FEDERATION FRANCAISE DES SOCIETES DE SCIENCES NATURELLES A B.P. 392 — 75232 PARIS Cedex 05 .‘ -1 4 E > sociation regie par la loi du lüjuillet 1901, fondée en 1919, reconnue d’utilité publique en 1926 \ `\€—' 1 •~. Membre fondateur de l’UICN — Union Mondiale pour la Nature lé 0 ‘ —7 La FEDERATION FRANCAISE DES SoC1ErES DE SCIENCES NATURELLES a été fondée en 1919 et reconnue d‘utilité publique par décret du 30 Juin 1926. Elle groupe des Associations qui ont pour but, entièrement ou partiellement, l‘étude et la diffusion des Sciences de la Nature. La FÉDÉRATION a pour mission de faire progresser ces sciences, d‘aider à la protection de la Nature, de développer et de coordonner des activités des Associations fédérées et de permettre l‘expansion scientifique française dans le domaine des Sciences Naturelles. (Art .1 des statuts). La FEDERATION édite la « Faune de France >>. Depuis 1921, date de publication du premier titre, 91 volumes sont parus. Cette prestigieuse collection est constituée par des ouvrages de faunistique spécialisés destinés à identifier des vertébrés, invertébrés et protozoaires, traités par ordre ou par famille que l‘on rencontre en France ou dans une aire géographique plus vaste (ex. Europe de l’ouest). Ces ouvrages s‘adressent tout autant aux professionnels qu‘aux amateurs. Ils ont l‘ambition d‘être des ouvrages de référence, rassemblant, notamment pour les plus récents, l‘essentiel des informations scientifiques disponibles au jour de leur parution. L’édition de la Faune de France est donc l’œuvre d’une association à but non lucratif animée par une équipe entièrement bénévole. Les auteurs ne perçoivent aucun droits, ni rétributions. L’essentiel des ressources financières provient de la vente des ouvrages. N’hésitez pas à aider notre association, consultez notre site (www.faunedefrance.org), et soutenez nos publications en achetant les ouvrages! La FEDERATION, à travers son comité Faune de France a décidé de mettre gracieusement, sur Internet, à la disposition de la communauté naturaliste l‘intégralité du texte, du volume 64 d’Albert VANDEL consacré aux Isopodes terrestres. Edité en 1960, ce volume est actuellement épuisé et il ne sera pas réédité. Cet ouvrage est sous une licence Creative Commons pour vous permettre légalement de dupliquer, le diffuser et de modifier cette création ..... Montpellier, le 09 novembre 2010 le Comité FAUNE DE FRANCE
Creative Commons ®Cf&aiiV9 C 0 hl hl U TC fé U Ii l·Z I) Paternité - Pas d'UtiIisation Commerciale - Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France Vous êtes libres : •de reproduire, distribuer et communiquer cette création au public •de modifier cette création Selon les conditions suivantes: Paternité. Vous devez citer le nom de |'auteur original. Il .·*' Pas d'Utilisation Commerciale. Vous n'avez pas le droit » d'uti|iser cette création à des fins commerciales. Partage des Conditions Initiales à l'ldentique. Si vous modifiez, transformez ou adaptez cette création, vous n'avez _ le droit de distribuer la création qui en résulte que sous un »-" contrat identique à ce|ui—ci. •A chaque réutilisation ou distribution, vous devez faire apparaître clairement aux autres les conditions contractuelles de mise à disposition de cette création. •Chacune de ces conditions peut être levée si vous obtenez |'autorisation du titulaire des droits. Ce qui précède n'affecte en rien vos droits en tant qu'utilisateur (exceptions au droit d'auteur : copies réservées à l'usage privé du copiste, courtes citations, parodie...) Ceci est le Résumé Explicatif du Code luridique (la version intégrale du contrat). Avertissement Q1 Découvrez comment diffuser votre création en utilisant ce contrat
FEDERATION FRANCAISE DES SOCIETES DE SCIENCES NATURELLES OFFICE CENTRAL DE FAUNISTIQUE Directeur honoraire : P. de BEAUCHAMP Directeur : L. CHOPARD Ouvrage publié avec le concours du Centre Natlonal de la Recherche Sclentlflque. 64 ISOPODES TERRESTRES (PREMIÈRE P.-.R·1'1E) PAR Albert VANDEL Membre de I'lnstitut, Professeur à la Faculté des Sciences, Toulouse. Avec 205 Figures P A Rfl S · Énmous PAUL LECHEVALIER, I2, nue on Toumou (v1°) I96O
PARTIE GÉNÉRALE INTRODUCTION Les Oniscoidea, appelés vulgairement Cloportes (1), constituent l’un des neuf sous-ordres de l’ordre des Isopodes. Du fait de leur vie terrestre, ils tiennent une place particulière parmi les Isopodes, et même au sein de la classe des Crustacés. Les zoologistes orientés vers l’étude des formes marines les ont négligés. Par contre, les Oniscoïdes ont retenu l’attentîon des naturalistes qui se sentent attirés par la faune terrestre, et que leurs goûts rapprochent bien plus des entomologistes, des arachnologistes et des myriapodologistes que des océanographes. Des raisons d’ordre pratique bien plus que théorique ont conduit les zoologistes qui se sont adonnés à l’étude des Isopodes à accorder leurs préférences, soit aux formes aquatiques, soit aux espèces terrestres; bien rares sont ceux qui comme G. O. Sims, le Rev. T. R. R. Srnnnmc, K. H. BARNARD, Th. MoNOD, ont porté une égale attention a tous les représentants de l’ordre. Ainsi, est née une discipline autonome, vouée aux seuls Oniscoïdes, cultivée par des zoologistes -— les isopodologues — qui ont consacré à ce groupe, la plus grande part, et, parfois, la totalité de leur œuvre scientifique. Elle prend place dans cet immense domaine des sciences de la nature qui ont pris les Arthropodes terrestres pour objet de leurs études. En écrivant cet ouvrage, mon but n’était point seulement de dresser un catalogue des espèces françaises, accompagné de la mention de leurs caractères distinctifs, car rien alors ne distinguerait une « Faune » d’une quelconque publication philatélique ou numismatique. Il ne faut jamais perdre de vue que chaque espèce animale possède, tout comme une famille humaine, son individualité propre. Il est non seulement nécessaire d’en énumérer les caractères morphologiques, mais il convient encore d’établir sa parenté avec les formes voisines, retracer son histoire et ses vicissitudes. 1. D’apz·ès A. BRACHET (Dictionnaire étymologique de la. langue française. Paris, 1872, p. 139), le terme de Cloporte viendrait de « Clausporc n, altération des deux mots latins : clausus porcus. Le terme de • porc ¤ sert souvent à les désigner : porcellio, en latin ; ¢ kaiou ¤, en patois dauphinois ; ¢ tree » (truîe), en Anjou. Le terme d' ¤ âne ¤ leur est aussi fréquemment appliqué: ôvwxcç, en grec ; aaellus, en latin. Cf. aussi N OBLEVILLE, 1756, p. 549. 1
2 isoronns Tunnnsrans Il y a des sédentaires qui n’ont jamais quitté leur pays d’0rigine et d’au- tres qui ont accompli d’immenses migrations, actives ou passives, qui les ont porté loin de leur patrie. Il y a des relictes, ultimes témoins d’anciennes faunes aujourd’hui décimées. Il y a des prolifiques, et d’autres à multi- plication très limitée. Chaque espèce a ses mœurs, ses habitats particu- liers. Il y en a qui se montrent relativement indifférents aux conditions climatiques, et d’autres qui ont des exigences extrêmement strictes a ce point de vue. C’est seulement lorsque tous ces aspects auront été évoqués que l’image d’une espèce animale apparaîtra avec quelque fidélité. Du même coup, le livre s’animera; il cessera d.’être un aride catalogue, pour devenir la vivante histoire d’un groupement animal. En rédigeant ce volume, j’ai eu la préoccupation de ne point réserver cet ouvrage a l’usage des seuls spécialistes, mais de lui ouvrir une plus vaste audience. La précieuse collection des volumes de la « Faune de France » est fréquemment consultée, non seulement dans un but de pure détermination, mais encore dans l’espoir d’obtenir des renseigne- ments sur la répartition, le mode de vie, les mœurs, les dates d’apparition et de reproduction des espèces françaises. Je me suis efforcé, dans la mesure où le permettent nos connaissances actuelles, de satisfaire ces légitimes exigences. Les Isopodes terrestres, et tout spécialement ceux qui mènent une · vie endogée ou cavernicole, constituent d’excellents indicateurs bio- géographiques. C’est la raison pour laquelle la répartition des especes françaises a toujours été soigneusement précisée, et souvent illustrée par des cartes de répartition. Il nous a semblé que cet aspect des études isopodologiques était susceptible d’intéresser non seulement les zoolo- gistes, mais encore les biogéographes et les géologues. C’est afin de tenir compte de ces multiples données que l`étude de chaque espèce française comporte huit paragraphes qui traitent des matières suivantes 2 10 SYNONYMIE. 20 Monrnotocin. —Bibliographie. -- Taille. —- Coloration. — Appareil oculaire. — Caractères tégumentaires. —— Caractères somatiques. -—-— Appendices. — Caractères sexuels. 30 Arrmrrâs. 40 REPRODUCTION, — Proportion sexuelle. —— Époque de reproduction. -— Nombre de portées annuelles. — Nombre d’oeufs ou d’embryons renfermés dans le marsupium. -— Cotylédons. 50 Paaasrrns. 60 Écotomn. `70 RÉPARTJTIGN GÉGGRAPHIQUE. -— Répartition générale. -—- Répar- tition en France (bibliographie, localités précises). 80 PALÉONTOLOGIE.
INTR()DU(lTION 3 J'ai apporté une particulière attention la Vicunographie que je me suis efforcé de rendre aussi abondante et précise que possible ; car un Traité isopodologique_ privé de figures, comme celui de BUDDHBLUND, est aujourd’hui proprement impensable. Sauf quelques très rares exceptions, toutes les figures sont originales ou tirées des publications de Pauteur. Les figures 310, 313, 338, 3(S9, 370, 387, 388, 3*30* et 399 sont dues au très beau talent de dessinateur de M. GAILLARD. Les cartes ont été exé— ratées par mes collaboratrices techniques, Mlle SALTET et Mlle Rououma, Le présent ouvrage se fonde tout d’abord sur une bibliographie qui a été rassemblée de facon aussi complète et aussi soigneuse que possible. L’auteur s’est astreint il analyser l’ensemble de la bibliographie isopo- dologique, car des renseignements fort précieux relatifs à des espèces françaises se sont parfois égarés dans des mémoires consacrés aux faunes de l’.\frique tropicale ou de l’Extrême-Orient. J’ai relevé, pour chaque espèce, les références bibliographiques se rapportant aux descriptions qui en ont été données. Il est fait mention, d’autre part, de toutes le indications faunistiques relatives ai notre pays. Ces recherches biblio- graphiques n’ont pu être conduites heureusement à leur termc que grâcë aux deux bibliothèques du Muséum national d'Histoire naturelle de Paris et du British Museum. (ie m’est un devoir d’exprimer ma gratitude envers les bibliothéeaires de res deux établissements auprès desquels j’ai toujours trouvé l’aide la plus efficace. Les naturalistes français, et tout particulièrement l’auteur du présent ouvrage, ont contracté une lourde dette de reconnaissance envers M. Al. T0WNsEND dont l'ama«- bilité et la compétence font Padmiration de tous ceux qui ont eu fheureuse fortune de bénéficier de son inépuisable obligeance. L’inventaire faunistique qui sert de fondement au présent ouvrage représente le résultat d’une vaste enquête, poursuivie pendant plus dc trente ans. (Pest dire que ce volume représente une mise au point trés améliorée par rapport aux anciennes monographies, et qui, pendant quelques années, sera susceptible de constituer une base utile pour les études isopodologiques. Il est bien entendu qu’unc entreprise de cet ordre ne saurait être l'œus/rc d’un seul homme. Encore que la rédaction de cet ouvrage m’ait conduit à prospecter la plupart des provinces francaises, mon apport personnel eut été notoirement insullisant pour dresser de la faune française un tableau même approximatif. En fait, cet ouvrage représente, comme la science elle·méme, une oeuvre collective. Je tiens à reproduire la llSLc intégrale de mes collaborateurs, encore qu’elle soit fort longue, caf la plus élémentaire probité m’obligc à reconnaître que si leur concours m'avait fait défaut, cet ouvrage n’aurait pas vu le jour. Bien entendu, les naturalistes dont les noms figurent sur cette liste n’ont pas tous
4 1soPoDEs TERRESTRES fourni un apport de même qualité à l’oeuvre commune ; et je ne saurais manquer d’évoquer ici la part particulièrement importante prise par six d’entre eux : MM. J. BALAZUC, P. BONADONA, H. C·o1FEA1T, H. FOURES, J. J. LEGRAND et P. REMY. J ’ajouteîque, grâce à Pintervention du DF P. A. CHAPPUIS et à l’obli- geance du Prof. R. J EANNEL, j’ai pu disposer des très importantes collec- tions de « Biospeologica », qui ont été largement utilisées pour la rédaction de cet ouvrage. Les collections du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris m’ont permis d’examiner les « types » d’espèces mal connues et de fixer leur statut systématique. Il m’a été ainsi possible d’examiner, à deux ou trois exceptions près, toutes les espèces d’Isopodes terrestres actuelle- ment signalées en France. Liste des Collaborateurs ayant participé au recensement des Isopodes terrestres français ÀELLEN (V.) DELMAs (R.) ANGELIER (E.) DEMAUX (J.) AUBERTOT DESPAX (R.) DoR1ER (A.) BALAzUo (J.) DOLLFUS (R. Ph.) BALsAN (L.) DREso0 (E.) BARBÉ (L.) DuMoU1· BAnEERÉMoN·r (J. DE) BAZIRE (Mlle) FORT (Gr.) BERNARD (Francis) FOURÈS (H.) BERNARD (François) BERNER (L.) GAILLOT BERTRAND (H.) GAJAC BETTINGER GAL1.ooHER (P.) BoNAD0NA (P.) GAURET BoNNEEoY (Mlle) GAUTHIER (H.) BONNET (André) GETTE (P.) BONNET (Pierre) GINET (R.) BORDE (R. DE) GLORY (Abbé) BOUILLON (Michel) BOUNHIOL (J.) HENROT (H.) BOURQUIN (J. et L.) HOESTLANDT (Abbé) BOURGOUIN (R.) HovAssE (C.) HUssoN (R.) CAILAR (J. Du) CARAYON (J.) KoRsAKoEE (M.) CARRERE (F.) CAUCHOIS (Ph.) LAoARR1oUE (J.) CRo1>ARD (L.) LANDREAU Co1EEA1·r (H.) LARAMBERGUE (M. DE) COLIN (J.) LAURE CUAz (J.) LAURÈs (M.) LÉGER (L.) DELA1··ossE LEGRAND (J. J.) DELAMARE-DER0UmrEv1LLE (C.) LELEUP (N.)
INTRODUCTION 5 LE IMASNE (G.) QUEZEL LoMoNr (H.) LOUVRIER (R.) RA1MoNm (H.) RAYNAUD (A.) MACE (Mlle) RÉBÉRET LIAGNÉ (J.) REMY (P.) ZMATEU (J.) RmAU·r (H.) MIRE (P. DE) RoMAN (E.) M1EoUsE (R.) Rooms Monon (Th.) M0N1·Er (Y.) SoLLA¤1> (E.) SoYE1z. (B.) NEGRE (J.) STRINATI (P.) NOUVEL (H.) THÉBAUT Oons TnEo1>oEmEs (J.) TUZET (Mlle) P.·«.cEs (J.) PELLETIER (R.) Vacnou (M.) PESSON (P.) VAILLANT (F.) PETIT (G.) VEYRET (P.) PIERRE (Fr.) VÉZIAN Poisson (R.) VIAME (Abbé) Pmssnorm (Cl.) VICHET (G. DE) Le bilan de cette longue enquête se traduit par les chiffres suivants ; la faune française renferme, dans l’état actuel de nos connaissances, 166 espèces réparties en 54 genres et 13 familles. Un certain nombre d’espèces n’ont pas été comprises dans ce relevé, soit que leur statut systématique reste incertain (Helenoniscus prenanli Legrand), soit que leur présence en France soit mal établie ou acciden- telle (Porcellio spalulafus Costa, P. ragusae Dollfus). (Test également pour la même raison que les espèces exotiques tempo- rairement acclimatées dans les serres n’ont pas été comprises dans notre énumération, car elles n’appartiennent manifestement pas à la faune française. Qu’il nous suflise de mentionner les espèces signalées dans les serres des grandes villes de France, et, en particulier à Paris (Dontrus, 1896 b et c): Trichorhina lhermophila (Dollfus), Proporcellio quadri- serialus Verhoeff, Armadillidium kossuihi Arcangeli, Reducioniscus cosiulalus (Kesselyak) (= ? /rilsc/zi Verhoefi`). En dépit de ces multiples investigations, les connaissances relatives aux Isopodes de notre pays sont encore remplies de lacunes, et offrent aux naturalistes matière à bien des recherches. N’0ublions point que la science est une œuvre toujours inachevée. La publication des volumes de la « Faune de France » a justement pour but d’encourager la recherche et l’étude des représentants de la faune française. Il est tout d’abord certain que Pinventaire que nous avons dressé dans ret ouvrage est incomplet. Quelques régions françaises sont encore il peu près inconnues au point. de vue isopodologique: les Ardennes,
6 rsoronns risnnnsrans l’Argonne, le Morvan, etc. Bien des grottes françaises restent inconnues ; beaucoup d’autres n’ont jamais reçu la visite d’un biospéologue. Quant aux endogés, leur découverte est si aléatoire, si étroitement liée ai quelques périodes saisonnières et climatiques favorables, qu’on peut affirmer sans crainte d’erreur, que de nombreuses espèces endogées restent à découvrir. La chaîne des Pyrénées demanderait a être explorée dans ses moindres recoins. Elle constitue le véritable « paradis >> de Visopodologue en ce sens qu’elle représente (avec quelques rares massifs des Alpes méri- dionales) la seule région de notre pays dont la faune n’a pas été complète- ment détruite ou bouleversée par les glaciations quaternaires. Les Pyré- nées ont conservé, pour la plus grande part, la riche faune d’Isopodes (de Trichoniscides, en particulier) propre aux grandes forêts humides qui recouvraient ces montagnes à l’époque tertiaire. A vrai dire, ces espèces ne mènent plus aujourd’hui que bien rarement une vie épigée ; la période glaciaire a contraint la plupart d’entre elles à devenir endogées ou cavernicoles. Le recensement de ces formes cachées et étroitement localisées constitue une œuvre de longue haleine qui exigera, pendant longtemps encore, le concours de nombreux chercheurs. Mais, la science zoologique ne se réduit point à dresser un Catalogue d’espèces. De nombreux et intéressants travaux méritent d’être entrepris sur la distribution, l'écologie etl’éthologie des Isopodes français; nous connaissons mal leur physiologie, leur développement, leur croissance. Leur variabilité étendue offre au généticien et à l’évolutionniste un matériel de choix. Bien d'autres problèmes encore pourront être abordés en faisant appel à ce matériel aisé à se procurer et facile a élever. HISTORIQUE L'accr0issement de nos connaissances systématiques sur les Isopodes terrestres se mesure assez exactement au nombre d’espèces reconnues dans les ouvrages qui leur ont été consacrés. LINNÉ, dans les premières Éditions du « Sysiema Naiurae n, ne reconnaît qu’une seule espèce de Cloporte. A partir de la dixième Édition (1758), il distingue un Oniscus asellus et un Oniscus armadillo qui n’ont point la valeur d’espèces telles que nous les entendons aujourd’hui ;le premier terme correspond à l’ensemble de nos Oniscidae et P0rcelli0nidae;le second terme se rapporte peut-être aux Armadillidiidae, mais, plus vraisemblablement, aux Myriapodes de la famille des Glomeridae. Dans la douzième Édition (1767), il reconnaît une troisième forme, Oniscus oceanicus (notre Ligia oceanica). E. L. Gnorrnov (1762) conserve les deux espèces de LINNÉ, mais ses descriptions beaucoup plus précises marquent un grand progrès sur celles de son prédécesseur. Son « Cloporte armadille » correspond
INTRODUCTION 7 certainement à notre Armadillidium vulgare. Quant à l’autre espèce linnéenne, Oniscus asellus, Gaorrnov la divise en trois variétés; sa variété A correspond à notre Oniscus asellus; sa variété C, à Porcellio scaber; quant à sa variété B, LATREILLE l’assimile à Porcellio laevis, mais cette assimilation parait incertaine. L'œuvre de Fannicws, contemporaine de celle de LINNÉ, ne lui apporte, en ce qui concerne les lsopodes, aucun complément essentiel. Son apport le plus important en ce domaine réside dans la création du genre Ligia et de l’espèce Ligia ilalica (Supplcmenlum Enlomologiae sysiemalîcae, 1798). Autrement important pour la connaissance des Isopodes apparait le mémoire de CUVIER (1792). Dans cet ouvrage qui se signale par la précision de l’observation, Cuvxxzn distingue sept espèces d’On£scus: hypnorum, occanicus, muscorum, murarîus, asellus, armadillo et globalor. ll est à remarquer que ces divisions qui, pour Cuvnan, n’ont qu’une valeur spécifique, correspondent à sept coupures génériques actuelles : Lfgidium, Ligia, Philoscia, Oniscus, Porcellio, Armadillidium et Arma- dillo. Le grand naturaliste français reconnaît, en raison de la structure des pièces buccales, que les Cloportes sont des Crustacés; il pressent la position primitive des Ligia et des Ligidium qu'il tient pour inter- médiaires entre les Aselles et les vrais Cloportes. Le puissant génie de LATREJLLE fait sentir se féconde impulsion dans le domaine de l'isopodologie comme dans celui de l'entomologie. Dans le tome VII (1804) de l’ « Histoire naturelle générale et particulière des Crustacés et des Insectes », il crée les genres Porcellio et Philoscia; il distingue neuf espèces appartenant à notre faune; c'est à lui que nous devons les noms de trois des espèces les plus communes de notre faune : Porcellio scaber, P. laevis et Armadillo vulgaris (devenu aujourd’hui Armudîllidium vulgare). Le tome III (1817) du « Règne animal » de Cuvusn, rédigé par LATREJLLE, marque un nouveau progrès par rapport à l’ouvrage précé- dent. Les Cloportes qui auparavant étaient rangés parmi les Insectes, prennent leur place correcte parmi les Crustacés supérieurs ou Mala- costracés, ainsi que dans un nouvel ordre, celui des lsopodes. Dans le tome IV (1829) de la nouvelle Édition du « Règne animal », LATREILLE divise les Isopodes en six sections ; la sixième section, celle des Oniscides, correspond à notre sous-ordre des Oniscoidea. Par contre, la contribution de J. B. LAMARCK à Pisopodologie est pratiquement nulle. On relève seulement, dans l’ « Histoire naturelle des Animaux sans vertèbres », cette opinion singulière que les Clopor- tidcs sont « les premiers Crustacés formés par la nature » et qu’ils dérivent des Myriapodes. Le grand ouvrage relatif à la « Description de l’Égypte » renferme d’admirables figures dues à Jules-César SAVIGNY, et brièvement com-
8 1soPoDEs TERBESTRES mentées par Victor AUDou1N. Quelques—unes d’entre elles se rapportent à des espèces francaises; Ligia ilalica, Tylos laireillei, Porcellio laevis (appelé Porcellion de De Geer), Leptoirichus panzeri (appelé Porcellio Panzerii). Le « Conspecius Monographiae Crusiczceorum Oniscodorum Laireillii ai (1833), de Jean Frédéric BRANDT inaugure l’ère moderne de la science isopodologique. Par sa qualité, sa précision, tout autant que par l’intr0- duction de tableaux dichotomiques et par ses diagnoses latines, cet ouvrage peut être tenu pour Pincontestable précurseur de la classique Monographie de BUDDE—LUND qui devait voir le jour, un demi-siècle plus tard. Grâce aux riches collections du Musée de Berlin, BRANDT augmente considérablement le nombre des espèces d’©niscoïdes connues jusqu’alors. Sa Monographie mentionne 68 espèces, réparties en 11 genres, et provenant de toutes les parties du globe ; 23 d’entre elles appartien- nent à la faune française. L’oeuvre de C. L. Kocu (1835-1844) qui est contemporaine de celle de J. F. BRANDT, ne possède pas la même valeur scientifique. Le natu- raliste allemand qui a pris la suite de PERSOON dans la rédaction de la partie consacrée aux Isopodes terrestres dans le grand Traité de PANZER, fonde sa systématique sur des caractères superficiels relatifs à la sculp- ture et à la coloration. Les excellentes figures qui accompagnent son texte et qui constituent le meilleur élément de l’ouvrage, permettent de reconnaître assez souvent, mais non toujours, l’espèce mentionnée par l’auteur. Malheureusement, C. L. Kocxz a ignoré l’ouvrage de BRANDT, paru cependant plusieurs années avant le sien ; il en est résulté de nom- breuses synonymies qui encombrent la nomenclature isopodologique. Cet ouvrage nous intéresse, car, en dépit de son titre, il renfe1·me la des- cription de plusieurs espèces de notre pays. Le classique ouvrage de l)rIILNE-EDWARDS, « Histoire naturelle des Crustacés », expose dans le tome III (1840), l’état de la science isopo- dologique au milieu du siècle dernier. Toutes les espèces de L1NNÉ, de CUVIER, de LATREILLE, de BRANDT, etc., y sont mentionnées. Mais, en ce qui concerne la faune francaise, son apport est faible. La belle Monographie de A. LEREBOULLET, « Mémoire sur les Crustacés de la famille des Cloportides qui habitent les environs de Strasbourg » (1853) se recommande par la longueur et la précision des diagnoses, ainsi que par Pexactitude des figures. Quatorze espèces y sont décrites, dont une nouvelle, Porcellio monticola. Ce travail clôt une période de Visopodologie. Il faudra attendre trente ans pour voir paraître à nouveau un ouvrage d’ensemble consacré aux Isopodes terrestres. C’est en 1885 que Gustave BUDDE-LUND publie sa Monographie inti- tulée « Crzzslacea Isopocla Terresiria per Fanzilias et Genera et Species descripla ». Cet ouvrage, oeuvre d’un amateur, est la Bible de l’isopo-
INTRODUCTION 9 dologue (1). Ce travail englobe la totalité des Isopodes terrestres connus à l’époque. Il se fonde sur l’examen de nombreuses et importantes collec- tions, et, en particulier, pour ce qui concerne la France, sur les collections rassemblées par Eugène Snuow et Jules RAY. Trente-huit espèces fra11— gaises sont décrites dans la Monographie de BU¤nE—LuNo. Signalons que cet ouvrage renferme la description des premiers Isopodes cavernicoles recueillis en territoire français. Ces espèces récoltées par Eugène SrMoN ne figurent pas encore dans le Catalogue des Arthropodes cavernicoles publié par BEDEL et Snuon, dix ans auparavant (1875). L’ouvrage de Bu1>¤E·LuNn, écrit dans un style dense, condensé, en un latin souvent ésotérique qu’aucune figure ne vient éclairer, est d’un abord plutôt rebutant. Ce n’est qu’à l’usage que l’on juge de la qualité de l’ouvrage. Les diagnoses sont toujours marquées au coin de l’exac- titude et de la précision ; les caractères originaux et propres à l’espèce sont clairement mis en valeur. Les descriptions de BUDDE-LUND dont chaque terme a été soigneusement pesé, dont tout mot superflu a été écarté, sont des modèles du genre, bien supérieures à celles de tous ses devanciers. L'isopodologie française doit beaucoup à Adrien DoLL1~`Us. Ses publi- rations isopodologiques qui s'étendent sur une vingtaine d’années (188-1- 1906) sont pour la plupart consacrées à la faune française. Il est certain que so11 œuvre nous apparaît aujourd’hui bien imparfaite; une systé- matique périmée, des descriptions insuffisantes, des figures trop petites et parfois inexactes ont prématurément vieilli l’oeuvre du naturaliste français. Mais, en dépit de res défauts, l’œuvre de DOLLFUS a eu le grand mérite de dresser un premier inventaire de la faune française. Par ses recherches personnelles et par celles de ses nombreux collaborateurs, DOLLFUS a considérablement augmenté le nombre d’espèces connues dans notre pays. Son premier Catalogue (1887) mentionne 69 espèces récoltées en France. Dans le dernier Catalogue qu’il a publié (1899), ce chiffre s’élève à 81. Les études isopodologiques publiées pendant la première moitié du xx° siècle ont notablement affiné la systématique des Oniscoïdes et assigné à la notion d’espèce des limites beaucoup plus étroites. Ce travail d’approfondissement a été avant tout I’œuvre du naturaliste allemand, Karl W. VEnnoE1=·F. La contribution qu’il a apportée à la connaissance de la faune européenne est de toute première importance. Il a parcouru, au cours de nombreux voyages, la Grèce, la Yougoslavie, l’Autriche, l'Allemagne, la Suisse, l’Italie, et récolté un énorme matériel qu’il a soigneusement étudié. En avril 1909, K. W. Vnrmonrr suit la côte médi- terranéenne française, de la frontière italienne à Saint-Tropez. Il recueille 1. ¤ The publication of this work forms an era. in the bibliography of terrestrial Isopnd Crustacea » (Exrorr, 1886, p. 81).
10 rsoronns rnannsrnias de nombreuses espèces qu’il décrit dans plusieurs mémoires successifs (voir, en particulier, Vsnnoizrr, 1910 et 1918 cz). Par ailleurs, il recoit du Professeur H. HIBAUT plusieurs formes pyrénéennes, ce qui lui donne l’occasion de décrire l’une des plus intéressantes espèces de notre pays, Sphaerobaihylropa ribauii (VERHOEFF, 1908 b). A la suite de ces travaux, les « gros » Isopodes terrestres de l’Europe occidentale, c’est-à-dire ceux qui appartiennent aux familles des Oniscidae, des Porcellionidae et des Armadillidiidae, étaient relativement bien connus. Mais, une grosse lacune subsistait alors dans nos connaissances, Les formes de petite taille, et, en particulier, les représentants de la famille des Trichoniscidae, famille qui nous apparaît auj0urd’hui à la fois comme l’une des plus riches en genres et en espèces, et l’une des plus intéres- santes au point de vue biogéographique, restaient totalement mécon- nues, et constituaient la « terra ignofa n de l’isopodologie. En ce qui concerne ces petites formes, la systématique de BUDDE-LUND est aussi rudimen- taire et imparfaite que celle de DOLLFUS. Seuls, quelques mémoires à tendances anatomiques plutôt que systématiques, tels que ceux de J. SCHÈBL (1860 b) et de M. VVEBER (1881) avaient apporté quelques renseignements sur les représentants de cette famille. Ce sont les deux mémoires de E. G. RACOVITZA (1907, 1908) consacrés à l’étude des premières récoltes de Biaspeologica qui ouvrent une ère nouvelle de Visopodologie, en décrivant, pour la première fois, de façon précise, la structure des Trichoniscidae, et en soulignant 1’importanee systématique des deux premières paires de pléopodes mâles pour la distinction des genres et des espèces. L’œuvre de Racovrrzn, aussi significative soit—elle, ne constituait qu’un début, puisque quatorze espèces seulement de Trichoniscidae furent décrites dans les deux premières séries consacrées à l’étude des Isopodes terrestres de Biospeologica. Cette prospection devait être pour- suivie ; elle est loin d’être achevée. A l’heure présente, J. J. LEGRAND a consacré plusieurs études de grande valeur à la faune isopodique de notre pays. La famille des Triche- niscidae a particulièrement retenu son attention, en raison de l’état très incomplet de nos connaissances à son sujet. L’enquête menée depuis 1924 par l’auteur, et dont le présent travail représente l’aboutissement, s’est orientée vers un triple but: 1° Accorder les connaissances déjà acquises sur la faune française aux exigences de la systématique moderne. 2° Entreprendre la recherche et l’étude des représentants de familles peu connues ou négligées. 30 Préciser la répartition des espèces francaises, et en tirer les conclu-- sions biogéographiques qu’elles comportent.
INTRODUCTION 11 FAUNES LOCALES ET MONOGRAPHIES BIOSPÉOLOGIQUES Il me paraît utile de fournir, au titre de eomplément à l’historique, la liste des publications relatives aux faunes locales qui font mention d’Isopodes terrestres. Je signale «'·;,*alemeI1t les monographies biospéolo- giques susceptibles d’intëresser Visopodologzue, Faunes locales Nord dela France BOUCHARD—(illANTEREAUX, 1832; MoN1Ez, 1887; GIARD, 1899; VANDEL, 1925 b. lle-de-France (région parisienne) DoLx.EUs, 1884 b, 1886; LEGRAND, 1942, 1948. Normandie BRÉBISSON, 1825; BEL*rREM1EUx, 1884; MOR1N, 1888; GADEAU DE KERVILLE, 1888, 1894, 1898, 1901 QLETACQ, 1908 ; MoN0D, 1926 ; MAURY, 1929, 1931 a et b. Bretagne DELAGE, 1881; BoNNiER, 1887; BUREAU, 1898; LEGRAND, 1949. Poitou LEGRAND, 1954 a, Iles du littoral atlantique PAULIAN DE FÉLICE, 1939a; LEGRAND, 1953a, 1954 a et b. Aquitaine DU BUYSSON, 1887; VANDEL, 1940 d; LEGRAND, 1942 e, 1944. Lorraine TÉTRY, 1938. Alsace LEREBOULLET, 1853; HUBER, 1916. Franche-Comté et Jura VANDEL, 1946. Alpes BONNEFOY, 1945; LEGRAND, 1950. Var AMM, 1901 ; JAHANDIEZ, 1914. Région de Marseille AUBERT et DOLLFUS, 1890; SOYER, 1947, 1949. Camargue \fANDEL, 1944 c; SCHACHTER, 1949. Languedoc VANDEL, DU CAILAR et B0NNE·1·, 1947. Pyrénées-Orientales PAUx.1AN DE FELICE, 1941, 1942 ; VANDEL, 1941b, 1950 a. Pyrénées centrales GADEAU DE .KERVILLE, 1932, 1935 ; VANDEL, 1940 d, 1941 zz. Basses-Pyrénées Do1.1.rUs, 1892 b. Corse SCEAREE, 1894; RACOVITZA, 1925; VERHOEFF, 1926 b; VANDE1., 1954 b.
12 ISOPODES TERRESTRES Monographies bîospéologiques Ouvrages généraux JEANNEL et RACOVITZA, 1907, 1908, 1910, 1912, 1914, 1918, 1929; Husson, 1936, 1944; Worm, 1938; CHAPPUIS et JEANNEL, 1951. Région parisienne V1RÉ, 1896 b et c; BALAZUC, DRESCO, HENROT et NEGRE, 1951. Ouest de la France LEGRAND, 1956 b. Lorraine REMY, 1927 a, 1932. Franche-Comté et Jura VIRÉ, 1896 c; DOLLFUS, 1896 d; SoLLAuD, in JEANNEL et RACOITZA, 1918, 1929. Alpes SA1NTE·CLAIRE-DEVILLE, 1903 ; DE PEYERIMHOFF, 1906; GINET, 1951, 1952, 1955, 1956. Région de Marseille FOURNIER, 1897. Ardèche BALAZUC, THEODORIDÈS et THIÉBAUT, 1948 ; BALAZUC, DE MIRÉ, Srowmsr et THEODORIDÈS, 1951 ; BALAzuc, DE l\r1IRÉ et Sxcwarxr, 1954 ; BALAZUC et DEMAUX, 1956. Causses VIRÉ; 1902 ;TRIEU, 1943 ;LAGARR1GUE, 1951 a et b. Languedoc V1RE et MAHEU, 1902; Cnonaur, 1904; VANDEL, BONNET et DU CAILAR, 1947; BONNET, DU CMLAR et TuzEr, 1947, 1948; BONNET, DU CAILAR et et COUDERC, 1948; BANCAL, BONNET, DU CAILAR et COUDERC, 1949; LAURÈS, 1949, 1954; TUZET, BONNET, BouRN1ER et DU CAILAR, 1950 ; BONNET, BouRN1ER, DU CAILAR et QUEZEL, 1951 ; DU CAILAR, COUDERC et BONNET, 1951 ; Corrmrr, 1953. Pyrénées VANDEL, 1946 c, CAUCHOIS et THEODORIDÈS, 1955. Corse REMY, 1950; VANDEL, 1953 f; STRINATI, 1954. MORPHOLOGIE L’auteur a consacré une étude détaillée à la morphologie des Oniscoïdes (VANDE1., 1943 b). Il a, par ailleurs, été chargé de la rédaction du chapitre consacré aux Isopodes dans le « Traité de Zoologie » publié sous la direc- tion du Professeur P. P. GRASSÉ. Dans ces conditions, il serait superflu de reprendre à nouveau, dans cet ouvrage, une description détaillée de ces Crustacés. Je me borne à exposer les notions indispensables à la détermination des Isopodes terrestres. Une expérience déjà longue de l’isopodologie m’a conduit à adopter dans la description des espèces, un ordre que je suivrai également dans cet exposé introductif et dont voici la succession :
mrnooucrriom 13 10 Taille. 20 Coloration et appareil oculaire. 30 Caractères tégumentaires. 40 Caractères somatiques (forme et segmentation du corps). 50 Appendices. 60 Caractères sexuels. 1. — La. taille La taille des Isopodes terrestres vivant dans notre pays est générale- ment comprise entre 5 et 20 mm. Les cas de « gigantisme la sont rares, Quelques exemplaires de Ligia oceanica atteignent une longueur de 32 mm. (sans les uropodes) et une largeur de 18 mm. Helleria brevicomis mesure jusqu’à 27 mm. Le « nanisme » est beaucoup plus fréquent, et se rencontre dans de nombreuses familles: Trichoniscidae, Buddelundiellîdae, Squamiferidae, Armadillidiidae. Plusieurs représentants de la famille des Trichoniscidae ne dépassent pas 2 mm. Le nanisme doit être considéré comme une manifestation dégénérative qui s’accompagne de régressions diverses: dépigmentation, atrophie oculaire, simplification des structures appen- diculaires, etc. Les variations de taille ont des répercussions importantes sur la mor- phologie. La taille varie souvent de facon notable à l’intérieur d’une même espèce, soit dans une même colonie, soit en fonction de la répar- tition géographique. Chez beaucoup d'Isopodes, et, en particulier chez les représentants du genre Porcellio (VANDEL, 1951 b), la forme de plu- sieurs organes est fonction de la taille, par suite du phénomène désigné sous le nom de dysharmonie de croissance ou de croissance allomélrique. C’est le cas pour les granulations tégumentaires, les lobes céphaliques, les dents antennaires, les pleurépimères, le telson, les caractères sexuels mâles, etc. Des conditions analogues se retrouvent lorsque l’on compare des espèces du même genre diiférant par la taile. Dans ce cas, le phénomène de la dysharmonie de croissance passe du cadre ontogénique et individuel au plan phylétique. C’est à ce transfert que CHAMPY a donné le nom de « phénomène de LAMEERE ». 2. —- La coloration et l’appa.r¤il oculaire CoLonA'rIoN. — a) La coloration du corps des Isopodes est due à des pigments renfermés dans des chromalophores. Les pigments rouges bruns ou noirs qui sont renfermés dans les téguments appartiennent comme ceux des yeux, au groupe des ommatines. Ils sont parfois associés à du carotène et à de la crytoxanthine.
14 isoronns Tnnnnsrnss b) Chez un grand nombre d’Isopodes marins, les chromatophores sont étoilés, auréolés de nombreux prolongements ramifiés, et indé- pendants les uns des autres. Suivant les conditions physiologiques, ils sont ou complètement étalée on au contraire contractés en boule; ce qui se traduit par des changements de coloration de Vanimal; dans le premier cas, l’animal prend une couleur foncée ; dans le second cas, il apparaît de couleur claire. Ces conditions sont rarement réalisées chez les espèces terrestres et ne sont présentes que chez quelques formes encore étroitement inféodées au milieu marin, telles que les espèces des genres Tylos et Ligia. c) Dans la grande majorité des Isopodes terrestres, les changements de coloration provoqués par les variations d’éclairement sont beaucoup moins apparents, Encore bien nets chez les larves, ils s'atténuent ou disparaissent complètement chez les adultes, lorsque les chromatophores s’associent pour constituer un réseau pigmentaire continu dans lequel Pindividualité des différents éléments devient indistincte (MAC 'WHINNIE et SWEENY, 1955). d) La disposition du réseau pigmentaire n’est pas lkenvre du hasard. Elle est fondamentalement la même chez tous les Oniscoîdes, Elle est, en effet, conditionnée par l’agencement des muscles qui sïnsèrent a la surface du corps, car les insertions musculaires sont très généralement dépourvues de pigment (VANDEL, 1938 a et b), Il en résulte un type fondamental de coloration que l’on retrouve, à quelques détails près, chez tous les lsopodes, au moins chez les formes non spécialisées. Cette coloration de base est la suivante ; sur le céphalon, la moitié postérieure du Vertex est marquée de taches claires correspondant aux insertions des muscles qui commandent les pieces buccales et l’estomac ; le péréion présente, de chaque côté, de la ligne médiane, des plages de linéoles claires correspondant aux insertions des muscles locomoteurs; un trait blanc marque à l’ordinaire la limite du péréionite et du pleurépimèrc; le pléon est, en général, plus ou moins uniformément coloré. Les modi- fications de ce type fondamental, telles que les taches ou les lignes blanches qui ornent les Arlxvwdillidium du groupe maculaium correspondent à des conditions secondaires et spécialisées. c) Le « mélanisme » est fréquent chez les formes de montagne. f) La tendance à La dépigmentation, soit individuelle, soit spécifique, est très fréquente chez les Isopodes terrestres, et se rencontre dans les familles les plus diverses. (fest un signe de lüévolution régressive dont on observe de si nombreux exemples chez les Isopodes terrestres. Les embryons marsupiaux de Tylos et de Ligia sont fortement pigmentés. Les jeunes des autres Oniscoïdes ne se pigmentent, au contraire, que fort tard, un mois ou plus après la naissance. Ce retand considérable
mïuonucïion 15 dans la pigmcntogenèse n’a qu’ëi s’accentuer pour donner naissance aux formes totalement ou partiellement albines. La dépigmentation est souvent liée à un habitat particulier; c’est le cas, bien entendu, pour les cavernicoles; mais, la dépigmentation est aussi de règle chez les endogés et les myrmécophiles. Par ailleurs, beaucoup d’Isopodes halophiles montrent une tendance très nette à la dépigmentation ; on sait qu’il en est de même pour les Insectes habitant le bord de la mer. L’.xP1·AnE1L 0cU1.AxRE. ——- zz) Les yeux des Isopodes marins sont des « yeux à facettes » composés d’un grand nombre d’ommatidies étroite- ment serrées les unes contre les autres, et dont les cornéules présentent un contour hexagonal. Le même type d’œil se rencontre, parmi les Oniscoidea, dans la famille des Ligiidae; Ligia ilalica possède un œil composé de 700 à 800 ommatidies ; celui de L. oceanica en comprend 500 environ, et celui de Ligidium hypnorum, 120 en moyenne. b) Chez tous les autres Oniscoïdes, les yeux subissent une réduction plus ou moins considérable qui se traduit aussi bien par la réduction du nombre de leurs éléments que par la simplification de leur structure. La plupart des espèces d’0m`scus, de Porœllio et d’Armadilli1lium ont un nombre d’ommatidies variant entre eo et 30; de plus, ces yeux ne sont plus des « yeux à facettes » ; l’u:il est dissocié ; les ommatidies sont séparées les unes des autres et ne sont plus recouvertes d’une couche cornéenne continue. Mais, le nombre d’ommatidies peut se réduire plus encore. Les Triche- niscidae ont un œil formé de une ou de trois ommatidies. Ltàrmadillidien, Eluma purpurasœns, possède un œil formé d’une seule ommatidie (fig. 9). L’ommatidie elle-même montre parfois une structure simplifiée. L’om- matidie des espèces du genre llaplophlhalmus est dépourvue de cristallin . Enfin, chez de nombreuses formes endogées et cavernicoles, l’appareil oculaire semble avoir complètement disparu; cependant, une étude anatomique permet toujours d’en retrouver des rudiments (ns LATTIN, 1939 a}. c) La réduction de Vappareil visuel shcoompagrne également d'une régression de la pigmentation oculaire. Le pigment oculaire est plus stable que le pigrment têgumentaixe; ce qui rend compte de Yexistence de formes complètement dépigmentées, mais possédant un œil coloré, de façon normale, par du pigment noir. On peut citer, comme exemple, parmi les formes françaises, Andronîscus deniiger. Un premier stade de la réduction du pigment se manifeste par l’appa- rition d’une coloration rouge, correspondant à une oxydation incomplète
16 ISOPODES TERRESTHES de l’ommatine. Plusieurs espèces d’Oril0niscus et de Phymaioniscus présentent un œil coloré en rouge. La disparition totale du pigment précède celle de l’appareil oculaire ; l’oeil apparaît alors d’un blanc crayeux. Les formes oculées de Meiafri- chonisccides possèdent un appareil visuel répondant ai ce type. 3. —— Les caractères tégumentaîres Les caractères tégumentaires sont d’une extrême importance systé- matique; aussi, convient—il de donner quelques détails il leur sujet. a) CUTICULE. — Les téguments des Oniscoîdes sont recouverts d’une cuticule qui, comme celle de tous les Crustacés, est imprégnée de sels calcaires. Ceux—ci font presque complètement défaut dans la cuticule des Trichoniscinae qui reste très souple; ils sont abondants chez les Haplophfhalminae dont les téguments sont « crustacés ». La cuticule devient particulièrement rigide chezles formes volvationnelles (Arma- dillidium, Armadillo). b) ORNEMENTATION. — La cuticule de certains Oniscoïdes est parfaite- ment lisse. Dans d'autres formes, elle développe des granulations plus ou moins apparentes. Les Trichoniscidae possèdent souvent une cuticule granuleuse; mais dans ce cas, les granulations sont spinescentes car elles portent un massif écailleux constitué par une grosse soie-écaille, entourée d’écailles acces- soires On a l’impression que, dans ce cas, la soie—écaille représente l’inducteur qui entraîne le développement de la granulation sous-jacente. Cette association s’observe d’une façon particulièrement nette chez les représentants du genre Mikioniscus. ou) Granulafions ei croissance. —- Chez plusieurs espèces d’©niscoïdes (Oniscus asellus L., Armadilloniscus candidus B.-L.), les granulations, très apparentes chez le jeune animal, s’atténuent chez l’adulte. ,6) Granulaiions, croissance alloméirique ei gradienis. —— Les granulations de beaucoup d’Oniscoïdes présentent une croissance allométrique positive qui a pour conséquence de leur faire acquérir un développement consi- dérable. Chez les Porcellionidae, les Armadillidiidae et les Armadillidae, les granulations conservent, en s’hypertrophiant, leur individualité, et se transforment en épines. Les formes épineuses, communes dans les régions chaudes du globe, sont rares dans notre pays. L’un des exemples les plus typiques est Armadillidium serralum. 1. Les formes qui développent des structures éoailleuses sur la cuticule tergale possèdent très généralement aussi des antennes écaîlleuses. Le processus squamigène intéresse donc tout l’a.nimal.
INTRODUCTION 17 Lorsque les granulations prennent un grand développement, il est rare qllc cet 3CCI‘0iSS€m€I1t slavcomplissc de fagon uniforme sur toute la surface du corps. Très généralement, la force des granulations (ou des épines) varie suivant un gradient antéro-postérieur. En voici quel- ques exemples : ') Chez la plupart des Trichoniscidae, les granulations sont fortes dans la moitié antérieure du corps, faibles ou effacées dans la moitié postérieure. ") Chez les Porcellionidae quinquelrachealae, les granulations sont bien développées dans la région antérieure, faibles en arrière. Lorsque cette différence s’accentue, le corps apparaît constitué de deux parties distinctes: une moitié antérieure couverte de fortes granulations ou d’épines, une partie postérieure à peu près lisse; c'est la disposition réalisée chez les Oniscoïdes fouisseurs et désertiques du genre Hemi- lepisius. "") Chez quelques espèces de Porcellionidae bilrachealae, propres aux îles Atlantides (Porcellio meridionalis Vandel, P. cenlralis Vandel, P. ombrionis VANDEL, P. allantidum Paulian de Félice), les granulations (ou les épines) sont plus fortes dans la région postérieure que dans la moitié antérieure. Ce cas est exceptionnel. Par contre, dans la plupart des Porcellionidae bilrachealae, la rangée de granulations insérée sur la marge postérieure du segment n’est apparente et bien développée que sur les péréionites postérieurs et les pléonites, tandis qu’elle est complètement effacée sur les préréionites antérieurs. 7) Formation de côles. — Chez de nombreux Oniscoïdes, le développe- ment hypertrophique des granulations n’aboutit pas à la formation d’épines, mais à la différenciation de côtes, par ordonnancement et fusion des granulations suivant des bandes longitudinales. Une ornementation de ce type se rencontre dans six familles ou sous-familles d’Oniscoïdes. 1° Dans la sous·famille des Haplophlhalminae (qui s’apparentc étroi- tement aux Trichoniscinae du genre Mikloniscus), on assiste à l’ordon- nancement régulier des soies-écailles et des tubercules sous-jacents ; ces derniers se soudent pour constituer des côtes, caractéristiques de la sous-famille des Haplophlhalminae. Ces côtes sont typiquement au nombre de six paires (VERnoEFF, 1908 b). Les différentes côtes présentent un relief analogue chez les Haplo- phlhalminae primitifs; mais chez les types spécialisés, elles deviennent très dissemblables. En particulier, leur développement varie suivant un gradient antéro-postérieur; les côtes d (voir p. 355) augmentent de taille d’avant en arrière ; le relief des autres côtes diminue au contraire de l’avant vers l’arrière. 2
18 isorooas Tnannsrnns *20 La famille des Buddelundiellidae s’apparente à celle des Tricho- niscidac, et tout spécialement ai la sous-famille des Haplophthalminae (VANDEL, 1945 a ; PALMÈN, 1948) ; mais, elle en diffère par des dispositifs volvationnels très poussés. Il est intéressant de remarquer que l’on observe, dans cette famille, une évolution tout à fait semblable a celle que nous venons de décrire chez les Trichaniscidae. Chez Buchnerillo lifioralis Verhoeff, les tergites sont garnis de granulations écailleuses qui rappellent celles des Trichoniscidae. Dans le genre Buddelundiella, les granulations s’accroissent pour former des côtes ornées de plusieurs rangées de petites soies-écailles; comme chez les Haplophihalminae, le nombre de côtes est typiquement de six paires (PALMÈN, 1948). 30 L’ornementation de la famille des Sienoniscidae rappelle étroitement celle des Haplophihalminae et comporte également six Paires de côtes. 40 La famille des Squamiferidae renferme deux genres principaux: Trichorhina et Plafyarihrus. Le genre Trichorhina est caractérisé par la présence, sur la carapace, de soies-écailles atteignant un remarquable développement. Chez une espèce au moins (Tr. anophlhalma Arcangeli), la carapace est couverte de granulations qui sont, chacune, surmontées d’une soie-écaille. Les espèces du genre Plaiyarihrus, formes myrméco- philes qui s’apparentent aux Trichorhina (VANDEL, 1953 a), possèdent des téguments lisses (Pl. hoffmannseggi Brandt), ou plus généralement munis de côtes (Pt`. schôbli B.-L., cosiufaius Verhoeff) ; dans ce dernier cas, on observe la présence sur chaque côte d’une rangée de grandes soies—écailles disposées en une file régulière, les unes à la suite des autres. La encore, le nombre fondamental de côtes est égal à six paires (1). 50 Même disposition encore dans une sous—famille d’Oniscidae, celle des Baihyiropinae. Chez Balhyiropa granulala Aubert et Dollfus, la carapace est recouverte de granulations dont chacune porte une grande soie-écaille, entourée d’écailles accessoires. Chez d’autres Balhyiropa, les tubercules se disposent pour former des côtes, garnies de soies—écailles ; on en compte six paires chez B. colasi Vandel. 60 Plusieurs espèces appartenant au genre Armadilloniscus (Oniscidae, Scyphacinae), telles que lillomlis B.-L., candîdus B.-L., nasulus B.-L., portent, sur les tergites péréiaux, des tubercules costiformes au nombre de quatre à cinq paires. Il est bien certain que la présence de six paires de côtes, sinon cons- tante, du moins très générale, chez des formes aussi diverses que celles que nous venons d’énumérer ne peut être l’effet du hasard. Elle doit dépendre de certaines dispositions anatomiques, mais la raison ne nous en apparaît pas encore clairement. 1. On compte sept paires de côtes, à· vrai dire très faibles, chez Plœtyarthrus caudalus AUBERT et Dominos.
mrnooucriou 19 ll convient d’ajouter que, dans tous les groupes auxquels il a été fait allusion dans les lignes précédentes, le nombre de six paires de côtes ne s’observe que chez les formes primitives dotées par ailleurs d’un relief assez faible et uniforme. Chez les formes spécialisées, un gradient trans- versal imprime un développement différent aux côtes d’un même segment ; il en résulte que tandis que certaines côtes se réduisent et disparaissent même totalement, d’autres acquièrent un développement hypertrophique. c) Les ÉCAILLES. —— La carapace est recouverte d’écailles plus ou moins apparentes, dont le contour peut être triangulaire, ovoïde, cir- culaire ou semi-circulaire. Parfois, les écailles dessinent un damier à mailles hexagonales (« Wabenstruktur » des auteurs de langue allemande). Chaque écaille correspond à une cellule épidermique. Chez les représentants des genres Jlleloponorlhus et Orlhameiopon, et aussi chez quelques Porœllio, tels que P. scabcr (STANDEN, 1921), les écailles se résolvent, à leur périphérie, en une poussière qui donne à l’animal vivant un aspect pruineux très caractéristique. La pruinosité disparaît immédiatement dans l’alcool. Au microscope, la pruinosité apparaît sous forme de granules sphériques, rarement triangulaires qui bordent le contour de l’écaille; ce sont les « écaillettes » (VANDEL, 1946 e). Les écaillettes peuvent se fusionner pour constituer une « ellipse >>. d) Las soies SENSORIELLES. — La carapace et les appendices portent des soies sensorielles ; ces soies sont creuses et se continuent par un canal fort visible par transparence qui traverse la cuticule. La soie et le canal qui lui fait suite renferment un filet nerveux issu d'une cellule senso- rielle. e) Las SOIES—ÉC.\ILLES. —- Très caractéristiques des Isopodes sont les associations entre une soie sensorielle et une écaille pour former une soie-écaille (« Schuppenborste » des auteurs de langue allemande). Les soies-écailles qui ont été étudiées et soigneusement décrites par NEMEC (1895 b), Hsaoto (1913), Vsanosrr (1918 cz), et surtout Warraasnc (1922), présentent des formes très diverses qui sont utilisées en systéma- tique (fig. 1). Celles des Squamiferidae, et celles du genre Phalfoniscus sont remarquables par leur grande taille et le squelette compliqué qui soutient l’écaille (fig. 1 B, C et D). Des soies-écailles particulièrement allongées prennent l’aspect de poils ou de cils ; tel est le cas, parmi les espèces françaises, pour Lepia- lrichzzs panzeri, Porcellio incanus, Paraschizidium remyi, Armadillidium racovilzai (fig. 1 f) Les NODULI LATEHALES. — Les noduli laterales sur lesquels Vsniioarr (1907 b) a, le premier, attiré l’attention des isopodologues, sont de grandes soies sensorielles implantées sur un petit tubercule et insérées au nombre
20 ISOPODES TERRESTRES d’une paire sur chacun des sept segments péréiaux. Ils sont présents chez les Squamiferidae, les Oniscidae et les Porcellionidac. Ils sont petits et peu apparents chez les Squamiferidae. Par contre, chez beaucoup de Meioponarihus et chez quelques Porcellio (tels que provincialis et gallicus), ils sont très aisés à reconnaître grâce à leur position au centre d’une petite zone dépigmentée, formant contraste avec le fond sombre du pleuripimère. C’est la raison pour laquelle ils sont désignés sous le nom de perles brillantes par les auteurs (iuberculus perluccnie minulus de BUDDE—LuND). È \ I la Q A B C9 C D l , E · \ FIG. 1. — Soie;-écailles. -—- A, Porcellio scaber; B ef O, Platyarthrus hoffmannseggi; en C, la soie a été séparée de Pécaille et isolée ; D, Phallomlscus pygmaeus ; E, Arma- dillùslium mcovitzml. La position des noduli laierales varie suivant les segments et suivant les espèces. Ces variations fournissent d’excellents caractères systéma- tiques, particulièrement précieux dans les deux grands genres de la famille des Porcellionidae biiracheaiae: Meioponorihus et Porcellio, chez lesquels la distinction des espèces offre souvent d’extrêmes difficultés. C’est pourquoi il est nécessaire d’apporter quelques précisions sur les variations de position de ces organes. Pour reconnaître la position des noduli laierales, il convient de fixer leurs coordonnées, c’est-à-dire la distance qui les sépare du bord posté- rieur du segment, et celle qui les sépare du bord latéral du segment. Nous désignerons la première par la lettre b, et la seconde par la lettre d (fig. 2). Afin d’obtenir des données aisément comparables, il convient de retenir, non point les valeurs absolues de ces coordonnées, mais leurs
1NTn0DUC'r1oN 21 valeurs relatives par rapport à la longueur du métatergite désignée par la lettre c, mesurée au niveau de sa pointe latérale et ramenée à 100. Les coordonnées des naduli lalerales se traduisent donc par les deux rapports b /c et d/c. Ces rapports varient suivant les péréionites et suivant les espèces. l C0 1 ` n \ I al l C ‘ x l 1 \ t \ n cl \ \ - _ _ _ __ \_ |_ -1 \ l nb n n • I Fm. 2. — Coordonnées du 'nodulus laleralfn et du champ glsmdulaire rapportées A la longueur du métatergzite. Les variations du rapport b/ c sont particulièrement intéressantes à relever chez les espèces du genre Meioponorlhus, alors qu’elles sont faibles et de peu d’intérêt chez Porœllio. Lorsque l’on confronte dans les diffé- rentes espèces du genre Meloponorlhus, les valeurs du rapport b / c, on constate que celles-ci sont très voisines les unes des autres (et, par suite de faible signification) lorsque l’on envisage les derniers segments du péréion, tandis que les différences que l’on relève entre elles quand on s’adresse au premier segment, sont considérables et présentent, de ce fait, un intérêt systématique indéniable. C’est ainsi que le nodulus du premier segment est situé: au quart antérieur, chez cingendus ; au milieu, chez porphyrivagus ; au tiers postérieur, chez sem/ascïalus, pruinosus, myrmecophilus ; au quart postérieur, chez melanurus. Si on envisage maintenant les variations du rapport d / c, on constate que dans le genre flleloponorlhus, ce rapport est faible, ce qui veut dire que le nodulus est proche du bord latéral du segment. Par ailleurs, si l’on considère la position des noduli sur les sept péréionites, on constate que les variations du rapport d/c sont faibles, ce qui veut dire que
22 Isoronns rsnmssrnns Pécartement du nodulus par rapport au bord latéral varie peu d'un segmentàl’autre. Cependant, àune exception près, c’est le nodulus du segment IV qui est le plus éloigné du bord latéral. Seul cingendus fait exception à la règle, en ce sens que c’est le nodulus V qui est le plus éloigné du bord latéral. Dans le genre Porcellio, on constate que les valeurs du rapport d/c sont en général beaucoup plus fortes que chez Meioponorihus. Par ailleurs, si l’on envisage la position des noduli sur les sept péréionites, l’on constate que les écarts d’un segment à l’autre sont beaucoup plus élevés chez Porcellio que chez Meioponorihus. De plus, chez Porcellio, c’est toujours le nodulus IV qui est le plus éloigné du bord latéral du segment. Il en résulte que la valeur du rapport d/c augmente réguliè- rement lorsque l’on passe du péréionite I au péréionite IV, puis décroît brusquement, lorsque l’on passe du segment IV au segment V. g) GLANDES CUTANÉES. — Comme chez tous les animaux qui sont encore incomplètement adaptés à la vie terrestre, les glandes cutanées sont très développées chez les Oniscoïdes. Ces glandes qui ont fait l’objet de nombreuses études appartiennent à plusieurs catégories. Nous ne retiendrons, comme ayant seules un intérêt systématique, que les « glandes épimèriennes » qui débouchent sur les côtés des péréionites et des pléonites. Ces glandes sont particulièrement intéressantes à considérer chez les Oniscidoe et les Porcellionidae, car elles traduisent de façon très claire le degré d’évolution des différentes espèces appartenant à ces deux familles. Quatre dispositions fondamentales peuvent être reconnues (fig. 3) : 0;) Chez les Oniscidae primitifs (Chaeiophiloscia, Philoscia, etc.), chez quelques Meioponorihus (constituant le sous-genre Polyireius), et chez quelques rares Porccllio (laevissimus, sepienirionalis, dispar), les « glandes épimèriennes » débouchent par des pores nombreux, alignés dans un sillon épimèral (« Bandfurche » de VEnHoEFF) (fig. 3 A). Q) Une seconde disposition comporte un champ glandulaire de dimen- sions beaucoup plus réduites et limité à une portion du pleurépimère ; le champ glandulaire reste accolé au bord latéral du pleurépimère et affecte la forme d’une demi—ellipse (fig. 3 B). Cette disposition s’observe chez quelques Jlleioponorlhus, tels que cingendus et chez les Porcellio appartenant au type atlantique (à l’exception des espèces signalées dans le paragraphe précédent). A partir de ce stade, se poursuit une double évolution : y) La réduction du champ glandulaire peut être poussée à l’extrême, en sorte que ce champ ne renferme plus que 1-2 pores. C’est ce que l’on observe chez Aleioponorihus pruinosus.
nwrnooucrion 23 Parfois, seul, le premier segment possède des pores glandulaires; les Sl1lV3I1i.S EH SOI`lt. (lépOl.lI`\/US. C,(’Si. lP CHS pour lf‘S (§SpÈ(i(‘S llll [IBHTO Lucasius et quelques Porcellio, comme incanus. Enfin, au dernier stade de la régression, les pores ont complètement disparu. C’est la condition que l’on observe chez Mcloponorlhus myrme- cophilus. s Q , . â' \ @ E J9:-_‘ li; ( Q: l' ·\È \ . \É /· \ x / V - x` A B C Fm. 3. —- Les trois types de champs glandulaircs du genre Porcellio. —- A, P. septen- trionalîsg B, P. dilatatus; C, P. laevis. 6) Dans un dernier type, le champ glandulaire se détache du bord de l’épimère et s’0rganise en un champ ovoïde ou circulaire, plus ou moins éloigné du bord marginal du segment (fig. 3 C). Ce type se rencontre chez Coeroplasles porphyriuagus, mais il est surtout répandu dans le genre Porcellio, où cette disposition est de règle chez la plupart des espèces (à l'exception de celles du groupe atlantique dont le système glandulaire appartient à l’un des deux premiers types décrits <·i·dessus). Dans le second et le quatrième cas, il est intéressant de fixer la position des champs glandulaires. Le champ du premier segment occupe toujours une position très antérieure ; il est logé à l’intérieur de l’angle du pleuré- pimère. Les champs des segments II-VII occupent des positions qui varient suivant les segments et suivant les espèces. Leur position est fixée par la valeur du rapport a/c, a désignant la distance entre le
24 1s0PoDEs TERRESTRES champ glandulaire et le bord postérieur du segment, et c, la longueur du métatergite, ramenée à 100 (fig. 2). Chez les espèces du genre Meioponorlhus, le champ glandulaire occupe toujours une position très antérieure. Les champs glandulaires sont logés dans la moitié antérieure du pleurépimère chez beaucoup de Por- cellio ; ils deviennent médians dans les espèces du groupe laevis et reculent jusque dans la moitié postérieure du pleurépimère dans les espèces du groupe hoffmannseggi. Chez Armadillidium, les champs glandulaires sont tout à fait antérieurs (HEROLD, 1913). 4. —— Caractères somatiques (forme et segmentation du corps) a. — LA FORME DU coRPs. Le corps des Isopodes est, sous sa forme typique, aplati dorso—ventrale- ment. Cette disposition permet à ces Crustacés de s'appliquer étroitement contre le substratum, pierre, écorce, etc. Cette tendance s’exagère chez certaines formes, telles que les Armadilloniscus qui se collent aux rochers à la facon des Chitons. b. —— LA voLvA·r1oN. Une disposition fréquente chez les Oniscoïdes consiste dans la faculté que possèdent certains d’entre eux de se rouler en boule, faculté à laquelle Vnanonrr (1930 a et c) a donné le nom de « volvation ». Des dispositifs volvationnels se rencontrent chez les Tylidae et les Buddelundiellidae; ils sont faiblement spécialisés chez les Cylisiicidae et quelques Porcel- lionidae quinqueiracheaiae (Porcellium). Par contre, ils deviennent la règle chez les Oniscoïdes évolués : Tendosphaeridae, Armadillidiidae, Eubelidae et Armadillidae. L’acquisition de la faculté volvationnelle a entraîné des modifications morphologiques importantes, mais variables suivant les groupes. Elle s’accompagne toujours d’un accroissement de la convexité du corps qui a pour effet de faire tomber les pleurépimères plus ou moins verti- calement. Les tergites acquièrent une forme cintrée. En même temps, la taille des pleurépimères médians, II à V, se réduit. Enfin, la musculature est considérablement renforcée chez les formes volvationnelles (GRUNER, 1953). Le telson et les uropodes s’étalent pour fermer la partie postérieure du corps. Le telson tend à prendre une forme quadrangulaire. Quant aux uropodes, ils s’élargissent, soit par accroissement des dimensions de l’exopodite (Armadillidiidae), soit par étalement du protopodite (Armadillidae), pour combler l’intervalle compris entre le cinquième pléonite et le telson.
1N·rRonuc·r1oN 25 La structure dela tête est profondément modifiée chez les formes volva— tionnelles. La face antérieure du céphalon se transforme en un écusson qui, lors de la volvation, s’applique étroitement, contre l’cxtrémité du telson et des uropodes. Quant aux antennes, elles se replient, lors de l’enroulement, à Pextérieur du corps (formes volvationnelles exoan- ..·· C (*4 A îù WT \\ `f ï i ···· A 2 \ ··~ J ( 1/ ·ï ‘ L; Y ]_(_,»•' V îüsni YH Il É l il l \ î f s ( ll? ,»rl — -~—·· Pl it \\`\ / \ `·__"'Neopl. il ·` 7 "'· ' Un Fm, 4, — Oniscus aawllwx. — A. antenne ; C, cëphulonz Néopl., néoplournn ; Pl., plëor ; Flour., plomépimèrn ; Pr., péréion ; T, telson; Ur, uropodn-. tennées), sans recevoir de protection (Cylislicidae), ou en se logeant dans un sillon destiné à les recevoir (Tendosphoeridae). Mais, plus généralement (formes volvationnelles endoantennées), elles se reploient à l’intérieur du corps où elles viennent prendre place dans des sillons limités par l’écusson, et aussi, dans le cas des Armadillidiidae, par les lobes antennaires. Des dispositifs d’engrenage sont réalisés d’une façon très constante sur les quatre premiers péréionites des Armadillidiidae (RACOVITZA, 1907,
26 isoromas ·rEm—xEsTREs LEGRAND 1943 ;VANDEL, 1954 c). On observe de plus que, chez les Tylidae, les Armadillidae, les Eubelidac et quelques Armadillidiidae, le premier pleurépimère, et parfois les deux suivants, sont fendus à leur angle pos- térieur pour former un schisma (VERHoEFF). Enfin, on observe parfois que la tranche du premier pleurépimère est creusée d’un sillon. Ce sillon, ainsi que les schismas sont destinés à recevoir, lors de Penroulement, les pleurépimères postérieurs ainsi que les néopleurons. Il s’agit là de coaplalions remarquables. Seules, quelques formes volvationnelles sont capables de se rouler en une boule parfaitement sphérique. La plupart d’entre elles présentent des dispositions intermédaires entre la forme aplatie, propre aux Onis- coïdes primitifs et le type parfaitement volvationnel. Ces formes inter- médiaires nous permettent de reconstituer l’évolution du processus volvationnel. Ces termes de passage prouvent que l’évolution volvation- nelle s’est déroulée de facon parallèle dans les différents groupes où elle s’est manifestée. Chez les formes volvationnelles primitives, le corps ne se roule pas en boule, mais il se plie en deux ; la moitié antérieure s’applique contre la moitié postérieure ; le corps prend alors la forme d’un ovoïde. L’évolu- tion volvationnelle tend à transformer cet ovoïde en une sphère parfaite. Du point de vue anatomique, on constate que c’est tout d’abord le péréion qui est affecté par l’év0lution volvationnelle ; les pleurépimères médians, II à V, deviennent étroits et se réduisent par rapport aux pleuré- pimères antérieurs et postérieurs. Lorsque l’évolution volvationnelle se poursuit, elle modifie le céphalon suivant les normes qui ont été décrites dans les lignes précédentes. Ce n’est qu’en dernier lieu, que le telson et les uropodes sont transformés de façon à assurer la fermeture complète de la sphère. La dernière touche à ce tableau évolutif, celle qui met un terme définitif aux transformations volvationnelles par la réalisation d’une sphère parfaite, est la disparition de la saillie que forme, chez tous les types volvationnels imparfaits, l’angle antérieur du premier pleurépimère. c. -— LA SEGMENTATION DU conrs. Le corps des Isopodes est divisé, comme celui de tous les Malacostracés (SNODGRASÃ1952), en trois régions distinctes: le céphalon, le péréion et le pléon (fig. 4). d. — LE cÉPHA1.oN. La structure du céphalon des Oniscoïdes a donné lieu à plusieurs études anatomiques (JAc1<soN, 1926 b, 1928; VANDEL, 1943 b). Le céphalon (fig. 5 et 6) est constitué par l’union de la tête et du premier segment péréial ou segment maxillipédal; c’est pourquoi on lui donne parfois le nom de céphalothorax. Du côté dorsal, la limite du segment
INTRODUCTION maxillipédal est parfois apparente sous la forme d’un sillon occipital qui n’est visible que chez les Oniseoïdes primitifs, Ligia et Ligidium 1.f. Dr!. 1.s. . I`. ‘ 1 l à pis A \` I 5 : . -- ‘ 1 4¢@~•à ‘ I ' ' ·€2·z Aëïëëië `· · I I îîüëe C ~•9\.. / ·\ ‘r;$$•g • PÉUWM .’ ¤ ' —\ mf? *695 ' »/"'\ /" F. âsêïê / r · \ agâw * · * - • ’ . . 'ÉF?." - »\` ` ztiïïl ·`·_ \` iq`] . 0 o - 1.;;.--- *3*-} « Q ` `·a 1. ~.—,i.>—î _ - • \ \ *· `~ “"‘ 1. ' ' - `·ma, B 1.r.` LL \\ 1 = 5.0. s` ‘ u I] \ ` px—1‘.__ `»\ i l' `—~. ‘ ·»'•'6ï3' \‘ 10••`yq&'|4!b¢' ` 1 . s . a. _ ~ . ·,}, •#§!'îv»9»' 1 —` \ , . .^ Il.? rsf-——--Ã`_j " ‘·—1.m. 1a.t‘. ‘· 12è;?g§:’ `\ Nga-; ~ · `·_ •;¢a `~ lg /1 ‘\ \_` g' 1 " »f\' r ` B m e ¤’f··' x , ai 1I ’ cl. "" \ L "" \ = ` 1 \ •g. me FIG. 5. — Céphalon de Ligidium hypnorum. — A, vue antérieure; B, vue latérale; a I, fosse antennulaire; a II, fosse antennaire ; cl, clypeus; g, gena.; l, labre; la.f., lame frontale; l.f., ligne frontale; Lg., lame géuale; Li., ligne interoculaire ; l.m.. ligne marginale; l.a.a., ligne supra-antennaire; md, mandibnle: prf., profrons ; ps]., postfrcns 1 s.m.,segmenbmaxil1ipédal ; .9.0., sillon occîpital ; v, verfex (d’après VANDE1., 1943 b). (fig. 5, s. 0.). Chez les autres Onîscoïdes, ce segment est souvent recon- naissable aux caractères particuliers de Pornementation. Le segment
28 ISOPODES TERRESTRES maxillipédal est, par contre, nettement limité sur les côtés de la tête, chez tous les Oniscoïdes, par des sillons latéraux qui le séparent de la région céphalique. LCL pri`. A l' A' 1.5..2.. 1 ll Il 1 pst. I 1 f ' I: I, I, ll, I 1 1 ’ 1l 1l I ' 4, _ ...·... __ l nf. -""- 1;·"~1I ‘·I‘=` Ã. ¢, .‘ LI i` pût 1 I —. gg on "\·•1 _. 1 / —_` vase; ~ ïëw I I/ gp _ _ _ I, 4 r f [ / la f` Y? r ~_ _ "·¥..a. 7 e ` "ël 1 `.` `md, ` _ `cl. · "1. 1.1*. B X \ \ ` J Pri'. ` _ _ li ,j!«§5 · Cv.- la 1. . .`_ NQM IQ S A ` " , - s m. psf.-·--_ Q•%§ 1.a.1·.———-· l __ S_g_ cl. · ` I _ Il- gl 1. —- _ I I I _ [ I 1,.a.. md- · Fm. 6. — Cêphalon de Chaetophiloscia elongaia. — A, vue antérieure ; B, vue latérale. -—— La ligne frontale n’est marquée, chez cette espèce, que par un pgplgigmeut du vertex qui ai été indiqué par une ligne pointillée. Lettres comme dans la fig. 5 ; en plus, n.g., sillon géual; t.a.. tuborcule antennaîre (d’après VANDEL, 1943 b).
INTRODUCTION 29 La partie supérieure de la tête est constituée par une pièce indivise, le vertex. Les parties latérales du vertex sont limitées par des lignes l.m.l.f. I I tr. A .. · r ,/ ’- . à F ';;"»— :` F" / r r` »· 5 ’_ " .. "/à f * /\ I "\ - l` · ` . " -- ’\ ·" ·« `î•~ Ãîw W "\ à »/ ’ 'Qà ` ‘ ’ "’* 1 ..-ai Tr x %¢«·'·*. _.1.1.l. z. · \\ u L 1 · " - / r<__ /J ` ` \ ii / . '- - · 111.1*. \\ \\_ j I f r’î ·1î' ' l · o L,.\s © je s I \ _ /1 A II \ / 'x \ / ’· \ \, ` . \/ I ’/ \ \ , · · \\ La. cl., \ \ À I 1. /~ " v' A ^,.· B I" È " ` r' 1.m.1.r._" .·j`\f`«— __,. --' fx·.-____" ) ’“ " »« 1..1.1. 1`.·——- »;_\ ,/ |.m. ru §'·» »’ Nxâ ' » ' ’ 1a.r.-·-__ \~î _ a II -- 1 "`~1,m. } -- - A cl. — ¤ ` ` vl. ` L · · I, , 1 md, 1..a. °‘g' FIG. 7. —- Céphalon d’OmZscue asellua. - A, vue antérieure ; B, vue latérale. Lettres comme dans la. figure 5; en plus. lr., front; l.l.l.f., lobe latéral de le ligne frontale; l.m.l.f., lobe médian de la ligne frontale (d’après VANDEL, 1943 b). qui ont reçu le nom de lignes marginales (l. m,). Les côtés du céphalon sont formés ar la `oue ou ena ui, chez les Iso odes rimitifs se ro- P J 9 q P P · P longe en une lame gènalc (l. g.) 1nd1v1dualisèe. La joue est parcourue
30 xsoronss TERREsTREs par un sillon oblique, le sillon génal (s. g,). Quant à la partie anté- rieure du céphalon, elle a reçu le nom de face. La face correspond morphologiquement à la région sternale du céphalon, tandis que le Vertex en représente la partie tergale. La limite entre le vertex et la face, c’est-à—dire entre les régions tergale et sternale est marquée par une ligne fortement accusée, la ligne supra-antennaire (I. s. a.), La ligne supra-antennaire et la ligne marginale forment entre elles, de chaque côté du céphalon, un angle plus ou moins saillant en forme de tubercule, le tubercule antennaire. 1.If. I' pri`. I ' 1.s.a. 1 ' ’ p / I 1 ' r , I ,’ PS · 1 I ' I I ; _ I ; I 1 I I / [ ' I1 /1 I I I / // I , / [ N /—/—~\ ·.:fî·t>\c É ’ \ * · , DÉW I, // // \\ É jl-/] _ _/ / \\wȤ / ce si / ` \ ;§ Zlçy e~îïlD% Le a M i\ · ( ’ `\\\ , ~__j \ K- \ \` ‘· `(..a. \&:;_î..l`Z`.`"*’\ ` ~ t \ `cl, ` `1. FIG. 8. —— Céphalon de Meioponwthus pruinosus; vue amtérieure. Lettres comme dans les figures 5 et 7 (d’après VANDEL, 1943 b). La région comprise entre la ligne supra·antennaire et les insertions des antennes est appelée front; elle porte parfois en son milieu, une lame affectant des formes diverses suivant les espèces, la lame frontale (la. f.), En dessous de la lame frontale, prend place une grande pièce médiane, le clypéus (cl.), séparé du front par une forte apodème fronto- olypéale. Enfin, le elypéus se prolonge par une pièce semi—circulaire, le labfe (I.) qui recouvre les pièces buccales. Le céphalon des Oniscoïdes présente une évolution qui, d’un type encore très voisin de celui qui est propre aux formes aquatiques lui fait
INTRODUCTION 31 acquérir une organisation nettement difïérente. Un observe dans le céphalon des Oniscoïdes un certain nombre de dispositions qui sont propres à ce sous-ordre. Les plus importantes sont les suivantes I l. Ã ,·' __. . ·x_ ( I ·. € · ·.,g ,. ··'‘ ·ëi·'—=.¤. —‘ ' · " ,_J a' " I L a. e. (Ji 'I " ¤______, I; gms. l\ rl "' ‘ï?` .* La·""' cl.····· L·•·· ’I La. F10. 9. —— Céphalon d’Eluma purpurasccns. — A, vuo dorsale ; B, vue de profil. —— cl, clypeus ; e, écusson 3 l, lebra ; La., lobe untennuire ; I./Z, ligne frontale ; La., tubercule rmtcnnulre (d’np1·ès VANDEL, 1944 a). gg) Le sillon génal s‘accentue et sépare la joue en deux portions situées à des plans différents. Q) Le clypéus a tendance à faire saillie en avant du plan facial. y) Les antennes et les antennules, rapprochées de la ligne médiane chez les Isopodes aquatiques, ont tendance à s’écarter l’une de l”autre chez les Oniscoïdes; Péoartement atteint son maximum dans le genre Armadillo (fig. 13).
32 1soPonEs Tnnansrans 8) Les tubercules antennaires sont rejetés vers le bas, entraînant avec eux la ligne marginale qui, de primitivement horizontale qu’elle était, devient franchement oblique, voire verticale. E) La modification la plus importante, et en même temps celle dont les modalités sont le plus souvent invoquées en systématique, consiste dans Yinfléchissement de la partie antérieure du Vertex vers le bas et Lps. ‘. \ É - x li •} \\ sx , g / Il —-Ti \`\ I; \ " x` L'. €· Cl, La. e_ l.p.s. \` r Il l.fÈ._ ` Els" " "l¢'(•· l.a.-—---- _` cl., _____ "· l.m.s. I I. -··· ··· "`$.g_ La. Fm. 10. ——~ Céphalon d’Armzudillid*ium pictum. —— A, vuc dorsale ; B, vue de profil. Lettres comme dans la figure 9 ; en plus,l.p.s., ligne post-scutellaire (dfaprès VANDEL, 1944 a). son intégration progressive à la face. La ligne supra-antennaire qui sépare primitivement le vertex de la face est progressivement rejetée vers le bas; elle est remplacée par une zone de reploiement installée en pleine région tergale. Chez la plupart des Isopodes terrestres la zone de reploiement est soulignée par une ligne frontale très nette (fig. 7). Chez quelques formes, les deux lignes, supra-antennaire et frontale, coexistent (fig.8). Chez les formes évoluées, la ligne supra- antennaire disparaît; la ligne frontale persiste seule.
1m·n<mue·r1oN 33 La zone comprise entre la ligne supra-antennairc et la ligne frontale est le profrons, région d’origine tergale bien différente quant à sa signifi- cation morphologique du frons, situé au-dessous de la ligne supra-anten- naire et d’origine sternale. l·p‘$' ‘ <·_•_ .' ,2;- 1,n |.····· ,0, La. ···-- l.m..__ l ` `~ .m.S. Cl- ·‘‘‘ É ` ‘··-s.m. ’•>. l `·~—;,_ tÉa· x l.m.p. F10. 11. — Céphalon d’.11~madillidium vulgare. —— A, vue dorsale ;B, vue de profil. Lettres comme dans les figures 9 et 10 (d’a.p1·ès VANDEL, 1944 a). La ligne frontale, simple chez les formes peu évoluées, devient complexe dans certains genres, tels qu’0niscus et Porcellio. Elle dessine deux lobes frontaux latéraux qui remplacent, dans Parchitecture eéphalique, les tubercules antennaires des formes peu évoluées. En même temps, la ligne frontale forme un lobe médian (fig. 7) parfois très saillant (Porcellio lamellalus). L’intégration d’une portion du vertex à la face s’aeeentue encore chez les Armadilliidiidae, formes volvationnelles dérivées des P0rcel~ 3
34 I¤()PUD]lb ThRRE.sTHks lionidae (VANDEL, 1944 :1). Le céphalon des Armadillidiidae (fig. 9, 10 et 11) est caractérisé par Pexistence de trois protubérances antérieures qui n'existent pas chez les Oniscidae et les Porcellionidaez une protu- bérance médiane et triangulaire a laquelle on donne le nom d’écusson (e), et deux protubérances latérales, creusées en gouttière a leur partie supé- rieure, les lobes antennaires (l. a.), Lors de lenroulement, les antennes se reploient entre l’écusson et les lobes antennaires. Chez les Armadillidiidae primitifs (Eluma, Schizidium) (fig. 9), la limite du Vertex et de la face est indiquée par une ligne frontale manifes- tement homologue de celle des Oniscidae et Porcellionidae. La ligne frontale se continue directement avec l’écusson et en constitue la carène supérieure. G n \ Z - aç ji C/L I ' \~ [\ Ã / `Z co. ce/1»'\\\»\ * @/ ~ i O Ã. 6 FIG. 12. — Céphalon de Sphaerobaihytropa ribauti; vue antérieure. — Lettres comme dans les figures précédentes (d’après VANDEL, 1943 b). Les espèces du genre Armadillidium appartenant au type duplocarénè (fig. 10) possèdent une double ligne frontale. La ligne antérieure qui continue l’écusson correspond évidemment à la ligne frontale des Porcel- lionidae et à celle des genres Eluma et Schizidium. La seconde est une néo-formation propre au genre Armadillidium qui a reçu le nom de ligne post-scutellaire (l. p. s,). Chez le plus grand nombre des espèces appartenant au genre Armadil- lidium (fig. 11), la ligne frontale a disparu; la ligne post-scutellaire subsiste seule. Ainsi s’établit une architecture céphalique dans laquelle une nouvelle portion tergale est intégrée à la face. La ligne frontale est abandonnée en tant que ligne de partage entre le front et le vertex, au profit d’une nouvelle ligne plus postérieure que la précédente, la ligne post—scutellaire.
INTRODUCTION 35 Ajoutons pour compléter la description des particularités propres à la tête d’./lrmadillidium, que la ligne marginale primaire est à peu prés complètement effacée, et remplacée par une ligne marginale secon- dnire. C·’est ce type céphalique que Bonne-LUN:) (1885, p. 15) désigne dans son latin sibyllin par les termes « parles pleurales capiiis concrelae », qu’il oppose au type des Porcellianidae, à ligne marginale primaire bien \_ /\ *É·d»s\ CIJ. Q-- \£· M A0 \&.m·..:•. CL .s·.m«. l Z.- ' » 1 tice. F10. 13. — Oéphalon d'Armadillo oülcinalis; vue antérieure et vue latérale. Lettres comme dans les figures précédentes; en plus, l.m.s., ligne marginale secondaire. développée (p. 76): « parles pleurales capilis linea marginali verlicali el linea inframarginali (sillon génal) dislincfe discrelae ». Le céphalon de Sphaerobalhylropa (fig. 12) et celui d’Armadill0 (fig. 13) appartiennent au même type que celui dblrmadillidium, mais ils sont dépourvus de lobes antennaires et de ligne post-scutellaire. e. — LE PÉRÉION. Le péréion est constitué de sept segments libres ou péréioniles (fig. 4).
36 ISOPODES rnminsrmss On sait que, chez la plupart des lsopodes, le coxa du péréiopode s’étale en une lame dite plaque coxale qui s’applique contre la région latérale du péréionite ou pleuron. A l’ordinaire, la plaque coxale est séparée du pleuron par une suture très nette. Cette suture conserve rarement sa position primitive, c’est—à-dire ventrale. Très généralement, l’étalement de la plaque coxale rejette la suture du côté dorsal ; cette pièce nettement individualisée a reçu le nom d’épimère. Cette disposition, fréquente chez les Isopodes marins, ne se rencontre, parmi les Oniscoidea, que ` © e\ s V! __ __ _______,-E°? I El · fb ' • F10. 14. -— Tylos latrcillei; vue de profil; ep., épimères des péréîouites II-VII; s, sillon latéral du premier pleurépimère (d’a.près VANDEL, 1943 b). chez les Tylidae (fig. 14). Chez tous les autres Oniscoïdes, la fusion de la plaque coxale et du pleuron est complète. L’ensemble de la plaque coxale et du pleuron intimement soudés a reçu le nom de pleurépimère (RACOVITZA, 1923 a). On observe cependant des traces de sillon coxal sur les segments II, III et IV de quelques femelles d’©niscoïdes. f. —- LE PLÉoN. Le pléon est constitué de six segments ou pléonites (fig. 4). Le dernier est soudé au telson pour former un pléotelson. On n’apergoit donc que cinq pléonites libres. Chez Helleria, tous les pléonites sont soudés ; mais, cette soudure est tardive; la limite des segments s’observe facilement chez le jeune ; elle est encore conservée chez l’adulte sur les bords du pléon. Les parties latérales du pléon sont généralement désignées, comme les régions latérales du péréion, par le terme d’ « épimère zz. En fait, ces
INTRODUCTION parties ne sont nullement homologues. Racovrrza (1923 a) a montré que les expansions latérales du pléon ne représentent pas les pleurons primitifs. Ceux-ci ont été entraînés sur la face ventrale, en même temps que les pléopodes (fig. 29, 31, 32). Les « épimères » pléonaux représentent un repli secondaire formé par les tergites. RACOVITZA leur a donné le nom de néopleurons, 5. — Les appendices a. —ORIENTAT10N DES APPENDICES. RACOVITZA (1923 a) a donné une nomenclature des axes et des faces des appendices que nous suivrons ici dans ses grandes lignes ; cependant, T fn `/IO- }? C S Fm. 15. — Coupe dans un péréiopode (schéma). — C, arête caudale ; R, arête rostrale ; S, arête sternale ; T, arête tergale ; f.c., face caudale ; f.r., face rostrale (d’a.p1·ès VAN· DEL, 1950 c). certains termes peuvent être avantageusement remplacés par des expres- sions plus simples. Il convient de distinguer tout d’abord les deux extrémités de l’appendice sous les noms d’eXtrémité proximale (la base) et d’extrémité distale (opposée à la base). La nomenclature des pléopodes qui sont lamellaires et appliqués à la face ventrale du corps est aisée. On leur reconnaîtra une face interne, appliquée contre le sternite, et une face externe, dirigée vers l’extérieur. La nomenclature du péréiopode est un peu plus compliquée (VANDEL, 1950 c). Un péréiopode présente, sur coupe, quatre faces séparées par
38 xsorones rrnnansrnns quatre arêtes (fig. 15). ll convient de désigner ces quatre arêtes par des termes particuliers. L’arête tournée vers la face ventrale du corps est l’arête sternale; l’arête opposée sera dite tergale; l’arête tournée vers la région céphalique sera appelée rostrale, et celle orientée vers la partie postérieure du corps, caudale. L’appendice péréial étant forte- ment aplati, ce sont les faces rostrale et caudale qui prennent le plus grand développement. xë?&`$ / / // / / / // / / `~ l ’ 1 / z ,; / .z" " · ll `A s _ ,7 A ) A \\\` .\ \ l\,`l l \ l ' l "~—» `¤ Q;) B — c F10. 16. — Ligia italian. -- A, antennule ; B, antenne ; G, basis de 1'antenne portant 1’exnnodi‘re rudimentaire, ex. b. — LES ANTENNULEs. La réduction des antennules est un des caractères les plus saillants du sous-ordre des Oniscoidea, le seul même que l’on puisse considérer comme absolument propre à tous les représentants de ce groupe. Les antennules deviennent tout à fait vestigiales dans le genre Helleria. L’antennule des Oniscoïdes est très généralement formée de trois articles (fig. 16 A); l’antennule de Sienoniscus et d’Armadill0niscus ne comprend que deux articles et celle de Tylos un article seulement. Le dernier segment de l’antennule porte des organes sensoriels cylin-
inrnonucrioiv 39 driques, les aelhelascs, qui représentent l’or;zane du sens chimique. Les Isopodes aquatiques portent sur les antennules des soies terminées par un fin plumeau de cils qui ont probablement un rôle tactile ; on ne les retrouve chez les (lnisroïdes que dans quelques genres primitifs (Tylos, Ligia). «·. —— Les suresnes. I./antenne des Isopodes est uniramée. Une écaille (squama) que l’0n observe dans quelques genres primitifs (Ligia, Ligidium) représente tout ce qu’il reste de Vexopoclite (fig:. 16 (I). ·' T:;:('.§"·’ él àl \ `îw Ã- m i \ l" ( C xr lg ' I} î- ·/’·»w· / A .1 B Fm. 17. — Digia ifalica. —- A, mandlbulo gauche ; B, msmdibule droite. - l.m., lacinia m0b·£lis;p.i., processus lnciseur; p.m., processus molaire. L’antenne des Isopodes terrestres appartient, comme celle de tous les Malacostracés, au type annelé de 1MMs (1939). Elle est formée d’une hampe de cinq articles (six chez Ligia où le praecoxa n’est pas complète- ment involuè) et d’un flagelle constitué d’anneaux dépourvus de muscu- lature et par conséquent incapables de se mouvoir les uns par rapport aux autres. Le ilagelle est constitué de nombreux anneaux chez les formes primitives (Ligiidae, Trichoniscidae) (fig. 16 B); mais, chez la plupart des Oniscoïdes, le llagelle est réduit à deux ou trois articles. Chez les formes cavernicoles et humicoles, le ilagelle porte un ou plu- sieurs groupes dheslhciascs, organes du sens chimique ((lx.ouns1.eY- THoMr>s0N, 1956).
40 ISOPODES TERRESTRES Les insertions antennaires sont rapprochées chez les formes aquatiques ; elles tendent à s’écarter chez les Isopodesterrestres, et tout spécialement chez les formes volvationnelles (Helleria, Armadillidium, Armadillo). d. — LES MANDIBULES. La mandibule des Oniscoïdes (fig. 17) est toujours dépourvue de palpe. Le tranchant de la mandibule est divisé en un processus inciseur (pars incisiva), constitué de fortes dents, de couleur brun noirâtre, et en un , .'!·:· zu; L- ll ' r ( il A __ /l W `”' —¤,L B s ll F10. 18. — Ligia italica. ·— A, maxillule ; B, extrémité de Pendite externe de la maxillule. processus molaire (pars molaris), élargi et garni de râpes et de soies. Entre les deux processus s’insèrent un processus articulé, la lacinia mobilis, et un certain nombre de tiges ciliées, les penicillae. Une mandibule de ce type, c’est-à-dire complète, existe chez les Tylidae, les Ligiidae, les Mesoniscidae et les Trichoniscidae. Chez les autres Oniscoïdes, le processus molaire a disparu, ou plus exactement, il n’est plus représenté que par une faible saillie munie d’une ou plusieurs tiges ciliées. Une asymétrie prononcée est de règle pour les mandibules de tous les Oniscoïdes; la forme de la lacinia mobilis, ainsi que le nombre des penicillae, sont différents ill la mandibule droite et à la mandibule gauche.
INTRODUCTION 41 e. ——- LES PREMIÈRES MACHOIRES (MAXILLULES). · La première mâchoire (fig. 18) est formée de deux endites, l’un interne et l’autre externe. L’endite interne porte trois pénicilles chez les Tylidae, les Ligiidae, les Mesoniscidae et les Trichoniscidae, et deux seulement chez les autres Oniscoïdes. L’endite externe se termine par une rangée de dents, généralement au nombre de dix, et dont quelques-unes sont parfois dentées ; ce dernier caractère a été utilisé par BUDDE-LUND, dans sa classification des Porcel- I d L' dt trn ot nr d tg lé ioni ae. en ieexe e r ee co euneou eux iesnuesoucii es. Wh •.c. "`— ·ôɧ-‘§§P: " È I · kil A/I 3 É \ de / -2 ‘\\\ Q 1 xii) ` Q î 1 / ( sk ,· \ ·« 1‘ le j . J 1 \ Z En ,' _' 3 i\} " / / / ’|¢· I FIG· 19. - Lîgia iialica. — Maxille ; FIG. 20. — Ligzh 'ifalica. — Maxillipède ; e.b., endite du basis; c.c.,endite du 1-5, les cinq articles du palpe ; en, com ; ac., sclérite base.] résultant endite. dela. fusion du coxa. et du précoxn, (dïeprès VANDEL, 1943 b). f. — LES sizcommss Mxicuomns (MAx1LLEs). La maxille des Oniscoîdes est réduite à une lame aplatie, terminée ar deux lobes de tailles lé èrement iné ales fi . 19 . L’intérêt de cet P g g appendice est faible au point de vue systématique. g. — Las MAXILLIPÈDES. Le maxillipède des Oniscoïdes est constitué par un coxa biarticulé, un épipodite et un basis sur lequel s’insèrent un palpe et une endite
42 rsoponus TERRESTRES (fig. 21). Le palpe est formé typiquement de cinq articles (fig. 20) ; mais, il est généralement réduit à quatre ou trois articles ; ces articles se soudent fréquemment, en sorte que leur individualité devient peu distincte, à l’excepti0n du premier qui reste toujours parfaitement séparé des autres. L’endite porte des soies, de fortes dents, et, chez les formes primitives, un ou deux pénicilles (plusieurs chez Tylos) (NVAHRBERG, 1922). h. — LES PÉRÉ1oPonEs. Le péréiopode des Isopodes est formé de six segments : le basis, l’ischion, le méros, le carpes, le propodos et le dactylos. ,’§’ · H; ( [ _ _ ° `wiàu, N .,1 Q V \\ i il ) lé ` P·’ J « , ,( / ,.¢· \ l ( t »} / ePJ ’ [ É r A l d' J ( T \ ..5- . ( ri FIG. 21. — Tylos latreillei. — Maxilli- FIG. 22. —— Ligia italiaa. — Extrémité pède ; b, basis ; c, coxa ; en, endite ; du premier péréiopode ; d, dactylos ; ep, épipodite ; p, palpe. e.d., organe dactylien. Le dactylos, long chez les Isopodes aquatiques, se raccourcit chez les formes terrestres. Il se termine par un ongle particulièrement puissant, qui représente simplement l’élément terminal de la rangée sternale d‘épines dactyliennes (RACOVITZA, 1923 b). Le dactylos porte à son
INTRODUCTION 43 extrémité, et du côté dorsal, un organe dactylien, bien développé chez les formes primitives (Tylidae, Ligiidae, Trichoniscidae, quelques Scypha- cimze, Sphaerobalhylropa) (fig. 22), mais qui fait défaut chez les Oniscoïdes supérieurs. L’organe dactylien des Oniscoïdes joue peut—être un rôle olfactif, analogue à celui des Idotées (GREEN, 1957). L’articulation principale du péréiopode se place au niveau de l’ischion qui joue le rôle de genou. Le basis est replié sur la ligne médiane du corps. Les péréiopodes sont des organes locomoteurs, assurant la marche sur le sol. Ils ont tendance à se répartir en deux groupes : les péréiopodes I-III sont dirigés vers l’avant; les péréiopodes IV-VII vers l’arrière (v0N Harman, 1937). Les péréiopodes antérieurs tirent l’animal, les postérieurs le poussent. i, —— Las PLÉOPODES. Les pléopodes des Isopodes sont des appendices bifurqués typiques ; ils sont formés d’un basis qui porte deux branches : l’exopodite et l’endo- podite. C’est un caractère propre à tous les Isopodes que les pléopodes soient lamellaires. Chez les Isopodes évolués, et en particulier chez les Oniscoïdes, l’exopodite recouvre l'endopodite. Les pléopodes sont devenus, chez tous les Isopodes, des organes respi- ratoires. L’endopodite et l’exopodite concourent à la fonction respiratoire, mais dans des proportions diverses suivant les groupes. Les exopodites sont parfois richement vascularisés (Ligiidae, quelques Oniscidae), Quant à Pendopodite, il se différencie en une «vésicule » à parois très épaisses (1). Il convient de souligner que chez les Oniscoïdes inférieurs dépourvus de pseudo-trachées, la fonction respiratoire s’effectue de la même façon que chez les formes aquatiques, c'est—à-dire qu’elle correspond à une fonction branchiale. Aussi les pléopodes des Oniscoïdes sont constam- ment baignés par une mince couche d’eau. Ces conditions expliquent pourquoi les Oniscoïdes inférieurs peuvent vivre longtemps dans 1'eau, et pourquoi ils ne peuvent subsister que dans une atmosphère saturée d’humidité. Ce sont encore de vrais amphibies. Cependant, les Oniscoïdes supérieurs possèdent des organes respira- toires aériens, les pseudo-trachées. Ces appareils sont logés à l’intérieur des exopodites, et constitués par de nombreux tubules qui baignent dans un sinus sanguin. Ce système communique avec Pextrérieur, et 1. Le développement des endopodites appartenant aux deux premières paires de pléo- podes est variable suivant les familles. Nous n'envisageron.s, pour l’instant, que les modi- flcations propres à. la femelle ; celles du mâle seront traitées dans le sixième paragraphe. Les endopodites 1 et 2 sont foliacés chez les Ligiidae. Chez les Trichoniacidae, l’endo- podite 1 est réduit, et Feudopodite 2 est transformé en une longue tige. Chez tous les autres Oniscoides, le endopodites 1 et 2 sont réduits, et seulement représentés par une petite pièce triangulaire. Les « vésicules ¤ ne sont présentes que sur les trois dernières paires de pléopodes.
44 xsoronns Tsnnnsrnss se trouve ainsi rempli d’air; de ce fait, l’organe vivant, examiné en lumière réfléchie, apparaît de couleur blanche, d’où le nom de «corps blanc » par lequel il est souvent désigné. Les pseudo-trachées représentent incontestablement l’organe qui a permis aux Oniscoïdes de s’afî'ranchir de l’ohligation de vivre dans des milieux humides où ils ont été confinés tant qu’ils ne disposaient que d’une respiration branchiale. . _ i / MT} .- \ ) &îÉU ·I( ·_·_, " - [ ‘“·—· ,__§ ,·_. .·_` ' / , "~·,3I l ?‘f·î·. .—:,}·; , ···· i ttti z '- ·'·`·` · U · l|lIImp»_,‘~·à g · Il Fm. 23. —— Porcellio acaber. — Exopodite du premier pléopode; e, oriüce trachéen; I, bulle d’a·ir expulsée hors de Palppareil pseudo-trachéen; tf, champ trachéen; tfl, sillon tmchéeu (d’après VERHOEm=‘, 1920 a). Les formes primitives possèdent un système pseudo-trachéen dans chacun des exopodites des cinq paires de pléopodes; mais, ce système est peu développé et limité à la région externe de l’exopodite. Une telle disposition est caractéristique des Porcellionidae quinqueiracheaiac. Dans le genre Orihomeiopon, seules, les trois premières paires de pléopodes possèdent des pseudo—trachées. Les Armadillidac possèdent également cinq paires d’organes pseudo- trachéens, mais leur développement est plus notable et leur structure plus complexe que chez les Porcellionides quinquetrachéates. Des organes de même constitution existent sur les deux premières paires de pléopodes des Porcellionidae biiracheaiae, et chez les Armadil- lidiidac qui en dérivent. L’orifice du système pseudo-trachéen s’ouvre au milieu d’un champ trachéen (« Trachealfeld » de VERHOEFF), limité, du côté interne, par un sillon trachéen (Trachealfeldleisle de VERHOEFF). Le champ trachéen
xnrnenucrxon 45 est garni de cannelures ou d’un quadrillage qui sbpposent à l’entrée de Peau dans le système pseudo-traeheen (fig. 23). lh. · `• . · .' ' ` H "\ `—.. .>"·~· —`C‘ f / \ "x~»Lr |--'·. «.- I ,'_ I r.- -`__` tu. ~ "` ' Z .-' ~ , ' _ = "·· »-··_ `îr _, ·_\ ·· .«>`”\î· —· : `— _,·" — · il ·.l/ Iii ¤·ï"\\\ ·‘·· · 1 2. ·( 4, ·\· if sv: TPM =?’,·-" · `È ‘ ·— >· · ‘· /? ·<§-. \ 2. ai 'si ri J ··<·* us. ~¤' _ y`/. '· x —` ,-c`_'\.»\..<‘} ‘ .:' F /· jl`-, ‘·_2 gl `»‘ A . D "· , .«V-(Wir /···.h\ ,\ · J . . · [ ~ '^< ··,‘=¢Q/./ I AL ’ ‘ ·_'l;.i`·f; / ( ·` —— ? \*// \/ w _` a, FIG. 24. — Tylos lutreillei. —— Hccond pléopudo de la. femelle. Uexopudite au été rejeté sur le côté. Les tubnles pseudotrachéens ne sont pas visibles ; par contre, on aperçoit très distinctement les stigmates et les poches 1·espira.t0ircs ; en, endopodite (brunchie) ; cx, exopodite montrant onze stigmates et poches respiratoires ; pr, protopoditc (d’a.près Vsnnm., 1943 b). . A L"! ··· TL-i -_ I * ·' ';- iti M Ev.; ~~ ’i·ilëi°É` "i*KÃf’€?".’2}°Ã.'?%:'}l> \ ' \ ·‘? g,?’_,` Ã/·L;‘.. ""—&//1¤»î\—É‘) ‘$ -'@ È ·?ü`&"§""i*ïl" ' \ ;`.. , ` xx}- <?#î,~î<'c€É.=’% ® ·' / ` \` —··· -——î `witïn°~`Ñl"‘là·"m~(`··&‘i‘“§È* / ‘ f‘~ ¢» ,;2»,·;:; , :1 gf, ;! _ _' É 2 Fm. 25. -— Hellwria brevicormls. —· Exopodite du troisième pléopode, Les tubules pseudo- trachéens ne sont pas visibles ; par contre, on aperçoit très nettement les deux stig- mates et les deux poches tratehéeunes. En bus, fragment d’nne poche respiratoire examinée Hill' lo vivant ; les tubnles pseudotruchéens sont bien visibles (dïtprès VAN- nm., ww b). Les représentants de la famille des Tylidae possèdent un système pseud0—trachéen très différent de celui des autres Oniscoïdes. Le système respiratoire de Tylos (fig. 24) est renfermé dans les ex0p0- dites 2-4 ; ces appendices portent, au milieu de la face externe, un certain
46 rsoronszs Tennssrans nombre de stigmates allongés conduisant dans autant de poches respi- ratoires, indépendantes les unes des autres, et donnant naissance il de nombreux prolongements courts et ramifîés. Le nombre des stigmates varie suivant les pléopodes entre 4 et 12. \ \\ s/' \ . x \ nl "` `\ \\` ’ ( (1 Il l ¢ J 1 xl / * l‘ ( i’ ¢*···""` /,c1\· / l " ' ( , , _i [ J l Fm. 26. — Ligidium hypnorum. — Uropode ; b, basis ; en, endopodite; ex, exopodite (d’aprê·s VANDEL, 1943 b). Un système analogue existe chez Helleria (fig. 25). Les exopodites 2-5 portent un (pléopodes 2 et 5) ou deux (pléopodes 3 et 4) orifices très larges, les stigmates, qui conduisent dans une vaste poche respiratoire d’où rayonnent de très nombreux tubules dichotornisés. Ces appareils, avec leurs poches respiratoires indépendantes et leurs stigmates s’0uvrant sur la face externe de l’exopodite, sont très différents des appareils respiratoires des autres Oniscoïdes. j. — Les uaovonss. Les uropodes des Oniscoïdes (fig. 26) sont styliforrnes, et constitués par un basis portant un exopodite et un endopodite. L’exop0dite est
INTRoDU(:T1oN 47 énérulenient lus long rue l’endo odite. L’uro ode des formes volva· 2 . P P tionnelles subit des modifications importantes qui ont été signalées plus haut. A O) i \·»4« .--6 z·""°'\` A M --——- HÃKÉ _> ‘§·Kll1|!I§ `lU‘» \ ···, Pl Ill ‘ ’ r ` /1, I ` -___ on xx:·v", [ ` m | ( `~` Ill I xl ·._ V \_ •• /~. ur. 5 `€X¤ L n 1111 HI ’ \}|'· ` *' **¢> --·e· ,\ \ . K `·. "" ' , i `\ W 6 J i fr xx: Flu. 27. —— Tylos lalreîllei femelle ; extrémité postérieure du corps. — A, face ventmle ; B, vue de trois quarts; epm, épimère; ezr, endopodite de I‘ur0pode ; pl. II, pl. III, pléopodes de la. seconde et de la. troisième paires ; pla III,- V, plaques ventrales des trois derniers pléonites; l, telson; ur, uropode (d’après VANDEL, 1943 b). (lhez les lsopodes marins du sous—ordre des Valvifères, les uropodcs ont une constitution très particulière. [ls forment deux longs opercules attachés sur le bord latéral du pléon et qui, l0rsqu’ils sont rahattus —- ce qui correspond à la position normale — recouvrent complètement les pléopodes. L'0percule est essentiellement formé par un protopodite très développé à l’extrémité duquel s’insèrent un endopodite réduit et un exopodite vestigial ou absent. La même disposition se retrouve chez les Oniscoïdes appartenant aux genres Tylos et Helleria qui, à ce point de vue comme à beaucoup d’autres d'ailleurs ressemblent lus aux Valvifères u'aux autres 9 p q Oniscoïdes. Chez Tylos, la disposition est la même que chez les Valvifères,
48 ISUPUDES TERaEs'r1iLs mais les uropodes sont plus courts et laissent apercevoir les deux premières paires de pléopodes (fig. 27). Chez Helleria, les uropodes sont encore plus courts; ils ne recouvrent plus les pléopodes, mais seulement les valves anales (fig. 28). aut. 7 I / —;; · Ms i Lî,j. _, _,p 1 ’ __, ____ ¢‘* \ __ - " ' Ã? 'V ,1*à ___ --.,,1: , î/—·—lïl 1;î",··—·\\ ' ‘ tï·;.`__j 2,,.;*/ . < ° JA —· ux \ / \, = —` à \ É' r/ `xv \\.« 'ïha à l/ ` 1 À ·’V V ` I I \ ti ' i U!• ¢X« She FIG. 28. — Hellcria brevicmnis femelle; pléon en vue ventrale. La signification des lettres est la même que dans la figure 27 ; en plus, am, anus ; ep. I, ep. II, épipodites des 1” et 2" pléonites ; st, sternite du septième péréionite (d’après VANDEL, 1943 b). 6. — Les caractères sexuels a. —— LE DIMORPHISME SEXUEL. 0;) Taille. —— Chez les Oniscoïdes, la taille du mâle est inférieure à celle de la femelle. Cependant, chez Ligia, ce sont les conditions inverses qui sont réalisées. Q) Coloration. - Le dichroïsme sexuel est une manifestation très générale chez les Oniscoïdes. Le mâle est à l’ordinaire plus foncé que la femelle. Le dichroïsme sexuel est à l’origine de plusieurs erreurs systé- matiques. LATREILLE tenait pour deux espèces distinctes, vulgare et variegalum, les deux sexes d’Armadillidium vulgare. · Ornemeniaiion. — Des différences d’ornementation considérables / , . suivant le sexe sobservent dans le genre antarct1que Delo. Chez les formes françaises, les`cas de dimorphisme sexuel tégumentaire sont rares et de faible importance. Les tubercules pléonaux de plusieurs
IN'l`l\()I)U|2'[`I(lN 49 espèces d’Ilapluphlhalmus présentent un développement notablement différent dans les deux sexes (Lnoimxo, 1942 d; LEGRAND et VANDE1., IUBU). b. —— Les (ZARAUTÈRES SEXUELS r‘EMELLEs. Les femelles possèdent, au moment de la reproduction, une cavité incubatrice ou marsupium, à l’intérieur de laquelle sont pondus les œufs et se développent les embryons. Le marsupium est limité d’une part, par la face sternale du corps, et d’autre part, par les oostégites. Les oostégites sont des formations appendiculaires dépendant des péréiopodes et ayant probablement la valeur d’épipodites. Un en compte cinq paires insérées sur les cinq premiers segments du péréion. Les oostégites sont des formations temporaires qui sont reconstituées avant chaque ponte. Chez les formes volvationnelles, et spécialement chez les Armadillidiidae et les Armadillidae, la cavité marsupiale ne fait plus saillie à la face ventrale du corps; elle est essentiellement constituée par cinq paircs de poches représentant des refoulements de la face sternale du corps (VANDEL, 1942; PATANÉ, 1951). c. —— LEs cAnAoTÈaEs SEXUELS MALES. Les caractères sexuels mâles des Oniscoïdes sont fort nombreux et variés (VANDEL, 1925 c), et leur importance systématique est de toute première valeur. Nous ne faisons que les mentionner rapidement dans cette introduction; leur étude détaillée sera reprise à l’occasion des descriptions spécifiques. ac) Organes glandul0·pili/ères (VANDEL, 1938 b, 1947 c, 1948 a, 1951 a ; LEGRAND, 1950, 1953 c). Des organes giandulaires débouchant sur des plages d’évaporation garnies de formations pilifères ont été observés chez de nombreux Trichoniscidae. Leurs emplacements sont très divers. Ils sont situés sur 2 les antennes chez Trichoniscus biformatus et quelques espèces d’Hyl0- niscus ; le céphalon chez quelques espèces de Trichoniscus; le péréionite I chez quelques espèces de Trichoniscus et d’Oril0niscus ; le péréionite II chez Tilanel/zes (Cyphoneihes) herzegowinensis; le pléon de certaines espèces appartenant aux genres Tilanelhes et Trichoniscus. La signification de ces organes reste inconnue; peut-être, jouent-ils le méme rôle que les organes odoriférants des Lépidoptères. Q) Antennes. —- Un dimorphisme antennaire a été signalé chez plu- sieurs espèces de Trichoniscidae (Hyloniscus, Trichoniscus) et chez un représentant de la famille des Oniscidae (Clenoscia) ainsi que chez divers Porcellio du groupe atlantique. 1
50 rsoeonns Tnnnnsrnes yl Péréiopodes. -—— Les péréiopodes présentent très généralement, chez le mâle des Oniseoïdes, des différenciations particulières reconnues des 1837 par GUÉRIN. Elles intéressent tout spécialement les péréiopodes antérieurs et le péréiopode VII. Cependant, chez certaines espèces (Oriio- niscus despaœi, la plupart des Armadillidium), les péréiopodes mâles et femelles sont Zeus différents les uns des autres (en sorte que le terme d’Isepodes leur convient assez mal). La première paire de péréiopodes est très souvent garnie, sur le méros et sur le carpes, de longues soies—écailles d’un type particulier. Chez quelques formes inférieures, mais plus souvent encore chez les Oniscoïdes supérieurs, ces seies·écailles deviennent si nombreuses et si serrées qu’elles forment une véritable brosse. Cette différenciation intéresse généralement, non seulement la première paire de péréiopodes, mais encore les deux paires suivantes, voire les cinq paires suivantes (Armadillidium). Les péréiopodes mâles de la premiére paire (et, aussi de la seconde} sont parfois caractérisés par un élargissement considérable de certains articles qui prennent la forme de palettes; cette disposition s’observe chez quelques espèces appartenant aux genres Ligia et Halophiloscia. Le péréiepode VII présente des différenciatiens extrêmement variées : brosses d’écailles, pointes, crochets, élargissement en palette de certains articles, etc. Plus curieuses encore sont les pinces préhensibles dont les deux mors sont formés, soit par le méros et le carpes, comme e’est le cas chez de nombreux Trichoniscidae (Androniscus, Trichoniscus, Milri0· niscus, Haplophihalminae), soit par l’ischion et le méros, comme chez Eluma purpurascens. La pince du péréiopode VII mâle représente une coaptâtion remarquable, apparue indépendamment dans des lignées différentes (LEGRAND, 1946 ; VANDEL, 1950 e). 6) Les apophyses génitales. -—— Les apophyses génitales s’insèrent sur la membrane articulaire qui relie le péréion au pléon. Les Ligiidae sont les seules formes terrestres qui aient conservé la double apopbyse génitale des Isopodes marins. Les apephyses génitales des Jtlesoniscidae et des Tylidue ont régressé, mais les orifices génitaux restent pairs. Les Oniscoïdes supérieurs ne possèdent plus qu’une seule apophyse génitale qui résulte de la fusion de deux apophyses génitales primitives. Cependant, les apophyses génitales ne sont encore que partiel- lement, fusionnées chez les Oniscidae du genre Halophiloscia ; chez Halo- philoscia ischiana Vcrhoefl`, elles ne sont soudées que par leur portion basilaire. Les représentants de ce genre sont restés au stade où la fusion des apophyses génitales ne fait que débuter. Chez les autres Oniseoïdes supérieurs, Papophyse génitale est unique, encore qu’elle renferme deux canaux déférents qui restent distincts dans toute leur longueur et qui débouchent à l’extérieur par deux orifices latéraux (Vnanonrrr, 1936 a). Chez les Trichoniscidae, les deux canaux déférents se prolongent à l’inté·
INTRODUCTION 5] rieur de Papophyse génitale par un tube membraneux unique qui est une neoformation, débouchant à Pextérieur par un seul orifice (VANDEL, 1957 g). Chez la plupart des Oniscoïdes, Papophyselgénitale est encadrée par les endopodites de la première paire de pléopodes et contractent avec elle des rapports etroits. Le détail de ces corrélations est très variable suivant les genres considérés (LEGRAND, 1946). !L)• 33%- rx ¤_ I ,/ ‘· Z • . _. ¤ , ’lD· 2 / / s 1 ça ' \. —* J L / * ’} .\ x ( »" jl ' ÈIf’ ’ ’ l li I ai ' I rr, \ »,w/‘·· , ar l . / 1 A x 1 ’ en lI--_____ ` li / ) \ ' r \ \_ , xl — FIG. 29. — Ligidium hypnorum mâle ; seconde paire de pléopodes ; b, basis ; en I et en II, les deux articles de Vendopodite; ep, lobe dépendant du basis (épipodite); ex, exopodite ; php., pleuron primitif rejeté sur la. face ventrale ; st. II, sternibe du second pléonite (d’ap1·ès VANDEL, 1943 b). E) Pléopodes de la seconde paire. — Les pléopodes de la seconde paire sont différenciés en organes copulateurs chez tous les lsopodes, à quel- ques rares exceptions près. Chez les ()niscoïdes, le second pléopode mâle est composé d'un basis sur lequel s’articulent un exopodite foliacé et un endopodite allongé et bi- (ou parfois tri-) articulé. Ces appendices, mùs par une puissante musculature (VANDEL, 1952 d), sont les véritables organes d'accouplement. Ils fonctionnent, suivant leur forme, soit par apposition (fig. 29), soit par intromission (fig. 30), La structure de ces organes présente, chez les Oniscoïdes inférieurs, des variations étendues qui ont été largement utilisées par les systéma- ticiens. Par contre, chez les Onicoïdes supérieurs, la constitution de cet appareil est beaucoup plus uniforme, et, de ce fait, son intérêt systé- matique est moindre. Q) Pléopodes de la première paire, —— Chez les Oniscoïdes inférieurs, la première paire de pléopodes mâles n’est pas encore différenciée chez
52 ISOPODES TERRESTRES le mâle, et possède une structure analogue à celle de l’appendice femelle (fig. 31). On assiste, à l’intérieur de la famille des Trichoniscidae (fig. 32), à la différenciation progressive de l’endopodite du premier pléopode mâle en un organe adjuvant des appendices copulateurs du second pléonite (\VANDEL, 1943 b). Nous y reviendrons à l’occasion de la classification des Trichoniscidae. Une semblable différenciation se retrouve chez tous les Oniscoïdes supérieurs. IT' ‘° ,°`° II 1 " I ' v ep..···· · - · ) ,%“ l V ) /»en I I È ’ I î ‘ l ` I ( V, ex_ /" " ` ' ·en II ,1 r . A fr `I ( FIG. 30. — Trichoniscus pusillus provisowius mâle ; pléopode de la seconde paire ; lettres comme dans la figure 29 (d‘après VANDEL, 1943 b). La systématique des Oniscoïdes fait constamment appel aux caractères tirés de la structure du premier pléopode mâle. yy) Pléopodes de la cinquième paire. —-— Chez beaucoup d’©niscoïdes, les exopodites de la cinquième paire de pléopodes forment un gousset ou une gouttière destinés à recevoir l’endopodite du second pléopode (LEGRAND, 1946).
INTRODUCTION 53 6) Uropodes. -—— Chez plusieurs Oniscoïdes, et, en particulier, chez les Parcellionidae, les uropodes sont plus longs, et parfois plus larges, chez le mâle que chez la femelle. st, ! \ \ p1·p· I ,__` I r / `;\—· \ __ , .' 1 \ _ · li. 'I e. - - · . ; \ l ' _ _ È} fr — rg \ - - 4 Qi" l \ "ep. »l / \`\ , ' *4 \— 1/ \ ÉU. I ' / \ ` I `\·,_ , l `cx. / `* `· \ F10. 31. — Ligîdium hypnorum mâle ; pléopode de la première paire. — Lettres comme dans Ia. figure 29 (d‘a.près VANDEL, 1943 b). LA RÉPARTITION DES ISOPODES TERRESTRES l. — La répartition des Isopodes terrestres et les facteurs de leur dispersion On peut classer les Isopodes terrestres, en les considérant sous l'angle de leur répartition, en trois catégories distinctes (VANDEL, 1948 f): a) Espèces cosmopolites et anthropophiles. b) Espèces expansives. c) Espèces endémiques et relictes.
54 isopones maaaesmas Les facteurs qui règlent la dispersion des Oniscoïdes sont foncièrement différents suivant que les espèces appartiennent à l’une ou à l’autre de ces catégories. La dispersion des espèces appartenant à la première catégorie est le fait de l’homme. La répartition des Isopodes de la seconde catégorie relève de facteurs actuels, c’est-à-dire des conditions écologiques. st. I \ I E \ · ,,- r>1·r· \ il _ —` — ~ Ep' ~ s. en I — — ` "ex. \ ` i \‘ SNK il ‘ en 11 -··· ll ~y W ‘:r/ \\ I FIG. 32. - Trichonùcus pusillus provisorius mâle ; pléopode de Ia. première paire. Lettres comme dans la figure 29 (d’après VANDEL, 1943 b). Enfin, la distribution des représentants de la troisième catégorie ne peut s’expliquer qu’en invoquant des facteurs aujourd’hui disparus, c’est-à-dire d’ordre historique. Il convient de donner quelques détails sur les caractères de ces diffé- rents types de répartition et sur les facteurs qui les ont déterminés. 3. —- LES ESPÈCES COSMOPOLITES. Nombreux sont encore les zoologistes qui conservent sur les Oniscoïdes cette opinion depuis longtemps périmée qui voit en eux des anthropo-
mrnonucrrow 55 philes, largement dispersés par l’homme, et de ce fait, plus ou moins cosmopolites. En fait, un tout petit nombre d'espèces, aujourd’hui exac- tement reconnues, répondent à ces conditions. Les espèces d’Oniscoïdes vraiment cosmopolites sont peu nombreuses (DoLLFUs, 1897 b). Il s’agit là d’ailleurs de conditions secondaires et certainement très récentes. La vaste distribution de ces espèces est, sans conteste, le résultat de l’intervention humaine. Les deux espèces de Cloportides le plus largement cosmopolites sont certainement Meloponorlhus pruinosus et Porccllio laevis. Ces deux (lloportes d’origine méditerranéenne ont été répandus par l’homme sur presque toute la surface du globe. Porcellio scaber, espèce originaire des côtes atlantiques de l’Europe, a été dispersé par les navires dans toutes les zones tempérées et humides de la terre, jusque dans les régions les plus reculées de l’hémisphère austral, dans les îlots perdus de l’Océan Indien et de l’Océan Pacifique. A un moindre degré, Armadillidium vulgare, originaire de la région méditerranéenne, a été transporté dans de nombreuses régions tempérées du globe. Il convient de réserver le nom d’anthropophiles à des espèces qui, non seulement sont dispersées par l’Homme, mais qui réclament encore son concours pour subsister dans les régions du globe dont le climat est trop inclément pour leur permettre de vivre en liberté, dans la nature. Il n’existe pas, en fait, d’anthropophiles constants ; il n’y a que des anthropophiles conditionnels. C’est ainsi que Metoponorthus pruinosus, libre dans la région méditerranéenne, apparaît étroitement inféodé à l’Homme dans le reste de l’Europe. Armadillidium nasalum, libre en France et en Italie, ne se rencontre, en Europe centrale et septentrionale, que dans les serres ou les jardins d’hiver. Oniscus asellus qui pullule dans tout l’ouest européen, devient anthropophile dans l’est du continent. Certaines espèces sont inféodées à des milieux particuliers. Les unes sont essentiellement horticoles, telles que Trichoniscus pygmaeus. D’autres espèces, d’0rigine méridionale, remontent vers le nord en s’abritant dans les caves: Chaefophiloscia cellaria, Pcrcellio dilaialus. Les serres sont peuplées d’espèces méridionales, voire tropicales. b. — Las Eseieciss Exmrzsivns. Les espèces expansives correspondent à des espèces pour lesquelles le climat actuel représente un optimum. Ce sont des espèces prolifiques dont la multiplication est rapide. Leur expansion n’est limitée que par les facteurs écologiques, et, en particulier, par les conditions climatiques. Les espèces expansives sont toujours des formes épigées. On connaît beaucoup de genres dont la majorité des espèces possède une répartition étroitement limitée, mais dont une espèce fait exception et présente une vaste extension. En voici quelques exemples:
56 1so1>o1:»Es TERRESTRES GENRES ESPÈCES ExPANs1vEs Ligidium hypmwum Androniscus dentiger Hylomlscus cimldus Oritowlscus flowus Trichomjscus pusillus Haplophthalmus dzmicus Chaetophiloscm elongata Tirolosciw exégua Philoscia muscorum Owiscus asellus Pldtywthrus hoffmwnnseggi Gylisticus conwxus Tmcheoniscus mthkei Leptotrichus panzevi A ga biformius lemîus Armadillidium nasatum Armadillo oûîcimlis c. ——· LES ESPÈCES ENDÉMIQUES ET RELICTES. R. Ph. DOLLFUS (1947) a défini l'espèce relicie comme « une forme qui, par suite de mouvements orogéniques ou de variations de climats, s’est trouvée isolée dans une partie devenue restreinte de son ancienne aire d’extension 11. L’espèce est alors localisée dans des espaces restreints, possédant des conditions écologiques particulières et appelés refuges. Ces espèces propres à des régions particulières sont des endémiques. Leur aire de répartition est aujourd’hui parfois extrêmement étroite et limitée. (Test ainsi qu’Orii0niscus noiabilis se rencontre dans la vallée de la Têt, sur quelques centaines de mètres, au niveau du village de Canaveilles (VANDEL, 1948 a).Orii0niscus bonadonai peuple la vallée de la Nartubv au nord de Dra ui nan, sur une lon ueur de cin kilo- . 1 E (I mètres seulement (VANDEL, 1948 a). On sait qu’en une région donnée du globe, les climats ont profondément varié, au cours des époques géologiques, variations dont les causes nous restent d’ailleurs inconnues. (Test ainsi que l’Europe qui a connu un climat tropical dans la première moitié de l’ère tertiaire, a été soumise à un climat froid et humide pendant le début du quaternaire Pour rede- venir tempéré à l’époque actuelle. Ces changements de climat ont eu pour effet d’entraîner l’apparition de cycles fauniques qui se sont succédés et relayés au cours des époques géologiques. Une forme animale se multiplie intensément et se répand largement lorsque le climat de l’époque coïncide avec ses exigences écologiques. Elle représente alors une espèce expansive. Lorsque le climat se modifie, l’espèce disparaît complètement ou persiste sous forme de relicte. Encore, ne peut-elle vivre que dans des refuges qui ont conservé un climat rappelant le climat ancien dans lequel elle vivait autrefois. Le groupe des Oniscoïdes renferme de nombreuses espèces relictes.
iN'rnoDUc'rIoN 57 Elles sont particulièrement abondantes dans la famille des Trichoniscidae, mais on en connaît aussi de nombreux exemples dans la famille des Armadillidiidae. Les espèces relictes présentent généralement un aspect dégénéré et rabougri, en raison du climat actuel qui leur est contraire. Elles sont à l’ordinaire de taille minime et dépourvues de pigment. Elles mènent la plupart du temps une vie souterraine, endogée ou cavernicole. La raison en est que le milieu souterrain est plus stable et moins étroite- ment soumis aux variations saisonnières que la surface du sol. Les espèces endogées ou cavernicoles ont vécu autrefois en surface, au moment de leur phase de dispersion. Les changements climatiques les en ont chassées. Elles n’ont pu subsister qu'en pénétrant sous terre. Ce sont des formes qui ne sont plus adaptées au climat actuel. Ainsi les caver- nicoles — au moins les Isopodes cavernicoles — ne sont point des espèces ayant accidentellement pénétré sous terre ; ce sont toujours des relictes de faunes anciennes. 2. -— Les facteurs écologiques La répartition des espèces expansives dépend de différents facteurs écologiques dont les plus importants sont: a) la teneur en sels: b) la teneur en calcaire ; c) l’état hygrométrique de l’air; d) la température. a) La teneur en sels. — Il ne fait pas de doute que les Isopodes terrestres dérivent directement des Isopodes marins, sans aucun stade intermé- diaire dulgaquicole. La preuve en est dans l’existence d’une riche faune halophile d’Oniscoïdes qui ne s’éloigne pas du rivage immédiat de la mer et qui renferme la plupart des formes primitives de ce sous-ordre (Tylidae, Ligiidae, Scyphacinae, Halaphilosciinae, etc,). Les halophiles ne sont pas encore libérés du milieu salin ; c’est certainement la le facteur qui les retient aux rivages marins. Cependant, l’immense majorité des Isopodes terrestres s’est définitivement émancipée du milieu marin. La concentration en sels de leur hémolymphe est moins élevée que celle des formes halophiles (YVIDMAN, 1936). b) La teneur en calcaire. ——- Les formes primitives, encore étroitement liées au milieu aquatique (Ligia, Ligidium) possèdent une cuticule pauvre en carbonate de calcium ; les formes franchement, adaptées fr la vie ter- restre (Oniscus, Pareellia, Armadillidium) renferment au contraire une forte proportion de calcaire dans leurs téguments (HEP.0LD, 1913). (Test l’une des raisons — le facteur thermique intervient également dans ce cas — pour lesquelles les régions calcaires sont toujours plus riches en Oniscoïdes que les pays granitiques ou schisteux. c) L’élal hygrométrique de Pair. — Les recherches de L.~.FoN (1948) et d’E¤NEY (1949) ont montré que l’épicuticule des [sopodes terrestres
58 ISOPODES TERRESTRES est dépourvue de la couche de lipoïdes qui s’oppose, chez les Insectes, à Pévaporation et à la perte de l’eau. La cuticule des Isopodes terrestres est cependant imperméabilisée -— mais de fagon imparfaite ——- par des lipoïdes qui imprègnent l’endocuticule (BURSELL, 1955). La perméa- bilité de la cuticule est très forte chez les formes halophiles, comme Ligia oceanica ; elle est plus faible chez les formes proprement terrestres, comme Oniscus asellus et Porcellio scaber; elle est encore plus réduite chez les formes d’origine méditerranéenne, telles qu’Armadillidium vulgcre; Pimperméabilité de la cuticule atteint son maximum chez les formes désertiques, telles qu’Hemilepistus reaumuri (EDNEY, 1951 ; CLOUDSLEY- '1`noMr>soN, 1956). Il n’en reste pas moins que les Oniscoïdes sont loin de s’être complète- ment émancipés du milieu aquatique, comme le sont les Insectes; ils ne peuvent vivre que dans une atmosphère plus ou moins humide. Les Oniscoïdes ne sont pas des hygrophiles, mais des atmophiles au sens de DAHL (1921) (1). C·’est une des raisons pour lesquelles les Isopodes terrestres sont abon- dants au voisinage des rivages maritimes où Patmosphère est toujours saturée d’humidité. C’est également la raison pour laquelle les cartes pluviométriques sont incapables de rendre compte, de façon satisfai- sante, cle la répartition des Isopodes terrestres. Pour n’en citer qu’un exemple, disons que la côte des Pyrénées-Orientales qui permet à des espèces normalement cavernicoles (telles que Trichoniscoides modesius) de vivre en surface, correspond, d’après les cartes pluviométriques, à l’une des régions les plus sèches de France. Voici un exemple qui établit nettement l’iniluence de l’état hygro- métrique sur l’abondance des Isopodes terrestres. Si l’on compare deux forêts situées à la même altitude (1.000-1.800 m.), l’une de Hêtres et Sapins dans les Pyrénées centrales, l’autre de Pins en Cerdagne, on est frappé du contraste que l’on relève entre les faunes isopodiques de ces deux régions. Autant la première est riche en espèces et en individus, autant la seconde se fait remarquer par son extrême pauvreté en Isopodes ; la seule espèce que l’on y rencontre parfois — et, seulement, dans cer- taines régions privilégiées — est Trichoniscus pusillus provisorius, espèce extrêmement banale et largement répandue dans la plus grande partie de l’Europe occidentale. Il n’y a pas de doute que ce profond contraste correspond à la différence des degrés hygrométriques de ces deux régions : degré très élevé dans les Pyrénées centrales, beaucoup plus bas en Cer- 1. Il est curieux de constater qu’en dépit de la nécessité où ils se trouvent de vivre dans une atmosphère humide, les Isopodes terrestres ne semblent point posséder (contrai- rement à. ce qu’0nt soutenu MARCUS, 1948 et GEISSLER in KUHNELT, 1955) d’0rga.nes hygroscopiques, analogues à. ceux que l’on rencontre chez les Insectes (CLOUDSLEY- THOMPSON, 1956). Les réactions des Isopodes terrestres à, la dessieation sont le résultat de la. déshydratation générale du corps.
INTRODUCTION 59 dagne. Voici, d’après GAUSSEN (1926) les taux d’humidité relative de l’air dans les deux régions : Pyrénées centrales: Bagnères—«1e—Luchon : 86-87; Cerdagne: Montlouis, Fontromeu : 61-62; Les Escaldes: 57. C·’est dans l’état hygrométrique de l’atmosphère qu’il convient aussi de rechercher la raison de Pextréme pauvreté des hautes montagnes en Oniscoïdes; car, la siccité de Patmosphère croît rapidement avec l’altitude. C’est ainsi qu’au Pic du Midi, dans les Pyrénées centrales, le degré hygrométrique tombe à 62,6 (Gaussiam, 1926), c’est-à-dire devient comparable à celui que l’on observe il l’ordinaire dans les Pyrénées- Orientales. L'atmophilie des Isopodes terrestres, bien plus encore que le thigmo- tactisme, est le facteur qui retient les Oniscoïdes à la face intérieure des pierres, sous les écorces, etc. Ce qui le prouve, c’est le fait que, par temps orageux, certaines espèces (telles que Philoscia muscorum et a/finis, Porcellio monlicola, Armadillidium pfclum) montent dans les buissons et les arbustes; la chasse au parapluie permet alors d’en récolter de nombreux exemplaires. Ce mode de chasse que l’on ne peut qu’exception- nellement pratiquer en Europe donne, au contraire, constamment de bons résultats sous les tropiques où l’atmosphère est toujours saturée d’humidité. d) La lempéralure. — En ce qui concerne le facteur thermique, trois · conditions doivent être distinguées: oc) l’étendue des variations ther- miques; (B) le degré thermique; y) les moyennes thermiques. at) L’étendue des variations thermiques. —— Les variations thermiques du milieu liquide sont faibles en comparaison de celles de l’air. Les formes aquatiques sont donc sténothermes par rapport aux formes aériennes. L’animal qui passe du milieu aquatique au milieu terrestre doit donc être à même de supporter des variations thermiques de grande amplitude. ll faut reconnaître qu’à ce point de vue, la plupart des Isopodes ter- restres ne sont encore que très imparfaitement adaptés aux conditions du milieu continental. Aussi, les rivages marins sont—ils peuplés d’une riche faune littorale d’Oniscoïdes qui s’appauvrit très rapidement dès que l’on pénètre dans l’intérieur des terres. Cette faune n’est pas retenue aux rivages marins, comme la faune halophile, par la nécessité de vivre dans un milieu riche en sels, mais, elle ne s’en éloigne pas en raison de la douceur et de la constance de la température qui règnent aux abords des grandes masses liquides. (le sont les mêmes raisons qui rendent compte du caractère particulier des faunes insulaires, et de la présence dans les îles de nos côtes océaniques et méditerranéennes, d’espèces inconnues sur les rives du continent, cependant toutes proches. Il faut en chercher la cause dans la grande stabilité thermique de ces terres entourées de tous côtés de grandes
60 xsoronas Teannsrnas masses d’eau ayant pour effet de réduire l’amplitude des variations thermiques. Inversement, les énormes écarts journaliers que l’on constate aux altitudes élevées entre les minima et les maxima thermiques est une des raisons essentielles de la pauvreté des faunes isopodiques de haute montagne. Q) Le degré thermique. ——— Le peuplement isopodique actuel dérive d’une faune tertiaire qui vivait sous un climat tropical ou sub-tropical. Les Oniscoïdes ont conservé de ces époques révolues d’impératives exi- gences thermiques; la plupart des Oniscoïdes sont des thermophiles. + o g + 1 J. + tv 1 ki? Q p fl a` — + rif`? ts ii DE I} ’ I :. FIG. 33. — Répartition d'A1·madill0 0[ïcinalia dans la région méditerranéenne française. On connaît encore mal le preferendum thermique de chaque espèce; mais, la température létale a été fixée pour quelques Oniscoïdes. Voici, d’après EDNEY (1951, 1954) les températures létales relatives à différents lsopodes terrestres maintenus pendant 24 h. dans une atmosphère saturée de vapeur d’eau :Ligia oceanica (290), Philoscia muscorrzm (30,50), Oniscus asallus (3],50), Cylisiicus: corwexus (350),P0rcelli0 scaber (360), Armadzl- lidium vulgare (37,50). Cfest dans ce besoin de chaleur qu’il convient de rechercher la raison de cette opposition —— reconnue depuis longtemps par les botanistes —— entre la richesse des régions calcaires « chaudes » et la pauvreté des pays granitiques ou schisteux « froids ». C’est le même facteur qui rend compte de l’abondance des Oniscoïdes dans la région méditerranéenne et en fait de beaucoup la province fran- çaise la plus riche en représentants de ce sous-ordre. Le caractère privi- légié de cette zone tient à une moyenne thermique élevée et à des variations saisonnières de faible amplitude. Ces conditions ne sont d’ailleurs pleine-
1NrnonUc'r1oN 61 ment réalisées qu’au voisinage immédiat de la mer, et e’est pourquoi la faune isopodiques s’appauvrit rapidement dès que l’on Séloigne des rivages. La zone méditerranéenne isopodique est beaucoup plus étroite que la zone méditerranéenne des botanistes, caractérisée par la présence de l’()livier. L’espèce qui paraît le mieux convenir pour caractériser Il ' ' , / . ( \ \ .. " `\ E7 \ të \ \ \ x \` " O " î\ A , • ài * . I \ \ \ \ ^ . D N I « ·· .. \. • \ É,-»\ i` . \ ·g~ I A,»- —·- d ~_ _/)X:~ _ _ lx ` A / ` 1 • —" • \\` I', 'lz · . j \` • [J I I l I F10. 34. — Répartition, en France, de Chaetophiloscia clongala. la zone méditerranéenne isopodique et jouer le rôle de l’0livier est Armadillo 0/[icinalis (fig. Les différences d’étendue de ces deux zones s’observent nettement dans la dépression languedocienne. .\lors que FLAHAULT place la limite de l’()livier aux environs d’.\lzonne (à 80 km. dela mer), Armadillo 0[[îcinalis ne dépasse pas Moux et la Mon- tagne d’Alaric (à 35 km. de la mer).
62 ISOPODES TERRESTRES D’autres espèces exigent, pour leur développement, une quantité de chaleur moindre que les espèces méditerranéennes; aussi, ont-elles envahi la basse vallée du Rhône, le Languedoc et le bassin de l’Aquitaine ; leur aire de répartition s’étale même parfois le long de l’Atlantique et peut atteindre la Bretagne. La répartition de Chaetophiloscia elongaia (fig. 34) peut être donnée en exemple d’une répartition de ce type que l’on peut qualifier de méridionale. La limite de répartition de cette espèce coïncide, de façon remarquable, avec les isothermes d’hiver (et, très exactement avec l’isotherme de 50 de janvier). 7) Les moyennes thermiques. —— Mais, il ne suffit pas, pour qu’une espèce s’installe définitivement dans une région, qu’elle soit capable de résister aux variations extrêmes de ses conditions climatiques; il faut encore qu’elle soit susceptible de s’y reproduire. C’est ainsi qu’il est nécessaire qu’au cours de l’été qui correspond à la période de repro- duction des Oniscoïdes, la moyenne thermique soit assez élevée pour permettre la multiplication normale de l’espèce. J. J. LEGRAND (1949) a montré que la limite septentrionale de répartition de Chaetophiloscicz elongata correspond a une moyenne thermique estivale de 18 à 19°, qui représente la limite minima exigée pour la reproduction normale de cet Isopode. e) La lumière. — Les Oniscoïdes sont des animaux ài moeurs essentielle- ment nocturnes dont la période d’activité correspond aux heures d’obscu- rité. Ce comportement est conditionné non seulement par le photropisme négatif de ces Crustacés, mais aussi par le degré hygrométrique de l’air qui est plus élevé la nuit que le jour. En effet, les formes les plus stricte- ment nocturnes sont aussi celles dont la cuticule est la plus perméable et l’évaporation la plus forte ; tandis que les espèces à cuticule relative- ment imperméable sont susceptibles de présenter quelque activité pen- dant le jour (CLoUDsLEY-'l`i1oMPsoN, 1956). Par ailleurs, lorsque l’atmo- sphère est chargée d’humidité, il n’est point rare de voir déambuler des Isopodes en plein jour. 3. — Les modes d’expansi0n des Oniscoïdes Les espèces expansives sont capables d’étendre leur habitat avec une extrême rapidité. DAHL (1921) estime que l’expansion de Phitoscia muscorum peut atteindre un kilomètre par an. Il s’agit là, à vrai dire, d’une vitesse de dispersion exceptionnellement rapide. Certaines conditions géographiques et climatiques favorisent l’expan— sion des Oniscoïdes (VANDEL, 1946 b, 1948 f). Nous allons les passer en revue. a) L’étalems=nt littoral (VANDEL, 1946 e).-- La zone littorale caractérisée par une humidité atmosphérique très élevée et par des variations ther-
mrnooucriou 63 miques de faible amplitude constitue un milieu éminemment favorable à la dispersion des Isopodes terrestres. (Pest la raison pour laquelle toutes les espèces halophiles et littorales sont aussi des espèces expansives. Les rivages marins ont été de tout temps l’une des voies de migration les plus régulièrement suivies par les Oniscoïdes. b) L’e.zpansî0n fluviale. —— Il convient de distinguer dans l’expansion fluviale deux types de migrations que l’on peut qualifier d’actives et de passives. 0;) Migrations actives. — On relève l’existence d’un contraste très net entre la faune isopodique des plaines et celle des régions montagneuses. La première est constituée d’cspèces expansives à vaste répartition; la seconde est riche en endémiques et en relictes. La raison en est que les vallées des fleuves, en suite de leur humidité élevée, offrent aux Iso- podes terrestres des voies de pénétration faciles à suivre. On peut donc reconnaître I’exîstence d’une expansion fluviale qui joue un rôle analogue à Fétalement littoral. On peut donner le nom d'amnicoles aux formes particulièrement abondantes au voisinage des fleuves. G'est ainsi qu’Armadillidium nasalum, espèce originaire de l’Italie du nord, s’est largement répandu en France, en suivant les vallées des fleuves. Par contre, elle fait défaut dans tous les grands massifs monta- gneux de notre pays (Alpes, Jura, Massif Central, Pyrénées). Porcellîo monficola et P. gallicus, tous deux originaires du sud—ouest de la France, semblent également avoir suivi, dans leurs migrations, les cours des fleuves pour se répandre sur la plus grande partie de notre territoire. Q) Migrations passives. — Il est fréquent de constater, au cours de Pétablissement des cartes de répartition, que les aires de distribution d’espèces endémiques et relictes, sont manifestement déformées et étirées 2 elles poussent parfois des prolongements qui s’étendent fort loin au delà du centre d’origine. Ces prolongements correspondent toujours à des vallées fluviales. Si l’on remarque que les stations excentriques sont toutes situées à l’aval du centre de peuplement principal, on ne peut manquer d’en déduire qu’elles sont le résultat, non d’une migration active, mais d’un transport passif assuré grâce aux débris charrîés par le fleuve, au cours des crues. Les genres Oriloniscus et Phymaloniscus nous offrent de bons exemples de cette expansion passive (fig. 40 et 41). Orifonfscus vandeff est une . espèce propre aux Grands Causses. Mais, à l'ouest, cette espèce descend la vallée du Lot et atteint Villeneuve-sur-Lot. Cette dernière station est certainement due à un apport accidentel. Phymaloniscus iuberculalus, originaire des Pyrénées centrales, descend le long des vallées de la Garonne et de l’Ariège jusqu’à Toulouse; cette espèce a même été signalée à Agen (LEGRAND, 1942 e).
G4 isorooes rsaansrnrs 4. — Les catégories écologiques Dans les conditions naturelles, les facteurs écologiques que nous avons énumérés se combinent de façon extrêmement complexe. Ce qui conduit a établir des catégories écologiques, des « niches écologiques » (ELTON), encore que les limites de ces groupements ne puissent jamais être fixées avec une rigueur absolue. Une même espèce peut, au cours des saisons ou suivant les régions, coloniser des milieux différents. Il est cependant commode de reconnaître certaines catégories écologiques et de les désigner par des noms particuliers. a) Halophiles. — Il convient de réserver le nom d’halophiles aux formes qui vivent au contact immédiat de la mer, et qui ne sont pas encore entièrement libérées du milieu marin. La zone habitée par les halophiles correspond à la zone supra—littorale des écologistes français (FELDMANN, 1937 ; MOLINIEH et Pxcann, 1954 ; PERÈS et Promo, 1955) et à la zone intercotidale supérieure de ÈOIKA (1950). Douze espèces françaises peuvent être tenues pour de vrais halophiles 2 Tylos laireillei, Ligia oceanica et ilalica, Trichoniscus halophilas, Bachne- rillo liiioralis, Armadilloniscus liiioralis et candidus, Sienoniscus pleonalis, Halophiloscia couchi, iyrrhena et ischiana, Sienophilascia zoslerae. b) Liiioraua:. —— Il ne faut point confondre avec les halophiles, les formes littorales, retenues au voisinage de la mer, non par le milieu salin, mais par l’humidité atmosphérique et la faible amplitude des variations thermiques. On peut en distinguer deux groupements, l’un encore étroitement cantonné le long des rivages maritimes, l’autre constitué d’espèces qui peuvent s’éloigner notablement du bord de la mer et qui occupent un niveau supérieur a celui dans lequel se cantonnent les formes de la pre- mière catégorie. Ces groupements correspondent assez bien aux deux associations reconnues par SoYER (1949) aux environs de Marseille: 1) association à Criihmum mariiimam ;c’est l’étage adlittoral de IWOLINIER et PICARD (1954). VERHoEFF (1917 b et cl, 1920 a, 1933 e) a donné aux formes littorales vivant dans cette zone le nom de parhalopéiraphiles. ——— 2) Associal ion à Asiragalas iragacanlha et Planiaga subulaia. Le premier groupement comprend cinq espèces francaises : Trichaniscus fragilis, Halophiloscia hirsaia, llleioponorlhas cingendus, Porcellio lamel- lalus et Armadillidium album. Le second groupement comprend trois espèces : Mïeioponorihus sex/ascialus, Acaeroplasies melanurus et Arma- dillidium granulalum. c) Paludicales (Telmaiophiles, DAHL). — (le sont les espèces vivant dans les marécages, ou dans leur voisinage. Deux espèces francaises peuvent prendre place dans cette catégorie: Ligidiam hypnorum et Proiracheaniscus occidenialis.
INTRODUCTION 65 d) Praticoles. — Ces Isopodes se rencontrent, soit dans des prairies humides (Chaetophiloscia elonyata et sicula), soit dans des prés plus secs (Trachelîpus ralhkei, Armadillidium nasatum). e) Sylvicoles. ——- Les uns sont propres aux grandes forêts humides (Philoscia muscorum, Oniscus asellus, Poreellium conspersum, Trachelipus ratzeburgi, Armadillidium pictum, pulchellum et opacum), soit dans des bois relativement secs (Philoscia a/]înis, Porcellio gallicus). f) Humicoles. — Ce sont des formes vivant dans l’humus, les feuilles mortes, le bois pourri, etc. On peut classer dans cette catégorie : Helleria brevicornis, Orîloniscus flavus, la plupart des espèces de Trichoniscus et d’Hapl0phthalmus, toutes les espèces de Tirotoscîa, Cglislicus estere- lanus. g) Les souches d’arbres morts. — Un grand nombre d’espèces de sylvi- coles et d’humicoles élisent domicile entre l’écorce et l’aubier des souches mortes. Ce milieu abrite d’ailleurs, outre les Isopodes terrestres, un grand nombre d’Insectes, de Myriapodes, d’Arachnides, des Planaires terrestres, etc. A. Kh. Iannoxorr (1) a souligné Pintérêt de ce milieu écologique qui attire et retient un grand nombre d’espèces atmophiles, du fait que le bois mort conserve des quantités d’eau très importantes et crée autour de lui un manchon d’air humide. h) Les Cortîcicoles. — Les écorces d’arbres, et tout spécialement de . Platanes, constituent un refuge utilisé, pendant l’hiver, par de nombreuses espèces animales (2). C'est ainsi que Porcellio scaber que l’on trouve sous les pierres ou dans les amas de bois mort pendant la belle saison, émigre, a l’aut0mne, sur les Saules ou les Platanes, et vient se loger, sous les écorces, à 1,50 ou 2 m de hauteur. Acaeroplastes melanurus qui, pendant l’été, fréquente les régions humides, se rencontre l’hiver, sous les écorces de Platane où il est souvent très abondant. · i) Allicoles. — Pour les raisons que nous avons dites plus haut, les Oniscoïdes alticoles sont rares. En France, une dizaine d’espèces seule- ment peuvent être tenues pour de vrais alticoles; ce sont: Oritoniscus despawi et fouresi, Trichoniscus biformatus, darwini et korsalwvi, Tenda- sphaera verrucosa, Porcellio alticola et pyremzeus, P. spinipennis montanus, Armadillidium opacum. j) Calcicoles (Titanophiles, DAHL). — L’espèce d’Oniscoïde calcicole la plus typique est incontestablement Porcellio spinicornis, abondant dans les régions de causses et dans les murs de pierre sèche. 1. IABLOKOFB‘ (A. Kh.). - Contribution à. 1’étude du rôle du facteur hygrométrique dans l’é00l0gie et la. biologie des Insectes xylophages. Bull. Soc. ent. France, LII, 1947, p. 88-95, 3 figures. 2. QUEZEL, RIOUX et VERDIER. -·· Les Psoooptères dans la biocoenose hivernale des écorces de Platane (région de Montpellier). Feuille Natural., n. s., IV, 1949, [:.587-88.
66 1soPoDEs TERRESTRES k) Sabulicoles. —— Quelques espèces d’()niscoïdes sont de vrais sabu- licoles. Tylos lafreiliei et Armadillirlium album sont à la fois des halo- philes et des sabulicoles. Porcellio scaber pullule sur les plages sableuses de l’Atlantique qui représentent incontestablement son biotope originel. Aeaeroplasles meicmurus est un habitant des dunes herbeuses qui bor- dent la Méditerranée. Porcellio moniicola est très commun sur les bords sablonneux des rivières. 1) Troglophiles. — Les troglophiles sont des formes qui vivent dans les lieux sombres, les caves, les entrées de grottes, mais qui, parfois, se rencontrent, en surface, sous les pierres. Ces espèces sont fréquemment dépigmentées, mais ce n’est point là une règle constante. Trois espèces françaises rentrent dans cette catégorie: Androniscus deniiger, Chardo- philoscia cellaria et Porcellio dilaiaius. rn) Les cndogés. —— Les endogés sont des formes vivant enfoncées dans le sol, soit dans les fissures de l’argile, soit dans le eailloutis calcaire enrobé d’argile. Après les fortes pluies ou la fonte des neiges, les endogés remontent en surface, et on peut alors les récolter à la face inférieure des pierres de grande taille et profondément enfoncées dans le sol. On peut aussi capturer des endogés dans les galeries de mines abandonnées où ils sont attirés par les boisages tombés en pourriture ; les anciennes mines constituent ainsi un véritable « piège à endogés » (CUÉNoT, 1909 ; Husson, 1936, 1944). Les formes endogées sont toujours des espèces relictes, restes d’une ancienne faune autrefois largement répandue. Les endogés sont très souvent étroitement localisés. La faune isopodique endcgée est essentielle- ment représentée, en France, par des Trichoniseidae et des ArmadiIli— diidae. Plaiyarihrus coslulaius peut être aussi tenu pour un véritable endogé. n) Cavemieoles (Tr0gl0bies). — Les vrais cavernicoles ou troglobies se distinguent nettement des troglophiles, Par contre, ils se rattachent étroitement aux endogés, et une limite nette entre troglobies et endogés est souvent impossible F1 tracer. (Test ainsi qu’Orii0niscus vandeli et Phymaloniscus propinquus se rencontrent aussi fréquemment sous les pierres enfoncées que dans les grottes. Certaines espèces, cavernicoles dans une région donnée, mènent un mode de vie endogé dans d’autres pavs ; c’est ainsi que Trichoniscoides modeslns, constamment cavernicole dans la région aquitan0-languedocienne, devient endogé dans les Albères. Cependant, certaines especes sont exclusivement cavernicoles, et n’ont jamais été eapturées a l’air libre ; c’est les cas, en France, des représen- tants des genres Finaloniscus, Alpioniscus, Scoloniseus et Spelaeonethes. Les troglobies sont toujours complètement dépigmentés et dépourvus d’appareil oculaire.
INTRODUCTION 67 Les troglobies doivent être tenus, comme les endogés, pour des relictes de faunes anciennes, aujourd’hui disparues de la surface. Nous dirons plus loin que les grottes abritent les restes des différentes faunes qui se sont succédées dans notre pays au cours du tertiaire et du quaternaire, et que l’on peut désigner sous les noms de faunes thermophile, glaciaire et hygrophile (VANDEL, 1948 f). 0) Myrmécophiles. — Un certain nombre d’espèces d'0niscoîdes sont inféodées aux fourmilières. C·’est le cas des espèces du genre Plalyarlhrus qui, à Pexeeption de coslulalus, ne peuvent vivre qu’en étroite association avec les Fourmis. Toutes les espèces du genre Plalyarlhrus sont complète- ment dépigmentées et aveugles.·Les espèces de Meioponorlhus du sous- genre Myrmeconfscus vivent également dans les fourmillères ; elles sont partiellement dépigmentées et possèdent des yeux plus ou moins réduits, Enfin, Lucasius pallidus se rencontre fréquemment dans les fourmilières, mais cette association est bien loin d’être constante. Tous les Isopodes myrmécophiles rentrent dans la catégorie des synoe- cètes de WASMANN. p) Pholéophiles. — Encore que des Isopodes terrestres aient été parfois rencontrés dans des terriers, aucune espèce ne peut être tenue pour vraiment pholéophile (Hasmrnaus, 1913, 1914; MONOD, 1926 ; PAULIAN ou Fnmee, 1944, 1945). q) Anlhmpophiles (Synanfhropes). —(Fn1Tscr1E, 1936 ;'l'rsc11L12n, 1952 ; Kuumsrxr, 1955 a). Ce sont des formes qui vivent au contact ou au voisi- nage de l’homme, dans les jardins, les fumiers, les maisons, les hangars, les caves, etc. Les espèces anthropophiles les plus caractéristiques sont : Oniscus ascllus, Meloponorfhus pruinosus, Porcellio scaber, P. dilalalus, P. laevis, Cylislîcus conveœus et Armadillidium vulgarc. 5. — Les facteurs historiques Si les facteurs climatiques rendent compte, dans une large mesure, de la répartition des espèces expansives, il en va tout autrement pour les espèces relictes. Ni les facteurs climatiques, ni la disposition actuelle des terres et des mers, ni les barrières dressées par les montagnes ne suffisent à expliquer les particularités de la répartition des espèces relictes. La raison en est que celle-Ci relève avant tout de facteurs historiques. En voici un exemple. Certains fleuves français représentent une limite faunique extrèmement importante. C·’est le cas du Rhône et du Var. Alpioniscus dispersus, Trichoniscus darwini, Androniscus denligcr, Carloniscus dollfusi, les Buddelundiellidae, les Tcndosphaeridae, Orlhomelopon planum, Cocro- plasles porphyrivagus, Porccllio spinipennis et orarum, les Armadillidium du groupe maculalum (à l’exception d’assimilc), communs à l’est du
68 rsoponns Tnnansrnns Rhône, sont inconnus à l’ouest de ce fleuve. Par contre, le genre Phymaicniscus ne se rencontre qu ’a l’ouest du Rhône. Helleria brevicornis, Trichoniscus biformaius et Cylislicus esierelanus, abondants à l’ouest du Var, font défaut à l’est de ce fleuve. , D’autres fleuves tout aussi importants, tels que le Rhin, la Seine, la Loire, la Garonne, ne représentent à aucun degré des barrières s’opposant à Pexpansion des faunes isopodiques. La raison de cette opposition réside dans le fait que les vallées du Rhône et du Var représentent des limites paléogéographiques capitales et possèdent une signification tectonique importante. La vallée du Var marque la limite entre le système des plis provençaux orientés ouest-est, et celui des plis alpins dirigés dans le sens nord-sud. La basse vallée du Var correspond à un golfe qui fut encore occupé par la mer pendant le Pliocène. Quant a la vallée du Rhône, elle correspond à un vaste fossé tectonique, la dépression périalpine. Cette dépression aexisté pendant la plus grande partie du tertiaire; elle a été occupée par la mer, de façon à peu près permanente, jusqu’à la fin du Miocène (Pontien). Comme le peuplement de l’Europe en Oniscoîdes s’est déroulé essentiellement au cours du tertiaire, on comprend le rôle important que ce fossé tectonique a joué dans la distribution de ces Crustacés. On peut donc affirmer que les espèces qui ont franchi la vallée du Rhône n’ont pu le faire qu’au cours d’une expansion récente. Il convient cependant de signaler ici une curieuse exception, plus apparente d’ailleurs que réelle. Cette exception correspond à la région limitrophe du Vaucluse et des Basses—Alpes. Le peuplement isopodique de ce territoire limité, situé à l’est du Rhône, est de iypc puremeni cëuenol. Oriioniscus virei cebenicus, sous·espèce propre aux cavités souterraines des Cévennes calcaires (fig. 40), a été recueilli dans l’aven de la Monta- gnette, près de Tarascon (Bouches-du-Rhône), et, plus à l'est, dans l’aven du Caladaïre, à Banon (Basses-Alpes). Phymaioniscus propinquus, espèce typiquement cévenole également (fig. 41), a été récolté dans la grotte de Sault (Vaucluse). ll est aisé de rendre compte de cette exception. Les cartes géologiques montrent que le « golfe de Digne » a été occupé par la mer miocène. Le peuplement de cette région ne saurait donc être que post-miocène. Lorsque le « golfe de Digne » a été abandonné par les eaux, la fin du miocène, il a dû se trouver en rapport avec les Cévennes et en recevoir sa faune. La date récente de ce peuplement est confirmée par le fait que non seule- ment les espèces, mais encore les sous-espèces sont identiques dans les Cévennes et dans le territoire autrefois occupé par le « golfe de Digne ». Ainsi, le « golfe de Digne » appartient géologiquement aux Alpes, mais, biogéographiquement, il représente une dépendance des Cévennes. Son peuplement est très différent de ceux qui l’entourent, en particulier
INTRODUCTION 69 de celui de la Provence calcaire située au sud de la Durance (peuplement à Androniscus deniiger). Ces exemples font sentir le rôle capital que doit jouer la paléogéographie dans l’interprétation de la distribution des Isopodes terrestres. (le sont les espèces endémiques et relictcs qui permettent de retracer, avec une suffisante approximation, l’histoire de la faune isopodique française. L’0RIGINE ET L’HISTOIRE DE LA FAUNE ISOPODIQUE FRANCAISE 1. — Évolution et biogéographie La paléontologie ne nous apporte aucune donnée sur l’évolution des Isopodes terrestres. Les formes trouvées dans l’ambre de la Baltique (Kocn et BERENDT, 1954) fournissent seulement la preuve que, dès l’éocène supérieur, les Oniscoïdes européens appartenaient aux mêmes genres que les types actuels. L’unique espèce fossile récoltée en France (DoLLFUs, 1904 a), E0armadz`ll1`dz`um granulalum, provenant d’une brèche osseuse d’âge indéterminé, mais probablement récente, ne nous apprend rien sur l’hist0ire isopodique de notre pays. Il n’est même point certain que ce fossile soit un Armadillidien ;par son corps aplati etla forme du céphalon, il évoque plutôt l’idée d’un représentant du genre Porccllio que d'un Armadillidium; cependant, ses uropodes spatuliformes appartien- nent au type armadillidien. Les connaissances que nous avons acquises au sujet de l’évolution des Isopodes terrestres reposent entièrement sur l’étude de leur répartition. Celle-ci nous permet de reconstituer, au moins approximativement, leur histoire et de fixer la date d’appari- tion des familles et des genres (Vannm., 1945). L’origine des Oniscoïdes nous reste entièrement inconnue. Il est vrai- semblable que les formes terrestres se sont différenciées à partir de souches marines, vers la fin du primaire ; mais, aucun document positif ne nous permet de donner une base positive à cette hypothèse. 2.- La. Faune isopodique dans ses rapports avec la. paléogêographie L’un des faits les mieux établis par la géologie (1) est l’existence d’un ancien continent nord-atlantique, constitué par les régions septentrionales de l’Amérique et de l’Europe. (le continent semble avoir persisté, avec des vicissitudes diverses, pendant la plus grande partie des ères primaire ct secondaire, et ne s’est disloqué qu’au début du tertiaire. Ce continent était séparé du bouclier sibérien (Angara) par le géosynclinal ouralien 1. Funon (R.), — Ln. Paléogéogmphie. Paris. 2* édit. 1059. 405 pp.; 12 pl.; 76 (ig.
70 rsoronns rsnnizsrnns qui a fonctionné, de facon presque continue, jusqu’à une époque récente. Par ailleurs, le continent nord-atlantique et le bouclier sibérien étaient séparés des terres australes (Gondwana) par une grande mer équatoriale, la Mésogée. Même s’il paraît vraisemblable d’admettre l’existence originelle d’un peuplement isopodique unique, il n’en reste pas moins certain que, dès une époque lointaine, le continent nord-atlantique et le continent de Gondwana ont hébergé des faunes isopodiques distinctes, évoluant suivant des voies différentes. C’est ainsi que le complexe trichoniscoïde (Synocheia) se divise en deux grandes séries, la série trichoniscienne et la série styloniscienne (VANDEL, 1952 b et d). Tous les représentants de la première série sont cantonnés sur les restes du continent nord- atlantique, tandis que ceux de la seconde série sont (à quelques rarissimes exceptions près) gondwaniens. Les Eubelidae et la grande majorité des Armadillidae sont gondwaniens. Par contre, le plus grand nombre des Porcellionidae bilracheaiae et la totalité des Armadillidiidae sont propres aux régions nord-atlantiques. Il est incontestable que la faune européenne, et la faune française, en particulier, proviennent à peu près entièrement du peuplement originel nord-atlantique. L’apport angarien est minime, et plus encore la contri- bution gondwanîenne. 3. -— Les éléments gondwanions Les éléments gondwaniens ne jouent qu’un rôle très minime dans le peuplement isopodique européen. On n’en compte que sept représentants en France. Le genre gondwanien Trichorhina est représenté en Europe par deux espèces espagnoles et une françoise (Tr. bonadonai). Le genre Chaeiophiloscia qui renferme de nombreuses espèces euro- péennes, dont trois françaises (elongala, sicula et cellaria), parait identique au genre Laevephilosciu d’Australie (Vnnnoeiss, 1928c, 1931c). La famille des Eubelidae, à répartition africano-brésilienne, n’est représentée, en Europe, que par une seule espèce, Sphaerobalhyiropa ribauii, aujourd’hui cantonnée dans le sud·ouest de la France. Le genre Sphaerobaihyfropa, d’abord rapproché par Vnnnonrr de certains Eu belidae africains, paraît bien plutôt s’apparenter aux formes américaines du genre Circoniscus (VANUEL, 1952 e). Enfin, la famille des Armadillidae est représentée dans la région méditer- ranéenne par quelques espèces dent une seule (Armadillo nfficinalis) se rencontre en France.
rmaonucrrorv 71 4. — Les éléments orientaux Les Porccllionidac quinquetrachealae ont atteint leur plein épanouisse- ment dans les régions arides et steppiques de l’Asie centrale (VERHOEFF', 1930 b ; 1931 0). Des éléments orientaux ont passé en Europe à une époque probablement récente, car les espèces occidentales sont encore toutes l `·~. ·»«` • 6 ( • È il`./` ,·' ‘.• lx *— \`!—_ — ê- " " f‘ • G l~J'\i,,.·- _`. • ~\ ..··· .. M \ 0 ’ r u . l l 1 C K ,’ »« ·§ ·. \ ’ • \ ` \ "\ .. rv \` — • r' `_ r" ` ` '\ t ~\ 5..) • 7 \ `\__ g 9 \` X \ f x` it O le ° - "É ~«~.. 5-"\.·,,` ` `«.···\,.~....` "'\·., A- Fxo. 85. -· Répartition, en France, de Trachelfpua ralhkei. proches de leurs congénères asiatiques. Cette migration n’est pas encore achevée ; on peut en suivre en France les étapes successives. La vague d’émîgrants orientaux meurt en Catalogne où le groupe des Porcellionides quinquetrachéates ne possède plus qu’un seul représentant (Cylisticus eslerelanus). Le genre Protracheonisurs est représenté en Asie orientale et centrale par de très nombreuses espèces. L’Europe orientale et centrale possède
72 ISOPODES TERRESTRES quelques espèces de ce genre. Quant à la France, elle n’en héberge qu’un seul représentant (Pr. occidenlalis). Le genre Trachelipus est propre à l'Asie occidentale et à l’Eur0pe; il est particulièrement abondant dans les régions orientales de notre continent. Par contre, l’on n’en connaît que deux espèces en France (raizeburgi et raihkei), et aucune dans la péninsule ibérique. La limite V \ Ã ` F , \ t_ \\ z * \ . `\ . \ * ` \ \ . \ \ `· K. \ \ \ \ l I , , I II O • p I 0 • l ·. O \ 1 M I ¤ .' 6 - E4 \—·"' fn', ..5 5 xr. Q A L..___`-l / "\..`._ " .. ~,. . '——\ F1G. 36. — Répartition, en France, de Porcellium czmspersum. occidentale de répartition du genre, qui se confond avec celle de Tr. raihkei, passe par Rouen, Chinon, Issoire, La Mure (fig. 35). Le genre Porcellium fort bien représenté en Europe centrale et orientale, possède une espèce expansive, P. conspersum, qui atteint sa limite occi- dentale dans les provinces orientales de la France (Ardennes, Lorraine, Franche-Comté) (fig. 36). Le genre Cylislicus, représenté en France par quatre espèces (conveœus
INTRoDUcT1oN 73 cavernicolus, eslcrclanus et nasulus) possède également une origine orientale. 5. — La Faune nord—atlantique ou mésogéenne Ainsi, les apports gondwaniens et orientaux ne jouent dans le peuple- ment de l’Europe, et tout particulièrement dans celui de l’Europe occi- dentale qu’un rôle fort modeste. Les Oniscoîdes qui appartiennent à la faune européenne actuelle sont les descendants directs de la faune qui peuplait le continent nord-atlantique et l’on peut qualifier de mésogéenne, en ce sens que sa répartition suit les rivages de cette ancienne mer sus- équatoriale. On ne saurait douter que la faune nord-atlantique ou mésogéenne représente un ensemble homogène ; on relève, en effet, de nombreuses et étroites affinités entre les faunes nord·américaine et européenne qui obligent à attribuer au fossé atlantique une origine récente (géologique- ment parlant). Il n’en est pas de meilleur exemple que les Tric/zoniscidue primitifs appartenant aux genres Prolrichoniscus, Typhlolricholigioidcs, Fina- Ioniscus, Escualcloniscus, Trichonelhes et Caucasonclhes, dont l’incontes— table parenté conduit à les réunir en une même tribu, la première tribu de la famille des Trichoniscidae (V.·xN¤s:1., 1953 c et e). Les représentants de cette tribu sont dispersés sur une distance de plus de quinze mille kilomètres, depuis la Californie jusqu’au Caucase (fig. 37). Les stations actuelles jalonnent l’emplacement de l’ancienne Mésogée et prouvent que ces Trichcniscîdae ont dû se différencier à l’époque où les terres qui constituent aujourd’hui l’Amérique du No rd et l’Europe se trouvaient réunies en un vaste continent, le continent nord-atlantique. Voici quelques autres exemples de répartition transatlantique dont on ne peut rendre compte qu’en invoquant l’existence d’un ancien conti- · nent nord-atlantique. Une section du genre Tylos comprend quatre espèces étroitement apparentées: latreillei (Méditerranée, côtes atlantiques de l’Europe et de l'Afrique septentrionale; archipels atlantiques; Bermudes; pour- tour de la mer des Antilles), niveus (pourtour de la mer des Antilles), punclalus (Californie) et insularis (Galapagos). Ligia oceanica, des côtes atlantiques d’Europe, se rattache étroitement :‘1 L. pallasi des rivages pacifiques de l’Amériqe du Nord. Le genre Ligidium posséde des représentants à la fois en Europe et en Amérique du Nord. Les Trichoniscfdae du genre Milrloniscus se rencontrent aussi bien en Europe qu’en Amérique du Nord (fig. IG8). Les Scyphacinae du genre Armadilloniscus peuplent la région méditer- ranéenne, les Açores, Madère et l’Amérique du Nord.
74 ISOPODES TERBESTRES Les genres Melopanorihus et Porcellio possèdent des représentants en Europe et en Amérique du Nord. tué à " } A RB := $2% Q7 • *9 À Q O. ¤ Q}, QM ld E xi' I È A ·¤‘ _ °<x ü # ü sv lira Tribu O Protrichcrnüzus À Caucasunefhes 9 Brackonridgia I Escualdonîscus + Typhlofrichollgîcîdês O Flnalonikcus 4i* Trichonvfhcs Fm, 37. —— Répartition des Trichoniscinae appartenant à. la. première tribu. Ces exemples sont trop nombreux pour être l’effet du hasard. lls établis- sent Phomogéinité fondamentale des faunes européenne et nord-améri- c aine. Ces affinités ne peuvent s’expliquer qu’«»n faisant appel à Pexistence
mrnonucrxou 75 d’un continent nord·atlantique réunissant autrefois en un seul bloc les terres situées de chaque côté de I’Océan. .\ujourd’hui, seules, quelques espèces anthropophiles ont pu grâce au concours de l’Homme franchir ces immenses étendues océanes. Qu'était ti l’origine cette faune mésogéenne? C’était certainement une faune chaude ; car, l’étude des flores fossiles prouve que le climat du début du tertiaire était tropical ; et, encore que la moyenne thermique ait baissé au cours du néogène, elle est restée élevée jusqu’au début du quaternaire (1). Les restes de la faune nord·atlantique ou mésogéennc sont représentés aujourd’hui par ce que l’on appelle la « faune méditerranéenne n. Mais, si l’on veut conserver ce terme, il convient d’attribuer au qualificatif « méditerranéen » une signification beaucoup plus large que son acception géographique. L. GERMAIN (2) donne pour limites à la région méditer- ranéenne, d’une part les frontières de l’Inde, d’autre part les archipels atlantiques. En fait, il faut prolonger la zone méditerranéenne jusqu’aux Antilles et à l’Amérique centrale. West pourquoi le terme de « mésogéen » est préférable pour désigner cette région faunique à celui de méditer- ranéen qui, s’il était conservé, serait détourné à l’excès de son sens primitif. Ces considérations permettent de comprendre pourquoi la distinction tranchée, pour ne pas dire Popposition, que l’on a voulu établir entre les régions atlantiques et la zone méditerranéenne est très exagérée. Cette distinction résulte de conditions récenles. C/est Pinstallation de l’Atlantique, par dislocation du continent nord-atlantique, et fermeture de la Méditerranée actuelle, qui a engendré les conditions présentes. (fest la raison pour laquelle beaucoup d’espèces sont communes aux régions atlantique et méditerranéenne, sans qu’il soit besoin d’invoquer pour rendre compte de ce double habitat de migrations récentes. Lstoamn (1954a et b), dans des études très poussées sur la faune isopodique de l’ouest de la France, a établi que de très nombreuses espèces méditer- ranéennes se retrouvent sur le littoral atlantique français, et de plus nombreuses encore dans les îles proches des côtes françaises. On peut citer comme éléments communs aux régions atlantique et méditer- ranéenne, les espèces suivantes : Tylos lafreîllei, Ligia iialica, Slcnoniscus pleonalis, Plafyarlhrus coslulalus et schôbli, Halophiloscia couchi et hirsula, Lucasius pallîdus et myrmecophilus, Mcloponorlhus sexfosciafus, Acaer·o— plaslcs melanurus, Porcsllio dilalatus et lamellalus, Pamschizidium menoz- zii, Armodillidium album, clepressum et granulalym. 1. Fvnor: (R.)· -— Les problèmes de paléoclimatologie et de paléobiologïe posés par la géologie de l’Arctide. C. R. Soc. Biogrfogr., n° 230-232, 1950, p. 13-23. 2. GERMAIN (L.). ·- Les régions zoologiques terrestres. In Encyclopédie française, tome V. Les Etres Vivants. Chapitre IV. Paris, 1037.
76 1s0P0DEs TERRESTRES 6. -— L’Eu1·0pe méditerranéenne Si les socles de l’Europe septentrionale, scandinave, écossais, irlandais existent depuis une époque fort ancienne, l’Europe méditerranéenne est récente. Ele n’a pu se constisuer qu’en suite du rétrécissement de la grande mer équatoriale qui a transformé la Mésogée en Méditerranée. Ce n’est qu’au cours du tertiaire que l’Europe méditerranéenne a pris figure, tout d’abord sous forme de massifs indépendants surgissent au milleu de la mer mésogéenne. Pendant la première moitié du tertiaire (phase paléogène ou num- mulitique), quatre grands massifs s’individualisent au milieu de la Méso- gée : la Meseta ibérique qui, 51 cette époque, est certainement réunie aux archipels atlantiques pour constituer un massif atlantidien (VANDEL, 1954/);le massif bético-rifain, occupant Pemplacement actuel de la mer d’Alboran; la Tyrrhénide, correspondant à la Méditerranée occi- dentale de l’époque présente ; l’Égéide ou plutôt les deux Égéides, sépa- rées par le sillon transégéen. Ces massifs se sont disloqués pendant la seconde moitié du tertiaire (phase néogène), en même temps que l’Europe méditerranéenne acquérait sa physionomie définitive par suite de la surrection des chaînes alpines. La faune mésogéenne qui est à l’origine du peuplement de tous ces massifs, a acquis sur chaque territoire, en suite de l’isolement géogra- phique, des caractères particuliers pour former des peuplements atlanti- dien, bético-rifain, tyrrhénien. égéidien et alpin. La faune méditerranéenne actuelle est issue de ces évolutions particulières. A Pexception des éléments bético-rifains qui semblent faire complètement défaut sur notre territoire, tous les autres peuplements ont contribué, dans des proportions diverses, au peuplement isopodique fran gais. 7. - Les éléments atlantidiens ou lusitaniens Le biogéographe est conduit à reconnaître qu’à une époque dont il est d’ailleurs difficile de préciser exactement la date, les archipels atlan- tiques ont été réunis à la Meseta ibérique (VANDEL, 1954 f). Cet ensemble que l’on peut qualifier d’atIantidien a été peuplé d’éléments dérivés de la faune mésogéenne, mais qui, par la suite, ont acquis des caractères particuliers. On peut encore leur donner le nom d’élémenis lusiianiens (R. F. SCHARFF, 1899, 1997 ; VANDEL, 1946 e). Ce groupement comprend, en ce qui concerne les Isopodes terrestres, les genres Trichoniscoides, Àleialrfchoniscoides, Scoioniscus, Oniscus, Meioponorlhus et Porcellio (pro parie). Ces éléments sont essentiellement caractérisés par leurs exigences écologiques: atmosphère saturée d’humidité et variations thermiques de faible amplitude. C’est la raison pour laquelle ils s’étendent à tous
I INTRODUCTION 77 les pays soumis à l’influence atlantique (fig. 38). Par contre, ces espèces font à l’0rdinaire défaut sur les côtes méditerranéennes dont le climat trop see ne leur convient pas. Les deux espèces les plus banales de l’Europe occidentale, Oniscus ascllus et Porcellio scaber, dont l’origine lusitanienne ne saurait faire de doute, font défaut dans la région méditerranéenne (fig. 39). vi? I Q 9 P 'I I • · C O Fm. 38. — Répartition de Melopzmorlhua cingendua. Plusieurs éléments atlantiques, profitant de l’humidité qui règne dans les massifs montagneux, en altitude moyenne, ont gagné successive- ment les Pyrénées, le rebord méridional du Massif Central, puis les Alpes et le Jura, Le genre Trichoniscoides en oiïre un très bel exemple (VANIJEL, 1952 a).
78 xsoponns Tnnnnsrnns 8. ———- Les éléments tyrrhéniens Depuis les classiques travaux; de Fonsvrn Mmon, il est universellement reconnu que la Méditerranée occidentale était occupée, à la fin du crétacé et au début du tertiaire, par une vaste terre, la Tyrrhénide. Le massif tyrrhénien se disloque et se fragmenté au cours du tertiaire. Sa liaison avec les Pyrénées et le Massif Central disparaît la première. Par contre, la Corse reste reliée à la Provence jusqu’à une date toute récente. Les vicissitudes du massif tyrrhénien ont retenti sur son peuplement (VANDEL, 4* <> · V F Éildli ;C””"’ sid/f QS ,» Ã x1 \ ' il \ Ã XC;/‘^"`”`7 / FXG. 39. — Répartition cl’Owiscus asellus. 195412). L’histoire de la faune tyrrhénienne comprend deux grandes étapes SllCC€SSlVCS Z URB pll3S€ E\I1Cl€I1I1€ OU pE\lCOgè1'l€, Bt, I,lI1€ pllë1S€ I`éC€I1l,€ ou néogène. La répartition de certains genres dessine avec une remarquable fidélité les contours de ces terres aujourd’hui en grande partie disparues sous les mers. La raison en est que la plupart des formes tyrrhéniennes sont aujourd’hui représentées par des espèces endémiques ou relictes (seuls, Oriioniscus flavus et Philoscia (Tiroloscia) exigua peuvent être tenus pour des types expansifs). a) Phase paléogène. —- La dislocation qui a fait éclater la Tyrrhénide au cours du tertiaire l’a détruite presque en totalité, à Pexception de quelques fragments périphériques dont les plus importants sont la chaîne
v--- « t;1`5:j.- "z. —<‘* . ·, ·,·- —~» ~~ =,··~,;:s·r ···s==· <‘< ;l§; F-L] *.;,12 1- M ,~, ,.= ,··, .‘ 3-. ··—.»_* « } ~,} ;•«>`x _`·;·_»·v_.`_ ,\ .«_ . . _. ,_ K, 3 - *·_ g ) .` _ ( ’ raamg, ·.~; s_ ,~¤·f. , , ·‘·, ¤· ·—«,¤J-1 ·_ Sm iîïîïff LE EE}- ,5... · - = -` »,`·'== M? *'î b;·","·`-; }`$·§ ygïê-E Ty; =w···'·· .g_ '; *_._ ·§«=:—`,j',, E xy: _` ,`_= jl ;~—.;p;5; ?Éiî2â',:— ·` —- .- x ‘ F: :· ~ *¤`= ; S iîë È ‘ T'; JE LÈZÀZÉÈI-~ $1% = L , 1 *=>= , ~f—·î ?=~"· sav? ;=-è;w§·È; ··»* €·_··¤ *, · §':», < ‘ _'; · . ,1-Q _-.~.·,,..·~-S ggëj ‘«~'È~», '§~`·ç‘ =· r=.,`¥~:Ã: · · `: ~ F . : .§~'·-:.'—·,‘”"'—ï~'- %-ë`-"€-c , -‘·: ·1 , ` —··5'L . i"à ”’ " ,` "` ., ·¥' .^`~"· ‘î <‘~Ñ. TÃ: 2 M ""<>· : ` $13. :·; · JI" ,·£;is:ï‘·< ,.§»· · '· `,.=g=` "`· ' E izzfë -ï :-K;- .. ~a_‘.t ·i·¤ ,',.'j· ~ g î_'_·# ,- 3 ‘ ,; 1. — ,‘T ·,2‘,·”> 1.·,;2_·.; ÈE;ÉÃ:*~:ï" sw · a`-.'·’.;î F`; 0 9 ` »:;* ‘;~=%î Là ,, -x`,* Y? ·;'î fe; " L.¥"·,» z) 11 "-~ · * ÃI" " ( I . - , '— , '~ ÃÃ ï‘ ·.‘<:··À Z .`:\% .`1 iii ?‘r;' " .,._¢",P9"€î,, ' ",.”'j E1 : M 3;·l—È'Zf·« `."ï~?'* Q'4 " ‘ _’<— `· i'! ·;: >I‘·'=·' 1 ~‘· — "`ï">' · T wi ··*‘:·"‘~î§=5.;—"- ·-ç È?-îlâ :"::l i=_,':,:' zî ;· ’L' É- 'I , `t_- A _ ' :'I;~ ¤ //· , É`, îÃï..L,- ‘\':;$·:: wi- :__.‘ Ez; lfmzs ,·`;$=_' î · É ~ · I. I, A · Q7 = a_,A»_;î`:l;;:·W:.~ ;.:_;.:\,.,\·« -= »` ;' '~_ · ·,; _' ., _ «' ,l_· ·«,.,·' -,5 Éîfîf `· À ~‘· . 'à · il ` '·'·ï, ·"-üîîîüï "'l 'P X "U ~ i C; * "`îsïiîë "' Il n 0 6 · —, `·;”,ü5_i E ?:L· ) E, ° l` 'I 1-: ~_¤ ;È:'· — I ‘ FJ Q ‘ ,,0 lî .‘,?ï’E C ‘”`?— ee 2 ~ “ " J `, F w- ¤ ~*ii:_ , . i —§-Q'? C î·.‘ · `=_ 9 ‘ 5 6 Q , .` ’ 7 î ' 5 `ÉEÉM ·'»'= É:··, . "· ng » >· 2 _îg€_:, N; A `\"“ ,; T Y R R H E N I DE ¢ *—'_;»:§ *ê;= -- ` Q2. ::2. ~" t ‘ }·.—: ïïi z_·_;ç *1 Iîçëwx '_ \\`\, . à . \ RJ ··~·’; E Ã""'î.*?É”' ’·.‘.‘??— "`·’·.,. `QWA il' ·€ ., BEF 3* + "È ` *@ i1*·..·` >`ïÉ·’ · '*•», » ` Tl? ‘rf`.;_·§E L r._i‘_.·4..»1<·$«·:«··¢4‘ ~· -~%··J·«·· si ..,» :.,, 04% 5 _ ;,: ff? ,ï·§'f.`F* GOLFE CANTABR/0UE 1 .’ ”%0 ; îî`f`·'1u J à "·‘(f·-~,·;·~:·. g- · ·_, »= -3 1·;' ' ’ `," · 0% »’ , E '1 ·< ,: cn <~·, vf-, ~;·‘· ·» ·_ _·~"’ ., ~', J ·· " ··· v. ·‘ ,'·' z \ 1 ·J:·;:··=· ·:f » ·:·c 1*., ·f— 5 ‘ * ··»*` '•·—.,__ * -z—:_ ;î;2ç:,.;5·, :—3ç~‘·;k;â,:§:<;~; ~.' ;;»f:__â . ·- \ ___,,·r·•-"` ,_ Z _ ` _::f_j · -· *· ··-· -¤" F`7¥îJ*·~—=' È:. -*,2:::. . = ig; "fîî .:`É~—,- J1? il ` `âe -:/1* " ` " ·ï·:!¤`*'~'·'É>·ï.ÉÉîî Fm. 4-0. — Répartition des espèces appartenant au genre Oritoniscus (à Pexception de l’espèce expansive, 0. fiavus). On a. représenté en püintillé Yextcnsion des mers lutéticnnes d’ap1·ès la Carto de FURON. 1, pyrenagus; 2, fouresi; 3, de.spu.ri; 4, tralani; 5, erzmilux; 6, notalrilia; 7, ribauti · 8 virei occidentalis · 9, virei cebenicus et se ientrionalzls · 10 vandelî · 11, bonadonai; 12, delmasi; 13 a anus; s n r 7 1 n 7 \I 14, coiffaitiç 15, bonneli; 16, condei; 17, henrîcî. La. repartition d’henrici est plus vaste que celle indiquée sur les carto. °$ î
80 1so1>onEs rrnnmssrnas catalane, les Pyrénées, les Maures, l’Estérel, la Corse et une partie de la Sardaigne. Les contours de cette ancienne terre sont jalonnès, souvent de façon très précise, par les représentants de genres dont la répartition appartient au « type tyrrhénien ». L’un des meilleurs exemples de répartition tyrrhénienne est fourni par le genre Oriloniscus (VANDEL, 1948 a et f, 1953 g1954 b). Dix-sept espèces actuellement connues se répartissent de la façon suivante (fig. 40) ; 3 i —-· f ”" 4u: " r’ cà HID! / C 1 l ® , «· ib I là ` · Ã è is _ 1 CM 3 ' l' FIG. 41. —- Répartition des espèces et des s0us—espèces appartenant au genre Phyma- toniscus; 1, propinqwus; 2, tuberculaius iolosanus; 3, tuberculatus tuberculatus; 1, tuberculalus arbaasanus; 5, luberculalus giranensis. Catalogne (1 espèce), Pyrénées (10 espèces), Causses et Cévennes (3 espèces), Provence (1 espèce), Corse et Sardaigne (2 espèces). C’est dire que ces espèces se répartissent très régulièrement sur les massifs qui dessinent le pourtour de l’ancienne 'l`yrrhénide et qui en repré- sentent aujourd’hui les derniers vestiges. Il ne fait guère de doute que c’est sur la '1`yrrhénide que le genre Oriloniscus est né et s’est développé. Les représentants du genre Tiroloscia possèdent certainement une origine tyrrhénienne, mais ces formes agiles ne sont pas restées stricte- ment attachées au domaine de leurs ancêtres. Quelques espèces expan- sives ont gagné des régions fort éloignées de leur centre d’origine. Ce sous-genre comprend neuf espèces ainsi réparties: Pyrénées (1 espèce), Maures et Estérel (1 espèce), île d’Elbe (1 espèce), Corse (1 espèce), Sar-
1NTRODUc'1‘10N 81 daigne (1 espèce), Alpes et Jura (1 espèce), Italie centrale et septentrionale (2 espèces), île de Cherso (1 espèce). Enfin, dans le genre Porcellio, il est un groupe d’espèces dénommé « Groupe tyrrhénien » (VANDEL, 1951 b), réparti sur tout le pourtour de la Méditerranée occidentale et qui a probablement pris naissance sur l’ancienne Tyrrhénide. 'C JÉ" É il W I :.3 ° Q · Wo • · O F10. 42. — Répartition d’IIelleria brwviccmia. b) Phase néogêne. — La dislocation dela Tyrrhénide n’a pas été l'œuvre d’un jour ; elle s’est poursuivie tout au long du tertiaire. Elle a débuté par l’installation d’un vaste chenal séparant la péninsule ibérique des massifs provençal, corse et sarde. Ce qui a eu pour ellet de substituer aux répartitions tyrrhéniennes généralisées des répartitions plus étroites, les unes pyrénéo—cévenoles, les autres corso·provenc_;ales. Comme type de répartition pyrénéo—céven0le, on peut citer celle du genre Phymaloniscus (fig. 41), genre voisin d’Oriluniscus, mais plus différencié, et d’0rigine plus récente (VANDEL, 1953 g). La répartition d’Helleria brcvicornis (lig. 42) est un bon exemple de 6
82 isoroniss TERRESTRES répartition corso-provengale. Ijaire de distribution de cette espèce comprend l’Estérel, la région de Grasse, la Corse, l’archipel tyrrhénien, le massif de Massoncello et la Sardaigne. Cette espèce ne semble pas dépasser la vallée du Var, qui, comme nous l’avons dit plus haut, repré- sente à la fois une limite tectonique et une frontière biogéographique. ' ··‘» ····;=·‘~===·;4·-==···=-l-.·.·:-ia,·,·.,~. ·,·`.. .. .¢ .`·;¢âr-’=, · ·* ' ali! LE _ L,?;`,_;~ _¢‘ • Il êj,-T _ ri.? ' l` ·» Q =Ã',.1';îf§~;.'.··'ï·. ·}‘E 0 0 L · ··», Z .·_· P · .·.· · " _ _ Q ·wîÉi,·î§`3tɧȑ, î` . .·_. s Q ;!`·j·'i' ’î:È=<·` ii » ‘'·' ' il · ‘T«•. " —ïÃ?;¥£‘Ã=fï'·2'îî`=¤ · :_~ 'Z. · ‘ ` ··1.<. _, IQ *2‘_î? ` `'_. *5;, , _ §§;_ *' ._î‘_.'l, ·‘ _ ç1ë;2'J`·· *i—; =.·Ã‘§;] 'F, " ,, I, 1‘Éî`~ ‘-=J: , ' . ''`‘` °?"'ï? »· î ·'-‘ ·î`··· ‘” ·??·'$"î — · l Fl" ,2;sç,:··_e5;?;;g1· ' · ‘ · , i p '-E·§.âf·.=»·*‘ Z’·=î,·' ‘ ·· ' é ,, : i `'—‘ . .5 :::-;;,:2’:»:··."ï·â:_;_:*_ irhï':. iii . :-,1.- '\ ·:··;· ;=;<zt==.zs·,'··.·2_.·J': s;:2,·':>5;=._=_Z.§·· , · ;· ‘··r£Fïî·'-=··é %;î2;Zï;;·—&f=· F:··"f:··=%·2-=¤·i'€¤" " ~ · ,·;:··` r · M `i'f=î·ïzf· }:ij<`:·ê·::.`_::.·_:·.x.·::__. :2'¢,E,A.r'=î_:`;'.7:;}\·'l 4- · pa".- I'; ,: ` I: Z-, "_ 8 _;.·~"f·_@j.·;·4 ., ï .'»’ ii'? 'ï = ' ,ï· ït· ii‘ a gv £?§·Q_`:.?·.Qz‘,¥_?$;,'*ï5;:.§l }'.‘ï,·.ð` ÉÉ; É` Ã. i T·îë.?lÃ-` ·x:·f° . ‘. · - ÉÈ-'?"J·"=î=`l‘·Ã ` ·‘°'i· 52 `,§Ã;`: '%i`·f:, ,,,__ ,_a,; FIG. 43. —— Carte de répartition des espèces du genre Armadillidium appartenant au groupe maculaium; les stations des représentants du sous-grouoe occidental sont représentées par des cercles ; celles des représentants du groupe adriatique et nord- balkanique, par des carrés; celles des représentants du groupe danubien, par des losanges. On a. figuré les terres émergées au miocène, d’après une carte de FURON. 9. -- Les éléments égéidiens Les seuls éléments de la faune française appartenant à cette catégorie, e’est-à·dire a ant ris naissance sur l’ancienne É éide sont re résentés 7 ar uel ues es èces du enre Armadzllidium et ar Armadillo 0 wmalis. P 10. —Les éléments alpins L’arc alpin a constitué, pour les Oniscoïdes, un centre de peuplement et de rajeunissement évolutif extrèmement important On peut considérer qu'ont pris naissance sur l’arc alpin: un grand nombre de genres de Trichoniscimze et d’Hapl0phihalminae, les familles des Buddelundiellidae,
INTRODUCTION S3 des Tendosphaeridae et des Mesoniscidae, les genres Oronîscus et Slrouha- loniscus. Les espèces du genre Armadillidium appartenant au groupe maculalum offrent un bel exemple de distribution de type alpin (fig. 13). La zone de répartition de ces espèces est aujourd’hui scindée en trois aires dis- tinctcs: un premier groupe (5 espèces) dit occidental, est propre aux Maures, à l’Estérel, aux Alpes Maritimes, à la Corse et fi l’île d’Elbe. Un second groupe (7 espèces), adriatique et nord-balkanique, peuple les régions qui bordent l’Adriatique, et plus à l’est, la Bulgarie. Enfin, le troisième groupe qui n’est représenté que par A. versicolor quinque- seriafum, possède une distribution typiquement danubienne ; cette sous-espèce peuple les Alpes Orientales, la basse Autriche, les Carpathes, les Alpes de Transylvanie et le Balkan bulgare. Par contre, aucune espèce de ce groupe n’existe en Italie du Nord, ni en Istrie, ni en Garniole. ()n voit que cette distribution coïncide à peu près exactement avec l’arc alpin tel qu’il existait au miocène. Ce groupe a dû se différencier, En cette époque, sur les terres correspondant au soulèvement alpin et ne s’en est que très faiblement éloigné par la suite. L’absence de repré- sentants de ce groupe dans les Alpes occidentales correspond, à n’en point douter, il une disparition secondaire due aux rudes conditions imposées par les glaciations quaternaires aux régions alpines. Plusieurs espèces alpines ont tendance à franchir les limites de leur habitat montagnard et Si coloniser les régions rhénanes et l’est de la France; quelques-unes d'entre elles ont même atteint la Belgique et la Hollande. On peut citer comme exemples de ce type de répartition, la distribution de Trichoniscoides lzeluclicus (fig. 132), celle de Trichonîscus alemannicus (fig. 152) et celle de Porcellio spinipennis monlanus (flg.356). ll. ——- L’influence de la période glaciaire sur la. répartition des Isepodes terrestres Les grandes glaciations quaternaires dont l’origine demeure extrême- ment obscure, ont profondément bouleversé les faunes de l’Europe et de l’Amérique du Nord. ll convient, en efïet, de rappeler que la période tertiaire a joui d’un climat chaud, voire tropical ou semi-tropical ft ses débuts. A ces conditions si favorables ài la vie des espèces animales, a succédé au début du quaternaire un climat froid et très humide qui a provoqué dans la faune (et la llore) des remaniements extrêmement profonds et étendus. Signalons la nature de ces changements, en nous limitant, bien entendu, aux répercussions qu'ils ont exercées sur la faune isopodique française. a) Les hauts massifs montagneux de l’Europe, et, en particulier les Alpes, ont été pendant les périodes froides du quaternaire complètement
84 ISOPODES reamasraes envahis par les glaciers. Dans la partie septentrionale des Alpes, les glaciers correspondant aux bassins tluviaux de l’lsère, du Rhône, du Rhin et du Danube, se sont réunis pour former une immense calotte glaciaire, un inlandsis, qui a recouvert la plus grand partie du domaine alpin. Les limites de cette immense calotte glaciaire sont marquées par les villes de Grenoble, de Givors, de Lyon, la base de la chaîne du Jura, Bâle, Schaffouse, Ulm et Münich. Dans cette région, il est bien certain que toute Ia faune pré-glaciaire u été radicalement détruite. Elle n’a même pas pu subsister dans les grottes. (fest la raison pour laquelle les cavités souterraines de la totalité des départements de la Haute—Savoie et de la Savoie, de la plus grande partie des départements de l’Isère et des Hautes—Alpes ne renferment aucune espèce vraiment cavernicole. La faune de ces régions est donc exclusivement constituée par des épigés d’0rigine récente, inter-glaciaires ou p0st—glaciaires. G’est pour la même raison que la faune alpine présente de nombreuses analogies avec la faune boréale qui a connu les mêmes vicissitudes, et un repeuplement reconnaissant la même origine. b) La destruction totale de la faune pré-glaciaire n’a été réalisée que dans les Alpes septentrionales. Au sud de Grenoble, les Alpes n’ont pas été recouvertes par un inlandsis continu. Elles ont été seulement sillonnées par des glaciers de vallées, laissant subsister entre eux de vastes étendues libres de glace. Tels sont les glaciers quaternaires des Alpes Maritimes qui occupaient les régipns supérieures des vallées de la Roya, du Var, de la Tinée et de la Vésubie; et, dans les Basses—Alpes, les vallées du Verdon et de la Bléone. Le glacier de la Durance appartient au même type bien qu’il ait été fort étendu et qu’il soit descendu jusqu’à Sisteron. Tous les glaciers des Pyrénées appartiennent également à ce type. Ces glaciers de vallées n’ont pas détruit toute la faune préexistante, mais ils ont contraint la faune chaude du tertiaire chercher refuge en profondeur, dans les grottes. Une portion de la faune cavernicole actuelle est donc constituée par des éléments anciens, tertiaires, refoulés en profondeur. G’est le cas des Trichoniscidae appartenant aux genres Spelaeonethes, Alpioniscus et Curloniscus. lls représentent les restes décimés d’une faune alpine qui a dû être abondante et variée, à la fin de l’époque tertiaire. Ce sont de relictes thermophiles. c) Les glaciers de vallées ont entraîné par ailleurs le développement d’une faune nivicole occupant le pourtour des glaciers, La faune nivicole quaternaire devait rappeler celle que l’on observe aujourd’hui dans les hautes montagnes, à des altitudes élevées. Mais, la faune quaternaire vivait à une altitude beaucoup plus basse. La limite des neiges éternelles était, en eiïet, abaissée, au paroxysme des glaciations quaternaires,
INTRODUCTION 85 de 1.200 à 1.300 m. dans les Alpes, et de L000 m. environ dans les Pyrénées (Perxcx). La faune nivicole quaternaire a subsisté jusqu':1 nos jours, il peu près dans les mêmes régions et aux mêmes altitudes qu’autrelois. Mais, lorsque les grandes glaciations quaternaires ont pris fin, elle s’est réfugiée en profondeur, dans les grottes, afin d’échapper à un climat devenu désor- mais trop chaud et trop sec pour elle. Une seconde catégorie de cavernicoles correspond donc ln des relicles glaciaires. · ï O 8O ' ¥· _ .. .. :1 B° `· A ` n O A _ g , ·_ · .‘· ,"’ __._ , t · _ â"' D J Ng`-,. ·~’ ak; _ • ·* * ‘ 1 ` xl fo -2 FIL;. 44. —- Carte de répartition du genre S':-otaniscus. Les stations des représentants de ce genre sont indiquées par des cercles. Un ai représenté en noir Pextension des glaciers quaternaires. d’ap1·ès la carte dc PENPK (mais modifiée pour tenir compte des données glaciologiques modernes). La faune isopodique nivicole du quaternaire est représentée dans les Pyrénées, par le genre Scoloniscus qui est devenu, aujourd’hui exclusive- ment troglobie. La répartition des représentants de ce genre indique que ces Isopodes ont dû vivre sur le front des glaciers quaternaires (fig. 44), Ce qui le prouve, c’est l’absence de représentants de ce genre dans le pays basque et dans la moitié orientale des Pyrénées, régions dans les- quelles les glaciers faisaient défaut ou étaient de peu d’étendue. es ormes ui son ro res aux va es occu es au re ois ar es C f q t p p llé pé t f p l glaciers, se sont trouvées isolées les unes des autres et se sont différenciées, en suite de l’isolement géographique, en autant de races ou de sous- cspèces distinctes qu’il existait de glaciers. Cette diversification qui est probablement antérieure 31 la pénétration de ces relictes glaciaires dans les grottes est très caractéristique des Scoloniscus pyrénéens. d) Les espèces précédentes vivaient ill proximité des grands glaciers quaternaires. Mais, il en est d’autres qui n’étaient point nivicoles, mais hygrophiles. Car, le climat glaciaire était caractérisé autant par sa grande
86 ISOPODES TERRESTRES humidité que par sa basse température. Sans des précipitations extrême- ment abondantes, les énormes masses de neige qui servaient il alimenter les glaciers n’auraient pas pu se constituer. Ces espèces hygrophiles sont des formes d’origine atlantique. Elles étaient donc déjà adaptées à un climat très humide, et elles ont pu, à la faveur du climat quaternaire, se disperser largement en Europe. Les hygrophiles diffèrent des nivicoles en ce qu’ils ne supportent pas des températures très basses. Ils ont peuplé, au quaternaire, les plaines et les montagnes dépourvues de glaciers. Les Isopodes terrestres appar- tenant au genre Trichonisceides rentrent dans cette catégorie. Ces espèces sont auj0urd’hui cantonnées dans les régions très humides du versant atlantique de l’Europe et sur les rivages de la Mer du Nord, dans les Alpes et le Jura, et dans les massifs montagneux de l’Europe occidentale. Dans les régions plus sèches, les espèces hygrophiles sont devenues cavernicoles. C’est le cas de Trichonisceides albidus, espèce épigée dans le nord de la France et cavernicole dans le bassin de l’Aquitaine. Triche- niscoides medesius est toujours cavernicole, sauf dans les Albères. Triche- niscoides miœius et benneii sont constamment cavernicoles. Toutes ces formes sont des relicies hygrephiles. Elles représentent le troisième élément de la faune cavernicole actuelle. 12. — La période xérothermique Les géologues, les paléobotanistes et les phytogéographes ont démontré l’existence d’une période xérothermique, chaude et humide, qui s’intercale entre la dernière période glaciaire et l’époque actuelle. La période xérothermique a permis Vextension de certaines espèces méridionales qui ne subsistent actuellement dans le centre de la France que dans certaines stations privilégiées. C’est le cas de Chaelephilescia cellaria, espèce méditerranéenne qui se retrouve, en des stations isolées, dispersées le long de la vallée du Rhône et de ses affluents (grotte de Saint-Nazaire-en-Royans, dans la Drôme ; grottes de Poncin et de Torcien dans l’Ain; Citadelle de Besançon, etc.) (VANDEL, 1947a). Ce sont là des stations relictes, vestiges d’une large extension de l’espèce au cours de la période xérothermique. L’espèce ne subsiste dans ces stations septentrionales que grâce à une exposition particulièrement favorable et à la présence de grottes qui lui permettent de s’abriter pendant l’hi- ver (1). 1. HUBER (1916), nie 1’existence d’une période xérothermique, et invoque, pour rendre compte de la présence d’espèces thermophiles en Europe centrale, des migrations récentes. Le caractère résiduel de la dispersion de Chaetophiloscia cctlmia, dans 1’est de la. France, s’0pp0se à. cette interprétation.
INTRODUCTION 87 RAPPORTS DES ONISCOIDES AVEC LES AUTRES ÈTRES VIVANTS l. — Prédateurs des Onîscoîdes VERTÉBRÉS. — Les Souris, les Musaraignes, les Hérissons et plus de soixante-quinze espèces d’()iseaux consomment des Cloportes (Hsnoto, 1913 ; Mac Aran, 1932; Connmon, 1943 b; Gonvarr, 1956). Le Gecko, Phyllodaciylus europaeus Gené, se nourrit d’Armadilles, et l’Orvet, Anguis fragilis L., chasse les Cloportes (ANGEL, 1946). Les Grenouilles et les Crapauds se nourrissent de Cloportes (0MER·COOPER, 1925; Rosraivo, 1955) ; en particulier le Crapaud Calamite, Bufo calamiia Laurenti peut se nourrir exclusivement de Cloportes. INsEc·rEs (1). — Les Carabiques du genre Lacmoslhenus, et, en parti- culier L. terricola Herbst, commun dans les caves, se nourrissent de Cloportes (SAULNIER, 1945). AR.».1GNÉEs. — Plusieurs Araignées capturent des Cloportes; une liste très complète de ces Araignées a été dressée par W. S. Bmsrowa (1941); elle comprend surtout des formes troglophiles, telles que les Mela, les Tegcnaria, les Pholcus, etc. En Europe, une espèce d’Araignée s’est spécialisée dans la chasse aux Cloportes; c’est Dysdera crocoia C. L. Koch (W. S. BRISTOWE, 1941, 1954). Cette Araignée nocturne, à mouvements lents, se nourrit de divers Oniscoïdes, en particulier de Philoscia muscorum (Scopoli). Elle saisit sa proie à l’aide de ses puissantes chélicères dont elle plante l’une dans la région dorsale, l’autre dans la face ventrale de sa proie. 2. — Flore intestinale Le tube digestif des Oniscoïdes renferme une riche flore bactérienne (Suaawsmmv et BAnsoN, 1952; BERRs*rEc11ER, CORNYN, VOLKMANN, Canoo et HARPER, 1954). Certaines de ces bactéries symbiotiques sem- blent capables d'attaquer et de décomposer la cellulose et la lignine des végétaux absorbés par leurs hôtes. D’autres formes bactériennes sont capables de synthétiser les vitamines. Enfin, certaines bactéries nitri- flantes, telles que Azolobacier agilis, sont peut·être susceptibles de fournir à leurs hôtes des produits azotés. Des Trichomycètes appartenant aux trois classes des Éccrinides, des Palavascides et des Génistellides se rencontrent dans le tube digestif 1. Au Texas, une Fourmi de la sous·famil1e des Pomrimze, Leptogenys (Lobopelia) elongata, se nourrit exclusivement de Cloportcs. (WHEELER, 1904; BROOKR, 1942).
88 isovomas ·rERREs*rP.Es de plusieurs espèces d’©niscoïdes (LÉGER et DUBoscQ, 1906, 1916 ; Mencriza, 1914 ;P©1ssoN, 1928, 1929,1931,1932;MARcHAL et BoNNEFoY, 1942; TUzET et l)/lANIER, 1947, 1948, 1950, 1954; Dueosco, LÉGER et Tuznr, 1948; l)flANIER, 1950). Un Ascomycète, Keberiia oniscidarum a été observé dans le tube digestif d’Oniscus asellus et de plusieurs espèces de Porcellio (Borssxzvnm, 1919). 3. — Formes épîzoïques De nombreuses formes épizoïques se rencontrent sur les pléopodes des Isopodes terrestres (HUET, 1883; CUÉNOT, 1892; NEMEC, 1895; Ricrman, 1899, 1900; Dociiar. et FURssEN1<o, 1921; MoNoD, 1926; REMY, 1927 b, 1928, 1932 QTÉTRY, 1938 ;BoNNEFoY et MARCHAL, 1943 a ; STAMMEB, 1949 ; l)1ATTHES, 1949 a et b, 1950, 1955 a et b ; Osons, 1955). Ce sont : AM0EB1ENs: Discella ligidii Nemeé. INFUso1REs: Chilodonella Iongidens Nemeë, Ch. porcellionis Dogiel et Furssenko, Dyslerioides sessilia Matthes, Epislylis (Opercularia) epislyli- formis (Nemeë), Opercularia siammeri Matthes, O. ligiae Matthes, Ballo- dora dimorpha Dogiel et Furssenko, B. marceli Remy, Carchesium voigli Matthes, Pyxicola (Coihurnia) ligiae Cuénot. ROTIFÈRESZ Mniobia (Callidina) branchicola (Nemeë). NÉMATODES : Maiihesonema lylosa Osche. On observe fréquemment sur les péréiopodes des Trichoniscidae des formes épizoïques qui ont été parfois interprétées comme des Laboul- béniacées (RACOVITZA, 1907, 1908; GRAEVE, 1914), mais qui correspon- dent en fait à des œufs ou à des larves d’un Nématode Rhabditidé appar- tenant a l’espèce Cheilobius quadrilabialus Cobb (TRAVÉ, 1956). Enfin, des Gamasides sont parfois répandus sur le corps des Oniscoïdes (OMER-Coovian, 1925; BRIAN, 1932; VANDEL, 1955 b). 4. — Parasîtes internes SPOROZOAIRES. —-— Des Coceidies ont été signalées dans I’intestin des Oniscoîdes (G0NKL11~1, 1897). NÉMATODES. —— 1) Oœyuridae. Oniscola oniscola Schwenk est parasite de Philoscia sp. (Scnwuivx, 1927 cz, b et c). 2) Ancylosiomidae. Agamonemalodum armadillonis pillularis Leidy a été observé comme parasite d’Armadillidium vulgare (LExDY, 1853; LINSTOW, 1878 ; RICHARD, 1899, 1900 ; SEURAT, 1916). A. hospes Linstow est parasite du même Gloporte (Lmsrow, 1882, 1889; Ricrman, 1899, 1900; SEURAT, 1916).
INTRODUCTION 89 3) Acuariidae. Acuaria (= Dispharagus) spiralis (Molin), souvent confondu E1 tort avec A. nasula (Rudolphi), est un parasite des Gallinacés et des Columbiformes. L’hôte intermédiaire est représenté par diverses espèces de Cloportes (Porccllio scaber, P. laevis, Armadillidium vulgare) (PIANA, 1896; Rrcrmnn, 1899, 1900; RAILLIET, HENRY et Sizoee, 1912; Seurwr, 1916; CRAM, 1927, 1931, 1932; HALL, 1929; Neveu- LEMAIRE, 1936). 4) Mermilhidae. Des larves de Mermis se rencontrent très fréquemment chez les Oniscoïdes, en particulier chez les espèces du genre Trichoniscus, plus rarement chez Platyarlhrus (VERHOEFF, 1942 b et observations inédites de l’auteu1·). TRÉMATODES. —— Des métacercaires ont été signalées à plusieurs reprises chez Ligia oceanica (VILLOT, 1875, 1879 ; Lmsrow, 1878, 1889 ; Rrcrmnn, 1899, 1900 ; Leeoun, 1914). Le Trématode, Conspicuum icleridorum Denton et Byrd, est parasite, à l’état adulte, d'un Oiseau passérilorme, Quiscalus quiscalus. Le premier hôte intermédiaire est un Mollusquc, Zoniloides arboreus, et le second, un (jloporte (Oniscus asellus, Armadillidium nasalum) (Patten, 1952). Cesrones. — Toenia rolunda Molin, parasite de Lacerla viridis et muralis, possède un cysticercoïde qui vit aux dépens d’Oniscus ascllus (FICALBI, 1890; Joyeux et BAER, 1936). Des cysticercoïdes ont été également signalés chez Armadillidium vulgare (DAN \VEBSTER, 1949). D1PrE1=xes.— Plusieurs espèces de Diptères sont parasites des Oniscoïdes (VoN Rosen, 1840 ; BRAUER, 1883 ; Baues, 1903 ;Bezz1 et Srem, 1913 ; THOMPSON, 1917, 1920 a et b, 1934; 0’MAH0NeY, 1931; Vennoere, 1931 b, 1936 a ; LEGRAND, 1941 ; SÉGUY, 1941, 1950; 'l`rscHLER, 1952). Les Diptères parasites des Cloportes appartiennent à la famille des Calliphoridae, à la sous-famille des Rhinophorinae et aux genres Frauen- feldia, Phyto, Siyloneuria, Slcvenia, Cirillia, .Melan0ph0ra et Plesina. Les hôtes appartiennent tous aux Oniscoïdes supérieurs (Oniscidae, Porcellionidae, Armadillidiidae). L'espèce la plus fréquemment parasitée est Porccllio scaber. Les larves parasites passent l'hiver à l’intérieur de leur hôte ; elles se nymphosent à l’intérieur du Cloporte après l’avoir vidé de son contenu; l’éclosion a lieu au début de l’été. Lorsqu’il est à 1'état de larve, le parasite détermine la castration de son hôte. 5. — Rapports des Onîscoîdes et de l’h0mme ; usages et dégâts Encore que l’emploi des Cloportes ait joué autrefois un rôle important en médecine (NOBLEVILLE, 1756; BRANDT et Rrvrzesuae, 1833 ; Fxrcn, 1855; Rxcimao, 1900; T.xYLoa, 1934, 1938), ces Crustacés ont disparu
90 xsoromas ranmasrnas de la pharmacopée moderne. Il semble que leur emploi culinaire soit également restreint, bien que (10LL1NcE (1943 b) ait relevé sur un menu francais la mention : « Sole frite, sauce aux Cloportes ». Par contre, les Oniscoïdes jouent un rôle qui est loin d’être négligeable dans la formation de l’humus et des sols forestiers (Bormnsuscrr, 1931 ; FRAM et LEITENBERGER, 1948; FRANZ, 1950; SCHALLER, 1950 ; Kürrnarxr, 1950 ; Boaurzxv, 1950). Les dégâts commis par les Oniscoïdes sont minimes, au moins en Europe, encore que LUcAs (1860 a) ait signalé qu’Oniscus asellus rongeait les bouchons des bouteilles de vin entreposées dans la cave de l’apparte- ment qu’il occupait au Muséum. Par contre, en Amérique du Nord, les Cloportes apparaissent plus nuisibles; ils s’attaquent aux cultures les plus variées, surtout dans les États du Sud ; ils envahissent les serres, les champignonnières, etc. (le lecteur trouvera dans l’ouvrage de HATCH, 1947, une bibliographie très complète de la question). LES PRINCIPES DE LA SYSTÉMATIQUE ET DE LA CLASSIFICATION DES ONISCOIDES 1. — Choix des caractères utilisés dans la classification des Oniscoïdos Il convient d’attirer l’attention des naturalistes qui éprouveraient le désir d’aborder l’étude des Isopodes terrestres sur le fait que la déter- mination des espèces se fonde, suivant les familles, sur l’examen de carac- tères très divers. Tels organes, très constants dans un groupe, sont extrê- mement variables dans une autre famille; ils présentent peu d’intérêt pour le systématicien dans le premier groupe, tandis qu'ils sont de grande valeur dans le second. C’cst ainsi que la désespérante monotonie de structure des Trichoniscinae est compensée par Pextraordinaire variabilité des caractères sexuels mâles, Il en résulte, d’ailleurs, que dans cette sous-famille, seuls, les mâles peuvent être déterminés avec certitude. L’ét0nnante variabilité que l’on observe dans la sculpture tégumentaire des Haplophfhalminae, des Buddelundiellidae et des Squamiferidoe sert de fondement à la systématique de ces familles ou sous-familles. La structure des pièces buccales est essentielle à considérer dans la famille des Oniscidae. Les Porcellionidae sont construits sur un modèle très uniforme; ce sont les caractères tégumentaires qui doivent ici être retenus en tant qu’éléments des diagnoses différentielles. Chez les Armadillidiidac, la plastique céphalique est fort variable; aussi a-t-elle été largement utilisée dans la systématique de ce groupe.
INTRODUCTION 91 Chez les Armadillidae, re sont les dispositions structurelles des premiers péréionites liées à la volvation qui devront être retenues par le systé- maticien. Ajoutons que plusieurs caractères, autrefois largement utilisés en systématique, sont aujourd’hui abandonnés. Nous savons, par exemple, que les rapports de longueur des articles du flagelle antennaire varient en fonction de l’âge; la valeur de ce caractère, en systématique, nous apparaît aujourd’hui très faible. 2. — Méthodes suivies dans la rédaction des diagnoses spécifiques RAcovrrzA a cru faire œuvre utile en donnant des espèces qu’il a décrites des diagnoses aussi complètes que possible. Cette méthode qui, au premier abord, peut paraître excellente, prête néanmoins le flanc à d’indéniables objections : a) Croire qu’une description puisse être jamais complète est une illusion, L’étude des hommes fossiles a conduit les anthropologistes à reprendre 1'examen du squelette et de la dentition des hommes actuels qui pouvaient, à bon droit, être tenus pour parfaitement connus. Des caractères considérés aujourd’hui comme essentiels par Pisopodologue, tels que les caractères sexuels des péréiopodes, ne sont pas mentionnés par RACOVITZA, car, à l’époque où le grand naturaliste roumain rédigeait ses monographies, l’attention des zoologistes n’avait pas été attirée sur ces différences sexuelles. b) Les très longues diagnoses ont l’inconvénient de noyer les caractères vraiment différentiels au milieu d’une foule de détails sans intérêt. C’est ainsi que beaucoup d’isopodologues n’ont pas su distinguer deux excel- lentes espèces décrites par Racovirza, Trichoniscus provisorius et Tr. bi/ormafus, parce que les diagnoses de ces deux formes consistent en la répétition, au long de plusieurs pages, des mêmes caractères décrits en des termes identiques, en sorte que la seule différence essentielle entre les deux espèces, qui concerne l’antenne mâle, échappe facilement à l’attention du lecteur. Ce qu’il convient de soigneusement décrire, ce sont les caractères différentiels qui, comme nous l’avons dit dans le précédent paragraphe, varient d’un groupe à l’autre. Une description qui place sur le même plan les caractères spécifiques et ceux communs à tous les représentants d’un genre ou d’une famille, ne répond pas à son but. Les descriptions doivent être souples, comme la nature elle~même, et savoir s’adapter ài chaque cas particulier. c) Une description complète et consciencieuse des caractères d’une espèce représente, certes, un travail utile, mais elle correspond simple-
92 xsoronns TERRESTRES ment à un apport brut de matériaux non digérés. Il convient ensuite de comparer les espèces entre elles, de relever leurs affinités et leurs différences, de les grouper enfin en ensembles homogènes et hiérarcbisés. Il ne faut point se faire d’illusions; la systématique ne saurait se satisfaire de pures monographies. Toute systématique est comparative. ll convient que le débutant s’en rende compte et que, lorsqu’il aborde l’étude de groupes difficiles en l’absence de termes de comparaison, il ne s’étonne point d’échouer dans ses essais de détermination. 3. — La variation Le « type », unique, représentatif de l’espèce, est une simple abstraction, pure entité muséologique. Comme l’a reconnu RAcov|·rz,v (1912l, il y a longtemps déjà, l’espèce est une « colonie de consanguins ». Mais, aucune colonie n’est rigoureusement homogène; le propre du vivant est de varier. G’est dire qu’une bonne description ne saurait se borner à décrire un « type », mais elle se doit de fixer les limites de variabilité de l’espèce. C’est pourquoi une description parfaite devrait se fonder sur l’examen d’un très grand nombre d’individus provenant de tous les points de l’aire de répartition de l’espèce. Bien entendu, ces exigences dépassent à l’ordinaire les possibilités du zoologiste descripteur; mais, du moins, a—t-il le devoir de toujours tenter de s’en approcher. L’isopodologue devra tenir compte non seulement des variations chromatiques, si fréquentes che; les Oniscoïdes, mais plus encore des variations de taille. Gar, les exemplaires de grande taille révèlent, en raison de la croissance allométrique de certains organes, des caractères peu apparents ou même complètement invisibles sur des échantillons de petite taille. (Test ainsi que l’on est parfois tenté de ranger dans des espèces différentes, des exemplaires recueillis les uns dans le nord, les autres dans le midi de la France, encore qu’ils ne diffèrent que par la taille et le développement des caractères sujets à croissance allométrique. Il convient encore de reconnaître que des espèces ou des sous-espèces, bien distinctes dans leurs territoires respectifs, acquièrent des caractères intermédiaires dans les zones de contact. C’est le cas pour les sous—espèces de Phymaioniscus iuberculaius (Vmvnni., 1953 gl, et différentes espèces de Porcelliox spinicornis, moniicola, spinipcnnis, etc. 4. — Les unités systématiques L’ancie11ne systématique, telle que celle qui fut suivie par Bonne- LUND, dans son classique 'l`raité, manque de souplesse. L’auteur danois ne connaît que trois coupures systématiques: la famille, le genre et l’espèce. ll convient aujourd’hui de substituer il cette systématique
1NTnonUcT1oN 93 trop rigide des méthodes plus souples qui permettent au voologiste de serrer la réalité de plus près (Vxrmsr., 1951 b). Ce que l’isop0dologue observe dans la nature, ce sont des colonies plus ou moins étendues, possédant chacune des caractères morphologiques particuliers et une aire de répartition plus ou moins nettement définie. Il est souvent délicat de répartir ces colonies dans les unités systématiques qui leur conviennent le mieux. Lfexpérience m’a conduit à distinguer cinq unités systématiques hiérarchisées: la variété, la forme, la sous- espèce ou race géographique, l’espèce et le groupe d'espèces. a) La variélé représente une variation individuelle dont l’apparition n'est nullement liée à la distribution géographique. La variété représente soit une simple manifestation phénotypique, soit une variation héré- ditaire ou mulalion. La plupart des variations chromatiques répondent à ce type. b) Nous réservons le nom de formes aux colonies qui diffèrent du type par une taille, soit supérieure, soit inférieure, et dont les caractères sujets à croissance allométrique sont, de ce fait, exagérés ou diminués. Mais les individus de même taille possèdent une morphologie semblable. 'l`ous les passages existent, d’ailleurs, entre les types extrêmes, tant au point de vue morphologique que biogéographique. Il n’est pas établi que les différentes colonies distinguées sous le nom de « formes » soient génétiquement distinctes; leurs différences sont peut-être simplement d’ordre phénotypique, et sous la dépendance des conditions climatiques. Telles sont les trois formes de Porcellio monlicolax monlicola, lugubris cl meridionalis. c) Nous désignons sous le nom de sous-espèces ou de races géographiques, les colonies qui diffèrent du type par l’allure de la croissance allométrique de certaines sensibles sexuelles ou somatiques. Les aires de répartition des sous—espèces se relaient, mais ne se superposent pas. On observe parfois des formes intermédiaires Ill la limite de répartition de deux sous- cspèees, ainsi qu’il a été dit dans le paragraphe précédent. _ cl) Nous donnons le nom d’espèce à un ensemble qui diffère des unités systématiques voisines par des différences morphologiques qui affectent non seulement les caractères sujets in croissance allométrique, mais également d’autres caractères plus stables, tels que les caractères Légu- mcntaircs, appendiculaires, volvationnels, etc. Contrairement aux condi- tions que l’on observe chez les sous-espèces, les aires de répartition de deux espèces voisines peuvent se superposer sur une plus ou moins grande étendue. e) A la suite de VEnnoEFx·· et de Srnouam., il nous paraît opportun de réunir en des « groupes » distincts, des espèces affinés qui présentent des caractères communs, dont la répartition géographique répond au
94 ISOPODES TERRESTRES même mode de distribution, et qui correspondent vraisemblablement à des lignées phylétiques distinctes. Les limites de ces « groupes » sont trop floues pour qu’il soit possible de leur attribuer la valeur de sous- genres. Le terme de « groupe » ainsi entendu, correspond assez exacte- ment à celui de cercle d’espèces (rr Artenkreis » de Benson). 5. -— Les caractères juvéniles et la systématique L’étude des formes juvéniles mérite de retenir l’attention du systé- maticien ; et, ceci pour deux raisons : a) Tout d’abord afin d’éviter l’erreur fréquemment commise de prendre des formes juvéniles pour des adultes et de les considérer comme des espèces nouvelles. C’est ainsi que Trichoniscus verhoe/fi, espèce décrite par DAHL (1919) et fondée sur l’examen d’un seul mâle, correspond simplement à la forme juvénile du banal Trichoniscus pusillus Br. La forme décrite sous le nom de Phymaloniscus iuberculalus uarilhensis (VANDEL, 1948 b) ne représente que la forme juvénile de Ph. luberculalus arbassanus (VANDEL, 1953 g). b) Mais, l’étude des formes juvéniles conduit à des considérations d’une portée beaucoup plus étendue. Elle permet, en effet, d’établir des comparaisons suggestives entre des especes voisines, et de comprendre leurs rapports de parenté. Un même organe est susceptible de présenter, dans des espèces voisines, des degrés de sensibilité variés aux facteurs sexuels ou aux agents morphogènes. Si le degré de sensibilité d’un organe aux facteurs morphogènes diminue, cette variation aura pour effet de donner naissance à une nouvelle forme ches laquelle l’adulte ressemblera à la forme juvénile de l’espèce originelle. La nouvelle espèce pourra être tenue pour une forme « néoténique » par rapport à la souche qui l’a engen- drée. Inversement, si la sensibilité de l’organe augmente, la nouvelle espèce apparaîtra cr surévoluée » par rapport au type primitif. Des relations de cet ordre o11t été souvent observées entre espèces voisines du genre Porcellio (VANDEL, 1951 b). Ainsi, le telson juvénile de Porcellio eacplanaius ressemble :3 l’organe adulte de P. moniicola. Les lobes frontaux juvéniles de P. spinipennis ressemblent aux lobes frontaux adultes de P. omrum. L’ex0podite du premier pléopode mâle juvénile des espèces du groupe hoffmannscggi est semblable à l’0rgane adulte des espèces du groupe laevis. L'endopodite du premier pléopode mâle juvénile de P. montanus ressemble à l’organe adulte de P. spini· pennis. On observe des relations de même ordre chez Phymaloniscus luber- culalus (VANDEL, 1953 g). La s0us··espèce arbassanus se présente comme une forme à tendances « néoténiques » par rapport aux autres sous-espèces, tandis que gironensis représente un type « surévolué ».
mrnonucrrom 95 6. —- La classification des Oniscoidea Les Onisceidea constituent l'un des neuf sous-ordres de l’ordre des [sopodes. Avec leurs trois cents genres et plus de deux mille espèces, les Oniscoidea représentent le sous-ordre d’Is0p0des numériquement le plus nombreux. Si l’on excepte les caractères d’adaptati0n à la vie terrestre qui sont d’ailleurs peu marqués chez les Oniscoïdes inférieurs (Ligiidae), le seul critère qui permette de les distinguer des formes aquatiques est la réduc- tion de l’antennule qui devient très courte et qui ne comprend générale- ment que trois articles (plus rarement un ou deux). L’in1possibilité de définir exactement les Oniscoïdes découle du fait que ce sous-ordre est hétérogène et constitué de deux lignées phylétiques distinctes (VANDEL, 1943 b). Les deux genres Tylos et Helleria possèdent une constitution céphalique et une disposition des uropodes qui sont très proches de celles des Idotées ; ces deux genres se rattachent certaine- ment aux Valvifères dont ils tirent très vraisemblablement leur origine. Les autres Oniscoïdes possèdent des uropodes normaux et dérivent d’Isopodes marins, sans qu’il soit possible, pour l’instant, de les rattacher à un groupe déterminé. Ces deux lignées d’©niscoïdes, dont l’origine est certainement distincte, ont été désignées sous les noms de série iyliennc ct de série lîgienne. La classification des représentants de la série ligienne se fonde essen- tiellement sur la disposition des orifices génitaux mâles et celle des apo- physes génitales qui les prolongent. Chez les Diplochela (VANDEL, 1957), les orifices génitaux, ainsi que les apophyses génitales (réduites chez les Mesoniscidae), sont doubles. Chez les autres représentants de la série ligienne, les canaux déférents débouchent dans une apophyse génitale unique. Mais, chez certains d’entre eux, les canaux déférents restent distincts dans toute la longueur de l’apophyse génitale, et débouchent à l’extérieur par des orifices distincts. Chez d’autres, les canaux déférents se prolongent par une enveloppe tégumentaire unique qui s'0uvre à l’extérieur par un pore situé à l’extrémité de l’apophyse génitale(VAN1>E1., 1957). J. J. Lncrumn (1946) a rassemblé les premiers sous le nom de Crinochela, et les seconds sous celui de Synochela. Les Crinochcla se divisent eux·mêmes, suivant la présence ou l’absence d’organes pseudo- trachéens, en Pseudolrachcala et Airachcala. Les Oniscoidea comprennent vingt—et-une familles dont treize sont représentées en France. Le tableau ci·contre résume la classification des Oniscoidea. Les familles qui ne possèdent pas de représentants en France sont marquées d’une astérisque.
96 isoromas Tnaassrans TABLEAU DE CLASSIFICATION DES ONISCOIDEA SÉRIES TRIBUS SUPE1tFAM1LLEs FAMILLES Série tylienne ................ 1. Tylidae _ . ' 2. Ligiidae Dlplücheta ''`''''''°' l 3. .Mes0wiscidu.e* 4. Styloniscidaü Styloniscoidea. É 5. TitamZidae* Synochetal 6. Sch0bl*mdae* . . . 7. Trichonismldae Tmchouscoldw i 8. B.dd.z....z..m... ' 9. Stemmiscidae Série 10. Tendosphaerùlae ligienne I1. SpeZae0ni.s·cidae* M“’”°h°"“""° 12. Rhysc0tidae* 13. Squamiferidae 14. Oniscidae C"i“°°h"""" » 15. Cylisticidae 16. Porcellionidae 17. Atlantidiidae* Pseudotmcheata 18. Armadillidiidae 19. Eubelidae 20. Act0eci'Zdzze* 21. .»1rma,dillidae LES MÉTHODES DE CHASSE, DE CONSERVATION, DE PRÉPARATION ET DE DETERMINATION DES ONISCOIDES 1. —-- Méthodes de chasse et de récolte La récolte des Isopodes terrestres n’offre aucunes diflicultés particu- lières. Quelques pinces, fortes ou fines, et des pinceaux permettent de les recueillir aisément. Il convient, au cours d’une chasse aux Oniscoïdes, de soulever les pierres enfoncées, de fouiller les amas de bois mort, les coussins de mousses, les tas de feuilles mortes et d’humus, de soulever les écorces des arbres et des souches mortes, de secouer la terre qui adhère aux radicelles des plantes. Les fourmilières, spécialement celles de Teiramorium et de Illessor, doivent être inspectées, afin d’y rechercher les myrmécophiles. Le tamisage, méthode fructueuse pour le coléoptériste, est un procédé brutal qui réduit en morceaux les fragiles Isopodes humicoles. Des pièges ont été parfois utilisés pour attirer les Gloportes (Gmssa, 1928). Par temps humide et orageux, la chasse au parapluie ou à la nappe permet de recueillir des Philoscia, quelques Porcellio (en particulier
INTRODUCTION 97 P. monlicola), Armadillidium piclum, etc. (Bouvuzn et BRONGNIART, 1896 ; Coma, 1946). La faune qui peuple le bord de la mer est particulièrement abondante et variée; sur les rivages marins, l’isopodologue doit porter attention aux amas d’lgues, de Posidonies ou de Zostères rejetés par les flots. Les Slenoniscidae, ainsi que Buchnerillo liiloralis, espèces souvent associées, se rencontrent sous les grosses pierres enfoncées. Les Ligia, les Halo- philoscia et les Slenophiloscia courent parmi les galets et dans le cailloutis, au voisinage immédiat de la mer. Les Armadilloniscus se collent aux rochers, à proximité de l’eau. Les Tylos, ainsi qu’Armadillidium album, s’enfoncent, pendant le jour, dans le sable des plages. En haute montagne, les zones abandonnées récemment par les névés sont les plus riches. Beaucoup d’alticoles disparaissent en profondeur après la fonte des neiges et demeurent pratiquement introuvables. La chasse aux endogés est particulièrement délicate et requiert une certaine habitude. Elle ne peut être entreprise avec succès qu’aux époques favorables, c’est-à-dire au printemps et ii l’automne. En été et en hiver, les endogés disparaissent en profondeur. Il convient de rechercher les endogés sur les flancs boisés et orientés au nord. On les recueille à la face inférieure des grosses pierres enfoncées. Le lavage de terre, si utile pour la recherche des Coléoptères endogés, fournit rarement des Isopodes intéressants; l’espèce obtenue le plus fréquemment par cette méthode est Plalyarlhrus coslulalus. La récolte des cavernicoles relève des méthodes habituelles dela biospéo— logie. Il convient de rechercher les Isopodes troglobies sur les apports venus de l’extérieur qui constituent leur nourriture : guano, excréments, bois pourri, paille, morceaux de papier, etc. Les parois des grottes inondées périodiquement (telles le Goueil di Her, a Arbas ; la Grotte de l’Église, à Nistos, dans les Pyrénées ; la Grotte des Faux Monnayeurs, à Mouthier, dans la chaîne du Jura) sont recouvertes, après les crues, d’un enduit limoneux, riche en matières organiques, qui attire les troglobies et qui permet de les recueillir parfois en grand nombre. Des appâts peuvent être placés dans les grottes que l’on a l’occasion de visiter à plusieurs reprises. Les croùtes de fromage, le bois pourri, le carton ondulé (d’après J. J. LEGRAND), les gouttes de bougie fraîches (avant qu’elles se recouvrent d’un enduit stalagmitique), etc., constituent de bons appâts. 2. — Méthodes de conservation La conservation ài sec est à proscrire catégoriquement. Elle rend les déterminations extrêmement difficiles et parfois impossibles. Les Isopodes doivent être conservés dans de l’alcool à 63-700. Lorsqu’au cours d’une chasse, des Oniscoïdes de grande taille sont recueillis en 7
98 isoronns rnnnnsrnns quantité, le degré de l’alcooI baisse rapidement; abandonnés dans ce liquide, les échantillons ne tardent pas à entrer en putréfaction. Pour éviter cet inconvénient, il convient, la chasse terminée, de remplacer le liquide usagé par de l’alcool propre. Il faut inversement éviter l’emploi d‘alc00l d’un degré trop élevé qui a pour eflet de durcir les échantillons et d’entraîner la rupture des appendices. En ce qui concerne les collections permanentes, l’usage de tubes bouches au liège est à déconseiller, en raison du danger d’évaporation. Les échan- tillons doivent être placés dans de petits tubes renfermant une étiquette soigneusement rédigée, et fermés par un tampon de papier japonais. Les tubes sont groupés, par genres ou par familles, dans des bocaux fermés à l’émeri, ou mieux dans des bocaux de conserve, rendus hermé- tiques par un joint de caoutchouc. 3. —- Méthodes de préparation La détermination des Isopodes comporte obligatoirement la dissection, sous le binoculaire, d’un ou plusieurs échantillons, suivie de la préparation des appendices, des téguments, et des parties squelettiques (1). Lorsqu’il s’agit d’espéces de grande taille, les produits de la dissection peuvent être examinés dans la glyeérine, puis conservés dans un petit tube. Pour les espèces de moindre taille, les parties détachées doivent être montées en préparations permanentes sur lesquelles Rncovrrzn (1920) a fourni toutes les précisions désirables. ljeuparal, couramment employé aujour- d‘hui en micrographie, remplace avantageusement les anciens milieux conservateurs, gélatine glycérinée on baume du Canada. 4 . —- Méthodes de détermination Le lecteur trouvera, au cours des pages suivantes, des tableaux de détermination relatifs aux familles, aux genres et aux espèces. Mais, ces tableaux ne conduiront à une détermination affectée d’un coeiïicient de probabilité raisonnable que si le lecteur a pris soin de se livrer au préalable à une étude détaillée des échantillons qu’il se propose d'identifier. Personnellement, je me suis toujours astreint. à suivre une méthode peutrêtre un peu longue, mais qui m’a paru nécessaire pour obtenir des déterminations valables. Je la recommande tout particulièrement aux débutants. a) Examen au binaculaire de l’animal entier : mesure de la taille (pour les petites espèces, la mesure à l’aide de la chambre claire donne, seule, 1. Les règlements en vigueur en Amérique, qui interdisent la dissection du ¤ type » d’une nouvelle espèce, ont pour conséquence inéluctable Fimpossibilité de reconnaitre l’espèce décrite.
INTRODUCTION 99 des résultats précis); examen des carartères chromatiques sur la face dorsale et sur la face ventrale ;«'·tude de l’ornementation et de la sculpture qui doit être particulièrement détaillée lorsqu’il sfagit de formes tuber- culées, épineuses ou côtelées. Examen des caractères somatiques: plas- tique céphalique, dispositifs volvationnels, forme des tergites, rapports du péréion et du pléon, disposition des uropodes et du telson. b) Disseclion, confection de préparalions et cœamen au microscope: l’échantillon est démonté, sous le binoculaire, en ses éléments consti- tuants (capsule céphalique vidée de son contenu, tergites péréiaux et pléonaux débarrassés de leurs parties molles, telson, antennes et anten- nules, pièces buccales, péréiopodes, pléopodes et uropodes) qui sont montés en préparations, puis étudiés au microscope. On portera une particulière attention aux caractères tégumentaires et aux caractères sexuels mâles, constamment utilisés en systématique.
PARTIE SYSTÉMATIQUE \ TABLEAU DE DÉTERMINATION DES FAMILLES D,ONISCOïDES 1>0ssÉDANT DES REPRÉSENTANTS FRAN(_;AIS· A. Uropodes rabattus sur la face ventrale du corps, invisibles en vue dorsale ................. Tylidae (p. 101). — Uropodes saillants à la partie postérieure du corps, toujours apparents en vue dorsale .................. B. B. Flagelle de l’antenne beaucoup plus grêle que le reste de l’appendice et constitué d’artîoles peu distincts les uns des autres, de telle sorte qu’à un examen superficiel, le ilagelle paraît indivis ....................... (J. — Flagelle de l’antenne constitué d’articles nettement séparés les uns des autres ..................... D. G. Formes non volvationnelles ....... Trichoniscidae (p. 136). —- Formes volvationnelles. ....... Buddelundiellidae (p. 399). D. Flagelle de l’antenne constitué de 10 à 20 articles. Ligîidae (p. 114). — Flagelle de l’antenne constitué de 2, 3 ou 4 articles ....... E. E. Pas de pseudotrachées ................... F. — Des pseudotrachées. . ................... J. F. Formes volvationnelles ...... · ............. G. — Formes non volvationnelles ................. H. G. Des sillons sur le céphalon et le péréionite I, destinés à recevoir les antennes .......... Tendosphaerîdae (26 vol,). ——- Pas de sillons destinés à recevoir les antennes ...... ............ Sphaerobathytropa (Eubélidé) (26 vol,). H. Flagelle de 2 articles .................... I. ·— Flagelle de 3 articles. ............ Onîscidae (26 vol,). I. Des pièces coxales sur les segements II-VII. Formes halo- philes ................. Stenoniscidae (26 vol,). — Pas de pièces coxales sur les segments II-VII. Formes endo- gées ou myrmécophiles. ......... Squamîferidae (26 vol,). J. Formes non volvationnelles (Porcellium conspersum pré- sente de faibles dispositions volvationnelles) ....... .................... Porcellîonidao (26 vol.), — Formes volvationnelles. .................. K.
TYLIDAE 101 K. Deux paires de pseudotrachées ...... Armadillidae (2** vol,). — Cinq paires de pseudotrachées ................ L. L. Antennes se repliant à l’intérieur du corps lors de la volva- tion .............. . . . . Armadillidae (2** vol.), - Antennes se repliant à l’extérieur du corps lors de la volva— tion ................... Cylisticidae (2** vol.). SÉRIE TYLIENNE Tribu des llvrornacmaxvra Les deux genres Tylos et Helleria se distinguent de tous les autres Oniscoïdes par de très nombreux caractères; ils se rapprochent, par contre, des Isopodes marins du sous-ordre des Valvifères, et en particulier des Idoieidae; plusieurs dispositions structurales sont communes à ces deux familles d’Isopodes: la structure céphalique, remarquable par le grand développement du processus frontal ; la présence d’épimères nettement individualisés (p. 36) ; et surtout, la constitution des uropodes qui forment deux volets normalement rabattus sur la face ventrale du pléon. On doit en conclure que les Tylidae dérivent des Valvifères, tandis que les autres Oniscoïdes sont issus d’une autre souche d’Isopodes marins (VANDEL, 1943 b). Il convient donc de tenir le sous-ordre des Oniscoidea pour un ensemble polyphylétique (p. 95). La série tylienne ne renferme qu’une seule famille. Famille des TYLIDAE Mxmin-Enwanos, 1840. DÉFINITION, -— 1. Formes volvationnelles; 2. Un processus frontal très développé (fig. 45 et 46); 3. Des épimères vrais (fig. 14); 4. Antennules constituées d’un seul article (1), creusé à son extrémité d’une fossette remplie d’aesthetascs (fig. 47); 5. Mandibules complètes, pourvues d’un processus inciseur et d’un processus molaire ; 6. Endite de la maxillule portant trois pénicilles; 7. Péréiopodes pourvus d’un organe dactylien ; 8. Exopodites des pléopodes 2-5 renfermant plusieurs systèmes pseudo- trachéens indépendants les uns des autres et s’ouvrant à l’extérieur par des stigmates placés à la face ventrale de l'appendice (fig. 24 et 25) ; (1) (Pest certainement par erreur qu’AncANoEL1 (1947 a, p. 379 ; 1950 b, p. 151) attribue deux urtîcles à lümutennule d'Heller·iz1. I
102 isopooss Tnnnnsrmas 9. Uropodes rabattus comme des volets sur la face ventrale du pléon (fig. 27 et 28) ; 10. Deux orifices génitaux mâles; pas d’apophyses génitales; ll. Une seule paire de pléopodes (la seconde) transformée en appareil copulateur mâle. V. ,’ 1.1. I Il l 1 ( , / / '—```` "-" , I ' \ \` Y "‘U`~_ \`·" `~ ‘\` _,-/ , · a 1 ` " L V » ' ' \ ._ `— 4 `P*'*< l/Ãbf A \< · , \ 1 _ 8 1¤·:·.«’ ~` 1;:] __ , LJ ~ _ , ¤1. _ A ` l 10 ‘· *.·_ ¤ rx » ,s.i•. \ * /1] A "lh ,u <i\\l\\)m elle E;- l ,· u ' . ‘ , \` · ·” ‘ 1. , / 1 i ~ ,_ Mm. \ ` A I1 ` Il \` 1 \g md! 1,m, \ ' g. FIG. 45. -— Tylos latreillei. — Céphalon ; A, vue antérieure ; B, vue latérale ; a I, anten- nule; al], fosse d’inse1·ti0n de l'a.ntenne; cl, clypéus ; g, gene.; l, labre; Lg., lame génale ; M., ligne interoculaire ; Lm., ligne marginale ; md, msmdibule ; p.f., processus frontal; asm., segment maxillipéda]; v, Vertex (d’aprës VANDEL, 1943 b). CLASSIFICATION. — Suivant que le jugement des isopodologues a été impressionné par les incontestables ressemblances que l’0n observe entre Tylos et Helleria, ou, au contraire, par les multiples différences de détail que l’0n relève entre les deux genres, les deux types ont été
TYLIDAE. — TYLOS 103 réunis dans une même famille (EBNER, 1868 ; C0srA, 1882, 1883 ; BUDDE— LUND, 1906; VANDEL, 1943 b), ou bien, ils ont été classés dans deux familles différentes (BunnE—LUN¤, 1885; STEBBING, 1893; MACCAGNO, 1932 ; Vmmonvr, 1928 d, 1938 c; Ancawcxzm, 1947 a, 1950 c). l' ^ I · , el s L sa ï`;§ Lî`·" ‘ ·‘ " *1* nd` cli ll. PJ' · B 'P.!· ,' x ·?"`··"` g `·‘·:-_ Y ·\, w \F·.~` ` .~. É `I [x ilia - i. ;‘“· a Il C · fp.! "; . ,·.•··s «` [cl. ` g ,1. e V `¤¤l· 1.m. Q 8-/ Q FIG. 48. ·—- Helleria, brericornis. — Céphalong A, vue dorsale; B, vue antérieure; C, vue latérale. Lettres comme dans la figure 45 ; en plus, Lg., tubercule de la gene. (d‘après VANDEL, 1943 b). Afin de concilier ces deux points de vue, il convient de conserver dans une même famille, celle des Tylîdae, les deux genres Tylos et Helleria, mais on doit les tenir pour les types de deux sous—familles: celle des Tylinae et celle des Helleriinae. Ces deux sous-familles se distinguent par les caractères suivants :
104 ISOPODES ·r1;RREs·raEs Tylinae Helleriinac Ghromatophores séparés les uns Chromatophores fusionnés en ré- des autres. seau. Lames génales individualisées Lames génales non individualisées (fig. 45). (fig. 46). Pléonites libres. Tergites pléonaux soudés. Poches pseudotrachéennes nom- Poches pseudotraehéennes au nom- breuses (4-11) (fig. 24). bre de une ou deux (fig. 25). Uropodes recouvrant les pléopodes Uropodes réduits, recouvrant seule- postérieurs (fig. 27). ment le cône anal (fig. 28). Sous-famille des TYLINAE. La définition de cette sous—famille a été donnée dans le paragraphe précédent. Cette sous—famille ne comprend qu’un seul genre. Gen. TYLOS LATHEILLE (1). DÉFINITION. —— La définition du genre se confond avec celle de la sous—famille. ÉCOLOGIE ET RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE. —— Toutes les espèces du genre Tylos sont halophiles et se rencontrent sur les plages sableuses. Le genre Tylos est à peu près cosmopolite, ce qui est le signe d’une très grande ancienneté. Ses représentants peuplent les rivages de toutes les contrées chaudes et tempérées du globe ; mais, ils font défaut dans les régions boréales, au nord du 50° parallèle (VANDEL, 1946 b). SYSTÉMATIQUE. —— Le genre Tylos renferme actuellement de quinze à vingt espèces dont quelques-unes ne possèdent encore qu’un statut systématique incertain. Une seule espèce se rencontre sur les côtes de France. Tylos latreîlleî AUD0U1N, 1825. SYNONYMIE. — BUDDE-LUND, 1885; VAN NAME 1936; AR¤ANGEL1, 1938 b, 1952 d. Tylos armadillo Latreille, 1829; —— Rhacodes inscriplus L. Koch, 1856. lÃ/IORPHOLOGIE. —AuooU1N, 1825 ;LATRE1LLE, 1831 ; MILNE-EDwARns, 1840 ; DUVERNOY et LEREnoULLET, 1841 ; EBNER, 1868 ; BUDDE—LUND, (1) Le statut de ce nom a. été définitivement fixé par le n° 39 des « Opinions and Decla- rations rendered by the international Commission on zoological Nomenclature v. London, 1955 (cf. VANDEL, 1951 d et 1952 0).
rvtime. — rvtos 105 1885, 1906 ; Ricnaaoson, 1905 ; \V,u1nn1sno, 1922 ; JACKSON, 1928 ; VAN NAME, 1936; VANDEL, 1943 b; OKAY, 1945 ; ÀRCANGELI, 1947 a; Rossi, 1948; Vnnnonrr, 1949 a. Taille 2 18 X 7,5 mm. Coloralionz des chromatophores étoilés individualisés et séparés les uns des autres, sauf dans la région dorsale où ils se fusionnent en un réseau émaillé de linéoles dépigmentées correspondant aux insertions musculaires. ,\i\üV" i · U ·-— "ZÉL"i" "T`É:"È "J È \ —» iii.; ï·;»‘/L 1.- W" ` 'À île ·~~`f·‘— "—J.'·'· -= M ‘i·‘$lÃ'·’^""1 ·‘·‘ et I `. n . _ ( ' '~· » hf W "·~ iii F .·`//î" ':·`· 1, î.‘ · '/ R9 A 1 .' , K \ X i I-. l 1\ 1 l \ — i M- m · ; ( \ \ x______/_, ’ ~ï_;;ÃÃÉ/I ,};,.6. v A FIG. 47. — Antennules. — A, Tylns lntreillei ; B, Ilelleria brevicnrmîs; m.b., mcmbrxmo lmsilaire. La coloration est très variable suivant les individus ; certains exem- plaires sont à peu près totalement dépigmentés; d’autres types sont colorés en brun ou en noir foncé. Les larves renfcrmées dans le marsupium sont très fortement pigmentées et de couleur noire. La décoloration est donc un phénomène secondaire. œil : constitué d’une quarantaine d'ommatidies. Caracières somaliques : a) Forme volvationnelle ; un sillon d’engrenage sur le tranchant du pleuripimère I (fig. 14, s,). b) Céphalon caractérisé par la présence d’une ligne interoculaire ; d’un processus frontal tri-s développé, de forme triangulaire ; d’un clypéus
106 ISOPODES rsrmesrmes parcouru par une carène saillante, tuberculée à ses extrémités; et de lames génales distinctes (fig. 45). c) Péréionites II-VII portant des épimères vrais, délimités par des lignes suturales nettes (fig. 14). d) Pléonites distincts, non fusionnés. Les néopleurons 3, 4 et 5 émettent des plaques ventrales (phylacomères) qui, en s'associant aux uropodes, forment un opercule qui recouvre les pléopodes, à l’exception des deux premières paires (fig. 27), et qui a pour effet de ralentir Pévaporation. e) Telson trapézoïdal, à bord postérieur échancré et renforcé par un repli festonné. Appendices : a) Antennule formée d’un seul article creusé à son extré· mité d’une fossette remplie d'aesthetascs et ornée d’une longue soie sensi· tive (fig. 47 A). b) Antenne : deuxième article portant une saillie arrondie en forme de crochet ; flagelle de quatre articles. c) Péréiopodes courts et robustes, armés de fortes tiges, adaptés à fouir le sable. Basis I muni d’une forte saillie triangulaire. Un organe dactylien en forme de brosse à dents. d) Pléopodes 1 rudimentaires dans les deux sexes. Pléopodes 2 dépourvus d’endop0dite, chez la femelle. Exopodites des pléopodes 2-5 creusés de poches pseudotrachéennes (au nombre de 4 à 11) s’ouvrant à l’extérieur par des stigmates indépendants (fig. 24). e) Uropodes rabattus sur la face ventrale du pléon ; ils sont constitués par un basis en forme de lamelle triangulaire, et par un endopodite très court (fig. 27). Caractères sexuels mâles : deux orifices génitaux distincts; pas d’apo- physes génitales. Endopodites de la seconde paire de pléopodes trans- formés en organes copulateurs ; 1’endopodite est formé de deux articles : un article basilaire cylindrique et un article distal très allongé et terminé par une spatule garnie d’épines recourbées. RE1>nonUc·r10N. - Proportion des sexes. —- Sur 215 individus dont le sexe a été déterminé, 110 appartenaient au sexe mâle et 105 au sexe femelle, soit une proportion de mâles égale à 51 %. Époque de reproduction. —- Des femelles ovigères ont été récoltées de mai à `uillet. ]Nombre d’œufs ou d’embry0ns renfermés dans la cavité incubatrice. — Ce nombre varie entre 10 et 38; la moyenne observée est égale à 20. Cavité marsupiale (VANDEL, 1942). — La cavité marsupiale est interne, comme il est de règle chez les formes volvationnelles; cette disposition résulte du refoulement de la paroi sternale. La cavité marsupiale est simple et non divisée en poches secondaires, comme celle d’Armadillidiu·m, car elle ne renferme pas de saillies cotylédonaires. Elle est limitée du côté ventral par cinq paires d’oostégites posés et plat et ne faisant pas saillie à l'extérieur. Embryons et larves. — Les embryons marsupiaux sont fortement pigmentés. Les larves ont été décrites par Vizrxrronrr (1949 a).
TYLIDAE. —— TYLOS ÉCOLOGIE. — Vemioarr, 1949u; Aacsmcam, 1953; LEGRAND, 1954a; Panini, 1954a et b; Soma, 1954; Marsucxs, 1956. U Cette espèce est un halophile typique, étroitement dépendant du milieu marin dont elle ne s'éloigne jamais de plus de quelques mètres. Cet lsopode est caractéristique de l'étuge supraliltoral des écolognstes français (FELDMIANN, 1937; Moumsn et Picaim, 1954; Pâaizs et Pxcaan, 1955) ou zone mter- cotirlale supérieure de Soma (1950]. K} T) ï‘ l"'·' Q ° Q • C ' \« ·..•.., \ 5 I @ OLatr•i(l¤l U cpuncmua Qnivws œinsulufs ‘ IO FIG. 48. — Répartition des représentants du genre Tylos appartenant au groupe latreillei (d’après VANDEL, 1952 e). Pendant le jour, ces Isopodes restent enfouis dans le sable humide ou le gravier dans lequel ils pénètrent rapidement grâce à leurs pattes fouis- seuses; ils se creusent de véritables terriers pouvant atteindre 20 cm de profondeur. On les trouve encore cachés sous les amas d’algues ou de posi- donies rejetés par la mer. Il est rare que les Tylos manifestent quelque activité pendant le jour. Ils sont, ar contre, constamment en mouvement pendant la nuit, occupés à rechercher leur nourriture. Les Tylos sont carnassiers. Leur nourriture consiste en Amphipodes marins qu’ils saisissent avec leurs péréiopodes, après s’être approches de la limite de Veau. Uadelphophagie est fréquente. ll est certain qu°ils s’attaquent également aux cadavres de Poissons rejetés par la mer. Lorsque l'on place des Tylaa sur du sable sec, ils se déplacent en s’orien- tant directement vers la mer et en suivant une trajectoire perpendiculaire au rivage. Par contre, l0rsqu`ils se trouvent en milieu très humide, ils se
108 ISOPODES rERREsrREs dirigent vers la terre. PARDI a démontré, par l’expérience du miroir, que les Tylos s’orientent grâce au soleil. Par ciel couvert, les animaux sont déso- rientés. Lorsque le soleil est caché, mais qu`une partie du ciel reste bleu, les Tylos s’orientent grâce à la lumière polarisée émise par les régions du ciel exemptes de nuages. La nuit, les animaux s’orientent grâce à la lune. Comme l’azimut formé entre le soleil et la trajectoire décrite par l’animal varie en fonction de l’heure, on doit en conclure que les Tylos possèdent un mécanisme régulateur leur donnant le « sens du temps », et leur permet- tant de s’orienter correctement. RÉPARTITION GE0cRA1>1~11QUE. — Répartition générale (fig. 48). — Cette espèce présente une répartition mésogéenne typique (VANDE1., 1949, 1952 e). Elle est tout d’abord répandue sur tous les rivages de la Méditerranée et de la Mer Noire, aussi bien sur les rives septentrionales que sur les côtes méridionales, et, également dans les îles méditerranéennes. Elle se rencontre, par ailleurs, sur les rivages atlantiques de l’ancien monde, depuis Dakar, au sud, jusqu’en Bretagne, au nord. Elle peuple encore toutes les îles atlan- tiques: îles du Cap Vert, Canaries, Madère, Açores; et, beaucoup plus à l’ouest, les Bermudes. Enfin, on la retrouve sur les terres qui encadrent la mer des Antilles: Floride, Honduras, Porto-Rico, Colombie et Vénézuéla (la forme vénézolane est peut-être spécifiquement différente de latreillei). Répartition en France. — BUDDE·LUND, 1885; DoLLFUs, 1885, 1888 b, 1889 b, 1892 la et d, 1896 e, 1899; AUBERT et DoLLEUs, 1890; BUREAU, 1898; AzAM, 1901 ; DE BEAUCHAMP, 1923; ARCANGELI, 1938 b; PAUMAN DE FÉLICE, 1939, 1941; VANDEL, 1941 b, 1946 e, 1954 b; LEGRAND, 1949, 1954a et b; ANGELIER, 1950; MoL1N1En et PICARD, 1954; DELAMARE· DEBOUTTEVILLE, 1954; Soma, 1954, 1955; PERÈS et PICARD, 1955; MAT- sxxis, 1956 ; FIZE, 1957. Cette espèce peuple tout le littoral méditerranéen français, la Corse et le littoral atlantique, depuis la frontière espagnole jusqu’au Pouldu (Fi- nistère). SOUS-ESPÈCES. — ARCANGEL1 (1938 6) et VERHOEFF (1949 a) ont montré que T. laireillei se subdivise en plusieurs sous-espèces morpholo- giquement distinctes. Deux d’entre elles se rencontrent en France: europaeus Arcangeli et sardous Arcangeli. SOIKA (1954) a établi que ces deux sous-espèces possèdent, chacune, une écologie particulière. Sous—espèce europaeus ÀRCANGELI 1938 (sabaleti VERHOEFF, 1949). Elle est caractérisée (fig. 48’ A, B et C) par 2 1) les phylacomères 4 à peu près parallèles à l’axe du corps ; 2) les phylacomères 5 possédant une extrémité étroite et arrondie ; 3) l’endopodite du second pléopode mâle représenté par une lame allongée, étroite, très légèrement renflée à son extrémité. Cette forme est strictement sabulicole et peuple les plages de sable fin. En France, cette sous-espèce se rencontre aussi bien sur le littoral atlan- tique (Soulac et le Cap Ferret, en Gironde; toutes les îles de la côte océa- nique; Le Croisic en Loire·lnférieure; le Pouldu, dans le Finistère) que
TYLIDAE. — TYLOS 1U9 sur les plages de la Méditerranée (Saint-Cyprien et le Canet, dans les Pyrénées- Orientales; Sète et Carnon, dans l’Hérault; Samt-Raphaël, dans le Var; Corse). , ··, ` A fly "~"` "1"'—'—_`-—`-_ vr / lii' C ui'; ç\ 2 .'ili··. "- l Évlïfli `\ If Ill il I :gH~;.x\ ) `;'}b ,1 I ~1` 4 l L " * \ . l l ’ » 1 \ « / x ) L7 ll ,4 ;` " \ . Il l \ / i \ U / È m /1 E . A G D FIG. 48’. — Tulos lalreillei. — A. B et C, sous-espèce ruropaeus; D et E, sous-espèce sardous. A et D, pléon vu par la face ventralo ; B vt E, endopodite du second piéc- pode mâle; C, épines de Pendopodite du *—econd pléopode mâle. Sous-espèce sardous ÀRCANGELI, 1938 (alycrinus Vnmioerr, 1949). Cette sous-espèce correspond très vraisemblablement au type dessiné par SAvxGNY et nommé par AUDOUIN, et devrait par conséquent se nommer laireillei lalreillei Audouin (1). (1) Uidentification exacte de Tylos latreillei est délicate, ainsi que l’ont fait remarquer ARCANGELI (1938 b) et SOIKA (1954). Comme le « type » de latreillei a disparu, le seul document qui nous permette d’identiiier cette espèce est le groupe des dix-sept figures dessinées par SAVIGNY et faisant partie de la Planche 13 de la. publication consacrée à la « Description de l’Égypte ¤. ARCANGELI (1938 b) assimile latreillei il une forme étudiée par lui et provenant de Oyrénaïque. Mais, les caractères du troisième phylacomère de la forme de Cyrénaïque ne correspondent pas à. ceux qui apparaissent dans la figure de SAVIGNY. Aussi SOIKA (1954) c0nsidère·t-il la forme de Cyrénaïque comme le représentant d’une sous-espèce particulière qu’il nomme: T. sardous subsp. areangelii Soika. SOIKA (1954) se fonde sur le dessin de SAVIGNY pour atïirmer que latreillci constitue
110 rsoronns rnnansrnns Elle est caractérisée (fig. 48’ D et E) par : 1) les phylacomères 4 légèrement convergents; 2) les phylacomères 5 à extrémité élargie et brusquement tronquée; 3) l’endopodite du second pléopode mâle plus court et plus large que celui d’eur0paeus, et élargi brusquement à son extrémité. Cette sous-espèce se rencontre sous les pierres ou dans le sable grossier, ou encore sous les amas de posidonies rejetées par la mer. En France, cette sous-espèce est très commune sur le littoral méditerra- néen, depuis la frontière espagnole jusqu’à la frontière italienne; elle a été également récoltée en Corse. Sous-famille des HELLERIINAE. La définition de cette sous-famille a été donnée p. 104. Cette sous—famille ne comprend qu’un seul genre. Gen. HELLERIA EBNER, 1868. DÉFINITION. — La définition du genre se confond avec celle de la sous—famiIle. SYSTÉMATIQUE. — Ce genre ne renferme qu’une seule espèce. Helleria brevîeomîs EBNER, 1868. SYNONYMIE. -— Consulter : Enron, 1882 b, 1886 ; NoB1L1, 1905 ; EBNER, 1907 ; ÀRCANGELI, 1950 b. Syspasius brevicomis Budde-Lund, 1879; ·—- Synfomogasier dasypus Costa, 1882; —— Syngasiron dasypus Costa, 1883; — Syspaslus sardous Verhoeff, 1908. Monrnotoein. -— EBNER, 1868, 1907;Cos·rA, 1882, 1883; BUDDE— LUND, 1885 ;H1LGEN¤onF, 1891 ;GU1EYssE,1906,1907,19`45;VEanoEFF, 1908 f; IIÉROLD, 1913 ; REMY, 1925 ; MAooA.oNo, 1932; Co LL1N GE, 1941 c; VANDEL, 1943, b; ARoANGE1.1, 1947 nz, 1950 b; Rossi, 1948. Taille :27 mm. un type distinct de toutes les espèces connues. C’est attribuer à. la figure de SAVIGNY une précision qu’elle n’a certainement point. On ne saurait en effet oublier que dans les premières années du XIXe si.ècle,les naturalistes ne disposaient point des moyens optiques et des appareils à dessiner dont nous nous servons aujourd’hui. De plus, la tîgure donnée par SAVIGNY correspond à, une représentation globale. Aussi, ne saurait-on attribuer à. la différence que l’on relève entre latreillei et sardous dans Pemplaeement de la. plîcature du troisième phylacomère, lfimportance que lui assigne Sonsa. ll apparait donc probable que sardous et latreilleî représentent des termes synonymes.
rvtxomz. — IIELLERIA 111 Coloralion : jaunâtre ou brunâtre ; un réseau pigmcntaire limitant des zones de linéoles sans pigment. Contrairement aux larves marsa- piales de Tylos qui sont fortement pigmentées, celles d’Hellcria sont, à Pexception des yeux, dépourvues de pigment. Oïilz petit, constitué par une vingtaine d’ommatidies. Caraclères fégumenlaires : Les téguments sont couverts de granulations chez le jeune ; ils sont à peu près lisses chez l’adulte. Les jeunes individus sont fortement poilus. I ‘• •° ` A F10. 49. — Ilelleria brevieornis. — Vue de profil. Caractères somaliques: a) Forme volvationnelle (fig. 49). Le bord du pleurépimère I est épaissi, mais dépourvu de sillon d’engrenage. b) Céphalon caractérisé par la forme du processus frontal qui constitue un rectangle allongé dans le sens transversal (fig. 46), ce qui a pour effet dfécarter les antennes Pune de l'autre, alors que chez Tylos elles sont rapprochées à la façon de celles des Isopodes marins. Le processus frontal est déprimé en gouttière dans sa région. médiane, Le clypêus porte deux tubercules. Les lames gènales ne sont pas individualisées; elles sont soudées aux genae. c) Péréionites II-VII portant des épimères vrais, nettement délimités par des sutures (fig. 49). Bord postérieur des péréionites I et II dessinant un angle bien marqué.
112 ISOPODES rsnnnsrnss d) Pléonites soudés ; seules, les parties tergales sont intimement fusion- nées ; les néopleurons des pléonites 1-3 sont parfaitement distincts (fig. 49). La fusion des pléonites est certainement récente, car elle n’est pas encore réalisée chez le jeune. Une configuration pléonale du même type se retrouve chez les Idotées. Pas de lames ventrales individualisées ; leur équivalent est représenté par un repli saillant encadrant la face ventrale du pléon. e) Le telson est trapézoïdal. Appendices. — o) L’antennule qui est tres petite est invisible sur l’animal entier; elle est logée dans une petite gouttière recouverte par le rebord surplombant du processus frontal. Elle est composée d’un seul article et sa constitution rappelle celle de Tylos (fig. 47 B). b) L’antenne est courte ; elle est formée d’une hampe de cinq articles et d’un flagelle de deux articles dont le distal est très réduit. c) Péréiopodes munis d’un organe dactylien représenté par une tige bifurquée dont l’une des branches affecte la forme d’une brosse à dents, et l’autre celle d’un plumeau. Basis du spéréiopode VII orné d’une double rangée d’écailles en haltère. d) Pléopodes 1 absents dans les deux sexes. Pléopodes 2 dépourvus d’endopodite chez la femelle. Les sternites 1 et 2 portent sur les côtés de petites pièces que l’on doit interpréter comme des épipodites (fig. 28). Exopodites 2-5 renflés du côté externe, et renfermant une (exopodites 2 et 5) ou deux (exopodites 3 et 4) poches pseudo—trachéennes dans lesquelles débouchent des tubules ramifiés et qui s’ouvrent chacune à l’extérieur par un stigmate (fig. 25). e) Uropodes semblables à ceux de Tylos, mais beaucoup plus réduits, et recouvrant seulement le cône anal, en sorte que les pléopodes sont tous apparents (fig. 28). Caractères sexuels mâles. —-— Pas d’apophyses génitales. Appareil copu- lateur formé par les endopodites des pléopodes 2; par sa forme et sa constitution, cet appareil est très semblable à celui de Tylos; l’article distal est renflé en une spatule qui est plus étroite que celle de Tylos, mais qui est garnie, comme dans ce genre, de crochets recourbés. REPRODUCTION. —— Proportion des sexes. -— Les 396 exemplaires examinés par l’auteu1· se répartissent en 193 mâles et 203 femelles, soit une proportion de mâles égale à 48 %. ' Époque de reproduction. —- Les 45 femelles ovigères provenant de France et de Corse et examinées par l’auteur ont été récoltées en juillet (35), août (9) et septembre (1). Ces chiffres indiquent que la période de reproduction de cette espèce est courte et se place au cœur de l'été. Nombre d’œufs ou d’embryons renfermés dans la cavité incubatricc. — Ce nombre est compris entre 30 et 40 pour les femelles ovigères récoltées en France; il dépasse la centaine chez les femelles provenant de Corse.
' LIGIIDAE 113 Cavité incubatrice. -— VAND121., 1942. ——— Elle présente les mêmes carac- tères que celles de Tylos. Les embryons marsupiaux ne sont pas pigmentés. PARASITES. —- Un Éccrinide, Eccrinopsis helleriae, se rencontre dans le tube digestif de cette espèce (Léman et Duaosco, 1906, 1916; Duaosco, LÉGER et Tuzrrr, 1948). Écoroom. — Espèce propre aux forêts de chênes verts de la région médi- terranéenne, dans l'humus et les feuilles mortes. Depuis le bord de la mer jusqu°à 600 m d’altitude sur le continent (environs de Grasse) et 1.200 m en Corse (forêt de Valdoniello). RÉPARTITION oâooimrmoua. — Répartition générale. —— Répartition de type corso-provençal tout à fait typique (fig. 42). L'aire de répartition comprend l’Estérel, la région de Grasse, la Corse, la Sardaigne et les îles tyrrhéniennes (îles de Capraïa, d'Elbe et de Pianosa; presqu’île de Popu- lonia). Sa présence sur la Riviera di Ponente (Ospedaletti; Gênes) est pro- bablement due à des importations accidentelles. Répartition en France. -- EBNER, 1868, 1907 ; Bonne-LUND, 1885 ; STEB- nmo, 1893; Scrmnrr, 1894 b; Dontrus, 1899; AzAM, 1901; Vannoarr, 1910, 1926 ; ARCANGELI, 1925 a; Co1.L1Nc1z, 1941 c; VANDEL, 1948 b, 1954 b ; Dunosco, LÉGER et TUzE·r, 1948. En France continentale, cette espèce est très commune dans l’Estérel, la région de Grasse et les îles de Lérins. Par contre, elle fait complètement défaut à l’est de la vallée du Var, ce qui souligne la valeur de cette dépression en tant que limite biogéographique (p. 81). A l’ouest, cette espèce fait défaut dans le massif des Maures; mais, le phénomène de l'étalement littoral lui a permis de coloniser la presqu’île de Saint-Tropez. En Corse, cette espèce est extrêmement commune, aussi bien sur le littoral qu’en altitude. SÉRIE LIGIENNE Tous les Oniscoïdes qui n’appartiennent pas aux genres Tylos et H elleria doivent être groupés dans une série qui a reçu le nom de série ligienne (VANDEL, 1943 b). Cette série qui comprend l’immense majorité des Oniscoîdes paraît homogène, car on peut reconnaître sans difficulté la filiation qui relie les formes spécialisées aux types primitifs de cette série. L’origine de la série ligienne nous reste inconnue, mais son point de départ doit être recherche parmi les Isopodes marins primitifs, tels que les Cirolanidae. Les représentants de la série ligienne se distinguent de ceux de la série tylienne par la réduction du processus frontal, l’efface- ment ou la disparition des sillons épimèriens, la forme normale des uro- podes, l’antennule de trois articles. Tribu des Dirnocnam On doit placer à la base de la série ligienne les deux familles des Ligiidae et des Mcsoniscidac. Il convient de les grouper dans une même tribu, celle des Diplochela. La famille des Mesoniscidae qui ne comprend que le genre Mesoniscus ne possède pas de représentants en France. 8
l14 ISOPODES rERnEsraEs Les Diplocheia se distinguent de tous les autres membres de la série ligienne par l’exisrence, chez le mâle, de deux orifices génilauoc distincts, s'0uvrani â Fexirémiié de deux apophyses génilczles tout a fait semblables à celles que l’on observe chez les Isopodes marins. Les apophyses génitales, bien développées chez les Ligiidae, ont subi une réduction (probablement secondaire) chez les Alesoniscidae. Les Diplocheia diffèrent encore des autres Oniscoïdes par la présence d’une seule paire d’organes copulateurs, formée par la seconde paire de plopodes. Famille des LIGIIDAE BRANDT, 1883. DÉFINITION. —— La famille des Ligiidae possède les caractères suivants Z 1. Antenne présentant un reste d’exopodite; flagelle constitué par un grand nombre d’articles ; 2. Palpe du maxillipéde formé par cinq articles; 3. Péréiopodes munis d’un organe dactylien ; 4. Apophyses génitales doubles ; 5. Appareil copulateur constitué par une seule paire de pléopodes, la seconde ; 6. Yeux de grande taille, constitués par un grand nombre d’ommatidies. SYSTÈMATIQUE. — La famille des Ligiidae comprend six genres (1) que BORUTZKY (1950) répartit en trois sous-familles: Ligiinae (genre Ligia F.), Ligidioidinoe (genre Ligidioides \Vahrberg), et Ligidiinae (genres Tauroligidium Borutzky, Typhloligidium Verhoeff, Caucasoli- gidium Borutzky et Ligidium Brandt). La faune francaise ne renferme que trois membres de la famille des Ligiidae que l’on peut aisément reconnaître grâce au tableau suivant: TABLEAU DE DÉTERMINATION DES REPRÉSENTANTS FRANQAIS DE LA FAMILLE DES LIGUDAE. A. Endopodite de Puropode s’insérant au même niveau que l’exopodite (fig. 52 B). Formes halophiles ........... B. ~— Endopodite de Puropode s’insérant à Pextrémité d’un long processus développé à l’angle interne du basis (fig. 26). Formes humicoles ............. Ligidium hypnorum. B. Antennes courtes et robustes ; flagelle de 11 à 14 articles. Telson encadré par deux dents latérales aiguës (fig. 52 A). ....................... Ligia oceanica. (1) Le genre Stymphalus créé par BUDDE~LUND (1879) pour inclure Ligia, dilwtwta Perby 1834 ne repose sur aucun autre caractère que celui qui est propre aux Oniscoides en état de mue.
LIGIIDAE. — LIGIA 115 — Antennes longues et fines; llagelle de 20 à 22 articles (fig. 16 B). Telson dépourvu de dents latérales, mais présen- tant deux dents sublatérales très obtuses (fig. 54 B). . Ligia ilalica. Gen. LIGIA Fmamcius, 1798. SYNONYMIE. —— Dam., 1916; BUITENDIJK et Hozrruurs, 1951. Le terme de Ligia proposé par Fr. \VEBER, en 1795, doit être tenu pour un nomen nudum, aucune espèce de ce genre n’étant actuellement tenue pour valable. Le terme de Ligyda Rafinesque, 1815 doit être aban- donné, de même que l’orthographe Lygia adoptée par Polydore Roux, en 1828. DÉFINITION. —- 1. Chromatophores séparés les uns des autres ; adapta- tion chromatique étendue ; 2. Céphalon: ligne frontale bien marquée; ligne marginale hori- zontale ; pas de lames génales individualisées, mais des tubercules anten- naires (fig. 50) ; 3. Exopodite et endopodite de l'uropode s’insérant au même niveau. ECOLOGIE ET nÉPAn·r1T1oN uÉooaA1>mQuE. —— .\ l’exception de cinq espèces (simoni, plafycephala, lalissima, philoscoides et perkinsi) qui sont devenues franchement terrestres, toutes les Ligies sont des formes halophiles, peuplant les côtes rocheuses. On ne saurait douter que les Ligies représentent le reliquat de la première vague d’Isopodes qui a peuplé les milieux terrestres et qui a conservé une physiologie encore très proche de celle des formes marines. Le genre Ligia est à peu près cosmopolite, ce qui est le signe d’une très grande ancienneté (VANDEL, 1946 b). SYSTÉMATIQUE. —— Le genre Ligia comprend une trentaine d’espèces. Deux espèces seulement se rencontrent sur les côtes de France. Le tableau de la page 114 permet de les distinguer. Ligia oceanica. (LxNNÉ, 1767). SYNONYMIE. — Consulter: Warm, 1847, 1850; Boone-LUND, 1885. Oniscus oceanicus Linné, 1767; — Ligia scopulorum Leach, 1810 ; — Ligia yranulala Frey et Leuckart, 1847 ; —-— Ligia belgica Ritzema—Bos, 1874. l\¢10RP11OLOGIE. —— Uuvuzn, 1792 ;L.vrnn1Lr.E, 1818, 1831 ; DESMAREST, 1825; Auooum et 51ILNE·EDWARDS, 1827; BRANDT, 1833; Minne- Enwixnos, 1840; Duvsmaov et Lxansuounnar, 1841; Liannnounnnr, 1843; (J. L. Koen, 1844; BATE et Wssrwooo, 1868; R1TzEM.x-Bos, 1874; Jounnluiv, 1881; DELAGE, 1881; HUET, 1883;BUD¤E-LUND,
116 Is0P0oEs TERRESTRES p·· f. 1. c . a . rtf. 9, I 1. F. A \ I I I L . i. . ' / I I .·i:;..' \ I · ,7:;*2% 1 I / Qc;" , ~ ‘ I I Èèîîîe *' ,’;¢¤ Il I `\` \\` \\ ·=%¢-11*32 x \ I $e¢èS§: u till' \ \ \ \ I I %=%*" ` ‘ ' `îëëîëîë $9115uu/ ` I \§\`;\;·\» v»z%¢I’ âëeëçë zznow §>§\® vaw \ *;§Sh~ wi œçër ‘?'/ ' « `§ Ill I `\ __ ___ »']_---f,,5__ O © _ ` ' ` ' ·p.t‘. x ` ` \ x ` ` · \ \ î I A H ` ` cl. \. x x I \\ A I ' x Q 1a.t. 1 1.1. I B I 1. fl ` sl: ° · pm`- \ ` Il 1.8,3, ` ~ I Psf. \ ` \ ¤ TI \ `~ * ,··:§i·ç. , l ' ·~ ¤ 1 \ `~ \ " \ , . ~.,;f•• v' •·._ la 1- `~ iëzgëîîitîîïzg · · · — — - i ;:$:;=:;§$:ë:â=2. sëzzîïzîgzzîïîîgzîç £:·•Z:•Z:;7$'·$2'•:$·: ;;·2···:;··.:·£::·$::·2' cl Q j =:Z¢îêi=:î;::§=::§¢f"’ I , / ·· i I / I I L - ·· - ' I ! I" À I , ' ' "'·*\ md. ’ I I II h. t.a. 1_m_ Fm. 50. —- Ligia oceamlca. —— Céphalou vu de face et de profil ; a. I, fosse antennulaire ; all, fosse antennaire; cl, clypêus; g, gena; h, hypopharynx; Z, labre; la.f., lame frontale ; l.f., ligne frontale ; Li., ligne interocula-mire ; l.m., ligne marginale ; l.s.¢z. ligne supra-antennaire; md, mandibule ; p.f., processus frontal; pri, profrons; psi postfrons ; s.·m.., segment maxillipéda.1 ; .I·.o., sillon occipital (d’z1près VANDEL, 1943 b).
LIGIIDAE. —- LIGIA 117 1885 ; DOLLFUs, 1890; SARS, 1899 ; CHILTON, 1899 ; RICHARDSON, 1900, 1905 ; WEBB et SILLEM, 1906 ; HEw1T·r, 1907 ; HEno1.¤, 1913 ; BAGNALL, 1913; COLLINGE, 1914 b; DAHL, 1916 b; HANSEN, 1916, 1925, 1930; WAnnBEno, 1922 ; JACKSON, 1922, 1926 b ; Morton, 1926 ; UNWIN, 1932 ; MEINERTZ, 1932 ; VAN NAME, 1936 ; WÃCHTLER, 1937 ; voN HAP- Emgn, 1937; GEBELIN, 1939; VANDEL, 1943 b; EDNEY, 1953 a. I /` "W I ·` ~ · E , lltlll / ' g) (oi " ‘ 'lgl • , : x ( ,"`jÈ,` ( \ v / •• °\ Q B 4) •| ' I , t l .~ . ( I • , • o • As ' O., F10. 51. — Ligia oceanica. — A, antennule ; B, extrémité de lümtennule montrant le second article et les soies sensorielles en plumeau, ainsi que le troisième article et son jeu de six aesthetascs. Taille : les plus grands exemplaires atteignent 32 X 18 mm. Les mâles sont plus grands que les femelles. Coloration: due à des chromatophores complètement isolés les uns des autres; ces chromatophores sont susceptibles de se contracter ou de s’étaler en provoquant des changements de coloration étendus (HUET, 1883 ; TA11·, 1910 ; H. G. SMITH, 1938). (Eil: grand, formé de 500 ommatidies environ. Caractères somatiques. — a) Céphalon (fig. 50) : ligne frontale et ligne supra-antennaire nettement marquées ; processus frontal représenté par une pointe fine ; ligne marginale horizontale ; pas de lames génales, leur emplacement étant simplement indiqué par les tubercules antennaires. b) Péréionites II·IV présentant un sillon net qui sépare l’épimère du tergite; ce sillon est effacé et peu apparent sur le péréionite V et plus encore sur les péréionites VI et VII.
118 1so1¤·oD12s Tisnnnsrnns c) Le pléon n’est pas en retrait sur le péréion, en sorte que le pourtour du corps dessine une courbe continue. d) Telson (fig. 52 A) à bord postérieur régulièrement arrondi, encadré par deux pointes latérales aiguës et deux dents sublatérales obtuses. vr [zu x. / " ' A `É / \ "2 \ . ) i ( ) J l , , »·'· ( ( il B .l` ( il l il") 1))» es, ep} I! I en- 2,, ~\ · rl l ag ·· -' " ""llll - `r» ws; Igl l \v\ ( ll ) ‘ A ’ l I M l r) . . _ . .5 ( l Fm. 52. —·· Ligla ocezmica. - A, telsong B, uropode; en, endopodite ; em, exopodite ; C, péréiopode I mâle. Appendices. — a) Antennule (fig. 51) formée de trois articles dont le dernier, très réduit, porte six aesthetascs. Le second article est garni de soies sensitives en plumeau. b) Antennes courtes et robustes ; flagelle composé de 11 à 14 articles. c) Uropode (fig. 52 B) à branches subégales ; Pendopodite est terminé par une forte tige ; Pexopodite est inerme. Caractères sexuels mâles. —— 1. Péréiopodes I-III (fig. 52 C) garnis sur le méros, le earpos et le propodos d’une lame saillante bordée de soies COUFÈCS Bt SSITÉCS.
L1o1mAE. —— LIGIA 119 2. Pléopodes 1 (fig. 53 A) non différenciés en organes copulateurs. 3. Pléopodcs 2 (fig. 53 B) : endopodito transformé en organe ropulateur représenté par une tige rcnilée à son extrémité et garnie de crochets (fig. 53 C); cet appareil doit fonctionner comme organe d’apposition et non dïntromission. ' É É T" V . "|"———~ " `\ G/Ã' ( \ s, \ ‘ r ' \ 1; I} \ 62 -.· ¢ Nl `\·) cn,. · " ' ' _ A A s I) .· ( L V ~ ` i 1 ‘ È M x ` _ -1 1 /) Pc P ··-Ã;) ‘, / · ( rt b_ , / @ . -v-— «——- . v ' ‘ 1 `\ l ¢/5g/ .\_\ W I \ " i 1 I N `\` · — `O / , ) ) ex - \ l ( \_ I 1 ,»' l . ‘ 2 C l/ \:¤_ ln , dg? N \ FIG. 53. — Ligia ocecmica mâle. — A, première paire de pléopodes ; B, seconde paire de pléopodes ; C, extrémité de Yendopodite du second pléopode ; b, basis ; en, endo- podite; ep, épipodite; err, exopodite; pl.p., pleuron primitif; st. stemite. ÀFFINITÉS. -— Cette espèce est fort proche d’une espèce nord-améri- vaine, L, pallosi (voir p. 121). REPRODUCTION. —· GEBELIN, 1939; SAUDRAY, 1954. _ l Proportion des sexes. — GEBELIN a récolté, à Roscoll, 589 individus: 169 mâles et 420 lemelles, soit une proportion de mâles égale à 28,7 %.
120 Is©PODEs TERRESTRES Époque de reproduction. — La reproduction semble se poursuivre pendant toute l’année, mais elle présente un très fort maximum en été. Les 158 femelles ovigères récoltées par GEBELTN ont été capturées en janvier (1), févr1er (2), mars (10), juillet (71), août (49) et octobre (25). Nombre de portées annuelles. — D’après SAUDRAY, une femelle de L. oceanica ne donne qu’une seule ponte par an. I \ / , _,_.__· _ © _ 5 cm / \ I 2 _ C- 26%:. 70LRH '·* ° • 4 C' 38°C. 20°C.·•—7OÃR.H- , ' ` 4 _ ) . ,,f,v‘\ * i * ‘ * ‘ ' V À fbi-? ~ Qt. i « A g` ·1§§'l_h|l· < . . à V n ; » 30`C.>9BZRH i FIG. 53’· — Migration de Ligia ocezmico, depuis un abri sous les galets vers la falaise ensoleillée, lorsque la température s’élève. Les Chiiïres indiquent: 1) la température à·1’ai1·libxe, celle de l’abri sous les galets, celle d`une fente de rochers, celle de la falaise et celle du bloc de rocher recouvrant les galets ; 2) la température interne des Ligies sous abri ou sur la falaise ; 3) le degré hygrométrique à. l’air libre, celui qui règne dans I’a·bri et celui qui correspond à· la fente du rocher (d’après EDNEY, 1953 b). Nombre d’œuf.s· ou d’embry0ns renfermés dans la, cavité incubatrice. — A Roscoff (GEBEMN), le nombre d’œufs renfermés dans le marsupium varie de 32 à 67 (en moyenne 52), mais le nombre de jeunes prêts à éclore est beaucoup plus faible ; il est compris entre 17 et 35 (en moyenne 27). A Luc- sur-Mer (SAUDRAY), le nombre moyen d’œufs renfermés dans le marsupium est égal à 82,4. Cavité incubotrice. ——— Les embryons sont nourris, à l’intérieur du marsu- pium, par des sécrétions maternelles, en sorte que Faccroissement pondéral au cours de Yincubation est de 36 % (SAUDRAY). PARASITES ET roMM1;1~zsAux. — Infusoires : Pyxicola (Cothurnio,) ligiae
Lmnnaa. —- Liam 121 Cuénot et Carchcsium voigti Àfatthes, sur les pléopodes (HUET, 1883 ; Cuéxor, 1892; MoNo¤, 1926; STAMMER, 1949; Marrnes, 1950). 1 [lin Nématode rhabditiforme indéterminé (Vu.LoT, 1875, 1879; Momoo, 92 Des métacercaires de Trématodes indéterminés (V1L1.o·r, 1875, 1878; Lmsrow, 1878, 1889; Rxcnaan, 1899, 1900; Lanoun, 1914). Écotocm. — Espèce halophile, propre aux côtes rocheuses, beaucoup plus rare sur les plages sableuses où elle se réfugie sur les poutres et fascies (SAUVEUR, 1872). Cette espèce s’éloigne peu du voisinage immédiat de la mer; elle a été cependant récoltée à 135 et 150 m au-dessus du niveau de la mer, sur l’île de St-Kilda, l’une des Hébrides (Hawrrr, 1907; Damme, 1947). Des observations qui demanderaient à être confirmées semblent indiquer que cette espèce s'élève en altitude à l’approche de l’hiver et redes- cend vers le littoral au printemps (0,CONNOR, 1945). L. aceanica. doit être fort sensible aux variations du milieu salin; on ne saurait autrement expliquer son absence totale en Méditerranée. Elle ne peut, d'autre part, que difficilement supporter l’eau dessalée. C’est la raison pour laquelle elle ne pénètre point profondément dans les estuaires ; à l’em- bouchure de la Loire, elle ne dépasse pas Paimbeuf (Feanomène, 1901); elle ne pénètre pas au delà de cinq kilomètres dans l’estuaire de la Tamar, la rivière de Plymouth (Paacxvan, 1929) ; on ne la rencontre pas en amont de Cuxhaven, dans l'estuaire de l’Elbe (Scnmemz, 1923). C'est aussi pourquoi elle n'a réussi à coloniser que les régions les plus occidentales de la Baltique, et fait constamment défaut dans les parties orientales de cette mer forte- ment dessalée; la limite orientale de L. oceanica dans la Baltique est l’île de Bornholm (Mnmenrz, 1950) ; par contre, elle ne semble pas s’être accli- matée sur l’île de Rügen dans laquelle un unique exemplaire de petite taille a été seulement capturé (Lamz, 1878). Cette espèce est normalement nocturne; pendant la nuit, elle devient très active, tandis qu’elle s’abrite dans les crevasses pendant le jour. Elle présente cependant un comportement fort curieux qui a été observé par EDNEY (1952, 1953 b). Par temps très chaud, les Ligies abandonnent leurs abris au milieu des rochers ou des galets, pour émigrer sur les falaises exposées en plein soleil (fig. 53’). La raison en est que cette espèce, très imparfaite- ment adaptée au milieu terrestre, possède une cuticule perméable ; en consé- quence, la perte d’eau par évaporation est considérable. Uatmosphère des abris où se réfugient les Ligies est saturée d’humidité; Yévaporation y est nulle ; en mème temps la température y devient très élevée et atteint rapide- ment le degré létal pour les Ligies. En plein soleil, dans une atmosphère relativement sèche, Vévaporation est intense. Cette intense évaporation intéresse aussi le corps de la Ligie, et a pour conséquence de faire baisser la température interne de l’animal. Ligia oceanica se nourrit aussi bien de matières animales que de végétaux. RÉ1=An·r1·rxoN crâoonarmoura. — Répartition générale (fig. 56). — L. oceanica s°apparente étroitement à une autre Ligie, L. pallasi Brandt, qui peuple les côtes pacifiques de l'Amérique du Nord, depuis les îles Aléou- tiennes jusqu'à la Californie. Ces deux espèces constituent une subdivision homogène du genre Ligia. Au point de vue biogéographique, c'est le seul groupe de Ligies que l’on puisse considérer comme présentant une répar- tition typiquement holarctique. L, oceanica. peuple toutes les côtes atlantiques de l’Europe. Au nord, elle atteint Trondhjem, sur les côtes de Norvège; par ailleurs, elle existe
122 1soPoDEs TERRESTRES aux Far-(ler et en Islande. Il a été dit plus haut qu’elle ne pénètre que dans les parties les plus occidentales de la Baltique. Vers le sud, elle dépasse le détroit de Gibraltar, et peuple les côtes du Maroc, de Tanger à Rabat. Par contre, elle ne pénètre en aucun point de la Méditerranée; les citations de Polydore ROUX (1828) relatives à la présence de cette espèce à Gibraltar et à Malaga reposent vraisemblablement sur des erreurs. Les très rares cap- tures de cette espèce sur la côte américaine sont certainement dues à des importations accidentelles. Répartition en France. —— BEÉmssoN, 1825; B0UcnAr.1:•-CHANTEEEAUX, 1833; DELAGE, 1881; HUET, 1883; BELTREMIEUX, 1884; BUDEE-LUND, 1885 ; BONNIER, 1887 ; DoLLrUs, 1887 b, 1890, 1892 b, 1893 b, 1899 ; CUÉNoT, 1891; NUSSBAUM, 1893; GADEAU DE KERVILLE, 1894, 1898, 1901; GIARD, 1899; FEREoN1È1aE, 1901; DE BEAUCHAMP, 1914, 1923; R. Ph. DOLLFUS, 1914; lWONOD, 1923, 1926; POISSON et REMY, 1926a et b; MAURY, 1929; Fiscunn, 1929; PAULIAN DE FÉLICE, 1939a; POISSON, 1948; LEGRAND, 1949, 1954a et b; SALMON, 1959. Tout le littoral de la Manche et de l’Atlantique, ainsi que sur les rivages des îles atlantiques. Ligia îtalîca. FABRICIUS, 1798. SYNONYMIE. — VVHITE, 1847; BUDDE-LUND, 1885. » Ligia Ehrenbergii Brandt, 1833; —— Ligia Brandlii Rathke, 18373 u , l l`rIORPHOLOGIE. —- Faemcxus, 1798; ÀUDOUIN, 1825; Roux, ·1828; BRANDT, 1833; RATHKE, 1837; l)lILNE·ED'WARDS, 1840; C. L.,·Kocn; 1844, 1847 ; BUDDE-LUND, 1885 ; GoU1=u>.ET, 1892 ; JACKSON, 1922 WAHREERG, 1922 ; VERHOEFF, 1926 c ; SANTUCCI, 1928 a et b ; VANDE1., 1943 b, 1948 g; OKAY, 1945. D Taille : 5‘, 9,5 -12 mm; E2, 10 -16 mm. I i Coloration : chromatophores isolés les uns des autres, formant un pointillé sur le corps et les appendices ; on remarque la présence de deux points clairs triangulaires sur le péréionite V, d’une tache claire trapè- zoïdale sur le milieu des péréionites VI et VII, et de deux taches ovoïdes ou arrondies sur le pléonite 5. œil: de très grande taille, formé de 700-800 ommatidies. Caractères somatiques. — a) Géphalon présentant la même structure que celle de L. oceanica. b) Un sillon épimèral apparent sur les péréionites II, III et IV. c) Pléon en retrait sur le péréion, en sorte que le bord du corps présente un contour brisé. d) Telson (fig. 54 B) à bord postérieur en forme de triangle à sommet arrondi et très obtus; pas de dents latérales; deux dents sublatérales très obtuses, soulignées par un bourrelet chitineux épaissi. Appendices. —- a) Antennule (fig. 16 A) semblable à celle de L. oceanica ; le troisième article porte cinq aestbetascs.
Lxoirmiz. —- Lmm 123 b) Antennes (fig. 16 B et C) très longues et très fines. Lfantenne mâle est plus longue que celle de la femelle. De plus, la longueur de l’antenne varie suivant les races géographiques (SANTUCCI, 1928 a et b) ; l’antenne atteint soit l’extrémité du péréion (Ligurie), soit le milieu du pléon (Égée, Adriatique), soit même l’extrémité du corps (Malte). Le flagelle est | . f ' B FIG. 54-. —- Ligia italica. — A. uropode ; B, bord postérieur du telson. constitué de 20 à 27 articles très allongés; les articles moyens (dont le nombre n’est pas fixe) portent des aesthetascs. c) Pièces buccales: voir figures 17, 18, 19 et 20. d) Péréiopodes munis, comme il est de règle chez les Ligies, d’un organe dactylien (fig. 22). e) Uropodes très longs (fig. 54 A). La longueur des uropodes varie suivant les races géographiques (SANTUCCI, 1928 a et b) ; l’ur0p0de est égal soit aux deux tiers du corps (Ligurie), soit à la longueur du corps
124 1s0P0DEs TERRESTRES (Égée, Adriatique), soit à une fois et demi la longueur du corps (Malte). Les deux branches de l’ur0p0de sont subégales, mais l’end0podite est ,· · 4 P ,·»/ - xv ,// MÃ \ la , xl x /.C »' 7//,y ml F l x ' ,;,'6/ J ` > if i` [ ’ ///4ih / _ _/ ..-Jr/my ‘ i1i '· T_ __ __V l Wi · · \ lyv A ( — —¢ zz. — till ;\·7ul —ex· ‘ , * xl|?,«y ,/ l l q \ / l \ sx g·\ A / , l` \\\§l\\ ^ i `\ W A ` ,4/ / F de/J / /Ai/V,/7/1 1 / f// l \ Ã/yi1"*'«l'/*'·*« \ l ` ’ ’//A']/( ` i R " / `xv \ W '· ( ` r x` _ \ \ \ \ \ \\` , B c 1 y / ' / / // FIG. 55. —— Ligia italica mâle. — A, première paire de pléopodes ; B, seconde paire de pléopodes ; Pexopodite a été seul représenté à. droite, 1’end0p0dite à. gauche ; C. endo- podite du second pléopode d’un mâle immature, dessiné à un grossissement beaucoup plus fort que celui de 1’adu.lte représenté sur la. figure B; ap.g., apophyse génitale ; b, basis; en, endopodite; ep, épipodite; er, exopodite; 1;, vaisseau. prolongé par une longue et forte tige, tandis que Pextrémité de l’ex0- podite est inerme. Caracfères sexuels mâles. — Péréiopode I dépourvu de différenciation sexuelle,
LIGIIDAE. —- LIGIA 125 Pléopode 1 (fig. 55 A): les deux basis forment ensemble une voûte semi-circulaire remplie de muscles. Exopodite en forme de triangle arrondi, à extrémité tronquée portant un faisceau de 12 à 14 fortes tiges ciliées. Endopodite s'insérant sur le basis par une partie élargie qui porte, du côté interne, un lobe saillant terminé par une dizaine de tiges ciliées de longueurs inégales. Pléopode 2 (fig. 55 B): exopodite allongé transversalement, épaissi du côté interne. Endopodite constitué par deux articles ; l’article distal se termine en un cône obtus, dépourvu de toute différenciation parti- culière. Chez l’immature (fig. 55 C), l’endopodite est court, épais, nullement efïilé à son extrémité qui porte une courte pointe recourbée (VAN¤EL, 1948 g). Arrmirés. -— VANDEL, 1948 g.-L. ilolica est très proche d’une espèce qui peuple les côtes occidentales de l’Afrique, depuis le Sénégal jusqu’au Congo, L. gracilipes Budde-Lund. Aucun caractère somatique n’est susceptible de séparer ces deux formes; seul, l’examen des caractères sexuels mâles permet de distinguer ces deux espèces avec certitude. Rm>n0Ducr10N. —- Proportion des sexes. — Le nombre de mâles est très inférieur à celui des femelles. Sur 190 exemplaires examinés par l'auteur, 32 appartiennent au sexe mâle et 158 au sexe femelle, soit une proportion de 16,8 % de mâles. Smrruccx (1928 a et b) indique une proportion de mâles égale seulement à 13,5-14 %. Époque de reproduction. —— En France, la période de reproduction s’étend d’avril à septembre. Aux Açores, elle débute dès février. Nombre de portées annuelles. —- LIATSAKIS (1955) mentionne Pexistence de trois périodes de reproduction au cours de l’été, mais il ne précise point si ce sont les mêmes femelles qui, par trois fois, deviennent fécondes. Nombre d'œufs ou d’embry0ns renfermés dans le mursupiurn. —- Ce nombre est, en moyenne, égal à 33 (l\1A·rsA1<1s, 1955). Cavité incubatrice. — La cavité incubatrice fait nettement saillie E1 la face sternale, au terme de la période d’incubation. Les embryons prêts En éclore sont fortement pigmentés; les tergites, les antennes, les péréiopodes et les uropodes sont couverts de nombreux chromatophorcs; les pléopodes n'en portent que quelques-uns. Spermatophore. —— Les spermatozoïdes sont enfermés dans de véritables spermatophores secrétés par les cellules bordantes du canal déférent (ÀRCAN· cm.1, 1942; Tuznr et Bzssiîane, 1949, 1951). Piumsirns ET coMMENsAux. — Un Genistellide, Asellaria ligiae Tuzet et Manier, se rencontre dans le tube digestif de cette espèce (Tuznr et MA- Nusn, 1950; Mamzan, 1950). Deux lnfusoires épizoïques ont été observés sur les pléopodes : Opercularia ligiae Matthes et Chilodonellu sp. (Marrmas, 1955a et b). Éconocuz. —- Cette espèce strictement halophile ne s'éloigne guère de la mer, tout au plus de un ou deux mètres. Elle est fort commune sur les côtes rocheuses de la Méditerranée. Elle est caractéristique de l’étage supra-
126 ISOPODES TERRESTRES littoral des écologistes français (FELDMANN, 1937; HUVÉ, 1954; NlOLINIE·R et PICARD, 1954; PERÈS et PICARD, 1955) et du groupement a Verrucaruz symbalana (MOLINIER et Prclxrm, 1953; HUVÉ, 1954); cet étage correspond à la zone mtercotidale supérieure de SOIKA (1950). É"} i n" · v_/ \% ê 2 ( É ` ` r',} N I, _`_j _ ,,. .··... [ .·· L I · "‘· _·· I ' E :'·~·-ij-. ' 6 Il J' 0 É Il É? le __ · ‘° O .` 2. ' **1 · ·._. G1 É 2 lâ g` v f: 9 " \f\ f + ¢— 1`+ is e +4+ **4* ·I· T ii- 4 ) FIG. 56. — Aires de répartition de Ligia vceawica (limitée par des tirets), de L. italùza (limitée par des points), de L, gracilipes (limitée par des croix) gb (18 L, gurvglg, (md;. quée par un cercle noir). On ne rencontre qifexceptionnellement L. italica à proximité des eaux sumâtres; elle est cependant commune dans la Lagune de Venise (Mumr, 1888; BRUNELLI, 1931; BRIAN, 1938; ARCANGELI, 1950c; Souul, 1952). RÉ1>Am·11·10N cÉ0GB.u·mQ1,e. — Répartition générale (fig. 56). -—— VANDEL, 1948 g. —-—- La Ligie italique appartient à un groupe d’espèces qui peuplent
LIGIIDAE. - LIolD|U\I 127 les côtes atlantiques de l’.\frique. Elle est extremement voisine de L. gra- cilipes Budde-Lund qui peuple les côtes africaines depuis le Cap Vert jusqu°au Congo, et de L. curvata Vandel, connue seulement de Lobito (Angola). La connaissance exacte des relations phylétiques de L. italica permet de rendre compte de sa distribution géographique et de reconnaître son centre d'origine. L. italien peuple toutes les côtes de la Méditerranée, de la Mer Noire et des îles méditerranéenres ; mais, on la rencontre également, au delà du détroit de Gibraltar, sur la côte atlantique de la péninsule ibérique où elle atteint le Cap Saint·Vincent. Par ailleurs, elle peuple les divers archi- pels atlantiques: Açores, Madère, Canaries, et peut-être (détermination encore incertaine) les îles du Cap Vert. Les connaissances que nous avons acquises sur les parentés phylétiques de la Ligie italique conduisent aujour- d’hui à rejeter l’opinion ancienne (DOLLFUS, 1893b) qui placait en Médi- terranée le centre d’origine de cet lsopode, et rendait compte de sa présence dans les archipels atlantiques en invoquant des importations accidentelles. ll convient de reconnaître aujourd’hui que les migrations de la Ligie italique ont suivi des voies exactement inverses. L. italica a pris vraisemblablement naissance, comme ses congénères, L. gracilipes et L. curvata, dans le domaine atlantique; elle slest probablement dillérenciée sur les terres aujourdihui disparues, dont les archipels atlantiques représentent les ultimes reliques; ce n’cst que secondairement qu'eIle aurait pénétré en Méditerranée, mer qui est devenue aujourd’hui son principal habitat. Au sein de Pimmense domaine peuplé par L. italica, cette espèce a subi des variations étendues ; ces variations qui sont surtout dlordre quantitatif et qui portent tout particulièrement sur les longueurs relatives, par rapport au corps, des antennes et des uropodes, permettent de reconnaître au sein de l’espèce linnéenne, plusieurs races géographiques (SANTUCCILL et b; VAND121., 1948 g). Les races qui peuplent l’île de Malte et les archipels atlan- tiques sont parmi celles qu1 sont les mieux caractérisées. Répartition en France. —— Roux, 1828; Hamon, 1883; BUDDE-LUND, 1885 ; D01.1.1=Us, 1887 I2, 1893 b, 1899 ; Aoannr et Do1.r.rus, 1890; Goonmzr, 1892; AMM, 1991; Sanroccr, 1928:4 et I1; PAULIAN on FÉLICE, 1941; Vnnnm., 1941 b, 1944 c, 1954 li; Vnunet, Bonmsr et no CAILA11, 1947; lluvxî, 1954; GILET, BIOLINIER et Proxao, 1954; ÃIOLINIER et PICARD, 1954 ; Pnnizs et Prcxnn, 1955; l\1ATSAKIS, 1955. Cette espèce peuple tout le littoral méditerranéen français, ainsi que les iles méditerranéennes, y compris la Corse. Gen. LIGIDIUM BRANDT, 1833, SYNoNYM1E. — Zia ti. L. Koch, 1844. DÉFINITION ET PLACE 1).xNs Lx tIL.\S$IFlCi\Tl()N. —- Pendant longtemps, la famille des Ligiidae n’a renfermé que deux genres: Ligia Fabricius et Ligidium. Brandt. Le genre Ligia a conservé son intégrité ; par mntre, des formes aflines de Ligidium ont été détachées de ce genre, et consti- tuent aujourd’hui les types de nouvelles unités génériques; la liste de ccs nouveaux genres a été donnée plus haut (p. 114). Les anciennes définitions du genre Ligidium, telles que celles qui ont été données par Szxns (1899) et J.~.cKsoN (1923 a), doivent donc être révisées, afin de
128 isoronns Taaaasraas tenir compte des modifications apportées récemment à la systématique des Ligiidae. La diagnose du genre Ligidium s. sir. peut se résumer ainsi : 1. Chromatophores fusionnées en un réseau dont les éléments ne sont plus distincts les uns des autres (alors qu’ils sont distincts chez Ligia). 2. Céphalon : une ligne frontale à peine indiquée (bien marquée chez Ligia) ; ligne marginale oblique (horizontale chez Ligia) ; lames génales distinctes (absentes chez Ligia). 3. Péréionites IV—VII pourvus de sillons épimèriens (JACKSON, 1923 a) (présents sur les péréionites II-IV chez Ligia); péréionites antérieurs présentant des angles postérieurs arrondis (aigus chez Tauroligidium); une paire de fossettes garnies de soies au bord postérieur du péréionite I (servant d’organes de nettoiement pour les antennes, d’après VERHoEFF, 1918 cz) (absente chez Typhloligidium). 4. Pléon en retrait sur le péréion (continuant le péréion chez Ligi- dioides); angles postérieurs des pléonites formant des pointes courtes (longues chez Caucasoligidium). 5. Maxille formée de deux endites (trois chez Ligidioides). 6. Basis de l’uropode présentant un long prolongement interne (absent chez Ligia et Ligidioides). Écorocxa. — Contrairement aux Ligies qui, pour la plupart, restent strictement liées au milieu marin, les représentants du genre Ligidium. sont complètement adaptés à la vie terrestre; ce sont essentiellement des humi- coles, vivant dans les feuilles mortes. Plusieurs espèces de Ligidium, ainsi que les représentants des genres voisins Typhloligidtum, Tauroligidium et Caucasoligidium, sont cavernicoles. DISTRIBUTION Géocaxvnioun. —·— Consulter: VAN1>1sL, 1946 b. Le remarquable genre Ligiclioides, avec la seule espèce intermedius Wahr- berg, ainsi nommée parce qu’elle présente un mélange de caractères de Ligia et de Ligidium (1), a été récolté en Australie. Le genre Ligidium et les genres voisins que Boanrzxv réunit dans la sous-famille des Ligidiinae sont propres à Yhémisphère septentrional. Ainsi, se marque un contraste entre le peuplement des deux hémisphères dont on connaît maints exemples chez les Oniscoïdes. I Au point de vue biogéographique, les Ligidzinae se répartissent en cinq groupes : 1) un premier groupe peuple l’Amérique occidentale, de la Colombie britannique à la Californie (gracilis (Dana), latum. Jackson, kofoidi Maloney et lapetum Mulaik) ; 2) un second groupe représenté par deux espèces (longi- caudatum Stoller et mucronatum Mulaik) est propre aux régions orientales du Canada et des Etats-Unis ; 3) deux espèces se rencontrent en Extrême- Orient : japonicum Verhoeff (sous-genre Nippoligzdzum Borutzky), largement répandu au Japon, en Chine, en Corée et à Formose ; et, burmanicum Verhoell`, de Birmanie; 4) un groupe propre à l’Asie centrale (Tadjikistan), avec les (1) Ce qui n’implique en aucune façon que le genre Llgldium dérive des Ligies actuelles ; car la. structure du céphalon de Ligidiwm est à. plusieurs égards plus primitive que celle de Ligia. (VANDEL, 1943 b).
LIGIIDAE. — LIGIDIUM 129 deux espèces: shadini Borutzky et zernovi Borutzky; 5) enfin le groupe le plus nombreux (25 espèces) peuple la Turquie, le Caucase, la Crimée et l’Europe orientale. Ainsi, exception faite des espèces américaines, la grande majorité des Ligidium, est propre à l’Asie et aux régions européennes limitrophes. Bio- géographiquement, Ligidium doit être tenu pour un genre oriental. Ce mode de répartition explique pourquoi la faune française est si pauvre en Ligi- diinae. En fait, elle ne comprend qu’un seul représentant de cette sous- famille ; c’est une espèce expansive, largement répandue en Europe, Ligidium. hypnorum (Cuvier), qui d’ailleurs ne se rencontre que dans une partie du territoire françzus. ‘. ‘\ \ JV “ QQ »· Z`- - - _________ll<«·§§`§"*(,§)()(l$($( ' r//z DC B /1 F10. 57. — Ligidium hypnorum. — A, ongle postérieur du premier périonite ; d, dé- pression; f, foœette garnie de soies ; B, les quatre derniers péréionites vus de profil montrent les sillons épimériens. Ligîdium hypnorum (Uuvuzn, 1792). SYNONYMIE. -——- Consulter: Lnxxcu, 1810; Lnnenounnr, 1843 ; Non- MAN, 1873 ; BUDDE-LUN¤, 1885 ; Venuoerr, 1918 a ; JACKSON, 1923 a ; BONNEFOY et l`lARClIAL, 1943 I1; FnAN1<ENnERGnR, 1944. Oniscus hypnorum Cuvier, 1792 ; —— Oniscus agilis Persoon, 1793 ; —— Ligidium Persoonii Brandt, 1833 ; — Ligia melanocephala C. L. Koch, 1838; — Zia paludicola C. L. Koch, 1844; — Ligidium amelhyslinum Schôbl, 1861 ; -— Zia Saundersii Stebbing, 1873 ; — Ligidium cursorium Budde·Lund, 1885 ; — Ligidum silvaenigrae Verhoeff, 1937 ; — Ligidium carpathicum Verhoeff, 1937. La forme cursorium, de Croatie, peut être tenue pour une race geo~ 0
130 rsoronns TEnnEs'rREs graphique particulière (VER}10EFP`, 1918 a, JACKSON, 1923 a, STnoUHAL, 1948, 1951). NIORPHOLOGIE. — Cuvmn, 1792; BRANDT, 1833; C. L. Koen, 1838, 1844, 1847; DUVERNOY et LEnEBoULLET, 1841; LEnEBoU1.LET, 1843, 1853; Jonnsson, 1858; SCHÉÃBL, 1860 a et b, 1861; Sramarnc, 1873; Bonne-LUND, 1885 ; Dottrus, 1890 ; Sc11Aarr, 1894 a ; NEMEE, 1895 b; Sims, 1899 ; Srorrna, 1899 ; WEBB et S1r.LEM, 1902 ; CAHL, 1908, 1911 ; HEnoLD, 1913; BAGNALL, 1913; DAHL, 1916 b; VERnoEFF, 1918 a, 1930 a, 1937 a, 1941 a; WAHRBERG, 1922; JACKSON, 1923 a, 1928; SraouHAL, 1928 b, 1948; Mizimanrz, 1932; \VÃCHTLER, 1937; VANDEL, 1943 b; BoNNEFoY et l\rlARCHAL, 1943 b; URBANSKI, 1952; EDNEY, 1953 cz. Taille: 7-10 >< 3-4 mm. Coloration: chromatophores réunis en réseau; face tergale marbrée de brun et de noir, et présentant trois lignes sombres, une médiane et deux latérales. Une coloration bleue ou violette apparaît fréquemment chez certains individus de cette espèce ; c’est la var. coeruleum Lereboullet (LEnEBoULLET, 1843, 1853; SEMENKEVVITSCH, 1931; LEGRAND, 1948). ou la var. ameihysiinum Schôbl (Scr1ôBL, 1861 ; Fmë, 1872). CE'il : oeil grand, formé d’environ 120 ornmatidies. Caracièrcs somaiiques. —- cz) Céphalon (fig. 5) correspondant au type décrit pour le genre. b) Péréion : péréionites antérieurs à angles postérieurs arrondis. Le premier péréionite présente à chaque angle postérieur une dépression ovoïde (fig. 57 A) ;en arrière de celle-ci, le bord postérieur du segment est creusé d’une fossette occupée par un champ de soies; il s’agirait pour Vnmioarr (1918 a) d’un organe de nettoiement des antennes. Péréionites IV—V1I présentant un sillon épimèrien très net (JAcKsoN, 1923 a) (fig. 57 B) ; ces sillons existent dans les deux sexes. c) Pléon en retrait sur le péréion. Telson en forme de triangle arrondi, a pointe émoussée. Appendices. —~ a) Antennules (fig. 58 A) grandes, saillantes entre les bases des antennes. Les deux premiers articles sont grands, armés de très fortes tiges; le troisième article est réduit; il porte latéralement 3-4 tiges sensorielles. b) Antennes : flagelle de 10-13 articles. 0) Péréiopodes: un organe dactylien (fig. 58 B), représenté par une tige bifurquée dont l’une des branches affecte la forme d’un plumeau et l’autre celle d’un rince—bouteille. d) Uropode (fig, 26): la longueur du prolongement interne du basis est presque égale à celle de l’article lui-même ; endopodite et exopodite
Liozxmn. — meioium 131 subégaux ; Pendopodite porte deux longues soies, et Pexopodite quelques soies courtes. Caraclères sexuels mâles. ·— Péréiopodes dépourvus de différences sexuelles. Pléopode 1 (fig. 31): exopodite triangulaire portant non loin de son sommet de fortes tiges dont le nombre varie de 1 à 3 suivant les individus ). », \ `ëf lt) x . \ J tgv \ ir) ·" \ ‘ \ ( ,/ l / l li il 1 r R li t, Q ~X È l [ J _ â` \ \ \ È B 1 A l ' Ir F10. 58. — Lligïdium hypnorum. — A, antennule ; B, extrémité du septième péréiopode montrant lbrgane dactylien. (UONNBFUY et NIARCIIAL, 1943 b). Endopodite s’étirant du côté interne en un prolongement étroit dont la longueur et la largeur présentent des variations étendues suivant les individus; ces variations ont été invoquées à tort par Vsnixosw (1937), pour fonder les deux espèces silvaenigrae et rarpalhicum ; il ne s’agit, en fait, que de variations indie viducllcs (Bonneau? et BIARCIIAL, 1943 b); le prolongement interne de Vendopodite porte 2-3 tiges de longueurs variables suivant les indi= vidus. Pléopode 2 (fig. 29): endopodite à extrémité arrondie, accompagnée d'un lobe accessoire terminé par un mucron ; ret appareil doit fonctionner en tant qu’organe d’apposition. Les pléopodes 3 et 4 présentent également de légères différences sexuelles (Lsnnnouttnr, 1843).
132 1s0PoDES TERRESTRES Raraonucrxon. —- Proportion des sexes. —- Le nombre de mâles est de beaucoup inférieur à celui des femelles. Sur 398 exemplaires examinés par l’auteur, 90 appartiennent au sexe mâle et 308 au sexe femelle, soit une proportion de 22,6 % de mâles. Mamianrz (1950) indique, pour le Danemark, une proportion de mâles légèrement plus forte, et égale à 30,5 %. Époque de reproduction. —— En France (Laniaeoutmar, 1843), comme au Danemark (Mnmenrz, 1950 oi), la période de reproduction Slétend de mai à septembre; elle peut exceptionnellement se poursuivre jusqu’en octobre (Grmizvu, 1913). La reproduction atteint son maximum en juillet—août. Les 108 femelles ovigères examinées par l’auteur ont été récoltées en mai (2), juin (4), juillet (62), août (31) et septembre Nombre d’œufs ou d’embryons renfermés dans le mnrsupiurn. —— Ce nombre est faible ; il est compris entre 6 et 21 ; il est en moyenne de 11 à 15 (LERE- eoULLEr, 1843; Memnnrr, 1951; Vxnmzt). Ctwité mursupiale. — Les embryons marsupiaux prêts ii éclore sont recou- verts d’un réseau diffus de pigment qui leur imprime une teinte grisâtre. Spernmtophorcs. -— Les spermatozoïdes sont renfermés dans de longs étuis filamenteux que l’on peut assimiler à des spermatophores (CARL, 1908 ci ; GRAEVE, 1913; VANDEL). PAaAs1r1;s nr c0MMENsAUx. —- NEMEÉ, 1895u; Ricimnn, 1899, 1900; Bormarox et MARCHAL, 1943 u; STAMMER, 1949; Mrxrrnas, 1950, 1955 b). —- Différents épizoïques se rencontrent sur les pléopodes de cette espèce: un Àmoebien, Disceilu ligidii Nemeë; des lnfusoires, C/tiioolonellu longidens Nemeé et Epistylis (Opercularia) epistyliformis Nemeê ; un Rotifère, Itlniobia (Callidina) brcinchicola Nemeé. ÉCOLOGIE. — Cette espèce exige, pour subsister, un degré élevé d’bumidité atmosphérique. Son habitat normal est représenté par le bord des ruisseaux et des mares, les marécages, les mousses humides, etc. Cette espèce est surtout abondante dans les bois, mais elle se rencontre aussi dans les prairies, à condition que celles-ci soient suffisamment humides. Elle est caractéristique du Curiceto-fromcinetum (CAPART, 1952). Comme les Ligies, elle présente des mouvements extrémement vifs. Réraarrrrom céooimrnrova. ~— Répartition générale (fig. 59). Cette espèce peuple aujourd’hui la plus grande partie de l’Europe, ii l’excepti011 de ses parties les plus septentrionales et de la région méditerranéenne. On ne saurait cependant douter que L. hypnorurn ne reconnaisse, comme les autres espèces du genre, une origine orientale. Mais, ses facultés d’adaptation lui ont permis de devenir une espèce expensive, et de gagner progressivement des régions de plus en plus occidentales, c’est—à-dire de plus en plus éloignées de son centre d’origine. L’examen de sa distribution géographique l’établit sans conteste. L. hypnorum se rencontre tout diabord sur le pourtour de la Mer Noire (Sotchi, Crimée, Bessarabie, Constantinople), c’est-à—dire dans un domaine peuplé par ailleurs d’espèces strictement inféodées à la région pontique (fragile B.-L., nodulosum Verhoeff, euxinum Verhoeff, tuuricum, Verhoeff, birsteini Borutzky, etc.), C’est probablement à partir de la région pontique qu’elle a gagné le reste de l’Europe. Vers le nord, elle a atteint l,UkPH1H6 (Kiew), la Pologne (Lublin), et, enfin, les pays baltes ; sa limite septentrionale de répartition traverse l’Esthonie, dont les régions nord-ouest et les îles sont dépourvues de Ligidies. Vers le nord-ouest, elle peuple l’extrême sud de la Suède, c’est-à-dire la Scanie et les terres limitrophes. Elle est largement
LIGIIDAE. — LIGIDIUM 133 répandue au Danemark, mais elle fait défaut à Bornbolm et en Norvège. Sa répartition dans les îles Britanniques est part1cul1èrement intéressante à considérer, car elle établit nettement l’origine or1entale de cette espèce. On la rencontre, en ellet, dans l’est et dans le centre de l’Angleterre, mais elle est absente des régions occidentales (Cornouaille, pavs de Galles, Irlande) et septentrionales (Ecosse) des Iles Britanniques; sa limite septentrionale est le Lancashire. /1 Q / s Q ¢ il É B1" Yi? W V ’ï· î", W .· ig ( 2*. l¤î}”:¤*C , ·’ .` J 5 ___...._ ~—.,.· . A , XJ le Ãs -···‘' x \ . Q "-\, \>·âî, Qs (` ~z~\ TK- 0 S av ï: _ ( A '-° A ; X F`} »\.' \ I C vs) U C9 . `/\,«—\···;_,, · V « < c;—\;—J Fm. 59. —- Carte de répartition de Ligidium hupnorum. Par ailleurs, cette espèce a colonisé toute l’Europe centrale, mais elle fait défaut dans la région méditerranéenne; on la rencontre en Bosnie et en Transylvanie, mais non en lierzégowine ; en Croatie, mais non en Carniole. Elle fait défaut dans toute l'ltalie sauf dans un etit secteur de la Vénétie . . . · P , . Julienne. Elle est également inconnue dans la région mediterranéenne fran- çaise. Son origine orientale apparaît encore très nettement au terme de son expansion vers l’Occident. Cette espèce largement répandue en France, fait défaut dans le sud-ouest de ce pays, et, a fortiori, n°a pas atteint la péninsule ibérique. Cette espèce a été signalée, à maintes reprises, en Amérique du Nord; mais, il ne peut s°agir que d’importations accidentelles, ou plus vraisem- blablement, d’erreurs de détermination. Répartition en France. —- DE Bmâexsson, 1825; LEREBOULLET, 1843, 1853; Bonne-Lnmn, 1885; Donnrus, 1883, l88(i, 1887 b, 1899; GAn12.xu
134 ISOPODES TERRESTRES DE KERVILLE, 1888; GIABD, 1899 ; LETACQ, 1908; XLÀNDEL, 1925 b, 1939 I1, 1946a; REMY, 1931; l\1AURY, 1931b; BONNEFOY et NIARCHAL, 1943 b; HussoN, 1944; PAULIAN DE FÉLICE, 1944; LEGRAND, 1944, 1948, 1949, 1950, 1954 zz. L, hypnorum se rencontre dans toute la moitié septentrionale de la France, Les limites de sa répartition sont les suivantes. Cette espèce peuple la totalité de la chaîne jurassienne jusqu’au Rhône. Elle a également colonisé une partie des Alpes françaises ; elle est commune en Savoie et en Haute-Savoie ; elle pénètre dans le département de l’lsère, pour atteindre sa limite méri- dionale à Uriage, au sud de Grenoble. Dans le Massif Central, sa limite orien- tale demanderait à être précisée. Dans le Cantal, on la connaît du Lioran; dans le Lot, elle atteint Figeac; en Dordogne, sa limite méridionale de ré- partition passe par St-Julien-de-Lampon, les Eyzies, Bergerac et Mussidan. On la retrouve dans le Poitou, en Vendée, dans la région de Fontenay-le- Comte, puis dans toute la Bretagne. Tribu des SYNOCHETA NOMENCLATURE. -— Tous les Oniscoidea, autres que les Diplocheia, n’ont qu’une seule apophyse génitale; mais, ils se répartissent quant à la constitution de cet organe en deux groupes distincts (VERHOEFF, 1936 a). Les uns possèdent deux canaux déférents complétement séparés jusqu’à leur extrémité, et deux orifices génitaux distincts (fig. 273 B) ; cette disposition résulte d’un phénomène de coalescence qui intéresse les apophyses génitales, mais non les conduits qu’elle renferme. Chez d’autres Oniscoïdes, les deux canaux déférents se prolongent à l’intérieur de Papophyse génitale par un tube membraneux unique, débouchant à l’extérieur par un seul orifice (fig. 66 C) et qui représente très vraisembla- blement une formation secondaire (VANDEL, 1957 g). VERH0EEE(1938 c), se fondant sur les rapports qui s’instituent entre l’apophyse génitale et les endopodites de la première paire de pléopodes, a divisé les Oniscoïdes en deux groupes, les Endophora et les Embolophora. LEGRAND (1946) a montré que les dispositions invoquées par VERHOEFF ne peuvent pas être retenues pour caractériser les deux divisions majeures des Oniscoïdes. Il soutient que le critère essentiel qui permet de reconnaître l’existence de deux grandes lignées d’©niscoïdes réside dans la fusion ou au contraire dans Pindépendance des canaux déférents et des oriüces génitaux. LEGRAND donne le nom de Crinochela au groupe dans lequel les deux canaux déférents pénètrent dans Papophyse génitale et s’ouvrent à son extrémité par deux orifices indépendants ; et, celui de Synocheia au groupe dans lequel l’apophyse génitale renferme un tube membraneux unique s’ouvrant au dehors par un pore terminal (VANDEL, 1957 g). On doit tenir les Synocheia pour une branche phylétique latérale dont l’évolution s’est poursuivie indépendamment de celle des autres Onis- coidea (VANDEL, 1943 b, 1957 g).
rmcnoniscroaxz 135 On peut aussi désigner les Synocheta par le terme de complexe tricho- niscoïde (Vimont, 1946 b). DÉF1N1·r1oN. —- On peut définir les Synochela de la façon suivante : les canaux déférents se prolongent, à l’intérieur de l’apophyse génitale, par un tube membraneux qui débouche à l’extérieur par un orifice unique. Une ligne supra·antennaire ; pas de ligne frontale (sauf chez les Buddelun- diellidae). Flagelle de l’antenne généralement composé de nombreux articles peu distincts les uns des autres (le nombre se réduit chez les formes spécialisées et les espèces de petite taille). Mandibules pourvues d’un processus molaire. Péréiopodes portant à leur extrémité un organe dactylien constitué par une longue tige bifurquée garnie de soies. Pas de pseudotrachées. Taille généralement médiocre (atteignant exception- nellement 15 mm). Appareil oculaire formé typiquement de trois omma- tidies; le nombre d'éléments se réduit souvent à un; la régression et la totale disparition de l’o=il sont des phénomènes fréquents. CLASSIFICATION (VANDEL, 1952 d). — Les Synocheta se répartissent suivant le type auquel appartient l’appareil copulateur (type slyloniscien ou type lrichoniscien) en deux grandes séries ou super-familles: la série styloniscienne (super-famille des Styloniscoidea), et la série lrichoniscienne (super·famille des Trichoniscoidea). Seule, la seconde super-famille possède des représentants en France. D1sTmnur1oN GÉOGRAPHIQUE (VANm~:L, 1952d). — La répartition géo- graphique des Synocheta ollre un exemple particulièrement remarquable de deux séries se répartissant chacune dans un hémisphère du globe terrestre. Tous les Trichoniscoidea sont propres à l'hémisphère septentrional; les Styloniscoidea ne se rencontrent que dans les terres australes, à l’exception de quelques formes d’Afrique et d'.\mérique du Sud qui franchissent l’équa- teur, et du genre Cordioniscus réfugié dans quelques grottes de l’Oranie, de l’Espagne, de la Sardaigne et de la Grèce. SUPER-FAMILLE DES TRICHONISCOIDEA La super-famille des Trichoniscoidea est caractérisée par un appareil copulateur appartenant au type trichoniscicn qui s’oppose au type stylo- niscien, propre à la super-famille des Styloniscoidea (VANDEL, 1952 d). Dans le premier cas, l musculature du premier pléonite mâle est faible ; les muscles extenseurs et lléchisseurs s’attachent à l’angle externe du protopodite; les muscles du protopodite sont bien développés. Dans le type slyloniscien, les muscles du premier pléonite mâle sont énormes ; ils s’insèrent tx l’angle interne du protopodite ; la musculature du proto- podite est, faible ou nulle. La super-famille des Trichoniscoidea renferme deux familles, celle des Trichoniscidae et celle des Buddelundiellidae, toutes deux représentées en France.
136 1soPODEs TERRESTRES Famille des TRICHONISCIDAE SARS, 1899. La famille des Trichoniscidae est l’une des plus nombreuses du sous- ordre des Oniscoidea. Elle est aussi l’une des plus intéressantes en raison A ] Z rv• , ' ' ff _,l.s.a. u' ' I © * · O I É I / /\ · `\ \ l , me, < // \ n,/»_j -<* \\,- ' · \ , (QV \ \—\ _, «» —»» @l%»~ \ ' ij \ \ I ~ a ll \\\ ` 1, X` \_ _ j â I cl. _V· »·' B · /,· 1-3.a. l.m_" J Ã---La. 8_ — _ »’ c1, BJI]. ·· — `_ \ É ·— 1. __ \ X ma. FIG. 60. — Oritoniscus fiavus. -— Céphalon; A, vue dorsale ; B, vue latérale ; a I, in- sertion de Pantennule ; a II, insertion de 1'antenne ; cl, clypéus ; g, gena; I, labre; l.m.. ligne marginale; l.s.a., ligne sup1·a—antennaire; md, mandibule; .s.·m,., sillon marginal; La., tubercule antennaire; v, Vertex (d’après VANDEL, 1943 b). de la valeur que présentent ses représentants en tant qu’indicateurs biogéographiques.
rnicnoniscinan 137 DÉFINITION. — Les Trichoniscidae sont caractérisés par les trois dispo- sitions suivantes : 1. Ce sont tous des formes non volvationnelles. 2. Le céphalon, de lype lrichoniscien (fig. 60), possède une structure qui reste encore voisine de celle du céphalon des Ligiidae. La ligne frontale n’est pas différenciée (disparition probablement due à une régression). Laligne supra-antennaire dessine un large V dont la pointe fait saillie entre les antennes et atteint presque le clypéus. Les tubercules antennaires font largement saillie de chaque côté de la ligne supra-antennaire. La ligne marginale est horizontale comme chez Liyia et les Isopodes aquatiques. Le clypéus est plat et prend place dans le prolongement de l’axe céphalique. Enfin, le sillon occipital a disparu. 3. L’appareil copulateur appartient au type irichoniscien (voir plus haut). CLASSIFICATION. — Vnnnonrr (1908 b, 1936 a) et RAc0vrrzA (1908) ont divisé la famille des Trichoniscidae en deux sous-familles: celle des Trichoniscinae et celle des Haplophlhalminae. Encore qu’engagées dans des évolutions phylétiques divergentes, celle des Trichoniscinae ayant varié à l’inf`1ni la structure de son appareil copulateur, celle des Haplo- phlhalminae ayant réalisé des combinaisons extrêmement diverses de l’ornementation tégumentaire, ces deux sous-familles doivent rester étroitement associées, car leur appareil copulateur est construit sur le même type. Les représentants du genre Mikloniscus établissent par ailleurs d’incontestables termes de passage entre les deux sous-familles. RÉPARTITION. — Les Trichoniscidae sont propres à Phémisphère septen- trional. Ils sont répandus sur une grande partie des territoires faisant partie des Etats·Unis et du Mexique; mais, ils ne se rencontrent que dans les régions méridionales et maritimes du Canada. Sur le continent africain, ils sont localisés en Afrique du Nord. lls peuplent la totalité de l’Europe, à l’exception de la moitié septentrionale de la péninsule scandinave, et de la plus grande partie de la Russie. Enfin, fait digne de retenir Yatten- tion des biogéographes, les Trichoniscidae font totalement défaut en Asie, à l'exception du Caucase et de l’Asie Mineure qui appartiennent à la région méditerranéenne. Sous—famille des TRIGHONISCINAE VERHOEFF, 1908. (TRIOHONISOINI Rixcovirze, 1908). DÉFINITION. —— Corps lisse ou tuberculé, mais dépourvu de côtes. Néopleurons petits, ressérés, en sorte qu’un large hiatus sépare le péréion du pléon. Démarche généralement rapide. CLASSIFICATION. -— On compte aujourd’hui de trente à quarante genres de Trichoniscinac. Leur classification a fait l’objet d’essais progres-
138 1soPoDEs TERRESTRES sivement améliorés (VANDEL, 1943 b, 1946 d et e, 1950 g, 1952 a, 1953 c). Afin de permettre au lecteur de se retrouver dans cet ensemble complexe, deux tableaux ont été composés à son intention ; l’un offre une classifica- tion rationnelle de la sous-famille des Trichoniscinae; l’autre est un tableau de détermination des genres de Trichoniscinae possédant des représentants français. TABLEAU DE CLASSIFICATION mas TRICHONISCINAE. La systématique des Trichoniscinae repose entièrement sur l’examen des deux premières paires de pléopodes mâles. Encore convient-il de remarquer que la valeur de ces deux paires, au point de vue de l’évolution et de la classification est fort inégale. L’endopodite du second pléopode, différencié en organe copulateur chez tous les Oniscoïdes, offre des varia- tions complexes et multiformes qu’il est difficile d’ordor1ner en séries. Il n’en est pas de même des premiers pléopodes mâles qui jouent le rôle dfappareils paracopulateurs, et servent à soutenir et à mouvoir Vapophyse génitale lors de Vaccouplement, pour la placer au contact des endopo- dites 2. L’évolution des premiers pléopodes mâles se déroule d’une facon très claire à l’intérieur de la sous-«famille des Trichoniscinae. C’est la raison pour laquelle toute classification rationnelle doit se fonder sur la structure de cet organe. On peut aisément en reconnaître plusieurs types d’organisation, correspondant à des stades évolutifs successifs, et que l’on traduit, en systématique, par des coupures hiérarchisées. C’est en se fondant sur ces considérations que les représentants de la sous-famille des Trichoniscinae ont été répartis en trois divisions correspondant à trois stades d’évolution du premier pléopode mâle. P1>.EM1È1iE DIVISION. — Cette première division se caractérise de la facon suivante: exopodite du premier pléopode mâle lobé ou fendu à son extrémité; endopodite du même appendice unisegmenté, soit petit et ovoïde (Proirichoniscus), soit plus généralement en forme de lame allongée, mais toujours dépourvu de tige terminale. C’est un groupe primitif, ancien, à répartition mésogéenne, s’étendant du Caucase à la côte américaine du Pacifique. Il comprend les six genres : Prolrichoniscus Arcangeli, Typhlolricholigioides Rioja, Finaloniscus Brian, Escualdoniscus Vandel, Trichoneihes Strouhal et Caucasonelhes Verhoeff. Les genres Finaloniscus et Escualdoniscus possèdent des représentants en France. DEUXIÈME DIVISION. —— Cette division est caractérisée par la constitu- tion de l’endopodite du premier pléopode mâle qui se termine par une tige plumeuse, ou plus rarement par un bâtonnet représentant la première ébauche de l’appareil paracopulateur (cette différenciation s’est produite
TRICHONISCIDAE 139 à plusieurs reprises, dans des lignées parallèles). Cette division, la plus riche en genres et en espèces, se divise en cinq légions. Légion I. — Ce groupe est remarquable en raison de la ressemblance que l’on relève entre la constitution de son premier pléopode mâle et celle de l’appendice correspondant des représentants de la première division. Par contre, l’endopodite du second pléopode mâle est devenu un organe fort complexe ; généralement il s’évase en entonnoir, et joue le rôle d'un organe d’apposition. Cette légion ne renferme que le genre Hyloniscus Verhoeff, surtout bien représenté dans le centre et le sud·est de l’Eur0pe. Seule, une espèce expansive appartenant à ce genre a atteint une petite portion du territoire francais. Légion II. —— Ce groupe correspond il un ensemble de formes primitives chez lesquelles le premier et le second pléopodes mâles ont conservé des formes simples, ne présentant jamais de diiférenciations très poussées. Les représentants de cette légion se rattachent à ceux de la première division ; par ailleurs, ils ont probablement donné naissance, en suivant des voies divergentes, aux représentants des légions suivantes. Cette légion comprend les genres suivants: Spelaeonclhes Verhoeff, Libanonelhes Vandel, Prolonelhes Àbsolon et Strouhal, Alpioniscus Racovitza (y compris le sous-genre Illgrioneihes Verhoeff) et Aegonelhes Frankenberger. Le genre Tilanelhes Schiôdte qui se rattache aux formes précédentes s'en distingue par le fait que la tige de l’endopodite du premier pléopode mâle s’est transformée en bâtonnet, Les genres Spelaeonefhes et Alpioniscus possèdent des représentants en France. Légion III. — L’end0podite du premier pléopode mâle se termine par une tige dont les poils agglomérés constituent une palette ovoïde. Cette légion ne renferme que le genre Androniscus Verhoeff, d’origine alpine. Deux espèces de ce genre existent en France. Légion IV. — Cette légion est caractérisée par les formes très parti- culières, et souvent fort complexes, qu’acquiert l’exopodite du premier pléopode mâle, Cette légion renferme un groupe balkanique (Bal/ranc- niscus Verhoeff et Bureschia Verhoeff), ct un groupe d’origine tyrrhénienne (Nesiofoniscus Racovitza, Calalauniscus Vandel, Bergamoniscus Brian et Vandel, Oriloniscus Racovitza et Phymaloniscus Racovitza). Les deux genres Balkanoniscus et Nesioloniscus paraissent voisins l’un de l’autre. Dans le genre lllurgeoniscus Arcangeli, la tige de l’endopodite du premier pléopode mâle se transforme en bâtonnet (comme chez Tita- nelhes et Mélafrichoniscoidesl. Les genres Nesiofoniscus, Oriloniscus et Phymaloniscus possèdent des représentants en France. Légion V. —— Ce groupe qui est très homogène se distingue de tous les autres Trichoniscidae par le fait que Pexopodite du premier pléopode mâle est muni de 2 —— ou, plus rarement de 3 — tiges ciliées, Ce groupe,
140 ISOPODES TERRESTRES à dispersion atlantique, est propre à l’Europe occidentale. ll renferme trois genres qui correspondent à trois types d’évolution différents : Trichoniscoides Sars qui répond au type primitif ; Scoloniscus Racovitza, caractérisé par l’exopodite du premier pléopode mâle muni de trois tiges ciliées, et par l’endopodite du second pléopode mâle terminé par un organe très complexe et évasé; Meiairichoniscoides Vandel, voisin de Trichoniscoides, mais qui en diffère par l’endopodite du premier pléo- pode mâle qui se termine par un bâtonnet. Ces trois genres sont repré- sentés en France. TROISIÈME DIVISION. —— Cette division renferme les Trichoniscinae les plus évolués chez lesquels l’endopodite du premier pléopode mâle est transformé en un véritable organe paracopulateur. Les représentants de cette division annoncent le type structural qui sera réalisé dans la sous-famille des Haplophlhalminae. Cette division comprend un groupe de formes propres aux régions intéressées par les plissements alpins (Trichoniscus Brandt, Turkonelhes Verhoef et Siyloniscus Verhoeff) et un groupe à répartition atlantique (Mikloniscus Kesselyak). Les genres Trichoniscus et Mikioniscus sont représentés en France. TABLEAU DE DÉTERMINATION DES GENRES DE TRICHONISCINAE POSSÉDANT DES REPRÉSENTANTS EN FRANCE (1). (Tous les caractères sexuels invoqués dans ce tableau se rapportent au mâle). A. Endopodite du pléopode 1 représenté par une lame allongée, dépourvue de tige à son extrémité (fig. 64 C) ......... B. — Endopodite du pléopode 1 terminé par une tige ciliée (fig. 110 A) ou un bâtonnet (fig. 145 E) ou un appareil para- copulateur (fig. 32) ..................... C. B. Endopodite du pléopode 2 terminé par une pointe très longue et très fine (fig. 65 B) ....... Escualdonîscus (p. 147). — Endopodite du pléopode 2 terminé par une pointe courte, renflée à son extrémité (fig. 64 E) ...... Finalonîscus (p. 143). C. Exopodite du pléopode 1 portant 1 ou 0 tiges ciliées ....... E. — Exopodite du pléopode 1 portant 2 tiges ciliées ......... D. — Exopodite du pléopode 1 portant 3 tiges ciliées. Scotoniscus (p. 286). (1) On ne saurait trop mettre en garde les débutants contre la tentation de déter- miner les Trichoniscinae à. l’aide de caractères superficiels, tels que la présence ou l’absence de granulations, le développement ou la réduction de la pigmentation, l’état de régression de Fappareil oculaire, etc. Seule, l’étude des caractères sexuels mâles peut conduire à. une détermination exacte. C’est pourquoi la détermination des femelles de Tricho- niscinae est-elle délicate à. conduire jusqu’au plan générique, et ne saurait, en tout cas, être poursuivie au delà.,
TRICIIONISCIDAE 141 D. Endopodite du pléopode 1 portant une tige ciliée (fig. 11o A) ··........... . ..... Trichoniscoides (p, 240), — Endopodite du pléopode 1 portant un bâtonnet rigide (fig. 145 E). ........... Metatrichoniscoides (p. 302). E. Endopodite du pléopode 1 terminé par une tige ciliée ...... G. —— Endopodite du pléopode 1 transformé en appareil para- copulateur (fig. 32) ..................... F. F. Téguments lisses ou faiblement granuleux; œil formé de trois ommatidies disposées en triangle . . . Trichoniscus (p. 310). — Téguments fortement tuberculeux ; œil formé d’une seule ommatidie ................ Miktoniscus (p. 347). G. Endopodite du pléopode 2 à extrémité évasée, constituant un organe copulateur complexe (fig. 67 D et E). Hylonîscus (p. 151 ). — Endopodite du pléopode 2 terminé en une pointe aiguë ou mousse. ......................... H. H. Meros et carpos du péréiopode VII formant une pince en forme de rasse·noix (fig. 74 B et G) ...... Androniscus (p. 165). -— Pas de pince en casse-noix au péréiopode VII .......... I. I. Exopodite du pléopode l constitué par une lame triangulaire. . . J. — Exopodite du pléopode 1 constitué par une lame de forme complexe. . ....................... K. J. Endopodite du pléopode 2 bi-articulé (fig. 68 D) .................... Spelaeonethes (p. 155). — Endopodite du pléopode 2 tri-articulé (fig. 73 B) ..................... Alpioniscus (p. 159). K. Exopodite du pléopode 1 fortement échancré; meros du péréiopode VII dépourvu de crochet ............. L. —- Exopodite du pléopode 1 non échancré, mais terminé par une longue pointe (fig. 78 C) ; meros du péréiopode VII portant un crochet (fig. 78 B) .... . . . Nesiotoniscus (p. 174). L. Processus interne de l’exopodite du pléopode 1 simple (fig. 82 C) ................. Oritoniscus (p. 181). — Processus interne de l’exopo«lite du pléopode l trilobé (fig. 107). ............... Phytamonîscus (p. 228). Première Division des TRICHONISCINAE Cette division renferme les Trichoniscinae les plus primitifs que l’on connaisse (VANDEL, 1953 e); leur appareil copulateur est encore fort semblable à celui des Ligiidae, à cette différence -— fondamentale, il est vrai — que l’apophyse génitale est simple et non pas double. Les représentants de cette division sont caractérisés par : 1) l’endo- podite du premier pléopode mâle qui est petit et ovoïde (Prolrichoniscus),
142 isoronns TERBESTRES ou, le plus souvent, en forme de lame allongée; mais, il est toujours dépourvu de tige terminale ; 2) l’exopodite du même appendice qui est lobé ou fendu. Cette division renferme les cinq genres: Prolrichoniscus, Typhl0lri— chologioides, Finaloniscus, Escualdoniscus, Triehoneihes et Caucasomzlhes. Seuls, les genres Finaloniscus et Escualdoniscus possèdent des représen- tants en France. La répartition de ce groupe, certainement très ancien, répond au type mésogéen. Ses différents représentants se rencontrent depuis la côte pacifique de l’Amérique du Nord jusqu’au Caucase. Les espèces actuelles sont pour la plupart étroitement localisées et, à l’excepti0n de Protrichoniscus heroldi Arcangeli, mènent une vie endogée ou cavernicole ; ce sont les reliques d'une faune épigée autrefois largement répandue dans l’hémisphère septentrional. Gen. FINALONISCUS BRIAN, 1951. SYNONYMIE. — Marioniscus Brian 1951 (nom. preoccup.) (BRIAN, 1951 b). DÉFINITION. —- I. Mandibules pourvues de trois pénicilles, dont deux insérés au voisinage de la lacinia mobilis, et un autre fixé sur le processus molaire. 2. l\Iaxillipède à palpè bilobé, le lobe basilaire ayant disparu. 3. Les péréiopodes VI et VII du mâle et de la femelle sont ornés, sur leur face interne, de rangées d’écailles disposées parallèlement ; le propodos de ces deux appendices porte à son extrémité une touffe de soies. 4. Endopodite du premier pléopode mâle en forme de lame étroite. 5. Exopodite du premier pléopode mâle lobé ou fendu à son extrémité. 6. Exopodite du second pléopode du mâle et de la femelle partiellement soudé au protopodite. 7. Endopodite du second pléopode mâle a article distal court, renilé ai son extrémité. AFFINITÉS. — Finaloniscus est certainement très voisin du genre américain Proirichonisctzs dont il ne diffère que par des détails (VANDEL, 1953 e). Le fait que des genres morphologiquement très voisins so11t aujourd’hui séparés par plus de quinze mille kilomètres et de vastes étendues marines établit que les variations subies par les représentants de la première division des Trichoniscinae sont extrêmement faibles, ct que leur type structural ne s’est pas modifié depuis des époques fort anciennes. SYSTÉMATIQUE. —- Le genre Finaloniscus ne comprend que trois espèces menant une vie eavernicole ou endogée: F. franciscoloi (Brian, 1951}, de la grotte Arma de Fate, à Finalpia, en Ligurie occidentale, F. briani Vandel, 1953, de Corse et berbcrensis Vandel, 1959, d’.\frique du No1·d.
TRICIIONISCIDAE. ——- rimtomseus 143 Finaloniscus brîanî, VANDEL, 19.33. MORPIIOLOGIE. —— VANDEL, 1953 f. Taille: Q, 4 mm ; 5, 3,5 mm. Coloralîonz blanche; pas de pigment. Appareil oculaire: absent. ïwe/‘*¤;, I/\ ^ \ \\ (neg, ©-— · _; A © © f " ~;_,.î(_` C _ -© O D <—»•"î’§ ~\ l Q Q · L/, w1 \ s . / ua, _\ Cr ( ,, ·,x_x I l É _ [ ° I l/ `K il V Fm. 61. - Finaloniacus brîani, exemplaire femelle (nlïtprès VANDEL, 1053 j). GGFUClèl'CS IÉQIIHIEVIIGZFESÃ la Sl1[`f£\(‘(' (i(ll"SZ1lC (lt] ('OFPS ('St. O[`l'lé(¥ (lC tubercules et de côtes qui rappellent ceux des Ilaplophlhalminae. Le vertex porte deux grosses bosses, et le segment maxillipédal, deux bosse- lures plus petites. Chaque tcrgite péréiai est orne de deux bosses para- médianes. Ces bosses acquièrent du premier au septième péréionite des dimensions de plus en plus considérables ; sur les trois derniers tergites, elles prennent la forme de tubercules pointus dont le sommet est dirigé vers Parrière (fig. G1). On observe, de plus, une petite côte oblique à l'anglc postérieur de chaque pleurépîmère. Le pléon est lisse.
144 ISOPODES TERRESTRES Caracières somaliques: Pleurépimères grands, étalés, rappelant ceux des Haplophihalminaeg néopleurons petits, étroits, ressérés, du type propre aux Trichoniscinae (fig. 61) ; telson arrondi (fig. 62 G). Appendices : a) Antennule (fig. 62 A) formée de trois articles dont le dernier est allongé et porte quatre aesthetascs en forme d’anthère. il l l, I [ -—— — —-—-— ‘*—"" _ ~ ) X\ I /`~ *···~~ *·" ' I"` ‘ / '-~ \ / - w' A ' , __,/i' : ( V sa/gif t?“. ' C < \ ‘ ‘( ` \ ( \_ \\ ·< il \ ( / ,’ \ l \ \\ ‘ I ‘ «` l \ * \\ ~ ‘ Ã I). \<\. \ N ( Ke i * WH / I) i B W,/'Z A FIG. 62 — Fimzloniscus bricmi. -— A, alntennule; B, antenne; O, telson et uropodes (d’a.près VANDEL, 1953 f). b) Antenne (fig. 62 B) garnie de petits groupes de soies-écailles; le flagelle est constitué de cinq articles dont le second porte un bouquet d’aesthetascs. c) Pièces buccales (fig. 63) conformes au type générique. d) Péréiopodes VI et VII (fig. 64 A et B) présentant, dans les deux sexes, une touffe de soies à l’extrémité du propodos, et des rangées paral- lèles d’écailles à la face interne de tous les articles. La touffe de soies du propodos ne représente rien autre chose que le prolongement de cette rangée d’écailles qui ont pris, en cet endroit, un grand développe- ment. Les rangées d’écailles manquent sur le basis VI, mais elles sont
Tnrcixomxscime. — rmitomscus 145 présentes sur le basis VII. Le propodos porte, sur ses deux faces, et son bord tergal, des groupes de soies-écailles. Caractères sexuels mâles: 1) Péréiopodes dépourvus de différenciation sexuelle. .` î \\ \ _ \ / gi) \_ ` ) Q.- se .. ' 9 A · l ._; B ` ’ rC\ ) » _' WA ·\·.~\` Mx i, [ \¤, xx _ ,. gltilléil l` ’ ' Il/` . /J 0 a I ‘ \ 0 I rf ’ 0 t 4 ia ’ X él D . l W1 ·\ I / C\L" \—·~. __ FIG. 83. — Fimzloniacua briani. — A, mandibule droite ; B, mandibule gauche : C, maxil· lipède; D, endite interne de la maxillule (d‘après VANDEL, 1953/). 2) Pléopode 1 (fig. (34 C et D) : exopodite trapézoïdal, tronqué à son extrémité qui est découpée en deux lobes arrondis. Endopodite en forme de lame très allongée et très étroite. 3) Pléopode 2 (fig. 64 E): exopodite partiellement soudé au proto- podite, et, semblable, à ce point de vue, à celui de F. franciscoloi. Endo- 10
146 isoromzs Tnnnnsrnes podite constitué de deux articles dont le distal se termine par un renîie- ment. \ i l . ‘\ a ·' \ È ce \ \ l \ \ rv\ J r A \ ·· @ J ’ x ‘ ,\ \ @ /É%~< , iv r D aw \;::>,9 É. ; e x\l·« ~ Je 4 .n·‘\1\ en “ sg ’_/—./·`·-'\ p \ s\ C % “t` ' x "î7\· E `ël Ip tp ~ q ` \ \_ g ’ Që x My ' ··` EY- ' FIG. 64. —— Finaloniscus bricmi mâle. — A, péréiopode VII en vue interne ; B, propodos du péreiopode VII en vue externe; C, premier pléopode; en, endopodite ; em, exo- prodite ; Dîgxgryîmité de Fexopodite du premier pléopode ; E, second pléopode (d’après ANDEL, 5' . AFFINITÉS. —— Cette espèce est certainement très voisine de F. fmncis~ c0l0l. Elle en d1fl'ère par 1) sa taille notablement plus grande ; 2) la remar- quable ornementation du vertex et des tergites péréiaux qui rappelle celle des Haplophihalmmae, et, en particulier, celle de Leucocyphoniscus ; 3) Yetalement des pleurépimères qui rappelle la disposition que l’0n
TRICIIONISCIDAE. — EsoU.xLDoN1scUs 147 observe chez les Ilaplaphlhalminae ; 4) la forme de l’exop0dite du premier pléopode mâle qui est tronqué à son extrémité. F. franciscoloi et F. briani ne sont pas tant les représentants d’une vieille faune corso-ligure, que bien plutôt les reliques d’un très ancien peuplement mésogéen. En effet, F. briani se rapproche également de deux espèces américaines: Cauca- soneihes rolhi Vandel, at laquelle elle ressemble par la constitution du premier pléopode mâle, et C. henroii Vandel, dont le second pléopode mâle est fort semblable. Économie. — Forme cavernicole ou endogée. RÉ1>AnT1·r1oN oâocnarnioun. — VANDE1., 1953 f, 1954 b. Cette espèce est propre à la Corse. Elle n'a été récoltée jusqu’ici qu'en deux stations assez éloignées l’une de l’autre: 1) Grotte Corte, à Pietra- corbara, au nord de Brando; 2) sur les bords de la basse Gravona, à l'est d’Ajaceio; dans cette station, F. briani mène une vie endogée. Gen. ESCUALDONISCUS VANDEL, 1948. DÉFINITION. — VANDEL, 1948 a. 1. Appareil oculaire présent ou absent ; lorsqu’il existe il est constitué de trois ommatidies. 2. Téguments couverts de granulations constituées par une soie-écaille entourée d’écailles accessoires. 3. Pièces buccales: mandibule droite avec un pénicille; mandibule gauche avec deux pénicilles. Palpe du maxillipède à segmentation tout à fait indistincte (fig. 66 B). 4. Première et seconde paires de péréiopodes mâles portant quelques écailles hyalines sur le méros et le carpos. Septième paire de péréiopodes mâles dépourvue de différenciation sexuelle. 5. Endopodite du pléopode 1 mâle en forme de lame étroitement triangulaire, dépourvue de tige ciliée à son extrémité. 6. Pléopode 2 mâle: endopodite formé de deux segments; l’article terminal se prolonge par un fouet très long et d’une extrême finesse. AFFIMTÉS. — VANDE1., 1953 e. (Je genre prend place, à l’intérieur de la première division, à côté du genre Finaloniscus. Gomme lui, il doit représenter une vieille relique mésogéenne. RÉPARTITION, — (le genre est propre au pays basque ; et, c’est cette répartition qui lui a valu son nom. SYSTÉMATIQUE. — Ce genre comprend deux espèces que l’on peut aisément distinguer grâce au tableau suivant:
148 ISOPODES Tenaasrmas -— Appareil oculaire formé de trois ommatidies ; endopodite du pléopode 2 mâle à article distal progressivement efîilé (fig. 65 B}. ................... triocellatus - Appareil oculaire absent; endopodite du pléopode 2 à article distal brusquement rétréci (fig. 66 D). ..... eoîffaiti (QI; J 3%-— `l‘lc~f’· / · 1 , \ \ l I l Nl \ ( I ‘l B . x Fm. 65. — Escualdoniscus iriocellaius mâle. -—- A, premier plëopodc ; B, second pléopode (d’a,près VANDEL, 1948 a). Escualdoniscus triocellatus VANDEL, 1948. MORPHOLOGIE. —- VANDEL, 1948 a. Taille : 6 mm. Coloration: jaunâtre; on aperçoit, au binoeulaire, les traces d’u11 réseau pigmentaire plus ou moins développé sur le Vertex, les tergites péréiaux et pléonaux. Le développement de ce réseau pigmentaire est très variable suivant les individus; les uns présentent du pigment sur tous les segments ; d’autres en sont à peu près complètement dépourvus, et sont par suite incolores.
TRICHONISCIDAE. — ESCUALDONISCUS 149 Appareil oculaire: bien développé, pigmenté, et de plus, généralement entouré d’une auréole pigméntée; formé de trois ommatidies. Caracières légumenlaires : les téguments apparaissent granuleux au binoculaire. Les granulations sont fortes sur le vertex et les péréionites antérieurs ; elles s’atténuent sur les péréionites postérieurs. (les granula- tions sont disposées en quatre rangées sur le premier péréionite, en trois rangées sur les péréionites suivants. Au microscope, chaque granulation apparaît constituée par une soie—écail1e accompagnée d’écai1les secondaires disposées en cercle. Curaclères somaliques: telson trapézoïdal, à côtés incurvés. Appendices: a) Antenne dépourvue de granulations, mais ornée de quelques soies-écailles simples ou jumelées. Flagelle de quatre articles dont le second porte un groupe d’aesthetascs. b) Uropodes médiocres ; exopodite et endopodite à peu près de même longueur. Caraclères sexuels mâles: Pléopode 1 (fig. 65 A): endopodite muni d’une rainure longitudinale destinée à recevoir l’apophyse génitale, mais dépourvu de tige ciliée; exopodite triangulaire à bord externe concave. Pléopode 2 (fig. 65 B): endopodite formé de deux articles ; l’article terminal est constitué de deux parties : la partie basilaire est cylindrique ; la partie distale est transformée en un fouet très long et d’une extrême minceur; à la limite de ces deux parties s’insère, du côté interne, une très petite lame gaufrée. AFFINITÉS. — E. lriocellalus est voisin de E. coiffaili, mais la présence de pigment et d’un appareil oculaire normal conduit à tenir la première espèce pour plus primitive que la seconde. Rurnonucïiom, —- Des femelles ovigères de cette espèce ont été recueillies en septembre. Écotocm. — E. triacellatus est un endogé typique. Riâzraivrrrxon eéocnnixiooe. —- Vimnm., 1948 a. Cette espèce n’est connue que d’une seule station: l’entrée du Grand Aven d'Ustarbé, qui s'ouvre in trois kilomètres au sud-est de Larrau (Basses- Pyrénées) ; elle vit dans les amas de feuilles mortes arrosées par la cascade. Escualdoniscus coiffaiti VANDEL, 1948. lvlonrnotociiz. — VANDEL, 1948 a. Taille: 3*, 5 mm ; Q, G mm. Coloralion: parfaitement blanche; aucun pigment. Appareil oculaire: pas d’apparcil oculaire reconnaissable par le seul examen extérieur.
150 rsorooes ·rERaEs'rREs Caraclères légumenlaires : semblables à ceux de E. iriocellalus. Caraclères somaliques: semblables à ceux de E. lriocellalus. Appendices :Antenne (fig. 66 A) zflagelle de cinq articles dont le second porte un groupe d’aesthetascs. . èwïülîî ~~ /% J -w~ï\§ë`É~·" `îs ,, wi ·"tÈS\ [N:] [ ‘y Nl xl // li;/X ll ( T7$`,9`\\ ( ‘/_ I ÃÃî*;" ""*$.,r* —ï\x I (xl) 1\\\ ·~ J `· , ‘ ;êf‘li ` i · / .';}ÈÉl( " $§·l‘ ( « g tc Al / lâ} Lîqx ` ti ( ( slïiv ·~~c MW UA ( i. 1 cr · ` M i « s "` ( · » , 1.5 i s r —< ,/L ‘ ll · W >l( ’· 1/ l¤(”~ l l l‘ Mi ( w — ' ~ ¤ (jf ·`“âÈ—\l '( \ ( « l D? li ·< A l il 4 V \\ ( · D , , B I` \(`·`\\ '// ¢\\ l FIG. 66. — Escualdoniscus coizîaiti mâle. — A, antenne; B, maxillipède ; C, premier pléopode et apophyse génifale; D. second pléopode (d’a,près VANDEL, 1948:1). Caracières sexuels mâles : Pléopode 1 (fig. 66 C) : endopodite semblable à celui de E. lriocellalus. Exopodite vaguement triangulaire, terminé par un lobe arrondi, limité du côté interne par une encoche. Le bord externe de l’exopodite dessine du côté proximal un lobe saillant. Pléopode 2 (fig. 66 D) : segment distal de Pendopodite formé de deux parties: une partie basilaire cylindrique, et une partie distale, brusque- ment plus étroite, en forme de fouet ; les deux parties sont réunies l’une à l’autre par une lame à bord externe arrondi (cette lme correspond à la petite lame gaufrée de E. lriocellalus). REPRODUCTION. -—— Des femelles ovigères ont été récoltées en juillet et en août.
TRICHONISCIDAE. — HYLONISCUS 151 Écotocia. — Cette espèce est exclusivement cavernicole; elle vit dans le cailloutis humide des grottes. RÉPARTITION GIÃOGÉAPHIQUE. — JEANNEL et Racovrrza, 1914, p. 494; Vannizr. 1948 a, 95 e. Cette espèce n'a été récoltée que dans deux grottes: l'une française, la grotte de Sare,É Sare (Basses·Pyrénées); l’autre espagnole, la Cueva de Landarbaso, à enteria (Guipuzcoa). Deuxième Division des TRICHONISGINAE Cette division renferme le plus grand nombre des genres et des espèces qui constituent la sous-famille des Trichoniscinae. Ses représentants possèdent un premier pléopode mâle encore ineomplètement différencié en organe paracopulateur; l’ébauche de cet. organe est représentée par une tige ciliée, parfois transformée en un bâtonnet rigide, qui s’insère à l’extrémité de l’endopodite. Les représentants de cette division ont été répartis en cinq légions. Pnnmiàan LÉGION Ce groupe est remarquable en raison de la ressemblance que l’on relève entre la constitution de son premier pléopode mâle et celle de Pappendice correspondant des représentants de la première division. Par contre, l’endopodite du second pléopode mâle est devenu un organe fort complexe ; il s’évase généralement en entonnoir, et joue lc rôle d’un organe d’app0si- tion. Cette légion ne renferme que le genre Hyloniscus Verhoeff. Gen, HYLONISCUS Venuonrr, 1908. DÉrx1~xrr1oN. — Vnanonrr, 1908 f, 1927 a; GRAEVE, 1914; MEHELY, 1929; WÃc1m.En, 1937; Sraounrxi., 1953 cz. l. Appareil oculaire constitué par une seule ommatidie. 2. Mandibule droite portant un pénicille, mandibule gauche trois pénicilles. 3. Antenne mâle: article 4 souvent rentlé et renfermant des glandes volumineuses. 4. Péréiopode VII mâle : méros formant à sa base une saillie se trans- formant parfois en crochet. 5. Premier pléopode mâle : exopodite grand, triangulaire, à extîémité dépourvue de tige, mais généralement différenciée en un lobe p us ou moins individualisé, souvent garni d’écailles. Endopodite court, trian- gulaire, portant à son extrémité une tige courte, parfois absente. 6. Second pléopode mâle: cndopodite bi·articulé; l’artiele distal prend à son extrémité la forme d’un entonnoir acquérant souvent une
152 ISOPODES TERREsTREs structure très complexe. Cet organe fonctionne comme un organe d’appo- sition et non d’intr0mission. AFF1NrrÉs. — Le premier pléopode mâle des représentants du genre Hyloniscus rappelle étonnamment l’appendice correspondant des Tricho- niscides appartenant à la première division. La lobulation de Pextrémité de l’endopodite, caractéristique du genre Hyloniscus, est tout à fait analogue à celle que l’on observe dans les genres Typhloiricholigioides, Finaloniscus et Escualdoniscus. Par ailleurs, la tige qui termine l’endo- podite est très courte et fort petite chez certaines espèces d’Hyl0niscus, tels que refugiorum Verhoeff, macedonicus Verhoeff, piliger Verhoefï. Chez cette dernière espèce, on observe fréquemment l’absence complète de soie à l’extrémité de l’endopodite. Dans ce cas, le premier pléopode répond exactement au type caractéristique des représentants de la première division des Éljrichoniscinae. Il est donc permis de tenir le genre Hyloniscus comme le descendant de quelque forme appartenant à la première division, mais chez lequel le second pléopode s’est transformé en un organe d’apposition extrême- ment complexe. STROUHAL (1954) rapproche Hyloniscus de Profoneihes et d’Illyri0neihcs, mais on peut tenir pour probable que ces ressemblances résultent de convergences évolutives plutôt que d’une véritable parenté phylétique. RÉPARTITION cÉoGnAr>n1QUE. —— VERHOEFF, 1927 :1, 1931 c; FRANKEN- BERGER, 1946. Le plus grand nombre des espèces appartenant au genre Hyloniscus sont propres à la moitié septentrionale des Balkans; cette région représente certainement le centre d’0rigine de ce genre que l’on peut donc qualifier d’oriental. Une espèce a gagné l’Italie (refugiorum Verhoefl) et quelques- unes, la Grèce (parnesius Verhoeff, macedonicus Verhoelf, marani Franken- berger, beieri Strouhal). Une seule espèce de ce genre se comporte comme une espèce expansive; e’est H. riparius (Koch) qui a peuplé une grande partie de l’Europe centrale. C’est aussi la seule espèce qui ait atteint la France. SYSTÉMATIQUE. -— Le genre Hyloniscus renferme une vingtaine d’es- pèces; une seule se rencontre en France; c’est l’espèce expansive, H. riparius (Koch). Hylonîscus riparius (C. L. Koen, 1838). SYNONYMIE. — DOLLFUS, 1901.; DAHL, 1916 b ; MEHELY, 1929; SEMENKEWITSCH, 1931 QWÃCHTLER, 1937. Iier: riparia C. L. Koch, 1838; —- Philoscia noiala Vi/'aga, 1857; —— Liyidium amelhysiinum Schôbl, 1861 ; — Trichoniscus violzzceus Schôbl, 1861 ; — Trichoniscus germcmicus Verhoeff, 1901 ; —— Trichonisczzs liro- lensis Verhoeff, 1901 ; -— Hyloniscus viuidus Verhoeff, 1908 ; ~—— Triche- niscus vividus nzonfanus Carl, 1908 ;-— Trichoniscus monianus, Carl, 1911.
TRICHONISCIDAE. — I1YLoN1scUs 153 Moarxxonocte. —·· C. L. Kocn, 1838, 1841; VVAGA, 1857; Scaônr., 1861 ; Vmnrxoerr, 1901 b, 1908 f, 1926 a, 1927 a, 1941 d; Cam., 1908 a, 1911 ; Dam., 1916 b ;1\1EnELY, 1929 ; Smwnwxnwxrscrr, 1931 ;.MEINEl`lTZ, 1932; WÃCHTLER, 1937; Srnourmn, 1939 d, 1948; LEGRAND, 1946. Taille: Q, 8 X 3 mm ; J un peu plus petit que la Q. V \·\ -*î' `\ \ `\iI "\ / g' \ ‘IIA' \ lili! Ng, ïyp \ az \e fl \ ` \ ziixl · , up I Ill l cl I ’ ' I Il \ / I · I ' ' l \ ‘ la } I I. I Is A ' I` l / \ l I .`I| Ã" I Ã L I ` \\l ,l _ l l Bl --l ` 1 Q [ B I ' c \_l I , I D .6 /' " F10. 67. — Hyloniscua riparliua mâle. ——· A, ischion et méros du péréiopode VII; B, premier pléopode ; C, extrémité de Pexopodite du premier pléopode; D, endopodite du second pléopode; E, extrémité de Pendopodite du second pléopode. Coloralionz très semblable à celle de Trichoniscus pusillus Brandt. Un réseau de chromatophorcs enserrant des taches claires correspondant aux insertions musculaires. Le pigment brun-rougeâtre ou violacé est très stable et résiste à l’action de l’alcool. Appareil oculaire: constitué par un gros ocelle très apparent. Caraclères légumenlaires: téguments lisses, ornés de quelques soies. Caraclères sexuels mâles: Antenne: article 4 non renilé, allongé et étroit. Péréiopode VII (lig. 67 A): un crochet saillant à la base du méros, disposé perpendiculairement à l’article et recouvert d'écailles sur sa face convexe. Premier pléopode (fig. 67 B et C): exopodite grand, triangzulaire,
154 ISOPODES TERRESTRES formant à son extrémité un lobe transparent. A la base du lobe, et du côté interne, le corps de l’appendice porte quelques écailles et de très fines soies. Endopodite triangulaire, terminé par une tige assez longue. Second pléopode (fig. 67 D et E): endopodite bi-articulé; article distal trois fois plus long que le basilaire ; l’article distal se termine par une coupe ovoïde, transparente, soutenue par deux tiges chitineuses recourbées. Barnonucrrorr. —- Les femelles ovigères de cette espèce se rencontrent depuis la fin d’avril jusqu’au début de septembre. Les femelles ovigères renferment un nombre d’embryons exceptionnellement élevé pour les Triche- niscidae; certaines femelles renferment jusqu’à trente embryons dans leur marsupium (GRAEVE, 1913). Pimasrras ET COMMENSAUX. —-— Un lnfusoire épizoïque, Ballodora marceli Remy, se rencontre sur les pléopodes de cette espèce (Miirrnas, 1950). Écotocra. —— Cette espèce est franchement épigée; on la prend dans les mousses, les feuilles mortes, les débris ligneux, etc. ; elle est fréquente dans les jardins. RÉPARTITION GÉOGHAPHIQUE. —- Répartition générale. —- Hyloniscus riparius est la seule espèce expansive du genre. On peut cependant afiirmer qu’elle est originaire de l’Europe centrale et orientale. C’est ce que prouve sa dis- tribution actuelle. Au sud, elle atteint la chaîne du Rhodope, en Bulgarie; à l’est, la Bessarabie et la Galicie. Elle est très commune en Hongrie, en Autriche, en Tchéco-Slovaquie, et dans la plus grande partie de l’Allemagne (sauf dans le nord et dans l’ouest où elle est rare). Par contre, dans l’Europe occidentale, elle devient peu commune ; on la connaît de Carniole et d’lstrie, de Suisse et de quelques localités françaises (voir plus bas). Par ailleurs, cette espèce a été transportée par l’homme hors des limites de son habitat naturel; on a souvent signalé sa présence dans les serres et les jardins : en Ukraine (Kiew), en Finlande, au Danemark, en Hollande, à Terre-Neuve, et dans l’Etat de New-York. Répartition en France. -— VANDEL, 1933, 1946 a; \VÃcr1rLER, 1937 ; Lnonimn, 1948, 1950. Cette espèce, d’origine orientale, n’est connue en France qu’en quelques points, dispersés dans l’est du pays, et proches des frontières. On l’a recueillie à Strasbourg, dans les jardins de 1’Inst1tut de Zoologie ; à Bellegarde (Ain), aux abords de la perte du Rhône ; à l’Abbaye de Hautecombe, sur les bords du lac du Bourget (Savoie), à Cluses (Haute-Savoie), et à Sérézin·du-Rhône (Isère), au sud de Lyon. Elle a été également observée au Jardin des Plantes de Paris, où sa présence est certainement due à une importation accidentelle. SECONDE LÉG1oN La seconde légion réunit des formes incontestablement primitives chez lesquelles le premier et le second pléopodes mâles ont conservé des formes simples, ne présent ant jamais de différen ciations très poussées. Les représentants de cette légion se rattachent à ceux de la première
raxcnonrscmae. —— sramnoniarnes 155 division ; par ailleurs, ils ont probablement donné naissance, en suivant des voies divergentes, aux représentants des légions suivantes. Cette légion renferme cinq genres dont deux possèdent des représen- tants en France. Gen. SPELAEONETHES Viznnosrr, 1932. DÉ1#1N1r1oN. -— Vnanoxarr, 1932 a, 1936 a; ABs0L01~1 et Srnotmar., 1932; ARCANGELI, 1938 c; Srnounu., 1953 a; VANDEL, 1953 d. 1. Antenne : articles 3, 4 et 5 garnis de rangées de tubercules sensitifs écailleux. Flagelle de 6-11 articles. 2. Mandibules: mandibule droite munie de 2 pénicilles, mandibule gauche de 3 pénicilles. De plus, un long pénicille s’insère à la face caudale du processus molaire des deux mandibules. 3. Pléopode 1 mâle: exopodite simple, peu différent de celui de la femelle, avec ou sans macrochète. Endopodite formé d’un article élargi à sa base et portant à son extrémité une tige ciliée, parfois densément poilue. 4. Pléopode 2 mâle: endopodite formé de deux articles, le basilaire plus court que le distal. L’article distal se termine en une pointe plus 0u moins longue. ÀFFINITÉS. — Ce genre est très voisin de Prolonelhes dont il ne diffère que par l’absence d’appareil oculaire et la présence de pénicilles insérés sur le processus molaire des mandibules. Il est également voisin d'Alpio- niscus dont il diffère par l’endopodite du pléopode 2 mâle qui est bi- articulé, alors que celui d’Alpi0niscus est tri-articulé; le nombre des pénicilles mandibulaires est également différent dans les deux genres. SYSTÉMATIQUE. — Le genre Spelaeonelhes renferme six espèces dont une seule se rencontre en France. Écotocm er Râmarxrion orâoomrnioue. — Toutes les espèces de ce genre sont cavernicoles et doivent être tenues pour les reliques d'une faune ancienne, réfugiée aujourd’hui en profondeur. C’est d'ailleurs ce que confirme leur habitat actuel, dispersé sur de vastes territoires. Les six espèces de Spelaeonethes actuellement connues se répartissent en deux groupes morphologiquement distincts, possédant chacun une répar- tition qui lui est propre. Un groupe italien renferme trois espèces : mancinii (Brian), nodulosus Verhoell et brzxiensis Brian; la première espèce se ren- contre en Ligurie et dans les Alpes apuanes, la seconde dans les Alpes du Trentin, et la troisième dans les Alpes bergamesques. Un second groupe, le groupe espagnol, comprend également trois espèces: medias (Carl), rwvus (Arcangeli) et dianae Vandel; la première espèce est propre à la Catalogne française et espagnole ; la seconde se rencontre dans les Pyrénées espagnoles (provinces de Lerida et de Huesca); la troisième n’est connue que de la Cueva de la Punta de Benimaquia, à Denia (province de Alicante). Les stations de Spelaeonethes qui se disposent tout autour de la Médi-
156 xsoPoDEs TERRESTRES terranée occidentale et dont aucune ne se place au nord des Alpes et des Pyrénées, conduisent à attribuer aux espèces de ce genre la valeur de reliques thermophiles d’une ancienne faune adaptée à un climat plus chaud que le climat actuel. Spelaeonethes medius (CARL, 1908). SYNONYMIE. —- VANDEL, 1953 d. Trichoniscas cavernicola Budde-Lund, 1885 (pro parie) ;— Trichoniscas cavernicola Dollfus, 1899 (pro parle) ;—- Trichoniscas medias Carl, 1908 ;— Sesloniscas cavernicola Budde-Lund, 1909. MORPHOLOGIE. — CARL, 1908 b; BUDDE-LUND, 1909 b; VANDEL, 1946 d, 1953 d. Taille : 3, Q : 5 mm (formes francaises : 5), 3 mm ; E2, 4 mm). Coloralionz parfaitement blanche. Appareil oculaire: absent. Caracfères iégameniaires: téguments absolument. lisses. Ce caractère, si exceptionnel chez les Trichoniscides cavernicoles, mérite d’être souligné. Le tégument porte des soies-écailles simples, non accompagnées d’écailles accessoires ; elles sont disposées en 7-8 rangées sur le vertex, 5-6 rangées sur les péréionites I, II et VII, 4 rangées sur les péréionites III, IV, V et VI, et 2 rangées sur chaque pléonite. Des champs glandulaires sur les côtés des pléonites 4 et 5. Caracières somaiiqaes: telson en forme de trapèze; bord postérieur incurvé et orné de deux tiges hyalines. Appendices: a) Antenne (fig. 68 A); les antennes sont semblables dans les deux sexes; le dimorphisme sexuel signalé par Cam. n’existe pas. Les articles 4 et 5 portent deux rangées de tubercules écailleux. Le flagelle est constitué de 5-6 articles; l’article 2 est plus long que les autres; les articles 2 et 4 portent, chacun, un bouquet d’aesthetascs. b) Uropode; exopodite et endopodite à peu près de même longueur, mais endopodite beaucoup plus grêle que Pexopodite. Caraclères sexuels mâles: 1. Péréiopode I (fig. 69 A): le méros est garni d’écailles hyalines, en forme de trapèze allongé; le carpos porte une garniture d’écailles en peigne. Le péréiopode I femelle présente une ornementation analogue, mais le méros ne porte que quelqu es écailles hyalines et le carpos que huit soies en peigne; les dispositions que l’0n observe chez le mâle ne sont donc que Pexagération des structures femelles. 2. Péréiopode VII : le mâle juvénile (qui correspond à tous les échantil- lo11s francais connus) ne présente comme seule différenciation sexuelle qu’un renflement sur le côté tergal du carpos. Les mâles bien adultes, recueillis en Espagne, possèdent un septième péréiopode hautement différencié (fig. 69 B) ; le basis porte une bosse écailleuse à Pextrémité
'raxcnomscmae. —— sr12LAEoNEr11Es 157 distale ;l’ischion développe à la base de l’article une bosse écailleuse qui fait face à la bosse du basis ; le méros est garni, E1 sa base, du côté ventral, d’une plage d’écailles ; le carpos forme du côté tergal, une bosse de Poli- chinelle très saîllante. Dans les deux sexes, on observe, sur le basis, une rangée de côtes hyalines. “ i ,, A i B \\ /' \ \ ` `\ J v `sdtiujï '(l;/ .‘*ïɧ))l gz @$9 à l ,3,,»·«>â] « ·_JOu~’@ [ Jeàlï , C .e·»’S§ ~ Bç;¥*' X î’g¢z’/ , @7 H , ··’ f 0 FIG. 68. — Spelaeomzthea mcdius mâle. — A, antenne ; B, premier pléopode (exopodîta dépourvu de macrochète) ; O, premier pléopodo (exopodite pourvu d’un macrochète) ; D, second pléopode. 3. Pléopode 1 (fig. 68 B et C): exopodite triangulaire, portant une tige à son extrémité; cette tige peut manquer dans certains individus, ou encore être présente d’un côté, et absente de l’autre. Endopodite formant un élargissement arrondi à sa base ; il présente, du côté interne, une rainure destinée à recevoir Vapophyse génitale ; il porte à son extré- mité une forte tige ciliée.
158 ISOPODES TEnREsTnEs 4. Pléopode 2 (fig. 68 D) : endopodité bi-articulé; l’arîiclé distal est rétréci à son extrémité; il se termine en talon, ét se prolonge par une très fine pointé hyaliné, dirigée du côté externe. r·%î `\ A 0 4, ( ( lvl? « \77”’”Wr~¤¤lî‘(î fl \ // vi'; `v\ « .s · «· \ [ ia / ' \\ /1 S , , rn U ->¤,à [ gs ` t »‘ &~ ,, A s t <; \ J 1 à ( \?î'*~// `~a> _ cy; / tt geâ % ` i âü __,.—»>" x; ï \ \ -.,— F l \ 2 , \ \ ‘ r;-’<«—,,.·-> ’ A Qin J \ Je â I, \ ~ pg, A Mx J l ` will ”/ l Y FIG. 69. — Spelaeonethee medias mâle. — A, premier péréiopûde ; B, septième péréiopode. Riarnonucrion. — Comme il est de règle chez les Trichoniscides caver- nicoles (NTANDEL, l9âSd1, des femelles 0v1gères ne sont qu’exceptionnelle- ment récoltées par les collecteurs. Sur (it femelles de cette espèce examinées par l’auteur, et provenant tant de France que d’Espagne, une seule femelle ovigère a été observée; elle fut récoltéé en septembre, et renfermait neuf embryons. ÉCOLOGIE. ——— Cette espèce est un troglobie strict. RÉPARTITION eiâoeaapnioun. »— Répartition générale. Cette espèce est propre aux grottes de la Catalogne française et espagnole; mais, tandis qu’elle est fort rare en France, elle est beaucoup plus commune en Espagne (VANDEL, 1953 d) ; ce qui conduit à penser que cette forme représente une relique d’une faune chaude tertiaire. ll convient d’ajouter que tous les exem- plaires recueillis en France sont de petite taille, et que les mâles ne présentent que des caractères juvéniles (voir plus haut); on peut en conclure que les mâles français ne parviennent jamais, en raison de leur taille réduite, à exprimer pleinement leur morphologie sexuelle.
'rniciiomscirmu. —— Atrioniscus 159 Répartition en France. — DOL1.1·*us, 1899 ; Cam., 1908 b; Vimont, 1946 c et d, 1950 a, 1953 d. Cette espèce n'a été récoltée en France que dans quatre grottes des Pyré- nées-Orientales; deux d’entre elles sont situées dans le Conflent, au nord du Canigou (grotte de Siraeh, à Sirach, près de Ria, et Cova Bastera, à Ville- franche-de-Contient); et, deux dans le Vallespir, au sud du Canigou (grotte de Ste-Marie et grotte d’En Brixot, à la Preste). Gen. ALPIONISCUS Racovrrzix, 1908. SvNoNYM1E. —— Vnmionrr, 1928 e, 1931 d, 1940 a; VANDEL, 1946 f. Mcgalrichoniscus Brian, 1921 ; — Hellerwneihes Frankenberger, 1939 ; - Brianiscus Verhoefl`, 1940. DÉFINITION. —— RAcovn·zA, 1908 ;VEn11oEr1r, 1927 b, 1932 a QÀBSOLON et STROUHAL, 1932 ; FRANKENBERGER, 1938 ; S'rn0UxiAL, 1939 b, 1953 a ; ARCANGELI, 1940 a. 1. Antenne : tlagelle de 9 à 13 articles. 2. Mandibules: mandibule gauche portant 3 tiges ciliées; mandibule droite portant 1 tige ciliée. 3. Maxillipède: palpe nettement, ou plus rarement (quelques espèces d’Illyri0nelhes) indistinctement trilobé. 4. Péréiopode VII mâle : méros portant à sa base un crochet recourbé, parfois réduit à une simple bosse écailleuse. 5. Pléopode 1 mâle : exopodite triangulaire. Endopodite élancé, étroit, terminé par une forte tige ciliée; l’endopodite est dépourvu de rainure destinée à loger l’apophyse génitale qui, de ce fait, est a peu près libre. 6. Pléopode 2 mâle Z endopodite tri-articulé, en suite de la différencia- tion d’un court article basilaire qui s’articule avec le basis. AFr1N1i·És. —— Ce genre se rattache étroitement au genre Spelaeoneihes dont il diffère surtout par Pendopodite du pléopode 2 qui est tri—articulé et le nombre de pénicilles mandibulaires. SYSTÉMATIQUE. — Le genre Alpioniscus renferme actuellement seize espèces que l’on répartit en deux sous-genres: Alpioniscus Racovitza et lllyrionelhes Verhoeil'. Ces deux sous-genres peuvent être distingués de la façon suivante : _ Alpioniscus Illyrioneihes Article 2 de l’endopo- Court, ne dépassant Long, atteignant ou dite du pléopode 2 pas Pextrémité de dépassant l’extré- mâle. Pexopodite. mité de l’exop0dite. Article 3 du même Long, Court. appendice.
160 isoromas Teaassraas Une seule espèce, appartenant au Sous-genre Alpioniscus, se rencontre en France. Écoroom. —— Toutes les espèces du genre Alpioniscus sont cavernicoles. RÉPARTITION. — VANDEL, 1946 f, 1948 L’aire de répartition (fig. 70) occupée par les représentants du genre Al- pioniscus est actuellement lârgement discontinue, mais l’on ne saurait douter qu’elle ait été autrefois homogène. Les différents secteurs de cette aire sont au nombre de quatre: 1) la Sardaigne; 2) les Alpes occidentales (Alpes maritimes; Alpes Graies; Alpes penmnes); 3) llstrie, le Karst et peut- C O · C w. 0 ti · gl se F É FIG. 70. —— Répartition des représentants du genre Alpioniscus. Les stations de Sardaigne et de Béotie ont été omises sur cette carte. être le nord-ouest de la Croatie ; 4) la Dalmatie, la Bosnie et l’Herzégowine, 1’A1banie, la Macédoine grecque et serbe, et la Béotie. Le genre Alpiomscus apparaît ainsi caractéristique des régions de l’Europe moyenne afïectées par les plissements alpins. Alpioniscus feneriensis (PARONA, 1880). SYNONYMIE. — BRIAN, 1921, 1926; VERHoEFF, 1940 a; Aacmvcizri, 1940 zz, 1952 rz. Tilarzelhes fenericnsis Parona, 1880; —— Trichoniscus dispersus Raco- vitza, 1907 ; — Trichoniscus (Alpioniscus) dispersus Racovitza, 1908 ; -— Trichoniscus (Trichoniscuides) caprae Golosi, 1924. ARCANGELI soutient que feneriensis, dispersus et caprae constituent trois espèces distinctes ; mais, il ne fournit aucun critère morphologique qui permette de distinguer ces trois formes que tous les autres isopodo- logues placent en synonymie.
TRICIIUNISCIDAE. —— .xL1·1oN1scUS 16] Moarnotocuz. —— P.moNA, 1880 a et b; Racovirza, 1907; CARL, 1908 b ; BRIAN, 1921, 1926 ;.\nc.x1~m1ax.1, 19-10 a. Taille: g`, 7,5 >< 2,5 mm ; Q, 10 mm. Coloralwnz blanche, pas trace de pîgment. Appareil oculaire: absent. __ _ , /*-*"""-—_. `·?'î-l 0 \ l r - - -- -t..s· 1 I 5 : \ w I `I l __t cz. ` *.,_ !/I .` °“ , `°\·/° . et ` Y Y A , ~ -s» \ il \\ _ / C cx: J7-”·h~ l v t^" » ~` si B (sg oësü (I ( 9, I} 1 si » 31 5: 1: \ §,% «<, .. .· FIG. 71. -— Alpioniscua feneriemis. —- A, céphalon en vue dorsale ; cl, clypéus ; l, labre ; l.s.a., ligne supra.-antennaire; La., tubercule untennaire; B, tubercule antennaire vu A. un fort grossissement ; C, uropode ; en, endopodîte ; ex, exopodite ; D, pléotelson; E, un tubercule du premier péréionite. Caraclères légumenlaires : Les téguxnents sont recouverts de très fortes granulations, particulièrement développées à l’avant du corps, plus réduites en arrière. Le Vertex porte cinq rangées de granulations. Les péréionites sont ornés, chacun, de trois rangées de granulations, dont la dernière, située à l’extrême bord postérieur, est la plus forte ; quelques tubercules accessoires s’intercalent entre les rangées principales. Les pleurépimères sont lisses. Une rangée de faibles granulations sur les pléonites 1-3 qui deviennent tout à fait indistinctes sur les pléonites 4-5. Chaque granulation est constituée par une soie·écaille, entourée d’un involucre d'écaîlles accessoires; l’ensemble présente l’aspect d’un artichaut (fig. 71 E). 11
162 isoronns TERRESTRES Il existe, dans les deux sexes, des champs sxlandulaires qui débouchent sur les côtés des pléonites 4 et 5 ; chaque champ comprend une soixante de pores. Camcières somatiques: a) Céphalon (fig. 71 A) remarquable: 1) par le fait que la ligne supra-antennaire n’est pas régulièrement arrondie comme celle des autres Trichoniscides, mais dessine, à son bord antérieur, une double sinuosité ; 2) par le tubercule antennaire (fig. 71 B) qui est " i` e ji / 44 r X > \ \ il » .·... ;" i ' , ~ / /, / ‘ (,‘ / \ l ’ 'Q & ff I / Ã X \ T , É ( I \$ É ( ‘ ·. ( l , s È ) ’‘` i » E `r> , ai zà. É r « se `( 2 ( K si · I I ) , I? ( ` cà, \/ ,0 ‘ si > /}’ , , [ (//~ ~· I 1 e \ \: , /«'/f ·~·$*· ’ V / xii » 4;+ · \— «' ,/' I 4;* / B ,/r, ‘ il ê A / ,w / l i ' s / l 1 ` \ ,0 C C M FIG. 72, —— Alpioniscus feneriensi.9 mâle. —— A, premier péréiopode, face rostrale; B, carpos du même appendice vu par sa face sternale ; C, méros et carpos du péréio- pode VII. constitué par un lobe supérieur mince, orné de deux tubercules écailleux, et une protubérance inférieure qui porte également deux tubercules sensitifs. b) 'I`els0n (fig. 71 D) en forme de triangle à sommet arrondi. Appendires 1 a) Antennules relativement longues ; leur troisième article porte huit aesthetascs. b) Antenne garnie de tubercules écailleux, disposés en cinq rangées longitudinales. Sur les articles 4 et 5, les tubercules de la rangée externe sont portés sur des bosselures qui donnent au bord externe de ces articles
rmcnonxscinaxz. — .xLrxoN1scUs 163 un aspect sinueux caractéristique. L’article 4 est creusé d’une profonde gouttière longitudinale, sur sa face caudale. Le Ilagelle comprend 11- 12 articles ; un certain nombre «l’articles moyens (par exemple : 2, 3, 4, 5, (3, S et 10) portent des aesthetascs. c) Uropode (fig. 71 (J) long; insertion de Pendopodite très antérieure par rapport à celle de l’exopodite ; endopodite bien plus grêle que l'exo- podite et d’un quart plus court. r ài I` ” °‘·· " @’ Q A l Q , \ Ã B [ , % ’ 1 FIG. 73. — .1lpi0ni.¤r·us leneriensix mâle. — A, premier pléopode ; B, second pléopode. Caraclères searuels mâles: Péréiopode [ (fig. 72 .\) ; carpos garni sur sa face sternale, «l’une plage d’écailles hyalines disposées en plusieurs rangées; à Pextrémité distale de l’artîcle s’insèrent quelques écailles laciniées. Le méros ne porte qu’une seule rangée d’écailles hyalines. On observe une ornementation semblable sur le péréiopode II, mais les écailles sont beaucoup moins nombreuses, Péréiopowle VII (fig. 72 (J): méros présentant une pointe recourbée sur le milieu du bord sternal, et, ii sa base, un crochet écailleux fortement rabattu sur le bord sternal. Pléopode 1 (fig. 73 A) : l’endopodite est élargi ii sa base ; cet, élargisse- ment est orné, sur sa faee externe, «l’u¤e rangée de petites épines. La partie basilaire se prolonge par une longue lame, légèrement reoourbée en sabre qui porte à son extrémité une forte tige eiliée. Uexopodite est triangulaire, lobé à sa base, et orné de quelques soies.
164 ISOPODES TERRESTHEB Pléopode 2 (fig. 73 B): l’exopodite est grand, triangulaire, et orné d’une tige apicale. L’endopodite est court, à peine plus long que l’exo— podite ; l'endopodite est tri—articulé ; le dernier article porte une pointe hyaline recourbée, devenant très fine à son extrémité. REPao1)Uc·r1oN. —- Comme il est de règle chez les Trichoniscides caver- nicoles, les femelles ovigères sont très rares dans les collections. Sur 235 fe- melles observées par l’auteur, une seule était ovigère; elle fut récoltée en février. PAnAs1·rEs ET coMMENsAUx. —— Bacovirza (1907) figure un « champi- gnon >> fixé sur l’épine d’u.n péréiopode ; il s’agit peut—être d’un œuf de Rhab- ditidé. ÉcoLoG11—:. — Cette espèce est un troglobie strict. RÉPARTITION céoenariiioun. —-— Répartition générale. —— Cette espèce a été signalée, sous le nom de dispersus, dans les Alpes-Maritimes françaises ; sous celui de caprae dans trois grottes du Val di Lanzo, en Piémont; et, sous celui de feneriensis, dans deux grottg qui s’ouvrent sur le Monte Fenera, dans le Val Sesia (Alpes Pennines). Répartition en France. — SAINTE·CLAIRE'DEVILLE, 1903 (sous les noms de Trichomscus cavaticus et roseus); P. DE PEYERIMHOFF, 1906 (sous le nom de Trichoniscus roseusl; RACOVITZA, 1907; CARL, 1908 b; JEANNEL et Rncovrrzn, 1910; \VOLF, 1938; ARCANGELI, 1940 ci. L’aire de répartition de cette espèce couvre à peu près la totalité du dépar- tement des Alpes-Maritimes, à l’exception d’une bande d’une vingtaine de kilomètres de largeur qui s’étend au nord du département, le long de la frontière italienne. Les·limites de l’aire de répartition laissent échapper quelques petites bavures sur les départements des Basses-Alpes et du Var. Stations précises. —— Cette espèce a été récoltée dans les grottes françaises suivantes : Var: Gr. de Mons, à Mons. Basses-Alpes: Gr. de Saint-Benoît, à Saint-Benoît (: Gr. d’Annot). Alpes-Maritimes: Gr. du Chat, à Daluis; Gr. de la Nlescla, à la Mescla; Gr. de Levens, à Levens; Fontaine Saint-Martin, à Sigale; Baume Boulet, à Gattières; Gr. Billiet, à Saint—Jeannet; Gr. Falchetto, Gr. d’Eynesi et Gr. Mars, à Saint·Barnabé; Balme Clotch, à Courmes; Gr. de Lauron, à Roquefort; Gr. Colette, à·le Bar; Gr. du Pré du Lac, près Grasse; Aven de la[Malle, à Saint—Vall1er; Gr. des Bijoux, à Châteauneuf~de-Contes; Gr. de Saint-Jean, à Peille ; le Perthus del Drac, à Lucéram; Gr. du Laura, à Castillon; Gr. d’Albaréa, à Sospel. TROISIÈME LÉGION Les représentants de cette légion sont caractérisés par le fait que l’endopodite du premier pléopode mâle se termine par une tige dont les poils agglomérés constituent une palette ovoïde. De plus, Pendopoditc du second pléopode et le péréiopode VII mâles possèdent, une structure très particulière. Cette légion ne renferme qu’un seul genre: le genre Androniscus.
TRICHONISCIDAE. — ANDRONISCUS 165 Gen. ANDRONISCUS Vnmiomrr, 1908. Synonyme. ·—· Les lois de la priorité auraient voulu qu’au terme d’Andr0niscus Verhoefl 1908, on préférât le terme d’Ilea C. L. Koch 1837 qui désignait le génotype (llea rosea C. L. Koch). C’est d’ailleurs la position adoptée par Boom;-LUND (1909 b), DA111. (1916 b) et MEHELY (1932). Mais, le terme d’/lndroniscus, exactement défini par VEm1oEFF, a prévalu. DÉFINITION. —— Viznuoerr, 1908 c ; Dam., 1916 b ; WÃCHTLER, 1937; S'rnounAL, 1953 a. 1. T éguments toujours dépourvus de chromatophores ; coloration complètement blanche, ou bien rose ou rouge, par suite de la présence de pigments crotinoïdes dilïus dans tout le corps. 2. Appareil oculaire présent ou absent ; lorsqu’il existe, il est constiué par une seule ommatidie. 3. Mandibule droite avec un pénicille, mandibule gauche avec deux pénicilles (1). 4. Péréiopode VII mâle : méros muni d’une forte apophyse qui peut se rabattre sur le carpos creusé en fossette à son bord sternal, ces deux articles constituant une pince du type casse-noix. 5. Apophyse génitale bordée, de chaque côté, d’une rangée de denti- culations. 6. Premier pléopode mâle: exopodite dépourvu de tige. Endopodite terminé par une forte tige qui porte, à son extrémité, une palette ovoîde formée de poils agglomérés (2). 7. Second pléopode mâle : endopodite robuste, tri-articulé (bi—articulé chez le mâle juvénile) ; l’article terminal porte un prolongement interne ; il est généralement orné de rangées obliques de denticulations. Armmriêzs. - Malgré ses caractères au premier abord aberrants, le genre Androniscus se rattache aisément aux genres alpins de la seconde légion, Alpioniscus et Tilanelhes. En elïet : 1. L’exopodite du premier pléopode mâle est, comme chez eux, faible- ment différencié. 2. L’endopodite du premier pléopode mâle se termine par une tige qui rappelle celle de Tilaneihes, mais qui s’élargit en une spatule formée de poils agglomérés. 3 . L’endopodite du second pléopode mâle est tri·articulé, comme celui d’Alpi0niscus, et le dernier article, présente, comme lui, des différencia- tions complexes. Par ailleurs, Papophyse mérale du péréiopode VII mâle est très vrai- (1) Ce caractère permet de distinguer les femelles d’Andr0n'iscu.s de celles de Playma- towiscus qui présentent respectivement deux et trois pénicilles aux mandibules. (2) Iforigine de cette palette est très aisément reconnnismble chez le mâle juvénile.
166 ISOPODES TERRESTRES semblablement Pexagération de la saillie en forme de crochet que l’on observe fréquemment sur le méros VII de nombreux Trichoniscides mâles (Hyloniscus, Nesioioniscus, Trichoniscoides du groupe sarsi, etc,). RÉPAa·r11·1oN céoeimpnxoue. — Le genre Androniscus est essentielle- ment un genre alpin. Il fait défaut dans les Balkans. Sa limite orientale est marquée par la chaîne du Velebit, en Croatie, l’Istrie, la Carniole, la chaîne des Karawanken, en Carinthie, la Hongrie et la Bohême occidentales. Une espèce expansive, A. dentiger Verhoefi`, s’est largement répandue en Europe occidentale, bien au delà du domaine originel occupé par ce genre. SYSTÉMATIQUE. — Le genre Andrrmiscus comprend plusieurs espèces subdivisées en un très grand nombre de sous—espèces, races géographiques et variétés qui ont donné naissance à une nomenclature très complexe, alourdie par de trop nombreux doubles emplois et des synonymies fort embrouillées. Ce genre est représenté en France pa1· deux espèces qui sont les têtes de file des deux grands groupements naturels dans lesquels prennent place toutes les espèces (l,,ilïldI"0iliSCllSI le groupe roseus (sous-genre Roseoniscus Arcangeli) et le groupe deniiger (sous-genre Denligeroniscus Arcangeli). TABLEAU DE DÉTERMINATION DES DEUX ESPÈCES FRANQAISES —- Endopodite du premier pléopode mâle à palette striée trans- versalement. Endopodite du second pléopode mâle sans dents, ou lorsqu’il est garni de dents, ces dents sont insérées sur le bord externe de Pappendice .... A. (Roseoniscus) roseus. —- Endopodite du premier pléopode mâle à palette non striée transversalement. Endopodite du second pléopode mâle porta11t des dents sur son bord interne. A. (Dentîgeroniscus) dentiger. Androniscus (Roseoniscus) roseus roseus (C. L. Koen, 1837). SYNoNYM1E. —-— CAM., 1911 ; (}RAEVE, 1914 ; DAHL, 1916 b ; Vnnnonrr, 1931 b; WÃGHTLER, 1937; Ane.xNeEL1, 1938 ti; S1·noonA1., 1948. Ilm rosea C. L. Koch, 1837 ; —— Trichoniscus roseus var, nanas Carl, 1908 ; — Androniscus carynihiacus Verhoeff, 1908. SOUS—lI`.S1’ÈCES. —— On a décrit une dizaine de sous-espèces d’Andr0- niscus roseus. Une étude renouvelée de ces formes et une sérieuse révision s’imposent afin que l’on puisse être fixé sur leur valeur et sur leur statut systématique. La forme française est très probablement identique à laurinorum Verhoeff qui, elle-même, correspond vraisemblablement au type de C. L, Koen, roseus roseus.
TR1cH0N1sc1¤AE. —— ANDRONISCUS 167 M0nm101.o<:u·:. — C. L. Koen, 1837 ; CARL, 1908 a, 1911 ; Vennonrr, 1998 c, 1928 a, 1931 b ; VVÃCIITLER, 1937; Srnouxmt, 19 48 ; 1.EGnAN¤, 1950. Taille: 3-4 mm. Colorolionz pas de chromatophores; couleur rose ou rougeâtre, sur le vivant, disparaissant rapidement dans l’alc0ol. \ `Y (` \ . ` V É \\ . · \ ; . "llln / i \~ . ll \\_l‘)l} i- . 1 Q ,. < u§t<% _ · Xxx ` · ` \\\/ _ \ \ · — `ll 1 · E l/J \ * f|« , \ ` r if? " , . " . \ si _ J , \ I, I _.:r W ,' . ·.v \ /1 lg x / \ ~l s A J /'C \ x s :· \l y K , /\ ·l .— Q 1 .- j 5 C . \;\` Q;. —Q· ./ É ' of}: I I _<\ I / I} \ ,, ir 1 \ , c A Q Cijjif /\ , `._\I ` 1 ' · B ï l F10. 74. — Andronîscus roseus mâle. — A, pénséiopode I; B. péréiopode VII, en vue rostrnle ; C, péréiopode VII en vue caudale. Appareil oculaire: un gros ocelle coloré en noir. Caractères légumenloires. — Tèguments recouverts de tubercules spinescents constitués par une grande soie-écaille, à écaille striee, entouré, (lc quelques écailles accessoires. On compte 5 rangées de tubercules sur le vertex, 3-4 rangées sur le tergite 1, 2 rangées (une médiane et une postérieure) sur les tergites Il-VII et 1 rangée sur les pléonites 1-3. Appendices. — a) Antennule portant, à son extrémité, trois aesthetescs, b) Antenne courte, ne dépassant pas, lorsqu’elle est repliée vers l’arrière,
168 isoronns Tnnnnsrnns le second péréionite. Articles 3, 4 et 5 garnis de tubercules écailleux. Flagelle de 4 articles dont le second porte un bouquet d’aesthetascs. Caractères sexuels mâles. — 1. Péréiopode I (fig. 74 A): carpos non renllé, garni, sur son bord sternal, d’écailles hyalines disposées sur une seule rangée. 2. Péréiopode VII (fig. 74 B et G) : le méros est profondément modifié, en suite du développement, sur son bord sterual, d’un énorme lobe qui prend l’aspect d’une apophyse. On retrouve, à la base du lobe méral, sé et ils /1 `CÃ,'7 / l *· \ l ·, E l I \ \ ` / A \ ‘« ;` \ l / t \ liuê-·i Il i ` ; \‘ [`?$§§"\ /[ } ¤§’ 5 ( ( I .·'\ X ( ., ê·`.l " 1: .1 \ r * \ li l " \à " Q/< ‘ A e, B \ _ ` , / C I az FIG. 75. —— Androwiscus roseus mâle. — A, apophyse génitale; B, premier pléopode ; C, article terminal de Vendopodite du second pléopode. les trois tiges correspondant aux tiges distales normales (rostrale, sternale et caudale), mais elles sont restées au stade juvénile, et sont, de ce fait, plus petites que les tiges correspondantes de l’appendice femelle. Les deux tiges médianes (rostrale et Sternale) occupent Pextrémité du lobe méral. Le lobe méral est fort large, parce qu’il est prolongé par une lamellé mince, séparée du corps de l’article par un fort bourrelet occupant la face rostrale. Cette lamelle présente un bord incurvé, garni d’écailles byalines et arrêté brusquement par une forte saillie qui est située au dernier tiers du lobe méral. Le carpos est moins modifié. ll est creusé, à sa base, et sur la face caudale, d’une profonde dépression limitée par un puissant bourrelet oblique. Le carpos ne porte, en général, que deux couples de tiges latérales
TRICHONISCIDAE. — ANDRONISCUS 169 (rostrales et caudales) ; ce n’est que tout à fait exceptionnellement que l’on observe la présence d’une ou de deux tiges appartenant à une troi- sième paire. 3. Apophysc génitale (fig. 75 A): l’apophyse est encadrée, un peu au delà de sa région médiane, d’une double rangée d’écailles hyalines, t1·iangulaires, au nombre d’une dizaine de chaque côté. 4. Premier pléopode (fig. 75 B): exopodite triangulaire, présentant à sa base, et du côté externe, un lobe plus ou moins quadrangulaire. L’extrémité de l’exopodite est fendue en deux lobes, dont l’un présente une forte saillie arrondie à sa base. L’endopodite est formé d’un article basilaire et d’une tige élargie à son extrémité en une palette triangulaire, fortement striée transversale- ment, les stries faisant saillie sur les côtés de la palette. 5. Second pléopode (fig. 75 C) : endopodite tri-articulé. L’article distal est divisé en deux moitiés par la dent interne qui est forte et trian- gulaire. Vis—à-vis de la dent, sur le corps de l’article, se trouve une bosse arrondie, très apparente. L’extrémité de l’article distal porte, sur son bord externe, quelques faibles granulations, parfois à peine perceptibles, ou mêmes invisibles (var. taurinorum Verhoefl`). Éconocm. -— Androniscus roseus est un endogé typique. Sa présence dans les grottes est exceptionnelle (Vnnnoizrr, 1928a). RÉPARTITION câocnarmoue. — Répartition générale. —- Amlroniscus roseus s’est scindé, dans les régions de l’Istrie et de la Carniole, en plusieurs sous-espèces; c’est pourquoi on peut, avec quelque vraisemblance, tenir ces pays pour le centre d’origine de l’espèce. Ces sous-espèces sont étroite- ment localisées, à l’exception de l’une d’elles qui correspond au type et qui est devenue une forme expansive. A. roseus roseus est extrêmement commun en Bavière; le type de C. L. Koen provient d’ailleurs de Regensburg. A l’ouest, il a colonisé le Wurtem- berg et la Bade, mais, il ne franchit pas le Rhin. En Suisse, il peuple les cantons de Thurgovie et d’Appenzell. A Vest, on le rencontre dans le Tyrol septentrional et le massif du Salzkammergut. Au sud, on le connaît du Frioul, des Alpes carniques et de Carynthie. Dans les Alpes occidentales, on a signalé sa présence, en France, dans les départements de la Haute-Savoie et de la Savoie, et, en Italie, dans les Alpes piémontaises. Enfin, en dehors du domaine alpin, cette espèce est connue en plusieurs points de l’ltalie du Nord (jusque dans l’Apennin) et en quelques localités dispersées de la Bohême et de la Hongrie occidentales. Répartition en France. -— DoLL1=us, 1899 (sous le nom de Trichoniscus roseus, pro parte); Lisonarw, 195U. Cette espèce paraît assez commune dans les régions occidentales des dé- partements de la Haute-Savoie et de la Savoie. Localités précises. — Haute-Savoie: Alby; Saint-Félix. ——· Savoie: Hui- fieux; Aix·les-Bains; llautecombe; Chambéry.
170 isoponns TERRESTRES Androniscus (Dentigeroniscus) dentîger dentiger VERHOEFF, 1908. Svnonvruua. —— DAHL, 1916 b ; Sraouuai., 1929 d ; VVÃCIITLER, 1937 ; Hoirrnuis, 1949 ; LEGRAND, 1950. Trichoniscus roseus forma lypica Carl, 1908; —-- Androniscus weberi Verhoefl, 1908 ; — Androniscus alpinus Carl, 1911 nec Verhoeff, 1908 ; —- Androniscus carli Strouhal, 1929; — [lea deniigera Mehely, 1932. A. alpinus Verhoeff représente, contrairement à ce que j’avais soutenu (VANDEL, 1925 a, 1933) avant de prendre une connaissance directe de cette forme, une espèce distincte de deniiger Verhoefï. Les Androniscus signalés antérieurement à 1908, sous le nom de « Tri- choniscas roseus », et provenant du nord et de l’ouest de l’Europe, se rapportent tous, à quelques exceptions près, à A. deniiger Verhoeff. SoUs—Esr>ÈcEs. —- Androniscus denliger se subdivise, en Italie du nord, en plusieurs sous—espèces distinctes. Quant à la forme type, dentiger clmiiger, qui représente une forme expansive, et qui a colonisé de vastes territoires de l’Europe occidentale, elle semble présenter, au moins autant qu’on en puisse juger actuellement, une morphologie très cons- tante. M0RP110Loc·xE. —- Vsanonrr, 1908 c ; Bains, 1914 ; Mnmsarz, 1932 ; \VÃCl·ITLER, 1937; Lncannn, 1942 c, 1946, 1950; EDNEY, 1953 a. Taille : 5`, 7 mm; Q, 8 mm. Coloration: pas de chromatophores. Sur le vivant, les exemplaires men ant une vie endogée, sont généralement de couleur orange ou carmin ; une ligne blanche médian parcourt le péréion ; le pléon est parsemé de taches blanches. La coloration rouge disparaît très rapidement dans l’alcool. Les exemplaires cavernicoles sont souvent (mais non toujours) de couleur blanche. Appareil oculaire: un oeelle unique, de grande taille, et de couleur noire; Caractères fégumenlaires: corps fortement granuleux. On compte plusieurs rangées de granulations sur le vortex, trois-quatre rangées sur le tergite I, et trois rangées sur les tergites Il-VII ; la première rangée s’affaiblit considérablement sur les derniers péréionites, sans toutefois disparaître complètement. Le pléon porte deux rangées de granulations sur le premier segment, et une rangée sur les pléonites 2 et 3. Au micro- scope, chaque tubercule apparaît comme une saillie surmontée d’une grande soie-écaille, entourée de quelques écailles accessoires. Appcndices. — a) Antennule (fig. 76 portant à son extrémité de quatre à dix aesthetascs. b) Antenne à ilagelle de quatre articles dont le second porte un bouquet d’aesthetascs.
·rR1cHoNxso1¤AE. — Axnnomscus 171 Caraclères sexuels mâles. — l. Pêréiopode I (fig. 76 B) : carpos renflé, son bord sternal convexe ; la face eaudale de cet article est recouverte, sur toute sa largeur, d’un tapis d’écailles hyalines. Le méros porte égale- ment des écailles hyalines sur son bord sternal. Des différenciations analo- gues existent à la seconde paire de péreiopodes. Le propodos du premier péréiopode porte trois ou quatre paires de tiges sur son bord sternal. J pi . \;‘·gî=»··;;’ , ’ ' '; É} Qc .i`Iȧî`;T?l uü · est ‘ ~ I ( l `\`' si il lp . ,« ` s ;\,%;§'_\~_(.~_;.f‘ \ \ l l ~‘§¤¤.=. Q. "à V ' . ·; ëït Les J I J l »-éLî'\ë:»;*`; , \ i, \ A B ï.É—§‘;, _ [ I V » \ , f \ ( e l V A É ,', Q l z=14' ~ ‘ _ l ’ · ·s À / / si ,l W I / ' N * — > J ·r I · E · · f \ .···. ( · J li ' —r " U. ¢ J = W l A // /l l ' Il É .' I H" l ' J \ F // l l ' ' ' 1 / .0 \î C \ // la l A ! . Fm. 76. — Andronîscue dentîger mâle. — A, antennule ; B, péréiopode I, en vue cmidztlc ; C, péréiopode VII, en vue rostra.1e; D, péréiopode VII, en vue cuudale. 2. Péréiopode VII (fig. 76 C et D) : cet appendice est fondamentalement construit sur le même type que celui de roseus. Il en diffère par l’étroitt-sse de son lobe méral, conséquence de l’absence de la lamelle sternale, carac- téristique de roseus. Le bord sternal du méros est à peu près droit chez denliger; on observe néanmoins une petite encoche qui est évidemment, l'h0mologue de celle que l’on observe chez roseus. La tige terminale du lobe méral est coudée et portée par un tuberculo écailleux. Le carpos de dmligcr porte trois tiges rontrales, alors qu’il n’en existe très gené- ralement que deux chez roseus. Le propodos porte 6-8 tiges.
172 1soP01:•Es Tnnnnsrmzs 3. Apophyse génitale: analogue à celle de roseus; une quinzaine de dents de chaque côté du lobe dentigère. 4. Premier pléopode (fig. 77 A et B) : exopodite portant, à sa base, et du côté externe, un lobe triangulaire, à sommet arrondi; Pextrémité distale de l’exopodite est munie d’un lobe détaché sur trois côtés. La palette de l’endopodite n’est pas striée transversalement ; elle est fendue, dans sa moitié distale, en deux lobes subégaux et situés sur le même plan. / llllllllygl l .. l Il .‘~ / l ,` \ l.\,·l·ll(i`lj.j à ._ l ' \ l "lé A ill§§\ / , all A l ll `llé / C. l lllll« [/\ l` .l· ( u lllll Ã) l ·l l ` `l il lill " · I B ’l \ I _ r l l Mll) gf'? J" = l}î<`3~* ` »2 / lm; `É`Éîà` — l’$c‘}?Di·\\ ` l\ l lil C A D — \\ ' FIG. 77. — Androwiscus dcmiiger mâle. - A, premier pléopode ; B, extrémité de l’endo- podite du premier pléopode; C, cndopodite du second pléopode; D, extrémité de l’endopodite du second pléopode. 5. Second pléopode (fig. 77 C et D): article distal de l’endopodite armé d’une dent interne courte, peu saillante, rattachée au corps de l’appendice par une large membrane. Lobe dentigère modérément bombé, portant quinze-vingt rangées de dents ; à la base de la région dentigère s’insère un petit bouton, soit simple, soit divisé en deux ou trois lobes. ÀFFINITÉS. —- Cette espèce est très proche de A. alpinus Verhoeff, propre aux régions avoisinant les lacs de Lugano et de Côme, de A. bren- ianus Verhoeff, du Trentin, et de A. subierraneus Carl, qui peuple les grottes du Tessin et du nord de l’Italie.
TIUCHONXSCIDAE. —— ANDRONISCUS RE1>a0nUc'rION. —— Proportion des seres. — ARCANGELI (1931) signale, pour cette espèce, une proportion de mâles égale En 35 Les 1.341 exem- plaires examinés par l°auteur du présent ouvrage se répartissent en 586 mâles et 755 femelles, soit une proportion de mâles égale ii 43,7 %. Époque de reproduction. —— La période de reproduction s`étend sur une grande partie de l'année, l’hiver excepté. Les 52 femelles ovigères examinées par Pîpteur ont éëé rîîqltées en Ènars (2), avril (4), mai (19), juillet (15), août 0), septem re et octo re (1). Nombre d’œu.fs ou, d’embryon.s renfermés dans le marsupium. — Le mar- supium peut renfermer jusqu’à 16-17 embryons (ARCANGELI, 1931). Panssirias ET Commaxsaux. — Un Èccrinide, Parataeniella. intermedia Poisson, a été signalé dans le tube digestif de cette espèce (Poisson, 1929). Un lnfusoire épizoïque, Ballodora morceli Remy, a été observé sur les pléopodes de cette espèce (BoNNEi=0Y et Maacnax., 1943 11; Marrnizs, 1950) _ Éconocia. — Cette espèce est un endogé, particulièrement fréquent dans les terrains argileux. On la rencontre également très fréquemment dans les grottes, encore que les exemplaires cavernicoles ne dillèrent en rien des formes de surface; A. dentiger est donc, en même temps, un endogé et un troglo hile. La iiourriture de cette espèce consiste, non seulement en substances végé- tales, pomnàe il est dei règle chez les Trichoniscides, mais encore de matières anima es ( RIAN, 19 4; Aacmzoistx, 1940 b). RÉPARTITION câocaxrniooe. — Répartition générale. —— Le centre d’ori- gine de cette espèce expansive est diflicile à fixer. Cependant, il est possible, en tenant compte de la répartition des sous-espèces de rlentiger et des espèces qui s’apparentent étroitement à elle, de placer son lieu d’origine dans les Alpes méridionales, et plus précisément dans la région comprise entre Côme et Vicence; en ellet, .*1. dentiger semble faire défaut (ou, du moins n'a pas été signalé) dans les Alpes piémontaises. De ce centre d'origine, .~1. clentiger, âspècî esâpansive piar excellence, s'est largementlréplandtu liîîl Europe occi- enta e. ` est vers est que sa progression a été a p us ai e ; cette es èce ne semble pas, en effet, dépasser l’Istrie. Vers le sud, A. dentiger a coloîiisé toute l’ltalie, et a atteint la Sicile. Ce Trichoniscide a même gagné l’Afrique du Nord, ou plus exactement l’Algérie et la Cyrénaïqueqll est remarquable de constater son absence complète en Corse et en Sardaigne, ce qui prouve que cet Isopode ne possède certainement pas une origine tyrrhénienne. Vers le nord, la progression de cette espèce a été arrêtée par la chaîne des Alpes, qui n’a pu être franchie par ce petit lsopode. La seule station cer- taine de A. dentiger en Allemagne (en dehors des serres et des jardins) est Badenweiler, dans la Forêt Noire, localité que cette espèce a probablement atteinte en genênt de l’ou(pstTet non gu En Suisse, A. dentiger n'eît connu ue e enève et u essin. ers ouest, cette es èce a a né a Franceqen suivant le littoral méditerranéen. De là, elle a iioloniséglsiist, le nord et le nord-ouest du pays; mais, elle fait complètement défaut dans lc sud-ouest de la France, fait qui constitue une nouvelle preuve en faveur de son origine alpine. De France, elle a gagné le Luxembourg, la Belgique ct; la Hollande. Par ailleurs, elle a peuplé toutes les Iles britanniques, y compris l’lrlande et l’Ecosse. Enfin, cette espèce est commune dans les serres; elle a été observée dans ces conditions en de nombreux pays, où elle est rare ou absente en pleine nature (Suisse, Allemagne, Hongrie, Po- ogne, Finlande, Danemark, Norvège, Suède, Canada, Terre-Neuve).
1'74 ISOPODES TERREsrREs Répartition en France. —» KINAHAN, 1859; CHEVREUX, 1884; Do1.1.r·os, 1884 b, 1886, 1887 b, 1896 b et c, 1899 ; BUDDE-LUND, 1885; MONIEZ, 1886, 188'É; BoNN1ER, 1887; Monm, 1888; AUBERT et DOLLEUS, 1899; VIRE, 1896 at, b et c; FOURNIER, 1897; GIARD, 1899; RACOVITZA, 1907; LETACQ, 1998; (iuiâisor, 1909; SOLLAUD in JEANNEL et RACO\ITZA, 1918: VANDEL, 1925 ai et b, 1933, 1946 ni; l`/IAURY, 1931 ; RENIY, 1931 ; Husson, 1936, 1944; TÉTRY, 1938; PAULMN DE FE1.1cE, 1939a; LEGRAND, 1942 0, 1948, 1949, 1959, 1954 a et b ; BONNEFOY, 1945 ; BALAZUC, THÉODORIDÈS et THIÉBAUT, 1948; BALAzuc, DE l\1IRÉ, Siowarr et THÉODORIDÈS, 1951 ; BALAZUC, l)RESCO, HENROT et NÈGBE, 1951; Grnnr, 1951, 1952; BALAzUc, DE l\*1IRÉ et Sicwarr, 1954 ; BALAZUC et DENIAUX, 1956 ; LEGRAND, 1956 b ; BALAZUC, 1956. L’origine alpine d’i1ndr0niscus dentiger ne fait aucun doute; en effet, cette espèce qui abonde à l’est du Rhône, fait complètement défaut à l'ouest de ce fleuve. Ce n’est que dans la région de Lavoulte qu’elle a gagné la rive droite du fieuve et atteint Privas. Plusieurs faits biogéographiques (présence du Coléoptère Duvalius clelphinensis balazuci Jeannel, dans la Grotte de Ãleysset, à Rompon, près de Lavoulte, dans l’Ardèche) paraissent indiquer que la vallée actuelle du Rhône ne correspond pas, dans cette région, à la grande dépression rhodanienne du miocène. Par ailleurs, A. dentiger s’est largement répandu dans l’est, le nord et le nord-ouest de la France. Par contre, fait extrêmement significatif de son origine, il fait complètement défaut dans le sud-ouest de notre pays, au sud d’une ligne passant par l’île d’Yeu, Poitiers et Lyon. Dans le Massif Central, il n’a été signalé que dans des jardins et des serres (Clermont-Ferrand, Aurillac), mais jamais en pleine nature. On ne l’a jamais rencontré ni en Languedoc, ni dans le Bassin de l’Aquitaine, ni dans les Pyrénées. QU.\.'[`RIÈME LÉc·1oN La quatrième légion est caractérisée par les formes très particulières et souvent fort complexes qu’acquiert Vexopodite du premier pléopode mâle. Cette légion est représentée en France par de nombreuses espèces qui se répartissent en trois genres : Nesioioniscus, Oriioniscus et Phgma· loniscus. Gen. NESIOTONISCUS Rr\C(!VITZA, 1998. SYNONYMIE. — Esfereloniscus Vandel, 1943. DÉFINITION. -— 1dACOVlTZA, 1908 ; VERIIOE1*`F, 1928 e ; VANDEL, 1955 a. 1. Appareil oculaire absent. 2. '1`éguments recouverts de fortes granulations disposées en rangées transversales. 3. Telson trapéioîdal, son bord postérieur tronqué. 4. Mandibule gauche garnie de 3 pénicilles; mandibule droite de 1 pénicille. 5. Maxillipède (fig. 78 À} : palpe à bord interne droit, ne présentant plus aucun lobe ni reste de la segmentation primitive.
TRICHONISCIDAE. — xEs1oToNlScI;s 175 6. Péreiopode VII mâle: méros portant ii sa base une tige hyper- trophiée ou une protubéranre pouvant prendre la forme d’un crochet. 7. Premier pléopode mâle : exopodite muni d'un prolongement postéro· interne, plus ou moins développé, mais toujours nettement individualisé. Hndo odite élar ri à sa base et ortant une forte tige ciliée. le 8. Second pléopode mâle : endopodite bi·articulé ; article distal terminé par une pointe allongée et très line. AFFIN1'rÉs. — Le genre Ncsioloniscus s’apparente étroitement aux genres Balkanoniscas et Calalauniscus. Il apparaît probable que les deux genres Nesioioniscus et Cafalauniscas dérivent l’un et l’autre de Spelaec- nelhes ou d’une forme voisine. SYSTÉMATI UE ET RÉPARTITION uéocnapiir UE. — Vamioerr 1942 Q Q P gi 1944; VANLM21., 1954 h, 1955 a, 1959. Le genre Neswtonzscus renferme em: es èces, dont l’une est douteuse cs P 9 car elle n’est connue que par des exemplaires femelles. Ce sont: corsicus Racovitza, qui peuple l'Estérel, la region de Grasse et la Corse; patriztt Brian, propre à la Sarda1gne ; (?) nozlulosus Verhoell, de l'ile de Capri ; enlin, clelamarei Vandel et sebaouensis Vandel, d’.-Xlgérie. La répartition de ce genre est typiquement tyrrlzénienne; elle prouve que la faune tyrrhénienne a pu atteindre l'Àfrique du Nord, in une epoque qu'il est dillicile de préciser dans l’état actuel de nos connaissances. (VAMJEL, 1959}. Nesiotoniscus corsicus Poxcovrrza, 1908. l`10RPIl0LOGIE. -— Nesioloniscas corsicus comprend quatre sous-espèces distinctes : corsicus Racovitza, bernardi Vandel, ribensis Vandel et racovilzai Vandel. Leurs différences essentielles reposent sur la conforma- tion des caractères sexuels. Leur morphologie somatique est très semblable et les divergences que l’0n relève à cet égard sont essentiellement fonction re a a` e cui i ère sensi cmen suivan es sous-cs·e:es. es, tone lltillidfl bl t tl p lltl ossible de donner de fa .on lobalc la descri tion des caractères soma- , I tiques de cette espèce. Taille: la taille varie dans de larges proportions suivant les sous- espèces : corsicus, 5-6 mm ; ribensis, 2,5 mm ; bernardi, 2 mm ; racovilzai, 1,5-3 mm. Coloration: blanche; Vabsence de pigment est constante dans cette espère. Appareil oculaire: fait touiours défaut. Caraclères légumenlaires. — Téguments recouverts de gros tubercules écailleux, disposés en rangées transversales. Tous les tcrgites péréiaax portent deux rangées de granulations (une médiane et une postérieure), à l’exception du premier tergite qui présente, en plus des rangées médiane et postérieure, une rangée antérieure plus ou moins bien individualisée.
176 ISOPUDES 'rERREsTRns La rangée postérieure est toujours nette; la rangée médiane s’a[`faiblit sur les tergites postérieurs. Le pléon est dépourvu de tubercules, à 1’excep- tion du pléonite 3 qui présente une rangée de granulations plus ou moins distinctes. Antennes: courtes (surtout chez les formes de petite taille) ; articles garnis de tubercules écailleux. Flagelle de 4-5 articles dont le second porte un bouquet d’aesthetascs. Aniennules: portant à leur extrémité un bouquet d’aesthetascs dont le nombre est fonction de la taille propre à chaque sous-espèce, Il est de 6 chez corsicus, de 3 chez ribcnsis et racoviizai. Sous-Espèces. —— L’espèce Nesioioniscus corsicus se subdivise en quatre sous-espèces qui diffèrent les unes des autres par leur taille, mais surtout par leurs caractères sexuels. Le tableau suivant permet de les reconnaître aisément. Toutes les sous-espèces sont propres au territoire français. TABLEAU DE DÉTEaM1NAT1oN DES sous-EsPÈcEs A. Pointe postéro-interne de Fexopodite du premier pléopode mâle longue, étroite, renforcée par des baguettes chitineuses . . . B. — Pointe postéro-interne large et recourbée en cuiller .... corsicus. - Pointe postéro—interne courte et étroite ......... ribensîs. B. En plus de la pointe post éro-interne, un grand lobe postéro— externe (non encore développé chez le mâle immature qui est reconnaissable a ce que la pointe postéro-interne ne possède pas encore de renforcements chitineux) .... racovitzai. —— Pas de lobe postéro-externe .............. bemardi. Drsrmnurxorx GÉOGRAPHIQUE ET Écotocus. — La répartition et l’habitat des quatre sous-espèces de Nesiotomscus corsicus sont les suivants: bernardi Vandel: Estérel (endogé). ribensis Vandel: Région de Grasse (cavernicole). corsicus Racovitza: Corse (cavermcole). racovitzai Vandel: Corse (endogé). lfintérêt biogéographique de N. carsicus réside dans le fait que cette espèce est représentée par quatre formes morphologiquement voisines, et correspondant, de toute évidence, à des variantes d’un même type fonda- mental. Ces quatre formes peuplent des régions aujourd’hui séparées les unes des autres par des étendues marines; mais, l’on ne peut douter, en raison des affinités étroites que présentent entre elles les quatre formes de N. corsicus, que ces terres ont été autrefois réunies en une unité territoriale continue. Ainsi, la répartition de cette espèce apporte un nouvel argument en faveur de l’existence d’une ancienne Tyrrhénide.
'rmcnomiscxnnn. — Nnsioromscus 177 Nesiotoniscus corsicus bernardi (VANDEL, 1943). SYNONYMIE. ——- Vimont, 1947 c. Eslereloniscus bernardi Vandcl, 1943. Moiwnonoom. -- VANDEL, 1943 a, 1955 a. Caraclères sexuels mâles. -— l. Péréiopode VII (fig. 78 B) : méros portant à sa base un fort crochet recourbé. — 1 Y V" `_ -/ ·— = Il ‘ I') nl ···· . ‘|>`fë ` ' · ` » 1 i \ ' · . u' M? ‘ ( xy ? \ ( (/v · . I ,; * A · \ i . its x .\ ) , e · ` ‘ `——— ·. l / _ . ._ D ` le \ m ‘· \ / r .\ È \ · — ( ' 2, ` ¢ ·_ ( ` ·È \ V / \»*’ C 9: \ il l \ I! ,- (M x V 1; ` / `\` (J r \ fx '/ il B ',,,. ( ) , x ' f _ `(' . x \ \ . A I FIG· 78. — Nesiotoniscus corsicua bemardi mâle.-- A, mnxillipède ; B, péréiopode VII ; C, premier pléopode et epophyse génitale; D, second pléopode (d'&près VANDEL« 1943 a). 2. Premier pléopode (fig. 78 C) : exopodite ovoïde, se prolongeant par une longue pointe, droite et renforcée par un épaississement chitineux. Endopodite élargi à sa base et portant à son extrémité une très forte tige plumeuse, renilée en son milieu. 3. Second pléopode (fig. 78 D) : endopodite bi-articulé ; 1’article distal se termine par une vrille à pointe extrêmement. fine. RÉPARTITION GÉOGRAPIIIQUE. — VANDEL, 1943 cz. Cette sous-espèce n’est comme que par un seul mâle provenant du Trayas (Var), dans le massif de l’Estérel. Cet exemplaire a été capturé, non loin de la mer, au fond cl'une petite crique, le long d’un suintement s’écoulant à travers le sable, au milieu d’un massif de roseaux. 12
178 xsopomis TERRESTRES Nesiotoniscus corsicus ribensis VANDEL, 1948. MoRPr1oLoG1E. —— \7ANDEL, 1948 a, 1955 u. Caraclères sexuels mâles. — 1. Péréiopode VII (fig. 79 A) : le crochet méral est rapproché du corps de l’article, alors qu’il en est largement écarté chez bernardi. On observe la présence d’une brosse d’écailles pili- foxmcs su. la pa..ic mé ia t ne l’is,hio... 2. Premier pléopode (lig. 79 B): la pointe de Pexopodite est courte et mousse. La base de l’endopodite (lig. 79 C) est renforcée du côté externe, -_,f\ / r Èï\ i\` 5 I V l [ \ Y / \ / 1 // , Z6 `l ., ,’ . C l » l - . /,\. _ È . sa ~ — _ _ ` j /- J ~~\ B 75 [ \— "'\ \\ FIG. 79. —· Nesiotamlscus corsicus ribensis mâle. —— A, péréiopode VII; B, exopodite du premier pléopode ; C, endopodite du premier pléopode (d’a.prèS VANDEL, 1948 a,). par un repli chitineux épais; la pointe externe de l’endopodite est plus longue que chez bernardi. 3. Second pléopode: sa forme est semblable à celle de bernardi, à cette exception près que chez ribensis, l’article distl est plus renîlé et moins allongé que chez la sous·espèce précédente. Éc0LoG1E —— Cette sous-espèce n’a été capturée jusqu’ici que dans les grottes. On peut donc la tenir, jusqu’à plus ample information, pour un troglobie. Riârnnrxrrou mâoonarmouxa. —— VÀNDEL, 1948 a, 1954 h. Cette sous—espèce parait moins rare que bernardi. Elle a été récoltée dans plus1eurs grottes de la région de Grasse. Localités précises. — Département du Var: Gr. de Mons, à Mons. -— Dé- partement des Alpes·l\Iaritimes: Gr. de Ribes, à Grasse, au pied du Pla- teau Napoléon; Gr. Colette, au Bar, dans la vallée du Loup ; Gr. des Cour- mettes, à Tourrette-sur-Loup; Gr. du Baou des Blancs, à Vence.
'I`lUClI()NIb(JID«\l:I. x1ts1o'roN1seL:s 179 Nesiotoniscus corsicus corsîcus RAeov1Tz.x. 1908. M0m>noLoe1E. - R:\CUVITZA, 1908 ; Visniioisrr, 1942 g ; VANDEL, 1955 a. Caraclères sexuels mâles. -— 1. Péréiopode VII (fig. 80 A) : isehion orné de plages écailleuses, dans sa région médiane. Méros présentant à sa base une protubéranee en quart de cercle, portant une tige, et déterminant une forte eoneavité sur le bord sternal de l’article. Propodos portant quatre tiges. sé ff " //, ,/ Q "' ·-’ *«§_ .,/ · ’; ' , us.; 3 ' Fr Il ( ~j.:· V _ x - « \ ::1 · / \ ` \ \ l A l/· \ ` RCM ¢ 4:/ » I! g . ,·l/ 2· . I · z' \ I » I , ,.—‘ ' Qïlyiï .\ l(/ -·/ ' . ;;r’ . ‘ /',~ ,· c · r · I". /4 C / Wi ‘ i ,,/ . :"<’ / *' _} ‘/ É} i 5 I ’ B I »4· dx A 1/ w I, tw fl \ / \ ·i"'~— //A . — ` ‘ . L . ' Ill! ’. _ / , `\ FIG. SO. -— Nesioloniscus cornlvux corxieus mille. - A, péréiopodc VH; B, pI‘CIIl.i€I‘ pléupudc; U, second, plénpuilü. 2. Premier pléopode (fig. 80 B) : cxopodite de grande taille, prolongé par un lobe large et court, inourvé à son extrémité cn forme de cuiller. Endopodite constitué de quatre parties za) une région basilaire élargie; b) une partie interne cylindrique; c) une partie externe, en forme de mince lamelle, et se terminant par une dent arrondie ; d) une forte tige, densément ciliée dans sa région médianc. 3. Second pléopode (fig. 80 (I) : cnulopodite bi-articulé ; l’artiele distal est strié transversalement au tiers postérieur ;il sc termine par une pointe hyaline, trés ellilée à son cxtrémité.
180 1soPo¤Es TERRESTRES Écotoeua. -- Cette sous-es ècc est cavernicole. P RÉPARTITION GÉOGHAPHIQUE. —· RACOVITZA, 1908; \VoLr, 1938; REMY, 1950 · VANDEL, 1953 f, 1954 h. Cette Sous-espèce n’est connue que d’une seule Station: la grotte de Pie- tralbello, à Moltifao, non loin de Ponte-Leccia (Corse). î—-`î` _ "stëèg 1 (W1 / É "" ' x \ , (srl ) \ ( lêl " Q l li \ \ Yi,. l C \ x [ ` 1 D » ' " ' x ll?. / ~ / /» · qiîâ ` ` 5 ¢ \ i VN \ à È Ã <% \: I 5 ( , ( J \\ /15 *· I I ly ——; J Ã \ ” , / \ \ —_ pli / 'lw,,\ \ l \ ,l> \ ^ B \ / li AY \\ Il 9 xx A ` Il (v (lill \ ___} FIG. S1. ·— Ncsiolowiscus corsica.? mcovitzai mâle. —- A, péréiopode VII; B, premier pléopode ; C, exopodibe du premier pléopode d’un mâle immature (1,2 mm) ; C, second pléopode. Nesiotoniscus corsicus racovitzai VANDEL, 1955. La Corse héberge deux formes de Nesioioniscus, l’une cavernicole (corsicus), l’autre endogée (racoviizai) qui, bien que voisines, ne sont pas identiques. Ces deux formes dérivent très probablement d’une souche commune menant une vie épigée ; mais, l’évolution de ees Trichoniscides a suivi, dans les deux types de biotopes souterrains, des voies divergentes. Des conditions analogues se retrouvent chez «l’autres Oniscoïdes ; e’est le cas, par exemple d’Armadillidium pruvoli Racovitza et d’Ar. racoviizai Vandel. SYNONYMIE. — Nesioioniscus corsicus Vandel, 1947 (pro parie),
TRICHONISCIDAE. —-— omToN1sc:Us 181 M0m>uox.oc112. — VANDEL, 1955 a. Camclères sexuels mâles. — 1. Péréiopode VII (fig. 81 A): ischion orné à sa base d’une plage de longues écailles piliformes. Crochet méral replié le long de son bord sternal. Propodos portant deux tiges seulement. 2. Premier pléopode (fig. 81 B) : exopodite développant, du côté externe, un long prolongement, dirigé obliquement et arrondi :`1 son extrémité ; le lobe interne est représenté par une pointe longue, étroite, renforcée par des baguettes chitineuses. Chez le mâle immature (1,2 mm), le lobe externe n’est pas encore développé, et la pointe interne n’est pas renforcée de baguettes chitineuses (fig. 81 G). Endopodite à pointe externe courte. 3. Second pléopode (lig. 81 D) : endopodite terminé par une line pointe très allongée. Écotocuz. — Cette forme est un endogé que l’on récolte sous les grosses pierres enfoncées. Rérsxvrrrrom céocmpnious. — VANDEL, 1947 c, 1953 f, 1955 a. Cette sous·espèce, encore que peu commune, paraît largement répandue en Corse. Localités précises. — Francardo, entre Corte et Ponte-Leccia, sur les bords du Golo; La Solenzara, sur la côte orientale de l’île; Propiano, au nord- ouest de Sartène, aux environs du château; dans les jardins du Couvent de San Damiano, à Sartène. Gen. ORITONISCUS Rimovrrza, 1908. DÉFINITION. —— HACOVITZA, 1908 ; Vmuionrr, 1928 e ;VA1~11>EL, 1953 g. 1. Appareil oculaire présent ou absent ; Iorsqu’il existe, il est constitué par une seule ommatidie. 2. Mandibule gauche portant trois pénicilles, et mandibule droite i deux pénicilles. 3. Les différencîations sexuelles des péréiopodes sont fréquentes et variées et ne sont pas limitées aux péréiopodes antérieurs et postérieurs. 4. Premier pléopode mâle : exopodite de forme plus ou moins rectan- gulaire, présentant une profonde échancrure sur son bord latéral, ou sur son bord postérieur, et portant une soie ou une tige à son angle postéro- interne. Endopodite constitué par un article portant à son extrémité une longue tige, nue ou ciliée. 5. Second pléopode mâle: endopodite bi-articulé; l’article distal se termine soit par une pointe fine, soit par une partie élargie; dans le premier cas, Pappendice copulateur fonctionne comme organe d’intro- mission; dans le second cas, comme organe d’apposition. ÀFFINITÉS. — Le genre Oriloniscus correspond à un type ancien, ainsi que le prouve sa répartition (voir plus loin). Les modalités de son dévelop-
182 ISUPODES TERRESTREQ pement établissent qu’il représente un type stabilisé, dans lequel les caractères sexuels de l’immature sont déjà fort semblables à ceux de l’adulte. Écotocm. —— Quelques espèces d’Orit0niscus (pyrenaeus Racovitza, flavus Budde-Lund) ont un mode de vie épigé. Mais, la plupart des espèces d’Ori— toniscus sont des endogés ou des cavernicoles; O. vamleli mène aussi bien une vie endogée que cavernicole. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE. —— Vxnnax., 104811 et f, 1953 g, 1954 b. Au point de vue de la répartition géographique, O. flavus occupe une place à part dans le genre Oritoniscus. C’est une espèce expansive, alors que tous les autres représentants du genre sont étroitement localisés. 0. flavus est originaire des Pg rénées, mais il s’est répandu dans le sud-ouest de la France et dans le nord de l’Espagne, ou il atteint les Picos de Europa ; vers le nord, il est parvenu jusqu’en Irlande. Les dix-sept espèces du genre se répartissent, au point de vue biogéogra· phique, en cinq groupes distincts (fig. 40): Groupe 1: Corse-Sardaigne 2 espèces Groupe 2: Provence 1 —— Groupe 3: Causses et Cévennes 3 —~ Groupe 4: Pyrénées 10 — Groupe 5 : Catalogne 1 —- Cette répartition répond de toute évidence à une répartition de type tyrrhé~ nien. Sa mise en place doit remonter au début du tertiaire (éocène). A ce moment, la Corse était réunie au Massif Central et aux Pyrénées. Dans le même temps, le bassin de l’Aquitaine et la dépression languedocienne étaient occupés par la mer ou par des lagunes: leur appartenance au do- maine marin rend compte de l’absence, en ces régions, de représentants du genre Oritoniscus, à l°exception de Yubiquiste flavus dont l’expansion vers le nord est probablement récente. La Montagne Noire dont le flanc méridional a été baigné par la mer du lutétien inférieur ne possède pas non plus d°Orit0niscus autoehthones. Enfin, au début du tertiaire, les Alpes n’étaient pas encore émergées; aussi ne renfermenbelles pas d’Orit0niscus. Par contre, la chaîne provençale qui est plus ancienne, possède une espèce d’Orituniscus. Les aires de répartition des différentes espèces d’Orit0rti.s·cus se disposent assez régulièrement suivant un arc de cercle dont le centre se place au large du Golfe du Lion. Il convient de fixer ce centre assez à l’ouest, car le maxi- mum de peuplement correspond aux Pyrénées (10 espèces), tandis que les extrémités de l’arc ne renferment que peu d’espèces (1 en Sardaigne, 1 en Corse, 1 en Provence et 1 en Catalogne). On est donc conduit à tenir la Tyr- rhénide occidentale, pour le centre d’origine du genre Oritoniscus. SYSTÉMATIQUE. -—— L’évolution du type Oritoniscus réside essentielle- ment dans la différenciation des caractères sexuels propres aux péréiopodes et aux pléopodes. On peut, en se fondant sur des critères de cet ordre, reconnaître des formes primitives (flavus, pyrenaeus, bonadonai), des espèces moyennement évoluées (trojani, bonneti, coiffaiti) et des types hautement différenciés (eremilus, notabilis, ribauti, despaxi, henrici,
TRICHONISCIDAE. — ORITONISCUS 183 fouresi). Le premier pléopode mâle d’0. despuxi se rapproche incontes- tablement de celui des représentants du genre Phymaloniscus, genre que l’on doit tenir pour plus récent et plus spécialisé que le genre Orîloniscus (voir p. 228). Gnoumamnivr mas sseàcrss. — On peut répartir les dix-sept espèces «l’Oriloniscus en cinq groupes naturels: Groupe I. —- Un premier groupe renferme les espèces qui, de toute évidence, ont conservé les caractères primitifs de la lignée ; elles mènent une vie épigée, la pigmentation est normale ou à peu près normale, l’œil est bien développé, les pléopodes mâles ont conservé une forme simple. Ge groupe renferme les trois espèces: bonadonai Vandel, [Zavus (Budde- Lund) et pyrenaeus Racovitza. Les autres groupes ne renferment plus d’espèces franchement épigées, mais des formes endogées ou cavernicoles, entièrement ou à peu près entièrement dépigmentées. Groupe II. -—- Ce groupe renferme deux espèces largement répandues dans les Pyrénées : bonneti Vandel et lrajani Vandel, et une espèce cata- lane, coiffaiii Vandel. Ce groupe correspond à un type peu spécialisé, à premier pléopode mâle peu compliqué, à péréiopodes présentant une différenciation sexuelle faible. Groupe III. — Le groupement III, qui ne renferme que des espèces pyrénéennes, correspond au type le plus hautement différencié que l’on connaisse dans le genre Oriloniscus. Le premier pléopode devient très complexe, en particulier chez despuri; les péréiopo·les présentent de nombreuses et importantes différenciations sexuelles qui se retrouvent, à des degrés divers de développement, dans toutes les espèces du groupe. Ce groupe renferme cinq espèces: nofabilis Herold, eremilus (Carl), ribauli Vandel, fouresi Vandel, henrici Vandel et despaœi Vandel. Groupe IV. -—— L’0riloniscus corse, O. paganus Racovitza, se rapproche des espèces pyrénéennes, mais n’en dérive pas directement. L’énorme développement de la tige de l’exopodite du premier pléopode mâle cons- titue un caractère qui lui est propre. O. condei B.ian, de Sardaigne, est très voisin de paganus. Groupe V. — Les espèces caussicoles et cévenoles constituent certaine- ment un groupement, homogène, caractérisé par la situation de l’échan- crure de l’exopodite du premier pléopode mâle qui est franchement postérieure. (Pest un groupe peu spécialisé, à premier pléopode mâle toujours simple, à péréiopodes mâles tres faiblement, rlifférenciés. (le groupe renferme trois espèces: virei (Carl), vundeli Lcgranil et rlelmnsi Vandcl.
184 ISOPODES Tennnsrrass T.xBL1=.AU DE nÉ'rsRM1NA'r1oN mes EsPÈcEs (Les espèces non représentées en France sont marquées d’un astérisque). A. Téguments lisses ...................... B. — Téguments granuleux. ................... F. B. Tige del’exopodite 1 extrêmement forte . ........ . . . C. —— Tige de l’exopodite 1 longue et mince ............. D. C. Basis du péréiopode VII mâle très fortement renilé. . . 11. paganus. -— Basis du péréiopode VII mâle 11011 renilé ......... c0ndeî*. D. Lobe externe de l’exopodite 1 pourvu d’un lobule détaché. En général, décoloration plus ou moins marquée .... 3. pyrenaeus, — Lobe externe de l’exopodite 1 dépourvu de lobule détaché .... E. E. 4-6 mm. Coloration carminée, 3-4 rangées de soies sur cha- que tergite péréial. ............... 1. bonadonai. — F-'7 mm. Coloration violette. 9-10 rangées de soies su1· chaque tergite péréial. .............. 2. flavus. F. Extrémité de l’end0p0dite 2 terminée par une pointe tine et aiguë ........................... J. -— Extrémité de Pendopodite 2 terminée par une tige cylin- drique à pointe mousse ou tronquée. ............. H. — Extrémité de l’endop0dite 2 évasée en entonnoir ou en spatule ......................... G. G. Extrémité de l’endopodite 2 évasée en entonnoir. Exopo- dite 1 quadrangulaire, aussi large que long ....... 13. vandeli. — Extrémité de l’endopodite 2 spatuliforme. Exopoditc 1 rectangulaire, plus long que large .......... 14. dehnasi. H. Exopodite 1 plus long que large ....... delmasi intermixtus. — Exopodite 1 plus large que long. ............... I. I. Lobe interne de l’exopodite 1 quadrangulaire ....... 12. virei. — Lobe interne de l’exopodite 1 arrondi ......... 4. bonnetî. J. Lobe interne de l’exopodite 1 très allongé et étroit .... 5. trajanî. — Lobe interne de l’exopodite 1 ni très allongé ni étroit . ..... K. K. Propodos VII mâle pourvu d’u11e palette écailleuse latérale . . . L. — Propodos VII mâle sans palette écailleuse latérale .... coiffaiti'. L. Un organe glandulo-pililère sur le premier tergite mâle. 6. notabilis. —- Pas d’organe glandulo-pilifère ................ M. M. Lobe interne de l’exopodite 1 quadrangulaire ou rectan- gulaire ...................... 7. eremîtus. — Lobe interne de l’exopodite 1 allongé ............. N. N. Lobe interne de l’exopodite 1 denté ou crénelé ...... 8. ribauti. — Lobe interne de l’exopodite 1 trilobé (rarement bilobé) . . 10. despaxi. — Lobe interne de l’exopodite 1 terminé par un mueron ...... O. O. Un ocelle. Basis VII mâle rcntlé ............ 9. fouresi. —— Pas d’ocelle. Basis VII mâle 11011 renilé ......... henricî'.
'rmcHON1scmAE. —— oniromscus 185 1. Orltoniscus bonadonai VANDEL, 1948. l\«lORP}l0L.OGlE. -- VANDEL, 1948 a. Taille : 3, 4 mm ; Q, 6 mm. Coloralionz d’un rose carminé assez intense, sauf aux emplacements des insertions musculaires qui restent claires. Appareil oculaire: constitué par un ocelle unique, mais de grande taille. ·, ~ A 1 —· « M y . ii i l il 7 ` B ` 4 ' A É î s C" àà ·« "'z'•• \\ · / ' . \ (1 ::0 g ix \ ` ` · Ie; ·~ . l i w ll; I , \ i il / C I) \ .D A . A X \ \ FIG. 82. — Oriloniscua bomzdzmai mâle. -— A, xmtennule ; B, antenne ; C, premier plén- podeg D, second plénpode (düiprès VANDEL, 1948 a). Caraclères légumeviaircs: téguments lisses, mais garnis de soies. On compte 3-4 rangées de soies simples sur le tergîte I, et 3 rangées sur les tergites suivants ; il existe en plus une rangée de courtes soies-écailles au bord postérieur de chaque tergite péréial. Appendîces. —— a) Antennule (fig. 82 A) : article 2 portant sur le côté, un groupe d’écailles ; dernier article garni à son extrémité d’une épine et de huit aesthetascs. b) Antenne (fig. 82 B) grêle, assez courte. Articles 4 et 5 ornés de quatre rangées de formations sensitives constituées Par deux soies-écailles
186 ISOPODES Taaansrans jumelées. Flagelle de cinq articles peu distincts, dont le second porte un groupe de 5-6 aesthetascs, c) Uropode : endopodite égal aux '7/10 de l’exopodite. Caractères sexuels mâles. —~- Péréiopode I : des écailles hyalines sur le méros et le carpos du mâle bien adulte. Péréiopode VII: dépourvu de différenciation sexuelle. Premier pléopode (fig. 82 C) : exopodite à lobe interne prolongé en une pointe aiguë et armée d’unc très forte tige. Second pléopode (fig. 82 D) : endopodite se terminant par une pointe simple et efïilée. AFFINITÉS. — O. bonadonai représente l’un des types les plus primitifs du genre. Il est de grande taille, pigmenté, oculé; ses téguments sont lisses ; le dimorphisme sexuel est faible. Cette espèce est très voisine de flavus. On peut séparer les deux espèces grâce aux caractères suivants : bonadonai flavus Taille : ô` 4 mm. 5 mm. Q 6 mm. 7 mm. Nombre de rangées 3-4 9-10 de soies sur chaque tergite péréial. Antenne. Assez courte. Longue. Ornementation des Des soies jumelées. Des soies simples, par- articles antennai— fois accompagnées res 4et 5. d’une courte soie ac- cessoire. Péréiopode VII. Dépourvu de dimor— Présentant de légères phisme sexuel. différences sexuelles. Uropode. Endopodite égal aux Endopodite plus mince 7/10 de Pexopodite. que Pexopodite, mais presque aussi long que lui. Écotoeuz. —— Encore qu’abondant dans la Baume Pouteri, on ne saurait tenir cette espèce ni pour un cavernicole, ni pour un endogé. C’est un épigé qui recherche l’humidité et qui, sous le climat provençal, est obligé de se réfugier souvent dans les grottes. RÉPARTITION câooimrnxour;. —-— VANDEL, 1948 a. ——- L’aire de répartition de cette espèce est extraordinairement limitée ; elle occupe une zone étroite, longue d’environ 5 km, s’étendant dans la vallée de la Nartuby, entre Re- bouillon et Châteaudouble, au nord de Draguignan (Var). Il s’agit de toute évidence d’une rélicte; et, cet exemple illustre clairement les difficultés
'rR1cuoN1scrDAE. —— URITONISCFS 187 qu`éprouve le zoologiste à recenser les ultimes représentants des faunes anciennes, et la part de hasard qui intervient dans leur découverte. Localités précises. — Rebouillon, sur les bords d’un allluent du Nartuby; Aven Mouret, à Rebouillon; Baume Pouteri, à Châteaudouble. 2. Orîtoniscus flavus (BUDDE·l.sIîND, 1906). SvNoNvM1e.—BunoE-LuNo, 190(i;(1,\r<L, 1910 ; Vsnom., 1925 a, 1933; EDNEY, 1953 a. Philougria celer Kinahan 1857; — Philougria riparia Kinahan 1858 nec (1. L. Koch 1835 ; — Philougria vivida Bate et Westwood 1868 nec C. L. Koch 1841 ;-— 'Trichoniscus vividus Budde—Lund 1885 nec C. L. Koch 1841 ; —— Trichoniscus flavus Budde-Lund 1906 ; — Trichoniscoides scoparum Verhoefl 1908 ; — Trichoniscus pyrenaeus Carl 1908 nec Raco- vitza 1907 ;-— Trichoniscus vanrlelius (jollinge 1945. l)r1ORPHOLOCIE. — Vnnuonrr, 1908 b ; (Lann, 1908 b ; VANDEL, 19% a, 1933; COLLINGE, 1945 ; LEGRAND, 1946; EDNEY. 1953 a. Taille 1 5‘, 5 mm ; Q, 7 mm. Coloration: des chromatophores formant un réseau densément coloré par du pigment violet; insertions musculaires apparaissant comme des taches claires : péréiopodes partiellement pigmentés. Le pigment se dissout assez rapidement dans l’alcool; l’animal prend alors une belle couleur jaune vif qui lui a valu son nom de flavus, terme qui peut sur- prendre celui qui examine l’animal sur le vif et non en collection. (Eil: constitué par un ocelle unique, mais de grande taille. Caractères légumenlaires : Téguments lisses, mais garnis de soies simples disposées en 9-10 rangées sur chaque tergite péréial. Appendices. —· a) Antennule (iig. 83 .\) : second segment armé d’une épine latérale ; troisième segment portant neuf aesthetascs. b) Antenne (fig. 83 B) : articles 4 et Z3 portant quatre rangées d’épines entourées, à leur base, de quelques écailles. Flagelle de cinq articles dont le second porte un bouquet de sept aesthetascs. c) Péréiopodes I O. flavas est une forme longipèrle ; pèréiopodes à articles longs, garnis de nombreuses soies ; on compte trois tiges sternales sur le carpos. d) Uropode 2 endopodite plus mince que Pexopodile, mais presque aussi long que lui. Caractères sexuels mâles. -- 1. Premier pléopode (fig. 84 B) : exopodite rectangulaire, portant un lobe interne se prolongeant en pointe vers l’cxtérieur, ct armé d’une forte tige. Endoporllte portant à son extrémité un lonu: llagelle; le llagelle est nu dans sa partie basilaire, orné de longs
ISS ISOPODES TERRESTRES poils sur une courte région médiane et garni de cils courts, dans la moitié distale. 2. Second pléopode (fig. 84 C) : endopodite bi-articulé ; l’article distal se termine par une pointe droite et efïilée. AFFINITÉS. — Tant par sa morphologie que par son écologie, O. flrwus correspond à un type primitif, non spécialisé. Il se rapproche beaucoup d’O. bonudonai Vandel, d’une part, d’O. pyrenaeus Racovitza, d’autre part. ll est incontestable que ces trois espèces sont encore très voisines de la souche qui est à l’origine de la lignée oritonisciennc. Rnrnonncriow. — Proportion des sexes. — Les 1.321 exemplaires exa- minés par l’auteur se répartissent en 361 mâles et 960 femelles, soit une proportion de mâles égale à 27 %. Époque de reproduction. —— La période de reproduction débute à la [in de mars pour se terminer en septembre Pendant toute cette période, la reproduction demeure très active. Les 266 femelles ovigères examinées par l’auteur ont été récoltées en mars (3), avril (46), mai (44), juin (37), juillet (49), août (69) et septembre (18). Nombre d’œufs ou d’embryons renfermës dans le marsupium. — Ce nombre varie entre 6 et 21; la moyenne (calculée sur 30 femelles) est égale à 14. Écotocm. —- O. flcwus est la seule espèce du genre qui ait conservé au- jourd’hui le mode de vie primitif des Oritoniscus; les autres espèces sont des réliotes, et la plupart d’entre elles présentent un mode de vie endogé ou cavernicole. O. flavus est une forme épigée, à mouvements rapides (d’où le nom de celer que lui avait donné KINAHAN, terme qui, dans une stricte observance des lois de priorité, aurait dû être conservé). C’est aussi une es èce robuste ca able de s’ada ter à des conditions et à des climats variés. P I P P On la rencontre depuis le niveau de la mer jusqu’à plus de 2.000 ni d’alti· tude (2.500 m, en Andorre). Cependant, comme tous les Trichoniscides, O. flcwus a besoin pour se multiplier d’une atmosphère très humide; c’est pourquoi il est particulière· ment abondant sur le bord des ruisseaux, dans les prairies humides, dans les mousses recouvrant les suintements, dans le bois mort, etc. RÉPARTITION oéocnxrnioue. —- O. flavus est largement répandu dans toute l’étendue des Pyrénées ; une sous-espèce a franchi les limites de cette chaîne de montagnes pour se disperser dans l’ouest de l’Europe. Le détail de la répartition sera fourni à lloccasion de l’étude de chaque sous-espèce. Les SOUS-ESPÈCES n’O. flavus. — Oriloniscus [luuus se scinde en deux sous-espèces : simplex Vandel et flavus (Budde-Lund). La forme décrite sous le nom d’O. flcwus iniermedius (VANDEL, 1957 d) correspond au stade juvénile d’O. flavus flavus. La forme originelle de flavus est très certainement la sous-espèce simplezc. C’est elle qui présente la différenciation sexuelle mâle l plus faible ; c’est celle aussi qui se rapproche le plus d’O. pyrenaeus Racovitza. (1) En Catalogne espagnole. les femelles ovigères sont communes en décembre.
TRICIIONISCIDAE. — ORITONISCUS (Test enfin la sous·espèce qui possède la répartition pyrénéenne la plus vaste. La sous·espèce [lovus [lavus (1) est remarquable en raison de la haute différenciation sexuelle des péréiopodes mâles. Cette sous-espèce est originaire dela moitié orientale des Pyrénées, où elle est d’ailleurs extrême- ment commune. Par la suite, elle est devenue une forme expansive et s’est largement répandue dans le sud—ouest de la France et en Irlande ; ces peuplements sont à n’en point douter d'origine récente. TABLEAU DE DÉTERMINATION DES SOUs·EsPÈcES —— Ischion du péréiopode II mâle allongé, non reniié ..... simplex. — Ischion du péréiopode II mâle court, renilé, plus ou moins globuleux, divisé par un sillon transversal et orné d’une double touffe d’écailles ................. flavus. Oritoniscus flavus sîmplex VANDEL, 1957. IWORPHOLOGIE. — VANDEL, I957 d. La sous·cspèce simples: présente les mêmes caractères que le type. Elle n’en diffère que par l’absenee des différenciations sexuelles propres aux péréiopodes de [lavus [lavus, à l'cxception des garnitures écaillenses des péréiopodes antérieurs. De plus, la garniture d’écailles hyalines du péréiopode II occupe non seulement le bord sternal du carpos, mais encore le bord sternal du méros (fig. S4 D). L’ischion II, pas plus que le basis V, ne sont différcn ciés. .\FF1N1'rÉs. ·—~ Par l’absence des diîférenciations sexuelles des péréio- podes si caractéristiques de [lavus [lovus, cette sous-espèce se rapproche d’0. pyrenaeus Racovitza ; par contre, par la coloration et la forme du premier pléopode mâle, elle appartient incontestablement à l’espéce [lavus. Réramxrxon céocnnrnxoun. — Cette sons-espèce est largement répandue dans les Pyrénées, en particulier dans la moitié occidentale des Pyrénées françaises. Mais, tandis que la sous-espèce [lavus [Zavus n'a jamais été récoltée en Espagne (sauf dans le Val d,l\I`EiI1 qui, géographiquement, appartient au versant français), la sous-espèce simplezv peuple les régions septentrionales de la péninsule ibérique. Elle est très commune dans le pays basque espagnol, ainsi que dans les régions occidentales et septentrionales de la Navarre. De plus, elle s'est. propagée le long de la chaine eantabrique, (1) La description de Trlchomlseus flavus donnée, en 1885, par BUDDE-LUN1) (espèce qu’il désigne à. cette époque sous le nom de vividus) est muette sur les caractères sexuels mâles. L‘a.ttributi0n du terme de [laws flavwa à 1’une des sous-espèces reconnues depuis lors, comporte donc un certain degré d’inccrtitude. Cependant, comme le type décrit par BUDDE-LUND provient de la. Preste (Py1·énées-Orientales) où la sous-espèce flavus [isgîâéîst fort commune, la. nomenclature adoptée dans le présent ouvrage apparaît
100 tsoponns mnnnsrnus où elle atteint les Picos de Europa, et même la Galice (Puente de Lozera). De l’autre côté de la chaîne, la sous-espèce simplex n’est point rare en Andorre et en Catalogne espagnole. Cette sous-espèce a été également récoltée sur le versant français, en quelques points des Pyrénées-Orientales (Llo, Mosset). Cependant, cette sous-espèce est rare dans la moitié orientale des Pyré- nées, car dans cette partie de la chaîne, elle a été à peu près complètement supplantée par gïcwus flcwus. Lorsque les deux sous-espèces coexistent dans .— \ \ x \ \ \ \ \\ A x À \ / lt _«\e V, Y x ‘*> l` t . \ \ / - r"\\ Ã V A / 2%/7/ " 2 a \, \ » //1 (/Ã F · s. pi f t x B “x xx gît » jl gl / È ` Q 5 / D [ // Ã s` J ' \` zz ` i / · 1/ ~ A rl §4 U \· 4 l 1, , x k » /V —~ ' * xs fg «/I / \»Q c \x x ,»\\_ / · ',\ ·" . / Il I Fm. S3. —— Orihmiems rlavus /icwms mâle. — A. zmtermule ;B, antenne ; C. përëîopode II ; D, ischion et méros du second péréiopode du mâle immature. la même région, on observe clairement le remplacement de flcwus sirpplecv par flcwus Havas. C'est ainsi que dans la haute vallée du aalat (Ariège), flavus flcwus abonde partout. alors que flavus simplex a été refoulé dans les cirques glaczaires du Mont Rouch: Cette sous-espèce n’a point émigré vers le nord, à l’exemple de flavus flavus. Elle a été cependant récoltée à Vieille-Toulouse (Haute-Garonne), sur les bords de la Garonne; peut—être sagit-il là dlun apport acc1dentel. Orîtoniscus flavus flavus (Boone-LUND, 1900). l~l()I\P1·IOL()GIE. — Cette sous-espère est caractérisée par la haute diffè- renciation des pérèiopodes du mâle.
·rm<:uoMs«;1n.w. - — U[lI'1`()NlS(JUS 191 a) Péréiopodes I—III: une brosse d’écailles hyalines au bord stcrnal du méros et du rarpos du premier péréiopode. Une brosse sur le carpos du second et du troisième péréiopodes. \\\ Qîî — 1 il ’.§É'=l§È;'/I 1 à [ / J; lin '__ [ sis lt , ~ / / 1 ‘ 4 ,ï Eli \ \ / / M K · ~ I _ in ' ' / l iii \ s r W \ \ ” . iilli p "` i ll} K ';;;_ « iii B ‘ g. I C A ‘ É; \ `. /···~ FA '? / D \\\ ' dl;. F10. 84. — Oritaniscus liavus flavux mâle. ——- A, péréiopode VII ; B, premier pléopode ; O, second pléopode. - D, Oriloniscus flm.*u·.s ximplex, second péréiopode mâle. la) Péréiopode II (fig. 83 C): isrhion très ravvourri, reulle, divisé en deux parties par un rebord saillant et portant, une double touiïe d’é<·ailles piliformes à son bord sternal. c) Péréiopode III (fig. 85 .\) : ischion raevourci, renflé à son extrémité disLale, et orné d’une rangée transversale d’é<·ailles. rl) Pérëiopode V (fig. 85 B) 2 basis ra<·<·our<·i Pl. très fortement renilé. e) Peréiopode VII (fig. 81 À) 2 très faiblement différenriè et peu différent de Pappcndire femelle ; le seul raractère sexuel secondaire est une brosse d'éeailles placée à l’angle distal et sternal du basis.
192 zsoronas ranmzsrmas Monruonooin nu MALE JUVÉNILE (tout d’abord décrit sous le nom d’0. flavus iniermedius; Vandel, 1957 d). Le mâle juvénile diffère du mâle adulte par la forme de l’isohion du second péréiopode (fig. 83 D). Get article est renflé, comme celui du mâle adulte, mais il est plus allongé et moins globuleux. De plus, il est dépourvu du sillon transversal et de la touffe d’écailles ui sont oaractérîsti ues q Cl de la forme adulte. / \ ‘\ / \` /’ \ j\ /' l \ \ 4% I , \ \ n X) \ \i`-É — -2-W ·. \ ` \ I fn; A il C / I 1ë«,,»·,· M, ~\ [ 1 ` t' ,, ~ .27 l \\ 4; \¢ I » x gr? la , « \x l ,’;;' F [É? fx Li: l \ l A ¤\ R B ` / ‘/ \/`J\/ 0 FIG. 85. -— Oritomlscus flavus flavus mâle. — A, péréiopode III, région médiane vue par la face caudale; B, péréiopode V. PLÉPARTITION céocasrnioun. —— Répartition générale. -— La sous-espèce flavus flavus peuple les Pyrénées centrales et orientales; elle est fort com- mune en ces régions, et l’on ne saurait douter que ce ne soit là son centre d’origine. Dans les régions élevées de la chaîne pyrénéenne, elle ne dépasse point le Luchonnais. Mais, dans les zones de bordure, elle s’est propagée plus loin vers l’ouest. A Bagnères-de-Bigorre, on récolte les deux sous-espèces flavus fltwus et flavus simplex. La sous-espèce flavus flavus est commune dans le Val d’Aran, mais elle fait défaut sur le versant espagnol des Pyré- nées, sauf en Catalogne, où elle est commune. La sous-espèce flavus flavus est devenue secondairement une forme expan- sive. Elle a largement franchi les limites du domaine pyrénéen. Vers le sud, son expansion a été arrêtée par le climat trop sec de l’Espagne ; par contre, elle s’est répandue loin vers le nord. Elle a tout d’abord envahi une grande partie du sud-ouest de la France (voir plus loin). A une époque qu’il est
'·rmc11oN1sc11>A1z. —— omromscus 193 dillicile de préciser, elle a gagné l’Irlande où elle a été signalée en cinq comtés. Par contre, on ne doit pas la tenir pour autochtone en Angleterre ; elle n’est connue que des jardins botaniques de l’Université de Birmingham, où elle a été certainement introduite par l’homme. Répartition en France. — Bonne-LUND, 1885; Dor.1.rus, 1887 b, 1892 b, 1899 ; Veniroerr, 1908 b; CAM., 1908 b ; Racovxrzs, 1908 ; VANDEL, 1925 a, 1933, 1939 b, 1940 d, 1941 a; JEANNEL, 1926; GADEAU rm I<ERVILLE, 1932 ; WOLF, 1938; Lecnarxn, 1942 e, 1944, 1954a; Dmasco, 1950. La répartition de cette sous-espèce dans les Pyrénées a été indiquée dans les lignes précédentes. O. [lavus flavus a colonisé, à une époque probable- ment assez récente, la totalité du bassin de l’Aquitaine ; à l’ouest, il atteint le bassin d’Arcachon; vers l’est, l`entrée de la dépression languedocienne lui est interdite en raison de la sécheresse de l’air, et dans la plaine, il ne semble guère dépasser le méridien de Toulouse. Au sud, il peuple les Cor- bières. Au nord, on le rencontre dans la Montagne Noire (où il atteint vers l’est la région de Caunes-Minervois), les Monts de Lacaune, et plus au nord encore, la Corrèze, le Cantal et l’Auvergne. Dans le Massif Central, sa limite septentrionale est marquée par le massif du Sancy. Mais, à l’ouest, le climat atlantique humide lui a permis de coloniser les Charentes, le Poitou, et la Vendée. En France, O. flavus flavus n'a jamais été capturé au nord de la Loire. 3. Oritoniscus pyrenaeus (H/scov1'rzA, 1907). SYNONYMIE. — Racovrrzs, 1908. Trichoniscoides pyrenaeus Racovitza, 1907. llrlORP}IOL()GlE. — RAcovxrz.x, 1907. Taille: 3, 6 mm; Q, 8 mm. Coloration : un réseau de chromatophores coloré par du pigment violet. La coloration du péréio11 est très caractéristique: la région médiane et antérieure est largement décolorée et ne renferme, en dehors d’une ligne médiane que quelques traînées pigmentaires ; la zone décolorée est enca- drée par deux bandes foncées; les pleurépimères portent chacun une grande tache blanche. Le pléon est décoloré sur la ligne médiane, coloré sur les côtés. Les antennes, les pèréiopodes et les uropodes sont pigmentés. Appareil oculaire: constitué par un oeelle unique, de grande taille et fortement pigmenté. Caraclères légumenlaires 2 téguments lisses, garnis de courtes soies. Caractères sexuels mâles. —~- 1. Péréiopodes I et II (fig. 86 A) garnis sur le bord sternal du méros et du carpos d’écailles hyalincs. lschion des péréiopodes II et III normal, dépourvu de ditïérenciation sexuelle. Basis du péréiopode V normal. 2, Péréiopode VII : une brosse d'écailles à Pextrémité du basis. 3. Premier pléopode (fig. 86 B) : l’exopodite porte, à son bord externe, un lobule qui est un des meilleurs critères de l’espèce. 4. Second pléopode : très semblable à celui de flavus. 13
194 rsorooizs 'rcnnnsrnes AFF1N1rÉs. ——- Cette espèce est très voisine de flavus. Elle en diffère par 2 1. La coloration, caractère très net et constant qui permet de distinguer les deux espèces du premier coup d’oeil. La décoloration est toujours fort étendue chez pyrenaeus, alors que flavus est toujours bien pigmenté. \ ff 2 É?¤__, W f -:."' °§\"°‘; É ¢ 2 'î "_,»;`î V j \ F l ’ x \_ / \ c' /7 \_ V Q 1 -/ \\ ly, \ B \\ ( \ \\ «—· i`, , '·( \ \` "`QQ/.r \ \`\\ "/' e’ ` \\` n t A r \ [ I xa P `/d<____ ° · A 0 ;l·..__ l CN/Vf ```e·' " FIG. 86. ——- Orüoniscus pyrenacus mâle. —— A, péréiopode II; B, premier pléopode ; C, carte de répartition d’O. py'remwu·s·. 2. L’absence de différenciation de l’ischion aux péreiopodes II et III, et la disposition differente du revêtement écailleux sur ces appendices. Encore, convient·il de remarquer que ces ditïérences ne se manifestent qu’entre pyrcnaeus et flavus flavus ; chez flavus simplex, les péréiopodes 11 et III possèdent exactement les mêmes caractères que ceux de pyrenacus. Ainsi, la sous—espèce simplex établit un remarquable intermédiaire entre les deux espèces flavus ct pyrenaeus. 3. Par la présence d’un lobule sur le côté externe de l’exopodite du premier pléopode mâle ; ce lobule fait défaut chez [laws. 4. Par l’éc01ogie.
TRICIIONISCIDAE. —- URITONISCUS Écotoom. — lfécologie des deux espèces, flavus et pyrenaeus, est fort différente. O. flavus est une forme strictement épigée et humicole. O. pyre- naeus est une espèce de pays calcaires, réclamant une humidité considérable pour prospérer; en particulier, les femelles ovigères ne se rencontrent que dans l`eau ou à proximité immédiate de l’eau. O. pyrenaeus se rencontre dans les cascades, sur le bord des torrents, dans les tufs, dans les éboulis calcaires, mais jamais dans les feuilles mortes ou l’humus. C’est pour cette raison que O. pyrenaeus, à l’enc0ntre d’O. flacus, est fréquemment troglo- bile et a été recueilli dans de nombreuses rottes avens et dolines des P , ,. . , g · . . Basses-Pyrenées, encore qu 1l ne puisse etre tenu pour un vrai cavermcole. Riâmnririon oéoonapnxoun. — Racovxrzx, 1907; Ancanoiam, 1935 b; \vOLF, 1938; VANDEL, 1946 c. Il n’ex1ste peut-être pas de contraste plus frappant entre une espèce expan- sive et une espèce rélicte que celui offert par le couple Oritoniscus fluvus- O. pyrenaeus. Ces deux espèces sont extrèmement voisines et ne diffèrent l'une de l’autre ue ar la coloration et de minimes caractères sexuels secon- . . q . P ._ , . . , daires. Mais, tandis que la premiere espece, vigoureuse et prolifique, sest répandue bien au delà de son habitat originel, la seconde qui présente une tendance très nette à la dépigmentation et à la vie souterraine, possède une répartition limitée à quelques vallées pyrénéennes (fig. 86 C). Du côté français, elle peuple cinq vallées de la moitié orientale du département des Basses-Pyrénées: la vallée du Lauzum, les vallées d’Ossau et du Néez (autrefois en continuité), la vallée d’Aspe, la vallée du Vert et la vallée du Saison. En Espagne, cette espèce a été récoltée dans deux grottes des envi- rons de Villanuà, dans la haute vallée de l’Aragon. 4. Oritoniscus bonnetî VANDEL, 1957. Monriiotoota. — VANDEL, 1957 ll. Taille: @, 1,1-1,3 mm; Q, 1,3-2 mm. Coloralionz l’animal vivant présente une coloration rose carminée fort vive; cette coloration disparaît très rapidement dans l’alcool. Un réseau de chromatophores persiste sur le vertex. Il a disparu sur le reste du corps. Appareil oculaire: un ocelle carminé, bien apparent. Caruclèrcs légumenlaires: téguments couverts de granulations Spines- ccntes dont le centre est occupé par une grande soie-écaille. Antennes: extrèmement courtes, dépassant de peu le cèphalon. Curaclères sexuels mâles. — Péréiopode VII (fig. 87 A); une brosse S€mi·circulaire de grandes écailles à la base de 1’ischion. Premier pléopode (fig. 87 B) : exopodite présentant une profonde encoche sur son bord postérieur, encoche qui sépare un lobe iI1t€I‘I1€, diSp0Sé plus ou moins obliquement, armé d'une forte tige, et un lobe externe quadran- gulaire. Endopodite conique, la tige s'insérant exactement à Pextrémité de l’article.
196 rsoronns rnaansraes Second pléopode (fig. 87 D) : eudopodite formé de deux articles; le dernier se continue par une partie cylindrique, terminée en une pointe mousse. VARIABILITÉ. -— Contrairement à O. irafani, cette espèce possède une morphologie très constante sur toute la surface de son aire de répartition. On note seulement une légère différence dans la forme de Pexopodite du premier pléopode mâle des exemplaires provenant des vallées du Piebenty et du Sègre (fig. S7 C). — ll /7* r ‘) ,/ / N /Ã_` f l· ) ( / c \È lll~ )) _ l . A x . * ' if ` )>‘~‘e /f de / \\ ‘\ •( >, lp! / / \` '( ,~ ` \N\§i«\ J » \ -2/ D f \ /i B `\ `~ sir. Ã \ `. ' V / /\ `( J A \\ \ 1 ·[`1 l( `( /l \ / ix \ \ iv ' C I ) ” '\ FIG. 87. — Oritoniscus bonneti mâle. — A, péréiopode VII; B, premier pléopode; C, premier pléopode d.’un exemplaire provenant de la vallée du Rebenty; D, second pléopode. Arrrmriîs. —— Alors que le groupe bonadonai, flavus, pyrenaeus, corres- pond à un ensemble primitif constitué de formes normalement ou à peu près normalement pigmentées, et menant une vie épigée, O. bonneli appartient à un autre groupe dont les représentants sont dépigmentés et mènent une vie endogée. O. bonneii constitue avec O. irajani (des Pyrénées centrales) et O. coiffaili (de Catalogne), un petit groupement d’espèces endogées étroitement apparentées et caractérisées par le petit nombre et la faible différenciation des caractères sexuels mâles.
TRICHONISCIDAE. — ORITONISCUS 197 Cette espèce se distingue de coiffaili par les caractères suivants: bonneii coiffaili Taille: 5, 1,5 mm; Q, 2 mm. 5*, 2,5 mm; Q, 3 mm. Per. VII 5* Pas de brosse d’écailles Une brosse d’écailles sur sur le méros. le méros. Exopodite l. Lobe externe quadrangu— Lobe externe arrondi. laire. Endopodite 2. Article distal se rétrécis- Article distal s’amincissant sant brusquement, et se progressivement, se ter- terminant par une partie minant en une pointe cylindrique à extrémité courte et fine. mousse. Par ailleurs, O. bonneli se distingue de 0. lrajani par les caractères suivants : bonnefi lrafani Exopodite 1. Lobe interne court, inséré Lobe interne allongé, dirigé obliquement par rapport dans le sens longitudinal, au lobe externe. perpendiculairement au lobe externe. Endopodite 2. Article distal terminé par Article distal en forme de une pointe courte, cylin- poire, élargi à sa base, drique, fi extrémité pointu à son extrémité. mousse. Reimonucrxon. — Les femelles ovigères de cette espèce sont très com- munes. Sur les 321 femelles de cette espèce observées par l’auteur, 138 étaient ovigères. Ces 138 femelles ovigères ont été récoltées en avril (25), mai (S9), juin (9), août (10) et septembre (5). De ces chiffres, on peut conclure que la reproduction est très active au printemps, et se poursuit au ralenti pen- dant tout l’été et le début de l’automne. Écotocm. — O. burmeti est un endogé typique que l’on récolte sous les grosses pierres enfoncées, sur les Hanes de montagnes exposés au nord, au pourtour des résurgences, aux entrées de grottes, etc. RÉPARTITION ciâocnarniovia. —- VANDEL, 1957 il.- O. bonneti est une espèce pyrénéenne que l’on doit qualifier d’orientale par rapport à trafani (fig. 90). Son aire de répartition s'étend de la vallée du Salat à celle du Sègre. 5. Oritoniscus trajani VANDEL, 1933. l)10RPHOLOGIE. — VANDEL, 1933, 1957 d. Taille: 5*, 2 mm; 9, 1,7-3 mm; c’cst avec O. bonneli, l’un des plus petits Trichoniscides français.
198 ISOPODES TERRESTRES Coloralionz d’un rose saumoné très vif, sur le vivant; la coloration disparaît très rapidement dans l’alco0l. Un réseau de chromatophorcs persiste sur le vertex ; il a disparu sur tout le reste du corps. Appareil oculaire: constitué par un seul ocelle de couleur rouge vif. , I / il ‘ / t i ' * ` , lx É (I ¢l\, ` / « \ Q l / \\l // ( A l il ill \ l m\\*\ fx \ "l2~‘i§\_\`\ Ã} ` `_/‘ x ~ } // \\\ \`· · *· · 1 \(/Qi \\7p J] ` §\\\§< B `· · /· \ "¢ 1 l \ ' — Q, I œ C f.,/I `*i\\‘ \.( , ,« `· i un / ls I I ai ll" i_ .< · -»—· 9/ . *· — \ ÉÃà ' ; / / l l (/1 _· // FIG« S8. — Oritoniscus tmjcmi mâle. — A, premier pléopode de la sous-espèce trajuml trujaml; B, second pléopode de tmjani trajani; C, péréi0p0de§VII de frajcmi vallé- rensis. Caracières légumenlaires: téguments couverts de granulations spines- centes dont le centre est occupé par une grande soie-écaille. On compte 3 rangées de granulations sur le vertex ; 4-5 rangées sur le tergite I et 2-3 sur les tergites suivants. Anlennes extrêmement courtes, dépassant de peu le céphalon (ce qui permet de distinguer aisément cette espèce des jeunes individus de Phyma- ioniscus luberculalus dont les antennes sont beaucoup plus longues et plus grêles). Curucières sexuels mâles. — 1. Pérériopode VII : très semblable à celui de bonneli ; une forte brosse d’éc·ailles à la base de l’ischion. Cependant, le péréiopode VII mâle de la sous-espèce vullirensis est différent de celui
THICHONISCIDAE. —- ORITONISCUS 199 des autres sous—espèces et de celui de bonneli ; il présente, comme il est de règle chez les formes de montagnes, un dimophisme sexuel très accusé ; les articles de cet appendice sont remarquablement élargis, en particulier le basis, le méros et le carpos (fig. 88 G). 2. Premier pléopode (lig. 88 A) ; exopodite : lobe externe plus ou moins rectangulaire et allongé transversalement, lobe interne allongé, dirigé dans le sens longitudinal, perpendiculairement au lobe externe. x É A B E D C F10. 89. ——- Oritoniscus traiani, exopodite du premier pléopode mâle des cinq sous-espèces : A: ambiguua ; B, vallirensis ; C, acutua ; D, propinquus ; E, trafani. 3. Second pléopode (Hg. 88 B) : endopodite à article distal en forme de poire, élargi à sa base, pointu à son extrémité. .\F1=·1N1·1·És. —— Cette espèce est très voisine de bonneli; les différences entre les deux espèces ont été mises en évidence dans un tableau précédent (p. 197). VARIABILITÉ ET SYSTÉMATIQUE (V,~.N¤EL, 1957 d). —— Contrairement à O. bonneli dont la morphologie est très constante, O. lrajani présente une variabilité étendue. On peut la traduire en termes systématiques en la subdivisant en cinq sous—espèces. La morphologie des représentants de ces cinq sous-espèces est très semblable, à l’exception de la forme du premier pléopode mâle (et, chez vallirensis dela constitution du péréiopode
200 ISOPODES TERRESTRES VII mâle). On peut distinguer ces sous-espèces en utilisant le tableau suivant qui se fonde exclusivement sur les caractères tirés de la forme du premier pléopode mâle. TABLEAU DE DÉTERMINATION DES sous-Esràcns A. Extrémité du lobe interne plus épais que le reste de l’appen— dice et séparé de lui par un ressaut brusque (fig. 89 B). . vallirensis. — Lobe interne de même épaisseur que le reste de l’appendice .... B. B. Lobe interne terminé par une soie ............... G. —— Lobe interne dépourvu de soie ................ D. C·. Soie forte, très apparente ; extrémité du lobe interne de forme ovoïde (fig. 89 A) ............... ambiguus. —— Soie très petite, peu apparente ; extrémité du lobe interne bilobée (fig. 89 D) ................. propinquus. D. Lobe interne terminé par deux pointes très inégales, l’une très réduite, l’autre forte et acérée (fig. 89 C) ........ acutus. -— Lobe interne terminé par deux pointes sub—égales, à extré- mité arrondie .................... trajanî. L’évolution que l’on relève au sein de l’espèce îrajani se traduit morpho- logiquement par l’accroissement de complexité de l’exopodite du premier pléopode mâle, et par la réduction de la tige. Le type primitif correspond indubitablement à ambiguus qui reste encore fort proche de l’espèce bonnefi, souche probable de frajani. Le type vallirensis représente un type surévolué, comme c’est le cas pour beaucoup de formes montagnardes ;il est caractérisé par son lobe interne de structure complexe et épaissi à son extrémité. La sous—espèce acufus se rapproche d’ambiguus, mais, chez elle, la tige a disparu ; son emplacement est seule- ment marqué par une faible saillie ; de plus, le lobe interne se termine par une pointe aiguë. Chez trajani, les deux pointes du lobe interne sont devenues subégales et leur extrémité s’arrondit. La sous—cspèce propinquus est une forme intermédiaire, très voisine de irajani, mais possédant encore une soie, à vrai dire rudimentaire. REPRODUCTION. —— Les femelles ovigères de cette espèce sont communes. Sur 295 femelles observées par l’auteur, 100 étaient ovigères. Ces 100 fe- melles ont été récoltées en avril (11), mai (60), juin (19), juillet (5), août (4) et septembre De ces chiffres on doit conclure que la reproduction, très intense au printemps, se poursuit, à un rythme ralenti, pendant tout le cours de l'été. Les femelles ovigères renferment de 4 à 7 œufs ou embryons; le chiffre de 6 paraît le plus fréquent. Éc0LOG1E. — Lfécologie de O. trajcmi est très semblable à celle de O. bonneti.
TRICHONISCIDAE. ·—· ORITONISCUS Rémnrrrxow ciâocnnnroue (Vimniar., 1957 rl). — O. trojani est une espèce propre aux Pyrénées centrales; son aire de répartition s’étend de l’Ad0ur à l’Ariège (fig. 90). Elle est relayée, à l’est, par O. bonneti. Les deux espèces peuplent la région comprise entre le Salat et l’Ariège ;cependant, leurs aires de répartition ne se confondent point, O. trajani occupant la partie septentrionale de ce secteur et O. bonneti, sa partie méridionale. O c à ® g ] • _ O o 0 2 0 A J 8 ® 4 v O 5 9 . 0 6 ’ \m( Fm. 90. — Répartition d'Oritoniscus trajcmi et d’0. bomœti. -— 1, trajani ümbigvuîi 2, trajani vallirenais; 3, lrajzmi aculua; 4, lmjawi propinquus; 5, trajaml lmyamg G, bcmneti. En ce qui concerne la répartition des sous-espèces, on constate (fig. 90) que trajani trajani est la_forme la plus largement répandue. Les autres sous- espèces possèdent des aires de répartit1on étroitement limitées: ambiguus est propre à une étroite région des petites Pyrénées; valliremis ne peuple que les massifs du Vallier et du Mont-Rouch; acutus ne se rencontre que dans une zone limitée des bassins du Salat et du Lez; quant à propinguus, sa patrie est la région des petites Pyrénées comprise entre l’Arize et l’Ar1ège ; secondairement, cette sous-espèce a peuplé les collines aquitaniennes com- prises entre Garonne et Ariège. Localités précises. — 1) ambiguus; Haute-Garonne: Mauran; Marsoulas. -- Ariège : Mauvezin-de-Prat. — 2) vallirensis ; Ariège : cirque de la Mesa (1.500 m), au nord-est du M0nt—Vallier ; Aven a Carro de la Grange » (1.500 m), au pied du Pic de Montbéas, commune de Le Port. —- 3) acutus; Ariège: Prat; Caumont; Bethmale. -— 4) propinguus; Haute-Garonne: Miremont. — Ariège : Loubens. ——- 5) lrajani ; Hautes-Pyrénées : Bagnères~de-Bigorre ; Asque; Escots; Mont Sacon (1.000 m), à Mauléon-Barousse. — Haute-
202 rsoronss Tnnnssrnns Garonne : Saint-Béat ; col des Ares, à Saint-Pé d’Ardet ; Cazaunous ; Gouillou, près d’lzaut; col de Portet d’Aspet; grotte de Gourgue, à Arbas; grotte de l’Espugne, à Saleich ; Arnaud-Guilhem, près de Saint-Martory. —— Ariège : Saint-Lary, dans la vallée de la Bouigane; Audinac, près de Saint-Girons; Lacave, dans la vallée du Salat; Mérigon, dans la vallée du Volp; le Mas d’Azil, aux entrées des grottes du Mas d’Azil et de Peyrounard. 6. Oritoniscus notabilis Hnnotp, 1944. SYNoNYM1E. —- Oriloniscus notabilis Herold in Husson, 1944 (espèce non décrite). MORPHOLOGIE. — VANDEL, 1948 a ; 1951 a. Taille : 5‘, 2,5 mm ; Q, 4 mm. Coloration : d’un blanc pur, même sur le vivant. Appareil oculaire: absent ou rudimentaire ; on observe rarement une tache blanchâtre sur l’emplacement de l’appareil oculaire. Caractères iégamentaires. —-— Vertex et tergites péréiaux granuleux; pléon a peu près lisse. Chaque tubercule, examiné au microscope, se révèle constitué par une soie-écaille entourée de granulations et d’écailles. On compte quatre—cinq rangées de granulations sur le péréionite I et trois sur les péréionites suivants. Le pléon ne porte que des soies simples. Caractères sexuels mâles. — 1. Le caractère le plus remarquable présenté par cette espèce est l’appareil glandulo-pilifère que l’on observe sur le premier péréionite du mâle (fig. 91 A et B). Le premier tergite porte une plate-forme lisse, mais recouverte d’un revêtement peu serré de petits poils ; cette plate-forme interrompt les rangées de granulations, à l’excep- tion de la dernière ; en arrière de cette plate-forme, s’ouvre une profonde dépression ; le bord antérieur de la dépression est orné d’une brosse très serrée de fortes soies. Cet appareil rappelle celui que l’on observe sur le second péréionite de Tilanethes (Cyphoneles) herzegowinensis Verhoeff. 2. Les différencitions sexuelles des péréiopodes sont nombreuses et variées. Les péréiopodes I et II du mâle portent, sur le carpos, quelques écailles hyalines. Le péréiopode IV est garni, sur le méros (fig. 91 D) d’une brosse d’écailles ; une formation semblable, mais moins développée existe sur le péréiopode V. Le péréiopode VII mâle est remarquablement diffé- rencié (fig. 91 G) ; le basis porte, sur son bord externe, une large saillie triangulaire ; l’ischion et le méros sont ornés, à leur base, d’une brosse d’écailles ; le méros et le carpos sont notablement renflés ; enfin, le pro- podos porte sur sa face externe une palette garnie d’écailles. 3. Premier pléopode (fig. 91 E) : il est construit sur le même type que celui de O. bonneti. 4. Second pléopode (fig. 91 F): le second article de l’eudopodite se termine par une pointe fine doublée d’une lame hyaline.
THICHONISCIDAE. — URITONISCUS 203 Arrmirûs. — Les six espèces nolabilis, eremilus, ribauli, fouresi, henrici et despazci, constituent un ensemble homogène, comme le prouve, . en particulier, la constitution du péréiopode VII mâle. Si l’on se fonde pour établir la phylogénie du groupe, sur la forme de l’exopodite du premier pléopode mâle, on est conduit à placer à la base de la série, 0. nolabilis dont le premier pléopode se rapproche beaucoup de celui de bonneli. , \ p/.J\< ____ »~\ \ - , 1 `\ r · ‘L \ , =-la .1Ã`;` _, " ~·`· l -Ã-â·¤·A.LA.unL¤ ‘· V un · I É". ··_-— ·~· r1:'::;, lill!) . \ [ ` 4 Ma « . °#’ l @ » age .,° @1 · ,/_· il M ' • #-1:* , l, ' .· $$2 ·Él·,:_ ·« , ,4- W " "¤. ° g, ·oÈ’° Q. Q•.%-·• [ ',Y 4 · • « . ··· '•' ; l A / ·» ·- ‘\· iQ" ‘ · :2:3;:::* ·•*":;î':? 1 I / ag ‘1•«••• _,•' -9 9 i a e • • • C FIG. 91. — Oritoniacua notabilia mâle. ——· A, céphalon et les trois premiers péréionites ; B, tergites I et II; C, péxéiopode VII; D, méros du péréiopode IV; E, premier léo- P pode; F, second pléopode (en partie, d’après VANDEL, 1948 a, et 1951 a). Par ailleurs, O. nolabilis est très voisin d’eremilus et de ribczuli, Les carac- tères sexuels des péréiopodes et des pléopodes sont très semblables dans · ces trois espèces. Mais, notabilis se distingue aussitôt de toutes les autres espèces d’Oril0niscus par le remarquable appareil glandulo-pilifère du premier péréionite, dont on ne retrouve l’équivalent que dans un genre tout différent (les Tilanelhes du sous-genre Cyphoneles), compte tenu que chez C honeles cette différenciation intéresse le second éréionite et HP · P » non le premier. Écotocis. — O. notabilis est un endo é tv i ue. E . P (I RÉrAn*rx'rx0N câoonnpuious. —— Husson, 1944; VANDEL, 1948 a, 1950 a. Cette es èce n’a été rencontrée `us u’ic1 ue sur le seul territoire de la P _ _ J ,*1 *1 I _ _ commune de Canaveilles, non loin d Olette (Pyrenees-Orientales). Elle fut d’abord récoltée dans une ancienne mine de cuivre; puis retrouvée sous des pierres, le long de ruisseaux et de sumtements.
204 ISOPODES TERP.EsTREs 7. Oritoniscus eremitus (CARL, 1908). SYNONYMIE. — VANDEL, 1948 a. Trichoniscus eremilus Carl, 1908; — Oriloniscus affinis Herald in Husson, 1944. I P A , L F \\ / ` l A . . / / ` ~€ i ‘/ ¢ 4 ·- î\ (W C \ l /` ` ”/ gl B ‘ \ , F10. 92. ·—— Oïiioniscus eremitus mâle. —- A, péréiopode VII; B, premier pléopode; C, second pléopode. MORPHOLOGIE. -— CARL, 1908 b ; VANDEL, 1943 a. Taille : 2,5-4,5 mm. Coloration 2 parfaitement blanche sur le vivant. Appareil oculaire : généralement non reconnaissable à l’e><men externe ; parfois indiqué par une tache orange. Caraclèrcs légumenlaires : téguments fortement granuleux; on compte six-sept rangées de granulations sur le vertex, cinq sur le péréionite I, trois sur les péréionites II-VII et une sur les plèonites 1-3 ; les pléonites 4-5 sont lisses.
TRICHONISCIDAE. ——- ORITONISCUS 205 Caraclères sexuels mâles. — 1. Péréiopode I : quelques écailles hyalines sur le carpos. 2. Péréiopode VII (fig. 92 .\): hautement différencié, comme il est de règle chez les espèces de ce groupe d’Oril0niscus. Basis portant à son extrémité distale, une bosse de Polichinelle ornée d’une soie ; ischion et méros garnis à leur base d’une brosse d’écailles; propodos portant, sur sa face externe, une bosse ornée d’écailles spinescentes. 3. Premier pléopode (fig. 92 B) : exopodite creusé d’une encoche franchement latérale ; lobe interne rectangulaire, à bord postérieur droit. 4. Second pléopode (fig. 92 C): endopodite à article distal court, terminé par une pointe ciïilée. A1=1=1Nx·rÉs. — Cette espèce est voisine de nolabilis et de ribauli. Rnrnonucrxois. — Cinq femelles ovigères ont été observées par l'auteur ; deux ont été recueillies en juin (dans une station épigée) et trois, fin no- vembre (dans une grotte). Ces cinq femelles renfermaient respectivement 4, 5, 6, 7 et 7 embryons. ÉcoLoc1n. —- Cette forme peut être tenue à la fois pour un endogé et un troglophile (VANDE1., 1948 ul). Elle se rencontre d’ailleurs dans les mêmes milieux (oailloutis argileux), à la surface du sol et dans les grottes. RÉr>An·r1·r1oN ciâocnapnxoun. —- Cam., 1908b; VANJJEL, 1933, 1943 a, 1948 a, 1950 a; Husson, 1944. Cette espèce est propre au Massif du Canigou, dans les Pyrénées-Orientales. On la rencontre aussi bien au nord du massif, dans la vallée de la Têt, qu’au sud, dans la vallée du Tech. Localités précises: grotte de Velmanya; grotte de Sirach; Serdinya, le long de suintements ; ancienne mine de fer de Sahorre ; gorges du Mondony, près d’Amélie-les-Bains; col de Llauro, au nord de Céret. 8. Oritonîscus ribauti VANDEL, 1933. Monrnonocm. — VANDEL, 1933. Taille : 3‘, 3 mm ; Q, 4mm. Coloralionz parfaitement blanche sur le vivant. Appareil oculaire : un ocelle d’un blanc craycux ou rosé. Curaclères légumenlaires. — Téguments granuleux; on compte trois rangées de granulations sur le péréionite I, deux rangées sur les péréionites suivants. Caraclères sexuels mâles. — I. Péréiopode I: quelques écailles sur le carpos. 2. Péréiopode VII (fig. 93 A) : basis portant, à son extrémité distale, une bosse de Polichinelle ornée d'une soie ; ischion orné, à sa base, d’une brosse d’écailles ; propodos portant sur le côté une palette garnie d’écailles.
206 isoromss TERRESTRES 3. Premier pléopode (iîg. 93 B) : exopodite à lobe interne extrêmement allongé, portant une soie sur son bord interne, et de petites granulations à Pextrémité de son bord externe. 4. Second pléopode (fig. 93 (J) : endopodite à article distal court, terminé par une pointe effilée. \\ \ , v //\ É C/-/ 2 / Al , / \ z / Qî x \, ' \ i J ` I < 'çîw i l fr \ / C ·[ Ã] xzjîzl i · M . " \ `*;a;(` \ *3 L &\ ign i Il i \_ hz; ir |\` ai / ·», \ =· “l\ \ / · J FIG. 93. —— Oriioniscus Mbauti mâle. — A, péréiopode VII ; B, premier pléopode ; C, second pléopode. ,\FF1N1TÉs. —— Cette espèce se rapproche, d’une part d’0. eremiius, et d’O. fouresi d’autre part. ·ÉCOLOGIE. — Cette espèce est un endogé que l’on récolte sous les grosses pierres enfoncées, dans les ravins humides; elle n'a jamais été prise dans les grottes. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE. - VANDEL, l933. — Cette espèce paraît localisée dans la moyenne Vallée du Tech (Pyrénées-Orientales). Localités précises: gorges du Mondony, à Amélie-les-Bains ; Arles-sur- Tech; Prats-de-Mollo.
TRICIIONISCIDAE. -—- omromseus 207 9. Oritonîscus fouresi VANDEL, 1947. l`rlORPIIOLOGlE. — VANDEL, 1947 c. Taille : 3, 4 mm ; Q, 5 mm. Coloraiion : varie du blane rosâtre au rose vif. Appareil oculaire Z composé d’une seule ommatidie, colorée en rouge vif. ` ' `_: _ \ ` . âàwr \\ I _` Tk `¤E`t¢ r 1 .\\ XM / " giga] \ x//lill $1 A I lu`; \\ . . » ' `· i ;=%:l »» F » - ··\_· f¤Q\\ l B 1 / let \.1·, V ~ luÀ§· l ’ l(\\ï\ là . " ‘·1 ` ` _ é i~>\ Xgèuïliià _ kkïâb lxlm CL `\î%`\ ~— Sel ~L\`:\ \\.\ l www — %,*\l'S" \ ·— ` sri | - I C \ Frs. 94. ——- Oritoniscus louresi mâle. - A, péréiopode VII ; B, premier pléopode ; C, endo- podîte du second pléopode (d’uprès VANDEL, 1947 c). Caraclères légumenlaires. — Téguments nettement granuleux ; la dispo- sition des granulations est très semblable à celle de despaxi. Anlenne : articles 4 et 5 ornés de tubercules écailleux disposés en deux rangées parallèles. Flagelle de trois articles, dont le second porte un bouquet d'aesthetascs. Caraclères sexuels mâles. —— 1. Péréiopodes : la première paire de péréio· podes présente, sur le bord sternal du méros et du carpos, des brosses d’écailles h alines. De telles écailles se retrouvent mais moins nom- I
208 1soPoDEs TERnEsTnEs breuses, sur la deuxième et le troisième paires de péréiopodes. Quelques écailles, très rares, sont encore visibles sur le quatrième péréiopode. Les péréiopodes de la cinquième paire possèdent une courte brosse écailleuse sur la face sternale de la base du méros. Le même dispositif existe sur le sixième péréiopode. La se tième aire de éréio odes fi . 94 A résente une série de diffé- P P P P g P renciations du même type que celles que l’on observe dans les espèces voisines. Le basis porte, à son extrémité, une bosse de Polichinelle, suivie d’une large saillie garnie d’écailles. L’ischion et le méros sont munis, chacun, d’une brosse d’écailles. Le propodos porte, sur sa face caudale, une palette insérée perpendiculairement à la surface de l’article et garnie d’écailles. 2. Premier pléopode (fig. 94 B) : exopodite présentant un lobe interne allongé, terminé par un mucron, et portant une soie sur son bord interne. 3. Second pléopode (fig. 94 C): endopodite terminé par une pointe effilée et simple. AFFm1rÉs. —— Par la forme du septième péréiopode mâle, cette espèce se rapproche de despaœi, mais les autres péréiopodes du mâle sont moins hautement différenciés que dans cette dernière espèce. Par ailleurs, cette espèce est extrêmement voisine d’O. henrici Vandel, des Pyrénées catalanes. Écotocm. — Cette espèce est, comme O. despaœi, une forme montagnarde que l’on récolte seulement en altitude. Cependant, l’aire de répartition de cette espèce a dû, au cours des temps froids et humides du quaternaire, être plus étendue qu’à l’époque actuelle; la station relique — ainsi que l’indique le mode de vie cavernicole de cette espèce en ce lieu — du gouffre de la Palle constitue l’un des jalons qui marque la limite des territoires occupés autrefois par O. fouresi. RÉPABTITION <;ÉoGnAPHxQU1z. — VANDEL, 1946 c, 1947 c. Cette espèce est propre aux régions montagneuses du Béarn ; elle ne pénètre pas dans le pays basque. Localités précises. — Station de plaine: gouffre de la Palle, à Ptieulhès (Htes-Pyrénées), près de St-Pé·de-Bigorre; 350 m d’alt. Stations montagnardes (toutes situées dans la partie orientale du dépar- tement des Basses-Pyrénées): Soum Casteigts et Lalatte de Bazen, aux environs du col d’Aubisque, vers 1.900 m d’alt. ; pic Montagnou, à l’ouest de Bielle, entre 1.850 et 1.900 m d’alt. ; Lescun, depuis le bois de Laberouat jusqu’au Pas d’Azuns, entre 1.400 et 1.800 m d’alt. 10. Orîtonîscus despaxî VANDEL, 1924. l\1ORPHOLOGIE. — VANDEL, 1924 ; 1925 c ; 1957 d. Taille: 4 X 1,5 mm. Coloration : un réseau de chromatophores très net sur le vertex et les tergites péréiaux. Ce réseau est coloré par un pigment rouge, orange ou
TIllC110N1sn:10A1·1. · - ()lUT()NlblZUS 209 carmin, qui est instable et disparaît rapidement dans l’alco0l. Les antennes sont généralement plus claires que le reste du eorps, Appareil oculaire : ronstitué par une seule ommatidic de grande taille. Caraclères légumenlaires: téguments granuleux; les granulations sont disposées en rangées transversales, au nombre de 4-5 sur le vertex,4 sur le péréionite I, 3 sur les péréionites II-VII et 1 sur les pléonites 1-3. . `:,··,:~i/’“%%- W? ·‘ \/"·> iîqi LZ; · · rr · :» ,, î"-Ã-~ ii il/A / J 5r(«» _/ } [1 / gpl; / Ã" C ~ l Q / / I«:É* il- \\~ È \ ar//~/~`/ ÃL·`:;`-iq \ ·, ,· sx 7 qi} l /%»/ \,Q . g -··=~;:y -<,· // É ' \ "·· ···t " ·" \ . V es ’· i est B \\ ` ' 2*:*1:,, ‘) ' ”`1·_ , À _ u à Mâ · ll" • ~-`S b Eau : 1 ·-,_____` ‘*L \\`> .—l F10, 95. — Oriionixcus despaxi zl¢·.~pa.z:i mâle. — A, péréiopode V; B, péréiopode VII ; (1, pé,-éiopudû VII, pg-Opodos ut daetylos vus sli- facs-; b, n, t, tubercules écnilleux du basis, de Pischion et du méros; p, patlette du propodos (d’apr2·s VANDEL, 1924), Anlenne: égale environ au tiers de la longueur du corps. Les articles 4 et 5 portent des tubercules éeailleux disposés en files longitudinales. Flagelle de trois articles dont le second porte un bouquet d’aesthetascs. Caraclères sexuels mâles. — 1. Péréiopodes. Les péréiopodes du mâle sont tous dissemblables et tous différents des péréiopodes de la femelle. C·’est là l’une des caractéristiques les plus intéressantes de l’espèer. 14
210 xsoponns Tnnnnsrnns En examinant d’avant en arrière la série des péréiopodes mâles, on observe un raccourcissement et un élargissement progressifs du basis, du mères et du carpes; de ce fait, ces trois articles acquièrent sur le péréiopode VII une forme très particulière. Les péréiopedes I et II présentent sur le bord sternal du méros, du carpes, et aussi du propodos (Pornementation de cet article est exception- \—&..._c à I ,» fl là ,!/ , , g? , ,J I ` ,,/',?¢ ky XJ `\ `i;*?‘?§ il \: IF rl? \ 'I: l N B * l\ l l FIG. 96. — Oritzmiscus despaxi dâîpaxi méga. —- A, prîxîier pléopode ; B, Second pléopode ’après ANDEL, 19‘ ). nelle chez les Triehoniscides mâles), des brosses d’écailles hyalines de forme triangulaire. On retrouve de telles écailles sur le méros et le carpes du péréiopode III et sur le carpes du péréiopode IV. Tous les péréiopodes présentent sur le bord sternal du méros un tuber- cule garni d’écail1es. Ce tubercule est peu marqué sur les péréiopedes I et II ; il prend de l’imp0rtance sur les péréiopodes III et IV; enfin, il forme une protubérance extrêmement saillante, en forme de crochet, sur le péréiopode V (fig. 95 A, Z) ; ses dimensions diminuent à nouveau sur les péréiepodes VI et VII (fig. 95 B, Z). Ainsi, ce tubercule présente
TnICIi0NIScIDAE. — URITONISCUS 211 suivant les péréiopodes, des dimensions variables qui atteignent leur maximum au péréiopode V, et qui diminuent progressivement, à partir de ce péréiopode, dans la série des appendices qui le précèdent ou qui le suivent. Le péréiopode VII est profondément et curieusement modifié (fig. 95 B et (1.). Le basis est considérablement élargi, surtout dans sa partie distale qui surplombe l’ischion. Il présente sur son bord sternal, et du côté distal, une profonde échancrure limitée par deux saillies en forme de bosse de Polichinelle dont l’une écailleuse (b). L’ischion, très élargi dans sa J] -· ' ' / . \ _-2 L · \f J , -$· P' °" B A Fm. 97. — Oriloniscus despazi despazi mâle. — A, exopodite du premier pléopode d’un mâle adulte; p.e., processus externe ; p.i., processus interne et ses trois Iobes, 1, 2 et 3 ; .1:, lobe .t. B, même appendice prélevé sur un mâle immature mesurant 1,5 mm. partie distale, est garni sur son bord sternal, et du côté proximal, d’une plaque d’écaiIles très serrées (s). Le méros présente, sur son bord sternal, le tubercule précédemment signalé (I). Enfin, le propodos est pourvu d’une palette garnie d’écailles qui se dresse perpendiculairement sur sa face postérieure 2. Premier pléopode (fig. 97 A) : exopodite vaguement quadrangulaire, aussi long que large, profondément échancré sur son bord distal ; cette échancrure délimité deux processus, l’un interne (p. I.), l’autre externe (p. e.) ; entre les deux processus s’insère un lobe plus ou moins saillant suivant les sous—espèces (ac) ; le processus interne est diversement lobulé suivant les sous—espèces (voir plus loin). 3. Second pléopode (fig. 96 B): endopoditc formé de deux articles dont le distal est deux fois plus court que le proximal. Uextrémité de l’article distal présente la forme d'un ongle,
212 xsoromzs renaasraes SoUs—EsPÈcEs (VANDEL, 1957 d). - 0. despaœi se subdivise en trois sous-espèces, ayant la signification de races géographiques. Elles sont morphologiquement très voisines les unes des autres et ne diffèrent que par la forme de l’eXopodite du premier pléopode mâle. On peut les distin- guer grâce aux caractères qui sont mentionnés dans le tableau suivant. x /\ /\ x` j \\ /' — ~ ·.,,«’\\; A rr / (I / / /// K) il . a « · cx). r / ,9 __/ B M r C FIG. 98. —— Oritowiscus despami. — Exopodite du premier pléopode mâle des trois sous- espèces : A, despaml; B. atwrensis; C, garummmsis. TABLEAU DE DÉr1zRM1NAr1o1v nes SOUS·ESPÈCES A. Lobe x très développé, saillant ; processus interne trilobé (fig. 97 A) ........... : ............. B. —- Lobe œfaible, arrondi ; processus interne bilobé (lobes 1 et 2) (fig. 98 C) ....... . .......... garumnensis. B. Lobe 3 du processus interne bien développé (fig. 96 A, 97 A et 98 A). ...................... despaxi. — Lobe 3 du rocessus interne très réduit fi . 98 B .... aturensis. P g AFFINITÉS. — O. despaœi représente incontestablement le type le plus hautement différencié que l’on connaisse dans le genre Oriioniscus. Chez le mâle, tous les péréiopodes sont différents les uns des autres, en sorte que le qualificatif d’Isopode convient mal à cet Oniscoïde. Le premier pléopode mâle de l’immature (fig. 97 B), qui est beaucoup plus simple que celui de l’adulte, présente une incontestable ressemblance avec celui d’eremiius. Par ailleurs, les caractères des péréiopodes rappro- chent despaœi de fouresi ; le mode de vie de ces deux espèces est également fort semblable. ~ REPRODUCTION. — Les femelles ovigères de cette espèce sont communes (177 femelles ovigères sur un total de 393 femelles examinées). La période de reproduction correspond au plein été, ce qui est normal pour une forme de haute montagne. Les 177 femelles ovigères observées ont été récoltées en juin (4), juillet (31), août (139) et au début de septembre
TRICIIONISCIDAE. -—- ORITONISCUS 213 Les femelles ovigères portent généralement de 6 à 8 œufs ou embryons dans leur marsupium; le maximum observé est de 10. ÉCOLOGIE. ——~ Cette espèce représente, avec O. fouresi, le seul lsopode français que l'on puisse qualifier de nivicole. On récolte cette espèce dans les cirques de montagne, sur le bord des névés, ou dans les dépressions hu- mides abandonnées depuis peu par les neiges. On ne la recueille que dans les sols très humides, sous les pierres ou dans le cailloutis. Cette espèce est une forme d’altitude que l’on ne rencontre que très rare- ment au-dessous de 1.500 à 1.60() m. Par contre, elle atteint, dans les massifs de l’Arbizon, du Néouvielle et du Montvalier, la cote de 2.500 m qui, pour les lscpodes français, représente le record d’altitude. Rfaranrxrioïg q7ÉocnAi>mQuE (fig. 40). — VANnEL, 1924, 1933, 1957 cl; BRÉÃLEMANN, 2 . Cette espèce est répandue dans la haute chaîne des Pyrénées centrales, depuis Gavarnie jusqu’au Mont Rouch. A l’ouest du Gave de Pau, elle est relayée par 0. fauresi qui peuple la partie orientale du département des Basses-Pyrénées. Il est remarquable de constater que l’aire de répartition des deux Oritoniscus alticoles (fuurcsi et despaxi) qui s’étend de la vallée d’Aspe à la vallée du Salat se superpose presque exactement à celle du genre Scotoniscus qui est comprise entre le Gave de Mauléon et le Salat. Mais, tandis que O. despaxi et fouresi vivent en altitude et appartiennent à la catégorie des nivicoles, les Scotoniscus se rencontrent à basse ou moyenne altitude et sont exclusivement cavernicoles. On peut penser qu'aux périodes froides du quaternaire, les Scotoniscus ont vécu dans des conditions fort analogues à celles dans lesquelles se rencontrent aujourd’hui les Oritoniscus alticoles. Quant à la répartition des trois sous-espèces, on peut la résumer ainsi: aturcnsis est propre aux massifs alimentant le Gave de Pau qui appartient au bassin de l’Ad0ur; despaxi peuple les massifs qui donnent naissance à la Neste d°Aure et à ses affluents ; garumnensis habite les bassins supérieurs de la Garonne et du Salat (Luchonnais ; Val d’Aran; massifs du Maubermé, du Montvallier et du Mont Rouch). Localités précises. —— Sous-espèce aturensis: cirques de Gavarnie et de Troumouse. Sous-espèce despazi: Hautes-Pyrénées: massif de l’Arbizon; tout le massif du Néouvielle (en particulier, très commun dans les cirques du Bugatet et de l’Estarragne). Sous-espèce garumnensis: Luchon (Haute- Garonne), vallée du Port de Vénasque. Val d’Aran (Espagne): vallée du Rio Negro; col del Toro, au-dessus du Goueil de Jouéou. Ariège: Pic de Serre-Haute, dans le massif du Maubermé. Massif du Montvallier: cascade de Neretch, cirque des Estagnous, couloir de Peyreblanque, cirque de la Mesa, vallée d`Orle. Massif du Mont Rouch: cirque supérieur du Léziou. 11. Oritoniscus paganus RAcovxTzA, 1908. Cette espèce se subdivisc en deux sous-espèces: paganzzs paganus ct paganus ocellalus. Oritoniscus paganus paganus RACOVITZA, 1908. l\«l0m··HoLoc1E. -— Rrxcovxrza, 1908. Taille Z J, 3,5 mm ; Q, 5 mm.
214 xsopouns Tnnnnsrrnns Coloration : blanche, pas de pigment. Appareil oculaire : absent. Caraclèrcs légumenlaires. ——— Téguments lisses (caractère exceptionnel chez les Oriloniscus endogés et cavernicoles), recouverts de petits groupe- ments écailleux, disposés en rangées transversales, bien apparents sur la partie antérieure du corps, effacés ou invisibles sur la partie postérieure. f V u)î'— ` » ,// ' // l " l I «·'‘ ' = I J I I «< , s, ¤ , f / /, \\ t ¥)"“ À \.~ l \ I " ré w gs / = *~ I x, \ R, / " · - /’ ( \ \> ` ·.., ( \_ « rî ) il · \ \._t / ·—` au ~ l ~ . ) ’ / /,// Y ` . Al il ; /\ V4, , ,»’ · ‘· V 7 / / · sg gl; I I,] /' / V) il x « , ·-/ /,/ ! / / A 1 r " V C B x.,`,/ Fm. 99. —— Oritoniscus paganus mâle. -— A, péréiopocle V; B, péréiopode VI ; C, péréiopode VII. Caractères sexuels mâles. — l. Péréiopode I : un revêtement serré d’écailles hyalines sur le carpos ; une plage réduite d’écailles sur le méros. 2. Péréiopode V (fig. 99 A) ztubercule méral très développé et couvert d’écailles. 3. Péréiopode VI (fig. 99 B) : basis notablement rentlé en son milieu. 4. Péréiopode VII (fig. 99 G) : basis extrêmement renflé, deux ou trois fois plus large que les articles suivants, orné d’écailles sur ses deux faces,
TmcHoN1sc1¤A1z. —— omromscus 215 et portant à son extrémité distale, une bosse de Polichinelle, ornée d’une soie. Une garniture d’écail1es à la base de l’ischion. 5. Premier pléopode (fig. 100 A) : exopodite fortement exeavé du côté externe et portant au milieu de la concavité un lobe rectangulaire chez le mâle bien adulte (fig. 100 A), mais triangulaire chez le mâle immature (fig. 100 B). L’extrémité de l'exopodite se termine par un prolongement étroit, garni d’écail1es hyalines sur son bord interne, et portant une tige extrêmement forte. ` A *« i \ ., 1 ( I/( \ il \ ( ¢_1 ln / `ll il nsf ), g c, iiii C '~ ^ ¢. hi! `ul . :f;__ J Fill , B A i l \ l l Fm. 100. — Oritoniacua pagzmua mâle. — A, premier pléopode ; B, exopodite du premier pléopode d’un mâle lmmature ; C, second pléopode. 6. Second pléopode (fig. 100 (J) : exopodite très étroit, allongé trans- versalement. Endopodite bi-articulé ; l'article distal s’efl’ile en une pointe mince. ÀFFINITÉS. — RACOVITZA avait rapproché paganus de pyrenaeus. Il est incontestable que l’on peut faire dériver sans difficulté le premier pléopode mâle de paganus de celui de flavus ou de pyrenaeus, en faisant appel à des processus d’allométrie majorante qui détermineraient l’hyper- trophie des lobes médian et postérieur de l’exopodite et de la tige ter- minale. Le premier pléopode du mâle immature de pzzganus (fig. 100 B) ressemble fort à celui de flavus. Par ailleurs, la différenciation sexuelle des péréiopodes que l’on observe chez paganus se développe dans le même sens que vhez les Oriloniseus pyrénéens spécialisés, tels que despaxi, encore que cette différenciation soit moins poussée dans la première espèce
216 IsoPoDEs TEBRESTRES que dans la seconde. On ne saurait cependant tirer de ces évidentes ressemblances la conclusion qu’il existe une parenté directe entre la forme corse et les Oritoniscas pyrénéens. Il est plus conforme à nos connaissances sur l’évolution des espèces de penser que les Oritoniscus corses et pyrénéens ont évolué parallèlement à partir d’une souche voisine de flavus ou de bonadonai, et qu’en raison d’un patrimoine évolutif commun, ils ont acquis des caractères de spécialisation analogues. REPRODUCTION. — Sur 85 femelles de cette espèce examinées par l’auteur, 8 (soit 9 %) étaient ovigères. Toutes les femelles ovigères ont été recueillies en août. Écotocua. —— Cette espèce a été surtout recueillie dans les grottes ; mais, dans certaines localités favorables, elle présente un mode de vie endogé; on la récolte alors sous les grosses pierres enfoncées, au bord des rivières ou des ruisseaux. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE. —— RACOVITZA, 1998; WoLF, 1938; REMY, 1950; VANDEL, 1953 f, 1954 IJ. Cette sous-espèce est répandue dans toute la Corse, à l’exception de la presqu’île septentrionale. Localités précises. - Stations endogées: pont de Cannella, au sud de la Solenzara; bords de la Basse Gravona, près d’Ajaccio. Grottes: gr. de Sulane, à F uriani; gr. de Gudrone et gr. des Tobi-Pinnuti, à Sorio ; gr. de Pietralbello, à Moltifao ; gr. de Sabara et gr. de Leccia-Torta, à Castiglione; gr. di Carpinede, à Lano; gr. de Cabanuli, à Omessa; gr. de Valletto, à Santo-Pietro-di—Venaco; gr. di Paladini, à Solaro; Tavona di Nuaia, à Conca. Oritoniscus paganus ocellatus VANDEL, 1953. I Cette sous-espèce avait été tout d’abord tenue pour une simple variété de paganus (VANDEL, 1953 f); mais, sa localisation dans la presqu’île septentrionale de la Corse conduit à lui attribuer la valeur d’une race géographique ou d’une sous—espèce. MORPHOLOGIE. —— VANDEL, 1953 f. Cette sous-espèce diffère du type par : 1° la présence d’un gros ocelle rosâtre ou blanchâtre ; 20 le fait que certains individus possèdent une couleur rose analogue à celle de trajani et de bonneti. 3** par le fait que toute la surface des téguments est couverte de soies dressées, raides, courtes et espacées les unes des autres. Les caractères sexuels sont semblables à ceux du type. AFFINITÉS. —— O. paganas ocellaius est très proche de la forme sarde, O. condei Brian. RÉPARTITION ciâooxmpiaious. — VANDEL, 1953 f. Cette sous-espèce est localisée dans la presqu’île septentrionale de la Corse. Localités précises. — Station endogéez Pino, sur le bord d’un ruisseau. Grottes: gr. de Brando; gr. de Sisco; gr. Corte, à Pietracorbara.
1·mc1x0N1sc1DAE. — omromscus 217 12. Oritoniscus vireî (EARL, 1908). SYNONYMIE. —— Trichoniscus virei Carl, 1908. Monrnoroexn. —- GAM., 1908 b; RACOVITZA, 1908; V.~.N1>1z1., 1947 c, 1948 a. Taille :3,5-4 n1m. \ . · A \ \· l \` / , w "~»· ——. j' L %’ n., ' âyjl C . I Q; B \ V D // ' ` ( , ,` p È / in 1 l g ’ __ p>î· ' E FIG. 101. ··——- Oritoniacua virei mâle. -- A, premier pléupodc d’O. virei occidentalis; B, cxopodite du premier pléopode d’O. virei celimicun ; C, exopoditc du premier pléopodc d.’O. virei uryitenirionalis; D, endopoditc du second pléopmle-; E, isuhiun et méros du péréiopodc VII (un partir, d’upx·ë-s VANDEL, 1917 a). Coloralion : blanche ; pas de pigment. Appareil oculaire: absent. Caracières légumenlaires 1 téguments granuleux ; granulations disposées en rangées transversales; au nombre de 4-5 sur le vertex, 4 surle premier péréionite, 3 sur les péréionites II-VII (la dernière rangée étant la plus forte) et 1 (très faible) sur les pléonites 1-3. Anlenne: articles 3, 4 et 5 ornés de tubercules écailleux, disposés en rangées longitudinales. Flagulle de trois articles dont le second porti- un bouquet d’aesthetascs.
218 ISOPODES 'rnnnrzsrnns Caractères sexuels mâles. — 1. Premier péréiopode : des écailles hyalines sur le carpos, mais non sur le méros. 2. Péréiopode VII (fig. 101 E) : une brosse semi—circulaire d’écailles à la base de l’ischion; le méros forme, à sa base, et sur le bord sternal, un tubercule écailleux. 3. Premier pléopode (fig. 101): exopodite présentant une profonde échancrure à son bord postérieur. Le lobe interne porte une forte tige à son extrémité. La forme de l’exopodite présente des variations impor- tantes (voir plus loin). 4. Second pléopode (fig. 101 D) : endopodite formé de deux articles sub- égaux ; l’article distal porte sur son bord interne une rangée de fines soies ; son extrémité présente la forme d’une pipette. VARIATIONS. ——— RACOVITZA, 1908; VANDEL, 1947 c, 1948 a. Les caractères de cette espèce sont constants, à l’exception du premier pléopode mâle qui présente des variations étendues. Ces variations ne sont cependant point assez nettement tranchées pour qu’il soit possible ` de fonder sur elles des sous—espèees distinctes. Il convient plutôt de reconnaître des « formes » d’O. virei, en donnant à ce terme le sens qui a été défini dans Pintroduction (p. 93). On peut reconnaître trois « formes » d’O. virei zoccidenlalis Vandel 1947, cebenicus Racovitza 1908 et seplenlrionalis Vandel 1948. L’exopodite du premier pléopode mâle des trois formes est identique chez le mâle immature. Il ne se modifie pas sensiblement chez le mâle adulte de cebe— nicus (fig. 101 B). Chez seplenlrionalis (fig. 101 C), le lobe interne s’allonge considérablement, et prend la forme d’un triangle dont le sommet est occupé par la tige ; cette « forme >> est d’ailleurs réunie à cebenicus par de nombreux intermédiaires ; sepienlrionalis représente seulement le terme extrême de la série. Chez occidenlalis (fig. 101 A), le bord postérieur du lobe interne qui est droit chez le mâle immature devient nettement concave chez le mâle adulte; de plus, le lobe externe prend un aspect arrondi caractéristique. Ces trois « formes » peuvent être distinguées grâce au tableau suivant : A. Lobes externe et interne bien séparés ; bord postérieur du lobe externe largement arrondi; bord postérieur du lobe interne concave ................. occidentalis. — Lobes externe et interne rapprochés, arrivant parfois à se toucher ; bord postérieur du lobe externe droit ......... B. B. Bord postérieur du lobe interne droit ......... cebenicus. — Lobe interne en forme de triangle dont le sommet porte la tige de l’appendice ..... . ........ septentrionalîs. REPRODUCTION. —— Cette espèce mène une vie strictement eavernicole. Comme il est de règle chez les lsopodes troglobies, les femelles ovigères
TRICIIONISCIDAE. ——· ORITONISCUS sont très rares. Sur 1.830 femelles de cette espèce observées par l’auteur, 56 seulement (soit 3 %) portaient un marsupium rempli d’mufs ou d'em- bryons. La répartition de ces 50 femelles ovigères suivant les mois de l’année est la suivante: I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII 17 2 5 7 8 17 Ces chiffres indiquent que la reproduction se poursuit toute l’année dans le milieu très constant des cavernes, avec, semble-t·il, un maximum cor- respondant aux mois d'hiver, probablement en relation avec l’humidité plus grande qui règne à cette époque dans les grottes. Éconocus. —— Cette espèce est un troglobie strict; elle n’a jamais été rencontrée en dehors des grottes. RÉPARTITION céocnarmoos. — RAYMOND, 1897 (sous le nom de Tri- choniscus cavernicola); NIAZAURIC, 1902, 1904 (sous le nom de Trichoniscus cavernicola); Cnoaaur, 1904 (sous le nom de Trichoniscus ccwernicola); Cam., 1908 b (pro parte); RACOVITZA, 1908; VAMJEL, 1933, 1946 c, 1947 0, 1948 a ; Wotr, 1938; BONNET, no CAILAR et TUZET, 1947, 1948; VANUEL, DU CAILAR et BONNET, 1947; BALAZUC, Tneonomnàs et THIÉBAUT, 1948; 'I`uzET, BONNET, BoUaNIEn et nu CAILAR, 1950; BONNET, ou Cairns et COUDERC, 1951; BAx.AzUc, DE Muuê, Srcwanr et Trmooonmàs, 1951; BALAZUC, DE Mxmâ et SIGWALT, 1954; GINET, 1955; Banazuc et DEMAUX, 1956; TREBUCHON, 1956; BALAZUC, 1956; Viwcaen, 1956. La répartition d’O. virei présente plusieurs particularités dignes de retenir l'attention. 1. On ne saurait douter qu’0. virei ait eu autrefois une aire de répartition continue; mais, aujourd’hui son habitat est largement disjoint, la forme occidentalis peuplant la basse vallée de l’Aveyron, à son passage dans les départements du Tarn-et-Garonne et le Tarn, tandis que les formes cebenicus et septenlrioanlis sont propres au nord du Gard et au sud de l’Ardèche. Cette disjonction est liée de toute évidence à l'acquisiti0n par cette espèce d’un mode de vie troglobie, conséquence de la période glaciaire. Lorsque virei menait avant le quaternaire une vie épigée, il devait peupler la totalité de la bordure méridionale du Massif Central (à Yexclusion de la Montagne Noire). Lorsque l’espèce est devenue cavernicole, elle n’a pu subsister que dans les massifs calcaires affouillés par l’érosion. C'est pourquoi elle s’est maintenue dans les Causses du Quercy, à l'ouest, dans les Cévennes calcaires, à l’est, tandis qu’elle a disparu des régions intermédiaires occupées par des massifs anciens (plateau du Ségala; Monts de Lacaune). 2. On a signalé dans l'Introduction de cet ouvrage la très curieuse excep- tion constituée par le peuplement du « golfe de Digne ». Alors qu`O. virei peut être tenu pour une espèce propre à la rive droite du Rhône, il se ren- contre ce endant en deux stations situées sur la rive gauche de ce fleuve: l'aven della Montagnette, près de Tarascon (Bouches-du-Rhône), et beaucoup plus à l’est, l°aven du Caladaïre, à Banon (Basses-Alpes). Il a été donné plus haut (p. 68) un essai d’explication paléogéographique de cette anomalie faunistique. ' 3. La répartition des trois « formes » d'O. virei est la suivante: l’aire de ré artition la plus limitée est celle d°0cciden.lalis. Elle s°étend de Bruniquel ('Ilérn-et-Garonne), dans la vallée de l’.\veyron, jusqu'à Lcze (Tarn-et~ Garonne), dans la vallée de la Bonnette. Un peu plus au nord, dans le dé- partement du Lot, O. virei est relayé par (). vamleli. La « forme » cebenicus
220 1so1¤·oDEs Tnnnnsrans est propre aux Cévennes calcaires ; elle est très abondante dans les vallées du Gard, de la Cèze et de l’Ardèche. Sa limite méridionale est Nîmes, et le point le plus septentrional atteint par cette forme est Rompon, à l’est de Privas. Quant à la « forme >> septentrionalis, encore qu’elle ne se distingue pas de façon tranchée de cebenicus, sa répartition est cependant différente. Cette forme n’a été récoltée que dans l’A1·dèche, mais jamais dans le Gard. Elle peuple les grottes de la vallée de l’Ardèche, depuis St-Marcel—d’Ardèche jusqu’à Vals (zone où elle est mélangée à cebenicus), et, accessoirement quelques grottes des vallées de l’lbie, du Chassezac et de la Claysse. Localités précises. — Forme occidcntalis; toutes les stations se situent dans la basse vallée de l’Aveyron et dans celle de son affluent, la Bonnette, ou dans leur voisinage immédiat. Gr. de Paxole et Gr. de la Bertasse, à Bru- niquel (Tarn-et-Garonne); Gr. des Trois-Cloches, Gr. des Chauve-Souris de Janoye, Cuzoul d’Armand, Gr. de Senchet, Gr. du Cabéou, Gr. de la Madeleine, à Penne (Tarn); Gr. du Capuein, Gr. de la Dame-Blanche, Gr. des Tanneurs, rivière souterraine du Pech de la Téoule,Traou de Coutcho, Gr. de Gourgue, Gr. du Bosc, à Saint-Antonin (Tarn-et-Garonne); Gr. de la Salamandre, à Caylus (Tarn-et-Garonne); Gr. de St-Géry, à Loze (Tarn- et-Garonne). Forme cebenicus. — 1. Bouches-du-Rhône: Aven de la Montagnette, à Tarascon. 2. Basses-Alpes: aven du Caladaïre, à Banon. 3. Gard: Gr. des Fées à Nîmes. Toutes les stations suivantes sont situées dans les vallées du Gard et des Gardens. Gr. de la Sartanette, à Remoulins : Baoumo de Pasqué et Gr. de l’Ermitage, à Collias ; Aven de Mandre, à Poulx ; Baume Latrone, Gr. de Campefiel, Aven de Paulin, Rivière souterraine du Cougnet, à Ste-Anastasie ; Gr. longue de Dions ; Gr. du Pont de Salindre, à Corbès ; Gr. de Trabuc, à Mialet; Gr. de Firmas, à Alès ; Gr. de Sylvain, à Soustelle. 4. Bassin de la Cèze. —— Stations situées dans le département du Gard: Gr. de Prével et Gr. de la Bruge, à Montclus ; Gr. du Cimetière à Tharaux ; Gr. de Névés, à Bochegude; Baume des ltaliens, à Méjannes-le-Clap; Gr. de la Calmette, à Allègre. — Stations situées dans le département de l’Ar· dèche: Aven d’©rgnac; la Coquelière et évent de la Beaume, à St—André- de-Cruzières. 5. Bassin de l’Ardèche. — Vallée de l’Ardèehe: Gr. Deloly, à St-Marcel- d’Ardèche; Gr. de Maïagar, à St-Martin-d’Ardèche; évent de la Guigonne, Gr. du Cirque de la Madeleine, aven de Marzal, Gr. des Arredons, à Saint- Bemèze; Gr. du Baumas, à Larnas; Gr. du Colombier, Gr. du Château d’Ebbou, Grande Grotte, Gr. de la Foussoubie, Grotte nouvelle, Gr. du Pont d’Arc, Gr. des Châtaigniers, à Vallon; Gr. du Fort, à Laurac; Gr. de Pézenat, à Sanilhac; Gr. de Beaussement, à Balazuc; Gr. de Lanas, à Lanas. —— Vallée de la Conche: Gr. de St-Vincent-de-Gras. — Vallée de l’lbie: Gr. de Combe obscure, à Lagorce. — Vallée du Chassezac: Gr. de Baumefort, à St-Alban-sous-Sampzon; Gr. de l’Assiette et Gr. du Cuivre, à Chassagnes; Baume St-Arnaud, aux Assions; Gr. de Chambajour, Gr. du Pigeonnier, à Payzac; Baume du Luth, à St-Genest-de-Bauzon; Gr. de Banne et Gr. du Saut-du-Boeuf, à Banne. — Vallée de la Beaume: Gr. de Peyroche, à Auriolles ; Gr. du Soldat, à Labeaume; Gr. de Remène, à Rosières; Gr. de Josserand, à Grospierres. 6. Région de La Voulte: Gr. de Celle, à Rompon.
'l`l`iICl1ONIS(lI1)/UC. URITONISCUL Forme septentriunalis. — Vallée de la Claysse: la Coquelièrc, à Saint- André-de-Cruzières. — Vallée de l’Ardèehe: Gr. de St-Marcel-«l’.\rdècl1e; Gr. de Midroï et résurgence de la Guigonne, à St-Remèze ; évent de la Fous- soubie, à Vallon; Baume-Grenas, a Ruoms ; évent des Estmelles, ii'Lanas ; Gr. de la Tranchée du Chemin de Fer, à Vogüé ; Gr. de Gaude, à St-Etienne- de-Fontbellon; Gr. de Biberambou, à Lussas. — Vallée de l’Ib1c: Gr. de la Dame-Blanche, aux Sallèles. — Vallée du Chassezac: Gr. de Bouchet, à Beaulieu. Formes intermédiaires entre les formes cebenicus et septentriomzlis. — Baume de Vogüé, à Vogüé; Gr. du Lautaret, ii Labégude, près de Vals. 13. Oritonîscus vandeli LEGRAND, 1912. SOUS·ESPÈCES (VANDEL, 1957 d). —— Cette espèce se scinde en deux sous-espèces que l’on peut distinguer grâce au tableau Suivant : — Extrémité de Pcndopodite 2 renflée et terminée par une pointe oblique .................... vandeli. -— Extrémité de l’endopodite 2 évasée et terminée par une pointe droite, orientée suivant l’axe de l’appcndice ..... vivarii. Orîtonîscus vandeli vandelî LEGRAND, 1912. SYNONYMIE. — LEGRAND, 1944 ; VANDEL, 1947 c. Oriloniscus virei Vandel, 1943 nec (larl. l`rlORPIIOL()GlE. — LEGRAND, 1942 e ; VANDEL, 1943 a. Taille 2 g`, 2,5 mm ; Q, 3,5 mm. Celoralion : blanche · sur le vivant, les viseères sont lé èrement colorés 7 g en rose, Appareil oculaire: vonstitué par un ocelle unique coloré en rose ou en carmin. L’état de développement de l’appareil oculaire varie considérablement dans les différentes colonies de cette espèce. Les individus menant une vie endogée possèdent toujours un appareil oculaire bien apparent. Quant aux formes qui peuplent les grottes, les unes possèdent un œil normal ;d’autres possèdent un ovvlle, mais dépourvu de pigment ;d’autres enfin sont dépourvues de tout appareil oculaire décelable par le seul examen externe. Parmi les formes cavernicoles et oculées, citons les colonies qui peuplent les grottes suivantes : Poujade ul’Aluech, et ;.·;r. de la Cla ade rés de Millau · gr. de Bessuvue, in St—Geniez d’()lt · Tindoul Y p 7 É 7 de la Vayssière, près de Rodez. Parmi les l`ormes cavernicoles et aveugles, citons les colonies des grottes suivantes 1 gr. de Bouysse, ii Bournazel ; gr. du Grès ai Salles·la-Source; gr. du Gros, à Saillac; gr. de Flottis, à (lrégols; Aven Armand, à Nabrigas; gr. des Blanquets, ix Palhers.
222 ISOPODES 'riannesrnns Caraclères iëgumenlaires. — Téguments granuleux ; l’importa11ee des granulations diminue d’avant en arrière. Les granulations sont disposées en rangées transversales, au nombre de 6 sur le vertex, de 3 sur le tergite I, de 2 sur les tergites suivants et de 1 sur les pléonites 1-3. Caraclères sexuels mâles. — l. Péréiopodc I: carpos garni d’éeailles hyalines. I. /` . (gg // il « _ \ C la / —» gf";/Ãwâ W B î\ fig. / 1, Ã ), . ~ ( \ s il i l ) ( l A l i · . \\ | A [ i` l%f\\ il Il `rr Gellx ( l `I E \ //»/ ~ "`ii `) '~ ' , "~‘· « » (42/ ( D * Fw. 102. — Oritoniscus mmdeli mâle. — A, péiéiopode VII ; B, premier pléopode ; C. endopodibe du second pléopode; D, extrémité de Vendopodite du second pléopode de vamleli vandeli ; E, extrémité de Pendopodite du second pléopode de ·va/ndeli viiiarü. 2. Péréiopode VII (fig. 102 A) faiblement différencié, et portant seule- ment une brosse d’éeailles à la base de l’ischion. 3. Premier pléopode (fig. 102 B) : exopodite à bord postérieur éehaneré ; la largeur du lobe interne est égale ou légèrement supérieure à celle du lobe externe. Le lobe externe se termine par une pointe dirigée oblique- ment vers l’extérieur. 4. Second pléopode (fig. 102 C et D) : endopodite à article distal renflé à son extrémité ; ce renflement renferme de courtes soies ; il se termine par une courte pointe dirigée vers l’extérieur.
TRICIIUNISCIDAE. -— URITONISCUS 223 AFFINITÉS. —— O. vandeli est certainement très proche de vireî. L’exopo- dite du premier pléopode du mâle immature de vandeli est pratiquement identique à celui de virei cebenicus. Un peut donc tenir vandeli pour un stade évolutif plus avancé que virei. La principale différence entre les deux espèces réside dans la constitution de Vendopodite du second pléopode mâle ; alors que cet appareil représente chez virei un organe <l’intromis- sion, la forme élargie qu’il acquiert chez vandeli prouve qu’il fonctionne ici comme organe d’apposition. REPRODUCTION. — Cette espèce endogée et troglophile rentre dans la catégorie des formes dont les femelles ovigères sont rarement récoltées; les femelles ovigères sont cependant un peu moins rares chez wmdeli que chez virei. Sur 517 femelles de vandeli observées par l’auteur, 31 étaient ovigères, soit 6 %. Ces femelles ovigères ont été recueillies aux époques suivantes : 4 en janvier, 16 en mars, 2 en avril, S en août, et 1 en octobre. ÉCOLOGIE. — Il serait probablement diilicile de trouver une espèce qui offre un exemple aussi parfait de passage de la vie endogée à la vie caver- nicole. lfespèce mène, dans les conditions favorables, une vie endogée et se rencontre sous les grosses pierres enfoncées ou dans le cailloutis calcaire. Mais, cette espèce peuple aussi de nombreuses grottes ; nous avons dit que, dans certaines colonies, l’appare1l oculaire est normal, tandis que dans d'autres colonies, il a cessé d'être apparent; cette régression est le signe indéniable du passage de l’état troglophile à l’état troglobie. RÉPARTITION oéoonnrnioua. — Cnnmènn, 1896 (sous le nom de Titanethes albus) ; DOLLFUS, 1899 (sous le nom de Trichonzscus cavernicola, pro parte) ; Cam., 1908 b (sous le nom de Trichoniscus quer, pro parte) ; LEGRAND, 1942 e, 1944; VANDEL, 1943 a (sous le nom d'O. virer), 1947 c; LAGARRIGUE, 1951 a et I2. ` O. vandeli s’est installé dans la région inoccupée par virei, entre les deux zones de peuplement, occidentale et orientale, de cette dernière espèce. Cette répartition conduit à penser qu’un phénomène de substitution a joué entre ces deux espèces ; vandelr s’est substitué à vzrei qui a été refoulé dans les portions excentriques de son aire de distribution primitive. O. vandelz. est essentiellement une espèce causszcole (fig. 49). Son aire de répartition est limitée à l’est par la barre des Cévennes cristallines qui la sépare du domaine de virei. A l’ouest, son extension s’arrête à la bordure occidentale des Causses du Quercy, Sa pénétration dans le bassin de l’Aqui- taine (Villeneuve-sur-Lot) est certainement exceptionnelle et résulte pro- bablement d'un transport fluvial. Localités précises. -—- Stations endogées. Lot-et-Garonne: Villeneuve-suI~ Lot. —·- Lot : Cahors, Crégols, Saillac. — Aveyron: Penchot, près de Deca- zeville; environs de Millau (assez commun dans les ravins humides descen- dant des Causses). Grottes et .ivens. — Lot : Cr. du Cros, à Saillac ; gr. de Flottis et de Font- dllîrbie, à Crégols ; gr. du Cantal et de Marcenac, à Cabrerets ; gr. du Chalat, à Marcilhae; gr. du Robinet et Cuzoul de Brasconie, à lïlars. ——· Aveyron: gr. de Bouysse, à Bournazel ; gr. du Crès, de l3ouche•ltolland, et aven d’Alse- roques, à Salles-la-Source ; gr. des Scouts et Tindoul de la Vayssière, à Séba- zac-Concourès; gr. de Grandmas, à Mouret; gr. du Tays, à Rodelle; gr. de Gages, à Montrozier; gr. de Gratepaille, à Cruéjouls; gr. de Bessugue,
' 224 ISUPUDES Turmnsrrms à St-Geniez d’©lt; Poujade d’Aluech et gr. de la Clapade, près de Millau (très commun dans ees deux grottes) ; gr. de Sargel, à St-Rome-de-Cernon; aven de la Portalerie, à la Couvertoirade. — Lozère : gr. de Dargilan; aven Armand, à Nabrigas; aven de Hures; gr. du êabat, à Laval-du-Tarn; gr. des Blanquets, à Palhers; gr. du Bac, à Ste-Enimie; aven de Baumas, à St-Rome-de-Dolan; gr. de la Faoun del Latch, à Barjac. Oritoniscus vandeli vivarîi VANDEL, 1957. MoRPHoLoG1E. —— VANDEL, 1957 d. Cette sous-espèce est fort voisine du type. Ses représentants sont pourvus d’un ocelle rosâtre ou blanchâtre. Le premier pléopode mâle est identique à celui de vandeli vandeli. Par contre, le second pléopode rappelle celui de delmasi; l’cnd0podite (fig. 102 E) s’évase à son extrémité et se pro- longe par une pointe interne, orientée suivant l’axe de l’appendice. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE. — BALAZUC, 1956; VANDEL, 1957 d. Cette sous-espèce n’est connue que d’une seule station: les anciennes mines de galène, creusées dans un tilon de quartz inclus dans des micaschistes, et situées à Sainte-MarguertitaLaiigère (Ardèche). Ainsi, la forme caussicole, vandeli vandeli, est remplacée dans les Cévennes schisteuses par une sous- espèce particulière. 14. Oritoniscus delmasi VANDEL, 1933. SOUS—ESPÈCES (VANDEL, 1957 d). —- Cette espèce se subdivise en deux sous-espèces : delmasi delmasi Vandel et dclmasi inlermixlus Vandel, que l’on peut distinguer grâce au tableau suivant : — Endopodite du pléopode 2 mâle à extrémité élargie en spatule . .... Z ................. delmasi. — Endopodite du pléopode 2 mâle à extrémité cylindrique ......................... intermixtus . Oritoniscus delmasi delmasi VANDEL, 1933. l)r1ORPHOLOGIE. —- VANDEL, 1933. Taille 1 5‘, 2,5 mm ; Q, 3,5 mm. Coloralionz blanche; on observe, chez les endogés, quelques rares ehromatophores sur les pleures et sur la ligne médiane dorsale ; les chro- matophores font complètement défaut chez les formes cavernicoles. Appareil oculaire: l’appareil oculaire est représenté par un ocelle unique, bien apparent chez les endogés; l’appareil oculaire n’est plus reconnaissable, par le seul examen externe, chez les représentants caver- nicoles de cette espèce. Caractères légamenlaires. —— Téguments granuleux; les granulations sont disposées en trois rangées sur le premier tergite, en deux rangées sur les tergites suivants.
TRICIIONISCIDAE. — oniromscus 225 Caraclères sexuels mâles. —— 1. Péréiopodc I: pas d’écailles hyalines sur le carpos ni sur le méros, même chez les mâles de la plus grande taille. 2. Péréiopode VII : cet appendice ne présente des caractères sexuels bien apparents que chez les mâles de la plus grande taille (fig. 103 A) ; l’ischion porte, à sa base, une brosse semi·circulairc d’écailles ; on observe également quelques écailles à la base du méros ; dans ce cas, le péréiopode VII de delmasi est à peu près identique à celui de vandeli (fig. 102 A). - * ` lF`* \_ - i ` - D \ / qa, B < \ / \ là V ,• xs fr ( · I ‘ l [ Y 1% l \ ) / » fi , / ( · ‘ ,»/ np l -' / l' \ ( "/ ` \ se l lt? , .l“" ‘ C J' (-1 \ E;/f , îu /l Fm. 103. ·—— Oritomlscus delirmsi dclmasi mâle. — A, péréiopode VII; ischîon et méros d’un mâle de très grande taille ; B. premier pléopode ; C, exopodite du premier pléo- pode d’un mâle de très grande taille; D, second pléopode. Mais, chez la plupart des mâles de delmasi, ces différvnciations sexuelles ne sont pas reconnaissables ou le sont diflîcilement. 3. Premier pléopode : exopodite rectangulaire beaucoup plus long que large; échancrure située au bord postérieur de l’appendice. Chez la plupart des mâles, le lobe externe est plus court que le lobe interne (fig. 103 B), mais chez les mâles de très grande taille, le lobe externe devient bien plus long que le lobe interne et a tendance à se recourber en pointe vers l’extérieur (fig. 103 C). is
226 rsoronns TEBRESTRES 4. Second pléopode (Hg. 103 D): endopodite à article distal évasé ai son extrémité en une spatule encadrée de deux rebords saillants; cet appendice ne peut fonctionner que comme organe d’apposition. ÀFFINITÉS. -—— Cette espèce est extrêmement voisine de vandeli. Elle ne s’en distingue que par les proportions différentes de l’exopodite du premier pléopode, et surtout par la constitution de l’endopodite du second pléopode, encore que l’appareil copulateur fonctionne, dans les deux espèces, comme organe d'appositi0n. REPRODUCTION. —— Cette espèce, endogée et troglophile, est très rarement représentée, dans les collections, par des femelles ovigères. Sur 164 femelles de cette espèce examinées par l’auteur, 4 seulement (soit 2,4 %) étaient ovigères. Trois d’entre elles furent récoltées en janvier, et une autre en avril. ÉCOLOGIE. — Les ressemblances que l’on relève entre delmasi et vzmdeli ne sont pas seulement d’ordre morphologique ; elles se retrouvent également sur le plan écologique. Le mode de vie de ces deux espèces est très analogue. Les représentants d’O. delmasi mènent une vie endogée z mais, ils sont égale- ment très communs dans les grottes. Lorsqu’elle devient cavernicole, cette espèce montre une régression de l’appareil oculaire qui ne permet plus de le reconnaître par le seul examen externe. A ce point de vue, delmctsi pré- sente un comportement très analogue à celui de vtmdeli, ce qui semble indi- quer que ces deux espèces possèdent un génotype fort semblable. RÉPARTITION oÉoc;nA1>n1oUE. — VANDEL, 1933, 1947 c; VANDEL, DU CAILAR et BoNNET, 1947 ; BoNNEr, DU CAILAR et TUzET,1947,194S;BANcAL, BoNNET, DU CAILAR et COUDERC, 1949; Tuznr, Bomvnr, Bounmnn et DU CAILAR, 1950; BoNNET, DU CAILAR et COUDERC, 1951; LAGARRIGUE, 19510t; LAURÈS, 1954; BALAzUc, 1956. La sous-espèce delmasi delmasi est propre aux Cévennes méridionales. Ses limites de répartition sont les suivantes: zi l’est, O. delmasi atteint le bassin de la Vidourle, dans la région de Saint-Hippolyte-du-Fort ; à l’ouest, il parvient jusqu’à la vallée du Lergue, aux alentours de Lodève ; au nord, il occupe le Causse du Larzac et le Causse de Campestre, en sorte qu'en cette région les aires de répartition de delmasi et de vandeli arrivent au contact. Enfin, au sud, cette espèce a été récoltée aux environs de Mont- pellier, mais il s’agit la probablement d’un vas d’expansion fluviale qui correspond à une dispersion secondaire hors de l’aire de répartition originelle. Localités précises. — Stations enclogées : environs de Montpellier (Hérault), vallée de la Mosson, près de Grabels; Durfort (Gard), dans les mousses, ai l’entrée de la Grotte des Morts. Grottes et avens. -—- Gard: Grand Aven, à Sauve; gr. de la Roquette, à Conqueyrac; Baume de Gour, à Pompignan: Aven du Luc, à Campestre ; gr. de Carnas, à Carnas. -—-— Aveyron: Aven de la Portalerie, à la Couver- toirade. —- Hérault: résurgence de Beaugrand, à Lauret; gr. du Rendez- vous-de-Chasse, aux Matelles; Aven de Madame, à Brissac; gr. de Rives, à St-André-de-Buèges ; gr. du Capellan, gr. Cestcrague et évent de la Fourmi, à Pégairolles-de-Buèges; aven du Mas de Bouquet, à Pégairolles-de-l’Esca- lette; gr. de la Cave-de-Labeil, à Lauroux; gr. de- Lodève; aven de Sott Manitt, à Saint-Maurice-Navacelles.
TRICIIONISCIDAE. —— URITUNISCUS 227 Oritoniscus delmasi intermixtus V.xNnE1., 1957. Morwnotocm. —-— Vmxnizx., 1057 d. Cette sous-espèce est en tous points semblable à delmasi delmasi, sauf en ce qui concerne les caractères des pléopodes mâles. Ces derniers présentent la curieuse particularité d'of`frir une constitution en quelque sorte « hybride ». Le premier pléopode mâle (fig. 104 A) correspond très 1 / ,7 J / · /»/" ,//"//‘ `-. LA?/q « \ W1 ’ ,..J—\Z'»,/ / ‘ * - 1 , \ \ 'I [É e t M \ .i§\`*|\ V îii" —` \ I \I`\ i B È \ ` ll" A i ik ·`w§î)` *¤·\llÀ\x fl Flat \ #1-5 BF? \· . lvtfœ Il < fr \`\ \ , A" I \» L | F10. 104. — Orîtzmiscus delmasi intcrmixtus mâle. — A, exopodite du premier pléopode ; B, second pléopode. exactement au type delmasi, en sorte que l'on ne saurait douter que cette forme appartienne à l’espèce delmasi. Par contre, le second pléopode mâle (fig. 104 B) est très voisin de celui de virei dont il ne diffère que parle goulot terminal de l’endopodite qui est un peu plus large. Rmvnonucrxow. —~— La proportion des sexes est très aberrante. Sur 106 individus examinés par l'auteur, 101 appartenaient au sexe femelle, et 5 seulement au sexe mâle. Quatre femelles ovigères (sur 101 femelles) ont été observées; elles furent recueillies en juillet et en août.
228 1soPoDEs TERP.EsTR1ss RÉPARTITION céocnsrnioun. — BALAznc, nr Mimi, SIGWALT et Tmâo- nomnàs, 1951; VANDEL, 1957 rl. Cette curieuse forme n’a été récoltée que dans la Baume de la Campana, à Saint-Martin-d’Ardèche (Ardèche), c’est-à-dire en plein milieu de l’aire de répartition d’Orit0niscus virei. On est en droit de se demander si cette forme ne correspond pas à un stade transitionnel entre virei et delmasi qui aurait été préservé de la destruction à la faveur de sa réclusion dans une grotte. Gen. PHYMATONISCUS HAcovrrzA, 1908. DÉr·1N1tr1oN. - Puxcovirzs, 1908 ; VANDEL, 1953 g. 1. Exopodite du premier pléopode mâle constitué par une lame échan- crée qui rappelle celle d’Or·ii0niscus, mais dont le processus interne est découpé en trois lobulations dont la forme et le développement sont varia- bles suivant les espèces et les sous-espèces. La tige de l’angle postéro- interne est réduite, et a quelquefois complètement disparu. 2. Endopodite du premier pléopode mâle semblable à celui d’Orii0- niscus. 3. Endopodite du second pléopode mâle biarticulé; l’article distal se termine par un tube hyalin très mince. Ajoutons que lorsque l’on ne dispose que d’exemplaires femelles, la distinction des genres Phymalorziscus et Androniscus peut paraître déli- cate, car l’aspect extérieur de leurs représentants est fort semblable. L’examen des mandibules permet aisément de lever tous les doutes. Les représentants du premier genre portent deux pénicilles sur l’appendice droit, et trois sur l’appendice gauche, tandis que les représentants du second genre possèdent, sur les mandibules droite et gauche, respective- ment un et deux pénicilles. RAPPoRTs PHYLÉTIQUES ons GENRES Oriloniscus ET Phymaianiscus. - VANDEL, 1953 g. —— Les deux genres Oriioniscus et Phymatoniscus sont proches l’un de l’autre, mais la morphologie sexuelle du second est plus complexe que celle du premier; ce qui conduit à penser que le second genre dérive du premier. Il convient d’ailleurs de remarquer que l’évolution qui se manifeste ai l’intérieur du genre Oriioniscus détermine la complication progressive de l’exop0dite du premier pléopode mâle, en sorte que cet organe affecte, chez les Orifoniscus évolués, une forme qui n’est point sans rappeler celle qui est propre aux Phymaioniscus. C’est ainsi que le processus interne présente un début de trilobalion chez O. despaxi Vandel, analogue à celle de Phymaioniscus, et que l’exopodite de O. ribauii Vandel peut être comparé à celui de Phymaicniscus propinquus Carl. Par ailleurs, on observe une réduction de la tige de l’exopodite qui se manifeste paral- lèlement chez les Oriloniscus évolués et chez la plupart des races géogra- phiques de Phymaioniscus fubereulafus Pracovitza.
TRICHONISCIDAE. — PI1YMATONIscUs 229 De plus, on constate, contrairement il ce qui a lieu chez Oriloniscus, que chez les représentants du genre Plzymaloniscus, les plénpodes sexuels de l’immature et du jeune sont fort différents de ceux de l’adulte, et subissent des variations considérables au cours du développement (fig. 106). Ces variations ontogéniques doivent être constamment présentes à l’esprit du systématicien, car leur méconnaissance pourrait l’induire à commettre de graves erreurs. L’existcnce de variations ontogéniques étendues prouve que le genre Phymaloniscus, Sr l’encontre d’0ril0nîscus, correspond à un type non encore stabilisé, chez lequel le jeune diffère notablement de l’adulte. Éconocns. — Les espèces de ce genre sont des endogés typiques que l’on récolte sous les grosses pierres enfoncées ou dans les fentes des terrains argi- leux. On les rencontre éralement très fré uemment dans les rottes sans ,. . . i=· . , fl È ·, , qu 1l soit possible de relever aucune difference entre les exempla1res preleves dans le milieu souterrain et ceux qui proviennent de l’extérieur. RÉPARTITION orâoansrnroun (fig. 41). —- VANDEL, 1953 g. La répartition du genre Phymatoniscus est bien moins vaste que celle d’Orit0niscus. Ce genre ne comprend que deux espèces: propinquus Carl, propre aux régions calcaires qui bordent les Cévennes, depuis la vallée de l’Orb, au sud, jusqu’à la région de Privas, au nord; et, tuberculatus Racovitza, habitant de la moitié orientale des Pyrénées, depuis la vallée de la Neste jusqu’aux Corbières. Cette répartition de type pyrénéo-cévenole implique que l’origine de ce genre remonte à une époque où la Tyrrhénide était déjà scindée en deux moitiés par le géosynclinal alpin; nous pouvons donc placer l’0r1g1ne de ce genre au néogène. C°est dire que le genre Phymatamscus est nettement plus récent que le genre Oritoniscus, conclusion qui se trouve en plein accord avec les données de la morphologie et de l°ontogén1e. CARACTÈRES SOMATIQUES. ··· Les deux espèces du genre (propinquus Carl et luberculalus Racovitza) ne diffèrent de facon notable l’une de l’autre que par leurs caractères sexuels; leurs caractères somatiques sont très semblables. C’est pourquoi ces derniers peuvent être tenus pour des caractères génériques et décrits dans le présent paragraphe. Taille: 3‘, 4 mm ; Q, 6 mm. Coloralion. — La coloration est généralement rouge carmin ou rose. Cette teinte n’est pas due à des pigments renfermés dans des chromato· phores, mais à des substances (carotinoïdes ?) répandues de façon diffuse dans tout le corps et qui disparaissent rapidement dans l’alcool. Cependant, on observe parfois des individus qui, sur le vivant, sont parfaitement blancs et décolorés. Appareil oculaire. —- Les représentants de ce genre sont normalement pourvus d’un gros ocelle, unique, coloré en carmin, en rose ou en orange ; il est parfois complètement blanc. Dans quelques colonies, l’appareil oculaire devient complétement invisible, En l’examen externe, mais ce
230 rsopones ·rEaaEs·raEs cas est rare (par exemple, la colonie de Ph. propinquus qui peuple la Grotte des Cent Fonds à Saint—Guilhem-le-Désert, Hérault). Caractères tégumenlaires. — Surface dorsale couverte de granulations très apparentes sur la moitié antérieure du corps, plus ou moins effacées dans la moitié postérieure. Les granulations sont disposées en 3-4 rangées sur les premiers tergites péréiaux. Chaque granulation porte une soie·écaille entourée d’écailles accessoires. TABLEAU DE DÉTERM1NA·r1oN ons Espèces —- Exopodite du premier pléopode mâle présentant un lobe interne terminé par une longue pointe, flanquée à sa base, et sur chacun de ses côtés d’une bosselure plus ou moins saillants .................... propînquus C, -— Exopodite du premier pléopode mâle présentant un lobe interne très nettement trilobé .......... tuberculatus R. Phymatoniscus propînquus (CARL, 1908). MORPHOLOGIE. —·— CARL, 1908 b. Caractères somatiques. — Voir plus haut. Caractères sexuels mâles. ·—- a) Péréiopode VII : basis fortement élargi, portant, du côté sternal, une carène large et mince. Une brosse d’écailles à la base de l’ischion. b) Premier pléopode (fig. 105, A, B et C) : exopodite séparé en deux lobes par une profonde indentation postérieure. Le lobe externe est qua- drangulaire. Le lobe interne comprend : 1) une longue pointe médiane, efïilée à son extrémité; cette pointe est flanquée: 2) du côté interne, d’une saillie ornée d’une soie et de quelques épines ; 3) du côté externe, d’une pointe dont la forme est variable suivant les individus ou les loca- lités (voir figures). Endcpodite : tige s’insérant exactement à l’extrémité de l’article. c) Second pléopode (fig. 105 D et E) : exopodile pourvu d’une pointe interne bien détachée, garnie à son extrémité de deux tiges, fortes et inégales. Endopodile biarticulé,l’article distal deux fois plus court que le proximal et terminé par un fin tube hyalin. Rxarnonucriou. — Comme il est de règle chez les endogés et les caver- nicoles, les femelles ovigères sont rares dans cette espèce. Sur 643 femelles observées, 24 étaient ovigères, soit 3,7 %. Ces 24 femelles ovigères ont été récoltées pendant les mois de janvier (3), mai (2), août (3), septembre (14), octobre (1) et décembre (1). Éc0L0G1E. -— Cette espèce a été surtout récoltée dans des grottes, beau- coup plus rarement, dans le domaine de surface, sous les pierres.
TRICIIONISCIDAE. —·· PIIYMATONISCUS RÉ1>An·1·1·r1oN GÉOGRAPHIQUE. — CAM., 1909 b; Wow, 1938; Vnrznm., 1943a; Hussoxv, 1944; VANDEL, nu CAILAR et Bomnar, 1947; BoNNeT, nu CAILAR et 'l`vzE'r, 1947; Bnnnzvc, Tmâonomoàs et Tmânnur, 1948; Bommar, ou CMLAR et Tuzer, 1948; BANcA1., Bonnar, nu CAILAR et Cou- nnnc, 1949 ; Lnunàs, 1949, 1954 ; Tuzxar, BONNET, Bounman et ou CAILAR, 1950; Bauizuc, ne Mme, SIGWALT et Tnéonoamias, 1951 ; Bommzr, Boun- Nxmz, ou CAILAR et Quézm., 1951 ; BONNET, nu CAILAR et Couneac, 1951 ; Bunxzuc, ne Mme et Srowam (1954); llamzuc, 1956; Vnucman, 1956. - j /"-" ‘;\(l\“ — S ¤ 1 1 \ , ~ À i` le » . R p sig? 1 " li?] " 1 / /" ,., ·« /1 · i,1c`r' I I . Alt: / , , u L· rl / ( ’ ·l, \ I) n É l A (fl) x C ,' . [ B .D XE? ` U il lu FIG. 105. — Phymalonîscus propinquua mâle. —- A, B, C, premier pléopode ; A, exem- plaire provenant de l'Aven de l’0livîer, à. Moules (Hérault) ; B, exemplaire de la. grotte de Tourange, à. Uhomérac (Ardèche) ; O, exemplaire de la Grotte du Capelan, à. Brissac (Hérault); D, second pléopode; E, extrémité de l’endopodîte du second pléopode. Cette espèce est fort commune dans la bordure calcaire qui longe le flanc sud-est des Cévennes; son aire de répartition (fig. 41) est comprise entre la vallée de l’Orb, à l’ouest; la Méditerranée, au sud; le Rhône, à Fest; la région de Privas, au nord; et, les Cévennes, au nord-ouest. Ainsi qu`il a été dit plus haut (p. 68), cette espèce se rencontre également dans le « golfe de Digne »; elle a été capturée dans la grotte de Sault, à Sault (Vaucluse), Localités précises. — Stations endogées. -— Hérault: Saint-Bauzille—de- Montmel. — Gard: Nîmes; Alès; le Vigan. Grottes, Avens et Résurgences. — Hérault. — Vallée de l’Orb : gr. d’Espi- nasse, à Saint-Etienne-Estrechoux. Montagne de la Séranne: gr, de Ceste~ rague, à Pégairolles-de-Buèges ; gr. de Rives, à Samt-.~\ndré·de-Buèges. Vallée de l’lIérault: gr. des Ressecs et aven du Capélan, à Puéchabon;
232 isoromzs reaaestmes gr. de la Clamouse, à Saint-Jean-de-Fos; gr. du Sergent et Baume Cellier, à Saint-Guilhem-le-Désert; résurgence des Cent·Fonts, à Causse-de-la-Selle ; aven de Bertrand, gr. Maures, gr. du Capélan, gr. du Bois de Delon, à Brissac ; gr. des Demoiselles, et aven de la Cardonille, à Saint-Bauzille-de-Putois; aven Taurier et gr. du Maire à Laroque · aven Yves gr. de l’Ours gr. du Bois-de-Madame, à Ganges; aven de l’Olivier, à Moiilès. Vallée du, Lez et région de Montpellier: trou du Mouton, à Montpellier; gr. de Castelnau, à Castelnau; gr. du Rendez-Vous-de-Chasse, aux Matelles ; aven de Mum- maou, à Saint-Bauzille-de-Montmel; gr. de I'Hortus, à Valflaunès; gr. de Beaugrand à Lauret. Gard. —Z Vallée de l’Hérault: aven du Pas-de-Madame, gr. des Fées, à Sumène · Mine des Malines au Vigan; gr. de Goulsou à Avèze · gr. de Ca- banis, à’Roqi1edur·; gr. della Salpêtrière, à Saint-Latirent-le-Mihier; évent de Rognès, a Molières-Cavaillac; gr. de l’Espa1·on, a Bez-et-Esparon. ——- Vallée de la Vidourle : gr. du Piot gr. du Pic à Aigues-Vives · gr. du Bézal à Souvignargues; gr. de Macassaigues, à Môntmirat; gr. dii Signal-de-la: Montite, à Quissac; gr. du Salpêtre, à Corconne; aven de Sauve; gr. des Camisards, gr. de la Haute-Fournamère, à Saint-H1ppolyte-du·Fort; aven de Bégué-Ponchon, à Pompignan; gr. de la Fage-Cros, à Cros. —— Région de Nîmes: gr. des Fées, puits de la Combe-aux-Oiseaux, à Nîmes. Vallée du Gard: gr. de la Sartanette, à Remoulins · Baoumo de Pasques gr. de l’Ermitage, à Collias; aven de Mandre, à Poulx; aven Aimé-Rigal: gr. du Sureau, à Sainte-Anastasie ; Spelunque de Dions et Baume-Longue, à Dions. Vallée du Gardon d’Alès z aven du Laminoir, gr. de l’Olivette, gr. du Cyprès, à Alès; gr. de Sylvain, à Soustelle; aven du Faucon, à Brouzet-les-Alès. Vallée du Gardon d’Anduze : gr. de l’Ermitage de Saint-Martin-de-Lucamp, à Tornac; gr. de Paulhan, à Anduze; gr. du Fort-de-Salindres, à Corbès; gr. de Rouville, à Saint-Jean-du-Gard; gr. de Trabuc, à Mialet. Vallée de la Cèze: Baoumo de las Fadas, à Tharaux; gr. du Serre-de-Barri, à Saint- Privas-de-Champclos. Ardèche. — Bassin de la Cèze: évent de Peyreja et évent de Beaume, à Saint-André-de-Cruzières. Vallée de l’Ardèche: gr. des Deux-Avens, à Vallon; gr. du Fort-de-Laurac, à Laurac; gr. de la 'I`ranchée-du-Chemin- de-Fer, à Vogué. Vallée du Rhône: gr. de Fontfreyde, gr. de Fabrège, à Gras ; gr. de Bouveri, à Viviers. Région de Privas: gr. du Gras, à Privas; gr. de Tourange, à Chomérac. Région de Tournon: gr. de la Croix-de-Cha- teaubourg, à Chateaubourg. Vaucluse : gr. de Sault, à Sault. Phymatoniscus tuberculatus (RACOVITZA, 1907). l\(l0RPHOLOGIE. —— RACOVITZA, 1907; VANDEL, 1953 g. Caractères somatiques. — Voir plus haut. Caractères sexuels mâles. — a) Le péréiopode VII (fig. 108 B et C) est fortement différencié. L’ischion·présente, à sa base, un tubercule recouvert d’écailles piliformes; sur le côté externe, il porte une large palette transparente. Le méros et le carpos sont notablement élargis. b) Premier pléopode. —- L’ex0p0diie (fig. 107) est creusé, à son bord postérieur, d’une profonde encoche qui le divise en deux lobes, le lobe externe et le lobe interne. Le lobe interne est très nettement irilobé, et cette trilobation représente la caractéristique essentielle de P. labercu-
TRICHONISCIDAE. — PHYMATONISCUS 233 lalus. Le lobe interne porte une soie qui est parfois assez développée (race lolosanus), mais qui généralement est très réduite et ne peut être nettement reconnue qu’àl’aide d’un objectif à immersion. Cependant, ce n’est que rarement qu’elle fait complètement défaut. "\\ C D / \ 2 / `·' A L- E D ,/ 1 F10. 106. — Développement de Pexopodite du premier pléopode mâle de Phymatoniscua luberculatua; A-E, les cinq stades successifs du développement (d’après VANDEL, 1953 g). La forme de l’exopodite juvénile est très différente de celle de l’adulte et rappelle bien plutôt celle d’un exopodite d’Oril0niscus. L’exopodite, passe par cinq stades successifs avant d’acquérir sa structure définitive. Il convient de figurer ces cinq stades (fig. 106) qui pourraient induire en erreur l’observateur non averti et le conduire à interpréter comme de bonnes espèces ce qui ne correspond, en fait, qu’à des formes de jeunesse.
234 isoronns 'rnaansrnns L’end0p0diie est quadrangulaire; la tige s’insère à l’angle postéro- interne de l’article. c) Second pléopode (fig. 108 A). L’ea:0p0dilc se prolonge par une pointe interne fort longue, ornée de deux fortes soies. L’end0p0diie est biarticulé. L’article distal se termine par un tube très mince qui s’achève en une pointe hyaline très aiguë et excentrique. REPRODUCTION. —— L’auteur a observé 861 femelles de cette espèce, dont 184 étaient ovigères, soit 21 %. Ces 184 femelles ont été récoltées pendant les mois de mars (8), de mai (15), de juin (25), de juillet (68), d’a0ût (56), de septembre (11) et de novembre (1). Ce sont là des chiffres caractéristiques de formes de surface, comportant une proportion élevée de femelles ovigères, ainsi qu’une reproduction limitée à la belle saison et atteignant son maxi- mum en été. Écotocin. — Contrairement à Ph. propinquus, cette espèce ne se ren- contre qu’occasionnellement dans les grottes. On la récolte, dans les fentes des terrains argileux, sous les grosses pierres enfoncées, mais aussi dans les feuilles mortes et le bois mort. Ce n’est donc point un endogé strict. Les différences écologiques que l’on relève entre les deux espèces de Phymato- niscus sont probablement la conséquence des caractéristiques climatiques de leurs patries respectives. Les vallées humides du versant nord des Pyré- nées représentent un m1l1eu beaucoup plus proche de l’hab1tat originel des Phymatoniscus que l’aride région languedocienne, où seule, la vie caverni- cole (ou, plus rarement, la vie endogée) a permis aux représentants de ce genre de subsister. Rémarxrion oéocnaraioua (fig. 41). —— RACOVITZA, 1907, 1908 ; VANDEL, 1925 a, 1933, 1940 cl, 1941 a, 1946 c, 1948 b, 1948 f, 1950 a, 1953 g; VV0Lr, 1938; Lncrumia, 1942e; Dnmsco, 1950. Cette espèce peuple la moitié orientale des Pyrénées, depuis la vallée de la Neste d’Aure, à l’ouest, jusqu’aux Corbières occidentales, à l’est. Les sous-espèces tolosanus et arbasscmus ont étendu secondairement leur habitat en descendant la vallée de la Garonne jusqu’à Toulouse. Par ailleurs, des exemplaires appartenant aux sous-espèces tolosrmus, arbassanus et tuber- culatus ont été récoltés en différents points de l’Agenais. On ne saurait guère douter qu’il s’agisse là d’importations accidentelles, dues au transport par des débris d’inondation. Lns sous-EsPÈcEs on RACES GÉOGRAPHIQUES DE Phymaloniscus tuber- culafus. VANDEL, 1953 g. — Comme bon nombre d’autres espèces pyré- néennes, Ph. iubcrculalus se scinde en plusieurs sous-espèces ou races géographiques possédant des aires de répartition distinctes. Les varia- tions raciales se traduisent excellemment par la forme de l’exopodite du premier pléopode mâle dont la sensibilité à cet égard est extrême, (fest le lobe interne, et tout spécialement son processus médian, qui est le plus variable. Le processus interne présente aussi des variations étendues, ainsi que les dimensions de la soie qui s’insère sur lui. On peut reconnaître l’existence de quatre sous-espèces ou races géo-
'rmcuomscioaa. — PHYMATONISCUS 235 graphiques distinctes que l’on peut séparer grâce aux caractères indiqués dans le tableau suivant : .·—- -î_,.·· / f — -1 ` · Mî "' N ` / \ I ~'~·1 I / s / r / / is à _. C A ,· `\ """" \ _ l 1 ( , 1 1 I il V / ii .,./ · " I Z ( / / I ( à z· / s D v Fm. 107. — Exopodites du premier- pléopode de mâles adultes appartenant aux ditïé- rentes races de Phymaloniacus tub¢r·cuZa¢us. — A, tolomnua; B, forme intermédiaire entre iolosanus et tuberculatus, provenant de Celles (Ariège) ; C, tuberculatus ; D, arbus- sanus ; E, gironensia, provenant d’Aulus ; F. gironenais, provenant du goutïre Casteras, à. Riverenert (d’ap;·è<i VANDEL, 1953 g). 1. Processus médian rectangulaire (ovoïde chez l’immature) . ........................ gironensis. — Processus médian ovoïde (triangulaire chez l’immature) ..... 2. 2. Processus médian à bord lisse. ........... arbanassus. —- Processus médian à bord crénelé ............... 3. 3. Processus interne beaucoup plus long que le médian. . tuberculatus. — Processus interne plus court que le médian . ...... tolosanus.
236 ISOPODES 'rERREsTREs Des quatre races de Phymaianiscus iuberculalus, la race la plus orientale (lolosanus} représente incontestablement le type primitif, en raison de la persistance d’une tige encore assez développée sur l’exopodite du premier pléopode mâle; cette tige est évidemment homologue de celle qui orne 1’exopodite des Oriioniscus primitifs. Les races plus occi- dentales ne possèdent plus qu’une tige tout à fait réduite. Cette constata- tion prouve que l’évolution de cette espèce s’est poursuivie d’est en ouest. On observe chez Ph. luberculafus, des conditions que l’on retrouve également dans le genre Porcellio, à savoir que les formes de montagne (telles que gironensis) possèdent des caractères sexuels plus différenciés que ceux des formes de plaines ou de collines. Phymatoniscus tuberculatus tolosanus VANDEL, 1925. BIBLIOGRAPHIE. —— VANDEL, 1925 a, 1933, 1948 b, 1953 g. Moa1>noLoG1E. ——- Cette sous-espèce doit être tenue pour la plus primitive de toutes les races de Ph. iuberculaius. Le lobe interne de l’exopodite du premier pléopode mâle est divisé en trois processus (fig. 107 A); le processus interne est court, triangulaire et porte une tige assez dévelop- pée; le processus médian est ovoïde et crénelé; le processus externe est représenté par une pointe forte, renforcée d’épaississements chitineux et ornée d’une rangée de dents obtuses. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE (fig. 41). — Cette race est certainement originaire des Corbières. Ce n’est que secondairement qu’elle a gagné le pays toulousain en suivant la vallée de l’Hers et la dépression languedo- cienne, et plus loin encore, vers l’ouest, Astaffort (Lot-et-Garonne). Son aire de répartition est comprise entre la vallée de l’Hers, à l’ouest, et les Corbières occidentales, à l’est. Elle dépasse légèrement la vallée de l’Aude et atteint Rennes-les—Bains et Saint-Louis. ' Phymatcnîscus tuberculatus tuberculatus Rixcovirza. 1907 (= helenac Vandel, 1925). B1BL1oGRAPn1E. —- RACOVITZA, 1907, 1908; VANDEL, 1925 a, 1933, 1940 d, 1941 a, 1948 b, 1953 g ; LEGRAND, 1942 e ; Caucnois et Tnnooo- ames, 1955. NIORPHOLOGIE. — Le lobe interne de l’exopodite du premier pléopode mâle porte: un processus interne long (et non court, comme celui de tolosanus) ;il est muni d’une soie fort petite, et bien apparente seulement avec un objectif à immersion (les dimensions de cette soie ont été très exagérées sur la figure donnée par Poxcovrrzx, 1907, pl. XIV, fig. 123). Cette soie ne semble cependant jamais faire défaut. Le processus médian est arrondi (triangulaire chez l’immature). Le processus externe est triangulaire (fig. 107 C).
TRICHONISCIDAE. — PIIYMATONISCUS 237 FonMES INTERMÉDIMRES. -· Les colonies orientales de cette race renferment des fo1·mes intermédiaires entre luberculalus luberculalus et luberculalus lolosanus. Chez ces formes, on observe (fig. 107 B) lc racourcissement du processus interne de l’exopodite 1, dont la longueur est intermédiaire entre celle du processus interne du type et celle du processus interne de lolosanus. La soie est présente, et beaucoup plus ' ~· ·IÃ:~ "/ " /Ã@È / ··( ,· ·\~> , j ,/ .~, 1Hl/_ I ml; l -/'I y ll ( ~_ , · ~«·/,/g»« \ \ ~o`îl`· , ~ ln ‘ tèllllè tx B il ' \\\(l xl\ l \\ `î· ( A .` \\\l`}l` (J \\`\}\“ z\"_' ¥ a \¤ ‘\\ » ' ` , É—\ gl] \l`îi\l·(`\\l iw \ )É` liiî-xl ` Nil} \` Qgiîçjâà \ ( ill *"""* "I`L'l·Ll—lk j \ v \\ ,1 ` T ‘ llnll ¢\\Q‘V \ i j · .: ~ A f ` \ · / \ §_‘\ É- I \ \ sa ‘*\ ~‘ ~, \\\\ ` E4 `>\'·' `~\‘\`\ '/` \ ,ï\\. `·\ Vg%">~»_,—;f` ` — xr. ~* :;}~-—·'* ` Sx ·§·"—¤ui < \ ( ~ "’ —'îI\î ` \ yxfê »><`\E C \ ll FIG. 108. — Phymatoniscun tubcrculatua mâle. —- A, second pléopode ; B, septième pé- réîopode de Ph. luberculatua tuberculatus; U, septième péréiopode de Ph. tuberculatus gironensis (B et C, d'&près VANDEL, 1953 g). grande que celle de lu berculafus luberculaius. Par sa longueur, elle rappelle celle de la race tolosanus. Elle est ciliée. Dans un prélèvement effectué à Celles et comprenant cinq mâles, deux répondent au type, et trois à la forme intermédiaire. A Montferrier, station un peu plus orientale que la précédente, tous les mâles appartiennent à la forme intermédiaire. RÉ1¤AnrtT1oN oÉ0cnAPu1Que (fig. 41). ——— Le centre de dispersion de cette race correspond à la vallée moyenne de l,1\I'lèg€, entre Foix et Tarascon. Vers llest, cette race atteint la vallée de l'Hers ; à l’ouest, elle pénètre dans la vallée du Vicdessos, et quitte même le bassin de l'Ariège pour atteindre la vallée de l’Arae qu`elle colonise _|usqu’à Massat. Sa présence à Agen, si- gnalée par LEGRAND (1942 e), est certainement accidentelle, et probablement due à une colonisation occasionnelle à la su1te d’une crue.
238 ISOPODES TERRESTRES Phymatoniscus tuberculatus arbassanus VANDEL· 1948. BIBLIOGRAPHIE. — V.xNnEn, 1948 b, 1953 g. SYNONYMIE. — Ph. luberculalus varilhensis Vandel 1948 n’est que la forme juvénile d’or·bossanus. ‘ sr-cinnus 6:1- I/I +`—`-_"`~·" Il nam f+ ~;. + ‘· \ E É x` 1 + ‘*~c‘.‘ I ( cum., " Mssu H 1 ¤’^1·E¤ \ cou. un É . gg `\\ PORT sux · 1 + Quan Encé `\ g \ : `1 `\ l 4(<°) "· I \ .· ( NDTVALIÉ 5 STDU Auws `·_ ‘ ·T + · ( 4- •_ Pour _¤: ( 1 11 smznx \ I Pour nz `X + $*1**11 x/I ' $@*1*111 . sum Il ` _.* o vnu.: ou vu.•.Act `~—·- ,,___ ____,. - -—' H CDL_ + simon FIG. 109. — Carte de répartition de Phymatoniscus tuberculatus girornensis ; les stations connues sont indiquées par des croix (d’après VANDEL, 1953 g). lMORPHOLOGIE. — Le lobe interne de Pexopodite du premier pléopode mâle (fig. 107 D) possède un processus interne long, portant une soie microscopique, visible seulement avec un objectif à immersion; elle est rarement un peu plus longue et ciliée ; dans quelques cas, elle paraît faire totalement défaut. Le processus médian est ovoîde (triangulaire chez Pimmature) ; son bord n’est, pas crénelé (différence avec luberculaius luberculalus). Le processus externe est semblable à. celui des autres races. RÉPARTITION cÉocRA1>u1ouE (fig. 41). —— Cette race est caractéristique des Pyrénées garonnaises. Son aire de répartition s’ètend de la vallée de la Neste d’Aure, il l’0uest, jusqu’à la vallée de l’Ariège, à Pest. L'aire de répartition de cette race est non seulement plus occidentale que celle de tuberculatus tuberculatus, mais elle est aussi plus septentrionale. Dans la vallée de l’Ariège, tuberculatus turberculatus se rencontre au sud de Foix, et tuôerculatus arbassanus au nord de cette ville. De plus, cette race a subi, comme tant d’autres Isopodes terrestres, le
'I`RIC}l()NlS(2lDAI£. — PnYMA'roN1scus 239 phénomène de l’étalement lluviatile. Elle a atteint la région toulousaine en suivant la vallée de la Garonne, en sorte qu`en ce point de convergence, les aires de répartition d°urbassan,us et de tolosanus viennent s`accoler. Un mâle de cette sous-espèce a été récolté à Labarrère, près de Montréal (Gers). Phymatoniscus tuberculatus gironensîs VANDEL, 1948. BIBLIOGRAPHIE. -— VANDEL, 1948 b, 1953 g. ÃIORPIIOLOGIE. —— (Jette forme est caractérisée par l’extrème différen- ciation des organes sexuels mâles. Un sait que l’association entre l’habitat montagnard et la haute différenciation des caractères sexuels est fréquente chez les Isopodes terrestres. Le péréiopode VII mâle (fig. 108 C) est remarquable par son basis court et trapu, par le très fort crochet de 1’ischion, ainsi que par la palette, armée de trois tiges, fixée au même article; le méros et le carpos sont notablement élargis. L’exopodite du premier pléopode mâle (fig. 107 E et F) est caractérisé par son processus interne court (nettement moins allongé que celui dïzrbassanus), et surtout par les proportions considérables que prend le processus médian, et sa forme quadrangulaire. Cette race est remarquable par l rapidité du développement des caractères sexuels. ll en résulte que le mâle immalure de gironensis rcs- semble très exactement au mâle adulle düzrbassanus ;la race giranensis représente un type surévolué par rapport â arbassanus. Répaarirxom séoomruioue (lig. 41 et 109). —· Cette race est propre à la haute vallée du Salat, en amont de Saint·Girons, ainsi qu’à ses allluents, le Nert, l’Arae, le Garbet et l’Alet. (Test donc une forme typiquement mon- tagnarde qui relaie arbassanus dans le haut bassin du Salat. CINQUIÈME Liëoiom (lotte légion représente l’un des groupes les plus homogènes de la sous—famille des Trichoniscinag ;aussi, ce groupement a-t-il été reconnu depuis longtemps (VANDEL, 1946 d et e, 195() g, 1952 g, 1953 c). Il com- prend les trois genres Trichoniscnides Sars, Sroloniscus Racovitza et .l1elalrich0ni.s·c0ùles Vandel. Cette légion est caractérisée par le fait que Vexopodite du premier pléopodc mâle est muni de 2 — ou, plus rarement de 3 — tiges ciliécs. Ucndopodite du même appendice est terminé par une tige ciliée (ou, plus rarement par un bâtonnct). ll est vraisemblable que ce groupe dérive de formes faisant partie de la légion I, et, en particulier du genre Spelaeonelhes. Chez ce dernier, la tige de l'exopodite du premier pléopode mâle est absente, ou lorsqu’elle existe, elle est unique et faible ; le type Trichoniscoîdes est dû au renforce-
240 rsoroons rnnnasrnus ment de cette tige et à son doublement (par mutatio11 ?). Ce processus de multiplication s’est poursuivi et a donné les trois tiges caractéristiques du genre Scotoniscus. On observe d’ailleurs parfois, chez certains exem- plaires de Trichoniscoides, des anomalies dans lesquelles l’exopodite est garni de trois tiges ; ces anomalies préfigurent la disposition caracté- ristique du genre Scotoniscus. Le genre le plus primitif, et aussi le plus nombreux en espèces et le plus répandu, est le genre Trichoniscoides. Le genre Scotoniscus en dérive par multiplication du nombre des tiges de l’exopodite du premier pléo- pode mâle qui devient égal à trois, et par l’acquisition d’un second pléopode mâle dont l’endopodite se termine par une extrémité évasée et de structure complexe. Le genre Metatrichorziscoides diffère de Trichoniscoides par la transformation de la tige ciliée de l’exopodite du premier pléopode mâle en un bâtonnet qui représente la première figuration de l'appareil paracopulateur. De telles transformations se sont produites parallèlement dans dfautres lignées phylétiques toutes différentes (Titanethes, Murgeo- niscus). La répartition des représentants de cette légion n’appartient plus au type mésogéen, comme celle des Trichoniscinae primitifs. Elle est beaucoup plus étroite, et correspond à une répartition de type atlantique ; elle implique l’existence d’un Océan atlantique possédant déjà des contours voisins de ceux des rivages actuels. L’aire de distribution des formes appartenant a cette légion couvre aujourd’hui la plus grande partie des régions de l’Europe occidentale soumises au climat atlantique. On ne saurait cependant douter que le centre d’origine de cette légion corres- ponde au Portugal, à l’Espagne et à la France, car toutes les espèces appartenant à cette légion sont représentées dans ces trois pays. Quelques espèces seulement ont dépassé les limites primitives pour peupler le nord et le centre de 1’Europe ; ces migrations sont récentes et certainement post-glaciaires. Gen. TRICHONISCOIDES Sans, 1899. DÉFINITION. —— Sims, 1899; Puxcovrrza, 1908; Vnanonrr, 19282; lY1EINERTZ, 1932; \VliCHTLER, 1937; VANDEL, 1946 e; 1952 a. 1) Appareil oculaire présent ou absent; lorsqu’il est présent, il est constitué par une seule ommatidie. 2) Pléopode 1 mâle : exopodite portant deux tiges ciliées à son angle distal et interne. Ces tiges sont égales ou inégales, suivant les espèces; à la limite, la tige interne peut disparaître complètement (T. cadurcensis furcillatus). Endopodite terminé par une forte tige ciliée. 3) Pléopode 2 mâle: endopodite bi-articulé; l’article distal présente des formes très variables suivant les espèces.
rmciiomscxoxn. — Tmcnomscoxoas 241 SYSTÉMATIQUE. — Le genre Trichoniscoides renferme actuellement vingt-sept espèces dont dix—sept possèdent des représentants en France. ÉCOLOGIE. —— Les représentants du genre Trichoniscoides ne peuvent vivre que dans une atmosphère saturée d'humidité. C'est la raison pour laquelle il en est très peu qui mènent une vie franchement épigée; parmi les formes épigées les plus typiques, on peut citer T. lusitanus Vandel qui habite les régions montagneuses du nord du Portugal. Beaucoup d'espèces ne s’éloignent guère des régions côtières dotées d’un climat toujours plus humide que celui qui règne à l’intérieur des terres. Quelqpes espèces (en particulier T. saeroensis Lohmander) sont franche- ment 1ttora es. La majorité des Trichoniscoides sont des espèces endogées. Enfin, de nombreux Trichoniscoides ne se rencontrent plus aujourd’hui que dans les grottes, habitat évidemment secondaire, et lié à la physiologie de ces animaux qui exige une atmosphère saturée d’humidité. Certaines espèces (albidus, modestus, sarsi, consoranensis) mènent, d’ailleurs, suivant les cir- constances, une vie endogée ou cavernicole. RÉPARTITION cxâoonxrnioun. —— Ainsi qu’iI a été déjà dit plus haut, il n'y a guère de doute que le genre Trichoniscoides ait pris naissance sur les régions côtières du Portugal, de l’Espagne et de la France qui bordent l’Atlantique. Cet habitat primitif s’accorde aux exigences écologiques de ses Feprésentants: humidité atmosphérique élevée et variations thermiques de aible amplitude. Au point de vue biogéographique, on peut répartir les vingt-sept espèces de Trichoniscoides en quatre groupes distincts. Le premier groupe, dit atlan- tique, renferme des espèces qui, pour la plupart d’entre elles, sont propres au Portugal et au nord de l'Espagne. Un second groupe, dit aqu.itan0-langue- docien, est surtout bien représenté dans le sud-ouest de la France (bassin de l’Aquitaine et Languedoc). Le troisième groupe, dit pyrénéen, occupe les deux versants, français et espagnol, de la chaîne pyrénéenne. Il semble faire défaut dans la région centrale des Pyrénées où il a été probablement détruit par les glaciations quaternaires. Un quatrième groupe, enfin, alpine- furassien., s’est largement répandu sur le versant occidental des chaînes alpines et jurassiennes. Aucune station de Trichoniscoides n’est connue sur les versants orientaux et méridionaux de ces montagnes. Ce fait établit l’origine occidentale de la migration qui a peuplé les chaînes du Jura et des Al es. Si lapplupart des espèces de Trichoniscoides sont des endémiques étroite- ment localisés, quelques espèces cependant sont des formes semi-expansives (T. helveticus Carl et T. modestus Racovitza), ou même expansives (T. albidus (B.-L.), T. saeroensis Lohmander et T. sarsi Patience). Ces trois dernières espèces sont vraisemblablement originaires de l’ouest de la France, où elles sont relativement communes. De là, elles ont gagné, en suite d’un phénomène d'étalement littoral si fréquent chez les Oniscoïdes, le nord de la France, puis, avant l'ouverture du Pas-de-Calais, l'Angleterre, l’Écosse et l'Irlande. Elles ont d’autre part atteint le Danemark, le sud de la Norvège et de la Suède. Leur limite d’expansion est déterminée comme il est de règle chez les espèces expansives, par un facteur climatique. En l’occurrence, on constate que la limite du genre Trichoniscoides en Scandi- navie coïncide à peu près exactement avec l’isotherme d’hiver de -20. Plus au nord, en Finlande, ces espèces ne sont pas autochtones, et ne se rencontrent que dans les serres. 16
242 ISOPODES 'IERRESTRES On peut aiiirmer que les longues migrations qui ont conduit les Triche- niscoides dans le nord de l’Europe sont récentes. Tout d’abord parce quielles n’ont pu atteindre les pays scandinaves qu’après le retrait — qui n’a com- mencé que 8.000 ans avant l’ère chrétienne —— de la calotte glaciaire recou- vrant au quaternaire tout le nord de l’Europe. Ensuite, parce quiaucune des espèces rencontrées dans le nord de l’Europe n’est propre à ces régions ; ces espèces se retrouvent, avec des caractères identiques, dans l’ouest de la France. TABLEAU DE DÉTERMINATION DES EsPÈcEs Abréviations. Per. VII = septième péréiopode mâle. Exopodite 1 : exopodite du premier pléopode mâle. Endopodite 1 :: endopodite du premier pléopode mâle. Exopodite 2 : exopodite du second pléopode mâle. Endopodite 2 = endopodite du second pléopode mâle. A. Per. VII semblable dans les deux sexes ............ B. —~- Per. VII différent dans les deux sexes ..........,.. L. B. Extrémité de l’endopodite 2 non bifurquée ; tiges de l’exo· podite 1 insérées directement sur le corps de Pappendicc ..... C. -—— Extrémité de l’endopodite 2 bilurquée (fig. 132 C) ; tiges de Pexopodite 1 portées par un pédoncule (fig. 132 A). 17. helveticus. C. Article basal de l’endopodite 1 dépourvu de lobe distal ; tige ciliée s’insérant à Pextrémité de l’article (fig. 126 A) ..... D. ——- Article basal de l’endopodite 1 pourvu d’un lobe distal plus ou moins développé ; tige ciliée s’insérant latéralement (fig. 110 A) ........................ G. D. Tiges de l’exopodite 1 très courtes .............. E. —— Tiges de l’exopodite 1 moyennes ou longues .......... F. E. Pointe de l’endopodite 2 courte (fig. 128 E) ...... 14. heroldi. —— Pointe de l’endopodite 2 extrêmement longue et fine (fig. 114 B) ................... 3. saeroensîs. F. Endopodite 2 : longueur de l’article distal égale à 3 ou 4 fois la longueur de l’article proximal (fig. 126 B) ....... 13. mixtus. —— Endopodite 2 : longueur de l’article distal égale à 1,5 ou 2 fois la longueur de l’article proximal. Article distal terminé par un crochet recourbé à pointe très fine (fig. 115 B). . 4. jearmeli. G. Endopodite 2 terminé par un lobe membraneux flanqué d’un flagelle (fig. 118 D) ............... 7. fouresi. ~— Endopodite 2 terminé par une pointe ............. H. H. Endopodite 2 se rétrécissant brusquement à son extrémité en formant une pointe courte et aiguë (fig. 119 E) .... . . . . I. —- Endopodite 2 à extrémité s’eI`filant progressivement en une pointe longue et droite ......... . ....... J.
Tn1cuoNlsc|DAE. — TRICIIONISCOIDES 243 —· Endopodite 2 s’efIilant en une pointe très courte et recour- bée (fig. 117 U). .................. fi. davîdi. —— Endopodite 2 se terminant par une pointe ou un cuilleron nettement détaché du reste de l’article ............ K. I. Tiges de Pexopodite 1 peu différentes l’une de l’autre (fig. 116.\) ................... 5. arcangelii. —- Tiges de l’exopodite 1 très différentes l’une de l’autre, la tige interne étant très réduite (fig. 119 C) ...... 8. picturarum. J. Du pigment ou pas de pigment suivant la sous—espèce. Pointe terminale de l’endopodite 2 soutenue par un axe chitineux (fig.110 B) ................ 1. elbidus. — Jamais de pigment. Pointe terminale de l’endopodite 2 dépourvue d’axe chitineux (fig. 112 C) ........ 2. modestus. K. E11dopodite 2 se terminant par un cuilleron assez court, non cilié (fig. 130 D) ............... 16. pulchollus. —· Endopodite 2 se terminant par une pointe longue, recourbée en crochet et garnie de soies (fig. 129 B) ......... 15. rsmyi. L. Per. VII : crochet méral portant à son extrémité une courte soie (fig. 120 B). .................. M. —— Per. VII : crochet méral portant ii son extrémité une tige longue et forte (fig. 125 (I) .............. I2. bonneti. M. Per. VII zpropodos dépourvu de protubérance. Tige interne de l’exopodite I plus ou moins réduite, mais cependant présente (fig. 122 E) .................... N. —- Per. VII: propodos muni d’une protubérance qui forme pince en s’associant avec la tige Sl du carpos (fig. 121 B). Tige interne de l’exopodite I vestigiale (fig. 121 G) ou même absente (subsp. furcillalus) (fig. 121 E) ...... 10. cadurconsis. N. Per. VII: crochet méral robuste et rapproché de l’arête sternale (fig. 120 B). Base de l’article distal de l’endopodite 2 portant une protubérance (fig. 120 D) ......... 9. sarsi. — Per. VII : Crochet méral grêle, écarté largement de l’arête sternale (fig. 122 D). Base de l’article distal de l’endopodite 2 sans protubérance ............. 11. consoranensîs. Groupe allanlique. Cc groupe est caractérisé morphologiquement par la structure de Vcndopodite du second pléopode mâle qui se termine par une pointe longue, droite, soutenue par un axe chitineux, accompagné d’une étroite lamellé hyaline. (le groupe est originaire de la péninsule ibérique où vivent encore nujourd’hui la plupart de ses représentants; seules, quelques espèces ont envahi I’ouest et lc nord de l’Europe.
\ 244 ISOPODES TERRESTRES Onze espèces rentrent dans ce groupe; trois d’entre elles seulement se rencontrent en France ; ce sont 2 albidus Budde-Lund, modestus Budde- Lund et saeroensis Lohmander. 1. Trîchoniscoides albidus (BUDDE-LUND, (1879), 1885). SYNONYMIE. — Trichoniscus ulbidus Budde—Lund, (1879), 1885. SYSTÉMATIQUE. — Cette espèce se divise en deux sous—espèces : albidus albidus et albidus speluncarum. Trichoniscoides albidus albidus (BUDDE-LUND, (1879), 1885). N1ORPHOLOGIE. — l\IE1NEaT, 1880; BuDDE—LUNn, 1885; VVEBB et SILLEM, 1906 ; PATIENCE, 1908 ;BAeNALL, 1913 ; DAHL, 1916 b ; VANDEL, 1925 b ; IWEINERTZ, 1932 ; VVÃCHTLER, 1937 ; EDNEY, 1953 a ; LEGRAND, 1956 b. Taille: 5* L 2,5 mm; E2 : 4,5 mm. Coloration: En dépit de son nom bien mal choisi, cette espèce est, avec T. lusilanus, l’un des seuls représentants du genre qui possède un réseau de chroniatophores et une pigmentation à peu près normale. Le pigment est brunâtre ou rougeâtre. Les antennes sont généralement pas ou peu colorées. Les dépigmentations partielles sont fréquentes. La variété pallida Legrand, bien qu’épigée, est complètement décolorée. Appareil oculaire: constitué par une seule ommatidie, colorée par un pigment noir, parfois rougeâtre. Caractères tégumentaires. — Au binoculaire, le céphalon et le péréion apparaissent granuleux. Les granulations sont disposées en plusieurs rangées sur la tête, en deux ou trois rangées sur chaque péréionite. Le pléon est lisse. Au microscope, les granulations apparaissent constituées par une soie-écaille; dans les granulations de la partie antérieure des tergites, les soies-écailles sont isolées ; dans les granulations de la région postérieure des tergites, chaque soie-écaille est accompagnée de deux- trois écailles accessoires. ' . Chez les exemplaires de la plus grande taille, les soies-écailles latérales se disposent sur des côtes longitudinales qui rappellent celles des Haplo- phthalmus. On en compte sept paires sur le premier tergite, trois paires sur les tergites II-IV; elles font défaut sur les tergites V—VlI ainsi que sur la partie médiane de tous les tergites. Caractères somatiques. —- Telson à bord postérieur droit. Appendices. — Antennes recouvertes de tubercules écailleux; flagelle de trois articles dont le second porte un groupe d'aesthetascs.
TRICHONISCIDAE. — rnicixouxscoioss 245 Caractères sezruels mâles. — 1. Péréiopodes antérieurs et péréiopode VII dépourvus de caractères sexuels particuliers. 2. Pléopode 1 (fig. 110 A): exopodite triangulaire portant deux tiges subégales, l’externe étant un peu plus longue que l’interne. Endopodite possédant un lobe terminal triangulaire; tige à insertion latérale. / \ [ // la î,. i .., ll ll, jo [ . E :). ’ · I W “°`/ _ e È wi · , ' , \ s · N l lh, N lm · C-× "¥\\‘\ \ ll 1.-/z B I .4 Fm. 110. — Trichoniacoùîes albidus albidus mâle. — A, premier pléopode; B, second pléopode (d’après VANDEL, 1952 a). 3. Pléopode 2 (fig. 110 B) : Exopodite trapézoïdal. Endopodite : article basal égal au quart ou au tiers de la longueur de l'appendice. Article distal se prolongeant en une pointe allongée, aiguë, soutenue par un axe chitineux, et doublé par une lamelle hyaline étroite. .ÃFFINITÉS. —— T. albidus est certainement très voisin de T. lusilanus Vandel, des régions montagneuses du nord du Portugal. T. albidus partage avec T. lusitanus Papanage de représenter le type constitutionnel le plus primitif du genre. Les deux espèces possèdent en commun de nombreux caractères, en particulier une pigmentation bien développée, un réseau de chromatophores très serré, un oeelle bien pigmenté, l’absence de différenciation sexuelle au péréiopode VII mâle ; la forme du premier pléopode mâle est également très semblable dans les deux espèces. T. albidus diffère de lusllanus par ses antennes et ses tégurnents garnis de
246 1soPoDEs TERRESTRES tubercules écailleux, et par la pointe de l’endopodite du pléopode 2 mâle qui est plus courte, plus forte, et accompagnée d’une lamelle hyaline moins étroite. REPRODUCTION. ——- Les données que nous possédons sur ce sujet sont extrêmement maigres. ME1NERrz (1950) signale la capture d’une femelle ovigère en juin. PARASITES ET COMMENSAUX. — GRAEVE (1914) a observé une « Laboul- béniacée » fixée sur un représentant de cette espèce ; il s’agit probablement d’un œuf de Nématode. ÉCOLOGIE. — LEGRAND, 1956 b. — T. albiclus albidus mène un mode de vie épigé; il se rencontre d’une part, dans les grandes forêts humides, et d’autre part sur les côtes maritimes. C’est une espèce adaptée à un climat atlantique froid. La limite d’extension de cette sous-espèce vers le sud coïn- cide assez exactement avec l’isotherme 200 de juillet qui passe par Poitiers et l’emhouchure de la Gironde ; sa limite vers. le nord est marquée par l’iso· therme OO de janvier; plus au nord, T. albtdus ne se rencontre que dans les serres. RÉPARTITION GÉoGRAPmoUE. — Répartition générale. ——— Cette sous-espèce représente, ainsi qu’il a été dit plus haut, une forme expansive dont Faire de répartition est extrêmement vaste. Il ne fait guère de doute que T. albidus soit originaire de l’ouest de la France, où il est fort commun. De ce centre d’origine, T. albidus a gagné le nord de la France, puis, avant l’0uverture du Pas-de-Calais, il a atteint les lles Britanniques, où il est largement ré- pandu. Par ailleurs, il a peuplé la Belgique, la Hollande, la Rhénanie, le Danemark, et atteint sa limite extrême dans le sud de la Suède, en Scanie. En Europe centrale et septentrionale, cette espèce ne se rencontre que dans les serres. Répartition en France. — DOLLFUS, 1887 b, 1899 ; VANDEL, 1925 b, 1952 a ; LEGRAND, 1948, 1949, 1954 a, 1956 b. Cette espèce est largement répandue dans l’ouest de la France; elle est particulièrement fréquente en Poitou et en Vendée; mais, elle se rencontre également dans l’Ile-de-France et dans le nord de notre pays. Localités précises. —— Gironde: Carbon-Blanc. Vienne: Poitiers, vallée du Clain. Deux-Sèvres: forêt de Secondigny, près de Parthenay. Vendée: forêt de Mervent, au nord de Fontenay-le-Comte. Sarthe: grotte de Saint- Mars-d’Outillé. Finistère: Morgat. Oise: forêt de Carnelle; Pierrefont; Villeneuve—sur-Laverberie, près de Senlis. Pas-de-Calais: falaises du Cap Gris-Nez, au nord de VVimereuX. Trichoniscoides albîdus speluncarum VANDEL, 1952. MoRrno1.oG1E. —— VANDEL, 1952 a ; LEGRAND, 1956 b. Taille : 3 : 3,9 mm ; Q : -1,3 mm. Coloration : Coloration rose saumon sur le vivant, devenant complète- ment blanche, en alcool. Cette sous-espèce mérite donc bien mieux que le type — qui est vivement coloré — le nom düilbidus. On observe cepen- dant chez quelques exemplaires de cette sous-espèce, un reste de réseau pigmentaire sur le céphalon.
TRICHONISCIDAE. — TRICHONISCOIDES 247 Appareil oculaire. -—— Présent ou absent, suivant les localités. Lorsqu’il existe, il est coloré en jaunâtre ou en rosâire. Caractères légumenlaires. — Les côtes sont très effacées, et le plus souvent invisibles. Anlennes. ——- Plus courtes que celles du type. Pléapodcs mâles (tig. 111). —- Très semblables à ceux du type ; cependant, les tiges de Pexopodite 1 sont un peu plus courtes que celles du type. \ l et ( A i / . ` _ r ' ,3j'\ ` x·§,` l;.\ Il & 5%* \ '~ . ü l l z È4' ;'É` still uœzlg a" ~ ._. \ s i ( elle A B \ F10. 111. - Trichoniacoidea albidus apeluncarum mâle. — A, premier pléopode ;B, second pléopode (d’après VANDEL, 195211). Repnonucrxon. -— Lracnrmn, 1956 b. — Les femelles ovigères de cette SOUS'€SPèCB SB I'€DCOI1tI`€I1t BI] féVl`1BI` et CH ITIHTS. ÉCOLOGIE. ·— LEGRAND, b- ·—· Les ¥`Cp}'éS€Ilt3IltS de CBÈÈC SOUS·€SpèCE sont cavernicoles. Ils se nourrissent des m01s1ssures se développant sur le guano de Chauve-Souris. L’aire de répartition de cette sous-espèce est com- prise entre les isothermes 200 et 220 de juillet. RÉPARTITION ciâocnnrmouiz. —-· Vrmê, 1904 (sous le nom de Trichoniscus ccwernicola); Tmnu, 1943 (sous le nom de Triclwniscoides ccwernicola); Lnoanmcuxa, 1951a et b; Vamnrzt, 1952a; Liaenarzn, 1956 b. Dans le sud de son habitat, T. albidus devient cavernicole, et prend la forme speluncarum. Ce mode de vie prouve que les stations occupées par cette sous-espèce sont des stations rélictes, témoins d'une aire de répartition
248 Is0PODEs TERRESTRES autrefois plus vaste et continue. Ces stations ont l’intérêt d’é-tablir la liaison entre des peuplements de Trichoniscoides éloignés aujourd’hui les uns des autres : les peuplements cantabriques d’une part, les peuplements de l’ouest de la France, d’autre part. Ces conditions prouvent que Pexpansion de T. albidus est contemporaine des périodes froides et humides du quaternaire. Quant à la sous-espèce speluncarum, qui peuple la partie méridionale de l’aire de répartition de l’espèce, elle serait devenue cavernicole, lors du ré- chaufïement post·glaciaire. Localités précises. — Vienne : gr. de Ia Sauvagerie, à Biard ; gr. de Chilvert, à Poitiers; Cave à Boué, à Angles-sur-Anglin; rivière souterraine de Ga- bouret, près de Lusignan. — Indre: gr. de Saint-Hilaire. — Deux-Sèvres: rivière souterraine de Bataille. — Dordogne : gr. de la Mouthe, aux Eyzies. — Lot: gouffre de Padirac; gr. de Presque, à Sain1;—Médard-de-Presque; gouffre du Saut-de-la-Pucelle, à Gramat. —— Aveyron: gr. du Crès, à Salles- la-Source. 2. Trîchonîscoîdes modestus RAcovrrzA, 1908. SYNONYMIE. — Trichoniscas cavernicola Budde-Lund, 1885 (pro parle) ; —- Trichoniscus cavernicola Dollfus, 1896 et 1899 (pro—parle); Viré et Maheu, 1902 (pro parie) ; —- Trichoniscus roseus var. alba Viré et Maheu, 1902; — Trichoniscus (Triehoniscoides) modeslus Racovitza, 1908 ; -— Trichoniscoides gracilis Herold, in Husson, 1944. La forme espagnole désignée par Arcangeli (1935 b) sous le nom de modeslus correspond à une espèce différente : arcangelii Vandel. Arrimriêzs. —— Cette espèce est extrêmement voisine d’albidus, et en dérive probablement. Elle se rattache par ailleurs aux espèces du groupe alpin, et, en particulier, à miœius Racovitza. Tant par sa morpho- logic que par sa répartition, cette espèce représente une forme de passage entre le groupe atlantique et le groupe alpin. SYSTÉMATIQUE. — Cette espèce se, divise en deux sous-espèces : modeslus modeslus Racovitza et modeslus girondinensis Vandel. Trîchonîscoîdes modestus IDOd€StUS`RACO\’ITZ.à, 1908, Moapnotocns. — RACOVITZA, 1908; VANDEL, 1952 a. Taille: 5, 3,5 >< 1,25 ; S2, 4,5 >< 1,5 mm. Coloration: blanche: pas de pigment. Appareil oculaire: absent. Caractères légumenlaires. —— Au binoculaire, les téguments apparaissent recouverts de petits tubercules écailleux. On en compte trois rangées sur le vertex et le tergite I, deux rangées sur les tergites II-VII. Une rangée de petites granulations s’insère au bord postérieur de chaque pléonite. Au microscope, les tubercules écailleux apparaissent constitués par une soie—écaille accompagnée de quelques écailles accessoires.
·rmcnoN1scmA1z. — rmcuomscoioizs 249 Caracières somaliques. — Telson ii bord postérieur légèrement concave. Appendices. —- Anlenne : articles 4 et 5 garnis de quelques tubercules écailleux. Flagelle de trois articles dont le second porte un bouquet d’aesthetascs. i' ,*1 I z [ z / * J j/ I ‘ X1 ’ / l ’l I v \ / ( l ‘ / c .4 / ( \ I \ il · « fr \\ - le l ` “ B li ltd ' \ I 1 I J il \ E · D l FIG. 112. -— Trichoniscoidea modestus mâle. —-- A, premier pléopcde; B, endopodite du second pléopode d'uu exemplaire de la grotte de l’Herm (Ariège); C, détail du même appendice; D, extrémité de Pendopodite du second pléopode d’un exemplaire de la Grotte de la Coquille, à. Cesséras (Hérault); E, extrémité de l’end0podite du second pléopode de Tr. modeslus girondinensis. Caraclères sexuels mâles. —- 1. Péréiopode I: quelques rares écailles hyalines s’insèrent à la base du carpos, ainsi qu’une écaille en forme de peigne. 2. Péréiopode Vll : dépourvu de différenciation sexuelle. 3. Pléopode 1 (fig. 112 A) : exopodite en forme de triangle à côté externe arrondi; les deux tiges de l’exopodite sont nettement inégales, la tige interne étant plus courte et moins épaisse que la tige externe. Endopodite terminé par une pointe qui dépasse nettement le ppint d’înserti0n de la tige ciliée. l
250 ISOPODES TERRESTRES 4. Pléopode 2 (fig. 112 B, C et D) :l’endopodite se termine par une pointe en forme de bec, dépourvue d’axe chitineux, mais accompagnée d’une lamelle hyaline. La forme de l’endopodite 2 est le meilleur caractère qui permette de distinguer modeslus d’albidus. Il convient d’ajouter que la forme de l’endopodite 2 varie suivant les régions habitées par T. modesius. Dans les colonies qui peuplent les Pyrénées (fig. 112 B et C) et le Lot-et- Garonne, Pextrémité de Pendopodite a la forme d’un bec d’oiseau; la lamelle hyaline est étroite. Chez les formes de la Montagne Noire (fig. 112 D), l’endopodite se termine par une pointe droite, accompagnée d’une lamelle hyaline assez large; sa forme se rapproche beaucoup de celle d’albidus. Les formes des Corbières et des Pyrénées—©rientales présentent des caractères intermédiaires entre les deux types précédents. Ces différences sont trop faibles, et insuffisamment tranchées, pour qu’il soit possible de fonder sur elles des sous—espèces ou des races géogra- phiques. REPRODUCTION. - Les femelles ovigères de cette espèce qui mène presque toujours une vie cavermcole sont rares. Sur 1.069 femelles observées par l’auteur, 17 étaient ovigères. Ces femelles ont été récoltées aux époques suivantes : 3 en mars, 6 en mai, 5 en juillet, 1 en septembre, 1 en novembre et 1 en décembre. Ces clnffres semblent indiquer que la reproduction s’étale sur une grande PHTÈIB de l’année, mais qu’elle atteint son maximum au printemps et au début de l’été. Éconocm. —— L’immense majorité des stations où l’on a signalé cette espèce — et elles sont nombreuses — sont des grottes. On ne saurait cepen- dant douter que cette espèce ait récemment gagné le domaine souterrain. Dans une toute petite fraction de son aire de répartition, elle a encore conservé le mode de vie primitif, e’est-à-dire l’habitat sous les grosses pierres enfon- cées. Il en est ainsi dans le massif des Albères qui constitue le chaînon le plus oriental des Pyrénées. Dans les Albères, T. modestus se prend, non seulement dans les grottes (grotte de Pouade), mais encore sous les grosses pierres, dans les régions boisées (vallée de la Baillaurie, Cap del Tourn, forêt de Sorède). La raison en est que, bien que peu arrosé, ce massif possède, grâce à la proximité de la mer, une atmosphère relativement hum1de. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE (fig. 113). —- Bonne-LUND, 1885 ; DOLLFUS, 1896 d, 1899; VIRÉ et l`r1AHEU, 1902; RACOVITZA, 1908; VANDEL, 1933, 1941 b, 1946c et d, 1947 c, 1950 a, 195241; VVoLr, 1938; Husson, 1944; B0NNET, DU CMLAR et Counnnc, 1947; BONNET, DU CAILAR et Tuznr, 1948; Co1r1=A1T, 1953. ll est probable, ainsi qu°il a été dit plus haut, que T. modestus et T. albidus dérivent d`une souche commune. Leur répartition incline à penser qu°elles ont également pris naissance dans une même région, correspondant à l’ouest ou au sud-ouest de la France. De ce centre originel, elles se sont éloignées au cours de migrations dwergentes: albidus a gagné le nord de la France, puis les régions septentrionales de l’Europe, tandis que modestus se dirigeait vers l’est. T. modestus reconnaît incontestablement une origine aquitanienne, ainsi que le révèlent les nombreuses stations du bassin de l’Aquitaine, représentées par les grottes creusées dans les calcaires nummulitiques de la Gironde, du Lot-et-Garonne et du Gers. De ce centre originel, l’espèce a
TRICHONISCIDAE. —— TRICHONISCOIDES 251 gagné, probablement à la faveur des périodes froides et humides du quater- naire, le couloir languedocien. Elle a disparu aujourdîhui de ces régions trop chaudes et trop sèches pour ses exigences écologiques, mais les traces de cette migration ont été conservées sous forme de stations reliques qui jalonnent les deux flancs de la dépression languedocienne. Cette espèce peuple régulièrement toutes les grottes creusées dans les bordures occ1den- tale et méridionale de la Montagne Noire, comprises entre la vallée du.Sor et celle du Jaur, Elle se rencontre d’autre part, dans les grottes des régions "\ gçgia o g • S • \/ Q; t..b___ï K x l _i K e ._,__ _ ·. gî ° 2 É € • Z, · I la ' E" J--. ,__`.l`_ gg ·,·. `|"@.""} W '.'/P" O girandmcn$¤·$ ( Qïjlïqx; QÈ _. _ ¤ tyP 5 Il vi ) \ FXG. 113. — Carte de répartition de Trichoniscoides modeelus (d‘après VANDEL, 1952 a, mais carte complétée). de bordure des Pyrénées. Mais, ce qui prouve que T. modestus n`est pas une espèce djorigine pyrénéenne, c'est qu°elle fait complètement défaut dans les parties occidentale et centrale de la chaîne. On ne la rencontre que dans les grottes de la moitié orientale des Pyrénées, comprise entre la vallée de l’Arize et la Méditerranée. On remarque, d'ailleurs, que, dans le secteur pyrénéen qu’elle occupe, elle n'a colonisé que les régions de bordure, mais n'a point pénétré au cœur de la chaîne qui est le fief des espèces proprement pyrénéennes. Localités précises. — Bassin de l'Aquitaine. — Gironde : gr. de Camiac. —— Lot-et·Garonne : gr. des Fées, à Casteljaloux; gr. de Pouylat, à Reaup; gr. du Rhuste, à Ambrus; gr. de la Majoureau, près de Lavardac; gr. de Testua, près de Lavardac ; gr. de Sambole, à la Ilomieu; aven d'Aubiac à Aubiac; gr. de la Caouatière, à Astallort; gr. d’.\sin, à Pergain~Taillac;
252 1so1>o1>Es Tannasrnas la Pouletie, près Cuzorn ; gr. de Laroque-Timbaut et de Beauville. — Gers : aven de Girac, à Marambat, au nord de Vic-Fécenzac ; gr. du Sinai, à Gazaupouy, près Condom; Cavet-Blanc, entre Leetoure et Condom; gr. de la Pargas, gr. de Saubolc, à la Romieu, près Condom; gr. d’Asin, à Pergain- Taillac; gr. de la Hox, à Bivès, près Fleurance. Jllontagne Noire. — Tarn: gr. de Lacalm, à Labruguière ; Trou de Calel, à Sorèze. — Aude: gr. de Villanière; gr. de Limousis; gr. du Cimetière et gr. de Gazel, à Sallèles-Cabardès ; gr. du ruisseau de Peimol, à Trassanel ; gr. d’Aïdous, à Citou. —— Hérault: gr. de la Coquille (ou d’Aldène) et gr. des Poteries, à Cesseras ; gr. du Figuier et aven de la Courounelle, à Minerve ; gr. de Falgas, à Ricussec ; gr. del Cingle et gr. de la Fontaine, à la Caunette ; aven de l’Artenac, à Saint-Pons. Pyrénées et Corbières- — Ariège: gr. de Malarnaud et petite gr. de Mont- seron, à Montseron; gr. de la Garosse et gr. de Férobac, à Labastide-de- Sérou; gr. de Montagagne; gr. du Portel et rivière souterraine du Sarguet, à Loubens; rivière souterraine de Labouiche, à Vernajoul; gr. de Sainte- Hélène, à Foix; gr. de l’Herm; gr. des Capètes, à Freychenet; gr. d’Au- rouze, à Montferrier; gr. de Lavelanet; gr. de Rieufourcau, à Bélesta. — Aude: gr. de l’Homme-Mort, à Bivel; gr. d’Espézel; gr. de Belvis; gr. du Bac-de-la-Caune, à Coudons; gr. de Ginoles; gr. de Sabarac, à Axat; gr. de la Valette, à Vérazac; Barranc de Prapérié, à Bugarach; gr. du Saut et gr. des Mythones, à Fourtou; gr. de la Guiraudasso, à Soulatgé ; Caouno del Bac, à Padern. — Pyrénées-Orientales: gr. des Voleurs et Barranc dal coll de Sant-Luis, à Caudiès-de-Fenouillède; Caouno Lloubrego, Caouno Claro et Caouno del Proc Paradet, à Prugnanes; gr. Sainte-Madeleine, à Saint-Paul·de-Fenouillet; mines de fer de Lesquerde; gr. de Corbère; gr. de Pouade, à Banyuls-sur-Mer. Stations de surface. — Vallée de la Baillaurie, Cap del Tourn et col de Banyuls, à Banyuls-sur-Mer ; forêt de Sorède. Ces quatre stations sont situées dans le massif des Albères (Pyrénées-Orientales). Trîchonîscoides modestus girondînensis VANDEL, 1952. Bl0RPHOLOGIE. -— VANDEL, 1952 a. Cette sous—espèce se distingue du type par la brièveté du bec qui termine Fendopodite du second pléopode mâle (fig. 112 E). Peut-être s’agit—il là d’une forme à caractères néoténiques; à Camiac, elle est mélangée au type. RÉ1>An·r1·r1oN GÉooB.A1>mQUE. — VANDEL, 1952 a. Cette sous-espèce a été rencontrée dans deux cavités souterraines du département de la Gironde : la rivière souterraine de Tizac, à Saint-Quentin- de-Baron, et le ruisseau souterrain de Camiac. 3. Trichoniscoides saeroensîs LOHMANDER, 1923. l`l0RPHOLOGIE. — LoHMANnER, 1923, 1924; ME1NER'rz, 1932, 1936; WÃCHTLER, 1937; LEGRAND, 1949; VANDEL, 1952 a. Taille : 3‘, 1,8 mm ; $2, 2,8 mm. C·’est l’un des plus petits Trichoniscoides connus. Coloration : rouge-orange, sur le vivant ; la coloration disparaît rapide- ment dans l’alcool.
TRICHONISCIDAE. —— rniciiomscoinms 253 Appareil oculaire: absent. Caracléres légumenlaires. —— .\u binoculairc, les téguments apparaissent parfaitement lisses; au microscope, les téguments apparaissent garnis de soies simples, disposées en 2-3 rangées par tergite ; aux angles postérieurs des tergites, sont insérées quelques soies-écailles entourées d’écailles accessoires. Appendiccs. —— Antennes très courtes, à articles élargis; flagelle de trois articles dont le second porte un bouquet de très longs aesthetascs. // l "' . \ ( ( L È É l W _g \ . Ã ’\ È`. ‘• /' B \_//Ã ` '/ \ A FIG. 114. — Trichoniscoides naeraensis mâle. — A, premier pléopode; B, second pléopode (d’après VANDEL, 1952 a). Caraclères sexuels mâles. — 1. Péréiopodes I et VII dépourvus dc différenciation sexuelle. 2. Pléopode 1 (fig. 114 A) : cxopoditc portant deux tiges très courtes, terminées par un pinceau de soies; la tige interne est légèrement plus étroite que la tige externe. L’endopodite est élargi à la base; la tige apicale s’insère un peu cxcentriquement sur le bord externe de l’article. 3. Pléopode 2 (fig. 114 B): article distal de Pendopodite élargi à sa base; son extrémité est constituée par une pointe très longue et très fine, légèrement recourbée à Pextrémité; cette pointe est soutenue par un axe chitineux engaîné dans une très étroite membrane hyaline. ÀFFINITÉS. —— Cette espèce paraît fort voisine de certaines espèces portugaises de Trichoniscoides, en particulier de machadoi et d’0uremensis.
254 rsorones rnaaesraes ÉCOLOGIE. — Cette espèce est strictement littorale et a toujours été récoltée au bord de la mer. RÉPARTITION GÉocRA1>n1QUn. ——— Répartition générale. —— Cette espèce peuple les côtes bretonnes ; mais, elle se comporte comme une espèce expan- sive, en ce sens qulelle a gagné, en suivant les rivages marins, les régions baltiques où elle paraît commune. Elle a été récoltée en de très nombreuses stations danoises, aussi bien au Jutland que dans les îles, y compris Bornholm. Cette espèce a été également recueillie dans le sud de la Suède 2 à Sart) (Hal- land), à Kullaberg (Scanie) et dans les îles d’0land et de Gotland. Répartition en France. — LEGRAND, 1949, 1954a: VANDEL, 1952 a. T. saeroénsis a été capturé à Roscoff (Finistère) ; sur la grève de la Grand- ville, près de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord) ; et, à Saint-Michel-en-Grève (Côtes-du-Nord). Il est probable que l’on rencontrera cette espèce en bien d`autres points des côtes françaises, lorsque l’on la recherchera systéma- tiquernent. Groupe pyrénéen. Ce groupe est morphologiquement caractérisé par l’endopodite du second pléopode mâle terminé par une pointe courte, fine, recourbée et acérée à son extrémité. On ne saurait guère douter que le groupe pyré- néen dérive du groupe atlantique par réduction de la pointe de l’endopodite 2. Les espèces du groupe pyrénéen sont en particulier fort voisines de formes telles que T. machadoi et sabierraneas. Ge groupe est propre aux Pyrénées dont il peuple aussi bien le flanc septentrional que le revers méridional. Toutes les espèces de ce groupe sont cavernicoles et étroitement localisées. Ce groupe renferme six espèces dont cinq sont représentées en France ; ce sont : feanneli Vandel, arcangelii Vandel, davidi Racovitza, piclurarum Vandel et fouresi Vandel. 4. Trichonîscoides jeanneli VANDEL, 1952. Cette espèce se subdivise en deux sous-espèces zjeanneli jeanncli Vandel, propre aux Basses-Pyrénées, et jeannéli aragonensis Vandel, récolté dans une grotte de la province de Huesca (Espagne). Trîchonîscoîdes jeannelî jeannelî VANDEL, 1952. MoRPHoLoc1E. — VANDEL, 1952 a. Taille : 3,5 mm. Coloration 1 blanche, pas de pigrnent. Appareil oculaire: absent. Caractères légumentaires : des granulations très faibles et plates, rehaus- sées seulement par les soies-écailles. .
TRICIIUNISCIDAE. —· TRICIIONISCUIDES Caraclères sexuels mâles. -— l. Apophyse gzénitale (fia.115 .\) longue, cylindrique, terminée par une extrémité arrondie portant une papille excentrique. 2. Pléopode 1 (fig. 115 .\) : exopodite vaguement triangulaire, à bord externe ondulé ; les deux tiges bien développées, longues, l’externe légére- ment plus développée que l’interne. Endopodite à tige terminale s'insé- rant exactement à l’extrémité de l’article. e r SCE) \ J > p p sçàv D / `CSQ , «“?É%%’ , ‘» `\ l ~È»3°i ¢éÉU?*/ ` ‘ ®~\ \\J Q) Y;U`;‘}`f' \ \ \ C «l:‘dg('·)l` \ r ai \ tg`; \ \ li Vid ` iii- ·>/ °" \ l1~§»,l` ·' r" th àê 7, 1 (A I I ,'·El' yu " ¤ »\ / N i U .' \ Z x ·¤ \ ~ ~ J \ w` ,` lm ’4—\ *r/ / —·*<¤——’ î [ A 1: FIG. 115. —- Trichunixmides jmnncli jvmmeli malle. —- A, upophyse génitale et premier pléopude; B, second pléopode; C, extrémité de- Uendopodite du second pléopode; D, détail de Papophyse et du tendon (d’après VANDEL, [952 a). 3. Pléopode 2 (fig'. 115 B, C et D) : exopodite trapézoïdal. Endopodite formé de deux articles dont le distal est deux fois plus long que le proximal. Uarticle distal porte à sa base une apophyse recourbée et arrondie, sur laquelle s’insèrent les tendons des muscles commandant les mouve- ments de cet article. Extrémité de l’article distal conformée en un fort crochet recourbé et pointu, portant à sa base une très courte membrane hyaline. Éconocm. -—— Cette forme est un troglcobie strict.
256 ISOPODES TERRESTRES RÉ1>Am·1'1'10N GÉOGRAPHIQUE. — VANDEL, 1952 a. Cette sous-espèce peuple les grottes de la haute vallée della Nive, en amont de Saint-Jean-Pied-de-Port (Basses-Pyrénées) U: gr.- d’lr1bery, à lr1bery ; gr. de Château-Pignon, et gr. d’Astuté, à S31Ht·M1Ch6l. \ \ lx , I •i'i'l / ` zi' ·' l li J « 'i^·â°l · Ã ' l lëltl i J · \ ll J /i ( 5/ l ‘:4zîFI*% i ' 5% i L liwotilâ ' »'l`« dg ' ° l I x , \ gt'. . l' " rtl Q î î?,··· \ & ¤/ la V1 ‘ I \ l ix \ V ` C N ` . I Hi ` l \ \ I \ — / I \ l s ' \ ll « \ / V , j < L" ——_’_ X A B Fm. 116. -—- Trichoniscoides arcangelii aurigerensis mâle. — A, premier pléopode; B, second pléopode ; C, extrémité de Pendopodite du second pléopode (d’ap1·ès VANDEL, 1952 a,). 5. Trichoniscoides arcangelii VANDEL, 1952. Cette espèce qui se rattache étroitement à la précédente se subdivise en deux sous-espèces : arëangelii arcangelii Vandel (= modeslus modeslus Arcangeli 1935 nec Racovitza), localisée dans les grottes de la région des Pyrénées catalanes correspondant à la vallée moyenne de la Noguera Pallaresa (Province de Lérida, Espagne) et arcangelii aurigerensis Vandel, propre aux Pyrénées ariégeoises. Trichoniscoides arcangelii aurigerensis VANDEL, 1952. l\¢10RPHOLOGIE. —- VANDEL, 1952 a. Taille : 3-4 mm.
TI\lC1i0N1s1:IDAE. —— 'I`I`llCll()NISC()lDES 257 Coloralioni blanche; pas de pigmcnt. Appareil oculaire : généralement absent, plus rarement présent (colonie de la (ir. de Sarragines); quand il est présent, il est représenté par un ocelle de couleur blanc crayeux. Caracières légumenlaires : des granulations spinescentes sur les tergites. Garaclères sexuels mâles. — Péréiopode VII : appendice grêle, à articles allongés ; une brosse d’érailles S1 la base de l’ischion. Pléopode 1 (fig. 116 A) : exopodite quadrangulaire, portant une petite protubérance à l’angle postérieur et externe ; les deux tiges sont différentes l’une de l’autre, l’externe étant plus forte que l’interne.L'endopodite porte une tige très forte qui s'insère sur le côté d’une petite lobulation. Pléopode 2 (fig. 11GB et (1): endopodite à article distal beaucoup plus long que le basal ; ret article est soutenu par une tigelle chitineuse, à peu près de même largeur sur toute sa longueur. L’e*<trémité de l’article distal est arrondie, finement riliée et supporte une pointe fine, aiguë, reoourbée, soutenue à sa base par une apophyse accessoire. ÉcoL0c1E. — Cette sous-espèce mène un mode de vie soit cavernicole, soit endogé ; dans ce dernier cas, 1’espèce ne se rencontre que dans les grandes forêts humides, au fond de profondes vallées. RÉ1>Am·1T1oN oéocaarxixoue. — VANDEL, 1952 0.; CAUCHOIS et Tmâono- mnàs, 1955. Cette sous-espèce est assez largement répandue dans la partie des Pyré- nées ariégeoises comprises entre les vallées de l’Ariège et du Salat. Toutes les stations connues sont situées dans le département de l’Ariège. lllode de vie cavernicolez gr. du Mas-d'Azil; gr. de Sarragines, à Ercé; gr. de Bédeilhac; gr. de Siech, à Saurat; gr. de Sabart, à Tarascon-sur- Ariège. Mode de vie endogéz forêt de Riverenert, à Riverenert ; Salau, à la limite de la forêt de hêtres, vers 1.500 m d'altitude. (î. Trichoniscoîdes davîdî RACUVITZA, 1908. SYNONYMIE. — Trichoniscoides mudeslus Racovitza subsp. davidi Hacovitza 1908. Monrnotooin. — Rxcovrrza, 1908 ; VANDEL, 1052 a. Taille : 5‘, 3 mm ; Q, 4,5 mm. Coloralion : blanche ; pas de pigment. Appareil oculaire: absent. Caraclères légumenlaires 1 tergites couverts de granulations éeailleuses. Caraclères sexuels mâles 2 Pléopode 1 (Iig. 117 A) : exopodite quadran- gulaire, à bord postérieur droit, à angle basilairc très saillant; deux tiges légèrement inégales, la tige externe étant noduleusement renflée 17
258 isoronns rnnansrans à sa base. Endopodite à lobe terminal court, arrondi, dépassant de peu le point d’insertion de la tige. Pléopode 2 (fig. 117B et C): exopodite quadrangulaire, élargi en pointe à son angle postéro—interne. Endopodite à article basilaire très court. Article distal très allongé, égal à trois fois et demi la longueur de l’article basilaire, soutenu par une côte chitineuse. L'article distal / Ã / I Z ` I A ' J7 lr ‘ ‘· - /"" zi lhxbu l 1 la 9 i · ° ` \ l l / [ §,"_X-—»<——( B I,./J FIG. 117. —— Trichoniscoides davidi mâîe. — A, premier pléopode ; B, second pléopode ; O, extrémité de Pendopodite du second pléopode (d’a.près VANDEL, 1952 a). se termine par une pointe courte, aiguë, recourbée, dont la concavité est occupée par une membrane hyaline et flanquée, sur sa face caudale, d’une valve allongée. ÀFFINITÉS. — Cette forme est, contrairement à l’opinion de RACOVITZA, nettement différente de modesius. Par contre, elle se rapproche incontesta- blement d’arcangelii ; elle en diffère par la forme de Pexopodîte du premier pléopode mâle, et les proportions relatives des articles de Pendopodite du second pléopode mâle. ÉCOLOGIE. — T. dcwidi n’a été jusqxfici rencontré que dans des grottes et doit être tenu pour un troglobie.
Tnlcuomscloae. —— TRICIIUNISLIUIDES 259 lliâmnririou oàoonmmrouuz. —— RACOVITZA, 1908; JEANNEL et RACO- vrrzix, 1912; Worm, 1938; Vanoise, 194Gc et al, 1947 c, 1952 u. Cette espèce est propre aux Corbières orientales; elle est commune dans les cavités souterraines situées entre Narbonne et Rivesaltes. Par contre, elle n'a jamais été recueillie dans les Corbières centrales et occidentales, où elle est relayée par T. modestus. Localités précises. — Aude: gr. de las Tours et gr. du Blaireau, au Porte], près de Sigean; gr. de Roquefort et aven des Armes, à H0quefort~des~C0r· bières. — Pyrénées·Urientales: les deux Barrancs du Pla de Perillos, l’un situé à droite, l’autre à gauche de la route de Perillos ; gr. des Roches-Grises, près de Salces. êî fï \ . . i ,§_' ‘ ’v ·l n B p / [ " F i I D l / ~ ' »' r il ‘ ir J ( l ll S" < l M ‘£ \ ` \ fr àl J u _ V ` I É /:i î' E7} `I Ã". "~ i i A [ l" D · :,.;\,/Ã ‘ 5 gli; 8 "^ î C wir" ( I U_ \`î_`-* É îî___,.· FIG. 118. — Tric}mni.¤eoide.u fouruni mâle. — A. soie-écaille de la rangée antérieure du tergite I ; B, soie·écaî]le de la rentrée postérieure du tergite VU ; U, premier pléopode ; D, endopodite du second pléopode d’un exemplaire de la Grotte Rieux, A. Massat (Ariège); E. extrémité de Fendopodite du second pléopode d.’un autre exemplaire de même provenance ; F, second pléopode d’un exemplaire de la. Grotte du Queire, à. Biert (Ariège) (d’eprès VANDEL, 1952 a). 7. Trichoniscoides fouresi Vxzvoen, 1952. M(•Rl’ll()LU(iIE. — V.xNneL, 1952 ri, Teille : 3 mm. Coloralient blanche; pas de piument. Appareil oculaire: absent. (lamcières légumenlaires. ——- Chaque tergite porte trois rangées de soies—écailles. Elles sont inéxzalement cléveloppeesg celles de la région antérieure sont de petite taille (llg. 118 .\) ; celles de la rangée moyenne l
260 IsoPoDEs TERHESTRES sont un peu plus grandes ; celles de la rangée postérieure sont constituées par des formations de grande taille qui font saillie à la surface des tégu- ments et qui sont bien visibles au binoculaire (fig. 118 B). Les soies- écailles affectent des formes diverses: arrondie, ovoïde ou losangique. Elles s’insèrent sur un support garni d’écailles semi—circulaires. D’une facon générale, toutes les soies—écailles sont plus développées sur les tergites antérieurs que sur les postérieurs. Appendices. ~— Anlennes courtes, a articles robustes. Flagelle de trois articles nettement individualisés, dont, le second porte un bouquet de longs aesthetascs dont la longueur est égale aux 3/4 de celle de l’article. Caraclères sexuels mâles. — 1. Péréiopode I : carpos portant quelques écailles hyalines et laciniées. 2. Péréiopode VII : dépourvu de différenciation sexuelle. 3. Pléopode 1 (fig. 118 C) : exopodite quadrangulaire dont l’angle postéro-externe se renfle en bosse; tige interne beaucoup plus grêle que l’externe. Tige de Pendopodite s’insérant sur la face interne de l’article, au quart postérieur. 4. Pléopode 2 (fig. 118 D, E et F) : endopodite à article distal soutenu par une forte côte chitineuse. Cet article se termine par un lobe membra- neux, nettement détaché du reste de l’article, et accompagné d’un long flagelle. ÀFFINITÉS. —— Cette espèce est remarquable en raison de son second pléopode mâle hautement différencié, qui correspond au type le plus complexe que l’on connaisse dans le genre Trichoniscoides. Il se termine par un lobe détaché du reste de Pappendiee qui n’est pas sans rappeler la disposition que l’on observe chez les représentants du genre Scoloniscus. ÉCOLOGIE. — T. fouresi est un troglobie strict. RÉ1>ArvrrTxoN Géocaiœnious. ——— VANDEL, 1952 a. Cette espèce n’a été recueillie jusqu’ici que dans quatre grottes du dépar- tement de l’Ariège. Deux d`entre elles s’0uvrent sur les bords de l’Arac: la grotte inférieure du Queire (ou Ker), à Biert ; et la grotte Rieux, à Massat. Les deux autres sont situées aux environs de Saint·Girons: l’Aven de la Carrière, dans la vallée de Riverenert ; et, la Grotte de Sabouche, à Eychel. 8. Trichonîscoides pîcturarum VANDEL, 1952. Monvnonoam. — VANDEL, 1952 a. Taille : 3 mm. ` Coloration : blanche ; paslde pigment. Appareil oculaire : absent. Caracières légameniaires. — Au binoculaire, la carapace apparaît légèrement spinescente sur la moitié antérieure, lisse sur la moitié posté-
rnrcxxosiscrms. — rmcuomscomes 261 rieure. Chaque tergite porte deux rangées de soies—écailles, l’une médiane, et l’autre postérieure. Les soies—écilles sont entourées d’écailles accessoires (fig. 119 A et A'). Appendices. —— Anlenne (fig. 119 B) très courte, à articles ramassés. Article 5 muni seulement de deux tubercules écailleux. Flagelle de trois articles, le second étant muni d’un bouquet d’aesthetascs. \^l l \! \ gf? . ‘<· A W €\ §"“· J 1 ‘ïz·. \\ ’ » @ A· · 1 \ ,€§cÃâQ 1 · p r ne-« 0/ \ · \ · , la > ·v_,.•g 1‘y§f’__ ` ,¤ .··-·~ , 2,- · / 4) » s,/' ~` il . r‘È“ ~. · É ,· \ · ‘#¢\*'f‘ \ . « \ ' `\ l E \ 1 r ee . ( ( y `) , qu I LM x B e 4 D - FIG. 119. — Triehoniscoides picturarum mâle. -— A et A’, soies-écailles; B, antenne ; C, premier pléopode; D, second pléopode; E, extrémité de Pendopodite du second pléopode (dïaprès VANDEL. 1952 a). Caraclères sexuels mâles. — l. Péréiopode VII: une brosse d’écailles piliformes, à la base de l'ischion. 2. Pléopode 1 (fig. 119 (1): exopodite quadrangulaire, concave à son bord postérieur. La conformation des deux tiges est fort remarquable. La tige externe est extrêmement forte ; elle est constituée de trois parties : une partie basilaire recourbée; une région médiane élargie en un fort crochet ; une partie terminale allo11gée, recourbée en faux, et longuement ciliée. La tige interne est très grêle, transparente, et, beaucoup moins longue que la tige externe. ljendopodite est large, arrondi En son extrémité qui est ciliée. La tige qui est très forte, s’insérc au bord interne de l’endopoditc.
262 isoronns TERREsTREs 3, Pléopode 2 (fig. 119 D et E) : l’article basal de l’endopodite égale le cinquième de la longueur totale de l’appendice. L’article distal est soutenu par une côte chitineuse ; il se termine en un goulot de bouteille dans lequel est fiché une pointe courte, recourbée et fine. AFFINITÉS. —— Cette espèce est remarquable, et par là, même facile à distinguer des autres espèces françaises du genre Trichoniscoides, en raison de la haute différenciation du premier pléopode mâle. ÉCOLOGIE. — T. picturarum est un troglobie strict. RÉ1>ART1·r1oN céoenarnroun. — VANDEL, 1952 a. Cette espèce est propre aux grottes de la région de Tarascon-sur-Ariège (Ariège). Trois grottes jusqulici ont livré cette espèce: la Grotte de Niaux et la Grotte de la Vache, à Niaux; la Grotte de Lombrive, à Ussat. Groupe aquiiano-langizedocien. Ce groupe est bien caractérisé par les critères suivants : 1. Téguments et antennes recouverts de tubercules écailleux. 2. Méros et carpos du premier péréiopode mâle garnis d’écailles hyalines. 3. Péréiopode VII mâle possédant un crochet méral qui correspond à la transformation de la tige basale de l’arête sternale. 4. Tiges de l’ex0podite du premier pléopode mâle inégales. Cette iné- galité est faible chez les formes primitives, très accentuée chez les formes évoluées, la réduction de la tige interne pouvant aller jusqu’à sa disparition complète (cadurcensis furcillaius). 5. Endopodite du second pléopode mâle terminé en cuilleron recourbé. 'l`outes les espèces de ce groupe sont propres aux régions aquitanienne et languedocienne, à l’exception d’une espèce expansive (sarsi Patience) et d’une espèce propre au nord de l’Espagne (drescoi Vandel). Ce groupe renferme cinq espèces : sarsi Patience, cadurcensis Vandel, consoranensis Vandel, bonneli Vandel et drescoi Vandel. Les quatre premières espèces se rencontrent en France. 9. Trichoniscoides sarsî PATIENCE, 1908. SYNONYMIE. — Trichoniscoides albidus Sars, 1899 nec Budde-Lund. LEGRAND (1942 e) a créé une sous—espèce meridionalis qu’il paraît difficile de maintenir en tant qu’unité systématique distincte, car tous les caractères qui sont censés la distinguer du type sont des caractères fluctuants dont les différentes modalités se rencontrent fréquemment dans une même colonie. 1VlORPHOLOGIE. —— Sans, 1899; PATIENCE, 1908; BAGNALL, 1913; X/ANDEL, 1925 a et b, 1952 a ; Mnmnnrz, 1932, 1936 ; VVÃCHTLER, 1937 ; EDNEY, 1953 a.
TRICIIONISCIDAE. ——— ·rRxcn0N1sco1nss 263 Taille : 3 mm. Coloraliont très variable; en général blanchâtre, avec des taches de pigment rougeâtre; c‘est le pléon qui est le plus coloré. ll existe dans une même colonie, tous les intermédiaires entre des individus à peu entièrement décolorés, et des individus fortement pigmentés. a' \ B Sh ik \ Eh \— · I I \/ Li [ · \. ·~x^sx/ li // l ` ’/ 1 ' / lg, )\! A `· I \ _. La A / a L / \ I l` ·‘g`~. \" _ «/ /// / l . r ‘ , ` \\ M ' ' É il l• ` ¤ t A , »e" ` li i pi E s. l l ` • A A I C U 0 FIG. 120. -— Trichoniscoides sarsl mâle. — A, méros et cnrpos du péx éîopode VII, face externe ; B, les mêmes articles, en vue interne ; O, premier pléopode ; D, second pléo- pode; E, extrémité de Vendopodite du second pléopode (d'eprès VANDEL, 1952 a). Appareil oculaire: toujours présent, même chez les cavernicoles ; constitué par une seule ommatidie qui, chez les formes épigées, est entourée de pigment; ce pigment est, suivant les individus, noir ou rouge. Caraclères légamenlaires. — De petits tubercules écailleux recouvrent les téguments; ils sont disposés en trois rangées transversales sur le tergrite I, en deux rangées sur les tergzites suivants.
264 isoronns rnnniasrnns Appendices. — Antenne portant des tubercules écailleux sur les articles 4 et 5. Caractères sexuels mâles. —~ 1. Péréiopodes I et II Z quelques écailles hyalines sur le méres et le carpes. 2. Péréiopode VII (fig. 120 A et B) : le crochet méral est fermé par une protubérance de la base de l’arête sternale; celle-ci porte une soie qui est l’homelogue de la soie basilaire du méros de l’appendice femelle. 3. Pléopode 1 (fig. 120 C) : exepodite à bord postérieur concave ; les deux tiges ciliées de tailles inégales, l’interne étant plus courte et plus mince que l’externe ; il existe, à ce peint de vue, de grandes différences individuelles; il arrive même parfois que les tiges des deux appendices d’une même paire ne soient pas symétriques. Tige de l’endopedite s’insé— rant sur le bord interne de Vappendicc. 4. Pléopode 2 (fig. 120 D et E) : endopodite à article distal fermant un angle saillant ii sa base, plus ou moins marqué suivant les individus; cet article est soutenu par une côte chitineuse, et se termine par un cuil- leron recourbé formé par un axe chitineux encadré de deux lames hyalines. Rnrnonucrion. — Des femelles ovigères de cette espèce ont été observées en juin et juillet. ÉCOLOGIE. -— Cette espèce mène à l’ordinaire un mode de vie endogé; mais, on la rencontre également dans les grottes, aussi bien en France qu’en Angleterre (HAZELTON et GLENNIE, CULLINGFORD). Sa répartition est manifestement commandée par l’bumidité. On constate, en effet, que son aire de répartition coïncide presque exactement avec la zone dans laquelle les chutes de pluie atteignent une moyenne de 800 à 1.000 mm par an. RÉPARTITION c·É0cnAr>arouE. -— Répartition générale, — Cette espèce représente une espèce expansive qui a beaucoup dépassé les limites de son habitat originel; celui-ci est très probablement l’ouest de la France. Mais, T. sarsi s’est répandu par la suite, en suivant les rivages maritimes, et en fournissant un exemple du phénomène de l’expan.s·i0n littorale, si fréquent chez les lsopodes terrestres. De l’ouest de a France, cette espèce a gagné le Boulonnais, puis l,AHglBtBPFB, où elle est largement répandue, mais affec- tionne tout particulièrement les stations littorales, et, enfin, l’Ecosse où elle atteint Inverness. Fait curieux, alors que T. albidas est largement répandu en Irlande, on ne connaît dans cette île qu’une seule station de T. sarsi (CoLL1NcE) ; mais, il se pourrait qu’elle ait été confondue avec T. albidas par les faunisticiens irlandais (EDNEY). T. sarsi a, par ailleurs, gagné les pays scandinaves : le Danemark, le sud de la Norvège et la Suède méridionale. En Finlande, elle n’a été rencontrée que dans les serres. Elle vient enfin d’être découverte à Terre-Neuve, où elle a été probablement importée par l’hommo. Répartition en France. ——— VANDEL, 1925 a et b, 1952 a ; Lncimnn, 1942 0, 1944, 1949, 1954 a, 1956 b. Cette espèce est probablement originaire de l’ouest de la France. Elle est particulièrement fréquente en Dordogne. Elle s’étend, au nord, dans les Deux-Sèvres, et en Vendée, où elle devient d’ailleurs fort rare. Elle fait
TRICUONISCIDAE. —- TRICHONISCOIDES 265 complètement défaut en Bretagne. Par contre, on la retrouve plus au nord dans le Boulonnais. Au sud, elle ne dépasse que bien rarement la Garonne. Il convient de remarquer que, dans la partie méridionale de son habitat, cette espèce a tendance à devenir cavernicole. ll ne fait d’ailleurs aucun doute que les stations actuelles ne représentent que des stations reliques d’un habitat autrefois beaucoup plus vaste qui devait couvrir la totalité des provinces atlantiques de la France. Localités précises. —- llaute-Garonne : résurgence de Boussan, à Boussan, au nord d’Aurignac. —— Gironde: ruisseau souterrain de Camiac: gr. de Saint-Martin-du-Puy. —- Gers: dans un puits, à Saint·Bazile. —·- Lot-et- Garonne : Villeréal; Villeneuve-sur-Lot ; grotte de .Iuan~d’Amans, à Goulens. —— Tarn-et-Garonne: Loze. — Lot: Gr. de la Finou, à Livernon. — Dor- dogne: Brantôme; Chancelade; les Eyzies; Saint-Cyprien; Pombonne, près de Bergerac; Beaumont-du-Périgord. — Charente: Gr. de Rancogne. — Deux-Sèvres : Niort. — Vienne : Poitiers ; Biard ; Voulème. —· Vendée : forêt de Mervent, au nord de Fontenay-le-Comte. —— Puy—de-Dôme : Clermont-Ferrand (serres). — Pas-de-Calais: Wimereux, dans les falaises argileuses du Cap Gris-Nez. \ 10. Trichoniscoîdes cadurcensis VANDEL, 1934. Cette espèce se subdivise en deux sous-espèces : cadurcensis cadurcensis Vandel et cadurcensis furcillalus Legrand. Trichoniseoides cadurcensis cadurcensis VANDEL, 1934. Nl()l\l~'H()LOGlE. —— VANDEL, 1934 a, 1952u; LEGRAND, 1942 e, 1946. Taille : très petite, 2 mm. Coloration: pas de pigment; coloration blanc rosâtre sur le vivant_ Appareil oculaire: constitué par une seule ommatidie de couleur rouge ou rose. Cararlères seœuels mâles. —— 1. Péréiopode VII (fig. 121 A et B) : cet appendice est remarquable en raison de la coaptation en pince qu’il présente. La tige basilaire du propodos est, portée par un tubercule saillant ; d’autre part, la tige Sl du rarpos est très forte, et disposée parallèlement in l’axe longitudinal de l’article. Ces deux tiges forment ainsi une pince qui rappelle celle que l’on observe chez les Haplophlhalminae, sauf que cette dernière est constituée par deux tiges dont l’une appartient au méros et l’autre au carpos. 2. Pléopode 1 (fig. 121 C) : exopodite triangulaire à côté externe arrondi. La tige interne est présente, mais tout à fait vestigiale ; la tige externe est ciliée. L’endopodite est semblable ii celui de sarsi. 3. Pléopode 2 (fig. 121) : très semblable à celui de sarsi, à cette différence près que la bosse basilaire de l’article distal fait défaut chez cadurcensis. ÀFFINITÉS. —- Cette espèce est fort voisine de sarsi. Elle en diffère par des caractères régressifs, tels que la petite taille, la disparition du pigzmcnt, la réduction de la tige interne du plcopodc 1 mâle, mais aussi
266 rsoronss TERRESTRES par des caractères progressifs, en particulier, la haute différenciation du péréiopode VII et sa coaptation en pince. ÉCOLOGIE, -— Cette espèce mène un mode de vie endogé; on la récolte sous les grosses pierres, dans les vallons humides. \ 1 1 11 sx [É sel I f V x _, 1 1 —· \ 1 1 E É, ; ,, B /1 / L j .«/\i~ ·« '_` // ' "`~— · ` `W) 1/ \ ~— . l 1 / F `:•y . ï [ 1 l, I I 1 I, 1 1,;-,,.. W /7 ` t ~'/C 11 K \/ A ` lv / / [ 1 ` ~~· 1 '1 ÃQ ` I = 1, 1 "' 1 / l' 1 Q 1 fl , s. ‘ . 1 \ ,1 `··, il V » î ..4¤%` ’ D E C FIG. 121. — Trichoniscoides cadurcensis mâle. — A, péréiopode VII ; B, méros, carpos et propodcs du péréiopode VII, en vue interne; C, premier pléopodeg D, second pléopode; E, premier pléopode de mdurcensia lurcillatus (d’a.près VANDEL, 1952 a). RÉPARTITION GÉOGRAPMQUE. — VANDEL, 1934 a, 1952 a. Cette sous-espèce n’a été récoltés jusqu’ici que dans quelques stations situées entre Lauzerte et Valence-d’Agen (Tarn-et-Garonne), sur les terri- toires des communes de Miramont-de-Quercy et de Saint·Nazaire-de-Va- lentane.
TRICHONISCIDAE. -— TRICIIONISCOIDES 267 Trichonîscoides cadurcensis furcillatus L12cnANn, 1942. Mom>uo1.oax1z. —- L1;c.a.~.No, 1942 e, 1916; VANDEI, 1952 a. Cette sous~espèce ne diffère du type que par la totale disparition de la tige interne du pléopode 1 mâle (fig. 121 E) ; de plus, la tige externe ne porte plus de soies. RÉPARTITION Gâoonarnious. — Lsonamn, 1942 e, 1944 ; VANDE1., 1952 a. Cette sous-espèce n`a été récoltée jusqu`ici qulau Hayet, près de Villeréa] (L0t·et-Garonne). 11. Trichonîscoides consoranensis VANDEL, 1952. En dépit de son habitat pyrénéen, cette espèce appartient, non au groupe pyrénéen, mais au groupe aquitano-languedocien. Elle paraît voisine de sarsi, encore que d’importants caractères différencient ces deux espèces. T. consoranensis se subdivise en trois sous-espèces : conso- ranensis consoranensis Vandel, consoranensis endogeas, n. subsp., et consoranensis racovitzai, n. subsp. Trichoniscoîdcs consoranansis consoransnsis VANDE1., 1952. Monrno1.0c1s.·—- VANDEL, 1952 a. Taille : 5, Q, 2 mm. Coloration : blanche ; pas de pigment. Appareil oculaire : absent. Caractères tégamcntaires. -— Au binoculaire, les téguments apparaissent moyennement granuleux sur la partie antérieure, faiblement granuleux sur la partie pOStéI`l€Ul‘€. Les granulations sont constituées par une soie- écaille entourée d'écailles accessoires disposées de facon concentrique (fig:. 122 A). Les granulations sont disposées en trois rangées sur le premier tergite, en deux rangées sur les tergites suivants ; la rangée postérieure est toujours plus forte que la rangée qui la précède. Caractères sexuels mâles. — 1. Péréiopode VII (fig. 122 B, C et D) : la base de l’ischion porte, du côté sternal, un coussinet de longues écailles piliformes; quelques écailles hyalines s’insèrent sur le bord rostral du même article. Le crochet méral est long, mince, recourbé, franchement détaché du corps de l’article ; il porte une soie fine à son extrémité. 2. Pléopode 1 (fig. 122 E) : exopodite à angles postéro-externe et entéro- internc très saillants, en forme de triangle, à sommet arrondi. Les tiges so11t inégales : la tige i11terne est plus courte et surtout beaucoup plus mince que la tige externe. La pointe de l’endopodite est bien développée et affecte la forme d’un triangle, à sommet arrondi. 3. Pléopode 2 (lig. 122 F et G) : l’article basal de Pendopodite est égal au tiers de la longueur de Vappendice. L’article distal a la forme d’un cuil- leron court, recourhé, doublé d’une lame hyaline ; il est ilanqué oblique- ment d’une épine transparente.
268 1so1>oDEs TERRESTHES Éc0L0GIE. — Cette forme est troglobie. RÉPARTLIIION GÉOGRAPHIQUE. —— VANDEL, 1952 a. — Cette sous-espèce n’a été :]usqu’1c1 récoltée que dans une seule localité : la Grotte Rieux, à Massat (Ariège). gw/Q , , "`,/' E1 C- ~ & 3} e=¤‘ î g , \ \ Q E \> % I l M?/;à\ V ~ 5 1 \` E \ \' 1 7) lv L / l · \ ` ‘ j \è· .! à 2 &" .! L 4 ‘ ' A " / — e x î' " » , \\ / * (3 ' Q il ' I, à i * rx î— C \ V \ D 4 ï A t l \ B A \ M /’\ li i //2 C Il 1/ E a " lm .` gg fr <\ ll /· `E 4 F10. 122. — Trichomlscoides consomnensis consoranensùs mâle. - A, soies-écailles; B, péréiopode VII ; C, méros et calrpos du péréiopode VII, en vue externe ; D, les mêmes articles en vue interne ; E, premier pléopode ; F, second pléopode ; G, extrémité de Pendopodite du second pléopode (d’a.près VANDEL, 1952 a). Trichonîscoides consoranensis endogeus, VANDEL, 1957. MoRP1io1.oG1E. —— VANDE1., 1957 e. —- Cette sous—espèce dilïère du type par les caractères suivants, tous propres au mâle : 1. Péréiopode VII (fig. 123 A) : l’ischi0n porte sur son bord sternal une rangée sealariforme de courtes écailles triangulaires, fort différentes des
TRICHONISCIDAE. — Tmcuomscoxnus 269 longues écailles piliformes du type. Le crochet méral est semblable à celui du type. 2. Pléopode 1 (fig. 123 B): les deux tiges sont à peu près de même longueur, mais la tige externe est deux fois plus large que l’interne. 3. Pléopode 2 (fig. 123 C) : l’article distal se termine en un cuilleron, mais celui-ci est dépourvu d’êpine latérale. t , il #9 ,7/ ' À. L', \ El FQL \ , J i c ‘ , ' p l ' — Y A , a %(îl'î\È \ ·` I I, \ l , / M ·' ·'/ " l ‘o \ A l \ n` [ ‘ et ` ¢ N M , ' °tGë‘ · \\\ `\ È cx `· \ · Ès \ 1 ~°È¤°¤ . l\ l Qocgê , \ \, ( Q xx l lx \‘ I \ gw È FIG. 123. —— Trichoniscoides conaomnenaia cndogaewr mâle. —- A, péréiopodc VII; B, exopoditc du premier pléopode ; O, article distal de Pendopodite du second pléopode. ÉCOLOGIE. i CBÈÈE SOUS·8SPèC8 XI1èIl€ UI] II10dB d8 Viê Clldûgé et [IDH C3V€I‘· nicole. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE. ··· VANDEL, 6. L Cüttê SO\1S'€SpèCB est propre à la partie occidentale du département de l’Ariège. Elle n’a été récoltée jusqu’ici que dans deux stations: dans les éboulis qui sont situés non loin de l’entrée de la Grotte Rieux, à Massat ; dans le bois de Sourroque, au-dessus de Moulis, dans la forêt de hêtres, vers 900-1.000 m d’altitude.
270 ISOPODES TERREbTRES Trîchonîscoîdes consoranensis racovitzai, VANDEL, 1957. SYN0NYMiE. ——— Trichoniscus (îfrichaniscoides) modesius 7 n. subsp. ? Hacovitza, 1908. l\¢IORPHOLOGIE. —— VAMJEL, 1957 e. ——— (jette sous-espèce diffère des deux sous-espèces précédentes par les caractères suivants, qui sont tous propres au mâle : 1. Péréiopode VII (fig. 124 A) : le bord sternal de l’ischion est parcouru, dans toute sa longueur par une double rangée scalariforme d’écailles , \ "‘ l . il «z· lf, ( â ‘ 1 s /1- |, , \ ,· ii , x i \ , _ V l , ( lt _,~; , ik:) l h l,} v V l M · ( `T. O A gi. l/ fûïlglbl l gt " ly., lx 1% I C ` \d B ~ t w \ w\ \ F10. 124. — Trichomlscoides consorancnsis racovitzai mâle. —- A, péréiopode VII (partie moyenne) ; B, exopodite du premier pléopode ; C, extrémité de Vendopodite du second pléopode. triangulaires. Le crochet méral est dispose d’une facon difïérente de celle que l’on observe dans les deux autres sous-espèces ; il est recourbé dans un plan perpendiculaire à l’axe du membre, en sorte que ce crochet apparaît toujours de face sur les préparations ; il se termine par une soie fine. 2. Pléopode ] (fig. 124 B): l’angle postèro-externe de l’exopodite est extrêmement Saillant ; la tige interne est non seulement plus grêle, mais encore nettement plus courte que l’eXterne. 3. Pléopode 2 (fig. 124 C) : Vendopodite ne se termine pas par uu cuil- leron court et ramassé comme c’est le cas dans les deux sous—es èces 7 P précédentes, mais par une pointe [ine, longue et recourbée.
TRICl1(lNIS(lID.\E. —- TRICIIONISCUIDES 271 Rcrnonucrxon. —-· Une femelle ovigère de cette sous·espèce a été récoltée en Juin. Écorocm. —— Cette sous·espèce mène une vie endogée, plus rarement cavernicole. RÉPARTITION uéocaarnioua. -— RACOVITZA, 19118; VANDEL, l957 e. — Cette sous-espèce est propre à la moitié orientale du département de l’Ariège : entrées des Grottes du Mas-d’Azi1 et de Peyrounard, au Mas-d’Azil; Gr. de Férobac, à La Bastide·de-Sérou; à l’Herm, sur le flanc nord du Pech de l’Herm; au Col del Teil, à l'est de Bélesta. 12. Trichonîscoides bonneti VANDEL, 1946. MORPHOLOGIE. —- VANDEL, 19-16 d, 1952 a. Taille : 5*, Q, 3,25 mm. Coloralion: blanche; pas de pigment. Appareil oculaire : absent. Caraclères légumenlaires. — Le Vertex ct les tergites péréiaux sont couverts de tubercules bien visibles au binoculaire. A l’cxamen microsco- pique, ils apparaissent constitués par une soie—écaille, entourée de cercles concentriques d’écailles imbriquées. L’écaille principale est finement dentelée sur son bord distal. Les tubercules sont disposés en 4-5 rangées sur le vertex, en 3 rangées sur le péréionite I et en 2 rangées sur les prénéionites I1—VII. La rangée postérieure conserve lc même déve- loppement sur tous les segments, mais la rangée médiane s’aiTaiblit sur les trois derniers tergites, V-VII. Cet affaiblissement est dû à la réduc- tion des écailles accessoires, et à leur disparition complète sur la rangée médiane du tcrgite VII, qui est constituée par des soies simples. Les pléonites qui apparaissent lisses au binoculaire, portent deux rangées de soies simples. Appendices. — Anlerme : articles 4 et 5 eréuelés sur leur face externe ; les éminences portent des tubercules qui sont constitués, comme ceux des tergites, par une soie~écaille entourée d’écailles imbriquées. Le flagelle est constitué par cinq articles dont les trois moyens portent chacun un bouquet d’aesthetascs. Caraclères sexuels mâles. —— 1. Péréiopodc I, dépourvu de difïérenciation sexuelle. 2. Péréiopode VII (fig. 125 .\, B et (J) 2 le crochet méral n’est pas cons- titué, comme chez les autres espèces du groupe aquitano-languedocicn, par une exagération de la gaine d’insertion de la tige basilairc, mais par un développement de cette tige elle-même qui devient énorme; son extrémité atteint le bord distal de l’articlc. 3. Pléopodc 1 (fig. 125 D) : cxopodite portant une petite saillie angu- leuse, à l’angle distal et externe ; les tiges ne sont pas ciliées ou le sont
272 ISOPODES TERRESTRES seulement à la base. Endopodite se prolongeant en une forte pointe triangulaire, au delà du point d’iusertîo11 de la tige. 4. Pléopode 2 (Hg. 125 E et F) 1 article dîstal de Pendopodite terminé A ’»?’2 , ' ,«' ya r N « ;/ :,~ M V `\ i `\`\ l ,z- , \ , ’ (É rl / ,\ ' Ã ~ \~ ‘ / , I ll ,.. \\ / nx I r rr \ \\ J" \ ' ( \\ Z MZ *, ( ¢ \ \ / lp: » \` ¢ \ __/ \`l]'î~ltlà / \ xl tî,·§,À F f ju 9% `~' li l l A » V :`_~,y?l / [ y l drt l vw `\ A 7/ \ ‘u`^\ È 4 \ |»·\ \ L «· \ Nl xl \ \\ \\w~\l W", \ A \ D l®l\‘}"\$ / È \ . / \~ T sï ` / . r ~ / F \ `| F? ) L \) l - ( I ‘ 1 c,-T, \ / L; _ \ r c · »< \ ¤ I / , 7 1* B. R ll >` È. l al'; n I G L -\ T / 1 B / 2* C ‘ ,\ FIG. 125. -—— Trichoniscoides bomzeti mâle. — A, péréiopode VII; B, méros et carpos du péréiopode VII, en vue externe ; C, les mêmes articles en Vue interne ; D, premier pléopodeç E et F, second pléopode (d’a,près VANDEL, 1952 a). par un cuilleron recourbé, encadré d’u11e mince lame hyaline et portant quelques soies. · Éc0L0G1xs. — T. bonneti est un troglobie strict.
TRICIIUNISCIDAE. —~ 'IR1(lllUNlS(jUlDES 273 Rémnririon exâoonariuous. —— Vsnnxan, 1946 il, 1947c, 1952 a ; VANDEL, ou CMLAR et BONNET, 1947; Bonmzr, ou CAILAR et Tuziar, 1947, 1948; BANCAL, Bonmar, DU CAILAR et Couonnc, 1949 ; Tozar, BoNN1=;r, Bounmzn et ou CMLAR, 1950; Bonmzr, ou CAILAR et Coumsnc, 1951. La répartition de cette espèce est le résultat de la pénétration du groupe sarsi dans le Languedoc et la région méditerranéenne, où d’ailleurs ses repré- sentants mènent actuellement une vie exclusivement cavernicole. Cette espèce est assez fréquente dans les grottes de la bordure calcaire des Cé- vennes, comprise entre l'Hérault et la Vidourle. Localités précises. — Hérault: Gr. des Mines, à Ganges; Gr. de Renne, à Gorniès ; Aven Taurier, à Laroque ; Gr. du Mas, à Londres ; Gr. du Sergent, à Saint-Guilhem·le·Désert; Gr. de Castelnau, près de Montpellier; Gr. de la Colombière, à Montpellier; rivière souterraine de la Madeleine, à Ville- neuve-les-Maguelone; Gr. du Mas Argelliès, à Frontignan. Gard : Gr. de Goulsou, à Avèze, près du Vigan ; aven du Pas-de-Madame, à Sumène ; aven de la Bannelle, aven des Gosses, Bancle de Saint-Hippolyte- du-Fort, à Saint-Hippolyte-du-Fort; Gr. de Bégué-Ponchon, à Pompignan. Groupe alpinojurassien. Dans ce groupe, Pextrémité de Pendopodite 2 affecte la forme d’une pointe droite ou recourbée, mais bien moins longue que celle des espèces du groupe atlantique. Ce groupe se rattache étroitement au groupe atlantique auquel il se relie par Pintermédiaire de T. modeslus, ainsi qu’il a été déjà dit. Le groupe alpin qui a dû prendre naissance dans le domaine atlantique est aujourd’hui inféodé aux Alpes occidentales et a la chaîne du Jura. Une espèce expansive (T. helvelicus) a largement dépassé les limites de ce domaine. Ce groupe renferme cinq espèces: miœlus Racovitza, lzeroldi Vandel, remyi Bonnefoy, palchellus Legrand, et helvelicus Carl. Ces cinq espèces sont représentées en France. 13. Trichoniscoides mixtus RACUVITZA, l908. SYNoNYM1E. —- Trichoniscus caoernicola Dollfus, 1896 (pro parle) ; —· Triclzoniscus rauernicola Viré 1896 (pro parle) ; —- Trichoniscus (Tricho- niscoides) rniœlus Raeovitza, 1908. Monrnorouia. —-- Rixcovrrza, 1908; V.xNo12L, 1952 a. Taille : 5*, 5 mm; Q, 6 mm. Coloration: blanche; pas de pigment. Appareil oculaire : absent. Caraclères légumenlaires. —- Au binoeulaire, les tégumcnts apparaissent à peu près lisses ; cependant, on aperçoit, sur les trois premiers péréionites, la rangée postérieure de soies-écailles qui fait légèrement saillie. Au microscope, on constate que les soies-écailles qui recouvrent les téguments 18
274 isorooes Tennesrnns sont simples, et non accompagnées d’éeailles accessoires ; elles. sont disposées en rangées transversales, au nombre de 5-6 surle vertex, 3-4 sur le tergite I, 3 sur les tergites II-VI et É sur le tezgite VII. Leurs dimensions diminuent régulièrement de l’avant vers l’arrière du corps. ` ol / \ lr ll \ ’, \ . ; ' 4 I/u` i _l... l ‘ all l ` M l l (lill 4 ll ‘ 0 `= l i ll! «’ / r (ly. lill A ly l ¢ . ll, /’ X c, , B \ FIG. 126. - Trichoniseoides mixtus mâle. -— A, premier pléopode ; B, second pléopode (d’après IZANDEL, 1952 a). Appendices. - Antenne: articles 4 et 5 ornés de deux rangées de tubercules éeailleux. Flagelle de trois articles dont le second porte un bouquet d’aesthetascs. Cameières sexuels mâles. —— I. Péréiopode l 1 carpos et méros garnis d’écailles hyalines sur leur face sternale. ‘2. Péréiopode VII dépourvu de diiïérenciation sexuelle. 3. Pléopode 1 (fig. 126 À) : exopodite triangulaire, il bord postérieur ondulé ou crênelé ; tiges grandes, subégalcs. Endopodilc ix extrémité étroite, et tige s’insérant en position exactement terminale. 4. Pléopode 2 (fig. 126 B) : exopodite à lobe interne saillant, triangulaire, portant une forte tige. Article basilaire de l’endopodite égal seulement
TR1e!1oN1s(;lDAE. —- TRI(;|loNISr:oIDES 275 au quart de la longueur de l’article distal. .\rticle distal allongé, terminé par une pointe en forme de bec et soutenue par une apophyse ehitineuse, Arrmrrns. — Cette espèce est fort voisine de T. modeslus qui appartient au groupe atlantique. Le tableau comparatif suivant permet de distinguer aisément ces deux espèces : Caractères modeslus mixlus Taille maxima du C3`. 3,5 mm. 5 mm. Taille maxima dela Q. 4.5 mm. 6 mm. Pléopode 1 mâle : Moyenne du rapport h/l de l'exopodite. (I,75 9,9 Tiges de l’exopoditc. Tige interne plus faible Tiges subégales. que l’externe. Endopodite. Un lobe bien marqué Pas de lobe terminal; il Vcxtrémité de l’ap— tige s’insérant à l’ex- pendice. trémité de l’article, Pléoporle 2 mâle: Exopodite. Lobe interne à peu Lobe interne saillant, près nul. triangulaire. Endopodite. Terminé par un bee Terminé par une pointe d’oiseau, dépourvu aiguë, conique, sou- de baguette de sou- tenue par une ba- tien. guette chitineuse. Rnrnonoerroim —- Sur 461 femelles de cette espèce examinées par l'au· teur, 3 seulement étaient ovigères; elles furent récoltées, l`une en avril, les deux autres en mai. É(.()L()(}IE, ——-- Cette espèce se K't·!1(‘nntI‘6 dans les gI‘0tî.€S (iOI11L les $11111118- ments sont abondants. Un la recueille sur Vargile détrempée, les parois stalagmitécs recouvertes d’une pellicule d'cau, au voisinage des gours, sur les débris apportés par les crues, etc. Cette espèce n’a jamais été recueillie en dehors des cavités souterraines. RÉPARTITION uéounarnioon. -—— DOLLFUS, 189611; VIRÉ, 18960; BACO- VITZA, 1908; Sotnxno, in JEANNEL et Racovrrza, 1918, 1929; S0L1.AUD, 1935, 1936; W`o1.1=, 1938; llnssow, 1944; VANDEL, 1946 a, 1952a; CUAz, 1947; LAMY, 1949; STRINATI, 1953, 1957. La répartition de cette espèce est manifestement commandée par l’exten- sion des glaciers quaternaires. Uaire de répartition de T. miztus s'étend, en elfet, tout le long de la chaîne jurassienne, entre Rhône et Rhin; elle correspond presque exactement aux limites de la grande glaciation rissienne (fig. 127). ll est certain que la dispersion de cette espèce correspond à une periode de grande humidité, et n'a pu s`eIl`ectuer qu'au cours des périodes glaciaires. A cette époque, cette espèce devait mener une vie épigée. Lors du réchaullement post·glac1aire, l’espèce n°a pu subsister qu'en colonisant
276 isoronas renansrmas les grottes où elle est aujourd’hui exclusivement cantonnée. Elle doit être tenue pour une relique liygrophile. Il est certain que son extension a dû être autrefois plus considérable. Quelques exemplaires d°un Trichoniscoides qui se rattache à mzxtus ont été, en efîet, recueillis dans deux grottes de Provence. Z 1 _ > // 1 '• 1 4/ » mid g' A ( 2 É]//jv 65 D ( _ 8) f 7 ` · / / B12 I2 </ r J3 4 \_ , ' M J5 ., . 16 l / 19 22 21 zo ` FIG. 127. — Carte de répartition de Trùzhoniseoides mixtus. Le trait épais marque la limite de la glaciation rissienne, d’après la carte de A. PENcK. Les chiiïres corres- pondent aux numéros des grottes mentionnées dans le texte. Lvcalités précises (fig. 127). — Haute-Saône: (1) rivière souterraine de Cerre-les-Noroy. — Doubs: (2) Gr. de Clerval; (2’) Gr. du Château de l Roche, à Saint-Hippolyte; (3) Gr. des Orcières, à Montivernage ; (4) mines de Laissey; (5) source Bergeret, à Arcier; (6) Gr. Dreyfus, à Besançon; (7) Gr. de Gonsans ; (S) Gr. de Sainte-Catherine, à Laval; (9) Gr. du Morey, à Vercel; (10) Gr. de Plaisirfontaine, à Bonnevaux; (1()’) Gouffre de La- chenau, au Trépot; (11) Gr. des Cavottes, à Montrond; (12) Gr. des Faux- Monnayeurs et, Baume-Archée, à MOUÈh1€P ; (12’) Gr. du Trésor, à Remonot ;
raxcnomxscxnla. — rnxcrronrscoxnas 277 (13) Baume du Mont, à Reugney. — Jura: (14) Gr. des Planches, près d’Ar- bois; (15) Gr. de Baume-les-Messieurs ; (16) Gr. de Revigny; (17) Gr. de Malchefroy, à Macornay; (18) Gr. <¤ A Jean Mercier », à Cressia. — Ain: (19) Gr. de Hautecour; (20) Trou des Voleurs, à Poncin; (21) Gr. de la Tière, à Cerdon; (22) Gr. de Saint-Julien, à la Balme. Une forme se rattachant à Tr. mixtus a été récoltée dans deux grottes de Provence. Bouches-du-Rhône: Gr. des Espagnols, à Cassis. —- Var: Gr. des Fées, à Hyères. I / 5 \ /l i « ~‘ / ,j , _) ·\ 1 ll 1 sê ` ‘ gt; ' ,_- \ Q )/ “,X,4<)\· ’ . / vf lëëfll ' ~ D ., · 1 »,· Éîtïù ll I-/`.·,_,` \ , V · I I LI~ el xa '\[/ Tl ·1= —-« , " P? ` · A 1 —/ ,‘ r g/ B « , \ / / / ·*’ se r l 1 /` / » r, îîlk/A&;» ·¤ rg, ;’ __î/’ ll / l ~“/ É `Ã ll" au "\\ /` M É-Ez?-···" Fm. 128. — Trichrmiscoides Iœroldi mâle. — A, soie-écaille du bord postérieur du pre- mier tergite; B, antenne; C, premier pléopode (Mouthier); D, premier pléopode (Rougemontot) ; E, second pléopode ; F, extrémité du second pléopnde (d’après VAN- nm., 1952 a). 14. Trîchonîscoîdes heroldî VANDEL, 1952. SYNONYMIE. — Orilnniscus sp. Hcrold in HUssoN, 1944. Monruoroom. — VANDEL, 1952 a. Taille : J, 2,5 mm ; Q ovigère, 4 mm. Coloralionz La coloration est rose, rouge ou orange, sur le vivant; mais, elle disparaît rapidement dans l’alcool. La coloration n’est pas due à un pigzment diffus répandu dans le corps, mais à un réseau de chroma-
278 rsoponas Tnnnnsrnas topliores très net, réparti sur toute la surface des tégnments. Ce réseau est particulièrement apparent, en raison de l’in| ensité de la pigmentation sur le vertex et dans la région postérieure du corps. Appareil oculaire: un ocelle rougeâtre ou noirâtre bien développé. Caractères légumenlaires. À- Téguments spinescents sur la moitié antérieure, lisses sur la moitié postérieure. Le premier tergite porte trois rangées de soies-écailles (une antérieure, une médiane et une postérieure) entourées d’écailles accessoires (Hg. 128 A). On observe la même disposi- tion sur le second tergite, mais la rangée antérieure est très réduite. Les tergites suivants ne portent plus que deux rangées de soies-écailles, l’antérieure ayant disparu. Sur les tergites postérieurs, les soies-écailles sont simples et dépourvues d’écailles accessoires. Appendices. — Antennes (fig. 128 B) courtes. Les articles 4 et 5 portent deux rangées de tubercules écailleux. Le flagelle est formé de trois articles, dont le second porte un bouquet d’aesthetascs. Caractères sexuels mâles. —— 1. Péréiopode [ et VII: dépourvus de différenciation sexuelle. 2. Pléopode 1 (fig. 128 C et D) : exopodite plus large que long, portant deux tiges courtes, légèrement inégales, l’externe étant plus longue que l’interne ; une petite encoche à la base de la tige externe. Endopo- dite large, soit coupé droit son extrémité, soit prolongé par un lobe externe. 3. Pléopode 2 (fig. 128 E et F): exopodite rectangulaire, dépourvu de lobe interne saillant. Endopodite se terminant par une tige aplatie, légèrement recourbée, arrondie à son extrémité et ilanquée d’une lamelle hyaline. AFFINITÉS. —— Cette espèce est voisine de miœias et de remyi. Elle s’en distingue cependant par les caractères indiqués dans les deux tableaux suivants : Caractères heroldi mialas Taille maxima. 4 mm. 6 mm. Ornementation. Des tubercules sur Téguments lisses. le Vertex et les tergites antérieurs. Antennes. Courtes. Longues. Exopodite du pléo- Plus large que long, Aussi long que podel 3. bord externe non· large ; bord crénelê, externe crénelé.
TmCn0Nxsc1DAE. — Taicnontscomas 279 Caractères heroldi remyi Exopodite du pléo- Triar gulaire. Rcrtangulaire, pode l 8. Endopodite du pléo- Pointe courte, faible- Pointe longuement pode 2 8. ment recourbéc. recourbée et garnie -le soies. Rernonucrxorx. ·— Des femelles ovigères de cette espèce ont été récoltées fin juillet. Écorocuz. — T. heroldi est un endogé typique. Hépanrxrxon oâocaarnxoue. — Hussox, 1944; VANDEL, 1952 a. Cette espèce n`est encore connue que de quelques stations, mais il est bien certain que lorsque l°on recherchera systématiquement cette espèce dans la chaîne jurassienne, de nouvelles localités habitées par T. heroldi seront découvertes. Localités précises. — Haute-Saône: rivière souterraine de Cerre·les—Noroy Goullre-grotte de Captiot, à Bucey-les-Gy. -—- Doubs: mines de Rougeme- montot, à l’entrée des galeries abandonnées, sous de gros blocs éboulés, reposant sur de Vargile; cascade de Syratu, à Mouthier. — Ain: région de Poncin et de Cerdon. — Rhône: Mont Ceindre, au nord de Lyon. 15. Trichoniscoides remyi BoNNEFoY, 1945. Cette espèce, récoltée et décrite par Mlle BoNNEF0Y, n’ pas encore été retrouvée, et reste imparfaitement connue. Elle est certainement très voisine de pulchellus Legrand et d’her0ldi Vandel; il conviendrait de reprendre Pexamen comparatif de ces trois espèces, car on n’est pas encore fixé sur l’étendue de la variabilité de ces trois formes et sur la constance des caractères qui ont servi de base Si leur statut spécifique. Moarnowoin. —- Bonmsrov, 1915 ; Laanamo, 1950 ; Vimnex., 1952 a. Taille : 3 mm. Coloralionz blanche; pas de pigment, Appareil oculaire : inconnu. Caractères légumenlaires : surface du corps recouverte de granulations dont quelq_ues·unes sont régulièrement disposées le long du bord pos- térieur des pléonites. Curaclères sexuels mâles. — l. Péréiopode VII : dépourvu de différencia- tion sexuelle. 2. Pléopode 1 (fig. 129 A): exopodite subquadrangulaire, 2 1/4 fois plus large que long; tiges légèrement inégales. Endopodite présentant à son extrémité un lobe arrondi. 3. Pléopode 2 (fig. 129 B) : exopodite trapézoïdal. Endopodite à article basilaire quatre fois plus court que le distal. Article distal terminé par l
280 ISOPODES TERRESTRES une pointe longue, recourbée, doublée d’une mince lame hyaline, et portant une rangée de soies courtes et serrées. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE. — BONNEFOY, 1945 ; VANDEL, 1952 a. Cette espèce H,BS1'» €l'1C©I‘€ COIIHUB CIUB PST les `l§I'O1S €X6II1plH1I`€S I‘6C\1€1ll1S par Mlle BONNEFOY, aux environs de Saint-Pierre-de—Chartreuse (Isère), entre 700 et 1.100 m d’altitude. , , I l 0 o" bb 1 A 13ÉO* È? \, ~ 1, O È , ‘$:zt Q \ ÉXÃÉU, · É 1 1 11* ~" · \ A l 1 \ (.1 È . \ ‘ ·, l /' /7 È G ' /27/ \ ///«,»} A [Moi B FIG. 129. — Trichoniscoides remyi mâle. — A, premier pléopode; B, second pléopode (d’après VANDEL, 1952 a). 16. Trichoniscoîdes pulchellus LEGRAND, 1950. Cette espèce se subdivise en deux sous-espèces: palchellus pulchellus Legrand et palchellus furalensis Vandel. Trichoniscoides pulchellus pulchellus LEGRAND, 1950. ÃÃORPHOLOGIE. — LEGRAND, 1950; VANDEL, 1952 a. Taille : 5*, 2 mm ; Q, 2,5 mm. Coloration: rose, rouge ou orange. Couleur stable, due à un réseau de chromatophores, particulièrement apparent sur le vertex et autour des yeux. Certains exemplaires sont complètement dépigmentes, et parfaitement blancs, même sur le vivant. Appareil oculaire : un ocelle rose ou rougeâtre, à l’ordinaire très appa- rent. Cependant, chez les individus complètement dépigmentés, 1'appareil oculaire semble faire defaut.
TRICIIONISCIDAE. —— Tmcuomsoorons 281 Camclères légumenlaires. —— Tcguments fortement spinescents. Au microscope, les tergites apparaissent recouverts de granulations formées d’une soie·écaille entourée d’écaiIIes accessoires (fig. 130 A). Les granula- tions sont fortes sur la partie antérieure du corps; elles s’atténuent légèrement en arrière. Le vertex porte quatre rangées de granulations, le premier tergite trois rangées, et les tergitcs II-VII deux rangées seule- ment. l J/;`>r""*°1t·,,, // vl ,»~,rî"o~\ lï 4 t N wiïü // « `t ( i\\\\«·\/ \\ IV Ã \ l r 2 \§ wé ’ ( i) R ‘ / :/ · g il '/W! ll W" A D ,î.~ i r. D. _ l qi T /// (xl L I ( V / — , ·: ' · /4,/ É "/É/A là L u K Éê É `-Zî \______./ 8 C`. Fm. 130. —— Trichoniseoidea pulehellus pulchelluns mâle. —— A, soie-écaille du bord pos- térieur du premier tergite; B, antenne; U, premier pléopode; D, second pléopode (d’epx·ès VANDEL, 1952 a). Appendices. -— Antenne (fig. 130 B) courte ; articles 4 et 5 ornés de deux rangées de tubercules écailleux. Le flagelle est constitué par trois articles dont le second porte un bouquet d’aesthetascs. Caractères sexuels mâles. — 1. Péréiopodes I et II : des écailles hyalines sur le carpos et le méros. 2. Péréiopode VII : dépourvu de différenciation sexuelle. 3. Pléopode 1 (fig. 130 C) : exopodite plus large que long; le rapport de la hauteur à la longueur est compris entre 0,7 et 0,8 ; son bord posté- rieur est parfois crénelé; tiges plutôt longues et subégales. Endopodite se prolongeant en un lobe postéro-externe saillant. 4. Pléopode 2 (fig. 130 D): exopodito rectangulaire. Endopodite à article distal 4-5 fois plus long que le proximal, renforcé par une saillie chitineuse, et se terminant par un crochet plus ou moins détaché, cn forme de cuilleron, En pointe aiguë, et doublé d’une lame hyaline,
282 isoronns Tennnsrnes ÀFFINITÉS. — Cette forme se rattache étroitement à remyi Bonnefoy et à heroldi Vandel, ainsi qu’il a été déjà dit plus haut. ÉcoL0o11;. -— T. pulchellus est un endogé typique. RÉPARTITION GÉ0<;nAPH1ouE. — LEGRAND, 1950; VANDEL, 1952 oi. Cette espèce est largement répandue dans le Jura méridional et dans le nord des Alpes françaises et suisses (Gr. de Saint-Maurice, dans le Valais). Localités précises. —- Ain: Cerdon; La Balme. — Haute-Savoie: Bonne- ville ; Leschaux ; Marignier ; Cluses ; Faverges. — Savoie : la Giettaz (1.100 rn). —— Isère: Uriage, au sud de Grenoble; Pierre-Châtel et Fugières, au nord de la Mure. / « la \\\ ii M 1 t 1*1 oo ‘ , · ty 0 1 1 1 · \ ’ / I \) \ / ’ \:) ·\*\ 1 ( 1 i V · yk // 1 ïx « 1 i o\/` i / \\_,_/à 1 1 (;f,.JJ0;É':‘ü\ / l` ' ' ,‘ ëëeeïl " 1 1, i` / 1 1 J .' iîgïiiilt , . « 1"w¤‘l> 1 '// "`BQI YU g,/la \ F" 1 99 nu t wi I/Ã, ‘-_ \ à «,wii \ "/( ,<îî§î* ys)? @_ (1 Nam lyllii i J \\ É/w1`\a1N —\- M \ ` LL qlli B. FJG. 131. —- Trichoniscoides pulchellus jumtensis mâle. ——- A, premier pléopode ; B, second pléopode ; O. extrémité de Vendopodite du second pléopode d’un exemplaire recueilli à. Bettant (Ain) (d’après VMIDEL, 1952). Trichoniscoides pulchellus juratensis VANDEL, 1952. Monrnotocm. — VANDE1., 1952 a. Cette sous-espèce ne se distingue du type qu’en raison de la forme de l'end0podite du pléopode 2 mâle qui se termine par une sorte de capuchon conique, nettement séparé de l’article distal, et renfermant une structure spiralée (fig. 131 B), Un mâle recueilli à Bettant (Ain) présente un appen- dice légèrement différent (fig. 131 C). Rémnrirron câoennuioue. — Cette sous—espèce n’a été rencontrée jusqu’ici qu’à l’entrée de la source de la Loue, à Ouhans (Doubs), où elle est dhailleurs commune. On peut y rattacher, avec quelque doute, le mâle recueilli à Bettant (Ain).
TRICIIONISCIDAE. —- Tmcuomsxzmnss 283 17. Trichonîscoîdes helvetîcus GAM, 1908, SYNONYMIE. - Trichoniscus rzlbidus var. helvelicus (larl, 1908 ; — Trichoniscus (Trichoniscoides) helvelicus Carl, 1911 ; — Trichoniscoides l sl ` xl; I Lg aw N 1 4~ 11 È! ‘l Ã/'.l / · âèf 1 ' ‘°· ` —— ‘ \ wa YÉ / « 1111 1 gs ' N/11 ;‘ vx I 7 (wm 1 agit` 1, ;î.'§ ‘ [ /7r/ W ( J}.Q;j» ,: I/·’ ^· ll ··>¥:*·;ê utf / W "‘;\ ,' A. / , \ / · D / L 1 / ' / 1 ( ' xl \ I .1 » ‘ L ,« «" ( C F — I 1 B - l _ ii ' Ã 9`\g(/ ufr w Q )"’ g.;) 10 \‘ 'Hif * ,."__ L ) 1) xs /1 ,/ 91 es J ":"`>__,»>/ 1 ‘*=z:Ã · _ f FIG. 182. —— Trichoniscoideu helveticzw mâle. -— .\, premier plénpmle (Besançon); B, premier pléopode (Mirecourt); C, second pléupmle ; 1), premier pléupnde d'un mâle immature mesurant 1,75 mm; E, s«·«·«»nd plénpmle du même mâle (d`upxê·:<. vANDEL« 1952 a). albidus var. lopiaria Grâvv, 1913; —- Trichonismides helvelirus subsp. marlini Legrand, 1942. M0m>x10L001E. —(l,xRL, 1908 a, 1911 ;(inA1zvE,1913, 1914 ;\VÃcx1TLEn, 1937;L1z<mA1~m, 1912 «l, 1918, 195(1;V.xN¤EL, 1932 «;_ l l
284 isoromss TERRESTRES Taille : 3-5 mm. Coloralionz sur le vivant, la coloration est assez variable, orange, rose pâle ou blanche. Appareil oculaire: parfois un ocelle bien reconnaissable, teinté en carmin ou en orange; parfois, l’ocelle est remplacé par une tache de couleur jaunâtre; parfois, enfin, toute trace d’appareil oculaire semble avoir disparu. Caractères légumeniaircs. — Des granulations disposées en rangées transversales sur les tergites et constituées par une soie-écaille, entourée d'écailles accessoires. Caractères sexuels mâles. — 1. Péréiopodes I et VII: dépourvus de différenciation sexuelle. 2. Pléopode 1 (fig. 132 A et B) : exopodite de forme un peu variable, soit quadrangulaire, soit triangulaire. Les deux tiges sont portées par un pédoncule commun ; c’est là l’un des caractères les plus remarquables de cette espèce. Endopodite tronqué à son extrémité et dépourvu de lobe saillant. 3. Pléopode 2 (fig. 132 C) : exopodite trapézoîdal. Endopodite à article distal trois fois plus long que le proximal. Son extrémité se termine par deux appendices divergents, courts, cylindriques, recourbés et arrondis à leur extrémité (parfois pointus). AFFINITÉS. — Cette espèce pourrait, semble-t-il, constituer le type d’un groupement particulier de Trichoniscoides, en raison de la forme si particulière de l’exopodite du premier pléopode et de l’endopodite du second plèopode mâles. En fait, ces dispositions si particulières corres- pondent à des caractères tardifs, propres à l’adulte, mais qui font encore défaut chez le mâle immature. Chez ce dernier, le pédoncule qui porte les tiges de l’exop0dite du pléopode 1 mâle n’est pas encore développé (fig. 132 D). De plus, l’endopodite 2 se termine par une pointe simple et courte, dépourvue d’éperon latéral (fig. 132 E). A ce stade, l’endopodite 2 n’est point sans rappeler l’appendice adulte de T. pulchellus juratensis. La bifurcation de l’extrémité de cet appendice par différenciation d’un éperon latéral représente donc un phénomène secondaire et tardif. Cette espèce doit donc rentrer dans la groupe alpin, dont elle constitue le représentant le plus différencié. Rnpaonucrroiv. — Des femelles ovigères de cette espèce ont été recueillies en mai. Écorocus. — T. helveticus mène un mode de vie endogé. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE. —- Répartition générale (fig. 132’). -— Cette espèce reconnaît indubitablement une origine alpine. Elle est, en effet, très largement répandue dans toutes les Alpes occidentales, depuis le Ventoux j11squ’aux Alpes helvétiques. Comme tant d’autres formes alpines, cette
TRICHONISCIDAE. —— 1·1=ucr10N1sc01D1zs 285 / W«·>¤ W · (x jf »`·\ Ivlî fg 2 pvïn 4/) *22 , \ , \"©, \ I \ 7 l ^ O 1** • J Y: /`x à A11 u "° af/` C/ RT \ ` · s·J gf FIG. 132’. ——- Carte dc répaxtitîon de Trichoniscoides helvelicus.
286 isorooiss TERREST nus espèce a également colonisé la chaîne du Jura. Par ailleurs, T. helveticus représente une espèce expansive, qui s’est répandue secondairement bien au delà de son habitat originel. Son aire de répartition s’étale, au nord, en un vaste éventail qui comprend le bassin de Paris, les Vosges, le sud de la Belgique et de la Hollande, la Rhénanie et la Westphalie. Cette répar- tition n’est point sans rappeler celle d’autres espèces alpines, en particulier celle de Porcellio montanus. Répartition en France. - REMY, 1931; V,\NDEL, 1933, 1946 a, 1952 a; TÉTRY, 1938; LEGRAND, 1942 nl, 1948, 1950; BoNNEFov, 1945. Cette espèce est largement répandue dans l’est de la France. Localités précises. — Ardennes: Charleville (Mt Olympe). — Eure: Villers (forêt de Lyons). — Seine-et-Oise: Corbeille; Morsang-sur-Seine. — Seine- et-Illarnez Fontenay-Trésigny (près Melun). —~ illeurthe-et-Àlosellez Nancy. —— Vosges: Villers (près de Mirecourt). —- Doubs: Clerval; Besançon. — Ain: Bourg. — Haute-Savoie: Faverges. — Savoie: Chambéry; Rutlieux; Conjux. —« Isère: Susville, près de la Mure. -— Hautes-Alpes: Guillestre; Gap. — Basses-Alpes : les Dourbes, à l’est de Digne. — Vaucluse : Bédoin ; Mont Ventoux. Gen. SCOTONISCUS Ri\COVlTZÃ, 1908. DÉFINITION. —— Rtxcovirzx. 1908 ; VEP.noE1·F, 1928 e ; \7ANDEL, 1952 a. 1. Taille : 4-5 mm. 2. Coloration : blanche; pas trace de pigment. 3. Appareil oculaire : absent. 4. Caractères tégumentaires : des granulations faibles, bien apparentes sur le Vertex et les tergites antérieurs. effacées sur la partie postérieure du corps. 5. Mandibule droite pourvue de trois, niandibule gauche de deux pénicilles. 6. Exopodite du premier pléopode mâle orné de trois tiges cilièes. 7. Endopodite du second pléopode mâle bi-articulé; l’article distal se termine par un organe copulateur très complexe. Alors que l’appendice correspondant de Trichoniscoides se termine en une pointe ou un cuilleron qui joue le rôle d’organe d’intromission, l’organe de Scoioniscus s’élargit en un lobe arrondi ou 0\O1(l6 qui le transforme en un organe d’apposition (comme celui d’Hyl0niscus). 1ÃFFINITÉS. —- Rixcovirzrx (1908) n’a point clairement reconnu les affinités de Scoloniscus. car il Péloigne de Trichoniscoides et l’intercale entre Phymaioniscus et Nesioloniscus, genres dont on ne saurait le rappro- cher ni du point de vue morphologique, ni du point de vue biogéogra- phique. De même, VYEHHOEFF (1928 e) place Scoioniscus entre Nesiotoniscus et Oriloniscus. En fait, Scoioniscus se rapproche étroitement de Triche- niscaides, et aussi de Jlleiatrichoniscoides ; il ne fait point de doute que ces trois genres doivent être réunis dans un groupe commun.
TRIClI(JNIS(1ID\E. - h(1()T()NIS()US 287 ` Il existe d’ailleurs des termes de passage entre Scoloniscus et Triche- niscoides : 1) On observe parfois, en lanl qrfanomalie, la présence de trois tiges riliêes dans le genre Trichoniscnldes. (les anomalies qui sont généralement asymétriques ne paraissent point particulièrement rares; elles ont été observées chez T. mizius et T. davidi. Il est vraisemblable d’a<lmettre . ,\ `\ \\ W v' ` \\ \ / \_ \· » "\ nil i \ M 61 ’ ' \ _ l i `~ »~ ` * _ A \ N . \:\\ i` A 1 M ) B Ai A F10, 133. -— A, premier plëopodo mâle lle N¢·0l0nixcu.¤« mucr·omel0·•«; B, premier pléopudg mâle- anormal ils- Triclinniwvirlex rlrwùli. preisoutant trois tigre ciliévs (d'uprê-s VANDEL, 1952 a). que la disposition qui rararteirise le genre Srolonisrus ne représente que la fixation de rette anomalie qui apparaît sporacliquement rhez les repré- sentants du genre Trichoniscuirles. Un ne peut, en effet, manquer <l’être frappé par Pextrême rvssemblanre que l'on observe entre le pléopode normal de Scoloniscus et un pléoponle anormal cle Trichoniscoides (fig. 133). 2) Nous dirons plus loin que l’s—mlopo«lite du serond pléopoale mâle de Scnloniscus macromelos, et, en particulier velui de la sous-espère mala- rodensis, presente une remarquable similitude aver l’appareil r·orrespon· dant de Trichaniscoides davidi. La morphologie nous vouduit ainsi à rapprocher le genre Scnloniscus
288 IsoPODEs TERREbTRljS du genre Trichcniscoides, et, tout particulièrement de ses représentants pyrénéens, tels que davidi et fouresi. La répartition géographique de ces deux genres se trouve en plein accord avec les conclusions tirées de l’anatomie. REPRODUCTION. -— VANDEL, 1948 d, 1958 6. Les élevages ont permis de constater, qu’au cours de leur croissance, les jeunes Scotoniscus s’enferment dans une logettc de mue. Ces logettes sont constituées, en tout ou partie, d’argile; mais d’autres matériaux (feuilles mortes, écorces, etc.) peuvent y être incorporés. Les dimensions de ces logettes varient entre 2,5 et 6 mm. La construction de logettes de mue par les Isopodes terrestres n’est connue, en dehors de Scotoniscus, que chez une espèce myrmécophile: Platyarthrus huffmnmnseggi. Lorsque les jeunes Scotoniscus sont clérangés pendant la période de mue, ils ne construisent pas de logettes, et muent à la surface de . l’argile, à la façon des formes épigées. Les femelles ovigères s’enferment également dans une logette de dimensions assez considérables (8 X 5,5 mm). C’est la réclusion dans une logette d’argile qui rend compte de l’extrême rareté des femelles ovigères dans les récoltes effectuées dans les grottes. Sur 605 femelles de Scotoniscus observées par l’auteur, trois seulement étaient ovigères. Ces femelles ovigères ont été récoltées en mai, août et décembre, ce qui semble indiquer que chez cette forme strictement cavernicole, la reproduction se poursuit tout au long de l’année. Écotocin. — Tous les Scotoniscus sont des troglobies stricts. On ne connaît jusqu’ici qu’une seule exception à cette règle: celle d’un mâle récolté sous une grosse pierre enfoncée (mode de vie endogé), en compagnie de Geotrechus orpheus Dieck, à l’entrée d’un aven, le Pount d’Ech Erbaou, dans le massif de Pène-Blanque, près d’Arbas (Haute-Garonne), à 1.050 m d’altitude. Les Scotoniscus sont particulièrement abondants dans les grottes inon- dables, telles que le Goueil di Her, à Arbas, et la grotte de l’Eglise, à Nistos ; on les récolte sur les parois enduites d’une argile d’origine exogène déposée par les crues et riche en matières organiques et végétales qui servent de nourriture à ces lsopodes. Dans les grottes qui ne sont point soumises à des inondations périodiques, les Scotcniscus se rencontrent sur les débris ligneux. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE. — Le genre Scotoniscus est propre au flanc nord des Pyrénées. La répartition géographique apporte ainsi un nouvel argument en faveur de Yinterprétation qui voit dans Scotoniscus une forme surévoluée, dérivée de la lignée pyrénéenne des Triclwniscoides. Pour interpréter correctement la répartition géographique du genre Sco- toniscus, il convient de tenir compte des trois conditions suivantes : 1. Tous les représentants du genre Scotoniscus sont cavernicoles. C’est dire qu’ils représentent les reliques d’une faune ancienne, qui a vécu sous un climat différent du climat actuel. 2. Les représentants du genre Scotoniscus se répartissent en une série de peuplements locaux, présentant des caractères morphologiques qui leur sont propres, et que, du point de vue systématique, on peut interpréter comme des sous-espèces. Ce fait implique la diversifi- cation du stock originel en une série de lignées isolées les unes des autres par des barrières géographiques. 3. Le genre Scotoniscus ne se rencontre que sur le front nord des Pyrénées. Il est inconnu sur le versant espagnol. Une étude précise de la répartition de ces troglobies montre qu’ils sont
Tn1c11oN1sc1D.xE. —— scoToN1scUs 289 localisés dans les grottes des basses vallées pyrénéennes ; ils font complète- ment défaut dans les grottes qui occupent une position voisine de l'axe de la chaîne. Il convient enfin de signaler que le genre Scotoniscus fait défaut dans la région tout à fait occidentale des Pyrénées, et, d’autre part, dans toute la moitié orientale de la chaîne. Le genre Scotoniscus n’occupe que la région centrale de la chaîne comprise entre le Gave de Mauléon et la vallée du Salat (fig. 134). r E 30 · I n .· e se s. + fn;. O". p .4 • ï _ ' _,_, t sa L r e a tg,-"\ lï lmaeromnlu A uurcnus 0 banoturncnsn OÉOIWOVIICUI 0 blflffühlnlll ° MIIIPDUIHJII +I|l"I/'IIVI . USIIIIDSII • JPIDTIDIIYDI F10. 134. —— Carte de répartition de Smto1ti.~¤r·ua macromelos et de ses sous-espèces (d’après VANDEL, 1952 a). Les stations de Lospugue se trouvent en dehors du périmètre de la carte. Tous ees faits impliquent que la répartition des Scotrmiscus est commandée par la disposition des glaciers quaternaires. À cette époque, les Scotoniscus devaient vivre en surface, sur le front des grands glaciers pyrénéens. Un peut se faire quelque idée de leur mode de vie, en l’imaginant semblable ii celui de certaines espèces nivicoles actuelles, telles qu’Orit0ni.s·cus despaxi (p. M3). Lors du retrait des glaciers quaternaires, les Scotoniscus sont restés sur place, mais n`ont pu subsister qu’en s’enfonçant dans les profondeurs alu sol où ils trouvent l’humidité et les basses températures qui leur sont Il(’U(’SSHlI'CS· Si l’on superpose sur une même carte (V.mm:L, HMS /), la répartition des Scotuniscus et les contours des glaciers quaternaires, lors de leur maxi- mum d’extension (lig. 44), on constate que la concordance est remarquable. La limite occidentale de répartition des Scotoniscus correspond, avons- nous dit, au Gave de Mauléon; or, c`est justement, d’après Pencx, la der- nière des vallées des Pyrénées occidentales dans laquelle on relève des restes de glaciations. A l’est, l°accord est moins exact. Le bassin de l'.\riège a été occupé autrefois par de vastes glaciers; mais, pour des raisons que nous ignorons, les Scotoniscus y font défaut, leur aire de répartition s’arrêtant à la vallée du Salat. Uinterprétation qui vient d’être donnée relativement à l’origine des Scotoniscus rend compte de leur présence dans des grottes qui ocqupent 0
290 isorooas 'ricnuesraiss l’extrême limite septentrionale de la chaîne des Pyrénées, telles que les grottes de Gargas et de Tihiran. On sait, en effet, que le glacier de la Ga- ronne a atteint la région de Saint-Bertrand-de-Comminges et de Barbazan (Gonoiv, 1941). Par contre, la région axiale des Pyrénées, c’est·à-dire celle qui fut en grande partie recouverte par les glaciers quaternaires, est totale- ment dépourvue de Scotomscus, ainsi qu’il a été dit plus haut. Ce qui prouve que les migrations post-glaciaires ont été nulles, ou, du moins, de très faible amplitude, et, que, par suite, les stations actuelles correspondent à une répartition très ancienne. Enfin, le cloisonnement des massifs pyrénéens séparés les uns des autres par les grandes vallées glaciaires, a été pour les Scotoniscus, comme pour les Coléoptères du genre Aphaenops, la raison de leur pulvérisatlon en petites colonies isolées qui se trouvent à l’origine des sous-espèces actuelles. Enfin un ar ument d’ordre com aratif laide en faveur de la distribu- . J. g , . . . P .P , tion originellement periglaciaire des Scotomscus. ll est, en effet, remarquable de constater que les Scotoniscus présentent à peu près exactement la même distribution que les Oritoniscus alticoles et nivicoles (O. despaxr et fouresi). La répartition des Scotomscus s’étend de la vallée du Gave de Mauléon à celle du Salat; celle des Orztomscus alticoles, de la vallée d`Aspe à celle du Salat. La seule différence que l’on relève entre ces deux distributions réside dans le fait que les Scotoniscus vivent actuellement réfugiés dans les grottes, à basse ou à moyenne altitude, tandis que les Oritomscus alticoles ne se rencontrent qu’entre 1.600 et 2.500 m d’altitude, et de préférence au voisinage des névés ou dans les emplacements longtemps occupés par les neiges. SYSTÉMATIQUE. — En 1908, ii l’époque où Rixcovirzzx rédigeait son mémoire sur Scoioniscus, deux stations de ce genre étaient seules connues. Par un singulier hasard, ces deux stations correspondent aux limites, orientale et occidentale, de répartition du genre, Comme les représentants de ces deux colonies possèdent des pléopodes de constitution différente, RACOVITZA les avait rangés dans deux espèces distinctes, spenomos et macromelos, encore qu’il ait clairement reconnu leurs indéniables affinités. La situation est aujourd’hui différente. Les nombreuses récoltes de Scotc- niscus effectuées depuis 1908 révèlent l’existence d’une gamme de varia- tions fort étendues apparues dans des colonies géographiquement isolées les unes des autres. Mais les caractères ro res à cha ue colonie corres- _ > P P (1 pondent si manifestement aux variations d’un même type fondamental que l'on ne saurait conserver la position prise par RACOVITZA et tenir pour des espèces linnéennes ces peuplements qui, géographiquement et morphologiquement, sont si voisins les uns des autres. C’est la raison pour laquelle il est préférable de les considérer comme des sous-espèces ou races géographiques appartenant à une même grande espèce linnéenne 2 Scoioniscus macromelos Racovitza. Les caractères de cette espèce se confondent donc avec ceux du genre qui ont été donnés plus haut. Les différentes sous-espèces ne diffèrent les unes des autres que par la forme et la constitution des pléopodes mâles. Leurs caractères soma- tiques sont identiques. Les constituants du premier pléopode mâle pré- sentent des variations de forme d’une certaine étendue (fig. 135). Mais,
'ITHCUUNISLLIDAE. ——— s«;u'l`0NIS(1IJs 291 ccs variations qui sont à la fois «i'«»rdre individuel et racial, sont difficiles à utiliser du point de vue systématique. (Pest pourquoi la distinction des sous—espèces ou races géographiques de Scoloniscus macromelos se fonde I, / \_/-É / L \ / ~/ \ ..`,/ ,1 / / , ia / i ly ` . ’/A i ,1 , \ \ C FIG. 135. -— Premiers pléopodes mâles de S1·0l0ni.v:·uu macromelos ; A, sous-espèce macro- melos; B, sous-espèce aurensix; (`, sous-espèce lieneliarnensing D, sous—espèco biger- ronemiix (düiprès VANDEL, 1952 a). essentiellement sur les particularités de Pendopodite du second pléopode mâle. Il convient donc tout d’abord de décrire cet appendice qui joue un rôle primordial dans Pétablissement de la systématique et l’inter· prétation de l’évolution du genre Scoloniscus.
292 1so1>oDEs 'rnnmssrnus CONSTITUTION ou secoue PLÉOPODE MALE. ——- Le second pléopode de Seoioniscus se rattache à celui de certaines espèces de Trichoniscoides chez lesquels cet organe se termine par une pointe courte et recourbée, et en particulier à celui de T. davidi. La pointe terminale du second pléo- pode de T. davidi (fig. 117 G) est flanquée d’un lobe bien individualisé qui correspond manifestement à ce qui est désigné chez Scoioniscus par le terme de « valve caudale ». (/ \ il · ‘¢ ..·rl‘,%É/ r ·» ¢/M A\ i / " W ,/W I , J ai ( sëf É . l Il (i 7 I Il XN l l l // . ) \ / xg uî Y / ( }( / / / 1 ( B l A FIG. 136. — Extrémité de Yendopodite du second pléopode mâle de Scoloniacus macro- melos mularodemis; A, face rostrale; B, face caudale (dïaprès VANDEL, 1952 a). De toutes les sous-espèces de Scoloniscus, la plus primitive et celle qui se rapproche le plus du genre Trichoniscoides, est incontestablement malarodensis. L/extrémité de l’endopodite de malarodensis (fig. 136) présente — encore qu’elle soit notablement plus compliquée — une remarquable ressemblance avec celle de T. davidi. L’extrémité de l’endo- podite s’amincit en un lobe ovoïde beaucoup plus étroit que le corps de l’article, Ce lobe renferme une pointe centrale, homologue de celle de T. davidi, mais qui se termine par trois soies extrêmement fines et ciliées qui prouvent que cet organe fonctionne déjà par apposition et non plus par intromission. Le bord interne de l’organe est constitué par un renfle— ment chitineux allongé; un sillon plus ou moins profond le divise en deux parties dont la distale correspond à la valve caudale des autres Scoloniscus, et, la partie proximale, à la pelote. La face rostrale de l’organe
TRICHONISCIDAE. - scoromscus 293 est garnie de deux rangées d’écailles, et la face sternale d’un buisson de fortes tiges. Un second type, beaucoup plus évolué que malarodensis, correspond à bcneharnensis (fig. 137). Ce type a cependant conservé un caractère primitif: la présence d’une pointe centrale, reste de l’organe d’intro- mission des Trichoniscoides ; mais, cette pointe est beaucoup plus courte chez beneharnensis que chez malarodensis. Le renflement chitineux du bord interne s’cst divisé en deux parties pour former, à la base, la pelote, `\ ·" À . ( u (1 > î"F` \ ` ~`?N" , \ U ,, \\\)\ il \ iÉ`·ÃiÈi"~ A • ", ê ' `_:È';~' \ A ‘.··`,‘_È Q• g il .':,,·.'}, §\§\\ "·f.2 ç I hl: `— / l A B I C Fm. 137. — Second pléopode mâle de Scoiomîscus macromelos bcnehamensia; A, endo- podite vu par la. face caudale ; B, extrémité de Pendopodite vu par la face rostrzzle : C, le même appendice, en vue caudale (dïeprès VANDEL, 1952 0.). et, au sommet, la valve caudale. Le revêtement rostral du lobe terminal est devenu complexe; il est formé d’écailles cylindriques entremêlées de longs poils ;il constitue la valve rostrale. Dans le type alurensis (fig. 138), la pointe centrale a également persisté, caractère primitif. L’organe est caractérisé par de grandes écailles pointues annexées à la valve caudale, et par un processus cilié doublé d'une lamelle hyaline. La sous-espèce aurensis (fig. 139) se rattache au type précédent, mais la pointe centrale a complètement disparu. Le processus cilié affecte la forme d’une palette portant 4-5 tiges finement ciliées. La sous-espèce bigerronensis (fig. 140) appartient au même groupe. La pointe centrale a disparu, comme chez aurensis ; de grandes écailles laciniées sont annexées à la valve caudale ; le processus cilié est représenté par une palette finement ciliée et une courte tige,
294 isoroons rnnnnsrmas Les trois sous-espèces alurensis, aurensis et bigerronensis, appartiennent à un même phylum qui peuple les Pyrenees centrales (groupe central). Une autre lignée a pour point de départ convenicus (fig. 141). Cfest encore une forme primitive en raison de l’existence d’une longue pointe centrale qui peut atteindre Pextrémité de l’o1~gane. Les valves sont longue- ment ciliées. Le processus rilié ressemble à celui d’alurensis. \ 4. x \ (\ ( \/lill le 2 x .»·“.;‘d‘( ( ff Ã" la · Il ·. ,¢*' ses ·-i·· a / ‘ ) ( 1 ( l i . ( a l \ ) A s \ A B F10. 138. ·— Extrémité de Pendopodite du second pléopode mâle de Scotonisms macro- mclos aiwrensis; A, face rostrale; B, face caudale (d’a.près VANDEL, 1952 zz). Le type macromelos (fig. 142) se rattache étroitement à convenicus. Il en diffère par sa forme plus large, plus trapue, par la différenciation des valves, mais surtout par la disparition de la pointe centrale, reste de l’organe d’intromission qui persiste encore chez les formes primitives de Scoioniscus. Ces deux sous—espèces qui appartiennent certainement au même phylum constituent le groupe oriental du genre. Enfin, une dernière lignée comprend les deux sous-espèces, ossalensis et speonomos, qui forment le groupe occidental du genre. Le type ossalensis (fig. 143) correspond à un type moyennement différencié. La forme géné- rale de l’organe rappelle celle de convenicus, mais la pointe centrale a complètement disparu. La ciliation des valves est réduite. Le processus cilié est représenté par deu}. courtes tiges divergentes.
TB1c11oNisc1DAE. — scoromscus 295 Le type speonomos (fig. 144) est une forme réduite qui se rattache 51 ossalensis. L'extrémité de l’endopodite est rétrécié en raison de la réduc- tion des valves ; la cilialion est également réduite. (les données sont résumées dans les deux tableaux suivants qui éta- blissent le groupement des sous-espèces et leurs rapports réciproques. TABLEAU I. Groupement des sous-espèces de Scoloniscus macromelos. 1. —— malarodensis Type primitif 2. —— beneharnensis 3. -— alurensis 4. — aurensis Groupe central 5. -— bigerronensis 6. — convenicus . Groupe or1ental 7. —— macromelos 8. — ossalensis . Groupe occidental 9. — speonomos TABLEAU II. Rapports des sous-espèces de Scoloniscus macromelos. macromelos aurensis speonomos | [ bigerronensis | ’ alurensis | nssalensis convenicus I benehzzrnensis \ 1 1.î.....— - --T......._...l malarodenszs ....-----.î..—... SOUS·ESPÈCES DE Scoloniscus macromelos. — L’espèce unique du genre Scoloniscus, S. macromelos Racovitza, a été divisée en neuf sous-espèces (VANBEL, 1946 d, 1950 c, 1952 u). Scotoniscus macromelos malarodensis VANDEL, 1952. B1B11ooBAr1x1B. — VANDEL, 1952 a. MOBPHOLOGIE. — Cette sous-espèce représente, ainsi qu’il a été dit plus haut, la forme la plus primitive du genre, et celle qui se rapproche le plus de Trichoniscoides davidi. Second pléopode mâle (fig:. 136) : extrémité de l’endopodite eililéé en un lobe ovoïde, beaucoup plus étroit que le corps de l’article. Ce lobe renferme une forte pointe centrale qui se termine par trois soies extrême-
296 ISOPODES TERRESTRES ment fines et ciliées. Le bord interne du lobe terminal est constitué par un renflement chitineux allongé, divisé en deux par un sillon plus ou moins profond. Le bord externe porte une petite protubérance ciliée. La face rostrale est garnier de deux rangées d’écailles. La face sternale est couverte d’un buisson de fortes tiges. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE. ——— Cette sous-espèce n'a été récoltée jusqu’ici que dans une seule station : la grotte de Malarode, à Arudy (Basses·Pyrénées). 'l l T · b in ( 0 N i / ,,·· \ . Ay! "‘QV ¢;‘ \ \ Y «"`@‘ ·’ \\ \\y..:.((1 Q i l /. x . ( A ; B FIG. 139. — Extrémité de Pendopodite du second pléopode mâle de Scotoniscus macro- melos aurensis; A, face rostraleg B, face caudale (d’a.près VANDEL, 1952 cz). Scotoniscus macromelos beneharnensis VANDEL, 1946. BIBLIOGRAPHIE. — VANDEL, 1946 c et d; 1952 a. l)v10RPHOLOGIE. — Second pléopode mâle (fig. 137): endopodite a extrémité nettement détachée du corps de I’article et formant un lobe pédiculé. Une forte pointe centrale, mais assez courte. Valve rostrale couverte de phanères cylindriques entremêlés de longs poils, nombreux et serrés ; l’ensemble affecte l’aspect d’une fleur d’artichaut. Valve caudale saillante, recouverte de petites écailles. Pelote saillante, arrondie. Processus cilié absent. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE. X CBt`1Z8` SOllS·BSpèCB l’1,6S1Z COIIHUB, de f3.çO1’1 certaine, que de deux grottes : celle de l’Oueil du Néez, à Rébénacq (Basses- Pyrénées), où elle est assez commune; et la grotte de Balagué qui s’ouvre
TRICHONISCIDAE. — scoromscus 297 sur le territoire de la même commune. (ln doit probablement rattacher à la même sous-espèce les femelles de Scutoniscus recueillies dans les grottes d'lgnères et d’Arréglade, à Rébénacq (Basses-Pyrénées). Scotoniscus macromelos aturensis VANDEL, 1950. Bintioomxrmn. -— VANDEL, 1950 c, 1952 a. MORP}1OLOGIE. — Second pléopode mâle (fig, 138) : une pointe centrale n’atteignant pas tout à fait Pextrémité de l’organe. Valve rostrale garnie de quelques cils. Valve caudale recouverte d’un tapis d’écailles serrées, et de poils latéraux plus ou moins longs ; une rangée de grandes écailles pointues est annexée à la valve eaudale. Pelote arrondie. Un processus cilié accompagné d’une lamelle hyaline. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE. — Cette sous-espèce a été récoltée dans trois grottes de la haute vallée de l’Adour: la grotte de Castelmouly et la grotte du Tuco, à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), et la grotte de Campan, à Campan (Hautes·Pyrénées). Scotoniscus macromelos aurensis VANDEL, 1948. BIBLIOGRAPHIE. —— VANDEL, 1948 a, 1952 a. MoRPnoLoGIE. — Second pléopode mâle (fig. 139): cet appendice est fort semblable à cclui d’alurensis, mais il est dépourvu de pointe centrale. Valve rostrale garnie de poils longs, mais peu nombreux. Valve caudale ornée d’un tapis de six à sept rangées de courtes épines. Le lobe terminal est divisé en trois dents obtuses; à sa base, du côté caudal, s’insère une rangée de quatre à cinq grandes écailles pointues. Pelote bombée. Processus cilié pédiculé, élargi à son extrémité qui porte cinq à six tiges de longueur décroissante. RÉ1>Anr1r1oN cxâoonarnioon. - Cette sous-espèce a été récoltée dans trois grottes de la vallée d’Aure (Hautes-Pyrénées): la grotte du Tunnel, à Camous; la grotte dc la Cascade, à Sarrancolin; et, la grotte de l’Ours, à Lortet. Scotoniscus macromelos bigerronensis VANDE1., 1946. Bienxoomwixiiz. — VANDEL, 1946 c et d; 1952 a. Monr>1ioLoo1E, — àcrond pléopodc mâle (fig. 140): la sous-espèce bigerronensis fait partie du même groupe que les deux précédentes (groupe central). L’endopodite 2 est dépourvu de pointe centrale. Valves rostrale et caudale très étroites, garnies sur leur bord d’une rangée de phanères cylindriques. Lobe terminal en forme de dent large et conique; à sa base, du côté caudal, dc grandes écailles laciniées. Pelote allongée. Pro- cessus cilié ovoïde, très transparent, garni de cils d’une extrême finesse ; une courte tige rigide lui cst annexée.
298 1soPoDEs Tnnnnsrmzs RÉ1>Am·IT1oN GÉoGRAP1-noue. — Cette sous-espèce est cantonnée dans quelques cavités de la moyenne vallée du Gave de Pau: grotte et gouiïre de la Pale, à Hieulhès (Hautes-Pyrénées); grotte de Montalivet, à Saint- Pé·de-Bigorre (Hautes-Pyrénées) ; grotte de Bétharram et de Capbis, à Arthez d’Asson (Basses-Pyrénées). l ¤ ‘ r l) " l È”' ui 'V É A ` M V \, , «,-V ll à qk N ls — W ` Q" ' u E ' [ fï l ` » . - \ , l rl Il CE / ) È est _` \ /1 T `: »-` év î} ` »/ r Q ” / Àï I A \ 2 , I FIG. 140. — Exîuémîté de Fendopodite du second pléopode mâle de Scotomlscus macro- meloa blgerronemis; A, face rostrale ; B, face caudale (d’ap1·ès VANDEL, 1952 a). Scotoniscus macromelos convenicus VANDEL, 1946. BIBLIOGRAPHIE. - VANDEL, 1946 c et d ; 1952 a. MORPHOLOGIE. — Second pléopode mâle (fig. 141): extrémité de Pendopodite en forme d’ovale aplati, renfermant une longue et forte pointe centrale qui peut atteindre Pextrémité de l’organe (fig. 104 B). La valve rostrale est longuement ciliée. La valve caudale est étroite, lancéolée et densément poilue. La pelote est peu apparente. Le processus cilié est constitué par une tige ciliée doublée d’une lame hyaline. VARIATIONS. —— Les formes de Garges et de Tibiran sont légèrement différentes de celles de Nistos. L’organe est plus arrondi ; la valve caudale est plus élargie ; la ciliation de la valve rostrale a tendance à se répartir en deux plages distinctes (Hg. 141 D). RÉPAn·r1r1oN GÉOGHAPHIQUE. ~— Cette sous-espèce est localisée dans les grottes du petit bassin du Nistos (Hautes-Pyrénées) qui prend place entre les vallées de la Garonne et de la Neste d’Aure. Elle a été récoltée jusqu’ici dans les grottes suivantes: Haïouat de Pelou, à Haut-Nistos; grottes de l’Eglise et de Mournouch, à Bas-Nistos ; grotte de Tibiran, à Tibiran ; grotte de Gargas, à Aventignan.
rmciiomscinae. —— scoromscus 299 Scotoniscus macromolos macromelos R.1eovxrz.·,, 1908. B1m.1oonAr111E. — Riacovirza, 1908 ; Wow, 1938 ; VANDEL, 1946 c rt d, 1952 a; Dmasco, 1947, 1950. l' ' i ` ‘i I xl, ‘ "l li ,5 i l, Nl l 1 li il ti ' X x ll I W1 ,' _..l|—‘*t ;~ l,, ll ··s IU W i ill`, \ i »l li ‘/ Mr `~ ~ la \ I (,; 1 Il à \\ lh/I ` zi, à , ' \ a s l ' \ . ,tt \ A ` B \ _ à ff': ng F [ ‘ · M l *“· ‘ « .,·ll;* i i, " =. 1_,: tw Uni, , fi'; ‘::‘ / // I L4 / 9 / ( \ 1 . C I D \ 1 Fm. 141. —· Extrémité de Pendopodite du second pléopode mâle de .·«'c0ton·iacus macro- melos convenicua; A, face roetrale (Haut-Nistos); B, exemplaire à. pointe ventrale particulièrement développée, face rostrale (Haut-Nistos) ; C, face ceudale (Bes·Nis- toe) ; D, exemplaire de la. grotte de Tibiren, face rostrale (d’a.près VANDEIA, 1052 a). M01ar1~xoL0G112. — Second pléopode mâle (fig:. 142): ret appendice se rapproche beaucoup, par sa forme et son ornementation, de celui de convenicus. Les deux sous·espèees convenicus et macromelos doivent être réunies en un groupe commun, le groupe oriental. Les caractères de la sous-espèce macromelos sont remarquablement constants. Extrémité de Pendopodite aussi large que le corps de l’appendice et terminée en une dent conique, dirigée vers Pextérieur. Pas de pointe
300 ISOPODES TERRESTRES centrale. Valve rostrale formée de deux lobes arrondis, courtement poilus. Valve caudale constituée par un lobe arrondi, saillant, garni de longs cils. Pelote allongée. Un processus ciliaire semblable à celui de convenicus. ' PLÉPARTIITION GÉ0G1xA1>HIoUE. —— Cette forme est de toutes les sous-espèces de Scotomscus, la plus commune et la plus largement répandue. Elle peuple les grottes de la zone pyrénéenne comprise entre le bassin du Salat, à 1’est, et la vallée de la Garonne, au nord et à l’ouest. Cette sous-espèce a été récoltée dans les grottes suivantes: , C`; à W ai '¤ ;]'·~ W \ ;\ `· `ii la Y ` w tw et l·¤»22=l»*, V \ °° ig et V l JW? *·lî«.·îl*"l/•»· \ ‘L'?‘··,. ·>i: W il ···' ‘*· Tl ’ s ti.]; . ‘· , ~':; É ~‘1;,.g i N r '"1 ' EEE ,,1; si · ,8 'o,' E 9 9 a i ' ê>o8° É; »<?% 8‘ï>© l É e"2<?> M <> l ?¤0<>¤> 9804) ‘ E ÃQOO QGOO E . O OOQO El \ 4 l B 1 FIG. 142. -—— Extrémité de Pendopodiîe du second pléopode mâle de Scotzmiscus mama- melos mamomelos; A, face rostrale; B, face caudale (dfaprès VANDEL, 1952 a). Ariège : Commune de Balaguères : Aven de Sainte-Catherine, Gr. d’Alas, Aven Bouché. Commune de Moulis: Grottes supérieure et inférieure de Liqué, Gr. du Cap de la Bouicbe, Gr. du Plagnol-de-la-Plagne, Gr. de Trou majou. Commune d’Audinac: Gr. d’Arnac. Commune de Cazavet: Gr. de l’Echartou et de Lestelas. Commune de Prat : Gr. de Peyort, Gr. de Montgautin. Haute- Garonne Pas du Loup, à Francazal ; Gr. de l’Espugne, à Saleich; Gr. de Noustens, a Urau. Région d’Arbas : Goueil d1 Her, Gr. de Gourgue, Aven de Labaderque, Pount d’Ech Erbaou. Gr. de la Marbrière, à Montas- truc; Gr. de Ganties, à Ganties; Gr. de Gouillou, près d’Aspet; Gr. du Cagire,à Juzet-d’lzaut; Gr. de la Maourau, à Juzet-de-l’Hôtel; Gr. de la Seygouade et des Rideaux, à Lespugue.
rmcuomisciozxiz. ——— scoromscus 301 Scotoniscus macromelos ossalensis V.xNn121., 1946. BIBLIOGRAPHIE. — VANDE1., 1946 c et d ; 1952 a. MORPHOLOGIE. — Second pléopode mâle (fig. 143): extrémité de l’endop0dite aussi large que le corps de Pappendice, se terminant en pointe conique. Pas de pointe centrale. Valve rostrale longuement ciliée. Valve caudale saillante, détachée, glabre. Pelote allongée, courtement ciliée. Processus cilié bifide, formé de deux courtes tiges poilues. \ .. / /7 ' ' /r ~'/ · l g I vw /'/ ·’·\ é [ \ ul? ! Q àl. qi. .' · ; 4) Pu').: _i , \\)` Q/' ‘·:»t¤, · . x R:} / . ( I 8 / A / FIG. 14-3. — Extrémité de Pcndopodite du second. pléopode mâle cle Scol0ni.—·cu.¤ macro- 1ïBL’l08 assalmsis; A, face rostmle; B, face ciwdale («1’après VANDEL, [9521.1). llémnririon iaàocxmrixiouiz. Cette sous-espèce n`cst connue que d’une seule cavité située dans la moyexme vallée du Gave d’()ssau: l'aven de Soum, à Arudy (Basses-Pyrénées). Scotoniscus macromelos speonomos [iAcov1Tz,x, 1908. B1nL10eRA1>H1E. —- RAcov1TzA, 1907, 1908; VANDEL, 194Gc et d, 1952 a. M0RP1x0L0G1E. —- Second pléopode mâle (fig. 144): Pextrémité de l’end0podîte est rétrécie, en raison de la réduction des valves dont la ciliation est également réduite; la valve caudale est saillante. Cette s0us—espèce correspond à u11e forme réduite qui se rattache à ossalensis.
302 isoronas Tsaansrmss RÉ1>ART1T10N GÉocRA1>n1QUE. ———— Cette sous-espèce a été recueillie dans deux grottes de la vallée du Saison ou Gave de Mauléon, à Camou-Cihigue (Basses-Pyrénées): la grotte d’()xibar et la grotte d’Apholoborro. ll est probable que l’unique femelle récoltée dans la grotte d’lstaürdy, à Aussurucq (Basses-Pyrénées) appartient à la même sous-espèce. . i î ‘ m 'Ã i L i 7 ) K Q i \\ , /9 E ny i . / \ [ I n / J A l B FIG. 144. —— Extrémité de l'endopodite du second pléopode mâle de Scoizmiscus macro- melos speonomos; A, face rostrale; B, face caudale (d’après VANDEL, 1952 a). Gen. METATRICHONISCOIDES VANDEL. 1943. DÉFxN1T1oN. —— VANDEL, 1943 cz, 1952 a. 1. Coloration blanche, par suite de l’absence de pigment. 2. Appareil oculaire présent ou absent ; lorsqu’il existe, il est constitué par une seule ommatidie. 3. Caractères tégumentaires : des rangées de granulations au nombre de deux ou trois sur chaque tergite. Les granulations sont constituées par une s0ie—écaille, entourée d’écilles accessoires. 4. Antennes courtes ; les articles sont garnis de tubercules écailleux; le flagelle est formé de trois articles dont le second porte un faisceau d’aesthetascs. 5. Pièces buccales du type Trichoniscoides. 6. Péréiopodes dépourvus de différenciation sexuelle. 7. Premier pléopode mâle : exopodite du type Trichoniscoides, portant deux tiges égales ou inégales, à son angle postéro-interne. Endopodite portant une tige en forme de bâtonnet qui s’insère excentriquement sur l’article basilaire.
TRICIIUNIMIIDAE. - Ml·1"1`ATI\ICll0N1s1i0lDEs Ãillîi 8. Second pléopode mâle: endopodite formé de deux articles dont le distal est généralement renflé en une vésicule ornée de facon complexe, Arriwrriës. — L’exopodite du premier pléopode mâle répond trés exactement au type caractéristique du genre Trichoniscoides. Il est de forme triangulaire ou quadrangulaire, et porte, à l’angle postéro-interne, deux tiges égales ou inégales suivant les espèces. L’extrème similitude de cet appendice dans les deux genres Trichoniscoides et Melalrichonis- coidcs ne laisse aucun doute surleur étroite parenté etjustifie leur inclusion dans un groupe commun, le groupe atlantique. Par contre, l’endopodite du premier pléopode mâle possède une constitu- tion nettement plus spécialisée que celle de l’appendice correspondant de Trichoniscoides. Alors que dans ce dernier genre, la tige de l'endopodite est représentée, comme chez tous les Trichoniscidae primitifs, par un llagelle efiilé et garni de longs poils tout le long de sa moitié distale, la tige de flfelairiclzoniscoides est représentée par un bâtonnet rigide, cylindrique et complètement glabre. (Jette structure correspond à la première différenciation de la tige du premier pléopode en un organe para-copulateur; elle est fort comparable à celle que l’on observe dans le genre Tilaneihes. Il est probable que l'aspect lisse de cette tige n’est point la conséquence de la disparition des cils ilagellaires, mais bien plutôt leur intégration à la tige elle-même. Une légère striation que l’on peut observer sur la tige de M. leydigi (fig. 145 F) plaide en faveur de cette interprétation. L’endopodite du second pléopode mâle possède un article distal renllé cn une vésicule présentant une ornementation compliquée. L’endopodite de Melalrichoniscoidcs représente ainsi un organe beaucoup plus complexe que celui de Trichoniscoides. La morphologie conduit donc à considérer Melalriclzoniscoidcs comme un type voisin de Trichoniscoides, mais ayant subi une évolution spéciali- satrice beaucoup plus poussée. Les genres Meiafrichoniscoides et Scolo- niscus dérivent probablement, tous deux, de Trichoniscoides, mais ils ont suivi des voies divergentes. Rémaririon câoenapxixoua. —- La distribution géographique de ce genre est encore mal connue. La raison doit en être cherchée dans Yextrême rareté de ses représentants. Un ne saurait cependant douter que llletatri- choniscoides soit originaire de la région atlantique, tout comme le genre Trichoniscoides dont il dérive. IU. leydigi a été récolté dans la grotte de Rochefort, à Thorigné (Mayenne). Mais, on peut tenir pour certain que cette espèce n'est nullement caverni- cole. Une recherche attentive en révélera très probablement l'existence en d'autres stations du Maine. Cette espèce s°est répandue (en suivant les côtes ?) jusqu`en Hollande. Enfin, elle a été transportée par l'homme loin de son lieu d’origine, dans les serres de quelques villes de Suède et de Finlande. Une seconde espèce, ill, fouresi, peuple les Pyrénées centrales et le bassin dc l`Aquitaine. Enfin, la troisième espèce, Ill. nemausiensis, présente une
304 ISUPODEb TEBHESTRLS répartition qui rappelle celle de Trichoniscoides bonneti; c’est une espèce propre aux Causses et aux Cévennes calcaires. Ainsi, la répartition du genre Nletatrichoniscoides rappelle celle du genre Trichoniscoides, mais elle s’étend bien moins loin vers l’ouest et vers l’est. SYSTÉMATIQUE. — Le genre Mleialrichoniscoides comprend trois espèces : lcydigi (Weber), fouresi Vandel et nemausiensis Vandel. Ces trois espèces font partie de la faune française. - TABLEAU DE DÉTERMINATION DES EsPÈcEs. A, Extrémité de l’endopodite du second pléopode mâle, arron· die ........................ 1. leydîgî. — Extrémité de l’endopodite du second pléopode mâle, poin- tue ........................... B. B. Extrémité de l’endopodite du premier pléopode, mâle, renflée et terminée par un mucron ou des écailles ..... 2. fouresi. —- Extrémité de Pcndopodite du premier pléopode mâle, dé- pourvue de différenciation ............ 3. nemausîensîs. 1. Metatrichonîscoides leydîgi (VVEBER, 1880). SYNONYMIE. —— Trichoniscus Lcydigii Weber, 1880; -— Melalricho- niscoides palmeni Vandel, 1952. J’avais cru, sur la foi des figures données par WEBER, que le Aleialri- choniscaides de la Mayenne était différent de l’espèce hollandaise décrite par WEBER sous le nom de Trichoniscus Leydigii. L’examen d’exem- plaires provenant de l’estuaire de la Meuse et qui m’ont été aimablement communiqués par le DF L. B. Honrrwrs permet d’aflirrner l’identité de la forme française et de l’espèce hollandaise. Les Trichoniscides désignés par GIARD (1899) sous le nom de Tricho- niscus Leydigii correspondent en fait à Trichoniscoides albidus et T. sarsi. ÃIORPHOLOGIE. -— VVEBER, 1880, 1881 ; HOEK, 1889; PALMEN, 1947 ; VANDEL, 1952 a. · Taille : 5", 2,5 mm ; Q, 3 mm. Colomlion : blanche ; pas de pigment. Caractères légumenlaires: au binoculaire, le corps apparaît recouvert de granulations spinescentes. Ces granulations sont disposées en rangées transversales, au nombre de trois sur le premier tergite et de deux sur les tergites suivants. Au microscope, ces granulations apparaissent cons- tituées par une soie-écaille entourée d’écailles accessoires, le tout supporté par une légère éminenee des téguments (fig. 145 A et B). Appendices. —- Antenne (fig. 145 C) : article 4 garni de trois rangées
'rnicuouiscxnais. —— >1ur.vr1ucuomscoimzs 305 de tubercules écailleux et article 5 de deux ran rées. Fla elle de trois ê E5 articles, le second portant un bouquet de longs aesthetascs. Caractères sexuels mâles. — Premier pléopode (fig. 145 E et F) : exopo- dite triangulaire, portant deux tiges subégles. Tige terminale de l’endo- podite s’insérant de façon excentrique sur l’article basilaire ; cette tige est formée par un bâtonnet très finement strié à son extrémité. , ,·,'/,7, , .7 ll®ll ,·M%» l l »· \¥.:*- %/ tri \ ___’» ,,*y · . f‘ A A l' v ,, le A/" V \" xi, )«_ I/" ‘, ,,` (ly _·y \,,, ~«· / I t F ,. , ,.« , v ACL; \ //, g , , l Il i. B / ` ~îi· ~ v zîleîîê le l ' l / ‘ lî . l * `,,~· ph gf R gl, , ll l~ lâ), ul ^^ À N ·' ` il les lill A ne j-1 / l · ,l ^).»)' [0; ' IE ` ""—" A »»»· ‘ Ã ' C /"ï se · Ã , `— E ‘?-` VW/` È ·* ' ) `~ ‘ le e V 1 1 /,\` gc? ,î\\ Q , - ,, É H Qügciîl <>â’v”° · Fm. 145. —- lllclalriclwntucaides leydigi mâle. — A, soie-veuille du Vertex ; B, soie-écaille du premier tergito; U, antenne; D, apophyse génitale; E. premier pléopode; F, extrémité de Pendopodite du premier pléopode ; G, second pléopode ; II, article disto] de Vendopodite du second pléopode (d’a.près VANDEL, 1952 a). Second pléopode (lig. 145 G et II) : exopodite quadrangulaire. Endopo— dite à articles subegaux. Article distal soutenu, du côté interne, par une forte pièce chitineuse; celle-ci s’élargit dans sa moitié distale, région dans laquelle elle est garnie de quelques dents obtuses; elle se termine en pointe. Quant à l’article lui-même, il se termine par un lobe transparent, de forme ovoïde ; il porte, à sa base, du côté interne, une courte apophyse. RÉPARTITION GÉOGRAPIIIQUE. ·* CBÈÈB espèce est pI`0b3blCII1C1'llL 0I‘ig1I181I`C de l’ouest de la France. A vrai dire, elle n’est connue jusqu’ici que par un couple d'individus récolté dans la grotte de Rochefort, à Thorigné (Mayenne). Il BSÈ C6I`t81l'1 (IUC (38118 espèce doit SB I'61'lCOIlllI`BI‘, Hlêllâllt UI18 vie Blldûgéü, dans la région du Maine. De l’0uest de la France, AI. leydigi s’est répandu (cn suivant les côtes) 20
306 isorooes TERREbTRl,¤ jusqu’en Hollande. La station type de l’espèce, située au sud-est d’Amster- dam, a été détruite en suite de Yassèchement du Zmderzee (IIOLTHUIS, 1949). Mais, cette forme a été retrouvée dans les régions marécageuses (Bies- bosch) situées à l’embouchure de la Meuse. Enfin, cette espèce a été récoltée dans des ~erres à Lund (buèdel et à Haaga, près d’Helsinki (Finlande), où elle a été introduite par l’homme. 2. Metatrîchoniscoîdes fouresi \7ANDEIL, 1950. SOUS-ESPÈCES. — Cette espèce se scinde en deux sous-espèces : fourcsi fouresi Vandel et fouresi euskariensis Vandel. l I l il rw W \ / ,7 à i/\\ ti ^’ W Mx l ··` sl ll l ` à ` ? Ã"` , » 7- l ^§' î,(‘?\ l , K? * 5; `·.~. ' xx \ ”£ îl Éîl· Éï`°ÉQ« È l. l [É i ll `ilw ,« P1 ; ws j, ,u ïifï g ,_*,· , i‘ ;ÑQîÈ\ [ *? _‘5.<_, a i t _ , /0 l (XW ` I \ 113; \l\ Y l [ ` \î·` l lill l l l , rif s `· ll M ,‘l’>l l l , vl! F à ' ( " ` \ D . `î A î B C FIG. 146. —— Meialrichuniscoides fouresi foureei mâle. — A, apophyse génitale ; B, exo podite du premier pléopode; (É, ondopodite de la. première paire de pléopodes; D, endopodite du second pléopode (d’a·près YTANDEL, 1952 a). Metatrichoniscoides fouresî fouresi XIANDEL, [950. MoRPHoLoG1E. — VANDEL, 1950 0, 1952 a. Taille : 2,5 mm. Coloralion : blanche · as de iunent. i P P le Appareil oculaire 2 un gros ocelle de couleur blanchâtre l0rsqu’il est vu par réflexion, mais renfermant du pigment noir.
TRICuoN1s1tID\n, — \115'rxTu1<:uoN1sco1DEs 307 Caraclères fégumenlaires: au binoculairc, les téguments apparaissent fortement granuleux, surtout dans la région antérieure du corps. Le vertex porte cinq rangées de tubercules; les tergites péréiaux portent chacun deux rangées de tubercules, une médiane et une postérieure, Les tubercules sont très développés sur le premier tergite ; ils s’affaiblis- sent progressivement sur les tergites postérieurs. Chaque tubercule est constitué par une soie·é··aille entourée d’écailles accessoires. Appendices. ——— Antenne : articles courts, garnis de tubercules écailleux. Flagelle de trois articles dont le second porte un groupe d’aesthetascs. Caractères sexuels mâles. —- Àpophyse génitale (fig. 146 A) : formée de deux parties : une région basilaire conique, et, une région terminale très mince et effilée, portant à son extrémité une pointe losangique. Premier pléopode (fig. 146 B et C) : endopodite quadrangulaire, for- mant. un lobe allongé et arrondi ii l’angle postéro-externe; la tige est effilée, hyaline et se termine par un léger renflement orné d’un mucron. Exopodite de type Trielzoniscoitles, portant deux tiges subégales, Second pléopode (fig. 1-16 D): endopodite bi-articulé. L’artiele basi- faire est court. L'article distal est renflé en une énorme vésicule chitineuse, finement striée, soutenue par un axe central, et coiffée à son extrémité d’une tige pointue, courte et forte. .\rF1N1*rÉs. —— Cette espèce, en raison de la haute différenciation de ses caractères sexuels, est certainement la plus spécialisée du genre. Écotoons. —- Cette forme est un endogé typique que l’on récolte sous les grosses pierres enfoncées, sur les fla11cs nord, ou encore aux entrées des grottes, au pied des falaises calcaires, etc. IKÉPARTITION oxâoeaarmooa. —- Vaxoat, 195d c, 1952 a. — Cette sous- es èce est surtout commune dans une réwion des Pvrénées centrales ui com- P · _ ' P` ’ u l` I Iq prend la part1e occ1dentale du departement de I .\r1ege (Ãfouhs, 1"uverenert, Mauvezin-de—f’rat, Betchat) et le sud du département de la Haute-Garonne (entrée de la Gr. de Gouillou, fi fzaut). Elle a été également récoltée dans les petits massifs qui bordent, vers le nord, la chaine pyrénéenne, en deux stations situées sur les territoires des communes de Mauran et de Ãfontmaurin (f1aute·Garonne). Enfin, cette sous-espèce a été recueillie dans le Bas-Quercy, .1 Ãliramont-de-Quercy (Tarn-et-Garonne). Ces stations dispersées indiquent que l’aire de répar- tition de cette sous-espèce doit être fort vaste, mais la rareté de ce Triche- niscide ne permet pas dlen tracer aujourdlhui les limites. Metatrîchoniscoides fouresi euskariensîs Vsxoet, lf)3'7. La forme des Basses-Pyrénées doit étre tenue pour une sous—espècc particulière. Monruotocim. - VANDEL, 1957 e. —— Cette sous-espèce diffère du type par les caractères suivants Z
308 isovonns Tnnansrnns 1. Apophyse génitale (fig. 147 A) entière, non divisée, terminée par une pointe finement ciliée. 2. Premier pléopode mâle (fig. 147 B, C et D) : exopo dite trapézoïdal ou triangulaire, et non quadrangulaire, comme celui du type ; les deux tiges de l’exopodite sont très inégales ; la tige externe est grande et anguleuse— ment coudée ; la tige interne est petite et abondamment ciliée. La base de l’endopodite est semblable à celle du type, mais la tige se termine par une partie élargie qui n’est point ornée d’un mucron, mais qui porte V- s. 7î~- îr:\ r·* / 1 [ 4%% · /-2 I \\\ "\ /,/N tgsix \ » ‘(· 4}) x · \ ¤ \ xx V· « 'I zi ,4/ \` l hî '( ’ J F /,;/ L/` VI \î\—/ \` g g \~ ( ( l ·_ _, '/ i g/·\ ( .:.7 i zi [ i l l ,r i L nl l` .(« ai î A , Il )(`\l|« ;,,[5.§,l È )« , :_·` É? ,,'Y/ll} iîpy É )» / . i · Hé? ” c _. · ; B ) ’ Il Egg , 5C Mg 'l‘·»î¤,. —‘> (, . ·‘: mg $.3 5 ip C i lil lx È`;.] lu} \` · l l il Ir il r FIG. 147. — Metatrichoniscoides fouresi eusleariensis mâle. -— A, apophyse génitale; B, premier pléopode ; C, extrémité dc Pexopodite du premier pléopode ; D, extrémité de Pendopodite du premier pléopode ; E, second pléopode ; F, extrémité de l’end0- podibe du second pléopode. à son extrémité un flagelle, et sur son bord interne, une brosse d’écailles piliformes. 3. Second pléopode mâle (fig. 147E et F): endopodite analogue à celui du type, mais la vésicule est moins renflée, et la pointe terminale est beaucoup plus courte, étroite à sa base, et parfois denticulée. RÉ1>AnT11·1oN GÉ0cRAPx11QU1s.. — VAN1:•1;L, 1957 e. — Cette sous-espèce est propre au pays basque (Basses-Pyrénées). C’est une forme endogée qui SB I'€I1COIltI‘€ SOUS les gI’OSSBS p1€I‘I'8S BI1f0I'1Cé|;‘S. Localités précises. — Cette sous-espèce a été récoltée dans la grotte d’Ain- harp, au nord·ouest de Mauléon ; à l’entrée de la grotte d’lstaürdy, à Aus- surucq ; à Camou-Cihigue ; à Montory, dans la vallée d’Aphanice ; à Larrau, dans la vallée d’()lhado et dans les gorges d’Holçarté. Enfin, elle a été re- cueillie en dehors du pays de Soule dans la grotte de Sare qui s’0uvre sur la frontière franco-espagnole.
TBICnoN1sc1DAE. —— METATRIc1IONIsco1DEs 309 3. Metatrichoniscoides nemausiensis VANDEL, 1943. MORPIIOLOGIE. — VANDEL, 1943 a, 1946 d, 1952 a. Taille : 2 mm. Coloralion : blanche ; pas de pigmcnt. l I ` [Ã?. L, . là l * .' # , ;,\`;È ; / \, A 2 5 ;; ) Q ( ` È Al) \§:~ · N ··î j; · s I > . · M gî 5 lil: ‘ A a FIG. 148. —— M elalrichoniscoides nemauaiensis mâle. -—- A, npophysc génitale eb premier pléopode; B, endopodite du second pléopodc (d’après VANDEL, 1952 a) Appareil oculaire : en général absent ; les exemplaires de Millau possè- dent un gros ocelle, blanc de craie. Caraclères légumenlaires: semblables à ceux de M. foaresi. Caracléres sexuels mâles. — Apophyse génitle (fig.' 148 A) : conique rt terminée par un bouquet de soies ; elle est accompagnée par une lan- guette étroite et annelée. Premier pléopode (fig. 148 A) : exopodite de type Trichoniscoides ; les deux tiges sont très inégales, la tige interne étant atrophiée. Endopodite portant une tige en forme de bâtonnet insérée à son angle postéro-interne. Second pléopode (fig. 148 B): article distal de l’end0podite ovoïde, terminé en pointe, soutenu par deux épaississements chitincux consi- dérablcs dont l’un est orné d’une rangée de soies,
310 xsoeonns raannsrnrs RÉPARTITION oÉoGnApn1onE. ——— \/VANDEL, 1943 cr, 1946 cl, 1947 c, 1950 c, 1952 0,; VANDEL, DU CMLAR et Bormizr, 1947. Cette espèce mène une vie endogée; on la prend sous les grosses pierres enfoncées. Elle est propre aux Causses et aux Cévennes calcaires. Elle a été réeoltée jusqu’ici en quatre localités: 1) environs de Millau (Aveyron) ; 2) le Vigan (Gard); 3) Saint-.lean-du-Pin, près d’Alès (Gard); 4) Nîmes (Gard), au jardin de la Fontaine, et dans un jardin particulier du quartier Montaury. Troisième division des TRIGHONISGINAE Cette division renferme les Trichoniscinae les plus évolués chez lesquels l`endopodite du premier pléopode mâle est transformé en un véritable organe para-copulateur. Les représentants de cette division annoncent le type structural qui sera réalisé dans la sous-famille des Haplophihal- minae. Cette division comprend un groupe de formes propres aux régions intéressées par les plissements alpins (Trichoniscus Brandt, Turkoneihes Verhoeff et Siyloniscus Verhoeff) et un groupe à répartition atlantique (Mikfoniscus Kesselyak). Les genres Trichoniscus et Miktoniscus possè- dent des représentants francais. Gen. TRICHONISCUS BRANDT, 1833. SYNONYMIE ET INTERPRÉTATION. — Le terme de Trichonisczzs a reçu, pendant trois quarts de siècle une acception très large; il comprenait, en fait, toutes les formes rangées aujourd’hui dans I sous-famille des Trichoniscinae. Il convient, dans l’état présent de la science isopodolo- gique, de fixer au genre Triclwniscus des limites beaucoup plus étroites, et, conformément à l’opinion tout d’abord suggérée par RAc0v1TzA (1908, p. 249), puis explicitement formulée par Veanonrr (1917 rr, 1928 e, 1930 a), de l’assimiler au sous-genre Spiloniscus, tel qu’il a été défini par RACOVITZA (1908). Si, avec la majorité des isopodologues, l’on adopte cette solution, le terme de Spiloniscus devient synonyme de Trichoniscus et n’a plus de raison d’être conservé. DÉF1N1T1oN. — Téguments: lisses ou éeailleux, mais non granuleux. Yeux : constitués de trois ommatidies disposées en triangle ; rarement dégénérés ou absents. Antennes: flagelle comprenant 3-4 articles peu distincts. Mïandibulesz deux tiges ciliées à gauche; une tige à droite. Apophyse génilale: elle se termine par une pointe ogivale garnie de longs cils. Elle est accompagnée d’une languette saillante, ciliée, dont l'eXtrérnité dépasse notablement l`apophyse ggénitale elle-même,
TRICIIONISCIDAE. —— TRICIIONISCUS 311 Premier pléopode mâle: exopodite triangulaire, dépourvu de tiges. Endopouite transformé en organe para-mopulateur; constitué de deux articles dont le distal présente une forme plus ou moins cylindrique et une division en deux régions zune région proximale aussi large que l’article basilaire, et une région distale plus étroite. Appareil génilal femelle. —- Il comporte une spermulhèque (VANDEL, 1925) ; cet organe n'cst connu, parmi les ()niscoïdes, que dans le genre Trichoniscus. Éconooua. —- La grande majorité des représentants du genre Trichoniscus sont des formes menant une vie épigée, et sont, en conséquence, fortement pigmentés et normalement oculés. Les espèces de Trlchoniscus qui présentent un mode de vie endogé ou cavernicole constituent une exception. Réeaarrrroiv ciâoonaearonn. — Ce genre est largement répandu sur tout le pourtour de la région méditerranéenne, y compris l,2\S1B Mineure et l’Afrique du Nord. Il a colonisé la plus grande partie de l`Europe, et repré- sente l'un des types d’Oniscoïdes qui remonte le plus haut vers le nord, puisqu°une espèce de ce genre atteint le sud de l’Islande. On ne saurait cependant douter que le type trichoniscien ait pris naissance dans la Chaîne des Alpes, car ces montagnes hébergent aujourd’hui encore la majorité des espèces de Trichoniscus et renferment les types les plus variés de ce genre. Svsrxâimrxoun. -—— Le genre Trichoniscus, tel qu’il est défini actuelle- ment renferme une soixantaine d’espèces ; beaucoup d’entre elles sont très proches les unes des autres, et leur distinction est parfois délicate. Les pléopodes mâles sont construits sur un type très uniforme ; aussi, lorsque la différenciation sexuelle intéresse des organes autres que les deux premières paires de pléopodes, leur examen est-il d’un grand intérêt pourle systématicien. Il convient, à cet égard, de signaler tout particuliè- rement les organes glundulo-pilifères qui sont largement répandus chez les représentants du genre Trichoniscus (VANDEL, 1951 a). Les onoamas GLANDULO—PILIFÈRES. —— Les mâles de plusieurs espèces de Trichoniscus présentent, en des régions diverses de la surface du corps, des organes représentés parfois par de simples dépressions, mais plus généralement caractérisés par une hypertrophie du système glandulaire tégumentaire et parle développement de phanères piliformes. La fonction de ces organes glandulaires reste inconnue chez les Trichoniscidae. Mais, leur constitution permet de les rapprocher avec beaucoup de vraisem- blance des organes odoriférants que l’on observe chez les Insectes, en particulier chez les Lépidoptères, et qui ont pour rôle de faciliter le rap- prochement des sexes. La position des organes glandulo-pilifèrcs est extrêmement différente suivant les espèces, encore qu’ils répondent à un type constitutionnel assez uniforme.
312 isoromss TERRESTRES Organes situés sur le pléon. —— Des massifs glandulaires accompagnés de surfaces d’évaporation garnies de poils se rencontrent sur les deux premiers pléonites des mâles de Trichoniscus darwini (fig. 163 et 164) et de Tr. korsakovi (fig. 167). Ils rappellent les organes glandulo-pilifères que l’on observe chez certaines espèces d’un autre genre de Trichoniscidae : Tilanelhes albus (C. L. Koch) et T. biseriaias Verhoeff. Organes situés sur le péréion. —— Des organes glandulo-pilifères se rencontrent sur le premier tergite des mâles de Trichoniscus karawankianas Verhoeff, foveolaius Vandel, darwini Vandel (fig. 163) et korsakovi Vandel. Des organes analogues ont été signalés également chez d’autres Trichoniscidae mâles, par exemple sur le premier tergite d’Orii0niscus noiabilis Herold (fig. 91) et sur le second tergite dc Tiianeihes (Cyphoneies) herzegowinensis Verhoeff. Organes situés sur le céphalon. e Des fossettes ont été observées sur le vertex de plusieurs espèces de Trichoniscas qui ont probablement la valeur d’0rganes glandulaires, encore qu’en l’absence d’observations précises, il soit actuellement difficile de l’affirmer. De telles dispositions ont, été observées chez Trichoniscus karawankianas Verhoeff, sulcatus Verhoeff, circuliger Verhoeff et nicaeensis Legrand (fig. 162). Organes situés sur les aniennes. — Le quatrième article de l’antenne du mâle de Trichoniscus biformalas Racovitza renferme un volumineux organe glandulo-pilifère (fig. 160). LA CLASSIFICATION DES EsPÈcEs APPARTENANT AU GENRE Trichoniscas. Une classification des espèces appartenant à ce très grand genre ne peut correspondre, dans l’état actuel de la science, qu’à une simple ébauche. De nombreuses espèces ont été décrites de façon trop sommaire ou imparfaite pour qu’il soit possible de leur attribuer une place pré- cise dans la classification. Le seul critère qui puisse être utilisé pour classer les espèces du genre Trichoniscas est celui qui fait appel aux caractères sexuels secondaires (VANDEL, 1951 a). Il convient cependant de remarquer qu’une classifica- tion établie suivant ce principe présente un danger : celui de réunir dans un même groupe des lignées différentes qui ont acquis des caractères sexuels fort analogues, mais de façon indépendante les unes des autres. Par ailleurs, lorsque les caractères sexuels sont limités aux deux premières paires de pléopodes, la distinction des espèces et leur groupement, po sent des problèmes d’une extrême difficulté. Quoi qu’il en soit, on peut, en se fondant sur les caractères sexuels secondaires, reconnaître les groupe- ments suivants.
TRICHONISCIDAE. — TRICHGNISCUS 313 A. Dimorphisme sexuel limité aux deux premières paires de pléopodes (la distinction des espèces se fonde alors essentiellement sur les caractères du premier pléopode mâle). l. Espèces muscicoles ou humicoles, normalement pigmentées et oculées. Ici prennent place: pusillus Brandt, alemannicus Verhoeff, muscivagus Verhoeff et nivalus Verhoefï'. Des formes cavernicoles, plus ou moins dépigmentées, à oeil dégénéré, se rattachent manifestement à pusillus et ne peuvent en être séparées : pusillus sufensis Brian, pusillus baschicrii Brian, pusillus gachassini (Giard). 2. Espèces endogées ou cavernicoles, de taille réduite, à pigmentation plus ou moins régressée, à appareil oculaire réduit ou dégénéré. Ici prennent place : pygmaeus Sars, gordoni Vandel, vollai Arcangeli, jeanneli Vandel, pedronensis Vandel et coiffaili Vandel. Deux espèces, halophiles ou caver- nicoles suivant les régions, se rapprochent également des formes de ce groupe : fragilis Racovitza et halophilus Vandel. 3. Espèces cavernicoles présentant des tubercules cariniformes sur les tergites péréiaux (seul cas connu dans le genre Trichoniscus) : peye- rimh0[]î Vandel et soloisensis Vandel. B. Dimorphisme sexuel intéressant non seulement les deux premières paires de pléopodes, mais encore d’autrcs régions du corps. 1. Un dimorphisme antennaire accentué: biformalus Racovitza. 2. Une fossette ou un sillon sur le vertex du mâle : sulcalus Vcrhoeiï, circuliger Verhoeff, nicaeensis Legrand. 3. Un organe glandulo-pilifère sur le tergite I : foveolalus Vandel. 4. Un organe glandulo-pilifère sur le tergite I, et une fossette céphalique : kamwankianus Verhoeff. 5. Un organe glandulo—pilifère sur les deux premiers pléonites Z darwini Vandel et korsa/rovi Vandel. 6. Méros et carpes du septième péréiopode mâle formant une pince de type casse-noisette. Ce groupe dérive manifestement, en suite de varia- tions parallèles, des espèces du groupe A 1. Groupe à répartition alpine Z lenebrarum Verhoeiï', plilvicensis Verhoeff, sieinboc/ci Verhoefl', illyricus Vcrhoefl`, crassipes Vcrhoef et oslarrichius Strouhal. 7. Basis, ischion, méros et carpos du péréiopode VII mâle garnis de protubérances écailleuses. Exopodite du premier pléopode mâle très simple. Groupe à répartition adriatique: malulici Vcrhoeff et lurgidus Verhoefl`. DETERMINATION nes nsvùces Fnançuses. Douze espèces appartenant au genre Trichoniscus ont été signalées en France. Le tableau ci-dessous permet de les déterminer. Il se fonde presque exclusivement. sur les caractères sexuels du mâle ; aussi, est·il il
314 ISOPODES Trsaassrnns l’ordinaire impossible de déterminer des représentants du genre Triche- niscus lorsque l’0n ne dispose que de femelles. À. Des organes glandulo-pilifères sur le premier et le second pléonites du mâle (fig. 163 et 167) ............... B. — Pas d’organes glandulo-pilifères sur le pléon du mâle ....... C. B. Organes glandulo-pilifères latéraux, les organes droits et gauches largement séparés l’un de l’autre (fig. 164). . . 11. darwînî. —— Organes glandu1o—pilifères droits et gauches rapprochés sur la ligne médiane et plus ou moins fusionnés (fig. 167). 12. korsakovî. C. Un dimorphisme sexuel antennaire intense, le quatrième article de l’antenne du mâle étant renflé et renfermant un ` organe glandulo-pilifère (fig. 160) ......... 9. biformatus. —- Pas de dimorphisme sexuel antennaire ............ D. D. Une fossette médiane sur la partie antérieure du Vertex du mâle (fig. 162) ................. 10. nicaeensis. —— Pas de fossette sur le vertex du mâle ............. E. E. Formes normalement pigmentées ; téguments renfermant un réseau continu et serré de chromatophores. ......... F. — Formes plus ou moins dépigmentées, grisâtres, blanchâtres ou blanches ; réseau pigmentaire lâche, discontinu, parfois totalement régressé .................... G. F. Exopodite du premier pléopode mâle formant sur son bord externe un angle saillant (fig. 151) ; extrémité de Pexopodite dépourvue de soies ............... 2. alemannicus. —— Exopodite du premier pléopo de mâle à bord externe arrondi et portant des soies à son extrémité (fig. 150) ..... 1. pusillus. G. Endopoditë du premier pléopode mâle à article distal divisé par une cloison transversale (fig. 157) ............. H. — Endopodite du premier pléopode mâle à article distal non cloisonné ......................... I. H. Endopodite du premier pléopode mâle à extrémité re- courbée du côté interne et à pointe mouchetée (fig. 157) ....................... 6. pedronensis. — Endopodite du premier pléopode mâle à extrémité droite et non mouchetée ................. 5. jeanneli. I. (Eil normal, formé de trois ommatidies ............. J. — (Eil dégénéré, formé de une ou deux ommatidies rudimen- taires, parfois complètement absent. Des restes de réseau pigmentaire. Exopodite du premier pléopode mâle à extré- mité pointue (fig. 159) .............. S, halophilus. — (Eil absent. Coloration d’un blanc de lait, conséquence de l’absence totale de pigment. Exopodite du premier pléopode mâle a extrémité arrondie (üg. 155) .......... 4. voltai.
TRrcnoNIsc1DAE. — TRICIIONISCUQ 315 J. Exopodite du premier pléopode mâle présentant une encoche sur son bord externe (fig. 154) ........ 3. pygmaeus. —— Exopodite du premier pléopode mâle allongé, dépourvu d’eneoche Sur son bord externe (fig. 158) ....... 7. fragilis. 1. Trîchoniscus pusillus BMNDT, 18321. STATUT SYSTÉMATIQUE. — Une extréme confusion a régné pendant longtemps au sujet du statut systématique de cette espece que l’immenso bibliographie relative à ce Trichoniscide a bien plutôt contribué à aug- menter qu’à éclaircir. Les raisons qui ont provoqué cet état de confusion sont multiples: c’est tout d’abord la diagnose originelle de BRANDT, manifestement insuflisante au regard des exigences actuelles; puis, la large dispersion de cette espece qui il incité les descripteurs de chaque nationalité à lui attribuer un nom particulier; et, surtout les modalités de sa reproduction. (Iette espece est, en elfet, constituée par plusieurs races dont les unes sont bisexuées et possédent un mode de reproduction normal, tandis que l’une d’elles est représentée par des femelles se repro- duisant par parthénogenèse constante, triploïdes par rapport aux formes bisexuèes, et susceptibles d’engendrer, par parthénogenèse, de très rares mâles, de constitution normale, mais parfaitement stériles, en raison de leur triploïdie (VANDEL, 1928, 1934 b). La forme parthénogénétique doit recevoir le nom de pusillus pusillus Brandt 1833 (LEGRAND, STROUHAL et VANDEL, 1951), car c’est très vraisemblablement le type que BRANDT a décrit dans son Conspeclus. Deux sous-espèces bisexuées ont été observées en France : pusillus pro- visorius Racovitza et pusillus allicola Legrand, Srouhal et Vandel 1951. D’autres sous-espèces sont connues de l’Europe centrale et d'ltalie: noricus Verhoeff, sufensis Brian, baschieri Brian. Monruotoms. —- Sms, 1899; \V1sn1:s et SILLEM, 1906; Rixeovirzs, 1908 ;(]AnL, 1908 a, 1911 ;BAeNALL,1913 ;GRAEvE, 1914 ;D.xm., 1916 b; VERn0EF1~·, 1917a; IIEROLD, 1929; BLAKE, 1931; 1)1EINERTZ, 1932; VVÃCHTLEH, 1937; P.xr.MEN, 1947, 1951; EDNEY, 1953 a. Taille : variable suivant les sous-espèces. Coloration: la coloration est due à des chromatophores chargés de pigment rougeâtre, brunâtre ou lie de vin. (Ze pigment est stable et ne disparaît qu’à la longue dans 1’alcool. Les chromatophores sont extrême- ment ramifiés et s’unissent pour constituer un réseau à mailles étroites. Ce réseau est interrompu au niveau de zones claires, circulaires ou ovoïdes, qui correspondent aux insertions musculaires (VANDEL, 1938 a et b). Une remarquable variété de couleur est produite par le virage du pigment brun qui devient bleu ou violet. (Jette variété a été tout d’abord signalée en Bohême par Scnonr. (18151) qui 1’a décrite sous le nom de
316 rsoronns 'rnaansrnns Trichoniscus violaceus. La var. violacea paraît particulièrement commune dans les Iles Britanniques, où elle a été maintes fois signalée (NoRMAN, 1911 ; BAGNALL, 1913, 1922; Rrromss, 1916; STANDEN, 1917, 1918, 1921 ; CoLL1NGE, 1918 b ; Fos·rEP., 1918). J’ai récolté à Millau (Aveyron) une femelle de la sous-espèce aliicola d’une belle couleur améthyste. Appareil oculaire : constitué de trois ommatidies disposées en triangle, empâtées dans une masse de pigment noir. Caractères légumeniaires. — Téguments lisses, faiblement écailleux. Une rangée de fortes soies-écailles s’insère au bord postérieur du vertex et des péréionites; une double rangée de grandes soies-écailles garnit les côtés des péréionites. Les pléonites 4 et 5 portent sur les côtés des plages de pores glandu- laires entremêlés d’écailles piliformes. Appendices. — 1. Anlennules : l’article distal porte, à son extrémité, 4-6 aesthetascs. 2. Antennes (fig. 149 A) : courtes, ne dépassant pas le tiers de la longueur du corps. L’article 4 est orné de quelques tubercules écailleux ; l’article 5 est crénelé sur son bord antérieur et orné de tubercules écailleux. Le Hagelle est constitué de 4-5 articles peu distincts, à l’exception du basi- laire ; le troisième article porte un bouquet d’aesthetascs. Caractères sexuels mâles. — 1. Antennes: pas de dimorphisme sexuel. 2. Péréiopodes I et Il : méros et carpos garnis d’écailles courtes, trian- gulaires. 3. Péréiopode VII : dépourvu de différenciation sexuelle. 4. Apophyse génitale (fig. 149 B) : elle se termine par une pointe ogivale, ornée de longs cils. Elle est flanquée d’une languette saillante, ciliée, dont l’extrémité dépasse notablement l’apophyse génitale elle-même. 5. Premier pléopode: exopodite triangulaire, portant sur son bord externe des indentations garnies de fines soies. Endopodite à article distal aminci à son extrémité qui est striée transversalement. 6. Second pléopode (fig. 30): exopodite trapézoïdal. Endopodite à article distal terminé par un stylet très long et très fin. REPRODUCTION. -- VANDEL, 1928, HEELEY, 1941, 1942. L’époque de la reproduction varie suivant les régions; dans l’est de la France, les premières femelles ovigères apparaissent en avril, et la repro- duction se poursuit jusqu’en octobre. Dans les régions méridionales, les femelles deviennent ovigères dès le début de mars. Dans la région méditer- ranéenne, la reproduction se poursuit pendant une grande partie de l’année et même pendant l’hiver. La ponte est constituée par 3-19 œufs (en moyenne 7-11) de grande taille. Une femelle donne 3-4 pontes annuelles et, au total, de 5 à 7 pentes au cours de la vie qui dure deux à trois ans.
rmcuomxscmxs. —— rmcuomseus 317 Écotoous. — VANDEL, 1928, Bonmanuscn, 1930. Trichoniscus pusillus est un humicole typique qui se rencontre dans le bois mort, les amas de feuilles mortes, plus rarement dans les mousses. Sa distribution se trouve sous la dépendance de deux facteurs: l’état hygro- métrique de l'air et la température. C'est un atmophilc (Dun.) qu1 ne peut vivre que dans une atmosphère saturée d’hum1d1té ; c’est pourquoi 1l abonde Y. il ’ ll} r W ‘ xl \/\ · \: N . \ MM le \_ x W" Ã \\_\ t il ` x \ R J \ ,/ 1 . q ,_ «/ / \_ V" ï X B _ ’, : \ _ \ 'II Q 1 I. ’ '\ •' Y . " A \ï \ \ ¢/‘ J _ fib- FIG. 149. —- Trichoniscus pusillus provisorius mâle. — A, antenne; B, npophyse génitale. sur le bord des ruisseaux et des mares, dans les grandes forêts humides et d3IlS .lBS l)0lS IIl3I'éCHg€UX. C’(3S`lL aussi UD SÉÉHOZILEFITLBQ UDG l.€ITlpElI’3tU.X‘U supérieure à 18-200 entraîne Yavortement des œufs. RÉPARTITION céoonnpmoum. —— Ce sujet sera traité pour chaque sous- espèce, C11 P3I'lZ1CUll€l‘. TABLEAU DE DÉTERMINATION DES SOUS·ESPÈCES FRANQAISES. A. Taille comprise entre 3,5 et 5,5 mm (en moyenne 4,5 mm). Race représentée presque exclusivement par des femelles
318 ISOPODES TERRESTREb parthénogénétiques. Cependant, quelques mâles d’origine parthénogénétique apparaissent très exceptionnellement dans cette race. Le premier pléopode de ces mâles exception- nels (fig. 150, 1) est semblable à celui d’aliic0la ...... pusillus. — Taille comprise entre 3 et 3,5 mm (en moyenne 3,3 mm). Proportion sexuelle normale (c’est -à-dire comprenant un nombre de mâles toujours inférieur à celui des femelles, comme il est de règle chez les Oniscoïdes). ........... B. B. Exopodite du premier pléopode mâle à bord externe large- ment arrondi (fig. 150, 2) ............. provîsorius. —— Exopodite du premier pléopode mâle à bord externe droit (fig. 150, 3) .................... altîcola. Trichoniscus pusîllus pusillus BRANDT, 1833. SYNONYMIE. — LEGRAND, Srrnounm. et VANDEL, 1951. La race parthénogénétiquc de Trichoniscus pusillus a recu les noms suivants : Trichoniscus pusillus coelebs Verhoeff, 1917; -— Trichoniscus demi- virgo Blake, 1931 ; — Trichoniscus pusillus vandeli Palmèn, 1947. Les mâles exceptionnels d’origine parthénogénétique ont reçu les noms suivants 2 Trichoniscus rhenanus (îraeve, 1913 ;— Trichoniscus baiavus Dahl, 1919 nec Vi/`eber, 1880 ;— Trichoniscus elisabeihae Herold, 1923 ;— Trichoniscus elisabeihae var. esihoniensis Herold, 1927. Enfin, il est probable que certaines dénominations anciennes se rappor- tent également à la forme parthénogénétique de Tr. pusillus, sans qu’il soit possible de Paflirmer. Ce sont : Iiea laevis Zaddach, 1844 ; -— Philougria riparia Kinahan, 1858 nec Koch. Moapnotoons. ——— Elle correspond à la description qui a été donnée à propos de la diagnose spécifique. REPRODUCTION. — VANDEL, 1928, 1934 b. Cette sous-espèce est représentée presque exclusivement par des femelles qui se multiplient par parthénogenèse; cette parthénogenèse est constante et thélytoque. Les femelles parthénogénétiques sont triploïdes par rapport aux sous-espèces bisexuées et possèdent 24 chromosomes, au lieu de 16. L’oeuf parthénogénétique n’émet qu’un seul globule polaire et ne subit pas de réduction chromatique. Les femelles parthénogénétiques et triploïdes sont géantes par rapport aux femelles des races bisexuées; leur longueur varie entre 3,5 et 5,5 mm (en moyenne 4,5 mm), alors que les femelles des races bisexuées ont une taille comprise entre 3 et 3,5 mm (en moyenne 3,3 mm). Quelques très rares mâles apparaissent sporadiquement dans les colonies de Tr. pusillus pusillus, dans la proportion de 0,4 à 4,5 % (en mo) enne 1,6 %). Ces mâles sont engendrés par parthénogenèse. Les mâles d’origine parthénogénétique sont triploides comme les femelles qui leur ont donné
rn1c11oN1scx1>x1e. ruicuomscxys 312) naissance. Leur taille est plus grande que celle des mâles des races bisexuées ; la moyenne des mesures donne 3,5 mm pour la longueur des premiers, et 3,1 mm pour celle des seconds. Llexopoilite du premier pléopode des mâles d’origine parthénogénétique (fig. 150.1) possède un bord externe droit; il est très semblable à l'appendice des mâles de la sous-espece bisexuée, pusillus alticula (fig. 150.3). La spermatogenèse de ces mâles comporte deux divisions de maturation équationnelles, en sorte que le nombre de 24 chro- IIIOSOIHES Ulailltûnu. Les 5pPI‘I'I1Hl·()ZOïd("S SUIIÈ I`I10(`phOl()glqUBIH?Ht HUI" maux. Les mâles d’origine parthénogénétique peuvent s’accoupler avec les femelles de la sous-espèce bisexuée, pusillus dlticula; mais ces accouple• ments n’engendrent aucune descendance. Les mâles d’origine parthénogé- nétique sont donc stériles. : A A Li (î' .7. FIG. 150. — Exopodite du premier pléopode mâle de Trùlzonierus pmillun; l, pusillus pusillua; 2, pusillus ])7'0U'i80I"i'Ll8§ 3, pusillus alticola (dümprès LEGRAND, STROUHAL et VAMJEL, 1951). PARASITES ET UOMMENSAUX. —· Des larves de .`I87‘ITLi·S' S6 I`€l'lCOI`ll»I`€I1t très fréquemment chez les représentants de cette sous-espèce. RÉPARTITION céoenarnxooe. ——- La race parthénogénétique et triploïde de Tr. pusillus est plus résistante aux conditions défavorables que les races bisexuées appartenant à la même espèce (VANDEL, 1940 o). C`est ce qui a permis à cette race de devenir une véritable forme expensive, et d’atteindre des latitudes très élevées. Cest le seul Trichoniscide autochtone que l'on rencontre en Islande (AIEINEHTZ) et en Finlande (l".s1.MÈN). Cette sous-espèce est largement répandue dans toute l`Europe occidentale et centrale. La limite septentrionale de son aire de répartition peut être tracée de la façon suivante: cette sous-espèce peuple le sud de l’lslande; en Norvège, elle atteint la latitude de Trondhjem, et, en Suède, le Norrland ; elle est abondante dans les pays baltes et dans le sud de la Finlande. Ses llU]ll·PS 0I`lBI]t3l8S SUHÈ pll1S [Hal CUIIIIIIES. pâïalll EBOOK'? CUIIIIIIIJIIC CTI Pologne (URBANSKI); en Ukraine, elle atteint Kiew (Ssmnmcxawxrscrx). Son extension vers le sud est mal connue et demanderait à être précisée. Par ailleurs, cette sous-espèce est également répandue aux Açores et à
320 1soi-ooEs TERRESTRES Madère, en Amérique du Nord, sans qu’il soit possible de décider si les colo- nies du Nouveau Monde sont autochtones ou si elles ont été importées par l’homme. Elle est connue de Terre-Neuve, des Etats-Unis et du Canada méridional; elle atteint la côte du Pacifique (Seattle, Vancouver). Répartition en France. - Cette sous-espèce est extrêmement commune dans toute la France, depuis l’extrême nord jusque dans la région méditer- raneenne. Trichonîscus pusillus alticola LEGRAND, STBOUHAL et VANDEL, 1951. SYNONYMIE. — LEGRAND, Srnourmn et VANDEL, 1951. Trichoniscus elisabeihae Vandel, 1931 nec Herold, 1923. Si l’on considère, ainsi qu’il a été dit plus haut, que le terme de Triche- niscus elisabethae Herold s’applique aux mâles d’origine parthénogénétique recueillis en Allemagne, en Pologne et dans les pays baltes, ce nom ne saurait servir a désigner une forme bisexuée propre à l’Europe occidentale. Le terme düzlisabeihae dont je m’étais servi de 1931 à 1946 pour nommer cette race bisexuée doit être remplacé par celui d’altic0la. l)/lORPHOLOGIE. —— La morphologie des représentants de cette sous- espèce est fort voisine de celle de Tr. pusillus provisorius. Elle n’en diffère que par la forme de l’exopodite du premier pléopode mâle (fig. 150.3) dont le bord externe est droit, et non point convexe comme celui de provisorius (fig. 150.2). Cette distinction est, à l’ordiI1aire, bien tranchée. Cependant, il est parfois délicat de répartir dans l’une ou l’autre de ces sous-espèces certains exemplaires alpins ou pyrénéens qui possèdent un exopodite dont la forme est en quelque sorte intermédiaire entre les deux types, Des mesures sont alors utiles pour orienter la décision. Si l’on établit le rapport entre la largeur de l’exopodite et sa longueur, on constate qu’il est compris entre 0,54 et 0,64 chez aliicola et 0,65 et 0,72 chez provisorius, VARIATIONS. —— Des mutations albines (alba et pallida) ont été observées dans cette sous-espèce (VANDEL, 1938 c). .ÃFFINITÉS. -— (jette sous—espèce est certainement voisine de Tr. pusillus provisoriusg cependant, tous les essais de croisements tentés entre ces deux sous—espéces ont constamment échoué (VANDEL, 1931 a), ce qui justifie leur séparation du point de vue systématique. Par ailleurs, cette sous-espèce présente d’étroites afïinités avec la race parthénogénétique de Trichoniscus pusillus. La forme de l’exopodite du premier pléopode mâle est identique dans les deux races 150.1 et 150.3). De plus, les mâles d’altic0Za s’accouplent sans difficulté avec les femelles parthéno- génétiques (VANDEL, 1928, 1931 b) ; et, inversement, les mâles d’origine parthénogénétique s’accouplent avec les femelles de la race bisexuée allicola (VANDEL, 1934 b).
T1i1c11oN1st:|D/xls. ——- TRICIIUNISCUS 321 llEPR()DUCTl()N· —- La proportion sexuelle est normale dans cette sous- espèce. Les femelles sont incapables de se reproduire par parthénogenèse (VANDEL, 1934 b). Écorooia. — Cette sous-espèce est surtout montagnarde, et s`oppose par là à provisorius qui est plutôt une forme de plaines et de moyennes montagnes. Mais, cette distinction n’est pas absolue ; en eilet, la sous-espèce alticola se rencontre occasionnellement dans des régions de basse altitude, et pénètre même, quoique rarement, dans la région méditerranéenne. RÉPARTITION oéocnarnxoun. -— VANDEL, 1931 a, 1933, 1940 d, 1941a, 194(ie; LEGRAND, 1944, 1950; Tuznr, BONNET, BOURNIER et DU CMLAR, 1950; LEGRAND, Srnounar. et VANDEL, 1951. Cette sous-espèce est probablement originaire des Alpes, comme la plupart des représentants du genre Trichoniscus. Mais, elle est actuellement fort rare dans cette chaîne de montagnes. En fait, sa présence n'est établie avec certitude que dans les Alpes-Maritimes (forêt de Turini). De là, elle a gagné les Cévennes et les Causses, où elle est commune. Elle descend occasionnellement dans les plaines du Languedoc (bords de la Mos- son, au nord de Montpellier). On la retrouve dans la Montagne Noire, pro- longement naturel des Cévennes. Elle peuple enfin toutes les Pyrénées centrales, depuis Axat (Aude) jusqu':) Lescun (Basses-Pyrénées). Elle atteint 1.850 m dans le massif du Mont Vallier, et 1.600 m dans le massif du Néouvielle. Mais, cette sous-espèce dépasse les frontières de notre pays, puisqu’elle a été récoltée au Portugal, dans la serra de Montejunto. Trichoniscus pusillus provisorius RACOVITZA, 1908. SYNoN¥M1E. - LEGRAND, Srnounai. et VANDEL, 1951. Trichoniscus caroli Verhoeil', 1917 ; —— Trichoniscus noricus var. rolan- dalus, Verhoeff, 1917 ; —— Trichoniscus noricus subsp. sluranus Verhoeff, 1931. L’exactitude de cette dernière synonymie est établie par l’examen d’cxemplaires provenant des stations mêmes (Tende, Saint-Dalmas) dans lesquelles ont été recueillis les types de Tr. noricus sluranus; ces exemplaires sont, en tous points, identiques à Tr. pusillus provisorius. Monrnonocrn. — Racovrrza, 1908. Les femelles de cette sous-espèce ont une taille comprise entre 3 et 3,5 mm ; la taille moyenne des mâles est de 3,17 mm. Les exemplaires de Corse atteignent une taille notablement plus grande. Les caractères somatiques sont ceux énumérés dans la diagnose spéci- fîque, Le premier pléopode mâle (fig. 30 et 150.2) est caractérisé par un exo- podite dont le bord externe est largement et régulièrement arrondi. Si l’on établit le rapport entre la largeur de l’exopodite et sa longueur, on constate que ce rapport est compris entre 0,65 et 0,72. Arx~·1N1rÉs. —— Cette sous-espèce est certainement très proche de Tr. pusillus allicola, ainsi qu’il a été dit plus haut. 21
322 IbUPUDEb TERrzEsTREs Par ailleurs, elle se rapproche incontestablement d’une forme décrite par VERHOEP`F (1917 a) sous le nom de Trichoniscus noricus, et répandue dans la moitié orientale des Alpes, depuis le Tyrol et les Alpes bavaroises jusqu’à l’(Etscher. Cette forme se distingue de provisorius par le lobe terminal de Yexopodite du premier pléopode mâle qui présente, du côté externe, un profil nettement angruleux que l’on ne retrouve pas chez provisorius. Il convient donc de distinguer noricus de provisorius ; mais, leur grande ressemblance oblige à les tenir pour deux sous-espèces de pusillus (LEGRAND, Srnounm. et VANDEL, 1951). RE1>R0DUcT10N. —— La proportion sexuelle est normale chez cette sous- espèce (VANDEL, 1938 d, 1941 c). Les femelles sont incapables de se repro- duire par parthénogenèse (\7ANDEL, 1928). PARASITES ET COMMENSAUX. — Un lnfusoire épizoïque, Ballodom miarceli Remy, a été observé sur les pléopodes de cette sous-espèce (REMY, 1928 ; lV[AT'rnEs, 1950). Par ailleurs, des larves de Ãlermis se rencontrent très fréquemment dans cette sous-espèce. ÉCOL()GlE· (BRERETUN, 1957) —- Contrairement à alticola, cette sous-espèce est surtout répandue dans les pays de plaines et de moyennes monta- gnes. Cependant, on la rencontre à des altitudes élevées dans les Pyrénées, les Alpes et en Corse. Le maximum d’alt1t11de atteint par cette sous-espèce est la région du Marguareis, au-dessus de Tende, ou elle a été capturée à 2.200 m dfaltitude. RÉPARTITION eEoenA1>n1ooE. - Cette sous-espèce est probablement originaire des Alpes-Maritimes où elle est commune. Mais, elle est devenue une forme expansive, ce qui permet difficilement de fixer avec exactitude son centre d’apparition. Elle peuple aujourd’hui la plus grande partie de la France, à Yexception de la Bretagne (LEGRAND, 1949). Elle a colonisé l’lrlande, le pays de Galles et l’Angleterre, au moins jusqu`au Lancashire. Par ailleurs, elle a envahi le nord et l’est de l’Espagne (pays basque, Aragon, Levant, Ãlinorque), la Suisse, le nord de l’1talie et la Corse (où elle est très commune). ll est probable que c`est la même sous-espèce qui, sous le nom de Tr. noricus rotrmclatus Verhoeff, a été recueillie dans les Alpes bavaroises et en Bohême. Dans la région méditerranéenne orientale, elle a été récoltée en Turquie, et aussi au Liban, où elle n`est point rare. Vers le sud, elle a envahi l’Algérie, où elle peuple les massifs du Djurdjura et de l’Aurès. Enfin, elle a été récoltée aux Açores et à Terre-Neuve, où elle a été probablement importée par l’homme. 2. Trichoniseus aiemannicus VERHOEFF, 1917. 1)/10RPI-IOLOGIE. —VEnnoEFr, 1917 a, 1931 b et d ; DÀXHL, 1919 ;HÉROLD> 1929 ; WÃGHTLER, 1937. Tr. alemcmnicus est très voisin de pusillus, et aucun caractère morpho- logique ne permet de distinguer les femelles des deux espèces. Les meil- leurs critères de cette espèce sont tirés de la forme de l’ex:opodite et de l’endopodite du premier pléopode mâle (fig. 151). Exopodiie : bord externe formant, à la base, un angle très net, saillant; au delà de cet angle, le
TnIcitoNIsx:1D.\E. - - 'rmc11oNls(:Us 323 bord externe dessine une rourlic regulierement concave. La pointe ter- minale de l'exopodite est recourbee vers l’•-xterieur; elle est dépourvue des stries et des soies caracteristiques de pusillus. Endopodilei l’article distal de Pendopodite se termine par une tige longue, étroite et finement striée transversalemcnt. l du '*N` i l l` I ¤. · ), i` il ll \ l l F Fra, 151, ——· Trir·hanis·cu..~1 u,le1m1mlî¢'1¢S mile. ·—· l)l`|‘mlûP plêopode; it droite, article distal de Ycndopodite, REPRODUCTION, —— Proportion sexuelle. ——- Vnniionsr (1937 a) signale, dans les colonies qui peuplent le sud-ouest de l’.\llemagne, une spanandrie très marquée (2 Cf pour l(l() Mais, cette conclusion ne saurait être retenue. Hiaaotn (1954), prospectant les mêmes regions, signale que les mâles de Tr. alemannicus sont relativement communs, et que la proportion sexuelle est de un mâle pour quatre femelles, soit ZU % de mâles. Scnmützan (l95l), examinant des collections provenant du Vorarlberg, compte sur 37 individus, 14 J et 23 Q, soit 37 %, de En France, la proportion sexuelle de Tr. ale- mannicus atteint des valeurs analogues à celles que l’on releve chez la plupart des Trichoniscidae. Mlle BONNEFOY (l945) indique que, dans les populations de la Grande-Chartreuse, la proportion sexuelle est de S 6 pour ZU Q, soit 28 % de ô`. J'ai personnellement examiné 97 individus de cette espèce dont 26 C5`, soit une proportion de 27 % de mâles, chillre très voisin du précedent. Lsormnn (1950) indique, pour la Savoie et la Haute-Savoie, des proportions encore plus élevées: 39 J sur 86 individus, soit 15 ‘)(, de mâles. Femelle.; ovigèrcs, — Les femelles ovigères ne sont pas rares dans cette cspèce, comme il est de règle chez les espèces epigées. ·.l`ai compté sur 71 fe- melles observées, 33 femelles ovigères. Ces 33 femelles ont été récoltées pendant les mois d’avril (1), de juin (118) et d’août (4).
324 xsopooas Taaaasrans RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE (fig. l5Z). -— Si l’on exeepte deux stations dO11t€\lS€S qui HB S8 rapportent PES (16 fâçûll t'6I`È3iI1B TI'. dltZ`î77,dlZI”LiCl»LS (Pracchia, dans les Apennins et Hergiswil, en Suisse), toutes les localités ài \• 1 \ R, 4 Rs 7 %¢, · •F\`;Q O I W C •'&‘ ( °· o ) je/î dg ·P FIG. 152. -— Carte de répartition de Trichoniscus alemamœicus. dans lesquelles ont été récoltées cette espèce se répartissent en trois aires distinctes. Cette répartition discontinue est le signe indubitable du mor- cellement secondaire d’une aire autrefois continue et qui devait correspondre aux Alpes occidentales. On ne saurait guère douter que les glaciations qua- ternaires aient joué un rôle important dans le découpage du territoire originel.
'rnIc1roN1sc1DAE. — TRICHONISCUS 325 Le premier tronçon de l’aire de répartition correspond à un vaste arc de cercle qui suit le contour des Alpes italiennes et qui s’étend depuis Mondovi jusqu’au lac de Côme. Le second groupement comprend la partie septen- trionale des Alpes françaises et le Jura méridional. Il est curieux de constater que, sur le versant français, cette espèce ne dépasse pas l’Isère, alors qu’elle atteint les Alpes-Maritimes, du côté italien. Il est diliicile de rendre compte de cette dissymétrie sans invoquer des destructions étendues qui ont exercé des changements profonds sur la répartition originelle. Enfin, le troisième territoire occupé par Tr. alemannicus correspond au sud-ouest de l'Alle- magne (Forêt-Noire et pays danubiens) et au Vorarlberg. Localités françaises. — BONNEFOY, 1945 ; LEGRAND, 1950. — Ain : Cerdon ; Labalme; Bettant, près d’Ambérieu; Hauteville. - Haute-Savoie: Men- thon, sur le lac d’Annecy; Alby; col de Leschaux; Faverges. — Savoie: Flumet, au nord d’Ugine ; sur les bords du lac du Bourget ou dans ses envi- rons (Aix-les·Bains ; Conjux; Grésy) ; Pont-de-Coise, dans la vallée de l’Isère; col du Granier, dans le Massif de la Grande-Chartreuse. — Isère: col du Cucheron et Saint-Pierre-de-Chartreuse, dans le Massif de la Grande- (Ãhartreuse; Saint-Pancrasse, au pied de la Dent de Crolles. 3, Trichoniscus pygmaeus SARS, 1899. SYNONYMIE. -— Trichoniscus pusilltzs var, pygmaeus Carl, 1908; —— Tr. pygmaeus horlicolus Graeve, 1913; — Tr. horlicolus Herold, 1929. La variabilité étendue de cette espèce, et, en particulier, celle qui affecte la forme de l’exopodite du premier pléopode mâle ne permet pas de maintenir horlicolus au rang de sous—espèce, et encore moins au rang d'espèce (MEINERTZ, 1932; VANDEL, 1933 ; HE1=.oLD, 1937; ld/ÃCIITLER, 1937 ; PALMÈN, 1947). l)r1OHPHOLOG1E. — Sims, 1899; GRAEVE, 1913, 1914 ; BAGNALL, 1913; Vaanoerr, 1917 a, 1931 b, 1933 b; I1'EROLD, 1929, 1937; Mamaarz, 1932 ; VANDEL, 1933 ; DEMIANOWICZ, 1934 ; WÃcn·rLEn, 1937 ; LEGRAND, 1942 d ; PALMÈN, 1947. Variabililé. — Il convient de tenir compte, dans l’étude de cette espèce, d’une variabilité étendue qui se manifeste, en particulier, dansl’intensité de la pigmentation, la densité du revêtement écailleux, la forme de l’exopo- dite du premier pléopode mâle, etc. (BIEINERTZ, 1932; IIEROLD, 1937; LEGRAND, 1942 d; PALMÈN, 1947). Taille. — 3 : 2 mm ; Q, 2,5 mm. Coloration. —- La coloration, examinée sur des exemplaires vivants, est assez variable : blanchâtre, jaunâtre, brunâtre ou rosée ; ces teintes sont dues à une coloration viscérale qui disparaît rapidement dans I’alcool. Cependant, l’examen microscopique révèle l’existence de chromatophores chargés de pigment brun ; mais, les éléments pigmentés sont dispersés sur la surface dorsale du corps et s’associent rarement en réseau. Certains individus sont complètement ilépxmrvus da- pigment.
326 isoronas rannnsrmes Appareil oculaire. —— L’oeil est formé de trois ommatidies enchâssées dans une masse de pigment noir plus ou moins abondante, parfois totale- ment absente. Dans la sous-espèce monocellalus Meinertz, qui n’est connue jusqu’ici que de Suède, l’reil est constitué par un seul élément. Caractères légumenlaires. — Les téguments sont lisses, mais fortement écailleux, en raison de l’existence de fortes soies·éeailles, faisant saillie au-dessus de la surface du corps. Les soies-écailles sont particulièrement développées sur les pleurépimères, Les soies-écailles se disposent en \ \ \\ ff" i ‘ t' ' L i \"wcl’f',, li l « `=a—:;l*w I `\ mwa , M \ ,/ I \ I ly fil '// I) ll_ I l` ; l` ¤ “` \· i y \;~ 1 _ \\ l i i . al i K \ A B \ Fm, 153, -— Trichoniscus pygmaeus mâle. — A, antennule ; B, péréicpode VII ; C, pre~ mier pléopode (Port-sur-Saône). rangées plus ou moins régulières sur le vertex et les tergites. On en compte trois rangées sur le tergite I et 2 rangées (une médiane et une postérieure) sur les tergites II—VlI ; les pléonites ne portent qu’une seule rangée de soies-écailles. Caraclères somaiiques. —~ Telson à extrémité tronquée et garnie de deux fortes soies-écailles. Appendices. — Àntennule (fig. 153 A) terminée par un bouquet de lrois aesthetascs. Antenne courte ; le flagelle est composé de trois articles dont le second porte un bouquet d’aesthetascs. Garaclères sexuels mâles. ——— Péréiopode VII (Hg. 153 B) : ischion à bord sternal concave (droit chez la femelle) ; méros et carpos légèrement plus larges chez le mâle que chez la femelle.
TRICIIONISCIDAE. — rmcuomscus 327 Pléopode 1 (fig:. 161 C) : endopodite à extrémité finement striée trans- versalement. Excpodite :l’extrême variabilité de cet appendice signalée par LEGRAND (1942 d) et PALMÈN (1947) au sein des populations vivant dans des jardins ou des serres, n’est peut-être qu’une réaction aux conditions artificielles dans lesquelles elles se multiplient. L’étudc d’un nombreux matériel récolté dans toutes les régions de la France, et, en particulier dans les B ^i N) Q FIG. 154. — Trichoniscua pygmaeus. ——- Exopodite du premier pléopode de mâles pro- venant de différentes régions: A, Ganzzes (Hérault); B, Saint-Jean-du-Pin (Gard); (`, Susville (Isère). régions méridionales où l’espèce se rencontre en pleine nature, permet de reconnaître l’existence d’une variabilité indéniable, mais néanmoins comprise entre des limites assez étroites, et qui, en tout état de cause, n’interdit jamais de reconnaître l’espèce. On peut donner de l’ex0p0dite du premier pléopode mâle de cette espèce la description suivante : exopodite à base quadrangulaire, se rétrécissant brusquement pour constituer la partie terminale qui est étroite. Le bord externe est légèrement convexe (fig. 153 G et 154 A) ; mais, dans quelques cas (fig. 154 B et C), il devient franchement arrondi, et donne à Pexopodite de pygmaeus un aspect très semblable à l’appendice de pusillus provisorius, Le côté externe présente une encoche bien marquée
328 isorones TERREsTREs (faiblement marquée ou absente, chez l’immature), découpée par des stries ou des lobulations. L’encoche elle-même est glabre, mais une rangée de soies est régulièrement présente au bord antérieur de l’encoche; les soies font encore défaut chez Pimmature. La artie terminale de P l’exo odite est renforcée, du côté externe ar un bourrelet sclérifié. P 7 AFF1N1TÉs. -— Tr. pygmaeus se rattache étroitement à Tr. pusillus provisorius. Chez certains individus, la forme de l’exopodite du premier pléopode mâle rappelle très exactement celle de provisorius et n’en diffère que par de minimes détails. La réduction de la taille, la régression du système pigmentaire, le nombre plus faible d’aesthetascs de l’antennule, peuvent être tenus pour des caractères dégénératifs. Par contre, la diffé- renciation sexuelle du péréiopode VII, encore que faible, doit être consi- dérée comme une acquisition propre à pygmaeus, car elle fait complète- ment défaut chez provisorius. Quant à l’accroissement du revêtement écailleux, on peut l’interpréter comme l’indice d’une tendance à l’acquisi- tion d’un mode de vie endogé. REPRODUCTION. -— La reproduction de cette espèce offre deux faits re- marquables : 1 Pro ortion sexuelle: le nombre de mâles est su érieur à celui des P . _ . . . P . . femelles, ce qui est tout a fait exceptionnel chez les Trichomscides. l\1n1NEa·rz (1950 zz et b) a relevé, sur 561 exemplaires recueillis au Danemark, une pro- portion de 52,8 % de mâles. J’ai examiné 319 individus de cette espèce provenant de France, dont 164 mâles, soit une proportion de 51,4 % de mâles. 2) Proportion de femelles ovigères: MEINERTZ (1950a et b) a déjà noté la rareté des femelles ovigères dans les collections de cette espèce (2,13 % du nombre total de femelles). Sur 155 femelles de cette espèce, je n`ai ren- contré que 6 femelles ovigères. A ceipoint de vue, Tr. pygmaeus se comporte comme un véritable endogé. Les six femelles ovigères ont été récoltées pendant les mois d’août (1), de septembre (3) et de novembre (2). Les femelles ovigères renferment 6-7 œufs ou embryons. ÉCOLOGIE. — Il ne saurait faire de doute que cette espèce ait été à l’origine un humicole comme Tr. usillus rovisorius. Mais elle manifeste une ten- , . P P · * . . dance tres nette a prendre, surtout, en pays calcaires, un mode de vie endoge, et à s’installer sous les grosses pierres enfoncées. Par contre, cette espèce n’est qu°exceptionnellement cavernicole, encore que des individus de cette espèce aient été recueillis dans les grottes de la Mayenne, de la Sarthe, de l’Ardèche, de l’Isère et des Alpes-Maritimes, et aussi dans des cavités sou- terraines du Somerset, en Angleterre (Connnvcroan). Par ailleurs, cette espèce est devenue synanthrope. Elle a été dispersée par l’homme loin de son habitat primitif, et, de ce fait, nous apparaît aujour- d’hui représenter une forme expensive. En Europe occidentale, elle est très fréquente dans les jardins, et peut être tenue pour une véritable espèce horticole; dans les pays du centre et du nord de l'Europe, elle est un hôte habituel des serres.
TRICHONISCIDAE. — TRICHONISCUS RÉPAn*rrr1oN oâooasrmoue. — Distribution générale. — Cette espèce a été signalée, dans presque tous les pays d`Europe (à l’exception du Por- tugal et des Etats balkaniques). Elle est également connue du Maroc, de Terre-Neuve et des Etats-Unis. Mais, il est bien certain que cette vaste dispersion est de date récente et résulte de l’extension des cultures et des jardins qui caractérise les pays civilisés. Ainsi que l'a déjà clairement reconnu Vnauonrr (1917 a), la véritable patrie de cette espèce est la France; et, il apparaît qu'en aucun autre pays européen on ne la doive tenir pour autochtone. Répartition en France. —-— Dottrus, 1899; VANDEL, 1925 a, 1933, 1949 cl, 1946 a, 1954 b; REMY, 1931 ; Hossou, 1936, 1944; TÉTRY, 1938; LEGRAND, 1942 d, 1944, 1948, 1949, 1950, 1954a et b, 1956 b; Borrmzrov, 1945; BA- mzuc, 1956. Cette espèce est largement répandue en France, et se retrouve également en Corse. Il est cependant délicat de lui attribuer un centre d`origine précis. On peut allirmer qu'elle n'est pas originaire du nord et de l'est de la France, où elle est manifestement synanthrope. Elle n’est pas originaire, non plus, du sud-ouest, où elle est rare et ne peuple que les jardins et les parcs (Tou- louse). Elle n’a jamais été récoltée dans les Pyrénées. Ceci dit, il paraît très probable que cette espèce est originaire des Alpes françaises; elle y est certainement autochtone, et atteint des altitudes de 1.299-1.499 m (Bormarov, 1945). Elle est commune en Savoie, en Haute- Savoie, dans l'Isère, les Hautes-Alpes, le Vaucluse et les Alpes-Maritimes. De là, elle a gagné le Languedoc calcaire où on la récolte abondamment, en pleine nature (Ardèche, Gard, Hérault, Aveyron). Quant à son expansion dans l’ouest de notre pays où elle atteint le Finistère, il est dillicile de décider s'il s°agit d'une dispersion naturelle, ou d'une contagion provoquée et encou- ragée par l’homme et ses cultures. 4. Trichoniscus voltai ARCANGELI, 1948. MORPHOLOGIE. -— ARCANGELI, 1948 c ; BRIAN, 1956 c. Taille: 3, 2 mm ; Q, 2,25 mm. Coloration : blanc de lait ; pas de pigment. Appareil oculaire: pas d’appareil oculaire décelable à l'examen au binoculairc. Caractères tégumenlaires : téguments lisses ; des soies-écailles disposées en trois rangées sur les tergites péréiaux. Chez les exemplaires du col de Tende, les téguments sont plus fortement spinescents. Antennules (fig. 155 A) : dernier article portant quatre aesthetascs. Antenne (fig. 155 B) : courte ; article 5 orné de deux rangées de tuber- rules écailleux, l’une externe comprenant trois éléments, l’autre latérale, constituée par deux éléments. Flagelle de trois articles dont le second porte un bouquet de longs aesthetascs. Caractères sexuels mâles. —— 1. Péréiopodc l : quelques écailles hyalines sur le carpos. 2. Péréiopodc VII : dépourvu de dif`l`érenciation sexuelle.
330 isorooias TERRESTRES 3. Premier pléopode (fig. 155 C) : exopodite dépourvu d’encoche et de soies, élargi à sa base, concave sur son bord externe, présentant une extrémité arrondie. Endopodite à article distal terminé par une pointe finement striée transversalement. 4. Second pléopode : dépourvu de caractères particuliers. AFF1N1TÉs. —- Cette espèce est très proche de Tr. pygmaeus. Elle en diffère par sa cécité complète et par l’exopodite du premier pléopode mâle dépourvu d’encoche et de soies. téi2&/N , \ / ,, I, * “ / / · . i c R. J . g ' à ` ` /1 J i ,» î ~J M ’ à < ' l V l C l` » l , \ _, _` // B N5 \‘ Ni \l/ , \l*«l_ \ \.·\. ‘\.« · Fm. 155. —— Trichoniscus voltat mâle. —— A, zmtermule ; B, antenne ; O, premier pléopode. ÉCOLOGIE. ·· Cette espèce se I'BI1COIltI'€: SOUS les gI`OSS€S pl€l‘I'8S B1'\fOI1Cé€S (mode de vie endogé) ou dans les grottes (mode de vie cavernicole). RÉPARTITION GÉo<;RA1>n1QuE. — Répartition générale. — Cette espèce a été récoltée dans plusieurs grottes des Alpes de Ligurie LÃRCANGELI, Conmê, BRIAN, Ascxzrxso). Elle se retrouve dans les Alpes-Maritimes françaises. Répartition en France. — VANDEL, 1951 a. Cette espèce ne se rencontre en France que dans les Alpes-Maritimes, mais exclusivement dans la région située à l’est du Var. Localités précises. — a) Sous les grosses pierres enfoncées. Vallée de la Roya: Breil, Fontan, col de Tende. Vallée de la Vésubie: Loda. b) Dans les grottes. Gr. de Touet de l’Escarène, située dans la commune de ce nom ; Gr. des Bijoux, à Châteauneuf-de—Contes; le Perthus del Drao, à Lucéram.
rmcuomscum:. —— rnicxxomiscus 331 5. Trîchoniscus jeanneli VANDEL, 1955. Mommotooru. — VANDEL, 1955 d, Taille : 3, 2 mm ; Q, 3 mm. Coloralian : blanche, en raison de l’absence de pigment chez les exem- plaires de Mollans; un réseau pigmentaire ehez le mâle du Bournillon. l .1, l ill l·'/ 1 1 1 l/ ’ , ij, 1 l/[ , 1l l 1 1l l il 1 ?J‘= 1 1 ll? , ll;} 1 ll 1/ \ 1 l FIG. 156. — Triehowiacua jearmeli mâle. —— Premier pléopode (d’après VANDE1., 1955 d). Appareil oculaire : invisible à Pexamen au binoculaire chez les exem- plaires de Mollans ; bien apparent et formé de trois ommatidies chez le mâle du Bournillon. Caractères légumenlaires: tèguments lisses; des soies-écailles dressées sur la moitié antérieure du corps, absentes ou très réduites sur la moitié postérieure. Anlennule: troisième article portant trois aesthetascs. Anlenne : courte ; article 5 orné de deux rangées de tubercules écailleux. Flagellé formé de trois articles dont le second porte un bouquet de longs aesthetascs.
332 1soPoDEs TERRESTRES Caraclères sexuels mâles. — 1. Péréiopode VII dépourvu des différencia- tions sexuelles caractéristiques de l’appendice de Tr. pygmaeus. 2. Premier pléopode (fig. 156) : exopodile triangulaire, à base élargie, à extrémité pointue, dépourvu d’encoche et de soies. Endopodilez article distal divisé en deux parties par une cloison ana- logue à celle que l’on observe chez Tr. pedronensis. Extrémité striée obliquement, les stries déterminant sur le bord externe une denticulation fine, mais nette. 3. Second pléopode : article distal de l’endopodite très long et très fin. AFFINITÉS. — Cette espèce rentre dans le groupe de formes qui gravitent autour de Tr. pygmaeus. Cependant, la forme de l’exopodite du premier pléopode mâle est nettement différente de celle de Tr. pggmaeus. Par ailleurs, le cloisonnement de l’article distal de l’endopodite du premier pléopode mâle rapproche incontestablement cette espèce de Tr. pedro- nensis, de Corse. Éconoom. -— Cette espèce apparaît, si l’on se réfère aux caractères de pigmentation, représenter plutôt un troglophile qu’un troglobie. RÉPARTITION GÉooRA1>n1QUE. -— Cette espèce n’a été récoltée jusqu’ici que dans deux grottes des Préalpes: la galerie supérieure du Bournillon, à Chatelus (Isère), dans le massif du Vercors ; la grotte de Mollans, à Mollans (Drôme), dans le massif des Baronnies. 6. Trichoniscus pedronensis VANDEL, 1947. Moarriorocru. ——- VANDEL, 1947 c. Taille: 3, 1,3 mm; Q, 1,7 mm. Coloralionz complètement blanche, lorsque l’on examine l’animal à faible grossissement ; à plus fort grossissement, on aperçoit un pigment diffus très lâchement réparti sur le vertex et les parties latérales des tergites péréiaux ; le pléon est incolore. (Eil : formé de trois ommatidies ; normalement pigmenté. Caraclères iégumenlaires 2 téguments lisses ; des rangées de soies- écailles sur le vertex et les tergites, disposées au nombre de 3 sur le péréio· nite I, de 2 sur les péréionites II-VII ; ces soies sont longues et fines dans la partie médiane, courtes et coniques dans les régions pleurales, Caracières sexuels mâles. — 1. Péréiopode VII : dépourvu de différencia- tion sexuelle. 2. Premier pléopode (fig. 157 A) : exopodite à partie distale prolongée en un lobe largement arrondi. Endopodite: article distal pourvu à sa base d’une touffe de soies g l’article est divisé en deux moitiés par une
TRICIIONISCIDAE. — · Tmcxxomscus 333 cloison transversale; il se termine par une pointe line, recourbée vers l’intérieur, striée obliquement et renflée en boule à son extrémité. 3. Second pléopode (fig. 157 B) : endopodite à extrémité fine et droite. AFFINITÉS. — Cette petite espèce endogée fait partie du groupe pyg- maeus. Elle paraît surtout se rapprocher de Tr. jcanneli. ' A _ `_,,. `\__é' ) . __ \ 1 sêiîëë tèëëï ’ . iii A * / t / ll. l •. B l I i` I I 1 :' É. I4 Fm. 157. — Trichoniacus pedranensis mâle. -— A, premier pléopode ; B, second pléopode (d’après VANDEL, 1947 c). RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE. — VANDEL, 1947 c, 1954 b. Cette espèce est propre à la Corse. Elle n’a été jusqu’ici récoltée que dans une seule station : sur les flancs du Mont San Pedrone, à 1.600 m d’altitude, dans la hêtraie, sous des pierres. 7. Trîchoniscus fragilis RACOVITZA, 190%-4. SYNONYMIE. — RACOVITZA (1908) a certainement confondu, sous le même nom de Tr. fmgilis, des espèces différentes. Seule, la forme récoltée à Rhar-Ahdid (rhar-ahdidi) est probablement identique à l’espèoe décrite ci-dessous, encore qu’un examen renouvelé de la forme algérienne serait nécessaire pour pouvoir Paffirmer en toute certitude. La forme de Rhar- Ifri se rapproche, autant que l’on en puisse juger d’après la forme de son premier pléopode mâle, de pusillus provisorius, et lui est probablement identique. Quant aux formes de Rhar-el·Baz (rhar-el—bazi) et de Rhar-el- Djemaa (rhar-el-djemai), leurs pléopodes n’ayant pas été fîgurés, on
334 isoronns risnnnsrrnns ne peut formuler aucune appréciation motix ée sur leur place systéma. tique. Par ailleurs, la forme italienne signalée par ARCANGELI (1926) sous le nom de fragilis, appartient en fait à une autre espèce, voisine de pusillus noricus ou de pusillus provisorius (ÀRCANGELI, 1950 c). En fin, cette espèce est synonlyme de T. ra/fai Arcangeli 1952, et probable- ment aussi de T. rhodiensis Arcangeli 1934 (VANDEL, 1957 i). Moarnotocin. —— Rlxcovrrza, 1908 ; VANDEL, 1933. Taille :3,25 mm. ,/ ~ _' \ K ,2;- c [ llail/ilUràL\ \ . ‘”:>? l * >· M ` . xl ` / lil i' / f" il ,l Fia. 158. — Trichowiscus jragilis mâle. -— Premier pléopode. Coloration : sur le vivant, l'animal apparaît de couleur blanchâtre ou grisâtre ; les individus partiellement décolorés sont fréquents. Au bino- culaire, la coloration apparaît comme la conséquence de l’existence d’un réseau très lâche de chromatophores renfermant un pigment diffus. GEN: normalement déveioppé, formé de trois ommatidies enrobées dans un pigment noir. Caractères iégumenlaires. —- La surface du corps apparaît spinescente ; à fort grossissement, il est facile de constater que cette spinescence est due aux soies-écailles dressées perpendiculairement à la surface du corps ; elles sont disposées en 2-3 rangées sur chaque tergite péréial ; les soies- écailles sont simples et non cerclées d’écailles accessoires. Anlmnule 1 le dernier article porte 4-5 aesthetascs.
TRl(lll(lNlb(JII)\E. ‘ TRI(IIlUNlb(.l'S Anlennes: courtes; article 5 court ; ilagelle court, constitué de trois articles, dont le second porte un bouquet d’aesthetascs, (Jaraclères sexuels mâles. — 1. Péréiopode I: une rangée de grandes écailles hyalines sur le bord sternal du méros. 2. Péréiopode VII : dépourvu de différenciation sexuelle. 3. Pléopode l (fig. 158). Exopodite à renflement basal et externe bien marqué, mais moins ample que celui de provisorius. Région distale dé- pourvue de soies et d’encoches. Endopodite à article distal en forme de fuseau se rétrécissant ré alièremenl et, mm brus nement comme celui Y g I q de previsorzus) de la base à l’apex; pointe eflilée, très finement striée transversalement. 4. Pléopode 2: sans caractères particuliers. .\r1¤1N1·rÉs. — (fest des espèces du groupe pygmaeus que fragilis semble surtout se rapprocher. Rnvnooocrion. — Les femelles ovigères sont fréquentes dans cette espèce ; sur 403 femelles examinées par l’auteur, 108 étaient ovigères; ces 108 fe- melles ovigères ont été récoltées en mars (30), en avril (69), en mai (4), en juin (ll) et en septembre (3), ce qui prouve que la reproduction est surtout active au printemps. La cavité incubatrice peut renfermer jusqu’à 10-12 œufs. Écotocna. —— Cette espèce présente deux habitats différents, encore que l’on ne puisse pas reconnaître de différences morphologiques entre les formes qui peuplent les deux biotopes. 1) Tr. fragilis est halophile en France et en Corse. En France, cette espèce ne s’éloigne pas des rivages maritimes; on la rencontre à quelques mètres de la mer, soit dans les amas de Posidonies rejetées par les flots, soit dans le cailloutis humide des falaises côtières. Sovnn (1949) considère cette espèce comme caractéristique de la zone à Crythmum maritimum (étage adlittoral de Momnlnn et PICARD). 2) Plus au sud, cette espèce devient cavernicole: exceptionnellement en Corse (deux grottes), régulièrement en Italie du sud, en Algérie et en Crète, Rérxnririox céocnxriiiooe. — Répartition générale. — Cette espèce se rencontre: en France, sur les côtes de l'Atlantique et de la Méditerranée; en Corse ; dans l’Italie du sud ; en Algérie ; en Crète et probablement à Pile de Rhodes. Répartition en France. — VANDEL, 1928, 1933, 1941 b, 1954 bg PMULMN ne Fûmcn, 1941; Seven, 1949; Leeaamm, 1954a. Cette espèce est très commune sur toutes les côtes méditerranéennes françaises; elle est connue également sur un point de la côte atlantique, près de Rochefort. Elle est aussi largement répandue en Corse. Localités précises. — Charente-Maritime : Fouras. — Pyrénées-Orientales : Cerbere, Banyuls-sur-Mer, Argelès-sur-Mer. — Bouches·du-Rhône: environs de Marseille. —· Var: îles de Porquerolles et de Port—Cros, Saint-Tropez, le Trayas. — Alpes-Maritimes: îles Sainte-Marguerite et Saint-Ifonorat, Biot près d’Antibes, Villefranche-sur-Mer, Saint-Jean-Cap-Ferrat. — Corse: Sisco, Solenzara, Porto-Vecchio, Bonifacio.
/ ISUPODEB TERRESTRES 8. Trichoniscus halophilus VANDEL, 1951. 1\liORPHOLOGIE. —-— VANDEL, 1951 a. Taille : 2-2,5 mm (donc nettement plus petit que fragilis). .....·-·»='?— _ li ~ * [" ( I \ W lili M E 1) ` Ã pl 1 il ' A , , M « î' « , / / f I u I l ( li ;. f S u le J l L . M È t 1, \\/ C- X1 \ FIG. 159. — Triohowisous halophilus mâle. -— A, premier pléopode ; B, second pléopode ; C, Tr. pusillus provisorius, premier pléopode d’un mâle immature mesura.nt2 mm. (A cb B, d’après VANDEL, 1951 a). Coloration : couleur blanche ; à fort grossissement, on aperçoit quelques traces peu distinctes d’un réseau pigmentaire (le réseau pigmentaire est toujours très apparent chez fragilis). (Eil : dégénéré, formé de une ou deux ommatidies manifestement régressées gparfois, l’appareil oculaire n’est plus reconnaissable à l’exa- men externe (l’oeiI est normal chezt fragilis). Caraclères légumenlaires : téguments lisses, très finement sétacés. Forme générale du corps : plus grêle, plus élancé que fragilis ; tête plus petite.
T1ucuoN1sc1DA1a. — 'ruiciiomscus 337 Arzlennule: dernier article terminé par trois aesthetases (quat.re à cinq chez fragilis). Antenne: semblable à celle de fragilis. Caractères sexuels mâles. — 1. Pléopode 1 (fig. 159 A): exopodite beaucoup plus court que celui de fragilis, triangulaire, à bord externe faiblement concave, dépourvu de cils et de soies. Endopodite à article distal terminée par une pointe trés nettement striée (très finement striée chez fragilis) et crénelée sur les bords. 2. Pléopode 2 (fig. 159 B): l’endopodite se termine par une pointe extrêmement fine (cette pointe fait défaut chez fragilis). ÀFFINITÉS. —- Cette espèce est certainement voisine de fragilis. Néan- moins, les nombreuses différences que l’on relève entre les deux formes permettent d’attribuer sans hésitation ai halophilus une valeur spécifique. Par ailleurs, si l’0n compare le premier pléopode mâle d’hal0philus (fig. 159 A) et celui d’un mâle immature de pusillus provisorius (fig. 159 C), on ne peut manquer d’êtrc frappé de la similitude de forme de leurs exopodites. On peut en conclure qu’halophilus correspond à un type voisin de provisorius et stabilisé dans un état néoténique. R1z1>P.0nec·r1oN. - Des femelles ovigères de cette espèce ont été récoltées en avril. Éconocua. —- Cette espèce peut être tenue pour un véritable halophile, alors que fragilis est seulement une forme littorale. Tr. halophilus se rencontre à proximité immédiate de la mer, dans la zone habitée par les Halophiloscia, les Buchnerillo et les Stenoniscus. Cependant, il arrive souvent que les deux espèces se trouvent mélangées l’une à l’autre. llÉx>AnT1T1oN GÉ0cnA1>11xQuE. -— Cette espèce a été récoltée sur les rivages des iles méditerranéennes françaises (Porquerolles, Port-Cros, Sainte-Mar- gueritc, Saint-Honorat), mais, elle n`a jamais été observée sur le littoral. Par ailleurs, cette espèce a été recueillie dans la grotte de Sidi Mejbeur, près de Taza (Maroc oriental). Ainsi, de même que fragilis a été tout d’ab0rd décrit sur des exemplaires provenant d’une grotte d’Algérie et ont été re- trouvés par la suite sur le littoral français, de même halophilus est caver- nieole au Maroc et halophile dans les iles de la côte méditerranéenne française. 9. Trichoniscus bîformatus RACUV1TZ.\, 1908. SYNONYMIE. —- La forme italienne signalée sous le nom de Trichoniscus biformalus (Vemroexur; Paermzn et Srnassnn; BRIAN ; BOLDORI ; SOMMARUGAQ FOCARILE), correspond à une espèce très différente de du biformalus français et qui est aujourd’hui désignée sous le nom de Tr. foveolaius Vandel 1951. Il est peu probable que Tr. biformalus Raco- vitza se rencontre en Italie (voir Répartition). Par ailleurs, e’est certainement à tort que DA111. (1919) assimile Tr. bi/ormalus à Tr. provisorius; cette assertion prouve que les caractères 22
338 rsoromss ·r1gnnr:srR1;s si particuliers de l’antenne mâle de Tr. biformaius ont échappé au natu- raliste allemand. NlORPHOLOGIE. — RACOVITZA, 1908 ;V»\NDEL, 1925 c, 1929, 1951 a. Cette espèce est très voisine de Tr. pusillus provisorius. La forme du premier pléopode mâle est très semblable dans les deux espèces. Ces deux espèces se distinguent l’une de l’autre par les caractères suivants : 1. La taille de biformaius est légèrement supérieure à celle de provisorius, et de plus, les deux sexes atteignent sensiblement la même taille (4 mm), alors que chez provisorius, le mâle est constamment plus petit que la femelle. · il A`) `I t V 9;*/ ` `¤‘ / ÷···"`7 M / - , ` Ã; à V M / Fm. 160. — Tmchoniscus bijcrmatus mâle. — Antenne (dïmprès VANDEL, 1951 a). 2. Le caractère le plus remarquable de cette espèce est offert par la constitution de l’antenne du mâle (fig. 160). Alors que l’antenne de la femelle présente une structure normale, l’organe mâle est reconnaissable, même à faible grossissement, â son aspect aberrant. C’est ce remarquable dimorphisme sexuel que traduit le nom spécifique de biformalus. Chez le mâle, l’article 4 est très élargi et surplombe l’article 3 ; sa face supe- rieure est creusée d’un profond sillon, surtout marqué du côté proximal ; ce sillon est limité par deux carènes saillanies, garnies d’écailles et de bâtonnets hyalins. Il est probable que ces différenciations correspondent à un organe glandulo—pilifère, L’article 5 est renfle, et non cylindrique comme celui de la femelle. Enfin, les articles basilaires sont un peu plus larges que ceux de la femelle. AFF1N1rÉs. —— Encore que Tr. biformaius soit morphologiquement très voisin de Tr. pusillus provisorius, ces deux espèces ne se croisent pas entre elles (VANDEL, 1929), ce qui prouve la validité de leur distinction spécifique. Riapnonvcrxon. — .l’ai examiné 1.028 exemplaires de cette espèce, dont 284 mâles, soit une proportion de 27,6 % de mâles.
TIKICIIUNISCIDAE. ·— 'l`IU('lIl()NlSCUS Sur 744 femelles observées, 294 étaient ovigères; ces femelles ovigères ont été récoltées pendant les mois de février (2), de mars (li), d`avril (33), de mai (58), de Juin (178), de juillet (11), d’août (1), de septembre et d’octobre (3). De ces ch1llres, il résulte, que la période de reproduction cor- respond à l'époque comprise entre le mois d’avril et le début de juillet. Piumsiras ET coMMaNsAux. — RACOVITZA (1908) a liguré des « Laboul- béniaci-es » lixées sur les appendices d`un représentant de cette espèce; il s’agit, en fait, d’u:ufs et de larves de Rhabditidés appartenant à l’espècc Cheilobus quadrilabnatus Cobb (Txmvxê, 1956). Par ailleurs, des larves de Ãlermis se rencontrent fréquemment dans cette espèce. r" PM fa,-F;`··\\ j >/ M • • K ‘• •• ‘ ¢·· , _ __/ i f \`_/l""’\·~,S.,_ 4- £`5' J D Fm. 161. —- Carte de répartition de Trichoniscue biformalus. Éeotoeuz. — Cette espere est une forme montagnarde. Lorsqu'elle pénètre dans la région méditerranéenne, comme c`est le cas dans les Alpes-Maritimes, elle reste coniinée dans les entrées fraîches des grottes (Baume Granet; Baume du Colombier; Baume Robert; Garagaï; grotte de Ribes, etc.), où elle est d'ailleurs commune. Encore que montagnarde, cette espèce atteint rarement des altitudes très élevées. Elle a été recueillie Si 1.500 m dans le massif du Canigou (Pyrénées~()rientales), et à 1.400 m aux environs d’Annôt (Basses-Alpes). RÉPARTITION xuâoonaeiruooa (lig. 161). — RACUVITZA, 1907 (sous le nom de Tr. pusillus pro parte), 1908; VANDEL, 1922, 1925 u, 1929, 1933, 1941 b, 194(ic, 1947 c, 1951a; Wow, 1938; DELAMARE-Dmeourravrtte, Paru et TRAVÉ, 1057. _ _ Cette forme représente, comme les espèces précédentes, un type d'or1g1ne alpine; mais, son centre d’ori;5ine et sa répartition sont diliérents. Cette espèce atteint son maximum de frequence dans la région calcaire dont Grasse est le centre, et l’on peut considérer ce pays comme son centre dlorigme probable. Par contre, elle n’o jamais été récoltée à, Vest du. Var, observatmn qui démontre la valeur de ce ileuve en tant que limite biogéographique (p. G7). Dans les vallées de l’est du département (Vésubie, Bévéra, Roya),
340 isoroous Tiznaesrnes elle est remplacée par Tr. darwini, Tr. lcorsakuvi, et naturellement Tr. pusillus provisorius. Dans ces conditions, il apparaît peu probable que Tr. biformatus se rencontre en Italie. L’extension de cette espèce vers le nord apparaît limitée. Lazstationzla plus septentrionale de cette espèce que l’on connaisse dans les Alpes se situe dans les environs de Digne (Basses-Alpes). Par contre, l’extension de son aire de répartition vers l’ouest est considérable. Si elle fait défaut dans les massifs anciens de l’Estérel et des Maures, elle est, par contre, largement répandue, à l’ouest du Rhône, dans les régions montagneuses qui forment une auréole autour du golfe du Lion : les Causses, les Cévennes méridionales, et l’extrémité orientale de la Montagne Noire. Par ailleurs, elle est très com- mune dans les Pyrénées-Orientales, tout au moins dans les Albères et dans le Vallespir (vallée du Tech) ; mais, elle n’a jamais été récoltée dans le Con- flent (vallée de la Têt). Localités précises. — Alpes-lllaritimes: très commun ai Grasse et dans les environs (Spéracèdes, Séranon, Caussols, Saint—Vallier, le Rouret, Roque- fort, Mouans-Sartoux, le Canet, Vallauris) ; surtout dans les entrées de grottes et dfavens (voir plus haut). Vallée du Loup: Gourdon, Tourrette- sur-Loup. — Basses-/llpes : environs d’Annôt ; les Dourbes, à l’est de Digne. — Var : Rebouillon, au nord de Draguignan. -— Aveyron : environs de Millau (Massebiau, le Monna, Valat Nègre). —— Gard : le Vigan. — Hérault: Brissac, dans la vallée de l’Hérault ; le Pas de l’Escalette, entre le Caylar et Lodève ; Vieussan, dans la vallée de l’Orb. — Pyrénées-Orientales. Massif des Albères : Villelongue-dels-Monts, Argelès—sur-Mer (forêt de la Massane), Banyuls-sur Mer. —- Vallespir: Montbolo, Amélie-les-Bains, Arles-sur-Tech, Saint-Law rent-de-Cerdans, Prats-de-Mollo. Massif du Canigou: Velmanya. 10. Trichoniscus nicaeensis LEGRAND, 1953. MonPHoLoG1E. — LEGRAND, 1953 c. La morphologie de cette espèce est très voisine de celle de Tr. pusillus provisorius. Elle diffère de celle-ci par : 1. une pilosité plus fournie, surtout abondante sur les côtés du corps ; 2. la structure du céphalon; le vertex présente entre les yeux, une bande claire transversale; cette bande est interrompue en son milieu par une dépression piriforme (fig. 162 A, f) ; 3. la forme du premier pléopode mâle (fig. 162 B, C et D) ; l'exopodite est fort semblable à celui de pusillus provisorius ; mais Pendopodite est nettement différent. L’article distal porte quelques soies, a sa base ; il est tranché obliquement du côté externe, au niveau du tiers postérieur ; sa pointe est courte, bombée du côté interne, très fortement striée trans- versalement; les stries font saillie sur les bords et donnent un aspect dentelé à l'extrémité de l'article. ÀFFINITÉS. — Cette espèce est incontestablement très voisine de Tr. pusillus provisorius ; elle en diffère seulement par les caractères énumérés plus haut. Par ailleurs, cette espèce rappelle, à plusieurs égards Tr. circuliger Verhoeff, forme encore assez mal connue, provenant du Massif
·rR1cnoN1scmAE. — Taicnomscus 341 de la Bernina et du Piémont. Une étude comparative de res deux espèces serait fort utile. RÉPARTITION cÉoc;RA1>n1onE. - L’unique station de cette espèce est un fossé de la route qui emprunte la basse vallée du Var, à l’ouest de Nice (Alpes—Maritimes). *4 ,«/P `£ ·* ,P · Use 90 `V. · "",“ ' .J~ sa « ~ .·•¤ •i pg", `ï·.· lxl•... M ) , .!}'.E~â w. :‘ ï T2) ` E È? ~ %;,‘• , j__,\}_ ~ t ·•/ _ç_r\¢>';f¢·~ I"!. 5 i' .J ·1 9i‘*â§âY ·· —¢ » / / " uuu. ( msn Q M lDIII=Q` n} um ¤\ x uu|E§\ l|Il\`~§ @9.9% . tpm i s » B 5 y D FXG. 182. ·— Trichanùacus wicacnsis mâle. —— A, cépha]011; f, fossette céphaliqueï B, premier pléopode; O et D, extrémité de Pendopodite du premier pléopode (d’après J`. J. LEGRAND, 1953 c, sauf la, [lgure D qui lb été dessinée d’aprôs une préparation de J. J. 1·1=:cmANn). 11. Trichoniscus darwini VANDEL, 1938, SYNONYMIE. — LEGRAND (1950) a décrit, sous le nom de Trichoniscus darwini arondinensis, n. subsp., un mâle de 1,8 mm provenant de La Giettaz (Haute-Savoie). En fait, les différences relevées par LEGRAND, entre arondinensis et lc type ne dépassent pas l’ordre des variations individuelles que l’on peut observer lorsque l’on dispose d’un matériel IISSRZ âbûhflânt (16 (‘PHP l‘Spè(·(·_
342 isoronns ïnnansrruzs BIORPHOLOGIE. —- \fANDEL, 1938 b, 1947 0, 1951 (1; LEGRAND, 1950. Par son aspect extérieur, cette espèce rappelle Tr. pusillus provisorius, avec qui elle avait été autrefois confondue. Mais, si les femelles des deux espèces ne peuvent être séparées, il n’en est pas de même des représentants de l’autre sexe ; les mâles de Tr. darwini sont, en effet, dotés d’une série de caractères sexuels tout En fait remarquables, (je sont : #7 -/7 ` 9 ¢ ` le , A [ `—`È, / X `\ .. È ae J · — ` " ·7·/’· `cx // \\x . ~ l 7 |r)AM¥\¥~\\ "' 6 F Z L ( ) ~ nœgmy » M ( / 8 I / \) if . l 1 .l ( (J x\ $7 \¥sî, \’\ "I/l àl/D É ll ll C FIG. 163. — Trichoniscua darivini mâle. -—— A, céphalou et premier péréionite; 0.g.p., organe glandulo-pîlifere; B, Porgane glandulo-pilifère plus grossi; b.p.t., bord pos- térieur du premier tergite ; bmw., bord postérieur du Vertex; C, moitié postérieure du corps. 1. Un dimorphisme sexuel antennaire fort net (fig. 165 A). Le quatrième article de l’antenne, et, à un moindre degré, le troisième, sont longs et minces chez la femelle, tandis qu’ils sont courts et élargis chez le mâle. De plus, le quatrième article présente, chez le mâle, une large zone ovoïde, transparente, dépourvue de chromatophores (champ glandulaire ‘?). 2. Le mâle possède sur le premier tergite péréial un organe glandulo- pilifère (fig. 163 A et B) qui rappelle celui de Tr. lcarawankianus Verhoeff. Il consiste en une dépression triangulaire, située à la partie tout à fait antérieure du tergite, et, en partie cachée sous le rebord postérieur du vertex. Cette fossette renferme une touffe de tiges serrées, s’insérant sur une plage garnie d’écailles vermiculées. Les bords antérieurs de la fossette sont bien marqués; ils s’atténuent en arrière;ils sont garnis d’écailles. 3. Les pleurépimères du péréionite VI (fig. 163 C et 164 B) sont parcourus
TR1c}10N1ScIDAE. -- TRICIIONISCUS 343 par une carène saillante se terminant au bord postérieur par un tubercule arrondi. Tubercule et carène sont garnis de fortes soies recourbées. 4. Le bord postérieur du septième péréionite (fig. 163G et 164 A) est onduleux et creusé, en son milieu, d’une forte concavité, alors que chez Tr. pusillus provisorius, le bord postérieur de ce segment est à peu près rectiligne. Le bord postérieur de ce péréionite est orné d’une brosse «1’écailles très serrées ; res écailles sont piliformes sur les côtés du segment, tandis qu’elles prennent la forme de languette dans la concavité médiane. ,.··-— \ ` • \)Ã\ \ ` o \ "·,, \ M ai / ig n \‘ ` l l I R l ) ;\,wg@°~ ï A 6( À· / ` W A , ·‘_··1 ` 4 *3.. ··» ·` ',;iil J *`5··»·; déëlf , · qu- · *,11:;) . " <*'_f_J " I —'i l , ·«,q·'~=t§·§~ 2-2: -’/. " fîîîw \ .‘,·· ~ IL, , A’vv·`bÈ;,a / s·,.\ -, /1 xy, . : ig L. ·· D- lîR«i;:•@tl·lQ'·1 (Q,. F. ' ·t.$~x`5··Fî®?~î=t‘ï€F?**· ‘ , §· *«s Éâ , 0 F10. 164. —- Trichoniscus darwini mâle. — A, côté droit du septième péréionite; B. pleurépimère droit du sixième péréionite ; C, côté droit du premier pléonite ; D, côté droit du second pléonite (B, O et D, d’e.près VANDEL, 1938 b). Les pleurépimères VII sont parcourus par une carène beaucoup moins forte et moins saillante que celle des pleurépimères VI. 5. Le premier pléonite (fig. 163 C et 164 C) est fortement caréné et présente une face postérieure nettement déclive. La carène se continue à la surface dorsale du pleurépîmère par une carène oblique. A sa face postérieure, et de chaque côté, s’insère un organe glandulo-pilifère (voir p. 49), constitué par un amas glandulaire et une plage d’évaporation garnie d’un panache de longues soies piliformes. Du côté interne de ce faisceau, existe une fossette occupée par un bouquet de soies serrées et recourbées. Les néopleurons sont fortement écailleux. 6. Le second pléonite (fig. 163G et 164 D) est, lui aussi, fortement
344 ISOPODES TERRESTRES caréné, et porte à la face postérieure un massif glandulaire et un champ d’évaporation garni d’un faisceau de soies piliformes appartenant au même type que celles du premier pléonite, mais moins nombreuses et plus courtes. sl i\ `§1 x, » \ 0}, L / / . 9 ' "W2%;i‘ wi ·· '\\ 1 L^‘ i | il ; l lîê ili a * — Nâl il e * J iilrl ` wi il l ,_ l diïù ï « ïlîarüy [ ; le il 4 \ lx ' q , " I ·~ i , lvl ~ x \ will l //2, ff Il B s Il ~ /,//,,g ‘¤ (Cl/’ â' f i l ~ Mil \ r Q i \\ , ' § \ M p / \ A R l F10. 165. — Trîchoniscus dwrwini. - A, antennes mâle et femelle ; B, premier pléopode mâle. 7. Premier pléopode mâle (fig. 165 B).`End0p0dile: article distal de l’endopodite garni, à sa base, de soies fines occupant le même emplace- ment que les soies que l’on observe chez les représentants du genre Haplo- phihalmus. La pointe de l’organe est striée transversalement. Eœopodiie : très semblable à celui de Tr. pusillus provisorius, mais Pextrémité a tendance à prendre une forme pointue, assez différente du contour arrondi de provisorius. Les stries qui garnissent le bord externe de Pexopodite sont garnies de soies.
1·mcHoNIsc1¤AE. — Tmcnomscus 345 Rneno¤Uc·r1oN. — La proportion sexuelle est normale. Sur 382 individus examinés, j’ai compté 151 mâles, soit une proportion de 39 % de mâles, Sur 231 femelles, j’ai compté 98 femelles ovigères qui ont été récoltées pen- dans les mois de mars (36), d'avril (54), de mai (5) et de juillet • Ã C xyxîy 36 x. Lip ~. I \_../·L~\’ o "`¢J»n-~ FIG. 166. — Carte indiquant les stations de Trichoniscus darwini (points noirs) et de Tr. koraakovi (cercles). ÉcoLoc1E. - Cette espèce n’est pas une forme d’altitude. Il est facile de le vérifier lorsque l’on remonte la vallée de la Roya. Cette espèce est commune dans la partie moyenne de cette vallée, au niveau de Breil et de Saorgeg elle devient rare à Saint-Delmas; elle disparaît au delà où elle est remplacée par Tr. pusillus provisorius. RÉPARTITION GÉoonA1>1x1Qu1s (fig. 166). —- Cette espèce n`est connue jusqu'ici que de France; mais, il est probable qu’on la récoltera dans les Alpes liguriennes lorsque l°on la cherchera. Cette espèce est largement répan-
346 ISOPODES rsaassraes due dans les Alpes françaises, et elle a même colonisé le Jura méridional. Elle est très commune dans les Alpes-Maritimes; elle est, par contre, beau- coup plus rare et plus dispersée dans le reste de la chaîne, où on ne la ren- contre d’ailleurs que dans des stations périphériques. Il est probable que l`aire de répartition de Tr. clarwini couvrait autrefois la totalité des Alpes occidentales, mais les glaciations quaternaires ont vraisemblablement détruit cette espèce dans les zones centrales de la chaîne. Localités précises. — Jura: Choux, au sud de Saint-Claude. Ain: Cerdon, Savoie: La Giettaz, près d’Ugines. Isère; Uriage. Drôme: Saint-Agnan, dans le Vercors. Vaucluse: sources de la Sorgue, près de Vaucluse. Var; La Garde-Freinet, dans le massif des Maures; environs de Draguignan; Saint-Raphaël, sur les bords de l’Argens. Alpes-Ãlaritimes: très commun dans ce département; aussi bien dans les environs de Grasse et dans la vallée du Loup que sur la côte (Èze, Menton); particulièrement abondant dans le secteur oriental du département, dans les vallées de la Vésubie, de la Bévéra et de la Roya. i 12. Triehoniscus korsakovi VANDEL, 1947. l\lORPHOLOGIE. — VANDEL, 1947 0, 1951 a. Cette espèce est fort voisine de Tr. darwini. Elle n’en diffère que par la constitution de certains caractères sexuels mâles. 1. Le péréionite VI ne présente pas, sur les côtés, de carènes saillantes, comme celles que l’on observe chez darwini, La région médiane et anté— rieure du métatergite présente un éventail d’écailles piliformes, mucronées à leur extrémité. 2. Le bord postérieur du péréionite VII est doublement sinué, comme celui de darwini, De plus, le bord postérieur et médian est relevé en un étroit plateau, saillant par rapport au reste du tergite. Le bord postérieur de ce segment n’est pas garni d’écailles piliformes, comme celui de darwini ; mais, la région médiane et antérieure du métatergite porte un éventail d’écailles analogues à celui du péréionite VI, mais ses éléments sont beaucoup plus nombreux et bien plus serrés. 3. Le premier pléonite (fig. 167) présente, au milieu du bord postérieur, une fossette très accusée. De chaque côté de cette fossette, donc en posi- tion submédiane, est placé un organe glandulo—pilifère. Chaque organe est constitué d’un amas de cellules glandulaires (gl.) et d’un champ d’évaporation garni de poils serrés et enroulés. Des soies moins longues, insérées sur le bord de la fossette, relient les organes droit et gauche. 4. Le deuxième pléonite (fig. 167) est étroit. Il renferme un organe glandulo-pilifère impair et médian, d’où s’échappent à droite et à gauche, des touffes de poils très longs. Les pléonites 1 et 2 de korsakovi diffèrent de ceux de darwini en ce qu ’ils ne sont pas carénés. De plus, les organes glandulo-pilifères sont sub- médians et plus ou moins soudés sur la ligne médiane, dans la première espèce, alors qu’ils sont franchement latéraux et largement séparés dans la seconde. Enfin, chez korsakovi, les poils des champs d’évaporation
TRICIIONISCIDAE. —- M1KToN1s«:ns 347 sont beaucoup plus longs sur le pléonite 2 que sur le pléonite 1 ; r’est l’inverse chez darwini. Par contre, on observe un dimorphisme antennaire très semblable dans les deux espèces, et l’on retrouve, chez korsakovi, un organe glandulo- pilifère sur le premier tergite qui est très semblable à celui de darwini. Enfin, les pléopodes mâles sont presque identiques dans les deux espèces. 2 l u___\ `\` M - i / · fr 'I (jy zu I; f t; /w ·¢_ \ \ agëégfe spi l. sets saut !· ¢‘1*!¤L'm qawms A .·——~ xs g = .· . se ·'i”2îv}'mâ7] Ãi ‘. " sëëë 1 \ 2 I F10. 167. — Trichoniscua korsakovi mâle. — En haut, premier pléonite ; en bas, second pléoniteg gl, champ glandulaire (d'oprès VANDEL, 1947 c). Rxzrnonucrxoxv. — J’ai examiné 124 exemplaires de cette espèce dont 37 6, soit une proportion de 30 % de mâles. Sur 87 femelles observées, j’ai compté 41 femelles ovigères, récoltées en avril (9) et en juillet (32). RÉPARTITION céocaarnxoun (fig. 106). — Cette espèce est étroitement localisée dans la moyenne vallée de la Vésubie (Loda, Lantosque, Roque- billière), dans les Alpes-Maritimes. Gen. MIKTONISCUS Ksssanvax, 1930. DÉF1N1ir10N. — KESSELYAK, 1930a; VANDEL, 1946 e, 1950 e. 1. La tendance à la décoloration est générale, et l’absence de pigment est parfois complète. 2. A areil oculaire constitué ar une seule ommatidie. PP P 3. Téguments très fortement tuberculeux, chaque tubercule étant surmonté d’une grande soie·écaille, entourée d’écailles accessoires.
348 ISOPODES Tnnansrnns 4. Corps allongé, a` côtés parallèles. 5. Mandibule droite avec un, mandibule gauche avec deux pénicilles. 6. Péréîopode VII mâle (VANDE1., 1946 e, 1950 e et g) présentant une différenciation sexuelle faible ou forte suivant les espèces et comportant la formation d’un lobe carpienîplus ou moins développé. dj? Li <`»§?‘*"ilS`l`.îa Cêêïû ’ n É ( \ È r · p . .\ A È __. D ' È ’ " · . 5; A2 `· o ' sa AI M ~· \ 05 ”%—¤>·O 06 ‘ 07 08 o9 @10 U A FXG. 168. —— Carte de répartition des espèces du genre Miktoniscus. — 1, halophilus; 2, mcovitzai ; 3, linearis ; 4, humus ; 5, patiamcei ; 6, ciuwesi et bisetosus; 7, ap. (Gua.- delonpe); 8, vandeli; 9, patrlizii; 10, sp. (Indiana). La présence du genre Miktonis- cue à. Madère il été établie après Pétablissement de cette carte. 7. Endopodite du premier pléopode mâle transformé en organe para- copulateur ; constitué par deux articles dont le distal est élargi en lamelle, fortement sclérifîé, et généralement garni de soies dans sa partie basilaire. Ces soies représentent la persistance des soies garnissant la tige ciliée qui s’insère à l’extrémité de l’endopodite des Trichoniscidae primitifs. Des soies analogues sont également présentes chez la plupart des Haplo- phlhalminae. 8. Endopodite du second pléopode mâle à article distal très allongé, S8 terminant par une pointe capillaire ornée d’un mueron $1 son extré- inité,
TRICIIONISCIDAE, M1K'roN1scUs 349 AFFINITÉS. -— Le genre Milcloniscus possède des pléopodes mâles qui sont au même stade d’évolution que ceux de Trichoniscus. Par ailleurs, ce genre présente un intérêt particulier en ce sens qu’il annonce nettement les représentants des Haplophlhalminae. Par le faible développement des néopleurons et l’absencc de côtes tergales, Mikloniscus appartient incontestablement aux Trichoniscinae. Par contre, les caractères sexuels, et tout particulièrement les deux premières paires de pléopodes mâles rappellent étonnamment ceux du genre Haplophlhalmus, au point que lorsque l’on ne dispose que de préparations relatives à res appendices, la distinction des deux genres est extrêmement délicate. RÉPARTITION Géoensrnioue (fig. 168). — VANDEL, 1960. -— La distribution du genre ltliktoniscus correspond ix une répartition mésogéenne tout à fait typique. On ne peut rendre compte de ces répartitions qu'en faisant appel à de larges communications reliant autrefois l’Amérique du Nord et l’Europe et permettant à ces deux continents de posséder une faune semblable et homogène, la faune nord-atlantique. Le genre flliktoniscus compte aujourd’hui treize espèces dont deux d’entre elles ne peuvent être nommées, leurs mâles n’étant pas encore connus. La patrie de l’une d’elles (mcdco/i Van Name) reste inconnue, car elle n’a été récoltée que dans des serres à Urbana et à Chicago, dans l’Illinois, et à Rio- de-Janeiro, dans des régimes de bananes. Le groupe américain comprend six espèces. Cinq espèces (halophilus Blake, racovitzai Vandel, linearis (Patience), humus Mulaik et sp. Eberly) sont propres ii la région orientale des Etats-Unis. Une espèce (Miktoniscus sp.) a été récoltée àla Guadeloupe. Le groupe atlantique comprend quatre espèces : chavcsi (Dollfus), propre à Madère et aux Açores; urcangelii Vandel, de Madère; bisetosus Vandel, qui peuple le nord du Portugal et la Galice; patiencei Vandel, du littoral atlantique français et de Madère. Enfin, cette répartition mésogéenne est complétée par la présence de deux espèces, l’une (vandeli Bonnefoy) dans les Alpes françaises, l’autre (patrizii Brian), dans une gotte du Latium. Le fait qu'une espèce atlantique ait peuplé le domaine alpin n°est pas excep- tionnel. Le genre Trichaniscoides, type incontestablement atlantique, possède plusieurs représentants dans les Alpes et le Jura. Deux espèces de Mikieniscus se rencontrent en France. Elles peuvent être distinguées de la façon suivante Z -— Exopodite 1 soutenu sur son bord externe par une forte côte; endopodite 1 à article distal recourbé et finement strié transversalement. ........... . . . . vandeli. —— Exopodite 1 dépourvu de côte ;.endopodite 1 à article distal droit, présentant une extrémité en forme de vis ..... patiencei. Miktoniscus patiencei VANDEL, 1946. SYNoNvM1E. ——— La forme qui peuple les côtes de la Manche répond, contrairement à Pafïîrmation de GARL (1908 b), à un type spécifique différent de chavesi ; elle constitue une espèce distincte (Vimont., 1933, 1946 e, VANDEL, 1960) qui a reçu le nom de M. paliencci Vandel,
350 isoronns rreanesrans Monrnotooin. —— \7ANDEL. 1946 e, 1950e; LEGRAND, 1946. Taille: Q 1 2,7-m ; 5‘ : 2,3-2,5 mm. Coloration. — Tous les exemplaires connus sont parfaitement blancs et dépourvus de pigment. Appareil oculaire. — L’oeil est constitué par une seule ommatidie, colorée par du pigment noir. P fr ..· au i rocîî" ,2 Sû- # e Ph »,p\‘·*" V ag l · r’ \ Y * î·, @9 C9 ,«5·q '2» @ I ll ï \ - Ilm. @ @ @ @ \ "”· \ - 1 — A . " ^‘· \ ’ ` r 7,·‘iyl \Ãl É] j rv ¤· 9 @ ` & st! B C D Ã E FIG. 169. —- M 'iktoniscus patienci mâle. — A, fragment du premier tergite péréial mon- trant la disposition des tubercules ; B, C et D, soies-écailles du premier, du quatrième et du septième péréionites; E, méros, carpos et propodos du septième péréi0pode· en vue rostrale (exemplaire provenant de Wimereux) ; St, tige sternale du carpes; a 1, a 2 et a 3, tiges de la face caudale ; b’, tige de la face rostrale ; Url et eté, tiges steruales du méros ; « et B, tiges de la face eaudale ; :<’ et IB', tiges de la face rostrale. Caracières iégumenlaires. -— (Fig. 169 A, B, (I et D). Téguments couverts de granulations disposées en plusieurs rangées sur le Vertex, 4-5 rangées sur le premier tergite, et 3-4 rangées sur les segments suivants. Chaque granulation est occupée par une grande soie—écaille dont l’écaille affecte la forme d’une flamme ou d’un cercle ou d’un rein. Antenne : très courte, dépassant a peine la longueur de la tête. L’antenne est couverte de groupes d’écailles et de soies peu nombreuses et largement espacées les unes des autres ; les tiges sont disposées en quatre séries sur les articles 4 et 5. Le flagelle est formé de trois articles dont le second porte un bouquet d’aesthetascs. Forme générale du corps. — Corps très allongé et étroit, à côtés paral- lèles.
rnicxnomslzinxm. — - Mixcromscus 351 Caraclères sexuels mâles. —— 1. Péréiopode I: dépourvu de différen- ciation sexuelle. 2. Péréiopode VII (fig. 169 E): méros et carpos légèrement élargis ; lobe earpien faible, peu saillant. La tige sternale, Sl, qui s‘insère sur le carpos, est forte, reeourbée et disposée parallèlement à l’axe de l'article. Sur le méros, la tige ag qui est très forte, s’insère sur un tubereule ; elle est orientée parallèlement à l'axe de l’article. f- } `§\ 'È-l 4 ' J ll. < É lei ` ` i` I, ll \ [L \ A \ \ l i \ . ) ; ’• , IJ! i / f - l.2,¢’ ” %"‘ zïil 'l u vl i ' ll l " z I / ·'l 4 l' '* fr g l, î I1 l l ( l l l- r 'É l ` Fm. 176. —- Mikhmixeus patieneei mâle. — A. premier pléopode (exemplaire de Wima- reux); B. extrémité de Vendopodite du premier pléopode (exemplaire de Roscoff); U, second pléopode. 3. Premier pléopode (iii:. 170 .\ vt B) ; exopodite triangulaire, à bord Pxterne profondément incurvé, formant un lobe saillant à sa base. Endo- podite à article distal orné d’une touffe de poils dans sa partie basilaire ; l’extrémité de l'artiele est droite, striée transversalement et ornée d’une double rangée d’épines dirigées vers l'extérieur. 4. Second pléopode (fig. 170 (1) : exopodite muni d’une longue pointe interne. Endopodite à article distal très allongé, se prolongeant par une longue tige très grêle, portant à son extrémité un très petit mueron. ÀFFINITÉS. —Cette espèce est certainement très voisine de M. chavesi. Elle en diffère nettement par ses caractères sexuels mâles, et, en particu—
352 isoromzs Tiannesrnns lier par la forme du péréiopode VII et la disposition des tiges qui ornent cet appendice. Ecotocin. —— Cette espèce est propre à la zone littorale. A Audresselles, elle vit dans les falaises argileuses du Cap Gris-Nez (VANDEL). A Roscoff, elle a été prise dans la terre argileuse issue de la désintégration des feldspaths (ltnonnrxn). A l’Ile Verte, vis·à-vis Roscoff, elle a été recueillie sous des pierres enfoncées, dans la zone à Crithmum maritimum (DELAMARE·DEBOUT' TEVILLE). x , ._ 2 , . : ·Éz'·.· / \ë iîiv ·li` ’ * ;;»·,·‘·f·I·j?} ·, 27% N1 ill l·ï‘|li iill / ly] X ~r `\ · "l?}ÈlQÀl `É r' tp, ft; ë,' - \t l‘ î;· '^ ° ,· É"” ri ii lili E ” ' ( ` E \ ^”" ` z i ttt ··’ ~ et · wk ll V x ` r il , s , Il B `À */*1 au 4 ii gl —-( ~ ‘ r·* , àà, . ,~ C / W ‘ I 1 Q 1 A / z FIG. 171. —— Mikioniscus vamieli mâle. —- A, péréiopode VII, en Vue caudale ; les lettres ont la même signification que celles de la figure 169 ; B, premier pléopode ; C, second pléopode (ces figures ont été exécutées «l’u.près les préparations originales de Mlle BON· Nnrosr). RÉI’ARTITION céocnnrnroun. —— CARL, 1998 b ; VANDEL, 1925 b,"É1933, 1946 e, 1960; LEGRAND, 1949. Cette espèce n’a été recueillie jusqu’ici en France, que dans quatre stations : dans les falaises du Cap Gris-Nez, à Audresselles (Pas-de-Calais) : à VVimereux (Pas-de-Calais) ; dans la baie de la Grandville, près de Saint-Brieuc (Côtes- du-Nord) ; et à Roscoff (Finistère). Mais, il est bien certain que des recherches attentives feront découvrir cette espèce en bien d’autres points de la côte française de la Manche, et peut-être aussi sur les rivages atlantiques. Par ailleurs, cette espèce a été récoltée, à Madère, dans une entrée de grotte. Mîktoniscus vandeli BoNNEFOY, 1945. lYlORPHOLOGIE. ··—BONNEFOY, 1945. La morphologie de cette espèce n’est connue que de façon imparfaite ; son étude demanderait à être reprise.
rmcuouxscronrz 353 Longueur : 3,5 mm. Coloralion : incolore ; un très léger réseau pigmentaire de chaque côté dela ligne médiane. Appareil oculaire : formé d’une seule ommatidie renfermant du pigment noir. Caraclères légumenlaires: tergites recouverts de fines granulations. Caraclères sexuels mâles. — 1. Péréiopode VII (fig. 171 A) : faiblement différencié; carpos légèrement élargi et présentant un lobe carpien mal individualisé. 2. Pléopode 1 (fig. 171 B) : exopodite triangulaire à extrémité pointue ; bord externe concave, soutenu par une côte sclérifiée. Endopodite à article distal recourbé et strié transversalement à son extrémité; la base de l’artiele distal porte un faisceau de poils. 3. Pléopode 2 (fig. 171 C) : exopodite en forme de croissant. Endopodite à article basilaire très court; article distal terminé par une pointe très fine et très longue, ornée d’un mucron à son extrémité. Éconocre. -—— Espèce endogée. IiÉPAl'\TITION oxëoenamrxoun. ·- Boumarov, 1945. Cette espèce a été recueillie par Mlles Boumarov et LIARCIIALZ 1) entre Gières et Uriage-les·Bains, au sud-est de Grenoble (Isère), à 350 m d'alti· tude; 2) à Fond-Christiane près de Briançon (Hautes-Alpes), à 1.400 m d’altitude. Cette espèce n'a pas été reprise depuis lors. Sous—Famille des HAPLOPHTHALMINAE VEru1oEFF, 1908. (Haplophlhalmi Rxcovxrzx, 1908). DÉFINITION. -— 1. Totalement, ou plus rarement, partiellement dépig- mentés. 2. Appareil oculaire formé d'une seule ommatidie; parfois absent. 3. Téguments « crustacés », imprégnés de sels calcaires. Carapaee recou- verte d’un réseau a mailles polygonales, parfois très apparent, dans d’autres cas plus ou moins effacé. 4. Ornementation complexe. Céphalon orné de trois groupes de tuber- cules: a) un groupe de trois tubercules frontaux disposés en triangle; b) deux tubercules, parfois subdivisés, occupant le milieu du vertex; c) des tubercules disposés en demi-cercle sur le segment maxillipédal et continuant les côtes péréiales. Tergites péréiaux ornés typiquement de six paires de côtes qui peuvent subir des réductions plus ou moins accentuées. Deux protubérances, fréquemment fusionnées, sur le troisième pléonite; ces protubérances sont plus ou moins développées, parfois à peine appa- za
354 ISOPODES TEaaEsTP.Es rentes (Haplophihalmus danicus B.-L.), mais très rarement complètement absentes (Aciaeoniscus et Paracyphoniscus), On observe parfois (Haplo- phihalmus gibbosus Verhoeff, H. gibbus Legrand et Vandel, H. zzsiuricus Vandel, Graeconiscus, Iliîonocyphoniscus, Tricyphoniscus, Kosswigius, Vardaroniscus, Illinoscellus) des protubérances sur les pléonites 4 et 5 et sur le pléotelson. Les côtes et les tubercules sont garnis de grandes soies-écailles disposées en une ou plusieurs rangées. 5. Tergites plus ou moins convexes; pleurépimères ayant tendance à tomber verticalement. 6. Néopleurons 3-5 (et seulement les néopleurons 4 et 5, chez Cyphonis- cellus et Vrzrdaraniscus) bien développés, continuant directement les pleurépimères, en sorte qu’aucun hiatus ne sépare le pléon du péréion. 7. Péréiopode VII mâle généralement différencié en une pince de type casse—noix dont les mors sont représentés par le rnéros et le carpos. 8. Démarche très lente. AFFINITÉS. —— Par la forme de leurs appendices sexuels mâles (péréiopode VII, deux premières paires de pléopodes), les Haplophihalminae. se ratta- chent étroitement aux Trichoniscinae de la troisième tribu, et, en parti- culier au genre Mi/cioniscus. Ils s’en rapprochent aussi par Pornementa- tion. Les tubercules de Mikioniscus rappellent ceux d’un Haplophihalmus peu évolué tel que H. danicus B.—L. Mais, chez Haplophlhalmus, la disposi- tion des tubercules se régularise ; ils se placent à la suite les uns des autres, en déterminant la formation de côies. La régularisation des tuber- cules est d’ailleurs loin d’être achevée chez H. danicus B.-L. L’essentielle différence entre les Haplophlhalminae et les Trichoniscinae réside dans la présence de néopleurons bien développés chez les premiers, tandis qu’ils restent très étroits chez les seconds. On peut affirmer que le développement évolutif des néopleurons a progressé d’arrière en avant ; en effet, dans les genres Cyphoniscellus et Vardaroniscus, les néopleurons 3 sont encore étroits et ressemblent à ceux des Trichoniscinae. ÉvoLUT1oN. —— VEnnoEFF, 1936 c1. On peut reconnaître chez les Haplophlhalminae des tendances évolutives qui affectent les principaux systèmes d’organes de ces Isopodes. Il est incontestable que les types primitifs sont ceux que l’on range dans le genre Haplophihalmus. Mais, l’évolution des différentes dispositions organiques n’est pas synchrone, c’est·à·—dire que l’on est conduit à recon- naître, dans la sous-famille des Haplophihalminae, l’existence de lignées divergentes. Chaque lignée possède un mode d’évolution original, cer- tains types d’organes conservant des dispositions primitives, tandis que «l’autres structures sont hautement spécialisées. Il est donc impossible de disposer les genres d’Hapl0phihalminae en une série unique, régulière- ment ascendante ; on doit admettre qu’à partir de la souche trichonis—
TRICIIONISCIDAE 355 cienne, les représentants de cette sous-famille ont suivi des voies diver- gentes. (Jn peut résumer de la fagon suivante les principales modalités de l’évolution des Haplophlhalminae : 1. Les formes primitives renferment encore du pigment; c'est le cas pour Haplophlhalmus danicus B.—L., [iumaranus Verhoell', rhinoceros Verhoeli', monlicellii Arcangeli. Cependant la plupart des Haplophlhal- minae sont décolorés. 2. Les formes primitives sont oculées ; mais Panophtalmie est largement répandue dans la sous-famille. 3. Les formes primitives (Haplophihalmus, Leucecyphoniscus) possèdent un corps relativement plat, et les côtes du corps tombent obliquement. (Jhez les formes évoluées, le corps acquiert une forme convexe, et les côtés du corps tombent ai peu près verticalement. 4. L'évolution céphalique se traduit par le développement hypertélique de certains tubercules. Ce développement est le fait d’une allométrie majorante s’exerçant sur des organes sensibilisés vis·à-vis des facteurs morphogènes. Chez les formes primitives (la plupart des espèces du genre Haplophlhalmus, Tricyphoniscus, Jllonocyphoniscus, Cyphopleon, Kosswi- gius), les tubercules céphaliques sont nombreux et de petite taille. Les deux tubercules frontaux supérieurs acquièrent un grand développement chez Haplophlhalmus rhinoceros Verhoeiï et H. monlicellii Arcangeli. Les tubercules du vertex, et à un moindre degré, ceux du segment maxilli— pédal, présentent des dimensions extraordinaires, qui les transforment en véritables cornes, chez certains genres de cette sous-famille (Garla- niscus, Cgpholendana, Calcuniscellus, Cyphoniscellus). Les variations du nombre des tubercules du segment maxillipédal suivent celles des côtes péréiales. 5. Sur le péréion, l’évoluti0n des côtes se traduit par un double phéno- mène 2 cz) réduction du nombre des côtes par eifaeement des côtes laté- rales; I1) hypertropbie compensatrice des crêtes restantes. Ge sont les côtes médianes (ou, plus rarement les côtes para-médianes, Cypholendana) qui persistent gclles acquièrent une taille considérable et prennent l’aspect de crêtes saillantes. Dans le remarquable genre Sanfilipia, les crêtes médianes se soudent en une série unique, impaire. G. Les protubérances du troisième pléonite sont faiblement développées chez llaplophllzalmus danicus B.-L., modérément développées chez la plupart des Haplophlhalmus ; elles acquièrent un développement hyper- tèlique chez Cypholendana, Troglacyphaniscus, Vardaroniscus et Jlloserius. Elles se soudent à la base, en formant une figure en Y chez Carloniscus, Cgphobrembana et Epironiscellus. Elles sont complètement soudées en une protubérance médiane ct unique chez Leucocyphoniscus, Cyphoniscellus, Pleurocyphoniscus, Calconiscellus, Cyplzolambrana, fllonocyphoniscus, Cyphopleon, Tricyphoniscus, Graeconiscus, lberoniscus, Cgrnoniscus, Cou-
356 1soPoDEs TERaEs'1·REs casocyphoniscus, Creionisccllus et San/ilipia. L’ornementation impaire du pléon est donc très fréquente, alors que, pour le péréion, cette disposition n’est réalisée que chez Sanfilipia. 7. L’évolution du péréiopode VII mâle se traduit par la différenciation d’une pince de type casse-noix, formée par le méros et le carpos; les variations de détail de cette coaptation sont très étendues (VANDEL, 1950 e). L’évolution du péréiopode VII s’est déroulée tout à fait indépen- damment de celle des caractères énumérés ci—dessus. En effet, Haploph- lhalmus danicus B.-L., l’un des représentants incontestablement les plus primitifs de la sous-famille au point de vue de l’ornementation, possède un péréiopode VII mâle hautement différencié. Inversement, H. siculus Dollfus, très évolué au point de vue ornemental, présente un péréiopode VII mâle à peine différent de celui de la femelle. 8. On observe un contraste frappant entre la variabilité étendue de la plupart des dispositions organiques des Haplophihalminae et la remar- quable constance des pléopodes sexuels; ces appendices ne diffèrent, suivant les genres et les espèces, que par de minimes détails; ils ont conservé la structure des appendices de Mikioniscus. On peut en déduire que l’appareil copulateur a atteint, chez les Trichoniscidae évolués, un état de grande stabilité. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE. ~— Les Haplophthalminae présentent une répartition très vaste qui correspond à la région méditerranéenne et qui s’étend depuis le Portugal jusqu’au Caucase. La majorité des représentants de cette sous-famille sont propres aux régions affectées par les plissements alpins. CLASSIFICATION. - La sous-famille des Haplophihalminae renferme un très grand genre, le genre Haplophlhalmus, et une trentaine de genres, ne renfermant chacun qu’un petit nombre d’espèces. Quatre genres d’Haplophihalminae sont représentés en France. Ce sont : Haplophlhalmus, Carloniscus, Cyrnoniscus et Cyphoiendana. Le tableau suivant permet de distinguer ces quatre genres. TABLEAU nEs GENRES FRANCAIS. A. Corps aplati; tubercules céphaliques, côtes péréiales et protubérances pléonales faiblement ou modérément sail- lants ................. Haplophthalmus (p. 357). —-— Corps convexe ; tubercules céphaliques, côtes péréiales et protubérances pléonales très développés et fortement sail- lants ........................... B. B. Pléonite 3 orné de deux protubérances indépendantes l’une de l’autre; une seule paire de côtes péréiales, largement écartées l’une de l’autre .......... Cyphotendana (p. 395).
TRICHONISCIDAE. — HAPLOPIITHALMUS 357 —- Pléonite 3 orné d’une protubérance unique, simple ou bilobée .......................... G. C. Protubérance du pléonite 3 profondément bilobée .................... Carloniscus (p. 388). — Protubérance du pléonite 3 simple ...... Cyrnoniscus (p. 393). Gen, HAPLOPHTHALMUS Scuôisr., 1861. ( DÉF1N1T1oN. — VEm1oEFF, 193(ia et d; STROUHAL, 1940 b. l. Corps aplati ou modérément convexe; côtés du corps tombant obliquement; pleurépimères et néopleurons étalés plus ou moins hori— zontalement. 2. Tubercules céphaliques peu saillants. 3. Côtes péréiales faibles ou modérément développées. 4. Saillies pléonales modérément saillantes, parfois à peine perceptibles (danicus B.—L.), rarement fusionnées (inlermedius Frankenberger, slrinaiii Vandel, uniiuberculalus Vandel). PLAcE DANS LA CLASSIFICATION. ~— Il est incontestable que le genre Haplophihalmus représente le type à la fois le plus généralisé et le plus primitif de la sous-famille des Haplophihalminae. ÉcoLoG1E. — Les Haplophthalmus recherchent les lieux humides et riches en matières bumiques, dont leurs mouvements très lents ne leur permettent guère de s’éloigner. Un de leurs milieux préférés est constitué par les souches d’arbres morts qui représentent, ainsi que l’a montré IABLOKOFF (1947), de remarquables réservoirs d’humidité. Les souches de peupliers et de saules sont particulièrement recherchées par les Haplophthalmus, en raison de leurs qualités hygroscopiques. Les Haplophthalmus se rencontrent fréquemment dans les grottes dont l’humidité les attire. Mais, bien peu d’espèces peuvent être considérées comme de vrais troglobies. Cependant, H. anophthalmus Strouhal et H. bonadonai Legrand et Vandel, qui sont aveugles, peuvent être tenus pour de vrais cavernicoles. NOMENCLATURE. — Les deux structures qui fournissent les caractères les plus propres à distinguer les espèces d’Hapl0phlhalmus les unes des autres sont Pornementation des tergites péréiaux et le péréiopode VII mâle. Il est apparu nécessaire, en raison de leur emploi constant, d’instituer une nomenclature permettant de désigner les différents éléments de ces structures. a) Ornemenlalion péréiale (fig. 173). VERIIOEFF (1908 b) a eu le mérite de reconnaître que tous les Haplophlhalmus possèdent des tergites ornés de sia: paires de côtes longitudinales. VERHOEFF (1930 a) a proposé une nomenclature des côtes qui a été adoptée par tous les isopodologues. VERnoEFF reconnaît quatre paires de rôles primaires, qu'il désigne, en allant du bord latéral à la ligne mé-
358 isoronizs TERRESTBES diane, par les lettres a, b, c et cl. Entre celles—ci s’intercalent deux paires de côies secondaires, plus courtes et moins fortes : .1: qui prend place entre a et b, et y, entre b et c. Les côtes n’ont pas la même hauteur sur toute la longueur du tergite. Basses à la partie antérieure du tergite, elles se relèvent vers l'arrière, en une courbe régulière, puis tombent verticalement sur le bord posté- rieur du segment. D’autre part, le développement des côtes varie suivant les segments. Le tergite I présente toujours une morphologie particulière, distincte de celle des segments suivants. La côte y n’est visible que sur le premier segment. Par ailleurs, les côtes médianes, faibles sur les segments anté- rieurs, prennent un développement progressivement croissant sur les segments postérieurs, et atteignent leur plus grande élévation sur le septième péréionite. Inversement, les côtes latérales s’effacent d’avant en arrière, de telle sorte que le nombre de côtes semble, à un examen superficiel, diminuer du premier au septième péréionite. Il en résulte que l’examen des premier et septième péréionites est de beaucoup le plus instructif. Des variations dans le développement individuel des côtes sont extrême- ment fréquentes. Certaines côtes, en particulier les côtes secondaires, sont souvent raccourcies. D’autres côtes (en particulier les côtes c et y) se scindent parfois en deux portions distinctes. Les variations de la côte c sont intéressantes à considérer, car elles jouent un rôle important en systématique. Les variations de cette côte sont nombreuses, en particulier sur le premier tergite; elles se trouvent liées à une réduction plus ou moins marquée de cette côte. Fréquemment, la côte c est divisée en deux segments (cl et cz), tout d’abord situés dans le prolongement l’un de l’autre, mais qui peuvent être, dans la suite de l’évolution, plus ou moins décalés. Enfin, l’un des segments peut disparaître, réduisant ainsi considé- rablement la longueur de la côte. b) Péréiopode VII mâle (fig. 172). La nomenclature des différentes parties de cet appendice a été établie par VANDEL (1950 e) et LEGRAND et VANDEL (1950). Cet appendice est différencié en une pince qui sert d’appareil de contention pendant l’accouplement. Il est constitué par deux articles successifs: le méros et le carpos. La disposition en pince est à peine indiquée chez certaines espèces d’Hczpl0phlhczlmus (H. siculus Dollfus), tandis qu’elle atteint un haut degré de spécialisation chez d’autres formes (H. danicus B.-L., H. bonadonai Legrand et Vandel). Un examen attentif de cet appendice prouve que sa constitution répond a un type uniforme, mais qui présente dans le détail d’innombrables variantes. C’est la raison pour laquelle cet appendice fournit d’excellents caractères spécifiques. La face interne du carpos est renflée, dans sa moitié distale, en un lobe carpien plus ou moins saillant. Lorsque le lobe carpien est bien déve-
TRICHONISCIDAE. —— 1iAPL0Pm·11Ar.Mus 359 loppé, la base de l’article prend la forme d’une concavité ayant l’aspect d’un gorgeret. Le lobe carpien est armé de trois tiges dénommées al, af et al'. Leur disposition fournit d’utiles caractères spécifiques. La face externe du carpos porte deux tiges a’ et b’ qui ne sont pas touchées par l’inlluence sexuelle. Enfin, sur l’arête sternale s’insère une tige, à l’ordinaire très forte, appelée sf. Le méros est garni d’un assortiment de tiges qui sont désignées par des lettres grecques, afin de les distinguer des tiges du carpos. Elles comprennent deux tiges sternales, q-H et gü ; deux tiges internes, 0; et p ; et, deux tiges externes, «’ et fi'. Lorsque la pince péréiale a atteint son maximum de différenciation, les tiges a° et ar, se disposent obliquement par rapport à l’axe de l’appendice, mais en sens inverse l’une de l’autre, en sorte que leurs extrémités se rejoignent. Elles constituent les deux mors de la pince préhensible. SYSTÉMATIQUE. — Le genre Haplophihalmus renferme une quarantaine d'espèces. On peut les répartir en cinq groupes : 1. Le groupe danicus (VERHOEFF, 1908 b) qui correspond au type le plus primitif. Ses représentants possèdent encore du pigment. Les côtes sont faibles, à peine saillantes et peu distinctes. Les protubérances du troisième pléonite sont très peu marquées. 2. Le groupe mcngei (VERHoEFF, 1908 b) est caractérisé par la présence de six paires de côtes plus ou moins fortement saillantes, et de deux tubercules sur le pléonite 3. Quelques formes de ce groupe (fîumaranus Verhoeff) possèdent encore du pigment. Ce groupe renferme la majorité des espèces connues. 3. Le groupe gibbosus est caractérisé par l’existence de tubercules très saillants sur le pléonite 3 et de protubérances plus ou moins dévelop- pées sur les pléonites 4 et 5 et le pléotelson. Ce groupe annonce les Haplo- phihalminae spécialisés appartenant aux genres Graeconiscus, Mono- cyphoniscus et Tricyphoniscus. 4. Le groupe ccwalicus (Caucasocyphoniscus Borutzky, 1948), caractérisé par la présence d’un nombre normal de côtes, et la présence d’un seul tubercule, médian et impair, sur le pléonite 3. 5. Le groupe siculus (VANDEL, 1946 e) est caractérisé par le nombre réduit de côtes péréiales ramené à deux paires (les côtes b et d). Le nombre de tubercules céphaliques est également réduit. Le pléonite 3 porte deux protubérances distinctes ou fusionnées suivant les espèces. Ce groupe établit la transition entre le genre Haplophlhalmus et les Haplophlhalminac spécialisés. La faune française comprend dix espèces d'Hapl0phlhalmus qui appar- tiennent toutes au groupe mengei, à l’exception de danicus B.-L. et de · gibbus Legrand et Vandel.
360 IsoPoDEs TERRESTRES TABLEAUX DE DÉTERMINATION DES ESPÈCES FRANQAISES. Nous donnons deux tableaux de détermination des espèces françaises du genre Haplophihalmus. Le premier fait appel aux caractères de l’orne- mentation et à la disposition des côtes ; le second se fonde sur les carac- tères sexuels propres au mâle. Le premier tableau permet de déterminer les femelles ; mais, il convient de faire remarquer que l’examen des femelles seules ne conduit que rarement à une détermination absolument certaine. Seule, l’étude des caractères sexuels mâles autorise à porter un jugement motivé et à établir un diagnostic rigoureux. PREMIER TABLEAU EoNDÉ sUB LES CARACTÈRES DE L’oBNEMENTATIoN. A. Côtes tergales indistinctes. Tubercules du troisième pléonite extrêmement bas et très peu apparents (groupe danicus). 1. danicus. —— Côtes tergales nettes, saillantes, ainsi que lcs protubérances du troisième pléonite .................... B. B. Tergite VII : côte d considérable, très saillante, large, ovoïde, garnie de deux rangées de soies-écailles (fig. 185 D). Tergite 3 (fig. 185 E) surmonté de deux bosses considé- rables ovoïdes, rapprochées à la base, divergeant vers l’exté- rieur (groupe gibbosus) ............... 10. gibbus. — Tergite VII: côte d plus ou moins développée, mais ne portant jamais qu’une seule rangée de soies—écailles. Tergite 3 orné de deux bosses plus ou moins développées, écartées l’une de l’autre et disposées parallèlement (groupe mengei) .... C. C. Tergite VII : cinq paires de côtes bien développées (a., œ, b, c et d) ....................... 9. apuanus. — Tergite VII : côte c plus ou moins réduite, jamais entière ; côte b bien développée, souvent élargie à sa partie anté- rieure (fig. 179 et 181). ........... 8. provincialis. —— Tergite VII : côte c bien développée, entière ; côte b rudi- mentaire, réduite à sa partie antérieure ............ D. D. Tergite I: côte c courte, réduite à sa moitié antérieure (fig. 178) .................... 7. teissieri. — Tergite I : côte c entière ou divisée, mais occupant toute la longueur du tergite . .................... E. E. Tergite I : côte c divisée en deux segments fortement déca- lés l’un par rapport à I’autre (fig. 174 et 175) ....... ............... 4. bonadonai et 3. meridionalis . _ — Tergite I : côte c entière ou divisée ; lorsque la côte c est divisée, les deux portions sont dans le prolongement l’une de l’autre .......................... F.
’rmcHoN1scmAE. — HAPLOPHTIIAI Mus 361 F. Tergite VII : côte d plus forte et plus saillante que c. . 5. transiens. — Tergite VII : côtes c et d présentant un développement ana- logue (fig. 173) ............. 2. mengei et 6. perezi. SEcoND TABLEAU FONDÉ sun LES CARACTÈRES sExUELs MALES. (Per. VII = septième péréiopode; P1 1 = premier pléopode.) A. Uropode du mâle possédant un endopodite 1 1/2 fois plus long que l’endopodite, et terminé par une tige très forte et unique (fig. 184) .................. 9. apuanus. — Uropode du mâle présentant un endopodite et un exopodite de longueur analogue, et terminés par un bouquet de soies .... B. B. Per VII : lobe carpien très développé, saillant, limitant à sa base une profonde dépression en forme de gorgeret. Tige a3 forte, dirigée obliquement en direction du méros (fig. 172 et 175). .......................... C. — Per. VII : lobe carpien faiblement ou modérément déve- loppé, à peine saillant ; dépression basilaire du carpos peu profonde. '1`ige a3 dirigée vers le propo dos ou transversale . .... D. C. P1 l : endopodite terminé par une pointe allongée, fusi- forme, ornée de stries fines et nombreuses (fig. 172 C). . 1. danicus. —- P1 1 : endopodite terminé par une pointe courte, conique, en forme de vis, présentant seulement 4-5 fortes stries (fig. 175 D) ................... 4. bonadonaî. D. Per. VII : tiges al et az du lobe carpien écartées l’une de l’autre .......................... E. — Per. VII Ztiges ai et az du lobe carpien étroitement jumelées (fig. 178 B) ................... 7. teissicri. E. Per. VII : tige sternale du carpos (sl) normalement déve- loppée chez le mâle, plus longue que az et a°. .......... F. —— Per. VII : tige sternale du carpos (sl) réduite chez le mâle, plus courte que az et a*, ou tout au plus de longueur égale (fig. 181 C). ........ 8. provincialis subsp. provincîalis. F. Per. VII : tige 4 du méros orientée perpendiculaîremeni à l’axe de Pappendioe (fig. 179 D) ............... G. -—~ Per. VII : tige gg du méros orientée parallèlemenl à l’axe de l’appendice, et orientée vers le carpos (fig. 177 A) ....... I. G. P1 1 : extrémité de l’endopodite nettement élargie à son extrémité (fig. 173 F) ................... H. —— P1 1 : extrémité de l’endopodite non élargie, à côtés paral- lèles (fig. 179 E) . . . provincialis subsp. transfixus et korsakovî. H. P1 1 : extrémité de l’endopodite ornée de stries fines ; son bord externe lisse (fig. 173 F) ............. 2. mengeî.
362 1soPoDEs TERRESTRES — P1 1 rextrémité de l’endopodite ornée de stries assez fortes ; son bord externe crénelé ............ 3. meridionalis. I. Per. VII : tige al du carpos énorme, renflée, ainsi que les trois tiges basilaires du propodos (fig. 177 A) ....... perezi. —— Per. VII : tige al du carpos normale, ainsi que les tiges du propodos (fig. 176 A) .................... J. J. P1 l : extrémité de l’endopodite fusiforme, pointue, garnie de stries très fines. Extrémité de l’exopodite arrondie (fig. 176 B) .................... transiens. — P1 1 2 extrémité de l’endopodite ovoïde, parcourue par de fortes stries qui forment des crénelures sur la face externe. Extrémités de l’endopodite pointue (fig. 185 I) ...... gibbus. 1. Haplophthalmus danicus BUDDE-LUND (1879), 1885. SYNONYMIE. — SARS, 1899; VERHOEFF, 1908 b; LoHMAN1;>ER, 1927 ; VAN NAME, 1936 ; STROUHAL, 1954 b ; VANDEL, 1957 b. Haplophlhalmus elegans Budde—Lund, 1870 nec Schôbl, 1860; — H. mengii Weber, 1881 nec Zaddach, 1844; ——— H. puleus Hay, 1889; ——— Chavesia eoslulaia Dollfus, 1889 ; ———— Haplophlhalmus epirolicus Strouhal, 1940. M0RrRoLoG1E. — NVEBER, 1881 ; Bun¤E-LUND, 1885; SARS, 1899; HAY, 1899 ;Pi1cHA1>.nsoN, 1900, 1905 ;WEBB et SILLEM, 1906 QVERHOEFF, 1908 b; CARL, 1908, 1911 ; BAGNALL, 1913; LUNDBLAD, 1914; DAHL, 1916 b; ÀRCANGELI, 1923 b ; LOHMANDER, 1927 ; VVALKER, 1927; MEI- NERTZ, 1932; VAN NAME, 1936; VVÃCHTLER, 1937; LEGRAND, 1942 b, 1946; LEGRAND et WIANDEL, 1950; VANDEL, 1950 e; URBANSKI. 1950; EDNEY, 1953 a ; SrR0uHAL, 1954 b. Taille : 4 mm. Coloration: blanchâtre ou jaunâtre; des chromatophores pigmentés sur les tergites, bien visibles au binoculaire. Appareil oculaire: une seule ommatidie colorée par du pigment noir, ou, exceptionnellement, rouge (var. rufocellaius; Legrand 1954, 1957 b). Ornemenialion (fig. 172 A): six paires de côtes tergales (1-6) basses, peu apparentes, entre lesquelles il est impossible de distinguer des côtes primaires et des côtes secondaires. Les côtes portent des soies-écailles disposées assez régulièrement. Les tubercules du troisième pléonite sont très bas et peu apparents ; ils ont la forme d’éminences granuleuses. Caractères sexuels mâles. — 1. Péréiopode VII (fig. 172 B): pince péréiale hautement différenciée. Lobe carpien considérable, saillant, rectangulaire, délimitant, à sa base, une profonde concavité en forme de gorgeret. Tige as très forte, orientée en direction du méros. Tige 0;
TRICIIONISCIDAE. —— HArL0r11Ti1.~.1.MUs 363 dirigée vers le earpos ; cette tige s’insère sur un gros tubercule implanté entre gri et ¤·z·”. Les tiges a° et 0; se rejoignent par leurs extrémités. 2. Premier pléopode (fig. 172 (1) : endopodite à extrémité droite, fine- .u, _ Lx , 5 · \ 69/·© go - \./(73 /° ii B: '- (É //\»k¤) CI · 2 L/ Q/..;» 6 B. QQ, Jclè. a,;· · \\ \ ’, » ' U ,rg‘ `» •· , yg `X. @€È’\ ‘°r·ul · ($-9; 1 Cr im \ @L,~sà»@/·$ I 5 , ‘ (IJ}, ` ‘Ã;~?É"‘ e ·1·’ M ‘k ` `-` I /' •• l «‘î>—§’°l Q `· , \ “ W *· 1 " Q c—2\ X I .. \_ ` ) . ®§—ë"e~;¢ \ ~ $7 / I; \@£9à 4. \ As" X É S N\ ,...., ' QM GG è I" \ ` ‘*Q\eà è 5 · D ' \ xà~.<¤i2 —l’ 1 ' , · . i · l .4. lx v\ , I, D. Ci 1 FIG. 172. — Haplophthalmus danicua mâle. -— A, tergite I; les insertions des soies- écailles sont seules Hgurées ;elles sont représentées par des cercles ;B, pérélopode VII, 1, face interne, 2, face externe; C, premier pléopodeg D, second pléopode (d’après LEGRAND et VANDEL, 1950). ment striée, et doublée d’une lame hyaline. Exopodite triangulaire, formant une saillie arrondie à son angle basal et externe. 3. Second pléopode (fig. 172 D) : endopodite terminé par une pointe fine et droite. Pointe interne de Pexopodite peu allongée.
364 1soPoDEs TERRESTRES REPRODUCTION. —— Les 1.789 individus observés par l’auteur se répar- tissent en 714 mâles et 1.075 femelles, soit une proportion de mâles égale à 40 %. Il semble néanmoins que, dans certaines régions, les femelles thé- lygènes, c`est-à-dire productrices exclusives de femelles, prédominent nette- ment (VANDEL, 1941 c). Sur les 1.075 femelles observées, 107 étaient ovigères qui furent récoltées en mars (3), avril (30), mai (5), juin (8), juillet (9), août (30), septembre (21) et octobre (1), ce qui semble indiquer l'ex.istence de deux périodes de repro- duction, l’une en avril, l’autre en août-septembre. Les femelles ovigères renferment de 3 à 13 œufs ou embryons. ME1NERTz (1951) signale que la moyenne des œufs incubés par les femelles ovigères est égale à 6,65. Les embryons âgés et les larves primaires atteignent une taille énorme, en sorte que le marsupium devient extrêmement proéminent chez les femelles à maturité. J’ai constaté que les larves renfermées dans une femelle de 2,25 mm mesuraient de 0,9 à 1,14 mm. VERHOEFF (1908 b) avait déjà noté les énormes dimensions atteintes par les larves d’Hapl0ph- thalmas fiamaranas Verhoeff. Éco1.oG1E. —- Cette espèce est extrêmement commune dans les souches d’arbres morts : peupliers, saules, aulnes, châtaigniers, etc. Elle se rencontre aussi, bien que beaucoup plus rarement, dans le cailloutis des ravins humides, et, occasionnellement, dans les grottes. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE. — Répartition générale. — Espèce expan- sive, répandue dans toute l’Europe, l’Afrique du Nord, l’Asie Mineure, et une grande partie de l’Amérique du Nord. Cette espèce a été également recueillie dans les archipels atlantiques (Canaries, Madère, Açores) et au Japon. Dans les régions septentrionales de l’Europe et de l’Amérique, cette espèce se réfugie dans les serres, où elle est fort commune. Répartition en France. — DoLL1~·Us, 1896 b et 0, 1899 ; VER1-xoEFR, 1908 b ; VANDEL, 1925 a, 1940 d, 1941 b, 1946 a et c, 1954 b; l\¢1AURY, 1931 a et b; REDIY, 1931; PAULIAN DE FÉLICE, 1939a; Huss0N, 1944; LEGRAND, 1944, 1948, 1950, 1954 a et b; VANDE1., DU CAILAR et BONNET, 1946; LEGRAND et VANDEL, 1950; BALAZUC, DE 1)/IIRÉ, SIGWALT et TnÉoDoR1DEs, 1951; BALAZUG, DRESCO, HENROT et NEGRE, 1951; BALAZUC, 1956. Cette espèce est extrêmement commune dans le midi et l’ouest de la France, et en Corse. Dans le centre, le nord et l’est, l’espèce ne se rencontre que dans les serres, les jardins et les mines. 2. Haplophthalmus mengeî (ZADDACH, 1844). SYNONYMIE ET 1DENT1F1cA'r1oN. — ZADDACH, 1862 ; VERHoEFF, 1908 b. Iiea Mengii Zaddach, 1844 ;— Haplophihalmus elegans Schôbl, 1860 ;——— Haplophihalmas dollfusi Verhoeff, 1901 ; — Haplophihalmus moniivagus Verhocff, 1941. L’examen d’exemplaires de moniivagus provenant d’Autriche établit que cette espèce se confond avec mengei, tel qu’il est compris dans le présent ouvrage. L’identification de mengei comportera toujours une certaine part d’arbitraire, et ceci pour deux raisons: a) la description donnée par ZADDACH permet d’affîrmer que Pexemplaire qu’il a eu sous les yeux
TRICHONISCIDAE. -— IIAPLUPIITIIALMUS 365 appartient au groupe mengei, mais interdit de le rattacher à l’une des nombreuses espèces de ce groupe, reconnues aujourd’hui. b) Le mengei typique ne saurait être identifié grâce à la localité ; on ne peut, en effet, mettre en doute que le mengei de ZADDACH ne soit point autochtone dans le jardin royal d’©liva, près de Danzig, et qu’il ait été importé en même temps que des plantes étrangères. ./" . ,-/ \ / ,/ / ·:\ / O wu ~¤< ~ ëéy Mei? az? ) · _ I er 22 I Ji` _ _- _ · I r ·É‘·" ·¤·2 A \ ) a :7,, . ,, B ·`(•— i \~`_¤° (J J E €•-·», f‘_ •••. .·. _ ( J @\··(L` Q3: l. D J \` fl/J / "i`,§• c ) / .·· '1 ,·’ É °•·i(y T @6 \;`;fT\¢ Il lp rg /'V · —..» ( · f' ( I * 'i"`··° w" "’ g ·' .« \ Y: li" ’ _' É . 1 ». -é§\ i ·¤s / \_, . Q 'v.~.•· . __ ai A g M Q î, 9 L7"-~ \\ ’; » #1 0% yy Om w ,i.J /1 L `,\-2 a " l)E G A. F V / FIG. 173. — Hdplophthalmus mengei mâle. — A, céphalon ; B, tergite I <1’un exemplaire à. côte c entière ; C, tergite I d‘un exemplaire à. côte c interrompue ; D, terrzite VII; E, péréiopode VII; F, premier pléopode; G, second pléopode (dïaprès LEGRAND et VANDEL, 1950). Il est vraisemblable (mais non certain) que le mengei de ZADDACH corresponde à une espèce largement répandue en Europe centrale, et que V121u10EFF (1941 d) a désignée sous le nom de monlivagus. Sr1=xoUr1AL et FRANz (1953) assimilent mengei Zaddach à perezi Legrand, mais ils n’apportent aucune preuve en faveur de cette assimilation. Monrnorooin. —— Ziwnacir, 1844; Scnürm, 1860b; BUoDE·LUN¤, 1885 ;SARs, 1899 ;VV`E1m et SILLEM, 1906 ;(lAm., 1908 a, 1911 QVERHOEFF, 1908 b, 1928 a, 1936 a, 1941 d; BAGNALL, 1913 ;D.·~.m., 1916 b ; Annem-
366 rsoP0DEs TERREs'rREs GELI, 1923 b; l\’IEINERTZ, 1932; XVÃCHTLER, 1937; STROUHAL, 1948 ; Lsealmn et VAN1:>E1., 1950; \7ANDEL, 1950 e; EDNEY, 1953 a. Taille: 3, 2-3 mm ; Q, 3-4 mm. Coloration : blanche ; pas de pigment. Appareil oculaire: une ommatidie colorée par du pigment noir. Ornemeniaiion. — Les six paires de côtes sont reconnaissables sur le premier tergite, et cinq paires (par suite de la disparition de y) sur les tergites II-VII. Les côtes latérales s’effacent sur les derniers segments. Sur le tergite VII (fig. 173 D), seules, les côtes c et d, sont saillantes; ces quatre côtes présentent un développement analogue ; les côtes b et ac sont réduites à leur portion antérieure. Par ailleurs, les côtes se continuent sur le segment maxillipédal (fig. 173 A). Les tubercules du troisième pléonite sont bien individualisés; ils sont plus saillants chez la femelle que chez le mâle ; ils dépassent légère- ment le bord postérieur du segment chez la femelle. Variations de Fornemenlalion. — L’ornementation de cette espèce présente des variations étendues qui portent sur les côtes b, c et y. Dans la forme que l’on peut considérer comme typique, et qui paraît surtout fréquente dans la région rhénane et dans l’est de la France, l’ornementation du tergite I correspond exactement au schéma général décrit à l’occasion de la diagnose générique (fig. 173 B). La côte c est entière, et aussi longue que la côte d. La côte b est très longue et atteint le bord postérieur du segment; elle est garnie d’une douzaine de soies·écailles. La côte y est longue et porte jusqu’à six soies—écailles. Dans la plupart des populations francaises d’H. mengei, ce type est accompagné ou remplacé par une forme chez laquelle la côte c est divisée en deux segments placés sur le même méridien, ou légèrement décalés l’un par rapport à l’autre : un segment antérieur long, cl, portant quatre à cinq soies—écailles, et, un segment postérieur, 02, plus court, portant deux à trois soies-écailles (fig. 173 C). La côte b est plus courte que dans le type précédent, et n’atteint pas le bord postérieur du tergite. Il paraît impossible, du point de vue systématique, de séparer de façon tranchée, ces deux types, non seulement du fait de leur mélange, mais, plus encore, en raison des dispositions dissymétriques extrêmement fréquentes qu’il est donné d’observer. De nombreux exemplaires pré- sentent une côte c entière sur l’un des côtés, et interrompue sur le côté symétrique. La côte y présente des variations de longueur importantes. Elle peut, comme la côte c, être divisée en deux segments, légèrement décalés l’un par rapport à l’autre. Les dispositions dissymétriques sont également fréquentes. Enfin, la côte b, elle aussi, présente des variations de longueur assez notables.
TRICIIUNISCIDAE. ——— IIAPLUPIITIIALMUS 367 II. mengei apparait ainsi comme une espèce dont l’ornementation est sujette ài des variations lluctuantes étendues, et dont il serait intéres- sant de poursuivre une étude statistique. Il est probable que certaines espèces voisines, telles que meridionalis et bonadonai, correspondent à des termes spécialisés et stabilisés de l’évolution de la lignée mengci. Caractères sexuels mâles. — 1. Pérèiopode VII (fig. 173 E) : lobe carpien faiblement ou modérément développé; les trois tiges a1, 0* et a° sont disposées en éventail; as présente une orientation transversale. Les deux bosses saillantes du méros supportant les tiges o·r‘ et ¤·r“ sont réunies par une arête sternale faiblement concave. La tige ai est insérée transversalement par rapport à l’axe de l’article; elle s’implante au niveau de gri. La présence ou l’absence des soies ,6 et ,B’ paraissent sujettes â de grandes variations individuelles. 2. Premier pléopode (fig. 173 F) : endopodite à article distal nan renflé a sa base. L’extrémité de cet article est élargie, reeourbée vers l’intérieur, et finement striée; son bord externe est lisse. Exopodite triangulaire; le bord externe dessine une courbe régulièrement concave. 3. Second pléopode (fig. 173 G) : exopodite à pointe interne allongée. Ravnooncriow. — Les 385 individus observés par l’auteur se répartissent en 153 mâles et 232 femelles, soit une proportion de 39,5 % de mâles, c°est- à-dire très voisine de celle de II. danicas; Ãlaimznrz (1951) a observé une proportion de 39,3 % de mâles au Danemark. L’auteur du présent ouvrage a recense 73 femelles ovigères qui ont été récoltées en mai (4), juin (14), juillet (9), août (29) et septembre (17). Les femelles ovigères renferment de 3 ii 8 œufs ou embryons (Vannonrr, 1908 b ; Gmusviz, 1913 ; ARCANGELI, 1931). ÃIEINERTZ (1951) indique que la moyenne des œufs renfermés dans les femelles incubantes est égale à 5,67. Écotocia. -— Cette espèce se prend sous les pierres enfoncées, ou dans le bois pourri. PsÉPAm·1·1·10N oiâoonariiious. — Répartition générale. ·-— Elle est difficile à préciser dans l’état actuel de nos connaissances, car on a confondu, sous le nom de mengei, plusieurs espèces certainement distinctes. H. mengei est probablement répandu dans une grande partie de l`Europe centrale, Répartition en France. — Bonne-LUND, 1885; D0LLFUs, 1886, 1887 b, 1899; REMY, 1931; Husson, 1936, 1944; Tiârnv, 1938; BONNEFOY, 1945 ; VANBEL, 1946:1,; VANDEL, DU CAILAR et 1I0NN12·r, 1947; Lacmmn, 1948, 1950, 1954a; LEGRAND et Varxnar., 1950. Les mentions de Giann (1899); Racovirzix (1908); Varmizt (1925a et b); b1AURY (1931 a et b); PAULMN na Féuca (1939 a) faites sous le nom de mengei, se rapportent probablement, pour la plupart, à II. perezi. Cette espèce est commune dans l’est de la France: Lorraine, Alsace, Vosges, Bourgogne, Franche-Comté, Savoie. Elle se rencontre également en certaines localités du centre, de l'ouest et du midi de la France, mais elle y paraît plus rare : Corbeil (Seine-et·Uise), Poitiers (Vienne), la Rochelle (Charente-Maritime), Clermont-Ferrand·(Puy-de-Dôme), Aix (Bouches-dw Rhône), Le Vigan (Gard), Lattes (Hérault). Par contre, elle semble faire totalement défaut dans le sud-ouest de la France.
368 ISOPODES TERREsTREs 3. Haplophthalmus meridionalis LEGRAND et VANDEL, 1950. BIIORPHOLOGIE. — LEGRAND et VANDEL, 1950. Taille : 5‘, 3 mm; Q, 4 mm. Ornemenialion. —Tergite I (fig. 174 A) : côte c divisée en deux segments qui sont décalés l’un par rappori d l’auir·e; le segment cl est rejeté vers la ligne médiane et vient se placer entre c2 et d. Tergite VII : les quatre côtes c et d sont fortes, mais le développement de la paire médiane (d) est nettement supérieur à celui de la paire paramédiane (c). (/ Af 4 `\; x \~ \ /7 \ els? \\ I . Z [ L CÉOG a,/ @(9 / se ,. - 2 x esëaîîé \ \ a / gâîîïâg àl \ / a/5 OI] cl \@_@@ ll, \ l en , X / . —P¤>s ,2 M-F ”\ _ \ g® ,3/ K . _ @ `E « \ \\ C12 \§î_®‘§.z·/ \` « a —\ ¢/ ` ix-] A. 5_ I FIG. 174. —— Haplophihalmus meridiomzlis mâle. — A, bergîte I; B, péréiopode VII; C, premier pléopode, extrémité de ]’end0p0dite et exopodite (d’ap1·ès LEGRAND et VANDEL, 1950). Caraclères sexuels mâles. — 1. Péréiopode VII (fig. 174 B) ; lobe carpien bien différencié; tige aa légèrement inclinée vers la base de l’article. Tige tx transversale, mais insérée d égale distance de 0-:1 et de O-T2. 2. Premier pléopode (fig. 174 C) : stries de Pextrémité de l’endopodite fortes, donnant un aspect crénelé au bord externe de Pextrémité de l’appen— dice. 3. Second pléopode : très semblable à celui de mengei. ÀFFINITÉS. -— Cette espèce établit un terme de passage entre mengei et bonadonai. Elle se distingue néanmoins aisément de l’une et l’autre espèces.
TRICIIONISCIUAE. - nArLov1mmLMus 369 RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE. -— LEGRAND et VANDE1., 1950. Cette espèce est largement répandue dans le midi de la France, mais elle n'atteint pas la Méditerranée. Elle a été récoltée dans les départements suivants: Drôme (Saint-Nazaire-en-Royans), Vaucluse (Orange, Avignon), Gard (Alès, Le Vigan), Aveyron (Millau), Hérault (Montpellier). 4. Haplophthalmus bonadonai LEGRAND et VANDEL, 1950 c. Mom>rroLoG11=:. — LEGRAND et VANDEL, 1950; VANDEL, 1950. Taille : 5*, 3 mm ; Q, 3,5 mm. Coloration: blanche; pas de pigment. /'/ ‘\ [ li A .<~ x ' 1 "°2€a \ ti rl I! I \` ` il Il i @1 ‘ «_»@) « *' \ @ ( \( , ji; 2 , ,..,. ( L og ( I ( \ I aJ» ` °•. \ i __ a , `· ai ,¢ a aa \î) ®./ "· , , A jt et se ; °* l ét r- 6 lg.-y C" I I I //‘_l` ~ 2/ Y ( C X _, I U/’ A- À X) M F10. 175. — Haplophthalmw bzmadonai mâle. —- A, tergite I; B, tergite VII ; C, pé- réiopode VII ; D, premier pléopode ; E, second pléopode (d’a.près LEGRAND et VAN· DEL, 1950). Appareil oculaire: les formes endogées sont normalement ovulées; les formes cavernicoles ne présentent aucun appareil oculaire décelable à l’examen externe. Ornementalion. — L’ornementation de cette forme est très spécialisée. Tergite I (fig. 175 A) : seule, la côte d occupe toute la longueur du tergite. Les deux côtes d ne sont pas parallèles, mais divergent légèrement vers l’arrière. La côte c est divisée en deux segments qui sont nettement décalés l’un par rapport d l’autre. La côte y est réduite à sa portion postérieure. La côte b n’atteint pas le bord postérieur du segment. Les côtes a et x sont faibles et peu saîllantes. Tergites II—VI : trois paires de côtes, b, c 24
370 xsoromss 'risnniasrnts et cl ; les autres côtes effacées. Tergite VII (fig. 175 B) : les côtes internes rl sont très fortes et constituent deux saillies considérables, surplombant le pléon. Les côtes c sont bien développées, mais elles sont moins saillantes que les côtes d. Les autres côtes sont complètement vestigiales. Les tubercules du troisième pléonite sont très saillants, même chez le mâle. Caraclères sexuels mâles. — 1. Péréiopode VII (fig. 175 C); carpos et méros hautement différenciés, et formant une pince analogue à celle de H. danicus. Lobe carpien très développé, saillant, délimitant une concavité en forme de gorgeret occupant la base du carpos. Tige as du carpos dirigée vers la base de l’article, tandis que la tige O; du méros est orientée en sens inverse, ce qui a pour effet de faire jointer ces deux tiges par leurs extré- mités. La tige 0; s’insère entre gz-1 et nz. La tige ,8’ est seule présente. 2. Premier pléopode (fig. 175 D): exopodite à base trés large et à extrémité distale pointue et étroite. Extrémité de l’endop0dite doublée, sur sa face interne, d’une lame hyaline large ; l’extrémité de l’endopodite est constituée par un cône cannelé, en forme de vis, et recourbé vers l’intérieur. 3. Second pléopode (fig. 175 E) : exopodite étroit et allongé. Endopodite de type normal. ÀFFINITÉS. —— Cette espèce, à répartition méditerranéenne, possède une morphologie très spécialisée; elle représente le terme d’une série évolutive dont les stades successifs ont été conservés dans les régions plus septentrionales et qui correspondent à mengei et à meridionalis. Par son ornementation, cette espèce se rapproche de ligurinus Verhoeff, récoltée en plusieurs localités d’Italie. Mais, tant que les caractères sexuels de ligurinus restent inconnus, toute comparaison entre les formes italienne et francaise ne saurait être utilement abordée. ÉCOLOGIE. —— Cette espèce est tantôt cavernicole, tantôt endogée. RÉPARTITION GÉoGRA1>n1QUE. — LEGRAND et `VANDEL, 1950; BALAZUC, DE Nlmiâ et SIGVVALT, 1954; BALAZUC, 1956. Cette espèce paraît assez largement répandue dans le midi de la France, mais elle n`est jamais commune. lllode de vie enclogéz Vaucluse : Mont Ventoux (entre 1.250 et 1.700 m) ; Alpes-Maritimes : Beuil. lllode de vie cavernicole : Alpes-Maritimes : grotte des Courmettes, à Tour- rette-sur-Loup ; Var : grotte de Callian, à Callian ; Baume Pouteri ou Baume Putride, à Châteaudouble, au nord de Draguignan; Ardèche: grotte nou- velle de Vallon, à Vallon. 5. Haplophthalmus transîens LEGRAND et V ANDEL, 1950. l`l®RPHOLOGIE. —— LEGRAND et XIANDEL, 1950. Taille el coloration: semblables à celles de mengei.
TRICIIONISCIDAE. ··· IIAPLUPIITIIALMUS Ornemenlallon. —-— Très semblables à celle de mengei et de perezi. Tergite I : côte c scindée en deux segments inégaux situés dans le prolongement l’un de l’autre ; côte y courte. Tergite VII 1 les quatre côtes c et d sont fortes et saillantes; les côtes médianes (d) sont plus développées el plus haules que les côtes paramédianes (c) ; la côte a est faible ; les côtes b et :2: sont vestigiales. p ,·"• ïiïi *2%% lçez ..,1 ,,,2 2 c ài W 5% tw É f \ de (ll I l <>< ` *· I g I \ . Ut ot 2 · \ A . l B. FIG. 176. — Ilaplophllmlmus lmneienu mâle. — A, péréiopode VII _; B, premier pléopode (d’après Lnenszm cb VANDEL, [950), Caraclères sexuels mâles. — 1. Péréiopode VII (fig. l‘76 A) : lobe car- pien faiblement développé, non saillant. Les trois tiges 11*, CLI et as sont disposées en éventail et également développées. Le bord sternal du méros fait saillie en deux bosses supportant les tiges crt et org, et séparées par une concavité nette. Tige 0; orientée parallèlemenl à l’axe de l’article et dirigée vers le carpes (comme la tige ag de perezi) ; cette tige s’insère sur un tubercule implanté entre gri et gr?. Toutes les tiges sont normales ; aucune d’elles ne présente Phypertrophie et le gonilement si caractéristi- ques de certaines tiges de perezi. 2. Premier pléopode (fig. 176 B) : exopodite à bord externe fortement
372 ISOPODES TERRESTRES concave. Endopodite à extrémité droite, lancéolée, pointue, finement striée. La tige porte des poils en son milieu. ÀFFINITÉS. — Cette forme est très voisine de mengei et de perezi. De même que perezi, cette espèce ne diffère de mengei que par la disposition des caractères sexuels. H. transiens représente probablement la souche d’où est sorti H. perezi. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE. — Répartition générale. —- Cette espèce est connue du midi de la France, et des régions orientales et méridionales de l’Espagne (provinces de Castellon de la Plana et de Malaga). Répartition en France. — LEGRAND et VANDEL, 1950. Cette espèce n’a été récoltée jusqu’ici que dans deux stations des Alpes- Maritimes: aux environs de Villefranche-sur-Mer; et, au nord de Sospel, à l’entrée des gorges de la Bévéra (Chapelle Sainte-Madeleine). 6. Haplophthalmus perezi LEGRAND, 1942. SYNONYMIE. —— LEGRAND et VANDEL, 1950 ; LEGRAND, STROUHAL et VANDEL, 1951. Haplophthalmus verhoeffi Strouhal, 1948. Cette espèce a été confondue jusqu’en 1942 avec H. mengei. Il est probable, sans que l’on puisse l’afîirmer avec certitude, que les formes décrites par SARs (1899) et l`rlEINERTZ (1932) sous le nom de mengei, correspondent, en fait, à perezi. MORPHOLOGIE. — LEGRAND, 1942 e, 1944 ; STROUHAL, 1948 ; LEGRAND et VANDEL, 1950 ; VANDEL, 1950 e. Taille et coloration: semblables à celles de mengei. Ornementation. —— L’ornementation est très semblable à celle de mengei ; il est difficile de reconnaître un caractère constant de l’ornementation qui permette de distinguer nettement ces deux espèces. Variations de Fornementation. — Les variations que l’on observe dans Pornementation sont analogues à celles qui ont été relevées chez mengei. La côte c est généralement divisée, les deux segments étant plus ou moins écartés l’un de l’autre, et parfois décalés; quelques individus possèdent une côte c entière. Enfin, de nombreuses dispositions dissymétriques ont été observées. Caractères sexuels mâles. — 1. Péréiopode VII (fig. 177 A) : les trois tiges basilaires du propodos sont fortement renflées. Le lobe carpien est faiblement développé. La tige al est énorme; ses proportions sont anormalement exagérées; cette tige est parfois doublée, La tige aa est transversale. La tige gg du méros est dirigée vers le carpos; elle s’insère sur un tubercule implanté entre srl et azz. Les deux tubercules portant les tiges url et gz-2 sont réunies par une ligne sternale fortement concave.
'rmcnonrscmarz. — n.·~.rL01>1m1ALMUs 373 2, Premier pléopode (fig. 177 B) : endopodite à article distal plus ou moins ren/lé à sa base. Extrémité de l’¢-ndopodite non élargie, à bord interne droit et non recourbé vers l’intérieur. L’extrémité de l’endopodite est ornée d’une très fine striation. Exopodite à bord interne largement, ou plus souvent anguleusement concave. .’ - - ` 7 1 x _ X —.. «z·° ,,,1 \ g4 \ \` àà G5 ) ‘? lg \‘ iai er] É \¤» G ill or? A \ s A ·· i` R \ Fm. 177. — Haplophthalmua perezi mâle. — A, péréiopode VII; B, premier pléopode (d’a.près LEGRAND eb VANDEL, 1950), Ax=1=1N11·És. — H. perczi est voisin de mengei, et surtout de lransiens dont il dérive probablement. Riâranrxwxorr céocnapxuoun. — Répartition générale. — Cette espèce est connue avec certitude de France, de Suisse, d’ltalie, d'Autriche et de Slovaquie. Mais, elle existe certainement dans bien d’autres pays d’Europe, où elle est restée ignorée par le fait qu`elle n'a pas été distinguée de mengei. En Ligurie, cette espèce est exclusivement cavernicole (FRANCISCOLO, 1955). Elle est assez commune dans les jardins des villes du Maroc, où elle a été importée par l’homme. Elle est également connue des Açores. Répartition en France. —- Sous le nom de mengei : Gram), 1899; VANDEL, 1925 a et b. Il est probable que de nombreuses mentions de mengei se rap- portent en fait à perezi, sans qu`il soit possible de l’établir avec cert1tude.
374 1soroDEs TERRESTRES C’est probablement le cas des mentions de mengei qui sont dues à RAco- VITZA, 1908; MAURY, 1931a et b; PAULIAN DE FÉL1cE, 1939 a. Sous le nom de perezi: LEGRAND, 1942 e, 1944, 1948, 1949, 1950, 1954u et b; LEGRAND et VANDEL, 1950. Cette espèce est largement répandue en France; elle est commune dans l’ouest du pays, plus rare dans l’est (c’est l’inverse pour mengei). Cette espèce a été observée dans les départements suivants: Pas-de-Calais, Oise, Seine- et~Oise, Doubs, Jura, Haute·Savoie, Ardèche, Côtes-du-Nord, Finistère, Vendée, Charente-Maritime, Gironde, Vienne, Haute-Vienne, Dordogne, Lot-et-Garonne, Tarn-et·Garonne, Haute-Garonne, Ariège, Basses-Pyrénées. Enfin, cette espèce a été récoltée dans les îles du littoral atlantique: Belle- Ile, Noirmoutier et Yeu. 7. Haplophthalmus teissieri LEGRAND, 1942. SYNONYMIE. -— LEGRAND et VANDEL, 1950; LEGRAND, 1954 a. L’ornementation de cette espèce est identique à celle d’abbreviatus Verhoeff. Les caractères sexuels d’abbreviatus ont été décrits per VER- HOEFF (1944), mais d’une facon si schématique qu’il est difficile d’avoir une idée exacte de leur constitution. Cependant, la distribution géogra- phique d’abbreviulus (Carniole, Istrie, Cherso, Italie centrale, Ischia) étant très différente de celle de teissieri qui est une espèce atlantique, il convient de tenir, jusqu’à plus ample information, les deux espèces pour distinctes. l\r10RPHOLOGIE. — LEGRAND, 1942e; LEGRAND et VANDEL, 1950; VANDEL, 1950 e. Taille : 3, 2,8 mm ; Q, 3 mm. Coloration: pas de pigment, sauf le pigment oculaire. Ornementation. — L’ornementation du premier tergite est très carac- téristique (fig. 178 A). Les côtes b et d sont bien développées et atteignent le bord postérieur du tergite. La côte y est réduite à sa moitié postérieure, et la côte c, à sa moitié antérieure. Sur le second tergite, les côtes b, c et d sont également développées ; la côte a est effacée. Sur le tergite VII, les côtes c et d sont très fortes, cariniformes; la côte b est vestigiale; la côte œ est développée seulement dans la région antérieure du tergite. Les tubercules du troisième pléonite sont plus développés et plus saillants chez la femelle que chez le mâle. Caractères sexuels mâles. —— 1. Péréiopode VII (fig, 178 B) : lobe carpien moyennement développé. Les deux tiges ai et az sont étroitement jumelées ; cette disposition représente un des meilleurs caractères de l’espèce. La tige :13 s’insère sur l’angle sternal du lobe carpien. La tige b’ est très rapprochée de la base. 2. Premier pléopode (fig. 178 C) : endopodite à extrémité renflée, recourbée vers l’intérieur, ornée d’une striation bien visible qui donne une fine crénelure sur le bord externe.
TRICUONISCIDAE. ——· HAPLUPIITHALMUS 375 Éconocxe. — Forme endogée ;cavernicole dans le Gers et le Lot-et-Garonne. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE. — LEGRAND, 1942 e, 1944, 1954 a, 1956 b; LEGRAND_€È VANDEL, 1950. Sous le nom de mengei: VANDEL, 1940 d. Cette espèce est propre à l’ouest de la France, où elle est peu commune : Vendée (Peyré-sur-Vendée); Vienne (Poitiers); Lot-et·Garonne (Villeneuve- /·\ r// `\ QÉÉN \\ (E09 \ a- " "É·°2, au] n` sa) • •~`· -¢w ‘°" , l nlgal (/` É? xt gl,} ( / est mg ( — J "‘ïg1·¤«» \ }\ '/A (ese,‘ / °' 1, T2 y '·ê·“'· 0 Z '• ( @6/ B. \. ”: / Y a Fm. 178. —- Haplophthalmua teissiwi mâle. — A, tergite I ; B, péréiopode VII ; C, pre- mier pléopode (d'après LEGRAND et VANDEL, 1950). sur·L0t; Goulens, près de Layrac); Gers (Saint-Basile; Pergain-Taillac) ; Haute-Garonne (environs de Toulouse : Vig0ulet·Auzil, Clermont·le-Fort, Saint·Jean-l’Union). 8. Haplophthalmus provincialis LEGRAND et VANDEL, 1950. l`10RPHOLOGIE. —- LEGRAND et VANDEL, 1950; VANDEL, 1950 e. Coloration : blanche ; pas de pigment, à l'exception du pigment oculaire. Ornemenlalion. — L’0rnemcntation est d’un type très primitif: les côtes sont basses, peu saillantes, très semblables les unes aux autres. Sur le tergite VII, les cinq paires de côtes sont bien apparentes (caractère exceptionnel dans le genre Haplophlhalmus), ct, lorsque l’une d’elles s’et1`ace, c’est la côte c qui est reduite, et non la côte b, comme chez les Ilaplophlhalmus du type mengei. Les tubercules du troisième pléonite sont, à l’ordinaire, faibles et peu saillants.
376 ISOPODES TERRESTRES Caractères seœuels mâles. — 1. Péréiopode VII: le lobe carpien est faiblement ou moyennement développé. Les tiges al, az et as sont courtes. Le bord sternal du méros se renfle en deux bosses séparées par une conca- vité. La tige .1 occupe une position transversale ; elle s’insère au niveau dela tige url. 2. Premier pléopode : l’article terminal de l’end0podite présente une extrémité non élargie, finement striée, et doublée d’une lame hyaline. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE. —- LEGRAND et VANDEL, 1950. Cette espèce est propre aux départements des Bouches-du-Rhône, du Var et des Alpes-Maritimes. SOUS—ESPÈCES. -· Cette espèce se subdivise en trois sous-espèces: l’une primitive (korsakovi), une autre spécialisée (provincialis), et, une troisième, intermédiaire entre les deux précédentes (lransfixus). Ces trois sous-espèces peuvent être distinguées les unes des autres par l’examen du tableau suivant : korsalwvi iransfixus provincialis Tergite I. Côte y divisée. Côte y divisée. Côte y entière. Tergites II—VI. Une côte z entre Une côte z. Pas de côte z. c et d. Tergite VII. Côte c longue, Côte c courte Côte c courte parfois divisée. et réduite. et réduite. Péréiopode VII mâle 2 Tige al. Normale. Normale. Très grosse. Tige sl. Normale. Normale. Très courte. Haplophthalmus provincialis korsakovi LEGRAND et VANDEL, 1950. NIOBPHOLOGIE. —— Taille : Q ovigère, 3,5 mm. Ornemeniaiion. —— Côtes très faibles, très peu saillantes, présentant un égal développement. Tergite I (fig. 179 A): côte c divisée en deux segments (cl et cz) placés dans le prolongement l’un de l’autre. Côte y longue, divisée en deux segments qui se trouvent dans le prolongement l’un de l’autre ou qui peuvent être plus ou moins décalés. Tergites II—VI (fig. 179B): toutes les côtes très longues, y compris œ qui atteint le bord postérieur du segment. Un tubercule supplémentaire (z) s’intercale entre les côtes c et d. Tergite VII (fig. 179 C) : cinq paires de côles bien développées; la côte c est longue, parfois divisée en deux segments; la côte .7: est longue également. Les tubercules du troisième pléonite sont très faibles el très peu suillanis.
TRICHONISCIDAE. -— IIAPLOPHTIIALMUS 377 Caractères sexuels mâles. — 1. Péréiopode VII (fig. 179 D): tige sl normale, mais courte. Tige al normale. Tige §' seule présente. 2. Premier pléopode (fig. 179 E) : exopodite à bord externe faiblement concave. / / "~ ·` - »- ·"" i ·"·fîîL9 / , 2" ir" _9` K 6} l LT ¢z_,J‘f K rf ¢°`hE ./ A ’• 7- \ ·/1'T . A °-,- • · ¤;2.Z.»-· ip ‘«,r _ xi/:_. W a · .· "e· ¤ É: l \ /=*’ @ ` I Il @ il - 0 ‘ \ } arg ( l_,-TA •¤ ss •¤ D. I • lLl·':·· ( · · · .. J · . . ° ~®2r···¢ . « ‘ î'-É li d @7 i /"> u . C V [ 6,__\ 0 '. .« , ~·· °° ° ° ¤ • , | n / .··. _y* ./‘ R €.·.=···‘ A" Gi": ' I , ' \ · I 6 1 @ \ ` I . · :· . · n 5%* / ` I / af o • ’ `L·: rn ] ( K ¤ I. \__ .,« jf ( y E "__~—/ (l· \ · _/ R C (Q l à Fm. 179. — Haplopldhalmus provincialis korsakovi mâle. — A, tergite I ; B, tergito II ; O, tergite VII ; D, péréiopode VII ; E, premier pléopode ; F, second pléopode (d’a.près LEGRAND et VANDE1., 1950). 3. Second pléopode (fig. 179 F) : exopodite à pointe interne allongée et recourbée. RE1>RoDUc1·10N. — Les femelles ovigères de cette sous-espèce sont très communes en mars et avril. Ré1¤.xm·x·rxoN céoonsruioun. — LEGRAND et VANDEL, 1950; LEGRAND, 1953 c. Cette sous-espèce est propre au département des Alpes-Maritimes: Grasse (Magagnosc) ; Roquefort (Grotte de Mougins ou Baume Granet ; Baume du Colombier); Vence (Grotte des Pénitents-Blancs); Nice; Ville- franche-sur·Mer.
378 xsoromzs rannssress Haplophthalmus provincîalis transfixus LEGRAND et V ANDEL, 1950. MORPIIOLOGIE. — Cette forme transitionnelle est intermédiaire entre les deux sous—espèces korsa/ravi et provincialis. Par ses caractères sexuels, elle se rattache étroitement à korsakovi, mais, elle en diffère par l’orne— mentation. w </ \\ I ° _ · ~·‘ \ (";f° \ ~ "9 ,.. \ \ Q; ,. Q I (É 0. , · .¤· 4: ¤ ¤ o un d . '~° N , _ d ¤ ¤ <€€9]¤° C2 V ° g / È 2 f5î" • 6 ° c RF r ’ 0 / o 0 ° 0 ' R F10. 180. — H aplophihalmus provincialis iransûœzw. — A, tergite I ; B, tergite II (d’après LEGRAND et VANDEL, 1950). Ornementaiion. —— Tergite I (fig. 180 A) : les côtes c et y sont divisées, comme celles de korsalcovi, mais, la côte b est notablement plus courte ; elle n’attcint pas le bord postérieur du segment. Tergite II——VI (fig. 180 B) Z un tubercule supplémentaire (z) s’intercale entre les côtes c et d, comme chez korsakovi. Tergite VII : Pornementation de ce tergite ressemble à celle de pravincialis, et difïère notablement de celle de karsakovi. La côte c est réduite à un tubercule postérieur. La côte b est élargie en avant. Les tubercules du troisième pléonite sont saillants, beaucoup plus dévelop— loppés que ceux des deux autres sous-espèces,
'rmc11omsc1DAE. —- IIAPLOPIITIIALMUS 379 Rârarzrrrion eéoemrnxoum, —— Cette sous·espèce est connue de trois stations : _à Montrieux (Var), dans le vallon qui conduit à la Chartreuse de Àlontrieux-le-Jeune; à Claviers (Var), dans la grotte de la Lioure; à Saint-Jeannet (Alpes-Maritimes), aux sources du Riou. Haplophthalmus provincîalis provincîalis LEGRAND et VANDEL, 1950. Mom>x1oL0G1E. — Cette sous-espèce est à la fois la plus répandue et la plus spécialisée. .··"" g I- _"‘ lx ( f" ax _ - ( I / (4*-:;:zTl I (’% 4,2. É vlîâ ( · ( ? ' ‘( V ? s ' -— ·=’ Q "‘:• \ @5-@9 '·¤ oeè \ li (E-:“gl'.` Gjucg C “ __ gQ¤•3o»d c li; L‘• u u · · • d dp C I I all ‘ Ff_ A C2 .· ;""‘ % (L2 ·· .9 · _ 6 ' W5 .D· . · *' / I @:8%;, l I [ ai I yi 'fïîjx • T/ " ' / _ • • `· • (D Q/da ( } @3 \&__ ; ( ,2/v ( ( ( \ "I ( . I .«4· à ' a2\ ’ • ·' FIG. 181. —·Hapl0phthalmus prurincialia prmincialis mâle. —A, terzite I ;B, tergite VII ; O, péréiopode VII; I, face externe; 2, face interne; D, premier pléopode (d'aprè€ LEGRAND et VANDEL, 1950). Taille : forme de petite taille : 5‘, 2 mm ; Q pouvant atteindre 3 mm, mais ayant généralement une longueur bien moindre. Ornemenlalîon. -—- Tergite I (fig. 181 A): le système de côtes subit des réductions qui donnent au premier tergite un aspect semblable à celui de mengei. Les côtes b, c et d sont bien développées ; la côte c est divisée en deux segments ; la côte y est réduite à sa portion postérieure Z la côte a est courte ; la rôte m est faible. Tergites II-VI : le tubercule Z fait défaut. Tergite VII (fig. 181 B) : les côte d sont très fortes et sailluntes
380 ISOPODES TERRESTHES (caractère de spécialisation). La côte c est très courte, réduite à un tubercule postérieur, qui ne porte que 2-3 soies-écailles ; la côte b s’étale généralement à sa partie antérieure ; la côte cc est réduite et limitée à la région anté- rieure. Les tubercules du troisième pléonite sont peu saillants, très faibles chez le mâle. Caractères sexuels mâles. — 1. Péréiopode VII (fig. 181 C): le lobe carpien est bien individualisé, nettement Plus développé que dans les deux autres sous-espèces. La tige al est très développée, beaucoup plus forte que az et a“. La tige az est transversale, parfois orientée vers la base de l’article. Le bord sternal du carpos est creusé d’une gouttière, à l’extrémité de laquelle s’insère la tige st qui est fort courte et peu apparente. Cette tige est plus courte que a“, aa et a’, et, dans les cas extrêmes, tout au plus leur égale. Il s’agit là d’un caractère sexuel secondaire, car la tige st est normale chez la femelle. Sur le méros, la tige @’ est présente, la tige [-3 absente. 2. Premier pléopode (fig. 181 D) : il diffère peu du pléopode des deux autres sous-espèces. Rarnonucrriorx. —- Sur les 498 individus examinés, 174 appartiennent au sexe mâle et 324 au sexe femelle, soit une proportion de 35 % de mâles. 38 femelles ovigères ont été récoltées pendant les mois de mars (2), avril (32) et décembre (4). RÉ1>Am·1T10N GÉOGRAPHIQUE. — LEGRAND et VANDEL, 1950. — Cette forme est propre aux départements des Bouches-du-Rhône, du Var et des Alpes-Maritimes, où elle est d’ailleurs fort commune. C’est essentiellement une forme littorale qui s’avance rarement loin à l’intérieur des terres. Elle vit dans l’humus des feuilles mortes, et, en particulier, de chêne-vert; elle est plus rarement endogée, enfouie dans les racines des plantes ou sous les grosses pierres. Localités précises. — Département des Bouches-du-Rhône : Gr. des Espa- gnols, à Cassis. Département du Var: gr. des Fées, à Hyères ; forêt du Dom, dans le massif des Maures; Saint-Tropez ; Ramatuelle; îles de Porquerolles et de Port-Cros (extrêmement commune dans ces îles) ; le Trayas, dans le massif de l’Estérel, non loin de la mer; vallée de la Siagne à Montauroux. Département des Alpes-Maritimes : Cannes ; îles Saint·H0norat et Sainte- Marguerite ; Mouans-Sartoux ; Grasse ; Séranon ; Roquefort ; Saint-Jeannet ; Villeneuve-Loubet; Nice: Èze; Briançonnet. 9. Haplophthahnus apuanus VERHOEFF, 1908. IYIORPHOLOGIE. —— VERHOEFF, 1908 b, 1930 a ; ÀRCANGELI, 1923 b. Taille : (3*, 2,75 mm ; Q, 3 mm. Coloration : blanche ; pas de pigment. Appareil oculaire : constitué par une ommatidie de grande taille. Ornementation. — Les côtes sont faibles et peu saillantes. Tergite I
TRICHONISCIDAE. — 11APLoP1mm1.MUs 381 (fig. 182 A) ; les six côtes sont bien développées, y compris .1; et y ; toutes les côtes sont entières. Tergites II-VII (lig. 182B et C): cinq paires de côtes bien développées, d, c, b, .1: et a, et, en plus un faible tubercule, z, qui prend place entre c et d. Les protubérances du troisième pléonite sont nettes, mais peu saillantes. e? \ \ ÉÈÈQE __ ,â^@ \` s / O ' G A 2, È 6 G OG, à \ 6)/ 0 _ G B O 0 G Q) 8 G G6 (5 '6/GGG o gî î,°e / « (9 , É-. e · x - cg 9 Y b ·( Q g r \ x o Z .9 `¤ ’ ‘ Q} S b (9 `J ¢< a J 2. G 6 L C GG _ Q s G3 — wjg _\ c 0 0 ' ‘ e S · Ãgk _ J J C 6 1; (Z FIG. 182. —— Haplophlhalmus apuanuas. — A, tergite I ;B, tergite II ; C, torgife VII. Caractères sexuels mâles. — l. Forme générale du corps : le mâle est plus élancé que la femelle qui est plus courte et plus trapue. 2. Péréiopode VII (fig. 183 A et B) : lobe carpien faiblement développé ; les trois tiges a‘, a“ et a* sont équidistantes, et de petite taille. La tige sl est réduite (comme chez pravincialis) et sa longueur ne dépasse pas celle de la tige a. Une tige sl“ s'insère à la base de l'article. 3. Premier pléopode (fig. 183 C) 2 endopodite à peine élargi à son extré- mité qui est très finement striée du côté externe, 4. Uropodes (fig. 184). Femelle : exopodite et endopodite sensiblement de même longueur et terminés l’un et l’autre par un groupe de soies.
382 xsonomzs TERRESTRES Mâle : endopodite une fois et demi plus long que l’end0p0dite, et terminé par une tige très forte et unique. ÀFFINITÉS, — Cette espèce est certainement voisine, en raison de la constitution de l’0rnementation tergale, de celle du péréiopode VII \ \.. 4 / il d' ` \ ` dj Q il ' ' A cg A . A ,9 ~ %` sôê `\ , —& I i s! / \i\_ 6 \ ` ` ‘ I I J ( . \ A \ , cr s ‘ il ` ` y ix ! ¢,/ J È \ 'I 1)) . « ;J*‘ " M ' " M l " , B ¢` ¢ i mi / / /2 _ FIG. 183. — Haplophtïwlmus apmmus mâle. —— A, péréîopode VII, face interne; B, le même appendice, vu par la face externe ; C, premiex pléopode. et du premier pléopode mâle, d’H. provincialis. Cependant, en dehors même du caractère spectaculaire des uropodes mâles, cette espèce diffère de provincialis par une série de caractères qui établissent s0n autonomie spécifique. RÉPARTITION <;É0<;RA1>Hxou1:. — Cette espèce a été récoltée par V1mH0EFF en Italie, sur la Riviera di Ponente (Bergeggi) et sur la Riviera di Levante
TRICl|(lNlS(iIDAE. —— IIAPLUPHTIIALMUS 383 (Massa, Viareggio). Ep France, cette espèce ne paraît point rare dans la région des Alpes-Maritimes comprise entre Grasse et Nice : Mouans-Sartoux; Saint-Jeannet; Villeneuve-Loubet; Châteauneuf-de·Contes. o" S? \ r W _, ` \ . ’/ ‘N " ,y i «` M «._ F10. 184-. — Haplophthalmus apuanus. — Parties postérieures du mâle cb de la femelle. 10. Haplophthalmus gîbbus LEGRAND et VANDEL, 1950. SYNONYMIE ET AFFINITÉS. -— H. gibbus Legrand et Vandel est certaine- ment très voisin d’H. gibbosus Verhoeff. Cependant, il convient, au moins provisoirement, de tenir la forme française pour différente de l’espèce croate, parce que les caractères sexuels mâles de gibbasus sont inconnus, et que l’on sait que des formes possédant une ornementation identique, peuvent présenter des caractères sexuels entièrement différente. II. gibbus appartient à un groupe d'espèces tout à fait distinct des espèces qui gravitent autour de H. mengei. Ge groupe renferme des formes très évoluées qui établissent le passage entre le genre Haplophlhalmus et les Haplophihalmimze spécialisés appartenant aux genres Graeconîscus, Itlonocyphoniscus et Tricyphoniscus. SOUSJZSPÈCES. -— H. gibbus se scinde en deux sous-espèces : H. gibbuc gibbus et H. gibbus moracchinii. Haplophthalmus gibbus gibbus LEGRAND et VANDEL, 1950. lVlORPHOLOGIE. —— LEGRAND et VANDEL, 1950. Taille : femelle de Mouans-Sartoux :4,5 mm ;femelle ovigère de Monti Z 2,5 mm.
z 384 1soPo1:•Es rsaansrmss Coloralion : blanchâtre. Appareil oculaire: constitué par une très petite ommatidie, puncti· fo rm e, rougeâtre. Ornemenlalion. — 1. Céphalon (fig. 185 A): profrons orné de trois pointes saillantes, allongées, disposées en triangle. Vertex occupé par ,. :iÃ"'f I 1;2` ., al ‘\ ' . «¤· , 011 '—'=J a / // H r—"`-"îX Q .112 \_ (vi [N`-vol \ ·. af )— .,< ._ t 5 4 5 U li il > // S `\ Gy .- · « \ M \ @ ~ D ·¤ ia ,‘ · , ,._r @ F" iii __ _. L 0 Q ` ' °¤ ° 6- 0/ a' c / ,-M r` 6] ' ·· : y *»i, . · ,—\ 3/ ~.» ¢'2 6 ,’ \ · ·· ·· ta (Wins · \‘ z` 6 ae •° 3/2 ' ,° ïvlà [ •A ,`2_ `~\ \ \ e / ~' \ o . /15î ( `—· ' FIG. 185. ——- Haplophthalmus gibbu,8 gibbus. —— A, céphalon en vue dorsale et en vue latérale; B, tergite I, exemplaire de Mouans-Sartoux; C, tergite I, exemplaire de Monti ; D, tergite VII ; E, tergite 3, vu de l’arrière, exemplaire de Mouans-Sartoux ; F, tergîte 3, vue dorsale ; G, pléon vu de trois-quarts, exemplaire de Mouans-Sartoux ; t, telsong H, péréiopode VII mâle; I, premier pléopode mâle (d’après LEGRAND et VANDEL, 1950). deux tubercules considérables et plus ou moins divisés. Segment maxil- lipédal garni de côtes rayonnantes parmi lesquelles deux côtes latérales étroitement jumelées sont particulièrement développées. 2. Péréion. Tergite I : chez le gros individu de Mouans-Sartoux (fig. 185 B), les côtes c et y sont divisées en deux segments (cl et cz ; yî et yz) décalés l’un par rapport a l’autre. Chez les petits individus de Monti (fig. 185 G), la côte c est réduite à sa partie antérieure et la côte y à sa portion postérieure.
TIu<:11oNls<.1uAu. —-- uA1·Lox~imx1ALMUs 385 Tergite VII (fig. 185 D): quatre côtes courtes, larges, ovoïdes. La paire de côtes médianes (d) est énorme et très saillanle. La paire de côtes paramédianes (c) est un peu moins développée. Dans le grand individu de Mouans-Sartoux, les deux paires de côtes portent, chacune, deux rangées de soies-écailles; chez les petits individus de Monti, seule, la paire interne présente cette disposition. D’ailleurs, la tendance au double- ment de la rangée de soies-écailles qui garnit les côtes paraît générale dans cette espèce ; on l’observe au tergite I, pour les côtes a, b et y. 3. Pléon. Le troisième pléonite porte deux bosses considérables, sail- lantes, arrondies (et, non allongées, comme chez les autres Hapl0phthal· mus), rapprochées et soudées à leur base, divergeant vers l’extérieur (fig. 185 Elles sont couvertes de soies-écailles disposées en plusieurs rangées (fig. 185 Les protubéranccs du troisième pléonite sont moins dévelop- pées chez le mâle que chez la femelle. (ihez la grosse femelle de Mouans-Sartoux, Vornementation se pro- longe sur les segments postérieurs du pléon (fig. 185 G). Le tergite 4 est orné, en son milieu, de deux surfaces rugueuses, et la base du pléotelson (sixième pléonite) porte deux bosses peu saillantes. Ces particularités sont entièrement invisibles chez les petits individus de Monti. Caractères sexuels mâles. ——— 1. Péréiopode VII (fig. 185 H): un lobe carpicn nettement individualisé, mais faiblement saillant. La tige a" est transversale ou légèrement inclinée vers la base de l'article. Le bord stcrnal du méros est anguleux, mais non sinusoïdal, comme celui des espèces du groupe mengei. La tige ol est très forte ; elle est orientée paral- lèlement à l’axe de l’article, en direction du carpes ; cette tige est portée par un tubereule implanté entre ati et ¤·:’. La tige ,’3’ est présente, [3 absente. 2. Premier pléopode (lig. 185 I) : exopodite à extrémité pointue ; bord externe très faiblement excavé, droit à la base. Endopodite élargi à Pcxtrémité, se terminant en bec de Rapace, orné de stries très fortes qui donnent à son bord externe un aspect rrénelé. llÉvA1<1·11·10N UÉOGRAPIIIQUE. — LEGRAND et VANDEL, 1950; LEGRAND, lÉl5(i b. —- Cette espèce paraît localisée en France dans les Alpes·Maritimes. Elle n’a été récoltée jusqu’ici qu’en deux stations seulement. Une femelle de grande taille (4,5 mm) a été recueillie, sous une pierre, à Mouans-Sartoux, entre Cannes et Grasse. Six individus, beaucoup plus petits (2.-2,5 mm) ont été recueillis dans la grotte de l’Ermite, à Monti, au nord de Menton. Par ailleurs, trois individus out été récoltés, à la Cueva de Genoua, à Majorque. Haplophthalmus gibbus moracchînii LEGRAND, 1956. Monpnotocm. — LEGRAND, 1956 b. (Jette sous—espèce est à peu près en tous points semblable au type. Seul, le premier pléopode mâle (fig. 185') est différent de celui de gibbus 25
386 xsoronns Tnnnnsrnes gibbus. Le bord interne de Vexopodite est droit, le bord externe très faiblement sinué. I./extrémité de Vendopodite n’est pas arrondie, comme celle de gibbus gibbus, mais elle est laneéolce et finement striée; cet appendice présente une ressemblance indéniable avec celui de mengei. \ /’> \ /\`\ ( / 1 \~ l "* ’ ·· I \ ’ , ’, M / 1 u K, a \ 1 4 · Fi}, i · || M , U /\ ' / ·’ il l M/< l « rx 1\ r ’ il Il lx ly · l l [ il 'i . si lx \\ I, / · ` la î /'/ gl i ` a l , « fr ’l u fr 9* ;/ Q ( i`l\l`l\ i] .‘ ii\i·\ (x' Qwwwl . ·,' wm.; Miguf ` Wi, ;,,,«‘»»l ]ll'l i L"! liwil la ll Fm. ]85’. -—— Haploplithalnius gîbbus moracchinii. —- Première paire de pléol ( dns. REPRODUCTION. — Les femelles ovigères se rencontrent au début de l°automne. ÉCOLOGIE· -— Cette sous-espèce est cavernirole. On la rencontre sur les coulées stalagmitiques, Yargile, le bois pourri, mais non sur le guano. C’est une rélicte d’une faune chaude qui a gagné le domaine souterrain pendant les périodes froides du quaternaire. RÉrAn1·xT1oN c.É0cRArn1oUn. —— LEGRAND. 1956 I1. Cette sous-espèce peuple les grottes de l’ouest de la France (Touraine et Poitou). Localités précises. -— Vienne: Gr. de la Roche de Pron et Gr. du Prince Noir, à Nouaillé; Gr. de la Roche de Chambon, à Quinçay; Gr. de la Sau- vagerie, à Biard. — Indre-et-Loire :’Gr. de Taillepied et Cave Rétif, à Pocé- sur-Cisse; Cave gouttière à Saint-Epain.
·r1u«:nomsciu,in. ~— iietuxouiscus 387 Incanmn snms. Helenoniscus prenanti Lisursxnu, 1942. llcttc forme n’est connue que par un mâle en mauvais état et deux femelles recueillies sur les bords du Lot, à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et- Garonne) (LEGRAND, 1942 e, 1944). Il convient d’attendre l’étude d’un nouveau matériel avant de se prononcer sur la signification de cette forme. Taille : 3,6 mm. l (4'OIOFUHOII Z blülltî jüllllâtlïî ; t)l]ClqUCS ('l'lI`()lIlî1t()pll0l”t’S [‘(‘l]fC[‘II1ZlI1b du pigment mélanique sur le vertex, les pleurépimères et les nèopleurons. gr lg gm gg) O (Ma aux '\ A B C FIG. 186. -—- llelcnvniscus prenanti. -—— .\. céphalon et deux premiers péréionites; B, premier pléopode mâle; U, second pléopode molle (d'eprès LEGRAND, 1012 e). Appareil oculaire! constitué par une seule oxnmatidie. Ornemenlalion (fig. 186 .\) : vertex orné de petits tubercules coniques disposés en six rangées transversales. Tergites péréiaux ornés de cinq paires de côtes très peu saillantes, à peine visibles, correspondant aux côtes a, .v, b, c et il des Haplophlhalmus. Les côtes .1: sont plus fortes sur les péréionites postérieurs ; les côtes d sont très courtes sur les tergites I-IV; elles font défaut sur les tergites suivants; elles n’existcnt pas chez le mâle. Les côtes c sont divisées en trois portions chez la femelle, et en deux portions seulement chez le mâle. Les tergites pléonaux sont lisses. Caraclères sexuels mâles. — 1. Péréiopode VII z? 2. Premier pléopode (fig. 186 B): exopodite triangulaire à sommet postérieur massif et arrondi, à bord externe fortement concave. Endopodite bi-articulé, à article basal une fois et demi plus long que le distal, en forme de tronc de cône ellilè vers l’arrière, à bord externe orné de quelques soies isolées; article distal en forme de fer de lance débutant par une
388 1so1=oDEs Tnnnnsrnias gorge et se continuant par une partie triangulaire effilée vers l’arrière, à sommet arrondi. 3. Second pléopode (fig. 186 C) : endopodite bi-articulé ; article basal prismatique présentant du côté interne une arête saillante ; article distal une fois et demi plus long que le basal, en forme de stylet très efïilé a son extrémité transformée en tube par Penroulement de ses bords. Gen. CARLONISCUS Vnnnonrr, 1936. DÉFINITION. ——VEnnoEFF, 1936 a ;STnoUHAL, 1940 b ;VANDEL, 1953 f. Appareil oculaire: absent. Ornemenlaiion. - Céphalon : Vertex orné de deux protubérances à sommet arrondi, largement soudées à la base. Segment maxillipédal portant deux protubérances largement séparées l’une de l’autre, entre lesquelles prend place un petit tubercule médian. Péréion : Côtes d bien développées, en crêtes saillantes, comprimées latéralement, arrondies en vue de profil, peu ou pas saillantes vers l’ar- rière. Les autres côtes sont rudimentaires. Pléon : pléonite 3 surmonté d’une protubérance médiane profondé- ment bilobée ; les deux lobes sont fortement divergents. Pléonites 4 et 5 dépourvus de protubérances. Pléotelson : orné d’une large protubérance faiblement saillante. AFFINITÉS. —- VANDEL, 1953 /. Carloniscus constitue avec les genres Calconiscellus Verhoeff, Cypho- lambrana Verhoeff, Iberoniscus Vandel et Cyrnoniscus Vandel, un groupe de formes propres à l’Europe occidentale, et certainement voisines les unes des autres. Ces cinq genres possèdent en commun : une protubérance médiane impaire (parfois profondément bilobée) sur le troisième pléonite, et des segments pléonaux 4 et 5 parfaitement lisses. Carloniscus dollfusi (CARL, 1908). SYNONYMIE. ~—— Vnnnonrr, 1936 a. Leucocyphoniscus dollfasi Carl, 1908. VAR1AT10Ns. - CARL (1908 b) a pris comme type de dollfusi une femelle recueillie dans la grotte de Choranche ; c’est elle qu’il a décrite et figurée. CARL avait déjà remarqué que l’autre exemplaire dont il disposait, qui était également du sexe femelle et qui provenait de la grotte de Saint- Nazaire-en-Royans, possédait des crêtes plus élevées et des protubérances pléonales plus sillantes. Les exemplaires provenant de ces deux grottes apparaissent, à un premier examen, très différents les uns des autres. Je propose de désigner la forme à côtes saillantes sous le nom de drama-
TRICHONISCIDAE. — CAHLONISCUS 389 nensis. Ces deux types ne peuvent cependant pas être assimilés à des sous-espèces ;ils représentent de simples variétés. En effet, l’examen d’un matériel suflisamment abondant prouve que tous les intermédiaires existent entre les types extrêmes ; de plus, les deux formes se rencontrent arîois dans la même localité (Si Choranche, par exemple), ce qui établit P @4/ é ’ . LF. ,~_y /· lî l // ‘ 0;—¤"‘ ( W H', - N , ( " il ll x x ...i··—> Z L ' M , t , U mah (/;u,_LL,y_ _yî\ ,· \ ` i ï’Lî`î·% `\» " »· (C J 1 t 0 J- u , &· \~·® L,- · , p 6/ ill [È . lf ‘ - ' s NV ( l / l 1/ R l l `\’ . l · ,« `\ wi \ ly V \l\ \® vl? — \. J \ \.Jà É./)î¥!ëëé¤ï;l X) l, l ` \ B @@5 A ts FIC. 187. -—- Carlonîscus doll/uni. — A, forme type; à droite, les saillies tergtmles vues de pwlil; B. forme drunanmsis. qu’elles ne correspondent point à des races géographiques. Enfin, les caractères sexuels mâles sont identiques dans les deux formes. Monr1r0L0G1E. — CARL, 1908a et b; Ar<cANmz1.I, 1923 b; VANDEL, 1950 e. Taille : 5 mm. Coloration : blanche ; pas de pigment. Appareil oculaire : absenl .
390 isoronns rsrxassrnns Ornemenlaiion. -— Cephalon. Sur le front, au—dessus du clypéus, s’insèrent trois petites protuhérances coniques, une inférieure et médiane un peu plus longue que les deux protubérances supérieures et latérales. Sur le vertex, s’élève une énorme protubérance saillante, médiane, profondément bilobée et même quadrilobée chez les grands individus (fig. 188 B) ; leur sommet est arrondi. \ /C·]7l. ‘ U`?} Il ,..·;.a·· /7 /9 _ .` \_______ /7 a i `\ ` cz x zzcgîx W ( \ @ QD \ @ /"\`_ · ( : ; ry /É &" / cî * t` "\ ° 6 ~: * jl f v ¢ éq}, / A rx 5 \_ FIG. 188. ——- Carlomlsnus dollfusi forme drunanmsis. -—— A, vue de pro fi] ; B, partie anté- rieure du céphalon en Vue dorsale ; am., crête du segment maxillipétal ; La., tubercule antennaire ; C, céphalon vu de face ; cz, loge d’insertion de Pantenne; La., tubercule antennaire ; D, troisième péreionite vu par la. face postérieure ; b, c, d, côtes ; E, pro- tubémnees du troisième pléonite vues par 1’a.vant. Le segment maxillipedal porte deux tubercules correspondant aux crêtes péreiales. Entre elles s’insère un petit tubercule médian. Péréion. — Les tergites pèréiaux portent dans leur région médiane une paire de orêtes qui correspondent aux côtes d. Ces crêtes sont basses chez la forme type (fig. 187 A), tandis qu’elles sont fortement saillantes chez la forme drunanensis (fig. 188 A). C/est pourquoi les côtes donnent Pimpression d’être plus longues chez la forme type que chez drumznerzsis. Elles sont légèrement recourbées vers l’arrière chez drunanensis, droites chez la forme type. Les autres côtes sont ef'facécs. On aperçoit cependant
TRICIIONISCIDAE. --— CARLONISCUS des restes de côtes c et b (fig. 188 D), nettement reconnaissables sur les segments antérieurs, à peu pres invisibles sur les tergites postérieurs. Pléun. —- Le troisième pléonite porte une énorme protubérance très fortement saillante chez la forme drunanensis (fig. 188 E) et profondé- ment bilobée. Cette protuberance est moins saillante chez la forme type. Plcoteslon, - Le pléotelson porte, à sa base, une protubérance bombee qui surplombe la partie posterieure, / ” . ¤‘ / Ã} , , . E: , r sa »— \ sa l ( _/ ,* af ~:\ " cr? ( \ , . ( -_ ,__ _' \ / r —<· \ / , \ (." ( , · ’ FGYÈ (là V ` A (Wi ’i il t / - ' f’rf * *( C §·w, ` E (l 3 aaa Fw. 189. —· Carlrmincus rlollfusi mâle. - A, péréiopode VII ; B, première paire de pléth- podes ; C, extrémité de Pendopodite du premier pléopode. Caractères tégumenlaires. — La partie médiane du métatergite située entre les crêtes présente un réseau de mailles polygonales; ce réseau est effacé sur les autres parties du revêtement cuticulaire. Les protubéranees sont garnies de soies-écailles qui, à faible grossisse- IIIUIIÈ, leur (l.OI1II6l'lÈ U.I1 HSPBCÈ I`U(Il1€l1X. Caractères somatiques. ——- 1. (Iéphalon : tubercules antennaires grands, saillants (fig:. 188 B et C). 2. Peréion: corps convexe, à section semi—circulaix‘e. Pleurèpimères grands, étalés, quadrangulaires. La taille des pleurépimères diminue de I à V, puis augmente ii nouveau de V à VII, en sorte que les pleuré- pimères V sont les plus petits (fig. 187).
392 isoronns Tnaaasrnns 3. Pléon: néopleurons 3-5 grands, embrassants, continuant la ligne des pleurépimères. 4. Telson : bord postérieur légèrement incurvé. Caraclères sexuels mâles. -—— 1. Péréiopode VII (fig. 189 A) : appendice allongé. Le carpos et le méros forment une pince très nettement différen- ciée. Le lobe carpien est bien développé, saillant au—dessus du gorgeret creusé dans la partie basilaire de l’article. Les trois tiges al, az et aa, sont disposées comme les rayons d’une roue ; et, de ce fait, la tige a° se trouve dirigée vers la base de l’appendice. Le bombement de l’extrémité distale du méros a pour effet de porter la tige a en direction du carpos, en sorte que les deux tiges as et 0; se touchent par leurs extrémités. La tige ag qui, chez la femelle, s’insère en avant de ml, passe franchement en arrière de celle-ci chez le mâle. 2. Premier pléopode (fig. 189 B et C) : exopodite à extrémité tronquée obliquement, et à bord interne renforcé par une côte. Endopodite à article distal cylindrique, légèrement arqué, orné de sillons transversaux dans sa partie basilaire, garni de soies dans sa région médiane, et accom- pagné d’une lamelle hyaline dans sa moitié distale. REPRODUCTION. — Les 78 individus examinés par l’auteur se répartissent en 38 mâles et 40 femelles ; l’égalité des sexes est donc à peu près réalisée. Quatre femelles ovigères ont été récoltées, l’une en mars, l’autre en mai, une troisième en juillet et une quatrième en août. L’une des femelles ovigères renfermait dix œufs disposés en cinq rangées de deux. Écotocm. — Cette espèce est aujourd’hui à peu près exclusivement cavernicole ; cependant, un exemplaire a été recueilli à l’entrée de la grotte de la Luire, à Saint-Agnan (Drôme), à 800 m d'altitude, et un autre individu près d’une source, à Francardo (Corse), à 265 m d’altitude. Ces captures prouvent que l’espèce peut encore, lorsque les conditions sont favorables, mener une vie endogée. RÉPARTITION oiîocnarnioun. — CARL, 1908 b; ABCANGELI, 1923 b; VANDEL, 1954 b; GINET, 1956. Cette espèce a certainement peuplé, au miocène, tout l’arc alpin occi- dental. Mais, elle est aujourd’hui cantonnée en quelques stations relictes dispersées en Grande-Chartreuse, dans le Royans, le Vercors, le Diois, et, d’autre part, en Corse. Localités précises. — Gr. du Trou-Noir, à Saint-.lulien—de-Ratz (Isère) (drunanensis). Gr. du Taï, à Saint-Nazaire-en-Royans (Drôme) (drunanensis). Gr. de Pré-Martin, à Pont-en-Royans (Isère) (drimcmensis). Gr. de Gournier, à Choranche (Isère) (type). Balme Etrange, à Choranche (Isère) (drummensis). Gr. des Fauries, à Presles (lsère) (type). Galerie supérieure du Bournillon, à Châtelus (Isère) (type). Gr. Murée, à Rencurel (Isère) (drummensis). Entrée de la grotte de la Luire, à Saint-Agnan (Drôme) (drunanensis). Gr. de Sadous, à Pradelle (Drôme) (rlrunanensis). Gr. de l’Automnière, à Aucelon (Drôme) (llrunâznensis). Rive droite du Golo, près d’une source, à Francardo (Corse) ype . .
TRICIIONISCIDAE. —· CYRNONICUS Gen. CYRNONISCUS Vmont, 1953. DÉFINITION. —— VANDEL, 1953 f. Appareil oculaire : une ommatidie pigzmentêe. Ornemenlalien. — a) (léphalon: vertex orné de deux protubérances largement soudées 51 leur base; chaque protubérance est bilobée et ter- ,a ' ( \- se t — É J \ i »`; ’ Wlll \ IL __ J · — / l [ r1! ` — gb ` Q (ft;} Yi J / l tsitl e à / l « \ \l·~, t»-ill); J C &l JL par îl \/r' , \ /( l_`— J L \_/ ll Fm. 190. — Cyrnonierux remyi, vu par la fauve dorsale (¢l.'up¤·È-s Vmznm., H)53 I), minée par deux pointes de tailles inégales. Segment maxillipédal orné de deux grosses protuberances bilobées, largement séparées l’une de l’autre ;entre les deux s’insèrent deux petites protubérances paramé- dianes. b) Péréion : côtes d très fortes, formant des crêtes saillantes, arrondies en vue de profil, mais non prolongées vers l’arrière. Les eôtes c (et, non les côtes b, comme ehez Calcaniscellus) forment aussi des crêtes saillantes, mais moins hautes que les eôtes el; les eôtes c deviennent obsolètes sur le segment Vll, Les rôles I: el a sonl présentes, mais tres faibles.
394 ISOPODES TERREsTnEs c) Pléon: une protubérance impaire sur le segment 3; cette protu- bérance est saillante, mais non recourbee vers l’arrière. Segments 4 et 5 dépourvus de protubérances. AFFINITÉS. — Ce genre est certainement proche d’lber0niscas, propre ix l’extrême sud de l’Espagne. Il en diffère par : 1) l’inversion des dimensions relatives des côtes c et d ; 2) la forme des crêtes péréiales, celle de Cyrnoniscus rappelant plutôt celle des crêtes du genre Carloniscus. \ "' » xx ` X '7 S< \î' l, ,— zx 1· dc *ï e / ; 1/ ll ~ NVS \ ” 1/ É , ” \ ·=” · à t se ss—·_ Q ;I ;§«s;F\È ,2; /« , \# 5:*} l"I_’i" U _i;;,¢ll:A*/ /l l )) I‘ 5 r® nêy «(}.}·a·i, Ji h I Dr i' , lr ai ~ «,‘~ g / r.-._ —» ' `à / ` ··~·==·—; · Y" lll/ / 0 A A C 1 D ,L »’ ’ ~‘;î:.‘· l x / w` / \.«°^ F1G. 191. — Cyrnoniscus remyi. — A, vu de profil ; B, péréiopode VII mâle, vu par la face externe ; C, le même appendice vu par la face interne ; D, premier pleopode mâle (d’ap1·ês VANDEI,, f). Cyrnonîscus remyi VANDEL, 1953. lll0RPHOLOGIE. —— \TANDEL, 1953 f. Taille : 3 mm. Coloration 2 jaunâtre ; pas de pigment. Appareil oculaire: une petite ommatidie colorée par du pigment noir. Caraclères légamenlaires: téguments recouverts d’un réseau à mailles polygonales. Ornemenlalion (fig. 190 et 191 .\). — Le front est orné de trois petits
TRICHONISCIDAE. — cYrno'rENoANA 395 tubercules disposés en triangle. Ifornementation du céphalon et celle du pléon correspondent à celles qui sont mentionnées dans la diagnose générique. En ce qui concerne Fornernentation pérèiale, il convient d’ajouter que les côtes c sont courtes et faibles sur le segment I, mais bien développées sur les segments II—VI. Sur le segment VII, les côtes c, b et a deviennent vestigiales, tandis que les côtes cl prennent un énorme développement. Toutes les protubérances péréiales sont arrondies cn avant et en arrière, mais non saillantes vers l’arrière. Caraclères sexuels mâles. 1. Péreiopode VII (fig. 191 B et C) : faiblement différencié ;le carpos est dépourvu de lobe saillant ;on remarque seulement que la partie distale de l’article forme, sur sa face interne, une saillie, tandis que sa partie basilaire est creusée en gorgeret. Les trois tiges al, az et a° sont subégales. 2. Premier pléopode (fig. 191 D): il appartient à un type très banal, comme le montre la figure. Rnrnonucrxon. — Une femelle ovigère de cette espèce a été capturés en août. Rûimnrxrxon céocmurmoue. - VAN¤EL, 1953/, 1954:. Cette espèce est propre aux grottes de la Corse. Localités précises. -—— Grotte Corte, à Pietracorbara. Grotte de Gudrone, à Sorio. Gen. CYPHOTENDANA Vnnnoerr, 1936. Derxmrxon. —— Vennoerr, 1936 a; STROUHAL, 1940 b. Appareil oculaire: constitué par une ommatidie pigmentée. Ornemenlalian. — Céphalon : vertex orné d’un processus saillant, trilobé. Péréion : tergites ornés d’une seule paire de crêtes correspondant aux côtes c ; les deux crêtes de chaque segment sont largement séparées l’une de l’autre par une surface plane ; les crêtes sont fortement recour- bées vers l’arrière. Toutes les autres côtes sont vestigiales. Pléon : pléonite 3 orné de deux fortes protubérances complèlemenl séparées l’une de l’aulre. Eseisces ou GENRE Cyphalendana. — Le genre Cyphalendana comprend trois espèces : dalmazzensis Verhoeff, dont il sera question dans les lignes suivantes; ligurina Verhoeff, dont un couple a été récolté à Ferrania, entre Savone et Mondovi (Ligurie) ; et andreinii Arcangeli, récolté sur le Monte Calvi, dans l’Apennin (Prov. de Bologne). Cyphotsndana dalmazzensis VEm1oEFF, 1936. l)l()RPIIOLOGIE. — Vennoerr, 1936a; S·rnouuAL, 1940 b ; V.xN¤12L, 1950 e.
396 isoromas TERRESTRES Taille: Q, 4 mm ;3‘, 3 mm. Coloralian : blanc jaunâtre ; pas de pigment. La plupart des individus présentent une couleur brune due aux particules terreuses qui recouvrent le corps. Appareil oculaire: constitué par une petite ommatidie, colorée par du pigment noir. . / C \l /I ‘\ — 3 · I i /6,--` @,;:15*-é(—_W A lÃ4"?&`\ «—-— @1 BX ‘ ( r gî îcîd C M @ l l \ r xww lf”\k x\ [ Fm. 192. — Cyphotendana dalmazzensis, vu par la face dorsale et de profil. Ornemenlalion. —— Céphalon (fig. 193). Le front est orné, chez les petits individus, de deux tubercules coniques symétriques ; cette disposi- tion est celle qui a été ügurée par VERHoEFF. Mais, chez les grands indi- vidus, un troisième tubercule impair apparaît en dessous des deux pre- miers, mais il est moins développé que ceux-ci ; ainsi les rapports de ces trois tubercules sont inverses de ce qu’ils sont chez Carloniscus. Le Vertex porte un énorme processus lrifide qui, chez les gros individus, est fortement saillant et dirigé vers l’avant. Le lobe médian de cette protubérance est le plus grand; il est de forme ovoïde; il est encadré par deux lobes latérauxlplus petits et divergents ; à la base de ceux-ci s’insèrent deux petites crêtes saillantes. Chez les individus de taille moyenne, le lobe médian du processus trifide est plus bas et posé droit sur la tôle S1 la façon «l'un diadème.
TRICHONISCIDAE. — (JYPIIOTENDANA 397 Le segment maxillipédal porte deux crêtes saillantes qui prolongent les crêtes péréiales. Péréion (fig. 192). Le péréion est orné d’une seule paire de crêtes qui sont latérales et correspondent aux côtes c. Toutes les autres côtes sont vestigiales et pratiquement invisibles ; cependant, VEnH0EFF signale et figure des côtes d, à vrai dire très effacées. Les crêtes d’une même paire sont séparées l’une de l’autre par une large surface plane. Les crêtes du tergite I sont nettement plus grandes que les suivantes; celles du tergite VII sont un peu plus rapprochées l’une de l’autre que les précé- dentes. Vues de profil, les crêtes apparaissent nettement prolongées vers l’arrière. f ° 0 » ' · ; /« • O vla gi - ' U \ ‘// È`! ,,-/ , / — J - ' V s \«; ( lv Fx ' /1 l içi gz I MAJ x (,1 kl U/' FIG. 193. -— Cypholendana dalmazzemsis. - Uéplxalon vu de face, de protil et par la [acc do1·sa·le. Pléon (fig. 192). Le troisième pléonite porte une paire de très fortes protubérances ; ces protubérances sont nettement séparées l’une de l’autre ; elles sont plus élevées et plus saillantes que les crêtes péréiales. Caractères tégumenlaires. — Les crêtes et les protubérances sont ornées de grandes soies-écailles, faisant saillie au-dessus de la surface tégumen- taire. Les bords des pleurépimères et des néopleurons sont garnis d’un revêtement dense de soies-écailles. Le réseau polygonal cuticulaire est invisible. Caraclères somaliques. -— 1. Céphalon (fig. 193) : tubercules antennaires grands, saillants, triangulaires. 2. Péréion (fig. 192). Pleurépimères I très grands ; la taille des pleuré- pimères diminue régulièrement de I à V, puis croît à nouveau de V à VII, en sorte que les pleurépimères V sont les plus petits.
398 isoronns 'rnnnesïnus 3. Pléon. Les pléonites I et 2 sont extrèmement réduits et à peine visibles sur l’animal entier ; leurs tergites sont étroits, minces, non ealcifiés. Les néopleurons 3, 4 et 5 sont grands, étalés et continuent la ligne des pleurépimères. 4. Telson. Le bord postérieur du telson forme une pointe arrondie et eiliée. Caractères sexuels mâles. — 1. Peréiopode VII (fig. 194 A). Le péréiopode VII mâle est nettement différent de celui de la femelle, mais la coaptation îî Ã? \ G . X , ‘ Ar/" x r \ la c ¤«‘ w s — af 4, /7 · x , É:;;»9·* s 5, ,_ Ts , t\ w `//_)/` ` url` . ._ ll «sr î\ ' ill A f , ix v I \/ / B l .7 ’ É ( , /" A FIG. 194. —— Cypho tendzma dalrnazzensis mâle. A, péieiopode V]! ; B, premier pleop0de· en pince qui est franchement réalisée chez Carloniscus fait défaut chez Cyphofendana. Le carpos est remarquablement large, en raison du déve- loppement sur la partie distale de l’article d’un large bourrelet rectan- gulaire ; ce bourrelet surplombe une dépression en gorgeret creusée dans la partie basilaire de l’article. Les trois tiges al, a" et aa sont subégales ; comme le bourrelet sur lequel elles sfinsèrent est transversal et non allongé dans le sens de l’axe de l’appendice, a3 occupe une position nettement transversale. De même, la tige a du meres est transversale; en sorte que la coaptation en pince n’est pas réalisée. 2. Premier pléopode (fig. 194 B). Le bord externe de l’exopodite forme à sa base un angle bien marqué. L’article distal de Fendopodite est élargi et recourbé à son extrémité, pilifère à sa base.
u11ou1»LLxo1eLL1o,x1; Z100 A1·‘F1N1TEs. -—- tlette espere parait tres voisine de C. ligurina Vcrhoell. (lependant, les pérëlupodes VII mâles des deux especes paraissent nette- ment ditïérents, autant que l’on puisse en juger d`après les ligures de Vemxosrr. RÉPARTITION GÉOGRAPIIIQUE. -— Vmmonrr, 1936 u. Cette espèce est extrêmement rare et localisée. Elle représente une sur- vivance — tout près de disparaître -— de la faune chaude qui devait, uu miocène, peupler l’arc alpin. Cette espèce n°a été réeoltée que dans la vallée moyenne de la Roya (Alpes-Maritimes). Le type de l'espècc a été découvert par Vnmxenrr, en aval de Saint-Dalmas-de-Tende, ii llentrée des gorges de Berghe, sur la rive droite de la Roya. J'ai visité cette station à deux reprises, mais je n’ai pu y récolter aucun exemplaire de Cyphotendana. J’en ai recueilli quelques individus, en amont de Fontan, non loin de l’ancienne frontière, dans une ravine de quelques mètres, sur la rive droite de la Roya. Famille des BUDDELUNDIELLIDAE Vunxroeiw, 1030. DÉFINITION. — Vsmroerr, 1034) cz. l. Formes volvationnelles. 2. Une ligne supra-antennaire et UDG ligne frontale. 3. Tergites pléonaux I et 2 fusionnés, invisibles sur l’animal entier. Pas de néopleurons 3 ; néopleurons 4 et 5 bien développés, 4. Telson très court, transversal. 5. Uropodes à protopodite très élargi. Airrxuirùs. — Les Buddelundiellidac se rattachent incontestablement aux Trichoniscidae avec lesquels ils ont été tout d’abord confondus. Mais, l’aptitude qu’ils ont acquise de se rouler en une boule parfaite (volvalion) a entraîné le développement de dispositions très particulières qui justitient leur séparation d’avee les Triclzoniscicidae, et leur promotion au I‘aI1g de fulilillti llldépendante, tout diabnrd proposée par VERIIOEFF ( 1930 a). Division oe LA r.xM1LLE ons Buddelundiellidae. —— La famille des Buddelundiellidae ne comprend que deux genres: Buchnerillo Verhoelï Pt Buddelundiella Silvestri. .\ la suite des remarques fort pertinentes de PALMÉN (1948), il convient de les elasser dans deux sous-familles! eelle des Buchnerillonimze et eelle des Buddclundiellinae que l’on doit tenir pour les représentants, sur le plan volvationnel, des deux divisions majeures des Trichoniscidue : les Triehonisrinae et les Hoplophlhalminae. ljornemenlation granuleuse de Buclmcrillo rappelle celle du Triehonisciné Mi/rloniscus, tandis que la disposition des côtes de Buddclundiella appar- tient de toute évidence au même type que celle des Haplophlhalminac.
400 isoronits TERREsTR1.s Les deux genres de Buddelundiellidae correspondent donc a deux lignées détachées du stock trichoniscien, mais à des niveaux différents, et ayant acquis des dispositions volvationnelles analogues. Sous-famille des BUCHNERILLONINAE VANDEL. La définition de cette sous-famille se confond avec celle du genre Bachnerillo. Gen. BUCHNERILL0 Vnnnonrr, 1942. SYNONYMIE. — Lereboalletia Vanilel, 1945. DÉF1N1r1oN. —- VER1-1oEFF, 1942e; VANDEL, 1945 a. 1. Ornementation de type trichoniscien, constituée par des rangées de granulations, petites et nombreuses. 2. Telson semi-circulaire, recouvrant complètement les uropodes qui sont de petite taille et qui ne prennent point part à la fermeture postérieure du corps. · 3. Mandibules : pénicilles particulièrement longs ; pars molaris réduite. (je genre ne renferme qu’une seule espèce. Buchnerillo littoralis Visnnonrr, 1942. SYNoNvM11:. —— Lereboaltetia littoralis Vandel, 1945. ÃlORPHOL©GIE. ~ Vannonrr, 1942 e ; V mont, 1943 a ; P.xLMÉN, 1918. Taille : 3-4 mm ; le diamètre des individus enroulés est de 1,4-1,5 mm. Coloration : certains individus possèdent des chromatophores pigmentés qui leur donnent une teinte grisâtre ou brunâtre. D’autres exemplaires sont partiellement ou totalement décolorés en sorte que leur coloration est jaunâtre ou blanchâtre. Appareil oculaire: petit, mais bien visible, coloré par du pigment noir. _ Caractères tégumcnlaires. -—- Les téguments sont couverts de granula- tions. Chaque granulation porte une soie—écaille entourée d’écailles hyalines (fig. 195 D). (les granulations sont ainsi disposées: le vertex porte, à son bord postérieur, une·rangée régulière de granulations; en FIG. 195. —- Baohnerlllo littoralis. ———· A, vu de profil ; B, céphalon vu de face et de profil ; l.f., ligne frontale; l.m., ligne marginale; l..s·.a., ligne supra-antennaire; $.9., sillon génal; t.a., tubeicule antennaiie; C, pléon et telson, en Vue dorsale ; C’, pléon vu du côté dorsal et vu par l’ax·rière, sur 1’a.nima1 entier; D, ornementation et granu- lations des tergites pérëiaux; E, toison vu par la. face inférieure, et l’un des uropodes (diaprès VANDEL, 1945 a).
IJUDDELUNDIELLIDAE. —-— BUCHNERILLO 401 [ij B ¢?` li “"`È«\— Ã? ma-} I "` \`\Q%"`f`î`) CW? -1;,, 3 Q, \ta/À>*·* \/—— —»_, 4 C rv w V A,- ..,3 ·`s [Ã / < . ,. m`71q" ^»° GI `\ · — îjî bn 'R Q É V, , A w ww wm M D · [`>‘X\"€'_—’_/ l \ ww /4/ ` — »/" [V4 * /l E / 26
4U2 xsovomas lERREb'1`RL&· avant de cette ligne, des granulations sont disposées irrégulièrement en deux ou trois rangées. Le premier tergite péréial porte, à son bord postérieur, une vingtaine de granulations ; cn avant de celles-ci, les granulations sont dispersées de fagon assez désordonnée, en trois ou quatre rangées. Les tergites suivants sont ornés de deux rangées de granulations, l’une postérieure constituée d’~'·lérnents de grande taille, l’autre médiane, formée par des granulations plus petites et moins appa- rentes. La taille des granulations diminue régulièrement depuis les pre- miers tergites jusqu’aux derniers. Le troisième pléonite porte deux rangées de granulations ; les pléonites 4 et 5 portent une seule rangée de granula- tions. Caracièrcs somatiques. —— 1. Forme générale du corps : répond au type volvationnel; l’animal est capable de se rouler en une boule parfaite (fig. 195 A). 2. Céphalon (fig. 195 B) : Une ligne frontale et une ligne supra-anten- naire; l’intervalle qui les sépare est parcouru par de très fines lignes transversales. La ligne supra-antennaire dessine, en son milieu, une saillie infiéchie vers le bas, qui forme l’ébauche d’un écusson contre lequel xiennent buter les antennes, lors de la volvation. Les côtés du céphalon sont parcourus par une ligne marginale (l. m.) qui aboutit ai l’oeil, et par un sillon génal (s. g.) fortement accusé. Ce type céphalique rappelle bien plutôt celui que l’on rencontre chez les Oniscoïdes supérieurs volvationnels que la disposition caractéristique de la tête des Trichoniscidae. 3. Péréion. Le premier péréionite embrasse largement les côtés de la tête. Tous les tergites sont composés, à l’eXclusion du premier, d’un énorme protergite, lisse, et d’un métatergite étroit, orné de granula- tions. La largeur des rnétatergites diminue régulièrement del’avant vers l’arrière. 4. Pléon 195 C). Le premier et le second pléonites sont fusionnés ; ils sont invisibles sur l’animal entier, car ils sont recouverts par le dernier péréionite ;ils n’apparaissent que lorsque le pl«'·on a été détaché du péréion. Le troisième pléonite est très large, mais il est dépourvu de néopleurons. Les quatrième et cinquième pléonites présentent des néopleurons grands, quadrangulaires et tombant verticalement. Ils présentent l’aspect des néopleurons des Oniscoïdes supérieurs volvationnels. 5. Telson (fig. 195 C. et E). Le telson possède une forme très particulière. Il est parfaitement semi-circulaire, et comble très exactement l’échancrure du cinquième pléonite. L’occlusion de la sphère dans la partie postérieure est donc assurée, chez Buchnerillo, entièrement par le telson et non conjointement par le telson et les uropodes, comme chez Buddelundiella et les Oniscoïdes volvationnels supérieurs. Appendices. — 1. Antennule constituée de trois articles dont le premier est long et le troisième court.
uoxmrztcmuiiattiouz. liU(.llNERILL0 403 2. Antenne (fig. 196 A) : articles courts et larges ; llagclle très court, constitué de trois articles dont le second porte un bouquet d’aesthetacs. 1 f ,/ / ) K ( ur , ’ È - l( -l-· ·, ( ( im? Q4 . " ‘ (É T F "/Eb / `·> l \ x ( l' l J ~ , A \ _ 1 \ ,,-• I L f\ I 'Ql ~ ,,,- rg. " \ * ¤r ,7 \\,<;\ fx Y , · ll "\ ·l U 1 ( AI? 45 " '\ I/`* \&( l l ( (fs \. / I * ik jl ‘·_ lx 1 A lll\ \ \ l »»»l w x s t / É:/l\l \. ) lj/ _ ‘¥`ï1:. 8 /67 - Q A? rg?. Af N \ ,« -` _ I` `~"` \‘§î'. I l Y 1 _` ` °'" .` 1 È `l " _` _ \`\ J (r ·· \ ( ` - _ _ /’ _ 1 \·( \ ""_ ` C I I §î÷~~` Z" / ` l ] . _ v ·' ( ";</ s É K Fm. 198. - Buchnenllo litioralis. —- A, untc-une ; B, maxillipèdes ; C, mandibule droite (entière) et extrémité de la mamlibule gauche ; p.m., processus molaire ; D, maxillule (d’après VANDEL, 1945413. 3. Mandibules (fig. 196 (I) ; le processus molaire est très reduit. Chaque mandibule porte deux pénicilles dont l’un est très long. 4. Maxillule (fig. 196 D): l’endite se termine par une pointe garnie de (IUCIQUCS soies.
404 1sor>o1>Es Tizannsrmas 5. Maxillipède (fig. 196 B) : l’endite est individualisé sur une grande partîë de la longueur du maxillipède. 6. Péréiopodes: le basis est remarquablement long. 7. Uropodes (fig. 195 E): les uropodes sont entierement recouverts parle telson, à l’excepti0n des soies terminales. Le protopodite est allongé 1/ se. ( \ , ' \r¤ ul ( ini [(*""\ Xi E\‘·\ ` 0 n / c , Q È ( Q I ,, g f l x r\ :_ ( ( \ l« \\ A \\ V É .· , r \ l à \ Q A u P" - \\ / 4 A ;·?\ AM ,.1 ..;?»ï B [" _ l;»/ ; _./"`" ' · FIG. 197. ——- Buchnerillo liitomlis mâle. -— A, pm-mien pléopodo ; B, second pléopode ; ap, apophysc szénitale ; ex, exopodite ; pl, pleuron priinitif (d’amp:î*s VANDE[,, 1945 al. dans le sens transversal. L’exopo«lite et Pendopodite s’i11sèrent côte à côte, à l’angle interne du protopodite. Caracières sexuels mâles. — 1. Péréiopode VII 1 dépourvu de différen- ciations sexuelles. 2. Premier pléopode (fig. 197 A) : exopodite très petit, arrondi du côté interne, allongé en pointe triangulaire du côté externe. Endopodite à article distal recourbé vers Pextérîeur et terminé par une pointe fine, garnie d’épines et renflée à sa base.
nunnELUNn1ELL1nAE. — BunnnLUNo1ELL,x 405 3. Second pléopode (fig. 197 B) : exopodite petit, ovoîde. Article terminal de Pendopodite constitué par une tige très longue et capil- laire. Écotoorn. —- Espèce halophile, cantonnée au bord immédiat de la mer, sous les grosses pierres enfoncées dans le sable ou les amas de Posidonies. Dxsrmnurxow crâocanrnroue. — Le type de l'espèce provient de l’île d’Ischia (Vianirosrr, Bucnmzn). Par ailleurs, cette espèce a été récoltée sur les côtes de Provence et en Corse, et enfin aux Iles Desertas, dans l'ar- chipel madérien. Il est done probable que, comme toutes les espèces litto- rales, Buchnerillo littoralis possède une très large répartition; mais, sa très petite taille lui a permis de passer inaperçu aux yeux des naturalistes non avertis. Répartition en France. —~ VANDEL, 1945 a, 1954 b. Cette espèce est assez commune dans les anses abritées de la côte et des îles provençales, ainsi qu'en Corse. Localités récises : Var : île de Port-Cros ; Saint—Raphaël, crique de Santa- Lucia. — Klpes-Maritimes: île Sainte-Marguerite; Saint-Jean-Cap-Ferrat, anse des Fossettes. — Corse: Marine de Sisco. Sous·famille des BUDDELUNDIELLINAE VANDEL. Cette sous—famille ne renferme que le genre Buddelundiella. Gen. BUDDELUNDIELLA Sinvnsrni, 1897. Dxàrmrrxon. —— Vnnnoerr, 1930 a ; VANDEL, 1945 a; PALMÉN, 1948. 1. Formes volvationnelles se roulant en une boule parfaite (fig. 198) ; seuls, l’ex0podite etl'endopodite de l’uropode restent a 1’extérieur, lors de la volvation. 2. Céphalon (fig. 199) possédant une ligne frontale et une ligne supra- antennaire ; lors de la volvation, la partie postérieure du corps s’applique contre la région (profrons) comprise entre les deux lignes, frontale et supra·antennaire. La ligne supra—antennaire se prolonge vers le bas par une crête qui délimite deux dépressions frontales destinées à recevoir les antennes lors de Penroulement. 3. Péréion (Hg. 199 D) ; chaque péréionite est formé par un très grand protcrgite lisse, servant de surface d’articulation, et un métatergite étroit, fortement sculpté. Pleurépimères I, II et III dédoublés sur leur face interne, de manière à former un schisma sur I (schisma à lèvre externe recouvrant complètement la lèvre interne) et un butoir sur II et III. Pleurépimères médians (II, III et IV) étroits. ~1. Pléon (fig. 200 B) ; pléonites 1 et 2 [usionnés ; pléonite 3 dépourvu de néopleurons ; néopleurons 4 ct 5 grands, bien développés. 5. Tclson (fig. 201) (1) élargi, transversal,
406 xsopooxas rnaansraes 6. Uropode (fig. 199 E) à protopodite élargi, contribuant conjointement avec le telson à fermer Péohancrure du cinquième pléonite. Exopoditc rejeté à l’angle interne du protopodite de l’uropode. ÀFFINITÉS. — Il est incontestable que Buddelundiella présente de nombreux caractères communs avec le genre Haplophihalmus, et l’on ne SHUI'311, dO\1tCI‘ (1116 CCS (l€llX QGHFBS 316111} UBC OI`Ãlg1IlC COIIIIIIUIIC. Ces relations ont été reconnues depuis longtemps (Varmonrr, 1908 b, 1930 a ; BMAN, 1921; ÀRCANGELI, 1923 b; VANDEL. 1045a; PALMÉN, 1948). \ ’ / ( «·;,dl RJ a · îïja `*·'¤ i OJ - fx, Qü É l I FIG. 198. — Buddelundiella camractae, vue de piolil d’une temelle ovigère. Voici les principaux points de ressemblance que l’on relève entre les (1€11X gBl'lF€S I 1. La forme hautement voûtée des Haplophihalmus a certainement favorisé la réalisation de l’architecture volvationnelle de Buddelundiella, car l’enroulement est toujours corrélatif d’une forte voussure des tergites péréiaux et pléonaux. 2. Les dispositions ornementales (côtes longitudinales) et leur évolution sont très semblables dans les deux genres Haplophihalmus et Buddelun- diella (pour le détail, voir le paragraphe consacré à la systématique). 3. Le céphalon de Buddelundiella est caractérisé par l’existence d’une ligne frontale qui fait défaut chez les Trichnniscidae. Cependant, un
BUDDELUNDIELLIDAE. —· BUDDELFNDIELLÀ reste de ligne frontale se rencontre chez certains Haplophihalmus, tels que H. danicus. 4. Le pléonite 3 est dépourvu de néopleurons. Vennoizrr (1930 a) et VANDEL (1945 a) ont considéré cette absence comme une réduction secondaire ; cette interprétation est probablement inexacte. Un pléonitc 3 ddpourvu de néopleurons se rencontre également chez les HaplophthaI— minés des genres (Iyphoniscellus Verhoelf. et Vardaroniscus Buturovie. (ln peut penser que le passage des Trichoniscinae ai pléon étroit aux Haplo- plhalminae à pléon large et continuant directement le péréion n’a pas été réalisé en une seule fois, mais a comporté une étape intermédiaire : celle où les pléonites 4 et 5 se sont élargis et ont développé des néopleu- rons de grande taille, tandis que le pléonite 3 eonservait les dimensions irimitives de t e trichoniscien. Les genres C: honiscellus Vardaro- I 1 P F I nicus, Buchnerzllo et Buddclundzella seraient restés figés à ce stade d’évolution pléonale incomplète. 5. Le péréiopode VII mâle de certaines espèces de Buddelundiella (B. zimmeri Verhoeff) présente une différenciation très analogue àcelle de l’appendice homologue des Haplophihalmus. 6. Le premier pléopode mâle de Buddelundiella est construit sur le même type que celui d’Hapl0phlhalmus (BRIAN, 1921). 7. Les Haplophlhalminae et les Buddelundiellidae sont tous deux or- ginaires de l’are alpin. RÉPARTITION oûooasrmoua. —-— Des dix espèces actuellement connues, une seule est une espèce expensive (B. czztaractae Verhoeft`); les stations de cette espèce, extrêmement éloignées les unes des autres, suggèrent l’idée d’une dispersion récente, due en grande partie ai l’action de l‘homme: les « Kerkafiille wi, en Dalmatie; une source thermale, à Badenweiler, en Forêt Noire; une grotte, la Tanna da Reixe, au nord de Gênes; des jardins, à Bonifacio (Corse); à Serralta (île de Majorque) ; des serres à Marseille, à Budapest et à Helsinki. La plupart des autres espèces de Buddelundtella sont aujourd’hui can- tonnées dans les Alpes-Maritimes et en Ligurie qui constituent des massifs de refuge pour un grand nombre d’espèces autrefois largement répandues. ()n ne saurait douter que le genre Budclelundiella a dû occuper jadis une grande partie des régions de l°Europe occidentale affectée par les plissements alpins. Cest ce que prouvent la présence de B. insubrica Verhoelf, dans la région de Vara lo, à l’ouest du Lac Majeur; celle de B. san/ilippoi Brian, dans les Alpes apuanes ; et, celle de B. zangherzi .\rcangeli, dans l’Apennin. SYSTÉMATIQUE. —— La systématique du genre Buddclundiella se fonde essentiellement sur les dispositions de Vornemenlation du péréion et du pléon (1), (les variations ne se produisent pas au hasard, mais suivant (I) Il Convient de tenir soigneusement compte des relations d`ulIométrie qui intéressent crêtes et tubercules et dont la méconnaissance est susceptible d’entrainer de graves erreurs systématiques. Dans une même e··<p:‘r«>. les petits individus possfwlent des côtes basses. mousses. trés clitïérentes des c«'»ti·s fortes et ~·aill&tntr·s des exemplaires de grande taille.
408 isoroniss TERRESTRES certaines règles qui ont été mises en évidence par VERH0EFF (1930 c, 1936 a) et par PALMÉN (1948). Les formes primitives possèdent des côtes nombreuses, basses et peu différentes les unes des autres; les formes spécialisées présentent des côtes peu nombreuses, mais très saillantes, U l f [ 1 ^\ _' _ s I I ` W ,/~‘f_` / · _\. ' (//« ` , ‘ ·\\` 7 [ x |` cs _»’ , — ‘. | ~·1*l ixlliulh K" , • œ // H, N A un ¤,.(,`] .» N in, ’ ‘·”@` » , ' ¤ / .4.;%/ du ”:*‘*î"î A 3 ta C a' --m t ` P t x ‘ D c ~ / ,«" a·¤ _ x` ia l ¢' n · "" l ( C " r‘ Mg E x Fm. 199. —- Buddelundiellu cataractae. — A, B, C, céphalon vu par la. face dorsale, la face antérieure et de profil; D, troisième péréionite vu de profil ; E, uropode ; aa, processus articulaires et processus pleurépimériens; en, endopodite; ex, exopodibe ; LI'., ligne frontale ; LZ., lobe latéral ; l.s.a., ligne supra-antennaire ; mt, métatergite ; pt, protergite; La., tubertzulc antennaire (d’ap:ê—s VANDEL, 1945 a). en raison de la disparition de certaines «1’entre elles el du ['(‘Ili·()I`(’UIIlUI1l÷ des côtes restantes. PALMÉN (1948) a montré que le nombre primitif de côtes est égal à six paires (plus une côte médiane impaire) ; cette constatation est intéres- sante âx retenir parce qu’elle implique que le nombre de côtes est fonda- mentalement le même dans les genres Buddelundiella et Haplophlhalmus, identité qui constitue un argument supplémentaire en faveur de l’étroite parenté de ces deux genres. Avec PALMÉN, nous désignerons «-es six paires
BUDDELUNDIELLIDAE. — nuoDELuNo1ELL,x 409 de côtes par les chiffres 1-(5, le chiffre 1 désignant la côte externe, et le chiffre G, la côte para-médiane. Le chiffre de six paires s’obscrv¤·, au moins sur les tcrgites antérieurs, chez les espèces primitives, telles que volula Vcrhoeil', zangherii Arcangeli et caiaraclae Verhoeff. Mais, chez la plupart des espèces, les trois paires internes (3, 4 et 6, d’après PALMÉN) prennent un grand développement (en particulier chez zimmeri Verhocff ct armala Silvestri), tandis que les autres côtes se réduisent ou disparaissent. py É -·——··..__ " f" î 1•€ I ' ‘• ’ L X \ , B ‘ S VII D) I I- Ã. 1 , g fg Il C · 1 JM ., 1 É, Cx ` I ' W r J ~ I _..}‘.-·"'°""-·,'}:¢,·' (tft? :,:;.,,· ·.__î\ , U s gf: n \,i,_}:·¢·«,. 227 , i}: V zh 1 ..··. _ ` î ` J? `~¥‘· ” C ( — T g ë Je 2 ’ 1 " ' `* l , ` ‘ . `| A * vu C i , UN FIG. 200. — Buddelundiella cataractae. -— A, les tergites I, II, V, vus par l'a.va.nt, et VII, vu par l’a.rrière ; m, côte médiane ; 1-8, côtes latérales ; B, le pléon (les tubercules du pléonite 4 n’ont pas été figurésl ; C, cxtrfmité du pléon vue du côté dorsal; D. péréionite VII et plëon vus dc proii] (A et B. d’aprÈ·s PALMÉN. 1948 ; C et D, d’nprès Vmmrourr, 1939 n). La reduction du nombre des côtes est toujours plus forte sur le dernier péréionite (VII) que sur le premier (I). La plupart des espèces possèdent un péréionite VII orné de trois paires de côtes ; cependant, chez les formes les plus spécialisées (zimmerî Vcrhoefl`, armala Silvestri et biancherîi Brian) le nombre de côtes du péréionite VII se réduit. la deux paires (côtes 3 et 6), L’évoluti0n de Pornementalion pleouale est parallèle :‘x celle de l’orne· mentation péréiale. Les formes primitives (volufa Vcrhocff, zangherii Arcangeli, insubrîca Verhoefl`, borgensis Vcrhocll`) possèdent un plcon lisse, encore que lc lclsou soit ;:énéralemcnt orne dc deux bosses. B.
410 1soPo¤Es rEnREsTREs calaraciae Verhoeff présente deux paires de tubercules sur le pléonite 4 ; B. caprae Brian, une paire de tubercules sur les pléonites 4 et 5 ;B. zimmeri Verhoeff, B, armala Silvestri, B. biancherii Brian et B. franciscoloi Brian, une paire de tubercules sur les pléonites 4 et 5 et sur le telson. Deux espèces de Buddelundiella ont été récoltées en France, Le tableau suivant permet de les distinguer : —— Péréionite VII orné de deux paires de côtes ........ zimmeri. —- Péréionite VII orné de lrois paires de côtes ....... caiaraclae. Buddelundiella cataractae VERHOEFF, 1930. SYNoNYM1E. —— Buddelundiella borgensis Vandel, 1954 nec Verhoeff. G'est par erreur que la forme corse avait été tout d’abord déterminée comme appartenant à borgensis Verhoeff. DIORPHOLOGIE. — VEBHoEFF, 1930a et c, 1936 a, 1938a; VANDEL, 1945 a ; PALMÉN, 1948. Taille : 2 mm ; le diamètre de l’animal roulé en boule mesure 1,2 mm. Coloration. — Sur le vivant, la coloration est d’un mauve pâle. Au binoculaire, les téguments apparaissent recouverts d’un réseau serré et continu de chromatophores étoilés. Les exemplaires partiellement ou totalement dépigmentés sont très fréquents. Appareil oculaire. — Il est constitué de trois ommatidies colorées par du pigment noir; les trois ommatidies sont séparées et bien distinctes chez le jeune, confluentes et enrobées dans du pigment chez les adultes. Ornemeniaiion. — Le développement des côtes est soumis aux relations d’allométrie; il est par conséquent très différent chez les petits et les grands individus ; mais la disposition des côtes reste constante. Céphalon (fig. 198 et 199). Le bord postérieur du céphalon (c'est-à-dire lc segment maxillipédal) est orné d’une rangée de six crêtes. Péréion(fig. 198 et 200). [fornementation du péréion appartient à un type primitif, en ce sens que les six paires de côtes (ainsi que la côte médiane impaire) sont visibles sur la plupart des segments. La côte 1 est plus développée sur les segments postérieurs que sur les antérieurs. Inversement, la côte 2 est surtout apparente sur le premier tergite, effacée sur les tergites suivants, et tout à fait rudimentaire sur les derniers segments. La côte 5 est toujours très faible, et n’est reconnais- sable que sur les segments II-IV. Les crêtes 3, 4 et 6 sont bien développées sur les segments I-VI. La côte 3 disparaît sur le tergite VII qui ne porte ainsi que trois paires de côtes : 1, 4 et 6. Sur les segments III·VII, la crête 6 est nettement moins forte que les crêtes 3 ou 4.
BUDDELUNDIELLIDAE. —- BUDDELUNDIELLA 411 Pléon fig. 200C et D . Le ruatrième léonite orte deux aires de I P P P tubercules. Telson. Le telson est lisse. Caractères légumenlaires. — La carapace est recouverte d’eeailles semi-circulaires, ovoïdes ou pointues, formant un damier sur le méta- tergite. Les côtes et les tubercules sont garnis de soies-écailles disposées en plusieurs rangées, de la même fagon que eellcs des Ilaplopht/zalmfnae évolués. I i L" rl} < I vue? pj kkilp, ol ra t |_ « l G3` l' Jpzjylï , (Ã 9 tit}? (·§l}‘":?' i nf yo rx l·wl,1[! L D I, yyâiât J rpg, pg fr fil W ne ai lh l 9 I l Mi N Inf] ,,\ ’, tif [ fr ,l l Fm. 201. — Buddelundiella calaractae mâle. —- Apophyse génitale et première paire de pléopodes (un seul exopodite a. été figuré). Caractères somatiques. —— Céphalon (fig. 199) ; la ligne supra-antennaire dessine une double courbe dont les deux moitiés se rejoignent en une pointe médiane. De chaque côté, cette ligne aboutit à un tubercule anten- naire bien développé. La ligne frontale dessine un lobe saillnt en son milieu ; elle encadre, de chaque côte, l’oeil en délimitant 11n lobe latéral très net. Telson (fig. 200 C); en forme de trapèze, à sommet, plus ou moins tronqué. Appendices. —— Antenne : courte ; Ilagelle formé de trois articles nets, dont le second porte un bouquet d’aesthetascs, Uropode (fig. 199 E) ;le protopodite est très élargi ;c’est lui qui, comme chez les Eubelidae et les Armadillidae, détermine l’ocelusion de l’interstico séparant le telson du néopleuron 5. I./exopodite est court, logé dans une en coche et ramené du côté interne, eontre l’exopodite.
412 isoromas 'rnimsscrnes Caraclères sexuels mâles. — 1. Péréiopode VII: non différencié. 2. Premier pléopode (Hg. 201) ; endopodite bi—articulé avec une tendance à la subdivision de l’article distal. Extrémité de l’article distal élargie ct striée transversalement. Exopodite petit et étroit. ÀFFINITÉS. —- Cette espèce appartient au groupe des formes primitives _ a côtes nombreuses et peu saillantes. Bsraonucrxon. —- Les embryons et les larves de Buddelundiella sont encore plus volumineux que ceux d’Hapl0phthalmus. Une femelle ovigère mesurant 1,6 mm renfermait trois larves atteignant chacune 0,6 min de longueur. HÉPARTITION GÉ0GnAPn1QUE. —- Il est difficile de déterminer avec certi- tude le pays d’origine de cette espèce qui a été dispersée par l’homme en diverses localités d’Europe très éloignées les unes des autres. La liste des stations dans lesquelles a été récoltée cette espèce a été donnée à la page 407. Répartition en France. —— VANDEL, 1945 a, 1954 b (signalée, par erreur, dans ce dernier travail, sous le nom de borgensis). En France, B. cataractae a été recueillie à Marseille, dans des serres (Palais Longchamp ; Parc Borelly) ; et, dans le sud de la Corse, à Bonifacio et à Gurgazo, dans des jardins, ou le long de rigoles d’irrigation. Buddelundiella zimmerî VERHOEFF, 1930. Cette espèce comprend deux sous-espèces. Buddelundiella zimmeri zimmerî VEn11oEFF, 1930. Mo1=u=HoLoG1E. — Vnnrronrr, 19300; PALMÉN, 1948; BRIAN, 1954. Taille : 3-4 mm ; le diamètre des individus curoulés est de 1,5 mm. Coloralionz d’une teinte violacée, parsemée de taches claires, corres- pondant aux insertions musculaires. Appareil oculaire : bien développé, pigmenté en noir. Ornemenlalion. -— Ornementation constituée par des crêtes ou des tubercules fortement saillants, particulièrement développés chez les exemplaires de grande taille. Céphalon (fig. 203): segment maxillipédal orné de deux paires de tubercules disposés sur une seule rangée; les tubercules latéraux sont larges et étalés. · Péréion (fig. 202 et 203). Le premier tcrgitv porte rinq paires de côtes. Les deux côtes latérales (1 et 2) sont faibles et peu saillantes. La côte 6 est bien développée. La côte 3 s’élève en une véritable crête, prenant, en vue de profil, la forme d’une lame rectangulaire, saillante, se prolon- geant en earène vers l’arrière. La côte 4 est plus faible et moins saillante que les côtes 3 et 6. Les péréionites II-VI nc portent que quatre paires de crêtes, par dispari-
nunnmnonomttione. — - nuooutuxnietm 413 tion de la côte 2. Les dimensions relatives des quatre paires de côtes sont les mêmes que sur le tergite I. Le péréionite VII ne porte plus que deux paires de crêtes, fortement caillantes d’ailleurs, qui correspondent aux côtes 3 et 0. De plus, la sôte 1 est représentée sur ce segment par un petit bourrclet situé à la limite du pleurépimère (fig. 203 D). Pléon (fig._203 E) : une paire de tubercules paramédians sur les pléo- nites 4 et 5. Telson : une Paire de tubercules sur le tclson. Caractères iégumenlaircs. — Métatergites recouverts d’écailles semi- circulaires. `iîi Axr \ / /\ Ã] Sl ‘ \ " P L & ' x “ r ' il I » ` É '( \ ·// ' ` ;___) Q ) \ R —;/ _ (I r·‘ É C là ¤ i / ' · aux M · ” ï `· I \j FLG. 202. — Buddelundiella. zimmeri zimmcrvl. - Vue de profil cb vue dc [ace d’un individu enroule. Caraclères somaliques, --— Céphalon (fig. 203 A et B) : le réphalon est extrêmement étroit, et élargi dans le sens transversal, Si la facon de la tête d’Armadill0. La ligne frontale affecte la forme ¤l’un V largement ouvert. Cette ligne part du lobe latéral et coupe l’œi1 en deux moitiés. Elle aboutit à deux tubercules obsolètes qui occupent la partie supérieure du front. Cette ligne n’est pas onduleuse, comme celle de calaraclac. Quant à la ligne supra-antennaire, elle rejoint le lobe latéral en dessinant une sinusoïde; elle délimite, en son milieu, un triangle céphalique qui rappelle l’écusson des formes volvationnelles supérieures. Du sommet de ce triangle se détache une crête très mince, saîllante et transparente. Cette crête délimite conjointement avec la ligne supra-antennaire, deux vastes concavités frontales dans lesquelles se logent les antennes, lors de Penroulement. Les tubercules antennaires sont saillants et quadran- gulaires. Péréion : le pleurépimère I (fig. 203 C) forme un schisma peu profond, mais très net; il recoit les pleurépimères II, lors de Penroulement. La
·114 isovoons 'I’EIîBEbl`RLS face interne des pleurépimères II et III, portent des buioirs, analogues ai ceux que l’on observe chez les autres Oniscoïdes Volvationnels. Telson (fig. 203 E) : de forme trapézoïdale et terminée par deux pointes mousses. Appendices. ~—- L’ur0p0de (fig. 204 G) offre une constitution assez analogue à celle de l’appendice correspondant de cafaraciae. Le proto- 6 l i l uk à —/X 4 ` // / Z' J qe. / — ' » ' d \ K Tl 3 / " f' \/?"—\\ J \ \§ ` »/ ' / / »‘ ""°' ' l· 2 x/5 -_/ T \\\ ' C ll z , .»1 ‘ . *’ rc/< Q scé. ‘ \r`\ r\ \ \ "‘ à F` 2 ‘ , ·l-·¢J’ ‘ Q ï;) [ L' 'à .9 1, Y B l Q __£` Z RJ [ )·-É œ. 4 1+2 D — 3 M c ` 4 #_ î |l\L\_VC `5 E ll l FIG. 208. ·— Buddclundiella zimmeri zimmeri. -—· A, céphalon, vu de face ; B, céphalon, vu de profil; C, premier tergite péréial, vue antérieure ; D, septième tergite péréial, vu de profil : E, pléon. —— Z.f., ligne frontale ; l.l., lobe latéral ; Z.s.a:., ligne supra.-antexr maire; sch., schisma; Lu., tubercule antennaire. podite de l’uropode comble l’intervalle compris entre le telson et le néo- pleuron 5. Les exopodites et les endopodites des deux uropodes sont disposés parallèlement et serrés les uns contre les autres. Caracières sexuels mâles. —- 1. Péréiopode I : sans différenciation sexuelle. 2. Péréiopode VII (fig. 204 D] : cet appendice rappelle celui des Haplo- phihalminae présentant une faible différenciation sexuelle. Le carpos présente un lobe carpien nettement individualisé, encore que faiblement saillant. La tige ai a conservé sa position primitive qui est la même que celle de la tige de la femelle appelée dis. Les deux tiges az et as sont rap-
nononLUNo¤1sLL1o xr:. HUl)l)l·2LlINI)llCLL\ H5 prochées ; cette dernière est insérée in Pextréniité du lobe carpien. La tigre Sl est particulièrement longue, 3. Premier pleopode (fig. 201.\) Z exopodite trapézoïdal, ii bord posté- rieur cilié. Endopodite à article distal strié transversalement à son extré- mité. -1. Second pléopode (fig. 204 B) : très semblable à celui du genrezllaplu- phllzalmus. ` [ \ ,` ·X» ,1 " / \ ··"/îî··"z` Q / » 1 i r \ \ l 1 , . · li l / [ Il l tt. ‘ l· , Q7 / // l /ll `l— l É “ ,«J 2. ' , *· 5 ‘ ·r "f· ·\ \\ / bf j ' L l l‘\ inf" y. ;-,V,_d \_, x_ \ 1/ il É; / \ 5* l '1 l« · lïll , Q: ’\ I ~ « · '« l— l*`·¢ ` là ll l' Il \ I ' `Ã:’ l' \. ‘, _l _ '. l ‘—.\ (4,, Ill Ez mc "·_. =(' `,l\\§-/il ‘ "" i \l` l·\ \·" E t \ & Km _ L ¢· z. tp l \ \ I I , · N L. `fts l _ 1 \ __` g, \ \ 7l'2Zr· /.l ll ` le ll . 'Il] xv W -j D t J 1 - ‘i \’ \ FIG. 204. — Buddelundiella zimmeri zimmeri mâle. —- A, upophyse génitale et première paire de pléopodes (un seul exopodite u été figuré) ; B, endopodite du second pléopode ; U, uropodez en, endopodite; ex, exopodite; D, méros et curpos du péréiopode VII vus par leur face interne. .\FFIN1TÉs. —— Cette espère est voisine de B. armala Silvestri. En raison de la réduction du nombre des côtes, et du grand développement pris par certaines crêtes, ces deux espèces constituent le groupe le plus spé- cialisé du genre. Écotoena. -—· Cette espèce se rencontre dans les ravines humides, sous les pierres. (Test une espèce montagnarde qui, dans le Massif du Ãlarguareis a été réeoltee entre 2.200 et 2.00ll m d`altitude. RÉPARTITION oéooaiwnrooia. — Cette espèce u dû autrefois être large- ment répandue dans les .\lpes occidentales. Mais, elle est aujourd’hui can- tonneo dans quelques stations reliques des .\lpes-Maritimes. En italie, elle a ete recueillie dans les vallées dela (lrana, du Pesio, de l’Ellero et du Tanaro. En France, elle est localisée dans la haute vallée de la Hoya, entre le massif du Marguareis et le vdlage de Fontan ; elle n'cst d'a1llcurs pas extrêmement rare dans cette region.
416 isoponns 'rnnnusrnns Buddelundiella zimmeri bonadonai VANDEL, 1957. BIBLIOGRAPHIE. ——— VANDFL, 1957 e. Cette sous-espèce diiïère du type par : l° l’absence totale de pigmentation ; 20 l’appareil oculaire plus ou moins dégénère ; 30 Pornementation. La dis osition des tubercules est la même ue . . q dans le type, en sorte que bonadonaz ne saurait être tenue pour une espèce distincte ; mais, la forme des protubérances est très différente dans les ~ml 7 M ‘ ' , \\ 4l/ ,%/,1 Ni =»` / / r [ 4 ( , F [ xl)//« M G i fl / l”% er ,1 ay / la \ / JH; \/( / / 1 gr"` Qàji/‘i /,/' ül '/ [ \ î [ ,. ¥ r / " È >> 2 k`, /—~\Jî [ / Ã u /îî^ ff ‘Ékx—,È\\,« ~ r \ / [Q \ F. ( J \ ~§\\ \ (,’ àî \ nîillnl `N ` `J%\\ \ \ `ill , \ * W; , \ \\l \\ E L l Y *<·<l l 1 i, '· \ L|v· Lié], ` \ · Fm. 205. —— Buddclundigller zimmuri bunadomii. —-— Individu vu de proü]. deux sous-espèces (fig. 205). Seules, les protubèrances 3 présentent chez bonadonai, la tendance ii s’all0nger en crêtes ; mais leurs contours arrondis leur donnent un aspect très différent de celles de zimmeri zimmeri. Quant aux autres protubérances, elles affectent chez bonadonai, la forme de cônes à sommet arrondi ou de pains de sucre. Cette sous-espèce présente une certaine ressemblance avec B. biancherii Brian, de Ligurie, mais chez cette dernière, les tubercules 4 du péreionite VII sont réduits, alors qu’ils sont bien développés chez bonadonai. Cette sous-espèce n’a été réeoltée jusqu’ici qu’à Saint-Jeannet, près de Vence (Alpes-Maritimes), en particulier à la source du Riou. · Pierre ANDRÉ, Imp., 244 boul. Raspail, Paris. — Dépôt, légal: 2° trimestre 1960