Pic Mar - 1996 - 2
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NUMERO 2

ISSN 1269-1194

SOMMAIRE FEVRIER 1997

P 1 a 6: Le statut du BECASSEAU MINUTE dans I'OISE.
F. SPINELLI
P 7a 12: CHOUEITE EFFRAIE au nichoir a BRAISNES.
J. BECKER
P 13 a 15: Observation de RAPACES sur des jachères agricoles.
M.etP. SENGEZ
P 16 a 18: Nouvelles observations d'OEDlCNEMES CRIARDS dans le
Nord-Ouest de I'OISE.
R. FRANÇOIS
P 19 a 22: Identification des BERGERONNEITES.
M.et P. SENGEZ
P 23 a 27: La population de PIC MAR dans laforêt de LAIGUE.
R. FRANCOIS
P 28 a 33: Analyse de la migration post-nuptiale 96 a MORIENVAL.
M.et P. SENGEZ
P.34 a 36: Migration post-nuptiale 96 a MAREIL—EN-FRANCE.
P. MALIGNAT
P 37 a 40: Camet de route d'un voyage au MAROC.
H. de LESTANVILLE
P 40: Une jeune BERGERONNETIE DES RUISSEAUX nourrie par une
BERGERONNETIE GRISE.
J.B. MARQUE
P 41: Anomalie pigmentaire chez le ROUGEQUEUE NOIR dans I'OISE.
F. SUEUR
P 42: Nouvelles données hivernales d'ALOUETTE LULU dans I'OISE.
C. LOUVET
P 43 a 54: Recensement des OISEAUX D'EAU hivernant dans I'OISE en
Janvier 96.
J.P. BONNEL

REVUE DU GEOR 60: Groupe d‘Etudes Ornithologiques de 1’Oise.
2, rue de Pierrefonds - 60127 PONDRON.

Téléphone : 03.44.88.61.51. IPrix: 30 Franc,_'s:l

 

LE STATUT DU BECASSEAU MINUTE

Calidris minuta DANS L’OISE.

 

Par z Franck SPINELLI.

Liste sgstématigue des données disgonibles gour I’Oise de 1978 à 1995.

De l978à 1985: -31/04/82: là Bresles.
— 25/09/83 : l7 à Chevrières.
- 24/09/84: l0 à Chevrières.

En 1986 : - Pas d’observations.

En 1987: - 23/08/87: 1 à Chevrières.

- 20/09/87 : 9 à Vauciennes.
- 25/09/87 : 1 à Chevrières.

— 27/09/87 : 1 à Vauciennes.
— 03/ 10/87 : 15 à Vauciennes.
- 04/10/87 : 12 à Vauciennes.
- 10/10/87 : 1 à Vauciennes.

En 1988 : - 21/09/88 : 4 à Bemeuil-sur-Aisne du 21/09 au 26/09.
- 01/10/88 : 2 à Vauciennes.
- 29/10/88 : 2 à Moru.

En 1989: - 07/03/89: 1 ä Moru.

En 1990: - Pas d'observations.

En 1991 : - 08/06/91 : 1 à Vauciennes.
En 1992: - Pas d'observations.

En 1993 : - 31/07/93 : 1 à Chevrières.

- 04/08/93 z 1 à Chevrières.

- 19/08/93 : 1 à Chevrières.

- 21/08/93 : 3 à Vauciennes.
- 28/08/93 : 1 à Chevrières.

- 12/09/93 : 4 à Moru.

- 18/09/93 : 6 à Vauciennes.

En 1994: - 30/05/94: 1 à Moru.
- 14/06/94: 3 à Verneuil en Halatte.
- 30/07/94 : 1 à Chevrières.
- 09/09/94 : 2 à Chevrières.
- 10/09/94: 3 à Chevrières.

En 1995 : - 10/06/95 z 1 à Chevrières.
— 25/07/95 : 1 à Chevrières.
— 01/08/95 z 2 à Chevrières.
- 03/09/95 : 2 à Vauciennes.
— 08/09/95 : 3 à Chevrières.
- 11/09/95: 4 à Moru.

— 12/09/95: 4 à Moru.

— 16/09/95 : 1 à Moru.

- 16/09/95: 1 à Chevrières.
- 17/09/95 : 2 à Chevrières.
— 17/09/95 : 1 à Neaufles Saint Martin.
- 24/09/95 : 2 à Vauciennes.
- 04/10/95: 5 à Moru.

— 09/10/95 : 2 à Moru.

— 12/10/95: 2 à Moru.

- 20/10/95 : 1 à Chevrières.
- 22/10/95 : 2 à Chevrières.

DISCUSSION.

Notre base de discussion sera pour commencer la répartition par décade des observations de
Bécasseau minute (Calidñs minuta) dans l’Oise de 1978 à 1995. Il est clair qu’il faudra bien
garder à l’esprit que ces données sont éparses et recensées de manière aléatoire sans aucun soucis de
méthodologie, ce qui fait que les résultats peuvent être plus ou moins tributaires des dates de
prospections non régulières sur une année et que, d’autre part, les sites d’observation n’ont pas fait
l'objet d’une prospection continue au cours de ces dernières années.

Ce travail est avant tout une synthèse des observations actuelles réalisées dans l’Oise dans le but de
faire ressortir les principaux sites intéressants et les dates des principaux passages migratoires afin de
pouvoir servir de base de travail pour les ornithologues désireux de faire une étude plus poussée et de
faire connaître aux nouveaux membres de notre association les lieux et moments auquels ils peuvent
observer des Bécasseaux minute.

Graghigue n“ 1 : Effectifs cumulés de 1978 à 1995. Répartition par décades.

Œî-f-fectif cunmlèmpar décade de 197-‘8 à 199 5.

3S

30

25

20

15

10

 

JANVIER 
rsvnuzn _
MARS
AVRIL
MAI
JUIN
JUILLET '
AOUT '
SEPTEMBRE
ocroans
NOVEMBRE _
DECEMBRE

D’un point de vue général, une donnée ponctuelle et deux grands ensembles se détachent de cet
histogramme, à savoir:

1 — Une donnée très précoce de début Mars.
2 - Un nuage de données d’avril à juin correspondant au passage prénuptial.
3 - Un nuage de données de fin juillet à fin octobre correspondant au passage post nuptial.

1 - Une donnée très précoce de début mars.

Il y a peu de chose à dire; en effet cette donnée isolée ne nous permet pas de tirer d’hypothèse et
encore moins de conclusion la concernant.

Il peut s’agir soit d’un migrateurtrès précoce ou d’un individu égaré.

Par contre, nous ne pouvons pas mettre cette observation au crédit d’un cas d’hivemage. En effet
selon Roger MAHEO, en France la limite Nord de l’hivemage régulier serait représenté par les traicts
et salins du Croisic (Environ 25 individus en stationnement hivemal). Cependant certains cas
d’hivemage ont été signalés dans les îles Britanniques.

D’autre part. en France Phivernage est relativement faible. Il représente entre 600 et 900 individus

(Roger MAHED), mais il peut y avoir une grande variabilité en fonction du taux et de la réussite des
reproductions ainsi que des conditions météorologiques. '

Le principal site d'hivernage en France est représenté par la Camargue (De 100 à 300 individus
présents de novembre à avril selon BLONDEL et ISENMANN, 1981).

Le Bécasseau minute hiverne beaucoup plus régulièrement dans le bassin méditénanéen, au sud du
Sahara et à partir du Soudan sur toute l'Afrique (P. GEROUDEI‘).

- Environ 72000 individus dans le bassin méditerranéen. (SlvIlT, 1986)
- Environ 15000 individus en Afrique tropicale. (ENGEIMOER et al., 1984)

Ces effectifs moyens en hivemage sur ces zones montrent bien que la France a une position très
marginale pour les stationnements hivemaux.

2 — Un nuage de données d’avril à juin correspondant au passage prénuptial.

D'un point de vue général, il est important de préciser que le Bécassau minute est “non nicheur” en
France. Son aire de reproduction correspond à la zone arctique septentrionale, c‘est à dire de la
Norvègejusqu’à la Sibérie centrale.

D'autre part il est relativement rare à l’intérieur des terres, le plus souvent il fréquente le littoral
accompagné d'autres bécasseaux et notamment le Bécasseau variable (Calidrisalpina).

Les observations à l’intérieur des terres sont souvent à mettre en corrélation avec la présence de
bassins de lagunage ou de bassins de décantation. Les observations dans l'0ise (cf graphique n°2)
conceme essentiellement ce type de milieu. En effet la majeure partie de l'année le Bécasseau minute
fréquente les surfaces nues et très dégagées riveraines des eaux douces ou salées. ll préfère de loin les
vasières humides aux plages de sable.

Dans l’Oise les principaux sites pouvant accueillir le Bécasseau minute sont donc :

- Au premier plan, les bassins de décantation.
— Les anciennes gravières munies de pentes douces limoneuses ou argilo-limoneuses et
partiellement inondées.
— De façon beaucoup plus accidentelle, les labours inondés.

Graphigue n° 2 : Effectifs cumulés de 1978 à 1995 en fonction des sites.

    

I cuevmeass
uses

D vAucIENMas
4196 l "DRU
I BRESLES
BERNEUIL sua AISNE

VERNEJIL EN HALArrE

E NEAUFLES SAINT MARTIN

 

35%

Comme nous le voyons sur le graphique n°1, les observations de Bécasseau minute au moment de la
migration prénuptiale sont relativement rares, â peine 5 observations en presque 20 ans. ll est bien
évident que la pression d'observation n'a pas été la même sur l'ensemble de la période considérée, en
témoigne l'augmentation des observations de 1993 à 1995.

Cependant X. COMMECY (in Migrations et stationnements des limicoles à l’intérieur des terres -
région Picardie, 1989) avait déjà remarqué la faiblesse du passage prénuptial de ce bécasseau. La casi
totalité des observations ont d'ailleur été effectuées à des dates postérieures à cette étude. Par contre la
migration prénuptiale est beaucoup plus régulière sur le littoral Picard.

Nous pouvons donc en conclure que la voie terrestre est très peu utilisée pour la migration
prénuptiale. Les observations avant fin mars sont rares; celles effectuées dans l'Oise se situent de la
demière décade d'avril à la deuxième décade dejuin. Le pic d'observation de la migration prénuptiale
se situant pendant la première moitié du mois de Juin.

Ce pic est relativement en accord avec la littérature qui situe la migration prénuptiale à partir d'avril
avec un point culminant entre la mi mai et la mi juin.

Graghigue n° 3 : Effectifs cumulés du Bécasseau minute en mi ration rénu tiale
de 1975 5 199E 7 Sites.

 

D cnrvmsnes

14% I VAUCIENNFS
I MORU
 BRESLES

14% VERNEUIL EN HALATTE
149e

 

3 - Un nuage de données de fin juillet à fin octobre correspondant au passage post-
nugt a .

Tout d'abord en complément du précédent, le graphique suivant va nous permettre de voir la

répartition des effectifs du bécasseaux minute / sites d'observation sur l’ensemble de la période de
migration post-nuptiale. ‘

Graghigue n° 4 : Effectifs cumulés du bécasseau minute en mi tion t—nu tiale
ae i578 5 1555 7 Ëltes.

496 196

    
   
    
   

E1 CHEVRIERES

43°‘ I VAUCIENNES

I MORU

  

BERNEJIL sua AISNE

E32! NEAUFLES SAINT MARTIN

 

D’un point de vue général trois principaux sites dans l‘0ise permettent d’observer du Bécasseau
minute au moment de la migration post-nuptiale; il s'agit de Chevrières (43 % des observations), de
Vauciennes (36 % des observations) ainsi que de Moru (16 % des observations).

D’autre part nous constatons que la migration post nuptiale est bien plus favorable à l’observation du

Bécasseau minute dans notre département que la migration prénuptiale. En effet plus de 94 % des
observations sont réalisées au moment de la migration post-nuptiale.

Cette dernière se déroule globalement de fin juillet à fin octobre avec un pic de migration la demière
décade du mois de septembre. Ce qui correspond relativement bien avec les dates présentées par X.
COMMECY in “Migrations et stationnements des limicoles à l’intérieur des terres - région Picardie”
qui présente une migration post—nuptiale répartie sur 7 décades de mi août à mi octobre avec un
maximum de contacts fin septembre - début octobre.

A l’intérieur des terres les observations se font rares en novembre et décembre, alors que sur le littoral
Picard la fin du passage post-nuptial arrive courant novembre.

Cela tient au fait qu'au moment de la migration, le Bécasseau minute suit deux grands axes qui sont
d’une part une voie à l’Est de la France par l‘ltalie et le Bassin méditerranéen et d’autre part une autre
voie à l’Ouest de I'Europe en longeant les côtes Françaises. C'est donc à la faveur d'un front de
migration très large que le Bécasseau minute peut être observé à 1 ’intérieur des tenes.

ll recherche pour effectuer ses haltes migratoires une zone de quiétude où il pourra trouver de la
nourriture à volonté. Dans l‘0ise ce sont essentiellement les bassins de décantation qui offriront des
zones les plus favorables où le Bécasseau minute chasse à vue capturant en surface de petits
invertébrés (insectes divers, mollusques et vers) ainsi que des petits diptères et leurs larves.

Selon (Bengtson et Svensson. 1968) les f ormes juvéniles de vers polychètes ainsi que quelques petits
mollusques constituent l’essentiel du régime alimentaire du Bécasseau minute en milieu littoral.
Quand à (Fuclis, 1975), ce dernier précise que les insectes, diptères et petits coléoptères, représentent
la majorité des proies capturées en milieux lagunaires.

CONCLUSION.

Cette mini synthèse a surtout pour vocation de définir de façon plus précise le statut du Bécasseau
minute dans l’Oise afin de mieux cerner les moments favorables pour Vobserver.

Nous pouvons dire que dans l’Oise, la Bécasseau minute (Calidris minuta) n'est ni nicheur, ni
hrvemant et les observations correspondent essentiellement aux périodes migratoires.

Le passage prénuptial de très faible amplitude se déroule de f in avril à la deuxième décade du mois de
juin avec un léger pic vers la mi juin.

Le passage post-nuptial, reccueillant la casi totalité des observations, a lieu quant à lui, de fin juillet à
fin octobre avec un pic de migration fin septembre.

Sites Œobservatîon du Bécasseau minute dans l’0ise.

 

 

Bibliographie.

— Les oiseaux d'Europe. Lars Jonsson.

- Limicoles, gangas et pigeons d’Europe - Tome l. Paul Géroudet.

- Atlas des oiseaux de France en Hiver. Dosithée Yeatman-Berthelot - Guy Jarry.

- Nouvel atlas des oiseaux nicheurs de France. Dosithée Yeatman-Berthelot - Guy Jarry.

- L’Avocette 1986- n°10 (1) - Migration prénuptiale des limicoles sur le littoral  F. Sueur.
- L’Avocette 1989- n° 13 (2-3-4) - Migrations et stationnements des lirnicoles à l’1nténeur des terres -

région Picardie. Xavier Commecy.
— Shorebirds. Peter Hayman - John Marchant - Tony Frater.

ERRATUM: Une erreur de frappe s'est glissé dans l'article sur le statut de la Panure à moustache;
"LEP1CMAR” n°1 -page 16=  _ ,_ _
LIRE : Ces observations autour de la mi mars correspondent pour panic, dejà certaine-
ment à un phénomène de migration PRENUPTIALE- (Et D011 P°?Î'"“ptla|e)
Mais je pense que vous aviez effectuer par vous même cm9 mflhficfltwfl»

CHOUETTE EFFRAIE AU NICHOIR

Une expérience dans 1'0ise

L'histoire commence il y a une douzaine d'années.J'avais
rencontré fortuitement à plusieurs reprises une chouette effraie
au repos dans les poutres d'un préau faisant partie de ce qui
était alors pour moi une résidence de week-end.

Nous sommes à Braisnes dans la vallée de l'Aronde.village—rue
de 160 habitants,orienté est-ouest,le sud étant constitué par une
zone de peupleraie entourant le cours de la rivière et le nord
par un paysage ouvert de champs parsemés ici et là de boqueteaux.

Mes rencontres avaient lieu le plus souvent de jour;parfois
la chouette était postée visiblement sur une panne et me
contemplait,mais en général,elle était blottie entre la panne
faîtière et la toiture.

Ces contacts se reproduisant,j'en déduisis qu'ils ne devaient
rien au hasard et que le lieu devait exercer une certaine
attraction pour l'espèce effraie.La mise en place d'un nichoir
fut décidée.

Ce nichoir est une boite en latte (qui tient encore le coup
après plus de dix ans de fréquentation) de 65x40 cm de base et de
40 cm de haut.Une planche (45x30 cm) fixée verticalement a
l'intérieur sépare la chambre d'incubation du couloir d'entrée,
lequel ouvre sur l'extérieur par un trou de 18 cm de haut sur 13
de large.

L'installation du nichoir me causa du souci.Il était
recommandé par les concepteurs de le situer a l'intérieur d'un
bâtiment derrière une paroi donnant sur l'extérieur et,en
situation dominante.Ce n'était pas possible et après bien des
hésitations,je fixais le nichoir sur une grosse poutre—maitresse
transversale à 3 mètres de haut.perpendiculairement au côté
ouvert du préau.

La Madonne des ornithologues veillant probablement sur moi,
le nichoir,posé en décembre,fut fréquenté dès la première année
et n'a pas cessé de l'être depuis,ce qui tendrait à prouver que
l'espèce pourrait devenir moins rare si on lui aménageait plus
fréquemment des sites de nidification favorables.

De l'observation de la chouette effraie

La littérature concernant cette espèce est des plus
abondantes.mais.paradoxalement,l‘oiseau n'est pas très connu des
ornithologues et les observations sont sporadiques,le plus
souvent dues au hasard d'un dérangement.La vie de l'effraie est
presque exclusivement nocturne et son observation systématique
implique de renoncer au sommeil du crépuscule à l'aube.Plus
facile à dire qu'à faire,tout au moins en ce qui me concerne,en
dépit de nombreuses tentatives.Parler de chouette dans une
conversation génère quasi immanquablement un regard inquiet chez
votre interlocuteur,qui,plus ou moins ouvertement,s'interroge sur

votre santé mentale.Au plus fort de la reproduction,les jeunes au
nid font un vacarme de chuintements destinés a attirer
l'attention des parents et réclamer de la nourriture,dés le
crépuscule et pratiquement toute la nuit.En été,mes voisins —on
me l'a avoué plus tard- se posaient des questions et étaient tout
prêts de croire que je faisais cuire ma belle—mère.

Mes débuts dans l'observation des effraies se firent dans
l'obscurité tota1e,au mieux avec la lumière de la lune.Puis je me
suis enhardi à laisser allumé l'éclairage du jardin,puis,encore
mieux d'installer en plus un projecteur à iode de 500 watts pour
éclairer la cour,l'entrée du nichoir restant dans une semi
pénombre.Ceci n'a pas géné les oiseaux qui vaquaient à leurs
occupations normalement et même restaient postés de longs
moments,la lumière en pleine face.Ceci m'a permis d'utiliser un
caméscope dans des conditions raisonnables et de prendre quelques
photos (en pose).

Le plus important,c'est que,même si la chouette vous voit,
vous ne fassiez aucun mouvement ni aucun bruit.Le moindre petit
craquement de votre part attire l'attention de l'oiseau qui
cherche immédiatement à en localiser l'origine grâce a son
système acoustique particulièrement développé et peut déclencher
la fuite.En fait,l'effraie s'accommode assez bien de la présence
humaine et certains individus,capturés jeunes,ont pu être dressés
selon les techniques de fauconnerie et venir en vol libre se
poser au poing à l'appel.

L'absence de dimorphisme sexuel pose problème à l'observateur
car le comportement n'est pas toujours suffisamment explicite
pour distinguer le mâle de la femelle.En général — et pour ce qui
concerne tyto alba alba,car c'est moins sûr pour tyto alba
guttata,plus rousse et présente en Bourgogne,Lorraine et Alsace,-
le mâle effraie est plus clair que la femelle,souvent plus petit
et la couleur blanche du plumage ventral remonte de chaque côté
du cou en collerette.La femelle,a contrario,est un peu plus
corpulente et plus rousse.Hais il n'y a pas de certitude absolue
et il est prudent d'attendre confirmation par l'observation des
comportements (cour,accouplement,couvaison...)

Une bonne méthode pour l'observation du comportement de la
chouette effraie consiste à utiliser un magnétophone avec un
microphone placé le plus prés possible du nichoir.On enregistre a
partir de l'heure de son choix à différents moments de la nuit
sur une cassette de une heure (ou une bande de plus longue durée
si l'on dispose d'un magnétophone à bobines) avec la modulation
poussée au maximum (réglage manuel nécéssaire).Tout ce qui se
passe est ainsi enregistré et on peut tranquillement le lendemain
transcrire les événements (cris de contact,chuintements.envols ou
arrivées,intervalles entre les nourrissages...Au bout de quelques
jours et avec un minimum de perturbation du sommeil sacré de
l'ornithologue,on arrive à très bien reconstituer les habitudes
des oiseaux.

Chronique d'une annèe—chouette

Fin novembre,les jeunes de l'année se dispersent et partent à
l'aventure,parfois à de très grandes distances.Mais comme 115
sont à la recherche d'un territoire (biotope ôdéqUôt,Potentiel de
nourriture,site de nidification...l,1e Plus grand nombre ne
demande qu'à s'installer dans un IBYOB assez proche.En effet,si

la nourriture est suffisamment abondante.le territoire de
l'effraie est des plus limité:2 à 3 km2,ce qui correspond à un
cercle de seulement quelques centaines de mètres de rayon.0n a
même observé plusieurs nids dans une même grange.Aussi,est-il
probable que l'installation systématique de nichoirs dans notre
région donnerait de bons résultats.

Il semble que ce soit le mâle qui se trouve un territoire,
soit libre d'occupants—effraies,soit tenu par une effraie veuve.
Dés son installation,il le marque et le défend par des cris
territoriaux brefs et plus ou moins réguliers du crépuscule à
l'aube.

L'effraie est fidèle à son partenaire et très attachée a son
territoire.En décembre et en janvier,j'observe le mâle posté à
proximité du nichoir,immobile pendant parfois des heures,tandis
que la femelle séjourne dans les environs et vient de temps en
temps lui rendre visite:cris de contact,envol en commun,posés
côte à côte un long moment,pendant lequel la femelle toilette le
mâle de temps à autre.

En janvier,la femelle est de plus en plus présente à
proximité du nichoir;souvent elle s'y installe en reposoir diurne
et stationné une partie de la nuit sur la planche d“envol.Vis a
vis du mâle,elle joue la séductrice,l'aguichant en se frottant à
lui et le toilettant,recevant en échange force petits rongeurs en
cadeau.Le mâle ne s'absente que pour chasser.

En février,même jeu mais les accouplements sont de plus en
plus fréquents et Monsieur fait preuve d'une belle vigueur.La
femelle vole deci—delà de courts moments mais ne chasse pas.C'est
le mâle qui l'approvisionne en petits rongeurs,s'absentant de
temps à autres entre de longues séances de posé.La chasse est
brève et efficace car l'absence ne dure guère plus de dix
minutes,parfois moins.Le retour du chasseur s'accompagne de
nombreux cris de contact ('chrrriii...") et de chuintements de la
femelle qui adopte fréquemment un comportement infantile lors de
l'offrande des proies.

La ponte peut avoir lieu dans nos régions entre fin févier et
mi septembre,mais le plus fréquemment entre la mi avril et la mi
mai.Cette année,j'ai pu observer le début de la ponte fin mars
(quatre oeufs,ce qui correspond à la moyenne des observations:
30% des pontes comportent 4 oeufs,34% comportent 5 oeufs,la
moyenne étant 4,68 pour 178 pontes recensées en U.K.).

Avec la couvaison,le couple d'effraies se fait fort discret.
La femelle couve et ne quitte que très peu le nichoir;le mâle
monte la garde à proximité,mais le plus souvent non visible.Il ne
s'absente que brièvement quatre ou cinq fois par nuit pour
nourrir la femelle.Toute trace extérieure susceptible d'attirer
l'attention a disparu:fientes et pelotes de réjection sont
évacués à l'intérieur du nichoir ou ailleurs.

L'incubation dure une trentaine de jours (29 à 34 d'après la
littérature) et les jeunes éclosent l'un après l'autre dans
l'ordre de la date de ponte.

En 1996,1e l6 mai,j'ai voulu installer très près du nichoir
un microphone théoriquement plus performant que celui en service
et j'ai fait envoler la femelle.Ceci m'a permis de vérifier le
contenu du nichoir:un jeune en duvet d'une quinzaine de jours,un
autre agé d'une semaine environ et deux oeufs non éclos;soit le
premier oeuf pondu fin mars,le second début avril et les autres
ultérieurement,ce qui semble un intervalle anormalement grand
entre chaque ponte.Il y avait également quelques cadavres de

campagnols.

Avec l'éclosion des jeunes commence pour le mâle une période
de chasse intense:a intervalle de 10 à 20 minutes,il apporte une
proie à la femelle qui la déchiquéte et la distribue aux jeunes
selon la règle:c'est le plus fort —l'ainé— qui gagne et qui
mange,et tant pis pour les plus faihles.Ce qui fait que sur
quatre oeufs éclos,on peut espérer au mieux trois jeunes,le plus
souvent deux jeunes à l'envol,les derniers nés mourant d'ina-
nition quand ils ne sont pas dévorés par les aines.

Dès le crépuscule et pratiquement toute la nuit,les jeunes
réclament de la nourriture par des chuintements de plus en plus
sonores avec l'âge,le poussin commençant à chuinter très tôt
après l'éclosion.L’arrivée du pére nourricier,annoncée
régulièrement par un cri de contact auquel répond fréquemment la
femelle,est saluée par tout un concert de grognements,de chuinte-
ments,de pépiements et une grande agitation dans le nichoir.

Au bout d'une vingtaine de jours,les jeunes effraies ont
acquis leur second duvet et s'agitent tellement que la femelle
abandonne le nichoir pour s'installer à proximité.Elle participe
également à la chasse pour nourrir les affamés qui réclament
toujours plus.

Il faut à peu prés 60 jours pour qu'une jeune effraie
envisage de voler.C'est alors un volatile assez comique,ayant dé-
veloppé partiellement un plumage d'adulte et conservé des plages
de duvet.Les jeunes sortent du nichoir et battent des ailes
frénétiquement sur la planche de vol ou sur une grosse poutre
voisine.Mais il ne s'agit que d'un exercice de musculation et le
moment de l'envol est encore loin.

Entre temps,les parents nourrissent inlassablement leur
progéniture toujours plus exigeante.Nous sommes fin juillet et
les adultes commencent leur mue,qui s'effectue progressivement de
sorte que l'oiseau est toujours à même de voler.0n peut les voir
fréquemment de jour,à demi cachés dans les poutres,et on trouve
des plumes au sol.

Progressivent les jeunes réussissent à s'envoler.Les premiers
vols sont assez piteux et se traduisent principalement par des
changements de perchoir à quelques mètres les uns des autres.
L'année dernière (l995),trois jeunes effraies de l'année ont
séjourné jusqu'à fin novembre à proximité du nichoir,pratiquement
indifférentes à l'éclairage fonctionnant intentionnellement une
bonne partie de la nuit.Au début,elles étaient nourris par les
parents,puis elles ont appris à chasser seules et ont pris leur
indépendance.Le sol était alors jonché de pelotes de réjection et
de fientes,preuve de la réussite de leur apprentissage.

En décembre,les jeunes effraies sont parties vivre leur
vie.Pour quelque temps,la nuit,on n'entendait plus que la hulotte
dans la vallée de l'Aronde.

Jean BECKER

I0

BIBLIOGRAPHIE

En anglais:

- THE BARN OwL,de Bunn,Warbuton,wilson,éditions Poyser

(la somme:une synthèse de 40 ans d'observations!)

— OWL LIGHT,de Jon Hadwick,éditions Kyle Cathie

(l'histoire d'un jeune anglais ayant totalement apprivoisé u
effraie au point de lui faire partager sa vie domestique et
lui laisser la liberté de vol avec rappel au poing:interessa
même si l'on ne partage pas toujours les idées de l'auteur)

En français:

— LES RAPACES:Gèroudet,bien sur!

— LES RAPACES NOCTURNES,Baudvin,Genot,Muller;éditions Sang d
terre

 

II

Photos prises chez l'auteur de Pañicle, à BRAISNES.

I2

OBSERVATIONS REMARQUABLES DE RAPACES
SUR DES JACHERES AGRICOLES

De Juin à Décembre 95, nous avons eu l'occasion de faire de belles observations sur
des friches ou jachères agricoles de type PAC. Ces quatre ensembles de superficie et de
nature très diverses sont situés dans la partie nord du Valois, au nord de la route de Crépy en
Valois à Senlis et entourés de massifs forestiers (Forêt de Compiègne au nord-est, Forêt
d'Halatte à l'ouest, Forêt d'Errnenonville au sud—ouest et Bois du Roi au sud-est). Ces quatre
friches sont situées dans une zone où la précipitation annuelle est inférieure a 650 mm.

Les oiseaux observés l'ont surtout été sur les friches 2 et 4. (voir plan ci-dessous). ll s'agit
apparemment de jachères peu ou pas traitées et en tout cas peu entretenues. La végétation
herbacée qui y régnait était relativement basse. sans doute à cause de la pauvreté du sol,
puisque les oiseaux posés y étalent souvent repérables a l'oeil nu.

Nos parcours nous ont permis de voir des oiseaux tout autour de ces friches, mais nous ne
parlerons ici que des stationnements importants qui y ont été constatés.

SITUATION

LÉGENDE

   
   

--.--. shunt; d; plnüc

'-—\.—— Poufs;

fi l'a-dura.

Eelnllc. s a. Un...

 

I. Flush
.3‘ Covusfrcl

 

I5

RECAPITULATION DES ‘OBSERVATIONS

  -

       
  

Date OISEAUX OBSERVES
"U
09/06/95 — 1 Busard cendré ô‘ e12 Faucons Crécerelles

 Il
 à
un

21/06/95 a Busards St Martin :2 9 et 1 6 1er été IBusards des roseaux: 1 a imm, 1 Q imm sombre/2
Crécerelles
n Busards St Martin : 2 9 et 1 a 1er été I Busards des roseaux: 1 6 imm, 1 9 imm sombre/z
-Crécerelles
ad mulotte
”’°°‘°"’ É

07/07/95 n 6 Crécerelles, 1 Busard des roseaux a imm, Busards St Martin: 1 a ad, 2 ô 1er été, 1 9 I1
Faucon Hobereau

09/07/95 — 4 Crécerelles

19/07/95 a 1 Busard des roseaux 9 imm. 1 Busard S1 Martin 9 imm

22/0 a 1 Chouette Chevêche sur un tas de défécations a côte friche
21/08/95 n 1 Busard des roseaux 9

08/95 n 2 Busards des roseaux 9 , 9 Crécerelles dont juv, 8 Buses variables
29/08/95 a 1 Busard cendré juv

03/09/95 n 10 Buses, 2 Busards des roseaux juv. 1 Busard St Martin Qfimm

a 1 Busard s1 Martin Qnmm

— 3000 Vanneaux sur une friche et un blé limitrophe

18/11/95 — 1 Busard S1 Martin 9

18/11/95 n 150 Pluviers dorés sur la friche et le blé

24/11/95 — zoo Pluviers dorés

25/11/95 n 2 Busards S1 Martin 9

25/11/95 a 900 Pluviers dorés et 1 Busard Si Martin Qfimm

26/11/95 — 1 Faucon Pèlerin adulte

03/12/95 n 300 Pluvlers dorés

— 1 Faucon Pèlerin suit une troupe de vanneaux

n 1 Faucon Pèlerin posé près de la Feu-ne de la Borde

 
 

..
o
5
È
ou

N

l‘
à‘
Un

N
ë
B
un

       

03/03/96

Remarque : Nous n'avons pas surveillé ces friches en permanence, donc il y a des manques
dans les dates. De même, nous ne les avons pas visitées systématiquement.

La friche n° 3 en particulier n'a pas été spécialement surveillée. mais il y avait du Crécerelle en
permanence et Buses et Busarrls de temps en temps.

I4

ANALYSE

Busards :

La technique de chasse des Busards est bien connue : vol à faible hauteur. voites-face,
pirouettes, le tout pour capturer les proies par surprise (micro-mammifères, petits oiseaux...) il
leur arrive aussi de se percher à l'affût, mais ici, en l'occurrence, ils ont généralement été vus
posés au soi et chassant à pattes. Parfois l'un d'eux déooliait sur quelques mètres pour se
reposer un peu plus loin.

Aucun indice de nidification de ces Busards n'a été constaté, bien qu’ils aient été vus pour
certains en période de reproduction. il s'agissait donc d'oiseaux ne se reproduisant pas encore,
oiseaux dits immatures, les males de Busard ne se reproduisant, en principe, pas avant leur
troisième année.

On connaît également l'attirance des Busards pour certaines coupes forestières en hiver pour y
former des dortoirs ( observations personnelles de Nov à Mars), c'est à dire jusqu'à la
formation des couples. il est donc possible que certains oiseaux reproduisent ce phénomène
de pseudo-grégarisme à d'autres périodes en particulier pour les non nicheurs.

Buses :
Huit ensemble le 27/08 et dix le 03/09 sont un spectacle peu ordinaire !!l
Familles éclatées. jeunes en cours d'émancipation, début des migrations, rencontres fortuites

au hasard de l'errance et tendance à se grouper ? Il y a sans doute un peu de tout cela, surtout
quand la table est mise.

Crécerelles :

Toujours au chapitre des diumes. ils sont omniprésents, hiver comme été, comme par exemple
les 9 individus du 27/08 (plus 8 busesl). Sans doute l'émancipation des jeunes qui se
retrouvent sur un excellent terrain de chasse.

Noctumes :

Vu le manque de prospection noctume et sa difficulté, le nombre des observations est faible,
mais nous sommes certains qu'une prospection systématique nous apporterait d'agréables
surpnses.

Les quelques observations faites sont malgré tout très encourageantes quant à l'adaptation de
certains oiseaux à leurs milieux naturels. Nous restons persuadés que beaucoup de
chevêches, par exemple, survivent parfaitement bien dans des femies ou hameaux, même là
où les vergers ont disparu. Le facteur de tranquillité des vieux bâtiments -parait être
déterminant. il faudra sans doute prospecter un peu plus dans ce sens à l'avenir.

CONCLUSION

Il parait indéniable que la présence de micro-mammifères sur les jachères peu ou pas traitées
attire tous leurs prédateurs. il est d'ailleurs fort probable que tous les mustélidés y sont
présents également.

Au niveau des proies, nous n'avons jamais constaté la prise « d'espèces gibier n.

Nous n'avons pas remarqué non plus de compétition spécifique des oiseaux entre eux, qu'ils
soient de la même espèce ou non. Chacun « arpente son lopin » avec une certaine indifférence
vis à vis des autres. Même si l'un s‘approchait d'un autre, aucun geste d'agressivité n'a été
observé.

Il apparaît que le caractère presque naturel des ces jachères convient parfaitement aux
oiseaux de proie.

Ces friches ont été labourées en fin d'automne ou cet hiver, il reste, maintenant, à localiser où
seront les prochaines et à savoir si elles seront aussi attractives et pourquoi ?

Marc et Pierre SENGEZ

I5

NOUVELLES OBSERVATIONS

D'OEDICNEME CRIARD (Burhinus aedicnemus)
DANS LE NORD - OUEST DE L‘OISE.

 

Par Rémi FRANCOIS

Introduction

L'Oedicnème criard est un nicheur exceptionnel dans le département de l‘Oise. Seule une localité
était jusqu'alors connue pour être fréquentée régulièrement par un ou deux couples, près de
Lataule, entre Montdidier et Compiègne (Actualités ornithologiques de 1'Oise, diverses années).
Cependant sur ce site en 1995, un seul contact en début de nidification avait été établi, sans suite

malgré plusieurs prospections. En 1996, aucun individu n'a pu être contacté sur ce site traditionnel
(F. SPINELLI, comm. pers.).

l] importait donc de mener des investigations dans d'autres secteurs de l‘Oise afm de savoir si
l'0edicnème faisait encore partie du paysage avifaunistique départemental. Ceci est d'autant plus
important que cette espèce est considérée en Europe comme vulnérable, avec plus du tiers de ses
populations en déclin (HEATH, 1994). La France abrite d'ailleurs une part significative de la
population européenne, de l'ordre de 7 à 13% avec 5 O00 à 9 000 couples. Mais les populations y
subiraient une régression comprise entre 20% et 50% des effectifs depuis 1970 (ROCAMORA,

1994). L'Oedicnème mérite donc largement que les ornithologues picards s'y intéressent de plus
près.

En 1996, quelques prospections rapides nous ont permis de repérer un nouveau petit noyau de
population au nord-ouest du département, en limite avec la Somme, en plein plateau picard.

Données antérieures à proximité

Dans le Nouvel atlas des oiseaux nicheurs de France, BERNARD et MALVAUD (1994)
mentionnent, pour la période 1985-1989, une nidification probable sur la carte au 1/ 50 000ème de
Montdidier, ainsi qu'une nidification possible sur la carte de Crèvecoeur. Il en va de même dans
l'Atlas des oiseaux nicheurs de Picardie pour la période 1983-1987 (FLOHART,1995).

Entre 1991 et 1993, lors de l'enquête nationale sur l'0edicnème, la population nicheuse de Picardie
a été estimée à 50- 100 couples (MALVAUD, 1995), essentiellement concentrés dans la Somme et

dans l'Aisne. Le petit noyau du sud de la Somme y est mentionné, suite aux observations de B.
COUVREUR notamment.

Avant de mener nos prospections, des échanges d'informations avec B. COUVREUR nous avait
pemus de mieux cemer le statut de cette espèce dans le sud-arniénois, juste au nord de la linzite
Somme/Oise. B. COUVREUR (comm. pers.) connaît ainsi depuis quelques années une dizaine de
couples, répartis sur une dizaine de communes, entre les villages de Conty, Ailly-sur-Noye et la
limite de 1'0ise. Sur la commune de Lawarde-Mauger-UHortoy, frontalière avec 1'Oise, se
trouverai(en)t ainsi un à deux couples assez régulier(s).

De même, ROBERT (1990) mentionnait l'0edicnème dans les années 1980 sur quelques coteaux
crayeux de la vallée des Evoissons, qui frôle le nord-ouest de l‘Oise.

Dans les deux cas, les milieux fréquentés sont surtout des "blancs", ces espaces cultivés où la craie
affleure, débarrassée par l'érosion de son manteau de limons et d'argile à silex.

Enfin , P. MATHOT, de l'0ffice National de la Chasse de 1'Oise, nous avait signalé (comm.pers.)
une donnée récente de Burhinus aedicnemus près de Breteuil.

Nous avons donc recherché l'Oedicnème sur quelques secteurs marqués par de tels "blancs" dans

le paysage très ouvert des grandes cultures du plateau picard, aux environs de Breteuil et de
Crèvecoeur—le-Grand..

Observations

Nous avons cherché l'Oedicnème aux jumelles dans les champs vers Croissy-sur-Celle et
Fontaine-Bonneleau, sur les étendues d'affleurements de craie les plus vastes. Cette méthode n'est
apparemment pas très efficace, compte tenu des surfaces à parcourir, et de la faible mobilité des
oiseaux dans la joumée.

Nous avons quand même pu repérer un individu posé dans un champ caillouteux le 14.5.1996
près de Fontaine-Bonneleau (nord-est de Crèvecoeur).

Puis nous avons ensuite essayé d'attirer le "Courlis de terre" au moyen de la diffusion de son chant
au magnétophone, et au moyen d'in1itations (hasardeuses!) en sifflant.

Les environs de Vendeuil-Caply, Breteuil, Villers-Vicomte, Bonneuil-les-eaux et Gouy-les-
Groseillers ont été parcourus au crépuscule et en début de nuit claire et chaude.

Deux chanteurs nocturnes certains ont ainsi été repérés le 30.5.1996 au Sud de Breteuil et à Gouy-
les-Groseillers. -

Deux autres individus ont peut-être été entendus vers Vendeuil-Caply et Villers-Vicomte, mais avec
une incertitude.

B. COUVREUR a également repéré au printemps 1996 un site occupé près de Paillart, au nord de
Breteuil.

Notons par ailleurs qu'il faut se méfier des imitations : d'autres espèces, spécialement les Turdidés
(Merle noir, Grive musicienne et bien sûr l'Etoumeau sansonnet) intègrent dans leur répertoire
vocal des strophes de vocalises d‘Oedicnèmes. On peut ainsi, notamment à la tombée de la nuit,
entendre des "0edicnèmes" dans des haies ou dans des bois... Ce qui amène à la fois à se méfier

des imitations, mais aussi à supputer une présence possible de l'Oedicnème dans ces secteurs où
des imitateurs sévissent.

Enfin, une donnée nous a été transmise par P. MAlRE, à qui un agriculteur connaissant assez bien

les oiseaux a affirmé que l'Oedicnème était présent au nord-est de Blicourt, à quelques kilomètres
au sud de Crèvecoeur-le-Grand.

Dans chaque cas, les contacts ont été effectués dans des vallons secs, comprenant d'importantes
surfaces de craie à

nu, occupées par une végétation basse et clairsemée (alignements de betteraves, de maïs, de
pommes de terre, bordures de champs où la végétation se développe mal...).

Conclusion

L'Oedicnème criard est bien présent dans l'Oise en période de reproduction sur le plateau picard,
avec au moins cinq sites repérés en 1996. Les milieux occupés sont identiques à ceux du secteur de
Lataule où il était connu encore très récemment. Cette espèce est probablement assez bien
représentée dans le Nord de l'Oise, sur les secteurs däffleurements crayeux dans les cultures, à
l'instar des milieux situés en limite sud de la Somme, quelques kilomètres plus au nord.
L'Oedicnème est donc à rechercher activement à l'avenir vers Breteuil et Crèvecoeur—le-Grand.
Nous estimons qu'il n'est pas impossible de découvrir plus d'une dizaine de cantons occupés, au
regard des potentialités des vastes étendues de "blancs" dans cette région.

Des investigations complémentaires dans les prochaines années devraient ainsi permettre de
préciser les effectifs en présence.

I7

BIBLIOGRAPHIE

- BERNARD A.; MALVAUD F. -1994- Oedicnème criard (Burhinus oedicnemus) in
YEATMANN-BERTHELOT D., JARRY G., 1994, Nouvel atlas des oiseaux nicheurs de France.
1985-1989. pp.274-275. Société Omithologique de France. Muséum National d’Histoire
Naturelle. Paris, 776 p.

- FLOHART G. -1995— Oedicnème criard (Burhinus oedicnemus) in COMMECY X. (coord.),
1995, Atlas des oiseaux nicheurs de Picardie, 1983-1987. p.78. N° spécial de L’Avocette,
C.0.P.-Picardie Nature. Amiens. 234 p.

- GAVORY L. (coord.) - 1995 — Les oiseaux nicheurs menacés de Picardie. Centrale
Ornithologique Picarde, Picardie Nature. Direction Régionale de l’Environnement de Picardie,
Conseil Régional de Picardie. 60 p.

- HEATH M. -1994- Stone Curlew (Burhinus oedicnemus). in TUCKER G.M., HEATH M.F.,
1994, Birds in Europe : their conservation status”. pp. 244-245. Birdlife intemational. Birdlife
Conservation Series n° 3, 600 p.

- MALVAUD F. -1995— L‘Oedicnème criard en France. Ornithos, 2, pp.77-81. L.P.0.

- ROBERT J.C. -1990- Les oiseaux de la vallée des Evoissons. in COUTANCEAU et call.,
1990, Faune et flore de la vallée des Evoissons. L’Entomologiste picard, non paginé. Arniens.

- ROCAMORA G. -1993- Les Zones d'lmportance pour la Conservation des Oiseaux en
France . Ligue pour la Protection des Oiseaux. Birdlife Intemational. Ministère de
l‘Environnement. Rochefort, 339 p.

I8

identification des Bereeronnettes

Eien que l'expérience de l'observateur soit primordiale dans l'identification des oiseaux. il est

important de connaître déjà les différents critères de détennination des espèces ou sous-espèces que l'on
peut rencontrer dans notre région.

Ces infonnations, disponibles dans les guides. n'y sont pas toujours clairement présentées.

Nous traiterons cette fois des Bergeronnettes. famille qui ne présente pas de difflculté majeure
d'identification. mais dont les différentes sous-espèces ou races méritent une attention plus particulière.

De la famille des Motacillidés (du latin moto = remuer fréquemment et du bas latin cIIIa = queue).
qui comprend également les Pipits, les Bergeronnettes sont parfois appelées Hochequeues ou
Lavandières . Vivant souvent près de l'homme, se plaisant notamment au milieu du bétail, aux bords des
rivières et dans les lieux humides, elles sont facilement visibles. En espagnol et en italien. on les appelle
Iavandera = lavandière. Les italiens leur donnent aussi le nom de "ballerine". En 1936. MAYAUD nommait
la bergeronette grise : "lavandière grise‘.

III BËIÊËBÛHHËÏÏI GRISE ET Il‘ YIRRËLII
(Motaoilla alba à yarrellli)

 

La race type Motacllla alba alba (du latin alba = blanc) ou race continentale est répandue partout

dans notre pays. tandis que la sous-espèce britannique dite Bergeronnette de Yanell Motacllla alba
yarrellii (du nom de romithologue anglais W. YARRELL) ne fréquente régulièrement en France que la
zone littorale de la Somme au Nord-Pas de Calais où elle s'hybride parfois avec la race type .

La race continentale migre de la fin août jusqu'à la fin du mois d'octobre. La race britannique est
beaucoup plus sédentaire bien que des individus soient observés en hiver bien au sud de son aire de
nidification (bordure atlantique de la France. Bretagne).

Une première caractéristique commune est le vol typique ondulant. Les belgeronnettes courent ou
marchent souvent à petits pas rapides.

I9

MORPHOLOGIE

Alba et Yarrellii : Longueur totale: 18 cm
Longueur de la queue : 85-93 mm
Longueur du bec : 13-15 mm
Envergure : 30-32 cm
Poids : 18-27 gr.

IDENTIFIÇATIQ QN

o Plumage adulte d'été :

La Bergeronnette de Yarrell a le dos noir, ainsi que la calotte et le croupion (pas toujours visible
sur un oiseau posé), les côtés de la poitrine et les flancs sont également noirs ou gris foncés.

La Bergeronnette grise de race type a le dos gris, contrastant avec les alles et le capuchon. La
calotte noire et la bavette sont séparées. alors que chez les yanellii ces zones sont continues avec le noir
du dos. La queue est noire et bordée de blanc. Les ailes possèdent 2 courtes bames transversales. Le bec
est noir, pointu et droit. Les pattes sont noires, assez longues et fines. L'œil est brun-noir.

e eronnette de Ya ll figmgronnette de Yarrell
MŒLŒ Eemelkä

 

gemeronnm, 5,55,  
Mg], E“;  

      

 
 

  

Critères des
adultes en été

Dos Limite capuchon Flancs
Bavette/Calotte

Séparées Noir, contraste Clairs

avec le dos

confondues Noir. en continu
avec le dos

 
         

Difféœnctgtion des sexes :

Chez le mâle de la race type, le noir de la calotte tranche nettement avec le gris du dos, chez la
femelle cette zone se fond graduellement à l'arrière de la tète.

Le dos du mâle de la Bergeronnette de Yarrell est nettement plus noir que chez la femelle où
cette couleur peut aller jusqu'au gris foncé.
La mue a lieu entre Août et Octobre pour les adultes.

o Juveniles et 1°’ hiver:

Les alba juvéniles ont le manteau et la calotte gris clair, avec des liserés roussàtres sur les
plumes des ailes. Une mue partielle intervient entre Juillet et Septembre. Les yarrellll ont ces mêmes
parties ainsi que les flancs gris-vert avec souvent du jaune sur la face. La couleur sombre du croupion et
des flancs des yanellli les distinguent également des alba. Les yarrellii juvéniles ont souvent mué en
plumage de 1°’ hiver avant le passage des alba.

Les Bergeronnettes grises juvéniles se différencient des Bergeronnettes des ruisseaux
juvéniles par! ‘absence de jaune sous le croupion et la présence d'une bande pectorale sombre.

Bergeronngge Qfigg
Juvenile

 

o Plumage adulte d‘hiver:

Les adultes ont un plumage ressemblant beaucoup à celui d'été. la bavette sous la gorge étant
réduite à un collier, plus étendu chez les mâles. Les yarrellii conservent le dos et le croupion plus
sombres que les alba.

  ËMŒ-Ï-fl-Æî“ ° "me “s”
Ma“ Hiver Femelle Hiver

   

Bememnnme de yang" Ber eronnette de Yarrell
  Femelle [un]:

   

2I

o Quelques observations de Yarrel/II dans notre département:

s 1 les 7 et 15/11/88 à Vauciennes

s 1 le 13/12/88 à Moru Pontpoint

x 1 les 10/03 et 04/04/89 à Chevrières

t 3 le 20/11/94 à Chevrières

t 8 le 31/12/94 à Chevrières

s 1 le 28/01/95 à Chevrières

s 1 Mâle et 2 Femelles le 18/02/95 à Chevrières

s 1 Femelle le 18/03/95 à Chevrières

«v 2 le 25/03/95 à Chevrières

v: 1 le 24/11/95 à Chevrières

On constate que la présence d‘eau est indispensable.

le! BIIGIROIIIÏTE DIS IIIISSIIIIX
(Motuoilla clneren)

 

Présente partout en France, la Bergeronnette des ruisseaux, Motacilla cinerea, (du latin

cinereus = gris cendré) aime les zones montagneuses; moins fréquente en plaine, elle y recherche la
présence d'eaux courantes et de pierres.( Etangs de Saint Pierre, de Sainte Périne par exemple, etc...)

En hiver. elle se répand dans tout le pays en faible nombre ; beaucoup hivement autour du bassin
méditerranéen. d’autres paraissent sédentaires, l'espèce semble opportuniste et sa répartition hivemale
varle avec les conditions climatiques.

IDENTIFICATION

Sa longue queue qu’elle agite constamment, la barre alaire blanche en vol, et la couleur grise du
manteau et du dos la dlstlngue de la Bergeronnette printanière.

o Plumage adulte d'été :
Le mâle a une bavette noire sur la gorge, le dessous jaune vif. La femelle a la gorge claire et une
zone plus pâle sur le ventre.

o Juvéniles :
Les juvéniles au dessus brun-gris ont toutefois les sous-caudales jaunes qui les distinguent des juvéniles
des autres espèces de bergeronnettes.

o Plumage adulte d'hiver: _
Les adultes ont alors la gorge blanche, la poitrine PSFÏOÎS Chammsée. le F8518 du Plumage éîäflî
identique à celui d'été.

sources: Guides L. JONSSON. l-l. HEINZEL, R. PETERSON. B, BRUUN

Ouvrages: ldentlller les oiseaux par AHARRIS, les Passereaux fort! l" de F‘. GËRÜUDËT. LËIYITWWQÎ? des 00m5 “i593!”
par P. CABARD. La Faune de France par Muséum National d'Histolre Naturele

Dessins de Marc SENGEZ d'après ces différents ouvrages

Rédaction : Pierre et Mare SENGEZ

Le prochain article traitera des Bergeronnettes printanlàres et sous espèœî-

22

LA POPULATION DE PIC MAR (Dendrocapas medius)

DE LA FORET DE LAIGUE

 

Par Rémi FRANÇOIS

Introduction

Les populations du Pic mar en Picardie n'ont, à notre connaissance, jamais fait l'objet
d'études quantitatives, pas plus que celles des autres Picidés d'ailleurs. Le Pic mar est
inscrit en annexe I de la Directive Oiseaux de l'Union Européenne, et considéré comme
une espèce au statut indéterminé dans le Livre rouge de la faune menacée de France
(MAURJN, coord., 1995).

En Picardie, il est absent de la Somme, très localisé dans le nord de l'Aisne (CONIMECY
& MERCIER, in COMMECY, coord., 1995).

Aujourd'hui, il importe de mieux connaître la distribution de ce Pic dans la région, ses
effectifs ainsi que ses exigences écologiques afin d'évaluer la nécessité de mesures de
protection et de gestion de ses biotopes.

Dans ce but, un échantillonnage des milieux favorables a été effectué en Forêt domaniale
de Laigue, au cœur de la Zone dïmportance Communautaire pour les Oiseaux (ZICO) du
massif de Compiègne-Laigue-Ourscamps. Des prospections sur ces secteurs en 1993 et
1994 ont permis d'estimer la population de la Forêt de Laigue.

Une petite note non structurée était déjà parue dans le bulletin inteme du GEOR n° 17 de
1994, où l'auteur des actualités ornithologiques avait simplement repris nos observations
non rédigées. Nous présentons et complétons ici ces résultats, mis en forme et
accompagnés d‘une carte synthétique.

Méthodologie

Notre connaissance préalable des biotopes du Pic mar en Forêt domaniale de Compiègne,
d'Ha.latte et de Chantilly notamment, ont permis de cibler les investigations. Les vieilles
chênaies, pures ou mixtes avec des Pins, Hêtres, Charmes, Frênes... ont été
préalablement repérées et cartographiées en hiver 1993. Les peuplements les plus
attractifs sont en effet les plus anciens, avec des âges moyens dépassant 150 ou 200 ans,
(obs. pers; CUISIN, in YEATMAN-BERTHELOT & J ARRY, 1994; DEJAEGERE &
TOMBAL, 1989).

De février à avril 1993, puis de février à début mai 1994, les recherches des couples et/ou

des mâles chanteurs ont été entreprises, à la fois sur ces zones préalablement repérées et
sur d'autres secteurs favorables.

F. DEHONDT, T. RIGAUX et P. MAIRE se sont ponctuellement joints à nous pour
"traquer" le Pic mar.

Les prospections ont été effectuées grâce à la diffusion du chant au magnétophone.

Les points de "repasse" et d'écoute ont été répartis 1e long des nombreux chemins
forestiers, tous les 150 à 300 mètres environ, le pas entre les points d'arrêts étant variable
en fonction des contacts et des densités apparentes de chanteurs.

23

Le plus souvent, nous ne sommes passés qu'une seule fois sur chaque secteur, sauf dans
des parcelles apparemment favorables où nous n'avions pas eu de réponse. Dans de tels
cas plutôt rares, un deuxième passage a été effectué selon les mêmes modalités.

Tous les contacts ont été consignés sur des cartes au 1/25 000ème.
Le but n'étant pas de réaliser des quadrats précis (et fastidieux), la cartographie des
limites de cantons n'a pas été envisagée.

Résultats

Dans 1e bulletin du GEOR n°18, nous armoncions plus de 110 mâles chanteurs ou couples
contactés jusqu'au mois de mars 1996. Les prospections d'avril et de début mai ont
permis d'accroître ce résultat.

Finalement, 142 mâles chanteurs ou couples de Pic mar ont ainsi été repérés, sur une
surface proche de 4000 hectares. Entre 1a moitié et les deux tiers des vieilles chênaies du
massif ont été explorées.

Dans certains secteurs particulièrement favorables, les densités maximales apparaissent
avoisiner un mâle chanteur (ou couple) par hectare.

Les secteurs apparaissant en blanc sur la carte sont des secteurs non prospectés, ou des
milieux défavorables à l'espèce : coupes, plantations récentes, gaulis, perchis, résineux,
charmaies... Notamment, une bonne partie de la bordure est du massif est occupée par
des hêtraies que ce pic ne fréquente pas.

Par ailleurs, dans le but de cemer l'extension spatiale de cette population dans les autres
massifs adjacents, quelques investigations complémentaires ont permis de repérer une
vingtaine de chanteurs au nord de la forêt de Compiègne, au bord de l'Aisne, ainsi qu'au
sud de la forêt d‘0urscamps vers Bailly, dans la continuité directe de 1a Forêt de Laigue.

Discussion

On peut raisonnablement extrapoler ce nombre de 142 mâles ou couples repérés sur 4000
hectares environ à l'ensemble du massif qui avoisine les 8000 hectares.

Globalement, comme précédemment indiqué, nous considérons avoir prospecté entre la
moitié et les deux tiers des habitats favorables au Pic mar.

Ainsi, si l'on considère que chaque contact correspond à un couple, ce qui n'est bien sûr
pas prouvé, on obtient une approximation de la population totale de Pics mar de la Forêt
de Laigue de l'ordre de 250 à 300 couples pour 1993-1994.

Ces résultats sont naturellement imparfaits, puisqu'il s'agit d'une extrapolation à partir de
dénombrements effectués avec un seul passage sur chaque site.

Il est clair qu'il est parfois difficile d'éviter les doubles comptages quand, à la diffusion
du chant au magnétophone, l'observateur se retrouve "agressé" par 4 ou 5 mâles excités,
qui se déplacent éventuellement hors de leur territoire et se poursuivent entre voisins.

Inversement, certains mâles restent apparemment muets à la diffusion du chant au
magnétophone, mais s'approchent discrètement et restent cachés derrière un tronc ou une
grosse branche : on risque alors de ne pas les voir. DEJAEGERE et TOMBAL (op. cit.)
et CUISIN (op. cit.) avaient fait le même constat.

Certains mâles chanteurs observés ou entendus peuvent aussi ne pas s'être cantonnés, et

certains mâles cantonnés peuvent ne pas s'être appariés ni reproduits..._
La cartographie et le dénombrement ne sont donc pas parfaitement précis.

24

Cependant, nous considérons qu'une extrapolation imparfaite vaut mieux qu'un
dénombrement exhaustif de tous les cantons dûment délimités et cartographiés, que

probablement aucun omithologue picard ne réalisera sur quelques 8000 hectares de
forêt...

Nous pensons avoir, par le biais de cet échantillonnage, globalement cerné les
caractéristiques écologiques et démographiques de la population de Pic mar de la Forêt de
Laigue.

l1 reste maintenant à poursuivre cette entreprise vers les autres massifs forestiers de l'0ise
et de l'Aisne afin d'évaluer la population picarde, comme cela été réalisé dans le N ord-Pas
de Calais (DEJAEGERE et TOMBAL, op. cit.).

En France, les populations de Pic mar semblent encore mal connues, mais il apparaît que
cette espèce connaît une régression de 20 à 50 % de ses effectifs en France depuis 1970
(ROCAMORA, 1993). Les estimations nationales sont de 1000 à l0 O00 couples
(TUCKER 8c I-EEATH, 1994).

Si tel était le cas, ce qui reste à confirmer, la population de la Forêt de Laigue serait au
minimum de l'ordre de 2 à 3 % des effectifs nationaux (en prenant en compte les l0 000
couples supérieurs de l'estimation, ce qui semble le plus raisonnable), ce qui serait très
important. La population de la totalité du massif Compiègne-Laigue-Ourscamps, non
quantifiée précisément pour le moment, serait d'autant plus importante. v

Conclusion

Ces données quantitatives, même incomplètes, permettent d'ores et déjà de mesurer
l'importance des effectifs du Pic mar en forêt domaniale de Laigue, et la nécessité de la
conservation de vieilles chênaies pour ce pic dans les forêts picardes.

Il en va de même à Compiègne, où les effectifs de Pic mar sont probablement plus
importants qu'en Forêt de Laigue, du fait des plus grandes surfaces de vieux peuplements
de chênes au sein des 15 000 hectares environ de ce massif.

Il apparaît d'ailleurs évident que les trois "noyaux" de Pic mar des forêts de Laigue,
Ourscarnps et de Compiègne ne forment d'ailleurs qu'un seule et même population.

Dans l'état actuel des connaissances, les populations de Pic mar du massif de Laigue
apparaissent importantes par rapport aux effectifs nationaux. Ceci reste à préciser.

Quoiqu'il en soit, la prise en compte de ces données est nécessaire dans les plans de
gestion sylvicoles de ces forêts domaniales, afm que la biodiversité ornithologique, mais

aussi floristique, entomologique, mammalogique et herpétologique, puisse s'y exprimer
pleinement.

Remerciements

Nous remercions F. DEHONDT, P. MAIRE et T. RIGAUX qui se sont parfois joints à
nous pour "traquer" le Pic mar, ainsi que F. SPINELLI qui a bien voulu relire cet article.

25

Bibliographie

- COMMECY X.; MERCIER E. —l995- Pic mar. in COMMECY, coord., Atlas des
oiseaux nicheurs de Picardie 1983-1987. N° spécial de l‘Avocette, Centrale
Ornithologique Picarde, Picardie Nature, 234 p. Amiens.

- CUISIN M. -l994- Pic ma: in YEATMAN-BETHELOT 8: JARRY, Nouvel atlas des
oiseaux nicheurs de France. 1988-1992, pp. 438-439.

— DEJAEGERE ; TOMBAL P. -1989- Le Pic mai‘ (Dendracopas medius) en
Avesnois et dans les régions voisines. Le Héron, 22, pp.l29-l4l. Groupe
Omithologique Nord.

- GAVORY L. (coord.) -l995- Liste rouge des Oiseaux nicheurs menacés de
Picardie. Picardie Nature, DIREN Picardie, Conseil Régional de Picardie, Amiens, 60 p.

- ROCAMORA G. -1993- Les Z.I.C.O. en France. Ligue pour la Protection des
oiseaux; Birdlife International; Ministère de Pfinvironnement. 339 p.

- TUCKER G. M.; HEATH M. F. -l994- Birds in Europe, their conservation
status. Birdlife Conservation Series N°3, Birdlife International, Cambridge, 600 p.

Adresse de l'auteur : 4 place du Général Leclerc. 80710 QUEVAUVILLERS.

 

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'«‘ "'4'" dom flan kalaïlrnl’ de. fràdlbalv-‘en;

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26

LE PIC MAR EN FORÊT DE LAIGUE
CARTOGRAPHIE DES MÂLES CHANTEURS

PIOSPECHONS PARTIELLES - PRINTEMPS 1993 ET 1994
36h! FRANÇOIS

  
     

‘ Fra c

o: 5j - au-B  '
V4

Echelle : 1/50 000ème.
g Cânhnd’ .4393

Nord
Q Conïnd’ 4'594,

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27

ANALYSE DE LA MIGRATION -POSTNUPTIALE A MORIENVAL

o De la fin Septembre à la mi-Octobre, les conditions météorologiques ont été peu

favorables à l'observation de la migration. Des vents orientés au Nord ont d'abord favorisé le

passage en altitude des premiers migrateurs. Puis, une période humide, de pluies et de
brouillards, a freiné, voire stoppé le flux migratoire.

A partir du 13 Octobre, le temps s'est amélioré et des vents de secteurs Sud ou Sud-
Ouest ont permis l'observation du passage ; celui-ci semble avoir été d'autant plus
intense qu'il avait été bloqué auparavant.

o  Morienval (Brassoir), un gros passage d'Alouettes des champs a été constaté: plus de

23000 oiseaux avec des effectifs importants dès les 13 et 14 Octobre. ll semble que beaucoup
d'oiseaux, bloqués par les conditions météorologiques défavorables, soient ensuite passés en
grand nombre. En 1995, les effectifs les plus importants étaient notés le 22 Octobre avec 7474
oiseaux dont 3781 Alouettes des champs, alors qu'en 1996, la joumée du 13 Octobre totalisait
déjà 7249 oiseaux, dont 3677 Alouettes des champs et la décade du 13 au 23 Octobre: près
de 42000 oiseaux dont 19000 Alouettes des champs.

Il faut noter également le gros passage de Pigeons ramiers et de Vanneaux huppés du
24/11/96.

Malgré un total double d'oiseaux décomptés en 1996, l'éventail des espèces
déterminées a peu varié par rapport à 1995. Les espèces les plus communément observées
restent: l'Alouette des champs, accompagnée de quelques Alouettes Lulu (25), le Vanneau
huppé, l'Etoumeau sansonnet, la Linotte mélodieuse, le Pigeon ramier, le Pipit farlouse, le
Pinson des arbres, le Corbeau freux, la Bergeronnette grise, etc...

La moyenne horaire générale est de 499 oiseauxlheure en 1995 et de 873 oiseauxlheure
en 1996, pour 50h50 d'observation en 1995 et 70h20 en 1996. Le record est de 9267 oiseaux
le 23/10, avec un passage important d'Alouettes des champs, de Vanneaux huppés et de
Pigeons ramiers, en 1995, il se situait le 22/10 avec 7474 oiseaux.

o Au Mont Saint Marc, en Forêt de Complègne, 6 dates d'observations nous ont pennis de

‘constater que les oiseaux passent partout sur un front assez large. Sur ce site, la migration est
orientée Nord-Estasud-Ouest Le nombre d'oiseaux observés est moins important qu'à
Morienval, mais la diversité des espèces y est intéressante, notamment en ce qui conceme les
rapaces.

A noter le 24/10 : un beau passage de Pigeons ramiers. Les Grives et les Pinsons des
arbres sont bien représentés, ainsi que l'Alouette Lulu.

o les faits marquants :

x Un Milan Noir le 10/10 au Mont St Marc

8 Milans Royaux dont un groupe de 4 le 14/10 à Brassoir, pour1 seul en 95
Constatation de la présence de I'Autour des Palombes à Brassoir

Mise en évidence de la migration du Faucon Crécerelle et de la Buse Variable
4 Faucons Emerillons migrateurs comme en 95

1 Faucon Hobereau le 13/10 à Brassoir

1 Faucon Pèlerin adulte le 19/10 au Mont St Marc

1 Oedicnème criard le 06/10 au dessus du Mont St Marc

Faible passage du Pluvier doré

«Dl-ll-«îäf-fi

28

10 Courlis cendres le 24/08 et 4 le 12/10 à Brassoir

1 Chevalier aboyeur le 21/08 à Brassoir

42 Alouettes Lulu en migration ou halte migratoire sur les différents sites

La demière Hirondelle de Fenêtre le 18/10 et les demières Rustiques le 19/10
Découverte du Pipit Rousseline au Mont St Marc: 1 le 5/10, 3 le 15/10

Demier Rougequeue Noir le 16/11 en Forêt de Compiègne, Valon

Demier Taner des Prés le 5/10 en Forêt de Compiègne, Valon

Arrivée des premières Litomes le 23/10

Le cas de la Mésange Noire : 8 le 12/10 à Orrouy, 34 en migration au Mont St Marc
le 15/10, suite à une" invasion " d'oiseaux d'Europe du Nord

t Même chose pour le Geai des Chênes : 192 oiseaux sur les 2 sites. A rapprocher

des observations faites sur le littoral ( Baie de Canche, Cap Gris Nez) et les 613
oiseaux à Mareil en France

* Et enfin le " clou " de la saison : 1 Bruant des neiges mâle immature le 16/11 à
Brassoir. Un autre individu a été observé le même jour à Valenciennes et 310
oiseaux le lendemain à Oye-Plage (62) et 60 au Hable d’Ault (80).

ëilffl-fiâ-lfl-

Chacun n'étant peut-être pas disponible pour l'observation de la migration sur ces sites,
voici un exemple où l'on peut constater les déplacements et haltes migratoires de certains
passereaux chez soi, dans son jardin par exemple. '

A Orrouy, le 07/10 : 3 Hirondelles rustiques, 5 Bergeronnettes grises, 2 Pipits farlouses,
5 Rougequeues noirs

le 09/10 : 4 Rougequeues noirs, 2 Pouillots véloces, 15 Chardonnerets
Le Rougequeue noir est vu en nombre variable jusqu’au 24/10.
Le 12/10 : 8 Mésanges noires

0 Malgré des conditions météorologiques peu favorables au début, le phénomène migratoire
a pu être bien appréhendé cette année. Les enseignements en sont riches .

Des raretés (pour la région) ont pu être observées : Oedicnème Criard, Pipit Rousseline,
Milan Noir, Faucon Pèlerin et le fameux Bruant des Neiges.

Le Mont Saint Marc semble être un bon "spot" à rapaces. Le nombre d'Alouettes Lulu
contactées est intéressant et l’hypothèse de son hivemage dans la région devient fort
probable.

Espérons que les prochaines années seront aussi riches d'enseignements et que de
nouveaux observateurs, même débutants, se manifesteront.

 

Rédaction : Pierre et Marc SENGEZ

Observation de la migration post-nuptiale 1996 à Morienval (60)

Date 24108 01109 15109 29109 08110 08110 08110 12110 13110 14110 15110 10110 11110 19110

8h00- 7MD- 8h00- 81100- 8h00-
Horalre 10h00- 81140- 10171 8h20- 81120181120- 71140- 11h10+ 1211200 1111400 17h20- 1211009 8h30- 12h10+

11h00 101140111145111100 9h40 19h20 9h00 16h20- 171100- 18h20- 19h00 18h20- 101100 16h20-
191000 18h40 19h00 1911W 18h40

Observateurs JPB JPB JPB JPB JPB MPS MS MP5 MP5 MS MS MS MS

couverturenua eun 4/8 0/8 8/5 0/8 0/8 0/5 8/8 Brume 2/8 7/8 5/6 3/8 8/8
Tanpératuremaxl 21 20 18 20 14 14 15 14 18 18 18 14 11 1E

Vent S N E N S N Nul S S S S S S S S0

Grand cormoran 5 21 20

Héron cendre j:

Oie sp 70

Oie cendrée

Milan Royal 5 1 2

Busard ap 1 2

Busard s: Martin 1 1 1 1 _" 1 4

Buse variable

Faucon oreoerelle 2

Faucon émerillon 1

Faucon hobereau 1

Épervier d'Europe

Pluvier dore t 1

Vanneau huppé 48 619 397 286 290 14 714

Courlis cendré

Mouette rieuse '

Goéland argenté

Pigeon oolontbin

Pi n rarnier

Alouette lulu

Alouette des champs

Hirondelle rusfigue 4

Hirondelle de fenêtre

Pipit des arbres "

Pipit farlouse

Pipit spionoelle

Bergeronnette printanière

Bergeronnette grise

Traquet motteux

Marie noir

Grive litome

Grive musicienne

Grive mauvis

Grive draine

Geai des chênes

Choucas des tours

Corbeau freux

Corneille noire

Etoumeau sansonnet

Pinson des arbres

Pinson du Nord

Verdier d'Eurupe

Chardonneret élégant

Tarin des aulnes

Linotte mélodieuse

Moineau friquet

Grosbec casse-noyaux

Bruant des neiges

Bruant jaune 2 5 14 10 1

Bruant des roseaux 9 3 16 28
Total 4 18 2 1301 G9 189 181 1549 7249 0570 1624 7414 1692 4532

Moyenne horaire 4 18 4 m 67 189 136 200 1145 1518 974 1589 1128 691

Les Mouettes rîeuses ' du 24/11 sont peut-être des oiseaux venant d'un dortoir en Vallée do L'Aieno.Les Pipit:
dos arbres " du 29/09 sont probablement des Pipit: Ferlouse mélangés l quelques Pipit: des arbres.

30

Date 20/10 23/10 25/10 27/10 01/11 02/11 07/11 09/11 09/11 18/11 24/11 Total
8h00-
Hor-Ir. 5h00- 12h00+ 8h00 7h40- 81100- 8h20- 7h50» 5h00- Bh20- 0h20- 8h30-
12h00 16h51} 11h50 8h40 "Jhœ 10h20 8h50 11h20 10h40 11h00 11h10
1 8h40
Observateurs MS I6 JPB JPB JPB JPB JPB JPB MP5 JPB
couverture nua euse 8/8 1/8 8/8 Brume 8/8 8/8 8/8 1/8 1IB Brume
Température rrlexl 15 1B 15 14 11 15 14 12 11 6 -3
VQM S NE S SE S0 S S S S N SE
Grand cormoran 51 8 6 111
Héron cendre 1 1
Oie sp 70
Oie cendrée 3 15 18
Milan Royal 8
Busard sp l. 3
Busard S1: Martin 1 1 11
Buse variable 2 4 3
Faucon crecerelle 2 1 5
Faucon émerillon 1 1 3
Faucon hobereau 1
Épervier d'Euro 1 - 1
Pluvier doré 1 5 5 24 36
anneau huppe’ 28D 2741 355 243 60 2B4 1000 7331
Courlis cendre ' 4
Mouette rieuse ' 6 1 24 75
Goéland argente 1
Pigeon colombin 3 5
Pigeon ramier 3s 254e se - 120 14a 199 4520 7673
Alouette lulu 1 - 2s
Alouette des champs 1881 2493 1006 11s E] 17 930 297 57 17 23403
Himndele rustique 714
Hirondelle de fenêtre 53
Pipit des arbres ' 391
Pipit farlouee 139 114 2B 6 7 18 12 3 3092
Pipit spiorlcelle 1 6 7
Bergeronnette pnmaniere 12
Bergeronnette grise 81 63 25 1 3 1 1 1144
Traquet motteux 1
Merle noir 3 24
Grive Iitome 23 7 29 254 61 3 74
Grive musicienne 45 3 92
Grive mauvis 1 10 214 3 333
Grive draine 2 8 7 2 37 1 5 183
Geai des chênes 3 163
Choucas des tours 8 108 125 13 35 764
Corbeau freux 139 359 B76 8B 36 7 210 292 4 250 2874
Comeille noire 4 68
Etoumeau sansonnet 272 522 1284 _|_ 17 42 142 8 141 489 56 57 4714
Pinson des arbres 292 125 243 3B 74 74 59 148 79 5 1 2 2780
Pinson du Nord 1_[ 1 5 I 4 4 15 15 52
Verdier d'Europe 43 10 1 2 166
Chardonneret élégant 5 L 40_, 5 2 125
Tarin des aulnes T15 n 2a 127
Unotœ mélodieuse 598 105 21 7 47 26 47 1 6 4088
Moineau friquet 10 10
Groebec cassesnoyaux 2 4 11
Bruant des neiges 1 1
Bnant jaune B 15 9 7 34 6 3 114
Bruant des roseaux 1 1 1 1 13 4 37 36 159
Total 3916 9207 4292 08 440 418 130 2088 1 755 620 5984 51404
Moyenne horaire 979 1589 1 1 20 68 223 109 130 G26 752 233 2244 873

3I

Recagitglatign et moyenne hgigg

Mi ration st-nu tiale 1996 à Morienval

 

 

 

    

. Heure de Heure de Nb Moyenne
Èfl-nÿIÈüEïùîï
ÊKEZÏZIK
15/09/06 Zfiï-ŒEIŒZÇZK
IEEE-EU
—EE
ZŒÈ-ŒIÈŒÈÆÈÏ
Èälîùfiï
IIEIEIEŒEZ
ZŒI-ËÆIEŒËÈ
IÆIËEŒ-ÊIÆIÈŒ-
13/10/96 ÈIEEZHÈEKI
IEEIEIE
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ZEEEÈIIËËÈ
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0:00 IE1! 4:10 ŒZfi-Èîï
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ŒEŒEŒEÆÆ-ÿ-EÆËEÆ-
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ÈEKŒÆIIÈE
ZEKIIEIEŒEEî
ZŒKKŒIŒËKI
î 873

Récapitulation et moyenne horaire

Obse ation de la mi ration ost-n tiale 996 uMont St-Marc

 

    
    
     
   
   

Heure de Heure de
IE5
Ëïîîfimî
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IIHŒIÆEEIEŒIZIEE
Iämfilfim-IÆÈŒEË
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lfimfimääùfiäl ÈEEÈZI-Iîzî

Observation de la migration post-nuptiale 1996 au Mont St-Marc

10h10-
. - 8 w
 5:11; 52:20 122;: “hçggggm -

ÆIŒIÆÆEË-
mm

Temgerature maxi
r rature mini

Pinson du Nord
Verdier d'Europe

Bruant jaune
ruant des roseaux

—
—

Moyenne horaire

MIGRATION - POSTNUPTIALE 1996 A MAREIL-EN

 

FRANCE (951

 

Pour cette année. seulement 9 sorties ont été réalisées. de la mi-Août à début Novembre.

dont 3 interrompues par la pluie. De ce fait. nous nous intéresserons principalement aux joumées des
25/8. 27/9, 16/10. 23/10 et 2/11

ll sera donc difficile de décrire la phénologie du passage de chaque espèce. ll est à noter

que les vents ont été souvent de secteur Sud à l'exception de la première décade où les conditions
climatiques étaient très défavorables.

Les trois espèces qui ont envahi la France (à savoir: la Mésange noire. le Geai des chênes
et le Sizerin flammé) ont été contactées à Mareil en France dont certaines en grand nombre.

ANALYSE

o Bondrée apivore :

37 individus mlgrateurs plus 2 locaux apportant des nids d'insectes seront
observés le 25/6. passage classique de fin Août. mais il doit se prolonger début Septembre.

o Vanneau huppé :
Un gros passage est noté le 23/10 avec 841 individus.

e Tourterelle des bois :

Seulement 71 olseaux le 25/8 car les vents forts de secteur Sud ouest ont
stoppé la migration en cours de joumée.

e Martinet noir :
encore 18 le 25/8 et 1 le 27/9 dans une bande d'Hirondelles de cheminée.

o Alouette lulu :

Beau passage cette année surtout réalisé dans la deuxième décade d'octobre
avec 19 le 12/10 et 37 le 16/10. A la même période, 59 olseaux sont passés le 13/10 de 10h à 12h
sur les falaises d'Antifer (76). Ensuite à Mareil : 9 le 23/10 et 1 le 2/11.

a Hirondelle rustique :

comme chaque année. un gros passage est observé . ce qui est confinné
par le point de migration de Morienval (60); 885 le 27/9.

o Pipit des arbres z

Un petlt passage est noté de la mi-Aoùt à la fin Septembre. habituellement
jusqu'à début Octobre.

o Pipit farlouse :

Comme pour de nombreuses espèces. la deuxième décade d'octobre a été la
plus favorable. Le passage est remarqué fin Septembre. il culmine dans la deuxième décade

d'octobre: 647 le 16 et diminue rapidement par la suite. De rares migrateurs sont contactés début
Novembre.

o Bergeronnette grise :

Passage identique au Pipit fariouse de fin Septembre a début Novembre
avec un pic à la mi-Octobre.

54

o Grive litome :

Une petite bande de 60 à 100 individus est présente chaque année à partir de mi-
Octobre jusqu'à la fin de l'hiver.

o Grive mauvis :

Plus précoce que la Grive litome: déjà 103 le 9/10. Le pic du passage s'effectue
souvent dans la troisième décade d'octobre: 322 le 23/10.

a Mésange noire :

cette espèce fait partie de celles qui ont envahi la France cet automne. Elle
effectue une migration dite "rampante" d'arbre en arbre puis s'élève en altitude par manque de
végétation.

a Geai des chênes z

1996 aura subi une rès forte invasion des geais, la demière remontait à 1991.
Sinalée dès Septembre. elle culminera à la fin de ce mois et au début d'octobre. Elle semble
s'arrêter à la mi-Octobre. 567 individus dans un flux presque continu passeront en file indienne de
10h à 11h30. Plus de 1000 oiseaux seront comptés le 6/10 au Cap Gris Nez (62) et 177 le 13/10 à
Montjavoult (95).

o Pinson des arbres :

Passage de fin Septembre à début Novembre avec un maximum à la mi-
Octobre puisque 898 sont passés le 16/10 et il continuera jusqu'à début Novembre.

o Pinson du nord :

La migration commence à la mi-Octobre avec 47 le 16/10 mais le pic se situe
début novembre et il continue tout le mois.

o Tarin des aulnes :

Les premiers sont observés le 9/10 alors que dans l'0ise, ils seront vus le 28/9
à Moru. ensuite la migration continue jusqu'en Novembre.

o Sizerin flammé :

Il sera observé seulement 2 fois à Mareil en France: 1 le 16/10 et 2 le 2/11
mais d'autres seront contactés dans l'0ise à Mom. Vemeuil en Halatte et Creil.

o Gros bec :

Un petit passage discret s'est déroulé de la mi-Octobre à début Novembre. Maximum
: 43 en 4h30 le 16/10.

a Bruant proyer:

Espèce très discrète en migration, 3 mentions de la mi-Octobre à début
Novembre. Certaines années. il est remarqué dès le début Septembre.

35

Observation de la migration post-nuptiale 1996 à MareiI-en France (95)

07h30- OBhOO- 08h00- 06h30- 07h30- OBVIOO- 08h00-
12h30 10h00 12h00 10h00

1h30

Pluie

12h30

4h30
Beau

4h00 EEEI

Total

40h00

Alouette lulu
Alouette des champs
Hirondelle msüque
Pfimndelle de fenêtre

Mésange charbonnière

1

4

7

2

1

43

93

245

Moyennehoraire KÎÎËIÈËEI 703 98 223 1

Observateur IF. MALIGNAT

36

1 n a m A N ne N

 
 

 

  

CARNET DE ROUTE
VOYAGE AU MAROC
PRINTEMPS i996

par Henri de Lestanville

 

 

Cette année. le Maroc nous apparut sous ses meilleurs jours. Après les nombreuses
pluies de cet hiver, la végétation s'est développée avec une profusion inimaginable. Tout est
verdoyant et les oiseaux vont trouver lù une halte migratoire bien agréable ou un milieu

propice à la reproduction.

Les jardins cultivés de l'oued
N MASA en sont un exemple frappant.
o g 6 a n Dans ces milieux abondent les
cisticoles, bruants zizis, bulbuls des
A l I a n c I q u o jardins et, dans les champs de
céréales, les cailles. Un tchagra à
tête noire laisse admirer son plumage
en plein soleil. Autres hôtes de ces
lieux remarquables: l'hypolai's pôle
et, très farouche, la tourterelle
maillée.

En descendant vers
l'embouchure. nous atteignons le
parc national SOUS MASA. Les
rougequeues de Moussier et
traquets oreillardsà gorge noire
chassent le long de la piste. Une
perdrix gambra perchée sur un
rocher laisse entendre son chant.

Soudain s'envole un groupe d'une cinquantaine d'ibis falcinelles en plumage nuptial,
spectacle haut en couleur. En se rapprochant de l'embouchure, parmi les 200 canards
souchets présents, on remarquera un couple de tadomes casarcas. Dans les milieux plus
marécageux, on observera communément la sarcelle marbrée et la rare hirondelle
paludicole.

Les milieux habituellement en steppes sont devenus de vastes champs dîfficiles a
prospecter. Cependant. quelle n'est pas notre surprise de voir un matin un couple
d'oedicnèmes se sécher aux premiers rayons du soleil après une pluie d'orage. ll reste
pourtant quelques parcelles non cultivées où sont vus le pipit rousseline et la iauvette a
lunettes ainsi que de rares flaques où stationnent échasses, avocettes et bergeronnettes
printanières.

La visite d'une des deux demîères colonies d'ibis chauves restera inoubliable. Le site
d'abord, désert de sable et de rocher se terminant par l'a-pic d'une falaise de grès
surplombant la mer. Le site est maintenant surveillé en période de nidification. Nous avons
dénombré 74 individus, l8 nids occupés et 3 couples s'accouplant tardivement. Cette
colonie en pleine activité offrait au soleil couchant un spectacle irréel.

37

En remontant la plaine du SOUSS, nous nous arrêtons à TAROUNDANT pour voir les
marlinets noirs, pôles et des maisons parader au dessus de l'enceinte de la ville. Plus loin,
nous cherchons l'autour chanteur, sans succès. Le paysage est splendide, avec en arrière-
plan les sommets de l'ATLAS, encore enneigés. Plusieurs groupes de guêpiers d’Europe
chassent au dessus des champs. Un élanion s'est posé sur un arbre isolé et nous observe. Le
faucon lanier et la buse féroce posés sur les pylones le long de la route guettent leur
prochaine proie.

Dans les gorges de I'Oued, près d'AOULOUZ semblent vouloir nicher deux couples
d‘aigles bottés; un individu passe trop près d'un nid de faucons pèlerins et se fait attaquer.
Le soir tombe sur la piste que nous empruntons; un chant sonore nous attire; l'engoulevent à
collier roux s'envole et se repose au même endroit, nullement gêné par notre intrusion.

Sur la piste vers AGDZA, nous rencontrons les premiers oiseaux typiquement
désertiques, parmi lesquels l'amomanne lsabelline, le traquet ù tête blanche et du désert,
le roselin githagine, abondant a certains endroits. Deux guépiers de Perse attendent sur un
fil que passe leur déjeuner.

A MAHMID, aux portes du désert, nous attendent d'autres surprises, tel ce balbuzard
pécheur posé sur unaoteau en bord de route. Sont présents dans l'oasis les cratéropes
fauves, l'agrobate roux, le corbeau brun et la Chevêche qui chante  a une heure de
l'après-midi, perchée bien en vue sur le château d'eau! Dans les milieux plus désertiques,
nous avons du mal a trouver un couple d'amonammes élégantes et deux slrlis du désert
près de TARGOUNITE. Observation fugitive d'un couple de moineaux blancs.

Le dernier temps de notre séjour est pour PANÏI-ATLAS et le djebel SIROUA. La
fauvétte orphée, le moineau soulcie fréquentent les abords du village. Plus haut, c'est le fief
du traquet rieur. du crave et du cincle plongeur. L'aigle royal, l'aigle de Bonelli dominent
tout cela. A 2400 mètre, sur les pelouses alpines encore partiellement enneigées, on trouve...
la Chevêche. Alouette haussecol et troquet de Seebohm sont en pleine parade.

L'année exceptionnellement pluvieuse ne nous aura pas permis de voir les gangas, le
courvite isabelle et les alouettes, mais le Maroc reste encore un pays de découverte pour
l'ornithologue avec ses milieux méditerranéens. montagnards et désertiques et aussi une
halte indispensable pour les oiseaux migrateurs.

Liste des oiseaux observés

Ibis falclnelle (P/egadis fa/c/‘ne/lus) THÆESK/OÆN/TH/DAE
Ibis chauve (Gérant/eus emefica)

Tadorne casarca (Tadorne fe/n/gineat ANA î/DAE
Sarcelle marbrée (Marmaroneffa ongusfirosfns)
Canard souchet (Ana: c/ypeafa)

Elanion blanc (E/anus cetera/eus‘) ACC/P/îR/DAE
Buse féroce (Bufeo rufinUs‘)

Aigle royal (Aqu/ïa chrysaefos)

Aigle botté (lfieraaefus pennafusl

Aigle de Bonelli (lat/‘emae/us fascia/us)

Balbuzard pêcheur (Pandion ha/ioelufi PAND/ON/DAE

Faucon pèlerin (Fa/cc pereg/înus)

Perdrix gambra (A/ecforis barbara)
Caille des blés (Cofumbr cofumix)

Echasse blanche (Himanfopus himanfopusj
Avocefle élégante (RecuIv/‘rosfra avoseffa)

Oedicnème criard (Bum/hus aedicnemus)

Tourîerelle maîllée (Sfrepfope/io senego/ensis)

Chevêche d‘ Aîhena (Afhene nocfua)
Engoulevenl ù collier roux f Capnÿnuflgu: IUÎ/CO/Æ)

Martinet noir (Apu: opus)
Marîineî pôle (Apuspa/I/‘dusj
Marîinel des maisons (Apus affîn/Zr)

Guêpier de Perse (Merops pe/s/cus)
Guêpier d‘ Europe (Merops ap/‘czsfe/J

Ammomane élèganle (Ammomanes cinc/u/Us)
Ammomane isabelfine (Ammomanes deserI/l
Sirli du déserl (Alaemon a/auwjoes‘)

Alouelîe haussecol (Eremophi/a alpes/fis)

Hirondelle paludicole (Ripa/ïapa/uczïco/a)

Pipit rousseline (Anfhus campesfnk)
Bergeronneîîe printanière [Mofaci/la f/ava)

Bulbul des jardins (Pycnonofus barbafus)
Clncle plongeur (C/‘nc/us clive/us)

Agrobale roux (Cerci/r/‘chas ga/acfofes)
Rougequeue de Moussier (Phoenicurus moussiem
Traquel oreillord (Oenanfhe hispanico)

Traquet ù lèle blanche (Oenanfhe leucopyga)
Traquel rleur (Oenanfhe leucura)

Traquet du désert (Oenanfhe desem)

Cisîicole des joncs (CIL-fico/ajunc/dis)
Hypola'is pôle (Hypo/ais pal/ide)
Fauvelîe à Iunefles (5 y/v/‘a conspic/ï/ata)
Fauvetle orphée (Sy/v/a holfensis)
Cralérope fauve (Turdoides fu/vus]

Tchagra a fête noire (Tchagro senega/a)

39

FA L C ON/DA E

PHAS/AN/DAE

RECU RVIROSÏRIDAE

BURH/N/DAE

C 0L UMB/DAE

SÏR/G/DAE

CAPE/MU! G/DAE

APOD/DAE

ME/POP/DAE

ALAUD/DAE

H/IPUND/N/DAE

MOÏA C/LLIDAE

PYCONOUDAE
C/NCL/DAE

T UIPD/DAE

5 YL VI/DAE

T/MALI/DAE

LANl/DAE

Crave a bec rouge (Pyrrfzocorax pyrrhocorwq CORV/DAE
Corbeau brun (Corvus rufico/l/S)

Moineau blanc (Passers/‘mp/ex‘) PASSER/DAE
Moineau soulcie (Pefroniapefronia)

Roselin githagine (Rhodopechys gifhag/hea) Fk/NG/LL/DAE
Bruant zlzl (Embe/fza c/‘r/Ust EMBEÆlZ/DAE

Réf: Liste des oiseaux du paléarctique occidental (Cramp et al. 1977-1994)

  

UNE JEUNE BERGERONNETÏE DES RUISSEAUX
NOURRIE PAR UNE BERGERONNEITE GRISE

 
   

par Jean Bernard MARQUE

Le 17 Mal 1996. au bord des canaux de la Nonette à Chantilly, un oiseau posé
au sol attende visiblement le retour de ses parents. Il s'agit d'une jeune bergeronnette des
ruisseaux: front. dessus de la tête et manteau gris souris, parties inférieures jaunes pôles,
légèrement orongées au niveau de lo poitrine; la queue est courte mais déjà typique de la
bergeronnette des ruisseaux. Voyant passer près d'elle une bergeronnette grise, elle
s'avance comme pour quémander de la nourriturefluelques instants plus tard, mes
soupçons se confirment, c'est bien une bergeronnette grise qui vient alimenter cette jeune
bergeronnette des ruisseaux. Aplusleurs reprises. j'observe ce comportement; puis, c'est une
bergeronnette des ruisseaux qui vient à son tour l'alimenter.

L'hypothèse la plus vraisemblable pour expliquer ce comportement est celle d'une
bergeronnette grise élevant sa propre nichée et nourrissant en même temps les jeunes

bergeronnettes des ruisseaux qui sont ou même stade de développement et qui la sollicitent.

 

ANOMALIE PIGMENTAIRE

CHEZ LE ROUGEQUEUE NOIR PHOEN/CURUS OCHRUROS
DANS L'OlSE

 

par François SUEUR

Le l8 avril 1996 à Belloy (Olse), un rougequeue noir Phoenicurus och/vro: môle chante
perché sur l'église de cette commune.

Si le chant est typique de cette espèce, cet oiseau présente un plumage montrant
une tendance à Péclairclssement de certaines parties: la calotte, le dos, les couvertures
claires et le ventre sont gris pâle. le front est mêlé de blanc et de gris pôle. Par contre.
d'autres zones du corps présentent une coloration normale: la face, la gorge et la poitrine
sont noires, les rémiges sont sombres avec un miroir blanchâtre.

Bien que l'hybridation entre le Rougequeue noir et le Rougequeue à front blanc
Phoenicun/s phoenicurus soit connu (ROBERT & TOULON, I984) Il semble que l'hypothèse d'un
éventuel hybride pulsse être écartée (chant et biotope typiques de l'espèce), d'autant plus
que des mâles présentant une telle tendance à I'éclaircissement du plumage, moins
marquée cependant. sont notés de temps à autre comme celui observé le 27 avril à Quend
(Somme).

Bibliographie

ROBERT J.C. 8. TOULON D. (l 984) Notes sur le comportement d'un couple mixte de
Rougequeues (Phoenicurus och/uros et Phoen/‘curus phoen/‘curwt. Aves, 21 : l05—l 0B.

4I

     
   

Nouvelles données hivemales d'Alouettes lulu (Lullula arborea)
dans 1'Oise z
Mont Bemy, Commune de Cuise la Motte.l996.

Cédric LOUVET.

Trois observations ont été réalisées cet hiver aux dates suivantes : le 8 Janvier, le
3 & l0 Février 1996. Ces trois observations ont concerné un groupe de sept individus,
ceci peut laisser penser qu'il s'agisse plutôt d'un cas d'hivemage que de données
ponctuelles.

Les données hivernales d'Alouette lulu sont rares dans l'Oise. En Picardie, les
données sont rares de façon générale à l'intérieur des terres ( Sueur, 1995 ). L'espèce a
cependant été signalée dans le Nord-Ouest du de'partement( Yeatman-Berthelot, 1991);
elle est considérée connue rare (t?) dans le secteur de Paillart en 1983 ( Centrale
Ornithologique Picarde, 1986) ; 4 individus sont observés à Chiry-Ourscamps le l1
Janvier 1994 (Delville, 1994).

11 semble judicieux d'écarter l'hypothèse d'oiseaux autochtones car la
reproduction de 1'Alouette lulu n'a pas été prouvée récemment dans l'Oise. Ces données
peuvent donc concerner des migateurs du Nord et du Nord-Est de l'Europe ou des
oiseaux plus proches qui auraient eflectue’ un glissement suite aux vagues de froid
(Cramp S., 1988; Moreau in Yeatman-Berthelot,1991). Peut-être s'agit-il d'oiseaux du
camp de Sissorme où une cinquantaine de couples se reproduisent (Centrale
ornithologique Picarde, 1995) ? On dispose d'ailleurs de peu d'informations hivernales
pour cette espèce dans le département de PAisne.

En conclusion, nous pourrons dire que l'Alouette lulu apparaît de façon
sporadique en hiver dans l'Oise. Cependant, le fait que cet oiseau soit particulièrement
discret ne facilite pas sa détection et l'espèce passe alors facilement inaperçue. On peut
supposer que ce dernier caractère amène un biais relatif dans l'évaluation du statut de
l'Alouette lulu en hiver.

BIBLIOGRAPHIE :

- Centrale omithologique Picarde(1986). Quelques observations ornithologique de
l'Oise ( 60 ); année 1978 à 1983. Lîllvocette, l0 : 97-111.

— Centrale Ornithologque Picarde (1995). Oiseaux nieheurs menacés de Picardie.
—CRAMP S. (ed) (1988). The Birds oflhe Western Paleartic, Vol V.

- SUEUR F.(l995). Liste commentée des oiseaux de Picardie.
-YÈA'IMAN—BER'I'I'IELOT D.(l99l). Atlas des oiseaux de France en hiver. Paris (
SOF ).

J e tiens particulièrement à remercier François Sueur qui a bien voulu relire cette
note et qui m'apporte un soutien scientifique.

42

     
 

RECENSEMENT DES OISEAUX D'EAU
HIVERNANT DANS L'OISE EN JANVIER 1996
(BIROE)

 
   

il a eu heu dans de bonnes conditions d’observation: absence de gel, de pluie, de brouillard et de vent. Le grand
nombre d'observateurs a permis un recensement complet et fiable.

C’est la dernière année que vous voyez le sigle BIROE: en effet , WETLANDS INTERNATIONAL
vient de naître de la fusion du BIROE, du Bureau Asiatique pour les Zones Humides et de WETLANDS for
AMERICA. W1 comprend des délégués nationaux de 48 pays et des bureaux répartis dans les 5 continents. Cette
infomration nous a été communiquée par la LPO, par Pintennédiaire de PLUMES INFOS, lettre trimestrielle
dînfonnation aux groupes ornithologiques. Le BIROE n'est plus, vive donc WI !

LISTE DES OBSERVATEURS:

CONDITIONS DTIIVERNAGE:

La première partie de l’hiver a été très douce sous nos latitudes. Les premières gelées ont eu lieu du 5 au 7
Novembre I995 (-5°C le 6) et une période de froid plus durable a gelé partiellement les plans d'eau de l'0ise du
26 au 30 Décembre 1995 (-6% le 29). Ceci n’: pas eu dîncidences sur les effectifs hivernants.

L’Europe du Nord a par contre connu un hiver rigoureux: en particulier le Nord de l‘Angleterre et
I'Ecosse ont eu en Décembre des températures très basses qui ont chasse’ nombre d’oiseaux hivemant
habituellement dans ces régions. Celà a entraîné dans |’0ise un afilux de Harles piettes et de Harles bièvres qui a
été l'événement marquant de ce recensement

La surface en eau continue de progresser dans le département de l‘0ise et l'on ne peut que répéter le
souhait émis l'an dernier: que soit remis à jour le plan des gravières de la vallée de l'0ise fait voici quelques
années par Rfrançois.

PERIMETRE COUVERT:

L’0ISE a été très bien couverte. Par contre, la vallée de l’Oise située dans le département de PAisne n’a
pas été prospectée par les observateurs du GEOlL et nous avons par ailleurs repris le suivi de la vallée de l’Aisne
entre Soissons et Vic sur Aisne: Attention donc aux comparaisons intenmnuelles!

Une nouveauté cette année, la reprise des données de Pensemble de la Picardie, communiquées par
L.Gavory.

QUELS SONT LES PRINCIPAUX FAITS MARQUANTS DE CET HIVERNAGE?

1996 est globalement un très bon cru: pour de nombreuses espèces, les elïectifs sont les plus élevés recensés
depuis que nous réalisons sérieusement cette étude dans l’Oise, c'est à dire depuis 1988.

GREBE CASTAGNEUX: Les effectifs de ce grébe sont surtout liés à la qualité de la prospection, ces oiseaux
passent facilement inaperçus; de plus, ils fréquentent souvent de petits étangs délaissés quand le temps manque.
Le chiffre de cette année (1 16) est proche du record de 89 (124).

GREBE HUPPE: Les effectifs passent le cap des 500 oiseaux; rappelons qu’à la fin des années 80, ils évoluaient
selon les hivers entre 50 et 150!

43

GRAND CORMORAN: La population hivemante se renforce d’annèe en année; deux dortoirs semblent
maintenant réguliers; l’un dans la forêt d’Ermenonville, près de Pétang de Lépine, l’autre dans la vallée de l’0ise
vers Longueil Sainte Marie; dans les deux cas les oonnorans passent la nuit sur de grands arbres.

HERON CENDRE: Là encore, record battu; la qualité de la prospection n’est sans doute pas pour rien dans le
résultat obtenu, les reposoirs parfois éloignés des plans d’eau ont été prospecte. Ceci dit, la progression du héron
est bien réelle: entre 88 et 90, le nombre d’oiseaux observés variait de 25 à 50.

CYGNE TUBERCULE: Les efiectifs remontent lentement mais n’ont pas retrouvé leur niveau de 1990; nous
n’avons aucune explication quant à cette évolution.

CANARD COLVERT: Les etïectifs semblent stables; le colvert ne semble pas apprécier les gravières remises en
eau; par ailleurs cette espèce est étroitement controlée par les chasseurs et Pévolution de ses populations sont le
reflet de Péquilibre entre les lâchers et les prélèvements!

GARROT A OEIL D'OR: Stabilité de la petite population hivemant a Moru; les dérangements liés à la pratique
de la planche à voile limitent peut-être Phivemage de cette espèce.

FULIGULE MILOUIN et FULIGULE MORILLON: Encore deux records qui tombent. Les conditions
difiîciles en Europe du Nord ont sans doute entraîné un afilux inhabituel de ces espèces, très sensibles au gel des
plans d'eau.

EIDER A DUVET: Très rarement observé dans l’0ise; la précédente observation date de Novembre 1992.

HARLE PlETTE et HARLE BIEVRE: Du jamais vu depuis les rudes hivers 85/87;consèqence des vagues de
fi'oid en Ecosse et en Scandinavie.

DIVERS LIMICOLES: Encore à noter Phivernage de quelques limicoles à Chevrières, chevalier culblanc et
combattant varie’ principalement.

En marge de ce recensement des oiseaux d’eau, certains observateurs ont pris soin de noter les espèces
dignes d’intérêt, notées aux alentours des plans d’eau, où le long des itinéraires reliant les difermtes zones; voici
en vrac quelques unes de ces observations:

Martin-pêcheur: l7 Bergeronnette grise: 174 Bergeronnette des ruisseaux: 12
Pipit spioncelle: 25 Pouillot véloce: 4 Pluvier dore’: 3100
Epervier: 5 Faucon crécerelle: 17

Ne pourrait-on généraliser cette démarche? Elle permettrait de mettre en évidence Pintérét des zones
humides pour l’hivemage d'un très grand nombre d’espèces d’oiseaux, passereaux, rapaces,etc...

JP BONNEL

    
   

VALLÉE DU THEfAIN IIIII—:Ia—m

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BIROE 96

Grèbe jougrls
Tadome de belo
anard colvert

Sarcelle d'hlver

       

Grèbe huppé
Canard chlpeau
Canard siffleur
Canard souchet
Nelle rousse
Fullgule milouln
Fullgule morillon
Eider a duvet
Garrot à œil d'or
Harle plelle
Harle blèvre

           

       

   

 

      

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BIROE 96

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rèbe huppé
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anard siffleur

  

Héron cendr
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Fuligulo moflllon
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Poule d'eau
Bécassine des marais
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Goéland sp

 

Pluvier doré
Goéland argenté

   

       

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SYNTHESE DES RESULTATS BIROE POUR LA PICARDIE EN 1996

BIROE 96 AISNE SOMME INÎERIEURE

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Oie à bec court
Ole cendrée
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1827 26

770 794

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1287 1869 373D
  475 88

722 722

17

noÎîî
Zlùîäîooîî
ZÎŒIÎ-
Îîiflî-ËÏIË!
flmflîflïîfiî
 ÎnnÎïîÎîî
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Grand mvelot îÎnîäî
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j——îlîîlî
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