PICARDIE NATURE

BILAN ANNUEL 2011

ETUDE ET PROTECTION DES PHOQUES DE LA BAIE DE SOMME

   
  

    
  

Franc: Nature
Environnement

 

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ETUDIER - AGIR - SENSIBILISER

  
 

Association régionale de protection de la Nature et de l'Environnement
membre de France Nature Environnement. agréée par les ministères de I'Eco|ogie et de I'Education Nationale
Picardie Nature - 1 Rue de Croÿ - BP7oo1o - F8oo97 Amiens cedex 3 - Tél. 03 62 72 zz 5o
contactfibpicardie-naturaorg - wwmpicardie-naturaorg
Association loi 1901 déclarée en préfecture le O4 mars 1970 - siège social : l4 Place Vogel — B0000 Amiens
Siret 381 785 120 00019 - APE 9104Z - Imprimé sur papier recycle’

HEEENIIIIIIIIIIIIIIIII page 5

Généralités p 5
Rappel historique p 5
Objectifs généraux p 6
Description du programme d'étude et de protection des phoques

de la baie de Somme p 6

äfiiläälälfilllillllläläl page 11

1.1.1 Organisation de la surveillance estivale p 11
1.1.2 Pression d'observation en période estivale p 12
1.1.3 Effectifs en période estivale p 13
1.1.4 Reproduction des Phoques veaux-marins p 15
1.1.5 Zones de stationnement en période estivale p 17
1.1.6 Perturbations / Interventions en période estivale p 18

1.2 Suivi régulier de la colonie de phoques p 25
1.2.1 Organisation du suivi régulier p 25
1.2.2 Pression d'observation annuelle p 25
1.2.3 Effectifs de phoques recensés en 2011 p 26
1.2.4 Reproduction de Phoques gris p 28
1.2.5 Zones de stationnement hors période estivale p 28
1.2.6 Perturbations / Interventions hors période estivale p 28

1 3 Suivi des phoques en baie d'Authie p 29
1.3.1 Organisation du suivi p 29
1.3.2 Pression d'observation p 30
1.3.3 Effectifs dénombrés p 30
1.3.4 Reproduction des phoques p 32
1.3.5 Perturbations / Interventions p 32
1.4 Intervention sur les mammifères marins échoués p 33
1.4.1 Les interventions sur un mammifère marin signalé échoué p 33
1.4.2 Les phoques échoués vivants p 35
1.4.3 Les animaux autopsiés p 35
1.4.4 Formation à la << Carte verte >> p 36
1.5 Suivi de l'état sanitaire des phoques p 38
1.6 Reconnaissance individuelle p 38
1.7 Suivi des phoques remis en milieu naturel p 39
1.7.1 Les animaux remis en milieu naturel en 2010 p 39
1.7.2 Les animaux remis en milieu naturel en 2011 p 39
1.8 Contribuer à la connaissance des phoques de la baie de Somme p 40
1.8.1 Les études en cours p 40
1.8.2 Participation à d'autres études p 41
1.8.3 Participation aux réunions p 41
1.8.4 Coopération scientifique p 41

1.8.5 Études confiées à des stagiaires p 41

lllllilllällllllllll page 42

1.9 Evolution des populations de Phoques veaux-marins p 42
1.10 Evolution des populations de Phoques gris p 45
1.11 Les naissances de Phoques veaux-marins constatées plus tôt en 2011

que les années précédentes p 46
1.12 Evolution des échouages p 48
1.13 La protection des phoques p 49

lllillllllllllllllll page 5g

1.14 Le suivi des phoques p 50
1.15 L'intervention sur les échouages p 50
1.16 La protection des zones de repos à marée basse p 50
Sensibilisation — communication : Bilan  page 51

 

2 1 Les animations

2 2 La médiatisation

2 3 L'information des usagers de la baie
2.4 L'information des partenaires

2 5 L'information des adhérents

2 6 Les panneaux d'information

2 7 Les parrainages

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Sensibilisation — communication :  page 54

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|||||||||||||||||||I page 5p

|||||||||||||||||||| page 5a
IIIIIIIIII page 59

Annexe 1 : liste des écovolontaires p 59

Les actions présentées dans ce bilan ont été réalisées grâce au soutien et à
la participation des adhérents, des donateurs et des bénévoles ainsi qu'à
l'aide des différents partenaires dont :

    
    

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Liluni - Égalité - Fraternité

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

DIRECTION RÉGIONALE
Dl: LENVIRONNEMENL DE
‘AMÉNAGEMENT ET DU LOGEMENT

  

Réserve Naturelle

BAIE DE SOMME

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Rédaction et mise en page : L. Dupuis
Relecture : C.Martin et R.De|court
Photo de couverture : C.Martin

Introduction

 

Généralités

Deux espèces de phoques fréquentent les côtes françaises et s'y reproduisent: les
Phoques veaux-marins (Phoca vitu/ina) et les Phoques gris (Halichoerus grypus).

Le Phoque veau-marin se répartit autour du pôle, dans l'hémisphère nord. On
retrouve, sur cette aire de répartition, 5 sous-espèces, dont celle qui fréquente
|'Europe, qui est Phoca vitu/ina vitulina. Ce phoque est présent de la France au sud,
à |’|s|ande à l'ouest, à l'archipel de Svalbard au nord et à la mer Baltique à l'est. La
population européenne la plus importante se trouve en mer des Wadden, avec
environ 25% de la population européenne, estimée en 2008 à 81 200 individus
(SCOS 2010).

Le Phoque gris est présent dans l'Atlantique nord, la mer de Barents et la mer
Baltique. Les populations les plus importantes se situent le long de la côte est du
Canada et des Etats-Unis ainsi qu'au nord-ouest de |'Europe, le long des côtes
écossaises. Environ 45% de la population mondiale de Phoques gris se reproduit en
Grande Bretagne, où on l'estimait en 2009 à 106 200 individus. Environ 90% de la
population britannique se situe en Ecosse. (SCOS 2010).

Actuellement, en France, les Phoques veaux-marins sont présents sur le littoral
entre Dunkerque et Le Mont-Saint-Michel. On note trois sites où les animaux sont
sédentaires et reproducteurs : le Mont-Saint-Michel, la baie des Veys et la baie de
Somme. La baie de Somme accueille 63% de cette population française (Hassani
and co., 2010). Les Phoques gris sont quant à eux présents sur tout le littoral du
nord-ouest de la France jusqu'à Brest, ils sont sédentaires et reproducteurs aux
Sept-Îles et à Molène depuis 1991 (Hârkônen and co., 2008). Des naissances ont
déjà été observées sur d'autres sites régulièrement fréquentés par les Phoques gris,
comme au cap Gris-Nez en 2010 (Gressier, com.pers) et en baie de Somme depuis
2008.

La France représente la limite méridionale des aires de répartition de ces deux
espèces en Altlantique Nord. Le maintien de ces colonies constitue donc un modèle
biologique particulièrement pertinent pour l'étude du fonctionnement des
populations. (Vincent et al. 2010). De plus, ces espèces classées en Annexe Il de la
Directive Habitats Faune Flore (92/43/CEE) présentent un intérêt patrimonial
national élevé.

Depuis 1986, Picardie Nature mène un programme d'étude et de protection des
phoques de la baie de Somme, dont les actions sont actuellement inscrites au plan
de gestion de la Réserve Naturelle de la baie de Somme créée en 1994.

Rappel historique :

Mis en place en 1986, ce programme d'actions mené par l'association PICARDIE
NATURE a évolué au cours du temps.

A la suite de la création de la Réserve Naturelle, en 1994, les actions de
conservation de la colonie de phoques de la baie de Somme ont été incluses dans le

5

plan de gestion de la Réserve Naturelle par le Syndicat Mixte d’Aménagement de la
Côte Picarde (SMACOPI), gestionnaire désigné par l'état. De 1994 à 2001, PICARDIE
NATURE a ainsi conduit un programme d'étude et de protection des phoques pour
le SMACOPI.

En 2002, l'association Picardie Nature a repris la maîtrise d'ouvrage de l'opération,
mais le programme proposé a continué de s'inscrire dans le cadre du plan d'action
de la Réserve Naturelle 2001-2005 puis 2006-2010.

Toutes les actions menées aujourd'hui sont incluses au plan de gestion de la
Réserve Naturelle de la baie de Somme 2011-2015 géré par le Syndicat mixte baie
de Somme grand littoral picard (SMBSGLP)

Le présent rapport fait le bilan des activités réalisées en 2011.

Objectifs généraux du programme d'actions :

Obiectifs à long terme :

Dans le cadre de la préservation de la biodiversité en Picardie, il s'agit d'assurer le
maintien d'une population viable de Phoques veaux-marins et de Phoques gris.

Obiectifs à court terme :

Il s'agit d'empêcher que les animaux fassent l'objet de dérangements trop
fréquentes et d'actes de braconnage. Il est également primordial que les usagers de
l'estuaire comprennent et acceptent l'évolution naturelle de la colonie.

Description du programme d'étude et de protection des phoques de la
baie de Somme 2011.

Suivre et étudier les populations de phoques
(Phoques veaux-marins et Phoques gris)
(Action SE O4 du plan de gestion de la Réserve Naturelle)

Obiectifs de l'action

Rappel des objectifs fixés au plan de gestion de la Réserve Naturelle 2011-2015 :

1. Déterminer les effectifs tout au long de l'année en Baie de Somme.

2. Déterminer l'évolution de la localisation des groupes sur les bancs de sable.
3. Déterminer l'âge et le sexe ratio du groupe.

4. Vérifier l'état sanitaire des animaux.

5. Évaluer le nombre de femelles en gestation de Phoques veaux-marins, voire

de Phoques gris.
6. Suivre la présence de phoques en Baie d'Authie.

7. Établir un bilan des connaissances acquises en Baie de Somme sur le Phoque
veau-marin et le Phoque gris, les comparer avec celles acquises sur les autres
sites.

8. Continuer l'étude sur les modes d'alimentation.

Méthodologie

Ë Suivi des phoques en baie de Somme

Les recensements de phoques sur leurs reposoirs de marée basse sont réalisés de
façon décadaire de la mi-septembre à la mi-juin et quotidiennement de la mi-juin à
la mi-septembre.

Les recensements sont réalisés sur une période de 5 heures autour de la marée
basse (de 3h avant jusqu'à 2h après). Lors des comptages décadaires, les marées
basses situées entre 10h et 16h sont favorisées.

En fonction du nombre de personnes disponibles lors des recensements, différentes
équipes sont formées.

Les recensements peuvent être réalisés en observations terrestre, maritime (bateau
moteur et/ou kayak) et aérienne (ULM).

Les recensements sont principalement réalisés en observations terrestres, plusieurs
équipes sont alors présentes au nord et au sud du chenal, pour une vue globale des
reposoirs. Les recensements aériens permettent de vérifier les comptages
terrestres et de les compléter en permettant l'observation de reposoirs qui ne sont
pas facilement repérables depuis le sol. Les recensements maritimes permettent
quant à eux d'affiler les observations sur certains groupes (âge-ratio, sexe-ratio,
photo-identification).

Les recensements sont réalisés à l'aide de longues-vues 30x en respectant une
distance de sécurité avec les groupes pour ne pas provoquer de mises à l'eau.

: Suivi des phoques en baie d'Authie

Les recensements de phoques sur les reposoirs sont réalisés en partenariat avec
l'association Découverte Nature (ADN).

Les recensements sont réalisés mensuellement sur une période de 3 à 4 heures,
principalement à marée descendante. En période estivale, les recensements sont
quotidiens sur une période de 6 semaines.

Des recensements opportunistes sont régulièrement réalisés sur ce site.

Les recensements sont principalement réalisés depuis la plage puis depuis l'épi 17,
en suivant les mouvements des phoques.

Les recensements sont réalisés à l'aide de longues-vues 30x en respectant une
distance de sécurité avec les groupes pour ne pas provoquer de mises à l'eau.
Quelques survols ULM sont réalisés en même temps qu'en baie de Somme.

: Suivi des phoques remis en milieu naturel

Les phoques qui intègrent le centre de sauvegarde de la faune sauvage de Picardie
Nature sont remis en milieu naturel après quelques semaines de soins. Ils sont alors
marqués d'une bague numérotée à la nageoire postérieure afin de pouvoir les
identifier en cas de nouvel échouage au cours des années qui suivent leur retour en
milieu naturel. Picardie Nature pose également des plaques en PVC colorées,
collées au sommet du crâne, qui permettent une identification plus aisée des
animaux lorsqu'ils nagent à marée haute ou qu'ils se reposent sur un banc de sable.
Ces plaques tombent à la mue qui suit le retour du phoque dans son milieu. Les
données concernant ces animaux sont relevées à l'occasion des comptages pour le
suivi régulier de la colonie, lors de sorties réalisées pour le repérage de phoques
marqués et par des données opportunistes qui nous sont communiquées.

_ Étude du régime alimentaire des phoques de la baie de Somme
L'approche du régime alimentaire est réalisé à travers l'analyse des restes
d'alimentation retrouvés dans les fèces des animaux. Les fèces sont récoltées sur
les reposoirs abandonnés soit parce qu'il s'agit d'un reposoir intermédiaire, soit
suite à un dérangement. Les fèces sont ensuite envoyées à l'université de la
Rochelle où elles sont filtrées pour recueillir les otolithes de poissons qui sont
ensuite mesurés et identifiés.

Récupérer les mammifères marins échoués, vivants ou morts, ainsi que les
autres mammifères marins
Action TE O8 du plan de gestion de la Réserve Naturelle 2011-2015

Obiectifs de l'action

Rappel des objectifs fixés au plan de Gestion de la Réserve Naturelle

— Maintenir la qualité et la rapidité d'intervention pour les animaux vivants.
- Améliorer les connaissances sur l'espèce à partir des animaux morts.

— Élever le taux de survie des animaux échoués vivants.

— Approfondir les connaissances sur les causes de mortalité.

Méthodologie

Picardie Nature est membre du réseau national échouage (RNE) coordonné par le
Centre de Recherche sur les Mammifères Marins de La Rochelle (CRMM). Il
intervient sur tout mammifère marin échoué sur la zone littorale située entre Le
Touquet (62) et Le Tréport (76).

La gestion des mammifères marins s'effectue comme suit :

- Les phoques échoués vivants sont réhydratés sur place puis transportés au
centre de sauvegarde de la faune sauvage de Picardie Nature.

- Les phoques morts sont radiographiés.

- Les phoques et cétacés morts : en fonction de leur état de putréfaction, soit
ils sont transportés pour autopsie laboratoire vétérinaire départemental
(LVD80), soit des prélèvements sont réalisés sur place et la carcasse de
l'animal est équarrie.

Un maximum de prélèvements sur les animaux morts est réalisé et stocké au
LVD8O qui les conditionne et les expédie régulièrement au CRMM pour alimenter la
banque de prélèvements nationale.

Réduire les dérangements sur la population de Phoques veaux-marins et
de Phoques gris
Action PI O1 du plan de gestion de la Réserve Naturelle

Obiectif de l'action

Rappel de l'objectif fixé au plan de gestion de la Réserve Naturelle 2011-2015 :
— Limiter l'impact de la fréquentation touristique sur les reposoirs des phoques.

Méthodologie

La protection et la sensibilisation sont deux moyens utilisés pour limiter l'impact de
la fréquentation humaine sur les reposoirs des phoques.

: la protection

Les phoques se reposent sur les bancs de sable émergés à marée basse. Ils s'y
installent dès leur apparition à marée descendante et y restent jusqu'à leur
recouvrement par le flot.

Leur comportement naturel est alors le repos complet afin de régénérer leur
énergie et plus selon les saisons : stock de graisse sous-cutanée, mue, mise bas,
allaitement ou copulation.

Au printemps, des week-ends de protection sont mis en place afin d'assurer la
tranquillité des groupes de phoques, en cette période de fin de gestation des
femelles et de fréquentation humaine importante.

L'été, une << surveillance estivale >> est organisée. Elle a pour but d'assurer la
tranquillité des phoques durant la période de mise bas, de sevrage et de mue,
période critique pour le phoque puisqu'une seule mise à l'eau précipitée du groupe
de phoques peut provoquer la mort d'un individu (séparation prématurée mère-
jeune)

: la sensibilisation

o La sensibilisation est réalisée auprès du grand public à travers des animations qui
sont proposées gratuitement : sortie nature guidée à travers l'estran, point
d'observation des phoques animé depuis la digue de galets du Hourdel et depuis le
lieu dit << les sternes >> de Berck-sur-mer, exposition et conférences itinérantes. De
nombreux articles sont diffusés à travers les médias. Les usagers de la baie sont
régulièrement tenus informés des effectifs recensés, de la localisation des
reposoirs, des précautions à prendre à l'approche de la colonie...

o Afin de sensibiliser au mieux tous types de publics, quelques documents ont été
réaHsés:

- pour le public scolaire: un dossier pédagogique à l'attention des écoles
primaires (élèves de cycle 2 et 3) et des collèges (élèves de cycles d'adaptation,
central et d'orientation) ont été réalisés et agréés par l'inspection académique et le
rectorat. Une animation de découverte du milieu marin a également été créée à
l'attention des élèves de cycle 1. Ces outils sont appréciés des enseignants.

- Pour le grand public : des panneaux d'informations sur les phoques ont été
posés sur les communes de Cayeux-sur-mer (Le Hourdel et La Mollière), Le Crotoy
(en ville et à La Maye) et Berck-sur-mer (aux sternes). Les dépliants << Les phoques
du Littoral Picard >>, << Observation en mer de mammifères marins >>, ainsi que le
programme << Découverts 100% nature 100% gratuit en Picardie >> sont diffusés en
grand nombre tout au long de l'année via les animations, les offices de tourisme...

o En été, il arrive que des jeunes phoques s'échouent vivants et soient soignés au
Centre de Sauvegarde de la Faune Sauvage de Picardie Nature. A l'automne,
lorsqu'ils sont prêts à retrouver leur milieu naturel, un << relâché >> public est
organisé. Selon les années, le public est plus ou moins important ; le 2 octobre 2011
, 5 phoques ont retrouvé la mer, sous le soleil, devant plus de 2000 personnes. Cet
événement est important car il permet de sensibiliser le public au respect des
distances de sécurité de 300 mètres avec la colonie : les séparations prématurées
mère-jeune dont les phoques sont victimes, sont souvent la conséquence d'un
dérangement de la colonie au cours de l'été. De plus, le cordon de sécurité mis en
place au moment du relâché pour préserver une certaine quiétude aux animaux,
permet au public d'observer des phoques à terre, à une distance de cinquante de
mètres, ce qui n'est pas possible en milieu naturel. Enfin, les animaux étant

marqués, c'est aussi le moment où il est rappelé l'importance que chacun remonte
ses observations à l'association, notamment pour connaître le devenir de ces
animaux remis en milieu naturel.

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Étude et protection : bilan de l'année 2011

 

  de llllllifiifiifillllllälllllä!

Ce suivi << surveillance estivale >> s'est déroulé du samedi 11 juin au samedi 3
septembre 2011.

1.1.1 Organisation de la surveillance estivale

Les écovolontaires: surveillants et animateurs
Pour la mise en place de cette << surveillance estivale >>, une aide bénévole a été
sollicitée. Un appel à candidature a été diffusé fin décembre 2010. Les candidats se
sont inscrits en ligne avant le 31 mars. lls ont ensuite été sélectionnés sur
motivations et CV.

Nous nous attachons à constituer des équipes socialement équilibrées : femmes
et hommes appartenant à diverses tranches d'âge et diverses catégories socio-
professionnelles. Cela permet une meilleure acceptation, de la part du public, des
messages de protection de la colonie de phoques de la baie de Somme.

Une formation de 5h est dispensée à chaque écovolontaire à son arrivée:
présentation de la baie de Somme, des phoques (biologie, comportement...), de
notre association, de nos actions et des missions qui leur sont confiées. Cette
formation est complétée par une visite de la Réserve Naturelle de la baie de Somme
avec un des gardes assermentés.

La présence des écovolontaires est quotidienne de la mi-juin à la mi-septembre,
à raison de 16 personnes durant les mois de juillet et août contre 6 en début et fin
de saison.

Cette saison 2011, 59 écovolontaires ont participé à la surveillance estivale,
totalisant 1077 journées homme bénévoles de présence sur la surveillance estivale
(cf annexe 1).

Les stagiaires
Chaque année des stagiaires sont recrutés pour renforcer les équipes
d'écovolontaires sur le terrain et réaliser une étude précise permettant de faire
avancer la connaissance des phoques de la baie de Somme ou de contribuer à la
protection de l'espèce.

Cette saison 2011, 4 stagiaires ont complété les équipes d'écovolontaires,
totalisant 56 journées de présence en baie de Somme (cf annexe 1) : 2 stagiaires
recrutés pour ce programme et 2 stagiaires du pôle protection de la faune, recrutés
pour travailler sur le suivi des busards ont passé deux semaines sur la surveillance
estivale.

L'encadrement des écovolontaires

Les écovolontaires sont des bénévoles qui sont encadrés durant toute la durée
de leur période de participation à la surveillance estivale; il leur est possible de
contacter une personne responsable 24h/24. La personne la plus directement
joignable fut la salariée de l'association de par sa présence 5 jours sur 7 sur la côte.
Une personne, salariée, a été recrutée afin d'assurer le remplacement de la
permanente lors de ses repos hebdomadaires mais également afin de l'épauler

11

dans ses missions le reste du temps. Cela assure donc la présence d'une personne
responsable 7 jours/7 auprès des écovolontaires et qui reste joignable 24h/24 en
cas de nécessité.

Les missions des écovolontaires

Les écovolontaires sont recrutés pour :

— protéger les zones de repos des phoques à marée basse et sensibiliser les
usagers de l'estuaire au respect du rythme de vie des phoques et de leur
environnement;

- animer des points de rencontre avec le public : points d'observation des
phoques à marée basse, balade sur l'estran pour l'observation des phoques,
exposition et conférences ;

- réaliser des comptages réguliers pour suivre l'évolution des populations de
phoques.

Les écovolontaires sont présents sur le terrain par binôme, des roulements
permettent à chacun des écovolontaires d'être présent sur chacun des postes en
équipe avec chaque écovolontaire.

La présence des écovolontaires sur le terrain est dépendante des horaires des
marées. Les surveillances peuvent avoir lieu dès le lever du jour (5h3O au plus tôt)
jusqu'au coucher (22h3O au plus tard). En moyenne, les écovolontaires sont
présents pendant 7h parjour sur le terrain.

Les zones contrôlées

Les zones contrôlées correspondent aux zones sensibles, c'est—à—dire à une zone
de 300 mètres autour des groupes de phoques se reposant à marée basse. Cette
distance de 300 mètres correspond à la distance au-dessous de laquelle les
phoques réagissent à tout mouvement extérieur à leur groupe et se déplacent vers
l'eau. Elle peut varier en fonction du reposoir utilisé (même banc de sable que
l'observateur ou séparé par un chenal) et des conditions météorologiques (force et
direction du vent portant les odeurs et les bruits).

Les surveillants se positionnent sur les plages, entre les zones sensibles où se
reposent les phoques et les principales voies d'accès touristiques. Les équipes
maritimes (bateau et kayak) se placent en amont des reposoirs par rapport au
courant pour informer les plaisanciers (bateaux, kayaks) à marée descendante.

1.1. 2 Pression d'observation en période estivale

Les surveillants bénévoles participant au suivi de la reproduction des phoques sont
répartis (par équipe de 2 minimum) sur la baie de Somme:
- 1 équipe terrestre sur la plage du Hourdel = 110 points de prospection;
- 2 équipes terrestres sur l'estran en Réserve Naturelle = 69 points de
prospection;
- 2 équipes maritimes en bateau moteur et en kayak de mer = 37 points de
prospection;
- 1 équipe aérienne en ULM = 5 points de prospection.
= 221 points de prospection ont été réalisés.

Ces 221 points de prospection ont été réalisés par les écovolontaires, les stagiaires,
les participants réguliers de l'action phoques et les salariés. Au total ce sont 3899
h, soit 557 journées homme passées sur le terrain. Le graphique 1 montre la
répartition du temps cumulé par ces quatre catégories de personnes : le bénévolat
permet la mise en place de 94% des séances de prospection.

12

Répartition des heures passées sur le terrain,
à la surveillance, en été 2011

salariés 6% stagiaires 4%
participants réguliers de l'action phoques 6"/

 

écovolontaires 85%

Graphique 1
1.1.3 Effectifs en période estivale

Pendant la surveillance estivale, les comptages sont effectués à chaque marée
basse, c’est—à—dire une à deux fois par jour. Les surveillants sont postés au nord et
au sud du chenal et réalisent des comptages de tous les reposoirs qu'ils observent
depuis cet endroit. Les comptages sont réalisés à heures fixes de façon à ce que
toutes les équipes effectuent les recensements au même moment. Les espèces
présentes, leurs effectifs ainsi que la présence de couples mère-petit sont
systématiquement relevés. Toutes ces données sont ensuite croisées et permettent
de déterminer un effectif total de phoques présents en baie de Somme. Il arrive
cependant que les conditions météorologiques ne permettent pas l'observation
(brume trop épaisse, pluie importante...).

Le graphique 2 présente l'évolution des effectifs de phoques recensés chaque jour
au cours de la surveillance estivale. On s'aperçoit que le nombre de phoques
présents sur les reposoirs est très variable. En effet, il varie en fonction de l'heure
de la marée basse et de la météorologie. Ainsi on a pu observer le maximum
d'individus émergés lorsque la marée basse était dans l'après-midi et que le soleil
était présent !

Effectifs dénombrés au cours de l'été :

- Pour les Phoques veaux-marins :
— effectif maximum : 310 individus
— effectif moyen sur la saison estivale : 173,6
— écart-type sur la saison estivale : 81

- Pour les Phoques gris:
— effectif maximum : 85 individus
— effectif moyen sur la saison estivale : 36,9
— écart-type sur la saison estivale : 20

13

Les écarts-types sont donnés ici à titre informatif. Lorsqu'ils sont importants, cela
montre une grande variabilité dans les nombres totaux de phoques recensés à
chacun des comptage. Ce qui confirme l'observation faite au graphique 2.

Effectifs de phoques recensés à chaque terrain
400 — Phoques veaux-marins
-o-Phoques gris
350
300
(I)
3 250
f9
2 200
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Jours
Graphique2

Le graphique 3 présente l'évolution des effectifs maxima par décade au cours de
l'été 2011, on s'aperçoit que pour le Phoque veau-marin, l'effectif maximum a été
atteint en juillet Il alors que pour le Phoque gris il a été atteint en juillet III.

Les effectifs maxima sont observés en période de copulation des Phoques veaux-
marins, soit habituellement en août lll. Les femelles entrent en œstrus six semaines
après avoir mis bas, la période de copulation débute donc 6 semaines après la
première naissance. Cette année, on a observé des naissances très tôt en saison
(dès le début du mois de juin) et 58% des naissances ont eu lieu avant le 1erjuillet,
ce qui est inhabituel. Par conséquent, le début de la copulation, a commencé très
tôt, soit mi juillet, ce qui correspond à la période où les effectifs maxima ont été
recenses.

Les effectifs maxima observés en 2011 sont à la hausse par rapport à 2010 avec un
taux d'accroissement pour le Phoque veau-marin de 11% et pour le Phoque gris de
44%.

14

Effectifs maxima de phoques recensés au cours de l'été 2011

I Phoques veaux-marins
400 I Phoques gris

350

300
â

jg 250
.2

E 200

Ê 150
.0

E 100
o
z

50

0

juin lll juillet Il août l août lll
juin Il juillet l juillet lll août Il septembre l
Décades
Graphique 3

1.1.4 Reproduction des Phoques veaux-marins

Repérage des femelles gestantes

La sortie pédestre du 6 mai a permis de repérer 25 femelles gestantes parmi les 81
Phoques veaux-marins présents ;

La première naissance a été signalée le 5 juin ;

La sortie maritime du 12 juin a permis de confirmer la présence de 17 femelles
gestantes parmi les 180 Phoques veaux-marins présents.

Nombre de naissances

Lors des comptages quotidiens, le nombre de jeunes présents est relevé
régulièrement. Les naissances sont rarement observées en direct mais
l'augmentation du nombre de jeunes et la taille de ceux-ci permettent d'estimer le
nombre de total de naissances et le jour de celles-ci.

52 Phoques veaux-marins sont nés en baie de Somme au cours de l'été 2011.

Le tableau 1 présente les naissances recensées et le devenir des jeunes observés.
Le nombre total de naissances est en augmentation depuis plusieurs années.

Taux de reproduction

On appelle taux de reproduction la proportion de jeunes nés au cours de l'été par
rapport au nombre total maximum de phoques observés à cette même période.
Pour l'été 2011, le taux de reproduction des Phoques veaux-marins en baie de
Somme est de 16,8%. Celui-ci est supérieur à celui des années précédentes (14,3%
en 2010, 15,4% en 2009 et 16,4% en 2008).

Taux de réussite des naissances

On appelle taux de réussite des naissances le pourcentage de jeunes ayant été
sevrés naturellement par leur mère. Pour cet été 2011, il est de 86,5%; ce qui est
supérieur à celui observé les années précédents (85% en 2010, 66.7% en 2009 et
53.3% en 2008).

15

Échouages de jeunes

7 jeunes Phoques veaux-marins se sont échoués avant l'âge du sevrage naturel : 2
morts et 5 vivants.

Lorsqu'un jeune phoque s'échoue, il est possible, en fonction de son poids et de
l'état de son cordon ombilical, d'estimer son âge; ainsi, en recoupant ces
informations avec les comptages du même jour et les dates de naissances estimées
des individus, on peut compléter les colonnes de droite du tableau 1.

Tableau 1: naissances de Phoques veaux-marins observées en baie de

So m me
Sevrage Echouage
Date
théorique
Date de 1ere (1ere obs + Date
observation Sexe 25 jours) d'observation Date Lieu Etat Age estimé
1 05/06/ 1 1 30/06/1 1 03/07/1 1
Cayeux sur

2 13/06/11 M 13/06/11 mer M mort né
3 17/06/11 12/07/11 03/07/11

4 21/06/11 M 23/06/11 Le Crotoy V -48h
5 22/06/11 17/07/11 10/07/11

St Quentin en

6 24/06/11 19/07/11 09/07/11 Tourmont M 3 semaines
7 24/06/11 19/07/11 10/07/11

8 24/06/11 19/07/11 15/07/11

9 26/06/11 21/07/11 25/07/11

10 27/06/ 11 22/07/11 25/07/11

11 27/06/ 11 22/07/11 25/07/11

12 27/06/ 11 22/07/11 25/07/11

13 27/06/ 11 22/07/11 25/07/11

14 27/06/ 11 22/07/11 25/07/11

15 27/06/ 11 F 30/06/ 11 Le Hourdel V -48h
16 29/06/11 24/07/11 25/07/11

17 29/06/11 24/07/11 25/07/11

18 30/06/ 11 25/07/11 25/07/11

19 30/06/ 11 25/07/11 30/07/11
20 30/06/ 1 1 25/07/1 1 30/07/1 1
21 30/06/ 11 25/07/1 1 30/07/11
22 30/06/ 1 1 25/07/1 1 30/07/1 1
23 30/06/ 1 1 25/07/1 1 30/07/1 1
24 30/06/ 1 1 25/07/1 1 30/07/1 1
25 30/06/ 11 25/07/1 1
26 30/06/ 11 25/07/1 1
27 30/06/ 11 25/07/1 1
28 30/06/ 11 25/07/1 1
29 30/06/ 11 25/07/11 06/07/11 Le Crotoy V 1 semaine
30 30/06/ 11 25/07/11 03/07/11 Le Crotoy V 3 jours
31 04/07/11 29/07/11

32 04/07/11 29/07/1 1

33 11/07/11 05/08/11

34 11/07/11 05/08/11

35 11/07/11 05/08/11

36 11/07/11 05/08/11

37 11/07/11 05/08/11

38 11/07/11 05/08/11

39 11/07/11 05/08/11
40 11/07/11 05/08/11
41 11/07/11 05/08/11
42 11/07/11 05/08/11
43 11/07/11 05/08/11
44 11/07/11 05/08/11
45 11/07/11 05/08/11
46 11/07/11 05/08/11
47 15/07/11 09/08/11 24/07/11 Cap Hornu V 10 jours
48 15/07/11 09/08/11
49 15/07/11 09/08/11

50 15/07/11 09/08/11

51 15/07/11 09/08/11

52 15/07/11 09/08/11 1%

1.1.5 Zones de stationnement en période estivale

8 bancs de sable ont permis aux phoques de se reposer à marée basse au cours de
cet été 2011. La carte 1 présente la situation de ces reposoirs. Trois de ces
reposoirs étaient situés en Réserve Naturelle de la baie de Somme.

ollollzlwŸf 4 m Hbuïges
//
q  LA MAYE

Le Crot

      

3P HDKNU w’.ç>'\3w.;,\y_

‘-‘o’s‘Ï'o‘«\»\\\‘\ / Z
ç . \.
V LE '
l

Carte 1 : position des reposoirs utilisés par les phoques en 2011
Les trois reposoirs situés en Réserve Naturelle sont R1, R3 et R4

Le graphique 4 présente la répartition moyenne des phoques sur les reposoirs lors
des 111 comptages effectués au cours de la Surveillance estivale.

On s'aperçoit que le reposoir R1 est de loin le plus fréquenté par les deux espèces
puisqu'on y retrouve près de 70% des effectifs de Phoques veaux-marins
dénombrés et 75% des effectifs de Phoques gris.

La Réserve Naturelle englobe une grande partie des reposoirs utilisés par les

phoques, on y retrouve 76,3% des Phoques veaux-marins et 92,5% des Phoques
gris qui sont présents en baie de Somme lors des comptages.

17

Fréquence d'utilisation des reposoirs par les
phoques au cours de la surveillance estivale

c Front de mer
_<_> Phoques gris l Cap Hornu
ë Le Crotoy
g. I R5

o. l R4

f R3

‘c l R2

E, n R1

Ë Phoques veaux-marins

Ê

n.

 

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Graphique 4

1.1.6 Perturbations / Interventions en période estivale

Les phoques se reposent sur les bancs de sable émergés à marée basse. Ils
s'y installent dès leur apparition à marée descendante et y restent jusqu'à leur
recouvrement par le flot.

Leur comportement naturel est alors le repos complet afin de reprendre de
l'énergie et d'entretenir une couche de graisse sous-cutanée.

Les bancs de sable sont aussi le lieu des mises bas et de l'allaitement.

Les activités humaines peuvent engendrer une modification de ce
comportement naturel, c'est ce que l'on appelle << perturbation >>.

Ainsi, on peut classer les << perturbations >> en fonction de leurs impacts sur le
comportement des animaux :
— catégorie 1 : les phoques observent l'élément perturbateur sans bouger
- catégorie 2 : les phoques observent intensément l'élément perturbateur
- catégorie 3 : les phoques observent l'élément perturbateur et, apeurés,
s'approchent de l'eau
- catégorie 4: les phoques vont à l'eau et remontent après le passage de
l'élément perturbateur
- catégorie 5 : les phoques vont à l'eau et partent
- catégorie 6 : les phoques ne peuvent pas utiliser le reposoir car quelqu'un y
stationne.

Une mise à l'eau prématurée et précipitée des groupes de phoques induite
par une activité en baie de Somme peut provoquer un déplacement des animaux
vers la mer et avoir des conséquences lourdes comme la séparation prématurée du
couple mère-petit occasionnant souvent l’échouage du jeune.

Aussi, appelle-t-on << dérangements >> les perturbations entraînant une mise à l'eau,
c'est—à—dire correspondant aux perturbations de catégories 4 à 6.

18

Dans le but de pallier les dérangements, les bénévoles de Picardie Nature
vont à la rencontre des personnes susceptibles de provoquer une perturbation afin
de les informer de la présence des phoques en baie de Somme, des distances de
sécurité à respecter pour l'observation et des impacts d'une mise à l'eau provoquée
par une activité humaine à marée basse, c'est ce que l'on appelle << intervention >>.

La surveillance estivale a pour but d'assurer la tranquillité des phoques durant
la période de mise bas, de sevrage et de mue, période critique pour le phoque
puisqu'une seule mise à l'eau précoce du groupe de phoques peut provoquer la
mort d'un individu.

Durant l'été 2011, 111 séances de terrain ont été réalisées.

Interventions et Mises à l'eau au cours de l'été 2011
60
l Interventions

50 I Mises à l'eau

40
‘E
d)
Ë 30
B
E
ê’ 2o
«o
n

0 h —
10 l
juin lll juillet Il août l août lll
juin Il juillet l juillet lll août Il septembre l
Décades
Graphique 5

Les interventions

248 interventions ont été réalisées. Elles ont permis d'intercepter 972
personnes qui s'avançaient vers les groupes de phoques et étaient susceptibles de
provoquer une mise à l'eau des individus.

Au graphique 5 on observe un pic d'interventions en juillet lll et un second en août
lll, ces deux décades représentent 42% des interventions réalisées au cours de la
saison estivale.

Si on s'intéresse aux comportements des phoques lors des approches des activités
ayant donné lieu à une intervention, on s'aperçoit que:

— à 78,6% les phoques n'ont pas bougé : l'intervention a inhibé la perturbation,
— à 7,7% les phoques ont réagi mais n'ont pas fui vers l'eau : l'intervention a
réduit l'impact de la perturbation (catégories 1, 2 et 3),

— à 13,7% les phoques sont partis à l'eau : l'intervention n'a pas évité le
dérangement (perturbation de catégories 4, 5 et 6)

19

Interventions réalisées au cours de l'été 2011

Promeneur  
Kayak —

Groupe animation pédestre j
Autre activité terrestre I
Cavalier I
Bateau de plaisance I
I

I

|

|

Groupe animation maritime

Dénombrement

Equipe de prospection maritime

Pêcheur à pied

0 20 40 60 80 100 120 140 160 180

Activités

Graphique 6

Le graphique 6 présente les activités ayant donné lieu à une intervention lors de
l'été 2011.

On s'aperçoit que l'activité la plus représentée est << promeneur >> avec 68,5% des
interventions réalisées, suivie des << kayaks >> avec 14,9% des interventions
réalisées.

Les graphiques 7 et 8 présentent la situation géographique des interventions. On
s'aperçoit que 64% des interventions ont été réalisées au sud de l'estuaire, ce qui
peut s'expliquer par la facilité d'accès de cette zone d'estran depuis Le Hourdel.
Cependant, en s'intéressant à la localisation des interventions sur chacune des
activités, on observe que les interventions sur des activités pédestres (Promeneurs
et Groupes animation) ont été réalisées à 79% au sud de l'estuaire, à contrario,
100% des interventions sur des cavaliers ont été réalisées en Réserve Naturelle de
la baie de Somme. On remarque également des interventions réalisées dans la
Réserve Naturelle sur des kayakistes et des bateaux de plaisance, il s'agissait là de
personnes qui s'échouaient du côté nord du chenal, soit le long de la berge utilisée
par les phoques à marée basse, celles-ci représentent 42,8% des interventions sur
les bateaux de plaisance et 16,2% pour les kayaks.

20

Dans le chenal balisé 13%

Estran au sud du chenal 64%

Situation géographique des interventions

  
  

Estran de la Réserve Naturelle 23%

Graphique 7

100%
80%
60%
40%
20%

0%

Promeneurs

Situation géographique par type d'activité
sur lesquelles il y a eu une intervention

Kayaks
Cavaliers

l Estran de la Réserve Naturelle
Estran au sud du chenal
l Dans le chenal balisé

Groupes animations
Bateaux de plaisance

Graphique 8

21

Les perturbations

Comme développé précédemment, les impacts des perturbations sur les phoques
qui se reposent à marée basse sont divers en fonction du comportement induit sur
les animaux.

Le graphique 9 montre la répartition des impacts engendrés sur les phoques par les
137 perturbations reportées (cf codes perturbations page 10). On s'aperçoit que la
majeure partie des perturbation (à 54%) ont provoqué une mise à l'eau des
phoques.

Les conséquences des mises à l'eau provoquées par l'approche d'une activité
humaines peuvent être importantes :

— perturbation du temps repos, de la mue ou de la création de graisse qui
provoquent des dépenses énergétiques inutiles,

— perturbation des tétées des jeunes provoquent des sous-alimentation qui
peuvent être néfaste au jeune au moment du sevrage,

— séparation prématurée mère-jeune, qui engendrent souvent l'échouage du
jeune non émancipé.

Impacts des perturbations observées sur la colonie de phoques

I Catégorie 6 =
I Catégorie 5 =
I Catégorie 4 =
I Catégorie 3 =
I Catégorie 2 =
I Catégorie 1 =

Proportion

 

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Graphique 9

Les mises à l'eau (n=74)

Un total de 74 mises à l'eau a été observé durant l'été 2011

Les mises à l'eau ont été provoquées à 60,8% par des activités maritimes, à 37,8%
par des activités terrestres et à 1,4% par des activités aériennes.

22

Origines des mises à l'eau observées au cours de l'été 2011

Cavalier I
Groupe animation maritime I
Autre activité aérienne I
H Autre activité maritime j
Ë Equipe de prospection maritime 2
Ë Pêcheur à pied -
Ê Kite-surf -
f, Autre activité terrestre 2
o Bateau de plaisance 2
Promeneur —

X
m
'-<
m
x

0 5 10 15 20 25 30 35

Activités

Graphique 10

Le graphique 10 montre les activités humaines à l'origine des mises à l'eau
observées.

On s'aperçoit que les 2 activités principalement à l'origine des mises à l'eau des
groupes de phoques sont les kayaks et les promeneurs. Ces activités représentent à
elles seules 70,2% des mises à l'eau, avec 43,2 % par les kayaks et 27 % par les
promeneurs.

Si on s'intéresse à la répartition des mises à l'eau au cours du temps (tableau 4), on
remarque que 37,8% des mises à l'eau ont lieu en juillet ||| et août I. Cette période
correspond au pic de fréquentation humaine habituellement constaté. Cette année,
les naissances ayant eu lieu en avance (en juin), les mises à l'eau provoquées en
cette période ont concerné moins de couples mère-jeune que les années
précédentes.

Lors des 74 mises à l'eau observées, le nombre de phoques mis à l'eau variait de 1
à 133 individus, avec une moyenne sur tous les dérangements de 25,9 phoques
(des deux espèces confondues) mis à l'eau.

Les 74 mises à l'eau observées se situaient à 56,7% dans la Réserve Naturelle de la
baie de Somme. Le graphique 11 présente la situation géographique des phoques
mis à l'eau en fonction de l'activité humaine ayant provoqué le dérangements, on
s'aperçoit par exemple que 100% des mises à l'eau provoquées par les Kite-surf
étaient en Réserve Naturelle (n=3) , 65,6 % des dérangements de kayaks ont eu
lieu en Réserve Naturelle (n=32)...

23

Situation géographique par type d'activité
des groupes de phoques mis à l'eau par un dérangement humain

1 00%
80%
60%
40%
20%

0%

Graphique 11

Kayaks
Klte-surf
Cavaliers

l Estran de la Réserve Naturelle
Estran au sud du chenal
I Dans le chenal balisé

Promeneurs

Bateaux de plaisance

La mise en place d'une surveillance estivale par Picardie Nature permet de diminuer
considérablement les risques de dérangements des groupes de phoques à marée
basse, mais ne les inhibe pas. A ceci plusieurs raisons :

— la faible profondeur d'eau du chenal de la Somme permet aux kayaks de
circuler à l'heure de marée basse, mais rend difficile la circulation avec un bateau
pneumatique (moyen de déplacement principal des surveillants) ;

— la configuration de la baie permet aux kayaks de progresser dans le chenal,
en silence, sans être vus ni des phoques, ni des surveillants; ils sont souvent
repérés trop tard ;

— les bateaux à moteur ne circulant pas très bien dans le chenal à marée basse,
leur moteur tape régulièrement sur les bancs de sable et provoque ainsi un
vacarme apeurant les phoques;

— la configuration de la baie ne permet pas toujours aux surveillants
d'apercevoir à temps les promeneurs, notamment dans la Réserve Naturelle. La
vaste superficie de celle-ci la rend attractive pour le public. Son marquage de
délimitation est peu compréhensible par le public : en provenance de La Maye, les
personnes trouvent des panneaux d'informations (espace protégé...) et, en été, la
présence d'une personne qui les accueille. Par contre, en provenance de la plage du
Crotoy, les promeneurs entrent, sans s'en rendre compte, dans la Réserve
Naturelle, la ligne de bouées de signalisations jaune n'étant pas significative à leurs
yeux. Il en est de même pour les promeneurs en provenance de la plage de Fort-
Mahon. Picardie Nature a signalé à plusieurs reprises ce soucis de marquage de la
Réserve Naturelle à son gestionnaire. Il étudie la possibilité d'un nouveau marquage
plus compréhensif par les personnes qui entrent en Réserve Naturelle.

— le meilleur moyen de locomotion pour faire des interventions dans le chenal
ou le long du chenal, à proximité des reposoirs est le kayak de mer, seulement la
mise en place de cette équipe nécessite une météorologie clémente et la présence
de 2 bénévoles compétents (niveau pagaie verte). Cette année, malgré les
annonces passées dans tous les clubs de kayak littoraux français et tous les clubs
picards pour la recherche d'écovolontaires kayakistes, peu de candidatures nous

24

sont parvenues de personnes compétentes en kayak de mer. Nous avons tout de
même mis en place 18 sorties kayak au cours de l'été, ce qui est supérieur aux
années précédentes mais reste peu important.

IEillllllillllläliäfilllill

Les phoques, ayant un rythme de vie en fonction des marées, profitent de
|’émersion des bancs de sable durant la marée descendante (4 heures après la
marée haute) et les occupent jusqu'à l'arrivée du flot (2 heures après la marée
basse). Ils restent ainsi hors de l'eau pendant 5 à 6 heures en fonction des
coefficients de marée. A ce moment, ils se regroupent, il est alors aisé et fiable de
compter l'effectif de phoques dans l'estuaire picard.

L'accès terrestre aux zones d'observation des phoques est variable en fonction
de la conformation de la baie de Somme, des chenaux, des coefficients de marée...

Le suivi complet du mouvement des phoques durant le cycle de la marée peut
être effectué simultanément au nord et au sud de l'estuaire en fonction des heures
de marées. Au sud de l'estuaire, l'accès est possible de la marée basse moins deux
heures, à la marée basse plus une heure. Quant au nord de l'estuaire, l'accès est
possible de la marée haute plus deux heures, à marée basse plus ou moins une
heure en fonction du lieu d'observation.

1.2.1 Organisation du suivi régulier

Un suivi des effectifs de phoques de la baie de Somme a été mis en place du 1er
janvier au 10 juin et du 5 septembre au 31 décembre. Pour cela, l'aide des
bénévoles est demandée: des participants réguliers de l'action phoques et des
stagiaires. Les points de prospection ont été menés à marée basse à raison, au
minimum, d'une séance de terrain de 5h par décade.

1.2.2 Pression d'observation annuelle

176 séances de terrain ont été réalisées au cours de l'année 2011, dont 65 hors
période de surveillance estivale. A chaque séance, plusieurs points de prospection
peuvent être mis en place en baie de Somme: (équipes terrestres, équipes
maritimes et équipe aérienne). Le tableau 2 présente le détail des 176 séances de
terrain réalisées, par période.

Tableau 2

période du période du période du
01101111 au 11106111 au 05105111 au
10106111 04105111 31112111

nerrrere sers: ee seenees ee serrerrr

Composition des séances de terrain fpiusieuis sorties possioies pour une même séance} .'

rsremere se serrres rerresrres
rrrerrrere se serrres rrrsrrrrrrres
rreerere se serrres 

 

25

Le temps de présence sur le terrain est décrit au tableau 3. Au total, 4355 heures
cumulées ont été passées sur le terrain au cours de l'année 2011, soit 622 journées
hommes.

La surveillance estivale représente 89,5% du temps annuel cumulé passé sur le
terrain.

Hors période estivale, le bénévolat représente 94.8% du temps cumulé passé sur le
terrain.

Tableau 3

période du période du période du
01101111 au 11106111 au 05109111 au
10105111 04105111 31112111
nomme tata: de  de terrain

Temps cum uiè passé sur ra terrain

 

1.2.3 Effectifs de phoques recensés en 2011

A chaque séance de terrain, des dénombrements des phoques présents sur les
reposoirs sont réalisés. Depuis quelques années, les deux espèces de phoques
présents sur le littoral Picard sont observés en baie de Somme à chaque séance de
terrain.

Ainsi à chaque séance, le nombre total de phoque dénombré = nombre de Phoques
veaux-marins + nombre de Phoques gris.

Le graphique 12 présente le nombre moyen de phoques observé mensuellement
ainsi que les écarts maximum-minimum.

Effectifs de phoques dénombrés au cours de l'année 2011
(Phoques veaux-marins + Phoques gris)
450 Imoyenne
maximum-minimum
400 l
350
300
g 250
E, 200
Ë 150
O
g 100
O 50
O
"ËEÈËEEËËËŸŸ
Èêgäeaaäÿäëë
Mois

Graphique 12

26

Les graphiques 13 et 14 présentent les effectifs de phoques recensés à chaque
séance d'observation. On s'aperçoit que ceux-ci sont très variables. En effet, les
phoques émergent sur les reposoirs à marée basse pour une question d'énergie :
leur besoin en énergie est plus important l'été, les reposoirs sont plus profitables
pour eux les jours ensoleillés et aux horaires des marées les plus chaudes...

                   

Effectifs de Phoques veaux-marins dénombrés
à chaque séance de terrain
400
350
300
‘ä
3 250
>
Ë 200
:1; 150
e 100
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50
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OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOFFFrrF\—\—
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O‘-NONONOFNFNOFOFNFNOFOFNONOFCÔ
Date
Graphique13
Effectifs de Phoques gris dénombrés
à chaque séance de terrain
100
90
80
g 70
33 60
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O‘-NONONOFNFNOFOFNFNOFOFNONOFCÔ
Date

Graphique 14

Hors période estivale, nous avons dénombré :
un maximum de 245 Phoques veaux-marins (en moyenne 138.7 individus)
un maximum de 68 Phoques gris (en moyenne 28.2 individus)

27

1.2.4 Reproduction de Phoques gris

Repérage des femelles gestantes
La présence de deux femelles gestantes de Phoques gris a été observée en octobre

2010. Cela était aussi le cas en septembre 2009 ; la même année, un cadavre de
jeune phoque avait été retrouvé.

Naissance

Le jeune Phoque gris naît avec un lanugo blanc qui recouvre son corps et l'empêche
de nager pendant 28 jours. Ce sont donc sur des zones totalement émergées que
les femelles mettent bas et allaitent leur petit pendant plusieurs semaines.

Bien que la baie de Somme ne présente pas ces conditions adéquates à la
reproduction des Phoques gris, on note depuis l'hiver 2007-2008 plusieurs
naissances sur notre littoral. Jusqu'alors, toutes s'étaient terminées par la mort du
jeune dès la marée montante.

Le 19 janvier 2011, un jeune Phoque gris de quelques heures a été retrouvé errant
sur la plage de Saint—Quentin—en—Tourmont. Pris en charge par le Centre de
Sauvegarde de Picardie Nature, pour les premiers soins, l'animal a, dès le
lendemain, été transféré vers un autre centre de soins. Soigné à Océanopolis, ce
phoque nommé Nayouk, a retrouvé son milieu naturel le 21 avril à Plouarzel, à
proximité d'une colonie de Phoque gris. Bagué, il pourrait être identifié s'il revient
au sein de la colonie de la baie de Somme l

1.2.5 Zones de stationnement hors période estivale

Les reposoirs utilisés hors période estivale étaient les mêmes que ceux décrits
précédemment au paragraphe 1.1.5 Zones de stationnement en période estivale.
Comme pour l'année 2010, en 2011, nous n'avons pas constaté de modification
importante des reposoirs en fonction des saisons (période estivale et hors période
estivale).

1.2.6 Perturbations / Interventions hors période estivale

Les phoques remontent sur les bancs de sable émergés tout au long de l'année.
Bien que les effectifs maximum soient dénombrés en période estivale, ce temps de
repos hors de l'eau est nécessaire aux individus quelque soit la période de l'année :
ils régénèrent leur énergie... Au printemps, 7 week-ends de protection des phoques
ont été mis en place pour prévenir des dérangements. A cette période de l'année,
les femelles sont en fin de gestation, les beaux jours sont de retour et avec eux, les
activités humaines font leur retour. L'investissement bénévole des participants
réguliers de l'action a permis de mettre en place plusieurs équipes pour prévenir
des dérangements.

Hors période estivale, nous avons relevé :

- 16 interventions réalisées: à 56,3% sur des kayakistes et à 43,8% sur des
promeneurs ;

- 50 perturbations relevées dont 34 ayant provoqué des mises à l'eau de la
colonie : les activités concernées sont décrites au graphique 14, on observe
que 52,9% des mises à l'eau ont été engendrées par des kayakistes.

28

Interventions et Mises à l'eau hord période estivale

20
15
10

0 —
5 I

Dénombrement
Kayak
Promeneur
Bateau de pêche
Cavalier N
Kite-surf N
Char à voile N
Bateau de plaisance l

l Mises à l'eau
I Interventions

Groupe animation pédestre ‘

Activités humaines

Graphique 15

lilillfi!ällllliläillilll!

La baie d’Authie est un site proche de la baie de Somme fréquenté
régulièrement par les phoques. Les objectifs des suivis de phoques en baie d’Authie
Sont:

— de mieux connaître la fréquentation de ce site par les 2 espèces de phoques;
— d'identifier la fidélisation au site de certains individus;

— de rechercher la présence éventuelle de couple mère-jeune dans la
perspective d'organiser leur protection si elle s'avère nécessaire.

1.3.1 Organisation du suivi

Les observations sont réalisées sur ce site conjointement avec l'Association
Découverte Nature. Une convention lie nos deux structures pour l'acquisition des
données en baie d'Authie.

Les observations se font à marée descendante, période la plus propice au
suivi et au comptage des phoques, soit de 2 h après marée haute jusqu'à 5 heures
après marée haute.

Les observations se font majoritairement au bout de la digue submersible au
début de la marée descendante, puis depuis le lieu dit << les sternes >> lorsque le

poulier se découvre.

En période estivale, du 9 juillet au 20 août, la présence a été quotidienne.

29

1.3.2 Pression d'observation

158 séances de terrain ont été réalisées en 2011, totalisant une présence de
386h50 sur le terrain.
Ces séances d'observation ont été réalisées par les deux structures.
Plusieurs personnes pouvant être sur le terrain au même moment, cela représente
un total cumulé de 840 heures, soit 120 journées hommes, réalisées à 98%
bénévolement. Le tableau 4 présente le temps cumulé passé par chacun sur le
terrain.

Tableau 4

pirin-cln du pirin-cln du pirin-cln du
01191111 au DI1DT111 au 21105111 au
DB1DT111 20195111 31112111

nombre total de  de terrain

 

1.3.3 Effectifs dénombrés

Depuis 2001, des phoques sont régulièrement observés en baie d'Authie. A chaque
séance de terrain, des dénombrements des phoques présents sur les reposoirs sont
réalisés. Ainsi, le nombre total de phoque dénombré = nombre de Phoques veaux-
marins + nombre de Phoques gris. Le graphique 16 présente le nombre moyen de
phoques observé mensuellement ainsi que les écarts maximum-minimum.

Effectifs de phoques dénombrés au cours de l'année 2011

(Phoques veaux-marins + Phoques gris)

70,0

60,0 I moyenne
maximum-minimum

50,0 l
E 40,0
Ë
53 30,0
Ê
o 20,0
C
sa:
00 ù ù ù
7
Î Î Î Î Î Î 7 7 7 Ÿ Ÿ Ÿ
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Càääeaabâäow
t1 .,_ E m w c ‘c
Mois

Graphique 16

30

Les graphiques 17 et 18 présentent les effectifs de phoques recensés, par espèce,
au cours des 158 séances d'observation.

On s'aperçoit que les effectifs sont variables au cours de l'année avec des effectifs
maxima dénombrés en fin d'été, de 42 Phoques veaux-marins (le 23/09/11) et de
33 Phoques gris (le 04/10/11).

       

Effectifs de Phoques gris dénombrés
à chaque séance de terrain
5o
45
4o
g 35
E 30
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5 25
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Date
Graphique17
Effectifs de Phoques veaux-marins dénombrés
à chaque séance de terrain
5o
45
4o
g 35
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5 25
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OFNOFOFNONOFNOFOFNOFOÔFNOFNFNOFN
Date

Graphique 18

31

1.3.4 Reproduction des phoques

Au printemps, jusqu'à 5 femelles gestantes de Phoques veaux-marins ont été
observées en baie d'Authie, dont 3 phoques identifiés et régulièrement observées

sur ce site.

A l'automne, 2 femelles gestantes de Phoque gris ont été observées en baie
d'Authie.

Cependant, aucune naissance n'a été constatée sur ce site au cours de l'année.

1.3.5 Perturbations / Interventions

Au cours de l'année 2011, 34 perturbations ont été observées, dont 28 ayant
provoqué une mise à l'eau des phoques. Ces mises à l'eau concernent 11 activités
humaines, dont 5 en particulier: Kayak et Kite-surf qui représentent 17.9% des
mises à l'eau chacun, et Bateau de plaisance, jet-ski et promeneurs qui
représentent 14.3% des mises à l'eau chacun. 8 interventions ont été réalisées, sur
ces mêmes types d'activités. Le graphique 19 montre les origines des interventions
et mises à l'eau relevées en baie d'Authie.

Interventions et Mises à l'eau relevées en baie d'Authie en 2011

Promeneur

Pêcheur à pied
Chasseur

Char à voile
Kite-surf

Kayak

Jet-ski

Bateau de plaisance
ULM

Hélicoptère tourisme

Dénombrement

l mises à l'eau
l interventions

Avion tourisme

2 3 4 5 6

Ê
A

Activités

Graphique 19

32

L4» ‘nterve llllll!Eällililfilfiliiäiää

Picardie Nature est membre du Réseau National d'Echouages (RNE) coordonné par
le Centre de Recherche sur les Mammifères Marins (CRMM) de La Rochelle. Nous
intervenons sur les mammifères marins échoués entre Le Touquet (62) et Le
Tréport (76).

1.4.1 Les interventions sur un mammifère marin signalé échoué en
2011

Au cours de l'année 2011, 50 animaux ont été signalés échoués sur le littoral

(tableau 5) :

— 2 interventions pour lesquelles aucun animal n'a été retrouvé ;

— 4 interventions sur des animaux vivants, qui ont été remis à l'eau et/ou
observé sur place jusqu'à leur retour en mer;

— 6 interventions sur des phoques vivants, qui ont été transportés au Centre
de Sauvegarde de la Faune Sauvage de Picardie Nature;

— 38 interventions sur des animaux morts.

Le graphique 20 présente la répartition mensuelle des animaux signalés échoués
sur lesquelles l'association est intervenue. On s'aperçoit que le pic d'intervention se
situe en août avec 20% des interventions annuelles. La période estivale, juin, juillet
et août, représente quant à elle 42% des interventions annuelles. Ce pic estival
peut être expliqué par les échouages de Phoques veaux-marins, en effet, 61% des
échouages de cette espèce ont été signalé en été. De plus 83% des Phoques veaux-
marins signalés échoués étaient des jeunes de l'année; les naissances ont lieu en
été.

Interventions réalisées sur un mammifère marin signalé échoué

pinnipede sp
12 I cetace sp
I Marsouin commun
I Phoque gris

10
I Phoque veau-marin
8 Lagénorhynque à bec blanc
6
0
' . ‘ô 35 9
- _ E o g
.2 ‘° E
CD
>
O
C

Mois de l'année

Dénombrement
4>

janvier
fevrier
mars

avril

mai

juin
septembre
octobre
décembre

Graphique 20

33

Tableau 5

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

   

34

. . tainide tainide °'9““°°
Date Lieu En“! Taille Sexe fige Observations Jcauses de Pente“ nova“ hlorés
[en cm} la mon détecté
PQ-‘Q PQ-‘Q 5
18:01:11 CaMeux-sur-mer i3M 116 F JE autopsie 110504-6?11 9833:3 M°I°"'.°".““-
infecoon parasitaire
. Lransfere a Oceanopolis
19:01:11 SITQUBHU" e" Hg 0 F JNE Centre de sauvegarde puis remis en milieu naturel
ourmont .
en aMriI

2?:01:11 Berclc-sur-mer l3p 155 F A M autopsie 110504-6?45

12:02:11 AuIt—bois de Cise Paf? EnMi :0 NI Mi M equarris

05:04:11 Merlimont 3p 119 M JNE M autopsie 110504-6?44

05:04:11 Quend 3p 105.5 M JE M autopsie 110504-6?43

15:04:11 Fon-Mahon 3M 14? F A M autopsie 110504-6?12

18:04:11 Caï9”"'5”.'ïm9" Hg EnM 130 NI SA M remis en milieu naturel

La Molliere

02:05:11 Fon-Mahon 3p 140 M SA M autopsie 110504-6?42

16:05:11 Merlimont PZÜEËË” EnM 124 M :4 M preIeMements

1?:05:11 Mersles bains _a 250 F A M preIeMements

18:05:11 BercK-sur-mer 3p 10:‘ NI JNE M equarris

24:05:11 Le Crotoy 3p 134 NI JE M preIeMements

24:05:11 Criel sur mer l3p 115 NI JNE M preIeMements 110?28-9?45 1.29 <0.01 negatjfs
04:06:11 Mers-Ies-bais 3p 140 F JE M preIeMements

04:06:11 5a'”‘“"a'9'ï 5*" 3M 0 0 JE M Remis a l'eau

somme
05:06:11 5a'”""'a'“ï SI" 3M 0 0 JE M Remis a l'eau
somme

13:06:11 CaMeux-sur-mer 3M 94 M JME M autopsie 110614-8185 pmdmïîeärägemen‘ a 0.1: <0.01
23:06:11 Le Crotoy 3M 89 M JNE ‘M’ Centre de sauMegarde

30:06:11 CaMeux-sur-mer 3M 93 F JNE ‘M’ Centre de sauMegarde

03:0?:11 Le Crotoy 3M 92 F JNE ‘i: Centre de sauMegarde

06:0?:11 Le Croto 3M 0 M JNE ‘I: Centre de sauMearde

09:02:11 5a'”"Q”9”“”'9”‘ 3M 102 NI JME M autopsie 110?28-9?42 3mm‘ Prèdm P“ 1.04 «p.01

Tourmont charognards
zlflmll Saint-Quennn-en- cetaces Ü Ü Ü M Ëquams
Tourmont p
24:0:‘:11 Cap Hornu 3M 0 F JNE Centre de sauMegarde
01:08:11 Berclc-sur-mer l3p 106 M JNE preIeMements
Animal pris dans un filet de
peche. mort secondaire a
Saint-QuentJn-en- .. l'obstruction de latrachee.
05:08:11 Tùurmùnt -Ig 184 M A autopsie 110811-10069 de mesûphage et à 1.93 <0.01
Pecrasementdes
Maisseaux.
08:08:11 ReserMe Naturelle 3p EnM.80 NI JNE
12:08:11 La Molliere 3M 109 M JE 11081?-10205 asphä'ä'fiâëfifig"i‘figärärg“b'e 1.03 0.0? positJt
Saint-QuentJn-en- .. traumatisme imponant et Endosul
15:08:11 Tûurmünt 3M 99 F JE autopsie 11081110204 Stress 3.1 <0.01 fa" D35
1?:08:11 Berclc-sur-mer I3 111 NI JNE euarris
18- .

zljϟl Berclc-sur-mer -lg EnM.120 M JE oIJserMe sur place

25:08:11 Le Touquet 3p 122 F JNE M autopsie 110826-10465 parasitisme et septjcemie

26:08:11 BercK-sur-mer 3p 140 M JE M preIeMements

29:08:11 Le Touquet 3p 120 F JNE M preIeMements

31:08:11 Ca eux-sur-mer 3 ‘P NI '? M releMements

13:09:11 le crotoy 3p '? '? '? M equarris restes d'animal

16:09:11 Merlimont l3M 121 M JE M preIeMements

16:09:11 Merlimont Œî” 5 140 NI Mi M equarris

animal mort dasphyxie
20:09:11 Cayeux surmer 3M 12? M JE M autopsie 110920-11253 suite aune mauvaise 2.3 <0.01
deqlutjtjon

10:10:11 Le Trepon 3p 118 F JNE M preIeMements

10:10:11 BercK-sur-mer -Ig 210 M A M equarris

21:10:11 La molliere 3M 125 F JE M autopsie 

29:11:11 5a'”"Q”9”“”'9”' i3p 162 M A M laisse sur piace

Tourmont

20:12:11 CaMeux-sur-mer 3p 146 M SA M preIeMements

2?:12:11 Ault 3M 0 0 SA M Rien LrouMe

2?:12:11 Le Touuet 3 124 M JNE M releMements

2?:12:11 Fon-Mahon 3p 148 M JE M preIeMements

30:12:11 Le Hourdel l3M 0 F A M Rien LrouMe

31:12:11 Le Crotoy 3p 132 M JE M preIeMements

1.4.2 Les phoques échoués vivants

En janvier, un Phoque gris s'est échoué vivant et a été pris en charge par le Centre
de Sauvegarde de la Faune de Picardie (voir chapitre 1.2.4)

En juin et juillet, cinq jeunes Phoques veaux-marins se sont échoués vivants. Ils ont
tous été pris en charge par le centre de sauvegarde de la Faune Sauvage de
Picardie Nature et ont retrouvé leur milieu naturel le dimanche 2 octobre depuis Le
Hourdel. Ces animaux ont été marqués et pourraient être identifiés en milieu
naturel.

Le tableau 6 présente les phoques qui se sont échoués vivants et qui ont intégré le
Centre de Sauvegarde de la Faune Sauvage de Picardie Nature.

Tableau 6

Âge de
Date Lieu l'animal à Date de Lieu de
{fecheuae rfecheuae Esce Pecheuae Nom attribue relâcher relâcher Baue Plaue

19101111 Tourment H 1 ‘eur F Na eulr 21104111 Pleuarzel Orane T2014 aucune
Zl-ïmï

23106111 Le Crme meins de 48h Cal se 02110111 Le Heurclel CRMM 401 bleu
Zj l1

    

P‘:
Cayeux-sur- Blanche
30r0f3i11 mer Pv moins de 48h F Belem 02i'10i‘11 Le Hùurclel CRMM 402 verte
Blanche
03r0?i'11 Le Crmey Pv 3 jours F Alcyùne 02i'10i‘11 Le Hùurclel CRMM 403 jaune
Blanche
0Er0?i'11 Le Crmey Pv 1 semaine M Nauülus 02i'10i‘11 Le Hùurclel CRMM 404 orange
Stvalery sur Blanche
24r0?i'11 Somme Pv 10 jours F Hermiene 02i'10i‘11 Le Hùurclel CRMM 405 blanche

Un jeune Phoque gris a été signalé vivant entre le 18 et le 21 août, il s'agissait d'un
animal en bonne santé mais qui présentait un comportement anormal : il était peu
farouche envers les humains et s'approchait des baigneurs, des plaisanciers... sur la
plage de Berck-sur-mer. Il a été observé à plusieurs reprises au sein du groupe de
phoques qui se reposait habituellement en baie d'Authie. Ce phoque a fait la une
des journaux après qu'il ait mordu un jeune garçon qui faisait du voilier dans
l'estuaire. Il est bagué orange à la nageoire postérieure, les recherches menées
pour connaître l'origine de cet animal montre qu'il aurait été soigné dans un Centre
de Soins situé au Royaume-Uni. Passé le 21 août, plus aucun appel n'a été reçu
pour cet animal.

1.4.3 Les animaux autopsiés

Au total, 14 animaux ont été transportés au Laboratoire vétérinaire départemental
pour autopsie. Pour 14 autres animaux, des prélèvements ont été réalisés sur place
et les carcasses ont été équarris. Ces prélèvements ont intégré la banque d'organes
stockés au laboratoire départemental vétérinaire, qui est gérée au niveau national
par le CRMM. Ces prélèvements réalisés sur les 28 animaux pourront servir
ultérieurement à des études particulières au niveau national.

Parmi les animaux autopsiés cette année, on peut citer:
— Un phoque gris mâle de 184 cm pris dans un filet de pêche, échoué mort à Saint-
Quentin—en—Tourmont le 05/08/11. L'autopsie a mis en évidence une mort

secondaire à l'obstruction de la trachée et de l'oesophage et à l'écrasement des
vaisseaux. Cet animal avait été observé à plusieurs reprises en baie de Somme au

35

sein de la colonie de phoques. Après analyse de la situation nous avions décidé de
ne pas intervenir (voir chapitre 1.5).

Photo 1

- Un phoque veau-marin femelle de 99 cm s'est échouée vivante dans la Réserve
Naturelle de la baie de Somme le 15/08/11. L'animal a été déplacé et nous a été
signalé après sa découverte. Lors de notre arrivée sur les lieux, il était mort.
L'autopsie a montré un traumatisme important (hématomes sous-cutanés) et un
emphysème pulmonaire sévère (qui peut être secondaire à un état de stress
intense).

- Un phoque veau-marin femelle de 125 cm échouée morte à Cayeux-sur-mer le
21/10/11. Il s'agissait du phoque << Belem >> qui s'était échouée vivante au début de
l'été, qui avait alors été prise en charge par le Centre de Sauvegarde de la Faune
Sauvage et avait été remise en milieu naturel le 2 octobre depuis Le Hourdel.
L'animal présentait une ouverture de 30-40 cm de diamètre sur le côté droit.
L'autopsie n'a pas pu déterminer la cause de la mort en raison d'une absence totale
des organes internes, qui ont probablement été prédatés. En effet, à l'intérieur de
l'animal, le lard était << grignotté >> probablement par des charognards. L'épaisseur
de graisse de était de 3 cm. Les éléments permettent d'exclure une mort par
dénutrition, capture accidentelle ou prédation ante-mortem.

1.4.4 Formation à la << Carte verte >>

Picardie Nature a organisé, en partenariat avec le CRMM et le laboratoire
vétérinaire départemental (LVD80), une session de formation à la << Carte Verte >>,
autorisation ministérielle permettant à son détenteur de :
— manipuler et examiner un animal échoué mort, collecter et transporter des
prélèvements de tissus à des fins scientifiques ;
— transporter et stocker temporairement un animal mort à des fins
scientifiques ;

36

— capturer un animal échoué vivant et le transporter vers un centre de soins et
de réhabilitation agréé.

Cette formation s'est déroulée les 2, 3 et 4 mai 2011.
Le formateur, W.Dabin (CRMM) a ainsi formé, 7 membres de Picardie Nature et 1
personne du Laboratoire Vétérinaire de la Somme.

La formation consistait en 1,5 jour de formation théorique (reconnaissances des
espèces, logistique de prise en charge d'un échouage, législation...) et 1 journée de
pratique (autopsies d'1 phoque et de 4 marsouins communs)

A la suite de cette formation, 2 cartes vertes ont été renouvelées (L.Dupuis et
M.Roussel) et 5 nouvelles cartes ont été validées lors de la réunion du Comité de
Suivi de la charte du RNE qui s'est tenue le 21 octobre (S.Dardhalon, R.Delcourt,
C.Martin, J-P.Pellissier et S.Soyez).

a’ “un-

Photo 3 : << Belem >> jeune Phoque veau-marin échoué en juin

37

Au sein de la colonie de Phoques gris, trois individus sont pris dans un objet : 2 filets
et un cercle en plastique. Nous avons réfléchi à la possibilité de les capturer pour
les délivrer de ces objets. Nous avons pris les avis du CRMM, d'Océanopolis et
d'Ecomare avant de prendre la décision de ne pas intervenir. En effet, les moyens à
mettre en place pour l'opération de capture (présence de personnes compétentes
en capture et en anesthésie...), pour la prise en charge médicale de l'animal (accès
à un Centre de sauvegarde adapté à l'espèce = océanopolis), en plus du risque de
dérangement qui serait occasionné sur les individus, nous semblent inopportun
pour trois individus, sachant que le taux de survie après intervention est très faible
(risque de septicémie, stress à la capture et au moment du transport).

 

lllllfilllllllllifi

La reconnaissance individuelle des phoques peut s'effectuer selon deux critères :

— les marques artificielles (bagues, balises émettrices, plaques...)

— les marques naturelles (dessins du pelage, cicatrices...)
Cette méthode est compliquée à mettre en place (conditions météorologiques,
distance des animaux...). Elle a cependant l'avantage d'être utilisable à long terme
pour tenter de comprendre les migrations des animaux.

Les marques artificielles ont été observées sur plusieurs phoques au cours de
Pannée:
— 8 Phoques veaux-marins bagués orange ;
— 1 Phoque veau-marin bagué vert;
— 1 Phoque veau-marin bagué jaune;
— 1 Phoque veau-marin porteur d'une marque réalisée à l'azote liquide (P6) ;
— 3 Phoques gris pris dans des filets de pêche ;
— 1 Phoque gris pris dans un cercle en plastique.

Les marques naturelles sont recherchées lors de campagnes de photographies des
individus, par la méthode de photo-identification des phoques de la baie de
Somme. Le travail commencé il y a quelques années a été continué.

38

Lorsqu'un phoque s'échoue vivant, il est recueilli au centre de sauvegarde de la
faune sauvage de Picardie Nature. Il y est soigné jusqu'à ce qu'il acquière une
autonomie suffisante pour regagner son milieu naturel.

Avant leur retour en milieu naturel, les phoques sont marqués :

- d'une bague numérotée placée à une nageoire postérieure, permettant
l'identification de l'animal en cas d'échouage durant plusieurs années;

- d'une plaque colorée, collée au sommet du crâne, permettant l'identification
de l'animal par observation visuelle à distance durant plusieurs mois, jusqu'à
la mue suivante (juin);

Ces deux types de marquages nécessitent qu'une remontée des informations (date,
lieu, heure et comportement) soit faite à Picardie Nature par les observateurs.

Au cours de l'année 2011, 41 observations de phoques portant une plaque ont été
signalées.

1.7.1 Les animaux remis en milieu naturel en 2010

Quatre Phoques veaux-marins échoués vivants au cours de l'année 2010 on intégré
le centre de sauvegarde. Ces individus ont retrouvé leur milieu naturel en baie de
Somme et ont pu être suivi grâce à la plaque colorée.

Le tableau 7 montre le nombre observations relevées pour chacun de ces individus.

Parmi les 4 phoques, 1 n'a jamais été revu (<< Béring >>), << Oman >> totalise 73% des
observations de phoques marqués en 2010 et 2 individus << Oman >> et << Caraïbes >>
ont été observés en dehors de la baie de Somme.

1.7.2 Les animaux remis en milieu naturel en 2011

Cinq Phoques veaux-marins ont été pris en charge par le Centre de Sauvegarde de
la Faune Sauvage de Picardie Nature et ont retrouvé leur milieu naturel en octobre.
Ces individus ont pu être identifiés grâce à leur plaque colorée. Ainsi, 32
observations nous ont été rapportées. << Hermione >> est le phoque le plus observé
avec 47% des observations. <<Nautilus >> n'a jamais été observé en milieu naturel.
<< Belem >> s'est échoué mort le 21 octobre. << Calypso >> a été observé en baie de
Seine.

Tableau 7

Belem Alcyone Hermione

Couleur de la plaque

Année de remise en milieu
naturel

Nombre d'observation 201D

Nombre d'observation 2011 2 13 15

baie tle
baie tle Somme. baie cle baie de baie cle
Somme baie tle Somme Somme Somme
Seine

Lieux d'observation

 

1.8.1 Les études en cours

* Le Régime alimentaire des phogues de la baie de Somme
L'étude débutée en 2008 a été continuée. Une quarantaine de fèces ont été

récoltées et seront analysées en janvier 2012.

Les fèces récoltées en 2008 et 2009 avaient permis d'obtenir des premiers résultats
montrant une préférence des phoques pour les Dragonnets et poissons plats. Le
nombre de prélèvements peu important nécessité d'être complété. De plus, deux
espèces de phoques fréquentent les reposoirs et il se posait la question de l'origine
des fèces récoltées, les deux espèces ne présentant probablement pas le même
régime alimentaire. Au cours de l'année 2011, l'Université de La Rochelle a mis en
place une amorce ADN permettant de déterminer l'espèce de phoque (gris ou veau-
marin) ayant sécrété les fèces étudiées.

Les dernières analyses de fèces seront réalisées en début d'année 2012 (à
l'université de La Rochelle) puis avec l'aide d'un stagiaire (co-tutelé par le GEMEL),
un modèle de dynamique de population des Phoques veaux-marins sera établi, il
permettra d'estimer les biomasses consommées annuellement par la population de
phoques pour chacune des espèces proies. Les valeurs obtenues seront comparées
aux travaux sur l'halieutique de la baie de Somme puis à l'échelle de la Manche
Orientale.

Pour l'approche avec les ressources halieutiques, une autorisation de pêches
scientifiques nous a été délivrée. Celle-ci sera utilisée si les données disponibles,
publiées par Ifremer sur le secteur de la baie de Somme s'avéraient insuffisantes
pour notre étude.

Une publication scientifique reprenant tous ces résultats sera proposée au cours de
l'année 2012 en partenariat avec tous les participants à cette étude.

* Suivi des concentrations en PCB sur les Phogues veaux-marins et Phogues gris de
la baie de Somme.

Depuis 1999, les taux de PCB sont quasi-systématiquement recherchés sur les
mammifères marins qui s'échouent sur le littoral Picard. Clémentine Brévart, en
stage de Licence de Biologie des Organismes et des Populations, a analysé ces 79
résultats et les a comparé aux résultats disponibles dans la littérature.

Malgré l'arrêt de la fabrication des PCB en France depuis 1987, les PCB sont encore
présents en baie de Somme. Leurs taux seraient en baisse ces dernières années.
Les phoques de la baie de Somme présentent, pour la majorité, des concentrations
inférieures au seuil d'effet néfaste de 17 pg/g.

1.8.2 Participation à d'autres études

* Reconnaissance par photo-identification des Phogues gris
Nous participons à une étude mise en place par la CMNF qui vise à répertorier tous

les Phoques gris photo-identifiés en France afin de créer une base de données
unique et d'appréhender la notion de mouvements entre les colonies françaises.

* Suivi télémétrigue de Phogues gris en France
Nous avons été contacté par l'Université de La Rochelle qui souhaite capturer une

trentaine de Phoques gris en France et les équiper de balises GSM afin d'étudier les
comportements de ces animaux. Nous devrions participer à cette étude et à la
capture d'une quinzaine de Phoques gris en baie de Somme.

40

1.8.3 Participation aux réunions

* Réserve Naturelle de la baie de Somme.

Nous avons participé cette année à l'écriture du nouveau plan de gestion de la
Réserve Naturelle de la baie de Somme ainsi qu'au Comité consultatif qui s'est tenu
le 15 décembre 2011.

* Réseau national Echouage.
Quatre membres de Picardie Nature ont participé au séminaire annuel du Réseau

National Echouage coordonné par le CRMM de La Rochelle, qui s'est tenu le dernier
week-end d'octobre à Moliets et Maa dans les Landes.

1.8.4 Coopération scientifique

— Autopsies: les examens biologiques réalisés sur les animaux morts sont
pratiqués au Laboratoire Vétérinaire Départemental situé à Dury (80).

— Recherche alimentation des phoques: les analyses des fèces de phoques

permettant de déterminer le régime alimentaire des phoques sont réalisées à
l'Université de La Rochelle (17), les campagnes de pêches seront réalisées en
partenariat avec le GEMEL (80) ;

— Suivi des phoques en baie d'Authie : ce suivi de population est réalisé en
partenariat avec l'association ADN (62).

— La prise en charge des mammifères marins échoués est réalisée dans le cadre
du Réseau National Echouage, qui est coordonné par le CRMM de La Rochelle
(17).

— Soins et Radios: lorsqu'il s'avère nécessaire de faire appel à un vétérinaire, c'est
avec la clinique place du Grand Marché d'Abbeville que nous collaborons.

1.8.5 Études confiées à des stagiaires

* << Les polychlorobiphényles (PCB) chez les Phogues gris et Phogues veaux—marins_

de la baie de Somme >>

étude menée par Clémentine Brévart, dans le cadre de sa licence 3 de Biologie des
Organisme et des Population suivie à l'Université des Sciences et Techniques de
Lille 1

travail: recherches bibliographiques, synthèse des connaissances, analyses des
données disponibles à l'association

rapport de stage disponible

* Reproduction des phoques de la baie de Somme.
Depuis 1992, les Phoques veaux-marins se reproduisent en baie de Somme. Le taux

de reproduction constaté y est faible (13% en 2007) comparé aux autres
populations françaises: baie des Veys (17% en 2007) et baie du Mont-Saint-Michel
(23% en 2007) alors que ces trois sites présentent un taux d'accroissement de
population semblable. Cindy Jean, en stage de Licence de Biologie des Organismes
et des Populations, a réalisé un travail de recherche bibliographique et de synthèse
qui permettra de comparer la baie de Somme avec d'autres sites européens et
mondiaux. Les notions d'impacts de la fréquentation humaine, de vieillissement de
la population  pourront alors être abordées pour tenter de déterminer les raisons
de ce faible taux de reproduction.

41

Etude et Protection : Discussions

 

1.9 Evolution des populations de Phoques veaux-marins

Historique de la population

Présents en nombre à la fin du XIXème siècle, les Phoques veaux-marins étaient
chassés en France. << Cette présence est continuelle : selon les saisons, les phoques
sont plus ou moins abondants, plus ou moins éloignés du rivage, mais j'en ai
toujours vu en baie de Somme, soit au nord, soit au midi de cette baie >> écrit
Labitte en 1858 dans ses récits de chasse. Les effectifs présents n'y sont pas
clairement indiqués mais quelques phrases laissent supposer que la population se
portait bien au milieu du XIXème et a commencé à décliner dès la fin de ce même
siècle : << ...il y a de cela quinze ou vingt ans [vers 1840] on pouvait nombrer par
centaines les phoques de la baie ; je suis bien content maintenant quand j'en peux
compter une trentaine, les petits de l'année compris... dans une campagne, c'est à
dire un mois de chasse, je rapportai neuf bêtes ; et combien encore avais-je perdu
d'animaux blessés à morts... >>.

Au même moment, une importante chute des effectifs est observée en mer des
Wadden suite à une chasse intensive (Reijnders, 2010).

Quelques années plus tard, De la Bassée recense jusqu'à 15 individus (en 1895) et
Diguet note que l'espèce est devenue très rare et que la cause de cette diminution
des effectifs est imputable à l'homme (en 1896). Lomier note qu'en 1911, 6
individus furent prélevés. Deux autres captures sont signalées en 1924 et 1925 par
Chabot (Triplet, 1984). De 1976 à 1978 Duguy signale la présence de 2 individus et
envisage une réintroduction de l'espèce. Au cours de l'été 1979, 8 individus sont
observés et le projet de réintroduction est différé (Robineau, 2004). Ce projet sera
ensuite abandonné. Entre 1976 et 1985 les effectifs sont faibles, en moyenne 4,2
individus présents par an.

Reijnders constate en mer des Wadden : << suite à l'arrêt de la chasse dans le milieu
des années 1970, la population croît progressivement >>

En 1986, un effectif de 10 individus est noté ; une première naissance est observée
en 1988 (Etienne, 1989) en baie de Somme. Depuis 1986, les effectifs sont en
augmentation avec un taux d'accroissement de population variable d'une moyenne
de 17% ; cette nouvelle population donne naissance à au moins un petit par an
depuis 1992 avec un taux de reproduction moyen de 13,77% (graphique 6).

On note deux populations de phoques proches de la France : une en baie de Wash
(625 km2) et l'autre en mer des Wadden (8000 km2). Ces deux sites sont
caractérisés par des zones d'estran, de vasières et de schorres (molières)
découvertes à chaque marée basse. Ainsi, vu la proximité du site et vu les
conditions de vie similaires, on suppose que les animaux revenus en France dans
les années 80 provenaient de ces deux sites.

Evolution actuelle des populations

42

Actuellement, les Phoques veaux-marins sont présents le long du littoral du nord-
ouest de la France, allant de Dunkerque au Mont-Saint-Michel mais ils fréquentent
principalement trois sites, sur lesquels ils sont notés sédentaires et reproducteurs:
- la baie de Somme, représente actuellement :62%de la population française,
- la baie du Mont-Saint-Michel (retour en 1987 avec 2 individus), représente
actuellement :15% de la population française,
- la baie des Veys (retour en 1987 avec 5 individus) représente actuellement
123% de la population française.

La population française présente une croissance moyenne de population entre 1987
et 2008 de 16% (Hassani,S et co, 2010). En comparaison, sur cette même période,
la baie de Somme présentait un taux d'accroissement de population de 16.73%, et
la baie d'Authie de 60% (pour ce second estuaire, uniquement sur la période 2002-
2008, puisque les phoques y sont suivis depuis 2001).

La mer des Wadden présente, quant à elle, un taux moyen d'accroissement de
population entre 1988 et 2001 de 12.6% et entre 2003 et 2007 de 12.3%
(Reijnders, 2010). En 2002 cette population a été décimée par une épizootie à
Morbilivirus (à la mue de 2002, le recensement représentait seulement 47% du
nombre de phoques attendu).

Pour l'année 2011, la baie de Somme présente un taux d'accroissement de
population de 11%, ce qui est proche du taux d'accroissement de population
observé en mer des Wadden de 9% (TSEG, 2011). Le graphique 21 présente les
taux d'accroissement annuels de population de Phoques veaux-marins observés
depuis la dernière épizootie à morbilivirus. On s'aperçoit que les taux sont variables
d'une année à l'autre et que la tendance en baie de Somme est stable alors qu'en
mer des Wadden elle est en nette décroissance.

En baie de Wash, le taux d'accroissement moyen de la population entre 1968 et
1988 était de 3% par an, puis la première épizootie à Morbilivirus a fait chuter
l'effectif total de 50%. Suite à cela, la population s'est accrue de 6% par an jusqu'à
la seconde épizootie de 2002, où les effectifs ont chuté de 22%. (Thompson, 2010).
Depuis, les effectifs semblent continuer de diminuer avec un taux moyen de
—19,6% par an entre 2003 et 2008.

Les deux populations de Phoques veaux-marins à proximité de la baie de Somme, à
savoir la mer des Wadden et la baie de Wash, présentent, pour la première, une
population qui continue de s'accroître avec un taux d'accroissement de population
qui diminue et tend vers 0% (graphique 10), elle tend vers une stabilisation des
effectifs; pour la seconde, une population qui décroit chaque année d'environ 20%.
Ces deux populations présentaient pourtant une courbe d'évolution croissante
entre les deux épizooties de 1988 et 2002, tout comme le présente actuellement la
baie de Somme.

La population de phoques de la baie de Somme, plus jeune que celles de ces deux
précédents sites, est-elle amenée à se comporter de façon identique : en passant
par une phase de croissance plus lente (palier) puis une phase de décroissance
(chute des effectifs) ?

Reproduction des populations

Le taux de reproduction noté en baie de Somme est de 16,77% pour l'année et de
29,21% en mer des Wadden. Le graphique 22 présente la variation du taux de

43

reproduction pour les deux sites entre 2004 et 2011. Ainsi on s'aperçoit que le taux
de reproduction en baie de Somme est nettement inférieur à celui observé en mer
des Wadden, et que les tendances linéaires sont en légère diminution pour la mer
des Wadden et en légère augmentation pour la baie de Somme.

 

Evolution du taux d'accroissement de population
de Phoques veaux-marins
marron: baie de Somme, vert: mer des wadden
40,00%
35,00%
30,00%
w O
g, 25,00%
<6
‘a 20,00%
d)
2 15,00%
3
Æ 10,00%
5,00%
0,00%
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Années
Graphique 21 (données TSEG et Picardie Nature)
Evolution du taux de reproduction
de Phoques veaux-marins
marron: baie de Somme, vert: mer des wadden
40,00%
35,00%
I
w 30,00% I I I I
ë 25,00% I I I
‘à 20,00%
ç o
‘E’ 15,00% , ç ‘ . + .
n? 10,00%
5,00%
0,00%
2003 2004 2005 2006 2007 2003 2009 2010 2011 2012
Années

Graphique 22 (données TSEG et Picardie Nature)

44

1.10 Evolution des populations de Phoques gris

Historique de la population

La présence de Phoques gris a été décrite en Fance au XVIIIème siècle, mais
l'ouvrage ne faisait pas mention de la présence d'une colonie permanente (Prieur,
1984). Aujourd'hui deux colonies sédentaires et reproductrices sont observées en
Bretagne: à l'archipel des Sept-Îles et à l'archipel de Molène-Ouessant. En 1991, on
y notait respectivement la présence d'une dizaine et d'une cinquantaine d'individus
(Robineau, 2004). Entre 1991 et 2001, le taux d'accroissement de population à
Molène avoisinait les 7% par an (Härkônen and co., 2008), les effectifs maxima y
sont dénombrés en période de mue (janvier-mars). La présence de Phoques gris a
cependant été signalée, entre 2007 et 2010, sur plusieurs autres sites : baie du
Mont-Saint-Michel, baie de Somme, baie d'Authie et Phare de Walde (Vincent et al.,
2010).

Evolution et reproduction, actuelles, des populations

En baie de Somme, les Phoques gris sont présents depuis 1988 et présentent un
taux d'accroissement de population de 24.85% sur la période 1988-2011. Des
échouages de jeunes possédant un lanugo blanc et un cordon ombilical frais
laissent supposer que des naissances ont eu lieu sur ce site au cours des hivers
2007-2008 (n=1.fev2008), 2008-2009 (n=2.dec2008 et fev.2009), 2010-2011
(n=1, janv.2011). Parmi les 4 jeunes nés en baie de Somme, 1 s'est échoué vivant,
il a alors été pris en charge par l'association, transporté au centre de sauvegarde de
la faune sauvage de Picardie Nature, transféré au centre de soins d'Océanopolis
puis remis en milieu naturel près de Molène en avril 2011.

Les populations européennes les plus proches se situent en mer des Wadden et en
Grande Bretagne.

En mer des Wadden, le maximum dénombré durant la mue (mars-avril 2011) était
de 3312 individus, ce qui représente un taux d'accroissement de population moyen
de 15,5% par an depuis 2007. Entre novembre 2010 etjanvier 2011, un total de
493 blanchons ont été observés, ce qui représente pour cette saison un taux de
reproduction de 15% (TSEG, 2011).

En Grande Bretagne, le nombre total de naissances sur toutes les colonies est
estimé à 42 296 individus (45,3% dans l'archipel des Orcades et 28,6% dans
l'archipel des Hébrides). En 2009, la population totale est estimée à 106 200
individus, soit un taux de reproduction de 39,8%. Le taux d'accroissement de cette
population entre 2008 et 2009 est d'environ 0,4% et sur les cinq dernières années
de 0,5%. (SCOS, 2010)

Les effectifs maxima ne sont pas observés sur chaque site au même moment : en
baie de Somme ils sont observés en été, en baie d'Authie ils sont observés en
octobre (en 2011), alors qu'en Bretagne c'est en hiver, lors de la mue (janvier-
mars). De même, les naissances sont observées en octobre-novembre en Bretagne
alors qu'en baie de Somme les jeunes retrouvés échoués seraient nés entre
décembre et février.

Des variations saisonnières dans les effectifs de Phoques gris sont décrits sur divers
sites, les pics de population sont observés en période de reproduction au pays de
Galles (septembre-octobre), durant la mue sur la côte ouest de l'lrlande (janvier-
mars), pendant l'été sur la côte est de l'lrlande et durant la reproduction

45

(septembre-décembre) et la mue (novembre-mars) au sud de |'|r|ande. Ces
variations pourraient être dues à une redistribution géographique de l'espèce ou à
un changement dans leur comportement à terre (Vincent et al. 2005).

1.11 Les naissances de Phoques veaux-marins constatées plus tôt en 2011
que les années précédentes.

Au 30 juin 2011 nous notions la présence de 30 naissances en baie de Somme, ce
qui était exceptionnel puisqu'habituellement nous constatons la majeure partie des
naissances en juillet.

Reijnders et al. en 2010 ont étudié le cycle de reproduction des Phoques veaux-
marins. Ils se sont aperçus qu'entre les années 1970 et 2009, les femelles mettent
bas 25 jours plus tôt. Plusieurs facteurs sont décrits comme pouvant modifier la
reproduction des phoques (copulation, implantation de l'oeuf, gestation et
allaitement) :

- La photopériode au moment de l'implantation de l'oeuf,

- Les conditions physiques des animaux au moment de l'implantation de l'oeuf,

- L'abondance des proies disponibles dans le milieu ;

- L'âge de la population ;
En moyenne sur la période 1974-2009, ils ont trouvé que les naissances étaient
avancées de 0.71 jour par an.

Pour regarder ce qu'il se passe en baie de Somme, on a établit le tableau 8. Les
dates des naissances supposées ont été analysées par année. Ainsi on peut voir
pour chaque année, si les naissances ont lieu plutôt en juin, en juillet ou en août. On
s'aperçoit que la majorité des naissances ont lieu en juillet, sauf en 2011. Aucune
naissance n'a été observée en août au cours des cinq dernières années.

Tableau 8 :
Reartitien des naissances Naissances me ennes

NÜWÜTE‘ E19 Ecart (en Ecart [en
HEIISSEIHEES ' jours} entre jours] avec
EIWIIJEHES ' les cieux Date cle l'année

' ' dates Juin Juillet naissance précédente

2222 22.22 î
222 22.22 î
2222 22 22.22 î
2222 222 22.22 î
2222 222 22222 î
222 22.22 î
2 222 2222 î
22 222 22.22 î
22 2222 22.22 î
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—
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—
—
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—
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—
—
—

46

Nous avons également calculé une date de naissance moyenne pour chacune des
années, celles-ci sont représentées au graphique 23. On s'aperçoit comme l'a décrit
Reijnders (2010) que la tendance va vers des dates moyennes de naissance de plus
en plus tôt dans l'année civile. Cependant, la droite déterminée présente un R2
faible, ce qui ne la rend pas très fiable.

Date de naissance moyenne des Phoques veaux-marins
en baie de Somme

30/08
20/08
10/08
31/07
21/07
11/07
01/07
21/06
11/06
01/06

f(x) = -0,67x + 41107,69

    

Date de naissance

O0?
ŒŒ
ŒŒ
\_\—

1992

0

0

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008 —
2009 —
2010 —
2011 —

An nées

Graphique 23

En excluant les deux périodes d'épizootie qui ont pu modifier le taux de
reproduction en baie de Somme, et en prenant en compte un nombre de naissances
annuelles supérieur à 15, on trace le graphique 24. On obtient cette fois, pour la
courbe de tendance, un R2=0.88 à une droite ayant pour fonction f(x)=-
1.64x+41104,64.

Par application mathématique, on peut s'attendre à ce que cette tendance continue
et à ce que la moyenne des naissances 2012 se situe au 2 juillet. La première
naissance observée se situe en moyenne, pour la période 2004-2011, 23 jours
avant la date moyenne des naissances. Ainsi pour l'année 2012, la première
naissance pourrait avoir lieu le 9 juin.

Face aux constations de Reijnders en mer des Wadden et aux calculs
mathématiques réalisés sur les naissances en baie de Somme, nous avons décidé
d'avancer la mise en place de la surveillance estivale au début du mois de juin (au
lieu de la mi-juin comme habituellement) pour l'année 2012.

47

Date de naissance moyenne des Phoques veaux-marins
en baie de Somme

30/08
20/08
10/08
ë 31/07 f(x)--164x+41104 64
â 21/07 R2=0,8,8 ’
‘Ë 11/07
8 01/07
9
ê: 21/06
11/06
01/06
<1‘ L0 c0 N oo CD O ‘-
O O O O O O ‘- ‘-
O O O O O O O O
N N N N N N N N
Années

Graphique 24

1.12 Evolution des échouages

Au niveau national, on note depuis le début des années 1990 une augmentation
quasi linéaire des échouages de Phoques veaux-marins. Les animaux sont le plus
souvent de jeunes individus non émancipés (jeunes prématurément séparés de leur
mère). L'augmentation de ces échouages co'incide tout naturellement avec celle
observée au sein des colonies reproductrices françaises dont la baie de Somme.
(Van Canneyt, 2011).

Au cours de l'année 2010, 48 Phoques veaux-marins se sont échoués sur le littoral
français, principalement dans la partie nord-ouest de la France avec 77% des
échouages sur les côtes de la Somme, du Pas-de-Calais et du Nord, et 23% sur les
côtes allant de la Seine-Maritime à la baie du Mont-Saint-Michel. Parmi ces animaux,
41,7% étaient vivants. (Van Canneyt, 2011). Sur le littoral Picard, 35,7% des
échouages de Phoques veaux-marins concernent des animaux vivants pour l'année
2011.

Après une nette augmentation des effectifs d'échouages de Marsouins communs
depuis la fin des années 1990 (France, Belgique, Pays-Bas et sud de l'Angleterre), la
tendance semble à la stabilisation depuis deux ans sur les côtes de la Manche et de
l'Atlantique. En France, la cause de mortalité principale, observée en 2010, semble
être la capture accidentelle représentant 39% des Marsouins échoués en Manche et
45% de ceux échoués en Atlantique. (Van Canneyt, 2011)

Sur le littoral Picard, les échouages de Marsouins communs étaient peu communs
jusqu'en 2003 (entre 0 et 5 individus par an). Un premier pic est observé en 2004
(n=8), il est également observé au niveau national. Un second pic est observé en
2007 (n=18) qui n'est pas le reflet de ce qui se passe le long du linéaire côtier
français puisque le pic national était observé en 2006. Cette année-là, reste, depuis,
la plus importante en terme d'échouage de Marsouins communs en métropole.

48

1.13 La protection des phoques

Des études ont démontré que les dérangements peuvent avoir une conséquence
sur l'évolution des populations animales, comme la chute des effectifs notée sur les
dauphins ou le Phoque moine d'Hawaï. Le comportement des phoques vis-à-vis des
activités humaines est dépendant de divers facteurs : la période de l'année (par
rapport à son cycle de vie), la taille de l'élément perturbateur, le type d'activité
humaine, la pression de chasse sur l'espèce (dans certains pays) ou encore la
répétition du dérangement. (Andersen, 2011)

Une étude menée dans l'archipel de San Juan en Californie sur les distances de
sécurité entre les activités humaines et les zones de repos des Phoques veaux-
marins, a montré une mise à l'eau des animaux à une distance plus ou moins
importante de l'élément perturbateur. Lors de cette étude menée du 26/06 au
12/09/2004, 14 activités humaines ont été recensées. Les deux activités
principalement étudiées étaient les bateaux à moteur et les kayaks. Ainsi il a été
démontré que les phoques partaient à l'eau lorsque qu'un kayak franchissait la zone
des 91 mètres (i 36.3m) et des 190.5 mètres (i 124.8m) pour bateaux à moteur.
Un comportement d'alerte est notée sur les phoques (activités sur les reposoirs,
déplacements vers l'eau) à partir du moment où un bateau est au mouillage à 371
mètres et un kayak passe à 138 mètres du reposoir où ils se trouvent. Les phoques
ne semblent cependant pas s'inquiéter d'un bateau hors-bord qui ne fait que passer
devant leur reposoir à plus de 39 mètres, ce phénomène montrant une habituation
des animaux, en Californie, à la présence de cette activité qui ne leur prête pas
attention. Le temps nécessaire au groupe de phoques pour remonter sur le reposoir
après une mise à l'eau induite par un dérangement (retour de 100% du groupe)
était de 21.8 minutes (:207) lorsqu'il s'agissait d'un dérangement de kayak et de
55.4 minutes (:515) lorsqu'il s'agissait d'un bateau à moteur. (Johnson, 2007)

Une étude a été menée au Danemark, entre 2006 et 2009, dans la réserve de
Anholt, sur le comportement des phoques en réponse aux dérangements, sur une
population constituée d'environ 1000 Phoques veaux-marins et 25 Phoques gris.
Des dérangements expérimentaux ont été faits principalement par des promeneurs
et des bateaux, sauf en période de mises bas et d'allaitement, période sur laquelle
les dérangements analysés correspondent aux dérangements opportunistes
observés (dérangements par des touristes, des plaisanciers...). Les résultats sont
analysés selon trois périodes : avant la reproduction (avril-mai), pendant la
reproduction (juin-juillet) et après la reproduction (septembre-octobre). Les phoques
présentent une distance de sécurité plus importante avec les bateaux qu'avec les
promeneurs, quelle que soit la période de l'année. La distance de sécurité la plus
courte était observée pendant la période de reproduction, cela pouvant être
expliqué par la présence de jeunes, qui sont moins réactifs. Le comportement
d'alerte est observé à une distance variable en fonction de la taille du groupe de
phoques, ainsi plus le groupe est important, plus la distance de sécurité avec les
activités est importante. En moyenne, les phoques présentaient une distance de
sécurité de 165-260 mètres dans le cas d'un kayak et de 510-830 mètres dans le
cas d'un bateau. Le temps de retour des phoques sur le reposoir après une mise à
l'eau est lui aussi variable, il est plus court en période de reproduction et on note
hors période de reproduction des cas où les phoques ne remontent pas sur les
reposoirs. Cette dernière réponse au dérangement peut être mise en relation avec
la nécessité d'être hors de l'eau (repos, vitamine D, naissances...). Par conséquent,
l'effet négatif principal des dérangements récurrents en période de reproduction,
lorsque les animaux ont un besoin important d'utiliser les reposoirs, est la dépense
énergétique plus importante et une influence sur les résultats de la reproduction.
(Andersen, 2011)

49

Etude et Protection : Conclusion

1.14 Le suivi des phoques

Le suivi de la population de Phoques veaux-marins et de Phoques gris en baie de
Somme et en baie d'Authie doit être poursuivi. Ces populations qui présentent
jusqu'à ce jour des tendances évolutives croissantes restent vulnérables aux
dérangements, aux pathologies... Certaines questions peuvent être soulevées :

1- L'origine géographique des phoques à leur retour dans les années 1980 n'est pas
clairement identifiée. Une étude génétique permettant de comparer l'ADN des
phoques de la baie de Somme avec celui des populations avoisinantes serait un bon
moyen d'identifier cette origine.

2- La courbe d'évolution des Phoques veaux-marins en baie de Somme montre un
taux d'accroissement qui semble se stabiliser: la population tend-elle vers un
paher?

3- Quels facteurs vont influencer l'évolution des populations : reproduction des deux
espèces, ressources alimentaires, espace sur les reposoirs, dérangements  ?

1.15 L'intervention sur les échouages
L'effort entamé pour l'intervention sur les mammifères marins échoués doit être
poursuivi.

1- Elle nous apporte des informations sur les espèces présentes dans les eaux
littorales.

2- Elle permet une veille sanitaire des populations sauvages (PCB, pathologies,
captures accidentelles...).

3- Elle permet, via la prise en charge en centre de sauvegarde de la faune sauvage,
de rétablir un nombre de jeunes vivants à l'âge du sevrage plus important (le taux
de reproduction est faible ; et en moyenne 1 jeune sur 3 s'échoue depuis 1992).

1.16 La protection des zones de repos à marée basse

La baie de Somme est un site attrayant où la fréquentation est importante, et les
activités pratiquées y sont diversifiées : kayak, plaisance, visites guidées,
promenade... La mise en place de la surveillance estivale et des week-ends de
printemps ainsi que les campagnes de sensibilisation du public et des usagers de la
baie (clubs sportifs, activités professionnelles telle que la pêche à pied, pêche
embarquée...) doivent être poursuivies, l'objectif étant de permettre de concilier
activités humaines et repos des phoques à marée basse afin d'éviter, comme cela a
pu être décrit sur d'autres sites, une absence des animaux en période de
reproduction, voire un abandon du site.

50

Sensibilisation — Communication : bilan de l'année 2011

 

iiiiiiimiii

Les animations sont proposées gratuitement au public. Elles sont diffusées via notre
programme << Découvertes 100% nature >> aux offices de tourisme, dans certains
campings... mais également via les médias (courrier picard...) et notre site internet.

Les animations peuvent être décrites comme suit :

— Les sorties ont lieu depuis Le Hourdel (départ parking du blockhaus), à travers
l'estran découvert à marée basse. Durée moyenne : 2h30.

— Les points d'observation ont lieu au Hourdel, soit sur le poulier de galets près
du phare, soit sur les galets près du blockhaus. Plusieurs jours, les deux ont
été mis en place en parallèle. Ils sont ouverts de 3h avant marée basse à 3
heures après, dans les horaires de luminosité suffisante.

— Quelques points d'observation ont eu lieu en baie d'Authie, depuis le lieu-dit
<< les sternes >> sur la commune de Berck-sur-Mer, durant 2h à marée
descendante.

— Plusieurs jours d'exposition et de conférences ont été proposés sur diverses
communes, comme à Berck-sur-Mer, Cayeux-sur-Mer et Mers-les-Bains.

251 animations ont été réalisées au cours de l'année 2011. (cf tableau 9)
Elles ont permis de sensibiliser au minimum 44513 personnes

Tableau 9 : animations réalisées en 2011

période du 01:01:11 au période du 11:06:11 au période du 05:05:11 au
10:05:11 04:05:11 31:10:11

Nombre Nombre Nombre

d'animations visiteurs d'animations visiteurs d'animations visiteurs

 

Sorties e: à la découverte des phoques a» T 68 38 566 2 20
Point rfobserva tion au Hourfiei 2 1 6433 95 28055 1 1 3222

Point rfobserva tion à Berck 0 0 53 5 134 0 0

Expositions f Conférences 0 0 23 940 1 T5

En dehors des animations et des interventions réalisées sur le public, il arrive très
fréquemment lors des séances de terrain pour le suivi des phoques, que des
personnes viennent spontanément à la rencontre des équipes (reconnaissables par
leur gilet bleu) pour obtenir des renseignements et observer à la longue vue. Ainsi
au cours de la surveillance estivale, ce sont 3562 (2882 adultes et 680 enfants)
personnes de plus qui ont été sensibilisées.

Pour proposer ces animations au grand public, plusieurs personnes sont
nécessaires, le tableau 10 présente le temps cumulé passé par chacune des
personnes pour les animations. Au total 297 journées homme ont été nécessaires
pour proposer ces 251 animations. Celles-ci ont été réalisées à 96,9%
bénévolement (participants réguliers de l'action phoques, stagiaires et
écovolontaires).

51

Tableau 10 : temps cumulé passé pour mettre en place les animations

période du période du période du
01:01:11 au 11:00:11 au 05:00:11 au
15:05:11 04:05:11 31:12:11

Nombre total d'animations
Temps cum ulè passé sur :0 terrain

Tem 5 salariés
Trams bénévoles arîfcianfs réulfers

Tem 5 bénévoles écovolonfarres

119m5 bénévoles sfaralres

 

Plusieurs reportages ont été diffusés dans les médias: journaux télévisés, émissions
télévisées, reportages radio et articles de presse, au niveau régional et national.

On peut citer, entre autres :

— 16/02/2011 : interview en direct sur la chaîne de télévision WEO

- 04/02/11 : Courrier Picard << Devenez écovolontaire >>

— TV magazine du 27/02 au 05/03 : << Être écovolontaire en baie de Somme >>

— 09/03/11 : interview pour Pays-du-Nord / parution au n°101 de mai-juin ;

— parution Pays-du-Nord n°100 de mars-avril ;

— 11/03/11 : interview pour France 3 / diffusion la même semaine, sujet sur
l'écovolontariat

— 16/03/11 : parution du journal Le Butineur — n°2

— 11/06/11 : reportage sur France 3 Picardie sur la mise en place de la
surveillance estivale

— 22/07/11 : reportage sur France 3 Picardie sur les parrainages des phoques;

- 23/07/11 : interview Picardie web;

- 26/07/11 : interview Le Parisien ;

- 02, 09 et 16/08/11 : interviews directs pour Nausicaa-TV.

— 28/09/11 : renseignements donnés à l'association Bulldog audiovisuel
concernant nos actions sur les phoques, ils projettent un de faire un reportage
au cours de l'année 2012;

— 30/09/11 : interview France 3, reportage diffusé pour l'annonce du relâcher
des phoques en baie de Somme;

- 30/09/11 : interview Courrier Picard, article diffusé pour l'annonce du relâcher
des phoques en baie de Somme ; Article publié "Guéris les bébés phoques
remis à l'eau" dans l'édition du week end.

— 02/10/11 : interviews au moment du relâcher des 5 phoques soignés au
Centre de Sauvegarde : France 3 Picardie, Courrier Picard...

— 03/10/11: article intitulé "les phoques s'offrent un bain de foule " Courrier
Picard Ed Maritime et l'article "Cinq phoques et des centaines de curieux"
dans l'édition d'Amiens

— 24/11/11 : interview donnée au magasine Salamandre;

— 14/12/11 : interview donnée pour Le Parisien.

— 17/12/11 : Et si vous alliez voir les phoques de la baie de Somme ? le Parisien
— 17/12/11 : Six petits sauvés cette année — le Parisien — le 17.12.11

52


L'information des usagers de la baie se fait tout au long de l'année par des contacts
réguliers sur le terrain. Quelques conférences ont été réalisées :

— conférence proposée à l'attention des pilotes d'ULM dans le cadre d'une
réunion française de femmes pilotes (une trentaine de participants) ;

— conférence proposée à l'attention des salariés de la structure EVEILS (une
dizaine de participants).

— Participation à la journée Grande Marée mises en place, le 29 octobre, à
Berck-sur-mer par l'association GDEAM. L'exposition sur les phoques a été
mise à disposition pour la journée. Une conférence sur les phoques de la baie
de Somme a été réalisée devant un public d'environ 75 personnes.

"""' ‘lllllil

Les partenaires sont informés régulièrement par e-mails des échouages,
naissances, effectifs, dérangements...

Une sortie guidée en baie de Somme leur a été proposée début juillet, nous avons
eu la participation d'une dizaine de personnes

"""' ‘lllllil

Les adhérents de l'association sont tenus informés des nouvelles concernant la
colonie de phoques via notre site internet.
Le 10 décembre, s'est tenue une réunion bilan de l'année 2011, un diaporama a
permis de présenter les premiers résultats (évolution des effectifs de phoques,
évolutions des dérangements et interventions, nombre d'échouages, nombre de
personnes sensibilisées pendant les animations...) puis une table ronde a permis à
chacun de s'exprimer sur le vécu de cette année. Au total 14 personnes ont assisté
à cet après-midi (13 présentes + 1 par téléphone).

Il

Il

lllll i-lllllllll

Des panneaux d'information sur les phoques de la baie de Somme ont été créés en
2003 en partenariat avec la mairie de Cayeux-sur-mer, la mairie de Le Crotoy et le
Syndicat Mixte baie de Somme Grand Littoral Picard. Ils avaient été placés comme
suit: 1 sur le parking de La Mollière d'Aval, 1 sur le poulier de galets du Hourdel, 1
dans le port du Crotoy et 1 sur le parking de La Maye. Ces panneaux avaient été
mis à jour en 2010 et remplacés ; à cette occasion, un panneau avait été proposé à
la ville de Berck-sur-mer, qui l'a fixé au lieu dit << Les Sternes >>

En 2011 nous avons changé les adhésifs sur la commune de Cayeux-sur-mer (La
Mollière et Le Hourdel). Les panneaux du Crotoy et de La Maye ayant été arrachés,
nous avons fournis de nouveaux adhésifs et avons pris contact avec la mairie du
Crotoy, le panneau devrait être déplacé plus près de la plage ; de même, la Réserve
Naturelle de la baie de Somme devrait mettre un nouveau panneau à La Maye.

Pour sensibiliser les promeneurs et préserver la tranquillité des phoques en baie
d'Authie, il a été proposé de poser un nouveau panneau à Fort-Mahon, les
démarches sont en cours.

53

  lillllillllluli

Pour soutenir les actions menées en faveur des phoques, l'association a mis en
place deux types de parrainages : les parrainages des phoques accueillis au centre
de sauvegarde de la faune sauvage de Picardie Nature et le parrainage de la
colonie de phoques de la baie de Somme.

Chaque parrain de la colonie reçoit chaque mois, un e-mail l'informant des actions
menées par l'association au cours du mois précédent, des effectifs de phoques
dénombrés, des échouages sur lesquels nous sommes intervenus...

Pour devenir parrain, il suffit de faire un don, de 15 euros minimum, à la colonie de
phoques.

Chaque parrain phoque reçoit chaque semaine, un e-mail, l'informant de l'évolution
du phoque en soins pendant toute la durée de sa prise en charge. Le parrain est
tenu informé de la date de remise en milieu naturel et est convié à cet événement.
Pour devenir parrain, il suffit de faire un don, de 15 euros minimum, par phoque en
soins choisi parmi les animaux accueillis au centre de sauvegarde de la faune
sauvage.

Sensibilisation — Communication : Conclusion

 

En complément des actions de protection sur le terrain pour protéger les zones de
repos des phoques à marée basse, les actions de sensibilisation doivent être
maintenues à l'intention de tous types de publics : grand-public, usagers de la baie,
locaux...

Des sorties et points d'observations des phoques doivent être proposés dès lors que
les horaires des marées sont propices : les week-ends au printemps et à l'automne,
chaque jour lors des vacances scolaires d'été.

L'exposition phoques doit être visible tout au long de l'année, lors des vacances
scolaires, en changeant régulièrement de lieu et être animée par des bénévoles.

Les panneaux de présentation des phoques de la baie de Somme présents sur le
littoral doivent être multipliés, il faut prendre contact avec les communes sur
lesquelles il n'y en a pas et tenter d'y remédier.

Le dossier technique contenant les fiches de bonne conduite par activité pratiquée
en baie de Somme, doit être mis à jour et remis aux pratiquants d'activités

54

Le bénévolat valorisé 2011

 

Les actions sont menées grâce à l'investissement de nombreux bénévoles. Cet
investissement apparaît dans les temps de présence sur le terrain au travers de ce
rapport. Mais il est en réalité plus important puisqu'il faut y ajouter le déplacement
du bénévole pour venir réaliser l'action (aller-retour du domicile au lieu de mise en
place de l'action), et le temps de mise en place de l'action (briefing, débriefing,
préparation et nettoyage du matériel, relecture de documents... ). Le tableau 11
décrit ce temps réel passé par les bénévoles pour les diverses actions au cours de
l'année 2011.

Au cours de l'année 2011, les bénévoles de l'association ont cumulé un
total minimum de 1550 journées homme pour la réalisation de toutes les
actions présentées dans ce rapport.

Tableau 11 : bénévolat valorisé

 

 

   

 

Temps cumulé Temps cumulé Temps cumulé Temps “ml
Type dämon Nomtrre de Déplacements parles par les par les _ bénévole en
partrcrpams engendrés (km) panrcrpams stagiaires éctwolonmres journées Hommes
réguliers [1jour= 7h00)
Période du 01101111 au 10106111 (avant la surveillance estivale}
Gestion du programme (encadrement
salaries. correction de documents... 106B 99:24 00:00 14
Animation 00:00 40
Suivi reulier 00:00 49
Echouage 00:00 î’
Formation 00:00 10
Sous-total : 0 00:00:00 121
Période du 11106111 au 04109111 (pendant la surveillance estivale}
Gestion du programme (encadrement
salaries. correction de documents...) 348 35:40 00:00 00:00 5
Surveillance estivale (suivi des eiTecIjfs. 1S
mission de rotection. animations... 54929 554:30 4?1:4S 823318 1330
Echouage 439 42:34 5
Sous-total : 55'116 63244 4'11:48 8:83:18 1341
Période du 05109111 au 30110111 (après la surveillance estivale}
Gestion du programme (encadrement
salaries. correction de documents... 2413 112:2S 00:00 00:00 1Ei
Animation 00:00 00:00 19
Suivi régulier 00:00 00:00 23
Échouage 00:00 00:00 22
Suivi relâcher 00:00 00:00 9
Sous-total : 00:00 00:00 88
TDTRL 78512 2095:4! 471:4! :18 1'550

55

Références

 

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57

Remerciements

 

Q Aux partenaires financiers de ce programme d'actions : la DREAL Picardie, le
Conseil Régional de Picardie et le Conseil Général de la Somme.

Q Au Syndicat Mixte Baie de Somme Grand Littoral Picard pour le partenariat avec
la garderie de la Réserve Naturelle de la baie de Somme.

Q A M. R. Delcourt administrateur de l'association Picardie Nature pour le suivi des
activités phoques et sa contribution à l'élaboration des différents rapports.

Q Aux personnes ayant participé bénévolement au déroulement de ce programme
d'actions.

Q Aux adhérents de l'association Picardie Nature.

Q Aux stagiaires.

Q Aux écovolontaires ayant contribué à la mise en place de la surveillance estivale
des phoques de la baie de Somme.

Q Aux bénévoles de l'association ADN pour leur suivi des phoques en baie d'Authie.
Q Aux personnes ayant signalé des mammifères marins en difficulté.

Q Aux personnes ayant participé bénévolement à la récupération des animaux
signalés en difficulté.

Q Aux parrains de la colonie de phoques de la baie de Somme.

Q Aux membres donateurs.

Q Aux structures collaboratrices de ce programme d'actions : ADN, GEMEL,
Université de La Rochelle, le CRMM, la CMNF, le GON, la LPA de Calais, la Maison du
vivier, la Réserve Naturelle de Beauguillot, la Réserve Naturelle de la baie de
Somme, l'ONCFS, la sous-préfecture d'Abbeville, la DDE maritime, le SRRC de
Pieterburen, le CHENE, le Sea Life Center de Blankenberge, Nausicaa, le cabinet
vétérinaire du marché d'Abbeville, le Laboratoire vétérinaire de la Somme, la DSV,
la gendarmerie nationale, la SNSM, les pompiers.

Q Aux mairies collaboratrices de ce programme d'actions et à leurs maires :
Cayeux-sur-Mer, Berck-sur-mer...

Q Aux usagers de la baie de Somme : Commandant Charcot, Club de kayak de la
baie des phoques, CPIE, EVEILS, Noshoes, OZONE, Promenade en baie...

58

Annexes

 

Annexe 1 : Liste des écovolontaires et
stagiaires ayant participé à la
Surveillance estivale

des phoques de la baie de Somme 2011

Temps
333110111 Arrivée nepan pas“
4417
3437011111 1115311 27103111 02103111 3
13103111 27103111 14
3311140133 4n1ssa 13103111 03103111 21
13107111 30107111 14
3101103107 Elise 20103111 30103111 10
14103111 25103111 11
3011007 Jean-Marc 13107111 30107111 14
03107111 23107111 14
131143107 3541m 02107111 30107111 23
13103111 27103111 14
1311313703113 Lùriane 13103111 27103111 14
30107111 13103111 14
13011111 3511s 03103111 20103111 14
13107111 30107111 14
21
7
14
21
14
14
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22
12
13103111 27103111 14
301071:_:_ 20103111 21
21
14
14
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031071:_:_ 23107111 14
20103111 27103111 7
13411 131m1 02107111 13103111 42
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143411313 Charlène 25103111 13107111 21
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