OCTOBRE 1999

PRlX : 35 francs

SOMMAIRE

4 o La Chevêche d’Athéna
WILLIAM MATHOT

9 o Observation remarquable d’une

Bondrée apivore
WILLIAM MATHOT

10 o Le Lézard des souches dans
l’Oise
RÉMI FRANgois

18 . Bilan des données C.H.D depuis
1997

YVES BAS

22 g Statut du Faucon pèlerin dans
l’Oise

HENRI DE LESTANVILLE

Q MÆÆÈ

Revue du Groupe d'É’rudes ûRnithologiques de l’Oise

numéro 6

25 o Spitzberg juin 1999
HENRI DE LESTANVILLE

28 o Voyage en Crète
Yvss BAS

30 . Observation printanière d'un
Circaète ]ean—le—Blanc en forêt de

Compiègne en 1999
MARC SENGEZ

33 o Détermination des Plongeons en

hiver
CÉDRIC LOUVET

37 o Recensement des oiseaux d’eau

hivernant dans l’Oise en janvier 1999
IEAN-PHILIPFE BONNEL

ISSN 1269-1194

"1"
650R 60

Le Pic mar est édité par le Groupe d‘Êtudes Ornithologiques de l'Oise
Association loi l90l
2. rue de Pierrefonds — Pondron - 60127 MORIENVAL
Tél. 03 44 88 61 51 — E Mail geor60@WANADOO.fr

Directeur de la publication : Franck Spinelli

Comité de relecture : Yves Bas. Henri de Lestanville, Anne et Céric Louvet, William Mathot.
Marc et Pierre Sengez. Franck Spinelli

Illustrations : W. Mathot page 4. Y. Bas pages 29 et 30, C. Louvet pages 34. 35. 36, 37 —

Couverture : William Mathot
Conception et mise en page : Anne et Cédric Louvet

Tirage : 120 exemplaires - prix d'un numéro z 35 Francs

Dépot légal : Prefecture de l'Oise — FR ISSN 1269-1194

Pour les rédacteurs d'article, note ou récit pour le PIC MAR :
nous vous demandons de transmettre vos articles sur support informatiquesans mise en page

sur disquette 3.5" en format *.doc (document WORD) accompagné d’un tirage papier.

Appel aux dessinateurs : nous avons besoin de dessins pour illustrer les prochains numéros.

Merci de les envoyer sur papier à l'adresse suivante :

Anne et Cédtic LOUVET
464B. rue du Docteur Chopinet
60320 BÉTHlSY-SAINT-PIERRE

 

Le pÎC mor. l999 n" 6

La Chevêche d'Aiheno
 
La Chevêche d’Athena
(Athene noctua)
PAR WILLIAM MATHOT

RECHERCHE DE LA CI-IEVÊCHIE D'ATHENA
DANS LE SECTEUR DE RESSONS—SUR—MATZ.

Efiectifs en France :

La Chevêche d'Athéna est donnée présente partout en France,
sauf dans les massifs montagneux. Sa population, estimée entre
10 000 et 100 000 couples nicheurs en France en 1975. ne serait plus '
que de 5000 à 50 000 couples en 1990 (Nouvel Atlas des Oiseaux
nicheurs de France) et de 11000 à 35000 couples en 1998
(Omithos V5 n°3). I.’évolution de la précision des données _ _
entre 1990 et aujourd'hui semble être plutôt dûe à une A "
meilleure prospection sur le terrain qu'à une évolution h
significative de la population de la Chevêche d'Athéna.

En Picardie son déclin a été jugé suffisamment sérieux l
pour qu'elle soit inscrite comme espèce vulnérable sur la "' f
liste rouge des Oiseaux menacés de Picardie (L Gavory, 1995).

Ses effectifs régionaux sont estimés à 70 couples minimum (COP et
Picardie Nature ).

  

 

Les causes de sa régession :

Plusieurs explications sont avancées pour tenter d'expliquer la régression des effectifs de la Chevêche
d‘Athéna :

1) La modification des habitats semble être le facteur principal. Jusqu'à la seconde guerre mondiale, la
Chevêche a bénéficié de milieux entretenus par une agriculture traditionnelle, respectueuse de
l'environnement. Aujourd'hui, les nouvelles pratiques agricoles, les remembrements entraînent l'arrachage
des haies et des arbres creux. Les pâtures sont retournées et transformées en cultures. Le biotope s'en trouve
bouleversé et notre chouette a bien du mal à trouver des cavités pour nicher.

Z) llusage intensif des pesticides en agriculture est un facteur également non négligeable. Cependant il
semblerait que dans certains secteurs. les doses de pesticides ne soient pas aussi importantes qu'on a tendance
à le croire. Une étude pratiquée dans les Vosges du Nord pour connaître les effets de la contamination
chimique de la Chouette Chevêche et de ses oeufs a établi que z "les concentrations en organochlorés détectés
dans les tissus et les oeufs inféconds de la Chevêche sont relativement faibles, et la contamination est bien
moindre qu'il y a une quinzaine d'années" (Alauda V 23 ). Notons au passage que cette date correspond à
l'arrêt de l'utilisation du DDT en France.

Si l'effet direct (empoisonnement par les proies) n'est pas prouvé, (la concentration relativement faible en
organochlorés, en PCB et en métaux lourds ne permet pas de démontrer un effet direct sur la mortalité de la
Chevêche et sur sa fécondité) (Alauda V23 ), l'effet indirect est lui incontestable (disparition des proies).

4 Le pic mur. 1999 n° 6

La Chevêche d’Aiheno

 

Comme les insectes sont plus contaminés que les rongeursŒushs et Thissen, 1981) et que le régime
alimentaire de la Chevêche d’Athéna est composé en majeure partie de micrmmammifères. la contamination
direste par les rongeurs est donc moindre. Par contre. la raréfaction de certains insectes Coléoptères et
Orthoptères entraîne la disparition de la Chevêche d'Athéna des zones contaminées.

La contamination directe bien qu'étant moindre. n'est pas nulle pour autant. La mortalité dûe à l'ingestion
de pesticide est nettement moins importante qu'en Grande Bretagne mais même en petite quantité elle est
bien réelle et ne doit pas être négligée.

3) Le trafic routier tue une quantité importante de Chouettes, principalement des jeunes et des adultes
pendant la nidification.

4) Un autre facteur ne joue pas en faveur de la Chevêche d'Athéna : le nombre de jeunes à l’envol est
inférieur au minimum estimé nécessaire pour la survie de l'espèce (2,06 pour un seuil de 2.35 ).

5) Les autres causes sont multiples, citons entre autres : la noyade, les poteaux creux PTT, les poisons. les
tirs. les dénichages, les chutes dans les cheminées...

Quelques données pour l’Oise :

Il s'agit là du nombre d'oiseaux contactés par année sans qu'une recherche spécifique soit organisée. sauf
pour les années 89 à 94 où une enquête a été menée par le GEOR dans le cadre d'un recensement de la
Chevêche dans l’Oise.

Quelques chiffres pour l’lle—de—France donnés par PATRICK LECONTE en 1994 :

Dates moyennes de pontes : 19 avril extrêmes : 3l mars 2B avril

Dispersion des jeunes : en moyenne 3,9 km maxi : 12 km

Densité maximale : 0,3 à 2 couples/km dans les secteurs favorables.

   
    

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Effectifs du canton de Ressons :

    
       

Le canton de Ressons sur Matz, parsemé de nombreux secteurs bocagers où subsistent encore quelques
vieux pommiers et poiriers, est une région apparemment favorable à la nidification de la Chevêche d’Athéna.
Cependant, les observations de cette demière sont rares. Le manque de données correspond—il à un réel
manque d’effectif ou plutôt à un manque de prospection .7 Au regard des observations faites par les
omithologues du GEOR dans la région, on peut conclure à un manque de prospection. Cela ne signifiant pas
pour autant que la Chevêche y soit présente.

Données locales de 1978 à 1997 :

elles sont peu nombreuses :

1 en 1978 à Bourrnont William Matllût
1 en 1983 à Bourrnont William Matllot
Présence notée en 1986 à Thiescourt

1 le 25/03/89 à Thiescourt André Spagnuolo

 

Le pic mur. 1999 n" 6 5

Lo Chevêche d'Athéna

 

1 couple chanteur fin avril 1989 près de Margny/Matz Rémi François
1 le 12/03/94 à Boulogne la Grasse Franck Spinelli
1 le 30/07/94 à Montigny près de Machemont Franck Spinelli

Recherche de la Chevêche d'Athena :

 

La recherche d'éventuels chanteurs s'est faite sur une zone qui s'étend du nordrest au nord»ouest de
Ressons/Matz sur une distance de 10 à 15 km ( cartes IGN au l/ZSOOO 2410 Est Ressons sur Matz et 2410
Ouest Montdidier).

Trois sorties noctumes en mars, avec utilisation de la repasse, n'ont rien donné. Deux autres, en mars et
avril, accompagné de Franck Spinelli cette fois, nous ont permis d'entendre entre autres : la Chouette hulotte,
la Chouette effraie et  le Crapaud accoucheur mais pas la moindre Chevêche. Un contact a été établi le 19
mars dans le secteur nord de Rollot, où après trois tentatives de repasse, nous avons entendu les cris d'un
oiseau que nous avons supposé être une Chouette Chevêche. Ces cris n'étant pas typiques, dans le doute, nous
nous sommes promis de revenir, ce qui malheureusement, faute de temps, ne fut pas fait.

Nous en étions là de nos prospections, quand le l0 mai à 20 heures, alors qu'il faisait encore jour, j'ai très
nettement entendu le chant tant espéré. lloiseau était visible sur la branche d'un vieux poirier, dans une
pâture à cent mètres de chez moi. Après un court instant, un deuidème individu répondait au premier à
quelques pas de là. Le récital a duré ainsi jusqu'à environ une heure du matin avant que les deux oiseaux ne
s'éloignent, toujours en chantant. Alors que le premier chantait, le second ne répondait que par des cris. Nous
étions probablement en présence d'un couple. Les jours qui suivirent les chants recommencèrent, chaque fois
du même endroit mais à une heure plus tardive (aux alentours de 21 heures). Ils ont duré ainsi jusqu'au 17
mai puis je ne les ai plus entendus. Quelques trop brèves recherches aux alentours ne me permirent pas de
reprendre contact.

Ainsi, malgré les deux passages effectués précédemment dans le secteur, nous n'avions pas réussi à
contacter la Chevêche et si celle ci n'avait pas eu la bonne idée de chanter près de chez moi, je l'aurai
certainement crue absente. Ceci confirme le fait qu'il est indispensable de procéder à plusieurs prospections
sur le même site, car les Chevêches ne répondent pas systématiquement à la repasse. Les conditions
météorologiques ne sont pas toujours favorables. Sa recherche doit donc se faire par passages répétés sur les
sites jugés favorables. Un repérage préalable du terrain permettant de juger de la potentialité d'accueil pour
une espèce est souvent souhaitable.

Le magnétophone peut être utilisé mais il est judicieux de n'utiliser celui-ci qu'après une écoute d'éventuels
chanteurs spontanés, ceci dans le but de ne pas déranger le où les chanteurs déjà sur place et qui seraient
surpris par l'arrivée brutale d'un concurrent. Ce qui, dans certains cas, pourrait provoquer l'abandon du
cantonnement. Cette hypothèse n'est pas prouvée mais il vaut mieux la considérer comme exacte et tout faire
pour protéger une espèce en danger. Ilomithologue se doit d'être avant tout un protecteur, il ne faut jamais
l'oublier I

Biotope :

La Chevêche d'Athéna affectionne les milieux ouverts où elle peut chasser. Les vieux arbres des vergers
doivent être pourvus de cavités où elle peut nicher. Les haies, constituées de saules ou de charmes taillés en
têtard, semblent particulièrement favorables. La proximité de vieux bâtiments agricoles ou d'habitations mal
entretenues voir même délabrées (toiture endommagée, trous dans les murs) sont des endroits propices à la
nidification et palient le manque de cavités naturelles.

6 Le pic mcir. 1999 n° 6

La Chevêche d’Aiheno

 

Une observation attentive du biotope de la zone prospectée, nous a permis de constater que les vieux
arbres qui oment les vergers, possèdent très peu de cavités. Malheureusement, ici aussi, les arbres creux sont
abattus et sont transformés en bois de chauffage.

Les haies sont pour la plupart constituées de jeunes prunelliers (Prunus spninosa) et d'aubépines (Crataegiu
monogyna). Très peu de saules et de charmes en têtard subsistent. Les abris utiles et nécessaires à la survie de
la Chevêche disparaissent avec eux.

A ce tableau un peu décevant, il faut cependant ajouter des points positifs. Ces vergers sont encore, pour
une bonne moitié, pâturés par des vaches, des moutons et depuis quelque temps par des chevaux. Le
développement de la pratique des sports équestres est a l'origine de l'expansion du pâturage des chevaux. C'est
une aubaine pour la Chevêche à condition que ce phénomène ne soit pas un simple effet de mode et si les
arbres sont conservés.

Encore une fois la survie d'un oiseau est dépendante de l'activité humaine. La Chevêche d’Athéna a besoin
de l'homme pour survivre. Absente des zones rurales surexploitées, elle ne survivra, dans les terrains en friche,
que tant que ceux-ci resteront ouverts. Quand les arbustes auront envahi le milieu, la Chevêche le quittera
pour des secteurs plus accueillants.

Commentaires :

ll n'a pas été établi de réel programme de prospection. La décision de rechercher la Chevêche a été prise
sans réflerdon préalable et les secteurs prospectés étaient, dans certains cas, inscrits dar s un programme de
recherche d'amphibiens.

Beaucoup de zones n'ont pas été visitées et celles qui l'ont été n'ont pas été suivies. (un seul passage a été
effectué sur chaque site, faute de temps) .

La Chevêche est présente dans le canton de Ressons, elle y a probablement toujours été, mais dans quelle
proportion .7 Nous avons eu deux contacts, un sûr et un probable. C'est peu, mais après une longue période
de quatre ans sans indice de présence, c'est encourageant de la revoir à nouveau.

llavenir nous permettra peut—être de nous faire une idée plus précise de ses effectifs. Les prospections
seront, je l'espère, plus nombreuses et mieux organisées.

La pose de nichoirs dans les secteurs favorables semble être une bonne solution dans le cas où les
possibilités de nidification viendraient à disparaître (réfection de toiture, restauration des bâtiments, abattage
des vieux arbres etc ).

Une petite anecdote pour terminer :
Buffon. à propos de la Chouette Chevêche qu'il appelait
"la grande Chevêche” ou “la Chevêche des rochers”
affirmait qu'elle ne logeait pas dans les arbres creux...

Bibliogaphie :

—" l'histoire naturelle des oiseaux" par Mr le Conte de BUFFON, intendant du jardin du Roi, de l'académie
française et de celle des sciences.

_ Jean-Claude GENOT, Daniel LECCI, jean BONNET, Gérard KECK et Annick VENANT (1995)
"Quelques données sur la contamination chimique de la Chouette Chevêche, Athene noctua, et de ses oeufs en
France" Alauda volume 63 n“ 2. Muséum National d'Histoire Naturelle.

 

Le pic mur. 1999 n° 6 7

La Chevêche d'Atheno

 

— Jean-Claude GENOT et Patrick LECONTE (1998). “Essais de synthèse sur la population de Chevêche
d'Athéna Athene noctua en France". Omithos volume 5 n°3

— Dosithée YEATMANÆERTELOT. Guy JARRY, Nouvel atlas des oiseaux nicheurs de France 19854989.
Société Omithologique de France

_ COMMECY, MERCIER, SUEUR, Atlas des oiseaux nicheurs de Picardie ( 19834987 ) .

— François SUEUR (1995). Liste commentée des oiseaux cle Picardie.

_ Rémi FRANÇOIS (1996). “La Chouette chevêche, Athene noctua. dans le bocage des franges
normandes de l’Oise et de la Somme" l’Avocette n°20.

_ Jean-Claude GÉNOT (1990). “La Chouette chevêche en France : constat d'une régression “ l’Oiseau
magazine n° l8.

_ GEOR 60 (1988). Synthèse des observations des espèces prioritaires dans l'Oise jusque fin 1987.
_ GEOR 60 bulletins de 1988 à nos jours.

_ Dominique Delville (1994) “Chouette Chevêche : l'aboutissement de l'enquête." Bulletin du GEOR 60
n° 16.

Remerciements :

Je tiens à remercier chaleureusement les personnes qui ont accepte’ de relire ce texte et qui ont su me
conseiller utilement ;
Merci à Cédric LOUVET, Jean-Bemard MARQUE, Marc SENGEZ et Franck SPINELLI.

 

3 Le pic mor. I999 n“ 6

Observation remarquable d'une Bondrée apivore

Observation remarquable d’une Bondrée apivore

(Pernis apivorus)

 

PAR WILLIAM MATHOT

Les bondrées ont une nourriture très variée. Leur régime alimentaire se compose entre autre : d'insectes
(hannetons. carabes, sauterelles, fourmis, etc) d'araignées. de lombrics, de grenouilles, de lézards et d'orvets,
de couleuvres et parfois même de vipères. Il arrive qu'elles capturent quelques oisillons au nid, mais c'est assez
exceptionnel et cela correspond souvent à la période de nidification. Quelques petits fruits sont parfois aussi
au menu (airelles, myrtilles, cerises) mais de façon très occasionnelle. La nourriture de base reste avant tout
les hyménoptères, et j'ai eu l'occasion d'en être le témoin.

Cela c'est passé pendant la deuxième quinzaine du mois d'août 1998 en fin d'après midi. Alors que j'allais
au jardin, j'aperçus une forme sombre que, tout d'abord, par inattention, je pris pour une poule. A demi enfouie
dans un trou, elle était occupée à gratter le sol. Tandis que je m'approchais, je fus alerté par une nuée de guêpes
qui toumoyaient avec violence autour de l'oiseau, lequel trop occupé par sa besogne ne m'a pas entendu venir.

A quelques mètres de lui, je m'arrêtait interdit . Ce que j'avais pris pour une poule était en réalité une
Bondrée apivore ( Perrris apivorus). Ses pattes rejetaient en arrière les déblais de terre, un peu à la façon d'une
poule. Elle cessa de gratter et s'enfonça un peu plus dans le trou. Une tête grise réapparut en tenant quelque
chose dans le bec que je ne pus identifier Le face à face ne dura que quelques secondes mais j'eus largement
le temps de voir son oeil jaune orangé. Elle prit son envol et disparu derrière une haute haie.

Je me suis approché pour comprendre ce qu'elle faisait. Elle venait d'agrandir le trou d'accès d'un guêpier
afin d'arriver au nid. Dans le fond du trou. large d'environ quarante centimètres et profond d'une bonne
trentaine, j 'aperçus les alvéoles du nid. Ce que la bondrée tenait dans son bec était probablement un morceau
de couvain. Je m'éloignais rapidement pour ne plus être harcelé par les guêpes.

Il s'agissait très certainement d'une bondrée en migration, c'est courant à cette époque de l'année. Elle était
probablement perchée dans un des grands arbres qui bordent le chemin à une centaine de mètres de là. Elle a
aperçu les allées et venues des hyménoptères et, personne n'étant dans les parages, elle s'est attaquée au nid.

Quoique peu courante, l'histoire en elle même n'est pas extraordinaire. Paul Géroudet l'a très bien racontée
dans son livre sur les rapaces. Le plus surprenant est plutôt le fait que cet oiseau sauvage se soit approché à ce
point des hommes. Il fallait sûrement qu'il soit affamé ou peut-être la gourmandise était-elle trop forte .7

Bibliographie :

GEROUDET P z “Les rapaces diurnes et noctumes d'Europe" 190-199
— Delachaux et Niestlé 6° édition.

Un peu d'éthymologie :

Pernis serait une coruption du grec ptemis qui veut dire oiseau de proie. En latin pemis signifie rapide, agile.

Apivorus : du latin apis : abeille et voro z manger, désigne le rapace apivore mangeur d'abeille ou de guêpes
et surtout de leurs larves.

 

Le pic mur. 1999 n° 6 9

Le Lézard des souches dans |’oise

Le Lézard des souches dans I’Oise

Lacerta agilis

 

PAR RÉMI FRANÇOIS.

INTRODUCTION :

La mise à jour actuelle de l'atlas national des amphibiens
et reptiles de France nécessite de synthétiser les
connaissances sur la répartition et les habitats de
Fherpétofaune.

Au niveau régional, il s'agit notamment de compléter le
préatlas des Amphibiens—Reptiles de Picardie paru en mars , , y . . '

1999 (BARDET 0., GAVORY I... SPINELLI E. (coord). Femellede Lézard nmteFl-imnLFrantl Sylnelli.
NOEL E, 1999) par des données plus détaillées que 1a simple répartition sur un maillage cartographique. La

répartition et l'écologie du Lézard des souches ou Lézard agile (Lacerta agilis) dans le département de l'Oise
sont ainsi précisées.

 

Cette mise au point départementale vise également à favoriser la prise en compte de ses populations dans
les opérations de protection et de gestion des milieux naturels, et à inciter les naturalistes à recueillir et
transmettre de nouvelles données sur cette espèce à enjeu patrimonial élevé.

En effet, le lézard des souches est une espèce sensible. inscrite en annexe [V de la Directive de |'Union
Européenne sur les habitats comme " espèce animale d'intérêt communautaire qui nécessite une protection
stricte ".

Dans le Livre rouge de la faune menacée, son statut est " indéterminé " en France, où ses populations
baisseraient dans le Nord et l'Est ; il est en régression dans la plupart des pays d'Europe du Nord-Ouest
(MAURIN. coord.. 1995).

Il est considéré comme rare en Picardie (BARDET et 31.. 1997).

Encore assez mal connues en Picardie, sa répartition et ses exigences écologiques méritent une attention
particulière. du fait de la raréfaction de ses biotopes de prédilection,

MÉTHODOLOGIE

Recueil des données :

Les données synthétisées ici proviennent :

- de prospections personnelles menées dans un cadre bénévole,

- de prospections effectuées par nous-mêmes et H MAIRE pour le Conservatoire des Sites Naturels de
Picardie (deuxième génération de l'inventaire ZNIEFF) en 1996-1997.

- des données bénévoles de F. SPINELLI, W. MATHOTÇ F.’ MAIRE, L. COLINDRE (données transmises à
l'association SERENAS). M-C. LE PEZENNEC (association ABMARS). et E. BEAUPERE (association
ADEP), Y. LECOMTE (données transmises à Picardie Nature). D. MURE (Office National des Forêts) et J.-
C. HAUGUEL (Société Linnéenne Nord-Picardie),

— de données bibliographiques comprenant des données herpétologiques (BAS. c0ord.. 1993 ; BOULLET.

1990 ; CASTANET ü GUYETANT. 1989 ; ECOSPHERE. 1995 : FRANÇOIS. 1995 ; MERIAUX ].-L.,
1988 -. ROBERTL-C. 1988...),

1g Le pic rntir. l999 n° 6

Le Lézard des souches dans l'aise

 

- de données issues des inventaires sur les sites gérés par le Conservatoire des Sites (notamment menés par
V. CHAPUIS, ].»C. HAUGUEL. B. CHABLE, G. RIVIÈRE, B SERENT..).
— de la synthèse des observations récentes effectuée dans le cadre du pré—atlas de l‘Oise (SPINELLI.
1998).

Méthodes de prospection :

Les recherches ont été effectuées par temps ensoleillé le plus souvent. en début ou en fin de joumée pour
la période estivale.

Les prospections spécifiques des reptiles consistaient en une recherche active sur tous les types de milieux
favorables,

Les brachypodiaies. pelouses. lisières. clairières. bords de chemins et de voies ferrées ont été parcourus
lentement. de façon la plus silencieuse possible. en cherchant à détecter tout reptile. de façon visuelle et
auditive.

Dans la majorité des cas, le bruit de la fuite des reptiles dans les herbes sèches a attiré l'attention.

Les lézards non identifiés s'enfuyant trop vite ont parfois fait l'objet de captures. Autant que possible. le
stress de la capture (à la main. immédiatement suivie du relâcher après identification) a été limité aux cas où
pouvaient se poser des problèmes d'identification (cohabitation avec le Lézard vivipare, voire avec le Lézard
des murailles). et surtout de dénombrement.

Hormis quelques références bibliographiques des années 1980 et du début des années 1990. les
informations concement essentiellement la période 1995-1998.

RÉSULTATS

Carte de la répartition du Lézard des souches dans FOise

(État des connaissances début 1999)

LÉGENDE :

 

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lfllcllr: Indien munis-nm!)

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Lepic mur. 1999 n°6 11

Le Lézard des souches dans |’oise
 

Plus d'une centaine de sites ont ainsi fait l'objet d'investigations plus ou moins spécifiques dans l’Oise en
1995-1998. Au moins 27 sites fréquentés par le Lézard agile ont été répertoriés durant cette période.

La carte de synthèse (cf infra) dresse. dans l'état actuel des comiaissances. le tableau suivant :

» le Lézard des souches apparaît presque absent du plateau picard : une seule localisation récente conceme
un milieu crayeux (vers Lataule / Neufvy-sur-Aronde) entre Compiègne et Montdidier (obs. F. SPINELLI).
Les prospections récentes de toutes les pelouses sur craie de l’Oise dans le cadre de la réactualisation de
lïnventaire ZNIEFF n'ont pas permis d'autre contact (obs. pers.).

- l'essentiel des sites occupés se concentre dans quatre régions naturelles principales:

» le Soissonnais-Valois : notamment les coteaux calcaires des environs de Moulin-sous-Touvent.
Attichy, les lisières du Bois du Roi, de la vallée de l'Ourcq et de la forêt d'l-lalatte et le massif forestier de
Compiègne (obs. pers. et observations de F. SPINELLI. P MAIRE, G. RIVIÈRE et l? SERENT, J.—C.
HAUGUEL, L. COLINDRE. D. MURE...)

— le Noyonnais : le massif de Thiéscourt-Attiche et ses abords. les “ Montagnes “ de Porquéricourt
abritent quelques populations. ainsi que la pelouse calcicole de Lataule située à proximité (obs. pers. ; E
SPINELLI et W. MATHOT, comm. pers.)

— le Clennontois : quelques milieux favorables y accueillent au moins quatre îlots de (vers Cambronne-
les—Clermont. Ansacq et la Forêt de Hez (obs. pers. ; R. MAIRE, F. SPINELLI et Y. LECOMTE. comm. pers.).

- le Vexin : deux coteaux calcaires vers Boubiers et Reilly sont fréquentés (obs. pers.). Une station est
également connue en limite Sud de l’Oise, dans le Val d'Oise au Nord d'Hédouville (BEAUPERE E, comm.
pers.).

Les habitats du Lézard agile ont été caractérisés succinctement sur chaque station que nous avons
découverte ces demières années.

Habitats du Lézard agile

Les populations actuellement connues sont localisées sur deux types de milieux :

— pelouses et surtout ourlets (brachypodiaies) thermophiles calcicoles ou calcaro-sabulicoles développées
sur les substrats lutétien et cuisien, entrecoupées de buissons ou de bosquets de feuillus et/ou résineux.
éventuellement en lisières ou en clairières thermophiles.

- landes sèches a Ericacées (callunaies) sur sables z vers le Bois du Roi et vers Plailly.

Pelouses et ourlets calcicoles Callunaies
Soissonnais
Valois

Noyonnais
Clermontois

Vexin

 

D'un point de vue phytosociologique, bien que nous n'ayons effectué que peu de véritables relevés
phytosociologiques. ces habitats peuvent être rattachés aux groupements suivants :

- ourlet calcicole sur craie à Origan du Centaureo nemoralis—Origanetum vulgate à Lataule,

- sur les plateaux du tertiaire parisien :

— ourlets du Coronillo variae-Brachypodietum dans l'est du département, associés avec les pelouses
calcicoles sur calcaire lutétien du Festuco lemanii-Anthyllidetum vulnerariae; ces milieux en mosaïque sont
dominés en surface par les brachypodiaies (couvert dense à Brachypodium pinnatum).

12 Le pic mur. 1999 n° 6

Le Lézard des souches dons |'oise

 

- ponctuellement ourlets proches du Campanulo persicifoliae-Geranietum. parfois associés avec les
pelouses calcaro-sabulicoles (sur calcaires lutétiens au contact des sables cuisiens ou auversiens) du Veronico
scheereri-Koelerietum macranthae, dans le Vexin notamment,

- landes sèches à Callune du Calluno-Ericetum cinerae et pelouses sableuses (sur sables auversiens) du
Thero-Airion notamment vers le Bois du Roi et Plailly.

Les bords de chemins (à Marolles, Ansacq et Porquêricourt par exemple), de petites routes. voire de voies
ferrées (sud et nord du Bois du Roi, à proximité de callunaies ou de friches/pelouses sur sables) sont aussi
fréquentés.

Le Lézard agile peut utiliser les bordures herbeuses au voisinage immédiat des cultures sur les sols calcaires
des coteaux, comme à Bitry ou Porquéricourt dans le Soissonnais et le Noyonnais. Sur ce demier site, comme
à Cambronne-les-Clermont. il peut occuper des petites clairières enclavées au sein de massifs boisés (obs.
pers.).

En Forêt de Compiègne, ].-C. HAUGUEL l'a trouvé dans le Grand Parc sur les prairies sèches des allées sur
sables et calcaires. et D. MURE notamment sur le secteur sableux ouvert de la Faisanderie.

Les milieux fréquentés dans l'Oise ne possèdent pas obligatoirement une structure paysagère ouverte.
Comme pour le Lézard vert (FRANÇOIS, op. cit.) , les écotones semblent particulièrement recherchés.
notamment les contacts pelouses /ourlets /buissons, ou ourlets /chemins / lisières /landes, ou ourlets / pelouse
/ manteaux...

v

Cependant. le Lézard agile est parfois observé relativement loin des lisières ou des buissons-abris (à
plusieurs dizaines de mètres), au coeur de brachypodiaies de plusieurs hectares. Dans de tels cas. le
comportement de fuite observé vise le plus souvent à regagner un terrier de micromammifère, le dessous d'une
souche ou d'une pierre.

A Porquéricourt comme à Ansacq ou Cambronne—les—Clermont. il peut occuper des petites clairières
calcicoles enclavées au sein de massifs boisés de quelques dizaines d'hectares (obs. pers).

Souvent. les individus se tiennent sur des souches ou des touffes denses de Brachypode, en exposition
ensoleillée. et s'enfouissent dans la litière sèche pour rejoindre un micro-terrier (obs. pers.).

Les expositions les plus thermophiles ne sont pas systématiquement recherchées. Des terrains à la pente
quasiment nulle peuvent être occupés. comme à Bitry ou en Forêt de Compiègne. Dans ces cas de figure, les
individus sont souvent notés au soleil sur des touffes de brachypodes, des troncs à terre, des souches. ou sur
des taupinières ou rebords de talus terreux ou caillouteux, leur pemiettant une meilleure exposition aux rayons
du soleil.

Densités

Quelques estimations de densités peuvent être avancées sur la base de certaines de nos observations
personnelles. Nous considérons ces chiffres comme des estimations car nous n'avons pas effectué de
dénombrement véritablement exhaustifs de populations. et la bibliographie régionale est muette à ce sujet.
Seuls les sites avec plusieurs individus et suffisamment bien prospectés sont retenus ici. Les surfaces sont des
ordres de grandeur.

le pic mor. l999 n° 6 13

Le Lézard des souches dans l'aise

    
 

  

Surface(ha) Nbre max d'individus notés

 
    
    
   
   
    
   
 

Ansacq 03'015 1o
Attichy 0,5—l 20«3O
31m: 0,3-0,5 20-30
Boubiers 1—2 10
Cambronne—les—Clennont 0,2-O,3 5—1O
Chevincourt 0,5 5
Gury 1 25
Mareuil/Ourcq 1 15

 
 

Porquéricourt

 
 

Cohabitation avec d'autres Lézards
 

Le Lézard agile cohabite parfois sur un même site avec le Lézard vivipare (Lacerta vivipara). C'est le cas
dans des brachypodiaies denses (cas à Gury, Boubiers, Lataule, Chevincourt, Porquéricourt...), ou des abords
herbeux de carrières comme à Verberie (ECOSPHERE, 1995), ou dans des landes à callunes comme à Plailly
(B. CHABLE, comm. pers.). Sur les 27 stations connues de l’Oise, au moins 6 accueillent les deux espèces.

Deux cas de cohabitation avec le Lézard des murailles (Podarcis muralis) ont été notés : sur les landes à
callunes sèches sur talus sableux thermophiles au bord d'une voie ferrée (à Nanteuihlevl-iaudouin, obs. pers.),
et sur la pelouse crayeuse de Lataule (F. SPINELLI, comm. pers).

Nous ne connaissons pas d'exemples de cohabitation avec le Lézard vert sur un même site honnis aux
abords des anciennes carrières de la “ Remise dT-lemeuse " à Verberie (ECOSPHERE, op. CiL).

Les coteaux de la Vallée de l'Automne. où les Lézards verts sont bien représentés (FRANÇOIS, op. cit),
ne semblent pas accueillir de populations de Lézard agile. Mais ceci reste à vérifier.

DISCUSSION

Distribution de l'espèce

— La quasi absence sur le plateau picard de l’Oise peut s'expliquer par l'absence de pelouses suffisamment
therrnophiles.

— Il est très probable que des individus échappent aux observateurs. En effet, malgré une identification
relativement aisée, le Lézard agile peut facilement passer inaperçu :

— lorsque les conditions météorologiques ne sont pas optimales (temps froid, pluvieux...),

r lorsqu'il ne bouge pas. camouflé dans une brachypodiaie dense,

— lorsque l'observateur n'est pas suffisamment attentif, notamment sur le plan auditif: le Lézard des souches
s'enfuit tardivement. à quelques mètres de l'observateur, et souvent sur ces courtes distances : cryptique dans
l'herbe, il passe facilement inaperçu. En revanche, on peut le repérer plus facilement à l'oreille dans un premier
temps quand son départ précipité fait bruiter les herbes. On peut ensuite l'identifier de visu, ou le capturer sans
trop de difficulté.

14 Le pic mur. 1999 n° 6

Le Lézard des souches dans l’oise

 

Évolution des æpulatiom

Aucune analyse diachronique sur l'évolution des populations ne peut être mise en évidence à l'échelle
départementale, faute d'éléments bibliographiques suffisants. Seules quelques données existent pour les années
1970 et 1980.

Ainsi, le Lézard agile n'est pas mentionné dans l'Inventaire écologique du département de l'Oise de
TOMBAL et BOURNERIAS (milieu des années 1970 : date non précisée).

Il n'est cité qu'une seule fois dans l’Inventaire écologique du sud du département de l'Oise de BACROT et
al. (1988), en basse vallée de la Thève (Marais du Lys). Nous ne 1’avons pas revu en 1998. mais les prospections
ont été trop succinctes.

Il était mentionné dans les années 1980 sur le Mont César de Bailleul-sur-Thérain par l'A.M.B.E.. mais pas
par BACROT et al. (op. cit.).

Il n'y a pas été revu en 1996, 1997 et 1998 (obs. pers., l’. MAIRE, comm. pers. ;V. CHAPUIS, comm. pers).
malgré des recherches sur toutes les brachypodiaies et les lisières potentiellement très favorables. De ce fait,
nous ne représentons pas cette station sur la carte de synthèse.

llatlas national (CASTANET 5L GUYETANT, 1989) mentionnait sa présence sur les cartes au 1/50 000 de
Creil. Clermont. Compiègne, Senlis, Attichy. Senlis, Meaux, l.'Isle—Adam et Poix—de—Picardie.

Sa mention sur celle de Poix—de«Picardie. à cheval sur l'Oise et 1a Somme, correspondait à une “ disjonction
d'aire " du Lézard agile car sa présence dans ce secteur se situerait à plusieurs dizaines de kilomètres des
stations connues les plus septentrionales de l'Oise (Clemiontois).

Cependant, l'espèce n'a pas été revue depuis une vingtaine d'années : un individu avait été identifié dans
les années 1970 dans un petit marais à Famechon par ROBERT (comm. pers.) ; ce milieu a été détruit pour
faire place à une carrière de granulats : le Lézard agile est donc considéré comme disparu de la Vallée des
Evoissons (ROBERT, comm. pers.).

Le Lézard agile n'était de ce fait pas mentionné par ROBERT dans " Faune et flore de la vallée des Evoissons
" (in ADER 1988). POSTEL (1968) ne le mentionnait pas non plus dans les années 1960, tout en précisant
que les milieux de la Vallée des Evoissons pouvaient lui être favorables. Nos prospections depuis 1996 n'y ont
rien donné, ni celles de ].-C. ROBERT (comm. pers.).

Il y a ainsi, en l'état des connaissances fin 1998, 5 différences entre le premier atlas et la distribution actuelle
dans l'Oise à l'échelle des cartes IGN au 1/50 000 :

« présence nouvellement découverte sur les cartes de Chauny. Montdidier. Méru et de Villers-Cotterets,

— présence non confirmée récemment sur la carte de Poix-de-Picardie, où les milieux ne sont pas favorables.

Des prospections complémentaires devraient aboutir à des découvertes sur des nouveaux quarts de carte
au 1/50 000e. notamment sur celles de Creil, Méru, Senlis et Villers-Cotterets où des milieux adéquats restent
à prospecter pour cette espèce.

Habitats

- Le Lézard agile tolère manifestement une relative fermeture du milieu environnant, pourvu que subsistent
des surfaces suffisantes de brachypodiaies ou de landes.

La surface minimale (seuil de tolérance à la fenneture du milieu) n'est pas définie rigoureusement. Notons
simplement que les plus petites clairières au sein desquelles nous l'avons trouvé à Porquéricourt, Cambronne-
les-Clerrnont, Ansacq... occupaient des surfaces de l'ordre de quelques ares (cf. supra). Sa fréquentation des

 

Le pic mur. I999 n° 6 15

Le Lézard des souches dans |’oise

 

clairières en Forêt de Compiègne (dans le Grand Parc ou La Faisanderie par exemple) est une preuve
d'une tolérance des ambiances boisées.

Parfois, des individus ont été observés sur des bennes de chemins de quelques mètres de large au sein
de massifs boisés. Mais il s'agit le plus souvent de chemins reliant des clairières entre elles où l'espèce
était bien présente (Porquéricourt. Bitry, Ansacq...).

— Cependant, l'espèce fréquente apparemment peu les grands massifs forestiers (Conipiègne—Laigue—
Ourscamps, Trois Forêts, I-lez»Froidmont). Mais elle est à rechercher sur leurs marges et dans les
clairières, notamment au sud de la forêt de Hez et des Trois Forêts.

Dermite’:

— Les estimations de densité sur une dizaine de sites où nous avons effectué des dénombrements (cf.
supra) sur la base de une ou deux visites au printemps ou en début d'été amènent à des ordres de

grandeur de 10 à 30 adultes à l'hectare de brachypodiaie. Ces approximations mériteraient d'être
précisées.

CONCLUSION

Le Lézard agile est actuellement connu d'une petite trentaine de sites dans l'Oise. Son absence
apparente ou sa faible répartition de quelques secteurs potentiellement favorables dans le sud et l'est de
l’Oise, notamment vers les Trois Forêts et le Multien, s'explique probablement par des lacunes dans les
prospections, qui mériteraient d'être comblées les prochaines années.

Malgré l'obtention de quelques données supplémentaires ces dernières années, le Lézard agile reste
rare et menacé aux échelles de l’Oise, de la Picardie et du nord de la France. En effet, les milieux
herbacés relativement thermophiles continuent de disparaître partout, sur les coteaux calcaires comme
sur les espaces sableux, de même que les landes sèches. Ainsi une récente estimation amène a considérer
qu'il ne reste aujourd'hui que 5 % des surfaces des pelouses qui existaient au début du siècle en Picardie
(SALVI et al., 1996).

Seules quelques enclaves bénéficient actuellement d'une protection et d'une gestion adéquates.Une
population de Lézard des souches est présente à Plailly, dans des landes et pelouses sableuses gérées par
le Conservatoire des Sites Naturels de Picardie. Une autre petite population jouxte l'Arrêté de biotope
des Marais de Boumeville à Marolles (Vallée de l'Ourcq) (SERENT et RIVIERE. comm. pers.).

La mise en place de la protection des sites Natura 2000, qui devraient regrouper l'essentiel des
pelouses et landes de l’Oise, pourrait permettre à terme une conservation de ces biotopes de grande
valeur patrimoniale. Il importera alors de veiller à conserver des surfaces en brachypodiaies : le Lézard
agile ne serait probablement pas favorisé par une transformation d'ourlets à brachypodes en pelouses
rases, par exemple suite à une réhabilitation d'un pâturage.

Remerciements

Nous remercions pour leur données dans l'Oise V CHAPUIS, L. COLINDRE, G. RIVIÈRE. R
SERENT. B. CHABLE, ].-C. I-IAUGUEL, E. SPINELLI, F! MAIRE, D. MURE, Y. LECOMTE. M.-C. LE
PEZENNEC. W. MATHOT. F. BEÂUPERE, E. BAS pour ses précisions sur la vallée de l'Automne, O.
BARDET pour ses données sur le Soissonnais axonien, ].-C. ROBERT pour les précisions concernant
le sud de la Somme.

 

15 Le pic mur. l999 n° 6

Le Lézard des souches dans |'oise

 

Merci à O. BARDET et F SPINELLI pour leur relecture.

Bibliographie

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du département de l’Oise. DRAE Picardie. BEIEA. Doc. non pag.

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Propositions méthodologiques. Conservatoire des Sites Naturels de Picardie. 55 p. + annexes.

- BARDET 0., GAVORY L, SPINELLI F. (coord.), NOEL F. -1999- Pré-atlas des amphibiens et reptiles
de Picardie. Picardie Nature, SERENAS. Doc. multicop.

- BAS E. (coord.) 4993- Synthèse des relevés “ Faune-Flore " réalisés sur le larris de Feigneux/Russy-
Bémont. Recherche Nature Patrimoine, Fédération des M.].C. de l’Oise. Doc. multicop. 12 p.

- BOULLET V 4990- Etude des ZNIEFF de l’Oise. CREPIS. DIREN Picardie. Doc. multicop.

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Société I-Ierpétologique de France. Secrétariat Faune-Flore. Paris, 191 p.

- CI-IEYLAN M. -1991- Rapport de synthèse du groupe Reptiles-Amphibiens. Observatoire du patrimoine
naturel. Ministère de l'Environnement. Paris, 24 p.

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(Oise). Etude d'impact écologique. ORSA Granulats.

- FRANÇOIS R., -l995- Les batraciens et reptiles remarquables de la Forêt de Compiègne. lllîntomologiste
Picard. Bull. A.D.E.P : 58-59.

- FRANÇOIS R. 4998- Note sur la distribution et l'écologie du Lézard vert (Lacerta viridis) dans l’Oise.
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- MAURIN H. (coord.) 4994- Inventaire de la faune menacée en France. Muséum National d'Histoire
Naturelle, WWE, Ministère de l’Environnement. Ed. Nathan, Paris. 176 p.

- MERIAUX _l.-L. (coord.) -1988- Parc Astérix (Plailly-Oise). Rejets des eaux pluviales vers la Thève. Etat
initial du site : la Thève et les milieux aquatiques en liaison (Etangs de Comelle et Marais du Lys). Impact des
rejets. Société française d'études, de réalisation et de gestion. 173 p.

- ROBERT J.-C. -1988- Faune vertébrée, in Association des Entomologistes De Picardie, 1988, Faune et
flore de la vallée des Evoissons, Association des Entomologistes De Picardie. Ilentomologiste Picard, ADEP,
doc. non pag.

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3ème série, tome 7, n” 3l : 70-71.

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calcicoles de Picardie par des mesures agri-environnementales adaptées. Etude de faisabilité. Conservatoire des
Sites Naturels de Picardie.; DIREN Picardie, Conseil Régional Picardie. 48 p. + annexes.

- SPINELLI F. -l998- Bilan des prospections batraciens et reptiles dans l’Oise. SERENAS. Doc. multicop.

- TOMBAL I’. 4975- Écologie de la Vallée de I'Automne. Bassin et versants. Université de Lille 1. 35 p. +

annexes.

- TOMBAL P. et BOURNERIAS M. -date non précisée- Inventaire écologique du département de l’Oise.
Ministère de la culture et de l'environnement. DRAE Picardie. 58 p + photos.

 

Le pic mar. ‘I999 n° 6 17

Bilan des données recueillies par le CHD en 1997

 

 

Bilan des données recueillies par le CHD depuis 1997

m: YVES Bas, SECRÉTAIRE ou CHD.

Depuis bientôt trois ans, le Comité d’Homologation Départemental a examiné de nombreuses données qui
permettent de faire le point sur le statut de certaines espèces dans l'Oise. C’est pourquoi, nous vous proposons
un bilan espèce par espèce des données homologuées jusqu'ici :

— PLONGEON ARCTIQUE. Gavia amtica :
l le 16/11/97 à Moru-Pontpoint, Erg n°5 (].P Fagard)
l le 19/12/97 sur le même site (Marc Sengez)
2 le 21/01/98 à Vemeuil/Halatte (Yves Bas)
Hivemant occasionnel sur les grands plans d'eau du département.

- PDONGEON IMBRIN. Gzwia immer .-
1 le 01/11/98 à Moru-Pontpoint, Etg n°5 (Yves Bas)
revu les 02&O3/11/98 sur le même site (Cédric Louvet)

1ère donnée certaine pour le département, pour cet oiseau qui n'est régulier en France que sur la façade
atlantique.

— GRÈBE JOUGRIS. Podiceps gñsegena :
1 le 05/ 10/97, puis 2 le 28/10 à Moru-Pontpoint, Etg n°5 (Marc et Pierre Sengez)
1 le 11/10/97 à Vemeuil/Halatte, Etg n°2 (Yves Bas)
1 le 18/11/98 aux gravières de Boramsur-Oise (Yves Bas)
Quelques individus au passage postnuptial dans la vallée de l'Oise.

— GRÊBE ESCLAVON. Podiceps aurims :
1 le 11/01/97 sur l’Oise à Vemeuil/l-Ialatte (Pascal Maire)
Oiseau observé pendant la vague de froid de Janvier 97.

— GRANDE Arcmzrm. Egretta alba :

2 le 26/07/97 à Verberie (].P Berthe)

revue les 30/07 et 01/08/97 sur le même site ( William Mathot)

2ème donnée pour l’Oise, étonnant stationnement estival de deux individus qui reflète bien l'expansion de
Pespèce vers l’Ouest.

- CIGOGNE NOIRE. Ciconia nigra :
3 le 16/O8/97 à Houdancourt (Marc et Pierre Sengez)
Migratrice rare qu'il est difficile d'observer en halte migratoire comme ici.

— FULIGULE NYROCA. Aythya nyroca :
1 le 26/10/98 à Moru-Pontpoint (Yves Bas)
Migrateur et hivemant occasionnel, présent en général parmi les grandes troupes de Fuligules milouins.

 

13 Le pic mar. 1999 n“ 6

Bilan des données recueillies par le CHD en 1997

 

— FULIGULE A BEC CERCLÉ. Aythya collaris :

1 le 13/04/97 à St Vaast les Mello (Yves Bas)

1 les l0 et 22/01/98 à Mello, Les Halbrans (]»B Marque)

Ce fuligule nord-américain semble avoir hivemé deux années de suite dans l’Oise. La première donnée pour
l’Oise date de l'automne 96 à Moru. Il est probable que toutes ces données se rapporteent au même mâle car
ce canard est en général fidèle à ses zones d’hivemage.

- FULIGULE NIILOUINAN. Aythya marila :
1 le 15/11/98 à MorwPontpoint, Erg n°16 (Yves Bas)
., Migrateur rare, plus commun sur le littoral.

— MACREUSE BRUNE. Melanitta fusca :
6 le 24/12/97 à Pimprez (Pierre Sengez)
Effectif important pour cette espèce rare à Pintérieur des terres.

— ERISMATURE ROUSSE. Oxyura jamaicensis:
1 le 06/12/98 à Moru-Pontpoint. Etg n°5 (Jérôme Votre)
Erratique provenant probablement de la population anglaise. Cette donnée sera soumise sous.peu au CHN.

— AUTOUR DEs PAwMaEs. Accipiter gentilis :
, 1 le 27/07/97 en Forêt de Compiègne (Marc et Pierre Sengez)
1 le 07/08/97 sur le même site (Cédric Louvet)
1 le 23/12/97 à Moru (Marc Sengez)

Les deux premières données indiquent une nidification possible en Forêt de Compiègne.

— FAUCON PÈLERIN. Falco peregfinus :
, 1 le 11/09/98 à Néry (Pierre Sengez)
Hivemant rare dans les grandes plaines de notre département.

c — MARQUETTE PONCTUÈE. Porzana porzana :
1 le 04/08/98 à Vauciennes (Pierre Sengez)
Migratrice rare et discrète.

l - VANNEAU SOCIABLE. Chettusia gregaria :

' 1 du 23/05 au 06/06/98 à Vauciennes (Pierre Sengez)

‘ 1ère donnée pour l’Oise de cet oiseau d'Asie centrale . (Voir article dans Pic mar n°4). Cette donnée a été
homologuée par le CHN.

- GRAVELUI‘ A COLLIER mnannomu. Chdfddfius alexandrînus :
_ 1 le 27/03/98 à Verberie, Hemeuse (“William Mathot. Cédric Louvet)
l Migrateur rare à l'intérieur des terres.

- PLUVIER GUIGNARD. Charadfius morinellus :
1 les 31/05 et 01/06/98 à Vauciennes (Pierre Sengez)
1ère donnée récente dans l’Oise pour ce pluvier nordique.(Voir article dans PÎC mar n°4)

 
Le pic mur. 1999 n° 6 19

Bilan des données recueillies par le CHD en 1997

- BÉCASSEAU DE Tïmmcx. Calidris temminckii :
2 le 19/05/98 à Verberie (William Mathot)
1 le 08/09/98 à Houdancourt (Marc Sengez)

Une donnée pour chaque passage pour ce mi
généralement plus à l'est.

grateur rare dont les principaux couloirs migratoires se situent
- Connus CORLŒU. Numenius phaeopus :
1 le 07/04/97 à Moru (Marc et Pierre Sengez)
Migrateur rare à l’intérieur des terres.

— MOUETTE MÉLANOCÉPHALE. Lams melanocephalats :
1 le 28/01/97 à Pont Ste—Maxence

froid qui a eu lieu en janvier 97.

- Mourmz mrmcme. Rissa tridactyla :
2 le 17/01/98 à Moru (Marc Sengez)
1 le même jour à Pimprez (Pierre Sengez)

Cet oiseau marin a été certainement poussé à l’intérieur des terres par une forte tempête cl’ouest.

- Pmr ROUSSELINE. Anthus campestrîs :

1 le 10/04/97 à Moru (Yves Bas)

revu le 22/04/97 sur le même site (Marc et Pierre Sengez)
1 le 27/09/97 à Brassoir (Marc et Pierre Sengez)

1 le 11/10/97 à Gouvieux, Camp de César (Yves Bas)

2 les 12&13/O4/98 à Morienval. Brassoir (Pierre Sengez)
Migrateur rare mais régulier.

- Bmcanomvr-zm FLAVËOLE. Motacilla flava flavissima :
1 le 10/04/98 à Chevrières (W/îlliam Mathot)
1 le 15/04/98 à Moru (William Mathot)
1 le 24/04/98 à Grandvilliers (Philippe Giovanni)

Migratrice régulière en faible nombre parmi les troupes de Bergeronnettes printanières en migration.

- BERGERONNETTE A TÊTE cmsa. Motacilla flava thunbergi :
1 1e 27/04/97 à Moru (Marc et Pierre Sengez)

Migratrice rare se mêlant aux troupes de Bergeronnettes

printanières "type" au printemps. Elles sont par
contre indiscemables à l'automne.

— BERGERONNETTE DE YARRELL. Motacilla alba yarrellii :

1 le 13/12/97 à Boran (Yves Bas)

1 du 31/12/97 au 31/01/98 à Gouvieux (Yves Bas)

1 le 08/03/98 à Boran (Yves Bas)

3 le 11/03/98 à Houdancourt (Marc Sengez)

I le 14/03/98 à Moru (Marc Sengez)

20

Le pic mar. 1999 n° 6

Bilan des données recueillies par le CHD en 1997

2 le 21/03/98 à Boran (LB. Marque)

1 le 02/05/98 à Houdancourt (Marc et Pierre Sengez)

1 le 30/08/98 à Houdancourt (Yves Bas)

Statut confus : certains individus sont présents dans les troupes migratrices de Bergeronnettes grises au

printemps et à l'automne. alors que d'autres hivement dans notre département et que l'observation du
02/05/98 indique une nidification possible à Houdancourt.

- HYPOLAÎS ICTÉRINE. Hippolais icterina :
1 le 21Æ5/98 à Cuvilly (Franck Spinelli)
Migratrice probablement régulière mais difficile à différencier de 1'Hypolai's polyglotte.

- PIE-GRIÈCHE À rima ROUSSE. Lanius senator :
1 le 17/05/97 en Forêt de Compiègne (Iérôme Votte)
3ème donnée récente pour 1'Oise de cet oiseau dont les populations régressent.

— BRUANT ORTOLAN. Emberiza hortulana :
1 le 27Æ9/97 à Brassoir
Migrateur rare

Nous remercions vivement tous les rédacteurs de fiches. Vous êtes de plus en plus nombreux (25 fiches en
97. 32 en 98 et déjà 24 en 99). Mais de nombreuses données ne sont toujours pas soumises à homologation
alors qu’il suffit juste de prendre des notes détaillées sur le terrain et de les retranscrire sur une fiche. Nous
rappelons que les données suivantes sont en cours d’examen :

1 Locustelle luscinioïde le 18/05/97 à Précy-sunOise. Marais Dozet (Yves Bas)

1 Bergeronnette à tête grise le 09/05/98 à Moru (Marc et Pierre Sengez)

1 Buse pattue 1e 28/11/98 à St-Leu d’Esserent, La Brossette (Yves Bas)

1 Faucon pèlerin 1e 31/01/98 à Feuquières, la Chaussée (Henri de LestanvilleK/K,

1 Bouscarle de Cetti 1e 04/02/99 à Breuil—1e—Sec (Frédéric Bouchinet)

1 Fuligule nyroca le 28/02/99 à Verneuil en Halatte, Etg n°4 (Yves Bas)

1 Bergeronnette flavéole du 12/04 au 10/05/99 à Grandvilliers (Philippe Giovanni)

2 Goélands leucophées le 16/04/99 aux gravières de Boran (Yves Bas)

2 Pipits rousselines les 23&24/04/99 à Morienval, Brassoir (Pierre Sengez)

1 Circaète Jeamle-Blanc les 29860/04/99 en FdC. Valon (Marc Sengez)

1 Bergeronnette à tête grise le 02/05/99 à Vauciennes (Pierre Sengez)

1 Bergeronnette flavéole le 02/05/99 à Verberie (Marc Sengez)

7&9 Goélands leucophées les 30/06 et 28/07/99 à Boran (Yves Bas)

5 Goélands leucophées le 28/07/99 à strMaximin (Yves Bas)

1 Autour des palombes le 03/08/99 à Trumilly (Franck Spinelli)

1 Bergeronnette flavéole le 13/08/99 à Houdancourt (Yves Bas)

3 Pipits rousselines les 256126/08/99 à Morienval (Marc Sengez)

1 Grand corbeau le 02/09/99 à Boran (Yves Bas)

1 Circaète ]ean«le—Blanc le 03/09/99 à Grandsvilliers (Philippe Giovanni)

1 Pipit rousseline le 05/09/99 à St-Maur (Pierre Sengez)

Le pic mur. 1999 n” 6 21

Slofiuî du Faucon pèlerin dans l'Oise

 

Statut du Faucon pèlerin dans I’Oise

PAR HENRl DE LESTANVlLLi

Cet article a pour but de faire le point sur cette remarquable espèce, considérée comme rare dans l'Oise
soumise au CHD, afin de suivre la dynamique de population dans les années à venir.

Les données brutes de 1981 à 1998 ont été recueillies sans souci de méthodologie ou de prospectior

particulière.

De84à90:

une observation par an sauf en 1984

En 1990 :

18/09 : 1 à Chevrières.
07/10 : 1 en Forêt de Retz.
20/10 : 1 à Morienval.
04/11 z 1 à Moru.

En 1991 :

08/08 : 1 à Cemoy.

10/08 : 1 femelle à Vauciennes.
21/09 : 1 à Morienval.

En 1992 et 1993 :

pas dbbservations.

En 1994 :
12/02 z 1 femelle à Montépilloy.
01/11 : 1 à Morienval.

En 1995 :
03/01 : 1 à Montépilloy.
03/10: 1 à Morienval.

26/11 z 1 à Raray.
18/12 : 1 à Rocquemont.

En 1996

31/01 z 1 en Forêt de l-Iez

03/03 : 1 à Raray

19/10 : 1 en Forêt Domaniale de Compiègne

En 1997:

pas d'observations.

En 1998 :

toutes les données n'ont pas été soumises au CHD

(sous réserve d'homologation).

01/01 : 1 à Trumilly.

24/01 : 2 à Montépilloy.

31/01 : 1 à Trumilly.

15/02 : 1 juv â Bresles.

11/09 z 1 à Fay — Néry.

20/09 z 1 à Vauciennes.

23/10 : 1 à Trumilly.

1/11 : 1 a Moyenneville.
21/11 z 1 à Fontaine — Chaalis.
06/12 : 1 à Rémérangles.

Le Faucon pèlerin a subi un net déclin en France au début des années 70. Il ne restait à Pépoque que 150
à 200 couples. llaxrêt de Futilisation de certains pesticides (organo — chlorés) a permis d'augmenter ses

effectifs en 1995 à environ 900 couples.

1l occupe de nouveau certains sites comme les falaises normandes depuis 1994. Si la population de la
Manche reste stable, soit un couple ; en revanche, celle de la Seine Maritime a subi une augmentation
conséquente. De 3 — 4 couples de 1994 à 1997, on arrive en 199B à un total de 12 à 16 couples.
Une prospection a été faite sur une bonne partie de la côte par le GONm, révélant ainsi sa recolonisation.

 

22

Le pic mur. 1999 n° 6

in

 

 

Siaîui du Faucon pèlerin dans |’Oise

Il est à remarquer que dans l’Oise, département limitrophe, le nombre des observations a nettement
augmenté cette année 1998 avec une dizaine de données. De plus, ce rapace a été observé tout au long de

l’année 1997 sauf en juin QÛ (L658 -

4/01/98-2-Montépillny
l/0l/9B-l-Trumilly

l9/l0/96—l-FdComp.

Rentargues :

1 / Plus de la moitié des observations est faite en Automne. Ceci est peut—être dû à une plus grande pression
d'observation à cette période. Les suivis de certains sites de migration et les bassins de décantation, attirant de
nombreux oiseaux au passage, ont leur importance. C’est aussi une période d'erratisme pour les jeunes de
l’année ou les immatures, d'où des mouvements de population plus perceptibles.

Z / llespèce est absente de notre département d’avril à juillet ce qui correspond à la période de nidification
en France. La date moyenne de ponte relevée se situe entre le 10 et 20 mars. Les observations de fin février et
mars pourraient faire penser qu'il s’agit soit dïmmatures, soit de jeunes entamant leur reproduction un peu plus
tard ou de nicheurs plus nordiques.

3 / Les observations de décembre et janvier concement des oiseaux hivemants. Certains sites semblent
régulièrement occupés chaque année. Il s'agit, à chaque fois, d'un seul individu. La donnée du 24/01/98 avec
deux individus serait à rapprocher de la sous-espèce calidus (obs. pers.). En effet les couples adultes seraient
sédentaires dans notre pays.

Le Faucon pèlerin est principalement observé sur les grandes plaines agricoles dégagées. On pourra noter
la proximité des forêts. Les espèces proies rencontrées dans ces milieux sont les Pigeons ramiers et colombins,
les Vanneaux et Pluviers, les Etoumeaux et les Alouettes. Les tours et grands édifices semblent avoir un effet

Le pic mur. 1999 n° 6 23

Statut du Faucon pèlerin dons l’Oise

attractif, peut-être comme dortoir. On le trouve souvent posé sur une motte de terre ou sur une bome. Son
activité est accrue en début de matinée et en fin d’après—midi. périodes de chasse.

CONCLUSION z

Ce superbe rapace devrait être observé dans les années à venir de façon régulière, suivant ainsi l'évolution
des populations normandes. Il reste cependant un vide concemant l'ouest du département. secteur pourtant
plus proche des sites de nidification. Cette lacune devrait être comblée en 1999/2000 avec une prospection
spécifique des oiseaux de plaine. Les personnes intéressées peuvent me contacter à ce sujet (Tel pers :

03/44/94/04/70.

Remerciements au GONm pour ses informations, à Arme et Cédric Louvet pour leur aide, à Franck Spinelli
William Mathot....pour la compilation des données et leurs relectures.

Bibliographie :
Yeatman, Berthelot (1995). Nouvel Atlas des Oiseaux nicheurs de France — SOE

Yeatman, Berthelot (l991).Atlas des Oiseaux de France en Hiver:- SOF.
ORNITHOS, 1996, vol 3, n°1, M. Duquet.

Bulletin annuel Marquenterre, 1997, P Carruette.
Géroudet ( 1984) Rapaces nocturnes et diurnes dïîurope, Delachaux et Niestlé.
Bulletin 108 juilL/août 98 "Le petit Cormoran"; GONm.

24 Le pic mer. 1999 n° 6

Spîizberg iuin l 999

Spitzberg Juin 1 999

PAR HENRI DE LESTANVILLE

 

INTRODUCTION

Le Spitzberg se situe dans l'archipel des Svalbard. à neuf cents kilomètres au Nord-Ouest de la Scandinavie,
dans le cercle polaire arctique. D'une superficie de 39 000 Kmî. il est sous souveraineté norvégienne depuis
1920.

La côte ouest est baignée par les eaux du Gulf Stream, ce qui lui confère un climat tempéré en été d'environ
6°C. Le peu de précipitations (200-300 mm/an) caractérise cette île ainsi que les nombreux glaciers (50% de

la surface). Environ 150 Norvégiens et autant de mineurs russes y vivent toute l'année. Le soleil de minuit
brille du 20 avril au Z0 août.

LA FAUNE

Elle est représentée par de nombreux mammifères marins et par deux terrestres, le Renard polaire (Alopex
lagopus) et la sous—espèce de Renne endémique à l'archipel (Rangifer tarandus platyrhyncus). IlOurs polaire
(Ursus mamimus) est. quant à lui, considéré comme un mammifère marin passant la majeure partie de sa vie
sur la banquise.

Ilavifaune est surtout remarquable pars sa densité et les concentrations qu'il y’a sur les falaises côtières, les
plus importantes de l'Atlantique nord. Les oiseaux tirent leur substance de la richesse aquatique du mélange
des eaux chaudes et des eaux froides venues du pôle. Sur la trentaine d'espèces nicheuses, seul le Lagopède
alpin (Lagopus mutus) est sédentaire.

Notre croisière s'est déroulée du 18 au 27 juin, au début de la nidification de la plupart des espèces et avant
l'afflux annuel estival.

Jour I

Arrivés sur l’île sous une chape de nuages; De l'aéroport, nous sommes transférés ‘a Longyearbyen,
principale ville de l'archipel. Au mouillage, nous attend le “Gwen mor". scoop malouin de 20m ainsi que son
équipage. Celui-ci est aidé d'une personne expérimentée des mers australes et d'un accompagnateur nature,
spécialiste de l'île.

Avant notre départ, nous faisons un tour au fond du fiord. Notre premier contact sera un Goéland
bourgmestre (Lai-us hyperboreits); Plus loin. posé sur la grève. un petit oiseau se nourrit d'insectes, c'est le
Bruant des neiges (Plectrophenax nivalis), que l'on rencontrera régulièrement à proximité des lieux habités lors
de notre voyage. C'est le seul passereau de l'île. Sur les fonds vaseux dégagés par la marée, une dizaine de
Bécasseaux variables (Calidñs alpina) se nourrissent.

Jour 2

Départ pour la Baie de Grumantbyen. Nous arrêtons les moteurs pour écouter le vacamie étourdissant de
ces milliers d'alcidés agglutinés sur les parois. Le va-et-vient des Guillemots de Troïl (Uria aalge) et des
Mouettes tridactyles (Rissa rridaczyla) est incessant. On repère les colonies de loin à leur bruit, mais aussi à la

végétation d'un vert plus coloré en bas des falaises enrichies par le guano.
Arrivés à la baie, nous sortons à terre en zodiac et accostons près d'une mine de charbon. Nous sommes
accueillis par un Bécasseau violet (Calidvis mañcima) et par la danse aquatique du Phalarope à bec large

Le pic mur. "I999 n° 6 25

Spiîzberg juin I999

(Phalaropus fulicarius) à quelques mètres de notre embarcation. Non loin de là. un troupeau de rennes paît su
la partie dégagée du pergélisol (sous sol gelé en permanence ou permafrost).

Jour 3

Toujours dans lîsfjorden. nous arrivons à Barentsburg, ville minière russe. Nous atterrissons dans le font
abrité de cette baie. Là. un Labbe parasite (Srercorarius parasiricus) nous attend. très curieux. Nous parton:
équipés pour la joumée et Emmanuel notre guide emporte avec lui sa carabine, en cas d'attaque d'Ours blanc
Un amas de rochers nous barre la route et nous le contoumons. Bien nous en prend, car c'est là que niche
l'Oie à bec court (Amer brachyrhyrtchus). Plusieurs couples nous observent de loin. Les condition:
atmosphériques se détériorent, la neige et le brouillard font leur apparition et nous devons rebrousser chemin

Jour 4

Cap au nord vers la Baie du roi ou Kongsfiorden. Un fort vent de face venu du nord et une mauvaise mei

nous contraignent a revenir vers Barentsburg. Nous assurons nos quarts avec difficulté devant les éléments
déchaînés.

Jour 5

Retour dans la baie pour un repos de douze heures. J'en profite pour photographier les Mouettes tridactyles
et un Mergule nain (Aile aile) venant se nourrir de petits crustacés près de la coque.

Jour 6
Nouvelle tentative. Nous longeons par les côtes l'ouest de l'île du Prince Charles. C'est le domaine des

oiseaux pélagiques comme les Fulmats boréaux (Fulmarus glacialis) suivant notre sillage. Ceux-ci sont plutôt
de forme sombre . caractéristique des individus de ]’arctique.

Jour 7

Arrivés à la base scientifique de Ny Alesund. Nous y rencontrons un ornithologue français étudiant les
Eiders. La station est une vaste réserve avifaunistique. Les Sternes arctiques (Srerna paradisaea) se sont
installées en nombre autour des baraquements. Nous assistons à des parades, accouplements et apports de
poissons. Nous sommes pris à partie car les nids sont proches des chemins. Un couple de Plongeon catmarin

(Gavia stellara) niche sur un lac au nord du village. Un peu plus loin. sur la toundra. nous entrons dans le
domaine de la Bemache nonnette (Branta leucopsis). Cet oiseau reste toujours vigilant quoique familier vis—a—
vis de l'l-lomme. En mer, on observe des rassemblements de mâles d'Eider à duvet (Somateria ntollissima). Les
femelles couvent sur les ilôts rocheux. Un doux chant nous fait remarquer un petit anatidé. l'Harelde de
Miquelon (Clangula hyemalis). Le Grand gravelot (Charadrius hiaticula) est aussi vu sur ce site. Vers une heure

du matin. l'effervescence gagne la communauté scientifique : Un Morse (Odobenus rosmants) est entré dans la
baie, fait peu commun.

Jour 8

Nous visitons les superbes glaciers de la Baie du roi. C'est le premier jour vraiment ensoleillé depuis une

semaine. Quel spectacle magnifique que ces glaces bleues et ces paysages époustouflants. Sur un gros glaçon
se prélassent trois Phoques barbus (Efignathus barbacus). Un petit alcidé se ballade sans crainte, le Guillemot ‘a

miroir (Cepphus grylle). Nous sommes aussi étonnés de la présence du Macareux moine (Fratercula actica) en
petit nombre.

26 Le pic rnor. i999 n” 6

 

Spiîzberg juin l999
 

Jour 9

Nous parcourons d'autres fjords et trouvons des colonies d'oiseaux de mer plus accessibles. A hauteur de
bateau, les Guillemots de Troïl et de Brünnich (Uria lonwia) se serrent sur les corniches. On trouve, au dessus.
les Mouettes tridactyles. A l'étage supérieur, nous trouvons soit le Goéland bourgmestre soit le Grand Labbe
(Stercorañus skua). Enfin, Ie Mergule nain s'est installé au niveau des neiges étemelles. Un Renard polaire
retoume à sa tannière avec un alcidé dans la gueule.

Jour IO
Nous observons trois femelles de renne avec leurs petits. Toujours pas de trace ni de présence d'Ours
polaire. Un Grand Labbe vient de noyer une Mouette tridactyle. nous faisant apparaître la dureté de la vie

sauvage. Les silhouettes de deux Bemaches cravant (Branta bemicla hrota) se dessinent sur l'estran. Le temps
se détériore et nous nous abritons à Ny Alesund.

Jour Il

Retour à Longyearbyen. Une heure avant notre arrivée un Phoque annelé (Phoca hispida) émerge sa tête
des flots.

CONCLUSION

Le Spitzberg subit un réchauffement constant depuis quelques années et le recul des glaciers en est le
principal signe. Les conditions atmosphériques ne nous ont pas permis d'atteindre la limite de la banquise
(80°de latitude nord), et de ce fait, d'observer des espèces remarquables comme I’Eider à tête grise (Somateria
spectabilis) ou la Mouette ivoire (Pagophila ebumea). Nous avons parcouru au total 600 miles nautiques. Ce type
de voyage n'est pas une croisière d'agrément et demande une grande monvation et adaptabilité aux conditions
qui sont rencontrées.

Merci à notre skipper Jean-Claude, à mes équipiers et à notre guide pour le partage de cette aventure qui
reste avant tout humaine.

Bibliographie :

DIF (1982),l.es oiseaux de mer d'Europe.. Ed Arthaud.

Faune et Flore du Grand Nord. GNGL. 1999 guides Gran nord..
Liste des oiseaux du Paléarctique occidental (LPO Omithos).

Infos Svalbard et Conseil du Tourisme de Svalbard. Brochure 1996.

Le pic mur. 1999 n° 6 27

Voyage en Crête

yage en Crète

 

PAR Yves E,“

Nous avons séjoumé une semaine, début avril, à l'ouest de la Crête. C'est une île grecque de la taille de |a
Corse. Elle est longue de 250 km d'est en ouest et large de 20 à 40 km. L'île est presque entièrement Constitlée
de montagnes. les deux plus hauts massifs (lda et Levka Ori) culminent à 2456 et
2453 mètres. La Crête est bordée par la Mer Egée au Nord et par la Mer de f

Lybie au Sud. En effet. elle ne se trouve qu'à 200 km de ce pays. Elle

constitue donc une étape obligatoire pour de nombreux oiseaux _ x
migrateurs revenant de l'Afrique au printemps. Par ailleurs. de nombreux milieux  ‘

visités offrent leur cohorte de nicheurs z oliveraies. orangeraies, garrigues. s. à‘ 
pâtures. pelouses alpines (partiellement enneigées en cette saison), forêts de 

pins. ripisylves. marais et plans d'eau (rares mais riches).

Assez rapidement, on remarque que les espèces communes diffèrent quelque peu des nôtres. En effet. [a
Fauvette mélanocéphale est omniprésente tant qu'il y a quelques buissons pour nicher. elle est en particulier
très commune dans les oliveraies où elle cotoie la Bouscarle de Cetti. pas toujours rattachée. ici, aux milieux
humides. Quant aux zones ouvertes, elles sont habitées par de très nombreux Cochevis huppés. tandis que les
Moineaux domestiques deviennent cisalpins et les Corneilles noires sont remplacées par les mantelées.

La Crête offre aussi aux observateurs son cortège de rapaces. Les plus communs sont la Buse variable, 1e
Faucon Crécerelle mais aussi le Vautour fauve. omniprésent. Sur les pentes du Levka Ori. on trouve l'Aig1e
royal. De bonnes populations d'Aigles de Bonelli et de Gypaètes barbus existent aussi sur l'île. De plu5_
plusieurs îlots. au large de la Crête. comptent de très importantes colonies de Faucons d'Eléonore.

Parmi les milieux typiques de la Crête. se trouvent les plateaux d'altitude, en particulier ceux du Lassithi et
d'Omalos. Un fort enneigement durant l'hiver rend ces terres particulièrement fertiles et aptes à l'agriculture“
Le Bruant proyer est sans conteste l'oiseau le plus commun. accompagné de Bruants zizi. d'Alouettes lulu et
de Bergeronnettes printanières feldegg (ou Bergeronnette à tête noire). Le Grand corbeau et le Crave à bec
rouge viennent fréquemment s'y nourrir.

A Gramvoussa, péninsule formant la pointe nord-ouest de l'île, de nombreux oiseaux ont pu être observés
comme le Monticole bleu, les Traquets motteux et oreillards, l'Alouette lulu. le Cochevis huppé. le Piipg;
rousseline, la Pie»grièche â tête rousse ainsi que la Mésange charbonnière dans un milieu pourtant rare en
arbustes. Sur la côte, nous avons pu voir des Cormorans huppés. Goélands leucophées et un Goélarnd
d'Audouin. Cette presqu'île est également un site privilégié pour la migration prénuptiale grâce à son
orientation plein nord. ce qui a rendu possible l'observation d'un Épervier à pieds courts et d'une Tourterelle
des bois.

Le réservoir d'Agia est sans aucun doute l'un des sites les plus prestigieux de l'île, les stars du site étant les
marouettes. En effet, les trois espèces étaient présentes avec une Marouette ponctuée. huit Marouetues
poussins et surtout une Marouette de Baillon se nourrissant à quelques mètres de l'observatoire pour le
bonheur des photographes. Nous avons pu aussi y observer les espèces suivantes : Blongios nain. Crabiie;
chevelu, Aigrette garzette. Canard colvert. Sarcelle d'hiver. Fuligule milouin. Poule d'eau, Foulque macrou |e,
Grèbe castagneux. Busard des roseaux. Échasse blanche. Chevalier aboyeur et gambette. Bécassine des 1nara_g5_
Goéland leucophée. Hirondelle rustique, rousseline, de fenêtre et de rivage, Martinet noir et à ventre blanc
ainsi que Bergeronnette à tête noire. Pouillots fitis et véloce, Rossignol philomèle. Phragmite des jon<;s_
Bouscarle de Cetti et Rousserolle turdoïde dans la végétation riveraine.

 

23 Le pic mur. 1999 n" 6 —

Voyage en Crèîe

Au sud de l'île, s'étend la plaine de la Messara. Cette large vallée fertile attire de nombreux rapaces en
migration, principalement le Busard cendré, lT-Iirondelle rousseline y est commune. Une recherche
infructueuse de la Rémiz penduline nous a permis d'observer deux Hérons pourprés ainsi que des Chevaliers
sylvains et guignettes.

Sur la côte sud-ouest. Frangocastello forme une pointe avancée dans la mer où l'on peut apercevoir
quelques Puffins cendrés et yelkouans. De plus, on trouve dans la plaine alentour Fauvettes passerinettes et
mélanocéphales, Tariers pâtres, Traquets motteux et oreillards, Pipits des arbres. Bruants proyers. Huppes
fasciées, Cailles des blés et Pivgrièches à tête rousse.

A proximité, la vallée encaissée du Megapotamos, habitée par les Fauvettes passerinettes et mélanocéphales
et 1e Bouscarle de Cetti. nous a permis d'observer un Bruant ortolan, accompagné d'un Moineau espagnol. tous
deux en halte migratoire.

En fin de séjour, nous avons visité l'estuaire de la rivière Aposselemis, à l'est d’ l-Iéraklion. Cette zone
humide est remarquable pour l'observation des migrateurs comme le Pipit à gorge rousse ou les limicoles,
principalement Chevalier sylvain et Bécasseau minute. Un des très rares Courlis à bec grêle y avait fait escale

quelques jours auparavant, mais nous n'avons vu qu'un petit groupe de Courlis cendré Sibériens
h (sous-éspèce orientalis — aux couvertures sous-alaires blanches également). On peut aussi

y voir le Héron pourpré, ainsi que l'Alouette calandrelle dans les pelouses sèches
alentour. '

   

Finalement, nous avons pu faire de très belles observations de 102
espèces en une semaine bien que certains oiseaux soient restés invisibles
comme la Fauvette de Rüppel et la Perdrix choukar pourtant toutes deux signalées
comme communes. Un autre séjour, plus tard en saison, pourrait pennettre

‘observation des Faucons d'Eléonore, du Bruant mélanocéphale et de l'Hypola'i's pale et de nombreux autres
nigrateurs.

Il existe un guide (en anglais) décrivant de nombreux sites de Crête, mais il n'était pas disponible dans les
ibrairies de l'île. Son titre est : A Birdwatching guide to Crete (on peut le commander grâce au listing de livres
le la revue Birding World).

Le pic mor. 1999 n° 6 29

Observation prinfanière d'un Circoèie Jeon-Le-Blonc en forêt de Compiègne.

    

 

Observation printanière d’un Circaète Jean-le-Blanc

en Forêt de Compiègne en 1999

(Circaetus gallicus)
PAR MARC SENGEZ.

Le 29 avril à 18h, en passant par la route de la Fortelle en Forêt de Compiègne, mon attention est attirée
par un grand rapace aux longues ailes qui fait du vol sur place, face à un vent assez violent, au dessus d'un
chemin séparant deux anciennes coupes.

Observe durant 1/4 d’heure, il finit par s'éclipser au dessus de la futaie. J'en profite alors pour aller chercher
Pierre Sengez à Orrouy à quelques kilomètres de là. Malheureusement, il ne sera pas revu de la soirée.

Le lendemain, après une recherche spécifique, il est retrouvé enfin à 11h30 au même endroit et observé
pendant 5 minutes. Tout d'abord, d'assez près avec une proie dans les serres (micromammifëre non identifié),
il toume quelques temps au dessus du chemin , puis disparaît au loin. sans doute pour se nourrir à l'abri des
regards indiscrets.

Le soir, Cédric Louvet (prévenu la veille) et Pierre Sengez n’auront pas la chance de Pobserver. Finalement,
cet oiseau ne sera plus revu.

DESCRIPTION

Taille, silhouette :

Rapace de grande envergure avec une grosse tête proéminente et de longues ailes assez larges.

Tête :
Large tête (de face) sombre. Tête et poitrine foncées nettement délimitées.

Parties supérieures :

D'un brun-gris assez foncé, le croupion est blanc. Un contraste se dessine entre les couvertures pâles et les
rémiges sombres.

Parties inférieures :
Ilensemble tire sur le blanc. Le ventre est pâle et des rangées de points sont visibles sous les couvertures
(mais sans tâches au poignet comme chez Buteo buteo).

Ailes-Queue :

Longues et semblant plus larges au centre, avec le bord postérieur légèrement incurvé. En vol plané, les
poignets sont saillants. Le dessous est clair avec des rangées de points facilement visibles de près. La queue. à
coins carrés et bords rectilignes, est claire et agrémentée de 3 barres sombres.

Vol :

En vol sur place, les battements d'ailes sont lents et sans amplitude, les pattes pendantes presque tout le
temps. En vol battu, les battements sont plus amples et plus puissants et souples à la fois. La queue a été vue

quelque peu tordue à la façon des milans en vol glissé.

 

30 Le pic mur. i999 n° 6

Observation printanière d'un Circaèie Jean-Le-Blanc en forêt de Compiègne.

 

Notes de terrain du 29 et 30/04/99 (M S).

Les confusions auraient été possibles avec le Balbuzard pêcheur (ailes plus étroites, tâches sombres au
poignet et sous alaires d’un blanc plus éclatant ...), la Bondrée apivore (tâches sombres au poignet et barres de

la queue espacées différemment...) et la Buse variable ( tâche sombre au poignet et pointe des ailes sombres
plus nettement délimitée).

Enfin le vol typique et caractéristique du Circaète le distingue de ces autres espèces en toutes circonstances.

STATUT

Le Circaète ]ean-Le—Blanc est bien connu comme chasseur de reptiles et vit donc dans les régions chaudes
et sèches. En France, il se reproduit au sud d'une ligne Vendée—Loiret«Doubs et est nettement plus abondant
dans le 1/3 sud du pays. Il arrive en France de mi-mars à mi»avril et repart vers l'Afrique tropicale de début
septembre à mi—octobre. Le détroit de Gibraltar a déjà comptabilisé, à lui seul, plus de 9000 oiseaux en
migration post-nuptiale.

Le nombre de couples en France était estimé entre 740 et 1100 en 1992. IZEspagne comptait de 1000 à 2000
couples en 1993, la Russie 1000 couples en 1993 et la Turquie de 2000 à 8000 couples en 1993.

Le Circaète est présent sur le pourtour de la Méditerranée (France, Espagne, Italie, Grâce, Turquie et
Afrique du nord), aux pays baltes jusqu’au Kazakhstan et en Inde.

Cette observation dans l’Oise constituerait la deuxième mention pour le département, la précédente étant
du 09/09/84 à Péroy les Gombries.

Cette espèce est en effet observée régulièrement au nord de son aire de répartition jusqu'en Suède et au
Danemark.

A noter que cette observation de 99 a été faite dans un secteur où une Coronelle lisse (Coronella ausniaca)
et une Couleuvre à collier (Natrbt narrix) ont pu être admirées.

Voici glelgues données de ce rapace Œw‘ le nord de la France:

25/09/90 Somme Marquenterre

12/04/92 Seine et Mame Montereau

23/04/92 Nord Condé sur Escaut
09/10/93 Pas de Calais Aulain

13/08/94 Seine et Mame Forêt de Fontainebleau

fin 10/94 Aisne

26/05/95 Meuse Etang de Lacliaussée
22/06/96 Meuse Lac de Madine
05/08/97 Seine et Marne Forêt de Fontainebleau
31/08/97 Nord Villeneuve d‘Ascq

 

 

Le pic mon 1999 n° 6 31

Observation prinîanière d'un Circaèîe Jean-Læfilanc en forêî de Compiègne.

Circaete en migrartion à
Gibmltar en avn’! 1999
Photo : M. Scngez

 

Biblioggaghie :

Génsb(l B. ,(1995), Guide des rapaces diurnes, Delachaux et Niestlé;
Porter R.F. 6L all ,(1995), Rapaces diumes d'Europe Æditorial Perfils/LPO;

DuqueLM, (1992), La Faune de France-Inventaire des Vertébrés et des principaux Invertébrés.
Nathan-Muséum d’Histoire Naturelle;

32 Le pic mor. 1999 n° 6

Défenninofion des plongeons en hiver

Détermination des plongeons en hiver

PAR CÉmuc LOUVET

Du fait de leur comportement plutôt « littoral » en hiver dans notre région, les plongeons ne font pas

l‘objet de nombreuses observations dans l’Oise. Cette situation , accentué du fait que les oiseaux observés sont
en plumage d'hiver, amène certaines difficultés de détermination.

Cet article. sans être original. est une compilation des différents articles ou ouvrages traitant de

Pidentification des plongeons en hiver.

SIËLHOUETTE COL/[PARÉE DES TROIS ESPÈCES DE PLONGEONS :

4V

"WW ‘mW Plongeon cnlmañn

.4‘ J

Plmgem lrclîqll: Grèbe huppé

Formes et tailles relatives des becs

Plongeon imbrin z 76-100 mm

Plongeon catmarin : 60-73 mm

 

-Plongeon arctique : 69 mm environ

PLONGEON IMBRIN. Gavia immer. 80-95 cm

Intornuznbns concernant la mue :

Adultes :
mue complète d'août à janvier : Plumage d'hiver.
Mue complète de février à mai : plumage nuptial.

 

Le pic mur. 1999 n“ 6 33

Détermination des plongeons en hiver

 

Jeunes : Le plumage juvénile se perd après une mue partielle en décembre-janvier. Dès lors, l'âge est
difficile à déterminer puisque les oiseaux auront un plumage intermédiaire jusqu'à l'acquisition de leur premier
plumage nuptial fin février à l'issu de leur deuxième année.

Identification :

Le Plongeon imbrin est le plus gros des plongeons observés dans le département. Bien qu'il soit plus grand
que le Plongeon arctique, les possibilités de confusion avec cette dernière espèce sont réelles surtout à distance.

Taille : de taille comparable à un Grand Cormoran quoique légèrement plus petit. C'est un oiseau qui attire
tout de suite le regard surtout en présence d'oiseaux plus courant comme le Grèbe huppé ou la Foulque
macroule qui peuvent servir de référence. La taille équivaut à l,5x à 2x la taille d'un Grèbe huppé.

Silhouette : la silhouette générale est massive ; le cou est épais et court ; la tête présente un « bosselage »
caractéristique (plus ou moins prononcé selon les individus et les attitudes adoptées) et est prolongée par un

bec épais et relativement long. Le maintien sur l'eau donne l'impression que l'oiseau est enfoncé dans l'eau. La
tête et le bec sont tenus à l'horizontale.

Tête et cou : la tête est bosselée et paraît importante par
rapport au reste du Corps.

 
  

Adulte : la séparation entre le blanc et le noir est
irrégulière. En bonnes conditions de lumière, le collier noir est
bien visible et semble bien démarqué du reste de l'arrière du

cou dont il est, de plus. séparé par une légère bande plus claire.
Un cercle orbital blanc détoure nettement l'œil.

juvénile et deuxième année : le cercle orbital est moins visible. Le collier même en bonnes conditions de
lumière est moins net et paraît plus fondu avec le reste du plumage. Lors de la deuxième année le collier
devient de plus en plus net.

Parties supérieures :

Adultes : le manteau est relativement uniforme, de teinte sombre. Par de très bonnes conditions de lumière
et ‘a faible distance, on peut remarquer une légère frange plus claire sur les plumes du dos.

juvénile : le plumage apparaît écailleux.

Bec z le bec est fort et épais. La mandibule supérieure paraît avoir un rayon de courbure plus important que

la mandibule inférieure qui présente d'ailleurs une « cassure » au niveau du 1°‘ tiers à partir de la pointe du
bec (gonys).

PIDNGEON CATMARIN. Gavia stellata. 59 — 69 cm.

lnfamzatibns concernant la mue :

Adultes : mue complète d'octobre à décembre puis une mue partielle de mars à mai avant d'acquérir le
plumage nuptial.
Juvéniles et jeunes : mue partielle de février à mars.

 

34 Le pic mur. l999 n° 6

Déienninoîion des plongeons en hiver

 

Identification :
Le Plongeon catmarin est le plus petit des plongeons que l'on puisse observer et c'est aussi le plus facile à
identifier grâce à sa silhouette particulière.

Taille : légèrement plus grand qu'un Grèbe huppé il s'en distingue à distance par sa silhouette particulière
et ses teintes plus sombres.

Silhouette : la tête et le bec sont généralement portés vers le haut à la a manière connoran ». La poitrine
n'est pas bombée. Le cou paraît fin aux autres espèces. La tête n'est pas angulaire et il existe une certaine
continuité entre le bec et le front peu marqué

Tête et cou : le devant du cou et les joues sont d'un blanc net. Une petite tâche blanche en avant de l'oeil
est caractéristique d'un oiseau adulte. La délimitation au niveau du
cou entre l'arrière sombre et le devant clair est très nette.

 
  

De plus, la zone sombre de la nuque est moins étendue que chez
les autres espèces.

Juvéniles : les joues sont grises et blanchiront lors de la première
mue. Le devant du cou paraît « sale » et présente des teintes grisâtres.
De même, la sé aration entre l'arrière et le devant du cou n'existe as mais s'effectuera lors de la remière mue.

P P

Parties supérieures : elles paraissent toujours plus claires que chez les autres espèces. De plus, on peut y
observer de petites tâches blanches elliptiques qui le distingue des autres plongeons.

Bec :

Adulte z le bec est nettement retroussé vers le haut, cette impression est donnée par le fait que la mandibule
inférieure présente un rayon de courbure plus important que la mandibule supérieure.

juvénile : le bec est plus droit. de fait, il peut laisser penser à un bec de Plongeon arctique mais il reste
cependant beaucoup plus fin. Le bec commencera à se retrousser lors de la première mue d'hiver.

PLONGEON ARCTlQUI-Z. Gzwia arctica. 53 - 70 cm.

ln omiations concemant la mue :

Adultes : mue complète de d écembre jusqu'au printemps.

jeunes z entre janvier et juillet pour acquérir le plumage intermédiaire. En mars—avnl de leur deuxième
année, les jeunes se parent après une mue complète de leur premier plumage nuptial.

Identification :
Le Plongeon arctique peut présenter des possibilités de confusion avec le Plongeon catmarin à distance mais
le plus gros risque de confusion reste avec le Plongeon imbrin.

Taille : de taille légèrement supérieure au Plongeon catmarin.

Silhouette z bec droit. front marqué. Fait penser à un petit imbrin dont il difïère par le cou moins épais. un
bec plus fin et l'absence de bosse marquée. La poitrine est bombée ce qui le distingue du Plongeon catmafln»

 

Le pic mor. I999 n° 6 35

Déiermincnion des plongeons en hiver

 

Tête et cou : Adulte : la délimitation entre la nuque gris-foncé et le devant du cou blanc éclatant est très
nette et paraît passer au milieu du cou. Cette limite nette accentue le contraste global de l'oiseau.

Juvénile et jeune : la nuque est gris«brun, le devant du cou peut être un peu «x sale » surtout s'il
s'agit d'un oiseau juvénile.

Parties supérieures : Adulte : teinte unie gris»
foncé.

  

juvénile : les plumes des parties supérieures sont bordées
d'un liseré clair et la teinte générale est plus brune.

Bec : le bec est droit et plus épais que chez le catmarin mais reste beaucoup moins impressionnant que le
bec du Plongeon imbrin.

“ Ligne de flottaison " : un des critères dïdentification du Plongeon arctique est la présence de patches
blancs à l'arrière des flancs mais il faut cependant ne pas se fier à ce seul critère car son appréciation varie
fortement en fonction de la posture de l'oiseau.

Bibliographie :

Vinicombe et al.(1992). Identifier les oiseaux. Delachaux et Niestlé.

Jonsson L. (1994). Les oiseaux ÆEurope, cP/Âfriqzæ du nord et Elu Moyen Orient. Nathan
Mullamey, Svensson, Zetterstrôm, Grant (1999). Le Guide Omitho. Delachaux et Niestlé.
Beaman M.. Madge E0998). Guide encyclopédique des oiseaux du paléarctique occidental. Nathan.
P]. Dubois. "Plongeons d'hiver”. ËOiseau magaäne, (9) : 51.

35 Le pic mur. 1999 n° 6

Recensement des oiseaux d'eau hivemanî dans |’Oise en 1999

RECENSEMENT DES OISEAUX D’EAU
HIVERNANT DANS L’OISE EN JANVIER 1999

 

(WETLANDS INTERNATIONAL)

PAR JEAMPHILIPPE BONNEL

Ce recensement a eu lieu entre les 9 et 20 Janvier: il aurait été préférable de réaliser toutes les observations
sur une période plus restreinte mais les dates nous ont été confirmées tardivement et nous ne pouvions plus
réagir. Malgré ce contretemps. le comptage a une bonne fiabilité; les conditions météo ont peu évolué pendant
le mois de janvier et les mouvements ont été de faible ampleur. Comme chaque année, de nombreux
observateurs se sont mobilisés et la couverture de la zone est bonne. Pourtant. certains sites majeurs n'ont pas
été visité car ils ne sont pas accessibles (c'est le cas de l'étang de Lépine et surtout du marais de Sacy).

LISTE DES OBSERVATEURS

M.C. JUKOWSKY. JB MARQUE, R. SPINELLI, W .MATHO'E l? SENGEZ, M. SENGEZ. .'].M. GERNET.
H. DE LESTANVILLE. C. GUYOT. J P BONNEL, D. DELVILLE. 1? BOURGOINÎI R MALIGNAÎ".
R. BARADEZ. Y BAS. M. RICHARD, C. LOUVET, Y LANGLETÎ W MATHOÎZ J. LAW. M. JEHANE.
E DELMONT J. VOTTE. M. VOTTE.

CONDITION D'HIVERNAGE

Les conditions météorologiques de janvier 1999 dans l’Oise sont favorables à Fhivemage des oiseaux. Dans
l’Europe du Nord, les conditions sont normales également et on ne note aucun afflux particulier d‘oiseaux
nordiques. Il faut toutefois noter un événement qui a sans doute eu une incidence sur Yhivemage de certaines
espèces chez nous. je veux parler de la vague de froide brève mais forte qui a affecté l’Oise du 18 au 26
novembre 1998 avec un minimum de » 12°C le 24 novembre. Nous verrons dans les commentaires par espèce.
l'incidence qu'a pu avoir cette petite vague de froid.

Voici les températures relevées sous abri à Fresnoy la rivière pendant la période précédent le recensement
(du Z2 décembre 1998 au 20 Janvier 1999):

    

Le pic mon 1999 n° 6 37

Recensement des oiseaux d'eau hivemant dans |’Oise en 1999

PRINCIPAUX FAITS MARQUANTS

Grèbe castagneux :

46 oiseaux dénombrés: c’est un effectif faible.

Maximum: 124 en 89. Minimum: 38 en 94.

Le gel de certains plans d'eau en Novembre (bassins du château de Chantilly. Commelles) a peut-être
chassé une partie de la population hivemante. Les autres étangs où hiveme traditionnellement cet oiseau
avaient par contre leurs effectifs habituels; il est vrai que ces étangs traversés par un cours d'eau ( tel l'étang

 

de Fleury) conservent plus longtemps des zones d'eau libre lorsque le froid se prolonge.

Grèbe huppé:
201 oiseaux. Maximum: 548 en 96. Minimum: 45 en 88 et 6l en 97.
Ces effectifs sont d'autant plus faibles que cet oiseau voyait sa population hivemante progresser

 

régulièrement d’année en année depuis 1988 (à l’exception bien sûr des années avec gel des plans d'eau).

Plus encore que pour le Grèbe castagneux, on peut penser que la vague de froid de novembre a fait fuir une
partie des Grèbes huppés hivemant habituellement dans l’Oise; les gravières où stationnent d'ordinaire ces
oiseaux sont très rapidement prises par les glaces.

38 1999 n° 6

Le pic mar.

Recensemeni des oiseaux d'eau hivemant dans l'Oise en 1999

 

Héron cendré z

Avec 61 Hérons cendrés dans l'Oise, on se situe dans la fourchette basse de la moyenne:

Maximum: 126 en 96. Minimum 26 en 88.

llhivemage du Héron cendré a été en progression constante dans l'Oise entre 88 et 96. Un coup d'arrêt a
été donné en 97, du sans doute à la vague de froid. Après une année 98 calamiteuse pour cette espèce. les
effectifs remontent un peu. Il faut être prudent quant aux conclusions que l'on peur tirer:Les reposoirs ne sont
pas toujours près des plans d'eau et les observateurs ne font pas de recherche systématique pour cet oiseau. Ce

recensement hivernal est pourtant une excellente occasion pour faire le point sur le statut de cette espèce; de
nouvelles colonies de nicheurs peuvent être découvertes à ce moment de l'année.

Grand Cormoran :

214 Grands cormorans étaient présents dans l'Oise au moment du recensement de janvier. Ce chiffre est
en progression. comme partout en France: 0 en 95, 95 en 96, 120 en 97, 390 en 98. Recul donc en 99. Les
effectifs restent somme toute très modestes pour l'instant du moins et l'ensemble des plans d'eau et des rivières

du département doit pouvoir supporter sans dommage la prédation de cet oiseau, nouvelle acquisition pour
Favifaune de notre département.

Cyge tubercule’ :
197 cygnes.

Maximum: 161 en 88. Minimum: 59 en 92.

Avec 197 oiseaux. on bat le record de 1988 et on retrouve les effectifs élevés notés en 88. 89 et 90. Ce
chiffre est difficile à interpréter et devra être confirmé en 2000 : bonne réussite de la nidification .7 progression
de l'espèce dans le nord de l'Europe? afflux inhabituel de migrateurs? Les omithologues s'intéressent peu à
cette espèce. 1| serait intéressant de connaître le statut “sauvage" de cer oiseau qui niche ici et là dans les
gravières et étangs de notre département.

Canard colvert :

1889 oiseaux seulement.

Maximum: 3107 en 93. Minimum: 1278 en 98.

Après le minimum noté en 98. l'effectif remonte un peu mais on est loin des records.

Fuligule millouin :

954 oiseaux .

Maximum: 1686 en 95. Minimum: 351 en 88.

Effectifs assez faibles dans l'Oise par contre effectifs records dans la zone couverte par les adhérents du
GEOR : tout laisse à penser que les méthodes utilisées pour éloigner les cormorans du plan d'eau N° 5 à Moru
(détonations) ont vidé celui—ci de tous ses occupants: les milouins se sont réfugiés dans la vallée de l'Aisne près
de Soissons et dans la vallée de l'Oise, à Beautor.

Fuligle morillon z

121 oiseaux.

Maximum: 399 en 97. Minimum: 80 en 88.

Même remarque que pour le Fuligule milouin : il manque dans l'Oise la centaine d'oiseaux hivemant
traditionnellement dans la zone de Moru; ces oiseaux se sont réfugiés dans l'Aisne pour la plupart.

Le pic mar. 1999 n" 6 39

Recensement des oiseaux d'eau hivemonî dans |'Oise en ‘I999

Garrot à oeil d'or :

6 oiseaux.

Maximum : 11 en 94-. Minimum: 0 en 90.

La petite population qui hivemait sur le plan d'eau N°5 s'est dispersée sur l'ensemble de la zone à cause là
encore des perturbations causées par les détonations. Cet oiseau était le symbole de la richesse de ce plan
d'eau, prouvant qu'une gravière bien réaménagée peut développer rapidement des écosystèmes diversifiés.

Harle giette :

2 oiseaux.

Maximum: 15 en 96 et surtout 135 en 97. Minimum: 0 à 2 selon les années.
C'est sans doute le dernier écho de la vague de froid de 1997.

Harle biêure :
Aucune observation en 1999 : Maximum: 11 oiseaux en 1996. 756 en 1997.

Minimum : quelques individus certains hivers. 6 oiseaux avaient encore été observé en 1998. Dans le cas
du harle bièvre. il n' y a donc en quelque sorte plus aucun écho.

Gallinule poule d'eau :

254 oiseaux.

Maximum: 596 en 97. Minimum: 113 en 94.

Après l'effectif record de 97, du sans doute à la vague de froid. la Gallinule poule d'eau retrouve des effectifs
normaux. fluctuant au gré de Passiduité des omithologues car cet oiseau hiveme souvent dans des sites peu
visités lors de ce recensement (prairies humides. bords de rivière).

Fougue macroule :
4098 oiseaux.

Maximum: 4468 en 91. Minimum: 2480 en 91.

C'est toujours l'oiseau d'eau le plus abondant en hiver dans notre département. Les effectifs retrouvent un
niveau élevé après le creux de 97 et 98. Cet oiseau est favorisé par la multiplication des gravières, pourtant les
effectifs ne progressent pas au même rythme que les plans d'eau. De nombreux plans d'eau restent déserts
longtemps après leur remise en eau. signe qu'aucune vie végétale ne se développe. Ainsi le vaste plan d'eau de
l'Evêché à Moru est il toujours absolument désert. alors que son exploitation est terminée depuis plus de dix
anszil y aurait beaucoup à dire sur la qualité du réaménagement des gravières après exploitation.

A noter également cette année:

— la quasi absence de canards de surface en dehors du colvert.

— Bel hivemage de Vanneaux huppé et de Pluvier doré dans la vallée inondable de l'Oise.
v Un effectif record de Goélands en vallée du Thérain

- En dehors de 2 Chevaliers culblancs, aucune observation de limicole cette année.

-2 Eider à duvet en vallée de l'Oise.
«l Fuligule à bec cerclé à Verneuil (sous réserve d'homologation).

Un bon cru donc que ce recensement 99 qui fait le point sur Phivemage dans l'Oise des oiseaux plus ou
moins inféodés aux zones humides. Un peu plus de rigueur dans la méthodologie permettrait sans doute des

 

4o Le pic rnor. l999 n° 6

Recensemeni des oiseaux d'eau hivemani dans |’Oise en i999

 

analyses plus pertinentes et apporterait une meilleure connaissance des potentialités d'accueil des différentes
zones humides du département.

A noter des à présent la date toute proche du prochain recensement:
les samedi 15 et dimanche 16 janvier 2000.

Plus nous serons nombreux, et plus le travail pourra être de qualité.

Les tableaux suivants présentent l'ensemble des données par petites unités régionales.

J'ai isolé les données du département de l'Oise de l'ensemble des données collectées.

Nous débordons en effet largement dans les départements voisins et ce de façon variable selon les années.
Ce sont donc les données de l'Oise que l'on peut comparer d'une année à l'autre.

VALLÉE DU ‘Iï-Œmm

St Vaast les Mello
Cires Les Mello
Mollo

Saint Félix
Villers Saint Sepulcre
Bailleul
Montreuil
Bresles
Rochy-Condé
Allonne
Villers sur ‘Ihèr:
Therdonne
Beauvais ( Canada)

    

Millysirr
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IIIIIIIIIIIIF. I...
ŒHENŒNHNILŒHMËEHIÏ

«1 Bemache nonette à Milly

«3 Bemaches du Canada à Angy

—1 Busard Saint—Martin à Bresles

—Le décompte dans cette zone est partiel car certains plans d'eau ne sont pas accessibles.

 

Le pic mur. 1999 n” 6 41

Recansmenf des oiseaux d'eau hivemanî dans |’Oise en 1999

   

 
   
  

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VALLÉE DE IÏAUTOMNE

 

Le pic mur.

 

1999 n“ ô

Recensement des oiseaux d'eau hivemonî dans |’Oise en l999

    
  

 
 
 

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Maximin (gravière)
Gouvieux (plaine)
Commelles
Creil (écluse)
Toutevoie
Saint-Leu
Boran (écluse)
Boran (gravière)
Les Fontaines

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Rvvnumont IIIIIÂIIIIII
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1 Ouette d'Egypte à FontainevChaalis. un Canard carolin à Chantilly.

Nous n'avons malheureusement pas accès à l'étang de l'Ep1'ne, qui est l'un des plus intéressants de ce
cteur.

 

Le pic mar. 1999 n“ 6 43

Recensemenf des oiseaux d'eau hivemunî dans |'Oise en 1999

 

 

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Saint Maximin (gravière
Gouvieux (plaine)

Commelles

Creil (écluse)
Toutevoie
Saint-Leu

Boran (écluse)

Bol-an (gravière)
Les Fonœines

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IIIIIIIIIIIIIII
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Le pic mur. 1999 n° 6

Recensement des oiseaux d'eau hivemanî dans I'Oise en 1999

    
   
  

     

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Port-Fontenoy “viel étang"

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Soissons (élzng Clémencin)

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Deux dortoirs de Grands Cormorans dans les arbres bordant les deux plans d'eau de la reserve de chasse
LPuntrée de Soissons.
—Colonie dflirondelle de ñvagedans la sablière de Port-Fontenoy.
J4 nids de Hérons comptés dans 1a hérormiète de Port-Fontenoy.
—2 Oies cendrée volantes à Pommiers.

VALLÉE DE LEPTE

   

 
    
   
  
    
  

Erang de la Villetertre
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GravièœtdeDangln

 
    

IIEMWEŒEIIII---IIIIIIIIIII
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Le pic mur. I999 n° ô 45

Recensement des oiseaux d'eau hivemanî dans |’Oise en I999

 

Les gravières de Gisors et le caravaning ainsi que la décharge de Villetertre n’ont pas été visités.

VALLÉE DE LOISE (60)

   
   

    

 
  

  
   
  
 

 

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Hovdanwurt IIIIIIIIIIIIII I
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Le marais de Sacy n’est pas accessible. Les étangs de Beaurepaire ne sont plus accessibles (cloturés)

750 Grives litomes dans les prairies près de la ferme de Parvilliers.

Un fuligule à bec cerclé à Vemeuil.

UEider ‘a duvet est un mâle immature. Idem pour le ( ou les deux Harles piettes).

Les laridés n'ont pas été comptés sur les zones Verneuil, Moru, et une partie des zones Chevrières <

Longueil.

 

45 Le pic mur. I999 n" 6

Recensement des oiseaux d'eau hivemanî dans |’Oise en 1999

 

  
    

  

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IIIII
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Jlation de Sarcelles hivemantes dans les marais boisés entre les étangs de Fleury et de la Ramée
ble à dénombrer. Êtangs de la queue d’Han visités partiellement

 

.e pic mur. l999 n“ 6 47

Recensement des oiseaux d'eau hivemunî dans VOise en 1999

 

   

 
 
   
 
 
 

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_VALLI’:E DE IÏAISNE (L)

 

   
  
 

Etnng du Buissonnet
Etang du Cnrandeau
rang du Louveteau
tang du Vivier du Grès
Pont du Franqaurt
rang de Belle Ass‘
Pont de Berne .
Gravières du pont de Bern
Pont de Rethonde
Gravières de Rethonde
Ecluse dŒ-Iérnnt
Gravières de Trosly-Breuil
Pont de Bemeuil
Gravières de Couloisy
Pont d’Attichy
Etangs d’Atfic.hy
Bassins de Vîc sur Aisne
Etang de Genanmurt
Etnng de Pierrefon
Étang de Vertefeuilles
Etang de Saint Pierre
Étang de YEtut
tang de Vœux Moulin
Tcrru. VALIÉE DE IZAISNE (60

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IIEIII
IHHHHI

  

 

Le pic mar. 1999 n°

Recensement des oiseaux d'eau hivemanî dans l'Oîse en 1999

   
  
   

Étang du Buissonnet
Etang du Carandeau
Etang du Louveteau
Étang du Vivier du Grès
Pont du Francport
Etang de Belle Assise
Pont de Berne
Gravières du pont de Berne
Pont de Retlmnde
Gravières de Rethonde
Ecluse dî-Iénn
Gravières de TroslyaBreuil
Pont de Bemeuil
Gmvières de Couloi
Pont d’Attîchy
Etangs d'Attichy
Bassins de Vic sur Aisne
Etang de Gennncu
rang de Pierrefonds
Étang de Vertefeuilles
tang de Saint Pierre
tnng de 115m:

5ms de Vieux Mvulin I IIIŒIIIIIIIIII
TŒALVAUEDE 13mm (60) IIEIIIIEEIËEIHEHEIÊIIÊIIIEH

sin de Bemeuil : travaux de démolition de la sucrerie, accès au bassin impossible.
dortoir de Grand Cormoran à IJOuest d'Attichy (Lieu-dit "Îîl1olet") : 26 posés sur un arbre et 9 en vol.

(VALLÉE DE 1501s}: (05)

IIIIIIIIIIIIIIIIIIEIIII

 

  

Î
n

e pic mar. 1999 n° 6 49

    
   
   

 

Recensemenf des oiseaux d'eau hivemanf dans |’Oise en 1999

III

 

II I II
NËEEEEEHHEEENEEHE

Vendeuil, Travecy et Moy de l'Aisne non visité.
Un Tarier pâtre mâle à Vlry-Noureuil.
Sex-ratio des Harles piette : 4 femelles et 1 mâle.

ÎOISE

 
        
  

 
 

IIEIEŒEIEEIIEEEI

lllmfilällI

ŒŒEIŒŒŒE
Vallée de POise (c2) m'a-m.

  
   
   
 
 
  
     

Vallée de1’0urcq (02) EEIBIEŒEII
IIIIIIIEEII
ŒŒIWBI
IIEEIIŒEHII
ŒŒIBEIŒIII
HIIIHIIIII
ŒIŒHŒIŒIIII

ŒŒJNEŒEŒEEËËŒBH
ŒŒIDË-älfläfiuflfiäñifififlfi

   
 
  
 
   

 

50 Le pic mur. 1999 n° 6

Recensement des oiseaux d'eau hivemom dans |’Oise en 1999

  

se IIfiIIIÆIŒIflüÆ
mämämnænæuaæmä.
ŒEËIEEŒIHHIWË.

Vallée de l'Aime (60)

 

    

51

Le pic mon 1999 n“ 6