ............ . ...... 48

E DI TO R IA L
En août 19 7.9, ie discutais à Londres avec mon ami Mi'chaei LAM-
BERT des possibriités d’une plus étroite collaboration européenne en
matiere d'étude et de protection des Tortues, collaboration qui nous
semblait a tous ies deux hautement désirable et de la plus grande impor-
tance scientifique. C'est ainsi que de notre entretien, nous retenions
l’idée d’inviter nos collègues européens à former un groupe de travaii
européen sur ies Tortues qui serait chargé o"organiser périodiquement
des réunions intérnationaies ann d'assurer un échange permanent
d’expériences et d ’informations.
Une premiére de ces réunions in tarnationaies — dénommées pius offi-
cieiiement "Symposium Ch eionioiogicum Europaeum " en iangue ”scien-
tifique" afin de ménager d’éventueiies susceptiïaiiités iinguiîstiques - a
donc pu étre organisée ies 15 et 16 mai 1 .980 à Nancy, dans ie cadre des
Journées annuelles dela Société herpétoiogique de France, grâce a l’obii—
geance du Conseil d’administration de cette Société que nous prions de
trouver ici i ’expression de notre sincère reconnaissance.
Le "Groupe européen d’étude des Chéioniens" dont ia création a
paru opportune aux participants au Symposium, n 'a pas encore de struc-
ture bien définie, et ie soussigné a été charge d’assumer temporairement
un rôle de coordinateur. Ce choix n ’a évidemment pas été des pius heu-
reux - ii faudra trouver à l’a venir une personne plus disponible - et il expli-
que la publication quelque peu tardive du présent fascicule n ° 19 du Bui-
ietrn dela Société herpétoiogique de France qui regroupe les communica-
tions présentées à i 'occasion du Symposium.
ii me reste à remercier ie comité de iecture du Buiietin, et en particu-
lier i|r1onsieur·J. LESCURE de sa coopération et surtout de sa patience,
Siqnaions en outre que le besoin o"une coordination à i’écheiie euro-
péenne en matière d’herpétoiogie se fait de pius en plus sentir ,· c'est
ainsi que lors du Coiioque franco—espagnoi d’Herpétoiogie tenu à Jaca
(Espagne) en mai 1981, ii a été décidé de créer un comité européen
regroupant les représentants des sociétés nationales et régionaies de
i'Europe.
L’année 1980 a vu se concrétiser d’autres initiatives en faveur des
Tortues .· au sein de i'Union_ internationaie pour ia Conservation de ia
3

Nature et des Ressources na tureiies ( U. i. C`. N.) deux groupes de spécialis-
tes ont été créés, Fun pour ies tortues d ’eau douce, i ’autre pour ies tor-
tues terrestres. Les herpétoiogistes européens jouent un rôle important
dans ce dernier.
Enfin, i’idée d 'un Symposium sur les Tortues sembie être iargement
acceptée : ie deuxième Symposium doit avoir lieu à Oxford ies 3 et 4
octobre i98 i. Souhaitons qu’ii connaisse ie même succès que son pré-
décesseur.
Jean—Pau| RISCH
Laboratoire Reptiles et Amphibiens
Muséum national d'Histoire naturelle
25, ru Cuvier
75005 PARIS
4

Bull. Soc. Herp. Fr., 1931, 19
NOTES SUR LA REPARTITION ET L'ECOLOGIE
DE PLA TEM YS PLA TYCEPHALA EN GUYANE
FRANCAISE
par
Jacques FRETEY
Les missions du Muséum de ces dernières années, en Guyane fran-
çaise, ont permis d'enrichir les collections nationales d'une dizaine
d’exemp|aires de_ Piatemys piatycephafa (Schneider, 1792]. Bien que
rare, Vespèce semble cependant plus répandue qu’on ne le pensait en
commençant son étude. Afin de préserver les populations de cet intéres-
sant Chélonien, nous avons demandé sa protection intégrale au Ministère
de l'Environnement.
Trois zones de répartition de l'espéce se dessinent sur la carte de la
Guyane au fur et à mesure des observations :
- 1. région sud-ouest de la Presqu’île de Cayenne
— 2. région de St Laurent - Mana
- 3. région du Haut-Oyapock.
Les rencontres à Maripasoula et Sinnamary ont été uniques. Il est à
noter que les femelles sont plus souvent vues que les mâles sur les rou-
tes, chemins et layons. Peut-être parcourent-eiles de grandes distances
pour découvrir un endroit adéquat à leur ponte, en dehors des lieux humi-
des ?
Nous avons été frappés du mimétisme étonnant de cette tortue dans
les flaques forestières. La confusion entre sa tête triangulaire orangé-
brun sortie hors de |'eau obliquement et les feuilles mortes linge sp., Cro-
ton sp.} environnantes est totale. Ce "camouflage" lui sert-il à se dissi-
muler à la vue de ses prédateurs lJaguar, Coati, Caïmans} ou bien à sur-
prendre ses proies ?
Son régime alimentaire nous est encore inconnu. Dans certains
points d'eau habites par ces tortues ont été trouvés de petits crabes de
I'espàceüfchodactyfus(Drïocarcrhus) dentatus et des tétards d'Anoures.
Plusieurs individus étaient parasites par des Sangsues iespèce non
déterminée}. La femelle FT 2478 découverte vers Mana avait 81 Sang-
sues sur ses parties molles. 3 sur son plastron et 3 sur sa dossière. A
noter que les- tortues palustres d’autres espèces lPhryn0ps gribbus, Rhi-
nociemmys punctularral capturées au même endroit n'étaient pas por-
teuses de Sangsues.
5

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`UCÉAN ATLANTIUUE
J. FHETEY
' ·\ Laboratoire do Zoologio lFIaptiIas ut Amphibiens!
M¤¤¤ D Muséum national d'Histoira Naturalla
Acarnuï •'ga"ah° 25 run Cuvier, 75005 Paris
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54’l].N|.1. '53‘ E2'
gjpgnhlgn gbqgnphlqus do Pfatemys plarycephala en Guyana
française.
6

Bull. Soc. Harp. Fr., 1581, 19
ITOUTFIE-MER
par
Jacques FRETEY et Jean LESCURE
Résumé — Cinq espèces de Tortues marines sont signalées sur les côtes francaises métropo-
litaines: Eretmot:he!ys.£»11brfcate, Dermochefys corfacea, Lapfdochetys kempft Carerra
ceretta et Chefonia mydea. C. mydas pond sur les plages des îles Glorieusos. Tromelin et
Europa dans |'0céan Indien. E. imtzricata et C. mydas, et beaucoup plus rarement C. caretra
et D. coriacea, fréquentent les eaux de la Nouvelle-Calédonie. Des C. mydas pondent sur
l‘ato|l de Scilly (Tahitil. C. mydas et E imbricara ont presque disparu clos eaux des Antilles
françaises, a cause d'une pèche trop intensive. Les plages de Guyane sont les lieux de nldift—
cation les plus importants au monde pour D. coriacea ; C. myttas et Lepiolochetys otivacea y
pondent en moins grande nombre.
Abstract —- Five species of Marina Turtles are recorded along our coasts : Erermochetys
fmbrfcetâ, Darmachefys coriacea, Lepidochefys kemprï, Caretta caretta, Chelonfa mydas. C.
myolaa lay eggs on beaches of Glorieuses, Tromelin and Europa islands in Indian Ocean. C.
mydas, E. fmbricata and more rarely C. caretta and D. corfacea are seen near New-Caledonia.
Some C. mydas lay eggs on beaches of Scilly Atoll (550 km S.E. from Tahitll. C. mydas and
E. fmbrfcata have almost disappeared from French Antillean seas because of verflshing. The
nesting beaches of D. corfacea in French Guiana are the most important of the world. C.
mydas and L. olivacea lay also eggs there more scarcely,
La France métropolitaine et d'0utre-Mer détient le record de fre-
quentation des eaux et des plages par les Tortues marines. La pollution
des mers, |'artisanat de |’écail|e et la taxidermie pour le tourisme mettent
en danger la survie de ces espèces aux populations affaiblies. La législa-
tion actuelle visant leur protection est inadéquate et insuffisante.
Métropole.
Brongersma [1972] a recensé toutes les observations (captures,
échouagesl des différentes espèces le long des côtes européennes de
|'At|antique. et en particulier de la France. Eretmochetys fmbrfcata n'est
connue des eaux métropolitaines que par un exemplaire femelle prove-
nant de la Manche. Quelques rares spécimens de Chefonfa mydas en col-
lection dans les Museums de Flouen, La Rochelle et Bordeaux attestent
de la présence très rare de cette tortue. Le genre !.epr’o'ochetys parait
représenté par la forme kernpiï et non otivacea, comme signalé fn Fretey
7

l1975} ; un exemplaire a été capturé a l’île de Hé, un autre à St Jean-de-
Luz. La Luth, Dermocheiys coriacea est signalée de tout le littoral, mais
fréquente essentiellement chaque été les Pertuis charentais où elle
chasse la Méduse Rhizostoma puimo lDuron, 1978}. De nombreuses
Luths semblent confondre les sacs en plastique polluant la mer avec
cette proie ; il en résulte quelquefois une occlusion de |'estomac entrai-
nant la mort. Des quantités excessives de micropolluants ·lP.C.B ;
D.D.E.l ont été trouvées dans les tissus de quatre tortues échouées en
Charente (Dugny, Duron, Alzieu, 1980}.
La Caouane, Caretta caretta, est commune sur les Côtes atlantiques
et méditerranéennes. Sa nidification dans le sud-est de la Corse est
au}ourd'hui rendue difficile par Vaménagement des plages.
Oceen Indien.
Les îles éparses de l'Océen Indien sont : Les Glorieuses, Tromelin,
Juan-de-Nova, Europa, Bassas—da-India. Ces minuscules territoires pia-
cés sous la souveraineté francaise et administrés par le Préfet de la Fléa-
nion sont des lieux de ponte de Cheionia mydas. Ils ont été classés en
réserves naturelles par un arrêté préfectoral le 18 novembre 1976.
La biologie terrestre de la Tortue verte a été étudiée aux Glorieuses
par G. Vergonzanne, a Tromelin par G. Batori et à Europa par J. Servan.
Pour ces études, des femelles adultes ont été beguées avec des marques
de l’Dceanographic Research Institute de Durban (voir tableau 1l.
tebleeu 1 - Bsgusge de Tortues serres dans les îles éparses.
perlode île nombre
janvier-septembre 1973 Glorieuses 34
janvier-septembre 1973 Tromelin 148
février 1973 à février
1974 593
Tromelin posséde une plage unique de 1,6 km, cependant
qu'Europa comporte 7 plages de longueurs variables. Les atterrissages
de Tortues vertes par nuit sont en moyenne de |'ordre de 1 aux Glorieu-
ses, 11 à Tromelin et 20 à Europa Nergonzanne, Servan Bi Batcri,
1976 ; Servan, 1976I.
Les populations liées à Europa et Tromelin ont de nouveau fait |'objet
de missions, de juillet 1977 à iuin 1978. dans le cadre des études de
8

l'entenne |.S.T.P.M. de La Réunion. Une ferme de nourrissage de Tortues
vertes a été créée en 1977 sur la commune de St Leu par une société pri-
vée, la S.0.N'|.D.I.A.A.. Consultée par la Direction de la Protection de la
Nature sur cette réalisation, la Société Herpétologique de France ne
l'avait acceptée que sous plusieurs conditions : création d'un comité
scientifique de surveillance, financement du sauvetage des pontes mena-
cées per les marées. Les promesses faites par la S.O.M.D.|.A.A. n'ont
jamais été tenues. A la suite des recommandations de |'U.!.C.N.. la
S.H.F. avait demandé que ce centre de nourrissage [Turtle ranchingl
s’criente vers le véritable élevage [Turtle farming}, avec un cheptel de
reproducteurs. Les trois années de la phase-pilote de cette ferme se ter-
minent. Nous demandons la fermeture de cet établissement nécessitant
le ramassage de milliers de nouveau-nées sur des réserves naturelles et
encourageant |'instalIation d’autres fermes privées dans les DOM-TOM.
ll est à noter que cette affaire S.0.Nl.D.I.A.A. est à l’origine dela réserve
émise par |’Assemblée Nationale à propos de Chelcnfa mydas lors de la
ratification de la Convention de Washington.
D’aprés certains auteurs, c'est la sous-espèce Cheicmle mydasjapo~
nfca qui est présente dans l'0céan Indien. Eretmcchefys ihvbricata hisse a
été observée une fois sur la plate-forme sud d’Europa par Servan [1976l.
Legendre (1966l signale Carerra caretta de cet îlot.
D'aprés Frazier [1977}, la fréquentation annuelle dela plage Mouilla
à Mayotte est de 500 Tortues vertes et 25 Tortues imbriquées.
Nouvelle-Calédonie et dépendances.
Les eaux néo-calédoniennes sont communément fréquentées par
Chelonia mydasjaponfca [cu Chelonfa depressa ?l et Eretmcchefys imbri-
cata bissa l"Eionne écaille"]. La présence sporadique de Caretta csretta
l"Grosse tête"} et de Dermocheiys coriacea est certaine. Des pentes de
Tortues vertes et imbriquées ont été observées sur la plage de Bouraïl
[50 km de Nouméa}, à I"iIe Surprise, aux îles Chesterfield, aux récifs Ker-
madec et D’Entrecasteaux lCondamin & Rancurel, comm. pers.), Pour-
tant considérée comme toxique en Australie, la chair de la Tortue imbri-
quée est trés appréciée des Mélanésiens. La Tortue verte est également
tuée pour sa viande et sa carapace.
A la demande de |'Associati0n pour la sauvegarde de la Nature Néo-
calédonienne, la commission permanente de l'Assemblée territoriale a
adopté le 3 août 1977 une réglementation visant la protection des Tor-
tues marines. Cet arrêté interdit la commercialisation de la viande, la
récolte des oeufs, la taxidermie et le vente d’exemplaires naturalisés de
toutes les espèces. Il est prévu des dérogations à des fins scientifiques et
à Voccasion des fêtes traditionnelles. Ce texte n'est pas appliqué.
Polynésie française.
Le service des pêches de Polynésie française a entrepris des campa-
gnes de marquage de Tortues vertes à l'ato|| de Scilly [550 km au sud-
9

est de Tahitil. En 1972 et 1 973, 353 individus ont été bagués. Des tor-
tues marquées ont ensuite été revues aux iles Fiji, Wallis et Tonga (Dou-
menga, 1973}. Vergonzanne (Antenne du Muséum et de l'Ecole Pratique
des Hautes Etudes à Tahiti] et Galenon (Service des pêches du Territoire}
ont procédé de nouveau à des marquages en 1979 à l’occasion d’une
mission pluridisciplinaire.
Depuis décembre 1971 un arrété réglemente la pêche et la commer-
cialisation de Cheionra mydas (taille, dates de capture autorisée, quota
de pêche, vente de la viande et récolte des oeufs interditesl lSa|vat, à
paraîtrel. La pèche de Tortues vertes pour Valimentation traditionnelle
s'est transformée depuis longtemps en captures massives pour fournir
des carepaces et animaux naturalisés aux boutiques de souvenirs. Les
migrations de l'espèce étant en relation avec tous les archipels du Pacifi-
que sud, "il serait vain d'assurer une stricts protection aux Tortues ver-
tes en Polynésie française si les massacres incontrôlés devaient se pour-
suivre ailleurs" (Doumenge, 1973].
Une écloserie a été créée dans |'île d’Upolu (Samoa occidentales].
Les nouveau-nées sont lachées en pleine mer par petits groupes après
quelques semaines.
La fréquentation des eaux et des plages des iles dela Polynésie fran-
çaise par les autres espèces est mal connue.
Antilles françaises.
Les populations de Tortues marines des Antilles françaises n’ont
jamais fait |'objet d’une étude scientifique particulière. Eretmocheiys f.
imbricara s'alimenterait dans les récifs coralliens et pondrait encore sur
quelques rares plages. Cheionia rn. mydas est pourchassée comme
l'espèce précédente dans les eaux claires autour des îles pour sa viande
et sa carapace. L'î|e vénézuélienne d'Avès était autrefois un lieu de ponte
privilégié de la Tortue verte dans les Caraïbes. Son aménagement mili-
taire et son accés facile aux bateaux des iles voisines (Martinique, Gua—
deloupe, Dominique} y favorisent les massacres.
Les Tortues marines font partie de la vie traditionnelle antillaise et
entrent dans la pharrnacopée populaire. Pour "immuniser contre le mau-
vais sort" |'enfant qui vient de naire, on lui fait boire quelques gouttes de
sang de tortue. Une infusion d'organes génitaux d'E. imbricara réduits en
poudre est sensée être un puissant aphrodisiaque.
Mais le principal responsable des massacres de Tortues marines
dans cette région devient le tourisme. Celui-ci est de plus en plus impor-
tant et réclame des tortues-souvenirs è emporter sous différentes for-
mes : animal entier naturalisé, carapace seule, tête formolée et vernie sur
socle. peau tannée et préparée en sac à main, objets divers en écaille
(tableau 2l. Un atelier d'artisanat de l'écai|le et un magasin de vente exis-
1 0

tent aux prisons de Basse-Terre [Guadeloupe} et Fort-de-France (Martini-
quel.
A la demande de |'un de nous, de la délégation Antilles-Guyane à
I'Environnement et de |'l.N.Fl.A., la préfecture de la Guadeloupe e pris le
26 mars 1979 de nouvelles dispositions pour la protection des Tortues
marines. Cet arrêté n° 79-6 AD!3i'3 interdit la collecte des oeufs, la cep-
ture et la vente des spécimens de Tortues imbriquées et vertes de taille
inférieure à 60 cm et des individus supérieurs à 60 cm du 15 mai au 16
septembre. La luth, trés rare dans ces eaux, est intégralement protégée.
Ce texte ne nous satisfait bien—sûr pas lpuisqu'i| permet pendant 9 mois
le massacre des adultesi mais a le mérite d'exister. ll n’est malheureuse-
ment pas appliqué.
L'arrêté préfectoral du 12 janvier 1928 de la Martiniqueinterdit la
collecte des oeufs. Tout le monde oublie jusqu’a son existence. A la
demande de |'un de nous, un texte nouveau est à Vétude.
Il est à noter que le besoin local en écaille devient si fort que les
apports de tortues par les pêcheurs antillais ne suffisent plus pour |’arti-
sanat. En 1979, la Martinique a importé 1,303 tonne d'écai|le. Certaines
tortues entières naturalisées ou carapaces en vente dans ies magasins
proviennent des Philippines.
Le navigation de plaisance et la pêche sous·marine ont de nombreux
adeptes dans les Antilles. Ces deux sports entrainant des captures de
Tortues marines non négligeables autour des iles.
Tableau 2 — inventaire en Tortues marines naturalisées dans 4 maga-
sins de souvenirs du Gosier llîuadeloupel en juillet 1980.
Quatre magasins visités au hasard et en contravention
complete avec la législation en vigueur,
magasiner-
espèces E. rirnbrrcata C. caretta divers
La Galerie 10 juv. 1 subad. objets
d'écai||e
1 subad.
Cannelle 4 juv. 4 subad. objets
d'écaî||e
1 ad.
Padmé 1 2 juv. 1 ad. objets
d'écai||e
Padmé 2 3 juv. 4 ad. sacs peau
8 ad. obj. cl'éc.
1 1

nota .· ces chiffres ne concernent que les tortues en exposition dans les
masagins et ne tiennent pas compte des stocks d'arrière-boutique.
iiuv = juvénile ; subad. = subadultes ; ad. = adulte).
II est à noter |’e|Jsence ici de Chefonrîe mydes.
Guyane française.
Nos successives missions "Tortues marines" en Guyane depuis
1977, financées par le W.W.F.-U.|.C.N., le Ministère de |'Environne-
ment, le Muséum de Paris, la S.N.P.N., Greenpeace et la SEPANGUY1,
nous ont permis de dégager des points essentiels pour la protection des
espèces venant pondre dans ce pays, leurs oeufs, les nouveau-nées et
les sites de nidification :
— importance de la population de Luths femelles
- périodicité des pontes
— nombre d’oeufs par ponte
— conditions du développement embryonnaire
— cartographie des plages de nidification
— causes de mortalité des femelles adultes
— Causes ds destruction des oeufs et des nouveau-nées
Afin de protéger efficacement les lieux de ponte, nous avons réussi à
faire inclure 7 plages sur 9 dans la future réserve naturelle de la Basse-
Mana.
Gràce à un marquage intensif (voir tableau 3} nous avons pu faire
une premiére estimation de la population o Luths femelles nidifiant en
Guyane isoit un pourcentage très fort du stock de |’At|antique et du
stock mondial, la Guyane étant le plus important lieu de ponte}. En raison
de la perte probable de beaucoup de bagues, du nombre de tortues
encore non marquées, de la périodicité entre deux saisons de ponte
encore inconnue, nous situons le "chepte| guyanais" entre 13996 et
19596 femelles, si les femelles pondent tous les trois ans.
tableau 3 - Nombre de tortues marquées annuelle-
ment en Guyane depuis 1977.
datesllespèces D. corfacea Ch. mydas L. olfvacea
avril-iuillet
1977 5878 79 7
mai-juillet 78 · 597 n 1 1
mai-juillet 79 3746 22 n
1101-10111-000 ÉÃÉ
É 0 10001 100 EK
1-eguumhameninrswueuluennmcuyum.
12

La mortalité des femelles adultes à terre est due essentiellement aux
bois morts encombrant les plages lFretey, 1 977l· Une tentative de "net—
toyage" de ces dernières est possible, mais reste difficile et sans doute
inutile sur une durée prolongée. Les massacres de tortues par |'Homme
diminuent d'année en année, mais restent préoccupants.
Nous n'avons pas encore résolu le probléme de Vexcessive prédation
par les chiens indiens sur les nouveau—nées à |'émergence.
Les pertes les plus spectaculaires sont au stade des oeufss. Outre
des prédations humaine et animale déjà trés fortes, se distinguent deux
facteurs entrainant une détérioration intégrale de milliers de nids :
— les tortues mettent à jour elles-memes des nids déjà existants
ldans 7 à 14 % des casl en creusent le leur
- l'érosion aux grandes marées fait reculer la banquette sableuse de
plusieurs dizaines de mètres à chaque fois, détruisant les nids qui y sont
enfouis.
Afin de tenter de sauver le plus grand nombre possible de ces nids,
nous avons envisagé de récupérer les oeufs :
— soit lors de la mise à jour d'un nid par une tortue (si le stade de
développement embryonnaire permet le déplacement}
— soit |orsqu'une femelle pond trop près des vagues.
Une éclcserie, en partie financée par la Conseil Général guyanais, a
été créée par |'un de nous cette année. Les oeufs y sont placés en incu—
bation artificielle jusqu'à éclosion. Les nouveau-nées sont ensuite rela-
chées en pleine mer. Certains nids sont également transplantés dans un
parc grillage.
Des campagnes ci'information du public sur la protection des Tor-
tues marines se font en Guyane depuis 1971 . Une affiche
S.N.P.N.-S.H.P. a été éditée en 1979 pour accompagner cette entre-
prise. Une petite plaquette réalisée avec |'Office du Tourisme doit par-
mettre à un tourisme de vision de profiter du spectacle de la ponte sans
géne pour les tortues.
Uarreté préfectoral n°172 1Dr'2B du 31 janvier 1975 interdit la
collecte des oeufs. Nous permettons celle-ci aux populations indiennes
littorales, tant qu’e||e reste familiale et sans but lucratif. Pour les tortues
adultes, différents arrétés ont été pris. Le dernier en date [29 septembre
1979l vise la protection intégrale de la Luth, mais permet encore la
chasse des Tortues vertes et olivàtres du 1er octobre au 1 5 février. Ces
dates excluant la période de ponte permettent la protection des adultes
mais laissent permission de capture des jeunes individus restant long-
temps à proximité des côtes guyanaises.
Législation française.
La Convention de Washington a été ratifiée par la France sous
réserve d'ôter de |’annexe 1 la Tortue verte et la Tortue imbriquée. Ceci
1 3

afin de respecter |'artisanat de l’écailIe et de permettre la commercialisa-
tion des produits de la ferme de La Réunion.
Un arrêté ministériel de la Loi de Protection de la Nature concernant
uniquement les Tortues marines est à |'étude. Le principe dela protection
intégrale de ces espèces a déjà été accepte quatre fois par le Conseil
National de Protection de la Nature ou son Comité permanent. Cet arrête
sera applicable dans les départements d'Outre—l'v‘ler.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
BRONGEHSMA, L.D., 1972 · European Atlantic Turtles. Zooi. Verhandei., 121 : 1-319, car-
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tre d‘inf. pêches Pac. Sud, 10 : 37-38.
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îles : Glorieusss, Europa et Tromeiin. Trav. Doc. ORSTOM, 47 : 193-208.
J. FFIETEY et J. LESCUHE
laboratoire de Zoologie lFiepti|es et Amphibiens}
Museum national d'Histoire naturelle
25 rue Cuvier, 75005 Paris
14

Bull. Soc. Herp. Fr., 1931, 19
NOURRITURE SPÉCIALE POUR LES
TORTUES D'EAU DOUCE
par
lngo PAULER
Ualîmentation des tortues d’eau douce présente certaines difficul-
tés.
Les tortues sont souvent nourries de viande de boeuf et autres mam-
mifères, qui manque des substances nutritives nécessaires. L'a|imenta—
tion à base de crevettes sèches et de poissons pollue |'eau rapidement et
n'est pas sans problème sur le plan nutritionnel. ll semblait donc impor-
tant de trouver une alimentation de rechange pour les tortues d'eau.
Nous leur donnons depuis environ 4 ans avec succès un aliment à
base de gélatine, que ma femme prépare une fois par mois. A ma con-
naissance c’est Sachsse, qui pour la première fois en 1974 dans "Sala-
mendra" fait allusion à une telle alimentation pour les tortues, mais sans
entrer dans les détails. En 1978 des recettes ont paru dans les revues
"Herpetological Review" et "Turtle hobbyist", mais adaptées au genre
de vie américain. Comme nous ne consommons nous-même ni conserves
ni produits chimiques, nous ne tenons pas à utiliser ces produits pour nos
tortues.
Notre aliment est composé de :
1 litre de lait là 1,5 % de matière grassel, 5 oeufs, 1 kg de fruits ou légu-
mes (carottes, pommes et choux non-traités}, 1 livre de foie de boeuf, 1
livre de crevettes fraiches, 1 kg de poulpes, 1 kg de chair maigre de pois-
son avec less écailless et les arêtes, 4 capsules de Supradyn, 420 g de
gélatine l50 à 60 g pour 1 litre d'a|imentl, 3 cuillères à café d’a|gues
marines en poudre ique |’on trouve dans tous les magasins zoologiques
ou les maisons de régime) et 2 litres d’eau, ce qui donne environ 7 à B
litres d’aliment complet.
La préparation se fait comme suit :
On passe très finement au mixer tous les ingrédients solides, on v ajoute
ies oeufs, le lait et 1 litre d’eau et on mélange.
Le mélange doit avoir la consistance d'une soupe épaisse. On fait chauf-
fer à 30°C le 2éme litre d'eau, on y plonge la gélatine et on laisse gonfler
et refroidir. Entre temps on fait chauffer le mélange dans le four à
30-40°C. Si la quantité ne dépasse pas 2 litres, il n'est pas nécessaire
15

de faire chauffer. Ensuite on ajoute à la gélatine légèrement refroidie peu
à peu 1f2 litre du mélange. Cette pâte est alors incorporée par petites
portions au mélange restant à l’aide du batteur. On ajoute la farine
d'a|gues marines et les capsules de Supradynl fondues dans de |'eau, on
remue encore une fois et on met le tout dans des récipients en plastique
que |'on place ensuite au réfrigérateur. Pour que le mélange devienne
ferme, il est important qu'i| refroidisse vite. L'a|iment ainsi refroidi et
ferme est ensuite congelé.
12 heures environ avant la distribution dela nourriture, nous mettons un
des récipients en plastique dans ie réfrigérateur, pour qu'i| décongèle len-
tement. 7 à 8 litres de |'a|iment ainsi préparé suffisent à la nutrition de
nos 85 tortues pendant 1 mois environ.
En plus de nos tortues d’eau, nous nourrissons également avec cet
aliment à base de gélatine de temps en temps nos Egernfa cunnfnghami,
Tlligua scfncofdes, T. gigas et I muftffascfata ainsi que nos Enyalfoseurus
cfarkrî
Un des grands avantages de cet aliment à base de gélatine est, en
plus d'un rapport équilibré des substances nutritives, le faible encrasse-
ment de l'eau.
Nous sommes sûrs que c'est à cette alimentation que nous devons
nos succès cl'é|evage de ces dernières années, avec aussi les heures pas-
sées à l'aîr libre en été.
Nous avons élevé jusqu'à présent les espèces suivantes : Kinoster-
non leucosromurn, K. leucosremum sap., K. acuturn, Claudius angusta-
tus, Geoem yda pulcherrima fncisa et manni ainsi que Chelodfna longfcol-
fis.
1 — Supradvn : produits Hoche SA. avenue du Floi 15}', 1060 Bruxelles
I. PAULER
lm. Sandgarten 4
D-6706 Wachenheim
Fi.F.A.
1 6

LA REPRODUCTION EN AOUATERRARIUM
DE LA CISTUDE D'EUROPE
(EM YS ORBICULAHISJ
par
COFINELIUS DE HAAN
Introduction
En juin 1965, en visitant les antiquités grecques de l'|talie du Sud,
j'avais eu la faiblesse de ramasser une touts petite tortue d’eau douce qui
marchait sur un sentier menant au temple de Neptune à Paestum. C'était
une jeune Cistude (Emys erbfcuiarfsi qui plus tard se révélait être un
mâle. Elle était âgée de quelques heures à peine lors de notre première
rencontre et. ayant quinze ans aujourd’hui, elle est devenue par la suite le
père d'une bonne trentaine d'enfants qui grandissent et prospèrent selon
leurs qualités et leurs défauts individuels. Les deux aînés des rejetons ont
six ans et |'un d'eux, une femelle, vient de dépasser la taille de sa mère
qui mesure 1 1 5 cm de long sur 92 mm de large.
Deux Cistudes femelles provenant du Midi de le France et adultes,
voire même déjà bien âgées au moment de leur capture en 1970 et en
1975 respectivement, ont bien voulu s'accoup|er avec le jeune mâle
d'lta|ie ; celle de 1970 immédiatement et sans hésitation, celle de 1975
seulement après deux ans de querelles avec lui. Leur premier véritable
accouplement observé et photographié, n’a eut lieu qu'en mars 1972.
Ulnntullntlon
L’aquaterrarium hébergeant les Cistudes se trouve dans la salle de
séjour de mon appartement qui est situé au huitième étage d’un immeu-
ble à Amsterdam et qui a de grandes fenêtres donnant sur |'ouest.
L'equarium est posé sur le plancher contre la paroi nord. Les balcons de
|’immeub|e coupent considérablement le jour isituaticn et mesures : voir
fig. 1, 2 et 3).
La ponte
Entre 1971 et 1977, la premiére femelle pondait ses oeufs à
|'endroit le plus chaud du "rivage" de Vaquaterrarium, là où elle prenait le
plus souvent ses "bains d'ampou|e" (parfois agrémentée par quelques
rayons de soleil}. Elle les pondait donc franchement sur |'écorce de
chêne-liège. d'où ils tombaient facilement à |'eau. Ceci n’est pas greve à
17

I I
Evt . '
Soleil bas
.4;.; 
|'0u•st
‘ :2
/ É ~
I S i è g e s I
A
Lumière du jour
du Sud·0u0st
Fig. 1 - Plan de la pièce.
A : Aquarium en verre collé avec rivages au fond ; B : Bac à pondre avec
sable de rivière 70 %, limon 30 % (40 x 40 cm} ; C :Terrarium des cou-
leuvree.
I
M a gf p 0 I 0 n
mI¤nspns un nu.:
I
Eh ?:h0s oumpionnas
' TI M uw
Lüm./éhulff. ¤-llîû ¤
•rtIf.d•=» F`; ·
|¢•rcI| _
"'* ”"· ul¤—zm¤:::·:1··  »· È
_ _._.. cum ‘ î m
pluri
90 D0 40 cm.
C A B
Fig. 2 - Vue du côté "sud" de Veneemble.
Voir légende la fig. 1.
ia

condition qu'ils ne se brisent pas et qu'ils ne restent pas longtemps sous
Veau. Une fois, cinq heures d'irI1rnersi0n n'ont pas nui à un oeuf ll’eau
étant à 16°C}. Après le remplissage du bac à ponte (voir fig. 1, 2 et 3}
avec du Iimon sec, suivant un conseil de M. Ton VROOM, la première
femelle a fini, depuis 1977, par enterrer ses oeufs. Quelques oeufs, lais-
sés ainsi sans surveillance dans la terre pendant mes vacances d'été, ont
été retrouvés desséchés. Cette année-ci 11980}, je serai probablement
présent pour surveiller les oeufs. Deux oeufs laissés enterrés dans le bac
et provenant de deux pontes différentes faites au mois d'avri| lune et
quatre semaines respectivement en avance sur celles des années précé-
dentes} se développent normalement à une température entre 22 et
28°C, et i’attends avec beaucoup de curiosité |'apparition prochaine
d'un nouveau-né sortant, pour la première fois chez moi, d’une couche
de terre profonde de B cm.
1 î
L':. ‘ ·
b   |
 ‘?i~'î:= 
Icm:
sable
st limon nr|i|•u¤
C I 12 cm:
grivilf
I
ïï -___
d
Fig. 3 - Bac à pondre lB des fig. 1 et 2}.
a : environ 25 cl d'eau par semaine suivant le degré de Vévaporation ou
la limite de condensation ; b : écorce 25 x 10 x 3 cm collée contre la
vitre postérieure ; c : limite de condensation à maintenir à ce niveau lvisi—
ble sur la vitre} ; d : résistance 10 W sans thermostat fonctionnant de
mars à octobre (placée au fond au milieu].
La manipulation du oeufs
Chaque année depuis 1972, j’ai pu constater que la plupart des
oeufs étaient fécorrdés. ceci par transparence à l’aide d'un carton pourvu
de quelques trous ovales, d'une ampoule et d’une boîte lla fig. 7 montre
19

ce dispositifl. Pour distinguer les oeufs, je les marque d’un chiffre ; le
face supérieure, montrant vers le haut, de chaque oeuf est également
marquée ce qui nous donne un point de repère pour son orientation. Je ne
retourne jamais un oeuf plus tard que 36 heures aprés la ponte. Un chan-
gement d’orientation définitif de 30° s'est révélé être fatal pour
Vembryon, mais on peut orienter |'oeuf n'importe comment pourvu que
ce soit peu de temps après la ponte. En revanche, un oeuf trouvé à un
stade où |'on peut déjà remarquer une ébauche du développement
embryonnaire, doit être placé de facon à ce que les vaisseaux sanguins
se trouvent du côté supérieur de |’oeuf. Les petits chocs, les vibrations
légères, les changements abrupts de |'éc|airage et de la température de
|’air n’ont pas nui aux embryons à n'importe quel stade de leur dévelop-
pement.
.J'ai pu constater également que les oeufs n'e><igent pas de soins
particuliers pendant les cinq premiers jours suivant la ponte. On n'a donc
pas besoin de se hâtr pour faire incuber les oeufs.
C
  _...·   · __ ,,
.« i - 4-···"‘ Ã/pc
'|î;"|·h  
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.(   w
 
1 Fig.4 Croquis de la couveuse .
l  L l
B 0 E)
Fig. 4. Croquis de la couveuse là comparer aux fig. 5a-el.
1, 2, 3 : Vitres pouvant être manipulées ;A : ampoule 15 W [type four à
gazl ; p : pot à fleurs en terre cuite ; ch : air chaud et humide, alternant
avec f : air frais ; t : thermostat étanche ; N : niveau de I'eau lsuffisant
pour deux mois] ; c : caoutchouc-mousse fixé en haut de la paroi où
s'appuie la vitre 1, et sous les vitres 1 et 3 ; Dc : partie courbée plus
épaisse fixée sous la vitre 3.
20

Fig. Sa Couveuse I Fig, 5b,c,d,e
vue de dessus I vues latérales (ane nom)
i.···· 1 l E F _  im ï-.-  · ,
 a   a t; 2 Il F IQ;] Q;
" I ¤'Ȥ°¤¤ on É. '  `I '·’ `
E   ~ lui =1 IK  
à ' i?1.¤¤!—Él     lï—.!!JîiEI
nam. I ami t ami 2 anni 3 paroi 8
5a J 5h 5c 5d Sn
Fig. 5a. Couveuse vue de dessus.
zone S : sable sec avec oeufs de Cistude à demi enterrés ; a 1 ampoule
15 W chauffant la zone S et les pots a fleurs qui absorbent l'eau du fond
tof. Fig. 5el ; t : thermostat à régler au maximum de 30°C au point x ;
x : point de controle de la température qui ne depasse ni 31 °C ni ne
tombe au-dessous de 29°C là 1 cm au-dessous de la surface du sable] ;
zone h : sable légèrement humide en surface loeufs de Cistude non
enterrés, de Couleuvre de Montpellier à demi enterrés, de Tortue d'Her—
rnann enterrés aux 3!4l.
Fig. 5b.
Couveuse en vue Iatéraie sans les trois vitres amovibles. Le sable est du
sable de rivière assez gros, stérilisé au four et rincé. La flèche indique la
position du thermomètre. x : cf. fig. 5a.
Fig. 5c-d.
Couveuse en vue latérale avec les trois vitres amovibles. cmo :
caoutchouc-mousse, partie recourbée lcf. fig. 4l. Entre les vitres 1 et 2
et les parois 2 et 4 il ne reste pratiquement aucun interstice. La vitre 2
repose directement sur la vitre 1 ; 1,5 ; interstice de 1,5 mm à peu près
entre la vitre 3 d'une part et la vitre 1 et les parois 2, 3 et 4 d'autre part ;
10.0 2 une fente de 10 mm se trouve entre la partie inférieure des vitres
1 et 2 et la paroi 3.
Fig. 5e.
Couveuse en vue latérale : cf. fig. 5a et la note complementaire.
Uincubatlon du oeufs
Ayant obtenu depuis 1965 de bons résultats pour les oeufs de plu-
sieurs espèces de couleuvres d'Europe avec ma couveuse, j’ai au début
essayer de Vutiliser de la même façon pour les oeufs de Cistude. Cepen-
dant, en 1971, 1972 et 1973, j’ai eu des embryons morts dans |'oeuf
après une première partie normale du développement.
21

1 " I —
  •
  •~· :ï>  i
    :. , •
        l nl U
6 |••h• J '•¤u fdncnslon trot •nqJrÉ•)
Eï un dt cuünottlon lnnportnrm ,
î :••• d• conünutlon Iigire ,
I ••• i•||(r•|I• •xt•'rl•ur• de 20*c
Fig. 6. Condensation sur verre.
En 1973, le dessinateur animalier Robert DALLET, dont j'avais eu la
chance de faire la connaissance, m’a prêté le livre "La Vie des Reptiles de
la France centrale", le chef—d’oeuvre du vénérable Raymond
ROLLlNATi . Et gràce aux observations de ROLLINAT sur la reproduction
de la Cïstude, que j'ai lues avec beaucoup d'attention, j’ai été à même de
construire une couveuse qui depuis sa mise en marche en mai 1974 ne
m’a jamais décu.
Le fonctionnement de cette couveuse repose sur deux principes trés
importants : 1} éviter la perte de Vhumidité ; 2} s‘assurer que le substrat
où sont placés les oeufs reste chaud l27—30°Cl et surtout sec, et qu'il
soit possible de le vérifier. Par ailleurs, j'ai tenu à ce que les oeufs restent
faciles à observer et qu'on puisse les enlever pour en examiner le déve-
loppement, et aussi que la couveuse une fois mise en marche soit capa-
ble de fonctionner automatiquement pendant plusieurs mois éventuelle-
ment.
Les fig. 4, 5 et 6 donnent le schéma dela couveuse et illustrent son fonc-
tionnement.
Le dâvoloppumcnt embryonnaire.
J'ai trouvé une méthode simple pour constater à l’oeil nu si |’oeuf a
été fécondé et pour suivre le développement embryonnaire, en utilisant le
dispositif déjà mentionné plus haut lfig. 7l.
22

1
 -
 
lï `
ESE  
j' <-
Tampon b
Fig. 7. a : vers flash 1B DIN ; b : vers ampoule 40 W leviter le surchauf-
fernentl.
Le contrôle de petites séries d’oeufs pondus généralement au mois
de mai pendant huit années consécutives, m'a permis de dessiner une
table du développement embryonnaire et parallèlement I’aspect externe
des oeufs. Ni les embryons ni les nouveau-nés n'étant gênés par les
éclairs de flash, j'ai pu faire des séries de diapositives qui m'ont aidé à
exécuter ies dessins des fig. 8 et 9. Cel|es—ci donnent à titre d'exempIe.
une table chronologique de developpement abrégée, montrant un choix
de stades de developpement.
Cornelius DE l-IAAN
Gronzeiier 61
Nl;1035 AM AMSTERDAM
Pays-Bas
Note complémentaire lvoir fig, 5el.
Les parois et le fond dela couveuse sont en verre collé. Le bac rond qui contient le sable
est en verre également ; il est Dose sur un morceau de brique.
La temperature ambiante où se trouve ma couveuee varie selon la saison entre 'IT et
26°C. mais généralement entre 1 9 et 22°C. Si elle est installée dans une piece froide, elle
doit être placée dans un carton isolant. Une piece constamment chauffée lp. ex. a 25°Cl ne
conviendra pas car |’alternanCB de l'air chaud avec de |'air plus frais ne se produit que grâce
aux ericlerlchemerits et arrêts successifs du thermostat. La circulation de l’air semble jouer un
rôle important dans mon svstérne puisqu'el|e evite la formation d'une humidité constante
dans le substrat dans des endroits où cela pourrait nuire aux oeufs : la condensation de la
vapeur d’eau ne se fait DES dans le substrat. mais ailleurs dans la Couveuse icf. fig. Sl.
ill RDLLINAT R,, 1934 — Le vie des Reptiles de la France Centrale. Delagrave. Paris.
23

Ext.: Exterieur, exposé au jour
Int. s Interieur, par transparence
CAS GENERAL ©€·ufc:le Cistude d'Eur0pe
_ Vu d en haut:
_]OU1"‘5 -—» Q 1 5 7 14 21 $8 51
         
E""   l**i**î*`* ü © È   iïiir  
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·1I= et 9 et © sont les vaisseaux
sanguins qui paraissent les premiers
Vu de 'cate ':
jours —·—• 0 5 7 58 61
,esis .        
mr ï  ——·—.     (" "
  8 — Développement embryonnaire de |'0euf de Cistuo.
VARIANTE FREQUENTE d'un oeuf se développant
egalement bien.
Vu cl en haut; _.
§¤ursi*   Y      
Fig. 9 - Développement d'un oeuf de Cistude : variante.
24

Bull. Soc. Herp. Fr., 1981, `I9
REPRODUCTION ET ELEVAGE EN CHARENTE
d'Emys orbfcularrs et de
Tesrudo hermenni robertmerrensr'.
par
Maurice LANCON et Pascal LANCON
Les Tortues sont des animaux dont il faut surveiller la vie très attenti-
vement. et non des jouets.
I ·· ELevag¤ des Cistuclos.
Dans notre région les Cistudes ont des oolorations différentes sui-
vant le milieu où on les rencontre. Celles de Charente—N'|aritime sont fon-
cées presques rrioires. car elles habitent les marais au fond vaseux,
riches en lentilles et chaque fois qu'el|es sortent de |'eau le soleil sèche
les lentilles restées sur leur carapace. Celles du Sud Charente sont très
claires avec des points ou des traits jaunes.
Elles vivent dans des ruisseaux ou des marécages à courant où les fonds
sont clairs et sableux. Dans cette région je pense qu’une éclosion de Cis-
tude, comportant des jeunes clairs et foncés rendrait ces derniers plus
facilement repérables par des prédateurs.
Le parc d'élevage a une superficie de 25 m2, ce qui suffit pour une
vingtaine cfindividus. ll est clôturé d'un grillage retourné vers |’intérieur
et enfoncé de 20 cm en terre. Il comporte un bassin de 10 m2 ainsi
qu'une végétation abondante pour que les animaux puissent choisir entre
se mettre à |'ombre, se chauffer au soleil ou rester dans |’eau. Un ilot
d'lris leur permet de se cacher et une plage de terre exposée toute la jour-
née au soleil constitue leur zone préférée pour se chauffer ou pour pon-
dre.
Les Tortues sont nourries de poussins, de garnmares. d’esoargots ou
de granulés spéciaux pour Tortues. Elles ne mangent pas de végétaux.
Pour comparer ce qui se passe dans notre élevage avec les condi-
tions naturelles nous avons marqué, pesé. mesuré puis relâché quelques
individus en espérant les retrouver aux cours des années à venir. Cela
nous permettra par ailleurs d'effectuer un recensement des populations.
25

Le marquage est fait en chiffres romains sur le plastron avec un tour-
nevis chauffé à blanc [écaille anale, à droite pour les années paires, à
gauche pour les années impairesl.
Les accouplements commencent début avril, dès que |'eau se
réchauffe, et se poursuivent jusqu’à l’automne. Les mâles chevauchent
alors les femelles en les empêchant parfois de se nourrir et en leur mor-
dant la tête, certaines pouvant être gravement blessées par la suite. La
Cistude pond tard [la nuitl mi-juin, début juillet.
L'hibernation se fait dans la vase de leur bassin.
2 - Elevage des Tortuea d'Herma|·m.
Nos Tortues d’Hermann sont originaires de Corse lPorto—Vecchiol.
Elles avaient été ramenées par des estivants pour les donner a leurs
enfants mais ils ont consenti à nous les céder. Comme précédemment, le
parc de 20 m2 est clôturé d'un grillage retourné vers l'intérieur et
enfoncé de 20 cm en terre. Il comporte un récipient d'eau et de la paille
pour leur hibernation. Afin d'éviter une trop grande humidité, il est recou-
vert de nylon pendant la nuit.
Les Tortues sont nourries avec des pissenlits, des herbes sauvages,
des fruits variés lfraises, pommes, tomates, selon la saison]. et parfois
d'escargots.
Chez la Tortue d*Hermann, Vaccouplement se produit dés la sortie
de Vhibernation. Les mâles émettent un son assez puissant pendant
Vaccouplement. La femelle reste pacifique, malgré les morsures du mâle
et les coups de carapace.
Les femelles pondent fin mai, début juin, aux cours des journées
chaudes. Si le temps est frais, elles peuvent patienter deux ou trois jours
en manifestant vers le soir quelques signes d'agitation. Les poules ont
lieu vers 18 heures et durent 3 heures environ, le temps de creuser un
trou, déposer 5 à 6 oeufs et reboucher. Les premieres années nous lais-
sions les pontes en terre mais certaines ont été détruites par des taupes
ou des mulots attirés par |'humidité des bacs. Une seule a abouti à l'éc|o—
sion de 5 jeunes, lors d'un été très chaud. Depuis cinq ans, dés la ponte
terminée les oeufs sont mis en incubation artificielle.
3 - incubation artificielle.
lfincubateur est constituée d’un aquarium en plastique de 16 cm
sur 25 cm et d’une hauteur de 18 cm [Fig. 'll. ll est rempli d'un mélange
de terre et de sable, avec dans le fond 2 cm de gravier grossier. Un tuyau
permet d'humâdifier ce substrat par le fond. Les oeufs de chaque ponte.
sont placés dans des compartiments séparés par des plaques de verre
pour éviter le mélange des jeunes à la naissance. Cet ensemble est placé
26

RELMS au THERHOSTÀT
vita:
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lf·!·£â!I:§2§e2•îeïi•}?â2ctetétatôi
—|i1|
REsiSTAr~rcE RENA 25 watts
Fig. ‘|, lncubateur
dans un aquarium plus grand de 20 cm sur 40 cm et d'un de 25 cm rem-
pli au 3,*4 d’eau. Une résistance placée au fond maintient la température
de |'eau entre 30°’ et 32° et celle dela terre entre 26° et 28°. Le tout
est recouvert d'une plaque de verre pour maintenir une bonne hvgromé-
trie. La résistance est commandée par un thermostat se trouvant dans un
autre aquarium plus petit. Les oeufs de la Cistude et de la Tortue d’Her-
rnann sont placés dans les memes conditions au fur et a mesure des pon-
tes. Les naissances ont lieu pour la Cistude au bout de 55 à 60 jours,
pour |'Hermann au bout de 60 à 70 jours. (cf. fig. 2 t sortie de |'oeufl.
Après l'éc|osicn les jeunes sont mis en parc d'é|evage et le nourriture leur
est présentée une semaine après. Les jeunes Cistudes acceptent tout de
suite des morceaux de vers de farine et de lornbrios. les Hermann, de le
salade et des biscuits trempès dans de |’eau. Les premières naissances
trop nourris sont mortes à 2 ans. depuis les jeunes sont nourries plus sou-
vent mais peu.
LA cisîvoe sont wm LMERMAMM PMR LB Dessus
LE Bctrr DE i.'oEuF
Fig. 2, Sortie de |'oeuf.
27

Différentes anomalies ont été observées sur la carapace d’Hermann
[écailles vertébrales supplémentaires et costales divisées}. Une nourri-
ture trop riche en eau donne du relief à la carapace. Les deux premières
années, ie ne les fait pas hiberner et elles sont en terrarium extérieur
toute la saison chaude. Des Tortues bien nourries, bien suivies dans de
bonnes conditions peuvent se reproduire régulièrement en captivité. Une
Cistude femelle de notre élevage pond depuis 7 ans, 5 à 6 oeufs tous les
ans.
MOYENNE DE CROISSANCE :
CISTUDES TORTUES D'HERNIANN
Naissance 3 à 6 g 5 à 10 g
6mois ‘l2à‘lBg 30à40g
'|8m0is 30àBOg 'I‘|Oà'I20g
30 mois 70à'|‘|Og 250à300g
42 mois 1‘l0à140g 350à450g
54 mois 170 à 200 g — —
P. Lançon l15 ans] et M. Lançon
55, rue de Veuze
Megnüc sur Touvre
1 6600 Ruelle
28

Elull. Soc. Herp. Fr., 1981, 19
TES TUDO HERMA NN! HERMA NN! GMEIJN
cAt=•·r|vrrE
par
Gerald KUCHL|NGi
Institut für Zoologie, Unîversîtât Wish. A—101O Wien.
Dr. Karl Luagar—Ring ‘l. Osterreich
Abstract :
Testis and epîdidvmîs of the tortoise Testudo h. hermermi were examined histologicallv
and the results from animals in a natural population în Montenegro were compared with those
from tortoisae living in an outside pen in the zoological gardens ot Schônhrunn. Vienna. Aus-
trîa.
The spermiohistogenasis of the tortoises in Vienna was heavily disturhed, this fact being refe-
red to insuffîcîent thermal conditions of the tortoise enclosure.
Résumé .'
Les testicules et les êpididymes de la tortue Tastudû It. hermanni ont été examinés hist¤·
logiquement et comparés chez des animaux vivant dans une population naturelle au Monte-
negro et chez des animaux élevés dans un enclos à l'air libre du parc zoologique de Santin-
brunn a Vienne, Autriche. Le spermiohîstogénèse des tortues de Vienne presente de graves
perturbations. que Von peut expliquer par la température insuffisante dans I’enc|os.
1} Adresse présente : I. Zoologisches Institut der Universitât Gëttingen, D—34 Güttingen. EIer—
iiner Strasse 2B.
INTRODUCTION
Le cycle des gonades e déjà été étudié sur une série de tortues en
milieu naturel (résumé : Ivioll, 1979l. Cependant aucune étude n'a été
publiée ]usqu'à présent comparant des tortues dans une population natu-
relle et des tortues en captivité. Ici sont décrites des différences du cycle
sexuel mâle de Testudo h. hermanm} entre des animaux vivant dans un
jardin zoologique et des individus provenant d'un population natureîle.
29

usrtsist s·r aimons
Environ une fois par mois, 2 tortues d'une population naturelle du
Montenegro lYougos|sviel et 2 tortues dela même espèce et dela même
origine vivent dans un enclos à l’air libre aujardin zoologique de Schün-
brunn, Vienne lAutrichel ont été étudiées. A Schônbrunn, les tortues dis-
posent d’un bassin, reçoivent la nourriture habituelle pour tortues terres-
tres et hivernent dans des endroits à obscurité constante où la tempéra-
ture est de + 5° :l: 1 °C. L'enc|os mesure environ 50 mé, il v pousse de
|'herbe et des buissons, il présente une grande grotte servant de cachette
et n'est pas chauffé. Avec les Tîh. hermenni vivent des Ti greeca ibera,
des T. mergtihsta et des T. horslïeloï.
Des snimaux ont été tués pour les besoins de l‘examen. Les testicu-
les et les épididymes ont été pesés, fixés dans le liquide de Bouin, inclus
dans le peraffine, coupés à une épaisseur de 7 pm et colorés par l'azan de
Heidenhein ou |’hémelun de Mayer-éosine.
nEsu|.·rA1·s
Les variations saisonnières du poids du testicule [Fig. 1l évoluent
pareHe|ement à Vépithélium séminifére. Pendant la période hivernale le
poids du testicule est réduit, Vépithélium séminifére est régressif et ne
contient que des cellules de Sertoli et des spermatogonies. Fin mars, les
spermatogonies commencent à montrer une activité multiplicatrice, au
début evril on trouve déjà des spermatocytes de 1er ordre et fin mai les
spermatocytes de 1er et 2e ordre prévalent [planche 1, al. Jusqu'a|ors le
nombre relatif des éléments de la lignée séminale des tortues du Monté-
négro ne diffère presque pas de celui des tortues de Vienne mais le clie-
métre des tubes séminifères et la hauteur de Vépithélium séminifère des
animaux du Monténégro sont nettement plus élevés lFig. 2l.
Par la suite, jusqu'à fin juin les animaux de Montenegro présentent
une importante augmentation du poids du testicule, du diamètre des
tubes séminifères et dela hauteur de Vépithélium sérninifère lFig. 1 et 2l,
en rapport avec le début de la spermiogénese. On trouve tous les élé-
ments de la lignée séminale, mais les spermatocytes de 2e ordre, les
spermetides et les spermatozoïdes sont les plus nombreux. Jusqu'à fin
octobre, ces valeurs diminuent continuellement, la spermiogénèse se
poursuit lplanche 1, bl, mais devient moins importante en automne. Au
début de Vhivernation le testicule est régressif et les spermatocytes et
spermatides restant dans |'épithélium séminifere sont repoussés dans la
lumière du tube séminifére, où ils dégénèrent.
En ce qui concerne les animaux vivant à Vienne, on n'observe pas la
meme croissance rapide du poids du testicule, du diametre des tubes
séminifères et de le hauteur de |'épithélium séminifère en juin et seuls
quelques animaux atteignent pendent |'été un poids de testicule compa-
reble à celui des animaux dela population naturelle lFig. 1 et 2l. De plus,
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Fig. 1. Poids du testicule en pourcentage du poids total pendant une
année : tortues du Monténégro io} et de Vienne l•}. Barres solides :
Période de Vhivernetion.
la sparmiogenése reste absente chez presque tous les animaux. La sper-
matocytogenése décroissant partout de façon massive, il y a déborde-
ment des tubes sérnlnifères par les sperrnetocytes, surtout du seconde
ordre ; ceux-ci emplissent entiérement la lumiére des tubes lplanche 1,
cl. Dans quelques rares cas des spermatides et des spermatozoïdes se
forment en automne lplanche 1, dl. En début d’hivernation la régression
du testicule recommence.
Le poids de Vépididyme des animaux du Monténégro présente un
cycle annuel évident (Fig. 3}. De la fin avril à la fin juin il diminue considé-
rablement, cette période étant la periode principale d'acoup|ement dans
cette population. ll augmente jusqu’en avril de façon continuelle. Dans
cette période les spermatozoides nouvellement formés sont accumulés
dans le canal épididymaire. A cause du manque des spermatozoïdes nou-
veaux en été, le poids de l’épididyrne des tortues à Vienne ne montre pas
ces variations [Fig. 3}.
31

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JFMAMJJASOND
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Fig. 2. Diametre moyen des tubes eeminiferes lo, •l et hauteur de l’épi-
tliellum eéminifere (À AI pendant une année : tortues du Monténégro
l'. AI It de Vienne I". À1. Barres solides : Période de |'hivernetion.
DISCUIIION
On doit reconnaître que le spermiogenèse de Testudo h. hermannf
dans le jardin zoologique de Schünbrunn à Vienne est gravement troublée
et ne pamiet pas une production normale de spermatozoïdes. et ce pro-
bablement à CBUBB des conditions thermiques défavorables ltempàrature
lnaufiîsantel dans la terrain où vivent ies tortues.
Planche 1 . Coupes à travers des testicules de Tesrudo h. hermanni colo-
rées à l'azan de Heidenhain.
e. Fin mei, tortue du Monténégro lx 6301. Dans Vépithelîum séminifàre, ·
les apermatocytes de premier et second ordre prévalent, les spermatogo-
nlea sont en activité multiplicatrice.
b. Debut septembre, tortue du Monténégro lx 6301. On trouve tous les
élements de la lignée séminale, avent tout des spermaticles et des sper-
matozoïdes. La hauteur de Vepithelium séminifère a déjà diminué.
c. Debut septembre, tortue de Vienne lx 2501. Des spsrmatocytes de
premier et second ordre sont nombreux dans Vépithelium sminifere et
libres dans la lumière. Pas de signe de spermiogenèse.
d. Début octobre, tortue de Vienne lx 2501. Très sporediquement on
peut trouver des epermetides et des spermatozoïdes dans l'epithe|ium
seminîfàre, mais dans la lumière il n’y a que ds spermetocytes.
32

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- ‘·‘ ·_«n ,*·,--¤;· ;'«· ,91%: -. , ‘· ·= ·"'·\??__,,]L;-· · *3
:.ü;__ ·, ¢‘=:··_),& É `_ ·‘—ï"'·  co-   ·k‘   À;    .;-,pl*'? z*·:;'_;
"•  ¥'• '· I ‘·g* *¢\&. .' ign: Ã C 5-   J,-‘} , I'- `  '-·-__\•‘- au
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Fig. 3. Poids d'épididyme en pourcentage du poids total pendent une
année: tortues du Monténégro lol et de Vienne l•l. Barres solides :
Période de Vhivernation.
Dans une autre publication ll(uch|ing, 1980} il e été montré que
dans des conditions expérimentales, quand T.h. hermanniest maintenu à
température constante, il faut une température de 26°C pour obtenir
une spermiogenèse normale. Déjà à une température constante de 21 °C
celle-ci est complètement interrompue.
34

De plus, Kuchling et al. [19BOl ont constaté que les T.h. hermannf
du jardin zoologique à Vienne présentent en été une concentration plus
réduite de testostérone dans le plasma et en conséquence une activité
moindre de )3-n-acetyl-glucosaminidase dans le testicule et |'épididyme.
On sait que cet enzyme est actif au cours de la maturation des spermato-
zoïdes lors de leur passage à travers Vépididyme.
Il n’est guère probable que d’autres facteurs que la température ltrop
basse] soient responsables de ces troubies. Dans le Monténégro. où vit la
population étudiée de Testuo'0 h. herrrranniâ il pleut aussi souvent et
abondamment en été, et comme Vienne est à 6 degrés de latitude plus au
nord, les journées d’été y sont encore plus longues qu'au Monténégro.
L’importance d'une température élevée sur la spermiogénèse a aussi
été relevée dans des études sur des serpents des climats tempérés
(résumé : Weil et al., 1979l. Ceux-ci ont également besoin pour la sper-
miogénèse d'une température supérieure à 21 °C. Par contre on a pu
observer le commencement de la spermiogénése chez Lscerta sicula
carnpestrfs sous des températures de 5 à 6°C iFischer, 1970, 1974l.
On ne peut donc pas généraliser à tous les reptiles le phénomène décrit
ici. En ce qui concerne Testudo h. hermanni} pour obtenir un cycle sexuel
normal avec des animaux en captivité - ce qui est une condition préalable
pour leur reproduction - dans un enclos à l’air libre dela région de f'Europe
centrale, il faut avant tout se préoccuper de créer des conditions thermi-
ques satisfaisantes. Les tortues survivent bien sous ce climat, mais la
reproduction n'est normalement pas possible. Pendant des périodes froi-
des en été, il est en tûut cas profitable d'installer un chauffage d’appoint.
BIBLIOGRAPHIE
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35

Bull. Soc. Herp. Fr., 1991, 19
RÉFLEXIONS D'UN CHELONIOPHILE BELGE
par
Jacques BOUVHY
Je tiens tout d'abord à faire remarquer que je ne représente aucun
organisme ni aucun club. Si je me trouve ici, c'est cle rna propre initiative
afin d'encourager et de féliciter tous ceux qui de près ou de loin oeuvrent
pour une meilleure protection cles chéloniens.
En Belgique, il n'existe plus de tortues indigènes vivent à l'état sau-
vage excepté des exemplaires échappés de captivité lcf. G.|—i. PAHENT,
1979}. Notre problème est donc essentiellement Virriportetion de ces
animaux qui est faite souvent dans des conditions déplorables. Le gou-
vernement belge n’ayant pas encore ratifié la Convention de Washing-
ton, nous nous trouvons dans une position difficile et cela est vrai pour
tous les animaux exotiques. Malheureusement, la protection animale
passe toujours aprés ies problèmes économiques et communautaires et
de plus, les lois existantes sont mal appliquées. __
C'est pourquoi ii est important de sensibiliser |'opinion publique sans
pour cela favoriser le commerce de ces animaux lachat par apitoiementl
et de là intensifier ce trafic lamentable.
Prenant conscience ou ou des problèmes posés, j'ai lancé une Cam-
pagne de Protection des Tortues qui consiste, par Vintermédiaire de
publications, d‘l·rebdoma=.iaires. de périodiques,... à
1 °l offrir mes services en donnant des conseils ldans le mesure de rnes
moyensl pour améliorer ies conditions de captivité des chéloniens ;
2°l déconseiller au ma ><.Eri·=;.=rr· les personnes susceptibles de vouloir
acheter ou offrir ces ammaux à d’autres non averties 2
3°l recueillir les sujets en voie d'abandon lou de destruction] :
4°l participer à toutes les actions ayant pour but une meilleure protec-
tion, comme ce Symposium qui, je |’espére, sera fructueux et ame-
nera à la création clu Conseil Européen pour la Conservation et la Pro-
tection cies Cinéêonierws,
51. EN EE-T GR.ftl`JD TEMPS !
36

Références bibliographique:
PARENT. G.H. I1 STS! : Contribution à le Connaissance du Peuplemant herpètoiogique de la
Belgique et des regions limitrophes. Note 4. Le question controversée de Vindigànat de le Cis-
tude d'Europe. Emys orbicuierfs iLinnéi. en Lorraine. su Benelux et dans les territoires adja-
cents. - Arch. ins:. gr.—d. Luxembourg, Sec:. Sci. net. phys. math., N.5.. (1977-1 STS], 38 :
1 29-182.
BOUVRY Jacques
Campagne Protection Tortues
Hue des Cerliers
B - 7500 TOUHNAI (Belgique]
37

Bull. Soc. Ham. Fr., 1981, 19
APERCU SUR LES OBJECTIFS ET LES ACTIVI-
TÉS DE UASSOCIATION "NEDERLANDSE
SCHILDPADDEN-VERENIGING" (PAYS-BAS)
par
Anton V. VHOONI
Les buts dela "Nederlandse Schildpadden-Vereniging" lN.S.V.i sont les
suivants :
— la préservation des tortues dans leurs habitats naturels ;
— le maintien en captivité dans de bonnes conditions par des amateurs ;
— Vélevage et la reproduction en captivité.
Trois groupes de travail, dont font partie des amateurs de toutes les
régions des Pays-Bas, s'attechent à réaliser ces buts. Un premier groupe
a pour objectif l‘étude des tortues de |'Europe méridionale. Le deuxième
groupe tâche d'empècher les importations en masse de la tortue d'eau
douce (Chrysemys pfcta efegans, et le troisieme s`oc«;·,;.·e à trouver un
logement pour tous les spécimens de cette espece qui ont grandi plus
que leurs propriétaires ne Vavaient prevu. "
La N.S.V. regroupe environ trois cent membres qui sont des amateurs ;
un seul membre est un biologiste professionnel.
Notre association édite une revue périodique qui est publiée six fois par
en et dont le nom est "De Schi|dpad“ ic.-à-d. "La Tortue"l.
Anton V. \/ROOM
Utrechtseweg 255
3818 EG AMEFISFOOHT
Pays-Bas.
38

Bull. Soc. Hero. Fr., 'I9B`I_ 19
TES DE UASSOCIATION "INTERESSENGE·
NI E I NSCHAFT SCH I LDKRÉITENSCH UTZ"
(MUNICH, R.F.A.l
pût
Flaymund WlNDOLFl
Résumé
Un apercu chronologique sur les activités et les buts de l'assor:iation "Interessenge—
meinschaft Sci·li|dkrütensch‘utz" est presente. Fondée en novembre 1978, l' "|GS" réunit
maintenant environ SUD propriétaires de tortues. Cette association organise deux fois par an
des rencontres de ses membres, effectue des enquêtes, édite le bulletin trimestriel "Die
Schildkrote" et distribue des aide-mémoire à titre gratuit sur Ie territoire entier de la FIFA ; elle
a constitue six bureaux de consultation. A I'avenir. les travaux dans les domaines de IthoIo—
gie, de Vécologie et de la protection des espèces Ip. ex. Vèlevage d'espèces menaceesi
seront renforcés.
Abstract
A chronological review of the activities and aims of the "Interessengemeinschaft
Schildkrôtenschutf is given. This association was fcunded in November 19îB and takes
now care of about 500 turtleS and tortoises owners. Members are meeting twice a year,
enquires are made, the quarterly bulletin "Die Schildkrüte" is published, and information lea-
flets are distributed free of charge throughout the FHG ; six information offices have been
established. ln the future, work ln the fields of ethclcgv. ecclogv and Sr¤¤¤l¤5 ¤¤¤S¤rv¤ti¤¤
le.g, breeding of eridangered species} is to he strengthened.
Kurzfassung
Anhand eines chronologischen Ueberblicks wird in die Tâtigkeiteri und Ziele der "lnteres-
sengemeirischaft Schi|dkrütenschutz" Einsicht geboten. Gegründet im November 1973.
betreut die "IGS" heute ungefâhr 500 Schildkrëtenbesitzer. Sie verartstaltet zweimal jàhrlich
Mitgliedstreffen, führt Umfragen durch, gibt vierteljëhrlich das Organ "Die Schildkrote"
heraus und verteilt in der ganzen BFID kostenlose Merkbiâtter. Nunmehr wird die Arbeit En den
Gebieten der Ethoiogie, der Oekologie und des Artenschutzes lz.B. Nachzucht bedrohter
Arteni verstârkt.
[il Traduit de l'aliemand par Jean-Paul RISCH.
39

Des sondages récents ont montré qu'en Allemagne fédérale, il faut
compter entre 300.000 et 500.000 propriétaires de tortues. Les tor-
tues terrestres les plus fréquemment importées et maintenues sont Tes-
rudo hermannrl T. greeca et, de plus en plus, depuis quelques années, TZ
horsr‘ïer'dfrZ Les tortues d'eau douce sont surtout des espèces de Pseu-
demys respectivement de Chrysemys, mais également des Emys orbfcu-
laris.
Bien que la FIFA ait adhéré dès 1976 à la Convention de Washing-
ton, elle joue malheureusement un rôle peu glorieux en la matière,
puisqu'elle eSt l’une des grandes plaC.S pour le trafic des rapaces, des
peaux de crocodile, de |'lvoire et de l’huila de baleine l En ce qui concerne
le commerce des Reptiles, on doit supposer que le bilan est aussi négatif,
bien qu'à |’heure actuelle on ne dispose pas de chiffres statistiques.
J'aimerais présenter maintenant Vassociation "lnterssengemeîns-
chaft Schildkrôtenschutz" lou "lGS"l, association pour la sauvegarde
des tortues que je représente au Symposium de Nancy.
Fondée au mois de Novembre 1978 par quatre amateurs de tenues,
l' "|GS" qui a son siège social à Munich, est donc un groupement relati-
vement récent. Le but poursuivi à l'origine par les quatre initiateurs était
de procurer aux propriétaires de tortues les informations nécessaires que
le commerce animalier négligeait de leur fournir, et de prendre des mesu-
res par ce moyen contre le taux de mortalité exagérément élevé des tor-
tues terrestres et d'eau douce vivant en captivité. Avec le temps et
l'expérience, ces objectifs ont évidemment dû étre modifiés et complé-
tés. Les activités de l' "|GS" dans les 18 mois qui se sont écoulés depuis
sa création, sont présentées en suivant |'ordre chronologique.
La première action de Vassociatîon, en novembre 1978, fut la diffu-
sion dans la région de Munich de mille exemplaires d'un questionnaire
composé de onze questions différentes lp. ex. "Combien de tortues
possédez-vous et lesquelles ?" ou bien "Voudriez=vous en savoir davan-
tage sur les tortues ?"}. dans l'intention d'obtenir des renseignements
représentatifs sur la situation des tortues et sur les problémes auxquels
sont confrontés leurs propriétaires. La question "Est-ce que, à votre
avis. trop de tortues doivent mourir à cause de mauvaises conditions de
maintien ?", a généralement reçu une réponse affirmative.
Au début de 1979, l' "IGS" s'est fait connaitre parla presse locale
et reçoit parla suite de nombreuses demandes de renseignements. A par-
tir du 1er février, deux bureaux de consultation gratuite se tiennent à la
disposition des demandeurs qu'i|s renseignent par téléphone ou par cour-
rier, ainsi que par des visites à domicile. La première rencontre des mem-
bres de l' "IGS" a eu lieu en mars 1979. Les consultations personnelles
prenant beaucoup de temps len période de pointe, il y a 10 à 12 entre-
tiens téléphoniques par jour Il, il est décidé d'éditer des aide-mémoire
contenant sur une page ou deux, des données de base sur différents
40

aspects du maintien en captivité des tortues. Les trois premiers concer-
nant les tortues terrestres ont été publiés en avril 1979.
En mai 1979, c'est la parution du premier numéro de notre bulletin
périodique "Die Schildkrôte" l= "|a tortue"]. Ce bulletin, dont la publi-
cation nous a paru être d'une grande importance, doit être non seulement
un bulletin d'information pour l' "IGS", mais aussi une plate-forme per-
mettant la discussion approfondie de nombreux sujets. Une feuille de liai-
son appelée "IGS-Info" a pour mission de diffuser les nouvelles internes
de l' "|GS" parmi ses membres.
En mai 1979 également, la première édition de nos aide-mémoire a
été distribuée dans des magasins d'animaux à Munich où, comme nous
|'avions constaté, |’information des acheteurs était parfois extrêmement
médiocre.
En juillet 1979, un troisième bureau de consultation a été établi à
Augsbourg, et dés lors, les consultations ont fait |'objet de procès-
verbaux afin d'en permettre une utilisation statistique ultérieure.
En août, Vassociation a étendu son rayon d'action au-delà des fron-
tières de la Bavière, une brève émission radiodiffusée la présentant ayant
eu un écho inattendu : dans un délai de deux semaines seulement, 200
demandes de renseignements nous sont parvenues d'un peu partout en
Allemagne fédérale, mais aussi de la Suisse, d'Autriche, voire dela Répu-
blique démocratique allemande et de Tchécoslovaquie l
Un deuxième numéro de notre bulletin est paru au mois de septem-
bre 1979, et son tirage a quadruplé par rapport au premier numéro. La
deuxième réunion de nos membres loù l'on a présenté e.a. un film sur
|'élevage de Testudo hermannû, attire un nombre impressionnant de 65
personnes.
Nous avons pu contacter de nombreuses personnes par la publica-
tion de notices dans des journaux, et il faut mentionner la publication de
nos aide-mémoire dans une revue consacrée à la vie des animaux qui
atteint un tirage de 1,3 millions d’exemplaires.
Fletenons qu’à la fin de l979, aprés un an d'existence de I' "IGS",
cinq collaborateurs ont donné presque 500 consultations. A part cela,
nous avons récupéré des tortues dans des jardins zoologiques mal gérés,
dans des magasins d'animaux et auprès d'associations terrariophiles et
nous leur avons donné des soins vétérinaires.
En mars 1980, nous avons édité le troisième numéro de notre bulle-
tin qui dorénavant sera publié trimestriellement. Seront aussi publiés des
numéros spéciaux consacrés à des thèmes particuliers, p. ex. la repro-
duction en captivité, |'étho|ogie de Testudo h. hermannr} les tortues de
Yougoslavie, la parasitologie des tortues, sont des titres prévus.
41

Lors de la réunion de nos membres. ce même mois, un médecin-
vétérinaire a fait une communication sur la parasitologie des tortues ; et,
comme d'habitude, il a été procédé à |'organisation des échanges pour
l'hélJergement de tortues à Voccasion des périodes d’hibernation ou des
congés.
Les aide-mémoire ont maintenant atteint le nombre de sept, et nous
prévoyons de le porter à douze d'ici la fin de |'année. Ce printemps, nous
avons dépassé un tirage de 5000 exemplaires pour leur ensemble ; ils
ont été distribués dans différentes villes de la RFA.
Un bureau de consultation ouvert en mars 1980 en Allemagne du
Nord dispose d'un enclos extérieur d'une superficie de 130 m2 servant à
recueillir des tortues récupérées. Les espèces qui y sont gardées sont
Testudo graeca, T. hermanni, T. horsfieidrï ainsi que Geochelone perda-
lfs et G. elegans. Depuis le mois d'Avri|, deux nouveaux bureaux s'occu-
pent plus particulièrement des tortues d'eau douce, y compris les problè-
mes techniques lp. ex. construction d'aquariums, filtrage etc.l les con-
cernant.
Nous avons maintenant la chance de pouvoir travailler en collabora-
tion avec quelques amateurs de tortues qui pratiquent Vélevage, et en
partie à grande échelle. D'autre part, nous pouvons recommander cer-
tains médecins-vétérinaires qui se sont spécialisés dans le traitement des
tortues ou des Reptiles. Nous sommes conscients du fait que l’aide don-
née à un animal isolé, ou la_consu|tation individuelle, ne pourront pas
améliorer de façon substantielle la situation générale des tortues. C’est
pourquoi, l' "|GE‘>" ne veut pas être uniquement une association de pro-
tection animale ou de terrariophilie, mais elle aspire plus particulièrement
à jouer un rôle en matiere d'éco|ogie et de protection des espèces en
s'efforçant de vulgariser des idées de base écologiques. Un premier
effort dans ce sens est Vétablissement par nos soins d'un groupe repro-
ducteur de Testudo margfnata au "Jersey Wildlife Préservation Trust
Zoo" lîles anglo-normandes}.
Hecueillir des tortues dont les propriétaires ont voulu se défaire ne
permet pas d’arné|iorer la situation des tortues et ne constitue à notre
avis qu’une solution de fortune ; au contraire, l’existence d'un organisme
recueillent des tortues devenues indésirables risque d'inciter à |'achat
même des personnes peu motivées.
Notre intense activité en matiere de consultation nous permet toute-
fois d'apprendre beaucoup de choses sur les problèmes qu'ont les pro-
priétaires de tortues, et sur ceux qu’ont les animaux eux-mêmes.
Le fait qu'on ne trouve que très peu de tortues maintenues en capti-
vité à la campagne, mais qu’eI|es sont surtout concentrées dans les cen-
tres urbains et leurs banlieues, montre bien selon nous que c’est un
"déficit" de nature dans les villes qui est la principale raison de |'actue|
"boom" des animaux domestiques.
42

Pour conclure, signalons encore à propos de la situation financière
de l' "|GS" que tous les services, y compris le distribution du bulletin
"Die Schildkrüte", sont rendus gratuitement. Tous les frais sont à la
charge des dirigeants de Vassociation et de quelques donateurs.
H. Windolf
lnteressengemeinschaft Schildkrütsnsehutz
Katherine-Eberhard-Strasse, ‘l 2-1 4
D-8013 Hear bei München
lFlépub|ique fédérale d'A|lemegnel¤
43

Bull. Soc. Herp. Fr., 1981, 19
L'ETUDE ET LA CONSERVATION
DES CHÉLONIENS EN EUROPE :
PROBLEMES ET PERSPECTIVES
par
Jean—PauI RISCH et Michael R.K. LAMBERT
Les herpétologistes européens ont toujours travaillé avec prédilec-
tion sur les Amphibiens et les Reptiles des zones tropicales du Monde.
L'intérêt porté aux espèces européennes est resté relativement limité, et
cela est particulièrement le cas en ce qui concerne les Chéloniens. Le pré-
sent aperçu ne se propose pas de donner un compte-rendu des résultats
obtenus par Vherpétologie européenne et les herpétologistes européens
au sujet des tortues, mais il tente de montrer les difficultés rencontrés
par cette herpétologie européenne et de fixer les priorités futures en
matière de recherche sur les tortues de l'ouest paléarctique.
Quelques problemes à I’6cheIIo de I’Europo.
Un fait remarquable est qu’en comparaison surtout avec |’Amérique
du Nord, nos connaissances sur les tortues de l'ouest paléarctique sont
extrêmement faibles. Cette situation peut s'expliquer par différentes rai-
sons qui sont d'ordre quantitatif, chronologique et géographique.
—— Le facteur quantitatif : le nombre des herpétologistes en Europe est
plutôt petit, Gt celui des espèces de tortues également lparticulièrement
en comparaison avec l'Amérique du Nord}, et cfest pourquoi les études
sur ces animaux n'ont pas été très nombreuses étant donné qu’assez
souvent elles ne résultaient que d’une activité accessoire aux premières
préoccupations scientifiques de leurs auteurs.
— Le facteur chronologique : à cause du nombre limité d’espèces à étu-
dier, les herpétoiogistes ne leur ont le plus souvent consacré que des
efforts sporadiques ; cette discontinuité chronologique dans les recher-
ches du chercheur individuel est encore renforcée par le fait que - à une
échelle "historique" - tel ou tel chercheur (travaillant dans telle ou telle
institutionl n'a pas nécessairement trouvé de successeur travaillant lui
aussi sur les tortues.
— Le facteur géographique : les "ché|onio|ogistes" n’ont pas été isolés
uniquement dans le temps, mais même des contemporains on pu se trou-
ver tout simplement géographiquement isolés les uns des autres - et cela
parfois dans un même pays - ce qui bien entendu n'a pas facilité les
44

échanges : les publications éditées par des revues scientifiques à rayon-
nement régional on pu être ignorés même par des compatriotes ; ce fait
s’accentue d'un pays a |’eutre et dans ce cas est encore aggravé par des
barrières linguistiques. D’autre part, le manque de recherches effectuées
sur le terrain peut s'expliquer facilement par la discontinuité géographi-
que qui existe entre les herpétologistes, qui eux se trouvent concentrés
dans les régions plus septentrionales du continent, et les tortues, dont
l’aire de répartition englobe avant tout les régions méridionales de
l'Europe, c.-à-d. le zone méditerranéenne.
En conclusion. les circonstances que nous venons d'énumérer ont
eu comme conséquences une perte d’information relativement impor-
tante d'un pays à Vautre, d'une langue à une autre ldiscontinuité géogra-
phiquel et même d'une époque à une autre ; cela aboutissant à des omis-
sions de données déjà acquises ainsi qu'à un nombre considérable
d’erreurs ou de fautes colportées sans analyse critique d'auteur en
auteur.
Propositions pour un "Groupe européen d'étude des Chûloniene"
ll semble évident que, étant donné ies problèmes exposés plus haut,
un "Groupe européen d'étude des Chéloniens" serait d'une grande utilité
pour les spécialistes des tortues et aurait un rôle importent à jouer pour
éviter à Vavenir ces genres de difficultés. Il devient urgent de faire des
efforts afin d’échanger des informations à une échelle européenne,
d'organiser et de maintenir des contacts réguliers entre toutes les per-
sonnes intéressées. Dans le but de faire avancer la recherche, il convient
d’organiser et de réaliser en collaboration internationale des projets de
recherche, avec priorité à accorder aux espèces de |’ouest paléarctique.
A notre avis, le Groupe devrait consacrer une attention particulière
aux espèces de |'ouest paléarctique et surtout aux espèces européennes,
et parmi celles-ci, les espèces terrestres. Ceci ne signifie pas que le
Groupe ne devrait pas être ouvert à d’autres préoccupations, mais il
s’agit là d'une priorité. Puisque nous ne sommes pas nombreux en
Europe à nous occuper de tortues, nous ne pouvons pas nous permettre
une spécialisation à outrance lqui pourrait aboutir à le création de grou-
pes de travail sur une famille, p. ex. les Testudinidés, ou un groupe écolo-
gique, p. ex. les tortues marines} et c'est pourquoi il nous semble préféra-
ble d’étab|ir des équipes spécialisés dans le cadre du Groupe européen.
Lee bute du Groupe europeen devront être :
1} La recherche pure et appliquée :
2} la conservation des espèces ;
3} |’échange d’information et le contact entre ses membres ;
4} la priorité à accorder aux espèces méditerranéennes, dont surtout les
espèces terrestres du genre Testudo.
45

Le Groupe nécessite certes un minimum de structures administrati-
ves, mais elles doivent rester trés simples et très souples ; il doit fonc-
tionner selon certaines regles ou bien il est condamné à disparaître bien-
tôt. Le Groupe est destiné en premier lieu à être une plate-forme pour les
chercheurs lqu’on appelle quelquefois des "spécialistes"l et ne peut pas
se permettre de s'ouvrir à des personnes uniquement intéressés à main-
tenir en captivité des tortues comme "animaux familiers". La qualité de
membre doit être strictement limitée aux personnes étudiant les Chélo-
niens, qu'ils soient par ailleurs des "professionnels" ou des "amateurs".
Les contacts entre les différentes associations d'herpéto|ogie de
I'Europe se faisant petit à petit, une coordination à l'éche|le européenne
semble envisageable dans un avenir plus ou moins proche. Nous ne pro-
posons donc pas encore de règlement pour le Groupe européen, mais il
nous paraît d’ores et déjà souhaitable qu'il puisse fonctionner dans le
cadre d'un comité de coordination lou d’une confédération} des associa-
tions européennes.
Conclusion
Les Reptiles, et surtout les espèces européennes et les espèces qui
n’atteignent pas des proportions gigantesques de cette classe d’ani-
maux, ne sont pas beaucoup favorisés par les organismes s'occupant de
la protection de la nature. N_ous espérons que le "Groupe européen"
pourra contribuer à I'.-avancement de nos connaissances sur les tortues
ainsi qu'à leur sauvegarde et que les Symposia qu'i| doit continuer à orga-
niser puissent étre un lieu de rencontre de tous ceux qui portent un inté-
rêt spécial à ces animaux encore méconnus.
Jean-Paul RISCH
Laboratoire Reptiles et Amphibiens
Muséum national d’Hîstoire naturelle
25, rue Cuvier
75005 PARIS
et
Michael R.|<. LAMBERT
British Herpetological Society
cio Zoological Society of London
Regent's Park
LONDON NW1 4RY
(Grande-Bretagne}
46

ENQUETE SUR IJELEVAGE DES SERPENTS D'AU$THALIE
M. Raymond HOSER
Snake Breeding Survey
60, Arterial Road
St lves, N.S. AUSTRALIE
mène une enquête sur les Serpents d'AustraIie et de Nouvelle Guinée élevés en
captivité. Les résultats de cette enquête fera |'objet d'une publication. L'impor—
tance de l'élevage des espèces australiennes s'est accru à cause des nouvelles
lois de Protection de la Nature en Australie.
Si vous avez élevé ou si vous élevez une espèce de Serpent d'Austraîie ou
de Nouvelle Guinée, veuillez répondre au questionnaire ci-dessous et Venvoyer
directement à M. H. HOSEH.
Espècelsl é|evélsl...
Date d'accoup|ement...
Accouplementlsl observélsl oui non
Facteurs stimulant |'accouplement...
Temps et dates de naissance ou de ponte
espèce ovipare : t° d'incubation : % d’humidité d'incubation :
nbre d'oeufs pondus :
nbre d'oeufs apparemment fertiles :
temps et datelsl d'éclosion :
nbre d’oeufs éclos :
causelsl d'échec pour les oeufs n’éc|osant pas :
espece vivipare.
nbre de nés viables :
nbre et type d'éclos anormaux :
nbre de mort-nés ldîtes les raisons si possible} :
captivité : les individus sont-ils séparés i' type de cage, taille, t° y compris max
et min, humidité, etc...
Pour Chaque individu élevé dites :
sexe : date de Vacquisition : à quel âge ? :
Localité d’acquisition :
L (museau-anusl : et L. totale à I'acquisition :
nourriture en captivité :
autres faits caractéristiques ou anormaux, etc...
NOM et ADRESSE de l'é|eveur :
47

BIBLIOGRAPHIE
BIOLOGIE ET ECOLOGIE DE LA TORTUE D’I·IEB|\lIAI\IN. Tesrudo
hermannr Grnelin, 1 789. Contribution de I'espàce à la connaissance
des climats quaternaires de Ia Franco.
par
Marc CHEYLANW
Divisé en deux parties bien distinctes, ce travail constitue un essai monographique sur
une espece jusqu'a|ors peu étudiée : la tortue d’Hermann,
La premiere partie de |'ouvrage donne des informations assez générales sur la systémati-
que, la morphologie et la répartition géographique des cinq tortues terrestres presentes dans
le Paléarctique occidental 1 7'estudo greeca Linné 1758, Testudo hermanni Grnelin 1739,
Teswolo marginara Schoepff 1 ?92, Tesrudo kreinmannf Lortet 1887 et Agrionemys horsfier-
dii Gray 1844.
La tortue d'Hermann fait l'objet de chapitres plus détaillés dans lesquels sont successive-
ment traités : la répartition géographique de Vespéce, les caractéristiques climatiques géo-
morphologiques et flcristiques de |'habitat, la biologie de la reproduction, les processus de
croissance et critères d‘âge, la structure démographique des populations, les densités, les
rythmes d'activité et le régime alimentaire,
La deuxieme partie du travail concerne le passé récent de l'espèce dans le ûuaternaire
francais. Diverses hypothèses sont proposées à cette occasion sur les osleoclifnats : la pre-
sence de Vespece suggérantle maintien d'un climat peu rigoureux en région méditerranéenne
lors des phases glaciaires, ce qui confirme certaines conceptions paléoclirnatiques formulées
rertemment par les palynologues ouaternaristes.
128 pages d'anne¤es fournissent une analyse cletarllee du materiel osseux ainsi CIUB
riiverses indications concernant chacun des gisements étudiés: sirarrqrapliie. datation,
faune flore er bibliographie
=l¤ Resume de these, doctorat i:|’LJr·iiversrré. Montpellier Ed¤i·r·n
'Vlemorres et Travaux de |'InstiLut ne Nlontpeiiier de |'Eco|e nraiique des Hautes Etudes,
  13 40-1 pp B2 lrg 20 ol. l20 F Place Eugene Bataillon 34060 Montpellier
rlîiesume comniunrquè par l'auteurl
Nl. Cl-IEYLAN
Musee cl'Histoire Naturelle
B rue espariat
13100 Aix—en—Provence
48

Secràtarlet : G. MATZ, Laboratoire de Biologie Animale, Université d'Angers, Boulevard Lavoi-
sier - 49045 ANGEFIS CEDEX
COTISATIONS
Tarifs : Taux annuel + bulletin = Total
— adhérents de moins de 25 ans 15 25 = 40 F
— adhérents de plus de 25 ans 40 30 = 70 F
— bienfaiteurs : minimum = 150 F
— membre conjoint 40 = 40 F
Abonnement: Europe : ?5 F Hors Europe : B0 F
Modalités de reglement :
1. Cheque postal : à |’ordre dela SHF, CCP 3796-24 Fl Paris. Envoidirect à notre Centre de ché-
ques. Cette modalité est tres recommandée aux étrangers qui, en ce cas, doivent envoyer leur
chèque postal en France par Vintermédiaire de leur centre de cheques lfaire indiquer le nom de
l'expéditeurl¤.
2. Chèque bancaire à l'ordre dela SHF, ou mandat postal à |'ordre du Trésorier, Envoi direct au
Trésorier : L. CAPEZZONE, 5 rué'Renoir — 95120 EHMONT
3. Nous rappelons que les dons ou cotisations de soutien sont les bienvenus.
Changement d'edreeee :
N'omettez pas de signaler sans retard au secrétariat tout changement d‘adresse.
BULLETIN
Directeur da publication 1 Fl. GUYETANT
Comité de rédaction :J. LESCUFIE (responsable}. C. PiEAU ladjointl. J.M. FFIANCAZ,
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Recommandation! aux auteure :
Les manuscrits seront dactylographiés en double imarligne, au recto seulement. Seuls seront
soulignés les mots a composer en italiques, tels que les noms latins. Le titre sera en lettres majus-
cules, le prénom et le nom de I'auteur, également en majuscules, seront places dessous et au
milieu de page. L'adresse de l'auteur sera mise en fin cl’article a droite.
Les figures seront réalisées sur papier calque. Prévoir Vépaisseur des traits et la dimension
des lettres ou des chiffres pour qu'lls restent parfaitement lisibles après réduction. Utiliser de pré-
férence des |ettres—transfert de taille appropriée. S'efforcer de respecter les régles de la perspec-
tive pour les représentations dans |’espace iterrarium par ex.), Les photographies i noir et blanc}
ne seront publiées qwexceptionnellement. Les légendes des figures seront dactvlographiées sur
feuilles séparées. Les references bibliographiques seront regroupées enfin d'anicIe ; il en sera de
même pour les adresses de fournisseurs de produits cites.
La réutilisation d’une illustration déjà publiée, suppose aux termes de la loi du 1 1 mars 1957,
|’aooord de l'auteur et de l'éditeur de la publication concernée.
Envol des manuscrite : J. LESCURE, Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Amphibiens}.
Museum national d’Hist¤ire Naturelle, 57 rue Cuvier - 75005 PÀRIS
Le Gérant : Fl. GUYETANT
N° Commission paritaire : EHGT4
Imprimé à l'Unlversité de Besançon
Faculté des Sciences — 25030 BESANCON CEDEX