Mémoires de la Société Linnéenne du Nord de la France - 1866
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MÉM011aEs
s0c¤vErE MNNEEMNE ·
DU NORD DE LA FRANCE.

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MÉMOIRES
§0G1ETE LINNEENNE
. Anims xssc.
   


			
1S ¤ \ 9
DU NORD DE LA FRANCE.
 
STATUTS ET RÈGLEMENT
IIII 5 DEDEIIIIE Ill!.
Il est uu, pmu hvnnnemcnl et ln puupnguinn du sciuncun
nnlnmllas, nnn Snniélé sum ln num dn Smlxé Linmnu lu Nordic
la Frame, dun! le niégz ¤x\ âxà à Amiens, et qui cnmyrend dun: sa
cimmsnriptinn las ddpartzmanu da ln Somme, du I’0i:¤, du
I’Aisne, dn Pn<‘l0·C1h¤s zl du Nord.
\· Ile répmdrz le gnùldmsninnou nnlurullu ul d’u1 imililu lu
prngrès par tous lu mayenn peuiblesa
1* Wuxplnrnr Inns Is: puy: qu’eIIn mmbnm! wm Inn rnpparu
zoologique, botanique el génlugiquuv
3* Du réunir tous lus mnlérinux uéceuxiyun pour former una
(anim num ibm cl une hislnirn géulngiquz du pays.

ELU Du mcunîiliu lun: lu pnduiln mluruis du puyn pnur uuu
culluclinu lnule
IA nombre du Associé: nal illimitl.
Lux Mnmhru un divisant en Membres Kénidnnlsi Bunonirn nl
Conenpundunu.
hns cnndidxts nu hun dn Bésidaut duirmt Alto présenté! pur
deux Mnmhru.
Sum Membre: Hnnuraimn les pnnununs nuxqunllns IA Snuiéld
mnlèrn w Iilre vommn un hommage A Ieurtdnui nu un iimuignage
de u vernnnuisunun pnur les unions qu'¤\l¤n uni rnudur I lx
Svciélé.
La Currupenrlnuu nul choisi: parmi les perwrmnn qui •`M»
nupenl d'His\mr¤ Nalumlla el hnhilenl un dnhun dn la nir
Déleclinu des Membres llhidnnla, du Hunuraimx el dns (lunes-
pnndnnlx 1 linu A la mnjariié des sulïngus du: Humbrnn préteulx
dans ln séunœ qui suivra leur urxenhliun.
Ln liamhnm Blsidnnts nnnl soumis À une mhnliuu nununlla du
lin [mm, Iuqualln duit Alu uquillèe dm: lu deux prumierl
muîx du Paxmén.

llu pwnrrnul ùürnunhir de la nalinllnrr nrmnelle maysnrnnl
uuu snmmn de cuul-cirrqnauls lrmna una his pnyén.
Tuul llembrn qui ceswu düuquiller se wllsnlinu uuu, par M
uul hil, cnuridéré mmmu démîsünuunirn.
Lasnniéœ nal ndmlnlulrèe pur un Buruu qui sa cumpnxa d'uu
Présidnnl, d'un Vîw-Prérîderxl, fun Snoréulw, d’un Sznrduiro-
Adjnînl al d’nu Trésorrer-Arvhlvlnla.
r,« mlm}. ll: mama; um ms ln; dm lmlm un nmmm.
el cuire un lnrwlions dun: la séance dejnnvler.
Les nnminnlinns sa lnnt à lm mzjurilü abanlun du sullruges
Tau las funnlinnnnlrnu mnl réûligihlan.
Ln Présldnnl dlrigu ln lrnvanx des Mamma. nizfle les arles de ln
Snniélé, nomme les Cammiulnnx dunl la Sooiélù un se réserve yulul
la naminnlinu, muudale les dépensns qu‘ell¤ A wléns, la rnprérunle
drm ws relnlimu avec les Anlorllls. — En us de partage, au voix
zal prtpnndérnrxln,
Ln Virwhésidenl ramplwu le Prûrlulnnl, en cu uhhwuca, ul
uw: ln: mêmes drnîls.
La Secrétaire un clnrgé du ln rédmlinrx des prnoès-vnrbuux cl du
I1 nnrruspnudunua. ll rigun nvecln Prûnîdnnl lnr anlnn de le Sodélé.

Le Secréhirœddroinl, reuapleee le Swréhiru eu en d’¤brer\c¤.
Ln Trlenrier hil recnlte des summes durs Bla Snriélé, délivre
quirtnncn de krulee celles qu’il reunil, lair lee dépcnsoe, ruair ne
peut faire aucun paiement qua sur nu mnudul uigné du Président.
— Il lient regirlredes rebelles aider dépenses et rend wmpte de
l‘6taI de sa uiuu dans In réenee de novembre de chaque annee.
Ler Membre! de le Suciélé pourront re pmager en trois Senlinuse
l· ds Zuulugie,I•· de Hulnniqun ul !l· de Géologie et de Minérnlogie.
Une même perwuuu pnurrn faire partie de plusieurs Seuliaur L
ln. 19.
Chaque Section nnuumern un Prkrdent ct un nu plusieurs Sacré-
leimu, lesquels rendront uompie A la Suciéré des travaux de ln
Seelinn.
Les Senliuus se réuuirunl sur la wuvuenhnu de lnur Président,
Aurrl rnuveul qu'il ln croire nécessaire.
La Snciélà en reunrl le premier samedi des mois de jnrrvier,
murs, uni, juillel, seplembre el. novembre, A huit heures du wir.
—lJes shnres exlrnnrdrnnius puurreul avoir lieu loulu I•s luis
que le llurnau le iueeru néulnire.

Les séunnea se tiandrnut daua l'm·dre anivnutz
î· Lœtnre du prunèsvarhnl do la uénnnn précédeuta.
1* Lecture nia la corraspnndnnunâ
5i· Préxnnmiun da: nnvrngea ot das which ¤n'¤rt·v ;
t' Communication des travaux des Semoun:
In Lecture dus traxznx daa Mnrnhrno. — Les Membres élrnngera
A la villa dütnticnx, fils sont preacnta, seront entendus las premiers.
5• Cumrnuniutions diveraaas,-· Prnpneitinn|,— Questiona pneéaa,
— Diwtssiun:.
Tnutn déoiaion ext puixe pu utis et lavé, i mniua que le aerutin
eanrat n’ait été demandé.
Ln Société puhlic ln roenail de am trnvanx anna ln titra do:
llemoiru da la Social Linntmne du Nord do la Frame.
Elle édite elle-même ses memoires, et lo Trésorier an ent la
Ln Commission de Pultliutiou ia cunxpasa du llurwt, dei
Préxiiientn de Section et da tunis Membre: nommés au xmntiru.
Etla teunit les memoires présentés, nhniatt ceux qui doivent Aim
publié: et eu xttrvetlla l’in«presxion.
cntqua mmm nnami mm un tiumpitm au uemnam,
dont il dnnnnn réoépixeé un Tmurter.

Lu llemhru Corrupnudnntr qui vuudrunt le reœruir pniernnl
une rummn du einq hmm pur année.
Les exemplnirer restants rernnt rîuharrgés mnlrn les puhlimtiunn
de Sveielés s'nncupnnt d'Hl¤¢nire Naturelle, uu cuntre den livrer
eyaul le même objet, au bien vendus au pmût dela Snciélé.
Leu nuleurs des travaux publiés pourront, qumd ile en aurnnl
nhtenu Pnulorisation, en laire un tirage L perl,
La Société larmere uuu bihlinthêque eomposëu du ouvrages
qu'eIle pnurn avqnérir par échanger, par dans nu \ prix dlergunt.
Aucun uuvrugv ne pnurm être prêté par l'Arelrivrxte que sur un
reçu rtnuné par Pempruntenr et peur un temps qui ne dépureru
pu un mnir.
Lee funds du lu Sueiélà seront cnmpnà z
\• Dex enlisalinns de ses Membres;
ir Das dnnn qui pnurrunt lut circ fuite;
K- Des snmmes qui lui seront votées A titre d‘allnntrnn ;
EI À• Des nulrventiuux que lr: Gamernemenl pnurra lui awordur.
En ras de dissnlutien, lm Membres Illsidanls seront appelée A
voler sur la dœtinutlou qui devra etre donnée aux prupriélès de la
Smritut.
Le règlement ent ahligelaire pour wus. Celui qur refusera de s’y
wrtûzrmer perdra sa qualité de Membre.

Alxnune nnmiilluüinn ne puurn y AIN ¤]1]w||£¤ qu! Ii Alla 1 été
vnlén, pur lus Imix qunrll du llnmllwl prélnnll, dan! um num-
hlée lmnvnquën I œl nhl, nl qui |¤îVn Mlle nu ln prnpnuîlinn di
mnfiilihlliuus I hir! lun Sté dëpusén.
Adnylâ dans uns lüumlllén glnlrllc des plrwnnnu ldhérnnlu,
I• 5 fllbcmbrz NW, <l|u.I nncdel ànllllliu l'K0|•l—dc·V¤lIu d'Ami¤na·
Le I'!‘¢vi(¢Ilh
La Snrlktirl, LB COIÃKEUE
Iixuxr. VIOIL
v« W mm, 0»»«11« mm, mam a ul sm",
I. BORNUÀU.
Untlité pur lequel M. le Cùnlcillnr ¤‘l’E\I|, Pulls! du I1 Somme,
¤ aulmmû I1 crlsalîun, À Amîuun, d’un¤ S1ml6lld`H|xlu|rs Nntnrclk
nus In lilrn du Icwllùé llnnénnnc du Nord de Il
Prints. zyinl wu siège Ilxn à Amiuns, pnrln éplnmznl ln dnln
du 30 ddcumbrn lES5·

ÉTUDE SUR LINNÉ.
Au moment ou quelques humbles savants, puisant
dans leur ardent amour de la Nature le désir d'en faire
mieux connaitre à tous la richesse et lo splendeur, font
revivre, dans notre contrée du Nord, le nom de Société
Linnéennc, et rassemblent autour dc ce noble drapeau
un généreux essaim d'lrernmes de bonne volonté, — il ne
sera peut-être pas hors de propos d'expliquer, de para-
pnraser, en quelque sorte, ee titre que l’on aime à re-
—vendiquer, en relevant les mérites de ee grand génie
dont un sièrle déjà nous sépare, mais dont nous subissons
encore aujourd'lrui la viviliontc ct profonde inüuenee.
Telle est, Messieurs, la pensée qui vous a fait désirer le
travail que nous venons vous soumettre, D’avanee nous
pressentions les ditlieultés de lo tâche; son opportunité
nous a cependant décidé à l’entreprendre. — Faut-il le
dire? Nous ahordious sans aucun entrain, ct comme
un dur labeur préliminaire, indispensable pour en pou-
voir rendre compte, les innombrables écrits du grand
naturaliste; nous éprouvions presque do la répugnnnce
ia la pensée de lire de vieux ouvrages écrits dans un
latin du xvnv sièele. — Mnis cette froideur instinctive
ne lut pos de longue durée, et bientot elle fit place à une
admiration croissante. Sous cette Iorme un peu barbare,

où se cache le genie du maitre. il n'cst pas possible, en
effet, de méconnaitre longtemps un fond séducteur, à la
lois noble et gracieux, simple et varié comme la nature
qu'il represente; car e`est bien làoe que l'0u peutnppzler
le livre de la Nature. Ce n`est pas r1'aujouid'hur qu'il
est ouvert, ce vrai livre, lc plus éloquent de tous: des
sxeeles et des siècles cu ont dejà déroule les merveilleuses
pages; mais, eornme pour tes papyrus xlr l'Egypte et de
l'Im:lc, les caracteres frappaient les yeux sans présenter
un sens es Yintelligenee. Linné nous en a donne une
traduction fidele, — rnmmplete, il est vrai, comme toute
traduction, — mais qui n'en est pas moins la meilleure
pcut—ètre jusqu'1ci, ii eaup sur la plus agréable à enn-
salter et. à suivre.
Ainsi pénétré d'une admiration pralnnde autant que
rélléehie pour l'bnmme de genie dont nous avons accepté
la tâche de vous parler aujnurrfhui, nous n'en sommes
que plus porte à payer un tribut de reconnaissance a la
Societe qui nous a fourni Yoccasion de l'entreprendre, l
et aux ouvrages qui nous ont aide A la remplir. Nous
citerons en première ligne, avec les écrits de Linné, le
recueil de documents (mémoires autographes, oorres·
poqdances, anecdotes, indcx bibliographique), qui a paru
en l832 dans les Mémoires de la Societe des Seieaoes de
Lille, et qui est du au travail patient et modeste de
lll. A, L. A. FM. - Etrtrons maintenant cn matiere:
Charles Linni: naquit lc I2 mni HO'] à Raslurlt, dans
le Smnland, en Suède. Par une sorte de prvédestination,
son nom, comme celui de ses aïeuls paternels [Lindclius
et Tiliander), éluit tiré r·l'unc plante, un mugniûque

tilleul (Linden en suédois, Ttlia en latin), qui oroissalt
devant la porte de leur humble demeure, entre Iomshoda
et Linnhult. — Né dans le mois où la tarre sc couvre de
fleurs, le jeune enfant montra, des Page le plus tendre,
de vives dispositions pour la botanique. Son père, Nicolas
Linnreus, d'ahord vicaire, puis ministre de Stcnbroliult,
s`était des longtemps adonne A la uulturc des pluntes
rares 2 sans être un savant, il connaissait les notuslatins
des végétaux, il aimait à en étudier les propriétés. Aussi
cèdait-il sans peine aux sollicitations de son tits, et
cliargeait-il sa jeune mémoire de oes noms diüiciles et
trop vite oubliés. Bientôt Charles voulut aussi avoir son
petit jardin, et il y consacrait ses soins sans se lasser,
Vers l'àge de dix ans, ses parents qui l`avaicnt d'abord
conlié aux inains inliablles de l'instituteur Telander,
Yeuvoyereut à Yéolrle de Wexlû, où les maitres étaient
plus savants sans doute, mais où l'cnfant ne se trouva
pas mieux dirige. Au grand regret de son porc, qui lo
destiusit à entrer dans les ordres, il n'avait aucun succes
dans ses classes, et montrait pour le travail une répu-
gannce, fruit non de sa nature, mais d`un mauvais système
d'enseigucmcnt. (Fest qu'en cüet, à cct âge si tendre. la
méthode la pl us profitable est celle qui cherche ri deviner
les indications dc la nature et laisse les aptitudes sa
développer librement. On tait naitre ainsi dans l`enfant
cette double contiancc qu’il lui est si essentiel d'acquérir:
Coniiancc en son maitre, eontianee en lui-meme. Du
moment qu'il se sent observé avec amour, il se laisse
guider avec une docilité qui rend plus facile et plus
douoe la besogne du maitre. Que de soins ne fautil pas

encore A ce dernier pour présenter l'etude sous son Côté
le plus attrayant, pour arrnclier les épines sans déperer
et inutiler la lleurl Cnmrne il dnit soutenir l'éeolier à
sun eléhut, applaudir à ses premiers pas, exciter par
l'èmulation et les rbwmpcnses l'espritmoi¤s vil et moins
pénétrant. et se garder de rabaisser brutalement la naïve
prûsnniptinn de lïsnlanccl
Telle n'sElnil pas la manière de voir des professeurs de
Wexio; aussi le jeune Charles ne fit aucun progres
jusqu`eu l72b, epoque où il quitta les basses classes
pour entrer au gymnase, ll put dès lors laire une sorte
de elinix dans ses études, et montra de la prlvlileetion
pourles sciences rnathématiques et la physique. ll s'êtait
mis de lui-meme En étudier la botanique, et, avec le
secours de quelques ouvrages qu'il avait nppris par cœur.
le peut lmtanùte. cnmmelhppeluient ses camarades, etait
arrivé à nommer toutes les plantes qui crnissnient sur la
roule de Stenliroliult 51 Wexio, route étendue d`envxrnn
cinq milles.
Vers 4727, Nicolas Linnœus consulte sur son fils les
professeurs du gymnase; ils dèclarerent que Charles
n'était propre qu'à prendre un métier, et le pere s`nr-
rètait déjà à la triste résolution dc le mettre en appren-
tissage, quand Iedoeteur Itotlimonn lui r\enditl'espèronee,
en nlrant de donner gratuitement à Venlnnt les eonnais~
sauces qui lui manquaient pour son admission à l'Uni-
versité de Lund. L'olIre lutaceeptée avec remnnaissnnce,
et le bon docteur, qui avait su pressentir l'nvcnir du
jeuneélurlinnt, lnienseigna la pliysiologic,ctluieonseilln
d’annlyser Iui»n1eme les tleurs en suivant la méthode de

- t7 ...
Tournelort. Charles profita de tous ces soins, et, nvont
la En de l'année, il avait dressé lui—rnème un catalogue
systûnmtique des plantes des environs,
Le moment était venu de se tendre i l'Université.
larme y porta un eertitirat (teslimaniurn aeadevniewm),
dont nous oiterons les termes peu tlatteurs, parce qu'ils
olîrent nette pmrtieularile remarquable d'uuo emripnrm-
son tiree du règne végétal. « Les étudiants n est-ildit,
u peuvent être comparés aux arbres d'um· pépinière;
souvent parmi les jeunes plants il s'en trouve qui,
malgré les soins qu’un a pris de leur cultura, ressem-
lilent absolument aux sauvageens; mais, si plus tant on
les transplaute, ils changent de nature et portent quelque.,
fois des traits délicieux. (Test uniquement tlaus cette
espérance que j’env0ie ce jeune lrnmme à l‘A¤ar1émie, oi:
peut-ètre un autre nir [avnrlsvrn son développement. si
A Lunr·‘l· Liane eut le hnnlieur de rencontrer son
ancien maitre. Gabriel Hack; presente parlui au recteur,
il fut admis sans certificat, et entra comme pensionnaire
clucz le docteur Kilian Stobœus. Oc medecin l'empl0ya
d‘uh0rd en qualité de copisbe ; il dut y renoncer à enuse
de sa mauvaise écriture; nuls, découvrant que le jeune
lionnne travaillait toutes les nuits, il mit nlrligcantrnent
à sa disposition son savoir et su bihliotlieque. Liane
profita des leçons et ales livres; il vit pour la première
fois un herbier de plantes collées sur papier, et entreprit
lui»mème une collection sur ee modele.
ll vivait ainsi depuis environ un on, jouissant de t'in·
limite du Stohœus ct de l'aü`eetion de ~es compagnons
d'étu«.les, lnrsqu'une piqûre d'iu¤eew vint mettre ses
2

iwrs en danger. A peine guéri, il alla voir ses parents
et n‘oubI a pas son premier protecteur, llotlinrsnn. Le
dauteur lui vanta l'Uaiwersité d'Upsal ou de savants
professeurs, Rolierg et Runlbcclr, rrnprnaaient aux études
une habile dircution , et [engagea ii y passer sa seconde
onnêe nl`uni\ersiIé. Linnà aimait lnrt Stobœus; mais
avant tout il voulait apprendre, et il partit pour Llpsal en
HES, sans retourner à Lund, sans même prevenir son
aueien hotes
La situation n'èlait pus aussi hellc que Itotlimann le
lui avait lait espérer, ct lc modeste péeule que Linne
avait reçu de ses parents ne tartlu pas ai s'èpuiser. Que
laire? Donner des leçons? Sa position d'étudiant ne
pouvait pas inspirer grande contiance. Reuourir aux amis
laissais à Lund? La hrusquerie de son depart avait pu
être prise ptiur de l'lngraliIIti‘le· lletlreusemurtt, Cet état
de détresse trouva un terme. [ln vénérable savant, le
docteur en théologie Olaûs Celsius, reneonlru un jour,
dans le jardin botanique, Linne occupé à analyser
quelques lleurs; il Viaterrogea, [ul frappé de son savoir,
ct ayant appris sa triste position, il lni tcmlit une main
sewuralrle. Lui-mème préparait en ce moment son Hitm-
bolunicon, grand traite des plantes de la Bible; et le
jeune étudiant (ul admis a l'ai¤ler dans ses travaux. ll
trouva cn son nouveau protecteur un savant calme et
bienveillant, qui Yaecueillit 51 sa table, lui ouvrit sa .
bibliotheque, rielie en ouvrages botaniques, et liirsnlùl lui
pmeura quelques eleves. l
Ce lut alors que Linné connut Artcdi, le plus estime l
de ses condiseiples. Les deux jeunes gens ne se ressem·

lilnient guère. Liltné, petit de taille, était vif et'impres-
sionnnble ; Artctli, grand dc statut·e,était lcutcl sérieux,
Mais l'nrnitié vit de contrastes, et l`uni<in lo ptus iutinre
se forma entre les deux étudiants ; ils Irnxaillaienl à
|'envi, et sïzppliqusnt aux mêmes études, se communi-
qunierit leurs tceltcrclics, leurs petites découvertes awt-
un bonheur toujours uouieuu. lls sïëttiient cependant
partagé le domaine dela science. Artedi étudiant surtout
la chimie et Viehthyulagie, Linné s'u\|sul1aut plus r·xclu—
sivement a lenwmolagie ct ii la botanique.
Ces travaux étaient, du reste, en dehors des rnurs de
l'Univei·sitè, où l`on n'enseignntt ni l'anatoruie, ni la
chimie; et les jeunes gens s'y Ilvrnient d`eux-mètnes, et
sans autres maitres que des livres. Un traite de Vaillant
sur le sexe des plantes, que Linné lut à cette epoque, lui .
inspira l’tdee d'un nouveau mode tle classification fondé
sur les étamiues et les pistlls. Itudlseck, professeur de
l'Unlverslté, ayant lu ce travail avec plaisir. voulut en
voir l'anteur; il Finterrogea longuement, et linulument
luiofïrit la suppléante du cours de lmlnniquc. Linrtë,
surpris, refusa d'ahot·d avec modestie, puis [init par
accepter, et se montra pleinement à la hauteur de so
tâche. Les auditeutsaeeoururenl, séduits por le nouvel
enseignement ; lludlierk avoit montré Vestime qu'il
fuisnit de Ltnné, en le choisissant comme xépéliteur de
ses enfants; lricntot des cours particuliers vinrent amé—
ltorer la position du jeune lsotnnister Celui-vi, cepcndnnh
nc prrdait point. de temps; le jardin fut restauré, enrichi
de nombreuses plantes; il les classa suivant sa nouvelle
métliede, et profita des instants de loisir que lui laissait

Penseîgnemznt pour préparer de nouveaux ouvrages : la
Biblîothera Dolanicd, le Classes planlarurn, le Gamm
plnrnturum, la Critica lzolanim,
Tant de bonheur devait exciter l'envie. Le professeur
Itoscn qui aspiraitàsueeeder à ltudheck, san eollegne,
voyant dans Linni: le seul rival redoutahle, essaya de lui
enlever la xhaire de botanique, et, ne pouvant y réussir,
de lui faire interdire les le/wus particulières. -· Grâce à
la protel tion de Rudbeelt, Linnè lut maintenu en posses-
sion de son titre et de ses droits ; mais, trop scnsllile aux
désagréments pour ne pas clterolrer à les eviter, il résolut
de renoncer a sa position et de quitter Upsal. _ 7
Lu Société des Sciences decette ville venait de recevoir
du roi Yantorlsation de designer un naturaliste pour
explorer la Laponie, Linné accepta eette mission, et se
préparn à partir l'année suitante, ll voulut Mont tout
retourner dans son pays natal; puis il se rendit à Lund,
passa quelquesjours chez Stohoeus, et y étudia ln miné-
ralogie qu'il ne connaissait paâ ; enfin, il revint a Upsal ,
attendre le moment de son départ. ll choisit l'époque de
la végétation; et, le I3 mai, il partit seul, à pied,
n'ernportant que son journal, deux chemises, une derni-
toise pour prendre des mesures, et un portefeuille, ren-
fermant du papier et des plumes,
Ce voyage n'ûtait cependant point sans dangers, et
Linnè faillit plusieurs lois y perdre la vie. I)'Upsal, il se
rendit d'ahord i Getle, traversa le Helsingland, le Menlel-
pad, et se dirigea vers l'Angermonnland. Dunsl'asecnsion
du Seltuloherg, un énorme fragment de rocher, heurté
r par l'un den guides, rouln à l’er.tdroit meme que Linné

- 2l ,..
venait de quitter. Mnrehant Zi tra\ers les forêts et les
montagnes, traversant, nvw de l‘eau glacée ju!«qu'ù n1i~
jornhe, les marais et les rivières rendus impraticobles
par la déoacle, il arriva eniin à Uméa. En vain clicreba»
l—on à le dissuader d`entreprendre en été le voyage de
Laponie, rien ne put l'anèter. Cependant les diûieultés
de lu route croissaieut A chaque pas. La langue n'étnit
plus la mème, et Liane, changeant continuellement de
guide, remontant les lleuvesjusqn 'au pointou ils cessnient
d'ètrc navigables, dans un petit bateau, qu'or1 portait
ensuite sur la tete, rfayant ni pain, ni sel, ni boissons
îerincntèes, fut riidnit a vivre cr.elusiven·iant de petits
poissons dessécliest C'est ainsi qu'ilvisitu Pitéo et Luléu.
Là, il trouva un compagnon, Vingénieur des mines
Swanlierg, qui tit route avec lui jusqu`à Quielnjock.
Linné put s'y procurer un interprète; il esculnda le
Spilzlrerg, près de Walliwar, il y vit le levcr du soleil
succéder presque immédiatement à son eoucber. (soli:
jubar inocriduum), et y trouva un monde nouveau do
vegetaux rares. Il suivit le versant seplentriorial des
montagnes, et traversa la Norwege _iusqu`a Torljord,
sur les bords dc lo mer du Nord ; puis il reprit le chemin
des montagnes, et a travers mille dangers, un coup dc
fusil que lui tira un Finnois, une chute dans une crevasse
sl`ou on le retira avec des cordes, il arriva à Calix, ou
habitait Swanberg, sun compagnon de route dc Lulca.
ll apprit dc lui en deux jours et uni: nuit l'art d'essayer
les minéraux; ct, apres un court repos. il reprit son
voyage par Tornéa. L'liiver le força de s`arreoer et de

Il revint por la Finlande, et, suivrntlo route moritimr,
il visiur Kemi, Uléo, Cnrlchy, Wnsa, Bjornchorg, Abo,
où il trnnvn un de ses anciens conirscvples, Fèvèque
Ménan1ler;d'Alm, il pnssuxlnns |`ile tl'A|unnl, et atteignit
eniin Upsal au mois de novembre. — La relation de
cette longue et pénible excursion, riche de détails sur
les mœurs ct les coutumes des Lupons, fut remise à la
Société des Sciences, qui Et eornpter ai Linne cent douze
écus pour lcrtrais de son voyage,
Linné xoulut faire servir an profit de tous les nnn·
vellcs connaissances qu'il venait dlscquérir, et il ouvrit
un cours dc minernlngie qui réunit bientôt du nombreux
uurlrteurs. Itosen, plus que jamnis, jaloux des sncc/es de
son rival, lui suseila de nouveaux cmbarras, qui déter-
minèrent Linnê à s`èloigncr encore pour quelque temps.
Cette fuis, son rnyngc eut presque exclusivement pour
uhjet ln minéralogie ; il Nisitu Norbert; l MWcsla\‘l»
Davidsborg et Fuhlun;puis revint classer ses richesses
et commencer le Symma lupidum. — lloscn, toujours
hostile et de plus en plus puissant, venait d`ol¤tenir un
onlrc interdisant Vcnscignemcnt aux personnes ûtrnn-
gères à l'Arndé¤nle. Linné perdait du coup tout moyen
d'vxistenc<·, lorsque le barnn de Iteulherhnlur, nvee lequel
il ovait lié connaissance a Fahlun, lui proposa de faire
les (rais d'un voyage en Dnleoarlie. Linné, cette lois,
sadjnignil sept compagnons, assignn à chacun lcnr
emploi, etexplnrn lu Dolécarhe et ses montagnes; il alla
même jusqu'en Norwègc, et partout reuueillit de nom-
hreuses ct importantes observations.
Uaccueil de lteutherholrn et du precepteur do ses

crtîunts, Browollius. décida Linné il se tixer à Fahlun ;il
y ouvrit bientot un cours de minéralogie que suivirent
les employésdes mines. Partout où il trouvait à s'inslruire
età propager l`amour dela xuicnue, Linnè étoit heureux;
aussi mena-t-il à Fnlilun une exislenuc douce el agr/sable.
Point de ccas basses jalousies, de œs ntcsqniues rivalités
dont il avait été Polùct à Upsal: ici, tout le monde
l'aiu1nit et se plaisait à lut donner des eneouragtments.
ll avait imaginé une classiûcation des minéraux, et son
cours étnitfnrl estimé; il exerçait la médecine, et la
clientele pouvait sutlire A sa modeste atnlsitian. Mais pour
assurer sa position, et se mettre à l`·1bt·i d'un re\iretnrnt
dc la fortune. il résolut de sc faire recevoir docteur on
médecine ct de se marier. Le docteur Morœus, le plus cn
vogue des medecins de Faltltin, que Linnè voyait souvent,
avait deux lilles. Linnè. dont le cœur venait, pour la
première l'ni~, de battre d'un autre amour que eulut de la
science, demanda la main de l'ainée. Contre toute attente,
Motmus ne rcpoussa pas une alliance aussi dispropor-
tionnée du côté de la fortune; il aiourna scnlcmcnt le
jeune étudianta trois aus, et Liunû, plein d`u¤c ardeur
nouvelle. voulut consacrer ces lroisannêes à des voyages
en pays étranger. ll avait alors vingt-sept ans (N35}.
Après avoir rendu ses devoirs au tombeau dc sa mère,
maroc depuis six mois, Limit: partit avec son camarade
Sholhetg, et visita d'al:o|d Lulxcck, puis llamlmurg, oil
il fut chaudement accueilli. Il prit grand plnisirà visiter
les musees et les collections particulières, ll y avait dans
celle du bourgmestre Anderson, une bytlre à scpt têtes,
docrile par Seba, et qui était regardée comme une mer-
I

vaille, Lrnné s'up1·rçu\ aisément quo le prélendu monslrc
n'é'aiil, qu'un produit dc I'¤r|. ; et il nc dissimulu point sa
juslc criliquc; aussi (util nlnligù dc fuir pour éclruppcr
à la vcngrnncc du hourgrirrslrc dont ln supercherie sc
rmuvnil rlêmnsquèc. ll sïmharqua à Allnnu pmxr Amslcr»
dnin, cl cssuyn une vxnlnnlc tempête. ll nc lil, que passer
dans lu tnpilalc dv la Hullamle, ul sc rvnslit à llarrler-
wink où il fui rcru d0L·|.Cu|·, lr I3 juin; sa thèse nvuil
pwur Ixlrc Ilypolhcdr rxora de febrluni iulervruillmlium
Après sa réccplirn, il vinl à Lcydc uù il vit Van Enycn
t·|Gr0n wins, nuque] il nwriliu lc rnanuscril du Syxlmm
nuluruz; Grunovrus ulTrit d‘rn inire ln publiculinn à ses
(mis, (Cel. ouvrage rcurnrquulrle qui parut alors rn un
un-i" de qunturzn pages, a eu _ius.gu'à lreizc èdiliuns du
vivan! de Yauleur, cl ln drruière ne comprend pas nrnins
de trois vnlumus divisés en ncuî parties]. llnsrlm:rve,que
Linuù alla visiter, s'c¤lrctînL lnrguizrnnrrt aveu lui, vt
I'cng:¤gr:n ir sc ûxcr cn Hollander Ne pouvant l'y dkidsr,
il le pmi au mains Lin nc pas travrrser Arnsterdarn runs
allcr vuir llurnrann dr sa pur!. llurmann réussitàgnrllvr
Linnû chez lui pcnnlzrnl qurlquc lcmp—, cl lui li!. publier
lc Fundnmmtu balunira ct. lu Bxbliulhren lmlunicur Un
nulr: prutcctnur, lc banquier Clifiurl, grund ainutrur de
planles rares, pusscsscur d'nnc ritlm bilrliolliùquc cl d'un
magncliiuu jardin à llarluranlp, près i‘l'Aurstcn‘lain,
dispulsr Izzciruîih à Llurmnnn le plaisir de rncsinir xlrcz lun
lc savant. lrnlauisle, et de lui crier des luisrrs pour lu
pulrlrculiou ile ses nuvrages,
Enfin, son ami Arlmll, qui depuis quatre annèu

séjnunuiitnn Angleterre, arriva li Ley¤le,c|, gràce uux
rveninninndntious de son ancien cuiivlisciple. y trouva
une ueeupatiuu ennhxrine ai ws gnûts; le plmrmaeirn
Saba se lhdjnipnit pour publier le troiüeliin- volume de
—0n Thesaurus. qui traitait des puissnns. Avre qurllc
jaîv les deux amis purent se remettra à travailler eu—
semble, àeclxauger leurs pensées comme nutrvlois, Artrdi
se Iiàlail de terminer l'nuvmge de Sèbn pour mettre ln
dernière uiain à une œuvre toute personnelle, la Phila-
mplriu ithlhyalagim. Hûlzisl un soir, en sortant de elzcx
Sclm, le niallxuilruux jeune homme tomba dans le cnnùl
vl s`y nnyu. Irinnè vnulut du mnins cnmplélrr lïnuvre
xnuchevée de son nini; gràce A Clilfnrt, il put dégager les
manuscrits retenus pur I'a¤hcrgi>l;e en gage nl'uue drtlu
dc nlcux cents llnrlns, ct il s'0r¢·up.i immédiatement de
les mettre en urnlxc et de lus publier.
En HBC, Clil'l'xuL lui duunzx les moyens dc vuyngur en
riuglrtcnc, ll y iil le musée du Sloane, les jardins de
(Èhclsvu et 1l'0xt'urd, nu il rvcu:~illit beaucoup de plaintes
unuvelles. ll lin rnnuaissance avec les bntunlues les plus
distingués, antre uulrvs Slnune, Shaw, Cnlllnsvvn et
Dillruius, nvcclcquel il resta uu relations dc lettres. Dillu»
nius, déjà âgé de plus de cinquante Mis, et d'un carac-
Irrr lxuutxxiu, uccucillitassez frnidriuvnl, tl'almr.l, le bota-
\:¤ui~tu suènluh, qu'iI tmuvuit bien jeunepuu¤·lzmilrv<·rscr
dljzi les mêtlimles reçues; Vauxünilè et la dèléueiicc dnul
Liunê lil preuie eniers lui, le rameuiweut de ws prêin-u»
tmus, mais il conserva dans sa o0rresp«»nA.l1\ure un ton
dogmatique et quelqucluis ucerlie. Après un séjour de
peu dc duree, Linnû revint en Hollande, et enrichit lc

jardin de Clillorl des nnmbreuws pllules qu'il rnpyuvrtuil;
il s`n0cupn dei lors nllentivement de la publienlwn de
ses ouvrages, et El pnruitle le Gmml plunlnfum,
l'HM‘lu| Oli/[`0rlirmu.\, lu Critica lmllmim, lu Flora
lupponicu et le Viridarîum Cliffurlîanum. ll (ul, ectlu
même année, reçu membre de l'AL·ndi:mîe impériale des
Curieux de lu Nature, Sous le num de Diosenride ll [I).
Rien ne semblult ulunqucr nu bonheur de Linué;
cunilslû d`l\0uneurs el de preuves nl`nD`ee\i0n pur les
Hollandais, nnngniûquement luge uu eliàlenu d'l·ln!-
lecamp, ou CIilI0r| avait mis à su disposition des ehevuux
el des domesliques, Il pomuit en liberté tevnir ses
nneiens tluvuux, et entreprendre de nouveaux ouvrages;
un lui nlîruit lu lucililé de voyager nu Cup, une pluve de
medecin â Surinam; lu rhinite de prniesseur nllnit être
vnrunle à Ulreelil. hluls l'u|n0ur du puy: nutul, le wu-
veuir de ln douce fiancée qui I'y uttnndnii depuis plus de
truis nus, Vcmpnrlerrnt sur le sentiment des avantages
qui lui étaient nI]`erls. Resnlu En purtir, il vuulut seule-
ment dire adieu àses nmis de Lcyilc, et visiter In France
uvnnt de retnumer en Suède. A Lcyde, il retrouva
Boerlmnve, Grnnovius, Van Iioyen, el il se décida À
retarder sun depart de quelques mois. Vnn lloyrsn, qui
nvnii remplace dans la ulmire de lmluniquc Boerlmnw:
nüuibli par l'âge, désirait pour l':lrrnuge|nent des plantes
du jnrdiu. substituer le syshème sexuel à ln elussiflmtinn
de s0I\ pred(wesseur. Linné n`y voulut pus ennsentir,

dins la crainte d'alIiger lc grand homme dant il avait
reçu les bienfaits; il aima  icnx aide! Van Royen È
établir une clussiliealion nouvelle.
Cependant il pressait la publication de ses ouvrages,
at vivait dans une agréable intimité avec les savants les
plus distingués de Lcytler Une societé s`é|ait fondée, une
véritable Société Lianécane, où la travail de chacun '
servait al'iastru1;tion et à Ytgrëmcnt de tous. Gror.mviu>,
Kramer, Lawson, Licbcrkuhn, Van Swielcn ct Barlsch
formaient le noyau de cette société d`a¤lmiraleurs cl de
distiples de Lrnnê; tous aimaient i vi·iler le savant
botaniste dans le jardin auqutl il consacrait ses Soins ; et
quelquefois tous se trouvaient réunis autour du raaitrn,
_ sans s'èLre donné rendez-vous.
Vera le commencement du printemps de HSS, Liané
se disposa à partir pour la France; la nouvelle de la per-
tidie d'un intime ami (I) laissé en Suède, avait hàlé son
départ, ll alla prendre conge de llocrliamer Ce grand
homme mourant, mais résigné, porta à ses lèvres la main
dc Linné, el, avec cette sorte de clairvoyance que donne
Vapproclte dela mort, il lui prédit un glorieux avenir.
Hèlnsl le botaniste à la llcur de l`àgc faillit mourir
avant le savant charge d`anaées; la fièvre mit ses jours
sérieusement en dangerr ll guérit lwurcusemtnt, gràce
aux soins de Van Swiclxen, ct partit, accompagne des
vœux ut des regrets dc tous, Il traversa le Brabant,
passa par Valenciennes. Cambrai, Péroane, Kaye, peut-

ètrc Amiens, et arriva entln à Paris. Les deux Jussieu,
Antoine et Bernard, Faeeueillirent comme un aan ; les
musées et les bibliothèques lui furent ouverts; Bernard
lui ûl faire des exvursions è St.-Germain. à Fontaine
bleau etjusqu'cn Bourgogne, lui montra les herbiers de
_ Tonrneturl et de Vaillant, Ie mit en rapport avec lténu—
mur, lsnurnl, Auhriet. Laserre, la veuve de Vaillant, et
Ml" de Basseporle. Linné se nmnlra partout plcirr de
douceur et rlïrruénitè; dans la suite, il entretint des
relations épistolaircs avec les Jussieu et avec Réaumur,
et se souiint toujours avce plaisir de ses amis de Froner.
ll eut lirjoie de pouvoir causer laruilierement avec le nia-
tlrematieien Clairaut, qui parlait suédois; car le grand
botaniste n'avait malheureusement pas pousseloia Fètuile
des langues vivantes ; Yanglais, le français, Yallemand,
le lapnn même lui étaient étrangers. vt. il usait pour se
laire rontprundre, de la langue inline. — Quoique temps
avant son départ, il assiste à une des séances de I'Aea-
rlérnic des Sciences, et un l'en nomma membre corres-
pondant. L'ol'lre du titre de résidant, avec une pension,
»`il voulait se faire naturaliser Français, ne put le sé-
duire; il partit bientôt, traversa heureusement. le Sand,
ct entra dans le port d’l·li:lsingboi·g, en juillet l7L\8.
Après une euurte visite ài son vieux pere, à Sten-
liroliult, il mourut à Fahlun, et l`ut ûaneé avec la lille du
docteur lllorœus, puis il se rendit à Slrwbtiolm, où il
essaya nïexerecrla medecine. Mais le savant, déjà célèbre
dans luute l'Europe, n'était pas encore prophète en son
pays, et le titre de membre de l'Aeadémie des Sciences
d'Upsal, lut tout ce qu'il put obtenir, Peu à peu, cepen-

dant, la clientèle vint, et avec elle, quelques brillnnles
relations, entre autres, le capitaine Triewald, physicien
renommé, et le comte de Tessin, maréchal de lu Diète
Une académie xe fonda à Stockholm pour lc perfectionne
ment dela langue nationale. et Linné en fut élu président
en mai l739. Lc comte de Tessin lc Et nunimer professeur
a l’éeole des mines, et bientôt après medecin de l'umi-
rzmte ;c«u deux plaees étaient l'ort bien payées.
Linne voyait donc eroitre en mème temps sa furtune
ct son credit. ll en proiitn pour se marier, passa un mois
ia Fahlun asser. agréablement, et revint à Stockholm
reprendre ses oceupations. Le Zioetohre H39, il pronom}:.
en déposant les fonctions de président de l'Acadèmie, un
discours intitule de Momnmlvilibu: in Insectis, non moins
mmurqunble par lo constante admiration de la nature
· qui ydmnine, que par les déLiiIs curieux el, nouveaux
dont il est rempli.
Aucune créature ne travaille pour el|e·nrème, selon
le philosophe observateur; nous sommes faits pour nous
rcndre de mutuels services, et nous devons cultiver avec
soin la faculté qui nous permet d'etre utiles d tous, qui
nous rend vraiment les rois dc l'Univers: la raison.
Tournons notre intelligence vcrs les astres, ennime les
mathématiciens; physiciens, étudions les élements; natu-
ralistes, appliquons-nous à comprendre les merveilles de
la création. C'est rlnns les insectes, ces etres si intimes,
si mèprisûs, qu'eclate la perfection des œuvres de Dieu.
Leur etude 2 donné l'imm0rta|itè à plus d`un savant; et
cependant, qu'elle était. qu‘clle est encnre peu connue.
cette classe d'etre que leur petitesse seule init dèdnigner l

Voilà un vxstc clnmp pour ceux qui aiment In nouveauté
et. qui lfaltaclrent aux travnux nnn erzwrc entrepris!
(Test là qu'rl faut déployer l'ncti\ité de Vobservation. la
perspicacité du genie; must ln reenmpem rm plus
douce que le miel, plus éclatante que le mantenu de la
enecinellc, Nous aurons init de nos yeux l'usage pour
lequel Dieu nous les n rlurrnès; nuus aurons admiré les
merveilles sorties de ses marins, nous aurons reconnu le
Créateur duns ses oeuvres l
Eu 4750, Linnê prolessa deux cours la l'ècole des
mines: la Botanique, pendant I'èv:, ct ln Minürnlngie
pcntlunt l'l\iver. Au printemps, Itudherk etait mort, et
lieux compétiteurs, Rirsen et Vulérius, rlisputaient à
Linrré la place de professeur, Vnlériur, par lu periidte
avec laquelle il eherulm à dénigrer son r·i\al, mérrta et
eneourut le lrlàtne sévère de lq Diète, Llnnti Se justifilt À ·
cette occasion par la publication d'un écrit sur Iejuge-
ment que portait de lui lc monde savrml (Orbit srudili
judicîum de C. Livmœi wriplis]. Cependant Rosen l'eni-
purlu, grâce à la protection de Gyllcnliorg; mais il lut
convenu que Linne aurait la eltaire de ltoherg. qui de-
mandntt sa retraite, et que llosen et lui èeliangcraierrl
leurs fonctions. Tant tle dillîeultés lui furent encore
suscitées, que Vunnëe sïëlmulu sans qu'il lut nommé.
Le 20 janvier HH, il devint pere d`un tlls nuquel il
donna le nom de Charles. Lo guerre nymt éclatéà cette
époque entre ln Russie et la Suède, Linné. qui, nomme
médecin de la llatle, pouvait craindre rl`ètre pour quel-
que temps éloigné de ses chères etudes, se lit nlonner une
mission scientitlque, et pnrtit pour visiter l'El|nt‘l et le

Gotland. ll lut aocompagaé par six jeunes gens qui
|'aidèrent dans ses reeherdres; et, malgré cette escorte
dévouée, son ardeur dc tout voir, de tout pénétrer, lui tit
eourir plus d'un danger sérieux. Il revint tillpsal vers la
lin de scplcrnltre, lit une paix dèlirritivc avec Rnsen, ct
prononçn, la l7 octobre, en prcnant lo chaire de lioherg,
un discours sur la nécessité do voyager dans sa patrie :
D2 pcregrinationum imm patriam necuxrlulz.
« Pourquoi, dit-il, chercher dans des pays lointains
ce que l'on trouve si près? Les plantes, les insectes que
nous allons dcmander a des régions éloignées, croissent
sur nos côtes, vivent dans nos plaines fertiles. Voyageons
À la Ileur de l`:lge, dans la plénitude des forces de Vème
et du corps, avant que le poids des années uit alourdi
la jnycuse souplesse du jeune homme, avant qu'unc
épouse aimable, les occupations et les Soins de la latnillc,
n'aient ubsorbé notre tcraps et nntre cœur.- Nc vous
étonnez point de mes paroles: chacun se cornplait dans
ce qui xt été le but et l'cccup¤tion de sa \ie. Et rnoi aussi
]'¤i voyagé : j'ai gravi les Alpes de Laponie couvertes de
neiges éternelles; j`ai franchi les montagnes de Nurland;
j`at parcouru leurs pentes escarpûes ct leurs hxurrés inno-
rscssihlcs; j'ni fait de nombreuses et longues excursions
dans des inrets de la Dèléearlie et lcs bois du G0tIand·
dans les l¤ruyi·r·cs du Smoland et lcs vastes plainestie la
Seanie, il n’cst pas une province intportonte de Suede
que je n'aie visitée, qaeje n‘aie parcourue, sans ménager
rnan corps ni mes forces. Car elles ne sont pas exemptes
dc dangers, ces excursions dans lo patrie: mon voyage
de Laponie rn’a causé plus de fatigues, rn’a exposé A

plus de périls. que mules mes pérégrinations L l'éIr•n·
gar. Mais 1.\u]0i|r¤I'Il\|i, mns stlnmanccs sun! oubliées, ju
chéris même lc souvenir dc mus pénilulvs cxcursinnaz
cllns m'onI rendu plus runulnlc ¤l'é\rc ulilc aux anims él
à nmianèmc, à lu science él h lu pnlric. sa
A Ill En dc Vuunic, Rnscn c|,,LiI\né Iirl`ntl'Ét·I\1I1\gB dh
Icurs cuurs, cmnnue il avait étë rnmcuu, cl Linnè eut a
pu·l‘cs—cr lu maniere médwalc, la lm\.xniqu«·, In duéléxiquc,
lu séinéioliqun cl Yluslûîrc mlurtsllc.
Chargé du min du jardin qui vcnnil d’èlrc dévaslé par
un incendie, il lc lil rcslanrér, l'n;;rundil, l`énric·hi| ilé
numhrcnscs plnnbcs, et le dispnsa d`nprn‘s le sysli-inc
scxucl; il travaillait en même tcxnps à la Flan el si lu
Fuuns dc Suèilc (ll. Lc 42 nvvil 17/ill, ai l`o<x·asiau alu
ln rèücpliun dl: We~Lixlun tnmmû dùulcur, Il |\i*¤n0|lça un
discnurs du Tellmir habimlnlis imrmunm, dans Il-quel,
malgré l'éLal nlïmlnuvc où sc irnuvaiii la géologie, Iunl
n‘csL pas ulvslvlumcnt la rcjclcr. Le M juin dc lu unénm
année, il lui naquit une lilln, E|i~alml!i—Christinu.
Les hnnncnrs L-l les lilrés né nmn Iuznuni pasnu savanl
prnlesscur : S. A. ll. lc prince Frédéiu: élan! venu
visibcrl'Aradémic, il lui lut présenté, ct lui, quclquvs
mais plus tard. chargé de recevoir cc prinéc anlvuntin
[lpsal. A la mnrz dc Vaslronomc André Cclsina, il lui
Sllctèda rnmmc sccI'Élx\i|'B du l`À&‘ï\d(:|ni¤:, nl culnmc

r» Zfâl —
inspcctcur d’hygiène peur le Smolund. il nvaii été, Vnu-
uéc prlsciêdente, nommé membre currrspnutlunl de |`Arn- '
demie de Montpellier.
Cependant Linné publiait ln Flora cl lu Fuunn Sunsicu,
l’It:r ./Elandirum et Gollvmdicuvn, senixiil les graines
qu`il recevait des nombreux hulnnisles nvce lesquels il
è|:xi\ en rclnlinns, et fnndsil, dans Vnrnugerio qu'il nvnil
fait construire à Upsnl, un musée d'histl¤irc nnlurellc qui
, s‘nr,<·rut rapidement. Il se trnuinit, cn ce nmvnent, uu
comble de ln prospérité: son em plni répondnil a ses goûts ;
sa femme el ses deux enfants étaient l`«»l>je\ de mule son
alïeetien; sa fortune suflisanle ct Imnnmhle lui avait
permis, à ln mort du slncleur Marneus, en l7M_ d'nlt:in»
donner à sn belle—mèrc ln plus grande partie de l'lièrifngc;
son logement, vnsle nt commode, wuchnit nu jardin, objet
de ses soins. Que puuvuilril désirer de plus? ll possédait
de riches collections de minéraux, ilo plantes, rfinscetes,
«1`enimnux, une excellente hihlinllxeque formée en grnnde
partie pnr des echanges de livres. Le roi le numinnil,
sans nucune hrigue de sa pnrt, son prnmicr médecin; on
frappait une ntèdnillc cn son hnnnenr, un lui adressait
le diplôme de membre de l'Aendemie de Bcrlin. Son in-
Iluence eruissuil cn même tempsque sn renommée : ilcn
prnlitn pour faire denncr des missions svientifiques à
sl‘nnciens élèves. qui cxpluràrcnt avec l'nr<lcuI et la
methode du maitre les cnnirèes lointaines et inconnues.
De son cote, Linné vnyngenit, et son œil pénétrant cl
exercé découvrait des merveilles duns les provinces meme
qui avoisinnient Upsal. En VME, il visite lc Wostcr—
Gntlnnd ; en HM), il pnrcnuiut lu Scnnie, choisissant ln
3

·· iti —·
lwllc saison et pulilinnt ii son rclour lu relation de ses
voyages, rfv-it toujours mtércssunl vt lidèle ou fnurinil-_
lcnl lus remarques curieuses ~ur les mœurs comme sur
les prnductirns du pnys, (lui- Linné sr- préoécupcut uvzmt
tout dc l`uiililé éventuelle de ses rcnscigneirwnts : lu
Nature lui scmlilzlit mlmimhlé nnn pas srulcmenl ou
point dc iue olijrclul, mnis rmnme créée pour lc: besoins
ilo Vlromuzé, qui nlnvnit lai lnirc srrrir li son usage. (Test
dans rn liul, tout éronnniiquc pour ninsi dire. que Linné
orgnnisu dans l`Arxuléinic d'Upsnl un système ulm muté-
ruirres qui, réunies plus tard sous lc muu il'Amœnilolz·x
Acadcmicw, rustrrnnt omnnic un monument iuipérissnliic
de l'érn1¤ Linuécnnc, Je ne wux pas nnolyscr cu délnil
resxlisserinlinius inlérossunles, un uamIm·xl1: cuni cin-
qunnlc, mais sculcinrut lïnim rcrnnrquer que dons toutes
il respire un omour pwlauul ile lu nuluic, imc c—\ime
ul`l'ectueusc du uuxxtic, un désir sineùrc d’èlrc utile.
Du reste. Linué éliiit pour moitié dans rluzuunc de ces
thèses: il cn zivait suggéré lc suict, choisi d'uprés l`npti—
lude du ilisciplc, il en lournissait snmcnt le titrc niigiuul
ct signilicntil'; il prèlnit ses livres, ses manuscrits; il
communiqunit des détails exlruils de ses lctlrcs, iles
éclmnlillnus tirés du son herbier.
On lui cnrnynit, cn elïel, ile tous les pnints du momie
ile nnmlurcuscs lettres ct de riches cullcclians. (1'ust ninsi 7
qu'il roçut Ylicrbicr que Pnul Ilcrmnnn nxnit formé
pnmlnul un séjour de sept ans àl'ilc de (leylnn. Le phor-
mucien Gunllicr, qui en était devenu possesseur, Vndrcssn
à Linné comme nu seul smnnl rnpulxlc dc nlétnnnincr vos
plantes inconnues rtdosséchées nlcpuis longlompsi Linné

» ilîi »
termina ce travail l'aun(:e même (I7/J), et Gt paraitre
la Flam Zrylaniea. Gronnvius lui adressa également un
lierhicr des plantes de la Virginie, Sauvages, ste retlcs
du Languedoc, et Gmelin, une magnilîque cnlleetion de
celles dc la Sibérie. Toutes les graines qu’on lui expe-
diait etaient semées avec grand soin dans lejardin ¤l`Up-
sal, dant il avait dècritcn détail les plantes exotiques,
dans l’Hort¤u l/pxaliznsii, Il `vouluit faire de rc iardin
un lieu d`agrément et d'instruction, et ue se tmrnani. pas
a y réunir les productions de tnus les climats, ul y don-
nait encore de tréquentes démonstrations publiques et
· particulières, et savait, en parlant aux yeux, rendre la
seiencc attrayante et facile.
Aussi. comme nn se pressait il ses leçons, comme un
aeeourait à ses herhorisatinns du mercredi etdu samedi!
Les élèves arrivaient par ccntnincs; le maitre les parta-
geait en bandes séparées, dont l'itincrrtxre était indiqué
ai l'avanee; lui-mème gardait auprès de lui les plus `
instruits. et wus les pcletons se réunissaient it la même
heure au rendez-vous convenu. Ouel plaisir alors dans
ces déterminations. dans ees échanges de plantcsl Et
oependant, une table se dressait, chargée de fruits et de
laitnge: les élèves qui avaient trouié les plantes les
plus rares, au qui en avaient déterminé le plus, prenaient
place aux côtés du maitre; les autres rnangenient debout.
espérant mériter quelque jour un honneur qui excitait
Yémulation de tous,
Grtlce aux elînrts de Linné, le goût de la science
s'·$Iait répandu partout, et un prix icnuit d'ètre mis au
concours sur l'utilité des cours nl'hist0ire naturelle dans

W Zit; ~
les ecoles et rlanslcs gymnases. Ces succés nombreux
nïitaient point toutciais sans mélange, cl Linné eut
ennore à vndurvr do _erue|lcs déceptions et de vrais mal»
lieurs: une ordonnance, qui dolcnzlit aux Suédois de
rica laire imprimer en pays étranger; des calomnies
répandues conlrc lui per d‘anciens élèvcs, par eeux
rnèmc qu`il avait lc plus nimes; calin, le I2 mai HES,
la rnnrtllc son père, Nicolas Linuoeus, que son scwnd lils
Samucl rcmplaça dans la cure de Stenbrohult.
Liouiê iut très-sensible a cette perte; l’in;;ratitude de
ses disuiplcs vhéris lui etait ègalcincnt fort priniblc, mais
lcs envois de oeux qui etaient demeurés attachés au
maitre pouvaicnt le consoler, Nominé recteur de l’Aco-
démie, cn H69, il dirigea _cnooie au loin de nouveaux
missionnaires de la seicncc, Montin, Hagstrocm et l·las»
selquitz.
Le 25 Decembre de lu même année, naquit lu troisièmc
lille dc Liane, nommée Louisa; la seeondc, Sara Lcua,
HH. n'ai·ait vécu que quelquesjours,
Sur les vives instances de ses correspondants, Linné
se décida, en H50, à publier la Philosophie botanique, et
ayjoindrc la terminologie ct lcs principcs iondomcntoux
dela sciences ll ne nous appartient pas dc juger ce livrc,
résumé d`une longue experience et d'une science pro-
fonde. Ecrit dans cc stylea la lois concis et image, qui
est le style proprc de Linnë, il cst d‘une lecture atta-
chante ct instruetive, qui aiguise l'csprit et le fortiiie.
qui eleve l'àme ct la porte vers Dieat Rousseau, qui
regardait la Phikzsophica botanùm comme le plus proli-
lolrlo des livres de morale, écrivait ai Liane, apres l'nvoir

- SIT —
lu: u Continuer. d'ouvrir et d`interpréter aux hommes
le livre de la nature. Pour moi, content d’en dèchilïrer
quelques mots à votre suite. dans la lamille du règne
végétal, je vous lis, je vous étudie, je vous médite,je
vous honore et je vous aime de tout mon cœur. n
Toul en publiant ses ouvrages, Linné sarquittait avec
tele de ses fonctions de recteur, ct continuait ses cours
particuliers; un vialcnl. rliumntismc le lorçu de chur-
clicr un suppléant. Pendant un mais. sa vie lut en dun-
ger; mais il se guérit « en mangeant des fraises, n moyen
qu'rl employa depuis plusîuu rs fuis et avec succès. Cos
accès de goutte revinrent périodiquement pendant quel-
ques années, au grand désespoir du prolesseur qu'lls le-
naient éloigné de ses etudes elièries. En l75l , comme il
était retenu au lit pur la maladie, il reçut du Canada
de riches oolleellons envnyccs par Kalm; et l'aspr:cl de
ces trésors botaniques suüit pour lui rendre la santé,
Ulnstaire naturelle oommençait A entrer en (aveu:
auprès des têtes couronnées. Le roi d`Espagne demandait
a Linne un nnturnlisls pour explorer la Péninsule. et il
dàsignn Loolling, son meilleur eleve. Le rai dc Danemark
lui oonâail Vèducation <l’un étudiant, Tyclio-Kolm, dont
il voulait laire un professeur a Copenhague. La reine de
Suède avait aclrete de magnifiques collections dc coquil-
lages el dînseetes des lnxles. et Linnè lut chargé de los
décrire; ee qui Yobllgua d'étudier ln concliyliologie,
science à laquelle il dil u’avoir jamais pense auparavant.
ll entreprit aussi la description du musée du romle de
Tassin, son plus oonstant protecteur, et des eullcetions
du roi de Suedules deux ealalwues parurent presque

en mème temps sous les titres de Illuxœum Tuxiniurmm.
(753, ct Mutmum regis Adulphi. H5!. Le catolngue des
enlleetiens de lu ruine, Musmum rrgîna Litdai im Ulrïcœ,
ne fut pulilié qn`rn HM,
Les vuyuges des disciples de Linnê continuaient à ètre
téronds en résultats. Luclling lui adrcssaiit regulierement
rl'E:«p1xgne des lettres et des envois; Usluérk lui mppnr-
tuit six cents plantes de la Chine; Kuelcr, qu'un relus
d'uiiwx·i:<ntimi de lu Hnlltindc ai uit empèrltè de vnyugcr
uu Cop, explnrait l`ltulie nux (rais du cnmte Ekelilnnl;
Bcrgius ct Tidslruëni ètudioieut le Gotlunxl oriental et
oreirlrntnl. Ilasselquisl, qui nvnlt vi¤ite l'Ègypt0 cl lu
Palestine, êtuxt mort En Smyrne, et ses mllrrtinns y
ètaiiunt restées nous le sequestre. Mais. à lu prière de
Linoè, le rm de Suede les dégugca au prix de quatnrze '
mille écus. il déeum le snvunt de l'¤r¤lre de l'Étnile
pnluirv. el, re qui flnttn plus vivement son Bl1`t·cli0n de
pere,l1i reine lui prnmit que, si son fils mentiuit des
disprritions pour l'Iiiswii\: naturelle, elle le ieruit voya-
grr à ses ltuis dans tmxw l'Eur0pc. (Test à cette epoque
que Linné lit paruitrc le Gamm, puis le Spzelcx pluma-
rum. Pvheuuc autre que lui n'eùt pu terminer cnt im»
portant et utile truvuil. Tnutes les plantes déjà décrites
duits ses précédents ouvrages, celles qu‘ll avoit depuis
tlét¤rminéc~ lui»mûme, ou dont los voyageurs dignes dc
lui, prc<quc toujours ses corrospvunulants, avaient donné
exzictémeut les dcstriptmns ou les dessins, lurcnt reliu-
cûes dans le Species aveu leurs enr.\eturc~ ct leurs pro-
priétés spécifiques.
Mais l`li0mme le pIu~ eoixrageaix me peut vmpunemciit

— 2ltJ -
sïastrcinvlre àtlc telles luiiguvs ; uu«i Linné ressentir. vers
|'l53, les premières atteintes slc lu pierre. u|Teeti0u pro-
voquée par lu rie sétlunimre qu'il mcnuitnhpuis plusieurs
nnnèe—. Dès 5 heures du matin en été, G licurrs en lri»
ver, ll étui! levé et nu tinvuil. ll sïuccupnit uuusi A des
cours, A des rlèninnstmlimis nu ir ses études, jn=qu`à 9
nu ID heures du soir, sc tlélussunt, quand une trap
longue application l'uvnit (niigué, nlnns lu sueirtû ile
quelques umisi Su enuverstitinn etui! ugrènlile et cujuuée,
parsemée duncwdetcs rrlntivcs uux naturalistes qu'xl
nruitcnuuus; ln franchise ile snu onruclère, In lmutè de
sou Amc s'y réréluinnt à chuque niet. Vi! etquclque
peu trunclmut, lm^squ'il étnii question de botanique, il
s'npuisu¤t nussi facilement qu'il s`é|.1it ciupnrlè, et ne
ciiuservaitjumuvs ur tict ui nigreur contre sun cnntm«lic—
teur. S‘uttucliaint facilement et d'uue luçnn dux·nblc,it
mail pour ses élèves lu plus vive uileetinn, ct les écrite
de tuus tout voir ti qucl pninl. its estiiuuicnt le xnnitre
chéri.
On u accusé Linuia dwivarice, et nous tcnnus à lu justi-
üci de ce reproche. Oui, sans «loute· il uvnit consersé
pour lui-rueuu: res liubituttcs ri'ordrc etd'i:eoneuric, con-
tractées ai une époque eù ln plus strieie parcimonie lui
mail. été néucssuire; —— mais il est certain qu'it ne vou-
lutjumnis iwccptcrdc remuuérntmu ni de présent des
xilàics qu'il suvnit dans lu gène, et qu'il leur prodigu.1
gratuileuuerrl ses soins et ses leçons.
Ou Iuiu reproclié unxumxmr Lmp passionné de ln gloire;
tunis vcut·on donc que lui seul, il ait ignoré son mérite.
lnrsque tnutes les Académies s'|inm\rnicnt rie lc eeruplcr

.. IO ..
dans leur scin: Académie de Toulouse (1750); Soeièlè
royale de Londres (l75Lll7Acmlémie de St.-Pétcrshourgl
Societé de Florence (HSE); Académie des sciences dc
Paris (U6!). de Droullieirn (1765); Société tle Pliiludel-
phic HT70]; Cwllége d`Édimbeurg (|7'l2); Académie de
Sienne l|7'I3); — lorsque le roi de Suede lui adressaib
cn HM , des lettres de noblesse anlirlotècs de quatre onsl
Ne croyons pus cependant que les honneurs ct les di-
gnilés nient inllué sur seu earoclere. il les recevait sinr
plemcnl. comme on les lui adressait, et souriait lorsque
quelque correspondant, mesurant le merite à lo longueur
des Iilres, écrivait au buronde Limit, ehwolîcr de l'Eloila
l'ulair:. Lorsque le roi d'Espagne, Charles Ill, voulut
|'altirer à Madrid, enmme prolesseur, lui nlïront 2,000
piaslrcs, des leltresde noblesse et la permission nl‘excroer
liliremrnt so religion, il relusn net, répondant que, x'il
nt oil quelques talents, il les devait à sa patrie, Son or-
gueil, — et qui oserait l'en blâmer? — éloit d'oveir dé·
lriclié sa part tlu vasle champ de la science, resté presque
inculte ]usqu'à lui, rl'aioir le premier appliqué, sinon
découvert. un mode de elassetnenl rationnel. ll ne s'cn
exagéroit pas le mérile, ct mellait au—dessus de tout la
methods naturelle; son inventeur devait etre, selon lui,
regardé comme un dieu (Illa erilmihl magnus lpollu ...)
Oct honneur était réserve à Jussieu; mais Linnè peut,
du moins, en réclamer sa port.
Comme nous le révèle so moxime lavorite: ix Fmnmn
eztmdere fuctis, o il cmyail à Yimmurtalitê par la
science. ll la rèvoil pour lui-mème, mais il voulait oussi
ln donner à d`aulres; de la ees plantes consacrées à des

lmlunistus, la Kndbeckia. la Thunbcrgiu. etc, Linné alIa»
chait i ees dédicaces une grande importance. 1 Ne pro-
fsnons point ces noms, dit-il dans sa Philurephin Bala-
rrim; i:'est lo seule iéeeiupsnsc des hommes qui ont con-
sacré leur vie À ln science; il (aut la réserver À aux
seuls. o
On a dit qu`il on servait lui—mème de ces dénominations
comme rl'une orme veageresse contre ws détracteurs,
qu`il ridieulisait aux yeux de lu postérité en attachant
leurs noms à des plantes vénéneuscs ou hêrissées <l'é-
pincs; on n eilé la Eufoniu. nom donné en Iiuine de
Huiïen i une plante qu'aHer:rionne le plus hideux des
reptiles, Ballon iut, il est vrai, un des critiques acerbes
de Linné, que son génie tout diüérent l'empàchait de
comprendre; mais la vengeance prétendue du naturaliste
suédois est une double erreur: — la plante s'sppt·lle
Buforritr, avec une seule L et son nom vient sans doute
de Bufe, le crapaud; — le parrain n'est pas Linniz, mais
François Boissier de Sauvages, naturaliste françois. ll
n'est pas impossible que Linnê, qui, par sa tendance ala
poésie, voyait en tout des rapports et des points de corn-
purnison, ait été cntrainé d rapprocher de végétaux épi-
neux ou nuisibles, certains hommes qui se présentaient
à lui sous d'nsser. sombres couleurs; mais croire qu'ii
ait eherrslrè dans ees dénominations une liasse et ridicule
vengeance, Gest bien mol connaitre sen caractère ct sa
manière d'¤gir. Aux détracteurs obscurs, Linnia répondait
par un dedaigneux silence, et il laissait ensevelis donsle
rnèrne ouhlr leur nom et leurs critiques; —- avec les ad-
versaires plus illustres, Linné diseutait; il cherchait A

les apaiser; car il lui luisant une égale pcinc nl`uvnir à
les regarder comme des ennemis de sa personne ou de sa
doctrine. Le plus celebre dc ees adversaires est Haller.
avec qui Liane essoya longtemps d'eviter une lutte d
laquelle tous deux, lui éorivait—il , no pouvaient que
perdre. Nous n'avans pas ài nous prononcer entre Linnè
et Haller: disons seulement que ee dernier eut l'iode|x—
calesse de publier, du vivant même de Linne, les lettros
confidentielles qu`il en avait reçues.
Nous avons insiste, un peu longuement peut-etre, sur
cette epoque de la vie du naturaliste Llonl nous avons
entrepris l'liist0ire; mais dont qu'el|e est Vnpogee de sa
gloire et la En de sa vie activer A partir de ce moment,
ses pulslieutians ne sont plus que des éditions nouvelles
de ses anciennes œuvres, ou des rolations de voyages i
destinées à perpétuer la mémoire de ses disciples morts
a Fétrungcr. Tels sont le voyage en Palestine d'l·lassei~
quist, le voyage en Espognc de Loelling, l`ele\e sur lequel
il Inndait le plus clïspernneos, et qui mourut de la [terre
dans l`Amériqne du Sud. Linne lit paraitre eependunl
encore deux memoires de concours: l`un sur les Plantes
âaeolimater en [agonie, qui lui valut deux rnùlailles
d'0r de l'Arademie do Stecklnulxn; lautre sur le Sexe des
Wgdlauz, qui obtint le prix de eenl ducats A l'Acodl:mie
de SL-Petersbourg.
Appliquant à un but d'une ulilitl: pratique son saxeir
et son experience, Linne essayait d`enriel.iir· la Suède de
toutes les produetiuns naturelles des autres régions, ll se
ût envoyer lo eoellenille, qu'il voulait oeclimuterz un
ljordinier trop avise nettnya les cactus reçus en lüibsenre

du maitre et lvs rnil rn terre. — llinnè fut plus heureux
pour l'arhrv: à the: après nombre ¤1'c.xauis inlruciirerrx, il
réussit enfin A l`acclimater en Suede et à en dater |'Eu-
rape. ll y était arrivé, en recornmamlnnt à Ekeberg, qui
le lui nppnrla de China, de planlcr au départ les graines
envoyées, nt de les arroser irequemumnt pendant la Ira-
versee. — Il trnavuxaussi la moyen de faire nailre les
pcrles. en perforant la coquille nl`un niollusque, la Myo
margarîlifcra, Irèsmommun dans les eaux douces des
pays septentrinnaux ; et quelques biographe: prétendant
qu'il dut à cette decouverte ses lettres de noblesse.
il avait acheté en l758, pourla somme de quatrewingt
mille écus Salja cl Hamrnarliy. (Test dans cette derniere
résidence, situee à trois milles d'Upsal, que Linne passa
lcs dix dernières années de sa vie. ll y ût construire un
musée qui renferma ses enllectinns ; aulnur r.le l'h>1lriIalinn
sïilcndail ce qa'rl appelait son Harlin sibivicur, jardin
nir il avait reuni la plupart des arbres et des lleurs de
Sibérie, Sur une colline voisine eraissait la Linnmz
hunalis. plante ile la famille des Caprifoliacées, que lui
avait dédiée Grannvius.
Dans celle modeste demeure, il recevait avec bonté
les etrangers qui venaient du fort loin pour le voir et
s'inslruire aupres de lui. Les hollandais Burrnann et
Sebrebcr, les russes Demidofl, ]'amEricaIn Kuhn vinrent
de leur pays paur suivre ses leçons, De lrauls persan-
nages, Lord Baltimore, gauverneur de Maryland, le
prince royal, depuis Gustave III, se prùsenlarcnt à
Hammarby, Le roi de France, Louis XV, s'rnI'ormai•
dela Ànté du grand naturaliste, et lui faisait remettre

des graines recueillies de sn prnprc muni, Le jardin de
Kew, prés de Londres, le jardin du Koi, en France,
étaient classés d'après le système sexuel. Le pipe, qui
avait d'abnrd delendu les écrits de Linnè dans les Etats
de l'Eglise, prescrivait. maintenant les méthodes lin-
neennnes. 0n adressait à Hammsrby des livres, des
plantes, au nnmmnit le savant. membre de la Cominissinn
établie pour donner une traduction suédoise du texte
bébreu de ls Bible.
Toutes ees marques d'li0nneur et. d'nH'ect.i0n enmblnient.
. de joie Linné; mais elles shdressnicnt — il le sentait
lui-même — plus au mérite passe qu'uux services
presents, Atteint en HM d'une lorte pleurésic, dnnt le
snuvn Knsen, son nneien rival; malade en |772 d'urw
angine épidémique; snulîrant depuis longtemps de dau-
leurs lombaires et rliumntismnles, il cut nu mais du mni
HN, une première attaque dïxpeplexie; il rcssentit une
deuxième attaque su printemps de l777, — Ses facultés
intellectuelles sïxllaiblissnient en meme temps, Su mé-
moire, excellente des Yenfance, l'almn«l0nnala première;
et l'¤n rapporte que, dans les derniers temps de sa tre,
il lisait., sans les reconnait re ses propres ouvrages, répan-
dnnt, larsqu'0n Ynssurait qu'il en etait. l'nuteur , tx I'en
suis bien aise, ils snnt fort intéressants. » - La droite
raisnn et le jugement sniu du naturaliste subsistnient
done eneore en lui ; et les lntigues d'une vic d'ètudes et
d‘agitntion n'avaîent pas éteint l'ardv:nt. nmnur de la
nature qu‘il avait menisluste dès le berceau. — L'env0i
de la part. du roi de deux cents cuisses remplies de
plantes wnmvses am 1‘e.tpt-ai ae vn. mu ms atm et

- if; -
les fruits, et rl`nutres objets d'l¤istoire naturelle, venunl
de Sumatra, lu rsnimn pour quelque temps; il se sentit
revivre et se remit uu travail nlin de classer ces produc-
tions ¢l'un riche elimntr Cc fut son dernier cffurl; en
l77ti, nous le truuvons à Upsnl dans une sorte d'inscn-
sibilitè. La visite de quelques-uns de ses élèves, ln vue
de ses nuits, de ses collections, nppelle encore un sourire
sur ses levres, une lueur dans son regard; puis sonvisrge,
naguère si cspressil, retombe dans une morne utoniet
Nc prulongcons pas lo nuvrnnt tableau de ln dimndence
tl'un grand esprit, Le l0 janvier l77B, à liuit heures du
rimtiu. Linni: expiia, à l'ige de soixante-dix ans, sept
mois. dix-sept joursr .
ll laissait une veuve et cinq enfants : sa famille s'etuiI.
accrue le 4 janvier l75l, d'une lille nommée Snra, lc
7 uvrll l75'I, 1·l`lII\ garcon nommé lean, qui mourut â
l'âge de trois uns; et le B novembre 1757, d’une lille
nommés: Sopliier Des cinq enfants qui survéeurent deux
seuls ont nequis quelque célébrité. (`e sont la Elle aînée,
Elisnbetli-Christine, qui a, la première, signalé, dans les
fleurs de la grande capueine (Tropœclum rnujur] ce plié-
nomenc du pliospliorescencc commun à quelques plantes,
ct nntamrnent à ln fraxinelle; -· le lils, nommé Charles
comme son père, qui lit ses études A Upsul en l75D·
fut nommé dérnonstra teur de botanique i l'Université en
l759, et prolesseur en l763, à l'àge de vingt et un uns,
Reçu docteur en médecine en M65, il suocédn à son pere
comme professeur de botanique en l77B, ll ne vécut pas
sans gloire, et mourut en l783, sans iivnir été marier
A lu mort du grand naturaliste, le roi de Suède,

Gustave Ill, lit frapper une médaille cn son li nneur, et
lui üt élever un tombeau dans la catluùlrnle ¤1‘Upsal.
Dans le discours qu'il prnnnnça aux Etats, cette même
année, il exprima de tnuehants regrets sur la porte qui
venait xlhiiliger la Suède.
Apris d'aussi grandes marques d`estiine, il peut sem-
bler étrange que les collections de Linnè manquent A la
Suède et soient devenues la propriete d'un simple par-
ticulier anglais. Vivier en que raconte it ce sujet le
memoire de M. A, Fécr
La veuve de Linné craignant, lorsque snn fils mourut,
de voir l'Etot srmpurer des collections de son mari,
vendit à un rielie anglais, M. Smith, l`lrerbier et la
bituliutlièque pour BDD livres swrlingi lfarlrat lut fuit
secrètement. par Ventremisc du Ounsul d`Angleterre, et
les toll•vel.i0n'~ ùtnient dejà à lwrll d'un vaisseau anglais,
lorsque le roi, instruit dela transaction, offrit à la veuve
de lu dédommager, et lit armer une frégate qui donna ln
chasse au vaisseau anglais sans pouvoir Vatleinrlrc, et
ne s'arrèta qu'en vue rl'un port ~E`,\ngleterre. Ainsi le
gouvernement suédois ne put éviter la perle de collec-
tions rlnnt il sentait tout le prix.
loi M: termine ln tâche que nous nous étions proposée,
Nous n'avons pas prétendu tout dire sur Linnê; nnus
avons seulement voulu peindre l'hemme; il resterait ii
parler du reîorxnnteur. ll resterait à faire eonnailre le
rale qu`iI ajnue dans la science; A montrer Vliistoire
naturelle, avant lui ineomprise et restée le parloge

owlusil nic quelques-vus, si étudiée nlrpuis et rivllixée,
—j'allais dire honorée — de tous. ll resterait is meltrc
en lumière le cnéatcur rl`une langue seicntiliquc aussi
simple que precise, aussi exacte que poétique, aussi lecile
à comprendre qu`a appliquer. il reslerait A faire voir par
l‘nnaIyse de ses œuvres, que ce n`est pas seulemcnl la
botanique qui est redevable ài Linnû de ses progrès inces-
sants, mais que toutes les branelies ale l`liislnire naturelle
nnl subi la puissante impulsion de ce vaste génie, —
Oui, nous sommes (ondes a choisir pour patron un nntu-
raliste suédois, quand les Jussieu, les Bulïan et les
Cuvier ont vu le iuur dans notre France, - car le nam
de Societe Liunuenne veut dire non pas seulement Bota-
nique, Zoologie ct Géologie, mais cnrore et surlout So-
cieté des Amis dela Nature.
Nous bornallt. nomme nous l'a\o\1$ lait, fr Etude de la
vie el du caraelère de Linné, et laissant de cole son rtlle
et son mérite scientifiques, le travail auquel nous nous
sommes livré nous amène a eatle conclusion sommaire
que l'liisl0ire naturelle, envisagée comme lui-même nous
l'enseigne, — amèliare et muralise.
Elle eleve l'ame, non pas en la transportant brusque-
ment à ees hauteurs vcrtigineuses qui rendent la cluile
plus redoutable, mais en lui luisant grnvir insensible-
mcnt une pente ulnuce el Ilcurie, où l'on ne craint ni les
(aux pas, ni les épines. Les autres sciences peuvent nous
faire ailinirer la puissance de l'liomme et ses miracles
d'un jour. La seiunee dc Vimmarielle Nature naus ra-
mène toujours à son èlcrnel auteur, Les éorils de Linnè
et de ses disciples sont remplis de rapides élans vers Dieu,

— lit f
ompruntks nu Psnlmiste. Autant les eitxitians bibliques
qui sillonnent ces pages semblernient étranges dans un
autre auteur, autant elles viennent là naturellement et
eomme àleur plaee : le lecteur les suppléerait au besoin:.
(Test qu'il n'ext pus une de ces inépuisahles merveilles de
la erêatiornqui ne gloritie le Createur. La vie du \rai
naturaliste est une extase perpétuellcr Clie: lui surtout
pourra parvenir à son entiere satisfaction eo besoin de
Vidèal, eette aspiration vers l'intirri, que nous portons au
dedans de nous, Tout re qui frappe ses regards étant hou
et parlait, il en reste pênetre tI'un immen<e contentement
ct d'une reconnaissante admiration qui eclate au dehors.
Les orages et les passions de la vie ontpeu de prise sur
qui connait tlc tels ravissemenls. Au milieu de ces jouis-
sances paisibles et toujours nouvelles, il vit dans sa
pureté naïve, ignorant le mal, ct pratiquant le bien. Le
Vrai, le Beau, l’Utile, ces trois faces de la mystérieuse
Unite, a'ol`l`rent A lui dans leur vrai jour, ear il participe
aux conseils de Dien. tticbement privilégiéfil entend,
mieux que tout uulrc, la grande rrix dela Nature, cette
conscience de l’Univers, dont lu nôtre n`est qu'un faible
écho. L'inscote, la pierre, la plante, tout lui répète et lui
crie cette sublime maxime que Linné avait fait graver
sur la porte de aacbarnbrec
Irmocuc vielle : mmreri adm.
Vivez dans l'innooent·e : un Dieu veille sur vous,
Ent VION.

D I SC O U R S
enononcâ A rluirvnnwnz no coeurs c0|mur•Ai. un ¤01AMu¤z
ou wi vim.: n'u1m<s, Lu: I6 ini IBSG
Por M. RICHER
Mzssizunëy
C’est nvee une èmotinn vèrilnlile que je vicns, pour lu
première fois, occuper cette chain: illustrée par lnnl
d'li0mmes éminents, qui, depuis plus rl'un siieele, sonl
venus suuces~ivenient remplir ici ln làelie dillicile d'ini-
lier leurs eenlernpnrnms A l`etude des plantes, Toulelms
le snuci tres»lêgiI.iine que nfinspire l'li¤nueur qui in'n
élé l':iit de accueillir lliérilnge des Barbier, des Pnuquy,
iles Fbvêz, nlest plus le Seul senliniènl qui une préoccupe.
Ie sens qu`il ne ni'esl pas permis xl'éIevr.r ln voix dons
rctlc enceinte avant d'nv0ir neeornpli un premier devoir.
Pcrmettcrmni d'elTrir Inut d'ul.¤ord un irilint de reglvsls,
de reeonnnissnnec ctdîllection à ln mémoire dc man
digne el. savunl prédécesseur, le ne puis oublier que
Ill. le professeur Fevv:1 m'nc«·0rdn lu plus grnnde prenne
d'estimc et de cunûnnci: qu'il pût donner à un jeune
r0nl'ri‘re, en mc désignant peur le suppléer dans un
enseignement dnnt il n'ign0mit pas les dilllcullés, bien
que tailles les dillîeultès ne fussent qu'un jeu pour sun
admirable lnlenlt
En in'ueeor<l;int l'I\nnneur de vous enseigner les blé-
ments d'une science, que j`nime et que je enltive depuis
6

plus de vingt ans, le premier Magistrat de notre ville n'a
pas seulement comble mes voeux mes plus chers, il a de
plus. en sanctionnant le choix de M. Févez, rendu bom-
mage ài sa memoire. »- Qu’il me permette de lui oiïrir
ainsi qu'a l`Autoritè universitaire Fexpressinn de inn
reconnaissance.
Vous savez, Messieurs, que notre siècle, qui s`appel-
lera aussi le grand siècle. a vu naitre et se developper de
magnifiques decouvertes scientifiques. qui, en lranslor—
mnnt le inonde, xmpriment a la civilisation moderne un
caractere de singulière grandeur. La botanique occupe
dans l`ensemble nle nos ennnaissanoes une place impor-
tante, un rang treselcvé, Et si elle emprunte aux autres
sciences des instruments ¤1`annlyse et des moyens d'in-
vestigation, elle lcur rend mec usure lïëquivulent des
services qu'elle en a reçus. La botanique, il est vrai,
n'est pas dorigine moderne. Et si l'on peut donner ce
nam ài la connaissance des plantes, ·- elle est sans
contredit la plus aneienne de toutes les sciences. Elle lut
créée le jour au l'|ioinrne, ayant découvert les proprietes
alimentaires d'unc plante, (ut cnpahlc de ln reconnaitre
le lendemain, — le jour où l'homme, ayant trouvé dans
le suc d'une herbe un soulagement à ses soutïrances.
une guérison pour ses blessures, désigna cette herbeà la
reconnaissance de ses parents, de ses amis, Je me hâte
de dire que la distance est immense, entre ce point de
départ et la scienea des botanistes modernes. Mais aussi
combien de siècles 1-1-il fallu pour batir sur eette pre—
rnibre pierre Vêtliûce immense que nous odmirons au-
i0urd'liui l
l

. — 54 —
Ne ernyez pas eependnnt que la botanique, par une
exception, se soit lentement développée à travers les
siècles, pour armer par un insensible progres au degré
de perlention que nous lui connaissons. Jusqu'h l'épa-
uouissement simultuné des eoonuissanrrs scientiiiques
modernes, la botanique est demeurée dans une vèritnlile
enlance. (Test depuis peu que nous la voyons briller
<l`un éclat que ne lui eaanaissunent point ses anciens
adrpws.
x En considèrent, xlit lllirliel, de eomliion d'nl>s\u—
cles l'etude de cette snenec est cnvironnbr, on ne s'bIun-
nern plus qu'elle ait mnrrhè si lenteinrnt. Les anciens
n‘avaient pas la plus légère nntion de Vanulomie et de la
physiologie végétales; ils nc peuiareat mème pas en
avoir, pnisquïls ne enumiissuicnt pas le microscope et
que la eliiinie n`ètait pas néo. Le besoin ou Ielxnzard
leur avait lait ennnaitre quelques (ait~ importants, et ils
u'nvaient pu cn tirer les consequences. Ils savaient
depuis des siècles que la poussiere des palmiers mâles
léeonle les palmiers femelles, et ils n'en avaient tiré nu-
‘ eirne conséquence gi-uerale sur ln fécondation des plantes.
Ils tnnnaissnieni l'art de greffer, et n'avaicnt mienne
lumière sur la cause de l'union de la greffe et du sujet.
Il en est de même de beaucoup d`autres phénomènes qui
n'èlnient pos inconnus d'Aristotc, de Tlibnpliraste et de
Pliner »
Lu hotonique ancienne consistait tout en applications.
Les médecins ne rrclrerelmient les plantes que pour en
rarnposer des remèdes, les agronomes ne s'aI\an·linient
qu'à celles dont ils essayoient de tirer quelque nouvelle

eulture. Beaucoup de plantes. enlill, u'nvnient d'uttrnit
que par les idees superstitieuses et souvent fort sin-
gulières qu'0n y attneliurl. -—— Permt·ttu1»¤x\oi dc vous citer
Pline, le plus grand naturaliste de l'untiquité:
·x .l`ai \·u, dit-il, dans cette province, dans le eharup
d'un lremrne elrez qui je logeais, une plante nommée
drucunculus,qu‘on y avait nouvellement decouverte. Elle
etait rle la grosseur du pnuue et marquée des mèrnesceu-
leurs que lu peau de la upérc. On prétendait que e'était
un spèeitique unntrc lu morsure des serpents. Elle jouit
d'uue propriété étonnante. Elle sert de terre à la pre-
miere mue des serpents et s’élevejusqu`!t la linuteur de
deux pieds; elle s’y enleuee ensuite avec eux, et aucun
serpent ne se nmntre pendant tout le temps ou elle reste
raeliée. n
Vous voyez que ce n'est ni fr la beaute des Beurs, nia
œrtaines ptrrtieulnrites curieuses de strueture ou d'0r—
ganisutinn que sntlmrlxera l'aueieu naturaliste, ct ses
successeurs pendant des sreeles ne feront qu`tmiIer son
exemple. ll [aut toujours qu'à uliuque plnute sîrttaelre
une propriété mérlieinule vrnie ou fausse, et quelque
oonte fx faire sourire le sens commun. Souvent aussi on
trouve rluns ees deseriptiens un renseignement utile, nu
quelque remarque pleine de justesse et d'à-propos.
— Ecoutez ce qu'iI nous dit de ln pivnine de nosjurdtns,
une des plnntes les plus anciennement etles plus univer-
sellement cultivées:
cx Le Poenia est de toutes les herbes celle dont la du
enuverte est lu plus ancienne. Elle est uussr appelée Pm-
lurobes ou Glyeyside. (Yest eneere une des ditlicultés de lu

botanique que les mèrnes plantes, suivant lea diierses
eontrèes, aient des noms ditferents.Celle«ci croit dans les
montagnes boisées; sa tige a quatre doigts de hauteur
entre clruque point d'où sortent les feuilles, et porteà
son sommet quatre ou einq fruits semblables aux noix
grecques et remplis de graines rouges ou noires. Le Pre-
nin est un preservatif contre le enuclremnr On reeom-
munxle de Vnrraelrnr pentlunt lat nuit, parce que si l‘on
est uperçu de Voiseou de ltlnrs (le pie), il s'êluuee sur
celui qui la eoeille et lui urraclre les yeux »
A ees trnits nous ne reronnaitrions pas lai pivoine, si
elle ne nous etait düiir connue. Atout de lcruier le livre.
notons que notre plnnte est trevurrcienne, et remnrqnmrs
que nous ne sommes pas les premiers:) nous plaindre des
inconxénrents de lahsynonirrric. t"0ur·tant ln science étoit
bien peu eumpliquee du temps de Plilre et ne prèâenmit
que rlc bien petites nliltieultes; si nousen rrnyons le grand
naturallsteonuien, l'ou poutirrt se xlrre botnnlste à peu de
irais.
u Ln connaissance des plnntrs, dit—il , s'uequiert
assez tlrerlement. Pour nous, à Yuxceptmn tl'nn fort petit
nombre, non~ avons en lu satisfaction ile les exominer
toutes tiens le jardin d'Ar»l0riiux Castor, vieillard cente-
naire qui nvtiit le plus ile rèputotinn ilons cette portie. w
Ainsi tlu tenrps ile Plrne, un Imrnrne possédait dejà un
juulrn botanique, et ee iarzlin rcnlermait presque toutes
les plantes cennues.
Mais, Me—sicurs, mms but n`est pas de tracer l'histoire
de lxi botanique. Cette lristiiire x-st tellement Iiee a eellc
tle ln merleexne qu'rl est presque impnssrbterleles séparer.

Soulïrez done que j'nbnIulnnnc Vantiquilé, el que sans
nfarrèlxsr nn rno)«·n—âg«·, j'nrri\c à une époque plus
rapprochée de ln nàlre. Ce n'esl pnsà du·u que nluns nelle
longue suilr ale siècles ln botanique u'aul fuit aucune
eunquèlc -—· el puur nr pnrlcr que des Àmhcs,je pourrais
vous citer nombre de plantes don! les pmprièlès ne leur
avoiunl point échappe, Au quinzième sièrlv, les médecins
se pènétrèrent de velte idée singulière qu'1lxleva\texis!e|·
un mppurt inlimo eulrr lu conformation, l'n=pee(, lu
couleur, etc., de rcrlnins organes des planles el les or-
ganes du corp~ humnin. Les signature: [c`crl ninsi qu'nu
les npprlle) ont rendu à lu botanique des serxlces ann-
lugnes À ceux que lu nhuuie ulnil aux nlcliinlislos; cu
poursuivant des cl1imèrc¤_ ils ont fuit quelques duron-
ver|e·. Le pxunl leur reprè·ente une tele lxunmlue avec
une eeumnnc — su deenrlmn sum bonne puur guérir le>
nlïeetiens deloIê\1·;ln pulnrounirc - pour lu plillrlsin;
les feuilles du Vasurunr — peur les rnnlculies de Voreille;
le duvet des fruits du coxgunssier — contre ln clrule des
uhcxeux. llrollwus ct I.-}! Pur lu eurenl dc nombreux
alrsciples; on süingèniu à lrouver des plnulus portant ln
signulure ou plutôt le rachet de toutes les ruulnduzs, el un
en déevnuxril l.¤c.uruuup. Si ln rnûd1·L·iu¤ gngnu très peu à
de ~i puerilcs recherches, lu luxtnnique un turn qnulquu
prrvllt, Mois lun! que les peuples nurnnt peu de rclliliuus
entre eux, par l'i¤n]u»si|uliIé drutreprcnvlre du longs
voyages, tout que durrrn Iïmlrllîrnnee qui :<'ntlneI¤e aux
végétaux auxquels on n'u pas reconnu des propriétés
utiles, la science ne sortira pas de l`muierc duxxslaquollu
elle se lruïue péniblement. Les médeuins seuls e0nLi·
\

nueront à sa lrvrur A l'étude des ximplegearnme on disait
nlohr, et ils s'y livreront avec d'autarrt plus d'ordeur que
le regne végétal était et sera toujours ln grande source ai
laquelle ira puiser la thérapeutique
Hâtons·rirrus, Messieurs, d'arriver À I'époque des gran.
des découvertes géographiques, Ln navigation s'est per.
fectionnée. D'habiles et savants voyageurs explorent avec
soin une foule de contrées inwnnues de notre ancien cim-
tinent. Lxi route des Indes et celle du nouveau monde
sont ouvertes. Il taut rcnoncer ài vous décrire toutea les
richesses qui nous arrivent de tous les points. Gareias,
Clusius, Hermander., Prsnrn, Plumier, Prosper Albin,
Tuurneîort et tant d'aulres naturalistes consarrent leur
vie à la science des végétaux, dotrnt l'art de guérir de
remèdes admirables, dêcorcnt nos jardins de (leurs nou-
Velles, et nos eliainps de produits qui seront ln gloire de
I'industrie et un préservatif contre la disette.
Toutefois, il faut bien lc reconnaitre, l'orxlre et la lu-
mière sont loin de régner duns oct arnus de richesses. A
Il est temps que les boianistes viennent préciser l'oi·igiire
d'uue taule de mèxlieaments et poser le prinviye qui per-
rnettra à la medecine de faire de nouvelles acquisitions.
Laisser-moi vous dire eornmcnt et par qui fut dèlnouillé
le chaos que présentait lu science, il y n deux cents ans.
Ce point d`}ris|,oire n'u pas toujours été présente avec la
elurte et la précision qu'il reclaxne, La justire s`est mit
attendre longtemps pour Magnet, protesseur de botanique
a1l'éeole de médecine de Montpellier. Disons donc que e'est
lui qui zi créé en 1689 le terme heureux de Furnillncl que
l`nn lrnuvednns son petit livre cette phrase remarquable:

1 Je ne doute pas que leo caracteres des familles ne
puissent ètre tirés aussi des premières feuilles du germe
au sortir ds la graine., »
Qui ne reeonnaitrait dans ees quelques lignes l'idüe
que setxnnte—dix uns plus lard Bernard de Inssreu appli-
que si heureuscument nu jardin de Trianon 7
Toutefois. Messieurs, e'est à Toume]ort, professeur
de botanique au .lardin—devPlnntes de Paris, que revient
In gloire immense d'av0ir eréè et nettement delini les
genres qu’il perte au nombre de 098. ll établit ct décrit
l0,léd especes, ct crée du même coup un séduisent
systéme de classiiicntion qui a régné longtemps dans nos
écoles,
A ln mème époque Cumeruriux (dont le nom rnèritc
xl'ètre plus connu) découvrait le sexe des plantes. Cette
découverte Sl féeuutlt dans ses uppllcutlorts et dans SN
ré<u\tats pratiques devient entre les mnrns de Lirm!,
quurunbc ans plu» tard, la base du plus célèlrre et du
plus poétique de tous les sytèmes de clossilicntinn.
(Test encore à Cumerorius que nous devons ln pre—
mrère npplieation tl'un principe qui serviro de guide à la
¤ue··«pwtaqoE m··«m-ne: ue mzagm ds structure en
plrml:1 dlwulent du analogies de propriélls. Ce principe
uussi incontesté quinenntestnhle exige dans la pratique
une scienee élevée, si l'on ne veut marcher directement
oontre le but qu'on se propose.
J'al déjà prononce le nom de Linnl:. — L`illustre pro-
fesseur d'Llpsul epéru dans la botanique une révolution
tellement grande, que je n'essuierui pus de vous en
donner ici une idée. il n`y n peut-etre pas d'exernple

dans la acienee d'un enthousiasme pareil A celui qu'ex·
eiterent les maguiüques travaux du grand naturaliste
suédois. lfaneedote suivante prouve que les hotanistes
ifnpprécièrent pas seuls le génie de Linué. Louis XV,
après une uudirncc solennel le dans laquelle on avait
rliseuté de grands iutûrèts d'Ètal, s'appi·oehe dc Varnbos-
:udeur de Suède et lui remet un paquet: — Vous don-
nerez, dit le roi, ceci do mn port à Linné; ce sont des
graines de plantes qu'it sera bien aise de connaître,
Toutefois, Messtcurs, si grand que soit le nom de
l.inné,— si digne d‘nduutation que nous paraisse son in-
génieux système, — nous devons dire que sa gloire pàlit
devant celle de nos compatriotes Bernard et Lnurcnt de
Jussieu. La methode mztwetle qu'xl·s tirent cunnnitrc, ru
HES), est, comme on l`u dit, le plus beau monument que
l`lto|nmu ail. eleve à la stienœ des Virgrtaux.
le nc vous ferai point iei lc parallèle de deux œuvres
d'un mérite tort tlillbrent. Disons seulement que |'unc
sërluit eoinine belle oeuvre rl'art, et que l'autrc enchante
etsutisf=1itl`esprit. comme taut ce qui est revêtu xi'un
tsrraetère de beauté nnturelle et de rigoureuse exactituiie.
Tuudts que ces grands progrès s'at·¤<rmplrssuient dans
le domaine de la science pure, les pratiereus repandus
sur lu surface du globe ne restaient pas inactifs; le cata-
lngue des plantes connues s'a¤ero|ssait aicc une extrême
rapidité, gràce aux travaux des du Hurnlroldt, des ltotrert
Brown, des Dumont d'Urvil|e et de tant d'auLres natu-
ralistes,
Linné, en H53, ne connaissait encore que 6,000
l espeees.

Persoon, en l807, un comptait 20,000.
Stcndel, en IBZL en portait le nombre A 50,000r
Vingt ans plus tard,en lBü.0n en connaissait 95,000.
Aujourd'l\ui les livres et les collections renferment
plus de lî0,000 espèces.
Nous sommes loin de tout eoumitrc, cor, d'apres les
calculs tres-ingénieux de M. Ad. de Candolle, la Flore
universelle ne compternit pas moins de 500,000 a 500,000
espèces, sans y comprendre ln Flore nntèdiluvienrre
rossuseitée par les rnrrgniliques travaux de M. Ad. Bron-
gniart.
llons eette csqursse, que je me suis efforcé de rendre
tres rapide, nous avons vu se multiplier lcs espèces et
naitre l'art de les classer. — Ce n'est4:ucore lù qu'uue
partie de ln science. De même que pour eonnoitrc l'lromme
rl ue suttît pas dc savoirlcs noms de bcnueuup d'lrommes
et de pouvoir, À la preruière vue, les distinguer les uns
des autres; de mème pour urbritor le nom de botaniste, il
faut savoir quelque chose de plus quc le nom des plantes,
Les plantes, Messieurs, sont des ùtres vivants, e`ost vous
dire qu`eIles naissent, croissent, se reproduisent et incu-
rent.—-Cette série d'aetes sïrecornplrssent au rnuyerr
rl'urguues dont le jeu eonstrtue les functions. — Ces
organes et ces fonctions sont étudiés avec uu soin minn-
tieux, avec la plus serupuleuse exactitude. Cette partie
si intéressante de Io botanique comprend l'onalomis et la
physiologie vdgllule, sciences tout-à-fait modernes,
Ne vous semble-t-il pas que ee soit une vlmse rrrerieiI—
leusc que de pouvoir se dire: quand fourni drs~equr,
analyse tous les organes jusque dans leurs derniers

élhments· le végétal, devenu pour mni transparent comme
le verre, ine laissera vnir les cellules, les ûbree, les
xaisseaux si tenus, de formes si régulières et si variées
qui le composent; dans ws vaisseaux je verrai circuler
des liquides d'aspeet et de composition si dillérents.
1'assisterai A la transformation de le sève, re rang des
végétaux, Ces parluins délicieux, ces essences préeieuws,
ces couleurs si prmligieusement vnri(>cs,j'en snurni la
composition. .l'apprendr¤i comment le divin artiste n pu
donner à choque fleur un coloris qui n‘appnrtient qu'a
cllc. Autre inrrieille, jïissisterai à la proerèalion du
germe qui doit reproduire le végétal. De germe, je le
wrrni naitre, se transformer, se développer, heure pur
heure, minute par minute. En un mot, fnssisterni au
plus étonnant spectacle que nous ollre ln création ; sous
mes yeux se transmettra, se niultipliern cette puissance
udmiralile ct mystérieuse, - la vie L
le ne puis, Messieurs, dans ees quelques pages, avoir
la prétention de dérouler devant tous le tulileau que
nous ollrr la botanique moderne. Toute Yêloquenee dc
.l.«I. Ilousseuu, toute lu poésie de Delille, les charmantes
peintures du l`¤¤uteur des Etudes et du Harmonia: de là
Nature, rien enlin ne mus peindrnil nussi bien qu'une
étude sérieuse et utleulise, les beautés, les liurmonies de
Vergnnisation végétale.
A peine aurez vous soulevé un coin du voile qui vous
dérobe encore des secrets que la science a pu pénétrer;
à peine aure4—\ous l'uil quelques pas dans ce domaine si
riant et si poétique, que zïouvriront devant vous des lm-
rizons sans bornes, des perspectives et des points de vue

d'ur.¤e riehesseineompnrablc, Plus vous nxnncerez dans
ce vaste empire, plus vous verrez sïtendre devant vous
les limites du merveilleux. llenomsez à tout voir, awut
connaitre, à tuutarlmirer. Sortez, si vous le voulez, du
' champ de I'observation ct de la science positive, appeler
a votre aide Yimaginatien; essayez de vous peindre les
formes les plus bizarres, les phénomènes les plus extra«
ordinaires, les parfums les plus varres, les couleurs les
plus harmonieuses; tousvos reves seront tuuj0urs,aupres
de la fecondite de la nature, d`une inenrnparable pau-
vreté. Et n'allez pas croire que pour confondre votre
imagination il soit nécessaire de vous transporter dans ces
heureux climats, doués d’un eternel printemps, où règne
une chaleur uniforme, unedouce humidité, une éclatante
lumière, Nous eonunisson», par les recits des voyageurs,
la rivlresse iles terres mttrlropiculcs ; là les fmvgèreâ surtt
de sveltes colonnes xlnnt les mobiles elrapiteaux ont une `
indicible eléganrc. Les nimlr·~¤ti·s graminées ale nos prni-
ries rlcriennent des bambous dont les gerbes ruaicslueuses
zëelevent plus haut que nos grands arbres. Dans les
rivières flottent les immenses fleurs bleues du Wcwriu
rzgia, les palmiers, les cocotiers, le vafétcr, le bnnanier,
le quinquimz, Pucajou, lïmmmse baobab, le colovmier. lr
lhéabvomu, et tant d'autres qui ne rircut que sous le soleil
des tropiques. Les arbres géants sont reliés, enlaeès par
des lianes aux rinlres feuillages, aux tleurszwlnurahles,
aux parfums délicieux. Telles sont les pamflores, les
biynoniu, les bauislcriu, les bohinie, les aristoloehzs, les
orohidics epiphyter, la vanille, ctc.·.
Nos froides eontreles sont à tout jamais dêshéritees du

lentes rcs ricliesscs. Nous ifavons ni les baobab: vieux
ile cinq îi six millc ans, ni les wellirtgloniu, liuuts de IDO
à ISO metres, ni la tleur de mjtesio, nice ses trois
metres rie circoniérencc. Nes nenuphars sont des mains-
nos lianes des clèmnlitcs et des clrèvreleuilles, nos lou-
gercs sont des licrhes, nos humlious d'linmblcs gramens.
Est-ce à dire que nos rii ières, nos bois, nos côtenux soient
dépourvus de toute poésie? Pensez-veus que le mousse
que vous luulez aux picnls ait une mission moins noble,
une orgzinisntion moins savante que les géants du règne
végétal? Descendez encore plus Las; armcz-vous d`uii
microscope, examine: cette moisissore qui recouvre d'un
ilutct lrlrinchritre ce fruit en décomposition. Ce duvet,
c'e~t une foret; ces (iloments, qu`un soutile anèantit,
sont des tiges éluntccs eommc les stipcs des palmiers; de
leur sommet relombent, par une courbe grocieuscr plu-
sieurs lilets d`une délicatesse infinie et portant vliocun ii
son extrëmité unc sphère qui se hzilnnce comme une
lanterne vénitienne. Ces sphères vont se cribler d'ouver—
turcs régulièrement et symétriquement distribuées. Ces
trous donneront issue à unc poussière, ài des germes
d’nne petitesse excessive, que l’¤ir est chargé de trans-
porter sur un Icrroin lovurolilc àleur reproduction; mois
ees etres si lugitiïs seraient menorès d'une destructien
complète, si Ia nature ne les avait en tou rés de précautions
toutes particulières. Elle les o pourvus de trois especes
dlappareils reproducteurs, lesquels n'cutrenl en jeu que
successivement et suivant, pour oinsi dire, le besoin des
Combien vlc pliénoinenes singuliers nous présentent

ees rnnomhruhles lribus nfnlgues, de champignons, de
lichens, de mousses, qui pullulenl de lnus les cbtbsl Il
vous n porn cxtmurrlinairc que des arbres puissent
:¤tieindrejusqu'à Vàgo du deux, de quatre ct même de six
millc ans. Voici uu fuit nnn moins curieux, bennuuup
plus commun et d'un luul outre genre: prenez l'un de
res liehons, si nboudunts sur les rochers el sur lc trrmr
des arbres, desséxhoz-le, eonscrwcvle xingi ans, ein-
quarile ans, dans un herbier; au hnutnlc cr temps, rendez.
lui la lumière et Ybuminlitê, il cuntinucru dc vivrc, de
croitrc et de se reproduire; il se rèwillera, rar il n'elai\
qu'end0rmi.
Fahnscrnis, Messieurs, de voire bienveillnn te nlleniirm
si je ufèiendais plus lunglcmps sur un sujet que des
volumes n'epuiseniieut pus. .l'ni atteint mon but, si jc
vous ni lait voir que lu vie xègêinle prêsenlemusles
degrés de durée et de ténacité, qu'elle couvre luutu la
surface du globe, que les germes en suul répandu
partout, depuis la ligne brillante de l'équnIenrjusqu'uu·<
glaces des pnlles. depuis la profondeur des mers jusqnfnu
summet des plus hautes mnnlngncs. Les mars, los riviè-
res, les marais, les prairies, les bnis, les plaines, le:
montagnes, les ruclrerx, lr: lrune des nrhrcs, les profon-
deurs des mines, les corps nrganiques en rlénompusiiion.
le corps de l'lromme lui-même,dans certaines maladies.
tnul. en un mn\,peutservir de théâtre au dévelnppemcnl
d'un nrganisme végèlnlr
Quel inépuisable champ d'études, et quel atlrnit pour
tout esprilnnimù d'un sentiment vraiment poétique!
Que sont les produits de nos uns et de notre induslrie

pour l'bomme qui, prenant la seienœ pour guide, s'él’eve
]usqu`à la contemplation des cliels-«‘l'œuvre d'une éter-
nelle et supreme harmonie.
Et maintenant, Messieurs, vicndr|i«je faire une sorte
d'injure aux plus nobles facultés que Dieu ait mises en
nous, en essayant par de pâles arguments de vous ¤lé»
montrer l`utilite de la botanique? Je puis borner ma
démonstration à ceci : du moment que Dieu a pris la
peine de créer tous ses êtres, il mc semble que nous
pouvons bien nous dunncr la peine de les regarder et de
les admirer. Je n'ignorc pas eepcndantquela plupart des
hommes sont peu sensibles aux raisons de nature abs-
traite et purement spéculative. Ce mat utitiw entraine
pour certains esprits, qui se disent pratiques, l‘idee d'un'
service rendu a leurs appétits et à leurs besoins matt-
riels. ll ne sullit tlonc pas de dira que la botanique élève
l'!trnc vers Dieu par la contemplation des uauses Iinales
qu'clle nous foit apercevoir à chaque instant, que son
étude est un aliment sain pour les passions de la jeu»
ncssc auxquelles elle imprime une salutaire direction,
Les plantes nous rendent des services beaucoup plus
immédiats 1 elles sont la buse de la nourriture de l'bomme
et des animaux; sans elles toute vie animale est iinpos-
sible sur la tcrre. Ce sont les plantes qui nous vetissent.
nous chaullent, nous logent, nous l'ou rnissent des boissons
aussi saines qu'agréahles ç elles tout la fortune de l'agri»
rulteur et dc l'inrlustriel, nous fournissent une foule de
remèdes et de breuvugea salutaires,
Qui de nous, Messieurs, n‘u pas été à même d'admirer
chez nos habiles horticulteura ces splendides variété:

— 66 - I
de rosa, de pulargtmiam, de eamlltur, düualles et de
tant d'autres merveilleuses espèces qui peuplent les
jardins et les serres de nos riches et intelligents amateurs?
Un genre est nouvellement découxcrt, on en pnssotle
quelques espèces seulemcntl Vite la culture s`en empare,
et bicntbt mille variétés plus belles les unes que les
autres surgissent de tous côtésr Comment et par quels
procédés s`obtiennent ees prodiges qui tout à la lois la
gloire et la fortune de l'l1ortieulteur”! Iinnalornie et la
physiolngic végétales tous répondront.
tfagricultcur qui n'u d`antre guide qu'une routine
ignurautc et hornûc ne tirera pus de sa terre tous les
produits qu'e|le peut donner, si, dans la confection et
·dans la distribution de ses engrais. il ne ttent pas compte
des enseignements de la science, si dans les assolements,
il ne consulte que son caprice ou le hasard. Le hasard '
pourra parloi» le serwr; mais dans les éléments multi«
ples auxquels il attrihuern son succès. il sera iricnpalile
de discerner le véritable, s'il n'est éclaire pur la scivncc
du chimiste et du botaniste.
Nous nc tlcmontlerons pus à Vtnrlustriel s'il trouie
utile une science qui lui a lait ronnaitre le colza, le
pavot, le pastel, la gurunee, le earthame, le eamplelte, le
tin, le cotormier, le tizbue et tant d'autrest Le phormiam
tertoar, plus nouveau que ses congénères, n'u—t»il pas été
Io bienvenu dans nos manufactures? Et si l'oilortI:, le
vernis du Japon, rend avec son précieux insecte les
services qu'il promet à l'indu~tric nationale, ne dcvi·ona»
nous pas des remerciements aux naturalistes qui les
ouront introduits et prepugésï

Yabrège, Messieurs, et j'an·ive aux importantes appli-
cations qui intéressent ceux de mes auditeurs qui se
destinent a l'exereiee de la medecine et de lo pbarmacioi
Pour eux, la connaissance des plantes n'est point une
science aussi accessoire qu'on pourrait le croire. ll ne
sullit pas qu'à premiere xue nous saehuuna distinguer la
pavot, la digitale, la lmladane, le colzhique et tant
d`outi·es que nous employons tous les jours, Souxcnt à
coté du remède salutaire se trouve un poison terrible; il
importe, pour ne pas nous laisser tromper par des
ressemblances au des analogies, que nous possédions les
caractères botaniques, sinan de teintes les plantes, au
rnoinsde celles qui nous entourent. A mesure que nous
nvnncerons dans l'etudc que nous allons entrept·endr4·,
nous sentirons combien il est urgent et nevessaire que la
botanique serve de guide aux personnes qui se consacrent
à l’arl dc guérir.
Beaucoup d'entre vous, Messieurs, exercerant la médc-
cine dans les campagnes, les pliarrnacies ne seront pas
toujours A votre parlée; si vous ètes instruits. sous
trouverez autour de vous, dans les plantes du pays.
beaucoup de remèdes e|Iicaces. — Vos clients vous pré-
senteront souventdes plnntœ qu'ils croient capables do
les guerirou de les soulager. Songcr. aux consequences
qu'onr:iit pour vous Yignorance au une erreur graver Si
vous étiez tennis de laire Vapplicotion du principe, dela
loi découverte par Camerariiu, n'oubliez pas que cette
admirable lui, dont un autre protesseur vous tera eonnnî·
tre les ieeonils resultats, exige une connaissance positive
ct complète des caracteres botaniques. - il ne saurait
5

entrer dans ma pensée du vous dire iri tout ce que
comporte un aussi vaste sujet. Si mo profession, qui est
celle d'una partie de mes auditeurs, rue donne l`cnvie de
me lnneer dans les applications dc la botanique ii In
médecine et Et la pbarmaeie,je sais que ce n`est pos ici
la pince de considérations qui trouveront ultérieurement
l'nrcasi0n de se produire.
le ne vous diroi rien des eonsolations que l'etude de
la botanique procure tous lesjaurs ir tant de molheureux
que des pertes douloureuses, des déceptions, des chu-
grins de toute sorte condamnent à Yisolernent. lihistoire
de I.-I. Rousseau nous en fournit un célèbre cxemplv.
Les souüronees morales, aussi bien que les douleurs
physiques, trouvent dans les plontcs des remèdes sulu»
tnires. Puissiezwous, Messieurs, n`en jamais faire pour
veus-mème la pénible expèrience l
Messieurs, au moment tïlluhulrler avec vous ln dilttelle
étude d'une science, dentveus pouvez, en partie, mesurcr
l`élendue, je sens renaître en moi des apprehensions que
sutiit à peine à animer votre bienveillante attention, Les
dillieultes de la seience ne sont pus, vous le dirni—j¢, la
seule eause de mon inquiétude. Malgré moi mes regards
se portent vers le passé; je remonte a l'ilIustre origine
de ce cours. Je vois sc dérouler devant mei la longue
série de mes prédécesseurs depuis Dom Robbe, le prieur
des Feuillonts, jusqu’à M, Fèvez. Parmi ees lrnrnmes
distingués, j'cn vois dont la souvenir est encore vivant
dans notre cité, d`nutres dontle nom vivra dans l'l1isteirc
dela science. En eérlant au besoin de rappeler iei les
noms de MM. Barbier, Pauquy et Fével, mou but n'cst

` point de faire leur éloge, citr il n'esl plus à laire. En
vous deinanrlant la perrnissian de vous retracer quelques,
uns des caractères dc leur enseignement, je nie propose
des modeles à imiter, des exemples li sim ro.
Ln grande tigure de M. Barbier n'est point de celles
que puisse tenter tte peindre une main novice. Son
portrait a été trace de main de maitre par l'un de ses
plus liabilos collègues, ll, le professeur Tavernier; per-
mettez-nior de vous cn nlètaclier quelques traits:
« M. Barbier, doué 1l`une imagination viix— ct almn-
dante, savait captiver l`attcnti<vn 1 rl excellaita présenter
ii l'esprit ce que les hommes aiment le mieux : des objets
nouveaux, ll pcigrlxut avec elialeur ec qu'une pensée
plus froide aurait à peine llessrnè; il recliercliait dans
ses descriptions les oppositions saisissantes et les détails
les plus irappants rle contraste, qu'il accompagnait tau-
jours dexemples lieureusenienl choisis; et eomme ce
talent se produisait avec la sobrreto convenable, il était
sûr ile se concilier la bienveillance d'un auditoire sym-
puisque. et aussi qimiin scimœ vomir se prem plus
utilement à la manifestation ile si précieuses facultéslu. n
(Eloge de M. Bsrxama.)
Après quelques mots sur ]es diverses classifications
botaniques, M. Tavernier ajoute:
·x Pour qui ri connu M. Barbier, il sera facile de com-
prondrc comment il n'a pu hesiter A donner la préférence
au système enelianteur de l'immortel professeur d`Upsal.
lfrtlèe, toute poétique, qui avait inspiré le célèbre natu-
raliste suédois, devait done trouver un écho dans l'esprit
chaleureux de notre jcune cl ardent prol'esseur,...» (lb.)

u Pendunl près de quarante nus. lll. Barbier développa
avec mmptaisunee les trésors de pnesie naturelle, enntr-
nue dans la elassiûcntiou teujnurs florissante de Linnè.
Pendant quarante ans nussi, il sut attirer au cours du
jardin des plantes la jeunesse studieuse de nes éuules, et
entretenir en elle l`:rm0ur dela botanique, Ses lrerborr-
sntmns étaient des rendez-veus de Inlnille, auxquels
venaient sc joindre de vieux amis dela seienee et du
prnfesseur·... » (Il:.)
S'il nr`i·tuit pertuis dc juger du talent et dc la maniere
de procéder de M. Bnrllier par la lecture de ses nnmhreux
discours, je dirais quej'y ai truuve la plcme e0nl.irina»
tion du jugement que tous venez d'cntendre. M. Barbier
exrellait à présenter lu science par son cete le plus aimn»
ble ct le plus grncieut. Sun enseignement éminemment
pupuluire, un langage élégant et mème recherché, les
épines de ln seience tuujnurs soigneusement enelièes sous
les roses, telles furent les causes du grand succes et de
lu grunde faveur qu'0btint le ceurs de botanique à cette
époque.
M. Pnuquy, comme M. Burbicr, êtuit né avec l'nm0ur
de l'hislaire naturelle. Son merite est tnut didercnt de
celui de son eluquent prédécesseur. — Lnissnns parler M.
Fêvez, beuueeup plus euvnpetentque nous pour npprècier
deux hommes qui furent, t’un son maitre, l'nutre son
collègue.
u Af. Pauquy, dit M. Févez, bien mains hrillunt
que sen prédécesseur dans l'ar·t de prufcsser, maman! la
pnrule avec mains d'arL et moins d'é<·lat, et par cnnse—
' quent moins gente par les auditeurs simplement emii»

teurs, étoit pcuvètrc plus particulièrement versé dans
los wnnaissances de l'bistoirz naturelle, ct plaisait, par
cela surtout, aux amateurs de la seiencc pure. Dansl'nn,
un oimaitlediscoureur gracieux ct élégant; dans l'aulrc,
on appréciait le botaniste érudit et profond. Dans tous
deux on reconnaissait des hommes hors ligne au
Oui, Messieurs,M. Pauquy était un savantet iérttablo
botaniste; nous cn trouvons lcs prcuvcs dans lrs nianus.
rrrils que nous tenons de lobligeancc de su famille, dans
le riclic hctbicr qn'il olllrit si généreusement ala Ville,
enfin dans sa Flor: du département, ct autres traxnux
qui ont été publiés.
S`il est vrai qu'un goût. inné, qu'un pnucliont très»
prononcé aient plus particulièrement attiré litt l"auquy
vers la botanique, ses manuscrits nous montrcnt qu'il nc
ftli. éhungct ù aucune Llcs ltrunclies dc l'l\istuit'e naturelle.
Dès l'année (BIB, c'est-à·xlirc pendant qu'il était sur les
bancs du collège, il rédigea une classiücation wlicliutip
inique de tout le rizgne animal, travail fort curieux ct
qui prouve qu'il possédait déja dcs connaissances très
rares à son âgc.
Plus tard, à une époque que nous ne pouvons préciser,
il écrivait un mémoire intitulé 1 Histoire naturelle glai-
rala stpartieuliéra des insectes cambiqaex au environs
t1'Ami¢nx, le nc parlé pos ¤1'uuc quantité prodigieuse de
nntcs sur lo pathologie, la cliimic , Pliygiènc ; rien
n'échappait aux recherches de cet infatigable travailleur.
Revenons a la botanique. A Vage de alix-huit anë. il
écriwit un Tableau analytique de tous les genres de plantes
du la Francs. Ce travail tresaoriginal est une analyse

dielmlmnique analogue à celle que M. Pauquy nvnit faite
pour le règne unimul. Nous trouvons là le germe ¤1el'idèe
qui lui servit plus tard de guide dans la reduction de sa
Flore du departement de la Somme, Cet ouvrage est le
principal titre de gloire de M. Pauquy; il a rendu de
grands services au pays en facilitant l'étu«le et les recl1er—
ches des vegetaux propres ii notre eircnnscriptiun. Je ne
purs vous presenter iei une analyse, même sommuire,
nt'un ouvrage d'une nrigiualitèineontestable, d'une forme
toute de l’invcntinn dc M. Pauquy, pour lequel il n`est
point de modeles et qui ne trouvera probablement pos
d'iniitateurs. Le tableau synoptique des familles nous
donne une idee générale du plan de l'uuvrage, et nous
prouve en meme temps que M. Pauquy possédait jusque
dans leurs plus petits details tous les caractères qui
distinguent les familles,
Les dillicultés aussi bien que les imperfections de ln
nlauiüeotien naturelle qu'il avait atloptec, ne luiavnicnt
paintéchuppè. Pour remédier au premier inconvénient,
il eut recours à. ses Tableaux analytiques, dont Fusagc
est si commode, mais dont la eenieetion exige un tres»
long et tres-pénible truvoil, Pour corriger les defnuts de
ln rnetliode naturelle, il publia un savant memoire dont
nous esperons vous faire eonnaitre plus tard le lsut et les
cenelusions,
L`oeuvre de M. Pnuquy ne reçut point d'abord tout
l'aoeueil qui lui etait tlü. Cette froideur est loin de faire
l'éloge de ses contemporains. Notre jeune generation lui
a rendu plus de justice. Aujour«l`liui la Flore est devenue
si rnre et tl'un prix tellement élevé. que la jeunesse

studieuse est obligée de rennu rir I des ouvrages beaucoup
rueins bien appropriés à ses besoins. La science a le plus
grand intérêt à ee que ce livre suit reimprirué le plus tnt
possible.
Vous parler de M. Févez, c'est, Messieurs, réveiller en
nous un douloureux souvenir. L'année dcrniàre, à
pareille époque. il etait ici, au milieu de nous; àcettc
place il ouvrait recours, dans lu plertitudede ses brilloutes
facultés, et vous l'a\ez vu parcourir, avec lessolides
qualités qui le distingnaient, le cadre ordinaire de ses
cxrellentesleçuns. ll jouissait à peine d'un repos néces-
saire, qu'une ntolutlie grave est venue le frapper et ter-
miner, vl'une manière aussi prompte qrfinottcndue, son
intelligente ct laborieuse eurriëtc,
M. Fever n'eInrt point un botaniste, bien qu'tl eut été
tlans sa jeunesse uu des lattreuls Liu cours de butultiqtlet
M. Fèvez n'avnit point de spécialité, il exeelluit en teut.
Lïunatomie, latluîrapautiquc, la pharmacologie, la pa-
tlnrlngie. Vlrygiene, la elriruie, en un rnot toutes les
connaissances médicales lui étaient familières. Mais ce
qui faisait de M. Fever un hnnrine hors ligne, a'etait
rnoins sa seienoe aussi profonde que variée, qu'une qua-
lité bien rare, son prodigieux talent de professeur. Non—
seulement il s`assirniIait toutes les connaissances mec
une merveilleuse facilite, mais il savait les transmettre,
los communiquer aux autres avee unc simplicité, une
aisance arlmirablesr Dans la chaire de botanique on recon-
naissait À son langage sobre, clair et précis, l'ancien
professeur rfnnatomie. Toujours le mot propre, exact,
arrivait pour peindre sa pensée. C'était la scienœ,

dépnuillée, il est vrni, de ses grâces et de ses ornements,
mais e'était la seienee avec ses formes nettement et
vigoureusement dessinees. ll etait impossible de ne pas
reconnaitre dans le professeur I'liomrne nu jugement
soin, ii l`esprit droit, juste et précis; au rnmetere ienne,
énergique et loyul.
Si la popularité, la seienee et le talent de nos devan-
eiers rendent notre mission dblieatle, nous n’y voyons pas
cependant un motif de découragement. Nous trouverons
dans leur sueces un stimulent pour les eiYorts que nous
ne eessernns de faire dans le but de vous rendre ln science
agréable et facile. Nous avons la eonliunee que le culte
dela botanique retrouvera ponni nous quelque chose de
son ancienne splendeur. Nous eumptonsa pour eela bien
moins sur notre mérite personnel que sur les cireons-
(nnees heureusus qui nous entourent.
Tout semble en eflet concourir à applnnir les dillieulles
de notre tache.
Duns la jeunesse ardente et laborieuse de nos écoles
qui jettent tout d'eetnt sur notre cité, nous trouiemns un
auxlitoiie nombreux et animé du désir de recueillir des
oonnoissanees qui entrent pour une si large part dons
notre civilisation modernes
Ln science vient, pour ainsi dire, >'e|Trir d`elIs-même
à nous et nous penbtie ici sans peine et sans etibrt< de
sa vive et précieuse lumière. lei notre liel etablissement
botanique, si riche eu vàgétnux rures et bien choisis, si
bien cultive par l’hnl¤ile conservateur qui lui donne de-
puis tant d'années des soins aussi zelûs qnfintelligeuts,
nous présente un agréable et mogniûque champ d`eiudes.

Entîn, Messieurs, laisser,-moi vous signaler, en finissent,
une preuve du réveil de Fespritsuientiüque qui s'opere
au sein de notre intelligente population. Il y a quelques
mois, des hommes, amis dévoués de la science et de la
jeunesse, concevaient le projet de fonder au milieu de
nous une Société d'hisl,oire naturelle. Ln Soeiëll linnlmm
du Nord de la France. nue d'hier, marche déjà d'un pas
ferme et rapide vcrs son noble hut: instruire et rnorali-
ser la jeunesse, sloter notre ville de riches collections,
répandre et propager le goût des sciences naturelles. Des
jeunes gens, en grand nomlxre, ont repondu à l'appel des
hommes honorables qui seront pour eux des guides cl. des
amis.
Des excursions zoologiques, botaniques et géologiques
feront rapidement connaitre toutes les productions natu-
relles de notre clrtïonseriptlunr
A nous, jeunes botanistes, tl'al]er grossir les rangs,
déjà très-serres de la nouvelle Société l Avons, dignes
vétérans de la science, de nous encourager par votre
exemple, de nous éclairer de vos savants conseils!
Puisse ec mutuel concours, quefentrevoisavec bonheur,
tourner au profil vlc tn science, dela morale et du bien
publicl Une réunion de sax ants va bientôt venir dons nus
murs tenir une de ses brillantes assises scicntiliques.
Puisse chacun d'cux nous dire, en nous rjuittunt :
Amiens va devenir une ville aussi grande par sa seicncn-
qu'ciIe l'est déjà par la richesse de son commerce et par
la prospérité de son industrie 1

Il paul tira inlàruunx du wnslnm quel (ul lu début de Pen-
réinipiimer ui qui un npusnulm duvnnu aux mm, nl publié, snua
les auspiwn du dun de Chxulues ci wu num nhuicur, im Dom
Hobbs, mnmhm du l'Ararl6mic d'Avuinru, cl (onduleur de nom:
En l7Lî\, À Yépoque ni: Liuiié publiait ws pnnmpnux uuvngus ,
Dom Knhba wrluptw non snulumunl la syslèum, mnin cncnrc ln
être nn des premiers dnnt un nil dixynsc les plnulcs suivunl lc s)s·
Ièmn du Linné, nt ¤'¤s| nus daim dans Ins Amnnuw.1 umdnnwz,
la Flora œwuumim ¤i’Aspnlin, lu hm plmiuuum nühswlquisl, Mc.,
qua Dam Iiobhn n puîxélïd/ac des dîviuons évnunmiques el médi-
cinales qui lnrmnnl ln lun dn sn clasxiüuliom Les Mnunuruxuzu
qua Dom Ilnbbs innugurail ln 17 juin HM dans ln jaudm même

PLANTES USUELLES,
UNE IIXPLICATIDN DES PRINCIPAUX TERIIES DE BOTANIQUE
nm: 1.¤ num nx nmuupns nx *11 mm Hülv
D; Ip. u DUC DE CBAULIIEH.
A A M I E N S.
Chcx In Veuve GODAIKT, Impmuzur dn Rai, de Mgr. le Duc
M. DCC. LIV.
Avnc Pkxvluîan nu Ilm.


			
IN TRUDUCTION
A  
B O T A N I Q U E .
La Botanique est une scienoe dant les prineipes cer-
tains doivent canduire a la parfaite connaissance de
tantes les Plantes. Cette eonnaissance peut ainir deux
objets, parce qu'an peut eensidèrer les Plantes sans deux
points de vûe dillércns. En eliet, nu l'on étudie les
Plantes simplement peur les connaitre, pour les distin-
guer sûrement les unes des autres, pour rapprnelier sous
un même cbef celles qui partent un caractere semblable,
en un rubt pour les distribuer avec nrdrc, et o`est à quai
s'attache proprement le Botaniste; au l`on ne s'applique
A les connaitre que pour en tirer des secours relatifs aux
besoins de la vie, pour déonuvrir leurs proprietes, paur
discerner les principes qu'eIles renferment, pour les ren·
dre meme plus agissantes, plus elticaees; et ce sain
regarde plus particulierement le Medecin ct le Cliyrniste,
Dans le dessein de rendre Fetablissement du Jardin de
Bataniqne plus utile ct plus intéressant paur le publier
nous nvnns eu égard è ces deux objets dunsla distrihutian
que nous avons faite deslflantes de I`Eoole. Elles sont
divisées par classes, solnn leurs propriétés et les usages

·- 78 ..
qu`¤n en peut faire dans la Méitecit1e;de sorte cependant
que pnur Yarrangement fle chaque elasw en particulier,
nous nous sommes attaches au système qui nous a paru
le meilleur, et qui est aujuurd'liui lc plus universellement
reçu. Par ce moyeu, nous espérons que tous ceux qui
suivrnnl nos Dèmnnstratlnns, Philosophes nu Artistes,
trouveront également de quai se satisfaire et remplir
leurs vûes.
ll n'est paint de science qui n'ait san langage parti-
culier ; et sansl`intelligenCc de ce langage, il est impoa»
silile d'uequerir aucune connaissance solide. le me cmis
ttnnc nhligé de enmmrtncer par une explication claire et
distincte des principaux termes de Botanique.
Je divise d'ahnrd tout végétal quelconque, en deux
parties, la Plante et la Ftuvtilieatiûn.
LL PLANTE  
Snus ce nam je cemprrns tnutes les parties du végétal.
À liexeeptinn de tn tructilitaliun. et pour Fornlinaire ees
parties sant les racines, lt: tronc , les feuilles et les
supports.
I. Les Racines, Ifmlîvâth, sont les parties emplayècéh
comme autant de mains, à ulicrolier dans la terre, ou
tlans on qui en tient lieu, Lies sucs rmurriciers (·0nvena»
bles, et à pracuror à la Plante une stabilité raisonnable,

ll y en n dn lrois espèces 2 la Hulbe, le Tubercule et lu
Rncinc Ebreuse.
La Bulbe, uu Oignon, Bulbux, est une espeec dc rneine
cnrnpnsée de tuniques qui se couvrenl les unes les aulres,
uu dlëenilles réunies cl nppliquêes les unes sur les nu|.res·
La Bullie est le plus snuvenl garnie À sa bise de rntints
lihreuses.
Le Tubercule, Tuber, est une espèce dc racine char-
nue, snliale, et qui n`€sl. puinl, Qompesêu dc luniqllts ni
flïcailles comme ln Bnlbe.
La liaeine Iihrcuse, Radin flhrum, est l`espèee dc
racine la plus carnmune : elle est composée de plusieurs
libres qui se ralnilienl vn plusieurs fnçens, ci qui son!
mules plus peliles que lc lrune rl`0û elles parlent.
Il. Lc Trent, Tvunbus, ts! proprement le Corps de lu
Plinlc, enlre la rneiuc et la irucliliüatiùn, Celle purlie
ressemble assez bien à ce qu'on appelle ironu dans mus
les nnimnun En elïel., elle esl enlnpostie d`uI\ nernbrn
assez ennsidèrable de visceres el. de vaisseaux, qu'0n
peul rlistinguûr exactement par les termes de libres, de
nerfs, de chair ou pulp/:, cl fle moelle. Le lermc de trnne
mnvienl. à wus les nrhres ; mais dans les autres Végé-
taux. pnur exprimer le turps de lu Plante on se scrl du
lcrlrie lle Tige, Cnulil, Qhservanl nûnnnwins qu'nn nn
Vemplnie que pour les Plantes denlle mrps se pnrlnge
en plusieurs branches. Dans les autres ta!. un se Scrl. dc
l'un das deux termes suivans, ln Humpe ll] e\ le Chaume,

- BD -
La Humpe eu Buguclle· Smput. est une espece de
tige qui n'udmet jumuis de brunelies, et ruremcnl des
feuilles. Elle pnrt immédiulenienl de lu racine, et s'èlem|
¤l'u¤e niuniere simple, sans rnmiûcnliun, jusqifa ln hur-
liiicutinn, comme dans la Tulipe, ln Nnrcisse, ele.
Le Chnume, Culmut, est une espèce de tige lîstuleuse,
distinguée pnur lümlinnire par nœuds, et gnrnie de
feuilles, comme nn peut le vnir duns mules les Plantes
gniminees, le Bled, l'0rge, l`Avmne, le Siegln, el<·. ·
lll. Les Feuilles, Folia. sont des espeecs de résun
vnirs, où le sur- deslinè A nmmir lu Plunle se puriiie et se
perlectlnune. nu pnr Puspirntinn, nu pur ln trnnspirutimi
Ces parties sont peur l'nrdinnire gurnies d'un tres-grand
nnmlne ale vnlssenux interieurs, ale pnrrs, ale glnndes el
lle pnils.
On peut nonsidérer les leuilles, nu en elles-memes, el
ulurs elles sunt simple en wmpusees; en pur mppurl ii
leur direelinn, nu lieu qu`elles neuupent, A la ninnlère
dant elles sent utlnchèes à ln Plnnte; uu enfin fx ln pmi-
liun qu'el|es ent entre ellcs. (Vuyez dnns le Syxlcma
Ilûzlurœ Linnnzi. les dilïèrences nenllrnuêcs sans ces divi-
sions )
IV. Les Suppnrts, Fulcra, sont des purties destinées
à snutenir ou En defendre les autres. Un en rnmple neul
espèces : le Pèdoneule, ln Feuille llornle, le Pétiole, lu
Vrille, lu Stipule, l'Aiguill0u, l'Épine, le Pell et ln Glanxle,
Le Pèslnncule, Pzdnmeulus, est une rnrnilieulinn de In
lige au du trunu qui purlc iminèdintemenl lu lructificntuiu.
On est ennvenu xfnppeller Pédnneuleln queue de ln fleur,
et Pèlinle la queue de ln feuille.

- EI -
Ln Feuille llurale· Friwlell, est une espèce de Feuille
qui se trouve inirnèrliatement aupres de la [leur, qui la
snulierit et la défend, ct qui ne parait qu`avec elle.
Le peliole, Pialialm, sert à soutenir une ou plusieurs
feuilles, ll y a des feuilles qui en manquent absolument,
La vrille, Cirrus, cst une espece de filet simple, au à
plusieurs branches, qui sc truuxe dans les Plantes trap
faibles, pour se soutenir rl'elles-mêmes. Ces lilels s'nt\n—
chent fnrlcmcnl aux cnrps voisins, et par là dnnnent
mayen A la Plaule dv: s'èlcver et dc se snulruir, comme
dans la vigne, le Pois, ln Vesse.
La Slipule, Slipulu, est une espèce de support qui
ressemble assez sauvent a une petite feuille, Elle est nu
simple, ou à plusieurs rlentelurcs. Ou cn trouve wmmu-
nernent deux à la base de chaque feuille de certaines
Plantes. Voyez le Poirier, le Rusier, le Pois, la Vesst, clc.
L'Aiguillon, Aculzur, est une pointe poses: sur la Plante,
ct qui peut en être sèparee sans emlummuger la peau nu
Vecurœ, eemrnc dans le Rosie! sauvage,
L'Épine, Spinü, est une paintn adhérente à la Plante,
et qui nc peut être séparée sans blesser ou déchirer la
Plante, comme dans lus Cliardons. i
Le Poil [ll, Pilus, est une espèce de vaisseau .secrê—
laire, qui quelquefois eSt.ëpnrS sur les diHérentes parlics
de la Plante et de la Fructilicatinn; quelquefnis aussi il
est ramassé et lbrrnc un duvet leger, nu une lmurre asse!
épaisse.
G

- S2 ..
La (ilnnde, Glmudulmest un autre vaisseau wecrétoire,
qui se trouvc de même sur dilïerentes pnrties iles végé-
muxi On peut Voir dans les observations sur les Plantes
de Monsieur Guètard, les dilïércntes especes de Poils et
de Glandcs, représentées et expliquées nvee une attention
et une exactitude particuliere.
LA FIIIJCTIFIUATION.
ll y a trois parties générales à distinguer dnns lu
Fruetiûcatven ; la Fleur, le Fruit. et le Plaeenta ou lté·
eeptaele.
La Fleur est composee du Galice, de la Corolle, des
Étamines ct du essuie.
I. Le Galice, Cutyz, enveloppe ou soutient les autres
parties de la Fleur. On en compte sept especes; le Pè-
rinnthe, l'Enveleppe, le Spathc, la Eole, l'Ècaille, ln
(hèlïe et la Bourse.
Le Pértantlte, Periunthium, est Yespcoe de Galice la
plus commune. ll est souvent compose de plusieurs
pièces, co me dans la Giroflée ; ou s'il cstd'une seule
pièce, il se partage au moine en plusieurs décnupures·
mmme dans l'0Euillet : il n'enveloppe par toujours la
Fleur toute entiere.
L‘Envelappe, Inuolucmm, est une espece de Calice qui
embrasse plusieurs Fleurs ramasms ensemble, et qui ont
chacune leur Periantlre particulier, Dans certaines Plnn—
tes, il ne se trouve point de Periantlie particulier, ou il
est presque impereeptible, Dana d'autres Yenvelnppe
manque absolument. Cette espèce de Galice sc rencontre

particulièrement dons les Plumes omhellileres, la Carotte,
le Persil, le Pannnis. em.
Le Spnthe, Spalha, esl une espèce de ralicq, composé
d'une membrnne attachée à la tigc, et qui rcnlcrme une
ou plusieurs fleurs, qui pour Poralinuiic n'ont point de
périenllie particulier. On en peut voir les dlüèrenles
espèces dans lu Flcur du Narcisse, du Pavol, elc.
Le Bale, Glumu, cst une espèce de calice, composée de
deux ou huis Vnlvules rnemhraneuses, ane:. souvent
transparentes sur leur lmrd : clic convinni pimiculière-
ment aux llcurs des plantes graminées, du Bled, de
|’Avoine, ete.
L'Écuille, (I) Squuma, est une espece de calice, qui
scrl principalement aux lleurs A Chalon. On trouve aussi
quelquefois des écailles i la lasse du cslicz de quelques
lleurs ; mais alors elles servent sl'enveloppe À ce calice,
et Ile sont pui elles-mêmes le cullce,
La (loeîe, Cnlyplm, est une espèce de caline, minee,
membrnneuse, conique pour Yordinnirc, ct qui, A la
rlilïérence des outres espèces de cnliws, est posée sur les
perlies de la lruclificution, et les oeuvre. On la trouve
communément sur les ontlicrcs de quelques mousses.
LI Bollree, Yûlvll, est une cspècc dc talkie, Du pllllûl.
d'enveloppc, qui sc rencontre dans certains Champignons,
principslement dans le genre appellé Phallur, la Morille.

.. B5 r
ll, La Corolle, Corolla, est proprement Vassemhlage
des pétales, e'est-:1-dire, des feuilles qui frappent asser.
souvent par la beaute de leur coloris, et qui sont l'nhjet
des soins et de Fndmirution des Fleuristes. Quelquefois
la corolle est d'une seule piece, comme dans l'0reille
d'eurs, ce qui toit qn'on l'nppc|le Corolle rnonopèlale,
Corolla monopemlu; quelquefois il y ia plusieurs pieces,
comme dans la Tulipe, l’0Euillet, ete, et alors on l'nppelle
Corolle pnlypetale, Corolla polypzlulo. l.orsqu'un pétale
seul compose toute la Corolle, on y distingue le Tuyau,
Tubux; et le Lirnlre, Limlmti dans la Corolle, on distin-
gue deux parties, le Pélale et le Nccluire.
LevPètale en général est de trois sortes: le Pûtnle,
proprement dit le Flcurun, et le Demi-Fleuron.
Le Pelalu, proprement dit Pelalunr, ou Corollulu. est
celui qui se renennlre dans le plus grand nombre de
Beurs. nomme dans lo llose, l'OEuillet, la Renonoule, etc.
0n y distingue l'0nglet, Unguix; cils Lume. Lumine.
Le Fleurnn, Cvrollulu tubululu, est une espece de pe-
tole, composée ¤i'un tuyau lort étroit, et rl'un limhe fait
en eloehe, et découpé cn plusieurs quartiers,
Le Demi-lleurou, Corollula ligulura, est une espèce de
petsle composée t‘l'uri tuyau tort etroit, et 11'unlimbe
découpé en languette ou lanière. reoourhé en dehors, et
dont Yexlremiw est ou entiere, ou tronquée, uu marquée
de quelques dentelures.
Le Neetaire. Neeturium, est une partie de lo corolle,
qui quelquefois ressemble au pétale, comme dnnsl'lris,
ete, dnut l'us¤ge est de recevoir une liqueur rriielleuse.
que les abeilles recueillent avec beaucoup de soin. ll y

en a plusieurs especes; les uns sont faits en fossette, les
uutrœ en écaille, quelques-uns sont lnrllés en cornels,
d'autres enûrr forment des tubercules ou des glandes.
Voyez-en plusieurs espëees.
III. Les Ètumines, Stnminu, sont les parties mâles de
la Fruclilicstiou. On y distingue deux parties, le Filet et
l'Antlrèrc.
Le Filet, Filammlnm, est le support de l'An|lière,
l.'Antlrere, ou le Sommet, Avrlhera, est la partie essen-
tielle de l`Étamine, C'est un suc à une ou plusieurs loges,
qui, en s‘ouvr1int, répand sur le pistile une poussière
tres»line. Cette poussière n'cst uutra chose qu`uu nombre
prodigieux de petits globules, qui contiennent chacun
une poussiere inhniment rléliêe.qui opère la feeoudation.
Pour Yordinaire l'Antltere est altauhee à l‘ex(rèn\it6 du
filet.
IV. Lc Pistilc, Pislillum. On appelle ainsi Vassemblsge
des parties femelles dc la Fructiûcution, avant qu'elIes
soient en maturité; sçnvoir, le Germe, le Stile et le
Stigrnalc.
Lc Germc, German, est lc fruit non fèoondé. nrdinni-
rentcnt revétu d'unc enveloppe, comme dans l'Ahrimllcr,
le Cerisier, l'0Euillel, le Tnlxne, etc, quelquefois aussi
sans enveloppe. comme dans ln Bourneiic, elc.
Le Stile, Stylus, est asser snuvcnt un ou plusieurs
filets placés sur lc germe, cl qui soutiennent le sligmate.
ll y en n de plusieurs surtes.
Lc Stigmatc, Sligmu, est regarde comme l’orgune
femelle. destine pour l'ortlinuire à recevoir les impres-
sions dc la poussiere mâle, ll termine le slile ; ou, quand

il n'y 1 point de stile. il est place lmmbdiatemeni sur le
` Les psrlules du fruit sont le Périnarpe et la Semeuse.
I. Le Péricsrpe, Perieorpiurn, est proprement l'enve-
lopp du fruit, lèconrlé et devenu plus loft, qui wullent
pour lors des semences formées, Dans les Plantes dont le
germe n'est point revétu d'une enveloppe, il ne se trouve
palm de Periesrpe. ll y en n sept especesnçsvoir, lu
Capsule, la Silique, la Gousse, le Fruit ai neyou, le Fruii
il pépins, ls Beye, et le Cône,
La Capsule, Cuptulo, est une enveloppe d'une seule
pieen, ferme, presque toujours seche et élsstique, qui
environne ei couvre les graines, eorume dans le Pavot,
l‘0Eui|let· Quelquefois elle est composee de deux ou plu-
sieurs psnneoux posés l'un contre l'oulrc, se joignent
seulement por leurs bords, comme dans ln gcntione.
Quelquefois uuSBi elle est Dompnsee du plusieurs cnlnels
qui sont sdossés l'un cunire l‘auire, et ne sont qn’une
seule Capsule, comme dans ln tulipe, le tnhsc, eic·
Lorsque ls Capsule ne forme dans son intérieur qu'une
seule loge, on l'sppelle Unllaeuluris : lorsque l'in|érieur
est divisé en deux, trois ou plusieurs loges, soli que cette
division viennent des replis des enveloppes, soit qu’elle
sont lormèe per des cloisons particulières, on uppells ln
Capsule Eilntularis, Tîiloeuluîiv, Multlleeularir  
Ln Silique, Siliquu, est composee de deux ponneous,

qui s'ouvrenl de has en haut. Ils sonl séparés par une
cloison memliraneuwo. i laquelle les semences snnl s\l·|-
chèes par un cordon ornbllical, comme dans la giroilûe.
La Gousse, Legumen, est une espece de Péricsrpe com-
posée aussi de deux pnnneaux, Elle dillere de la Slliquc,
en ce qu'il n'y a point de cloison au milieu, et en ce quc
les semences sont attachées allernativement au limbe
superieur de chaque panneau, comme dans le pois, la
levh etc.
Le Fruit à noyau, Drupo, est une chair molle et sun-
culenw, dont le milieu est occupe par un nnyuu, comme
la cerise.
Le fruit A Pépins, Pomum, est une chair solide, dont
le milieu csl occupé par plusieurs enveloppes membra-
neuses qui renferment les semences, comme ln poire, la
]>0mme, etc.
La Baye, Baba!. as! une pulpe molasseet succulenle,
au milieu de laquelle sont placées les semences, sans
avoir d'nuLres enveloppes particulières, comme loutes les
espèces de morelles,
Le Cane, Strubilur, est composé de plusieurs écailles
posées les unes surles autres. Chaque éoaillc est ordinai-
remenl plus large ct plus épaisse par le haut, qu'à la
base, comme la pomme de pin.
ll. La Sernence, Samui. Tout le monde scail assez
cc qu`un entend par ce terme. ll y cn a de plusieurs
espèces.
ll y a quelques especes de Semences qui sont surmon-
lees d'une couronne, et hcaucnup d‘aulres qui n'en ont

On distingue do deux sortes de Couronne; la Cou-
ronne simple, Corona rimpfez; et la Couronne A aigrelte,
Corona puppaxu.
L’Aigrette peut ètre, ou sans pied, Poppun nnilix, ou
portee sur un pied, Poppux xlipiii inxidenr. Ces deux
especes d'Aigrettes se suhxlivisent encore en Aigrelte
simple et en Aigrette rarneuse. L‘Aigrette simple. est
formée pur des rayons simples. L'Aigrette rnmeuse, est
composee de plusieurs rayons bronelius ou barbelés.
Le Plauenta, ou Iléeeptnele, Receploeulum, n'esI sou-
vent autre chose que Pextréxnité du Pédnneule ou de la
Hampe : quelquefois e`est une piece particulière et die-
tincle. De quelque nature qu'il suit, e'est precisement la
partie sur laquelle pose immediatement, ou la fleur, ou
le fruit, ou tous les deux ensemble.
Avec les notions que nous venons de donner, il sern
facile d'axaminer les ditîerens systèmes qui ont paru
jusqu'iei, et d`en elioisir un par le moyen duquel nous
puissions parvenir à lo oonnnissanee de toutes les Plantes,
Les vrais Botuuistes ont toujours reconnu que les
racines, les tigtw et les feuilles des Plantes, n'étaient
peint des parties ussrrwnstnntes pour qu`un pût en faire
la base d'un bou système : ils se sont tous accordés ou
contraire, ai regarder la Fleur nomme la partie essentielle
dela Plante; eelle par eousèquent ou l`on doit chercher
son véritable caractere. lllais eouiine chaque Fleur est
wrnposée de plusieurs parlics différentes el distinguées
entr'elles, les Auteurs se sont aussi partagés en plusieurs
seules. Les uns ont rigurdé le Culiee comme la partie

essentielle de la Fleur, et ils ont distribué les Plantes par
rapport aux dilfèrentes formes que peut prendre le Galice.
Les autres se sont principalement attachés ui ees feuilles
_ colorées qui environnent les étamines et le fruit, et que
nous appellnns Pétales, Ces feuilles colorées ne sont que
des enveloppes que la nature a aeoordées aux étnmines
et aux pisttles, et sans le secours desquelles ees parties
si délicates et si précieuses seraient trop exposées aux
injures de l'air pour s'aequiter de leurs functions. Quel-
ques Auteurs, pour construire leurs systèmes, n'¤nt eu
égard qu'au fruit seul, Les autres ont regardé les étami-
nes et les pistiles, comme les seules parties essentielles
dela lleur, fondés sur cette observation, que toutes les
autres parties peuvent manquer, œrrtme elles manquent
en etïct it un tres·gram‘l nonthrc de plantes, sans que la
lleur perde pour oela rien de sun essence.
Monsieur Linnœus, Professeur de Médecine et de Bots-
niquc à Upsal, peut ètre regardé comme l`AutA:ur de ce
dernier système : non qu`¤l soit le seul, nt même le
premier qui ait observé que les étomines et les pistiles
étaient les seules parties essentielles de la tleur, mais
parce qu’il est le premier qui ait donné au public, sur
cette matière, une méthode générale, qu'il a appuyée
d'un grand nombre d'expériences. De but de ces expé-
riences a été de démontrer que lc mécanisme que nous
observons tous les jours dans lu génération des animaux.
se renouvelle et s`opcre de la même maniere dans les
lleurs pour la fécondation des graines et la reproduction
des espèces,
Cette méthode est fondée sur Yexamert des parties

- 90 -
males et femelles dc la llcur, et elle consiste A distinguer
et A ranger toutes les plant/ts, par rapport au nombre, i
la situation et A lu proportion des ètamines et des pistiles.
[lest essentiel de ne point perdre de vue ces trois choses,
le nnmhrc, la situation et la proportion des élamines et
des pislilest
Ce système est composi: de vingt-quatre classes, et
chaque vlnsse se subdivisc ensuite en plusicurs ordres,
Dans ln construction ct la distribution des classes, notre
Auteur n'a égard qu'aun vitamines; ct pour Yetahlissernent
des ordres. communément il ne consulte que le numbrc
des pistilcs. _
LES CLASSES.
La distribution dcs classes commence par quatre Divi-
sions générales. dont chacune renferme deux Snùdivi—
sions pnrlioulièrcs,
vnuiàiin oivision.
Linnaaus commence par séparer toutes les Plantes,
d'unc manière très-generale, en deux parts; sçavnir, les
plantes dnnt les lleurs sont visibles à tout le monde, et
Ics plantes dant les tleurs sont si petites, ou si cachées,
qu’il est impossible d'en avoir une connaissance parfaite
sans le secours d`un excellent micrwmope.

Ln première partie de cette Division renferme vingt-
lrois classes, et la seconde forme ln vingt.-quatrième et
dernière classe, qu'il appellecnvrrntmlrn, des deux mnt:
grecs vruplas, acvullux, et gamax, nupiim; e`es|·à-dirt,
fruetifiralinn cachée. Cette classe cnntienf. le Figuier, les
Fuugèrcs, lœ lilousses, Agitrics, etc.
Les Fleurs visibles A wut le monde sont de trnis snrles;
sçnvuir, hermaphnuliles. au mâles, nu fêmellesr Linnaaus
uppcllc Beur hermnphrndlles celles qui ont en même
temps, el sous les memes enveloppes, les deux sexes
réunis, le mâle dans les êiamines. la femelle dans les
pisliles. Cette Division confient les vingt premières
classes.
il uppelle lleurs màles ocllcs qui n'ont que des élnmi-
nas, cl fleurs femelles celles qui n'nnt que des pislilcst
Cetle seconde Divisinn (arme la vingt.-uriienie, la vingt-
deuxieme et ln vingt-troisième classes.
Lu vingt-unième, qu'il sppcilc M¤Nni=A¤rA, des deux
mots grecs marina. vmicu, et oichin, dnmux, renferme les
plantes qui, sur le même individu, pnrteritdes Beurs
mâles ct des flcurs fémclies : en surte que sur cerlsines
lnunches il y 0 des fleurs qui n'0nt que dos étnmincs, et
sur d'sutrcs branches de ls même plante, il se trouva
des fleurs qui n`0nt que des pistilest Telles snnt les fleurs
du Mûrier, du Boulenu, de l`Aunc, dc l'Ortic, du Bled de
Turquie, etcr
Lu vingt-deuxième classe, qu'il nomme Dwmm, des
deux mois grec dix, bis, ct aicltiu, dox»w· renferme les

.. 92 _
planles qui sur dilîérens individus, parlent des Beurs
milles et des fleurs femelles séparément : en sorte qu'il y
a des individus qui ne partent que des Beurs mâles ou
des el¤mines,etd’au|.res individus qui ne portent que
des [leurs femelles nu des pisiiles. Tels sont le Saule.
l'Épinars, le Chanvre, le Hnuhlon, l'Yf, le Genévrier, ete,
La vingt-troisieme classe, qu`il appelle Pnnvcnxx, des
deux mais grec, pnlus, mullux, ei gamur, nuptiœ, ren-
ferme les plumes qui, sur le même individu, portent des
fleurs de irais especes ; sçaveir, lrermaphrndiles, mâles
el femelles : en snrte que sur ncrlnines branches de ln
même plante, ou trnuve des fleurs qui ont des étnmiues
et des pistiles: sur d'uuIrvs brsnehes il y u des lleurs qui
dant que des étamines; enfin sur r1`autres branches nn
trouva des fleurs qui n’nut que des pisiiles. Tels sont
I'ElIebore hlane, le Frêne, la Pariélnire, ete.
Dnns cette classe, il n'es€ pas necessaire qu'il se trauvc
toujours sur Ia même plante des (mis especes de fleurs
dont j'ni parlé, il suliit qu'il y en ait deux; mais remar-
quez qu'il faut ulxsnlument qu'il y ait des leurs bermu-
plnrodiles, auxquelles soient jninlcs indifféremment, au
des lleurs mâles, ou des lleurs femelles,
ruorsrtue nrvrswn.
Les Ileurs lrermaplirmliles sont de deux sortes : les
unes partent des etumines qui snnt séparées les unes des
autres, et qui ne se tnuclrenl par nucuue de leurs parties,
Les autres partent des étamines qui sont unies untr'elles
pur quelqu'une de leur partie, nu qui nrit quelque liaison
prrtrculierc avec le pistile, La premiere parlie de nette

Division renferme les quinze premieres chsses. Ln
seoonde ferme la seize, dix-sepl, dix»huit, dix-neuf et
vingtieme classes.
Seiziizme elnssc. Meumswurs, des deux mots grecs
movies, union:. et wdewhux, fmler,c'est-à-dire, une seule
frniernilé ; parce que dans celle elusse les âtnmines de
chaque fleur sont unies par leurs lilnrnens, ei ne font
qu'un corps È leur base. Telles sent les eirimines de la
Mauve, de lu Guirnuuve etc.
Diipseptièrne elnsse. Dixnrznrim, des deux mais grecs
dis, bis, et udnlphos,/raler, c`est-à«lire, deux frulernilès;
pnree que les étainines sont jointes par leurs filets, et
forment deux eorps sépnrés. Tels sont les éumines de la
Fumcierre, du Haricot, du Génèl, du Puis, delu Vesse,eI.e.
Dix-huitième clusse. P0r.v1iori.i>niA , des deux mots
gree )7¤lrAS, muliui, et udtlphui, fruier, e'esi-à·dii'e,
plusieurs frnicrnitès; parce que les elnmines sont réunies
en trois nu plusieurs corps sépnrési Telles sont les éta-
mines rles Ileurs tie l`Ornnger, du Cxtronicr, du Milleper-
luis, ete,
Dix-neuvième elnsse. Srxnmzsis, des deux mois grecs
nm, ximui, et genesis, genzralin; puree que dans cette
chasse, le sominet des élnmines, qui sent les parties
mâles de la iruetilieution, sont jointes ensemble, et for-
ment un seul et même corps cylindrique. Tclles sont les .
élumines dans les lleurs de la Laitue, de la Soormnère,
du Pissenlii, elc,
Vinglierne classe, Grmunnm, des deux mois grecs
gunà, fœrnina. et aner, marilut; puree que dons celle
classe les ètnmxnes sont posées sur le pisiile meme, uu

lieu que dans Inutas les atttres elasses les étarninns et les
pistilrs sont sépsrésr Tels mnt les Orclris. l'Aristolnc|te,
le Pied de Veau. ete.
Quarnràan omsrna.
Dans les Fleurs liermapliroditlcs dont les étamines sont
séparées les unes des autws, et ne se touehent par aucune
rle leurs parties. on en distingue encore de deux sortes;
ce qui forme les deux dernieres Divisions du système.
Dans les Fleurs de la prrrpiêre Division, les étamines
n'ant aucun rapport exact entr'elles pour ln longueur:
ste sorte que les unes sont quelquelais plus longues,
¤l'autres sont plus courtes; quelquefois elles sont toutes
égales, mais toujours sans aucune règle sûre et invarialale,
oomrne il est aisé de s`en eonvaincrv en examinant plu-
sieurs Fleurs à la lois.
(htta première Division renferme les treize premières
classes, dontje parlerai lrierrtdt.
La seconde Division mutient les Fleurs dont les éta-
mines ant un rapport exact, et toujours constant pour la
longueur: en sorte que dans ees sortes de Fleurs il y I
toujaurs invariablement deux étamines plus oourtes que
les autres, comme ou peut s`e¤ assurer en examinant
plusieurs Fleurs du suite, dans lesquelles on trouvera
toujours la même proportion. Celte Division renterrne la
lltlatnrzième et ls qurnziernc rlasses.
Ouatmzième classe. Drnvrsaura, des deux mais grecs
dit, bis, et durramix, potmiia, comrrw si on disait dtlo
atnmim potmtioru; parce que dans nette classe il y a
deux etamines plus longues que les outres. Telles sont

les etarninesrdu ’l'him· de la Mar_iolaine,.de la lavande,
dn Beuume, de la Gueule de Loup, ele.
Quinzième classe, Tuwrmnrnun., des deux mol! grecs
tettures, quatuor, cl dunumîs, potenlia, comme sion disait
quatuor rtuvnimx pobmliom; parce que dans ee\te classe
il y ta toujours quatre étamines plus longues que les autres.
Telles sont les etamines du Cresson, de la Girolléc, de la
Julienne, ele.
ll rcste maintenant à parler des lrcizepremieres classes,
qui renferment les plan les dont les Fleurs sonl, l' visilules
à tout le monde: 2' hermaplirodites, ayant des élamines
etdes pisliles : Zl'dontles èlamines sont separéesles unes
des autres: h' enlin, qui n'onl enlro elles aucune pro-
portion exacte pour ls longueur.
Première elasse, Muroatnau, des deux mots grecs
nionnx, unieux, et nntr, rmzvitus, e'est-a—dire, une seule
elnmine; parce que les Fleurs de nette classe n'¤nt qn'une
seule Elnminc, comme le Balisier, le Gingemhre, ele.
Seconde classe. Dtmonu, deux étamines; parce que
dans cette classe les Fleurs parlent deux elamines, comme
le lasmin, le Lilas, l`0livier, la Ssugc, la Romarin.
Troisieme classe. Tnminnts, Fleurs à trois ét¤mines·
mmme ln Safran, l'lris, les Chicndvntn. ele.
Quatrième elasse. Teraaroaiu, Fleurs A quatre eta—
mines, comme le Garence, le Plunmin, le Cornouiller, le
lloux.
Cinquième clame. Pearsnnnts, Fleurs à cinq elamines,
nainrne la Buglose. la Pulmonaira, le Liseron, le Mouron,
ete,
Sixième classe. Haxmnim, Fleurs à six elaminer,

comme la Tulrerense, l'Ail, l'0igna¤, Ie Poirun, Ia
Tulipe, l'Àsperge, etc,
Septième classe, Hnrraxoau, Fleurs à sept étamtnes,
comme le Marramer d`Iru‘le, etc,
Huitième classe. Ocnxnnra, Fleurs à huit ètamines,
comme l'Érablz, la Capucine, la Rue, la Trainasse, ele,
Neuvième classes Enxurxnan, Fleuri àoeuféuumincs,
comme la (Jnnelle, le Sassalras, le Laurier, la Rhubarlw.
Drxieme elassei Dusarsoxra, Fleurs à dix éumines.
comme le Gainier, l‘(Euillel, la Ioubarbc, I'Alleluî|, la
Uoquelourde, ele.
Orrzième classe, Dorrsurrarm, Fleurs à douze ètnmirrw.
Lomme le Cabaret, la Saltcatre, l'Aigrcmoirrc, eu:.
Douzième classe. Icoxmnrrm, des deux mots grecs
mari, vigirrli, ut rmer, rnorilux; parce que les Fleurs da
œlte elztsse ont ordinairement à peu près vingt élamiaes.
et qui sont toujours posées sur les parois interieurs du
calice ou des pétales. Le nombre de vingt ètmmirrcs n’cst
jumuin Exc dans cette classe, mtis il y eu ia rmrjours
plus de dome; et ce qu'iI lau! bien remarquer, c'est que
ees élamiaes sont posées sur les parois du calice ou des
pétales, comme dnrrs l'Am|ndiur, lc Prunier, le Cerisier,
le Poirier, le Knsier. la Ronce, le Fraisier, le Myrte, ele,
Treizrème classe. Ponrmnnra, Fleurs qui urrt plus de
douze étumiuus, et dorrt lx base est posée sur le réceptacle
commun de la Fleur; au lieu que dans ls classe prece-
dente, lu buse des êtnmirxes est posée sur le enliw ou sur
les pétules. Les Fleurs qui oonviertuent à cette classe sont
celles du Pavot, de la lïerrorrcule, de l'Ellebore noir, uw.

— 97 — I
Apres avoir vù ls cnnslruclinn et Yexplientinn du
sysléme des Plsnbes en détail, nn ne sers pas fâché de lc
revoir •l‘uric muniero abrégée, et pour ninsi dire «l'un
seul wup ¤1'œil, dons la Table suivante,
L E S O R D R ES.
I'ui déja dir que pour l`elnhlissernenI des ordres ale
clinque elnsse, liinnmns ne consulloil communément que
le nuinhre des pislrlesz aussi se trouve-I.·il dix-rieul
classes ou eelle regle est observée; murs rl y cn s cinq
sulree qui suivent d‘uuLres loix. C‘csL ce qui donne les
six Divisions suivunIes·
I. Les Lreixe premières classes, la seine, dlxwopt cl
dix—lruiIii·me, la vrngl. vingt-une et vingt-deuxieme se
subdivisen! en dilléreris ordres pur rnpporl nu nombre
des pistiles, et ce nombre es!. déterminé por Is buse du
stile, quund il y en n: l¤rsqu'il nc s'cn Irnuve paint, nn
cnmple les srigmnws.
Ainsi le prernier ordre de elnenne de ces elnsses sara
composé des plantes don!. ln Beur ne porle qu'un pistile z
nn l'nppelle hloxnovun. des deux mnls grecs menus uni-
cur, el gunâ, fwmirux. Le seoond ordre eonliendro lus
pliantes dun! les fleurs portent ileux pistiles, Diornvi, et
uinsi de suite Tnxovwi, Tzrrmovnix, Pznnornn, Pum-
arsu, lleursà lrnis, àquntre, à einq, A plusieurs pistiles,
1

ll. Unnsla qunlorzierne cl.n»:·:c, un truuve rùunicslautes
lnulcs les plaintes dont lc fruit n'cs| revetu d'nucur.1e en-
xclnppc, ct ansuitc un rcnvnntre toutes celles dant lc
fruit est couvert d'un pericnrpe, re qui forme deux
nrtlrns; lc prenncr nppclle Gvuxnsrrinxn, ales deux mots
grecs gummzs, nudup, el spwma, nzmm; cl le second.
Ancrosvurunn, des deux mots grec: anguzîun, vas, et
lll. Les planles de ln quinzième classe sont divisées
en deux ortlvcs: le premier rcnlrrmc loules celles donl
lu fruit est une silicule, ou petite silique, Sn.\cu|.¤sA : le
scwml contient mules ccllcs ¤‘l¤vnt<le lruit est une siliqne,
Sn.|uu0sA,
IV. Presque lnutcs les plnnics de lu dix-neuvième
ulnsse portent sur un plnuenln commun, plusieurs fleurs
parlinxulxèrcs, et snuvcnt différentes, cnrelnppécs du même
cslrcc commun, ce qu'on appelle Poligamie, Pnnwnnui:
nussx les quntrc pwmicrs ordres dc cette clnssc servent
En exprimcr In nature de ret assemblage Voiei les noms
qu`on lnur donne, Polignmie égale, Pulignmie superflue,
Poligamic inutile, ct Pnligumic nlwcssnirc.
Pollgnmie egale, Pntvmmin Awusms 2 cet ordre ren-
lcrme loutcs lcs plnntcs qui pnwsnt sur un plnceum
wmmun des fleurs hermuphrnditcs nu centre, et des fleurs
hcrrlusplirodiles En la cirmnferunce.
Pnligumic superflue, P0r.vGAIiA slmznrtun : oct ordrc
est pour les plantes rlonl les llcurs sont lxermaphrodiles
au centre, et femelles à lu circonférence; pnrcc qu'al0rs
les fleurs femelles semblent être nlc lmp.
Pulignmin inutile, Pntvuurrs vnusrnnnm : ve! nrxlre

contient les plantes dont les fleurs du centre sont Iiermn-
plrroditcs, et celles de lu circonférence sont neutres,
c`csl·à-dire, sans étamincs et sans pistrles, 0n wit que
dans ee cns les fleurs neutres sont nlrsulument inutiles,
Poligomie nécessaire, Potrnnuru nsczssurxx : ret ordre
renferme les plantes qui portent des fleurs mâles uu
centre, et des fleurs femelles i lir circonférence. Pnrles
notions que nous svons données, un conçoit que cet
xrrorrgemenl est necessaire pour la fructitirotion.
ll y cr encore dans ls dix-neuvième elusse dv plnntes
qui, sur chsque plscenlu, ne portent qu'une seul fleur,
et ees plantes composent le cinquième ot dernier ordre,
nppelle Monogamie, lllonoeum.
V. La \'ingt·lroisrùme elnsse est dix isee en trois ordres:
la Monoéeie, Morsuzers ; la Dioecic, Dxoseix; et ln Trioéeie,
Trnomrx. Par l'expliention que nous ovons déjà donnee
de ees termes on ennçoit que dans le premier ordre,
vhsque individu poile sur dilferentes hninclres des fleurs
de driïerens sexes. Dons le second ordre, les deux sexes
sent partages sur deux individus diifèrens. Enfin, dans
Io troisième ordre, il y n trois individus dilîérens pour
porter les trois espèces de fleurs, hermoplrrodites, mriles
et femelles.
VI. Ln vingt-quotrieme clnsse est divisée en outnnt
d`nrdrcs qu'rl y n de familles qui In composent. En voiei
les noms : les Plantes, Prixirnr: ; les Fougeres, Fxticzs;
les Mousses,MrJs¢;r ; les Algues, Awa; les Champignons,
Form! ; et les Litophites, Lrruorurrx.
le crois que ees êelnircissemens suffiront su.x Oom»·
meriçnns. Ceux qui d/zsireronl des lumières plus étendues,

- GOD --
pourmnl nonsuller les Ouvrages de Lînnzus, cnh*`nuIrr~
le Fundummla Bolanicu, qui (ui!. partie du Syslemu
Nuhmz.
 
PLANTES D’USAGE
Mnaîs simu Hanna; DE Lums vmwvs.
PREMIÈRE ELAHE.
Flnnhsu Pnrgntivu.
1. his, Flnmbe, Glnyenl , Rosa-gléc. hi: vulgurîs
Gcrmumivll, tive Syivexlvis. C, H. P. 30.
2. Iris de Flnrcncc. Iris alba Florcnlina. C. E. P. EI.
3. Grand Lizernny Liza!. Carwal1:uYu| mqfuv ullfux, C.
B. P. 296,
/1. Snldanelln, Chou marin. Canvalmlua marilimus
v\v|·1vl·¤, IK«fundi[ulius.Mu1·, hist. OX. pnrlc scuundà, H.
5. Scnmmnmée. Cmwulmu Syriacux cl Smmmnniu
Syriana Mur. hist. Ox, pnrlc sncunnlà, I2.
0. Ialnp, Belle de nuit. Jalupa amcinarum fruclu ru-
gum. Inst. BD.
7. Baurgène. Aunc nair. Franyuln. Dad, Pcmpl. 7Bû.

——- IOI -
B. Nerprun, Nnirprnn, Bnurg-épine. Rliamnut CaIMr·
liwi. C. B. P. 678,
9. Pain de panrnesu. Eyclnmm arbîculata [alia, In-
fsinipurpurruvsnlt. C. B, P. 308.
I0. Ghier sauvage. Opullux Ruelli. Inst. 607.
II. Ohier cultivé, Bases de Gueldre, Dpulut [lors glœ
bow. Inst. 607.
I2. Surcsu, Sèu. Samlâucul fruclu in umballâ nipru,
C. B. P. bâlî,
I3, Yclvle, pztit Surcan. Sambucux humilù, iive Ebu-
lvu. C. I], P. ISG.
M. Lin sauvage. Lînum pmtmxe, Flasculis zziyuù,
C. I}. P. 2M.
I5. Colchique, Tae-chien. Calmicum eammum. C. B,
P. 67.
IG. Lanréale. Gama. Thymzlata Lauri [alia, umpnf
vircm, uu laureuln mas. Inst. 595.
I7, Lanréale, Huis-genil, Memêrfxzn. Tliymelaua Lauri
[alia daiduu, sion Lnuuula fœmimx. Inst. 595.
IS. Itapantic, Patienee de montagne. fausse Iihubarhn.
Lapalhum [alia ralundu Ahzinum. I. II, 2. 987.
Ill. Itapantie. Ithubnrbe des Moines. Rhnlmrbarum
[arti diuuoridix et nnliquomm Inst. 89.
20, Cabaret, Oreille d'linmme, Amrum, Dad. Pcmpt.
ESB.
EI. Cabaret de Canada. Amrum Canadmss. Corn. EI.
22. Pèchcr. Perxim malin. I. B. I, p. I57.
23. Prunier, petit Damas nah, Primus fmutu purw.
Duloi, lira-mrulqa. Inst, 622.

— (02 —
2L Pnmeliier. Prnnicr sauvage. Prunu.1 xyivzxlrù,
C. B. P. H4.
25. Knsicr. Rosa rubra pailidîor. C. H. P. 68I.
26. Rosicr muwni, on de Dumas. Kana moucham :im·
piini/tare. C. B. P. 482.
27. Tiiimaic, Epnrgc, Catripncc. Tilliymaiux lati /0-
lnu, 6`alapucia diciux. H. L. B.
28. Titimnlc des Bois. Tithymaluc syivalimsx, Lvmatu
[tare. C. B. P. 29i)·
29. Titinialc, iiévcil-matin. Tiihymaleu Mlùumpiax.
C. B. P. 2i!i.
30. Titimnie. Tilhynuzhu ralundi: /aiiix non crenaiit.
H. L. B.
3I. Titimnlc, petite Esule. Tilhymalux sine Exula
zxigua. C. I]. P. 29i.
J2. Eiicbw: noir. Pim! du Grilînn. Hzllalmrux niger.
Fœtidus. C. B. P IS5.
33, Eliehnrc noir. Hzilsbarux niger horimsis, Flore
viridi. C. B, P. i85.
V Bi. Eliciwre noir dus Jardins. Helisbarw niger, Fiar.:
roxen. C. B. P. IE6.
35. Grqilinie, ilcriss à pauvre huinme. Digilniix mi-
nima. Gralioia dicla. Mar. hist. Ux. paru: sccnndà, 479).
36. Sénû bâtard, Sènè mnuvngc. Emcru.1 Cœsalp. H7.
37. Concombre aauvags. Cucumir xyluuiris asininux
diclax, C. li. P, 3M.
38. llivsin. Ilicimxx uuigarix, C. B. i". 632.
39. Goulcvréc, Unonc, Vignc blanuhc. Bryania as-
pirrll, tive alba, Bwcrix rubru. C. B. P. 397.

— ID3 -
A0. Ellebcre blanc, Ycmlrum flore alruyuhenlr. Inst.
273.
Plantes Pealnnlu, ou  
1. Jnsmimlusminumuulqulcux flonallm C I1.l".·397
2 Buglose, Buuglow.Bugluxaumaruguxlifuliuvn majux,
Flor: mrulzu. C. B. P. 255.
3. Pulmomirc. Pulmavmrin muculuxa. Rai. I¤i>l. WB.
L lluuruclm, Iloumchc, Burvugn. Dod, l’c·mpL. (627.
5. Buglosc sauvage. Uugluuum sylvain minur, C.
B. P. 256.
6 Vipélinc, barbe uuu vipùnzs. Erhinm vuigurc. (I.
B. P, 254.
7 Raisins ruusnnls du Pmvcnce. Vim apîuvw. C. B.
P. 298.
8. Amandier. Amygdalux nzlivu fructu rruljuri. C. B.
P. Mi.
9. Abricnlicr. Armmiucu , /1ucm mqjnri, Nucl:0
umum. lnsl., 623.
IO. Pommier de Hcincllcs, Mnlu.1 suliua, fruclu subm-
lunda è ueridiqzullexzmla, Anido-dulni. Inst 635,
I I . Coquelicot, Pnwt rouge. Pupaverevnmcum mujux,
RAM: dioxcuridi, Thaophmxlu, Plînin. C. I], I", 17I.
I2. Coquelicot. Pupuvcr crraliwm, Cupil: uûlangu
hiqiidn. Inst. 238.
I3. Licrrc lmrcslrc, Tcirclle, Hcrbc du S. Jeun. Ron-
dolle. Hedem ternxlrù vulguria. C. ll. P. 306.

- IUÃ —
N. Chou pommê blanc. Brasxim wpilula alba. C. B.
P, H1.
15. Chnu range. Hraxxxza tapitala rul1ra.C. B. P. HI.
16. Navet. Napa: salivsx, Iladica albd. C, B. P. 95.
17. Vélar, Herbe aux Chantres. Eryximum lalîfalinm
majus glabrum. C. B. B. 101.
1B. Vélar, Turlellz. Evysimum bulgare. C. B. P. ID0
19. Polîgala. Palygala vulgarix. C. I]. P. 215.
20. Grund Acncin. Pseudo-Acacia uxlgaris. 1nst.61§,
21. Règlissœ Glycyvvhixa silîquusa, nel Ezrmanioa. (I.
ll. P. 352.
22. Pulmnnaire dus Français. Hicracinm murorum
[alia pllnxixxima. C. B. P. 129.
23, Pind de chat. Elichvynum vrumlamxm [lara rolan-
diare. lnsl. 553.
2h. Herbe àcnwn. Filaga uuimpia. Dod. Pump!. 66.
25. Pas-d'àne, Tussulagc. Tuuilagu uulgaris. C, ll.
P. 197, .
26. Annee, É»··1«·cnmpm. Axlar mmm maximus,
Halmium diam:. Inst. ASB.
27. Petiw Aunbc, ou (Innizc des prés. Axler pmlcnslx
aulumnali: Cunizœ [ulm. lnsl. 182,
28. Figuier. Ficu.1 tammuni:. C. B. P. /157.
20. Pnlitric. Tryrhamvxncs sine Palytricum 0]]îciv1a—
mm. C. B. P. 356.
SD. Sauve-vie. Rum murarnu. C. B. P. 356.

—- CO5 ——
TROISIEME BLAKE.
Phnbn Errlünn, ou Hhmulnwiru al Ssliuntu.
l. Fusain. Ewnymut uulqaris, Granit Ruûmliblu. C.
ll. P. HS.
2. Denlcluire. Plumbagu quarumdam, (Élus. hist,
3. Grande Nlcalinne, Herbe à la Reina, Tabac, Pelun.
Nizuiiana majarlati/alia. C. ll. P. IG9.
l. Tabac de Virginie. Nicaliami majur angmiifulia.
C. ll. P. HO.
5, Tahar: du lilèxuquc. Ilïealùwu minar, C. B. P, HU.
G. Tabac du Pemn. Nicaliam [alii: cardaiix, Camilla
raccmam xubvîrigmlibus, Cuxlycibu.1 imtquulibus, Cauali
Lmnœi species planlaunm,
7. Piment, Poivre de Guinée au dllmle, Cnrnil de
yzmlin, Pnivrc du Bresil. Capximm siiiquix langùprapm-
aknlibus. lnsl. [E2.
9. Laurier-rase. Nrrinm fiaribut rubmsznlibus. (I. B.
P. 665.
9, Oreille de lièvre, Peruelemlle vivace. Bupiwvum
[alia xubralundv, xive vulgulusîmum. C, B. P, 278,
IO, lll:m·anicr d'lnde. Hyppomuianum uulgar:. lnsi.
M2,
ll. Caquelnurde. Pulaaifliu [alia craniar: si major:
flan. C. B. P. l'I7.
42. Raquelle des champs. Erumgu ngeium. lus!. 232.
lil. Maullrdc, Sènevé. Simzpi rupi [alia. C. B P. 99
Ii. Monlarde. Sinapî apii fulia, C. B P. 99.

I5. Sanvz, Mnulnrde snuvagc. Sîmxyi unvnxa prumz
nmim nigm. Mur. I1. Dx.
I6. Eupnlnire fémcllc biurde. Bùims [alii: Iriparlila
divixix. Crnsalp. HB.
I7. Pyreilwe des Canaries. Izumnlhzmum Uanaritnv.
[alii: Chryxunxhami, Pyrelhri sapon. Inn. 593.
IB., Hnrbc à éinrnusr. Plurmicu vulgaris, [alia Ivngu
Jermlu, [lun alba, J. B. 257.
QIIAYRIÉIIIE QILASIE.
Flmhn Biulûiqum.
I. Valcrinne desjardins, grande Valcrîxmc. Valuimux
Auriensis, Phu [alia uhswlri diuswridix, C. B. P. IM.
2. Vnlerinnc des bois, Vulcrîane sauvage. Yaleriumx
sylnexlrix major. C. B. P. IG4.
il. Valcrinnn des marais. Valzriana pulumù minor,
U. B. P. [Gb.
L Safran. Cracux mtîvux. G. H. P. 65.
5. Arrnchc punnle. Chmupudium fœlidum. Inst. 50E,
B. Bnlris du Mèxique. Chsnupudium umbroxiaîdes
Mzzimnum. Ins!. 506.
7. Mcnm. Hmm [alii: anclhi. C. IJ. P. M8.
8. Férule. Ferula yalbani/em. Lab, lc. 779.
9. Asfodèle. Axphmielus albus ravruzsus mus,C. B. P28.
IO. Acurus. Acunn vcrua, mx Calamus urmmlinus
uyluinurum. C, B, P. BL.
ll. Nielle des blcds. Lychnix szgelum mrvjor. C. B.
F. 206. .

· - IDT -
I2. Bus. Rum larlenxis lalifoliu. C. B. P. 336.
ICI. Mélisse,CiI.r0nelle. Mnlixxahorlnuîn. (LB P. 229.
IL Herbe au chut. Culurîu mqfar uulgnrù. Inst. 202.
I5. Meute, nn>Beaumc nqnnüquc. llenlha mtuudi
fulia palualrù, uu aquuticu mqjur. C. B. P. 227. I
IB. Meute, Meninstrnm. lllemlla sylvmris ynlumdiurz
[alia. C. B. P. 227. `
I7. Mnldnvuquc, Mélissa de Muldnvic. Moldnoiw Bela-
miœ folio, lara camisa. Inst. IB6.
IB. Épî Henri. Smoby: major Gumunïm. C. B. P.
236.
I9· Marrnbc nai!. Ballalc. Math. 825.
20. Mnrrnbe blanc. Ilfarvium album vulyare. C. B.
P. 230.
2l . Agnus Gnxlns. Nllu fnliiv unguuùzribu.1, Cannabis
mudu dùpusilix. (I. B. P. 575.
22. Glrollierjnune, Vloller. lxuwiumluleum vulyurz.
C. B. P. 202.
23. Élucnler, Cltlse des Alpes. Cylimn Alpimu luti-
loliua, [lon mzevrmu pmdulu. Inst. MB. r
2b. Fusclén, Hcrhc à l'Épcrvîcr. Hymzdum [alii:
eichoriîxyluexlrù, adore mulani. Bot. Mump.
25. Armnlse. Arlemisiu vulgurü major. C. B. P. I37.
26. Comze. Canim mujarvulgurix. C. B. P. 265.
27. Mntricnire. Malrimrin vulgnrix mx xalêw. C. B.
P. I33.
28. Souci. Uallha vulgarix [lun pallida, C. I]. P, 275.
29. Arlslnluchc . clérnnlile. Arùmlochiu clcmutitù
nom. C. B, P. 307.

» IOS » '
30. Snllinier à feuilles dc Tnmnris. Sabina folio Tama-
nxci diuxcardi!. C. D. P. bS7.
3l. Sahinicr à leuillzs de Cyprès. Sabina flzlio Cu-
prexxi. C. li. P. 687.
EINQIIIÉIE CLARK.
Plantes Apèritivu •t Diuütügnu.
L Chiendent, Pied du punir:. Grumen dactylan radios
npenis, tive njlicinarnm. lnsl. 520.
E. Chiendeni ordinaire. Grumen laliuccum radine re-
penle, sin: Gmmen oyizimxrum. Inst. üiû.
3. Graltcrun, [lièblc.Apa1ine vulgarix. C. il. P. 3M.
L Gnrencc. Hubiu tinciorum sulim. C. B, P. 333.
li. Percliepier. Atzhimilla mnmianu minima. Col. parle
puimâ, M6.
G. Grémil. Herbe nux Perla. Lilhaspcrmum mujus
erzclum. C. B. P. 258.
7. Grémil rninpnm. Liihmpcrmum mujux nprm laii—
folium. C B. P. 258.
8, Peiil Grémil. Lîlliutpennum arumxe minus. Inst.
ll. Allœlrenge. Gnqucrelles. Alkrkmgi ufjîzicimxmm.
Inst. iâl.
IO. Tnrqnetie, Herninlc. Hzrniariu glubru nul liirsum.
I. B. 3. 378.
Il. Chnrdon liolnnd. Pnnicnul, Chardon à cent I/Mew.
Eryngium uulgare. C. B. P. 386.
I2. Cnnulis à grandes llenrs. Caucalù urvcnxiu echi-
naux mugmz flore. C. B. P. 452.

··— 10B —
I3. Cnumlis à petites Ilems. Cnucalis urvemù echinalu
param Fon el [ruclu.
H. Visnngs, Fœniculum ummum umbclld mnlrazld
obhmgû. Inst. 311.
I5. Chsrvi. Siaarum Gcirrumurum. C. B, P. 155.
16. lllncernn, gms Persil de Mnoédnine. Smymium.
Mnth. 773.
17. Fénouil. Fœnfculum wlgurs Gzrmanizum. C. I].
P. 167. ,
18. Grund Bnucngc, Pcrsil de bouc. Snxifmge. Tmgo-
selimxm majus umbrlhi cumiidâ. Inst. RIJ9.
19. Pratitllnnrcnga. Tnxguszlinum minux. lusl, 309.
20. Persil. Apium homme, mo Pclrarulinum vulgà.
C. B. P, 153.
21. Persil dr: Mcoêdnine, Apium Mucsdanicum. C. ll.
P. 151.
22. Ache. Apîum palusln et Apium 0/[îcinmum. C. B.
P. 156.
23. Cèlurl. Apium dulcc, Celui Ilalumm. ll. K. Par,
26. Tnmnris. Tnrnarixcux Narlnmemù. Lnh, lc. 2|8.
25. Oîgnnn. Cepuvulgaris, fluribux cl lunidx vaudldix,
vclpurpumscmlilïux. C. B. P. 71.
26. Poircnu. Porrum commun: cupimlum. C. B. P. 72.
27. Aspergc. Axpamgu: mlivm, C, 11. P. 389.
28. Ozeullc langue, Oznillz des près. Aczlusuprulrmis
C. H. P. 116.
29. Ozeille ronde. Acewxn rntumii/alia hurlmxis. C.
B. P. 111.
30. Ozelllc surnllo , Vlnelln. Amlnxnl urrmuix lan- V
cwlulq. C, B. P. 116.

n
» HO »
3l. Pziticncc culliiéc, Lapallmm harlmxe [alia ublnnga,
nini: umvulum dinxcarridir. C. I]. P, HL.
32. Patience sauvage. Iapalhum fulia azula plamn, C.
B. P. IH.
33. Pnlienœ, Parclle. Lapalhum [alia aculo crlxpa. (1,
B. P. H5.
36. Saxifragc, Saazïfmga ralundifalia alba. C. B. P.
309.
35. Pulile Saxilragc. Sazijïagai:zmaa:.11ualtumiliar.
Inst,
36. Filipcndule. Filiyrmdula vulgaris. C. B. P. ID3.
37. Fraisier. Fragarîa wlgarlx. C, B. P. 326.
38. Fraisier blanc. Fmgaria vulgaris lruclu alba. C.
B. P. 325, ·
39, Fraisier stérile. Frugariu slcrilis. (I. ll. P. 326.
LO. Ancnlie, G¤ntsi‘lcNuI|crDumc. Aquiltgiu tyloealrlu.
C. ll. P. (Ut.
M. Nielle. Nigslla, arvmxix anmumla. C. B. P. H5.
b2. Niellz du Lcvanl, (aux Cumin. Nigzlla crulim. C.
ll. P. HG.
43. Alissnn. Alyxsua imnmum luleum, nrpilli [alia.
last. 2l7.
M. Raifnlt, lime. Ilaplmaux minor ulalrmgm. C. B
P. 96.
55. Génêt. Cylùugmiala unpa.1121 aulgarù [lun lulea.
lnsl. 659.
66 Génêt d'Espagnv. Gmixlajaacm. L Il. I, 395.
¤ 67. Géncslrolc, pclit Génêt. Gmialella Mrlmml. line
Chamaarparlium. I. B. l. 393.

— HI —
IB. Génètdcs Teiulnriers, Emma Tinclayia Germa-
nica. C. I1. P, 395,
G!}. Arrête-bœuf, Ilugrande. Aixanîx xpfnara flonpur-
parza. C. 9, P. 399.
ED. Jamarin. Jonc marin. Gznixlarpartiumnwjus, bn-
viarlbux et longimilmu arulzis. Inst. GMS,
5I. Astvagale. Iièglissc sauvage. Axvrayalux lulnu.
pcrcnni:. prmsubms, rive xylveslrù. Mor. his\. Ox. 2. I07.
52. Pissenlit, Dent de Iiun. Dam leania lation [alia.
C. I}, P, I26,
53. Pissenlit des prés, Dm: Icanis [alii: Mrsulù et
axprris. I·I, R. Mans]:.
M. Chioorèe sauvage, Cirsharlum xylvcxlrs, xins apîci-
narum. C, B. P, 425,
55. Bardane, Glnutcmn. Lappa major, Arntium dias-
rvridi:. C· B. P. HIS.
5ü. Artichaut. Cfnara ltarluixix, foliis mm aoultalù.
C. B. H. 383,
57. Camion d`Espagne. Cinara xpimua, cujmperliculi
znilaalur. C. B. P, 383.
58. Chardon étoilé. Chausse-trnpe, Canluu: xlrllalux,
live Calcilrapa. I. B, 3. B9.
59. Hnulcau. Betuliz. Dod, Pcmpt. 839.
60. Pèse, Pesse, Epicia. Abùr tcnuîure [alia, [main
deamkm iaflexa. Inst. 585.
GI. Petit Huux , Ilaussan , Fragnn , Hoax Fuélon,
Kuxrux myrti/alim amlaalux. Inst, 79.
62. Laurier Alexandria, Ruusus lati/ali•u,[ruc|u/alia
innaxnml:. Inst. 79.
63. Frêne. Fmzinur szœhinr. C, B. P. M0.

— H2 —·
IIXIEIAE |JLAssE.
Flmlnn Dinphnrûtignu en ludnriâquns.
L Scnbizuse. Smbîaaa pralmxix hirsum quiz afhcinm
rum, C B. P. 269.
2. Rcmors. Mars du Dinblc. Smzbium [alia, imegra,
Mrxula, Ins!. ÃB6.
3. Impèrnwirc, Aulrunhe. Bcnjnin Français. Impe-
mlunîa major. C. B, P, ISG.
L Angélique de Bohème, ou de jardin. Imparaluria
mtiua lnsl. BH.
5. Angélique sauvage. Impcrularîu pratcmis major.
Inst, 347,
6. Reine des prés. I/lwuzria. Clus. hist, cxcviij.
7. Scnrdium, Chnmnrrns. Gcnnandrèn d'can. Chu-
mmdrys yuluxllit wmwüll, uu Smrdium ujtimfum.
Im!. 205.
8. Fnux Swrdium, Songe des hais. Cfuzmœdrys fruti-
casa, Sylvextrix, Malisxw [alia. lm!. 205.
S). Suorzanbre, Cerciû d`Espagne. Swrviozzm lulifuliu
sinuala, C. ll, P. 275.
IO. Scnrzanèrs des près. Scarzrmera palnxlris pulueri
[lara, H. R. Par.
H. Saorzonère sauvage. Scarsanem faliia laziniaiis.
Inst.
I2. Cerciü, ou Salcifi commun. Tmgapagan purpurvr
mruleum, parri [alia, quad Arlif uulgà, C. D. P. 276.
I3, Barbe de Bouc, Tragupagan pratcnxe Iuleum
mqîux. C. I1. P. 27b,

— H3 ..
H. Chardon. Cuniuux Iummlnxm, msunllli [alia, vul-
garix. Inst. SH.
lâ. Chardon-Marie. Cwduux alban mucuiit walulua
vulgurù. C. B. P. BB1.
IG. Clinrdnn bénit. Cniws sylvexlrù hirrulior, mia
Curduux lnnzdivins. C. B. P. 378.
47. Clinrnlnn bénit des Parisiens. Cviiau uitmclylù
luna diclus, Ii. L, But.
IB. Péinsile, Hcihe mix Teigncnx. Pelaxilrs mqjur el
vulgaris. C. B. P. IQ7,
I9. Bunis, Bmx. Huzux uvburexcmx C. B. P, l7|.
20, Nnycr. Nux Jugtnm, nine ngia vulgurix, (J. IJ. P.
H7.
EI. Génèvrier inziltx Junipwux flariûm. Bai. Pnris.
22. Gênèvrizr iêmeile. Junipmxx vulgurù lruticanx.
C. B. P. ESB.
23. Perce-ninnssc. Muxcuxüapillamu mujnr, Pzdieula
rt Cupilulo cruxaiuribus. lnsl. UW.
SEPTIÉME CLABSE.
Plnnm Iàmlinlus et Alhitùns,
1. Amnmc. Suhmum fmhcoxum baczi/rrum. C. B. P.
165,
2. Cnssis, Gmselisr A fniii noir, Pnivrier. Gmssuluriu
mm ipmam, [mom nigru mnjare. C. B. P. ·i55.
3. lJnm\¤»vcnin. Axclepiaa alba flore. C. B. P. 30.
L Ail. Allium uxlinum. C. B. P. 73.
5. Raisin du Renard. Harlin Paris. Dad. Pernpt. Mb,
8

— Hb —
6. Fuxinellc, Diclom lilunc. Froadncllo. Clins. hisL99.
7. 0Enil1eI.. Caryophyllur uliilis major. C. B. P. ID7.
8. Allcluîn, Pnin de Coucou. Oxy: floru allo. lnsl. B8.
9. Alielum à ilcurs jnunes. Oxy.: imm. J. B. 2. 388.
IO. Agripmnme. Curdiom, I. I3. 3. 320.
H. Thlnspi, Tnrnspic, Thluspi onlgoiim. I. B. 2. BH.
I2. Thlaspi à odeur d'uil. Thlaspi oliinm rndolmx,
Mor. hist. Dx. porte sccnndà, 297.
43. Thlaspi à Inrges siliques. Thlospi arvzvuu silùguis
iolir, C. B. P. 105.
N. Thlaspi en nmbclle. Thlmpi umbelluium oruarns
nmomm. J. I].
IB. Gulcga. Goiago uuigarit, floribux cœrulzù. C. B.
P. 352.
IG. Oranger à fruit nigrc. Auronlium ocri rmduiid
mtlgon. Ferr. Hii}1. 377.
I7. Dceronic. Duraroicum radicc dulci. C. B. P. ISB.
IS. Dnronic Romain. Doronimm radins xoorpii. (1. B.
P. 48ù.
IIUITIÉIAE cl.A&¤E.
Plantes üdplzuliqnu et Aranntiquu.
I. Songe franche. Soivia minor aurito et mm ourila.
C. B. P. 237.
2. Grande Sang!. Salvia major, on Sphocrlus Thro-
phnuli. C. B. P. 237.
3. Songe de Provence. Suloia folio lannion. C. B. P,
237.

— H5 —
L Rumlriu. Roumrinw ùortcmü anguxtuhre [alia.
C. B. P. SI7.
5. Caille-lait. Gallium album uulgnn. Ind, H5.
6. Caillblnit Ex Beurs jaunes. Gallium Iuleum. C. B.
P. 335,
7. Primcvèrc, Primrrnlr, Fleur dc Cuucnu. Ilyimnlu
verù ndarntn, /lan lulcn simplici. J. B 3, 495.
8. lilauron à (leurs rouges. Auagalli: plmnicu flan.
C. B. P. 252.
9, Mouron à Ilcurs blcucs. Amzgallis cœrulru [lara, C
il. P. E5'].
IU. Muguet. Lilium cunwllirim album. (É. I]. P. 305.
H. Laurier franc. lmwus vulyuris. C. I]. P. A60.
li. Lychuis, Lychnis sylveslrix alba simplex. C. ll.
P. EM.
lil. Mèrisœr, Cerisier snuvage. Cmxsux mami ac
ryluzxlrix. lrunlu suhdulci, nigra cnlnre iufioimle, C. ll,
P, 550.
U. Lnurier-cerise. Laura-cmuux. Clus. hist. L.
15. Tilleul, Tillnu. Tiliu [œvnina [nlin major:. C Il.
P. 6*26.
lë. Pivninc màle. Pœania [alia nigrimnlz xplmdidv,
quœ mm. C. I]. P, 323.
H. Pivniue fèmrlle. Pœnnirr cammunis vrlfœmina. C.
B. P. 323.
48. Palium à lleursjnunas. Polium mamanumlulzum.
C. B. P. 220.
IB. Tliym A larges (cuillcs, Thymvu vulgurir laliare
[alia. C. B. P. 2|9.

· — lltî ——
20. Tliym A feuilles exroilee. 7`hymm vulgari: [alia
lmuim. C. B. P. 2l!).
2l. 'Ihym de Crète. Tlwmul mpilutux qui dinuurùiù.
C. B. P. 217.
22. Scrpulct. Scrpillum vulgarc mqfux, C. B. P. 220.
23. Sarrleiie. Sulurcùx xaliva. J. B. il. 272.
2/•. Grand llnsiliqne sauvage, înux Urigan, Chua-
podium origami ximile elaliui, mujan [alia. (I. ll. P. 225.
25. Petit Basilique sauvage. Clinnpudium arvmse
urimi [ada. C. B. P. 225.
25. Origan. Origunum vulgaire xpnntnnaum. I. Il.
ll. 236.
27. Marjnlnine. Illajnramx nulgarîn. (I. B. P. 226.
28. Lavande à larges fcuillcs, Spin, Aspic, Nurd.
lavuvutula lati/alia. C. I1. P. 245.
29. Lavande nrdinnme. lamndula angualifuliu. C. B.
· P. 2IB.
30. Hysnpe. Hyuopm njfcmurum cœrulm, mt xpicum,
C. B. P. H7.
31. Cnlamenl. Calamintlia vulgavix, val nmnimvum
Gzrmnnim. C. B. P. 228.
32. Bèlniiie. Belonim purpumx. U. B. P. 235.
33, Ponliobtliym. Mmllm urvmsix vertioillamhirwta.
J. B. 2. 2|7.
CN. Pmiliot. Mentha aquulica, un Pukgium uulgan.
' Inst. ISE.
35. Grand Basilic. Oclmum umlgalnm. C. B. P. 226.
36. Petit Basilic. Uzimum minimum. C. E. P. 226.
37. Digitale. üigxlulüpurpuraa. I. B. 2. BI2

-— H7 — _
38. Dîgilnle. Uîgotalix majur luna, cel Pallida parw
flore. C. B. P. 2H.
39. Gui dc chêne. Vixcum buuù albù. C. B. P. 523.
A0. Orpin-msc. Amuumpxeroa radin: mmm xpiranle
mqjar, Insl. 2GB.
IIEINIÉME CLARK.
Plnnun Dphnlmiquuc.
I. Ververne. Yzrbma cummunù, cmrulnb [lara. C, B.
P. 269.
2. Tnule-bonne, Orvnle. Sclurm Tub. lc. 373.
3. Tuulc-bonne sauvage. Sularm pralemir [alii: ser-
mtü, flore eœrulan, In«L |79·
I. Chardon A Fnulun sauvage. Dipmcu: nylwmlrù, aut
vfvga puxlurîn major. C. H. P. 385.
5. Melinet. Corinthe quarumdam major, verxlwlwe
[lara. J. B, 3. BU2.
6. Bruyère. Erica vulgaris glabru. C, B. P. EBS.
7. Bruyère. Erica humilit, mrxies zivnertu, urbwi
[lor:. C, B. P. 586.
S. Pîcd d`A1uuelI»e. Dzlphimum xegslum [lor: tœrul:0.
Insl. M6.
9. Fplnire, Cheliduine. Chelidrmium mujux mlgar:. C.
B. P. IM.
40. Euphrnise. Euphmsia 0/)l:inurum. C. B. P. IM.
U. Euphnuisc bàtardc. Padioulnris scrutinapurpuran
mue [laws, Inst. 472.
12. Trefle Trifoliumprnlsruc purpurruvn, C. B. P. 3274

— UB —
IH. Trzüe. Trifolium pramnu flore alba, mlnm en
/œmi1u1gla0rum. 1. B.
lh. Trehe. Tri/olium /mgi]?rum. CIM. Mal.
I5. Bluel. Barbeau. Anhxîuin, Cnssnlunelle. Uyumu
xegetum. C. B. P. 273.
DIXIEME ¤I.A$!E.
Phnm lhmnchiqune oi Vurmifugu.
I. Ormin. Hwmîmxm azxiivnvn. C. B. P. 238.
2, Mania, Bmume. Mméhu anguxlifaliu spicaia. C. B.
P. ÈI7.
3. Meme. Mmtha horlmxi; uertinillnla ucimi adore.
C. B. P. 227.
5. Menlc crépuœ. Mmlhcx crispa vcrlioillalu. C. B. P.
220.
5. Méliants. Melianthux A/rîmnux. H. L. B.
0. Gardcmnhnv, Aurnnelèmdln, petitûypyès. Snnmlimz
[vivi; tznlibm. Ind, EGO.
7. Tnnnisic. Tnmucelum vulynrs lulzum. [Z. B. P. 732.
8. Meute-coq, Uruume de Lx Vierge, Turmcetzxm hnr-
lmxe, fuliis et udma mmmœ. H. L. B. App.
9. Aurnnc. Alwulunum mu: arnguslifalium vnajus. (J.
J3. P. 436.
40. Estmgoun Abmluuum Hui [ulm acriari el adomtn.
Insl. W9.
H. Ahsinw, Aluync. Absinlhium I'untwum sm Romu-
num ujîcimxrum, sm dinsonridis. C. H. P. [SB.

— HH -
42. Petit•1Absiu|e. Abvinlhium Pontieum lniuifnlium
imsmiuvn. C. B. P. IBS.
i3. Eupnioirc de Mhsué. Plurmim iulm suueè aims.
Inst. M2'].
0I|1.|ÉInE IJLASSF. \
Plnnkn I'L'hri|\zgu·
I. Genhane. Gmliumz angutti/alia uuiummziir mqjar.
C. ll, P, ISE.
2. Gentinne. Gmtùma prulmsù [Lor: iunuginoxu. C.
B. P. IBS.
3. Peliie Cenlmirèe. Cmlimrium minus. C. B. P. 278.
b. Argentina. Argmliviu. Dad. Pempi. GOD.
5. Bennile, Gahol, Gmini, Réuisc, Herbe de Saint
Bénnit. Caryvphyllulu wulguria. C. ll. P. BEI.
6. Bénoile des prés, Caryophillula aquulim numnia
[lor:. C. B. P. S2!. ·
7 Gaude, Herbe à jnunir. Luleulu Mrba mlinii fulin.
C. B. P. IOO.
8. Geumnndrév, petit Chêne. Clmmœdrix mimzr vepuu.
(Z. B. P. 248.
9. Ccntnurée bleue, In Tuque. Eunidu paluslrix vul-
gulwr, flore zœruleu. Inst. 182.
IO. Bamselte, Tabouret. Bourse un Maicltc à Burger.
Bmnm Paslayix major [alia xirmutu. C. B. P. 208.

BGIIIIEIE ¢LA$IE,
Ilnln Hbpntiqnu ut Iplinùpu.
1. Hèpnhquc, ou pclil Muguet ¤Ir< lx i·. Aparine luti-
fnlia humilinr moulmm, Inst. IN.
2. Cuscuw, Epilhym, Barbe de Maine. Cuuum minor.
Inst. S5?.
K. Cerlcuul. Chœruphyllum xalivum. (1, B. P. I52.
I. Cerfeull musqué Myrrhix mnfur, ucl Eiculahu
adomlu. C. B. P. IBO.
5. llèpaüque dorée. Saxilrnge durée. Chrgxusplmium
fuliix amplùwîbm auriculalu. Inst. U6.
6. Aigrcmninc. Agrimurniu ojfeinarum. Insl. SOI.
7. Hûpallquc dc jardin. llzpaliea nabilis Tmgi. 5I9.
8. Fumelvrre, Ficl dc lcrrc. Fumaria opînimzrum cl
diomzridix. C. B. P. Iii!.
9. Eupnwire d'Aviczmu·, Eupalurium Cunnabiuum.
(I. B, P. 320.
IO. Pied de xcnu. Arum vulgan mm mucululum. C.
B. P. I95.
II. Picd de venu. Arum macululum, maculis nigrit.
C. B. P. I95,
I2. Scrpcnlaure. Dracuncuhu pnlyphyllux. C. B. P.
I95.
I3. (Ihnnwe. Cannabix xaliua. C. B. P. 320.
H, Ilouhhm. Lupuhu mus et fœminn. C. B. I". 298.
IS. Pelilc Osmundc, pclilc Luunirn. Osmunda fuliix
lumxlit, lm!.
IB. Fougère Iémelle. Film mmom major, pivmulir
uhluxit mm dmlalit. C. B P. 357.

- lil -
I7. Smlnpenrlre, Langue de cerf. Lingua urvimz u]||-
cimrum. C. B. P. 353,
IS. Polipnde. Polypodium uulgars. C. B. P. 359.
49. Fougère mâle. Fvlix Mn mman; dmlulu. C. I!.
P. 358.
TREIIIEIAE ULASSE,
Phnvu Cnrminntiven.
L Carutle, Duuvut sulivux, radius lulzd bel albi, ln~I.
307.
2. Cllyrunls, Cnrnlln muvnge. Duucu.1 vulguix. Clns.
Hisl. (98.
3. 0Enanle, Persil de munis. llïnanlhz apii folio. C,
H. P. C62.
L Cnriamire. lforùxndrum maju:. C. B. P. ISE.
5. Pnnnh, Pnstrnullc. Paxlivmm mtim lnlifalia. (Z, B.
P. l55.
G. Pannissnnxage. Paxlimuu sylvexlrix lutifaliu. C. B.
l’. I55.
7. Anc!. Avwlhum hurtmsz. C, H, P. H7.
8. Melllnt, lllirlirol. Mzlilolut ojfinimxrum Eermaninz.
(I. B. P. 33I.
9. Camomille. Chamœmelum vulgarc Leumnlhcmum
diaxcavidü. C. B. P. IGS.
ID. Camomille. Chumœmzlum nobilc sivn Lalann-
lhmnm adoratiux. C. B. P. QB5.
H. Camomille Romaine. Clumuzmnlum nnbilc fau
multiplici. C. B. P. H5.

- Iii ..
I2. Cumamille punnle, Muraille. Chammmlum [a!l6»
dum. C. B. P. |35,
QUANRXIÉIE GLASIE.
Plant- Antiuurlrntiqnu.
l. Henalmnga à feuilles rondes. Veronica aqualica
majur. [alia rubrahmda. Mor. hist. 0x. 2 .322.
2. lleeahungn à lenulles longues. Veronica aquahuu
major, [alia ablanga. Mn!. his!. 01.
3. Becnhunga à feuilles éunines, Veronica aqualica
angwliare [alia. Im!.
b. Ménianle. Trèlle d`eau. Mmianlhes paluulra, lali-
[alium ai lyyphyllmn. Inst. H7.
as. Nummnnim, 1-mhz aux Em. Ly»·»··unia mma-
[ltm, [alla rutllndùlfh [Ivre (Wea. Inst. HI.
6. Berle, Ache d'enu. Siam nue Apinm palualn, [alii:
ublangvx C, B, P, lülp
7. Berle. Siam lati/nlium. C. B. llîl
B. Berle.Siumgeniculixumbellalis.llart.Kcg.Pnr 165.
9. Patience aquatique, Parelle de marais. lapallmm
nquaticum [alia cubxxali. C. B. P. U6.
IO. Grande Capucine. Cardamindum avnpliari [alia el
majari [lara. lnsl. 630.
H. Passe-mgc. Lepiaium Ialifulzmn. C. B. P. 97.
I2. Pelule Pnssc-rngc. Lepidium gramiuro [alia aivc
lberix. Inst. ill}.
I3. Cmssnn Alenuix, Nnsllar. Naxlurtiuyn harlsme
vulgalwm. C. B. P. IGC!

« - 4 23 -——-
là, Herbe aux Guilliers. Cachlmù /01121 xubratunda.
C. B. P. 440.
45. Ihîfnrl. sauvage, Moutarde d'AlIemngne, Crau.
Cuchlearùz [dia cubilali. lnsl. 245.
40. Corne de cerf rl'¢nu, Amhraîsie sauvage. Nm|ur·
Hum uylvmrr mprulîs crîxwlis. Inst. H4.
47. Julienne, Juliana. Haxprrù Anrlmuix. C. B. P. 202.
48. Cresson des prés. Cardtmins prulmlix, mugna
flan purpwrzucenle. Inst. 224.
IS. Cresson de Ianlaine. Sixymbvium aquaiicum.
Math. 687.
20. Cresson i leuilles de Rnlînrl, Rnifort aquatique,
Sixymbrinm uqunlimm Ruplumi [alia, xihquû Iwaviori.
Inst. 22H,
24. Rnquèle. Erum lati/alim glnbm zatiua dùnvaridis.
(L B. P. 98. Y
GIIIIIIIEME Busti-
Vnlnlniru Antriupm.
4. Lîlac. Lila:. Mulh. 4237.
2. Marmbe aqualuque. Lywpua palustrix. Inst. 494.
3. Iris jaune des près. [ri: pulusln: hum, sms Acarus
ndultrriuus. J. B. 2. 732.
I. Plnntniu large, grund Planlnm. Planlagu lati/ulm
mnuam. C. B. P. 489. V
5. Pinnlnin moyen, Pluutnin blanc, Pkmmga lati/ulm
imam. C, B. P. 489.

— 42b -
G, Plnnuxin étroit, Planlain long. Phznmgn rmgimifolùz
major. C. B. P. IS9.
7. Curnouillcr. Cornu; hortcrms mm'. C. B. P. H7.
B. Cornmriller sanguen. Cornu: fœmim. C. B. P. M7.
9. Pied du lion. Alchimilla vulgurù, C. B. P. 349.
40. Grande Cousumle, Oreille 11`àne. Symphitum crm.
solida major. C, B. P. 259.
4l. Oreille d'ouvs, Auricœla uni, [IM: lulxo. J. B.
42. Corneille. Lyxinuzchia lulm major qua diascuridis.
C. H. P. M5.
43. Alulerne. Alolnmu primux. Clns. Hisp. 56.
H. Grund; Pcrvcnchc, Peruiricn vuwarix, lulifulia.
Inst. H9.
I5. Pcrvenuhe. Pmxinca uulgurù unguxlifuliu. lus!.
420.
46. Orme, Ormenu, l/(mus onmpwrù, al Trwophmrri.
C, B. P. Hô.
47. Snrucle Saniculu 0/flemurum. C. B. P, 329.
48. Snnicle de monlngne, Sanicle femelle. Artramùz
major, coromî [laris purpunucmtz. Inst. 346.
49. Terre-noix. Bulbocaxluuum mujur, luliu apii. C.
ll. P. C62.
20. Perce-feuille. Huplnmmpufolialum r0lvmdi[0lium
ammum. Inst. 310.
El. Snmac. linux folio ulmi, C. B. P. Hb.
EI. Snmac dc Virginie, Rhux Virginlanum. C. ll. P.
App. H7.
23. Vinrne. Vibumum. Mnlh. 247.
il. Sl1x|mé.Sm|ie:. Lugd. 4|90.

— H5 ——
25. Sceau de Snlumnn. Palygumlum lulifalium vul-
gura. C. B. P. 303.
26. Épirwvinette. Berbcris dumetarum. C. B. P. MSA.
27. Pntienœ range, Sang de drsgun. Lapalhum [alia
uculu vubenu. C. B. P. H5.
es. Émile, sienmmc. Am maulunum mndnmm. c.
B. P. E30.
29. Bislmic. Bixlnrm major, rvxdiczminùx inlarld. C.
B. P. l9'i.
30. Kenouée, 1`rsinnsœ. Polyg«mumlalifnliu«n.C.B.
P. i8|.
31. Guainier, Arbre de Judas. Siliqmutrum. (Inst.
Dur. M5.
iii. Orpin, Reprise, Feve épaisse. Anucampurox vulgù
fabu. tram:. I. B. 3. SSI.
32. Snlicaire. Sulimrîa nulgmïl puwufm. [alii.! ublw
gin. Inst. 253.
Zi':. Grenadier à fleurs simples. Punica gum muum
grnnamm [srl. Cœsslp. IM.
35. Grenadier à ileurs donhlcs, Bnlxustes, Punim
flore plerm mqjun. inst. 636.
36. Grand Myrlc. Myvhl: lutifolùr Ram¢ma.C.B.P.b68.
37. Petit Myrle. Myrtux minor vulgarin. C. B. P. W9.
38. Néllier. Mespilns Gcrmanim, [alia lanrivw mm
urmln, rive lllupüux uyluasxrü. C. B. P. 453.
39. Èpîne blanche. Auhepin. Meupilux upii [uliu syl-
vestriu xpivmsa, rive Ozyneuntha, C. B. P. MSA.
50. Poirier. 1'yrux uztiwz. C. B. P. I39.
M . Cnignussier.Cydrmia/hte|1lbr¢uiarz et ronmdiore.
Inst. 633.

-— 4*25 -
12. Ègumm, nom: sauvage. nm xylvexlris mu-
gurù. /lan adumw irwamala. C. B. P. 383.
Mi. Rnsirr de Provins. Rasa yubra multiplex. C. H,
P. 68l.
M. Quinlclcuillc. Quinquzfulium majux rapens. (J. LL
P. 325.
E5. Paille Quinlcluuille. Quinqucfolium mimu rapem
lutruvn, C, B, P. 325.
46. Quinlclcuillc nvgcnléc. Quinquefnlîum [clin ar-
yznlea. C. B. P. 325.
57. Tarmcntlllc. Tormcntilln xylumrix. C. B. P. B6.
48. Cisœ màlc. Cixlus mus mqjar, [ulm rolundion. J.
lï. Inst.
H}. Bugle, petileûonsuunle. Bugulu. Dm1.I‘. |55.
50 Bugle vcluc. Bugulla xylveslrix vitlam. [lun mm-
lw. IML 209.
ESL Ortie blanche. Lamium uulgur: album, sîveArcIlan·
gslim [lau alba. Park. Thon.
52. Drtic morte A Beurs jaunes. Eulmpsh, tive urtîcd
lm: [Lor: luleu, J. B. 3. 323.
_ 53. Brunnlle, Brunetle. Brumllu mqior, [alia mu
diuacta. C. B. P. 200.
M. Bruncllu A Ieuilles dëenupéex. Bmmlla luciniulu,
[lan: mngna cœrulm. J. B,
55. Hrunelln A fleurs blanches. Bmvoellu fallu luci-
niulu, flore alba. H. R. Pur.
56. Tuliluun. Sùymbrium nmnuum Absinthil vninorîs
/ulia. Inst. REG.
57. Bec dc grue, Plnd de plgeum. Gmmium/alia rnulrœ
rulundo. C. B. P. 318.

—- 427 -—
58. Bec de grue. Euanium aanguinaummazimv/lara.
C. B. P. BIB.
59. Bec de grue. Gzranium mlumbinum maju:. Ialiix
imix hmgis, nuque ad pediculum divisi:. Mor. hm. Ox,
60, Bm de grue. Herbe à I\nberl. Geronium Robu-
liamwn primum mbms. C. B. P. BH).
64. Bm de grue. Geranium cicutœ fuliu minus et
supinum. C. B. P. BI9.
62, Pied de lièvre. Tri/ulium awmxa humile apicaium,
sivc Lagapus. C. B, P, 328.
63. Pilnsclle, Oreille de mt, Dm: Lumix qui Pilaxclla
njfîcinamm. lnsl. 669.
64. Grandeblargueyitle. LmLauth:mumvulga1a.lx¤sI.
EQ2.
65. Petite Margueritte, Paquerctlc. Bellix sylveslris
mimr. C. B. P. ESI.
66, hlillclcnillc. Illillzfulium vulgan. I], B. P. HU.
67. Jacée. Jaeza nigra pmtmsu latifolùz. C. B P. 27I.
GB, Inc/éc I feuilles découpées. Juceu wlgarixlaciniala,
Inst.
69. Ortîe. Unica urmx maxima. C. B, P. 232.
70. Ortie grièche. Urliva urmx minor. C. B. P. 232.
74. Ortîe Romaine. l/rlica urmx pilula.1 /:nnx prima
diaxcaridis, xemivu lini. (I. B. P. 232.
72. Amarnnlc, Amaranthux major paniculix xurrnslir
rubyix. Mor. hist, Dx. 2. 602,
73. Chêne Ouercus lulifulia ma: quœ bnvi pediculv
est. C. B. P. b49.
7û. Chùtaignier. Cvulanea sylvexlrù qwœ peculiarilor
Cautanca. C. H, P. HB,

Y HS — .
75. Cnudrier, Noiselier. Carylux miiva, [mem alba
minore, xina vulyurix, C. H, P, M7.
76. Cyprès Vèmella. Cupnmu melû in fusiigium um-
uolunt quan fœmimz Plinii. [ns!. 587.
77. Cvniscllc. Cruciata hirsula. C. B. P. 335,
78. Prêlz, Queue de chsvaul Equùzlum pafunrehm.
giavibn: mis. I]. H, P. 45.
79. Prèle. Equîmum paluxtrn bnviuribux mix. C. B.
P, l5.
80. Prèlc des champs. Equiulum arvmxz lungimibux
mix. C. B. P. Ni.
8I. Puèlc. Equiselum [alii.! nudum mm mmumm, seu
junnmm. C. B. P. 46.
Si. Ve<sc de loup, Lyuupmhm uulgure. Inst. 553.
SEIIIEIAE GLASS!.
Vulnéx-sims Dbunifs.
4 Tméne. Liguxlrum. L B. L 528
2. Glnhulnirc. Globulnrïn uulgurù. Ins\, 666.
3, Cumpnnulc gnntulén. Uumpanula vulgaiiar [alii:
urlicœ, val major el axperinr. C. B. P, 95.
6. (lluèvrcfcuillv. Cuprifulium ûcnmmîcum. Dod.
Pump!. H1.
5. Herbe aux Miles. Blullarîu lulu:. J. B. ZI, App.
_876.
6. Lierre. Hrderu arlmrm. C. B, P, 305.
7. Écuclle d'eau. Hydromtil: vulgarù. Inst. 382.

— I29 —
8, Hcrbc de Snim. Antnîne, pelil Laurier-ruse. Club
mmnevian lntifalium uulgara, Inst. 302,
9, Persicniw. Pcrsimrùunilis 1ruxou|um.(1. H. P. IM.
40. Grande Persicnire. Persicuriu Nicotimmz [alia.
H. Persicnive à fleurs blanches. Perxicariu mitù flu-
ribnx mndidis. C. B, P. IM.
I2. Persicnire, Curngc, Pnivrc d'enu. Perxicmîaurmx.
mo Hydrapipsr, C. B. P. 107.
I3. Herbe munquéc. Jlruclialellinu [alii; fwnariœ lml-
boxœ. I. B. 3. 2|J6.
M. Suvnmièrz. Lyuhnia syluzxlrîs quœ sapunuria vufgà.
Inst, STIB,
M, Geum. pelile Sunicle dc montngnc. Eeum [alia
subrutumiu majnri, yrixlilla [loria rnbro. Inst. 2âi.
Hi. Déhcn blanc. Lychnù xylveatvü qua; Rahan album
vulgà, C. B. P. 202.
47. Ronce. Rubux nulgnrù, du Rubux lruclu nigra,
C. B. P. 579.
(S. Hcrbc aux gueux. Ulnnulilis tyluutrù lulifaliu,
C. B. I". 300.
(9. Bennnculc dus buis, Silvio. Ilununmlutphrugmilzv
purpurzux vermn. I. B. 3. H2.
20. Benoncule, Adnnis. Rununmlnx auvenlil. [alii:
chammmzli, flanphœnimz. Inst. 29l.
2l, Rennncule dns pr¤‘:~,Pip0Icl. Rnnunculusprulmsù
rzpenx hirmlus. C. B. P. |79.
Z2. Rznnncnle. Ilanunmlua pralznsù rnclux rurit. C.
B. P.
23. Bcnnncull:. Bncinet. Rvxnunculux pmlenxù radïcz
uzrlioillimudo rnlundû. C. B. P. |79.
B

— 1.30 ·-
21. Rennncule, grande Dauve. llununeulu.1 lmngifnliw
paluslris mqyar. ll. B. P. 180.
25. Benanculc, pclilz Beuve. Rumnnculux lrmgi/nkux
puluxlrù vninnr, C. I1. P. 180.
26. Benancnle des blnlls. Rzmunaulux arvamix MM-
rmlus. (I, B. P. 181.
27. Ilenoncule des marais. llununaulux palmlrîx apii
folio huis. G. B. P. 180.
28. çrxpuudina. Sùderilù Alrxula procumlzms. C. I1.
P. 233.
29. Phlnmis, sauge snuvnga. Phlomü [rulimw ualvlœ
[alia lutîar: et ruhmdmrz. Inst. 177.
30, Allunire. Hupwù ullium ndalem. Mur. his!. Ox.
pnrte secumlà, 252.
31. Hcrhe dc sninlc Barbe. Sîxymbrium smm fallu
glubm, [lun luna. Insl, 226.
32. Lntier, Trèlle jaune. Lulu: sine mclllvlus pmlu-
phyllun mïnorglabra. C. R. P. 332.
33. Lntler, (aux Baume du Pêmu. Mzlilulup mqfur
adoralu wialaaea. M01. hist. Ox. parle secumlà, 16I.
BL. Imliga. Emma Americanux sîliquâ innuwâ. Inst.
650.
35. Lampsnne. Lampmmx. Dad. P. 675.
36. Zacinte. Zadnlha .m• (/`ichorium vevrumrium.
Math. 105.
37. Incnbée, Hcube dc Saint Jacques. Jacubœu nul-
gurù Lncinula. C. B, P 131.
38. Flvur dorée, Mnuguœrullc jaune, Chryxunlhœmum
[alii: malriwrùz. C. B. P. 135.
39. Calnln, Colulu flan luleu mdùilo. lnst. 695.

- L3! -
$0. Snleii. L`a¢Mw Sulis. Tab. ir. 763.
H, Rnlsnminc. Eulanmimx fmmimz. C B. P. 308.
B2. Dnubln feuille. Ophrys Dilulia. C. ll. P. 87,
ill. Hêtre. Fugus, Dod. P. 832.
H. Langue de serpent, Herbe sans vnuluvc Ophy-
agluuum vulgulum. C. B. P, 354.
¤IX·SEPIIE|nE ¤LA!sE.
Vulnéniru Apéritif;.
I. Véwnique màlr, Thé dv I'Eur0pe. Vervnricu mus
nupirm si uuiyzmuima. (1. B. P. 266.
2, Veronique des hm;. Vcmraîca xnpirm, [acie Tcucrii
;»·àm·«sx. L··b. ra, A7;.
Cl. Véronique dcè prés. Vcrauicn mirmr [alii: imix
mhmdiuribux, Mur. lusl Dx. SRU.
ii. Véronique. Vmmim fluxuulix muliuulix udmzrm.
libus. Mur. hm,. Dx. 322.
5. Vérnniqne. Vrrrzmim fluxculis pzdinulin alriunyù
insidmlibux, Chumrrxlrgua lutin. Mur. Iilsl. Dx. 2. 322.
ll. Véronique des jnulins. Vemnim fymbalaviœ [min
uemu, Inst, MS.
7. Éguille, l’eignedcVenus=. Smndix nminc ruxlruiu
mlguris. C. B. P. |52.
B. Fleur du Soleil, Elinnllrème. llerhe d'nr, Hxsnpc
> des Garîguus. Eiùmihmzum vulguvt [lara hum. I. H. 2.
i5.
9. Thnliclrum, Rue dm prés. Thuliclrum mujux silîquâ
rmguloni aut xlriuid. C. H. P. 336.

— 132 —
10. Yvette, Chmruxpytù (ulm vulqurù, sine fulio
lrùidu. C. E. P. 269.
H. Mullv: dc venu, Anlinhînum vulgure. L l.l.
12. Velvnte. Liuuriu segelum, nummulariœ /0lm oil-
luxu. Insl. 169.
13. Pchtc Vnlvole. Linuriu segelum nummulariœ/alia
nurilo al villmu, flurelulm. Inst. 160
11. Lunalw. Nlàslnullc, Hullmunc. Lumzrùx major
xiliqud langiau. I. B. 2. S82.
1îi. \'nlnèrnirc. Vulucmriu ruxlicu. J. I]. 2. 362.
16. Mlllepenuus. Hyprrücum vulgare. C, D P. 279. .
17. Millcpmtuis. Ilypcricum vnllumrrn ereclum, mmf:
rolundu. lnst, 255.
18. llllllcpenuis. Hyperîcum Mcyrum diclum, mule
quudrangnlo, J. H, 382.
I9. Vcrgc d'0r. Wvga aurm lulifolia nrmla. C. B.
P. 268.
20. 0Eil du bœuf, Buphtalmum Tanamiminurix fuliis.
C. B. P 131.
21. Pimprenclle. Pimpinzllu xungunlxorlnz minor. (I. ll.
P. 150,
` ¤|x·>I¤II'lEME BLAISE.
annu. Emuxumm.
1. Olixicr. Oleu [vuclu ubhmgu mimvri. lnsl. 599.
2. Huux. Aquifulîum, xîw Agvi/olium uulgà, .l. B. 1.
Hb.
3. Bouillon blanc, Molènc. Verlnucum max lati/olium
lulmm. C. B. P. 239.

— I33 —
6. Bouillon binnnn Queue de laup, Yarbamzm /œmi1u1,
[Kara luna magmz. C. B. P. 230.
5. Ban Henri. Épinars sauvage. Chmapadium [alia
iriangula. Inst. 506, '
6. Poirée, Belle, Rèpnvéc, Bela alba, val Palicscmx
qnœ cida 0/liainarum. C. B. P. HB.
7. Hetlwavc, Baia Fubm radio: rape:. C. I1. P, HB.
8. Berne. fausse Bi·unc—ux·sim:. Splumdylium vulgari-
hirsulum C. B. P. lâ'].
0. Lin. Lmum xalivum, C. B. P ZH.
I0. Lys. Lyiium album vulgarv. I. B. 2. 685.
H. Cnuromic Impériale. Cerumz Ivnperialis. Dod. P.
RUE.
12. Linairu. Limzvia. vulgavix lulca, [love major:. (I. '
II. P. H2.
I3. Cimbaiaiye. Lfriarxa hcdzvuzm [alia glubra, ml
Uymbaiaria vulgaris. lus!. IGH.
M. Acanle, Bruno-ursim:. Acarilhus saiiuw, uzl Mallu
Vùgilii. C. B, P. 383.
15. Ahutilan, Mauve des Indes, Iaumc Guimnuve,
Abuiilan. Dad. P. EEG,
16, Muuvc. Malvn vuiyarïs, [lan majm'2, [alia xinuaw.
J. H. 2, WA?.
IT. Pvlilc Mauve. Mulva isulgimx, [lor: ininars, [alia
r¤Ium1a.J B. 2. DH],
(8. Muuvc fiisèc Malva [alix: mxpix. C. li. P. SIE,
C9. )Inuve·x·asc, i1`0utrcme¤·,0u Trèiiiivic. Mulua mam
[aim subraumdn C, B. P. Zilïi.
ED (hmanuvc. Allhma Dmicoridù et Plinii. L1. B.
IH5

- IE6 -
2l. Keunic Kzlmia veximria vulgaris, lnsl. IDL
22. Sénéçun, Tèlelullns. Smwin minor wlgurù, C.
Il. P. I3!.
23. Violinr. Vinh: martin purpurm (lun nimpliri
adurn. C. B. P. 490.
25. Blatlc. Blilum rularummajus. (1. B. P. HS.
25. Épinnx·s.$piuaciu vulyurix, cupnulû nmiuis ar:u·
Izauî. Inst. 535.
26. Peuplicr noir. Pupulns nîgm. C. B. P. b29.
2'I. Peuplîer hlnnc. Papulus alba majoribus [oki:. C.
B P l29,
28. Aleruurualv, Gennuilh . Fcumle. Mercuriulü xpinula
et Awirulula. C. B. P. 12l.
29. Mcrcnriule des hais. Murouriulù mvmhma. C. H.
P. I22.
30. Panéuire. Purieiurïn ojlvinarum rt riiwuzrùiis.
(I. B. P. I21.
31. Arruchs, Bells:-Daum-, Brnuc»Damc, Foletlc. Arri-
plcz harlmsix alba, xîvz Pullidi cum:. C. B. I'. HD.
nlx-NEINIEME GLASS!.
Plantes Bémlutivu.
I. Herbe de Sam! Éueunc, Ciroèc. Circœu Lulehauu.
Lnb. I:. 266.
2. Avninc. Avem nîgm vzlulIn1.C. B. P. 23.
3. Bled, Fmmum, Trilicum Hybamum misnx carcn:.
C. B. P. 2l.
6. Sègle. Samia Hylmvnum ucl mqjux. C B. P. 23.

- |35 - I
5. Orge qunrrée. llnrdeum pnlyxlichum. I. B. 2, 029.
6, Orge, Pamelle. Harkum lixliobum. I. B. 2. I29,
7. Pehtn Gamme, Herbe à In Squinnncic. Ilubzalu
vulgurix quadrîfaliu lœvis, ffnribuspurpuraxvcnlxbus. Inst.
4 30.
8. Petit Lizeran, Crmvulvulm mirmr urumaîs, flore
Ruxea. C. B. P. 295.
9. Blvl unir, Snmzsin. Fuyapyvum vrulgarz znclum
Inst. SII
40. Vermiculnirc brûhmtc. Suium purvum Mm, flan
lulnu. I. B. 3. GM.
H. Dois de Snmle Lucia. (lorisuer mnscul. Lîsmxug
mrmmm sylvrslris. [mcnmnn eduli. C. IJ. P. &54.
42, Herbe Mnnr. Iîzseda uulguris. C. B. P. IOO.
43. Petite Scmphulnire. pctitc Clwlidninc. Iiunuvwus
vcrnus mlrmdi/clins minor. Inst. 286. .
45, Ortie marie dc< hais. Galeopxix praczrior xpicam
fulida. Inst, IS5. ,
45. Orlm morte des marais. lialeupris puluxirix Delanicœ
[alia, [lor: unrîrgnla. Inst. 485.
46. Scrnfnlnirn des huh. Scmphulariu xmdom fœlida.
C. B. P. 235.
47, Scrnfnlnire uqunhqnc, Szmplrulariu nqunuim ma-
jor. (I. B. P. 235.
48. Pnstcl Mnuvngc. Ymlis xylwxlris ve! anguslifnlia,
C. B. P. 443.
49. Haricot, Fèvn. Plnuznlux uulgarix. Lol:. lc. 59.
20. Puis. Pîmm harrmu mufvu, flan [rucluqu: alba.
C. H. P. 247.

' — l3¢S ——
2l. Ochre. Ochrax [alia integra, caprwlos emillmle.
remims mblulso. C. B P, 3H.
22. Gesse. lalhyrux satiaus, [inra fruuluqaz alba. C.
E. P. 3&3,
23. Vessc nuire. Vicia mliva aulgarîx xemîne nigm
C, ll. P. 3M.
25. Vcsse blanche. Yicin saliva alba. C. B. P. 3H.
25. Fève de mnrain. Faba flan candida, liturix nigris
nampicua. C. B. P. 338.
26. Orahe, Ers, Enmm vnum. (Lam. Hart.
27. Lentille. Lena minar. Dml. 526.
28. Fenugrec, Sènbgre. Fœmam grœcum salivum. C.
D. I'. IMS.
29. Sninfnin. Onabryahis [alii: uioiœ. Imam zchinam
major. C. B. P. 350.
30. Sainfnin d‘Espngne. Hedisarum clypsaium [Inra
nuwiter mbmu. Hun. Eyslei.
BI. Surrctlc, Jamo Nmwremis quœ xenaiula vulgù.
Inst. 666.
32. Chardon hèmuumidul. Uirsium avvmu surichi [alia,
radine rqzmlz, caulelulzcraso. Inst. 658.
33. Chardon nux âmes. Carduus aapils vnlumia lamen-
laxa. C. B. P. 382.
ill. Anne, Alma ralundifoiia glutinuxa vimlix. C. H.
P. M8.
35. Bled de Turquie. Illayx granis rubmlibur. lnst.
531.

» 137 ———
VIKGTIEME IÉLANE.
Phnln Anwupixuntu,
L Pomme épinnuse. Slmmunium [ruclu abkmga spi-
Mm. Inst. HS).
2. Iusquîamc nuire, Hanncbnnnc. Hyascyamvu vul-
guril. val myu. C. B P. Mil?.
3. Jusquiame blanche. Hyuwyumu.1 alim:. J. I1. 3.
67.7.
b. Belladonu, Bzlhuiunu mujaribux [alii: et floribux.
Inst. 77,
5. Marelle. Salunum upîoimxrum acmix nigricunlibux.
C. I], P. IGS.
6, lllnrelle, Vigne de Judée, Douce-amère, Snlauum
mmdcns mx dulnamum. C. B. P. IE7.
7· Pvmllie dorêv. Pvmme d'¤m0\|r. Lyavpzruicuw Gn-
lmi. Anguill. 2|7.
H, Grande Cignê. Ciculvxmuiar. L]. B. P. 460.
9. Pctiw Ciguô. Uicula minor pelmselivm ximilix. C.
B. P. IGO.
lt'!. (lignénqunliqnc.Cmmzaqunlim.Gcsn HnrI.i!$3,
II. Pliilul.ic«·n. Pliylalncm Amerimna mnjori fruclu.
lm!. 299.
I2 Cliairdnn bénit dus Américnins. Argzmme Mmm-
mmz. Ins!. 239.
li!. Privat blanc. Pnpaver iwrleme alba mnim, mliuum
diuxwridi, album Pliuin. C. Li, P. I70.
lh. Pavnl noir. Payuwrr hurtmxe nigro tanins, ryt-
vmre dinmyridi, nigrwn Plinio. C, R. P. l70,

— NB —
VIIM-IINIEIAE BLAIIL
num- n·r.··m.i»m· ·i Eya»au«n«·.
l. Mnclw, Blnnclielte. Poule grasse, Salade de Chu-
nniue, Cnquille. Yaleriamllu awmsir prœcuz humilis
umine wmpvcun. Mor. Umb.
2. Millet, ll|iI.Milxumx:1nîn¢luleu.C. ll P. EE.
3. Herbe aux puces, vivace. Pxyllium mqfu: xupinnm.
C. B. P. 191.
I. Herbe aux puœx, nnnucllc. Psyllium vmüux un-
lum. C, R. P. l7l.
5, Epiinexllum. Epinwdium. Dod. P. 599
6. Langue du chien. Cynuglasnum majnx vulgarc (.
· B. P. 257.
7. Campunule lhipnnse. Cmnpanulla radine ucuknlô,
ilars mnleo. H. L. ll. 407.
S. Gmsvlicr blanc épineux. Grussularia simplici Mina,
val spimua sylveslris. C. B. P. '4S5,
9. Gimelierà grappes. Grassutuna muluplxcx anim,
rive nan xpinasa Imrlcmis rubva rive Ribes uglzinarum.
C. B. P. M5.
II). Mmgeline, Mmmm. Alpina medua. C, Ll, P. 251.}
II. Iaulmrbe, Tyiqueuiudaiue. Scdum minus Inch-
fulium album. C. B. P. 283.
li. .lcuba1lxe.Sedum majvu uulgarc. C, B, P. 283
43. Cerisicr Ceram.: mlüva. [ruclu vulunda, mlm: rl
acida. lus!. 625.
H. Frnmhaisier. Rubus idœux xpiuasux. C. ll. P 175],
l5. Nénufar, Lys xfètnng, Blanc xi'eau. Nympllœa alba
major. C, B. P. 493.

— 438 —
ll}. Nènnlnr jaune. Nymphuu luua major. C, B. P.
lllil.
l7. Panrplnr. Purlukwa lmifalw niv: mtina. C. B. l',
288.
IB. Lnsernc. Allcdica mqfut arevllar, floribus purpwnr
umliblu. .l. ll. 2, 382.
ll}, Lmlue Romaine. Laaluna Rmruua Konga dulcù.
LB. 2. 998.
20. Lailnc. Lavluva saliva. C, B. P. l22,
2l. Lailnc sauvage. Lacluca uylvmlrù cuxht xpinaxd.
C. B. P. l2[l.
22. Lallrnn doux, Palais dc lièvre. Sunvhus lavis
laciniahu Iulifalius. C. H. P. I26.
23. Laitran épineux. Sumzhus axpsr mm lucininlux.
C. B. P. I23.
2&. Lnilran lerre crèps. Sunvhux mais u•xgusli[alius,
C, B. P. l2’n.
25. Chicnrêe, Endive, Srariole. (Jicharlum lanfollum,
du Endiuia mxlgaris. lnsz. $79.
2B. Clxicorèe li·i>ée. Dichnrium crùpum. lnst. 579.
27. lllcurier nnir. llfovux [Mala nigm. C. B. P. A55).
28. lllcurinr blanc. Jlaruzlruclu alba. C. B. P. 659.
29. Cnncmnbm. Cuzamix mliuux uulgarîs, maturu
fraaluxuûlulea. U. B. P, CMD. _
30. lllclnn. Mala vulgarix, C. B, P. lill).
Bl, Paslèqun, Melon d'can. Auguria Cilrulluu dlcla,
(Ã, B, P. KI2,
32. Cilroulllc. Pzpo abluugas. C. ll, P. (ill.
33, Saule luluns;. Salix uulgarin alba arborncanx. C.
B, P. U3.

- 150 ~
(Il. Saule-msrcemx. Salim [alia Az ralundmzlu Mumi-
vmtu. C. B. P. HL.
35. Grund Millet noir. Snrgn. Milium nrundimxuum.
mbmlumio, Amine. Surge mmiinnlnm. [I. B. P. 26.
36. Lentille d'¢au.Lenlimla puluxlrù wlgarit. (I. B
P. 3Bî.
37. Lentille d`cau. Lenlimlu aqumim lrimlm. C. B
P. 363.
 
E X P L I C A T I O N
 
NOMS ABREGÉ S DES AUT EURS
Dun! Il ul hil munlîan dm; oe Culnlngun.
Adv. Adversaria nnvn slixplum, Aunlnribus Petro Punfl el Ma\h¤à
du Label Mciimis, Landun. 1570 el Iülnî.
Anguul. Scmpliuu du] I'ExcnlIcx¤I¢ M. Luigi Angnulliwu. ln Ik-
umu. 156I.
Dam:. Mus. Mnscn di Iîxica Ai Pnuln Iiounuz. In I'¢nm¤. 1697.
Bach, Ind All. Hermnni lwcrlunve, index ulm Planlnrum
Mumpdiu. I686.

4 IM —
C. Il. P. llmpnri Bmihini, Pinux Thenlri Enlnnici. Hcxiluz,
IGH el IE7].
Cum. HM!. Ilarius Medium el Philninphicun, Auclnrn Jnhmne
(hmurnrin. Fmnmfuni. IEEE.
per Hispniiiaœ uhœnnturnm, I1is\0ri·i, Amucvpim. 1576.
Chu. [Bxl. Cnroli Cliuix Alrelnlii nlinrum Phu\|ium,1\isI¤ri¤.
Dhu. Hin. App. Clnsins iii Appniitline Hislnrin Plnnmnim.
Cul. PMI. I. Cnhimmi Pnrlm I. Fabii Cnliimmn Linnni minus
cngiiîtamm xlirpiiim ncphruis. Raw!. IBM.
Cumm. Pml. et IIM. Cnspnri Umininlini Pizliidîa Bulanica.
Lugduni Uulumuvum. |'l03. Ejnsdem Bnrlî Mmüci Amslulndzmcnsis,
Plniilm rariurns cl uxulimr:. Luqni. Hal. H05.
Damn hwhl Cumnti Plsinmnlm Cmudènsium llislnrix. 16115.
Dad. lmnp!. Ilamburli Dminnzi, Pcmpludex Tex. Axlverpim. IBM.
Fan. Ilup. .1nnnn|s·I!npli§m Iîernrii, Hesperirles. Rrmiœ. IMG.
Hnrl, Amxt. Hnrli Mndici Amslelodtmemis, nrinrum I‘Iu1l¤—
mm Hislnrin, Auclme Joanna Cnmmelinn. Tim. I. 11197. Am;\m'e
Cnspnm Cnmmnlinn. Tm. II. 1701.
II, L. B. Ilnr1u¤ Anldcmimx Lnglhlnb-Bailvils, Anblure Puiln
Hermann. Lugd. llul. IGS?.
H- L. E. App. Ejiisdem Appendix. Ibùlan.
Hurt. Eyx!. Ilmhis Eyiiehensis, Opnrà Ilasilii Ileslari Philillri
nl Phnrmawpœi. Nurimkvgœ. 1613.
FL II. P. el H. Ii. I'¤•‘. Hnrlils Engins Parisiuisis. Puri·\1it.1E6K.
J. B. Inmms Eauhini Kislmix Planlarum Uiiiverulii, hihlli
vnhnnîmhus. Ebruvùnux. Hill).

- H2 —
I. L II. Inx¢iIu\i¤nen wi Hnrbnrin. Auwvre Innephu Pilmn
I. Ii. II. App. Ejusdcm Appendix. Ibidem.
Aururvpùr. M8].
Mark. Pcliî lhlhinli Upom illuxlma à ùspqrn llauhivm. Inn-
ka, 167L
Imlu Murixnn. Ihmui. I6'19, I!î8I| M 1699.
Iiolsurlo Mmisuu, ûxmm. \Ii71.
linlznica Mormni. Landau. 1669.
Pink. Th. .hunm> Pukumnni Tlmunun Bnnniuim Lnndmi.
Iliill.
Pink, Phyi. I.:-ammdi I•Inka»m:\ii |·ny|«g>-.¤pInz. Lmdmi. IWI,
Plum. Px. Amar. Dnmpxiim bx I·l·mmd»1*Am¢np¤¢, par le rm
Ilm: Mu. Junvmis Inn I|i~mii>i P mi imm. Tom III. Lmdim,
1Iî86 et 17lvL
.4.v"` gl/1«·
`¥?"?k“

DUELUUES OBSERVATIONS
TRI FOLI U M ELEGANS
Par M. A. DOUBS.
Les progrès incessants de Fngriculiure dans le depur—
lement de la Sumrnc, lc Llélrrclrcurcnt de nos bois, si
regretlrrlrle nu prrini de ruc lauinniquc. l'cxpIniL:rlion de
plus en plus minutieuse des lerrrrins vugues, foni dispa-
raîlre olmque jour quelques-unes de nos plantes spong-
nècs. Le soc de lu clrnrruc, prumvnè sur les moindres
parcelles de terrain, anéaniirn, dans un avenir pau éloi-
gné, les espèces les plus précieuses de nuire Flore uulrc-
lois si rielrc. Il luul donc, pennlnnl qu'rl cn est wrrrps
Encore, rnulliplier les hcrlrorisalions, oiîn de xlécnuvrrr
de nouveaux hrxhilnl des plantes rares dc notre Départe-
rneni, et de les rccuzillir dans nus collcelious.
Cas courles réflexions se pressent sans mu plume err
relisnnl mes notes concernant une herhnrisaiiori îaiic
l':rn dernier en compagnie de mrrn nmi M. le professeur
Gnulwri, de Paris, et dc quelques uuires hotnnistes
venus tout expres de ln tnpilule. Nnus eûnres la hnnne
ioriurie de lnmbcr sur un vôrrinlrle mnsxil de Trifulium
clegam (Suoi} en pleine üarnrsun. (Yes!. une pnpilinnncée
tare pnrluul,. M. Pauquy [Flore du dépuriemerxl. de la

—- tai ——
Snmme] la signale à Lianeaurt pres Roye, à Nntre-Dame-
de-Gràee, ii Bussyr Je ne cannnis pas la premiere de ees
luealitès (Liancourt près Roye). Mais j'explare vainement
depuis six uns les environs de Bussy et la laralité dite
Natre-Dame-de-Grâce. Le Trifalium elzgarns nc s’y rta-
cantre plus. En revanche, je l‘ai abondamment récallé
en l85b-l855 dans la foret de Muislains prés Péranrte,
sur le chemin qui camlnit au village de Mannncaurl;
sur les eôteaux calcaires du hais dil Nul x`y [ram, près
Péroune, cl sur la rnutc dc cette ville A Nesle, dans dcs
gureunes incultes appartenant a lll. Meurine. Mais déjà
l'un de ccs habitat a disparu par suite du rlelriehement
presque oumplet de le foret de 'Moislains.
Tai tlit que lc Trifaliurn elegant était rare partout. le
crois que peu de botanustes parmi ceux qui ant publié
des Flares partielles ou générales de la France ont eu
occasion de le décrire e vim.
Ainsi, M. Psuquy n'en danne pssls aliagrrose. ll dit.
seulement : Il faut éviter de mnlnndrc avec cette espère
qui est assez rarc, la variété A du Trifalium upnu qui
vient tres eummunément dans les rnèmes lieux et qui a
beaucoup du part de cette dernière (Pauquy, HL, p. 96,
n' 8).
MM. Éluy de Vieq, et Blandin de Brulelette, dans leur
rsatalague raisonné des plantes vasculaires de la Somme,
ne signalent que les localités indiquées par Pauquy.
De Caridolle n‘en dnnne qu‘une description inenrrtplele.
Elle est eitée comme It. R. R. dans Grenier et Gadrurt,
Fl. Fr.
MM. Casson et Germain, Fl, des environs de Paris.

- MH —-
Eugène de Fnulcy, Vade mzmm des lierbnvisntions
parisiennes, donnent Fontainebleau, Bnsoclie. Baslim
Senlis, Satory, pour habitat à nuire Tri/olivmt,
Mutel, FI, Fr., nouvelles additions au T. I., copie
également Pnuquy. `
Koch, synopsis Flon: Gzvmanicœ et Helvetîciz, l`a
parfaitement décrite aprl~= l'avoiu confrontée avec les
types de Snvi ct après I`avmr reçue vivante dc M. Sivlinltz,
qui, l`nynnt cultivée pendant plusieurs nnnàcs, n par-
îuilrnient démontre la [ixilé de cette aspect: confondue
aulrciois avec lc Tyifulium rzpcnx vl surtout avec lc
Trîfohum ltybviilum.
Voici ln dingunsc du holanisle allemand:
Triinliuni clcgam, cnpitnlis subrotunxiis iiensis, pc-
dunvulis axilluribus folio dupln iringimihus, pœditzllù
de/Ieralix, dellezis, inlcrionhus lul7o calycis triple lon-
ginvibux, calyce glahrn, laure dcnudalu, carollu dimidin
brevinre, dcntibus subulutis, duolius superiorihus lon-
gmrilius, caulibus in orbem praslvalis, apîee adxcrndm-
lion; supzrne pubestenlibux xolidîs, dans, stipulxs uvain
Ianuenlatis in npicem ncutissimum ottenuatis, faliolis
obonalix urgnle serrulatis, ucnis mi marginein xubqua-
dvaginla.
Le Tri/ulium elcganx est plus grêle que le T, hybridum.
Les fleurs sont rose: ou rnugenlres. — La gousse pédi-
cellèc, nblongue. En 2-ü- graines lenlivulnives, écliancrèes,
souche vivncc, à divisions courtes, se prolongeant cn
tiges licrlinuées, couchée; du has, nnn radieanlcs, puis
redressèes. Plante de 2»$ decimetvee, presque glabre
d'un vert gai, Juilleuseplembre.
ID

—- lI$ —
Le Tri/ülium fapnu, L. ap. IDBU, IA ll tige Inditanlbr
les gousses snssilcs-bosse] ees.
L4! Trifulium Àybrîdum, L. Fl. sum., td. 2, n ll Liga
dressée, nscendnnle, glnhre, ûsluleuse, molle, les fnlioles
elliptiques bordées de chaque côlé par 20 dents i peiuc.
Trnlnliurn alehru. - Saw, Bol. Err. L p. H
Tnhlinm elegum. — Grenier el Godwn. FI. lr.
Trilulium zlcgnvn. - Casson cl Germain. Flor. Par. l70.
Trifulium elegnis — De Cnminlle, mp. L In Flnr. Yr, 3859%
Trilvlium ¢l¤5¤v\s· — Duhi, Ba!. Gnlli.
Trifulinm slûënnl. — Vaullxul, Flor. Pzr., T. ll, I. I.
'lrilnlium elegnm. — Sclmllx, Flnr.G1l,e|Gcrm. exeicngsnrxl.
I, n¤ H.
Trilnlinm elegarrs. — Lnp. Fl. pyr.
Trifnlium elegmx. — Loin.
Trulnlium Vnillnmii. —· Puurrel.
Trilnlinm hyhridum. — Lnhram, Inst. ill, rmn L.

ENTOMOLOGIE.
OBSERVATIONS A PROPOS DU BOMHYX CVNTHIA.
Dans lu réunion dc lu Snciéhë Llnrxévnne du Nord dela
Franrc, qui ri en lieu Is lh act/Jhrc dernier, une rhscussirvn
inléressanlc s'csl engagée entre plmiuurs nwnuhrcs, nu
sujet de Yinlerprélallon à donner il Vnrticle Edes stnluls
organiques de in Socièté.
Cet trtieie est ainsi conçu :
» I' De répandre ln gnûl des winnœn nnlnrnllen, ul d'¤n ùwîlilar
n les progrès, par imu les moyen: pnnîblüs
~ 1* Wnxplouer lans Inn pays qu’eHe embrassa, sans les nppqris
n znnlogiqne, bnlaniquz el génlngiquc:
» K~ Du réunir mur les nmériaux nécnrxairns pnur former mm
u Ynnne, une Plane el une Iuinluirn géologique nln pays:
Ii esl évidunl, dïrprès les trois dorniols paragraphes
de Vnrlieie È, que in Soriétb Lmnénxme, uinsi que I'in-
dique su quaiilhulinn du Nord de la Frunct, unit s`uC-
cuper, nvnnt Icul, et d'unc manière presque exclusive,
flex pruduits nnturcls rmlcrrnès dans la zone des cinq
vlêpnrluments de In Somme, du i'OiSl*. dcI`Aisne, du Pas-
de-(Ènlnis et du Nord, qui composent sa circonscriplion.
Muis ii r\'cn reslo pas moins évident pour velu, et je

—— UB -
crois portoger |'opininn ilo la plupart des membros de la
Société, que le premier pniogroplxe de ce même article 2
assigne une extension hcnucoup moins rcstnsinte it l`in-
terprétation du réglement, puisque ce paragraphe tend.
nu contraire. L répondre le goût des sciences naturelles rt
· I en faciliter les progres, par tous les moyens possibles.
Or, cette expression: Ious les moyens possibles, nous
donne la lutitudc, pour nc pas dirc le droit, sans en [sire
· obus néanmoins, dc présenter de temps en temps quelques
observations en dehors de celles qui sc rultachcmnt ordi.
nairement, puisque c'est le prinoipe fondamental, à lo
Faune et à lo Flore du Nord de la France.
Partant dc cette hnsc, j'udmets sans difficulté que le
Rumllyz zynrhia, le ver À soi: de l`AilnnIe, dont il ¤ été
question dans la derniére séance, trouve place quelqun-
iois, bien qu'cxccptionncllt·rnont, dons nos dissertations,
que des nrticles spéciaux lui soient consacrés et soient
même insérés dans les Mimoires dr ln Société; par les
raisons majeures que cet insecte est i.l’une utilité incon»
tcstnble, que son acclimatation n'e¤t plus un simple fait
:1 l'êtat dfxpérimenlotion, dans certains points de lo
France, mais un fait accompli : ct que sn naturalisation
clle·mème n'cst pas loin d'ètre rlsnlisée. Dans tous les cas.
nul ne peut méoonnaître aujourd'hui que ec papillon est
destiné, dans un avenir prochain, it rlotcr lc pnys d`uno
richesse dc plus, ce qui est le point capital,
Le Bnmbyz rynthia, quniqu’il ne sont pas considéré
comme Ièpidoptbro françois, est bien ct dûment natu-
ralisé français, par la force des choses, c'est-à—dire, des
expérimentations, por sa propagation facile etcroissanle.

- Ni) —
sans le secours de l‘trommc, par son indigânéité plus
que espèree aujourd`l·rui et même presque reconnue dans
quelques eontreee.
Peu importe alors, non pas uniquemcnt au point de
vue purement entnmnlogiqne, mais A un point do vue
synthétique et philosophique, que son introduction en
Franœ date de plus ou mains loin; W, IOO, 200 ans nu
(ant alors plus rien à son assimilation a d'autres Bom-
bycides du pays, en présenœ du rang qu'occupe actuelle-
ment ce préeieux sérieitère, chez nous. où il aura bientôt
droit absolu de cité, au moins la l'(:gal du liumbyx mari.
son uongénixrc du rriurier, paruillemcnt exotique, qui rrc
peut prétendre qu'a Faenlrmritation, et jamais ai la natu— `
rulrsaticn.
Du jour ou un Allemand, un Espagnol ou un Arabe·
passez-moi cette eomparaison, sont naturnlises Français,
ils sont, de par la loi, parfaitement Français.
La naturalisation, pour ainsi dire faite, selon moi, du
ver à soie de l`Ailante, ou vernis du Japon, ne doit done
pas plus faire question que celle de eet arbre sur lequel
il vit et file son cocon, en plein air et en liberté.
L'arbro s`cst acclimalir chez nous, depuis un siecle ou
deux, je n'en sais rien au juste; personne ne songe main·
tenant, A cause de sa grande et facile propagation, A le
considerer comme exotique. bien qu'il n'ait pas cessé de
l'ètre, en principe.
L`Ailante attendait, dans nos parages, son habitant
principal, comme la Terre a attendu si longtemps le sien,
l'Homrnel Le végétal précédant l'anin1al, c`ust la lei
primordiale du Monde.

Telle plante ou tel ètre animé qui sont auinurtl'hui
encore étrangers, demain deviendront indigènes, e'est»-a-
rlire seront considérés comme tels, quoique, Ixien entcmiil,
ils ne soient pas destinée à Hgurer dans les catalogues `
nles founes ou des flores du pays, La consécration de
plusieurs centaines rI`années nc fait absolument rien fr
leur adoption rl'unc nouvelle patrie, ou mieux il Vagranr
uissement de leur patrie primitive. L0rsqu'ils s‘y plaisent.
s'y portent bien ct s'y reproduisent facilement, c'est
l'essen(iel. Car, pour les végétaux eumme pour les ani-
maux, nu petit appliquer ici ce vieil adage: Ubi brnê.
il7£P¤1lvuz. C‘est simplement la réalisation de lu grande
et universelle lui du progrès, ou, si I'¤n préfère, de la
progression ascendante du bien au mieux, qui se maur-
lcste dans toutes les œuvres de la création. Tout a été
fait pour tous. Telles sont les prévisieus de la banni:
mère Nature, si inépuisable et si variée dans ses rcs-
sources lêcondesï
Ainsi, le châtaignier et le cerisier nous viennent de
l'Asie—Mincure; le prunier est originaire de Syrie; lc
pêcher, de Perse, rt I'abrieetici‘, d'Arménie; enlin nous
nlevons, eomme rluueun sait, le pomme dc terre et le tabac
au N0uveau»M0nzle.
Qui s'oppnse done à re que ees plantes figurent dans
nos Ilores indigènes, pourvu qu'0n ait soin de rappeler
que la France u`est pour elles qu'une patrie adoptive, une
augmentation de territoire?
A peu i‘l`exeeptiuus pres, la plupart des auteurs, ct je
comprends parfailemeutleurs motifs, fort rationnels en
principe, s'atlacl1ent a revennliquer l`nrigine exotique de

- 154 -
toutes ces plantes, et d'une Ioulc rI'autrcs, ·— fruits ou
(Jours, — comme la vigne et les eérèales qui couvrent le
pays ot ncrrs viennent également de contrées lointaines,
pourlcs rcietcr do leurs llorvss indigènes, puisque, effec-
tivement. on ne peutméconnaitre leur exotioité originelle,
Mais, tot ou tard, du moins j'cn ai l`espoir, on arrivera
à lesindigènéiser, ou i les assimiler aux végétaux réelle
ment indigènes.
Mia est tollcrnent vrai que beauroup dc ees arbres
fruitiers cités plus haut,quoiqu'ils soient cultivés depuis
des siècles cn France, ne figurent pas, comme indigènes,
dans les nomenclatures de botanique du pays, malgré
lcur etat complet d`acclimat.ation, qui est un droit de
uonquèm; por la raison qu'ils ne peuveutet ne pourront
jamais se propager, jc ne dis pas spontanément, pour nc
pas faire abus dc octte oxpressiorr qui néoeesiterait des
explications longues et délicates, mais naturellement,
par graines ou semenoes, Il leur Iaut absolument, indis,
pensablement, la culture et les soins de l'l.romme; var
peu d`arbres. en eflet, d'originc étrangère, se ressèrnent
d'eux-rnèmes, et retournent à l‘état sauvage et primitrl,
ce qui eonstitue la naturalisation.
Ca qui vicnt d'étr¢ dit, à propos de botanique, s'up—
plique également à la zoologie. ll est donc inutile de
s'étendre davantage sur ce point de comparaison; cha-
eun sait que l.e oheval, lo clricn et le cnol, dans leur
état actuel de domesticité chez nous. ainsi que les galli·
naoés de nos basses-cours, sont des animaux d`origine
exotique. '
Pou de races vd'lronrmes sur la terre sont derneurées

- IIS! —
nutoehthanes nu aborigènes, L`homme lui-même n'ost
done indigène presque nulle port.
Enfin, s'il cst possible, jusqu’à une certaine limite,
i.l'ucchmater une inlinite d'etrcs vivants ou de plantes, je
crois, pour ne pas être exclusif, qu'it est beaucoup plus
ditlicilo de les natnruliser d'nue manière deûnitive el
irrevornhle,
Il cn sera de même pour Vuoclimatation ct la natn~
rolisation dc certains insectes, à cette difference pros
pourtant, quclc succès sera plus assuré, e'est—à-dire plus
taeile à obtenir pour eux, que dans le regne végétal ; rer
l'.1nimal peut se soustraire, au moins cn partie, aux
vicissitudes de Fatmnspltere, que la plante, ellr, est ioroèe
do sntiir.
Quant à les ètiquetcr indigènes uu exotiques, dans les
classiticutions, par suite de convenances et de traditions
soirntiliqucs lnrl respectables, devant lcsqucllcs un doit
s'incliner, ct qui ont assurément leur raison d'ètrc, mais
qui peuvent être modifiées, selon les temps et les lieux,
cela ne saurait en rien ixinoindrir leur position presente
de naturalisation et surtout leur utilité de transportation.
En resumé, et pour en revenir à notre sujet, après
cette longue digression, tauI»il attendre que le ver à soie
de l'Ailan\e encombre nos mognimcries et nos manufac-
tures dc ses riches produits, pour désirer l`adrnission en
France de ce beau papillon, comme iniligène, ou indi-
généilie par assimilation, si l'on veut, sans perdre de
vue toutelois son origine exotique, qui est son histoire à
lui, comme nous avons, nous, sans comparaison, notre
histoire anthropologique?

Dans ee ens encore, gràce à la persèvérnnct el aux
savantes études de M. Guérin-Méneville, membre dr
l'lnstitut, et grâce aux reclierches approfondies des sl·ri—
eieulteurs et des enlomologisies modernes, ie crois et
fespère qu'on rfallendru plus longtemps, sinon pour
I'ai.lme|tre dans nes catalogues de France, (ee qui je le
repilc, n'e:\ qu`une hypothèse, un désir) au moins pour
reconnaître et eonstnler formellement son ncrlimnlniion
et rn naturalisation absolues.
A quiconque n vu, connue il ui'a ete donné de l'adinirer,
ai l’EuposiIion des irrseolcs miles ci des insocws nuisihles»
nu Pulnis de Ylnrluslrie, en ISM, des milliers de Bnmbyr
rynlhia, bien vivants, magnifiques, venant de sartu dx-
leurs elrry<alides, une idee a du naturellement venir à
Vespril; et oetle idée, la voici: (Fest que ce splendide
lepidoplère est appelé ii devenir définitivement el à Inu!
jamais, dans certaines contrées ln\·0rril'vIes, dans un
nnlivu ontièrcxnenl ti sa convenance, une nequisitiou
pour la Faune du pays, sinon en principe, du moins en
realite
Car enfin, il tout être logique : Si I`0n refuse la no|u»
rnlisnlion au Ilombyz eynihiu, sous pretcxte de par-
lrcipntion auxiliaire, de tutelle plus ou moins étendue, de
la parl de l'Ii0mme, dans la reprndixelion et dans ln
règlementation de ln inorolre nsuoniliinle de son espiee ,
à [urliari devrait-on la rviu~er plus obstinément eneorc,
cette naturalisation, qui n'est qu'une simple acrlimn-
tation, pour le Iümnbyz mini, le var à soie du rnûrivr
blanc, le Sgrimrlu ou le bzsiommpux mari des auteurs,
comme on vouilrn l'nppeler; ntlendu que ve dernier,

— HSE - V
. d`origine chinoise également. et que les historiens du
Céleste-Empire, font remonter, sous lc rapport de la soie
qu'il donne, a une époque tres-reeulèe, ne tit pas, dans
nus climau, ¢l'une manière naturelle et en plein air,
comme son similaire, la chenille sérieifere de l'Ailante;
rar il laut Vèlevrr, pour ainsi dire. à la brochette, lui
elxoisir et lui préparer sa nourriture, son habitation, le
nhuufler à une temperature ambiante réglée, enfin assurer
· et diriger sa croissance par des prereédég nrtitiriels.
Cependant le llombyz mari, s'il n'est pas considéré
comme indigène, iigure néanmoins ir peu pres à ee titre,
dans quclqueyuncs de nos elasslûcntiona d'Europe; ce
scricaire du mûrier n'a done sur celui de l`Ailonl;c que
sa prinritc, son nncienneté d'introductlon en France,
mais non son aeclimatetion, ct moins encore sn natu-
ralisntion, finsixtc sur re point, puisqu'iI ne peut vivre
ct se reproduire dans nos climats qu'à des conditions
faeticcs et minutieusement compliquées.
rn Le eultun: du miiricr. dit le docteur Chenu, dans
¤· son Enryelopddiwr d'Hiximrr· naturelle, Lepideptères,
au page 9, passa en Angleterre des le quinzième siecle,
¤~ et de là se propogcu rapidement. La marehe de cet
un orbre, et par eonsèquent de l`insiecte qu'il nourrit, se
¤· continua assez rupinlcment depuis cette époque, el,
» dans ees derniers siècles, on vit lu Belgique, le Prusse,
iv l'AIlernagne, la Suède, et même quelques] provinces
» de la Russie, telles que le Cuueuse et l‘Ukraine.
u obtenir les oultures du mûricr et du ver à soier n
ll est indubitable que le Iiembym cynrhlu ne peut que
continuer la même marche progressive, pour son dé-

- I55 —
veloppement complet, non Seulement en Fhtnre et en
Europe, mais dans tous les psys de ln Terre où l'Ail¤ntc
pourra pousser; et il csl ecrtnin quc cct avantage s'nb-
Iiendna avec plus de sueoès et de rapidité encore, pour
lui, que puur le Hambyz rmri, par la raison que ln
propagation dc son espere nlîre beaucoup plus de tluilité
ct dc ccrtitude, puisqu'|l s'elèvc seul,jc lc répète, d'apres
lcslais ordinaires de la nature, et non nrtificiellement.
avec le secours et la direction vigilante de l'tinrume, ce
qui tr lieu pour lc lfambyz du mûricr.
Voilà pourquoi je trouvc rntionncl que ln: ver À soie
do vernis du Japon ne sottplus truite cnrnmc un étranger
en Franre; qu'il Soit nu ronlrnirr, sous le rnpport dc son
état mixlu, qui dcviuudru Suns douw bicntèt un état réel
xfindrgéneilé, considéré nu moins sur lc rnèrne pwd
légalité que le ver à soie du rnûrier, qui n`est certes
pas plus ncclirnntoblc que lui, ct surtout qui n'cst pas
naturnlisable [j'allnis dire nnturalisè] comme le Ilumbyz
aynlhia.
Ernest Currv.
A P P E N D I C E.
Un hit rcinarquohlc vient de currolnorcr pleinetncnt.
et du-delà dc toute uspèrunec, lc: observations qui pré-
cèdent, au sujct du Hoinlüa: cynthiu.
Le ll' trimestre ISSG des Annuler du la Soridlé enta-

— 15H -.
molugiqw da Fruvws, dans In séance du E6 szplemhre,
at que je viens dc rvcevoir cn janvier I867. contient cc
qui suit :
— ¤ M. Guérinàiénevullz donna leolure nfuun uuu, nur la nain-
· Lynxlnu, unscclz léphlnplèn: pmpn: àl: China :
· Un paul que Yacclîmnlalwn cl Ia nuuralixaliun wnl lun deux
» maux el dns végétaux ululea.
¤ Vhummu, nl c'e«·1I par ulln qu’¤I a runquîx la pluparl du quaunlm
n vivr¤;d¤n¤1l'uutr2s lieux, mmme y vivcnl lei enpùœn qui sum
» sauvage, clic csl hcnumup plus nm, snrlnuzchzx la nnhnaux,
u vwn: cl n'y ucywduiw sam In sncuurx dc I'Imrume cl wmmn lc:
» Fnmu en IKBH. Catia mugmllqua nspècn, élnvén dans In num du
u nivnrna vshnx nous ul s'y unpmduu seule nam aucun mcuuu; un

.. I57 —
¤ sant et très-remarquable nui mh été signalé ses jours-ct par M.
a agronome vient d'nlm·r»er \ Parts rmlme, dans la jardin de M.
· le enre de la nant elle param; dc Saint-Étoi, rne de nentlly, 35,
n Ailnntmqui nxistmit xlanx reiardxn, cl y tinxant lvsnrxcacnns
¤ Camme parsonne n'n apporte ces vers t soie dans lc Jardin du
»· M· tn nnra ai satnteiitm, rt est évident ann des mnt; ant ont
a him. On avait trouvé des mais litt llamlayz agnthta sttr dus Ailnuvvzs
» qu'an avait rnnwntrt dns aynthuz lilirnx prèr d’Agen; mais je
» Damittc vinnt du cunstalar du la mannlru la plus positive un fait
» trè:-rare dans Pliiuoiru dea animaux, la natuvaluaxwa amanxpllu
» en France d'nn vert xme de llhtnts, récemment importé, quaml
» du marier, et apre: des siècles, r|u`\ une ximple acclimatation. •
v An miel de cette communication, diverses remarqua; sont
» prlsentéen, tendant tonte: A démontrer la naturalisation dn Hom-
» Awuia.-r, un a prix un papillon de nette ecpèce A Nm parlait. ¤

-— I5B —
· li. tîwuoun hit rernnrqner qu'i| ueucoulré dwitèizment min
· bourg; et que precéttemmeiit, deux ou: unut I'¢xpnnlmu qui
· mlm ctiznittex ou bmx de Ituntugnu. ¤
« M. E Dcnmum nututue égalementun t'ausemhlat»le,nbn:rvà
 
R E L A T ION
DE OUEHJUES CHASSES DE GULÉOYIÈRES KAILES
o*AL¤ÉntE.
Je vais avoir Plmnneur dc foire part. à ln Société de
quelques chaises dc Coltëoptems rurcs d'Al;zéiic. Ce<
cliasscs ollreut des particularités, et mèmu quelquefois
de petits épisudes, qui ne sont pus. je crois, dèpnurxns
«l’uu certain intérêt.
Quoique ne citant qu'un nombre Winsectes fort rcs-
trcint, je suivni l'or¤11e èublt dans lu nouveau cimluguc
de M. de IIlurscuL

— I59 —
Je dirni, pour commencer, quej'ui dejà en occasion, en
l8·*Ã9, de parler des mœurs de la llltgucephalu cuphrutiw.
La notice que j`ai faite alors sur cet inscetc, et qui a
cu la faveur insigne ct inattendue d'être insérée dans
une puhlieation importante, explique avec détails la
marche à suivre, pour faire avec succès la chasse nic ce
beau et rare Ctcinddltd:. Cette notice pouvant trouver sa
place ici, je o`l¤f:srte pas, alin d'évitcr des redutes, dans
une nouvelle description, A la reproduire textuellement,
parce que je tiens à entretenir la Societé de cet insecte.
qui est, nomme chacun sait, le premier de wus, quant
A son classement, dans les collections de colenpteres
d'Eurnpe,
DIIZINDÉLIDES,
Plusieurs de mea oorrespondanta en entnmologie qui
_ ne se aout pas trouvés à proximite des lieux, partout
identiques, ou se tient invariablement la Megucrphula
mphrotiw, rn'out fourni , dans la pensée de nfètre
agréables, des indieationa presque toujours erronées ou
nu muina fort incomplètes sur l'lialxitat dc ce bel insecte
ct sur la manière de se le procurer; dest afin de rectiûer
ces erreurs et ces fausses données, que je me suia hasarnlè
à presenter à la Societé quelques observations conscien-
cieusea et personnelles, qui, je l'espère, pourront servir
aux cnwmologistes 51 la rerlremlie du Coléoptère en
question,

· ISO —.
Les entlreits où fui rencnntré ln Meyaeephalu (d'apri·~
Lutreille) ou ln Tzlrarluz (d'nprès Guérin) euphruticu, ne
sont pas des Ines salés (chum) proprement dits, mais bien
des salines profondes, naturelles, ou lu moin de l'lrcmme
n'a rien fait,et qui contiennent, en eté. une croûte de sel
assez épaisse pour permettre d'en faire uvnntugeusemrnt
l'explc·it.rtxon.
Ce n`est pus sous cette rrrveloppe errstallisée qui
recouvre une fnnpe nuire et epnisse, nu milieu du nrnrzris
sulunt mème, que se tient ln Meynrwphulu rrrphruliru.
mais exclusivement sur les lrnrds, qui sont generalement
dnmines pur des berges xrssez élevées, eu sur le hns du
versnnt de ces berges; elle habite dans In terre humide
et grasse, à une prnlandenr d'cn\irrn deux pieds, et il
cat faeile de reeenuaitre su demeure, qui se révèle fr lu
surface seche du xml par un oriüce eireulaire, juste de ln
grosseur de l'inseete, Lorsque le trou est lrnhite, il se
presente snus un nspeet de rondeur parfaitement net et
rntuet; sl, au enntruire, il n'est plus oeeupé, le vent, ln
pluie, nu tout uutre cause, en détruisent la régulière cir-
ennlérence, soit en l'éhréehnnt, soit en l'0bstruant en
purtie, srrit enlin en le enuvrant de légères toiles d`urni-
gnécs; il n'y rt dune plus guère d'irrcertitutles possibles
de ee côte.
Mais il est trop pénible de creuser avec la pioehe ou la
bêche aussi profondément, en plein soleil, et souvent
infruetueusernent. duns une terre glaiseuse et ngglu-
tlnnnte; il est préférable et plus sûr d'attendre et de
guetter Yinwcte A sa sertie. Cette sertie n‘u pus lieu, lu
nuit, eumure cela nt'a été répété plusieurs lois et eomme

-·· l6l — ' ,
je l'ai lu dans quelques ouvrages, muis au crépuscule,
mstin et soir, une lrcure nvsnt le eeuclrer du soleil et une
demi-heure avant et après son lever, e'cst-à-dire jusqu'a
ce que le chaleur sait devenue assez forte pour faire
rentrer l'insecte dans sa derneure souterraine. A ce
mrmrent de la journée, vn elibt, an voit courir des Méga-
eéplralcs mee iitesse et en grand nurnlrre, a peu de
distance du leurs gites: cependant il est laeilc, malgré
leur course rapide, de iernparcr de ens Crciudelides, qui
rre Inut pas usage de leurs arles.
Elles supportent lrien l'csprrt de vin, mais il est
prudent de rre pas les y lursser sejourner trop longtemps,
dans la crainte de voir se ternir leurslrrrllantes eouleurs.
J'ai fait, en autre, la renuirque que lu Megaueptrnle, qui
se tient toujours dans Ylrurnrdrtè et à l'uml¤re, l0rsqu'elle
est au repos, à l'état de tarte comme A l'etzrt d'inseete
pairhtil. ; qui nc snrt de sa retraite qu`uu point dujuur el.
à la fin du jour, ir In lraiclreur, en urr mnt, puisque
décidément e'est un inseete crépusculaire, rre se montre
cependant que dans les trois mais les plus brûlants de
l'nnuùe, -juin, juillet et août.
le rue suis assure du fait de ses heures de snrtie, et je
suis parfaitement lixé maintenant fr ect tgarni. le censtate
donc que, rrfètunt rendu une nuit aux salines, par un
hrrlluntclair de lune (de deux Ireurcs à quatre heures du
runtin, ayant quitté Oran en voiture, à minuit), je n'|i
rien trouvé alors; fai continué stuïquerrient à elrerclrer,
malgre rrrnrr pau de sueees nocturne, à cette heure indécise
ou les Arabes disent, d'une muniere pittoresque, qu'orr
commence, mais bien juste, à distinguer un [il mrir d'un
H

, —- lüî ——-
jl blanc, je n`ai rien lrumé nan plus; ce n'est qu`i
I'aurare, quand I'lmriuvu se eolnie de teintes rnugcâtres
assez vives du côté vlc l'niient, que j'ai vu enlin, avec
une grande joie, Sortir ct courir cn quantité considérable
la Megncrphnlu suphralim, qui était l'olijet ile mes
Ivsrlierches passionnées.
Je crois qlfavec des détails aussi précis ct aurmul
aussi minutieusement exuels, ec lacau Cnlénptère, t|ou\é
tl'almr¤l en Asie, puis en Egypte, puis on Algérie, puis
vnlln en Espagne, finira pcut—e|ro par être découvert
egalement cn Iirancc, dans des condilinns analogues à
vzlles que je \iens nïènulnérer; cependant je ne pen~e
pas qu`nn puisse jamais le rcneuntrcr sur le lxonl des
marais-salam: arlilieiels, au lcstravaux de terrasscmcats
se renouvellent Imp souvent. S'|l doit être compris, plus
ltml, dans lu (aune dc nalré pays [mais ceci n'est laulclnis
qu'uue espérance que rien u'uuI0rise avce certitude], ce
devra être la plaine de la Camargue en Provence, ou
même la Cl1avenle»lnléricuie, l'iIe v.l'Ulémn, par exemple,
qui le produirl, ou plutôt qui révèlem san existence
dans cette région, quoique cette ile ne suit située qu'au
Ml' degré de latitude; car là aussi il y ix beaucoup de
salines, ct la clinleur y fait cmilrc, d‘unc manière remar-
quable, un grand nombre de plantes tout~à-lait méri-
zliunalcs.
Cûmrne bon insecte, poursuivi dans Vemplacemont
d`Butiéns marais iauxnàtres des environs d'Ol·un, mais

— IBS —
complètement dcsséchés en rité, je citerai la Cieindelo
littorea, dont la chasse n'0lYrc pourtant rien de bien
particulier; si re nlest qulil faut se servir, pour la
capturer facilement, d'un tilet it papillons, ou plus fort ile
la chaleur. tn juillet et août, ee qui n`est pas toujours
€l'I1n rhume fort attrayant. Mais, 21 ces conditions-là, on
peut en prendre nulunt que l'0n veut. Une prtieoution à
ohuzrver encore, c'est t'|u'iI ne faut pas se placer en face
nlecétte Cicinnlele, pour nhattre sur elle le filet; il Iaut
éviter nnssi, lorsque le snlcil n'est plus on rénith, que
votre ombre ne vienne I'cntourer, cor comme toutes
ses congénères, elle s`cni`ole sur-le»charnp,
[fete etant pour ret inseete tc moment de l'¤ccnu-
plernznt, on en prentl souvent alors tleux à la fois, le
mâle et la femelle.
le n`|ijomais pu réussir il rencontrer ee beau Ca!|l>e»
qui I1 été découvert, Il y A environ lB uns, dans les '
provinces de Youest de l'Algérie, par M. d‘Aurnont. Mais
romlnc iai tenté dilïérents moyens pour le trouver, je
crois devoir relater les principales recherches que j`ai
faites dans cette intention,
Yétus placé a l'extreme occident de lu province
¤‘l'Urun, sur hrs frontieres du Maroc, par conséquent dans
des conditions looales qui ine paraissaient propices pour
prendre sûrement cet insecte, s'il eût existé dans ln
contrée.

- tôt -——
ll y a pres de Lxrllaàtaglirnia, d'anciena silos, au
nombre de plus de deux cents, abandonnés par les
Arabes, qui y tléposaient autretuis leurs grains, avant le
création de la redoute, qui est occupée par une pctite
garnison France-Arabe et quelques colons.
L`idée me vint dc descendre dans un certain nombre
de ees silos et de les examiner avec sein. .le tis, a cnt
elîet, transporter une échelle, et m'é,tant chaussé de
grandes bottes a Pecnyère. dans la crainte d'nvorr maille
à partir avec des reptiles peu commodes, je me hasardai
à descendre dans ces espèces de magasins souterrains,
circulaires, et n'ayant qu'uue petite ouverture a lu
surface du sol, de manière a laisser le pansagc a un
Iiornrne. .l'explorai ile la sorte une vingtaine de silos;
mais je n'y trouvai rien que quelques Carahiqucs assez
communs, et, en outre, des Optridrens imitïensils, des
Souviens, entre autres des Caméléans, des Eatraciens,
ainsi que des Srorpiens, tous ces animaux engourdis
pour la plupart et cachés sous des pierres on des mnttes
de terre. Presque tous étaient tombés là par accident et
ne pouvaient plus remonter. Je renouvelai cette expé-
rienre ia ditïerentes époques de l'annee, et jamais avec
plus de réussite; d'où je conclus qu'rl fallait renoncer à
l'espoir de trouver le Carubus Aumonti aux envrrana de
Maghrnia.
Pavaia pratiqué aussi, antérieurement, des trous un
wu profonds dans la terre, en plusieurs endroits, et j'y
avais déposé comme appât dea morceaux de viande crue,
moyen très-connu, du reste. I'aperçus, dans ces petites
cavités, une foule d'inaecles, entre autres le Carabus

-— IGS —
Maillet, Sale, assez répandu dans (ws parages, el d`uulren
eolêopveres cnrnassiers et néeropttiles, mais point le
Cnvubur Amnonti, que j'¤uuais Innt desire découvrir.
Ln première fois que ]’ui trouve cet insecte remarqua-
me, venue, par aventure, à Magnum, en souieumi me
un bàten des squelettes de ehevaux, ou des débris de
crins deleur queue etde leur eriniere. On voyaitd'¤lwrd,
en graltant dans le sable sous ces ossements, des quan-
tités innombrables de Trax granulalur, de Sclphu luber-
culum etpunctienllix. Enlin je dûnielui ce bel llistéride,
le Margarinulux scuber, sous de vieilles penux de mouton
abnndonnèesr Delà à mc procurer plus incilement ce
rarissime eolénptère, il n'y uvuit qu'uu pas.
Duns les cnmps et les petites rcdoulcs, uinsi que dans
les fandauelrs et les cnrnvnnsernils, qui sont disséminés à
de plus ou moins grandes distantes en Algérie, el un peu
perdus dnns Vinterieur, am voit, tuut à l'entnur, dans des
hns-fossés eu dans des ruvines un vrni pandémoniuin de
détritus, d`ép¤ves, de débris, de gttenilles et de peaux
de tentes sei-les, qui feraient ln fortune et lu joie d‘un
rlriiîrmnier entltnltsinsle dc sa profession. Les règlements
de voirie ne sont pus et ne peuvent pas ètre ubservès
aussi délicatement et aussi scrupuleusement dans ces
pays-la qu’en France.

— IE6 —
Pour en revenir à mes moutons, e`ast·à-dire à leurs
peaux, je Es donc rassembler toutes celles que je rencon-
trais dans les environs du Mnghruill} ien lis remplir
plusieurs grands nues, que l’xm trnnsportn, sous mu
direction, dans des emplacements plus favorables, bien
sees, sablunneux, en les éparpillant convenablement.
Au lmut ¤1'une hurlnine de j¤urs,je n'eus pus la clinncc
de pouvoir quulilier men stratagème de merveilleux, ear
je ne ramnssni sous Iueî peaux de mouton si bien dispo-
sées, et que j`eus soins de soulever a peine, pour ne pas
medilier leur ndhëmnw au sol, que des Trax el des
Alido. '
Huit jours 1près,je lus plus heureux clic eommcnçai
à recueillir quelques Mnrgarinalui ; je linis enlln par en
trouver jusqu‘a dix ou quinze, dans une seule expedition,
quelquelois quatre sous une même peau, re qui etait un
résultat magnillque et surpnssant mes etpèrnnees. .l'uvais
tlècouvert le moyen unique de réussir.
Oula prouve que ce qu`il y n de plus ingénieux dans
la persévérance, e'est quelquefois tout bonnement la
continuation souwnue ct inlntigable de la persévérance.
Quant au Saprinus erucialus, qui est aussi une bonne
espèce ¤l`llislèridc, mais moins rare que le Illurgurinotus
Icubzr, je ne l'ai trouve cependant qu'uue seule luis en
Afrique, dans une rireonslnnee fortuite:
Elnnt à faire une cxeursiun avec un camara¤1c,j'npcr—
eus dans un champ, auprès d'un palunier-nain [Chu-

— IB'] —
mœmpt hurnilir), un rit-zéliré, dessétzhé, mort depuis
quulquc temps, et que les clueals n'nv1ient pas Gu
découvrir, immense nvsnluge que j'ar|is sur tux, UD
jour-là.
·le pris ce rongeur el le sccouni de msniérc A (lire
sortir de si carcasse ce qu’elIe pnuvnit conlenir d'hnI>i-
lsnts nécrophagcs. ll en tomba ¢l'nbord quelques inseclxn
insigniünnts; enfin un Suprimn Mucîulua vit le jnur.
Vaulant niais pousser plus loin mes investig·sti0ns.je pris
man cnuleau, el, au grnnrl ëlonnement du mon compu-
gnon de roule, jc vnupni sans scrupule lc rut en quslre
marccsux. ll en sorlit alors sept ou huit Saprinur cru-
vialus, qua je rsmsssni bien vite pour les introduire dans
un llucon ¢l':\lco0I.
Voile comment jb mc suis procuré tet Hhteride, qui
certes n'est pas A dédnigner.
Celte chasse se passait aux environs d'Àlger, il y B
deji plus de douze ans ; mais le souvenir m'en est
entierement présent enerve. Enfin jïitsis Irks-content de
ma trouvaille. ll hui nvoir, asser. développé, lc gnûl des
productions de la nature. pour eompremlre et ressentir
vos sortes de satisfactions-là.
LAIAELLIQDIIIEI.
le x\'ni capturé qfexceptionnellemenl cu htnu petit
Klxiznlrogue, sans les pierres, où se font cn Alrique de si

ubondnnm et parfois de si précieuses rècnlles enIomnIn·
giques, en hiver, et nu, par purenthèse, se tiennent
nussi lnul de Scurpiuns, que jv tunis llilpilnylltïlëmcnt.
Yen Bi détruit plusieurs miIl|L*rS.
LI IIIIIIIÃÈIB inhillibln de lmuver ne rare iuswlè.
0`ètuit, ¤p|`èS une Tnrlc pluie, d';|ller (aire ln chnsse ou
plutot In peche, dans des (nssés que Venu venuit du
cumuler. Aux pmmicrs ruynrm dc Alrleîl, une quunlile
innombruhle d`insr·cLes de tous nrdres vnlligcnient et
ullîncnt lzloulullment SB noyer dâllii ces Tnsêusi \l`€|u|rb§ y
élniëlli dêvcrsés pur dc pchts ruisseuux lorlcnlueux qui
les entruînninnt, rnulgrl: leurs efforts énergiques puur
ènhnpper à un déluge en niiniulure. rnnis qui prcnnit
pour eux les prnportinns «|‘nn vérilnhle cuturlysine.
C'€§t là surtout que j'ai pêché, lnut simplemrbnl nu
bout d’un bâton, le Rhimlragur xulurnlù, qui est une
Imllvelle espèce pour la (aune n|'Algeric.
le prenais en oct endroit, dc ln même faxyvm, le Rhizn-
ITUQIAS güvllldzhls, Fuîrm., (Url hun insevw uussi, muc
le Rhimtrogus Irunculwznruis, Lun., puis des Mélnés, ct
surlnul en nhnlldnllili dl: ]1cl|I§ Curvulmuînles uplmrlc-
nnnt à divers genres.
Je dois une meutiun taule spéciale àlu cliussc deoe
superbe colènptere.

.. IG9 -
Tnvnis remarqué depuis longtemps un vieux mndrler
de peuplier, qui était étendu parterre, sans doute tombe
d'une cltnrruttc qui le trunsportrut; itoit par négligence,
soit autrement, on l'.rvnit lntssè li tout près de lo
redoute.
Ifidée rnc vint dc foire quelques incisinris, au moyen
tl'un ûeorçoir, à la surfuoe du oct arbre vermrrulu, lorsquc
fnpereus, dans le oours de mon upérution, une simplc
élytrc, fund hlvu foncé, traversé de trois lignes d`urr
rarmin cclatnnt. Jejugeni, du premier coup-d`neil. que
nette èlytre rlevnit npnrterrir à un insecte tte ln famille des
Buprestides,
Alors je rentrni chez moi, oitje pris deux hommes, ct
je leur its transporter sur-lœcltnmp dans mon logement le
peuplier en questton.0n le sein d'nhord en trois ou quntre
tronçons; un tendit ensuite res enormes bûches, vt alors
je me lrvrni A urrc besogne longue et metieuleuze, mais
qui tut couronnée du plus heureux succès. Je trouvai en
quantite ln larve et l'inseet¤ porfnit de l'Acmœod:r¤
_ puluhro, en coupant au contenir, et en les dèlritnnt
comme des ullumcttes, tous les tnnrreaux de lvnis que
j`nuris fait fendre. Je tcrmînui lc lcnxlcrnrrin mon trrvnil
dc patience, interrompu par l'nrrivée de In nuit,
Voilà le procédé que j`emplnyni pour mettre en run
possession ce splendide iusceto, qui a dû être tort surpris
de voir le jour avnnt l't~puquc ordintrire de son exnsinn.

— I70 —
Si je possède cet insecte rare, je le dnisà Itnü cirCOI\S•
tance aussi extraordinaire qifinnttendue.
Je rèunissais aims un spécimen d'œais dbiseaux de la
localité; javais remarqué sur lea parois iles hautes
berges de sable qui bordent le petil cours d'eaa, alüuent
de Ia Taina, lequel enule au milicu dcs Iauriers—rases à
Lalla«Mnghunin, des trnus ayant une grande profondeur.
dans le sens linrizanlal, et creusés par des Guepiera qui
_y rleposaient leurs tenls.
Voulnul absolument enrinhir ma petite cnllectinn sic
cette espèce d`ueuis, assez dillicile à se procurer, je lis
porter des piaclles en-haut de ces berges; Ia, nous nous
inîmes a l'neuvre, ceux qui rn'accnrnpagnaient et nini,
peur nrrivcr, â fume d’cnlever du sable avec nos outils,
à deux nn irais pieds de prnlundeur, jtxsqu'a l'en«lr0it un
les Guêpiers avaient pratiqué le passage de leurs nids.
le lrnuvai parlailcmcnt les œufs que je vnalais avnir.
Mais il s`agit ici ifenlomnlugie. Tout en pinchant, je
vis apparailre le fameux Cebrionide dont je rncnnle la
trouvaille; ja Vcxarninai attentivement, sans pnuvair
détermine! alnrs il quel genre et encore moins à quelle
espèce il appartenait.
le l'ai envoye plus lard ii Paris en cnminuniralinn,
avee d'nutres insectes, à M. Leon Fnirmairc, qui a eu lu
bonté de me les nnmnier presque laus;cc|ui-là est du

— I7l —
nombre de ceux qui ne l`nnt pas ete, de snrln que je suis
encnre sans posseder son nam spécifique,
IÉNEIIIIDNIDES.
SEP; D1 DES.
Pendant lnuglcxnps, àïlluglxrnin, dunt je suis ubliguê de
parler très»s0uvent, parceque j'y ni consrdêrxblement
chasse, je ne trouvais nl'ubmd ses dcux hans insectes
quïwcitlenlcllement, par-ci par-là, blnltis près du
pierres, à l'nbri du vent, et exposés au snleul du prin-
temps; mnis cnlin j'ai réussi À découvrir leur véritable
habitat.
Lc Sqiïdium uncivuxlum sr: tient en abondance au
beau milieu d'uuc mule, cell: qui vn à Tlcmeen, et qui,
se brfurquant, cnuduit uussi i Gar'-llnulmrl. nù l`nn
cxpluite des mines de plnmb argenlifère ; il pullule là sur
dc petits ilnlx prnémiuents d`un terrain snblonneux,
couverts de lvroussnilles, ct respectés par les rares voilu-
rcs, les chevaux uu les nlrnmadaims qui circulent dans
celle direction,
Le Sepidium Wngmri sc reuwnlrc eu quinlité aussi
dms un lutrc endroit, également snblonneux. mais
entièrement aride, à peu de distance des silos dont jlui
purlè plus bnu\·
Ces deux républiques de Sèprdidcs ne sont pss LrèS·
êlnignècs l'une dc l`:\utre.
Je pourrais entretenir lu Société d`un grand nombre

- 172 ..
d‘sulrea insectes ct dc purlicularilês qui se rappnrlenl
aux procbdés variés, employés pour leur Iain: la chassc,
maisge craindrars de trap mïëtendre et de rendre mon
Sujcl fustidleuh
Cependant je veux indiqucr, cn passant, lc systeme
dc bouts de bougies allumées, placées près de grottes,
dans le land d'un ravin, ou Frnis«Vnllun, à Alger. moyen
dont jc me suis scrvr nvcc nvunlngc, pour prendre nou
seulement des Cnléuptéles crépusculaires, mais nussi [mn
nombre de papillons de nuit, qu'il n'enlre pas dans mon
cadre de dùcrlro.
Au printemps de 4858, svec un de mes employés, tous
doux le fusil sur l'èp¤ule et escortes en outre dc Irons
üuvriers dhdnaînislratinn, armés de leurs mnusquclûns,
jc quitluis ls redoute de Msghrrria. pour aller faire une
rcconnaissonce entomologiquc, à plus d’une lieuc ilo Ia,
dans les lentisques qui couvrent la plaine à perle de vuc.
Le pays n`cst pas sûr; il est infesté de maraudeurs
mtirucalrrs, (surtout sie la Irlhu monizigrrnrde des Deui-
Srrnssen, dont on a tant parlé lors de Yexpéditiorr vlc
IBSB dans le Maroc). lesquels ne manquent pas du
dépouiller les voyageurs isolés ou attorvles, lursquc You,
casion s`en présenta, après lnur avoir préalablement
coupe ls tele. .l'ai vu se renouveler maintes lois czllc

— H3 -
façon sommnire de ee deharrasser des Raurnîx, pour les
dévaliser, pendant mon séjour dc plus de trois ans dans
cette agréable résidence. Les nllieiere qui habitent la
redoute, lorsq¤`ils s'en éloignent de plus r1`un kilomètre,
pour aller ir la eliasse, sont form d'inl`ormer le commnn»
dant supérieur ilu cercle, de leur absenoc, et d'ètre au
moins quatre réunis et armés.
Gest de cette façon pittoresque qu`il fallait souvent
procéder, pour aller faire un rnnacenle battue de caléop—
teres,
Dane, au mois de rnai lS58, re m'enlançais dans les
lcntisqucs el lesjujuhiersmains, paur tàelrer de retrouver·
un insecte fort joli, de la famille des Cureulranides,
I'Arnm0phus Callyi. que j'nviris découvert Yannée précé-
dente, et qui u été décrit dans les Annuler de la Sacféld
entnmalagùgua de France, par M. Lucas, qui a bien wulu
rne le dédier.
le retrouvai bien, en pleine floraison, la plante sur
lnquellefavais pris un assez grand nauibre d'Amarnphux.
en |857; e'cst une petite tleurette jaune que je serais
fart embarrassé de désigner autrement aujourd'hui, et
dant je regrette de n`avoir pns alors eueilli quelques
exemplaires. J'y suis retourne plusieurs fuis, la mème
année, afin de n`ovoir pas L me rcpruelrer de m'y etre
pris trap tôt au trap tard; mais je n'ai plus jarnaia revu
ee Cliarançan «l'un beau vert duré.
Enfin re crois qu’oa une parilannera cette hialoriette,
qu0iqu'il y sort autant question du chasseur que de la
elrawse, parla raison que la elrasse doit ètre tout iei, et
le elrnsseur disparaitre derrière sua récit.

- l'I'l ...
Puisque i'en suis sur les Curculionidcs, ct rn rrr<'r..e
temps Sur les drflieultés que présentent certaines explo-
rrrlions cntrrrnclogiques, je dors cncorc cilcr deux ou
trois inseclcs de cette numlrrrzrrsc frrmille.
Le Clwnus puslulaxux nre vient de Svl,rlnr.r, sous les
pierres; rl ruppclle assez le morbilfosux, nrrris son faciès
gûnérnl en rlill`ère d'une manière très-serrsrhle.
Pendantll recherche de ce enlèoplere, je fuisrris partie
del`exp•&diti0n dont je przrlnis un peu. plus liant, qui ir
opéré en 1859, rluns le lllnroc, sous lu arlrerr du genéral
en chef de Marlinrprey; j'é|nis dans lc sud, avec la
colonne du genéral Duvrien qui ri termine ln eanrpügne
par ln Surprise et la rlèfaile de l'er.mernl et par une Iuzzio
considérable de grains, de moutons et de clrirrrrcnrrx.
Là, il m`es| arrivé frèquernrnent de descendre de
cheval. d'aller fr pied pendant tleu‘< ou trois lieues, et de
déplacer ir li hâte, pendnnt que lu colonne élrrit en rorrte,
tous les cnilloux que je trorrvnis sur mon possngc.
Nnus etiuns alors i l'rrr|rërJ du Sahara rrlgêrierr ct du
Marne. dons le desert d'Àngr.rd, lo région du Scrsou ou
des Haute-Plnterrux, solitudes dont la physionomie est si
curieuse; nous avions déprrssé ln source de I'Oucd·lsly,
el campe pres de Yemplrrcement où se livrir, le lâ août
IB63, ln fameuse bntarille d'Isly, remportée sur les
Mzrrncnins par le mmedxârl Bugcrarrd.

— I75 -
Nous nvians FA] degres de elrnleur nu milieu du jouh
rl. de la glane, ln nuil, dès ln En d'ecl¤rl1re,
le rècnllni uinsi nu pas de enurse quelques lrnnncs
especes de enlenptèrcs, lelles que ln Timurnluz lurhida
Erich. , la Chryrnmtlu evylhrumeru Lne·, l'Adr.Imiu
Fn1:¤wntiLuc., et un Tychiru ¤l'especc nouvelle dnnl
je n`rri pas le ruxIn» ele., elO·;ptris, en Conchylinlngic,
_ plusieurs enquillnges rnres nu nnnvetux, nntnmlntnt
du genre Helîz, 1.lnnI. j`ai conservé des éelrrrntillons, mais
dent il r\`cst pas necessaire de pzrrlcr ici.
Enûn je dnis indiquer cncnrc lc Charm: crîxtlblulur,
espèce nouvelle décrite par MM. Feirmnire et Cnquerel,
en IBGD, et le Cleunttr murguviliferurr
J':ri lrou vé en même œrnprs ces deux insectes, si remap
quulrles, Ie vrùlulalns surlmrl, qui est mngnilique È lu
loupe. fl deux pas de ln parle de la rednule de Maghrrrizr,
Anus de très-peliles pierres, nu commencement de l'lriver.
·l`ètnis passe par lh maintes et muinles fais, depuis lrnis
uns, sans me rlnuler qu'il pût y exister des raretés aussi
précieuses.
Ces Clèonides iwnirnt leurs giles sur la tlêclivilé la
plus lccenluée nl'¤n terrain naturellement [url en pente.
Le Cleerrux zristululux nccupait le lrus el. le margarili/HW
le haut du mème tulns.
Tai tenu A mentionner res deux Curculionîdex, pnlsr
prouver une fuis de plus que le lusard, dans les chasses
/

* 476 —
cntnmolngiques, joue parlais un rvlle sussi impvrlsnl
quïmprévul
CEIRAMEYEIBES
Lc Purpuricenur barbarur est lc mâle du Purpuvicmux
Dumerili, Is: n'cn purlc que pour canslulcr cc fuit, que
j'ai été a même de verifier souvent, par Vncenuplernent
nnvurnahlc dc ces deux lncnux Lungicmnes, que j'ui mau-
xès en ahnndnnce a Maghrrnn, au bord ¤i`un ruisseau,
sur de grands chardnns à llcurs jaunes.
Ou en n fmt du-ux cspèucs dislinclcs, « mnmc cela nrrlve
quelquefois; mais ul est hun d'nürmc1 que l'un, lc barbu-
rus, est le mâle, et le Dumuili ln femelle 1l'une Seule ct
unuque espèœ.
La cliusse de ces deux insectes n'ollre, du Ieslc, rien
de particulier.
Cet. autre Lnngîcorne est crépusculaire, presque nac-
lurnmil vullige le soir. attire par les lumieres, auprès
des maisons uu des gaurbis. On lc prend assez commu-
nément, en élé, qunnd un veut bien s’cn rlnuucr ln peine,
lnrsqu'¤n est assis sur des natles, en plein air, A respirer
ln fraicheur du snir.

- 477 —
Lc Lompyrir mauritanien Luc., de ln famille dos
llloloeuderncs, se capture de In même maniere. mais dans
Pintéricur des habitations, A la elarlé de ln bougie.
lorsque les croisées sont ouvertes.
le vais terminer cetle pelile relation. en rneonlnnt B
quel l'0n peut iilre exposé, dans cerlnmes ciroonstnnce:1
et dans eeitnines contrées dc l`Algérîe, lor=qu'on veut
pousser un peu trop loin ln curiosité ou ln passion de
l`Histoire naturelle.
(1'etnit en IEEI; j'ét¤is nttnclrê à la colonne expE¤li»
tionnnirc qui guerrnyuit en Knbilic sous les ordres du
gbnérnl de Saint-Arnaud. le me trouvais détache el
campe dans un endroit qu'un appelait, du num d`une
tribu voisine, les I1cni—Irlurisnw·. Nous étions en pays
ennemi, au pied du Djurdjura, En 22 lieues Est «l`Auntnle
(Krour-Gliozlurij. Vaneienne Auziu des Humains; et ce
camp, plnui sous les ordres immsêdints du colone] Bour-
Iralt|,n'nvaitsa raison ¤l'ètre en ces licux que pour la
eonslruelinn qu'on y luisant tl'une forteresse dite Maison
uk Cumrnunrlcmevu.
Tous les Jeux ou trois jours, des corvées en armes,
tant nombreuses, sortnicnt du camp pour aller faire du
vert pour les ehevnux el couper le huis nécessaire a lo
cuisson des aliments.
Ie résolus «l'¤ccornp:rgner une de ees corvées, dans le
Irut ¤l'explurcr entnrnologiqueinent, quoique nl'une Ina-
niere très-rapide, les grands bois d'uliviers qui se trou-
vent A ecrlniae duslanoe des l1mi·Mar¤ruur·
I2

- HB -
I'|vais avec rnoi mon ordonnance, arme comme mot
de son fusil.
Nous ahattimes quelques perdrix rouges, en passant;
puis je me mis a prendre sur les fleurs. sur des ombelli~
fères surtout, une grande quantité d'insectes de toute
espèce, dont il est inutile de citer los noms, Je prenais
goût a ma cltassu. 4
Maisje songeau que le moment slc la retraite étaitvenu;
nous sortirnes donc du bois, et nous ne vimes plus per-
sonne. La corvée etait partiel Nous n'ovions pas entendu
le clairan qui avait sonne |`heure du retour au eautpt
La position était eri tique. le l'envisageai avec assez
de sang-froid, tout en etant plongé dans mes réücxions,
qui, en cette occasion. n'etoicnt plus entomolngiques du
tout, ni couleur de rose.
Tout·a—coup, nous voyons apparaitre une trentaine de
Kabyles a cheval. Nous, nous etions a pied. Une inspi«
ration soudaine me vintà l‘esprit, prompte commel`éelair:
c'éLait de laisser supposer à ces cavaliers que nous
n‘étinns pas seuls.
le vois encore ces maudits Kahyles A ligures féroces
et rénarhstives, avec leurs longs fusils en bandoulière,
et qui nous regardaient dans le blanc des yeux,
Si nous avions fait rnine de rentrer sous les fourrés du
bois, nous étions perdus. Que faire alors 'I Passer simple-
ment ou milieu de leur groupe, en ne leur cédant même
pas le passage du sentier étroit qu'ils suivoientt (1`est ee
que je Bs. et avec le cigare i la bouche, par dessus le
marché ; j’avais continue à le fumer, non par hruvades
mais por excès de prudence. Mon ordonnance mesuivait.,

— I79 —
Mais qrrelle émotion et quels lmtlernerrts de Uœur préci-
pilés nous ressentimes, lorsque nous nous trauvàmes.
gràces à Dieu, hors nl'utleinte de pareilles renrsonlrcsl.,
ll fnut dire que, quelques jnnrs avant, les_ Kabylos
avaient assassiné un znuaie a cinq minutes du fort en
vonstruetion, Nous nviuns purluileurent cunseienee, mni
xurluul, dc nuire xilnatvon plus quïquiwque,
Enlin nnus gagnàmes leslernent les hauteurs des mn-
melons, tl’uir nnus nperrei ions le camp des Reni-Mansour,
notre espoir, notre refuge, nolre port de salut. Au hour.
tl'une bonne heure de mu relie forcée, nous wnlrinns soirs
nus lenlms. Nous étions ai deux lreues du eump, lursqu'en
surtunl du hois, nous avions rencontre lus Knlryles.
(kt épisode rnc refroidit uu peu pour les recherches
¤l`insecles ; je ne eluussni plrrsalers que tout pres tlo notre
Ivimuoc, cn perdant rarcmcnt de voc lc (ront lle lwanrllère.
lc demande bien pardon à la Snrièlè de lui avoir lait
le récit peut-être un peu lmp dèlnillê, du celle dernière
t·lras<e, un il n'cst question que de Feutamologisle; mais
enrnme ce récit se r.rltnL·lrL·, rl'une manière indirecte, ai
Vrntornolngie, j`ni cru dcvni r l'lrjnuter aux clrnsses excep-
tionnelles des euléuplêrcs ¤l'Algerir, tlonlje viens de faire
ln desrriplianl
Ernest Cnrrï.
 

QUELQUES MOTS
M. AUGUSTE THUILLIER,
Mess|zui1S·
En ouvrant cette séance, la première dela seclian de
Zoologic, après Yépidémie qui a rlàolé nalrc ville,
]'épmuve une vtvc cl. bien poignanle émotion: Notre
secrétaire, mun uml, M. Auguste Thuillicr n'cst plus Ã
la place un nous l'avans vu si zwuventl Lc choléra nous
l`a ravi  La Societe Linnéenne n'a que faire de unes
sentiments pcrscnnrslsgnussi ne vnus parlerai-je pas nl'une
amitié qui, pendant plus tlc vingt uns, nu s`es\ jamais
démen|ie,je ne dais ini que vous dire quelques mats de
notre secretaire. Ce u'esI. pas que la Smziélé Linnéeunv:
ait été privée par sa mall. d`un naturaliste qui ait fait de
nombreux travaux ou des decouvertes imparlnnlcs; nan,
Auguste Tliuillier, retenu par ses devairs de praticien et
~ de professeur En Yûcnlu fle unbtlecinc tl`Amieus, ne pouvait
donner beaucoup dt: temps aux recherches 1.l'Iiisl0ire
naturelle; mais la Société apcnlu un homme sur l'ae—
tivite et la bnnne vulonte duquel elle pauvait compter,
un homme qui avait pris a Cœur son établissement et
son dévelappemenl.

— IBI —
Auguste Thuillicr avait, en ellel, vu dans I'institutiou
de notre Société un immense service rendu A la science
en général, et A sa divulgation, L`étude de Yhistoire
naturelle, disait-il, en obligeant A ne se ûer qu'à Yobscr-
vution, qu'à Vcxpêrience, déshubituc caux qui s'en
occupent, des mots vides de sens, leur fait rthaudnnner
Ics raisonnements à perle de vuc pour n'accept2r que ce
qui a eté vu ou touché, les initie à la méthode expéri-
mentale qui a donné de si brillants résultats dans toutes
les sciencesr Tout lc monde, ajoutait·il, ne peut faire dc
grandes découvertes; mais chacun peut apporter ses
renseignements, sa petite pierre a I’¤euvre commune.
Viennent ensuite les Immmes de génie, ils grouperont
lcs faits découverts, de manière a nous élever à des lois
de plus en plus générales.
Auguste Thuillicr était pourtant loin d'ètre seehement
positiviste, il suivsitavecinlérèt ctsympathie les hautes
eenceptions que l'on cssoyc d'elcvcr surles faits connus;
ainsi nous nous oecupions souvent, en sortant de nas
réunions du la section du Zoologie, des progrès qu`a|Iait
faire l'l1istoire naturelle, gràce A l'immense découverte de
la théorie mécanique de la chaleur. o Ce u'zst plus une
hypothèse, tlisnît-il. dest une vérité acquise, et c`estune
vérité qui éclairera d'un jour nouvnau les faits déjà
connus aussi bien en mécanique, en physique. en astro-
nomie, qu'en physiologie animale ou végétale, c'est lc
principe général de la philosophie naturelle. n Qtloiquo
médecin praticien ctprofcsseur d'aocouclrement, Auguste
Thuillier ne s'él¤it. donc jamais tenu renfermé dans des
études spéciales; au contraire, il aimsit les vues d'en-

— IBÉ -
semble; vfat paurquoi il éludiait avec win toutes les
r<·i¤>n1.·es nuturellcs: il assistait toujours aux leçons de
plrysique L-Ide eliimie de son ami M, Poire, il ne manquait
jamais au cours de mécanique de la Société Industrielle:
M. Moullart le comptait parmi ses auditeurs les plus
attentifs à son murs i.l'(-uonamie politique et smzîule, une
du svienœs naturelles, comme il le disait uw: raison,
Celle assiduité aux tours des sciences proiessées d.in·
num: ville lui permettait de faire uns généralisation;
qu':] reeliereluiit. Pour lui, ehalcur. lumiâre, electricitë.
magnétisme, wlrèsion, nllinite, gravitation, toutes ces
forces n'en tout qu'une : Cette conception grandiose de la
scienee moderne l'avai| frappé, ct il aimait à rappeler
que c`e|n¤enI deux naturolisles qui, les premier», avaient
jeté dans le monde cette admirable pensee. [luna les
pages qu'¤l rèdigouit pour luetliter l'expusitr0n de son
cours A l'Ee0le de Mèdeeine d'Amiens, que sa lainille
m'u mariees apres sn niort, et que je ounsrrxe, car ce
eontcclles d'un hon et aimé cttxuarade d`e\udrs et d'un
anni sinuire, j':ti trouve, sur ce sujet, le uumuienoeinent
d’un lraiail qu':] se proposait dc lire ai une de nos
séances ; je le purruurais re matm, et e'est mette lecture
qui m'n rappelé ses opinions, et m'n eonduit à \ous en
purler.
Auguste Tliurltmr uxaitdone une haute idée des ser-
vices que pouvait rendre notre Soviète; aussi skreeupnit.
il avec ardeur de son établissement. Les membres dn
hurenu savent quels grand< projets il avait conçus pour
elle: il ne wmlaul rien moins que la mnstructiun d'un
vaste musée, situe à l'enlré¤ des petites promenades de

- ISE -
nos boulevards prèa de la gare du chemin de for, et la
conversion de tout le terrain qui eouvre et borde la voie
ferrée en un grand jardin botanique ct mologique comme
colui de ln Societé tl'acciimat·rtion de Paris. Les moyens
de mener a Ba ce vaste projet, il les trouvait dans
une loterie et dans des souscriptions particulières. Et,
Mexieurs, il était capable de le réaliser, Lint il mettait
d`aetivité. et surtout de persévérance B poursuivre l'at>-
eomplisscment des desseins qu'il nvait rniiris, Combien
ulégà de démarches ii avait faites pour obtenir la trans~
lation rue des Trois-Cailloux, du musée de la ville situe
actuellement près de la citadelle ; l'administration a recu
da lui un memoire complet sur cet objet si important
pour notre Societe.
Mais le choléra est venu nous l'enlever jeune enoore.
il n`avait que 38 ans. [lotto activité qu'il dèployait pour
notre Société, il |'avait mise aussi au service des indi.
gents, et c'est en les soignant qu'il contracte lo maladie
qui nous l'a cnlevé. Deux (nus nttoint au commencement
del'épideniie, il refusaà ses amis qui le lui conseiilaient,
dc quitter la ville; il aima mieux exposer sa vie que dc
paraitre (aiilir à son devoir. Huit jours avant sa mort, à
minuit, il venait avec moi voir un indigent, et ¤'il fest
dérangé A cette beure avancee, a peine remis de sa der-
nière indisposition, nu milieu d'une pluie torreatielle,
e'est qu'il savait que, lui seul, devait le faire avec
moi, car c'ctait pour visiter un lromnte indigent de la
paroisse St.-Germain, dont il etait le médecin des pau-
vres ; il faisait simplement un acte admirable!
Vous parIerai—je de ce qu'il a fait en dehors ile notre

— ISÃ —
Société, M. Alexandre l'¤ retrace dans un diseours que
la plupart de vous connaissent et qu'i| prnnnnça sur sa
tombe. Membre de la Société Mudrrole. vl en fut seerE»
laire pendant trois nus, puis president, et e‘est à lm que
nous devons la creation du bulletin imprimé des séances
de cette Compagnie. Membre et secretaire du comité de
salubrité, il a lait, sur les egoiits et sur lu caux dc
la ville. plusieurs rapports qui ont une grande impur-
tnnee aetuelle. Professeur a l'É<x1le de Médecine, il avait
su attirer et garder les élèves aux divers cours qu'rl
prnlessa successivement. Mais ee que nous dci ons surtout
louer en Auguste Tlrurllier, dest qu'il était un honnête
lroxumo et un lmnnèle médecin; un peu moqueur et
caustique, mais seulement quautl vl voyait la pr/steutirm
et le clrarlataoisme de qu¤lqucs·uns, rl étoit toujours
cxecllent ennlràre, et surtout, Messieurs, je le mis. hon
ami. Aussi aions-nous vu des larmes rernplrr les yeux
de nos deux plus venerùs cunfrcrcs aux premières réunions
dela Societe Médicale et du Comité de salubrité, après ln
elmléua, quand, présidents de ces compagnies, ils signa-
laxent les pertes que lu corps medical aiait [arles. liappns
Ier oette émotion des deux medecins les plus ages et les
plus estimés d'Amiens, en parlant d’Augustc Thuillier,
est le plus bel éloge que l'on puisse [aire du secrétaire
de notre section,
Lrzwoute

EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX
 
stnnczs nz LA société.
· Assrmnnée aniràmnr woncxnismnn,
Le dirnanelre, I2 novembre i865. A 2 heures de velc-
xée, ri en lien duns une iles snlles de l'IIùIx:l-de-Ville
d’Amien=, cnuformémcnl fr I`annonce qui en nvnit été
huile par les Journaux de ln lornlilé, ln première Assem-
blée générale des ndhérents un prnjel de réorganiser
l':rncienne Soerêlni Linnéenne du Nord de In Franre.
L`ol'»jéi. xle la réunion n élé expose, tout ufaburd, pur
MM. E. Le Cxvrreur ei Mirlrel Virm, membres de Yun-
eicnne Sociélé Lirinéenne du Nord dc In France, fnndâe à
Abhexille pnr Vinizintive de MM. Casimir Picard, méde-
cin, el Tiileltc de Clrrrnont, et dlslinilivemeni. conslilube
dans une Assemblée générale, Ienuc à Amiens, en juillet
ISIN.
Des regrels sont linnlernent exprimés sur ln irop
ruurlc existence de neue nlile Assorinlron que la mort
prérrratuirèe de M. Picard et diverses enuses d'nn nuire
ordre nnl arrêtée dans son premier élan, ei. rndienlcmcnl
cmporlée nvont qifelle uit en, pour ainsi d1re,le temps
de iniremxlre chose que d'inzliqner le bien qu'elle aspirnil
A réaliser. Il en est résulté, pour nuire contrée, nu grand
affaiblissement dans Yetnde des sciences naturelles et

— IE6 —-
une regrettable lneunc on cette leconde hrsnche d'scti-
vité, qui ns devait pas rester indefiniment stationnaire
ou milieu du vit' essor qu'¤nt pris toutes les autres.
Diderenws considérations sont eclrangées à ce sujct entre
les personnes présentes, et rt cn résulte un sword una-
nime A reconnaitre Vopportunité dc faire revivre cette
institution, en prenant les moyens nécessaires pour lui
ossurer une existence durntrle.
Pour mieux shliûer sur t'idée-mère de l'œuvre que
|`on entreprend de revivilier, on prend lecture du ris
glement et des statuts dc la Société primitive; ct ln dis-
cussion s`ouvre ensuite sur les divers changements que
le temps et lexpsêrienee ont rendus nécessaires pour la
situation présente.
On tombe imnrivdiatourent d'sceord sur l'utrlitè de ùxer
le siège de ln Societe à Amiens, tout en maintenant l’e—
tendue du champ des explorations et des préoccupations
botaniques, wclogiques, géologiques et minûrrrlogiques.
dans toute la circonscription mnrprise sous lc nom du
Nord de ln France.
Trois buts sont nettement poses comme devant être
poursuivis par tous les nroyens possibles.
l• Repondre le goût des sciences noturclles dnns toutes
les couclres de ln societe et surtout parmi lesjeunes gens
de notre circonscription gèogrnpliique;
2* Former un lien dc lrntcrnellc crrllahorntion pnrmi
les nonihroux amis des etudes de la nature;
3* Provoquer partout, murs surtout à Amiens, ln inr-
mution de collections particulières. Aussi complètes que
possible, par lesquelles s'a|rmentern puissamment un

— IS7 —
Muséum central, formé par les sains de la Societé Linné-
enne, représentée par divers comités.
(le Muséum spécial, largement accessihle à tous, offri-
rait comme enseignement permanent, des types et des
classifications prupnzs i guider les jeunes naturalistes, et
faciliterait, au prnlit dela science generale, la confection
tlélinitive d'unc Histoire Géolcigiquc, d'une Flore ol d’une
Faune de notre pays.
Consèqucmrncnt ii ces mnsidèrations préliminaires,
l'AssembIèe estdïivis qu`il laut laire un large appel dans
loutcla eonlrvèe ou pourrn s`ètnru.lre |'a¤tion de la Socièllt
Linneenne du Nord dela Franctua tous oeux, spécialistes
ou non, qui se sentent disposés à cnlrepcndrc pour eux-
mèmes ou à favoriser autour d'cux la prénieuse èlude de
I'l'lisluire Naturelle. Aussi adopte-I-elle, de préférence.
un eliilïrn de cotisation qui soit à Ia portée dc toules los
bourses, et qui permetle de compter sur un nombre
dkadherrnts qui demi grandir à mesure que Yexistence
et Vulililû de la Société se seront mieux lait connaitre.
Elle tixe à tt] francs cette colisatmn.
La Société Liunèennc se diviscra en trois Comités.
ayant chacun son activite elsa direction propre, chaque
Cninité pouvant lui—mèmn se snlnliviscr en eulnul de
sections qu'un le trouvent utile: lc Comité de Botanique,
le Comité de Zoologie ct le Cxunite dc Géologie. Chaque
Comité sara dirige par un président, assislé d`un ou plu·
sm"; éwetaim.
Apres avan examiné ces diverses questions, l`Assem-
lzlée décide qu'eIles seront btucitlees et mises on harmo-
nie dans un travaxl d'enw¤mhie avec les dispositions

— ISG —— '
qu'elle entend eonsorrcr du projet primitif de ISE!).
puur être déûnitirement revues et adoptées dans une
prochaine assemblée générale. Mais. des ce jour, elle
entend constitucr I`Assoeintion d’Histoirc Naturelle sous
lc nom de Société Lirrnéerine rlu Nord de la Franee, ayant
son siége fixe à Amiens. Ellc décide que cette Societé
sera administrée par un bureau composé d`un président,
d'un vim-président, d'un secrétaire, d’un secretaire-
mljoint et «,l'urr trésorier-archiviste.
Il y aura, en outre, pour clrrcun des Comités de bota-
nique, de zoologie et ile géologie, un président et un ou
plusieurs secrétaires.
Toutes ces fonctions scront conférées pour un on nvec
rééligilrilitlr après lïtxprratinn tlu mondat. L'Assenrblée
générale nnrnnrcrn également pour un nn une Commission
de publication des trnvaux dc ln Sucietér
On procède au scrutin pour l'éleetiou des membres du
lvureau pour l'année |8ll6, Sont nommés:
Président : M, E. Le Corrruwwl
Vic¢«Pr·éridznt : M. Gurrwiun;
Secrdtmre : M. Michel Vrox;
Setreliuirw-adjoint : hl, le D* Drrrlns.
Tvlrorierulrrshiuistc : M. E. Futurs.
On ncmrnc cnsuilc présidents de Comité:
De Botanique, M. le D' ltrcnrtn;
De Zoologie. M. lc D" .l, Lwoet;
De Géologie, M Bureux,
0n njournc à une réunion ultérieure la désignntion des
secretaires de Comité, qui devra se faire par tous les

— IBS —
membres du ces Comités, une fois qu`ils se seront consti-
tués par une inscription laissée facultative à chaque,
membre.
L’Assernhlée charge son hnrean nouvellement forrnb
de formuler une rédaction définitive du règlement dant
elle vient d'ndopler les lrnses et qui devra lui ètre soumis
dans la praclrainc sernce generale. Chacun des membres
présents S'engx\ge à cxcrecr, dans lc cercle de ses rela-
tions personnelles , une prnpagirnde aussi active que
possible, nlin de dnnner à l`Ass0uiati0u nalssanle le relief
et Yenergie dont elle a lnrsain pour arriver promptement
ala réalisation de son œuvre.
Le Et novembre ISGS, la lrbltre suivante n été adressée
par le President et le Secretaire de la Societe À un grand
nombre de personnes 1.|`Amiens, du departement de la
Somme et des dcparlcntents voisins, que leur pnsrtion ata
leurs etudes lrabrtnclles faisaient supposcr favorables à
la réorganisation de la Societe Linnecnne, et disposées à
se faire inscrire.
Déslreux de prnpager eflicacemsnt ls goût du reicnres naturellu
en notre pays, pluraenrsarnir de ces prerieures études ont concu le
Frame, dont la pensée féconde eat A peine la temps de sa faire
jour pendant sa Irnp caurte annie de 1838 L 18Hl.
Comme alara, il s'agit arriourd`l1ui de creer un lien de fraternelle
wllalmralwn entra des travailleurs isolés; ds diriger, da ausmtar

uu anim tunjpun nuuvuu de jzuun unmrulinm, empmsk du
nwusurnire aux-xnbmcs nl du wutuibunr, au puulit de la wxnucn
Unugrèn dns Ymviucns qui sitgnra A Amnmx, cu Auùt IBE6, un
mus une néaucc, elle n disrulé n\ adup\é pmviwxxcmem un régla-
lnncnu, cl aux ynrésudnnh du nomilé.
mman npécinlz, suit anus In mn: g¢uén\ d'Am¤ dg l'Ili.s\ni¤¤
Nnuuizllc, pcuwm Min adressées n I’uu nu L hum des membres
Une unumlle nszmbléz génénlu pnur Vudnplinu déüuiuve du
Nous nspéruus, Mnnsianr, qua mus voudrez bien par vaux-mèunn
œuvre que nous mommnndnux I wlucjndiciuuse lwrévsiuliun.
Axxzmblln glnlmls du 3 Dénzmbrs 1856.
' La prèsîdcm. cxpnsc que le human dc ln Société et les
présidents des lrms comxlès se sun! anlcndns pnur mettre

— IU! —
en hnrmnnie les simule de lïancicnne Snciélé Linnéenne
nvœ les néœssités de ln situntien prbszntc ct que de ce
lrnvnil du eumhinnison est résulté un pmjet de règlement
tltmt lu lcutlllc el ln discussion sm\tl'ul1jct du llnrdrn dll
jour.
Le iexllt de ca Statuts t été lil, dlsclltê ct mluplâ,
arliclc pur arlirle, nwecl'c1i|,tte qui suit :
Suuizvk Lnmfzznru nv Norm ne M l·`um<cxa.
rngrallani que celia Snmiélé, qui n rendu du véruluhln seuvicu, ul
teesé dhaxixler, onl réxulu du ln faire nsvmn.
Main, uzwmmisnul que les Slnluls de celle uucmivlre insliluilnu
siluuhnn ncluelle, ils nul nrrèlè, pnur la remnsliluu, la pnrjel de
Slallxll I:l-Ilcasfllli, qlll wm uuumll À Ylpprulinllnli du l'AI||n|'l\Ã.
Aprùs nvnir lait adnpler En Ièglrzméni dans ses üélnlls
et dans son ensemble, le prèsiden! snnmucc que lc bureau
sé chargera dé le présénlcr A M. lc Prélct, séltm les lar-
mlllîlés pwicrllcs, nün que ln Snûlélé mit le plus pru-
chaincmenl. pnssihle, revèlue de lkaumrisallnn lègnle.
M. Gnrnltr, swlétulru-général fla lu Onmmisniun du
(hngrés scientilique des provincus, lit une lettre-circu·
Inlw ndressée A ln Sneiélé Linnéenne à l'eI1'et ifinviter
ses membres à chercher el. A lnrmulcr des qucstinns qui
devrunt èlrc soumises nu Congrès d'Amienn·
(kttz circunslnuce Bil Büûuclllie plu l| plupart MS

— lB'l —
membres comme tre:<—evantageuse’à Vexpnnsion nais-
sontc de la Societé Linnéenne, qui, longtemps eneorc
opres la session du Congrès, pourra, par rc question-
naire, cberener et trouver ample matière aux études de
ses Comités. ,,
Le bureau de tn Société invite, en conséquence, ses
Comités a se constituer uu plus tôt., pnur entrer en seti-
vilé par un clinix judicieux de questions dont la commu-
nication devra etre Liite a la prochaine ussenilslèc génè»
mlm
lili tlnteux, dont la résidence habituelle est a Paris.
déclare être disposé à réunir, à l'issue de Pnssembléc
générale, le Comité tle géologie, qui se constitue imniè·
diatement par l'iuseriptiun d'une trentaine de membres
et ln nomination dc lil. René Vion aux fonctions dc se-
orétairc.
Seanee generale du lb Janvier 4866. '
Le Secrétaire nnnonee que depuis la dernière séance;
ln Société a obtenu la reconnaissance olltcielle de son
existence legale. M. le Préfet de ln Somme et }«t.le Maire
d'Amizns ont fait ti la Société, des ses pmmicrs débuts,
I'aecu«:il le plus favorable et le plus gracieux, soit dans
les rapports verbaux qui ont été éolmngés, soit parles
pièces et documents éerils dont le bureau n au eonnais-
Une pétition en autorisation d'existenee légale, signée
par le Président et le Snviétaire, en méme temps que la
liste des membres actuels et lv texte des Statuts et Itè»

— IBS ..
glement rrdoplés pnr lrr Société, ont été déposés A lrr
Préfecture.
Le 30 décembre dernier. lil, Ie Président au reçu de
M. le Préirt de Ir Srrmme rrrrc lettre rrnnunçrrnt uu'iI
xrrnit nutorisé à Amiens In création d'une Societé ¤l`llis-
Loire Nrrtnrcllé sous le litre de Soeilté Linnùnnu du Norrl
de lu Franc:.
Dans cette lettre se trouvait inclus un cxlrrrit du re-
gistre rrux rxrrètés de ln Préfecture, et l'urr des deux
rxcmplrrires déposés du projet de réglement, rr· ce le visn
de M. le Préfet.
Les Présidents de Comité [ont connaitre à la Société
le résultat de leur prerrrrére réunion et rrrrtnmment du
lcrrr nrgzrnisation intérieure.
M. Copinnau et M. A. Vellnnd rrnt été nommés sacré
taires du Comité de Uotnnique; M, lc D' A. Tlrurllier,
Al. Cotty et M. L. D'll:rlloy, ont été désignés comme
secrétaires du Comité de Zoologie.
Ces divers Comités transmettent au Lrurerru le vif désir
rfmnifcstè dans leurs réunions pnrtierrlrères de voir la
question du lorsnl rnrsc, une des prerrrirres, à l`or«lre du
jour, Tout le nronde prrrrrrt désrreux d'ohtenir soit du
l'Administrntiun rrrunreipxxle, soitzrutremcrrt, I'e>pow¤ et
les moyens rraetmms pour uepusér et mrrger mins rrrru
nrganrsrrtrnn convenable, les eelléctionzs particulières que
lu Société Linnéenne pourrir obtenir et former elle·mêrnc.
On signnle quelques collections spéciales bien connues
dans lc dèpcrrterncnl, ct qui n'r.rlLendcnt, drt-on, que la
préprrrntrnn d'uu local pour être données mr Muséé*d'lris»
toire nxrtrrrcl|e·d'r\rrrren;. Outre ees eollvetirrns d'une
I3

— IN -
certaine importance que tous les membres de la Société
sont invites à Lâcher nl'¤ttirer dans son sein, on signale
encore, à titre du graeieuscs nHrundes :
L Une collection de minéraux recueillis aux environs
ae Cambrai, por M. nmnsu, pmrsmor la Vrâwte rm-
male d'Amiens.
2. Par M. Édouard Gand, plusieurs haches en silex,
trouvées B St.-Aclieul;
3. Par M. Li Doucbet, une oollcetion de fossiles des
terrains tliluviens de la Somme;
L Par M, Dumuntllarrneot, une collection de plus de
200 espèces de groincs tlu pnys, ct dc nombreux echan-
tillons de l'industrie ngricole cn Algérie.
L`ordrc du jour nppelle ensuite la communication des
questions A hrurnir por choque Comité pour être trans-
mises, en temps utile, aux sccretaircsgleneraux du Con·
grès scientifique. (lcs questions sont lucs successivement,
dbbottues et adoptées après Fèchsnge de plusieurs obser-
vations intéressantes auxquelles prennent part un grand
nombre du membres de Vàssemblée.
. M. le D' Richer lit les questions suivonles au nom du
Cornite dc Botanique:
l. Donner les caractères génériques oonstants, les
plus saillants, dans les genres de graminées de notre
circonscription;
2. Communication sur les plantes cryptogames de
notre circonscription et sur leur statistique;

— IDG —
3. Quelle est ln cause qui amène des vurietés dans une
même espece?
L Quel rnppnrt existe·t—il en Irc ln xégéiation des ohms
du Nord de la France et celle des roles correspondantes
do l'Anglclcrrc'!
5, La ilrrone classique de la respiration des plumes
estelle applicable aux végétaux dépourvus de couleur
verte, cx.: les lirlrcns, les champignons, etr.7
G. Quels sont, d'une manière generale, les caraoteres
londuroentuux qui uuloriscnt la création dc gi nrcs nou»
veaux ?
7. Quelle estl'influenee du sol sur la conservation ou
ls dispsri tion des especes végétales 7
8. Indiquer les plantes speoialesà notre eiroonseription
ct les loraliiés ou elles se trouvent.
9. Oublie est l'oli|çioc de lo formation de l'l1um\|9_Llans
le soi 7
M. le Dr Thuillier lit les questions proposées par la
Comite de Zoologie:
I. De lo synouymie en enlomulogie.
Quels sont les moyens les plus cilicucos pour ramener
la synonimie entomologiquc à l`uni\é de nomenclature? ·
2. Quelle est, pour les hyrnènopteres, Yèvhvlle des
curoeteres exterieurs, la plus propre à diviser d‘une mu-
niére naturelle, cet ordre d'in=ecI,es en lumilles, tribus.
genres, especes?
3. lfupliorisnrc de Linnê : Species (ol quot divanœ
forma in privicipio, Nullœ speciu now, peut-il etre lou-
jours considéré oomme vrni Y

~ lll(t -
li. Quelles sont les npplicstions que l'on peut him de l
ln tlièorie mêcunique de lt cliuleur à Io physiologie ani-
malo?
5. Quel est l'éLot de le scienœ sur la génération
spontanée?
0. Où en ast ln question de ln produntion des sexes à
volonté choz los onimoux, d'nprt—s le système du profes-
seur Thory, de Geneve 'I
7. Existe-l-il une loi sur lus manstruosités des insectes?
8, De l'ét¤t lle la pisciculture ou point dc iuc des ri-
vieres ct des étangs tuurbcux du département de la
Somme.
9. Du rüle des oiseaux comme destructeurs d'insecœs
nuisitilna, cl des moyens ttc conserver les oisenux;
IO. Du role dkssoinisscnient quejoucnt dans lcs caux
dus étangs et des rivrërcs les lîrunèes cl lus plunorlico.
M. René Vion lit, ou nom du Comité dn Géologie et
de lllruérnlogie, lus questions proposées por ce Comite.
questions dont una bonne portie ont été envoyées par
M, Iluteux, président.
L Peut-on diviser dans l'0rdrc suivent, en commen-
çant par le laas, les tannins quaternnires du dépar-
tement du lo Somme.
a. Silex des plttenux rcposonl sur la croie; argile
rouge A silex, parfois très-snhleuse.
b. Silex roulés du fond et des bords iles principales
vallées; diluviunr gris du St.-Aoheul; silex roulés du
Moulin-Quignori.

— I97 —
c, Sable eoquillier de Mencliecourt; diluviuin reuge
de St.»Aclieul.
d. Liinon supérieur de St.-Acheul; limon de Men-
checnurt; — linion du Vimeu et du Santerre,
s. Silex non roulés supérieurs au liinou.
2, Quelle est, notamment dans les cantons d'Amiens
et d`At7l>evilIe, l'nltitude de toutes les strates de la craie
et ao renom qooterotare qoa mrieonsni des miles oo
des silex taillés? Quelle est l'nltitude des rideaux et leur
distance les una des autres 'I Meme question pour ceux
qui ont ete détruits, à la cnnnnissonœ de la génération
uetuelle.
3. Quelle eat la cause de la couleur jaune foncée que
prisentent. mème sur les fractures ayant deux nu trois
millimètres d'epnisseur, les silex roulés du fond et des
bords des principales voilées?
L Quelle est la cause de la couleur blanchâtre que
presentent sur leurs fractures les silcx à rruute vcrdâtrc
et les silex entierement blancs qui abondent à ln surface
du sol en certaines localités, sur les coteaux de Boves,
par exemple'! Quelles sont toutes les eomrnunes du
département en un les rencontre? Les silex verdàtres
des terrains queternaircs viennent origimxireiuent des
terrains tertiaires inférieurs de |'Est surtout du dîp|r«
tement. (
5. Donner une liste complète des fossiles du diluvium
de Picardie, avec indication des couches dans lesquelles
on les rencontre ; y a-t-il une Faune quaternuire propre-
ment dite'!
G. A quelle cause attribuer les coneavitûs orhieuluires

— IBS —
qui se remarquenl à la surface de eertuins silex du
ternin qunternnirei
7. Quelles sont les principales rlitïérmees que présente
lu craie dans le département dcln Somme? Assigner une
raison à ves ditïerenees.
Q. A quelle cuuse attribuer les perlnrntiens en [ornre
de puits ou de cônes renverses que l'on rencontre assez
fréquemment dans ln ernie?
9. Le ler existe, lortdissernrnê, et sous des états très—
divers cn nus centrées; expliquer sa presence et lu ·
variété de ses combinaisons.
IO. Etude des diüérents états sans lesquels se presen-
tent la tourbe et le tuldnns le département.
ll. Quel est le meilleur urulre de clnssemznl ii établir
dans le enlleetian de géologie et de minèrulngie.
I2. Etude des terrains de pente de la vnllee de lu
Somme et de leur âge géologique.
lil. Des puits rrrtûsicns dans le département de la
Somme. De llêpsisseur du hnnc de crnie sur les dixers
points du département, et de ln nnture et de Yepnisseur
des terrains int’érieursjusqu'nu sable xert,
Leur relation avec les terrains du pnys de iirny.
N. Pur quelles raisons principales peut-on êtolrltr
qu'il y .1 lieu de faire une rnrte géologique speemle de
lr region du Nord deln Frnncel Déterminer eette region.
Pour compléter Qon organisation intérieure, l'ussern-
blée nomme les trois membres preserits pur lc règlement
pour former avec lc Bureaux ln Commission des publi-

cations de la Société. Elie lrouve utile dn lee prendre
parmi los secrétaires des Comités et nomme au scrutin
MM. A, Thuillier pour ln Zoologie, Cnpincau pour la
B0l¤riique,etRenéVi0rr pour la Géologie et Iahlinérnlogie.
Le ID février 1868, lc Président, le Secrétaire el le
Trésorier dc In Société ont adressé xi tous les membres
qui avaient déjà adhéré au de qui l'on unit quelques
motifs nl'a|tcndre unc ndhèsion, la lcltre suivante, avec
un exemplaire des statut; ct règlement,
rin 3 déœrnhrl: IEEE.
plérar mn nrpnisnlimr interieure, et rherchu L s'usur¤r dc bormu
cnrrdrxiurn de duree er de suwès, en sümpnsrm le devoir Nun-
drrrs In ville d’Amrerrx, un ensemble de grlerier rpécieler de Zualogia,
dc liuraruqun, de Géologie ctdc Mrnérrlngic, qui ne rrourlaixre rren
qrfelle ouvre aux rlrverser rpliludes ds in rcurrtsxe. Nam cumpinrrs

I Hismîrn Nalumllc auxqoellzson nlésne nppnwlenir u des spènulixés
Sfanue du Samedi 3 Mar.! ISM.
Uuvcrs onvmgus sanl ndrcseès in In Société Lunnécnnc
nnur s¤r~îr de base: à ses nuulniws ou È sa fvlvlc
Inbliotluvqxxc On rrmnrqnc surtout:
I La premier cl I'nniqu: wnlnmc drs Travaux dc la
Suciéld Lmnëmnz du Nord de ln France, fondés à Abbe-
xillv: rn 1838, publié à Abbuxillc cn IBM], of.\'urL pur
M. Mxcbsl Vian.
2. Lu Flore du dlparlemml de la Summer, par M. lc
1)* Pnnqoy, ovcc Ycxposé 111: quelques xn¤n\iû<·ntion~
z¤pp¤r\褢 En bx I\léLI¤m1u nouucllc dc A, L. dc Jussieu.
[mr le même, olïerl por Madame Pnuqny.
3. Exquisu d`um Gdnlugiu du dlpurlcmznl dn la
Somme, par M. Bulcnvc.
6. Nnlc de M. du Mcrcny sur les éléments du tmrnin
qnnwrnnirc aux cnvimns de Paris et spècmlemcnt dans

le département de lu Somme (Extrait des publications
rle la Societé Géolngique de Fruneel.
5, Note sur le terruin jurrrssique rlu Bmrlonnnis, pur
M. EJ, Pellut.
6. Bolrmik Rein, pur M. Axel Blytt, conservateur tlo
la Bihliutlrèqrrc de Clrristirrnia, 18M.
7. Heralrring amen Holarzisl Heinz, p.rrl1.ll.C Prwnlz.
— Christinm, IMS.
Ces deux derniers ouvrages ont été sponmnémznt
adressés nu Président de la nouvelle Société Linnèenne.
Se préoeeupunt dc ln ditlierrlté de parvenir eüeetivemenl,
et dans un href delai, uu but que lt Société Linnéerrne s .
pris en vue, en embrassant le Nord de lu Frunee, le secrè-
luirc dcrnundc àl'nsseml.>lee si, pur mesure nl`initiative
encore, il ne serait pas possible de trouver une combi-
nxtison qui nous umwât. sur tous les pmrrts Lle notre
rirennseription régionale, le onneonrs des personnes notor-
rexncnt en position de rendre des services dnns une des
lrranelres de l'HisloirE Naturelle.
Il est répondu que la solution de cette questiun dont
l'avenir se:rl peut montrer la portée, paraissant devoir
entrainer une révision du réglement, il vuut mieux lu
reserver pour plus turd, et s`en tenir présentement uux
seuls titrcr de membres rixidanlx, honoraires et corru-
pondanls, avec les conditions ct uttrilrutiuns rè·g|c|nen—
taires, Mais, pour entrer irnmûdinlernent dnns l'expri|. de
rotte motion, le hurvnu fartuppel aux souvenirs et rrux
relation~ personnelles de tous les rrrcmlrres présents, en

— 2UE —
les engageant A laire un peu de propagande au pruâl de
l`ueuvrc vommune. Chacun est invité A rechercher la
trace des anciens membres de lu premiere Saeiélê
Linnéenne, à qui reviendrait. naturellement le privilège
de compter parmi lea landateurs de la nouvelle. Ou
voudrait connaitre le nom ct lea titres de toutes les
personnes dc la contrée qui s'nccupenl. des memes études
que nous, et ài qui il nous tarde d'ètre unis par les liens
d`une utile voalraternité.
M, le D' Richer lait un rapport sur une première
excursion botanique et cnlnmolugique qui a eu liau dans
les marais de ltcnaneourl et du Ponl·de-ll.leLr.
M, la D' Aug. Thuillver lait, au nom du Comité de Zo¤·
logie, un rapport verbal, assez détaillé, sur la situation
actuelle des collections d`histoire naturelle de la ville
«l',·\miens, collections qui se tmuient cn un très·fàehcus
état. ne lûl·eeque parleur epa rpillcmenl. sur divers point·
ct en dehors de ln portée du public, nu Jardin des Plante:.
à l'l·ldleI-de-Ville, et à la Bilslrotlieque communale.
Comrne membre dela Commission spéciale dînitintivc,
chargée dela recherche d`un local pour déposer les futures
collections de la Société Lmruéennc, ltl, Aug. Tlruillier
annonce que des demarches utiles ont déjà ete faites, et
qu':] y a lieu d'esperer une prochaine solution.
Slarwe du 5 Mai.
Nomination d’una Commission prive dans les Comités

de Botanique et de Zoologie pour étudier, au point de
vue scientifique, la question de ln culture de l'¢zilunle, ct
et dc Fènlueation du Bombga>Cynt}|la, mise actuellement
à l`t‘tude, nu point dt: vue économique, par la Société
industrielle ¤l`A|niens.
Lc Sccrèlairu annonce qu'il is été nrlrcssé pur M. Cor-
nuau, Préfet de la Somme, ann de prendre place dans
les collections naissuntes de la Societe, l' une Buse du
pays (Falco Butzo) de Linné, et 2* une magnifique eou-
leuvre (Vipem Bora:). trouvée dans let bois de Villers-
Bretonneux.
Ll Société vote des remerciements à M. le Préfet.
L'Asscml1lée décerne le titre de Membres honornires A
M. Oornuou, Préfet dc la Somme, i M. Durnéril, pro-
feswur au Muséum, et à MM. Girardin, Violette et
Gosselct, doyen et professeurs i la Faculté des scicntcs
de Lille.
MM. Richer et Léon d'Halloy rendent compte verbale-
mcnt d'une excursion faite dans les environs de Boves et
du P.araclet·xles-Clmmps.
lls communiquent une nnte des principaux insectes
et des pluntes qu'ils ont remarqués et recucillis dans
cette excursion.
M. René Vian lit une Etude sur Linné, qui est ren-
voyée i In Commission de publication, pour ûgurer dans
le premier bulletmr
Slunce du l'I Octobre 1856.
Le Swrétnire expose à l'Asxeml1lèe qu'¤l y n au force

— 206 —
majeure pour striipenrlre, depuis le mrris de mni dernier,
les trevnux et même les séances nurmslm de le Societe,
en presence de I'nt`l’reu«e épidémie qui s'est ubnttue sur
Amiens. Aujoursl'liui le reprise des études est possible,
et le Bureau n‘u pas voulu arttendre jusqu`ù ln dste
réglementnire du |* snrnetli de Novembre, jour ûxé
pour le renouvellement du Ilurenu, pour annoncer à In
Société qn’il Etnit dispose à regagner le temps perdu, en
s'ureu|¤snt imurétlmtementde ls publication des travaux
de lu Société qui ptaruitrnrent en un setrl fuseicule pour
cette première année.
Appel est toit à tous les Membres qui nurnient prè-
paré quelque trninil.
M. Le Correur, présrdent, entretient In Société des
pertes rgretlnlrles qu`elle:r éprouvées pendant le période
eholérique qui n sévi sur notre contrée. ll insiste parti-
eulièrement sur la mort plèntnlttlée de M, le D' Auguste
Ttruillier, secrétaire du Comité de Zoologie, et sur celle
de MM les ll" Léger et James, nneizn professeur du
(Jours de Botuuique.
hl. Iluteux, se preoeeupnnt de ce que son séjour linbu
tuel i Ports ne lui permet pas de prentlre une port, selon
lui, assez rretiie. aux troinur de ln Société, envoie sn
dumission du titre de Président du Comité de Géologie.
Plu—reurs Membres ùrnt observer que le mérite scienti-
fique et les srrvtues rendus pur M. Buteux it la Géologie
du uépurtenreut de le Somme ne permettent pos à lu S¤~
erété Linnéenne renaisssule, de se prrver de l'uutorité de
son nom et de son intluence personnelle. ne ftitee que
dans les limites restreintes d'une luttutntron intermittente

—— 205 —
en Picardie. En enuséqucncr. l`Ass¤ml:lèe décide lt l'uns-
nimité, que M. Buteux sera prié de lui conserver tnute
l'aetivite de son conwurs,
Pour olivier à l'ineunvenient de rette absence forcée.
le Secrétaire uctuel du Comité tle Geolugie et de Minéra-
lagie est invité A en remplir les duulvles fonctions, en
ntlendsnt Vudjunction d‘un scrnnd Secrûtsire, lnrs du
reunuvcllement annuel du Comité.
M. René Vian rend cumpte de Fexpérimentntion fuite,
cette année-ci, i Amiens, pnur Vaoelimatatiou du Bom-
byx-Cyntliia, qui s'eleve à l'ètnt libre sur Yailnnte glan-
dnluao. ll établit que l'silnntc existait déjà depuis un
grand nointire d'annecs à Amiens et dans les environs,
soit en anime: d haute tigo, sont en arbustes et buissons,
spécialement dans lesjsrdins paysagers.
Quant à la questinn d'uci:limntatmn du llumlJyJt-Cyn-
thin, elle n’u pus été résolue d`une manière aussi satis-
faisante, Des œufs envoyés A Amicns par M. Guérin-
llleneville, un certain rmmlne seulement ont pu onivur
i bien dans les eunditions défavorables ou Pexpérience
.— sen mie. cependant on n pu wir sur on gm": nomme
de points de notre pays, res chenilles do l`nil»mtc, se
nourrir saules, en plein mr, abrttees sous les leuilles de
l'arbuste et s`y suspendre en eooons. Plus d'une einquan-
taine de chrysalide; restent A nutre disposition pour
reprendre les etudes dïwclimrtation l'snnée prochaine,
La discussion allait s’cngnger sur cette enmmunic¤»
tion, lorsque M, le D' Duurs demande préalablement ·
qu’il y soit coupé eaurt pur la raisnn péremptoire que,
selon lui. la lettre du reglement s'appnsc à ce qu'il soit.

entrepris dans lc sein de la Société Linnéenne du Nord
dela France, aucun travail ou etude se rapportant à des
objets étrangers à sa circonscription, tel que serait le
Bornhy:.~CyotL¤in.
Plusieurs Membres prennent successivement la parole
et revendiquent vivement une beaucoup plus grande
liberte pour les évolutions ultérieures dans les études et
mème les publications de la Societé Linnècorre. La dis-
uussion continue avec unc animation qui ne s'en alimente
que plnsvivenrent par la lecture, err entrer, de l'urtiele 2
du reglement, qui expose lc but de la Société Linnéenne.
L'l\cure avancée [orne a remettre altrêriearerncnt La
suite dc l'c>«amen de cette question.
Slurwe du 3 Novembre.
Renouvellement du Bureau:
, Sont nommés par scratrn individuel et secret 2
Prérrdmt: M. Le Correur.
Vice-President : M. Garnier.
Secrétaire: M. Michel Vion.
Secretaire-adjoint J M. Cott].
Trésorier: M. Ed. Paris,
M. N. de Merccy presente on fragment de laCarle de ln
Guerre au   comprenant les environs d'Arniens et en»
trèreinent teinté par lui. — Sur lu demande de M. le
Président, il expose dc nouvcau la constitution géologique
du département, dont il avait précédemment donné un
aperçu dans une seance du Comité de Géologie, ct il

-- 207 —
entre dans quelques détails sur les dilïèrents terrains qui `
ullleureut en Picardie, et q\1'il n dû texnter de nuunces
diverses,
ll insiste spéeialernent sur lu craie, et [uit ressortir
Fnvaulage de subdiviser cette grande masse presque uni-
forme nu pain!. du vue rninéralogique, en un eertuin
nombre dïissises ditïêrcnciées pur les (nssiles.
Lc tnblenu suxvnnt préseule. du reste, dans leur ordre
de succession, les diverses forunntuons qui constituent
Iwlrc departement et la région llmilrophc.
Quatre de ces nssises se lrouvcnl dans notre dêpur-
temcut : ln plus inférieure, Vèluge à Inoceramus labialu:
n'y allleure qu`eu quelques points extrêmes. Les deux
intermédiaires, tlisllnguëes, l'uue pur le Illieruxler cur
lexludimrium, l'nutre par le Illicmxler 001 anguinum, y
présent/sut, au conlruire, un trës«grnm‘l drheloppement;
l`é|r¤ge supérieur, caractérise par les Belemnilella murm-
nnla ct quudrnta. n'cst plus represente que par deux
lémuins (Hnrdivillicrs et Bcauvall sur cette partie de lu
Chacun de ces étages a une épaisseur qu'il est possible
de nalculer, de sorte que, dans un soudage, avec la cun-
neissnnet des niveaux de ln craie, on peut ùwluer A peu
pres lu profondeur des couches qui restent A traverser.

¢0|lPOSITIO|| GÉ0 LOGIQUE DU SOL
Q mmu I mmn. mm ntms zu mmm mmsmnvm `
 .î.!   
~ I mm mwmn. » m..,«,,.
\ ^*‘***"^ mmm au mm wm. —· mx.
_ E "" I «¤,».., I MM y
E E "  mvw «¤·¤mx·»··.« f, um; «x num «M:~x¤~·u·~ î
‘ É ! . » c«¢»¤¤¤¤m¤·«,»·»»« mm um,
* 5 ii nm uu ww ne wm en nu,
, È E Ammm mwa en ammnu ag »w,m«·
, È É ·u«·<m mn, ¤«.·A»«u, mmm-0¤4,
} aa wm., «·,m.m¤·»»».aw<vx·¤¤»······,·,··. ‘
, .,...,.... [ M ,.,,,. »,,,..·.,,, ..,,.., mm,. ,,. ,,..,·,, .,,·. ,.,.,,
‘ É   cnmm un nm ¢««»··m·x·»· unmm, nm
` E , "'“""‘   sm, ,·., mnn, ,..;,..,,,,,.1 > m····«··,, ,·..·...· 
~ 5 É 5.,.,., ·.,,,,...,.| mm M `
\ ·· É ———l s.,,,,,...,. · .7.,,... »,«,,..,..·.·, », M M, .».·.
; """"“' > hmm ;»mm«,¤¤~e¤¤ ¤· wm w. p··»·m»em¤», »««»«»,
‘ I mmnz. C , ,,,,m,,,,,,,,y_ L I www MY
, · . _,,,,, g '"' «·»»···,· W ' W- ·~····*·*·~ ·
` Z F! ' u nvamuuvmuzx, ¤«n·,c¤|·1r
` É É mmmmuz. cms mamma u·«>mM»·1¤n·««·. nm;. \
°""""""°""'* "" g¤m¤·m»,\ ¤¤1··»«»«ng1«»·«·,A¤.
m¤«m,| caux: num zx gvauwm u rxumm mrmw rm.
··........] mmm I M. ,.,..,·...,. un, ,,»,,,.., M,. · ··..
’    ) î     î

.. 2lJ9 ...
Séance du B Dlcernhrr IBGG.
Renouvellement des Bureaux des Comités, par un
scrntin wcwt auquel prennent part tous les Membres
présents, votant successivementles uns pour luz autres.
Comite de Botanique:
Prsxidml: M. Richer.
Secrlminr: MM, (Iopinesu et Aug. Vollond.
Comite de Zoologie:
Président : M. Jules Lenoël.
Secrlloirr géntml : M. Léon d'l-lolloy.
Seerllnirer rplrùzuarr MM. Codcvellc et Alph, Lelebs rc.
Comité de Géologie et de Minernlogie:
Président : M. Buteux,
Sanrdlairxt M. René Vion.
Sur une invitation speciale des Secrétaires généraux.
organisateurs ele la prochaine session du Congrès scien-
tilique, séonl à Aix, lo Societé Linneenne déelsre qu`elIe
sissocic aux travaux de cette Association savante. Elle
délègue un rnème wrups pour la représenter à cette
session, MM. Napoléon et Albert de Merccy, actuellement
en residence aux Iles «l'l·lyères,
M. A. lllaisc. oorresponllont du Museum, A Cayeux-eur-
Mer. ollre à la Société Linneenne rle lui envoyer. à
Voccssion, des doubles des poissons et des oiseaux rores
qu'll pourra reeueillir sur la cote,
Des remerciements sont votes A M.Blaise, et le titre de
membre honoraire lui est décerné. à Yunnnimité.
Il

- 2|0 -
M. le Président donne mnnaissance d'une lettre de
M. Alexandre, Membre titulaire de la Société, qui, dans
lc but d'augmenter l'activité intérieure des Comités,
propose de fixer, A Yavencc, pour chaque simone de
Comité, un objet spécial d'étude ou de discussion ,
emprunté au domaine général de Yhistoirc naturelle. La
question serait traitée, indépendamment de l'ordre du
jour courant, dans des séances aussi fréquentes que
possible. Les points les plus intéressants seraient mis au
concours et des prix décernés en séance publique. « Par
la, dit Vauteur, s'imprimerait A notre association nais·
snow, un fécond et rapide essor qui leur imposerait lor-
cément la publicité dont elle ra besoin pour exeroer l‘in-
lluence L laquelle elle doit aspirer. u
Cette motion vivement appuyée par nn certain nombre
de membres et envisagée sous ses divcrses faces, est
renvoyée a l'examen d`un Commission chargée d'en
apprécier le eoté pratique.
Uattentiun se porte sur la nécessité de reprendre au
plus tot la question de la recherche d'un local propre a
recueillir les collections d'liistoire naturelle dont devra
se composer le musée de la Société.
Le Secrétaire mentionne comme tout prêt A y prendre
rang, le grand herbier de M. Boucher. pere de M. L
llencher de Pertlies, l'auteur de la premiere Flore im-
primée du département dc la Somme. Cet herbier a été
gracieusement mis .t la disposition de la Société par
M. Boucher de Perthes.
On peut également disposer immédiatement d‘une

— ZH —
cullectiun d`oiseaux du Brésil. de coquillages et <l'nhje|s
de minéralogie, nlïerts A la Société des Antiquaires par
M. Fsrgussuu, et déposée dans les csmhles du Musbc
Napoleon.
Ln séance est terminée par un cumple-rendu anmmsire
de ln grande excursion lmlunique rl, zoologique, exé«
culéclc 2l mui par un cerlain unrnbre de membres de
ln Société. aux dunes de Snint-Quenlin~cu-Tnurmonl.

ORGANISATION DE 1866.
B U H E A U 2
Pvéaidsnr .· M. LE CUHREUR.
Vic:-Pv·ésndmt : M, ünnnxnn.
Smëlairzr M. Vxnr (Michel.)
.S`¢¢x·ém¤'n—A:üaim .· M. Duras.
r»;..»·x«·m1«·*urm.- M, Puis çtamra.;
lwüw dn lôühûllll.
s«—œIu««-cam! — M Tnuuwzn (Annuale.!
Divininu d'Evm2m0ûsg¤k.
Smemuz : I. n'|Iu.wv 4LeanJ
Divneion de Cunchylialogic.
Bwiinn dn IOTAIIQIJB.
s«v¢z«m««g¤i»r: nl. \'ox.u>n (»\¤ëu¤\c·7
um en usowum ·n .1. umimnmnm
M. hon (Michel) . . , umbm du Bureau.
M. mms (lüdnuun) . 4 .
  .. ..... . .... z M. .... ....5 .... ....
M.   ....., ..., I .....,,. H. ,,.,., ....

LISTE DES MEMBRES `
SOGLÉTÉ ummnmm un mmu DE LA mman.
 
MM.
Anxxilokl. !¢. docteur cu medecine, rue Guexsel, .57, à
Amiens. —- Zoologie. Bnhmzgua.
Anxnnou (André-Pierre), lnsmnleur communal proleg·
tant, rue du Metz, I2, à Amiens. - Botanique. Géologie.
Anumuvns (le onmla d'), pmpriètaire. lmulevnrl. Longue-
ville. Y. al Amiens. - Géologie.
‘ Avn; (Mnpold). rne de Chuhrol, l2, A Pari:. — Bal mgue.
Avnn (Charles d'), proprietaire, à Cnnlereine, près llnc
(Somme). — Zaalugù.
Bmmln (Jeun), un For!-Manoir, près Bovcx (Somme),-
Zoologie. `
Duur, notaire. plus dn l'BMel-d¤·Ville, A Amiens.
Bimt (ëtèphane), maire, ou Muanil-Sninl-Firmin, pren
Breteuil (Oise). - Zoologie. (hlumulupn ipphquiz lbllupllrn).
Bxnnnh (Edouard), docteur en médecine, rue du Cloltre-
de-la-Bnrge, 4, A Amiens. — Ilotanigue. Zoologie.
Bxnninn-Monsnzr (Victor), chirnrgiendentinln, mo Sim.
Hrmin-Leraux. 7. à Amiens.
Bssxn, pharmacien, A Monldxdier (Somme).- Ealamgue.
Géologie.

- il I -
Bisrr (Ernul), sergent-mnjnr en ID' de ligne, A Amiens.
Zwlngic. llhlihnlngii}.
B1Lm1.B (Eugène), senlelniru en chef de le lnniric d'A.
mien: , plems de lBMel-de·Ville, I, — Znalagie. Enha-
nique. Géologie.
HLAIZE (A.), cnrrespnndnnl du museum d'hin|·0ire nam- 7
relie de Pari!. À Cuyenrsnr-Mer (Somme] - Zoologie,
(llnnlululiu, Imhyuljt).
Bonviuivr (Alexandre), rentier, rue Debrny, (E, à Amiens.
Donnees (le comte Olivicv dc), en château de Lung, arrnn.
dissrment (Abbeville (Somme). — Zuulayfr. (Hmlfluluù).
BOUCHER DE CRÈVECGUB DE PERTHES, 0 $» Presi-
dent de le Societe d’Emnln|.i0n d’Ahheville, membre de
pluuiunre Sncieies seunles, A Abbeville (Somme]. —
Glalagù. (luis pllnmlujqvt).
Balriemsn (Gustave) , percepizenr A Nnyel.les—¤nx—Mer
(Snmme).
BM¤0\1¤lm!'r [de), à Mnlpertl près Mnnididier (Snmme). ·-
Zûûlelgtï.
Bnmxune (de), prnprieinire, ü Abbeville (Somme). — En-
t1mîqu¢· llllll lmll lei flux vnnhinl).
Buuren, propriétaire, ü Nenvion (Somme).
Hirrevx, membre de le Société géolngiqne dl: Frmez, pié-
Aideni de le secüon de géologie de la Société linnéennc,
rne des Melhnrlns-S'»Iecques, I2. A Perin. — Gfaluyù.
Ctihmns (le baron Albérie de), hnnleverl Si.-Michel. HL è
Amiens. -Zaol¤yù.
Gnou (Erlnunrd), A Knhempre (Somme). -Zml0gù. Bam-
niquz. Géulugic. [Membre permanent (ll]
Ceerewriln. Bl:. Inilinenr de encre, rne de ll Pâlurw xl
Amiens. — Géulagie.

— ZI5 —
Gauaarmn, maitre da pension, A Corbie (Somme).
Caaaaxror (le comte Léon üë), ft. membre du Conseil géné-
ral, prèaident do Comics agricole d'Amian». me Neuvtw
dex·Watalats, 13, I Amians.
C¤1vI1r·NAnn! , négociant, rue dea Rahniawos , Si , i
Amiaos,-—looIagie. Géologie.
ù:navaLr.|—D¤.A·rraa (Charles), proprietaire, rue d'Alger,
A. i Amiens.
Con|vxu.| (Armand), iecrétnira du la aenüoo de mologic
de la Societé Linneeane, propriétaire, roa 5t.·Fuscicn,
33, A Amicoa. - Zoologie (lalmmligq).
Coriano (Charles), étudiant en droit, azcrétnire da la ser,
tion de botnniqoe de la Societe linuéenne, rue des Jaro-
hins, E1, A Amiuna, —Bot'omque.
CGRNUAU, G. 0 et ,Con.«eiller d’EIat, Préfet do dispar-
tamcnt de la Somme, A Amiens.
Cosszarr (Eugène), lé, manufacturier, depoté du départe-
ment de la Somme. ma Saînt—MarIin, 7, A Amiuna.
Cvrrr (Ernest). ollicicr dïndminiatratiuo comptable den
_ anbsistancen militaires, membre de la Societe anmmo-
logiqoe de Fraone, secrétaire-adjoint da la Suoibhë
linnéenne, H, rue St.-Dominique, ti Amiena.-—Zoalu»
qie. (ltxunnlapnlldtuplhlx ll'Iu¤1yi rt d'il|;tne-lirmlqlznlsju). Gluioyie.
Botanique. `
Covmil, docteur en medecine, rue da Maxlmran, E, d
Amiens. — Zoologie. Botanique.
(Ioinor (Achille de), propriétaire , rue Debray , il , é
Amiens. — Zoologk. tlulxlplqve — Pmitrltnn).
Connor (Arthor de) , proprietaire, rou Debray , 20, ri
Amiens. — Botanique. Géologie,
Buena (Adolphe), fabricant dn tisane, rue Saint-Lw, À5.
à Amiens. — Zoologie, (lnimnlwll.

— Ellî —
Dsueutr. (üusisve}, rue Desprez, 2l, A Arniom. -Zoolo·
yie. Botanique. Géologie.
Dsusn (Camille), étudient en droii, rue SL-Fuseien, 2, zi
Amicru. - Géologie. (Pilluunlnpu).
Dsosss (Eugène), uvnzst, rue St.—F1ueinn, 2, A Amiens.-
Zmlugue lümlhulupi).
Dunn: (Lueien), rue du Metz. 33» A Amiens.
' Dmusnur (Constsntin), doelcur 8-sciences, professeur
de physique el de chimie, À l'ec0le d'eu1eig¤emenI
supérieur dc: sciences et des lettres et su lycee impe-
rial, A Angers (Maine-et-Loire), — Géologie,
Dmoosu (Jules), professeur A l'Ec¤le nnrmsle d'Amiens,
bnulevurl du Perl., ni Aminns.—Zoologic. Géologie,
Dunn! (Edmund), négucisnt, plsee N¤n·e·D:ime, 'I , li
Amiens. - Zoologie. (humulugie). Géologie (Imlnlqix).
l.\u.ur»lJun‘i, ëk, ingénieur-rnécanxcieu, rue Sh.-Len, H4,
Dxvsllx, prolcsseur de physique et de chimie, uu lycee
d`Amicns, nue Cozelœ, 30, A Amiens. — Zoologie. Bota-
nique. Géologie.
Dzwssur (Felix), rue des Ilshuisnous, 25, ·) Amiens.
D'HsuGix'r (Charles), prnpriktsire, rue Pierre-Hïermite, B,
à Amiens. - Bolomquc.
D'HAmiIs·r (Gustave), propriétaire, sccrdlaire de la Société
d’HnrtieuIlure, rue St.-Genllroy, 2, A Amiens. - Bolo-
nuque.
DHAVERNAS, O âlf, proprietaire, maire d'Amians, rue du
Bellevue, A Amiens.
llnnxux, 1.l¤c|.eur en rncdccine, membre de ls Sneieto bn.
tunique de France, rue Pierre-1'HermiIe, A Amiens. —
Botanique.
Donuuxr (Louis), médecin, rue Mnntplcusir, 6, A Ami;-ns, ·-
Zoologie. (Décédé].

- 2|7 —
Douas (Antoine), dnetenr en medecine, membre de la Sn»
ciéte entnmnlngique de France, membre dela Societé
imlnnique de France, ete., bnnlevart Longueville, 38, A
Amiens. -Z0oln_qie. (lammnlnlin, Ilpnlnupltm l'Iamp¤ A dllqtxix).
Botanique. Géologie.
Dnmïrn., banquier, axdjnint au maire d'Amiens, rue des
.lennes»Matin1, lB, A Amiens.
Dni=t$rn1.(.lnseph), fondeur, rue des Iarclins, 5l, A Amiens.
4 Znolngie. (inlannlnpt Llyvdnpllnt. lixllnplàm llrmthulunvs)
l‘•nrms(A|exandre), negovinnt, membre du Conseil genéral,
me Neuve-desllapueins, 2, A Amiens.
lluaouanmrza, pharmacien , place Saint-Denis, 33, A
Amiens. — Ilutanîque.
Duualan (Constant), chef de hureau A la mairie, secretaire-
arr-hivisle de la Snciélé d’Bnr1iculture de Hcardiei rue
Saint-Fuseien, 8, A Amiens. — Eatanfquc,
DUMEIIIL, membre de plusieurs Sneiétes savantes, pm-
fesscnr du Jardin-des·Pla¤le1, A Paris. -· Zaulayùu
Dvnonr-Caaitxni, négociant cn graines, membre de l'Itea-
demie nationale, manufacturière et commerciale de Paris,
rue da Beauvais, 21, ri Amiens. -—- liatanilguc. Géologie.
mnnnn (isannanxg, nncaan pnannnansan, rna aan maa-
Caillnnx, S4, A Amiens. - Hulanxque Zoologie.
Du Knszux, prnpriétnire, à B0uLilleric»lùs·A miens (Somme].
- Gëolugxe,
Du Hasan.; (Charles), directeur du gaz français, run: du
Petit-Snint—ILnel.i, 9, A Amiens.
nnsavn., amena an nnanasna, rnn ana Eaa1aa·c1n·e¤annan,
48, A Amiens,
|JImu.xux (Gustave), qe, capitaine du genie, A Lille (Nord).
— Gùzlagie.
Duvarre (Alcide), liceneiees-sciences, rue des Kahuissnns,
IS, A Amiens, — Zwlogü.

— 248 ..
Dnvrrra (Édouard), banquier, t-ne am ueannam, as, A
Amiens.
Fnauaut (Evarisle), étudiant, rue da Li.lle, 90, A Bailleul
(Nord). — Zoologie. Botanique. liéologiei
mm œ·1°·ma>, uammei, ne s·a¤¤·G«mun, ia, i
Amiens, —- Géologie.
Gann (Édouard), secréluireqgenéral de la Societbludmtriellu
d'Amiens, place Saint-Denis, il i Amiens. — Géologie.
Gamin (hugues), conservateur de la bibliotheque d'Ae
miens, secretaire-·perpetuel de la Societe dea Antiquoixea
de Picardie, membre de plusieurs Sociétés savantes,
vice-président. dn la Soeiétà Linnéenne, rue des lla-
buiawlu, IS, À Amiens.—Zaologir.·. Botanique. Géologie.
Gtawt, instituteur enmmunal, il Bray-sur-Somme.
Gmaaf, directeur dc la fabrique de sucre, A l‘uix (Somme).
GlRARDl'N, 0, 91:, professeur de chimie, doyen de la Fa-
culü des Sniennes, membre de plusieurs Sociétés sn-
vuntcx. A Lille (Nurd).
Gnun (le wxnte Maxima de], vicœprésidcnl dc ln Societé
d'E01ticu.l|.ure de Picardie, rue de Narine, 34, A Amiens.
.·. Botanique. Géologie.
(ions: (Ernest), pharmacien, rue Dumeril, 7, A Amiens. -
Botanique, ûeahmgie.
Gnsszhn, professeur d'l1intnin: naturelle, Alu Faculté des
Sciences, membre de plusieurs Societes savantes, à
Lille (Nurd), - Gialogie.
Gum! (Auguste), pfüpriétaire, rue Sainb-Fuseien, 5, d
Amiens, — Giolagie.
Gurmwo\1|l1: (de), pwpriétaire, rue des Cannettes, B, il
Amiens. ~ Zoologie, tllruixtnlape).
Hama! (Léon d'), seuxélaire de la Société d’Horlicult.ure
de Picardie, xonrchxire du la aecünn de Zoologie du la
Société Linnéeunc, rue l’ur1e-Paris, 23, A Amiens. -
Zoologie. Botanique, Géologie.

— ZH) - .
' Hunt, prnleueumdireeleur dn cnure d'apinul|ure, inn-
dsteur de ls Societé dïnsznuolngia, rus Ssint-Victor, B7,
A Paris. —Z¢.wlagir. (Inxuus\II§ll.
Hwnïcltvn (Camille), medecin, rue du Narine, 30, A
Aminms. — Botanique.
HnsA\1I.·r (Paul), lib, rue Napoléon, A. A Amiens.
Hntalwr (Anal0Ie),manu|'au|u¤ier, rue Neuve-de¤»Minimes,
I0, A Amiens. -· Zoologie. Botanique. Géolayù.
Jaune. ·¥%. doclenr en médanina, rue des Janabins, 83, A
Amie¤1· (Decede).
.l4|¤v1.n (Augusln), propriétaire, bnulavan du Mail, 73, à
Amicnn. - Zoologie.
Jiwss, ais, docteur en medecine, chirurgien en chef de
l'HM•sl-Dicu. plsœ Sainb-Michel, IE, A Amiens,
Iovnmxn (Edouard), cbsnoine, rue des Csnnelien, I3, A
LAME (Charles), négociant, ancien président de la Sncièiè
industrielle, rue des Rabuisxnns, B7, Il Amiens.
LAIBB (Jean-Bspüslel, veriücateuhsdjuinl. du poids et
mesures, rue Montplaiair, II, A Amiens. -· Zoologie.
Buumiquc. Géulogie.
Lalxfrs (Porphyre), proprietaire A Abbeville (Somme). ——
Zmlagie.
Lannnzviux [la marquis de), ruc Pierre-l'i·lnrmiœ, A
Amiens.
Laxinuiwx. À Hmgesb-sur-Somme. — Zoologie. (lawmalndc,
llr¤i\.\ulugi|.)
Ln Cnsnmra, proprietaire, président du ls Soniéht Lin-
neennc, membre de la Socielc entomulogique de
France, rue d'Alg¤r, 6, À Amiens. —Zaaloyù·. (inlmulnyi,
|luliup1i1ul'i||Ip| rl Wilglriu). — Bntumqua. Géologie.
Lsrnviux (Alphonse), propriétaire, secretaire dela seeünn
de Zoologie (Cvm<·I:yl»'alagie) de la Societé Linnecnne,

» 220 — I
route de Paris, 7, I Amiens. — Zoologie. lluhiaynlsgis, fqunum).
Butamyue.
Lsrxovu (Jeun-Haplisle) , propriàteire , sneien chef de
bureau a la prefecture, A Cngny—lès—Amiens [Somme).-
Botanique.
L¤mUL1,i¤1ti|.uleur primaire, A Doullenn (S0mme)·
Leon (Adolphe), douleur en medecine, plsee Saint-Denis.
B9, A Amiens. (lleüdé).
Lmezo (Msuriee·Alexis), professeur d’hisxoire au Lyoèe, rue
Cozalte, EU, iA¤riiens. - Géologie,
Lmsn slnè, imprimeur-libr., place Perigord, 3, à Amiens.
Lzurxnzon (Henri), membre de la Soeiéle des Antiquaires
de Picardie, ai Epehy (Somme). — Géologie.
Lznnecomum- (syminy, ampnxmenfiimnm, me aus
Rnbuisscms, 30, à Amiens.
Lsubëi. (Julex), docteur en medecine, president de la seclion
de Zoologie de la Soeiéue Linnéennc, membre dc plo-
sinurs Suciéles savantes, rue des Habuissuns, SÃ , Il
Amiens. — Zoologie.
' Liirmnua (C. E.) , eï , phnrmeeiewmajor , rl Yhdpitul
mililnîm de Colmar, membre de la Société znlnmolo-
gique de Frame, À Colmar [Haub-lllsin). — Zoologw.
(hlnmulupr, Eulluylmx Hurupe et Hlgéxie).
um (Saunas;. pmpxaeeso-e, (nm mx nerim, 2, A
Amicns.—Zoulugie. (inlqmulogir Iilpilupllruj
Le Tsnenzn (Desire), professeur de dessin, rue de la Mnl—
Lizmnn, ingénieur des mines, A Amiens.- Geologie.
Lrznlslrr, pharmacien, à Doullens (Somme). —- Batanxqne,
l1m1c¤B·r(Ssinl-Ange), rue Mazagran, 6, :\ Amiens, — Zoo·
(agie. [llullhnlqiz). i
Mscune, agent nfassurnnees, rue des Ilahuissons, L2, A
Amiens.

- Til —
Macnuzaoiv (Achille), elero dn notaire, rue Lanrendenu,
402, zi Amiens. - Botanique.
MM.Ln·r (Georges), me du Boncaque, A Amiens.- Zoologie.
M:mci:1.(Josepli), ak, propriétaire, ancien adjnini au maire,
membre de Paeadèniie d`A miens, rue Saint-Fuacien, 56,
A Amiem.
Muioar. (Constant), ¥¢, proprietaire, ancien president du
Tribunal da commerce, adminiatrateur da l'HMie1-Dieu
d'Amiena, esplanade de Beauvais, à Amiens.- Zoologie.
l(|Am:x|.(1uloa), rue Lemerobier, 40, A Amiem.
Mancini, veterinaire. rue Sire-Firmin-Leroux, 43, il
Amiens. - Géologie.
Mnoorrz, conservateur dela Bibliothèque et du Musée, il
Abbeville (Somme). — Zoologie. Ilulanugue. Giologie.
M.txsu.i.r (Adolphe de Communs nr.), -21;, ingenieur en ebnl
dea mines, direeteur de Vexploitatinn des mine: d'An-
zin, i Amin (Nord).- Géologie. (I4inAnIu(i|).
Mltsmit D! Fnzmtnvtul, propriétaire, il Oisemonl (Somme).
Mtauznitm (Eugène), conseiller il la Cour, président dela
Société d'bnrt.ieulture de Pinardin, rue St.-Dorninitlue,
36, à Amiens. — Boionique. Zoologie.
Mzuczr (Napoléon de), propriétaire si la Faloise [Somme],
membre de lu Société géologique de Fraooc et de plu-
aienra Sociétés anvantes. rue de [min, 23, é Paris,-
Géologie. (lallintnirgii -Ki¤tnlup¢).
Mzaicair (Albert M). Propriétaire, A la Falaise (Somme),
membre du ln Sodéle de Botanique de France et de plu-
sieur: Sociétés aavantes, tue de Bree, 23, A Paria.-
liolonique. (Uvyy1rpmii).— Eéologù.
Oarar (Prosper), renlier, lundateur et arganinateur du
Musee de Roye, à Roye (Somme).—Zoolugie. (lmmmnlugu,
(hltupilus nz pam]. Inlltstiun swiaia du lnliupmu on dipimmznt de la Siam:
— ùazlqbulngii in prin]. Dullunun ryêiuli du Duqlillu Imixmxu lnrblilu
dn üiptitmint du la Sumo:.)

- E2? ——·
Onnr (Gnrnos d'), rmire, à Mérelesssrt, srrondirsement
d’Abhevil.le (S0mm€l· — Bolamgue.
Pmrtu (PrençoIs—Prudenl), ducteur en medecine, prnles-
senr ll Pémle de medecine d'Amiens (nnslomie), rue de
Beauvoir, 35, A Amiens.- Zoologie.
llsnmr (Allred), docteur en médevine, rue des Rahuissoue,
A Amiens. — Zoologie.
Psnrsrvr-Msncsr., propriélsire. rne Sl-Fnseien, S3, A Amiens.
Psrus (A.), meltre de pension, A Doullens (Somme).
hsxs (Edousrd), vérilicsteur des poids et mesures, treso-
rien-nrchiviste de ls Snmiete Linnéenne, rue de Besuvsis,
11, A Amiens. — Zoologier Botomyue, Liéulogier
Pnm (Hippolyte), ornent, rue du Csmp—dcs-Buttes, 2}, A
Amiens.
Prrrr (Frederio), négocient, rue du Lyrte, A7, A Amiens.
Prrrr, médecin, A Molliens-Vidnrne (5omme).—B¤mmgue.
P|\7r.svi., docteur en médecine, me Porte-Psris, IB, A
Amiens.
hrvssrmtühsrlee), srehitecte, secretaire de ls section de
Géologie de le Soniété Linnéenne, rue Ssinhiînminiqnc,
22, A Amiens. — Géologie. (liunlnps)
Potntz (P¤ul),prni'esseur de physique et de chimie nulycée,
membre de l'Acsdemie d`Arniensr rue St.—Leuis, 10, A
Amiensr —loolugie, Botanique. Géologù,
Ponce: (Narcisse), ûleteur, membre du Conseil munieipnl,
viee»pMsident de le Societé industrielle d'Amiens_,
membre de plusieurs Sociétés ssvsnles, rue des Augus-
tins, 40, A Amiens.- Géologie. (liutnlugir).
Pnnurn (Armnnd], A Frévent (Pns—de-Celaia),
P0ur.r.s [Auguste], svoué, rne du ClnILre-de-ln-Berge, D, A
Arniensr
Pnursrtr nx Bsvrzrxus (le baron), pereeptenr des contri-
hntiuns directes, rue Heure-St,-Dominique, I, Atmiens.

— 2*23 —
Ovxwrxu (Eugène), imprimeur, réducteur du jnurnsl de
Pcrnnns, À Pêronne (Somme).
Om|.1.n1: (Alexis], médecin, I1 Tnnlencnurî (Snmme).
Rsvxin, dnctcur en médecine, rue S!.-Daminiquse, ll}, 11
Amiens.- Botanique.
Rinnh (Luuis], président du Cnmine sgricnle de Dnnlluns,
msiiz. 11 Yuclscvillers (Snmmc],
llmnn (Marin-Herre), dncteur en médecine, professeur
ne imnmaqnè, pmiaam se 1a muni. as n¤1¤n1q«1s de 1.
Socictà Linnécnno, rue St.·J11cquc», 93, 11 Amiens.-
lfalamyue. (YlmmpmzxnûqpiugumnMnrm11di||1dsF1¤r1iis)Zoologic,
Gëolagie.
‘ finan (Jeun), inspecteur dhcsdémirz, 11 Ronan (Seine-
lnféricure), (Membre fonrlneur.)
Ilmn (Camille), percepteur des cuntribnüons dirucles, à
Thnry, arrondi dc Mnntdidicr(Snmn.1e). » Botanique.
lhunuirr (Arsène), pmprièlxire, ancinn élùvc dcl'é1>ole des
mines, 11 llnvêllzi, Brroudixlümnnt d'AmicnI (Somme).
- Glalagie. Botanique.
l\nxRn1u11|,.ûls, phnmgrnphc, rue dc Noyon, RG, 31 Amiens.
SAu1¤n(Alpl.\0nne),nvnc¤|,rue des Wstsleu, MJ, àAn1iens.
— Glulagù.
Ssun (Joseph), élève en pharmacie, rue P0rle—Pnris, 'I,
11 Amicn1.— Botanique.
S¤WI» uëxücianh rue Cnzeltt, 38. À Amiens.
' Snuu (Henri), mc Linne, G, A Pmis. - Botanique.
(liznzpiplir vlgluln).
Tu·rn<anxn(Gec1rges), rue du h:up,rJ2, 11 Amiens,
'l`u\r|u.mu (Augaslc) , douleur en mlidccina, professeur
suppléant Al’é¢uie de médecine d'Amiens, rue du Clnllrc-
Notre-Dsme, I2, A Amiens.- Zoologie, (Dé¤édé)·
T1snu.u|z(Luci1an), chcf de huresn I le préfecture, pm.
fessenr dhgricultum, rue LcmA¤·e, 55, A Amiens. ..
Batanùgue. Zaolagie, Géologie,

/
v 225 »
VAGMZL (Alphonse), nfgocinnl. un tissus, mu des Jscohins,
IH, 1 Auucxis, — Ituloniqug.
vmm 4n¢m1.iia¤·may, nsgnnamz En mm, ms im
Jocohins, IB, il Amivzns. —— Zoologfe.
VA|1¤);vvAi.|.I,lEvnris|l‘)· ogrienllnur, npiuultcur, membre de
ln Société cenlnile tfopieulluue de Puis, À Berlh xv,
.1rh0nd‘ •.l'I.l¤1ehmur:l¢ (Nord). — Zoologie. Ilotoruquc.
Vsssunx. directeur de lo \`erme—morièl~z, à Eétnmesnil (Oise).
\'iâ1:|uim' (Jules], ngrinulleur il Ilicncnurl, arrondissement
d'Amicns (Somme).
VIE (GD). |JVO[H‘iêtnir2, À Abbeville (Solnmvl — L?0!anl`gut.
(Ilm lmis lu plinüx Vlxrulltsx).
' Vmsssns. (le comte de], président de Plcndèmie nn-
Iiunnlc, mlmulnvlliliese et commerciale Lle Paris. nu
Vitavous [Eugène), sgricullmir. Ã Bmmeville (Somme}.
Vlluivwll, pliurmarién, rue do lleellhtii, 30, ai Amiens. ——
Botanique. Géologie.
Vloll lMi¢liel], chef dliuslihllion, secrélaisé Ile la Soniéw
Linneenne, membre de plusieurs Sociétés s:\Vrm¢es, mé
des Jocolninn. ID. 1\ Amiens. —— Zoologie. Botanique.
Gëulogn?.
Vin)! (René), membre de ln Snciélé géologique Lle Frlmuc,
secrétaire de ls section de Gunlugie de ln Sociéü Lin.
nécnnz, rm! des luonhinl, LD, À Amiens. - Géologie.
(Plll¤n\ol¤g\I, lldlllhmux gënlrillx rl lunllx). Zoologie. Holonigu:.
VOLI.A¤n (Auguste), professeur, scnrèluixz de ln section de
Botanique dn lu Société Linntznnu, run Sainblnnqnuzs,
[D9, I Amiens. — Botanique. Zoologie.

· M É M O IR ES
SOCIÉTÉ LINNÉÉNNE
DU Nom) DE LA FRANCE.
Années nasa a nam.
~~¢mg>@*»e»


			
M É   O I R ES
SOCIÉTÉ LIN NÉENNE
DU NORD DE LA FRANCE.
Amuiu: 1sc7.
~,m;:¤ mh

SOCIÉTÉ LINNÉENNE
DU NAOKD DE LA FIIANCIL
Sommaire du TODJ6 1*.
ANNÉE nasa.
A Amina. —· ll"-)
Shluls ut llègluuuunldn In Suniélé Linuéeuue du Ideumbfu
IHSCL .··.·........., 5
Émdc sur Liuue, par M· len! V10! . , . , , , . il
Discuurn pmnnmsé \I'uuvcr|ur¤ du L`4>un cnmmnnul du Mh-
niqun du ln viI|¤d'Aminns, In IG msi IHE6, pu M. Rmun,
douleur en médenîue, prnfcxxzur hlulaire . ..., U
Cnnlugue des plnnlns nxunllzs du lmliu hnhnîqul
d'A|uînnx, ¤u1'!5Ã, par Dam Mul, . . . . , . 'll
Quelques ubserwlîonx sur I2 Trilulium elayus (Savi), par
Ii. Inducleur A. Duuxs ..., · . . . . . H!
Kulûmulugîc, —0h.¤er1|H0n• i prnpos du lumbyx nynlhîa,
Rnlnliun du quulqunl chum: du wlénplèren ram d‘MMrio,
pur M. Brnut (bn! . ...., , . . · » LEO
Nulicu nécmlugiqnu sur M. Augusle Tluiuzn, Sncréhin
du lu Slcliun du Zunlugin, par M. ln duulcurl. L¤<¤II·· · B0

BXTIIAIT DES I'BOCÈS—YBI£BAUX
au nùxcu nl LA Iouklk.
Aiœmblén glnénle nfnrpnîsaliaa, 1l nvvernhrn 1855 . . I!5
Cîrnulairn du il nmzmhre IBE5, prapnynde. . , . . 189
Auzmhlée générale du E llàczmhre IH65 . . , . , . I90
Sélncu 56nér|l¤ vrdinairn du Iljanviur iiûii ...., IH
Circulaire dn ii) lévrilr IEEE, envrn du Slalais dn la Saciilé
ularnplnndn. . . ..,·, . , . . . 199
Shaun gùnénim ordinaire du I mars 18iiG .,,.. Ill!)
id. nl. id. du 5 mai IKM. . . . . . [IFI
id, id. zxirmrdilxaire du I'! 0¤l0hre136\i. . . ID3
vd. id. ordinaire du 3 nuvem|n¤1855. . . . NG
Cnmpaiiriua gülogiqun da déparlumum. du In Snmme ul
d'lm¤ purüm des dépnrrzmznls Iîmurraphcx, par M. Nip.
ai Ilncn , . , . ....... . . . 205
Sénnœ glnénit cxlnmrrlinairn du K dénembrn IEEE. . . 109
Drgnniulian de ln Société un IEEE, . ...... ill
Lislu Lipbnbéliqun des Memblcx En It S0¤ié\é en ISM . . 2l!
ANNÉE ras?.
A Anis-:. — lmviu II|i·)
Lu Inlzmt hns Iüuiliqnitd nl au mnyun Aga, par M. J.
Gnmxn, Viw»Pr6¤|dcnl du la Snciéld. . . . . . I!6
Qncilllltl mnlx sur I'In\eiiigzaœ du animaux, par I1. In
douleur I. Lrmn. .... . . . . , . . HB

Znnlngie. —· Particularités crrriu usa: sur ditîércnts Ilzptilns,
Insnctnx ct Crustacés d’Atgérin, par ll.Krn¤siCn·r1·r. . 337
»· Prêambutu .·....,...... 337
— L Caméléon: ...,. . ....... till
— II.Céraxl¤snn Viplreslcnrnes. , ,.., . . 350
- V, Morrclm ct Cruslacén, nu expériznce tmmpzrrw xur la
géndratron spnrrlank, ..... , .... 376
Sur In Structure dcla Grain de Picardin au paint du vnu
des images de puits artésiens, par M. N. nr Mnnzxr . . (05
avcch oraie du Nurd, par M. N. na Mnczr .... M1
Breuil-Eamnl (Snmmu], par M. N. nr Mncrr .... UI
Communication de M. Cnuxrrnn sur un rrnnvnan giaernnnt
Lun Axnlutls, wmptsrzrrdir d'rrne lwm de M. Angustrr
Durrinrr., par M. llnnl Vins ........ , HI
Organinaliun dn la Snmété un lib?. ...., , . (fl!
EXTRAIT DES PROCÈS-VEBBAUX
nus skmncu nx ra snmnîrk.
Suncn gbnéralnnrdinarrn du Ii janvier ISE7. .... H3
irl. id. ut. du ljnrttet 1867 ..... H1
Excursion: snizntiitqnzs du la Société Lmnàcnne, rddnctinrr
rlc prix sur ln Chnrrrin dc ter du Nnrsl , , . . , . U0

Swuru génénlu nrdinnirn du 5 seplnmhrz IEB1 . . , . N1
id, id. intl du i vwv¤ml1rel8§7. , . , H!
hin rululil aux Snniélés wmnp•md|n\e¤, Aux Mnmhm
nnnvnnx, eux Ouvrages reçut el eux Dam lulu L ln
Snciélé , ..... , ........ HI
Tabla nlphubéliqun du I•' vnlumn ...,.. . . H5

LES IN SECTES
DANS l·'ANTlUlll'l`É lt AU MOYEN AGE.
:ssAi uisïonious [‘l
L`unnée dernière, j`uvnis pris pour sujet ¤‘l'une leelurz
publique l'inslinct des insectes. .l'ai pcnsè que je pnurrnis
cetle année encore nppelcr Ynltenliun sur ces petits uni-
maux. lls sont en elïet curieux à plus rl’un titre, soit
qu`on étudia leurs mœurs, luur organisation ou leurs
Uanslormntions successives; tout en eux est un sujet
d'admiratiun. Si dans los grands nniinaux oct assemblage
de porlies solides el liquides nécessaires A lu eonsor·
vntion, à Yneoroissement, à ln reproduction, si tout ce
système économique nous confond et nous olonne, n'est-
ce pus une mcrveille do plus dans les animalcules que ces
pnrlies irnperccplilales, impnlpnhlcs, orgonisees avec lnnt
<i'ar|. que ces appareils de pièces si légères concourant
par leur forme, leur rnouvemenl, leur situation, aux
divcrscs fonctions de lu vie, ee problème multiple qui 11
échappe À touws les Ierherclios.
(ll Cu Lnmul n niv. \‘¤l~lei xlhms laclura nuulique ai Hlolsl de Ville
l5

226 nu urslcrzs
Mais tels ne sont pas les sujets qui doivent m'oeeuper,
le veux seulement essuyer aujourd'hoi de vous esquisser
l'liistoire des insectes dans l'untiquite et le moyen âge.
En général. l'|iistoire des sciences me parait ne devoir
pus être restreinte à ceux qui les eultivent, mais s’étendre
aussi a tous ceux qui s'interessentaux progres del`esprit
liumuin sur quelque point qu'il s’cxeree. Quoi de plus
eurieux à parenurir que ln multiplicité des procédés, ln
tariéuê immense de détails, le nombreinlini de laits qu'il
u inllu recueillir, et qui ùtuient néeessaires, indispcnsubles
meme, pour les constituer. Des luits isolés, quel qu’en
soit le nombre, ne constituent pas plus en effet une
science que des mxutbrinux epors ne lont un euilioe.
Apres l'obser\·atiou iles laits, il en l'aut la distribution
rnetlmdrque, et cette distribution ne peut etre lomlee que
sur des principes rigoureux, qui ne sont trouvés qu'apre5
l`eto\»lisscment de rapports qu'il t'nut subordonner à
_ rl'au\res guneraun et eeux»ei a d'nutres plus generaux
encore, qui deviennent des lois.
Mais, pour en nrriver là, pour inire de Yentemelogio
seulement une science, que de dillicultûs à vaincre, que
de reclierelies, jusqu`n ees remarquables travaux que
notre siecle a vus s'oee0n¤plir et qui seuls ont donné ces
vues d'ensemble qui pouvoientiuiresueeéder rle véritables
lois, une véritable classilicutron, ii des systèmes plus ou
moins hypntiietiques que i'on nvait longtemps acceptés.
les uns pur seduetion. les autres par préoeeupntion, ou
bien sur ln foi d'un moitre dont on etait necoutumé A
respceter l'nuIorité et àlnquelle on n'osnit ou ne pouvuit
se soustrnire.

mas r.'u<rxaun·i sr au noirxn aan 221
Quand l'étu1.le de l'entc urologie a—t—clle commencé 'I
Evidemment, quand I'liomirie cut goûte lc miel, quand il
eut senti la piqûre cl'un cousin, quand il cut assiste aux
ravages des sauterelles, il dut s'necuper tles insectes qui
lui procuraicnt une nourriture agréable, qui lui appor-
taientla douleur au Iecliagrin (Il. Dès que ces petits ani.
maux, les uns utiles, les autres rnallaisanls, eurent ûxê
son nttentian, il les a nommés, et lcars nnms, avec leurs
qualités, se sont transmis par la tradition, Mais il y a
loin de la à ee que nous appelons une étude, cnvorc plus
nu commencement d'une science.
lil. Isidore Geoü`r0y S. Hilaire, dans ses considérations
historiques sur la zoologie, a appelé periode d'essai et de
confusion mute eellc qui comprend Yantiquilé jusqu`nn
xvn' siècle. ll caractérise cette période par ees mots :
Paint dc métlmdc tlûttrruiliix, pas dc resultats, Lies
hypothèses (2]. Uhistoxrc naturelle comme science est en
cll'et toute matlerne, bien que la cannnissnnoe des aniniau X .
des végétaux et des mineraux suit aussi nncicnne que lc
monde. Mais les notinns des ancicns sont vagues et
manquent d'exactitade; ct, s'ii n'y a point disctlc de
faits, il y a toujours obscurité dans leurs écrits. Ils
n'avaient paint saisi lcs traits distinctifs des etres, ct nc
savaient pas se servir de ees delinitions euurtcs et claires,
qui rendent si faciles la connaissance des espèces parti»
eulieres, et nlnnt la creation est un des principaux titrcs
de gloire du célèbre Linnéi
tx) Lnwninirc. - introduction A hntnmnlngue. II. vw,

928 Les rnswrxs
Voyons eepennlantce que l'anliquitè nous donnera rel¤ti—
vement à Fenloinologie, el rappelons nous que nous nvons
restreint le nom d'inwctes aux animaux arlieulés donl le
vorps est wmposéLl'une tète, d'un lhornx ou corsclet, d'un
nlxxlmnen distinct et de trois paires de poiles. Bien que
cela sullise pour les faire reconnaitre extérieurement,
nous ajouterons qn'iIs sont dépourvus dc squelette inlé-
rieur, et qu'ils respirent pnr des stigmales, qui sont les
oriûees exterieurs de traehées ou de vnisseuux aéricns
inlvrnes disposés pxir paires et occupant symèlriqucment
les oôtes du corps.
Nous commencerons par les peuples de l'0rient; s'rls
sont les plus éloignés de nous, ils sont aussi les plus un-
eiens. (Test une chose reinurqualilc en effet, comn\cl`a init
oliserver Sehlossur, que Yéducution du genre humuin nil
suivi In même nlireclion que le cours journalier du soleil,
ct que de l'Orienl nous soicnt venues, pour ainsi dire,
toutes les lumieres (I).
Quelque doute que l'on prolesse sur la chronologie iles
Chinois, il faut toujours icgnrder comme des plus nnciens
ce peuple cxlronrdinoire dont le développement el ln
eivîlisolion ne sont jamais sortis r.l`nn ccrcle çxulusi-
vcxnxeut national, qui a conservé fr travers les siècles son
caractère, so physionomie à parl. Ce curieux peuple, ou
rien nesc perd, tant il o conservé de respect pour les
enseignements ile ceux qui l'ont précédé, qui semble
uvoir lire de son propre fonds toutes ses ressources, Inns
ses progrès, ce peuple n posse¤lé,c*el| csl ilwontesluhlc, des
'

nlms l·‘A¤*rr0¤l'r.É xr M1 uourr Mil. 229
connaissances aussi lztenduesque variées. La Zoologie I dû
être eullivù par lui lt Yêgal des autres seienues. Leurs
eneyelapetlies actuelles contiennent en eIIet des nations
tlontla précision dort laire remonter fort loin les études
qui y Conduisircnl (I), ct que renlermaient sans duule, à
l'ëtat naissant, les livres sacrés que l'un des Ernpereurs
fit lrrûler trois siècles environ avant notre ère. Mais les
Chinois ne sauraient être classes parmi les promoteurs
des sciences, puisque leurs découvertes ne sent peint
arrivées jusqu`à nous, et qu’ils semblent, sans ce rappurt,
avoir voulu cnnserver l’iS0lernent, comme ils voulaient
sc l`|ssurcr physiquement par la eanstructinn de leurs
longues murailles. Cependant rl cst tlêrnonlrù luislari-
quement qu'ils pratiquuivnt l'art d'clc\er le vers it sme
plus de IODO ans avant nelre ère, et que les wus à soie
sauvages, des!-à-dim vivant sur dautres arbres que le
mlirier, y etaient cultivés des les temps les plus anciens.
llscnnsirleraicnt ces derniers ccnrme un secours que le
elel leur avait rnnntrû dans lcs Icnrps sle misère, et ils
avaient appris ales propager par l'industrie (E].
De wus Iemps ils maicnt connu les alieilles, le miel
‘et la cire, Uinlèressante histoire dc ees rnnuches avait
été successivement sue, oubliée, réapprist, enluminëo
de fables, puis enün réduite aux faits réels constatés per
Vnbservalran. Ils mangeaicrrt et ils mangent encore les

930 en xrnsnmns
nymphes iles abeilles sauvages qu‘ils font mneèrer dans
la saumure et frire dons l'hutIe nu tlnnsln graisse.
Ln cigule tenait un rang distingue dans l`histoire
naturelle des Chinois, si nous en jugeons par leur poesie
et leur médecine. Le nom qu'ils lui ont donné, et qui
vent dire qui chant: por les flancs, indique qu`i|s l`nvnient
étudiée, et qu’ils avaient reconnu wnnnent ees petits
animaux rendent un si grand llruit. Dnns les temps
mmlerncs, nn les cliassnit le soir, ix Li lumiere. La modo,
qui les nvnit utloptles, en ovnit init une parure et une
distraction. On en nrnait les coiffures; on les enlerniult
duns de petites cages de roseaux, pour Fomusenrent des
femmes et des enfants  
IA: P. Amynt, l`un des missionnaires qui ont le plus
contribue à nous faire connaitre la Chine, et qui soup-
çonnait cher eux des reeherelies d`une certaine valeur.
s`étent informé nupres des lettres, si les Chinois nvuicnt
consigne dans les livres leurs ecnnuissanees nntienues et
modernes sur les insectes, il lui fut répondu qu`nn
doutait qu'il existat de pureils travaux. Aussi Minuit-il,
en l7B‘J, que l'Hist¤iro naturelle de la Chine etait encore
à fuirc, bien que l`un trouutt ehez leurs poete; des
comparaisons qui tèmoignnicn t quedes suvnntsavaient ¤ltS«
erit autrefois et nhserié ees petits etres, qu’ils nxnicnt sur
leurs mœurs et leur orgnnisntion extérieure tles faits qui
devaient etre, pour cette seule raison, tresaépzinnlus (E).
Toutefois nous sommes tenté de croire que ce peuple
tt) Pmttrier et Emu. - ctnne. su.

nsns 1.'An·riour·ri 17: Au iiornu se:. i3t
positif et utilitaire s'est occupe surtout, sinon exelusi-
vement, des animaux et des végétaux dont il pouvait
tirer parti pour la medecine ou l'in¢iustrie,
Les indiens nous donneront-ils quelque cliosc de plus
positil"! Non. Meme incertitude s'y rencontre. On devait
s'y attendre, du reste, puisqu'ils n`ont rien de ce que
nous appelons chronologie et Lristoi re, ct que leurs livres,
tout pliilasopliiques et religieux, sont muets sur l'etal
des sciences, des lettres et nlcs nrts. il cst vrai que l'un
rassemble seulemcnt les materiaux destinés à nous faire
connaitre le monde brahmanique et que l'ou est lnin du
pouvoir encore lui assigner le rang qui lui convient.
Quoi qu'il en soit, nn trouve dans le Zend-Avcsta une
longue énumération dkinimaux dans laquelle même on
vait une sorte d'elxauelie de elassilication, et, dans les
Vedüs, des passages qui dènotent un savoir reel et tres-
varic en ee qui les concerne. Quant aux insectes, ils y
sont déclarée le produit d'Alrrimane, le genie du mal; il a
eulante les rnoutdres qui onuelicnt à tout, les fourmis qui
sont de deux sortes. celles qui portent le grain et celles
qui creusent la terre (l].Si leur religion montrait aux
Indiens dans les animaux et dans les plantes des freres
momentanément transformés, leurs institutions ne per»
rnettaicnt guère que leurs connaissances sur ees matières
se dévcluppasscnt beaucoup, puisqu’|l leur etait détendu
de toucher a un cadavre quel qu'il fût. Mais ils eelelirnient
une fete des mouchcs dans laquelle, indépendainrnent
des prières qu’ils recitaient, ils exposaieut cn dehors de

leurs maisons du sucre et de la farine pour les réguler.
Enün, ¤`ils ne eonnaissaient point Vorganisation des in-
sectes, ils wrinaissnient probablement leurs habitudes et
la nourriture qu'iIs pwëiûrainnt, puisque les puces, les
punnises et autres animalcules trouvaient dans l'hr\pital
des animaux, que leur dévotion cntretenait, une salle.
ear je ne connais pus d`autre noni pour désigner cette
partie sle leur logement, ou ne manquaient ni le zèle, ni
les seins que la charité prodigue, ehez nous, aux ealunts
et aux vieillards. dans les asiles que ln hientaisaneeleur a
consacrés el que ce peuple ne connait point [ll.
Serons-nous plus heureux cher les Egyptiens? Ceux
de leurs monuments que le temps a respeetes, eeux dont
les debris nous ont ete conserves, sont assurément la
preuve d'une civilisation des plus remarquables, Un
peuple Chez lequel les animaux parlagealentlesltonneurs
divins, devait nécessairement les avoir étudiés [2). Mais
les travaux qui pouvaient nous renseigner sur la valeur
de leurs découvertes, comme tous ceux qui traitaient des
mœurs ct ac imum aes rïgyplam, sont perdus, on le
sait, et e`est au dehors qu'1Is nous les [aut chercher.
Hérodote, qui n`ùIoil point naturaliste, n`a pu nous
transmettre qu`une partie de ee qu'it avait recueilli ; et.
vepeadant, il nous laisse entrevoir une masse de faits et
d'ohservations qui paraissent ètre le produit de travaux
divers et de Faction progressive du temps. Que ne devons
nous point regretter, si ee n'est là, comme on le dit, qu'un
(il zmd-Avesb. Lcetxu.
(al Ir.G¤o¤’roy si Hilaire- nm, u¤L.;¤u.t ts,

murs r.’.«rmotttri en- au rmrxn aes. 933
prile reflet da savoir des Egyptiens? ll estdillieile de croire,
eepcndnnl, qn‘r|s aient pu s'élever bien lraut, si l'on songe
àla dimeulté d‘expressi¤n. à la pauvreté des moyens
de eomnrunieation qui résultent tl`une écriture ligurée
assurément insullisante aux besoins de la srienee. Car la
langue, vous le savez, n`est pas moins nécessaire à la
transmission de la pensée, que l`air à la transmission
des sons.
Si nous pareourons leurs monuments, nousy trouvons
la représentation de quelques insectes, parnri ees hiéro-
glyphes dont l'e>.plieatron a si longtemps exereé ln sa-
gaeité des savants et dont, szulemeut de nos jours, on a
dévoilé les mystères. Latreille a cherché quels ils étaient.
et il n reconnu des srarahées. une cétorne, un pompile
et l'abeille domestique [I], Si les caracteres znologiques.
comme le fait remarquer Cuvier, ne sont pas toujours
netterrrentexprirnes dnns ces dessins, l‘lrahitude générale
et lvnsemhle t‘lel'anirrial sont si bien reproduits que lesna-
turalistes ne sauraient s'y trnnrperti]. ltemrrrquons qu'il
ne s'agi>sait point dans ves peintures de représenter des
suyets d'tristeire naturelle, mais d'e:<prirr:er, au moyen
de ses figures, et par une allégorie, quelque mystere ou
quelque grand phénomène de la nature. Ainsi le scarabée,
qui annonre par son apparition le réveil du printemps.
est un synrlrole dela purseanee rx·t·atriee et de la divinité.
Suivant ln tradition, il engendre eans le secours ¤·l'une
femelle: ittorme une lroale de fiente de bœuf, l'enterrr,
tr] iatmitrt. - Mmmm au truseam. v. its «r nur.
lr) B. caviar. — rlaterru au scrcrrw natnrctter, L ss.

E34 ms rnsvrrzs
et au bout Llr: 28jnurs, qui est lc nombre de la révolution
lunaire, la rute du scarabrëe. s'anrme; lo 29*, qui est
oelui de la conjonction, rl ouvre cette boule, lu jette rluns
l'cau et il en sort des searabées. Ajoutez que suivant
Horapollo (I ), prétentlu écrivain égyptien dont. ln mère au·
rui\ ete la nnurrrcedïlirrnùre, etqui rfestguère qu'urr grec
du ivsiùele, les scarabèes ont 14] doigts, que leur tète
denlclée rappelle les rayons du soleil, que la baule ori
nous sawns qu'|ls renlermentleurs œufs et qu'|ls roulent
è rceulrrns, est la ligure du rrromle, ct vous mnrprendraz
que les Egyptiens roulant nlùsigncr on etre engendré de
lui-môme, une naissurrov, un père, le momie, l'lrormne,
aient pris urr scarabée pour emblème des travaux
rl`Osiris. Aussi l`ont-ils multiplié a l'inlini, parla pcin-
turc, la gravure, la sculpture, de toutes manières et de
mules matières; depuis le bijou d`or, ju<rpi'au bloe
colossal de granit, tout en reproduit la lnrnre (2].
L`obeille dont le miel était une des richesses du pays.
était le symbole du peuple soumis fr son roi. Un splrex
qui faisait ln guerre aux araignées slont la blessure était
réputrie mortelle, méritait bien aussi quelque rlistine||un·
Enfin Latrerlle rogurtle également uomnu: iéneres dans
nette terre des animaux sacrés, la rsétoine, la nürrrbie,
l'altis, la mouche César nlnnt on a trouve des restes dans
les momies où peut-être ils ètaierrtùvlos (ll] Cependant la
cétaino et la uiouelie avaient ailleurs rncore attrrè l'at-
(rl Lu\rvuIe.|\rr·I.

ours r.'m·rroor·rÉ rr au rroveu Aer:. 235
tentinn des uneiens, puisque les Grecs avoient un jeu de
la rnounlre bronzée et que les enfants faisaient voler des
eétoinos attachées par ln patte nvve un lil, comme nos
enfants font voler des hannetons. Bluis ne soyons pas
étonnés de ce qui se possait à l'égartl de ces insectes,
peut-ètre ne peuple agriculteur avait-il trouvé, dons les
serviws qu`iI on ruœvoit, une raison de les honorer.
Comme l'il>is et le chut, qui purgnicnt le pays, après le
retrnit tlu Nil, de vurmisseoux et d’unirnnleules de toutes
sortes qui eussent ravage les xnorssons, les insectes
avaient une grande pnrt dans cette oeux re de purification;
ils aiilnient, par leur chasse et leur voraeite inoessnnle,
à la transformation tl`un sol qui eût étu condamne à une
iérsonilile terrible et malsaine. N'était—il point juste, dès
lors, que ces rlisséqueurs, ces expurgateurs infatignlrlcs
eussent aussi Iiiur part de oonsidèrotion'! Peutètre nussi,
ln régularité de leur venue en faisunt comme autant
d‘in•.|ires naturels lle ln vioissitude des saisons . les
Egyptiens ntloraient en eux, avec les lois de la nature
qu`ils rappeluicnt. le principe du bien , l'ennerui du
muuvois génie qu'ils re¢loutnit·o|; etr Peuvètre twssi,
plus tord, Fignoronte et l'erreur ont tlèligure ile belles
et saines conceptions.
lllnis voici un livrv,lc plus authentiquementnneicn que
nous pusséiliuns, et qu'un naturaliste éminent, Geoffroy
S Hilaire, qurrlille de rnonumentrnysténeux de l'origine
dc notre globe ut de notrc espèce [I). Si, cependant, sous
le rapport de l'ax\liquitè, le livre de Moise peutéehopper
li) tr. uesrtrny 5. ttrlnrre. -· ttist. net. gén. L 2.

236 . Lus iusncns
i ln eritique, il y sera perpétuellement soumis pur les
sujetsdont il s'eeeupe. Suivant nous, e'est une erreur des
plus graves d'en vouloir faire une encyolopèdie des
seienoes; e'est exiger trop. Ln Bible n'est pas mème
Vhistoire des temps primordiaux, comme on l'·1 l'0rt bien
dit, mais seulement une relation des laits qui unissent
ln creation du mnntle à l'lristoire du peuple Hébreux.
Moiseu s0ule\é un coin du voile et luissé niché bien plus
dc elioses qu'il n'eno réxélê. L`org1misotion de l'univcrs
et toutes les eboses que Dieu a luttes, ne sont-elles pas
d'oilleurs lixrôes à lu dispute des hommes? Moise n'n
voulu ètre ni géologue, ni astronome, ni pliysieien, ni
naturaliste, el, eependunt, pour ne porter ici que d'his·
toire nnturelle, il xn droit nu lrut; il dit Vordm de la
erèotion, et l'ordre rfnppnrition des êtres organisés est
precis. Aussi Ampère dit-il de Moise ou qu'il zi une
instruction aussi profonde que celle de notre siècle ou
qu'iI élnitinspire lt), ce que Linné niuit dit dejà: muti-
quum wo ingmiu, sed allier: durtus (2]. Mois laissons
de côte l'inspiro\ion divine, pour ne parler que de la
sugxeivé; elle sera merveilleuse encore, cur plus nos
connaissances s'etennlent, plus ln msxnogonie de Moise
se justitîe, Les fossiles suiient dans leur èelrelunnement
l'ordre qu’il assigne et ln géologie n'o·l4lle point élolxli,
por des preuves physiques, que ln surlaie du gloire n'o
pu exister de toute éternité dnns les conditions nctuelles,
LI) Linmnns. Amiznruuu scsdamtcn.

mns L’AIt’t'lt)tIt’t'! I.1 Atl ttorltl AGL 937
qu'elley est arrivée par une suite de créations distinctes,
à dm périodes psrlaitcment limitées entr’elles‘?
(ln rixonnait dans la Genexc une vbri table elnssiûeation
des animaux ; ils y sont partages en quatre classes, les
poissons, les oiseaux, les queduupèdes et les reptiles. (Feet
le rnotle de locomotion qui les iiillèreneie, lu linge, le Vol,
la marche et le rampement (l J, i\u-dessus, l`hemme,
qui Nappurticnt à aucune de ces classes, qui est le Iltlitw
de la ereation, donne aux nnimaux iles noxns qui sont,
slit la Genèse, leur nom xèritable. Nous sommes done en
droit lle dire avec Geollroy 5. Hilaire que le premier
lxninme tntnussi le prerniernalursliste; ct,si Fnneiennettë
d`une scienoc peut ajouter A sa Vztleur, que l`l.tist0i|e
naturelle est la premiere dc toutes (2]. Cette division dont
nous venons de parler, se reproduit plusieurs [ois ; elle
n'cst Llone pas uevitleutelle. Nous lu retrouvons dans le
Lèvitiquemlsns le Duutéronomeetdans les Livres des Rois
qui nous apprennuntque Salomon avaitdtssertésurlesnnr
maux tlcln terre, les oiseaux, lesreplilesetles poissons 
On trouve d'at.\lres subdivisions encore; les quutllupètles
sont purlngés en domestiques et en sauvages; et, parmi
veux qui vivent dans l'cau, ou distingue nettement les
eetnees. Cicéron, dans les Tuseulnnes (5) et dans Natom
des Dieux (5), n'en ailxnet pas v.l'autres.
(1) Boeluul. — ttiernmleon, Praetstio, ill.
ll) Gearot—'l'usculunarum quesnonum. lib, V. tx

RIB Las xnswr 
Muis où sont les insectes? Il n'en est point question;
il semble taut dëabcrd qu’ils ne puissent figurer dans
aucun de ces groupes. Continuons la lcclure ut nous les
verrons rangés lantdt parmi les reptiles, d'aulres fois
parmi les volatiles ; parce que sous le nom dc reptiles
sont compris tous les petits animaux qui paraissent, A
cause du peu de longueur de leurs jambes. plutôt ramper
que marcher, la belette, la taupe, par exemple, dont
nous disons vulgaiuemenl qu'elles rampent; ol, avec
`cux, toutes les lancs qui rantpeni, quand elles n'ont
pas de pieds, ou qui se traînent sur de courtes pattes.
Caux au ervntnire qui peuvent sur des ailes s'élever dans
|`air, sont des animaux ailés, des volatiles. L‘nl:ei1le est
petit entre les volatiles, dit l`Ecelësiaslique, et son
produit est doux: brevts in vnluiilibur est api: (ll. Celle
alisenue des Insectes qui n'0nl laissé que peu de lrnncs
de leur passage dans les eouelies de in terre, que l'un
ne voit point ligurcr aux premiersjours de la création,
etquel'on ne vait apparaitre que plus iard et comme
une plaie, n'n paint été sans être remarquûer Les malie-
métans ont prétendu que Dieu avait fait les sauterelles
avec la Loue qui restait de ix: qui atait servi il [armer
l'hamme(E). François Vallûc plus connu sous le nom de
Valiesius à Cuxm·ru\·ias, medecin du rai d'Espn;ne
Philippe ll. l'un des commentateurs les plus renommés
dllipporrule, d`Arisl»¤|.c et de Galion, êmettuitcneorc a
la lin du avi' sioeln cel avis qu`un grand numlire d'in-
(1) lihvr tltdeniiuuei. XL1.
(ti noetum. —·II«am¤icoa. Pu-ama. ia

mu: I.’An'ru)Iu'rÉ tr Au nnnuv Al!. 239
sectes, les peux, la vermine et une lnulc Il`:\ni|nalculcs
nlnrs sans nom, qui naissent de ln pourriture et nielu
saleté, n'ant pu exister des le cammeuccmenl ç qu'ArlAm
avait été crée sans nxnlnrlie, qu'il vécut ainsi jusqulà
ce qa'1lcûtpéchl:, et il ne tlnulc point que les êtres qui
Vienucnl dela pourriture, les algues qui naissent sur les
eaux nroupissanlvs et qui Saul plutôt des salelés que des
clmses, comme dut Alislule, ue saieut vcuus nprès la
Création cuniplële du mamie [l   Culte pensee de Vallusius
flans sa Philawphin mwa n'&L1ltpniut uauvelle, elle n'est
qu`une Ieprailuclian de celles de Marcivn, ile Valentin el
tl'Apclles, herêsiarqucs du n' siecle, et <l'uu assez grand
nnmhre de cnmluenlaleurs de la llilrle. Arnûliius, au ni'
Siècle, ne pense pas uan plus que les mouches, les Scala- I
liées, les pumiscs, les clmrauiînus, les mulals et les
leigues snicut Vœuvrc nlu Dieu taubpulssnnt. Quelle en
est la cause, il u'en sautneu, et on ne saurait, dit.-il,
luucproclicr Lle ne pas savair d'uù Viennent des animaux
nuisibles et sans raison nl'è|re   Plus lard le eélèllre
Picrre Camcslnr pnrlage ces memes idées   Mais S. Ié-
rômc, dans l'ép¤lIe APhilemuu, cambat cette daetrinc (M.
et S. Augustin a dit. puur mc servir du laugage ¤‘l'un
des ancieus Iranluetcurs Lie la Cilê de Dieu: ~x ll n'y
a aucune naiure mesme aux dernieres et plus inûmcs
(5) Palm: C¢nmwr.» Iimtom sclwluuu. Gamm. VIII.

EM) Lus I¤sKCr|5
lweslelettes qu'il n‘nit erèée et ordonnée (ll; x et plus
lnin: ~< ll n'y u que le Dieu snuverpin qui faire les ne-
Iures mesmes, en quelque snrte que elles snient (niches nu
produites (2). ¤· Les nnim ux snut-ils dnnc fnits eeulv.—
ment pnur Vusuge de l'homme; tous nc mncuurent-ils
pûint à lu petleetien de l'I1nivcrs, tous u'¤nt-Eli point un
rble dans ee concert linrnumicnx de lu nature? L'homm¤
d'ailleurs n·t-il donc déwuvert tout ce qu'il y a de mys»
tetes dmns le mande matériel et dans tuutesles lorees qui
le lon! runuvoir 7
Le nnmhre des insectes nommés dans la Bible est très·
petit. Ccsnut, en suivanll`0rrlre¤lnnS lequel ils puruissent,
et je me sers de ln Vulgpte, les peux, les snutcielles, les
tnûns, l`nlrcille,ln puce, la teigne et la lnurmi. Chose
remarquable, un y trouve un représentent ele elineun des
urflrcs dans lesquels Sant distribués uujnurtl'l\ui les
iuseeles, A l`exuepIion de ceux des enleupteres et des né»
vmpleres. Le texte hébreux et les nutres versions n'en-
ricliissenl guère nette nnmenelatule.
On 11 benucuup diseulè pour èclnireir cette pnrtie de lu
Bible, et Samuel Bucliarl, dans san llieruznicnn. publié en
MW7, y ndépensé des Iiésnis dïrudilîan. Gnduert, de '
Mey, Wezuerl, Lesser, Lyonnct, Mielunelis, en ont Lnuelie
" quelques points; mais l'entonml0gie n'é\uit pas fuite nu
temps ou il: errixnicnl, et purluut lc prnhleme élnit
insoluble, ll n blé repris depuis pnr Willinni Carpenter (3],

Mns L'ti•1'mi1rrl m' Au Morin Ann, ROI
Kirby el Spenrse et tout dernièrement pur lll. le enlonel
Goureuu (I]. Ce snnl ses conclusions que j'|i sdoplées,
Les insectes ne Egurent dans le Bible que comme des
points de comparaison ou eomnie des tlbsnx, si j‘en
cxœpu: quelques—uns permis ou délendus comme sli-
menls dans le Lévitique. li y n, dit Salomon dans les
Proverl>es,quatre choses qui sant plus sages qucles sages,
et il cine ln fourmi, ce petit peuple qui [ail provision
pendant la moisson [2) ct les sauterelles qui n‘ont point de
mi etqui Louteluis imminent pnr bandes (ll]. ll est souvent
fuit allusion i l'n¤tivitè dc ls Iournii, à Yindustrie utile
des abeilles. La puce figure ln sottise du roi d'lsrne| qui
se rncten csmpngne pour une victoire stérile (5); ls teigne.
qui rivage nos vetements de lsine, est lc symbole dc ln
destruction [5), wrnme aussi de In lrsgililé et de la nié«
chanecté de l'h0mme (6}.
Rien ne nous montre que les Hébreux aient oonnu la
culture del'n1»eil|e ni qu'iIs l'uient pratiquée. IA miel y
parait toujours le produit tfsheillss sauvages. Ssmson.
retrouvant après quelques jours le codavre d'un lion
qu'il svnit tué, ut dans sa gueule un essaim thbeilles
et un rayon de miel (7), On n noté ce luit,quin'n rien de
lû

ctrnllnire à lïlrigine que nnus vciruns dnuxier aux
nhcilles, comme en cnntraduclian avec l'¤b»s•:1vati¤n des
naturalistes, qui ulllrmenl que l`ub1:ille aurai! fm celle
alcincurzi inlecll:. Nnns rclrnuvnns ccpcndnnt dun; Hém-
nlule un Fallnnulngue. Les lmbilmrts d'Am·'1|lum\e (Inu-
ièrcnt, nprès quelqucs jours, un cssulm dans la ièle
ilioliesilus qu`|ls uvalcul. suspentlue à l'une de leur:
uurlni [li, et Aldrmnndr: nppurlp que lu lnixdrc uyalil.
uuvcrt à \'èrnn=,en latîil, le tombeau des sœurs du
jiniwonsulle Vilulis, murlcs l`um: cn l5î¤B el l`uu\Ie en
|56‘2,on trouva des rayons de micl que des nhcullcs
uvnlenl lunlies nulle les deux Clulavres  
Que sont lcs sciniphcx, lïnslrument de ln troisième
pluie cllvnyêc par Uicu cunlic les Egyptiens! Philun,
Oligènv, S. Àuguslin ct lcs Unnluuteurs Llr: la Yulgale en
ont fmt des mouclxcmns, d'au\rcs de ln xermine, peut-
èlru tuusces Mzirides qui inlrtlenl les hèles et les plantes.
Uliislmien Iuseplic cn lnil des pnux dun! les lcnvüges etles
nnclinns ne pouvaient débarrasser les Egyptiens [3]. Les
Ilulurnllstcn mmlcrmzscu lnnt la Iique nu pou ile Plillfüufly
qui s'uttaque JAM liulnmeâ BI INK nnilltllux, ullelnt ln
grosseur d`une nuisette, qunml il est plein de s:mg;eI
qui, si nn Vnrruchc, lnissc sa Ièle dans la plaie dant il
hit un ulcère 
Du n`est poinl d'ancm·¤l sur la quatrième pluie que les
U) Gnurnu. -mm un In Sn;. de l`\'¤nue. XV.;

uns ntlrihueutà ln eynomiu, sorte dc mouche particuliere,
xfuutres à un mélange de mouches, e'es1 nussi l'nvis de
Juseplie (l) ; d'nulies àce oliptère lerrilxle que le seigneur
devait en silllnnt nppeler contre les Israélites, suivent In
menuce d'l<uie[2),et·.loul un n fait le cnusin,eimemi lei-
lement ineemmnde qu`eu temps nrtlinnire, dit Herodute,
on se reluginit sur de Imulcs tours peur les eviter (Cl), et
qu’une ville d'Ach¤¤e dut, au rnppurt de Pausanins, etre
nlmndennëc de sci iiunimnis. n mme ue; cousins qui
Iïnlesterent à la suite d'uu dcsseclwmenl (5),
Mèmeineertiiude surles erubums. Est»ce lu redoutable
mouche u'lsuïe, ou celle dont purle Brune'! Ent-ce le
ficlnn, lu guepe, le Lnou, qui devait mellre en (uile les
lluliilunls du puys nù entruit lsrnel'! Tuus ces avis sont
udmissilzles. Elieu rnppnrtc que les Plinsèlicus établie sur
lu munlaguc de Sùlime furent chasses de leur puys pur
les guêpes [5). On n`ignore pas que les tnnns de grltide
lmlle font de Ixelles blessures que le sang ruissclle sur In
pcuu des bœufs et des clievuux qu`ils ont attaqués. Vous
le voyez, un ne peut fnirc que des conjeelures, D'ailleurs
tous les dipteres pnmissent avoir inspiré une grande
Icnuur, Le dieu mouche ou dicu des mnuches Bèclxebut,
que |’un iuvoqumil cunlfeuv, ne témoigne-1-il peint de

2M Lls txszclxs
cette influence permcicuse dun! Moïse pouvait prumettre
le sncnurs i sun peuple (I}.
Quant aux msceles désignés sans le nntn de sauterelles
cl qui composent lu huitième: pluie, un y recnnnuil. snns
peine les criquets, les seuls nrtlmplères qui voyagent par
luundes, Si lu lerrl: des Hébreux éleil fertile en smile-
rellus, leur langue nlmnde également en noms dnnnès ti
ret insevter Un en cnmple jusquà dix qui signiîtent.
multiple, issu de lu terre, qui coupe. qui àriile, qui
marche en trnupe, qui \0ile, qui sumte   Les Grecs n'en
avaient guère moins, si l'un cansultc lc dictionnaire
•]`l·lesycltiuS. Tuua res noms, qui ne sont peint syne-
nymes, s'nppliqucnl-ils À des especes dilïértntcs. M.
Liclistcnteîn croity recnnnnitre des Grillnns, des La-
rusles, des Truxnles,des Lchèles, ne qui impliquerait
une distinction fnmillerc nux Hébreux (3), Etaient-ils
uhservuleuvsà ce point qlt’l|s Llislllxgunssent les espèkesîl
On le pnurrnil. clnire, cur les Snulercllea de Iuel [Ã] ne
sont peint celles d'Amns (5), D'¤utres nutenrs nnt tmuvé
nnn des espèces, mais des états différents des différentes
cspèecs. On suit, en cI]`el, que Ces insectes ne subissent
qu`unc demi métunmrplrosc qui se réduit nu llévcluppe-
ment des èlytres et des ailes dent lu larvc manque tout-
it—luil, et que ln nymphe possède àl'él:tlru1.limenluiIe.
(3) Ai¤0¤,\'II· L

mas r.'.«n·rtunt*ri Er au norm: ien. M5
On sait aussi que larves, nymplres et insectes partuits
marchent ou sautent et se nourrissent des mêmes alv-
ments et avec la même voracitc,
lllars laissons là cette discussion stérile, car, de lentes
les interprétations, en ne saurait oonclurc qu`une chose,
c'est que la veritable signification das noms était depuis
longtemps inconnue. Arouons done notrc impuissance É
cet égard, comme nous sommes auüi forces de l`avouer
quant A la toi qui préside un rnsscmblement des saute-
relles ct à l‘espi:ce de volonté qui semble diriger leur
marche.
Si l‘oq n'est paint d`occord sur les espèces, on nc discute
point sur les ravages dont elles sont cnpnhles et qui nc
(cnt que préeéder la famine et la peste. L'Ecrilure com-
pare le bruit de leurs ailes â celuittes chars et des cava-
liers courant à la bataille, luur ravage L la rrépilatilm des
flammes, tandis que leur vol obscurtit le eiel. ll n'y n là
ni hyperhole ni exagération, pas mème dans la saisis-
sante description de loel (ll]. Plinc cn fuit une dcscriptiun
qu'un poete oriental ne dèsaxnueraitpoint (2]. lfhistorteu
Crose, Brown en Afrique, Furlxcs dans t'lnde, Sehaw en
Barbarie, Cluvier en Orient . Niebulrr un Arabie ont été
témoins de ces ravnges inerrryahlcs, mais la description
qu'en a fuite Vulney est la rncilleure confirmation des
récits de la Bihler « La trrre cn est couverte, dit-il, sur
une espace de plusieurs lieues, On entend de loin lc bruit
qu'elles font cn hroutant les hcrhes et les ulbrus comme

une ¤rmé2qu1(uunngc·,.. On diunlt qua lc [cu sun leurs
lncen. Parlnutuù lcurslégions sc povlrnt, lu vnrduye dis»
pnrnil dela cumpagnli, Bnmlile III1 rideau qI1El`&vnpllQ...
Lnfâqlxc Ccs Iluëcs dc snulurclltà prcmlcnl, lcur val pour
surmomerquelqucs olrslnnlvs, ou pour trovvrscr plus ra-
pldcmülll un sul dèslîrl, un peut rlil‘e,àla ltllle, que le
cizl cn cstolxscurci .... Les vents lus uhnsscnt xcrs ln mor.
Ellcs Sy mllclll. en si gftlllde quimlllé, que lorsque leurs
Ulfluvrcs Html rcjclés sur le rhngu, llsinlwlcnlruîf [lL‘¤—
dunl. plusieurs jullrs à uni: grand: Iilslnncn [I) n. Yujuulc-
lui IVEI: Barrow, qlftn l797 les (·¤dnVI€S A‘l'uI|€ Illlèil de
sauterelles lurmèltill sur la tôle d`Al|iqI1€ un hum: dc
plus d'un mèlu: de luuul, long du plus dc 80 kîlnlluètres,
nl que l`udeux· des cnvps putréûès se répandu à plus de
!5U kilomèlres dans les Ieucs (2). '
Sl la suulerelle èlait un fléau dc Dieu, ollc étoit cn
lclllps Dfdlnnlre Im!) nnulrllure asscz Ntllelüllée don! lc
Lèvillquc permcllnll l`uSagc   Lus Ilèlrrtux seuls ||'ê—
micm. poinl acvidoplmgcs. Tout l'0rlcnt mnngcail des
Sa\llcrcll€S, el. les Grers palîxlsstllt En IA\'ulI êlé Irinnnls.
Arisloplmne nous en montre sur les morchûs d'!lIhènm=,
muc lcs poules el les oignons (ll] ; on les serrait cuites
mu: de l'huile, en beignets meu du miel, ou sculcmcnt
rentrées, salées et fumées. Elnît-ce une nourriture same?
On vn doulcralt, s’u| est vrai quo les hnbllonls d'EKl\iupie

qui En vivuicnl, devenaîenl sans el maigres, que leur vieil-
lesse èlnil prlëeorc el qu'il leur sorlnil du corps une rnul-
lilude de vers, une vermine nilèe qui lea dèvorait el les
Inisail périr dans d'horril1les soullrunccs [I)
I'ai supposé, vous l'nvcz dû voir, avec les écrivains
que j'ni suivis, que les insectes dont Dicu s'cst servi
existent enrore, cnrnrnc ils paraissent aioîr existé unté—
rinurcment , qu'xl les A seulement multipliés pour res
prodiges, et qu‘xl n'cn a poinl été erèès pour celle En
spécisle,qui furent anénnlis apres lu vengeance. (Ycsl l`n·
vis du reste des orthodoxes.
Quoi qu'xl cn soil de ces incerliludes, nous n'cn devons
pas moins rexnnrquer que Moise I élè le premier classifi-
caleur. et noter les divisions admirables qu'rl e élablies
et qui sont rcslérs ln lmse des classilieations généralement
Advplêes, luut il cst vrai qui: la Bililt renferme en quel-
ques lignes ll: sommaire des ronséq uences les plus re-
marquables dn la science prulane.
Si jusqu'iei nous avons dû chercher dus notions enlo-
rnologiques là où elles ne pnuuicnt se rencontrer que
par accident, nous allons mnrnlenant lrouvur dcs lruilès
spéciaux, qui nous donneront une idee vêrilalzle de ec
qu'ellcs etaient chez les anciens. Pour culs, il nous (aut
nous lrnnsporler clic; les Grecs. Les sciences en e|]`el sa
sont dûvcloppècs chez eux a\ec une rapidité, une sûreté
plus grande que partout ailleurs.
Ceux qui ontlu leurs poêles cl leurs Isislnricns onl été
frappés dcs observalions justes qu'ils renlernrcnt sur

Iïlrprnisnlion de l`lI¤mme el. des nnlnuux , sur leurs
mœurs el leurs lml7ilud¢s,el surtout de la dilusinn si
grande, j`nll;is presque dire si géniale, de ces nutinns.
Ceux qui ont admire les œuvres d'url de ll Grèee. ses
peiulures el les sulux, ne l'¤nl pas été moins, car vous
adrnellrez xven unus, que l'une des principales wndiliuus
de l'arI, mmme l`.s si bien dit le slvnnt uuteur Lle In
Cène, laiûnlrd de Vinci, dm!. une oonnnissanee appro-
lnndie de ln larme vivlnle,
Nous rfesuîerûns pdiul de passer en revue les dilI‘à·
reules ècules qui x snnl. succédé cire: les Greei. Iii de rê-
peler que lâ, wmme wujüurs, Ãl'0rigine. lou les les br¤n»
ches du ssvoir humain lurenl cullivêcs iimuluuèmenl
nous le nom de philosophie. Disnns seulement que l'èc0le .
innienne se dislingun par ses vues sur les sciences Itu-
relles , que l'iLulique ulîril quelques idées exxeles sur
Ycmlrryngérrit. Que l'a|o|n\S|.ique fonds l'¤ns|A>mie el. que
Demnerile, pour conserver Yexpressiun de Cuvier ll), (ul,
le premier annlnmiste wmplrsleur, ·loigImns—y l'é¤0le
medicale flnnl, llippnernLe fu!. le plus illusire représen-
Ianl. Cepcndanl les erreurs les plus ridicules s'allien| eux
ideesles plus saines, el Annxngnre, quirlerminnlnil deji à
l'¤l¤servnlian la raisnn des faits, crnynil que ls belletle
luisnil ses pelils parla lwuclw el ls eorueille pur le ben:  
Snerile regrelwil de ne pnsséder pninl de connaissances
physiques assez elenxlues, eL ln zenlagiede Plalmh fondée
sur ln uielempsyelwse, n`è|uiI guère Lic nuluru à hire

progresser cette science. llâtons-nous d'¤jnuter que dcns
Timér, quand il parle do la génération des elrcs et dc
Vorganisation de l'univers, il n sl peu sur ne point une
dmlrinu sticnlilique, qu`ii lu réduit À une simple Opi-
niuli. N`nulJli0ns pus lrui: liislmiens, Hëmdole, Xénoplion
et Ctesias nuxqucls l`his\oire naturelle doit des fnlts pi>
sitils et d`un vérllnblc intérêt, quoiqu'ils soient mêlés
de bien des lnhlcs.
Enûn parait Aristote, le premier naturaliste de l`an\i-
qullâ. Spûcinl en même temps <]u'u|\i\/crsel, Aristote est
a lui seul une envsyclopêdie Vériloble phénomène dc l'cs—
prit humain, Il lùuclle 6 tout ot pürlûilt Cu mnilre. Nuit
seulement il devance son siècle, mais eneorc il s’¤vnn¢·o
uu luin dans Yuvenlr; et, prit un privilège qui nc i\Il.1§&*»
eordéquïslun seul, il se trouve vnuore, plus de vingt siècles
après sn mort, nur plusieurs de ses conceptions, un
auteur pmgressif et nouveau, pour inc servir d'unc
heureuse expression de Ge<\l`l`l'0y Sl.-llilnlre   Tnules les
c0I\ImlSsBIi1:e!.jL!s«']\|`al\1i wlilvlttlues, sont pl! lui sépu-
récl, divisées, subdivisées dh près les Miulligics, avec ullc
loule puissance incroyshlc (2]. Ajoutons qu':) est le
prlsmlel par lequel nous wnnuissunâ qttelquc chusu des
uuciens plnlosoplies, qu'¤l est leur liismricn le plus sûr et
le plus digne de (ni, le plus iusle upprticinltur de lent'!
doctrines ot de leurs opinions (3), Alnis ee qui doit snrlout
mrils owuper, rfcstsvn iiislûire ¤li‘s €mlm|I1x.ll y a en Gilet
 

<.¤umrs a une analyse si sévère les divers élements de
leur organisation, que les plus savnnls naturalistes de
nos jours admirent sa science en anutnmie et cn physiur
logic eompnrees, plus, Assurément, que ne l'n (nil l'anli·
qullé elle-meme, plus d'nilleurs qu'elIe ne le pouvait
hire. On sut carnbien la libéralilè de son royal élève
aida Aristote dons ses richesses, mr on n'évalue pas à
moins de 800 lnlcnls, e'esl-à-dire in plus de B millions de
[runes, re que enûlu sa lnblinlhèque. Que ne durent
pninl eoûler alors les envois d'Alexnn1.lre, qui e\pé1.liuiL
ai Arislole les produits de tous les pays qu`il piircourllil,
de sorte que ellucuue de ses victoires etait un même
temps une cnnquêle pour la science.
Voyons ce que lui deil. l'enmrn0lxvgie.
Dans sun premier livre de l`liisl0ire des animaux, Aris-
tote déeriL les diverses pnrlies de leurs enrps neo par
especes, mais pnrgreu pes, expriment leurs ressemblances
cl leurs dissernlzlunees avec une préeisiuu qui Lienl de
lïaphurisme. Les animaux y sont drvises en deux tlnsses,
veux qui ant du sang el eeux qui n'en ont point et ees
derniers en qualre gruupes, les mnllusques, les crus|s—
ees, les leslacès et les insectes [2], division qui fut
ln2iulenuejusqu'uu sièule dernier. ll nomme inseeles les
animaux dont le corps esl pnrlnge en segments par des
rneisions en dessous ou en dessus ou bien en dessous el.
cn dessus à la fuis   Celle division eumprend ainsi les
nrinêlizles et les i ers de Linnê; mais, uu livre rv, il exclut

Mas r.'Ar1ra;M'r.u BI au uovi-zn ma. iüt
les apades (1) dn surln; que sc: enluulcs ou Inscvlas corres·
pondent a pau près aux articulés de Cuvier, moins les
anuèlides et les cruslacis, cxclusion qui limitc celle
vlassu bien mieux que nc l`ont fait lous les naturalistes
du dernier siècle. Celle grande dirisian a ete, vaus le sa·
xcz, subdivisée dcpuis, cl le nain d'insce\es restreint il
quclqucs-uns seulement dus animaux qui s`y lrouvaient
places et dont j`ai donné plus haut lea caractères.
Dana le livw rw de son hisloirc du animaux, Arislole
s'ouc¤pe spécialement des insectes, mais il convient aussi
de lire les livres \' et lx, les traités des pnrlies, dc ln gé··
nérulion ct du sommeil, qui le oornplètenl en certains
points par des détails nou\caux au plus circonstanuiés.
Tout ll'nl`mril Àristule remarque que cette classe contient
beaucoup d'espèoes qui. bien que voisines, n`ont pas dc
dénomination 0omII\ull6·0l\m me lC5 aluelllesel lea instants
qui ant les ailes dans un élu: li). ll dislingue trans pnrlics
qui appartiennent à tous lcsinsectcs, ln tète, le ventre et
lu partie intermédiaire, qui cst cluez lcs autres animaux
la poilrine et le dus. Ils n`ant ni arèle, ni os, leur corps
sc soutient de soi par sa solidité nalurelle et n`a pas tie-
soin d'uu\re appuie lls ont de la peau, mais une peuu
cxlrèmcnicnt line. lisant plusieurs pieds, pnrcc qu'n)ant
pvu de rlraleur et dc vivacité, le grand nombre de pictl~
facilite leur manche, Voilà pour les pnrlie: extérieures.
Les parluzs inlèrivurcs sant un intestin ordinairement
simple qui va droit ii Yissue. Quelques-uns ont un esto-

B5! A LI: msznrts
msn ; mt dc ii que pm-t1·an¤¤=«a«·, quan mn am mi s
replis tortueux , et cependant il leur relusedes visnèresll ).
Mais la signification des mots cst·elle bien eomprise!
Tous les insectes ont des yeux, dit-il, rnxis il ns découvre
point chez eux l'org|nc des autres sensations, si ce n`est
rher quelques-uns la langue, qui est l'nrgane du gout.
Cependant il leur recunnnît les cinq sens, ct il lcs prouve
pur des excmplus lil.
En parlant de la voix, il distingue trèr•·bien la voix
réelle produite par Vexpulsion de l'uir reptmlu dans les
poumons, du hruil qui l'imite. Aussi les insoclcs u'0nt
pus dc voix, ils donncnt des suns, ct il décrit avec beau-
coup d`exnctitude l`uppnrcil musical. Il y en a, dil~il,
qui bourdonnent comme l'nbeille et lcs insoctzs ailés, il
y cn a d'¤utrcs qu`0n dit chanter, comme les cigales [Cl}.
Tous ceux dont le corps est divise donnent au moyen
lle la membrane plwüe sous ls ceinturc un mn produit
pur le fruissementlle l`air. Les mouches, les abeilles el
tous les autres produisent un son en élevnnl et en abais-
sant leurs ailes quand ils volent, car le son est le [ruisse-
rnvnt de l`ulr extérieur. Les criqucts le produisent en fru\·
tent leursjamhes de derrière. — ll a lrirs-bien remarqué
que lcs ycux des iusculcs n'¤nl point de paupières. que
l'¤n peut couper uu insecte en plusieurs parties ct que .
chaque œgment vil asser longtemps. La cause en est.
dit-il, que cliuquc purtic cst constituée imnme si elle
ûtsit un nnimnl.
lil Is. s un animal. Inst. |\'. 1.

mms r.'Aiv·rion1rf sw tu imwn mx. $53
Le livre v contient sur ln generation des vérités surpre-
nsntes il côté d'erreurs qui ne le sont pas moins et qui
ccpendantxe sont propegées pendunt des sienles (I l. llcon-
neit des insectes produits par d'nutres de memes familles.
d`sutres qui nsissent spontanément et non rie congénères;
de eeux—là, les uns viennent de ln insee qui tombe des
lentilles, d'¤ut|2s de ln boue ou du fumier qui xcenu~·
rompent, dans le bois sur pied ou duns le bois see, dans
les poils du snimsux, dans leur nhnir. dans leurs excré-
ments. qu`ils soient rejetés nu qu‘ils soient eneorn dans
leurs intestins. Les animnux qui naissent 11'exnrements
et qui ont màles et femelles s'uccnuplent et produisent;
mnis le produit n‘s rien r.l'eux et il est impnrhit. Et
eependnnt il dit: mus se reproduisent par le moyen d'un
ver ; el, pluslnin: il n'en est pas du ver comme de l'œuf,
ee n'est pas d'une pnrtie seulement que se lorrnn Vani-
mxil, mnis le ver croit et devient l'anini.sl forme de toutes
pièces (I).
Les métamorphoses ne lui sont paint inwnnues ; il
cnnnsit Ycnul, la larve, la ehrysnlisle, lu fnrmedèlinitivc.
Ecoutez plutdtcette histoirs du pspillnn dn chou. s D'n—
hnrd il est moindre qu'un grsin du millet, ensuite un
petit ver qui grandit, au linut de trois jours c'est une
petite chenille. Qusnd ccsehenulles ont pris lenr nrcrois-
sement, elles devicnnent sans mouvement et changent de
(orme. On les sppelle cltrysnlides; elles sont enlermées
dans une enveloppe dure ; msis, si on les touche, elles
mmuentl Peu de temps apres Vcnvelnppe se inmpt et
li) Itist. mins. |.s.

nous voyons s‘envolcr des animaux miles que nuus num-
mnatspnpillnnàll   a On nr: snurlail ltssuremunl slbcrite plus
ncllemenl ni plus simplement l'Év0lut|o|t enmpirlv de ec
pitpillolt. Au$si regrel\:til—o|i de lira au commenœmenl de
cette description : les pnpvllnns viennent des chenilles cl
les cllenillex du (euillm \'et'Ies.M·1is de meilleures leçons
ont fuit displruilre tetu: erreur qlfatlrihuïtienl à Arislole
les anciennes éditions. et nous lisnns nujounfhui, dnns
toutes les modernes: les papillons nous viennent des
chenilles et les vhenilles sur les feuillus vertes (E).
Arlsmte n'u pmnl seulcmenl observé les rnét:imor·
plinscs cnmplèlcs, il connait Aussi les incomplètes, dons
lesquelles lu lnrve nc diffère de Finscrlc parlait que pur
les niles, et uequicrt plus tnrd ses orga nes de locomotion,
ll n'est pas vnnim exnct quand il purlc tlcs guêpes
muçonnes, des bnurtllms; des Irigzmes, de l`élui dont
leurs lltrves sïnveloppent, quniqu'il ne connaisse pas
bien l`arliIII:al aile qui en sarl ; des leigneü qui dèvurent
les lnines; de lu gènerution des cigales qu`i| u ehussées,
on n‘en suuruil douter, quand il rnppurle qu'e|le=jettent
vnïenvolnnl quelque Clmse de liquide comme 1lel'etlu.
que si on les approche lentement, en remuant Iednigl, de
(upon A baisser et à relever ulterrmtiwment ln dernière
pltalnnge, les rigole: demeurent Lr¤nquilleS, et que bien-
tm elles sautent sur le doigt nomme sur une feuille
agitée (3).
41) Dnlit: yimux £m'râ'~ piiun un ïaapür, ou un lisait:

Tnusees details de mœurs sont lréquenls dnns Arislole,
soit qu'il parle dc ln nourriture, du sommeil, de lu
maladie, de I`hil>ernolion ou`r.le l'inA.luslrie des inseelesr
Les abeilles, qui (urrnoient dans l'antîquitÃ: une si
irnpurlnnre partir: Ile l'éeon0mle agricole, ne pouvaient
manquer d'¤ppeIer ses reelrerunes. ll les llèeril, suit
leur développement, lcur travail, et l'on est surpris dc
l'¤eeord de quelques-unes de ses réflexions aven celle: de
nos plus exnels ubservateurs. La généruinn des abeilles
est pour lui un probleme des plus rlrlüurles; il Yexnmine
sous toutes les faces, il essnic luulus les combinaisons
cnlre les ahcillcs, les freluns et les mis, les supposnnl
lnuràtour males ou Iemcllesou laul à la lois; elil ûnîl. i
haut rlïrypolliescs, pur avouer qu’il n'y nvrril paint de hits
sulûs¤nts,et que seuls les laits vaudraient rnieux que
mus les raisonnements possibles. Cependant il fait re—
maI‘q\ler que le rni puurrnil bien ètre la lemelle, vr il
n'e\|i¢ point sans n\oir observé que cel être puissant et
privilégié avait une eellule plus vaste, et qu’il recevait
une nourriture spéciale el plus shundsnle.
Mais fsbrege ces détails hcnuroup trop longs déjà, et
j`n|rne mieux prendre au lrnsnrnl quelques lrnils qui sont
comme das nplmrisrnes et qui fernnl juger de la prnlnn-
dcur des remarques d`Aristole et de son esprit générali-
suleur. — L'eswr.nae, la bouche et Vintestin sont les
seules parties cnnrrnuues à tous les animaux, qu'rls aient
du sang ou qu'rls n`en nient pninl. - Tous ceux qui
n'¤nt. point de poumons n`nuL paint de voix. —- Les
anirnuux qui ont plus de qunlrc pieds n'ont point de sang·
-— Les zrnimuux xolunts dun!. les ailes sont dr·~ nrernbrnues

256 rss issmrn
sèches. n'ont point du sang.- les inseetes qui ont l'ni..
guillon t lu partie postérieure du eorps ont quslro sites,
ceux qui le porteutâ lu partie snlérieurc n'er¤ ant que
rieux. — Toute uile qui est d'une seule pièce ne renaît
point, quuntl elle est srratzhee. — Les insectes qui ont
une langue n'0nt point du dents, i quelques exceptions
pres, et lu langue est comme l`srnie de ceux qui n'out
point ifsiguillnn en rrrière, — Comme ches tous les
nnirnsux, lo femelle qui se reproduit purle moyen d'uu
œuf ou d'un ver, est plus grande que le mâle. — Les
portier antérieures et supérieures sont eher le mile plus
grsndes, tandis que ce sont les intérieures et les posté-
rieurœ chez les femelles. — Ceux des inseeles qui ont des
dents sont omnivores.— Ceux qui ont une langue se nour-
rissent seulement de substances liquides. — Les insectes
se portent bien dans une température semhluble à celle dv
lssuisou ou ils sont nés. - Dès qu'ils ont peur, ilsccssent
de se mouvoir, ils se ramassent et durrissent leurs corps.
—.le m'nrrete, et ees quelques lignœ vous sutûrunt.
Que d`observnti0ns n'n-t·il point iullu pour srriver à lor-
muler des propositions si ginèrules l Combien d'èlres n'u«
t-il point du examiner pour déduire de pareilles conclu-
sions! EL vepcudnnt que de choses Aristote o ignorées.
que d`erreurs il n commises! Ainsi il n méconnu les
nrgones de lu respiration chez les insectes, puisqu'il ss-
simile In leur i selle des poissons, et oependsut il sait que
tous  eurent si on les frotte si'huile (I]. ll ne recnnnuit
aux insectes ni sang, ni viagère. ni grsisse. il ne signsle
(ti tiisi, mimi vill. rr.

nus r.'An·rinr;t't·§ si au norm Aa!. 251
point la longue rouléc sur elle-même des papillons, ni les
écailles de leurs ailes, cette poussiere brillante qui leur
donne t:\nt d`èclat. Quant à la repronluetinn, Aristote,
un nc saurait le nier, ndmetlait pour la plupart dea in-
sectes la génération spontanée z il pensait que générale-
ment il nait desanirnaiculcs des cerpsdurs qui deviennent
humides, ct de taus les corps humides qui nlcvicnnenl,
secs, pourvu qu'ils puissent les nourrir, et que, partout
où les éléments oonstitutifs se rencontrent dans les
prepnrtinns et dans les circonstances nécessaires, il en
résultait des étres vivants (1] ; il savait cependant que
les insectes s'ai·oauplent, var il disait de quelques-uns
qu`ils naissent d'œuls ou de Vers [2).
Suivant lui, le ver était la production la moins achevée,
la moins parfaite. Mais Ie \'er devenait un œuf lorsqu'il
passait à l'état do chrysalide, ct c`est de cet œuf que
sortait I'animal parlait (3]·.le n`entrerat point dans l'ex|—
men des causes que donne Aristote, j`aveue franchement
que scs causes üaalcs nc m`ont point toujours satisfait.
.l`ajnu\erai qu'il admet l'existcnce d'animaux Fabuleux et
qu'il va même jusquïi faire naitre des insectes dans des
milieux qui paraissent les tnoins propres à leur dévelop-
‘ pement, dans la neige qui a vieilli, dans le feu lui-même
(é].Mais gardons nous de trop dc critique. Aristote n'aVait
point à sa disposition les instrurnents puissants dant nous
lt) Annsmtm. - Itints anim. V, :2.
til th. V. ta.
H

disposons, lc nneroseope. qui a dissipe tant d`erreurs ot
dévoile tant de merveilles. Oue de faits regardes comme
des fables sontdevcnus des vérités l Qui savait, il y a peu
d`annûes, que les bulles de plomb de nos cartnuelies nour-
rissaient etnhritaient des insectes (ll 7
Un a repraelie a Aristote sun dêlnut dc rnétliodc et de
descriptions systématiques des genres et des espèces. le
pense, avec Sprengel, qu’i| mérite plutôt des louanges à
cet égard, parce que de son tem ps un systeme quelconque
aurait été premature (l]. ltlltt. Kirby et Spence ont essayé
cependant de déduire, des indications éparses dans ses
livres, une einssification,ct ils ont remarque que nos prin-
cipales divisions actuelles s`y trouvent indiquées dejà,
quoique vaguement (2}. Cuvier signale un délzutqut nous
parait plus réel. Cennnc tous les naturalistes nneiens, dit»
il, Aristote n cru que les noms par lesquels on désignait
de son temps les animnux ne changernient point, el il se
borne presque toujours à nommer les especes sans en
laire la description [3]. Ceci peuts'appliquer surtoutnux
insectes. Aussi est-il dillioilc de déterminer exactement
auxquels de nas genres actuels correspondent les qua-
rnnto—sept insectes qu'il n nominés. On ne tient paint
assez compte, généralement, du rôle que jouent les mots
dans la transmission des connaissances acquises. (Fest

mas x.'Au'n0nrrÉ rr M: narnia we. i3!)
ainsi que, jusqu'à ces derniers temps, lu plus profande
obscurité 1 régnl: dans la détermination des espèces,
parte que. les découvertes nouvelles luisant à chaque
instant un besoin de nommer. on n donné snurcrlt. A des
clroses incnnnues les nnnxs des choses connues qui leur
rcssemlulsicntle plus. Quai qn'iI cn suit, les connaissances
cntomnlngiqucs d'Aristote n`en snnt pas moins des plus
importantes, et l'on sent que son livre est une œuvre
originale, fruit d'etudes faites sur les choses elles-mêmes,
Aussi cnmprendmns-nous mns peine que Yensemhlc de
ses travaux, qui emlxrnssaicnt i lu fois le mnndeintellec-
luel et le nrnnde matériel jusque dans les inlinimrnt
petits, uit pu ètre considéré comme un travail conrrnull
à l'èlite des savants d'une des plus grandes époques
de la civilisation grecque (1]. On aura, du reste, une
idée de Yimmcnse étendue de son traité des animaux.
en jetant un enup—d’n:il sur lc tableau d`ensernble si clair
et si net qu`en a donne M. de Blainville (*2].
Un des disciples d'Arislnle, Tlxènpliruste, cnntinun et
unrnpléla l`œuvre de son rnnilrc, Chacun de vous a ln»
son livre des Caractères, en même temps que les rnali—
eieuses et unes nbservalians de La Bruyère auxqu¢llesrl
A dunné nuissnnce et qui portent le même titre. Pluv
cûnnu desnaturnlistespnr san imrnensect savante histnire
des plnnles, Tlrènplrraste s`ù\nit aussi llrcupé de znnlogie.
Pllotius nous n cnnservé dans sa Dihlimhèquu des frag-
rnenls qui fnnt Vivrmrnl regretter oe qui est perdu, En

ee qui concerne les insectes. rl pnruit rejeter la géni:·
ralon spontanée, comme il repousse l'npininn de ceux
qui croyaient que les grenouilles tombaient du ciel avec
la pluie, utnsi que quelques personnes lc pensent encore.
Pour lui ln putrèlnetton de ersrtuines substances seroit une
cause du developpement des mouettes qui y nhnudent,
parce que leurs œufs _y lrousrnt des conditions lavoralrles
à leur conservation, mais elle n'en est point la raison.
Cepenrlantil lait venir le miel nletrois sources, des (leurs,
des feuilles el de l'nir, elles abeilles u'ont qui le recueil
lir (I).
ll nous fuut mnintcnunt quitter ln Grèce pour passer a
Alexnnxlrie, qui est devenue, apres la division de l'Empi|e
d'Alcxandre, le centre du toutes les connaissances l1u»
moines, le rentlez-vous des savants qui s'y rassemblent
slt toute pitt. Les tntrottlagclncnls cn Clint n'y munqttuieul
point ; riches lnhIurlIri·que<, immenses collections, touty
êluil réuni. Mois nous n'y trouvons que des médecins,
des nnutumistes et pointde naturalistes proprement nlits.
Quoique l`liislui|e uuturelle purmssc tenir de bien pres
A la médecine, elle ne lui doit ici presque rien, cl
Pentomnlogre rien du toutr llippocnate ndrnettnit la
generation spontanée [2]. Tous les animaux sont pourlui
cemposès de deux suhslunees tlirergenles pour leurs
proprietes et convergentes pour l'usage. l`eau et le feu.
L`euu emprunte nu feu le sen et le leu emprunte à l'¢nu
Fhumide. En cet étnl ils senrewnt réciproquement hors
(l) Ptwut urlrttouren. - 'rrreorzhrnsuen. Cz:l.XXvtIt.

mus L’A>1·rv0ur1·¢ et Au nous Msn. 25l
de sni des formes nnmlrreuses et variées dc germes et
¤l'animaux ; cl, ees ülernenls ne rlevneulunl jamais au
même pninl, mais elinngexnl, sans cesse, les èlres qui en
sont séerêlês deviennent eux-memes dissernbluhles. Tous
sont arcrus pur Les prlnelpcs. Inns se résulvenl en ves
principes. Hippocrale nes'neuupc des insectes que enmme
remède. tt ees remèdes sun!. envnre ceux de nos mrciers
de villnge. En vnim un pris au linsard, Prenez un bu-
prtsle, àlez lu tele, les palles et les ailes, pilez le resle,
y nielez dedans de ln ligue. Celle pruparuhnn csl excel»
lente pour les lernmcs qui nnl perdu ln plrnle (dans les
sulînenliuns lxysleriques] ll).
Yemprnnle les rtrelles enlnmnlngiques suivantes à
Diœcnride Sep!. punnises de lil. avulees en gnusse de
Rires, e'es'·—à-dire dans ln peau «'l'une lève, nvnnl. que
l'I|etèB Ile vienne, dullnenl grand secnurs aut Iièïlts
queries.- Avnlees sans gnusse de fèves, elles snulngznl
veux qui snnl mordus par les serpenls aspics. — lines
en vin uu en vnnaigre, elles luul lnxnlxer les snngsues
nlhathècs aux corps des persnnnns, - Les cuisses de
sauterelles, mises en pnuxlrc el mêlées avec du sang de
hmm, guèrrssenl de ln lèpre; mêlées avec du vin, elles
guérisseur! nlcs pxqûres dc scnrpinn. — Les cnlrnilles des
blnlles qui se nourrissent aux (ours et mnulins, lirnyees
uu cuites en huile, sunl lor! lwnnesnux dnuleurs *l'0reilles.
·-Ceux qui se nimlrnnt le cnrps de chenilles de jardins
avec huile d'nli\'e,ser0nl prêservés des mnrsures dus hèlcs
venimeuses [2]. Ce remede est un peu vague, au ne dit

point quelle chenille de iarrlin el cllrs suni Mmbreuscsl
En voici iïnutrzs tirées de Galien. Cigales sèches avec
partit nombre de grains fle poivre sont cxuellenlts Contre
I1 mliquc (l)· En ordonner 3, 5, T, par inlcrvalle, au (ori
de la maladie. Mais Galien nc comprenait point nnmmcni
iles plantes nnissuicnt des icrs, et comment des clieiuux
et des bœufs snrlaient des guêpes cl des abeilles. Ce qui
n`étonne point de la pm d'un Lvmune qui enrichit I'ana-
Iomic ct la physiologie dc tant dc iériiès importantes.
Si nous parcnurous les autres êcnvains grecs qui
viennent ensuite, nous trouverons bien des 0u\ ragcx ou
les nnturalisles puiscronldes rensviginemeuts, pur exern—
ple, Diodnrc de Sicile, Strabon et Pnusunins, parmi les
hislùriens et les géographes; mais il n'y est pninlquesliun
alînsccles. Plularque parle hotuniquc dans ses propos de
Iablee, rneisil nuus interesse tout particulièrement duns
son livre: Quali animaux sont les plu: udeiséz. Il lour
nwordc lu rnison, zx ear il: en mil, je me sers ivi de I1
traduction d`Axnyul [2], mai.! elle est fnible et trouble, ne
plu! M mriinr qu'rm œil qui est alilwrty el temy, I et Il
en Cik Iles exemples. Les abeilles de Cnndie ayant à
doubler une pointe de terrc sur lu Incr n qui sui! un peu
lubjetlc aux tent!. portent mr elle: de pelflu pitrrolex
pour fu/krmir', ne plus ne moin: que l'4m mel lexluge du
[und du nuniret, pour les tenir [arme: et rlrulttes, dfn que
le nent ne lu emporte uuttre leur grd, » Hicn de rliurmnnt
commu sa descrrplion des lnurnils. La il mil Famille, ln

mus L'Ax'rwul'rr: I1 Au uomrr mu. 963
wcièlé, Iirlurge de Wrillnnee el de prnuesse, plusieurs
marque: de prudenee el. plusieurs apparemes de justine;
il ne viril. pas « sipzlil mirnutr qui rrpvisznle de plus
bella :4 dzplux grandes chaux, rw lrierr qu'il ne reçoive pas
tout cequc disent ceux qui ont fait comme une Mrnlolnle
des fourmilière:. Nous y Lmuvtrns celle idée que nnus
reverrons dans Plirre, qui en [ul le pmpagaleur,c`er·| que
les fourmis rnngenl le hnut du grain où est le germe, pour
Vempêeluzr de Sorlir. '
Athenèe, qui, dans le Banquet des Deipnnsoplrisl/ES,
peut èlre mnsullé avec inlerèl sur les puissons et les
mellusques, est muet sur les inweles. Il cn est de même
d'0ppien dnnl les truites sur la peche el. sur la ehasse mnt
pleins de fails inléressants.
N'0uhli0rrs pus Lucien, l`éer·ivnin humoristique, enmme
un dirait uujoux'1|'hui.
Si dans les philosophes à l'erre»n, il se muque des
hammer qui snvent (nul, qui connaissent la lorrgévilé
d`unc mouche, la longueur du saut d`une puce, et la
rrature de l'àure dcslrurlrcs(l],rlennnuitIe1« inseeles, les
pernt avec talent el les admire. La nalurc, dit-il, enm-
mence pur jeler dans un ruynn de miel un elle sans
parles, el sans niles, purs elle lui dunne des nilei, des
pnlles, Leinl et rrunuvc son rorps du mrlle couleurs
vorrées et ehnrmanles. el produit enlin une abeille, liuhile
fnrlcuse lle miel divin [2}. Il ne parle pas nrnins bien des
fourmis (3]. Murslisez ln mouche, je ne connais point de
(I7 lb uu.

N4 Les |:€sw1¤
rwiulurr: plus line, plus enquelle, plus spirlluellc el, plus
vraie que <·elle qu'll eu u lai le  
Voici ll: dernier des nrilurnlislcs grecs. Uesl Ellen.
Huis c`csI plulnlr un couleur, mohlanl el lrundeu! quel-
quefois, qui sème nn husnrd dans snn livre dc la nalure
i desonlmaux cl dans ses lrisloires variées les falls absurdes
el, les nulions Vrnics qu`il u rccuclllis un eompilès sur les
animaux dans des centaines d`écrlv·1ins presque tous
perdus. Par Bela mème, son œuvre u un inllzrèt hiswrique
qui n`csI pnsà dédulgner, cur elle loll e0nn.r|\rc Vélul de
l`l\lsl0rrc naturelle au lu' siècle.
Ellen parle d'une vinglulne d'insr:eles qui soul nsscz
bien délermln/ss. Nous n'u]1prer:0r.1s sur les lrelnns, lex
nlmilles et les lourmw rien que nous nv: sucllinus par Aris-
lole el. par Plinn. Je me trompe, nous voyons que les lour-
mls,qul ne seven! pas 1‘0mp\er les jours sur leurs doigls,
reslenl chez elles le premier de chaque mais cl ne Snrlerll
prlint de leur dcmeurc(2)· Que l`ndeur îles roses full. périr
les searnhêes [Cl], opinion qui Vient sans duuLe de ce
qu'lls disparaissent À Vèpoquc fle ln llurulmn des rows,
peut-être aussi à cause de leur nuurrllure inlecle.
ll counoil, les mouches arlrlltielles uvec lesquelles les
pèelreurs savent Iromper le poisson , ce qui n`esl pas
sans faire supposer 1.l'exucle·.s nluscrvntiorls (Ã]
ll racûnle, Comme Plulnrque, Waprès Cléanlhèsxum-
ul Irm1.XV. x.

ment les fuurmis rnpportentleurs martsd'une lnurmiliere
voisine apres cn nvnir payé ln rnnçnn (I ]. ll connaît l'l1is-
ltlileâymbultque du scaha\tée[!]. Il sail que si leshnlîillttts
de ltlrcgium et de Lncres se fréquentent amicalement, il
II'l.‘II est pnini. de même tie leurs cigales, qui se laiâenldes
qu'¢|les mit passé sur le territoire wisin (3). Il racnnte
Aussi vomninnt les mouches s‘elmgncnt pendant les fetes
tt'0|yinpie, pnur ne point troubler les sncriûces, malgré
Vabondnnt festin qu'c|lns y trouveraient ll). Et·xit·<·e rus-
pect deleur part, etait-ce un euet de ln puixsnnvc dc Jupi-
ter Apnmye uu Chaise-Utotltzhe, que lltlrt invoqunit en Ces
ci|L‘t1ItSlanrJeS`Y
Les vn~|£:5 onnquètes des Romains, leurs eX]tèt.lilI0t'IS
dans les diverses L·¤nlt’éeS du mûntle, leur auraient fourni
tous les mnycns «l'étudir:r lu nature, si leur politique
n'r:ûl repoussé les sciences et les arts tmmme cupuhlcs
d'nm¤|lir les linmmes et tte détruire t'esprit militaire
qui las nvaît fnits si grands. llluis ln culture «Ie la terre
fut tnnjunrs regardée par eux comme la plus lwnnrublc
des prulussmns. Aussi y acquircnhils des connaissances
qui en lirent une Scivlwv Ilftuvûllc; l'tÉwnn|\'tiv: rurale, et
leurs uuvinges, sous cc rupport, stunt ¤l'un ierilulile inté-
rêt puur l histoire naturelle. •
cam est un sutimieue plein umpèrtence ne la ne
des champs et du mtmtle ; &\uSSi son lrultë cà}-il rempli tir:

maximes, et |'rm ne sait rr l`¤rr y dnrt profiter des lecons
de lïrgriculteur nn du mnrnliste,
Vurren, (ermrer. après s'èLre distingue comme upi·
urine et nomme soldat, dans le barreau, dans les charges
publiques et dans lus lettres, avait. embrassé dans ses
ê<tt’ilS presque lmtlcs les mnnniàsanccs de Son Mbmps;
je signnlrrrrr son traité des nbei\les(|). le le cite d'nutnut
plus Vultmllcrs que ü`t$s| sttrlbttl. tlltlpres Vnffûn QM
Vtrgilen décrit leurs mneurs et leu rs tnrvnu x,¢t qu`il n'est
pasjusqtfütt plan tits Gèorglqttts qui ne Tïtppflle celui
des dlnlogltu tlè Vnrftm. Mais Vllglln les il nlnës de
tnutes les beautés de la pnésie, il err ur lait le clr2t`—d'œuvre
de In didactique, ct y n nmntrù a quel degré de perfection
et d’l1nrmonie pauvmt s`elever la langue latine. Vrrgrlt.
mmm: son mnilrc, lttil. nniltc sp1.rnlnt'|ét'I.tBnL l(·S ulreilles
des entrailles d'irrr txturesu (2); rl n'a point rcr abuse du
privilege des pueles, vous le savez, il rr'a Iirit que repro-
duire les idéts de son temps, celle de Dernncrite le gree
àl tilt Càlllàüglnùis Mûgun. Mais Ec ptnrédé et inspire u
Virgile de tmp beaux vers, et wus avez tmp présent à
la mtimuiœ lc délicieux éplsmle d'Aristee, pirltf ne pùilzl
Yabsnudre (3). Q phénomène ne se reproduit plus, lesbcw
nnmistes y nrrr mrs bon ordre, lis savent avec (loluruelle
que le bènêlitû tl'tt¤ essaim Serait ltlln tln ¤0I|1pt>t'tSOI lu
perte r1`un bœuf (5); et tls rre disent plus avec Elren: le

hœulmoll est une bunlie Isllnse, Llunl il lnul lzuî|'(*uI|tpll^,
uur de ws restes naissent des abeilles lt].
Tai nommé Cülumclle qui n llisné, $0uS le \1\èm¢ Iitrlt
que Vanon et Caton, un livre ou il pnrail ovoir résumé
les tnwoux ngronomiqucs d`nut¢urs Grecs el Curlhngimie
uujourrfhui perdus. C`ost, ou point de vue litteraire, un
monument de bon gnût,lru1tdcl‘élude etd'une proliquc
écluiyéc. Tout ce qu`i| dit est excellent. Que de choses
vraies l Comme ll Ielevc el. [Ail. nlmer S011 nfl, ! Aussi Suu
livre nous pnrnil-il devoir être ngrênble autant qu’ulilc
a Vagriculteur qui le lira, s`il u will ol`É(*nTlcr les erreurs,
les préjugés et los notions de physique fausses que Pigno-
runcc du tumps nvait accrédités. L'lilstoire des abeilles
y ts! nussi tontplelc que possible, Sur (*6 Bujcl, dibll, on
no saurait être plus gracieux que Virgile, plus élégont
que Celse, plusexuclqn`H_yginus (2). Columelle les ai tous
unis â contribution. Il ne croit pus qu`il oppsrtienue ai
I`·1gi‘\culleui‘ de recllcrcller quand et uu sont nées les
nbcillcs, les rwlierclxcs dc ccs secrets et d`outres sem»
hlnhles inlëreâsant plus pnrlicullèfcmcul lu n|tu|'All5lA:S;
il regarde comme des lirences poétiques les traditions
hiliuleuscs, bien plutot qu`il ne les croit (ll], ll connait lc~
mvnges des clmrançons, das fourmis, lïmpnrtunllé des
cousins ctdes tiques, et donne les moyens dc s`en débor-
rossei (L]. Sont-ils cilîuces`? .l'cn doute, mais du moins

268 Lis rxsxcrns
ils snnt curieux :vous en jugercz. Pour préserver les
üguiers de ln teigne. enlouisscz au pied une brnnche de
lenlisque ln Rime lnurnee en hns   Frnllez de Sung
d'nurs ou bien essuyez uvoe une peau de euslor le Iran-
chonl de votre scrprlle, vous svrvz délivrés des volvex qui V
flèvorcnl dans VOS Vignes les pampres et les gruppes  
Les jardins snnl—ils envnbis par les chenilles coupant et
hrülunl de leurs morsures ]eS jeuneei semis, conlluisel
lrnis lois aulour des planches uu de la huie qui les
entoure, une femme les pieds nus, le sein découvert, les
cheveux épars, dans le temps que soumise aux luis
ordinaires de ln nnlure elle peril avec pudeur un sang
impur, alors les chenilles se lorlillanlr rnulernnt à terre
sons mouvement et sans vie (3) Onluuicllc n`nvnit point
invcnléoe prucédé, il le lznail de Dernntrile. -
Pnllmlius rloit beaucoup à Columclle; cependant, nn y `
lmuve une plusluuguelisle d'inseetes nuisibles à Vagri-
fzultura, lnnis Il n`esl, pninl Ioujnurs luvile de les dislin-
guer. Les recettes pour s`en débarrasser abondenl cher
lui, Nnus en cnlcndnns chaque jour proclamer comme des
découvertes nouvelles, qu`il avuil données il y n quinze
siècles, et dont il rfélait pas Vmicnleur. Pour delruire
les punuiscs d'un lil, il lc (tulle avec des leullles de lierre
broybes dnns l'l1uile ou uven la cendre de sïmgsuus brû-
lces(Bl. Pour les înurmis, c`esI plus simple. Si le four-

lmss lfurrlolllrz xr Au unrss Ac!. S68
miliere est dans un jardin, metbez auprès un cœur de
cllnuclle. Si les lnurmis viennent du dehnrs. lrnoez tuteur
du jnrdin une ligne avec de ln cendre ou de ln crnie (ll.
Si vous voulez que vos nheilles nc prennent jnmnis ln
fuile, lrotlez l'ou\erlurc des ruches avec ln lienle d'un
venu premier né (2).
Snlln, histnricn ul arelléolnguc, peut aussi pnsser pnur
nnlurnlisle. A-l-il emprunté à Plinc? Onl»ils puise aux
mêmes snurœs? Nnus n'nvnns point 51 lrnilcr nelle
questinn. Tnujnurs est-ilqu’nn n'y lrnuve point ce germe
fécond des sciences qu`il nnnnnceà son ami Advenlui [ll).
ct que, si sun ouvrage repose sur des écrivains estimés et
sur ses nliservnlinns prnpres, il n'en B pus mnins ndnplé
uneluulelle L\bIesqu`ll uûl pu raisonnablement repousser.
Neusy lisons lxllssi l'l1i~lnirc des cigales dc llltegium. mais
il nous dil pnurqnni elles snnl muvlles, Grllllllls lui Gr!
donne ln rnison. Elles troubluienl. le snrnmeil d'l·lcrcule,
et il enndnmnn nu mutisme celles qui viendreienl sur son
territoire [6),
Mais si les llmnains dniveut ûgurer purmi lcs nzilions
qui ont lrnvaille pllur l'hisl0ire nnlurelle, c‘esI. surtnul
i Pline qu'ul|es le doivent, Son hisloire du rnonde n'csl
pas moins remarquable chez les Romains queeelle d'Aris-
lole chez les Grecs, ilit Cuvier (5). C`est In plus vnsle
(ll lbrd. Ln.
(ry sclinun. - Pnlylmlor. Preretim
(sl G. Cuvier.- lllewln elee eerencer nnmreller. l. esa.

Ht! LI! llrslvru
composition qui url jamais bte Conçue cr exricutâe Che!
eux, Depenrlurlt le titre u`indiquc pas la prndigieuxe vn-
riûté des Sujets que truite l'¤utr:ur. « Non seuleirrunl. il sa-
\·iit, dit Builun, tout ce qu'0n pnuvait savuir dc son temps,
mais il avait cette iariliü: rlc penser en grand qui mul-
lrplic ln sriencem, Sun uuvrnge, tout aussi varié que la
nature, le peint toujours en beau; c`cs|, si l`on veut, une
compilation de tout ce qui avait ete écrit nvarrt lui, une
copie de tout en qui Mnit été fait dlexltellent er. d'utile Ji
savoir; mais cette copie I si grnnils traits, cette ror|\·
pilalinn contient des Lhnsex rusëemblécs d'unC mnniîrre
si neuve, qu'elle ed préférable à la plupart des nui ruges
uriginnnx qui traitant des rnêrnes matières (I]. u Geollroy
S. llilnire est loin dc pnrlugcr cette opinion. Pour lui,
Pline lfesl q\1`un Cotnptlateur qui amuse et qui charme,
mais qui n`ù pas la prétention d`|nSlruire, et Il S'inlligne
de tous ees ptrralliles si chers aux rhêtcurs entre Aristote
et Pline, Pltne et Buiînn   Tout ce qu`0n peut lui accor-
der, dll M. de Blainville, desl dr: rcwnnnitrc qu`il u, le
premier. dnrtné aux serenres naturelles ln direction d'u\r—
lité, d't.\pplit*atinr\ immédiate, direction qui devait enn-
rluire à leur encouragement. et, par ronséliuvnl, à leur
progres   ltl. Villclnnln en (nil un lromrnv fle lettres
bien plulûl. que de Sciences (B], et Cuvier lui reproche de
n`u\«oit’ point tùujotlts compris Aristote qu'il n sauvent
(Ar Bulrnnr ·-(Euvu».tM· lut,) L nu,

Inns L'A.n·riooi'rÉ rr Av nous AGL. 211
copié et d`avoir nccueilll even trop peu de critique toutes
les fables qui nvaient cours de son temps (ll. Toutes ces
critiqucs nous paraissent tondixs, mais il y xi, il faut
l`avouer, dans tous les tableaux qu'il trace, je ne suis quoi
dc grandiose qui saisit l'ad|nirstir\n, en présence même
tl'une idée fnusse et ile l'erreur la plus grossière. Que de
choses dïtillcurs ne stnnrncs-nous point disposes A par-
donnerà cette immense compilation tirée de plus lle deux
mille ouvrages, pour les pages qu'il a consacrées aux
insectes et pour son éloquente défense de Fentomnlngic
contre ccux qui mépriscnt ccs petits aniinlux. Car nulle
part, dit.-il, l'indus\rie Lle la nature ne s'est montrée
plus admirable (2]. Itluis il n'y fuut point chercher de
systèmes, de mètlimlcs, ni dc caractères qui fussent dis-
tinguer les espèrcs dont il occupe son lecteur.
Tout ce que dit Plinn de la confurinntiim des insectes
est pris dans Aristote, ccpcmlnnt il semble ndmettre vliez
eux la présence du sang on du moins quelque chose
tféquivnlrnt [lt]. Entend»il par là cclluide nourrieîer qui
trunssude dc leur canal intestinal et baigne toutes leurs
parties? ll prise plus nettement cette faculté que possède
chaque partie d'un insccte coupée en mnrceanx de vivre
ct de pulpiler séparément, la force vitale. quelle qu`elle
soit, n'ét:|nt point, i son avis, fixée dans tel ou tel
membre, mais Exec dans tout le corps, moins toutefois

dans la tete que partout ailleurs (t].«-ll admet que peu
d`insectes soient doués du sens tle l`ouie. — L‘ordre des
travaux des abeilles et leur gouvernement occupent une
gronde place dans son livre; il appelle roi oe que nous
appelons reine et pense que, si l'espèce on étoit détruite,
rl la retrouverait dans lcs entrailles d'un ilœul; il réduit
à trois le nombre des enduits dont les ubnillles recou-
vrent Yinterieur de leurs ruclres, quand Aristote comptait
quatre r.le ces subslnnces, qui ne sont que diverses
variétés de lu propolis; il regarde les lmrrrrlons comme
cles abeilles irnparîaites, produit tardif. dernier ellort de
ln vierllessc épuisée [2], ce qui est une erreur que ne
commet pnint Aristote; re sont les mâles de l'e<pèce·
et nou des abeilles imparlailes; il signale la ferme des
cellules dant ne parle point Aristote et qui sont licxa-
gones, ditril, porw qrfclles y trnvoillcnt avec tous lerrs
pieds à ln luis; autre erreur, cur dust prinerprrlernent
avec leurs nraclroires qu`eIles les construisent. l\l·r1sc'est
assez sur ce sujet.- Nous n`ndrneltr0ns pas davantage
que les guêpes et les frelons soient de< dégënéreseences de
l'nl1eille· Pline en parle bien <*epcnd.rnl, de même qu'il
nous donne les premières notinns exactes sur la soie,
sur le vers du rnririur qui la fournit, et sur des produits
similaires dus à d`nutres in~ecIes (3).- Signnlrrns cette
observation générale ir l'orticle des colèoplères. e'est que
U) th. x|.1r,
(si Io, KI. rsi xr,

mu: r·’4rv·r:rnvm·is tr su rrnvxrr Au. 213
les inswles dnnl les ailes sont pmlègées pur un étui,
n'nnl pus Llïiiguillnn  
Je termine cette analyse dejà trop langue cri disent
que l'l.iisl0ir¤ ds lnurmis est un peu vngue, qu'rl cnn»
Fond niee Arislule leurs œufs ct leurs Inrve:·, et que le
premier il lcur nllrihue ln prudence qu'elIes n'unl pninl,
de ranger les grains nvnnlde les serrer. di: pcur qu'iIs ne
gvrmenl (2), ce que répète nuai S. Basile, ¤‘l'après lui
prnhablcrnenl (3), Ynjoulerni qu'il purle Llesuuierelles qui
uni près d'un metre de long el. dant les jnrnbcx urmèm de
denis servent de scies, quand elles sonl sécliûcs, et nussi
du snulcrclles nppclées nphinrnuqucs, qui ullnquent les
serpents et les fonl périr (I) Celle asserlinn est appuyée
par Mninle, évèquede Vullur, qui rnppnrte dans ses Jnurs
cnnîcuinires ou excellents discours sur los rhoses rrnlir-
relles cl. sumuiurzllcs publiés au xvi' siècle, que son
inrdrriier A vu une snulerelle nltuquer un scrpcnh le
snisir ù lu gnrgt cl I'i>trnngiL·r [5).
Je ne rlirni rien des rcmûdes que Plirie ine des in»
seeles; ils ne sont pas mains extrnvngnnis que ceux que
j'¤i ruppnrlès dejà, mais un lui purilonnern de les indiqutr,
à lui qui n'n pas gnamlc cnnüunee en l.i médecine, cur il
dérlure qu'clle cx! le seule des scienres grecques qui sail.
rcllêo éltnngère nux llnmnins; alnrs, peuhêtrs, il nvnil
Ill lh. xr. ns.
(1] lh. xr. nu. ·
(sl S. Bniiiuu. - Benmemn. Hnmil. rx. s,
(BJ S· Hmm. — pin emieuluu. DN. Vm.
IS

Inison, enr elle cst In scule ou l`on croit, dit-il, sur
parole quiconque se donne pour adepte  
Nous sommes arriuis à ln lin dc Vhisloirc des insectes
chez les onciens ; eur, npres les écriuins que nous venons
de eiter et qui, vous l'nve1 vu, n'onl rien ajouté aux
connnissnnees troiistnises por Aristote, il sc fait un Itmps _
d`|rrèt, ou plutôt nfèpmsses ténèbres. (Yes! qu'¤uss|
pendnnt que nous nous nccupions de ceu petits etres,
nous nvions oublié le monde dont ln fnce zivnit elinnge
La Grèce, en clfet, n`est plus qu'une province romaine,
Rome cllc-même n'est plus ln villa qui imposait ses lois à
tous et qui rfnvziil «l'nutres lrrvnlièrcs que celles du monde
connu. L'en|p1rc romain, où l'on avait en vain voulu
réunir deux éléments tout divers, l'0rient et l'Occident,
s'es| divisé, ctscs deux pnrtics nlïuiblics sont menacées
par des peuples notiwnux. Bientot les Boibnrcs, ce llènu
dc Dieu, ont mnvcnué lus barrières Impuissanles qu'oo
leur oppose. llluis cu mème temps le Cliristianisme s'èl¤-
lwlit lnomplinnt sur les ruines de l'nnuien monde, ct, à cos
temps de désordre et ile confusion, in faire suocéder une
ère nouvellc de culme et de civilisation,
On romprend qu`uu milieu d'une pareille tourmente,
l'nrbre des sciences ne pnuvnit jeter aurun mineau, mois
il lnut ajouter que s'il ne lut point emporté tout-à-[uit,
c`est qu'il nvnit enfoncé de profondes racines.
Pour trouvur quelques mots sur notre sujet. il nous
faut les chercher dons les œuvres d`ècrivnins qui n'ont
pu en pnller quâoctssoiremcnt, occupés qu`ils étaient de

narts i/Ar1·uav:xrs ar au raavzs ans. 275
tlélendre les vérités du eliristinnisme naissant au de wm-
menter les livres snintë. le \eux parler des Peres de
l'Eglise,
Pliilnn vint toutes les betes sortir àln voix de Dieu,
ilans ees mais tous les animaux qui nxit la vie et le in0u—
vemrnt. « La terre ii cette parole lnscba incanlînent les
bcstes qn’nn lui avait commandé de laisser sortir, et qui
esloient differentes tnnt cn Yéquipage du corps, qn'cn
farce et puissante prafitablc et dommageable, n pour
laisser parler son traducteur [l).
Le premier peut-etre, Eiistalhc établit nettement le
rlmdc de respiration des insectes, quand ul dit que les
abeilles et les guêpes Iroltées r1`liu¤le meurent parce que
les méats de leur corps saut bnuvbés, Et rcpendant an
sc dcmandc s'iI u bien conscience de eclle verité, quand
il dit, im peu plus loin, que les insectes sont priwes de
lo faculté de respirer et qu'ils vivent t‘l`air. ll admet
aussi que le scarabée n'a paint de femelles, mais qu`il
dépose un germe dnns ln lmule de üenle qu'il n lurmee;
il nrnit que les cigales naissent de la pluie, et qu'eIles se
> Laisenl quand elles sont gorgées de rosée [2).
S. Ambroise fait une belle peinture des travaux et de
l'arg.inisaliun des abeilles, mais rl pense qu'clIes ramas-
sent sur les herbes et sur les feuilles la génération qui
doit les rernplaeert ll décrit bien le ver ai soie (3]. Bernar-
quons que ce n"est peint un naturaliste, qu`il expose les
ts) Euuunhiur.-La tlenmmn. at.
(ll S.Am.bm¤in¤. - Bsnmemn. - Open. vt. A.

idees reçues, et que vr: qu`il chu rche Surlnut dans leg ini-
nilux, ce sont Ales allrigories, des considérations mornlrs,
des merveilles de Il puissance divine.
S. Epiphaae, qui, dans san Pliysiolagiale, a réuni, sur
les animaux, iles nalices rlmawëex cà et là, avec lea
erreurs qu'il a lruuvêes éurblies. parle lort sagement dea
fourmis, mais il wit surtnut des Iewns de sagesse dans
l'ia¤luSlrie et la prévayance de ces inseules (I].
S. Basile, Némêaius, S. Àuguslln et les aulrea Père¤·
que nous paurrinns citer, poursuivent le mème bui, la
démanslration scienlrüque de la puisxanue Alu créateur, sic
sa sagesse el de ea providence landée sur les sciences
physiques, astrûnnmvqaea et naturelles [Zi.
Les écrivains prafanes nc nnus donneront pas plus
grande lumière. Les Génpnniquee de Ilassua ne nous
apprennenl rien. Yy huuve ce procédé pour se débar-
rasser des sauterelles. Fais d‘el|œ une saumure dant lu
arraserns un [assé que lu auras creusé; el, si tu revient
après quelques jaurs, lu les y lrouverna enrlarnuies. Les
insectes _y sant employés cammc prunostics du temps. On
pourrait écrire ea clïet un lang claapilre sur lc sens
exquis de cerlains insectes à Vapprauhe des changements
1|maspIri:riqucs;rnxis tout ca qu'un y rapparla du ves
pmplibles méprisüs est renouvelé d`Àratus et de Pline,
sans parlcrde Su Idaa, qui nnua ipprenuqunlesguèpes vues
en sauge xnanneenl des maux laits par Yennemi (3). I'1i
(1) De Blainvruel Il Ai.

nus 1.'A¤·rxai7r'rn rr An norzn Ace. 217
cité Phntins, à I`nceasion de Tlieophrasle dont. il nous a
conservé des fragments.
Ie citerai encore, pour en finir avec les grecs, quniqu'il
vienne bien tard, nu xm* siecle, Manuel Phile, qui'a
dédié il Michel Paléalogue une espece de poeme nu plutdt
un traité en \ers des propriétés des animaux. Les` in·
seeles dont il traite avec le plus de détail sont l'abeille,
la fourmi, la eigale el le ver à snie (I); mais il ne fait
guère que répéter en vers ce qu'Elicn avait dit en prnse.
M. Bumemaker acstayé de reconnaitre une vingtaine
rfcspèees qui y sont narnmees, ct de leur donner leurs
noms modernes (2).
Nans somines, maintenant. Messieurs, dans le moyen
nlgel entre un empire qui eroule à l'llceident et un autre
qui succombe a l'0rienl; entra une civilisation qui
s'éteint et une autre qui félève. Si du v' au tx' siècle les
sciences restent sans culture, n'nllez pas en accuser les
Barbares, ‘ils n'cn sont pas lu seule cause. Elle est sur-
tout dans la révniutiun qui s'ètait (aile dans les espritsv
absorbés taut entiers par des etudes speeulntives et par
‘tles besoins nuuveanxr Tuuteloisle dépot des connais-
sunees humaines n'cst pas perdu. Les bibliothèques des
églises respectées par les Barbares qui ont accepte lr foi
nouvelle, le conservent iusqu'au moment ou la vieille
Europe saura s'en ressnuvenir.
Le premier naturaliste que nous puissions citer est
lsidare, évêque de Sèviller Le xu• chapitre de san livre
ti) lfhite.- ne suimxlisux. ao. ¤
tîl inusemter.- seunxia in nesuiium. sai.

2*18 us issxnrzs
compose au vn' siècle sous lc titre dc Etymolcgiwn sine
Oripinum libri, traite des animaux. On s'étannc qu`un trw
vail aussi peu judicieux que satant ait cu cours si long-
temps dans les ccolcs ct nil, pendant plusieurs siècles. été
invoqué comme une autorité, Il n`a pas mème le merite
d'uneeornpilotiun. En s'en t1·nantàPlinc qu`ileite quelquc-
fois, Isidore eût pu eviter des contes ridicules et de plus
ridicules élymolagies. La elasstficatien des animaux est
à peu pres ccllc de la Genèse, animaux domestiques.
liètes sauvages, petits animaux, serpents, vcrs, poissons·
oiseaux et petits volatiles. Cest parmi les petits ani-
maux, les vers et les volatiles. que noirs trouvons lcs
insectes, Le grillon, la fourmi ct le feurmillcn suivent la
hellctte, la souris et la taupe; parmi les vers sont la
cantltarrdc, le ver al soie, les clienillces, les tcigncs et
quelques opteres;ct parmi les petits volatiles, t'at1ei|le,
le papillon, la snuterelle, le cousin, tous les insectes
enfin qui ont deux ou quatre ailes. Isidore n'a pas oublié
l'l1isIaire des fourmis grandes comme des chiens, qui
fouillent les sables d'or dc l'Ethinpie, et mettent ii mort
ceux qui tentcnt de les leur ravir, table qu`il avait trouvée
dans Hérodote, Strabon, Néarque et Solin. Suivant lui
le nom des ahcilles, en latin apes, vient de per qui veut
dire pied, parce qu'elles s`attachcnt cn groupe par les
pieds; ou bien, confondent le grec etlatin et faisant de la
premiere syllabe l`a privatif , il vient de ee qu’el|cs
naissent sans pied. Un petit choisir entre ees deux éty-
mologics, mais la meilleure ne vaut rien. Voici mainle-
oant comment il entend la generation des insectes. Je tru~
duis: « les papillons sont de petits oiseaux qui abondent

sur les mauves en lleurs. De leurs excréments unissent
de peliLs vers.- Les crgnlus n¤isS¢|\! du ¤rnvhulr.lescnu»
cnus. —ll donne pour origine aux abeilles le corps mort
d`u¤ bœuf, nux scorahées celui d`nn cheval, celui d’un
mulet aux îrelons et uux guêpes eolui d`un une (ll,
Rahan lllnur, l'un des plus savants hnmmes dn ix' siè-
ele,le louduleur de Yecule deïuhle, l'une des plus célèbres
d'Allcm|gnc, n'o guère (sir, dans son lruilé de l'univcrs,
que nnpier Isidore donl il rr suivi la rzlnssiücrr linlr cl même
les ètymolqgies ll reconnnit que sans le num rl'0ise|ux
nn a rongé bien des espèces dilïérenles pur leurs moeurs
et. par leurs manières d'èIrc [2). ll croit qu'il sullir de but-
tre les eliuirs d'un veuu mnrt. pour en faire naître des vers
qui deviennent des ubeilles (3}, (Test pour lui plus qu'une
croyance générulerncrrl, udmise; r:`•>>l, r.lil»il, un fnilnequis
par l'ex périence. Il établit une différence trèwxaete
enlrc la marche des serpents ct celle des vurs,qui n'onl
point de enlnnne verlèlirale  Pour lul,le \er‘ est un
nnimul qui nuit rleln chnir, du bois ou de quoi que ce soir
de [erreslre el quelqubinls d'uI\ œul, mais lnujnurs suns
accouplement, ll donne un remède contre Vivrugnerie, le-
quel, p0ur‘r\`èl.rc point [rre rlesilrserstes, l'l'cu csl pus mnirrs
curieux el surtout des plus simples. Les anguilles, dlI»il·
naissent de la vuse. Si on les fait mourir dans le vin, ca
ll) lbi•1.‘/lll. S.
(A, tmu. vrrr. 1.
I

breuvage dégduitxa à tnuljamlis du Vin (I], Si ce remède
était vrai, de aombien ile misères xl pourrait guérir l
Naus ne dirons rien ste Hugues ulc St.»Victar; ses fables
sont les nièrnes que rclles de ses dcvanciers, ses étymu·
logies ne sanl guère mrilteums, et son livre De Bbrliü
|I'zsl qn'un traite de zoologie mystique [2).
Si les sciences ont abandonné l'Eurape, c`est. pour
remonter, paur ainsi dm: vers leur sauroc, cur on les
vait renaitre en Orient. Ctwsu etrange et qui n'est pas
une des maints eurieuscs dans l`his|uire des connaissances
liunrnincs, les Arabes, un peuple guerrier, qui ne parsis
sait s`ocr:uper que de conquêtes, s'ernpare pnsquc tout
d`un coup des auvragcs des grues et impose aux nations
qu'|t a vaincues ses traductions et ses commentaires. Le
principal rôle de l'éc¤lc arabe est en e|l'et la transmiuinn
des travaux des anciens.
Les chrétiens réfugiés en Syrie y avaient tr.1duitAris«
tale, Tlièaptiraslc, Gllizn, Diasearider Les Arabes s'cn»
thousiasmnnt paur ces travaux. Aux versions syrinques
succèdent les versions qn`ils en ont faites, et ils comptent
parmi cux des astronomes, des rnérlcuins et des natu»
rnlisles. Quand ils sèlnblissnnt en Espagne, ils y partent
avec cux cc foyer intellectuel qui rayonne dans mnt
t‘O0ci:.lent. Les jnils, chassés rlc Babylone cn Afrique,
suivent la même routc ct aidenta ce mouvement, cnr ils
apportent, avec les traductions luèbraiques qu'|lsavaient
Vmilcs des traductions syrinques et. arabes, la eannaissanct:
Lt) tbm Mtll t·

mas r.'Arr·mi1r1§ rr au rmrur Aux. iai
ttes livres grecs, qui ront nnimer la vie intalleotualle,
et prépanr des progrès qui deviendront réels; aussitot
quo nos savants seront en élot de lin: les textes et de les
commenter eux-mêmes.
Mois n'ouh|ions point notre sujet et ronstatons que~la
xaolngie,.quelle qu'ait ete Vétonnante fécondité de l'écolu
arabe, ne pornit point avoir lait chez aux les mêmes
rprogres que les nrnthenratiques. Ils ne pouvaient ètre
annlomistcs; en rlïct, il leur était délbndu de Inublttr
aux catlavrees el. ils ne dessinnient point, puisque faire
un porlrnit c’e\oit enliquelque surtc arracher l`àme, et
qu'ils dumnndnient au peirrtre—d'un poisson 1 que répon-
dras-tu à ce poisson, quand, au jour du jugement, il te
demandera son âme?
le ne cnnnnis que par les jugements donnés por S.
Hoehnrt dans son llirruzoicon, be que Lliserit des ihsuirs
Kozwyny et El Domir, deux` de leurs principaux natu-
ralistes, dont le premier n ete nommé le Pline des orien-
taux. le trouw: dans lc second cette description dela
sliuterelle. Quoique faible, elle est tres-lorie, ear elle .
tient dc dix grands animaux : elle a la figure du clreval,
l'oeil de Velèphnnt, le cou du tsurenu, lo corne du cul',
ln poitrinc du lion, le ventre du scorpion, les unies dx:
l'nig|c, les jambes du chameau, les pieds de l`autrunlre
et ln queue du scrpUnt(t]. ùtte peinture qui so retrouve
dans leurs poems et quc le peuple·n'o point oubliée, nar-
Niehultr rapporte une nlesoription à peu pressolniwlahlu
que lui 1 laiteun arabe du désert et qu'il qualilie dc rin-
rtl impur.- rtimmicamll. us. san. '

ii · ns runtrzs
gulière (I ),ce\lc peinture, diëvje, nnus ruppollc aven quel-
ques veriurilcs nelle du pmplrele Joël. On ne s'é\•\nne point
qu'El Darnir njoule, apres ce portrait. que la snulorclle
qui doit pondre clinisisse les lieux rwnilleux, les pierres
que le ler ne peutenlamer, qu'elle les frappe de sa queue
jusqu'a ce qu'elle les lasse se fendre el que dans ln lente
elle loge ses neufs. El Darnir crinnuit plusieurs espèces de
sauterelles, rnuis il leur dnnuc un roi, ennlrairemerlt à
Salomon qui le leur relusuit el pour celle ruisnn les plnçuil
parml les plus sages, Knxwyuy, qui est moins poelique,
décrit purlnitement leur mnde de reproduction. lfurnbe
connaissait trap bien les ravages de ves insectes pnur n'y
pas voir un fléau de Dieu, aussi dxl»il: Dieu n créé mille
espèces d`nr»irnaux, six conls dans la mer et qunlre rents
sur la Ierre, mais lc plus terrible est la snutcrelle; dès
qu`cllL‘ délfuil, luus les Illnux Suivent rumrile les ]'lEI'l¤S
d'un cnllier qui zfègrene. Une d'elles lomliêe dans lu mnin
de Mahomet parlait écrit sur son aile 1 Nous snmmes les
airnées de Dieu. Nous pnrlnns 99 œufs el, si lu centaine
était eomplèle, nnus cnnsomrnermns le monde tout entier
avec tnul ve qu‘il renlermei Urrenutrc, trirnhüe surla table
du Prnpliele, parlait écritsur son dns : le suis le Dieu des
sauterelles; je les nuurris et je les enrnic pnur ser\ir au
peuple de nourriture nu de llèuu (2]. Kuxwyriy fuit du
cousin el de son rutcllrgenre un tableau charmant, de la
puce une description tres·pi|t<vresque; il décrit très—l.iien
la enehenille; rl ne nlitrien de ln luurmi que nous r\'¤y0us
li) Imam. - lllzmmonn ll. sin. us. sans ns,

runs r.'Arm0r7r·re lr Au norm ml, i83
ru déjà, mais il lu connaît bien ; il Vnnle l| sublrlilé de
son odorll et surlout sa farce. A ce sujet rl nous rueonlt
celle anecnlole. Un murlisnn rllsurl fr un roi : Dieu le
donne lu furee de la fuurmi, Cnmme le snuhail paraissait
peu flatteur, il se hâle rl`ujouler: la fourmi esL le seul
animal qui perle un fnrdeuu plus lourd qu'elle mème; et il
y zi une ville nommée Gerlrnrn que Dieu aperrlue parles
fourmis [I). On pensa, en lisant ce roule, àS· Ièrome qui
s'ùcriuiL: quai de plus l`or\ que ln fourmi ! et à S, Eyrille
qui ne connaissait rien qui pull en arreler les rnvnges.
On se ruppellcgsussi que Plîne I'|i| le dénombrement des
xilles depeuplées par les inseclcs,
En purlanl de lu mouche, El Dnmir observe qu'elles
rr'onL poirrl de paupières, cl. que les paupières servant È
nellayer la poussière des yeux, Dieu leur ra donne des
mains pour rrrrrplir cel oliee. Pourlui la mouche nail. de
la lève qui se gâte el qui se etrange en mouche sans qu'il
resle rien de l'éxrnree. ·-- Cc qu'îI rapporte du Iravnil des
guêpes montre qu'rl les rx observées avec la plus grrrnde
sagueilé [2).
Si nous revenons à ee que I'0rr a appele l'ée0le frnneo-
gothique [ll], nous trouverons que le xrr' siècle n'u pus luit
aux sciences physiques plus d`lr0nneur que les préeèdeubs
On peut en juger par Pierre Lombard, le maitre des
senlerrces, l'une des lumieres de son lemps· qui rroymt le
lx) Paru Im.- Huruns rm maman mmuelm nu moy«n·*¥a. ru.

386 ul tiucrlsi
Iirmornent wlide, et ne rorinnisrait aux insœks d'autre
origine que ln corruption (I).
Ln tm' siècle lut un véritable réveil. Car il etait loin
d'etre, minme nn semble généralement le croire, une
époque tfignnranee. Jamais la culture des seirrrees nc iut
plus u:tive,jnm|is Vèrutlitlnn ne fui plus lwnnrée, Mois, si
l'on sut b¢nucoup,lc gmit et lejugement n’è\uieutp•s les
guides que l`0n suiuit la plus. Un discutait et, pour dise
cutcr plus aisément, nn fni=¤it des liypntlibses, comme si,
dit Ynhhé Fleury, lu nolure n`étniL pnintlà pour qu’on ln
consultût elle-même [2]. On n`ètudiait pas les prmiuetinns
naturelles, muis les livre: des nnturulistes unriens, Aussi
l'é|,ude de ln mature se réduiseit-elle à des abstractions.
Le savoir s`y mesurait à ln vonnaisnnube plus nu moins
grande que l'0n avait des œuvres d'Aristnle, mnis les
Vrrsivns de Veriifine que l'0n pvâsêlnil. Ifétaient point
de nnture la mettre tout-à—loit l'ordrc dans cc rahus, L
répandre la lumière dans ces ténèbres. Et rcpcmhnt
l'autnritéd'Ariswte lztait i > luillihle, le mnitrel'ndiI, étoit
ln réponse A toutes les objections. enr on le nommait le
maitre, cnmine nutrefois un nommnit [tome ln ville.
Frédéric ll eut alors sur Vhistnirv: noturcllc une iullueuce
immense; lo Inucnnnerie. dont il développa lui-même
tnutes les pnrtieulmitès, lit faire i l'ornitliuI¤gic dc véri·
tables pmgres: en même temps il (avurisait et pres-
crivuit même l‘étude de t'an:1tnmie ; mais il est étranger
à Yéntnmnlogie  
li) Petrus Lumturwiun. — seuranuantm tm. ir. nini. is
(I) Henry. - mwmn-¤ sur Ptnn. santé;. V.

mas r.'An·t1n¤s1·£ ar an aorla Aux. iB6~
Malheureusement il n'en était point ainsi partout, et aux
observations exactes on préferait souvent les traditions.
qui semlalaientle mieux satishira. le penchant au mer-
\eill¤ux qui était une des tendances dv Iiépoquc. Aussi,
au lieu d`étudier Aristote, on composait des bestinirsxlll.
des vnlucrnirw, dcr lapidaircs, sorte d'histoir¤ naturelle
légendaire tlnuton limit une foule d'instructions morales
plus ou moins ingénieuses. qu`il lau!. bien se garder de
dèdaigner eepcntlant, car ellcs Seules fournissent l`expli-
cation des représentations symboliques que la moyen
àgen ftgurées dnns nos monuments religieux,
Un Amiènuis, Richard du Fournivsl, cliancclier de
Yéglise ¢l‘Amiens en tîël), o écrit un de ces bestisires, le
seul que je eiterni, publie récemment par M. llippcnu,
Rivtiard cn luil une thèse d'n|nour pour démontrer à sa
llume q\|'cllc doit pnrlngcr ln pnssiun qtfil itltlt d'é|tr0u-
ver pour elle Dans tout son livre il ne met cn scènc que
deux inse<·tcsl'eis ou abeille u que Yon mèneùsilllct et À
chant a et lc grillnn ou crinon, qui n`est pas pour lui I`Iiôte
du lnyar dont tc citant plaintil rompt lcmonutone silcnce
des snirtks d'hiver, mais le vaniteux puni. Le grillon se
plait tant i cltanlcr qu'il s’eni\*re de sa voix. il en perd
lc manger et meurt sans que sa dome se laisse séduire
par son clinnt (E).
Mais il [aut, pour se laire une idée exacte de ca siècle,
y reconnaitre nècessnircment deux périodes bien dis-
tinctes dont la seconde, la plus brillante, est caractérisée
gt) thi·t.1s.

par Albert de Dollstndt que ses vastes connaissances ont
fait surnornmer Albert-le-Grand, dont Trithémc a dit:
Magnus in magic nnlttruli, major in philowphia.
maximus in theulngin. C'est A lui qu'¤pparticnt la gloire
d'1\'nir trace le plus vaste tableau des vunnnissuncus
humaines r.l‘nlors; car, pnur la première lois, suivant
l'l\eureuse expression de lll. Puucliet, il parvient à en
élnre le cercle, en les envisageant nu point dc vue cliréticn,
en embrassnntln nature, l`}i0rr\me et Dieu (l]. Alhert-le-
Grand, né en H05, mort en |2B0,u puhlié des truités sur
toutes les scirnrcswtscsaruvrcs Ant été réunies en vingt
et un volumes in-(clin dont un, le tome Viïust ransncrè A
Yhistoire naturelle. Lvs unimaux y sontdislribués en six
classes, d`ahnrd l`linmrne, qu'il aépare des autres par un
cspnce incommensurable, parce qu'iI réunit deux es-
sences, la matiere et l'espx·it, puis les qundrupèdes, lbs
oiseaux, les poissons, les svrpcnts et les petits animaux
qui n'ontpnintr1e sang. (Test dans cette derniere division
que sont rangés les inscétcs, avec le crapaud, ln gre-
nouille, ln tortue, ln sangsue et ln limucc; et rl s`en oc-
cupe sons autre classrticntinn, que l`ordre alpluahétique,
ll traite d'abnrd de la composition des nnimnux, donne
les causes physiques des faits, et passe ensuite aux
diûiërentes especes. ll ne fait pas seulement, comme on
l'u dit, que transcrire, extraire et compiler les ouvrages
¤l'Aristote, il en ppruphruse, il en explique le texte et
ajoute aux observations du mnltre le resultat de ses
études personnelles Aussi. dit M, Jourdain, dans ses

mms r.'n1't·u1¤x·t'É ne An nous As!. 581
Recherchcs sur Aristote, cet ouvrage sl'un homme wué
à l'èlnde de ln nature est-il un monument précieux qui,
en présentant l'étnt des opinions et des cnnnoissunees du
moyen Lge, lie l`histoire ancienne de ln science i celle des
temps modernes (I]. ljhoinine est le point de depart de
tout ee qui J1 trsit aux règne nnimal, c'est son terme de
comparaison; à lui revient done lu gloire d'n\nir ouvert
ln voie que suivent les éxmlcs de nntre siecle. Si. dans
l'étude des individus, il suit l'or¢lre nlphmhètiquc, e‘est
que l`êtnt de ln science ne lui permettait point encore une
ulnssilicntiun nnturelle; et il n'en pnrnit pas moins avoir
indiqué la mnrche philosophique qui y connluiseit (2].
Un nutrc mcritc e'cst de n'employei· nucun mnt nouveau
qu’il n'nit exactement détini. lln fait immense qu'il
êtnblit, e'est Is stabilité des espèces, et la délinitihn qu'il
en donne. En ce qui concerne les petits animaux qu'il
nvsit pri\és de sang. mais pourvus d'une outre humeur
qui en tient lieu, il y e uussi une découverte notable n
xignnler. Albert isole parfaitement les insectes ct dis-
tingue les nnnêlides que ln science mnderne ne doit remn-
nnitre que henueoup plus 1¤rd.On se perd, malgré le
discernement dont il fait preuve, dans les rnisons des
choses qu'il veut donner, mais on y voit dcs fnits nou-
vcuux dus à Volzservntinn et à Fexpérience. Ainsi les
insectes ont plusieurs générations avnnt zl`urriver à l'é(lt
perîsit. Les vers viennent d`¤enIs et des vers viennent les
(I) De Blainville. IL vv.

SN rn xrrsurna
anirnnux parfaits; qunlques vers cependant retournent is l
la forme d`:eufs, comme les chenilles. le roi dœ nlwillss~
est le créateur dei abeilles, lequel engendre semblable à
lui quand il engrndrz un roi, et quelque chase en partie
semblable, quand il engendre les abeilles ou du neutres.
Quant aux détails danslesquels il entre sur les diverses.
cspieœ, je n`yvois rien qui dnive être signale. sinun peut-
etre la description du fourmilron dant Esope, Phèdre et
notre l.aFnntnine eussent nssurèment fait le sujet diune
fable intéressante. s'tla Yeuuent connu.
Un autre dominicain, Vincent de Beauvais, qui zippaw
tinlltà notre Picardie, marche sar les traces d'Albert-lo-
Grand. Sa vaste érudition l'¤ lait surnominer le Pline du
tuoyen âge. Son œuvre gigantesque est une sorte d’enry·-
clnpèdie dans laquelle il erutrrnsse à la fois les seiences·
les arts. l'liisl4iire et la litterature, Ne jugeons point
d`nprëa nous, constatons seulement que ee livre est à ln
fois l`in~piraIion et le fruit des études les plus sérieuses.
Une des parties, IcSp:zuIum1uzlurul¢. est un traite d`liis·
toire naturelle, Si, pourries uisenux et les poissons, un y
‘ rencontre des détails intéressants, des nhservations nou-
velles, pour les insectes rl n'n rien dit qu'un ne lisu
dans Aristeteet dans Pline qu'il eonnsissait parfaitement,
ou dans lsidore de Séville dont il init grand nas, ou dans
Albert-le»Grand dent il iut peut-ètre un des nombreux
élèves. Mais il se plait au merveilleux qu'll renoontrn
dans ses lectures, et allie A son grand snvoirtoutes les su-
Nlâütinnsdesun temps ll )·\'ousjugerez du reste de l'état
lil Vimsnuns neusvmemn. - Speentnm nnnnte, tin. xx.

, mns r.’AM'roun'£ Br Ao norm Aus. HD
des sciznves nnturellesa cette époque, si jevoue dis qu'un
historien tres-sérieux, ltigord, rapport': que depuis la
prise de la Sainte-Croix par les Snrrazins en HET, il ne
pousse plus que vingt ou vingt-deux dents aux enfants
ou lieu de ttcnte-deux (I].
Les autres eneyclopédistes qui viennent après lui sont
loin d'avoir embrassé un radre aussi vaste, moindre est
nussi Yimportsnce de leurs travaux. Bruuettu Latini,
théologien, poëtc, orutnur, historien ct philosophe italien,
retiré en France après la bataille de Monte-Aperlien lïtil),
y publia son trésor ou l`histoire naturelle occupe aussi
une certaine place, Parmi les traits de Yhistnire des
animaux qu'il a cites, dit Fauriel [2), il s`en rencontre
quelques»uns de ceux qui, apres avoir passe durant des
siècles puur des fables, uul élé wnûrmés par des obser-
vations modernes. Il a emprunte à Aristote et à Plinn.
mais plus généralement aux unviens bestisires. On y
remarque ce passage sur le mouvementdu sang qui nous
parait des plus importants, LF Sung: de Tome fexpnnt par
ses vainrx, xi que il mcltenhn til parcourt) tout le cors
amant et Lwal [3]. ll n`a pas seulement écrit ¤i'aprés les
anciens, il a aussi invoqué le Wmoiguuge des gens coin-
pètcnts à, ses yeux, marins et voyageurs, sans toutefois
leur accorder toujours uue entiètv: conliance. il passe
rapidement sur les inscétes et il 0 raison, cur il nc fait
ls) Hiswixe truentrz de ts Fnncu, xx.s1a,
I9

que rappeler ee qui n été dit déjà. Je ferai comme lui, et
ilirai avec lui, car ce wruil une longue vnumër: um:
grand proj!.
Un nulro ou\ rage qui eut,¤n xiv' ot xv' siecle, un im-
mense succes, malgre son infériorité, est le Propriétaire
des choses de Barthélemy dc Glanrille que la traduction
du lutin en lrunçais pnrCnrbecl\un :1 surtout vulgnrisé. La
bibliothèque d'Amiens rn possède un exemplaire manuscrit
de M57 qui est un veritable <·he[·d'œuvre de calligraphie
ct de dessin. Barthelemy n'es| point un savant, ct j'np-
pellernis presque sa zoologie un truite élémentaire dont
S. lsidnre, Pline, Aristote, font tnus les frais, mais qu'|l
ahrigc quelquefois lnrl maladroitement. La liste des
iuseeles est lorl courte. Vuicl quelques échantillons de
sa manière. m Aulcuncs liesles nous sont données pour
cognoyssunoe nlc nnstrc fragilité, si oomme les puces elles
nullres vermines qui yssenl de nostre pourriture,—Touw
lieste qui n polmon si respire. Moys auleunes bcsles r·espi·
renl par voyez rnorufcsles, si comme par ls bouche et le
nez, et aulrunes le l'un| par voyes plus aeeulles el se-
crètes, si comme les mouches. —-Celles qui n'0nt point de
enng si n'nn\ point de cueur, mais elles ont aultre chase
uu lien du eueur un est le siège tle leur vie (I ).-La hesle
qui rcluisl de nuit est une petite liesteletle que on appelle
Mclilwsu qui n moult de pieds el si aesles, el pour ceon
le soute nulcune foys entre les bestes et nulcune toys
enlrc les oysemulk et reluyst en tcnehres mrmue une
chmndelle et, pur espccill pur derriere, et quant elle csl

wins r.'A2\1·mv.·l·r£ Ir MJ rmrtn AGB. 994
cn lo lumiere, elle est lnyde el. obscure et lionnist les
moins de cnulx qui lu louchenlw, qu0|qu'elle lasse ln
clarté, elle lmit la lumiere et ne vn que de unil, [I). n
Ajoulons que les hislnircs fabuleuses el, les mornlites ne
manquant pnint dans le proprièlaire des choses.
Celle préuznlion ¤‘l’njoulcr dts contes à veux dc Pline
qui en avait déjà trop, n`él¤i|. par plus fnvornlule nu
progrès que eet autre usngc de foire des unimnux aiulonl
de prélexles En des simililunles morales,
Les écrits du xw· siecle snnl ànctre point de vue plus
slériles, les sciences y sont mules théologiques, mais nn
sent un mouvemcril qui vn se hire, en nxèmc temps que '
ln langue vulgaire s'nll'erm|t el devient plus générale.
Aussi clrerehcrnibun en iain un fnit nouvcnu duns le
Ruluctorium morale de Pierre Berclieure, snrle d'en-
cyclnpédic encore, qui suppose pluslfimoginulinn que de
science.
Au xv siecle, ln zoologie est tuule pliilulcgique; un ne
cree pninl, on 11 des maîtres: Arislule, ·\lberl»le—Gruud,
Vincent de Beauvuis; on les suil, et on ndaple leurs
opinions. Je ne vois à citer que Jean de Cuba, qui, dans
son Jardin de snnle, publié cn MSG, donne un tuile
d'liist.nire nnlurclle médicale ou les insectes ne sonl point
nulxliës ; c'esl une compilation Wllippocrule, de Gnlien,
d'A\ieenne, ornée de grurures comme un savnil les faire, _
mais fortjxrdieiexrse pour le lcmps.
Un grand événement. en elTcL vient de s'ner0mpIir, I`in1-
pi·¤mv·rie ssl vnvenlec; désm·mui—, les œu\ri»· de l'inlellx«

gente applrlieuneul 1 tous. Ce qui rfempèehe pas qu‘au
xv|' siecle les préjugés les plus ridicules n'aicn| eours
Ven trouve l| preuve dans les eommeulaires sur lu
bible d'Eugubiuus, évêque ile Kisnm, qui rneoule naïve-
ment avoir entendu dire qu'un bout de cnrde laisse sur
le rivege el pourri se change au bout 11'un certain temps
en anguilles, que des elxeveux de femmes se translnrmnnt
dela même manière en autant de serpents, et qu`il a vu
lui-même des crins de cheval exposés au soleil dans une
eau fangeuse devenir aussi des serpenls. Voici encore
un nuire (nil que j'emprunle nu meme auteur. Uunique
la terre Soil eoilime la eompogne de Venu, deal I'cnu qui
est Felément principal, qui unurril et enrnpnse les mem-
hres Des débris de vaisseaux pousses vers le rivage et
huttus par les llnls nail une eeuuic blanche; le temps et
le soleil l'et§l.Ia\iIIe|.Il, il se furme ile5 pattes, des Jules et
uu oiseau se dégage du bois et felanm dans les airs  
Cela, ajoute Euguliinus, arrive snuvcnt.
lllnis si quelques-uns vivent de lables, si d'nuI.res pen-
sent avoir fait un progrès quand ils nuieopie les anciens
0u impose un nrdil: dilïerent ai ee que i'uu avait fait avant
cux.de veritables naturalistes se font connaitre. Gesner
nc se borne plus È wmpiler Aristote, ilenrieliitlàtwienee
de démuvertes et dbhœervntions faites over; autant d'liü-
hilele que 1.l`inteIligenr¤, el le nom de Pline modem:
qui lui lut donne, n'est qu'une faible expresssion du
tiire de restauruteur du l'l.Iiswire naturelle que lui nie-

mus L'All1’luI1r'rl lr M1 rnorlu AGL BBB
ritent ses importants travaux, car sa grande hiswire des
animaux est une hilnliothèquc mmplète, bien plus q¤`I|!\
traité de mnlcgic (li. Ses descriptions, dit Cuvier, Sont
tirées nan-seulement dc re qu'il n vu lui-mème, mais de
I/Jus les auteurs anciens cl modernes, imprimés ou manus-
erils. Q livre est un veritable magasin d'ér¤lli|.inr|  
ll esl A regretter que, suiwnl l`usage de son temps, il
Ifindique pas toujours avec précision les endrnils ¤‘l'nù il
a tiré ses uitalinns, il eûl ainsi abrégé les reeherches de
ceux qui le cnnsullenl. encore nvec fruit. Avec lui s'él\·
lrlil l'éc0le expérimentale, la seule qui puisse assurer
a lu science de selirles cl. durables progres. Mais net
exemple ri'esl pas lmrnédialemenlaeeeplé, il luulattentlre
plus Lurd que paraissent Altlrnvnntle, Friseh, Mnulllel,
`llay, lledi, Wnltnri, blulpiglii, Swammerdam et Leuvm-
lI00eli, qui SDM les vèrimhtes lurldeleuls Llc l'eI|l0|IIO·
logie
Arrive lâ, Messieurs, mn trtelle est achevée. Deux qui
voumlrmil connaitre les progrès modernes de Yenlmunlogie
` nlont l'é|.ude sérieuse ne cmnrncncc réellement qu’avee le
xvu' siècle, pourront lire l'aperçu historique qu‘eu a
tlnrme, [annee dernière, lll. Emile Blanchard dans une de
ses leçons au Muséum ¤‘l`liistuire nuLurellc(H), Jc ne ferai
nu savent membre de l'lnsI,iLuL qu'un seul reproche, c'csl
rl'avuir oublie de signaler la pxtrt glorieuse qu`il a prise A
ce rrioureruent par ses hrillarilcs découvertes.

29I Les xrvsxcns
Dans le courant de notre etude, nous avons vu les in-
sectes servir à l'lmmme de nourriture, lui en préparer,
lui fournir de quoi le vètir ou le parer, ou de quur sou-
lager ses rnnux ; ils ont été des sujets de morales, des
preuves de Yexistrnce de Dreu ou de simples objets
d'étude, Nous n'avons pas vu qu'ils aient eu aucun rap-
port ovee to justice. Nous ne parlons pas des débats dont
ils ont pu être Io cause, des dérnèlés qui ont pu s'cngagcr
entre les propriètuires de ruclres, por example, ou entre
voisins à l'oueasion des dégâts produits par les clrenilles
qu'on avait négligé de détruire, ec sont là en eü'et alloirc
«l'Irommo à homme. Mois les inseetes eux-memes ont-ils
èlé mis cn cnuse comme l'unt eté certains animaux. les
pourcenux cntfuutres, pour les rlommugcs qu'ils uvnient
oausés'! Nous n'en trouvons point d`erxemples, mais non~
les voyons plus d'une lois lmppés rfexcoxnrnunicartion
Guillournepalrbè de St—Tlrrcrry, rapporte que S. Bernorxl
étont venu mnsoerer l'eglisc de l`abboye de Foigny, au
diocèse de Laon, y trouva une si grande quantité do
mouches qu'il u'y put entrer, et nu vit tl'nutre moyen
de s`orr débarrasser que l'extomnrunication (l ]. L'el`Iet lut
prompt, le lendemain toutes étoient mortes sur lu plume.
Barthélemy nletlhrxssencux,jurisconsulte lrourguignonlort
sovnnt, raconte dans ses Consilro que de son temps, cn
Bourgogne, les paysans rneommodés par les rats, les mu-
lots, les limnoes, les moutlies, les insectes qu'il appclie
hunlrrrx, et nutres animaux inconnus et innourmés. qui
dévomient leurs moissons etleurs vignes, uvaient accou-

mns L’An·rrnr;i'rà LT se xorlrr Ms:. EB5
lume de se ]rnu|·Vnir par requetes nuprès de l`0l]ir:iul Il'Au-
tun pnur le supplier de faire enmmsndcmcnt lux tliles
lrcsliûles d'n\*nir ir cesser leurs rnvsgzs, er il ail! diverses
sentences Jexeumnrurriualinn et de malédiction prnnon-
vêzs mnlrc elles à Autun, à Lynn, à Avallon, àMamn en
MB7 el IISB (I   Eveillnn, dans son lrnilé des excommu-
niûltions et des xrmnllnrreë. ne \'nit dans le init de S,
Bernard qu'une maleilirlicn uonlre les muuches, et duns
les Olrservnncesdnnt parle Clrnsseneux que des pratiques
su perslitieuyeen runlre lesquels il s`éli:\*e, n`|dme|l:rnt
d'n¤‘ljurutin\n et ¢l`e\0reiSmeS contre les animaux qu'en ln
fuwn quïnseigne S. Tlmrnns, et nnn dans les erreurs
nllsurfles dant les peuples, xlil-il, se luissenl snuvcnt em-
hnlmuiner  
Si les insectes ont blé les rnslrumenls de lu vengeance
divine, les lwlllmvs 5`Wl Snnt üllssi servis [TOUT Hiiûuler
leur justine. Les juifs emplnynienl. les luurmis cl les
ulrcilles, pour le supplice des arlullizres. lls les mellzrienl
nus duns une fourmilière ou les cxpnsuitnt aux piqûres
•‘l`un essaim qu`\lS avulent excite   Henri-le-.leun¤*, en
llîü, ne se lut pus plus tôt enrpure de Conrad-le-Grund.
qu`il le HI. enfermer dans une cnge de (nr au rlrâtruu dc
Kirchberg et le llvrs à la merci des rniruclrcs. Sigelrnry,
qui lut évêque de Cologne en I275, lil lrnlwr de miel le
vnrps d`A\‘l0lpl`re, cnmle de Berg, ¤|u`|l nwrit (nil pimen-
nier, et llnhzrndnnrm pour Servirdepàture aux rnserteslll.
(Q) Everllnn. - Tmvœ des ewunmnuriwmrmrs sio

Si nmrnlensnt nous repormns nos regnrds en orrièrc.
Sl nous recherchons qu'elles sont les cuuses qui ont
retardé la marehe des sciences naturelles el, pour ne
point sortir de notre sujet, Yètude des insectes, nous
reconntîlrons le delautde méthode, de classification, de
descriptions exrctes, et surtout le ilélaut d'observation.
Aussi la gloire d`Arîstol¢ gr*srulit·elIe ou fur et A mesure
que I'an exirnine nvee plus de soin ce qu'il a hit, la voie
qu'il a suivie, et qunnd on songe oux résultats qu'il a
obtenus en dehors des moyens ulont nous disposons, et
sans le secours des instruments qui nous permettent de
multiplier lo grendeur des objets et Ll'cn étudier les
moindres détails. Car voici que l'erpérience et les sens
mêmes, reetilies par ces puissants auxiliaires, ivoueol,
comme ledit M. Miehelel, que non seulement ils nous ont
metre la pluporl des choses, mais que, sur ce qu'rls ont
montré, is choque instant ils s'E|oicnt trompés ll), Aussi
devons nous mettre la plus grande réserve dans les
jugements que nous portons sur les nneiens. S'rls n'ont
pas vu cc que nous avons vu, S`|ls ont rnal vu quelque
lois, aVoitnt—·ils donc les moyens de voir aussi bien que
nous? Avons-nous le drnil d'ailleurs de nous montrer si
Flers de nos découvertes, de les ériger en principes
absolus? Si nous ovons ajouté quelque chose dans les
endroits que semblaient avoir le mieux connus ceux qui
nous ont précédés, que n'oioulcr|-1-on point, peut-etre,
après nous, à ceux que nous croyons nvoir le mieux
compris! Que d'insee\es ne sont connus que depuis nolrv

nus r.'.\r¢·rxuur|t E1 au norm noni HB?
siècle! Que de laits sur leur organisation ne sont eneore
qu'cutrcvusl Que d'nutres ne seront ennrius que des
siècles fulursl Qui sait ce que l'avenir nous réserve, et
s'il ne dissipera point ee vertige (Yorgueil que nous
eprouvnns, pour un fmt nouveau ennstnte, pour une
erreur rectifiee, qui semblait ne devnirjamais l`elre. Ucst
que l'e.sprit xfohservntion ne se développe paint aussi
facilement qu'¤n le pense, et que, pour ètre capable de
Voir nettement, de comparer, «l'analyser, il font un
travail qui n'exig¤ pas moins que toute la liberté Ale la
pensée, travaillent, énergique, qui ne veul ni système,
ni prévention.
Sans cliereher a approfondir Iautes ces merveilles,
qu`il nous suliise ¤‘l'¤dmirer eelle infinie variete quele
céleste ouvrier a semée dans son œuvre, ear il ne x`esI
nulle part répète, et tout cc qui nous parait sembl¤hle,` `
examine, compare, se trame être llllîèrent. Aristote
répondait a ceux qui io nioquaient de l'é\u<le des ru-
seetes comme d'uue occupation puerile, la nature no
renferme rien de lans, tout y est sublime, tout y est
digne d'adrrxina|,inn, enr, comme au fourneau ou sc seksliait
Heraelile, les Dieux saut la (I]. Nulle part, dit Plinc, la
nature ne s`est montrée plus admirable. Dons les grands
corps la malière se preloit sans peine ai ses desseins;
mais pour façonner ces êtres si petits, que ¤‘l'in|elIigencel
quelle puissarieel Quelle ineonecvablc perfection (2]*
Ajoutons avec S. Augustin: ils sant petits, il est vrai,

998 us mszfrrzs mns i.'An·n0m·s sr Au nous As:.
mais ln délicatesse etlhrrnngemznt cle leurs pnrties sont
adn1inshles(l): et, avec S. Basile, si vous pnrler. d'une
fourmi, d'un rnnuchemn, d'une abeille, vntrs discours esl
une démonstration de la puissance de celui qui les n hu,
mes, car ln sogesse dc l'auvri¢r se msniîeste surtout dans
eequi esl le plus petit iîir Celui qui a èlendu les cieux,
qui a creusé le lil de I1 nier, n'esl pas dilibrent de relui
qui n percsëlkiguillon d'unu|bcil|ealin d'yd0nner passage
à sun venin. A ceux qui nous demundemnt ia quoi ser-
vent In pluptrt des inscctcs, nous nc répondrons pns
seulement avec Pascal: Jene mis; mais avec Iui encore:
Hurnilieuious, raison impuissants. Ewulu Dieu. Car il
y aurait témérité à vnulnir déterminer le rdle qu'iI n
assigné à chaque espece dans ln creation. ll y u, dit
Sénèque dans ses Questions naturelles, ct ce sacro nm
conclusion, des sccrels qui nc se révèlent pas tous en un
jour. Eleusis n des inysièrcs, et elle cn réserve pour une
semndcinitintivn. Ainsi la nnture ne livre pas non plus
vous ses secrets à ln lois. Nnus nous crayons initiés, el
nous ne sommes cncorc qu'à lu porte du temple [3).
il) S. Auguunnus. — Ganmm Im. III.
U) S. Bmnos. — nsxnmemn.

QUELQUES MOTS
I/INTELLIGENCE DES ANIMAUX
tm tr Dotnna LENOEI,.
Musirzuas,
Vous connaissez sans doute ce trait de La Fontaine
arrètnntws nrrtts. QI leur demandant: twrl vom lu Ho-
rucbf Un des livres de l'ancien Testament. Nniîeommi: un.
homme de genie. le bonhomme venoit de lire Borucli,
et croyait l'avoir découvert. A ceux qui lui répon-
daient négativement, il répondait : lires donc Buruclt:
Boruch ext le plur mule génie que je connaisse. le ne
ioudrois pas. Messieurs, me montrer hostile au prophète
Boruoh; moisje suis d'ovis qu'on peut encore nujourd'hui
le ddrourmr sons gronde peine. lui et henucoup ¤i'.1utres
nvcc lui. C'est même une manie assexcommuneà l'hcure
qu’il est: on passe son temps à découvrir Baruclr. Un
cherche, si je puis dire, à inventer du nouveau et ü se
loire titterolement son Boruchï Mois nc rencontre pos
du nouveau qui veut, et si Von peut toujours trouver
dans une foret vierge des sentiers non Irayeh, il est plus

nlillieile de reneontrer dans un bois souvent fréquente
des sentiers inconnus, et si je voulai: Elxonncr celui à
qui ie servirais de guide, je ehuisirais prelérablement les
lnrèts de l`Arnor¤que du sud aux allées de notre hors de
Boulogne.
Le sujet, que je vais essuyer de trailer, ressemble un
peu à nos furets nalienules, chacun y a trueé sn roule,
perce son carreleur, marqué son chemin ; il s`est meme
trouvé d'illuslres voyageurs qui yonl nttaehé leurs noms
pour jamais. Pourtant cette question de l'instinct ct de
l'intelligenee des animaux, sans cesse étudiée. sans cesse
controversée, touche tant a ln connaissance de notre nn-
ture intirne, qu'un peut, sans trop de eratnte, se risquer
à en Ivnrlcr cncore, espérant qu'on déeomrirn peut—è\re
un petit lilet d'eau inconnu, une llenr ignorer: ...,
Nous ne parlerons dune xle·rien de nouveau aujour-
¤‘l'l.rui, nous ne nlecouvrirnns pas Baruelr ; uu conltrnirc
nous ne nous uceuperons que de ce que vous savez tous
déjà, et nous ernprunlerons beauwup ai des nuteurs luicn
connus, el particulièrement à M. Flourens.
Qui de vous, cn effet, un examinant d'un oeil ntlentif,
dans une heure de mélancolie, un animal nlonreslique,
le chien lidele qui vous caresse, lc chat assis cn plulosnphv
uu eoin de vulre foyer, nn le clrevnl lrrngant qui cnr-
porle votre voiture, ne s'es|, dcrnannlé: eut unirnul pense-
t-il, ect animal réfléchit-il, est-il intelligent?
Georges Sund raconte, dans de eharnruules pages de ln
revue des Deux-Mondes, que dans un voyage elle avait
(ait arrrîter sa voiture nu corn d'un trois qui l'n\ait se-
duit, aupres «.l'un arbre sur le cole de la route. Quelques

juurs plus lard, en revenant, les chevnnx quittant d'u.z-
rnémet le ehemin et s'urrè\ent uuprès du rnème arhre.
Le encheres! enchau\e;vnyer. qu`ils ne sont pas lxèlesl
i.liI»·iI.
a Nan vraiment, il u`y a pas de hèlzs l ajoute Georges
» Sund : ces pauvres etres pensent en clïct ! Ne Crnyez
n pas que ce soient des inuehiries qui se meuvent, et
» qui rcmuenl mécaniquement. qualre juruhes pour nvun-
iv cer n'|ruporle nlnrrs quelle direction et arriver à u`inr-
» purlequel gite. Ces machines, si laul est que ce soit
r» des machines, vuicnt et observent, clics suverrl on elles
u sant, ct uu elles vont. Cc pays que vous lraversex ci
» dont vous sux ez lc nom, votre eluzvsl le connait mieux
¤« que vous. ll .1 des lussitudes uwrnlcs à Yupproehe
ii nl'unc rude montée dont il se souvient bien, des gaités
il soudaines et des goulleuxruts de museau). expressifs nu
» revers r1'unc vnlline nl'ou il découvre uu loin uu gite
» connu. ll hcrrrut à un clocher l]u'|| voit ct que vous
» nlistingucz h peiuc a l'hoi·xzon. ll reoonuait dans une
» forêt, dans une ranger: nl'nrhres muuotones, l'nrbre
·» qui lui ir donné une seule (ois l'ourl2re cl la repos. ll
un connait si bien la figure, la couleur, la larme des
» choses et des etres, qu'iI relrouve son eompnguon
»« nu milieu de millc uutres,
» llétii àcerlaru cavalier maladroit et gennnt· il le
»~ recurrnuit nurnl dïltre cufourclnë cl s'elIurœ ile lui
» échapper. A quoi le reconnait-ilîa son habit, à son
» chapeau l Nori, à ses traits. Un de mes uuris. mauvais
» écuyer, était toujours hui de sn mouture, docile i.l'ail-
·> leurs. Il prit les habits de sou rlomestiquei ljnrriiuul

309 uvraauus iarm
ir ne lutpas trompé. Lc maitre avait gardé ses lunettes:
ii nn lui cn tit Pobservatinn : il mit les lunettrs sur le
a nez dc son domestique et revint vers luir Le cheval
n n'av¤it pu voir Yéchangc; mais il accueilli! bien le
a domestique déguisé en maitre et résista au maitre db-
>· guise en valet, x
a Mon pere, dit encore Georges Sand, n vu un cheval
n écraser par mégarde le pied de Vhomme qui le snignait
i- eten le voyant s'évsn0uir, se pencher vcrs lui, lc lé-
» cher et le couvrir de larmes. a
Qui de vous, Messieurs, n'a vu des laits semblables
et n'¤ fait dc semblables réflexions?
I
Les animaux sont-ils intelligents?
_ Les anciens s'ùtaieut déjà posé cctte question , et
voyons comment l'avnit résolu Aristote, lc grand maitrc
dc Vontiquitb et du moycn ige:
a ll se trouvc, dit-il, dans la plupart des animaux,
n des traces sle ees atïectiuns de Yàme qui se montrcnl
n dans l'h0rnmc d'une manière plus marquée On y dis-
¤· tingue un caractere daeile ou sauvage: la douceur, la
si férocité, la générosité, la liassesse, ln timidité, ln con-
n liancc, la colere. la nialicc ..,. an aporcvit même dans
au plusieurs, quelquc clause qui ressembleà la prudence
n rêtlecltie de Vitommc .... Ce n'csa donc point ollcr con-
n tre la raison de dire qu'il y neutre l'I¤omnre et lcs ani~

sun 1.'t¤·rn.i.vamca ots Auttnux. Lim
» maux des facultés communes, ales facultés voisines,
» des tamultes analogues a,
Pour Aristote, les bêtes ont de Vintelligence, et bien
plusil a vu, jusqu'h un certain point, les degris qui sb-
parent les hètes sous le rnpport de Pintelligenoer
nt La hrehis, dit-il. est le plus imbécile des quadrupè
w- des. De tous les animaux sauvages, le plus doux et le
» plus facile à apprivoiser est Yêlephant. ll a de l‘intcl-
» lugence et. on lui apprend beaucoup de choses ,,.. Ses
» sans sont exquis, et il surpasse`les autres animaux en
vt compréhension n,
Mais au dix-scptième siècle parut lc plus vaste·génie
qui sw: soit occupe dela question métaphysique de l'âme
iles hètes, Descartes, lîonlondsnt l'instinct et l'in!clli-
genre, ce grand homme qui ne p0uvaits'expliquer mm.
meut les animaux faisaient certains actes mieux que
Ylrumme. crut que en n'était que des automates. de pures
machine:.
(kite opinion singulière, cette doctrinc, qui prit le
nom de pur automalirvne dcs bêtes, eut une lortune pro-
digieusc. Elle l`ut adoptée parla plupart des philosophes
de l`èoole de Desrartcs, et il n`était presque pas permis
de se dire mrtlrim, sans soutenir que les bêtes étaient
des machines.
lle nos jours les partisans du pur automatisme sont
encore nombreux : vous en trouvcrez parmi les philoso-
phes et parrni les gens du monde.
Et encore, combien sont curtésiens sous ce rapport
s:in< s`en douter: en elïet, interroge: bien des personnes,
ulcmumlez leur de s’e·<pllquer clairement et sans mot va»

301 eusmurs noms
gnesur le mobile des mouvements et des notions des oni-
maux; essayez de leur faire exposer nettement leur
pensée, et vous arriverez à leur faire dire que l'animol
n'¤gitjamuis quïnstinotivemenl, que maehinulemenl,
ne fait rien qua vous Yimpulsion ¤‘l'une force intérieure;
en un mot, que l'unimn\ est un automate.
Pour bien faire comprendre sa manière de voir, I)es·
eartcs suppose un homme qui rfuurail jamais vu que iles
hommes et jnmaia n‘aurait vu ¤l'animeux; cet homme
aurait fabrique lui-mème iles mannequins, des uutomn-
tes, représentant des hommes, des uutomates, il est vrai,
sans parole et com ln fueulte dt naux imiter en tout, mais
si portails que cet homme se trouverait empêché do dis-
cerner au milieu de vrais hommes ces mannequins qui
n'nuroient que Ynpparenee humaine.
Cet homme. voyant ensuite les animaux qui \`ivent
parmi nous. pensernil que ce sont des automates puis-
qu'ils manquent egalement dr la parole et de la possibi-
lite lle nous imiter en tout. ll n’y a pas de slnute, dit
Descartes, que cet homme jugeruit qu'il n`y ia dans les
lieles aucun vrai sentiment , ni aucune vraie passion,
comme en nous, mais seulement que ee serment des au-
tomates qui, elnnt composés par ln mature, seraient in-
eompurahlemenl plus accomplis qu’aucun de ceux que _
Yhomme fait lui-mème.
Descartes lasse son systeme sur deux raisons, et nous
sommes oblige de dire que cc sont deux erreurs: voiei la
première.
<¤ Jamais les betes ne sauraient user de paroles nr

n ¤l'au\res signes, comme anus faisons pour deelurer aux
» autres nos pensées. un
Le grand philosophe n`av·:tit. jamais observé les ani-I
maux, ear il aurait \u, que s'|ls n'ont pas lo parole, ils
eamaiuniqucnt entre eux par des signes el par des rris,
Outre que les passionw ont elincum: leur cui, le cri de
la frayeur ditlere de celui de l`anioar. Le même erî par
dea intonntioas différentes peut uvair diverses signilira-
tiens.
Si une perdrix effrayer: pour sa famille n'a\¤itqu'un
rri pour l'a\er|ir de re qui la menace, on xennit A ee vii
la lainille laire toujours les memes innuveinents. Mais,
au vuntraire, ees maniements varient suivant les cir-
constances. 'l`an\ôte`est précipiter la fuite. lontol e'estse
eneI.cr, une autre ieis re sera de sc présenter au e¤m—
bat.
A ee propos vniui un (ait qui i tent d’elre observé par
aa naturaliste allemand:
·« felxseixais, dit-il, un milan qui, perdue sur une
il seuelie, se tenait immobile en regardant invariable-
»» ment d'un certain côte, Il avait l'air de flnirer une
»« proie etde reconnaitre le terrain A quelque distante,
w nleux eurneillcs volnient en cercle sur ua champ de
» ble. ll etait évident quelles surxeilleicnt un certain
» olijel, enr elles revenaient loujoursau même endroit.
r· Tout il eaup le milan s'ëleva en poussant ua cri et
u s'eIanQ• droit sur les eurneilles.
xv []elIes·ci répondirent par un outre cri, tnutdiflèrent
» de ceux queje leur avais connu jusque là, et se rup-
» prarlvbrent de l'<¤bjet de leur sellieituxlc. A peine une
' 20

» minute s'ètoit¢lle èroulce, que trois nutres mrneillcs
_ r· se precipitunt sur la scene du combat, rlècrivirent un
»« petitcercle et se ruerunt sur le milan. lui odmioistrè-
» rent quelques eoups de bec, puis dispururcnt charune
» de son côte pour cliereher secours, comme je le devi-
» nai bientot. Le milon, qui semlxlaitdeduigner les deux
» adversaire; qui étaient restés pour lui faire luce, évi-
n toit leurs eoups, mais tâehait. de se rapproelier du sul
n malgré eux. Tentendis un eri qui m'était familier, et
u de tous cotes it la lois surgirent une cinquantaine xlc
» wrneilles, conduites par les mcssngèrcs. Elles étoient
tn encore à distance, qunntl le milan trio aussi au se-
» cours, et tout aussitôt son épouse volu à sus côtés. Cc
u fut. une vraie bataille. Les corneilles entnnnercnt un
» chant de guerre, et les coups d'ailc rt de bec et le:
» plumes vlc pleuvoir.
va À la Un, les ntilans lumnt ohligustle battre en I'e-
» truite vers une ile voisine, ou j'avuis deja remarqué
» leur nid. lls l'uront à peine poursuivis,
n (àspendunt toutes les wrneilles n'avaient. pas pri<
n part à lai luth'; quclques—uncs d'¤ntre elles étaient.
» restées tranquilles spectatriees, lo disproportion entre
w les combattants leur ayant. sans doute paru sullisante.
» Les vuinqueurs se donnèrent le plaisir de crousser une
r hymne de lriornplo: vrniment bpouvontoblc; puis ils
n sc dispersèrcntde tous cotes, à Fexœptiou wutelois
n des deux premières corncillcs qui rcprirent leur poste
s d'0bservotion, .
» J'ètsis curieux de connaitre ce qui leur donnait tunt
» de souci. Grund fut mon etonnernentqunnd, oprès une

sin r.'|n·rsr,r.ier:xcs ou Anxinvx. 3U'l
» lnngne rccliertlie. je lis lever une corneille qui, bles-
w» ses- à l'nile por ln elrevroline ¤1`nn ehosseur, se mou-
» vnit dillieilemenl. Elle venait tout juste d'ncquérir sa
n eroissimee; elle étoit jeune encore. Qui lo snignsit!
u ses parents! ses sœurs! lui ilunnsit-on à manger?
¤ e'est ce que je crois, mais je n'ai pu m'en assurer u,
Cet exemple et bien •.l'nutres queje pourrons vous citer.
deux loups elrossonl ensemble, les hirondelles s'indrqnsnt
le lieu de rendez-vous pour le depart, ne vous demon-
trcnt-ils pns que les nnimoux ont entre eux des moyens
tle communication, e'esl-à-dire une langue, ou moyen
de laquelle ils se lronsmettont les itlùss dont la eommu-
nirniion leur est nécessaire,
Si donc Descartes a cru àdes autnmaws, e'est qu’iI
n'nvail pas exnminè les toits, qu'¤l nvnit rsisonné dons
son cabinet, sains étudier les animaux, et oussi parue
qu'il o confondu ce qn'0u nppelle instinct mec l'intelli—
Les memes défauts, nous les rencontrons dons toits les
lrires et tous les ouvrages que produisit cette drseussion
sur Fnulomutismc des animaux , discussion qui wm-
iriença à Descartes et ne linit guère qn'o\‘ee le dix-liui»
lième sièele;je ne vous en pnrleroi pss, elle nous de-
manderait trop de tcmps, rrmis il est trois liornmcs dont
rl est bon de eonnailre les opinions.
Pour Ilossuet, quoi qu`iI nit pu dire, les lnêtes sont in-
telligentes, cor il ai éeritcos lignes:
rx On les voit éviter les périls, cltercher leurs comme-
n tlités, utlnquer et se tlètentlrc aussi indnstrieusement

» qu'on le puisse imaginer, rrrser mème, et, cc qui r—~l
>« plus En encore, prevenir les lincsscs ».
Fénelon, dans un rie ses dinlogrres des morts, (ait en»
[retenir Arislule er lltwcnitcs sur le système des b€lrr·
machirrest
Ueseurlrw vnulnnt expliquer lu piunsrritc du lièvre pur
le chien, suppose, rlrrn~ lc chien, des ressorts lr'bs»drEli·
crrts qui, tnuchês par les cnrpurrerrles du lierre, tirent le
cluen sur le lièvre.
x Mais, rèpnnd Aristure, qnnnrl le chien est en rlétuut,
» et que les enrpuseules ne viennent plus lui frapper le
» ner, qrr'e>t—ce qui fnrt que le clricn elierclie de tous
¤ erllûsjrrsqrfir ce qrr'rl nit relrnuvéln voie ix?
Enlin on ne perrl s'0ceupcr des animaux, surtout de
lerxrinlclligenec. de leurs lrrtlxilrrrles, de leur instinct et
rurlilier La Furrlnirre
Qrli de vnrrs, Messieurs, ne ennunit cette Iuble ori le
bonhomme, si grnntl plrilnsnphe, expose uvrw lnnt d'r·<-
prit lc systeme rles unrmcrrrr-nrrlnmutes.
One la here un une mseunin;
Telle ur ln mnnlre qui themxne
Ouvrez-Ia, lirez dxnr ron sein:
\`nr— rrmxièmr: unil, el l'l·ierrre sauna L ln Un,

Trislzssn, pin, nmnnv, plaisir, duulcuu cuuclla,
bhis ce n‘¢«\ pumt rnla: un vous y trumpuz pas.
0u`¤«¤·rm dmw! une munlm .·.,4
Oum uvanlln mnlmm
Dans une amlm fable, «·cl]c des sunns ul du blunt-lxunm,
Lu Fnnlnlnn, après avnlr racoulé wmmvnl un clmbluuunl
Iamnil vivvc des ·0uvi¤ à qui il nwuiz coupé lus putin,
ujnmlcz
Imur il faut lc rvnqnur mmmxl qu'nu la lmpyn.

lill] Dubutls MOIS
Tnnli it exl impuxiie. EI puis, pour ie hmm
Clins: parmi les humains A n Lin mieux cnnduilui
Il
La question de l'iII|nIligem:2 dns animaux n`aVnit drum:
Mé JIII dix-scpticmc siècle qII'IIIIe question de pitre mè-
Inpliysique. C'est dans le diwiiuitièmc qu`c\|e cnmmencc
à dcvcnix um: question tt'etudes et ifexpèrience. Enfin
e`USl de nus juurs sculcment qII'elIc a été bien étu-
diéit. Nus cnnlcmiwrainâ 0nl d`ah¤I'd nullement séparé cn
qu`t|s entendaient pu irulinzt de ce qui duit être appele
intelligence,
Lînstinct est une force primitive et nvcugle qui oblige
Yanimni à faire eertuinx antns dans Yiniérèl dc In constat'-
vatiuri vin si vic nn Ile œilc de son espère.
Tnutcc que i'unim¤l fait par instinct, il lc tait sans
I'aV0ir appris.
Qui upprcnd un vcl ·'I suie à (ath: sim cumin? ti II`·1 pmnt
VII ses parents; une géuéruiiult nc vuii pus i`nutI·c.
Qui apprend EI Ihruignée î\ |.ISSeI· Sa toile'! pnurqtmi
tuit-elle bien du premier cuup 'P
Pnurqunt fnti,·cIlc toujours hinttï pourquoi ne pcIIl~cIiL·
faire mal?
Il y n de [instinct jusque dans Vlmmmc, c`cst pur
instintt que I'r:nt`ant I/:l|e en Vcnnnl au mondvt maiê

dans l'h0nnne presque tout se fait par intelligence, l'in-
tclligence y suppléel'instinet.
Pour l'esprit d’un penseur, rien n'est plus merveilleux
que cette force qui oblige les animaux et l'homme lui-
rnème à faire certains nettes; e'est celle qui grave, chez
les jeunes sujets, la notion de leurs armes naturelles et
I’us·:ge qu`ils doivent eu laire pour leur defense, mème
tirant que ces armes exislen t. C'est ainsi qu'un jeune coq
cherche à epemnner son adversaire avant même que ses
éperons soient pousses ; c’est ainsi qu`un teau ou un
ugnean pnusse niee sa tete avant que leurs eorues aient
<ailli ; e'est encore ninsi que les jeunes vipiwres essayent
de mordre avant que leurs dents soient formées,
ltluis n'y ¤—t-il dans l‘animul que eette seule loree;
tout, chez lui, seroit··il rnaehinml; tent est-il instinct;
voyom, si au contraire, la lrete ne raisonnerait pas, ne
penserait pas'!
Prenons Ylxistoire nl'nn snimnl dont la domestieatiun
n’a pas altéré les mœurs et les habitudes, du loup par
cxemple que nous connaissons tous si hien. Empruntons
la deseriptiorx de ses actions à un homme qui les n vues
ct étudiées lui»nzeme directement, fr Georges Leroy, et
essayons d'expIiquer le mobile de ees actions.
Le loup est lc plus robuste des animaux crrrnassîers
des elnnats tempéres de notre Europe, dit G. Leroy, La
nature lui a donné aussi une vnracite et ttes besoins
prnportinnnés à sa force ; il a d'ailleurs des sens exquis.
avec une vue perçnnte ct une excellente ouie, il 1 un
odorat qui l`instruit encore plus surernentdc tout co qui
s`u|Tre sur sri route, ll apprend par ce sens, Ior~qn'il est

bien exercé, une partie des relations que les nrlrjets peu-
vcntavnir nveelui; je dis lorsqu'rl est excrré, ear il y xr
une difference tres-sensrlile enlre les dérrrarelres du Inu p
jeune et ignorant et celles du Iuup adult/: etinslruit.
Les jeunes luups, uprùs avoir passé deux tunis dans le
lileau, uu le pére et la mere les nnnrrisseut, suivent en-
lin leur mere qui ne pourrait plus lunrnir seule a une va-
raeité qui s'aerr0it tous les jours et parviennent, par
degrés, à puurwir avee elle à leurs besoins eorrrrnuns.
L`e\erciee halrituel dc la rapine, suus les yeux et ai
l`exemple d'une mere déjà instruite, leur donne chaque
jnnr quelques idées relatives si cel objet.
Premier liril, Messieurs, les jeunesluups reçoivent une
étlueatiun.
Ils apprennent, xlit G. Lerey,Jr reeennnitre les [arts on se
retire le gibier: leurs sens sont ouverts :1 toutes les im-
pressions; ils sïrceuutunrent A les distinguer entre elles
et rt rectifier par l'odorat les jugements que leur lent
porter les autres sens. L¤rsqu'iIs ont huit ou nrul mats.
la louxe les quitte, ils se trouvent almrulnnnés zllenrs
propres Frrees. La lumitle reste encore unie pendant quel-
que temps el celle asseciatiuu lui est nécessaire: mais
bientot la vornerté naturelle ét ees arriuraux les sepnrr
parce qu'ils ne peuvent plus sunlïrir le pnrtugc de la
prsrle, Les plus ùrrts restent maitres du terrain et veux
qui sont les plus hribles rant ailleurs trainer une vie
souvent exposée à se terminer par la farm
Nnus allons, Messieurs, être témorustlain serontl [ail:
l'zzp•h'icrree, grâce à ln [acxxlti de la mémoire, enmpüle
leur ùluaaiùrrx. En el`l`et leur jeunesse livre «.l`abor•l les

Iuupsa tous les périls que les hommes leur préparent.
(Testalors surtout qu'ilsvout chercher dans les campagnes
les cadavres des nuimaurr, panse qu'ils rr’ont encore ni la
[oree, ni Yhubilew quiy supplée. i.orsqu'ils résistent à ee
temps de néeessite , leurs forces augmentées et l'instrue—
tron qu'ils ont acquise leur donnent plus de fneilitè pour
vivre. lls sonten état d'uttaqner degrandsnnicuuux, dont
un seul les nourrit pendantplusieursjours: loi·sr]u’ils eu
ent abattu un, ils le dèvororrt en partie ct en cachent
soigueusementles restes; rneiscetle précaution ne les ra-
lentit point sur le chasse. et ils n'ont recours à ee qu`ils
ont cache que quand elle a été malheureuse.
Le loup vit ainsi dans les alternatives de la eltasse
pendant la nuit, et d'un sommeil inquiet et léger pen-
dant le jour. Voilà ce qui regarde sa vie purement natu-
relle : mais dans les lieux ou ses besoins se trouvent eu
concurrence avec les desirs de l'hnmme, Mu: voyons,
illessxzurr, le péril augmenter encor: nm inxlmctùm.
La nécessiuë continuelle d'eviIer les pièges qu'un lur
tend, et de pourvoir ri sn sûreté, le eontraiut d'etendre
la sphere ile son activite et de ses idees à un plus granit
nombre d'objets. Sir rnuruhc, naturellement lrhre et har-
‘ die, dei lent préeautionnée et timide; ses uppêtits sont
suspendus par la crainte; il distingue les sensations qui
lui sont rappelées par la mémoire de eelles qu'il reçoit
par Yussge actuel xle ses sens. Ainsi, en même temps
qu'il évente un troupeau enfermé dans un pare, la sensa-
tion du berger et du ehien lui est rappelée par ln mè«
nroire, et lralnnec l'imprcssion actuelle qu'il reçoit par la
présence des rnuuluns.

.I'uppelie, Iilenieurx, votre otlmtiurr sur ce qui |e pan:
alors en lui. Il mesure la hauteur du paru, il In compare
avec ses forrcs, iljugz de ln dilliculté de le irnnelxir lors-
qu`il sera elrarge de sa proie, et il en conclut l'inutilitië
on le danger de lu tentative,
Poussons plus lnin notre examen, Messieurs, et nous
allons vnir lr: loup orzoir une rdie ubslroite
ll ne faut pas beaucoup dkxpêrienre, xlit encore G
Leroy, ar nn loup adulte qui vit dans le ruisrnzrge des
habitations pou|· apprendre quel`homnre est son ennemi
Dès quelelonp parait, il est pnursuixiz I`atlrx»upemenI et
l'èmeute lui annoneenteornbien il est erumt et tout ne
que lui-même rl dort craindre. Aussr, toutes les lors que
l'oxleur d'lrnrnxnn irerrt frapper son nez. elle réveille en
lui les idées du danger lin proie lu plus séduisante lui
est lmtllllêmtsnt présentée, tant quïtllo a Cul atnessurre
effrayant. l'odeur de l'horrrme ; et mème Iorst|u`elle n`:1
plus cette ardeur, le proie lul reste longtemps suspecte.
Lo loup ne peut alors nwrir xpr’une idée abstraite du pè-
ril, puisqu'rl n'a pas la connarssanœ partinulièrr du pir-
ge qu'nn lui tend. Cependant rl ne parvient ir surmonter
wctle idée qu'en s'uppr«r¤lrnnt de l`ohp:t par degres pres-
rprnnsensiblesz plusieurs nuits sullisenl à pcinc prrnr le
xassurer. Le rnotil de sa défiance rr'exisle plu<_ mais il
est rappelé par la memoire, et la dûtianee dure encore,
lfidée de l`lr0mrne réveille celle d'un piege qu’il ne ron-
nailpas et rend suspects les appclts les plus (riands.
Le loup alone juge, compare, conclut, ai des idees abs-
traites, Le luup u—I-il ilo Vintelligcnee, je tous le de- ·
mande, Messieurs?

scn :.'ir<nl.tlczscn ess ,miur>.. 3lâ
Cette etude que nous venons de faire sur eet nnimsl,
le plus hrut de nos enrnnssicrs, vous pouvez la répéter
sur le chien. sur le cheval et vous serez étonnés des
idees nombreuses qui agitent ces êtres que certains hom-
mes diwlnrent encore des machines.
Mais si, parmi vous, il existe encore des cartesiens,jc
vois les faire se rèericr encore plus, en disant que non
seulement les quadrupedes, c'zst—a<lire les munmiferes,
qui se rapprochent tunt par leur orgunisation de l'li0rn-
me, ont de Fintelligenec, mms encore les reptiles, les
poissons, les insectes, cnlin vous lcs nnimnuv de queI»
que clnssc qu'ils soient.
L`instinetclrez eux est ln faculte principale, la faculte
dominante, la faculte qui leur fait exécuter la plupart
de leurs actes; mais il est encore foeile de voir quc l’in·
telligenee jeue souvent un rôle important dans leurs
mouvements. dans la lutte qu'iIs ont à soutenir pour
cunserver leur vie et defendre leur progéniture.
Plus que les nutres puissons, le brochet donne des si-
gnes dïntelligenec et même de sentiment. N`ullez pas
trop sourire dc cette alliance de mot. Le sentiment du
lirochetl Ne ssvzzwous pas que les xnnmmilèrcs les plus
féroces, les plus xornces, les plus earnassicrs, sont sou-
vent ceux qui se montrent les plus capables d'·ittueln>
ment et de bons ruppnrts nvcc l'hoinme’! Pourquoi n`en
sei·ail—il pas de même parmi les tribus à nugernres?
L'nneedete suivante fut lue, en lB50, pur un grave
docteur, devant une grave assemblee, lo Société littë·
mire et philosophique de Liverpool. • _
« Quand je tlt-rueuruis à Durlnun, du lc docteur Wm-

lllb eizwrns mrs
x· wiclc, jc inc prornennis, un mir, dans lc parc qui ap-
ri paitient au comte de Slamiortl, et farrivai sur le bord
ii t|'un ètung où l'on mettait, pour quelque temp=_ lc:
» poissons destinés a ln tolzlc. lilou intention sc porta sur
i· uu hmclict, il'¤n\iron six livres; mais, voyant que je
» l'nl1serv:ii>il sc précipita comme un trait uu milicu des
n caux. Dans sn fuite, il se frappa la tôœ contre le ero-
wi chut d'nn poteau. .l`ni su plus turn! qu'ils'éInit fracture
¤« ie uràne ct blessé d'un côté lr nerl` optique. L`animaI
i« iiunnii les signes ¤i'une eiïroyaliln tluuleur; il eielzixiça
x uu (und de Veau, et, enlongmnt sa tète dans la xuse,
n tuurnoya avec tant de célérité, qunjc lc perdus pros-
» que de ine pcudunt un moment. Puis il plongen çà et
uw là tlnns Niang, ct enlin se jctn tout-i-[uit hors de l'eau
ir sur le bord. Je l`<·<aminai ct reconnus qu'one très-
i« petite partie du cerveau sortait de lu fracture sur lc
ii crâne.
» le rcplaçni soigneusement le eeruuiu lésé, et nier
ii un cure-dents d'argenl, je relcioi les particsilrntrlûvs
i« du crànei Le poisson ticmcura tranquille pendant I`¢>-
v· pératiori ; purs il se replonger; ¤·l'un saut dans liëtnng.
» ll snmliln tl'nbortl lmauconp soulage; mais au imnl dt:
~¤ quelques minutes , il s'E·lx«nça de nouveau et plonger:
»i çà et là jusqu'à ce qu'il sejctàt cnuorc hors nic |’can.
>> ll continua ainsi plusieurs fuis de suite,
x Tnppelni le garde, ct, uen son assistnnce,j'appli-
« quai un banrlage sur la fracture du poisson 1 cela (ail,
si nous le rejelàrnvs dans l'étnng et lïubnntlonnâmcs xi
n son sort. Le lendemain mnlin, dès que je parus sur
v le bord de lu pièce ù`eau, lc breclret vint ai nini, mnt

iv prèsxle la berge et posa sn tête sur mes pieds. le trou-
¤¤ vai le fait extraordinaire; niais, sans rn'y arreter,
» j’examinai le crâne du poiss»on,et reconnus qu'il nllnit
» bien, Je mc proinenoi alors le long dela pièce ¤i`eau
» pendant quelque temps; le poisson ne cessa de nager,
un en suivant mes pas, tourna ntquand je tournois; mais,
» rmnme il était hargne du côté qui avait été blessé, il
» parut. toujours agile quand son tnauvnis œil se Irou«
un vait en [ace de ls rive sur laquelle je changenis la di-
¤ rection de mes mouvements,
n Le lendemain, famenni quelqucsieunes amis pour
. sa voir ec poussoir: le brochet nngea vers moi, comme il
·» Yordinuvre. Peu à peu il devint si uoeile, qu'il arrivait
a dès queje siillais et mangeait dans ma moin. Aiec les
w autres personnes, au contraire, il resto nussi ombra-
» geax et aussi iarouelrc qu'il avait toujours été ».
Les personnes qui, parmi vous, I\Iessicurs,ont élevée!.
soigne des poissons, comprendront cette histoire et y
ajouteront la foi que eomrnande d'nilleurs lc nom du
du docteur Warwick. Si l'éléntent dans lequet vivent les
poissons, ne nous les cachait trop facilement, cl ne nous
empêchait d'ubscrver leurs mœurs, nous connaitrions
mieux combien ils sont doués par la nature, Que de traits
de ruse, de ünesse. pour vielrappcr àl'lrame¢¤n ou au tilet
n`oat pas vus les lrommes qui se livrent ou plaisir de In
pèche l
Les animaux dont nous avons parle jusqu'a pr(¤ent,
sont des vertébrés, c'est-à-dire des animaux pourvus
u‘un squelette intérieur: mais ce qui les distingue sur-
tout, e`est qu`ils possèdent deux systemes nerveux : d'u-

lrord le système ceréhrwspinul dent la partie rentrxtle
contenue dans la tète tient tout le reste sous sa dépen-
dance, et ensuite le systeme nerveux grand-sympathique
nu gangliunnaire
Les autres animaux tels que les écrevisses, les hui»
tres, les limnçnns, les ursignees, les insectes, les etoiles
de mer, n’nn! qu'uh seul système nerveux, le systeme
ganglionnaire.
Des naturalistes et des medecins ent cru que tous les
animaux avaient tlel'instinet, parce que luus ils avaient
un cerveau, un systeme cerebrn-spinal. (I'etaitl`»pininn de
l'imn1artel Bichat, oclle de Virey. c'elait l'0pini0n de Itar-
hier d`r\rniens, npininu que liesucuup d'entre vous ont
lue dans ses 0ux rnges sur la |'urt·e vitale, sur la loi l¤ie«
génique.
Au commencement de mes etudes, félais irnhu deces
nlées, c'étaient celles de mon maitre et je nc snupçonnais
pas qu`rl pouvait en être nutremcnt: &·'etait si simple,
sicluîr, et wrrcspnndait A un fuit vrai : chu l'un1mal
pnurvu des deux systemes, il y a intelligent: et tmtincl;
elier. l'snimsl pourvu du seul système ganglionnaire, il
n'yn que lïnstincl, Leztarnignées, les insectes qui n'ont
que lc système nerveux gunglionnaiie, me ulisaisrjc, n'0nt
pas mème une lueur nfinteliigence; chez eux , il n'y ai
lm apprentissage, mu ;»m««¤i«»··n¤me¤i, ma \·¤r1¤i;.>··
dans la pratique, nulle invention, Tout est dïivance dis-
pose pour une netion nécessaire, parfaite, toute naturelle.
Si les guêpes ct les bourdons [surment leurs cellules si
i·ôgulil·res, il ne leur faut ni règles ni wmpss. ljanimal

à systeme ganglionnaiie agit, et agit Luujaurs bien, sans
qu`|l lui en coule ni meditation ni réflexion,
Pourtant, un jour qu'unelègèue petite vèrnle m'n lait
relëguer dans une ulramlnre el0ignée,]e ia'amusais à étu-
dicr les maeurs des araignées, les seuls animaux que
faxais sans la main, et je rèpétais des expériences que
je venais delire.
Yaxais pris un vase, une cuvette remplie d'eau et
avais lait tenir verticalement au centre nu moyen de
quelques petits objets, un bâton long d'en\iran 30 reu·
lunettes. .lc pnsai une araignée sur l'extremite uleee mât
eleve au milieu d'un laci lieraigniw attacha il'ahord son
lil, comme elles font toutes avant de se rnnuvoir, au luout
superieur du bâton, puis elle glissa en descendant sur un
des cotés alu baton, jusqu'a ce qu'elIe sentit l`eau avec
ses pattes de devant. Ces pntlcs anterieurcs semblent, en
ellel,joul1r elil:1 les araignées le même rôle que les an.
tennes ehez les insectes; ne sontles organes du toucher.
Mon araignée Eelmgna immédiatement du baton. le-
quel était légèrement rocourhé, et renwnlo a\'eel`ai1.le1.lu
lil au haut de son mât.
Elle rèplsta peut-être vingt lois cet exercice, se laissant
glisser ile temps cn temps d'un côte tlillérent du baton.
mais le plus souvent le long du meme rlvcruin qu'elle
avait pareouru tant de fuis sans sueeits.
Mais bientot je la vis profiter de la courbure que pre-
sentait lc bâton pour [nue une toile. Quand la toile lut
conleetionnéc, je pris une petite mouche et l`ernl1arrassai
dans les filets, comptant voir Iïtratgneo ¤`eu emparerv
inaisje tus bien trempé,

Lüirnignéc cournt ¤l'nl.»0rd effectivement sur In inno-
clie, mais, au lieu dc Vcnvelopper de fils, comme elle
init habituellement pour dassurcr ln proie, elle nttoclui
à ln mouche un seul lil et ln quittn oussitdt.
Lo mouche, en se dehnttant, tomlm dons l'cou ; atti-
rant avec elle le lil qui (etait ûxé autour d'::lle, Iournoya
d'nhord dons le loc dclo cuvette et linut pur gagner lr:
bord en tirnnt à elle le ûl. Qunnd l'ornign¤ëe la vit mon-
tur snrlr: bord eseorpè du vos/a, elle partit comme uu
trnit le long du lil que lui tirnit sans le snroir ln mou-
olre, fondit sur so proie, l'entouro de Els et s'éloigno ulv
In cuvette cn emportnntln mouche. Emcrvcillé de ce rc-
sultnt innttendu, je défis ln toile qui se trouvoit sur It-
Inàwn et fespèrni voir le mème moyen ntkévasinn emplogè
par une nutreovaxgnée que je me procurni. ltlnis eomlnicn
je fus trompe; elle twuvo un outre muycn plus simple
dïnhnpper Et sn prison.
Cette seconde nroignèe que ]'|vais pincée comme ln
première sur le sommet du mât élevé nu milieu de l'cou,
cornmcnçole même mnnêge qnc lo pnëcêtleute, inonto et
descendit un certain nombre de lois; puis enûn elle sc
lnisso tomber du linut du bâton, soutenue, non comme
les premières fois por un lil, mais bien por deux ôls.
L'un de ves Els, gràce à une atlnchc supérieure diitérente,
était séparée et bien distinct dc l'nntrc. Qonml lïsroignùu
ed! presque otteint la sutlnec dc Venu, elle inrrêla court
et cnupn un des deux lils.
Ce fil coupé étoit ullncliè par un bout on linut du
bâton, et llottniten l'»1ir p:1rl`ou•,re bout, et si leger, que
le moindre soulllclc portait eàet là: un petit cournnt d'oir

sua i.'lu'rsr.r.roarrcx nas aruxraex. 321
Vèlurgua ilu lràten et le lit bientôt adhérer par son extré-
mité libre à des livres placés cn pile tautpresdu vaset
lluraignee qui avait d'ahornl grimpe au sommet du
bâton, posa une de ses pattes sur la corde tendue, essaya
si elle était suffisamment ferme, se lrasarda à rnareher
sur ee pont aérien. le lertiliant par un autre lil à mesure
qu'elle avançait, et arrixa ainsi sur les livres.
Ainsi, Messieurs, mes deux araignées, poussées parle
mème désir de s'éelrappcr, avaient agi différemment;
elles s`étareut servi toutes deux des rnayensdoal la na-
ture les avaient mnnilw mais parmi tuus ees moyens en
leur possession elles en axaient elroisi eliaeun un diffe-
rent. L'inslinet n`nvail done pas HX: leur seul guide,
}'éL1is heureux, ct lreureux plus que je puis le dire; j'a-
vais lait une découverte, les araignies aml de Finlelli-
gmet; üütouverte est le mutl figtlornis que des iults
analogues it ceux dont j'avais été le témaln avaient été
étudiés par bien des naturalistes. Tavais découvert Ba-
ruclrl laas les naturalistes, en e|1'et, admettent mainte-
nant que elwz les araignées, eoinine du reste elier. les
insectes, des actes Wiuoelligenee se mêlent aux actes
purement iustinrtilsi Lorsque les fourmis, par exemple,
dans leurs travaux souterrains rencontrent un obstacle
pour le [orage vlc leurs galeries, elles elreruhent à tour-
ner cet obstacle, et si elles ne peuvent y parvenir, elles
monlrlienl leur plan general uu bien vunt plus loin recom-
mencer de nouveaux travaux,
Vous voyez bien, Messieurs, que l’ou trouve dans les
animaux, pnurxus ou non du systeme nerveux eèréhro-
spinnl, des indices plus ou moins évidents dïnlelligeuce,
il

322 ovnnuns runs
Ill
Voilà done une premiere question résolue, les uninruux
ont de |'iuI.<·Il>géu:·rl
Maisquelle rslla lirnrtepréeisede ectle laeullé elrezeux 7
Ne eruiguez rien, Messieurs, je n'aborderei aueune
question de plrrlosupliie lrnnseendunte, ce serait ¤l‘ail·
leurs hors de nie compétence. Je ne parlerai qu'en nutu-
ruliste. Pourlantje ne dissimule ni lu gravité ni la xlilli-
cullé de cette nouvelle question.
D'nbonl cette limite n'est pas une; et, si nous nous
oceupiuns de cette question en genûrul, en prenant toutes
les betes en masse, nous ferions une grote erreur. En
e|l'et une uelion très-simple, tresordinairo de la parl tl'un
clrien est uu-dessus ¤l'un écureuil même le mieux doué
par la nature.
Builou et bien d'nulres nvnnt lui uiaient eu une pre-
mii·re idée de l'éeliel|e grurluée des facultés intérieures
des animaux: on avait senti, on avait merne marqué
tous les degrés presqu'rn(inis qui pluccut lc nrummifém
si fort eu»dcssus de Yuisenu, l'oiseau si au-dessus du
reptile et du poisson 2 tous ees onirunux vertébrés ou-
dessus des animaux sons squelette intérieur, etles dill'é—
renles closses de ees animaux a une si gronde distance
eneore les unes des uulrcs. Et lle plus, il y rr des degres,
il y e des limites pour les larxrrlles, pnurles genres, pour
les especes, pour les runes, comme il y en a pour les
classes. ll y ir partout des degrés, partout des limites;
e'cstee qu'a cherché, d'unc muirière bien ingénieuse pour

sori r.'rm·r=.r.r.u;s.nc| ou Anxrwrx· 323
Yinlelligcnee des mammifères. le frere du grand Cuvier,
Frédéric Cuvier,
Ce grand nsluralisle a done cherché:
l' Les limites qui séparent Yinlelligenœ des dilfèrenws
espèces ;
‘i· Les limites qui séparent. lïnxlirwt de Vintelligenue;
3* Les limites qui séparent Fintelligence des animaux
de celle do l'homme.
Cm trois limites posées, ln question si longtemps dé-
battue de l'mlelligenne des animaux est entrée dans
une nouvelle plrasc.
Que nous sommes loin, Messieurs, dos opinions de Des-
oarlesqni rcgurtlnit l'¤nrmal comme un autumalegwmme
une mécanique. qui lui relusait tonte pensée, tout sen\i·
ment l (Test qu'il répugnsit à oc grand philosophe, et
avec raison . v·l’uGo¤rdsi' aux animaux Yinlelligence de
Ylromme, c'est qu'il ne voyait pas la limite qui sépare
Yrntelligencc de l`humme de celle de l`animal.
Lcs observations de Frédéric Cuvier onléié ûrites, nous
venons de ie dire, snrtoni sur les mammifères.
C'est dans les rongeurs que cette intelligence se mon-
tre au plus iras degré; elle est plus développée dans les
ruminants ; beaucoup plus dans les paclrydermes, à la
tele desquels il fout placer le cheval et surtout l'élê-
plrunl; Iïntelligenee est plus grande dans les ea rnassiers,
et parmi eux se l'ail remarquer principalemcnt le elrien;
enfin arrivent en première ligne les singes et parmi eux
l`orang»au|ang, lo clrimpanzé et le gorille.
Et ee fait de Vintelligence graduée du mammifères
que donne Pobservutian directe de Vinlelligenoe des ani-

B2! onswuns Mors
maux, l'ona\omic le confirme, comme le hit remarquer
M. Flourens dans son admirable livre, de Finxlinct et de
lïntclligencz des animaux, auquel nous avons lvcanconp
pris pour laire mette conférence. En cttet, la partie du
cerreau, siûge spimnl de Vinlelligenee, dans les animaux,
est de plus en plus développée des rongeurs aux rumi-
nants. et des ruminants aux pacliydcrmes, aux cnr-
nassiers et aux singcsl
Le rongeur, le lnpin par exemple, l'éeurcuil. ne dis-
tingue pas individuellement l'noinnie qui le soigne dc tout
autre homme,
Lc rurninont distingue son maitre, mais un simplv:
clnnngcnient d`linl>it, suilit pour qu'il le mèconnaisael
Un bison du Jardin des Plantes de Paris avait pour son
gardien lu soumission la plus complète : ce gardien vint
A olinnger d'lial:it, et le bison na lc rceonnaissant plus,
se jeta sur lui. Le gardien reprit ses liobits ordinaires,
et le bison le reconnut.
Deux hèliers, accouturnés A vivre ensemble, sont-ils
londns, on les voit aussitôt sc précipiter l'un sur l’autrc
avec lureur.
Vous connaissez l'in\cl|igence de Félépluint, ccllc dll
eheval parmi les paehyderrnes, ees deux animaux oheis-
sent à la voix, répondent à leurs noms, comprennent
plusieurs dc nos cris, Lc sanglier, un autre paeliydcrmc,
malgre son naturel sauvage et féroce, s':ippri\·oise facile-
ment el quoique conservant une grande rudesse et brus-
querie, il caresse à sa manière Fliommequi lc soigne: on
est parvenu même ii le faire prêter àdes exercices,
La nature a fait le sanglier: l‘homme a toit le porc,

rnuis ln domestieité n eu malheureusement pour elîet de
comprimer le developpement des incultes de cet auimnl.
Nous éleignnns eliez lui le sentiment social en Yisolant
düns son étable : nous greilens chez lui l'instinet de la
gloutonncrie sur celui de Végoismc, Eh hienl nrêmedans
ees circonstances de|nvorahIi·s, le porc. pourvu qu'il soit
sullisamment maitre de ses actes et qu'il trouve une oc-
casion d`exereer ses moyens. le pure lui-memen plus d`es·
prit qu`on ne pense. et bien des lermiers pourront vous
raconter de singulières anrcdnter sur lui.
Le perari, esptce de cochon tres-commun en Amérique,
peut devenir deeile, nnssi (amitier que lecliien le plussen-
mis: un des amis du dueteur Franklin avoit dressé un pore
ài la chasse et s'en servait comme un chien d'arret. Un
porc savant n été, à Londres et en Amérique, le heros
de plusieurs représentations théâtrales. Composer le norn
rl'une Mrsonne presente, avec un alphabet mobile de-
pose a terre et dont il tirnit les lettres une a une, dans
l'urdre indique par lbrthogrnphe du nam, nhwlument
comme faisait ln chevre de ln Esmeralda; lire l'heure à
une montre et exprimer cette heure sur un cadran de
papier, en passant son groiri sur les rhifîres; tous res
tours étaient exécutés avec une adresse irréprochable.
Peut-ètre existait-il entre ce porc savant et son maitre
une entente par signes; mais toujours est~il que, pour
comprendre ees signes et les lier à une action, Vnnimal
avait besoin dhntelligeuce. Cet animal du reste jouit
¤|'une grande va riéle de la ngnge. Ses cris de détresse sont
lamenlahlcsi Au contraire lor·squ'il est heureux, |ursqu'1l
se promène nu soleil et en iiberte, il semble converser

398 ouumuu unrs
avec ses pareils, en phrases nourtes. énergiques, inter-
rompues, qui expriment sans aucun doute sa bonne hu·
meur et ses sentiments de sociabilité.
(Test dans les curnassiers et les quadrumanes que pa-
rait le plus nout degré de Vintelligenee parmi les betes.
le ne m'étendrai pas ici sur les facultés rnlerieureadn
lion, de l'lryene, du ehaeal. du chut ct mème sur celles
du chiens Tous, en el'l'et, Messieurs, vous avez pu appré-
cier quel servioe ce dernier animal, notre compagnon.
notrc auxiliaire, nous rend dans lu chasse, dans notre de-
fense et dans relle de nos propriétés.
Mais de tous les animaux. l'nrang—oulnng est celui qui
a été la plus doué par la nature. Je ne veux pas rappeler
ici tout ne que des voyageurs et des naturalistes ont ecrit
sur oet être qui ressemble tant it l'tromme par son orga-
nisation: ces récits quoique pour la plupart veridiques
vous paraitraient exagéres; je vous dirai seulement quel- ·
ques mots de deux orangseutnngs qui unt vécu A la mè·
nagerie du muaêum de Paris. .
I4 premier u été étudie par lil. de Blainville. Apres
avoir passé des mains de son premier maitre dans celles
du gardien auquel le museum l'avait eonlié, lejeune ani-
mal semblait avoir oublie son premier possesseur; mais
ayant pu le revoir apres quclquesmuisde separation, il lc
regarde d'al1ord aven attention, puis s'èlnnçant dans ses
bras, il témoigne par mille caresses la joie qu‘il éprouve
de le retrouver. Ce singe avoit coutume de suivre avec
une veritable exactitude les injonctions de son gardien;
et les menaces de celui-et sullisuieut le plus souvent pour
le faire obéir. Parfois néanmoins il fallait en venir a plus

de severibû, el ce jeune 0rnng—0ulung subissnit avec rési—
guation la eorrection qu`il avait méritée; il se rnctlait
nutuut que possible dans un eoin, et le visage eurlté dans
ses mains, il avutt l'riir d'un enfant aussi repentant dc sa
Iuute que rlèsupprnnté par ee qui en était la rouséquenee,
Il aimait fort la société: il vivait larnilierernent msc
les enfants de son gardien, il nvuit pour eux tous lea
égernls que leur faiblesse aurait pu atlcnilre d'unc per-
sonne raisonnable ; et avec tous les enfants il montrait
les rnètnes dispositions bienveillantes : avcc les personnes
adultes, il jouuitnvec moins de iuenugelurntsr Cet ani-
mal ne vécut que six nmina la mûnagerie du museum.
Celui qu'cxaminu longtemps Frederic Cuvier, atait
aussi besoin de societe, s'attoL·l1ait aux personnes qui lc
soignaient, nitnnitles caresses, donnait de iéritablcs h.\i»
sers, houdait lor:qu'0n ne lui séduit pus, et téinoignait
sa colere pur des cris eten se roulant à terre.
Son jeune orang-outiang se plaisait à grimper sur les
arbres et à s'y tenir perche. On lit un jour semblant de
vouloir monter it l'un de ces orhres pour aller l'y prcn·
dm ; mais uussitèt il se mit En seeaner l'nrhre de toutes
ses forces pour elïruyrr la personne qui Napptreltait.
Cette personne s‘él0igna, ez xl s'nrrêta; rlle se rappro-
elxa, et il se nnt de nouveau à secouer Yarhre.
De quelque manière. dut Frédéric Cuvie|·, que l'on en-
visage cette action, il ne sera guère possible de n`y pas
veir le résultat d'une romltinaison d'idées, et de ne pus
reconnaitre dans l'aniinal qui en est capable la faculté
ile généraliser: en ctïct l`orung-outang eonclun1té\ide|n—
nient ici, tle lni aux autres; plus nl'unc lois Yngitatien

3îB aunwuks um:
vialerrle des curps sur lesquels il sïêtart lrouiè plaeê, l'a»
vait elïrayé; il concluait dune de la crainte qu'il avait
éprouvée, à la crainte quïëprnuvcruienl les aulres; en
tl'autres lermes, d'une eircanslanue particulière il se lai-
sait une regle generale.
Celle laeullé de cenelured'un fait particulier à un lait
general, nous le retrauvnns chez taus les animaux, el
nous en avons eilé un exemple chez le lnup qui êvrle le
piège qui parle Parleur de l'humrne.
Mais revenons à l'orang-uulang dc Frédéric Cuvier.
Pour ouvrir la pièce dans 'luquelle on le lenait, il bluit `
oblige, a cause de sn pelile laille, de rnnnler sur une
chaise placée pres de eelle parte: un eut l'i¤·lëe rfélaigner
oette chaise: l`or:rng-nutang lul un vlierelier une autre,
qu'il mit ài la plane de la première, et sur laquelle rl
mnnlzr de mème paur auvrrr la parte, dnnnanl encore ivi ~
un exemple de ln suite des idees qui se Sllerédulerlt dan!
son intelligence.
Ealin lui relusait-an ce qn'il désirait vivernenl; com-
me il n'i>suit s'en prendre à la personne qui ne lur eônlurt
pas, il se frappait ln tète contre la Ierre, rl se faisait du
mal pour inspirer plus d'intôret et de earnpassian: il fui-
xail ce que lail l'lramme lui-mème larsqu`il est enlant, il
menaçait de se blesser pour ohtenir ee qu'rl voulait.
Un jeur que l'nn avait danné de la salade trap vinai-
gree à l'¤rar¤g—auIang de llll de Blainville, ee singe au lieu
dela rejeler ou dela refuser, eamprit qu'rl pnuxurl enle-
ver une partie de lhssaisaunenwnt, il épnngea les feuilles
trap aeirlulees enlre les plus de sa cuurerlure et ne les
manges qu'apres les avoir goulées de nouveau,

A
Tous ees faits, Messieurs, vous montrent combien l'in-
telligcnee de l'or11ng<iu\nng dépasse celle iles animaux ct
meme eelle du rhien domestique. Un dernier init, dont
vous avex ele peut—ètre le temoin, mns nléinonlrrra com-
ment cel nnimnl nceumplit. des netes dont le chien le plus
sagaee et le mieux instruit est l0ul—li-Liit incapable.
Si le ehien marche, irninnnt sn chaine, et que la
ehnine s'cml1nrrnsse par la rencontre de quelque eurps
etranger. l‘animal tire brutalement à lui, et souvent au
croit lc mel, nu lieu de le reparer. — Que si Fohslxxele
résiste, il s'nli1rme, il eric cl il ne s`i1viso jnmais lle re-
ulicrclier la cause de ne contre-temps. ll n`est pus de
meme du singe: du rnmnenl qu'un pareil accident nrrive·
il cherche fi se rendre eomple de l'élat des choses. Vous
ne le verrez pas alors tirer ct insister contre la Iuree ma-
térielle pur ln fume aveugle ; mais à l'inslnnt même il
s'arrèle comme le lernil. un homme placé dans les mêmes
eomlitions. ll retourne cu arriere pour examiner la rai-
son du fuit; si lo ehnine est emhnrrnssée pur une mnlle
ou par un ballet de inarchanxlise, il ln dégage; si elle est
entorlillëe nuwur nl'un pieu, il l·\ delnrtille; dans luus les
vas il cherche le pourquoi.
Ainsi, Messieurs, vvila un xecnml point èlnlnli, l'inlel-
Iugence des animaux varie nvee les espèces ; elle est Lu-
lile chez les nnimnux iulerieurs, ello est plus gronde
vhez les poissons el chez les reptiles, et ensuite elle aug-
niente de plus en plus, à mesure qu`elle monte l'euheIle
nmniolc, iles rongeurs aux pnehydcrrnes, de veux-oi aux
cornassiers et surtout au‘< qundrurnnnes,

IV
Mnis pour bien ûludier ainsi les degres de l'inlelli-
genre diez les animaux, il élnit nrEees=aire d'uvnir un
moyen pour ne pas confondre dcsarlcs puremnntinslinc-
tlls avec les actes qui sont le résultat de Yinlelllgenee.
Le raisonnement uïxuraitjaimis pu faire eelle distine-
tinn ; Vexpéricnec scale, et l`ex]·iérierlee répétée, pouvait
éclairer ce pninl de psychologie.
Du enslur est un nnammifere de l'ul·¢.lre des rongeurs,
de l'¤mlre que nous avons lllt èlre lc moins doué pnrmi
les malnmileres sous le rnppurt de Yintelligcnee. Cel ani-
mal a une industrie merveilleuse, telle de se uouslruire
une cabane, de la liàtlr dans l'eau, de faire des rllaus-
sées, d'élal>Iir des digues, et tout eela avee un ait qui
suppuserait en ellet dans ecl animal une inlclligenee
lrês-élevée, >i cel url dépendait de l'ir1tclligcnr:•:. Le
point essentiel était donc de prouver qu'iI n`cn dépend
pas et dcstec q¤'a fuil Frédéric Cuvier.
Col éxpérirncnlnleur il pris un eeslni très»]cune, élevé
loin de ses parcnls, el qui par musèquenl n`av:lil pu rien
apprendre d'eux : ec raslnr, isolé, solitaire, qu`un avoit
plaeè dans une cage, tout exprès pour qu'il rl'ait pas hu-
ssiin de lnitir : cc enstur u Liàli néanmoins, il zi fait une
digue sans rilière, il a ranslruil une lliausséc, puussé
qu'il élnil par une force aveugle, inaehmale, en un mnt
par lc pur mslinct.
Ll'aulres nalurulislœ ont élelé, dans nulru pays, des
liirondelles ai l'el.it de eaplivilè, et elles sunl mômes dc-

venues tres-familières. Maish l’époque de la migration,
moment ou ces oiseaux quittent nes contrées pour nllzr
chercher des pays plus chauds, on les vit s'agiter dans
leur cage, oomme pris d'unc fièvre et r1'une inquiétude
soudaines. I./excitation augmentait de jour en jour, à
mesure que l`heure du depart sonnait pour leurs libres
cempugncs. Quelques-unes de ees birundelles captives se
laissèrent slors mourir de fuim, d'autres se brissient ln
tète contre les barreaux de leur cage, presque toutes tf·»
moignaient parleurs gestes ct leurs mouvements un mn-
laise indéfinissable,
Toutes les rsisons que l'on donne d'ordinaire pour
expliquer la migration de cette tribu ailûc, se trouvaient
iei en défaut. On dit que les hirondelles sont averties
dans nos climats des approches de la froide saison par lu
changement de l`atmosplrèr¤; mais ici, les hirondelles
captivesjauissaieut dans l'intùr·ieur de la maison, d'une
temperature artificielle ct toujours la meme. On ajoute
que la tin de l'automne, rn detruisaut les inseetes, obli-
gent ces filles de l`i«ir ti se pourvoir ailleurs; mais dans
ce cas, ls naurriture, etant distribuee psr une mam sa-
vante et libérale, ne subissait aucune réduction. La voix
de la nature, cette voix in\erieure,qui donne aux lriron-
delles lilrres dans l'air et dans Vespace, lr signal du dé-
part, parlait aussia travers ]es murs aux priseuureres st
leur disait: allez, ullcz dans un autre pays ebercber un
climat plus doux.
Vous voyez, Messieurs, uumment il a eté possible de
dislrnguer, par des experiences, l'instinct de l'intelli-
gcnoc, Lc oastor qui se bâtit une cabane, l`oiseuu qui se

332 uunwuns mrs
ennslruil un nul, l'hirurrxlelIe qui quitte In pays il l`au—
Inmne, nhgisscnl que pur intlincl.
Lc clrirn, le ulreval qui apprennent le sans, In signi-
lientiun de |rln~ieurs de nn~ rnuh, qui nous obèrssenh
ngissent par intelligence.
Tnnt dans l'rn~tmuI est inné: le cnstur l.r:iIits.1nsl'n-
voir nm-ris; lnuty ustfnlnl, il bâti! nrnilrisé pur une
ùvree censlnnle ct irrésistible.
Tnutdnns l'inIx·llrgence résulte dc l'expèrienee et du
I'édn<·uti0n; lc eluen nhéit pnrcc qn'xl I'.: npprrs: tuut y
est lrlirc, le elrien n`ulnEit que parer qu`il lc veul.
ll y n nlunc nlicz les imimnux, nlil encore M. Flnurnns.
lieux Lreulles intérieures bien distinctes: I'instinut et
hnlelligenec. Tnnl que les pliysinlngistm ont laissé cun-
ltmdle tes tlnux fortes, ttvul tluus Its uclinns dci aniluaux
leur pnrxnssnit nlxsenr et rnntrnxlictnire. Pnrmi ccs no-
liuns, les unes montraient Ytmrnmc superieur à In bête;
et les autres scmlrluicnt mire pn»cr lu superiurilè xlu
rôle de l`nnrmnl; vnntrndrctrnn nussr dèplernblc qu'nlx·
mule.
Gràrc à lu distinction qui sépare les ucliuns xneugles
el necessaires, des uctiuns électives et cnnditlnnnelles,
cn un rnnl grâce àln distinction entre Vrnstincl et l'inlcl—
ligcnce, lnule ennlradiclion cesse. ln clzrrle succède àln
wutusinn. Tnut ee qui dans les unimnux est intelligence
ne mit quïrpprccher de lïnlclligence delhnmrnc, el tout
ec qui pnrnissait supérieur, ¤'y c>tqucl'ct]'cI d'unc farce
aveugle, de l'iustincl.

sea r.'rr•·rsi.i.renncz ors auixtux. 333
V
Nous sommes arrives, Messieurs, A Li dernière partie
de cette lecturc; je n'ai plus que quelques mots à ajouter
etje terminerai, Ireureux sij'uipu convaincre ceux d'en-
tre vous qui mettaient encore on tlouw l'intelligcnce des
animaux, plus heureux encore si i'ai pu faire voir aux
personnes qui se plaisent à élever et à euresser des ani-
mnux, que leurs soins et leurs caresses s'adressent ia des
êtres qui les sentent., qui les apprécient et qui souvent
en sont reconnaissants.
0¤i,Messieurs, soyez eertnins que les chevaux, que les
eliiens que vous aimez nc sont pas iles automates qui
veus donnent le spectacle illusoxre de la scnsihilitc, ces
betes ont sentiment et connaissance, elles ont Yrnlentinn
dc vous plaire dans les mouvements souvent gracieux
qu'ellcs exécutent. En vous occupant ¤l‘elles, en cher-
eltant à augmenter leurs rapports axee veus, vous éten-
dez lo sphère de leurintelligenee ; vous faites naitre, vous
développez en elles un besoin d'aimer et d'etre aimecs.
Si elles vous croient attaques, et qu’clles se xnettenten
eut de vous nlélcndre, e‘est que res bienfaits ont établi
en elles une alïecticn pour votre personne,
Non, jamais \ous ne pourra croire qu`ils ne pensent
pas, ces etres qui rêvent en rlcrnront. ce chat endormi-
qui lait entendre quelques miaulements, ee chien qui,
couché auprès du foyer, sommeille opres la latigue d'unc
longue chasse et qui ioyant encore en rêve le lapin qu'il
poursuivait, pousse quelques légers ahoiements.

B3! nvtuzriss rnrrs
Non, ccs êtres qui peuvent aussi être atteints d'aliâ—·
nation mentale, ne sont pas des machines.
N'ont-ils p¤sl'isléc du tcrnps, temoin ce chien qui tous
les matins parenuroit plusieurs lulornetrex pour srriver
à l`lrcurc tixc d'une distribution que faisaient aux pau-
vres les moines d`un couvent.
N'ont—ils pas l'i¤lée de lu euusnlité en loup qui ne touche
pas à la proic que lui présente lc chasseur, le corbeau
qui luit Yhomme armé d'un fusil et ne eruint pus l'hon.\»
me dont les mains sont vides, ce singe qui s'nrrèle pour
nlègngcr so uhuinc prise dans un obstacle?
L'animal n`s-t-il point la mémoire que lui conserve les
impressions qu`il n reçues par ses sens, et ces impres-
sions ne iormcnbellcs pas pour lui eomntc pour l'hornr.ne
des associations nombreuses et variées, qu'il combine et
¢1'uù il tire des rspports, et d`où rl déduit desiugenientsi
N's-l·il pas ln liberté, ect animal qui n'agit que parce
qu'il lc veut? Ousntl le chien suit son maitre, que ce
sont par crainte ou par stl`ection, rl n'est pas moins vrni
que e'est parce que sa volonte est de le suivre.
Mnis quelle est lo diiïërsnce qui existe entre l'inteIli-
gence des animaux ot Pinteiligence de l'bornuie?
Celle question s été étudiée et controversée par les
plus grsnds plrilosoplrcs, ct il serait hors du csdre de ee
travail de eiler leurs oprmons,je ne puis et ne dois, su-
jourd'ltui, dans cette circonstance, que vous donner quel-
ll estbien evident, du reste, qu'rl n'y a pas identité
entre Yintelligence de l'hornme et nelle de l'animnl: sl'a-
bord il y a lo gronde sliilérence du degré, et personne n's

sua x,'rn1·¤i.1.tam<ei=. ars srualux, 335
jamais eonsidéréque comme des houtades de misanthropvt
les tlrèses où l`on souœnail que quelquefois l'animul étoit
supérieur A l'l.rommc.
Ensuite l`ltomme a le langage, et j'entends par lan-
gage, non seulement la parole, mais encore tous les
moyens de communication, les signes et l'eeriture;
le langage qui a san organe spécial dans le centre
nerveux, le langage qui permet a l'homme d`avoir des
idies generales, dc laire des abstractions.
Nous avons dit que les animaux pouvaient avoir eer- _
laines idées abstraites: le loup concevant Vidée du péril
en percevant l'ua1eur de l'l.iomme attachée à la proie
qn'on lui présente, le singe comprenant la cramle qu'il
inspire en agitant un arbre. ll y a en effet des ahsiratw
tions relatives aux objets mawriels, ou pluldt aux sen-
sations qu’rls produisent. Ce sont, par exemple, les abs-
tractions par lesquelles nous nous formoaahdée d'arhre,
¤l'animal, de rouge, de vert, de tel ou tel san. En an mot,
si l'on peut parler ainsi. il ya des abstractions sensibles,
e'est-a-tlire formées à l’aide de propriétés sensibles. Eh
bien ees idées abstraites les animaux supérieurs, et peut-
être les anlres bêtes, pcnvent les avoir, car e'cst sur ces
idées que s'exercent lcar mémoire, leur réllexiaa, leur
raisonnement.
Quant aux idées générales abstraiies,<·ornme celles de
Vespaee, des dimensions, des nombres, des rapports.
l'homme seul peut les aveir, car lui seul a des signes.
le langage ou l'éeriture, pour représenter ees idées;
il n'y a d`idees générales passibles. que dans le cas
où il y n possibilité ¤l'unc représentation intelleetuelle

338 oulwvls Iuîs sur i.’Iu'rzu.ws|u:x uns Amnnlrx.
plus ou moins nelle (‘). Le langage eonslilue done pour
l`liuinme un nvanuige intellectuel immense. En outre Ia
parole etl'éeri|uve, servant à conserver, àenregislrerlcs
perlectionnementsaequispar nos nncèLres,lesdewouverIcs
duesaux hommes d'un génie supérieur, puis àles passer.
quand nous les avons augnuenuêes, à nos descendants
qui les perfectionnerontenwre, sont la suurec du pro-
gres, ce grand signe dislinetii de l`hoinute· Que les ani-
maux uienl une intelligence qui s'upplique à tous leurs
besoins. que cellc intelligence lasse des puogrcscn raison
des eireonslancea qui l`exciient et qu'elle ail en elle un
principe de pcrfcetilnliui relative à ees memes besoins,
nous n‘en nloulons pas; mais lünlelligence humaine s'e-
leve bien plus haut, elle nurive aux verites sublimes qui
sont le fondement de nos devoirs et de nos espérances.
elle sïëlanee ¤l'un vol harxli jusqu'a celui même qui pro-
duiL les intelligence: de mus les urdres et qui a ûxé à
chacun la mesure qu'e|le ne passera pas; et pourquoi
ecln, Messieurs, parcc que l'liornvnc seul peut concevoir
Vislèe du beau, l`idee dn bien, l'idec de Dicu.

PARTICULARITÉS CURIEUSES
D|'FFÉ|iIÈ)I'|'ï I\El"'l`ILlX. IKKICTIS BT CKUSTACIS D'AI.UlI||I·
Par M Ernest COTTY.
P n EA M ¤ u L:.
L'n¤uéc dnrui¢rc,j’ni un I'hxnmcur nle |¤résx—nl0r zu lu
Suciëlé, qui n bien mulu Iv= mlnwllrc drum ¤cs Mlmamm
quelques 0bser\·u\ixm= =ur des Chaxxu de Culdaplinx que
fui fnitei cn Algérîu, rt une nnücc wlnlixe au Bambyx
cynlhiu.
Tout cc qu'1I y nvnul à duc cnnccrnnnl cullc pclilr
lnlmclwu, mmmuse de mu pnrl, à Wgnnl de mus slalula
règlemnntnirvs, nlqun a éhê nuucplèn avec indulgent!
aynnz mêlé cxpnsù owplicxiemcnl alors, II n'y A pas lieu
«l'y rvveuir nujmml'I¤uv· Mah ul nc (nul pus nhuser néan-
moins d'unc nutmmnliun irrë~gu\ii·\·r, peut-être Imp bien-
vvülammvul ncmrdëv.
22

.l'uur·us, unites, lunn ales rcunnrques fu faire maure sur
uu riche pnys, uu ln snlcul n'c~1p¤~n niure de sum ruyom
splcndidew etuù sa suvilinulc nlmleur luilèclurv: Luutnln
brillanls insectes, qui sont sans similaires dans nas ré-
gions pia-nnlcs, nrtesicunes et flumuurles, et tnntde Ileurs
chnnnxmles, qu'0n u'aduxi|e ici que dans les senea
uliuudes , mais il (nul. savoir sc restreindre quelquelcis,
et rbservcr une place pour les prmlucliuns ¤l'lxisIuirc un-
lurelle lle la cnnlrêe qui doit spérialcmvnl nltirer notre
nttenlinn, vt llnns luquelle nuire luune el nolrc [lun- soul
cireonscritcs; contrer: qui :2 san charrue aussi cl sa pué-
Iique physionomie, moins cxpnzssive, sans dnule, mais
plus aluurr, plus vxulmc, plus muueilliv,
)l.¤llmureu<e|n:·nl, je une vous (crue, <·e|le fuis rnenrn,
ulc franchir uns lmrnrs seplemriunules, vlc rrlnurnvr rn
Algerie, pour y puiser les sujets dnnl fm ai entretenir lu
Suvièlû Lvuuècnne, qu|.je Vespèrc, wudra bien m'lmrmrur
dc lu cnmlxnunlinn dc ln menue inlérunme luienveillnnle
qu'cIle m'a aiecnnlee en IBS!}. Ce que je mis dire sc
rappnm: dune, vlc uuuxcnu, àiuxlue uungniliquecnlnnic du
nohl de l'Alr|que. qui esl, aprés [nul, la lille bien-aimée
de nnlre belle patrie.
Mais je unniplc ncrlunement, l`uu prnulinin, mettre
cnlin lc pied, zuolugiquemcnt parlant, sur le lerribmre de
la France, en lrnçnnl une esquisse nyunl hait à nl'xn|é-
rensunles expèrimenlnliuns et explnilallnns d`O:lrtiL·ul-
turn, que j'¤i ele à même rl`0l¤sener, un lB6?i, dans le
lnssiu ¤·l'Arcachun, quoique innn examen nil. élé fait un
peu à la h=\le, el. d‘une manière qu`|l n'u pas dèpcndu dc
mn benne vmnnll: cl de men desir de m'ins|ruire de

umwxeutiutxis «.rru¤r;su, 339
rendre mmm superiicielle. le semi enrerr, feu conviens,
et à men guuntl regret, lm·t en dehors des limites de notre
t·u*«·nnsrriptiun ; mais entin r:'cst dejà un Iegcraeltcminw
ment pour y urriwr,
Le côté oeeidenlnl du département nleln Somme etsur-
tout les dunes qui bordent nus eùtes de lu Munrhe dans
les nnntnus de Rue et de Suiut-Vulery, et qu'il me tarde
tt'explorer, plages sululenneuses et solitaires, riches en
insectes et eu plantes, seront pruhulslexnent eil/ies pur
iuoi, si leur teur, sous te rapport entemulngique, ovee
toute lu justice et les éloges qui sont légitimement dus à
leursituution topogropliique cxeeptionnclteet pittoresque,
quoique un peu restreinte, mnis si appréciée eepentlnnt
des omis de lu nttture qui runnmssent cette prerteuse
petite Tltûlntide l
En utlettduut, je Llûâilc Irnt`rt'At‘r mentalement, une
derniere lois, la lltùditerranee. pour dire quelques nwts
~ur les Cuméléom, les Cernxlea, les Jllanlrs, les Scorpions,
et terminer la série des sujets qui composent Veusemule
de ce nuuvenu tuiluut à lu Societe, pur le récit «.l'uue
Ezplvimce trompeuse sur la Glnemtiou spontanée
Ce seru, en uibme temps, nu fend tlenin pensée, une
nouvelle ecrnsien de rc=pircr les senteurs erubauniées des
nrnugcrs et des eitronniers fleuris, qui forment une cein-
ture sylvestre tutlmvrnhlement belle nulour r.l¤ lllldnh; tle
revoir uvee pluisir les cactus et les uloes qui bordent les
sentiers, sous un ciel toujours bleu, pendent les trois
quuits de l'¤nnee ; de cueillir de blnmles et rufrolchis—-
santes benunes, dent ln cluuir A un goût de crème cen»
sistnnte ou butyvcuse, purlunièe légèrement des snveurs

de la trnmlimse et de l'anarmS; de suivre les nonlours
sinaeux des tmreuts mnlimgès du lauricrs·roser·, si chur-
;gé< de fleurs, xi la lin du l'(*l(·, qu'il> pnuduisvnt, de Iain,
l'e|Tx:|, de longs rul7an— eilutants ~e déroulant a pcrtr de
iuv dans les iallùcs,. tes agrestes pnyruges nir l'riri vait,
de ulistcuue en distnnw, qiiulque pnuiru douaiv nrnhr.
cumposé d'nne vingtaine de (malus un lauu: de rliumruu,
basses, grises, usées, dévhiiées, peu apparmtrs, tirées
dans tous les sens par leurs piquets rustiques, ontaurees
de hroussailles epmeuses, espère du rvmpnrt frôle, ùlcià
contre les rupvacs nrwturnes des lions et des paatlièrvs,
cn somme misérables abris humains ressvmlilant rigzuu-
reusemcnt, vus du sommet nl'un mamclnu vuisiu, En dc
sombrrs et gignrilrsques tuiles dïiruignées btcnducs à
plat sur lc sol E., Ce sem un prétexte puar m'rnrèter un
instant au pied du dôme hlnnc du quelque maruboulcn
vénération rlwz les musulmans; pmu ufusseair A l'u|a-
hre des grands ruyrtes qui dominent la hair de Stora, ou
des cèdres majestueux de lu trwèt de Ténict—ei-Hâxid, on
des palmiers superbes dc Vaasis saharienne 1l`El-Agliuuul.
la patrie des autrurlies geantes, qui laissent au soleil le
som du faire èelorn leurs œufs sur le sable hrûlzintu. Ce
sera un mntifde fuire lair par surprise dx: vives et timides
gazelles, des eygnes suuvugus. lxlnarlies et grncieuses
grvndnles du inc Alloulu, des nutardes au riche plumage.
qui habitent la région déserte xlrs llnuts—PI¤I<·nux, des
Ilamnnds blancs et roses, utnntés sur lcurs langues érlias-
scs, dc jolies poules-de-C:irLliage. aux cents vert de mer,
au de grands gypaèlcs ut des vnutnurs lames de plus dc
deux mètres d'cnverginc, qui plzment arvdcssus des

mulntnns, SM
guullrua du Huumuel, uuwur du rurlmr du Ljipnsluntlnv,
Vanciennc (Pula mmuinr, rsnpitulc de la Numidie, rési-
dence des Jugnitlin et des lilassmissa l.. Puis dhdnzsser
vxxlîn, suil par cum: page dc couleur lnvnlc, snil pur ue
qui wu suivre, à relie lens alncninu, à cette lerre de
liberté, resplendissuntc dc lumièn: cl de poésie, quelqun
purulcs de dou). souvenir E,.
le cmnmeucr: dom: mn pztile nuiralion pur I¢· Uamilàzn,
un suivun! ln hiérarchie des etres qui zstnëtublie. «l`nprës
leur imporinucc, surI'éclieIIe graduée de lu classiliraliim
mmlngique. Nciyunl à purler d'uilleurs que de ninq ou
ux animnux dïudics divan, ce n‘esL abwlument quv
pur caprit dc rêgiilnrile que je >nivrni ce rungemcnl
iiiélhnrliquc, qui n'u pa~ lu moindre unp0rIx«m·u.
l.
cuuùnizons.
Le Elmmwlza ci1u»r·cu.x, il :ipir> ,\Iui·v\umlu, .ipp«·lu
uu~~i uulguris, pur (limer, ufricunux, par Schlsgvl, ou
Lucerlu amnmizlen, par Linnè, ml le seul rzprbscnlnnh
en Algérie, de la famille des Uuméléauieins, ilnnl un min-
mil une quiuzxune d'e—pi·ccs dans lc mami:. Ce curieux
reptile xipparlient A lnnlm «lc> Snurlmi. Il ml aurez
répandu duna lu unlunie, et principalement llunw lc 'I`rIl»
Fest-J1-nliic >ur lu pnrlie assez pmlnmlu ilu liilxmil qui
porte ce muni On lc rcncnmrc aussi uu sud de l'l·Éspugnc·

MI zminexx.
dans l'Andul0usrc, ainsi que dans tout le bassin mediter-
ruriéen. Il abonde du evite du cap Matiluu, à 25 ou ll0
kilomètres nl'AlgL·r, uiusr que la Tortue de lerre, Tuludn
purrlla (Shaw ) ou muuvilanîca (Guiclwnot) J'ai eu
occasion de prendre tnuln une eurgarsun des uns et des
autres, un rzertainjnur, sur ce promontoire isolé et ran:
lrabitatroas ou il ne s'a\·enl.am jamais persuune, paree
que ee n'esx pas un paint de communication: mais jc
leur ai alarme lu liberté, ne sachant qu'en (aire, lorsque
rettc vauquètc trap laerle eourmençait à prendre une ex·
tension emhnrrassante.
Le Caméléon ne saute pas heujuurs à la vue, qunrqu'il
soit d'une ccrtaiue taille, et qu'il atteigne de 25 alii!
vrntimetres de longueur et au—~lrl:t; ou ru: la distingue
pu~ aisément, ài muias ¢l'y etre exertl: de langue nlule, uu
nl en laire Vulzjct ¤l'une re<·lu:r<·lre spéciale; var ilest sou-
xenl11'un hvau ier!. mat, li l`etat de repos, etile la mème
wuleur, us`y tromper, que les jeunes tiges du laurier-
rose, au que cel les de l'nrl.mus¤nr, du grenailrer, de l'zuuau»
drer, du lentrsque ou du laurientlxym, sur lesquulIe~ il
réside plrilosophrqurmrnt des lieurus entières, sans beu-
ger, guettant au passage quelque petit imeete A sa coa-
ieaauue. Ou la lrouie uepeunlnnt un peu p1rrtnu\,sur
tous les arbres, les buissons, et même par terre, excep-
trunrrellnmeut, car il marche aice benucoiip dedulieultl:
Le moment de l'anuèe ouj'eu ui cupluiela plus grande
quantité et lc plus corurnedémenlhee n'est pas dans lu
belle saison, comme un penrrart le supposer, mais en
hiver. Lerxque je retuuruzus des pierres, suuvcut fort
grmws, qui xléroul.ueut1·usurte vu ¤·a>uzulejusqu'eu lurs

canulnns. 3(3
du monlieule en pain de suere appelé la Vigie, tout près
«1eLalln-Vluglirmn, il l'nuest de la province rl'Oran, sur
les cnnüns du Mame, rude trarnil manuel auquel j'uvi1is
quelquefois rernurs dnns le hut de elrereher des Culeep-
tères, mes petits amis de prènlilcrtinn, je nlécciuvrnis
fréquemment, bien niches, bien abrilésuontreles rigueurs
du froid, qui cxt assez intense rn janvier et en fevrier,
dans cette lnenlitê, non seulement des Camèlüens, mais
une foule d'¤utrrs Smuims, tels que des Lacerliens, des
S¢—innnïdimx,enlrc uutres le Plzx1i0d0nAldrnuundi [Dum,
el Bib.], grund léznnl Inès-rcmnrqunhlc, marqué de belles
taches rouges nu nmngees, blanches et naires, qui lui
donnent un aspect d'nrIv:q¤In ; puis des Amphixbiiiierm
notninment le Tvaynnayrhix Wiegmavmi (KnuS·¤.)· reptile
trèyeuurt qïii parait dépourvu d'yeux, mais qui en pas-
senle nènnmuins de lurt petits, rarliès sous une mince
êeuillc; nlonl la queue ohluse est arrondie enminc ln tète
qu'il huit regimler à deux reprises pour lu distinguer,
et dent le enrps, ile inênie grnsseur «l'nn linut à I`antr¤—,
i~~t iI'un blanc jaunâtre, qundrillà de nnnetuntions naires
nu brunes qui re|u(·»entcnl manlrinent le dessin symé-
Iriqne nl'un damier. le ne parle nas des Ophldwvu,
(l'érup¤d:s, Calubridu, ete. ), denlje rencnntruis à luisnn,
i-I eantre xnun gv(·,d4· Inrt iespeutnlnles eelxantillnns lur-
tilles en eereenn, et qui paraissaient lresasontrnries et
Krùs—pcnnuils d'ètre dèmngès cn sursnnt de leur agréable
smnnolenee Iétliargique. ll in'esl même arrivé, une Inns,
de trouver ainsi, mus nn énnrme Inlae de granit, dans
un tran Inen garni de paille et ile duvet, tente une nictiee
·Ii-plis petits Inpcrcaux, qui ignnruienlenrnre les dau-

3M umwc·n;.
murs du nerpmlcl , cem èlait Iudèal de lu wrprisc, ¢-Lm’u
u:rln¤nL·menl uamè pluw «l'éumn1·ni0n|. que In décnuicrlee
Ixeaucnup trap enmniunc «1'un serpent cumulé connue un
câble dc nnmc.
Enfin, puur retourner il n1c~ Cnunèlènns, dant ie Lus
I'h|»Inirc, ils pullulzuent dun: sum cms eclats nlc ruclica, nu
¤l· znnicnl prl> leur qunrlmr sïlnrcr, nlnns une unniplvw
ulxalinence, lémoignanl. pur un >illlc¤nenI pcullculxcr.
leur mnuvnisn Iiunwur vt Icux ébnlnescxnrnl nl'Nxc ainsi
ué¤1·iIIè~ Mm scrupule de leur supnriliquc cnguiurllisw-
ment, smic de derni-mar! pleine ¤l'atlrnit= plurr eux, cl
qui leur procurml sans duutc du doux rèws prinlanien
LcCaméléun ai un lui Imia nlmcs lurl rxlraordinuirer.
xndépennlannxnenl de >:i lnnnc générale: sun clianpernenl
de rnulnur. sn langue et =es yeux, *
Sun lnuics est rcmnrquxiblc pur su Inidcur rcpnussnnlv
cI.gr0l¢·>quu;ccp«·ndnnL le Cmmélùun n'u pus um: mnu·
xnisr: figure, cur il u'csl pus méchant, lnnl >’cn luul,
mais ce n`m·al pus un Adonis, du inuins A noire pmnt de
vuc. ll n I`nir assez dnu‘< ul même Imnassc. ll îuutdirn
nu:>iqu`nn est prévenu en su Izixeur, el. qu`nn saitquc
c`¤st un nnimnl loul-à-(ail nw|`l'cnsil et tunidc, qui ai
eomcienmc dc Mi fniblcsm. Tnni Canuèlénn vu est un
Cnmélûnn pris. cur il n'u nueunc défense. si ce n'u»lce
dnllc dc sifllenicnr, si hairnquc, qui ne [ail peur ài par-
cnnne, pue même nm. cnlëinls, qui >imuIu lc luuit que
[cmi!. un snulllel du hugo Iullipulicu, cl que mellcnt rn
jou ses énorme; pnuxunns. (lc Suuricn 4lv>grnuicu>. est
•.l`une malaxlrczv v, «l'una gnuchurir ct d'une eircnnwpcvlimi
rmlxlrs dans lans sm maniements, qui saut «,l'unc len-

enlmnns. (M5
teur uupre: de Iuquelle la denmrclie peu nssuree et culm-
tunle de ln tortue petit pisser pour alerte et délnree
Sn tète, Iiizlurenieut vunslruile, nice sen énorme
hnuelie, dèmesuiemeut tendue, et qui (nil ln nmuiz, nu
plnidt la lippe, pmee que lu lèvre interieure dépasse lu
superieure; su lèle,gr0sse,lrnpuemtxuassw, n`cst lertmic
que d'ungles rvnunnls et il'¤ugles saillants, cnmrue les
enitiluges de ucilruus poissons ossi-in., tels que les Lnphw
bmrwlics. Son oecvpnt, qui se redresse en pyrnminle, est
i nrdlcs vives et trancluinles ennunc son dns, et rappelle
un peu les casques du temps de ln Ligue, nppeles windu;
ee qui ne donne pus pourtant au Cniuèlèen le moindre
nir niulamere et belliqueux.
Su gorge est un vérxtuhle gmlre, connue ont l'ngi·euu—ut
~t`eu posseder les rrètins du Valais et de lu rèpublxqiu-
helvétique, Ses niànlinires sont germes de petites dents
Irilnbües, qui n`nnt rien de hirn rednnlnlile; relu serre
uu peu le doigt, I·usqu’ou ii ln uiuliwliesse de le laiswr
prendre, et voilà tout Sn longue queue prehcusile, xt
nrtieulutions neinl.ireu<es el eu ·eie,<·ou\erle de tubercules
prismntiques, eiunmc le reste du eurps, est un puissant
levier puur l`auiui·il, qui I`enr¤uIe nutour des Liranelies,
.1 In lnçuu des singes rl autres grimpeurs; ve qui le
pre~crve de bien des ni endenls, de chutes totales et
inévitables,
Enfin, uiut «·~t lxiznrrr rt exeuplinnnel d:in<_ ln mins-
trueliou de cet etre singulier, Ses pnttrs, d'égaIe lon-
gueur, ont iliueune cinq doigts qui sont divisés en deux
pnquets ou fuiseenux, en tonne de pinces, I'un de deux
doigts, I'nulre de truis , et places d'uue numièie imerse

BIS zaouoors. .
dans les pattes anterieu res et dans les pattes postérieures;
e'est-A-dire que les mains de devant ont deux doigts en
uleliors et trois en tledana, réunis por une menilirunc
analogue à cciles des Pulmipédrs, quoique plus rudimen-
taire, et que eclles de derriere unt la disposition contraire.
Los angles qui terminent ces doigts rugueux et dilïormes
sont rroulius, aîin que le reptile puisse se eruruponner
solidement aux hranelues apr bs lesquelles il grimpe uvee
tant tfliésitation, et avec unc si ridicule gravité.
La propriété qu’1i le Caméléon de se hallonner, en se
gonflant d'a¤r à volonté, est due au volume excessif dr:
sas poumons; ol e'vst alors qu‘en se degonttant et en
s`aplatissant il laisse sortir ce sitllemeni, ou plutôt ou
souiüemerii. <,lontj'ai parlé plus linut, qui est une défense
oiscusc, illusoire et nüaative, Dans cet etat de bour«·oul»
flure extrème, ce Saurien parait transparent; on viiit le
jnurà travers sa peau marliréc eteliagvinœ. Les Aucienu
«.l'aprcs cette apparence translucide, croyaient Iir.¤nn<·|ueul
qu'il se nuurrissait dc l'nir du temps
Quant a ses tinageiasiiis «1«c··uIe·n·s, us au sa la-H-
nluiscut pas, comme on est encore vulgmreuicnt porte ai
le supposer, un raison de ia nuance drs olqcts qui I'vn—
vrronnent ou sur lesquels il se trouve placé, mais st~lc·n
ses impressions, ses liesoins, ses passions, do même que
=ous l'iu|lur·nve de la Iuniiiere uu dc l'ubscuriIé. Cest
cnluninier le Crvnièleon que de lui attribuer, voniinu aux
tnurtisans, l'atloption banale et irrésistible des couleurs
dominantes qui l'x\\uisiru·rit. Tru ai possède uu certain
nonibrc, à diiïèruutcs cpoques, sont cn cage, soit sur des
rameaux attachés au plrifnrid, ilnnt ils ne huugeurcnt pas

caltmous. 3H
pour lrappcr les mouches qui renuient s`y poser. soit
même en liberté, rur les rirlennx de mon lit, ct voici ce
que [ai remarqué : Ce reptile possède, en principe, une I
couleur qui lui est propre, tcrte, brune ou cendrée, avec
des mnrhrures jaunes ou orangèes sur les flancs ; mois,
Iorsqu'on l'agar·e, il devient presque nalr, et toutes ses
charnarrrrres en général prennent rrn lon plus foncé. La
nuit le fait pâlir ; le demi·iour iospe son corps des teintes
les plus variées; le grand snlerl le nuireit également,
|orsqn'il s’y trouve exposé sans transition, ct produit
alors des coloration: et des irisutions chatoyantes sur
tnate sa peau, telles que p¤arpre,vi0let, hlen-aeier, vert,
jaune, lilas, gris. enûn toutes les muleurs de l`urr-en-eiel
et Ierrrs dérivés interrnédiairesr lJ`où proviennent ces
unloratrons vlrangearrtesï Ou ne les explique pas eneorc
rl'unc manière eertaine, mais quelques plrysielugistes lee
attribuent à de~ pigments cutanés Toutes ces variations
rrernpèelrcrrt pas le corps du (iurrréléorr de présenter turr»
jours un dessin lurrrlanrcrrrnl, rrmnrulrle de forme, lrrr-
rnénliatrm1·ntrrpri·s sa mort, rl tlerirnt tout noir, puis se
tlécolure, et reset, en se tlessérlnunt, une robe blanclràrre
ou gris-pâle.
Lu luugrw verrnilorare, xrsquorrse et ugrle, err forrrrc
rlc rmrssrrr, pouxrrrrtee grossir eu sïirninuiravnlontè,
ullro aussi, rlrrz les Cameléonicrrs, une luicn curieuse et
bien étrange ¤·rgar¤i—>rtion. Le reptile la lance comme
urre flèche, qui atlernt toujours son but, sur les insectes
rlorrt il se nourrit, lr une distance qui depasse la lun-
gueurrln son corps, ut rl la lart rentrer dans son gasier,
rlrargevxlo sa prove vrrglrrrc, awr tu prrrnrptrludedeI'à-

rlair. tict organe, xluul Vextrémrlè presente une suite du
tubcrvulc en entonnoir, snisrt, nu premier contact, la
xxutixne qu':] parte dansln vessie nu pnvtm à nir (nr-
runnt sn gorge gmtreusr. On n`cst pas ensure comple-
Ienwnt d`acmntl nan plus sur le mécanisme nxmnpliqué nlv
zrt appareil prntrautile, qui reste quelquefois inerte et
ymttlysé pendant plusreurs mais tlc l`hi\er, par ln raison
que le (Lunélfnu, rnrnmn In plupart des aninurux A sang
froid, nu prend alors aucune nourriture.
A Maglrrnia, ou je pussédais, dans une îtnurense cag0«
des Carnùlsions, en rnuxpngnic d'nutrv:s Snurrcns de t0uu·
csprrc, pour ètunlirr un peu leurs mœurs, geleur donnais
a manger des nmuclics nmqucllrs fmnis sain d'<·nlever
um: arte, pnur lus rendre plus suireruent vnptivcs, et les
empêcher tl'ècltnpper Et la rnerwlllvuse dcxtértlxé de la
gent cnmèlènnxcnnr C’¤êt.vit une euriumtè, un plaisir,
«l'.rssister 2 ce spectacle, auquel un se serait uulnliê pen-
rlnnt des heures entières, sans ~'t·n apcrretmr M· Allwrt
ltenlïrny Sam!.-Huluirv, qu: xt tnyngè dans res pnragrs,
vn NGS, et qui u vu rhrz nuances étonnants reptiles, s'en
rst hrnuvnup xunusê
ll Lnllnit mir rtYcrtn«:rnur¤t vos tuniruaux nmguunlrs, `
lnurds, npatlulques, ne larsauL.¤u«:un iuouxermnt du rm p~,
at·cx·neI¤es it un luranclmge pur leu rs pattes ct leurs queues,
lairr nmuwir les télescopes qui dirigent, cu tnus sem,
uhca eux, xl'une rntintcre protectrice, l'1¤r;;ant· ntrlicat du
ln vue; tl fallait les wir tourner eu inôrne Icunps res
yx:ux—Inu«wlc» «l'um: struvturu si smguliivrn, qu: rrssvm-
ltleut fr des lorgnettus du tltùàtre, mer la sèrir ttc leurs
anneaux s`e|nlmlI.1nt les uns dans les autres, en s'¤Elar-

ciirârjons. 349
gissanl progressivement vers lu base, les braquer, l'un A
droite, l'autre à guuelxe, ou l'un en linut ct l'autre en
bas, puisque les nerfs optiques du système oculaire de
ces reptiles fantastiques leur permettent cette excentri-
cilzè innuxc d'nvoir des regxnvls divergents. ll fulluil toir,
ou même tempws, les manoeutres savantes. stratégiques
otcombinûes des yeux et ile lu langue du Caméléon, pour
bien eonnnitrc ret être énigmatique, tlunt un u déjà dir.
tant de uhnses, et ou sujet duquel tout n'est. pas encore
dit,
C`¤st apres la courte xisite que voulut bien nie faire
M. Albert Geoffroy Saint-Hilaire, qui avnil rencontré cu
roule le frère du prince régnant dr Mcr·klernbnurgSrhwô·
vin, et qui voyageant de wrupagnie axec ee personnage.
qu'unc brillante diffu fut otïerte, à leur départ, aces
messieurs, ninsi qu'à nous, prcs des piscines d'c1¤ux
chaudes nl Homruauibuu-G'lirnra, à l2 Lilurnètres de Mu-
glrrnrn, sur le chcnitn de Tlcmcen. Ln di"}: est un repas
d`lmnneur et tfbospitulrte, d'une rustimè gi·xin<liost:,
urimitive et tout lmmérique, donné =ur I'lterbe par les
chefs arabes, Klialrlas, Aglms uu Cxtids dela tr·ibu bu de
la contrée, et uit Yun voit tîgurer le kouxkaurs tradition-
nel et rles moutons rôtrs, sorvus tout entiers, cmlxroebè:
dans une longue perche.
Après eettc collation puntngruélique, pleine 1l'une cer-
tnme grandeur, r1'un caractère biblique rt patriarcat.
suivre du kahauah indispensable, pris lmurlltint dans de
tout petits bals, clravun se quitln. Do mnntn il cheval;
er. je vis de lnin ll. Guollrny Saint-Hilaire emportant au
trot, dans une crainte nuire, un vieux crâne fortbieu

vumervê, dontjelni nvnis fait radeon, qu'il regardait, 2
junte tilre, comme un type pur nic la rare arabe, ct qu’iI
ilestxnnlt au cahinct d'anthr0p0Io;;ie.
On trouve dans le ruisseau d'enu thermale qui s'è»
chappc de ln source bouillante nl‘Hn¤nmuml1au-G'hrurn.
aupres d'un bouquet de palmiers, la tortue appelée Cia-
luuio luluria (Gunther], dont ln carapace csl noire avec
des points jaunes, ct qux u une odeur nzruslsuhonde de
vase corrompue, tres-xlésogréulxlc ; ce Chélonian nquotique
nage à cœur·}oie dans neltc eau , d'une temperature ce-
pendant fort élevée, et qui pos~èlle en outre des principes
sulfureux trvs-niarqués,
.l`avois eu occasion, quelques années aiant, en 185I,
en ullnnt jnuir r1'un congé en France, après nvolr fuit
partie de Fexpèdition de Kabylie, de rcrnellre cntre les
mulni du Ill. Lucas, pour le Muséum Lie Paris, un ptzlil
approvisionnement de Cnméléonx, conquis si Alger, aven-
quelques autres Sauriens, pour remplacer ceuk qn'<m
ovail été obligé de jeler ou vfumpailler, par suilc de
mortalité, et dont il y uxait penuric alors nluns la petxln
gulerre qui sert de menngcrie à la belle collection nlu
llepliles vivants du Inrdin-des-Plrunlrsr
H.
GÉIABTIIB ou VIPÈBEI A COINS!.
Le nom de Chun: derlve nl'nn nmt grec [mu) qui
signifie corne, porte que celle Vrpère a sur ln tôle deux

rnnnsrzs un virinss A eoanns. Stat
petites cornes, appendices qui lui donnent une pl1ysiono·
mic toute particulière. Ce reptile appartient à Vordre des
Oplxùiianx et à la famille des Ilflërmlarmzx, d'apres les
anciennes dénominations. ll se trouve en Syrie. en Fgyp-
tc, ainsi que dans les sables andes où commence le
Sahara algérien et niaroeain, c'esI»à·dirc à Ycntrèe du
Désert, nùilest assez répandu; ce qui ne Ycmpeelre pas dc
palluler davantage cncnre, plus au sud, dans les uontrees
immediatement ante-tropicales. San vaste habitat tra-
verse donc, sous ces latitudes brulantes, tout lc continent
africain, de I'0t·ean Atlantique jusqtfà la Mer-Rouge, nt
au-dt-la.
l.'Evpëlulogv2 de l'Alg•lrie ou Catalogue synoptique el
analytique du Reptiles si Amphibizr rl: la Calarur, par
M. Cliarles Lallemant, (pliarmaeimi avec lequel j'ai eu
autrefois quelques rapports d'enl0mul¤gIe). liappelle Yi- »
pam cemxlzs, d'apri·s Sclilcgel, Geriais ct Lntrcille;
xl'auti·es auteurs le nomment Czrastex wgyptiacax. Cet
Oplinlien remarquable appartient, en detinitiie, selon la
classification actuelle, a la famille des Solennglwshex et au
gcnuc Vipmx.
Sa longueur est de 50 centimètres environ ; du moins
ceux que j`at vus avaient a peu pres cette taille, mais
pas plustils sont donc tt·es«petits, et n'atteignent pas
toujours, en Algerie, 45 centimètres, Il est présumable
néanmoins que, comme I'indique M. Lallement, ce reptile
arrive jusqu‘à Gt') centimètres, et meme jusqtfà 65,
d'oprës Hippolyte Cluquet, qui a fait une Faune du Mt'-
decinr ou Histoire des Animaux et de leurs pruduits,
éditée à Paris, en IBN. llluis alors ce serait dans les

«·anIrèx··< szrnnriennes au egyptiennes plus mérldionales
unearr, de même qu'en Amlaie, que le Cérasle parvien-
llrnil à ces dimensions un peu plus grandes, mais larl
exiguës néanmoins
ll est de couleur presque invariablement gris-cendré,
Mec des écailles rrnhriqu/ses eanime les tuiles tl'unt· mai-
~nn, cl un peu luerissces; il n six rangées à peine appa-
rentes de lxlrlies irrégulières, passant d'un gris plus
. lance que lr reste du carps à une lcxnlc lxlcuâlrc assu
Iernt, Axulessus de clmque paupière, il existe une pelilc
enruc dure, nwlrrle, pninlue, lépl·rement eaurlxe, à écailles
granulèes, marquces de cannelures larrgiludiuules,dt·
même nspcel que les inibriealiuns squammeuses du dus.
Sonventre,e0mmeelrezIaplupartdesreptilcsrln cetordrer
est d'une couleur plus pale, xl'un hlarre douteux teinlzi
¤.l'o«^re. Ses yeux, à iris tl'un vert lvmllv rluuncù tlejaune,
snnl lait jalis; ils rappellent par la larme ceux d'un
eerlain Saurim lle ln famille des Geckatiens, le Pla|y—
rlaclylus muralix (Brbrnn), que l'rm nomme xulglxircmenl
Tarentt, à Alger; quoique la eauleur des yeux xle rv
rlrrmrr duffere de celle du (Éèraslu, et qu'clIe smt assu
nrxlinarremenl xl'un bien-vlair rm ¤l'un xert indécis tirant
sur le Irlcu.
Ce Gecko, dant je désire Llire un mot un passant, par
nccasinn, a lc dun xl'e·<ciler généralement une grande
lrayeur que rien nn )us|i[ie. si ce n'est sa peau qui
est tubureuleuse nomme celle de certains Ilalracienr. au
le eunlaet de ses prrllvs qui larment un pra vrnluuse,
pour lrien s'appliqucr aux murailles, aux rochers, mr
aux vieux oliviers, comme ceux qui bordent les mules

uéaierza ou vlrnu A marins. 353
du Frais-Vallon, de la Valle': des Cnruulx, uu aux rurau-
luers du Chemin du Aqurilun, Près d'AIger, de même
que sur les vieilles terrasses dc la ville; ce qui ocensionue,
ai la vérité, une seusalwu de froid assez désagréable.
Pnurlantdesl le plus inoffensif des Lézards, quoiqu'un
dise cnmrnunémeut. qu`il glace le sang; cl ses belles
petites mains, rlunt on a sx peur, représentent exactement,
par la furuie ct pur la nuuluur, vues en dessous, les cinq
pétales de la pcrvenche de ces contrées, qui est un peu
pàlutle.
Mars cnnlruuuus le description de nulre Cérasle. Ses
yrax, autre re que je viens d'eu dire, sont tres-fins, et
leur prunelle elroile et dilalalile comme celles des umm»
uuferns de llspùve féline, examinée nu grand jour, a uu
àvlal tempéré, presque soyeux ou velouté. ll a de plus
une expression dc douceur ù luqurllu, Dieu garde! il ne
faut pas se laisser prendre, car cette imuxlieuse et sédui-
sante faseruatlou, sr nn la subissuit pour capturer sans
précaution vetle petite Vipére, comme on fait pour une
foule de (luuleuircs, serait sans remede! Cet ensemble
ltunue une pliysinnuuiie des plus aocusées, qui étonne, A
la Ièlc du reptile, lucn que nelle Ièle soit ohtuse etdû-
primée sur le devant. qu'eI|e nulle on tfèlargrssant derriere
les yeux, et en se rélréuissnut eumidérulrlexrent près du
uuu, lequel eetêlranglé à sa naissance, signe caractéris-
tique qui se reproduit du reste chez la plupartdes autres
Vipéridsn : ce qui différencie essentiellement cette famille
de celle des L`alubrid¢r. donl l'uspvct facial a quelque
analogie assez exacte uvce ln tète du Iévrier, si l'0n peut
mlmnttre natte comparaison mniniraphidnknm. La gueule
N

de la Vipere Céraste cst, comme pour toutes ses eongé-
nères, un arsenal complet, torinidahle et terrifiant dr-
petites dents (art aigues, pr‘0pt·esèieliarcaler très-dextre—
ment les chairs; armùe de deux crochets mobiles qui
rnoculent le venin le plus dangereux dans la plaie sai-
gnanle etdonnentle frisson rien que d'y penser; ees
dents sont lisses , comme des dents de requin, et ¤1'un
beau blanc dhilhrttre, semhlahle a l'ivnire précieux de
Vhrppopotame si recherche par les ivoirien de Dieppe.
Dès les temps les plus rccules, ce terrible reptile n
attiré Yatlention du pays que traverse le Nil, presque à
lïrgsl tles crocodiles monstrueux qui alors habitaient en
granit noinlrre au milieu des Nénuplrars bleus (Nymphœa
letux ou Nympliana eœmlœo} et des joncs loutïns qui tapis-
saient les eaux de ce fleure justement celebre. Parmi les
hiéroglyphes des Egyptiens, dont Yexplicntrnn n fait
pâlir plus d’un Champollion, un rencontrait souvent le
serpent cornu, ai coté de I`Aspic an col haursoulüé, du
llousier sacré, de l'lbis au long bec, animaux, entourés
tl'un nrogique prestige mêle de crainte, qui liguraient
sur les granitiques inonolilhes et sur les monuments les
plus vénerès.
Le venin puissant qui pénètre dans la circulation du
sang par la morsure que fait cette terrihle Vipèrc, passe
pour ètre des plus sulrlils, mortel, ct, dans de eertains
ras, luudroyant.
Personriellemerrt, je nc connais heureusement aucun
exemple dela morsure du Cérasle; je ne puis done pas
certifier, r1'une maniere authentique, à la lagon de Saint-
Thoinas, les etïets tllesustreirx occasionnés par les rrorlrels

urmwu un vwàurs .\ c0ru<r,~. ;¤t»
vr-rrirryellm dc vi: Suléviuglyphe; mars cvs elîzls üüûlxxln-
Iuhles ont luulcs mus cmynnrcs, j cnuss: dc; Irndiüonr
populaires et môlue snicnluiques, npcienyles el mmjernnsi
à www mrluul clos nsscrlinns de mus les Arabes ne-
mades ir qui fun nr parlé, qui cnmpenlconlinrrc1ll¢lIIP¤|
dans lor régions ou gn ccl lrbli: gènunt,
Voilà ce que j'aini> a dire pour la description de un
clrnruuunl pclir Uplridren [autant loulelnis qu'u¤o Yrpèrn
peut urnir dc clrnrmcs); ln tnrrcur qu'rl inspire ne sn
rucsuœ pus, comme on soit, à lu Lnrllc.
Murrrlznaul, jc xnls mcnlionrrcr ce qur m'c:~t urnvè
vn lriisiuir plus urnplemcnl su cunnaissnncu;c'esr une
lrlsmrlnllz qui pussèdn, à mon avis, un mérllc sullisnyrl
pour In rendre djgnu ~‘l'è!rc rrrcnnlée hrriwemcnl.
Lc lb lèvncr NGO, lhquillais Oran, cr ji: m'cmbar-
uüüü I illwmzl-Klëlilr (19 I'0flu.I-Jlugrlw des Iiolllglllrëlv
prurr rcrulrerxn Fruncr.
Ln veille, uu plrnrmucinn mililnrre de r¤¢> Wllnnin-
sauces, il. Tessier, iuïnppnrm ulirz moi, hrcn enilialkes,
muc lu prudence dèsrrnbln [ct rnpglussnnl tquw cspènc
rlupprùhciisinn pusilluruuae, ms priuutlons cilnimt gie rr-
gucurl, hors Vlpi·rr:s·curnrws iiiantes, qu'rl recummuridu
à ruun ohligca cc, mc rjrsnrrl qu`il ne voynit qui: mur
cn qu moment pour iwccprcr une pn,rcil|r cornrnissiçp : jl
sïigrssuil du loin: wyügël dans un compagnie ces in-
lerrssçmls rrpules, et de les donner dc sri mm a up
uaturullgm Ju Muséum de Paris ou je me rnrnlpis.
}e mc cjrprçycui donn dc la ¤·nirdui\i:, sur nier vt sur
mrrr, dc mes singrrlms qvmpqgnqpë dr roule, glont ju
pris le plus grunnl soin, vl pau; rnusr: ; mujs jp pjeur Lu

355 zoowm:.
satisfaction de les voir que lorsqu'ils furent arrivés rr
destination, na !ardin·«tes-Plantes. Une inspection anti—
ripèe ste leur ètre, avant le runment de nos odieux
détinitits et de notrrx erncllc séparation, n'était pas indis·
pensable.
Ces petites Vrpercs, sr mignonnettcs, étaient incarcé»
rêes dans un lroral un vcrrc ferme avce un bnuclran de
liège percé de quelques trous pour laisser passer un peu
d'»1tr; ce hacal, t·ntrmr1· dc ouate, Etait cnlcrmé a son
tour dans une botte en trois, à laquelle on avait pratique
nassi plnsierrrs ouvertures avec une vrille ;et ce deuxieme
récipient, entoure dc foin, était lui-même protégé par
une seconde boite egalement asërùz, qui était le dernier
rexnpart devant assurer ma tranquilité, en nrèrne teinps
que la conservation des gracieux Ophidiens qui, contre
leur gré, avaient quitté les àcres Senteurs dc leur alter
désert, pour aller skitiuler dans une des grandes capitalrs
du monde civilisé,
Dequelles précautions utlcntires et rlèlrcotes ne furent-
rls pas Vahjvt dc rna part, à nord du navire qui faisait la
traverseetu. Le terrible cotis.restnit dans ma cabine
qu'il ue quittait pas; et je rne serais lricn gardé de dire
A qui que ce fût ce qu'il contenait, car, bien ccrtarucmcnt,
une telle indixcrétion de ma part anraitpu faire naitre
it bord une sorte de rumeur susceptible peut»ètre de dégé-
nererjusqu’à I'èmeute, et xl aurait fallu alors, bon gré
mal gré, en arriver a la dure extrêmitè de jeter à l'eau
cas pauvres petites bètcs innocentes; car cntin, si Dieu
tes a faites venimeuses, ce n'cst pas leur faute, ct le
Créateur avart évintemrnent ses raisons pour les nrécr re

ceiuxrss en visions A connes, 357
qu'eIIes sont. Dans tous les ens, je nc les perflois pas de
En tournant lo cap suhles côtes d'!lspegne, et (uisnnt
escale zi Alicante, il mr krllnt néanmoins abandonner
niomcnlanemeut iiics Cérastcs A ellesnièxnea, mais en
recoinmantlanl bien au matelot charge des details du
ménage de nette carré de ne pas touclwr à la boite
secrète, paroi: qu`elle renferninit des objets très-fragiles
xfhisteire naturelle.
Seulement, la nuit, etant revenu o bord, et mr- trouvent
étendu aussi inollement que le comportent les us et cou-
tumes de la mer. e'est—a—¤iire pas trop sybariliquement,
v1unsl'espi’:cz de tiroir ou de easier qui compose le lit et
la chambre particulière de chaque voyageur, la cabine,
en un mot, je us un reve médioerement anodin, mais en
linrinonie parfaite nveo la situation Ln triple prison qui
mettait cn sûreté les Viperes et dont j'étois le geolicr,
était ouverte, dèinolie, je ne sais par quelle cireona-
tance iortuite et imaginaire, et les représentants dépaysis
¤lu Sahara algérien se promenaient onduleusement sur lc
pont; mais il n'y avait personne dans leur voisinage
pour contempler a l'eeart ce spectacle a emotions, sur-
prenant et improvisé. Enlin, elles se préeipiterent dans
les vagues, l'nne apres l'antre, sans savoir ou elluv
allaient, par une écoutille du hastingage qui sert ài laisser
liler le ealile nmarré au culvestan le me Iigurnis alors
mes pensionnaires nngeunt dans ce monde aquatique et
nouveau pour elles, et faisant eonnaissanw,— devenant
nmpliilxies par ln ioree des clauses, — avcc les Mnrsouinx,
les grands Cltéloniens, les Poulpes et autres monstres

QSE zrrowsxn.
marine, dlrrrl plusreurs ne ~aut para londres et ne plur-
snnlenl guère nan p\us.. Murs je rre jugeni pas ulilc, à
Vlnslnï ttc Plrrmron, dr mc Mire expliquer ce songe par
un tulre loseplr nzrxlgunnt sur notre pyr·0s1·¤phei
Enlln, tout se passa bien, et, malgré une assez grmsu
mer qui rerrversa el hriern de lemp¤ fr autre quélqrrc
vrrisleilc dc la cambuxa uu trône crrlinrrirenrerrt le maître-
wr], en nouséloigunnl des caux de lA province de Valence,
lors au Leurs des Baléares, er en nous rpprmrnr du
farvrellx gnlîe de Lynu , qui n'usl pas torrjdurs calme
comme rfhuilr, llïrrrrès le Icrrnr: pr·0v¤n¤_·al rrmszrrrb, narr~
artivàînes snius ct nuls, hèles et gens. dans le port rh-
Muiselllc.
Alms le voyage M- >irup|rûa et se rêgulnrrsu L uuu
Irons Virrücs rrmnIër·r·r\l err clrernih de fur avec rnni, cl y
rrrrêdlrtnl uu ]0u\· enirbr, nurl r·¤\rrrpI·ie¤l‘, il Crllé \1\ês1·!irr-
rîèlrùx 'orl alex xzrliseb rio rues vni<irr<_ qui formaient lmrr-
qrrlllelrîrzrh leurs rigows.
Jb m`r·ru;trc<sai de ies rumcllvc, Ir1->-viv»mle~, qrmiqrro
un pau ehg¤nr\·|le> L vrurxo (Irr frrml rlrs ln <oiw»n, au
Mihiûnm Wflisruirv rrnlrrrvlle, uù je pus Alors les exvrnlirlvr
rx lrrisir, le lcrrxlemuln rlc muu rrrrivéc rl Pària, rnrjc rw
tenais pठc\<r:nrleIIrmen\ u rester dan: Ir*·¤rr ~ouiMé. Jr
vr'Fu ai jamais enienrlu parla-¤· depuis

lll.
IIAITEB IBLIGIIJUBE un PRIS-DIEU.
Les Munlidn sont tes insectes verts un gris, uu eorselel
plut, allongé et rétréci à la bnsr, qui rappelle le cou de
In girnte ; nnx longues pattna armées de grilîes contrac-
Liles, organes redoutables de prélrenaion; aux huneltes
marquées d'une uielre nuire, ronde, placée intérieurement
à la naissance de chaque cuisse, uvee un peint hlune nu
centre, comme pour mieux faire ressortir enenra l'0ppn—
~r|ron de ees deux couleurs ; ces tuelres uculées, sur un
fond rert ¤t`ean, ont quelque chose dextruurdrnaire, de
surprenant, de stupéüanl nrénre, que l'on peut eornpnrer
ai I'0e|l d'\t|t Cyclopc ; un snngo vaguement, En les const-
xlérant, à Argès ou à Polyplièxue,
Et, tout en n'aynnt pas ln prélentron de faire de l'lru4tnu·e
nnturelle proprement dite, quorqu'en se prévulnnt tl’une
rigoureuse cxaelrtude dhlrservntien, rlestpertnis d`njeuter
que les Mantes appartiennent au derixiiemc urnlre tle¤
Inserm, les Orlhuplèrza, nlnxrt ils constituent la troisième
luinille; que leurs subtlivisions en genres eten especes
surtt sullisnrnment xmrnbreuses et variées, pour qu’el|er·
utïrent beaucoup d'uttrait et nl'intérél à étre étudiées el
groupées en eolleetiun. On peut dire eneurc que les
\lanles sont généralement de grands mxeetes, longs et
ventrus, quient une tlérnnrelic spéciale, une désinvolture
singulière, et enlîn que la superstition eu les préjugés ne
snnt plu a leur donner des dénominations bizarres, telles

une Sorenkr, àpeelre, Devin, chu, en liariunuw, du iusle,
il (Aut l‘avnuer, Mer qes urèulinns exrcnlriques.
Mnis je n'ni in m'ot·cuper Ici que u'une seule espèce de
llunte, uppelee iulguircmrnt ,lI1mle religieuse et Prie-
Dieu (Pnga-Dion} llnns le midi de la France, sans rlnu\c
pin suite nir Li posture srrnulnnt lc recueillernenl que
prennent souvent ees inseclcs, qui, xûrilnblemenl, nnt
l':nr d'une personne en prière. qunnd ils replienl sur leur
rnrps les longues urlirulalmns de leurs pelles anlûrlcurcs.
ll n'¤sl pas uMessziire non plus de laire un lnhlenu
riginleiueul phnlugraphié de lrwxr pli):<inimmi«· rl ile leur
ullilurle excepiiuiinvlles, nr une nrmlyse approfondir: el
rorreelc ale leur l’»u·ie·; les livres seienliüques 11'enlomn-
login qui truilent des Urllioplvres, donnent a ce sujet
loules les cxpl\e:\\u»n< desiiuliles el Ieuluuques, en (run-
çzus el un Inliu.
Toul le monde ennnell la Monte religieuse, (Mann:
religiasa, Linn., ninsi que ln Monte pricheuse uu nrala-
riemne, (Manrix omrornx, Linn.), sinon en rénlile, uu
mains on pernlure; nur nu nc enrurucnre ii rencontrer le
premier de ets aleux iusevles, si remnvqualile de formes
vl vfallures, qu'u pzvrlir du wnlre de la Frnnee, etqur-1.
quefois nlnns ln foret de Fontainebleau; erslle espèce aug-
mcnle de plus en plus, à mesure qu'0i1 avance xcrs le
~ud, Les Mantes sont lu‘s·¤nmmunes en Algérie, uu elle~
nul un grand nombre de uepresenlunh, Irès-dlfferenls
lea uns des nutrvs.
le mc rappelle loujxmrs, ulinque luis qur:j`en reneoulre
et quej'ai été lunglernps sans en wir, comme il y n dru\
ans à Bordeaux, les impressions que je ressenlis, eluut

uatmns nranaaaensmx ou sure-mur. Sitll
toutjeune, en capturant pnurla première (ms cetinseclc.
qui trompe ct mystilic si bien ceux qui Yexnrninent, avec
son nir dc pctit saint qui joint les mains, ses manièree
aléhnnnnires er. alnueereuses, qui snnt transformées, suba-
tement et uvcc une perlialie vraluulee, en gesticulnlions
mepbistaplxéliques et lurilmndes, Ca: (ut vers IBKU, —
relu alnlc da: lnin,-à l'lle r.l'0lér0n, dans les dunes
aninles, pres diane plnge appelée ln Calle-Snuvragr, en
late nlu pertuis de Mnumussaan, que j'eus l'ansignc
aunntaage de laire et de cimvnter rnar première connais-
sance avec La Wlunle religieusc, dont la \ue cause tnujnurs
une wrtnanz surprrxc mèlée rl'uppx·aElaensinns pen rassu-
rzantes; je lus alone piqué et égratigue jusqu‘:au sang;
pur ses graands nngles pmntus qui ne plsissnlent guùw:.
mais qui n'unt, daa reste, rien de wnianeaax laeurv:nsu»
ment, il laul leur rendre cette justacaa. Tels lurentles
rüsultcats inévitables ale cette intéressante nt rnènwrnlrlae
La Mantc za vl'2hoa~J une a·ert.1ann· liaçon mnliereaast`.
pour nc pus dire aëqniwquc, da: tourner lu lêtc, de drnitv
ant de guuulre, sans tmugur lc corps; puis elle lunur,
laxaxquüaaa lu tient dans les doigts, les crocs reeuaarhôs cu
(orme ala: (manille de ses pattes de devant, antec une r:apa»
alil(· ¤·a-rtigiarearse, qui tient du mnlèline et nlu sautalügu
Ces vilains crnchets que l`arn ne regarde laaxnnis rl`ana
bon œil, e'ust~à~dare au ne eonlînnec ct sa ns M·rii·re-a:x·aaln|·«‘·
quelque résolu, quelque résigné un tnlairnnt qaa'nn soit.
mus tout rèwr, d'aanu aamnière inconsciente, la je ne sais
quels aunnstres untéaliluviearg lxialeux et lantastiques, nu
Dinalhcrium gigamleurn, par exemplel..

ll y n un proverbe qui dit que ler luups ne se mangent
pas entre mar. Nnn seulement ce proverbe est taux pour
les luups, qui s'en|re—dev0rent parluilement quand ils
mit bien him, la Russie en fournit rles preuves chaque
hiver, mais il est même fuux pour les bumnies, qui se
rrmngent uussi un tunt suit peu, ii Vocrusiun, dans les
iles ile l'0eeuuie nu lu uivilrsutiou n'est pas eneure très-
ueeentuee. La seule tlilltèrenœ qui existe antre les hnmmes
et les luups, dans le ens présent, et qui peut être consi-
tlerée mmm: une eirmrrstnnee altenunnle, si l'0n seul,
ct militer en tnveur des loups, e'usI que les lwmmes qui
en mungent d'auIres attirent mieux les faire griller fr
point prènlnlrlcment, tandis que les loups se eanleutznt
de dévorer leurs sernblnlnles haut erus, sans prérnèditatmn,
uvce stimplieité et suus uueun ussuisunnemenl ll y u
eueurc les mnllieurettx nïtufrngës que lu nbecxsite tentl
quelquefois légerenieulnnlhrnpnplinges, ninis il n'y n rien à
rlire de ceux-là.., Durulex, sed lea: .'·, Cest ln même mu-
uièrc de prueéder qui est (egalement eruplnyèc visit vis des
leurs pur les Suurpions, dnnl nous dirons un nmt tout-à-
l'hcure, niusi que pur les aimables et sveltes Minutes relu-
gieuses et une (uule d'uutres linbitimts tie nulrv: pnuvre
petite plnnizte, qui, au milieu lle cette uutlirapnplrngie nu
buliuplmgte generale, tourne ¤lnn< Vespaee ax ee une
rmmuulule imp·rssil.ulrtè autour de notre soleil, qui eelaiirv
lle ses raynns viviûcnteurs et rexplendksnnts tnnt d`lr0r-
rilules scènes qui se passent jnurnellement sur sun rniiuxw
et ndieux satellite, le tunisienne pur ordre de rupprnelie-
ment de sen seigneur et mnitre l..
Uni, ees Muntes si cuquetles, si pirnpnnles, peur en

rmznir il elles, uprcs cette petite digzressiau, ces Mantes,
¤‘l\wr\s·nnus, cuulcur xlus prnvries vernlnyantrs, couleur
des èmeraudes et de tout ce qu'0n vaudra qui est \*erl·
gui, j0li et rappelle le printemps, sont des insectes car-
nassicrsù l`cxcès. Je nc sais si, il'èlut du lilxvttl: alvsolue.
ils mangent Irurs congénères, mais je constate que lu
disette les remi fèmces uu supreme degré A l'ùInt slt sc-
questrntiun
Nuus avnns tous, sur les lmnrs du collège. dam des
lcntntvvcs de narrntinns françaises plus nu moins bien
Iiéussies, assiste cn frémissant à des combats de gladia-
teurs dans les cnqucs de Hume; recu n'ést rien. Lus
gladiateurs ne faisaient que s'eg0rgrr sans les yeux lle
l'ImperaIur, cn lui criant, lursqu'ils passaient devant
lui : (.'œm.r, rrmrituri le salmlanl! mais ils ne se mam-
gwient pnSl.. Les Mailles Catuhalleltt nn se dévnranl ai
belles dents, c`est-à-rlirc nice leurs fortes unumlilunlcs.
qui eu tienncul lieu, 4\\·cc leurs redoutables anglcsl
ntrocus crumpuns enlunués dans lu chair dr leurs vic-
times, elles riupècluznt telles-el de se débattre dans lvur
agonie, au de les nlëwnrrr, à lrur tnur, en leur lmpnsnxvv
la dure peirlc du lalivm Ifornlinuiue, u'cst ln femelle qu:
mangé le male, gùruërulenteul plus petit qu'eIIe, it l`|ust.u·
du quelques nrnignées minces, apres le mnmcnt svalureul.
dangereux et souvent su fatal de l'ux·u0uplcn¤eut.
ll m’a été donné, il y 1 quelques années, en Algbrivl
Wussusler À un combat a uulrnnce cntre Mantes llx·
mème espece, des Mantes religucuses. le vais essayer
rl'esquisservcc hideux ct trugique tableau.
Tarais placé plusieurs de res Orthnplercs sur les r\·

364 zaouamz,
ueaux blanc.; xl'uue vrovsèe, d`au il>· ne bougeaienl pas. ll~
étaient la depuis plusieurs jours, Put-ce pénurie de
manches au autres bestioles qui les lil se parier à cette
cruelle extrémité, je n'en sais rien au juste, toujours
est—iI queje vis deux Mantes s`appruelier tout doucement
i'arre de l`tutre, se lancer de temps en temps des coups
de pattes, avec une saurnoiserie, une hypocrisie taule
tartutienne au machiavélique, sans pouvoir s'nt|Aindre;
enfin t'une d'elles parvint à saisir l'autrc, à liras-le-
eorps, si ie puis dire, sans que cette derniere put faire un
mouvement, et elle la maintint vigoureusement embras-
sèe,camme avradestenziilles,denseeiteposition epouvnn·
table, dont il lui était de toute impossibilité dïichapper,
Alors earurncnça une scène timritile et irrémédiable,
aligne des contes tt'Hott'nioun,une vision réelle etpulpuble
de cauchemar, qui attira man attention surexcitée. (Té-
taient deux femelles «l`égale groswur et probablement
rlïigale tarce qui batrullaicnt ainsx ; mais la plus anlroite,
eommeje viens de le dire, se remlit entin, parla ruse et
l'astuce. maitresse de son adversaire. Elle commença
froidement et avec le plus grand calme par lui ranger la
tete. absolument comme si e'eüt eté une feuille de
rfimporte quelleplante, puis de là passa sans soureiller
au thorax et ensuite à l'al>d0men, dant elle laissa une
partie, sans rloute parce que sa luim était assouvie et
qu'elle n'avait plus Vemplaceineui necessaire pour faire
tlisparaitre intégralement sa campagne. il ne resta donc
sur le champ de bataille, c'est-ii-xlire sur le rideau, eu
gisant par terre, apres ce drame muet, plein d'horreux
et ale dégoût, qu`un lamneau puntelant du ventre, les

pattes, les sntennes et les arles de la Meute devnréel,.
Voilà ce que foi vu ; assurément nels n'est pas henu.
Si ces insectes etaient de In tuillc d'un mammifère
nrrlinsire. rl sernit impossible, je crois, d'sssis|1er à un
spectacle nussi monstrueux ; cela donnerait le irissnn, et
l’on n’aurait pas le courage rl'cn vuir ln iini
Ainsi se termina sous mes yeux l'exisI/suce d'une
Mantis religîasu, tnungee tnute pnlpiluute, buurzliée .·i
bouchée, pur une uulre Mantis raligioral,. Ce repas
ahject dura une demi-het¤re...
Que nous sommes luin de ls poétique quziliticntion pro-
vençsle du Pr:gu.rDi0u,ct des srmulseres de prière ou du
relrgtosité dont Il n été qucstrun plus linut 1., ce qui
pruuvc qu`un ne doit jnninis sc lier sun uppurences.
l\'.
SCURFIGIB.
lie plus lnid ct ic plus repuvismnt de tous nos insetwtes
apteres est 1i mup sûr ic Scorpion. Suns savoir qn'il est
venrmeux, que si piqûre est dangereuse, nn s'cn mèlicrsit
instinctivement, et l'0n n'os¤rsit certainement pas, en
voynnt ss minc hrdeuse, lc touelier ziutrementqtthvcc les
plus grnmlcs prèenutions, en se servant de pinces au de
petits bàtnns, pour I'introduire dans ln boite, st l'on veut
le prendre vivunt, nu dons le tlatcmv à nlrrmi, tnrsqu'nn
desire le cnnserwv mort.

Il y zu beaucoup ¤I'espè«'·es de Scorpions. ·l'en lanlmus
Irui> un Algerie et deux en Fruurc.
Le Smvpxu eumpuux, d'un l»1un neirâlrc, qui n six
yeu}. et 30 millimètres de lungucur, Inhilc le midi lle la
Frumre, le Languulue pnnexpulemeut; il n'c:t pus his-
rzure nux environs de Montpellier et de Nimes, rlnnn les
gnrigum, nu lieux nriilra. Ou le Iruuvv également en
Expngne et en llnlue.
Ile Swrpw accilanns, geunàlre, qui u huit yeux et 50
m|llimi·tre> de longueur, >e rcncunlre dans les mêmes
contrées que lîurupwun, cl en ouin: dans les hills lur-
lblirmquns.
lies Scurpmnulnx hunt pqutw alu llnuxivmc mus-genre,
Scmpio p|0prc|nx~nt all!. Le premier souygenre en re·
présume pur lc: Amlruelonu, nlunt les spécimens, en
Egypte, un Tunisie et ¤Iun~ rerliunes contrées px·upice> i
nic l`Algérin, sont I'A'nrlruzl0nu: /unzslu< r:tl`Andrm:l0nux
quuiqueslriamx.
(les inseclœ zippnrlieunent uux Pédipuhm, de l`Urnlrc
de~ Arachnidc: puluwrmiru. ]l> n`unt rien qui les mp-
pmtlve par In forme de la famille wminc de ln leur. les
Amnéidex, sl rc u'es|, nomme ul vient i*l'être dit, lc
uomlvre exulxernnt ¤l'y<:ux qu'1I> possèdent.
Le Senypion est comme vuiramè, et cette croûte ou
enveloppe mlide le protège euulre bien des ntlnques que
lui lnrenl ses ennenus, qu`il peut lsrnveu et nurguer
impunément. dela niannlerc ln plu: tyrannique. Pourtant,
selon le< cirrnnslunrvs l`.¤\n¤¤\l»Ie> nu ilélnxornhles pmu
lui, de ler¤weq¤|`ll cal «l'0r«li¤\ni\·e, il dmient lâche ct
pnllmn. Su (unnv genemle val pen .¤\eu:\nIr; elle est

Irorrihlc, pour micux dure. San corps est jaunâtre, fauve
ou noir et quelquefois velu; cela dépend des espèces.
Sun abdomen est composé de plusieurs anneaux distincts;
ut les mâles sont plus petits que les femelles, qui sont
nvoviupares. ll a lruit pattes, connue les Araignée:.
ses proches parentes ; tes pattes sont de mème teinte que
le reste du corps, et parleurs dinplianes. ll a en outre
deux grosses palpes ou pintes cancrmdce, placées en
sentinelles dc olraque cdtû dc la bouche; ees appen-
dvccs mcmlnurrcux, d(·mcsuri»rnent longs, sont comme
de vlsritalrles bras, n'ay·rnt pas cependant le méme
usage de préhension que ceux des crabes auxquels ils
rcssemlxlent hcaunoup; ce sont comme des antennes
xuunstrueuscs et urassivcs, Sa tète. peu apparente, qui
serrrlrle ne faire qu'un zrvvclu tlrrrrax, ct qur est eacluêe
en partie par la naissance de= palpes tentaculaires, est
si lnzarremcnt construite, que les deux gms yeux prin-
oipaux, tellement rupprnrliés l'un de l'autre qu'ils se
touchent presque, rt qui sont planes A sa base, sur lu
ligne médiane, ont l'uir d'dtre enchàsses sur son dos
rmxnrnc de splendrdcs tapales. Une rangée de deux un
trois yeux plus petits estalignée latéralement, de chaque
côte, à l'autre lmut dc la tète, au—dcssus des puissantes
mandibules, pres du bord antérieur du cèplialotlioruxz
et il tout se servir de la loupe pour bien les distinguer,
ear ils se confondent avenla masse des tubercules grann-
leux et eoriaccs répandus autour dc eos uppurcils de la
vision. Il est donc doté avec la meme prudigaliteluxueuse
que les Àroignèrs, pour bien voir et gurttttr sn proie, Ces
yeux sont gerrûralvrrrent tt'urr beau jaune derni. Iixes, tout

grands ouverts. traitres et perfidos comme cc qu'on np-
puilc, en terme d`urcIiileolnr‘i·, des judas et des reils-de-
bœuf. Il a cn dessous, entre le renlre et le eorselel.
deux pectines denlelèes, ou cxcruissances blnncliàlres,
plates, mobiles, ressemblant à des sortes de nageoires,
qui lui servent de crumpons pour s`allncIier aux objets
qui l'errviruirnenl, dc cnncerl over ses Iruit pltlos cro-
cliuos. Lc Scorpion innroiic en nvnnt, à iceulons ou de
cold, suivant In nécessite ou son cupriee, el quelquefois
|rès»vile. Su longue queue est furruéc dz six articulations
lruxn distinelcs, sopnrens nnlrc clles par un profond étran-
gleurrnt, surtout do profil, dont les l-liapclets de cervelas
des drxrrculiers pement donner une idee, si i'on pcul
eurpiaicr cette expression porcinnriennc, mais d`une
exnetitude rigoureuse de nonrpnrnisorr ; dans ces six
nrtiuuliiliuns <·stcoi1rpr1se In drrnirrr, ctllc qui cnnstituo
Vumpoule ou e~t renfernrù ii: renm, el qui est nrmée d'un
dard ou orooiict qui In termine, rroirrllre, reeourlié, très-
1·esislnrrt,d'unr· sulrslzrnrc cornée, piireilie, quant à l`:is—
peot, aux épines des rosiers. Cel niguillon possède ai son
nxtremile deux oriiices irnperooptiirles, mème mec un
furl grossissement, d`où sïëpanehe le poison subtil qur
secrète une glands plnrlc nu boul du dernier segment dr
I’¤l>d0men, Cc monstrueux Pédipulpe recherche l'ubscu—
ritè, lu nuit,cmnme luus caux qui fonl le urni, el leslicux
arides uù il règne um: ecrluine fruîclrcur sans lrurniditèr
il abonde sous les pierres ctdnns les ruines, où il so
nourrit d`insocles, do larves, de chenilles, de cloportcsr
de petites sooinpendres; ut snuvoni les alentours de l'cn»
limit qu'iI n olmîsi pour son gito redouté soul dépcuplés

et déserts, rur il inspire In terreur et fmt le vide autour
nle lui; lreuronaemrnt qu'il peut supporter une longue
abstinence, cor il nc trouve pas toujours de quoi sntis-
foire sn fuim.
Je nc suis pas pourquoi cette vilaine bête 11 l'honnr:ur
insigne de fniro pnrtie des ilouze signes rélestes, tl'ètru
l'une des constellotions du zodiaque, iloritle poete Ausouc
n réuni les nmus dans cvs ¤leu\ vers lutins, si rnnnus des
jeunes cosmogrnplresz
sun: .tm:, Taurux, Gemini, Caum, Lea, Vnrgn,
Lxhmque, Snurvrrzs, Avriimrrx, Cupar, Amphora, Firm.
Cut Irmnmage astronomique, qu`on n jugé à propos de
fuire uu Scorpion, provient pcnt—èlre tle ce que nfcst
surtout tlnns le mois de novembre, un tomire lc Irurtièmc
signe zndinuril qni porte son nom, que cet insecte pullule
uu se reproduit le plus; pourtunl on le trouve i peu près
toute l'unnée dans le nord de l`Mrique , mais plutôt
encore en été, soimn où il est plus alerte et plus remuant,
Enlin, _i'en elierchernis bien la cause reelle, et je la trou·
vernis certninement, mms je crois que cette perquisition
n`cst pas bien utile I mon sujct.
le ne sais pus si j'ui tort, mais jc ne erois nullement
À ln vertu prétendue merveilleuse de ln macération de
Scorpions dans l'l.ruile d’oli\*e, pOur s'en servir nn besoin
olin d'attènner les elïcts tlc ln piqûre de cet Arneltnide;
antidote que l'irn nppelle, pour ce moti|,huüedeScurpion|,
Si ce corps lrurniile et gras peut nrnoindrir un peu le mal-
c'est simplement parce qu'il lrumeetc la place où le venin
s'est introduit; cur j':ri vu fréquemment, en expédition.
26

310 wuurura.
au bivouac. des soldats piquizs par cet nnimal, et aux-
quels le médecin prescrivait tout uniment des lrrrtions
¤l`euu frairluz, fr dbfuut de tnpiques éirrollients ou dum-
maniaque. Ce dernier remede est, je ernis. le plusellirarc,
l«»rsqn`un peut l'udmrnrstrer immediatemvirt, hic et nunc.
Les victimes en etaient qurttes.le plus sauvent, pour un
eertain malaise dans tante Vêcunomie, une intlamrnutron
lnrnle assez vive, avec eu sans tuméfaetion purulentv.
ct pour une grosse cnllûre de la partie ernpnisnnnee qui
devenait hleuàtre, rappclant les rnpanssnntvs Jléphuve
tiurir que l‘on rcncentre quelquefois it Alger. Mais on ue
s'en tim pas toujours à si bon marché; cela dépend des
espèces plus ou moins venimeuses auxquelles on a athirv.
et de I’èpoque de l'nnnèc ou la piqure a lieu; cur dans
lus contrées équatorialea de l`AIrique, de meme que dans
|'lnd¤. ou vivant les plus grands Svarpirmider, leur
piqure peut donner la mort Ceux-la sont des empoison-
neurs de première Inree, qui auraient rcndu jnlnnsela
trop cblelrru marquise du Hrinvrlliers, ele funeste mémoire!
M. Amorcux, rluclmrr cn mèdevine à Montpellier, dans
son ouvrage intitulé: Notiu der Imenter de la France
rëpum vemmeux, edité à Paris, en HSE, page 200.
(exprime ainsi :
er En recueillent les observations éparses clrez les
» auteurs, je trouve que ln piqûre du Scorpion laisse
>· une marque rouge qui s'agrundrt un pcu et nnircil
a légèrement vers lc rnilieu, qu'el|e est ordinairement
» suivie de douleur, rfintlumrnatinn plus ou moins o¤n»
» sirleralmle, cfenûureetquelquefois dc pustules. Quelques
» personnes ont éprouvé un rnouvenrent du lîèi rc, même

swnrtoiis. 31l
» des frissons et Yengouidisscment. Ln frayeur d'unu
» personne sensible et délicate peut ajouter aux elïets
n de la piqûre. D'autres ont éprouvé, dit~on, le vomis-
» sement, le b0quet,des douleurs partout le oorps et un
» tremblement général. x
le ne crois pas davantage i oc vieux conte populaire
et suranne, qui consiste à attribuer au Scorpion sa
propre destruction, lorsqu'on l'enIaure d'un cerele de
uliovbons ardents. .l'ai renouvelé, apres bien d'auI.res
sans nluutc, cette puérile expérience, à Alger, en NM,
en présence d'uue vingtaine de personnes, dont quelques-
unes etaient iocrédules ct recalcitrantes à moa ollinna-
tion, et je leur ai prouvé, 11'une maniere ostensible,
convaincante et indubitable, que si le terrible insecte
finit par mourir, uu milieu dc cet entourage de leu, ee
nest pus pur un suiblde qu'0CCosi1JntleruieI\t ln Page ct le
désespoir de ne pouvoir sortir de cet enfer, dc retle
incannlescente et étroite prison, mais evidemment pur
suite des sensations dc brûlures insoutenahles que la
4-Iialeur exeessive tlu hrasier lui communique de toutes
Uepreuve par t'eau .1 eté tout aussi eoncluante ; enr
les Scorpions redoutent l'r:nu, presque à légal du (eu.
J'cn avais place deux ou trois sur une rondelle de bois,
sorte de radeau qui suroageait au milieu d’un bosquet
plein de ee liquide. La première chose qu‘ils tirent, ce
tut tte vouloir se sauver; ils tombèueol alors dans Venu,
au loud du baquet, ou je les repèchai bien vite. pour les
replacer à leur poste ile navigateurs forcés, ou, si l'0n
prets-rc, ¤l'Arg1¤naum allant à lu conquête de leur libcrlè,

bien plus précieuse pour tux que toutes les toison: d'ur
du mande; mais ils sr: gnrxlèrerrt lien dc recomrnencer
le même manège. lls lirent prudemment le tour de leur
ilc |lot|.an|1¢;et, lorsqu`ils furent bien eorivoirrcus qu’il
n'y avait pos moyen rJ'cn sortir, ils vinrent se pluoer tout
constcrnés ou mrlieri de ln plnnrtietle, ¤l'n¤1 ils ne bou-
gèrent plus, jusquî ce quej'eusse pitié de leur infortune.
Du reste, si leur conrrnerrcementde noyade les avoit rvrirlns
un peu ciroonspects et craintils, c'r:sI que cette lentstrxe
rfévasion qui leur avait si mnl réussi, les avait mis dans
une situation de torpeur qui nvuit peutètre compromis
l`eLrt de leur santé,
Tai eu occasion aussi, en tâïrû, A Constantinople, ou
ie suis resté un mois, après mon retour de Crimée, de
prendre une nuire espeoe de Scorpions, tl'une plns petite
Ioillc, mais possédant une Yésinule de venin iirrmidtiblrr
romparstivcmvnt à la grosseur de l'inscctc; cette cspi‘<·c
est¤1`un hezru noir brillant, à rellets bleuàtres. Il m'est
même arrivé une fois, en dêpouillnnt dc vieux suules.
pres tl'une ravissante petite maison de campagne en
marbre blanc, tlominunl tout le féerique pirnoramn du Ens
pliore, et que se laisnitconstruire le sultan Airdnl—Mediid,
zrux environs de la ville, de faire choir à mos pieds toute
une nichée de Swrpions nbribôs sous Yécorœ pourrir de
ros arbres. Dons cette pluie de Scorpions, il rn'en etait
tombé nn dons lc ceu l,. Heureusement que, pnr un mou-
vement brusque, en nie renversant en arriàre, je suis
purvenu i lui loire rejoindre par terre ses compagnons,
ct que j'en ai été quitte pour lu peur!Qunnt à cette
lrnrde inlernnle, je lu rlélrnisis impitoyirblemcat et sans

scrupule, par un èeruxemant gènurnl. L'espèee dont il
sagit drlïère lreuucoup dc celles de France et ¤l`r\.Igérie;
je l'ur trouvée fréquemment à (kvnstnntiunplc et A Seuurrr,
dans de vieux murs deluhrês que fexplnrnis, en finissant
de lœ démolir.
Quant à ln lérocitè ue ees ntlruux ,·\r·x·xelrni¤les, elle
mérite d’ètre proverbiulcç et, si elle u des àquivnlents
ilnns lu création, elle ne peut pas du moins ètre surpns·
see. lle dévorent souvent, et avee volupté, leur propre
progéniture, àl'uemple de Suturnr, qui, comme mi snrh
xnnngea ses enhnts Pluton et Neptune, lesquels eurent
le lrnnlieur inenrriprùlrerrsrhle de revivre ensuite; rrmisjv
arms que les Scorpions se gartleraient bien, comme ce
tlieu mythologique, «l'n\nIer une pierre en renrplneemeut
d`un lle leurs petits, quelque supercherie que tentât ile
leur faire à CC sujet leur Cyhèle nndrüulunu.
.l'1ri cu occasion rl'err tlnuner quelques-uns iivurrts uu
Muséum, le même jnur au i'y ui parti: des Cèraates; et
roici ee quej'ni uliscrvè. Pen mais réuni plus de vingt
dans un petit eoffret à dix-huit compartiments ; à rnnrr
urrivee, toutes les cases uu il s'en trouvait deux nu
depart, n'en enrrtenxuent invariublexnerrt plus qu'un seul,
plus ou moins invnlitle ou mutilé; d'¤ù il fallait naturel-
lement conclure que ceux qui mnnquniwt à l'nppel, nu
terme du vnyape, à Paris, nvnient été dévoré; sans
quartier par ceux qui partngeuientle nrènre nid. Du rute,
anurme lérnnignages nou équiveques du la seenede enrrrugu
qui s'et:rit pnssue dans I'nmbre, un pouvait compter en
lrémissxint lus vestiges de pattes et de queues des mnrtër
ysnehès autour des xmrntsl

(t'1t maman;.
Ce soul, comme nn vnit, des animaux aupres desquels
les Vipéres n cames, dont j'ai parlé plus haut, sont
ineaalestnblénient d'unc magnanime hanté d':trnc l
Mais à quoi, dira-I-on, dés betes aussi mnltaisantes et
aussi perverses sont-elles utiles? Mnn Dieu. je répéleral
toujours, a ce sujet, ee que j'ni déja dit ruuinter fuis:
que le Créateur n bien fait tout ce qu'il xi lait, et qu`il
n'a pas pu se tromper; Gest l'hunime qui sr lrnmpc
souvent- firraœ humanam ssl)-- dans ses apprécia-
tions et ses jugements. Mais les penseurs, les philosophes
sérieux et perspimoes. placés au-dessus du vulgairnl
voient les choses autrement et dé plus haut;et vies!
<l'après eux que je me suis lait, de langue date. cette
conviction profonde et inébranlable,
Ainsi, Michelet, dans son ouvrage dc linut: valeur,
l'Inr¢ek, U édition, Paris, NGO, nu eliapilre X, l'[v•serl¢
earmne ayant de la nature dans ïacedlirulinn de la num
et de ht via, Michelet dit, non pas spécialement à propos
de eet Aracbnide abominable , mais au sujet de tous les
insectes en général :
« L‘insecte n’n pas mes langages. Il ne parle ni par
» la voix, ai par la pliysiononue. Par quoi dune s'ex-
» prime-t-il?
n ll parle par ses énergies:
• l' Par l'aclion immense de destruction qu'il exerce
» sur le trop-plein de la nature, sur une taule u'existencns
» trop lentes nu morbides qu'elle a hate de (aire dispa-
vn raitre.
s 2* Il parle eueare par ses énergies visibles, surtout

sr:oru>ror<s. 375
»· au tuouieut da t'urunur, ses oauleurs, ses feux, ses
it poisons (dont plusieurs sont uns remèdes).
» ll parle enlin par ses arts, qui pourraient fècaudrr
o les nûtrcs. n
« Pour repondre a nus petrtesses, à nes dégoùts, à
» nos tcrreurs, aux jugements étroits, ègoistcs, que
» nous portons sur ces choses, il lau!. rappeler les grandes
» et nécessaires reactions dela nature.
xr Ellc n'a pas marché avec l'0rdrc d'uu llut wntinu,
«· mais avec des retours, des reculs sur ul|e·mernc, qui
·· lui permettaient de s'lm·raoniser. Notre vue myope,
» qui Qarrète quelquefois sur ces mouvements rétro-
ii grades en apparence, s‘alarme, s'eIIraic, mèconnait
i— Venscmlrle.
» C'eSt le prnpre de l’Amuur inliut. Hur vu vtcuul
r· toujours, à chaque création qu’rl tait, de la porter a
rr t`mtinr. Mais, dans cet inüni mème, rl suscite une
» creation rfantagouisrnes qui réduira la première. S«
» nous lui voyous produire de monstrueux destructeurs,
» soyons sûrs qu`rls arrivèrent, comme remède et repres—
n sion, pour arreter des monstres de téxzouditc. »

Y.
IDUCHZI :1 UBDÉIÀGÈ,
 
EXPÉRIENCE TRUKIYEUSE EUR LA llÉXÉllATlON SPÈNTANÈE.
Je ne veux pus me hnsarder à m'é|endre bien l¤rngue—
ment sur le sujet si conlrnvnrsnble el sr controversé de
lo génération spontanée, qui A soulevé, dans ces derniers
temps, une polémique lrrûlnnlc et passionnée enlrc les
pnrtisnns du systeme qui l`admet, pour de certains êtres
de la création à peine pzrtepliblcs au microscope, el
entre les partisans du système opposé, qui relusent de
Fnrlmctlre. i
(Yes! une étude Tailleurs trop cumplete, lmp lrérissée
de rllllleultés sans nurnlrle, pour quej'0se rue perrneltre
tle pénétrer slnns le vifnle cette gruve question, Ll`:\lu\|'dcr
de frnnl ce dilemme épineux, dans le lnrl r.l'urr rmliquer
senrnmirement le pour el le eanlre, d'après les inuuetinns
des sornmilés scientifiques qui ont trui|û1lel'Ilélérng!ni:.
Car, elïeetivemnnt, l0r·squ'0n voit des savants, des princes
de la science et de toutes lus sciences lruinnines. se
livrer à ces sortes de juûles nlïërudrliorx, uynnl pour
armes olïcnsives et xlàlensrves leur sourir réciproque un!
à des ennvietions prulonrlcs, fx de magistrale: e>.périrnrn—
lntions; qui ont les nrnrns pleines de preuves rlillicrle-
Inent rélulublcs, même par les adeptes, |0\It crt appareil
imposant de grands noms et de gms livres vous (oil

hésiter, tctgivcrser , vibrante vos croyances déià fort
peu assises, aussi bien pour la génération que pour la
non-génération spontanée.
Un appelle génération spontanée ou directe celle qui
s':rlIirme par ales procédés en dolrnrs dos luis ordinaires
de la procréation, qui érhappcnt à notre raison, et dont
la naturc parait seule encore avoir le secret.
S'|l y aen clïet une chose eonteatnble dans lu science,
- bien plus encore que ne l'a été la fameuse mâchoire
lrurnaine anlédiluvienne de Moulin-Quigncn, decouverte
qui a soulcxé tant d'orages nnluur du norn de lll. Buuoher
de Perthes, qui, aujourdhui, A si juste titrc, est un
triornplrateur;-— s'il y n un lait énorme, inaui et ln—
compréhensible, dust bien la lnrmation dïltres animés au
de plantes microscopiques qui sengenxlrent et se déve-
loppent sans tir partiuiparion dhrrirrruleulcs au de xégémux
lorrnanl teur parenté ascendarrte, eten tout semblables
à eux 1
(1`cst bien le uns de placer ini Vépigrnphe si bien
choisie que la Societé enlornolagrquc de France n inscrite
en tète de ses Annuler:
Natura maœirnè mimrida rn minimis J
lt. In: docteur Pouchet, qui est nue autorité sur le
sujet dithcilc des générations spnntunécs, parait avoir
déünrtrvernent et victorieusement placé la qucstron qu'|I
n étudiée avec tout zlïipiniàtreté mirrulicusc, sur ses
rentables bases; vt, malgré les déruigutrons de lhcadèrrrie,
à rette époque. il`apres le journal Liilmiwisx Scirricn,

ldrétérugérric, t«·llc que l‘irrrcrrrvere et Vexpliqne sr clai-
rérnent et avec tant de ecrtrtudé lu rélèbre plrysiolngrsté
de Rouen, qui ri ùrit des rrrillrcrs d'expéricnees |nix·ru—
graplriqucs fondamentales et tlécisries, lïrétérngênivr
rlizwns-nous, >enibIerait nuj0nrd`Irui, — d'uprès lui, —«
irrévocable et fondée,
Qu'cn sait-nn?
list-ce que toutes les découvertes des lrornurns n'unt
pas cu de tant temps des détracteurs ct des cantradrzw
leurs? Est-ce que tout ce qui est lu vérité aujnurd'lrur
u'éLuit pas I`errr:ur hier? Est-cr: que Vlrurrrunité, depuis
qu’elle existe, n'a pas toujours, uprés luen ales làtunnr:—
rrrenls cl des illusions, uscillé de la négation au doute,
rt du drurte à Yévidence Z,. Le nrouverrrerrtde la terra ai
été nié, les uiléts de la vapeur tint été nrés Mais, à ln
longue, nc qui était éunsidéré curnmc vrruur dans le
passé, est dcvenn vérité dans lc présent, uu le devicndru
dans l'avenir·. La science a fait grandir Flmrunre, à ruesurc
qu`iI n appris à sonrnettre à sa volonté. a sa puissance ct
a ses recherches infatrgahles tuusles agents de la nature,
etqu`rl a glnrrüé sa royale individualité dans la création,
par lc travail, la persévérance ct lu fui, r.:'est—à-drre par
le leu sacré!
Mon Dieu, il :r'est l.rien trouvé des érudits, mais d`un
lnut autre ordre d`ernditinn, qui ont été jusqu'à nier
Yexislence d`lI0mère, et à attribuer ses œuvres immor-
lelles à dilïerents rapsodes; il n`y a rien d’é|nnnanI que
ln rnicrograplrie moderne, assez éloignée de l'epoque dc
la rsonueptlun de l`ilim.le et de Fûdysséc, art trouvé de
ühnuds défenseurs pour préconiser la spontanéité dans

la génération des inlinimenls pctvls, uinsi que de uuu
moins chaudes défenseurs pour snulenrr l'0pinion eon-
traire, et que chaque camp ait entraine sous sa banniere
des prosélytes chaleureux et convaincus I.,
ll y ourait nlors inrprudemc, tbxnèrite et déraison dr
una part, à vouloir aller sur les brisées de ees maitres
ès-sciences des secrets de la we, ànagerdaiiuslcurseuurm
et a avoir Voutreeuiduncc, que ricn n`uutnrise, de xlouncr
seulement à supposer que fnse ètre assez lxornli pour
les suivre, mème du (aut loin, sur cette mer houleuse et
pleine d`¤Éeucils.
En présence done de ees débats ardus cl ardents de '
eeltc hétûrngênie éternelle et toujours nouvelle, mais
encore inexpliquce, et qui a pour étude les generations
alircetes des ètics et nlvs plantcs rurlixnenlaires, debats
nlunl j'ai même une assez wague connaimnvr, favnnnernu
que si je ne les ai jamais suivis bien atteutiieinent, «·'est
al`abura,l parce que )e lcs rcnsulere comme nu—delà de inn
portee et de mes uptitudcs, et ensuite parce queje n`u¤
pas En ma tlispusitien en permanence tous les principaux
ouvrages, tous les documents speciaux, anciensct récents,
claborés d'une manière si minutieusement upprofundxe
sur cette xnerxeilleuse doctrine ; et puis, quand bien
même je pussederais tous ces renseignements lumineux
et indispensables, suis-je bien certain q¤'|l ne me serait
pas impossible encore, en peu de temps et sum prépara-
tion, n'aynnt rien expérimenté par nini-mème, de me bien
pénétrer de ces arguments serrés, quovque pleins d'une
sugnee lucidité, qui ont demandé à leurs auteurs de si
lungues veilles, dc si studieuscs cl patientes recherches?

le n'ui donc pas lo prétention, ou plutdt la candeur,
de vouloir m'irnp¤ner cette triche rurrlndroite et inutile-
ment pénible de trop feuilleter des livres graves et lort
étendus, qui pour ln plupart seraient lettre morte pour
mni,ou à peu pres, par la ruisnn qu'rllaut être déjà passa-
blement initié à ces sortes de lrrtvnux, pour bien les
eomprcndre, en pondérer r.l'une maniere judieieuse les
données scientifiques, err un mnt, pour en larre son profil
et nvoir l`uvnntage ensuite, si Von peut, d'en ùrire bène~
tirrer les rrulres, lc nre vois donc lnreü dc décliner, drrns
ma snge et prudente lrurnilitô, toute espère de competence
uynnt une inteur serieuse et déeisire en pareille rnatrèrc.
lllnis, nfnlrjeuteru-t~en nlors, nvec une npparence de
rnrson, pourquoi en pirrlepvousil Rien ne vous y oblige
Cet argument ml hominem zi du lmn, et pnrnit de
prime-nllord assez luntllzi Aussi, pour Inn justiiititliou, jc
n’hésite pus à confesser que si j`en prtrlc, c'est parce qut‘·
venzrnt de pnreouriràln hàte quelques mrvrrrges alléreuts
à ce sujet qui me sont tombes soun ln nmin,j'espère
néanmoins que ee que j'en rlirni ne sem pus tout-ir-fait
vide, purre que jr \eux fnire quelques eitatious remar-
quables, prrisées nux sources vives et léeondes que je
viens de eonsultet'; et parce que je dois relater errsurw,
sans pnrti—pri~, mais avec le eourzrge et lut conscience qui
conviennent, rrne terrtntrr e quej'ni fuite, il y o longtemps,
quelqun narrr: et puérrle qtr'ellejrm·1iisse, dans un lrut de
curiosité, lncn que ~elorr mes idees tlhlnrs je n'y crusœ
guère plus qrr'rruj0urrt'liui, zrlin dc tâcher, nutnnt qu'§I
nfètnrt possible, dc suulexer un Iruut petit eoin du voile
eoennnt les secrets de ce gmurl mystere qui demeure

xurcutu rr cnusraciâs. CBA
toujours inèoloirci ou xnsoodnlrlu pour bien des gens,
meme pour les héiérogénisles qui en ont fait pourtant
l'ol>jet des plus délicates études.
Je dirai done ce que j'ai expérimenté pour mon propre
compte, oe que j‘zii vu pour arriver à un résultat quel-
oonque, puisque mon innxpérienoe ovouée à oe oujet ne
me donne pas le droit d'émettre une opinion volatile et
plausible, mais au moins pour ma propre satisfaction,
pour pouvoir dire que je n'ét.1is pos oomplètement indif~
férent et étranger à une question dont la portée est tl'un
iunoensa intêret et des plus instructives dans les lnstes
dc ln science des etres innombrables qui sont l'œuvre de
Dieu.
le raeonterni donc ingénument les résultats de l'unique
expérience que foie tentée, dootio ne suppose pos eertcs
uvuir l'h0nneur dc l`inventinn, ct qui u trait indirrttlu-
ment À lo génération spontanée; jc (croi suivre cette
épreuve équivoque (qui, malgré son apparente (rivalité,
in'u semblé encore asser curieuse pour que i'en parle]
de quelques considérotmns qui ont le méritc fort minrc
de m'étrc toutes personnelles, et qui ossnrérnznt n`en
talent pas nrieux pour eels. lc donnerai dont: iron-
chomont ces observations pour re qu'c1les sont cn déli-
nitive, nyant ou moins la bénigne oonsulotion, qui nc
lait de mol à personne, dc nic tliru, uvco Alfred de Musset:
Hun vom nir! pou grand, mai: je bai: dam mon enr:.
Pourtant, nvnut de commencer mon historiette pseudo-
liélzèrogénique, si gc puis rn'exprimcr ainsi, à loquclleje

JE: aoouosis.
ne puis guère songer maintenant sans sourire, j'cstinic
qu'il serait assez utile de la toire preueder des citations
textuelles que j'ai promises, aussi réduites que possible,
puisées dans les ouvrages pris 51 droite età gauche, et
avec un choix un peu guide par un heureux hasard, do
quelques auteurs qui ont traité zz prnfmo ce sujet
important, afin d'indiquer ou plutot d'ellleurer ce qu'i|s
en pensent, et alia dc laire voir aussi, en même temps,
queje ne m'al>use nullement sur la vulcur negative on
un peu risquee de mon expérimentation.
le n'ai pas l'mtentinn d`entier dans les considérations
des naturalistes anciens qui uni ete les délenseurs dela
generation spontanée, tels qu'Aristote, Pline, Diodorc
de Sicile et bien d'autres, d`ahord parce que je ne les
connais pas satlisamtnent, ensuite parue que cela entrai-
rtrrnit des longueurs fastidieuses et à peu pres inulile¤_
et surtout parce qu'i|s sont trop forlcrnont distances par
les connaissances actuelles. le ne crois pas devoir pene-
lrer davantage dans les dissertations plus savantes de la
pleiadedesexperiinen tateurs modernes, ani mes des memes
principes, et qui s'appellent Baden, Gassendi, Bury dr
Saint-Vincent, Cahanis, Radulplii, Bremser, Tiedemann,
Bérard, elcr, clc,. parce que cette tàelie inoppnrtune nie
meneiait onrnrc plus loin, et que ne serait aièler trop
de puissantes autorités à une expérience assez futile en
elle-même et par lmp élémentaire, pour ne pus mo servir
d'unc outre qualilieutiun quej’ai uu land de ma pensee
et au lion! de ma plume; attendu que cette pauvre petite
expérience n’¤ pas meme le mérite de se rapporter aux
lnhuoirst, ni aux Enlusouiru ilcs autours donlje rais

imucnss sr cnupnuîs. 383
parler, mais tout bonnement à des Insecte: proprement
tlits, qui sont d`un organisme fort compliqué, — re qui
err cunséquenct: renal inadmissibles uu plutôt impossibles
les résultats truinpeurs que j`en ai obtenus.
Vajntiterai que si je nie permets de rapporter des
fragments du tnxu: de plusieurs écrivains celebres sur
cette matiere, c`est pour que ce bon gram, seine de
distante en uistance, ante ii faire passer mon ii raie.
Je laisserai également de cote les Expivienrex pour
servir ai l')tist0we de la génération du animaux et du
plavtlzr, par l'airbè Spallauzani, le rélèbre professeur
¤1'lristoire naturelle à Vuniicrsrte de Pavie, ouvrage edité
à Geneve cn HB6, qui ai fait beaucoup de bruit dans
sun temps, et qui est précédé d`une Ebauche de Vhisloire
des élrn organisés avant leur hbtmdatiun, ùrrite par lean
Scnubicr, ministre du SuinL—Evangile et bilrlintlièaairv
ue la Republique de Geneve, et mi ce cumrnvrrtateui
s'cx prime de cette nianrère1
« ll (Spailanzani) nous apprenti ainsi a ne pas decirlvr
a qu'rI n'y a rien tl`e>.istant lh ua il rr'y a rien de visible;
» et qu’rl n`y tr paint de fœtus avantla Nrundatiou, pam:
u qu'0n n'avuit pas cncure sti les wir, »~ ,
le ne dirai que fort peu de chase dela Philawphir
zuoluqùyuedc Lamarek, professeur de zoologie au Muséum
tl'Irist0ire naturelle, rneinbre dc l'lnslilut; ouvrage fort
important, etiite a Paris en l84JB
Ie nkn citerai que le passage suivant, tnnrc secaml,
page 62:
a ils ruennnurent tlonv (les ancrens phrlnsoplies) qu'il
» s'apèrart des générations direms. r:'est-à-dire des gê-

38l woman:
¤ nérations opérées directement par la nature, et nan
¤« tormées par des individus sl'espece semblable; ils les
o rmnimèrcntassexiniproprementgéndraüomsponlülûri
» et comme ils s'aperçurent que la décomposition dus
» inatiérw, soit végétales, soit anintalu, fournissait à
u la nature des circonstances faiorables à la création
il directe de ces corps nouvellement doués de le vie, ils
n suppaserent mal a propos. qn’ils étaient le produit de
n la terntentation,
n Enün, comme à ces époques l`liist0ire naturelle
n n'avait fait presque aucun progrès, et qu'on n'avait
» observé que très·peu de laits relatifs aux productions
¤· de la nature, les Insecte: et tous les animaux que
n l`on désignait alors sous le nam de Vers, etaient re.
» gardés généralement comme des animaux tmparfaits
n qui naissent, dans les temps et les lieux favorables,
v- du produit de la elialeurct de la corruption de diverses
» matieresr
n On croyait alors que la chair corrompue engenxlrait
n directement des larves qui, par la suite se métamor-
n phosaient en mouches ; que le sue extravasé des végé-
¤ taux qui, à la suite de certaines piqûres d'insectes,
n donne lieu aux noix de galle, produisait directement
n les larves qui se transforment on Cinips. eter. eu.;
a ce qui est tout—à-fait sans fondement.
a A mesure que l'0n sentit la nécessité de recueillir
»• des laits, et d'ohoerver aven précision ce qui a veri«
n tablementlieu à ect égard, cn parvint A découvrir
¤ |'errenr ou les anciens étoient tombés : des hommes
n oélèbres par leur mérite et tears talents d'ohservation.

unucnss er urmicns. BB5
n tels que lledi. Leeuweulmeck, etr., pronvèrent que
» tous les insectes, sans exception, sont ovipares, uu
» quelquefois en apparenne vivipures; qu`on ne voit
» jnmuis paraitre des Vars sur la vuinde rorrompne, que
» lorsque des Mouches ont pu y déposer leurs œufs;
·— enlîn que tous les anumnux, quelque irnporuiits qu'ils
» soient, ont les moyens de se reproduire et de multiplier
·· ens-ineuies les uulivulus de leur espiwor »
l'ni lt-nu o ritcr ce pnssage de l,uxnurc|<, ii le uioltre
.¤ l'uppui, pour ainsi dirr, de ret npuscule fantuisiste et
leger, oliu qu'iI snit bien constate, bien avère que sije
crois, dans une certaine liniitc, ai la génération spontanée
de certnins Infusnireujr n'y crois uullcrnent lnrsqu'i|
Jagit nlc lunes dununul nuwsunrcà lu Mmxrhr qui tlepuse
ses œufs dans la \iarule plus uu inoins luisnndee, malgré
l't·s]>êI'l®nw lnlluuit-i¤st·, qnurique Vnrl vslftlvlalinnlic, que
j‘en ai fuite, ct dnntjetlunnerai les détails toutrà—|'licure
En utleuxluut, je ne puis résister au désir de enter
uneure un autre passage, tiré du llinliunruxirz ubrtge du
seùnux médicales, édition Pnuekoucle, l’urit1. l823,
Vnici ce qu`nn lit dans eet excellent ouvrage, mme
lruitxùmc, pngc EBS:
u Les antagtinistes ales générations spontanées ont
» nhjectè que. innlgré lu diflirullé nl'e>.pliquer l'm·igiuc
ai des oniinuleules microscopiques, et quoique les psrents
»¤ de tous ne soient pas connus, un a ccpcnilnnt la ccrti·
»~ tusle que plusieurs engendrent. Or, disent.-ils, l'.1naInr
n gie, sur laquelle reposent la plupart de uns eonnuis-
n sancos, iloit porter à entire qu'il en est de même pour
xx tous los nuire;. Mais riru n‘est uuiins démontré que ln
E5

r- nécessité d'ailnptcr une pareille conelusran, ct surtout
ra de soutenir quc, si quelques animaux inicrescupuiiun
n ont la faculte de praduire leurs semblables, tous prix-
¤ viennent d'autres animaux semblables a eux et anté-
» rieurs. A la vérité, Spallaazani assure srrierxacinent
» que plusieurs brnvent l'acti0n d'nn feu de rérerherc,
» ct que les germes de quelques autres ne sautïrcnt prix
» quiviqu'an les expose a la chaleur de l'eau bouillante.
n lrlais personne ne crurt auj0urd'liui A i.l`nussi étranges
rr assertians; clles sont ineanciliulrles avec l'cxr:essive
»~ délicatesse dc texture de ces animaux, qui périssent
a tous, comme chacun saut. aux apprnclres d'une saisen
n rjgoureuscr S'ils sont sr épliémùrea, s'iIs ont une exis-
» tence ai freie et si fugace, conçoit-ori que leurs pré-
rv tendus germes ne partagent pas lc même sarl, et nlers
n comment parviennent-ils A se régénérer dans la saison
ir eliaude,eir on les voit. paraitre par myriades'! Spallan-
u zrini pour rendre rarsnn de leur· apparition, n imaginé
n que leurs germes sont disséminés dans l'air, qu'ils
» tombent dans les infusians, et qu'iIs s'y develappent
n quand celles-ci sont propres à favoriser leur dévelap·—
» pement. Les lauteurs de cette etrange doctrine n'nnt
» donc pas rclléclu qu`il en coûterait mains, au qu'il
rr n'en coûterait pas plus à la nature de créer directo-
» ment des anirnnlcules microscopiques, que de conserver
rx dea mnlécules organiques valtigeant au hasard dans
» Yatmosphere, en canrantle risque de ne jamais ren-
» contrer ni les circonstances, ni les substances prapres
» A les mettre en état de se déielopper,
rr Quelques animaux microscopiques se manifestent

nancuzs rr causruuü. 357
» tluns des eurcnnslaiices singulières; mais nn n'a pas
il manqué nun plus de stibterluges pour se tirer deee pas `
»» ernharrassaut, On o dit que elicz eux ln vic peut èlrc
·» suspendue durant un laps de temps iurt long, et qu'nn
» parvient ensuite à la leur rendre en les plongeant dans
·· Fulmospliere qui leur convient. Ainsi le Rat¢Frz étant
a réduit à l'ètat de murt par lu destruction, sc ranirne
¤~ et se meta nager quand un l'liuinectc. On I`a rendu
n a ln vie après l'avuir tenu pendant deux ann(·t·s rn-
n tiares dans du sable see, Spallanzani l'a init sérlxer
n ouxe luis etreviri-e autant de fois. Mais cette asser-
» tran estelle admissible? La tie n`c>.rste plus là qn'en
» puissiirwc, cn un mot, il s'y eu trouve suulenieut en·
u cure |e< conditions et non la realité, Dans ce ens, nul
n doute qu'il ne s`upèr¤ une nant elle vréation, une uuu-
zz vellevtvtllctttiompltittltt]u`unt·\Grilnl¤leressusuitaliun.
» Les Yzrr.iru:rtinau.z ont fourni des nrnu-s p|n~
» avantageuses aux partisans des générations sponta-
» nées, et emlrarrassè bien davantage les udversuircs
n dr ee système, Crs vers sn déxeluppeut dans le rorps
» d'mutrcs animaux. On les rencontre souvent dans des
» entités, dans des tissus où il est iuipnssilrlc de supptu
u ser qu'ils nient pénétré en les perçant: tels sont les
¤ I·`iluive.i qu'on Irauxe étendus le long dela oolunne _
» vertébrale; les tiurdylcr, qui nenni-nt dans la uliuir
» des muscles; les vers Hydatidairu, qui lrnlsitertt la
» profondeur des visoères, L'état organique de l'individu
a surlequel ils tivent en parasites, influe sur Vexistenve
» de ces animaux; ainsi Fintlammutiun, ou du moins
» un degré de surexcitalian vitale qui s`en rupprn<·h¢»

ZXBB zwrmu:.
» provoque la lormalien des Hg/dalides, eomme l'irri\u-
» lion des voies digestives, pnriùe seulement au pnlnt
» ifesulter habituellement la secrétion des follicules mu-
x· queux, fsvurise la naissanee et la multipliratiou d'uue
» loule xI'uulres enlnzoaires. Uélsit bien là le Lus ilo
» croire a une génération directe et sponmrrûe, eumme
li le Ion! aujourd`luri Rudolphi, Brernser et les esprits
» les plus eeluirès, Mais on simu mieux imaginer des
» germes A'uue Iéuuilé excessive qu'en lit eliarrier par
·» les vaisseaux ovee des lluinles eireulnloires, et déposer
¤ çà et là avec les produits iles sèersêtions et zlrs nshaliii-
in sons, cte., ete. »
Si je rue surs èlendu, peut-ètre uu peu plus longue-
ment que je rr'cn mais Vinlcntiou, srrrlu eilalion exlraile
du Dictionnaire abrégé des sciences médicales de lt§2·Ll,
e'esl qlliil m'a été Impossible d`en relrauelier les par1r»
graphes les plus soillnuts, par lu rursou que lou! ec que
j`ui nippone ru`zi semblé également digue d'iu\érel Il
étoit aussi ¤l'une eertaine rmpurtuuce de luirc eonrrnilre in
quel degré. a cette époque, eu eliril la science de |`bélé-
rogènie, ll est vrai quefournrs pu ue prendre que ls subs-
lnnee, faire un rèsurné de ect article, mnrsj'¤ursis craint
aIors,en Yéeuurlaut outre mesure, nl`en dénriiurcr le sens.
Les considérations que r1eveluppel'au\eur·nleoe travail,
dont je ne eunnais pas le num, uu sujet de lo lkeoudilè
incroyable des ln/usoirex el de leurs lranslurrnalinus
successives; Yopinion qu'rl émel: « qu'rl n'eri eoûterail
w pas plus à la ualure de creer direelemeut les onimsl-
» eules mieroseoprques, que de conserver des molécules
rw organiques volligearit ou liwiril dans Fntmosplière; >~

les résurreutmns ou revivilicnlinns des RaliEras,upres une
n¤ortnncienne;le< Enlozuuires variés prunantnaissanee
el se dévelnppant dans iuuics les parties du corps dea aui»
maux; lnun ces lnils prndiycux n'ètaieuL-ils pas dignes
rnzl`Ield'élre rclaléa presque dans Ieurcnlierî Je n'ai dune
pas pu (uiré autrenicnl que de me laisser entrnincrixuiter
lextuellemcut mules les curiosités de eclie réelir lüinlas-
rriagorie, dant la pluparl sont presque aulant admixca cl
préconisées inuintcnunt, que cmnlvattues, r.on|A·s\ées, dé»
nnlurée> eu même niùcx par [ca plxyawlogisles inndcrne~
l’uis=ent donc un jour,qui n'e»t peut-ètre pa: lnin, apn-;
lan! de desnucnrxh inlcnuitlenta nu sans cease renouvelée, —
les lM!rug!v•ùl:.¤ et lus panspermislex enfin rèconciliéa
una bonne lois, dormir en paix vl se dnnner la main!
Jedumnndcrai In pcrxnissiun, pour continuer mus mia-
Llons, déjà Inrl longues, de Nluler cliuum UOI]<:·Gi, juge-
ment un peu eontruulintnirc el. cnn|re«pnrLic de ce qui
précède, el qui nat puisé dan< le Trmlé élémentaire de
Phyriolagie humains, par I Béclnrd, prnfcweur àla la-
vnlté de médeuinu delkiris, il' édition, Paris, 4856, page
HJ76 § bill:
« liéndmliun xpunlauér. -—· Inm=qu'nn |ne\ dans l'1>nn
il dus >ul»»lnuL·es animales nu végétales, et qu'én nhan-
» donne le vase qui les enntient à l'nir hbrc, il se dé-
» xelnppe bientôt dans In macération dea animalcules
» vnmrusénpiques (Munadcs, Truuluélizs, Enehëlidex, Pu-
ll mmecùx, ele,]. ll`nu proviennent cnrs unirnuux, auv-
» quei< un dunnc snmcnl le nnm d'InIusuires'! Malgré
» un lres—grend nombre ifexpériences, la question de
xv savoir si eus animaux élémenluires peuvent naitre

3DU znnunurr.
ri spnnumdrrtent, pur ln dèsugrégntierr et lïrrgnrrisntinrr
-> de débris nninrnux ou vègétuux, est encore aujour-
·« «l'hui indécise et partuge les nrrturnlistes.
ri Cc qui estuertom, e'cst, que leur dévcluppexncnt ne
» s'opere qu'à l'nir· lrbrc et snus l'in|luen¤e d'une eer-
¤· trune température. Lnrsqrfun place lu suhstnnee or-
» gnniquc dans de l'cnu distillée, après nvnir elurulîé le
» tout ai 400 degres, pour détruire tous les germes rl`n-
» nimulcules qu'elIe pourraitcentcnir, et qu`en supprime
¤ le contact de l'rrir en lmurlrnnt le vuse ou en I`etirant
» à ln Inmpc, il ne se developpe pus d'nninrnleules,
u Les Ven irtlartinaua: ou Errtoxoairu, animaux d'une
» organisation généralement asser. compliquée et pour-·
» vus rforgnnes génitaux distincts, ne se développant
xr jamais par génération spontanée dans le corps des oni-
w rnitttx visatrlst ainsi quon l'n qualqutluis supposé.
lr wux qui sa- trouvent dans le tuhe digestif ou dans les
u bronches tle~ animaux peuvent s'y intrmluire par les
n voies nnturelles, suit à |’ètnt de developpement plus
w ou rnnins manne, soit à l'étntr.\'ceul'. Quant à eeux qui
ii existent dans l'intérieur même des organes, rl est vrai-
»« semblable qu'i\s y unt être portés par les vains de ln
» eireulatinn. Les ânes rncrnhrunes des vaisseaux d'un
. »· petit cnliliru ne constituent pas un nhslnele inlrnnehrs-
·· utile itucs aninruus., |nrsqu`rls n’ont encore que de
ir petites dimensions. Les Entomuires trnuxès dans l`in-
ii tèrieur du rorps des fœtus cnenre contenus dans le
» sein maternel, ont pu s'y introduire au travers des
» minces parois des vuiswmux plnecntuires.
» Des auteurs, amis tlu merveilleux. [ont naitre des

» animaux uiu·r0sr0x\iques tlnns iles inlusiuns ue marbre
ti et de granit, dans iles rlissnlutionsdc sel mnrin et desal·
» pètre, ll serait superllu ile réfuter ees erreurs : un peut
» uI.l.irmer ¤ujnurd'hui que ces animaux pruvenaient du
·· dehors. Quand on (est prémuni enntre les nppnrts du
vn I‘air atm0spher|que,les aniinulcules n'untpIurrepnru.rv
Vnwi cequedit à snn mur snrlesEnl01mzir:x, M. Flau-
rens, membre de I'Aca:lêmie des Sciences; ret nrtiele
extrèmement curieux 11 été publié en rnai ISM, dans le
Jnurmzl des Smzunlx, et reproduit par ln Revue du Damn
Mendes :
nr Pendant longtemps ln théorie dela génération spon-
vv tunes avait pu invoquer en sa lnveur un lait vraiment
u étrange et inexplicable en apparence: i:`ctnit l'exis—
» tence des Entuzualres nu vers intestinaux. Lu présence
»» de ces vers qui nuissentjuxque dans les tissus les plus
n secrets, jusque dans l'inlérieur des muscles, dans l'in-
» terreur du cerveau, semlrlnit un véritnltle mystère;
» ch bien! ce mystere est aujnurrl'liu| expliqué , et l'o-
v> rvgine de ses etres étranges est ramenœ aux lois orrli-
ll «mes·i»|mp««·taei1«§··; nullement enc mms amm-
» des eus les plus nrcruvilleux et les plus étranges de la
» tlniorie des mélumurplmses. Cest ce qui est décidément
·· ètnlxli par les beaux travaux de M Van Hencden. Oui
«· se fût doute, avant ce savant, qu'un ver parasite l'ut
w destiné à passer sa vie dans un animal. et l'autre par-
«¤ tie dans un autre, qu`il rlût vivre h l`étst Icehxl dans
» un animal lierhîvnrc, A l'éL-tt adulte dans un animal
» c;u·n:issier? (Yrsl pourtant ce qui arri\e. Ces animaux
n clrangent en quelque sorte iI'h6|zll¢rie. Ainsi lc lapin

un luge etnourrit un ver pnrnsite qui ne devirndrn adulte
n que drtns lt: chien; le mouton nourrit le Cœrture, qui
» uw temp ueviern nm. Tout un- parasite pmu
xt par trois pltnses: lu premiere est eelle de l`ceuf pondu
·v rlnns l'intestin du carnivore ct roictd pur celui-cl; tn
» seconde eelle de l'embryon: l‘oenl' est avale par l'lier-
w Lrivnre, .1vt:cI'herbe qu'il broute, ct il éclot dans son
n est.nrua¤;la troisieme est celle de Vudulte, celle-ti it
» lien dans lc corps du carnivore qui se nourrit d'lier-
» hivoros. Tout le mystère est expliqué sans génération
» sponutnën,. , ii
Vuilà à peu pres les prinerpnles mtatiuns que j'nvais si
luire, pour donner quelque poids à ce petit article, qtti ne
signifierait pas grand chose, snns cette adjonction indis-
pnnsuble.
I`y ltjuultzrttt Cncûrt`, Cûmtltc pour lc liuuqtict, quelques
renseignements tenant du prodige, que nic fournit, au
moment de fermer unes livres ét peine enli·'onverts, l'Arni
des Sciznecx, jaurnnl liehdumadnirc, publié pur ltl. Victor
ileunier, ouvrage rempli tl`e\r:cllenIes données hetûrxugé-
niques, qui 11 cuinvnenue 2 pnrztilre on IBSS, ot s'r:·l
continué jnsqtfen IE6?.
Le tome premier de cet uuvrnge reninrqunhle tlit, tou—
iuurs fr prupnsdu génération spontanée, que :
« lrc prineipnl nlistitele vient de lbyteesstvc petite~st~
·» des etres soumis à l'ulrs¤tv¤tion: petitesse telle que,
» malgre Ixouteslcs prtëcrrutions, il n'est jnmnis certain
·· quc des germes orguntquus nc se sont pas introduits
¤· pui la vèltirulv tlcl'uir nu dc Venu, ou pur Vintermû-
n tlinirc même des suhstitnees sur lesquelles on opère.

— dans les nppnrcils qui sont le tlièàtre de l'¢·xpériener.
» Ainsi, les uniinaleules caunus sans lc nom de Mana-
» dts, ont l millième de millim. cle diamètre ; les Spare:
s (nu gmines) des Munldinéex sent œnlcrmésuu nambrv
¤¤ de plusieurs milliers dans de petites autres, dant plu»
» sieurs milliers tienxlrnient rlnns l'espa<·e occupé par ln
w· tete d`une épingle; I'<·au distillèejusquï cinq fois ren-
¤ ferme enenre des molécules organiques; enlin la paus-
xi sien qui vnltigc nlnns l'uir contient de petits rarps
n susceptibles de se renllerduus l'eau. et que Schultz.
» regarde comme des lllonades desséeliées; rlles Ievivent
» dès qu'cIIes sont Iiumcetèest »
Un peu plus luis, en lrnuve cette merveilleuse expèru
iuentntian qui semble tenir de la magie la plus invrai-
wmlwlable, eldevant Inquclilc les plus célèbres pres\u|i—
uitnteurs l.le nntre èpvvque ne sont que des pygnièes et des
innluvlraits:
a Ill. Grns ayant pm de I.: innme à'} mètres de profan-
» deur I'ense|ucnça d'Englèuzx et la reveuvrit ¤l'un du.
»· que ile verre. Il vit Ics Englêvizs se para/îsszr [expres-
» sion technique: qui signitic se nlixiser en plusieurs
N p.irtie~ égales) et prailuire les unes des nniuinleules qui
» nmuni1en1,Ies uutrcs Llcs cellules qui se eonvertirent
» cri Naviculcs ; <l'uuIres enliu se mirent ai vêgéter, nou
sw pas seulement ai la manière des conlcrves nqmitiqiics,
¤~ muis rnmiuc des meusses srènirnles ; En la lin de l'e>.pü—
vw rienec, elles avaient utlcint une hauteur de IS milli-
» mètres, Ainsi nu peut semer des animaux et rétnller
in des plantes. Il n'y n pus de ligne de déuiurration enlrc

396 znowsis,
n les deus règnes végétal et animul ; il n'exisIe, à pro-
» promeut parler, qu'un seul règne organique. a
Nous sommes bien loin, je présume, de connaitre à
fond les secrets les plus infinis de la nature, qui ne nous
sont dévoilés que lentement ct un à un, après de bien in-
gratcs Investigations. Mais nous sommes néanmoins par
ees études, que je qualilierai de rryplngéniques, sur la
trace des plus grands mystères, et peutttre arrivés de
plus en plus au moment décisif et solennel de les expli-
quer couramment. lusqu‘nù ne nous conduit pas en el`l'et,
en l'adme|.tant, la transformation inexplicable d`animal—
oules en plantes? Uimagiuatiou la plus vognbondo et la
plus echevelee ne peut pas rever de plus prodigieuses
réalités.
C'est ainsi que l'li0mme arrivera peu à peu, en péné-
trant dans le sanctuaire de toutes les œuvres étonnantes
de la création, à se rapprocher de plus en plus du some-
rain Créateur de tant d'hnrmnnieus»eer et sublimes mer»
veilles, et À le gloriûer dans une religieuse nslmirationi
Enfin, en février t859, tome cinquième, lc même
uuxrage lait muntmu sl'une expèrience un un peut plus
interessante uleM. Puucliet: expèrience que je ne puis
passer soun silence, et quu sera la dernière de mes num-
hrauous citations et ue rues explnrntiom dans le xlumninr
si vaste et si mystérieux de la suienu: lxétèrogéniquc,
Voici ce passage que ie regrettcrais du n`a\nir pas
transcrit :
u On ramasse une innomhruhlr quantitbiliinimalculca
n rnicroswpiqucs à la surlnvo d'uuc rnarémtinn. On sont
r des Knlpndn. Il y en u plain une cuillère à calé. On

xoocuzs ns csorncis. 395
w- les verse sur unc plnquc de crislul, cl, nu muyon r.l'une
»» petite molette. on les triture, on les hroie. on lus pnr.
» plxyrisc pendent dcux lxcurun.
n Les Kalpoder ne forment plus qu'une pâte homogène
» nom pnsèe de granules de ln plus extreme Iiuessc, Cette
n pète est délnyée dons BU gram mes d’enu distillée. Puis
» nn hit de cette onu deux parts. Une moitib est ûltrée
n et reçue dons un verre à expérience; l'nutre moitié
n non ültree, est dépassée dans un second verrc. Enfin on
. n recouvre les Jeux verres d'une cloche de cristal inca-
» Iore, et on nlmndanne Pexpérience à elle-meme.
i· Quatre jours apres, ln température nyant été en
¤~ moyenne dc 25 degres (dons le lnboraloirelieu dc
w- Pexperience), on explore les verres. On s'u\londsit s
ri y trouver des Kolpndu, A en trouver un plus grand
n nombre dans le rase dont l'«¤u rl'nVAil pas ele âllree.
» Rien de tout cela.
n Ln verre d`enu Hltrée contient une innombrnble pg.
» pulalion de Varliulles ut rien que iles Vortiullar, Lc
n verre d'eau non liltree contient des Momdu cl rien quc
» des Moruzdcx. Et lus Mnrurdes sont en petit nombre;
n du sorte que, cnntmireinrnl ii vo qu'on eût présumé,
» l’csu lillrée est bcaucoup plus riclic que |`nulrc cn
rr unimaloules.
» Lo Panqmnxi: cxplvqur-t—ol|e relu Y Si les lnlusoircs
» proviennent d'œul'< en suspension rlsns |'nir, pourquoi
» point do Kclpudex, qui pulluluienl dons lc laboratoire?
~· Pourquoi des Vorlinllsx ici, des Monades là? n
Cette dcruiere expérience de M. Puixrlret est incroya-
Iulc, quoique véridique. Ouu diroicul lcs Niwlns Flnmel

390 moumu.
et les Cagliostro, tous ses (arcanes elierelueurs de pierre
plrilosoplxule cl de transmutation de metaux précieux,
tous ces prlbneurs de science hermétique et d’nlcIiimie,
s'xlx revenaient au monde, pour assister au spectacle
rnagiquc des découvertes sérieuses et innhenliques d'un
des plus grands sorciers et de tout d‘uutres de notre
savante époque? On voit lrien, pour finir par une perrsnîv
humoristique,
l'oxmr¤l du grav: au deux, du plunxaut au sévère,
que le célèbre Lrèlérogénislu de ln unpitnle de la Nurinnri-
die hnlnte un punuiis, le paradis 1.lu sorlrlegr, uu certes
il ne manque pas ile pommes non plus, comme dans le
r rai paradis iles saintes écritures!
Or donc, pour arriver xlêlinitixemenl ai ura singulière
avunlurc, upi'(·s tnnt de fllëtours forcés, i]u'0n ne peut
cependant pas taxer d'èeolr· lxuis:«onnii—re, je dirni que,
mc Irouvnnt pur iinsnrnl à la pènlierre ¤\',·\lger, — il
y n de eein enrimn I2 ans, 4 Yidèc me tint d':iehei¤i‘·
tlnnsle but louable de tenter une taule petite expérimen-
tation de ma façon sur lu génération spontanée, quelques
Cmbu, Ixxnguusln et Homardx, dont le prix inoelèrè m·
ilevail pas entrainer ma ruine
Toutli: monde cnnnait miam. que moi, ou du moins
nussi hirn, le galbe de res nniiunux marins, dont cer-
tuines especes sont tort laides et quelques-unes menue
rrpoussantes par leurs fermes imprévues, hetemclites
el bizarres Il est donc snmernincnrcnt inutile de les
caractériser pur une iiingnose quelconque, si ce u'e¤t
<l'a1jou|er que ces lrulntnnls des eaux, qui, pour ln plu-

Mouans: ar causncis. 397
pnrt, de wrts, grisjaunâtrns ou chinés qu'ils étaient de
leur vivant, deviennent rouges à la cuisson, ix l'instar
des Ecrevisscs de nos riviizrns, sont des Invnlébris, sc
ratlaclmnt znologiqucrnent aux Evntuwxozuaircsourirmcllx,
prcuunt plncc, dans ln clnssilicnlion du règne nnimol,
apres les Imectu proprement dits, àla snitc des Myria-
pode: et des Ararhuides
Du reeitc, ces mnllneureux Crustacés, ces grutesquc—
productions de l'()cè2tn, Jn In mnrcbe lourde, obliquc ou
rétrograde, qui scinhlcraient apocryphes, un upouulypti.
ques, si l'on n'cn avait que des grnvurcs et non des spéci-
mcns grimxxçnnts et grouillants sous les yeux, dans tous
les ports dc mur, nejouent qu'un rôle sccondairc ctincrtc
dans cette circonstance ; il est donc rationnel de nc pas
ultirrr sur eux des regards lmp prolongés; d'nuttmI plus,
jte le rü|\t‘·tt>, q\|'ilS nt: sont que le ulmutp du Vexpûrlmcu-
tntion dont il s`ngiI, des compnrscs tl'nn|1tnl plus muets
qu'il lnutquuls soient mmts ct bien murts, et que dc plus
ils sont gànémlcirienl d'une laideur qui prète à l'bilaril«i,
I1 lorcc d'ètr¤: fantastique, met: leurs cnrtipaccs bossucs,
epineuses, un légèrement poilues, leurs grosses pnttcs.
cl surtout leurs yeux hôtes articulés, s'agitnnL en sans
wnlrairc, ct rcsscmblnut par la forme a des glands de
ulièno, ou à dc certains cryptogcunes coniques, nouês,
ilélcctucux, dilformcs ; lc tuut faisant pcnscr ou crayon
capricieux dc Gninxlx ille, ix ln plume artistnzmcnl pitto-
resque ct à lunettes de Tbéopliilc Gautier, dans Alorrlus,
un bien vncore à celle si sutivcrninrsnxcnt ûlincclnulc dc
Victor Hugo, dans cerluiiu piissngr de lu guntte des
lluuves des Travailleur: rl: lu mrr.

Vuici dune l'usaga: insolile ana je lis de man acquisi-
tion, c'est-Mlirc de nu·~ inlnrtnnèa Crustaaèee.
Rentré uliez moi, favisai une huile a cigares dont je
rn'e|nparai, assu apncieuse panr que ce récipient pû!
mntcnir intégralement taule la rargaisnn marine dant ju
viens ll'Llwuvhcr lc portrait avec une plus ou mains lien-
rcu>e ressemblance Je une rendus alors dans la rnaisan
—· (rue Sainw) ··- uù j'avais Vliabitulle de prendre me:
repas; là, je priat Vhbtesse d'avmr l'uhligcauce de faire
nuire mœ betes, sans aucune espèce du cunxlimcnt, sans
sul ni poivre, purement ct simplement dans l'eau, cr
qu'elle s'eiupn:ssa de laire. Mes Crnhes et leurs acolytes
etant suüisnmnient muleur caquelicat, alors je las em-
paignni. l`un après l'autre, tout ruisselants nfnau bouil-
lante qu'ils étaient, pauvnnt à peine les tenn·,à muse da
calurlquü nulle qu'lIs dégageaienl, el je les lnumtl ainsi
inwntinent dans la huile, qui avait été prealablement
examinue ct esauyêe avec spin, intérieurement et exté-
rieurement. Je ne mc cunlentai pas de lermur cette boite,
séance tenante, nu mayen dc san léger 0auver¤le.j‘eus
de plus la prèenutian prudenlissime de coller des bandes
de papier sur tantes les jointuras, puur ètre bien sûr
qu'elleé1ait lxermètiquementent (ermée,etque l'intèrieur
était sans contact passible axcc l'air cxlérieur. .. Bien!
tres-l.vicnl.. Alors, je plaçai saigneusement ladite boite
dans le tirair d'nn meuble, et je la Iaissai vepaser paisi»
lrlement en cet endruit pendant I2 ü l5 jaurs. . . Je l`a·
vnis même un pen aubliée, lnrsque, un beau malin, en
eltercliantjc ne sms quel objet, jbaperçus le cereueil de
mes Langauslus, rna bmw, en un mnt, et je me dis in

umrnmzs xr csusnus. 399
pelle: Voyons un peu ue que mes pauvres (Lrustaœs sont
devenus, depuis qu`ils sont enwvelis lhdedansî Je dém-
nhni done, en songeant involontairement aux mamies des
uaeiens snrcnphnges de la grande pyrsmide de Glilseii ,
construite psr Clièuprx ; ju délaehni les bandelettes de pa-
pier, wujours parfaitement collées, etfouvris la boîte, ..
Ce que ic us alors, bien que je fusse dans la viexlle Ivo-
vium des lloninins, I'El-Diùaïr des Arabes, |’Argel des
Espagnols, ct nun dans l'an\ique Egypte, pres de Meni—
plais, nie jeta dans ls plus indicible stupeur; et il y
nvnil de quoi! Lu boitesèpulcrc etait janclnîe de Larue:.
ile Chrysalide: et d'lrn:ecle.r parfait: de la grosse Hamelin
bleue, de la Alluuolls à viande enfin l . .. Quelques-uns de
ees insceles étalent dejà morts, nl`eu|res parfaitement en
vie, ou en cours de transformation, et ne nlemamloicnt
qu':3 svrtlr Ile leurs vnlueombes, pvur aller respirer |'air.
le vrai rt le lwn uir, l'uu· du bon Dieu, qui appartient
uussi bien aux Mouches bleues qu'a tout le monde l , , .
Alil par exemple, me dis-je en moi-mème, je ne erois
certainement pas à la génération spontanée, dans des
conditions semblables; ceci est bon tout nu plus pour des
Vibrîonr et des Vulwsr, et nous sommes trap loin de
ee pctil. monde invisible, qui peut se permettra bien des
excculricilès, justement paree qu'll est ext1n·mier0s»ea··
pique· Mais ce qui m'arrive là est néanmoins un peu
ien et un peu vinient I. ..
le n'ui pas eu la curiosité de conserver deux ou trois
de ces lnmeux Diplërn, qui n`out1lu reste rien de renier-
qunble, pas plus que leurs encens, ct qui sont pcubètrc,
mais je ne snunls l`nllinner, la même espèce que les

tilt) zoouoarz.
Mouches de France qui s'ahatlent également aiee volupté
sur les corps cn putrélaction, et dant l'appel|ation gêne-
riquc ct spéeilique est, je crois, la Musee mmiiloriu
(Liane), qui appartient ala famille des Athdrucéru cta la
tribu des Mureidu; inais tous ces noms entornolngiqaus
n'ont absolument aucun rappurt avec mon revit, et sont
par conséquent ici sans importance.
Je crois devoir ajouter, selon toutes les règles de la
plus stricte equite, et alin de ne pas exciter la jalousie
de la nombreuse descendance de res Mouches nécroplnlcs,
rclativemcntan lacies que ]'ai esquissé à grands traits
dcs Crustacés qui ont servi de berceau et de pature a
leurs ancêtres, que ce sont de l'0t·t jolies petites betes,
irves, joyeuses, accorles, cnqnettes et bruyantes, dont
les ailes iliaphanes et nerveuses ont dc charmants cl
cltatnyanls rcllets, dont le tliurax eslnvil, Ynbdvmcn d`un
bleu métalliqneluisantet changeant, avec des raies nui-
ratrcs, passant alternativement, zi la loupe, du hlanc ai
l'indige, et qui n'ont ecrtanncrncnt neu, dans leur gra-
cicnx extérieur, qui rappelle le xilain métier qu'cllcs
font; metier tort utile, apres tout, et qu`il faut plutot
admirer que blâmer, car ces mouches sont appelées, con—
curreronient aiec une taule d'autrcs insectes, à faire dis-
paraitre de la snrloce du sel tous les corps en décompo-
sition qui, sans lcar précieux canvour=, Iiniraient par
empcster Voir de rniosmes deletercs et xnorbides. D'où il
laut conclure avec sagesse que toutes les combinaison`
du grand laboratoire de la nature sont admirables et par-
laites; qn`oa y sent la presence et la direeliea constantes
du Créateur infaillible dc toute; <·hnse~!

nnucues rr cxusncia. IM
Je eommuniquai ma superbe expérience, si imprévue,
... Audueex forlunajaeol — a un de mes meilleurs amis,
lll. le mloclcur Couturier, qui est mort bien malheureuse-
ment, in I’eutréc tlu desert algérien, ales suites ecrlaiues
et inexoraliles de sa mauvaise sante, et qui avait eu le
courage surliuniain, malgré cela, lout plrtlrislque qu'il
elail, tl'cnIreprenllrc, au compte du gauverncrnrnl de la
cnlnnie, qui lui avait lait une modique salwculinn, nn
voyage scicnliüqne cxeessixement nliilicile, pour ne pas
dure impossible a mettre à execution, même pour qaieîtl
été hien partant. Celle exploration a Irmcrs le Sahara et
le Soudan, »— cnlreprisc noble et grande l —avail pour
but principal de decouvrir les sources rcelles tla Niger,
en passant par Tonilmurlou, la célèbre ville du Grand-
Déscrl presque ineaririuc ericare des Européens, en com-
pagnie do quelques Touareg qui étaient venus i Alger.
lfeutreprcnaut ct liardi xnysgeur devait se rapatrier en·
saile, eujraversant tout le Sénégal, et en regagnant par
mcr nas possessions françaises du nord de l'Alrique, t·l`où
il était parti ....
Je me plais à rendre cet hommage posthume et sin-
cere de ben souvenir àla memoire de ce jeune savsnt,
grand de coeui· el de earaelere, d’uno alîectueuse simpli-
cité, ¤i'une modestie qui est souvent Yapansge du vrai
mérite, d'une droiture et d'une courtoisie elrev1leres~
ques, avec qui j’eus l'avariIage on ne peut plusllatleur
d'él,relié d'amiIié; qui avaiI.s'il eût pnssédéln santé,
toutes les connaissances et Péncrgie necessaires pour oh·
tcnir les meilleurs résultats de cette entreprise grsndinse,
rnsis dant lu mort prématurée, funcsle et dèplorablemcnt
26

triste, qui a eu lieu au milieu des sables. à peu de dis-
tanee du pnsie de Gêryvillc. est venue mulîzcter doulou-
reusement, pendant quej'étais cn Crimée (‘].
Couturier ne pui, comme ge le faisais du reste moi-
rnème, expliquer le lait de Vappariiion inattendue de
mes lllauclres dans li: corps des Crusleeés, que parle
contact c|'uri de ces inscclcs Eideux ailes, qui y aurait
dépose des ceuls,M1ris comment, de quelle manière celte
punie aussi tennilireuse que miraculeuse a-t-elle pu s’t·f-
feclurrî La etait le nœud gardien, la diüieuliè d'une
explication solide et irréfutable, après toutes les pré-
enulians que j'avais prises puur mettre mes Crabes à
l`ahri d`une telle éventualité, et d'une victoire si glo-
rieuse du la part des Moucliesr
Voila ce que j'avais à dire, rvlalixcrnent à celle expè-
rience, si trompeuse cl si invraisemblable, au sujel de
laquelle, surtout aven toutes les eilzriions péremptoires
que j'ni laites sur la génération spontanée, et qui sont
pour nroi une égide derriere laquelle je m'ahrite, je ne
puis donner une salutiun completement satisfaisante.
Cependant, je ne veux pas avoir le malheur de terrni-

uoucuzs rr nnusncis. 603
ner wat épisode par une grosse hérésie eorrtre la seionee.
jeter mo langue aux chiens, comme on dit ; je ne veux
pas lnisscr plnncr sur mes croyances l'apparcncc même
d'un ilaute, relativement A lïapparitien de mes Mouches,
eliose surprenante, à la vérité, mais plaisante après
tout, et inacceptable, Si je ne puis pas expliquer le fsit
de uiru, je puis aliirmer néanmoins, de la maniere la
plus formelle, que bien certainement il y n eu une
mouche rnalencuntreusc qui auru déposé des œufs, soit
sur une antenne de Langouste, partie fort ténue, plus
prompte à se rclroiilir que le corps de l'nnimol, soit sur
l`extrémité il`une patte, soit ailleurs; ou meme qu'un
commencement du ponte, si minime et interrompu qu'rl
aitéte, a pu avoir lieu turtivement contre une des parois
de lu boite, où rcposuient les Crustacés, au moment pré-
cis oùjallais lu fcrtiwt', sans q\lt‘j'ai¢ W la moindre per»
ception de cc coup de théâtre, rapide comme la lomlre, et
dont indubitablement, j'aurai été dupe. Enfin, quoi q¤'il
en soit, il n'est pas permis tfenvisager cette fatale expé-
rimontution uutrerncntquc comme une amère dérision,
une compléte mystilicutiun peur Fexpertmentateur. Il y
u eu, évidemment, après la réussite merveilleusement
ndroile et rusée tle la llouelic qui noomrnis cette duperie,
au moins une génération de cet insecte dans Io boite,
Bicn quc l'an soit toujours ii se poser cette sempi·
ternclle, paradoxale et emlsarrassante interrogation, à
savoir: si, dans Yorigine des choses, e'cst la poule qui a
précédé l'ceuf, ou I'œul qui a précède la poule? nous
n’cn sommes plus a Pariginc nébuleuse des choses ; et il `
n'est plus possible ¤ujoursl'hui d'udmettre la naissance

MN ZDOLAGIL.
nl`un ètre organique, complique comme l'insecte, sans
ascculuncc maternelle, sans germe, sans oeuf; enr,
comme dit M. Pouclwt.: u Pour les naturalistes He notre
au époque, les siècles armes ont rétréci Io donnainc des
n réalités, et les atomes infideles ne leur eonfeclionuent
n même plus un eirnn. x
Quunta lu spontanéité dela génération dans le ntomln
imperceplible des lnfusuircs, o'cst nulrc cliusc; ceci est
une question pleinc tie dilticultés encore insolubles, sur
laquelle, Cutlime sur bien Wnulres, il xefnil. lèmérnire de
se prnnonner 11'une manière fermelle et inêcusahle, Je
erois donc, à ce sujet, qu’il est ptudcnt ct raisonnable
nl’utt:ndre encore le fui lux de l'avv:nir, ct de s'êeri¤r
avne Lnmnrtintw, un prêtant a ln plttlosnpltie le charme et
'aeoent de la poésie:
Ivueuxé le muriel qui pmu:
Vive; si nxmmz en xilmwr
Il mt pourquoi flottant lex uwndeur
Il xau pourquoi wulznt ln ondu,
Pourquoi la cieux pendant nir noux,
Pourquoi l'h¤umw xuuptr: et num:
El vous, murklx, qu¢ root;-vaut?

SUR LA STRUCTURE DE LA GIIAIE DE PICARDIE
Par M. ll. d• MERCEY.
Un sait qua ln roclie nmnméc vulguiremenl trait
ameure sur une grande partie dn la surlace de la Pi:*nr·
dic, et que, partout où la supv.-ulicic du s¤lestIormée par
des dépots dilïérunts, un es! cerlain de rencontrer betle
même craie à une profondeur loujuurs peu considérable.
Ln rnzussc de craie, souvent épaisse de plusieurs cen-
laines de inelres, qui forme ainsi le sans-sol vlc celle
région, dnil donc nécessairement èlre traversée par tous
les forages elîectuês dans lc but d`i\llcr clucreher les eaux
jnillissnntcs qui, dans d'nutres pnrtins du bassin de
Paris, ont été rcnœontrèu, dans les sables vcrls, et sous
les argiles du gaull. qui les relienncnl.
Axnnt d'cnlreprenulw ces travaux loujours dispen·
dieux, il irnporlc de pouvoir prévoir les tnndilinns de
succès en un pninl délermimi.
Les données lirécs par les géulugucs parisiens de l`é-
Ludr: des bords Est ct Sud du bassin de Paris, leur ont
permis de calculer, avec precision, Yépnisseur des couches
à truverscr, lors du prcmicr forage clïcclué sous Paris,
et de prédire iI'arance un résultat vuctnwivzusement vérifié
par Vexpéricnve. En el'l`et, dans belle parlue du bassin.
lus dillércnls élxvgcs du lcrrain urètacé inléricurs à la
vraie, el. les assises diverses qui cousliluent plus spé-

M16 etnwor;.
einlement oette formation qui u serviàoaraetériser l'eu-
semble du terrain, sont disposés en enveloppes eouoen-
triquex, à surhoo très-régulière, et dont Paris oocupe ln
partie oentrolcv
En s'ée·arI.ant de Paris, dans la direction du Nord , ou
rencontre, i une centaine de kilomètres seulement, vers ln
vallée dela Somme, des conditions qui ne sont plus les
mèmes,eamme on Io croit trop généralement. De là des
déceptions et des nontrndictions inexplicolxles dans les
résultats de oertnina [orages. Les intluetions tirées de
l‘oltitude de l`oriliee nudessus du niveau moyen de la
mer, et d‘un plnngernent supposé des cnurlies vers le
centre du bassin de Paris ètnicnt irnpuissontos pour
satisfaire ilïntcrprèlotion des forages elloetués. Diverses
tentatives faites dans cette région n'nvaient eu d'autre
guide quo le luisnruli lt7tsqu'¤n I803, les retlirrehcs du
lil. lléhert et les miennes nous permirent de décomposer
ln craie de Picardie en plusieurs nssises bien déünies par
des caracteres paléontologiques spéciaux, et de détermi-
ner ainsi, approximativement, la structure souterraine
du sol.
Toi essayé de faire connaitre cette disposition du mas
sil' crayenx de Picardie tort remarquable, cn ce que les
ditîerentes enveloppes qui le constituent ne nié<c·n\ent
plus la situation régulière qui le distingue au Sud et à
l‘Est de Paris, mais ont subi, aprés leur dépôt, des plis-
sements dont le résultat n été une serie d'ond«ilatinus
pnrullleles, indiquées nonaeulcment par les données
pnlbontologiques et stratigraphiques, mais nussx trés-
eluirement dévoilées à la superûeie, par le parallélisme

rrnoernnz nx M cnuz ou rxcnorz. W1
de plusieurs eours d'enu, qui tous, depuis la ligne de
partage de In mer du Nord et de la Manche, jusqn`nu-
delà de ln Seine, mnt tree-scnsiblcmcnl dirigés de l'E.—
ÃO',-Sr A l'O.-IO'.-N,
En jelantlex yeux sur une onrleeemprt—nnntl'ancienne
province de Pienrdie, c'es|·-A—dire le dépnrlcmenl de la
Somme et une partie des départements limitrophes. on
verre lncilcment que le trail geographique le plus amen-
tué est formé per le cours de la Somme, depuis Amiens
jusqu'à son embouchure dans la lllunelie.
En ement d'Amiens, le prolongement de eelte ligne
orientée lrèvscnsihlcmcnl de |'E.-40·.—S. à l'0.—é0·.»N.,
ne eoineide plus avec le euurs de ln Somme, mais avee
celui d'un de ses ulliuents, l'Avre. Yappellerni celte ligne
Fax.: de hz Somme, el. ce nom sem justiûé pur la symé-
lrie presque géométrique présentée par In slruelure du
sel jnsqu':i une grande dislnnce de elmque côté.
Qu’en elîet, «l'un point de la vallée de la Somme tel
qu'l\l7bevil|e, on mcsure, avec un eompns, lu distance qui
la sépare d'un antre paint situé perpendiculairement à
l'uxe de ln Somme, dans le voisinage de Neufchâtel
[Seine-Intérieure), et qui nppnrtientà un nuire nxc situé
nn sud du précedent, nricnlé aussi de l’E.»·'»0'.-S. a l`0.-
60*.-N., et signalé par l'nli`leurcmerit au jour d'nssises
des terrains eretace inférieur etjurassique souterraines
partout ailleurs que dans celle région appelée pays de
Bray, on trouvera une distance de 53 kilometrcsl Si Von
reporte cette même mesurv: dc l'aulrc wie de Taxe de ln
Snnime, on rencontrera, â une distance A tres-peu de
chose pres le mèmc.dans le département du Pasaie-

Il! ozomors.
Calais, un ne orienté do la mémo rntnière que les deux
précédents, Get axe traverse la région do l`Artuir cn
coîncidant avec ln ligne de partage dela rncr du Nord
et de ln lllanelrc. Il est tres-nppnrcnt plus à l'0. dans la
Boulonnais, région constituée, comme le pays de Bray,
par des assises inférieures A la craie.
ll est tacite d`cxpliquer· la signilieation de ces trois
lignes: celles de l'Art0i.r ctdu Bmg sont des lignes de
relovrrnent ou anticlinnles, tandis que celle de la Somme
correspond ou contre de la dépression existant entre les
deux saillies précédentes et qui forme un pli synelinal.
Si, après avoir tracé eos tmis ligues, on cntrcprcnd
une analyse plus eompiète de l`espavc qu'e|les em—
lsrussent, on trouvera, de chaque voté de l'axe de In
Saimne, des lignes secondaires qui sont disposées, du
part et tI'nulrc de cn rttètut uxv, Mur: une symétrie ttus—r
complète que les deux précédentes.
Ce sont d'abord los deux premières vallées que l'on
rrntontre, à droite ct la gnuclrc do la Somme, l’Au\liic ct
la Bresle, dont ln distanee moyenne de ln Sornmc ast,
pnuroliacune, d‘envirun 25 kilometres; puis la Caneli:
ot l'\'ere<_ éloignées l'uno et l'autredes deux vallées pré-
utnlcntes, dc 9 kilometres ct, pur conséquent, du 35 Lilo-
metrcs A droite et à guuelie du l'axe de la Somme. Saas
rlqvûtcr les mêmes considérations que prdcétlunrnrent, rl
sullir.t de dire que les données piiléontolngiques nppru·n~
nvut que les deux vallées de l'Aot|ru: ex de la Bresle sont
des vallées dc relcvemcntou antieltntilcs, otque los deux
vallées de lu Canclrc et dc l'Yeu:s sont au contraire des
vallées dhllaissement ou synclinales.

srnocraxz on x.4 cum un prenant. IOS
Celte disposition pourrait sedéduire, en quelque sarle.
. A prieri, de celle plus generale signalée plus Iraut L'é-
tuile paléantnlogiqne des diverses assises dela formation
crayeuse permet de constater rigoureusement cette struc-
ture représentée dans le diagramme ei-joint, p. ADB et
où la symétrie des vallées alternativement anticliniiles
et synelinules placées de chaque rôle de l'axe de la Somme
est bien évidente.
Ce n'esI pas le lieu d‘enLrur dans des details sur les
caracteres géologiques des diverses assises représentées
dans eelte coupe et qui seront traitées dans un traxail
que je prépare sur la géologie gornirnle de la Piuzinlic, et
dans lequel sereut aussi iliscutèstaus les forages clïeu-
tuês dans cette région.
Je ieraiseuleinenl rernarqucr ici que la nappe aquifere
vient, apres le pli synuliuul de ln Somme, niuurir en
sïrdussnrità l'ari:leile l'Artuis. Sun altitude ioisinedu
niveau di: la mer, dans vette partie des lmrds du bassin
parisien, est, avec le plissomont particulier ala sel, un
obstacle au jaillissement de Yvan a la surluee du sol de ln
Picardie, mèrne dans des poinls peu èlexès , connue
Ainiensi
(Testlà, du reste, un rûsultiilnuquel conduisent les in-
duetiens tirées de deux forages elïoutués, l'un·\u nord rt
l'uu\re au sud de ln Somme. Dans lu levage de Bilruceurt
(l‘as»de—Cnlais), on usl arriiê, sans rencontrer d'eau jail-
lissante, dans le terrain jurussique. Dans celui ile Cour-
colles-saus»!\ioyenuauit (Sonune), ln uuppe aquilère il été
utlcinle et zi rempli, ou partie, le puits. Le rcnrplissage
de ce puiIsjusqu'a l'allitude de 77 mètres au-dessus du

niveau dela mer ne parait pas dû seulement à cette
nappe, mais aussi à la communication avec la nappe
d'inliItr1tion dela vallée voisine qui est exactement À la
meme altitude dc 77 mètres, Le plangement des as-
sises de la eraie, qui. da chaque coté de la vallee de la
Samme,etdepuistxnelongueurde plusieurs kilarnètres,in-
clineat vers son axe, expliquent comment, dans un In.
rage à faire, à Amiens, an aurait à traverser une l>paie·
teur de craie tressensiblement la même qu'ù Courcelles;
carla difference d'altitude entre ces deux points, et qui
est d'envirnn l00 metres, au moirr¤,en laveurtlbimiens,
se trnuve a peu pres exactement compensée par la pente
dela nappe nquiiere entre Courcelles et. Amiens, qui at-
teint un chiffre treswoisin du precedent.
La structure sur laquelle ]'ai insisté est evlle de tuut
Yespuee compris enlre le Brny et l`At'lnis dans un sens,
et Amiens et la mer dans l'aulre sens. Vers l’Est, le snl
parait avoir subi quelques autres intluences, qui, ellcs
aussi, se traduisent au jour par des traits de la géogra-
plrie physique. Ainsi le eau rs dela lraute Somme, entre
Corbie et Pèmnnc, parait coïncider avec une faible ou
grande cassure du massif erayeux. Mais jc ne fer.ri ici
que mentionner l'existr:nce de ees inlluences secondaires
qui ont contribué ii la structure présentée par le sul de
la Picardie, etje me bornerai, en terminant cet expose,
à appeler l'aLtentian surla partie deccttc région t‘luntj’ui
parle et cit les lais de cette structure sont les plus faciles
à constater et les applications à eu déduire les plus cer·
laines.

RAPPORT SUR LA COMPARAISON
FAITE AU CONGRES ¤*Arx
ru- :· lmlllîlux,
DE GERTAINS DÉPOTS DU MIDI DE LA FRANCE
AVEC LA CHAIE DU NORD.
I.uS0cié\e Linnéenne du Nord de la Frame: nyunt
bien vmilu me déléguer pour ln représenter A la session
du Congrès serentilique de France, tenue à Aix. cn dé-
cembre [BSG, après les circonstances douloureuses qui
l'nvnienl empêché de se réunir ii Amiens deus Ie rnurunt
de |'etè, je viens lui rendre compte r1'une des questions
traitées dans cette session et qui lire sun inlérèt de la
cnnipnrnison avec lu ernie du Nnrd de lu France de rrr-
tains dépôts du Midi.
Ces dépôts présentent, au premier aburd, si peu d'an¤»
Ingie axee eeux du Nard, que mm seulement nn n'uvni|
pas jusqualnrs supposé qu`ils eussent le moindre rup-
pnrt avec eux, mais mème qu`uu les rcgnrduiz comme
appartenant a un lerrnin entierement tlilïcrent, le irr-
rain tertiaire, ex à la pnrlie muyenne de ce terrain,
La cnrnpusilion de ces couches est treswariée; les
memes, lignites, nrgilcs ct enlcaires qui les compzsenl.
unnnnctnt une farmuticn non pus rnurine, mais |1uvio» '
lacustrv, et quelquefois enumâtrcv

M2 consuls ifarx.
healriunes très-nombreuses en especes qui se sueeis-
dent. d'¤ssise en assise sont aussi composées de mal-
lusques d’uau dauec ou snuniitre.
Ces especes présentent, ainsi qu‘on devait s'y ut-
tendre, des caractères spéciaux; et, quoique souvent
analogues tt des espèces déjà connues, tantes sont
nouvelles.
Hors de Franoe, ees mèmes espeoes se retrouvent à
Gosau en Autriche, et ti Aix-la-Cliepelle,
Indépendamment de Vintérét paléoutologique présenté
pur ses dépots, on y rcuwutre, dans le Midi de lu France,
un intéret industriel trbsinupnrtnnt. Les bancs de lignite
qu’ils cenlrcnnent sont en elïet eipluités dans le Iassin
de Fuveau. Ce lignite est assez consistant pour rivallscr
nice la houille, Le gisement est aussi cernparahle par su
puissance et sun étendue È ceux de ec dernier Currrbus-
trhle.
La position de ces assises dans la série cretarée peut
être établie ainsi qu`rl suit :
Il cst fneile de cunstater qu‘cl|es reposent drreclcrncnt
sur une assise marine quel'ou rencontre en lrenuuuup dc
contrées et jusqu'cn Touraine, ou dans quelques points
on peut aussi observer que cette craic marine grossrcre,
drle craie tutïeau, caractérisée par le Illiumxtrr breeis.
disparait suus la première assise de la craie dite blanche.
caractérisée par le Iliturnmr enmrxludirlurium.
Cette zùne ai rllwruslcr car-textudrrrarium et les zôues
suivantes ài Miernstcr cor-nngrtinum ct ài Brlcrrrriircx,
ainsi que la craie dite dc Maëstricht nu ealeuire pisulr-
tique seruient uiusr. cn tout ou en partie, l`équix·alent

de nes nssises iluviu-lncuslres ct snumâtrcs du Midi du
ln Fronnc.
Il reste à priwiscr quels sont les termes qui se corres-
pondant cxantemcni nu Nord et nu Midi.
Lo publication du travail de M. Math/srnn ne snra
dans pns sculemcnt utile aux gêulngues du Midi; elle
dcvrn intéresser aussi ceux qui s'occupcnt du Icrrnin
crètncê du Nord, en lcur fournissant des indications sur
Véquivnlcnt lointain des assises qu'i|s sont i même
düêlnnlicr.
Nop. dc Mnncsv,
 
îîëëîg
 

DÉTERMINATION IYUN POINT ISDLÈ
 
CRAIE A BÉLEM N ITES
L'nssisc du la croie à Béiemniles, trèsdnëvelnjupbc dnus
le Sud-Est de In Picardie, s`arrè\e nvcmi. dïrlleundrc le
méridien d'Aniiens, pour èlrc remplarée par |`nssi<e de
croie à Micrnstcr qui lui est inférieure, La zônc de rclle
dernière assise caractérisée par In: Düzruslrr toM1.ugui—
num se trouve ainsi en contact avec In vraie En Bélem.
niles sur unc grande èlcnduc ; nrnis les caractères miné-
rnlogiqucs seuls qui soul ires·pev| lrnnrlrés seraient in-
suilisunls pour rcczollrmilrc cc contact , si les fossiles
spéciaux À clmquc zone ne vrnaicni. scrxir de guides el
nc peruneilnicnt du lc smsir dans quslqucs luculilès.
l)'uprès ln distribuliou de ces deux assises vruycuses,
on p0u\uit supposer que la craie En Bulemnilcs ou bien ne
s`est jamois déposée à l'0uc·sl du irlérrdicn d'Aniic·ns, ou
bien y n eté cnlevée cmnplèlement apres son dépot.
le euunnissnis déjà l'exisleuL·e, sur l`uiignen\cn|, du
méridien d`Aminns, de deux lnmhunux entierement
isolés du reste de lu masse de craie àB¤Elumni|cs, et dun!.
les caractères particuliers semblaient indiquer des puinls
litlurnux cl, pur eoihèqueuil, les liinilcs ucuiilcniulcs du
dépôt de cette Ernie.

L'un de ces points est situé à 26 kilometres N.
nl'Arnicns, à Bcuttval (Sornme] , et l`a¤trr:. À 30 kilomètres
S. nl'Arnicns, A Hurdivillcrs (Oise). Lu distance qui les
sépare est dans dc 5% kilometres. Le premier ile ees
points est isolé du reste de la masse du crnie à Bèlem-
nites par une drslunce de 60 kilometres, et le second,
par une dislzinne de IB kilometres.
Ln crnrc qui conslituc cos deux lambeaux n`oceupe
qu'un¤ surface très-pou étcriiltte. Ella ne ressemble à
uuvunc nuire cr.iic,et son aspect esl tout spécial. Elle
est tendre, grenuc, grise, cl sans silex. Onyrcncunlrc en
nbnndxtncu le Belemnitrs quudmtur ot une uutre espece
très-vuisino du ll. mucrnnalur, mais dont il îuuilrrt pcut~
ôlre, avec quulqucs auteurs, fuiro une espèce distincte
sous lo nnm de B. lizncwlulus, pzrrce que lu pointe n`cn
est pas xnucrnnéc. Dos dents de squnles qui y snntaussi
tresrépandues avaient dès longtemps. it lleauvnl, nttxré
l'attcntmn de M. Buteux. Yindiqtrerni plus Iniu Yespèce
à laquelle elles appartiennent.
Dnns mienne de res deux lucnlitès, lc enntnet de la
nrnie B llélomnites avec la craic sous-jacente à lllierxrster
c0r·nnguinum n`esL risible ; mais j'¤i pu, par un son-
dngc, le mettre è jour, à Hardivillers, dnns ln carrière
nit la ernic A lléleinnitcs est exploitée comme picrre d'np-
pareil, Lu surfuce dc la craie à lllirraster mr-anguinum
est irrégulière, endurnie, tulrrrlée et même percée pur
des unquillcs lrllruplragcs, indices d'une formation lillo-
rnle. (lotte orare est uussi en discnrdnrice très-marquée
aveu lo cruic a Bêlernnites qui la recouvre, de telle sorte
qu'une reelierclie d'expl0i|n|iun de cette pierre fuppztreil

etïectuûe au mème niveau. et à une très-petite distante,
mais dans la direction ois la craie A ltlirroster <·ur—angui-
num se rclèie pour occuper tous les environs, a été
pnur—uivie jusqu'i une profondeur très-eonsidèmblc,
sans aucun succès.
Lu nuuieau ct troisième point à ajouter nur deux
px·ècé¤lent<' et sur lequel je vais cntmr alims quelques dé-
tails, mir il peut servir de type, deinvt nfètre lourni par
le l1n~.ml, En examinant, cu eflet, Vnunéc dentaire, I.¤
collection de M. Pinsmd, je reinztrqtmi un ét-linntillon ile
craic provenant des environs d'llnlIeni·ourt,ct que son
[asm me lit immédiatement assumer à lu craie si porti-
eulière de Benuval et d'Hurtlivillers. Je vèrifiai sur place
ln rénlité de cette supposition, et je pus cnnstxitcr que
ne nouvcnu lambeau de craie à llélexnnites est situe à
lu limite de Dreuil, \ers Hnllcucnurt [Smunie), à pres du
KD kilom. N.-0. d'Àmicns, et A 50 kilom. des parties
les plus proches de la masse de craie â lllelcmnues.
Ln distance de ce point En Benuvnl est tic Bb kilomèt.,
età llxrdivillcrs de 57 kilomètres. Ces trois points (or-
ment done un triangle dont la base dirigée du N, au S,
est de 5l kilomètres; ct dont les deux autres côtés,
situés à l`0. d`Amicns, sont :l'un de SÃ kilomètres, et
l'nutrn de E7 kilomètres.
Lo situation precise Liu gisement de Dieuil est sur le
Côté N. du chemin rfllallencnurt, un peu avant dïirriver
À ln limite de cette enmmune, et avant la croisée du
eltcmin venant de Wnnel,
Unllitude superliviclle du sol est d'¢nviron IOS metres
nu-dessus du nivenu de la mer.

La prol'ondeur la plus grande de I'explait|ti0n est
d'environ 7 mètres. La eraie tenrlrz, grenue et. grise Ã
Bélemnites est extraite sur une épaisseur de 5 à 6
mètres. Elle olîrc une identité complète avec la craie
xI'Hardivitters et. avec cette de Beaural. M. Buteux 1 si-
gnalé la craie de cette dernière totuilite comme phas-
ptiatée, ce qui serait une nouvelle analogie avee celle de
la localité qui nous eeeupe, et au le ptiuspliale dc chaux
est disséminé en rognons asser abondants, surtout i la
base ste cette craie, pour etre susceptibles d’exploitatian,
si le gisement se présentait sur une étendue sullisantn.
Les dents de squales sant tres-répandues. Le plus
grand nombre appartient à une espèce appelée par
M. Agassiz Lamna raphiudun, et mentionnée ensuite
par divers auteurs, en Allemagne et en Angleterre,
eamme spéciale à la partie supérieure de ln craie, Les
échantillons que j'ai pu étudier étaient beaucoup mieux
eunserves que eeux déjà décrits; aussi ai-je reeuanu
qu’rls n'ètaient jamais pourvus des dcntetnns latéraux
des Lurrma et que, par ennsequent, cette espèce devait
rentrer dans le genre Dxyriiina, sous le nom d’0xyrliiaa
rapliiaslon. Les dents varient beaucoup dans leur [arme,
suivant. la position qu'elles occupaient dans la mîeboire.
Les dents antérieures sont longues et étroites. tandis
que les dents postérieures sant larges et courtes. Aussi
pourrait-un, au premier abord, être tenté d'y voir plu-
sieurs especes, L’/etude comparée d'une espèce de ce
genre assez voisine, et eneore vivante dans la Méditer-
ranée,m'a permis de ne conserver aucun doute à eel
égard.
27

UB cfoworx.
Le contact ue cette craic A llelemnites aire la craie
sous-jacente A lllierosler car-onguinuro est tri·s—rcrnnr-
quntrle. Cette dernière craie se présente en discordance;
elle est Lresdrrégulilsre à sa surface, endurcic cz tubu·
lèc; mais à une certaine profondeur elle reprend ses
caractère: hubiluels qui soald'ètre trèstcndre, grosso,
blanche, et sans silex, ainsi qu‘¤n peut le voira une dis-
tance de 200 mètres à peine, à l’0ues¢, et au même ni-
veou, dans une carrière ouvcrtc dans cette craie qui
occupe ouaielzt tous les environs.
Je réserverai aux conclusions du travail que je pré-
pare sur la Picardie, Vintcrprètatioa i tirer dc res trois
jalons, les seuls connus ct paraissant opparleair A un
littoral de la mer qui a dépose la eraieàllélemnites.
Qu'il mc sort ici permis de dire que tout nouvel ne-
croissement A ce nombre serait d'un grand secours pour
nrrivcr i un resultat satisfaisant, et d'appeler, sur cel
objet, l'ullention de nos collègues de lo Société Lin-
nécnne, puisque c'est déjà à l'uo d'eux, lu. Piasard,
que je suis redevable d’un renseignement trèvutile pour
la aolutinn de ce problème.
Nap. de llzneav.
”@@^

GUWWUNICATIDN DE M. CARPENTIER
NUUVEAU GISEMENT DE SILEX TRAVAILLÉS.
Pendant un séjour que fui fuità Beeuvnis, il y squel-
que temps, j'ui profile de mes loisirs pour foire plu-
sicurs excursions géologiques dans les environs; une de
mes promenades [ut dirigée vers une urrrière de snble
siluèe surle lennir de Hraclieux.
Celle carrière est cx ploilêe depuis trèslonglemps dans
une pelite bulle dite : La Juxlicc. Elle comprend rlilîe-
rents dépots de lermin terlinire el. renferme une énorme
qunnlxlé ile fossiles, enliers presque lons, rnnis dans un
tel elnt du rleeoxnpnsition qu'il est lrèsdilüerle sl'en re-
cueillir quelques eelruntillons. Il n`y n que le bone supe-
rieur qui se divise en plusieurs oouehes r.\'l.u·u|res (astreu
Bellmmrsirur} lresebien conservées, les deux vulxes mn!
presque loujnurs réunies.
M. Grnves, dans son ouvrage sur ln topographie géo-
gnostique du dèpnrlement de l'0ise, en n détrilles dillè-
renles eo¤cl.ies;eIle est egalement cilée par Lyelldans
ses elements de géologie, comme nppnrtennnt nu dernier
étage de In periode lerliaine, fr l'éacène inlèrieur,
Mais, rl yn nu—dcssus de tout eeln une eouclie d'urgile
du Ierrain qunlernaire, qui oanlienl des silex Lnrllès. Je
ne crois pus que ce gisement sit ele explorèjusqifà plé-

420 arrmunn un nur rxrvrutrr.
sent; il rr du rester inaperçu des visiteurs qui se serrant
plus spécinlement uttaehes A l'examen rics uutres dépôts
déjà trèsinteresszlnls.
(le n'est qu`€t une seconde visite à la currièrc que mon
nllcntion fut nitirée vers cette ceuclie pur un silex lui-
sun! suilliu; ce qui rn'u donné reveil et ru‘n engagea
mire des recherches. Mnllreureuseinent ferais pressé pur
letemps et je n`ui pu y retourner depuis, §'ai done peu
de details à en donner.
Cependant ne gisement m'u pnru ètre assez rirhe en
silex tuillès, puisque en rnoins d'une derni-heure j`ui pu
en recueillir une dixuine qu’un de nos collègues,
M. René Viun, la considérés enrumc élunt de vrnis outils
de Page de pierre, irèsrlnrn curueteiislrs.
Je bnrnerui là cette note, nc voulunt que siguuler à la
Societé Linnéenne un terruiu qui se trnuve dans nuire
circonscription et qui peut olîrir quelque intéret aux su-
vnus qui vuuurbru rien lexuuiiuer. Quant u uuu, je
serais trèsheureux s`il pouvnit surgir de cette indicutinn
quelque nouvelle trouvaille qui lit luire un pas dc plus ii
l'histoire des premiers hommes.
   
5%%

LES AXOLOTLSÉ.
D'UNE LBçON DB M. AUG. DUMBRIL.
Dans l'rrne des séunces du Congrès scientifique ¤‘l'A-
micns, les membres de ln Snmélô Linnlscnnu qui pre-
nuivnt pnrt nux lrnvnux dr: lu section des seienccs plry-
srqucs ct nnlurellcs, unl blé vivement intéressés par
une renrnrqunhle lcçun de M. Dumérrl, `
Lc snvnnt professeur du Muséum de Paris exposnit
dcs fnils qu'iI n nu l'lronneur· de wnslulcr le premier.
ct il eumplnilnltsn dêmorrslrnlinn à l':ride de mugniliqucs
dessins. fuils ct culnriês d'rrprès rurlurc uu Muséum,
(Dos luils nvrrienl ûlé déjà rclnlês dans plusieurs nnlieus
in>èi·è¤s au bulletin dc Li Soerélû lmpériulc ilhcelrmarlu-
tran, et ruscurnpngnècs dc pluuulrcs drrns lc lexlc. Gràvc
ai l'uI.rligearrec xlc M. Durnèril, nulrc lrrenvcrllrint eol-
legum nous avons pu ulrtcnir communienlron dc ees
planches; cl, nous uitlurrl du nos suuwnirs et dL·> noliccs
déjà publiées, nuus nvuns lcnlè xl`csqursser· rnpinlcnrent
les principaux lruils dc lu qucsliorr.
ll s'ngit de ln plaœ ài donner dans la clnssiiicntinrr fx
des llulrueicns urmlèlus xrrigrnnrres du Mexique, et rroni-
ruès uzolulls. Tous les zoulugislcs rangcziient ees reptiles
dans lc groupe des Perznnrbrariches, nvnc lc Prolùu, ln
Mcnuhrunclrc ct l.i Sirène, animaux qui eonscrvcnl lou-
jnur: lcurs brnrrelrics.

üi Lus Axnwrls.
Plusieurs observations avaient cependant donné à
penser que l'Axalotl pourrait bien n'ètre que la larve
xl'une grande espèce de Salamandre. Ainsi Cuvicr, se
fondant sur l'état carlilagincux des pièces du squelette,
rt sur Vimperlection des organes génitaux des individus
observés par lui, conclut de ces marques de jeunesse
que l'Axolotl est une larve, et il revient à plusieurs re.
prises sur cette opin'¤n dans ses ouvrages. ltusconi.
Mayer, llf, Spcnecr Baird, ele. arrixcnt aux nièmcs
conclusions en s`appu_yant sur des earaelèrcs anaI0mi«
Toutefois, aucune de ces remarques n'était. probante,
et. l'opînion tnnlmire trouvait également ses défenseurs.
Ill. Tsehudi, M. Hogg, M. (Ialnri ont conteste la valeur
des caracteres invoqubs par Mayer, ou en ont eux—mèrnes
découvert d'au|res ·’lui leur ont faitr<·garderl`Axolotl
comme un animal parlait. —- Everard Home a trouvé
_ les organes génitaux mâles et lcmclles dc l'Axolatl dans
un état de dévelnpperncnt mmplet; et, bien que l'on
connaisse dautres exemples de llalraciens dont Vapparcil
générateur entre en action avant la métamorphose, ee
fait qael'Axolotl peut se reproduire donnaitune grande
probabilité à l'npiniou de Barton, tic Tschudi et dc llogg.
— Aussi Wagler créa-t-il pour les Axolotls , parmi les
Perennibrnnchcs, un genre distinct sous le nom de Sin-
don.
Tel était l’état de la question. lorsque, en janvier
ISM, la méaageric du ltlusûurn nl'lristoire naturelle
reçuten présent du Jardin zoologique d'aeclrmatntion
du bois de Boulogne, six Axnlolls du Mexique, proba-

hlernent de l'espèce nommée pur Bnird Siredzm licite-
nuïdec.
Parmi ccs six individus se lrnuvait une femelle, el
M. Dumeril a pu observer les diverses eirconslauccs dc
la punie et de ln fbcnndnliun, si bien déeriles par Rus-
coni dans ses Amour: du Salamandre; aquatiques d'Eu·
rape. ll n vu la femelle parcourir avec vivacité I':xquu-
rium , comme pour se snuslrairc aux poursuites des
màlcs; ceux-ci, qui rfznvnucnt pus pris lu livrée LI'amnul'
si remarquable chez les Trilnns, snpprnchaieurt de lu
femelle avec nnn moins d`animation, passaient nt repas-
snient à ses côtés, tt ulmndonnaicnt dans Ycuu des mu-
eosilés ubnndunlcs, su milieu dcsquclles se Imuvnicnt
dc pctits grumeaux composés d'inn0mhrables sperma-
lnzoïdcs, [Voir ls Eg. ci-dessous).
Fxc l. - Spzrmlnmirles ll’AxaInIlr (Inès-grossi-).
Lc lcndcmsin eut lieu ln ponte: la femelle se débor-
rnssn de ses œufs par pelilcs portions, qu`eIIc déposa
sur les plnnles, sur les petils rochers de l'aquariuII\,
partout où ils pouvaient, gràce au mueus qui les enluu-

lil us axocorui
roil, contracter adhérence fr des corps ixninergés Le
contact de l‘eau sperrnatisée par les nrâles suüit pour
tecnnder les muls dans un espaee de temps treseeeurt.
Dc 4885 ix 4Bü7, la rnerne tenrelle pnndit à ncuf re-
prises dillerenlenç et ttt. Duméril vit, a chaque ponlc, se
reproduire les rnèmes plrénomenes.
Les Axololls nés i‘« la ménagerie étaient arrivés à ne
plus dilïerer de leurs parents, lorsque, dans les premiers
jours dc septembre 4865, un d'enlrc eux lrappa l`ntteu»
tlnn par son aspect particulier: les lrouppes liranctriales
avaient disparu , ainsi que les crêtes nremhrnncuscs du
clos et de la queue; le carpe et les rnenrlires etaient par-
sernes de petites tarlres d'un lxlans: jaunâtre, contrastant
avec la teinte générale d'un unir anlrrise. — Quelques
jours plus tard, un deuxieme individu avait subi les
mêmes changements. Bientdl lle nouveaux cas de trans-
inrmution se prêscnterent, et t'nn put étudier, des san
origine, eeeurieux travail de rnétamorplrosc.
l)'ul¤ord, quelques points trlanelrrltres se montrent sur
les mernlrres; puis la crète disparait insensihlenrent, dc
la tète vers la queue; eaûn les hrunclrics s`utroplricnt En
leur taur.
Celte métamorphose extérieure, qui donne à l‘aninrnl
un aspect tout nouveau, oornrne an peut en juger sur la
t tigure 2, est accompagnée de modifications internes tout-
a—fait cornparulrles a celles que l’an observe sur les lh-
traciens urodèles, lursquüls passent de Vélut de larie ai
l'lslal adulte. — Trois des arceaux eartilagineux, pro-
longements de l`¤rs liyuïde. qui supportent les lrraneliies·
disparaissent successivement ; l':rr~: lc plus externe per··

· · ‘“”
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  W   y ` U   W  L Q  
A WW W  , im MW m \\ (Mw \ UIÃH! ‘«'

ISE Lu Amwru.
nisle seul; Inuit ll perd ses dcnleltlru rnemhrtncuses,
el runslilue l'urll¤lc pnslérleur de la corne lhyrnîdicnne
sle l'ns hyoïdc, LI pièce rnédllne. 0u baxlllyul, prend un
plus grand dèvclupprmlcnl.
Utppnrell hyu-hrnnnhlnl n`csI pas Mul Inndiflë ;Cl\
général, Yussillulion s'uv¤nce; les vertèbres dcviennenî
plus planes, et len dents vnmêrieunes se déplacent par
suiœ du dèvclnppernent des ns qui les supporlent. Avant
ln mélamorphnse, ees dents fnrnmienl, dc chuqut cnllê,
une petite bande nhliqnemenl dirigée d'nv1m|,¢·n nrrlôre,
romme nn ln Vall dans ln Iigurv: 3. ~·- I/nlxllquilé du l`une
  , ‘\  
. " dw J. ,,     r’·
1   la   il F
_; . li pp \_ î, _»`y«5ï,
È?] ,_ “   ’5·;.i‘ `;·
â ` .`  (  —. ‘ ·
Fw. 3.- Axnlnll nnn Imulnnulr Fm. L- Axnlnll tnnxlnrmé.
et Ynnlre hnnde ayant Augmcnlé, ellcs se sont renc¤n·
trècs un lnrmnnt un angle très-nnverl, el, après ln Immi-
lnrmnlion (wir fig, É], elles sont disposées en une rangée
presque transversale.

, Les lîgnres 545, c\ 741 mnnlr1:nLqu'un ehnngemnnl.
rmnlngue n lieu dnns las denis de ln voûte pnlnlinc chez
lus autres Bnlnrr-lens nrrzdëles, pnr exmnple chu le Tri·
wnmurbrd vl l'Euprucn de l'uî1:t· Mais chez ses deux
  `\    
ëhj :1 ‘   `\ `
l  « ` , . ` \
ar 4 e -··· , p . ·
  1 L  
Fm. 5. — Iriuen nurbra Fm, 6, — Tr imrr marbre
  ‘\ " W
‘ l \·
1 r. ·   f `  
gsm   ‘ lm! '
l üîî y j \ b» ·< ! /
R \
‘~=.r ; `=\»,.u/"
Fm. 7. —- Enpwcle de hire: Fm. s- Enpmn du Pnirzx
(nenni). (ndnlxrr).
derniers nnimnnx, les dents pnlnlinnn, après ln méIn·
mnrphnse, snnz dispnséessnivunz nn angle assez nign. Ce

n'c>L qu: clmz les Àmhlyslmncs qI|'¤m Its [I0l|\'c dispu-
aécs cn Kmmlc \mI\S\L·|>uIc (wir (ig. 9). I]A>.0lAIU lrz|ns»
F
\_ ”
Fm, EI, — Amlnlyxlunvc puncluû.
formé présrmlu d':\îIlcm·s nvcc Ics ;\mbly>l0mCS ulm .1\I(|'n
annlogici lÃ\hSvu<·1:dcs pntxtcs dcnls qui >¤ Ir0\|\'x\îcI|h
amant In !r.m~|'unxmim¤, duuriiwc lu xuugèc mnrginmlr
En la mâclunru mfèrnwms (vulr In Hg. lüqul !c|\rb&cn\c
IA màw huivc hr\¤n¤cnL .\b.¤i>suc, cL Yuna de ses xnoulués
\'\|n par SA [url: îlvlurlw] LPS Awlùlls nIc\I';|iL·|||, dmu;
ai   É 4
y «> ,
  Z\ , J
. î · Q};
Z) È  

être considérés enmme les teuirds de ves Trltons, qui
uppnrtiennenl egalement ii l'Anrèriqne du Nord; et les
dilïùrcnecs qui ont conduit è créer plusieurs espèces
dans le genre Sircdon, ennstittiersient des purlieulurirés
propresanx larvesvlu diierses espèces «l'Aml.ilystomcs(| ).
La question tnulcluis n’est pas si aisément résolue,
etl`on peut se demander tout ll'ubord pourquoi les Axo-
Iolls pmvelrnltl des memes ptmles, pourquoi surluut leurs
parents, qui sont au Musecurn depuis ISM, n'0nt pas
eur aussi subi la métamorphose.
lll. Duméril, remarquant que l'atropliie de Yappnreil
hruneliiul est un des premiers signes de rette transfor-
mation, essuya de ln prorluire en forçnut Vnnimnl ri se
servir de ses organes pulmnnirircs,
Uahnisscnrenr grneluel du nivuuu de l'cnu rluns l`.i-
quarium n'eul tl'nulrc cllet que lle faire depérir les Axe-
lulls dun!. le corps t'|`eluiI. plus immergé. — Un pluri
incliné furutê de subie humide Ittl. alors Ilisptrsé de luçtrxt
apermettre aux Axulolls dc sortir ài leur gré du Veau.
Malgré la surveillance exercée à mute heure de lu juin-
née, el mème pendent lu nuit, jamais un ne vil. les
habitants de l'aqunrium quitter l'euu pour monter sur
le plsu incline.
M. Duméril se dèeida Et détruire les bruucliies, el, lc
(1) Le Musée de Pari: ne possede qu‘un peut nombre tfespèees

I juillvt ISBD, il Tit lislrlntion des trois tiges lrrnnclriules
d'un seul eùté sur trois Axirlutls; puis, de semaine en
semaine, il exuisn une des tiges brnnclriales du ciité
opposé. li n`y cut pour ainsi dire point Wliémurragie; la
riralrisatiorr fut prnrripte; ct la furcc étonnante de rege-
nérnlrnn dnntlesllalrzrerenzr snntdoués obligeant. Durnèril
de répéter lïrpérution jusqu'à quatre et cinq fuis dans
l'capace de dix rnuis. - Une uulrc série rfcxpéricnces
sur la destruction complète de Vupparnit respiratoire '
aquatique tut poursuivie puraliclernrnt sur six Axelutis,
ulicz lesquels les brnntlxies d'un seul côté furent toujours
excisèes ¤i'un seul coup.
Doux de ees animaux se sont nrétamorphœés dans
t'espace du quatre En cinq mors; un troisième, au bout
¤i`un an, sernlrluitdeiorr éprouver les nrûrnes change-
ments. Les six autres snnl dans un était qui laisse l'ul't-
servateur encore incertain; ii est pruhalrlc qu'rIs ne se
lrnnsfnrnrnront pus. M. Durnéril .1, de plus, remarqué
que deux ou trois Axolotls hlcssés par lcurs compagnons
dc captivité, semblent dcvuir subir la transùrrmutinn.
Les lésions traumatiques excrccruicnt donn: quelque in-
tluence. En Iaubil conclurc que les mmiiûcatiuns pm-
duites sont anormales, et ducs ide mauvaises eonxlilinns
¤‘l'existence'l M. Duméril nele pense pas; et, en eüel.
cette supposition est inadmissible, si I'nn considère:
l' que les changements ont été identiques chez tous les
Ax0lotls;2• que Vorgunisatien de ees animaux u reçu
par nes modifieatiuns un perfectionnement de tout point
analogue i celui qui se manifeste chez les Hatrueienscu-
ducilsrunches, lorsqu'rls deviennent des animaux parfaits.

Lu nxowus. A31
Le fait de lu persistance des brnnchics chcx la plupart
des Axulotls observés, reste, il est vrai, inexpliqué;
mais on ne peut ailirrner que les individus nan encore
transformés ne se nmdificmnt pas ultérieurement, ear
rien ne pruuvc que In durée de lu vie A Fete! de larve
uit des limites invunahles.
En résumé, ct qunique la question présente encore
plusieurs peints à Izeluimr, on peut regarder emnme
acquis a la science, gràce aux ohservutiuns et aux expé-
riences de ltl. Aug. Dumérul, que Vanimal ennnu mus le
imm d'Axulutl (Gyrinur zdulù et Pim: ludicrux de Her-
nandez ; Fumux mrzicunux el. Syren piusi/anni: d'a¤tres
nuteurs) n’esLqu'unel.1ne, et que le genre Sirzdan dnit
ètre rayé des cadres zuulngiques.
Russ \`lUN.

i — I3! —
Mganimian de la Société Lînnéenna un 1861.
BUREAU 2
I*r£·uImu. M, Lu CUIHLEUIL
5»n·«mz«·: : M. \'m¤ (Mxchnll.
S¤m·i1«mz·— hyumi .· M. •'Xm·1·» (llrrmsl .
7'«~(xum·r—,\mmuM¢ .· M, Pmus [Edouard).
Section du ZODLOGIE.
A Scciinn du BOTANIQUE.
Sanlînn dn BÉOLOBIE et de MINÈBALOBIIL
M, Lmnzr. Z ...·. >
.., .,·H...m ...,,, i um. au W ,..1.
 

EXTRAIT DES PROUES—VERBAUX
 
séances oz LA sociérê.
A N N E E 1 sav.
Slrmce du |2jur¤1>ier|E67.
Les Sections de la Société so rèorganiscnl. pnur·l'onnée
ISE7 de ln moniere soixante:
Section de Zoologie :
Prlsiduul : l\l· le docteur J. Lenoèl.
_ Secrëiairo : M. L. d‘HoIlo_y.
Sccriluirzs-Adjoint: : M. Arm. Codevelle et Alphonse
Leielwvro,
Seclinrr de Botanique:
Préxidmt : M. le docteur Richet.
Secrétaire: M. Clt. Copinenn.
Secrétaire-Adjoint : Aug. Vnllzmd.
Section de Géologie :
Président : M. Buieux,
Secrliaira: lil. René Vion.
Scorëiuirsmüodnl : M. Pinsnrd.
—lirI, Il. Viorr litun mpporl. sur ln motion de M. Alexan-
dre. london! à ougmenler Ynctivili: des Sections de la
28

434 soluces nr 1861.
Societe Linnéenne La (hmrnissiun reconnait qu'it importe
de répandre |'aeti•iIê et la i ie dans les divers eomités,
et que, pour attirer aux réunions un plus grand nombre
do membres, il luuty traiter des sujets qui intéressent
tout le monde, ct dc lu maniere la plus accessible à la
majorite des membres, Pour provoquer la mise :1 l'etu¤le
de ees utiles traiaui, l'autenr de lu proposition demande
qu`il suit üxù un programme spécial des matieres à
étudier età discuter dans chaque slmnec des Sections. La
Commission est d`avis que, du moincnt que Fcxeeution
de ee projet n'entrarerait paint t'oetivitû propre des Pre-
sideutsde section,et laisserait toujours plnecà Firnprévu
etàl'exposition des tants nouveaux qui pourraient ètre
communiques, dans toute séance, soit xerhalement soit
par écrit, il y .t lieu d`app|auxlir a la preparation pour
elmque reunion d'un truvail de quelque unporlanee, qui
seroit attendu par tout le inonde et pourrait amener un
plus grand nombre de membres pour en voir soutenir la
d1sens~ian. Pour lu pleine exécution de ce prnjct, il fou- '
xlruit que chaque Section se réunit tous les mois.
Quantnu elieix des questions il faudrait s'attnclter de
prèlérenm a celtes qui intéressent notre contrée. Pour
erunmenccr, on pourrait prendre les questions formulées
dans le questionnaire pour le congres scuxntilique
d'Amiens, questionnaire dont la Soeiéte o l'ourni une
bonne part.
Outre ees questions spéciales au pays et dant la solu-
tion pourrait nltbrieurementenricnir les Mémoires dc la
Soeiétè, chacun serait invité à puiser dans les rciues et
publications speeinles, les documents les plus opportuns

xx·rau·r uxs rnauls-vuanux. 435
à laire connaître aux confrères qui n`en auraient pas en
eonnaissanee.
Relativement A la proposition de faire une séance pa-
hliquc annuelle cl dc proposer des prix pour de grands I
ct intéressants travaux, la Commission est d'avis que
cette mernre, toute désirable qa'elle paraisse, est en-
mre prématurée; il lui parait convenable d'atlendre
que sa position seicntilique sait mieux assise et son bud-
get plus élevét
Après une discussion assez longue et approfondie,
l'»\ssemb|ûu déuidc qncuhaqne Section surn invitée A citer
cher des questions a prnpaser au concours dont l'epoquc
et le sujet seront ultérieurement déterminés.
- M. Paris, revenant sur une proposition déjà faire
par lui, demande A l'Assemb|ec de nommer une Com-
mùxiun de prupagaudt , pour veiller au rcerutement
de nouscanx membres, Cette Commission se compo.
sera de MM. Alexandre, Bernard-Moignet, A, Codcvelle,
CatLy,Dnmont-Carmcnt, L. d'Ha|lay, E. Paris, Pinsard,
D', Iiieher, Michel Vian et Rene Vlon.
-—La séance est terminôe par la lecture d‘un Extraitdn
bulletin untomoluglque de Pranrc, article de M. Guérin.
Mèneville, eonürxnatil des expériences tentées en IBM,
à Amiens, snr l'acclimat«itian du Damhyx eynthia.
Sëanca du 23 mars (867.
La Srotion de Botanique presente pour ètre danuk Au
eo cours la question de la Formation dtïhumuu.

636 srîsrmrzs no t861.
Ln Section du Géologre propose: L'!lude du 101: do
Peau pour Foxxamisrcment d`xrnz gronde Ville et des
moyens ds se lo procurer dans le Itbrd de la Franc:.
— M. le Corrour lit une note imprimée de lll, Angot sur
lo deslruetiondes clreoilles, des puceruus et autres in-
wetes nuisibles.
ljuuteur regorde les mesures prises pour l'I:clienil|:tge
elle hnunetonnoge comme inutrles.l| pensequ`il n'y ziqu'ù.
lnisser laire la nuture, qui produit elle-même régulière-
ment le remède en mèrne temps que iernol.
-5rl. Richer insiste, sur lu ueeessilédïrtlarquerles vers
trluncs, si nombreux cette annee, et il ioiliquele soulrogo
du clrtrmp intette comme moyen de destruction.
On lit une note irnpriruee, qui rnppelle snroururrernent
tous les montes de destruction employés, et surtout le
lrzrrrnctonooge.
— M. Dumont-Curment donne leeture d’une note
destinée fr faire nucux eornprendre ln question par lui
reoornrnonslee pour un prochain coneours:Sur les /un»:rl.ex
r/Ms du defrîtherrient des faréls, ll ruppcllo Yinlluence
des forets surlu composition de l'oir, sur lu temperature,
Yoppîitque les jeunes arbres ollrcot aux elrenrlles, en les
detournout. par eonséquent , des jardins potagers eu
tl'0rnerncnt, l'¤hr·i que leur feuillage olIl're aux oiscouxr
ces préereux auxiliaires de Tliornxue pour In destruction
des insectes, le delroiseinent suivi de séelrcresse, o‘épi—
deinios, etc.
-— lll. le Correur donne quelques conseils utiles ir sui-
vro dons leseourses et explerntrons qui vent errmrnclreer.

mruarr ons vnocësvznniux, Mt'!
ll recommande spécialement l'etuile des ararrèvdcs, xrrri—
maux dont les mœurs déuotcnt une certaine intelligence.
—M. Paris demande que l'on vienne en rrirle aux
personnes désireuses dr: s'initier dans les dilîérentes
Irrunehes de l'}Iistuire naturelle,
- lll, Viurr lit un chapitre ¤l`un travail imprime de
M. G, Blaize, correspondant du Museum de Paris, sur la
laune et la ûore dela plage de Cayeux—sur-mer (Somme).
Slam: du H mai IBG7.
(I¤mptn—rerrdu des travaux des diverses sentions.
- lll. Itielicr darrnela liste des plantes qui nat été
trouvées duns les excursions. ·
——- M. Dumont-Carmen! ulîre de euntrilruer à la ferma-
tiorr d`un grainicr peur la Societe.
- M. le Cnrrcur presente quelques araignées prises
dans les excursions, entre autres la Tumym citrina, et
la Micrammutusnrurugduta. —— ll donne quelques dùlarts
sur ees intéressantes especes,
ll dépose égulerncnt sur le lrurcau le Triton à crète.
le Trrtmr des Alpes, le Triton portera! et le Triton abdo-
minut. Ces quatre especes prises vivnntes dans les der-
nieres chasses, sont les seuls représentants du gcnrc
Triton dans notre eoutrée.
Séance du. Ejmllrt ISG7.
Lecture d’une lettre de M. le Maire d'Amieus pour
appeler l'ntI,entr¤n dela Societe sur Vrnvusiurr des e|renil·

ASB sinness ns ISB1. _
les sur les filleuls de In Holoie, et sur ls necessite d`en
essuyer la destrurlion, M. Lequel, directeur des plaum-
tions eommunslex, invité à ussister à la séance, est.
rfuvis qu'i| n`y s pas rl`sulre moyen A employer que
ceux qui un!. été pratiqués depuis nombre d'années,
e’m\—.\-dire écraser le plus passible de ces insectes sur
l'srbrc, ou par terre, après en avoir seeoué les branches.
M.L, d'l|nll0y psnpuse de s’sdres.ser uux hurlieulleurs
de Paris, qui, mieux que Inns nutres, ont lrouvèjuï
qu'iei les procédés les plus elllcaees.
M. Dumnnl.-Csrment propose nlilïércnls moyens de
destruction sur lesquels il est charge de faire des expé-
riences et dont il (engage à rendre eumple à la Soeiélé.
M. A. Codevelle propose l'em plni du Lnhse svnrié, rejeté
par la régie.
M. Garnier prèûzvcrsit le chlorure de chaux, mais
il emil, svee M. Lequai , que le plus simple et le plus
économique moyen doi!. être nféernser lc plus pas-
siblc, suit des elienilles ellesemèmes, soit des œufs, soit
ales ehrysalnles, soi!. enfin des papillons de Vespèce en
question.
M. (Jolly pense qu`il n'y la rienà laire: le dom-
mage momentunè cause par les chenilles sur les tilleuls
de la Homie n'n pas de eonselquenees lellemeuz graves nu
dèssstreuses pour lu plantntiun qu'¤n doive s'en préoccu-
per oulrn mesure. Les urhres sont, il esl. vrai, plus ou
moins privés de feuillus pendent quelques semaines, mais
là sebornele mal, nttendu qu'unc fuis la chrysalide f0r»
ruée ou le papillon venu, les tiges rongées reverdissenl

rxxrmrr nus rnnciwvznutux, |39
nvee une rmuxelle vigueur. Il estime, cn outre, que ln nn—
turc se rlutrgc, bien nntrcment que Flmmntc ne pourrnit
le lnire, de ln destruction dc cct insecte.
Enlin, M. le Correur ujnutc que le Liparir diqnzr,
qui est le papillon que donne le chenille en question, ne
pentûtre coxnpletcnicntdetruit pnr ln main de l'|iomme.
La nnturc n tout prevu, et e'est elle qui prend soin de
le laire disparaitre. En clïet, rette chenille .1 ses
parasites, de très·petits lrymènoptères (Ichneumonirlex,
uhnlciditcs, ctc. ,] qui déposent leurs œuls dons le
corps de ln clremllc, ovunt qu'e|le ont fait sa chrysnlidc,
et meme pendent et nprès cette lrnnslormotiun. M. le
Cnrreur cite, A l'appui de son npinien, divers ouvrngcs
ngricoles et entomoiogiques où cette question est traitee
dans le sans qn'il indique par des auteurs dont le nom
fait autorité.
- M. le Proviseur du Lycee remercie ln Société du son-
cours éventuel que Mi le Ministre de l'Instruelinn pu»
hlique, dans sn visite à Amiens, ovni!. demandé pour
lo direction des élèves du Lycée dons q¤elqucs»unes de
leurs excursions scicntiliques.
— M. ltielicr rend un cumplo sommaire de plusieurs
excursions fuites nux dunes de St.—Qu«:nlui—cn—Tourmont
etnux environs d‘Amicns, avec le ennwurs de MM. de
Vicq et de Brutelette, d'Al¤lzcvil|e.
Le Ljuillel, une lettre spèeinle,oonten.1nt en subs-
tance la discussion de ln Société sur le question de la

Ilü slarrors ma lBd7.
destruction des chenilles de le Hotoie, o êlé odressèe A
M. le Maire d`Amicns par le Président de la Société.
Le 'îüjuillcl. en reponse A une dernnnde du Bureau de
la Société Liunéenne, tendaut À obtenir uuc riuduction
de prix sur les pnrcours du réseau dc la Compagnie du
Chemin de ler du Nord, pour les membres de la Société
qui prendraient port aux excursions scienliliques. il o
été reçu In letlro suivante :
Moeerloar
l'ai momie \ M. l'lug«‘ni¢or en chef de Pexplnilalion la demande
que voor m'xvîeudrerré¤,oomnne Secrehire dela SoeiéIeLirmbenne
snlliciliui, en faveur de MM. lei memhm du celle Sociolè, une rA`
duction de prix pour les excursion: stîentidquen qu‘iIs ne propvscnl
Societé une réduction de 5l] I}/0 eur les prix ordinaire: Elle y a
pour un voyage i la lois, et que, par conséquent, la dcnramle err
serait renouvelée pour chaque excursion.
le vous serai derrc oblige do me faire parvenir le demande d‘ao'
uzrisaiion quclqoesjnorswavanue, en ayantbien enin d'y indiquer,
voyage, lex dilérenlexslaiions ou ees Meaienrne presenieroxrl pour
rejoindre oenx parlant d’Amîerrs.
l.'In.xpm«er prùuipol.

zxmrr nes eoocàs—vn¤Aox. Ut
Slimvc du 5 Septembre ISH7,
M, Dumont-Corment rend rompte des experiences
tentées par lui sur les meilleurs moyens de détruire les
ehenrlles de ttumhyx Dispnr.
—- M. Achilledc Crequi rclèvc quelques crrcursgroves,
remnrquüws por lui et pur quelques outres membres dons
une noie puhliee dans un iournal d`Amiens, nu sujet de lu
pèehe du saumon et de son prétendu frxti dans la riviere
de Somme. M. de Créqui donne. i ecttc oeeosion, d'inté-
ressents détails stotistiqttcs lur ln pêche en general nux
environs nl'Amiens.
— M. Garnier rend eoinpte d`une visite spéciale foitcou
Musée d'Amiens por une trentaine de membres de lu So
ciètê nntlrrnpologique de Fronec, venus cn excursion de
(`mtgrès pour visiter notre contrée,
—M· René Vion continue cctteexpesi tien pour In partie
qui eonocrrie la visite de ees suvonts etrangers aux enr-
rières de St—Aclicu|. Il represente Ill. Nap. de Mcrcey
guidant ees Messieurs uveelesqucls il étoit venu rlc Paris,
et leur exposant le dernier met d'oujourd`lrui sur notre
géologie Iocnle.
.. M. Rene Vion reproduit dc vive voix le [ont] et les
principaux détails de ce qui n Liit l'ohjet d'une séance
speciale de Iii Section de géologie, accu pee tout entiere
por M, Nop, de Mercey.
-· ll mentionne en même temps une eolicction de l50
échantillons tl'ob]ets de géologie, offerte par M. N. de
Merccy à Io Société lrmncenne, et qui n âxè, en son
temps, l`ettention du Congres seientiütpic d'Amiens.

(L2 smricss ne 1867.
—·M. René Vion présente ensuite un mémoire sur des
Dicntomées fossiles, mec epreuves plio|u;;rnplriques·
ulïerts à la Société Linnéenne par M.G1rord, de Paris.
Il dépose, en outre, sur lc lrnrcuu, comme ohjeh de
curiosité : 1* Une pomme de [erre plrénonvénnle, figurant
une main zi quntre doigis, adressée par M. Ed. Fleury;
2* Un papillnn du ilomlxyx cynllvin el plusieurs cneons,
recueillis à Amiens, dans le jardin du pensionnat de M.
Vian, rue des Iaeehins, 60;
S' Un œuf de pigeon, lrùs-gras, ulîrant un nuire neu!
rcnfernrè dons l'inlérieur, adresse par M. Amable Liriet,
d'Amiens.
Des remerciements devront être adressés, à Ces divers
donotcurs.
M. Cclty termine la séance pur la lecture d'une notice
sur les Mantes religieuses on Prie-Dieu.
Slam: du 2 Novemlzrt I867.
M. Paris, trésorier, expose ln siluutiun de la Caisse dc
lu Société au I" novembre ISS7.
Le nnmlire des llienrlrres résiilonts qui paraissent au-
jour¤l'liui assurés, est de ISO.
·— Le scrutin pour ln nomination des meinbres du
llureau cl des trois Sections, donne le resullat suivant:
Prlriderrt: M. Ln CORREUIW.
Yir:¢·P1!sîdmL: M. Gambier.

xx·t·tm·t· nes twnncies-vnnttux. U3
Seerltaire : lil. Michel Vin:.
Seerllairemdjuint : hl. E. Ltvrw.
Tvesurierdrehinixle : hl. E. Ptins.
Section de ZODLOGIE:
Prëxidmt : M. le D' J. Luwsn.
Secretaire: M. L. n`Hu.t.nv.
SecrJtuire.t·Adj0int1 : MM. A. C0n¤vm.1.t<, ct
Alph. Lsnznvnu.
Scctinn dc BOTANIQUE 2
President : M. lc D' Rvcnzn.
Secrétaire: M. Ch. Commzw. -
Seeremire-Adjoint: M. Ang. Vauutmu.
smann ac mëonoctt: .
Président : M. Burtzux, de In Société géologique
du France.
Secretaire : M. René Vtnn.
S¤¤cr!tair¤—Adj0inl : M. Pmsttnn.
—- 0n mentionne comme curinsités zrmlngiqncs.
I' Une hirondelle blrtnchc, pviscà Mollicns-Vidnmc
(Somme);
2* Un moinrnn hinnc, pnssûdé par M. Codcvclle, «I'A—
rnicns ;
3* Un coq à trois pattes, vivnnt nujnur¤I'hni chez M.
P¤I,te«PctiI, tiquuriste, nm des Vcrgcnux, it Amiens.
— M. Colty lit une nuticc sur les Cèuuslcs ou Vipbms
à cames.

— Ut -
Lc puurhain fnscicnlu cnnlucmin Im liaws snînnlns:
Suûétés vnrrcspnndanlcs,
lhmbrus umuvnauxy

TABLE ALPHABETIQUE,
Azmmdzru yulnhra (Cham de I'), tnlénptèrc d'.\Igérin, par
III. Ei Cuny ........ , ...... IBK
Aix—cn-Puaxcxucc, Eungvès scicxttillqne de 1855. I\¢prészn·
tants du Ia Société Litnnécnnc du Nnxd dc In France . . *209
— (tIcptiIcs, Insectes elCntsI¤¤As rl'), particularité: un-
Amums, visite du In Snctèté Anthmpnlngiqun nn IKB1. . . MI
Amuxxphuxüzxtyi (Chuan du I`), cniwptètn d‘A|géric, par
M, En Dulty , .,....,.... . . . 172
Animaux Iùtwlqncs mots sur I'Iu\cIIxgnncn dan), par III. la
dcctcnr I. Lowe! . , ........ . . , 299
Antiquité (Lus Insectes dans I'), essai Inistnriqne, pm M. I.
Gnrxin ......,......,.. 125
Antiscurbutiqutu (Plantes) · . ·.., . . · , 17.2
Apéritivcx (Pmntns) . . , , .,.., , . t . UI!
Auvhivtxtts du In Snnilté Linnéunnu, nnmins lK\IIi ut H66 . 18K
r - —- HE'! · . l|l6, 432
— - — 1868. . . . U3
Amvnatsquu (Plante;) . , . , . ...., · , Ht.

Assnmhlée générale d‘nrgmîxn\i¤n du ln Société Lînnéermé,
du Il nmmnbrn IEEE ....... . .... 185
Assemblée général; du 3 décémhra 1K65. . , . . . l 19Il
Assnupisnnies (flnnlns) ..,.. . ..,l,. IS'!
Amlmlr. ,- Cnmmuniralinn du M. Aug. Dummlzu Currguàs
d'Ami:ns. un 1866. - Cumpucacmln Im ll. Wan [Ken!). RI
Bérlnqucx (Plantes) . , , ..,,...,.. ll)!
Bomhyz éynmilx; (lhsérvalinns par M, E. Dany .... 161
Ilulnniquz. llisunnrs d'nmer\urc du Cours rnmmunnl d'A»
minus, nu 1856, par M. lc rlarlcnr Ilùhzr. . . IR
.. Explrcnliun du principaux rérrum, pur nlum
Hobbs, sn 175k ........·.. 75
IEEE . , .......... · . 18K
.. - - IKB7. 209, M1, LBC!
- - - WW . . . IU
, (Sncréuirr: de la Srchnu dc), zuménx IEEE nt
IKGG . ·...... , ...,. Ill!
- - - IHGH . . . ML!
Bureau nlé la Saciélé Linmbznnc, umécs UKBS au IXGS. . . UKE
.. · · ISGT . · . . . QHG
.. · - IKGH . . . . . M2
Cnml|w»u,pnrIînuInrî\és uvrlcuscs, par AI. E, Uouy . . . SH
Caulm Aunwnu (Chasse dn), mléoplèrm d'Al;éru:, par
M. E. Gally . ......,.. , . . , , ING
ùrminnlivu (Plum:4) .... , ..,.... Ill

·nnr.z 1r.mArri'1·1¤\AB· IH
Alurruxrnu, r1'Arnînrr.x (M.) — Camnrnrricatrnrr rehhvu A un HW
nuuvenu gîssmem 41:: srlcx lrnrrrilhis, 11 1ïr¤n1re1rx(0rm) . (IQ
U:br»(€1mse «1'rrne espèce irrédile de], cnlénplèrn d’AIg¢.
11. B. Cuuy , . , , . . ....,., , . 351)
Chasse: de Culénplèrcs rares dn1'A1gér1n, p¤rM. E. Dany . 158
Chemin du ier du Nord, réslncünn nln prix pour les
uxnnrsînns snîurmlàrrrrns de la Sucrélé L1nnl·erme . , . L10
Chenille: (Destruction dns) de Ya Bnlnie, 11 Amiens . . . li)!
Cirindaln lxuuren (Chassa du Ia), nuléuptère n|'A1gérrc, par
Cîrcrrluire du 9.1 rmvcm1rrclB55. - Prnpngannle. . . . 1K?
â du En (Amer 18§5.— Erwni des Snlnu ul pm-
Clewuu erisxululua, Mmrgmrirr/sms cl Puxmlasru (Chnxxe du)
wlénpxères A‘A1gerîn, par I11. K. Uuuy ...... 171, 173
Cnmrniusiorr de yublicntmn du lr Suuiélé, nnnéu 1856. . . 198
- - - 4 1857. . . Ht
(lamparnisnn fuite nu Crzngrk d'Arx un IK55 par !\1. Illu-
rhlrun, nulru mlarns dépülx du Mîdr de In Fnnœ nt la
cum du Hurd, rappurl de M,Nup. de Mmey. . , . 111

UB 1·A¤r.z ».v.x=¤.«¤É·rlQvx.
d'un¤ partie dc: iltprlemenu Iimilmyhzs, par M. Nnp.
la Alamy. . ...........,. . 108
mm de Im Swlwd Linnénmw du Nnni dn laîrame . . 105
M. Aug. Dimuril sur les nxuluxls ; zomplc-rendu par
ll. RMA Vum ..,.......·... HI
Congrès snicnuüquc d'Amicnx, un NE'}. [Qucàlîom pour le). IQ!
mmc ln crénumi de la Société |.îun/manu du Nanl dc I1
Cnxn (ll. Ernul}. Obscriullu ns i prnpns du Hnmhyx
Ilnplxles, lnsccm M Crnslnhén d'AI-
géim , .,.,.,... 337
— — Relation du qnmlqum clmsxnx de collap-
lînun communal du lmanuyuc d'Amîcnx cn Iâûli. Discours
uïonicuxnm par M. lc ulwcur Bùhu ....... Hb
Urim ii Ihkmnixu. Dèlwmiiiaiion «.I'un paint isolé L Drzuil.
Vmmc cl la vrais: du Nnvrl, rnppnul du M, Nay. dz Mœmy. HI
Dcxlnmion ilcn chmullcs du la Hmnin, i Aminns . . . . [38
lmphoréliqunn (Plantes) . ...,.,.,.. HY.

TABLE ALIuABE1'|Q¤¤. IIE)
Discaun pmnancb I Ynnvnrlurn du Cuilu de Bnhniquc d'A-
miaxnn, en H)66, par H. le duclnur Rich!. . . . . . (9
Da! Kuhn, d'Amîzn¤, cuhlogur: du plnmnu uwlllnl klan
l'¤rnIr¤ du leurs vzrlus, 17Si . 4 .,... · . 75
Dam À IA Sanlélé Linnllnnn, 1857 . 4 4 ..... UI
—-· — (Avi! rchüf un!) . . 4 . . IH
Dunn (M. ln dnclnnr .\.). Qnelquu nhszrvllinnx mr ln Tri-
Dinrlliqncs (Plaines] 4 ..... . . , . . . 4 WK
rendu par M. [Koné Yxun . . . 4 , 4 . . 4 . . H1
Emallmnlnr (Planlzs) .,........... IH
Evrhînel (l’]¤n\es). . . , 4 . 4 . . . . . 4 . IM
Sissi hixwriqus sur lus Iiisnnlnl dant Ptliliqililé el tu moyen
ign, par M. J, Garnier .,.. . . ..,. . H5
Excursion: v:iun\i|S\qum du la Snciélh Linruknnu. — llédiw-
unn de prix un ic chemin ilu (cr du Hurd ·... · U0
Expérînncn Iunmpnnsn nir la généralian apnnlanée par
M. E. Gally . . .`.. A .,.. 4 . . · 375
Exlnnil du prnnhwnrbaux dus uénncu du la Suciàlé pur
ll. Wars Qlliwhzlj, Sbcrélailn, innée! 1855 sl IKM . 4 . HE
— — H67. . . · 4 . 533
Fébrifilgu (PI¤n|¤) . 4 4 . 4 · . . . . . . . UW
Fang! du pnîh irlbicnl un Piurdxn, nale du I. Nay. de
Mrrug . , . 4 ·... . 4 . 4 .,.. Il)!
Ihmixn [M, I,]. Les lnlnnlisa dnnshnliqnîld ul un mvyln
Age. Essai hinlorîqne . , . . 4 ....... H5
Ebnératinn xpnnlaném Expérizncn lrnmpuinn, par li. B.
Dnlly . , ............ 4 . 4 276
Gêolngîc. Cnmpasilian du sul du déparlcmuil du la Snmmu
E8

Ã50 TAM.! AI.¤lAIh·l0lII·
al nfnnn pnlie des déparlemenh limilmphu,
par I. Nay4 da Illeruy .·.., . , . NS
Génlngic, Premlnnl de la Sœliun, 1§55 ul 1855 .... IK!
» — - 1857 . W9, H1, MB
- — - IGS! 4 . . 4 U3
— Qnnslinns pour le Dungrbn manliûquu d'Amiuna,
en IK65 .... 4 ..... , · IM
— Sncrblairn du lx Senliun, année: 1855 ai ISBE . 192
— ~ — \HG7· IU9, IGI, MI
.· A — IEEE . . . . H3
Giacmenl nouveau du silex lrnuillés, commnniuliun du
Hépaliqucs (I‘lnn|v•) 4 4 .....,.... lill
Heuprruplmux Mini: (Chase da I'], cnlénplere rl'Algéuic,
Bixlériqunxwlnnlnaj · · 4 . 4 . . 4 . .... 1H|l
Enum d‘Amî»nn. Dzslmnmm tm rbœnillu .....4 l3B
lrixurlm d’AIgériu, parllnnlurilla cuxieuans, par M. E. Gally. 337
lnswlns dans Panliqnilé et An muyen àgu. Essai hislariqnn
lnlelligcnoe des animaux, par M. le nlnrslcur L L¢vm¢l . . IJ)!
Lampyria nmurünnim (China du la], cnlénplèrn d’A.lg£rie,
par H. E. Bully ..... . 4 . . , 4 . . . 177
Lxwoar. (IL lu dnnlnnr IaIu}4 Quelques mals sur Pinlnlligence
du animaux . 4 · 4 , 259
- ..4 Qunlqnza mnla sur M, Aug.
Thuillùr, d’Amin¤.I . 4 , IRD
Linné [Ehud: sur), par M. Ilm! Vian. . , . , . . . 1K
-— Snn syslèmu lmlcmique un 175I par dom MIM, d’A-
minnx , . , 4 ....... 4 . 4 , 91)
Linnénnnn (âwxélél du Nnrd de la Fnncu, Vmr Saeiélt
Linnéunnz . . , . , 44.. . ...>. IES

Lisle nlphzbëtiquc dns Mnmhxcs du la Société, nn1K65 . . H3
Illtznlu niigùum un Puie-Dim, particularité: cnrizusc:. par
M. E. Eauy .......,.,..,.. 359
lnrguvinnlm xu:b¢r (Blum dn), culéuplèrz ¤l‘Alg4uie, par
M. B. (Jouy t ....,·........ 165
Maguqzhaiu cuphraliw (Cham dn h}, cuiénplère d‘Algéri¤,
M. Bt Carry . . , . ,.,.... . . . . 150
liemhus nynnt lnurni du muux publié: dans in: Mémoires
MM. Cnpenrùr . , ..,..... H7
(Jouy (Bmw) ..,...·.. MB
[imm (ie down: A,). ...... Ht)
Garnier [I.) ........,. H?
Lnwél (I: iumur Inde:) .·.... A50
Alamy (Nnpuimn Hz]· ·... . . L5!
Vim [,II¢zMI) ......... ÃSE
hlunlvru ala 1: Suriblls Lxnnénune, un 1865 ,..... lt!}
Membres nnnvunx (Avis iulntihuxi. .,..... HI
Mncu [M. Nnpnllcm de). Cnmpnsilinn gtnlogiqun du dépar-
lenmnl de In Smnme nl ¤.\'«ms pnrlin du Mpma-
— Délcrmummn nI’nn poînl imlé de unie l Bé-
Icnmilc: \ Drcnildhmnl (Snmmn) .... Ml
—- Rnppurl :nr une c¤mp.:u:i:nn hiln au Cnngrès
tains dépèlu du llidîdciu Yuna: ell: crain
du Noni ....·....... HI
f Sn: I: slrnclure de 1: cnia du Piunliu un

IH nn.! AuwAIh·I0\Ix·
Ilinënlaüa. Qlluliuns pnnr la Chngràu nriunliliqun d'A·
mi¤nu,¤n1KûK. . . . . . · · · · · · . . IB5
pu Il. E, L'u|Ay . , .,... . , . , . , . 175
Inynn lp (Lun Inmlu sn). Euni historique, par M. J.
Garnier . .... , , . , .... , . , ill
Nnlim némalngiqnn mr M, Ang. Thuillicr, d’Ami¤nx, Sacré
Mira dn ln Swliun du ZwIvxi¤,pu M.Inr10cIznr I. Lemei. ISI)
Obuerulimuk prnpm du Ilnmbyx nynlhin, pu- li. E. Cnuy. ‘1|7
Dunn . ...··.......,... IAB
Oplxlhnlmiquu (Plnnun) . . .,..·.... 117
Drgninlinn ds ln Sœiéll Limiéumm. H68 . .... ill
- — IB67 . . . . . I3!
hm (II, EI.), Trévvrionnilvalinn du la aim du la Swim
un I" nuv¤mbrs1Hâ7 ....,·...... UL
Pnrünnlnrilù curieuses nur dillérnms Kzptilu, Inseclzs nl
Crumeée d’A\Séris, par M. B. Cnxiy ....... IH'!
Pnnlnnlns (Plumes) . . . .,... . . , . . 103
Planlus nfumgn rangées xzlnn Ynrdrn An Inun venus, par
lan MIM, d'Ami¤ns, I75I .,·.....,. \00
Présiduni du In Société Limxéénnc. 1885 ¤t1H66 . . . . 188
— — 1857 .... . . LH
Prkidunl du Saclivns du In Société, 1855 ..·... IKK
-— —· — 1867. . . . 709, IM.
— — - 18158 . . .... H3
Prnnàw-verbsnx des ehnnss ds ln Sm·.iMé pu M. M. Vwn,
Suuéuirn, mnéu 1855 sI1B6G ....·... 185

·rA¤L! Ar.v·|«nt1’lu¤|. M3
Propngmdn, eîmulaiun du il novembre IKBH , , . . . IK'?
— Clreulairc du 10 limer 1805 ...... 190
Illmey ...··.... , . .... , . (H5
Purgu\lxes(P1nn\es) .·........ . . . 100
Purpunœnu: barbarux et üumerilu (Chasse des), wléupteuen
d'Alg£ri¤, per E· Guay .·.. . ..... · 1712
Quelques mule sur l'în\¤\lîgenc¤ des auinnnx, par ld. le
Quelques muL~ sur M. lu dueluur Any. Tkuullùr, décédé A
Amiens en 1860, par M. le dneleuu J. Lenoel .,,. 180
Qnuxlwne lle llonnique, du Genlngie el de Zmlngis pour lu
Congrès d‘Amlens en 1866 . , , ..,,, . . llll
excuxsionu scicnliâqucx de In S eiélè Linnéanne, , . . U0
Keglsmenl de la Socîéle Linnéenne, du Bdeeembre IKB5 · 5
llelallnn de quelques ehnsxex de Cnlénpleres mms d`Al5éne
ynr M. E. Cauy .,............ 15K
Ilcprexenlnms de la Société Linnèennn du Nml de la Pnmœ
1'lep1ilnsd‘Algérie, pavlieulm ales euueuses, par 1l.E.Ceuy. 1l!|7
llemlulives [Plantes) ...... , ...... l3|
ll. E. Dun; .... , . . . , , , .... IS7
Cuurs de llnlnnique d'Am\¤nx, cn 13BIl .... . . U
Salivanles (plantes) ............. 105
Suprmux zrunatux (Chasse du), culénplèun d‘Alg6uie, pur
ld. E. Fully .... , , . .·...... [lili
Smyiana, pulieuluilés curueusu, pu M. E. Cmly . . 355

HL 1·A¤|.x Iuunirlûnz.
Séanws dn la Snniélé, Exlrail dns prnnèswnrbnux, nnnézs
H65 ¢tI86E .,·... . 1 1K5
- — IKE7 ..... , .,., IBS
Séxm-cagénérnlcs cxlnnnlinaim, I7 octubre IEES .·.. wit
— » E dérzmhrz IKEE . . . 209
Séance: générales nrdinnirzs. , 3 déccrnbrn IKE5 , . . IBD
— — ll janueu i865 ·.,, 191
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