· OH . · J .5.e€<'i un LA . ‘ DU NORD DE LA FRANCE. TOME III. ` (1876-1877) t N·· 43 à 66. 4 AMIENS D IMPRIMERIE DELATTRE-LENOEL arr-: nas nusunssoxs, 30. ‘ V 1876-77. L' A
_ 1 4
I • l I I P I · 1 MI Eli M • I SIIEIETE IINNEENNE INIIIIII EEINEE I! a ÃI •s··x\ A — I ’ "°* * BULLETIN MENSUEL. I? IE° 43. — l" Janvier 1876. — 5* Année. — T. Ill. Annnsssa: Les Ouvrages. Manuscrits et Communications intéressant la ' p rédaction du Bulletin, à M. René Vnoa, rue Voiture, 8, à Amiens. Les demandes d’Abonncment ct les Cotisations (en timbres-poste), à " ll. Edmond Dnulav, Trésorier, rue Neuve, 40, Amiens. ' Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est adressé aux Sociétés scientiüçues par voie d’échange. Prix de l’abonnement, 3 r. par an (2 fr. pour les Ecclésiastiques, les lnstituteurs et les lnstitutrices). ‘ SOMMAIRE. — Séance générale du 43 novembre 4875, p. 4. — Chasse aux Frelons,_ par L. Carpentier, p. 2. — Importance du Microscope, par _ R. Vion, p. 4. — Flore de la Somme, par E. Gonse, p. 7. — Bibliogra- Q pluie, par le Président de la Société, p. 9. — Correspondance, Avis, ` Séances, p. 42. Table des auteurs et table des matières du tome second, p. 377-380. ` I ‘ EXTRAIT DES PROCÈS-IIERBAUX. I snncs esnnnars nu 43 novsusns 4875. · · y Présidence de M. Ganmsn. ' Cosnssromunca : — Accusé de réception et envoi d'ouvrages, I de la part : Q 4• de l’Académie_ des Sciences, Arts et Lettres du Wisconsin ; 2• de la Société Hollandaise des Sciences de Harlem; 3• de la Société de lectures et de conversations scientifiques de Gènes. Lettre de M. Le Riche formulent diverses propositions : 4° Adoption d’une couverture revétue d’annonces, pour le 5• Anais. L3 1 ·j
2 causa aux raisons. - Bulletin ; 2• Division des Mémoires en fascicules plus fréquem- ment distribués; 3• Création d'un Annuaire des Naturalistes. — L'examen de ces diverses propositions est renvoyé à la Commis- sion de publication. M. le Président donne lecture du résumé bibliographique ` des nombreux volumes reçus depuis la derniére séance, et dé- posés sur le Bureau. Les Secrétaires de sections rendent compte des divers et inté- ressants travaux qui ont fait l'objet de lectures dans les séances ' des Comités. · l.'Assemblée s’occupe ensuite des modifications aux Statuts et Règlement proposées par le Bureau. Les articles sont plus et discutés un à uu. Sur la demande de plusieurs membres, le vote _ définitif sur l'adoption est remis à une prochaine séance, et il est décidé que les nouveaux Statuts seront d'ici·là déposés dans la Bibliothèque de la Société, à la disposition des membres qui voudraient les examiner, et y noter leurs observations. M. L. Delambre présente un projet de diplôme, qui parait _ réunir toutes les conditions désirables au point de vue artistique. . Ce projet sera étudié par la Commission de publication. Le Secrétaire, L. Cnmvrinx. Chasse aux Frelons. Désirant me procurer quelques nids de Frelons et d'autres guêpes sociales afin de les faire figurer dans la collection des Insectes nuisibles de la Société, je protitai d°un séjour à la cam- pagne, au mois de septembre, et me mis en quête de tous les guépiers qui pouvaient se trouver dans les environs. Le premier que l’on m’indiqua fut un nid de Frelons établi dans un tas de copeaux au bord d'un bois. Je songeai aussitot à m’en emparer, mais,n’ayant jamais pratiqué ce genre de chasse, g je ne savais trop quel moyen employer. L’emplacement du nid ne permettait pas de se servir d'anesthésiques, car il était atta- s C ( I L ‘ I
· cnssn aux rur.o¤s. 3 ché de tous côtés _au milieu d’un stère de larges copeaux et de racines. Je commençai par débarrasser avec précaution tous les morceaux de bois qui ne tenaient pas à l’enveloppe du guépier, et, avec mon iilet·fauchoir, je happai au passage les ouvrières qui sortaient de leur habitation ou y rentraient apportant de la nourriture pour les larves, ou des matériaux pour agrandir leur nid. J’en pris ainsi soixante le matin. J'y retournai l’aprés· midi; mais la communauté était très-réduite, les frelons ne circulaient plus beaucoup, et je fus obligé de donner quelques petites secousses au guépier pour les provoquer à sortir (il en restait environ une trentaine). Ce moyen n’était pas tout-a-fait ' sans inconvénients, car mes courageux adversaires, armés en guerre pour défendre contre les entreprises entomologiques le 5 domicile qui abritait leurs nourrissons, sortaient alors en masse i . menaçante, et je devais me retirer précipitamment pour quelques _ instants. Cependant le nombre diminuait, et le guépier mis un É peu à découvert me permettait d'observer le reste de ses babi- L tants qui se livraient à leurs occupations pendant les intervalles E dela bataille. — W · î Le guépier se composait d’une enveloppe de bois mâché qui adhérait, comme je l'ai dit plus haut, à tous les morceaux de , racines qui pouvaient lui servir de support. Cette enveloppe formée de plusieurs cloisons minces, imbriquées irrégulièrement, était excessivement friable, mais sa construction était parfaite Y pour protéger la société contre les intempéries. Au milieu, un gâteau, attaché par le haut, en supportait un second soutenu par , deux piliers inégaux. Les alvéoles, faites de bois mâché comme l’enveloppe, étaient toutes habitées; les unes, ouvertes à leur extrémité inférieure, contenaient des larves à différents degres de développement, qui se soutenaient fort bien la tête en bas, en · se tenant lixées aux parois de leur alvéole au moyen de petites ventouses dont elles sont pourvues de chaque côté du corps; les autres, l50 environ, étaient closes par une cloche soyeuse tissée . C par la larve avant de se transformer. L i ‘
4 mronraivcn nu nncnoscorn mms Las arunss otonoorouss. Ayant dégagé le nid autant que possible, je pris avec une pince une quinzaine de Frelons qui restaient, .y compris la reine .et un seul mâle; j’enlevai ensuite le nid en faisant le moins de débris possible, et je rentrai à la maison avec mon trophée. Pour compléter mes observations sur les mœurs de ces indus- trieuses mouches, je déposai mon guépier débarrassé de son i enveloppe sous une toile métallique. Dès le lendemain, plusieurs Frelons, qui avaient terminé leur métamorphose, entrèrent dans la vie active en rongeant, pour se faire un passage, la cloche soyeuse qui fermait leur alvéole, et le guépier se trouva repeuplé au bout de quelques jours par une vingtaine d’ouvrieres et deux · ‘ males. Les nouvelles venues, à peine ressuyées, s'occupaient fort activement à faire de la pàtée aux larves en se dégorgeant mutuellement le miel et le jus des fruits que j'avais mis à leur disposition. Elles allaient d’une case à l'autre, dégorgeant cette nourriture aux larves qui la mangeaient avec avidité et ne . paraissaient pas trop soulïrir de la position inverse que je leur avais donnée, ear j’avais posé le guépier sens dessus dessous, les alvéoles ayant leur ouverture en haut. Plusieurs larves étant arrivées au moment de leur transforma- tion se tissèrent leur coque soyeuse à la manière des vers a soie. (A suivre). , L. Caarsivrrsn. Importance du Microscope dans les études géologiques- , Le champ d'études que la géologie otfre à ses adeptes est bien vaste, et nous n'avons pas à craindre qu'il soit épuisé de sitôt. Pour nous borner à la contrée qui nous entoure, les carrières de craie de la Picardie ne livrent leurs fossiles caractéristiques qu'nu chercheur patient et infatigable; et les sablières de— Men- checourt et de Saint-Acheul seront longtemps encore l'objet d’ardentes discussions entre les partisans de l’homme préhisto- À
I inronnucn nu incaoscora mus Les srunss atonoeiouus. 5 rique, et ceux qui veulent, malgré tout, expliquer par le déluge mosaïque nos dépôts quaternaires. Ce sont là, certes, de graves questions, dont la Société Lin- néenne n’a pas le droit de se désintéresser, et sur lesquelles nous devons rassembler patiemment des documents et des maté- · riaux, en attendant que nous consacrions à leur examen con- sciencieux et 'approfondi, les séances de notre Comité de Géologie. . Mais pour aborder avec fruit ces importantes études, il faut i toute la science acquise, toute l’autorité de nos collègues et amis, MM. Buteux et de Mercey. Nous ne les suivons que de loin dans cette voie, qu'ils ouvrent si large et si belle devant nous. Avec un peu moins de défiance de nous-mémes, peut·étre aurions-nous pu combler quelques ornieres, écarter quelques broussailles, faire œuvre utile enlin, et contribuer pour notre part à cette Géologie et à cette Paléontologie du département de la Somme, auxquelles M. de Mercey met en ce moment la der-' nière main. N'existe-t·il donc pas un travail à la portée de chacun de nous, une recherche dans laquelle la patience et le bon vouloir puissent suffire, et qui ne soit point cependant sans utilité pour la science Y ` Cc dcsideralum, je crois que beaucoup d'entre nous le trou- veraient dans les études micrographiques. Grâce aux elîorts des constructeurs d’instruments optiques, stimulés par l'ardeur crois- sante de notre génération pour les sciences naturelles, le Micros- cope, simple ou composé, est devenu accessible à tous. Je n'ai pas besoin de vous dire qu'il est la source des jouissances les plus pures comme les plus variées. Le temps n'est pas éloigné où, dans chaque famille aisée, le Microscope sera employé à développer chez Penfant les facultés innées d'obseroation, qui se trahissent, dés l'à,ge le plus tendre, par d’iuoessantes questions, par un besoin de tout comprendre. Hélas! cet élan·`instinctit’ vers la vraie science - celle qui repose sur l’exame¤, sur l'ob· V I , r
6 ruronnxcs nu urenoscorn mus Les Érunns ctor.octoUss· servation personnelle — trop souvent, nous le laissons s'atro- phier sans aliment, quand nous ne |'étoutl‘0ns pas nous-mêmes sous la discipline routiniere d'une éducation mal entendue] Nos voisins sont plus avancés que nous sous ce rapport : ils font pénétrer le Microscope dans l’école, et ils en tirent d’excellents • tïuits pour la jeunesse : comme récréation d’abord, ensuite comme direction de l'esprit, enün comme influence morale. Je n’ai voulu qu’indiquer ce role éducateur du Microscope; j'ai hâte d’arriver à son application à nos études géologiques. Ici encore, vous trouverez en lui un levier tout puissant. Avec l’aide du Microscope, les éléments divers des roches adélogéncs pourront être distingués et reconnus, aussi bien que par l’ana· lyse chimique. Dans les roches oilreum el|es·mémes, bien sou- vent la vitritication a été incomplète sur certains points, et M. Forbes a pu constater, dans une lame mince de rélinilc, le pyroxène et le feldspath dont elle est constituée. M. Sorby a reconnu, dans les petits cristaux de quartz des granits, des cavités contenant des gouttelettes d'eau, et démontré ainsi que le granit s’était formé à une température moins élevée, et sous une pression plus grande que celles que l'on admettait. N'est-ce pas encore à l'aide du Microscope, que M. de Mercey a étudié la composition, et déterminé le mode de formation du limon gla- ciaire? (Voir Bull. n• 37.) La physique méme de l'atmosphère n’cst bien connue qu'avec le secours du Microscope. M. G. Tissandier, dans les belles recherches qu’il vient de présenter à l'Académie des Sciences, a reconnu, dans lesfpoussieres atmosphériques, des corpuscules attirables par l'aimant, et qui présentent au Microscope l’aspect de globules sphériques ou allongés, de sphères munies d’un petit goulot, etc. Ces corpuscules ferrugineux qu’i| rencontre dans les eaux météoriques recueillies dans nos campagnes, aussi bien que dans le sédiment de la neige des Alpes, et dans les poussières que le vent accumule dans les tours de Notre·Dame,
non na LA sou:. 7 lui paraissent ètre des aérolilher microscopiques, résultant du passage des météorites et des étoiles filantes. Voilà, je l’espère, I un nouveau champ dïnvestigations à la portée de tous! A ; (A suivre). R. Vrou. Flore de La Somme. [ Locsnirts xouvxuns roux ons nsricns anus ou uu couoxas. I Anmoae pulsotilla, L. : Lœuilly, Thieulloy-la-Ville. W I Ranuncalus dioaricatus, Sehrank : marais de Bourdon. | Itanunculas lingua, L. : marais d’Hangest, de Condé·Folie, de . Bourdon. Helleborus fœtidur, L. : bois du Majorat à CoureeIles¤sons· · Thoix. A Aqailegia oulyaris, L. : Thieulloy~la-Ville, Sainte·Segrée. Papover hybridam, L. : Hangest~sur·Somme, Lougpré près . Amiens. ` Papaoer dabium, L. : Longueau, Sainte·Segi-ée, Saint·Germain- sur·Bresle. Furaaria Vaillanlii, Lois. : Bacooel. Noslurtium sylvestre, R. Br. : Marais d'Elangest et de Condé- Folie. Viola Ioirla, L. : Sainte-Segrée, Baeouel. Pamassia poluslrir, L. : Hangest, Bourdon. Diaallaus armeria, L. : Saint·Germain-sur-Bresle. Sagina nodora, E. Meyer : marais de Bourdon. p Slellaria glauca, With. : marais d’Hangest, dans les prés vers Condé. llelandrium sylvestre, Rohl. : Saint-Ge rmain-sur·Bresle. I Ceraslium pumilum, Cort : Namps·au·Val. i lalaelsium aqualicum, Fries: marais d’Hangest, Condé·Folie, i Longré·les-Corps-Saints. | laloa moschala, L. : Saint·Germain-sur·BresIe, Sainte-Segrée. Geranian rotundifolium, L. : Longueau. Ã Geniota sagittalis, L. : Beaucamps·Ie•Jeune, Sainte-Sagrée. - I v
, 8 U noaa nz LA sous. Gcnisla tincloria, L. : Cagny, Sainte-Segrée. Lotus lenuir, Kit : Hangest-sur-Somme. ' Lotus major, Scop : Thieulloy-la-Ville, Saint-Germain·sur·BresIe, Sainte-Segrée. . Molilolus alba, Lamk. : talus du chemin de fer à Sainte·Segrée, Souplicourt, Poix, La Chapelle-sun ‘ Poix. ' Medicago falcata, L. : Saint·Fuscien, Dury. Trifolium medium, L. : Sainte-Segrée. ` Vicia oillosa, Roth, var glabraseens, Koch : Amiens, à Henriville. Lathyru: sylocstris, L. : Saint·Germain·sur-Bresle. Spirœa ulmaria, L. var. denudala, Koch : Saint-Germain-sun Bresle, Longpré - les · Corps- Saints, Amiens. Geum rivale, L. : Prouzel. · Epilobium rpicalum, Lamk : Poix, Namps-au·M0nt, Sainte- Segrée, Souplieourt, principalement sur les talus du chemin de fer. Epilobium paluslrc, L. : marais d'Hangcst sur—Somme. L Circœa Luleliana, L. : Longpré près Amiens. ` Sedum album, L. : Amiens, à Henriville. Cicula oirosa, L. : marais d'Hangest. Ammi majus, L. : Dury. Ammi glauci/olium, L. : Dury. Helosciadium repens, Koch : marais d'Hangest·sur-Somme. Sium (ali/`olium, L. : ahondant àHangest·sur·Somme et Condé- Folie. Pimpinella magna, L. : Saint-Germain·sm·-Bresle. Pimpinella saxifraga, L. var. dissectifolia, Koch : Saint-Ger- muin·sur-Breslc, Longpré-les-Corps- ` Saints, Saint-Acheul. OEnanth¢ Laehenalii, Gmel. : marais de Bourdon, Fouencamps. Libanotis montana, All. : Sainte·Segrée. I
stutocannrr. 9 Selinum earvifolia, L. : marais de Bourdon, Renancourt. Peueedtmum palustre, Mœnch : Fouencamps, vallée de Pavry. Orlayn grtmdijlora, Hotfm. : Thieulloy·la·Ville. Turgeniu latifolia, Hotfm. : Lhortoy. (Cette espèce m'a été aussi communiquée par M. Dizen- gremel, propriétaire, à Lawarde.) î Galittm sylvestre, Poll., var. lœve Coss. et G. : bois de Sainte- ~ Segrée. A Galium sylvestre, Poll., var. Bocconi Coss. et G. :Sainte·Segrée, · Thieulloy·la-Ville. Galium lrîcorne, With : Dury, le Bosquel prés Conty. (A suivre). · E. Gottsn. BlBI.l0GRAPll|E ' · Par le President dela Société. Je ne puis déposer les volumes que j'ai reçus depuis notre derniére réunion sans appeler votre attention sur les articles qui ont trait à nos études. L’Apiculteur suit sa voie, s’en écarte peu et demeure toujours intéressant. . On lira, j’en suis certain, avec plaisir, dans le Bulletin de la Société d'Apicu|ture de l’Aube, l'article de M. Deheurles sur le Miel chez les Romains. . La Société d’études des Sciences naturelles de Nimes (n° 2), V contient un rapport du secrétaire, M. Cellier, sur les travaux de [ cette Compagnie, qui prouve que chacun y travaille, que les É collections s’accroissent et se rangent, et que les conférences faites par divers membres sont accueillies avec faveur. Le Bulletin de la Société d’Horticulture de la Seine·lnférieure ‘ contient de curieuses discussions sur les résultats qu’on peut obtenir des semis et de la fécondation artificielle. ll y a là r quelques expériences à renouveler que je recommande au zèle de nos horticulteurs. Ceux qui s’intéressent à la maladie de la vigne produite par le Phylloxera pourront lire sur ce sujet le Bulletin de la Société d’Agriculture et d’Acclimatation de Nice. Malheureusement on n’y donne point le nom d'une Allise et d'une Chenille qui pa- ·
n V l0 nnnioaannu. raissent avoir aussi causé dans les vignes d'importants dom- mages. Les Annales de la Société d'Agriculture de la Dordogne abondent également en renseignements sur les tentatives faites pour débarrasser les vignes du Pleyllowera. I La Société d’Agriculture, Sciences ct Arts du département d’Indre·et·Loire s'occupe aussi de cet insecte. On trouve, en outre, dans son Recueil, d’excellenls articles sur la vigne; et, sous le titre de Notes géologiques sur les cantons de Poussay et d’Amboise, une étude géologique agricole qui nous paraît d’un grand mérite. ~ Dans le xvin• volume de la Société Scientitique et Littéraire des Pyrénées·0rientales, où l'on trouve de remarquables Mé- moires sur l'Agriculture, la Médecine, l’Economie, la Littéra- ture et l'Histoire, les entomologistes verront la description d’un _ lamellicorne nouveau pour la France, recueilli à Vernet·les· · C Bains, et auquel M. PeIlet_donne le nom de Trichius Maui du nom de M. Mou auquel il le dédie et qui l'avait trouvé. La Revue de la Société d’Agriculture, Sciences et Arts de Valenciennes cite un nouveau fait qui démontre l'utilité des buses. Le directeur du Museum de Rouen faisant l’autopsie d’un de ces oiseaux y trouva 5 belles souris le matin; en supposant que pour son diner la buse en eût avalé autant, cela t'aisait10 pour la journée. 20 buses peuvent donc détruire par jour 200 souris ou mulots. Les collectionneurs verront, dans le Bulletino della Societa entomologics italiana, la suite du Catalogue des Ténébrionites d'ltalie de M. Baudi, des Lépidoptères d'ltalie de M. Curo, et une nouvelle feuille du Catalogue des coléoptères d'Europe de ce même entomologiste. Le récit d’une excursion entomologique au Mont·Amiata par M. Bargagli ne doit pas passer inaperçu. L’auteur y expose la topographie de ce mont, les diverses con- ditions climatologiques des versants et de la vallée, donne sur la tlore de nombreux détails et cite les espèces d'insectes qu'il a récoltés. Ce récit est simple et bien fait. Citons encore un Mémoire de M. Delphino sur les rapports qui existent entre les insectes et certains organes nectarifères de quelques plantes, mais qu'il faudrait, pour le bien faire connaitre, ` traduire tout entier. Je vous ai remis, il y a quelque temps, les tableaux d’Histoire L
snmoenrnrs. M ` naturelle que M. le Ministre de l'Instruetion publique a bien voulu, sur ma demande, nous accorder. J’ai reçu depuis un volume ayant pour titre : Manuel explicatif. C’est un complé- ment indispensable de ces tableaux. M. Deyrolle y expose la méthode à suivre pour l'enseignement de l'Histoire naturelle par ces tableaux. C’est un petit cours très·simple, trèvintéreg- sant et très-bien fait. . Nous devons a la Société d’Agriculture, d’Histoire naturelle et des arts utiles de Lyon, deux nouveaux volumes, les tomes v J et vu de la 4* série. Je ne saurais trop appeler votre attention » sur ces deux volumes. Le tome v contient la suite de la descrip- tion des Poissons fossiles du Bugey, par M. Tbiolliere dont la mort avait laissé l‘œuvre incomplète et qu'a revue M. Paul x Gervais; les Plantes fossiles du même pays, par M. G. de Saporta ; les autres Fossiles du même lieu par M. E. Dumor- ' tier. Ne néglige: point les procès·verbaux, vous y trouverez plus d’une séance que vous auriez regret d’avoir laissé passer. Dans le tome vr vous trouverez la suite de la tribu des Brévipenncs, par M. Mulsant. ll y traite de la septième branche, des Myrmé- dionaires. Je ne doute point que nos entomologistes n’y trouvent tous les moyens de déterminer les Staphylins appartenant à ce groupe, et dont la détermination leur peut offrir quelque difticulté. La méthode de M. Mulsant, vous le savez, est celle-ci : Les caractères généraux de la branche. Un tableau diehotomique conduit aux rameaux. Un nouveau tableau conduit au genre dont il détaille tous les caracteres. Puis vient, pour chaque genre, un nouveau tableau qui mène aux espèces. Pour chaque espèce, vous avez en lettres italiques les signes caracté- ristiques principaux. Vient ensuite une description très·détaiIlée de chacune des parties de l’insecte, qui doit servir a éclaircir tous les doutes. M. Mulsant termine par l’habitat et des obser- vations qui lèveront les dernières difücultés s’il en restait encore. Eniin, Messieurs, j’ai reçu le complément du tome x des Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux. .l’y rencontre le Catalogue de la bibliothèque de cette Société et une bonne table des 10 volumes formant cette pre- mière série, table indispensable aux recherches, et que toutes les Sociétés devraient faire composer avec le plus grand soin. J. Gaamn. Q I . I
12 Wlansrounancn G0llllliSPONDANGE. — Avis. -— Les nouveaux Statuts et Réglement sont déposés, avant leur adoption définitive dans la séance du samedi 8 janvier, xl la Bibliothèque de la Société, chez LI. Volland, rue Gresset, 25; les membres pourront les consulter, et consigner par écrit leurs obser- vations. La Bibliothèque de la Société, sera ouverte aux membres de 4 h. à 2 b., tous les jours (les jeudis et dimanches exceptés). ·— Les volumes peuvent être prêtés pendant un mois contre récepissé. Il 1 Séance générale, le Samedi 8 janvier 4876, à 8 h. du soir. Ordre du jour : Procès-verbal de la précédente séance; —- Correspondance et ouvrages reçus; · —- Adoption des nouveaux Statuts ; — Chasse des petits Eehassiers sur les côtes de Picardie, par M. G. d'Hangest. Section de Zoologie, Séance le Vendredi 7 janvier, à 3 h. 4 /2. Ordre du jour .· Renouvellement du Bureau ; - Les Parasites des Insectes nuisibles, traduit de · l’italien, par M. Carpentier; · - Communications diverses. Section de Géologie, Séance le Jeudi 43 janvier, à 3 h. 4/2: Ordre du jour : Etude de la Fossilisation; — Revue géologique du mois, par M. lt. Vion; —- Communications diverses. i Composktwo du Burton pour ‘\%"ttS. . Président : M. J. Gamuen. Vice·Pre'sz’dent : M. G. n’Haucss·r. Secrétaire .· M. L. Caaenuriea. Secre'laire·adjo!nt : M. Alph. Lersnvas. Trésorier : M. E. Deuiar. Archiviste .· M. A. Votnso. Le Rédacteur en chef : R. VION. l Amiens. — lmp. de Lcnoel·Herouart, Delattre·I..enoeI, sucer.
i I I I l Silllllilll LINNEENNE Nilllll FRANCE llll DE L1 • BULLETIN MENSUEL. Ii° 11. -— 1** Février 1876.- 5** Année. —— 'l`. lll. Annnssan: Les ûuvrages, Manuscrits et Communications intéressant la I rédaction du Bulletin. à bl. René Viox, rue Voiture, 8, à Amiens. Les demandes d';\i20llll(‘I`1'I(!lIÉ et les Cotisations (en timbrcs·poste), il ll. Edmond Duaav, Trésorier, rue Neuve, 10, Amiens. . Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est _ adressé aux Sociétés scirntilicllues par voie d’éclmnge. I Prix de l'al»onnement, 3 r. par an (z fr pour les Ecelésiastiques, les ! instituteurs ct les lnstitutrices). ’ SOMMAIRE. — Séance générale du 1l décembre 1876, p. 13. — Chasse i aux Frelons, par L. Carpentier, p. 16.- Importance du Microscope, par E R. Vion, p. 18. — Flore de la Somme, par E. Gonse, p. 22. — Corres- ‘ pondance: Nos Alliés naturels, p. 26 ; Avis, Séances, p. 26. \ EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX. ‘ l signes essaim.: ou 11 oacsnaan 1875. · Présidence de M. Ganmaa. Coanssrouourcs : 1° La Société d’émulati0n de Cambrai ` envoie le programme des questions qu’eile met au concours A pour Vannée 1876; ‘ 2** Les membres de la Commission de surveillance du Musée I départemental de la Dordogne demandent des antiquités, objets d`art et d'Histoire naturelle, etc., pour enrichir leur musée. · 3• M. l`Archiviste de la Société des Sciences de l'Yonne È donne avis d'un important envoi d'ouvrages, et réclame quelques numéros de notre Bulletin qui ne lui sont pas parvenus. 5• mnt:. H , j
M ' sfuiaces. rnocks-vzmuiux. 4** M. le Bibliothécaire-Arehiviste de la Société d'Histoire naturelle de Toulouse annonce l'envoi de la collection complète du Bulletin de cette Société en échange de nos publications. M. le President résume dans une analyse succincte les travaux d`Histoire naturelle contenus dans les ouvrages reçus depuis la _ dernière séance. Sur la proposition de MM. Garnier et Carpentier, M. Georges Lncoco, secrétaire dela Société aeadexnique de Saint-Quentin, est reçu membre non résidant. MM. Dubois et Gonse proposent d'admettre comme membres correspondants: M. Ch. LAi.i.nn.mr, pharmacien mil.taire, à l’Arba (Algérie), et. M. E. Gonanr, docteur cu médecine, à Mont·de·l\larsan (Landes). Ces admissions sont prononcées. » Suivant l'ordre du jour, lc scrutin est ouvert pour le renou- vellement du Bureau. ll est ainsi reconstitué pour l’année 1876 : Président : M. Gaiman; Vice-l'résident .‘ M. u'HANoi;s1· ; Secrétaire général : M. Canraxmaa; Srcrélairc-adjoint : M. Alph. Lerimvne ; Trésorier : M. DELABY; Bibliothecaire-Arc/iivisle : M. Vornmn. M. le Président remercie l'Assemhlée de la nouvelle preuve . de confiance qu'elIc vient de lui accorder. Il y aura, dit—it, à poursuivre cette année les démarches pour l‘ohtention d'un local, démarches interrompues par la mort de M. Dubois, maire _d'Amiens, qui était tres-favorable à ce projet; mais il y a lieu d'espérer que la Société trouvera dans le Conseil municipal l'appui qui lui est nécessaire. M. M. Dubois donne lecture, au nom de M. Delaiby, indisposé, du compte des recettes etidépcnscs pour l’année t87:`3. Les rc· L cettes ne sont ducs, jusqu'à présent, qu`aux cotisations des membres; elles permettent de faire face à nos dépenses ordi- naires, mais ne peuvent suffire à donner à nos publications g
n E stmcns. PIl0CÈS·Vll.I|AUX. A 15 W toute l’extension qu'elles méritent, et qui ne pourrait être assurée que par une allocation du Conseil général ou du Conseil municipal. Des remerciements sont votés a M. le Trésorier pour les soins qu’il donne à la bonne gestion de nos finances. Il est ensuite donné communication des travaux des sections. M. de Beaussire dit que la section de Botanique ‘a entendu _ une communication très-intéressante de M. Gonsc, sur les plantes qu'il a recueillies dans le courant de l'été dernier. M. Gonse promet un travail sur ce sujet pour une prochaine séance. M. Alexandre dit que la section de Géologie a renommé son Bureau pour 1876, et se propose d’entreprcndre successivement, dans ses séances, l'étude des principales questions géologiqucs, espérant ainsi former de nouveaux adeptes, qui viendront aug- ! menter le trop petit nombre de membres appartenant à cette i section. î M. Dubois dit que dans la section de Zoologie, M. Alfred Lefèvre a donné la suite de sa traduction sur les Insectes nui- sibles de la Galicie. M. Léniez_a lu une note sur l'Instinct des · oiseaux, et M. Dubois s`est engagé à rendre compte, chaque mois, des faits intéressants de zoologie contenus dans les publi- cations que ne reçoit pas la Société. M. le Président ajoute qu’il y a dans les volumes que nous re- _ eevons de nos Sociétés correspondantes des travaux remar- quables qu’il serait bon de faire connaître. M. Dubois partage cet avis tout en donnant la préférence aux I travaux originaux qu’il regrette de voir si peu nombreux. § M. d'Hangest promet un travail pour la prochaine séance. La parole est donnée à M. Léniez pour la lecture` d'une note ' sur l’Instinct des oiseaux. L’auteur rappelle plusieurs citations de faits qui mettent en relief l’instinct des oiseaux, et décrit les soins prodigués par_nn couple de Perruclies ondulécs, à une jeune couvée de Ca- · Iopsittes abandonnées par leurs parents, dans la volière d’un amateur d’oiseaux d’Amiens. _ _;
t6 ciusss Aux restons. M. le Président donne ensuite lecture d'une note de M. René Vion sur Flmportance du microscope dans les études géolo- giques. Après ces intéressantes communications, M. le Président rap- pelle que les nouveaux Statuts ont été déposés chez M. Volland · à la Bibliotheque, et que leur- adoption définitive sera portée à ' l'ordre du jour de la prochaine séance. Le Secrétaire, L. Canrsnriea. Chasse aux Frelons. (Suite de la page 4.) ` Cette première capture m’avait beaucoup intéressé, et j'avais pris goût à ce genre de chasse qui n’est pas sans émotions. Quelques jours après, on me (it voir un autre nid de Frelons qui se trouvait attaché à un soliveau dans un grenier. ll était plus grand, plus peuplé que le premier, et complètement isolé. On pouvait examiner en se posant dessous le travail des Frelons qui allaient et venaient par un petit trou dans le toit. ll eût été trop . long et presquïmpraticable de les capturer tous les uns après les autres, comme je l'avais fait la `première fois. J'essayai de les endormir, aidé par deux personnes, en enveloppant le nid tout doucement avec mon filet-fauchoir, au fond duquel j’avais mis une certaine dose d'éther; mais les Frelons, inquiétés par ces préparatifs aussi maladroits que malveillants, sortirent en foule de leur nid et se ruèrent sur nous; je dus fuir au plus vite, entrainant dans ce sauve-qui-peut mes compagnons de chasse ahuris, et fort heureux d‘en être quitte pour une seule piqûre. .l'essayai alors du chloroforme, que je plaçai le soir dans une soucoupe sous le nid._Mon insuccès fut encore complet. ll fallut employer un moyen plus énergique ; je l’obtins avec une mèche soufrée que j'allumai sous le nid, dans une boîte en fer blanc. J'avais pris, en outre, la précaution de me couvrir la tete avec · ’ un camail servant à recueillir les essaitns d’abeilles. Le dégage- ment d'aeide sulfureux mit bientot tous les Frelons en rumeur; beaucoup tomberent asphyxiés, d’autres se sauvèrent; mais il
cmssa aux rnuous. t7 —en restait un certain nombre, surtout des mâles, errant autour du nid; je les pris les uns après les autres, n'ayant rien tx craindre de leurs piqûres. .l’avais trouvé cette fois le bon moyen. Le guêpicr étant désert, j’essayai de le détacher pour l’avoir aussi complet que possible; mais il était fort lourd, les larves et les nymphes emplissaient presque toutes les alvéoles. Il tomba, et , je ne pus l’avoir entier. ll se composait de six rayons, dont les _ deux supérieurs étaient formés d’alvéo|es d'ouvrieres, et les autres, d'alvéoles plus grandes pour les mâles et les femelles. Le ° dernier rayon, à peine commencé, était attaché à l'enveloppe; Y il ne comprenait qu’une vingtaine d'alvé0les. l Quelques jours plus tard, je dctruisis un troisième nid de Frelons, placé dans un arbre creux. Celui-là était plus avancé: une cinquantaine de femelles étaient écloses. Le vieux cerisier dans le tronc duquel ilse trouvait avait déjà été habité l'année précédente ; aussi je trouvai, au-dessus du nid de cette année, cinq ou six rayons inhabités et un peu moisis, qui devaient former le guêpier de l’année dernière, dédaigné par la nouvelle génération. .|'ai pu constater, par la capture de ees trois guépiers, que les Frelons mâles ne commencent à paraître que dans les premiers jours de septembre, et les femelles, destinées à fonder de- nou- velles colonies au printemps suivant, ne viennent que deux ou V trois semaines plus tard. ll doit en étre de même dans les nids des autres guêpes, car l des deux nids de Vespa vulgaris que j’ai pris dans le courant de , septembre, le premier que je détruisis vers le 45, ne renfermait ï aucun mâle, et le deuxième, quelques jours après, en comptait plus de cent. L’un et l'autre ne renfermaient qu'unc seule femelle ‘ usée, la mère de tout le guêpicr ; mais de nombreuses alvéoles renfermaient des larves et des nymphes de femelles. J`y rcmarquai aussi beaucoup de larves parasites que je rap- portai avec les rayons pour les faire éclore; deux espèces de ,;
l8 mroauscn nu nrcaoscon mns Las truons ototoerouss. Diplères; deux Coléoptèrcs: un Cryplophagus, et le llhipiphorus paradoxus, male et femelle; enfin, les Chrysalides d'un Hymé— noptère dont la coque brune, solide et bexagonale, occupait la moitié supérieure ou inférieure d'un certain nombre d'alvéoles. L. Cnrsurina. Importance du Microscope dans les études géologiques (Suite de la p. 7). Mais c’est surtout dans la Paléontologie que l‘utilité du mi- · croseope est incontestable. ll permet non-seulement de recon- naître l'origine végétale des Iignites, mais encore de discerner si le bois fossile provient de tiges de Dirolylédones ou de M0nocoly· Iédones. Dans les os, et surtout les dents, il sullit souvent de l'examen microscopique pour déterminer à quel ordre appartient l'animal inconnu, dont on ne possède bien souvent que ces quelques fragments. Les exemples à citer ne manqueraient pas; nous n'en donnerons que deux. On rencontre en Russie un terrain que ses caractères minéraux ` rapprochent également du nouveau grès rouge (terrain permien) ou du vieux grês rouge (terrain dévonien). En |’abscnce de ca- ractères stratigraphiques suffisants, à laquelle des deux forma- tions convenait·il de le rattacher 7 La question avait une grande importance pratique, ear c’est entre les deux grès rouges que se rencontrent les couches de houille, et, si l’on avait atïaire au grès rouge inférieur, il fallait renoncer à l'espoir de trouver du charbon. Or, les restes fossiles trouvés dans ee terrain étaient peu nombreux ; ils se composaient principalement de dents que leur forme et leur grande dimension faisait attribuer à des reptiles sauriens, caractéristiques du nouveau grès rouge. Le mieroscope`scul démontra que les dents appartenaient à un genre de poisson, le Dendrodus, exclusivement dévonien. - Il y a quelques années, le professeur Owen rencontra, dans une carrière de craie, des débris osseux qu'il rapporta à une espèce nouvelle d’oiseau de mer, voisine des Albatros. Le mi-
uronnxcn nu xutcnoscors mus LES Bruozs ototooioises. 19 · eroseopc révélait, au contraire, une structure en tout point con- fernic à celle des os de Plëro/facly/r; mais on ne connaissait pas de Plérodaétyle qui approchàt de ees dimensions. M. Owen mainlint son dire, et la question resta pendantc, jusqu'au jour où la découverte indiscutable, dans cette même carriere de craie et dans d`autres, de squelettes de Ptérodactylcs d'une dimension égale et méme supérieure à celle des ossements en litige, vint confirmer vietorieusement la diagnose du microscope. ll est des classes entières d’êtres organisés que lc microscope seul permet de déterminer et même de distinguer. Telles sont les Dialomics, qui constituent presque à elles seules des dépôts immenses. Au pôle antarctiquc, à 70** de latitude sud, sur les côtes de la terre Victoria, le 0* Hookcr a découvert, entre 60*** et lO0*** de profondeur, un banc de vase formé de diatomécs, long dc 600 kilometres et large de ISO. Ces êtres si petits, si fragiles, doivent leur conservation, souvent parfaite, à la nature silicieuse ' dc leur test. Les microscopes les plus puissants sont nécessaires pour leur étude; mais le chercheur est bien récompensé de sa peine par la beauté et la variété infinie de ces frustules aux mille formes. ponctués, striés dans tous les sens. Notre collègue, M. Jules Girard, nous a dépeint ce spectacle enchanteur, il a fait plus: il nous a fait participer à son ravissement, en nous montrant de magnifiques photographies, images directement amplifiées, que son habile crayon savait ensuite reproduire sur le buis. §ous avons pu, gràce à son obligeance, donner nous- mêmes, dans notre Bulletin, des reproductions plus fidèles encore, dues aux procédés d'heliogravure qui sont appelés à rendre de si grands services aux sciences naturelles. Les F oraminifêres exigent un bien moindre grossissement que les Diatomées: quinze 21 vingt diamètres dans beaucoup de cas, cinquante à soixante au plus. Quelle étude à la fois simple et in- finie ! Des terrains jurassiqucsjusqtfaux dépôts modernes, quelle prodigieuse quantité d'espèces et de variétés! Ici encore, nous pouvons recourir à un guide sûr et bienveillant, à notre excellent
20 tnronnuce nn ntcaoscorn mus Les Éronns ctoeoctouss. maître, M. Terquem. Avec une inépuisable patience, il a recueilli et étudié des milliers d’échantillons; avec un remarquable ta- lent, il les a dessinés et décrits dans leurs moindres détails. Et l’on comprendra mieux les difficultés d'un tel travail, si l’on songe que des Marginulines, des F roudiculaircs, des Cristellaircs, ~ de moins de § de millimètre, présentent jusqu’à l0 et 12 loges distinctes, recouvertes d'ornements. Chose étonnante! Ces fossiles microscopiques peuvent donner sur la profondeur et la tempé- rature des mers géologiques, de précieuses indications. lls peu- vent servir à déterminer chaque étage, chaque assise, chaque lit d'une même formation, mieux que no le feraient des fossiles de grande dimension. Par leur étude, on arrive à vérifier, à mo- difier quelquefois l‘cxpression des lois générales ; c’est ainsi que M. Terquem a été conduit à reconnaître ce principe : à toutes les époques, les mers ont dù être constituées des mêmes éléments, . et renfermer des animaux répondant à toute la série zoologique, commençant aux Protozoaircs, et s'arrêtant au terme qui carac- térise la formation. i Des études analogues, et l'examen de la vase recueillie dans les récents sondages du fond de l'Atlantique, ont amené le professeur Wyvillc Thomson à une conclusion encore plus affirmative (peut-être même est-elle un peu prématurée, bien que M. William Carpenter la couvre de son incontestable au- torité). Quoi qu'il en soit, voici cette nouvelle théorie, qui reu- verse les idées géologiques reçues, et qui repose sur la constata- ~ tion, à l’aide du microscope, que la vase des profondeurs de l'Atlantique, appelée oozc, est constituée par des moules internes de foraininifères (fîlobigérines). « Le dépôt qui se forme actuelle- » ment au sein de ces mers, n’est pas une simple répétition de » l'ancienne formation crétacée, c'en est réellement la continua- » tion. Le lit de l’Atlantique était probablement, à l'époque cré- » tacée, continu avec celui de la mer qui couvrait alors le vaste ` n espace occupé aujourdhui par la craie d`Europe, d’Asie, et » d’Amérique. Les changements d'altitude que cet espace a
I t j inconnues ou nicaoscorx mus Les arunss oao1.ooiouss. 2t : n subis depuis qu’il est devenu terre ferme, ne paraissent pas n avoir été assez considérables pour faire émerger le fond du I » bassin de l'Atlantique, qui est toujours resté bien des centaines I in de mètres au-dessous de la surface, de sorte que le dépôt de » la boue de globigérincs de l’époque crétaeée a probablement a continué sur une grande partie du fond de l’Océan pendant l » toute la durée des périodes tertiaire et quaternaire. n Dans la craie Iavée, tamisèe, décantée à plusieurs reprises, le microscope fait reconnaître, avec les Foraminiferes, un grand nombre de débris organisés. Ce sont des écailles et des otolitbes de poissons; des fragments de tests dc mollusques, et principale- , ment des fibrilles provenant des coquilles d'fnocéramcs; des à plaques, des baguettes provenant de divers Crinoïdcs; enfin des spicules de formes ct de couleurs variées: seuls vestiges qui nous attestent la présence d'animaux mous, ou facilement décompo- sables, comme les Alcyonaircs, les Ilololhuries, les Spongiaircs, _ les Gorgoncs. Un modèle à suivre dans ce genre de recherches est le récent mémoire de MM. Terquem et Berthclin, intitulé : Étude microscopique des momes du Lies moyen d’Essey-les- Noacy, mémoire qui est accompagné de i0 planches, contenant plus de 500 figures. Notre craie de Picardie doit être aussi riche que les marnes du Lias. Elle contient sans doute bien des formes qui n’y ont pas encore été signalées : peut·ètre les gracicuses et régulières Polycistines, si proches alliées des Foraminitères, à g coup sûr les curieux Pédiccllaircs, ces corps allongés en forme l de pinces, que l'on rencontre sur le test de certaines espèces r d’oursins, et que plusieurs naturalistes regardent comme des ï appendices propres à ces écbinides, tandis que d’autrcs les con- ` sidèrent comme des parasites. Cette étude microscopique de la craie a déja été commencée par un de nos collègues, M. Carpentier, dont nous connaissons tous le zèle infatigable et la soigneuse patience. Si nous voulons le seconder et l'imiler chacun dans la mesure de nos forces, je crois que nous entreprendrons un travail éminemment utile, et
i I 22 none ma LA sonmn. ‘ ' qui répond directement au but prircipal de notre Société. Me scra·l-il permis, en terminant, de souhaiter que cet appel soit entendu, et que nous nous réunissions, à quelques-uns, pour mener cette œuvre à bonne tin. It. Viou. Flore de la Somme. (Suite de la page 9.) Galium auglicum, Huds. : Dury, champs en friche, près le ' cimetière. . Valerianella oliloria, Pol, var. pubescens, Coss. et G. : Ste-Segrée. Valcrianclla carinala, Lois. : Amiens, murs de la citadelle. Valcrianella awicula, DC.: Ste-Segrée. ' Valcrianclla Morisonii, DC., var. pubcsœns, Coss. et G.: Dury, Cagny, Ste-Segrée, Thieulloy-la·Ville. . Cirsium eriophorum, Scop. : La Chapelle-sous·Poix. Sarralula tincloria, L. : Stc·Scgrée. Taraaracum lœvigatum, DC. : Ste-Scgrée, Dury. Taraxacum palustre, DC. : liury, bois du trou Wargnier. Barkhausia fœlida, DC. : Assez commun aux environs d'Amiens, Poix, Thieulloy—la·Ville, Hangest·sur- . l ` Somme, Dury. Campanula glomerala, L.: Ste-Segrée, Thieulloy-Ia·ViIle, La ‘ Cl1apelle—sous-Poix, St·Germain—sur· Bresle, Beaucamps-le-Jeune. Pyroia rotundifolia, L. : Ste-Segrée. Monolropa hypopilys, L. : La Faloise. Vincctozzicum 0//icinale, Mœneh. : Bois de Ste-Segrée. · ` Vcrbascum lychnilis, L. : Stc—Segrée. Verbascum nigrum, L., et sa s.-v. ramosum, Coss. et G. : Poix, _ Ste-Segrée. Vcrliascum pulvcrulcnlum, Vill. : Hangest-sur·Somme. Veronica pcrsica, Poir. : Dury, (R. Vion); St-Fuscien, Villers- Bretonneux. Veronica t¢'ucrz'um, L. : St-Germain, Ste-Segréc.
nous nz LA soun. 23 Anlirrhinum oronlium, L, : Lc Bosqucl, près Conty ; La Cha- pelle sous-Poix; llangcst·snr-Somme. Linaria slrialu, DC., et variété alba : St-Germain-sur-Brcslc. Pcdicularis paluslris, L. : Marais dc Bourdon ct d`Hzmgcst-sur- Sommc. zllclampyrum crislalum, L. : Bois do Ste-Scgréc. · Orobanchc rapum, Thuill. : Ste-Scgréc. Slachys alpina, L. : Ste·Segrée, Thiculloy·la-Villc, St·Gcrmain- sur-Brcslc. Slachys rccla, L, : Cagny. Brunclla valgaris, Mœnch., var. pinnali/ida , Coss. ct G. : . Slc-Segréc. l var. alba, Coss. et G. : Cagny, Stc-Sogréc. · Tcucrium chamœdrys, L. : St-Germain-sur-Brcslc, Bcaucamps-' lc-Jcuno. Ulricularia vulgaris, L. : La Faloisc, Hangcst-sur-Somme, Daours. Primula grandîflora, Lamk. : Bois dc MM Dieu, à Aubcrcourt. Hollonia paluslris, L. : Hangest-sur—Sommc. Samolus Valarandi, L. : Marais de Bourdon, llangcst-sur-Sommc, Longpré—lcs·Corps-Saints. , Plantago arenaria, Waldst cl Kit. :Dury, dans un champ de ` } _ luzcrne, avec l’Ammi majus. C/wnopodium hybridum, L. : La Fuloisc. T riglochin paluslrc, L. : Bourdon. Polomogcton pusillus, L. Bourdon, La Faloisc. · Sparganiumi sinvplox, Huds., var. fluilaus, Gr. ct G. : Amiens, dans la vicillc Somme, près l’llo·Slc- ' Aragonc. Epipactis lalifolia, Koch. : Longpré, près Amiens ; La Faloisc. Epipaclis alrorubens, Hoifm. : Gagny, Stc·Scgréc, Thiculloy-la- L Villc, St·Germain~sur-Brcslo, Beau- camps·lc-Jeune. Epipaclis paluslris, Crantz : Bourdon. ` I + .
° 24 nous nn 1..4 soun. Cephalanthcra grandi/lord, Bab. : La Faloise. · Gagea arvcnsis, Schultz : Villers·Bretonneux. Phalangium ramosum, Lamk. : Beaucamps-le·Jeune, abondant au bois Queue·Comtesse. ` Cana: pseudo-cypcrus, L. : Marais d’Hangest·sur-Somme, Long- , pré-les·Corps-Saints. Holcus mollis, L. : Thieulloy·la-Ville, Ste·Segrée, St·Ge1·main· sur-Bresle. ` Avma pratcnsis, L. : Gagny, Ste·Segrée. Avma pubcsccns, L. : Prouzel. I Fcstuca pratmsis, Huds.: Amiens, à la Voirie; Fortmanoir, Longueau, Rcnancourt, Ste-Segrée. F cstuca myuros, auct. plur. : Renancourt, près Amiens. _ Fcstuca tcnui/Zora, Schrad. : Prouzel. . Bravhypodium syloaticum, Rœm. : Ste-Segrée, St-Germain·su1·- Bresle. Lolium pcrcnnc, L., s.—v. ramosumz St-Maurice et St-Roch, à · Amiens; Ste-Segrée. . Latium lcmulcntum, L., var. speciosum, Coss. et G. : Ste-Segrée. Triticum caninum, Schreb. : Amiens, à la Hotoie; Thieulloy- l la-Ville, La Faloise. · Je signalerai, en outre, trois plantes, évidemment introduites, et trouvées à St·Maurice, dans un terrain inculte ; ce sont : Xanthium spinosum, L. (Cette espèce m’a été communiquée par , M. le docteur Sorel.) l Amarantus retro/teams, L., et Amarantus albus, L. E. Gouss. Ouvrages reçus (du 13 novembre 4875 au 4 janvier 4876). l 1• K. Akadcmie dcr Wissmschaften in Wien. N•• 20, 21, 22, 25, 26, 27 et 28. — Année 1875. _ — 2• Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen. V• année, 1869. — ll• série: Xl• année, 1** sem. 1875. 3° L'Apicultcur. - 1875, u• 12. — 1876, n° 1. i
| g ouviucns ntçus un LA SOCIÉTÉ. 25 4** Association scienti/ique de France. N•*• 419, 4*20, 42l, 422, } 423, 425. 5** Bulletin du Comite agricole de l’arr. d’Amiens, n· 90 à 93. T 6• Bulletin de la Société industrielle et agricole d’Angers. — lII• série: Tome XVI, 1•' trimestre 1875. L 7• Bulletin de la Société des Sciences naturelles et historiques de ` l'Ardéche, n" 8, 1874 ; Privas, 1875. I 8• Bulletin dela Société Impériale des Naturalistes de Moscou. l Année 1874, n•‘ 3 et 4. l 9** La Feuille des Jeunes Naturalistes, n•*• 62 et 63. Décembre E 1875 ct janvier 1876. 10** La possibilité ile- la naturalisation dela Leptinotarsa 10- ` lineata, examinée au point de vue de la concurrence vitale par A. Paunnonma un Bonne. I ` 11• Société libre d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres de l'Eure (Section de Bernay). — Concours de 1875 à Beaumesnil. 12* Annales dela Société Académique de Nantes. 1°*‘ sem. 1875. 13• Cinquante ans de l’I·listoire du Chapitre de N.·D. dc Laon, etc., par En. Fnsoar. (Envoi de la Société Académique de Laon, 1875. 14* Conseil général de la Somme. 1** Rapport de M. le Préfet et ` de la commission départem. 2** Procès-verbaux et délibérations. ·I5° Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne. lI• série, tome Ill, t" trimestre 1869. Celte Société a, en outre, fait don des ouvrages suivants : l 16** Ca. Gounnug- Les Insectes utiles à l’liomme. Paris, 1874. | Les Insectes nuisiblesà l'homme, aux animaux et à l'économie l domestique. ` Les Insectes nuisibles aux arbres fruitiers, aux plantes pota- _ V gères, aux céréales et aux plantes fourragères (avec le 2• supplé- l ment). - Les Insectes nuisibles aux forêts et aux arbres d’avenues. 1867. Les Insectes nuisibles aux arbustes et aux plantes de par- terre.1869.
26 ouvnaass nsçtzs mn LA socttrt. 17** Paul Bsn·r.—-Catalogue méthodique des animaux vertébrés qui vivent à l'état sauvage dans le départ. de l'Yonne. -— 1864. 18** D' Romana-Dssvoior. - Histoire naturelle des Diptères des environs de Paris (0Euvre posthume), publiée par M. II. Monceaux. - Paris, l863. 2 volumes in·8°. · t9· Société Entomotogique dc Belgique. Comptc·rendu n•• 18, 19 et 20. 20° Annales dela Société ¢l’Érnulation des Vosges. Tome XIV, 3° cahier, 1874. 2|·· Annales de la Société d’Agriculturc, Sciences et Arts de la Dordogne. Livraisons ll° et I2', ·t87î’>. 22** illérnoires de la Société rl'Agriculture, Sciences et Arts de Douai. 2* série. Tome Xll, 18724874. 23<> Société d’Agr·iculruré, Sciences et Arts de farrondisscment dé Valenciennes. Revue, n°• 8 et 9. 24** Bulletin dela Société d’Apicullure de l'Aube, n° 33, 4• tri- mestre, 1875. 25° Bulletin de la Société rl'Apiculturc de la Somme, n° 1, ' année 1875. L’Ar·cliivisle, A. Voimsan. · t}0llRESPOKDtlNt]E. . (L. 49). ·- Nos Alliés mturwts. —— Les moyens employés pour détruire les insectes nuisibles sont presque toujours impraticables sur une grande échelle et la plupart du temps inefficaces Les nombreux procédés proposés pour la destruction du Phylloxera vastatrix, et présentés à l’Aoadémie des Sciences par leurs auteurs, comme in- faillibles, en font loi. On veut détruire des animaux presque invisibles et innombrables par des procédés analogues à ceux dont on se sert pour se débarrasser des grosses bêtes maltaisantes. On devrait avoir plus de succés en faisant intervenirles forces de la ' nature et en se servant des moyens qu’c|le emploie pour conserver l'harmonie générale entre tous les ` etres de la création : végétaux et · animaux. l.’«>l»s·-mttioxi nous ai fait cimsmître quelques-uns de ces I moyens ; c’est it nous de les mettre en pratique pour protéger nos ré- coltes,lorsquo nous avons troublé l’ordre naturel dans une contrée, en caltivant outre mesure une plante précieuse ai l'exclusion d’autres es- l pèces, qui n’ont pas pour nous la même utilité.
ConnnsPONDANC| 27 Si l'homme n’existait pas, aucune espèce ne deviendrait prépondé- rante. car la nature, qui l`ait si peu dc cas des individus, maintient rigoureusement Vintegrite des especes, et e'est d.·ns ce but q·n’un erand nombre d’espèees parasites ont pour mission de rétablir l'cqui— libre entre tous les êtres creés,en détruisant l’cxcès de reproduction chez les espèces trop fècondes. 4 Ces parasites, déposés par leurs mères. ii |’état d’<enfs ou dc larves dans le corps d'antres espèces, vivent aux dépens dc leurs victimes et linissent par les faire mourir. lïeaucoup d’inscctcs nuisibles périssent ainsi avant leur transformation complète. On a remarqué, en e(li·t, que des insectes nuisibles ayant fait inva- sion dans un pays où ils avaient causé de grands dounnages pendant deux ou trois ans, avaient disparu connue par enclianteznent l'annéc suivante, lorsqu’on s'alt~·ndait au contraire ai les voir pulluler et laire encore de plus grands degats. Ce secours ne peut être attribué qu’aux parasites. Presque toits les _ insectes nuisibles ont les leurs et quelques-uns en ont jusqu’à cin- QUIIIIÈO ou soixante espèces dill`èreutes aeliarnéi s it leur pente. l M. Roudani, savant entomologiste italien, s’est proposé de faire ressortir ce principe dans son Catalogue des Insectes nuisiblsis et de lr urs ])(l7`¢lSi/I'.? (tj. Pour ce qui concerne le Pliylloxera. il fait remarquer que cet aphide est bien plus nuisible en Europe qu’en Amèrique,son pays d’origiue, et il attribue avec raison l’iutensité du mal à ce fait qu’en Amerique le Phylloxera est attaqué par plusieurs autres insectes qui · en réduisent le nombre, tandis qu’en Europe il a pu se propager im- punément sans rencontrer ses ennemis naturels. M. Rondani se demande, en conséquence, si l’iutroduction de ces insectes en Europe, dans les vignobles infestés par le Pbylloxcra, ne serait pas une chose utile. Ce moyen naturel devrait réussir, car les insectes qui mangent le Pbylloxera en Amerique pourraient fort bien s’acclimatcr dans nos vignes et les débarrasser, en partie, du moins de ce fléau. Nous ne savons si les vignerons et les savants qui s’occupent d'en- · tomologie appîiquee ont puisé it ce remède, maisnous ne croyons pas qn’il ait été essayé Dans tous les cas, voici la liste de ces utiles auxiliaires indiqués par M. ltondani (2), et qn’il doit ètre facile de se procurer en Amérique, et d':ippot ter vivants en France. Leueopis ampelop/ailu, Rondani. (Diptère.) lle1n1»2·0(1ius Rilryi, id. (Névroptere.) id. rilico/rr, id. (id.) Seymnus Rilcyamzs, id. (Coléoptère.) An//weuris in.vi¢Ii0sus, Riley. ("éll`|l|)l.èl'(?.) ` Armww I’lmv·/tonii, ltondani. (Aptère.) Ce ne sont pas là dc vrais parasites dans l’acception du mot, mais (1) Bull. Soc. Ent. ltal. ann.187| et suiv. (2) BuIl· Soc. Ent. ltal. 1876, p. 63. À
28 coanssronnmcs. plutôt des entomophages rapaces, pouvant néanmoins rendre les mêmes services que leurs congénères européens qui détruisent une grande quantité de pucerons. Lorsqu’il s’agit de sauvegarder l'une des principales productions agricoles de la France, aucun moyen ne saurait être négligé, et celui- ci, basé sur Yobservation de la nature, ne doit pas être mis de côté, lorsque tant de procédés saugrenus ont été essayés sérieusement. Nous pourrions faire la même remarque au sujet de la Doryphora decemlineala, dont les ravages s’étendent de plus en plus aux Etats- Unis. Les craintes q·¤e l’on avait conçues sur son apparition en Europe · se sont malheureusement réalisées, puisque sa présence vient d’étrc signalée en Suè le. Nos champs de pommes de terre sont maintenant m ·nacés directement. ` Que l’on étudie les parasites que cette chrysomèle peut avoir en Amérique (I), afin de pouvoir, par leur importation, mettre une en- trave zl la propagation d’un insecte qui peut devenir désastreux pour ‘ certaines populations européennes. L. CARPENTIER. Avis. - Les membres non-résidants sont priés d’envoyer directement leur cotisation (7 fr.) au Trésorier. Ils rendront ainsi service à la Société, en lui épargnant des frais de recouvrement. Séance générale. le Samedi I2 février 4876, à 8 h. du soir. Ordre du jour .· Correspondance; — Présentation de membres; -— Adoption définitive des nouveaux Statuts; — Communications diverses. ' Section de Zoologie, Séance le Vendredi 4 février, à L h. Ordre du jour .· Communications diverses; — Revue zoologique du mois, par M. Dubois. _ Section de Géologie, Séance le Jendito février, à 3 h. t/2. Ordre du jour .· Communications diverses ; — Revue géologique du mois, par M. lt. Vion. ' Lc Rédacteur en chef : R. VION. (t) Voir Bull. Soc. Linn., t. ll, p. M6 (n° 20). Amiens. — lmp. de Lenoet-ltcroanrt,.Delattre-Lcnoet, sucer.
I I I llll Ill L1 • ‘lll'lE ‘ LINNEENNE Nllllll FRANCE BULLETIN MENSUEL. N° 45. — 1** llars 1876. - 5• Année. — T. Ill; · Anussna: Les Ouvrîges. hlanuscrits et Communications intéressant la rédaction du Bulletin, à . René Viou, rue Yoiture, 8, à Amiens. Les demandes d'Abonnement et les Cotisations (en timbr<·s·poste), à I. Edmond Dsunr, Trésorier, rue Neuve, 10, Amiens. Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est · adressé aux Sociétés scientilitjues par voie d’échange. Prix de Pabonnement, 3 r. par an (2 fr. pour les Ecclésinstiques, les instituteurs et les lnstitutrices). J j SOIIAIRE. — Séance générale du 8 janvier 1876, p. 29. - Géologie résumée des cantons d’Amiens, par M. de Mercey, p. 30. - Ulnstinct des Oiseaux. par hl. Léniez, p. 31. — Bibliographie, par le Président de la Société, p. 37. — Ouvrages reçus, p. 40. — Correspondance, p. L1. — Uüivernage des Carabes. . EXTRAIT DES Pll06È8·VE|lBlllll. ' · smic: ctntaau nn 8 uuvina 1876. _ Présidence de M. Garmin. Conssronmncn: 1• Le Secrétaire général de la Société des Naturalistes de Modène annonce l’envoi de publications de cette Société ; 2• Le Secrétaire du Ministère de l’Agriculture à Washington annoncer l’envoi des Rapports annuels, des années 1871 à 1874 et des Rapport: mensuels de 1873 et 187.1. 3• Lettre de M. Cotty au sujet du projet de diplôme et d’un _ travail entomologique adressé par lui à la Société. 5• mnt:. 15 _ I l
30 ctoroars ne LA sonne. _ 4• M. Georges Lecocq, membre nouvellement admis, remeroie de sa nomination. ' M. le Président exprime l'espoir que l’annéc ne se terminera pas sans amener la satisfaction du désir légitime que nous avons tous, de voir nos collections d'Histoire naturelle et celles que pos- · . sède la Ville installées dans un local convenable. ‘ A M. le Président donne ensuite l‘analyse des volumes reçus depuis notre dernière séance. · Deux membres nouveaux sont admis; ce sont: M. Victor · Josse, rue du Grand Faubourg de Noyon, 62, présenté par MM. Levoir et Delaby; et M. Liror, instituteur à Ferrières, · présenté par MM. Delaby et Volland: Les Secrétaires exposent les travaux des divers Comités. La Section de Zoologie a réélu son Bureau. M. Carpentier a lu une traduction de l'ltaIien, sur le Parasitisme des insectes, qui a A donné lien à une intéressante discussion. La question de l'hiver· nage des Coléopteres a été traitée de nouveau. La Section de Botanique a réélu son Bureau. La première partie d’an rapport très-détaillé sur l'Exposition forestière a été lue par M. R. Vion. . · La Section de Géologie a ajoumé sa réunion à la semaine suivante. _ On continue, en assemblée générale, la révision des statuts. ' Plusieurs articles sont approuvés; d’autres sont moditiés après discussion. L’ensemhle des statuts devra être soumis, dans la prochaine séance, a I'adoption déünitive par la Société. ` Le Secrétaire-adjoint, A. Lsrsnvae. · Géologie résumée des cantons de la Somme. Carros n’Anirns. (Suite de la page 350, année 1875). Alluvlons modernes pontglnclnlrem Alluoion: des cours d’cau et des marais avec tufs et tourbcs. Les dépots du groupe moderne du terrain humain, que L
otonours ns LL sons. 43l l nous allons maintenant étudier aux environs d'Amiens, se distinguent des dépôts du groupe ancien par des caractères très- tranchés et en rapport avec les différences de leurs modes de formation. La connaissance elle-même des modes de formation des dépôts de ces deux groupes résulte de procédés bien dis- tincts. Nous pouvons, en eH‘et, expliquer les modes de formation des dépots modernes par l'obscrvation directe des phénomènes qui agissent sous nos yeux, et sous l’iutluence desquels ces dépôts _ont commencé .ei continuent encore à se former; tandis que nous ne pouvons nous rendre compte des modes de forma- tion des dépôts du groupe ancien qu’avec l'aide de l'induction. Mais les causes qui ont amené la production des phénomènes dont nous pouvons actuellement observer la nature et les etïets, ne se révèlent pas à nous plus facilement que les causes qui avaient amené la production des phénomènes antérieurs, dont nous avons tenté d'iuterpréter la nature par les etfets. Pour arriver a entrevoir quelles ont été les causes qui ont déterminé Pétablissement de l'état de choses moderne, nous_ aurions besoin d’avoir à notre disposition plusieurs données climatériques et même cosmiques, aussi importantes qu’elles sont encore obscures. Sans ·aborder ici les hypothèses fondées sur certaines lois cosmiques, nous pouvons dire toutefois que leur secours paraît devoir être nécessaire pour trouver une explication complète des vicissitudes climatériques si prononcées de la période quater- naire. . En etïet, les variations dans la répartition des terres et des mers, quelle que soit l‘int1nence qu’on puisse leur attribuer, semblent insuffisantes pour expliquer les changements en sens si opposés qui se sont produits dans le climat des divers âges de l'époque humaine. Nous avons déjà dit (4) qu’au commencement de la période (t) Bull. Soc. Llnn., 1872, ns 8, p. M0 et suiv. i
32 ctonocns un LA soun. I quaternaire en Picardie, la Manche ne devait encore former qu’uù golfe, dans lequel s'écoulaient, par une large vallée, les eaux des affluents français et anglais. il devait en être de même , pour la mer du Nord, qui n'atteignait pas encore le Pas-de·Calais. Le mouvement élévatoire du sol qui occasionna les premières érosions a partir des plateaux, et par suite duquel se déposèrent, sur les terrasses ainsi formées, les alluvions anciennes à Elrphus mcridionalis, a pu commencer en Picardie au temps où l’Elephas mcrùlionalis vivait dans le Norfolk; c’est ce qui nous a fait donner a ces alluvions anciennes l’épithète de préglaoiaires, qui q veut dire que leur formation a précédé, au moins en partie, la formation du dépôt de transport marin et glaciaire du nord de l'Europe. Mais nous n’avons aucune preuve absolue que ce ` mouvement èlévatoire ne se soit pas continué en Picardie pen- dant que, de l’autre côté de l'axe des Downs et de l’Artois, se produisait ·l'afl`aissement si considérable qui amenait la mer du Nord et les blocs glaciaires sur le Norfolk et jusqu’aux bouches de l’F`.scaut. L’arrêt définitif de ce mouvement paraît marqué par la démarcation très-nette qui existe en Picardie entre ces alluvions anciennes à Elephas meridionalis de l'étage camutien et les alluvions anciennes à Elephas primigcnius de l`étage ambia- nien, et qui semble indiquer qu'entre ces deux âges le sol de la Picardie a été placé dans des conditions particulières d‘équilibre. La formation des alluvions anciennes à Elcphas primigenîus, . que nous avons appelées intcrglaciaircs, à cause de leur temps de formation entre la formation du dépôt de transport marin et glaciaire du nord de l’Europe et celle du limon glaciaire de Picardie, a été le résultat d‘un nouveau mouvement élévatoire du sol, qui ne fut plus limité à une partie de la France, mais qui se produisit aussi en Angleterre. Ce mouvement fut aussi plus marqué, tout en étant soumis à des alternances de ralen- tissement et d‘accélération, et c’est par son action que l'on a pu expliquer l'érosion des vallées et le dépôt, à divers niveaux sur leurs flancs, des graviers de fond et des alluvions des rives de lits fluviaux successivement abaissés. li
l ctonoexs nn LA soun. 33 · A la fin de cet âge, la Somme et les autres rivières de la Picardie qui lui sont plus ou moins parallèles, venaient se jeter dans la Manche peu au delà de leurs Fmbouehures actuelles. La prcsqu’ile du Pas·de-Calais subsistait encore. L’absence de com- munication entre la Manche et la mer du Nord nous semble, en etîet, attestée, d’une part, par le peu d'élévation des marées qui ont formé alors, sur la côte du Marquentcrre, l'ancien cordon littoral composé de galets beaucoup moins gros que les galets modernes, et d‘autre part, parles caractères présentés par les. alluvions de cet àge sur le versant nord de l'axe de l’Artois, et sur l’cmpIacement même du Pas-de-Calais. En etfet, entre le cap Blanc·Nez et Sangatte, nous avons observé une grande épaisseur d'alIuvions anciennes à Elcphas primigenius compo- · sées, à leur base, de sable gras ou d’alluvions des rives, et, à leur partie supérieure, de graviers de fond. Cette disposition est absolument inverse de celle que l'on observe en Picardie, et elle I annonce que les mouvements n'ont pas été les mémes des deux i cotés de l’axe de l‘Artois. Uépaisseur de ces alluvions et leur in- ! clinaison rapide vers le nord-est témoignent aussi de la puissance · i du cours d'eau qui coulait alors sur cette partie de la presqu'île ' du Pas·de·Calais, et de sa direction vers la mer du Nord. i Le sol de la Picardie ne paraît pas avoir subi de mouvements V prononcés pendant Page du renne et lors de la formation du i limon glaciaire qui vint terminer cet âge en produisant l'extinc· É lion de la faune des régions tempérées, que caractérise le mam- _ I mouth. On peut constater que le dépôt du limon glaciaire est , venu s'ctl`ectuer depuis les plateaux jusque sur I'ancien cordon I littoral du Marquenterre, élevé seulement de quelques mètres au·dessus du niveau de la mer. _ i Il semble probable que c'est seulement après la formation du V dépôt du limon glaciaire, que se produisit l’ouverture du détroit du Pas·de·Calais, ouverture qui ne dut être qu'un des détails des modifications très·générales paraissant s'être produites alors dans toute l’Europe septentrionale et peut-être dans tout notre hémisphère. Q n
34 r.’m•·rmc·r nus o1snux· Mais, ainsi que nous l'avons dit plus haut, cette modification géographique locale et même des modifications plus générales semblent insuffisantes pour expliquer d’une façon complete Yétablissement des conditions qui ont déterminé l’état de choses moderne, conditions dont nous pouvons apprécier directement la nature et les etïets, mais dont nous ignorons encore les causes premières. A cuivre, N. on Mncnr. L’instinct des Oiseaux. S'il est en Histoire naturelle une question souvent traitée ct _ sur laquelle on est toujours loin de s'entendre, c'est bien certainement l’instinct des bêtes. Que n'a~t-on pas dit et écrit sur cette faculté que des naturaliste éminents leur accordent sans conteste, que d'autres au contraire leur refusent absolument? Et cependant, est-il toujours possible d’expliquer autrement que A par un instinct supérieur méme à une impulsion aveugle, ces faits merveilleux qui chaque jour nous étonnent, et confondent les adversaires d’une cause si bien défendue par Buffon, Cuvier, Milne Edwards et Flourens, tous avocats éloquents et d’une science profonde T N’avons-nous pas présentes à la mémoire les œuvres de celui qu'on a surnommé le Pline français, qui excelle si bien à peindre le caractere des animaux, les passions qui les animent, les instincts qui les conduisent? Nous n‘avons pas oublié cette belle page dans laquelle Buffon nous montre la poule soignant tendrement ses poussins et les défendant avec întrépidité contre le farouche épervier, qu’elle attaque vigoureusement, sans _ paraître vouloir se soucier des serres cruelles qui pourraient la déchirer. L’instinct des hirondelles n’est pas davantage un secret pour personne, et combien est beau le dévouement de cette hirondelle
LIIISTIICT nes eotsuvx. 85 qui, voyant, an retour d’une excursion, la maison où elle avait établi son nid devenue la proie des tlammes, n’hésite pas lr se jeter dans le brasier pour aller retrouver et couver ses petits (Boerbaave). Voici encore que je trouve, dans le n• du 27 novembre dernier de la revue La Nature, publiée à Paris, une communication pleine d’lntérét adressée par un lecteur ii M. Gaston Tissandier : « A la campagne où j'étais l’an dernier, ~ » dit l'observateur, un de mes amis essayait son adresse en tirant s des hirondelles au vol : une d'elles fut atteinte: en un instant » une vingtaine d'hirondelIes se trouvèrent réunies autour d'elle, » et tandis que les unes étendant leurs ailes soutenaient dans n l’air la pauvre blessée, les autres voletaient autour d'elle en » ponssant·de petits cris plaintifs. Ce spectacle curieux et bien , » lait pour émouvoir l’auteur barbare du meurtre, dura quelques n instants, puis quand les intelligentes petites bêtes virent » que leur compagne était morte, elles la laissèrent tomber et · n l'abandonnèrent. Je ne sais si ce fait s'est déjà produit et si ce r n n’est pas en soutenant ainsi leurs compagnes fatiguées, que les ' » hirondelles arrivent à traverser les mers. En tout cas, voilà W n un exemple bien intéressant de l’instinct des oiseaux.¤ Et leur } retour au nid apres six mois d’absence, et le moineau emprisonné l par elles dans la demeure qu'il a usurpée, et l’hirondelle sauvée I parses amies qui viennent tour à tour donner un coup de ·bec pour couper le lien qui la retient captive, tout cela n'est·ec pas le l’instinct ? A ces louanges méritées, les cigognes ont aussi leur part. Et ll. Gustave dllangest a publié dans notre bulletin en l8‘l4 un article remarquable sur ces échassiers, où il a, dans un style . iinagé, raconté avec beaucoup d’attrait comment les cigognes élèvent et instruisent leurs petits, les mille soins qu'el|es leur prodiguent, la protection qu'elles ne cessent dc leur accorder contre les oiseaux de proie, ct enfin les clïorts qu'e|les font pour les exciter à prendre leur premier vol. Que nc dit pas aussi M. Louis Figuicr, de cet oiseau respecté
B 36 L,lH$fIl|G'I.' nes oisnux. de l'Alsace. C'est lui qu'il faut lire pour connaitre les sentiments d’honneur innés chez le male des cigognes blanches. ll nous le ' montre à Smyrne, chassant sa compagne de la couclie nuptiale où sont placés traitreusement, par les habitants, des œufs de poule que le malheureux sait ne pas avoir vivitiés. Le spirituel écrivain nous introduit également au sein du tribunal où une , épouse coupable est condamnée à mort par des juges qui I} mettentimmédiatement en pieces. Et, nous faisant suivre celui qu'elle a trompé, il nous conduit au désert où va s'ensevelir ce triste philosophe. Enfin, tout le mondo connaît et admire ces habiles construc- teurs de nids,_ le Boya, le Républicain et le Sylvia sutoria dont _ les demeures artistiques figurent dans tous les livres. Le moineau n'est pas non plus à dédaigner, et M. de Beaurepaire n’a-t·il pas prouvé tout récemment par des faits palpables l’iustinct de ce polisson que nous chassons sans cesse et qui revient toujours nous narguer T Si, laissant les oiseaux, nous passons maintenant aux animaux des classes plus élévées que l'homme retient captifs, ce n'est pas l’instinct que nous trouvons en eux, c’est leur intelligence qu’iI nous faut admirer. En effet, nos pères savent quel enthousiasme produisaient les éléphants Mistress Jack et Baba, tous deux adroits et légers. Le cerf Coco, le célébre chien Munito ont également étonné Paris par leur adresse et leur habileté. Il n'est pas jusqu'aux animaux féroces qui n’aient l’instinct de la sociabilité et ne soient susceptibles de s'attacher à l’homme. On raconte à ce sujet qu’une lionne, repoussée d’un , navire où son maitre s’embarquait,‘le suivit à la nage jusqu'à ce que ses forces fussent épuisées, et mourut ainsi dans les flots en témoignage de sa fidélité. (A suivre.) A. Lanm, Médecin vétérinaire. _;
I nranroentrais. 37 i BIBLIOGRAPHIE · i Par le Président de la Société. Deux mois nous séparent de notre dernière séance et je crois _ qu'il n'en pouvait étre autrement. Pendant les vacances, il nous * eût été difficile, pour ne pas dire impossible, de nous réunir, l car tous ou presque tous nous étions absents. Ce temps n'aura Q point été perdu, nous le pensons; des herborisations et des chasses ont été faites, dont les résultats nous seront communiqués. I Un évènement des plus regrcttables pour la Société est venu attrister nos vacances; je veux parler de la mort de M. Charles î_ Dubois, maire d’Amiens, qui nous avait donné, dans son trop à court passage à la mairie, plus d'une preuve d'intérêt. Vous ; vous rappelez combien il était sympathique à notre œuvre, et vous savez qu'il s’oceupait sérieusement de donner à nos ° collections d'Histoire naturelle un local qui non seulement en assurerait la conservation, mais encore en rendrait la jouissance publique. Espérons que la réalisation du projet qu'il avait conçu sera poursuivie, ayons confiance dans l'Adminisl.ration et le Conseil municipal qui comprennent si bien l'utilité des collections d'Histoire naturelle ; elles ont en effet, on n'cn saurait douter, une part importante dans Penseignement. J'ai pensé, MM., qu'en rappelant cette perte, je serais l'interpréte de tous, ët qu’il y aurait une sorte d'ingratitude à ne point en exprimer nos sincères regrets. A · Je reviens à la tâche que je me suis imposée, de vous signaler · dans les ouvrages que nous avons reçus, les travaux qui ont surtout rapport à nos études. Le Bulletin du premier semestre de I875 de la Société des Sciences historiques et naturelles de I‘Yonne est tout entier consacré à des travaux historiques. Dans le tome XII des Annales de l‘Académie de Mâcon, j'ai lu avec intéret et vous recommande un essai de M. P. Lacroix sur la végétation des environs de Mâcon, dans lequel il étudie les causes de la distribution des végétaux dans cette partie dela France. Je recommande également aux géologues et à ceux _ d'entre vous qui s’occupent des recherches relatives à la race humaine préhistorique, deux mémoires de M. Areelin, l’uu sur la chronologie préhistorique d'après l’état des berges de la Saône, . ig.
38 msioenrnrn. |’autre sur la question anthropologique de Solutré. On sait à quels débats ont donné lieu les découvertes de cette station, l’une des plus importantes que l'on ait observées jusqu’à ce jour, et à propos de laquelle les nombreuses questions posées sont loin d’avoir été résolues. · L’Apicu|teur est fidèle à la mission qu'il s’est donnée d’instruire ct d'éc|airer les cultivateurs d’abeille; il continue de les inté- resser par la variété de ses nombreux articles, sans jamais perdre de vue le côté utile et pratique de son enseignement. Une Société d’apiculture, vous le savez, s’est fondée lt Amiens au mois de mai dernier. Nous en avons reçu les statuts. Souhaitons à notre jeune sœur longue vie et prospérité. Ses archives seront en bonnes mains, nous pouvons l’assurer, car nous avons pu apprécier chez nous l’activité, le zèle intelligent et l’entier désintéressement de notre dévoué collègue M. Volland. La Société centrale d’apiculture a entrepris la publication d’un Bulletin d’insectologie agricole, dont elle nous adresse lc premier numéro. On y trouve le programme du bulletin qui a pour but de vulgariser la connaissance des insectes utiles et nuisibles à Vagriculture, une première leçon d'entomologie par M. H. de la Blanchère, un article sur l’Eumolpe de la vigne, et une bibliographie insectologique. Ce début est d’un bon augure, et ce bulletin peut rendre de véritables services à l’agriculture. Nous avons reçu de la Société d'acclimation son règlement ct le programme des prix qu‘elle doit décerner. · Vous trouverez dans la Feuille des Jeunes naturalistes n° 59 quelques mots sur la récolte des Champignons que devraient bien méditer les quèteurs de Champignons qui ne sont point · botanistes et le commencement d'une note sur les Apions de France et les plantes dont ils sont parasites, qui ne sera point sans utilité pour ceux qui recherchent ces charançons. Les Annales de la Société d'agriculture de la Dordogne (septembre 1875) contiennent un article publié par M. Crugy dans le Journal d'agriculture et d’borticulture de la Gironde et dans lequel il répond à M. de la Vergne, qui prétend que l'aetion des petits oiseaux en matière d'agricultore est inappréciable et n’a jamais été établie. I M. Malbranche, dans le Journal dela Société d'horticulture de Rouen (2* cahier 1875), indique un procédé pour la destruction des insectes rongeurs qui attaquent le peuplier. Ce moyen
nranrocurnrn. 39 . consiste à passer dans l’ouverture creusée par l'insecte, après l’avoir nettoyée avec une aiguillette, un tampon de coton ou d'étoupe imbibé de benzine, et à fermer cette ouverture avec un emplàtre de ciment romain. M. Malbranche n’oublie pas les auxiliaires naturels, les oiseaux, et leur rôle providentiel. La Société Toscane de Sciences naturelles résidant aPise nous a demandé l'échange des publications, en nous adressant les fascicules i et 2 de ses Actes. Si nous ne pouvons_ vous olïrir actuellement, dit-elle dans sa lettre, que peu de chose, nous avons confiance dans l’appui fraternel de ceux qui ontà cœur la diffusion et le progres des études d'Histoire naturelle. Les deux fascicules que nous possédons m’ont prouvé, et ceux qui les liront après moi en conviendront, que la Société est beaucoup trop modeste, et qu'elle s’est placée du premier pas dans un rang des plus distingués par les divers Mémoires qu'elle publie sur la Paléontologie de la Toscane et qui font le plus grand honneur à MM. Forsyth, Lawley, d'Achiardi et de Stefani. Enfin, `MM. , j’appellerai l'attenti0n toute spéciale des géologues sur un beau volume que nous devons au gouvernement des _ Etats·Unis ; c’est le rapport annuel de la Commission géologique g et géographique pour l'anuée l8'13. Les recherches fuites sous la . direction de M. Hayden, géologue des États·Unis, ont eu pour objet le Colorado. Cc grand travail comprend tous les rapports ' présentés par les divers savants qui y prennent part. Il V se divise en quatre_ parties. I. La géologie, la minéralogie et I l’industrie minière ; ll. La paléontologie ; Ill. La géologie ; l IV. La géographie et la topographie. De nombreuses planches ‘ . Q donnent les coupes des terrains étudiés et la figure des nouvelles espèces d’animaux découvertes et décrites dans l’ouvrage. Je reçois, au moment où j'allais clore cette note, le tome Xll des travaux de la Société académique de Saint~Quentin, dont je vous dirai seulement un mot. M. Garcin y décrit divers phénomènes tératologiques observés par lui chez des moutons. Ces phénomènes sont des ' Phocomèles, c‘est-à—dire des individus chez lesquels la brièveté des membres est telle qu‘ils semblent sortir immédiatement du torse, d’où leur ressemblance avec des phoques, qui leur a valu le nom de Phocomeles. M. Magnier fait connaitre, dans son rapport au nom de la commission du Jardin des Plantes de Samt·Quentin, l’état de ce
- 40 ouvnons nsçus un LA socrtrt. jardin à la En de 1873. Il le fait suivre du catalogue des plantes qu`il renferme et qui sont a cette époque au nombre de 1585, nombre qui s'est, dit·iI, considérablement accru depuis. On y compte en outre 63 espèces de poiriers, 11 pommiers, 16 pru- niers, 12 cerisiers, 11 pèchers, 8 vignes et un abricotier. Ce jardin, de création toute récente, acquiert chaque année de l _ nouveaux développements dus à la bonne direction de la commission auquel le soin en est conüé. Je ne dois point oublier les Bulletins de la Société industrielle d'Amiens, de la Société des Antiquaires de Picardie, de la Société d'agriculture de Valenciennes; je n'y ai point trouvé d’Histoire naturelle, mais des notices qui,à d'autres point de vue, sont dignes du plus haut intéret _ J. Gamuz:. Ouvrages reçus (du 4** Janvier au 42 Février 4876.) · ' 1• Traité élémentaire d'économie domestique de la maison · des petits laboureurs et manouvriers des champs, suivi d'un appendice sur la [culture des haricots à tiges, par un vieux laboureur. (Don de Il. Hardicillé). 2· Société centrale d'Agriculture, d'I1orticulture et d'accli· matation de Nice. Bulletin, 4• trimestre 1875. . 3• Annales dela Société d‘Agriculture, Sciences et Arts de la Dordogne. Tome XXXVI, 12• livraison. — Tome XXXVII, 1"Jivraison. 4° Association scienti/ique de France. Bulletin hebdom._n• 427, 4*28, 430, 431, 432. . 5** Bulletin dela Société centrale d'Horticulture du département _ de la Seine-Inférieure. Tome XVII, 3• cahier 1875. 6• Bulletin dela Société d‘Horticulture de Picardie. Tome Vll. (Septembre-Décembre 1875.) 7° Annales de la Société géologique du Nord. Tomc l. (1870-1874). Tome ll. (1874-1875) 8• Bulletin des travaux de la Société médicale d’Amiens: 14 et 15• années (1873-1874).
I ouvaioas aaçus un LA socisrs. 4l I 9* Bulletin de la Société industrielle d’Amiene. Tome XIII, A -n• 4, 5 et 6. t0• Bulletin du Comice agricole d'Amiens, 94 et 95. _ H• Le Rucher, journal d’apicul|.ure rationnelle, sous la · direction de M. E. Drory. Tome I, II et Ill .—' Journal choisi par la Société d’Apiculture de la Gironde pour ses publications. (Cette Société, admise comme correspondante, échange son A journal avec notre bulletin.) _ l2° Sociétéenlomologiquede Belgique. Compte rendu,n• l6à 2t . t5• Archiv des Vereins der Freunde der Naturgeschichte in Mecklenburg. 29 Jahr. l875. M· Bericht über die Senckenbergische uaturforschende Gesellschaft in Francfort. l8'l»t·t8'l5. , |5• Mémoires de la Société Eduenne. Tome IV de la nouvelle ` série. — Autun |875. ` g i6• l.'Apiculteur, 1876 n• 2. Ã, t‘7•— Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles ' de Semur. XI• année,1874. t8•_ Dictionnaire dela Santé, par M. Fonssagrives. Fasc. 6 a 8. t9• Bulletin de la Société d'étude des Sciences naturelles de Nimes. t875 n• 4. · 20• La feuille des Jeunes naturalistes. n• 54. I ' L’Archioiste, A. Vomnrn. | ...i... l GOIlIlESPONDANGE. i Ifabondance des matières nous a fait laisser de côté, durant plusieurs numéros de notre Bulletin, la suite de la lettre de lt. Cotty sur ; l’liiver·mrge des Coléoptèrex. Nous la reprenons aujourd'hui, car l cette question est de celles qui méritent d’étre discutées tout au long, et nous espérons que les mois«d’hiver auront permis de recueillir, sur } ce sujet, de nouveaux faits bien constatés. _ (L. 20). - Hivernage des Carabes. - Tous les insectes formés, et surtout les Carabiquex, les Staphylinides, etc., n’éclosent pas il i époque invariablement déterminée, à quinze ou vingt jours près, tant s’en faut; les retardataires sont obligés, bien que transformés de ’ toutes pièces, autrement dit à leur état par/att et ayant atteint le I l ·
n I2 coaaasroltosncx summum de leurs parures les plus somptueuses, d’attendre un, deux, trois et quatre mois, cinq mois mème quelquefois, que la tempéra- ture ambiante leur procure le degré de chaleur dont ils ont besoin pour sortir de leurs catacombes. . Cela, j’en conviens, peut étre plus diflicile à observer et a constater (je veux dire sans qu’il ne reste plus aucun doute dans la ~ pensée de Pobservateur), sous une latitude froide, comme l’est celle du nord de la France, où la découverte et la capture d'insectes en plein hiver sont toujours une assez rare exception; mais, sous des zones plus favorisées du soleil, — en Algérie, par exemple, où j'ai séjourné longtemps, en m'occupant d'entomologie, — on trouve, pendant les jours d'automne et d‘hiver, des myriades de Coléoptères, (printanîers, bien entendu), de tous les genres possibles, tout prêts a profiter des premières tiédeurs de ce climat pour sortir des abris qu’ils ont choisis, etant larves encore, sous des pierres, ou des écorces d'arbres vermoulus, berceaux de leurs dernières transformations. 0nt·ils ltiverné pour cela ? Je ne le crois pas, si ce n’est à la manière (incomplète pour moi) du Carabus auronilens trouvé cet hiver à Amiens ; c'est-à-dire qu’ils ont attendu le moment propice pour s’évader et continuer, ou plutôt commencer cette partie triomphante de leur vie, — partie magnifique et sublime pour eux, qu’ils ne connaissent pas encore, —- et qui a été interrompue fatalement et brutalement parle froid. Ayantrevétu trop tard leurs formes élégantes et leurs couleurs splendides d'insectes parfaits, ils en subissent les conséquences naturelles, et voilà tout; mais il y à loin, selon moi, de ce pseudahicernage à un hivernage vrai et indiscu- table, comme il s’en présente pour certains autres insectes de différents ordres, qu’il est inutile de mentionner ici. Une autre objection : - t• qu’un Carabe lziverne, selon le sens absolu du mot (ce dont je doute beaucoup, je le répète), qu’il s’enfonce dans l’humus, étant déjà Carabe tout forme', d’ancienne date; — 2** Ou qu’un autre Carabe reste plus tard en terre que ses congénères, ayant été longtemps après eux transformé en Insecte parfait, mais ne pouvant sortir ni l'1m, ni l’autre, a cause des approches de |'hiver; ils auront tous deux, j’en suis convaincu, au fond de leur crypte, à très—peu près la même position inerte et engourdie, dans l'un comme dans l'autre cas. Ainsi, je crois qu’on ne saurait tirer aucune conséquence péremptoire et irréfragable de ce . fait, à savoir que, si un Coléoptère prend le plus possible la forme repliée et embryonnaire de la nymphe d’où il sort, en entrant comme elle dans un état de torpeur, on soit pleinement et sutiisamment fondé à arguer que cet insecte hiverne srnss sa dernière métamorphose, de Is même manière qu’il y procède svsxrr cette même métamorphose ; et qu’il y ait une distinction formelle et indubitable à faire surces deux catégories d’hivernages ? — En d’autres termes, pour éviter toute
connssronnancn. 43 ambiguité et tout malentendu, deux Carabus auronitens — puisqu’il est question de ceux·là spécialement — sont sous terre, tout formés, (mails ceci n'est qu’une hypothèse); l’un est un ancien, ayant déjà paroourule monde,et est forcé de rentrer dans sa primitive patrie son- termine, à cause de la venue subité des gelées blanches ; l’autre est un jeune insecte, de transformation récente, qui n’a jamais quitté son trou protecteur, rce que sa métamorphose suprême s’est0 érée trop tardivement .... miel sera, de ces deux Coléoptères, le plus geau, le plus frais, le plus brillant? Voilà où je voulais en venir... Ce sera évidemment le Iplus jeune, le dernier venu, celuiqui n'a fait que continuer son tiœrnage, et non celui qui hioerne véritablement, qui retourne en terre pour la seconde fois. Les Carabiques n’ont pas pour vivre, à la vérité, comme beaucoup d’autres Coléoptéres (Lamellicornes,[Longic0mcs, Buprestidea,.etc.), une saison Exc et très-parcimonieusement limitéé; ils éclosent üzxdant tout le cours de _ln belle saison, et ont une existence ucoulp plus longue;anss1 en trouve-t—on toute l'année, ou, pour mieux ire, au printemps, en été et en automne, il l'encontre de beaucoup d'autres familles de Coléoptères, parmi lesquelles j’en ai cité trois, à titre de simple exemple. .. Mais ceci est un fait trop connu pour y insister davantage. Donc, ceux de ces Carabiquea qui éclosent trop tard en saison, pour se réàiandre sur le sol, à l'état · d'lnsectes parfaits, sont bien obligés, non e rentrer, mais de rester en terre, jusqtfau moment où la température plus radoucie leur donnera la cle des champs. De la hivernage si l'on veut, pour eux, mais hivernage conditionnel et non hivernage nouveau et caracté- ristique, en un mot incarcération et claustration continues. C'est pour cela tàue les Carabus auronilens déterrés, le 34 janvier dernier, au pied ’un chêne du bois de Gentelles, près «l'Amiens, sont générale- ment, comme tous les autres Carabiques découverts dans a saison hivernale, d’une très-grande fraicheur, mais non par le fait anormal de leur rentrée en terre, après en être sortis déja antérieurement. Car alors, ils ne pourraient pas, par leeseul accomplissement de leur nouvelle inhumation, si l'on peut dire, recouvrer ce vernis brillant qui n’existe positivement que dans les premiers temps de leur existence d’insectes parfaits. M. Ch. Wignier et M. Marcotte ont donc raison de dire que c'est en creusant dans le sol que l'on trouve les plus beaux Carabes; ceci est incolitestable, mais cette circonstance ne peut être attribuée, comme ces naturalistes l’aliirment (du moins ai-je ainsi compris), à un hivernage positif, mais bien zi un hivernage éventuel, conséquence forcée — dans les deux cas, du reste ·— de |’état atmosphérique. Je ne pensais pas revenir d’une manière si étendue sur la question débattue assez chaleureusement de l’Hivernage des Carabes; mais, je dois l’avouer, ce débat scientifique m’oll`re de l’intérét, car je suis un peu la sur mon terrain, et ce que j’ai avancé est le fruit d’une expérience et d'une conviction si profonde et si enracinée, que j’ai cru devoir relater in eœtenso tout ce que je pensais Bour affirmer cette conviction. et surtout pour tâcher, s’i est possi le, de convaincre également mes honorables contradicteurs ;... comme je me rangerais, I ' i
· M coaarsroxnsxcs. de grandcœunàmon tour, à leur manière devoir,si l’évide¤ce m’en était pleinement démontrée, et s'il m’était prouvé que je suis dans l’crreur. ` Pour terminer, en admettant qu'un Carabe, éclos tardivement, mais étant déjà, malgré cela, sorti de sa demeure souterraine,soit obligé d’y rentrer, s’il a assu de vitalité pour reprendrâlplus tard, une seconde fois, sa vie active et carnassiére, il est indnbi le`que cet insecte, si ses couleurs métalliques se sont un peu ternies dans sa courte apparition au grand air, ne les reprendra pas en s’euterrant pour biverner. ll retournerai la surface du sol dans le même état ou il se trouvait au moment d’y rentrer. ll y a donc tout lieu d’en inférer que les Carabc: trouvés en terre dans tout leur éclat pri- mordial n’étaient pas encore sortisde leur retraite, malgré l’application qui leur était faite davoir hiœrué. lfhivernaàe vrai, comme je Icnteuds, du moins, constitue un retour sou: sol, aprù en étre déja sorti une première fois, et non une _xlalion plus ou moins grolongée nous ce méme sol, avant de l’avoir abandonné. ll y a donc irernage et hivernage, comme il y a fugotset fagots, qu'on me passe ce terme vulgaire, il peint bien ma Jaensée, et ma pensée n’a pour objectif, en resumé, que d'ètre assez élinie et assez lucide pour étre bien comprise, après un examen attentif et consciencieux. Bnlin, nous ne sommes peut·ètre pas si loin de nous entendre, I. Delaby et moi, que nos précédentes explications tendraicnt à le faire supposer. ll ne s’agit que de bien nous faire comprendre mutuellement, d’une façon claire, nette, explicite, et surtout sans parti-pris, pour que la lumiére se fasse sur la question délicate d’llistoire naturelle ns laquelle nous paraissons avoir quelques divergences d'opinion. Ernest Corrr. ` Séance générale. le Samedi H mars 4876, à 8 b. du soir. Ordre du jour : Procès-verbal de la précédente séance; — Correspondance et ouvrages reçus; — Prùentation de membres. · - Communications diverses. Section de Zoologie, Séance le Vendredi 3 mars, à L h. Ordre du jour: Classification des Gyrinu: et des Haliplur des environs d'Amiens; · — Les (iallinsecles, traduction par ll. Dubois; . — Revue zoologique mensuelle. Section de Géologie, Séance le Jeudi 9 mars, à 4 h. Ordre du jour .· Revue géologique du mois; — Communications diverses. Le Rédacteur en chef: R. VION. anleas. - Inp. de Lcnoel-Ileronart, Delattre·I..enoe|, sucer.
` 'lll LINNÉENNE Nllllll FRANCE l llli IIE Il · C ' BULLETIN MENSUEL. N° 46. — l" Avril 1876. — 5• Année. - T. lll. Anassssa: Les Ouvrages, Manuscrits et Communications intéressantla rédaction du Bulletin, à M. René Vroa, rue Voiture, 8, à Amiens. Les demandes d'Abonnement et les Cotisations (en timbres·poste), i Il. Edmond l)r:r.aai·, 1`résorier, rue Neuve, 40, Amiens. ~ L Le Bulletin est envoyé gratuitement ai tous les Membres payants; il est adressé aux Sociétés scientilitëues par voie d'échange. Prix de l'abonnement, 3 r. par an (2 fr. pour les Ecclésiastiques, les instituteurs et les listitutrices). . SOMMAIRE. — Séance générale du 42 février 4876, p. 45. — Géologie , i résumée des cantons d’Amiens, par M. de Mercey, p. 47. -— L’lnstinct · g des Oiseaux. par M. Léniez, p. 49. — Etudes récentes d’Anthropo|ogie, par A. P. Alexandre, p. 53. —- Chronique et Faits divers, p. 55. -—_ Correspondance: Nos Alliés naturels, p. 57. — Les Couleurs des Insectes, I p. 59. - Les Colonies de Corlneaux, p. 60. — Séances. I ! · , Q EXTRAIT DES PIl00ES·llERBAl|ll. g É snncs oantaama nu 42 révaisa 1876. i Présidence dc M. fiaamaa. Coaaaseonmucs : l• M. le Bibliothécaire de la Société d’Histoire naturelle du D*Senckenberg de Francfort-sur-le·Mein, annonce l'envoi des Mémoires de cette Société pour 4874-75, et accuse réception de celles de nos publications qu’i| a reçues. 2• M. Ch. Lallemand, à l'Arba, près d’AIger, remercie pour sa nomination de membre correspondant et se met gracieuse- ment à la disposition de la Société pour enrichir ses collections d'objets d’Elistoire naturelle du pays qu’il habite. 59 arms:. 46
F 46 simicns. rnocks-vaaawx. 3• La Société centrale d’Horticulture de la Seine-Inférieure fait savoir qu‘elIe organise une exposition horticole à Rouen, ` du 27 mai au 6 juin 4876. J 4• M. le Président de la Société Entomologique de Slettin, en réponse à une demande d'écl1ange de publications, otïre de nous adresser un nombre de volumes des Mémoires de cette Société en rapport avec les travaux purement entomologiques contenus dans nos publications. ' · 5• M. le Président de la Société d'Horticulture de Picardie a invité le Président de la Société Linnéenne à la séance publique annuelle du 6 février. 6• M. le Maire d`Amiens remercie la Société pour le Bulletin • mensuel qui a été adressé à la Bibliothèque de la ville pendant l'année l875. , 7° M. Scalabre, à Ham, signale la capture du Pœcilus punc- tulalus, en mai l875, au bois de la Roguère, à Esmery-Ballon; ' _ ainsi que la présence à Ham d’un oiseau rare des montagnes: le Trichodrome éehelette. ll indique en outre un procédé de _ conservation des collections entomologiques, consistant dans l'emp|oi de quelques gouttes d’huile de bouleau mélangées à la benzine, pour laver les insectes attaqués par les destructeurs. · M. le Président analyse les travaux d`Histoire naturelle contenus dans les publications que nous avons reçues depuis la dernière séance. L’assemblée nomme ensuite membre résidant: M. Carver- Nwmë, négociant, rue des Rabuissons, à Amiens, présenté par MM. Garnier et L. Carpentier; et membre non-résidant: M. Das- naoussr, ancien pharmacien à Nesle, présenté par MM. Gonse et Dubois. Trnvwx nes saurions: Dans la seclion de Zoologie, M. Dubqis a rendu compte d’un travail entomologique de M. Cotty et d’un mémoire allemand sur les galles. M. Codevelle a lu une ·note ré- clamant la protection des autorités pour les petits oiseaux insecti- vores,qui sont vendus sur les marchésd'Amiens à toutes les époques de l’année, contrairement aux arrêtés prohibitifs de la chasse. A
_" . utonotm DI LL soli!. 47 M. de Beaussire fait remarquer à ce sujet que la vente des oiseaux ne doit pas être interdite d’une façon absolue, car les 5 personnes qui désirent avoir des oiseaux pour les étudier ou · pour égayer leurs demeures ne peuvent se les procurer qu’en à s'adressant aux oiseleurs. On ne devrait donc prohiber que la vente des oiseaux tués pour être mangés. A La section de Botanique se réunira dans le courant de la » semaine prochaine. · Dans la section _de Géologie, M. René Vion a passé en revue les travaux géologiques contenus dans les publications récentes françaises et anglaises. ~ ` Suivant l'0rdre du jour, il est fait une nouvelle lecture des statuts, qui sont définitivement adoptés. Ces nouveaux statuts vont étre présentés à l'approbation du Préfet et seront ensuite imprimés pour être adressés à tous les Z membres de la Société. Le Secrétaire, L. Cnrnnrisu. Géologie résumée des cantons de la Somme. Canton D`ÀllINS. (Suite de la page 34, année l876). Alluvlons moderrîes postglnclnlres. ' Attuoiom des cours d'eaa et des marais avec tufs et tourbes. Uuniformité des caractères présentés par les dépôts modernes, depuis ceux qui remontent le plus loin jusqu’à ceux qui se forment sous nos yeux, nous apprend que la formation de ces dépôts a commencé dans des conditions climatériques et géogra- v phiques semblables ou presque semblables aux conditions ` À actuelles. La composition de ces dépôts, leur structure, leur Q faune et leur tlore n’ont éprouvé aucune modification sensible. 1 Le sol sur lequel ces dépôts sont venus s’etablir n’a pas subi de I mouvements comparables à ceux des âges antérieurs; à peine ' parait-il avoir subi un léger atïaissement de quelques mètres, indiqué par la situation de certaines tourbes un peu au-dessous du niveau de la mer. _.
48 otowein un ui sous. _ · Le relief dela contrée n’a pas, lui-même, été notablement modifié par suite de la formation des dépôts modernes. La seule modification sensible consiste dans le nivellement opéré par les ` alluvions qui ont rempli certaines dépressions etparticulièrement le fond des vallées. Nous avons montré que, lors de la phase glaciaire qui est _ venue clore, en Picardie, l’époque humaine ancienne, il s’est _ produit à la surface de la région une ablation intense, dont l'un des résultats a été la mise à nu du plafond crayeux de la plupart - des vallées. Au commencement de l'époque moderne, le fond des vallées de la Picardie devait présenter un encaissement entaillé dans la craie à une profondeur variable, atteignant, par exemple, dans la vallée de la Somme à Amiens, t0 mètres au-dessous du -niveau actuel du sol. · La perméabilité de cet encaissement crayeux ainsi que celle des flancs des vallées et de la plus grande partie de la surface 4 de la région, le régime des pluies devenues très-peu abondantes _ peuvent expliquer comment cet encaissement se transforma en un marais sur les bords duquel végétérent, pendant de longues années, des aulnes, des noisetiers et des chénes, dont les débris vinrent s'enfouir dans la tourbe produite a la longuelpar la décomposition sous l'eau des végétaux du marais et surtout des sphagnes. « La production de la tourbe exige un régime d‘eaux défini par l'absence de grandes crues et surtout de crues limoneuses. Ce régime ne peut s’établir que sur un terrain perméable et, comme l'a démontré M. Belgrand, la craie de la Picardie est un de ces terrains favorables au développement de la tourbe. A · Les alluvions modernes de la vallée de la Somme près d’Amiens, ainsi que celles des vallées de l’Avre et de la Celle qui viennent s'y réunir, paraissent avoir toujours consisté, depuis l’origine de leur formation, en alternats de lits tourbeux et de lits glaiseux produits, les premiers pendant l'absence de toute
· l.'IlS'|'Il(C'l‘ pas oisnux. 49 · crue, les seconds pendant des crues tres-calmes, mais interrom- pant plus ou moins complètement la production de la tourbe. Des dispositions locales peuvent aussi expliquer, indépendamment _ I des crues, les variations des lits tourbeux, leur fréquence ou ' ' leur rareté et les ditlércnces dans la qualité de la tourbe qui présente de nombreuses variétés, depuis la tourbe entièrement ligneuse jusqu’a la tourbe très-mélangée de glaise, dite bocageuse, ct li peine susceptible d'être utilisée comme combustible. Les coquilles très·abondantes dans les lits glaiseux et même dans la tourbe dite coquillière appartiennent toutes, sans exception, aux mêmes espèces ou variétés que celles qui vivent encore dans les marais où la tourbe elle-même continue àse former. Nous citerons la Lymnca stagnalis et le Planorbis comms. On rencontre aussi dans la tourbe de nombreux ossements, pénétrés d‘une teinte brun·noir et appartenant aux espèces de ' mammifères des régions froides actuellement vivantes dans nos contrées ou n'en ayant disparu que depuis peu par le fait de l’homme. Nous citcrous comme l'une des plus caractéristiques de ces espèces, le Cervus caprcolus ou chevreuil. L'épaisseur que le dépôt tourbeux atteint à Amiens, est égale . à celle que présente, en Danemark, la tourbe où l'on a constaté la succession de trois âges de végétation caractérisés par le pin sylvestre, le chêne et enfin le bouleau, et correspondant aux I âges industriels de la pierre polie, du bronze et du fer. · È· (A suivre). N. nn Mxacnv. Ã L’I¤st.inct des Oiseaux. (Suite dela page 36.) · ` A tous ees faits intéressants viennent chaque jour s’en ajouter ? d'autres plus étonnants encore, et l'étrangeté de ceux-ci nous autorise à ajouter foi à ceux-la mêmes qui nous paraissaient les I plus invraisemblables. C'est ainsi que cette année s'est passée , chez M.Tellier, a Amiens, une petite idylle que je vais essayer de vous raconter brièvement. ' î .
50 r.’ms1·mc·r nus oiseaux. Do nombreux oiseaux d'espèces bien différentes forment une vaste colonie. lls gazouillent, chantent, crient a tue·tétc,en ` prenant leurs ébats dans une grande volicre. Au milieu de ces groupes animés vivent tristement deux couples de perruches, l'un de calopsittes, |`autre d'ondulées, qui n’ont aucune part à la fête. Que manque-t-il donc à ces déshérités, pour être heureux et bruyants comme tous leurs èompagnons qu’anime une joie sans partage? Hélas! ils n’ont pas ce que désire ardemment tout jeune ménage: ils n’ont pas d'enfants. Chez l'épouse calopsitte, l'amour conjugal, étouffant les devoirs de la mère, lui fait abandonner ses œufs. La petite ondulée, au contraire, est loin d'avoir oublié ce qu'elle doit ·à sa progéniture; mais ses œufs sont mauvais, et la malheureuse · qui pour les couver s'épuise inutilement, ne répond plus aux agaeeries nîultipliées de son époux qui l’appelle en vain; elle reste enfermée, confuse et malade au plus profond de son nid. Heureusemeut,le maître veille; il a pitié d'une si grande douleur, et pour venir en aide à la nature, il enlève à l’indigne calopsitte deux œufs et un petit d'un jour qu'elle a déjà aban- donnés. Ce dépôt, mis dans le nid de la perruche ondulée, est confié à ses soins. Comme il a été bien inspiré en plaçant en elle toute sa confiance, comme cette charmante et douce créâture le remercie par son eaquetage joyeux et ses petits cris recon- naissants ! Tous ses instincts seront dorénavant concentrés sur cette œuvre ébauehée, qu'elle va perfectionner par son contact ` d’abord, par la nourriture ensuite qu'elle ne marchandera pas à sa famille adoptive. Sans paraître étonnée du volume considé- rable des œufs et du jeune que couvre à grand peine son aile protectrice, elle ne quitte plus ce présent à qui elle veut donner r la vie et le mouvement. Ni les appels réitérés de son époux, ni la faim qui la tourmente n'agissent sur son esprit d’oiseau. Elle demeure fidèle à son poste. Le mâle a, du reste, bientot compris son role, il ne veut pas non plus rester oisif: Le voilà, au contraire, qui cherche
I L'msrmc1· nss oxsswx. Pit I courageusement la nourriture pour sa tendre moitié, et celle-ci É la dégorgcra à son tour dans le bcc de ses nourrissons. Car ` ils sont bientot deux: celui que nous connaissons et qui,la veille, avait cet air misérable et clnétif qui ne paraissait pas devoir lui laisser de lendemain, est maintenant réchauffé, bien: portant, j et ne veut plus mourir; un_frère lui est né, il vient de sortir de sa coque ct, comme lui, demande à manger. , Mais pour observer tout cela, il faut détacher la bûche creuse, plonger un regard indiscret par la seule ouverture qui s’y trouve. Rien n’y fait: l’0iseau se cache à peine et paraît indif- férent à tous ces déplacements; étant avec ses poupons, il ne `veut plus les quitter. Et, cependant, les visites indiscrètes ne ' ' manquent pas, car a chaque personne qui témoigne à M. Tellier I le désir de voir cette curiosité, il la montre sans troubler un seul instant l'œuvre des ondulées. C’est ainsi que, pendant quatre semaines, les jeunes calop- sittes sont nourries et élevées avec sollicitude. Paraissant avoir conscience de leurs appétits démcsurés, paraissant comprendre que ces oiseaux doivent atteindre à des dimensions autres que les leurs, les ondulées intelligentes ne ménagent pas les aliments qu'elles donnent. Et c’est vraiment effrayant de voir les nom- breux va-et-vient auxquels elles se livrent sans relâche, voulant suppléer par de nombreux voyages a la becquée insuffisante I apportée chaque fois. Elles font plus encore, et l'instinct les conduit à puiser de préférence la becquée dans les vases con- tenant la pàtée nourrissante des merles et des grives. Après un mois de ce manège, on voit les ondulées faire chacune choix d'un' élève: le mâle n'entre plus dans la loge, il vient seulement se poser sur le bord pour gorger son privilégié dont la tète passe au travers de l'ouverture. Pendant une heure ou deux, la vue de la grosse calopsitte, piaillant outre mesure, lui fait peur ; mais cet effroi n'est que passager et, rassuré enfin par le caractère tout débonnaire du jeune sujet, il revient à lui avec autant de hardiesse qu'autrefois. Plus courageuse, son ,.
52 L'l!(S‘I‘lItC'I' nus orss1wx· épouse pénétrc toujours dans le nid, rapide comme un trait, ct y donne à manger au perruehon de son choix, sans que celui- l ci soit obligé dc venir quèter sa pàture au dehors. * Bientôt, les calopsittes împatientes frappent aux parois de leur habitation, et du bec et des ongles: elles veulent prendre leurs ébats. Heureusement, l'amateur attentif est là, il veille toujours. Et, se rappelant à temps que la bûche n'a pas été pré- parée pour recevoir de si gros oiseaux, il élargit bien vîte l’ou· verture pour leur permettre de sortir de la prison dans laquelle ils s'étaient si bien développés. i Les voilà donc libres, ees jeunes élèves. Mais tout n'est pas I fini z trop faibles encore pour prendre eux·mêmes leurs aliments, · il faut que leur éducation soit continuée, et c’est cette fois à la perruche mâle qu'incombe entièrement cette tâche dont elle s'aequittera à merveille. = Il était dit que, dans ce fait intéressant, on devait passer de surprise en surprise, et ce qui advint ensuite n'est peut·être pas le moins étrange de toute cette fantasmagorie. Délaissant com- ' plètcment sa compagne dont le rôle est achevé, le père adoptif se consacre entièrement à ses deux nourrissons, et ceux-ci gran- dissent à vue d`q:il sans toutefois devenir plus jolis. Bientôt, malgré tous ses efforts, malgré la bonne volonté des jeunes qui se baissent pour recevoir plus facilement la becquée, il lui est tout·à·fait impossible de leur dégorger les aliments. Cet infor- tuné, en présence de l'obstaclc, se tourne, se retourne, voltige autour d'eux en poussant de petits cris plaintifs ; il s'éloigne, se rapproche, hésite, ne sait que faire, en un mot. Quand tout-à- coup, ô mystère de l'instinct! le voilà qui s'élance sur une calopsittc, se perche sur son dos, penche le corps, étend le cou, et celle·ci, comprenant le bien qu'on lui veut, s’aecroupit sur ses pattes, retourne la tête ct ouvre un large bee pour recevoir sa nourriture. L’onduléc part ensuite joyeuse: la ldifficulté était vaincue. Le même manège recommence pour la seconde calop- sitte, et le père, continuellement en mouvement, ne cesse d’ètre
truuns ntcrurns n'm·runoro|.oo¤s. 53 en quête des aliments qu'il vient leur porter tour à tour. · Pendant six longues semaines, les deux jeunes sont ainsi nourris, et, depuis trente jours a peine, ils pourvoient seuls à ' leurs besoins. I Ce faitcurieux,ajouté à tant d’autrcs plus merveilleux encore, ' I donne le droit, il me semble, de conclure à l'instinct des É oiseaux; et refuser complètement aux bêtes cette faculté mo- i deste, c'est faire erreur ou commettre une injustice qu’expli· ' E querait seul Pégoîsme de l'orgueil humain. A. Ltiunz, l Médecin vétérinaire. l Etudes récentes d'À|I‘uI1f0P010g’i0 ’ Par le Pro/lvsseur G. Cxnnsraiur. L’antique axiome Nosce le ipsum ne fut jamais pratiqué plus I exactement que de nos jours, dit l'anteur que nous traduisons. Dans toutes les parties du monde éclairé, l’homme est pour l'homme un vaste sujet d’étude. La structure de son organisme · jusqu’aux plus minutieux détails, ses facultés mentales, l'ex· pression de ses divers sentiments, ses mœurs, son langage, sont le thème habituel et complexe autour duquel se concentre le travail des anthropologistes, des anatomistes et des physiologistes. En même temps, la paléontologie et l'ethnologie, s’eli`orcent de l démontrer l'antiquité de l’h0mme, et tous ces rameaux de la science cherchent à l’envi à découvrir et à constater son origine. Pour résoudre ces profondes et mystérieuses questions, ne î nous arrêtons point à l’examen de l'homme sain et normal, mais E portons nos investigations jusque sur l'homme malade et frappé X dinsauité; ne laissons reposer tranquillement dans Ià tombe, ni _ l les os des grands bienfaiteurs du genre humain, ni ceux des plus y célèbres, des plus odieux scélérats. _ I lls ne sont pas loin de nous, cesjours où le médecin, par état, s'0ccupait seul beaucoup plus de l’homme physique que de I I î · L
54 Brunes ntcrmrns n'Anrnnoro1.oei¤. · l'homme moral. Aujourd'hui la théorie de l'évolution des espèces a soulevé une multitude de problèmes auxquels chacun cherche a répondre, que chacun veut résoudre conformément à ses _ connaissances scientifiques, et, trop souvent aussi, selon la tendance de ses convictions politiques ou religieuses. ` C'est ici l’entrave, l'obstacle qui barre la voie au progrès des _ sciences voisines de Yanthropologie. i L’hornme, juge dans sa propre cause, u’interprète plus les faits d'une manière impartiale/Ambitieux comme il l'est, il lui faut, à tout prix, découvrir un abîme entre lui et les autres organismes. Les publications qui traitent de l'homme sont aujourd'hui, parmi nous, nombreuses et pleines d'intérét : elles s’accroissent de jour en jour. Je dirai un mot des publications les plus récentes. Commençons par une œuvre que je crois malheureuse : l’An· thropologie du professeur Maximilien Perty, de Berne, écrite en allemand. Ce travail occupe un volume de 376 pages: il est divisé en deux parties : la première section traite dela vie du corps, la seconde, de la vie de l'àme. L‘une embrasse, on le voit, l'histologie, l’anatomie et la physiologie de l'homme; l‘autre traite de la sensation, de Vimagination, de la faculté de penser ou de Fintelligence, de la volonté et du caractère. On comprend facilement que des sujets à la fois si nombreux et si étendus ne puissent être convenablement traités eu si peu d'espace. L’auteur s’cst, des le commencement, encombré la voie par un dualisme inconsistant : celui du corps et de l‘àme, de l'esprit et de la matière. Il cherche ensuite à sortir de cette fausse position‘en appelant a son aide des idées philosophiques qui ont fait leur temps et ne devraient plus être rcssuscitées. Les idées de l’auteur touchant l’origine de l’àme et le lien qui unit l'àme au corps sont absolument imaginaires et insoutenables, et ` je crois que peu d’hommes sérieux sont en ce temps-ci capables de les accepter. . _ ‘ ‘ Voici, au reste, deux fragments de traduction absolument
’ cnaomoun ar ui·rs` nivaas. 55 littérale : « On tombera difficilement dans l'erreur en admettant ` É » que l'àme, principe vivifiant des corps, dérive directement | »‘ des ancêtres ou engendrcurs, ce qui est démontré de mille E n manières par la ressemblance entre les fils et leurs.parents ; Ã » que cette monade individuelle se forme dans l'ovule au mo- ’ É » ment où les matières génératrices se pénètrent réciproquement. i » En outre, afin qu'elle devienne âme·humaiue et ame-esprit, » il faut qu'au même instant survienne une impulsion du Créa- i » teur lequel concède l’esprit qui avec l’àme se fond alors en e » une unité. » Voir page 238. i a L'àme se tient dans une étroite union avec l'organisme, » union que l'homme comprend difficilement. La possibilité de · ' » ce rapport, dc cette union réciproque nous fait' penser que la » différence entre I'esprit et la matière n'esl pas absolue, mais » seulement relative. Toutes deux - esprit et matière — sont · » des forces mais de différentes catégories qui tantôt s’attirent » et tantôt se repoussent. `Ame et corps constituent donc une » unité, sans être tout—à-fait identiques. » Page 249. Je crois que ces deux citations suffisent pour caractériser le livre: il est juste d’ajouter que l’auteur y expose néanmoins nombre de faits curieux recueillis dans les ouvrages et les feuilles périodiques; mais il n’a su ni les bien coordonner ni surtout les interpréter judicieusement. Traduit librement de la Rivisfa Scùmtifico-lnduslriale, ’ (A suivre). par A. P. Amaxmnna. · ClIll0NlQUE ET FAITS DIVERS. Nous reprenons auiourd‘hui cette partie de notre Bulletin, que nous avons un peu trop négligée depuis quelque temps, et qui a cependant, suivant nous, grandement sa raison d’ètre. En y incorporant, pour ainsi dire, notre Revue bibliographique, c'est- à-dire en signalant, non plus par une simple nomenclature, mais par une rapide appréciation, les articles ou les ouvrages qui
56 cnaoxuoua rr uns nrvns. nous paraissent intéressants pour nos lecteurs, nous pourrons ménager à notre Chronique une place régulière dans le Bulletin. Le dixième ct dernier fascicule du Dicrtommna na LA Santa, par le D' Fonssagrives, vient de paraitre, ct nous y avons trouvé; comme dans les précédents, des articles tort remarquables. La Vaccins a_ reçu tout le développement que méritait cette impor- . tante question d’hygiène. Les articles Vésicatoires, Vieillards, ' Vin: sont aussi très-étendus. Nous félicitons l’auteur de l’énergie avec laquelle il combat les spécifiques préconisés par le charla- tanisme, et de la large part qu’il fait, dans son ouvrage, a l'édu- cation morale et à la pédagogie. Ce qu’il dit de la Vocation pé- dagogique de la Femme est profondément juste. N'est·il pas, d’autre part, un peu trop absolu en niant l'avenir du Végéta- risme (ou Végétarianisme), cette doctrine qui prescrit l'usage · _ exclusif des végétaux. Ce n’est pas seulement en Allemagne 1 qu‘elle fait des progrès; les Vegetarians commencent à devenir ¤ nombreux en Angleterre, et Manchester est le centre d'une A Société végétarienne qui produit des publications, aussi bien que n celle de Munich. — Facile à consulter, ct`d’une lecture atta· ai chante, le Dictionnaire dela Santé répond à un` besoin réel, et un la librairic Delagravo a très·bien_ complété parce quatrième u ouvrage les trois grands Dictionnaires de son Encyclopédie. u L’une des meilleures revues pour les branches qui nous occu- px pent, est LA Nrruan, dont il nous faudrait citer les sommaires iq presque en entier. Nous tenons à signaler, comme très·intéres- gs . santes: les notices de M. Sauvage, notre savant collègue, sur . des reptiles peu connus, et sur les poissons de l'extréme Orient, I, que M. Carbonnier réussit parfaitement à acclimater; une note 5; sur le gorille, animal beaucoup moins redoutable qu'on s’est plu gg à nous le représenter, et dont l'espece est même menacée d'une E, extinction prochaine; une étude de M. Oustalet sur le mouvement végétal, d'après les recherches récentes de M. Heckel: l’expé— iience curieuse citée par M. Meunier de marbres et même de grès à ciment calcaire perforés ou corrodés par des racines d’arbres (elïet dû à l’acide carbonique émis pendant la végéta- tion) ; enfin les remarquables cristallisations obtenues par il M. Tissandier, de l'eau de pluie ou de neige évaporée. '* La Fauiau nas saunas Na·rua.u.1s·ras renferme un article intéres· ai sant sur le Propistonta punctifrom, par le D'J0ly; une notice de m M. Bouvet, sur M. Borcau, et une note de M. Picon sur le Rôle \ des Feuilles. Dans les communications, toujours très·variées, ,1,
I connssrorumvcs. 57 nous trouvons la mention de quelques chasses qu‘il est bon de . signaler aux entomologistes comme assez fructueuses. Sous la I glace, beaucoup de Dytiscides et d'Hydrophilides; des Curculio- I nides, des Scarabéides et des Elatérides dans un nid d'hiron· : delles, où les parents les avaient apportés en pâture à leur jeune couvée; enfin, des insectes de tout genre, parmi les détritus des inondations. Le monde scientifique se préoccupe beaucoup en Angleterre . du rapport de la Commission nommée pour juger la Vioiscction. Des docteurs, des professeurs d'anatomie et de physiologie, des . membres de la Société protectrice des Animaux, etc., ont été ' appelés à donner leur témoignage en cette question, et naturel- lement, les avis sont assez partagés. ll est probable que, sans s’opposer d`une façon absolue à ces expérimentations, jugées nécessaires par les uns, regardées par les autres comme abso- E lument inutiles, on en restreindra l'usage,et qu’0n obligera, dans ` la plupart des cas, à anesthésier les animaux soumis à l'opération. Ã La question de la Génération spontanée, si controversée encore I malgré les belles expériences de M. Pasteur, vient de faire un ' nouveau pas dans le sens panspermiste. Le professeur Tyndall, I après avoir constaté qu'un rayon de lumière n'est visible dans l’air que gràce aux corpuscules innombrables qui y flottent, dé- I pouille complètement de particules, par un repos de plusieurs ` jours, l’air contenu dans des bottes disposées d'une façon ` spéciale ; il en éprouve la pureté en y faisant passer un rayon lumineux, et constate enfin, par des centaines d’expériences, que des infusions de toute nature, préalablement bouillies, restent indéfiniment claires dans un pareil milieu. L'introduction I de la plus petite quantité d'air non épuré provoque, au contraire, en deux jours, la formation de bactéries et de moisissures. R. V. . (l0ltltllSPONDANt}E. (L. it). — Nos Alliés naturels. — En complétant mes renseigne- ments sur la Doryp/tom l0-lineata, dans la séance du 3 avril t874 du comité de Zoologie (l), M. René Vion nous. rappelait le conseil excellent que M. Riley adressait à un journal anglais, de suspendre (1) Voir Bulletin Société Linnéenue n• 28, page 92.
58 coanssrorttmtcs dans les cabines de tous les vaisseaux qui fréquentent les ports des États-Unis des dessins de la Doryphora, peints d'après nature, avec prière aux lecteurs de détruire tout insecte semblable. Ce conseil a-t-il été écouté P Je ne le crois point. En tous cas, les craintes que nous manifestions alors viennent malheureusement de se réaliser par l’apparition en Suède de cc redoutable fléau. M. L. Carpentier, notre collègue, indique (4) qu'ilest nécessaire, pour combattre les petits ennemis, qui nous arrivent comme une armée d’un autre hémisphère, de propager chez nous leurs parasites, nos alliés naturels. Je partage entièrement son avis. L’homme ne peut _ lutter eflicacement par ses découvertes industrielles, quelles qu’elles , soient, contre ces myriades d’insectes qui ravagent nos plantes les plus précieuses. Le P/aylloazera vastatrîz en est une preuve convaincante. Que n’a-t-on inventé jusqu’à ce jour et que u’inventera-t-on pas encore contre cet apliide Y On préconise en ce moment divers sulfocarbonates. Je ne veux point douter que ces agents soient actifs, parfois fructueux, mais ils me paraissent peu praticables, coûtant cher et durant peu. Ne vaudrait-il point mieux mettre en pratique cette vérité élémentaire, que tous les êtres dans la nature ont besoin pour exister de livrer la guerre aux autres êtres? Remarquez cette taupe: elle fouille avidement la terre pour la purger des vers gris, rouges ou blancs; observez ce crapaud épaté, type dela lenteur : il chassc aux _ limaçons; écoutez le soir le cri dissouant du hibou : il annonce qu’il a saisi une proie ; admirez cette lïauvette qui becquète les fleurs des arbres fruitiers : elles les nettoie des insectes qui les rongent. — Hélas ! l’homme se méconnait au contraire; il oublie ce qu‘il doit à ses auxiliaires. Il tue la taupe pour quelques peccadilles; il éventre le crapaud pour sa laideur; il cloue le hibou aux portes charretières pour satisfaire certains préjugés, et il prive de la liberté les oiseaux insectivores en les vendant aux marchés à raideries! Oh! que de fautes, qui peuvent amener de funestes conséquences! Si nous devons étre reconnaissants envers nos gros auxiliaires des services qu’ils nous rendent naturellement, nous devons l’être aussi envers les petits insectes destructeurs des espèces nuisibles. le rappelerai une histoire à cette occasion. Un jardinier se lamentait de voir ses rosiers dévorés par des puce- rons. ll avait essayé quelques fumigations de tabac, qui avaient détruit une partie des insectes en même temps que plusieurs arbustes. Et il se lamentait davantage. Je le rencontrai sur ces entrefaites. a Faut—il avoir pris tant de soins de mes rosiers, me dit-il, et les voir dans un pareil état ! » Je lui conseillai de recueillir certaines petites bêtes qui (l) Voir Bulletin Société Llnnéenne n• M, page 26. L.
CORRESPONDANCE. l 59 abondaient sur le houblon et de les porter sur ses rosiers. ll me regarda tout ébahi, et me dit : ·· Vous vous moquez de moi sans doute, monsieur — Point du tout. lui répondis-je, faites et vous · = verrez ·• Peu de jours après, le jardinier accourait vers moi, et E s'écriait tout joyeux : « Ah ! monsieur, que vous avez eu là une bonne idée. Toutes vos petites bêtes ont merveilleusement travaillé : elles ont nettoyé tous mes rosiers en vidant avec voracité tous les pu- cerons qui s'y trouvaient. Enseignez-moi le nom de mes protectrices? — Ce sont des insectes à l’état de larve ; dans quelque temps, vous les verrez à l’état parfait et vous rcconnaitrez les coccinelles, appelées _ vulgaircment bêtes à bon Dieu. —· Mais pourquoi le Créateur n'a~t-il point placé une espèce earnassière à côté d’une espèce herbivore ? — Le Créateur, ajoutai—je en le quittant, avait bien établi toutes choses régulièrement, depuis les plus petites jusqu’aux plus grandes ; seule- ment l’hommc eu a rompu l’équilibre. » En agrandissant sa culture principalement, l'homme a tout changé, a et il a multiplié les ravageurs de ses récoltes proportionnellement aux aliments qu’il leur a donnés. Ainsi la Doryphora 40-lineala s’est trouvée longtemps maintenue par ses alliés naturels sur diverses , espèces du genre Sulanum, dans son habitat des montagnes Ro- cheuses ; mais dès que les colons des Etats-Unis ont cultivé en grand la pomme de terre (S. tuberosuml, la Doryphora l’a attaquée avec acharnement, et s’y est accrue d’autant plus vite qu'elle était en état ’ de se protéger contre ses ennemis. Tout le continent américain en est maintenant infesté ; la Suède l’a acquise. Ne nous illusionnons point, nous pourrions l’acquérir à notre tour comme nous avons acquis, il y a quelques années, le Puceron lcmigèrc, le fléau de nos pommiers. ' Je conclus de la qu’il faut spécialement s’attacI1er à ne point détruire les aides que la nature nous otïrc, et qu’il est même urgent de cher- cher à les propager chez nous par des soins assidus. L’éducation des insectes utiles: voilà le grave problème de l’avenir; voila le vaste champ à exploiter par nos savants entomologistes. Notre Société Linnéenne a commencé à travailler dans ce but par son exposition d’insectes destructeurs et d’insectes protecteurs au dernier Concours régional de la Somme ; mais elle persévérerait plus facilement dans sa tache, si la ville d’Amiens la dotait d’un local ou elle pourrait enseigner l’Histoire naturelle appliquée. Le Rions. (L. 22)l - Les Couleurs des Insectes.- Les couleurs des Coléop- tieres de certaines familles (Cassidides, Coccinellides, Chrysomélides) sont sujettes à passer quand l’insecte se dessèche. Ainsi les bandes si brillantes des Cassida nobilis, oblonga, disparaissent tout—à~|`ait; les coccinelles aux élytres rouges, les Cassida viridis, vibesc, eques- tri: brunissent de telle sorte qu’il n’est souvent plus possible de les déterminer. Je trouve dans les nouvelles entomologiques (Entomolo- · À.
60 · coanasrontmtcn. gische Nachriehten), du Dr Kalter, professeur au gymnase de Priebus, le procédé suivant, qui, parait-il, permet d’obvier à cet inconvénient. _ « On peut fixer tout·à-fait ou du moins en grande partie les couleurs des coléoptères à élytres vertes ou rouges, en les laissant séjourner pendant quelques jours, avant de les piquer, dans un bain composé de: l partie de salpêtre, 2 parties d’alun, 2 parties de sel de cuisine, · 20 parties d’eau. • M. Dunois. (L. 23). — Les Colonies de Corbeaux.— M. de Selys-Lougchamps dit, dans sa Faune belge, qu’il la tin de mars, les Freuzv se réunis- sent par milliers dans certaines localités de la Belgique, et construi- sent souvent jusqu':) quarante nids. sur un peuplier blanc. Ils semblent ytravailler en commun; une fois établis, on ne peut plus les en déloger. M. Marcotte fait la même remarque dans sou ouvrage sur les Animaux vertébrés de l’¢l7‘7‘0lldiS8t.’m87lt d’.4bbevîlle. J'ai en occasion d’en vérifier Pexactitude. On peut voir en ce moment, près de Fiell`es-Montrelet, sur les pentes boisées qui avoisinent le chemin de fer de Doullens, des colonies de freux habitant des centaines de nids à étroite proximité les uns des autres. R. V. Séance générale, le Samedi 45 avril 4876, à 8 b. du soir. Ordre du jour : Procès—verbal de la précédente séance; — Correspondance et ouvrages reçus; — Présentation de membres; — Communications diverses. Section de Zoologie, Séance le Vendredi 7 avril, it L h. - Revue zoologique du mois, par M. Dubois; - Communications diverses. Section de Géologie, Séance le Jeudi 43 avril, à 4 h. _ Ordre du jour .· Revue géologique du mois, par M. Vion. - Communications diverses. Le Rédacteur en chef: R. VION. Amiens. - Imp. de Lenoel-llorouart, Delattrc·Lcnocl, saw.
`lilli LINNÉENNE ·Ntlllll RANGE 1 Sml DU. ·llll.i`<_ t nummrzârm mn«su¤m."p · N° 47. — 1** lai 1876.- 5• Année. -—-Tl`. ill. Anmsn: Les Ouvrages. llanusœits et Communications intéreïsantls rédaction du Bulletin, à . René Viou rue Voiture, 8, A Amiens. Les demandes d'Abonnement et les Cotisations (en timbres-poste), I I. Edmond Dsnsv, Tre's0rier,•rue Neuve, 10, Amiens. . . ·· » _ Le Bulletin estenvoyé gratuileinent i tous les Membres pdydntsftl est adressé aux Sociétés scientiü ues par voie d’échange. < Prix de Pabonnement, 3 (lr. par an (2 lr. pour les Ecclésiastiqnes, les instituteurs et les Institutrices). , · .. SOMMAIRE. — Séance générale du 11 mars 1876 _p. 61. - Etudes récentes dütnthropologie, par A. P. Alexandre, p. 63. — Géologie ré- . sumée des cantons d'Amiens, par lt. de Mercey, p. 67. —- Bibliographie, par le Président de la Société, p. 69. - Chronique et Faits divers, p. 71. —· Correspondance. p. 76. ' à t A EXTRAIT DES Plltl0È8·VEllBAllX. W — slaxcn utntnu nu 11 ins 1876. · A · _ _ Présidence de M. Gnmn. Coaassronnsncn : 1• M. le Président de la Société des · l Sciences naturelles de Neuchatel, en réponse ii une demande d'é¢l18Dg€ de publications, nous annonce l'envoi des Bulletins de , cette Société, sauf les trois premiers volumes qui sont épuisés: 2° La Société pour la vulgarisation des sciences naturelles de Vienne annonce l'envoi de ses publications pour 1874 et 1875. i 3• La Société entomologique Suisse nous adresse le 8• cahier É du &• volume de ses Mémoires. h · · ` f 5• Aunis. 17 I · i 4 1
_ é _ . snirdss. raocts·vxann!. là É. là Minîstie de l’lnstruction publique infol·in'e`que la iL• réunion des délégués des Sociétés savantes des Départements _ aura lieu a la Sorbonne au mois d'avril tÈ76. Une réduction de 50 °/· est accordée par les compagnies de chemins de fer pour les délégués, dont la liste devra étre envoyée avant le i•' avril. g•` ‘M.` le Èërétaire de la 'èociété `géologique d;Edimbourg · tueuse réception des derniers bulletins. M. le Préddeut rend compte des travaux contenus dans les publications 'reçues `depuis le mais demier et déposées sur ie _ bureau. ' · M. J. Sxuar, étudiant en pharmacie it Limoges, présenté par M. Dubois et'M.'E.Gonse,est admis comme membre non résidant. _ Tnvwx nas stations: Dans la section de Zoologie, M. Dubois a ln une note sur le classement des Haliplides et des Gyrinides de notre région. Cette note sera très-utile pour la détermination de ees deux genres. De" plus, une traduction sur les galles 'etjl‘a revue zoologique du mois.; _ Da'nsl'a section de Géologie, M. È. Vion a donné lecture d'un ` travail Ide M. de Mercev sur l'lnoccramus llantelli, énumérant unsgrand nombre de localités où cette coquille a été trouvée. Dans cette notice, M. de Mereey indique la conüguration des ' carrieres par des signes conventionnels abréviatifs. M. Viou a ensuite passé en revue les principaux travaux et les découvertes géologiques du mois précédent. p Les membres de la section de Botanique se sont rendus a la · hblle aux grains, pour visiter avec M. Pinsard le local destiné plir la Villeh l'usage de ,Muséum. M. le Président dit à ce sujet I que bl. Pinsard s'occupe de revoir avec M. Leullier les plans 'faitsiphrcederuler architecte sous Yadministration de M. Dubois. 'Dés que la révision de ces plans sera 'terminée, ils seront pré- sentés ii la municipalité, qui paralt trés—bien disposée en faveur ·d'lin projet de Muséum. M. Gonse demande que les sections soient consultées sur Yagenéoment intérieur du local.
_ trunis aimee i>'sn·riinor0i.oeis. J63 È. levPrésident repond ne s'a§ît en be moment que ue Ysppropriation générale des batiments, mais que,pour les vitrines _ et les détails d'organisati0ii intérieure, les 'sections Rroiit ` consultées. I · La parole est donnée à M. Dubois pour la lecture 'd'une tra- duetion allemande sur les galles, tirée des Annales de la Sociéte d’Histoire naturelle `de Mecklembourg, auteur Ii' Rudoëv, de F Neustadt·EberswaId. ` Dans ce travail qui n’est qu’une introdiictiôii, Yaiitèur lait E Yhistorique de ce sujet, donne la description des diiïérentes ' f galles, leur position sur les plantes, les insectes de divers ordres . qui les produisent et qui les habitent en parasites ' ou ein commensaux. Il termine en indiquant les procédés propres lt ° élever ces iiiséctes, et à lespréparer pour l'étud`e. M. le Président remercie, au nom de la Société, hl. Dubéis à pour cette intéressante traducllonet Tengage 'viiiemeuti nbiis donner la suite de cet important travail,qui nous facilitera Yétiide : `si curieuse des galles de notre région. Le Secretaire, L. Cssrsiiriss. É Haas: essences ·a·hw¥dp2>*16i;ls p ' i Par Ie Profëssèur Csnssrsinli (suite). · _ ` È 'Un travail bien dlüérent, tout à lait spécial et positig est celui ' de notre savant concitoyen Lumbroso sur les criminels uu ï grands coupables italiens. Hauteur examine 832 individus qu'il a trouvé bon de classerselon la région du pays auquel ils , appartiennent, selon le caractère du crime _ou de la faute qu’ils ; out commise. Ses recherches portent spécialement sur leur taille,'leur tempérament, le poids du corps, la forme craniënue É et même eelle de la physionomie. . ' Il résultedes cliilfres exposés dans ce travail que les assassins, V les 'suiëidù, les incendiaires présentent plus souvent que les I I I
I I r 6h amas atcmrras n'a¤1·aaoror.oors. autres délinquants une taille forte et possèdent une santé · `robuste, tandis que les voleurs et les impudiques offrent une certaine élégance maladive, due, chez ces derniers surtopt, a . l‘habitude4 des voluptés solitaires dont ils portent la trace sur ` le visage. Les impudiques, les faussaires, les incendiaires sont souvent aussi marqués d’uu certain nombre d’inlirmités, de . ditformités physiques; ce qui justifierait le préjugé vulgaire, `que la fraude et la luxure sont Paccompagnement obligé de ces mêmes dilïormités. · - ` `Les hommes les plus robustes sont parmi les meurtriers. Cela ne doit pas nous surprendre, puisqu’au dire de l'auteur, ce i n'est que dans l'excessif développement de la force que peut ` naitre l'intention, le désir de frapper violemment et de ravir le _ ;bien d'autrui. Car, pour soustraire ce bien par la ruse, la force` n’est pas nécessaire : mais aussi, le manque de forces peut être · un excitant au vol, au larcin, puisqu’il ne permet ni un long, _` ni un continuel travail. ` t _ Le buste ou la circonférence thoracique est toujours large- ment développée chez les homicides, les incendiaires, les hommes violents ct les faussaires: elle l’est moins chez les · voleurs, moins encore chez les impudiques et les voluptueux. Toutefois, la moyenne de la capacité crànionne, chez les criminels, est bien moindre que celle des personnes saines: et · s’il arrive que dans les premiers se trouvent parfois quelques ·belles facultés, c‘est parmi les chefs de brigands, les faussaires et les voteurs fameux, qu’il faut aller les chercher. · « Le manque de symétrie ou de régularité de la tète se ren- contre ptus souvent parmi les condamnés que chez les hommes sains ; il convient d’ajonter que, plus souvent encore, on trouve ces memes caractères parmi les fous. Pour ce qui est dela physionomie, il est juste de dire que ._ les grands coupables ne sont pas si affreux que les font les romanciers, sans qu’ils soient cependant les égaux des autres i hommes. ll y a certainement des criminels à la physionomie
trunns nkcsrvrns n’An·rnnoror.oc1s. ` 05 É très-régulière ; mais, si nous faisons abstraction de quelques individualités formant pouraainsidire Poligarchie du crime, I nous trouvons que pour chaque espèce de délits il est possible · d’établir un, type physionomique assez précis. 4 V . ( l En général, les grands rnalfàiteurs ont l’orcille en saillie, les i . Q cheveux abondants, la barbe rare, le front, couvert et peu déveï · A Ioppé, le mentonsaillant, les joues larges, les gestespfréquents l et saccadés. Les voleurs présentent les caractères suivants: Q grande mobilité de la face .et des mains; l'œil petit,'le regard i errant, rapide, oblique; les sourcils toulïus, qui serejoignent, 4 le nez tordu, épaté, la barbe ct les cheveux. peu fournis,'Ie front presque toujours fuyant. `Les assassins ont le.regard yitreux, l froid, immobile,.quelquefois injecté densang; le neausouvent aquilin, toujours volumineux, les mâchoires robustes,les pom- t mettes larges, les cheveux crépus, abondants et noirs, la barbe courte, les dents canines très·dévcloppées et les lèvres minces... (Pest ainsi que, passant en revue toutes les sorteshde délits, l‘auteur établit pour chaque espece un type de physionomie. . ` 4 Si de l’étude des malfaiteurs nous passons au celle des biens faiteurs de l’humanité, nous verrons qu’un très-petit nombre de . ceux-ci, parmi les hommes de génie, ont été les objets de sé- rieuses recherches craniologiques. A peine, parmi nous, en ces derniers temps, a-t-on pu étudier Dante, Ugo Foscolo et saint ` Ambroise. J`ai eu la bonne fortune, il y a quelques mois d’ex_a: iner le squelette de Pétrarque. Le mémoire constatant les résultats de mesétudes esten voiedc publication.Malheureusement — ` . le crâne du grand poète s'est déformé, la figure s'estell‘ritée sous liintluence de l’air, apres toutefois que j'ai réussi à en prendre assez exactement la mesure. _ Nous trouvons, dans le Journal du Musée Godefroy, une étude très·bien faite sur une petite tribu de sauvages habitant l'tle d’Yap ou Guap, une des Carolines: ils forment la une peuplade . d’cnviron 3000 âmes, du type malais, d'un caractère laborieux et quelque peu rusé. Le cannibalisme y est inconnu. Leur nour-
I et - ÉIHPEF ÉÈWW, °'^F'F"?"È”:°‘Él': h riture cunsiste prineipalement en végétau; etfruils naturels, puis en, quelques! poissons et mollusques. MM. Tetelns et Kubary, _ auteursadu mémoire cité, y ont joint 'cinq belles planches illus- trant les habitations, Iles ustensiles, les vêtements, la physio- nomie et les habitudes de la tribu ; ils donnent méme un diction- naire suffisant de la langue du pays. V ' Ne passons pas sous silence un travail tout récent de M. G. Mivart sur 'l’h0mme et les singes. On y trouve illustrés et décrits les représentants des principaux groupes de quadrumanesa Hauteur abonde en considérations d’anatomie comparée sur les squeieuesfiè cerveau, la denture des espèces supérieures, et. ouvre ainsi la voie à une discussion approfondie sur l’a|linité` qui euiste_entre'l'hexnme et les singes. ll ne rne parait pas qu'ii; disedes chusestrés-neuves : ce qu'il expose selitrouvedissérniné âëîeëlsëâ. *£eve:·€ de Bi#rîë9vî·, Ge Wat} ee ¤·a=*<=v· ds Uërwièî et iné`rue]dans_nauu,livre sur l`0rigine_ de l’Homme. çaapcireprneté de, lfhomuie a aussi parmi nous ses partisans. . _ Je né parle livre ide Corazini, qui n’est rien de plus: uuxe aurelie et parfois confuse compilation, où Pauteur traite d,É,'2.$¥§°Ã‘2$l‘?e 49, le ¤,elê¤v¢°!¤si°· de P¤*•¥‘¤,*s=¥·¤· de *’¢FI%¤¤9r. loëieliàalieuue daps cadretrop étroit puury donner uuu idée eaacte et claire tpus ces sujets. Mais je d_ois louer presque, eu_ · A le liyredelüuill. Qaêlr sur l"bomrne prêhistprique ; la paléon- tologiequ pzuetbnologëie y est traitée largement et en pleine qounaiesance de cause. Il 'u’enA pouvait étre autrement, puisque d;ep`u'is_lu' inurt de Baër, l'œuvre a' été poursuivie et conduite à_ . ' terurepar les seins et sous la direction dejl'illustr_e Scbaatl'l1ausen_. r Nous ne faisons qu'un reproche à ce travail, c'est qu‘il s’y trouve. certaines vignettes oû la fantaiâev a beaucoup plus de `p_art_que‘ a ‘I2s22•s ¥éi*!·%· ` t ` " ` " 'l`n¤<ls¤.it librement de la Biaùte $¢î¢•¤4iM-1n11¤ulr5¤l¢·· A PRA. P. Aanxaunan.
otonoeu on LA soun. 67 ` Géologie résumée des cantons de la Somme. A Cmrou n'Anm¤s. (Suite de la page 49, année l876). _ l Allqvloaee modçrrîaes poelqlnclnlnjcq. Alluoiortr des eours d’eeu cl des mcvieis •cv¢c lufs (entrées. Eq Picardie, ¤n ¤f¤ ves rencontré ie. vin sylvmws mais, ig chêne parait avoir été plus commun dans les. mapais, à l`origine' de la formation dela tourbe, qu'il ne l'est actuellemente recueilli dans laltourhe, aux environs d'Agniens,` de. nombecex vestiges i¤dustri¢|S des âges date visits P¤ii¤· du, ¤¤¤¤¥.9,9¤îss. fer que nous ayons considérés, avec, rage des lméteuxedgiyersn oquj, dure encore, comme des subdivisions d’u_n mémezàge en ége: néolilhimétallique. Nous ne chercherons pas ici à caleuler la durée du temps__ qu'à pu exiger l'accumulation delamasse végétale épaisse deprès, de 9.n1ètres dans certaines tourbieresauprès d'Amiens ; mets néons 4 pouvons considérer comme évident, qu’cn raison dela comÃ_ pression subie par la tourbe la plus profonde et de son étatde décompesition, les lits inférieurs rcprésentent,'à épaisseur égale,’ une durée de formation beaucoup plus longue que les lits supé- W rieurs. La tourbe spongieuse et à texture peu serrée qu'on_ observe près de la sprface ne saurait donc fournir, d'aprés_ Yobservation de son accroissement, qufun renseignement ou; une donnée à' rectifier par ptusieurs correctionsldontt lesllois; restent, encore à établir, V I l ' Cet accroissement superficiel de la tourbe_ s'observe moine ` facilement aux environs d’Amiene, oi: la tourbe est exploiteea . dans toute sa masse, que dans des parties supérieures de la_ vallée de la Somme, où la surface seule est soiimise aune exploitation réglée sur sa reproduction.,Nous avons pu constate);. Q que le remplissage des tourbieres per une 'alluvion tourlgeuseb mais trop peu riche en matière végétale pour étre de nouveeu I exploitée, sîetïectue, souvent de mémoire d’homme, presque en I raison inverse, de Pépaisseur de la tourbe. extraite, et, qui a.éAél - I
68 , ·· ·Y ç1or,onn·ns u soun. . — remplacée, en général, par l’ean dintlltration ou dérivée dc la I rivière. Dans les tourbières très·profondes, dans celles creusées, ` par exemple, jusqu’à8 qu l0 métres de profondeur, les conditions . de production dela tourbe se trouvent presque complètement supprimées, car la tourbe ne commence a se former que sous une hauteur d‘eau limitée et qui ne paraît pas dépasser kmètres. L’alluvion`tourbeuse de la vallée de la Somme et des vallées de l’Av're et de la Celle, près d’Amiens, ne présente presque pas de lits de tufs produits par le dépôt de l’excès de calcaire que . · les eaux des marais contiennent souvent en dissolution. La tourbe n’est pas toujours superficielle; elle est souvent recouverte d’une couche de glaise lirnoneuse qui parait identique àl'al|uvion_qi1i se produit journellement dans le lit des cours i d'eau et des canaux, et qui aurait encore besoin d'être étu- A diée (l). , " Cette alluvion est_d’ailleurs peu abondante dans le lit de la Somme et de ses affluents auprès d’Amiens. L’eau de ces rivières · est limpide, car elle provient de sources sortant de la craie et du drainage naturel des marais, et elle n’est jamais troublée par des crues violentes. Le cours de ces rivières est aussi assez rapide. A Amiens, la'vitesse_du cours de la Somme est de 0 rn.,} 35 par seconde; ce qui_tieut moins à la pente, assez faible qui est de 0 m. 33 par kilomètre, qu’uu peu de largeur du lit qui est, en moyenne, seulement de 20 mètres. La pente des ~ affluents est plus rapide et leur lit est toujours très·resserré. Ce resserrement du lit est, du reste, un des caractères de tous les · cours d'eau modernes qui serpentcnt à travers des marais ou même des prairies non marécageuses; il résulte de ce que ces cours d'eau ne constituent que le fossé d'écoulement naturel des (I) Quelquefois aussi la tourbe est recouverte, sur le bord des vallées, par uullmon falsant partie des dépots meubles dont ll sera question plus loin. M _L ' V J
I ruuuoeaiirmx. 69 eaux du basssin qui viennent, sans crues violentes, imbiber ces prairies. La direction suivie par les cours d’cau des vallées_ tourbeuses, tout en étant déterminée dans son ensemble par les ondulations de la vallée, présente quelquefois de nombreux méandres et méme des anastomoses, ce qui provient de ce que le thalweg de ces vallées est souvent très·peu marqué, à cause b de Phorizontalité presque complète de la superficie des prairies sur de très·grandes étendues en long et même en travers. Les i lits superficiels des alluvions fourbeuses sont pour ainsi dire horizontaux, et ce n’est que dans la profondeur qu°ou poutre. connaitre leurs pentes et l'emplacement des anciens thalwegs, ainsi que la disposition en fond de bateau, toujours trcs~marquée sur les bords de Yencnissement erayeux qui a reçu ces nlluvions. & (A suivre). . N. nu hlsncsr. 4 BlBl.l0(iltAPlllE ' Pur le Président de la Société. · J'ai parcouru, suivant mon habitude, les volumes que j'ai reçus pour la Société depuis sa dernière réunion et je vais essayer de vous faire connaitre ce qui doit surtout tlxer volrcaltention. Ã Les Mémoires de la Société d’émulation de Cambrai (Tome. XXXlll. l'• partie) ne contiennent aucun article concer- nant l’Histoire naturelle, mais de curieux travaux historiques, une ‘ étude sur la vallée de la Sensée dontle creusement de cette rivière artificielle n'a pas su tirer tout le parti qu‘il était ihcile d’en obtenir, des notices sur divers objets d'art, et une comédie qui ne paraît point faite pour le théâtre, mais où l'on trouve des vers charmants et de l'esprit, et qui a pour titre la Vieille idylle. Cette pièce a été couronnée par la Société en i8'14. . Leshlémoires de l'Académie d’Arras (Tome Vll. 3• série) contiennent, dans lappremière partie, les discours de réception de · deux nouveaux membres, les réponses du président aux réci- piendaires, et les rapports sur les concours. Nous y remarquons que la pièce couronnée a Cambrai, la Vieille idylle, y reparait sous letitre du Gardien de la Maison et qu’elle n’obtient ici qu'unc partie du prix proposé.
’ 70 · atnntoonnntn. . La seconde partie est consacrée aux discours et aux vers lus à · l’occasion de la fête du centenaire de l’Académie. · La troisième, aux travaux des membres. Nous y avons lu, sous le titre de la vie de chateau cc Artois au xvm• siècle, un trèsg intéressant travail de M. Asselin qui nous donne une haute idée, parles citations qu’il a faites, du talent épistolaire d’une dame artésienne, Madame d’Havrincourt,·qui ne méritait point assuré- ment de rester oubliée. Je signalerai dans le Bulletin de la Société Vaudoise des sciences naturelles, une étude de M. Forel qui me parnîttoule nouvelle et qui abpour objet les Seiches du lac Léman. ll entend par ce mot les mouvements de dénivellation de l’eau et recherche les lois dc cette vague_ de balancement pour déterminer la direction suivant laquelle elle s’opère et la hauteur de ce mou- vement oscillatoire. _ _MM. Forel et Schnetzler s’occupent du Phylloxera vostalria:. Le premier énumère les points les plus saillants de l'invasion de cet insecte en Suisse, et résume les dispositions administratives prises contre celléau. Le second traite du Phyllozvara en entomologiste. Nous voyons que tout d’abord des mesures sont prises pour arréter le mal, que Yenquéte vient apres, en même temps que les études entomologiques. On ne procède point toujours ainsi, on attend trop souvent de `connaitre Yétendue du mal, et_d'en ~ savoir les causes avant de l‘attaquer. M. de Tribolet décrit, dans ce même volume, un crustacé fossile des terrains crétacés inférieurs de Sainte-Crois, et M. de la Harpe énumère les plantes fossiles trouvées dans la. molasse marine d'Epalinges·sur·Lausanne. Vous trouverez dans le Bulletin de la Société centraie d’agri- culture et d'acclimatation de Nice, une note sur la destruction des animaux nuisibles, qu’il. conviendrait de propager et une autre · non moins utile sur l'Eucalyplu.r globule: qui paraît appelé a rendre aux populations d'Algérie les plus grands services comme. essence forestière et comme moyen infaillible d’assainissement, ` Dans le Bulletin d'insectologie agricole,,M. de la Blanchère continue ses leçons élémentaires d'entomo|ogie. M. Joubert y traite de l’Altise de la vigne (Allies ampelophaga) ; M. E. Robeu du Cossus gate-bois (Bombyx lignipcrda) et du moyen de le détruire. . Les Mémoires de la Société académique de Troyes (Tome XI)
I arnuoçaarnni. 7i fixeront Pattention des géologues et des botauistes. M. Berthelin y étudie l'étage néocomiendes environs de Bar-sur-Seine, établissant des subdivisions dans les trois assises adoptées par M.Leymarîe, subdivisions dont il détermine les caractères. MM. Hariot y donnent, sous le nom de Florule du canton de lllery—sur;Seine, un catalogue des plantes vasculaires qu’ils ont , observées dans ce canton et qu’ils font précéder d'une bibliogra· ‘ phie botanique de ce département et d’une notice sur les herbiers qui font partie des collections dela Société académique, laquelle semble y attacher un grand prix. . ` Vous trouverez dans les Archives de la Société des sciences de Harlem une étude de M. Oudcmans sur le pouvoir rotatoire spécifique des principaux alcaloîdes du_quinquina, qui aura peut-être un jour une application fort utile pour l’appréeiation de la valeur des écorces dc quinqnina et des alcaloïdes qui en sont tirés. M. Blceker y poursuit ses recherches sur les poissons de I'lnde; Heynsius intéressera les physiologistes par ses travaux sur les combinaisons albomineuses dans les liquides animaux, et M. Van Crommelin, les ornilhologistes par ses observations nouvelles sur les oiseaux de Hollande. Les numéros du Bulletin de l’Association scientilique de France doivent étre consultés ; les notes qu’ils contiennent sont aussi curieuses que variées. _ L’Académie des sciences, lettres et arts du Wisconsin embrasse, comme toutesles académies, toutes les branches des connaissances · humaines. Le tome il de ses mémoires justifie son titre. A coté dedissertations de philosophie spéculative, on voit des traités sur les sciences politiques et sociales; d’autres sont relatives à · Yhistoire et à la philologie. L'histoire naturelle, y occupe aussi · la place qui lui était due. J’indiquerai les observations de M. Roland Irving sur quelques points de la géologie du Nord du Wisconsin, celles de M. Hoy sur la faune toute spéciale du` ° comté de Racine,`qu’explique sa position géographique, et les notes de MM. Eaton, Chambertin et Roland·lrving sur les quartzites et les terrains qui les renferment. Une observation de M. Daniells sur la rapidité avec laquelle le foie de l’homme absorbe l’arsenic, mérite aussi d'être signalée. Nous devons à la Direction géologique des Etats-Unis et a l'ohligeance de M. Hayden, géologue en charge de l’Etat, de nouveaux volumes. La description des oiseaux du nord·est_ ou · ·
72 nrnuoonnura. manuel d’ernithoIogie de la région arrosée par le Missouri et ses affluents, par M. Elliot Coues, ne saurait manquer de fixer l'attenlion des ornithologistes, par les détails nombreux qu’elle contient et les observations critiques de l’auteur. . Les géologues trouveront le même attrait dans la flore fossile ° · des terrains crétacés du territoire du comté de Dakota, par M. Lesquereux. Ce travail fournira, j’en suis convaincu, malgré son caractère tout local, d'utiles renseignements a ceux de vous qui recherchent ces précieux témoignages de la premiére végé- tation sur notre planète. _ Le catalogue des publications déjà faites par la Direction géologique des Etats-Unis, vous montrera l’activité de ce départe- ment et donnera la prèuve.que le commerce n'exclut point dans ce pays l’étude des sciences naturelles, et qu’on en comprend au contraire parfaitement toute l'importance et l'utilité. Le compte rendu des directeurs de l’lnstitution Smithsonienue pour 1873 vous fera connaitre les services immenses que cette institution rend aux sciences, aux lettres et aux arts,etl’appendice vous donnera la preuve, dans le soin avec lequel elle publie les biographies des savants illustres, Babbage, Agassiz, Torrey, Gibbs, qu’cl|e ne néglige aucun moyen de propager l'amour de l’élude et le goût des sciences, dont elle montre les résultats pratiques dans quelques notices qui terminent le volume. La Société de lectures et de conversations scientifiques de Gênes a bien voulu vous adresser les tomes Ill, IV, V, et ce quia paru pour 4875 de ses Ephémérides. M. le Président exprime le regret de ne pouvoir envoyer les deux premiers qui sont épuisés. Parmi les travaux relatifs à l’Histoire naturelle, j'ai remarqué _ les suivants : . _ Un compte rendu des expériences volcaniques du professeur • Gorimo qui était venu à Gènes exposer sa théorie plutonique, c’est-à-dire expliquer les causes qui produisent les volcans et les divers phénomènes de leur éruption. M. le D' Bomba a lu un mémoire sur la transfusion directe du sang, a l`occasion d’une brillante opération du D' Albini de Naples, dont une conférence sur la circulation et la transfusion du sang est analysée dans ce même recueil. Les lectures de M. Lebert sur l’inf1uence des progres des sciences naturelles sur Vamélioration de la santé publique donne - la preuve de l’utilité de l’étude de l`Histoire naturelle pour la médecine et la chirurgie.
axnniooannra. 73 M.Issel,dans les leçons d‘ouverture deson cours de minéralogie, | traite de l’objet et de la direction de la minéralogie moderne, I qui est une science toute d’expérience, insiste fortement sur la E nécessité pour les étudiants de former des collections de tous les ' minéraux qu’ils rencontrent; il est impossible autrement, dit-il, d’arriver à des résultats utiles, possédàt-on les meilleurs livres et les plus excellents maîtres. , Le même savant donne plus loin les meilleurs conseils sur les moyens d'explorer utilement les cavernes la ossements. On sait qu'elles sont nombreuses en Ligurie. Il déplore les pertes . irréparables dont les chercheurs ignorants ont été les causes, au préjudice des vrais savants, en enlevant sans règle, sans méthode, sans observation des objets souvent d’un prix inap- préciable pour la science. - Il fait suivre cette instruction d'une bibliographie des travaux publiés sur les cavernes ossifères observées et les objets préhistoriques recueillis en Ligurie. . Je ne puis cependant me borner à vous signaler ces seuls articles ; il en est une foule d’autres que vous lirez avec autant d'intérét que de profit, et qui ont trait a la jurisprudence, à l'économie politique et sociale, à l’histoire littéraire, à la marine. Les améliorations dont la ville et le port de Gènes pourraient · étre l'objet occupent une grande place dans ce recueil dont la l poésie n'est point exclue ; les amateurs de beaux vers y trouve- I ront donc aussi de quoi satisfaire leur goût. ' Je trouve dans le n° M8 du Bulletin de l'Association scientifique . de France l'extra,it d’un rapport des plus intéressants de M. Gérardin sur l'altération, la corruption et Vassainissement des rivières. L’auteur y conclut que ce ne sont ni l'analyse hydroti- I métrique, ni l'analyse chimique qui peuvent renseigner sur la . corruption et l'altération des eaux, mais qu'une eau n'est saine j que lorsque les animaux et les végétaux doués d'une organisa- L tion supérieure peuvent y vivre. Le rapport combat les conclu- ¢ sions de l’auteur qui m’ont paru, quoi qu'il en soit, de nature à I vous être signalées. I Le Bulletin de la Société entomologique italienne contient la suite de l'étude de M. Flaminio sur les Ténébrionites des collec- _ tions italiennes, de M. Camillo sur les Agromygènes, groupe des Diptères, récoltés en Italie. M. Curo continue son catalogue des Lépidoptères italiens et_fait connaître les Zygénides. Nous devons à l’un de nos collègues, M. des Gozis, de Mont- ',
l 74 csaomdus rr 'rm·s.nwns. luçou, un catalogue des Coléoptères de France et de la Faune gallo·rhénane. On ne saurait analyser un livre de cette nature, mais l'utilité en est incontestable, et les collectionneurs sauront gré àM. des Gozis de leur avoir donné ce catalogue, qui est au courant des dénominations nouvelles, et à u_n bon marché tout à fait inespéré. · _ , Enfin, M. de Vorges, en quittant notre pays pounaller à Haïti où il a reçu le poste important de ministre de France, m'a promis de ne point oublier nos collections et m'a remis, pour vous être offert, un volume qu’il venait de publier et qui a pour titre la Métaphysique en présence des sciences. Je n'essaierai point d'analyser ce savant travail dans lequel l’auteur fait preuve de connaissances philosophiques aussi étendues que de variété et de _ profondeur dans ses connaissances scientifiques. En 1856, notre collègue alors attaché au ministère des affaires étrangères, avait · obtenu la mention honorable dans un concours sur la philosophie de saint Thomas-d'Aquin ouvert par l’Académie des sciences morales et politiques de l'Institut de France; il avait donc étudié ‘ avec soin, et il n'a cessé de le faire, la philosophie scolastique. On ne s'étonnera donc point que dans son livre il démontre que la philosophie du moyen-âge bien comprise fournit des données qui facilitent singulièrement la conciliation, , jugée `si difficile v 'aujourd'hui, de laseience et de la philosophie, de l'expéi·ience et . de la raison, de la matière et de l'esprit, difficultés qui lui pa- raissent exister moins dans les choses que dans les tendances de l’esprit moderne. A ° _ Je vous engage donc à lire ce petit volume et vous deineurerez convaincus avec notre collegue que la métaphysique est ua com- plément naturel des sciences physiques, qu'elle peut profiter de leurs découvertes, mais aussi qu’el|e peut empécher certaines interprétations fausses, et qu’il y a mieux à faire que de se « plaindre des positivistes, qu’il faut, comme M. de Vergès, leur enlever tout prétexte en présentant une doctrine 'fondée sur tous · les faits connus et construite par les procédés dont eux4mémesse servent et dont seuls ils croient posséder l’usage. J. Gunnn. . 4 —--—- . . CHRONIQUE »E'l` FAITS DIVERS. La Société Linnéenne cherche en ce ’moment, par tous les moyens, a développer le goût des sciences naturelles et il venir ` I l
caaomous xr rxrrs nmas. 75 en aide aux commençants, trop souvent arrêtés et rebutés par les premières difficultés. C’est ainsi qu'elle va multiplier ses ¢1·cursi0ns,`auxquelles elle convie tous les amateurs d’Histoire naturelle, et principalement les jeunes collectionneurs. Plusieurs . membres de la Société étudient aussi le moyen de former atrès- has prix des collections élémentaires des plantes, des insectes et des minéraux de notre région. La plupart des membres actifs sont, d'ailleurs, individuellement tout disposés à aider les débu- tants de leurs conseils et de leur expérience. ll est à espérer que cet appel sera entendu, et que la Société Linnéenne verra se grouper autour d’elle tous les jeunes amis de la nature. — Les elïets physiologiques de la lumière diversement colorée sont en ce moment l'objet d’études sérieuses. On se rappelle que nous avons signalé, dans le n• 5 de notre Bulletin mensuel, les expériences contradictoires du général Pleasanton et de M. Bau- drimont sur la croissance des plantes exposées a'la lumière violette.l\l. Chatel vient d'adresser à l'Académie des Sciences une note sur un projet d’expériences pour rechercher l’elYet des sept couleurs du spectre solaire sur le développement des végétaux. Et, dans un de ses derniers n••, La Nature donnait, d‘apres la · Gazelle des Hôpitaux, Yindication d'un traitement nouveau des aliénés, basé sur l'habitation dans des chambres éclairées par des vitraux bleus ou violets. · — Signalons également dans La Natura trols intéressants articles de M. Ch. Bontemps sur la vision et les illusions C d’0p- tique. On aime a connaitre l’explication scientifique des toupies aux disques colorés, du Thaumatrope, du Phénakisticope, du De- daleum, etc., et, d'un autre côté, on a besoin d’ètre prémuni contre certaines erreurs optiques, auxquelles les microscopistes · sont principalement exposés. _ — La question des Azolotls que nous avons cherché A résumer dans nos Mémoires (1867, pp. A2! et sq.) vient de faire un nouveau pas. On sait que ces batraciens pourvus de branchies, et qui se reproduisaient d’une façon ordinaire, étaient classés dans un groupe particulier : les Pérennibranchcs. Cependant, en 4865, M. Duméril avait vu des Axolotls perdre leurs branchies et se transformer, comme se transforment les larves des tritons et des salamandres. Ils étaient ainsi devenus des Amblystomes, batraeiens qn'on connaissait déjà, mais dont on n’avait pas >
g 76 coaassronnmcs. l encore observé _les métamorphoses. Deux faits restaient cepen- I dant inexpliqués: la plupart des Axolotls ne se transformaient É —pas, et les Amblystomes ne manifestaient aucune aptitude à la i reproduction. La nouvelle installation de la ménagerie des rep- g » tiles au Muséum a permis aux Amblystomes une vie plus active et sans doute plus conforme aux penchants de leur nature. Ils se sontreproduits, et M. Vaillant se propose de suivre attentive- ment les phases du développement des larves qui ne tarderout pas à éclore. R. V. G0ltllllSPONl)ANt}ll. (L. 20). —·- Entamologîc pratique. — .l'ai déjà indiqué dans le n° 6, page 63, du Bulletin deux manières de tuer les papillons; je me sers maintenant d’nn moyen que je trouve plus avantageux et que je recommande aux lépidoptéristes ; le voici : On prend un tube de verre de 5 ou 6 centimètres de longueur, et d’un diamètre approprié à la grosseur des papillons que l’on veut faire mourir. Ce tube doit être bouché aux deux extrémités avec deux bou- ° chons de liege bien arrondis et fermant exactement. 0n glisse dans la première moitié du tube un léger tampon d'0uate, et c’est par l'autre ' bout qu’on introduit le papillon, qui se trouve alors emprisonné dans une ‘ petite chambre où il peut se mouvoir librement entre le bouchon et le tampon d’ouate. Sur ce tampon, on verse une ou deux gouttes d’éther ou de ehloroforme, et le papillon meurt instantanément en conservant toute sa fraicheur. Quelques instants après, on peut le retirer du tube pour le piquer et l’étaler. Ce procédé a pour principal mérite d’éviter le moindre contact des mains sur le papillon vivant. ' Il suffit d’emporter en chasse 4 ou 5 tubes de dilïérents diamètres préparés de cette façon pour tuer, aussitôt prisfles papillons de toutes les tailles. Ces tubes peuvent encore être utilisés pour la chasse des insectes délicats des autres ordres qui ont à souffrir du froissement dans les ' flacons, telle que les libellules, beaucoup de diptères et`certains coléoptères dont le corps est recouvert d'une sécrétion pulvérulente ou d’une pubescenee qui se détache facil ent. L. C. Le Rédacteur en chef : B. ·Vl0N. , Amiens. - lmp. de Lenoel-Heroaart, Delattre-Lenoel, saw.
Dlî llll ll ' _ • ` ‘lÉTÈ LINNEENNE Nüllll FIIANGE · `· BULLFHN MENSUEL. ° · » 7 N° 48. —-` l" Juin 1876. — 5* Année. —- 'l‘. lll. Ansssssns Les Ouvr es. Ilunuserits et Communications intéressant ls redaction du Bulletin, ànâ. René Vrou, rue Voiture, 8, à Amiens. les demandes d'Abormement et les Cotisations (en timbres—poste), i ll. Edmond Daum', Trésorier, rue Neuve, 10, Amiens. ' » ‘ Le Bulletin est envoyé"grstuitemcnt à tous les Membres paysntsç il est itlrcssé aux Sociétés screntifiriues pur voie d’échange. ° ' ' Prix de Pabonnemcut, 3 r. par nn (i fr. zpour les Eeoiésisstiques, les instituteurs et les lnstitutrices). b $0!lllAlBE. — Séance générale du 8 avril 1876,`p. 77. —- Époque des Pilotis de Pavry, par Le Tiiche, p. 8`0. — Géologie résumée des cantons d’Amiens, par N. de Mercey, p. 84. — `Sur les variétés dans les · Lépidoptères, par R. Nlion, p. 85. — Bibliographie, par le Président de in Société, p. 88. —·· Chronique et Faits divers, p. 90. ·~· Correspondance, P. 92. _ E'llTlll|T lli'8 PllDOÈS·VEllBAllX. _ simon sâuinnsenu 8 Avm 1876. Présidence de M. Genius. ' Conssronomcss 1• M. le Secrétaire perpétuel de l’Acàdëinie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, , snnonce l'envoi destomes 38 à 40 du Bulletin et des Annuaires de 1875 et de187(l. ' ‘ " 2• ll. Snury, de Limoges, adresse 'ses remerciements poursa · nomination de membre non résidant. I M. Scalabre, à Hamiolbe de la part de I’sutenr,‘M. F.—ltohui*t È et de la sienne, une brochure sur le Plryllsxen. La lettre nie l 5• Aunis. ` 48 _ | .
78 ` stancns. rnocas-vnnnx. _ ' » · 'notre collègue contient en outre quelques notes entomologiques sur les captures qu'il a faites. Il serait à désirer que tous les . membres de notre Société suivissent cet exemple et nous rensei- gnassent ainsi sur le résultat de leurs excursions. • _ M. Codevelle remet une note concernant la mise en vente d’une collection d'insectes de divers ordres, principalement de lépi- dopteres, dont le prix serait à fixer par Yacquéreur. M. le Président donne lecture du résumé bibliographique des volumes reçus depuis la dernière séance,_ et appelle l’attention desspécialistes sur les travaux qui y sont contenus et qui peuvent donner lieu à des rapports intéressants. _ M. le Président rappelle que les plans du projet de mnséum ' sont toujours entre les mains de M. Pinsard ; il compte pouvoir les présenter au Conseil municipal dans le courant de ce mois. M. M.Vion dit que cette question arriverait très·a-propos en ce moment, car elle se rattache à lletude entreprise`par Yadrninis- tration municipale sur un projet de déplacement du Jardin des plantes et des collections qui s’y trouvent; il doit émaner de cette étude un travail d’ensemhle qui pourra satisfaire toutes les personnes désireuses de voir l'Histoire naturelle tenir la Amiens ta place qu'elle mérite. · M. Garnier dit qu’il vient de faire une revue des collections du Jardin des plantes, et qu’il a été nécessaire de sacrifier un certain nombre d'objets ai mauvais état, ce qui tient au local défectueux · où sont logées ces collectionsl. ` M. Boulant présente une annélide vivante fortcuriense, qu'il a recueillie dans de l’eau aspirée par une pompe. Cette annélide porte le nom de Gordius aquaticus, et vulgairementDragonneau. M. Volland fait connaître qu'il a pris aussi récemment un exemplaire de cette même espece. · Il est ensuite question de projets d’excursions qui pourraient être organisées pendant la belle saison dans les environs d'Amiens, . au point de vue spécial de servir ifenseignement aux jeunes
î ssutcrs. rnocts-vnimux. 79 , gens qui ont lc goût de l'l·listoire naturelle, mais dont les ` [ recherches manquent de direction. Ces jeunes gens trouveraient _ 5 parmi les membres de la Société des guides expérimentés, qui È pourraient leur faire connaitre les noms des objets recueillis ainsi que les moyens de recherches les plus productifs. D'un autre coté, la Société gagnerait certainement parmi 088 débutants quelques chercheurs actifs et zélés, qui viendraient renforcer sesraiigsfeti I _ combler les vides que le temps y doit faire. · A , Cette mesure, qui répond parfaitement à un des buts princi- paux poursuivis par la Société: la propagation du goût des É Sciences naturelles, obtient l’approbation générale. ll est décidé, , en conséquence, que des excursions ainsi comprises seront organisées, de temps en temps, pendant l’été et que le publicy C sera convié par la voie des journaux. • M. Gonse demande ensuite la parole pour exposenun projet qui rentre dans le même ordre d'idées. - Il s’agirait de composer 20 collections élémentaires et sem- _ ; blables d’entomologie, de botanique et de géologie. Ces collections i contiendraient un ou deux exemplaires bien nommés et bien g préparés des espèces typiques de chaque genre ou des genres L principaux qui se trouvent dans le département de la Somme I; X elles pourraient ainsi servir de base aux collections commencées _ par les jeunes naturalistes. La Société céderait ces collections ig ` un prix tellement réduit, que t’acquisition en serait a la portée de , W toutes les bourses; les personnes qui les auraient aoquiscsne W tarderaient pas à les augmenter de spécimens nouveaux ; elles ‘ rempliraient les lacunes, et trouveraient encore dans le bon vouloir des membres de la Société des indications précieuses pour le classement de ces nouveaux apports. Cette proposition est ` accueillie très-favorablement par tous les membres présents. M. M.Vion pense que la formation de ces collections de types, dont l’utilité pour les instituteurs serait incontestable, pourrait · servir a justifier auprès du Conseil général une demande de È subvention. M. Gonse ne pense pas qu’il soit utile de faire con-
Q ÉPQII ll! QILVHS lil PÃWY. ndttrb ce projet des maintenant, dans le but d’attirer des de- . lnahdesgtl croit qu'ilivaut miens attendre, au contraire, qu'une partie deces collections soit terminée avant de les otïrir. Pour uefa., ülautrsa mettre a l'œuvre et recueillir en 20 exemplaires tous les types entomologiques, botaniques et géologiques qui de- vront y figurer. Cette besogne matérielle demandera le concours UB plusieurs membres dévoués aux intérêts de la Société. M. Gonse veut bien se charger de la composition des herbiers et M. Miqlielûubois des collections entomologiques. En conséquence, e un crédit est voté par Passemblée pour l'achat des cartons, bottes d’inseetes, papiers,ete., qui seront nécessaires, ainsi que pour liinpression des étiquettes. Le Secrétaire, L. Cnrurrrta. Epoque des Pilotls db Pavry. _Si·;ie ne vous ai satisfait, Messieurs, que d‘nne maniere im- ' parfaite, en ne vous parlant jnsqu'ici que de l’usage des pilotis de Pavry, je vais aujourd’hui essayer d’en indiquer l'époque. _ Jîai déja eu l’occasion de rappeler que l’on avait trouvédes tcotistructions sur pilotis dans toutes les contrées de l'Eur0pe, et notamment en Suisse, où elles ont été le mieux étudiées, parce Cque là, sans doute, elles ont été plus nombreuses. Les ar- cliéogéologues reconnaissent donc qu'il fut un temps où des îpëuplades liàtirent des demeures aquatiques. Et, comme aucun ‘écrivaih·an’cien n’en parle d’une manière précise, l'on a été porté "a croire que cette période de temps reliait les temps pri- 'mitifs a l’histoire. Néanmoins, :l’on tomberait dans une grave erreur si l'on croyait à l‘alternative des différents ages des constructions _laeustrcs en Europe. « Ces ages furent contemporains, comme 1'age depierre des sauvages d’Amérique était contemporaine de Tage d`or `ou d'argent du Pérou et du Mexique; comme Page de pierre des Groênlnndais fut pendant des siècles parallèle a l`àge 'île bronze, de cuivre et de fer des Européens (l). n · S3 Allaté. des recherchés préhistoriques. Tome v, n• 1 des t earallgieuees, philosophiques. historiques et tttéralres,1874. ` l
trouva nas morts ne run!. 8i En tout cas, quel que soit Page des constructions sur , pilotis, elles ont reçu le nom générique de Palaflles, de l'ita|ien palnûlta (Pale, pieu; Figgcre, ûxer). C’est l'un de nos illustres maitres, M. Desor, qui l’a donné a la science dans son remarquable rué- moire traitant des Palo/ille: du lac de Ncucliatel, et spécialement de la station de la Tene, relative à l'àge du fer. J’ajouterai,en outre, ces paroles que M. de Mortillet prononçait au Congrès international d’AnIIu·op0logie et dëtrehéotogie pféhiar lorique tenu à Paris en août l867 : « ll est naturel qufon fasse rentrer dans les temps préhistoriques la première époque du fer, tout aussi bien que l'époque du bronze et Page du fer. ». Les constructions sur pilotis de Pavry, ou plutôt les palaitttes de Pavry, puisqu'iI convient de les appeler de ce nom. appar- . tiennent exclusivement à Page du' fer, parce que tout leur mobilier est de ce métal, à l'exeeption toutefois de deux clefs. Les objets de l’industrie consistaient en haches, serpes, lances, épées, fers à cheval, etc., etc.-, et en d?autres petits engins de pêche. Les haches et les lances étaient a douille et les eerpes a l queue. Quant aux fers h cheval, le spécimen que je possede est J petit, ayant six trous, autour desquels se trouve un creux rectan- 1 gulaire donnant acces à la tète des clous, également rectangu·r taires : c’était là un moyen ingénieux de n'user les clous qu’avec q le ter. Par tous ces objets et ces armes à l’état tout·à·fait rudi- i mentaires; par ees fers de chevaux indiquant une race de petite j taille; par la poterie grossière a la pate noiràtre feeonnée au 5 tour, j’ai supposé que les hommes qui vinrent habiter Pavry ` n'étaient qu’à demi civilisés. ` Les nombreux ossements qui ont été extraits d'entre les pilotis, I et que le propriétaire vendit à des marchands ambulants, ne ` prouvent·ils point d'ailleurs que cette tribu d’bommes avaient la passion de la chasse, et ne faisaient que courir la plaine · plutot que de demeurer en famille? S'ils péchaient, ce n'était , sans doute (passez·moi l'expression vulgaire) que loraqu’ils re- W venaient bredouille. r I ¢
8i! Broqnx uns m.o·rrS ns revu. · Le crâne de bdiuf, là téte de loutre, les dents de sanglier, les · bois de cerf quc'j’ai, en plusieurs fois, envoyés à notre Société [ainnéenne, et qui ont figuré dans les dépôts post-pliocénes de la collection géologique exposée au Musée de'Picardie pendant le Concours régional d’Amiens, ne sont que des types de la faune des tourbières dela vallée de l'Avre. Mais la flore m’est·moins connue eneore ; cependant on y a trouvé des baies de genévrier, des noisettes, des glands, des noyaux de prunetles et de meriscs. ' Je; voudrais bien, Messieurs, vous donner des renseignements plusétendus sur tout ce qui a été retiré du milieu des pilotis ; hélas! je suis arrivé trop tard dans ces parages. Tout avait été vendu, je l'ai dit, et il faut maintenant que j'nttende le déblaié- · ment des 9.0 ares de terrain restant à fouiller. , L'àge de la station humaine de Pavry est donc actuellement difficile à déterminer. · ` _ ~ Malgré cela, j'ai essayé de la 'rapprocher d’autres de même genre et je n'ai pu obtenir de résultats satisfaisants. Je citerai entr’autres les palafittes de la Tènc, dans le Zac de Neuchatel, lesquelles, d’après les trouvailles, ont été construites, dit M. Desor, ' par le méme peuple qui combattit à Alesia pour Yindépendance gauloise. On ne les rapporte pas moins aux premiers ages du fer. Cependant, on y a trouvé des instruments, des armes et des po- teries avec des dessins, puis des objets de parure, et même des · monnaies gauloises. _ ` Les palatittes du lac de Paladru (Isère), renferment également tous instruments en fer ;· mais M. Chantre, par l'étude de la faune, de la tlore et de l’industrie en général, a été engagé à la considérer, avec M. de Mortillet, comme beaucoup plus récente encore que celle de la Tènc, prut·être même de l'époque carlo- vingienne (I). Puis, il y a là la légende de la ville maudite ' d’Ars ! ° (I) Ernest Clmntre. Les Palatittes ou constructions lacustres du lac de Palndru, dans le Bulletin de la Société de statiati ue, des sciences naturellos ct des arls industriels du departement de l'Isère. ge série 1871. T. ll. 3• ltv.
troous oss rtnorxs un rtvar. 83 · A Parry, point de légende! A Pnvry, point d'ornemeut et point de monnaies ! _ Ah! je prévois qu'à ce dernier propos, vous allez m’objecter ce que l’on m’a déjà objeclé bien des fois, a savoir que j’ai parlé dans une précédente note de médailles trouvées dans des am- ` phores et qui indiquaient une date pour les palalittcs de Pavry. é Si des savants, et même de mes bienveillants collègues ont _ cru que mes médailles ont été trouvées au milieu méme des pi- lotis, qu’ils se détrompent! j’ai dit au Bulletin de lo Société Linnùmu, 1••l8 : « Uancienneté de cette station humaine aurait pu être exactement constatée, si l’on avait eu entre les mains toutes les pièces de monnaie recueillies au alentours. r Sans a vouloir le moins du monde jouer sur les mots, je vous avoue que l'ai toujours pensé que les alentour: signiliaient les tiens: circon- Or, c'est à cent. et quelques mètres de l’endroit où gisent les pilotis que l’on a retiré des médailles. Et puis, j’ai ajouté, au même numéro du Bulletin, après I l'examcn des médailles: en les renseignements sufllsent, à ce qu’it me semble, pour assigner une date certaine aux palallttes de Pavry, et assurer qu’ils existaient avant l'époquc mérovin- gienne. r Ce sont cœ paroles qui ont fait sans doute croire à un ` savant pere jésuite, dans ses Résultat: sur les rechercher préhis- toriques, que cette station était encore occupés au commencement du second siècle après J.-C. J’ai dû nécessairement être mal compris; mais pour moi, entre exister et occuper, il y a une grande dilïérence. Les pala- llttes de Pavry existaient avant l'époque mérovingienne, mais dans quel état? En ruines, comme le chateau de Boves, non loin de là, existe encore de nos jours. ~ Pourquoi alors ai~je parlé de médailles romaines? C'est parce que là repose toute la question archéologique: celle de l’an· ciennetê de ces palallttes. L'on jugera, en elîet, en suivant mon raisonnement. Les médailles ont été trouvéesà cent mètresdo pilotage et
_ . etotoeir nx LA sols;. , ` elles. étaient enfouies a un mètre de profondeur ;· la plate·f•rme qui soutenait les habitations était assise a 2 mètres de profon- deur, et elle était traversée 'par des pieux dont les Pointes ra- P rnollies atteignaient l’eau a 50 centimètres, ce qui indique natu- _ rellement que les eaux étaient plus basses que ie niveau actuel · de 2 metres 50; donc, il ne pouvait y avoir un banc de tonrbes ‘ de cette hauteur, au-dessus de l'étiage, ii cent mètres de là, et il a fallu que ce banc de tourbes croisae depuislla construction de la plate·forme jusqu`à l’enl'ouissement des médailles. (A suivre). ‘ La Rien:. Géologie résumée des cautions de la Somme. . Canton . n'Aur¤¤s. (Suite de la page 69, année 1876). Dépôts meubles. Lits de dëjection éteints et actifs. On rencontre souvent, en Picardie,,sur le bord des vallées et surtout au débouché des vallons latéraux, des amas de lirnon tres-meubles, de couleur claire, et qui proviennent—surtout·da re- maniement du limon glaciaire effectué dans des circonstances qui se produisent encore de nos jours, mais beaucoup plus rarement · et avec moins d'inlensité qu'à l’origine.de l’époque moderne. La surface de la Picardie a dû, en etïet, à l’origine de l'épnque moderne, et après le dépôt du limon glaciaire qui n'avait pu s°y effectuer qu’en faisant disparaitre toute végétation antérieure, rester longtemps dénudée jusqu'à ce que la végétation forestière ait pu s’y établir. Ifexpérienee nous apprend que sur les points actuellement dénudés du sol de la région, la végétation tbrcstierc _ ne s`élablit que très-lentement, ct qu’il faut un temps très-long pour arriver aureboisement naturel. Il a donc tallu un temps très-long pour que la végétation forestière vint s’étabtir sur le sol dénudé de la Picardie et des régions voisines. Cette nudité du wi qui ¤Têt¤.ü.r¤¤· w¤¤¤¤—·=· ¤ri•>¤r¢t'h¤§· sa amie eetriaês tm le L
F E ` ctonosm na LA sons. 85 culture a dû, en admettant que le climat ait été des lors le méme que de nos jours, rendre les effets des eaux pluviales beaucoup plus dévastateurs qu’actuellement. C’est ce qui nous explique la puissance de quelques·uns de ces amas et leur disposition bien marquée en forme de lits de déjection la plupart éteints et ` quelquefois encore actifs; Ces amas limoneux se distinguent assez facilement du limon en masse et ~non remanié, par la stratification des lits qui les com- ` poœnt, par les dimensions variables, suivant les lits, de leurs élé- ments quelquefois assez grossiers et en partie formés de granules de craie et d’éclats de silex, et quelquefois réduits à un très- grand degré de ténuité, et enfin par leur état meuble toujours très-prononcé. _ Quoique le limon en masse ait, à cause de sa nature même, en général fourni ou qu’il continue à fournir les principaux élé- ments de ces amas ou lits de déjection, la base biefeuse du limon A avec silex éclatés, et même le bief a silex et la craie fournissent aussi des éléments bien reconnaissables. l Nous citerons ici, comme un des exemples les plus remar- quables de ces remaniements, un dépôt limoneux qui, sur la rive gauche de la Celle et à son débouché dans la vallée dela Somme, est revenu recouvrir la tourbe. Ce limon est assez pur pour être exploité comme terre à briques entre le faubourg de Hem et le bassin de la Hotoie. ll est plus terreux que` le limon non remanié sur les coteaux voisins dont il a été entraîné. Il contient aussi beaucoup de coquilles terrestres ou palustres en tout semblables à celles qui vivent actuellement. Le méme dépôt parait aussi s'étre formé sur la rive droite de la Celle, au Petit- i Saint-Jean, où il contient les mêmes coquilles. (A suivre). N. ne Mencnv. Bm- les variétés dans les Lépidoptères Par M. Joseph Sinnnornau. Qu'est·ce qui constitue l'¢spëce‘l ou tinit·elle'! et où commence la qujiélé 3 Igespm est·elle une division naturelle ou purement
86 sun rss vanrtrss mus Les rtrrnorricaxs. artificielle ? Voilà des questions qui comptent parmi les plus difficiles de l'Histoire naturelle, et qui sont fort à l’ordre du jour actuellement devant le monde scientifique. L’auteur, dans le but de déterminer l'influence que la nourri- ture et la lumière peuvent avoir pour modifier les espèces, a fait quelques expériences dont il donne ici le. résultat. ll s'est procuré environ 2500 chenilles du papillon tigre (Calfimorpha bcra) dans le premier âge ; les a partagées en six l lots, dont chacun était élevé dans une cage séparée et recevait ' une nourriture à part. —- Un lot a été nourri sur le saule; un autre sur le tussilage (Petasilcs oulgaris) ; un autre sur l'épine ; un autre sur le prunier; un autre sur l‘oseille; un autre enfin sur l’ortie, le gazon, la ronce, et diverses autres espèces de plantes. Une proportion considérable de chaque groupe se métamorphosa en insectes parfaits, et M. Sidebothanune put re- connaitre, dans les couleurs des papillons, aucune différence qui fût assignable à la nourriture qu’avait reçue la chenille ; les va- riations dans la couleur et les taches se reneontraient également dans chaque lot. ` Sans se décourager, M. Sidebotham recueillit des œufs, prit soin des chenilles pendant l’hiver, les répartit encore en plusieurs lots recevant chacun une nourriture différente, et obtint encore le même résultat. Cependant il trouva que les chenilles apportées des bords de la mer présentaient, une année, les ailes inférieures d'une teinte tirant plus ou moins sur le jaune, celles provenant de l’intérieur du comté (Chester) ayant toujours les ailes infé- rieures d’un écarlate vif. Ces expériences furent continuées pendant plusieurs années, sans donner aucun résultat décisif. Puis M. Sidebotham fit un autre genre d’essai. ll choisit le papillon écaille de tortue, comme l'une des espèces les moins sujettes aux variations, et se proeura un bon nombre de jeunes chenilles venant d’éclore de plusieurs pontes. ll les conserva dans l'obscurité, en attendant que ses pré- paratifs fussent terminés; puis il partagea chaque ponte en trois
` sun us vuutrts mus Les Ltrtnoerlmas. 87 . lots. L’un fut mis dans une boite, dans un cabinet photogra- i phique éclairé par des vitres oranges ; le second tiers dans une E botte éclairée par des verres bleus; les trous pour l'aération étaient protégés par un écran, de sorte que lcs chenilles ne pou- vaient recevoir d’autre lumière qu’uuc lumière bleue. Le reste — fut mis dans une cage ordinaire, a la lumière naturelle. _ ' Ces dernières s’élevèrent bien, et donnèrent des papillons dans le délai aecoutumé. . Celles élevées dans la lumière bleue étaient mal portantes, ct, · malgré tous les soins, plus de cinquante à soixante moururent · avant la métamorphose; un grand nombre périrent après s'ètre ‘ changées en chrysalides; les papillons qui parvinrent à l'état à parfait étaient d'une taille beaucoup plus petite que les dimen- I , sions normales. y Les chenilles élevées sous des verres orange se nourrirent I très—bien, mais leur développement demanda beaucoup plus d_e I temps; il n’en mourut guère qu'une. —- M. Sidebotham examiua E les papillons un à un avant de les laisser s’envoler. Voici les ré- · sultats constatés par lui. g i Les papillons élevés à la lumière bleue sont, en général, beau- ! coup plus petits ; le brun orange est d'une nuance plus claire, et le jaune et l’orangé se pénètrent et se confondent, au lieu d'ètre distincts et séparés. ! Ceux qui sont sortis de la lumière jaune ou non·actinique, I sont aussi plus petits; le brun-orangé est remplacé par une V coulenrsaumon ; les marbrurcs sont plus marquées, et les traits _ ! bleus au bord des ailes (dans le type) sont ici d'une couleur d'ar— doise. M. Sidebotham a exposé a la Société de Manchester une ' série de ces variations côte à côte avec le type normal. ‘ Un soir, environ 60 des papillons élevés dans la chambre pho- i tographique venaient d’éclore ; après les avoir pris délicatement ' et examinés avec soin, il les laissa s'envoler. Ils ne tardèrent pas à venir tous se poser sur le mur de la maison, et y restèrent plus È d'une demi—heurc, otlrant au naturaliste-éleveur un curieux
88 nmuooaarnrs. spectacle. Le soleil couchant éclairait le mur deses rayons, et il est probable qu'au sortir de la lumière orange dans laquelle ils avaient vécu jusqu’alors, les papillons furent éblouis de sa clarté. Les résultats de cette expérience ne montrent pas un change- ment de couleur bien marqué, comme on aurait pu s'y attendre en songeant aux elfets bien connus de la lumiere sur les plantes. _ et aux variétés beaucoup plus tranchées qu’on rencontre de . temps en temps, et qui n’ont pas dû subir un aussi rigoureux traitement. t _ Mais, si l'on considère que `cette dilïérence est causée en une seule génération, et dans le cours d'un mois, on est amené à . penser que la lumière a certainement autant, ou méme plus d’elTet, sur les couleurs des Lépidopteres, que la différence de. nourriture; et que, dans une longue série gde générations, elle _ amènerait des changements de forme et de couleur considérables, et tels que nos idées sur ce qui constitue une espèce en seraient t peut-étre grandement modifiées. Traduit par R. Yron. p Bll}l.l0GllAPlllB Par le Président de la Société. Notre bibliothèque continue de s'enrichir, comme vous le voyez par les nombreux volumes déposés sur le bureau. La Société impériale des naturalistes de Moscou nous a en- W voyé les n°• 3 et 4 de son Bulletin de l8'l4. Je recommande aux bolanistes, dans le n• 3, une description des espèces du genre Cralœgus qui sont cultivées aux environs de Kharkow, dans . l'Ukraine,par le docteur Kaleniezenko. lls y trouveront des dé- tails intéressants sur le mode de culture, les propriétés et les . usages des Cratœgus en même temps que la description des es- pèces et des variétés qu'a rencontrées ou obtenues cet habile arboricultcur. Dans le n° 4, ils verront un catalogue des plantes spermatophytes et sporopbytes vasculaires du gouvernement de Jaroslaw, par M. Petrowski. M. Motschoulski y donne le 4• article de ses études sur les in- sectes coléoptères qu'il a rapportés des Indes, lequel comprend les Anthrihides.
I lIBI.IOG|lAPlltB· 89 Les géologucs pourront lire dans ces deux bulletins de nom- breusœ notices sur différents points dela Russie toutspéciale- ment étudiés. · Dans le bulletin n" 3 de la Société [des sciences naturelles et historiques de l’Ardeche, je signalerai un travail de M. Dalmas _ ayant pour titre: Théorie des corps inorganiques et organiques ou I formation des corps inorganiques; organisation et cie électrique ; du végétal et de Panimat. Ce seul titre vous indiquera le sujet. E L'auteur rapporte aux affinités et aux répulsions chimiques et i électriques les lois qui régissent la composition des corps et leurs divers mouvements. Tous se meuvent et se forment en vertu de g ces mêmes lois. On pourra ne `point partager les opinions de l'au· f teur en tous points, mais on ne saurait lui refuser un véritable · I talent dans la coordination des faits qu’il a recueillis et dont il E essaye de tirer les conséquences. ' M. Bourret n’est qu'un historien, mais il expose avec autant de lucidité que de savoir l’état présent de nos connaissances sur les plantes cryptogames, dont il désirerait voir l'étude moins né- gligée. - \ Dans le n° 62 de la Feuille des icuncs naturalistes, M. Mabille , | propose un problème à résoudre. ll s'adresse aux lépidoptéristes Q pour avoir des renseignements précis sur les mœurs et l'habitat E de la chenille des hespériens. · | M.Vallée, de Montlhéry, yétudie une Argyronête qu’ilainstallée S dans un vase avec une touffe d’Elodca caaadensis. Je recom- 1 mande cette notice à ceux de nos collègues qui possèdent des i aquarium. l Nous avons reçu de M Preudhomme de Borre une note sur la É possibilité de la naturalisation de la Leptinotarsa decemlineala É improprement appelée Doryphora et plus connue sous ce nom. à On connait le débat engagé sur cette question dans la Société en- i tomologique de Belgique, et duquel il semblait résulter que l'in- E vasion n’était point à craindre. M. Preudhomme de Bôrre ï examine la question au point de vue de la concurrence vitale et E ne voit rien qui s'oppose à la naturalisation de cette chryso- ` mélide qui pourrait sans concurrence vivre de nos pommes de _ terre, qui jusqu'ici, semblent jouir d’une immunité unique en fait 1 de parasites destructeurs. · _ t Enfin, Meœieurs, nous devons à la Société des sciences lais- · toriques et naturelles de l’Yonne 8 beaux volumes qui appar- ,
90 cnaomous sr nrrs mvnas. tiennent tout entiers à nos études; ce sont: les Diplères des en- virons de Paris, par M. Robineau-Desvoidy, excellent livre qui lors dc son apparition a été des mieux accueillis par les dipté- ristes; un catalogue des Vertèbrés de l’Yonne dont il me suffira de nommer l’auteur, M. le docteur Paul Bert, pour vous en faire ` apprécier la valeur; puis 6 volumes du colonel Goureau sur les insectes nuisibles et utiles. Déjà vous connaissez une partie de ees études; elles seront des plus utiles à notre dévoué collègue ` M. Carpentier,qui s’0ecupe, avec tant de zèle et d‘habileté, de réunir ces insectes et leurs produits. J. Gnmsa. t}llll0NlQUll ET FAITS DIVERS. Les Excursions de la Société. — L’appel que |a_ Société . Linnéenne adressait aux amateurs d'Histoire naturelle a été entendu. Aux membres de la Société sont venus sc joindre des jeunes gens dont le nombre grossira encore; et les excursions, régulièrement organisées chaque semaine, promettent de devenir plus fructueuses et plus instructives. Livresylllcvucs. - Notre collègue, M. Eloi de Vicq, vient de faire paraître, sous un format très-portatif, un Guide pour les Hcrborisalions. Spécialement consacré à la végétation sur le littoral dela Somme, ce petit volume renferme, pour chaque espèce, l’indication précise des localités, accompagnée presque toujours d’une courte description, qui suffit à faire reconnaître la plante. Le nouvel ouvrage de M. de Vicq sera acueilli avec bonheur par les botanistes de notre région. Les géologues trouveront de l’intérêt dans une brochure d'un de nos collègues, M. Jules Girard, sur les Soulëvcmenls et ` Déprcssions du sol sur les côtes. Après avoir rappelé les observa- tions de la déformation de l'éeorce terrestre, et avoir comparé avec les preuves géologiques les témoignages historiques, plus précieux encore, s'il est possible, M. Girard étudie les dénivella— tions littorales contemporaines; il cite principalement les côtes de France, et prend dans notre région beaucoup dé ses exemples, presque toujours appuyés de gravures bien faites. ll termine en ` passant en revue les diverses hypothèses émises sur les causes , de ces dépressions. La Feuille des Jaunes naturalistes renferme d’intéressants articles : la suite du travail de M. Collin de Plancy, sur le Jardin · l l ` · l ‘ l
| i . · canonique ar urrs mvns. 9l zoologique de Londres ; une notice fort complete de M. Héron- , _ Royer, sur la Grenouille commune et ses transformations; une excursion botanique au Mont Pilat, par M. G. Rouast; une - note ·de M. G. L. sur le Sol et les Rivages primitifs du Havre; et, dans les Communications, le récit de chasses de Coléoptères, V sous les mousses, pendant l’hivcr, dans les épaves des déborde- ments de la Seine, et dans des lieux inondés, aux environs de Poitiers. — Le même n° rapporte les expériences de la Société entomologique de Belgique, sur la Décoloration des collections d’insectes a la lumière. Dans La Nature, nous signalerons le résumé, fait par M. Oustalet, des travaux de M. Paul Bert sur les changements de couleur des Caméléons; l'article de M. Maurice Girard sur les î Fourmi·Lions et leurs piéges ; les Taches solaires, par M. G. E Planlé; le Jardin lleuriste de la ville de Paris, par M. Boissay ; ’ ·un Bal en Californie sur un tronc de Sequoia giganlea; la Chaleur · intérieure de la terre; les Engrais chimiques de M. G. Ville, etc.. Hivernage deehenilles. — M. W. Naracott écrit à l‘English leclianic : « J'ai pris, en août dernier, un papillon femelle du Cheloaia Caja; il a pondu de cinq à six cents œufs, qui sont · éclos au bout de quinze jours. Les chenilles ont continué à se ' nourrii"jusqu'au commencement d'octobre ; puis elles ont cessé de manger. Ces petits êtres sont restés endormis jusqu'au milieu de mars, et ils se sont alors remis à manger. N’est-ce pas une chose merveilleuse que la nature ait permis à ces frêles créatures de vivre cinq mois entiers sans aucune nourriture. J’ai élevé un grand nombre de papillons diurnes et nocturnes, mais je n’ai pas encore observé un cas semblable. n- Enregistrons avec soin, dirons-nous de notre côté, un cas d’hivernage aussi bien constaté. Des faits, encore des faits, voila ce que doit rechercher le naturaliste. , Le Kermâs de Forange. - On remarque souvent sur la pelure d'une orange, de petites taches ovales. de couleur brune. Examinées au microscope, ees taches deviennent trés-distinctes et prennent l’aspeet d'un petit insecte recouvert d'une sorte d’éeaille ou de bouclier. D’après M. Reeves, ce sont des Coccus ou Kcrmês, appartenant à une espèce décrite par Richard Beck, dans le Quarterly journal of microscopical science, année 186l. _ Succédanée du Café. —— A la liste de nos boissons va proba- blement s’ajouter un nouveau breuvage, provenant du Cassia
· I 92 connsronnsnca. ' Ã occidentalir. Cette plante, qui croit abondamment en Afrique, 4 dans l’lnde, en Cochincbine et à la Jamaique, donne, par le _ l grillage, un produit qui ressemble beaucoup au café par. Enfin, I son prix de revient serait sensiblement moindre que celui du E café. I ` Les Plantes carnivore:. — Il résulte d'expériences faites par ' \ le D' Masters, que les petits pétales en forme de coupe, qui constituent les nectaires dc l'HeUéb·»re, sont doués de la puissance l d’absorber et de digérer les substances azotées, au même degré , que la Dionée et la Drosera. î n. v. [ C0llllESPONllANt}E. \ Vitesse moyenne de la Somme à Amiens. — Dans le dernier n• du A ' Bulletin (ne L7, p. 68), la vitesse du cours de la Somme à Amiens ‘ était évaluée approximativement à 0·¤35 par seconde. Grace à |’obli— geance de M. l'lngénieur des Ponts·et-Chaussées, nous possédons des données plus exactes, que nous nous empressons de publier. _ En amont de l'écluse de llontières, par une très-forte crue, le débit . par seconde est 38·*·,<= 46J, la section de l’eau étant 49***, *1 t5. En amont de l’écluse de Lamothe Brebière, par une forte laisse des caux, le débit par seconde est £***,° 3H et la section de l’eau 38***,s 09, Le calcul de la vitesse moyenne entre ces deux points, soit dans Amiens, donne î-%â%3—i—3·î%;i: 0¤·,·i8. ` ` Ainsi, la vitesse moyenne du cours. de la Somme, à Amiens, est, approximativement, de 0***,48 centimètres par seconde. Séance générale. le Samedi 40 juin t876, à 8 h. du soir. Section de Zoologie, Séance le Vendredi 2 juin, a L h. Section de Géologie, Séance le Jeudi 45 juin, à ·t h. Le Rédacteur en chef: R. VION. Anton:. — lmp. de Lenoel-tleroaart, Delattre-Lenoel, saw. 5
r- * * T sourit LINNEENNES llllill uuu t ‘ lili i Q _ Il iii , ., • ` » BULLETIN MENSUEL. · ' N° 19. —— 1** Juillet 1876.- 6• Année. — T. lll. . V I Annnssna: Les Ouvrawes. Manuscrits et Communications intéressant la rédaction du Bulletin, ai . René Vrou, rue Voiture, 8, à· Amiens. · Les demandes d’Abonnement et les Cotisations (en timbres·poste), i II. Edmond Danser, Trésorier, rue Neuve, 10, Amiens. M · ' Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est adressé aux Sociétés scientitiques par voie d’éehange. · Prix de l’abonnement, 3 r. par au (2 fr. pour les Ecclésiastiques, les lnstituteurs et les lnstitutrices). SOMMAIRE. — Séance générale du 8 avril 1876, p. 93. — Époque des _ Pilotis de Pavry, par Le Riche, p. 95. — Géologie résumée des cantons d'Amiens, par N. de Mercey, p. 98. — Sur les silex taillés de Blangy, par_R. Vion, p. 102. -— Bibliographie, par le Présidentde la Société, p. 106. — Séances, p. 108. _ , EXTRAIT DES PlItIBÈ8·VEllBlUlt. snucs censure nu 13 am 1876. _ S Présidence de M. Gnmn. Conssronnancs : 1° M. le Secrétaire de la Société des sciences historiques et naturelles de Semur nous offre un petit livre qu’il a publié autrefois sur l'entomoIogie, en attendant_qu’i1 soit en mesure de nous ehvoyer un ouvrage plus complet auquel il travaille en ce moment. Cet ami des sciences naturelles se · _ ferait un plaisir de nous procurer les especes manquant à nos collections entomologiques dont il pourrait disposer, ainsi que · des doubles de fossiles qu’il possède. ‘ ' 5• mutt. 19
I 94 smrcrs. raocas-vnnux. I · ' ' 2* La Société d'Bistoire naturellp de Boston accuse réception ·de nosMémoires tomes! à 3 et des années l ii 3, 4, n•• él et 42 du Bulletin mensuel. 3•. L'Académie des sciences, arts et lettres du Wisconsin · nous informe qu’elle a reçu 6 numéros du Bulletin mensuel. «l• Ulnstitution Smithsonienne de Washington accuse_ récep- tion des n•• 25, 26, *3I à 42 du Bulletin mensuel. 5• La Société Hollandaise des sciences de Harlem annonce l’envoi des n•• 4 et 5 du tome X, et du n°l du tome XI des Ãrchives néerlandaises. ·tl• Un paquet a Vadresse de notre Société, venant de Vienne, est arrivé à Paris chez M. Lorenz, libraire·commissionnaire, qui demande comment il nous le fera parvenir. 7j ,Un bulletin du dépôt général de librairie de province. il 8a Un prospectus d’une collection d‘algues marines appliquées sur i>¤nier._ _ , , 9• Un bulletin de vote pour l’étection du Bureau et de 90 ' œmbtes du Conseil de l'Association scientilique de France. M. le Président nous signale les passages les plus intéressants pour chacun de nous, des ouvrages reçus depuis notre dernière réunion. t M. Dubois demande qu’il soit fait mention,au procès-verbal, de la réception de I cdumes mvoyés de Perpignan par M. Pétri. . r M. le Président s’est occupé de réclamer l’approbation de notre reglement a la Préfecture; cette formalité n'est pas encore remplie. e M. Garnier donne des renseignements sur les plans du Musée d'histoire naturelle projeté, dressés par M. Pinsard qui veut bien consacrer un temps précieux à ce travail si utile it notre Société. M. Michel Vion dit qu’il ne faut pas tarder à soumettre cette question au Conseil municipal. . · Deux membres nouveaux sont admis à faire partie de notre Société; cel sont: M. Alfred Bguunr, rue des Saintes-Maries $6, présenté par MM. Carpentier et Alexandre, membre résidant ; i 1 · i
" \ ` I how: ou notons os um. · -95 @ etl.Cu.-|·||.··1‘nn1.`, à ïieiers (Ardeche), comme membre ¥ nondésidant, pnésenté par IM. Delaby et Duboie. · i M. Garnier donne lecture d'un remarquable discours prononcé par M. te docteur Candèze, directeur de le classe dés `seienccs in l'Aeadén»ie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux·Arts de Belgique, le l5 décembre 1874. • · -Ce discours, intitulé les lloyate Imago: et de défense clics les Insectes, esttellement intéressent dkmibout a ·l’nutre, les faits y Q sont présentés dans un style si attrayant, qu’it n’est guère ‘ üble d'en faire un résumé; il tout le lire tout entier. Nos ! cullàgues absents à notre réunion du Q3 moi pourront en avoir I communication à notre bibliotheque. Le Sccrétairœadjoinl, A. Lrusvu. ` Epoque des Pilotis de Pnvry. (Suite de lapage 86). _ Mais, comment concevoir des habitations dansdas lieux qui, atiiourd'hui,sonx r¢¢A\¤cl‘-ls d’au moins 9 INNG M IMIÈN tsnrbnosot Ge south tout hoswmantks suites d’nn fuit sio- Iogiquc général. Que sont nos tourhîüm É? si ce nîest fanciens last À&i¤¢¢¢6· Qi comblés par dot UN! de photos Memi-décnmpo•r5ss· C'est·¤n.de cas comblotnents groduebqsi nfait lmsssrlos sans .¢•¤s:l¤ vallée de Paru. et qui n on produire, en méme texnps que Je déboisemçnt partiel des hans teurs voisines, une inondation qui a forcé les habitants dons domeures aquotiquosà les abandonner. Toltcnt mon opinion. Stil mîéteitt possible mûittisnttnt d’éval.u•r en années tige d’un dépot de touches dans cette nellée de Fury, il ne seroit facile dedéterminar l’àge~pusttil` des pelnàttes que lion y cons. contre; mais, d’opràs Carl Vogt, nous mnnquons de Imc pour éviuer Yaccroisssemont de la tourbe. et lssœlmls toits dans ce but ne reposent que sur des fondements très-pou certains. ' Je citerai, a ce sujet, deux passages de swluto Pîulrtlsz À a Dans les pays où l'on exploite les tourbières depuis untennps î
I ;'96 » · secoue mis rn.o·ris on uvsy. imniémorial,‘iious apprend M. Boucher de Perthes dans l’Hdmmc anlediluvicn, personne n'a vu la tourbe croître d’une manière sensible. L’on en a conclu avec raison qu'il fallait des siècles pour en . produire une épaisseur de quelques centimètres. » - ` C’est un fait parfaitement connu, nous afûrme M. Kolb, dans ses Etudes sur les Tourbiêrrr dela Somme, qu’il faut de 30 à 40 , °an·s"poûr”`qu’une tourhière produise une épaisseur d'un mètre T`d’èièeiIènte tourbe. » Franchement, je tomberais dans l`ahsurde "si je me basais sur ces principes contradictoires; ' Il est d'autres géologues qui sont venus construire un système ’ . de chronologie servant à déterminer l'ordre des temps pendant Q ` lesquels certaines couches 'de terrain ont été formées, et à fixer ` de cette manière l'àge de chaque époque.Ainsi, M. Merlot, archéologue et naturaliste Suisse, assigne, par des calculs per- sonnels, à la couche de Page deu bronze une antiquité d'environ trois ou quatre mille ans avant notre ère, et à celle de la pierre quatre à sept mille ans. « Cependant, dit leedocteur Büchner, ces évaluations ont été récemment mises en doute par un savant américain, le professeur Andrews, de Chicago ;et, d'après ses calculs, il faudrait réduire de plus de moitié (t)·. » Je le crois; de sorte qu'avec tous ces chronomètres incertains, je me vois _ obligé de n’en adopter aucun. Seulement, comme je ne veux point faire remonter au déluge la création des palaüttes de Pavry, je vais à présent me ranger a une opinion des plus modérées. 4 a Vers le commencement de notre ère, selon M. Worsaae, il y . avait dejà au moins sept à huit siècles que la civilisation de l'àge du fer régnait chez les peuples classiques sur le littoral de la Méditerranée, et elle pénétrait également chez les peuples les plus voisins, les Celtes et les Germains, de même que chez les I · Scythes et d’autres peuples de la Russie `méridionale. Mais dans ` t (1) Le docteur Louis Bliclmcr. Ullornme colon la Science, son parse, S son prirent et son avenir, I
trooua nus m.o·ns nn ravav. 97 le bassin de la Baltique, au moins jusqu’au littoral du lac Mœlar,' vers le Nord, cbcz les Goths, la civilisation de Page du bronze se maintenait encore en partie, bien qu’elle fût dans saideruière ( ‘ période; au contraire, plus loin vers le Nord, dans la péninsule ' Scandinave, en Norwége, en Finlande, dans la Russie septentrio- nale et centrale, la connaissance du métal, peu répandue, · n'avait pas encore réussi a supplanter les armes et les instru-_ ments de pierre (I'). n Ce long extrait, qui résume les trois âges en prouvant qu'ils · furent contemporains en Europe, m'engage a classer`l’occupation · des palalittes de Pavry dans la période de temps comprise entre le vm• siècle avant notre ère et Jésus·Cl1rist. · _ Eb quoi ! n’est·ce pas au vn• siècle avant notre ère que le Nord de la France fut envahi par des tribus Celtiques connues sous le nom de Kymrist Et cette invasion ne fut-elle point suivie ' d'émigrations nombreuses, parmi lesquelles je citerai celles des Belges, vers le milieu du rv• siècle, venant s'établir et fonder des villes dans notre contrée Y .......... . S'il s'agissait ici de vous faire une étude de linguistique sur ' les idiomes celtiques, dont une quantité de mots ont passé, a travers les siècles, dans la langue française comme dans la langue anglaise, il me semble que je pourrais mettre enpremiére _ ligne le mot havre, dont Vétymologie, d’aprés le Dictionnaire de la Langue française de Littré, se trouve dans plusieurs langues : _ » ancien scandinave, hofn ; anglo·saxon, hafen: danois, bafn ; allemand, hafen ; anglais, haven. Comparez le bas·breton et le kimry: aber, port. » ' ' Et pourquoi retrouve·t-on cette étymologie dans ces langues _? C'esl parce que, nous dit Pellissier, a la langue celtique, à titre de langue arya, présentait dans ses radicaux et dans sa gram- (1) J.-J. Worsaae.- La Colonfsa tion de lo Russie etdu Nord scandinave el leur plus ancien état de civilisation.
98 esosoeir sa as soun. maire de sérieuses ressemblances avec toutes les langues de méme origine, à savoir : le sanscrit, le perse, le slave, le grec, Yallemand, et probablement encore plus le latin (t). » · ,Pavry1 ce village palustre que nous supposons avoir été occupé, au moment des érnigratio s celtiques, par une tribu de · Gallo-Belges,. portion peut·étre des Ambiani ; Pavry, ae tirerait• il point par’basard son origine de havre? La riviere_qui traverse cette vallée n’a-t-elle point elle—mème pour nom Avre! Et u'est- ce pointà Avricourt qu’elle prend sa source dans la forêt de _ Bouveresse pour se joindre à la Noye au~dessus de Parry, et . longer avec cette rivière, celle-ci d'un côté, ceile-là de l’anlre. lc marais de Bovcs où leurs eaux se conlondaient autrefois? ` Quelle concordance de noms, de l'endroit où commence l'Avre ' jusqu'à celui où elle finit; Avrc, Avricourt, Pavry, Bouveresse _ et Boves! ! ! . Pavry a été lntinisé. Ce fut un lieu de refuge, un abri, un port, ainsi que Pindique d’abord sa disposition en forme de baie, de havre ou de rade. a r Je termine ici, Messieurs, le travail que vous m’avez demandé, ~ dans la séance de géologie, H juin i874. .l’ai l’espeir qu'il nbsp) pas été inutile, et qu'il contribuera pour sa faible part a ` IÈHBBUIÈ de nos connaissances sur les temps préhistoriques delete! Picardie. Que d'aetres, avec plus de moyens a leur disposition., leereprennent, et, guidés par plus de lumières, le _ mènent ài meilleure tint C'est la mon souhait. Le Rrcn. ‘ Gklogie réuumee des cantons de la Somme. ` Canton n’Aum¢s. (Suite `de la page 85, année l876). Terre végétale. Les modifications dela partie superficielle du sol dans sa structure et dans sa composition, sous l‘intluence des eaux et de . (I) Ie. Pellisster. - Précis lllfstofre de la Langue française depuis son l origine jusqu'à nos jours. ‘ n - l 4
_ · siemens ur LA serrait. @9 · » i la température atmosphériques, déterminent la production de la terre végétale, c’est-a—dire de·~ la partie du sol propre à la végétation. Cette partie, dans certains sols, se continue profondé- ment dans la roche non modifiée; mais, en générai, on considère, sous le nom de terre végétale, la partie du sof superficietlement modifiée et surtout celte qui, indépendamment des modifications _ atmespl1ériques,a subi une modification résultant de la végétation elleunéme par Paccumulation d‘un résidu de décomposition plus_ ou moins riche en matieres organiques. i La terre végétale, que nous considérons comme la partie su- ' perticielle et naturellement modifiée du sol quel qu'il soit, est, de plus, sur la plus grande partie de sa surface, annuellement . remuée et ameublie par l'efl`et de la culture au moyen des instru- i ments de labour qui pénètrent souvent jusqu'au sous·sol non modifié. Aussi, est-il facile de constater que les variations naturelles des terres végétales sont en rapport immédiat avec les variations du sous-sol dont ellesdérivent d'une façon presque constante. · . ï ‘ ' Ainsi, la terre végétale dela plus grande partie des coteaux de la rive droite de la Somme aux environs d'Amieris, etdes mais _ les plusrapides des coteaux de la rive gauche se trouve formée par la craie des deux zonesa Micrastengénéralement assez tendre. Cette craie est presque chimiquement pure; elle est seulement fragmentaire jusqu’à une certaine profondeur. Les friches ou les jachères qui couvraient autrefois les surfaces crayeuses ont presque partout disparu devant les progrès de la culture. Le Iimon biéfeux avec silex éclatés de la base du limou gla- ciaire, qui est très développé sur les coteau; des deux rivesde . la vallée, mais généralement sous une faible épaisseur au-dessus de la craie, est presque toujours ameubli par la culture dans' toute son épaisseur, mais il ne constitue qu’une terre végétale peu perméable et médiecremeut fertile. Le limou en masse, qui se présente avec un grand dévelop-‘ peinent sur les plateaux et a diverses hauteurs atlf lcs coteaux
V tDO etonouta us. LA sous- _ de larive gauche, forme, à cause de son épaisseur et surtout de sa nature,.une terre végétale très·fertile appelée terre franche par les cultivateurs. Nous avons déja signalé la modiücation atmosphérique la plus remarquable subie par la superficie du · ` limon, qui consiste dans sa coloration en brun et dans |’entrai- nement, sous l’influence des eaux pluviales chargées d'un excès d‘aeide_carbonique, de la petite proportion de calcaire qu’il _ contenait et qui se trouve accumulée inférieurement. L'intro·· duction artificielle du calcaire dans le limon a été reconnue utile _ par les cultivateurs, surtout sur lcs plateaux où le limon repose sur le bief à silex peu perméable. Ce calcaire est extrait sur place au moyen de puits dits à marner et creusés à travers le Iinion et le bief a silex jusque à une certaine profondeur dans la cràie`. Lc marnage est surtout fréquent dans d'autres parties de · _ as Picardie, où le bief it si‘lcx‘ peu perméable occupe de vastes surfaces. ' ' — La superficie des alluvions tourbeuses des vallées constitue, lorsqu’elle est formée par la glaise limoneuse, une terre végé· tale favorable au développement de la végétation des prairies. < Cette végétation se développe moins bien sur la tourbe pure. I ljaetion désoxydante de la tourbe sur les eaux qui s'y infiltrent 5 à. partir de la superficie, et, par suite.la production d'aeides ’ organiques : acide ulmique, ete., et de fer sulfate expliquent _ ' lfinftuence nuisible exercée parla tourbe sur la végétation, sur- ' tout dans la profondeur. ll n'est pas rare de voir, dans les ; prairies, de grands arbres périr lorsque leurs racines atteignent des lits où ces substances nuisibles se trouvent accumulées. Ce n'est qu'après diverses modifications du sol tourbeux par des labours et des amendements, que la culture en jardins marai- | chers ou hortillonnagcs peut s'y établir et prospérer. _ · - La richesse de la terre végétale en matières organiques résul- tant de la décomposition des végétaux qui s’y développent naturellement ne s'accrolt, en général, que très—lentemcut. Elle ‘ atteint son maximum sur les sols boisés, où les pluies n’entrai- n_ent pas les détritus des végétaux déeomposéssur place. Cer- tainasols sablonneux, tels que les sablestet les graviers des
etosocu: ne LA sous. t0t _ alluvions anciennes, sur les coteaux de la rive gauche de la Somme et à l‘aval du contluent de la Celle, présentent, lorsque ils sont superficiels, une tendance à s'imprégner de matières . végétales qui leur donnent une teinte noiràtre. Cette accumule- l tion de matières végétales décomposées n'est pas favorable a la l végétation de certaines plantes, a cause des acides qui s’y ' trouvent eondensés d'une façon analogue à celle que nous avons C expliquée pour la tourbe, mais en bien moins grande quantité. é La terre végétale, quelle qu'elle soit, n'est que le résultat de modifications excessivement lentes de la surface du sol. On trouve une preuve de la lenteur de ces modifications et, par ‘ suite, de la grande ancienneté de la terre végétale, dans l'état de conservation des travaux de campement qui ont été exécutés par les Romains sur bien des points de la Picardie, ct qui, depuis dix-neuf siècles, n’ont presque pas subi de dégradations ; on . A peut constater aussi, par exemple sur le coteau de Saint-Acheul, ` par la situation des tombes gallo·romaincs creusées ’ a la surface du sol, que la terre végétale reste pendant des siècles, sans subir de changements appréciables. I _ Nons devons toutefois faire connaître une modification très- ' sensible dans l‘état de certaines terres végétales, mais provenant _ du fait de nos contemporains; elle consiste dans l'épierremenl. des champs qui a pris une grande extension depuis le développe- C ment du réseau des chemins ferrés cn silex. Le limon biéfeux avec silex éclatés a été ainsi, trèsïfréquemment, plus ou moins dépouillé des éclats de silex qui le caractérisaient par leur abondance. ~ C’est enfin dans la terre végétale, c`est-a·dirc dans la pellicule ' superficielle du sol,que l’on rencontre souvent des vestiges indus- · triels que l’on peut classer dans les diverses subdivisions de |'àge néolithimétallique. Au Petit·Saint—.lean, nous avons observé des traces de débris de cuisine avec fragments de Cardium edulc; et,_ sur une multitude de points, on a recueilli des pierres polies, des objets de bronze, de fer ou de métaux divers, datant des derniers · temps qui ont précédé le temps présent. _ · (A4 suivre). N. ns Msacar. _
l02' sua ans siaax niums na ILANGL , V · Bur les Silex taillés de Blnugy (Seine-Inférieure). Quelques·uns de vous, Messieurs, ont certainement entendu parler de la découverte assez récente d’un grand nombre de silex taillés près de Blangy (Seine-Inférieure). Une excursion de deux ou trois_ jours faite en suivant la vallée de la Bresle, qui forme, sur une certaine étendue, la limite de notre département, me permet de vous entretenir un instant de cette trouvaille intéressante. · Il y a bien longtemps sans doute qu’on trouve des silex taillés ` près de Blangy, puisque les bords de la vallée de la Bresle _y présentent, comme ceux de la Somme à Amiens, Abbeville, etc., un diluvium avec toutes ses couches de cailloux roulés, de sable gras et de limon. Mais des travaux récemment entrepris pour créer entre Blangy et Gamaches une voie ferrée reliant Paris au Tréport, ont mis à nu sur une assez grande étendue les couches quaternaires, et méme la craie à ammonites qu°el|cs _ recouvrent. Beaucoup de silex taillés ont été découverts dans les l éboulis ; on en a cherché et rencontré fréquemment aussi dans les champs voisins, et il n'y a pas longtemps qu'un archéologue du pays, M. de Bomy, en adressait une centaine d'exemplaires a M. Darsy, pour la Société des Antiquaires de Picardie. · J’avais pu examiner ces spécimens avant mon voyage ii t » Blangy; et j’avais eu, par M. Darsy, communication de la lettre t de M. de Bomy. ll y était dit que les silex provenaient tous d'une ` même localité, d’un lieu dit le Campigny, et M. de Bomy cher- chait l’étymologie de ce nom dans les mots Campus igais (le champ du feu). Tous ces silex lui paraissaient en etfet avoir subi l'aclion du feu. J'avoue que, pour ma part, je n'avais pu recon- naître aucune trace de cette action. Les silex, que|ques·uns très-manifestement taillés, d'autres ressemblant à de simples _ éclats, paraissaient tous appartenir à la forme des couteaux, ' moins ancienne que le type dit dc Saint-Achcul, et moins com- mune dans nos environs. î
son un su.ax nina: na aimer. L l03 ` . Cet examen prétimiuaire m’avait donné le vif désir de voir en ` détail les spécimens recueillis et conservés à Blu¤gY· et je Q m’empress•i, à mon passage dans cette petite ville, de faire des É démarches en conséquence. M. de Bomy était absent; on me parla debt. Dalipbard, comme d'un grand amateur de curiosités,et · _ je tentai de l'a|ler voir. Lui aussi était absent, mais je pus ` visiter ii loisir ses collections aussi importantes que variées. Je ne parlerai que des silex taillés, qui i tiennent, du reste, une fort large place. La plupart des_ types s'y rencontraient, depuis la langue de chut de Saint-Acheul, jusqu'à la la livre de beurre de Pressigny. Mais les couteaux, les racéoirs, les perenlcurs, les pierres de fronde abondaiont; les couteaux surtout. Le Campigny en avait fourni des centaines de spécimens, et le rapprochement était facile avec ceux de Laugerie Basse (époque du Rennc ou de la Madeleine), également fort nombreux dans la collection de M. Daiiphard. Muni de ces renseignements, je cherchai à en recueillir moi- méme. Le Campigny est situé sur la rive gauche de la Bresle, , ct sur la gauche du chemin de Blangy à Gamaches, à moins de Bkilom. de la première de ces localités. C'est une pente assez douce entre deux collines élevées (le moulin des Armures et le moulin de Hollande). En une heure de recherches dans les ohamps,j,e recueillis un certain nombre de silex que je vous soumets aujourcïbui, les considérant en grande partie comme taillés. Sans doute, les tailles sont grossières et fort éloignées des magniliques pointes de tlèebe, têtes de lances, dagues, ete., trouvées dans les tourbières ou les tumuli du Danemarck ; mais · je crois ees échantillons comparables à ceux que notre collègue, M. Carpentier, a trouvés dans l‘Oise et signalés dans nos Mé- moires. il ne faut pas oublier, dailleurs, que ce ne sont là que les résultats de recherches failes pendant une heure à la surface du sol, et que la collection de M._Daliphard présente beaucoup de très-beaux wéeimens. [Tailleurs, si nous trouvons ces silex ' i
tOi sua Les sinax rm.LBs ni nnnox. trop informcs, n‘cst-ce pas parce que nous en cherchons l’usage, et que notre civilisation trop raffinée nous persuade que l’on ne saurait s'en servir comme outils? Mais je vous rappellerai que la seule question est de savoir si ces tailles, ces éclats sont volontaires ou accidentels; et quant in la demande :C¤i bam? · j`y répondrai par ces paroles de sir John Lubbock (l) : a Il est inutile de spéculer sur l’emploi de ces armes gros- » sières mais vénérablesl Nous pourrions presque aussi bien » demander à quoi ne pouvaient-elles pas servir ‘l' Quelque » nombreux, quelque spéciaux que soient nos instruments mo- » dernes, qui oserait décrire l'usage exact d’un couteau 2 Mais le » sauvage primitif n’avait pas un semblable choix d’instruments: » nous avons peut-être devant les yeux tout le contenu de ses » ateliers; ct, avec ces instruments, quelque grossiers qu’ils » puissent nous paraître, il a pu, peut-étre, couper des arbres, » les creuser pour en faire des canots, arracher des racines, » attaquer ses ennemis, tuer et dépécer ses aliments, faire des » trous dans la glace pendant l’l1iver, préparer du bois pour son » feu, etc.. » Tous les silex que j’ai trouvés au Campigny étaient disséminés _ à la surface des champs, associés avec beaucoup de cailloux anguleux et quelques cailloux roulés; mais, en un point où la couleur jaunâtre du sol annonçait le voisinage d’un dépot de limon, et, non loin d’une ancienne excavation maintenant en culture, mais ayant fourni sans nul doute assez récemment de la terre à brique, je trouvai des éc|ats` plus abondants, et je recueillis quelques fragments d’une poterie tres-grossière qui parait être aussi de la même époque. Elle se rapporte assez ` bien, en etl`et,à cette description des premières ébauches connues de poteries, que j'emprunlc au remarquable travail de M. Bourlot, sur l’homme préhistorique (2). a Les premiers essais de l'art du (I) L‘lIomme avant Vllistoire, trad. de M. Barbier, page 28i. (2) Bulletin de la Societé rïllisloire naturelle de Colmar, 10·* aou. , p. 39.
sun Les srux ·rm.x.ts un tuner. l05 ` x potier laissent beaucoup à désirer. Non-seulement les formes » des vases sont peu gracieuses; mais la pate, mal préparée, n mal pétrie et mal cuite, est remplie de fragments quartzeux n disséminés. Les couleurs, qui sont le noir, le brun, le jaune · xi sale, sont peu propres à tlatter l'œil. Tel est cependant le ` n point de départ des chefs-d'œuvre de la manufacture de r » Sèvres. »_ , Je n'ai point, trouvé d’ossements associés à ces débris de I‘in- dustrie des premiers âges ; et je ne crois pas qu'il en ait été re- l eueilli zdu- moins n’en ai-je point vu dans la collection de M. Daliphard. Mais, je me hate de le répéter, mes recherches ont été de trop peu de durée; et quant aux collectionneurs du pays, je ne pense pas qu’ils aient jamais pratiqué au Campigny de fouilles proprement dites: e’est à la surface du sol que la plupart des objets ont été trouvés s les autres ont été mis au jour par des terrassements faits dans un but spécial, et non pas sur les points les plus favorables aux recherches. S En résumé, il y a là une mine fort exploitable puisqu’elle est déjà d’un plein rapport, et la proximité de Blangy, la facilité — W v d'entrer en relations avec les amateurs et les archéologues de la localité, permettra, sans nul doute, aux membres de la Société ~ Lînnéenne d’enrichir notre futur Musée, et d’étudier de près une des questions les plus intéressantes de la géologie. Ces outils et ces armes ont été, il est vrai, découverts hors des limites de notre circonscription ; mais leur étude ne doit pas nous en inspirer moins d'intérét. D'abord, le Campigny est à 500 mètres à peine du département de la Somme; puis l'examen comparatif de ces trouvailles nous éclairera sur la valeur des objets découverts plus près de nous, et peut-étre (qui sait?) nous fera attribuer de l'importance à des fragments analogues, que nous avions jusque la négligés et laissés de côté. C’est ainsi que je vous prierai de jeter les yeux non-seulement sur ce silex taillé trouvé entre Brocourt et Liomer, et sur cet autre ramassé près de la ferme de Grâce, mais aussi sur ces • ,
· tw snaunsun. débris terreux où vous verrez pêle-mele de petits tragments de braise, des coquilles de cardium et de moules,et des morceaux de grossière poterie. Cet informe conglomérat, recueilli en passant A dans les tranchées du Petit-Saiut·Jean, avec deus de nos confrères, É MM. de Mercey et Carpentier, présente peut-étre l'équivalent, , pour notre pays, des Kfolvkeandddings du Danemarck, deces l débris de cuisine comme on les appelle, qui ont déjà fourni de si précieux renseignements sur Page de l’uurocbs ou de la pierre polie! Je dis peul·élr¢, car pour étre a même d’at'tirmer il faut 1 explorer davantage les quelques points où ces dépôts sont signalés; il faut chercher à y trouver, a côté des mollusques qui . constituaient une partie de la nourriture de l'bomme à cette ; époque, les os des mammifères, des oiseaux, des poissons dont il faisait aussi sa proie; ses outils en silex poli ou en os travaillé; I entin les débris de son squelette, s'il s'en rencontre, bien plus récents que les célèbres ossements trouvés a Moulin·Quignen, mais non moins intéressants pour Yantbropologiste et pour imaeotegae. - n. vis;. Blltlilàtilttltlilli g - Par le Président de la Société. È ‘ Une nouvelle année commence. Permettez-moi d'espérer qu’elle sera heureuse pour la· Société et qn’el|e pourra voir entln, en È 4876, se réaliser les vœux qu’el.le tait depuis si longtemps; qu’un local convenable sera disposé pour recevoir les collections _ d'histoire naturelle qui attendent tristement; au risque de perdre = une grande partie de leur valeur, exposées qu'elles sont il des causes incessantes de détérioration et de ruine I ll me semble déja, que je les considère dans leurs vitrines bien établies, simplement et sans luxe, et' que j’entends les sisi- · ' teurs étonnés de tant de richesses, se demander pounquoion a ' tant tardé à les leur montrer. Je ne doute point, en etïet, du succès populaire de cette exposition et de l’intérét qu'elle présentera. Je suis également ‘ convaincu que la Société y gagnera de nombreux associés qui · voudront prendre part àdes travaux dont ils s’expliqueront I · l I
N ar¤M9Gl¤u•nin. » 407 · ' mieux l’objet, et que nous—mèmes, encouragés par ce bon accueil, nous y trouverons un aliment nouveau pour notre activité, qu'eu augmentant nos collections personnelles, nous accroitrons lescollectioos publiques qui ne sauraient manquer de recevoir · chaque jour des dons de chasseurs ou d'amateurs désireux de combler une lacune, d'ajouter une espèce qui n'avait point encore- - été trouvée dans le pays, de remplacer par un meilleur un individu dont la conservation laissait à désirer. En attendant la réalisation de ce désir qu'il ne tiendra pas à votre president de hàter, continuons nos études. suivons l’exemple des sociétés avec lesquelles nous sommes en relation. · Iappelleraidonc un moment encore votre attention sur les volumes que je dépose sur le bureau. ` Le Xll• volume des mémoires de la Société d’Agriculture, des sciences et des arts de Douai contient les travaux de cette savante ' compagnie, de t872 a 1874. Je vous signalerai une étude très intéressante de M. Farez sur l’bistoire du pétrole, son origine et celle de la houille. L’auteur, après avoir exposé les ditïérentes hypothèses émises sur la formation du petrole et les avoir réfutées, laisse a la science et au temps la solution de ce problème qui probablement exercera plus d’un chercheur encore; il indique ensuite les usages du pétrole et de ses derivés, le mode d'exploitation des puits dans les diverses conditions où se rencontre le pétrole, dont près de lt)000 sources, en Amérique seulement, produisent déja .des _ quantités suffisantes pour alimenter les marchés du monde entier. · Ce même volume renferme un Catalogue des Lépidopteres des environs de.Douai, par M. Foucart, qui a donné au musée de ` Douai une série complète des espèces qu’il avait recueillies. En quatre années, l’auteur qui n’a exploré que les environs de Douai a récolté l07l espèces dont 546 appartiennent a la section si diflicile à récolter, a préparer et à conserver, des microlépi- doptères. Un tel résultat u'est·il pas de nature à exciter le zèle des jeunes amateurs, en leur montrant ce qu’ils peuvent espérer dans un département aussi riche en plantes que l'est le nôtre Y M. Foucart ne donne point de descriptions, mais le nom seule- . ' ment de chaque espèce, qu'il fait suivre de l'indication des lieux et des mois où il l'a rencontrée; il y ajoute quelquefois la plante sur laquelle il a recueilli la chenille. ll n'oublie. pas d’indiquer si l'espece est rare ou commune, et les variétés dignes .
j 4 1 t08 mauocnenm. I d’étre mentionnées.Enûn,ce qui n’est point inutile pour les chas· I ; seurs, il fait connaitre les dilïérents procédés dont il s’est servi. i Une société nouvelle à laquelle, lors de sa formation, nous = avons souhaité la bien·venue, la Société d’apiculture dela Somme, ! nous a envoyé 800 premier bulletin qui contient, avec lesstatuts, une note du savant aplculteur M. Hamet sur la dimension de la ruche dans la Somme et une autre de notre excellent collègue M. Volland sur l'hivemage des abeilles. La Société d’apiculture de l'Aube dont nous avons reçu le 33• bulletin me paraît jouir d'uue excellente réputation, si j’en juge par le nombre des admissions qui ont lieu dans chacune des séances. .l'y trouve, sous le titre Bibliographie, une discussion enlre M. Elamet et M. Vignole, au sujet du cours d’apiculture que vient de publier ce dernier, qui ne peut manquer d'intéresser les ` apiculteurs; il s’agit en effet de questions de doctrine a élucider. W ` J. Gsamna. ,. S ï Séance générale, le Samedi 8 juillet 4876, il 8·h. du soir. î . _ . 1 Section de Zoologie, Séance le Vendredi 7 juillet, à L h. Section de Géologie, Séance le Jeudi 3juillet, à L h. U i I 1 . · Le Rédacteur en chef: R. VION. Amiens. — Imp. de Lenoel-Herouart, Delattre·Lenoel, sucer.
BU lili IA · ` ‘lETÈ LINNÉENNE Nlllill FRANCE BULLETIN MENSUEL. N° 50. — l" Août 1876. —- 5• Année. —- T. Ill. _ · Annnssrzns Les Ouvrxwes. Manuscrits et Commu'uications intéressant la rédaction du Bulletin, il René Viox, rue Voiture, 8, à Amiens. Les demandes d'Abonnement et les Cotisations (en timbres-poste), I ' I. Edmond Dsnnv, Trésorier, rue Neuve, 40, Amiens. , Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est adressé aux Sociétés seientitiques par voie d’échnnge. Prix de Yabonnement, 3 r. par an (2 fr. pour les Ecclésiastiques, les instituteurs et les Institutrices). SOIIMAIRE. —- Séance générale du IO juin i 876, p. 109. — Causerie géologique, par ll. Alexandre, p. Ht. — Les Ronces normandes, par ll. R. V., p. H5. — l.’Elodea canadensis à Amiens, parl!. Gonse, p. H7. _ Chronique scientifique, par It. R. V., p. M8. — Bibliographie, par le Président de la Société, p. HP. A ` · EXTRAIT DES PROCÈS-VERBi\UX._ seance essaim.: nu 40 JUIN |876. · ` Présidence do M. Gnmsn. bl. Boutillier, président de la Société des amis des sciences naturelles de Rouen, accompagné de plusieurs de ses collègues, assiste à la séance et, sur l’invitation de M. le Président, veut _ bien prendre placeau bureau. Conassronnanca : |• MM. Calmette·Terral et Boulan re- mercient pour leur nomination de membres de la Société. 2• M. Saury, de Limoges, réclame un exemplaire de notre diplôme. Cc document sera envoyé à tous les membres de la Société, des quelïmpression, qui asubi des retards, sera terminée. 5• Assis. W _ A ¢
HO shncxs. ruoclzs-vnnux. ` l · M. le Président donne lecture du r ésumé bibliographique des p travaux contenus dans les ouvrages reçus pendant le mois et · déposés sur le bureau. i M. le Trésorier de la Société des amis des sciences naturelles ' de Rouen dépose sur le bureau le dernier fascicule des Mémoires de cette Compagnie,. - , M. le Président remercie au nom de la Société Linnéenne; il ' signalera les travaux contenus dans ce volume à l'attention de nos collègues. M. le Président fait savoir qu'unc réduction de 50 °/· est accordée par la compagnie du chemin de fer du Nord pour une série d‘excursions à faire dans ditférentes directions, pendant les mois de juin et juillet. Il rappelle aussi que lc nouveau règlement est encore dans les bureaux de la Préfecture; dès qu’il reviendra approuvé, il sera, ajoute·t-il, imprimé et adressé à tous les membres. ' Il est ensuite question de l’emploi de la journée de demain. Les membres de la Société des amis des sciences naturelles de Rouen venant à Amiens pour explorer la ville et les environs à différents points de vue, et ne pouvant disposer que de peu de temps, il est convenu que les cxcursionnistes se diviseront en plusieurs groupes, guidés par des membres de la Société Linnéenne qui leur feront voir les choses se rapportant le plus à l’objet de leurs études. MM. Garnier et Michel Vion guideront les personnes qui s’oceupent d'arehéologie dans l‘intérieur dela villle ; MM. Dubois · et Delaby guideront les entomologistes; M. Gonse conduira les botanistes, et MM. René Vion et Carpentier iront, avec les géologucs, dans les carrières de Saint·Acheul et de Saint-Maurice. M. le Président lève ensuite la séance afin que les membres des deux Sociétés puissent faire plus ample connaissance et p s'entendre détinitiveinent sur les courses a faire. ( · Le Secrétaire, L. Cinrsnrisn. 1
csosnrn esonoeious. Ht Causerie géologique. _ ? Il y a certainement, Messieurs, bien des manières de profiter, _ de mettre en œuvre, pour nos réunions de sections ou nos assemblées générales, les travaux, les progrès, les découvertes Ãscientiliques qui, chaque mois, viennent, sous forme de volumes, de brochures et de journaux,s'amonceler, pour ainsi dire,sur les j rayons de nos archives et entre les mains de nos secrétaires. — Permettez-moi de vous en rappeler seulement trois. Je prendrai pour point de départ et mc servirai, dans cette causerie, des ' deux premiers Bulletins ou fascicules de la Société des Sciences naturelles de Toscane, Bulletins imprimés à Pise, et que je mets Q sous vos yeux. I La première manière de vous initier, avec moi, aux travaux ' par lesquels débute cette Société nouvellement créée, serait de vous traduire, l’un après l’autre, tous les articles au nombre de · quinze, signés de noms compétents, et renfermant chacun, ' quoique spécialement consacrés à la haute Italie, des détails et des faits dont toutes nos sections pourraient tirer un ample protit. ' La longueur effrayante de la tache, le peu de temps dont vous ' disposez pour m'entendre, tout autant que ma parfaite incapacité · pour y suffire, me commandent impérieusement de renoncer à ce premier moyen. . · La deuxième manière, par laquelle on peut vous associer aux · richesses que possèdent ou exposent nos savants voisins, est celle que recommande chaque mois, avec instances, notre Président, en déposant chacun des nouveaux volumes sur le bureau: e’est d'en faire un rapide et fidele résumé. Laissez- moi vous avouer que, malgré l’excellence de ce procédé, trop · peu pratiqué parmi nous, ce n‘est pas encore celui que je voudrais appliquer aujourdhui. ll en est un autre, à la fois plus utile et plus difticile peut-être : e’est la troisième manière. Elle consiste à se pénétrer si bien de ce que tentent et font les observateurs, les praticiens, les natu- 4_
H2 museau: oeonooroun. ralistes français ou étrangers, pour n’importc quelle partie 'de leur pays et n'importe quelle branche de la science, qu'immé- diatement et sans aucun elïort, nous nous mettions, chacun selon nos aptitudes et nos facultés, à en faire autant autour de ° nous dans le cercle habituel de notre vie. Ce serait une erreur de se figurer que la plus grande partie des vérités — scientifique- A 'ment parlant — soit maintenant connue et qu'il n’en reste qu'une intime petite fraction à découvrir. C’est plutôt le contraire qui est vrai. Une autre erreur consiste a croire qu'il faut une grande somme de connaissances pour acquérir le droit d'ajouter quelque connaissance nouvelle à la masse totale. Est-ce que |'histoire des trouvailles utiles ne vient pas tous les jours nous éclairer sur ce · sujet? Je n’oublie pas qu'il y a une grande distance entre I |'extension donnée aux sciences et ce qu'on appelle leur ' _ application ou la science appliquée. C’est sur ce dernier point que i j'insiste. Tout le mondo, il me semble, est capable d’observer : or, comme on l'a très-bien dit, le génie n'est souvent que de la I patience; et c‘est la patience, vous en conviendrez, qui a présidé et préside, sans relàche, aux perfcctionnements les plus inattendus i comme aux plus belles découvertes. Je vous faisgràce des exemples qui se pressent sous ma plume: vous y suppléerez facilement et vous m‘aecorderez que, depuis un _ I grand demi-siècle, par un phénomène excessivement rare, j'allais dire un privilège, pas une branche des connaissances humaines ! du vieux monde, de l'industrie minière à l'astronomie stellaire, ` de l'art de tuer les hommes avec précision à celui d’embellir et de prolonger la vie, pas une branche, _pas une science ne 2/est dérobée à l’universel entrainement. Mais j’ai hate d‘en revenir à nos Italiens et de vous esquisser ce que les savants toscans ont su faire chez eux, afin que, piqués d'honneur, nous nous etîorcions chez nous de faire aussi bien A qu'eux, puis mieux, si e'est possible.
cwsnms, GÉOL0ctoua· H3 La Société Toscane, à son début, se place de plain·pied, parla U variété de ses articles, dans le domaine de la science pure. Archéologie, je veux dire paléontologie, zoologie et botanique, rien n’est oublié. Elle sait regarder autour d'elle, étudier ses richesses méconnues ou cachées, et sera, si elle persévère, à la hauteur de l’epoque, en laissant d’utiles traces de son passage. ‘ q Les deux Bulletins qu’elle nous adresse, imprimés en beaux caractères, enrichis de planches en blanc sur fond noir, sont digues de servir d’exemples aussi bien que les sujets qui y sont traités. , Le premier article, tout paléontologique, nous entretient de la faune des mammifères du val d‘Arno supérieur. ll est signé Forsyth major, et renferme des descriptions détaillées et de longues listes des espèces examinées par l'auteur. Ce `n’est qu'unc pierre d'atteutc : il doit être continué. Cependant, en parcourant ces listes, on· se demande si un travai! pareil a été fait ou est en voie de sc faire pour les terrains quaternaires et les alluvions de notre riche Picardie. Nous aussi, ne ferions pas mal, ce semble, de remonter à la source de notre petit fleuve et de demander aux couches du sol sous-jacent le mot des énigmes que nous lisons, à · chaque pas, le long de ses bords. Le second article, tout conchyliologiquc, se rapportant aux . terrains tertiaires du district de San-Miniato al Tedesco est`un modele de ce que nous avons à faire, si ce n’est déjà fait, sur les poissons et lescoquillages fossiles de nos richeszbancs crélacésule »` j ne sache pas que M. Buteux ou M. de Mercey, en spéciüant les _ masses géologiques des terrains de la Somme, aient donné des catalogues complets des espèces et des restes fossiles qui y sont ensevelis. _ · Laissez«moi vonsdire aussi qu’un court article signé Robert Lawley renferme, rien que sur les poissons fossiles du plioeènc toscan, plus de 20 genres, comprenant ensuite plusieurs especes, · qui ne sont peut·ètre pas sans analogues dans les terrains rocheux des collines de l’0isc.
IM causant: etotoeioun. Dans le second fascicule, un article, tout géologique, de M.' Carlo de Stefano sur les coquilles terrestres des collines du Val . de Lucca, etc , et sur les fossiles des argiles et pierres calcaires d'Agnano près du mont Pisano, montre clairement ce qu’on peut _ faire quand on ouvre lc sol et _qu'on interroge avec soin les débris qui en sortent. . Deux a_rticles du professeur d'Archiardi sur les coraux · 'éocéniques du Frioul intéresseront ceux d’entre nous qui s'occupent de— ees êtres douteux, à la fois si faibles et si puissants, V qui unissent les deux règncs et jouent, même aujourd'hui,_un si grand rôle dans la création des archipels oeéaniens. ll cite et ` décrit plus de 40 genres, comprenant chacun plusieurs espèces. J'oubliais de signaler aux géologues un article qui semble intéressant, sur la découverte dans le lias ou liais supérieur de l'Apennin central, de deux nouvelles espèces de Phylloceras et de Lithoceras nppartenant a la famille des Ammonites. Le pro- . fesseur Meneghini décrit dix individus de la première espèce et neufde la seconde. En terminant, je citerai, pour les zoologistes de la Société, deux autres articles: l'un de M. Béraldi sur l'état particulier d'une I nymphe d’Acaride vivant sur l'Hypodecte carpophage. Celte nymphe, presque toujours privée de bouche, passe par plusieurs ` états successifs, et a souvent, dans ses transformations, été prise ' pour un Acarus complet. Elle peut intéresser nos micrographes. h _ L'autre article est de M. le professeur Richardi sur l`histoire do la Sacculirie, sorte de Peltogaster ou de Pachyhdclla qui vit en parasite sur certains crustacés comme les Décapodes Bracliyures et les Anomoures.Ces études très·détaillées s’adrossent surtout aux spécialistes., Les Botanistes, quoique moins richement partagés ici, n'auront pas à se plaindre de leurs collègues italiens. Le professeur Giov. - . ^ Archangeli leur donne, en quelques pages bien serrées, l‘historique de ce qu'il appelle « la Théorie A|go·liehénique » qu’il fait
Las aoucss noaunnss. H5 ‘ suivre de ses propres observations, tendant à prouver que î certaines Algues—les Cystococcus, les Nostocs, etc.-;se montrent V souvent sous le même aspect, avec les mêmes caractères que les gonidies ou organes supposés reproducteurs des Lichens. Vous le voyez, Messieurs — et c’est tout ce que je voulais l aujonrd'hui démontrer — avec un peu de bon vouloir, nous ne manquerons pas de trouver, soit à glaner, soit à imiter dans le , vaste champ exploré ou cultivé par nos savants voisins. A. P. A. Les Ronces normandes. M. Malbranche vient de faire paraitre, dans le Bulletin de la . Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen, un essai sur les Rnbus normands, dont nous recommandons la lecture aux À botanistes de notre région. Dans son introduction, M. Malbrancbe s'é|ève avec raison contre les tendances de l’école Jordaniste qui multiplie les espèces, ' en s’appuyant sur des dilïérences si légères que la détermination est impossible aux bons botanistes, et que, suivant l’heureuse expression de M. Germain de Saint-Pierre, a l'cspece.est pulvé- risée dans des distinctions subtiles. n Beaucoup de ces ditférences · de forme, de couleur, de dimension, sont peut-être dues, d’ailleurs, au sol calcaire ou siliceux, sec ou humide, à l’a|titude, à l'exposition au soleil ou à l'ombre. M. Malbranchc s’cst attaché à n’adinettre que des types bien délinis et parfaitement étudiés. Aussi, sa division est simple et ` facile. I.e genre Bubus y comprend deux sections : I. Frulicmi :_ ronces à feuilles palmées; réceptacle adhérent aux carpelles_ Il. Mai: feuilles pennécs; réceptacle conique se séparant dc la baie. Ccttc 2• section ne comprend qu'unc espèce: lc [tubw .
( ` l U6· Les aoncas uotnraunns · Idœus ou framboisier. — La l*• section (Frutieosi) se subdivise ainsi en sous-sections. ‘ g l_ Des glandes stipitées .......... 2 . l Pas de glandes stipitées .......... 4 É 2 g Tige glauque; aiguill. inég.; cal. frnct., relevé ou étalé. Cassin. Tige non glauque ........... 5 l 3 z Aiguill.égauxangnlicoles;glundesrnresounulles. SYLVATICI. ( Aiguill. inégaux épars; glandes nombreuses. Guununosr l 4 ’ l·`euil.discolores;feuil.ton1ent.bIanch.en dessous.Dis«:or.oru:s. Feuil.vertes desîcotésoulégèrementccndrées Suaenecrt. Comme M. Malbranche désire compléter cette étude _en ` ` 'appuyant sur desplantes bien échantillonnées, dont il sollicite l'envoi de toutes parts, nous ne pouvons mieux faire quc· de re.- produire l‘instruetion suivante pour la récolte des Rubus, qui nous est transmise parle botaniste de Rouen. |· Les Rubus ont une pousse de l’année (turion) qui ne porte pas de fleurs et qui fournit de très-bons caractères; il faut y prendre un tronçon de la tige. (Celles du sommet ou de la base , ne pourraient remplir le but.) · 2. Les tiges de 2 ans donnentles fleurs. Le rameau floral doit étre détaché à sa base ; en choisir 2 ou 3, de force moyenne et bien f1enris.Sécber à part quelques pétales. (Un fragment de rameau portant quelques fruits déjà formés est aussi un ulilc renseignement.) 3. Noter la couleur des pétales, le port de la plante, la localité, la nature du sol, l'exposition (soleil ou ombre, lieux ombragés ou découverts), |’époque de la récolte. _ 4 Prendre beaucoup de soin pour éviter la confusion dans la récolte et la dessiceation, afin de bien avoir le turion qui appar- tient· à la plante fleurie. Nc jamais chercher à appareiller ou à .i; . ‘
cnourqus sctsrmriqust H7 ' réunir des pieds paraissant semblables. Négliger les échantillons défectueux. _ La récolte ne peut guère se faire commodément que dans un cartable ou dans un mouchoir, en superposant les espèces séparées par un peu d’herbe fraîche. Presser suttisamment les plantes pour éviter qu'elles se crispent pendant la dessiccation, . et deviennent méconnaissnbles. Un numéro ou une lettre peut - servir à reconnaitre les différentes parties et les notes d'une même ' espèce. Non. — Il importe de noter la direction du turion (dressé, · arqué, décombant) et l'état du calice fructifère (dressé, étalé ou ` réfléchi). S'attacher lx un petit nombre de formes distinctes, mais bien les êchantîllonner. - Eviter les échantillons monstrueux ' ou étiolés. _ M`. Malbranchc sera reconnaissant des récoltes qu'on voudra bien lui adreser (rue de Joyeuse, 26, Rouen) pour le travail qu'iI aeutrepris sur les Rubus normands. ` · ' R. V. Utiodea cacnudensts si Amiens. Je viens de trouver à Amiens, dans le bassin du Maulcreux, près dela citadelle, quelques pieds d’Elodca canendensis Mich. (Anucheris alsinaslrum Bab). ~ L'importation en France de cette plante américaine ne remonte · qu'à quelques années, et déja elle s'est implantée dans bien des localités. Récemment elle a été signalee dans la boire de Juigné- ' sur·Loire et la Maine (G. Bouvet, feuille des jeunes naturalistes, ` Mars t876), et plus près de nous, dans les environs de Saint- ° Quentin, par MM. Petermunn et Pilloy, à Séraueourt·le-Grand, à Rocourt, à Fontaine-les-Clercs (la Nature, novembre l87:`i.) C'est de la que, très·probablement, elle nous arrive. La végé- tation dc cette hydrocharidée est si puissante, que dans les ;
. 4 . l i l ll8 cnnomoua scinnrrrroun. I rivières où elle se développe, elle peut devenir un embarras i pour la navigation. Aussi n’est-ce pas sans appréhension que nous I constatons son apparition dans notre département. E. Gonsn. I ._........- L È Chronique soientihque. Q Parmi les phénomènes naturels qui sont actuellement l'objet § ' d'études sérieuses et suivies, il faut citer en première ligne les phénomènes météorologiques, et surtout les etïets de l'électricité l da l’atmosphère._ L'exeellente revue que M. Tissandier a créée E pour la vulgarisation des sciences, la Nature est entrée hardi- ment dans cette voie jusqu’ici peu explorée. Elle publie, toutes les semaines, un bulletin météorologique, et donne les courbes i ' des pressions et des températures. En outre de ce bulletin jour par jour, qui sera plus tard précieux à consulter, elle renferme sur ce sujet des articles spéciaux, souvent fort remarquables, qui élucident certains points mal connus, ou tiennent au courant des théories et des interprétations nouvelles. Nous citerons,. dans les derniers n°•, lesnotices de M. Gaston Planté sur les Trombes et sur la Formation de ta grêle, et celles de M. Gaston Tissandier sur les Nuages de glace, sur les Poussières cosmiques de t’atm0s— phére, et sur les Phénomènes chimiques déterminés par tes ojtuoes électr iqucs. A _ La place nous manque pour traiter de pareils sujets avec tout le développement qu'ils méritent, et il n’est pas possible dten donner un aperçu en quelques lignes. Nous renverrons donc nos · lecteurs aux n°• l60à l63 de la Nature. lls y trouveront d'autres articles intéressants l'Histoire naturelle: le Volcan dela Réunion ' par M. Vélain; Madagascar, par M. Oustalet; la Force des êtres A I î |
ntar.roenarn`ta. l «l9 volants, par M. Pénaud ; les Eslurgcons, par M. Sauvage et _ une note de M. Stanislas Meunier, sur la perforation des · roches par les Oursins et les Pholades, dont nous allons dire quelques mots. i C’est au cap Saint-Mathieu, près de Brest, que M. Meunier a observé ce phénomène sur une grande étendue. La zone à Oursins, parallèle à la côte, avait plusieurs centaines de mètres de long, sur l0 à 9.0 mètres de large. Tous les animaux appartenaient à une même espèce, l’Ec/sinus lividus. La position des Oursins est invariable. La bouche reste appliquée en bas, au centre du trou; l'anus est par conséquent en haut. Les trous sont hémisphériques, parfois cylindriques, et · C les oursins, que l’on peut observer à marée basse, y restent ' engagés, et complètement immobiles. Ce phénomène singulier de perforation a été longtemps mis en doute, par ce que sur les côtes sablonneuses, l’Ec/tinus lioidus s’enf0nee simplement dans le sol; et qu'en certains lieux (Corse, È Algérie), il se loge dans les anfractuosités naturelles des roches. l Mais le fait est aujourdhui parfaitement constaté, et prouvé par · de nombreux échantillons. Comment se fait la perforation, voilà ce qui reste à établir. On l’a attribuée à l'appareil masticateur, · aux ventouses pédieellécs des ambulacres, aux radioles, ete. Le phénomène a été mieux étudié chezlcs Pholades; M. Deshayes avait prétendu que c'est à l'aide d'une sécrétion acidulée que cette perforation s’ell'ectue; mais M. Cailliaud a prouvé que les _ Pholades agissent par le frottement de leurs coquilles sur la pierre. W Ces faits intéressants peuvent être étudiés non pas seulement sur notre littoral, mais dans les dépôts géologiques d'origine marine. La craie blanche qui se rencontre abondamment dans notre région, doit en offrir de nombreux exemples, et il serait ° important de recueillir à ect égard des spécimens et des observations. C’est surtout au point de séparation de deux assises ·
B0 ntutoonrniz. — ditïérentes, que l’attention doit se porter. La Carrière de Saint- Maurice, qui est aux portes d’Amiens, serait, sans doute, fructueusement explorée à ce point de vue. R. V. ' BlBl.l0t}ltAPlllE Par le Président de la Société. Voici, Messieurs, de nouveaux volumes sur lesquels j’appelle . votre attention, car ils peuvent être pour plusieurs d’entre vous d’excellents sujets d'études et d’observations. Le tome IV des Mémoires de la Société éduenne ne s’occupe que d'hist0ire et d'archéologie. .l’y remarque, entr’autres, un essai · tres-curieux de MM. Billiot et H. de Fontenay sur lkêmaillerie chez ·les Educns avant l’ère chrétienne, qu'accompagnent de nombreuses planches. Dans l’ApicuIteur de février, je signalerai un article sur |'hivernagc et un autre sur les meilleures races d’abeilles. Dans la t*• livraison des Annales de la Société d'agriculture de la Dordogne, vous ne lirez point sans intérêt la suite du manuel d'agriculture de M. de liantilhaç, qui traite cette fois des ' substances fertilisanles, c’est-ix-dire des amendements et des engrais. Dans le Bulletin de la Société d’études des Sciences naturelles de Nimes, vous trouverez une analyse d’une conférence de M. Clément sur la lutte des mollusques pour l’cxistcncc, lutte ` · contre les circonstances extérieures, lutte contre d'autres mol- ‘ lusques ou d’autrcs animaux ; une notice géologique surla colline . du Puech d’Autel près Nimes et une note ichtlxyologique sur le Barbeau méridionalf ' Dans la séance d'anniversairc, M. Duval-Jouve qui la présidait, donne aux jeunes gens qui composent pour la plus grande partie, vous le savez, cette Société, de sages conseils. ll est bon d’étndicr, leur dit·il, il cst bcau de savoir; mais il ne faut point oublier que l'h0mmc doit aussi vivre pour la famille ct pour la ‘ patrie.
I niauoeiurnin. l2l l . M. Eybert y rend compte des travaux de l`année. Nous y I voyons que les travaux se multiplient, que les collections · s'accroissent tous les jours et se rangent dans le local dont_la Société dispose. Nous y voyons aussi qu’elle n‘a voulu ni changer son nom ni se détourner de sou but, et que, pour l'atteindre plus sûrement, elle demande aux candidats au titre de membre l actif des garanties scientifiques de nature à empêcher des dis- eussions sans profit pour l’étude des sciences naturelles. Dans lc n° 18 des comptes rendus dc la Société entomologique ' de Belgique je vous ferai remarquer un fragment d'un travail de M. Thompson,célèbre entomologiste Suédois, sur la classification des Carabes et une communication de M. Morren sur les plantes e insectivores. M. Morren ne saurait admettre l’opini0n de M. Darwin c'cst-à-dire la digestion et l'absorption nutritive chez ces plantes, car l'observation microscopique lui a toujours fait découvrir les facteursordinaires de la putréfaction. ll ajoute que des observations faites sur le Droscra binala lui ont montré les poils portant,comme de véritables tentacules, les petits insectes, ‘ de l’albumine coagulée, de la viande ou toute autre matière azotée en l50 secondes sur le limbe de la feuille, tandis que ces mêmes l poils restaient indifférents a toute matière non azotée et se , réftéchissaient même eu dehors, comme pour s’en débarasser. Dans le n° l9, M. Candèze donne lecture de lettres de MM. Perris, llarold et Fermaire qui nous rassurent en partageant l'opinion de cet entoinologiste sur l'improbabilité d’une natu- ralisation en Europe de la Doryphora dcccmlineala. `Dans le n° 20, M. Putzeys, président, passant en revue les diverses dispositions prises pour Yenscignement de l’histoire naturelledans les Athénées, fait connaitre que, dans le programme de l875-76, des entretiens sur l‘histoire naturelle auront lieu ' chaque semaine dans les classes de 6*, 5*, 4* avec des excursions entoiuologiques, malacologiques et géologiques,etque,dans 3ans, cet enseignement s'étendra jusqu'à la rhétorique. Uenseignement primaire ne sera point oublié, ajoute M. Putzeys, car parmi les objets indispensables dans toute école on a` inscrit une petite collection d'objets d'histoire naturelle composée, autant que possible, de spécimens recueillis dans la localité ou dans les environs. Vous le voyez, dit M. Putzeys à ses collègues, notre science de prédilection a enfin reconquis la place qui doit lui appartenir dans Penseignement. i
122 · mnuoenarniiz. · Espérons, Messieurs, qu’il en sera bientôt de même chez nous et que l’on comprendra l'utilité d'une étude qui, dût-elle ne p rendre à l’i`ndustrie et à l’agriculture aucun service, serait encore pour l’intelligence un exercice dont l'utilité est incontestable. Je trouve dans le Bulletin dela Société d'horticulturc dela Seine-Inférieure, n° 3 de t8'l5, une note de MM.Baltet sur la' grelïe de boutons à fruit appliquée au pêcher avec le même succès qu’elle l'avait été au poirier ; elle me paraît ne devoir point passer inaperçue. Dans les Mémoires de la Société des naturalistes de Francfort pour l8‘l4—75, les Botanistes pourront étudier le travail de M. Julien Rôdl sur les mousses de Thuringe et leur distribution géographique ;.les malacologistes, un essai sur la géographie des mollusques de M. Kobell. A Le Bulletin des travaux de la Société médicale d’Amiens pour l873-74, intéressant à d’autres titres, ne contient rien qui ait trait à nos études ; nous n‘en devons pas de moins sincères remerciements à cette savante compagnie pour son témoignage de bonne eonfraterpité. — Je regrette, Messieurs, de n’ètre point apiculteur et par · conséquent point enétat de juger le Rucher du sud-ouest, journal dirigé par M. Drory et qui renferme les travaux de la Société L d’apieulture de la Gironde. Il me semble qu’il y a la beaucoup de nouveautés, des discussions très—vives, très·aetives qui · annoncent une grande vitalité, des observations suivies, des tra- ductions nombreuses, preuves d'études sérieuses et incessantes; n je vous indiquerai seulement une suite d'articles sur la parthéno· l génèse chez les abeilles, qui m’ont paru pleins d'intérêt. l Le Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles l de Semur, 1874, appartient surtout aux botanistes. Je les prie de le lire attentivement, et les assure qu'ils y trouveront plaisir et ' profit. M. Leclerc y propose une nouvelle ordination naturelle l des plantes, une transformation du système de Linné en une méthode naturelle qu’il considère comme rendant plus faciles et plus promptes pourles éléves les connaissances élémentaires de la l botanique. Le procédé linnéen l’emporte incontestablement, on le sait, pour déterminer le genre et l’espèce des plantes : les mo- difications ingénieuses qu'apporte M. Leclerc conduisent à la réunion des genres en classes et en familles, en résumant les rapports qui les rapprochent et les groupent. L
n n l i nmnoanxrnis. · l23 ` M. Ch. Royer qui publie dans ce même .volume la première V partie de sa Flore de la Côte d’0r est aussi un novateur. C'est aux É organes souterrasin, aux racines qu’ilemprun`te les caractères nécessaires pourla clef dichotomique qu'il emploie. Je prends par exemple le genre Reseda dont il donne 2 espèces R. lulea ct R. luleola. La première se distingue par les racines munies de , bourgeons adventifs qui manquent à la seconde - viennent _ ensuite d’autres caractères tirés des feuilles, des fleurs ou des . fruits, qui serviront à constater l'exacte détermination. Cette méthode nouvelle le conduit nécessairement à créer quelques noms nouveaux et it modifier les désignations d'annuellcs, de bisan- nuelles etde vivaces généralement adoptées. M.Royer n’est point partisan de la théorie carpellaire et l’attaque vivement. Vous jugerez du mérite de ses objections et de celui de sa définition de l‘espèce qu'il considère comme un groupe d’individus non pas identiques, mais qui _se ressemblent plus entr'eux qu'ils ne ressemblent à d'autres ; e'est un être collectif avec des caractères fondamentaux stables, mais chez lequel les détails peuvent changer. . M. Collenot a joint à ce travail une esquisse orographique, hydrographique et géologique du département de la Côte d'0r que je vous recommande également. s Nous devons à l'un de nos abonnés au Bulletin, dont il ne ` . m'appartient point de divulguer le nom qu'il a caché sous celui de un vieux laboureur, un petit volume ayant pour titre : Traité élémentaire d'économie domestique, de la maison des petits labou- reurs et des manouvricrs des champs. ljauteur l’a écrit pour éclairer les hommes de village et propager chez eux des éléments d’hygiène. A-t·il réussi, non, ear le livre vient de paraître. Mais s’i| est lu, il mérite d’étre lu et doit l’êtrc, car il passera de mains en mains, et je ne doute pas que les leçons qu'il donne et dont il fait toucher du doigt l’utilité ne soient comprises et n'amènent une heureuse transformation qui apportera dans plus d'une maison de village |’aisance et la santé. Il est regrettable que des fautes d'impression déparent ce volume, mais une seconde édition que je prédis prochaine les fera disparaitre. Je laisse à notre section de géologie le soin de vous rendre ' compte des deux volumes que nous avons reçus de la Société géologique du nord. ll s’est formé là, vous le savez, sous l’im— pulsion de M. le professeur Gosselet, un groupe actif, laborieux,
’ 424 amuoaaairms. qui exploite avec autant de zèle que de succès les départements l du Nord et du Pas·dc-Calais. I Je vous présente les fascicules 5 à 8 du dictionnaire de la santé de M. lc D' Fonssagrives, excellent répertoire d’hygiène dont la , publication se poursuit avec une unité de vue parfaite; Nous y trouvons des notices courtes mais substantielles, des définitions, des descriptions exactes, des conseils pleins de prudence etde sagesse, la réfutation de préjugés ridicules quand ils ne sont pas nuisibles, une foule enfin de notions qu’il importe à chacun de connaitre et de voir répandues, si l’0n veut, par une bonne et sérieuse éducation physique, restaurer notre race et lui voir re- prendre la vigueur et l’essor qui semblent malheureusement lui manquer. Le tome Vil des Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse offrira aussi aux botanistes des sujets d’études. . Sous le titre de la Botanique dans l’œuvre de E. Bacon, M. Clos a écrit un curieux chapitre de l’histoire de cette science au xvi° siècle dans laquelle il nous montre le célèbre philosophe anglais assez heureux pour eutrevoir quelques vérités importantes de physiologie végétale, en même temps qu’il donnait aux plus grosses erreurs l'appui de son autorité et de son nom. Lisez du même auteur un mémoire sur les éléments morpho- logiques de la feuille et une note de M. Ch. Mùsset sur les vrilles de la grenadille (Passi/Zora cœrulca) et les phénomènes de leur enroulement. La Feuille des jeunes naturalistes, n• 64, reproduitla notice de M. Clément dont nous avons parlé plus haut sur la lutte pour l'existence chez les mollusques, et donne une liste fort longue des . personnes avec lesquelles des échanges ont été établis, qui pourra nous être d'une grande utilité. _ l J. Gnmn. Le Rédacteur en chef : R. VION. Amiens. -· Imp. de Lenoel-lleroum, Delattre-Lcnoel, sucer. ¤~ .
I · ll`l' ' N' ll C S li ETE LIN EENNE ii N EE il LA EEANEE. ' BULLETIN MENSUEL. N° 54.- 4*** Septembre 4876. — 5• Année. — T. lll. î Anassssn: Les Ouvrages. Manuscrits et Communications intéressant la rédaction du Bulletin, à L . René Vioa, rue Voiture, 8, ai Amiens. 4 Les demandes d’Abonnement et les Cotisations (en timbres·poste), à LI. Edmond Di-zulnv, Trésorier, rue Neuve, 40, Amiens. Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est adressé aux Sociétés scicntilii}ues par voie d’écl1ange. Prix de l’abonnement, 3 r. par an (2 fr. pour les Ecclésiastiques, les instituteurs et les Institutrices). SOMMAIRE. - Géologie résumée des cantons de la Somme, par M. de Mercey, p. 425. —- Le Cygne sauvage, par M. G. d’Hangest, p. 429..- Flore de la Somme, par bl. E. Gonse. p. 433. — Bibliographie, par le Président dela Société, p. 43t. — Ouvrages reçus, p. 438. Géologie résumée des cantons de la Somme, Curron n’Acn¤ux. a Disposition générale du sol. _ Les premières et assez profondes ramifications de l’Authie traversent la partie nord-est du canton. Des vallons moins _ profonds sont formés, à l’est et au sud-ouest, par les premières — ramifications de l'Hallue, aftlucnt de la Somme. Le sol du canton se trouve ainsi découpé par des vallons de divers ordres, et les plateaux situés entre ces vallons sont peu étendus. ~ La surface de ces plateaux présente, dans son ensemble, une pente peu prononcée du nord-est au sud-ouest, ainsi qu’on peut 5* austin. ‘ _ 64
126 ctomocrn nn LA souris. • le déduire des pentes mesurées sur trois lignes à peu près parallèles, et dirigées E. 37•'15'“N. à 0. 37** 15’ S. (1) : ' _ 1** Du N.·E de Mailly, altitude 163***, àVarennes, altitude 1·1!t*** ; pente de 19** pour Skilomètres, ou de 2***37 par kilomètre. 2** du N. de Bertrancourt, altitude 153***, à Hérissart, altitude 133***; pente de 20*** pour 12 kilomètres, ou de 1**66 par kilomètre. 3** Du S.—E. de Saint·Léger-lès—Authie, altitude 146**, à l'0. 4 de Puchevillers, altitude 130*** ; pente de 16*** pour 1l kilomètres, ou de 1***45 par kilomètre. Sur le versant de l’Authie, les points les moins élevés sont situés, dans la vallée de l’Autt1ie, au confluent de la Kilienne, vers 82* d’altitu't1e, et, dans le vallon de Marieux, a l’aval de ce village, vers 84*** d'altitnde. ' Sur le versant de l’HalIue,` les points les moins élevés sont situés, à l’aval de Senlis, vers 80** d’altitude, et, à I’aval de _ ' Toutencourt, vers 75*** d'altitude. · Assise dc la craie à Micrastcr cor-lesludinarium. — Cette assise est développée dans toute la partie nord·est et est du canton; elle est limitée approximativement, vers le sud-ouest, par une ligne ondulée tirée du N. de Senlis jusqu'entre Raincheval _ et Marieux. La craie qui la constitue est assez blanche, et elle contient des lits de silex dans toute son épaisseur. Ses bancs les plus inférieurs sont, en général, les moins tendres, et ils sont ' exploités comme pierre de taille, notamment aux pieds des coteaux de la rive droite du vallon où est situé le village de Marieux, et jusqu'à 102*** d'altitude. Les bancs supérieurs sont assez tendres, et ils sont exploités comme pierre à chaux, sur les coteaux de la rive droite du vallon, à l'aval d'Acheux, depuis 115*** ·(1) La seconde de ces lignes est suivie par une des coupes de la carte géologique du département de la Somme, comme on peut le voir sur l'épreuve de la carte adressée a la Société en février 1875, et présentée alors la la section de géologie. — · l
| · l . ‘ · etonoais mi nx sopnss. _t27 ' jusqu'à l·t0·· d`altitude. L’épaisscur maximum de cette assise à est d'environ 60 mètres sur les coteaux de l'Authie. Mais elle ne se présente en alïleurement que sur 40 mètres de hauteur au plus, et sur les pentes rapides du pied des coteaux, au-dessus ' desquelles elle disparaît sous les dépôts qui couvrent la superficie i des pentes supérieures et des plateaux. ` _ ’ Assise de la craie à Micrasler conanguinum. - Les premiers bancs de cette assise sont dilticiles à distinguer des derniers bancs de l'assise précédente. Ils sont blancs, tendres, et ils contiennent encore des silex, qui disparaissent dans les bancs qui leur succèdent. Ces derniers bancs sont remarquables par leur blancheur. La craie extrêmement tendre qui les compose · est exploitée comme pierre à chaux, par exemple au N. dé Touteneourt, à 9l¤ d’altitude. L'épaisseur de cette assise peut atteindre 50 mètres. Mais elle ne se présente ainsi en ailleurs- , ment que sur 30 mètres de hauteur au plus. La plus inférieure de ces deux assises de craie occupe donc toute la moitié nord-est du canton, età un niveau plus Jétevé que l’assise supérieure qui occupe la moitié sud·ouest. Cette· disposi_tion résulte de ce que ces deux assises s’imbriquent, en motivant par leur pente la forme générale du sol. Assise des sables et grès à Oslrea Bsllooacina. — ll ne subsiste À que des traces de cette assise, à l'état `de blocs de grès épars sur certains plateaux, particulièrement sur celui du bois de ' Toutencourt, vers »l20*'· d'altitude,ou à l‘état de petits galets de · silex très-abondants à la surface du sol de quelques plateaux, Z surtout aux alentours de Mailly, vers l60"· d'altitudc. \ Assise du bief à silex. —- Le bief rougeâtre, avec silex empruntés à la craie.sous-jacente, altlcore sur les pentes supé- rieures des vallons, et à l'originc des plateaux où lelimon vient le .recouvrir. Ce dépôt est bien développé dans la partie nord-est du canton, 'Vépaisseur en est variable; elle atteint quelquefois plusieurs mètres. i; A
428 esotocis ne LA sonne. l Assise des alluvions anciennes pré-glaciaires la Elephas meri- dionalis. — Les nappes de graviers peu roulés, composés de cailloux verts empruntés à la base des sables à Oslrca Bellovacina et de cailloux rouges empruntés au bie! à silex, n’0nt pas été mises en évidence, dans le canton, par l’ouverture de grévières, · ‘ mais elles y existent, en amas,' sur certaines hautes terrasses analogues à celle où, à l00 mètres à peine au delà de la limite du canton, au S. d’Harponville, on les exploite sur le territoire de Warloy-Baillon, à 118*** d'altitude. V ` Assise des alluvions inter-glaciaires à Elephas primigenius — Ces alluvions composées de graviers bien roulés se présentent à ' divers niveaux sur les coteaux de l'Authie et du vallon de ·Marieux. On les rencontre sur les coteaux de la rive gauche de l'Autliie, à l'aval du village d’Authie, depuis 427** jusqu'à lt2*** d’altitude; ainsi que sur les deux rives du vallon de Marieux, vers le débouché du vallon de Baincheval, à 96*** d’altitude, et dans le village même de Marieux, où M. Gosselin a recueilli, cn g 4865, une dent d’Elephas primigenius à une profondeur de ‘ 6 mètres, dans un puits ouvert à 95** d’altitude. L'épaisseur de cette assise est assez faible et elle est très—variablc. _ Assise du limon glaciaire. — La base de cette assise, constituée par le limon biéfeux avec cailloux éclatés, est très•développée A sur lespentes douces des coteaux, depuis leur pied jusqu’au bord des plateaux, tandis que le limon pur occupe les plateaux et les pentes les moins déclives des coteaux. Ce limon est exploité comme terre à briques, sur une épaisseur variable. Assise des alluvions modernes posl·ylneiaires. —Ces alluvions occupent le fond de la vallée d'Authie ; elles y sont peu épaisses, et, comme elles ne contiennent pas de tourbe, elles ne sont pas traversées par des exploitations. (A suivre). · N. ne Mancav. À. .
i La crous saunas. 429 I ' Le Cygne sauvage. î Le Cygne sauvage est le plus gran.! et le plus beau des nom- È breux oiseaux de la famille des Palmipèdes qui fréquentent nos L côtes pendant les hivers. Il ressemble beaucoup au Cygne do- ‘ mestique, qui fait l’ornement des pièces d'eau et des bassins dans Q les jardins publics et particuliers, et il n'en diiïère que par la È taille, qui est un peu plus petite, par la couleur du bec qui est noir, tandis que celui du Cygne domestique est rouge à pointe · noire, et par la privation de l’appendiee charnu noir que ce dernier porte à la naissance du bec. Son plumage n'a pas non · plus l’éclat de celui de soneongénère, et toujours quelques teintes grises et jaunes viennent s’entremêler à la blancheur du fond. Le Cygne domestique a la voix sourde et peu variée, tandis que . le Cygne sauvage pousse des cris éclatants dont certaines modu- lations ressemblent à celles dela clarinette; néanmoins il y a une grande analogie entre ces deux oiseaux, et, si on ne prend soin de rogner les ailes des Cygnes domestiques, lors du passage des troupes sauvages, ils s’envolent avec elles, et se perdent pour toujours. Cet oiseau ne paraît pas régulièrement tous les hivers dans nos _ contrées, et il faut des froids rigoureux, continus, de 45 à 20 degrés centigrades, pour qu’il arrive en troupe plus ou moins nombreuses et s’abatte` dans nos marais. ll nous vient des a contrées boréales, telles que l’Islande, le Spitzberg, les parties septentrionales de l'Amérique, la Laponie, la Finlande, la _ Norwége, où il a passé l’été et élevé ses petits ;et, quand les mers i et les lacs deces contrées sont pris par le froid, manquant de la nourriture et de l’eau qui lui est indispensable, ilfuit devantla famine, jusqu'à ce qu’il rencontre des cieux plus cléments et de grandes étendues d'eau où il peut pàturer et se livrer à ses ébats en liberté. Dans certaines parties de l’Améi·ique, dans quelques contrées I · de l’Europc Orientale, dans l'Asie mineure, on en voit alors . ,·-—
t30 LI CYGNI saunas. v arriver des troupes considérables, composées quelquefois de cinq cents individus; mais_nous sommes moins favorisés dans notre pays de Picardie, et si une bande s’abat, par aventure, dans nos marais, elle n'est que de quinze à vingt cygnes. ‘ Pendant des hivers tres-rigoureux, dont on a gardé la sinistre mémoire, comme ceux de t'740, 4784, 1789, t830, 1830, les oiseaux aquatiques, les gibiers de toute espèce, vinrent se jeter dans la baie de Somme, et on tua des milliers de cygnes sauvages dans les marais depuis Saint-Valery-sur-Sommejusqu'à Péronne. · Ces oiseaux paraissent tout dépaysés quand ils sont dans nos eaux, et ils se laissent tuer sans défense. Est—ce parce qu’ils sont alïaiblis par les fatigues d`un long voyage, par le manque de nourriture, ou bien se trouvent-ils hors de leur centre dans nos cours d'eau, qui sont bien petits auprès des mers et des lacs immenses qu’i|s ont l’habitudc de fréquenter ? Une bande de ces oiseaux est·el|e signalée dans nos contrées, on lui fait une guerre d'extermination; tous les chasseurs sont en émoi, tous les fusils en campagne, et ees malheureux palmi- pèdes sont traqués, tant qn’on n'a pas tué jusqu’au dernier: la hutte achève ce que le chasseur n’a pas pu massacrer. J`ai entendu citer des coups de fusil qui avaient tué jusqu'à neuf de ces oiseaux, quand posés, serrés les uns contre les autres, la V tète droite, ils écoutent. La tête et le cou sont les parties les plus vulnérables, et il faut du plomb du plus fort numéro et surtout une bonne charge de poudre, pour percer l'épais duvet . I du cygne et briser ses os, qui sont puissants et solides. .|'ai tiré des cygnes à quarante mètres, en plein corps et en travers ; je leur ai enlevé`un nuage de plumes déchirées par le plomb, et ils n’en continuaient pas moins leur course, comme s'ils n'avaient I éprouvé aucun mal. A Quoiqu'ayant eu rarement l’occasion de voir voler des bandes _ de cygnes, je me rappelle en avoir aperçu sur les bords de la ' mer, à Boulogne, à des hauteurs immenses, pendant de fortes a
I . l us creux swvacs. l3t I gelées, et quand l'air était d'nne grande limpidité. Formant la . E herse, ils ne paraissaient pas plus gros que des pigeons et, àcette ' É altitude, leurs cols, qu’i|s portent en avant, prenaient plus de la ` moitié de leur longueur; leurs ailes paraissaient immobiles, bien · qu’iIs volassent avec une grande rapidité. 4 Audubon dit que, lorsqu'ils sont montés à plusieurs milliers de _ pieds au·dessus de la terre, leurs délicats contours, considérable- î ment diminués, sont difficilement perceptibles, et. leurs cris, · généralement durs, adoucis et modulés par la distance, sortant de Fimmensité, prennent un caractere surnaturel de ton et d'expression, et, lorsqu'ils sont entendus pour la première fois, excitent un sentiment étrange. Je n‘ai pas entendu leurs cris, probablemement à cause du bruit de la mer et du vent qui était assez fort. _ Le vol de cet oiseau est continu, puissant, et chaque coup . d'aile lui donne un élan considérable: on prétend qu‘il peut faire quarante lieues à l’heure, étant en pleine course; quand ils rencontrent des nuages qui peuvent gêner leur voyage, les cygnes volent au·dessus, et c’est ainsi qu’i|s franchissent le sommet des plus hautes montagnes, en s'élevant dans les airs plus haut que leurs cimes les plus élevées. ° Quand on tire cet oiseau, comme son coup d’aile est très-fort, il faut le viser à la tête, et même 0***30 en avant, suivant la portée, sans quoi on est exposé à le manquer. Si on peut le ` surprendre, à l’aide d'un accident de terrain, on a tout le temps de Yajuster, car il est obligé, à cause de sa corpulence, de nager dix à douze mètres, avant de prendre son essor et de pouvoir déployer librement ses longues ailes : s'il n’est que blessé, il est prudent de ne l'approcher qu’avec précaution, son coup d’aile étant si vigoureux qu'il peut casser le bras on la cuisse d'un homme, et tuer un chien. Ses ailes produisent, pendant le vol, un sifflement qui se fait entendre au loin dans le silence des nuits, bien que le Cygne voyage plus souvent le jour que la îm I
i32 LE crous sauna:. . nuit et fasse des courses fabuleuses, qui lui permettent de tra- verser, en une seule journée, l’étendue de plus d'un grand _ royaume. Quand ils arrivent au terme de leur voyage, ils s'abattent dans des étangs considérables, dans des baies bien ouvertes, et leur premier soin est d'apaiser leur soif et leur faim, et _de faire une toilette complete, en se jetant de l’eau sur le corps à l'aide de leur bec et en nettoyant le plumage au . vmoyen de nombreuses ablulions. Si l’eau sur laquelle ils se posent menace de se prendre par la gelée, ils battent constam- ment des ailes .pour empêcher la glace de se former. Ils poussent de grands cris en se livrant ·à leurs jeux, et les habitants de ces contrées sont réveillés en sursaut par ces clameurs, qui re- doublent quand une nouvelle bande vient se joindre aux premiers arrivés. Aux approches du printemps, ils se rassemblent de nouveau en grandes troupes; et, après s'êtrc livrés fi toutes sortes d'ébats et d’abluti0ns, ils partent pour le nord, cn poussant de grands cris, qui sont comme leur signal d'adieu au pays hospitalier où _ ils ont passé l'hiver. lls se sont aecouplés pendant ce séjour, et . ils n’ont que hâte de revenir vers leurs cantonnements d'étc pour y pondre et élever leurs petits dont le développement est très- _ long. ils cherchent des abris inipénétrables aux hommes et aux bêtes féroces, pour se livrer aux soins de Yéducation de leur famille, et ils sont favorisés dans cette douce occupation par la longueur des jours de ces contrées où la nuit ne parait pas A pendant plusieurs mois. Le cygne sauvage est monogame, et, un peu avant l’époque de la ponte, les troupes se séparent par couples, vers la tin de février. La femelle, plus petite que le màle, fait son nid sur les ' rivages dans une touffe dc grandes herbes, ou bien sur un tas de roseaux, et elle y pond de cinq ix huit œufs, très-gros, oblongs, à coquille dure et épaisse, et d'un gris verdàtre. Elle les couve cinq semaines, ct les petits, aussitôtéclos, courent etaccom- ' · `
l . nous nn LA soun. 133 pagnent leurs parents. Pendant cette longue incubation, le màle reste toujours auprès de sa femelle et veille à sa sécurité, tout prêt à la défendre et à sacrifier sa vie. Le cygne sauvage n'a pas atteint toute sa force et acquis son . entier développement avant sa sixième année; il peut alors peser de ·l0 à l2 kilog. Son plumage qui était d'abord gris, couleur de cendre foncée ou plutôt de plomb, s'éclaircit peu à peu ; et, ' quand il est adulte, il n’a plus que quelques plumes grises entremèlées aux blanches; son bec, qui était d’abord d'un rouge sale, ne devient noir qu’à la troisième année. Un cygne!. d'un ï an n'a que le tiers de la grosseur d'un adulte, et il n’est propre à ' la reproduction qu'à la tin de sa troisième année. Selon l’usage I de calculer la longueur de la vie des animaux par le temps qu'ils mettentià croître, on attribue au cygne une longévité extraor- dinaire, de cent ans selon quelques naturalistes, de trois cents ans, selon d’autres. (A suivre.) i · G. IYHANGKST. Flore de la Somme. (Suite de la page Qt). ` Locnires nouvunes roun uns nsrscss imuzs ` ou vnu counuuas. Adonis œslivalis, L., s.-v. cilrina, Coss. et G. Amiens, à Saint- Maurice. _ ` Ranmzculus divaricutus, Schank. Amiens, fossés dc la Voirie. ` 1 Ranmtculus lingua, L. Marais de Glisy. Papaver hybridum, L. Vil|ers·Brelon1ieux. Papaver dubium, L. Saint-Ouen près Flixecourt. Melandrium sylvestre, Rohl. Bois de Sainte·Segrée. ' ' Ceraslium glulinosum, Fries. Boves ; Gentelles; glacis de la citadelle à Amiens. Medicago falcala, L. Glisy. Epilobium roseum, Scbreb. Amiens, bords des fossés de la Hotoie.
134 mnmocnrmlz ` Sedum rc/Icamm, L. Murs de la citadelle, à Amiens. Scdum album, L. Villers—Bret0nneux. Saxifraga granuiala, L. Sainte-Segréc. Cicuta oiroaa, l.. Marais de Glisy. a î ‘ Helosciadium nodi/lorum, Koch, var. ochreatum, DC. Marais de Glisy; marais d'Hangcst-sur-Somme. ' Siam latifolium, L. Marais de Glisy. · Anthriscus vulgaris, Pers. Boves, baie du chemin de fer, près la gare. · Sclinum carvifolia, L. Marais de Camon. Peucodanum palustre, Mœneh. Marais de Camon. Cirsium anglicum, DC. Fouencnmps, à la vallée Pavry. Crcpis biennis, L. Marais de Camon. ' Specularia hybrida, A. DC. Flixecourt. Veronica teucrium, L. Saint-Ouen, près Flixecourt. Rhinantlms major, Ehrh. var. hirsutus, F. Schultz. Marais de L · Camon ; Hangest-sur-Somme. Ajuga gencvénsis, L. Saint- Ouen près Flixecourt. . Liparis Rœsclii. Rich. Fouencamps, à la vallée Pavry. Triglochin paluslre, L. Marais de Glisy; Fouencamps, à la vallée Pavry. Ncottia nidus·avis, Rich. Bacouel, au bois de l'Hôtel·dieu. . Carca: pulicaris,. L. Marais de Camon. ~ Career digitata, L, Bois de Gentelles. Carcx /îti/ormis, L. Marais de Camon. Avcna pubcsccns, L. Villers-Bretonneux. Festuca helerophylla, Lamk. Villers·Bret0nneux. · (A suivre). · E. Goxtsu. BlBl.l0GltAPlllE Par le Président de la Société. Les deux volumes que nous avons reçus de la Société acadé- mique de Mainc·ct-Loirc contiennent : l‘un trois mémoires de
I ninnroanxrnis . 1 35 I M. Decliarme sur la capillarité dynamique, sur la relation qui i existe entre la température des métaux ct leur coloration ther- q mique et sur un nouveau mode de production de flammes sonores. ` Notre ancien collègue a conservé, vous le voyez, toute son activité et son esprit d’initiativc. L'autrc volume est consacré à l'histoire et à la linguistique. Je vous signale un très-savant et g très-intéressant mémoire de M. le D' Loiseau sur les progrès de . _ la grammaire française. · Le Bulletin`de la Société vaudoise des sciences naturelles n• 75 mérite toute votre attention. M. Foret y signale une araignée venimeuse (Chiracanlium nulrix) qu'il a rencontrée dans le canton de .Vaud. ll décrit quelques espèces nouvelles de fourmis et donne des détails sur l’anatomie des Coccides, ces curieux gallinscctes que les ûiurmis savent traire, si je puis ainsi parler, pour se nourrir du liquide qu’elles font sortirdu corps de ccs insectes en les frappant de leurs antennes. liquide dans lcquel, pcut·êtrc, ces coecides se noycraient, si los fourmis ne savaient les en débarasser. M. F. A. Foret y continue la suite de ses études sur la faune profonde du lac Léman. Rappelons qu'il divise cette faune en trois parties: la faune littorale, qui comprend les animaux vivant près des rives, à la lumière, sous l’action des changements de température et du mouvement des vagues, et sous une faible _ pression ; la faune pélagique, qui comprend ceux qui vivent en plein lac, dans un milieu sans agitation, sous une pression variable; la faune profonde enlin, qui comprend ceux qui vivent sur le fond du lac, sous une pression de E5 à 30 mètres d`eau, dans un milieu sans agitation, sans lumière, mais dans une tem- pérature û·oide et qui ne varie guère. Les animaux de cette faune se font remarquer par leur petitesse, leur coloration terne, leur cécité plus ou moins absolue et leur peu de mobilité. ··- Citons encore une note de M. du Plessis sur l'Hydalma santa, infusoire de la division des rotateurs, dont il présente l'anatomie. Le n· de janvier 1876 de la Revista scicnli/ico-induslrialc ne s’oc<·upe que de physique. Vous y pourrez lire une note de t M. Palmieri sur le poids spécifique des laves du Vésuve, une autre de M. Hicco sur un cas de daltonisme observé chez une à personne qui n'avait aucune notion du rouge et du vert. L Vous verrez, dans son compte rendu de sa séance du 26 décembre 1875, que la Société cntomologique italienne · I .
136 nintroonrnis. appuie vivement _l'établissement d’une station entomologique agricole à Florence. Elle pense que cette institution, qui n’existe qu'en Amérique, pourrait rendre de véritables services à l'agri· culture. Il est certain, en effet, que si Vagriculteur connaissait mieux ses amis et ses ennemis, il lui serait plus facile d'utiliser . les uns et de se défendre contre les autres. C'est là le but que . nous désirons atteindre, en composant nos tableaux d'insectes utiles et nuisibles, eten montrant à côté de chacun ses produits ` ou ses ravages. Aussi devons-nous de bien sincères remercie- ments à M. Carpentier pour le zèle et le soin minutieux avec lequel il les prépare. ‘ ' ’ Le t•*‘ fascicule des actes de la Société toscane des sciences naturelles s'adresse aux géologues. lls y liront avec intérêt une note de M. d'Archiardi sur les relations des roches granitiques et trachytiques; une autre de M. Mcneghini sur quelques crinoîdestertiaires nouveaux. Les amateurs d’anatomie comparée ne doivent point négliger l’article de M. Baraldi sur l'os malaire ou zygomatiquc. La Feuille des jeunes naturalistes n° 66 contient la fin du tra- vail de M. Clément sur lalutte pourl’existence chez les mollusques; une planche aide à comprendre quelques détails qu'il eût été difficile, peut-être, de saisir sans ce secours. - .l’engage les chasseurs d’insectes à lire les instructions de M. le D' Gobert sur . ' la chasse aux diptères et celle de M. Gallois sur un porte-nappe _ qui me paraît pouvoir remplacer très-commodement le parapluie à fond blanc dont on fait actuellement usage. L’ApicuIteur est toujours le journal pratique que vous connaissez, se renfermant sagement dans sa spécialité. Le 4* cahier du Bulletin de la Société centrale d'l10rticulture de la Seine-Inférieure contient un tiavail de M. le D' Bouteillier sur un sujet qui déjà nous a occupés et sur lequel j’appelle toute votre attention ; il s’agit de la résistance comparative des arbres et autres plantes au voisinage des fabriques de produits chimiques. Il résulte des observations de l’auteur que plus un arbre se développe vite, plus il a de chance de vivre sans inconvénient très-grand dans le voisinage de ces fabriques; que plus la végé- tation est lente, plus est mauvaise cette condition. Ce travail devrait être consulté par tous ceux qui s'occupent de plantations; ils y trouveraient d’excellentes indications sur les espèces d’arbrcs qu'il convient de planter, sur celles dont il faut s'abstenir. Une l
l nimrounnnrs. _ ' 437 i analyse dans nos bulletins ne serait point sans utilité, et les journaux s’empresseraient, je n’en doute point, de la reproduire. J'ai retrouvé avec plaisir dans le Bulletin du Comice agricole d‘Amiens un charmant article sur l’utililé des mouches que · j'avais déjà lu. e ` · J’ai reçu de M. Giard, professeur de zoologie à la faculté des · sciences de Lille, un article sur le laboratoire de zoologie maritime de Wimereux dont il est le directeur. Cet aquarium n'est pas I seulement un spectacle très—curieux; le savant professeur y g cherche, avec des sujets d'enseignenîent, des applications utiles et des conséquences pratiques. Nous devons encore à M. Giard un mémoire sur l'Urotho¢ marines, amphipode commensal de ‘ l’Echinocardium cordalum; un autre sur le développement de la Salmacina dyslcri dans lequel il suit toutes les transformations de cette annélide ; un autre enfin sur les faux principes biologiques et leurs conséquences en taxonomie. L’auteur examine les quatre principaux systèmes qui s’appuient sur une · intelligenceincomplète de la nature organique, les critique au nom de la science_positive, montre les erreurs qui ont conduit ` à des groupements qui ne sauraient exister, et propose une classification nouvelle. Peut—être vous avez lu déjà dans la Revue scientifique de cette année, n" 37 et 38, cette remarquable _ · étude de M. Giard. Je vous présente la dernière livraison du Dictionnaire dela santé de M. lc D' Fonssagrives. Je citerai, parmi les articles ` qu'elle contient, les mots vacances, vieillard, vins, voyages, zine. Ce dictionnaire, fait avec autant de soin que de méthode, se dis- tingue par une concision qui n’exclut point la clarté ; les divers articles y sont traités avec des développements qui sont en rapport avec l’importance de chacun ; les notions historiques y abondent, mais avec sobriété cependant et sans excès. La lecture de ce livre fait bien connaître toutes les précautions que demande la vie, et Vobservation des règles hygiéniques qui y sont donnéesdiminueraitassurément les chances demaladies auxquelles notre frèle nature est sujette, chances que nous augmentons tous les jours par nos impruden_ces et par un régime mal approprié à nos besoins et inintelligent. ' Le nouveau volume des Rapports mensuels du Département de Pagriculture des Etats-Unis pour 1874 nous montre combien ce peuple est pratique, comme il va droit au but qu’il poursuit sans
438 _ - ouvnons nçus en LA socttrt. s'égarer dans des dissertations inutiles. On n’y trouve point le luxe de ehitïres si bien groupés de nos statistiques agricoles, mais des renseignements précis sur tous les faits qui peuvent intéresser, à quelque point de vue qu’on se place, I'industrie qui comprend, avec la culture de la terre, tout ce qui se rattache à la ferme et à Pexploitation directe de ses produits. Physique, chimie, météoro- logie, mécanique, histoire naturelle, architecture, toutes les sciences en un mot dont l'agriculture a besoin, sont représentés au département par des hommes spéciaux. Chaque jour leur A science est mise à contribution, et un grand nombre de problèmes sontrésolus simplement, au plus grand avantage de tous, sans cet g ` immense appareil de commissions et d’enquètes dont les rap- L ports arrivent presque toujours, quand ils arrivent, alors qu'il ' n’en est plus besoin. — J'ai reçu ce matin les Annales de la i Société d’ému|ation des Vosges, tome XV, l" partie. .l’y trouve le compte rendu d'unc excursion botanique aux étangs de Breuillet par M. Chapellier, qui cite toutes les plantes qu'il a rencontrées. Toutes ne sont point rares et nouvelles pour le pays, ' mais on ne les avait point encore rencontrées dans cette localité. C’est là, MM., ce que nous devrions faire : tenlr compte de toutes nos courses, noter les plantes que nous recueillons. C’est lc scul · moyen en effet d'étab|ir le catalogue de la végétation spontanée _ ; de notre département, de le rendre aussi complet que possible. : A ceux de nos collègues qui se servent du microscope je E · conseille de lire le rapport de M. Chercst sur le microscope ` megalographe de M. G. ltevoil. Cet instrument destiné à repro~ duire par le dessin les objets microscopiques répond, dit l'auteur du rapport, exactement à toutes les promesses de l'inventeur. On peut obtenir sans fatigue et sans difficulté, assis ou debout, une image vraie de l'objet étudié. Ajoutons que le travail peut se faire le jour comme la nuit, puisque Yopérateur se sert de la î lumière artificielle. ' l Ouvragesreçus (du l2 Février au l" Août 4876.) ‘ . 4•. Kai:. Akademie der Wisscnscliaflen in Wien. Jahrg. 4876. A I 4 à 46. ‘ I 2· Mémoires de l'Academie des Sciences, Inscriptions et Belles- Letlm de Toulouse. 7• série : Tome Vll, tS75. ‘ · I
ouvatoas nsçus un is societe. 139 3* Annales de la Société entomoloqiquc de Belgique. Tome XVIII,'1875. — Comptesrendus des séances : n• 22 à 27. 4·· Recueil des publications de la Société Havraise d'etudes diverses. ·i0° année,`1873. _ ' 5° Association scientifique de France. Bulletins hebdomadaires, n°• 433 à·t39.,— 441 à 452. 6• Bulletin du Coniice agricole de l'arrontlissement d'Amiens. n°• 96 à 105. ' ' 7° Bulletin de la Société entomologique Suisse à Scha/[hausen. Vol. IV; n° 8, 1876. (l" envoi). 8• Schriflen des Vereines zur Verbreitung naturwisseuschaftlichcr Kenntnùsein Wien.BandXlV,1873,i874;—BandXV,1874,1875. 9• Bulletin de la Société Impériale des naturalistes de Moscou. Année 1875: n·•1, 2, 3 et L. 10* La musique à Abbeville (1785-1856). Souvenirs d’un mu- sicien. Par M. Eloy de Vicq. — (Lu à la Société d'Ému|ation à la séance du 19 février 1874).· I 11• Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie. 1875, n• 4. - 1876, n• 1. 12· Bulletino della Societa entomologica italiana. Année VII. 4** trim. 1875. — Année VIII. 1•' trim. 1876. — Adunanza del 26 Die. 1875. -—Rendiconti delle adunanze. 1876. ` 13• Société des sciences physiques et naturelles de Bordeaux. Mémoires. 2• série, tome 1**, 2• cahier, —- Extrait des procès- verbaux des séances, page I à XXVIII. 14• La Feuille des jeunes naturalistes. n·• 65 à 69. ` 15** L’Apiculteur, journal des cultivateurs d'abeilles. 20* année 1876, n°• 3 à 8. 16 Bulletin d’Insectotogie agricole. Journal de le Société d'Api- culture et d’insectologie. 1'· année 1875-1876, n·• 4 à 7. 17° Bulletin de la Société archéologique, historique et scientihque de Soissons. 2• série. Tome IV. 1875. 18° Annual reporto/'theSmithsonion Institution for the year 1874.
110 ouviuuns nnçus un LA socittt. ' 19** Entomologische Nachrichten. Von D. Kratter zu Putbus. — ' 1*• année, 1875. - 2***• année, 1876, n**• 1 à7. · 20• Annales de la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles·Lettres d’Indre-et—Loire. 114• année. T. LIV n°• 7 à12. Tours 1875. . 21** Mémoires de lu Société des Sciences naturelles et historiques, des Lettres et Beaux-arts de Cannes et de l'arr0ndissement de Grasse. T. IV. année 1874. l · 22• Bulletin de la Société d’Horticulturc de Picardie. T. VII. l Janvier à Mai 1876. o · 23• Atti della Societa Toscana di scienze naturati in Pisa. Vol. II, 1'asc 1. · 24* Bulletin de la Société Vaudoise des Sciences naturelles. 2• série : vol. XIV, n** 75. Lausanne 1876. ( 25• Revista scienti/ico-industriale da G. Vimercati, Anno VIH : Gennaio, Marzo e Aprili 1876. . 26** Montly report of the département of agriculture of the United States. Forthe years1873 and 187·1.Washington. 27** Report of the Commissioner of agriculture of the V. S. For the years, 1871, 1872, 1873, 1874, Washington. 28• Bulletin de la Société d’apiculture de l'Aube. n° 3ti et n° 35. 29** Mémoires de la Société académique de Maine-et·Loire. Tome XXXI et XXXIl.`Angers 1875. ` 30** Etat de la question Phyllozera par Rohart, don de l'auteur. 31• L'Etudiant micrographe, traité pratique du microscope par A. Chevalier. (Avec atlas). Don de M. Le` Riche. ` 32* Bulletin de la Société centrale d’Horticulture de Rouen. ï Tome 17, 4* cahier de 1875. - Tome 18, 1•' cahier de 1876. É (A suivre). L'Archiviste, A. Vou.tm>. i Le Rédacteur en chef: R. VION. î Amiens. — lmp. de Lenoeblierouart, Delattre-Lenoel, succ'. I I
Sllllllllll ·LlNNEENN|l Nilllll FRANCE i y llli DE Ll • E BULLETIN MENSUEL. ' I N° 52. — t" 0ctobre 4876. —— 5• Annee. — T. III. Aonnsssn: Les Ouvrages. Manuscrits et Communications intéressant la rédaction du Bulletin, à . . René Vrox, rue Voiture, 8, fi Amiens. Les demandes d’Abonnernent et les Cotisations (en timbres·|»oste), il ll. Edmond Dculav, Trésorier, rue Neuve, 40, Amiens. Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est adressé aux Sociétés scienttliuues par voie d’échange. Prix de l’abonnement, 3 r. par an (2 fr. pour les Ecclésiastiques, les lnstituteurs et les Institutrices). ` SOMMAIRE. - Excursion à la haute Forêt d’Eu, par ll. Ferdinand Debray, p. N4. — La Flore de ln Somme, par M. le D' Richer, p. 444, — Le Cygne sauvage, (suite de la page 433}, par Bl. G. d’Hangest. p. 445, ·-· L’odorat chez les animaux blancs, par M. R. V., p. 450. —·Blbliographie, par le Président de la Société, p. 452. A- Ouvrages reçus, p. 454. _ Excursion à la hânte Forêt d'Eu. Une excursion à la haute forêt d’Eu peut fournir en 5 a6 heures un grand nombre de plantes intéressantes. En sortant de A Blangy par la route encore inachevée de Blangy à Dancourt, sur le coteau qui la borde, on voit le Verbascum nigrum L. et sa _ variété Parisiens: de Pauquy; on arrive bientôt sous bois. La haute forêt d`Eu, dans une grande partie de son étendue, dans cette partie entre autres, est tres—aecidentée. A peine sous bois, on trouve un Epipactislnli/alia All. dont les fleurs sont blanches ou vertes, la partie concave du labelle étant seule pourpre; souvent les feuilles sont lancéolécs-linéaires, et les slipules inférieures très-longues atteignent quatre fois la longueur des ileurs. 5• mnt:. 52
l· a ’ ` M2 axcuasron A LA mure roaer n'nu. ' Voici la liste des bonnes plantes que l’on rencontre z Hellcborus fœlidus, L. sans fleur ni fruit îfcette époque. Malva moschala, var a. Iaciniala Gren. et Godr. Ilalva moschala, var b. inlcrmedia Gren. et Godr. Lathyrus sylvrstris, L. Pimpinclla magna, L. Asclspîas vincelozicum, L. Digilalis lulea, L. Alropa belladona, L. Le chemin débouche ensuite sur une clairière nue qui s’élève jusqu'au sommet du coteau et du haut de laquelle on découvre ` un beau point de vue sur la forêt, sur la vallée de la Bresle et sur ‘ la campagne environnante. Dans cette clairière j'ai trouvé le Brachypodium pinnalum P. de B. var australe Gren. et Godr. à épillets très-velus et la ‘ Bcllis perennis var czigua Coss. et Germ. qui sc trouve en abon- dance aussi plus loin. A Plusloiu, en suivant toujours le chemin de Dancourt, on trouve l’O.1:alls acelosella, L. |’Androsœmum of/lcinalc, All, la Polentilla •nizta,Nolt. et les Epilobium spicalum, L. et lctragonum, L; les Came romola, L. pallcscens, L. et comme fougères, les Asplenium jlliz-fœmina Bernh. et spimslosum Stremp. le Blcclmum spicant Roth et les fougères communes. En suivant tout droit, on rejoint bientôt la route de forêt qui conduit au Carrefour dela longue mare ; auprès de cette route se · rencontre en abondance le Lysimachia nemorum L. et la Digitalis purpurca L; plus loin, au Carrefour, on rencontre aussi sa variété alba dont on aperçoit de loin les grandes fleurs blanches. Arrivé au Carrefour, si on a un peu de temps, au lieu de revenir par le même chemin, on peut aller rejoindre à gauche ·le Carrefour du val l’Alouette et le Carrefour maître Jean où bientôt un poteau monumental en fonte, sorti de la fonderie de Blangy, indiquera le chemin du retour. Ce trajet doit fournir probablement aussi une herborisation L
I p nxcuaslou A IJA HAUTE ronsr n’su ' M3 ' S riche en espèces rares; je ne puis vous la décrire, je regrette de n’avoir pu la faire. Le Fmgaria clalior est très-commun dans toute la forêt, et ses » petites fraises tres-bonnes se vendent beaucoup à Blangy. Je n’ai cité ici que les plantes rares;on y trouve encore beaucoup d'autrcs especes intéressantes mais relativement.- plus l communes. » Dans le marais, aux environs de Blangy, j’ai trouvé le É Callitricho obtus angula Le Gall. ; auprès de la fonderie le Latium pmmw var. crislalum Pauquy, un Trifolium procumbms var.· tomentosum ti tiges couchées et très-poilues, dont les feuilles sont . pulvérulentes·tomenteuses et une Scrophularia aqualica var. 4 pabescms, qui se distingue par ses feuilles pubescentes surtout a la face inférieure. ` 4 I J'ai recueilli dans la tranchée du chemin de fer deux ammonites · que M. de Mercey a cu la complaisance de déterminer : les _ Ammonites Rothomagensis et lfanlclli. . Blangy-sur-Bresle est à mon avis un excellent centre d'herho$ risation, un pointintéressant pour les géologues qui y trouvent lacraie de Rouen; et, comme où il y a des plantes rares, il y a probablemement des insectes particuliers, les entomologistes y trouveraient probablement des espèces intéressantes. é En un mot la Société Linnéenne pourraity faire une excursion · où les amateurs de toutes les branches de l’histoire naturelle trouveraient à enrichir leurs collections. Je termine avec l’espoir d'accompagner l'année prochaine quelques botanistes dans une promenade à travers la haute forêt d’Eu. _ Ferdinand DanaAv. · . ‘ I;
IU none ne LA `souun. . · Flore de la Somme, Nora sun iftlnuoxr renvxcvmn àloq. Taml. Lundi dernier, i8 septembre,j’ai constaté l’apparition on la . réapparition de cette plante très·intéressante pour les Botanistes picards, sur une étendue considérable du rivage de la baie dc Somme. - p L'Obiono pcdanculala se trouve en elïet en ce moment au bord du chemin qti, parlant de la caserne des Douaniers au capHornu près Saint-Valery, suit le pied de la falaise jusqu'à |’origine de ` la digue qui contourne la baie et va finir a la pointe du Hourdel. ' La plante se trouve sur une longueur de plus d'un kilomètre, · en très·grande abondance, mais sur une largeur de t à 2 mètres seulement. Ifapparition subite de cette espèce annuelle sur un point de notre littoral si souvent parcouru par les Botanistes, peut donner lieu a des réflexions et à des recherches applicables à d'autres C espèces. . Les documents qui pourraient éclairer la question sont les suivants: _ a Cette plante a été trouvée autrefois au Crotoy et à Saint- · s Valery. — (Boucher. Herb. —Bai|lon. Herb.) (De Vieq. -· De la végét. sur le litt. de la Somme. Page 83). » Nous l'avons trouvée en abondance en 4858, disent MM. » D. Vicq et de Brutellette (Catalog. p. 206). à l’embouchure de » la Canche au Trépied près Etaples. » Cette année elle est encore signalée dans la même localité · par M. Vignier botaniste d‘Ahbeville. I Comment·expliquer la présence de cette Salsolacée sur un , point reculé dela baie de Somme? _ Est·ce une réapparition T Est~ce le résultat du développement à de graines conservées sur place depuis de longues années et que V les grandes eaux du printemps dernier auraient mis dans les i
r LB (IYGNI saone:. H5 conditions nécessaires à leur développement? Les faits de ce genre sont communs dans la famille des Salsolaeées. Ou bien faut-il admettre que les graines ont été apportées du Nord par les grandes marées et scmées ainsi sur le rivage ?_ Cette plante appartient en tout cas à la Flore du Nord — Belgique, Danemark, Suède, Russie australe. , , Sans oser faire un choix entre ces deux hypothèses toutes deux possibles, — In manière dont les plantes sont disposées sur le sol, en bande étroite et dessinant exactement la limite des hautes marées, — la nature du fruit qui est une capsule monosperme g indéhiscente et bien conformée pour tlotter, — l'extréme abon- ` dance de la plante, — sont autant de raisons qui me feraient pencher vers la dernière de mes deux suppositions. _ 20 septembre l876. D'. Ricnn. Le Cygne sauvage. (Suite de la page 433). Le Cygne est un animal très·doux et sociable, et lorsqu’il est pris, étant blessé, il s’habitue facilement à la vue de l'homme et il reçoit la nourriture de sa main ; mais il lui faut, pour qu'il s'habitue a cette demi servitude, une pièce d’eau sur laquelle il puisse naviguer librement et trouver des aliments convenables à son tempérament. Un Cygne qu'on enfermerait dans une basse-cour ou dans un jardin privé d'une pièce d‘eau, dépérirait bientot et tomberait dans un état de tristesse qui amenerait` promptement la mort. C'est un hôte qui consent à vivre dans notre société, mais qui a |'eselavage en horreur. Ces oiseaux ont beaucoup d'attachement les uns pour les autres, ct on prétend que lorsque l’un d'eux a l’aile cassée, ou éprouve' un accident qui lc gène dans son vol, ses compagnons font tous leurs efforts pour l’enlever de l'eau, le soutenir, et lui permettre de continuer son voyage. lls ne l'abandonnent qu'à la derniere extrémité. Audubon s'exprime ainsi z On a uu. fréquemment une ,,
Mit LI cross sauvaua. ` troupe de ces oiseaux autour d’on compagnon blessé, |’aider à _ fuir en le poussant en avant; et j’ai été informé par de bonnes autorités, qu`on les avait observés se placer—de chaque côté d’un camarade démonté, soutenant son aile cassée, ettevant presque hors de l'eau l’objet de leurs soins affectueux. _ Ils défendent leurs petits avec le plus grand courage, et les ttoignentpendant une année entière, jusqu’a la ponte suivante ; . alors d'autt‘es enfants plus jeunes réclament tous leurs soins, et ils forcent les aînés à se suffire a eux-mêmes. Cependant, en vieillissant, leur caractère s’aigrit; ils deviennent insoeiables, méchants, ils poursuivent les hommes et les animaux, en pous- sant un jurement, semblable à celui du chat en colère. Le Cygne sauvage n’a pour ennemi, parmi les oiseaux, que ° l'Aigle et principalement l’aigle à tète blanche, Pygargue a tête blanche, qui habite surtout l'Amériqne septentrionale, et ne se ._ trouve`que très·accidentellement en Europe. Désirez-vous connaitre la rapine de l'aigle à tête blanche, dit l l’illustre Audubon, l'Américain. Transporlezwous sur le fleuve ` du Mississipi, où passent des milliers d’oiseaux qui fuient h _ l‘hiver et vont chercher le soleil. Laissez votre barque etlleurer V les bords du grand fleuve. Levez les yeux sur ces deux arbres, qui s'élcvent l'un à côté de l'autre, et dont la cime est si élevée. Vous y verrez perché sur le sommet l’Aigle Pygargue,dont l’œil étincelle comme un globe de _ feu. Il sonde la vaste étendue des eaux. llobscrve, il recueille tous les bruits attentivement. Sur l’arbre opposé, sa compagne, dont le cri se fait entendre de temps en temps, veille avec vigi- . lance. ll y répond par un battement d’ailes, par une inclination de tout son corps, et par un cri aigre et strident, ressemblant au rire d'un possédé. Les oiseaux aquatiques, canards, poules d'eau, outardes, passent par milliers, et l'aigIe_ les regardeavec mépris, quand tout-à·eoup un cri lointain se fait entendre, ressemblant ·‘ au son rauque du cuivre ; e’est la voix du Cygne. La femelle avertit le male, qui, prêt aussitôt, prend son vol.
l · È LB crous swvaen. g M7 I Le Cygne arrive, comme un vaisseau tlottant, inquiet et por- tant son cou de neige en avant. Il approche lentement, quand un cri éclatant se fait entendre. L’aigle part avec la rapidité d'un météore, ‘tombe sur sa- ‘ victime, qui abaisse son col, décrit un demi·cercle, et cherche a échapper tt la mort. Il veut plonger dans le courant, mais l'aigle le contraint à rester dans l’air, en se mettant sous lui eten le frappant au ventre et sous les ailes. Le Cygne atfaibli, fatigué, perd tout espoir de salut, et son ennemi, pour l'empècher de ' tomber dans le tleuve, le frappe obliquement de son bec et de ses _ serres et le pousse vers le rivage. Le Cygne tombe, et l‘aigle triomphant trèpigne sur le cadavre, il enfonce ses serres d'airain dans le cœur de son ennemi mourant, il bat des ailes, il hurle de joie, il s’enivrc des dernières convulsions de sa victime, · il lève sa tète eharnue vers le ciel, et ses yeux brillent d'une flamme de pourpre. Sa femelle arrive, et tous deux déchirent la poitrine du Cygne et s'enivrent du sang qui en jaillit. , ` Le Faucon et les autres oiseaux de proie qui attaquent les Oies et los Canards, respectent le Cygne sauvage, et craignent la puissance de ses ailes. · ` Les Américains chasseut beaucoup cet oiseau ; il est bien plus commun dans leur pays que dans l’ancien monde ; ils le tirent à balles, avec de longs fusils fortement chargés. Leur adresse étant extrême, ils les abatlent à de très-longues dis-_ tances, et ils estiment beaucoup leur chair, qu’ils comparent à celle du veau, surtout chez les jeunes, jusqu’à Page de six à dix ans; mais, lorsque les Cygnes vieillissent, ils deviennent durs, coriaces, et il est impossible de màcher leur chair filandreuse. Dans nos pays, Vusage en est peu répandu ; autrefois cependant, elle était très-estimée. « Oyseaux exquis cs délices françaises, dit n Belou, l'on n'a gucrcs coustume de les manger, sinon es '» lïrstins publiques ou és maison des grands seigneurs. » Cepen- dant il ajoute un peu plus loin : « Nous les mangeons plus ‘
M8 LB crans SAUVAGE. · » souvent pour la nouveaute que pour leur tendreur et leur bonne i » charnure. n ' . La nourriture des Cygnes consiste en mollusques, grenouilles, . jinpues, insectes aquatiques, frai de poisson, et rarement en quelques petits poissons; des naturalistes prétendent même qn’ils n'y touchent jamais. Cet oiseau, à l'aide de son long cou, va cher- cher dans le fond des eaux les algues et fouille la bourbe où il trouve des insectes; aussi liabite·t-il généralement des eaux peu ` profondes dont il peut atteindre facilement le fond avec son bee. « Les Cygnes, dit Belon, ayant à vivre sur les marais, ont les » cous longs, pour arriver bien bas au fond de Veau, car ils se » paissent des fanges, qui sont au fond, qui est la raison que les - » Hehreux, l’ont juge oyseau immonde, c'est-à-dire mal net. » Quand ils sont en domesticité, ou les nourrit aussi de grain et de pain dont ils sont très-friands. ll peut rester la tète longtemps au fond de l’cau, pendant cinq i minutes, sans avoir besoin de respirer, mais il ne plonge jamais, même lorsqu`il est sur le point d'être pris. Quand il n'est que démonté, ce n'est pas chose facile de s’en saisir; il nage avec une . extrêmevitessc, et un canot monté de deux-bons rameurs ne peut l’atteindre, quand il est en pleine eau. C’est pourquoi on cherche toujours à le viser à la tête et au cou pour le tuer raide. Sa fourrure bienpréparee est très—estimée pour faire des pala- tines, des tours de cou et des pelisses d’«·nfan*, et ses plumes, bien dégraissées, sont excellentes pour l'écriture et pour recevoir le poil de blaireau dont on fait des pinceaux pour la peinture et l'aquarel|e. _ · ‘ Le Cygne était autrefois bien plus commun en domesticité qu'aujourd’hui ; la Seine etnosgrands fleuves en étaient couverts; .dans tous les grands châteaux, les douves, les fossés, les étangs en étaient garnis; c’était un oiseau quasi féodal, qui a disparu en même temps que la royauté et les grands seigneurs. Le goût - de jardins publics, des vastes pièces d’eau, est revenu, et le L .
1.s crous saunas. H9 Cygne a repris sa place naturelle sur ces étangs, dont il fait l‘0rnemenl, par sa gràce et sa beauté. lfantiquité avait fait du Cygne un oiseau presque divin. La Mythologie en avait orné ses fables, l'attelait au char des Déesses, ï et chacun connait Vallégorie de Léda, que la poésie, la peinture i et la sculpture ont reproduite et illustrée tant de fois. Le chant I du Cygne avant sa mort était encore une des fictions du poète, [ Tous les poètes de l’antiquité I’ont célébré, bien que tous n’y ‘ crussent pas, puisque Virgile,le divin poète, celui qu’on appelait · |e Cygne de Mantoue, écrivait ce vers: i Dant sonitum rauci pcr stagna loquacia Cygni. ‘ g Michelet, un poète, dans son livre de l’Oiseau, fait entendre É cette plainte : « Mais le Cygne lui-mème, immangeable, ménagé n de l’homme pour sa beauté, sa gràce, le Cygne, si commun _ » jadis en Italie, et dont Virgile parle sans cesse, yest rare I n maintenant. On chereherait en vain ces blanches flottes, qui ' » couvraient de leurs voiles les eaux du Mincio, les marais de. » Mantoue, qui pleuraient Phaêton à l’ombre de ses sœurs, ou ' i n dans leur vol sublime, poursuivant les étoiles d’un chant har- , » monieux, leur portaient le nom de Varus. Ce chant dont parle . » toute l’antiquité est-il une fable '! Les organes du chant qu’on ' » trouve si développés chez le Cygne, lui furent·ils toujours n inutiles 1 Ne jouaient·ils pas dans une heureuse liberté quand . ` V au il avait une atmosphère plus chaude, quand il passait le ' n meilleur de l'annéc aux doux climats de Grèce et d’ltalic. Le » Cygne refoulé au Nord, où ses amours trouvent mystère et » repos, a sacrifié son chant, a pris l'accent barbare ou est » devenu muet. La Muse est morte, l’oiseau a su rvècu. » Aujourd’hui que le prestige de l’0lympe a disparu, que les dieux se sont évanouis, et que I`on s’arrète aux définitions plus vraies et plus sévères de l'histoire naturelle, le Cygne est regardé ·· comme le plus beau des oiseaux, et il surpasse, par sa gràce, tous les membres de la nombreuse famille des échassiers et des aquatiques.
150 L`0DOIlAT easz ras Annuiux numcs. ` Ce n’est malheureurcusement pour nous qu’une hôte rare et passager ; peu de chasseurs peuvent se flatter de compter, parmi leurs victimes, ce magnifique palmipède. G. n’HAue¤s1·. L’odorat chez les animaux blancs, L’Ass0oiali0n scientifique d'Angleterre vient de tenir à Glasgow sa session annuelle. Nous extrayons du discours prononcé à cette occasion, dans la section d’Anthropologie, par M. Russel .Wallace, président de la section, le passage suivant qui nous paraît de nature a intéresser les lecteurs du Bulletin. Le D' Ogle a signalé récemment des faits physiologiques très- _ curieux qui ont rapport à la présence ou à l‘absence de la couleur ' blanche chez les animaux supérieurs. ll paraît qu'un pigment ` 3 de couleur foncée dans la région olfactive des narines est essentiel pour donner un odorat parfait. Ce pigment se rencontre presque toujours, excepté chez les animaux complètement blancs. Dans ce cas, il y a un grand affaiblissement de l'odorat et du goût. _ D'après le D' Ogle, `il faut chercher dans ce fait l’explication du curieux récit que nous donne M. Darwin sur les cochons de _ Virginie : les cochons blancs y seraient empoisonnés par une racine vénéncuse, qui n’aurait pas d'action sur les cochons noirs. M. Darwin explique ce fait par une différence constitutionnelle, . accompagnant la couleur foncée de la peau, et rendant inoffensive, . pour les animaux noirs, une substance toxique pour les animaux de couleur blanche. Mais, comme le fait remarquer le D' Ogle, · · il n’est pas prouvé que les cochons noirs mangent cette racine ; |'cxplication la plus probable est que cette plante répugne a leur goût, tandis que les cochons blancs, ayant le goût et l'odorat moins développés, la mangent et s’empoisonnent. On trouve des faits analogues dans d’autres familles animalcs.Dans le Tarcntin, ` les moutonsblancs meurent empoisonnés par l'Hypericum crispam, et les moutons noirs échappent à la mort; on dit que les rhino- l
t.'0nonA·r cruz Les Armnux names. A 151 , céros blancs sont tués—par l’Euph0rbia candclabrum, ct que W certains fourrages incommodent les chevaux blancs, tandis que 4 I ` les chevaux de couleur n’en souffrent pas. Or il est fort peu pro- A bable qu’une immunité constitutionnelle contre tant de poisons distincts se rencontre, constamment associée avec cette méme divergence de couleur, chez des animaux si différents. Ces faits s’expliquent au contraire fort aisément, si les sens du goût et - de l’odorat dépendent de la présence d’un pigment qui manque chez les animaux entierement blanœ. _ Mais cette explication a été poussée encore plus loin. On a prouvé, par_ des expériences, que l‘absorption des odeurs par des matières inanimées, des étoffes par exemple, est grandement affectée par la couleur: le noir est la couleur qui absorbe le plus puissamment les odeurs, puis vient le bleu, ensuite le rouge, le jaune, et en dernier lieu le blanc. Nous avons la une cause physique de Yinfériorité des sens chez les animaux entièrement blancs, cause qui peut expliquer leur rareté dans la nature. Car il y a très·peu, ou même point, d`animaux sauvages qui soient complètement blancs; en général, la tète, la face, ou tout au moins le museau ou le nez sont noirs. Les oreilles et les yeux . sont noirs aussi, bien souvent; et il y a lieu de-croire qu‘un pigment foncé est essentiel pour une bonne ouïe, comme il l’est certainement pour une vue parfaite. Nous comprenons ainsi comment les chats qui ont les yeux bleus sont fréquemment 'sourds —- infirmité plus facile à constater que la privation d’odorat ou de goût. Si donc une coloration blanche est généralement accompagnée d’un état imparfait des sens les plus importants, cette couleur constitue un double danger pour l’animal : non seulement, en etïct, elle le rend plus visible pour ses ennemis, mais en même — temps, elle le rend moins habile à découvrir l’approche du péril. Voilà, sans doute, pourquoi I'on rencontre plus fréquemment la couleur blanche dans des îles où les animaux ont moins à lutter, et contre des ennemis moins nombreux ct moins variés. Voilà '
_ A52 I uinniocanais. u pourquoi, aussi, Valbinisme, qui se rencontre fréquemment chez _ les animaux domestiques, ne se maintient pas à l'état sauvage, tandis que le mélanismc s'y produit. Et s’il y a quelques iles — ` comme les Galapagos -— où tous les animaux sont de couleur foncée, ou peut Vexpliquer par l’abondance, dans ces îles, de plantes ou de fruits vénéneux qui font périr toutes les variétés de couleur blanche ou claire. Cette raison paraît, toutefois, difficile- ment admissible pour les papillons blancs ; aussi l‘intluenee d'un V habitat insulaire est—elle plus marquée chez ces insectes que chez les oiseaux ou les mammifères. Mais, s’il ne s'applique pas aux animaux inférieurs, ce curieux rapport de la finesse des sens avec la couleur a pu avoir quelque influence sur le développe- ment des races humaines supérieures. Les teintes claires dela peau étant en général accompagnées d'un état im parfait de l`odorat, de l’ouïe et de la vision, les blancs n'ont pu lutter avec les races foncées, tant que l'homme est resté dans l’état tout-à-faitinfé- rieur ou sauvage, tant que son existence a dépendu de la délicatesse de ses sens. Mais lorsque les facultés mentales ont pris plus de développement etsont devenues plus importantes pour l’exislence que la simple finesse des sens, les teintes claires de la peau, des cheveux et des yeux ont cessé d'être désavantageuses, · lorsqu'e|les étaient accompagnées d'une puissance intellectuelle ' supérieure. De telles variclés out done été conservées, et e'est ainsi qu'à pu naitre la race humaine xanthochroïque, dans laquelle nous trouvons un haut développement intellectuel, ` accompagné d'un léger manque de finesse des sens, si nous la comparons avec les races plus foncées. (D’après l'English Mechanic) lt. V. a Bl|ll.l0tiltAPlllli _ l Par le Président de la Société. Je réclame encore un instant votre attention pour vous indi- quer, dans les divers volumes que j'ai reçus, les travaux qui m’ont paru les plus remarquables. i - · ` A
I ninuoaaarnrn. 153 Dans les Annales de la Société d’agriculture,sciences et belles- · lettres d'lndre-et-L oire, 2• semestre de 1875, je vous signalerai ' un article de M. Guimas sur le houblon, un autre de M. Feune— bresquc sur la destruction de la Cuscutc; ils intéresseront le I botaniste autant qu`ils seront utiles à l'agriculteur. Lisez aussi les deux notes de M. le _D' Brame, l’une sur la pepsine ct la viande l, crue, l’autre sur l'histoire pliysico·chimique et naturelle de l'Eure. Je recommanderai dans cc méme volume à ceux de nos collègues l qui s'occupent de pisciculture, le travail de M. de la Blanchère i surle repeuplcmcnt de la Loire et de son bassin. Ils y trouveront i des idées ncuvcs et cependant pratiques. . . , Les Annales de la Société d`agriculture de la Dordogne, · Février 1876, s’adressent surtout aux agriculteurs. Les voyages _ agricoles de M. dc Lamothe nous ont paru aussi curieux qu’instructifs. _ Le tome lV des Mémoires de la Société des Sciences naturelles ï et historiques de Cannes est surtout consacré a des travaux his- toriques et littéraires. Vous y lirez une étude très—sérieuse sur l'olivier par M. Barbe, qui ne pouvait manquer de parler d'un des ' ennemis les plus désastreux de l'olivier le Dacus clear ; M. Barbe , y donne l'histoire de ce terrible diptère. Je vous recommande, dans le Recueil des publications de la Société Havraise d’études diverses de 1873, une étude de M. le _ D' Maire sous le titre de Zigzags philosophiques. Sous ce titre bizarre l’auteur traite une des plus graves questions d'organo· génie, l'évoluti0n desêtres, le transformisme. Savant physiologiste philosophe habile et plein de cette gaité d’imagination toute française qu’on a cru devoir désigner par le mot anglais humour, il y combat le scepticisme avec ses propres armes, indique les vrais caractères de l’homme, et donne du progrès une formule , aussi spirituelle qu’elle est raisonnable. . Nous devons à notre collègue M. de Vicq une note sur la musique à Abbeville de 1785 à 1856. Les souvenirs d'un musi·· cien sont une page pleine d'intérêt de l’histoire à Abbeville de . cet art au développement duquel son père et lui-même ont puissamment contribué. Le Bulletin de I’Association scientifique de France ne saurait · passer inaperçu. Je citerai une note de M. Hébert sur le plisse- ment de la craie dans le nord de la France, qui est d'un haut intérêt pour les études du tunnel sous marin actuellement en ' projet. Le n° 433 a reproduit la lecture que nous avait faite notre I
154 ouvnoss asçus rn LA socrtrt. collègue M . Carpentier. : Nos alliés naturels. Vous le voyez, ` MM., nos bulletins sont lus, et il ne dépend que de vous de les faire mieux estimer encore. ' Les physiologisles trouveront dans le Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou un traité de M. Nuesch sur la Neerobiose dans ses applications morphologiques, les entonno- logistes, un essai de M. Lindemann sur les insectes destructeurs des pins. Le 'l• cahier des Mémoires de la Société des sciences physiques et naturelles de Bordeaux contient la première partie d'un Mé- moire de M. Ordinaire de la Colonge sur la lhéorieet la construc- ‘ . tion des étuves à farine, question qui se rattache autant à l'ali- mentation publique qu'au commerce d’exportation. J ’ai remarqué dans les procès—verbaux de cette mème société une note de M. Pery sur le _micropylc de l’œuf de quelques genres d‘insectes, en même temps qu'une analyse de ses recherches sur la génération des hélices, dont il compare l’œuI`à ceux des oiseaux. Je laisse a notre zélé collègue M. Dubois le soin de vous rendre ` compte du Bulletin de la Société entomologique de Prusse et des . tomes xiv et xv. de la Société pour la propagation dc l‘étude des Sciences naturelles, dont ila bien voulu se charger. La langue allemande lui est familière, et ses études mettent le à même de faire connaitre d'une manière compétente les divers Mémoires que ces volumes contiennent. J. Gxnmnn. Ouvrages reçus (du 12 Février au l'· Août 1876.) _ 33• Annales de la Société d’émulation des Vosges. T. XV, _ 1•' cahier. ‘ 34** Bulletin de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Pau._ 2* série, T. IV, 18744875. - 35** Annales de la Société d’Agricultnre, Sciences et Arts de la ` Dordogne. Tome XXXVII. — Liv. 2 à 6. Périgueux l876. ` · 36** Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts deBclgique. Bulletin: 2** série T. XXXVIII au T. XL 1874 et 1875. — Annuaires de 1875 et 1876. 37** Société agricole, scientifique ct littéraire des Pyrénées— . Orientales. Tomes VIII à XV, Tome XIX.
. ovvnmns asçue un LASOCIÉTÉ. · 155 ` 38** De la végétation sur lelittoral du département dela Sommc. Guide pour les herborisations par M. Eloy de Vicq. —· Paris, 1876. Don de l'auteur. , ' l 39* Annales de la Société académique de Nantes et du départe- , ment dela Loirvlnférieure. 2* semestre 1875. i ~ 40* Revue agricole, industrielle, littéraire et artistique de la ` Société d’Agrirulture, Sciences et Arts de l’arrondissemenl de Va- É lenciennes. 27* année, n• 10 a 12 de 1875.- 28* année, n• 1 à 4. · : 4I* Sociétécentrule d'Agriculture, Horticulture et d'Acclimatu- a tion de Nice et des Alpes-Maritimes. 62* et 63· bulletin. Janvier à Juin 1876. _ 42* Archives néerlandaises des sciences exactes et naturelles de la Société Hollondaise desSciences à Harlem. T. X, livraisons · . 4 et 5, 1875. - T. XI, livraisons 1 ix 3, 1876. — Catalogue de la bibliothèque, 1876. · 43** Mittheitungen aus dem naturwissenschaftlichen Vereine von Neu-Vorpommern und 'Rltgen. 7* année, 1875. 44• Societa dei naturalisti in Modena. Annuario. Anno III al IX. ' _ 45• Journal de Photographie. 3* année n° 1 à 5, Paris, 1876. 46• Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne. 29* vol. Auxerre 1876. — Tables analytiques de la 1** et 2* série; 1857 a 1867. 47* Annales de la Société d’Agriculture, lndustrie, Sciences, Arts et Belles-Lettres du département de la Loire. Tome XIX. · Saint-Étienne, 1875. 48* Académie des Sciences, Belles—Lettres et Arts de Besançon. . Séance publique du 25 Août 1874. — Séances publiques des 28 Janvier et 25"Ãùt 1875. ' 49* Société académique des Sciences, Arts, Belles-Lettres, A Agriculture et lndustrie de Saint—Quentin. 3** série. T. XIII. Travaux de Juillet 1874 à Juillet 1875. 50*· Verhandlungen der K. K. zoologisch-botonischen Gesellschaft in Wien. Band. XXV. Jahr. 1875. 5l* Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen. XI• année, 2* série, 2* semestre 1875. 52* Bulletin de la Société des Sciences naturelles et historiques · de l’Ardéche. n• 9. - Privas 1875. _
` 156 ouvamas nxçus un LA socitrt. 53** Bulletin de la Société d’lIistoire naturelle de Toulouse. Tome I à VIII, de 1867 à1875 (1•f envoi). 54· Verhandlungen des Vereins fitr Naturwissenschaftliche Un- ter lialtung zu Hamburg. Band Il. 1875. 55** Annales dela Société Malacologique de Belgique. Tome I à VI. 1863-1871. — Tome IX, 1874. — Procès-verbaux du 6 ' Décembre1874 au L Juin 1876. 56• Société d'apiculture de la Somme. n• 2 et 3. Janvier à Juin 1876. 57** Conseil général du département de la.Somme. e- Session d’avril 1876, — Rapport du Préfet et procès·verbaux des séances. 58** Bulletin de la Société industrielle d'Amiens. T. XIV. n• 1 et 2 de 1876. · 59* Bulletin agricole de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Douai. Année 1873. T. Ill. 60* Bulletin dela Société d’étutle des Sciences naturelles de _ Nimes. 4• année, 1876, n• 1. 6I• Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Neufchatel. Tome IV a X. 1856 à 1876. (l" cnvoi). 62** Mémoires de l’Académie des Sciences, Bclles·Lettres et Arts de Savoie. 3• série, T. III et IV. 1875. 63** Recueil des Travaux de la Société libre d’Agriculture, Sciences, Artset Belles-Lettres de l'Eure. 4•série T. 2 ( I 873 à1875). 6·1• Mémoires dela Sociéte des Sciences naturelles de Cherbourg. 2• série. T. IV. 1869. — T. Vi. 1871-1872. — T. IX. 1875. 65** 0 Selvagem, trabalho preparatorio para aproveitamento do Selvagem e do solo por elle occupado no Brazil, par Coulo de Magelhaès. - Rio de Janeiro, 1876. ' ` 66° O Valle do Amazones, estudo sobre a livre navegacào do , Amazonas, estatistica, etc. par Tavares Bastos. — Rio de Janeiro, 1866. 67• Rivista trimensal do Instituto historico, gcographico eethno- graphico do Brasil. M. XXXVIII. 2• partie, 3• trimestre 1875, 68** Exposicào nacional do Brasil en 1875. Par A. E. Zaluar. — Rio de Janeiro, 1876. ' L’Archiviste, A. Vonmrn. . Le Rédacteur en chef: R. VION. Amiens. — lmp. de Lenoei-lleroaart, Delattre-benoel, sucer. I
iili Lmiiumii loin mien Ill Ill lié • BUIBLETIN HÉSUEL. , I li° 53. - l" Novembre l876. — 5• Année. — 'I. III. Anansssa: Les Ouvraües, Manuscrits et Communications intéressant la rédaction du Bulletin, à . |ienéV1ou, rue Voiture, 8, à Amiens. Les demandes d’Abonuement et les Cotisations (en timbres-poste), I I. Edmond Dnnav, Trésorier, rue Neuve, 40, Amiens. Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les, Membres payants; il est adrœeé aux Sociétés scientiliciues par voie d’échange. Prix de Pabonnement, 3 r. par an (2 fr. pour les Ecclésiastiques, les lnstituteurs et les Institutxices). ‘ SOIIBIRE — Séance générale du 8 juillet t8'l6, p. tli'7. — Les discus- sions récentes sur la théorie de l’Evolution, trad. par lt. lt. Yion, p. tôt). — Les Bœmonia, par Il. P. Iontillot. p. ttit. — Bibliographie, par le Pré- sident de la Société, p. t66. — Correspondance: Avis, Séances, p. Hi. EXTRAIT DES PIltl|2È8·VE|iBll|lX. simon ciseau.: nu 8 sun.1.s1· I876. _ Présidence dc M. Gnnna. Ccnssronnutcsz t• M. I'Archiviste de la Société d’Histoire naturelle de Toulouse annonce l'envoi du n° t (I876) du Bulletin 4 trimestriel de cette Société et accuse réception de notre Bulletin. 2• M. le Bibliothécaire de l'Académie des Sciences, Arts et Lettres du Wisconsin accuse réception de notre Bulletin mensuel. 3• M. L. Boutillier, président de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen, remercie de l’accueil qui a été fait ' par les membres de notre Société aux membres de la Société de Rouen venus en excursion à Amiens le il juin dernier. Il rappelle aussi le projet formé ce jour·là de réunir nos deux 5* sauts. 53 î
458 saurons. mtocas·vaaaAux. · · Sociétés dans une excursion commune à Beauvais, l’année prochaine. Après la lecture de cette lettre, M. le Président rend compte des diverses excursions qui ont été faites le li juin dernier. Les ‘ rapports de bonne confraternité qui se sont établis entre les 'membres des deux Sociétés pendant cette journée se continueront certainement dans l'avenir. ' 4* La Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen informe qu’elle vient d’ouvrir une souscription pour élever un monument au savant roucnnais F.-A. Pouchet. ' M. le Président demande si l’assemblée est d'avis d'envoyer une offrande collective au nom de la Société Linnéenne. Les membres présents pensent que notre Société ne peut se désintéresser dans cette question et votent une somme de 25 fr., tout en regrettant que l’exiguité des ressources de la Société ne lui permette pas de souscrire pour une somme plus forte. 5° M. Malbranche, de Rouen, qui a entrepris un travail im- portant sur les Rubus, serait heureux de recevoir des échantillons de ces plantes récoltés dans notre région. Il ·pourrait envoyer des spécimens des principaux types aux personnes que cette étude intéresse. Une instruction pour la récolte des Rubus est jointe à sa lettre. 6** M. Volland, archiviste de la Société d’Apiculturc de la Somme, a demandé quela Société Linnéenne voulût bien donner · une médaille aûn d'augmcnter le nombre des récompenses à accorder à Yexposillou apicole qui doit avoir lieu, lors du con- cours du Comicc de l‘arroudisscmcnt d’Amicns, le 2 juillet. M. le Président a répondu que la Société Linnéenne n'avait pas de medaille frappée à son nom ct regrettait de ne pouvoir donner à la Société d’Apiculturc cette marque d’encouragemcnt. . 7• M. Belhattc, libraire à Paris, annonce l`envoi de livres_ venant du Brésil. 8• M. le Président de la Société des Amis des Arts du dépar· \ tement de la Somme invite le Président de la Société Linnéenne |
È · smvcns. raoci¢s·vnsAux. 459 A I ‘ à assister la Yinauguration de_ l'exposition artistique de 4876. 9* Liste des coléoptères de Corse à vendre chez M. Damry, · naturaliste a Porto·Vecchio. _ 40• Programme de la 42• session du Congrès scientifique de France, qui doit avoir lieu a Autun le 4 septembre 4876. M. le Président donne aussi lecture de Yarrèté préfectoral qui approuve nos nouveaux statuts, tels qu'ils ont été adoptés dans les séances des 8 janvier et 42 février. Ces statuts vont étre im- primés et adressés à tous les membres de la Société. ’ Deux curieux spécimens de végétation sont déposés sur le bureau. 4• Un tronçon entrelacé de lierres dont les dimensions sont fort remarquables, envoyé par M. Le Riche, de Thézy-Glimont. i 2* Un énorme polypore, pesant 7 kilog., recueilli par M. Vol- land dans le jardin de la petite Hotoie. M. Vaanuux, conducteur des Ponts~et-Chaussées a’Eu et M. n’Am.1··D¤usmr., rue de l’Eauette, 4, à Abbeville, sont présentés , pour être admis comme membres non-résidants, par MM. de Mercey et Garnier. M. le Président fait savoir qu’une médaille d’argent donnée ` par la Société d’Apiculture et · d’Insect0logie de Paris, a été décernée par la Société d’Apiculture de la Somme, à la Société . Linnéenne, poursa collection d'insectes utiles et nuisibles exposée au Comice agricole le 2 juillet. ~ M. le Président ajoute qu’il se propose de demander l’autori~ sation de présenter cette collection, ainsi que les deux collections , . de types botaniques et entomologiques organisées par MM. Gonse et Dubois, aux membres du Conseil général, pendant la pro- chaine session, afin d’attirer l’attention des membres de cette assemblée sur les travaux de notre Société et d’obtenir une sub- vention. M. le Président donne ensuite lecture du résumé bibliogra- phique des travaux contenus dans les nombreux ouvrages qui sont venus enrichir notre bibliotheque depuis la derniere séance.
I é |60_ mscnssrons atcxirrns sua LL ratonrs on L'ÉYOLU’l'l0!(· ’ · La parole est donnée à M. Vion pour la lecture d'une tra- duction d'un article de l’English Mechanic, sur la théorie de ' l'évclution. L'auteur fait ressortir très-clairement les idées les plus ré- centes émises dans le monde scientifique sur cette question, envisagée trop souvent avec des opinions préconçues par ses adversaires et par ses partisans. M. M. Dubois demande où en est la question du local. M. le Président répond que M. Pinsard n’a pas encore achevé son ` travail, qu'il serait pourtant très·désirable de voir terminé, le moment étant lres·opportun pour le présenter à l’approbation du Conseil municipal. La Secrétaire, L. Cnrnmn. Les discussions récentes sur la theorie de l’Evciut.ion. Traduit d‘un article de l‘Englîsh Mechanic du 14 avril 1876, dont les matériaux ont été pris, en grande partie, dans une lecture faite ii la Société de Physiologie de Berlin, par M. Lows. ` Les principes généraux de la théorie Darwinienne, qui, dans l’opinion de beaucoup de personnes, a ébranlé l'antique croyance à la tlxité des espèces, sont sans doute trop bien connus pour qu'il soit nécessaire de les exposer ici. Dans les changements que l'embry0n des animaux subit, à partir de son état initial d'œuf, on a voulu voir, jusqu’à un ' certain point, une représentàtion de l’histoire passée des especes. Tel est le principe que le professeur Hœckel, d‘léna, un des plus ardents Darwiniens de l’Allemagne, formule en disant que |’0nt0génie (c’est·à-dire Phistoire du développement de chaque individu) est une répétition ou une récapitulation de la Phyl- logénie (histoire du développement de la souche ou famille à laquelle appartient l’individu). Par exemple, comme chacun de nos mammifères actuels pos-
mscussxons atcnnus sua LA mtoars nn 1.'tvow·r1<¤. l6l sède, à un certain moment, dans le corps de sa mère, une orga- nisation semblable à celle des poissons, ceci est la preuve (dit-on) que quelques·uns`des ascendants de nos mammifères actuels ‘ étaient des organismes semblables à ceux des poissons. I En cherchant de nouvelles preuves pour cette loi biogénique fondamentale, comme il l'appel|e, Hœckel est arrivé à ce ré- Ã sultat surprenant, que, dans tous les animaux, à l’exception de l certaines formes inférieures qu'il a appelées Protozoaircs, les È premiers changements de l’œuf ont lieu exactement de la même · . manière, quelque différence que puissent présenter entre eux les animaux arrivés ii l'état parfait. Ainsi, chaque œuf animal, A qu'il provienne d'un ver, d'un insecte, d'un limaçon, d'un ' polype, ou d'un vertébré, se divise d'abord en deux parties, puis en quatre, huit, seize, et ainsi de suite. Lorsque l’œuf a été ainsi partagé en un nombre suffisant de petites sphères, cellesyci se groupent en une masse solide de forme arrondie. Au milieu de _ cette boule, il se secrète bientôt un liquide. Ensuite a lieu un développement particulier, dont la marche est la même dans presque tous les cas. A un pôle de l’ulrtculc·gcrme (ainsi appelée), il se forme une cellule aplatie, qui, par une croissance graduelle enroule une moitié de l’utricule-germe entièrement au-dedans de l’autre ; de sorte que cette vessie à paroi simple, et qui con- ' tenait un liquide, est tranformée en une boule creuse a doubles parois. C’est cette forme de l'embryon qui est appelée par Hœckel une guslrulc. Des deux feuillets de la gastrule se développent les divers organes des animaux supérieurs. La couche intérieure fournit les cellules épithéliales de l’intestin et les glandes intes- tinales; la couche extérieure forme l'épiderme et le système nerveux central. Ainsi, la cavité enclose par la couche interne des cellules représente l’intestin primitif, et son ouverture au e ` dehors, ou la place de transition du feuillet interne du germe au feuillet extérieur, correspond à la bouche. Hœckel cherche à expliquer ces faits par la supposition que tous les animaux qui arrivent a former les deux feuillets du un
t6! nxscussiorrs xscnrrss sua :.4 tatou: nx r.’svor.m·io¤. germe, et atteignent ainsi la forme de gastrule — c’est-à·dire tous les animaux, les protozoaires exceptés — sont descendus d'un animal primitif qu’il appelle « Gastrée. n Les animaux gastrécns, suivant qu'ils s'arrétent apres la formation des deux feuillets du germe, ou qu'ils continuent pour en avoir trois, et former ainsi du sang, sont partagés en deux classes: les Anœmariens, ou animaux privés de sang, et les Hœmalarions, ou animaux pour- vus de sang. Ainsi nous avons des protozoaires, et des animaux gastréens, anœmariens, ou hœmatariens. Cette théorie gastréenne de Hœckel a été combattue par le professeur Claus, de Vienne. Celui—ei, d'un côté, apporte quel- _ ques détails morphologiques spéciaux, qui paraissent mettre en question la validité générale de l'exposé de la division de la cellule, d'après Hœckel; d'un autre côté, il rapporte la confor- mité de développement de différentes souches animales, lorsque cette conformité a lieu, non pas à des causes phyllogéniques, mais à des causes morphologiques. Ainsi, par exemple, si chacun des animaux supérieurs passe d’abord par une métamorphose larvaire semblable a la forme gastrule, et se compose alors de la peau et de l’intestin, c'•st simplement parce que toute créature destinée à digérer d'une façon indépendante doit acquérir _ d’ab0rd un canal intestinal et une peau externe, l’un pour di- ` gérer, l’autre pour se protéger contre ses ennemis. Pour pouvoir induire une commune phyllogénie, de la commune possession l de I'intestin et de la peau externe, il faudrait qu’on pût prouver que les feuillets intérieur et extérieur du germe sont formés de 1 la même manière dans tous les animaux à gastrule. Or, ceci C n’est pas le cas; les deux feuillets primitifs du germe ont une i origine différente dans les différentes souches animales, et Claus 2 , tire delà une preuve morphologique. ll combat d'une manière analogue l’assertion d'une communauté d’origine des animaux dont le germe otfre trois feuillets, ou haematariens. l En méme temps que ces discussions générales sur l’origine du . ègne animal tout entier, il y a eu des discussions spéciales sur [ I é ' I \
mscussrons ntcnnrss sua LA 'rnsonin ns l.’ÉVOLU'l'ION. 163 I t’origine des races distinctes d’animaux. Dans cet ordre d'idées, I un intérêt particulier s'attache aux recherches de Kowatevsky sur l'bistoire du développement des Tuniciers, et surtout des Ascidiens (qui sont dans un rapport spécial avec les vertébrés). l Ces recherches ont été confirmées et poursuivies par le pro- , fesseur Kupfer, de Kiel. Un mot ou deux, d'abord, sur ces Tuniciers dans leur forme i complète. Ils habitent le fond de la mer, et sont remarquables l par Pépaississement des couches externes de l'épiderme qui, dans quelques espèces, peuvent facilement se relâcher, et former i comme un manteau à l’animal intérieur (aussi est-il quelquefois _ appelé animal a manteau). Cet animal intérieur, si l’0n enlève le - manteau, présente la forme générale d'un cylindre creux, fermé par en bas, et se divisant, par en haut, en deux tubes minces, assez courts. L'un de ces tubes forme la bouche, l’autre l'anus. Du tube buccal procède l'appareil digestif qui peut se diviser en un intestin antérieur, un estomac, et un intestin postérieur, qui, à travers la cavité du c0rps,rejoint transversalement l’anus. La paroi de l’intestin antérieur est interrompue par une sorte de grillage. L’eau qui entre par la bouche pénètre, à travers les ' mailles de ce- grillage, dans la cavité du corps, laquelle s'ouvre, en s’ellilant, dans l'anus. Le sang ruisselle dans les barreaux de ce grillage, et perd continuellement son carbone au contact de l'eau qui y aftlue. Ainsi, l'intestin antérieur sert en même temps comme organe de la respiration. Ces animaux ont, en outre, un cœur, des organes génitaux mâles et femelles réunis sur le même individu, un ganglion nerveux central, et un organe des sens qui est regardé par les uns comme un œil, par d'autres, comme le siége de l'odorat. L’intérieur de l’animal est creux, et rempli d'eau. Tous les organes sont libres dans la cavité du corps, et constamment baignés d'eau de mer. L’animal introduit, par la bouche, de nouvelles provisions de liquide, et les rejette par ` l'anus. Peut·il y avoir une créature qui ressemble moins à un Vertébré, comme structure? Aussi est·on fort étonné de voir
464 us anneau. ` Kowalevsky et Kupfer annoncer que les embryons des Tuniciers présentent essentiellement la structure des Vertébrés complets. (A suivre). _ R. Viol!. Les Haemonia. La plupart des entomologistes admettent aujourd'hui le genre Harmonia, établi par Mégerle, pour désigner un certain nombre de coléoptères propres aux contrées froides ou tempérées de l’Europe et de l'Amérique du Nord. La distribution géographique de ces insectes n'est.pas, comme on le voit, très-étendue; ils ne ‘ sont pas nombreux en espèces ; mais ils ont des mœurs si singu- lières et si peu connues que leur histoire nous a semblé de nature à intéresser nos lecteurs. Les Harmonia ressemblent beaucoup à d’autres coléoptères appartenant a un genre voisin, les Donacie:. Le mode de développement des insectes rangés dans ces deux groupes pré-- sente de frappantes analogies, et leurs larves en particulier ont ' entre elles les plus grands rapports. Mais tandis que les Donariea, généralement ornées de brillants retlets métalliques, sont agiles, volent rapidement et s’ébattent en troupes nombreuses, pendant ` les beaux jours de l'été, sur les roseaux qui avoisinent les mares, les étangs et les cours d'eau, les Harmonia, au contraire,`re· vétues d’une livrée plus modeste, alfectent une coloration uni- forme qui varie du jaune pale au jaune d'ocre; leur démarche est indolente et leurs habitudes sont presque exclusivement aquatiques. Cependant, rien chez ces animaux ne semble indi- ' quer le genre de vie auquel ils sont assujettis. Ils n’ont pas, comme on pourrait s’y attendre, les membres disposés pour la natation et transformés en sortes de rames ciliées susceptibles , d'agir d’une manière efllcace sur le milieu ambiant, mais ils ont conservé Porganisation propre aux animaux qui se meuvcnt sur lc sol.
` us nnonn. 165 I En étudiant avec soin les mœurs de ces insectes, on peut faci~ · lement se convaincre que la disposition de leurs membres, si extraordinaire qu'el|e paraisse à premiere vue, répond bien à l'usage auquel ils sont destinés. ll est a remarquer en effet que, tout en vivant au sein des eaux, les Harmonia se tiennent pres- que constamment accrochées aux plantes aquatiques et que leur existence s'écoule sur la toutfe d’herhes qui les a vues naitre. Elles se transportent lentement d’une tige à l'autre, et forment souvent autour d'un méme brin d’herbe des groupes serrés dont les indi- , vidus se tiennent étroitement embrassés. La structure particuliere des tarses dont le dernier article, celui qui porte les griffes, est I arqué et très-allongé, permet a l'insecte d'envelopper la tige sur . laquelle il se repose et d’y adhérer fortement. Cette existence aquatique des Harmonia ne saurait donc être comparée à celle des Dyliques et des espèces carnassières qui se déplacent facilement au moyen de leurs organesnatatoires; elle ‘ n’otl're pas non plus d’ana|ogie avec celle des Hydrophilcs et autres coléopteres du même groupe qui, tout en se nourrissant de matieres végétales, nagent avec rapidité et peuvent méme s'élancer dans l’air et parcourir des espaces souvent considérables. Les Haemonia possèdent cependant sous les élytres des ailes membraneuses. La présence de ces organes chez des insectes que l'on trouve constamment submergés permet de supposer qu’ils peuvent, dans certaines circonstances, quitter leurs de- meures et se transporter dans d‘autres milieux; mais si l'on en juge d'apres les mœurs de ces animaux, on est porté à admettre aussi qu’ils ne font usage de leurs ailes que dans des cas excep- tionnels et seulement pour se soustraire à quelque péril imminent. Parmi les especes d'Hacmoaia qui vivent en France, les unes se trouvent dans les rivières telles que la Seine, la Loire et la Maine; d’autres dans les marais salés qui avoisinent les cotes de la Manche et de l'0eéan. On en a pris également à Metz dans la hhselle, à Strasbourg dans l’lll, et, sans nul doute, de nouvelles î
l66 niutoenrait. explorations amèneront la decouverte de_ ces insectes dans d‘autres cours d’eau. Leur nourriture essentiellement végétale se compose de certaines plantes aquatiques parmi, lesquelles on peut citer ditférentes especes de Potomogétons, de Myriophiltam, et l’Equise- tum maritimum. P. Mo¤ru,i.o·r. (A suivre). (Lo Nature. n• H2). BlBLl0GRAPlllB Par le Président de la Société. · g Les volumes que je dépose sur le bureau se recommandent à plus d’un titre à notre attention ; mais je veux et dois mc borner à vous signaler les travaux qui ont trait à nos études. Je laisse · donc de côté, quelqu’intérêt qu'elles puissent olïrir, les recherches historiques et littéraires, je passe également sous silence les mémoires sur la physique, la chimie et les mathématiques, · pour ne m'arréter qu'a ceux qui ont pour objet l’histoire naturelle. L'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux·arts de Belgique nous a adressé les tomes XXXVlll, XXXIX et XL de ses bulletins. Je voudrais pouvoir vous citertous les excellents rapports qu’ils contiennent sur la géologie, la botanique et la zoologie ; mais, je l’ai déja dit, je me propose seulement, dans cette revue, de vous indiquer les chapitres les plus intéressants, vous engageant à les lire et à nous rendre compte de vos observations. J‘appelle donc tout spécialement l’attention des géologues sur les mémoires de MM.Crépin et Gilkinet sur la géologie et la flore fossile dela Belgique, sur les rapports de l'Académic sur ces tra- vaux, et aussi sur les considérations qui accompagnent le vœu émis de voir dresser une nouvelle carte géologique de ce royaume. On sait avec quel succés furent reçues celles que publia Dumont il y a trente ans. La géologie, depuis cette époque, a fait d'im- menscs progrès; et l‘aeadémie tient à conserver le rang qu`elle avait conquis. Les Botanistes devront lire les rapports de MM. Morren, Bellynek et Van Beneden sur les résultats du concours ouvert sur le polymorphisme des champignons, question . toute d’aetualité, qui intéresse au même degré la botanique et
I aianroeaaraia. 467 la physiologie générale, et que les commissaires me paraissent I avoir examiné sans parti pris, sans aucune idée préconçue. g Déjà nous nous sommes entretenus des plantes carnivores. On . lira, je le crois, avec un intérêt tout nouveau, l'étude de M. Morrcn, ayant pour titre: théorie des plantes carnivores et irritables, et ses recherches spéciales sur les Pinguiculu et les Drosera insecticides. L’auteur arrive à cette conclusion qu’il ' n’a vu ni digestion directe des matières animales, ni absorption ` de ces mêmes matières par les feuilles, mais tous les éléments d'une décomposition naturelle chez les victimes d'une cruauté ' inutile. ll n’a constaté non plus aucune relation entre le dévelop- pement de ces deux plantes et le nombre d'insectes qui avaient A ' été leur proie. Tout au plus peut-il admettre que les matières i animales saisies ont fourni a la plante une certaine quantité d’azote provenant du carbonate d'ammoniaque, produit dernier _ de ces matières qui se décomposent. Les zoologistes ne négligeront point un travail de M. Dubois sur la variabilité de certaines espèces du genre Callislc. Ces oiseaux sont tous exotiques, vous le savez, mais ce que je fais remarquer surtout ce sont les vues de l’auteur qui tendent à bien constater les formes qui ditïérencient les espèces, à noter les affinités et ce qui n'est que caractère secondaire, pour n'établir que des espèces complètement distinctes les unes des autres et nettement caractérisées. Les moyens d'attaque et de défense chez les insectes sont le sujet d’un excellent et remarquable discours de M. Candèze, que nous pourrons lire tout à l'beure. On trouve aussi dans ce recueil un travail de M. Van Bencden sur la maturation de |’œuf, la fécondation et les premières phases du développement embryonnaire des mammifères, qui me parait renfermer des idées toutes nouvelles sur ce point de physiologie. _ Le tome lV des mémoires de la Société des sciences, des lettres · et des arts de Pau contient un article de M. le comte R. de Bouillé sur la botanique pharmaceutique des Pyrénées. M. de Bouillé y compte QM des plantes reconnues et autorisées par le Codez, dont 75 obligatoires e’est-à-dire que les pharmaciens sont tenus d'avoir dans leur officine. ll en donne la liste et l'habitat. ll se demande ensuite s'il y aurait avantage à accroître cette liste par la transplantation d’espèces nouvelles; pourquoi, avec ces ressources, il ne se fait · ,
IBS _ - BIBLIOGIAPIIIB. aucun commerce de plantes; pourquoi les pharmaciens se four- nissent au dehors ; et, ensuite, si l’on peut cultiver dans la plaine de Pau les plantes des hauteurs. A ces diverses questions il ré- pond qu'il y aurait à craindre que la transplantation ne modifiàt, n’atl`aiblît, ne paralysât même les vertus des plantes; que le Béarnais, chez qui tout vient à souhait et qui voudrait même récolter sans semer, ne s’occupe pas plus de ses paturages que de ses bestiaux, a plus forte raison ne s'occupera·t·il point du commerce de plantes; que le pharmacien du pays ne trouvant point d'agence qui récolte, sèche et prépare les plantes, est des lors obligé de s'adresser au dehors ;quant à la dernière question, la grande difficulté, dit-il, est de donner aux végétaux cette pureté de l’air, cette fraîcheur humide que le passage continuel des nuages répand sur eux, ce manteau de glace qui les garantit des grands écarts de températureet fait qu’ils n’éprouvent guère que 2 degrés de froid pendant t‘hiver. Une analyse de la coupe géologique de Pau à Eaux·Bonnes, par MM. Thore et Viguier, doit ausssi être notée. Les Bulletins du Comice agricole d’Amiens n°• 99 et 400 ren- ferment un article de notre collègue M. Raquet sur la puissance d'hérédité dans les porte-graines ou dc la fixité et dela variabilité de l’espèce, qui intéressera autant le naturaliste que l’horticulteur. J'ai remarqué dans le Bulletin de l’association scientifique de France une note de M. Heckel sur le mouvement dans les poils ét les laciniations foliaires du Droscra rolundifolia et du Pingui- culavulgaris; les conclusions d'un mémoire de M. A. Barthélémy sur l'absorption des bicarbonates par les plantes dans les eaux naturelles, et une note de M. Gerbe sur l'aptitude des huitres à se reproduire dès la première année, qui est des plus importantes ' pour l'exploitation des bancs naturels ou artificiels de ces mol- lusques si recherchés des gourmets et dont le prix élevé s'expIique, non par la rareté, mais par la consommation toujours croiœante. ‘ Je vois dans le rapport de la section des sciences naturelles de la Société académique de Nantes, qu‘en conséquence de nom- breuses et incessantes recherches, la Flore nantaise s’est enrichie de quelques plantes qu’on n'avait point encore rencontrées et qu’une autre, le Pclasilcs riparia, a disparu de la localité où souvent on l’avait trouvée., M. Hamet, dans l’Apiculteur, et M. Vignole, dans le Bulletin de la Société d’apiculture de l‘Aube, ont engagé une longue discussion qui me parait ne devoir point être sans avantages sur A ;
· sntxounrmn. ' W l69 . les questions relatives à Yessaimage et Pamélioration des races d’abeilles. Les Annales de la Société d’agriculture de la Dordogne con- e tiennent la publication du manueld’agriculture de M. de Lentilhac et les voyages agricoles de M. de La Mothe; le premier s’y ' montre un homme de progrès, mais éminemment pratique ; le } second, un agronome et un économiste distingué. t Les Archives néerlandaises se distinguent, vous le savez, par le t choix des articles et la Société des Sciences de Harlem jouit q depuis longtemps d'une reputation justement méritée. t M. Gillavry y donne une histoire de Vévolution des tissus den- _ . taires; qu’i| étudie sur les incisives du surmulot (Hur decumamu). M. Burck y étudie le prothalle ou proembryon des Schizê&· cées et le compare a celui des autres groupes de fougères déjà étudiés, dont il le distingue par quatre points principaux; il ne doute pas que des recherches suivies sur cette matière ne cous- tatent les rapports d'affinité que l’on sait exister déjà entre les mousses et les fougères. U La note de M. Aukum sur l'aquarium de l'université de Groningue fait connaitre les conditions que doit présenter un aquarium destiné à Yobservation des mœurs et a l’embryogenie des animaux qu'il renferme. M. Hugo de Vries y examine l’intlu ence de la pression du liber sur la structure des couches ligneuses annuelles. De nombreuses expériences exécutées avec le plus grand soin dans le jardin botanique d’Amsterdam lui permettent de formuler ces deux propositions: |° le diamètre radial des fibres ligneuses dépend de · la pression exercée par le liber durant leur formation; plus cette pression est grande, plus petit est le diamètre radial; 2• le nombre et la largeur des vaisseaux qui existent dans une couche ligneuse dépendent de la pression exercée par le liber durant la formation de cette couche ; plus la pression est grande, plus. sont petits le nombre et le diamètre des vaisseaux. Ce travail ne s'applique qu’aux dicotylédonées, mais la première proposition, dit l'auteur, s’est vérifiée également pour les co- nifères. La Feuille des jeunes naturalistes n• 67 contient une étude de M. Héron-Roger sur la grenouille commune et ses transfor- mations. Il y a dans cette étude des observations curieuses et que devraient vérifier nos amateurs d’aquarium. -— M. Rouart y
470 mnrnoanarnrn. donne l’inventaire des plantes recueillies dans une excursion faite au mont Pilate en juin 1875. —— M. Honorat conseille, pour coller les petits insectes, d'emp|oyer la gomme du cerisier qui ne se fendille et ne s'écaille jamais. V Je ne vous parlerai point des mémoires de la Société d'his- toire naturelle de la nouvelle Poméranie et de Rugen ni des nouvelles entomologiques de M. le D' Ratter, notre collègue M. Dubois, qui s'est chargé d'cn rendre compte, saura trop bien ` s’en acquitter. · On lit, dans le n• de mars de la Rivista scientiiico·industriale . de M. Vimercati, une analyse par M. Fabretti.de l'ouvrage de Darwin sur les plantes insectivores; et une note du professeur Todaro sur la présence des organes du goût dans la langue des Sauriens que ses expériences lui ont fait constater chez le Laccrla agilis et le L. airidis. r Le Bulletin de la Société entomologique italienne pour le pre- mier trimestre de t876 donne la suite du catalogue des lépidop· tères d'ltalie par M. Curo, une liste par M. Rondzmi des insectes parasites et de leurs victimes que les collectionneurs pourront consulter avec avantage ; nn discours de M. Targioni-Tozzetti sur l'utilité et la direction à donner à la station d'entomologie agri- cole qui doit étre établie à Florence. Nous avons reçu de la Société des naturalistes de Modène les tomes Ill, IV, V, VI de son annuaire comprenant les travaux des années l868 a l8'Il, les fascicules 2, 3 et 4 des tomes Vlll (l874) et le second du tome IX (l8'l5). En parcourant ces volumes, on sent une société pleine d’activité et poursuivant fermement le but qu'el|e s’est proposé. Elle a publié en effet le catalogue des fossiles miocènes et pliocènes du Modenois, celui des mamma- ` fères vivants et éteints, celui des poissons de ce même pays et le catalogue des Névroptères du Tyrol. A ces travaux s'ajoutent une foule de mémoires sur divers sujets d’histoire naturelle dont le détail surchargerait cette note déjà trop longue. Il me reste a vous parler des quelques travaux que nous avons reçus des auteurs directement. Nous devons à M. Miot de Sémur un petit volume ayant pour titre : les insectes auxiliaires et les insectes utiles, dans lequel il passe en revue et décrit ces insectes. Ce manuel, destiné aux agriculteurs et aux écoles, nous a paru remplir parfaitement les intentions de l’auteur. M. Miot nous adresse aussi un commen- li · n;
nnnroonrnrn. 171 taire de la loi Grammont relative à la répression des mauvais traitements des animaux domestiques, dont il fait très-bien com- prendre l'esprit et la portée, puis un rapport sur l’exposition ' horticole de Langres en 1873. Dans la lettre qui accompagnait cet envoi, M. Miot nous pro- posait pour notre collection des fossiles des environs de Sémur. Je ne doute pas que les géologues et les entomologistes de la Société trouvent en lui un correspondant actif et obligeant. Un savant des plus distingués, M. Félix Plateau, dont vous n’avez point oublié le nom, nous a adressé une note sur une secrétion propre aux eoléoptères dytiscides, sur cc liquide blanc laiteux qui plus d’une·fois nous a sali les doigts lorsque nous avons pris un dytique et l’avons pressé vivant. M. Plateau, observateur aussi habile qu’ingénieux, déduit de cette étude que ce liquide n’est point vénéneux, qu'il ne peut servir a la capture d'une proie, qu'il n'appartient point à ces émanations qui déterminent la rencontre des sexes, qu'il n'est point un moyen de défense, qu'il ne sert point à former un enduit gras a la surface du corps mais que ses expériences ne lui permettent point d'indiquer le role réel de cette secrétion. Enlin, MM., nous devons à notre collègue M. de Vicq, un vo- lume ayant pour titre: De la végétation sur le littoral du départe- ment dc la Somme, guide pour les herborisations. Ce second titre me paraît plus juste et à mon avis suffisait. Dans cette partie de notre département on se trouve tout dépaysé en etfet quand, après avoir herboriséseulemenl aux environs d'Amiens, on y fait une excursion ; le sol est si différent que tout d'abor_d on croirait à une modification des espèces, si l'on n’en rencontrait à chaque instant d'ineonnues, de toutes nouvelles; ce sont celles·là que ' M. de Vicq fait connaitre, conduisant surement aux points qu'cIlcs habitent, renseignant sur leurs caractères presque toujours avec uné parfaite exactitude. Je dis presque toujours; car je ren- contre çà et là quelques descriptions que j’aurais voulu plus com- plètes, quelques diagnoses qui ne me paraissent point suffisantes. J'ajouterai que si le botaniste n’étudie point a l’avance l'excellent catalogue des plantes du département que_M. de Vicq a publié avec M. de Brutelette, il pourra se trouver embarrassé pour choisir l’époque d'une herborisation fructueuse, car le temps de la floraison n'est point indiqué dansle manuel. Quoi qu'il en soit, c'est la un bon livre et nous devons remercier et féliciter notre ,
` 179 coa¤¢Il·o¤DAI€¥»· collègue de ce nouveau service rendu par lui a la botanique locale. _ J. Gnmsa. _. _ CORllllSPONDANCIl. . ` Avis. — U. llichel Dubois, 26, rue Pierre l'Hermite, Amiens, serait désireux de réunir les matériaux pour un catalogue des Hémiptères Hétéréoptères du Département de la Somme. — ll serait inliniment reconnaissant aux Entomologistes dela Société habitant le départe- ment de bien vouloir lui adresser, non piqués, les Hémiptères qu’ils pourraient rencontrer dans leurs chasses. Séance générale, le Samedi 44 novembre 4876, a 8 h. du soir. Ordre du jour : Procès-verbal de la dernière séance; — _Les Araignées et leurs toiles, d'après le Science Gossip, par M. R. Vion. - Communications diverses. · Section de Zoologie, Séance du 3 novembre 4876, i 3 h. 4 /2. Ordre dujour: Proces-verbal de la dernière séance; ·— Notes entomologiques par M. Léon Carpentier; · — Lecture sur le Macropode de Chine (llacropodus . paradisius), par M. Alphonse Lefebvre; - · Note sur la chasse aux Hémiptères, par ll. Michel Dubois. Section de Géologie, Séance le Jeudi 9 novembre, à 3 h. 4 /2. Ordre du jour : Proces-verbal de la dernière séance; · — Note sur les excursions dans les carrières de craie, par M. B. Vion ; — Communication sur les coquilles fossiles du tul' de La Chaussée-Tirancourt. La Rédacteur en chef: R. VION. · Amiens. - lmp. de Lenoel-lleroam, Delattre·LenoeI, snow À .
`IÉTE LINNEENNE llllll FRANCE ’ llü N llll LA « Y È BULLETIN MENSUEL. [ N° 54. -— l" Décembre 1876. é 5• Année. — T. lll. l È Anasssna: Les Ouvrages. Manuscrits et Communications intéressant la l ~ rédaction du Bulletin, à . René Vuon rue Voiture, 8, à Amiens. , Les demandes d'Abonnement et les Cotisations (en timbres·poste), I I. Edmond Dsuinv, Trésorier, rue Neuve, 40, Amiens. l.eBulletin est envoyé gratuitement à tous les,Membrea payants; il est adressé aux Sociétés scientifiques par voie d'échange. Prix de l’abonnement, 3 r. par an (2 fr. pour les Ecclésiastiques, les . ' instituteurs et les lnstitutrices). · SOMMAIRE. — Séance générale du 44 octobre 4876, p. 473. - Les Dis- cussions récentes sur l’Evolution (suite), p. 476. — Les Harmonia, par M. P. Montillot (suite), p. 479. — Notes entomologiques, par M. Car- pentier, p. 483. - Bibliographie, par le Président de la Société, p. 485. — Ordre du jour de la séance, p. 488. _ _ EXTRAIT DES P|llll}È8-VEIIBAUX. slmtcs statut.: nu M ocronn 4876. 4 Présidence ds M. Guam. Connsronnmcs : l• M. le Président de la Société géologique < du Nord informe que le tome I. des Mémoires de cette Société, contenant les Recherches sur le terrain crétacé supérieur de l’Angleterre et de l’lrlande, par M. Ch. Barrois, vient de paraître. 2• M. Ladislau Netto, directeur général du Museum national de Rio de Janeiro annonce la publication d’une revue destinée à renseigner le monde savant sur les collections de cet établissement etàfaeiliter les échanges; le muséum doit aussi fournir aux $• mats. 54 g —
474 snrrcns. raocks-vnnnx. naturalistes qui viennent visiter le Brésil, des facilités pour se livrer à leurs explorations. _ 3° M. Le Riche, instituteur à. Thézy, se proposant de concourir aux récompenses que la Société centrale d'apiculture et d’insec· tologie décerne aux instituteurs, demande un certiticat constatant les etïorts qu’il fait pour propager le goùt de l’Histoire naturelle appliquée. M. le Président dit qu’il a écrit dans ce sens à notre collègue, lequel a obtenu une médaille en récompense de ses travaux. _ 4** M. le Maire d’Amiens invite le Président de la Société · Linnéenne a assister à la distribution des prix aux élèves des cours communaux. ' 5• M. l’Arcl1iviste de la Société d’Histoire naturelle de Toulouse annonce l'envoi du 2• bulletin (l876) de cette Société, et accuse ` réception de nos envois. V ` 6• M. le Secrétaire de l’Académie royale de Belgique accuse ré- ception de nos Mémoires, et réclame plusieurs volumes manquant. 7• M. le Président de la Société horticole du Loiret annonce l'envoi du dernier bulletin de cette Société et demande l’échange des publications. —— Cet échange est accepté par l’assemblée. 8• M. lé Secrétaire de la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève informe que cette Société, obligée de res- treindre les frais de ses publications, ne .peut accepter l’échange qui lui avait été proposé par notre archiviste. 9* M. Georg, libraire à Lyon, fait savoir qu’il tient à notre disposition un envoi de la Société Italienne des Sciences naturelles contre la remise de l fr. 40. l0• Prospectus divers. MM. D?ÀUI.'I‘·DllllSl(Il., propriétaire à Abbeville, et Vnnamx, conducteur des Ponts·et·Chaussées, à Eu, présentés par MM. de Mercey et Garnier, sont admis comme membres non·résidants. M. le Président donne lecture du résumé bibliographique des M ouvrages reçus depuis la derniére séance. M Il fait ensuite savoir qu’une subvention de 200 fr. vient d’étrc
F snacns. raocts-vnnwx. H5 allouée à la Société Linnéenne par le Conseil général, à la sollicitation de plusieurs membres qui ont fait valoir l’utilité de nos travaux. , La question du local est dc nouveau agitée. On décide qu’une a visite sera faite au Maire par le Président de la Société accom- pagné du bureau et des présidents de section, pour faire valoir auprès de l’administration municipale l’urgence d'approprier un endroit convenable pour loger les collections de la ville qui se- ` perdent où elles sont, et celles que la Société Linnéenne est toute prête à former, pour livrer aux regards du public l’ensemble des . productions naturelles de notre région. ‘ La parole est donnée à M. de Mercey pour le compte rendu de l’état d’avancement dc sa carte géologique de la Somme. M. de Mercey expose la méthode qu’il suit pour l'cxécution de cet important travail. Sa carte, établie sur celle de l'État-major au Wh., est teintée avec une stricte précision, l'auteur ayant parcouru en détail toute la surface du département. il reste cependant à revoir quelques points douteux, notamment à la limite des deux craies à Hicrartcr cor onguinum et à Micraster cor lesludînorium, où le point de contact n'a pu être observé à cause de l'absence des fossiles caractéristiques. M. de Mercey ajoute que les membres de la Société peuvent facilement lui venir en aide pour son travail en recherchant avec patience les fossiles de la craie partout où se trouvent des exploi- tations. Il engage aussi la Société à faire l'acquisition d'un baro- mètre anéroide que l'on pourrait emporter dans toutes les - excursions de la Société. ll se propose de donner prochainement une note sur la manière de se servir du baromètre pour relever V exactement les altitudes et de faire des explorations géologiques · d’une façon fructueuse. . M. le Président remercie, au nom de la Société, M. de Mercey pour son intéressante communication, et le félicite d’avoir mené à bonne fin un travail aussi considérable et aussi utile sur notre X département. l u ` KE _ il
|76 mscussrons ntcrmrns son LA rntonis nn 1.'itvor.tJ·ri0¤. ll est ensuite décidé qu’une excursion géologique sera faite demain dimanche à Picquigny et à La Chaussée-Tirancourt, sous la conduite de M. de Mercey. · Le départ aura lieu parle train de 7 h. 55. Le Secrétaire, L. Cutrsnrinn. Les discussions récentes sur la théorie de l’Évolution. (Suite de la page tôt). En réalité, les larves des Tuniciers ont une organisation supérieure à celle des animaux dans leur complet développement. Elles ont un cerveau complet et un cordon spinal, avec un canal central et des nerfs spinaux s’embrancliant régulièrement. Elles ont de plus un œil et une oreille très-compliqués, une chorda dorsalis, et un système de muscles en queue, qui les rapprochent des poissons; de sorte que la section transversale de Vextrémité inférieure de la larve des Tuniciers serait, dans tous les points ‘ essentiels, conforme avec une section transversale de la queue d’un poisson. Uimportance des observations de Kowalevsky et de Kupfer consiste en ce qu'elles semblent appuyer l'idee que les Tuniciers et les animaux vertébrés descendent d’un ancêtre commun, qui était construit d'une façon semblable à la larve de Tunicier de nos jours. Partant de ce type, d’un côté les Vertébrés se seraient _ développés de plus en plus, de l’autre, les Tuniciers actuels auraient paru en ligne descendante. Puis le vétéran biologiste, M. Baer, indique que, suivant la loi fondamentale en biogénie, I les Tuniciers ont dû descendre des Vertébrés, et non pas les . Vertébrés des Tuniciers. Car, d'après le raisonnement ordinaire, ce qui apparait en premier lieu dans le développement a dù être l'héritage des premiers ancêtres. Or, les Tuniciers, dans leur premier âge, possèdent Yorganisation des Vertébrés ; donc, ils ont dû descendre des Vertébrés, et non pas vice versa. Le D' Dohrn, directeur de la station zoologique de Naples, — ,
mscussions nacawrss sua LA rnaoars un L’ÉVOLU'I`l0N· 177 s’est efforcé de tirer des conclusions des idées de Baer. Après avoir montré que, même dans les poissons d'un type tout à fait r inférieur, il y a dcs rapports dans la structure anatomique avec à les Tunicicrs adultes, il arrive à la question : — Qu'y a·t~il de commun entre ces poissons inférieurs et les Tuniciers, sous le rapport de leur mode d'existence‘? Il répond que ces deux genres. . · d’ètres mènent une vie à moitié ou entièrement parasite, ou du moins, qu’ils se fixent au fond dela mer. Il expose que nous pouvons trouver dans ce mode de vie la raison de leur organisa- tion inférieure. Tous les animaux qui s'abandonnent au parasitisme se condamnent, par là, a perdre une grande partie de Pachevement de leur organisation. Lorsque les parasites ont atteint le corps de leur hôte, ils n'ont plus besoin de continuer la lutte pour l'existence. C’est pourquoi, comme ils n'exercent plus certains de leurs organes, ils perdent la faculté de s'en servir. De là, suivant Dohrn, nous devons ajouter aux deux principes Darwinieus de Yadaplation et de l‘hérédité, un troisième : celui du parasilîmw, qui agit puissamment aussi pour changer l’orga- nisme. Dohrn affirme, en outre, un quatrième principe, qu’il explique ainsi. Chaque organe possède plusieurs fonctions en même temps, dont l’une est la fonction principale, les autres · sont subordonnées. Supposons, maintenant, qu’une fonction su- bordonnée prenne le premier rang, et laisse les autres fonctions en arriere; alors, évidemment, l‘organe changera de rôle dans l’économie du corps, et, en même temps, il changera aussi de structure. Ainsi, par exemple, l’estomac de l'homme a pour fonction primaire de digérer la nourriture qui y est introduite; mais il a aussi la fonction secondaire d'imprimer à ce mélange alimentaire un mouvement rotatoire. Or, il peut arriver que, dans quelques animaux, une partie de l’estomac soit occupée principalement du mouvement des aliments, et qu`une autre partie seule digère. La première aura alors besoin d'une structure musculaire particulièrement forte, et probablement aussi d'un épaississcment épithélial qui formera un revêtement corné sur _
178 nrscussions aacnrrras sua LA rntonia na 1.'tvoLu·r|on. r sa surface intérieure, tandis que les glandes de cette partie de l'estomac cesseront d'agir et disparaîtront. Dans l'autre section de l'estomac, par contre, les glandes et les vaisseaux d’absorption seront spécialement développés. Ainsi, suivant le principe du changement de [onction, l’estomac simple primitif se partagera en ` un estomac à muscles et un estomac à glandes. Poursuivant cette ligne de recherches, Dohrn arrive à Vhypothèse que la bouche des Vertébrés actuels était originairement située dans une place tout à fait différente: c'est—à-dire dans la région de ce qui est maintenant le quatrième ventricule, — tandis que notre bouche actuelle n‘était autrefois qu’une fente branchiale, semblable aux ouïes. S'il en était ainsi, le canal alimentaire serait croisé par le cordon spinal actuel ; notre poitrine d'aujourd’hui serait notre dos d'autrefois, et réciproquement. Ainsi, encore, le cordon spinal aurait été un cordon vertical se prolongeant au-dessous 1 de la colonne vertébrale et de l’intestin. Le cordon prolongé s'étendait alors par une commissure sur l'un et l’autre côté du canal alimentaire, jusqu'à un ganglion cérébral au-dessus de · l'œsopbage. ` i Si l’observation future venait confirmer cette hypothèse, une complète analogie serait établie entre le système nerveux des vertébrés, et celui des insectes et des vers — chose qui a été jusqu'ici essayée en vain. Dohrn est, d’ailleurs, arrivé à la con- viction que les Vertébrès sont descendus d’ancêtres qui ressemblaient, à beaucoup d'égards, à nos vers annelés, ou Annélides. Deux autres observateurs, le professeur Semper, `de Wùrzburg, et le professeur Balfour, d'Edinburgb, sont arrivés, par une route bien dilïérente, au même résultat, c`est·à·dire la descen- dance des Vertébrés d’ancêtres de la nature des Annélides. lls ont étudié, tous les deux, le développement des divers organes dans les jeunes requins, et ils ont reconnu, presque simultané- ment, que les ovaires et les testicules de ces animaux sont constitués de sections, dont ° chacune correspond à un des
Les nasuonn. |79 segments vertébraux inférieurs. La configuration générale de ces organes a rappelé aux deux observateurs, des formations analogues: les tuyaux segmentaires dans les six organes des vers aunelés, qui sont depuis longtemps connus. Semper, poursuivant _ cette importante découverte anatomique, est arrivé a conclure } que, dans tous les Vertébrés, les testicules et les ovaires se forment d'une couche qui est la méme pour les deux sexes, î produisant dans un cas des spermatozoaires, et dans l'autre des œufs. Cette doctrine est en contradiction évidente avec l’opinion de Waldeyer, jusqu’alors adoptée, d'après laquelle chaque individu, au commencement de sa vie, a été hermaphrodite, possédant a la fois les germes male et femelle. — il n’en est pas ainsi : chaque étre a simplement la possibilité de former l’un ou l'autre des deux sexes. 4 (Traduit dc l'EnglisIt Mechanic.) R. Vron. Les Hœmonia (suite dela page 466). L'insecte se trouve toujours sur la portion submergée de ces végétaux et ne laisse pas dépasser la moindre partie de son corps au-dessus de la surface du liquider Dans cet élément, sa dé- marche, sans étre rapide, n’est nullement embarrassée, mais quand il vient à être sorti de son milieu, il ne se dirige qu’avec ` peine et ses longues antennes, en se collant _le long de son corps, 5 gênent considérablement ses mouvements. Sous l’eau, il se cramponne si fortement aux plantes qui lui servent d‘asile que souvent ou lui arrache les pattes lorsqu’on veut l'en détacher; exposé à l'air, au contraire, il se laisse retomber dans l'eau aussitôt qu’il le peut et, en agitent les pattes, arrive à se trouver placé sur le ventre des qu’il touche le fond. Les Hœmonia aifectionnent particulièrement les plantes encore ‘ jeunes, et lorsque par hasard ou les rencontre sur des végétaux _ plus agés, ils sont recouverts d’un enduit gélatineux qui les rend méconnaissables. . n
180 us uaxuonn. - La ponte, le développement des larves et l’éclosion des insectes parfaits semblent avoir lieu indistinctement depuis le printemps jusqu’à la tin d'octobre. A, cette époque, les insectes parfaits renfermés encore dans les coques passent l’hivcr plongés dans un profond engourdissement qu’explique d'ailleurs l'abaisse· ment de la température, et n'éclosent qu’aux mois de mars ou d’avril de |’année suivante. Les métamorphoses des larves éprouvent également un temps d’arrêt pendant la saison froide. Les dimensions de la larve ne dépassent pas 8 à t0 millimètres de longueur sur 3 de large environ. Elle est d'un blanc mat. La téte petite et d'un brun roussàtre porte des antennes de quatre articles et des mandibules terminées par deux dents obtuses. Le corps, composé de onze segments, atïecte la forme d'un fusèau recourbé en arc dont la convexité est tournée en dessus ; il peut en se contractant prendre une forme ovoide. Un examen attentif au moyen de la loupe fait découvrir sur les anneaux de nombreuses soies rousses dirigées en arrière, et plus nombreuses sur les tlancs où elles sont irrégulièremcnt dispersées. Les trois anneaux qui suivent la tête portent chacun une paire de petites pattes d'un roux clair, composées de trois articles, terminées par un ongle brun très·robuste et garnies de soies plus grosses que celles du corps. Le dernier segment de · l'abdomen est muni de deux disques cornés armés de deux forts crochets dirigés de haut en bas. Les mouvements des larves d'Hœmonia sont très-lents. Elles habitent ordinairement les eaux tranquilles, aussi la nature a·t-elle pris soin de protéger leur existence contre les perturba- tions qui pourraient survenir dans le milieu ambiant. Lorsque le calme des eaux dans lesquelles elles vivent vient à étre troublé par une crue subite, elles se fixent fortement aux végétaux qui _ les nourrissent et peuvent ainsi résister aux tourmentes des inondations. Leurs pattes sont trop, petites pour remplir ce but, mais les crochets qui terminent leur abdomen deviennent alors pour elles un véritable appareil de sauvetage, une sorte d’ancre
Lus innuoun. l8t de miséricorde. La manière dont elles s’attachent aux plantes aquatiques au moyen de ces crochets mérite une description spéciale. . ' On remarque sur les tiges qui portent les larves de petits trous disposés à intervalles irréguliers et dans lesquels l’animal plonge quelquefois sa tête pour prendre sa nourrriture. Si on suppose - les crochets articulés, on comprend facilement que la larve puisse les introduire dans un de ces trous et les enfoncer dans la tige de la plante; mais alors elle ne pourra résister au courant et se maintenir dans sa position qu’au prix d'eft'orts musculaires . incessants et considérables. Aussi, n'cst-ce pas de cette manière que les choses se passent. Les crochets, au lieu d'être articulés, ° sont disposés comme une sorte de grappin. La larve introduit son abdomen dans le trou, puis, prenant sur la tige un point d’appui a l’aide de ses pattes, contracte tout son corps de façon à les raccourcir et a enfoncer ses crochets. Cette opération accomplie, elle reprend sa forme naturelle, làclie la branche qu’elle avait saisie et se laisse aller à la dérive, se maintenant fixée à ln plante sans le moindre effort, comme si elle y était attachée au moyen de deux clous. Lorsque l’animal désire prendre sa nourriture, une contraction musculaire lui permet de saisir à nouveau la plante avec ses pattes et d'en attaquer le parenchyme a l'aide de ses robustes mâchoires. Au moment de se transformer en nymphe, la larve se the, soit à la partie inférieure des tiges, soit aux racines des plantes aquatiques et y attache solidement une coque de forme ellipsoîdale dont le grand axe mesure 8 à IO millimètres et le petit 3environ. La coque est, pour ainsi dire, moulée sur la tige du végétal. Elle présente, dans le sens de sa longueur, un sillon qui prend la forme de la branche à laquelle elle est accolée; à cet endroit l’enveloppe est toujours plus mince et disparaît même quelquefois complètement, c’est alors la tige elle-même qui sert à fermer la cellule. La coque terminée est hermétiquement close et présente l’aspecl d’un mince parchemin; elle est formée par ·
182 ras nasnoma. _ · un liquide que sécrète l’animal et qui se coagule sous l’eau. La — couleur de l'enveloppe varie du jaune clair au jaune brun ; elle est plus ou moins opaque et, dans la plupart des cas cependant, on distingue aisément â l’intérieur, par transparence, la nymphe _ ou |’insecte parfait. Grace à la couche d’air qui entoure l’insecte enfermé dans sa 4 coque, celle-ci est plus légère que l’eau, et conséquemment _ monte à la surface lorsqu’eIle est détachée de la plante qui la ' porte, tandis qu'el|e redescend 'au fond si elle vient à être crevée. La nymphe est d’un blanc éclatant, très·molle et laisse · apercevoir toutes les parties de l'insecte. Elle est placée dans la coque la tête en haut, tandis que la peau dela larve, dernier débris du premier état, gît à la partie inférieure de la cellule. L'insecte parfait ne quitte sa prison que lorsque ses téguments ont acquis assez de solidité pour ne plus se déformer. Il ronge alors circulairement la partie supérieure de son enveloppe et va s'accrocher aux rameaux des plantes. La durée de la vie évolutive des Hœmonia, comptée depuis la ponte jusqu'à l'éclosion de l’insecte parfait, peut être évaluée à 4 ou 5 mois. Les Hœmonia sont encore aujourd'hui peu répandues dans les collections et, si on en excepté l’espèce qui, depuis quelques années, a été capturée en assez grande quantité dans les eaux de la Moselle, on peut dire que le nombre des individus de ce groupe renfermés dans les cartons des entomologistes est excessive' ment restreint. Faut-il en conclure que les Harmonia sont rares dans la nature? Cette rareté n'est·e|lc pas plus apparente que ° réelle, et ne doit-elle pas étre attribuée à la connaissance imparfaite des mœurs de ces animaux? En raisonnant par analogie, on est porté à considérer cette dernière hypothèse comme probable, car beaucoup d’autres insectes, rares dans le principe, sont devenus excessivement communs dans les col- lections aussitôt qu’on est parvenu à pénétrer les secrets de leur existence. On peut admettre que chez certains articulés la propa- gation se fait moins facilement que chez d’autres, que l'habitat
nous mrrouotooiouns. l83 est plus restreint, que la durée de la vie à l’état parfait peut être moins longue, que les causes de destruction augmentant dans certaines circonstances arrrivent ii diminuer le pombre des indi- vidus, mais nous ne pensons pas qu’il y ait à proprement parler ' d’insectes rares. Si beaucoup d’espèces sont peu connues, cela . tient uniquement à ce qu'on ne sait pas se les procurer. ll est assez ditiicile de récolter les Harmonia à l'état adulte parce que leurs couleurs sombres les dérobent aisément à la vue, mais rien n’est plus commode que de se les procurer lorsqu’elles sont encore renfermées dans leurs coques. La récolte peut avoir lieu depuis le mois de mai jusqu’au mois d’octobre. Il sufût alors d’arracher les plantes en les saisissant près des racines et de les secouer dans l'eau pour les débarrasser dc la vase qui les entoure. Un simple coup d’œil permet de reconnaître celles qui portent des coques. Lorsque l'eau est trop profonde pour qu'on puisse arracher les plantes avec la main, on fait usage d'un rateau ou de tout autre instrument analogue. Les coques ainsi recueillies L sont placées dans des bocaux avec les fragments de plantes auxquelles elles sont attachées; peu importe, d’ailleurs, que ces coques renferment des larves, des nymphes ou des insectes parfaits. L ` L’éducation des Hœmonia récoltées dans ces conditions n’exige aucun soin, et il suffit de changer l'eau des bocaux à de rares intervalles pour voir éclore les insectes parfaits. Nous osons epérer qu'en s'aidant des procédés si simples que nous venons d'indiquer, de zélés explorateurs parviendront a découvrir les Hœmonia dans la plupart des cours d'eau qui sillonnent la France, et àdémontrer ainsi que l'habitat de ces petits êtres n’est pas aussi restreint qu'on le croit aujourd’hui. (La Natura, n° 179) P. MONTILLOL Notes Bntomologiques. Mnerroux unmra, Lin. Cet insecte rare se trouve générale- ment sous les vieilles écorces d’arhres où sa larve se nourrit de
t84 nous mvrouonourouss. ` débris d'insectes morts. J’en aicependant trouvé un, au Blaruont, ala fin d'avril, sur un talus argileux, éloigné des arbres mais percé d'un grand nombre de galeries d’hyménoptères fouisseurs qui emmagasinent des insectes pour la nourriture de leurs larves. Celle du Megatoma avait sans doute vécu dans une de ces galeries, en croquant les débris de mouches desséchés et aban- donnés par les hyménoptères. Le Megatoma s'obtient facilement d'éclosion. Je pris au prin- temps dernier deux larves arrivées à peu près au tiers de leur grosseur et je les nourris avec des mouches mortes qu'elles mangeaient presque complètementjusqu’aux ailes et aux pattes, mais je remarquai qu'elles laissaient de côté les mouches trop récemment tuées; il leur faut une nourriture animale, mais · complètement sèche. J’ai noté pour la première cinq change- ments de peau à des intervalles de temps irréguliers, mais plus rapprochés pendant l’été, depuis mars, époque de leur capture, _ jusqu'à la fin de septembre où eut lieu l’éclosion de l'insecte parfait. Je crois qu'i| peut passer l'hiver en cet état. La transformation se fait comme chez les Anthrènes, c’est-à·dire que la nymphe reste dans la dernière peau de la larve qui se fend sur la partie antérieure du dos, et l'insecte parfait éclôt cn abandonnant dans cette peau l’enveloppe de la nymphe. La deuxième larve changea aussi cinq fois de·peau dans le méme laps de temps que la première, mais elle était en retard d’une mue sur l'autre. Sa transformation ne doit probablement avoir lieu qu’au printemps prochain, puisque deux mois après l'éclosion de la première elle ne paraît pas encore disposée, à la fin de novembre, à se changer en nymphe. Elle est tout aussi alerte, mais elle ne mange plus. La larve du Megatoma a bien le faciès des larves des anthré- nites. Elle est très-velue. LorSqu'on veut la saisir, elle relève l’abdomen. ‘ Je ne crois pas que sa description ait été donnée, car ellc n’est pas indiquée au catalogue de Chapuis et Candèze.
I nintioonrnin. 185 ' On peut la reconnaître aux caractères suivants: Lorsqu’elle est adulte, elle est longue de 10 millimètres. La tète est cornée, arrondie, fauve, hérissée de poils raides. Les mandibules sont courtes, assez épaisses, à base rougeâtre avec l’extrémité noire. Les antennes sont formées de 3 articles, allant en diminuant d‘épaisseur ; le t" gros et court, le 2* plus long, le 3* moins long que le 2• et très·mince. ` Le l" segment thoracique est un peu moins large et une fois et demi aussi long que chacun des deux suivants ; il présente une tache noire de chaque, côté en avant. Ces taches se rejoignent au milieu du dos sur les 2• et 3* segments, en formant une bordure noire qui occupe la moitié antérieure de chaque segment. La partie postérieure des segments est garnie d‘un duvet serré de poils roux brillant, séparé de la bordure noire par une crète V transversale de poils plus longs se prolongeant sur_les côtés. Les segments abdominaux sont semblables aux segments thoraciques, moins les taches noires, et le duvet roux devient plus foncé sur les derniers anneaux. Ils augmentent très-légèrement de longueur et diminuent graduellement de largeur à partir du 4• . Ils sont au nombre de neuf y compris le segment terminal_ Celui-ci est simple, garni d'une houppe de poils fauves. Le dessous du corps, d’un blanc jaunâtre, est recouvert de poils fauves, raides, dirigés en arrière. (A suivre) L. Caarsnrrnn. BlBLl0GltAPIlIE Par le Président de la Société. Je veux encore arrêter un instant votre attention sur les vo- lumes que je vous présente et dont quelques-uns me paraissent d’un haut intérêt. Aux botanistes je recommande le tome XXIX du Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne. ll renferme la Il• partie de la Flore du département. M. Ravin y traite des Mousses. Après avoir fait connaître les lieux où elles
186 nmuoenxrnis. se rencontrent dans une courte introduction, il entre en matière et présente une clef analytique des familles. Viennent ensuite les familles avec des tableaux dichotomiques qui conduisent aux genres, et pour chaque genre des tableaux qui mènent aux es- pèces; puis, pour les espèces, une description donnant les ca- ractères principaux, l'habitat et l'époque de la fructitîcation. Mais ce qui est surtout précieux et rendra ce travail éminemment utile, c'est une collection de 75 planches représentant la plante, la capsule et ses différentes parties grossies considérablement. Rien ne manquera donc à celui qui voudra étudier les mousses, puisque les difficultés qu’il pourra rencontrer dans les des- criptions, seront levées par les figures auxquelles il aura recours. Un antre volume joint à celui-ci donne la table analytique des travaux publiés par la Société de 1857 à l867. C’est là une excellente mesure que toutes les sociétés devraient adopter, car une bonne table ajoute beaucoup à l'utilité des travaux dont elle permet de faire facilement usage. _ Je trouve dans les Mémoires de la Société d'agriculture, d’in- dustrie, sciences et arts, etc., de la Loire, tome XlX, un apersu géologique par M. Maussier sur le terrain houiller anthraxiûere e Parrondissement de Roanne et sur le prolongement de cette for- mation jusqu'au terrain houiller de Saiut—Étienne, qui intéressera ceux de nos géologues qui ont étudié ce terrain dans le Nord de · la France et en Belgique. La Société de la Loire, qui avait proposé pour sujet de prix en l873 un travail de statistique relatif a la Flore du départe- ment de la Loire, avait inséré dans un de ses derniers volumes, vous vous le rappelez, la Flore de M. Legrand. Aujourd’hui elle décerne une médaille d`or à l'auteur qui lui présente un herbier contenant toutes les plantes qu’il a décrites dans son ouvrage. C’est ce que l’on pourrait appeler joindre à son mémoire les pièces justificatives. M. le D' Maurice cite un cas d’inclusion d’un œuf de poule dans un autre et donne une explication de ce phénomène qui me parait des plus rationnelles. Le premier œuf arrivé imparfait dans l’oviducte y revêt son enveloppe calcaire. Un second se pré- . sente encore mou, dans lequel le premier qui était arrêté s‘en- ï gage en déchirant la membrane qui l’entoure, laquelle se re- i ferme bientôt et se recouvre à son tour d’un enduit calcaire. · Dans le Bulletin d’inseetologie agricole n• 6, M. de la Blan- chère donne sa 2° leçon d'entomologie élémentaire. M. Joubert y traite des insectes nuisibles de la vigne ; il fait, dans cet article, la description de l'OliorInynchus sulcatur et du Rynchifcs Bacchus et signale les dégâts qu’ils produisent. ‘ ` M. le D' E. Robert, si connu par ses travaux sur les insectes
\ ntnnroeairnts. t87 qui attaquent nos arbres d'alignement, essaie de réhabiliter le ver de terre dont il montre le rôle utile à l’arboriculture et au jardinage. Vient ensuite une analyse d'un curieux` travail de ' M. Boiteau sur le Pltyllozcra allé, sa descendance, et les con- séquences qu’il en tire pour le traitement_ qui convient aux vignes qui en sont infestées. . Les deux volumes de l’Académie des sciences, belles lettres et arts de Besançon sont remplis de lectures faites aux séances pu- bliques de t874 et 1875. Vous y trouverez des travaux his- toriques et littéraires dignes de toute votre attention. . f Le Bulletin de l'Association scientifique de France n° 445 con- ; tient une note sur l’opération de gastrotomie pratiquée par l M. le D' Labbé sur l’homme a la fourchette. Une note de M. Nab sur l'époque dela floraison de certaines plantes, et leurs couleurs. Ses observations faites au Jardin des Plantes d’Edimbourg et l'examen dela Flore de Hooker le conduisent à cette conclusion : que les fleurs bleues paraissent les premieres, puis les blanches, les pourpres, les jaunes; les couleurs se succèdent donc dans l’ordre de celles du spectre solaire. C'est la un sujet d'observations _ fort simples dont le controle sera fait, sans doute, par plusieurs d'entre vous. Nous écouterons avec plaisir les renseignements qu’ils voudront bien nous fournir. Dans le Bulletin n• 448, j`ai lu un procédé pour prendre l'em· preinte des plantes, par M. Bertot. Je le'recommande à ceux de vous qui ne reculent point devant les essais qui exigent une » certaine dextérité et l'habitude des travaux manuels. L’Apiculteur, n° 6, poursuit ses études toutes pratiques. Je verrais volontiers disparaitre de certaines discussions les notes aigre-douces qui n’ajoutent rien aux bonnes raisons qui sont · données par les adversaires. . Le n· 8 de la Revista scicnli/ico-industrialc doit étre signalé à ceux qui s’occupent d’électricité théorique et appliquée. J'y ai vu aussi un compte rendu d'un prodrome de faune ichthyologique de Sicile lu à l’Académie de Palerme par M. le professeur Do- · derlein. Ce travail, s’il remplit le programme qu’en trace I’au- teur, promet d'être aussi intéressant pour l’histoire naturelle qu’utile au point de vue de l’industrie et du commerce de la Sicile que M. Doderlein voudrait voir redevenir ce qu’elle a été, ‘ le Jardin des jardins d’llalie. · Si les travaux de la Société académique de Saint·Quentin qui remplissent le tome Xlll de sa 3• série, ne sortaient du cercle de nos études, j’aurais plaisir à vous parler de l’essai de M. Daudville sur la loi morale, des recherches historiques et biographiques et des très-agréables poésies que j’y ai lus. La Feuille des jeunes naturalistes n• 6 donne la suite de la
l88 smnocnrim. Revue du Jardin zoologique de Londres par M. V. Collin de Plaucy, qui préûere de beaucoup les collections de reptiles du Muséum et celles de palmipèdes du Jardin d'acclimation de Paris. —- M. Bourgeois publie un tableau synoptique des espèces _ françaises du genre Cicindclu, qui sera consulté avec fruit. Un coup d'œil sur la végétation des environs de Limogne, dans le - Lot, intéressera les botanistes. Les entomologistes devront lire l’article Communication en vue des échanges proposés. . J'ai reçu aussi des numéros du Journal de photographie que je recommande a ceux qui pratiquent cet art qui a déjà rendu de grands services et peut en rendre encore de plus grands a l’his- toire naturelle. J'avais terminé cette revue, quand je reçois le XXV• volume des Mémoires de la Société zoologico-botanique de Vienne. Ce volume est des plus remarquables par le nombre et l'importance des travaux qu'i| renferme. Je me contenterai de citer les princi- paux. Aux eutoinologistes findiquerai les mémoires de M. Brauer sur des Phryganides et des (Eslres nouveaux ou peu connus, de M. Reuter la liste des Hémiptères hétéropteres d'Autriche, re- cueillis au mois d'aoùt *I870 par ll. Palmen ; de M. Ausserer un second mémoire surIesTerri\é|ariées de la famille des Arachnides ; de M. Zeller un essai sur les Noctuelles, principalement des Mi- crolépidoptères de l'Amérique du Nord ; de M. Palm, les Diptèrss d'Autriche, etc. Aux botanistes je signalerai une nouvelle partie du travail de M. Hazslinsky sur les Champignons de Hongrie, celle-ci relative à ce qu'il appelle les champignons hypogées (Tabérneés) ; les Champignons de Bohême par M. Thumer; les observations de M. Hibsch sur quelques saules et celles de M. Wiesbaur sur la Flore de la Basse·Autriche. Je venais avec le plus grand plaisir que des rapports fussent faits sur ces volumes; les auteurs et la Société y trouveraient, j’en suis certain, agrément et prolit. J . Gamin. Séance générale, le Samedi 9 décembre 4876, à 8 I1. du soir. Ordre du jour : Renouvellement du Bureau. — Présentation des Comptes du Trésorier. Le Rédacteur en chef: R. VION. Amiens._— lnp. de l.en0el·lleroaart, Delattrc·he¤oel, n¢e¤··
• . I I I ' SUIIIETE LINNEENNE Nlllili FRANCE llli “ L1 s BULLETIN M >• BULL. ` , N° 55. - 1** Janvier 1877. - 6* Année. — T. lll. Apasssxa: Les Oumîïes. Manuscrits et Communications intéressant la rédaction du Bulletin, à . René Viou rue Voiture, 8, à Amiens. Les demandes d'Abonnement et les Cotisations (en timbres-poste), I I. Edmond Damas, Trésorier, rue Neuve, 10, Amiens. — Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est adressé aux Sociétés scientifiques par voie d’échange. · Prix de I’abonnemeut, 3 r. par an (1 fr. pour les Ecclésiastiques, les Instituteurs et les lnstitutrices). _ SOIMAIRE. — Séance générale du 1.1 novembre 1876, p. 189. — Sur les Croupes de la Somme, par M. de Mercey, p. 193. —Les Araignées et leurs toiles, par I1. R. Vion, p. 196. — Bibliographie, par le Président de la Société, p. 200. —Correspondance : Un lliptère nouveau.Cnpturc d'insectes I rares, p. 202. — Composition du Bureau pour 1877, p. 204. · ' EXTRAIT IJES PRUBÈS-VERBAUX. smvca eaataana nu 11 novanas 18'76. ` Présidence ds M. Gnmsa. Coaassrosnmcs : 1• M. le Maire d’Amiens, sur la demande qui lui avait été adressée par M. le Président, informe qn’il recevra le Bureau de la Société le 18 octobre. M. le Président rend compte de cette visite, dans laquelle M. le Maire a accueilli trés-favorablement les communications , qui lui ont été faites sur l’utilité et l'urgence d’une installation ` convenable des collections d'histoire naturelle de la Ville et de la Société Linnéenne. Un projet d'appropriation d'une partie de la Halle est à l'étude, et Padministration municipale y eonsacrera · les ressources dont elle peut disposer pour cet objet. · · 6• sant:. 65
` O 490 mncxs. raocas·vnnux. ‘ · 2• M. Varambaux, à Eu, remercie pour sa nomination de membre de la Société. V ~ 3• Lorenz, libraire a Paris, informe qu’il tient à notre disposition, contre la remise de 4 fr., un paquet envoyé par la Société des Sciences naturelles de Milan. A , 4** Lettre de faire part de la mort de M. Wilbert, président de la Société d’Emulation de Cambrai. · _ ·5• M. le Président de la Société nationale des Sciences natu- ~ telles de Cherbourg informe que cette Société va accomplir sa 25• année d'existence et serait heureuse de recevoir une marque d’encouragement de la part des Sociétés savantes qui sont en correspondance avec elle. ' . _ M. le Président dit qu’il se propose d'envoyer une lettre de félicitations au Président de cette Société, dont les publications sont très-appréciées par nos membres. _ 6° M. Hamet, secrétaire-général de la Société centrale d’Api· · culture et d’Insectologie, envoio le compte rendu de |'Exposition a des Insectes de 4876, la liste des lauréats, et les vœux émis au Congrès insectologique tenu pendant cette exposition. 7° Programme des sujets mis au concours, pour l’année l877, par la Société académique de Saint·Quentin. 8• M. le Président de l’Harmonie d’Amiens invite le Président de la Société Linnéenne à assister à la distribution des prix aux élèves des cours gratüits de musique. 9• M. Le Biche informe qu'il vient d'obtenir une récompense · à l’Exposition des Insectes de Paris et remercie la Société Lin- néenne de l’avoir guidé dans les commencements de ses études entomologiques. ‘ 40* M. F. de Favernay envoie des hannetons vivants qui viennent d’étre pris en assez grand nombre à 20 centimètres sous le sol, à Raincheval, en labourant une pièce de trètle. ` Diverses opinions sont émises à ce sujet. · · On peut admettre que ces insectes, trouvés vivants a une époque très·éloignée de leur apparition annuelle, sont éelos
stmcns. raocks·v¤an¤x. l9l depuis peu de temps et doivent passer l’hiver engourdis, en attendant les premieres chaleurs du printemps et la pousse des 4 feuilles dont ils se nourrissent, ou bienbqu’ils se sont transformés au commencement de l'été, mais trop tard pour,s’accoupler; ils seraient alors restés sous terre pendant tout l'été. L'état~ de coloration et de développement complet des deux hannetons en- voyés semble donner raison à cette dernière opinion. M. Delaby très-compétent pour élucider cette question, est' prié de rédiger une note sur ce sujet aussi intéressant pour le cultivateur_que pour le naturaliste. i' Paasawrrriou : MM. Delaby et Volland, présentent comme membre non résidant M. Guummum, rue de Buffon, 23, à 4 P8l‘lS. · p · MM. Dubois et A. Lefebvre présentent comme membre rési- ` dant M. Fernand Gniois, vétérinaire à Amiens. A _ MM. Vion et de Valois présentent comme membre correspon- · dant, M. Cauocsaas, ministre d’Etat du Brésil , à Rio de i Janeiro. ‘ M. le Président donne lecture du résumé bibliographique des Y travaux contenus dans les publications reçues depuis la dernière séance. A La parole est ensuite donnée à M. M. Vion pour la lecture d’une note de M. René Vion résumant plusieurs articles parus dans le Science Gossîp sur les Araignées et leurs toiles. _ ` M. R. Vion décrit très-clairement les expériences faites par plusieurs observateurs sur les procédés employés par les arai- _ gnées pour tendre leurs toiles, ainsi que les détails qu’il's donnent surles organes producteurs_de la secrétion qui compose ces légers tissus. t ·` · M. A. Lefebvre lit ensuite une note sur le` Macropode de Chine. M. Lefebvre décrit les observations qu’il a faites sur les moeurs 4 curieuses de ce joli poisson, les précautionslà prendre pour tirer parti de. leur fréquente reproduction, les moyens qu’il emploie pour les` maintenir à une température assez élevée et pour se
192 stmcss. rxocts·vusAux. procurer les petits étres aquatiques qui leur servent de nour- riture. · ` ` Notre collègue donne aussi verbalement quelques détails sur _l'élevage d’autres poissons qu’i| nourrit dans ses aquariums. ll propose ensuite demettre la Société Linnéenne en correspondance · avec la Société centrale d'acclimatation , afin de participer, moyennant une cotisation annuelle, aux avantages octroyés aux membres de cette association. Cette proposition obtient l’assentiment général, et le Bureau se charge dela mettre à exécution.· _ M. Dubois lit ensuite une note humoristique sur la Chasse aux hémiptères. Se proposant de réunir les matériaux nécessaires à Yétablissement d'un catalogue des hémiptères du département de la Somme, il prie ses collègues de vouloir bicn_l'aider dans cette ' tâche, en lui communiquant les insectes recueillis dans le dépar- tement et les observations qu’ils pourront faire sur cette partie de l'entomologie. Il énumère plusieurs ouvrages utiles pour l'étude de ces insectes qui peuvent étre capturés généralement dans les mémes conditions que les coléoptères. Apres ces trois lectures,il est rendu compte des travaux des sections par les secrétaires . M. Dubois dit que, dans la section de zoologie,M. Lefebvre a lu son travail sur le Macropode,M. Carpentier quelques notes ento- mologiques et M. Dubois une note sur la chasse aux hémiptères. M. Alexandre dit ensuite que, dans la section de géologie, il a été rendu compte des excursions faites les l5, t6 etl7 octobre, à La ·Chaussée·Tirancourt, sous la direction de M. de Mercey. M. Carpentier a présenté la collection des coquilles rencontrées dans les eroupes de la Somme. Deux notes ont ensuite été lues : l'une de M. R. Vion, sur les explorations de la craie; l‘autre de M. Lempereur, sur la période quaternaire. Une excursion · d'ensemble dans les carrières du Petit Saint-Jean, a ensuite été projetée. · · · Le Secrétaire, L. Cnrmmsx. ‘
' l us caourss ns sa sons. 193W Les excursions géologiques dont il a été question plus haut, ont été · fructueuses, et M. de Mercey, après avoir présenté des explications . sur les faits·les plus remarquables qui ont été observés dans ces trois explorations,annonce qu’il soumettra à la Société Linnéenne un travail détaillé sur les croupe: dont l’étude a été l'objet d’une partie de la première excursion et de la totalité des deux autres. Mais la publi- cation du travail de ll. de Mercey ne devant avoir lieu que dans le prochain volume des Mémoires, nous croyons utile d’iusérer, dans la Bulletin, un résumé des parties les plus essentielles de ce travail ‘ I intitulé 2 ' · Sur les Groupes de la Somme, à Ailly-sur-Somme, à Breilly et à la Chaussée·Ti1·anc0urf. Hisroarous. — En 1835, Picard, et, la même année, Ravin, en 1843 M. Buteux ont donné quelques indications sur les Croupes ou sur les dépôts qui les composent. En 1844, M. Raulin a dit, dans Patrie, que dans la partie inférieure de la vallée de la Somme jusqu’à Amiens, on trouve des coquilles marines a dans la·tourbe, quoique ce dépôt soit a l8 mètres au-dessus du niveau de la mer. En 1849 et en t864, dans les deux dernières éditions de son esquisse, M. Buteux a refusé d'admettre l’au- thenticité du fait ullirmé par M. Raulin, et méme, en 1864, il a ajouté à sa réfutation une remarque relative à une rencontre de ` coquilles marines qui avait été faite, en creusant des fondations, · sur le bord de la Somme, au faubourg de Hem, à Amiens. Ces coquilles marines devaient, d’après M. Buteux, et conformément à l’0pinion de M. Dehcsdin, dans'1e terrain duquel elles avaient été rencontrées, provenir du lest d`un bateau. En 1869, M. Boistel a annoncé à la Société Linnéenne, qu’entre Picquigny et la Chaussée-Tirancourt, près du camp romain, il avait trouvé, il la base de la chaussée romaine, des débris de diverses sortes, parmi lesquels il a signalé cntassés pêle-mêle des débris de poterie romaine et gauloise avec des coquilles terrestres, tluvia· 4 tiles et marines. En 1876, M. Fuchs, dans l’explication de la Q
us cuouns nn LA son;. feuille I2 dela carte géologique détaillée de la France, dressée ' par le Service des Mines, a comparé certains dépôts des environs de Breilly, etc., à de petites dunes. · Parmi les documents dont on vient d'indiquer seulement les plus essentiels, il en est qui présentent de l'obscurité et d'autres qui se contredisent. Quelques·uns des documents de cette nature pouvaient être élucidés par leurs auteurs encore vivants. Aussi, ll. de Mercey, après avoir observé sur le terrain, avec ses compagnons d’exploration, les faits _qui seront exposés dans son travail, et dont queIques·uns venaient confirmer des découvertes antérieures restées dans l'ombre, faute d'avoir été constatées avec une précision suffisante, pensa à demander à M. Buteux · des éclaircissements sur plusieurs passages de son livre, et à M. Raulin des explications sur l’origine de l’indication qu'il avait donnée. Mais, à ce moment méme, une mort presque subite venait mettre un terme à la longue carrière du doyen de la section de géologie, et_ priver son collègue et ami des éclaircis- sements qu'il espérait recevoir. M. Baulin a répondu à la demande d’explications qui lui a été adressée que ses souvenirs ne lui permettaient pas de retrouver, au bout de 33 ans, la source de l’indication qu’i| avait donnée en 18H dans Patrie, et qu'il avait encore reproduite en l868, dans ses éléments de géo- logie. ‘ Il est donc certain que l’on avait, autrefois et avant t8«§&, trouvé des coquilles marines près d'Amiens ; mais, M. Raulin, _ qui a affirmé ce fait en l844, ne peut aujourd'hui en retrouver l’origine, et M. Buteux est mont après avoir toujours refusé d‘en admettre Vauthentieité, et apres avoir même ajouté, dans sa dernière édition datant de t864,une remarque mettant également en doute l’origine naturelle d’une rencontre du même genre faite à Amiens. » M. Buteux avait aussi eu connaissance d’une assertion dont il ' · n‘indique pas l'origine, et d'après laquelle on aurait trouvé dans le fond des croupes des objets provenant des Celtes,et au~dessus, j
us caourns on :.4 sour. 195 ' des armes ou ustensiles et des monnaies de l’époque romaine ; mais il ne la croyait pas fondée. . L'annonce des découvertescfaites, en 1869, par M. Boistel, a à la base de la chaussée romaine n, dont M. Buteux avait autrefois, d’après un passage de son livre qui semble s’y rap- porter, reconnu la véritable nature, ne réveilla pas l'attention de l’auteur de l'esquisse géologique du département dela Somme. La nature des faits signalés a la Société Linnéenne par un. de ·ses membres, étranger à la région et avec lequel M. de Mercey . n’avait pas eu l'avantage d’être en rapports, avait alors paru à ce dernier étre uniquement archéologique, lfhypothése de M. Fuchs engageait, au contraire, M. de , Mercey à examiner de près ces bulles quo, jusqu'alors, il avait regardées, avec M. Buteux, comme de simples protubérances de l la masse tourbeuse. _ l Dnscalrrioiv. - Dès les premiers pas que M. de Mercey fit sur ces croupes, en compagnie de ses collègues de la Societé Linnéenne, il conslata que leur masse, s’élevant à 4 mètres au- dessus du plan uniforme de la prairie tourbeuse, était formée de ' troisdépôts à allures très-régulières et fort remarquables par · leur composition. . · Le premier de cesdépots recouvre la tourbe puissante de 7 a 8 metres et exploitée depuis de longues années dans de vastes tourbières. ll se compose de tuf poreux, de couleur chamois, épais de quelques décimètres à 4 mètres et contenant des débris végétaux incrustés ou charbonnés, de nombreuses coquilles d'eau douce ou terrestres, des ossements de mammifères et des poteries gauloiscs. Ce luf a dû étre formé dans un cours d’eau, ainsi que |’atteste l'abondance de plusieurs coquilles tluviatiles et notamment de la Ncrilina fluviatilir et du Pisidium amnicum. Ce dépot s‘est effectué dans la Somme gauloise, alors que son ` niveau était à environ 5 mètres au-dessus du niveau de la Somme française, c’est-à-dire à environ 22 mètres au-dessus du · niveau actuel de la mer. _ U · ` ·
` ll)6 us Antentxs ar Lions ·ron.¤s. Au-dessus de ce tug et en stratification très·discordante, on ~ observe une alluvion formée de lits arénacés très-calcaires et presque entièrement dépourvue d'éléments quarlzeux. Ces lits sont remplis de coquilles d'eau douce et terrestres, dont la liste comprend 38 espèces, parmi lesquelles quelques·unes sont assez ` rares actuellement dans le pays. La Nerilina fluaiatilis et le Pisidium amnicum, et, quelquefois la Cycles corsica peuvent servir à caractériser cette alluvion. La dernière espèce forme a · elle seule de petits bancs. Ce dépôt contient aussi des débris. de végétaux eharbonnés, des ossements de mammifères et de nombreux débris de poteries romaines, de la tin de l'époque romaine, d'après la détermination de M. de Mortillet. Ces lits d’a|luvion ont dû, d’après la manière dont ils se jux- taposent au tuf, en s’adossant le plus souvent à des noyaux tufeux, dont les irrégularités ont déterminé la forme générale- . ment mamelonnée des croupes, se déposer, alors que le niveau moyen de la Somme romaine était à environ 2 mètres au·des· sous du niveau de la Somme gauloise, et encore à 3 mètres au- A dessus du niveau dela Somme française, c'est·à·dire à environ 90 mètres d'altitude. _ (A suivre.) y N. nr Mncu. Les Araignées et leurs toiles, Depuis les patientes recherches de Lyonnet, de Swammerdam, ` de Réaumur et d’Huber; tant de naturalistes se sont voués aux études si intéressantes des mœurs des insectes, qu'il semble que le sujet soit épuisé aujourd’hui, et qu‘il n’y ail plus rien àglaner après ces merveilleux moissonneurs. Mais le champ de l'ento· mologie est immense et inüniment varié dans ses productions. Toutes les parties n’en ont pas été explorées avec le méme soin minutieux, et c'est de nos jours que les observateurs, armés d'instruments plus parfaits, pourvus de méthodes plus savantes, ` e i
us antenne sr nous ·rou.us. 497 éclairés d'ailleùrs par l’expérience de leurs devanciers, peuvent faire les découvertes les plus belles et les plus inattendues. ll n'est point besoin ici de longues études préliminaires : l.'esprit d'ordre et de recherche, une grande patience et des loisirs suf- lisent à un ami de la nature pour faire des observations neuves I et pleines d’intérét. Le danger est que ces remarques ïse perdent, faute d’étre coordonnées et comparées avec d'autres faits à observés ailleurs, et qui viendraient les élucider ou leur servir I de contrôle. Combien de notes précieuses sont ainsi égarées V dans les pages de quelque carnet ignoré, et perdues pour la I Y science! Les Bulletins comme le notre et les nombreuses Revues 5 scientillques de la France et de Vétranger peuvent eonjurer ce péril, en ouvrant largement leurs pages à toutes le observations · bien faites, et aux remarques critiques qu’elles ne peuvent man·. quer de susciter. Les Anglais sont entrés depuis longtemps dans cette voie, et quelques·unes de leurs publications périodiques tirent leur principal intérét de cette collaboration bénévole de leurs abonnés. Certaines questions, traitées par cinq ou six per- _sonnes compétentes, sont ainsi retournées sur toutes leurs faces, élucidées, modilîées, complétées, le tout au grand avantage des _ lecteurs, et au grand profit de la science. Je ne saurais mieux vous le prouver qu'en vous présentant le résumé de quelques articles échangés (si je puis m'exprimer ainsi) entre plusieurs naturalistes, dans les pages du Science Gosrip. . Il s'agit des Araignée: et de leur: toiles; la discussion, fré- quemment interrompue pendant plusieurs mois (la revue est mensuelle), dure depuis près de deux années. Je regrette de n'avoir pu m'en procurer les premiers articles; mais ceux que je vous soumets présentent en eux-mêmes un intérét sullisant. J’en donne une analyse rapide, et dans les passages importants, je me rapproche autant que possible du texte. Le capitaine Lang a surtout porté son attention sur les ` ` Epeircs, et c'est en vrai militaire qu’il en attaque la description. ‘ 4- I
A M8 _ Les Antennes nr nous tonus. _ « Les Epcirçs, dit·il, ont trois paires de filières : les deux plus e; grandes sont placées en face l’une de l’autre,formant,pour ainsi ¢ dire, les hastions d’uneA redoute carrée, au centre de laquelle « sont enfermécs les deux autres filières, qui constituent la ` (troisieme paire. » Chacune des filières est pourvue d’un grand nombre de tubes, dont le nombre, le calibre, et la disposition relative varient d’une paire à l’autre; il y a, du reste, dans chaque filière, un ou plusieurs tubes beaucoup plus grands que les autres. Comment Vareignée fait-elle agir ses filières? _ M. Lang a vainement tenté de l'observer de ses yeux; il se hasardea nous en donner une explication rationnelle. lL’Ep¢£ro, dans la construction de sa toile, établit d'abord un · _ échafaudage de fils qui s’attachent aux branches; puis elle les réunit par des fils radiants, qui convergent vers un centre commun; ees fils sont très-forts, élastiques et secs ; enfin, elle forme les lignes spirales (on pourrait dire concentriques) qui constituent la toile, et qui sont toutes couvertes de gouttelettes visqueuses. Cette sorte de glu retient la proie vivante que l t’ara.iguée, prompte comme l'éclair, enveloppe, et emmaillotte _ dans un réseau de fils tirés de ses filières. Les vieux livres d'histoire naturelle disent que Varaignée, _ apres avoirfilé sa toile,. la parcourt de nou veau, pour ajouter ces gouttes visqueuses. Feu M. Richard Beck assure, au contraire, avoii··nu- au mieroscopepdans son jardin, les fils formés par une , araignée se séparer en gouttelettes par un effet d'attraction moléculaire. Le capitaine Lang admet difficilement la complète exactitude de cette dernière assertion : lesfils concentriques lui ’ paraissent traverser les gouttes visqueuses, qui semblent enfilées comme des perles ; ces fils, d’allleurs, restent secs, tandis que les gouttelettes sont gluantes. Il en induit que l'araignée emploie pour produire ees fils concentriques deux filières distinctes, et des glandes différentes. Ainsi, tandis qu'une paire extérieure de filières donnerait le fil, la paire intérieure fouruirait un vernis, se séparant ensuite en gouttelettes, comme le fait la salive sur
us Anmnits nr Lune ·rou.ss. IBS un cheveu qu’on passe entre les levres mouillées. Peut-être même · les tilieres ne sont—elle pas employées toujours par paires; il a est probable que l’araignée tient I’une en réserve jusqu'au mo· ment où l’autre est épuisée, et n’emploie sa batterie tout entière que lorsqu’elle emmaillotte ses victimes. ll est évident que les glandes s'épuisent quand elles sont constamment en activité. 4 l M. Lang, qui enlevait chaque jour la toile pour la préparer et l l'étudier au microscope, la trouvait tous les matins remise a l neuf; mais les gouttelettes allaient en diminuant de nombre et de grosseur. Un autre naturaliste, qui signe S. W., a pu faire ses ohserg vations sur l’araignée des maisons, Tegmariu domeslica. ll _ s’était procuré, au mois de février, un cocon à demi rempli de ces araignées : une moitié était presque noire des nombreuses petites araignées qui s'y prcssaient; l'autrc moitié était pleine V des coques vides des œufs qui les avaient contenus. Avec la pointe d'une aiguille, il mit en liberté une dizaine de ces petites créatures; il voulait éprouver si, à peine entrées dans la vie, elles sauraient exercer leur talent de fileuses. Elles se réfu- gièrent, par hasard, sur un livre posé sur le coin du marbre do la cheminée, et en dépassant quelque peu le bord. Elles en pan coururent la surface, et plusieurs se laissèrent pendre dans l’espace au bout d’un til de peu de longueur, mais elles remon- ` tèrent promptement. Soudain, l’une des petites Tégénaires qui était restée immobile depuis quelques instants, se trouva avoir ._ attaché un til d'une excessive ténuité au bord d’un vase de terre cuite, haut de 25 centimètres, placé de l’autre côté du livre. Le ül, tendu sous un angle d'environ 45 degrés, était raide malgré son extrème tinesse ; aucune portion ne dépassait le rebord du · vase, et le til était venu adhérer fortement à un angle extérieur, _ à pres de 30 centimètres de son point de départ. La jeune arai- gnée n'avait pas 2 milimetres de longueur; il est donc évident que ces créatures, à peine écloses, peuvent lancer un lil, d'une · longueur cent fois plus grande que celle de leur corps, à 4
$00 us AIAIGRBII rr ams ·rou.xs. ‘ l'endroit précis qu’elles veulent atteindre ; et que ce til, apres son passage à travers l’air, est encore suffisamment collant pour adhérer a l’objet touché. La petite araignée monta le long de la ligne tendue, emportant avec elle un second til, attaché au bord `du livre. Ses compagnes suivirent son exemple, et bientôt un joli ruban, formé d'innombrables fils argentés, s'étendit entre le livre et le, vase. Les petites araignées allaient et venaient avec . une activité et une rapidité incroyables; elles établirent aussi transversalement quelques fils dont les extrémités tlottaient a n quelque distance, ou venaient se mêler au ruban principal. Puis, les habiles ouvrières parurent se reposer de leur travail, et attendre que des mouches vinssent se prendre à leur toile. Tel ne fut pas le cas cependant : de la porte accidentellement ouverte, il s'établit vers le foyer un courant d'air assez vif, et les petites araignées en profitèrent pour gagner le plafond, leur habitat plus naturel. Devenues subitement aéronautes, elles attachèrent des fils au bord du vase, y balancèrent leur corps, et s’envolérent comme de petits ballons, làchant du fil à mesure qu'elles ·s’élevaient, et tinirent par atteindre la corniche supé- rieure, où elles disparureut aux yeux de l’observateur émer- veillé. A (A suivra). ' R. Vion. ' BIBLIOGBAPIIIB i ` ' Par le Président de la Société. ' Le nombre des volumes que j'ai reçus depuis notre dernière réunion est si considérable qu’il m’a été impossible de les par- , courir tous. Plusieurs Sociétés auxquelles nous avions exprimé le désir de posséder complete la suite de leurs savants travaux, nous ont répondu avec une bienveillance dont nous ne saurions trop les remercier. Nous devons surtout un témoignage de la reconnaissance la plus vfve à la Société des Sciences naturelles de Neufchatel, en Suisse,à celle de Bordeaux, et à la Société malacologique de Belgique. î
. 201 anuoonrnta. Permettez-moi de vous signaler, comme j’ai pris l'habitude de le faire, les travaux relatifs à l'Histoire naturelle que jc crois les plus dignes de votre attention dans les volumes que je vous présente. .l’en passerai de très-méritants sous silence, je n’en · Y doute point, mais ceux de vous qui liront les volumes, répare- A ront facilement mes omissions et pourront à leur tour vous les A faire connaître avec plus de détails que je ne puis le faire dans A cet exposé rapide. Dans le Bulletin de l'Assoeiation scientifique de France , n• 450, Quelques mots sur l’Bistoire de la Faune dela Russie d'Europe, par M. Bogdanow, 'm'ont paru une page très- curieuse sur la distribution des animaux vertébrés dans ce pays et la constitution géologique de la surface du sol. Le n• 452 contient une note sur l’émigration de la flore nor- végienne pendant les alternatives dc périodes humides et sèches, également intéressante pour la géographie botanique. Les Archives néerlandaises des Sciences naturelles sont un des recueils les plus savants que nous recevions. Vous y lirez une étude anatomique sur la soudure des organes génitaux des oursins par M. Van Ankum, qui constate des faits tous nou- veaux, et l’bistoire d'un cocon d'araignée, par M.Van Hasselt.Ce 4 cocon pédieulé de l'Agsl¢na brunnca en forme de cloche ou de petite bouteille a peut-étre été déjà remarqué par vous suspendu aux branches des bruyères ou aux feuilles de quelques grami- nées. M. Bleeker, dans la lll• livraison du tome XI, donne une classification nouvelle de la famille des Percoîdes dont il dis- tribue les genres nombreux en douze sous-familles. Nous devons à M. Bourgeois, de Rouen, un tableau synop- tique des espèces françaises du genre Cicindela que je vous avais fait remarquer dernièrement dans la Feuille des Jeunes Naturalistes, et une note sur la Galeruca cralœgi dont la larve attaque les ormes d'une manière si désastreuse. M. Malbranche nous a envoyé un Essai sur les Rubis: nor- mands. ll y combat la manie de spécification qui pousse à créer des espèces sur des différences si légères, des distinctions si subtiles, qn'elles échappent à ceux qui ne les ont point établies. Il recherche alors les caractères nécessaires et vraiment spéci- ûques, et croit les avoir trouvés dans la classification qu’il pro- pose, et qu’il applique aux espèces qu’il a recueillies en Nor- mandie. M. Malbranche, dans une lettre qui accompagnait l'envoi de cette étude, prie les botanistes de récolter toutes les l \ i
209. coaaasronmnca. espèces ou variétés qu’ils rencontreront, et de les lui adresser; il se fera un plaisir de les leur renvoyer après les avoir déter· minées. ll donne en méme temps quelques instructions sur la ' manière dont la récolte doit être faite, afin qu'aucun des élé- ments nécessaires à une exacte détermination ne lui fasse défaut. (A suivre). J. Gamma. C0llllESPONDANCE. · · (L. 22). — Un Diptère nouveau. — Un diptère du genre Phom m'ayant été envoyé in déterminer, je le considère comme nouveau jusqu'a preuve du contraire. Cette Phora appartient à la série des nervures marginales bifurquées avec la sous-marginale droite dans toute sa longueur. V Les cuisses antérieures et moyennes sont jaunes, les cuisses et les ‘ tibias postérieurs sont bruns — palpes jaunes —- long. 2 mill. Ce n’est pas la Plwra eras:ic0rn£s,·'qui a les cuisses noires et les ailes jaunàtres. Ce n’est pas la Phoraeoncinna, qui diffère très peu de la erassieorrîe. ' Ce n’est pas la Phora sordidipennir, qui a le premier segment de l’abdomen jau¤e· C’est pour moi une espèce nouvel|e,voisine de la sordldipemtis. L. D. Je lui donne le nom de Carpentier! en souvenir de mon collègue, ' M. Carpentier, qui s’occupe avec zèle de la question si intéressante du ` parasitisme. J'ai trouvé des Phora qui sont généralement des parasites dans les divers nids d’hyménoptères; surtout dans les bolets. Mais les Phora vivent également sur les insectes vivants, et j'en ai élevé des larves qui vivaient dans le corps de l’Acridium lineota. Ce fait de parasi- tisme me,paralt intéressant, car je ne l’ai vu mentionné nulle part. _ D' Gonsar, Mont-de·Mar.ran. (L. 23). -— Capture d'i1uectes rares. — Parmi les coléoptères cités au catalogue de M. Marcotte, d'Abbevil|e, et dont la capture paraissait douteuse, se trouvent les gntluwia mancu F. et nitùlula L. Voici les indications données sur ces clîarmants insectes par les auteurs de Catalogues des Départements qui avoisinent la Somme : M. Marcotte cite la Manou, prise en Mai sur les ormeaux, R. et la Nittdula A. C., dans les bois. . M. Moequerys, dans le Catalogue des Coléoptères de la Seine—Inl`é- rieure, indique la·Manca RR, prise en Juin, en faucl1ant'sur les`haies,
coaassroanmzriz 203 du Mont-Gargan, et sur les clôtures du bois Besnières, et la Bicolor Fald, sur les renoncules en fleurs, à0rival, Iuin (M. Levoiturier). H. de Norguet, dans le Catalogue des Coléoptères du département du Nord, ne cite que la Nitidulcz, RR, un seul exemplaire, sur une fleur d’égluntier dans le bois d’0stricourt (M. Lethierry). Nous avons eu le plaisir de prendre les Anthaxiq manca et nîti· ' dula, en Juin. Voici la description de ces deux buprestides ,: f l Manca l·‘. Long. 9 ******. environ. 'l`rès·finement granuleuse, un peu pubescente, d’un rouge cuivreux éclatant. Corselet avec deux bandes r longitudinales obscures. Elytres entières à l’extrémité, d’un brun foncé très-légèrement cuivreux ainsi que les antennes. ' Nilidula L. Long. 4****** 5. Moitié moins grande que la précédente. Ovale, déprimée, d’un vert doré assez brillant, sans taches. Corselet , légèrement rugueux, avec une impression transversale de chaque côté P au·dela du milieu. Elytres vertes, entières, légèrement rugneuses, arrondies à l’extrémité. Dessous du corps très·brillant. ‘ La Nitldula a été prise par notre collègue M. E. Levoir, au bois de * Saintiî-Segréc: (imag et une Q ), en battant des jeunes bouleau: au ‘parap uie, à a or ure. ( _ ' r Quant à la capture de la rllanca, opérée dans une excursion faite le 8 Juin aux marais de Boves et Fouencamps, par quatre des membres , de la Société, ·|llI. Levoir, Verrier, Dubois et mpi, elle a été très- | intéressante parla difficulté qu’elle ofl‘rait. En efl'et,ces buprestides aux i couleurs brillantes étaient très-difficiles al saisir, à cause de la vivacité Ã de leurs mouvements. Nous les trouvàmes,·près de la rive droite de l’Avre, sur des fagots en tas, provenant d’un petit taillis longeant le i chemin de halage. Ces fagots étaient faits de bois de bouleau, saule, cerisier et peuplier. lfinseete paraissait sortir de lf intérieur des fagots, ou arrivait au vol pour se poser sur les branches extérieures. Quand, après avoir cherché attentivement à en découvrir un, on l‘apercevait posé sur une branche d'arbre, on avait beaucoup de peine à s'en em- parer ; car si l’on cherchait à le prendre à la-main, il se laissait tomber au milieu du fagot, et l’on ne pouvait le retrouver ; ou bien il s’env0lait et alors il était difficile de le saisir au vol avec le filet fauchoir, trop lourd pour ce genre de chasse. A force de patience, nous réusslmes à . en avoir une quinzaine en une demi-heure -environ; mais la rareté et la beauté de l'insecte ne nous firent pas regretter le temps employé à sacapture. Nous cherchâmes si nous u’en treuverions pas quelques- _ uns sur les arbustes environnants, de mème essence que les bois dont étaient composés les fagots, mais sans pouvoir en rencontrer un seul. Cela nousdonna le droit de penser que nous étions tombés sur une éclosion. Ces fagots contenaient d'ailleurs beauconp d'autres coléop· tetes parmi lesquels je citerai : Clytus arietr‘:,arcuatus, liciatus; Saperda populnea ,· Thanasimus formicarius ; · Madgdallmu cerasi, etc. ~ .
204 connu c 1: · Sitarls muralis Forst. Le 30 Août, j’eus la bonne fortune de trouver une Q de ces rares insectes, montant à un mur en terre, percé de trous contenant des nids d’Osmia. On sait que les larves des Sitarts sont · parasites des larves d'0amia ou .4nthop/wra(A1tt/topltora hirsula et acervorum, de Foudras, d’après Mulsant). La femelle que je pris était prète à pondre et son abdomen était très·allongé, par suite dela grande quantité d’œufs qu’il contenait; c’est ce qui la mettait dans l‘impossibilité de voler, et la rendait plus facile à prendre. Pessayai de la conserver vivante, dans I’espoir d'obtenir les œufs, quej'aurais dé- posésà Pentréedes nids d'0smia, mais elle mourut au bout de quelques jours, sans avoir effectué sa ponte. 1 Mecaspis patmatus, Ol. Ce beau Cléone estindiqué au Catalogue de ll. Obert, comme ayant été pris à Ham, par ll. F. Scalabre, notre collègue. J’en trouvai un le t" Octobre dernier, dans les herbes d’un rideau, au bas d’une remise qui vient rejoindre le bois de Dury, du ` coté de Saint-Fuscien. Malgré mes recherches je ne pus prendre aucun antre Ifecaspis, à côté de celui-là. Quelques jours après, le jeune · H. Gonse, fils de l’un de nos zélés collègues, en captura un, en fauchant au filet sur de petits chardons, dans une carrière près d’un rideau_ couvert de sapins, à Boutillerie. E. Daum. ` Composition du Bureau pour 1877. . ‘ Président: . lill. J. Guuusa. · Vic¢·Président: Aug. llowsn. Secrétaire : L. Canvnwrinn. ‘ Secrétaire-adjoint : Alph. Lar na- Trésorier : E. Daum. Archiciste : A. Vomun. Section de Zoologie. Président: MM. Aug. Iomsxi. _ Secrétaire: D Alt. Lnsavna. Semétalreadjoint : A. Conavmu. i Bootion do Géologie. _` _ Président : MM. R. Vion. Secrétaire .· Ansxlmnas. Secrétaire-atiiolnt : Josse. i · Le Rédacteur on chef: R. VION. Anton. - lmp. de L•¤oel·lI•roaart, Delattro-Lenoel, racer î `
P I I ' Slllllllll LlNNllENNll Nllllll FRANCE _ lill lill L1 • BULLETIN MENSUEL. ' N° 56. - 1** Février 18 77. — 6* Année. - 'I`. lll. Anassssa: Les Ouvrages, Manuscrits et Communications intéressant la I rédaction du Bulletin, à L . René Vion, rue Voiture, 8, à Amiens. · Les demandes d’Abonnement et les Cotisations (en'timbres-poste), à Il. Edmond Damas, Trésorier, rue Neuve, 10, Amiens. Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est adressé aux Sociétés scientifiques par_voie il'échangc. Prix de l'abonnement, 3 r. par an (2 fr. pour les Ecclésiastiques, les instituteurs et les Institutrices). SOMMAIRE. — Séance générale du 9 décembre 1876, p. 205. - Sur les I Groupes de la Somme, par M. de Mercey, p. 209. — Les Araignées et leurs toiles, par M. B. Vion, p. 214. — Notes entomologiques, par M. Car- pentier, p. 217. — Correspondance : Les Hannetons, p. ,218. ·- Séances, p. 220. · EXTRAIT DES Pll00ÈS·VEIillllIlll. . stancn canins.: nu 9 nscnnaa 1876. `. Présidence de M. Gsamna. Conssronmucs : 1• M. le Secrétaire général de l‘lnstitut ~ des provinces informe que le 2° fascicule de |’Annua£rc scienti- fique de France va_ bientôt paraître. Il demande des renseigne- ments sur les collections particulières, les institutions et sociétés . scientifiques du département. . 2* La Société belge de géographie, fondée récemment, envoie ses statuts et demande Véchange des publications. 3• M. Rabache, de Morchain, envoie la copie de deux notes, ’ déjà publiées, sur l'absorption et la respiration des végétaux. L’auteur communique ces travaux dans le but de protester contre _ 6• sauts. 56 x î
906 stmcxs. rnocss·v¤mux. _ le dénigrement de ses contradicteurs, dont il se plaint amère- ment. — La Société Linnéenne ne saurait vouloir s’immiscer dans une polémique où les discussions scientifiques cèdent trop sou- vent la place à des personnalités. 4• M. le Secrétaire de la Société de Pise accuse réception des volumes qui lui ont été envoyés. 5• M. Feminier de Nimes, écrit qu’il se tientjtoujours à la dis- ' position de la Société pour les échanges de plantes. . M. Gonse dit qu’un envoi de plantes a été fait I'année der- nière par lui à la Société de Nîmes, mais que, depuis ce temps, il n'en a plus entendu parler. 6** M. Volland informe qu’il se trouve dans Yimpossibité de conserver plus longtemps chez lui la bibliothèque de . la Société, mais qu’il est toujours disposé à prendre soin des livres dans le local où ils seront placés. M. le Président demande s’il y a, parmi les membres présents, queIqu’un qui consentiraità recevoir chez lui les livres de la Société, en attendant qu'ils puissent être transférés dans le local y que la Municipalité est dans l'intention de nous attribuer. Aucun membre présent n'est en mesure de loger la biblio- thèque, mais M. Gonse croit_qu'il serait facile d'obtenir de la Ville l’autorisation de la loger dans une des salles de la Halle, en attendant qu`on procède a la translation définitive des collections dans ce bâtiment. · 7• Programme des sujets mis au concours par la Société dunkerquoise pour l'encouragement des Sciences, des Lettres et des Arts, pour |'année l876. ' 8• Programme des sujets mis au concours pour |'année l87'l, par la Société des Sciences et Arts de Vitry-le·François. 9• Catalogue de coléoptères à vendre par M. Desbrochers- · . I des-Loges. M. le Président donne lecture du résumé bibliographique des travaux qui se trouvent dans les nombreuses publications que nous avons reçues par échange depuis la dernière séance.
snxtcns. noetswnnox. 207 L'assemblée prononce ensuite l'admissiou des personnes sui- _ vantes, qui ont été présentées dans la dernière séance : MM. J.-B. Cnoonmts, Ministre d'Etat du Brésil, comme membre correspondant; F. Gnrors, a Àmieus, membre résidant; · Gunmltuutn, à Paris, membre nou résidant. M. le Trésorier présente le compte de recettes et dépenses de l'exerciee l875-l 876. Ce compte se balance par un excédant de ` recettes de 305 fr. 35 e. qui, ajoutés a l’encaisse. laisse la Société dans une situation satisfaisante et lui permettra de publier prochainement un volume important. I Sur la proposition de M. Volland, il est voté une somme de [ 100 fr. à prendre tous les ans sur les ressources de la Société, i pour achat de livres ou pour abonnement à des publications I utiles aux travaux des trois sections. ' M. le Président rappelle la perte que vient de faire la Société I Linnéenne dans la personne du savant M. Bursux. Il passe en revue les nombreux travaux qui ont valu à notre vénéré collègue une place distinguée dans la science. M. Garnier attend les ren· seignements qu’il a demandés pour donner sur M. Buteux une V · notice biographique rappelant les nombreux titres qui lui donnent droit à nos regrets. · ~ M. Alexandre propose de tenir une séance publique et de 5 rédiger un programme de questions à mettre au concours. î Relativement à la première proposition, M. le Président dit : que, pour donner une séance publique, il faut avoir un ordre du jour composé de lectures d'un intéret général, tandis que les travaux habituels des membres de la Société sont tout spéciaux ` et ne peuvent guère intéresser que les initiés. Cependant, lorsque I le projet d'un musée d’Histoire naturelle sera réalisé, le moment _ · sera opportun pour donner une séance publique comme céré·' monie d’iuauguration. La discussion s’ouvre ensuite sur la deuxième proposition de
¤2Q8 _stmcss.,_raocas-vessie:. s _ M. Alexandre, qui est acceptée en principe, mais renvoyée à j l’examen des sections, qui sont priées de formuler les questions qu'elles croiront utile de poser sur des sujets d’Histoire naturelle ' Ã intéressant le département de la Somme. ll est entendu, toutefois, que les membres de la Société ne se- ront pas exclus du concours, comme cela se fait dans les Sociétés où le nombre des membres est limité. _ Il faudra ultérieurement fixer la valeur des prix à décerner et voter le crédit nécessaire pour faire graver le coin des médailles à distribuer, si l’on ne veut se servir d’un modèle courant. Suivant l’ordre du jour, il est procédé au vote pour le renou- · vellement du bureau. 1 Le dépouillement du scrutin donne le résultat suivant : Président, M. Gnuusn, nommé pour deux ans. . Vice—Présîdent, M. Monunu, nommé pour un an. ` Secrétaire-général, M. Cnrsurisa, nommé pour un an. ' Secrétaire-adjoint, M. Alph. Larnvae, nommé pour deux ans. . Trésorier, M. Dnnar. É Bibliothécaire-Archivislc, M. Vosnnu. f Ces deux derniers nommés pour un an et rééligibles. . M. le Président remercie la Société de la nouvelle preuve de confiance qu'elle vient de lui donner. Son dévouement est tout acquis aux intérêts dela Société, et il fera son possible pour hâter l'organisation du musée d'Histoire naturelle qui doit avoir la · plus grande influence sur l'avenir de la Société et qu’il espère voir terminé cette année. M. Delaby lit ensuite une note d'apres Mulsant, en réponse à la question posée par M. de Favernay sur l'époque de transfor- mation des hannetons. _ _ M. Dubois dit que M. le docteur Gobert doit envoyer prochai- nement, pour être publiés dans nos Mémoires, la monographie ° 'des Lcptides. Ce travail, que le savant diptériste achève en ce s moment, devra faire honneur à nos publications. . La Société a reçu un catalogue des mollusques recueillis dans *
r V us caouras on LA soun. 209 les environs d’Amiens, par un Père de la Providence. Ce cata- logue contient les descriptions succincles de 74 espèces de ` mollusques avec des indications qui pourront étre consultées avec fruit. M. M. Vion dit qu’il se trouve dans la garnison d'Amiens un certain nombre de militaires s’occupant d’Histoire naturelle, et que la Société pourrait leur venir en aide. ll est répondu que les membres de la Société, loin de refuser leur concours aux personnes qui s'occupent des mêmes études, sont toujours disposés à bien accueillir les naturalistes qui ne connaissent pas le pays et à encourager les débutants. Des _ excursions ont été organisées dans ce but l'été dernier, et annon- cées dans les journaux ; mais jusqu’iei, à l’exeeption de quelques ' étudiants en médecine et en pharmacie, aucune personne étran- gère à la Société n'a répondu à l’appel des excursionnistes. Cet appel sera renouvelé la saison prochaine, et, il faut l’espérer, avec plus de fruit. Le Secrétaire, L. Cnmmn. Sur les Groupes de la Somme ` à .4illyisur-Somme, à Breilly et à la C/•au·sse'e—1'iranc0r¢rt. (Suite de la page 496.) . L’abondance des coquilles d’eau douce et terrestres contenues dans cette alluvion a engagé M. de Mercey à les recueillir avec soin. C'est en procédant à cette, récolte avec ses compagnons d'exploration, qu'il a rencontré des coquilles marines en fragments ou entières. Ces coquilles marines sont surtout répandues à la base des lits d’alluvion et vers la ligne de contact avec le tuf qui est toujours sinueuse et très-irrégulière. Trois espèces sont assez communes; ce sont le Cardium edule, le Mylilue edalie et 4 l’O.rlrea adult;. On ne doit pas supposer que ces coquilles appar- — tenant a trois espèces comestibles aient été importées, car on en trouve qui sont encore intactes et munies du ligament. D'autres
` 2IO Les caoorss nx LA soins. espèces plus rares, le Donna: lrunculus et la Fcrobivularîa pipcrala (I) coquille des estuaires, d‘après M. Fischer qui lcsa ' déterminées. se montrent avec les précédentes. Quelques galets marins accompagnent d’ailleurs ces coquilles marines, et viennent prouver que cette introduction de produits marins dans des lits d'alluvion remplis de coquilles. üuviatiles ne peut étre attribuée qu’à une cause naturelle. Ces coquilles marines et ces galets ont dû, évidemment, étre rejetés par le flot, alors que lc mascaret · remontait la Somme jusque près d’Amiens. Cette rivière occupait alors toute la largeur de la vallée, et on s'expliquera ainsi plus facilement comment César a pu faire remonter sa tlotte jusque ‘ sous le camp de |'Etoile. _ Un dernier dépot recouvre les alluvions on le tut'. Sur certaines parties des bords de la vallée, et surtout sur sa rive droite, sous le camp romain de la Chaussée·Tirancourt, ce · ) dépôt présente une grande puissance. · Il se compose généralement, it la base, de déjections crayeuses formées de fragments de craie non roulés disposés en amas ou en tralnées à inclinaison rapide vers le thalweg et qui diminuent tres-vite ou même disparaissent avant d'atteindre le plan uniforme de la prairie. Mais, sur le bord du coteau crayeux, ' l’épaisseur de ce dépôt devient considérable et elle atteint _ Z plusieurs mètres. Les fragments de craie sont alors très-gros et · 4 beaucoup d'entre eux se présentent en morceaux de plusieurs décimètres de côté. Quelques silex intacts ou à cassure sans patine sont mélangés avec ces fragments de craie. Il est facile de reconnaitre que l‘origine desluns et des autres provient du coteau voisin. Sur ces déjections crayeuscs s'étend une couche ou nappe de vase calcaire grisâtre, assez compacte et contenant des coquilles d’eau douce et terrestres des marais. Les Unio sont surtout (1) Ces deux coquilles ont été trouvées, en triant le sable, tla première par ll. de Mereey, et la seconde par M. Carpentier. .
us caouvas on LA soin. 2ll abondantes dans ce dépot où cessent de se montrer les espèces fluviatiles telles que la Ncrilina fluoialilis, qui sont si répandues dans les alluvions et dans le tnf. Cette vase calcaire recouvre, souvent, directement les alluvions, par exemple à l’amont de Breilly et à Ail|y·sur-Somme. Elle parait aussi s`etendre sur la tourbe et former, en général, la couche superficielle du sol de la prairie. Son épaisseur varie de , quelques décimètres à 1**,50. Des détails circonstanciés sur les points où ont pu étre étudiés les dépots dont on vient d’indiquer les principaux caracteres I seront donnés dans le travail qui paraîtra dans les Mémoires avec des cartes et des coupes. On doit, ici, se borner à dire W que les trois dépots dont il vient d'étre question sont exploités dans des sablières dont les principales appartiennent a M. Four- _ drinoy et sont ouvertes sur le territoire de la Ghaussée-Tiran- court. Le sable formé par le mélange des éléments de ces divers dépôts, dont on écarte seulement les gros fragments de craie, est recherche surtout pour les jardins, à cause· de sa propriété d'absorbcr l’humidité. Le tuf pourrait lui-même étre exploité à part, car il se· présente sur divers points en assez belles masses. Plusieurs de ces · exploitations sont ouvertes sur le bord de tourbières dontl’extrac- tion se fait au fur et à mesure de l'enlèvement des Groupes qui recouvrent la masse tourbeuse. Les Groupes ne se montrent pas seulement sur diverses parties des bords de la vallée, mais elles la traversent, en formant un seuil ou un barrage naturel qui a été pris pour une chaussée romaine par d'AlIonvil|e en l828. . La disposition générale des Groupes semble indiquer qu'el|es sont coordonnées à des lignes stratigraphiques récentes. En efïet, les premières Groupes commencent sur la rive ' gauche, à l'amont d'AiIly-sur-Somme, et elles se prolongent jusqu’à Breilly, en formant, au pied du coteau, une bordure presque continue sur une largeur moyenne de l00 mètres. i .
` _ 2l2 Les CROUPIS bn LA soins. A l‘avaI dc Breilly, la direction des Groupes change brusque- ment; c'est là qu’elles traversent la vallée, en conservant une largeur moyenne de l00 mètres, ct en obliquant d'abord légère- ment vers l'amont, pour reprendre, en approchant de la rivc droite, une direction parallèle à celle qu’elles avaient sur la rive opposée. Elles suivent alors le pied du coteau de droite, sur lequel est assis le camp de la Chaussée-Tirancourt, et elles forment une bordure continue, sur une largeur de 200 mètres en » moyenne, en se' prolongeant, vers,l’aval, jusqu’au débouché du 4 vallon de Saint-Vaast-en-Chaussée. _ La ligne que suivent les Croupes de l’amont d’Ailly-sur-Somme ` à l'aval de Breilly se confond avec la ligne el|e·méme de la Basse-Somme. Celle qui, à l’aval de Breilly, traverse la vallée _ sons forme d’un barrage, estorientéc suivant la direction du _ système de la Basse-Oise, système dont une ligne anticlinalc signalée par M. Hébert et analysée par M.·de Mercey dans son parcours d'Arras à Rouen, traverse la vallée à '2 kilomètres en _ aval, vers Picquigny (1). Celle, enfin, qui suit la rive droite sous le camp romain, en se prolongeant, vers l'aval, jusqu‘en face du débouché du vallon de Saint·Vaast-en-Chaussée, est parallèle à la première, ainsi qu’on I‘a déjà dit. Cette disposition semblerait p_ouvoir s'cxpliquer, en admettant qu'nne ligne appartenantà une récurrence du système de la Basse·S0mme, et qui se dirige de l’amont d'Ailly-sur-Somme à Breilly, a subi, à l'aval de cette dernière localité, un rejet d'environ 600 mètres vers la droite. Ce rejet aurait été déter- (1) Cette ligne aiiticlinale parait traverser là vallée entre lc hameau de , Tirancourt et le bourg de Picquigny, c’est-a•dire vers le milieu dela distance de àkiloniètres qui, dans cette partie du parcours, sépare le tracé de hl. Hébert de celui de M. de lllcrcey. ll est a remarquer que le premier tracé se confond avec le barrage qui vient d'tttre signalé. Peut- étre la ligne dont il s‘agit a-t-elle aussi éprouvé des rejets. l
’ Las cnourxs ns LA sons. 2l3 i miné par la rencontre d’une ligne appartenant a une récurrence n du système de la Basse·0ise. Le tuf serait ainsi sorti vers un .point d’entrecroisement de deux lignes stratigraphiques, et, nécessairement, en traversant la tourbe. Cette opinion n’était pas celle de M. Buteux. Il sera indispensable, pour être fixé, de suivre l'exploitation des tour- bières. Les bornes de ce résumé ne permettent pas d’aborder l’analyse de toutes les conclusions qui découlent des faits observés dans les Groupes. 1 On dira seulement, ici, que des mouvements récents du sol, plutôt que le dèboisement des Gaules, semblent avoir produit les modifications géographiques très-marquées dans le nord de la France depuis le v• siècle, et qui ont déja été signalées. . Si la formation de la tourbe ancienne pendantl’àge néolithique et une partie des ages métalliques paraît correspondre à unimou- vement d'abaissement ayant amené la stagnation des eaux dans les vallées, la production du tut` pendant Page gaulois et la for- mation des alluvions pendant l’âge romain paraissent, au l contraire, correspondre à un mouvement d’exhaussement du sol, dont le dépôt des amas de déjections crayeuses et de la nappe de vase calcaire indiquerait la phase finale qui a eu lieu vers le v• siècle. Les lignes stratigraphiques dont cette partie dela vallée ' semble porter les récentes empreintes annoncent que la tendance à un plissement remontant à une époque déjà éloignée se serait de nouveau manifestée pendant des temps bien rapprochés de nous. Depuis cette époque, le sol de la contrée a pu subir des mouvements, mais moins importants. Le retrait continu des sources n'est peut·étre pas dû uniquement au dèboisement et à la culture. N. on Msncnv.
QM Las Anicnaas sr nanas ·rou.ss. ` Les Araignées et leurs toiles (suite dela page 200). Suivons maintenant, si vous le voulez bien, un autre ob- servateur sinon plus intéressant, du moins plus scientifique, ear il manie avec facilite le microscope et le scalpel : c'est A M. J. Underhill. Dans une toile d'araignée, nous dit·il, il y a , généralement trois variétés dc fils, dont chacune est produite par une paire spéciale de filières. Deux de ces fils ne diffèrent h que par leur grosseur; ils sont produits par la première et la à seconde paire de filières, dont la structuîe est presque identique. ` Le troisieme genre de fil est souvent d'une nature toute parti- culière; il est done le produit de la troisième paire de filières, construite sur un autre plan que les deux premières paires. Si l’on examine les toiles de différents genres d’araignées, on trouve que, dans celles du Tlieridion, les fils semblent tous identiques ; dans celles de la Linyphia, de l'Argyr0neta, de l'Agclenu, il y a I , des fils de deux espèces ; les toiles de Lycosa, de 7`cgcncria et d'Epei°ra en présentent de trois espèces ; et celles de Gini/Io, de quatre. - ll est vrai que les Lycosides ne filent pas de toile ` ordinairement; mais différents spécimens de Lycosa piratica, conservés dans un aquarium, ont filé sur le verre de petits lam- beaux de toiles. Dans les toiles qui paraissent ne contenir que deux fils , M. Underbill pense que le genre de fil qui manque se retrouve dans le cocon. ll s'était toujours demandé comment l’araignée parvient la filer son cocon d’un tissu si serré, en si peu de temps. _ Une araignée d’eau, conservée dans une cloche de verre, lui révéla le mystère. ll prit fantaisie à cette araignée de vivre hors de l’eau, et, ne pouvant se tenir sur la paroi verticale du verre, elle fila un petit bout d'une toile serrée, pour s'en servir comme d’un point d'appui. Cette toile en miniature, vue à l’œil nu et au microscope, ressemblait toutà fait à un morceau du cocon. Certains fils très-larges montrent bien comment peut être pro- duite cette texture serrée et régulière. On voit que, pour les _ l
Les Aauorrtns nr Lwns ·rou.¤s. M5 former; Yaraignée doit redresser ou disposer parallèlement entre eux tous ses tubes àfiler, de sorte que les fils produits ne se i . touchent pas; tandis qu'en dirigeant les extrémités de ses tubes ` . vers un méme point, les fils se réunissent et ne forment qu'un seul brin, au lieu de plusieurs. Ces sortes de rubans sont sans E doute produits par la troisième paire de filières, et les deux autres espèces de üls sont formés par la première et la deuxième _ paires. On a beaucoup discuté sur la manière dont les araignées lancent leurs fils à travers l'espace. M. Underhill a fait. à ce sujet, une intéressante observation. Par une belle apres—dinée, il s'amusait à retenir une araignée sur une petite baguette, enroulant le fil juste ·avec la même vitesse qu'elle mettait à le former; ce fil. lorsqu’il se brisait, demeurait pendant, et ne mon- trait aucune tendance à s’envoler. Mais l’araignée se fatigua de • ce petit manège. Plusieurs fois, elle avait essayé de se laisser tomber à terre en brisant son fil; l’impitoyable observateur la ramassait aussitôt pour la replacer sur la baguette qu’il tenait. Elle essaya enfin d’un nouveau stratagème. Se laissant pendre au bout de son fil, elle en lança plusieurs autres, composés chacun de brins détachés, et qui s’enlevèrent au vent ;l’un d’eux s'accrocha à une branche, et l'araignée en profita pour opérer sa retraite. Ainsi, le fil entier est assez lourd pour résister à une douce brise, tandis que les brins dont il est composé sont sen- sibles au moindre souffle de l'air. M. Underhill insiste sur la manière dont l`Epeîrc file sa toile. Quand Varaignée a disposé tous les rayons de sa toile, elle part du centre et tire un fil en spirale, jusqu'à ce qu'elle arrive à la circonférence; puis elle revient en sens inverse, de la circonl'é· , A rence an centre. Mais ce n’est pas tout : la spirale qui part du centre n'a point ces globules visqueux, qui sont si remarquables s sur la toile achevée. C`est que l’araignée, pas plus que la mouche, ne peut parcourir impunément ce fragile tissu; aussi ne marche·t·elle jamais sur sa toile,. si ce n'est pour s'emparer de g
2l6 Les Mmonsns nr Lauas roinss. ses victimes. Elle brise alors tous les fils gluants sur lesquels ‘ elle passe, et ce n'cst qu'à la force de ses pattes qu'elle doit de · `ne pas rester empétrée dans ses propres mailles. Or, les fils radiants sont trop écartés, à la circonférence, pour qu’elle puisse passer de l’un à l‘autre. Elle se sert donc, dans la construction de sa toile, d’un fil spiral lisse qu’elle tisse à partir du centre, et, · dans son voyage de retour, elle dépose, en sens inverse, un fil enduit de gouttelettes visqueuses.·Mais si les mailles restaient · alternativement lisses et gluantes, l'ellieacité du piége tendu aux mouches serait fort amoindrie; aussi l'araignée, dans son second · ‘ voyage circulaire, arrache elle·mème le fil lisse à mesure qu’elle l'a franchi, et n’en laisse subsister qu'une petite portion dans le centre de la toile, à l’endroit où elle se tapit habituellement. Pour les raisons sus—énoncées, M. Underhill considère les rayons comme produits par les premières filières, la spirale lisse comme fournie par la seconde paire, et le fil visqueux, par ' la troisième. ~ 4 Ces globules visqueux doivent être produits par quelque appareil indépendant des tubes ordinaires des filières, pour deux raisons : l• en frottant légèrement avec un fil de verre, on peut détacher les globules, qui ne font donc pas partie constituante du fil ; — 2** l'examen le plus attentif des filières d’araignées dont les unes font et dont les autres ne font pas ce fil gluant, ne permet pas de constater entre ces organes une différence assez grande pour expliquer cette remarquable sécrétion. Sur les bords intérieurs de la troisième filière, on trouve toujours deux tubes beaucoup plus grands que les autres. Ces gros tubes sont reliés à deux grosses glandes, un peu différentes des autres glandes qui communiquent aux petits tubes. Sont-ce la les organes produc- teurs de la substance visqueuse ? — D'un autre côté, dans les Epeïres, chacune des premières filières porte trois tubes plus grands que les autres, et tout aussi particuliers que ceux que nous venons de décrire. — lls sont portés sur une plaque épaisse de chitine, et les glandes qui les alimentent sont très·grosses i
’ . i nous iuvrouonoeiouss. SA"! (4 à 5 millimètres de long, eontfc I /4 de millimétre pour les glandes ordinaires). — Iqes conduits qui y aboutissent, chose remarquable ! sont recouverts de petites cellules globulaires. —- Les glandes sont formées d’une membrane externe, sur la surface intérieure de laquelle est une couche de cellules épithéliales. Ces cellules absorbent, par endosmose, les parties constituantes de la _ sécrétion soyeuse, qu'elles tirent des fluides du corps de l’insecte, ct elles déversent la soie à l'état complètement liquide dans le cœcum ou canal de la glande. De là, ce liquide est amené par on conduit au tube excréteur. Je demande pardon a mes collègues de cette description un peu technique, et dont j’ai cependant adouci de mon mieux l’aspérité. Si mon travail a pu les intéresser quelque peu, je serai heureux de leur présenter prochainement la substance de deux autres articles, sur le méme sujet, qui ont paru également dans ` le Science Gossip. H. Vion. Notes Entomologiques. Tiansuis simu, Fabr. La larve de ce coléoptère est fort curieuse; elle a beaucoup d’analogie avec celles des anthrènes, mais elle est plus grosse et s’en distingue par les derniers anneaux de l’abdomen qui _ sont pourvus de faisceaux de longs poils roux que la larve tient cou- chés habituellement mais qu'elle peut relever à volonté, lorsqu’elle est elïrayée. ' Ses mœurs sont analogues à celles du Megaloma undala et on la trouve de même sous les vieilles écorces d’arbres. .I’en ai élevé plusieurs que j’avais prises à la lin de l'hiver sous des écorces d’orme à Saint- Fuseien, en les nourrissant aussi avec des mouches desséchées. Je n’ai pu observer leurs mues selles étaient presque adultes au moment de leur capture. _ L’insecte parfait éclot en juin de la même façon que les Anthrènes. Vases crulnno, Lin. En fouillant les nids de frelons pour la recherche I des parasites, au mois de septembre. j’eus occasion d'observer une anomalie dans la construction d’un de ces guépiers. Des frelons s’étaient établis dans le tronc très·creux d’un pommier; mais, dans le courant de l'été, quelqu’un voulants’en débarrasser avait fait dans l'intérieur de l’arbrc·un feu assez ardent pour en carhoniser les parois. Cependant les guèpes survivantes reconstruisirent à la même place un nouveau nid présentant cette particularité que, tout en étant ai ¢
2i8 connsrommrcn. fait en majeure partie avec les mêmes matériaux que d’usage, c’est-à- dire de pelotes de bois màché, puis •étalées en couches minces et friables, il présentait de distance en distance des veines noires unique- ment composées de charbon. Ces veines se voyaient aussi bien sur l’enveloppe du nid que dans la composition des rayons. mais étaient assez séparées les unes des autres et ne devaient étrel'ouvrage que d’une seule guèpe qui utilisait ainsi le bois carbonisé qu’elle trouvait à · sa portée, bien que cette matière dût lui oll`rir plus de difficultés que le bois mort pour l’agglutiner en pâte consistante. (A suivre) L. Csaranrinn. C0llllESPONDANCE. (L. 24.) - Les Hannetons. - L’observation faite le 9 novembre dernier par M. F. de Favernay (v. Bull. de Janvier, p. 490) est la con- tirmation des indications données par Mulsant sur les mœurs des · Hannetons, dont voici un résumé : b » Quand le printemps revient, suivi de vents plus doux, les hannetons dégourdis par la chaleur renaissante, se rapprochent peu il peu de la surface du sol et s‘apprétent ainsi à abandonner les lieux où ils ont passé leur premier age. Ordinairement ils commencent à paraitre en France vers la mi-avril ou un peu plus tard, selon l’état dc la température; et quatre à six semaines après, toute la génération est sortie de terre. Les ravages que les Hannetons causeraient, seraient considérables, si la nature leur avait accordé une vie moins passagère; mais heureuse-, l ment elle a limité à un temps très·court la durée de leur existence. 1 Les 5 , dans les printemps favorables, ne vont guère au-delà de huit il douze jours, après lesquels ils tombent épuisés sur la terre, où ils · , deviennent la proie d’une foule d’ennemis, quand ils n’usent pas leurs , dernières forces à creuser eux-mêmes leur tombeau. Souvent alors I au bout de quatre semaines la génération entières disparu; mais si le _ mois de mai est attristé par des pluies froides, ou des gelées nocturnes, É les Hannetons se cachent pendantces intempéries, pour reparaltre après ' qu’elles sont passées. L’apparition de l’espèce dure alors un mois et l demi, et quelquefois un peu plus. ( Les Q , avant de périr, doivent assurer le sort de leur postérité. _ ( Elles choisissent, pour y cacher leur ponte, une terre légère, bien meuble, de préférence à un sol dur, argileux, humide ou ombragé ; l la nécessité seule les oblige à s’écarter de cette règle. Dans l’heure qui suit le coucher du soleil, elles se répandent dans les champs à leur convenance, s’enfoncent de dix à vingt centimètres, l suivant la compacité du terrain, et y déposent, rassemblés en un tas, • l I l I _ l ï .-. ¢
— coaassronnmca. 2l9 li à 30 œufs, quelquefois davantage. La ponte de chaque Q varie de 50 à 80. Après une première ponte, la Q , après un repos conve- nable, se fraie un chemin pour aller plus loin fonder une autre colonie. La distance qu'elle met entre les pontes, est toujours proportionnée al la quantité d’aliments dont auront besoin les êtres vermiformes quilui devront le jour. Sa tache accomplie, elle meurt bientôt. Quatre à six semaines après le dépôt des œufs, a lieu la naissance • des larves; celles-ci croissent rapidement et atteignent dans la même année 18 à 20 mm. de longueur, mais leur grosseur n’est point en harmonie avec cet allongement; les années suivantes, elles se dévelop- peront principalement en épaisseur. Pendant les quatre à cinq premiers mois de‘leur existence, elles vivent réunies en famille jusqu’à leur première mue; après l’hiver. pendant lequel elles ont eu le soin de _ s'enterrer pour éviter les atteintes des gelées, le besoin de nourriture les force à se disperser. Les ravages causés par les Mans sont interrompus pendant le , temps dela mue ; vers la lin dejuin, au moment où la séve est moins - abondante, où les arbres se préparent à produire leurs secondes feuilles, les larves s’enfoncent en terre pour changer de peau. La sécheresse les oblige aussi à rester cachées dans les sein dela terre jusqu’à ce qu’une pluie bienfaisantc ramène un peu de fraîcheur à la surface du sol. Si l’état de la température les force à prolonger trop longtemps leur séjour dans les lieux où les continent la sécheresse et la chaleur, elles éprouvent un amaigrissement plus ou moins considérable et prolongent quelquefois d'un an leur existence vermiforme. Ordinairement vers le mois de juillet de leur troisième été, elles s’enfoncent en terre plus profondément qu’elles ne l’ont fait encore, pour y subir leur transformation en nymphe. Ce changement s’opère dans une cavité ovale, construite avec régularité et d’une paroi serrée, mais non tapissée de soie en dedans. Cette transformation a lieu géné- ralement vers la mi-août; mais cette époque est variable selon la lon- gueur du jeûne subi par les larves. Quelquefois on voit des vers blancs manger encore pendant tout le mois de septembre et ne passer qu’en octobre à leur second état. Quatre à six semaines après le changement en nymphe, a lieu la dernière métamorphose. L’insecte parfait, en rejetant les espèces de langesqui l'enveloppaient, a d'abord le corps mou et blanchâtre, mais , peu il peu il perd cette teinte claire, et ses téguments acquièrent plus · de consistance. Parfois,.si les beaux jours de l’automne se prolongent, on voit sortir de terre des hannetons dont la transformation en nymphe a été prématurée D’autre fois, ceux qui ont revêtu leur dernière forme dans le temps ordinaire, apparaissent au sein même de l’hiver, si la température est assez douce pour leur faire croire à l’arrivée du prin- temps. Dans le mois de janvier 4834, qui fut d’une douceur extraordi- . ` naire, on vit, dans plusieurs endroits du Wurtemberg et de la Suisse, C ·
i 220 coaassronmncs. volerdes hannetons qui avaient subi leur transformation dans l’arrière-` saison de 4833. Ordinairemcnt ils restent dans leur retraite jusque vers le milieu de février, époque il laquelle ils commencent à se frayer le chemin qui doit les conduire au jour, en avril ou en mai. La vie des hannetons est donc communément de trois ans, mais certaines circonstances, indiquées plus haut, les obligent à prolonger • d’une révolution solaire la durée de leur existence. il On voit, d'après l'extrait précédent de l’ouvrage de Mulsant sur les Lamellicorncs, qu’au moment où ont été trouvés les hannetons envoyés ' à la Société Linnéenne, il ne devait plus y.avoir de nymphes non transformées: aussi les trois cocons reçus en même temps ne conte- naient que des larves mortes qui n’avaient pu se transformer en nymphes. Il n’y a rien d étonnant à ce qu’il n'ait pas été vu de vers blancs enterre, l’époqne de la transformation étant passée. Ceux qui étaient éclos depuis un an ou même deux, devaient étre trop petits pour être distingués facilement. ‘ Je terminerai en proposant à la Société d’adresser des remerciements à hl. de Favernay pour son intéressante communication; si ceux qui ont occasion de faire des observations analogues sur les mœurs des insectes, ou des animaux en général, les faisaient connaitre, cela augmenterait beaucoup les connaissances scientifiques. ` E. Duur. Séance générale, le Samedi 40 février 4877, à 8 h. du soir. Section de Zoologie, Séance le Vendredi 2 février, à 3 h. 4/i. Section de Géologie, Séance le Jeudi 8 février. à L h. La Rédacteur en chef: R. VION. Amiens. - lmp. de Lenoel-lleronart, Detattre·Lcnoet, suce-··
I P I I ‘lETll LINNIEFNNE Nilllll Flilil li · 1 lili DE LA C li BULLETIN MENSUEL. - N° 57. — 1" llars 1877. - 6* Année. — 'l`. lll. Annssssa: Les Ouvrages, Manuscrits et Communications intéressant la I rédaction du Bulletin, à M. René Vroev, rue Voiture, 8, il Amiens. Les demandes d’Abonncm<·nt et les Cotisations (en timbres·poste), i M. Edmond Danser, Treîsorier, rue Ncuvc, 10, Amiens. Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les, Membres payants; il est adressé aux Sociétés scientifiques par voie d’échange. Prix de l’abonnement, 3 r. par an (2 fr pour les Ecclésiastiques, les . lnstituteurs et les Institutrices). SOMMAIRE. — Séance générale du 13 janvier 1876, p. 22I. — Les Explo- rations dans les Carrières de craie, par M. lt. Vion, p. 223. —De la Préhension de la Nourriture chez les Animaux aquatiques, p 226. - Les Pluies de poussière, p. 229. — Bibliographie, par le Président de la Société, p. 231. ·— Ouvrages reçus, p. 234. — Correspondance : Tératologie végétale. -- Avis, p. 236. · EXTRAIT DES PlltlCÈS·VEllBAllll. snxcs osusans ou 13 mman 1877. Présidence de M. Gaiman. Coaaasaounancs : 1° M. Rabache, de Morchain, signale à la Société des expériences faites par lui, il y a 17 ans, sur l'intluence des lumieres colorées sur la germination des plantes et sur leur croissance; il revendique la priorité pour ses expérimentationsf — Ce sont là des débats auxquels la Société entend rester étran- gère; mais elle accueillera volontiers les travaux purement scientifiques que M. Rabache voudra bien lui adresser. 2• M. Dermigny, de Péronne, communique un procédé per- mettant de prendre sur du papier l'cmpreinte d’une plante, et il envoie quelques épreuves ainsi obtenues. · _ 6• assis. 5 L
222 sauras. nocas·vnnux. 3• M. Gonralve du Bos envoie des manuscrits laissés par nolre regretté collè$“e M. Buteux. ·t• L’Aeadémie Royale des Sciences de Turin envoie le pro- gramme du prix Bressa, qui doit·étre décerné en |870. _ 5• M. de Beaussire écrit que ses occupations l’obligent à se démettre dœ fonctions de président de la Section de Botanique. 0* M. F. Griois remercie la Société de l'avoir admis comme membre résidant. , M. le Président informe que la demande d’une subvention _ présentée par la Société au Conseil général, a été l'objet d'un accueil favorable. Le Conseil,adoptant les conclusions du rapport de M. Fricbot, a accordé une subvention de 200 francs. Un certain nombre d'ouvrages, envoyés par les sociétés cor- respondantes, sont déposés sur le bureau. M. Michel Dubois présente la traduction d'un travail important sur les Galles et les insectes gallicoles, par le D' Rudow. Nous ne ferons ici que citer les principales divisions de cette remarquable étude tirée du Bulletin de la Société des Amis des Sciences na- turelles de Mecklenbourg : Généralités sur les Galles des plantes. - Détails biologiques sur les Cynipides proprement dits. — Tableau dichotomique pour la détermination des Cynipides. — Monographie des Cynipides. - Description des Galles causées par ces insectes. — Catalogue ` des Galles produites par d’autres insectes. ' M. le Présidentpropose de publier cette traduction dans nos Mémoires, lorsqu'on aura obtenu l’autorisation de l'auteur. M. Dubois dépose sur le bureau une boîte d'hémiptéres : c'est le commencement de la collection des Hémiptères bétéroptères de la Somme, qu’il se propose d’otl'rir à la Société. ‘ Des remerciements sont votés à M. Dubois pour sa traduction, et pour la collection qu'il veut bien faire d'un ordre d’insectcs généralement négligé par les amateurs d’Histoire naturelle. M. Delaby se fait |’interpréte de M. d’Hal|oy, en demandant si .la Société est d’avis d’expoaer a Compiègne la collection d’insectea
` I I us ixrnonrtons mns us cantines npcnu. 223 . , utiles et nuisibles organisée par les soins de M. Carpentier. —— Cette proposition est adoptée. M. le Président pense qu'on pourrait également envoyer cette ‘ collection à l'Exposition universelle de l878. - Vu le peu de · temps qui- reste à la Société pour se faire inscrire au nombre des ' E exposants, le Bureau prcnd jour pour une réunion d'urgence à cet elïet. M. Alexandre rend compte des travaux de la Section de Géo- l logie. On s'est occupé des carrières de craie, et des moyens d'en organiser une étude détaillée. On a discuté également les sujets à proposer pour le Concours que la Société _doit ouvrir dans quelque temps. · ` M. Carpentier a présenté, dans cette séance, un certain nombre de fossiles provenant de l'excursion faite dans la carrière du l Petit-Saint·Jean, parmi lesquels un Cidaris sceptrifera, olfrant des plaques et des baguettes bien dégagées. M. Delambre avait apporté des ossements fossiles trouvés à Saint·Acheul. Le Secrétaire-adjoint, A. Lsranvas. Les Explorations dans les Carrières de craie. (Lecture faite à la Section de Géologie). La courte lecture que je viens vous faire aujourd’hui a surtout pour but de vous exciter à entreprendre, isolément ou en groupes, ' de petites excursions géologiques dans notre département. Nous nous laissons tous — permettez-moi de vous faire ce reproche · dont je prends ma part — endormir dans cette douce illusion que l’étude géologique de notre pays sera bientôt faite - et parfaitement faite — par un de nos collègues qui, lui, ne recule ` i devant aucune dépense et aucune fatigue pour mener à bonne lin l'œuvre colossale qu'il a entreprise. Mais M. de Mcrcey ne pourra jamais, quelle que soit son activité, visiter en détail tous les points du pays. Tout au plus peut·il arriver, dans le temps _ trop court dont il dispose chaque anuée,a jalonner soigneusement 4
I 224 us ixrtolwrious mns Lus canmlsans nn cnt:. les grandes lignes, et à insisterrsur quelques points importants restés obcurs. Grace à la patiente tenacité avec laquelle il persé- · vere dans sa tâche depuis une quinzaine d'années, grâce surtout à l’esprit d'ordre qu'il a au suprême degré, ne faisant aucune exploration inutile, n’en laissant aucune infructueuse, il a amassé des notes et des matériaux qui lui permettent, dès maintenant, de teinter géologiquement la carto du département au Mais quand elle aura paru, cette carte que nous appelons de ‘ tous nos vœux, et à laquelle cependant nous aurons si peu con- tribué pour notre part, n’y aura-t-il donc plus ricn à faire, plus rien à chercher ? Vous ne le pensez pas. Autant vaudrait dire que la publication du catalogue de M. Obert nous dispensera désor- mais de recueillir les `coléoptèrcs du pays, et qu’après la Flore F de Pauquy et le catalogue de MM. de Vicq et de Brutelette, il n’y _ a plus lieu de faire une excursion botanique dans la région. - Bien au contraire: une tlore, un catalogue d'insectes, une carte géologique sont de précieux travaux ; on les adopte comme guides, mais on les rectitie et on les complète au fur et à mesure. lls sont faits pour cela: ce ne sont que Ics échafaudages du grand monument que nous voulons élever à l’Histoire naturelle dans notre pays. ll faut que, pour tous les points, nous construisions la [aune et la flore, celles de jadis, comme celles d'aujourd’hui. M. de Mercey ne recule pas devant ce nouveau travail : après sa carte géologique, il fera paraitre une paléontologie du Nord de ' la France. La plupart des matériaux sont déjà prêts, une partie des planches sont dessinées .... Mais c'est ici qu'un homme seul est impuissant, et que les disciples doivent venir en aide au maitre. Il nous est facile, à nous qui sommes plusieurs, et qui restons _toute l'année dans notre pays, de seconder très·et'ticace- ment M. de Mercey. Il suffit pour cela d'organiser et de diviser ' notre travail. ' . . Occupons-nous, cette année, de la craie par exemple, si vous le voulez bien. (Test la le terrain le plus ancien que nous ren- I contrions auprès da nous; c'est aussi celui qui nous promet le \
us nxrnonrions mns Les cnxiknss on cnrs. 225 plus de trouvailles intéressantes, et dc fossiles pour nos collec- tions. Que chacune de nos séances soit donc marquée par l’étude , d'une des carrières de craie de nos environs. Etude complète, détaillée, avec pièces à l’appui, telle enfin qu'on puisse la consi- dérer comme la monographie de cette carrière. Et je suis assuré que, sous l'int`luence puissante de ces excursions vraiment scien- tiliques, de ce travail fait en commun et où chacun de nous aurait _ sa part, il se ferait un merveilleux changement dans notre Section ° de Géologie. Nos Séances, mieux remplies et plus régulières, grouperaient les membres en plus grand nombre; le Bulletin · serait alimenté mensuellement de travaux sérieux et fort appré- ciés ; nos collections (que nous avons maintenant tout espoir de voir prochainement établies dans la Halle aux grains) se forme- raient rapidement, et les géologues eux-mêmes se multiplieraient comme par enchantement. Que faut-il pour réaliser ce rêve sidésirable? Simplement, que nous nous mettions en route, un dimanche ou un jeudi, à cinq ou six, si nous ne pouvous dès l'abord être plus nombreux. · _ Trois ou quatre heures -— une matinée - nous suflisent, si nous ne quittons pas Amiens ; et pour les carrières, nous n’avons que I'embarras du choix ...... Nous voici partis : nous n'avons oublié ni la carte, ni la boussole, ni le mètre pliant ou cnroulé, ni le baromètre, ni les marteaux, ni les fîlcls ou les sacs qui doivent recevoir les échan- tillons, ni le papier destiné à les envelopper, ni Vindispensable loupe, ni lc carnet et le crayon qui nous serviront à noter toutes nos observations. Vous voyez bien qu'il faut ètre plusieurs pour porter tout cela, et vous jugez en même temps de l’immensc avantage qu’oll`re la division du travail. En effet, celui de nous qui porte le baromètre a déjà noté · soigneusement la hauteur, à à de millimétre près, du sol de la carrière, ct cn a immédiatement déduit l’altitude par rapport à un point coté de la carte d’état-major, sur lequel notre troupe a eu soin de passer en chemin, et qui a été alors relevé au baro-
226 nrmassion casz ess Amnux xourrrouss. _ metre. Pendant ce temps, un second a pris, à`la boussole, l'orien· tation de la carrière ; un troisième en a noté sur la carte la situation exacte. Un quatrième est assis à quelques pas, et, d’un . » crayon exercé, il dessine la coupe; sur son papier quadrillé, il reporte, à une échelle d'un centimètre pour mètre, les longueurs . et les hauteurs que lui dicte un compagnon armé du mètre ~ flexible, et qui est justement occupé à mesurer l’intervalle qui sépare ces deux bancs de silex noduleux. — Deux autres sont déjà dans la carrière; nous n'avons pas besoin de les chercher, on entend. assez résonner les coups de leurs marteaux d'acier . trempé. Les coups cessent; ils reviennent vers nous. Bonl l’u¤ a L trouvé un micraslcr, et il vient en faire noter la position, ainsi que la hauteur par rapport au sol dela carriere. L’autre a retrouvé lei banc dur, qui sépare les deux zones à micraster. Tous deux ont fait ample moisson, de fossiles, dont beaucoup sont encore engagés dans leur gnngue crayeuse. lls ont méme enveloppé avec . soin et mis à part la poussière recueillie dans l’intérieur de ces ` _silex·cariés et caverneux; la loupe leur a montré, dans cette poudre rugueuse, des spiculcs d`éponges et des foraminifères, A qu’il sera bon de chercher à loisir. — Allons, l’excursion a été fructueuse, la localité est riche, on pourra y revenir ; en atten- dant, fossiles, notes, coupes et dessins vont enrichir notre musée . et nos archives. — Une bonne poignée de main, et séparons· nous. La prochaine Séance sera bien remplie. R, Vion. De la Préhension de la Nourriture chez les · Animaux aquatiques. Lorsqu’un poisson veut avaler un objet, il ouvre d’abord la ` bouche et ferme les ouïes; il les rouvre lorsqu’il ferme la bouche. E — S’il désire, au contraire, rejeter un morceau désagréable, - ` tenant la bouche fermée, il ouvre les ouïes, et agrandit la cavité l ' buccale; puis il referme les ouïes et en même temps ouvre la I bouche. Rétrécissant ainsi la cavité buccale dans le sens de sa \
PIÉIIISIOR cnsz r.ss~amIÀ¤x AQUATIQUBS. 227 longueur, il en expulse le contenu ; et dans cet acte, il se trouve renvoyé un peu en arrière par la réaction, ainsi qu’un canon subit un recul par ·l'etl`et de l’explosion. Si nous rélléchissons de plus près sur cc sujet, nous verrons que, sans les fentes des ouîes, le poisson ne pourrait rien avaler; le' morceau qui pénètrerait dans la cavité buccale, serait rejeté · lorsque le poisson' ouvrirait la bouche. La raison en est simple : — En s’ouvrant, la cavité buccale se remplit d’eau à la manière d'une pompe, et le morceau est aspiré avec l’eau dans laquelle il flotte. ll ne peut être retenu dans la bouche que si l’eau trouve une issue assez étroite pour que le morceau ne soit pas entraîné avec elle. La fente de la bouche n'est nullement propre à cet usage, car, si elle est fermée, de manière qu’un petit morceau y soit l retenu, elle n’oll're pas à l’eau une libre issue. C’est l’appareil des ouîes qui supplée à ce défaut : il présente une double rangée de longues fentes étroites, dont chacune est généralement beau- coup plus longue que la fente de la bouche, de sorte que l’eau peut s`en écouler facilement, sans que le morceau puisse s’éch,ap· per en même temps. Chez les poissons de proie, les fentes des ouîes sont d'une grandeur remarquable, et quiconque a vu un brochet ou une truite poursuivant sa proie, aura remarqué comme il ouvre lar- gement les ouïes, pour que l’eau puisse librement s’cn écouler de tous cotés. Si cette eau venait à s'accumuler dans la bouche pendant un instant, la rapidité du poisson serait sérieusement compromise. On peut dire à coup sûr que tous les poissons qui ` ont les ouîes tres·larges poursuivent loin leur proie. Ainsi, parmi nos poissons rapaces dîeau douce, c'est le brochet qui fait les plus longues poursuites, et qui a les plus larges ouîes. Au contraire, _ · prenons des poissons aux mœurs plus douces, et qui se nourrissent de plantes, comme lc barbeau, la carpe, etc., et nous trouvons des ouîes étroites. · Le cours plus ou moins rapide de l’eau nous montre des dif·` 'Térences analbgues.Comme un poisson avale toujours en faisant
$$8 ratnmsrou cnt Las A¤1nux_AquA·rrQu¤s. face au courant, il reçoit d'autant plus d’eau dans la bouche, que le courant est plus rapide ; aussi les poissons de rivière ont-ils, _ en général, des ouîes plus larges que les poissons qui vivent dans l’eau dormaute. Ainsi peut s'expliquer également la corrélation remarquable qui existe entre la largeur de la bouche et celle des . ouîes : les poissons dont la bouche est étroite ont les ouîes étroites, ceux qui ont la bouche large ont de larges ouîes. ll est done évi- dent que lcs fentes branchiales, chez les poissons, remplissent une fonction importante dans la préhension de la nourriture, . aussi bien que les lèvres, les dents, la langue, chez les animaux supérieurs. Maintenant, il est intéressant de rechercher comment sont pourvus, à cet égard, les animaux (amphibies, reptiles, et certains _ oiseaux et mammifères) qui n’ont pas de fentes branchiales, et qui, cependant, saisissent leur nourriture sous l’eau. Un arran- . gement simple est celui dans lequel les parties de la bouche qui saisissent la proie sont longues et étroites, de sorte que, d’une part, l’eau peut s`écbapper librement à droite et à gauche, et que, d’autre part, très·peu d’eau se trouve comprimée dans |’acte de la préhension. C'est ce qui explique les becs en forme de dague [ ou de couteau, de tous les oiseaux nageurs ou pataugeurs qui se nourrissent de poissons; ou bien encore `le museau aminci et allongé en forme de bec du dauphin, et le museau plus large, il est vrai, mais plus profondément fendu, du crocodile. Quant à nos amphibies dépourvus d’ouîes, on peut remarquer d’abord qu'ils saisissent une grande partie de leur nourriture dans l'air, ou (ce qui revient au même) à la surface de |’ean. Si I , on les regarde manger sous l`eau (ce qui n’est guère fait que par , les tritons) on voit combien ils sont maladroits, en comparaison des poissons. Bien que leur bouche soit comparativement large, i ils n’arrivent pas du premier coup à y faire entrer un morceau. On peut remarquer aussi qu'ils préfèrent de gros morceaux, qui A . · sont saisis par les dents, la bouche restant largement ouverte; l tandis qu'ils laissent de côté les petits morceaux, si promptement È L I l
us rwus on roussrtn. 229 et si facilement avalés par les poissons, ou bien qu’ils ne réussissent pas à les avaler : l’eau qui sort de la bouche les entraîne au dehors avecelle. Ceci prouve que l’appareil manducateur des amphibies est mieux disposé pour la terre que pour l'eau. ’ (Traduit de l'EngIisl• Mechanic, d’apres le Chambers? Journal). · _ R. Vrort. Les Pluies de poussière. M. Tissandier, dans deux articles fort intéressants de La Nature (n•• des 45 et 20 janvier 4877), rappelle les principales pluies de sang, pluies terrasses, etc., signalées autrefois comme de véri- tables prodiges. Il _mentionne avec détails les phénomènes du méme ordre qui ont été observés de nos jours, et décrite par Ehrenberg, par MM. Dupasquier, Fournet, Lewy et Bouis. Les analyses faites de ces poussières ont montré qu'eIles consistaient · principalement en silice, carbonate de chaux,et alumine. Le car- _ bonate de maguésie, les oxydes de fer et de manganèse s’y ren- contrent en petite quantité. Les débris organiques n’y sont pas rares, et on a pu en tirer de précieuses indications sur la pro- venance de ces poussières. C'est ainsi qu'Ehreuberg a reconnu, dans la poussière tombée en Westphalie, des algues et des diato- mées originaires des sables de l'Afrique ou de l’Amérique du Sud. · M. G. Tissandier a examiné avec soin un échantillon d’une ‘ pluie de poussiere tombée dans notre région, à Boulogne·sqr- Mer, le 9 octobre 4876, vers 3 heures du soir. Cette poussière oürait, à l’état sec, la composition suivante : ‘ Matières organiques ........ 9,75 l Silice ............ 55,24 ' · Alumine avec traces de sesquioxyde de fer. 4,84 Carbonate de chaux ...... . . 30,57 Carbonate de magnésie ....... 2,24 · · Non dosé et perte. ........ 0,45 A ' 400,00
Q30 us num un roussitu. L'examen de cette poussière, sous un grossissement de 80 diamètres,a montré que la matière organique qu’elle contenait était essentiellement formée de débris d’a|gues microscopiques; ls se trouvaient mélangés avec des grains 'de silice et de calcaire de à à $6 de millimètre. Le sable de la plage de Boulogne est constitué par des grains minéraux huit ou dix fois plus volumi- neux, mais entre lesquels il en existe d'autres, très-petits, entre- · mélés de fragments d'algues semblables à ceux dela pluie de poussière. M. Tissandier en conclut avec raison que les tour- billons de vent, en soufflant sur la plage, ont enlevé et trans- porté à distance les particules les plus ténues et les plus légères. L’inspection microscopique des pluies de poussière conservées dans la galerie minéralogique du Muséum a permis à M. Tissandier, aidé du concours de M. Stanislas Meunier, . d°étendre et de vérifier ses conclusions. Il a pu reconnaître Vorigine des matières organiques contenues dans ces curieux ) ` échantillons, et attribuer au sable du Sahara, ainsi tamisé par ) aspiration, les pluies terrcuses tombées sur la Méditerranée ) (15 mai 1846), sur les îles Canaries (7 février 1863), sur l’|talie (19 mars 1872), ete. L'examen du sable du désert de Gobi, qui fournit sans doute lavmatière des fréquentes pluies de poussière de la Chine, lui a donné les mêmes résultats. . · M. Tissandier signale une autre source des pluies de poussière dans les cendres provenant des éruptions volcaniquesî La quan- tité de cendres vomies par les volcans et portées par le vent a· de grandes distances, atteint souvent des proportions formidables. Rappelons enfin que M. Tissandier a constaté, dans l’air des · villes et des campagnes, dans les poussières atmosphériques re- cueillies sur des monuments élevés et même dans des ascensions en ballon, des corpuscules de fer météorique. Ces aérolithes microscopiques peuvent done se rencontrer également dans les pluies de poussière. R. V. · I ' I I I I I I
muoenrnin. 23t BIBLIOGRAPHIE · Por le Président de la Société. Les Annales de l’Académie de Macon, tome XIII, contiennent deux excursions botaniques faites par M. F. Lacroix, au mont Jura et à Sain ou plutôt au mont de Sain sur_leque| est bâtie cette petite ville de Saône·et-Loire. En même temps qu’iI recueille les plantes sur la route qu'il a suivie et qui n’est pas, croyez le bien, la plus courte, il nous fait connaitre la nature du sol et les diverses ' industries du pays qu'il parcourt. Dans le Bulletin de la Société d‘Histoire naturelle de Toulouse, M. Gobert continue son catalogue des coléoptères des Landes. qu’il poursuit jusqu'aux Pectinicornes. ll a suivi dans ce travail le catalogue de M. de Marseul qu’il abandonne pour celui de M. Fauvel quand il s’occupe des Stenus. M. Gobert indique la rareté des espèces, l’habitat, le moyen de chasser et de se pro- curer l’insecte. Cc catalogue qui me paraît fait avec un très- grand soin, otl`re un intérêt tout nouveau dans la partie relative aux Clavicornes; M. Gobert y donne la description des larves et des nymphes,gràcc à l'obligeance de M. Perris, qui lui a permis de publier ses recherches encore inédites sur ce groupe d’insectes. C'est, il nous semble, la meilleure approbation de l’œuvre de M. Gobert que cette communication qui lui est faite par l'éminent entomologiste de Dax. Dans les Annales de la Société d’Agriculture de la Dordogne, _ n° 6, M. de Lantillac analyse une étude sur l’Histoire naturelle de la TrulI'e par M. Condamy et s’attache à en montrer l'utilité pour la culture artificielle de ce précieux champignon; il n'admet point, comme on le croit encore, qu'i| soit le produit d’une gallo due à la piqûre d'un insecte sur la racine de certains arbres, mais il croit, avec les botanistes les plus autorisés, que la truffe · est le fruit très·gros d'un champignon dont le mycelicum blanc est filiforme et d’une ténuité qu`on ne croirait point capable d'un pareil produit. On lit dans le Bulletin de la Société d'Horliculture de Picardie une note de M. Dumont-Carment sur quelques chenilles qui sont de véritables ennemies de nos arbres fruitiers. Dans le Bulletin n• 26 de la Société Entomologique de Bel- gique, M. Lièvre donne des détails sur la manière d'élever la chenille de Bombgx Pernyi, à laquelle il faut des feuilles de
232 amaoonrnin. chéne fraiches, dont l’évoIution complète se fait en moins de deux mois, et qui donne une matière textile qui vaut la soie Bussah avec laquelle elle a les analogies les plus grandes. Nous avons reçu de la Société liistorico-géographico-ethno- graphique du Brésil la seconde partie du tome XXXVIII dc sa Revue dans laquelle vous trouverez une biographie et une appréciation un peu diffuse, peut-étre, des travaux du savant botaniste brésilien Freire Allemano. A cet envoi se trouvaient joints trois volumes; l'un de M. Zalucarintitulé: Exposition nationale du Brésil en 1875, est un recueil de tous les articles qui ont été publiés au Brésil dans le journal O Globo sur cette exposition, et dans lequel on voit la parl; que chacune des pro- vinces de cet empire y a prise. Le second est une étude par M. Tnvares—Bastos sur la vallée des Amazones, sa statistique, ses productions, son commerce, les lois fiscales auxquelles elle est soumise ct les améliorations qui pourraient y étre apportées. l Le troisième, soirs le titre de O Selvagem, contient un cours de ` langue Geral, parle comte de Magalhaes, qui donne tt la suite le texte d'une légende des Tupis, avec une traduction portugaise, l puis |`origine et les coutumes de ce peuple et des régions qu'iI habitait. Les Bulletins de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou offrent toujours le même intérêt et le même attrait pour ceux qui veulent du nouveau. M. le _baron de Chaudoir y donne la suite de son travail sur les Cymindides; M. Lindemanu un troisième supplément à sa tlore d`Elisabethgrad; M. Berg y l décrit les Lepidoptères de Patagonie qu'il a recueillis pendant son voyage de t874; M. Motschoulski, les Coléoptères rapportés de l ses voyages dans la Russie d’Asie. Dans le n° 4 se trouve le compte rendu du Jubilé semi·séculaire que fêtait la Societé en l’honneur du D' Alexandre Fischer qui lui appartient depuis 50 ans et qui fut, pendant ce temps, suc- cessivement secrétaire, vice-président, puis président dc cette sa- vante compagnie. Ce ne sont point seulement les collègues de M. Fischer de Waldheim qui prennent part a ce jubilé, mais toutes les sociétés de Russie et un grand nombre de sociétés alle- mandes, anglaises, italiennes, françaises ont envoyé des adresses de felicitatious pour s'associer à ce témoignage d’estime qui honorait l‘homme autant que la compagnie qui le lui décernait. La Feuille des Jeunes Naluralistcr contient un article' de
_ _ . smuocnnrn. 233 M. Corcelle: Deux jours de Chasse dans les Alpes, qui donnera aux botanistes et aux lépidoptéristes le désir de visiter cette riche contrée. Si tout d'ab0rd nous sommes’ etïrayés en ne lisant dans les Mémoires de la Société des Naturalistes de Hambourg, que des notices sur divers points d'Histoire naturelle du Nouveau Monde, nous nous trouvons bientôt ramenés tout près de nous dans la seconde partie du volume qui nous entretient de la Faune de toute la partie basse de l'Elbe, et nous donne sur les coquilles surtout d’excellentes et très—curieuses observations. · Je voulais vous dire un mot des travaux les plus remarquables insérés dans les deux derniers volumes de la Société des Sciences naturelles de Noufcliàlel ct vous citer les études géologiques; mais je vous donnerais une idée fort imparfaite d’un recueil où la · partie la moins attrayante d’ordinaire, le compte rendu des séances, est pour ainsi dire le plus curieux; La on ne paraît point se payer de mots, toute communication a sa valeur et elles sont aussi variées qu'instructives. Je vous recommandedonc la lec- ture de ces Bulletins; géologues d’abord, botanistes, ent0molo— gistcs, eonchyliologisles, tous enfin y trouveront de sérieuses et utiles_ observations. Je vous recommandcrai dans le Bulletin de la Société des Sciences naturelles et historiques de l'Ardèche un mémoire de M. Dalmas sur l'organisation et la vie des animaux et des végé- taux. Le nombre des éléments qui entrent dans la composition s des organesdes plantes et des animaux étant très-restreint, e'est donc au nombre et a Varrangemcnt de leurs atomes qu’est due leur dilférence; e'est à l’intluence électro-chimique qu’i| faut l‘attribuer. Telle est la thèse contestable en plus d’un point de M. Dalmas, mais qui renferme des aperçus nouveaux, des points de vue physiologiques dignes d'une sérieuse attention. Les gèologucs ne doivent point négliger le lX• volume des Annales dc la Société Malacologique de Belgique. Les con- · chyliologistcs qui liront les procès-verbaux y trouveront profit et verront que les listes de coquilles recueillies dans telle ou telle localité ne sont point si indilïérentes qu’on parait le croire pour ceux qui étudient véritablement cette partie de l’Histoire naturelle d’un pays. _ » Je retrouve dans le Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen les travaux de MM. Bourgeois et Malhranche dont je vous ai parlé il y a quelques instants. Je signalerai aux
ouvnons uçus rn LA socrttt. botanistes les observations critiques du méme auteur sur la mé- thode histotax ique ou si vous aimez mieux de |’examen comparatif des éléments anatomiques des tissus des plantes appliqué par M. Duval-Jouve à la détermination des espèces. ll y a là, vous le voyez, de' nombreux sujets d’étude pour chacun de nous. Je sais que la curiosité ne vous fait point défaut, que les livres que je vous ai présentés sont lus, mais cela ne _ suffit point. Mettons dans nos lectures un peu moins d'égoîsme. Faisons part à nos amis de nos observations. ll y a toujours plaisir, croyez-moi, pour celui qui fait connaitre quelque chose de nouveau, comme il y a profit pour celui qui l’écoute. · J. Gnmn. · Ouvrages reçus (du t•· Août au t" Décembre 4876.) - t• Bulletin de la Société des Sciences de Nancy. 2• série: T. l. 'Fasc. l à 4. ` 2• Verhondtungen des Natur/orsehenden Vereines in Brilnn. Band Xlll. 4874. V · 3• Annales de la Societé Horticole, Vigneronne et Forestière de Troyes. T. Ill. N• 50, til et 52. (l•' envoi). ~ ' 4• Atli della Societa Italiana di Scienze nalurali in Milano. Vol. XVIII. Faso. l et 2. tl° Annales dela Société d’Agriculture, Sciences, Arts et Belles- Lettres d’lndre-et-Loire T. IV. N·• t à 6. l876. 6• Memoires de la Societe Géologique du Nord. T. l". l8'l6. 7° Scliriften des Vereines sur Verbreitung naturwissenschof- llielter Kennlnisse. Band XVI. Jahrg. t8'l5-76. _ 8• Bulletin de la Société horticole du Loïrel. T. l. N• 3, l•* et _ 2• trim. l876. (t" envoi). 9• Annales de la Societé d’emulalion des Vosges. Tome XV, 2• cahier, l876. t0• Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen. 2• série, Xll• année, l" semestre. . 4l• Bulletin de la Societe d’Histoire naturelle de Toulouse. t0• année, l875. Fesc. 1 et 2. —
ouvnelâ KW"! PAK IA sociht. QQ 12• Archioos do Mnseu nacional do Rio de Janeiro. |876. E (I•' envoi). 13• Mémoires de t'Académie des Sciences, Belles—Lettres, et · Arts d'Amiens. 1** série : T. II, VI, VII, VIII, IX etX ; 3* série : T. II. 14** Transactions of the Edinburgh Geological Societg.VoI. III, pm. 2.. isis. ‘ 15• Académie de Macon. Tom. XIII. 1876. 16• Schri/len der PhgsiIsalisch·OEkonomisch en Gesellschaft zu Konigsberg. 1873 et 1874. 17• Mémoires dela Société d’émulation de Cambrai. T. XXXII, 2* partie. 18* Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Neufchatel. T. X, 3• cahier de 1876. 19** Bulletin de la Société Vaudoise des Sciences naturelle:. 2• série. N·* 76. 20** Société centrale d’Agriculture, Horticulture et Accliniatation de Nice. B4' Bulletin trimestriel. 2|• Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles ' de l’Yonne. 30• vol. (10• dela 2* série). 1876. 22** Mémoires dela Société Dunlserquoise pour lïncouragement des Sciences, Lettres et Arts. 18• Vol. (I•* envoi). 23** Mémoires de la Société Académique d'agriculture, Sciences . et Arts de l’Aube. 3• série. T. XII. 1875. 24** Mémoires de t'Académie Stanislas à Nancy. 1875.(1•* envoi). 25** Mémoires de t’Académie des Sciences et Lettres de Mont- pellier. Tomes là VII. ' · 26** Feuille des Jeunes Naturalistes. N** 70 à 74. 27* Association scientijique de France. N·*• 453 à 473. 28** Annales de ln`Societé ¢l’Agriculture, Sciences et Arts dela Dordogne. T. XVII, livr. 6 à 1l. 29° l/Apiculteur. N** 8 ji 12. 30** Comice Agricole de l'arrond. d’Amien:. N• 106 à 115. · (A suivre). _ L'Archioiste, A. Vonnnn.
236 conssronnures. ` C0llllBSPONI)ANGB. · (L. 25). — Tératologie végétale. - En herborisation, le40 mai 4874, j’ai trouvé à l'lle Sainte-Arragonue une forme monstrueuse de Car- damine pratensts, dont voici la description. Les 6 étamines tétradynamcs avaient été transformées en 6 pétales, dont quatre plus longs que les deux autres. Les dlfl`érentes parties de la fleur avaient été disposées en ordre in- verse de l’ordre habituel. Dans l’0rdre normal, si nous partons du centre de la fleur, nous trouvons, comme insertion la plus élevée sur le pédoncule et la plus centrale dans la fleur, le pistil; les étamiues sont disposées autour, formant une sorte de verticille; puis on trouve le cycle des pétales, puis celui des sépales. · Dans la fleur de cette eardamine,au contraire, au centre se trouvaient les sépales, mal disposés en verticille; certains étaient insérés plus haut que d’autres ; tous d’un vert assez pâle, mal colorés il cause du manque de lumière, étant au centre de la fleur; ensuite les étamines transformées en pétales inégaux,puis les pétales eux~mémes formaient ' deux nouveaux verticilles ; enfin le style dilaté, aplati, au milieu de la largeur duquel le reste de la fleur prenait son insertion,était roulé autour d'elle et lui servait d'enveloppe. · Le bouton ressemblait ainsi à une silique fortement gonüée vers son centre, à la partie supérieure de laquelle était le stigmate. ` · F. Dsaan. Avis. — Les Membres non-résidants sont priés d’envoyer directement leur cotisation, en timbres poste (7 fr.), au Trésorier. Ils rendront ainsi service à la Société, en lui épargnant des frais de recouvrement. Avec ce numéro du Bulletin sera envoyée une double page formant les titres des deux volumes déjà parus : tome I (n•• 4 à 49} et tome ll ' (n•• 49 à 43). Séance générale; le Samedi 40 mars 4877, à 8 h. du soir. Section de Zoologie, Séance le Vendredi 46. mars, à 3 I1. 4 /i. Seotion de Géologie, Séance le Jeudi 8 mars. à 4 h. l ~ Le Rédacteur en chef: R. VION. Amiens. — Inp. de Lenoel-Heroasrt, Delgttrs-Lenoel, saw· ` .
SRRIRTR LINNRRNNR NNRR RRNNNR · ' l DU llli IA n N BULLETIN MENSUEL. · N° 58. — 1" Avril 1877. - 6• Année. — T. lll. Annsssnn: Les Ouvrages. Manuscrits et Communications intéressant la rédaction du Bulletin, à M. René Viox, rue Voiture, 8, à Amiens. Les demandes d’AIionnemcnt et les Cotisations (en timbres-poste), I M. Edmond Dsmav, Trésorier, rue Neuve, 10, Amiens. Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous |es,llleml»res payants; il est adressé aux Sociétés sciexitilitpies par voie d’échangc. Prix de Yalionnement, 3 r. par an (2 fr. pour les Ecclésiaetiquea, les , lnstituteurs et les lnstitutriccs). ' ‘ · \ SOMMAIBIS. - Séance générale du 10 février 1876, p. 237. — Notes ' Entomologiquc-s, par M. L, Carpentier, p. 239. — un Diptère parasite de l'liommc, par M. lllieliel Dulzois, p. îil. -QueIques mots sur les Fougères, par W. Brcwster, p. 215. — Bibliographie, parle Président de la Société, p. 217. - Ouvrages reçus, p. ·25l. — Correspondance p. 252. EXTRAIT DES PROCÈS-llEllBIll)l. same: cananana ou 10 rtvaxaa 1877. Présidence de M. Mox.i.n:n, lr'icc-Président. Coaaasronmuca: 1° La Société d’Etudcs des Sciences naturelles de Marseille demande Véchange des publications. Cette proposi- lion est acceptée. 2** La Société nationale des Sciences naturelles de Cherbourg remercie pour les nombreuses marques de sympathie qu’elle a reçues de la part des sociétés savantes à l’occasion du 25* anni- ' vcrsaire de sa fondation. i 6• units. 58
238 saurons. raocts·vnnox. 3* M. l'Archiviste de la Société d'l—listoire naturelle de Metz annonce l’envoi des l3• et l4• bulletins de cette société, ainsi que des premiers numéros manquant à notre bibliothèque. 4** M. le Préfet de la Somme demande des renseignements sur ‘ l‘élat actuel de notre Société, pour les transmettre au ministère de l’lnstruction publique et des Beanx·Arts. - Ces renseignements ont été fournis par‘M. le Président. . ` 5• M. A. Fiquet nous envoie, pour nos collections, deux lézards volants venant de Pondichéry. - Des remerciements lui sont votés pour ce don. • 6• M. de Mercey, cn réponse a une lettre de M. le Président, · écrit qu’it fera son possible pour contribuer à la part que la Société Linnéenne doit prendre à l‘Exposition universelle _ de l878. _ ‘ 7• M. le Ministre de l'lnstruction publique et des Beaux-Arts ` informe que la l5• réunion des délégués des sociétés savantes ` aura lieu à la Sorbonne du 4 au 7 avril l877. Des bulletins de circulation à moitié prix seront adressés aux délégués qui en ‘ auront fait la demande avant le l7 mars. 8** La Société Linnéenne de Bordeaux nous envoie la premiere livraison du tome 3l de ses mémoires. 9• La Société d’agriculture, sciences et arts de Douai accuse réception du Bulletin mensuel. l0• M. le Maire d’Amiens remercie pour l’année 4876 du bulletin mensuel déposé à la bibliothèque dela ville. _ll• La Société belge de Microscopic envoie le deuxième volume de ses annales, et demande l‘échange des publications. -· Cet échange est accepté avec empressement. ’ 42• La Société pour la ditïusion des sciences naturelles de Vienne réclame plusieurs numéros du bulletin mensuel qu’elle n’a pas reçus. - Ces numéros seront envoyés. l3• M.Le Riche propose de placer en tète du Bulletin un calen- drier des travaux du mois, pour servir de guide aux·jeunes
nous nnrotonoerours. 239 naturalistes. — Cette idée est renvoyée à l'examen du comité de publication. ' A HP Trois lettres de M. Delattre—Lenoel relatives aux travaux en cours de publication. 15** Programme des prix proposés pour 1877 par la Société ` nationale Havraise d'Etu_des diverses. ' ( 46** Le Comité départemental de la Somme invite la Société à prendre part à l`Exposition universelle de i878. - La demande , - a été faite, en temps utile, parla Société. _ · Il est donné lecture du résumé bibliographique que M. Garnier a a l’excellente habitude de faire sur les ouvrages reçus pendant le mois. Paasnnwmous : MM. Dubois et Delaby présentent comme ° membre résidant M. Charles Coamss, rue Caumartin à Amiens; et comme membre correspondant M. A. Gnmmnrnn, naturaliste, ‘ rue de Bercy, t4, à Paris. 4 MM. Dubois et Debraypresentent comme membre' résidant M. Ed. L.uu.s·r, ingénieur civil, rue Saint—Leu a Amiens. M. Dubois présente la monographie des Leptides de M. le ` D' Gobert, et donne lecture de l’intr0duction de ce savant travail, · qui va paraitre prochainement dans le volume des Mémoires qui · ` est à l’impression. . Le Secrétaire, L. Cnrmmn. NOTES ENTOMOLOGIQUES. Iœmoplelœus fcrreegtneul, Steph.- Le Lœmophlœtts fer- rugineus, Steph. se trouve dans les conserves de fruits secs et dans _ les substances farineuses, dont il se nourrit ainsi que sa larve. Q Cette manière de vivre le distingue des autres especes du A même genre qui sont carnassières (I) et vivent générale- (1) Le Lœmophlàur monilis, tl’après M. A. Bellevoye qui l‘e observé it Metz sur les tilleuls, ferait aussi exception ti cette règle : sa larve est ltgnivore. (Voir Bull. Soc. d'hist. nat. de Metz, t4• cahier, 1816.) .
é . · nous snrouotoaiovns. \ ` ment sous les écorccs d'arbres, en parasites d’autres insectes _ xylophages. _ ' Je ne sache pas que la larve de ce petit coléoptère ait été `décrite jusqu'à présent. Elie présente les caractères suivants : longue de 4 millimètres, _ . plate en dessous et légèrement bombée en dessins, d'un blanc · transparent, sauf la tète et le dernier segment abdominal qui _ sont fauyes. ·· · · Tête cornée, plate, moins large que les segments thoraciques, portant quelques poils isolés. ' · ` Un seul ocelle de chaque côté. Antennes de trois articles :diminunnt graduellement de grosseur, le t" court et large, le . 2• deux fois et demie plus long que le l", le 3* de même · longhèur que le 2•, portant à l'extrémité trois ou quatre poils ·d’inégale longueur. Mandibules assez fortes, arquées, ferrugi· ` ·neuses, à extrémité bidentée, à bord interne double. Segments . thoraciques à peu près carrés, un peu moins longs que larges, · ~aeprameè.~ Pattes médiocrement courtes, articulées sous les côtés des segments, formées d’une hanche et d'un trochanter assez court, A 'ce dernier avec une tache fauve en avant; d'une cuisse et d'une ' jambe d'égalc longueur; enfin d'un tarse consistant en un ongle simple faiblement rccourbé. É Segmcnts abdominaux au nombre de neuf, plus bombés que les segments thoraciques; les sept premiers à peu près égaux, plus ` larges que les segments thoraeiques, arrondis sur les côtés, por- : atant latéralement un bouquet de deux poils fins, insérés un peu plus bas que le milieu ; le huitième conique, moins large et de moitié plus long que les précédenls; le neuvième petit, eorné, terminé par deux pointes relevées, légèrement rccourbées e_n dedans et sur lesquelles se trouvent quelques poils elairsemés. _ Les larves que j’ai eu occasion d'observer vivaient dans du I gruau qù’un de nos collègues, M. Gonse, m'avait procuré_il y a deux: ans°et qui contenait quelques Lœmophlœus à l'état parfait.
I · _ C tn ntrrkan rinxstra un t.'no|u. ' 1 2ét Ils s'y sont si bien multipliés qu'ils ont dévoré toute la partie ·_ farineuse des grains, ne laissant qu'une mince pellicule. . ‘ _ L. Cxarsurtaa. . Un D`ptàre parasite de 1'homme. · Dans le n• *2 des cg Enlomologisc he Naclzrichlen n nous signalions l la présence d'unc Anthomyio dans le corps de |’bomme; dans les Hora: Social. entomologicœ ltossicœ M. Portschinsky parle d'uue Sarcophila, qui, en déposant ses œufs dans le nez, les oreilles, le tissu musculaire de l'homme, y détermine des troubles très-graves. —Cettc Sarcophila Wohlfarti, Portsch. (S. magni/iéa, ' _ Scltincr) a été trouvée particulièrement dans le gouvernement de Mohilew ; ce diptère vit à |'air libre, pénètre rarement dans les · maisons, et ne se rencontre que fort rarement à l’état(parfait. — M. Portscliinsky n'a obtenu l'insccte parfait que diéclosion. ll attaque l'liomme et les animaux, le gros bétail, les chevaux, les porcs, les montons,les chiens, lesoiseaux de basse-cour (surtout les oies), ct dépose ses œufs aussi bien dans les parties saines de · ' l'animnl, que dans les parties blessées. Certaines années, les deux tiers des troupeaux sont infestés par la larve du redoutable diptèrc; quelquefois, la moitié seule de tel ou tel troupeau se trouve atteinte. Ce n’est d'abord qu°une petite blessure de peu d'apparence, qui ne tarde pas à gagner en intensité, et l'on remarque souvent · que lediptère percc l’épiderme de la vache surtout aux abords, du vagin et ,qu’il y détermine des désordres auxquels il n’est pas toujours facile dc remédier. D'après les rapports de plusieurs médecins de la ville de Mohilcvv et des environs, les enfants jusqu'a Page de t3 ans sont · surtout exposés à la morsure dc la larve du diptère. Ces larves vivent dans l'oreille, le uez,et aussi dans le palais, y oceasionnent des douleurs très·graves, et déterminent des troubles cérébraux très—importants. Une liéinorrhagic abondante se produit dans les
M! mv nirrtu unsure un tfnonn. fosses nasales et le conduit auditif, et atl'aiblit extraordinairement ` les forces de l'ent'ant. Aussi les sujets attaqués étaicnt·ils extrê- mement pales, le teint blème, le regard éteint ;cet état alarmant' persistait longtemps encore après la disparition totale de la larve des parties attaquées. Quand l'hémorrhagie se produit par le conduit auditif, c’est l’iudice que les larves de la Sarcophila y sont écluses, et rongent les parties molles de ce conduit, émoussant complètement le sens de l’ouïe; on cite également des cas où les larves ayant attaqué l’œil, avaient entraîné la perte de l'organe de la vue. Dans le gouvernement de Mohilew, surtout dans les cercles de ` Hohiletif d’Orscha et de Gorlsi, il est. rare de rencontrer un village où les paysans aient échappé à la Myiusis. Je connais plusieurs familles dont tous les membres ont soutïert de cette maladie. — Les paysans du gouvernement de Moliilew ne sont pas les seuls atteints; la population israêlite n’échappe point au tléau, qui est devenu endémique ct s'cst acclimaté dans cer- tains villages et dans certaines villes. Les larves de Sarcophila se changent en nymphes, comme les ' autres espèces de diplères, dans le sol, dans leur peau larvaire, · · qui prend une couleur plus foncée. devenant à la tin d'un brun noiratre. Les cas signalés par M. Portschiusky ont eu lieu en mai et juinpatteignant leur plus grande fréquence en juillet ; en août ils devenaient plus rares. Il est probable que la nymphe passe l’hiver dans la terre · et que l'inseete parfait éclôt au commencement du prin- temps. Nous empruntons maintenant au travail du docteur Ports- ' ehinsky quelques détails sur ditïércnts cas qu’il a été appelé a soigner. ` a Pendant la durée de mon séjour dans le cercle d'0rsclia, dans la premiere quinzaine de juin, une femme m’amena son tils, ` ' enfant d’une dizaine d’années, dont l'oreille droitclaissaitéclxap- per depuis plusieurs jours une sorte de pus sanguinolent; cct
· un nirrtus unsxu on r.'¤ou|. 243 écoulement avait lieu sans interruption jour et nuit ; l'enfant soutïrait de doulcurs intolérables, criait sans relâche depuis plu- sieurs nuits, se laissant tomber de son lit sur le sol, où il se rou-. lait comme un fou furieux, les accès les plus violents commen- çaient ordinairement vers midi, heure à laquelle l’enfant faisait entendre les cris los plus aigus. lfaspect général du malade était fort triste; son visage décharné, pale comme un suaire, dée nonçait des douleurs épouvantables; de plus, le sens de l'ouïe - était complétement éteint. — Le malade ne répondait que par ' oui ou par non, et ne parlait qu‘avec peine et quand on l'y forçait; la moitié droite du visage était recouverte de sang et ` d'excréments de dipteres. } Les mouches étaient fortement attirées par la sèrosité qui découlait du conduit auditif et exhalait une odeur fétide. Les mouches qui se trouvent dans les appartements (muscu domes- tica)·se jetaient avec tant d'avidité sur ce liquide, que non·seule- ment elles eouvraient la partie droite de la figure, mais que · souvent elles s’introduisaient au nombre de trois ou quatre dans t l`oreille, si bien qu’il fallait a chaque instant les éloigner - A 5 heures du soir, l’enfant laissa retomber la tète et les mêmes phé- nomènes morbides se manifestèrent ; le jour' suivant, par suite de l'emp|oi de lotions d'huiIe d'amande et de tèrébentliine, les · larves commencèrent à se rapprocher de l’ouverture; c'est ainsi que je pus en recueillir dix exemplaires qui avaient presque atteint ` leur maximum de développement (de 9 à M") et a l'inspection desquels je reconnus la S. Wohlfarli. — A partir de ce moment _ Yhémorrhagie et les phénomènes morbides cessèrent; mais l’en- Tant, comme je l'appris plus tard,_ très-gai avant que la maladie _ ne se fùt déclarée, et très-intelligent de sa nature, resta triste, ne parlant que fort peu et recherchant la solitude. Le docteur Portschinsky nous donne aussi la description d’un ‘ second cas de cette terrible maladie. _ Q Un enfant de cinq ans, me fut amené au commencement de juillet. Ses parents m'apprirent que l'enfant criait comme un i
244 un miwizan rnasirn on iluoua. furieux, se plaignant de douleurs de tète intolérables; arrivé chez moi, l'enfant se mit'à crier toute la nuit ; il balançait doulou- rcuselnent la tète, agitant les pieds ct les mains d`une façon convulsive ; enfin lc lendemain il tomba dans un état voisin du coma. Epuisé par les souffrances et par une grande perte de i sang, il était complétement décoloré zses traits étaient bouffis, et de son nez découlait sans cesse une grande quantité de. sang et de pus. — Ce fait me révéla la présence de larves dans les fosses ' nasales; mais, quelque soin que j’yi prisse, je ne pus jamais dé- . couvrir une seule larve, etje supposai que ees larves s’étaie11t ` retranchées en nombre dans les sinus froutaux. Par hasard, en examinant la lèvre supérieure, non loin de l’aile du nez et de la cloison, j‘aperçus deux petits corps ronds, blanchàtres, entourés d'un anneau rougeâtre : c`ètaient les larves de Sarcophila qui faisaient sortir l'extrémite‘ de leur abdomen du conduit qu’clles avaient transpercé—-A |’état de repos les larves·s’ent`onçaient, et alors les contours des blessures s'arrondissaient. - Les larves sortaient quelquefois jusqu’à la moitié de leur corps, alors l'enl'ant se mettait à crier, priant qu’on lui otàt les i insectes qui rampaient dans son nez. Lorsque l`ent`ant affaibli se mettait à sommeiller, ° les larves se remettaient en mouvement ; . . tour à tour poussées et repoussées par la respiration du dormeur, leslarves montaient et redesccndaient dans les fosses nasales, pro- ' duisant par leurs mouvements un apport considérable de sang et et de pus. Une fois, il m'arriva de saisir et de retirer une larve du conduit qu'elle s’était creusé: aussitôt une autre larve apparut à ‘ l'oriflce de la blessure. Cela m‘amena à croire que les six trous i qui causaient le boursouillement de la lèvre supérieure, n'étaient autre chose que les ouvertures de six canaux profonds dans lesquels s’ébattaient leslarves. Il ne me fut pas possible de savoir à causa des mouvements de l’ent`ant, quelle direction avaient ces canaux, qui sans doute allaient jusqu'anx sinus frontaux par Vintermédiaire des fosses nasales. — Je nc sais cc qu'il advint de ce malheureux enfant. ll n'était pas encore entré dans la période
QUELQUES mors sua Les rouotmas. $45 aiguë de la maladie; car les larves n’avaient pas encore atteint leur maximum de développement. ll est douteux qu'il ait été V sauvéa moins qu’on n'ait trouvé le moyen de faire sortir en temps utitc ces larves de Sarcophila. _ (D`après les « Entomologischc Nachrichtm, lll• Année n• 3.) Michel Dunois. Quelques mots sur les Fougères. ' Pur W. Bsewsrzn. On sait communément que les Fougères ne tteurisscnt pas comme les plantes ordinaires, et qu'elles se propagent au moyen de spores, et non de graines. _ Les spores sont en général portées _ par la face inférieure de la feuille ou honda, sur laquelle elles , ` forment des lignes ou des amas irréguliers. Ces spores sont des cellules microscopiques simples,. revètues, comme les grains de pollen, d’une double- enveloppe, et elles diffèrent des graines en ce qu’clles germent sur une partie quelconque de leur surface ; tandis que, dans les graines, la faculté germinative est bornée à deux points: la radirulc et la plumule, qui se développent en même temps. La spore qui germe donne naissance d'abord à un petit prolongement en forme de bourgeon, qui, par division cellulaire, produit bientôt une expansion foliacée, appelée prolhalle ou prolhaltium. De la partie inférieure du prothalle par- tent des filaments (radiuallcs) entremélés de corps appelés Anthé- · ridies et Archégones. Les premieres sont dispersées confusément sur la surface inférieure du prothalle ; les Archégones sont moins _ nombreux et moins disséminés ; ils se trouvent principalement dans les parties centrales plus épaisses, parmi les radicelles. Les Anlhéridies prennent naissance de la surface inférieure — _ libre d’une des cellules du protl1alle:· elles se composent d’une ' seule cellule, ou de deux cellules superposées. Dans l'intérieur de ` ces cellules, il s’en_forme ensuite une autre, qui se segmente, et chaque segment se développe en une petite vésicule, contenant . / · ·
246 cuuouas nors sua ns ronoius. un tllament enroulé en spirale, auquel on a donné le nom d'An- fhérozoîds ou de Spermalozoîde. Lorsque la cellule anthéridienne est mûre, le sommet s'en détache, et les vésicules s’écbappent, chacune émettantson anthérozoïde, qui ditlére, dans sa forme, de ceux des Mousses et des Hépatiques, et qui a un grand nombre de cils. Les Archégones sont ordinairement formés sur le mème prothalle que les Anthéridies. Leur structure externe est celle de l très-petits mamelons formés de quatre rangées collatéralcs de cellules, avec un canal central; mais l’embouchure de ce canal ` est fermée jusqu’a ce que Varchégone soit mûr: il s‘ouvre à ce moment. Le petit canal se termine, a son extrémité voisine du protballe, en un sac embryonnaire. Cc sac contient le corpuscule germinal, qui est fertilisé par le contact d'un anthérozoîde qui s'introduit dans le canal. Il arrive rarement que plus d’un _ archégone soit fertilisé sur un même prothalle ; dans ceux qui, avortent, le canal et le sac embryonnaire deviennent bruns. I Aprés la fertilisation, il se fait dans l’embryon une segmentation ~ en cellules, et le résultat est la formation d’un bourgeon produi· sant des feuillesqui deviennent de plus en plus parfaites, jusqu’à ce que les vrais caractères de la fougère soient complètement développés. ' Ces différentes phases de la croissance ou du développement peuvent étre observées au moyen d’un microscope. Prenez une · fronde avec des spores à l’état de maturité, et placez·la sur une feuille de papier blanc, la Iaee supérieure étant tournée vers le haut. Laissez-la ainsi pendant un jour ou deux ; vous trouverez alors le papier couvert d'une poussiere brunâtre : cette poussière est constituée par les spores. Prenez alors un petit morceau de grès poreux, humectez~le d'eau, et placez dessus quelques·uns de ces spores. Mettez ce grès ainsi disposé dans une soucoupe ‘ peu profonde, contenant de l’eau, et recouvrez le tout`îl'une ` cloche de verre. Si le vase est placé dans un endroit chaud et moite, mais pas trop humide, quelques·uns des prothalles se dé' `
aiaaiocnarann. 247 velopperont bientot. En les maintenant dans cette douce moiteur pendant quelque temps, puis en les humectant tout d'un coup . abondamment, vous ferez ouvrir en grand nombre desitnthéridies et des Arehegones: et, une heure après, environ, les surfaces des plus grands prothalles seront recouvertes d'anthérozoïdes I en mouvement. Si les canaux de quelques Archégones se trouvent 5 alors ouverts, vous pourrez peut-être voir le mouvement de ces , anlhérozoïdes. V Voici une méthode simple et pratique de faire germer les · É spores de fougère. ' ` lîn premier lieu, pr0curez·vous un morceau de tourbe d’en- viron vingt centimètres carrés, et trempez-le dans Veau bouil- · lante, afin de tuer tous les germes de vie animale ou végétale qui peuvent s'y trouver. Ensuite, écrasez-le, et mélezle avec des _ , escarbilles fraîches. Placez ce compost dans une soucoupe, et répandez les spores sur la surface, en les laissant bien en vue sur la partie supérieure. Recouvrez le tout d’une cloche de verre pour le protéger. Si maintenant vous maintenez ce sol artificiel à |'état _ de moiteur, sans trop d’l1umidilé, ct dans un endroit chaud, vous trouverez que les spores germent. plus promptement que lorsque la température est basse. On pourrait employer la tourbe pure, mais elle a une tendance _ à se détremper. Vous pouvez semer aussi sur du sable blanc, ou même sur du grès poreux. N’essayez pas de transplanter les jeunes fougères jusqu’ù ce qu’elles aient acquis leur troisième ou _ quatrième fronde, et mettez-les alors dans des pots avec pré- ' caution. _ (T raduil du Science Gossip.) R. V. · BlBl.l0GItAP}llli , Par le Président dela Société. h Jc crois tout d’abord devoir appeler votre attention sur le pre- mier volume des mémoires de la Société Géologique du Nord que
` ' 248 nxnntonnaratn. · je vous présente, et qui contient les recherches de M. Charles Barrois sur le terrain crélacé supérieur de l'Anglcterre et de l`Eeosse. · L'opini’on généralement admise qu'il faut voir dans cette craie une accumulation lente, dans une mer profonde, un dépôt sans interruption et une faune toujours la même, n'est point acceptée par M. Barrois, que ses observations ont conduit à y montrer la superposition de faunes distinctes, la séparation en zones que caractérisent à la fois la paléontologie et la stratigraphie. D’in- · ` téressants tableaux résument les faits constatés par l’auteur et donnent les classifications des couches successives qu'il a décou- vertes et pu nettement établir. · Le Bulletin de l'Association Seienliûque de France ne saurait passer inaperçu. Parmi les notices que j'y ai lues, je vous citerai, n° 454, une note de M. le D' Boillet sur les mangeurs d'arsenic _ et l'influenee de ce poison sur ceux qui en font usage. Dans le n• 455, M. de Mervoycr traite de l’emploi utile des eaux de la- . voges provenant de l`épuratiou des huiles. Ces lessives alcalines détruisent, dit—il, les insectes (vers bIancs,'l'ourmis, ete.) et de plus se comportent comme des fertilisanls pour les plantes po- . lagères. N° 456, MM. Feltz et Ritter recherchent l’action des vins · dont la eouleur_a été rehaussée gpar l'aniline, et montrent qu'il en résulte non-seulement une coloration de la muqueuse, mais la formation d'albumine dans les urines et divers autres accidents qui font du vin ainsi coloré une liqueur délétère. Dans le · n• 457, MM. Haushatter traitent de |'él•:vage du Bombyx Yama- Mai, dont ils font valoir la rustieité. - M. Houzeau y signale les avantages de l'emploi du chlorure de calcium pour l'arrosage des chaussées des promenades et des jardins publics, sous le rapport de la salubrité et de l'économie. A ces numéros est jointe une excellente monographie de l'AigIe botte (Aquila primala), par M. Bureau de Nantes qui en avait découvert un couple dans la forêt d'Aneenis. , Les Annales de la Société d’Agriculture de la Dordogne con- tiennent la suite du Manuel d'Agriculturc de M. de Lantillac qui s’oceupe de la culture des racines. . . ' Lisez aussi dans ce bulletin une note sur l’instinct des animaux qui prouve qu’ils savent mcsu rer la durée, et les Voyages agricoles de M. de Lamothe dans le Périgord. L’Apiculteur, et le Bulletin de la Société dïilpiculture de O
fr ninniooitnnin. 249 p l'Anbe continuent la discussion dc MM. Hamct et Vignolc. Nous î ` y renvoyons les apiculteurs. · ` Dans les Annales de la Société d`Agriculture, des Sciences et. des Lettres d'lndre-et·l.oire, il faut lire un article de M. Drouyn de Lhuys sur la migration des végétaux, dont il emprunte des exemples aux diverses contrées, montrant l'eau, l'air, les ani- maux servant de véhicules aux graines qui, par eux, sont transà portées et vont se reproduire à dc grandes distances. Vous trouverez dans la Feuille des Jeunes i\`alurali.sles n° 70, une lecture on plutôt une instruction de M. Claudon pour la chasse aux insectes sur les saules qui me paraît bonne à consulter. Le même numéro renferme la suite de l’étude de M. Landelle sur Vécrevisse. Je vous ferai remarquer, dans le Bulletin de la Société d'étude des sciences naturelles de Nimes, un article de M. Féminier sur · l’utilité de l'0rchis militans dont les feuilles séchées acquiérent une odeur qui rappelle celle dc la vanille ou de la fève de Tonkin et qui, infusécs avec addition de lait, fournissent une boisson des plus agréables. M. Monteil y donne la suite de sa théorie du sol na- turel,et M. Lombard-Dumaseonstate dans le Gard une plantcn0u· velle, l’Aslragalus glaux qu'il n'y avait pointencore rencontrée. Le tome lll des Mémoires de l'Académie des Sciences, Belles- . Lettres et Arts de Savoie contient la fin de Yhistpirè de' l'industrie de la Savoie publiée par M. Barbier sous le titre de la Savoie iu- duslrielle. Le tome lV est un recueil d'étudcs diverses. A l’éloge du cardinal Billet qui fut aussi un botaniste, par M. Dcscottes, succède une liistoirc très-intéressante de l`mstruction primaire en Savoie par M. Alexis de Jussieu; puis, vient une description géologique et patéontologique de la colline de Lémenc—sur- ' Ch ambéry par MM. Pillet et de Fromentel qui concluent de leurs études que les trois étages observés dans cette colline sont ju- rassiques et appartiennent au facies méridional. Un atlas qui con- tient les figures des fossiles recueillis doit accompagner ee mé- moire, mais nous ne l’avons point encore reçu. _ N'oublions point, dans ce même volume, un traité de M. le Dr Duma; sur Phygiène de la vue, qui renferme l`explica— tion de faits nombreux très-fréquents mais peu connus et des conseils excellents à suivre. Ceux de vous qui voudront lire le Recueil des travaux de la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres de l'Eure apprendront l'état de Fagriculture et de l’horticu|ture dans ce .
250 ninnroonrnxs. _ département ; le développement qu’a pris l’usage des machines, le prix qu'on attache à l'instruetion agricole à condition que la théorie ne sera point séparée de la pratique. . · Une étude sur Le Poussin, le célèbre peintre des Andelys, par M. Dranard, est commencée dans ce recueil. . Le Bulletin n° 63 de la Société d'Agriculture, d‘Horticulture et d'Acclimatation de Nice s’occupe du reboisement des mon: tagnes par les chênes trufüers, de Fencouragement à donner aux truftières artificielles, de l’olivier dans les Alpes-Maritimes, des moyens de reconstituer les vignes détruites par le Phylloxera et des divers insecticides proposés pour la destruction de ect iu- secte. · · Dans les Bulletins n•• 7 et 8 du Journal d’lnsectologie agricole, M. de la Blanchere indique les divers modes de chasser les in- _ sectes ; M. Maurice Girard parle des destructeurs de limaces et des carabes qu'il importe de protéger parce qu’ils sont les redou- tables ennemis des limaees. On trouve dans ce même bulletin le programme del'exposition d'insectologie agricole qui doit s'ouvrir dans l'orangerie des Tuileries du 25 août au 25 septembre pro- chain. La Société des Sciences naturelles de Cherbourg a bien voulu nous adresser les tomes XIV, XVI et XIX de ses mémoires que nous lui avions demandés en vue des mélanges de tératologie végétale de M. le D' Godron, dont notre collègue M. Gonse avait ‘ besoin pour des phénomènes de même nature qu’il avait observés. ' Sans parler des travaux de M. Jouan sur l’l:listoire naturelle du Japon, la Nouvelle-Zélande, la basse Cochinchine et de ceux de M. Bescherelle sur les mousses du Mexique ces volumes otïrent aux botanistes pour la Flore française seulement de remarquables mémoires. Nous vous signalerons les mousses des environs de Cherbourg par M. Lejolis ; une herborisation autour de Lorient par M. Godron; les travaux de MM. de Janzewiski et Rostan- Bnski sur la classification et le développement des algues. Citons encore les recherches de M. Caruel sur la structure tlorale des Erianeolonées; de M. Lebel sur le genre Spcrgularta ; de M. Gris ' sur le mouvement des étnmines de la Pamassia palustrts et une excursion lichénologique dans l’île d’Yeu, sur la côte de la Vendée, par M. Weddell. (à suivre.) . J. Gaamnn. ` _
F ocvnoxs nnçus en LA socitrt. 251 Ouvrages reçus (du I" Août au 1•' Décembre 1876.) (Suite). 31• Journal de Photographie. 1»876. N• 7. à 10, 12 à 14. 32• K. Akadentie der Wisxenschaften in Wien. 1876. N• XVII U à XXIII. 33• Bulletin de la Société d'Apiculture de l'Aube. N• 36 et 37. 34• Rioista Scientifico lndustriale iii G. Vimercati. Mai, Juin, Juillet, Septembre et Octobre. 1876. . 35• Revue agricole, scientifique et littéraire de le Société d'Agriculture, Sciences et Arte de farrondissement de Valen- ciennes. n• II, 6 et 7 de 1876. 36° Bulletin de laSocieté d’éludeÉ des Sciences naturelles de Nimes. 1876. N• 2 et 3. _ 37• Soeieta entomologica italiana. Bulletino. Anno VIII•, Trim. 2 et 3. — Catalogo della Collczione di insetti italiani del R. Museo di Firenze. 38** Atti della Societa Toscana di Scienze naturali in Pisa. Vol. I. Fesc. 3. 39• Société entomologique de Belgique. Comptes rendus. N·• 28 à 31. 10• Bulletin tïlnsectologie agricole. N· 8 à 10. . 41** Bulletin de la Societe Industrielle d’.·1miens. 1876. N• 3. 42• Bulletin dela Société d'Apiculture de la Somme. N• 1. ' 43• Petit Bulletin de la Société d'Horlieulture de Ilontdidür. N° 34 à 36. -Tomc. 2, n° 2. Me Ilittlteitungen der Schweizerieehen entomologiech Gesellschaft ` in Sc/aaghausen. Vol. VI, n• 9. 45** Description géologique et paléontologique de la colline de Lnsnc sur Chambéry, par MM. L. Pillçt et E. de Fromentnl. `1 atlas oblong. (Envoi_ de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Savoie). L’Archieiste, A. Votnnn. · ' î
9.52 coanaseonmucs. ' 60llltESPONl)!lNCE. Avis. — Les Membres non—rêsidants sont priés d’envoyer directement leur cotisation, en timbres—poste (7 fr.), au Trésorier. lls rendront ainsi Qervice à la Société, en lui épargnant des frais de recouvrement. La Bibliothèque de la Société est transférée à Ii Ilalle aux Grains (entrée par l’zmcien bureau de la Itecette municipale). L’Arehiviste prévient ses collègues qu’il s’y trouvera deux fois par semaine : le mardi et le çendrezli, de Zi h. à 6 h. du soir, pour le pret des volumes. (L. 26). —- Téralologie embryogrîniqne —- Permettez·moi de vous signaler un cas de Tératologie. l.'une de mes poules se trouvant malade, je la renfermai dans une étable. llais, quelle ne fut point ma surprise, en allant lui donner à manger, de trouver près d’elle un œuf d’une singulière structure. Que l’on se figure, ix lu premiere vue, la vessie uatatoire d’un poisson. .l’aî examiné cet œuf. ll est sans coquille. Le jaune et le blanc sont renfermés séparément dans une pellicule mince et transparente. La membrane vitelline est double de capacité de la membrane albumi- neuse. l/albumen maintient. cette dernière bombée et de forme ovoïdc tandis que la première est entièrement tlasquc. Un ligament tordu, ehalazc ou espèce d’ombi!ic externe. relie les deux membranes pleines entre elle. l..’autre chalaze existe libre à l’ex· trémité opposée de la bourse jaune. · Dans l’étnt normal, les chalazes servent de trait' d'i1nion entre le jaune, qui flotte dans le blanc, et la membrane testacee. Ci-joint l’œuf dans une boite. ‘ Thézy, ll Mars 4877. La lltcns. Séance générale, le Samedi Il avril 4877, à 8 h. du soir. Section de Zoologie, Séance le Vendredi 6 avril, à 3 h. l/i. · Section de Géologie, Séance le Jeudi l2 àvril. à 4 h. Le Rédacteur en chef: R. VION. Amiens. — Imp. de Lenoet·Iieronnrt, Delattre-Lenoel, succr·
I _‘ I I I 1 SNLINNN LINNNNNNN ii NNRR lllll.1 NRNNRR. BULLETIN MENSUEL. N° 59. — 1** Mai 1877. - 6* Année. — 'l`. lll. Anasssaa: Les Ouvra es, Manuscrits et Communications intéressant la rédaction du Bulletin, à René Vins, rue Voiture, 8, à Amiens. Les demandes d’Abonnement et les Cotisations (en timbrcs—poste), i M. Edmond Danser, Trésorier, rue Neuve, 10, Amiens. Le Bulletin est envoyé gratuitement A tous les,Membres payants; il est adressé aux Sociétés scientifiques par voie d’échange. ‘ Prix de Pabonnement, 3 r. par an (2 fr. pour les Ecclésiastiques, les lnstituteurs et les lnstitutrices). SOMMAIRE. - Séance générale du 10 mars 1877, p. 253. — Les Plantes Carnivores, par M. lt. Vion, p. 256. — L'Anaconda, par M. B. Vion, p. 259. — Curieux exemples d’acc|imatation, par M. R. Vion, p. 26I. - Chroni- que et faits divers, par M. R. Vion, p 262. — Bibliographie, par le Pré- sident de la Société, p. 266. ·— Correspondance. · EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX. snucn ukutnana nu 10 nas 1877. · _ Présidence de M. Gnmn. Coaassronnmcn : 1• L’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier annonce l’envoi du tome 8 de ses mémoires et ré- clame quelques numéros de notre bulletin. 2• Lettre d'invitation pour envoyer un délégué au congrès international de Botanistes, d’Hortieulteurs, de négociants et de fabricants de produits du règne végétal, le 13 avril prochain, en coincidence avec .l’exposition internationale d’Horticulture à Amsterdam. 6• Anim:. B9
I 251 simcns. noctswunux. · 5** L’Aeadémie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux- Arts de Belgique accuse réception de volumes reçus. 4• L'Academio di Seienze, lettere ed Arti de Modene demande l’éehange des publications. Cette proposition est acceptée. 5• La Société géologique d'Edimbourg accuse réception de bulletins envoyés. g 6** La Société Linnéenne de Bordeaux annonce l’envoi de la 2• livraison du tome XXXI de ses publications, renvoie quelques numéros du bulletin qu’etle possede en double et demande si notre Société a publié des travaux depuis le premier volume paru en 1840, qu'elle possède, jusqu'en 1866. Il n'a été rien publié pendant cette longue interruption · ` puisque l'ancienne Société n'existait plus et que la nouvelle n’a été fondée qu’à la tin de 1865 en prenant l'ancien titre. 7• Lettre de M. le Maire d'Amiens autorisant le dépôt de la bibliothèque de notre Société dans une des pieces de la Halle aux grains, en attendant qu'une galerie puisse y étre disposée pour recevoir les collections. ' 8• Programme des sujets mis au concours par la Société Dunkerquoise pour Fencouragement des Sciences, des Lettres . et des Arts. M. le Président donne ensuite lecture du résumé biblio- graphique des Qtravaux contenus dans les publications que nous avons reçues par échange depuis la dernière séance. Annissrons : Sont admis comme membres résidants, MM. Ch. Cordier et Ed. Laitlet, etcomme membre correspondant M. Gron- didier, présentés dans la dernière séance. ' Passsnrrrions : MM. L. d‘Halloy et Garnier présentent comme membres honoraires M. le docteur Marmottan et. M. Ch. Brisout de Barneoille, à Paris, en témoignage de reconnaissance pour les soins qu’ils ont apportés à revoir la détermination des insectes de la collection Obert, pour Vétablissement du catalogue des coléoptères dela Somme.
¢ I snncns. nocis-vunux. 255 · MM. Vion et Garnier présentent comme membre résidant ' M. Gustavo Dulillcux, capitaine du génie à Amiens. ` ' I M. Gonse dépose sur le bureau une série de plantes du Gard envoyées par M. Féminier. président de la Société d'études des Sciences naturelles de Nîmes. — Des remerciements lui sont votés pour ce don. M. d'Halloy s’informe s’il a été adressé une demande pour exposer à Compiègne la collection d'insectes utiles et nuisibles ; ' il se charge de l’y faire transporter. _ M. le Président répond que cette demande n'a pas encore été faite, mais qu’il l’adressera le plus tôt possible. M. d’Hal|oy propose, en outre, de joindre aux objets que la Société doit envoyer a Paris, en l878, une collection d'oiseaux utiles empaillés avec grand soin en vue de l’exposition. Cette proposition est acceptée, et M. d’Elalloy voudra bien se charger de réunir les oiseaux qui devront figurer dans cet envoi. M. Debray présente ensuite une notice de notre collègue M. de Vicq sur la tlore de la forêt d'Eu. Il donne lecture de l’introduction de ce travail qui paraîtra prochainement dans le rolume de nos Mémoires en cours d’im- · pression. _ ll est ensuite question du catalogue des coléopteres. On décide qu'un tirage à part en sera fait avec pagination particulière pour les membres de la Société qui désireront en avoir plusieurs A exemplaires ; mais la Société ne mettra en vente que le volume complet contenant les autres travaux. Le Secrétaire demande ensuite que les Secrétaires des sections veuillent bien rédiger une note succinte contenant un extrait des procès-verbaux deleur section et une mention des excursions, afin que ces travaux ne passent pas inaperçus et soient mentionnés dans le Bulletin à la suite du proeès·verbal de la séance générale- Le Secrétaire, L. Gini-marin. _ A i
256 un rnurns cnimonns. __ Les Plantes Carnivores. Nous avons déjà parlé des Plantes Carnivores dans notre Bulletin, et M. Alexandre (Bulletin n° 33 — mars 1875), a rctracé, d'après Hooker, les remarquables phénomènes présentés par les Dionées, les Rossolis, les Sarracénies, la Darlingtonia et les Nepenthes. Nous demandons cependant la permisssion de revenir aujourd’hui sur ce sujet intéressant, à propos de deux excellents articles de M. J. Poisson, qui ont paru dans les n°• du 3l mars et du la avril de la Nature, accompagnés de gravures fort bien exécutées. Parmi les plantes que signale M. Poisson, il en est dont nous pourrions étudier de près les habitudes museipules. La Droscra est très-rare dans notre département, quoiqu’elle ait été signalée en divers points, la Villers sur Authie, à Gouy, à Long, à Péronne et, tout près de nous, à Glisy, mais nous pourrions porter notre attention sur la Parnassia palustris, qui appartient à la même fa- mille, etqui est beaucoup plus commune, et peut-être observerions— nous des phénomènesanalogues. M.'Poisson mentionne la Grassette (Pinguicula vulgaris) qui sé rencontre dans nos ma rais tourbeux, A et notamment dans le marais Saint-Gilles à Abbeville, et à Boves i et Gagny. Les feuilles charnues de cette plante sont couvertes, à i leur face supérieure, de poils glanduleux. Un moucheron vient-il à s'y poser, il se trouve empêtré sur cette surface gluante et é duvetcuse ; vainement cherche-t-il à reprendre son vol; si une patte se dégage, les autres sont retenues. Bientôt, à bout de force, il s’atl`aisse, tombe sur le flanc dans cette humeur salivale qui petit à petit l'cnvahit et l’imprègne. La pauvre moucherolle éprouve une longue agonie, qui dure plusieurs heures. Le lende- main, son corps s’aplatit, il semble être appliqué plus intimement contre l'épiderme, il s’atténue au point qu’0n croirait le voir incorporé dans la feuille, et, en deux ou trois jours, il n'en reste que des vestiges insinifiants. On a cru voir également des plantes insectivores dans les Utriculaires qui ne sont pas très-rares dans nos marais. Les petits I
Les i>r.Az«·rns cnmvons. 257 corps vésiculaires qui existent à la base des ramifications capillaires de cette plante sont, ainsi que l'a constaté M. Duval- Z Jouve, des divisions des feuilles transformées en ascidics· , Chacune de ces petites outres est rétréeie a son ouverture, et , ’ garnie d’un petit couvercle et d’un cercle de poils bordant _ l’entrée. Ces corps sont d’abord pleins d’un liquide un peu géla- ' tineux qui les alourdit, et leur poids retient la plante au fond de l’eau; mais, quelque temps avant la tloraison, il s'y accumule ' de l'air provenant des vaisseaux aériens de la tige, et la plante devient plus légère; n’étant point retenue par une racine, elle se dégage de la vase, et monte lentement vers la surface de l'eau, au-dessus de laquelle elle élève ses fleurs. —Lorsque lesfruits mû- rissent, l‘air disparaît de l,’intérieur des aseidies ; la petite soupape qui en forme le couvercle s`ouvre alors en dedans, sous la pression _ de l’eau environnante; les petites autres s'emplissent, et ln plante alourdie redescend au fond de l’eau. Voilà déjà, pour l'observa· teur, de merveilleux phénomènes à contempler; ce n’est pas tout encore, et les ascidies nous présentent d’ingénieux petits pièges. Les animalcules, insectes ou crustacés, qui forcent le couvercle des ampoules n’en peuvent plus sortir, et l’on constate fréquemment dans les ascidies des débris organiques ou des insectes putrétiés. _ La liste des plantes sur lesquelles on a pu étudier ces curieux phénomènes est déjà fort nombreuse, et sans doute elle I s'augmentera encore, puisque les études des naturalistes se ` portent activement sur ce point. M. Poisson, qui résume très- bien l’état de la question, cite un grand nombre de ces plantes- ` pièges : l’Aldr0vandia, le Selcnc armeria, le Lychnis viscaria, le Ploysianl/ms albens, qui est un véritable attrape-papillons,l’Apo- eynum androsœmifulium, l'.1rislolo.:hia clematilis, et certaines Aroîdées, notamment l'ilrum Dracunculus. ll y ajoute, d'après_ les observations de M. D.ive.iu, la Menlzclia ornata, dont le réceptacle, garni de poils courts glanduleux, et d`autres poils plus longs à extrémité recourbée en hameçon, retient captives les .
258 us nmrns cnnivous. mouches qui ont engagé leur trompe entre ces poils. Souvent le ‘ malheureux insecte, dans ses efforts, se décapite lui-méme, et va rouler au pied de la plante, qui conserve un trophée des têtes de ses victimes. , Une cucurbitacée, la Gronovia scandcns, plante de l’Amériqne équatoriale que l'on cultive sous chassis au Muséum, a des ra- meaux hérissés de poils àgrifïes, dans lesquels viennent se capturer les petits lézards gris qui s’y aventurent en qoéte de leur proie. p Dans ces derniers exemples il n'y a évidemment qu'un piége inconscient, et la plante ne fait aucun usage du corps de ses victimes. Il serait téméraire d'al'firmer qu'il en est ainsi dans tous les cas;.mais on peut admettre. avec M. Poisson, que les pre- miers observateurs sont certainement allés au-delà de la vérité, et que, d'autre part, ceux qui protestent radicalement contre la ‘ théorie sont peut·étre trop aftirmatifs. ‘ Les conditions de l’absorption par les feuilles ne sont pas encore suffisamment ` connues. S'iI est vrai que les vapeurs ammoniacles peuvent rani- É / mer une végétation languissante, et qu'un surcroît léger de carbo- nate d'ammoniaque dans l'air d’une serre exerce une heureuse 1 influence sur la santé des plantes épiphytes que l'on y cultive, il | peut se faire que la décomposition des insectes capturés par les » feuilles ait une action bienfaisante sur la nutrition de la plante, sans qu’iI y ait pour cela digestion ou absorption directe des ma- tières azotées. Pour prouver cette absorption directe, il faut des . expériences concluantes, dans le genre de celle imaginée par ` _ M. Clareck, qui ¢ aurait otïert a ses Droscm des mouches sautées au citrate de lithium, et quelques jours plus tard, l’ana|yse spectrale aurait fait voir la présence de ce métal dans les moindres organes de la plante. » _ On le voit : le rôle de_l’imagination est terminé; la parole est aux sciences positives; nous pouvons donc espérer la solution prochaine de cettequestion si intéressante de physiologie végétale. 4 ‘ R. V. I
rlanconna. · 259 I L’Anaoonda. W Le jardin zoologique de Londres va recevoir prochaine- ment un visiteur de distinction, dansla personne de Herr Pongo, le Gorille de Berlin, le seul représentant de cette intéressante mais sauvage espece qui ait jamais vécu en Europe. Malgré les pro- _ positions brillantes de la société zoologique qui a otïert, dit-on, 50.000 fr. pour s'assurer la possession du célèbre Gorille, Pongo ne restera que quelques mois a Londres. Les Anglais pourront s'en consoler en contemplant un des plus formidables bacs qu'on connaisse. C’est un Anaconda (Eunectes marina:). Cet énorme serpent, de mœurs aquatiques, est confié aux soins intelligents de M. Holland qui a la direction de la mé- · nagerie des reptiles. On ne se figure pas tous les embarras que cause l'arrivée d’un hôte de cette espèce. Dès que l’Anaconda, ' emballé dans une grande caisse, a été débarqué à Liverpool, M. Bartlett, aussitôt prévenu, est ailé en faire Yinspection. On n’acbète pas un serpent de cette valeur sans une bonne garantie de son état de santé. Les serpents sont sujets à des cbancres de la bouche. Les gencives se gontlent, deviennent tlasques, et re- couvrent complètement les dents, de sorte que l’animal ne peut plus manger. D’autres fois, les reptiles meurent des suites des blessures qu’ils ont pu recevoir lorsqu’on les a capturés. Il fallait donc inspecter la bouche et le corps. Ce n'était pas une petite . atïaire : enfermé depuis plusieurs mois dans l‘ohscurité et sans nourriture, l'Anaconda devait être de fort mauvaise humeur. Dès que le couvercle de la boite fut soulevé, M. Bartlett empoigna des deux mains le cou du serpent ; on n'eut pas besoin de lui ouvrir la gueule de force, l'animal irrité l'ouvrit démesurément. Un coup d'œil suftit à M. Bartlett pour voir que les gencives n'étaient pas malades; mais il eut beaucoup plus de peine à faire _ rentrer l’animal tout entier dans sa boite. Le colis tout entier, contenant et contenu, pesait plus de t00 kilos.- Entln l'Anacoada fut conduit a son nouveau logement; il sfy , J • · · U I
‘ 260 rlaxucoana. ' plongea immédiatement dans un bain d'eau tiède, duquel il n’est encore sorti qu'une ou deux fois. L'Anaconda n’a pas de crochets venimeux, mais sa puissance d’écrasement est énorme. Il n’est pas facile de donner la longueur exacte de son corps, car il ne se laisse pas mesurer comme un cable qu’on peut dérouler. Cependant, d'après la longueur du bassin dans lequel il se tient, plié en trois, on peut calculer qu’i| a de 5 m. l/2 à 6 mètres. De la mesure de son diamètre, on peut déduire qu'il a environ 0 rn. 60 centimètres de circonférence: ce sont la d'assez belles dimensions. Il est, du reste, assez maigre encore en ce moment; mais on espere qu’il se nourrira bientot sullisamment. ‘ . M. Bartlett est parvenu a le faire manger. ll recouvre le bassin le soir, après y avoir introduit un canard. Le matin, le canard a ` disparu, et le serpent parait un peu plus gras. ll a donc bien décidément des habitudes noctumes et aquatiques. Dans son r pays d'origine, l’Amérique équatoriale, on le rencontre dans les marécages, où il fait sa proie des animaux qui viennent boire la nuit. M. Bartlett s'est assuré que le dernier repas qu’il avait fait consistait en un jeune pécari, dont les sabots cornés ont été _ retrouvés dans les pierres du fond de la cage. On y a retrouvé également les poils d'un autre animal, que les microscopistes" ' pourront sans doute déterminer. r L’Anaconda est aussi appelé Abema. Le nom qu’on lui donne dans le pays est : El lrogo canado, ou lc mangeur de daims. ll g ne s’attaque jamais à l'homme, mais il est naturellement de force à se défendre vigoureusement. On espère qu’il recouvrera peu à peu son appétit et ses forces, et se remettra des fatigues du voyage. Iltest de couleur chamois, avec des taches très·foncées sur la partie supérieure. ll a pour compagnon de cage un magnifique python réticulé" . 3 (Ular Sawa) pris a Penang. Celui-ci, arrivé depuis le mois d'aoùt i l876 au jardin zoologique, n’a pas encore pris de nourriture. Il î _ a changé de peau le 25 février de cette année, et les nuances i . l l
cummx nxnrus n’Acct.un·rA·ri0¤. 26I brillantes de noir, de bronze, de bleu et d’or qui s'eutrecroisent sur son corps, ont tout l'éclat du plumage d'un paon. ` (D’après l’Englirh Mechanic). R. V. Curieux exemples dhcolimatation. Uacclimatation de certaines espèces végétales ou animales, qui échoue quelquefois malgré des tentatives réitérées, se produit · au contraire spontanémentdans bien des circonstances ; et parfois même elle réussit~ en dépit de tous les efforts que l’homme peut fairepour s'y opposer. C’est ainsi que l’Amérique nous a gra- tifiés du Phylloxcra oaslatria; qui ruine en ce moment nos vi- gnobles du midi; et qu’elle ne tardera pas à nous envoyer le terrible « potato bug » (D0ryphord dccemlincala), déja signalé en Suède eten Hollande, en attendant qu'ellc nous expédie le a ver californien des tapis n (Anflnenus lepidus), qui vient de faire son apparition dans l'État de New-York. - ll n’y a pas longtemps qu'un de nos confrères, M. Gonse, signalait dans lc Bulletin une autre importation américaine, l’Ef0dca eanadmsis, plante aquatique dont la multiplication est si rapide qu'e|le peut devenir un embarras pour la navigation. Heureusement, il n’y apas que les espèces nuisibles qui s’accli4 matent spontanément. Après la guerre de l870, on a signalé sur divers points de la France, et dans notre département mème, différentes plantes exotiques et surtout des graminées provenant des fourrages étrangers consommés par la cavalerie. Mais ces plantes fourragères n’ont pas persisté plusieurs années. -' Il n'cn est pas de même d'un petit mollusque du midi de la France, la Teslaccfla haliolidea, qui s'est complètement acclimaté auprès de Metz, où il était arrivé dans la mousse servant à emballer les arbres fruitiers expédiés a un horticulteur. —· La société littéraire et scientifique de Manchester nous rapporte un exemple plus singulier encore d’acclimatation. ll s’agit d'un mollusque d’eau douce de l'Amérique du Nord, le Planorbir dilatatus, rencontré
D @2 cuomou nr nrrs mvns. pour la première fois en l869, à Pendleton et à Gortou, dans des canaux qui recevaient les détritus de lütpluchage du colon de deux tilatures. Depuis, ce mollusque a pris un grand développe- ment, en même temps qu'un charmant polype d’eau d0uce,'le Plumatella rspens, des branches mortes duquel le Planorbe paraît faire sa nourriture favorite. En étudiant toutes les circonstances de la découverte du mollusque, M. Rogers est arrivé àcette conclusion qu’il avait été importé en Angleterre dans des balles de coton américain. Pendant la guerre civile d'Amérique, beaucoup de ces halles de coton avaient été employées comme défenses auprès des cours d'eau, ou comme barricades pour les bateaux. Quelques-unes avaient sans doute été submergées acci- dentellement, et la dessication qu'on leur avait fait subir avant de les vendre n’avait pas empêché le frai des planorbes adhérant aux libres textiles d'arriver à I’éclosion dans les canaux où les déchets de Yépluohage avaient été jetés. R. Vron. (}llll0NlllUE ET FAITS DIVERS. ` Une Araignée oanimcusc. ·- On a rejeté, comme empreints d'exagération, la `plupart des récits de morsures d'araignées pouvant amener la mort. Voici cependant un exemple authen- tique qui prouve combien est dangereuse la morsure de certaines especes d'aranéîdes. M. Meek, de Waiwcra (Nouvelle Zélande) écrit au c Science Gossip » que son fils, un homme dc 3l ans, a_ été mordu au dos pendant son sommeil par une araignée qu'on désigne dans le pays sous le nom de Katipo. C'est une petite araignée, grosse comme un pois, et d'une couleur tirant sur le noir. Le jeune homme, qui s’était emparé de Varaignée, fut soigné immédiatement. Pendant que sa mère suçait la blessure, , le père courait chercher un médecin. La douleur était fort vive ' et se faisait sentir jusque dans l’aine. Le médecin appliqua l'am- moniaque; néanmoins la douleur persista tout aussi violcule au · j Pülllt d'&|’|‘&¢ll6t‘ UBS phîlltêû ùtl ¤l¤l&d0 ; SOUICUIBIIC BIIB 86 pûth 5 " l
I" l CIIIOIIQUI xr nrrs nwns. î63 · vers l’épine dorsale, les bras et la poitrine. Le jour suivant, la douleur était encore plus intense; elle se portait aux jambes, · dont les veines s’enf1aient._ Des cataplasmes furent appliqués sur la plaie; il en sortit une grande quantité d'un fluide noiràtre. L’après·midi du second jour, la douleur n'avait pas cessé dans les jambes et les orteils. Le médecin prescrivit un liniment dont ` on frotta les cuisses du malade, et qui fit suinter à travers la peau de grosses gouttes d'un fluide noir comme de l’encre ; et le jeune homme commença des lors à aller mieux. Du lundi au vendredi, il avait maigri de 6 kil. ' Un chef néo-zélandais assura à M. Meek que la morsure du · Katipo est souvent fatale aux naturels. llssontd’ailleurs persuadés que la guérison n'est possible que si l'on brûle l'araignée ; aussi la cherchent·ils avec soin, et vont·ils jusqu'a brûler la maison lorsque leurs recherches sont infructueuses. M. Meek dit que la . morsure même des serpents d’Australie n'est pas suivie d’aussi cruelles souffrances. ` Un singe artthropoïde dans l'Amérique du Sud. — On sait que la présence du Gorille en Afrique n'a été constatée que tout ré- cemment, donnant ainsi une confirmation tardive de certains passages des auteurs classiques. - Les forêts du Brésil sont jusqu'ici fort mal connues, et elles nous réservent peut·étre une découverte du même genre. Du moins, les naturels de l’Amérique du Sud, qui, comme tous les sauvages, doivent étre de bons observateurs, sont fermement convaincus de l'existenee d'un singe anthropoïdc dans l'épaisseur des forêts vierges. Les Chiliens l'appellent Trance, et prétendent qu'il habite les forêts des Cordilières. Un ol'ficier Chilien très·intel|igent, Gallegso, a assuré à M. Masters que l'existence de cet animal n'est pas douteuse, et qu'iI a la forme d'un homme sauvage à la peau hérissée de poils raides. On dit qu’il sort de ses retraites impénétrables pour venir attaquer le bétail. ' Humholdt mentionne cette tradition d'un singe monstrueux, qui · a été considérée comme une légende se rapportant sans doute à ·
_ 264 canonique sr rurs mvsas. • un singe fossile dont on trouve les ossements dans l’Amérique du Sud. —- Dans les récits de Barrington Brown sur la Guyane anglaise, on trouve l'indication d'un monstre semblable dans ce pays. Un soir, dit-il, nous entendîmes un sitiiement bruyant et pronlongé sur un ton mélancolique, partir des profondeurs de la forêt. Quelques-uns des hommes s'écrièrent avec elîroi : C’est le Didi. » Le Didi, suivant les Indiens, est un homme sauvage, au corps petit, trapu et vigoureux, couvert de poils, et qui habite les forêts; on croità son existence dans toute la Guyane anglaise, brésilienne et le Vénézuéla. Un bucheron des environs de la , rivière Demerara assura même à M. Brown qu'il avait eu un jour à soutenir une lutte terrible contre deux Didis, un mâle et une femelle. M. Francis Allen, qui rapporte tous ces témoignages dans le a Science Gossip » conclut En la nécessité de recherches sérieuses pour éclaircir cc point intéressant. Nous concluerons comme lui, en espérant que notre collègue M. de Valois, qui a déjà séjourné longtemps dans l’Amérique du Sud et qui doit y retourner prochainement, pourra nous donner un jour d'uti|es renseigne- ments sur ce sujet._ Une crevette d'eau douce. -— Les crustacés de la tribu des Palé- moniens sont, en général, exclusivement habitants des côtes maritimes, et il n’y en a qu’un très-petit nombre d’espèces qui aient été rencontrées dans les eaux douces. Aussi ` croyons-nous devoir signaler la capture que nous avons faite, dans les premiers ` jours du mois, d’une charmante petite crevette, au corps hyalin, taeheté de points verdàtres, et que nous pensons pouvoir rappor- ter à l'Hippolyte Desmarestit. L’individu unique capturé en avril provient de l'entaille tourbeuse du marais des Trois vacl1es,entre la route de Longueau et le chemin de Bouti\leric.—-Notre collègue I M. Alphonse Lefebvre avait déjà pris cette espèce en plusieurs V exemplaires, il y a quelques années, dans les marais de liivery. L- Nous ne croyons pas qu’elle,ait jamais été signalée en d’autres points de la région. R. Vron. `
anuouannn. 265 BlBl.l0G|tAPlllE Par le Président de la Société. Le Bulletin n° 9 de la Societé entomologique suisse donne la description des Otiorhynchus du Caucase, par M. Stierlin, et la C traduction d'une étude sur l'histoire naturelle des Phylloxeras,par M. Lichtenstein, de Montpellier. Une grande planche y montre l’état de l’insecte sous terre et sur la terre. Les entomologistes trouveront dans le XlII• volume des Mé- moires de la Société des Naturalistes de Brunn une révision du genre Trogosila et une description de Nitidulides nouvelles par M. Ritter. r La Revista scientitic0·industriale s'adresse surtout cette fois à _ i ceux qui s’occupent de Physique, de' Chimie et des applications de ces deux sciences à l'industrie. , La Société d’horticulture de Montdidicr a compris dans le A concours qu’elle a ouvert au mois de septembre, les insectes utiles et nuisibles, elle a tenu compte aussi de l’apiculture et _ voulu l’encourager par des récompenses. , I Dans le Bulletin de la Société des sciences de Nancy, n" 3, je · F vous ferai remarquer une note de M. Fliche sur le développe- F ment des frondes des Trichomanés que l'hiver a épargnés. La ° végétation interrompue recommence au printemps et se fait ' toujours, a-t-il observé, a l'extrémité des frondes. M. le D' Hum- bert signale une nouvelle hybride des Primula et conclut que l’elal£0r longistyla est l’expression d'une végétation forte, tandis que le brcvistyla est celui d'une végétation faible due à la mau- , vaise qualité du sol ou a des circonstances extérieures qui ont ‘ nui a la plante. M. Friant présente sur le rôle du tcmporal dans la constitution du crâne des vertébrés, des considérations qui lui font admettre que le rocher est la seule portion fixe, que les trois autres por- tions qui sont seulement des lieux d’insertiou pour les muscles moteurs de la mâchoire, sont susceptibles de déplacement et d'un maximum et d'un minimum qui s’opère toujours au profit de l’appareiI`masticateur. Le Bulletin de la Société entomologique italienne renferme la suite de deux excellents travaux ; les insectes parasites et leurs victimes, par M. Rondani ; l’essai d'un catalogue de lépidoptères que termine M. Curô. J’y trouve aussi la suite des études de
I r 966 eoaaaaroimuu. M. Baudi sur les Ténébrionites d’lta|ie. Je ne dois point oublier les recherches de M. Cavanna sur les araignées. Je renvoie aux géologues le fascicule Ill des Actes de la Société toscane des sciences naturelles, convaincu qu’ils y liront avec _ intérêt les travaux de MM. d'Arcl1iardi et Forsyth. Dans les Actes de la Société italienne des sciences naturelles, j'ai rencontré un travail très·curieux de M. Delpino sur la dicho- gamie, c'est-à·dire la fécondation dans les fleurs dont l'orgaue mâle et l’organe femelle ne se developpent point en même temps ou`plutôt n’arrivent point en même temps à l'état adulte. Je le recommande aux botanistes. On y trouve aussi un catalogue des Araignées d‘ltalie, par M. Pavesi et des Annelides, par M. Pan- cerî. Les entomologistes, les géologues y trouveront aussi de . bonnes études. _ Nous devons à notre collègue M. Raquet, unc ' note sur la puissance d’hérêdité dans les porte-graines, sur laquelle j’avais appelé déjà votre attention. La Société d'horticulture du Loiret, qui sollicite l'écharige des publications, nous a envoyé le n°'3 de son Bulletin dans lequel j'ai remarqué l'extrait d’une conférence de M. Rossignol sur la ‘ marche de la séve. J. Gnman. C0llllESPONDANCli. Un de nos collègues, M. Dermigny, ancien pharmacien à Péronnei naturaliste zélé qui consacre une partie de ses loisirs à enseigner la Bo- tanique aux élèves de l’école communale de Péronne, nous adresse les communications suivantes: , (L. 27). — La note intéressante publiée dans le Bulletin de mars (n• b7. p. 226) me rappelle un fait communiqué à mon maitre et ami, Monsieur Chatin directeur de l‘École de pharmacie de Paris, le 2 octobre l860. Voici ce fait: · Le Phoque commun, ou Veau Marin, se nourrit de poissons. Mais un fait qui n’est signalé, croyons·nous, dans aucun ouvrage d’histoire naturelle et que nous avons observé nous·même avec attention, à notre foireli octobre l860), c'est que cet animal a la précaution de les vider avec soin avant de les avaler. Pour cela il leur ouvre le ventre d'un coup de dents et avec la langue en chasse les intestins. Observations sur le Hannelon. — Appelé en l869, par Monsieur le sous·préfeI. de Péronne, à faire partie d’une commission du Comice agricole dans le but de rechercher les moyens de détruire le ver blanc du Hanneton; nous avons fait a propos de |'aecoup|ement des Hanne- tons, les observations suivantes, qui nous paraissent en contradiction
coausoormsica. 967 avec tout ce qui a été publié jusqn’ù ce jour. Nous lisons, en elïet, partout que dans l’ucccouplemcnt, le pénis charnu du mâle se rompt et [ reste, constamment engagé dans le canal étroit de l’oviducte. L’accou· l plemementdurerait 26 heures suivant les uns et 48 suivant les autres. L’acte terminé, le male cesse d’étreindre la femelle, et celle-ci le ` traine quelque temps à terre, renversé sur le dos, jusqu’à ce qu’il se détache d’elle, alors il ne tarde pas à mourir d'épuisement; quant à elle, elle ne survit que le temps nécessaire pour assurer le sort de sa progéniture, car une fois la ponte faite elle expire également. Dans |’intention d’examiner les œufs et les vers nouveau-nés, nous avions pris dans le bois du Mont Saint·Quentin dix couples unis, nous les avons placés avec soin dans une large boite contenant du . coton alin d’éviter les secousses. Rentré cher. nous, environ deux heures aprés la cueillette, à l’ouverture de la boite nous avons re- marqué que sur les dix couples unis,quatre seulement Pétaienl encore ; cela* nous donna alors l’idée de vériûer l’arrachement du pénis des mâles, nous avons alors contaté avec surprise qu’il n'en était·rien. V Nous mlmes alors les couples unis et ceux séparés à la surface d’un large pot rempli de terreau tamisé et légérement humide, nous recou- vrlmes ce pot avec un vaste entonnoir de verre de manière à pouvoir observer ce qui allait se passer - (il va sans dire que nous mimes des feuilles de frêne, chêne, etc, pour nourrir nos sujets). Nous étions au 40 mai 4869 — dix heures du matin. A quatre heures du soir plusieurs femelles descendaient sous terre. Le samedi 44 il une » heure de l'après-midi nous en vimes deux remonter à la surface dela terre, aussitôt deux mâles s’en approchèrent et la copulation se lit en moins de dix minutes ; — cette copulation ne dura en moyenne que huit à dia: heures. L’acte consommé, le mâle tombe en clïet sur le dos et se laisse traîner par la femelle, mais cela ne dure que quelques heures, et si aucun incident fortuit ne vient changer les choses naturelles, la sépa- ration se fait très·bz‘en sans déchirure de part et d'autre, alors la femetle s’enterre et si le male rencontre de nouvelles femelles, il les couvre de nouveau et cela plusieurs fois en huit jours, après quoi il reste comme engourdi pendant huit à quinze jours et meurt après. Pendant ces derniers jours il ne mange plus. Depuis ces expériences,il nous est souvent arrivé de rencontrer dans les bois et jardins des hannetons accouplés; il nous a sulli de frotter _ légèrement l’un et l'autre sous le ventre, pour que la séparation se fasse ‘ et cela sans déchirure; toutes les fois au contraire que nous les avons séparés brusquement, il y a eu rupture du pénis. Il est évident pour nous que dans l’état naturel les choses se passent sans accidents, comme cela a lieu chez le chien. Nous livrons ces observations à nos maitres en insectologie, il eux de voir si nous ne faisons pas erreur. ·
268 consseososncu. Un mot sur la Ficaire (Ficarla rammculoïdes, Ilœnch). Il y a ` quelques jours dans le bois de Rocogne, près Péronne, sur environ 20 pieds de ficaire examinés,quatre pieds présentaient les feuilles supé- rieures opposées. Tous les ouvrages que je possède (Pauqug, — Bota- nograp/zie belge. — Flore de Nornumdie. — Bauller) ne signalent pas ce fait, qui peut induire en erreur un jeune botaniste, n’ayant pour guides dans la détermination de la plante que Bantier on la Flore de Normandie. En effet, au n• 300 de la Flore de Bautier,nous trouvons : Feuilles allernes ou radicales ........ 30l. Feuilles opposées .......... Cnsuxris. Un élève se demandera alors ce qu’il doit faire et si la plante à feuilles les unes alternes, les autres opposées qu’il a entre les mains, est une plante inconnue. , · Même rectification it faire dans la Flore de Normandie. Il est vrai que dans cette flore, l’auteur ajoute pour le genre Clematis: tige lignense ; mais je crois que dans les nouvelles éditions de ces ouvrages, on pour- — rait mettre : _ Tige ligneuse, feuilles opposées sur foule la tige ..... · . . . . .... genre Cnsiwris. Tige herbacée, feuilles alterne: ou toutes radicales, quelquefois opposées à la par- tie supérieure de la tige ........... Cette observation me parait utile pour les personnes qui commencent la botanique; elle m’a été faite par plusieurs de mes élèves. Dttaulcuï, Péromte. Avis. -— La Bibliothèque de la Société est transférée il la Halleaua: Grains (entree par |'ancien bureau de la Recette municipale). L’Archiviste prévient ses collègues qu’il s’y trouvera deux fois par semaine : le mardi et le vendredi, de L h. à 5 h. du soir, pour le _ pret des volumes. Les Dipldmes de membres de la Société l.innéenne sont mainte- nant terminés, et vont être envoyés aux membres correspondants et honoraires. — Les membres résidants peuvent les retirer contre la somme de 2 francs. - (S’sdresser à l'archiviste, les jours et heures - ci-dessus indiqués. Séance générale, le Samedi li mai 4877, ii 8 h. du soir. Section de Zoologie, Séance le Vendredi L mai, à 6 h. _ Section de Géologie, Séance le Jeudi 40 mai, à L h. l Le Rédacteur en chef: R. VION. Amiens. — Imp. de Lenoeblleronnrt, Delattr•·l.e¤oo|, saw. I
" I I I SULIETE LINNEENNE in Nülill un ti FRANCE. r —...._.ï BULLETIN MENSUEL. N° 60. — 1°* Jnin 1877. -— 6• Année. - T. lll. Anassssn : Les Ouvrages, Manuscrits et Communications intéressant la · rédaction du Bulletin`, à M. René Vion, rue Voiture, 8, à Amiens. Les demandes d’Abonnement et les Cotisations (en timbres·poste), A Il. Edmond Daum, Trésorier, rue Neuve, 10, Amiens. Le Bulletin est envoyé gratuitement ai tous les Membres payants; il`est adressé aux Sociétés scientifiques par voie d’échange. 4 Prix de l’abonnement, 3 r. par an (2 fr. pour les Ecclésiastiques, les instituteurs et les lnstitutrices). SOMMAIRE. — Séance générale du 14 avril 1877, p. 269. — Les Poissons bizarres, par M. R. Vion, p. 271. —- La Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen en excursion à Amiens, par M. L. Boutillier, p. 276. — Bibliographie, par le Président de la Société, p. 281. — Avis, Séances, p. 281. EXTRAIT DES P|illCÈ8·VEliBll|lX. seance essaim.: nu 14 avan. 1877. Présidence de M. Gaamn. ‘ Anmssrons: MM. Maauorrm, de Paris, et Ch. Baisour na Baanavrnna, de Saint·Germain·en-Laye, présentés dans la der- nière séance sont admis comme membres honoraires. M. Durinasux, capitaine du Génie à Amiens,est admis comme membre résidant. _ Patsanrarronz MM. Garnier et Carpentier présentent, pour étre admis en qualité de membre non-résidant M. Ernest n'Acr, géologue et numismate, à Paris, boulevard Malesherbes, 10. 6• sauts. 60 .
270 stmcssf raoclzs-vsuunux. Coannsronmuvcsz t• M. le Président de la Commission d'or- ganisation de l’Exposition de Compiègne informe que notre collection d'insectes est admise gratuitement dans la section de Yenseignement. 2* Règlement général de l'Exposition. l 3" Deux lettres d'agents otïrunt leurs services pour représenter la Société à cette Exposition. · 4** La Société d'Histoire naturelle de Senckenberg, Francfort, annonce l’envoi du volume de l875·76 et accuse réception des Bulletins envoyés. ` 5° Le Ministère de l’Instruction publique et des Beaux·Arts accuse réception des volumes qui lui ont été remis pour la Société d‘Études des Sciences naturelles de Marseille. ° 6° Lettre de M. le Maire d’Amiens autorisant la Société à se servir de deux armoires sans emploi à la ljalle-aux-Grains. 7• M. le Président de la Société d'Horticulture de Picardie invite le Président de la Société Linnéenne a assister à la séance générale et publique du 25 mars. 8° La Société Belge de Microscopie annonce l’envoi du pre- mier volume de ses Annales et des premiers procès-verbaux des ' séances de la troisième année. 9• La Société Linnéenne de Bordeaux envoie les tomes XXIX et XXX de ses publications. t0• M. Boutillier, président de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen, envoie le programme d’une excursion à Beauvais projetée par cette Société pour les 17 et l8 juin pro- chain. Il ajoute que les membres de la Société de Rouen seraient · heureux de rencontrer à Beauvais les membres de notre Société. · Cette proposition ne pouvait trouver qu'un accueil des plus sym- pathiques parmi nous, et plusieurs membres présents promettent d'aller à Beauvais à la date indiquée, pour renouveler connais- sance avec leurs collègues de Rouen. · M. le Président informera M. Boutillier de cette résolu- tion. ~ .
g I i us rorssons amnns. 271 i il° La Société Adriatique des Sciences naturelles de Trieste demande l'échange des publications. — Cette proposition est acceptée. I2" M. Dermigny de Pêronne envoie quelques notes sur des faits d’_hîstoire naturelle qu'il a observés. 13** Programme du Congrès international des Botanistes à Amsterdam. ' ~ M· Prospectus divers. _ M. le Président entretient ensuite la Société de plusieurs questions relatives ài ses publications. Le Secrétaire, L. Caarszmaa. Les Poissons bizarres. · Ceux qui ont pu visiter un des aquariums marins que possède ° la France ou |’Angleterre, connaissent bien l’Hipp0campe ou cheval de mer. La nature coriace, l'aspect étrange de ce petit poisson le font rechercher comme un ornement nécessaire de ces bassins où l'on rassemble tout ce qui peut intéresser les visiteurs. s · Imaginez un petit corps de un décimètre à un décimètre etdemi de longueur, surmonté d‘une tète ressemblant à celle d’un cheval, el terminé, à sa partie inférieure ou postérieure, par une queue souple, flexible et pointue -et vous aurez une idée de l'aspect général d’un Hippoeampeq Examinons ce petit corps de plus près: nous le trouverons couvert de plaques ou d'écailles ` cornées, et présentant sur toute sa surface des angles pointus et _ des bords tranchants. Deux gros yeux saillants, dont chacun se i meut d'une façon indépendante de l'autrc, ajoutent à l'aspect bizarre de la tête, tandis que le corps est souvent enveloppé de longs rubans d'herbes marines, parmi lesquelles ces petits êtres vont se nicher, et qui contribuent à les faire prendre pour quel- que création mythologique. La queue flexible qui termine le corps est chargée d’un role important: c'est elle qui attache ces poissons à un objet fixe. Nous les voyons généralement dans l’aquarium, se balançant, l ;
212 Les rorssons aiznass. . pour ainsi dire, sur leur queue, qui s’enr0ule autour d’une algue; leur corps est redressé, et leur tête semble jeter des regards circonspects à travers les ondes de cette mer en minia- ture. Lorsqu'i|s se détachent de leur support, ils nagent debout, au moyen de deux nageoires pectorales, placées près de leur cou et qui, se redressant comme deux oreilles, contribuent à donner a la tète une ressemblance frappante avec une tétede cheval. Ces nageoires, agitées par de rapides vibrations, commu- · niquentu a l’animal une grande vitesse de propulsion; la nageoire dorsale, placée vers l’cxtrémité postérieure du corps, aide éga- lement à. la natation. · Quelques particularités de la structure intérieure de l’Hippo- campe méritent une courte description. On sait que les ouïes, · d'un rouge vif, des poissons ordinaires ont la forme d'un peigne dont les dents seraient représentées par de délicats appendices ; ces processus consistent en un réseau de vaisseaux capillaires dans lesquels le sang est exposé à l’oxygène de l’eau, et revivifié. _ Dans les Hippocampes, au contraire, les ouïes ne présentent pas cette_apparence pectinée: elles ont la forme` de toulîes ou de houppes de tilaments délicats, qui rayonnent des arcs bran- chiaux. C’est de cette particularité que provient le nom de Lophobranchcs (branchies en houppes); et les Syngnalhss ou V Poissons·tuyaux ont une structure branchiale analogue à celle des Hippocampes. —— On sait généralement aussi que les ouîes des poissons ordinaires sont recouvertes d’une plaque cornée, ' qui est désignée sous le nom d’opercule branchial. C’est par une vive compression de cet opercule sur les ouîes, que l'eau qui a servi à la respiration est rejetée des ouîes, et fait place à l'eau nouvelle qui y afilue.— Dans les Hippocampes, d’autre part, l’opercule branchial n'est pas ouvert ou libre à ses bords infé- rieur et postérieur ; mais il est fortement attaché par ses bords aux tissus voisins, et rendu ainsi immobile. Seulement, en un point de la circonférence, se trouve une petite ouverture, par laquelle l'eau qui sert a la respiration s’échappe des ouîes.
mns roissoras nizuuiss. 273 On trouve les Hippocampes dans les mers tropicales et, plus 1 près de nous, dans la Méditerranée, dans la Manche et même sur les cotes d’l:îspagne et de France. Ils paraissentsc nourrir de vers et de petits crustacés; ils sont extrêmement friands desœufs des autres poissons. Les soins qu'ils donnent ai leurs petits ne sont pas le trait le moins curieux de leur histoire. On sait qu’en général les poissons s'intéressent fort peu à leur progéniture; il est donc surprenant de rencontrer, dans les petits êtres qui nous occupent, des signes manifestes d’attachement, et d'amour paternel. Palerncl, disons-nous, car ce n'est point, comme on pourrait s'y attendre, la mère qui prend soin des jeunes ; le rôle de nourrice est déyolu aux mâles, qui s’en acquittent d’ailleurs ` très-fidèlement. l..’Hippocampe mâle possède, à la naissance de _ la queue, une petite poche qui n'existe pas chez la femelle. C’cst dans cette poche que sont déposés les œufs pondus par,cette dernière; c'est la qu'ils sont couvés et qu'ils éclosent. Lane s’arrête pas encore le rôle du père de famille; les petits, pendant un certain temps, ne s‘éloignent qu’à peu de distance, ct dès qu'un danger les menace, ils reviennent chercher un refuge ' dans la poche paternelle. Ces mœurs, que nous admirons chez les Kanguroos, doivent nous sembler plus extraordinaires encore chez les animaux d'un ordre moins élevé. · Les P0issons·tuyaux ou Syngnalhcs sont très-voisins des Hippocampesz ils tirent leur nom de la forme amincie ct allongée · de leur corps, ainsi que du fait que leur museau forme un long · tuyau à Yextrémité duquel s’ouvre la bouche. Ces poissons sont très·vi|'s dans leursmouvements, et ils s'élancent à travers l'eau _ avec tant de rapidité que souvent l’œil a peine à les suivre. De · même que chez les Hippocampes, ce sont les Syngnathes mâles qui prennent le plus tendre soin de leur progéniture. ~ De toutes les étrangetés que nous offre la classe des poissons, ' il n'en est peut·être pas de plus remarquable que celle des Pois- sons-archers ou tireurs, qui habitent les mers du Japon et le Grand-Archipel. Lorsqu'on les tient dans un aquarium, on peut
274 Las roissons mznnns. les voir lancer, de leur museau allongé, des gouttelettes d'eau sur les mouches et autres insectes qui attirent leur attention ; à un mètre de distance, ils frappent leur but avec une adresse incomparable. Une autre curieuse espèce de poissons·tireurs est le Chœtodon. Celui-ci possède un bee proéminent, formé par le prolongement des mâchoires, et c'cst de ce bec, comme d’un canon de fusil, que partent les gouttelettes d'eau qui vont frapper les insectes sur les plantes où ils sont posés. On connaît différentes espèces de poissons qui peuvent vivre assez longtemps hors de l'eau ; ‘mais il en est qui, d’eux-mêmes, et par un acte habituel de leur existence, quittent l'eau de leurs rivières, et se transportent sur la terre. Le plus celebre de ccs poissons anormaux est la Perche grimpeuse ou Anabas scandms de l’lnde, qui habite les Ganges et se rencontre aussi dans les lacs et les étangs de l’Asie. On peut voir ees poissons quitter l'eau et cheminer sur le sol, d'une démarche saccadée, en s'appuyant sur les fortes épines de leurs nageoires. Leurs migrations d’un· étang à l'autre paraissent être faites en vue de » la recherche de nouveaux pâturages, spécialement dans la saison sèche, et lorsque l'eau de l’étaug qu’ils habitent devient peu profonde. Le nom donné par les Hindous à ce poisson signifie a grimpant aux arbres » ; mais, bien que des voyageurs pré- tendent avoir vu la Perche grimpeuse escaladant les arbres, il i est probable qu'il faut reléguer ces récits avec ceux des pluies de _ poissons. Quant à la faculté que possèdent ees poissons de vivre cinq ou six jours hors de l'eau, elle est réelle et s’explique par la forme contournée de certains os de la tête ; ces os forment ainsi ' une sorte de labyrinthe, dans les siuuosités duquel séjourne une · petite provision d’eau, suffisante pour maintenir les ouies hu- mectées. Les singuliers Lcpidosircns ou Poissons de fange, qui se trou- vent eu Afrique, dans la Gambie, et en Amérique, dans le fleuve · des Amazones, offrent une particularité de structure qui leur permet encore plus complètement de vivre hors de l'eau. Dans I
Las rorssous niznass. 275 la plupart des poissons, on trouve un sac appelé vessie à air ou vessie natatoire, et dont l'usage est généralement de modifier la gravité spécifique de ces animaux,et, par l’expansion ou la com- pression de l'air q·u'elle contient, de leur permettre de s'élever ou de s'enl'oncer dans l’eauà volonté. Dans les Lépidosirens, cette ` vessie se partage extérieurement en deux sacs, et chacune de ces divisions présente à l'intérieur une structure cellulaire qui res- semble à celle des poumons dans les animaux plus élevés. Cette vessie à air compliquée communique avec la bouche et le gosier . par un tube qui correspond a une trachée·artère. Les narines de ces Poissons de (ange s’ouvrent d'ail|eurs en arrière dans la bouche, tandis que, dans tous les autres poissons, un seul genre excepté, les narines sont des cavités simples, fermées comme des poches. Remarquons enlin que les Lépidosirens sont pourvus de véritables ouîes, commes les habitants ordinaires de nos eaux. · Ces diverses remarques permettent de comprendre comment ces Poissons peuvent exister hors de l’eau pendant des mois · entiers; A l’approche de la saison chaude, les Poissons de lange quittent leur liquide élémentet se faulilent dans la bourbe molle de leurs rivières. Là, ils se creusent une sorte de nid, où ils s’enronlent, repliés sur eux-mêmes: et lorsque la bourbe se des- sèche et devient dure, les poissons demeurent dans cette tombe temporaire, respirant pendant toute la saison chaude comme de véritables animaux terrestres, au moyen du sac qui leur sert de _ poumons. Quand revient la saison humide, les poissons sont réveillés de lcur état de semi-torpeur par les premières pluies qui viennent humecter la lange sèche qui les enveloppe; et lorsque les étangs et les rivières ont repris leur profondeur ac- ' coutumée, les Lépidosirens sortent de leurs nids, vont chercher l'eau, respirent au moyen de leurs ouïes, et reprennent une " existence aquatique. Avec cette combinaison des caractères des animaux aquatiques et des animaux terrestres, il n'est pas étonnant que lion ait beaucoup discuté sur la véritable place que doivent occuper les Lépidosirens dans l'échelle animale. Toute- v
· 276 socisrt nss Anis nss scumcss nrrunnnnns DI nousn. fois, ils paraissent étre de vrais poissons et non pas des am- phibies. Citons encore parmi les êtres bizarres de cette classe, les Poiss0ns·gl0bes(Diodon, etc.) qui tirent leur nom de la faculté qu'ils ont de gonfler leur corps 'a volonté; et comme ce corps est couvert d’épines,on peut penser qu’ils présentent à. leurs ennemis un aspect redoutable, lorsqu'ils se sont ainsi dilatés. D’autres, les curieux Poissons-gachettes (Balislcs), présentent, _ en avant deleur premiere nageoire dorsale, une épine saillante ' qui conserve sa position redressée jusqu'à ce que le second rayon épineux de la nageoire soit déprimé, et qui se détend alors, par un mécanisme semblable à celui de la gachette d’un fusil. ll est singulier de trouver, dans cette arme défensive d’un poisson, une ' application mécanique familière à l’homme, et qu'it ne croit pas certainement avoir empruntée à un animal inférieur. (D’aprés le Cliamborfs Journal). H. Vion. Le Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen. Nos collègues ont conservé le meilleur souvenir de l'excursion que sont venus faire à Amiens, il y a près d’un an, les membres de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen. Nous venons de recevoir le compte rendu de cette excursion pour la partie géologique et nous nous empressons de le publier, tout en nous déclarant confus de la part trop grande d’éloges et de remerciements qui nous est faite par M. L. Boutillier. ` Nous profitons de cette publication pour rappeler à nos collègues le rendez-vous qui nous a été si gracieusement assigné il Beauvais, , par les membres de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen, et dont la date est fixée au dimanche 47 juin. Msssisuas, » L’exeursion faite à Amiens par notre Société a été, sans ' ` contredit, l'une de ses plus brillantes promenades scientifiques. Réception infiniment cordiale de la part des membres de la Société Linnéeune du Nord de la France, compagnie nombreuse, L
socrsrs nxsnms ass sciences uaiunsasss na soun. 277 temps splendide, relations fort amicales, récoltes satisfaisantes, rien n’a manqué à l'éclat réjouissant de cette fête intime, a laquelle étaient conviés les amateurs voués au culte attentif des , choses de la nature. - V Pour les géologues, — dont je viens rapporter les travaux du jour, -— cette attrayante excursion se résumait en deux mots : Saint·Acheul et Saint-Maurice. Je commence par Saint·Acheul, localité bien connue dont le nom fait toujours vibrer le souvenir d'un collegue regretté, l'illustre Boucher de Perthes. Qui nesait que c’est aux études persévérantes de cet obser- vateur sagace et aux savantes recherches provoquées par ses assertions persistantes que la géologie est redevable de l'une de ses plus retentissantes conquêtes 2 ` Est-il, en effet, rien de plus palpitant d'intérét que les graves questions qui portent sur l’origine de notre espece 7... En nous révélant l'homme préhistorique, Boucher de Perthes a bien a mérité de la science. Grâce à ses précieuses instructions, des investigateurs autorisés ne tardèrent pas à recueillir de nouvelles preuves contirmatives, et bientôt fut proclamée la contempora- néité de l'homme et de ces grandes espèces de mammifères, dont les restes fossiles sont partout associés à des débris de l’industrie humaine dans des dépôts purs de tout dérangement. Personne aujourd‘hui, dans le monde compétent, ne doute de · l'antériorité de ces vestiges au phénomène diluvien qui a entraîné les uns et les autres dans les couches où ils furent enfouis. Aussi l’existcnce de l'homme antéhistorique est-elle une incontestable vérité scientifique, d‘ailleurs attestée par d’irréfutables témoi- gnages. Les fastes sévères de l’l:listoire et les légendes voilées de la Fable nous montrent le berceau de l'humanité en plein age du Fer, et nous savons pertinemment que nos antiques ancêtres, avant de parvenir à cette époque de civilisation relative, ont traversé les longues étapes des ages du Mammouth, de l’0urs des cavernes, du tienne, de la Pierre et du Bronze. ` . ·
278 sociart urs xms nas scuutcns uxrunanxas on aousu. _ Après avoir rendu cet hommage mérité à la mémoire d'un géologue éminent, je vais donner quelques indications précises i sur la nature et la constitution du gisement que ses glorieuses _ découvertes ont rendu célèbre. A un kilomètre d'Amiens, vers le sud et dans le voisinage dc l'aneien collège des jésuites de Saint-Acheul, existent plusieurs carrières creusées dans une masse caillouteusc, appartenant au diluvium gris du terrain quaternaire. Situé à 45 mètres au-dessus du niveau de la mer et à 30 mètres au-dessus du fond de la vallée de la Somme, cet important dépôt repose immédiatement sur la craie. ll atteint une épaisseur variable de 6 à 8 mètres ; ' et, bien que sa stratification tourmentée présente dans les tran- chées en cours d’exploitation un facies très-irrégulier, ses allures affectent néanmoins dans son ensemble une direction sensible- ment horizontale. Ce banc de transport est formé de deux lits distincts, à peu près égaux, dont la hauteur varie selon les ondulations du sol. La partie inférieure, souvent très-contournée, est composée de nombreux cailloux de toutes dimensions, de gravier, de sable et de rares blocs de roches du bassin géologique environnant. Ces divers matériaux sont confusément distribués dans la masse, sans ordre de grosseur et dans les positions les plus bizarres. Tous les cailloux ont été fournis par le silex pyromaque de la craie blanche et offrent les teintes sombres tirant sur le noir qui caraetérisentce minéral dans ladite formation. La plupart de ces cailloux sont cassés et portent des traces plus ou moins accusées de frottement; beaucoup sont roulés, quelques-uns même entièrement arrondis comme des galets. C'est principa- lement à la base de ce lit que se trouvent, mélés aux hachettes en silex façonnées de main 'd’homme, les ossements de grands mammifères earnassiers et berbivores qui ont disparu depuis des siècles de la surface terrestre, et dont voici les espèces les plus communes : Bos primîgenius, Bojanus ; Cervus larandus priseur, Cuvier; Ccrous somommsir, Cuvier; Elephas primigcnius, ` n
socttrt ons Anis mis scraucas nnuananns on IOUBN. 279 Blumenbacb; Equus fossitis, Owen; Folia spelœn, Owen; Hyœna _ spelœa, Cuvier; Rltinoccros lichorhinus, Cuvier; Uma: spolœut, Blumenbach. Le lit supérieur du banc est constitué par un amas de sable lin limoneux,de couleurjaunàtre, contenant quantité de coquilles tluviatiles, paludéennes et terrestres, absolument identiques à celles des mollusques qui vivent encore dans la région. Les fouilles de Saint-Acheul ont été succes ivement l’objet ' d'études suivies et fructueuses de la part de MM. Boucher de Perthcs, Buteux, Rigollot, Prestwicli, de Mercey et René Vion, qui nous ont fait connaitre dans diverses publications scienti- fiques l'instructif résultat de leurs savantes recherches. J’arrive maintenant, Messieurs, a la seconde station géolo- gique de l'excursion. Sur la rive droite de la Somme, tout près d'Amiens, s’élève le coteau de Saint Maurice, où Vexploitation d’une vaste carrière a mis à jour une magnifique coupe, d'environ 30 mètres de hauteur, présentant les groupes bien définis de l'étage de la Craic blanche dans cette contrée ; la craie à Micraster c0r-lealu- ` dinarium ou craie blanche inférieure, et la craie à Micraslcr cor- angufnum ou craie blanche moyenne. Ces deux groupes y sont nettement séparés par une mince couche endurcie de chaux phosphatée noduleuse, d’une épaisseur de 40 à l5 centi- mètres, et dont les nodules, fréquemment tapissés à l'intérieur de Pyrolusite dcndritique, sont de dimensions variables, n'excé· dant toutefois pas la grosseur d’une orange. · l Uassise inférieure, irrégulièrement traversée par des lits de silex pyromaque noir, se compose de craie d'un blanc grisâtre et passablement dure, surtout à sa base. Le Micrarler c0r·teslu- dinarium, qui la caractérise, y est accompagné des fossiles par- ticuliers à cette zone. lfassise supérieure olfre une roche semblable à celle du groupe inférieur, mais beaucoup plus tendre. Ses silex, pour la plupart tuberculeux, sont parfois recouverts d’une croûte violacée de
280 socrtrt nas nus nas sciences rurunntmns na nous!. . calcaire siliceux manganésifère. Dans un rayon de 2 mètres au· dessus de la couche à nodules de chaux phosphatée, les fossiles · sont assez abondants. L'on y rencontre, avec le Micrasler cor- anguinum et le Bclamnitcr subvmtricosum, types spéciaux à ce g niveau, des coquilles de Mollusques acéphales et de Mollusques brachiopodes, des Annélides, des Echinodermes, des Polypiers, etc. C'est ce même banc qui renferme le Dercelis elongalus, Agassiz, poisson fort curieux par sa forme allongée et ses dents acérées, ainsi que l’ln00¢ramus Mantelli, de Mercey, espèce très-large, plate et striée. Les géologues n’ayant pu étendre, comme ils l'auraient désiré, leurs recherches dans la carrière de Saint—Maurice, je veux essayer de donner une idée de la riche faune de cette localité en énumérant les trésors que M. Carpentier, d'Amiens, y a re- cueillis et qui remplissent les nombreux tiroirs du cabinet de ce savant, aussi modeste que sympathique. Je citerai tout d’abord de superbes exemplaires du Dercelis ‘ clongatus, Agassiz; une énorme pince dc Crustacé; un fragment . d'une grande Ammonile inédite, et un magnifique lnoccramus lotus, Mantell, coquille très·t‘ragi|e et excessivement rare dans È ce gisement. Puis, des Asléries, des Bryozoaircs, des Echîn0· dmnes, des Entomostracés, des Foraminifém, des Polypiers et des Spongiaircs, en nombre considérable. Enlln, un ensemble ' des plus variés de Pcigncs, de Janircs, d’Hutlm, d'lnoc¢ramcs, de Térébratules, de Térébralelles, de Cranies, de Scalpels, etc. · A toutes ces merveilles viennent s’a]outer quelques échantillons do minéralogie vraiment dignes de remarque, tels que : des Silex calcédonieux eoncrétionncs, des Bois fossilisés, du Fer ' sulfuré hépatique cristallisé ct du Fer oxydé hydraté silicifère ; le tout provenant aussi de Saint-Maurice. Ma tâche est tlnie, Messieurs, mais il me reste un devoir de gratitude à remplir envers les hommes de science et de cœur qui ont bien voulu nous guider, dans [notre excursion, des lumieres de leur expérience. Merci donc, et de la part de tous, a nos
mmoonrnu. $1 aimables collègues de la Société Linnéenne du Nord de la France; t merci, tout particulièrement, a M. Garnier, le digne président · de cette savante Compagnie, a M. Vion père, à M. René Vion, à M. Carpentier, à M. Gonse, ainsi qu'à M. Charles·Borély, l’érudit conservateur du Musée de Picardie. L. Bou1·u.r.rn. _ BlBI.l0GltAPlllB — Par le Président de la Société. Dans les Annales de la Société Horticole, Vigneronne et Forestière de Troyes, vous trouverez, en dehors des comptes rendus d'ouvrages ou d’exposition, un cours de botanique été- · mentaire par M. Maison, qui me parait fort simple eta la portée de l’auditoire modeste auquel il s’adresse. La Société d’Histoire naturelle de Toulouse publie le Catalogue des Mollusques de la Haute-Garonne, par M. Alfred de Saint- Simon, et celui des Staphylins de la méme région,par M. Marquet. En lisant ces publications, j’ai regretté les longs retards qui s’opposent à l'impression du Catalogue des Coléoptères de notre pa s. _ . Notre collègue M. Debray nous a fait part de diverses obser- vations géologiques qu’il a publiées dans les Annales de la . Société Géologique du Nord. . ~ La Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen, dont quelques membres nous ont rendu visite a Amiens, et dont nous avons pu apprécier le zèle et les connaissances variées, a donné la suite des Lépidoptéres de la Seine-Inférieure, par M. Georges Vivet. C'est un bon travail qu'i| nous faudra imiter, mais dont nous sommes loin d’avoir réuni encore tous les éléments. ` · Enfin, Messieurs, nous avons'reçu du Musée national de Rio- _ de-Janeiro le premier numéro d’Archives, qu'il se propose de _ faire paraître en conformité du règlement qui réorganise cet établissement. ` Les divers volumes que je vous présente aujourd’hui se- ' raient, j’en suis certain, l’objet de rapports très·bien accueillis, si queIqu’un de vous se chargeait de nous en rendre compte. — Nous avons reçu de Ia Société Physico·économique de Kœ· nisberg, les tomes XIV et XV de ses Mémoires. Les botanistes qui voudront lire le procès·verbal des séances tenues parla
282 nm.ionnrim. , Société Botanique de Prusse le 6 octobre 4872,le 5 octobre 4873, . et le 6 octobre 4874, auront une idée de l'importance des additions qu’ont faites à la flore les explorations nouvelles. Ils y trouveront ensuite une note de M. Seydler faisant connaître les résultats de ses recherches botaniques dans les environs de _ Heilsberg. — Ceux qui s’occupent de tératologie végétale ne liront point sans intérêt les articlesde M. Caspary sur le déve- loppement anormal d'une racine de Brassîca napus et de Bela oulguris, et sur les diverses formes que le Picea czrelsa peut affecter. _ —- Les transactions de la Société géologique d’Edimbourg (vol.ll partie Ill), sont consacrés, comme tous les travaux de cette compagnie, a l’étude géologique de l'Ecosse. Je les renvoie à nos géologues, seuls capables de vous les faire connaitre d'une ma- nière compétente. Je leur recommande le discours de M. le président Geikie à l’occasion du 40° anniversaire de la Société et celui de M. Andrew Taylor sur la probabilité des calculs relatifs à Yantiquité de la terre. — Le Bulletin 64 de la Société d’agriculture, d’horticulture et d'acclimatation de Nice est rempli de communications sur le Phyllozera, qui sont la preuve qu’on n'a point encore trouvé le moyen de se débarrasser de ce terrible ravageur. ·- l.'Apiculteur du mois de novembre nous rend compte de l'exposition d’insectes utiles et nuisibles organisée par ses soins. Nous trouvons parmi les lauréats deux de nos collègues : M. Leriche pour son enseignement inseclologique, et notre excellent archi- viste, M. Volland, pourla propagande qu'il a si heureusement faite pour le développement chez nous dc l'apiculture, dont on ne connait point assez l’imp0rtance et les produits. —LeBulletin n° 3 de laSociété d’études des sciences naturelles J deNlmescontientune traduction par M.Joly d’un travail de M.Eal0n _ sur les Ephémérines. Je signale ce travail emprunté aux tran- sactions de la Société entomologique de Londres à ceux de nos collègues qui voudraient s’occuper de cette tribu des Névropteres. ` -—· Les Annales de la Société d'Agriculture de la Dordogne (9• et 40• livraisons) ne renferment que les documents relatifs au concours régional de 4876 tenu à Saint-Astier et les rapports sur les diverses parties de l’exposition que la Société d`Agriculture y avait tenue. Vous verrez par ces rapports l’ordre et l'excellente méthode qui ont présidé à ces concours et le but utile et pra- tique qu’on y a tougours poursuivi. I i o · l
‘ amrosaxrpn. 283 — Le Bulletin dc la Société entomologique italienne, n• 3 de l876, contient la suite des Diptères d'ltalie, par M. Rondani, _ des Ténébrionites, par M. Flaminio, de nouvelles recherches sur les Arachnides, par M. Costa. M. Ville y compare les apparitions : entomologiques des années lb75 et 4876 et conclut qu'elles ont été beaucoup plus rares en 1876. Les agriculteurs, dit-il, croient que e’est à Pavantage de Vagriculture; ils oublient que si les insectes _ nuisibles ont péri, les insectes utiles ont en le même sort et que les oiseaux qui se nourrissaient d'insectes ont dû se nourrir du grain et par conséquent détruire les semences dans les cam- pagnes. — M. Sonsino dans une lettre au docteur Tozzetti appelle son _attention sur une espèce de Mylabre (Mylabrù [ulgurila) qu’i| a entendu vanter en Egypte comme un spécifique contre l’hydrophobie. A ce numéro est jointe la lin du catalogue _ des coléoptères italiens, et la l'• série (coléoptères) du catalogue de la collection d’insectes du musée royal de Florence. Uue préface de M. Tozzetti fait connaitre la disposition adoptée pour la conservation et le classement. _ — Le Bulletin de la Société vaudoise des sciences naturelles ` publie la continuation du savant travail de M. A. Forel sur les faunes profondes du Leman. M. J.—B. Schnetzler y donne une note sur la Salamandre terrestre qui montre à quel point les con- ` , ditions physiques dans lesquelles sont placés les animaux, influent sur leur évolution; une autre sur les glandes du houblon qui produisent la lupuline; une troisième sur la formation de racines adventives sur une feuille de houblon tombée dans un _ aquarium, analogues a celles que nous voyons journellement sur les feuilles du cresson des fontaines, puis une autre sur l’intlnence de la lumière sur la direction des végétaux. ll constate que dans ces phénomènes d’héliotropisme les rayons bleus et violets agissent avec le plus d'intensité. — Le tome ll du Bulletin de la Société des sciences physiques et naturelles de Toulouse présente aux botanistes un intérêt tout particulier. M. Timba|—Lagrave y publie sous le titre de Rcliquiœ _ Pourrelianx trois ouvrages dc l’abbé Pourret que l'on peut con- sidérer comme inédits, tant les exemplaires de ceux qui ont été ` publiés sont rares: l'ltinéraire pour les Pyrénées, la Monographie · de Cistinées et le Chloris Narbonensis, auxquels ses notes ajoutent un nouveau prix. Il le fait précéder d’une biographie de Pourret, savant botaniste de la fin du siécle dernier. L‘exploration du massif d’Arbas et des environs de Muret dans la Haute-
' niantosnrm. ` 284 Garonne fournissent li M. Timbal-Lagrave la matière d’un catalogue des plantes de ces parties du département et une foule d'obscrvatio¤s et de notes critiques sur les plantes nouvelles et sur celles dont la synonymie avait été jusque-là mal établie. —Dans le Bulletin d’insectologie agricole,.M. de la Illanchère, . poursuivant son cours d’ent0mol0gie élémentaire, traite des [ outils de Yentomologiste. On lit dans le méme Bulletin un article sur le Doryphore et sa destruction. Iïarseniate de cuivre parait un ingrédient tout puissant, mais il existe un destructeur naturel c’cst le Guiracc Ludouiciana, le gros bec à poitrine rosa qui le poursuit avec un véritable acharnement, et que,p0ur cette raison, les cultivateurs respectent et protègent. J. Ganmsa. · Avis. — Les personnes qui voudraient prendre part à l’excursio¤ de la Société à Beauvais, le 47 juin, sont priées de se faire inscrire, avant le 40 juin, chez M. Garnier, Président dela Société, rue des Rabuissons, 48; elles pourront ainsi profiter de la réduction de moitié sur le prix des places faite par le Chemin de fer du Nord à la Société Linnéenne. » La Bibliothèque de la Société est transférée à la Halle aux Grains (entrée par l'ancien bureau de la Recette municipale). L’Archiviste prévient ses collègues qu’il s’y trouvera deux fois par semaine : le mardi et le vendredi, de 4 h. à 5 h. du soir, pour le prêt des volumes. Les Diplome: de membres dela Société Linnéenne sont mainte- nant terminés, et vont être envoyés aux· membres correspondants et honoraires. — Les membres résidants peuvent les retirer contre la somme de 2 francs. — (S'adresscr à l’archiviste, les jours et heures ci · dessus indiqués. · · Séance générale, le Samedi 9 juin 4877, à 8 h. du soir. · Section de Zoologie, Séance le Vendredi 4•# juin, il L li. Seotionfde Géologie, Séance le Jeudi 44 juin, à 4 h. Le Rédacteur en chef : R. VION. Anlns. - lap. de Lenool-lterousrt, Delattro-Lsnool, racer.
r — i . ' l Sllllllllll LINNEENNE Nlllll] FRANCE L . Mi llll ll • A BULLETIN MENSUEL. N° 64.- l" Juillet 4877. -— 6• Année. - 'l`. Ill. Anaessna: Les Ouvraîîes, Manuscrits et Communications intéressant la rédaction du Bulletin, à . René Viou, rue Voiture, 8, à Amiens. ' Les demandes d’Abonnement et les Cotisations (en timbres-poste), A M. Edmond Dsuiar, Trésorier, rue Neuve, 40, Amiens. a Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est - adressé aux Sociétés scientifiques par voie d’échange. Prix de |’abonnement, 3 r. par an (2 fr. pour les Ecclésiastiques, les · _ instituteurs et les Institntrices). q SOMMAIRE. — Séance générale du 42 mai 4877, p. 885..- L’excursion de la Société Linnéenne à Beauvais, par M. R. Vion. p. 289. ·- La question des Germes, p. 294. — La migration des Lemmings, p. 294. — Recons- titution d’un Mammouth fossile, par M. Tissandier, p. 296. —· Bibliographie, par le Président de la Société, p. 298. —- Avis, Séances, p. 300. EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX. simon caatans nn 42 un 4877. Présidence de M. Gmunn. M. le Secrétaire Général n’ayant pu se rendre à la séance pour raison de santé, le Secrétaire Adjoint donne lecture du . proceswerbal de la séance précédente. ll est adopté sans observations. ' M. Volland informe la Société qu’elle est sur le point d'étre dépossédée du local que la Ville lui avait accordé pour en faire., É sa bibliothèque. ll est répondu que l’Administ1·ation ne voudra 6• sant:. 64 u V AÀ
286 saurons. rnocis·vnnux. pas nous retirer sans compensation cet emplacement où nous avions fait quelques frais d’installation. n M. d’Halloy nous annonce que notre collection des insectes utiles et nuisibles, reçue gratuitement à l’Exposition de Com- piégne, sera placée dans le Chalet de Vüdministration des Forêts, ce qui permet d’en retarder l’envoi. M. Fessard, sous·inspecteur é des Forêts, se charge de faire garder cette collection à laquelle M. d'Halloy joindra les oiseaux de notre région. Conssromnncn : i° Le Président de la Commission de l’Exposition de Compiègne rappelle à notre Société que la place ·qui lui est réservée doit étre occupée par elle lc 5 mai au plus tard. 2• Le Secrétaire de la classe 8 de la section française à l’Exposition universelle de l878 demande des renseignements sur la place que nous devons y occuper et la manière dont nos collections doivent étre disposées. 3• La Société de Botanique et la Société centrale d'HorticuIture de France demandent si notre Société est disposée à prendre part au Congrès qu’elles organisent à l’occasion de Yexposition internationale de Paris, et qui doit avoir lieu du l6 au 22 août l8'I8. _ 4• MM. les docteurs Marmottan et Charles Brisout de Bar- neville remercient la Société de les avoir nommés membres honoraires, et promettent leur concours pour la publication ·du catalogue des coléopteres de notre département. 5• M. Dutilleux, capitaine du génie, remercie les membres qui · l'ont présenté pour faire partie de notre Société, et envoie à notre trésorier le bulletin matricule rempli, pour servir à son inscription. 6• L’Université royale de Norwége à Christianîa nous fait un envoi de ses publications et nous remercie pour celles que nous lui avons fait parvenir. 7• M. Ernest d’Acy réclame l’envoi de nos bulletins. 1 M. Garnier regrette de n’avoir pas reçu le volume de texte se · j rapportant à la carte botanique de,Norwége ; il se propose d‘en v faire la demande. ' \ · , ‘ I 1
è séaucrs. ruocts-vnvaux. 287 i Notre président nous donne, selon son habitude, l’indicatiou des travaux devant nous intéresser plus spécialement dans les volumes qui ont été adressés à la Société depuis sa derniére _ séance. Ces envois sont importants par leur mérite et par leur - nombre, et M. Garnier invite ses collègues à nous en‘faire des comptes rendus, pour nos prochaines séances. M. Gouse ditque le moyen indiqué dans la Flore de Norwége pour la conservation des plantes dans les herbiers, a été employé il y a quatre ans par M. de·Vicq. ‘ ` Aumsslon : E. Ernest d’Acy, présenté a la dernière séance, est admis en qualité de membre non·résidant. . Patsmnrious : MM. Dubois, d'Halloy et Delaby présentent, comme membre non-résidant, M. Eugene Simon, avenue des Gobelins 7, a Paris; et comme membre correspondant M. Louis W Bedel demeurant aussi a Paris, rue Garanciere, 5. - M. Dubois fait connaître à la Société que M. Simon se charge de faire le catalogue des Arachnides du département. M. Bcdela l’intention de rattacher à la Faune des coléoptères des environs . de Paris ceux que l’on trouve dans_ le département de la Somme. M. le Président cite des travaux analogues qui se font chez nos voisins de l'0ise : la Société académique de ce département publie une flore dont l’autenr est M. Rodin, de Beauvais. La même Société a fait paraitre une faune des mollusques de cette région, par M. lc docteur Bodaun. La parole est a M. René Vion qui donne lecture d’une note, en partie traduite du Chambers Journal, et ayant pour titre: « les Poissons bizarres » ll décrit les mœurs et la confor~_ mation singulière des Hïppoeamper et des Syngnalher qui portent dans une poche ventrale leurs œufs et leurs petits vivants; les Anabas, qui quittent l’eau et rampent sur le sol à la recherche · d'un plus riche paturage; leslépidasirms qui, grace au jeu ' ` alternatif de leurs branchies et d'un véritable appareil pulmonaire, peuvent s’enfoncer dans le fange quand vient la sécheresse ; les Balirm, le Cluetodon, qui lancent adroitement des gouttelettes
· !8$ staucxs. raocavvnnnx. d’eau i les Diodoes, qui se gontlent pour présenter a l’•nnemi un globe hérissé de pointes; et les Poissons·Gacl•sttss, qui lâchent brusquement la détente des premières épines de leurs nageoires. _ M. Vion parle ensuite des étranges migrations du Lmmiag de Éorwége, qui, tous les ans, se précipite en troupes nombreuses dans l’océan, où ses ancétres trouvaient un simple bras de mer facile à traverser pour eux, et les conduisant à leur terre promise, sans doute l'Atlantide de la tradition. ` M. B. Vion signale enün dïntéressants travaux sur les flores tertiaires et actuelles, desquels il semblerait résulter que les plantes qui, ches nous, ne résistent pas aux hivers rigoureux, pourraient bien étre les derniers restes de ees tlores tertiaires, végétant aujourd’hui misérablement sous nos climats plus froids, et s'éteignant peu à peu comme espèces de nos pays. . lé Président remercie M. Vion au nom de la Société, pour ` les intéressantes communications qu'il vient de lui faire. Une discussipnsengage sur la manière dont la gelée fait périr les plantes. On s'accordc li reconnaitre que, généralement, il y a formation de cristaux de glace et déchirement des tissus. . M. d’I·lalloy nous apprend que le Phorstisin tenu a péri chez lui `par l'action du froid sur les racines, la tige étant restée intacte. on rappelle les preuves historiques nombreuses de la · croissance des vignes dans nos régions du Nord de la France. M. Àlexandre cite le bois de deux ans de la vigne qui a gelé le 9 décembre 187l. Garnier rappelle l’invitati0n que nous a adressée le Président _de_la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen; il demande quels sont les membres qui se proposent d‘aller À Beauvais le l7 juin prochain. · M. d'idalloy nous informe que MM. Bedel, Simon et de Barne- Ã ville doivent faire prochainement une excursion dans les forets de i‘Aigle et d'Ourscamp. · · Le Secrétaire, A. Lrrnavnr. ° i
IIGUBIOI ns LA sourir! Lmatmus A ssAuvAis. !89 Uuonraton de la Société Ltnnéenne à Bwuvpxp, Dans le mois de juin l876, la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen venait, au nombre d’une cinquantaine de membres, faire une excursion dans notre ville. Heureux de voir se former, entre les deux Sociétés scientifiques, rl’amieales rela- tions, nous nous étions promis de les continuer, de les resserrer encore a chaque nouvelle occasion, et nous avions applaudi de grand cœur à la proposition, faite par M. Boatillier, de nous retrouver réunis à Beauvais l'année suivante. Nous n'avtcns pas oublié cette promesse, et quand le symphatique président de la Société rouennaiss est venu nous la rappeler en en précisant la date, nous sommes accouros a son rendez·voua du 47 juin IGH, qui devait cimenter nos tiens, et nous réunir a un troisieme corps savant, la Société Académique de Beauvais. La journée s'annonçait comme fort belle. Partisfdés 6 h. 20 du matin, dela gare Saint·Rnch, nous suirlmes la voie réeem- ' · ment inaugurée de Conty, Créveeœur, Saint-0mer·en-Chaussée, et nous parcourûmes ainsi les verdoyantes vallées dela Celle et du Thérain, nouvelles pour la plupart d’entre nous. A A neuf heures, nous entrions dans la gare de Beauvais, où nous attendaient deux de nos collègues, M. d'Ault·Dumcsnil, et M. Carpentier, arrivés des la veille. M. Boutillier, président de la Société de Rouen, et M. Mathon, secrétaire de la Société de Beauvais, étaient venus au·devant de nous. Les excursion- . nistes rouennais ne devaient arriver qu’à ll heures. Pour occuper fructueusement ces deux heures, nous visitamcs, sous la conduite de l'excellent M. Matbon, la fabrique de tapisé _ series où trente artistes tisserands exécutent avec une patience et une babilleté merveilleuses, d’adm=irables tissus qn’on prendrait pour des tableaux de grands maitres. — Les vieilles maisons aux façades ornées de carreaux de faïence, aux pignons sculptés, aux étages s’avançant en saillie, méritaient bien aussi de tlxer _ notre attention. — Uéglise Saint—Etienne, avec ses beaux vitraux, . .
I !90 IICUIBION ns LA socrtrt Lrnxtnxms A BEAUVAIS. et son étrange Christ féminin, sainte Widdggothe; la Cathédrale avec ses tapisseries d'après les cartons de Raphael, et son chœur partout célèbre, le Palais de Justice avec ses tourelles moyen-age, la place et la statue de Jeanne Hachette furent l’objet d‘une rapide inspection. Le Musée devait occuper pluslongtemps des natu- ralistes; mais l’heure nous pressait déjà, et nous ne pûmes que constater, dans notre courte visite, le fâcheux état dans lequel sont laissées les importantes collections géologiques et minéra- logiques de M. Graves. _ C Nous allames à notre tour au·devant des Rouennais, et ce fut à leur arrivée' up cordial échange de poignées de main ; beaucoup d'¢¤¢re eunêtaieat des amis de l'année précédente; quelques·uus cependant manquaient a l’appel, et nous regrettions de ne pas voir l au rendez—vous M. Baudry, M. Beaurain etsurtout M. Deshays, l’habile trésorier que nous avions pu admirer à l’œuvre, l’an passé. Tous ensemble, nous nous dirigeames vers l'Hétel-de·Ville. Les · présidents de la Société Académique et de la Société d'Horticul· ' ture nous y attendaient. Au nom de ces deux Sociétés, M. Bodin, le savant botaniste qui publie en ce moment la tlore de l'0isc, nous souhaits la bienvenue. Notre président, M. Garnier, répliqua par un discours improvisé et chaudement applaudi, et nous partimes pour l'hotel du Cygne, où nous attendait un déjeuner que nous mangeames je grand appétit. C'est l’après·midi que devaient avoir lieu les excursions. Les _ botanistes, d’un coté, dirigés par M. Rodin, les géologues, de l'autre, sous la savante conduite de M. Boutillier, partirent en omailms assez longtemps attendus, et très·chèrement payés ! Nous ne les suivrons pas dans leurs courses, car nous espérons bien en avoir deux comptes rendus détailléshpér M. Gonse, pour la partie botanique,.et pour la géologie, par M. d’Ault· Dumesnil. Notre président et plusieurs des nôtres protitèrent de ces quelques heures pour explorer la ville plus complètement que nous .ne l’avions fait le matin. \ '
LA Qnnsrion nas anus. 291 A 7 heures, nous nous trouvions de nouveau tous réunis la table; mais, hélas! pour bien peu de temps. La Société Linnéenne rentrait le soir même à Amiens, tandis que la Société des Amis des sciences naturelles de Rouen se préparait à recommencer le lendemain de nouvelles et attrayantes excur- sions. Nous les quittàmcs à regret, en leur disant: au revoir! et nous partimes avec le désir de renouveler, le plus souvent possible, ees réunions scientifiques eonfraternelles. R. Vrou. La question des Germes. On se rappelle les belles expériences du professeur Tyndall sur les phénomènes de la fermentation et de la dispersion des germes dans Patmosphère. On sait qu’après avoir trouvé, dans le passage d'un rayon de lumière à travers l'air d’une chambre, un moyen simple et elïicace de s’assurer de la pureté de cet air, le savant professeur de l’Institution royale avait constaté que toutes les infusions putrescibles, exposées à des atmosphères optiquement reconnues pures, se maintenaient exemptes de toute fermentation. Plus tard, il eut à lutter, dans son labora- toire d’Albemar|e Street, contre une atmosphère tellement v infectée des germes du foin corrompu, que les Bacillariées envahissaient tous les tubes destinés aux expériences, et que les 1 liquides-types eux·mêmes n’échappaien‘t pas a l’invasion. .Ce n’est qu'en se transportant dans le laboratoire de Kew, qu'en obtint des résultats conformes aux premiers. - Dans une récente lecture faite à la Société royale, M. Tyndall a rendu compte de ses derniéres expérimentations. Elles ont été exécutées dans un hangar construit tout exprès a proximité du laboratoire infecté, et l’on a eu recours i d'extrêmes précautions, telles que de changer de vêtements, en passant d'une salle à l’autrc. On est arrivé ainsi a éviter le
$92 LA Quxsrrou DIS Gill]!. · développement des Bactéries, et à établir, par de nouveaux faits, que la génération spontanée est tout à fait improbable, et qu’elle n‘a jamais été constatée une seule fois. Un exemple 'cité par M. Tyndall, est assez remarquable, Une tige longue de 9 mètres allait du hangar au laboratoire de l'Iusti· tution royale. A l'une des extrémités, une ébullition de cinq minutes suffisait à rendre les infusions absolument stériles; a l'autre extrémité de la tige, les memes infusions résistaient a une ébullition prolongée pendant l80 minutes. Faudra—t·il en con- clure que le même liquide possède, et ne possède plus a 9*** de distance, la faculté de créer spontanément des organismes ? ou bien n'est-on pas forcé d’admettre que I'on a, à une extrémité de la tige, un air complètement infecté de` germes, et de l’autre côté, un air relativement pur? ll est facile de s'en rendre compte : en battant une poignée de vieux foin au-dessous d'un rayon de lumière, on voit s'élever des nuages d’une poussière dans laquelle on retrouve, desséchés, les germes qui causent la putréfaction. On peut extraire ces germes du foin par le lavage et obtenir un virus infectieux dont la plus petite quantité, intro-A duite dans un liquide d'origine animale, suffit à produire en une vingtaine d‘l1eures, des milliers d’organismes. ll pourrait se faire que ces germes fussent le contagium de la fièvre des foins, ear on _ sait qu'on a trouvé, dans les narines des personnes attaquées de cette lièvre, des vibrions semblables à ceux des solutions putrides. Poursuivant ses expériences, le professeur Tyndall a trouvé que ces germes résistaient à quatre heures d’ébullition§ plusieurs même à cinq, six et huit heures. Il est cependant possible d’arriver à stériliser ces liquides en quelques minutes: il faut pour cela suivre les indications de la théorie du développement des germes. Pour tous les germes connus, il existe une période d'incubation, pendant laquelle ils se préparent à se transformer en organismes parfaits; si, durant cette période, on fait bouillir l’infusion, même pendant une fraction de minute, les germes, ra- \ l L.
} · LA Qutsrron nas clans. $93 mollis a l'approche de cette phase de leur développement final, seront détruits. Tant qu'ils restent à l’état de germes, ils sont durs et résistants : les organismes adultes qui en proviennent sont, au contraire, mous et extrémementsensibles. Il en résulte que, si l’on chautïe l’infusion à plusieurs reprises, correspondant au ` moment où ditférentes fournées de germes entrent dans cette phases d’amol|issement, il sera possible de les détruire tous, et de · rendre l’infusion absolument stérile. Si un liquide, ainsi traité, · . reste transparent, tandis qu’une portion du méme, simplement soumise à une ébullition plus ou moins prolongée, fourmille de vie après vingt heures, et si d’ailleurs les circonstances exté- rieures ont été identiques, ne faut·il pas évidemment en conclure que l’infusion putrétiée renfermait des germes qui ont échappé à · la destruction ? Cette conclusion est bien plus naturelle que celle qui expliquearit le fait par une génération spontanée. On obtient des résultats semblables en faisant bouillir les infu- sions à l’abri de l'oxygéne. Après un certain temps, on les expose a une atmosphère privée de germes, et elles restent pures. Si l’hypothése de la génération spontanée était vraie, on ne s’expliqnerait pas cette absence d’organismes. — Appliquant les observations de M. Paul Bert, le professeur Tyndall a soumis des infusions de bœuf et de mouton, pendant plusieurs semaines, à une pression de 10 atmosphères d'oxygène, et ii a prouvé qu'elles restaient ainsi transparentes et dépourvues d'organismes. Toutes ces recherches ont été poursuivies pendant huit mois, sans qu’on ait découvert l'ombre d’un fait tendant à appuyer Yhypothèse de la génération spontanée. ll est inutile d’insister sur l’importance pratique de ces résultats pour ceux qui ont à combattre l’infection des germes, pour les chirurgiens des hôpitaux, qui doivent préserver contre les vibrions les blessures de ceux qufils soignent; pour les médecins chargés d’empécl1er la contagion de la scarlatine, de la typhoîde et du choléra, et pour les fabricants de conserves alimentaires. Tous comprendront la nécessité de se maintenir ii distance des magasins de foin. et * L
294 LA mcnrton uns Lsnutrws. _ de tous les milieux atmosphériques viciés par une production abondante de germes. M. Tyndall ne bornera pas la ses recherches; mais on peut dire, dès à présent, que M. Pasteur et lui sont arrivés, par ° leurs belles et concluantes expériences, à rendre presque évidente la théorie du Panspermisme. . (d’oprâsl’EnglisIi Mechanic.) R. Vtou. y La migration des Lemmings. Dans un intéressant article de la Popular science Review, M. Crotch décrit les mœurs du Lemming de Norwége (llyodec lemmus), et ses curieuses migrations qui sont de véritables suicides. Cette jolie espèce du grand genre Campagnol a ' à peu prés la taille du rat, mais la queue est beaucoup plus courte. La partie antérieure de la tète, le cou et les épaules sont noirs; le dessus du dos est varié de noir et de jaune; les tlancs, le ventre et les pattes sont d’un blanc jaunâtre. - A certaines époques, et surtout à l'approche des hivers rigou- reux, les Lemmings se réunissent en troupes innombrables, et s'en vont, en droite ligne, vers I’0céan. Quelle peut être la cause de ces migrations, si funestes qu’à peine un centième de la troupe parvient à regagner sa patrie. M. Crotch montre qu'il n’est pas possible d’admettre qu’elle tienne au manque de nourriture. ll l’attribue à l’instinct; il pense qu’elle provient d'une ancienne habitude, continuée depuis longtemps, qui avait sans doute son utilité dans les temps géologiques, et qui est devenue une cause de destruction, main- tenant que des changements dans la géographie physique ont submergé le but final de leurs anciennes migrations. Il compare ces voyages des Lemmings à ceux des hirondelles, qui nous quittent tous les ans pour se rendre en Afrique. Si ce continent de l’Afrique venait à être submergé, dit-il, est·ce que bien des générations d’hirondelles ne suivraient pas encore l’instinct des
[_ LA nienrlon nus Lunnres. 295 migrations qui leur aurait été légué en héritage, etn‘iraient pas \ chercher vainement, dans l'abîme des eaux, le pays de leurs ancêtres ? L'auteur pense que les Lemmings ont ainsi conservé cet élan de migration vers un continent perdu, de méme que le chien a conservé l’habitude de tourner en rond avant de se coucher sur un paillasson, habitude qui était une nécessité pour ses ancêtres, obligés de se creuser un lit dans les longues herbes. Pour dé- montrer l’existence de ce continent perdu, on peut s’appuyer non·seulement sur les traditions de l’Atlantide, mais sur un certain nombre de faits constatés. Le voyage du Challenger a prouvé qu'il existe, dans l'Atlantique, trois sillons élevés, dont l'un s’étend sur une longueur de plus de quatre mille kilomètres. 'Ces chaines étaient_sans doute reliées par des chainons latéraux qui expliquent la merveilleuse similitude de la faunc de toutes les îles de l’Atlantique. Il n’est pas nécessaire de supposer que les Lemmings allassent aussi loin, bien qu’on en rencontre des débris fossiles en Angleterre. Si les sondages faits sur les côtes de Norwége donnent de faibles profondeurs, méme assez loin du rivage, on trouve au contraire, vers l’Islande, un canal étroit mais tres·profond. Il est probable que le courant chaud ou L gulf stream suivait autrefois ce canal profond et exerçait sur les côtes, beaucoup plus étendues alors, de la Norwége, son ' influence bienfaisante. C’est ainsi que les Lemmings ont dû acquérir l’habitude de voyager à l’0uest, en quête d'un climat plus doux et d’uue nourriture plus abondante. Les lacs, les _ rivières ne les arrêtent pas ; on les voit traverser les tiords à la nage, et sans doute, à mesure que la mer empiétait sur les terres, ils ont dû s'avancer toujours plus loin, et chercher au dela des vagues cette terre promise qu'il ne leur sera plus donné d'atteindre. R. Vrort. _,
NO ascoarrurrion n'un namur!. Reconstitution d’un Mammouth fossile. Un naturaliste distingué, qui est en méme temps un habile préparateur de taxidermie, M. L. Martin, a organisé en Alle- magne, a Berg, près de Stuttgard, un remarquable musée où le public admire les reproductions des espèces disparues des temps géologiques. Cette Exposition des animaux du mande primitif est tout artiliciellc; les pieces qu’on y voit sont des modeles recon- stituée d’après les squelettes fossiles des plus célèbres collections du monde civilisé. On y contemple les gigantesques sauriens du trias, on y voit Fichthyosaure, le plésiosaure, le plérodactyle, l'ours des cavernes, le dinornis, et quantité d’autres animaux éteints, dont les images ont été construites et fnçounées en vraie grandeur avec un soin minutieux. 4 M. L. Martin a récemment terminé une piece remarquable qui est son chef-d’œuvre. Elle représente un mammouth de l'époque quaternaire, reconstitué artiticiellement, d’après les documents fournis par Pallas (Académie des sciences de Saàit·Pétersbourg), d’apres les nombreux restes de cet éléphant fossile, qui existent dans le riche cabinet d'histoire naturelle de Stuttgard, et dans les ' autres muséums des principales villes de I’Europe. La forme du corps du gigantesque animal, ses dimensions, l'aspeet de ses dé- fenses, de sa trompe, sont d'une exactitude rigoureuse; quant aux poils, ils ont·été faits d’après ceux dont le célèbre mammouth trouvé dans les glaces de la Sibérie était recouvert. A _ Les deux gravures de ta Nature, lidèlement reproduites d’apres des photographies, donnent une idée très-exacte de cette œuvre d'art et de science tout à la fois. Le mammouth reconstitué me- sure cinq metres de hauteur et huit mètres de longueur. Creux à l'intérieur, il est monté sur une solide charpente de bois. Quatre poteaux passent intérieurement dans l'axe de ses jambes. Le contour du corps est formé par des lattes pliées, reliées entre elles par une toile métallique. Le tout est recouvert d'une couche épaisse de papier mâché. C’est sur cette substance que les poils
' nconmrurron n’un Innourn. 271 i sont collés. lls sont faits avec les libres d’une espèce de palmier indien, qui ressemblent à s'y méprendre aux poils de mammouth. La trompe est modelée avec beaucoup de talent en une sorte de papier mâché; les défenses sont en bois. Ce magnitlque objet a été récemment acheté par M. le pro- fesseur Henry A. Ward, qui l’a entièrement démonté, pour l‘em· porter dans son beau muséum de roologie et d'anatomie compa- . · rée, organisé à Rochester, aux Etats-Unis. M. Ward, aidé de dix ouvriers, a mis six jours pour démonter le mammouth de Stutt- gard, et pour l'emballer dans quatorze énormes caisses qui rem- plissaient quatre tburgons de chemin de fer. Le mammouth reconstitué par M. L. Martin est ai hahilemen, fait, qu’il otfre tout à fait l’apparence d'un animal empaillé. La photographie de cet objet a méme été mise ea vente par mégarde, comme celle d'un éléphant fossile restauré, existant au muséum de Saint-Pétersbourg. Grace à Vobligeance de M. F. Brandt, membre de l’Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, a qui l’on doit une histoire tres-complete des mammouths (Ballotin de Hcadémie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg, t. X, p. 93, l866), nous avons appris que rien de semblable n’existait en Russie; entin, après des recherches d'abord infructueusee, M. Boban, antiquaire bien connu des anthropologistes et des . géologues, nous a donné les renseignements qui nous ont permis . d’entrer en relations avec M. L. Martin, le constructeur du grand mammouth, et avec M. le professeur Ward, son acquéreur. M. L. Martin nous a écrit qu'il avait l'intcntion d’entreprendre une seconde construction analogue, en vue de l’Exposition uni- · verselle de 1878. On ne saurait trop encourager dans ce projet cet habile naturaliste. Nous ne terminerons pas cette notice sans dire quelques mots _ du remarquable muséum que M. Ward a fondé à Rochester, aux Etats-Unis, et dans lequel le nouveau mammouth, va être bientot un des principaux ornements. Ce musée, comme il arrive souvent de l’autre coté de l’Atlantique, asile résultat de Haitia- A _
i98 smroenirair. tive privée. M. Ward, apres avoir exécuté pendant six années de lointains voyages, revint en 1860 ài Rochester, sa ville natale. Il _ rapportait avec lui une très·belle collection de minéralogie et de géologie. Les habitants de Rochester, sur la demande de M. Ward, en firent l’acquisition moyennant la somme de 400,000 francs. Cette collection fut installée dans l'Université de Rochester, où · _ M. Ward fut nommé professeur de sciences naturellesn Après cinq ans d'enseignement, le goût des voyages et des collections s’empara encore de l’esprit du professeur. Il repartit et, pendant douze années consécutives, il parcourut les dilïérentcs parties du _ monde, recueillant partout sur sa route de grandes collections ' de pierres et de roches, d'animaux et de fossiles. · Dcpuisson nouveau retour, M`. Ward a installé son musée dans un corps de huit batiments de la ville de Rochester. ll est aidé dans sa tache par un personnel d'opérateurs habiles, qui pratiquent la taxidermie, qui savent classer les minéraux, les roches, les fossiles, les coquilles, les polypiers, préparer les ' peaux, etc. Pour donner une idée de l'importance qu'a prise_ cette collection, il nous suffira de dire que son catalogue forme actuellement deux volumes in-8°. Autant que nous en pouvons juger, d’apres ce document, le muséum Ward paralt ètre une _des plus belles collections d'histoire naturelle du monde. (Ln Nature, n• 206). Gaston Tisssnmn. BlBLl0GltAPlllli · h Par le Président de la Société. Je continue la tache que je me suis imposée de vous dire, à chacune de nos réunions, les articles qui m'ont le plus intéressé dans les publications que nous recevons de nos correspondants. Le Bulletin de la Sociéte des sciences de Nancy (Tome ll, · fascicule IV) contient sur les roses du bassin de la Moselle un essai monographique par M. Humbert sur lequel j’appelle toute l'attention des botanistes. Ils ne devront point négliger les consi- _ dérations de l‘auteur sur la classilication et la délimitation des especes, qui me paraissent d'une parfaite justesse. La clef dichb· |
sinuoonrnts. · ~ · 299 tomique donnant la diagnose des espèces me semble également établie de manière à conduire au but d'une manière décisive. L'aperçu géologique qui précède, montre que c’est dans les maté- l riaux désagrégés des roches et principalement des calcaires que les roses croissent avec le plus d'intensité. T l..’article de M. Engel intitulé : Contribution a l’histoire natu· relle microscopique des eaux mérite également votre attention. J’en dirai autant de la notice géologique dc M. Obry sur le dé- partement de Meurthe-et-Moselle. L'histoire et les beaux-arts se partagent le tome XII des Mémoires de la Société académique de l'Aube. Ce sont l’histoire de l’abbaye de Saint-Martin-ès-Aires par M. l'abbé Defor et l’étude de M. d'Albane sur l'exposition d’Alsaee-Lorraine, expo- sition organisée au profit de la Société de protection des Alsaciens et des Lorrains et qui fut des plus remarquables. L’annuaire des Sociétés savantes publié par l'institut des provinces contient des notices fort intéressantes sur l'origine et les travaux des institutions scientifiques du département de l'Ain. Ces notices, qui doivent se continuer successivement pour tous les départements dela France, nous promettent une statistique d’un genre nouveau et qui n’avait point encore été tentée a ce point de vue. Dans le n• d'octobre de la Revista scientiüeo-industriale, on trouve un mémoire de M. Bellucci sur Page de la pierre en Tunisie. Ifauteur ne tire des faits nombreux qu’il a recueillis aucune conclusion; il se borne prudemment a les donner pour servir a l’histoire de cette question aussi pleine de difficultés que d'intérét. — Sous le titre : les chevaux fossiles italiens, M. Forsyth·Mayor compare les fossiles des divers musées d’ltalie .' et des collections particulières, et signale les différences qu'il a pu constater entre l’Equus caballus, l’Hippar£on et l'Equus Stmonis. Je recommande ce travail à nos paléontologistes. " Aux amateurs de photographie je renvoie le journal- de la photographie. _ Le Bulletin d’insectologie agricole contient un article à pro- pager de M. Arviset sur l’Ettm0(p¢ dl la vigne, plus connu sous le nom d'Ecrtoain. Un autre article de M. Collin de Plancy sur Palimentation des reptiles et des batraciens traite également une question qui aurait besoin d’être mieux connue et qui arrèterait la destruction d’auxiliaires excellents des horticulteurs.
300 ` · ms. smtcas. Le Bulletin de la Société d’apiculture de l'Aube reuferme des « lettres de MM. .Hamet et Vignole. Aux epiculteurs de juger un dilïérend qui peut·étre ne sera pas sans utilité pour cette branche d’industrie agricole. Le Bulletin de la Société d'horticulture de Montdidier (Tome ll, n° 2) est rempli de rapports sur les divers concours ouverts par la Société. J’y remarque le concours entre les insti- tuteurs; 18 dont U appartenant à l’arrondissement de Montdi- dier y ont pris part. Le terme des rapports et la publication faite de l'un des mémoires couronnés nous montrent que les maitres ' de nos écoles communales ne sont si incapables ni si ignorants qu'on se plaît à le répéter et qu’ils s'occuperaient avec autant de zèle que d’intelligence de leur mission déjà assez difficile, si on voulait ne les en point distraire, comme on le fait trop souvent, pour des choses inutiles pour eux et pour leurs enfants sans objet. (A suivra) J. Gnmaa. AVIS. a La Bibliothèque de la Société est transférée à la Halle aux Grains (entrée par l’ancien bureau de la Recette municipale). L’Archiviste prévient ses collègues qu’iI s’y trouvera deux fois par semaine : le mardi et le vendredi, de 4 h. à 5 h. du soir, pour le prêt des volumes. Les Dipldmes de membres 'de la Société Linnéenne sont mainte- nant terminés, et vont étre envoyés aux membres correspondants et honoraires. — Les membres résidants peuvent les retirer contre la somme de 2 francs. — (S’adresserà Parchiviste, les jours et heures ci·dessus indiqués.) Séance générale, le Samedi lt juillet t877, à 8 h. du soir. Section de Zoologie, Séance le Vendredi 6 juillet, à L h. l Section de Géologie, Séance le Jeudi 2 juillet, à 6 h. • Le Rédacteur on chef : B. VION. Amiens. — Imp. de Lenoclâlerenart, Delsttre·Lenoel, sucer. ” , l
' BU lll `lzl _ _ • im Liliinioo Nomi inline BULLETIN MENSUEL.- ·· ,.· . · ·' l Li. 'I · N° 62. — 1** Août 1877. -y_6• Année. — fl`, lil. `I . · —,·,!/·z Annssssn : Lesvôuvraâes. Manuscrits ·et' Cbmtnunlcatimls intéressant la ‘ réduction du Bulletin, à . René Vies ,¢ue.Voiture·. 8, à Amiens. . : , o Les demandes d’Ab0nnement et les Cotisations (en timbres·poste), i ll. Edmond Dmsr, Trésorier, rue Neuve, 10, Amiens. ’ ·· · ·‘ ·' Lellulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payaiftàg il est adressé aux Sociétés senentiliwies par voie d’éehagge. , Prix de Pabonnement, 3 . par an (I fr;' pour les Ecclësiastitgues, les lnlütütèunüllûi l«B8üÈ\IÈIi00S)· ' ' 1 . . · : · .~l· ' ·· SOMMAIRE. - Sésnçe générale du 9 juin, p. 301. e tlne escursion à Cuts, par M. Brisout de Éarherille, p. 30Q; - Les trois Éenservsteurs 'dù Jardin des Plantes, par Muliicher, ‘p. 3•5.' -4 Le Cerstü'phylIUtn'déinersqrùf"pu M. Rodier, p. ·808. +· Chronique et faiwdivers : V0racité°des’IteptIes, p. sis, nnorypnm, p. aes. ·- svamsosàoss. ' ‘ ' " ·’ . EXTRAIT DES Plltl6È8·VEllIlMlX. » ··· ' snncs erwan.: nu _9 win 1817. ' d ,· T · ' _ Présidence de M. Gaaniss. ' W R ix ‘ ' ‘ '- L È |'lx·. ' 4 Conusmumm : 1• La Société de Bbrda ·à Dax, qui s’i>céupe d'hist0ire, d’arché0logie et d‘lris\0ire naturelle, solticlte ldénllstigd de ses publications avec les nôtres; oeque nous somnswlienreux d’accepter. · · · » · · ·· · ·· ·· · 29 L’Académie· des sciences, lettres et arts de Modena adresse le XVl• volume de ses Mémoires. · · · · 6• miss. 02 ~
' I I _ 302 l stmcss, raocts-vnnux. _ _ - ' _ I 3•'La Société académique de Nantes nous fait parvenir le ' programme des prix qu’elle propose pour l’année l877. , 4• Nous recevons aussi le programme des Conférences popu- laires qui seront données par l'Association pour la divulgation des sciences naturelles de Vienne (Autriche). 5* _M. Jame fait ses otîres de,services pour l’insta|lation des objets à exposer h· Paris en 1878. ` ` 6• M. le docteur Lenoél, président du comité de météorologie, · écrit à M. le Président de notre Société pour lui demander s'il ne se trouverait pas, parmi nous, des personnes disposées a faire des observations météorologiques. Les membres présents proposent _ de rattacher ce comité à la Société Linnéenne et de faire les , observations demandées. Pssssnnrrcx : MM. Michel Vion et Alphonse Lefebvre pré- sentent comme membre résidant M. Lortullc, conservateur du jardin des plantes de la ville d'Amiens. _ É Amnssxons : MM. Eugène Simon et Louis licdel, présentés à ` la derniére séance, sont admis, le premier comme membre non résidant et le second emquatité de membre correspondant. M. Michel Dubois rond compte de la dernière séance du'comité de zoologie. M. Delaby n lu un article sur la lricliinose. A cette occasion, MM. Gonse et Debray donnent des détails intéressants sur le ver qui cause cette terrible maladie. .. ` Les comités de géologie et de botanique ne se sont pas réunis depuis la dernière séance de mai; depuis ce temps MM. Gonse · et Debray ont trouvé deux plantes nouvelles pour la tlore de la Somme: le Sorbsr lclifolia L. et le Scdum olcgans Lej. M. Dubois prie M. le Président de demander une réduction de prix pour six membres, allant en excursions. M. Volland demande si la Société veut exposer sa collection des insectes nuisibles et utiles, le 2• dimanche de juillet, au concours qu’organise pour cette époque la Société d’apiculture. il sollicite acette occasion le don d’une médaille pour cette _
• on ascension a cnrs. âl!3 Société. ·-, Les . membres 'présents décident qu’une mé- daille de la valeur de 40 fm sera décernée au ·nom de la Société Linnéenne du Nord de la Fra ce. — . z · Ls Socrétaire, A. Lsrssvn. _ _Dn•,excu1·sion à Guts. Depuis longtemps M. Léon d'l-lalloy avait engagé plusieurs · de sescollègues de la Société entomologique de France, avenir passerquelques jours chez lui au château de Cuts, aüu d’exp|.orer ' quelques-nues des loréts du département. Trois seulement d'entre nous purent répondre à lüuppet si cordial de notre ' sympethiquecollègue. MM. le docteur Charles Martin, Prosper Leveillé et moi, nous primes, le samedi 23 juin, le chemin de Ier du Nord, et nous arrivàmes à la station de Noyon, 0ùM. d’Belloy nous attendait avec des voitures; une beure après nous awivions au chateau de Cuts. . ·· ·. s ;. · Je ne parlerai pas de la première journée, qui·t'ut consacrée presque exclusivement à la pèche; le soir, nous eûmes le. regret de nous séparer du docteur Martin, qui était obligé de retourner à.Pe¢is.» . · . Le,lundi 25, nous pertimes de bonne beurs en voiture pour la lorét de Compiegne, où M. d’Halloy avait donné rendeuvous à deux gardes et a un grimpeur, qui avaient été mis obligeunment a sa disposition par M. Pessard, sous—inspeoteur des forétss Gettc excursion ne répondit pas cependant A notre attente, nous eûmes beau faire couper les bronches mortes supérieures des, vieux arbres ;· lsurexamen ne nous fit découvrir que quelqucslarves de longicomes. Nous Mmes donc obligés deaous contenter d’ex4 plorer les détritus qui se trouvaient amoncelés dans les cavités placées à Yembranchement des grosses branches. Nous trou- vames aussi dansua vieux chêne des exemplaires du beau Ltdirrt fsrruginms, sa larve, et sa nymphe ; les Eumimis Heltoigii, . Tende: nitidur, Trogostts maurjlanico, Xsnlholimu ylabor, Tri·
Nt un axcuasiom 4 culs. • noirs bium, Cistelo ccramboiùs, Tenehrio opoees ; dans un lsétre les Quedius oeatralis, trsvicomis et scitus, et au lilet, les Combo: imdalus, et ilficrorhagus pygnness. Le soir, nous nous rendimes dans les chantiers de Compiegne, où, à l'aide d’uu filet léger, de pres de uu mètre d'ouverture, nous pûmes capturer les Conopalpus leslacrus, Scraplia minute, Xylophilur pygmœus, Dorcatoma chrysomclina, Plilinu: peclini- · cornir, Bostriclws [amis et une dizaine dïexemplaires de l'Atho•ss rliembeuntons males. Le mardi 26 fut eniplojé e explorer la fcrét d'0urseamps ; la végétation y est tres·bolle et treœabondante, le sol en est généralement humide, mais les arbres sont tres·sains, de sorte que les Xylophages doivent y étre tres·rares. Nous n'avons guere a signaler de cette course que les Agriles eyeneseens, oiridis, angumliw, obocsrieollis, latiooreir et li- uarie; ·piiis~les ·Caasida marron, ehloris, la Strangalis ama, et ie Pnuegsus 4·pimctntas. Le lendemain, notre compagnon M. Leveillé devant retourner le soir méme e Paris, nous employames · la journée a visiter les magnifiques ruines de l}oucy· le·Gl1ateau, et nous aeooinpagnémes notre oollegue·j•uqu’e I}ompiegue,·où,· avant son départ, nous eûmssle temps de hire encore une petite exploration aux chantiers; nous reprimes les _ mémeslœpeces, dont une=nouvelIe dizaine de matos düttéous rhombm, plus une Apollo: varia. Les Athos: votaient de 7·h. `l/2 à 8_heures et de 8 h. l/2 a 9 heures moinsic quart; ces deux q apparitions nous ont fait supposer que ces males sortaieut.d'abord pour- chercher des femelles, et que, Yaccouplemeut accompli, ils revenaient seremiser jusqu'au lendemain. · hs jeudiü, nous fimes notre derniere excursion à la foret de Pàigle; cette foret est tout à fait de méme nature et dans les memes conditions que celle d'0urscamps; nous pouvons signaler parmi nos captures, les Cgchrus rostratus, Anehonieaus linear, Porœmecssoma rnelanocepholam, Gymuurron stirsulosss, Tyatiin Sr/uuideri, Smicnoaye Reictei, Apioa sbsainaen et Corgsibitse mtsiliwt: cette derniere espece sous les feuilles des petites _
us note QUISIIYAIBUIO nu Jnnut ass rentres. 305 mares desséehées et sous, bois comme l’avait déjà signalé M. dÉHalloyt J’ai observé que tous les exemplaires que nous avons pris étaient des femelles; il est probable quelles se disë , posaient a le ponte, ear leurs larves se développent dqnsies u racines des plantes herbacées; I'insectc d'ailleurs· se prend auser ' sur les taillis zje ltai trouvé deux fois en grand nombre, aux! , anvironsde Paris, sur les feuilles de saules. ~ · Vers 5 h. t/1 du soir, au moment de partir, quelqucutottits M filet nous donnèrent les Animlomo coloniale, obesdt watts, ruûigtnbso, dirtingrmtda, et une Cyrluao pauatlio; ess derniers insectes doivent se trouver abondamment dans les [oréts d’0urs·' camps et de l’Aigle, pendant les deux heures qui précedent le coucher du soleil ;on prendrait, en même temps, des Colon: Seydmœnidœ, Pselaphienr, Curculionilcs et Slapltittnim. Nous aurions certainement obtenu de meilleurs résultats, si l'année n’avait pas été exceptionnellement pauvre par suite de Yhumidité trop prolongée de l’hiver, et si nous n'avions pas été aussi tour- meatés par les '1`aons; nous avons bien essayé de nous en débar- rasser it l'aide de la pommade eamphréc, mais cesmaudits insectes ne s'éloignoient que momentanément, et il fallait recoin-~ moncer a se pomrnatler à nouveau. , . _, , . Il ne nous reste plus q¤'a remercier M. Léon d'Bal|oy de sa réception si cordiale et de sa généreuse hospitalité. · 3 Gharles Barsour ns BA|lIlVlI·LIq.··- z Les Trois Gohdërirateurs du Jardin des Plantes. Nous extrayons du discours prononcé par ·M. Richer, a Pou; verture du cours de botanique, la Notice .historique et pbiogtal phique suivante: _ _' V _ _ J I Trois conservateurs ont successivement dirigé =le Jardin dw Plantes d'Arniens depuis sa fondation, qui remonte à H3 ans. La retraite de M. Dutlot nous fait un devoir tïapprécier les services qu’il a rendosa la botanique pendant sa longue carriere.
306 ns ··no1s conssxuuvas nu nenni bts turns. Nous saisirons en ·m6me=tomps l’occasion de signaler les mé- rites des deux conservateurs qui l'ont précédé et dont les descen- dants sont aujourd’hui parmi nous; · Cequi rend trés-intéressante pour nous cette étude rétrospec- ti»ve,= c'est que les trois systèmes de classification qui ont régné tourà. tour au Jardin, se trouvent pour ainsi dire pcrsonniüés dans les trois conservateurs qui ont attaché leur nom à 'cbacun deces systemes. · - · . · ’ · Pour simplitler notre étude et pour rendre en même temps plus frappant le règne de nos trois classilications, nous diviserons les H3 ans qui se sont écoulés depuis ‘la·fondat.ion du cours jusqu'a ce jour, cnotrois périodes correspondant à chacun des trois conservateurs. · l · . ' · . ' 1** période. -11. Jourdain, 3l ans. — · 2• période. - M. Legrand, Mans. 3• période. -· ·M. Dutlot, H ans. » ‘ · ` l" Pitnionn. ` J · — 'Elle commence'avcc·|’année 175l, dans laquelle fut faite, par- le duc de Chaul-nes, gouverneur d’Amiens, la concession du terrain il l’Académie d'Amiens. Cette compagnie confia la création 'et l’Administration du Jardin ·a trois de ses membres : MM. de Toulle, beau-frère de Gresset, d‘Esmery, médecin, et dom Robbe, prieur des Feuillants. Elle leur adjoignit en même temps, comme aide et comme jardinier conservateur, Louis- Gabriel Jourdain, né le 3 décembre 1717. Bour apprécier le travail que Jourdain eut à exécuter, il importe d’exposer en deux mots les idées de dom Robbe, qui fut t le premier professeur, et la manière tout à [ait originale suivant laquelle il voulut que le Jardin fût classé. ` . Nous empruntons ses propres paroles, consignées dans le petit Traité ·aujourd'bui introuvable qu’il publia en 1754, c’est-a-dire l’année même où il fit l‘ouverture du cours. a On n’étudie les plantes qu’à deux points de vue différents : « 1• On .les étudie simplement pour les connaitre, pour les
· us nous eonssuvnsuns on nanlu lill nantis. 30*1 n distinguer les nues des autres, pourrapprocher sous un même » chef celles qui portent un caractère semblable, en un mot »· pour les distribue: avec ordre, et e’est i quoi s’at.tache propre- » ment le botaniste ; i ¤ Q• Ou bien on ne s'applique a les connaitre que pour en » tirer des secours relatifs aux besoins de la vie, pour découvrir * au leurs proprietes, pour discerner les principes qu’elles ren- » ferment, pour les rendre même plus agissantes, plus efficaces! » et ce soin regarde plus particulièrement le médecin et le • chimiste. n · , Après 123 ans, nous n'avons rien a retrancher et peu de choses a ajouter au langage de notre illustre prédécesseurt Dans la plantation du Jardin, dom Robbe se laissa diriger par les deux idées que nous venons de rappeler. Dans sa classilication, il s’inspira des besoins de la médecine (les moines étaient toujours _: W un peu médecins), et en même temps il se laissa guider par les idées de Linné, le maitre des hotanistes. ll commença donc par grouper ses plantes en 2l classes d’apres leurs propriétés medicinalu. Ainsi : · La l*• classe renfermait les plantes purgaliaes; ‘ La 2•, les plantes pectorulera ~ La 3•, les sisrauiatnires ; . . La L', les Iiisleriqucs ; . · · La 5•, les apéritises; . La 6•, les sudarifïquss ; , · · · Et ainsi de suite jusqu‘à la 2l• classe. Chacun de ces groupes, empruntés à la matière médicale ' d’alors, était. représente au Jardin par un nombre plus ou moins considérable d’especes, lesquelles sont ensuite subdivisées suivant la classification de Liane. · ` . Ce systeme mixte ou médico·botaaiquc appartient exclusive- ment à Dom Robbe ; il est fort original; et, s‘il est inférieur a ceux qui l’ont suivi, il est plus pratique que plusieurs de ceux qui _ l’ont précédé. ' .
30Bv · · LI csntornuul Dunant. . ~ Quoi·qu’il en soit, cette classitication fut appliquée parlourdain dans le Jardin, de dimensions fort restreintes à cette époque. Sous sa direction, le ·sol, qui n’était guère qu’un ancien marais, qu'un terrain défoncé par un tourbage antérieur, devüt un beau jardin consacré en parties la botanique, en partie a des pépinières de diverses essences. . - . Jourdain était nonueulement un fort habile jardinier, mais détait aussirun botaniste digne- de· son maitre. On dit qu'il plut beaucoup 5 J.-J. ·Bo¤sseau, grand amateur de botanique, qui, pendant son séjour à Amiens, en tit son compagnon assidu. ·Il eontlnua à cultiver le Jardin qu'il avait planté et classé d’ap¤ès.·les indications de dom Hobbe, sous la direction de d’Estnery et de Densmps, qui suceédérent au -prieur des Feuitlmts; jasqifau moment de sa mort, qui eut lieu le lt octobre 178t, après 30 années de services au Jardin. · Voulant reconnaitre les services de Louis Jourdain, l'Aeadé· mie d’Amiens, toujours propriétaire du Jardin, accords, malgré W son peu de ressources, en novembre t784, une pension viagère de 200 livres à Marie-Marguerite Ladent, veuve de Louis Jourdain. = Plus tard, en juin N92, l’Académie, plus pauvre quejamais. ne pouvant plus payer cette pension, le üls ainé de Jourdain, chanoine du Saint·Sépulcre à Paris, obtint du département pour sa mère une pension équivalente, en raison des services que son père avait rendus à la science botanique. (A suivre). · · Le Geratophyllum domonnm. Depuis longtemps, les travaux de Dutrocliet et de Payer, repris ·et continues par MM. Duchartre, Sachs, etc., ont fami- liarisé les botanistes avec les mouvements de torsion ou de tlexion·qu’oGrent certains végétaux. Malgré ces consciencieuses étudesycette question reste au nombre des problémes les plus _ mystérieux de·la physiologie végétale, · Je me propose d'appeler l'attention des biologistes sur un fait i ·
. ns csurormuui minou!. 309 du méme genre, que je crois nouveau, et qui se rapport! a des phénomènes observés dans des plantes phanéroganm aquatiques; visant entiérement submergée:. , Il s’agit d'une plante aquatique bien connue, le Ceratophytlam demersam, qui doit étre comptée au nombre de celles qui, dans ' certaines de leurs parties, et à certaines époques ezéeutent sponta· ' nement des mouvements réguliers obéissant dans teur amplitude a une périodicité bien marquée. ! On sait que le Ceratophyllum vit dans la eaux paisibles des | étangs, que ses tiges gréles, rameuses, nageantes, portent des I feuilles verticillées. ` Leur attitude ordinaire dans les eaux E stagnantes est verticale, ou à peu près. C’est dans la partie f superieure de ees tiges (de celles du moins dont les verticiites . sant écartés de 1 ou 2 centimètres environ) que se manifestent ees mouvements. ~ · l Ces mouvements consistent dans lïnjléchissernent et le redresse- nent régulier de la tige ou des rameaux, se combinant avec une torsion plus ou moins prononcée. En prenant l`axe a son maximum d’érection, on le voit a’ini!échir régulièrement, etavec les particularités que j’indi- qnerai tlout L l'heure, se recourber de plus en plus, pendant environ six heures, et atteindre alors son maximum de tlexion; puis, se redresser plus lentement, eten douze heures, revenir à son point de départ ; le dépasser en sens contraire de la première _ flexion; atteindre, en quatre heures environ, son écartement » inverse maximum, et reprendre en quatre heures aussi sa position première. ` . Ainsi un jeune rameau est : - Vertical, à 6 heures du matin; à son maximum d’inclina.ison, àmidi; entièrement redressé, à minuit ; incliné au maximum vcrs‘ le Sud, à L heures du matin; redevenu vertical, à 8 heures; à son maximum d'incIinaison au Nord, à 2 heures du soir; entièrement redressé à 2 heures du matin; incliné au maximum vers le Sud, a 6 heures; redevenu vertical, à 10 heures, etc.
3lt) I.! caaarornunuu DBIIIIIJI, _ _ La durée totale d’une évolution serait done d'environ vingt·six heures. Ces oscillations, quoique a peu près égales en durée, ne · présentent pas à tous les âges de la plante la même étendue ni la même amplitude. D’abord peu accusées, mais intéressantl'axe dans son entier, elles s‘accentuent de plus en plus avec l'àge du ` rameau; puis, les entregnœuds inférieurs deviennent successive- ment immobiles et, seuls, les verticillcs terminaux continuent a se mouvoir. _ Lesrameau; du Ceratopbyllum se présentent sous deux aspects différents, tantdtles verticilles sont rapprochés, les entre·nmuds restant très·courts; les feuilles des verticilles consécutifs,couc\1écs les unes sur les autres, font avec la tige un angle trè·s·aigu et constituent un _enscmble compacte : tantôt les entremœuds s’allongent,,les verticilles se séparent, les feuilles s’étalent peu a peu, formant avec l'axe un angle de plus en plus grand, et quelques- unes finissent par se renverser vers le bas du rameau. CTest sous cette dernière forme que la plante accomplit de la manière la plus apparente les mouvements dont il s'agit. Ceuxgci deviennent plus manifestes encore lorsque de jeunes rameaux s'étant développés dans un bocal ou un aquarium, ont, sous l'iu1luence de ce milieu, pris un aspect gracilescent et frêle, et que les feuilles sont devenues presque capillaires. Par suite, la meilleure manière de constater et de mesurer les. oscillations, consiste à submerger un tronçon de tige présentant . un, bourgeon à Vaisselle des feuilles, et a maintenir le fragment à |'aide d’un corps pesant. Le jeune rameau se dresse alors verticalement, et ses mouvements ne tardent pas à être très- apparents; Il est alors facile de voir que le mouvement de flexion se produit d'abord dans les mérithalles supérieurs, qu'il se prqpage ensuite en s'anioindrissant du haut en bas; tandis qu'au contraire, le mouvement de redressement commence par lu partie inférieure pour se terminer à la partie supérieure, qui quelquefois, peu de temps avant de se relever tout à fait, forme avec l'axe un angle très·aigu. · .
LI Glutonnîhnul Dllnnaul. _, 3ll · Les oscillations continuent très-apparentes pendant plusieurs jours; ordinairement elles diminuent au bout d'un certain temps. Leur- amplitude s’am0indrit et le rameau .devient immobile ou parait l’étre. Mais, aprèseette sorte de station, il peut reprendre ses premières variations. . . Il est d'ailleurs des rameaux (surtout ceux quisont apeu près. ' huizontaux) qui restent·immobiles.. — . . La lumière rne semble pas influer sur ces mouvements. Ils n'ont du moinséprouvé aueuntrouble apparent par laauppmsion, la diminution, le changement de couleur oa de direction des rayons lumineux. J’ajoute·que, b’en que j'aie vu les feuilles participer. aux mouvements de la tige, les modifications qu'elles ont éprouvées pouvaient bien être mécaniquement produites parles intlexions de la tige elle·mème. . . = ‘ Quant au mouvement de torsion je ne peux rien préciser enoore faute d'expérienccs suffisamment concluantes. Lemouvement ·est néanmoins très-apparent. Il a lien tantôt dans un sens, tantôt et beaucoup plus énergiquement dans un autre. A |’aide ri? un index fait d'une bonne lame mince de mica ou de verre, soutenue par ` un petit ballon de verre suffisamment lesté, lc tout reposant sur i un verticille ct visé soigneusement au moyen d'une pinnule mobile sur un rapporteur, j'ai mesuré des angles de torsion de 35 degrés en neufheures; - 120 degrés en sept heures ; — 450 degrés en neuf heures, etc. Mais ayant coimnencé tard ce ' genre de travail je dois m’abstenir encore d'an coordonner les résultats. ' · · Tels sont les faits généraux que jïnvaisà signaler, et.à. l’appui desquels je vais donner un· exemplewemprunté .à des cas spéciaux. · · · · » . · . Le tableau (Voy. la Nature n°·2l3) donne pour un rameau IB positions pour les 30, 3t ·mars et l•‘ avril. Las mouvements tres·marqués avaient lieu du nord·est au sud·ouest, et l’évolution entière en vingt-six heures. · . La priorité d'aetion des mérithalles supérieurs pour la tlexion, ·
Sl? ~ caaoruout et ami ntvais. et celte des inéritliallos interieurs pour le redressement, y est trèsevidente. Uattitude nutante du bourgeon terminal, presque au moment' du redressement complet, y est aussi extremement frappante. A la date du 26 avril les mouvements persistaient, mais ils ' etaient alors bornes a Pcitrémité superieure du rameau, et ne s’étendaient qu’à I5 millimètres environ du sommet. Le reste‘lu' ' rameau etait ttes-droit en meule temps quetressexile. ll paraissait flair la lumiere; mais, comme en même temps un rameau tout voisin se dirigeait vers elle, le sens du déplaoe·- ment ne pouvait pas tenir a Véelairagc. J’ai neanmoiüs, pemiastî les jours suivants: · · ·l• Supprimé totalement la `lumiere : _ à 2• Éclaire la plante a l’aide d'un miroir ein sens opposé à Péclalrage ordinaire; 3• Placé un écran atteignant à peu pres le milieu de la plante; 4* Placé sur le trajet des rayons un verre rouge, en intereepe · tant autant que possible les autres rayons. I Les faits sont restés les memes. ' (La Nature) E. Roma. tllllt0NlQlJli BT FAITS DIVERS. ·Voraaité des Reptiles. — Le n• 73 de la Feuille des jeunes Nate- » roliste: contenait le recit curieux d'un cas de lacertophngie, constaté par M. Pelletier. Un lézard gris (Laeerta agilis), tenu en captivité, et qui avait refusé toute espece de nourriture, sauf quelques gouttes de lait, semblait en proie à la tristesse. La pré- sence d’un·jeune lézard de son espece Yëgaya pendant quelques temps; mais, au bout de deux semaines, M. Pelletier remarqua chez le petit lézard une agitation inaccoutnmée; et il le vit bientôt — étrange spectacle — comme fasciné par les yeux de wa compagnon, se rapprocher de ce Bernier, qui ouvrait la
enmatous sr runs urnes. 3t3 gueule d‘une façon démesurée, et plonger sa petite tete dans ea goutïre béant. Peu a peu le gros saurien déglutit son compagnon et il s’•se0upit après ee festin de Gargantua. Le n• suivant de la Fouille du jeunes Nalarnliatas renfarmea ee sujet une note de lt. Collin de Plancy que nous reproduisons sa release. . · ‘ .a Le easde laeertopbagis que M. Pelletier a rapporté ~dans le dernier numéro dela Fouille n'est point tout a fait nouveau,-bien que, a ma connaissance, il ne setrouve dans les auteurs rien . dïdeutique. ·l’ai déjisu l'oeeasion de traiter es sujet dans le mé- moire sur Yalimentation desreptlles etdes batraeiensque j’ai publié dans la Seine: pour tous (a•• 46, 47, t8, 69, 50, lil.), et j’ai ailé plusieurs obserrationszqui me sont personnelles ou qui m’ont été Wmmuqiquées par des herpétologues, lesquelles tendant a démon· u trer que les exemples de gloutonnerie ne sont pas rares, au moins . en captivité, chez lesreptiles et surtout oben les batraeians. e Jîai. reçu l’année derniere, de bt. Lelièvre dytnboise, un superbe lésardi vert qui ne voulut jalais s’hahttuer à manger, ¤¤¤;me les individus que je prenais à Fontainebleau, des larves ds ~ ténébrion, des mouches, des papülnos, du eheailles ou d’autnea insectes. ll faisait tous ses repas aux dépens des Làmrta nnrotù qui vivaient dans la méme cage que lui ; tous disparaissaient au fur et à mesure, et j'en retrouvais les restes, grilles, vertèbres dans les déjections de leur ennemi. Mr Blanchard, préparateur au laboratoire d’histologie, m’a signalé la voracité d’un Larme oiridia a jeun depuis. plusieurs semaines qui avait avalé deux lêwids des souches, otj'ai eu Poecasion d’observer un mimal de nette derniére espece dévorant un lézard des murailles; enfin jlai remarqué que les lézards des souches et, des muraille! armhaient fréquemment la queue de leurs eompognons de eaptivité et ne se faisaient aucun scrupule de la manger. s M. Boulanger, préparateur d'lierpétologie au musée royal de Bruxelles, a bien voulu m’écrire pour me faire part de plusieurs QBSFVIÉÃDM qu’ila faites sur leaujetqui nous oeeupa : sj’ai reg A
I 314 canonique ar rnvsawns. marqué, dit·it, que· les lésards dévorent volontiers les jeunes de leur espèce on d'antres especes, et j’ai nourri pendant tout un été des lézards des souches avec des jeunes lézards vivipares ; ' ils· les mangeaient souvent la téte la lpremière,· et lorsqnl’ils arrivaient à la queue, celle>ei était naturellement coupée par ‘ leurs mâchoires ; ils ne voulaient jamais la reprendre, de' sorte que rle sol de ;la eaiseeouje les·lnenais·était*t0njuurs jonehé des qneuesdes vietimes.· - î- · =· · · ·· · a M. Desguez, attachée lalcolleetion des reptilesdu museum, a été souvent témoin ·de faits identiques- de la part des baerta murulis et uirpium qu'il avait chez lui. · : · a Tajonterai que ;«,n·as;«mn~ été témoin de ladascination dont parle M; Pelletier; lelézard qui voulait en dévorer nrrantre se jetait sur son adversaire et le saieissaita belles ldents, pois pro- eédait a son engloutissements s · · ·· ‘ · ' ' · ' « Maisles lézards n'ont pas senlscetriste priviltfge, lesophidiens ont les memes goûts.·M. TI*aton,·aneien·préparateur;au museum, a constaté que, =a Tl’0ocasion,· les eoroneiles lisses (Cbronellu Jouir, · Leur.) se mangententre elles. Ainsi d'habitnde, celles qulihpnsà séduit vivantes se nourrissaient delézards gris. ·ll réunit un·jonr deux ou trois eoronelles; peu de temps- apres, il s’aperçnt que le plus petite avait disparu Q d'autre part, la plusgrande, quî·`me= ' serait de !i8`à 52 eentimètresyavait le corps visiblement grossi`. La petite uuronelle, longue de 30 tv 32· centimètres, n’avait pu loir de'- lrcage qui fermait avec précision; il devenait évident qsela plus grande avait avalésa compagne, bien qn‘il y eût dans la boite des lézards et des batraeiensrüe même on voit au musée, de·Poitiers, d'après M. Letaste (Herpétol. dela Gironde, Aotes de le=Soci6té linnéenue de Bordeaux, t. XXX; p. 463), un Zamenir dridvl/lavms en train d’a·valer un serpent de¤~se propre espèce. « Passons aux· batraciens. Les urodelesse dévorenv quelquefois entre eux et mangent sans remordsleor progéniture. Cïeât un fait que Dnméril a signalé dees·l’Herp6t0logie générale (ts VIH, | p. B7) ; MM. Weiss et Dollfus ont publié·une·obseryation de ce
V canonique er nrrs nxvns. 3l5 genre dans tease 3 de la Feuille et- M'. Sylvain Ebrard dans — le n· 50: « Pour les batraciens anoures, les faits abondent : M. Héron- · Royer a raconté, dans le n• 67, p. 81 de ce journal, une. lutte entre une Bona fssea et une Raad oiridir, laquelle avala son adversaire. M. Lataste al‘tirme·avoir retiré de lla gueule d'une énorme grenouille verte une fort belle rainette encore vivante, dont les extrémités des pieds apparaissaient comme des mous· taches sur les côtés dela bouche de souennemi. J’ai vu de même une Raad oiridis avaler un jeune Pelobaler fume: et une autre faire disparaitre en trois jours plus de cent tétards de grenouille rousse et quelques larves d’Alyter obslelrieoms. M. Boulenger a aussi remarqué que les grosses grenouilles en avalaient volontiers de—plus petites. Cependant M. Maillerpossëde une rainetle qui s’empara d'uu individu de son espèce nouvellement· transformé, mais le rejeta avec dégoût et en passant ses pattes·de devant sur son museau. -· ' ‘ · ‘ « Tous ces faits prouvent clairement que les reptiles et: leslba- , traciens ne se font pas de scrupule de se manger réciproquement; c’est un échange de bons procédés. » V. Conua un PLANCXQ La Doryphore. — Lorsque, des l8'14, on s’est inquiété en Europe des etfroyables dégâts causés dans les champs de pommes de terre de l’Amérique du‘Nord par cette redoutable chrysomèle, nous avons été des premiers: a signaler le danger, et à Zindiquer les moyens les plus propres à y remédier (Voir nos Bulletins A n°• 25 et 26). Parmi ces moyens, celui proposé par M. Riley, de répandre partout des images coloriées de l'insecte, avec prière de le détruire, nous paraissait très-pratique. On s'y est décidé en · Hollande, et M. Maurice Girard, dans le n• du 2l julllet°t8'l7 de la Natura, demande qu'on adresse à toutes les mairies de ‘France une semblable lithochromie. En etfel, ce n'est plus aujourd’hui contre un danger possible, I mais contre un péril imminent qu’il va falloir lutter: la Doryphore est en Europe ; l'au dernier elle a paru en Suede, elle a été vue ll ·
316 avtsat sultcls. É Brême; cette année elle a fait son apparition dans un champ de l pommes de terre des environs de Cologne, 'à Mulheim. Les Allemands n’ont pas reculé devant les mesures énergiques; les champs ont été entourés de larges fossés dîsolement, et recou· verts d’une couche de sciure de bois imbibée de pétrole, a laquelle on a mis le feu. On a lieu d’espérer que les insectes parfaits, aussi bien que les œufs et les larves, auront été détruits. Mais il ne faut pas oublier que la Doryphore pond' un millier d*œufs, et donne naissance à trois générations en‘ une seule saison : que l`inseete parfait hiverne, et que sa nourriture n'~est pas bornée a la pomme de terre. Il faut veiller, et les natu- ralistes ne faillirontpas a leur tache. Ils signaleront aux culti- vateurs lfinsecte nuisible qu’il faut détruire et les nombreux auxiliaires qui doivent étre respectés. M. Riley a constaté que oingl—deu.o insectes attaquent le Colorado balle. Les crapauds, les corbeaux, les canards le. mangent avidement. Les petits oiseaux, beaucoup plus nombreux chez nous que dans l’Amérique dn,Nord,·ne permettront pas à Pinseete de se multiplier autant., et nous prouveront ainsi, une fois de plus, combien ils ont de titres a notre protection. B. V.. · AVIS. La Bibliothèque de la Société est transférée à ls Halle aux Grains (entrée par l’ancien bureau de la Recette municipale). L’Archiviste prévient ses collègues qu’il s'y trouvera deux fois par semaine : le mardi et le vendredi, de L h. A 5 h. du soir, pour le prêt des volumes. · ' Les Diplome: de membres de la Société Linnéenne sont mainte· ' nant terminés, et·vont être envoyés aux membres correspondants et honoraires. —· Les membres résidants peuvent les retirer contre la somme de 2 francs. — (S’adresserà Yarchivlste, les jours et heures . ci·dessus indiqués.) _ Béspoo générale, le Samedi 4l août'i877, à 8 h. du soir. Section de Zoologie, Séance le Vendredi 3 août, à L h. Section do Géologie, Séance le Jeudi 8 août, à é h. Le Rédacteur en chef : R. VION. a¤t•as· - lus. de Lonosldlsrossrt, Délîtïîei, saw: '
É u L 4;; * P l I SUIIIETE LINNEENNE Ntllli ‘ lllltttll E W N L1 ' · • BULLETIN MENSUEL. · . z ·· . , · * 1.l ~|'lt] lt° 63. — 1** Septembre 1877. - 6• Année. -~.'!.slIl. I . · :. . ."·i'I]z Annnsssn: Les Ouvrïes. Manuscrits et Comrhunieatiions la rédaction du Bulletin, à . René Viox, rue Voiture, 8;' à Amiens. · · Les demandes d’Abonnement et les Cotisetipns (en timboùlitwütül. I M. Edmond Deumv, Trésorier, rue Neuve, 40, Amiens. I z .· ' LeBulletin est envoyé gratuitement à tous,les M bœs -pdg/enBi··H*est Idressê aux Sociétés scientitîaiues par voie d’échapge, · · , ·I J ‘;,_._,,.,. Prix de l’abonnement, 3 r. par an (2 fl·. pour lés Ecclésié§tiques‘,'les instituteurs et les lnstitutriees). . · . · .· . . . ····|E ·«,!~»· gti) SOMMAIRE. - Séance générale du H juillet, p. 317. -1- Note strr Püitéignne étendue des baies de Somme et d'Authie, par M. Iessagp. 3io; •~Ã.4.es trois Conservateurs du Jardin des Plantes (suite). pask. Biehertp. Mbs ·- Bibliographe, par le Président de_la Société, p._ 327. -·- tllrronique et faits divers : L'Excursion à Beauvais, p. 329. 5 Avis, _,'_ I I ,;_ . ,___ in; exram ons ¤aacE·s=vtrenmiî. ji l' stmcr otntnu on 14 xum.n·r 1877. I il » Présidence de M. Gmma. · ·‘ ·· ¤ Coaansronmncs : 1• Lettre de M. le Préltet ûs·là"S8’minÈ üelhundant un rapport sur les`travaux dela Société Litinéetihé pendant l’nnnée 1876-1877 pour le soumettre au Conseil §éhértilÉ _ Ce rapport a été envoyé par M. le Président. >· ’ 2• Lettre de faire part de la mort de M. Ernest·Phùl·Cdtty, décédé à Tours le 13 juin 1877. . ., , · 6• Annee. 63 ' • Ai)
l g 3|8 saurons. raocas·vaa1nux. M. le Président dit qu'il adressera a M" Cotty une lettre de I icondoléance témoignant des regrets de la Société Linnéenne pour la perte d'un de ses membres fondateurs qui lui était très·attacbé, et qui a laissé les meilleurs souvenirs parmi ceux qui l'ont connu. 3• M. l'Arehivisle de la Société d'Apiculture de la Somme S prie la Société Linnéenne de joindre sa collection d’insectes utiles et nuisibles à l'exposition.apicole des lt et I5 juillet à , Amiens, et réclame la médaille promise par la Société Linnéenne dans sa dernière séance. Notre Société n’ayant pas de médaille frappée à son coin, M. le Président prie M. Volland de choisir dans le commerce une médaille de t0 francs ayant une eliigie en rapport avec les tra- vaux qui doivent étre récompensés. Quant a la collection d'in- ` sectesutiles et nuisibles, elle ne pourra figurer à l'exposition ` apicole, puisqu'elle n’est pas encore revenue de Compiègne. C L• M. le Président de l’Association française pour l'avancement des sciences informe que cette Société tiendra sa 6• session au Havre du 23 au 30 août i8'I7. Une carte d'admission aux séances donnant droit a une réduction de 50 0/0 sur le prix du voyage sera délivrée au délégué de chaque société savante. 5• M. l’Archiviste de la Société Linnéenne de Bordeaux in- forme de l’envoi des tomes 29, 30 et de 3 livraisons du tome 3l ' des publications de cette société,et réclame nos Mémoires de l8»l0 A i865. Notre Société n’a rien publié pendant cette période, puisqu'elle ne s’est reconstituée qu’en 1865, vingt-quatre ans · apres la tin de l’ancienne Société. 6* Circulaire du Ministere de l'lnstruction publique adressée aux sociétés savantes pour leur demander une liste de leurs publications, d’après un specimen annexé à la circulaire. Ces renseignements sont destinés à composer une bibliographie géné- ' rale générale des publications dues aux sociétés savantes. _ _ M. le Présidents envoyé au ministere la liste des travaux que nous avons publiés. E I
I simone. rsocsswsanuxt · ‘3t9 * 7° M. le Président de la Société des Amis des Arts du dépar- tement de la Somme invite le Président de la Société Linnéenne » à assister à l’inauguration de l'exposition de 4877. 8• Circulaire de la Mairie d’Amiens relative a1·«i·g«¤is«u<>n d’une fête publique pour célébrer le centenaire de Gresset. ‘ M. le Président dit qu'il s'est rendu à la réunion préparatoire, ' mais que le projet de fête a dû être ajourné, le temps nécessaire pour les préparatifs faisant défaut. 9° M. l‘lnspecteur principal du Chemin de fer du Nord, en r réponse a une demande de M. le Président pour obtenir que la réduction de 50 0/0 soit accordée aux groupes de 5 ou 6 socié- taires voyageant ensemble, dit que la Compagnie ne croit pas devoir modiiierses usages. . ll est regrettable que cette faveur n’ait pu nous être concédée, car les excursions de notre Société seront bien moins fréquentes et les travaux d’ensemble sur notre région auront moins de faci- lité pour se produire. ` · t0• La Société Zoologique·B0tanique de Vienne annonce l’eu*·î voi`du tome 26 de ses Mémoires. · H• Programme de l'Exposition des Sciences anthropologiques; Annrssion : M. Larucllc, conservateur du Jardin des Plantes d’Amiens, présenté dans la dernière séance, est admis comme — membre résidant. _ · Passanrrrrons : MM. Garnier et A. Codevellé présentent pour étre admis en qualité de membre résidant M. Ballet, étudiant, rue Saint-Fuscien, 37, à Amiens. . I . ` MM. Alph. Lefebvre et L. Carpentier présentent pour être » admis en qualité de membre correspondant M. Pinel, conser- vateur du Cimetière monumental de Rouen. ` n M. Gonsc propose de faire insérer dans le Bulletin le discoursî prononcé par M. Richer a l`ouverture de son cours de botanique. Les journaux n’ont publié que des fragments de ce discours, quid contient une page d’histoire locale intéressante et mérite d’ëtre· reproduit en entier dans nos publications. · ' · ' i
i É maman! ÉTIIIIIFHU une ·ns soin nr n'm1·im. nil œstleaetiite Aquestion de la pose d’étiquettes sur les plantes S âl··jB|'üI8 publics. lllotre Société s’est déja occupée plusieurs fois de cette uüleet înstruetive amélioration à introduire dans les . promenades d'Amiens. Plusieurs sortes d'étiquettes sont proposées, et M. Gnnseweut bien .se charger de présenter à la prochaine 1 ' séance quelques modeles en fonte émaillée avec les prix ; lors- I *llF'9|\ Inra fait un devis approximatif, la Société demandera à l’administration municipale un crédit pour cet objet. M. le Président annonce que MM. de Vicq et Gonse se pro- ° posent d'acc•'impagner M. le professeur Bureau, qui doit faire aune ses élèves, le 23 juillet, une excursion botanique aux dunes dp.Sui¤lt»Quentin, b. Saint·Valery et la Cayeux. ll demande si _ d’autres membres de notre Société voudraient s'associer à cette smirsion. .. . M. le Président informe que notre Bibliothécaire-archiviste, M.·Y¢land, doit quitter Amiens dans quelque temps. Ce départ, fort regrettable pour les intérêts de la Société, nécessite la nomi- Milon d'un autre membre pour remplacer M. Volland dans les fonctions qu’il remplit avec tant de zèle. M. le Président demande qnïop veuille bien s'occuper de trouver,avant la prochaine séance, tm' membre qui aeeepte de prendre soin de la bibliothèque et des Ilnltiresgatln que M. Volland puisse le mettre au courant avant son·départ. Le Secrétaire, L. Ciarsnrisa. Note lt}! Panotenno étendue des baies de Somme ' ` et d’Authie. Dana les n•• 55 et 56 du Bulletin de la Société Linnéenne, M. de Ilercey a rendu compte de son exploration des croupes de la Somme à Breilly et à la Chaussée-Tirancourt. Notre éminent qollegus constate, dans ces lieux, l’cxistence d'un dépot d'une natal'! particuliere, où des coquilles marines, tluviatiles et ter- restres se trouvent associées t. des fragments de poteries romaines
y · artclums trmnuu ms sans on soun -1: `D'lUl'III'J· È? É et gauloises; il mappelle en outre \tne’deoouver(e~ de coquilles _ marines, faite avant 4864, en creusent des. ton¢Ietions··¤ir·«to, bord de la Somme, au faubourg de Hem, b Amiens: du rüpprow · cbement de ces deux faits, M· de Meresy n'bésite pas lr oonetutwl contrairement à d'autres géologues, que la·mer-·a dû r'eve•serl· jusque là dans un temps relativement peu éloignéde `nontx · · J'ai cru bon de citer li votre barre Phistoire st'la'topogl·¤pli•· ' pourréclamer leur témoignage en faveur de·c•s conclusions; Ce. n’est pas vous, Messieurs; qui me blèmoresfun tel pro-· cédé : mieux que personne vous Sever. que toutes les ·eeienc•s· sont sœurs, et qu’elles doivent se prêter un In•\|uel;sppui.Bn:|es<· contrôlant les unes par les autres, onerrive-à éviter! euii •euti#·‘ tier bien des erreurs seientitiques. ·· . . `·. L’lntroduction à l’Histoire de la Picardie ·par D; Grenier: constate que, du r•* au xm• siècle, la mer a abandonné-ude· grande quantité de terrain dans notre province et ses. environs. L'auteur cite quelques trouvailles d'ancre•, de fragments lh! r navire, ou d’nstensiles nautiques faites euprès·de S•int·ûnrev,· et donne même plusieurs extraits d’une ebarte de«Be•ulcin,·· comte de Flandres, attestant qu'en t086 des terres·aveient,eté· récemment conquises sur 1’0cean pres de cette ville, dontl l'altitude est aujourd'hui d’environ 23 metres. · . Ailleurs, le savent Bénédietin nous montre: h»#I¤trée· œnvnnï le pont de Marconnelles sur la (}ancbe,·a ·l!epoqne··où wivnitw sainte Austreberte, c’est-ti-dire vers la ün·du· vu•··sibels»····t- L'eltitude de ce point est maintenant de B7 metres. ' • Malbraneq vient aussi nous apporter son eontingentde preuves. · Au siècle dernier, rae0nte·t·il, on s trouvé dir la rire droite·de—=` l’Authie, en `face de l’abbaye de Dommartin, un tortnnneen du-· fer, scellé dans la pierre, _et destiné à attacher db gros vaisseeurr — grandiora navigia —. Lewfond de la ¤ailée·d’Antbie,·à>lh · hauteur de Dommsrtin, est a t6 metres environ Jaltibude; ·-~· il · est formé d’une couche de tourbe dequelques pieds d’6pai$slr-· · reposant sur un litde sable de mer. · · · O _ 4ï
3E` Ammms tunnel ots uuts un sont sr n’AU1·tmt. ' , lfopinion del’historien des Morins est eorroborée par la tradition populaire. Celle-ci, en etfet, a conservé le souvenir d°un temps A où les flots de la marée pénétraient jusqu'à la Broye - altitude moyenne, 20 mètres ·-, envahissaient le petit vallon à l’entrée duquel se trouve le village de Dominois — l8 mètres -—, et rccouvraient les terres basses situées entre la ferme de Moismont i ` elle village de Vron ·- 18 mètres -. ’ A Si .nous ouvrons le cartulaire de Valeires, nous y pourrions - ` trouver, aux dates de t203 et H10, deux chartes par lesquelles Guillaume, comte de Ponthieu, accorde à cette abbaye des barques, des pêches, des salines et des renclôturcs de greve à . Waben et a Rue — altitude de il m. — Je ne parlerai pas davantage du Marquenterre, dont la con- quête sur l'0céan ne date pour ainsi dire que d’hier; j’arrive a la vallée de Somme et à ses affluents. _ .Le P. Ignace, carme déchaussé d’Abbeville, et les archives de l‘abbaye de Saint·Riquier nous apprennent que la marée montait autrefois par le Scardon jusqu’en face de la ville même de W Saint·Riquier. Pour empêcher ces inondations périodiques d'in- tercepter le passage entre le couvent et la ferme de Bersacle (terroir de Millencourt), les religieux construisirent un pont de fer. Les habitants des campagnes voisines, toujours disposés à Pexagération, disent que le pont était d'argent, et que les débris existent encore sous le sol. - Altitude, 22 à 24 m. - lnterrogeons maintenant les titres de l’abbaye de Saint-Vale ry. Une bulle de l266 témoigne que les eaux de la Manche faisaient alors de fréquentes invasions dans les terres de Cambron et les bouleversaient. ·- In iltis (campis), par maris immdationem, sœps sole! term superfcics immulari. — Aujourd’hui, l’altitude des terres basses de Camhron est de I6 m. Remontons la vallée jusqu'a Pont-Remy. La se trouve une église construite depuis une dizaine d'années. En creusant les fondations, on ·a rencontré un banc de sable avec des coquilles de Cardium. —- lfaltitude de la gare de Pont-Remy est de L l
andrxmrn tuunul nas naiss on soul nr n’au·rrm. 323 9 m. 90; celle de l’église est au moins de 5 m. plus forte, soit 15 m. — Si vous voulez faire une excursion dans un petit affluent de la . rive- gauche, un peu plus haut, vous rencontrerez le bourg d'Airaines — Arena, - et le hameau de Mermont — llarisl ' mons, - dont l'altitude moyenne est aujourd’hui d’environ $5 m. Leurs noms indiquent assez qu’ils se sont formés aux bords de la mer, comme D. Grenier nous l'a(tirme. Ce même auteur s'accorde avec le P. Ignace pour signaler 4 l'cxistence probable d’un port maritime a Hangest·sur·Somme,4 et d'un autre port à Bouchon, près de l’Etoile, où l’on a trouvé, dit-il, des fragments d’ancres et de navires. Un vieillard du pays 'm'a cité une découverte analogue dont son père aurait été le témoin au siècle dernier. — L'altitude de la gare d'Hangest est de H m. ; celle de la vallée de Bouchon, un peu plus forte. D. Grenier signale en outre, à l’extrémité méridionale du camp romain de l’Etoile, une petite plate·forme ronde qui a dû servir de base à la tour du phare. C'est à ce phare, à cette étoile, qu'il demande l'étymologie du nom méme du village. ‘ Quelques années avant la révolution, les religieux du Gard entretenaient les allées de leur jardin avec du sable pris dans le voisinage, à une faible profondeur; ils y trouvaient mêlées de petites coquilles marines. ' Enfin, Malbrancq va même jusqu’à prétendre qu’à l’arrivée des Romains dans la Gaule, la baie de Somme était pratiquable pour les navires jusqu’à Amiens. Il se fonde sur ce passage des commentaires : César, revenu d’Angleterre en Gaule (it retirer ses vaisseaux et rassembla les états du pays à Samarobrive. — Cœaar... aubduclia naaibua, ` consilioque Gallorum Samarobrivœ p¢ract0.·— '(Comm. liv; 5 A ch. 24). Or, ajoute Malbrancq, on ne peut conduire des vaisseaux que dans un port ou un golfe. J'avoue que Vinterprétation du texte me semble un peu forcée : le subductis navibas pourrait, à mon sens, s'appliquer a un ’ . î
Që, Ai%qrn1rrgr.'t·t;|gtnç| ou nus nn son: xr _n°anrm. errriroitl indéterminé du littoral tout aussi bien quÉà,Samaro« brive. Mais en dehors deoetlepreuve, il nous en reste encore d°assez nombreuses et d'nsse; authentiques pour qu’il nous soit permis. _ de_cr&§e_qpe les llçtts J ont pénétré non seulement, jusqu’à la Clàausê eîïiraneoutrt, mais bien jusqu’aux abords de notre ville. _vcnons_nous pasden signaler la présence en des endroits, dont l'altitude actuelle est bien supérieure à celle d'Amiens! 1 litdenpore, faut;il_ remarquer, que cette altitude était bien moindrgautretois, par la découverte de coquilles mentionnée par ML Ittercey.n'a paslétégfaite à la su_rl’aee du terrain, mais bien certaine profondeur, et les débris romains que l'on trouve ’ a‘Aruiens sontpresqzue toujours à 4 ou 5 mètres nu~dessous du sol. :Qq’ doit gone _attri.buer_ ee retrait des eaux de la mer à Vaug- mentatiorii de Valtitude. Les alluvions, les attérrissements causés par d'orageA et les débaçles du printemps travaillent sarjsfesse à eornbler lcsvallées avec les matériaux arrachés aux c0lIirrî§,‘l`I‘s _pourraient_sumre_ à espliquer cette augmentation, 'Un autre élément ¢‘?nt_ il faut tenir compte, c’est l'aocumu|ation, dl"l)îH‘°l$î llillllülâ. QU ¤•‘lîl’t¢î•'¢l§.à_ (embouchure des aguvqg, Ljliorgçiettepçl chague, jour; a augmenter ses conquêtes sur. |'Q€égn,, ·i1_ mais pr9iit,les· bancs de sables formés dans, les_ estuaires et les couvre de digues ou de renclotures de grèves. Srmsxdestets o\;§t,açLes,_ Iesgrandes, marées équinoxiales péné- *"§F?Ã?lll;·°‘l€°lF ¤#¤a.l¤.S9·»is·s;3¤¤¤v'à P¤¤¢-R¤¤¤s· i>¤*¤~i¤’¤"¤== s’élèverit dans la baie à près do 6 mètres, niveau que la rivière nëigleint pliisen aval__|de,C0gguerel. M._ de Merccy at.tril1uerai,t encore yolgritiergle rctraitsde lameryà un soulèvement du sol de noàrà paxs.7CeNpliénomerre_ n’a ptjntpncore été observéavec une asâezvâigoureuse eiractitu\de,_dap‘s cettecoptrée; il serait_néan· moins téméraire d’gn_ nier l'existence,_ car on. en connaît de fort ndriibreux exeinples ailleurs (ll. H. Josse. (|)` Uri faitinvérse, bien`eons'taté_par Phistoire s'est produit au com-
us Ilot! Cottsuvaïtttras DU JARDIN DIS I>Lut:I‘!8· 325 ` Les Trois Conaervateurs du Jardin des.Plantes. l (Suite). 2* Pistons. -·· Lttounn, coussavaratsa. -· ETAILISSBIINT ou sssrlus ns Limit. En l'l85, Jourdain fut .remplacé au Jardin par un jeune jardinier que Donamps, alors professeur, avait formé et qu'il atfectionnait beaucoup. C’était M. Legrand. A cette époque, la classitication batarde de D. dom Robbe, _ cette sorte de tableau vivant d'une matière médicale régie par le système Linné, ne pouvait plus suffire, et devait s'efl`acer devant la renommée toujours croissante du grand botaniste suédois. Denamps comprit qu‘un changement complet était devenu néces- saire dans la classification du Jardin, et qu’il fallait, pour étre à la hauteur des autres établissements scientifiques, adopter dans i toute sa pureté le système de Linné. _ Cette transformation fut opérée par Denamps, avec l’aide de ¤ M. Legrand, botaniste instruit et fort au courant de la flore W locale. C'est à lui, dit un historien du Jardin, que le professeur l eonflaitla plupart des herborisations. ll ne renouvelait les prin- · cipales espèces indigènes qui venaient à manquer au Jardin qu’en allant les chercher aux lieux où la nature les faisait naitre. Les dimensions très·restreintcs du Jardin, qui ne dépassait pas alors le petit pont qui conduit au jardin fruitier, ne permirent pas de cultiver plus de 500 plantes. Le défaut d'espace empêcha d'éta- blir d’une manière complète et régulière la nouvelle classification. mencement du vm• siecle sur les cotes de Normandie; Le Mont-Saint- Miehel, aujourd`hul isolé au milieu des flots, étalt alors éloigné dela mer d'envtron U kilomètres et avolslné par une foret profonde nommée la foret ile Scgcy. En une seule journée, au mois d`octobre700, l‘0oéan, engloutit la foret et tous ses alentours, ne laissant debout que la mon- ta gue, et le couvent qui la domina. . v
326 Les raors consaavnauas un uanm nas rtmrss. Quoi qu’il en soit, Denamps mourut en l‘794, et le Jardin resta avec sa classitication linnéenne et ses dimensions restreintes jusqu'en l835, c'est-à·dire pendant 50 ans. . En 1790, le lauréat du cours fut l'illustre Duméril : En l79l, Dejean. depuis général, comte et pair de France, entomologiste célèbre. A la mort de Denamps, au milieu de la tourmente révolution- naire, l'existence du Jardin et du cours de botanique fut sérieu- sement menacée. L'Académie, qui avait entretenu jusqu'aIors l`étab|issement, fut obligée de se dissoudre. Privé du mème coup de son professeur qui venait dc mourir, et de ses protecteurs qui _ s’étaient dispersés, lc Jardin fut sur le point de disparaitre. Un instant il fut question d’y construire des ateliers. · C’est alors que le Conservateur Legrand se montra digne de la reconnaissance des amis de la science. Privé de son traitement, il consacra ses faibles ressources personnelles à l'entretien du Jardin. Le District, heureusement, nomma une commission chargée ` de recueillir les objets relatifs aux sciences, aux arts et aux lettres. Dans cette commission se trouvaient deux médecins: d’Hervi|lez et Lendormy. Ce dernier dressa le catalogue des _ plantes, en obtint beaucoup d'autres du Muséum de Paris, et en doubla le nombre en moins de deux ans. Nous sommes au t3 brumaire an IV, ou l795. A cette époque _ furent créées les Ecoles centrales. Dans celle d'Amiens entrèrent le Jardin et le cours de botanique qui furent à la charge de l'Etat. La chaire fut otl`erte à M. Lendormy qui n’accepta que le titre de ' professeur honoraire. Sous ce nouvel état de choses, M. Sourdiauz, d'abord, et ensuite M. Trmmoy professèrent la botanique. En l802, l’Ecole centrale, assemblage formé d'éléments hété- rogènes, fut dissoute. Le Jardin et le cours botanique passèrent à la ville, et, en l804, les dépenses en furent portées au budget municipal. En outre, une somme de M,000 fr. fut votée pour la
anmoonirmn. 39.7 restauration du pavillon, pour la construction d'une serre et , d‘une habitation pour le Conservateur. A cette même époque, 1** germinalan XIII (I804), fut instituée à l'Hôtcl-Dieu l'Eeole de médecine ou, comme on disait alors, I'Ecole pratique de santé. Par un arrété qui existe encore, les _ élèves de cette Ecole furent tenus, à partir de 1806, de suivre le cours de botanique. ` _ M. Trmmoy professa jusqu’en 1808. ll fut remplacé par M. Barbier qui occupa cette chaire _iusqu'en I8é2, ou plutot jusqu‘en 1855,car il conserva son litre jusqu'a sa mort. , I · Pendant tous ees changements, Legrand resta toujours à son I poste et la plantation du Jardin, quoique agrandie et améliorée ` par MM. Lendormy et Trannoy, conserva toujours sa classitica- t tion linnéenne jusqu'cn 1835, époque à laquelle commence la 3** période. . (A suivre). D' Ricnnn. BIBLIOGRAPHIE . · Par le Président de la Société. Dans le Bulletin de I'Association scientifique de France, j'ai lu n•47I une note sur le Starique perroquet (P/ialcris Psitlaculal ·qui explique comment I’imperI'ection de l'appareil du vol peut être heureusement compensé parla perfection de l'appareil res- piratoire. — Dans le n¤ 472, on trouve un_moyen proposé par M. Vigié pour la destruction du Piiillouru. Il consiste à peindre en couleur verte à l'huile les cops de la vigne. Ilexpérience faite par l`auteur lui a complètement réussi, et il attribue l’efIica· cité du remède aux sels de cuivre qui font la base de cette peinture. , * Le Bulletin du Comice agricole d’Amiens contient le pro- gramme des matières sur lesquelles les élèves des écoles pri- maires seront interrogés en 1877. j Les géologues liront avec intérêt, je n'en doute pas, dans le Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de l’Yonnc, une notice de M. Hébert sur le terrain crétacé de ce · département. M. Hébert y reconnait : 1° le terrain crétacé infé- `
$$8 siamoonrnia. · rieur; 2• le supérieur ou étage cénomanien; 3• l’étage turo• nien qu’il divise en deux assises : lïnférieure, à Inoccramus la- biutus ; la supérieure ou craie à Holaslçr planus. Ce travail est une sorte de préface aux études de M. Cotteau ` sur les Echinides de l'Yonne, études dont il donne la suite dans ce même volume. ‘ Les Mémoires de la Société dunkerquoise. tome XVIII; ne contiennent que deux articles relatifs à I’histoire naturelle. Un · rapport de M. Terquem sur un concours dont le sujet était : Etude sur le faune de la Flandre maritime, nous apprend que la Société n'a reçu qu'un seul mémoire sur la conchyclogie, qu'il a paru incomplet à la commission qui lui a décerné cependant une médaille d'argent à cause du mérite qu’elle lui a reconnu. . Un mot sur l'Eucalyplus globulus, cet arbre dont l'intluence bienfaisante dans les contrées affectées de fièvres paludéennes, est maintenant si bien établi. nous apprend qu'i| résulte malheu- reusement des expériences faites à Dunkerque par M. Landron, que cet arbre ne peut supporter un froid de 5• au dessous de zéro. _ l.e Bulletin de la Société centrale d'Horticulture de la Seine- » Inférieure, tome XVIII, n• 2, vous donnera la conviction que l'horticulture est en grande faveur dans ce département et que q _ Penseignement horticole s’y propage avec succès. Dans la séance du I4 mai, M. Angran a exposé diverses Orchidées qu'il avait recueillies dans le pays, et qui paraissent avoir été fort appré- I eiées. Vous y trouverez une analyse par M. Girardin, le savant chimiste, de plusieurs variétés de pommes de terre cultivées par M. Teinturien à titre d’essai pratique. Le tome V• du Bulletin de la Société archéologique historique, et scientifique de Soissons ne nous donne aucune de ces notices sur l'histoire naturelle du Soissonnais que nous y avohs lues souvent et avec le plus grand plaisir. ll est occupé tout entier par des travaux historiques qui ne diminuent en rien,je vous l'assure, l'intérét et la valeur de ce volume. Je reçois trop tard pour vous en parler, les Mémoires de la Section des Sciences de l`Académie de Montpellier. Je ne puis donc faire qu’une chose, vous prier de remercier la savante Compagnie de la gracieuseté avec laquelle elle a bien voulu nous accorder les sept premiers volumes de ses publications que nous ne possédions point. J. Gnruan. g
I cuaomons er mrs nmus. · 3*29 Cllll0NltlUB ET FAITS DIVERS. Lïlxcursion à Beauvais. _Nous avons déjà raconté en quelques mots notre excursion du \ 47 juin. , Nous empruntons à un journal de Beauvais « Nndëpendanï de l’Oîse » le discours prononcé A l’Hôtel-de·Ville de Beauvais, par il. Rodin : Messieurs, En apprenant que les amis des sciences naturelles venaient de Q Rouen et d’Amiens explorer nos environs sous le rapport de la ' végétation et de la géologie, la premiere pensée de l'honorab|e président de la Société académique de l'0ise, dont tout le monde apprécie dans notre ville le patronage qu’il porte à la science, ` a été de souhaiter la bienvenue à ces savants déjà connus ou à ces néophytes qui veulent étudier par eux-mémes le sol si riche ~ de notre pays. · Je viens donc, au nom de notre vénérable président etdes membres du bureau, m’applaudir et vous remercier de votre pré·# sence parmi nous. Nous n'avons point à vous faire les honneurs de la cité, puisque vous étes partout chez vous, car vous n’avez qu’à demander à la nature de vous laisser voir ses richesses infi- aies; c’est la le privilége de votre science, mais nous tenions a vous assurer du plaisir que nous éprouvons à aller les explorer ensemble ; car nos excursions créent une véritable confraternité qui, tout en étendant nos connaissances sur les œuvres toujours admirables de la création eten nous préparant de doux souve- · uirs, cimenteut ou préparent ces bonnes camaraderies, parfois ces sincères amitiés dont la vie du naturaliste, par un de ses meilleurs privilèges, est heureusement ileurie. La génération actuelle est bien plus heureuse que celles qui l’ont précédée : elle trouve un moyen puissant d'instruetiou et ’ l ·
I 330 caaomoun ar Mire mvne. de progrès dans ces réunions scientifiques, dans ces associations qui unissent confraternellement les amis de la sciencc,où chacun profite des découvertes de son voisin, s’éclaire et s'instruit en entendant les diverses opinions qui se fontjour dans ces char- mantes promenades. Voilà pourquoi nous nous félicitons tous de vous otïrir quelques minutes l'hospitalité dans cette enceinte, au nom de la ville de Beauvais. Notre antique cité n’est pas seulement riche en souvenirs historiques ç le sol qui l’entoure présente encore aux naturalistes de nombreux et intéressants sujets d’étude. L’ensemble de la végétation est aussi riche que varié : les botanistes amiénois trouveront dans notre département une flore intermédiaire a la Picardie proprement dite et au Parisis, ayant cependant plus d'analogie avec la végétation des environs de Paris qu'avec celle ` du département de la Somme. Le motif de cette attinité est dans la continuité sur l’Oise des terrains tertiaires du bassin de Paris, qui contiennent des couches sableuses riches en especes spéciales variées que le sol crétacé de la Somme ne saurait élever ou con- server. Les botanistes rouennais retrouveront bien souvent la physionomie de leur tlore dans le pays de Bray, cet accident géologique qui fournit au géologue et au botaniste un contingent spécial et de curieuses observations. C'est à cette richesse de notre flore, due à la diversité des ter- rains, a nos belles forêts, à nos marais tourbeux, que l’étude des plantes a dû de trouver dans notre contrée de fervents adeptes; ct, pour renouer le présent au passé, je suis heureux de rappeler ici les noms de quelques-uns de nos devanciers. Si d’anciens botanistes, les Tournefort et les Vaillant avaient déjà cité des plantes de notre sol, n'oublions pas que la plupart desbotanistes · illustres, les de Jussieu, les Mérat, les Cosson, les Germain, les Haûy, ete., se sont plu à signaler les espèces rares qu’ils ont recueillies eux·mémes chez nous en compagnie des botanistes du pays, de M. Graves, dont le nom reste acquis à la science, cher
canonique :·r nrrs mvnns. 331 aux géologues comme aux botanistes, de notre modeste et savant M. De|acour,président de la Société d’borticulture, de M. Hamel, de M. H. Daudin, aussi bon botaniste qu'horticull.eur distingué, de M. l’abbé Maillard, de M. Héricart dc Thury, de M. l’abbé Questier, de M. Frion, etc. _ J’aime aussi à me rappeler que j’ai appris beaucoup dans mes excursions en compagnie de M. Chatin, de M. Schœnefeld, de i MM. Rose, Bescherelle, Henri Caron, de Marcilly, Verlot, etc. C’est.ainsi que par cette succession renaissante de savants, notre 11ore·a pu être constatée et étudiée. Mais les noms que j’ai cités et que j'aurais pu rendre plus nombreux me font mieux apprécier mon insuffisance ; et, cependant je n’ai pas craint de faire appel à ceux qui n’0nt pas encore, comme vous, l’initiati0n . de la science qui nous est chère à tons, pour vous accompagner, car il n’y aura que profit pour eux et pour moi : et je ne saurais trop engager les néophytes à multiplier les herborisations, ces . explorations successives des diverses régions de notre beau pays qui nous révèlent les mystérieuses influences que le sol, le climat, l‘altitude exercent sur les végétaux, qui permettent de lire sur le terrain les lois de la géographie botanique et de reconnaître les diiïérentes formes que les plantes revêtent en changeant de station, ce qui nous amène a la solution du difficile problème de _ la délimitation des espèces. , Puissiez·vous, messieurs, et c’est là le dernier mot de la bien- venue que je vous souhaite, ne pas regretter les prodigalités du soleil de cette journée, en emplissant largement vos boîtes de · · nouvelles richesses qui auraient échappé aux regards de vos devanciers. C‘cst ainsi que s’aecomplissent les progrès; chaque siècle, chaque observateur apporte son contingent à l’œuvre commune; faites donc des adeptes, que chacun de vous conquière à la science un fervent amateur, un seulement, car bien des ‘ existences se consument dans l’étude de la nature, et il faut les remplacer. La science est comme une armée à laquelle le succès serait ·
332 · Avis sr stulcrs. toujours assuré, mais qui devrait trop souvent recruter de nouè veaux soldats et suivre de nouveaux chefs. C’est à vous, Messieurs, qu’incombe cette mission à laquelle, comme vous le voyez, se sont consacrés les honorables membres des bureaux de la Société académique et de la Société d'horticulture, mission que je m'etYorce de remplir dans la mesure de mes. occupations et de mes faibles forces. C’est là mon seul titre à votre indulgence qui me pardonnera de vous avoir arrêtés quelques minutes dans cette enceinte. is ` Nous publierons dans notre prochain numéro la réponse faite —par notre président M. Garnier. ` _ La Bibliothèque de' la Société est transférée à la Halle auze Grains (entrée par l'ancien bureau de la Recette municipale). L’Archiviste prévient ses collègues qu'iI s'y trouvera deux fois par semaine : le mardi et le vendredi, de 6 h. à 5 h. du soir, pour le , prêt des volumes. · Les Diplômes de membres dela Société Lînnéenne sont mainte- nam terminés, et vont être envoyés aux membres correspondants et _ honoraires. — Les membres résidants peuvent les retirer contre la somme de ifrancs. — (S’ndresser à l’Archiviste, les jours et heures ci·dessus indiqués.) I La Société Linnéenne, dans sa dernière séance, a nommé M. R. Vtou, Bibliothecaz’re·archivr'ste en remplacement de M. Volland. S · Le Rédacteur en chef É R. VION. Amiens. - lmp. de t.enoel·llerouart, Delattre·I.enoeI, saw. L
I I I . ' · . SOCIETE LINNEENNE NEEE EEENEE DE lil ll s BULLETIN MENSUEL. N° 64. — 1*** 0etobre 1877. — 6• Annee. — 'I'. lll. Amnzssnaz Les Ouvrîçes. Manuscrits et Communicatioss intéresssutla réduction du Bulletin, à . René Vrou, rue Voiture, 8, à Amiens. . Les demandes d’Abonnement et les Cotisations (en timbres·poste), I M. Edmond Dunst, Trésorier, rue Neuve, 10, Amiens.· ·. D Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est adressé aux Sociétés sexentiüques par voie d’échange. Prix de l’abonnement, 3 r. par an (2 fr. pour les Ecclésiastiques, les Instituteurs et les lnstitutrices). . : . SOMMAIRE. —— Les trois Conservateurs du Jardin des Plantes (tin), par ll. Richer, p. 338. ·- Sur deux questions concernant les Groupes de ls . Somme, par M. de Mercey, p. 336· —— Herhorisations sur le littoral de ls E ` Somme, par M. de Vicq, p. 343. — L’Etcursion à Beauvais: Discours de ‘ M. Garnier, p. 345. , Les Trois Conservateurs du Jardin des Plantes. l (Suite et lin). 3• Psaronn. - M. Durnor, coussavxrsus. —— Msrnons on Juseisu. Depuis longtemps déjà M. Barbier sentait que la plantation et la classification du Jardin n'étaient plus à la hauteur de la science. La méthode naturelle de de Jussieu avait détrôné partout l’ancien système. ll comprenait que le moment était venu d’opérer au Jardin une complète transformation. Uoccasion ne se tit pas attendre. En l'année 1835, M. Legrand, avec son grand, age et ses 6• eusse. N | )
33} .138 nels consnvrrsnas DU uaum une rnnrls. B0 ans de service, venait de prendre sa retraite. Un médecin, grand ami de la science, M. Lemerchier, était alors maire d’Amiens. Un jeune jardinier, M. Duilot, était arrivé de Paris, le ll juin l835. il avait été initié aux travaux horticoles, dans le célébre établissement de M. Noisette où il était entré a Page de 46 ans. Au bout de 4 ans, il entra à l’Ec0le botanique du Museum de Paris, où il se forma pendant 6 ans, sous la direction de M. Pépin, chef des cultures et sous celle des illustres professeurs Dnfoataines et Brongniarl. C'est la que vint le prendre M. Bar- bier, et c’est à lui qu'il confia la distribution et Varrangement de la nouvelle Ecole. Une dernière difficulté restait a vaincre et ce n'était pas la moindre. Le terrain occupé par le Jardin était insuffisant pour y représenter les principales familles naturelles. Fort heureu- sement, le Maire, ainsi que nous l'avons dit, avait compris · Qnïtne grande ville doit faire des sacrifices à la science. Une propriété voisine, formant le fond du Jardin actuel, fut acquise au prix de 9,000 Ir. Letout, préparé et dessiné convenablement par JI. Bullet, put recevoir la méthode de Jussieu, avec les 4,000 espeeesqui remplacerent heureusement les 500 espèces qui composaient l’ancienne Ecole. Dans le courant de l'année l836, cette importante transfor- mation fut terminée._La même année, M. Dutlot publia le cata- Iogue des plantes cultivées au Jardin. Tout en s'occupant activement de ses fonctions, M. Duflot · vquiatservir enméme temps les intérêts de l’horticult.ure. Dès les premiers mois de son arrivée, dans l'été de l835, il organisa, li la grande satisfaction de M. Lemerchier, la première expo- sition de fleurs qu‘on ait vue à Amiens. ll I'installa sous le péristyle de la Bibliothèque. Les exposants furent les quatre jardiniers dont il a conservé les noms : MM. Lequel pere, les deux frères Wachy et Durosolle. Cette exposition, toute modeste qu’elle était, amena un résultat important pour notre ville. L ` .
us raois conssnvtnuxs nu Jnnuv nus runrns. 335 A la suite de cette exposition, la Société d'Horticulture fut fondée, gràce à l’initiative de M. Duilot. Timide dans ses débuts, elle s'annexa d'abord au Comice agricole. Au bout de deux ans, elle sc constitua en Société distincte et choisit, pour son premier président, le docteur Amable Dubois, devenu plus tard médecin en chef de Vichy. p Uextension donnée à l'Ecole de Botanique obligea bientôt M. Dutlot à demander à l’Administration municipale une seconde serre : c’est celle qui est adossée au boulevard. Elle fut cons- truite en l85'l. La même année, dans le but de propager les bonnes especes de fruits, M. Dutlot planta le Jardin fruitier. Il en fit, par le choix judicieux des meilleures variétés, anciennes et nouvelles, une véritable Ecole d’arhoriculture et il mit toujours le plus grand empressement à procurer des gretïes aux amateurs qui lui en faisaient la demande. Enûn, dans les dernieres années de sa longue carrière, M. Dutlot, qui s’était chargé de l'entretien du square Saint—Denis, obtint de la Ville la petite serre à multiplication qui rend aujour- d’hui les plus grands services pour l’ornement des jardins publics. Messieurs , je vous demande bien pardon de vous avoir entretenus si longtemps de nos trois vieux serviteurs de la science. En rendant cet hommage bien mérité à trois hommes remarquables par le zèle et le dévouement qu’ils ont apportés dans Yaccomplissement de leurs modestes fonctions, j'ai voulu faire acte de haute justice et de reconnaissance. Leur successeur, _ M. Larnelle, y verra un encouragement et l’assurance que le zèle dont il fait preuve trouvera un jour aussi sa récompense. — _ J’ai choisi, pour remplir ce devoir, le moment où M. Du/lot, après une longue et utile carrière, va jouir dans sa retraite d'un repos honorablement gagné. . Je suis heureux, moi le dernier venu des cinq professeurs dont il fut l’ntile et intelligent auxiliaire, de lui rendre ici, devant un auditoire d’élite, devant la jeunesse instruits de nos Ecoles, un dernier témoignage de sympathie, de regrets et de reconnaissance. D' Broan. `
a 336 us caourss ns LA soin. Sur deux questions UOICIIIAIT Les GROUPES nn LA so|ua(t). Avant de présenter à la Société Linnéenne un travail détaillé sur quelques-unes des croupes de la Somme dont la composition ' si remarquable m’a été révélée lors d'une rapide exploration ell‘ectuée l’antomne dernier, j'ai dû, cette année, chercher à résoudre deux questions les concernant et restées sans solution dans ma précédente campagne. La première de ces questions consistait dans la constatation des relations réelles du tuf gaulois avec lu tourbe celtique. Ce tut était-il superposé sur la tourbe comme le pensait Buteux ou même intercalé à divers niveaux comme l'a indiqué M. Debray, mais sans avoir, dans aucun de ces deux casytraversé la tourbe en venant du fond, — ou bien était-il, au contraire, comme je le supposais, sorti à travers la tourbe? Des sondages effectués dans la croupe de Tirancourt m’ont fourni, pour ce premier pro- blème, une solution tout à fait conforme à Vhypothèse que j'avais proposée, et ils m'ont permis d’établir la coupe trans- versale d'une croupe avec toute la précision désirable. La seconde question consistait dans la recherche de l'extension des dépots que forment les croupes, tant dans le sens longitu· i dinal de la vallée que dans son sens transversal. J’ni pu résoudre, dans une certaine limite, la première partie de cette question en suivant ces dépôts jusqu’à Amiens méme, et la seconde partie en relevant des coupes fort intéressantes et observables immédiatement à l'aval d’Amiens. J’ai pensé qu’il ne serait peut-être pas inutile de donner, dès à présent, dans le Bulletin, les solutions résumées des deux ques- tions dont je viens de parler. N. na Mnacsr. (t) V. Bull. soc. Linn. du nord de la France, t. ui, p. 193 et p.209. À V. auasl Bull. soc. géol. de France, 3* s. t. v, p. 337. l
sua Lis caourna nn LA sons. ` 337 I. - Cours rnausvaasna n`una cuoura ` sous LI enr nourri na Trnacouar I donnant les relations du fuf gaulois avec la tourbe celtique. ' Lors de la reconnaissance de la véritable nature des croupes ` que j’ai eu l’occasion d'entreprendre l’automne dernier, il m'avait été possible de saisir les relations réciproques des dépôts gaulois et romains qui composent ces protubérances au·dessus du plan de la vallée tourbeuse. Mais là s'arrètaient les données que · j’avais pu recueillir sur le terrain, et ce n'est que par induction que j'avais supposé que le tof gaulois qui forme le dépot le plus ancien et pour ainsi dire le noyau habituel de ces croupes, avait dû arriver ou s'épancher, à la façon d’un produit d’émanation, par des cheminées ou fissures de la craie alignées suivant la direction de certaines lignes stratigraphiques, et en traversant nécessairement ainsi la tourbe celtique (l). Pour vérifier si cette maniere de voir était fondée, il fallait avoir recours à des sondages; car dans cette partie de la vallée de la Somme, le niveau dela nappe d’inû|tration de l’eau est tres-voisin du plan superficiel. La coupe ci-contre, dressée d'apres des sondages très-rappro- chés les uns des autres, à travers la croupe qui longe le pied du camp romain de Tirancourt, montre avec évidence que le tuf gaulois a passé à travers la tourbe celtique, en faisant plus ou moins disparaitre, dans une certaine étendue, ce dernier dépôt dont la continuité est habituellement si absolue, et en se répan- dant à sa surface sur de petites distances. Je n'entrerai pas ici dans |'examen des détails de cette coupe dont la légende explique la disposition essentielle. Ces détails _ trés-intéressants seront donnés dans le travail qui paraltra dans les Mémoires de la Société Linnéenne. Je dois meborner à ajouter ` que les sondages ont été etïectués avec soin, et que j’ai été secondé sur le terrain par deux de mes collègues, MM. d'Ault- Dumcsnil et Pinsard. (t) Je crois qu’il convient d’adopter Péptthète de celtique pour la tourbe de la vallée de la Somme, (v. Bull.soc. géol. de France; 3* s., t. v.p. 857. ia
J nn a I î _.—' ` ' -à 1- :·‘_ _' "__ É-.5 2, - 2 °•- `,|\ É ~· •; ` i ; , ï<; sé ÈÉ :1 T: t `_.-`· É* * ai ÈÉ @ _ A au -·'` I F" H . à àà êâ @.5: ‘ iii L I " 4 E5. I 1Éâ.Éê~·â ·I| ' . . · ' s 3 qu È È s â F H; I- · ' . ` ui- F"] '`'` ||."' l ê à ·§ È _d il, =F ` .§ 3 W î—|à;§ëÉê§È È ·"—*· ¤‘¢~i1—·î·:. % ·' E ” s .. » ëâ E' É-. ` ¤ u; QE ëê ¤ : ·. ; . . ·¤·> 3 · ‘î»~’2 ‘ É Q Q àà
un cnonus na ux sons. É ll. - Extrusion nas nnrôrs qui ronuimr Les caourss : 1* mns LB sans Loxcirnninng ns LA VALLÉE; 2** mus LI sans rnausvnnsin. t• Extension dans le sans longitudinal. J’avais reconnu, l’année dernière, les croupes à Ail|y·sur· l Somme, à Breilly et à la Chaussée·Tiranc0urt; e'est-à·dire sue des points situés entre l’aval d'Amiens et l'amont de Pic- q qnigny. ll restait donc à' suivre ces dépôts, en amont, jusqu’à Amiens même, par exemple, ou au delà, et, en aval, depuis les é approches de Picquigny jusqu’à l'embouchure dela Somme. é Quoique ces dépôts doivent se rencontrer en remontant au delà d'Amiens,et que leur existence soit probable dans la Haute- . Somme comme elle est certaine dans certains affluents tels que l’Ancre et la Noye, il m’a semblé qu’une limite provisoire dans leur reconnaissance fixée à Amiens serait assez naturelle ; car ce n’est que vers Amiens que commence la Basse-Somme, à l’ori· gine de laquelle j'ai lieu de croire que s'est arrélée l'arrivée du ilot qui rejetait des coquilles marines dans les alluvions t romaines. · D’nn autre côté,le relevé des cronpes depuis Picquigny jusqu’à l’embouchure de la Somme exigeait des recherches que l’un de mes collègues, M. d'Ault·Dumesnil, était il même d'entreprendre puisqu'il avait pu assister comme témoin à mes explorations, et de poursuivre avec soin en raison de son séjour habituel la Abbeville. Cette étude a donc été commencée parbmon collègue, et il a déjà recueilli dans cette partie de la vallée de nombreux et intéressants documents qu’il se propose de faire connaître à la Société Linnéenne. Je n’ai donc ici qu’à dire quelques mots sur la partie de la vallée comprise entre une petite distance à l'aval d’Amiens et cette ville elle-méme. Sur la rive droite, les dépôts des cronpes se montrent, en i
· 3l0· un GIOIJPIS mt LA soule. remontant la vallée, à Saint·Sauveur et à Argœuves; ils pa- raissant ensuite manquer sur cette rive, dans la grande concavité dlrgœuves à Amiens. . Surla rive gauche, également en remontant, les croupes se continuent par Drcuil, Etouvy et Montieres jusqu‘au faubourg de Hem, à travers lequel la Celle divisée en plusieurs bras vient se jeter dans la Somme par une bouche principale, immédiatement ‘ à l'pal du barrage à partir duquel a été construite la portion du canal comprise entre Saint·Maurice et Montières. Cest dans l'ang|e «1'amontdc ce confluent de la Celle et de la Comme que se trouve située la scierie de M. Dehesdin où ont été . rencontrées autrefois les coquilles marines dont l'authentieité a été révoquée en doute par Buteux (l ). il n’exisle pas de coupes obser- vables vers ce point, mais un travail récent de défoncement du sol, effectué dans le pré méme qui forme l'angle d'amontet qui borde au sud la scierie, m'a permis de trouver ramenés à la surface du sol constituée par l’alluvion de marais, des morceaux de tuf, des coquilles de Cardium, de Mylilus et d'Oslrea, ainsi que de nom- breux ossements présentant la coloration foncée habituelle (2). Ce défoncement venait d'être opéré pour établir une pépinière de ` poiriers et de pommiers, qualités d’arbres fruitiers qui paraissent cultivés particulièrement dans le sol des croupes; car des pépi- nières analogues existent d'une façon presque continue jusque vers Montières. Dans ect intervalle, plusieurs croupes visibles dans de petites exploitations permettent d'observer le contact des allu- vions romaines et du tuf gaulois, remarquable par l’abondance des ossements contenus dans le premier lit romain, où se ren- contrent toujours aussi les coquilles marines, mais en nombre paraissant plus restreint que dans les croupes situées plus en aval. i . (1) V. Bull. soc. Llnn. du nord dela France, t. ru. p. l93. a (2) lfallltude du sol en ce point est de 19 mètres. Les coquilles marines ramenées parla charrue ont donc été rencontrées vers 18 m. 50.
us caourrs ne u sun. 341 Vers l'autre bord de la vallée latérale de la Celle, à son dé- bouché de droite, et a la limite même du faubourg de la Hotoie et du faubourg de Hem, des fouilles faites, cet hiver, pour la construction de la teinturcrie de M. Mille, ont fourni desce- quilles marines. M. R. Vion avait eu connaissance de cette ren- È contre, mais trop tardivement pour pouvoir observer la coupcdu· terrain. .l’ai pu depuis vérifier l'exaetitude de ce renseignement et constater que les coquilles marines: Cardium, Mytilus et Ostrea ‘ se rencontrent à environ 3 m. de profondeur, dans une couche naturelle reposant directement sur la tourbe, et vers un niveau très·sensiblement le même que celui où l'on rencontre ces eo·' quilles marines a l'aval d'Amiens. Une autre rencontre analogue vient d'étre faite dans une fouille pour fondations, à l’autre bout du faubourg de la Hotoie vers Amiens, devant la place du Marché-aux-chevaux. Les fouilles pour fondations dans l'inté· rieur d’Amiens paraissent d’ailleurs avoir souvent rencontré des coquilles marines reposant sur la tourbe. En amont d’Amiens, le sol de la vallée formé par l'alluvion de marais ct cultivé en hortillonages ne m'a présenté aucune coupe en remontant jusqu'à la Neuville, au débouché de l'Avre, point à partir duquel j’admets que commence la Basse·Somme et que je considère provisoirement comme établissant la limite du rejet des coquilles marines dans les alluvions romaines. 2** Extension dans le sens transversal. · Un probleme qui me paraissait très·digne d'intérét était de déterminer rigoureusement Vextension des dépots des eroupes dans le sens transversal, en arrivant à saisir les contacts de ces dépôts avec les dépôts plus anciens constitués par le limon glaciaire ou les alluvions anciennes interglaciaires. La disposition du terrain à l'aval d’Amiens m'a conduit à étu- dier, dans ce but, l’espace compris entre le faubourg de Hem et ' Montières et celui compris entre Montières et Etouvy. Entre le faubourg de Hem et Montières, le bord de la vallée
342 tas cnourss na LA soun. » est libre de constructions et on reconnait facilement que la limite entre la prairie sur le bord de laquelle s‘arrétent les croupes, et . la terre en plaines labourables, est marquée par un rideau s’éle· ` vant à 3 mètres environ au-dessus de la prairie, et dont la partie supérieure est formée par le limon glaciaire et la partie inférieure parle sable gras ou même le gravier des alluvions anciennes interglaciaires. On voit aussi qu’a partir de ce rideau (l),le sol de la plaine Iabourée ou entamée par des gravières s’élève en pente douce jusqu’a la route d’Amiens à Picquigny. Entre Montières et Etouvy, le rideau terminal est encore apparent; mais il est moins élevé et le dépôt d'alluvion romaine de marais qui constitue la couche la plus récente des croupcs vient le couronner en recouvrant le sable gras et le gravier des , alluvions anciennes interglaciaires. ` En s'avançant un peu au sud du rideau, on remarque que la (1) Ce rideau ou rillon qui marque la séparation des terres labonrables et des marais est bien connu dans le pays. Une tradition recneillle au commencement du siécle dernier par Pagès et commentée par Doucliet (V. Manuscrits de Pagès, publiés en 1858 par L. Douchet, t. ur. p. 203) en · fait la limite de l‘ancienne Somme aux époques gallo·romaines ou gauloises. En prenant connaissance de ces documents restés trop ignorés et qui viennent de m‘étre signalés par mon obligeant collègue ll. lt. Vion, je constate que des observations exactes avaient été faites par Bouchet relativement I l‘extension du lit de l'ancienne Somme (p. 205). Je vols aussi que les découvertes de plusieurs bateaux romains rencontrés en- fonis,en divers points des prairies de Hem_et de Saint·Maurice avaient fait croire à ltoucliet « qu‘aux époques gallo-romaines ou gauloises la Somme I n épanchalt ses eaux dans les prairies sur lesquelles on naviguait alors n avec facilité, mais non sans danger de naufrage » (p. 205). Cette con- 4 conclusion est tonta fait conforme a celle a laquelle je suis arrivé de mon I ' côté par des observations purement stratlgrnpliiques. Elle est également t d'accord avec d’autres traditions dont M. Josse a parlé dans le dernier numéro du Bulletin (p. 323). I ( l i I n
IIIILIOIIBATIOI sua LI r.r·r·r0nr. nn LA soun. 343 plaine qui s’étend jusqu'à la route d'Amiens a Picquigny, au lieu de s’élever, comme précédemment, en pente douce vers le sud, l s’abaisse d'abord jusqu'à une certaine distance pour se relever ensuite jusqu’à la route. Il résulte de cette disposition qu’une partie de la plaine se trouve assez en contre-bas pour avoir été sous les eaux qui ont déposé l'alluvion romaine de marais jusqu’à une limite assez bien indiquée par un chemin de traverse qui relie Montières à Etouvy. Immédiatement au sud de ce chemin on peut observer, dans une grande exploitation qui s'y arrete, le contact de cette alluvion romaine de marais avec le limon glaciaire. Ce contact est très- net et en forme de cuvette en pente rapide dans la direction de W la vallée. L'alluvion romaine de marais est formée là en grande partie par le remaniement du limon glaciaire; mais elle s’en distingue facilement par sa coloration grisâtre et par les co- quilles qu'elle contient toujours, tandis que le limon n'en contient jamais. — Les deux dépôts sont également exploités comme terre 'à briques. L'alluvion romaine de marais s'emploie souvent seule ou quelquefois mélangée avec le limon glaciaire ; mais le limon glaciaire ou terre à briques proprement dite est toujours addi- tionné d'un tiers de sable gras, suivant l'usage constamment suivi par les ouvriers dans les exploitations des vallées et dans celles des plateaux. N. on Maacsv. Herborisations sur le littoral de la Somme. _ Nous empruntons àl l’.4bbevill0is le compte rendu suivant, dù à notre savant collègue, hl. E. de Vicq. Deux excursions des plus intéressantes au point de vue de la . Botanique viennent d'avoir lieu sur notre littoral, le |undi23 et le mardi 24 Juillet. M. Bureau, professeur au Museum d’Histoire naturelle de Paris, avait choisi les dunes du Marquen-
3% nsnnontsnlox svn LI LITTORAL un LA sons. terre et les galets du Hourdel, pour y faire ses dernieres herbe- risations de l'année. l.e savant professeur qu'aecompagnaient plusieurs membres du Jardin des Plantes et les habitués de son cours, arrivait à Rue le dimanche soir. Lundi matin, venaient aussi se joindre à lui les botanistes picards, pour se diriger ensemble vers le village de Saint-Qucnliu~en·Tourmout. Les dunes étaient le principal butde cette première excursion : ce désert si sauvage et si étrange, ce coin du Sahara, comme le nommait un jour devant nous un des maitres de lascienee, otfre en elïet à côté de deux especes caractéristiques, l'0yal et l'Hipp0phae, de nombreuses raretés végétales. Les plantes les plus vulgaires y présentent même, sous l’influence maritime, de singulières modi- fications dans leurs formes. Cette végétation a de plus un autre attrait par suite de ses rapports avec la tlore du Nord, qui compte sur nos rivages divers représentants (Pyrola aremzria, Erylhrœa lilloralis, Viola sabulosu, etc.) Aussi les dunes, avec leurs crocs et leurs marais, les terrains vaseux pres de la maison de Jasper, les digues de l'embouchure de la Maye et les sables herbeux de St~Firmin, fournissent-elles une abondante moisson. C'est chargés d'un lourd, mais précieux fardeau , que nous arrivons assez tard au Crotoy, où nous attendent les voitures qui nous ramènent à Rue. · La course du lendemain avait un autre point de départ. Le rcndez·vons était cette fois à Saint-Valery, que nous quittons vers dix heures pour prendre la route du Hourdel, cette station unique d'une des plantes les plus rares de la tlore française. C’cst au milieu des immenses amonccllements de silex routés parla mer, que croît le Lalliyrus maritimus, une belle papi- ` lionacée dont la limite australe est en Europe près de I'embou· ehure de la Somme. Quelques autres plantes remarquables paraissent aussi sur les bancs de galets. On en recueille de nombreux spécimens, tout en gagnant le port de refuge du Hourdcl. Après un court repos, il faut songer au retour. La crète des
rfnxcunsroxr A nswvns. _ 345 digues, qui défendent les bas champs contre l'invasion de la mer, est le chemin que nous choisissons. On fait encore une ample provision de plantes maritimes. Parmi elles, se distingue le Slatiee limonfum, cette charmante plumbaginée aux fleurs d’un rose bleuàtre, si recherchées pour les coiffures de nos élégantes et la décoration de leurs boudoirs. Nous constatons aussi la présence d'une autre espèce très·rare, récemment retrouvée et appartenant à la flore boréale, l’Obione pcdrmeulofa, et nous rentrons a Saint-Valery, en gravissant, près de la tour Harold, les sentiers ombragés conduisant ala haute ville. Ses antiques murailles nous offrent un souvenir de l’époque féodale, l'0Eillct rapporté d’0rient par les Croisés, et qui orne encore aujourd’hui de ses jolies touffes de fleurs roses les ruines de ln plupart des vieilles forteresses. Cette journée, si utilement employée, s‘est terminée par une réunion où a régné la plus franche cordialité et pendant laquelle l’érninent professeur a bien voulu exposer, dans un résumé plein d'intérét et d'érudifion, le résultat de ses observations sur la Flore de notre littoral, en la comparant à celles du Nord de l’Europe et de l`0uest de la France et en exprimant le désir de voir un jour de zélés botanistes entreprendre I'exploration com- . plète des côtes françaises du Nord au Sud, afin de pouvoir ` assigner à chacune des espèces spéciales qui les habitent, ses véritables limites géographiques. Un Boufrrsrs. L’Bxoursion à Beauvais (Suite). Nous publions, d’après l’1nde’pendant de l’0ise, la réponse faite par hf. Gamnsn au discours de M. Ronin. ll y a trente-trois ans, je venais à Beauvais avec mes collègues de la Société des Antiquaires de Picardie, et je n’ai point oublié l’aecueil plein de bienveillance que vous avez fait alors aux Amiénois et que vous voulez bien renouveler aujourd'hui a la
3&6 rfnxconsrorr A annule. Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen et a la Société Linnéenne du Nord de la France, avec une courtoisie dont nous sommes d’autant plus reconnaissants qu'aucun des liens qui vous unissaient aux antiquaires ne vous attache à nos deux compagnies. . Trois ans auparavant en etïet, le l3 janvier l8Ll, la Société des Antiquaires avait fondé, a Beauvais, un comité archéolo- gique. La semence était tombée dans une terre fertile; des racines profondes fixèrent bientôt la plante au sol, elle grandit _ et ne tarda point à porter les meilleurs fruits. Mais l’arbre n’en portait que d’une sorte. Vous avez voulu que la variété vint y ajouter un charme de plus et satisfit aux appétits divers que vous sentiez naître autour de vous. De nouvelles branches furent grelïées au tronc et, gràce à la séve abondante qui l’animait, on ne reconnut plus qu’un seul corps vivace et fécond; Les sciences physiques ou naturelles, les lettres et les arts avaient formé avec l’histoire et l’archéologie cette association brillante qui est devenue la Société Académique de l'0ise. Dès lors vous avez vécu de votre vie propre, et les succès ont couronné vos efforts. Pardonnez-moi, Messieurs, ces réminiscences; on devient à - à mon age: laudalor tcmporis acti. Est—il possible, d’ailleurs, dans une ville où les monuments et les faits historiques abondent, de ne point s’attacher à ceux qui nous sont chers? Quand nous avons salué, avec un religieux respect, l’héroïne à laquelle Beauvais a si justement élevé un monument de sa reconnaissance, était-il possible de ne point nous ressouvenir que les garnisons d’Amiens et l'arrière-ban de Rouen, les sires de Gamaches et d'Estouteville assurèrent en t·t9*2 les résultats de la mémorable défense de Beauvais, l'établissement de notre unité nationale. Si les membres de la Société des Sciences naturelles de Rouen et de la Société Linnéenne que j'ail'honneur de vous présenter ne I sont point étrangers à votre histoire, ils connaissent surtout vos travaux sur l'histoire naturelle et en apprécient la haute valeur. Votre département a été plus que tout autre, sous ce rap- ‘
· arscouas un it. anunni. 347 port, admirablement favorisé. Les précis statistiques canto- naux qu’a successivement publiés M. Graves pendant trente années, en ont fait connaître la constitution géologique, les productions naturelles, la culture, l’industric, l’histoire et les monuments, avec un talent et une méthode qui en font des études telles qu'on pourrait difficilement, je ne dirai point les surpasser, mais les égaler seulement. Ce géologue, ce botaniste, cet érudit a su résumer ensuite ces notes éparses dans les divers cantons, pour en composer sous le titre de Notice archéologique, de Topo- graphie géognostique, de Catalogue des Plantes de l'0ise, des i ouvrages spéciaux que le monde savant accueillit avec une I faveur des plus méritées. Vous avez, par des recherches incessantes, complété ces É œuvres, vous les avez développées et mises au courant des ` progrès de la science moderne. ` ~ Vous venez de nous rappeler, Monsieur le Secrélaire,quelques- uns des travaux les plus remarquables sur l'histoire naturelle de O l'Oise. Nous n’avions point oublié les noms de MM. l’abbé Pinard et Maillard auxquels vous devez les tableaux de vos mammifères, de vos reptiles et de vos lépidoptères. Les mollusques ont été étudiés par M. Baudon, avec le zèle d’un chasseur infatigable, le talent d’un physiologiste des plus habiles. ' Vous·même, Monsieur, qui avez passé si légèrement sur votre œuvre, n’acbevez·vous point,sous le titre modeste d’E.rqui¢se dela Végétation da département de t'0ise, une flore et une géographie botanique qui vous feront le plus grand honneur. Aussi avons-nous répondu avec empressement à l’invitation que nous avait adressée la Société des Amis des Sciences natu- _ relles de Rouen. Nos introducteurs nous assuraient le bon accueil dont nous vous remercions. Nous n'bésitons donc point à solli- citer la faveur d'être guidés par vous dans les excursions que nous nous proposons de faire autour de votre ville. Votre sol, en elfet, offre des différences sigrandes avec le U n
V 348 mscouns ne 14. elmsn. nôtre, qu’i| ne saurait être visité avec avantage qu’avec ceux qui le connaissent et, comme vous, l’ont si bien étudié. Ces études ne seraient·elles, comme vous l’avez dit, qu'un délassement de l'esprit, une gymnastique pour l’intelligence, n’auraient-elles d’autre avantage que de développer par des échanges et des rapports fréquents, des sentiments d’estime et d’alTection réciproque, qu’il faudrait développer le goût chez les jeunes gens et leur inspirer l'amour des sciences naturelles. Mais l’agriculture et l’industrie y trouveront plus d’un ensei- gnement 'utile dont elles ne savent point assez profiter. J’en donnerai pour preuve les études de votre vénéré doyen, M. Delacour, sur les insectes qui attaquent le poirier. Permettez·moi, Messieurs, de prier, en terminant, l’un de i vous de vouloir bien guider quelques·uns des nôtres dans la , visite des monuments de votre ville sur lesquels vous avez écrit É de si bonnes et si excellentes pages et de leur montrer les trésors ' d'art qu'ils renferment; ils ne sauraient avoir de guide d’un goût plus sûr et plus délicat. Séance generale, le Samedi 43 octobre 4877, à 8 li. du soir. Section de Zoologie, Séance le Vendredi 5 octobre, à 3 h. 4 /2. Section de Géologie, Séance le Jeudi 44 octobre, à 3 h. 4/2. Le Rédacteur en chef : R. VION. Amiens. - lmp. de Lenoel·|leronart, Delsttre-Lcnoel, sucer. L
r 1 I I P . Slllllilll LINNEENNE li Nllllll ii. LI FRANCE. BULLETIN MENSUEL. N° 65. — I°* Novembre I877. — 6• Année. - T. III. Aoasssna: Les Ouvrîges, Manuscrits et Communications intéressant la rédaction du Bulletin, à . René Vion, rue Voiture, 8, à Amiens. Les demandes d’Abonnement et les Cotisations (en timbres-poste), A M. Edmond Dnulav, Trésorier, rue Neuve, IO, Amiens. Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est adressé aux Sociétés scientiiiaiues par voie d’échange. Prix de l’abonnement, 3 r. par an (2 fr. pour les Ecclésiastiques, les Instituteurs et les Institutriees). SOMMAIRE. —— Séance générale du Il août, p. 349. -· Nouvelles indi- cations sur les_Croupes de la Somme, par M. de Mercey, p. 352. —- Chasse aux Hyménoptères, par II. Frey-Gessner, trad. par II. Dubois, p. 355. — Habitats des Diatomées, trad. par M. R. V., p. 357. — Chro- niques et Faits divers, par M. B. Vion, p. 359. — Bibliographie, par M. Garnier, p. 36t. — Correspondance: Le Rhizopertha pusilla; Avis; Séances, p. 364. _ EXTRAIT DES PIIIICÈS-VEIIIIIIIX. ' snnca canaasna nn II sour I877. Présidence de M. Guuvrsa. Des remerciements sont votés à la Société d'Hist0ire naturelle de Boston pour le magnifique envoi qu’elle a bien voulu nous faire des tomes Iet II de ses Memoirs, et des tomes XI à XXIII de ses Proceedings. Coaaasronmnca : I° M. le Président de la Société d’Histoire naturelle de Finlande (Socielas pro Fauna et Flora fennica) nous écrit pour nous demander l'échange de nos publications avec les 6• mnt:. . 65
350 sinus. nocts·vI.¤A¤¤x.. hlélioiyes de la Société qu'it représente. -— Cet échange œ accepté avec empressement. 2" La Société Académique de Saint-Quentin envoie le pro- gramme des sujets mis par elle au Concours pour l'année l8'î8. — Aucun des sujets proposés n’a trait la l‘Histoire naturelle. 3• Le Directeur de la Section française ii l’Exposition de |878 envoie à la Société Linnéenne la notification oflicielle de son admission comme exposant. Un espace de 2 metres sur le mur est accordé ii la Société. L• M. A. James, rue Labruyère à Paris, oIl‘re ses services pour représenter la Société. 5* M. E. Lejeune, à Calais, envoie une circulaire et une notice A sur une agence internationale d’éct•ang•es·ponrt‘Histoirenaturetle, V Varcbéologie et les objets d’art. Cette agence, dont il est direc- teur, a pour but de permettre aux sociétés scientifiques et aux amateurs d'a¤gmenter leurs collections en trouvant un placement facile des objets qn'ils ont en double. L’agence se contente de prendre une commission de l5 0/0 sur la valeur des objets échangés. , A 6• M. N. de Mercey annonce par lettre qu’il vient d’expédier à la Société : une collection de 30 échantillons-types pour faciliter Pétablissement de collections géologiques élémentaires ; une série de doubles desdits échantillons ; une boite contenant des types de Micrastefs et de Bélemnites; enün, une botte d’étiquettcs pour le classement de ces collections. La liste détaillée des échantillons composant la collection·type élémentaire, est jointe à l’envoi. La Société vote des remerciements a M. de Mereey pour cet important envoi, témoignage nouveau de sa générosité envers la Société. 7• M. Eugène Simon, 7, avenue des Gobelins, à Paris, ancien Président de la Société entomologique de France, remercie au sujet de sa nomination comme membre non·résidant. Etscrtons sr Patssurrrions : M. Ballet, étudiant, rue Saint- L
istmzss. irirodtzs-vtisxtzx. 3Éll Fuscien, 37, présenté par MM. Garnier et A. Codevelle, est nommé membre résidant; M. Pinel, Conservateur du Cimetière monumental à Rouen, l présenté par MM. Alph. Lefebvre ct Carpentier, est admis comme ` membre correspondant. MM. de Vicq et E. Gonse présentent comme membre non- résidant M. Guilberl, pereepteur a Vismes, près Gamaches. M. Alexandre, Secrétaire de la section de Géologie, rend compte · de la Séance du mois d'août. M. Hector Josse y a fait une lecture sur les changements dc niveau des bassins d_el’Aull1ié et de la Somme. M. Josse s’appuie, dans son travail, sur les témoignages des auteurs; il insiste sur Yétymologie des noms de certains vil- lages, étymologie qui prouve incontestablement la proximité ae la mer. ' Dans cette méme séance de Géologie, René`}/ion_,a,_gl,opgQ la traduction libre d'une note du D' Brown sur la formation du Till ou Boulder Clay sous Yintluence du transport glaciaire, et ‘ de l’action des eaux marines. Cette note est tirée du Bulletin de la Société Géologique d'Edimbourg. _ __ ,_ _ M. Alexandre, se faisant |'interprètc de quel,ques·uns de ses · collègues, émet le vœu que la souscription annuelle soit abaissée de IO fr. à 5 fr. pour les instituteurs. — Cette proposition,] mise aux voix, n’est pas adoptée; mais il est décidé que les_institu· teurs pourront toujours, sur leur demande, être admis à nos séances. . Pendant le mois de juillet, nos collègues de la section de Bota- nique sont allés faire une excursion dans les dunes du Marqueu- terre et les galets du Hourdel, avec M. Bureau, professeur au Muséum d'liistoire naturelle de Paris, qu'aceomplagnaient plu- sieurs naturalistes parisiens. Notre Bulletin a reproduit le compte rendu de cette herborisalion très-fructueuse, dû a la plumetde M. E. de Vioq. a Enlin, M. Dubois lit un travail de M. Terral, intitulé ; <t0bser· vations sur le dépeuplement des rivières et ses causes; modiü- L
352 uouvanus mnrcarions sun Las caouus DI LA soul. I cations à apporter à la législation pour arréter les progrès de ce dépeuplement. n Ce travail aboutit aux mêmes conclusions qu'une note antérieure de M. Dubois insérée dans le Bulletin n• 3l, (l" janvier IS75). M. Terral, après avoir énuméré les diffé- rentes espèces de poissons dont lu conservation devrait être assurée, se borne à proposer, comme remède à un dépeuplement total de nos- eaux, certaines mesures administratives. Hauteur, avec sa connaissance si complète de la piscièulture et des détails infinis qui s'y rattachent, aurait dù mentionner dans son travail _ l'intérêt qu’il y a à répandre dans nos cours d’eau les plus lim- pides, comme la Celle, la Noye, etc., les bonnes espèces de Sal- monides, qui donneraient une plus-value considérable à nos rivières. Pour le Secrétaire, Michel Dunois. ` Nouvelles indications sur les Groupes de la Somme. (1) · l· Reetifeatton relative à Page d'une partie des remblais du camp de T iraneourl. En dressant la coupe qui a été insérée dans le dernier n• du Bulletin, j’ai dû, d'après les résultats des sondages, figurer, à l'une des extrémités, les remblais assis sur Yalluvion romaine de marais. _ Ces remblais alignés sous le front S.-O. du camp de Tiran- court qui se développe sur la rive droite de la vallée de la Somme, ne peuvent être regardes que comme des rejets effectués lors de l’execution des travaux de campement. D'un autre côté, une épaisseur notable de terre végétale gazonnéc recouvre uniformément la surface de tous les remblais ainsi rejetés en dehors du camp; et, comme la terre végétale ne se forme qu’avec une extrème lenteur sur des remblais de cette n (1) Voir Bulletin Société Linnéenne du nord dela France, t. lll, p. 336. '
nouvanus tnntcxrtons sun us caourzs nx LA soli:. 353 nature, c’est-a·dire composés de fragments de craie, on est en droit d'en conclure que leur confection remonte à un certain _ nombre de siècles. ' . Mais la date de cette confection n'a pas dû étre unique. Si, en ; etïet, on admet que l'assiette du camp de Tirancourt ait été · choisie par J. César pour le campement d’une des trois légions cantonnées aux environs d'Amiens après la défaite des Nerviens en l’an 700 de Rome (an 54 avant J.-C.), on ne peut cependant pas faire remonter à cette seule époque la date de la confection de tous les terrassements. Les remblais les plus éloignés du camp et qui sont ceux traversés dans les sondages sont certainement postérieurs au v• siècle, puisqu’ils recouvrent l'alluvion romaine de marais entre laquelle et la tourbe il existe une veine de sable calcaire coquillier de rivière avec poteries romaines du v• siècle, ainsi quej'ai pu le reconnaître en faisant pratiquer, à la suite des sondages, une tranchée à ciel ouvert depuis le pied du remblai jusqu’au chemin_ de la Chaussée-Tirancourt à Saint-Sauveur. Mais le remblai qui est superposé sur la terre de marais ne m’a · fourni lui·même, dans cette fouille, aucun objet permettant d'en déterminer approximativement l’àge. Quoi qu’il en soit, il n'est pas exact de désigner, comme je l’ai fait sans assez de réflexion, ces remblais comme étant dans la i partie que j’ai figurée (1) des « remblais du camp romain », puisque cette partie est certainement de date postérieure au v• siècle ou au dernier siècle romain. Cette partie extrême des remblais ne peut dater que de l‘àge mérovingien ou d'un age plus récent. . 2** Addition au programme de travail détaillé sur les Groupes. · La situation de la Groupe de Tirancourt formée de dépôts gaulois et romains si remarquables, au pied d'un camp considéré comme romain, mais dont les remhlais les plus extérieurs ne (1) Voir Bulletin Société Linnéenne du nord de la France, t. lll. p. 838.
au IGUVILLIS UIIRATUISIIILBNDUIBN LA Will. doivent pas, ainsi que je viens de l’établir, remonter au delà de É I’1lge‘mérovingien, pouvant donner lieu a quelque confusion ou à des doutes dans l'appréciation des naturalistes ou des ar- _ cltéologues, j'ai pensé qu’il était nécanaire de prolonger mon etploratton `un peu au delà de la limite que j'avais fixée vers Pièwisuy (tr · ‘}`aî·donc poursuivi cette exploration juequ’à une certaine dis- tance en aval, c’cst ti dire jusque vers Bangast et Bourdon. ll existe, cn ctllrt, tu Pavel de Picquigny, sur les deux rives dela _ Sdrimic ·et notamment sur la rire droite, entre Yseux et Bourdon, urrgrhttd développement de croupes dans le voisinage desquelles on nc rencontre aucun travail d’art militaire. Ces rroupcs se montrent toujours formées des mêmes dépôts dans le même ordre de succession. Elles sont souvent composées de tronçons a noyau de tut dans les alignements desquels les directions de la Somme et de l'Oise se trouvent répétées avec une constance remarquable. Dans cette partie de la vallée, la tourbe intérieure au tuf ou traversée par cette roche se présente à découvert sur une hauteur souvent assez grande. En outre, laligue de contact du tut gaulois ct des sables calcaires coquillicrs romains continue ti étre tres· nette, mais sans paraitre contenir aucune coquille marine rejetée, circonstance qui semblerait pouvoir s’cxpliquer en admettant que le relais ou laisse du tlot de mascaret s’est trouvé limité entre Tiraucourt et Amiens. Ces deux particularités ne sont peut-étre pas les seules que l'étude des croupes pourra présenter cncore plus en aval, dans la partie de la vallée de la Somme comprise entre Hangest ou Bourdon et Ycrnbouchurc de la'Somme, et dont je laisse à mon collegue M. d‘Ault—l)umesnil lc soin de faire connaître les détails. N. na lllxacer. ‘ (1) Voir Bulletin Societé Llnnéenne du nord dela France, t. Ill. p. 339.
cluses aux rtrslnerrtan. M3 i Chasse aux Hymenopteres ' ` ' ` dans les tiges sèches de Ia Ronce. _ A·u.m0menl· où les chasses dfhiver vont commencer, je amie i¤·|ɤ€¥¤¢r lesentomolcgistes, lecteurs dn. Bulletin, en leur doup nant la traductiouldluue note que M. —Frey·Gase¤.er de Genève, l‘hy.m6qgptceologue bien. connu, apubliée dans les s Entendu- ‘ gisclv München » du u· Kane: de rclbcs. Les B¤b\t&$9¤î ¢·9mmuns·dans notre département,. etnuladoule que les enkqltwlogîstes qui prendront. la peine de recueillir les tiges âèclüë des ronces, nfobtiennent la plupart. des œpeoes recueillies par le naturaliste suisse. ‘ Balise ~ I a. Occupé de l’étude des Osmies, je trouvai que je pouvais | encore rencontrer un grand nombre de certainesespeces, et je‘ conçus le projet de ramasser pendant l‘hiver, aux environs de É Genève, tout ce que je rencontreraisde tiges sèches de ronces, I d'églantiers et de sureaux, et d'en obtenir des osmies, selon le ‘ conseil de M. le Bt Giraud (Annales de le Société entomelogique de France, l866, page M8); Je me mis donc en route, la pre- miàre fois, le 17 décembre pour le pied du Salhve; il y avait tres-peu de- neige, et les buissons n'en portaient peint de traces. — La quantité de tiges creuses était si considérable, que je ne franchie pas plus de cinquante à soixante pas pour en faire une ample provision. Je ne puis dire au juste ce que contiennent- les tiges en fait d'0smies et de parasites, car les insectes parfaits`appara'issent· beaucoup plus tard ; ce que je puis dire, c'est que ma récolte en Céralims hivernantcs fut très·produclive. Je pris l*3« ex. de la C. cœrulea, Fab., t3 ex. de la C. cullosa, Fab., 3l ex. de la · C. albilcbris, Jur.. Le 24, je continuai mes recherches, eten y· consacrant trois heures, je pus rapporter tt cœrulea, 30 ealloso, 84 albilabrir. Vonlant aussi explorer lo sud du Salève, ·j'y employai toute la journée du 3l· décembre. —-··ILa· température i '
I 356 causa aux nutnorrtus. I était si douce, qu’nn grillon, le Slcnobolhras oeriabilis, Fab., était sorti de sa retraite. Je capturai 25 C. calloru, 14 cœrulca et 149 albilabris, mais seulement ces trois especes, sans trouver trace du C. clealcitcs et du C. pygmœa, que les entomologistes du sud dela France rencontrent aux environs de Toulon, de Mar- seille et de Montpellier. Alors j’abandonnai Salève pour visiter le pied du Jura. Le 7 janvier, j’explorai Gex, le 4 février Saint-Genis et Thoiry ; mêmes résultats qu’au Salève. — Le 14 janvier, l’envie me prit d'explorer encore une fois la partie sud du Salève, mais dans une autre localité que le 31 décembre. Je retrouvai les trois mêmes especes dans des conditions identiques, mais pas un C. albilabris. Dans le fond méme de la vallée, j’obtins un moins bon résultat, bien que, dans les haies aux alentours de la maison de campagne de M. H. de Saussure, les ronces et les roses sauvages se trouvassent en quantité, je ne découvris une fois qu'une seule tige creuse . contenant un unique C. cœrulcu, et une autrefois une série de 11 C. albilabris et parmi eux 1 C. cœralea. De l’autre côté du lac, et à une heure environ à l’Est de la ville, je trouvai bien plus de C. cœrulca que de C. albilabris : ainsi 9 C. cœruleu, 1 C. cal- loxa et 1 C. albilabris; c’était le 21 janvier — M. H. Tournier aux environs de sa maison à Peney, a une bonne heure à l'0uest de Genève, sur le Rhône, a principalement recueilli des C. albi- labris et C. cœrulea ; il n’a trouvé que des C. cullosa morts. En fait d'0smies, je n'ai pu réellement encore rien trouver, mais je crois avoir épuisé le chapitre des Carolina des environs de Genève. — L’espèce la plus commune et se trouvant quelque- fois jusqu'à 1000 mètres d’altitude est le C. cœrulea, Fab. = cucurbilina, Rossi. Les deux autres sont plus rares, le nombre des C. albilabris récoltés étant dix fois plus considérable. — Je trouvai souvent de 1 à 3 ex. de C. cœrulca, Fab. dans la mème tige, et presque toujours de 6 à 8 C. callosa, Fab. dans les grosses tiges de ronces et de rosiers sauvages. Très-souvent je rencontrai des tiges coupées, qiie les paysans avaient rejetées au l 1
¤A¤1·rA·r nas nnrontns. 557 pied des haies. Presque toujours ces tiges otiraient aux deux bouts des cavités renfermant des insectes hivernants. Les Ceratina n'étaient pas, du reste, les seuls insectes par- faits venant chercher dans les tiges creuses des ronces un abri contre les rigueurs de l’hiver. En Coléoptères, se trouvaient V . des espèces qui n’ont pas d’habitat déterminé, comme les Pha- lacrus, de petits Curculionidcs, des Lama, des Coccincllidas ; en Diptères, de petites espèces souvent mortes; en Hémiptères, _ Rhyparochromus Rolandri. L, Heterogaster urticœ, Fab., et H. I nepelœ, Fab., Slrachia oleracea, Lin., Pterotmctus slaphylinoides, È Burm.,Li0c0ris lripuslulatus, Gyll.. En Hyménopteres, outre les ; Ceratina, je découvris quelques petites espèces de Crabronidss, et surtout de petites espèces jaunes de fourmis avec une bande transversale foncée sur les derniers segments de l’abdomen ; enfin deux `nids de la délicate Hypoclinaa quadripunclola, Mayr. De- puis que j’ai rapporté chez moi les tiges que j'avais ramassées, un certain nombre de Cynipides d’un vert métallique sont sortis des larves ou des nymphos; j’attends en ce moment d’autres éclosions. ` E. Fast-Gassusn, Genève. Habitats des Diatomées. Les indications suivantes, traduites d’une revue anglaise, d'après l’ouvrage allemand de Kützing, peuvent intéresser ceux de nos collègues qui s'occupent de microscopie. Les Diatomées se rencontrent dans presque toutes les eaux, et dans les endrois humides. Mais il ne faut pas croire qu’elles se trouventdans chaque goutte d’eau. Dans l’eau pure des rivières et des sources elles sont rares; il faut les chercher près du bord des rivières, dans le voisinage ‘des sources, autour des pompes, sur les pierres et les plantes submergées. Les algues marines et d’eau douce en sont souvent couvertes, quelquefois même enve- loppées au point d’être méconnaissables. _ .
3â8 www ses mecum. En été, ou rencontre fréquemment les Diatomtles dans les petites mares qui se dessèchent ou dans les flaques d’eau de pluie: elles y fument, sur les bords, une pellicule plus ou moins visqueuse, généralement lache, mais parfois compacte et qui se ‘ reconnait presque toujours a sa couleur brune. Par les belles et chaudes journées d’été, des bulles d`oxygène se développent dans ces masses, les gonflent, et les soulèvent à la surface, où elles viennent flotter, tantôt comme une mince. peau brune, tantflt comme de gros paquets d’écume gluante, desquels on peut . recueillir une quantité notable de gaz oxygène. Dans ces fines pellicules, le microscope montre differentes gformes associées : 'ce sont habituellement des Navùwtœ, des Cymbcllœ, des Surircllœ, ou des Synedrœ, aux mouvements plus ou moins vifs. Les grosses masses gluantes consistent fréquem- ment en une seule espèce, ou du moins, si d'autres s’y trouvent mélées, ce n’est qu’accidentellement. Les filaments de la Melosîra s’attachent aux plantes, aux pierres, au bois des Qfossés d’cau · stagnante ou courante, et les recouvrent d'un réseau brunâtre. D'autres, telles que les Fragilariaz, ont leur habitat sur les feuilles ou sur les arbres pourris. On les trouve aussi dans les Conferves, mêlées avec les Cymbcllœ, les Syncdrœ, etc. ll arrive rarement qu'une espèce se trouve complètement isolée des autres. Les formes adhérentes se trouvent, en général, sur les algues fili- formesr les algues marines donnent les formes les plus grandes et les plus complexes; les algues d'eau douce fournissent les formes plus petites, isolées et libres. Les eaux saumàtres des bords de l'océan, les fossés ou les embouchures de rivières qui reçoivent l’eau salée, a la marée montante, sont très·riches en genres différents. Le flot détache du fond ces corps microsco- pigues, et l'oau recueillie près des rives en contient une grande abondance. On peut ainsi les recueillir en filtrant cette eau ; elles restent sur le filtre. Outre cette méthode, indiquée par Ehrenberg, on peut employer d'autrcs moyens. On prend avec un couteau ou une 1 .
cnaoruous sr urrs D&Vll8· 359 spatule la pellicule brune, visqueuse; on en exprime l’eau et on enveloppe le réeidu dans du papier pour l’emp0rter. On peut traiter de même les membranes ou l'écume que l'on voit flotter surl'eau. — Pour les espèces adhérentes, on prend les conferves ou les algues, on les presse, et on les emporte. Les paquets séparés sont ensuite vidés dans autant de flacons; on les humecte lorsqn’on veut les examiner au microscope. Pour les conserver, on peut les laisser dans des flacons avec de l’aIeool, ou bien les étaler et les dessécher sur des lamelles de verre ou de mica. On I peut garder ainsi indéfiniment les formes propres a une région. 1 Les formes marines, plus grandes et plus complexes, comme les I Scliisonmm, les llicromegœ, que l'on trouve attachées aux algues, aux- pierres et a d’autres objets, peuvent étre ainsi conservées g dans l'alcool, ou desséchées comme les algues sur du papier ou l l sur des lames de mica. Il faut toujours les humecter et les à · ramollir dans l’eau pour les examiner. l Les Diatomées mortes tombent au fond de l’eau, et comme E leur enveloppe siliceuse résiste a la dissolution aussi bien qu’à la E décomposition, on les retrouve même après des milliers d’annécs. ll arrive que ces téts siliceux pénètrent dans l’humus fertile eten · font même partie ; mais leur présence y est purement acciden- | telle; elle n’arrive communément que dans les endroits qui 1 sont fréquemment inondés, ou qui ont autrefois formé le fond d'un marais ; par exemple, dans les couches de tourbe, qui ren- ferment d'aiIleurs, outre les frustules de Diatomées, des débris 1 de plantes marécageuses, et de coquilles palustres. Dans le sol des contrées sèches, on ne rencontre pas de frustules de Diatomées. (D'aprèsl’EngIish Mechanic). ‘R. Vioir. CHRONIQUE ET FAITS DIVERS. Les Poussières atmosphériques. —- Cette question si intéressante au point de vue de I'hygiène et de l'étiologie des maladies, a été, '
360 canonique nr urrs mvnas. depuis quelques années surtout, I'objet de patientes et perséve- rantes recherches. Nous avons eu plus d'une fois l’occasion de mentionner, dans notre Bulletin, les expériences si remarquables de M. Tyndall sur les germes atmosphériques, et les curieuses ' observations de M. G. Tissandier sur les pluies de poussière et les aérolithes microscopiques. Le n· de la Nature du 20 octobre 1877 contient sur ce sujet une lettre de M. E. Yung, préparateur de microscopie à l'université de Genève, qui a trouvé des pous- sières organisées dans l'air et dans la neige, à de grandes hauteurs : sommet du Saleve (t383*·*), des rochers de Naye (2044**), et du grand Saint·Bernard (2490***). M. Yung employait pour laver l'air une poire en caoutchouc, et, par une série de contractions, il dirigeait comme à l'aide d'un chalumeau un courant d'air continu sur une goutte de glyeérine qui se chargeait des poussières atmosphériques. Des dessins · ~ montrent la diversité des matières microscopiques ainsi obtenus (parcelles de fer, fragments végétaux, écailles de Piérides). M. Yung a semé quelques·unes de ces poussières dans des substances fermentescibles contenues dans des tubes de Pasteur, et les liquidœ organiques se sont troublés après deux heures. ll a aussi entrepris des observations sur la propagation de certaines spores dans le sang de grenouille et de cochon d’lnde. Dans ce cas, il ne faut pas recueillir les pousssières sur la glyeérinev qui, par absorption d'eau, les rcnd· inertes; mais sur de l'eau sucrée, qui n'allère pas les germes. Nous croyons qu'un de nos plus savants collègues, le D* Panum, se livre àdes recherches du même genre, dans son laboratoire de Copenhague, et nous serions très—heureux qu’il voulut bien nous communiquer quelques-unes de ses intéressantes observations. Une Baleine dans un Aquarium. — l.’Aquarium de Westminster a failli avoir tout récemment un des hôtes les moins faits pour des bassins a parois de verre : une baleine, qu’on avait fait venir tout exprès de l’Amérique. C'était, il est vrai une petite baleine : elle ne mesurait guère que 3 mètres; mais elle n’en a pas moins
unuoenrmr. 36t exigé des précautions infinies pour le transport et le transvase· ment. La fatigue du voyage l’avait fort amaigrie; l’eau douce dans laquelle elle s’est trouvée plongée n'était pas non plus son véritable élément, bien que les baleines blanches de cette espèce remontent souvent l'embouchure des lleuves, et qu'on les trouve , dans le Saint-Laurent jusqu'à Québec. Elle est morte en peu de temps dans son nouveau bassin, d'une inflammation pulmonaire. E Toutefois, l'administration de l'Aquarium ne renonce pas à l l'entreprise, et elle a déjà pris des arrangements pour se procurer ` un nouveau spécimen. _ l.'Eucalyptus. —·Nous avons déjà plusieurs fois entretenu nos lecteurs, de l’Eucatyptus, arbre que sa croissance rapide et ses propriétés assainissantes doivent faire rechercher pour le reboise- ment, principalement dans les contrées humides. Nous trouvons dans le Bulletin de la Société des Sciences de Manchester (t. XV. pp. l50 et l6l) deux _notes très-intéressantes sur ce sujet, par le D' Angus Smith et le Prof. Boyd Dawkins. Elles confirment pleinement tout ce qui a été dit sur Vatmosphère odorante et saine qui entoure les plantations de gommiers, et sur la valeur du bois, qui atteint, en cinq annnées, assez de développement pour pouvoir être employé comme bois à brùler. Plusieurs variétés d’Euoalypt•ts supportent parfaitement un hiver ordinaire ; du reste, Sir Charles Nicholson, dans une lettre à M. Dawkins, donne fexcellent conseil d’associer à l’Eueatyptus, dans les plantations, des arbres à feuillage persistant, et principalement le Stokea, qui protègent bien les jeunes arbustes. B. Vion. BlBl.l0(iltAPlllE · Par le Président de la Société. Un mot, Messieurs, sur lea volumes que je dépose sur le bureau. ` —- Le Journal de Photographie que publie avec tant de soin
362 sisntoonsinm. notre collègue M. Huberson, vous montrera une étude d’arbre reproduite par Vimpression photographique <l'après le système de M. Geymet, qui promet aux sciences naturelles un puissant secours. Car, comme le dit avec grande raison M. le D' Fayet dans un article de ce même recueil sur la certitude en histo- logie : « Voir ne suffit pas; bien voir ne suffit pas non plus; il faut, après avoir vu soi-même, faire voir aux autres ce qu'on a vu ; il faut donc que rien ne soit modifié dans le fait observé, et la photographie seule est apte a saisir instantanément, à préciser les faits avec une certitude indiscutable. -— Le ii• Bulletin de la Société des Sciences et Arts agricoles et horticoles du Hàvre contient une étude pomologique sur les meilleures sortes d’arbres à fruits dont la culture convient le mieux au climat du Havre. —- Le Bulletin n° 486 de l'Association scientifique de France publie une note des plus intéressantes de M. P. Bert sur la trans- mission des excitations dans les nerfs de la sensibilité, d'où il conclut que Vexeitation portée en un point quelconque du trajet d'un nerf de sensibilité se propage à la fois dans les deux direc- _ tions centrifuge et centripète. Le numéro suivant a reproduit la note qu’a donnée dans notre Bulletin M. René Vion, (d'après le Science Gosrip) sur les Arnignées et leurs toiles. _ —0n trouve dans le Bulletin de la Société d'Etudes des Sciences naturelles de Nimes une excellente etude de M. Regim- beau, inspecteur des forets, sur le Combos lrifaxcôatus, bupreste qui ravage les forêts de chêne vert d'une façon déplorable et auquel on connaît un ennemi mortel, un iehneumon, l’EcIitrus corœbi. Mais s'il est juste et logique, comme lie dit M. Regimbeau, de compter sur la Providence, il convient aussi de lui venir en aide. Aussi indique·t-il quelques moyens de combattre ce iiéau. Une note de M. Emile Joly sur l’embryogénie des Ephéméres par le B. Baten est egalement à remarquer. -— Le compte rendu de la séance extraordinaire tenue par la Société des Sciences naturelles de Cherbourg, à l'0ccasion du vingt-cinquième anniversaire de sa fondation, nous fait connaitre la marche active ct florissante de cette savante compagnie. Son dévoué président, M. L Jolly, a lieu de se féliciter des nombreux témoignages de sympathie qui de toutes parts lui ont été adres- sés, et cétait justice quand on voit la part importante qui lui est due dans les succès de la Société qu’il dirige. -— Les deux livraisons du tome Vlll, section des sciences, des Mémoires de l'Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, sont des plus dignes d’attenlion. il sufiit dailleurs de nommer les auteurs: MM.Ch.lllartins,Duval·Jouve et Sabatier. M.Ch. Martins `
smrooaarsrs. 363 recherche l’0rigine glaciaire des tourbières du Jura neuchâtelois et dcla végétation spéciale qui les caractérise. Un sol imper- méable que les caux pluviales ne puissent traverser est, dit-il, la condition première de la formation des tourbières; la configu- ration du sol n'est que secondaire. Il faut aussi que les pluies ne soient pas trop rares, l’air habituellement humide, les étés de chaleur modérée. Recherchant les causes qui s'opposent à fiaiittratiou des eaux dans les vallées du Jura, il les trouve dans une couche d’argile siliceuse qui n'cst qu’une boue glaciaire. · Examinant ta vegétation, il voit qu’elle est la même que celle l des marais tdurbeux de la Norwège et de la Laponie ; elle a donc e la même orîgïnc. . . lfélude anatomique de M. Duval-Jouve sur l’arête des gra- ’ minées, est un travail tout-à·fait neuf. ll endéduit oes conclusions que i’aréte est le limbe d’une feuille dont la glumelte est la gaine, que c’est un corps dc compensation rétablissant Véquilibre rompu parla suppression de certaines parties. lt distingue les arêtes en complètes et en incomplètes. Les premières ont deux parties ; la colonne, partie inférieure tordue, bygrométrique, si remarquable dans le Stipa pmnala; la subule partie formant genou avec la colonne et terminée en pointe. Les arêtes incomplètes se réduisent . à la subule et s'appellent vulgairement soie, barbe. La subule ne lui paraît être qu’une arête dont la colonne ne s'est pas déve- loppée. La glumelle inférieure seule porte une arête complète, la subule, au contraire, peut se rencontrer sur toutes les enve- loppes florales. ` » Un autre travail du même auteur a pour objet les diaphragmes vasculaires des monorotyledones aquatiques que l’on avait cru propres au genre juncus seulement, mais qu‘it reconnait communes a un grand nombre de monorotyledones aquatiques, même à quelques dicotyledones aquatiques. Dans une étude historique sur les Cyperus de France, M. Duval- Jouve démontre que la disposition et la forme des tissus des parties essentielles, tiges, racines, fcuilles présentent des carac- teres qui n’appartiennent qu’à chaque espèce et. permettent de les reconnaître même dans des fragments très-petits. Jïengage vivement les botanistes a lire ce travail qui pourra leur être fort utile. Je rcnverrai aux zoologistes le travail de M. Sabatier sur · l'anatomie de la moule, travail accompagné comme les précé· dents de fort belles planches qui en facilitent grandement fintelligence. J. Giniusa.
364 conuronnncs. G0llllESPONDANGE. (L. 28). — Le Rhizopert/sa pusilla. - Le biscuit du port de Brest a été ravagé cette annécgar un Coléoptàre de la Famille des Bostri· chides, le Rhizopertha rsrn. pusilla Fans. _ Ce petit insecte, que M. Wollaston a placé dans le groupe des Cissides, à cause de la disposition de ses tarses, avait élu domici e dans les caisses à biscuits, s’y était multiilofié à l’infini, et ïsubissait toutes ses transformations. Des milliers de ilogrammes de iscuits ont ainsi dû être sacrifiés. Le Rhizopertha pusilla semble être originaire du Nord; mais il .est devenu cosmopolite, et je crois qu'augourd'hui il est plus répandu dans les pays dont la temperature plus levée est favora le à sa pro- pagation. ’ai déjà vu, il éy a une vingtaine d’années, un navire arrivant du · Sénégal, qui en tait tout in esté. Sur ce navire, ce n’est pas seule- _ment dans la soute aux biscuits qu'on le rencontrait; il s’était ré- pandu dans toutes les parties du batiment. En inspectant ces mêmes biscuits du port de Brest, j’ai trouvé, en compagnie de l’insecte qui forme l’objet de cette note, lhlnobium paniceum, le Tribolium ferrugineum, et le Trogosila maurilanica, mais en bien plus petit nombre. Ce dernier est plus répandu dans le Midi de l’Europe, où il s'est montré qluelquefois en assez grande abon- dance pour être considéré comme le éau des farines et es céréales. Dr A. ne Ltsrîmuc, ex-Médecin de la Marine, Médecin de l’H0spice civil de Brest. AVIS. La Bibliothèque de la Société est transférée à la Halle aux Grains (entrée par l'ancien bureau de la Recette municàpale). L’Archiviste, M. Bouumr, grévient ses collègues qu'i s’ï' trouvera tous les lundis de 2 h. à 3 . du soir. pour le prêt des vo umes. Les Diplômes de membres de la Société Linnéenne sont mainte- nant terminés, et Vont étre envoyés aux membres correspondants et honoraires. — Les membres résidants peuvent les retirer contre la somme de 2 francs. —— (S’adrcss•>r à l’Archiviste, les jours et heures ci ·dessus indiqués.) Séance générale, le Samedi 40 novembre 4877, à 8 h. du soir. Section de Zoologie, Séance le Vendredi 2 novembre, à 3 h. 4/2. Section de Géologie, Séance le Jeudi 8 novembre, à 3 h. 4/2. Le Rédacteur en chef : R. VION. Amiens. — lmp. de Lsiioetdlsroaart, Delattre-Lsnosl, sucer. ·
i F P I A SEEIETE LINNEENNE Ntlltl} EEANEE EU DE LA • BULLETIN MENSUEL. 2 N° 66. - 1** Décembre 1877. —- 6* Année. - T. lll. A Anmassnn: Les Ouvrages. Manuscrits et Communications intéressantla rédaction du Bulletin, ai M. René Viou, rue Voiture, 8, à Amiens. Les demandes d’Al•onncment et les Cotisations (en timbres·poste), il M. Edmond Dsnanv, Trésorier, ruc Neuve, 10, Amiens. Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est adressé aux Sociétés scientiti<}ues par voie d’échangc. Prix de I’abonnement, 3 r. par an (2 fr pour les Ecclésiastiques, les lnstituteurs et les lnstitutrices). i SOMMAIRE. — Séance générale du 13 octobre 1877, p. 365. —- Chasses ` d'hiver, par M. E. Delaby, p. 367. —— Flore de la Somme, par M. Gonse, p. 371. -- Chronique et Faits divers, par M. lt. Vion, p. 373. — Biblio- graphie, par le Président de la Société, p. 376, - Tables du Tome Ill, p. 377. EXTRAIT BES Pllt'lCÈ8·llEliBAUlt. 4 sance ou 13 ocrosna 1877. Présidence de M. Gaiman. Coaansronnmcn : 1• Une lettre de M. Le Riche, de Thézy, communiquant une note de M. de Léséleuc, médecin de l’Hos~ pice civil de Brest, sur les dégâts considérables causés dans les magasins de biscuits par un petit colêoptère, le Rhizopcrtha pusilla. ·2· Une lettre de la Mairie, invitant le président de la Société à assister à la distribution des prix aux élèves des Cours de la Ville. 6• nent:. 66 · r `
360 saurons. rnocks—vaanux. î 3• Un catalogue d'échanges pour les Coléoptères de M. V. Plason, de Vienne (Autriche). 4° Un programme des sujets mis au Concours par l’Académic de Besançon. (Aucun des sujets proposés n'a trait à l'Histoire naturelle.) . 5• Une lettre de M. le Secrétaire-archiviste de l’Académie _ Stanislas de Nancy, annonçant un volume envoyé par l'intermé- diaire d’un libraire de Paris. _ 6• Une circulaire annonçant la fondation à Paris, rue Bou- chardon l7, d’un Journal officiel des Expositions, moniteur des exposants. , 7• Une circulaire de M. James, faisant ses offres de services pour l'Expositi0n. 8** Le Règlement d'une exposition internationale des sciences antropologiques, laquelle aura lieu à Paris‘(i même temps que Pexposition universelle. ` ' 9* Un avis d’admission à l’exposition universelle (Classe S3. Groupe 8. Insectes utiles et n_uisibles). Un espace de 3***20 surl ***20 avec une profondeur de 0°*l0, est accordé a la Société dans le palais du Trocadéro. l0** M. le Directeur dela Section des insectes utiles et nui- sibles invite la Société àchoisir ses délégués; sont nommés MM. Dillon, Hamel et Vulfran Mollet. _ Amussiou. M. Guitaanr, perceptcur à Vismes, près Gamaches, présenté par MM. de Vieq et Gonsc, est admis en qualité de ` membre non-résidant. ’ M. le Président lit une notice bibliographique sur les ouvrages reçus pendant le mois, invitant les membres à faire leur prolit des savants travaux qui y sont insérés. M. de Mercey dit quelques mots sur les sondages qu’il vient de faire opérer au camp de César de Tirancourt. ll donne quel- ques détails sur la situation et l’importance des Groupes dans le département, puis fait remarquer que la présence, constatée jusqu’aux portes d’Amiens, de coquilles marines associées à des is.
' caassss n’mvn. 367 , ` poteries ganloises et romaines, est une preuve que le flot de la mer se faisait sentir dans notre ville à une époque relativement peu éloignée de nous. Pour le Secrétaire, Michel Dunois. ` Chasses d'htvsx•. Les chasses d'hiver allant commencer avec le mois de dé- . cembre, je crois devoir appeler l'attention des coléoptéristes sur un genre de chasse très—agréabIe, et qui m’a toujours donné de très-bons résultats : la chasse à l'aide du filet et de l'écorçoir. On trouve chez M. E. Deyrolle, à Paris, un filet tout monté, dont les dimensions sont les suivantes: 0**85 de circonférence à la partie supérieure, 0**50 de profondeur. Ce filet, fait en toile de coton, est muni à sa partie supérieure d'une coulisse de 0*0î, dans laquelle on eut glisser une baguette en jonc de 0•005 de diamètre, `et longè de 0***6l. Le jonc étant plié par la courbure du filet, on appuie la partie qui reste libre, et qui forme un peu moins du tiers de la circonférence, contre le tronc des arbres, et l’on fait tomber, à l'aide de l’écorçoir, dans le filet, les écorces et les mousses qui poussent sur les arbres. `Il me semblerait utile de modifier légèrement le filet`déerit ei-dessus, en lui donnant des dimensions un peu plus grandes : 1 un mètre de circonférence à la partie supérieure, 0**50 de pro- _ fondeur; le jonc aurait une longueur de 0**66 et un diamètre de 0•0l. Pour pouvoir employer une baguette de jonc un pen plus forte, et par conséquent plus facile à manier, la coulisse _ serait de 0***04. Comme la récolte de mousses et d’écorces peut étre importante, malgré le peu de temps employé aux chasses d`hiver, qui ne peuvent guère dépasser deux ou trois heures, il est utile d'avoir trois filets.· Lorsque l’un d'eux est plein, on enlève la baguette de jonc, on ferme exactement le filet a l'aide d'une ficelle un peu forte (0**002 à0***003 de diamètre), pour empêcher les insectes de s’echapper. Lorsque la chasse réussit, que l’on a bien choisi sa localité, il est facile de rapporter d'une · j
368 _ ciussns D·lIVll. excursion faite rapidement, en une ou deux heures, deux ou . même trois filets pleins d'écorces et de mousses. Renlré chez soi, on examine, étant installé commodémcnt auprès d'un bon feu, le produit de sa chasse,en vidant, par petites parties, le contenu des filets. On peut aider la recherche i des coléoptères capturés ainsi, en étalant les mousses et les écorces recueillies sur une table mince en tôle, que l’on chauffe par·dessous à l’aide d’une lampe à esprit·de-vin. Pour ne perdre aucun insecte, il faut avoir soin de ne sortir du filet qu’une poi- gnée de mousses ou quelques morceaux d'écorces à la fois, et de bien fermer le filet à l'aide dezla ficelle; car les insectes, récbaulfés ' par la chaleur de l'appartement, sont bientôt sortis de l'état d’engourdissement dans lequel ils sont plongés pendant l'hiver, , ` et, ayant recouvre toute leur agilité, se dispysent promptement de côté et d'autre. Il faut en outre briser en petites parcelles les morceaux d’écorces, dans l’intérieur desquels se cachent les insectes,_pour s'abriter contre le froid. Le grand avantage de cette chasse au filet, c’est de permettre de récolter en peu de temps un grand nombre de coléoptères, sans être obligé de les mettre l’un après l’autre, à l’aide de la pince, dans la bouteille de chasse, ce qui n'est pas facile, quand · on a` les doigts engourdis par le froid. Si par hasard, après l’enlèvement des mousses ou des écorces, il reste quelque insecte sur le tronc de l'arbre, on le fait tomber dans le filet; il · n’est pas à craindre qu’il y soit blessé, car il se glisse dans les iuterstices des écorces. ll est rare que l’on trouve détériorés des coléoptères que l'on a fait tomber ainsi ; l’écorçoir en coupe plus souvent en deux, quand il faut enlever des écorces dures à détacher. Un autre avantage du mode de chasse dont il est question, c’est de permettre au chasseur de rester moins longtemps à la ` même place, et de résister plus facilement au froid par une marche fréquente. _ Pour obtenir de bonnes récoltes de coléoptères, il faut avoir " t .
cnssns o’tuvn. 369 soin de varier ses excursions. Les prairies fournissent les ; meilleurs résultats; ensuite les jardins fruitiers et d’agrément, parce qu’ils ·ollrent,Msur "une surface de terrain relativement é restreinte, une plus grande variété d’essences d’arbres; eniin les bois. ll ne faut pas se décourager par la difficulté que l’on éprouve quelquefois àdétaeher les écorces des arbres, ear sou- vent les arbres dont les écorces sont les plu dures, comme les bouleaux, les sapins, sertent de retraite à des espèces rares. Quand on explore les arbres fruitiers, il faut avoir soin d'enlever délicatement les écorces et les mousses qui les ré- couvrent ; on s'exposerait en ell'et, pour capturer quelques _ ' insectes plus ou moins rares, à faire périr`des arbres ayant une _ grande valeur. ll est facile, avec quelques précautions, de déta- cher lcs écorcœ, qui du reste tiennent peu, sans attaquer l'aubier. Quant aux mousses, chacun sait qu’elles sont nuisibles au; arbres W qu’elles recouvrent et qu'il est tres·utile d’en débarrasser les arbres fruitiers. · On peut aussi profiter du filet pour récolter les mousses qui poussent sur le sol dans les bois ou les prairies, et qui servent de retraite à un grand nombre d'espèces de carabiques ou de staphylinides. ` ' Les arbres morts restés sur pied, dont les écorees sont la plu- part du temps légèrement détachées du tronc, recèlent beaucoup d'insectes. ll faut avoir soin d'explorer attentivement les racines ou les mousses qui recouvrent le pied de ces arbres. Quand ces 4 derniers se trouvent au bord des eaux, la chasse est encore plus productive. · Pour donner une idée des résultatsque l’on peut obtenir en pen de temps, en pratiquant la chasse aux coléoptéres, tt l'aide du filet et de |’écorçoir, je joins à cette note la liste des insectes capturés dans une chasse faite Yan dernier, les 25 et 26 décembre, en une heure chaque jour. Je recueillis ainsi près de cent espèces différentes, en explorant le premier jour le marais d'lgnauconrt- en-Santerre par un épais brouillard et une température de -I- 3•, A
370 cames n'ama. et le second jour le jardin (ruitier et un plant entourant une ferme à Marcelcave, par une petite gelée de — |•. Je pris certaines espèces de ces coléoptères par centaines d'exemp|aires. ' Dromius agilis. Anthieus antherinus. • bmaeulatua. Sitones crinitus. •- ï·n0tatus. u puneticollis. n melanoccphalns. ¤ lineatus. Blechrus glabratus. Phytonomus nigrirostris. Fcronia vernalis. ' Limobius dissimilis. ' Anchomenus oblongus. Brirhinus vorax. • (uliginosns. • tremulzn. Bemliidium tlammulatum. » costirostris. Tachya bistrinta. •• validirostris. - Myrmcdonla canaliculata. lleeînus pyraster. Tachyporus (ormosus. Smicronyx cicus. · hypnorum. Apion pomonœ. ·· pusillus. » (agi. — • bl’|IDI'|CUS· » l,Q¤ttB· Stilicus atllnis. llhynchites conicua. Lathrimœum atroccphalum. » betuleti. Phalaerus eoruscns. Anthonomus pomorum. Olibrus corticalis. ¤ mbi. » œneus. Orchestcs quercus. • bicolor. • scutellnris. » millefolii. » rufus. Soronia grisea. au melanoeephalus. Telmatophilus typhœ. · alni. » Sehœnherri. » (agi. Cryptophaguncanicus. lliceotrogus picirostris. Lathridius transversalis. Cionus blattariœ. Cortiearia gtbbosa. Gymnetron pascuorum. » transversalis. » plantarum. Cyphon coarctatus. Brachytarsus varius. » variabilis. Spermophagus cardui. » padi. Bruchus atlînis. Clerus (ormicarius. Chrysomela polita.
nous un LA soun. 3'H Plngiodcrn armornciœ. · Phyllotretn nigripcs. Phralora vulgatissinin. » ncmorum. » vitellinœ. » vittula. Adimonia caprcœ. Adalin bipunctata. . Galeruca lineola. Coccinelle 7-punctata. Crcpidodera hclxincs. Micraspis 42-punctnta. » aurnta. Exochomus A-pustulntus. n cliloris. Platynnspis villosa. » pubcsccns. Coccidula scutellata. Phyllotreta atra. » rufa. . E. Dun!. l ) Flore de la Somme. Locnirss uouvnnnss Poux nus nsriacns nnzs ou rw communs l (1877). à Anemonc pulsalilla, L. : Le Cardonnois, près Montdidier. Adonis flommea, Jacq.: Flcrs, le Bosquel. Aquilcgio oulgaris, L. : Lc Cardonnois, près Monldidier. Papovcr dubium, L. : Ailly-sur-Noye. Daplolaxis lmuifolio , DC. : Amiens , talus du boulevard de . Ceinture à Hcnriville (signalé autrefois par Pauquy dans les terrains vagues près la citadelle, où il n'a pas été retrouvé). Ncslia poniculala, Desv. : Ail|y·sur-Noye. Polygulo calcarea, F; Schultz : Le Cardormois. Gypsophila muralis, L. : Abondant à ·Nesle; Languevoisin, près Nesle. Mœhringia trincrvia, Clairv. : Le Cardonnois. · Molva moschata, var. intcrmcdia (Gr. et G.) flore albo. Saint- 3 Fuscien, dans un champ de trètle. Bhomnuscalharlicus, L. : Querrieux, Villers-Bretonneux. Mcdicago [alcala, L. : Le Bosquel. Medicago apiculala, Willd. : Le Bosquel. L Vicia cracco, L., s.·v. argmtca (Coss. et G.) : Ailly-sur-Noye, Villers·Bretonneux. nî
312 nou on u soun. Lalhyrus sylaeslrù, L. : Villers-Bretonneux. llespilus Germanica, L. : Vitters·Tournclles. Pyrus eommunis, L. : Bois de Gentetles. Mala: eommunis, var. acerba (Coss. et G.): Gentelles, Boves. Sorbus aueuparia, L. : Villers-Tournetles. Sorbus lorminalis, Crantz. :Dory, Boves, AilIy·sur-Noye. Sedum elegant, Lej. : Villers·Tourneltes, vers Broyes. (Fapèœ nouvelle pour la tlore.) Sazifraga granulala, L. : Villers·TournelIes. Ammi enajus, L. : Le Bosquet, champs de luzerne. Pelroxelinum segelum, Koch.: Dury, dans un terrain incuttc, près le bois du château. Pimpinella magna, L. : Bois de Canaples. Silaus pralmsix, Bcss. : Rcnancourt, près Amiens. Sambucus rbulus, L. : Rumaisnit, Flers. Galium anglicum, Huds. : Ailty-sur·Noye, Saint-Fuscien. Galîum lricorne, With. : Flcrs, Lc Bosquet. Cirsium eriophorum, Scop. : Conly. Carduus acanlhoides, L; : Amiens, décombres à la citadelle, où il était abondant. Cmlaurea solslilialis, l.. : Le Bosquet. Matricaria inodora, L. : Amiens, à Hcnrivilte. Filago montana, L. : Villers-Tournettes. Erigeron canadensis, L. : Le Bosquet, Flers, Saint-Fuscien. ‘ Helminlia echioides, Garln. : Flers, Le Bosquet, Villers—Bocagc, Saint·Fuscieu. _ Barkhausia selosa DC. : Champs de trètte et de Iuzerne : Dury, · Le Bosquet, Saint·Fuscien,Vilters-Bocage. Lacluca scariola, L., var. inlegrata (Gren. et God.) : Saint- Fuscien, dans un champ de trèfle. Hieraciym tridenlalum, Fries (H. rigidum Hartm.): Bois d’Ailty- sur·N0ye. Xanlhium spinosum, L. : Dury, dans un champ inculte. Monotrapa hypopilys, L. = Ville1·s·Bretonneux.
cnsoiuous sr mrs amas. 373 l'in¢·etva·iéum ofeinals, Mœnch. : Bois d’Ailly-sur·Noyc. Veronica persicu, Poir. : Ailly-sur·Noye, Villeis·Bretonneux. Gmtiaaa Germanica, Willd. : Canaples. Orobanche minor, Sutt. : Saint·Fuseien, dans les champs de trèfle. 5 lfmlha sglmtris, L. : Amiens, décombres a Saint·Maurice. Nspeta cutaria, L. : Haie du cimetière de Oury 5 Saint·Maurice, à Amiens. . Bvltvaiu paluslris, L. : Marais de Gamon. Glvbularia vulgaris, L. : Le Cardonnois. Elvdea canadensis, Rich. : Fosse latéral a la Somme, avant et , après Camon 5 Amiens, ii la Voirie 5 La Neuville. Ncottia nidus-avis, Rich. : Bois de Boves. s Luzula multi/(ora, var. pallesccns (Gren. et G.) : Villers-Bre- tonneux. Deschumpsia flexuosa, Nees. : Villers-Tournelles. Moliniu cœrulea, var. sylvalica (Brcbisson). - (Enodium sylva- licum, Link.) : Marais de Glisy et de Fouencamps. Calabrosa aquatica, P. Beauv. : Bords de l`Avre, la Foueneamps. Fesluca gigantea, Vill.: Bords des fossés à Gamon, à La Neuville, àlîenancourt, bords dela Selle ala Hotoie. Frsluca lcnui/Iora, Schrad. : Bacouel, champs incultes, près le · bois de l'Hôtel-Dieu. E. Gosse. · CIIRONIQUE ET FAITS DIVERS. Fossiles découverts en Amérique. - Nous avons eu,plusieurs fois déjà, Voccasion de parler des étonnantes découvertes géologiques faites par les Américains, et principalement par le professeur Marsh. Les explorations poussées actuellement avec tant d'activité sur divers points de ce continent nous réservent sans doute encore de nouvelles surprises. Dès maintenant, il est avéré que ri
374 cnnoxuoun xr nm nxvns. les Sauriens avaient acquis dans ces contrées un développement extraordinaire de formes et de dimensions. Le professeur Marsh n’hésite pas à attribuer les singulières empreintes tridactyles du 'trias de la vallée du Connecticut, non pas à un oiseau gigantesque dont on n'a jusqu'ici retrouvé aucun ossement, mais à des reptiles dinosauriens, qui marchaient sur leurs pieds de derrière, et posaient à terre, seulement de temps en temps, leurs extrémités antérieures.ll en donne comme preuve que l’on rencontre parfois, dans la même piste, ces empreintes plus petites des membres antérieurs. ll est singulier que les mêmes roches triasiques et jurassiques, qui nous presentent intacts des vestiges aussi fugitifsque l'cmpreinte de pas d`animaux ou de gouttes de pluie, nous aient conservé très-peu d'0sscmcnts. La période crétaeéc a laissé en Amérique des traces nombreuses d'énormes reptiles marins. Le Mosasaure atteignait dans ces eaux une longueur d’au moins l8 mètres ; et le professeur Marsh dit avoir vu, dans une même vallée des Montagnes Rocheuses, et dans un espace qu'il embrassait d'un coup d'œil, jusqn’à sept squelettes différents de ce géant des mers crétaeées. Parmi les Plérosaurims ou Lézards volants, beaucoup étaient de véritables dragons, ayant de 3 à '7 mètres d'envcrgure. Comment des animaux aussi gigantesques — le Titanosaurus montana, par exemple, long de 15 a l8 mètres, et qui, lorsqu'il se dressait, avait an moins 9 mètres de haut ·- Comment ces énormes reptiles p0uvaient·ils soutenir leur masse et se mouvoir avec quelque rapidité? La réponse est simple et frappante : leurs , os sont creux, comme ceux des oiseaux; les vertèbres, par exemple, présentaient des cavités pour le passage de |‘air. _ A côté de ees géants se trouvent de petites espèces de sau- riens : le Nanosaurur, qui n'était pas plus gros qu'un chat. D’autre part, le professeur lllarsh a decouvert dans le terrain crétacé un certain nombre d’oiseaux aux mâchoires garnies de dents, et il prépare en ce moment une monographie des Odonl0r· nithcs, qui comprendra une vingtaine d’espèces se rapportant aux
Y BIBLIOGRAPHIE. 375 genres Hcsperornir, Ichlhyornis, et Apalornis. - D'un coté, des reptiles qui ont des ailcs et les os creux comme les oiseaux, de l’autre, des oiseaux qui se rapprochent des reptiles par leur système dentaire. On voit tout le parti que peut tirer de ces faits la doctrine de l'évolution. Préparation des _ Diatoméer. — L'Amcricon journal of micros- copy indique un moyen de faire une préparation microscopique des Diatomées, teltes qu'elles se rencontrent, c’cst-à·dire en place sur les algues et autres plantes aquatiques. On peut ainsi cons- tater le mode de croissance, et étudier de petites espèces que le mode habituel de préparation détruit ou laisse inaperçues. Les algues, ayant été lavées, sont desséchées sur le papier, comme de coutume. On a préparé à l’avance une lame de verre marquée d'un ccrclc à l’encre, une lamelle de recouvrement, une solution dc baume de Canada dans le chloroforme, un flacon de chloroforme et un verre à montre. L’opération demande à être faite avec promptitude. On choisit un petit morceau de l’algue, et on le met tremper dans quelques gouttes de chlore- forme, versées dans le verre à montre. Comme le chloroforme s'évapore facilement, on ajoute quelques gouttes encore pour que l’algue soit bien assouplie, puis on étale le petit morceau choisi sur la lame de verre, avec une ou deux gouttes de chlore- forme; avant qu'il se soit évaporé, on se hâte de verser le baume, et on applique la lamelle de recouvrement. — Le baume de Canada pénètre ainsi, à la suite du chloroforme, dans les cellules de l'algue, les rend transparentes, et montre admirable- ment les détails de leur structure. Les Diatomées se voient ` parfaitement, bien qu'il soit difticilc, dans cette situation, de dis- tinguer les stries caractéristiques. · Il est souvent plus commode de mettre d'avance les spécimens d'algues, etc., dans un petit flacon de ehloroforme, d'où on les retire au moment de faire la préparation microscopique. R. Vrou. .4 l
376 sxmoenrais. · BIBLIOGRAPHIE _ Par le Président de le Société. J’ai h vous présenter un grand nombre de volumes. Permettez que je vous signale ceux qui me paraissent mériter une étude toute spéciale de votre part. La Société d'études scientifiques de Lyon qui avait publié en 4874 le 4** n• de ses annales, donne le second après des années d’interruption. Elle n’a point tliscontinué ses travaux cependant, ses proeès·verbaux en font foi, mais l'argcnt qui souvent aussi, I comme elle le dit fort bien, est le nerf de l’inIelligence, l’argent manquait. Une subvention du Conseil général lui permet de reprendre ses publications. Ce nouveau n° contient des obser- vations de M. J. de Montessu, sur les anomalies ornithologiques du museum, une traduction de |’anglais par M. F. Cltassagnier du mémoire de M. Hatt sur les relations biologiques des — Amxnonites et enfin un travail sur lequel j’appelle toute votre attention, car cette question vous a occupés déjà, un résumé tres·bien fait par lil. Magnier des travaux publiés jusqu'à ce jour sur les plantes carnivores. ` · Le Bulletin de la Société Vaudoise d'histoire naturelle sur lequel j'ai plus d'une fois déja appelé votre attention, contient un article de M. Yung sur les poussières microscopiques qui _nous arrivent des espaces intraplanétaires et qui tombent à la manière des aerolithes. M. Yung y recherche tout d’abord la présence du fer et arrive à cette conclusion: 4• que le fer existe dans toutes les poussières que les vents ont accumulées dans les clochers des églises ; 2** que le fer flottant dans Vatmosphère est entraîné par la neige; 3° que la haute température qu'il a subie est indiquée par sa forme globulaire; La que l’origine de ce fer est céleste.' (A suivre.) J. Gnmn. Séance générale, le Samedi 8 décembre 4877, à 8 h. du soir. Renouvellement du Bureau. Section de Zoologie, Séance le Vendredi 7 décembre, à 3 h. 4/2. Renouvellement du Bureau. Section de Géologie, Séance le Jeudi 43 décembre, à 3 h. 4/2. Itenouvellement du Bureau. Le Rédacteur en chef : R. VION.
TABLE Suns wïnuns. 377 TABLE DES AUTEURS ` nus mvaux nr onssnvrnoxs msâuis DANS LE tous un nu I4ULL£‘I'IN• Pww P·¤••· Aununnn P. A . . 53, 63, 444 Ln Rtcm:. . . 57, 80, 95, 252. Boulillivr L. (4) .... 276 L1-zrznvns Alph. . . . . 494 Brewxler W .... . . 245 de Léséleuc .... . . 364 4 Bnssour nn Bnnnrzvms. . . 303 Malbranche ...... 445 4 Caneslrïni ..... 53, 63 nz Mgnczv N. 30, 49, 67, 84, 98, ‘— ‘C1uu•zu·ru·:n L. 2, 46, 26, 76, 483, n°• ‘93• i09’ 336· 35% V $47, 239, Montillot P. .... 464,479 E Collin de Nancy .... 342 Portschmsky. ..... 244 Corn E. . . . .... 44 Rncnzn. . . 444, 305,325, 333. Damn! l·`.. . . . . 444, 236 Rondzmi. . .` . . . . 27 1 Daum E ..... 202, 367 Rodier E ....... 308 , Dnnmcsv ....... 266 `fîvdîn ·······. 329 ' Dunois ll. . 59, 222, 244, 353. Sideoolham J. ..... 85 Frey·Ge:mcr .... . 353 Terra! ........ _354 Gnnxnn J. 9, 3Z, 69§ 88,;006, ;20, TBIIQUEI O. · ..... 20 434, 452 46 4 5 0 3 ____ 247, ass: esa, 298; 2.27; ass: Tî"“"d“"G *29* *96 . 364, 376. Tyndall. ...... 294 ` Gîard ·__··___ 437 on Vxcq E. . 90, 474, 255, 343 _ ______ 90 Vuon R. 4 48 55 60 74 85 , G'“‘*" J 20 90, 402, 445,,-|48,’450,’460: ws; X GOBEKL « • • · · · • 2 496, 244, 223, 227, 229, 245, , Cons: E. 7, 22, 79, 447,433,374 256, 259, 264, 262, 274, 289, È n‘|·hu.0v L. ...... 288 29** z9‘• 357• 359, 373· t WHANGBSI, · · · . VOLLÀND À. 24, ‘·0, 438, . ` Joss: H. ..,.... 320 MF v°““ ·•···• · 7* T Liam. . . . . . . 34, 49 y .·........... } (I) Les noms en italique sont ceux des savants étrangers à lu Société. Q . .î 4.
, TABLE ALPHABÉTIQUE BES IIATIEBES DE TOME TROISIÈME (n•· 134à 66). Fw- P•a•• Accïiuarariox (Curieux cxcm- Cotîxîixmss marines dans les pes d') ....... 261 u uvions . 193, 209, 340, 366 Acnwx (géologie du canton d') 125 Coouuus d‘eau douce et ter- Anuts uaronnns del'homm1::7 266 C *`°S*"°s ((3 ‘· ·‘ d') · *96139 , .> , 7 onacwx ooniee e. . . Anwviousanciennes . . 32,128 Connzsoonnascz. 12, 26, 11, 57, _ modemœ 30_ $7 67, 76, 92,172, 202, 218, 236, 252, ns, 103, 209, :150, aaa. ' 26% 36*- Mmoum _____ _ _ 259 Cam: de Bouen. .... 113 Am1nnxn¤.Ar<cs(Senschez|es) 150 ° il m'°'“*°" ···· *26 4,,,,,,,, _______ mg Cnzverrz d'cau douce. . . 261 Anrnaoroïnn (Un singe). . 263 Cnonrzs dela Somme. 193, 209, Amnnoronooia . ; . . . 63 336* 35% ( Aiumms et leurs 101181. 1;% g¤¤¤~·¤S(C¤¤iw d<·¤)· · · · 338 201, I vous sauvage, . . .. 129,1L5 Anncmtns venimeuses. 135, 262 |),m,·mS,4E_ , _ : z 464),475 Ã!°|·‘·""·$ · -····· 75 DEM-:ur|.sm;x·r des eaux . . 351 Bains de Somme et d’Authie. 320 Dtpôïs mwb4QS_ _ _ · _ 84 Biatioonaenin. 9 37,69,88, ·106 D É _ _ _ _ J9 yy 3-ye- 120, 131, 152,·166, ws, 200: num E; I S .. 6 ’ °2’ 6; gigi, 265, 284, 298, 327, DIPLEIE C il 00191. · · ,î02 , . uvr un nouveau . . · . Blügïâtïgêîüëagî la S0€lé\ê· 2061 Dxrrhns parasite del'homme. 21I 20 ’ "D ’ ' Dons faits à la Société. 190, 238, BIEFA SILES. . · . . . 127 g55’ 350_ Bv¤¤¤¤1¤*¤S<>¤îë¢ë - · · 207 Donmnorui .... 89,121,315 , BUBUU PW" *8'76· · • *2· ** Enonea Canadensis. . . . 117 ( '* Pm"' *871 · 2***· 208 Enrouonocin pratique. . . 76 g^“^°°sÉa“r°mw"” ° ‘ ‘ ll; EN;‘0;10LOG|QUES(N010S)· 183,217, mrs c onooiovz .... 7 3 . Cwssaia géologique . . . 111 Eu(Flore dela forêt d'). 141, 255 ` Cznnovnunou dcmersum . 308 Eucanrarus ..... 328, 361 Cmsses d'hiver. . . . . 367 Evoturton (Théorie del') 160,176 Cnnomouz etilâaitis âlivgâ. 55, 71, à Beauvais. 270, 289 90,118,3 , 5 , . , Contorrtnss (Liste de) . . 370 Excunsiou à Cuts .... 303 Connections élémentaires. 79,159 n aux Dunes. . . 320
uni.! .4u·mnÉ·riQun DES lrrilznns. 379 Pnqu Pages. Exccnsroxà la forêt d’Eu . . 444 Manix nes Puixrss (les trois Excunsioxs (vi-sim d').78,90,209 gg§S€¤·¤t·=~·ïS d·~)· 30¤· 322. Exvnonsrronsdans les carrières 223 K I _ _ un 406 , Exeosmox à Compiègne. . 286 xJm"`EmHDDmcS' `_ ` ’ 239 Fm atmosphérique. .. · 6, 376 ..r:xroi•nL.n.sfer1·u. gmeus. . Lmmmcs (Migrations des). . 294 FICHBHUU m0tSm|n)`· ' ' 268 Leeroonnsss 2‘1îî' Fnoas LOCALE. 7, 22,133,444,444 L ° `tf `d 'u` 3; 62 Fnnwxs ((`hn>so aux). 2, 46, 217 _ 0%% éïtlîçyâîxagï ` ’ ’ ’ "`°“^""""°“S ·°·’‘ '9 Lumens conones (ofïets de la I·‘ossu.zs Américains . . . 373 75, 87. F°*`°È“S (quelques mou sur Mncnoeons. deChine ...· 194 les) ........ 245 . . , , Mzmuourn (Reconstitution d un) 296 Gnuzs des Plantes. · . . 222 . . MBCASPIS palmatus .... 204 Guts (Action sur les plantes; 288 , Mizcxroua undata .... 483 Gtonocis du canton dAcheux 425 Mmmm mms N 30 46 62 ·· · ·· <4’4¤1î<‘¤¤·30· oi, iso. m, 20H, 254, 'zsvl ‘9· 67· 8% 98- 287, 202, 2.49, ass, ass. H·\¤¤¤T0N$· · · 490· 248, 266 Llncnoscovs (cn géologie). . 4,48 llœnosn. ..... 464, 479 ltlonnusoues (Catalogue des). 209 UÉWPTÈRES- · · 472. 4924 $22 Nrtcnorociz : M; Butoux. . 207 llnnnomsmoxs surle littoral. 444 omoyg pedunculata . . . 144 3m' Oiseaux (Instinct dcs) . 34, 49 H'”°c^”ES '''`°° 27l Oiznsms (mode de perforation Hirvonvrn Ilrsmarcslii . . 264 dog), _,,,,., 449 Ilwsmucr: des insectes. 41, 9l, 490 (igwmçgg mnçng, 4, 43,24, 29, 40, llomie(Diptère parasite del') 241 6;%074ë4%4· ’l38· 4541 234. _, . · i) , , ·· 140;;;. àgedcla pierretaillée) 402 pmspmmzi ' · · D 57, 29, Homis (age néolithimétallique) 84 p*'°“^ CMPMHC"'. ‘‘°’ 202 404, 243. Pmrsiocsouoms. . . . . 63 · Ilrcitxs. . . . 56, 424, 437 Pu.0·rrs de Pavry. . . . 80, 95 Hvxntsorriznns (dans les tiges Pusrrzs cansivonss. 92, 424, 467, de ronces) ...... 353 256. Issscrzs (couleurs des). . . 59 Poissoss bizarres. . . · . 274 lxsscrzs rares (capture d') 202 » (Préhensionchezles) 227 lusrirurnuns (admis aux Poussitnss atmosphériques. 229, Séances). ...... 354 294, 359, 376. luocsimws ilantelli. • . . 62 Pazuzssron. . · . . 227, 269 \ nî
' I 380 4 nm.: Anennntrioun nes 1m·¤tn¤s· Pngu Paqu- Rnmnss (Voracité dcs). 260, 342 Smzx taillés. .... 402, 278 Rnizoennrnnpusilla . . . 364 Sinms muralis .... 20L Romans normandes .... 445 Sonne (vitesse du cours dela)68, 92 Bovr-qu (Société des Amis des smm et Reglement. . 2, ao §§},‘f§f‘°‘“'°“°‘l ' H0’ 276' Suevsuriou du Conseil général. SAncovnu.AWohlfa1·tl. . . 244 S“'°N^"'?s ° Q, 'I ‘ ' ' 252 Swmnus fossiles .... 374 TÉ““°"°°'B nnlmnr ' ° ‘ 236 Smmcss emmes. 4,43,29, is; ' ‘égé'“ ° ‘ · ‘ 64, 77, $3, 409, 473, 489, 205, Tznnz vi§ct·m.e ..... 98 224 23 253 269_ 285 304 '_ _ (gg 443 E9 3··1ï3·9î=*·6=i? ’ ’ ' “"I`^‘" îlîëîî,. , . î ·. Me, • îgmëu de B°œmq“e' ‘5·’ 30’ » quaternaire. 32, 428, 278 2 ' · seem de ceeiegae. is, eo, 47, :"‘^“°°""'(°'°"i’“ °°’· ’°°· "’· ‘°’·"”· ’·""· T"`î`È”°Z" ee ies lei se s nceixnee °°"· · ·_ · · ' E;g:):œ?7•y)_ og]? _u_mf go; Tu?. . . . 490, 2|0, 2l3, 337 Sncirlougde z00|0g;c_ (5, 30, (6, ëuntrts dans les Lépuloptères. 62 4 2. msncviou ....... Sncrion de Zoologie (Bureau Wugznsux (Laboratoire zoolo·· pour 4877) ..... . 204 gique de) ...... 437 ' ' Amiens. — Imp. de Lenoel·4i¤ronm, Dela44re·Le¤oeI, sucer.
V I' v ` ` m: M A · ` DU NORD DE LA FRÃNCE. · TOME IV. · v sa 7 a - n a 7 ai , NM 67 à 90. AMIENS, _ ÃMPRIMERIE DE DELATTRE-LENOEL 32, mzrf m-: LA mE:P1:m.x0m-2, 3*2 t l87;7%L · '
. 0 ' ' · ’ I • ' 1 · `
‘ Ill} Ill IA • `IETE LINNIIENNE Nllllll FRANCE BULLETIN MENSUEL. I` N° 67. —— 4** Janvier 4878. —— 7• Année. - 'I`. IV Annssssn: Les Ouvrlîïes, Manuscrits et Communications intéressant la rédaction du Bulletin, à . René Vxou, rue Voiture, 8, a Amiens. Les demandes d’Abonnement et les Cotisations (en timbres-poste), I M. Edmond Dsutsv, Trésorier, rue Neuve, 40, Amiens. Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants: il est adressé aux Sociétés scientifiques par voie d’échange. ' Prix de l’abonnement, 3 r. par an (2 fr pour les Ecclésiastiques, les instituteurs et les Institutrices). SOMMAIRE. —— Séance générale du 40 novembre 4877, p. 4. — Les mou- vements spontanés du Ceratophyllum, par M. Rodier, p. 2. - La Mutilla Europœa, par M. Colln de Plancy, p. 8. — Chronique et Faits divers, par M. R. Vion, p. 44. — Bibliographie, par M. Garnier, p. 43. - Avis. —· Séances. — Composition des Bureaux pour 4878, p. 46. EXTRAIT DES P|l00È8·VE|lIlAIIlI. I ` stmcn nu 40 novunnn 4877. Présidence de M. Monnmv, vickprhidml. M. Mollien, informe que M. Garnier, indisposé l’a prié de vou- loir bien présider la séance de ce jour. _ MM. Dubois, qui a bien voulu remplacer les secrétaires absents ' pendant la dernière séance, donne lecture du procès·verbal ` qui est adopté. M. le Président dépose sur le bureau les publications reçues en échange depuis un mois. · 7• uuutn. 6'I ' ` vi
- 5 .., · M. Gonse présente ensuite, de la part de notre collègue M. Wignier d’Abbeville, une série de plantes décalquées et coloriées. ` Ces planches représentent d'une façon très-naturelle et gra- cieuse le facies des plantes ;il est facile de les reconnaître au premier coup d'œil. Des remerciements sont votés à M. Wignier, qui doit envoyer i une note explicative du procédé qu’il emploie. Ce procédé est attendu avec beaucoup d’intérét par les botanistes de notre · _ société. ll est ensuite question de l’exposition de t8‘I8 et de la dépense qui doit incomber à notre société pour la place qui lui a été accordée. M. Garnier a demandé des renseignements sur les frais qui sont à la charge des exposants dans les classes 8 et 83, où nous avons été admis. En attendant ces renseignements, les membres présents sont d’avis de ne pas abandonner le projet ti'exposer avant d`ètre certains que la dépense n’excèdera pas 500 fr. Dans ce dernier cas, il y aurait lieu de demander à exposer sans frais en adjoi- gnant nos objets a l'exposition départementale, section de Pédagogie. Le Secrétaire, L. Caarmmn. sun ses uonvmnznrs sronrimts n'uua 1>um·r¤ ioumone suninznoxtr-:, le Geratophyllumjdemersum. Dans un article publié au mois de juin dernier, après avoir signalé chez le Ccralophyllum demcrsum des mouvements spon- tanés et périodiques de flexion, j'indiquais l'existence dans cette plante de mouvements de torsion. Mais je ne pouvais rien préciser au sujet de leur vitesse, de leur amplitude ou de leur régularité (1). _ · (1) Voy. la Nature du 80 juin, n° 2l8.
... 3 .. J’ai, depuis lors, multiplié mes observations, et bien qu'elles ’ soient loin d'ètre complètes, les premiers résultats obtenus me paraissent devoir être, des maintenant, publiés. Un motif parti- culier me porte à le faire : c'est l'impossibilité de continuer actuellement mes constatations et mes mesures. En eüet, il suffit de lire les pages consacrées à ces sortes de phénomènes par le savant professeur de Wurtzbourg, M. J. Sachs, dans son Traité de botanique (l), pour se convaincre qu’ils sont étroite- ment liés à l'accroissement. Or, a l’époque de l'année où nous sommes parvenus, le déve- loppement et, par suite, les mouvements spontanés sont presque entierement suspendus dans la plante qui nous occupe. Elle traverse une crise physiologique pleine d'intérèt, et dont voici le résumé. Uextrémité de la plupart des rameaux subit un chan- gement notable. Uélongation du bourgeon terminal, si rapide pendant la belle saison, s'arréte à peu près complétement. Les derniers verticilles restent rapprochés de façon a former une sorte de toutfe compacte et tbyrsoide de feuilles imbriquées. L'axe grossit et, souvent, prend une teinte rougeâtre. Les feuilles avaient en été un aspect Gliforme, presque capillaire; elles de- ' viennent, maintenant, plus épaisses, plus charnues, plus amples; ' on voit des verticilles où elles atteignent plusieurs millimètres de largeur à l’endroit de leur bifurcation ; si bien qu'elles semblent à peine appartenir à la même plante que les feuilles estivales. Elles otlrent une forme urquée, concave en dedans, qu‘on ne peut leur faire perdre sans les briser. En même temps, leurs épines se fortitient et se hérissent, les vacuoles internes se gon- tlent de gaz, et, comme ces lacunes paraissent scalariformes, elles donnent à l'ensemble un aspect à la fois strié et nacré. Toute la vie de la plante semble s’étre concentrée dans ces sortes de bourgeons, dont le vert gai contraste avec la couleur brunâtre ` (1) Traduction de I. Van Tieghem, p. 013 et 58.
... 4 .. . . _ des tiges antérieurement développées. La plante semble procéder à sa toilette et a ses provisions d'hiver. L‘examen microscopique confirme pleinement ces indnctions. Dans une coupe horizontale, la tige estivale se montre composée presque en totalité d'un tissu serré de cellules nettement polyédri· ques, dont les facettes, qui se projettent sur le champ de vision en hexagones allongés, ne laissent entre elles que peu ou point de matière intercellulaire. Ces cellules ne contiennent pas de matière colorante propre, et c’est àpeine si, dans un très-petit nombre d'entre elles, on aperçoit de rares grains de fécule. Dans la tige modifiée, les cellules, beaucoup moins serrées, · ont une toute autre apparence. Leurs angles se sont émoussés, au point qu'elles sont presque sphéroïdales. Elles sont séparées les unes des autres par un épais réseau de matière intercellulaire. Enfin elles sont absolument remplies et comme gonflées par de gros grains d’amidon; toute la coupe prend, sous l'intluence de la solution iodée, une couleur blen·foncé, tres-visible même à l’œil nu. Quelques·unes régulièrement distribuées sont pleines d'un liquide colorant tres-réfringent et du plus vif carmin. · Rien de plus gracieux, en été, qu’un massif de Cmitophyllum demsrsuw, aperçu a travers l'eau transparente et dormante de nos étangs. Le vert soutenu et très-uniforme du feuillage, le rapprochement des rameaux, la forme conique de leurs mille tétes, le relief ondulé et mamelonné de l'ensemble, lesjeux de la lumière dans les clairières ouvertes çà et là, tout rappelle, en miniature, une forét de pins maritimes qui aurait été submergée et que l’on dominerait du rivage. _ i Tel n'est pas leur facies automnal. On ne voit plus alors qu'une masse noiràtre, uniforme et vague, sur laquelle tranche vive- ment un semis de taches rondes, que le contraste fait paraître d'un jaune clair. Ce sont les bourgeons globulaires dont je viens de parler. C’est de chacun d’eux qu'au premier printemps s'élan- \ cera le nouvel axe. Les anciennes tiges ne serviront qu’a titre de câbles, pour tenir a l'ancre la jeune colonie.
s ... 5 ... En outre, ces bourgeons à feuilles larges et dures qui cons- titueront la base de la nouvelle tige, sont, en ce moment, ex- trêmement fragiles : un léger froissement, la lime fine et souple d’un mollusque, les mandibules d'une larve travaillant a se batir un abri, la moindre cause, ui un mot, suffit pour qu'ils se dé- tachent de la plante mère, et que leur flotille aille fonder plus loin un nouvel établissement. L’excès de gaz que j'ai signalé tout a l‘heure, rend peut·être plus facile leur séparation et leur flottaison. ( Ce mode de reproduction et de dispersion semble assurer au Cmttopltyllum demersam le moyen de foisonner rapidement, bien que ces graines soient relativement peu nombreuses. Quoi qu’il en soit de cette adaptation probable du sommet des tiges aux nécessités de la saison froide, de cette concentration d'énergie qui prépare la prochaine élongation, il est un fait qui, lui, n’a rien d’hypothétique, et c'est celui qui, seul, m'a entraîné a parler des autres : je veux dire la cessation des mouvements de flexion et de torsion dans les axes ainsi modifiés. Voici donc, en attendant que la reprise de la pousse me per- mette de continuer mon travail, quelques faits qui semblent désormais acquis : · En général, vers six heures du matin, on trouve les rameaux exécutant autour de leur axe de croissance un mouvement de torsion de gauche à droite (l). Ce mouvement s’arrète alors et _ fait place à un mouvement de droite à gauche qui continue ainsi jusque versi onze heures du matin, en moyenne. ' Les mesures angulaires suivantes montrent dans quelles limites varie l’excursion totale : l5 mai ........ 35** en 4 heures. l8 juin ........ 67· en 3 heures, (I) Des circonstances particulières m’ayant, pour cette fois, rendu im- possibles les observations de nuit, du moins les constatations suivies, je suis contraint de ne parler que des mouvements diurnes. L
— .. 6 .. li) juin ........ 207* en 6 heures. 20 juin ........ 88• en 2 heures. 2l juin .... , . . .l25•en2h.30m. ' 22 juin ........ 90• en 3 heures. 23 juin ....... ·. 45** en l h. 30 m. 24 juin ........ 275* en 6 heures. 26 juin ........ 220• en 3 heures. 28 juin ..... · . . . . 40** en 4 heures. I2 juillet . . ..... 80° en l heure. 20 juillet ....... 70* en I heure. _ Ces chiüres donnent une moyenne approximative de 36 degrés par heure. Or, comme la période du matin est (en moyenne aussi) de cinq heures, il en résulte une torsion de l80 degrés, soit une demi-circonfërence de droite à gauche. ll ne faudrait pas ériger cette formule en règle sans exception, et croire a un synchronisme absolu dans les oscillations de tous les axes. Dans plusieurs cas, le mouvement précédent (celui de gauche à droite) se prolonge jusque vers neuf ou dix heures de la matinée, mais ces cas sont peu nombreux et n’atteiguent pas le quart des observations totales. La vitesse de cette première excursion est presque uniforme. On verra bientôt qu'elle a, au debut, une tendance à l'aeeélération, et, vers la fin, une ten- dance au retard. . Aussitôt que ce mouvement a pris fin, c'est~a-dire entre onze heures et midi, et quelquefois après une courte station, il se pro- duit une torsion inverse de la première, soit de gauche à droite, et cette seconde évolution se continue assez avant dans la soirée. Les mesures angulaires suivantes peuvent en caractériser l’am- plitude : là mai ........ 70• en ll heures. l5 mai ........ l02• en l2 heures. . l'lmai . . ...... 60°en2h.30m. 48 juin ........ 45* en 5 h. 30 m.
... 7 .. 49 juin ........ 420** en 40 heures. 20 juin ........ 35** en 3 h. 30 m.. 24 juin ........ 65** en 4 h. 30 m. 23 juin ........ 75** en 4 h. 30 m. 2L juin ........ 50* en 4 heure. 26 juin ........ 445** en 9 heures. 9 août ........ 83** en 9 heures. Ces chiffres et d’autres analogues conduisent a un mouvement horaire de 42 degrés environ, qui est au mouvement horaire de la matinée comme 4 est à 3. En lui attribuant une durée moyenne de sept heures ét demie, on arrive à une amplitude de 90 degrés, soit la moitié de celle du matin. ‘ Quand ce mouvement se termine, il est remplacé par un autre de sens contraire. Les nombres qui précèdent n’indiqueut en rien les variations de détail que subissent ces mouvements pendant la durée de chaque période. Ces variations seront parfaitement et aisément _ comprises à l'aide des courbes données dans les figures précé- dentes. Les degrés y sont comptés sur les coordonnées, et les temps sur les abscisses. Les figures 4, 2, 3 et 4 s’appliquent à des cas particuliers, constatés à difl`érents jours en m i et en juin; la figure 5 présente la courbe moyenne calculée iitre douze obser- vations, échelonnées pendant les mois de mai, juin et juillet. ll est facile d’y remarquer comment s’accélère et se ralentit ensuite le mouvement du matin, et comment celui qui lui succède di- minue constamment de vitesse jusqu'à une immobilité relative. Tout ce qui vient d'étre dit doit s’entendre des derniers mé- riihalles du rameau. A l’aide de plusieurs aiguilles, fixées à des hauteurs différentes, on s'assure que le mouvement est à son maximum dans celui qui porte le bourgeon terminal; qu'il décroît dans les deux mérithalles inférieurs, au dessous desqueLs il devient nul. Les choses ne se passent pas toujours avec la régularité que je viens d’indiquer; quelquefois la période sinislronùm est inter- I I
.. 3 ... rompue par un brusque retour de quelques degrés doœtrorsùm, suivis d’une reprise presque immédiate dans le sens primitif. D’autres fois, la rotation est coupée par un moment d'immobiIité sans changement de direction. ll n’est pas douteux que la torsion des axes ne soit en rapport direct avec leur flexion, mais je ne puis encore établir cette con- cordance par des chiffres. Une des causes de cette lacune c'est que l'observation de la torsion devient très-dilïicile dans le cas d’une courbure prononcée de l’axe, par suite des déplacements du plan dans lequel tourne l’aiguille qui sert à mesurer les angles. (La Nature.) · E. Roman. Note sur la découverte de la Mutille Européenne (Mutllla Europza Fna.) mms LB nntnarauewr nu Pas-az-Caws. Ce joli hyménoptère, sur lequel je serais heureux d'appe|er l’attenti0n des jeunes naturalistes et de provoquer une enquête scientifique comme celle dont la Mante religieuse (Mantis religiosa i Linn.) a été l'objet dans la Feuille, n'avait, comme tous ses con- génères, été signalé que darfs les provinces mêridionales de la France; on l'ix‘iquait comme fort rare à Fontainebleau, où ni mes amis, ni moi, ne l’avons encore capturé, et sa limite extreme vers le nord paraissait être les environs de Paris. Aussi, ai·je été tres-étonné de le rencontrer dans le Pas·de·CaIais, sur la limite du département du Nord. Dans les derniers jours du mois de Septembre, j'étais allé faire une partie de chasse avec quelques amis a lnchy-en-Artois. Le temps était pluvieux. Je suivais le bord d’une route, cherchant dans les fossés qui la bordaient si je n’apercevais pas quelque batracien, quand mes yeux furent frappés par la vue d’un petit insecte d’une forme nouvelle pour moi. Je m'empressai de le ramasser. et à son faeies le reconnus pour un hyménoptére du genre fourmi. L'absence d’ailes me fit supposer que c’était une femelle; elle était noire, avec le thorax roux et des bandes grises , LL
.... 9 - sur les trois premiers anneaux de l'abdomen. Je la mis dans une boite et l’emportai vivante. Je remarquai à plusieurs reprises qu‘elle produisait une faible stridulation, par le frottement des anneaux de son abdomen. Ne connaissant point son genre de vie et n'ayant alors aucun livre à consulter sur les hyménoptères, j’essayai de la nourrir dans une petite cage, en lui présentant des choses sucrées, des fruits. Au bout de quelques jours, elle mourut. De retour à Paris, je priai un de mes amis, M. Edouard Taton, membre de la Société entomologique de France, de la présenter à l’une des séances de cette savante compagnie et de la faire dé- terminer. ll lui fut répondu que l’insecte en question était ' une femelle de Mulilla Europœa Fabr., et il fit de cette décou- verte l'objet'd'une note a la réunion du il juillet l877 (Bulletin n° 13, I877). Je donnerai, d'après le comte Lepellelier de Saint-Fargeau (Hyménoptères, dans les suites à Bulïon), la description de cet insecte : Téte noire, très-velue; tous les poils noirs. Antennes noires. Corselet rougeâtre, peu velu. Protborax entier noir, ainsi que les angles huméraux du mésothorax, et quelquefois tout son bord antérieur; poils du corselet noirs. Abdlmen noir sans reflet, assez velu; ses poils noirs, excepté au bord postérieur des premier et deuxieme segments, où des poils blanchàtres argentés forment une bande transversale, ainsi que sur le milieu du troisième ; bandes des deuxième et troisième très-rapprochées, interrompues dans leur milieu. Pattes noires, velues. Longueur, d’après mon individu, t2 et t3 millimètres. Linné ni Fabricius, suivant l’auteur que nous avons cité plus haut, n'avaient fait mention du male. Olivier (Eneyclop., t. VIII, p. 57), sans trop de raison, faisait deux espèces sous les noms de Hulilla Europœa et de Mulilla lilloralis. Il donnait pour mâle à la première la Melilla Europœa (Panzer), que Lepelletier de St- Fargeau décrit comme espèce distincte. Parmi plusieurs males diüérents que ce savant hyménoptériste avait sous les yeux, il ne L
.. 19 .. put en rapporter aucun avec certitude à la llutilla Europœa. Celle·ci n'a commencé à être passablement décrite que dans le Systeme Piezatorum de Fabricius (page 230, n° H). Les précé- _ dentes descriptions ne paraissent pas avoir de rapport avec cette espèce. La figure 23 de Sulzer (Abg. Gcsch. der las., tab. 27, fig. 23 et 24) est douteuse, parce que les ailes fermées empêchent de voir les couleurs de l'abdomen. lses mâles des Mutilles sont en général noirs; ils ont une taille plus petite que les femelles et possèdent des ailes. Chez la Iutilla Europœa, M. Blanchard (ilfélamorphoscs des insectes, p. 377) dit · que le mâle est d'un bleu foncé avec le thorax roux, les ailes en- fumées, les bords des premiers anneaux de l‘abdomen garnis d'une pubescence soyeuse d'un gris argenté. Il ajoute, ce que j’ai cons- taté moi-même, qu’on rencontre les femelles, non pas courant, mais marchant à terre, et qu’on les voit entrer dans des trous et en sortir sans qu’on sache encore ce qu'elles y font. M. Maurice Girard assure (les Métamorphose: des inmtes, p. l86) que ces hyménoptères dont les métamorphoses furent long- temps inconnues vivent parasites dans les nids des abeilles soli- taires. Leurs larves se nourrissent, non pas de la pàtée mielleuse, mais des propres larvegdes abeilles. C'est sans doute, ·lit-il, pour remplir cêt office cruel que la mutille femelle est armé d'un ai- guillon acéré. Malgré cette assertion, le genre de vie des mutilles n’est pas encore bien connu. Divers observateurs en ont vu atta- quant des insectes; d'aulres en ont pris dans leurs trous, où ils l ont rencontré en même temps soit des débris de sauterelles, soit des fragments de diptères, et de ces remarques fort incomplètes, on en a conclu que c’étaient les résidus des insectes qui avaient servi à la nourriture des larves de mutilles. D'un autre coté, si |’on considère, dit le savant professeur d'entomologie du Muséum, » que les mutilles femelles ont des pattes postérieures fortes et épi- neuses, par conséquent propres à fouir et des mandihules den- telées, on acquiert la conviction que ces hyménoptères font des nids et les approvisionnent comme les autres insectes fouisseurs. —»
- gg - C Pour en revenir à la découverte de la Mutilla Europœa dans le nord de la France, la capture d'un màle ne m’eùt pas semblé fort remarquable. L'insecte possédant des ailes eût pu se trans- porter du midi dans une contrée plus froide ou eût peut-être été apporté par un coup de vent. Mais comment une femelle, d’allure aussi lente et privée de tout autre moyen de locomotion que ses ' · petites pattes, a·t-elle pu se trouver dans le Pas-de-Calais ? ll faut supposer que cet hyménoptère remonte beaucoup plus haut qu'oiî ne l'avait pensé et que partout où il n’a pas été signalé, c'est qu'il n'a pas été suffisamment cherché. Peu de Fauues locales le men- ' tiennent; j’ai parcouru tous les volumes des Mémoires de la Société entomologtqus de France pour savoir si quelques captures _ dans le centre ou le nord de notre pays y étaient indiquées, et je n’ai rien trouvé. Je serais heureux d'engager, par cette note, quelques entomologistes à recueillir cet insecte et a faire con- naître leurs captures par la voie de la Feuille. (Feuilles des jeunes naturalistes.) V. Conua nn Puncr. CIIRONIQUE ET FAITS DIVERS. La Société Linnéenne. — Le Conseil général vient d’accorder cette année comme Vannée dernière une subvention de deux cents francs à la Société Linnéenne. Cette nouvelle sera accueillie avec plaisir par nos collègues, qui savent que le volume des Mémoires, dont l'impression est à peine terminée, a absorbé une partie de nos ressources, et que nous avons cependant déjà d'autres travaux qui attendent l'impression. - Flore locale ; les Mousses. — Deux de nos collègues, MM, E. de Vicq et Ch. Wignier, viennent de faire paraître dans les Mé- moires de la Société d’Emulation d’Abbeville, le Catalogue rai- ' sonné des Mousses de l'arrondl»semcnt d'Abbsollte. a Les Mousses il de notre contrée — disent nos collègues dans leur préface —
.. Q2 .. » ont déjà été mentionnées dans deux publications, l'Ea:lrait de » la Flore d'Abbeville et du département de la Somme, par Boucher » de Crévecœur (Paris, J.·J. Fuchs, 1803), et la Topographie » physique et médicalade la ville d'Abbcvitle, par le D' A. Hecquet _ » (Amiens 1857). Dans cette dernière, ügure une liste de ces » cryptogames communiquée par M. Tillette de Clermont- »_ Tonnerre. Nous avons consulté ces précieux documents, visité n l'herbier du savant et regretté botaniste et compulsé les notes n manuscrites qu’il a laissées. De fréquentes herborisations nous h » ont permis aussi de recueillir d’utiles indications et d'aug- » menter le nombre des espèces connues de notre Flore. C’est . » le résultat d'une étude de plusieurs années que nous sou- » mettons à l’appréciation de la Société.» A MM. de Vicq et Wignier ont borné leurs recherches à I'arron· dissement d'Abbeville. Nous publierons, dans un prochain numéro du Bulletin, la liste des Mousses de leur Catalogue ; et nous espérons que notre collegue M. Gonse, qui explore avec tant de soin les environs d'Amiens au point de vue Bryologique, ne tardera pas à grossir de quelques espèces cette liste, déjà fort importante. · La Trichinoscopie. —- Depuis 1864, l’attenti0n a été attirée sur la Trichine, un des plus redoutables parasites de l’homme. On sait que cet helminthe microscopique, enkysté dans la chair du porc malade est amené ainsi dans le tube digestif de l’homme et par- vient à pénétrer dans le·tissu même des muscles, causant des douleurs intolérables, et souvent même la mort. Cette année méme, un certains nombre de cas de lrichinosc ont été signalés chez les soldats de la garnison allemande de Thionville. On a eu recours à l’examen microscopique des viandes sus- pectes ; mais le mode d’examen ordinairement usité est, parait-il, C _ insufiisant, et un savant russe M. Tikhomiroll`, propose une mé- thode nouvelle d’isoIer la fibre musculaire. ll divise en petits morceaux la viande du porc, et la fait digérer pendant une demi- henre avec un volume égal de chlorate de potasse auquel il ajoute
.. Q3 .. quatre fois autant d’acide azotique. Le tissu musculaire ainsi traité est mis dans un flacon avec de l'eau distillée, et agité jus- qu’à ce qu’il se sépare en ses ûbrilles. Celles·ci présentent, lors- que la viande est trichinée, des renflements fusiformes, blan- chàtm, reconnaissables à la loupe, et dans lesquels le microscope révèle la présence des trichines. La grains de Ver à Soie. — La production de la soie s’est con- sidérablement accrue en France cette année, gràce à l'appIication plus générale du procédé préconisé par M. Pasteur : l’examen microscopique et la sélection des œufs. l.e professeur Luvini, de Turin, a récemment entrepris des ex- périences intéressantes sur l’action que peuvent avoir des gaz différents sur les œufs de ver à soie. Il a conservé pendant plus de deux mois,de petits paquets de graine, composés chacun d'une centaines d’œufs, dans des atmosphères d'air pur, d’oxigène, d'hydrogène, d’acide carbonique, de chlore et d’acide sulfureux. Les vers éclos d'œufs conservés dans l’aeide carbonique ont présenté plus de vivacité et de vitalité que les autres. Ceux de Yhydrogène se sont le moins développées. Avec l’oxygène, les vers sont devenus gros et gras, mais lents et comme paresseux dans leurs mouvements; apres la quatrième mue surtout, ils eonservaient la même position pendant des heures entières. Les œufs conservés dans l'air pur ont donné des vers d'une bonne . venue, mais qui sont restés assez petits. R. Viort. BIBLIOGRAPHIE Pur lé Président de la Société. M. Schnetzler indique le sulfure de carbone comme un excel- lent moyen de débarrasser les herbiers de l’Anobium paniceum qui les attaque et les réduit en poussière. Le même membre s’occupe d'un champignon l’Ea:ourcus qu’on observe sur les _ pommiers, les pêchers, les poiriers dont il modifie les feuilles ou les fruits suivant qu’il se développe sur les uns ou sur les autres ln
.. Qi .. et les fait périr; il étudie également un autre champignon le Cryslopur candidat, I’ennemi des radis. , Nous devons à l’Université de Christiania un envoi des plus importants: les Annuaires de 1874 et de 1875, les Mémoires pour 1875 dans lesquels les naturalistes trouveront des études sur les mollusques, les insectes, les araneides, et les mousses de Norvège. Les recherches sur la structure du genre Brisinga,'par M. Sars , intéresseront vivement les physiologistes. Je leur recommande-également l’étude de M. Worm Müller sur la trans- fusion et la pléthore. Les botanistes verront avec intérêt le troisième volume de la ' Flore de Norwége de M. Blytt et la carte botanique de M. Schu- s beler, dont malheureusement nous n’avons pas reçu le texte. Nous avons aussi les fascicules ll, lil et IV de l’Enumération des insectes de Norwége de M. Siebke, que la mort a frappé avant qu'il eût achevé ce grand travail dont M. Sparte Schneider a terminé la publication. Le deuxième volume ren- ferme les Coléoptères des Cicindéles aux Coccinelles, 103 familles, . comprenant 545 genres. Le tome lll traite des Lépidoptères, 50 familles,289 genres et 934 espèces qui se divisent en 529 espèces de Maerolépidoptères et 405 Microlépidoptères. Le qua- _ trième est consacré aux Diptères, et nc renferme pas moins de _ 225 genres et de 1853 espèces. Le célèbre entomologiste suédois Zetterstedt en connaissait dans toute la Scandinavie 3836 espèces, dit M. Schneider, c'est donc à peu près la moitié pour la Norwége dont une partie, la moitié à peine a été explorée. La Société d’Agriculture, Sciences, Arts et Commerce du Puy nous a envoyé la table générale de ses Annales de 1820 à 1869 ; c'est le répertoire de 30 volumes de travaux variés. Les travailleurs en apprécieront la grande et incontestable utilité. Le tome XX des Annales de la Société d'Agriculture, Industrie, Sciences, Arts et Belles-Lettres du département de la Loire contient le supplément ti la statistique botanique du Forez par M. Antoine Legrand, dont je vous avais entretenu déjà et dans laquelle il a fait Yénumération de 1537 espèces dont 1259 Pha- nérogames et 277 Cryptogames : il ne doute pas que les recherches continuées n’enrichissent encore ce catalogue de nombreuses espèces. ` · Les entomologistes verront dans les Mémoires de la Société des Naturalistes de Brunn une classification systématique des Trogositides par M. Bitter, un essai sur les Lamellicornes copro-
... l5 ... ~ phages de la Georgie russe, et les mycétologistes une étude de M. Ftiessl sur les Pyrétomycètes. C'est aux entomologistes encore que je renvoie le XXll• vo- lume des Annales de la Société Linnéenne de Lyon, ear, à ' l’exception d'un catalogue des oiseaux-mouches de M. Mulsant, il est presque entièrement consacré aux travaux de MM. Mulsant et Rey sur diverses familles d’insectes. Le Bulletin de la Société d'étude des Sciences naturelles de ` Béziers contient les comptes rendus des séances de la première année de cette compagnie nouvelle. Vous y remarquerez une étude sommaire du pays au point de vue géologique et les rap- ports sur des excursions qui ont été faites à différentes époques. M. de la Valette, dans les Annales de la Société d’Agriculture de la Gironde, revient sur cette thèse qu'il faut détruire les insectes nuisibles et conserver avec le plus grand soin les oiseaux qui sont les pluspuissants auxiliaires de l’homme pour la conser- vation de ses récoltes. M. de la Blanehère, dans le Bulletin d'Insecto|ogie agricole, ° poursuit son chapitre sur la chasse aux insectes, et M. A. Dubois y donne les moyens de détruire certains insectes nuisibles, les hannetons, les altises. Le Bulletin de la Société Entomologique italienne continue la publication du Catalogue des Lépidoptères, de M. Antonio, des Colèoptères ténébrionites, de M. Flamino, du très-curieux in- ventaire des insectes parasites et de leurs victimes; il donne en même temps un essai de M. le docteur Carlo sur une classi- fication nouvelle des fourmis; Nous devons à M. Terquem de nouvelles recherches sur les . Foraminifères de la Moselle. Lisez dans le Bulletin de l'Association scientifique de France, n° 495, une description par M. Marey, des appareils et des expériencesà l’aide desquels M. Tatin a réalisé l’imitation méca- · nique du vol des oiseaux. Enlln, Messieurs, nous devons à M. Théel de Stockholm, des notes pour la Faune ornithologique de la Suède, une étude sur - les Géphéyriens inermes de la Scandinavie, et une relation des plus int ressantes de l’expédition suédoise de 1876 au Jenissei par voie de terre. Je voudrais, Messieurs, que ces volumes, fussent pour plusieurs d'entre vous l’objet de rapports, car je ne doute pas que l’inlérêt que vous aurez trouvé en les lisant ne soit partagé par ceux de nos collègues auxquels vous en ferez part dans une de nos pro- chaines reunions. J. Gnniu. L.
- 46 - i AVIS. La Bibliothèque dc la Société est transférée à la Halle aw Grains (entrée par I'ancien bureau dc la Recette municipale). L’Archiviste, M. Bouuiur, prévient ses collègues qu’il s’¥ trouvera tous les lundis de 2 h. à 3 h. du soir. pour le prêt des vo umes. Les Diplômes de membres de la Société Linnéenne sont mainte- nant terminés, et vont être envoyés aux membres correspondants et honoraires. — Les membres résidants peuvent les retirer contre la somme de 2 francs. - (S’adresser à l’Archiviste, les jours et heures ci·dessus indiqués.) Composition des Bureaux pour Pnnnée 1878. Président: MM. J. Gaantnn. Vice·Président : Ricnsa. . · Secrétaire : M. Vion. Secrétaireadjoint : Alph. Larnsvns. Trésorier : E. Dunst. . Archiviste: · A. Boutmr, Réducteur du Bulletin : R. Vron Section de Zoologie. Président : MM. Aug. Motunn. Secrétaires : _ All`. Larnnvnx. et M. Dunois. Section de Géologie. Président d'honneur : MM. N. de Mncu. Président : R. Vron. ' Secrétaire : L. Cnrmvrma. ` Séance générale, le Samedi 42 janvier 4878, à 8 h. du soir. Section de Zoologie, Séance le Vendredi 4 janvier, à 3 h. 4 /2. Section de Géologie, Séance le Jeudi 40 janvier, à 3 h. 4/2. _ Le Rédacteur en chef: 'R. VION. Amiens. - Imp. Dsi.».·rras·Lnncsx., rue des Rabuissons, 30.
I I I l `llllll Llllllllllllllll Nllllll FRANCE l DU DE ll « 1 • -··-ï-· l BULLETIN MENSUEL. _ N° 68. - I" Février 4878. —- 7• Année. —_ T. IV ï Annesszn: Les Ouvrîîes. Manuscrits et Communications intéressant la ` rédaction du Bulletin, il . René Vios, rue Voiture, 8, à Amiens. . Les demandes d’Abonnement et les Cotisations (cn timbres-poste), I II. Edmond Duur, Trésorier, rue Neuve, 40, Amiens. · Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est adressé aux Sociétés scientifiques par voie d'échange. _ Prix de l’abonnemeut, 3 r. par an (2 fr. pour les Ecclésiastiques, les Instituteurs et les Institutrices). SOMMAIRE. — Séance générale du 8 décembre 4877, p. 47. — Liste des Mousses de Parrondissement d’Abheville,par MM. E. de Vicq et Ch. Wignier. p. 20. — La bouche des Insectes, par M. le Dr I. Pellctan, p. 22. -» Chro· nique et Faits divers, par M. R. Vion, p. 27. — Bibliographie, par M. Gar- nier, p. 29. — Correspondance, p. 32. — Avis. —- Séances, p. 32. EXTRAIT DES PllllCÈ8-VEIIBIIIIX. static: nu 8 nacusaa 4877. _ W Présidence de M. Garmin. Conssromgaivca : 4• M. Guilbert remercie pour son admission comme membre de la Société. 2• L’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier annonce . l’envoi dela 4*• partie du tome IX de ses Mémoires et réclame quelques numéros de notre Bulletin. 3• M. le Président de la Chambre de commerce d'Amiens invite le Président de la Société Linnéenne à assister à l'instal- lation dela Bourse de commerce, le 48 novembre. 7• anse:. es È · . I ` ·· l
.. 53 .. 4• La Société Toscane des Sciences naturelles de Pise et l'lnstitution Smithsonienne accusent réception de notre Bulletin. 5• M. le Secrétaire de la Société des Amis des Sciences nato- ' relles de Rouen invite le Président et les membres du Bureau de notre Société à assister à l'inauguration du monument élevé à F.·A. Pouchet. M. le Président a regretté qu’aucun membre de la Société Linnéenne n'ait pu assister a cette cérémonie. _ 6• Lettre de M. de Mercey relative a l’impression de son tra- vail sur l'Iuocoramus Ifantcllî. 7° M. Delattre-Lenoel envoie un exemplaire broché du volume des Mémoires en cours d'impression. 8• Prospectus divers. A M. le Président donne lecturede l'anaIyse bibliographique des travaux contenus dans les publications reçues depuis la précé- dente Séance et déposées sur le bureau. a ll présente ensuite un exemplaire du volume de nos Mémoires · dont les dernieres feuilles sont sous presse. Plusieurs modifica- tions sont proposées pour le pliage des planches, l'ordre des travaux, l'impression de la couverture, etc,. M. Delaby demande qu'un exemplaire soit tiré le plus tôt pos- ` sible pour étre présenté à la prochaine réunion du Conseil général. Le prix _de ce volume des Mémoires est fixé à 7 fr. `et le _ prix du tirage a part du Catalogue des Coléoptères est lixé à 3 fr. M. M. Dubois propose I‘achat d’un composteur pour faire plus rapidement les bandes d’adresse des lettres de convocation et du Bulletin. Cette proposition est adoptée. ` M. Dubois informe que la Section de Zoologie a renouvelé son _ bureau pour l’année l8’î8. Ont été élus : Président: MM. Mollien. Secrétaire : A M. Dubois. Secrétaire·adjoint: Alfred Lefebvre.
.. 49 .. M. de Mséleuc, présenté par M. Le Riche, est admis comme membre correspondant. · M. Delahy donne ensuite lecture du compte des recettes et des dépenses pour l'année i877. - V. Il résulte de ce document que la situation de la Société se balance par une encaisse de fr. 2081, 70. _ Une diminution sur l'encaisse de l'année derniere est dûe aux frais d’impression d'un volume de Mémoires plus important que les précédents. Suivant l'ordre du jour il est procédé au renouvellement partiel du bureau. _ M. Richer ayant obtenu la majorité des suürages est nommé vice·président pour deux ans, en remplacement de M. Mollien,. non rééligible. M. Dubois est ensuite nommé secrétaire, en remplacement de ` M. L. Carpentier, non rééligible. M. Dubois, désirant consacrer tout son temps à la section de Zoologie, refuse les fonctions de secrétaire général. On procède en conséquence a un deuxième tour de scrutin et M. Michel Vion est nommé secrétaire. M. Vion, cédant aux instances de ses collègues, accepte pro· visoirement, en attendant, qu'un membre ayant plus de loisirs puisse le remplacer. MM. Delaby, trésorier, et Boulant, bibliothécairœarchiviste, tous deux rééligihles, sont réélus dans leurs fonctions. Sur la proposition de M. d’Halloy, M. Ossar, membre dela Société depuis sa fondation, est proclamé membre honoraire, en considération des services qu’il a rendus a Pentomologie dans le · département de la Somme. ‘ ` · l.e·S¢crélaire, L. Cnrsarin. _ i
— @0 — Liste des Housses de l’a.¤•o¤dis•ement d’Abb•ville, Par MM. E. ne Vico et Cu. Wxcmn. · Nous donnons aujourd’huî, d'¤près le Catalogue raisonné que ` viennent de publier MM. de Vicq et Wignier, la liste des Mousse: recueillies jusqu’à ce jour dans Parrondissement d’Abbevi|le; et nous appelons ·de tous nos vœux la publication de travaux sem- _ hlables sur les autres points du département. l Division I. I. Acnocanrns. i Sphœrangium mutieum Sch. Barbula muralis Hedw. l Phascum cuspidatum Schreb. n unguiculata Hedw. n curvicollum Hedw. » fallax Hedw. Pleuridium subulatum Sch. » convoluta Hedw. Systegium crispum Sch. » subulata Brid. HymenostomummicrostomumHedw » lœvipila Brid. Weissia vîridula Brid. » ruralis Hedw. Dicranella varia Sch. » ruraliformis E. Bescherelle » heteromalla Sch. Cinclidotus fontinal0idesPal. Beauv. Dicranum scoparium Hedw. Grimmia apocarpn Hedw. n undulatum Sch. » pulvinata Smith. Campylopus tlexuosusQSch. Racomitrium canescens Brid. Leucobryum glaucum Sch. Ulota Bruchii Brid. Fissidens bryoides Hedw. » crispa Brid. _ » cxilis Hedw. . Orthotrichum anomalum Hedw. n incurvus Sch. » affine Schrad. » tnxifoliua Hedw. •• tenellum Bruch. . n adiantoides Hedw. » diaphanum Schrad. Seligeria pusilln Sch. » leiocarpum Br. etSch » cnlcareu Sch. Encalypta vulgnris Hedw. Ceratodon purpureus Brid. Physcomitrium pyrîforme Sch. Leptotrichum pallidum Nampe. Funaria fascicularis Sch. Pottia cavifolia Ehrh. ~ ¤ hygromctrica Hedw. « n minutula Sch. Leptobryum pyriforme Sch. · truncata Sch. _ Wehera nutans Hedw. ' g Heimii Sch. W Bryum pendulum Sch. n Starkeana C. Hull. n bimum Schreb. n Ianceolata C. Mult. » erythrocarpum Schwœgr. Dîdymodon rubellus Sch. • atropurpureumWeb.etMohr· “ . Barbula aloidea Sch. » cœspitioium L. ` _
‘ - il — Bryum nrgcntcum L. Philonotîo fontnnn Brid. » cnpillnre L. Atrichum undulctum Pal. Bcuuv » pscudotriquetrum Sch. Pogonatum nanum Brid. llnium afünc Bland. u aloidcn Brid. n var. 6. _e|atum Sch. » var. 6. magnum. » undulatum Hcdw. Polytrichum formosum Hcdw. » rostrntum Schwœgr. · pilifcrum Schrcb. » hornum L. » junipcrinum Hcdw. llcesea uliginosa Hedw. ` · commune L. ' ~ Aulncomnîum palustrc Sch. Dîphyscium foliosum Mohr. Bartnmia pomiformis Sch. Dmsuon ll. ll. Pnnunocnrns. . V Fontinalis antîpyreticn L. Amblystcgium scrpcns Sch. Cryphœn hetcromalla Mohr. » irriguum Sch. Ncckcra complnnata Sch. n var. 6. fallax. Homnlia trichomanoides Sch. » riparium Sch. Leuccdon sciuroides Sch. » var. 6. clongatum. Anomodon vitîculosus Hook eL'l'ay|· Hypnum stcllntum Schreb. Thuidium tamnriscinum Sch. » var. 6. protcnsum. n übîülînulll Sch. » Sgndtncri Sch, . Climnciumdendr0idcsWcb.et Mohr » var. 6. Wilsoni. lsothccîum myurum Brid. au lycopodioidcs Schwœgr. Homalotbccium scriccum Sch. » Iilicinum Hcdw. Camptothccium lutcsccns Sch. . » cupressiformc L. Brachythecium vclutinum Sch. n var. 6. liliformc. » rutabulum Sch. . var. ·y. elatum. » var. 6. robustum. n molluscum Hcdw. . » populcum Sch. » gigantcum Sch. Eurynchium myosuroidcs Sch. ¤• cuspidatum L. » striutum Sch. » purum L. · ~ prœlongum Sch. » scorpioidcs Dill. • Stokcsii Sch. llylocomium splcndcns Sch. · ` Rhynchostegium tcnellum Sch. n brcvîrostrum Sch. » confertum Sch. n squurrosurn Sch. ' n mura|c Sch. n triquetrum Sch. » rusciforme Sch. » Iorcum Sch. » var.6.inundatum. Sphngnum ncutifolium Ehrh. 1'humnium nlopccurum Sch. » cymbifolium Ehrh. Plagiolhecium dcnticulatum Sch.
... QQ ... · La Bouche des Insectes. Depuis bien longtemps on admire, et avec juste raison, comment la Nature sait par les moyens les plus divers atteindre au méme but; mais ce qui est peut·étre plus admirable encore, c’est, pour ainsi dire, la thèse contraire, la simplicité, l'unité du plan sur lequel elle a modelé des organes qui, pour arriver a un bu`: identique, doivent opérer par des procédés tout à fait dissemblables. . Les exemples en sont nombreux, mais parmi ceux qui sont les plus connus, les plus faciles à examiner, nous pouvons citer la bouche des insectes, dans laquelle se trouve une assez grande quantité de pièces destinées, pour les uns comme pour les autres, a_ fournir a l’appareil digestif de ces animaux des matières con- ` vcnablement préparées pour la chymification, mais à l'aido de moyens tres·ditlérents. L'un, comme la plupart des Coléopterea ou des Orthoptéres, déchire et broie des aliments animaux ou végétaux primitivement solides ; l'aulre, comme certains Hymé- noptères, lape des matières liquides qu'il trouve toutes préparées et à découvert; un autre les suce à distance du haut d’une trompe efûlée, comme les Papillons, ou bien, comme les Hémipteres, est obligé de percer auparavant la peau ·ou l’éc0rce des animaux ou _ des plantes dont il aspire le sang ou la sève; — un autre enfin , les pompe à coups de piston, comme la mouche de nos appar- tements. La tin est la même, Yalimentation de l’animal, mais les pro· cédés sont absolument ditlérents; néanmoins c'est à l’aide des I mêmes pièces convenablement modifiées, suivant les fonctions · qu'elles ont a remplir, que l'Insecte, broyeur ou suceur, réalise · le hut de son existence individuelle, se nourrir. Chez tous les Insectes, et l‘on peut même dire chez les Articulés, groupe qui contient non-seulement les Insectes, mais les Crustacés, les Àrachnides et les Myriapodes, les pièces qui arment la bouche sont primitivement et morphologiquement les mêmes, et
... Q3 ... cependant, nulle part dans toute la série zoologique, on ne ren- contre nne plus grande diversité apparente. Entre les redou- tables mandibules du Carabe doré de nos jardins ou de la grande Sauterelle verte, et la trompe du Papillon, on ne tronve, enelïet, au premier abord, pas plus·d‘analogie qu’entre les dards du Cousin ou de la Punaise et la trompe de la Mouche ou la langue de l’Abeille, tous organes qui ne se ressemblent pas du tout. ‘ a Chez tous les Vertébrés, on voit toujours deux mâchoires munies, il est vrai, de dents de formes diverses ou lisses, suivant le groupe auquel appartient l’animal, mais c’est la toute la diüérence, et les deux pièces osseuses sont toujours facilement et ` immédiatement reconnaissables; chez l'Insecte, on trouve six pièces qui, trés-différemment modifiées ou transformées, cons- tituent Pappareil buccal du Carabe comme du Papillon, de la Mouche comme de la Punaise, de l'Abeille comme du Cousin. Jetons un coup d’œil sur ces différentes pieces et prenons·les d'abord chez un Insecte où elles sont, pour ainsi dire, à l’état normal, un insecte broyeur, un Carabe, par exemple. On a dit, il y a déjà longtemps, que l’Arliculé est un Vertébré renversé, et il y a beaucoup de vrai dans cette vuo. Chez l'Articulé, le squelette est en dehors, les muscles en dedans, l'axe f nerveux au-dessous de l'intestin ; chez le Vertébré, le squelette est en dedans, les muscles en dehors, l'axe nerveux au·dessus de l'intestin. Les mâchoires de ce dernier se meuvent de haut en bas; elles sont formées chacune de deux pièces osseuses symétriques . qui se sont soudées sur la ligne médiane, en avant, pendant la vie fœtale. Celles de l'lnsecte sont composées de pieces restées indépendantes et se meuvent latéralement: elles forment donc quatre pieces en deux paires, l'une supérieure, l'autre inférieure, qui fonctionnent comme deux paires de ciseaux posées à plat l’une sur l'autre. La première, formée de pieces ordinairement plus fortes, arquées, aiguës, dentelées, armes redoutables qui saisissent et retiennent la proie chez les Insectes carnassiers,
· — it - — É _ constitue les moadibulesg la seconde, cachée sous la première, est l’appareil masticateur proprement dit, les mâchoires. A ce e double système, il faut joindre les lèvres qui ferment la bouche en dessus et en desssous et qui, chez l’Insecte, appartiennent au I squelette tégumentaire : la lèvre supérieure ou labre et la lèvre C inférieure ou languette. L'une et l’autre de ces deux lèvres, dont la seconde présente parfois en son milieu un petit prolongement appelé menton, résulte de la soudure de deux pièces latérales et symétriques; mais leur origine morphologique n’est pas la méme. L'Articulé W est un animal beaucoup plus symétrique que le Vertébré, dontla partie gauche n’est pas toujours semblable à la partie droite. ll résulte, en etfet, de deux bandelettes embryonnaires qui se sont soudées l’une à l’autre, dans lfœuf, suivant toute leur longueur et qui portent chacune une série d’appendices successifs, symé- triques à ceux de l’autre bandelette. La première paire d'appen- _ dices forme les antennes ou, chez les Aracbnides, les crochets à venin; la seconde, les mandibules; la troisième, les mâchoires; la quatrième, les deux pièces de la lèvre inférieure qui se soudent | l’une à l’autre sur la ligne médiane. Les autres forment les ` pattes, plus ou moins nombreuses, suivant qu'il s’agit d'un Crustacé, d'un Myriapode, d'un Arachnide ou d'un Insecte. Chez les Crustacés, l'appropriation des appendices n’est pas la méme, car on trouve deux paires d’antennes, un nombre variable de c paires de mâchoires, puis des pattes·machoires, des pattes · ambulatoires, etc. Quant à la lèvre supérieure, qui porte souvent aussi la trace d’unc soudure médiane, elle ne résulte pas de l’union de deux appendices latéraux et symétriques, comme la lèvre inférieure, C mais elle est formée de la soudure des extrémités antérieures des deux bandelettes embryonnaires qui constituent le corps même de l'insecte. Chacune de ces deux bandelettes avait primitivement son cordon nerveux ganglionnaire, mais ces deux cordons se sont · soudés ou réunis en certains points par des commissures pour i â
.. Q1} ... former un double cordon. Uintestin est simple, au contraire, _ parce qu’il s’est formé, pour ainsi dire, après coup, par une invagination du tégument en avant, du côté buceal, et une invagination en arriere du coté anal, lesquelles invaginations vont a la rencontre l’une de l’autre, pour se réunir toutes deux} l'une en avant, l'autre en arriere, au reste de la vésicule vitelline englobée dans l’embryon. C’est ainsi que le tube digestif est primitivement formé de trois tronçons bout à bout qui se mettent plus tard en communication par la résorption des cloisons de séparation: l’intestin antérieur qui formera la bouche et le pharynx; l’intestin moyen, reste de la vésicule vitelline, qui for- mera le jabot, le gésier et l'estomac; l’intestin postérieur, qui deviendra le rectum. Pour compléter ce tableau rapide de la formation des organes dans l'embryon de l’Insecte, tableau que nous avons cru utile de rappeler, parce qu'il explique pourquoi certains de ces organes sont symétriques, tandis que d’autres ne le sont pas nécessai- rement dans un méme appareil, l’appareil.digestif par exemple ; · ajoutons que chacun des trois tronçons de l’intestin émet des i prolongements latéraux, plus ou moins compliqués, qui devien- dront des glandes. L'intestin antérieur forme ainsi des glandes dites salieairea, plus ou moins nombreuses. L’intestin moyen ‘ forme le foie et les follicules gastrique:. A sa jonction avec le rectum apparaissent les tubes de llalpighi, organes d'excrétion. L'intestin postérieur, enfin, est muni de dilïérenles glandes raciales ou de diverticulums remplissant des fonctions diverses, par exemple, devenant des organes de respiration, comme chez ' les larves des Libellulcs. y Dans la bouche, qui doit nous occuper plus particulièrement s ici, aboutissent une, deux ou trois paires de glandes salivaires sécrétnnt des liquides divers; mais on y trouve de plus deux petites pieces impaires qui en limitent la cavité en arrière; l’une est située au-dessus, l’autre au-dessous de l’œsophage:c’est ïépiphurgne: et fitypopharynax. Résultent-elles de la soudure O
- QQ .. médiane de deux pièces symétriques, ou sont·elles primttivement impairesf — La question n'est pas définitivement tranchée. Quoi qu'il en solt,l'une ou l'autre peut prendre un développement notable et figurer un organe auquel on asouvent attribué les fonctions d’une langue. Chez la Libellule, c'estl’hypopharynx; ches le Bourdon, c'est fépipharynx qui parait représenter la langue (7) . Si l’on se reporte à la bouche du Carabe, on voit facilement comment elle fonctionne, mais e’est par un mécanisme tout dile- rent que se nourrissent les Papillons dont tout le monde connait la fine trompe, souvent plus longue que le corps et roulée en spirale sous la téte. Au-dessus de cette trompe, on trouve un rebord scarieux et deux petites éminences pointues: ce sont la lèvre supérieure et les mandibules atrophiées. Au-dessous de la trompe sont une lèvre inférieure et deux palpes labiaux atro- phiés aussi, quoique très-visibles chez certaines espèces. Quant a la trompe elle·méme, en la déroulant avec une aiguille, on voit qu'elle est composée de deux filets accolés, creusés en gouttière à leur face interne, et formant un tube par leur rapprochement. Ces deux filets sont d’ailleurs maintenus en contact par de petits crochets placés sur cbacun des bords de la · gouttière, et qui s'cngrèncnt avec les crochets semblables de l’autre filet. Ces deux pièces sont donc des mâchoires démesu· rément développées, et l'on peut souvent reconnaitre, appliqués · à leur base, les rudiments des palpes maxillaires. Ces mâchoires, qui sont parcourues dans toute leur longueur par des muscles, ' une trachée et des nerfs, sont striées transversalement de lignes saillantes formées de points arrondis très~rapprochés. Mais, vers l’extrémité du filet, ces points deviennent plus gros, plus espacés, et prennent l'aspect de papilles. Chez un grand nombre d’espèces, telles que les Vauesses, les Lycœnes, on trouve méme, vers la pointe, plusieurs rangs de papilles spéciales, très-volumineuses, terminées par une couronne de petites dents avec une pointe centrale, et qui ressemblent aux fleurs en grelot de certaines • .
î ü î bruyères. — Si l'on ot’l're à un papillon un peu d’eau sucrée, il y plonge aussitot sa trompe dont l’extrémité s'anime d'un mou- vement vermiculaire, résultant de la dilatation et dela contrac- tion successives du canal formé par les deux ûlets, à l’aide des petits muscles transversaux, mouvement qui se propage comme une onde dans toute la partie extrême de l'organe et détermine Pascension du liquide vers la bouche. Ces papillons sont donc, ii proprement parler, des Insectes Suceurs. (Lo Nature). D' J. Psunsrm. (La suite prochainement). . tllllltlllltlllll ET FAITS DIVERS. Un Champignon fossile. — M. Worthington Smith a découvert, sur un fossile du terrain houiller (Lepidodandron), le mycelium et les oogonies d'un champignon extrêmement voisin du Paro- nosporo in/aslans (le champignon de la maladie de la pomme de terre). Sous un grossissement de 400 diamètres, les utricules et les zoospores des deux espèces se montrent absolument semblables, et M . Smith a nommé le spécimen fossile Paronosporilas onliquorius. Les Epizoïquas du Cheval. - Dans le n·· 242 de La Nature (l9 janvier l8'l8), M. Maurice Girard décrit quelques-uns des parasites de petite taille qui attaquent les chevaux. Parmi les Dipteres, les Toons, les Slomoxas font couler le sang du cheval par mille blessures, les OEstr¢s collent leurs œufs sur sa peau, le curieux Hippobosque ou Mouohe·araiguée se tient accroché par légions à ses poils. D’aulres Articulés sont véritablement épi- zoïques. Deux Pédiculides, l’Hamat0pinus lenuiroslris et le T richodaclas aqui, le premier beaucoup plus redoutable,causent à l'animal de vives démangeaisons. Les Acariens sont plus dange- reux encore: le Chorioplas spolhi/crus n'attaque guère que les jeunes chevaux, mais le Psoroplas aqui est la cause de l'ait`ection cutanée connue sous le nom de roux cieux, et qui est généra- ’ lement mortelle; enlln le Sarcoplas aqui n'est qu’une variété du S. seobiei, qui cause la maladie psorique de l'espèce humaine. Merveilleux instinct d'un Insecte. — Un naturaliste allemand, le D' Dewitz, décrit un exemple bien remarquable de l'instinct qui porte les insectes a adopter un déguisement protecteur. C'est un fait bien connu que les chrysalides, les larves, et même les insectes parfaits, échappent souvent à leurs ennemis par la conformité de leur couleur avec celles des objets voisins. Ici, g
ï gs î Pimitatlon est plus singulière, et elle ne peut étre expliquée par l'hypotbèse d’une action colorante de la lumiereréfléchie. La chrysalide d‘un papillon du genre Aides, qui habite le Vénézuela, est parfaitement apparente, mais elle semble vide, et percée de trouse En |’examinant de plus près, on voit que l`enveloppe de la chrysalide est double: la couche extérieure seule est per- forée, et la couche intérieure présente, dans les points cor- respondants, des échancrures qui concourent à produire l'impres· sion de creux profonds. C'est la chenille qui, après avoir filé ce cocon externe percé de trous, se tisse une enveloppe interne continue et bien fermée. Société diéludes scienliliques de Paris. — Nous lisons avec plaisir dans le n• de janvier de la Feuille des jeunes Naluralisler, que la Société d'études scientifiques de Paris va publier prochai- nement son premier Bulletin, et qu'elle admettre des membres n correspondants, dont la cotisation est fixée a 5 fr. (S'adresser ll ' M. A. Dollfus, 55, rue de Morny.) — La Société d'études scien- tifiques forme, comme la société l.innéenne du N. de la France des Collections élémentaires pour faciliter les débuts des jeunes naturalistes. Elle compte d'ailleurs parmi ses membres plusieurs de nos amis. Ce sont là, entre les deux Sociétés, des liens que viendra sans doute resserrer encore l'échange de nos Bulletins. L'Hisloire naturelle à l’Ecole primaire. - Oui, l,‘Histoire naturelle doit pénétrer dans les écoles du premier degré; elle doit être enseignée aux plus jeunes enfants, non pas, sans doute, sous la forme sévère d‘un cours rigoureusement suivi, mais par des leçons détachées faites sur les objets eux-mêmes. ll suffit d’avoir conduit dans les champs, à la lisière d‘un bois, ou sur , le bord d‘un ruisseau, une bande d’enfants de 7 à l0 ans, et de leur avoir fait recueillir quelques plantes, des insectes, des pierres mêmes. pour bien comprendre tout le fruit que porte- ront de semblables leçons. ll sont là tous, interrogeant, regar- dant, écoutant, suspendus à la parole du maitre qui va provoquer leur réflexion, leur esprit de comparaison et d’examen. Jamais · l'instituteur ne les trouvera plus attentifs ct plus dociles, jamais il ne verra mieux se developper, sous son inspiration, cette mystérieuse essence qui n'est encore que l'instinet d‘un enfant, ' et qui aspire à devenir l'intclligence d‘un homme. Lorsque le manque de temps ou d’autres raisons ne permet- tent pas de transporter ainsi la classe en plein air, il est toujours possible de montrer aux élèves de petites collections formées à peu de frais, ou même des images bien faites. On commence a comprendre, dans le monde enseignant, l’immense utilité de ces Lepons de chem, et la llreue pédagogique, dirigée
• ... 29 .. par M. Hanriot, et éditée par la librairie Delagrave,recommande aux instituteurs les collections de terres, de plantes, de graines, d'insectes, etc. Nous ne doutons pas que ces conseils, émanant de voix autorisées, ne soient écoutés et suivis dans nos écoles, et nous applaudissons de grand cœur à l'esprit qui anime la Revue pedagogique. · Ce premier numéro est d'un bon augure; et, pour ne parler que de ce qui touche à l’Histoire naturelle, on y lira avec interêt les « Leçons pratiques » de M. Georgin sur en la Science agricole à l'Eco|e primaire, » et |’artic|e sur « le Scarabée sacré » de M. H. Fabre, dont le talent de vulgarisation est bien connu. B. Vrou. BlBl.l0GltAPllIE Par le Président de la Société. Parmi les volumes que je dépose sur le bureau, je dois tout, particulièrement vous en signaler quelques·uns. Le XVlI• volume de la Société de Vienne pour la propagation des sciences naturelles n’otlre pas moins d'intérêt et de variété,. que les précédents. Je vous recommande la lecture de M. Clauss sur la Trichine, de M. Toula sur la formation des montagnes et des vallées, de M. Chavanne sur l’intluence des climats sur les . plantes et les animaux, de M. Hochstetter sur les habitants des iles de la mer du sud et les instruments dont ils se servent et qui présentent la plus grande analogie' avec quelques-uns de ceux qui sont attribués aux temps préhistoriques. Le rapport de M. le Secrétaire de la Société académique de Nantes (année l876) nous montre que la botanique est en hon- neur dans cette compagnie, que plusieurs travaux importants ont été lus sur cette branche de l’histoire naturelle. La géologie ' parait être également étudiée, si nous en jugeons par l'essai de M. Dufour sur les terrains calcaires, t1uvio~lacustres et marins de Campbon à Saint-Gildas, dans la Loire·Inférieure. J’appellerai l’attention de M. Lefebvre sur trois genres de crustacés recueillis dans la Loire-Inférieure et nouveaux pour ce département, qu°a fait connaître M. Delamare. Le Bulletin de la Société d’hortieulture de Picardie contient ' une étude de notre collègue M. Richer sur la graine dans ses rapports avec Vhorticulture. P ,1
I - 30 ... Le Bulletin de l’Association scientifique de France n• 499, re- produit une note du zélé rédacteur de notre Bulletin, M. René Vion, sur quelques exemples curieux d'acclimatation d'animaux et de végétaux. Le n° 500, une note deM. de Bulach sur l’iniluence de l’éleclricité sur l’alimentation des plantes, dont on ne parait point avoir encore trouvé une explication satisfaisante. L’ApicuIteur doit être lu par les entomologistes qui, plus d'une fois, y rencontreront, comme dans le numéro de juin, des détails _ sur les mœurs de certains insectes que l'on peut considérer comme nuisibles sous un point de vue, comme très-utiles sous d'autres. Ainsi le carabé doré, qui chasse avec tant d'activité les li- maces dont il fait sa proie, serait accusé dedévorer aussi des abeilles. Nous devons à M. Terquem un essai de classement des animaux qui vivent sur la plage de·Dunkerque et dans les environs. C'est — une réponse a l’une des questions que la Société Dunkerquoise 1 avait autrefois mise au concours. L’auteur y traite des foramini- l fères, dont il voudrait voir la collection exposée au musée de · 'Dunkerque avec des dessins montrant tous les détails à l’aide d'un grossissement convenable. N'oublions point cette heureuse indi- cation, pour la mettre en pratique si nous arrivons enfin à pos- séder un musée. Vous trouverez dans le Bulletin de la Société belge de micros- copie, une longue liste de diatomées récoltées aux environs de Bruxelles, par M. Delognc. On lit dans la Feuille des jeunes naturalistes le résultat d'une ' excursion botanique à la Grande-Chartreuse, un cas de térato. ‘ logic végétale observée par M. Feminier sur l’Erica cincrea, la suite d'unc étude de M. Le Vassort sur la digestion des insectes. Le V• volume de la Société des sciences historiques et natu- relles de Nice donne la troisième et dernière partie du catalogue raisonné des lépidopteres des·Alpes-Maritimes par M. Millière. Cette partie embrasse les micro·lépidoptères. Ce travail à peine » achevé est déjà suivi d'un supplément de plus de cent espèces trouvées pendant le cours de la publication. Des planches très·bien , exécutées donnent les espèces nouvelles. En voyant avec quelle activité les autres sociétés publient les catalogues des richesses naturelles du territoire qu'elles se sont donné mission d’étudier, je regrette vivement que nous soyons si lents à publier celui que nous avons tout pret et qui depuis si longtemps est promis et impatiemment attendu. · Je renvoie aux géologues le nouveau rapport sur les explorations n
l — 3l - du Colorado faites en 4874 par la Commission géologique et géo- graphique des Etats-Unis, sous la direction de M. Hayden. On reconnait là un peuple qui travaille utilement, sérieusement, et ne se contente point de publier des programmes dont les indica- tions ne sont jamais remplies et qui demeurent lettres mortes. ` On parle peut-être moins des travaux à faire, mais on en charge des hommes compétents qui se mettent à l'œuvre, certains que les résultats de leurs recherches seront connus et recevront toute la publicité dont elles ont besoin pour être appréciées a leur juste valeur. Le compte rendu par l’Institution Smithsonienne de ses opé- rations pendant l’année l875 nous montre les immenses services - · que cette institution richement dotée et libéralement administrée rend aux sciences, aux lettres et aux arts, et la large part qu'elIe prend à la dilfusion dans les Etats—Unis de tout ce qui peut en encourager l'étude. Une nouvelle société, la Société Bords, établie à Dax, nous a envoyé son Bulletin du l•· trimestre de l8'l'1. Nous y avons re- marqué la contribution à la faune malocologique de la région extrême du sud·ouest de la France par MM. de Folin et Bérillon, et quelques mots sur la constitution des gaz composés et de ceux qui sont réputés simples, par M. le docteur Roujon. Ceux de vous qui s'0ccupeut des études préhistoriques liront avec intérêt, dans le Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l’Yonne, le rapport de M. Cotteau sur le congrès international d'anthropologie et d’archéologie préhistoriques de Buda-Pesth et les résultats des fouilles faites a Saint-Moré (Yonne) par M. Berthelot et M. Bonneville. L’Académie des sciences, lettres et arts de Modène dont nous nous sommes empressés d’accueillir la demande d’échange dans notre dernière réunion, nous a envoyé le tome XVI de ses M6- moires que j’ai reçu au;ourd’hui et dont je n’ai point eu le temps de prendre connaissance. Je ne fais donc qu'appeler votre at- ention sur le mémoire de M. Ricco concernant la succession et la persistance des sensations des couleurs simples, et sur les re- cherches de M. Bortolotti sur Yépigraphie modénaise. J. Gama. 1
O .. 39 ... C0l\llESPONDANllB. Nous prions instamment nos collègues de la Société et les lecteurs ' du Bulletin, de vouloir bien nous envoyer des communications sur tous les faits intéressant l’llistoire naturelle du département. Non seulement nous serons heureux de leur donner la publicité de notre Bulletin, mais, sous le titre de Contributions à a Faune, à la Flore, â la Géologie locales, ils prendront place dans trois cartons, et formeront une précieuse collection de documents à consulter. Cela dit, et pour donner l’exemple, nous commençons immédiatement : . Contributions à la Panne locale. Hyménoptères : Le n° de âanvier de la Fouille des Jeunes Natu- ralisles annonce la capture e la Mutîlla Europœa, aux environs d’Abbeville, en juillet 4877. Goléoptéres : La Feuille des Jeunes Naturaliste: a parlé de · . l’0tiorhync/ms ligustici comme nuisible aux vignes. Les Entomo· logîsc/ze Nachrîchten du l)·· Katter (Putbus; citent ce mème insecte · comme s’étant montré en quantité immense ans des champs de trèfle, en `uillet, dans les environs de Kulm. (lotte dernière observation concorde Ãsarfaitement avec le fait que j’ai constaté et signalé A la Société l.inn enne, en avril 4877. - Dans V un champ de luzerne, sur la route de Longueau, à droite, immédiate- ment aprés les batiments de Saint-Acheul, l’0. liguslici se trouvait par mil iers, le long des tiges, et au pied de la plante, et la `plupart des feuilles étaient devorées. · _ R. . AVIS. Brsmorutzous ne LA Socutrà. - La Bibliothèque de la Société est transférée au com de la rue Gresset et de la rue Saint-Jacques, dans Pancien local de |’Ecole llutuelle des filles. Les membres non-résidants sont priés d’envoyer directement leur cotisation, (7 fr.) en timbres—poste, au Trésorier. Ils rendront ainsi service à la Société, en lui éparïnant des frais de recouvrement. Le volume de Mémoires dont ’impression se termine en ce moment, ne sera envoyé qu'aux membres ayant payé leur cotisation de l’année courante. A . Séance générale, le Samedi 9 février 4878, il 8 h. du soir. A Section de Zoologie, Séance le Vendredi 4•·· février, à 3 h. 4/2. u Section de Géologie, Séance le Jeudi 7 février, à 3 h. 4/2. Le Rédacteur en chef: R. VION. ‘ Amienm - Imp. Dsucrras-Lsson., rue des Rsbuissons, 30. _ E
I I I Süüllllll LINNEENNE Nllllll FRANCE Ilü Ill ll · BULLETIN MENSUEL. N° 69. — l" Mars 1878. - 7•Année. -— 'I`. IV Anncsssn: Les Ouvrages. Manuscrits et Cpmmunications intéressant la rédaction du Bulletin, à . René Vion, rue Voi ure, 8, à Amiens. Les demandes d’Abonnement et les Cotisations (en timbres-poste), à M. Edmond Dsulav, Trésorier, rue Neuve, 40, Amiens. Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est adressé aux Sociétés scientiliques par voie d’échange. Prix de l’abonnement, 3 r. par an (2 fr. pour les Ecclésiastiques, les _ instituteurs et les Institutrices). SOMMAIRE. — Séance générale du 42 janvier 4878, p. 33. — Excursion géologique de la Société Linnéenne à Beauvais, par M. G. d’Ault- Dumesnil, p. 34. — La bouche des insectes (suite), par M. le D' J. Pelletan, p. 40. — Bibliographie, par M. J. Garnier, p. 43. - Contri- butions à la Faune locale (suite), par M. L. Carpentier, p. L5. — Corres- pondance : Dégats causés par les rats, p. 47. EXTRAIT llE8 P|ltl0È8·VE|lBAIlX. _ ' siimes nu l2 mvvinn l878. Présidence de M. Gsnmsa. Coaassvonmuca : 1** La Société des Sciences et Arts de Vitry- le·François envoie le programme des sujets qu’c||e met au concours pour l‘année l878. Plusieurs de ces questions ont trait à l'Bistoire naturelle. 2** La Société d’AgricuIture, Sciences et Arts de Douai, annonce l'envoi de son Bulletin agricole pour l876. 3° M. Le Riche envoie, de la part de M. de Lézéleuc, un morceau de biscuit attaqué par le Rhizopertha pusilla. 7•'u•¤t¤:. 69 il
- 3Q ... 4** M. Henri Miot, Secrétaire de la Société des Sciences his- toriques et naturelles de Semur écrit pour remercier du titre de g membre correspondant. Il tient à la disposition de la Société divers échantillons de roches et de fossiles de la Côte-d’0r. Pnésnunrrous : MM. Delaby et Alph. Lefebvre présentent comme membre résidant, M. Alphonse Dscsxx, membre du conseil municipal d'Amiens. M. le Président dépose le 1•* exemplaire du tome IV des ¤ Mémoires de la Société, qui vient enfin de paraître. Dilïérentes observations sont échangées à cet égard, et l'on décide qu’il , y aura prochainement une réunion du Bureau et du Comité de i publication, pour réviser et établir la liste des membres et celle 4 · des Sociétés auxquelles |’envoi devra en étre fait. · On décide que deux nouveaux cadres, analogues aux pre- l miers, seront commandés pour Yagrandissement de la collection ; ‘ des Insectes nuisibles 1 Le Secrétaire, Michel Viou. I Excursion géologique de la Société Linnéenue ; l ~ à Beauvais. _ M. René Vion, dans le Bulletin de la Société, a raconté d’une l façon pittoresque les détails de la réunion de Beauvais, en · me laissant le soin de rendre compte de l’Excursion géologique. ' La société de Beauvais avait donné rendez·vous à la Société des amis des sciences naturelles de Rouen et à la Société Linnéenne, le 17 juin 1877. Un grand nombre de naturalistes des deux sociétés répon- dirent à l'aimabIe invitation de leurs collègues, qui les reçurent des plus gracieusement. Après un accueil vraiment amical à la gare, les membres des trois sociétés se réunissaient dans une
- 35 .. des salles de l’h6tel-de-ville où M. Rodin, le savant botaniste i de Beauvais, nous souhaitait_ la bienvenue dans un excellent discours auquel M. Garnier, notre président, répondait par une charmante improvisation. A une heure de l’après-midi, les naturalistes se formaient en 4 sections, et M. Boutillier, président de la Société de Rouen, voulait bien se mettre En la tête des géolognes pour les guider sur les terrains qu'i| connaissait si bien. Notre nouveau président avait préparé depuis plusieurs jours l’excursion que nous devions faire tous ensemble, et il fut pour nous un guide aussi érudit qu’aimable. M. Boutillier a fait une étude toute spéciale des terrains tertiaires sur lesquels il nous a donné d'intéressantes expli- cations. Les élèves de l’École d’Agriculture de Beauvais, sous la conduite d'un Frère, nous accompagnent et nous fournissent de nombreux renseignements sur le pays et sur les gisements de fossiles qu’ils explorent chaque semaine pendant leurs promenades. Nous sortons de Beauvais par la route de Clermont pour nous rendre à la butte de la Justice, plus connue sous le nom de butte`de Bracheux, afin d'y visiter les carrières de sables depuis _longtemps célèbres par la visite de tous les grands géologues , et par les fossiles qu'elles ont fournis aux amateurs. ` La butte de Bracheux forme une éminence ovale s’a|longeant dans la direction du N.-O. au S.·E., et s’élevant de 8 mètres environ au-dessus de la craie (l). Elle constitue un de ces Iam- beaux tertiaires si fréquemment isolés au milieu de la plaine crayeuse. Deux carrières y sont ouvertes et se rejoignent presque au (1) Topographie géognostlque du département de l’0lse, par Graves. 4;
i .. 36 ... ; _ sommet du monticule, ce qui nous a permis de relever la coupe suivante : l J A Limon argilo-sableux ........ O m. 80 B Lit horizontal d’Ostrca Bellovacina .... 0 m. 20 v C Sable jaune avec banc de coquilles écrasées, entassées pêlc—mèle, petits lits alternatifs de coquilles et de sables. x A la base, Cucullées et Vénéricardes entières . . 1 m. 30 ‘ D Sable glauconieux gris traversé par des veines de fer hydroxyde. Au sommet, Cucullées et Vénéricardes entières. · Au centre, banc de coquilles écrasécs. A la base, tlucullées et Vénéricardes moins solides que dans la couche C galets ........ 3 m. »» Le limon A pénètre en poches irrégulières et bizarres dans les sables. Les huitres B se présentent en lits horizontaux et dans un tel état de conservation qu'elles se trouvent souvent munies de leurs deux valves. Les bancs coquilliers C et D montrent des amas de coquilles écrasécs, entassées sans ordre, accusant un dérangement plus ou moins violent des couches, tandis que les vénéricardes et les cucullées, qui caractérisent les sables inférieurs, sont`dans un état parfait de conservation, ce qui indiquerait le peu de dérangement des couches où les coquilles ont dû étre enfouies sur le lieu méme qui les faisait vivre. Les galets se rencontrent dans toute la série de Bracheux en i I devenant plus abondants vers la base. Les sables, parfois, en s’agglutinant passent à de véritables grès ferrugineux et forment de petits bancs qui traversent cn i · tout ou en partie la formation. ` M. Graves, dans son excellent ouvrage sur la topographie géognostique de l’0ise, donne une coupe détaillée des sables de
_ — 37 - Bracheux faisant voir la succession des couches jusqu'à la craie, et mesurant 8·'· 05 de hauteur. L’exploitati0n actuelle ne permet pas de voir les sables sur une aussl grande profondeur en montrant des couches de nom- bre et d’épaisseur un peu différentes de celles données par Graves. Les sables marins de Bracheux sontconsidérés parM. Hébert comme formant la base du terrain eocène. lls sont les premiers représentants des couches tertiaires déposées sur la craie, dont ils ne sont séparés que par une nappe de silex verts qui indi- quent les profondes dénndations subies par la craie. De nombreux éclats de silex taillés se trouvent épars à la surface du sol dans le voisinage des carrières, et les membres dela Société ont pu en rapporter une assez grande quantité (l). Nous reprenons les voitures qui nous conduisent directement à Laversines. En arrivant dans le village, nous jetons un coup d'œil, en ( passant, sur une carrière de craie danslaquelle notre collègue, M. Carpentier, a recueilli tous les fossiles caractérisant Vassise de la craie à Belemnites. Notre but principal était d’examiner le calcaire de Laversines, si connu des géologues par les discussions qu'il a soulevées. Ce calcaire forme un lambeau de dix à douze mètres de ' _ puissance situé à quelques pas du village, sur le bord gauche du ruisseau de Veine ; il aurait, rl’après Graves, cent mètres d’étendue sur l0 mètres de largeur (2). Il repose presque direc- tement sur la craie, dont il n’est séparé que par un mince lilet de marne calcaire. L’aspect général de la roche rappelle le calcaire grossier avec (1) If. Qarpentler et M. N. de Mercey ont, depuis longtemps, signalé la ' présence de silex taillés dans cette localité. _ (2) Topographie géognostiquc du département de l‘0ise, par Graves. `
.. 3g - lequel on pourrait la confondre à première vue. Ordinairement de couleur jaune au sommet, elle passe au blanchâtre ou au grisâtre à la base. Elle devient, parfois, tellement fossilifère qu’elle ressemble à un falun et diffère totalement de la craie blanche telle que , ` nous la connaissons dans le pays. Cette texture, jointe à sa A faune d'apparence tertiaire, avait engagé quelques géologues à y voir une formation Eooène. Dans tous les pays où elle existe, elle se rencontre par petits lambeaux reposant en stratification discordante sur la craie, et M. Hébert lui donne l80 kilomètres d’étendue géographique de l’Est li l’0uest, et 150 du Nord an Midi. M. Elie de Beaumont l’a considérée comme crétacée en se fondant sur la dénudation qu’elle avait subie antérieurement à la période Eocène. M. Hébert, d’un autre coté, ayant découvertà Montereau, dans une roche du même âge, une espèce crétacée, le Pccten quadricostatus, avec d'autres fossiles communs à la craie de Maestricht, considère cette formation comme un membre supérieur du groupe crétacé. M. Alcide d'0rbigny, après un examen minutieux des fossiles, acceptait complètement cette ` opinion. On trouve également dans la même roche le Nautilus Danicus _ ct deux autres espèces caractéristiques et fréquentes dans la craie de Faxoe en Danemarck. ll faut observer, toutefois, que la proportion des espèces I ayant un aspect tertiaire est considérable et la grande dénu— · dation subie par la craie blanche, avant la formation du cal- caire de Laversines, montre le long intervalle de temps qui sépare ces deux dépôts. Néanmoins, d’après les fossiles caractéristiques, la position et la nature de la roche, on doit regarder la formation qui nous occupe comme un dépot accidentel représentant la partie supé- rieure du terrain crétacé. · Nous devons faire remarquer aussi que la roche de Maëstricht
- 39 ... porte des traces d’une dénudation postérieure à la consolidation de la craie blanche. La texture, la coloration, la composition et la position de cette roche en contact avec la craie, montrent les mêmes conditions que celle de Faxoe en Danemark. Tous ces caractères, joints à l'identité des fossiles caractéris- tiques, rapprochent considérablement le calcaire de Laversines t de celui dont nous venons de parler. · Nous remontons en voiture pour revenir à Beauvais, où nos j collègues les botanistes, les entomologistes et les archéologues . nous attendaient pour diner joyeusement tous ensemble. · Le lendemain, nous devions reprendre nos excursions sous la conduite du méme Président qui avait su si bien remplirsa mission pendant la première journée. Malheureusement, la plupart de nos collègues de la Société Linnéenne retournaient, le soir même, à Amiens, et M. Carpentier et moi restions seuls pour représenter la Société. · Le lundi, de très-bonne heure, les botanistes et les géologues réunis montaient dans le chemin de fer qui devait les déposer à la station de Heilles·Mouchy. En arrivant dans le village de Heilles, nous examinons, à la hâte, une carrière ouverte dans les sables de Cuise, je crois. ' Nous traversons le superbe pare de Mouchy pour monter au château que nous devions visiter. Quelques heures peuvent à peine sullire à la visite de ce château princier dans lequel nous admirons tant de superbes choses. _ Après un excellent déjeuner pendant lequel la plus franche gaieté n'a cessé de régner, nous nous mettons en marche. Les _ botanistes vont examiner la flore du pays et les géologues se . dirigent vers une carrière qui doit fournir de nombreux fossiles. [ Nous arrivons bientôtà une petite carrière de calcaire gros- sier située sur le bord même de la route, non loin de Fercourt. Le calcaire est désagrégé et renferme des rognons coquilliers É très-durs,d0nt les intervalles sont remplis par du sable conte- ( . l J 1 . ll
.. 40 .. nant une quantité prodigieuse de fossiles admirablement con- 1 servés. Ce gisement bien connu des géologues est synchronique ] de celui de Grignon (1). A Les coquilles nous paraissent encore mieux conservées que ¤ celles de cette localité, et sont remarquables par une couleur 1 d'un beau blanc mât qui leur donne un aspect brillant comme celui du vernis. Nous avons pu faireune abondante récolte qui nous dédom- mageait amplement des fatigues de la journee. Chargés de fossiles, nous retournons à Heilles rejoindre les botanistes qui nous attendaient après avoir fait une riche moisson de plantes. Le chemin de fer nous ramène à Beauvais, et le soir nous nous quittions avec regret en nous promettant bien de recom- mencer l'année prochaine. G. n’Aur.r-güurrssim. . . ' ( l La Bouche des Insectes (Suite). A côté des Insectes qui sucent, nous trouvons des Insectes qui lapent: telle est l'Abeille. Chez cette intéresssante espèce, les males et la femelle ont des mandibules bien développées et den- tées. Les ouvrières ont des mandibules lisses, mais tranchantes et _ formant une cuillère par leur rapprochement, ce qui constitue un outil avec lequel elles malaxent la cire secrétée sous les anneaux É de leur abdomen et batissent leurs constructions; mais, comme les individus sexués, elles portent, replié vers le sternum, un organe qu’on appelle langue ou trompe, et qui n'est qu'une lèvre. · (1) Graves. I
.. 4] .. C’est une pièce qui, redressée et étalée sous la loupe, présente d’abord deux expansions latérales, scarieuses, les mâchoires, devenues inutiles, mais qui porte des palpes maxillaires; puis, au milieu, une langue allongée, striée transversalement, papilleuse, surtout à son extrémité, — c'est la lèvre inférieure excessi- · vement développée et qui portent des palpes labiaux assez longs. A l’aide d’une sorte de mouvement vermiculaire dans cette lèvre longue et tlexible, l'lnsecte fait monter jusqn’a sa bouche les aliments liquides, le miel dont il se nourrit ou qu'il emmagasine. L'Abeille ne suce pas, elle lape. · La lèvre inférieure prend encore un développement con- sidérable chez les Hémiptères, comme la Punaise, et chez certains Diptères, comme le Cousin. En méme temps qu'elles s'allongent, les deux pièces qui la composent originairement se soudent en laissant entre elles un canal, clos sur toute sa lon- ' gueur, ouvert à ses deux extrémités. Dans ee canal s'enfoncent comme dans un fourreau, les deux mandibules et les deux mâchoires transformées en quatre soies longues, dures, aiguës, barhelées même a leur pointe, et qui peuvent s'allonger au dela de leur gaine pour percer la peau de l’animal dont l’lnsecte pompe le sang, en versant dans la plaie, par le même mouve- ment, un venin irritant, sécrété par des glandes salivaires spéciales. C'est, à ce qu'il semble, par un mouvement alternatif de va·et»vient de ees pièces, ou de deux d'entre elles, qu'il fait monter les sucs dans le tube de la lèvre inférieure, tube hermé- tiquement fermé par en haut, à ce moment, par la lèvre supé- rieure disposée en couvercle de boite. La bouche est beaucoup plus difficile a étudier chez les Mouches, dont les genres et les espèces sont très—nombreux, mais présentent sous ce rapport des ditïérences assez peu impor- _ tantes. Si l'on examine avec une loupe un peu forte la partie inférieure de la tête d’une Mouche, on remarque entre les deux gros yeux réticnlés, un espace sur lequel sont implantées deux antennes L
... QQ - _ tres··courtes dont le dernier article (il peut y en avoir de un ii trois, suivant l'espéce), est tres-long, rentlé par le hout en forme de massue et porte, ou bien un petit style plumeux, ou bien des rangées de poils. Ce sont des poils tactiles reposant chacun sur un · petit ganglion auquel aboutit un filet nerveux. Ces deux petites antennes sont braquées de haut en bas, comme les deux branches d’un V renversé (A), vers la fossette occupée par la trompe repliée. Au-dessous des deux antennes, on voit deux autres petites antennes velues, dressées de bas en' haut, et dont les extrémités, rentlées en massue, se rapprochent des bouts des antennes : ce sont des palpes (pour nous des palpes maxillaires); à leur base, on observe souvent une petite éminence couronnée d’un bouquet de poils, reste du second palpe maxillaire Entre les palpes dressés et les extrémités des antennes abais- · sées, est l'ouverture de la bouche, laquelle est, comme on le voit, bien gardée par ces quatre organes de tact, d’odorat et _ peut-étre de goût. Cette bouche apparaît, au repos, comme un ( petit boudin velu appliqué de haut en bas vers le sternum, et qui ' porte sur sa longueur uu sillon médian. C'est le pavillon de la trompe de la Mouche, fermé par le rapprochement de ses deux lèvres longitudinales. Si l'on approche près du point de réunion ` des palpes et des antennes une goutte d’eau sucrée sur une lame \ de verre, la trompe s'all0nge hors de la fossette dans laquelle I elle est retirée, par un mouvement en trois temps que l'on peut I imiter de la manière suivante : Appliquez le bras contre le corps, ( redressez l'avant-bras sur le bras, le dos de la main contre I l’épaule, tléchissez le poignet en avant et fermez le poing. Telle est la position de la trompe repliée au repos, le poing fermé, dirigé en avant, représentant le pavillon. L'allongement de la trompe se fera ainsi : Abaissez l’avant-bras horizontalement avec le coude, élevez le bras horizontalement avec I'épaule, ouvrez le poing. Tel est à peu près le mouvement que l'on observe dans la ` ” trompe qui se développe ; les deux lèvres de l'extrémité s’écartent en un pavillon en forme de cœur, et·si.l’on·regarde de l'¤utre
.. L3 ... côté de la lame de verre, on voit, par transparence, que ce pavillon fait ventouse, qu’il communique par une ouverture ovale ou cordiforme, située vers la base du cœur, avec le tube `intérieur dela trompe. Uorgane se compose donc de trois parties : une partie basi- laire, large, portant les palpes, qui dans l’extension de la trompe ` se détléchit, mais surtout s’allonge hors de la fossette buccale où ' elle était invaginée au repos; une partie moyenne articulée en genou sur la première et qui s’étend en se défléchissant d’arrière en avant et de haut en bas; un pavillon fléchi pendant le repos au·devant de la partie moyenne et fermé par deux lèvres longi- tndinales, déiléchi pendant l'extension et ouvert par Fécartement des lèvres qui s'étalent transversalement. é C (La Nature). D' J. Pnu.¤·n¤. (Lu suite prochainement). BlBLl0GllAPlllll Par le Président de la Société. Parmi les volumes que "ai |'honneur de vous présenter, les mémoires de la Société ¢l’llistoire naturelle de Colmar pour 1875-1876 méritent une attention toute spéciale. Les catalogues y sont nombreux. On y trouve celui des Hémiptéres hétèroptères d'Alsace, par MM. Reiber et Puton; celui des Plantes vasculaires de Varrondissement de Schelestadt, · par M. Nicliles : un essai d'entomologie générale appliquée par M. l’nbbé Fettig qui énumère les insectes utiles et nuisibles de l'Alsace. Je le recommande tout particulièrementà M. Carpen- tîer;il pourra lui être d’un grand secours pourla collection qu’il forme pour nous avec tant de zèle et d'intelligence. M. Fcssenmayer, dans une trés-intéressante étude de géologie agricole, traite de la perméabilité des roches par l’eau·et de la i
. l .. aa .. formation des sources. N’oublions pas la bibliographie alsatique de M. Faudel qui donne la liste des publications relatives à l'Histoire naturelle , à l’agriculture et à la médecine en Alsace. Le ne 10 du Bulletin de la Société des Sciences naturelles et historiques de l'Ardèche est presque tout entier rempli par une savante histoire des poëtes du Vivarais, de M. Paschalde,qui s’y montre érudit autantqu’homme de goût. ll contient en même temps une note de M. d’A|digny sur les Plantes carnivores, laquelle est un résumé de— l’ouvrage de M. Planchon de Mont- pellier. M. d'Aldigny se demande la raison de cette carnivorité et croit la trouver dans l’impossibilité ou se trouvent ces plantes, généralement dépourvues de racines ou n’en possédant que de rudimentaires, de se procurer dans le milieu _où elles vivent, l’alimentation azotée dont elles ont besoin. Dans le Bulletin de la Société adriatique des sciences natu- relles de Trieste,.je signalerai une étude sur l’importance de l’industrie chimique sur le littoral autrichien. Dans le tome XIV de la Société académique de Saint-Quentin M. J. Lecocq et Dusanter recherchent les causes de la coloration en bleu d'ossements humains d’origine préhistorique. M. Lecocq conclut à l’absenre de tout métal comme cause decettc coloration et à la présence d’une matière organique. M. Dusanter y constate la présence du phosphate de ler. Mais, commeils n’ont pu opérer sur les mêmes ossements, la nature peut en être dillé— rente. De nouvelles expériences sont donc nécessaires pour dée terminer d’une manière positive dans quels cas la coloration est due à des principes organiques ou minéraux. " La note de M. Magnicr sur les plantes carnivores ajoute quelques données qui ne sont point sans intérêt pour l’étude de cette question si curieuse et tant discutée. - La plus grande partie du volume est consacrée à la littérature et à · l'histoire. Je citerai dans le tome Vl (2• série) du Bulletin de la Société archéologique et scientifique de Soissons un essai d’une théorie nouvelle de la cristallisation, par M. Watolet; je le recommande aux minéralogistes. Le tonic XXVI des Mémoires de la Société Zoologique et Botanique de Vienne doit être lu par les entomologistes et les botanistes qui y trouveront plus d'un travail du plus haut
- 45 - intérét. Je nommerai z une Monographie des Cécydomies, par MM. Bergenstamm et Loir; une Etude sur les Papillons de Surinam, par M. Moschler; sur les Aranéides citigrades d’Amé- rique, par lecomte'Kaiserling ; un Mémoire sur les Champignons hypodermicns des environs de Vienne, par M. Woss; sur les Sphagna de Bohème, par M. Dédécek; sur les Champignons _ de Hongrie, par M. llazslinsky; sur la Flore du Wisconsin, par M. Bruhin ; sur les Lichcns du Tyrol, par M. Arnold et enfin pour terminer cette énumération fort écourtée, la suite de l’ornithologie d’Autriche, par M. Pelzeln. Le Bulletin n• 505 de l’Association scientifique de France, reproduit la note que M. René Vion avait insérée dans notre ` Bulletin mensuel sur les Poissons bizarres. · Dans les Annales de la Société d'Agricu|ture de la Dordogne, VI• liv., M. de Lentillac continuant son cours d'agriculture, s’occupe de la vigne et des procédés de multiplication. Je ren- verrai aux économistes le mémoire de M. de la Morvonnais sur la multiplicité des octrois, des foires, des marchés dans lequel je trouve des idées fort justes,et dont on ne tient peut-étre point ' assez compte dans les concessions si facilement faites de foires et de marchés ! Les géologues trouveront dans les Actes de la société Lin- néenne de Bordeaux,la suite de l’étude de M.A,rnaud sur la craie de Sud-Ouest consistant en profils géologiques des chemins de fer de la Charente; les botanistes, la suite de la flore de la Chine, par M. Debcaux. J. Gnmn. CONTRIBUTIONS A LA FAUNE LOCALE nous smouotouionns. , (Suite, voir le n° 58 du Bulletin). Gonioctena litura, Fab. Cet insecte est commun dans tous les bois, sur les genêts; mais la variété noire est plus rare. Je l’ai trouvée avec tous ses passages au type dans le bois de Bampval, prés de Mers. Litodactylus comari, Hhst. .|’ai recueilli à l'lle Sainte—Arag0ne’ pendant le mois de juillet plusieurscoques de ce cureulionide attachées
... L5 ... à des feuilles de salicaire à moitié rongées par les larves. Quelquœ jours après, les insectes parfaits sortirent de leur coque par une dé- chirure irrégulière. Je les nourris pendant quelque temps avec des feuilles de salieaire qu'ils mangeaient en les perforant de nombreux petits trous. _ Un hyménoptère parasite s’attaque à la larve du Lil0dactylus;j’en ai obtenu deux individus des quelques coques que j’avais recueillies. Ce parasite, que je n’ai pu déterminer, appartient il la famille des Braconides. ll n’y a qu’un seul parasite par coque de Litodactylus. Ryrochroa Satrapa, Schrank. La larve de ce bel insecte vit sous a les écorces humides des arbres morts. Je n’ai pas réussi à l'élever, mais j'ai pu suivre les transformations de plusieurs nymphes que q j'avais recueillies en mars·avril dans les marais de l'lle Sainte-Aragone p et de Renancourt: Ces nymphes se trouvaient dans le bois carié d’aulne, en compagnie de larves de leur espèce, d'ages différents. Elles imprimaient souvent à leur abdomen un mouvement de va·et·vient, et pouvaient changer de . place et se retourner facilement dans la bolte où je les avais mises, au p moyen des épines qui garnissent leur abdomen. Ces épines sont pro- 1 bablement destinées à les aider à se mouvoir sous les écorces, pour rechercher les endroits où elles trouveront la température humide nécessaire à leur complète métamorphose. D’abord entièrement blanches, elles jaunissent peu à peu, puis les pattes et les antennes noircissent ainsi que le dessous de l’abdomen. En même temps, la tête commence à rougir et cette coloration s'étend , ensuite au corselet et aux élytres encore emprisonnées dans leurs fourreaux et appliquées contre la poitrine. Arrivé à ce point, l’insecte n’a plus que quelques efforts à faire pour se débarasser de la pellicule desséchée qui enveloppait la nymphe ct ii étendre ses membre engour- dis en attendant le moment favorable pour prendre son essor. Lencopis griseola, Mgn. J’avais obtenu ce petit diptère en août 4876 de pupes trouvées dans une tête de carotte batarde, où les larves avaient sans doute vécu aux dépens de quelque espèce de puceron que je n’ai pu voir. Quatre de ces pupes me donnèrent un Pteromalus ? parasite de la Leuoopl:. J’ai pu constater l’année suivante que la Leucopfs griseola s’atta·
__ — L7 - quait au Kermès de la vigne. (Lecanhmt vitis, Linné.) Une quinzaine d’individus sortirent en juillet·août d’une centaine de ces gallinsectes que j’avais renfermés dans un tube. Ces Kermès se trouvaient en si grand nombre sur la vigne où je les avais recneillis,que les branches en étaient complètement recouvertes. Les femelles adultes abritaient leurs œufs, éclos en partie. C'est sous la peau desséchée des femelles que la larve dela Leucopis se métamorphose. Elle y abandonne la coque vide de sa nymphe après avoir trouvé dans le corps de sa victime une nourriture abondante et un abri sûr. Je crois que l’observation‘ de ce fait deparasitisme est nouvelle. . II. le colonel Goureau ne le mentionne pas dans l’histoire qu’il donne du Kermès de la vigne et de ses ennemis, (Les insectes nuisibles aux ' arbres fruitiers), et je ne l’ai pas vu cité dans les ouvrages analogues que j'ai eus entre les mains. L. Caarsnrisn. G0llllESPONl}ANt}E. (L. 29.) — Dégâts causés aux arbres et aux arbustes de jardin par les rats. -— J'ai eu dernièrement l’0ccasion de faire une obser- vation lntéressante, sur laquelle je désire attirer l’attention des lecteurs du Bulletin mensuel. Au mois de juin dernier, des rats vinrent se jeter sur un marronnier d'un jardin situé dans les bas quartiers de la ville. lls attaquaient l'extrémité des branches nouvellement poussées, dont ils rongeaient la moitié supérieure, ou qu’ils coupaient complètement. Le sol au·dessous de l’arbre était, paralt—il, couvert de bouts de branches ainsi détachées de l’arbre. Au moment où je pus me rendre compte des dégats causés ainsi par les rats, à la lin du mois de janvier dernier, les plaies faites aux petites branches, et qui ne dépassaient pas la seconde ou la troisième pousse, étaient cieatrisées; je ne pus trouver les traces des dents des rongeurs marquées sur le bois, comme cela m’aurait été facile peu après le passage des rats. Je ne crois pas que cependant la vic de l’arbre soit menacée par ces attaques. Le marronnier en question étant en effet dans la force de l'àge, et nulle- ment miné par les galeries des larves de Lépidoptères parasites, tels que la Zeuzera wsculi, devra résister facilement. J’ai eu antérieurement l’occasion d’observer des dégats analogues causés à un aristoloche par les mêmes rongeurs. Cet arbuste émet des À.
... 48 ... · pousses nouvelles à deux époques dilférentes, au printemps et un peu plus tard, vers la lin de juin. Pendant deux ou trois ans, il fut attaqué par les rats, qui détachaient les feuilles en en rongeant le pétiole, et cassaient les jeunes branchesà leur extrémité; quelquefois ils se contentaient de ronger la moitié supérieure de ces branches. Ne comprenant pas comment elles pouvaient fournir un aliment agréable aux rats, j’eus l’idée de goûter la séve contenue dans le bois et je fus tout étonné de lui trouver un goût sucré bien marqué. Lorsque l’aris- toloohe avait lini d’émettre ses jeunes pousses, les rats dédaignaient cet aliment inusité, et l'arbuste abandonné restait en partie découvert, aux _ endroits attaqués. Les lecteurs du Bulletin rendraient service à la Société en lui signalant les observations analogues qu’ils auraient pu faire per- sonnellement, ou celles relatées dans les ouvrages spéciaux, qu’ils auraient remarquées en les parcourant. Je ne crois pas qu’il y ait d’exemple que les rats, quelque terribles que soient leurs attaques, aient pu faire périr un arbre dans la force de l'àge. E. Dstsar. AVIS. Pour éviter al nos collègues du dehors un double dérangement, la 4 séance de la Section de Botanique se tiendra mensuellement le même n jour que la séancc de la Section de Géologie. —La date de cette double L séance est fixée d'une manière générale au 3• jeudi du mois. Séance générale, le Samedi 9 mars, à 8 h. du soir. _ Section de Zoologie, Séance le Vendredi 4•' mars, il 4 h. ° Section de Botanique, Séance le Jeudi 24 mars, à 4 h. 4 /2. Section de Géologie, Séance le Jeudi 24 mars, à ti li, 4 /2. _ Le Rédacteur en chef: R. VION. Amiens. - Imp. DBLA'1'l‘I\R·LBNOBL, rue des Rabuissons, 30.
`IECEÉ. LINNEENNE Nllhll FRANCE = llli J Il l:l· _ · • BULLETIN MENSUEL. NP 70. — l" Avril 4878. — 7* Annee. - T. ll! Anssssn.: Les Ouvrages. Manuscrits et Communication inoéresssntln rédaction du Bulletin, à . René Vies, rue Voiture, 8, à Amiens. Les demandes d’Abonnement et les Cotisations (en timbres-poste), i II. Edmond Dunn, Trésorier, rue Neuve, 40, Amiens; ' Le·Rulletin estonvoyé gntuilemeno il tous- les Membres payants; il’est adressé aux.Sociétés screntiliques par voie d'échange. Prix de l_’abonnement, 3 r. par an (i fr pour les Ecclésiastiques, les lnstituteurs et les Institutricesh SOMMAIRE. — Séance générale du 9 février 4878, p. 48. — Des soins qu’exige un Microscope, par John Phin, trad. par lt. V. p. 54 . -- Contribu- tions als Ploœlocsle, par Ma A. Guilbert, Visnœaau-Val, p. 56. — Ls bouche des insectes (suite et lin), par M. le D' J. Relletau, p 56. — Bibliographie, par M. J. Garnier, p. 60. EX'|ZRll.T llE8 Pllll0È8~V£ll«BM|.ll·· A simon. ou 9 vivons 4878t Présidence de M. Gamma. Conssroanmcs :. M. Henri Miot, secrétaire de ls Societé des Sciences historiqueset naturelles de.Semnr, adresse le, bulletin pour l'année l876. A M. Vendryez, employé au bureau des travaux historiques et sociétés savantes. olïte la la Société les comptes rendus de sessions extraordinaires de la Société botanique de France. ll envoie en même temps plusieurs fascicules des publications de l’Acad6mie des Sciences de Montpellier. 7• nuits. 70 Y '
- 59 .. I. le laire d'Araieas adresse à la Société Linaéœnela collection des volumes ducatalogue de la Bibliothèque d'Aruieas, sauf le catalogue des manuscrits, dont il nc reste plus d'exemplaire. , I. le laire d'Amiens écrit au Président de la Société que, Ã la Caisse des Écoles, dont les bureaux et les magasins sont A actuellement établis dans la Halle au Blé, ayant besoin du local précédemment accordé, à titre provisoire, pour la bibliotheque de la Société Linnéenne, il y a lieu pour celle-ci de transporter ses livres dans un autre emplacement. Sl. le Maire olîre, toujours dans les mémes termes de tolérance révocable, un nouveau local dans les bâtiments dela Fontaine Saint-Jacques, que |’Architecte de la Ville serait chargé d’approprier à cette destination. C’est, dit M. le laire. une impérieuse nécessité de service qui oblige la Ville à causer cedérangement à la Société Linnéenne, pour laquelle l'Admi· nistration municipale conserve toute sa sympathie. Paisarrntrou sr aorrrssron nu rrnrrnas : ll. Alphonse Dncux, présenté dans la séance de janvier, est admis comme membre téâltlilll. ; i IM. A. Boulant et llichel Dubois présentent comme membre non·résidaut Al. Georges Bounnr; · Ill. d’Ault-Dumesnil et René Vion présentent comme » p membre non~résidant ll. Alphonse Masson, rue des Bapporteurs, q li Abbeville (Entomologie). Un assez grand nombre d'ouvrages, envoyés par voie d’échanges, sont déposés sur le Bureau. ll. Garnier fait con- naitre, par un compte rendu analytique, les parties qu'il croit devoir signaler plus spécialement ii l’attention de la Société. Le Secrétaire, Michel Vron.
. - M — Du soins qrfentgc un Iiorœœpo. Un microscope doit toujours, lorsqu’on ne s'en sert pas, étre tenu bien préservé, soit dans sa boite, soit sous un couvercle convenable. Le moyen le plus commode est de poser le microscope sur un morceau de drap, et de le recouvrir d’une cloche de verre. Il est ainsi mis à l'abri de la poussière etdes vapeurs et toujours tout prét à servir; tandis que, lorsqu’on le laisse dans sa botte, et qu’il [aut en visser les différentes · pièces, on manque souvent d'examiner des objets intéressants, · importants méme, uniquement parce qu’il faudrait dépenser trop de temps et de peine pour les préparatifs. Un bon microscope doit étre protégé avec assez de soin pour qu’il ait rarement besoin d’étre nettoyé ou essuyé, car cette opération use le vernis et met à découvert le métal, qui ns tarde pas à se ternir. Lorsqu'il fautabsolument l'essuyer, ce qu'il vaut le mieux employer dans ce but, c’est une peau de chamois, un vieux linge fin, ou un foulard de soie. Ne vous V servez jamais d'éto|l'es grossières, ou de linges qui aientété exposés it la poussière et à la saleté. ~ Les lentilles dont on ne se sert pas doivent être laissées dans leurs boites; lorsqu'elles sont attachées au microscope, il faut avoir grand soin de les préserver du contact des liquides. Alin d’empécher autant que possible ce dernier accident, n’examinez jamais les liquides autrement que recouverts d’une lamelle de ` verre. Lorsqu’on se livre à des études de chimie microscopique, on a fréquemment affaire à des liquides qui corrodent les métaux et méme le verre. Dans les laboratoires bien montés, on se sert en pareil cas de microscopes rcnoersés; mais avec les instruments ordinaires il faut employer des moyens particuliers. lfobjet doit étre placé sur une grande lame de verre mince, et la partie métallique de l’objectil doit être revétue d’une couche d’huile. Le reste du métal peut étre recouvert de soie huilée ou . d’une feuille mince de caoutchouc. i 4
E .. ny- I È Lorsque on emploie des liquides capables de eorroder le verre, 5 il faut protéger Yobjeetif en avant, au-muyœdiune faille mince · de mien, lixée avec la glycérine ou le baume. Ce sont là, toutefois, des prenutions exceptionnelles. Dans l’usage babituel, y il suüt de veiller à ce que les lentilles et le métal soient pré- « suvées des taches, et de l’empreinte des doigts. Ne touches jamais avec les doigts lasnrface des lentilles, oculaires ou objectifs, car certainement elles seraient souillées. Servez-vous de pinceaux de poil de chameau pour enlever les parcelles de poussiere, etc. La saleté adhere-t·el|e plus fortement, servez-vous de linge lin, légérement bumecté d'alcool, et essuyez ensuite avec une peau de chamois tres-line. Rappelez- vons que l'alcool, employé en trop grande quantité, attaquerait le vernis du laiton, et dissondrait méme le ciment qui unit les lentilles l’une à l'autre. Lorsque les objectifs sont souillés par le baume, ce qui vant le mieux pour les nettoyer, c’est, paralt~il, l’buile de kérosene (essence de pétrole). Le morceau · de peau dont on se sert pour essuyer les lentilles doit étre exempt de poussière; il faut le· tenir à part dans une petite boite, et ne pas s'en servir pour un antre usage. On doit se rap- peler que le verre dont les objectifs sont faits est très-facilement rayé, car il est beaucoup moins dur que les particules de sable et'de grec; c’est pourquoi, si on l’essuie fréquemment, il perd bientdtce poli si parfaitduquel dépend toute sa perfection. Que devons·nous donc penser des conseils donnés Par l'auteur d'nn traité populaire du microscope, qui recommande de se servir d‘un morceau de peau légèrement imprégné de poudre debrique l On ne saurait imaginer un meilleur moyen de de- truire un objectif. Ayez donc soin, en essayant, d’appuyer la plus légdreaieat passible, depeur qu’un grain de sable ne vienne li faire une rayure. Les parties exposées de tous les Microscopes sont vernies, aussi bien que les objectifs et leurs étuis, de façon à étre ( protégées contre toute souillure lorsqu’on les manie; mais 4
..*3 .. l’intérieur des boites où sont contenus les objectifs est rarement ainsi garanti, etslnmmdue mine qui srecotwre l’intérieur des corps, .des tubes de glissement, etc., n’est souvent pas trés- fermement adhérente. Ne les touchez donc pas avec les doigts. Après avoir retiré un objectifde sa boîte, ou bien refermez le couvercle de la boite, ou bien renversez cette derniére, le côté · ouvert tourné vers le bas.'Nc la laissez pas =héa¤te,·corumc pour attraper tonte larpoussiére. Lorsque vous montrez le microscope à dîautreswpersonnes, ayez grand soin qu’elles ne salissent~pas les verres averrleurs doigts. ‘ll y a des gens qui ne se contentent ·pss dewoir les choses; ils tiennentà les manier età les tâter. Nous dironsuu l jeune microscopiste : si quelques·uns de vos amis insistant pour manier vos objectifs, vos oculaires, etc., démonte: ëllins· trument et range:-le. ·Un ·micmscope·qù’on entœtient—aàec—s•in est aussi bou après cinquante ans que lorsqu'il vieatdlétree fait; mais nous avons vu un instrument se détériorer plus, en une demi-heure, entre les mains d'une pors•ane=peu aoigneuse et peu propre, qu’il ne Yauraitëfait en vingt ans,·eatre~ies mains d’hn·microseopistc soigneux. c rlohnllnm, N¢to«·Y«••k. ’·(’|’rdduit dœlïnglithntscbauioparlh. V.) · · .
`I I .. 55 .. t Gnnblbntbns i lt Fluo hgh mcsmntsocvuanrocn un mins nnsounvconunn. (4876 et i877). Ananas pululilla, L. zûuorbipy. Ildldoru fdilus, L. : Bonilluœnrl-cn·Sèty. Uclldorus oiriüs, L. : Aqtilqio nlgoris, L. : Gncrbigny; Villcn-Tonnelle. Panassia pduslris, L. zlœtœmculc; lnisnièœszüsnewu-Val. Dianüts Arncrio, L. : Vismœ-a¤·\'aI. Sqouria ofdnalis, L. : Gnctbigny. lclaodrùnn sylvestre, Bœhl. : Vismcs-an·\'a|. lcladiun aquatiœn, Fries. : Gnesbigny ; La hloiœ. lulu nosdala, L. var. « laciniata (Gr. et G.) : Villers- Tonmcllc ; Vismœ-a¤·VaI. Garnier Pyreuicun, L. : Gnerbigny. lospilu Gernsniou, L. : Gncrbipy. laits coumcnis, Lmk., var. « aœrba (CGS. et G.) : Vismes· au·Va|. Sorbus torninalis, Crsntz. : Gucrbigny. Epilobàmn spicalum, Lmk. : Guerbigny; Villers-Tonnelle ; ‘ Frcttcmcnlc; Hartsinncville; Visua- au-Val. Ribss UM-Crispa, Lmk. : Gncrbigny. Fonicuhun ofcinala, All. : llontdidier; La Falaise; Gucrbigny. Connu mas, L. : Gncrbigny. Adam moscbalcllina, L. : Iarlainncvillc; Vismcs-au—VaI. Sambucus cbulus, L. : Gnerbigny; Vismcs-au·Val ; Frettcmcule. Aspcrula odomla, L. : Coullcmcllc ; Guerbigny. Galium eruciata, Sœp. : Vismcs·au·VaI. ‘ Vakriana dioica, L. : Gnerbigny. Dipsaau pilosus, L. : Iaminncvillc; Vismcs·au-Val.
- 55 - Cirsiwn criophorum, Scop. : Guerbigny ; Mnisnièœs. Ccntaarca solslilialis, L. : Vismcs·an-Val ; Martainncvillc. Tanaccluns oulgara, L. : Vismcs-au-Val. Calcndula arvcnsis, L. : Fontaine—s0us·M0ntdidicr ; Guerbigny. Barkloauxia fœtida, D. C. : Maisnières; Martainncville; Vismcs- 4 au·VaI. Campanula glomerata, L. : Guerbigny. Jasiona montana, L. : Villers-Tournelle. Calhma oulgaris, Salisb. : Gucrbigny ; Villers-Tournelle ; Tilloy-Floriville. lonotropa Hypopithys L. : ViI|crs·T0urncIlc. 4 ‘ Cblora pcrfoliata, L. : Vismcs-au-Val ; Maisnières. L Gentiana Gmnanioa, Wild. : Gucrbigny; Frctœmeulc; Mais- ' nières; Vismcs·au-Val. Lyoopsis arvensis, L. : Gucrbigny. Litlwspcrmum 0/fcinalo. L. : Coullcmelle. Cynoglomam ojfcinale, L. : Fontaine-sous-Montdidicr ; Martainnevillc. Physalis Allulsongi, L. : Maisnières. Hgosciamus niger, L. : Gnerbigny ; Aigncvillo; lhisnières. Linaria minor, Dcsf. : Gucrbigny. Hcnlloa rolundâfolia, L. : Gucrbigny. Lconurus cardiaca, L. : Follevillc. ` · Scutsllavia galericulala, L. : Guerbigny. ` Ajuga cloamœpdtys, Schreb. z Gucrbigny. _ Toucrium Bolrys, L. : Gucrbigny ; Coullamellc; Quiry-lc-Sac. Tawrium Chamœdrys, L. : Gucrbigny; Conllemellc. Ulriwlaria oulgaris, L. : Guerbigny. Lyximaohia nummularia, L. : Gucrbigny. Lysimachîa nemormn, L. : Vismes-au-Val. Clunopodium Vulvaria, L. : Guerbigny. Daphne Mczcrcum, L. : Martainncvillc ; Vîsmcs·a¤-Val. Orohis parpuru, var « purpurca (Goss.·et G.) Maruyinncvillc ; . Vismos-au·Val. · ·
`iuw -· A Ophrys maseiflmsçüuds. vhlartainneville; Vismes·au·?\*aI. Oplaryamraeltnltos, Holîm. : Martainneville; Vismes-au·W‘al. Ophrys apifcm, Huds. zïblnrtainneville ; Vismes-au·Val. ' i Cephalatitlora grœmdifloru, ïabingt. :,Vismes=au·Val ; lhrê tainneville. Epnpactis lalifolia, var. « (Coss. et G.·) : Vismes·au·Val. Neoltia nidus-anis, Rich. :'Martaimteville. Conoallaria maialis, L. :?Lu*Boissiet’e· ` 'l‘uaws#eamm«nù,iL. : Guerblgny; Vismes·anQWht. Colcbicum autumnale, L. : Gueibigny. Asplenium Trichomuitss,îL. : ·VlsmesëanÃVal (Inurs·•de*l’Bglise). ‘ ·A. ‘Guu.nnn*r, ‘V‘•:lir¢às~w1Wl. . ' La B¤¤0h• dc! Inleûtos (Suite ct lin). 'lmmotllisons la Mouche eh la plaçantqtletques instnntsauus un verre dont les par0is"ont été =mouillées de chloroforme, puis fix0ns·la par une épingle ‘dans·le corselét·*sur=\lne‘la1ne`de · liege, et,1vec une pinces morstrèsètins, saisissoas ‘les lieux lèvres rapprochées du pavillon qui est rétrncté ;`tirons llolloe- ment en avant, ce qui forcera la trompe à s‘allonger, %t·dépo· · sons sur l'organe étendu une 'goutte d'alonol ldbsoln. *Des muscles rétracteurs de laürompe seront `tixés en allongement et la trompe ne rentreraqblns. Coupons-la nlewaveo des cinuux llhs, au·m>de'•a tête =et déposons·la sur une lameûletverre dans une ‘goutl3e ide glyoétlne ·additionnêe·\l"on —pcu‘«d‘*t|ei\le acétique ou formique, de maniere ·qu'elle =ne suitpasleuuiiliée . sur le coté, mais étendue*ile‘l‘aee dans·sa·pesition nawrelle,lle pavillon en dessous. lhevouvrons dlune ‘lnmelle sur Wnquelle nous exercerons une pression mén¤gée·qui‘np|atlrn*légèrement I'0rgane‘·et‘ëtalefa lvpavillon; puis portonseette prépnrltiun sous’le·miomscope, ·no¤s·verrons· ainsi >¤li·stînctement‘la tempo- sition de la trompe.
... Q] ;. Au 'centre, un tube forme 'de‘dill‘e1‘enles pieces, brunâtre, chitineux dans toute sa longueur saufauniveau de l’al·ticula- tion médiane, afin de pouvoir obéir à‘la flexion, enveloppe par i une épaisse couche de muscles striés dont les uns sontlongitu- dinauxfles autrœ obliques eftransversaux. Cette couche con- tient une grosse trachée qui se divise, à Yarticulation, en deux branches et celtes·ci·en un grand nombre d'autres ramifications de plus ‘en plus fines. 'A la périphérie, un tégument épais convert He polls courts et coniques rangescn lignes parallèles code gros polls tactiles. A la'base coupée, on peut volrsonvent un *paquetde’belIœ cellules appa itenant aux glandes salivaires. ’lloëherclions'maintenant la significationdes pièces qui cons- tit¤eut'le‘tube central et dans lequel nous devons retrouver · celles'qui'arfucnt‘la‘bouche des autresïnsectes. Tout ‘à la ’liase, nous trouvons un anneau soarieux, hérissé île guos'poils'tactiles, souvent brisé par la compression de la ·lalne‘de verre, et qui ourlait le bord superieur de la fossette ‘ · 'bnocale. C’est tout ce qu'i| ‘reste de la lèvre supérieure.`Eu dedans de cet anneau sort un cone creux, souvent brise aussi. quelquefois intact, échaneré vers le milieu de sa. longueur et bîfurquéà sa pointe. Ce·snnt‘Ies·deux mâchoires soudéesle long ·tle' la ligue médiane, soudnrvdont on‘reoon·nait la trace,'sepa- rites vers ’le sommet du- cône; elles portent·en'dessous, implan- 'tesusur Vépaisse couche musculaire et tegunlentalre qui les recouvre, les deux `palpes maxilloires. Au sommet du done, les ·'nlr&cholfes=‘cessent d"etre chitinenses, deviennent lryalines et llexiltlesyalin de pouvoir se plier dans lfarllcnlation ; mais·plus 'loiu elles reprennent leur dureté et se prolsngent·saas‘lorme 'lle*denx·lames allongfees `et'mlnces,»soudecs· sur la lignemé- ‘dlane, dont les 'bords externes sont‘enroules·en'd•ssus·co1nme un long cornet etse recouvrent |’un‘l*autre. On petltsonvont ` 'Volr, surëces bords idepetils tubercules représentant les dents «·0u¤les barbelnres=‘qui=ar1nent les=rlraeholresdes·autres•Insectes. ***0e tlrl¤s·euroüleen·curnet·ss#tennnte~sn•ps1iœ =st•nmdritus li
1 .. 53 .. · une sorte de dard creux qui peut étre projeté au delà de l'ou· I verture du pavillon. Telle est la disposition du systéme maxil— laire. Quant aux mandibules, nous les trouvons sous forme de deux longs bâtonnets élargis à leur base d’insertion, de chaque côté et en dehors du cône maxillaire. Elles sont mobiles autour de cette insertion, et forment comme une charnière solide dans l'articulation pendant la flexion de la trompe. Q, leur autre ex- trémité, elles fournissent deux éperons latéraux qui donnent insertion a des muscles; puis, au-delà de l’articulation, elles se réunissent à leur tour en un tube enroulé, soutenu de chaque coté par un bâtonnet plus gréle, tube dans lequel plongent, comme dans un fourreau, les extrémités des mâchoires enrou- lées en dard. Ce tube vient se terminer avec les bâtonnets laté- raux,à la base du pavillon, en une sorte d’anneau muni de plusieurs appendices transversaux donnant insertion à des muscles iléchisseurs du pavillon sur la trompe, et en un sys- · tème de cordons en élastiques de jarretiére extrêmement curieux, qui se répand en éventail sous chacune des deux lévres du pavillon. La lèvre inférieure a la forme d'une cuillére chitineuse, insé rée sur le tégument, ou plutôt faisant suite au tégument de la · partie basilaire, au niveau de |'articulation. Elle recouvre donc 4 de sa concavité la partie moyenne de l'organe en-dessous ; c'est-à-dire que quand la trompe est relevée au repos, la partie basilaire étant invaginée dans la fossette buccale, la lévre infé- _ rieure épaisse, écailleuse, couverte de poils tactiles, protege la _ seule partie de la trompe exposée au dehors, commeune petite cuirasse d’avant,jusqu’a |’orilice du pavillon.El|e se termine en elïet prés de l’orilicc du pavillon par deux longs éperons tran- sversaux que l’on voit de chaque coté de l'anneau central de ce pavillon. Ces deux éperons peuvent étre considérés comme les palpes labiaux ; ils forment la charpente solide du pavillon et donnent, attache aux muscles constrictenrs de. cet organe. Uappareil qui produit,·en grande partie du moins, la dilata-
.. 59 .. tion du pavillon est tres·complexe. Le tube mandibulaire central après s'étre terminé en un anneau chitineux, fournit dans chaque lèvre un systéme de petites lamelles disposées en éven- tail, bifurquées à leur extrémité, appendiculées sur leurs côtés. Entreces lamelles sortent de longs cordons striés eu travers, comme des élastiques de jarretière ou des trachées, mais qui ne , sont pas des tubes clos; ce sont des demi·canaux ou des gout- tières, à bords festonnés et garnis de petites pointes. Ces cordons ou bandes demi·canaliculaires s'irradient dans chaque lèvre, et c'est à leur élasticité qu'est dû principalement l’écar- tament automatique et l’étalement des deux lèvres quand la trompe se délléchit. Chacun de ces cordons est enveloppé d’une membrane hyaline; dans les branches du V formé par les deux plus internes, parait située la glandeà salive dissolvante décou- verte par M. Kunckel et qui, en lubrifiant l'ouverture de l’or· gane, lui permet d’adbérer aux surfaces sèches et de fonctionner comme une ventouse. Enfin, le pavillon est recouvert en dessus d'un tégument _ cbagriné à dessins quadrilatères trés-réguliers, portant des poils tactiles, et en dessous par un lin épithélium. Ainsi, le pavillon qui est évidemment un organe de tact et trés·probablement de gout, représente les extrémités soudées et épanouies des deux palpes labiaux. La Mouche rassemble donc et concentre autour de sa bouche et devant ses yeux tous les organes de sens les plus délicats dont elle est douée; si avec de tels moyens d’information ainsi concentrés, elle s'empoi- sonne en goûtant l'eau de savon et en suçant le papier lu¢·nwuchcs, elle est absolument impardonnahle. Quant au tube central de sa trompe, contenant les mâchoires roulées en dard, c’est ce qu’on appelait autrefois le suçoir. ll ' constitue une véritable pompe dans laquelle le dard se meut comme un piston creux, et dont la cavité s'obture peut-étre . pour former soupape, piston qui par sa pointe peut aussi servir li scariller les corps dont la Mouche veut pomper les suce. g
. —°'® - ’V‘oilà certes un appareil ·complique. Mais à coté des Insectes si‘bien pourvus d’a·p·pareils'buccaux, nons·en'trouvons quisout `beaucoup moins bien doués. Quelques Papillonsqui ne senour- A rissent plus à l’etat parfait, dont l’existence comme individus ‘ est ünie et qui n'ont plus à s’occuper·que de la coutinuationtle Pespèce, portent des pieces 'buccales atropliiées. Certaines . `larves comme celles des Hémérobes, n’ont pour ainsi dire pas · de bouche, mais seulement deux maudlbules perforées d’un ca- naliculequi àboutlt dans l’œsophage.'Bnlin,lesCocci‘des mâles, les*Phylloxeras ·sexu‘es n’out pas de bouche du tout. ils vivent douc·‘sans manger ;*aussi leur existence est-elle·courte,·entre· tenue seulementpar les aliments vitellius qui sont restés dans ·leur corps, car u'ayant pas de bouebe,‘ils n'ont pas ·d’intestin et presentent ce phenomene singulier d’unimaux'qui·ne·sont que `des embryons ambulants. (La Nature), D*=I.’Pnr.nnnn. ‘Bll!Iil0GR&Pl!iB Par le Président de la Société. ’Le temps des vacances ‘n’a point été pour nous une morte- salsen, vmais celui d'nne récolte de nornbreux ·et--excellents nlnrnes que jedepose sur notre bureau. ,Dans ·le¢tome XIV des Annales de l”Académie de Macon,je trouve diverses notes de M. ·de Surigny sur le phylIoxera.à propos du travail de M.Mouillefert et des procès-verbaux de la Commission superieure. îes conclusions sont ·qml'il · s'agit en pratique de posseder unrsntede d’une application l`aeile,ub•n ·mard1é, et·qui détrnise assez de pbylloxeras pour que la vigne ` puisse se defendre contre le reste, et qu‘il ne faut point avoir la prétention de les détruire jusqu’au dernier. Jusqn’ici, à ce point‘de·vne, quiest le vrai, les résultats obtenus ont été ·à peu près iegaüfsflllfult iionc wppelet tout1¤peeülum•a•1lat•stltion
... QL .. A des entomologistes sur l’étude de cet insecte,. car leursmtccber- ches seules peuvent amener un remède eilîcace · Les géologues trouveront d’intéressants travaux dans ce volume. · M. Arcelin, dans une note sur le terrain carbonilëre aux en- virons de Macon, établitque le terrain de transition qu’iI ét_udie appartient indubitablement à l'étage carhonifère. M. Jordy présente un aperçu des formations pliocènes supé- ' rieures et des probabilités relatives à |'âge des alluvions autis- léres, et explique l’origine de l'or dans les vallées du Rhône, . de l’Arve et du Fier. ll étudie ensuite le diluvium du chemin de fer de Macon à Patay. — Quelques notes sur l'histoire de l’homme par le même membre ne sont point à négliger. Les botanistes y trouveront un. fait curieux d’hétérosty|ie observé par M. l'abbé Ducrot sur le Silane ltatica. Le tome XV des mêmes Annales est tout entier consacré lt l'histoire. J‘ ai lu dans le Bulletin de la Société des Sciences. historiques et naturelles de l’Yonne (l•' semestre 1877), avec le plus grand intérêt, le récit d'un voyage de M. Ed mond Cotteau ayant pour titre : 0,000 lieues en 00 jours. Ce n’est point là une fantaisie, mais un voyage réel d'un conteur plein d’esprit et d'un obser- vateur habile et intelligent. Le tome XVIII des Mémoires de l’Académie de Clermont est tout entier rempli d'un curieux travail. de M. Mèze sur le proconsulat de Couthon dans le Puy—de-Dôme en £793; Dans les Annales de la Société d’Agriculture de la Dordogne (aout 1877), M'. Sicard donne une note sur le Doryphora a propos de son apparition à Mulbeim, près Cologne. ll insiste également sur l'étude de Ventomologie, trop délaissée des ` agriculteurs qui y trouveraient cependant attrait et prollt. Mieux connaitre les insectes est en elïet le moyen de les pouvoir mieux combattre. Sans s'oocuper spécialement d’abeilles, le naturaliste doit lire l’Apiculteur, car il trouvera toujours quelque note digne de son attention. Ainsi dans le n• 9, une étude de ML Maison sur la nature et ledéveloppement du pollen ; dans le n• 10,.un mot sur les parasites de l'abeil|e. La 4* livraison des Actes de la Société linnéenne de Bordeaux _(I877) contient la suite de lo tlorule du Tché-fou par M. De- _ beaux. Un catalogue descriptif des Ostracodes marins des cotes Y
.. gg ... du S.-0. de la France par M: Fischer, lequel comprend 43 espèces; enfin la 3• partie de l’étude de M. Arnaud sur la craie du S.-O. et les profils géologiques du chemin de fer d’0rléans dans sa région crétacée.- M. La taste, revenant sur le prétendu chant des souris, repousse la prétention du docteur Bordier et attribue ce chant au crapaud sonneur, dont il a pu suivre la . musique à travers toutes ses modifications. _ Le Bulletin de la section zoologique de la Société provinciale de Westphalie vous montrera dans l'analyse des procès-verbaux des séances, la grande activité de cette compagnie. u M. Payot publie dans le Bulletin de la Société d’Histoire · i naturelle de Toulouse (l•* fascicule de i876-77), le catalogue des mollusques des petites Pyrénées de la Haute-Garonne, com- prise entre Cazères et Saint-Martory. lfauteur, à l’aide de ce catalogue établit que si l'on dit d’une région qu’elle est carac- p térisée par certaines espèces, on n'aflirme point que ces espèces ne se trouvent point dans les formations suivantes ou anté- rieures, mais que certains mollusques ont leur centre de répar- tition dans une région déterminée et ne se rencontrent dans une autre que par accident ou par diffusion. — M. Trutat y étudie le massif de la Maladetta et M. Desjardins y rend compte des plantes nouvelles qu'il a recueillies aux environs de Toulouse. Ceux de vous qui s'occupentdcs infiniments petits, trouveront . dans le n• 12 de la Société belge de microscopie une notice très·curieuse de M. Deby sur les Diatomées, leurs caractères, leur mode de reproduction. La feuille des jeunes naturalistes poursuit heureusement ses publications. Vous trouverez dans le n• 83 des études élémen- taires sur l'lrerpétologie française. M. Lataste y traite du Pelo- hate brun et du Cultripes. M. André décrit le Palmon pachymère, parasite des œufs dc la Maute religieuse. Une ' planche accompagne sa note. Dans le n· 84, M. Viallane donne, aussi avec une planche, l'anatomie de l’Arion refus. Dans le Bulletin de la Société d'étude des sciences naturelles de Nimes, M. Tirloir énumère les gites métallifères du Dauphiné, de Grenobleà Allevard, à Vizille et à Briançon. — M. Vincent publie une note sur les lézards à plusieurs queues, à l'occasion d'un lézard ocellé à queue bifide tué dans le Gard le 27 juillet l877, phénomène déjà connu d’ailleurs, comme il le fait voir, et il l'attribue à la disparition accidentelle de la queue primi- tive.
.. 63 .. Dans les mémoires de l’Académie de Stanislas (4•'série, tome IX), nous remarquons deux mémoires de M. Godron. Dans le premier il étudie les alluvions nouvelles de la Moselle, dans l’autre, il présente un nouveau chapitre pour l'histoire des Egilops hybrides. On se rappelle les recherches de Fabre sur cette plante qu’il considère comme le type de notre froment dans lequel il se transforme par la culture, opinion soutenue par Dunal et que bon nombre de botanistes ont partagé. M. Godron s'cst livré à un grand nombre d'essais et ses expé- riences l'on conduit à admettre que l’4Egil0ps lrücoidcs et le pclloidcs ne sont que des hybrides de I'ovala. - .4 Nous vous signalerous dans le bulletin de l'Association scien- tilique de France quelquesarticles relatifsà nos études spéciales. Dans le n° 512, M. Vincou s'occupe des .lEpiornides et des Huppes de l'lle Bourbon ; le n° M3 donne les nouvelles consi- dérations de M. Bouillaud sur la localisation des centres ner- _ veux régulateurs du mouvement du langage articulé et du langage écrit. .l’en recommande la lecture à ceux de vous qui ne les auraient point lues déjà dans les comptes rendus de l'Académie des Sciences. Dans le Bulletin de la Société entomologique italienne, M. Baudi termine son savant travail sur les Ténébrionites des collections italiennes. M. Caro y continue son catalogue des Lépidoptères d’ltalie. M. Piccioli donne la liste des coléoptères qu'il a recueillis en 1876 dans les Apennins de Pistoie,de Modéne et de Parme. M. Rondani décrit les Vespiens parasites · nouveaux ou mal connus et donne une planche qui permettra y de déterminer ces espèces dont la liste des victimes accompagne l'étude. ' ' Les zoologistes, les botanistes, les géologues parcourront avec intéret le n• 78 du Bulletin de la Société vaudoise des Sciences naturelles. M. Du Plessis décrit une nouvelle espèce de Bbizopode marin auquel il propose de donner le nom d’Arccllimz marina lr cause de son analogie avec les Arcelles d'eau douce. M. Favrat signale quelques hybrides d’Achillœa. M. Schnetzler présente des observations sur la maladie de la vigne, connue sous le nom de blanc, qu'il attribue _à des rbizomorpha, c’est-à-dire à des mycelium de champignon l'Agaricus malleus probablement, et indique les moyens qu’il croit les plus propres à en garantir la vigne.M. du Plessis dans ses remarques sur la coloration des Hydres ne fait pointde doute O r
I ` I ‘ °*··· Z qtth¤.pnttt les ré¤ttir.·sous, un seul nom.spécilique,,en,ip;li· quant les modilications de couleur comme des variétés locales. ou de races. M. Ch. de la Harpe étudie la géologie des environs. de Lœche-|es·Bains. Dans le Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, les cntomologistes trouveront une etude monogras phique dc M. le baron de Chaudoir sur une partie des Troncati· pennes,_ les Masoreïdes, les Tetragouoderides, et le genre Ncmotarsus, travail critique d’une haute valeur. — M. Kraatz sfoocnpe de la révision du genre Procmts. M. Liudemann fait la monographie des Cryphaloides, groupe important des.Cur· culionides. Un travail important sur les Scutclleridœ de la tribu des Hemiptères hétéroptères, ne sera guère aœessihlet à ceux de vous qui s’occupent de cette tribu, car il est ecrit en Russe. L'essai sur la ilore du gouveruementde.Tam.hov, par, M. Koschewnikof mérite l’attention des botanistes. · Le Bulletin de la Société entomologique suisse appellera celle des entomologistes. ll r nferme la suite de la savante revision. de Helopides, par M. L. Allard. — I. Gnmaa. p Sôanmgenerale, leSemedi 43 avril, 4878, à 8· I1. du soir. leetlen de Zoeiogle, Séance le Vendredi 5 avril, à· 6 h. Sections de Botanique et. de ¤s¤tÃgt·, Séance le Jeudi l5 avril, à L li. _ Le Rédacteur m.Cbf : B. VION. Amiens. -— Imp. Drzwrras-Lxr«oni.,,rue des Rnbulssons, 30.
`IÉTE LINNEENNE Nllllll FRANCE Bli Illl LI · BULLETIN 'MENSUEL. N° 74. — l" lllai 4878. — 7•Année. - T. IV · Annessnn: Les Ouvrages.- Manuscrits et Communications intéressant la rédaction du Bulletin, ai M. René Vrou, rue Voiture, 8, à Amiens. Les demandes d’Abonnement et les Cotisations (en timbres—poste), i M. Edmond Dsnaav, Trésorier, rue Neuve, 40, Amiens. Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est adressé aux Sociétés scientifioues par voie d’échange. Prix de l'abonnement, 3 r. par an (2 fr. pour les Ecclésiastiques, les Instituteurs et les Institutrices). SOMMAIRE. - Séance générale du 9 mars 4878, Ouvrages reçus, p. 65. ·— Un Musée d’Histoire naturelle, proposition de M. A. Lefebvre au Con- seil municipal, p. 67. — Contributions à la Faune locale, Crustacés, Coléoplères, p. 74. - Les déguisements des Insectes, par M. Edouard Honnorat, p. 74. - Chronique et Faits divers, les Teignes, par II. II. Vion, ` p. 75. —- Bibliographie, par M. I. Garnier, p. 77. — Correspondance. Séances, p. 80. EXTRAIT DES Pll00È8·VEllBA|.|ll. séance · ou 9 sans 4878; Ouvrages reçus : I. Mémoires dela Société des_ Sciences naturelles de Cherbourg, tome XX. _ . 2. Mémoires de l'Académie des Sciences, Lettres et Arts d'Arras. 2• série, tomes VIII et IX. 3. Annales de la Société d'Agricalture, Arts et Belles- Lettres du départ. d’Indre-et·Loire. Juillet à Décembre 1877. 4. Bulletin du Comice agricole de l'arr*d'Amiens, n••I45-I46. L 7• mats. 74
I . - 66 — 5. Association scientifique de France. Bulletins n•• 536, 537, 538, 539. 4 6. Bulletin du Comice d’Abbcvillc. n° 1. _ 7. Annales de la Societé d’AgricuIture, Sciences et Arts de la Dordogne. 1878. Janvier. 8. Annales de la Société centrale d’Agriculture du dépar- tement de la Seine-Inférieure. 3• cahier de 1877l 9. Bulletin d'Insectologie agricole. Février 1878. i 10. L'Apiculteur. Mars 1878. _ 11. Bulletin dela Société Industrielle d'Amiens. 1878. n• 1. 12. Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen. 1°* semestre de 1877. 13. Bulletin de la Société d’Etudes des Sciences naturelles de Nimes. 1878. n·· 1. 14. Mémoires de la Société des Sciences physiques et natu- I telles de Bordeaux. 2• série. tome Il. 2• cahier. 15. Feuille des Jeunes Naturalistes. n• 89. . . 16. Bulletino della Societa Entomologica italiana. Tri- mestre 4. de 1877. i I17. Bulletin de la Societé belge de Microscopie. n" 3 et 4. 18. Entomologische Nachrichten herausgegeben von D' F. Katler. 4 Jahrgang 3 Ilcft. 19. Kaiserl. Akademie der Wissenschaften in Wien. Sitzung, t. II à VI. 20. Société Entomologique belge. Comptes·Ilendus, n° 48. `_ 2l. Archives néerlandaises des Sciences exactes et naturelles publiées par la Société hollandaise des Sciences à Harlem, tome XI, 4• et 5• liv.; tome XII, liv. 1 à ° 22. Proceedings of the Academy of natural Sciences of Phila- delphia. 1876. 23. Memoirs of the Boston Society of natural History. Vol. Il, part. 4, number 5. 24. Proceedings of the Boston Society of natural Ilistory. Vol. XVIII, parts. 3, 4. ·
· — 67 — . . 25. Annales de la Société Entomologique de Belgique. tome°XX, fase. 3. . 26. Société d'Agrienlturc, Sciences et Arts de Valenciennes. Revue 1877, n•• 11 et 12. ` Un Musée·d'Histoi1·e naturelle. W La question d’un Musée d’Histoire naturelle est d'une impor- tance capitale pour la Société Linnéenne. Plus d'une fois nous en avons entretenu nos lecteurs, ct nous croyousiutile de » reproduire ici le texte de la proposition faite au Conseil muni- cipal, dans la séance du 21 février 1878, par notre collegue M. Alphonse Lefebvre = _ Messieurs, . Ce n’est pas, à proprement parler, un droit d’initiative que je viens exercer, puisque M. le Maire, dans sa séance du 3l janvier 1877, exposait au Conseil municipal d’alors, dont la plupart des membres sont ici présents, le sujet que je désire aborder aujourd'hui devant vous. ll s’ngit de la création d’un Musée d’histoire naturelle à Amiens. ' Vous pensez comme moi que l'étude de l'histoire naturelle est d'une très-grande utilité, puisqu'elle nous apprend à con- ` naître quels sont, dans la nature, nos auxiliaires et quels sont nos ennemis; elle nous renseigne sur leurs mœurs et leur habitat, ce qui nous permet de protéger les uns et de recher- cher les autres pour les détruire. ` La Société Linnéenne s'est attachée particulièrement à cette question si utile pour nos agriculteurs et dont il est désirable que nos instituteurs s'occupent sérieusement. Elle a formé des tableaux dans lesquels sont groupés les insectes sous leurs divers états, et les dégâts qu’ils commettent. ll ne faut pas perdre de vue que ce sont les animaux les plus petits qui, par i;
.. 68 .. leur nombre infini, font les grands ravages. Ces tableaux, elle sera heureuse de les exposer aux regards du public qui pourra en faire son prolit. _ Son but est de répandre le goût des sciences naturelles et d'en faciliter les progrès par tous les moyens possibles; ' De réunir tous les matériaux nécessaires pour former une faune, une llore et une histoire géologique du pays ; ' Et de recueillir tous les produits naturels du pays pour une collection locale. J’espère, Messieurs, que vous voudrez bien l'aider à réaliser ee but en lui fournissant une salle convenable pour y placer cette triple collection zoologique, botanique et géologique, si intéressante pour les habitants de notre région. Mais cette galerie que je sollicite, servirait tout d’ab0rd à sauver d’une perte certaine les collections que la Ville possède déjà. Elle servirait en outre à recevoir dilïérentes collections qui nous sont promises, notamment une collection géologique du département, unique en son genre. · · Beaucoup de villes autour de nous, moins importantes que la nôtre, ont leur musée d'histoire naturelle parfaitement installé. Pour n’cn citer qu’une : Abbeville a voté récemment une somme considérable pour cet objet. Vous ne voudrez pas rester en arrière sur ce point, puisque vous avez toujours montré la plus grande sollicitude pour la question de Vinstruction à laquelle vous attribuez chaque jour une nouvelle part du budget pour la faire progresser. Je suis d’avis que |'étude de l’histoire naturelle est trop négligée, et que le musée que je désire voir établir à la Halle serait d'un grand secours pour cet enseignement à l'éeole pri- maire supérieure dont vous venez de décider la création dans le quartier. Je pense que le lycée et nos deux écoles normales en prolîteraient également, ainsi que les autres établissements sco- laires de notre ville. Q
- 69 — ` ll pourrait aussi être utile aux élèves des cours de zoologie, ' de botanique, de médecine et de pharmacie. Je ne veux pas nfétendre trop longuement sur ce sujet, pour ne pas abuser de votre bienveillance ; mais je vous demande la permission de vous rappeler le rapport de M. le Maire, dont je vous parlais tout à l'heure. Quoique le Conseil se soit montré favorable à la proposition de M. le Maire, la question n'est pas encore résolue aujourd'hui. _ Uouragan dont nous avons gardé le souvenira occasionné de grands dégâts à la toiture qui protège les collections placées au- dessus de l’école de dessin. Ces dégâts et les réparations qu’ils ont nécessitées ontencore détérioré davantage ces objets précieux. De plus, un certain nombre d’oiseaux que la Société Linnéenne avait jugé indispen- sable d’écarter parce qu'ils étaient envahis par des insectes destructeurs, ont été ramenés au milieu des autres encore en assez bon état, ee qui a entraîné la perte d’un plus grand nombre. Enfin ces oiseaux, logés dans un grenier où la grande cha'- leur de l'été favorise le développement des insectes qui les rongent, sont pour la plupart exposésà la poussière, n'étant pas garantis par des vitrines ou des placards. Cependant cette e collection a été donnée récemment par M¤• la comtesse de Boubers, à la condition que la Ville Vexposeraitaux regards du public. Les collections placées au Jardin-des-Plantes, sous le toit de Famphithéâtre, ont en aussi beaucoup à soulïrir. La couverture étant en mauvais état, |'eau dela pluie coulejusque dans les . vitrines, sur les oiseaux. La Société Linnécnne, qui appréciait la valeur de ces collec- tions, a pris les plus grandes peines pour leur conservation. Elle était soutenue par l'espoir de voir bientôt notre ville dotée d’un Musée d'histoire naturelle accessible à tous ; aujourd’hui, î
l I H ... 70 ... i · qu'elle voit ses elïorts rendus stériles par la continuation d’un état de choses si déplorable, son ardeur pourrait se ralentir et · faire place au découragement. I C'est donc pour arréter la destruction des collections achetées l par la Ville ou qui lui ont été données et provoquer de nou- veaux dons en ce genre; c’est dans l'intérét de I'înstruction et celui de la production agricole et horticole si souvent compro- mise par des insectes ou autres animaux ; c’est au point de vue moralisateur auquel conduit la vulgarisation de I’étude de la ` nature, que je viens vous prier de donner une prompte et favo- rable solution à la proposition qui vous était présentée il y a un an par M. Goblet. Ie puis, d'ailleurs, vous donner l'assurance que les collec- tions formées depuis douze ans par la Société Linnéenne de- viendront la propriété de la Ville, et qu'elle mettra tous ses soins à les accroître et les conserver. · Vous reconnaitrez, j’espere, l'urgence de faire disposer conve- nablement une partie des galeries hautes de la Halle aux grains pour recevoir les collections d’histoire naturelle. Elles pour- ront alors être visitées par le public à qui il sera donné de voir ties richesses dont il ne soupçonne pas chez nous l’existence. Mais nous n'avons pas à décider aujourd’hui s’il sera formé · un Musée d’histoire naturelle à Amiens; le Conseil municipal qui vous a précédés a adopté les conclusions du rapport dontje viens de vous donner lecture, lesquelles tendaient à l'étahlisse· ment de ce musée,et il a nommé pour les détails d’exécution une Commission qui n’a pas rendu compte de ses travaux. Ie prie donc le Conseil de vouloir bien en nommer une nouvelle. n n I
I ' — 7l - ` CONTRIBUTIONS A LA FAUNE LOCALE Crustacés. — l..'Htppolyla Desmarestii, famille des Salicoques, tribu des Palémoniens, trouvé, il y a quelques années, par M. Le-· febvre, dans une entaille du marais de Camon et dans la petite rivière qui horde les champs de Rivery, et découvert, en 4877, par ll. René Vion, dans une entaille près du premier pont de Longueau, a été pris cette année à Amiens, par notre nouveau collègue, M. Alfred Leroux. C'est dans le bassin situé à l’extrémité du boulevard du Jardin des Plantes, en face la Citadelle, et dans la partie du canal qui y fait suitejusqu’à la chaussée Saint-Pierre qu'on peut en rencontrer; il existe également dans la petite rivière qui coule dans le fossé de la Citadelle. M. Lefebvre a capturé une vingtaine de ces petits crustacés, sur ces derniers points indiqués par M. Leroux. A. L. Coléoptères. — Stenelmis canaliculalus, Gyl. - Ce coléoptèrc qui a été pris autrefois en nombre, d’aoûl à octobre, par M. Obert, est indiqué au Catalogue comme ayant disparu depuis. Pen ai retrouvé un exemplaire le 9 avril dernier à la pointe de l’ile Sainte·Aragone, seule localité citée par àl. Obert. Huit jours plus tard, on pouvait le prendre en nombre sous les pierres au bord de Veau. L. C. Les déguisements des Insectes. Dans une note insérée dans le n• 83 de la Feuille des Jeuiws Naluralisles, M. Héron·lloyer se demande si les chenilles se nourrissent en prévision de la coloration de leurs clirysalides, réflexion qui lui a été suggérée par la diversité des teintes qu’il a pu observer chez certaines chrysalidcs d`une même espèce, ainsi que par la curieuse propriété qu’ont celles-ci de revêtir la couleur des objets qui les entourent peu de temps après que la peau de la chenille est tombée. Tous ceux qui s'0ccupent plus ou moins d'entomol0gie ont pu s'apercevoir, comme M. lléron-Royer, qu'en général la colo- ration des insectes a toujours de grands traits de ressemblance
l — 72 - 1 avec celle des dilïerents objets qu’ils fréquentent plus particu- ‘ lièrement, comme parexemple les lleurs et les plantes sur les- quelles ils vivent, et que c'est exclusivement pour leur dégui· l sement que ces petites bêtes possèdent, en général, toutes les l couleurs variées qui forment sur les ailes et autres parties de leurs corps d'agi·éables dessins dont la diversité frappe ceux-là méme qui trouvent le moins d'attraits dans l'étude de l’eutomo- logic. En elïet, ce n'est guère que par leur coloration que les insectes peuvent se dissimuler aux yeux de leurs ennemis qui sont, comme on le sait, très-nombreux. Mais quoique tous les ordres d’insectes soient très-curieux à étudier à ce point de vue, un surtout mérite de fixer plus particulièrement l'œil de l’observateur : c'est celui des Lépidoptères dont tous les indi- vidus, surtout à l'état de chenilles ou de chrysalides, sedérobent très-facilement par leur coloration il nos yeux ainsi qu'à ceux des animaux qui les chassent pour s’en nourrir. En effet, parmi les chenilles, beaucoup d’espèces ont une teinte verte très—prononcée et cette couleur est bien propre à les cacher au milieu des feuilles des plantes ou des arbres sur lesquelles elles passent la plus grande partie de leur existence; d’autres également par leur coloration variée se distinguent très-peu des plantes à feuillage diversement coloré qu'elles · habitent. Mais, à mon avis, il n'y a pas dans la nature d’étres aussi bien déguisés que les larves de Géométrides. On connait la couleur et la singulière conformation de ces chenilles qu’on a souvent comparées, non sans raison, ii des brindilles de bois mort; lt les voir posées sur les feuilles, le long des troncs d’arbres et des branches, ou bien à terre, on ne se douterait nullement que l'on a alïaire lr des êtres animés, si parfois on ne les voyait se mouvoir et comme arpenter leur chemin. Quant aux chrysalides, leur coloration est également propre ` il les protéger contre les animaux qui les recherchent comme un mets succulent. Quelques·unes, par le rellet métallique de leur écorce, détient complètement le regard des oiseaux ou l I — I
l l ” l > - 73 -·- autres animaux insectivores; beaucoup au milieu des feuilles sèches se confondent avec celles-ci par leur aspect terne et sombre ; d’autres enfin, appendues sous les feuilles, les branches d'arbre, dans les creux de rochers ou de murailles, sont très- dilïiciles à apercevoir, toujours à cause de leur teinte. Mais le point le plus remarquable à observer chez les chrysalides, qui montre clairement le but que doit atteindre la coloration des insectes dont M. Héron-Boyer a dit quelques mots, c’est la curieuse propriété qu’elles possèdent de changer de couleur · l0rsqu'elles sont placées dans certaines conditions, et de prendre la teinte des objets sur lesquels ou près desquels elles se trouvent placées. Mais cette propriété est indépendante de leur volonté, comme du reste je vais l'expliquer ; aussi je ne puis partager la manière de voir de mon cher collègue, lorsqu'il dit que peut·ètre la chenille au moment de se transformer dévore quelques parcelles de la matière sur laquelle elle se trouve et que ce serait par l’abs0rption de cette matière que se produi- raient ces différences de nuances observées. Le phénomène qui occasionne les changements de nuances chez les•chrysalides est assez difiieile, mais non pas impossible à expliquer. Pour moi, je n’ai jamais vu dans ce changement de coloration qu'une action chimique due au simple effet de la lumière agissant sur la peau ou l’écorce des chrysalides immé- diatement on peu de temps après que celle de la chenille est _ tombée; cette action chimique ayant des résultats analogues à ceux que produisent les phénomènes dus ii nos appareils de photographie, on peut conclure de là que la matière dont est composée la peau qui recouvre le corps de la chrysalide est, durant un temps plus ou moins long, organisée de telle façon qu'elle reproduit photographiquement la couleur des objets qui l'entourent. Comme on le voit, la peau des chrysalides est admirablement bien douée, ou si vous préférez, singulièrement sensibilisés, et la coloration anormale non-seulcmentd’un grand nombre d’espèces, mais encore de beaucoup d'individus chez
l l 4 une même espèce se rencontre trop communément dans la 1 nature, ainsi que chez les chrysalides des chenilles que nous l élevons nous·mêmes pour qu’il soit possible de ne voir dans le phénomène en question qu’un simple elïet du hasard. L'action de la lumière dans le phénomène qui nous occupe ne peut étre mise en doute ; elle est même plus qu’évidente par la raison toute simple que la coloration anormale des chrysa- lides est d’autant plus prononcée que celles-ci ont été mieux exposées aux el'fets lumineux. Ce dernier lait inlirme même l'idée qu’on pourrait se faire tout d’ahor<l que les chenilles, qui auraient alors un instinct réellement merveilleux,se nourriraient en prévision de la coloration de leurs chrysalides. Il est vrai que dans beaucoup de cas la nourriture prise par un animal influe considérablement sur la couleur de sa chair, et partant, sur celle de sa peau. On sait, par exemple, qu'en nourrissant certains animaux avec de la garanee, nou-seulement leur chair, _ mais aussi leurs os, deviennent complètement rouges au bout d’un temps qui est proportionné à la grosseur de l'animal; mais de pareils cas dans les conditions ordinaires sont trop peu communs, si toutefois ils existent réellement, pour qu’og puisse admettre cette supposition. Quant aux papillons. leurs déguisements sont non moins remarquables. Vous avez tous pu voir, par une belle journée d’avri| ou de mai, hon nombre de ces derniers se reposant sou- vent sur les fleurs pour en aspirer les sucs; si vous les avez suivis avec attention vous vous serez aperçu que plusieurs d’entre eux se coufontlaient avec les fleurs sur lesquelles ils se trouvaient, les uns par le desstts hrillant,·les autres par le des- sous terne de leurs ailes. ll y a aussi à remarquer chez ces jolies bêtes une particularité, c'est que les espèces dont les couleurs ne peuvent se confondre avec celles des fleurs qu'elles frê- quentent, celles·là, dis-je, sont toujours sur le qui-vive, si bien qu’il est' fort difficile de les approcher, tandis que les autres, se fîant beaucoup aux couleurs qui les dissimulent, se laissent
- 75 ... plus facilement approcher et capturer. D’un autre côté, quel est le lépidoptériste qui , poursuivant certaines espèces de papillons, ne les a vues se diriger du côté de terrains ou champs cultivés dont la teinte était celle de leurs ailes, et par là, se dérober plus facilement aux yeux et au filet du chasseur évincé? Je ne m'étentlrai pas davantage sur les déguisements des insectes : je pourrais citer un grand nombre de faits parti- culiersà certaines espèces; mais on les connaît généralement. Je ferai cependant remarquer encore que les exemples de dissiè mulation par la couleur n’existent pas seulement chez les Lépi- doptères ainsi que chez les autres ordres d’insectes, mais se retrouvent chez presque tous les autres animaux. Ie citerai en terminant, parmi ces derniers, un seul exemple, celui de la rainette commune, plus connue sous le nom de grenouille des arbres (Ram: arborea Rœs.) dont la couleur est telle, comme l’on sait, que si la voix ne trahissait ce batracien, ce ne serait que par hasard qu'0n |’apercevrait au milieu du feuillage des arbres qu’il habite. Edouard Ilotvnotmr. (Feuille des Jeunes Naturalisles). CllRONlQUE ET FAITS DIVERS. Les Telgnes. —- Le nom de Teignes des étoiles, dit le Pro- fesseur Riley, s’applique à plusieurs espèces distinctes, mais analogues, de petits papillons appartenant à la famille des Tinéides, et qui, dans leur état larvaire, sont très-nuisibles aux lainages, aux fourrures, aux peaux, aux plumes, etc. On peut citer surtout la teigne des étoiles (Tinea oeslianella), la teigne des tapis (Tinea tapelzella), la teigne des fourrures (Tinea pellic- ` nella), et la teigne des cheveux (Tinea crinella). Qes Tinéides ont _un corps mince et lancéolé, des ailes profondément dentelées qui s’étendent de 15 à 20 millimètres. Les antennes et les
;... 76 .. palpes sont courts et filiformes ; le front porte une touffe épaisse de poils bruns ou orangés. Leur couleur varie du chamois ii l’ardoise et au gris foncé. Le papillon pond en mai et juin et meurt aussitot; les œufs éclosent au bout de quinze jours. · Les jeunes vers se mettent immédiatement à l’œuvre, ron- geant les substances qui se trouvent à leur portée, et se re- vêtant des fragments qu’i|s façonnent en fourreaux cylin- driques, et qu’i|s doublent de soie. Les uns portent ces fourreaux sur leur dos dans leurs mouvements; d'autres les fixent à la substance méme dont ils se nourrissent. lls les agrandissent de temps en temps, en allongeant les extrémités ouvertes, eten insérant des portions neuves sur les flancs, qui présentent des fentes à cet effet. ‘ C’est dans cette cachette que les vers restent tout l’été, accomplissant activement leur œuvre de destruction; ils y demeurent, pendant l'hiver, dans une sorte d’engourdissement; ils s’y transforment en chrysalides au commencement du prin- temps. Au bout de vingt jours, ils subissent une nouvelle trans- formation et sortent de leur cachette sous la forme de papillons . allés, qui volent le soir, et vont s'accoupIcr et se préparer à la i ponte. i ' Alors a lieu une invasion de tous les recoins, des caisses, des tiroirs, des replis des tapis, des rideaux, des vêtements ac- · crocbés: et la fondation d'une nouvelle colonie est bientôt faite. Les premiers jours de juin doivent être le signal d'une guerre vigoureuse d'cxtermination contre ce fléau si habile à se dissi- muler. Cabinets, garde-robes tout ce qui sert de réceptacle aux objets de toilette doit être vidé, et laissé ouvert; le contenu doit en être exposé à l’air et à la lumière, et bien battu et brossé avant d'être remis en place. Dans les vieilles maisons, infestées de tcigncs, toutes les fissures des parquets, les boi- series, les planches d'armoires, les meubles doivent être lavés à l'essence de tèrébenthine. ll faut mettre du camphre ou du tabac dans tous les elïets, les fourrures, les plumes, qui vont
l . l - 71 ... être rangés pendant l'été. Pour préserver les doublurcs des · étoffes ou des voitures, des attaques des teignes, on les éponge des deux cotés avec une solution de sublimé corrosif (bichlorure ’ de mercure) dans l'alc0ol, assez étendue pour ne pas laisser une l tache blanche sur une plume noire. On peut tuer les papillons en soumettant l’objet qui les renferme à des fumigations de tabac ou de soufre, ou bien en l'exposant, si la chose est pra- ticable, dans une étuve chaufl`ée à environ 60°. ‘ _ (Traduit de l'Englisl• Mechanic par B. V.) BIBLIGGRAPHIB Par le Président de la Société. Un mot, Messieurs, sur les ouvrages que j’ai reçus depuis notre dernière réunion. — Quelque intérêt que présentent les articles si variés du Bulletin de l’Association scicntilique de France, je n’en trouve aucun qui ait un rapport direct avec nos études. Plus d'un d’entre vous cependant, j’en suis certain, lira avec autant de profitque de plaisir, les L numéros que je dépose sur le bureau. — Le Bulletin d'lnsect0logie agricole vous fera connaître les métamorphoses de la Cantharide (Canlharis vcsicatoria); vous y trouverez aussi que les fourmis, d’après les expériences de M. John Lubbock, n’ont point le pouvoir d’:!pprendreà d’autres le chemin qu’il faut suivre pour allerà un endroit fixe alors même que leur nourriture y serait déposée; fintelligence de la fourmi ne va point jusque-là. Dans ce même bulletin est une note sur les moyens préservatifs et destructifs it employer contre le Doryphora et le Tygre du poirier (Tingis piri). — Les Annales de la Société Horticole, Vigneronne et Fo- restière de Troyes, contiennent la distribution des prix offerts par M. Droche, l'un de ses membres, pour récompenser la bonne conduite et le travail. Le nom de ce généreux citoyen qui a donné pour cette œuvre moralisatrice des prix s'élevant ensemble cette année à ll,300 fr., ne pouvait être passé sous silence. ' -·· Dans le Bulletin de la Société d’études des Sciences natu- ' .i
... 78 - relles de Nlmes, M. Tirloir continue ses recherches sur les gîtes métallifèresdu Dauphiné,et les membres de la Société, l’analyse des ouvrages qu'ils ont lus, exemple que nos collègues devraient bien suivre et dont nous tirerions tous un grand avantage. — Je reeommandeaux botanistes une note de M. Déséglise sur quelques plantes de France et de Suisse, notamment en ce _ qui concerne le Lepidium draba et le Viola canine, dans la Feuille des Jeunes Naturalistes. Les entomologistes y verront i J signalée la découverte, dans le Pas-de·Calais, d'un hyménop- p tère nouveau, la Mutilla europea; et une question soulevée relativementà l'habitat de la Cicindcla germanica. M. Honorat assure qu’elle n’habite que les terrains humides, M. Gavoy lui _ donne raison; c’est en fauchant le soir au bord de l'eau qu’il les prend, il n’en a jamais trouvé dans les endroits exposés au soleil. Il n’en est point ainsi chez nous. Je nel'ai rencontrée que dans les terrains secs. Mes collègues les chasseurs pourront donner leur avis sur ce fait. — Le Bulletin de la Société d'Etudes scientifiques de Lyon renferme un très-intéressant travail de M. le D' Ant. Magnin sur les lichens utiles dont il étudie les propriétés au point de vue de l’alimentation, du traitement médical et des arts industriels. - Nous devons à M. Giard, professeur à la Faculté des Sciences de Lille, quatre notes des plus importantes. Elles ont trait, l'une à une espèce nouvelle de Psorospermie, parasite de l’Echinocardium cordalum, l'autre aux modifications que subit l’œuf des Méduses phanérocarpes avant la fécondation, la troi- sième aux premiers phénomènes de développement de l'Echinus miliaris, la quatrième à la fécondation des Echinodermes. Ce sont les résultats des observations faites par le savant professeur i au laboratoire de Vimereux qu’il a créé, et qti'il dirige avec autant de talent que de succès. f - Je citerai seulement la 2• partie du tome Y des Mémoires de la Société Académique de Boulogne dans laquelle sont d'ex· cellentes notices historiques. - Le Bulletin de la Société entomologique italienne contient la suite du catalogue des Lépidoptères d'ltalie de M. Antonio, une note de M. Vict. Ghiliani sur un cas d'hermaphroditisme et de dimorphisme observé par lui dans un même lépidoptère, l’Arqynnis Paphia, dont les deux ailes droites sont d'un mâle, tandis que celles de auche sont non—seulement d’une femelle, mais de la variété lgzlcsina. M. Roudani y fait connaitre une
. — 79 — teigne de la vigne Anlispila rivillella et les parasites de ce petit papillon, l'Enled0n viticole, Antispilœ, Rivillcllœ, qui déposent leurs œufs dans le corps de la chenille. — Nous avons reçu de la Société impériale de Moscou les deux-premiers Bulletins de 1877. Je recommande à votre atten- tion, dans le premier, un essai sur l'histoire de la ciguë par M. Albert Hegel; une étude sur les terrains jurassiques des environs de Moscou par M. Nitiltin; un essai sur la flore my- cologique de Sibérie par M. Tliümen, et aussi uu procédé facile et sùr de trouver les trichines dans les chairs suspectes par M.Tickhomiroff, qui emploie la méthode d’isolement des tissus musculaires en libres primitives, d'après le procédé mécanique et chimique du professeur d'histologie, M. Kllhne. Dans le n• 2, M. Lindemann s’occupe des insectes destructeurs des pins et étudie les deux genres Stepltanodcrcs et Hypoborus. M. le baron de Chaudoir examine quelques genres nouveaux et des espèces inédites de la famille des carabiques, tous étrangers à l'Europe; M. Fischer de Walheim présente une étude sur le genre Entyloma et énumère les plantes nourricières des Ustila- ginées, c’est-à·dire des plantes infestées par ces cryptogames ; M. Trautschold,une étude sur les Fossiles de la craie en Russie. — Un tableau des observations météorologiques faites en 1876 par l’lnstitut des Arpenteurs de Moscou nous fait connaitre que ` .le maximum a été de 31,7 le 8 juin et le minimum 39,1 au- dessous de zéro, le 22 décembre, au thermomètre centigrade. - Dans le Bulletin de la Société adriatique des Sciences na- turelles de Trieste je signalerni ii votre attention une note sur la géologie et la zoologie de l'ile Pellagosa, par M. Stossich; une autre du même auteur sur la transformation de la vésicule germinative ; une étude de M. Yierthaler sur la fermentation ; une autre de MM. Bolle et F. de Thumen sur les champignons du littoral, spécialement de ceux qui vivent sur les plantes utiles; des recherches très-savantes de M. Hortis sur les ` sciences naturelles dans les œuvres de Boccace et principa- lement sur son livre de Montibus, Sylvis, etc. — Enfin, je rcnverrai aux géologues, avec prière de vouloir bien nous en entretenir, le magnifique volume sur les vertébrés fossiles de la craie de l'ouest des Etats-Unis qu’a bien voulu nous adresser le savant directeur de la commission géologique de ce pays, M. F. V. Hayden. J. Games. i.
.. 8Q .. (l0llllESPONl}ANCE. Nous avous reçn de M. Le Riche, avec la promesse d’une collaboration [ plus active, quelques notices cntomologiques qui lui avaient été adressées, pour la Société Linnéenne, par M. Albert Müller, fondateur l de la Station entomologique de Bàle. Nous cntrerons avec grand plaisir en relations avec les entomolo· gistes de Bale, et nous échangcrons volontiers notre Bulletin contre les publications de M. Müller. — Nous avons reçu aussi,de M. Ant. Lassubez, les photographies de quelques Silex taillés, présentant des formes d’animanx ou d’idoles (E'), trouvés par lui an Pecq, près de Saint-Germain. M. Lassubez est un chercheur et un trouveur infatigable auquel on doit la découverte _ d'un grand nombre de Stations de |’Age de pierre. —MM. de Vicq, de Brutelette et Vignicr ont olïert pour |’herbier; de la Société, un certain nombre de plantes rares de Yarrondissement d'Abbevil|e. Section de Botanique. — Dans sa Séance du 24 mars, la Section de Botanique a formé son Bureau ainsi qu’il suit`: · Président, M. Gonse. Vice·Président, M. Debray. Séance générale, le Samedi 44 mai, 4878, à 8 h. du soir. Section de Zoologie, Séance le Vendredi 3 mai, i 4 h. Sections de Botanique et de Géologie, Séance le Jeudi 46 mai, à 4 h. Le Rédacteur en chef: R. VION. Amiens. - Imp. D¤1.a·rrnn·Lsx«cs1., rue des Rabuissons, 30.
‘I|lTIi LINNEIINNE Nllllll FRANCE _ DU Il Il , A , • BULLETIN MENSUEL. N° 72. — I" Juin I878. — 7• Année. - 'I'. Ill Anasssaa: Les Ouvrages, Manuscrits et Communications intéressant la rédaction du Bulletin, à M. René Viox, rue Voiture, 8, à Amiens. Les demandes d'Abonncment et les Cotisations (en timbres-poste), i M. Edmond Dsmsv, Trésorier, rue Neuve, 40, Amiens. Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est adressé aux Sociétés scientiliques par voie d’échange. Prix de I’abonnement, 3 fr. par au (2 fr pour les Ecclèsiastiques, les instituteurs et les lnstitutrices). SOMMAIRE. — Séance générale du 9 mars 4878, p. Sl. — Ouvrages » donnés parle Ministre de l'Instruction publique, p. 83. - Contributions a la Flore locale, excursion botanique dans la vallée de la Bresle, par M. I·`. Debray, p. SL. — Préparation et récolte des llémiptères, par le D• G. von Horvath, traduction par M. Dubois, p. 88. — Chronique et Faits divers, par M. R. Vion,p. 94. - Correspondance, lettres, questions, p. 95. ·- Séances, p. 96. _ EXTRAIT DES PllllCÈ8·VE|lBlllll. simvcx nn 9 uns l878. M. le Président dépose sur le bureau la liste des ouvrages reçus et donne connaissance de lacorrespondance. M. le Ministre de l'lnstrueIion publique, en accusant récep- tion du volume des Mémoires, annonce qu’iI met à Ia dispo- sition de la Société un certain nombre d’ouvrages appartenant aux diliérentes branches d’histoire naturelle. De vifs remer- ciements sont votés à M. le Ministre pour cette marque de sympathie. _ 7* santa. 78 i
... gg - Le président de la 83• section, groupe 8, annonce qu’il est temps de procéder à l‘installation des collections; la Société ayant décidé qu’elle ne participerait pas à l'exposition, il n'cst pas donné suite à cette lettre. ~ La Société hollandaise des Sciences de Harlem annonce 1 l'envoi de différentes publications. - l M. le Maire de la ville d'Amiens remercie pour l'envoi É personnel que la Société lui a fait du volume des Mémoires. M. le Directeur de l’Ecole normale annonce qu’il a reçu avec grande reconnaissance le volume des Mémoires. _ M. le Maire de la ville d’Amiens accuse réception du volume des Mémoires pour la Bibliothèque communale et adresse ses remerciements. · L’Institut Royal-Grand-Ducal de Luxembourg (Section des Sciences naturelles) olïre d'échanger ses publications avec les nôtres. Cetéchauge est acceptéavec le plus grand empressement. M. le Président de la Société industrielle d'Amiens annonce que la Société a reçu le volume IV• de nos Mèmoircs,etqu`elle a accueilli avec une vive satisfaction notre nouvelle publication. La Société d’Histoire naturelle de Boston annonce l’envoi dc l plusieurs fascicules de ses travaux et accuse réception du Bui- letin, n•• 42 à 54. Elle envoie en même temps un appel aux géologues pour se rendre à un congrès et à une exposition I géologique internationale qui aura lieu ir Paris au mois de _ mai 1878. MM. de Vicq et de Brutelette envoient un fascicule de plus S de 200 plantes intéressantes pour la Société. — M. Ch.Wignier adresse aussi quelques plantes.- Des remerciements sont votés à nos aimables collègues d'Abbeville pour cette nouvelle marque de sympathique générosité. M. Guilbert, à Vismes·au·Val, près Gamaches, envoie une liste de plantes rares recueillies par lui aux environs de Mont- didier et de Gamachcs. M. le Trésorier annonce que M. N. de Mercey a bien voulu L
. - 83 — entrer pour une certaine somme dans les frais d’impression des · Mémoires. La Société lui adresse ses remerciements recon- naissants. `MM. Alphonse Lefebvre et Delaby présentent en qualité de membre résidant, M. Albert Lsaoux, négociant, rue des Trois- Sausscrons, il Amiens. MM. Michel Dubois et Delaby présentent en qualité de · membre correspondant, M. Maurice llàutunanr, docteur en médecine, 19, rue de la Petite-Cité, à Evreux. M. le Président termine la séance en donnant lecture du compte rendu bibliographique qu’il veut bien nous faire,tous les mois. Pour le Secrétaire, Michel Dunois. Ouvrages donnés par le Ministre de l'Inetru0tion publique. 1• Flore dela Chaine Iurassique, par M. Ch. Grenier. — Paris, 1865-1869. Savy. 1 en 2 vol. in·8•. l 2• Lamarck. Philosophie zoologique, nouvelle édition, revue et précédée d’une introduction biographique par Charles . Martins. - Paris, 1873. Savy. 2 vol. in-8•. 3• Histoire du Chêne dans l'antiquité et dans la nature. ses A applications à |'industrie, par A. Coutanee. - Paris, 1873. J.-B. Baillière et lils. 1 vol. in-8•,pl.. 4** Traité de Pisciculture pratique et d’Agriculture en France, et dans les pays voisins, par G. Bouchon-Brandely, avec une préface par M. Michel Chevalier. -— Paris, 1876. Goin, 1 vol. in-8•, pl. A . 5• Bulletin de la Société botanique de France, t. XXII, 1875. 6• Genera des Coleoptères d’Europe comprenant leur classi- fication en famille naturelle, la description de tous les genres, des tableaux dichotomiques destinés à faciliter l'étnde, le cata- logue de toutes les especes, de nombreux dessins au trait des
— 84 ·- ' · caractères, par Jacquelin du Val (Camille) et par M. L. Fer- maire, et près de seize cents types représentant un ou plusieurs insectes de chaque genre dessinés et peints d’après nature avec le plus grand soin par M. Jules Mignaux et par M. Th. Deyrolle. ‘ _ Paris, 1857-1868. Deyrolle. ls vol. gr. in·8•. A . 7• F. Stenfort. Les plus belles Plantes de la mer, Paris, 1874. L'Auteur. 1 vol. in·8°. 8• Les Oiseaux de la Chine, par M. |'abbé Armand David et M. E. Oustalet, avec un atlas de 124 planches dessinées et ( ( lithographiées par M. Arnoul et coloriées au pinceau. — Paris, 1877. Masson; 2 vol. in-8°. CONTRIBUTIONS A LA FLORE LOCALE sxcunsrou nonmqun mms 1.1 variés ns LA naxsns. M. de Vieq vient de faire paraitre dans nos Mémoires (1) une revue intéressante des plantes de la vallée de la Bresle; je viens y ajouter uu petit supplément où j’inscris quelques espèces que j'ai trouvées récemment dans cette même région et ' qui n’y étaient pas encore signalées. Beaucoup d’autres dont l'existence y était connue grâce aux herborisations de MM. de Vicq et Gonse auraient été dilüciles à trouver dans les forêts d’Eu, vue la grande étendue de ces foréts; aussi ai·je cru utile a d'indiqaer avec plus de détails l’endroit exact où le botaniste pourra les trouver. . Vers le commencement du mois de juillet, je suis allé herbo- riser dans la forêt d’Arguel, près Senarpont; cette forêt est située entre la Bresle et son allluent le Liger ; elle est traversée .' par un ravin assez profond. Tespérais, dans ce bois très- aceidenté, |'un des plus élevés de la Somme, faire une riche (1) tldmotm de la Sootdtl Livmdmnm, années 187+1877, page 77. l
·w· 85 - ' ·-récolte; je n’ai pu.y découvrir que quelqueslleurs parmi l_es- quelles je citerai z _ Teucrium Scorodonia, L. Epipactis latifolia, All. A ` Dicranium glaucum, Hedw. Du coté de Neuville—Coppegueule, sur ln lisière dela forét, j'ai trouvé le Bromus seculinus, L. En dédommagement d’une si faible cueillette,l’excursionniste rencontre 'dans ce bois d'excellentes fraises et les framboises du Rubus idœus peuvent s’y recueillir en abondance. Les feuilles du Lappa minor s’offrent même comme assiettes. En face de la forêt d'Arguel, de l’autre coté de la Bresle, s'élevent sur le versant normand des coteaux moins élevés, mais plus riches en espèces rares. Sur ces coteaux est située la forét de Guimerville, puis plus bas, vers la mer, la forêt d’Eu, _ puis enfin le triage d’Eu. J'ai fait dans la haute forêt de nombreuses courses dans lesquelles différentes personnes, amies de l'histoire naturelle, ont_ bien voulu m’accompagner. Je dois ici remercier de leur amabilité M. Jourdan, admi- nistrateur de la forét et M. Scellier; en m'indiquant les coupes nouvelles ou en m’y accompagnant, ils m’ont permis de faire de plus riches récoltes. Suit la liste des plantes peu communes que j'ai trouvées au commencement de juillet 1877, sur le versant normand de la Bresle; par abréviation je désignerai la haute forét d'Eu par les initiales H. FÃ .· Ranunculus dioaricalus, Schrank. Marais de Blangy. Actœa spicata, L. forêt de Guimerville. Pupaver dubium, L. chemin de Blangy à Dancourt, avant la forêt. ` Arabis arenosa, Scop. foret de Guimerville, coteau nord, nou- · vclle coupe. Sinapis alba, ·très-commun dans les moissons. . _ l i.
I . Rescdu luteola, L. forêt de Guimerville, coteau vers Romesnil. I Dianthus arnuria, L. H. F., vers le carrefour de ltlienval; I · Incheville. g llelanrium sylvestre, Roehl, Incheville. Halva moschata « laciniala Gren et God. ; _ p inlenncdia, Gren et God, ainsi que la s·c alba des deux va· i rietés se trouvent à Ia forêt de Guîmcrville; on y trouve également des fleurs panachees de blanc et de rose. Oxalis acctosella, se trouve partout dans ces forêts. Gcnisla tincloria, L. coteau de Boiteaumesnil. Aslragalus glycyphyllos, L. coteau de Boiteaumesnil. Lalhyms sylveslris, L. coteau de Boiteaumesnil ; coteau sud de la forêt de Guimerville. Rubus idœus, L. commun dans la haute forêt; carrefour de Mienvai, Mare_pavée; forêt de Guimerville; triage d'Eu, près le hêtre des Princes. Rosa rubiginosa, L. commun dans la haute forêt; forêt de Guimerville. _ Epilobium spsbatum, Lmk. Il. F., longue Mare, maitre Jean; forêt de Guimerville. Epilobium tetragonum, L. H. F., fond Fournier, Gérante, ' longue Mare, mont Huguet. _ Ctrcœa lutelùmu, L., commun dans la haute futaic; H. F., fond . Fournier, le Cornet. Chrysosplenium oppositifolium, L., B. F., le Cornet. `· Pimpinclla magna, L. Blangy; H. F., le Cornet; forêt de Guimerville. _ Sambucus cbulus, L. H. F., commun ; les Essartis, Mare pavée ; trouvé à Bouttencou rt \S¢>mme). Dipsacus pilosus, L. carrefour du hêtre des Princes dans le · triage d'Eu. Gamochœla sylvatica, Wedd. Guimerville. Sonccio sylcaticus, L. H. F., carrefour maitre Jean, Mienval ; forêt de Guimerville. · — · \
..· 81 ... Phœnopu: muralir, Coss et Germ. H. F., carrefour maitre Jean, · longue Mare .... ; forèt de Guîmerville. Pyrola minor , ·L. H. F., chemin de Blangy à Dancourt , Gérante, fond Fournier. , Vincctoziwm ojfîcinalc, Mœnch, H. F., coteaux de Boiteaumesnil; — foret de Guîmerville. I ‘ Chiara pcrfoliata, L. H. F., sept Acres ; forêt de Guîmerville. Erytltrœa pulchclla, Fries. H. F., sept Acres. Atropa bclladona, L. H. F., Mare pavée, maitre Jean, Verrerie L de Romesnil. Veronica pcrsica, Poir. bois du Dëfends. Veronica montana, L. H. F., fond Fournier, mont Huguet, Montauban; bois du Défends; triage d'Eu. Veronica tcucriumg H F.,carref`0ur Montauban; bois du Défends. Tai trouvé dans le bois du Défends une Veronica 0/ficinalis ne portant qu’une seule grappe latérale. Cette grappe est rameuse et présente, disposés en corymbe dix rameaux soutenant chacun trois à cinq fleurs. Digilalis purpurea, L. s-v. alba, forêt do Guîmerville. W Digitalislutca, L. H.F., les hauts Buissons; forêtde Guîmerville. ` Lysimachia nomorum , L. H. F., fond Fournier, Gérantc, le t Cornet, le père André ; bois du Défends; triage d'Eu. Anagallis cœrnlea, Lmk., Morisons, près de la Bresle. Ophrys arachnitcs, Hoffur. H. F., coteaux de Boiteaumesnil ; -· forêt de Guîmerville. F · Hmninium monorchis, R. Br. H. F., les sept Acres. Gymnadenia odoratissima, Rich. coteaux de Boiteaumesnil. Epipaclis latipolia, All., forêt de Guimerville; H. F., longue Mare, Mienval .... Conoallaria maïalis, L. forêt de Guimerville; ne se trouve, je crois, dans la haute forêt d'Eu qu’au bois du Détroit. Ruscus aculeatus, L. H. F., carrefour maître Jean, la Folie. _ Tomas communis, L. H. F., fond Fournier, haut Foyer; forêt de Guîmerville. _ ‘ ·
. . .. 88 .. Phalangium romosum, Lmk. coteaux de Boiteaumesnil. Cana: leporina, L. H. F., carrefour Mare pavée, Gerante; forêt W — de Guimerville. — Came remota, L. H. F., le Cornet, fond Fournier, Gérante; Ã foret de Guimerville. ' . Brome: secalinus ,· L. bord d’un chemin entre Blangy et. I llomesnil. Festuca rigide, Kunth. chemin de Blangy à la longue Mare, avant la foret. Blechnum Spicanl, Both. très·commun partout. Biccia ytuitans, L. ll. F., mare de l'Echauil'ard. F. Duur. .l'as·ais depuis longtemps l’intention de donner dans le Bulletin · ame note sur la chasse et la préparation des Hémiptères. Au moment où j‘allais mettre ce projet A exécution, j'ai trouvé dans les Entomo· . logische Navhricltlen du Dr liatter une notice fort intéressante de ` il. le Dr von Horvath. Je me suis empressé de la traduire; ·nos lecteurs ne perdront pas au change, car ce travail émane dela plume d'un des meilleurs hémiptéristes de l’A|lemagne. Michel Dunois. I Preparation et récolte des Henaipteres Par le Dr G. vos Honvnn, de liaschau (Hongrie). On s’est déjà plaint plusieurs f0is,»ici meme, dans les Nou- velles cntomologùjues, que Yimmense majorité des entomologisles se vouent la l’étude des coléopteres et des lépidoptères, tandis que les autres ordres d'insectes ne trouvent proportionnel- lement qu’un très petit nombre de naturalistes qui veuillent W les étudier. 1 j Je n’ai pas ici besoin de rappeler les causes principales qui I ` I [ ,
l .. 89 - ont motivé et entretiennent encore cette prévention (elles sont , connues de tous) ; je me permettrai seulement de faire remar- v — quer, que la plainte que je formulais en tète de cet article, est parfaitement fondée en ce qui concerne les Hémiptères; car ils & ne méritent réellement pas un pareil oubli. La diversité de formes et de couleurs dans les groupes les mieux développés, (Hétéroptères, Homoptéres, Psyllides), les mœurs curieuses et l les intéressantes évolutions dans le développement des formes inférieures (Aphides, Coecides), l'importance au point de vue économique de certaines espèces (Phylloxera , Cochenille , Kertnès), soulèvent autour de ces insectes si dédaignés un _ · intérêt assez grand pour attirer au plus haut point non- seulement la curiosité du simple collectionneur, mais encore i l'attention du savant. I Je vais essayer de donner, dans les lignes qui vont suivre, ` une courte notice sur la manière de chasser et de préparer les ' Hémiptéres. Peut-être aurai-je le bonheur d'appeler l'attention · W sur ces petits animaux, et obtiendrai—ie qu’ils soient `mieux étudiés à l'avenir. W U La manière de chasser et de préparer les Hémiptéres, surtout les Hétéroptéres, les Cieadines et les Psyllides, n'est entourée d'aucune diliiculté, et les procédés que l’on emploie ressemblent beaucoup à ceux dont on se sert pour la chasse aux Coléoptères. Les instruments dont on fait usage pour la récolte des Hémip- téres sont les suivants : le Filet fauchoir, le Filet à pêcher, le Tamis à mailles de laiton et le Parapluie, auxquels il faut joindre une Nappe de toile blanche, un Ecorçoir, plusieurs bou- teilles à large ouverture, et quelques petits tubes. On trouve des Hémiptèrcs à toutes les époques de l’année, le _ plus grand nombre, bien entendu, au fort de l’été ; on peut, néanmoins, au cœur de l’hiver, faire des captures très—inté- resssantes. ,
- 90 ... I Un grand nombre d’Hétéroptères,en particulier des Lygéides et des Pentatomides, hivernent à l’état parfait. Déjà en janvier, à plus forte raison par les chaudes journées du premier printemps, on fera bien de chercher les endroits abrités, les collines ensoleillées, les clairières sablonneuses et _ sèches, les lisières des bois bien exposées. Là, ou explorera avec soin les feuilles tombées, la mousse, le terreau et les plantes décomposées. On se sert avec avantage pour ce genre de chasse d’un tamis dont l'ouverture ne soit pas trop étroite. Ce tamis nous sera d'une grande utilitédans les chasses d’aut0mne. Le même procédé nous servira à chasser dans les fourmi- lières; nous y trouverons des espèces mvrmécopbiles très- ‘ intéressantes, telles que : Plinlhisus minutissimua, Myrmcdobia colcoptrala, Ceratocombus muscorum, Piczostelhua formicelorum. _ Sous les écorces des arbres se trouvent les Aradides au_corps déprimé, ainsi que de petites espèces d’Anthocorid¢s. Pour sou· - \ lever les écorces (genre de chasse qu’on peut renouveler en · l tout temps) un court écorçoir à tige forte suffit. · Au réveil du printemps, l'immense multitude des Hémiptères s’agite, sort de ses quartiers d’hiver, se rend au grand jour et commence sa vie active; Dans les eaux courantes et stagnantes fourmillent les Hétéroptères carnassiers (Corisa, Nuucoris, Nolonecla, Ranatra, Napa). C'est le cas d’utiliser le filet à pêcher; qu'il nous serve aussi pour prendre les Hydromètres ou (lerris, suspendus sur leurs longues pattes comme de véri- tables échassiers; sur les rives dépouillées d’herbes, sautillent et volent à la façon des Cicindèles, les Saldides, ces coureurs ripicoles, si dilliciles à saisir à cause de leur extrème agilité; sur les memes bords sablonneux foisonnent également les représentants de la famille des Hébrides, dont l'Hebrus pusillus est l'espèce la plus vulgaire. Aux mêmes endroits et parmi les ’ pierres se trouve aussi le Crypstemma alienum, H. Sch., un hémiptère dela famille des Anthocorides. Aussitôt que les champs et les forêts commencent à reverdir
- 91 .. et que les plaines et les prairies se œuvrent d‘une végétation · nouvelle, Yhémiptériste n'a plus devant lui un champ d’explo- ration borné, mais un vaste espace où s’oll`rent à lui, principa- lement pendant les mois de juillet et d’août, les plus nombreuses et les plus intéressantes captures. Pendant que dans des loca- lités précédemment explorées on ne trouvait pour ainsi dire que des llétéroptéres, on rencontre maintenant des lîlémiptères appartenant aux autres groupes, des Psyllides, des Aphides, et des Coccides en quantités considérables. Le principal instru- W ment de chasse est alors le filet fauchoir Il faut alors visiter non·sculement les fertiles prairies, mais encore les places où la végétation est clairseméo. 0n est son- vent bien étonné d’opére`r, la où le sol est sec etpresque dénudé, des captures intéressantes qui vous récompensent amplement ° des fatigues de la chasse. Cfestdans les endroits où lavégétation est courte que l’on emploie avec le plus de succès la nappe, formée d'un morceau de toile blanche, ayant à peu près un mètre carré, et pendant que l’on examine les alentours, un grand nombre de Cicadines, de Capsides, sautillent et volent sur la nappe, où il est facile de les saisir avec la main ou mieux encore ii l'aide d’uu petit tube. ll faut prendre l'habitudeà cause de la délicatesse et de la grande fragilité de ces petits · _ etres, de ne jamais les saisir avec les doigts seuls, mais toujours à l'aide d'un tube de verre. Sur les arbres et les buissons on peut encore employer avec succès lc filet fauchoir; mais le meilleur moyen et le plus fécond en résultats est le battage, —- que l’on se serve dans ce but de l'appareil de Bignell, de tout autre instrument construit pour cet usage ou d'un simple parapluie, ce que je préfère infiniment. Les saules et les_conifères sont pour cette chasse les meilleures essences d’arbres, et donnent de nombreuses _Capsides et Psyllides. Bien que.les recherches dans les végétaux décomposés, dans les racines, dans les feuilles mortes et la mousse soient plus fruc-
.. QQ .··· ' tueuses au printemps et à l’automne, on ne‘doit pas cependant négliger ces sortes de refuges pendant l’été; de nombreux | ‘ Hémiptères ont la leur retraite, et se plaisent sous les pierres, l au pied des arbres et des murs. Dans les maisons, nous trouvons la trop commune punaise des lits, en compagnie de son ennemi aux couleurs brunes tirant sur le noir, le Rcduaius personatus, et du Lyctocoris.d0· mesticus, à la livrée d'un brun·clair. Dans les nids d'biron- delles et dans les colombiers vivent deux especes tres-voisines, le Cimca: hirundinis et le C. columbariua. Les procédés de chasse ei-dessus indiqués sont les plus usités; on peut cependant en employer quelques autres. En plaçant comme appàt des matières animales decomposées, on se pro- curera parfois de jolis Cydnides. Le soir, autour de la lampe, voltigeut, parmi d'autres insectes, des Hémiptères, surtout des Coryses et des Capsides; on peut méme essayer de chasser la nuit, en choisissant convenablement l'endroit. Les méthodes de chasse citées plus haut ne s’appliquent natu- rellement qu'aux llémiptères des premiers groupes, à organi- sation plus complète ; pour les Aphides et les Coecides, elles n'ont aucune valeur. Pour ces bestioles, la connaissance de la I plante est de la plus grande importance ; et il faudra toujours les capturerà l’endroit où elles ont pris naissance sur la plante nourricière. Le collectionneur aura toujours soin de noter avec _ attention la plante où il a fait sa capture, et il se guidera sur I elle pour faire ses recherches. j , ; ` Il E Pour recueillir les Hémiptères capturés d’après les méthodes précédentes, on se sert de bouteilles à large ouverture et de petits tubes de verre; si l’on a un flacon contenant de l’alcool, qu’il soit consacré uniquement aux Hémiptères·d’eau. Tous les i autres seront tués à sec au moyen de l'éther, du cbloreforme,
... Q3 ... . de la benzine, ou du sublime corrosif. De toutes ces substances le sublimé corrosif donne le meilleur et le plus sûr résultat ; et quand on a soin de mettre le poison dans une cavité du liège ou dans une ampoule en verre renfermée dans le bouchon, toute chance de danger se trouve presque écartée. Les Hémiptères capturés contiennent toujours beaucoup — d’humidité; il convient de les mettre dans les bouteilles avec ` des tortillons de papier non collé. Les petits insectes de structure délicate ne doivent jamais étre recueillis dans les grands flacons mais dans de petits tubes de 45 millimètres de longueur, et de 8 millimètres de diamètre. Pour les Aphides cette précaution est absolument nécessaire; si on les mélangeait avec d’autres insectes, on n'en trouverait plus trace. On mettra donc les Aphides dans des tubes de verre, chaque espece parfaitement séparée, et l'on notera avec soin la plante nourriciére. Quant à la préparation des Hémiptères, on pique les espèces de grosseur ordinaire et moyenne sur le milieu du corium · droit; quand cela n'est pas possible, et seulement dans ce cas, sur le milieu du corselet. Comme les Hémiptères ainsi piqués ' se couvrent facilement de vert-de-gris, on doit se servir de préférence des épingles de Vienne noires laquées; je me sers depuis 40 ans de ces épingles et m'en suis toujours bien trouve. Les petits Hémiptères pour lesquels les plus lines épingles (N• 0/l) sont dejà trop fortes, seront piqués avec du fil d’argent ` et fixés sur des morceaux de moëlle de sureau, qu’on pique ensuite avec des épingles de moyenne grosseur. Cette méthode ` 'est, avec un peu d'habitude, très-facile et très-expéditive, et est bien préférable. à tous les points de vue, au collage. L'exa· men des parties buccales, des pièces de l’abdomen et des organes sexuels est , pour la détermination des Hémiptères , d'une grande importance, indispensable même chez les Psyllides et les Cicadines. Par le collage toutes ces parties caractéristiques se trouvent ruasqnées, et la détermination rendue impossible; en piquaut,au contraire, on rend l’insccte visible sur toutes ses . ` »—
... QQ ... faces. Dans certains cas, quand le corps se trouvera trop de- A formé par ce mode de préparation, on pourra coller, comme des! le cas pour la plupart des Tingides. Peu à peu cependant, l’habitude apprendra à piquer les Tingides, sans en déformer ni altérer la structure. · Nous avons à lutter avec des dillicultés plus sérieuses pour la préparation des Aphides et des Coccides; nous ne connais- sons encore aucun moyen d’assurer d'une façon satisfai- sante la conservation de ces petits animaux dont le corps est si _ délicat et si mou. Quelques femelles parmi les Coccides ont le dos assez résistant et on peut les conserver à sec dans les col- lections avec la feuille ou le morceau d'écorce sur lesquels elles se trouvaient. Quant aux autres especes de Coccides, d'Aphides, elles scdcssechent, bientot après la mort, d'une façon tellement compléte qu’elles sont méconnaissables. On ne peut donc les décrire que d'aprés des exemplaires vivants. On peut cependant essayer de les mettre dans l'alcoo| ou leurs formes s'altèrent moins vite. Quant aux individus ailés, on peut les piquer par un lil d'argent, ce qui permetde conserver les ailes intactes. Trad. par il. Dunois. . CHRONIQUE ET FAITS DIVERS. La Maladie du Saumon. — Un grand nombre de saumons ont l succombé, cette année, dans les eaux anglaises, à une maladie sur laquelle M. Worthington Smith a donné quelques détails, - dans le Gardenefs Chronicle. Cette maladie, de nature parasi- tique, est tout bonnement la moississure blanchâtre bien connue de tous ceux qui entretiennent des aquariums, et que les ' mycologistes ontnommée la Sapmlegnia feraa:. Les Saprolégniées I sont des plantes tres-voisines des Péronosporées, auxquelles on 4 V attribue la maladie de la pomme de terre. La•Saprolegnia feras: forme une sorte de duvet, qui envahit promptement le corps l ` - l 1 I
— 95 — ' des animaux noyés, et particulièrement des mouches et des petits poissons morts et flottant sur l’oau.Le champignon atteint plus rarement les poissons vivants, et il faut probablement attribuer à la douceur exceptionnelle de l'hiver dernier , l'excessive multiplication des Saprolégniées. Dans le poisson attaqué, la queue, les nageoires et la téte paraissent recouvertes d’un duvet cotonneux blanchâtre, qui se montre, au microscope, composé de filaments hyalins, très-peu rameux, et renfermant de très-petits granules. ll semble que ce duvet s'enlèverait facilement, mais on s'aperçoit bientôt en le . frottant, que les écailles et les organes auxquels il adhère sont comme pourris. Le champignon finit par obstruer les ouïes du poisson, dont il cause ainsi la mort. ll paraît que cette moissis· _ sure ne peut vivre dans l’eau saumâtre ou salée, et que l’emp|oi · de l'acide chlorhydrique pourrait en arréter le développement. R. Vroxt. G0liliESPONI)ANCB. (L. 30.) — Les Criocëres. — .|’ai trouvé au mois de mars dernier une quantité de criocères (Crioceris asparagi) sous les écorces de dif- férents eeps de vignes. Cet habitat hivernal a-t-il déjà été observé ? Et puis, ces coléoptères étaient-ils là seulement en attendant le moment favorable d’aller se jeter sur un plant voisin d'asperges 7 —- Un enfant vient de pratiquer sous mes yeux une expérience intéressante. Remar- quant de jolis insectes rouges sur le lis (Crioceris merdigera), il les saisissait entre les doigts pour les exciter it chanter, et les plaçalt ensuite par terre pour les faire marcher jusqu’au moment où ils s’en- volaient. Croyez—vous qu’ils prenaient alors leur essor dans les airs? Non. lls retournaient tout bonnement a leur plante préférée. N’y a·t-il point là une preuve de l'instinct merveilleux choz les insectes ou bien une conséquence de la puissance de leur appareil olfactif ? Les Rhinocéros. — Au mois de janvier, j’ai recueilli sous la menue paille d’avoine, dans une grunge 40 couples d’0rycles nasfcornfs vivant en famille. ll y avait aussi une de leurs grasses larves : ce qui me prouve que là ils avaient dû se métamorphoser en insectes parfaits. Voila de terribles ravageurs des cultures sous couches, _ · ai
_ - 96 - Oaologîe. — L’on vient de me remettre un œuf de la grosseur d’un œuf de pigeon, renfermant sous une pellicule mince une couche albu- Q · mineuse, dans laquelle tlottait, au lieu du jaune, un autre œuf de la grosseur d’une noisette. Celui-ci contenait encore de l’alhumen, et les ° chalazes adhéraient fortement à la membrane qui l’enveloppait. C'est la un nouveau cas de tératologie embryogéniquc. · La lucas, Thézy (Somme). (L. 34.)- Le Rhynchites alliariaz. — Les fraisiers de la commune de Plougastel (Finistère) sont ravagés cette année par un petit curcu- lionide qui n’avait été considéré jusqu’ici que comme l’ennemi des arbres fruitiers, la terreur des pépiniéristes. C’est le Rhynchitr: al- liariœ (Payk), interpunclatus (Steph.), megacephalwr (Germ.). Ce petit charançon s’est abattu sur les champs de fraises à l'instar des sauterelles en Egypte et du phylloxera sur la vigne. C’est un véritable fléau pour le pays qui cultive la fraise sur une grande échelle et en vend chaque année pour des millions. D' A. ne Litsetsuc, Médecin de l'Ho:pice civil de Brest. ` (Q, 29 V) — Un propriétaire qui cultive un champ d’osiers de 82 ares et voit ce champ menacé d’une dévastation compléte par lesravages de la Plsratora vulgatissima, soit à l’état parfait, soit à l’état de larve, demande s'il existe uu moyen pratique d’éloigner ou de détruire cet insecte. ll a essayé, sans aucun succès, beaucoup de procédés connus : l'arrosage avec l’eau de chaux, l’eau fortement salée et le pétrole étendu d’eau. (Le Journal dblmiens, dans son n° du 49 mai, a signalé ces ravages, produits dans une oseraie, il Marcelcave. La Société Lin- néenne, consultée à ce sujet, ne connait malheureusement pas de procédé de destruction véritablement eflicace. Elle prie ses correspon- danta de lui signaler les moyens qu’ils ont déjà employé avec succés.) Séance générale, le Samedi 8 juin, 4878, à 8 li. du soir. Sections de Botanique, Séance le Jeudi 43 juin, à 4 h. 4 /2. Section de Géologie, Séance le Jeudi 43 juin, a 3 h. 4|2. Le Rédacteur en chef: R. VION. Amiens. —- Imp. Dauvrrns-Lsuosn, rue des Rebuissons, 30. É
I I I `IETE LINNEENNE Nllllll FRANCE llll lll L1 · BULLETIN MENSUEL. N° 73.- 1** Juillet 1878. — 7• Année. — 'I`. IV Anussna: Les Ouvrages. Manuscrits et Communications intéressant la rédaction du Bulletin, à M. René Vion, rue Voiture, 8, à Amiens. Les demandes d’Ahonnement et les Cotisations (en timbres·poste), à M. Edmond Dsuisv, Trésorier, rue Neuve, 40, Amiens. Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est adressé aux Sociétés senentntiques par voie d’échange. Prix de l’abonnemeut, 3 fr. par an (2 lr. pour les Eeclésiastiques, les Instituteurs et les Institutrioes). SOMMAIRE. — Séance du 44 mars ; Ouvrages reçus, p. 97. — Promenade de la Hotoie; observations par M. Alph. Lefebvre, p. 99. —— Un Fleuve sous-marin dans la Manche, p. 402. - Flore locale, plantes rares, par M. F. Debray, p. 405. - Un Hémiptère utile, par M. R. Vion, p. 106. — Chronique et Faits divers, par M. R. Vion, p. 407. — Bibliographie, par le Président de la Société, p. 409. - Correspondance ; Séances, p. 412. EXTRAIT DES Pll0CÈ8·VEllBAUll. ` same: nu 11 nas 1878. — Ouvrages reçus : Département de la Somme. - Conseil général. - Session d’A0tit 1877. — Rapport du Préfet et Procès-verbaux des Séances du Conseil. - Amiens. 1877. Sorel. 1 vol. in-8·. Département de la Somme.- Conseil général. - Session de - Décembre 1877. — Procès-verbaux des délibérations.- Amiens. 1878. Sorel. 1 vol. in-8*. 7• assis. 73 ‘
.. gg .. ‘ Report of the Commissioner of Agriculture on the operations of the Department for the year I876. — Washington'. I877. Government printing ofiice. I vol. in—8°. Pl. Bulletin de la Soc. Industrielle d’Amiens. Tome XVI, liv. 2. A Société centrale d’Agriculture, d'lIorticu|ture et d’Aeclima- î tation de Nice et des Alpes-Maritimes. Bull. 70*. 1 Bulletin de la Société d'Apiculture de la Somme, n• I0. . Bulletin du Comicc agricole d'Amiens, n·· 149-I50. Bulletin de la Société Industrielle et Agricole d'Angers, 3• et 4• trim. I877. . Bulletin dela Société d’Apiculture de l'Aube, n· 43. Annales de la Société d’Agricultnre, Sciences et Arts dela Dordogne. I878. Mars. · Association scientifique de France, Bulletins 544, 545, 546, 547, 548. ` Bulletin du Comicc d’Abbevillc, n° 4. Société ·d’Agriculture, Sciences et Arts de Valenciennes. i Revue, n·•• I-2. D ï Bulletino della Societa Entomologica italiana. I878. Trim. I. Bulletin de la Société d'lIistoire naturelle de Toulouse. I877- I878, fasc. I. Bulletino della Societa adrîatica di Scienze naturali in Trieste. Vol. Ill, n¤ 3. _ Société entomologique de Belgique, Compte rendu, n° 50. L'Apiculteur, n° 5. · _ Bulletin de la Société belge de Microscopie, n• 6. Feuille des Jeunes Naturalistes, n°• 90-9I, Journal de Photographie. I878, n° I. Bulletin d’lnsecto|ogie agricole, n° 4. Annales de la Société horticole, vigneronne et forestière, à Troyes, n• 60. Bulletin de la Société d’Etudes des Sciences naturelles de Nimes, n° 2. · B Petit Bulletin de la Société d'Horticulture de Montdidier, n•8.
— 99 — ' Kaiserliche Akademie der Wissenschaften in Wien. - . Sitzung, n° 10-H. Annales de la Société d’Agriculture, lndustrie, Sciences, Arts et.Belles-Lettres du département de la Loire. Tome XXI. Promenade de la Hotoie. Dans la Séance du Conseil municipal du 42 avril dernier, notre collègue, M. Alphonse Lefebvre a présenté les considérations suivantes, au sujet d’un rapport de Commission concluant à la modilîcation et · à Pembellissement de la promenade de la Hotoie. Messieurs,. ' Je demande à dire quelques mots sur le projet de notre col- ' lègue, M. Beauvais. Cette magnifique promenade de la Hotoie serait bien plus agréable si elle était peuplée d’oiseaux chan- teurs, qui sont, en même temps, insectivores. Quefaut-il pour attirer ces hôtes charmants des bois et des jardins? Il faut des bosquets, c’est précisément ce qui manque à la Hotoie. Plantons donc des arbres produisant des baies recherchées ' par les merles et les grives qui se nourrissent aussi, en grande partie, d'insectcs. Les sorbiers, buissons ardents,aubépines, etc., garnis de leurs fruits, sont d’ailleurs d’un très-bel effet orne- mental. En formant des massifs épais d’arbrisseaux, vous donnerez asile aux rossignols, fauvettes, rouges-gorges, mésanges. Tous ces oiseaux qu'il est si agréable d'entendre et de voir voltiger, ° nous rendront de grands services en détruisant des quantités considérables d'insectes nuisibles. Un oiseau qu'il serait désirable de voir élire domicile à la Hotoie, c’est le coucou, ou le loriot, qui serait peut être encore d’nne acclimatation plus facile. L’un ou I'autre ferait particu- Iièrement la guerre à ce terrible Bambia: 'dispar, dont la _ chenille s'est si prodigieusement multpliée dans notre belle
.. 500 - promenade, que toutes les feuilles de tilleuls ont, à diverses · reprises, disparu sous |’action de leurs infatigables mandibules. La question de la destruction de cet insecte qui faisait fuir tous les promeneurs, a été étudiée; mais nous sommes impuis- sants à le combattre et nous devons confier ce soin aux auxi- liaires que nous rencontrons dans la nature : à l’ichneumon parasite de cette chenille, et aux oiseaux qui mangent les pa- pillons et les chrysalides. L'idée de transformer en squares les quinconces de la Hotoie, n'est pas nouvelle. Dans uu rapport adressé le I2 jan- ' vier l873 à M. Dauphin`, alors maire, M; le comte de Gomer ‘ fait connaitre les opinions émises par les Membres de la Com- mission de la Société d'horticuIture de Picardie chargée d'étu- dier les mesures à prendre pour maintenir en hon état la plantation de la Hotoie. · En ce qui concerne les quinconces de marronniers, MM. Gus- tave d’Hangest, Dumont-Carment et de Beaussire, étaient tout _ à fait favorables à la proposition qui vous est soumise aujour- 1 d’hui. q Quant à moi, je vous propose, non de faire des squares, mais simplement de créer des bosquets. Après avoir abattu et enlevé les marronniers, on transporte- rait dans les quinconces toutes les terres provenant des cons- tructions de caves, de fouilles pour fondations ou nivellements, destinées aux décharges publiques, mais on n’admettraitpas les matériaux provenant de démolitions ou autres ne pouvant convenir aux plantations projetées. On y déposerait également le produit du curage des égouts ou rivières assez rapprochés pour que le transport en puisse être opéré sans occasionner des frais trop considérables. Je vous feraioremarquer, en passant, que le ruisseau qui entoure le jardin de la petite Hotoie, présente, en ce moment, un aspect hideux. D'un côté, un mince filet d’eau coule au milieu d’une masse de vase; de l’autre, on n’y voit qu’une
.. mg ... fange infecte. Les ruisseaux voisins ne sont guère en meilleur état d’entretien. Enlever cette boue ne serait pas dn luxe, l’hygiène le commande. Transportée dans les carrés à com- bler, elle serait bientôt sèche, et non·seulement ne serait plus nuisible, mais deviendrait très·précieuse pour les plantations à faire. Les carrés étant remplis ainsi, lorsque l’époque favorable serait venue on planterait sur leurs bords une haie vive protégée provisoirement par une haie en lattes. — Puis tout l’espace encadré serait converti en bosquets, dans lesquels on ménagerait quelques allées. Pas de pelouse, pas de massifs de fleurs ; donc ` la plantation faite, presque pas d'entretien. Les fleurs ont leur · place marquée à la petite Hotoie. Ces enclos seraient munis d'une seule porte tournée vers la grande allée du milieu de la Ilotoie; on pourrait ainsi en in- terdire l'accès au public quand on le jugerait convenable,tout en empêchant les animaux d’y exercer des ravages. Je demande que la plantation soit composée, en majeure par- tie, d’arbres, arbrisseaux et arbustes à feuilles caduques ou persistantes, portant des graines ou baies dont les oiseaux font leur nourriture. De cette façon, ils ne seront pas forcés de sîéloigner, ou condamnés à mourir de faim quand les insectes deviendront rares. _ On peut former de jolis massifs d’arbrisseaux toujours verts. _ Parmi ceux qui perdent leurs feuilles l’hiver, il en est qui restent chargés de fruits pendant plusieurs mois. Les uns sont rouges, d'autres sont jaunes, oranges, bleus, noirs, violets ou blancs. D'autres arbres varient dans la couleur ou la forme de leur feuillage ou de leurs fleurs, ce qui permet d’obtenir un coup d'œil agréable, tout en faisant une chose utile. L · ‘ .l’espère, Messieurs, qu'au moment où toutle monde, depuis le ministre jusqu’à l'instituteur, comprend la gravité des dom- mages que les plus petits insectes peuvent causer à l’agricul·- ture et où chacun reconnait que le meilleur moyen d'arréter L
ces dégâts consiste à protéger les oiseaux et à favoriser leur E `multiplication, j’espère, dis-je, que vous voudrez bien prendre ! en considération les observations que je viens d’avoir l’honneur de vous présenter. Alph. Lnrnnvne. Un Fleuve sous·ma1·in dans la Manche. Tout le monde a entendu parler des grands projets suscités depuis quelques années par le besoin d'établir des relations de plus en plus rapides et directes entre la France et l‘Angleterrc : tunnel sous-marin, pont gigantesque entre les deux rives du détroit du Pas-de·Calais, bateaux porte-trains de M.Dupuy-de- Lôme, etc., ete. A coté de ces innovations sur lesquelles l'avenir aura à nous édifier, nous avons vu surgir des projets d'une exécution plus facile et plus pratique, tels que Vamélioration de ' nos ports de la Manche, du Havre à Dunkerque, et enlin la création projetée d'un port~en eau profonde à Boulogne, à l’0uest du port actuel. La longue étude à laquelle ont donné lieu les divers projets tant dc la part des Ponts-et—Chaussées que de celle des ingé- nieurs hydrographes de la marine, a fourni une foule de données intéressantes sur le régime du détroit du Pas·de- Calais, sur sa structure géologique, sur le plus ou moins de stabilité de nos côtes, sur l’action des courants produits par la rencontre des eaux de la Manclie et de la mer du Nord, · comme sur l'cll`et des marées dans nos différents ports septen- trionaux. ' Une remarque générale à faire à propos du détroit c’est que, par suite de l’étroitesse du canal à travers lequel s'établit la communication des deux mers, les parois de ce canal de jonction sont violemment corrodées et se présentent des deux côtés sous la forme de falaises à pic; en outre, les sondages · faits, en t875 et i876, à travers le canal, ont montré que par- L · D ¤·""i
- i03 - ~ tout, au fond de la mer, dans des profondeurs de fi0à 70 mètres, I le sol naturel était débarrassé de tout dépôt. ï " Ã A côté de ce phénomène général de lavage pour ainsi dire I du sol, on a observé d’autres faits particuliers qui s’y rattachent et dont le plus intéressant est celui qui a été décrit par M.l’In· génieur en chef des Ponts-et-Chaussées Stœcklin, dans un rapport qui vient d’étre publié à |'occasion de la présentation du projet de loi relatif au nouveau port de Boulogne. M. Stœcklin, qui a cu à examiner, par ordre du gouverne- ment, l'hypothèse de |’ensablement des passes et de l'envase· ment à l’intérieur du nouveau port, a résumé ses conclusions dans les termes suivants . c L’étude que j’ai faite du régime _de la côte et dela mer devant Boulogne, m’a conduit à l’opinion que tous les faits observés s`expliquent d’une façon simple et raisonnable, en envisageant la côte de Boulogne comme la rive concave, et par conséquent corrodéc, d'un grand fleuve qui coule alter- natlvement du sud au nord et du nord au sud. Au droit de Boulogne, la corrosion, bien visible, du reste, par l’aspect des falaises, s'est trouvée arrêtée, ou, mieux, retardée par une grande résistance des bancs de roche dure qui forment les caps de l'Heurt et de la Crèche. L’anse au·devant de Boulogne · ne serait plus, dès lors, une baie destinée à se combler, mais une baie en formation, et la plage n’est pas un amas de sable sans fond, mais une falaise sous—marine, irrégulière comme les bancs dont elle est formée, et simplement recouverte, sur l'es· tran et sur le talus vers le large, d’une couche plus ou moins épaisse de sable voyageant du sud au nord. Dès lors, un port ` qui créerait sur la côte une saillie, un cap, comme ceux de ` I'Hcurt et de la Crèche, aurait ses passes continuellement ba- . _ layécs par le courant longitudinal, si l'on a soin de placer ses ' passes, et par conséquent la digue du large, au bord de ce courant. » ‘ Ajoutons çnfin que, dans une note savante que nous nous J I ` I il
... QM .. bornons a signaler, l'éminent spécialiste considère le courant alternatif existant dans le détroit du Pas·de-Calais comme « le résultat direct de la percée du détroit. » D’après M. Stœclrlin, en ellet, il existe en face du port _ actuel de Boulogne un courant énergique et alternatif qui va parallèlement à la côte, entre celle—ci et le banc appelé par les marins bassure de Baas, et qui se comporte en réalité, comme un véritable fleuve côtier dont l'action est indépendante de celle des marées. Ce phénomène, tout local, explique comment, depuis 1794, date du dernier relevé de cette partie de la cote, les « fonds généraux de Boulogne ¤ sont restés stationnaires: comment aussi, depuis 1835, on voit le sable, les graviers, les coquilles, occuper à peu près les mêmes régions. · L’honorable ingénieur que nous venons de citer a constaté que le courant parallèle à la cote et qui va alternativementdu sud au nord etdu nord au sud ne concorde pas avec le mouve- ment de la marée, car le courant montant (du sud au nord) ne ` commence que trois heures après l’heure de la basse mer et per- siste trois heures après la haute mer zson maximum de vitesse, qui dépasse trois nœuds ou 1 m. 50 par seconde, correspond à peu près à l’étale de haute mer ; pour le courant descendant, , (du nord au sud) le maximum de vitesse qui est de deux nœuds ou de deux nœuds et demi correspond à l’étale de basse mer. On comprend l'intérét que de semblables découvertes peuvent avoir pour l’étude de la distribution géographique des animaux des côtes du Boulonnais. Nous ne connaissons du travail de M. Stœcklin que les extraits précédents publiés par l’Echo du l Nord du 16 janvier l878. Nous espérons obtenir communication du Mémoire de l'éminent ingénieur, cela nous permettra de mieux apprécier l'importance de ce grand courant sous·marin · au point de vue des recherches zoologiques que nous avons en- 4 treprises depuis plusieurs années sur la faune du littoral-nord ; de la France. (Bulletin sctentifquc du département du Nord.) *
- [05 .. CONTRIBUTIONS A LA FLORE LOCALE uunnonisnions mus 1.1: nirsnnusnr nu 1877. rnzmrns nus. Anemone pulsalilla, L. Bois entre Prousel et Fossemanant. Barbarca slricla, Andr. Bois de Fossemanant. Melilolus leucanlha, Koch. Talus du chemin de fer à Montières. Lalhyruscylvestris, L. Bois entre Prousel et Fossemanant; bois de Prousel. U J a Gcum rivale, L. marais de Lœuilly. A Sorbus Ialifolia, Pers. (Plante nouvelle pour le département). Bois de Fossemanant, de Prousel. Scdum lelcphium, L. Bois des Derrièrcs, à Hallencourt. ' Valerianella auricula, D. C. Champs de Fossemanant. · Ajuga gemvmsis, L. Bois de Prousel, de Fossemanant. Veronica leucrium, L: Bois de Fossemanant. Rhinanlhur hirsuta, Lmk. Marais de Lœuilly. Odontitcs rubra, Pers. à lleurs blanches. Amiens, route V de Vignacourt. . Lithospcrmum offîcinalo, L. Bois de Fossemanant. · Orobanche Galii, Duby. Bois entre Prousel et Fossemanant. Rumca: palustris, Smith. Camon, derrière l’étang de Clermont. Orchîs mascula, L. Bois des Derrières, à Hallencourt. · Orchis incamala, L. Marais de Lœuilly. Neotlia nidus avis, Rich. Bois de Fossemanant. , F. Dean!.
·- [06 ... · Un Hémiptüre utile. L M. Albert Müller, directeur de la Station entomologique de Bâle, a inséré dans les Transactions dela Société entomologique de Londres une intéressante notice sur la maniere dont les ravages d’une larve dïlyménoptères, le Ncmatus ochrac¢us,sont arrétés par un hémiptère : le Picromcrus bidons. Se promenant aux environs de Shirley, M. A. Müller re- ` marqua un buisson de saule (Salix cinerco) entiérement dévasté par des larves de Nematus. Les branches supérieures avaient ` été complètement dépouillées de leurs feuilles,et ne présentaient plus que les nervures qui avaient résisté aux délicates maudi- bules de la larve rongeuse. Des milliers de ces larves se tenaient sur les feuilles des branchesinférieures du saule; cramponnées Y aux bords latéraux de chaque feuille, elles imprimaient, à la moindre agitation de l'arbuste, une rapide secousse à la moitié postérieure de leur corps, qui venait fouetter l'air en tous sens. En les prenant, on pouvait immédiatement percevoir une odeur fétide. En examinant de plus près, M. Müller constata qu’une espèce I _ d’Hémiptère, le Picromerus bidcns se repaissait du sue de ces larves, et, à en juger par le grand nombre de corps desséchés qui gisnient sous le buisson, ce massacre durait depuis plusieurs _ jours. On voyait les bémiptères grimper à la lilele long des branches les plus attaquées. M. Müller emporta chez lui quelques-uns de ces hémiptères, ainsi que des branches garnies de larves, pour les étudier plus à loisir. Il vit le Picromerus enfoncer sa trompe au milieu de la partie inférieure de la larve, qu'il maintenait avec ses pattes antérieures. Elle résistait d’abord, mais en moins d`un quart d’heure, elle était devenue immobile, et partiellement vidée de son suc. Ullémiptère, pressant le corps avec ses pattes anté- rieures, retira son rostre, qu'il nettoya soigneusement en le
— I07 — faisant passer entre ses tarses; il netteya également ses an- I tenues en les faisant passer dans une échancruredes tibias i. antérieurs. En quatre jonrs, le Picromerus suça le corps de 36 larves. Dès qu’u·ne larve était morte, |’hémiptère la quittait, paraissant ainsi ne plus trouver le même attrait à se repaltre sur le cadavre de sa proie. - Certains mouvements des au- tennes etde l'artiele terminal du rostre ont paru à M. Muller Yexpression chez le Pieromerus d'u·ne veritable jouissance de . gourmet. - On voitcombien nous avons tort d'envelopper tous , les Hémiptères dans un même sentiment de répulsion. R. V. _ (lllIi0Nl0IlE ET FAITS DIVERS. . La Nourriture des Hareugs. — La nourriture des harengs péchés dans la Mer du Nord et dans la Baltique, consiste prin- cipalement, d'après M. Mobius, en petits crustacés de I’ordre ‘ des Copépodes. Presque tous les harengs provenant de la baie de Kiel, et qui ont eté ouverts par M. ,Mobius, avaient leur estomac rempli de Copépodes, appartenant presque exclusive- ment à une seule espèce, le Temora longicornis. Chaque hareng en renlermait de 20,000 à 60,000. C'est donc par milliards qu'il faut compter le nombre des Copépodes absorbés par les _ ' harengs. Intelligence des Hirondelles. —— Un fermier des environs de Lancastre a observé dernièrement une preuve remarquable d’intelligence chez ces oiseaux. Un couple de martinets cons- truisait tranquillement son nid dans une caisse. En leur absence, un chat·huant s'empara de la boîte, et en défendit l’entrée aux martinets. Ceu x-ci, pris au dépourvu,paru rent fort embarrassés, et ne tardèrent pas à s'eufuir, comme s'ils abandennaicnt le · terrain. - Il n'en etait rien, cependant; ils revinrent bientôt, avec une armée de leurs compagnons, et tous se mettant à . J
— 108 - ‘ l’œuvre, murérent avec de la boue l'onverture de la boite. Le î chat-huant_y fut trouvé mort quelques jours après. 2 Ulnstinct des Fourmis — Le Professeur Leidy vient d’ohserver une preuve remarquable du développement de l'instinct chez les fourmis. On réparait une maison qu’il allait habiter; ayant remarqué qu’un morceau de pain, laissé par les ouvriers, était couvert de fourmis rouges, il eut l’idée de s'assurer si la maison n’était pas infestée de ces insectes, et plaça dans chaque appar- i tement un morceau de pâtisserie. Le lendemain, à midi, tout I ' était recouvert de fourmis rouges. Il en débarrassa les morceaux v de biscuiten les secouant dans un vase plein d’essence de téré- . benthine, et remit les appâts en place. Le soir, les fourmis î avaient de nouveau tout envahi._ll en fut de même pendant ‘ trois jours, toutefois, le nombre des fourmis avait grandement , diminué, et le quatrième jour, il n’en vint plus aucune. Il pou- vait se croire délivré de ce fléau domestique ; mais,ayant aperçu I quelques fourmis dans le grenier, sur des cadavres de mouches, l il supposa que le biscuitavait pu finir parexciter leur méfiance, et il mità la place de petits morceaux de lard. Cette manœuvre eut un succès complet, et, pendant plusieurs jours, le lard attira de nombreuses fourmis, que M. Leidy détruisit facilement. A son tour, le lard finit par n’exercer plus d’attraction sur les ' fourmis; mais le fromage réussit parfaitement à les attirer. ' Ensuite, le professeur Leidy essaya des cadavres de sauterelles. · Le nombre des fourmis décroissait visiblement, et la maison en fut enfin complètement débarrassée. N’y a·t·il pas là plus que de |’instinct, et les fourmis ne se sont-elles pas montrées capables de raisonner, et de s’instruire par Vexpérience? ` Un Filaire monstre. — Les Nématoïdcs ou vers filiformes olïrent un sujet d’études qui est loin d'être épuisé. La plupart de ces vers sont entozoaires, c’est-à-dire qu'ils vivent en para- sites dans l’intérieur du corps d’animaux ou même d’insectes. Mais d’autres se rencontrent à l’état libre dans les eaux des
· — l09 - étangs ou des fossés, tel est le Gordius qui doit son nom à ce qu’on le trouve souvent en petites masses lormées d'un lilament replié sur lui-même, et constituant une sorte de nœud inextri- cable. Telles sont les diverses espèces de Fitaria, qui, libres peut-étre pendant une partie de leur existence sont de redou- ` tables parasites de l'h0mme. Les Filaires atteignent quelquefois une dimension de plusieurs mètres. Nous ne croyons pas cepen- dant qu'on en aitjamais pris un exemplaire aussi gigantesque que celui dont la capture nous a été signalée par M. Barbier, de Boves. ll a trouvé, il y a quelques mois, dans un des ruis- seaux dn marais de Fortmanoir, près vl'Aniiens, un de ces lila— _ ments vivants, remplissant toutes les mailles d'un filet de pêche; on peut évaluer la longueur totale de cet étrang animal à plus de cinquante mètres. René Viou. BlBLl0GRAPlllE · , Par lc Président dc la Société. Les Mémoires de la Société d’Hist0irc naturelle dc Boston, vol. 1i.Partie IV, n° 5, contiennentune étude de M. Hyatt sur les éponges de l'Amérique du Nord, avec des remarques sur les espèces étrangères. Je ne vous parlerai pomt de la partie phy- siologique sur laquelle je suis incompétent, mais j’ai lu avec un interêt que partageront assurément ceux qui feront comme moi, ce qui concerne l'habitat, la pêche et le commerce des éponges. Je vous signalerai également la perfection des photo- ` ` tographies qui accompagnent ce travail. ‘ Les bulletins de la méme Compagnie renferment des notes de ` M. Scudder, sur les Forficulaires et un catalogue des espèces déjà décrites. M. Morrison y décrit quelques Noctuolles nou- velles de l'Amérique du Nord ; M. Grote, quelques Noctuelles de la Floride. M. Niles y démontre l’action géologique de la pression latéralepar certains mouvements de rochers. Ces mani- festations qu’il a observées dans des conditions géographiques et géologiques dillérentes le conduisent à cette conclusion que
- îà%l ' — HO - · ce ne son' point des cas accidentels, mais qu’elles sont dues à une force réelle qui, si elle n'était arrêtée par la rigidité des rochers, aurait encore une energie suliisante pour former des monticules et des montagnes. · Je renvoie aux géologues les bulletins pour 1876 de l’Aca- demie des Sciences naturelles dc Philadelphie, ils y trouveront de nombreuses notices. Lcs botanistcs y trouveront quelques notes; les éntomologistes un rapport sur les insectes que l'expo· sition internationale de Philadelphie avait apportés. — M. Bleeker poursuit, dans les Archives néerlandaises, ses recherches ichthyologiques, et termine sa révision des Peiches. Les notes inycologiques de M. Oudemans méritent . toute l’attention de ceux qui s’occuperont des champignons · qu'on est convenu d’appeler imparlaits. M. Oudemans étudie le genre Ascospora de la famille des Pyrénomycétes et montre qu’ils doivent ètre considérés comme l'état immûr d’autres champignons qui n'ont point acquis tout leur développement. ·Une étude de M. Rouwenholï sur les causes des l'orines anor- males des plantes qui croissent dans l’obscurité, mérite égale- ment de vous être citée. .l'en dirai autant des recherches de ` M. Moll, sur l’origine du carbone des Plantes. Dans les annales de la Société cntomologique de Belgique, M. Candeze, à propos d’une brochure sur le Doryphora, publiée par le Ministre de l'lntérieur, analogue à la circulaire de notre Ministre de l’Agriculture sans doute, tout en applaudissant au zèle qu'on apporte à prémunir le pays contre l'invasion possible de ce destructeur, considère cette crainte comme fort exagérée. Les pommes de terre n'ont point tellement souliert que le prix en ait augmenté sur les marchés de New-York et de Philadel- phie. A Saint·Louis seulement le prix s'est élevé, et c'est la ville où réside M. Riley, Ventomologiste americain, qui a le plus fait la guerre au Doryphora; et ce n’est point par suite des ravages de l'insecte, mais par la suppression de la culture, , ' bien des lermiers elfrayés n'osant plus planter de pommes de terre, que le renchérissement a eu lieu. Il blâme également l’emploi du vert de Paris pour détruire le Doryphora. -Ceux de vous qui s’occupent de recherches microscopiques trouveront dans le_Bulletin de la Société belge de microscopie une excellente instruction de M. ltodrich, pour la préparation dû! insectes, araignées et crustacés qu’ils voudront examiner.
— lil - - Dans le Bulletin de la Société entomologique italienne, M. A. Spagnolini fait connaitre les Libellules qu’il a recueillies aux environs de Constantinople, et M. Stefanetti des recherches ' sur la conservation de ces insectes dont, on le sait, les couleurs disparaissent généralement après la dessiceation. _ ' -La Feuille des jeunes naturalistes contient la fin de la leçon de M. Olivier sur Vorganographie des liehens, des résultats de chasses et des communications dont nos entomolo· gistes pourront faire leur profit. l -— Vous remarquerez dans le Bulletin de la Société d`étude des sciences naturelles de Ntmes, une note de M. Vanden Broeck sur les foramnifères du littoral du Gard. — Sous le titre de Un problème à propos de Poissons, les Annales de la Société d' agriculture de la Dordogne, publient une lettre de M. de la Blanehère relative à la production de Poissons dans les eaux fermées,qui me parait des plus logiques. Le Bulletin de l’Association scienttfque de France vous don- nera l’histoire, par M. Max Cornu, du Phylloxera et de ses ravages 2 n° 536. — J’ai lu avec grand plaisir dans le Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen, l’analyse présentée par M. Bnutillier, d’un mémoire de M. de Bouteville sur l'extinc- tion des variétés végétales propagées par division, dans lequel ce savant démontre que tous les êtres organisés, sans excep- tion, sont soumis à une seule et même loi qui exige, pour leur conservation, le renouvellement; à intervalles plus ou moins éloignés, par la génération sexuelle. - Je recommande aux botanistes le tome xx•des Mémoires de la Société des sciences naturelles de Cherbourg. Ils auront à nous rendre compte des recherches de M. de Janczewski, sur le déve- · loppement des bourgeons dans les Prèles et du cystocarpe dans les Floridées ;comme aussi du remarquable travail de M. Jouan sur les plantes industrielles de l'0céanie. J. Gnnmsn. ' ‘ L
l — H2 - C0llllESPONl)ANCE. _ · _ (R. 29.) - On pourrait peut-être employer , pour débarrasser l'oseraie de Marcelcave (Voir Bull. Juin, p. 96), de la Phratora vulgatiasfma, un appareil analogue à celui de M. Badoux, que je vois signalé dans le n° de Juin du Magasin Plttoresque. Cet appareil con- siste - je transcris littéralement - en une sorte de chariot qui est armé d’une large palette, et que l’on promène le matin à travers les champs. La palette, recevant son mouvement des roues au moyen ' d'une courroie de transmission, secoue les plantes sans les briser, et fait tomber les insectes, encore engourdis, dans un panier ou on les | recueille facilement. ll. Séance générale, le Samedi 43 juillet, 4878, à 8 h. du soir. A Section de Zoologie, Séance le Vendredi 5 juillet, à L lu. Sections de Botanique et de Géologie, Séance le Jeudi V 48 juillet, à 4 lg. Le Rédacteur en Chef : B. VION. Amiens. - Imp. Dsmms-Lsnon, rue des Rsbuissons, 30.
`llllll LINNEENNE Nlllllls ‘ AFHANGE 1 lllî DE ll _ · • · . . , ‘ . air ' BULLETIN MENSUEL. _ ,N° 74. ell" Août 1878. - 7•_Amiée.'-— T. lV Annnssenz Les Ouvrages. Manuscrits et Communications intéressant la rédaction du Bul.lztlt'i,à M. René Vton, rue Voiture, 8, à Amiens. _ Les demandes d’Abonnement et les Cotisations ·(eu Ijmbres~poste), A M. Edmond·Dr·:t.Aav, Trésorier, rue Neuve, 40, Amiens. W A Le Bulletin est envoyé gratuitement xttous les Membres payantes il est adressé aux Sociétés scientiliques par \'0lC`t]'éChZlIlg€. Prix de.l’nbonnemeut, 3 fr. par an (2 fr pour les Ecclésiastiques, les instituteurs et les lnstitutrices). ' · — ` , SOMMAHXE. - Séance du 13 juillet 4878 : Ouyrages reçus, p.'tt3. -— Compte rendu de l’excursion à Péronne, par M. Carpentier, p. lttî. - Contributionsà la Faune locale, par M. 'Carpentier, p. H9. —- Bibliogra- phie, par le Président de la Société. p. H5. — Correspondance, p. 128. · EXTRAIT IJES PROCÈS-VEltBMlX.· m " séance `nu ' l'3 Axuitnnr l8'78. U C " _ C Ouvrages reçus : " il _ Département de la Sommc.;- Conseil général. Session de Décembre 1877. ;— Rapport du Préfet. -—.Aml£!1s. l878. 0.SoreI, L vol. in~8•. _ —, — · Département dc la Somme. —,C0nscil général. -—- Session « d’AvriI l878. - Rapport du Prélct_ct·Pr0oès-verbaux des séances du Conseil. - Amiens. t878. 0. Sorel. 1 vol. in·8•. 7• Annan. 74
· I · I _ -— ill - ' Bulletin du Comics agricole de Iarrondissement d'Amiens.' n• 153-154. Bulletin de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Pau. , 1876-i877. 2• Série. Tome VI'. · Mémoire de la Société Académique de l‘arrondissement de Boulogne-sur·Mer. 'l'ome VI. 1•* fasc. -Tome IX. 1•* tase. L Bulletin dela Société Académique de Boulogne. 1•* Juin 1878. j Bulletin dela Sociétéd'IIorticulturedePicardie. Mars·Avril 1878. Association scientitique de France. Bulletins n•• 553-557. Bulletin du Cotniee d’Abbeville, n• 6. Petit Bulletin de la Société d’Horticultu re de Montdidier, n• 9. Société d’Agrieulture, Sciences ct Arts de Valenciennes. Revue, n• li. ` I L’Apieulœur, n• 7. Bulletin d'lnsectologie agricole, n• 6. Kaiserliche Akademie der Wissenschaften in Wien. — Jahrgang 1878, n•• XII. XIII. XIV. Société entomologique de Belgique, Compte rendu, n• 52. Ã Annales de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la Dordogne, Mai-Juin 1878. , Ã Classification de la période quaternaire en Picardie, par · II. N. de Mercey. î Description de lïnoccruntus lluntclli, par L1. N. de Mercey. Sur des questions concernant les Croupes de la Somme, par ill. N. de Mercey. Note sur les Croupes de la Somme à Ailly·sur-Somme, à I Breilly, li la Chaussée-Tirancourt, etc., par M. N. de Mercey. ‘ Note sur la direction adoptée pour le tracé des Croupes de la carte géologique du département de la Somme, et sur certains rapports entre la structure du sol de la Picardie et celle du Détroit du Pas—de-Calais, par M. N. de Mercey. Le Vétérinaire Praticien. Guide du propriétaire dans l'emploi · de la Pharmacie vétérinaire des campagnes, parh1.Augustinetty. 2* édit. Grasse. 1877.1 vol. in·8•.
· — 115 — Bulletin de la Société d’Etudes des Sciences naturelles de Marseille, 1*• année, n° 1. ‘ · Bulletin de lu Société de Borda-Dax, 2• trimestre, 1878. — Giornale delle Societa di letture e couversatione scientiliche di Genova, fasc. Vl. · L’Union, chronique des Sociétés savantes, 15 Juin 1878. · b Archiv.` der Veieins der Freunde der Naturgescbichte in Mecklenburg, 1877. , ' Rivista scientilieo industriale. 1877. ' Mémoire de la Société Académique de Maine-et—Loire. Tome XXXIII et XXXIV. . · Bulletin de la Société d'Etude des Sciences naturelles de Béziers, 2• année. 1877. Mémoire de l’Académie des Sciencès, des Lettres et des Arts. · d’Amiens, 3• série. IV. · » Remarque et expérience surle développement du tétard de la grenouille rousse qllaua fusca), par Héron Royer. Angers. 1878; Germain et Grassier. in-S• · Bulletin de la Société Belge de Microscopie. n• Vlll. Feuille des Jeunes Naturalistes, n• 93. Compte rendu de l’Exoursi0n du 10 Juin 1.878 ' · à Pèronne. . lfexcursion que la Société Linuéenne organise annuellement le lundi de la Pentecôte a pour but principal de visiter les loca- lités de notre région que leur éloignement empêche d’étre _ ` explorées facilement par les excursionnistes habituels de notre Société. C'est à Péronne que l'excursion de cette année fut décidée. Malheureusement le beau temps indispensable pour Iesoourses des naturalistes faisait défaut depuis plusieurs jours, aussi les membres fidèles au rendez-vous ne furent-ils pas assez nombreux
· , — 1-16 - · · · . pour profiter de la réduction que la Compagnie du chemin de fer du Nord aocorde· à notre Société pour les excursions composées de IO personnes au moins. C’est au nombre de six : Un botaniste, un pisciculleur et quatre entomologistesque nous partîmes par le train de 7 bea res avec un entraînement modéré. La Société Linnéenne, représentée par MM. Gonse pére et fils, Delaby, Michel Dubois, Alphonse Lefebvre et L. Carpentier. fut rejointe à Chaulnes par un de ses membres demeurant à Nesle, · M. Desmarquest. Nos collègues de Péronne, MM . Baudouin et Dermigny, nous attendaient à la gare pour nous souhaiter la bienvenue et nous · accompagner dans notre 'excursion. Nous ne saurions trop les remercier de l'excellcnt accueil qu'ils nous ont fait. M. Gervais d’AIdin, prévenu de notre visite parle Président de la Société Linnéenne, vint se mettre gracieusement à notre É disposition pour nous guider sur le terrain qu’il a exploré autre- fois et nous faire voir la riche collection de coléoptères qu’il a formée et qui contientde précieuses indications sur la faune ' des environs de Péronne. r Le résultatde la journée fut meilleur pour les entomologistes I qu’on ne pouvait l'espércr par un temps pluvieux. Nous nous mettons cn chasse à il heures, en nous dirigeant I vers le bois de Rocogne. Malgré plusieurs ondées successives qui paralysaient nos recherches, nous prenons, dans cette excellente localité, plusieurs bonnes espèces. ·· Sur les conifères : Ànlhaxia nilidula; Mclanopua caslanipes; · Otiorhynchus picipes; Oberea lincaris; Apleropcda ciliata ; Ea:ooo· mus 4-puslulalus. ` Sous les feuilles mortes : Notiophilus aquatùus, bigultalts; Ncbria brsvicollis; Letlrlus spinibarbis; Feronia madida, oualis; Molops lcrricola. En fauchant et sur les arbustes ;'l`apl»·ia nioalis ; Olistbopus rolundatus ; Trccleus minulus; Epurœa obsolcla ; Byturus tomes- — ,
— H7 -— losus ;_Agrioles pilosus; Telephorzis fuscus, lioidus, rufus; Mala- U chius vlridis, margînellus; Anthocomus cqueslris, fascialus; Dasytea cozalis ; `Tricboilcs alvcarius; OEdcm¢m cœmlea, lurida; Stro- phosoniuscoryli; Sitoncs Regcnstcincnsis} Polydrosus scriccus; Phyllobius alneli, pomonœ, betulœ; Phylonomus pltmtaginis ; Limobius dissimilîs; Àpion pomonœ, onopordi, radiolus, rufroslre, violaceum ; Magdalinus alerrimus; Orobitis cyancus ; Ceutdrbyn- clous troglodites ; Cœliodes cxiguus ; Baridius T. album ; Clytltra &»punclata} Cryplodcphalus bipunctatus ; Cltrysomelu fucala, go- minatu; Lino lremulœ; Graplodcra coryli, oleracca ; Psylliodes chalcomcra ; Coccinella oariabilis. _ f A la bordure du bois setrouvent de nombreux grès sous les- quels pullulent des colonies de fourmis.En soulevant ces pierres, nous voyons courir sur la face inférieure: Lomechusa cmargi— _ puta; Hetœrius scsiyuicorms. J °· ‘ ` Nous regrettons que l'absence d'uu crible, et de meilleures I conditions météorologiques ne nous permettent pas de fouiller ces fourmilières où des captures intéressantes sont à faire. Nous prenons séance tenante la résolution de revenir mieux équipés ` pour recueillir les raretés myrmécophiles que nous pressentons. En quittant le bois de Rocogne nous retrouvons notre collègue lll. Gonse qui s’était arrète à Pont-de-Brie où il a observé les plantes rares suivantes zliantinculus lingua L., Cicula oirosœ L., _ Peucedanum palustrc Mœnch., Sium lalifolium L., Stachys Germa- m'cà L',, auxquelles il faut àfouter Elodca banadcnsis Rich, . ègalementabbndantè dans les marécages et fossés à Peronnei M'. Gonse lils prit aussi ‘dans cette localité : Donccia nigra, espèce très-rare autour d’Ainiens. *l · ' " · Pendant ce temps notre collègue M. Lefebvre exploralt entre deux eaùxlest entailles et les fossés près des fortifications. La faune decettelocalité lui parutïassez pauvre, son butin se réduisant aux 'espèces suivantes :`Colymbctes pulvcrosus ,• llybius aler;AN0!e1·us crassicornis; Laccophilus hyaltïma ; Hydroporis pizlusths, ptiboscens. _, ` ’ A ` ' ' , · g
. — U8 — Noos nous dirigeons ensuite vers le marais de .Doingt où nous capturons sur le cresson : Poopluzgus nasturlii ; Ceulorltymxlaus melanarius. En fauchant : Erirltinus oorax; Tychius ptdroslris ; Donqcia simplex, lemme : Phœdon betulo, eocltlcariœ ; Pbralora oilellinw ; Prasocuris aucla ; Galorueu tenellœ; Lupcrus jlavipcs; Crcpidodera ferruginca, aurata; Har- monia impuslulata. Mais les recherches dans cet endroit trop humide deviennent pénibles et nous revenons vers la ville pour explorer les forti- iîcations. _ . En lauclxant sur les talus nous récoltons : Amara oommunis, r trivialis, familiaris; Colon brunneus; Olibrus millefolii; Bra- chypterus pubescens ; Trachys pumila ; Alhous hœmorrhofdalis ; - ' Hordellislma pumila ; Anaspis fronlalîs; Liophlœus uubilus; Sciaphilus muricatu: ~; Silones libialis, lincatus, humeralis ; Tanymecus palliutus ; Phyllobius uniformis; Alophus tnguttalu: ; Phylonomus punclalus, variabilis, tïilincalus; Mecinus pyraster ; i Tanysphyrus lemme; Apion ocrnale, œncum, scniculum ; Rhyn- oluilea œmooirms ; Coryssomerus capucinus ; Tychius 5·punclalus, mliloti ; Cœliodes L-maculalus; Ceutorhynchus floralis, erysimi ; Clylltra cyanca; Cryptocepltalus oiltaluc ; Chrysomela molluginis; Gastmpliysa pvlygoui; Prasocuris beccabungœ; Podagma fus- eioornùi r _ _ Atïbotitl des fosses, nous trouvons une place, à arrosage et ‘ ohtenonspax ce procédé : Elaphrus riparius ,· Dyschirius œneus; $ta;ipLop&us_o¢spcrtinus ; Bombidium lamprox, articulatum, Angli- canum? , ls-guttatum, ln-maculalum ; Tachyusa coarctala ; Ccrcyon |1|¢¢“¢üm ;· llelcrocerus lœvigatus. La journée s'avançant, nous nous bâtons de revenir vers la demeure de M. d’AIdin, où I’examen de sa collection, parfaite- I ment classée et tenue avec soin, complète l'aperçu que nous venons de prendre de la faune de Péronne. M. d'Aldin, voulant suppléer au peu de succèsdenotre chasse, puise dans ses boites de doubles et nous distribue largement des ·
· -= alb'-; raretés qui tout en comblant des vides dâ nos cartons uilus: rappelleront Tagréable journée que nous avons passée dans la societé de cet aimable savant. L. Canrsurrxi A GONTRIBUTIONS A LA FAUNE LOCALE _ J'ai signalé dans la liste suivante mes captures du 00lè0}|IÈ|‘€| nouveaux pour te catalogue du departernentde la Somme, les localités nouvelles des insectes rares, ainsi que les particularités d'habitat et d’epoques non indiquées jusqn'à present. Si tous les entomologistes qui chassent dans le departement, veulent bien faire connaitre leurs observations, on pourra bientot, avec Yensemble de ees renseignements, dresser un supplément au catalogue publie dans le dernier volume de nos Memoires et completer la faune des ooléoptères de notre region. — Les insectes nouveaux sont marqués d'un astérisque. Elaphrus riparius, L. Trouvé une variétil rouge au dunssdeî t ' Quend. Actophorus imperialir, Germ. Février, marais de Fortmanoir, dans les bottes de roseaux. Chlœnius Schranlsi, Duft. St·Valery-sur-Somme. . Licinus deprcssua, Payk. Juillet, Mers, débris vegetaux. ' Badixter humcralelv, Bon. lle Ste Aragone. -· marais dn Pavry. ` Anisodactylus pœciloides, Steph. Saint Valery·sur··Somnrct , _· ` Diaehromus germonur, L. Marais d’llangest·sur-Somme. * Bradycellus oerbusci, Dult. Bois de Rampval. B. hixrpalinus, `Dej. Bois de llampval, sous la'mousse. Harpalus serripes, Sch. Amiens. - Mers. ' ` L
" **921 IL lavitxujsfs, Dej. Saint·Yalery. _ `_ . ,_ _ ‘ _ , F¢g·qn£ainœqualis,·ll1arsh. Baie de Somme, sous les croutesde vase. , J u 4 ._ ' 'F. ocrsicolor, Août. Cayeux-sur-Mer. A · A F. dtligms, Sturm. Février, Mars. Marais de Fortmanoir, dans les bottes de roseaux. - — ~ · Amara slrialopiunclata, Dej. - Mers. A. lucida, Payk. Avril. Forêt d’Ai||y-sur-Somme, sous la ' . nxousêeî " " "?'·°'* 5 " ‘· S. A *'.‘~_. ·· ·—. ' Amara conocxiuscula, Marsh. Saint-Valery. A. fulva, de G. Aoùt,j€ayeu·x.-· ·· ·.» 2 ` Anchomenusë livens; Gy!. Marois du Petit·Saint-Jean, .sous·les· · feuilles humides. · · · A. fuligin0sus,·Panz. Marœlcave. ·· ., ' .· ·· ' A·pu¢llus,'Déj. Février. Ma-rais de·Fortmannîr·dnns les bottesde A ‘·roseaux. 2 · · ·· · = .. · · 'A. pieeus, L. Juillet, Août,·Cayeux, au` fiable d’eau, sous des I `bottes·de foin. ` `· ·` ’· · · A Bèmbidium Swrmi; Pauz.Maraisde Renaneourt. ' r B. Lpustulalum, Dej. Marsà Octobre. Cayeux, Longueau, Pont- _ de-Metz.s"= ' '» J · B.É·k•-maéuhrtum, Dej Février, forêt. d’·Aiily-sun«S0mme, sous la mousse. · .. · 'B: Anglicdnum,?~` Mars, Juin? Marais ,de·Renan¤0ur_t,_—..-r Péronnc, fossés des fortifications, en arrosanteu hord dc l'cau. ‘ ·· :·· ‘· » 2 B. nitiduhnngfdarsh. Avril, lle Sainte Aragonw . · _ Bi· famomtum, Storm. Mara,»Mo¢ais de Renancourt. _- _l|o Sainte Aragone. ,. . 'B. Normamtum;·5aiitt·\'alery.·— Mers., -- (Bayeux. _ 2 > . B. 5-sh·iatum.··— Mcrs,_margris. ,,' ,· ; A ` u \ · 'Hydropmus inc0gn_üus··.lnin, Marais de··Renançourt.,__ ,}__ _ H. 12-pustatatus, F. Juin, juil,let.=Canal de la·Somme près de l’lIc Sainte Aragone, . ·. . _. , _ _ z.
— A2! — H. paràllelogranwnus, A. Aoûtl Mers en grand nombre dans le · marais. · ' ' H. con/lums, F. Mers. H. talus, Steph. Pont·de-Metz, sous les pierres dans la Selle. ` H. zanthojms, Steph. Mers. H. nigrtta, F.·Mers, fossés. · · Pelobius Hermanni, F. — Bovelles, mare. Haliplus fulrms; F. Murs, Renancourt. · *Phithydrus marifimus, Thoms. Juillet. Marais de Mers. ` · `· P- tcslàccus, 'F. Mars, Avril. ——Marais de Boves et de Renan? court. __ ' _ 'P. mclahocëphalus. Mai, Août. Dunes de Quend. —- Marais de Mers. _ _ P. ovalis, Thoms. Août. Cayeux, au Hable d'e:iu. *P. c0ai·dlalus,' Mai, Dunes de Quend. ` ' "Hç}achag·cs punctatus. Mei. Dunes de Quend. I .‘Laccobius bipunctatusf Mars. Marais de Longueau. ` ' ` ' ‘L. alutacgus, Août. Marais de Mers. _ = A Anacœna ooata. Mers. Ile Sainte-Aragone. ' 'A. limbala. Mers. Mareis de Renancourt. p ’A. bipuslulata. Mers. I ` ` ' 'Helophorus brcvicollis, Mars. Marais de Renancourt. _ "lE(el0ph0rus œnequenrzis. Marais de Renancourt. Mçrs. Ochlhcbius margipullcus. Lat. Dunes de Quentl. J ` 0. marinus, Payk. Août. Mers. · ' O. bicolor, Germ. Août. lilaraiscle Mers. ' un ‘ ` 'O. Mulscmli. hlai¢Aoùt. Saint-Valery, Mers. ` · A ` Cefcyon plugialum, Er. Marais de Renancourt, C. unipunclatum, L. Murs, Avril. Longueau. Petit- Saint - ‘ ü 'Jeanf ` i I ü A V N L i C. corrtrimaculaturiii Sturm. Mers, au pied des falaises. , Tychy; pige}-, Dayk. Avril, lle Sainte Aragone, sous les feuilles mortes. ¢ Colon brunneus, Spence. Amiens, champ decourses. _ A A
' 1 - I2! - ' · Amphicyllis globes, F. Forét d’AilIy-sur-Somme, sons des · fagots. Agalhidium morgimuum, Sturm. Pont·de·Metz, sous ln paille _ d’une meule. ' 'Plilium canaliculatum, Juin, Ile Sainte Aragone, 8005 let feuilles mortes. Tcrclrms picipes F. Juin, Amiens, dans une cour. _ Oltbrus affnis, Storm. Décembre. Bois de Duty. O. pygmœus, Sturm. Décembre, Petit-Saint-Jean, sous les écorces. Braohyplerus gravidus, Illig. Hungest-sur-Somme, Fortmanoir, Petit-Saiut·Jean. Epurœa parvula, Storm. Juillet, bois de Bampval. . . Nrlidula olucura, F. Avril. Route de Dury, sous un chat mort. Omosttu discoidco, F. Forêt d’Ailly·sur·Somme. — Le Bla- mont. _ Anommatus l2-slriatus, Mul. Amiens, sous un amas d'os et de chilïons. Omias hirsutulus, F. Petit-Saiut·Jesn. Boves, sous les feuilles · mortes. Lalloridius angusticollis, Hum. lle Sainte-Aragone. , L. nodifcr, Westw. Mars, Longueau, dans les bottes de roseaux. L. pîlifonmls, Gyl. Se prend toute Yannée. Dans une cave. llonotoma quodrioollir, A. Amiens, dans une cave. Lilargus bifuscialus, F. Février. Pris en nombre sous l'écorce , d’uu orme mort sur pied. _ Typhœa fumala, L. Marais de Fouencamps. Bois de Querrieux. Cayeux. Anthronus scrophulariœ, L. Février. Forêt d’Ail|y-sur~Somme. Aphodius lcsludinarius, F. Le Blamont, sous des débris de paille. Agrilus laticornis, lllig. Août. Bois de Bampval. · n
.. 133 ... A. olivtoolor, Kiesw. Aout. Bois de Bampval. T rachys pumila, F. Mai, Boves, sur un saule. Campyltts lincaris, L. Petit·Saint-Jean, obtenu d’éclosion d'une' larve vivant dans le bois sec d’un saule mort. Tclepltorus )îguralus, Mauh. Forét d’Ailly-sur·Sornme. Ct: castamts, Mel. Sorti en hiver de bolets trouvés au pied » d’un orme sur la route de Conty. Xestobtum plumbeum, lllig. Mai, rideau de Boutillerie. sur un bouleau. . Isomtra marina, L. Pris en faucbant dans les fossés de la Cita- delle une variété noire. _ Melo: varicgatus, Donor. Le 13 juin 1878, en explorantdes nids tfhyménoptères fouisseurs creusés dans un rideau argileux, je trouvai deu; individus de cette espèce desséchés au fond des galeries de I’Anthoph0ra femorata. Je ne crois pas que ces deux Meloo soient venus mourir là après la ponte, ear leur abdomen n’était pas distendu et j’ai cru recon- naitre un dp et une Q. ll me paraît plusprésumable qu'ils se sont transformés dans les nids des Antbophores etque pour une cause ou pour une autre, ils n’ont pu sortir `de la cellule où ilsavaient vécu à l'état de larve et subi leur transformation. Le parasitisme de cette espécenest pas encore connu ; le fait que je cite peut mettre sur la voie les observateurs qui voudraient en entreprendre l’histoire. ll est remarquable que cet insecte, de taille à ne pas passer inaperçu, n’aitété signalé dnnslo département qu’il y a quatre ans par MM. R. Yion et M. Dubois qui en ont ' trouvé plusieurs individusjsolés autour »d’Amiens. Depuis, on le retrouve tous les ans au premier printemps. . , Sfrophosomus setulosur, Germ. Mars. Foret d'Ai|ly-sur-Somme, sons des fagots. ` ` __ Otiorhgnchus ooatus, L. Caycux-suryhier, communsur le sable des dunes. ai
- IN - A Tropàürorus moreurialix, F._ Sous les mousses desbois pendant . tout l’hiver. ' a t ` ` ‘ ` Phytonomus plantaginis,De Geer. Cayeux-sur-Mer. _" . Hylobius fatuus, Rossi. Mai, marais de Fortmanoir, en fauchant au bord de l'Avre. ` Pissodcs notalus, F. Bois de Rampval, sur les pins.` ' Apion opeticum, Bach. Mars, forêt d'AilIy·sur-Somme. Marcel- cave. Petit-Saint-Jean.` ` ‘ À. mcliloli, Kirby. Cayeuxësur-Mer. ' ` ` 4 A. Gyllenhali, Kirby. Décembre, bois de Dury_. — Petit-Saint- I Jean. ' · · ‘ Rhynchitcs alliariœ, Payk. Avril, foret d'Ailly-sur-Somme. Balaninus ccrasorum, Herbst. lle Sainte-Aragone, sur les saules. ' · ` ` Orclustcs ilicis, F. Février, forêt d’AiI|y-sur-Somme, sons les mousses. b O. dcooralus, Germ.'Mai, marais du Petit·Sain1·Zlean ët de Fouencamps. ` · Sibyncs phalcralus, Ster. Avril, juillet. Henriville. — Saleux. · S; primîtus, Herbst'. Mai. Bois de Dnry. ° ' Gymnètron b¢ocabungœ,`L.’ La Botoie. ' `· ` G. rostellum, Herbst. Févrierà Août, Bonlilleiie, sousles écorces des pins. · Mers ' ‘ _ ' Orobilis cyancus, LL Villers=Bretonneux`, bois l`Abbé. " ‘ Caèliodes rubicundus, Paylr. Bois de Rampval, sur les chênes. C. exiguus, 0l. l‘etit—Saint-Jean. -= Bois de Rampval. Cculorhynchus anàulosus, Bohm. Marais de Fouencamps. C. rescdœ, Ma1·sh.` Le Blamont, sur le réseda. ` ` ` C. pilascllus, Gyl.'Le‘Blamont. ‘ · ' · Phylobiùs notula, Germ`. ·Pétit-Saint-Jean. ` ' · Baridius laticollis, Màrsh. Cayeux. Saint-Valery; ' ` ’ Blastophagus pinipcrda, F. Mars, avril, ` Amiens dans une` X cour. ` . Bfachgjlarsus séabrosus, Fà Boutillerie, sons·uue'écorce de pin.
Ir · _ — I25 — _ _ Clytus mystùzus, L. Dury, sur une rhubarbe en tlcurs. Obrium cantlaarinum, L. Dury, sur un pin. _ Pogonocherus ovatus, Foure. Février, foret d'Ailly-sur-Somme, ` dans les fagots. ‘ Phytœcia cglindrica, L. Petit-Saint-.l'ean. ' Donacia thalassina, Germ. Dunes de Qucnd. Adimonia tanaceti, L. Octobre, Salcux, dans une argilière. · __ (A suivre). L. Caavsnrrsa. BlBLl0GllAPIIlB · _ Par le Président de la Société. ‘ Je n’ai point la prétention de vous signaler toujours des faits nouveaux dans les volumes que je vous présente : les faits nouveaux sont rares, mais lestravaux dignes de lixer notre attention ne fontjamais défaut et je veux encore vous en indi- quer quelques—uns. —Ie trouve dans le Bulletin n• 544 del’Association scientifique de France une note de M. deQuatrefages sur les Tasmaniens, race d’hommcs qui a disparu cn totalité depuis moins de 70 ans, ct qui paraît avoir constitué une race spéciale qui se distinguait autant par ses caractères extérieurs que par sa cous- titution ostéologique; et un article sur les recherches de M. Gaudry concernant les enchaînements, ou si vous voulez, les évolutions du monde animal dans les temps géologiques qui me paraissent devoir vous intéresser. Lisez aussi la conférence de M. Bertrand sur les peuples préhistoriques de l’Europe centrale. _ —·- Le Bulletin dela Société des Sciences naturelles de Tou- louse contient un Mémoire de M.·l'abbé Dupuy sur la re· cherche des mollusques terrestre et d’eau douce et le moyen de se les procurer.'Nul n'était plus compétent en cette matière, vous le savezyque l’auteur de l'excellente histoire de ces ani— maux, M. Fayot donne dans ce même volume les additions
— 126 - . de se les procurer. Nul n’était plus compétent en cette matière, _ vous le savez, que |'auteur de |°excelIeute histoire de ces ani- _ maux, M. Fayot donne dans ce méme volume les additions et les rectilications à son catalogue des mollusques des petites Pyrénées qu'il avait publié dans le tome Vl. Vous y trouverez aussi un catalogue des coléoptères des Landes, par notre col- legue, M. le D' Gobert. Je recommande surtout aux en- tomologistes le tableau synoptique du genre Agrilus , qui leur lalicitera la détermination des nombreuses espèces de ce genre. - Dans le Bulletin de la Société entomologique italienne ils trouveront les additionsde M. Curo il son catalogue des Lépidop· tères d’lta|ie que je leur ai déja signalé plus d'une fois. et la suite de très·remarquab|es recherches de M. Bondani sur les insectes parasites et leurs victimes. Sous le titre de Flore des Alliscs d' Europe, M. Bargagli étudie et suit dans tous · leurs développements ces insectes qu'on a appelés la ver- mine de Plantes, et qui sont en ell`et un véritable lléau. Je ne doute pas que vous n’appréciiez la valeur et l’utilité de ce travail. — Ceux d’entre vous qui s'intéressent aux instruments pré- historiques pourront lire dans le Bulletin de la Société adriatique des Sciences naturelles le Mémoire de M. Lovisato, sur des haches, des ciseaux, des marteaux et d’autres cailloux de l’époque de l’âge de pierre trouvées dans la province de Catanzo. Cette découverte, à défaut dc débris humains, sullit, | dit l’auteur, pour constater l'exislence d'une population préhis· ' torique dans cette partie de l'ltalic. ll y a là quelques re- cherches nouvelles sur ces haches, elle milieu géologique dans · lequel elles furent rencontrées, est l’indication d’idées supersti- tieuses répandues chez les Calahrais au sujet de ces instruments qu'ils appellent des pierres de tonnerre. N'oublions point une excursion botanique de M. Stowich sur le mont Risnialt en Croatie, et une note de M. Marchesatti sur une monstruosité de la Camparmla pyramidalia. —~ Le Bulletin dela Société d'Agricnlture de Valenciennes , donne une lettre de M. Hette à M. Giard dans laquelle il lui signale la découverte, aux environs deValenciennes, de l’Erebia lledura, et diverses especes de sesies indiquées par M. Leroy, dans son catalogue des Lépidopteres du département du Nord.
— 127 - — Un article de M. A. de Lavalette, inséré dans les Annales de la Société d`Agriculture de la Dordogne, nous fait connaitre la taulït? Wmme un animal fort utile pour la destruction des vers blancs. ll cite des faits qui plusieurs fois déjà ont été con- tredits, et qui dés lors auraient besoin d'étre sérieusement constatés. —- Dans le Bulletin de la Société industrielle d’Angers, M. Bouchard décrit l’Orob¢mcha racomosu, l’un des parasites de la racine du chanvre. —- Je vous ai souvent parlé de l’esprit pratique des Améri- cains. Vous en trouverez une nouvelle preuve dans le rapport de la Commission d’Agriculture des Etats·Unis pour 1876. Si u vous voulez bien lire le rapport de M. Dodge, entomologiste * adjoint, sur la collection d’insectes qu'il avait préparée pour l'exposition de Philadelphie et dans son travail sur les Homo tères qu`accon··pagnent des dessins qui sont sullisants assurét ment, mais dont l’exécutiou cependant aurait pu étre plus I soignée Je recommande aux botanistes les recherches de M. Taylor sur les champignons microscopiques; j’appellerais, s’il y en avait parmi nous, celle des agriculteurs sur les statis- tiques et sur la partie qui concerne les établissements d’instruc- tion agricole. - Sous le titre de Causerie sur les champignons comestibles, M. Armand Thierry, donne dans les annales de la Société horticole de Troyes, de très·bons renseignements sur ces excel- · lentes productions végétales et sur leur culture. e Le Bulletin de la Société belge de microscopie doit étre lu par tous ceux qui se servent du microscope, ils y trouveront chaque fois des préceptes sur l‘empIoi de cet instrument, ·- Nous connaissons tous Léon Dufour comme entomologiste, nul en elïet n’a mieux fait connaitre la structure des insectes. M. Boumeguére publie dans le Bulletin de la Société d’étude des Sciences naturelles de Nîmes, une notice sur ce méme savant, considéré comme botaniste. — La Feuille des jeunes naturalistes sait tenir toujours les lec- teurs attentifs par des comptes-rendus d'cxcursions botaniques, entomologiques, géologiques et ses faits divers parmi lesquels je citerai: Mœurs des Ecureuils, par M. Ronchy. J’engagerai les botanistes A lire le procédé de dessication des Orchidées, pro- posé par M. Béthune; et les entomologistes a essayer, avec
. Q Q — ÃZB -· . · I industrie, sciences, lettres et arts de_ la Loire, bien que parfaite- I ment rempli, ne renferme cette fois aucun article relatif li l'his· toire naturelle. · —-M. B. Viou, que sa connaissance parfaite de la langue anglaise, et ses études géologiques rendent des plus‘compé· tents, voudra bien, Je l'espàre , nous rendre compte des `memoires de la Société géologique d’Edimbourg. - Les Bulletins de la Société liunéenne de la nouvelle Galles du,Sud vous feront connaître les productions animales, notam- ment les mollusques de cette parue de l'Australie. J. (humu- . · C0lll\ESPONl)ANGE. ‘ · (L. 32). — L'Hi.rt0ire naturelle à l’Ea:position. ·- La presse scientifique a commencé depuis longtemps déjà à publier des comptes rendus partiels de l'Exposition. L' istoire naturelle y trouve naturel- lement su place, très·|arge même dans certaines revues spéciales. Ainsi, la Nature, dans son dernier numéro, commence une série d'nrticlcs par le D' llordier, sur les sciences anthropologiques à l’Ev- position ; et, dans le n• du l" août dc la Feuille des Jeunes- Nalu— ralisles, MM. A. etM. Dollfus donnent, sous le titre : Une Prome- nade à l’E:c‘position, une revue rapide, mais substantielle, des objets d'Histoire naturelle qui se trouvent ou Champde Mars et au Trocadéro. _ _ _ Ne pourrions·nous pas, nous aussi, avoir notre petite revue de » l’Exposition, plus spécialement affectée à_ la région du Nord de la France? La Société Linnêenne, il est vrai, ne gore pas parmi les exposants — notre excellent Trésorier sait bien pourquoi — mais notre département y est représenté par la belle carte géologique de M. de Mercey, sans parler des silex taillés de M. d'A•î’. e M. Leeocq, · etc., dont la plupart ont été trouvés aux environs ’Amiens. ·- Les départements voisins, et surtout celui du Nord ont fourni beaucoup d'objets d‘Histoire naturelle, et des collections·d’ensemble, que nous serions très·heureux‘ de voir relever et mentionner dans un ou plu- sieurs articles de notre Bulletin. Nous faisons appel à ceux de nos collègues qàii ont vu ou qui doiventvisiter l’Exposition, et nous nous proposons ien, nous·mème, d’en dire quelques mots. R. V. Le Rédacteur en chef : R. Vl0N. E -· Amiens. - lmp. Dsuwrns-Lsnosn, rue des Rnbuissons, 30.
1 I P I SULIETE LINNEENNE li Nllllll il il FRANCE. BULLETIN MENSUEL. N? 75. — I" Septembre I878. — 7•Année. — 'I‘. IV n Anasssaa: Les Ouvrages. Manuscrits et Communications intéressantla rédaction du Bulletin, à I4. René Vios, rue Voiture, 8, à Amiens. Les demandes d'Abonnement et les Cotisations (en timbres·poste), à Il. Edmond Dsusr, Trésorier, rue Neuve, 40, Amiens. Le Bulletin est envoyé gratuitement il tous les Ilembres payants; il est adressé aux Sociétés scientifiques par voie d'échange. Prix de l’abonnement, 3 fr. par an (t fr. pour les Ecclésiastiques, les Instituteurs et les Institutrices). SOMMAIRE. — Séance du 3 août 4878 : Ouvrages reçus, p. 429. — Les mœurs des Fourmis, trad. par II. R. Vion, p. 480. - Les collections _ d’Insectes à l'Exposition, par ll. R. Vion, p. 434. -· Yeux de reptiles et de poissons, trad. du Scientific American, p. 436. — Botateurs et_ . Infusoires, par L4. le Dr Pelletan, p. 439. - Bibliographie, par M. Garnier, p. 442. — Séances, p. 444. EXTRAIT DES PIIIIBÈS-VEIIBAIIX. ` simscs na 3 sour 4878. ' Ouvrages reçus : Association scientifique de France. Bulletin, n•• 558, 559-560. Bulletin du Comice agricole d’Amiens, n•• 455-456. Bulletin du Comics d'Abbeville, n• 7. Société centrale d'Agriculture, d’Horticulture et d’Acclima— tation de Nice, Bulletin 74. 7• units. 75 • _
- gg) - Petit bulletin de la Soc. d'IIorticnltnre de lonttlidier, n• 10. Société d'Ai,;riculture, Sciences et Arts de Farrondissernent de Valenciennes. Berne, n• 6. _ Bibliographie des Sociétés savantes de la France, 1'• partie. Bulletin de la Société d'Etu¢les des Sciences naturellœ de Nîmes, n• L Annales de h Société horticole, vignernnne et forœtiere, à Troyes, u• 61. Notice sur les espèces dœ tribus des Panagéides, des I.oricé· rides, des Licinides, des Chlanides et des Broscides, qui se rencontrent eu Belgique, par A. Preudhomme de Borre. Bruxelles. 1878. in·8•. lémoires de la Société académique d'Agrieu|ture, des Sciences, Arts et Belles-Lettrœ du département de l'Auhe. 3* série, XIV. Verhandlungen der, Kaiserlicl1e·Kouiglicl1eu zoologisch· hotanîschen Gesellschaft in Wien. XXVII Band. 1877. llittheilungen der Schweizerischen entomologischen Gesells- chaft. Vol. V. n• 6. Bulletin de la Société de statistique, des Sciences naturelles et des Arts industriels du département de |'lsère. 3* série. VII. Annales de la Société Linnéennc de Lyon. Tome XXIII. Scchster Iahresbericht der Westfalischeu Provinzial-\'ereins fur Wissenschaft und Kunst pro 1877. Bulletino della Societa Entomologica italiana. Trim. 2, 1878. Annales de l’Académie de Mâcon. 2• Série. I. - Kaiserliche Akademie der Wissenschalten in Wien. Sitzung, n•• 15, 16, 17. Les mœurs des Fourmis. i Dans la réunion de |'Association anglaise qui vient d'avoir ` lieu, sir I. Lubbock a lu une note sur les mœurs des Fourmis n dont il a, pendant quelques années, étudié avec soin une treu— O . ! } I * `·
F _ l . a l — 131 — ` tai ne d’espèces. Bien que tenues en captivité, ses fourmis étaient bien portantes : il a méme une reine qu’il conserve dans un nid depuis t874. M. Lubbock confirme ce qui a été dit sur l’habileté dont les , fourmis font preuve dans leur architecture, sur les soins qu'elles ont pour leurs jeunes, sur leur organisation remarquable, sur É leurs animaux domestiques et méme sur leurs esclaves. Il a J observé également un certain nombre d'autres insectes, vivant j en association avec les fourmis. (D'après M. André, on pourrait à en compter 585 espèces.) Cette association n’est pas toujours volontaire de la part des fourmis, qui cherchent au contraire vainement à se débarrasser de certains commensaux. La fourmi des maisons se rencontre rarement associée avec d’autres; mais une espèce voisine, la sanguinea, peut s'observer parfois dans le même nid que la fusca. En pareil cas, c'est à la sanguines que le nid appartient; les jeunes et la reine sont de cette espèce, et les fusca sont des esclaves, libres du reste d’aller et venir, et paraissant contentes de leur sort. Elles font le mé- nage, et vont aux provisions. Les aphides sont l’objet des plus grands soins, même pendant l’hiver, lorsqu’ils ne sont d'aucun profit; on les réserve pour le printemps, exemple remarquable de prévoyance chez un in- secte! Une espèce de fourmi ne prend aucunement part aux soins de la maison : elle mourrait au sein de l’abondance si on ne lui donnait pas à manger. Sir Lubbock a confirmé en cela les expériences d’Huber; il a conservé en bonne santé des fourmis de cette espèce, cn leur laissant une esclave, une heure par jour, pour les nourrir et les nettoyer. ~ Pour éprouver l’intelligence des fourmis, il suspendit, un centimètre au-dessus de leur nid, un peu de miel qu’elles pou- vaient atteindre à I'aide d'un pont de papier long de 3 métres; ' puis il lit un petit tas de terre aboutissant directement au miel. Les fourmis accoururent en foule sur ce petit monticule pour · manger le miel. ll enleva alors un peu de la terre, et les four- A;
- gg .. mis n’essayèrent pas de l'amonceler de nouveau; après devains el'forts pour atteindre le miel, elles prirent le long chemin du pont de papier. Il lit une expérience analogue en plaçant du miel de l’autre côté d'une crerasse, sur laquelle il avait posé un · fétu de paille: en écartant un peu le bout de paille, il rendit le passage impossible aux fourmis; mais elles ne songèrent pas à ramener le fétu de paille dans sa première position. On sait que lorsqu'une fourmi a trouvé du miel, elles se rassemblent en grand nombre auprès du liquide sucré; mais on ne s’est pas attaché à connaître si la fourmi conduit elle-même ses compagnes autour de sa trouvaille, ou bien si elle peut leur décrire l'endroit et les y envoyer, ce qui est fort différent. bl. Lubbock croit les fourmis incapables de se communiquer de pareilles notions. Si l’on bouleverse un nid de Formica fusca, par exemple, celle qui trouve un refuge cherche à le faire connaltre à ses compagnes : elle court à l’une. et la saisit par les niandibules ; ce||e·ei se roule en boule, else laisse porter à' |’cndroit voulu. La seconde va ensuite en trouver une troisième, et le procédé se répète ainsi. Elles paraissent capables de distinguer entre une grande et une petite quantité; du moins, M. Lubbock a constaté que quelques fourmis (Lœsius niger), placées près d'une petite pro- vision de miel, n’yamenaientque 82 de leurs compagnes, tandis que d’autres, mises à même d'une provision plus considérable, amenaient 257 fourmis avec elles. Une expérience intéressante a été faite avec cette même espèce : une fourmi, placée sur du miel, s’en est d’ahord repue, et ensuite est rentrée au uid, d’où elle est bientôt ressortie avec 10 de ses compagnes ; en enle- vant alors la fourmi·guide, M. Lubbock a vu les autres errer de tous côtés, et finir par rentrer au nid. Les mêmes fourmis se _ comportant de façon dilïérente suivant les circonstances, il est diliicile de dire s'il y a des différences de caractère entre des fourmis d'une même espèce ; mais, entre les diverses espèces, on trouve de grandes dilïérences de caractère et de mœurs, en - I
— l33 — laissant de coté les espèces esclavagistes, qui seraient inca- pables de lutter contre les espèces libres et indépendantes. On voit là- de curieuses analogies avec les premières étapes du progrès de l’humanité. Il y a là aussi des peuples chasseurs. pasteurs, et même agriculteurs. Les premiers vivent principale- mentde chasse, et s’y livrent individuellement; leurs batailles " sont des combats singuliers, dignes des anciennes épopées. Les secondes représentent un type plus élevé de la vie sociale; ils utilisent certaines espèces de pucerons, comme nous, nos trou- peaux de moutons et de vaches. Ils sont nombreux et agissent de concert: ils arriveront probablement à exterminer le pre- mier type, de même que l’homme blanc fait disparaitre le sauvage. Les fourmis agricultrices ne se trouvent pas dans notre pays, et M. Lubbock u'a pu les étudier. Quand il a commencé à conserver les fourmis pour l'observa- tion, il employait l'eau pour isoler les nids; mais il fallait la renouveler trop souvent. Ayant remarqué que les poils qui ` recouvrent les tiges des fleurs empêchent les fourmis de · grimper, il employa les fougères, comme moyen de séparation. Les fourmis d’un même nid paraissent ne jamais se que- reller ; elles traitent au contraire toutes les autres, fussent-elles ' de même espèce, comme des étrangères et des ennemies. ll u’y apas à se méprendreisur I'accueil qn’elles font à d'autres : si l’une d’elles veut mettre une compagne en sûreté, elle la saisit _ par les mandibules, et l‘autre se pelotonne en boule pour se laisser porter; une ennemie est toujours saisie par une patte ou par une antenne. Elles paraissent d’ailleurs moins capables d'éprouver l'aifcction que la haine : des fourmis, enlevées d’un nid et enfermées dans une bouteille couverte de mousseline, . lurent laissées sans secours par les leurs ; tandis que, pour at- taquer dcs étrangères, la fourmilière fondalt avec fureur sur la bouteille et dechirait la mousseline. ' . ° Il est assez dilîicile de dire comment elles peuvent reconnaitre . leurs compagnes. Est-ce par l’odeur, par des signes ou par la 4.
- 134 — vue`? Pour les dérouter, M. Lubbock a imaginé de placer près d'un nid 55 fourmis, dont 30 étrangères, qu'il avait enivrées et rendues insensibles en les plongeant dans du whiskey. Les fourmis, sortant du nid, jetèrent dans le fossé 28étrangeres· sur les 30, et emportèrent soigneusement 20 de leurs 25 com- pagnes, jetantles 5 autres au fossé. Pourquoi_cette exception ‘! Faut-il supposer, comme le suggère plaisamment M. Lubbock, que les 5 abandonnées avaient eu affaire à de stricts teelotalers, qui ont voulu les punir de leur goût pour les liqueurs fortes 2 Des larves méme, retirées d’un nid, et remises en place au bout de quelques mois, étaient accueillies comme des amies; mises dans- un autre nid, elles étaient attaquées. On a assuré que tous les œufs sont pendus par des reines; M. Lubbockfa vu cependant des fourmis ouvrières pondre des œufs, dans des cas exceptionnels. lnvariab|ement,—ces œufs ont produit des mâles. , Enfin, M. Lubbock a constaté, par quelques expériences, que les fourmis peuvent distinguer les différentes couleurs, et qu'el|es évitent le violet. Leur sens de |’odorat est aussi très- délicat. Mais rien ne prouve qu’e|les aient le sens de l'ouïe. (D’apres l’Englislt Mechanic.) R. Viou. Les Collections d’Insectes à l’Exposit.ion. ° Pour celui qui veut étudier comparativement les collections d’insectes qui figurent à l’Exposition, la tâche est loin d'étrc facile. ll faut les aller chercher non-seulement dans le pavillon g ` des insectes qui est dans le jardin du ’l‘rocadéro, mais dans le ` chalet de l'Exposition des Forêts, dans les pavillons agricoles quilongent la Seine, dans le kiosque de la Société protectrice des animaux, et dans les différentes salles du Palais du Champ de Mars où se trouvent les expositions scolaires, sans parler de ` quelques boites, qui figurent, à divers titres, dans les sections l étrangères.
— i35 - Nous ne savons dans laquelle de ces salles auraient pu figurer les grands cadres d’insectes utiles et nuisibles de la Société Linnéenne, mais nous croyons qu’ils auraient partout bien tenu A leur place. Du moins n’avons-nous rien vu qui leur soit abso- lument comparable. ' · Il y a cependant de beaux spécimens, et d’intéressantes col- lections : une magnifique exposition des vers à soie exotiques (larves et papillons), par M. Bigot; les boites bien connues de M.Dillon_; une collection d’insectes utiles et nuisibles exposée i par M. Savard, dans laquelle nous relèverons comme peu exacte, l'indication qui présente les cicindéles et les carabes comme nuisibles aux plantes fourragères. Ce qui nous a paru de beau- coup le plus remarquable et le plus complet, c’est l’exposition · . des insectes nuisibles aux forêts, avec leurs dégâts, faite par l'administration des Eaux_ et Forêts. Dans les pavillons consacrés aux produits de l’Agriculture, plusieurs départements, la Marne, par exemple, exposent des boites de coléoptères, mais ce ne sont que les types principaux du pays et nous n’avons pas vu une collection locale complète, comme celle de M. Ubert. ll y aurait, selon nous, grand intérêt _ à former une exposition d’ensemble de toutes les collections des divers départements. En se bornant aux Coléoptères et aux Le- pidoptéres, et en faisant appel à tous les entomologistes, on pour- rait sans doute réaliser assez facilement cette idée, et il sortirai_t , dc ces études comparatives, d'importants travaux et de pré- cieuses connaissances sur la Faune française. L’Aube a exposé trois boîtes d’insectes utiles et nuisibles, et le Nord, dans sa magnilique exposition collective, a de beaux cadres des Coléoptères nuisibles du Nord de la France. . Nous avons en grand plaisir à voir, dans les expositions d’un · certain nombre d’écoles normales, et dc quelques autres éta- blissements d’instruction, des herbiers, et surtout des boites d'insectes, généralement bien étiquetés. C’est une preuve que l’l1istoire naturelle prend, de plus en plus, dans nos ecoles su- i;
- QM .. ~ périeures, la place qui lui est due; et nous sommes assurés que les élèves tireront grand prolit de cette étude intéressante et variée. Malheureusement, leurs boites n’ont pas échappé à un danger presque inévitable pour des collections soumises aux inlluences du déplacement, de la chaleur, ete. : les Anthrènes font dans quelques·unes de terribles ravagesfet il est urgent d'y porter remède. Enfin, dans le pavillon de la Société protectrice des animaux, on voit, outre des tableaux d'histoire naturelle pour les classes, · des vitrines renfermant des estomacs d’oiseaux, avec leur oon- ` tenu étalé, analysé pour ainsi dire. L’uIi|ité des oiseaux insec- tivores est ainsi prouvée d’une façon tout à fait claire. A côté _ des débris souvent très-reconnaissables de la digestion des ` petits oiseaux, on a fait figurer des types entiers des mêmes insectes, avec l’indication du tort qu’ils fout à l’agriculture ou la l’industric. Excellente idée, qui n'est pas nouvelle, mais qu’on ne saurait trop mettre en lumière! ll arrive bien souvent en- core, en effet, que nos auxiliaires les plus utiles sont traités en ennemis, et plus d'un cultivateur continue à exterminer les taupes, et à clouer à sa porte le hibou et le chat-buant. R. Vio!. Yeux des reptiles et des poissons. ' En examinant les yeux des reptiles, la première chose qui nous frappe est leur iixité. Les muscles qui, dans les classes supérieures, dirigent l’œil et lui donnent une mobilité merveil- leuse, ne sont que peu développés dans la plupart des reptiles- Les paupières aussi sont lentes dans leurs mouvements. Les ' crocodiles, comme les tortues et les oiseaux, ont trois paupières; chez les grenouilles et les crapauds, les deux premières sont peu — développées, taudis que la troisième leur est d’une très·grande utilité. Les lézards ont pour ainsi dire une seule paupière, percée à L
. - l37 - son centre par une ouverture dont l'animal peut à volonté augmenter le diamètre. Dans l'œil du caméléon, la fente est si petite que l'on ne peut voir que la pupille. Les serpents n’0nt -pas du tout de paupières; leurs yeux sont protégés seulement L par une peau transparente. Le plus souvent l’iris (1) de l'œil des reptiles est d’un beau jaune d’or. Dans l’œil du crocodile, W la pupille est linéaire, comme chez les chats; chez les gre- nouilles, elle a la forme d’un lozange, chez les tortues et les caméléons, elle est ronde. Les yeux de ces derniers méritent un ' instant d'attention. Ils consistent en globes que recouvre entie- rement une peau transparente. Ces reptiles possèdent la qualité singulière de diriger leurs yeux chacun d’un coté dilïérent à la fois; ainsi, par exemple, tandis qu'un œil sera levé en l'air, l’autre pourra regarder le sol I On sait que les cameléons peuvent changer de couleur à vo- lonté; souvent ils prennent la couleur de l’objet sur lequel ils se trouvent, pour échapper ainsi plus facilement aux yeux de leurs ennemis, Cette propriété extraordinaire, — que certains poissons possèdent aussi, mais à un moindre degré, -- était connue déjà du temps d`Aristote. Des expériences, faites récem- ment par M. Pouchet, montrent que les yeux des caméléons sont les principaux agents de ce changement de couleur. En. elïet, M. Pouchet ayantenlevé les yeux de plusieurs caméléons, ces animaux devinrent complètement noirs et garderent cette couleur. Plus récemment encore, M. Paul Bert a complété les recherches de M. Pouchet, en démontrant que ce changement de couleur provient surtout du système nerveux.; M. Bert ayant enlevé les nerfs de certains membres d’un caméléon, ces mem- bres devinrent et restèrent noirs. Dans les yeux des poissons, comme dans ceux des serpents. · les paupières sont remplacées par une peau transparente, qui (1) Partie colorée de l'œil qui entoure la prunello. I
I - gg .. . recouvre la cornée et y adhère (l). Cette absence de paupières cependant n'est pas commune à tous les poissons, car les requins _ possèdent des paupières, dont un autre poisson, la raie, n'a.que les rudiments. La pupille de l'œil des poissons peut se contracter légèrement; lc cristallin est sphérique, — forme qui leur permet de voir dans I’eau. — Le globe transparent qui constitue ce cristallin est en contact avec l'iris et touche presque la iètine. Il en résulte que l’œil de ces animaux, au lieu d’ètre sphérique comme chez les mammifères, a une forme aplatie. ll y a aussi plusieurs poissons qui ont les yeux montés sur un pédicule osseux, ce qui leur donne une grande force de resis- tance contre les chocs extérieurs, en même temps qu’une grande mobilité. ll existe un poisson qui, à première vue, semble pos- séder quatre yeux; c’est celui appelé anableps, qui se trouve dans la rivière Surinam, dans la Guyane. Un examen attentif de ses yeux montre cependantque, quoique possédant de chaque côté de la tète deux cornées et deux pupilles, Vanableps n’a qu’un seul cristallin et une seule rétine, ce qui ne forme de fait qu’un seul œil. On a remarqué, en outre, que les poissons migrateurs ont des yeux plus perçants que les poissons qui ne quittent jamais les cotes, et que ceux qui habitent des endroits bourbeux ont·des yeux très·imparfaits, et parfois même n’en ont point du tout. Tels sont les nyzine et les opleriche, décrits par Dumèril. Ces poissons sont complètement aveugles, quoiqu’ils possèdent des ' rudiments d'yeux sous la forme de points noirs marques sur la I peau, comme pour indiquer la place où auraient dû se trouver les yeux. _ ' Sc. Au. (Dans le Monde de la Science et de Hndustrie.) I I l (1) Appelée vulgairement « blanc de l’«eil. »
l Z ·— 139 - Observations sur les rotateurs et les iniusoires. .l’ai entrepris depuis plusieurs années sur les rotateurs, et notamment sur les rotifériens, une série de recherches, qui m’ont amené à constater, —- ce dont je me doutais d'ailleurs, —- que ces intéressants petits êtres sont assez mal connus et que, d’autre part, beaucoup d’observations faites à leur sujet, surtout à l’étranger, paraissentgvoir été légèrement enjolivées par leurs auteurs et ressemblent parfois un peu à des romans. Avant de publier une monographie, je ne dis pas complète, mais assez détaillée des Borirùaieus ou Puinonmis, je déta· cherai de mes notes, pour les publier dans le Journal de Micro- graphic, quelques fragments qui me semblent présenter un cer- · tain intérét, et d’abord relativement aux méthodes d’examen, l carje suis de ceux qui croient à l’importance dela méthode dans toutes les recherches micrographiques. · J’ai été amené à rechercher une méthode particulière d’in- vestigation par le fait suivant. . ` · Au mois de janvier dernier, j’ai `trouvé, dans des Zygncma que je conservais dans l’eau d'un aquarium depuis près d'un ·an, un grand nombre de rotiféres privés d'yeux, munis de deux Iobes rotateu rs de faible dimension, de mâchoires à petites dents nombreuses, et qui me parurent devoir être rapportés au Callidino elcgans d’Ehrenberg. Mais un détail singulier me frappa : l'un deux portait, sur le flanc du long segment qu'on peut appeler l’abdomen, une petite vésicule hyaline, h double contour, qui ne disparaissait pas, quelque mouvement que fit l’animal. Je crus d’ahord à un parasite, et je pressai un peu sur la' lamelle dans le voisinage du rotifère, pour essayer de détacher la vésicule. Bien loin de là, deux autres animaux de la méme espèce, voisins du premier, et qui, tout à l'heure ne présentaient rien d'anormal, portaient maintenant chacun une vésicule, mais l'un à droite et l'autre à gauche de l'abdomen. Armani alors mon microscope de l'objectif de L/10 de pouce a i
- gw - 90** d'ouver·ture de Beck, je constatai de la maniere la plus certaine que ces rotifères portaient de chaque côté du corps un et peut étre deux sligmatcs. Ces stigmates s'ouvraient et se formaient comme par un spliincter ; ils étaient placés au sommet d’un petit mamelon situé vers le tiers de la longueur de l'abdomen. Fermes, ils apparaissaient comme un point _ entouré d’un cercle indiquant une vacuole sous-jacente et bordé de petites rides rayonnantes, forméespar le tégumentcontracté par le spbincter. 0uverts,_ils présentaient un bord festonné _ avec un fond clair ; je les voyais s’ouvrir et se fermer alternati- E vement sous mes- yeux, comme la vésicule contractile d’une Paramécie, mais sans rhytme régulier. Pour moi, la contrac- · tion était volontaire. Vus de profil, ils constituaient bien une perforation du tégument, et, d’ailleurs, la hernie de la vésicule sous-jacente par leur méat, ·à la suite de la compression, me prouvait bien que ce méat s’ouvraità l'extérieur. Autant de fois que j'ai voulu, j'ai pu constater le phénomène, et provoquer _ la hernie. Celle·ci, produite, ne rentrait plus, du moins pen- dant plusieurs heures, et quand l’animal se contractait en boule, la hernie pèrsistait. ll est possible que le fait ait été déjà constaté, mais je n'en ai pas connaissance , j'en ai conclu que le mode de la respiration chez les diverses espèces de rotifériens m’était insuflisammeat connu, — car ces stigmates ou slomalas appartiennent évidem- ment a l'appareil respiratoire, et me paraissent ne pas avoir d’autre but que d’admettre l’can aérée dans des cavités à travers la mince paroi desquelles s’opére ce qu’on peut appeler , l'bématose, sans Yintermédiaire de canaux aquifères, pu_isque la vésicule constitue une cavité close- ll était important de vérifier le nombre et la situation exacte de ces stigmates; malheureusement, le mouvement inces- sant de ces animalcules rendait l'obser·vation difficile et je n‘ai . pu, d‘autre part, provoquer sur chacun d'eux que la hernie d’une seule vésicule. -·-· Enfin, un autre accident, plus grave
-· au + . vint interrompre cette recherche : le petit aquarium fut pris, par une nuit de gelée, en un bloc de glace, les conferves sont · mortes, et toute la population vivante qui les remplissait alors ' fut détruite en même temps. Depuis lors, je n’ai pas encore pu r retrouver le rotiférien en question : peut être ai-je eu affaire à l'état larvaire d’une espèce plus connue à l'âge adulte. Il n'en reste pas moins pour moi la certitude que mon obser- vation est exacte; elle est d’ailleurs conforme à ce que l’on sait sur la respiration de certaines classes de vers. En méme temps, il en résulte pour moi la nécessité de la reprendre plus tard, mais sur des animaux immobilisés pendant leur pleine activité et dans toutes les positions qu’ils peuvent prendre. En effet, I'extrême mobilité de ces petits êtres et leurs conti- · nuels changements de forme, dus à leur wntraetilite, sont un 4 obstacle sérieux à leur étude; ce n'est que par une longue suite d’observations fatigantes que l'on peut arrivera voir le même animal à ses dilïérents états d'extension et sous ses divers aspects, de manière à en obtenir une idée à peu près complete. J’ai donc cherché une méthode qui permit de les fixer dans i toutes les attitudes, de les conserver même dans cet état, et de réaliser avec eux des préparations qu'il fût possible d'étudier . comme toutes les préparations histologiques, et au besoin de soumettre à de forts grossissements -· ce qui est ordinairement tres-difficile lorsqu’il s'agit des animaux vivants. On sait, d'ailleurs, que sous l’inlluence de tous les réactifs, même des agents nareotiques ou anestbésiques, les rotifères se contractent immédiatement et ne présentent plus qu'nn petit globule dans lequel tous les organes., entassés, pour ainsi dire, les uns sur les autres, ne montrent plus rien de distinct. Il _ fallait donc trouver un agent fixateur absolument instantané et l’appliquer de manière q u’il impressionnât les animalcules tout à fait subitement. Ce réactif était trouvé, c’était l'acide os- mique. Je ne sais s'il a déjà été appliqué à la préparation des
` - M2 - rotateurs et des infusoires, toujours est-il qu'il m’a fourni d’excellents résultats; aussi ai-je cru utile de décrire avec quelques détails la méthode que j'ai employée. (A suivre). D* J. Pxennrirt. (Journal de Mùrograpltie.) BlBl.l0GllAPHIE Par le Président dela Société. · Surpris par l’annonce d'une séance qui devançait de huit jours notre réunion ordinaire, je ne puis vous présenter qu’une note tout à fait sommaire sur les publications que j’ai reçues et ' _ que j’ai eu ii peine le temps de parcourir. · Heureusement vous serez dédommagés par la conférence de notre savant collègue M. de Mercey, qui veut bien vous rendre compte de ses nouvelles recherches. Aussi vais-je me hâter. . — Les Annales de l’Académie de Mâcon (2• série. Tome I") dbiventétre renvoyées à la section de géologie,qui lira avec intéret, j'en suis assuré, l'étude de M. Arcelin sur les forma- tions tertiaires et quateruaires des environs de Mâcon, et celle de M. Jordy sur le bassin de la Saône. ' —- Les géologues trouveront aussi une large part dans le tome Vll du Bulletin de la Société de statistique de |'lsère. Qu’ils lisent Vexpèdition scientilique du Mont Blanc par M. Violle et I'essai sur l’orographie des Alpes occidentales par M. Lory. Mais la plus grande partie appartient aux Philologues, car le travail de MM. Chabrand et de Rochas sur le patois du Queyras occupe plus de la moitie du volume. Le Queyras est une vallée qui constitue le canton d’Aiguil|es dans les Hautes- Alpes. Grâce à sa condition topographique toute spéciale, 1l s’est trouvé à l’abri des transformations, qu’amènent de toute nécessité les rapports incessants avec les voisins, et la langue française a pu à peine encore y pénétrer. On comprend l'intérêt que pouvait offrir la langue d’un petit peuple réduit ainsi à ses I propres ressources. ( - L'histoire. la littérature et les beaux-arts se partagent le Q tome XIV des Mémoires de la Société académique de |’Aube. i ALL
.. 443 ... —-— Le tome XXIII des Annales de la Société Liunéenne de 1 Lyon contient la tin du remarquable travail de M. Pcrris sur les larves des coléoptères. Ce travail accompagné de I4 planches est, vous le savez, une œuvre capitale, d'une importanœ ` immense pour les collectionneurs, car il fait connaître avec les larves, les nymphes et l'habitat de l’insecte dans ces deux états; il permet donc à Yentomologiste de trouver plus facilement les espèces rares qu’il peut rechercher. _ -· M. Lavallée, de la Société centrale d'agriculture. a publié dans les bulletins 559, 560 de I’Association scientifique de France une très-curieuse conférence qu’il avait faite à la Sor- bonne sur les arbres et les arbustes exotiques, récemment | introduits en France ou dont la propagation serait désirable. (1'est un exposé très·agréable de faits connus, mais qu·'il a su réunir et présenter avec un véritable talent.- . - Le Bulletin de la Société d’agriculture de Nice n• 7l, contient la fin d'un article de M. Roussel ayant pour titre le paturage sur les terrains goyonnés, boisés. J’appel|e sur cet article l’attention des botanistcs à cause des listes de plantes utiles et des plantes nuisibles’qu'a donnees l’auteur, listes qu'0n ne connaît point assez et qui mériteraient d‘etre étudiées par les propriétaires de prairies. · . — Les Annales de la Société horticole de Troyes ont repro- duit un article de M. de Mercey sur le même objet. - Nous devons à M. Preudhomme de Borre ses notices sur les _ especes des tribus des Panagéides, des Loricérides, des Lici- nides, des Chlœnides et des ‘Broscides de Belgique que je vous avais signalées dans l'un dcs derniers comptes rendus dc la Société entomologique de Belgique. Je vous prie de voter des remerciements à M. de Borre pour sa toute gracieuse attention et de le féliciter de cet excellent travail. ` - Le Bulletin de la Société entomologique italienne donne la suite du catalogue des Lépidopteres d’Italie de M. Curo, et la suite du répertoire des insectes parasites et de leurs victimes par M. Bondani, œuvre d'un observateur aussi patient que sagace et la Flore des Altises d'Europe de M. Bargagli. Ceux de · vous qui s’occupent de Friganes devrons ne pas négliger la nouvelle lettre de M. Carlo de Siebold·sur Vüelicopsichc agglu- limms. - Le Bulletin de la Société entomologique Suisse contient L .
— Ml - ` de nouvelles additions aux Chrvsides de bassin du Léman, par M. Tournier de Geneve, une étude sur les caractères d'al`linités des carabus de Suisse avec le carabus syloestris de Fabricius. ' Mais ce qu'il faut surtout remarquer ce sont les tableaux ana- lytiques pour servir à la détermination des libellules de Suisse par M. Schoch. — Le Bulletin de la Société provinciale de Westphalie (vv année) contient un article de M. Kolbe sur les libellules des environs de Munster queje recommande aussi aux entomolo-- gistes. Je recommande aux botanistes les rapports de la section de botanique. —- Les mémoires de la Société zoologieo-botanique de Vienne se distinguent autant par l’ahondance que par le choix des ma- tériaux qu’ils renferment. Toutes nos sections y rencontreront l des travaux d’une grande importance. Pour ne citer que des sujets européens, j'oppellerai toute votre attention sur la Flore de l’histoire méridionale par M. Freyen, la Lichénologie du · ` Tyrol par M. Arnold, les recherches myeologiques de M. Schulzer, les champignons des ‘environs de Vienne par · M. Wos. L'entomologie, Vornithologie, Vichthyologie y sont également représentées par de nombreuses notices, qui toutes q mériteraient un examen sérieux. . l J. _Gnuxne. Séance générale, le Samedi 49.octobre 4878, à 8 h. du soir. Section de Zoologie, séance le Vendredi 4 octobre, i 4 h. Sections de Botanique et de Géologie, séance le Jeudi _ 40 octobre, ti 3 h. 4/2. Le Rédacteur en chef : R. VION. Amiens. — lmp. Dm.x1·rnn-Lnrrom., rue des Rahuissons, 30.
_` I I I Sllhllillia LINNEENNE nu Ntlllll Il ll FRANCE. — BULLETIN MENSUEL. . N° 76. — l" 0ctobre 4878. — 7• Année. -— T. IV. Annessna: Les Ouvrages. Manuscrits et Communications intéressant la rédaction du Bulletin, à M. René Vtoa, rue Voiture, 8, à Amiens. · . Les demandes d’Abonnement et les Cotisations (en timbres-poste), à C ' M. Edmond Dr·:r.Aav,•Trésorîe1·, rue Neuve, 40, Amiens. Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est adressé aux Sociétés scientifiques par voie d’échange. Prix de l'abonnement, 3 fr. par an (2 fr. pour les Ecclésiastiques, les lnstituteurs et les lnstitutrices). . SOMMAIRE. -— Contributions à la Faune locale, par M. A. Lsrsnvas, p. 445. — Contributions à Ia_l·`lore locale, par M. Gomes, p. 449. - Fertilisation des tleurs par les insectes,_par M. René Vron, p. 451. — Observations sur les Rotaleurs et les lnfusoires, par M. Pm.u:1·1n«, p. 452. — Chronique et Faits divers, p. 458. · CONTRIBUTIONS A LA FAUNE LOCALE. Il m’a été donné de faire sur différentes espèces d’ani- ` maux, des observations que je vais vous communiquer, si vous ~ le voulez bien. _ Ie commencerai par vous parler de la couleuvre à collier (Coluber nalria:) que j’ai placée, seule de son espèce, le 3 mai 4878, dans une cage avec de la mousse et un bassin contenant de l’eau; lui donnant pour nourriture des tritons, des gre- nouilles à l’état de tètards ou ii l'état parlait, et des lombrics. Elle eflectua une première mue quelques jours après. Elle 7• mnt:. 76
.. 445 .. changea de peau pour la seconde fois, le 8 août. La première peau mesure 83 centimètres de longueur, la seconde, 87. Ces peaux ne présentent aucune déchirure; elles rccouvraient toutes les parties extérieures du reptile, méme les yeux. Dans la première semaine de juillet, je trouvai sur la mousse 17 œufs que la couleuvre avait pendus. Ils sont de forme . elliptique; le grand axe mesure 20 millimètres, et le petit axe 16 millimètres. Ils sont blancs, ne sont pas cassauts comme les œufs d'oiseaux. L’cnveloppe en est molle, mais assez résistante; elle se déchire lorsqu’arrive le moment de l'éclosion. Ces œufs ‘ sont agglomérés et reposent sur leur grand axe; leur éclosion . 1 eut lieu à la lin d'août, sans incubation de la mère. Une jeune couleuvre morte dans l’œuf au moment de l’éclosîon mesurait · 16 centimètres. _ Quelque temps après la ponte, je remarquai dans la grappe un œuf dont une extrémité n'était pas mate comme le reste; cette petite portion de l’envel0ppe étant légèrement diaphane, il me sembla, en y regardant, que l’œuf ne devait pas ètre bon. É Après l'avoir ouvert, je reconnus mon erreur : une jeune cou- leuvre qui n’avait pas encore la couleur .qu'elle devait prendre plus tard me prouva par ses mouvements qu`elIe était vivante. Deuxautres œufs plus ou moins déformés renfermaient égale- ment des petits vivants. Au momentoù les jeunes sortirent de leurs œufs, j'ai vu une jeune couleuvre encore enfermée dans son enveloppe qui , s’était déchirée; elle avait l'apparence d'un individu de son espèce arrivé a l'état adulte, sauf la coloration plus noire du dos et la tète formant une saillie plus prononcée avec le corps. Elle remuait la téte et faisait passer sa petite langue fourchue. Huit jeunes couleuvres s’échappèrent des œufs par les déchi- rures, en laissant l'intérieur complètement vide. Le 18 sep- tembre elles uvaient changé de peau. Je passe maintenant à l’écrevisse de rivière (Astuces funic- tttisj, qui comprend plusieurs variétés selon leur couleur, qui
— M7 - ' d’ailleurs change beaucoup. La plupart sont brunes, verdatres; d’autres, brunes, rougeâtres; d’autres, en petit nombre, sont d'un bleu plus ou moins foncé; quelques-unes sont plus ou moins rouges; c’est de ces dernières que je veux m’occuper. Ten ai vu dernièrement a l’Exposition universelle, dans un aquarium présenté par M. Carbonnier, pisciculteurà Paris. J'ai été surpris de voir la dénomination qu’on leur a donnée : , Écrevisses albines, ce qui semblerait annoncer des écrevisses blanches. Elles nfolïrentde parties blanches qu’à la naissance des pattes et à l'abdomeu; elles n’ont pas non plus les yeux rouges de l’alhinos; cet organe est noir et tout le reste du test est rouge ainsi que les antennes. Je possède depuis longtemps cette variété. Le 7 février 1878, je mis dans un aquarium ll femelles et 49 mâles. Les mar- chands apportent toujours plus de mâles que de femelles ; je ne sais si les mâles sont naturellement plus nombreux ou si le pécheur intelligent comprend qu’il a intéret à conserver des t . femelles qui lui fourniront dans l’avenir de quoi alimenter son commerce; ees dernières étsntd'ailleurs plus petites que les mâles de même âge sont d’une vente moins rénumératrice. Un mâle peut féconder plusieurs femelles; on peut donc sans incon- vénient enlever à la riviere un plus grand nombre de miles. Le I7 avril, je retirai de l'aquarium les mâles et les femelles n'aysnt pas d’œufs attachés aux filets de l'abdomen ;— quant ti celles, au nombre de sept, qui en étaient pourvues, je les laissai jusqu’au lu juillet, époque à laquelle on apercevalt les jeunes se promenant sur le rocher, sans plus s’occuper de leurs meres; Pendant quelque temps, les jeunes écrevisses nouvelle- ment écloses ne quittent pas ce qu’on appelle improprement la queue de leur mére , sous laquelle elles s’accrochent' ou s’exercent à marcher sur le gravier. Lorsqu’elles commencent à abandonner cet abri protecteur, le test qui les recouvre n'a pas encore acquis assez de dureté pour les garantir contre les attaques d’autres crustacés ou d'iuseetes.
`l l .. gag ... l .Avec les écrevisses se trouvaient des crevettes des ruis- seaux (Gammarus jluoiatilis); je fus témoin de la destruction de jeunes écrevisses par ces petits crustacés. Cependant un certain nombre se rélugièrent dans les creux du rocher, de manière it ne pas laisser prise sur elles, et au bout de quelques jours acquirent assez de force pour échapper à ce danger. Elles con- tinuent à prendre du développement. · Les écrevisses adultes ne sont pas non plus à l’abri des insectes. Pour grossir, elles sont obligées d’ahandonner le test dur qui les protege. Pendant deux ou trois jours aprés cette opération, elles sont molles et deviennent facilement la proie des autres écrevisses ou des insectes. J’ai perdu ainsi un certain nombre de ces malheureuses que j’avais placées dans · un aquarium peuplé d’insectes. Je vous dirai aussi quelques mots d'un autre crnstacé,·de la famille des Salicoques, dont il a été parlé dans le Bulletin de Mai 4878. L’Hippolyte de Desmarest (Hippolyte Desmarestii) s’est re- produite dans mon aquarium. I‘ai pu examiner à la loupe, une certaine quantité de jeunes naissants, se mouvant prés des glaces; tous se tenaient constamment la tète en bas; ils mons taient ou descendaient toujours dans cette étrange position, en _ agitant constamment leurs pattes: lls donnaient parfois un coup · de queue pour suivre une autre verticale; mais ils n’ahandon· paient pas ce système de locomotion. Ie n’ai malheureusement pas pu les observer longtemps, ils disparaissaient très-vite; car e’était une proie facile pour les crevettes des ruisseau;. ll est _ ' aussi très-diliicile de les empêcher d’étre entralnés vers le trop-plein. Je répandais à profusion la nourriture aux habitants de l’a· quarium : de la viande hâchée très·menue, de petites larves-de . tipules, des cyclopes de toute grosseur, car ils s‘y reprodui- saient. Pour éviter que les. jeunes bippolytes ou cyclopes soient emportés par le trop-plein, je l'avais recouvert de gaze.
-—‘ tw 4-‘ .l'ai aussi essayé de mettre des hippolytes femelles, chargées d'œufs, seules dans un aquarium dont l’eau ne se renouvelait pas et contenait beaucoup de très·petites proies vivantes; je n’ai pas réussi à conserver de jeunes hippolytes, et, après quelques jours passés dans l’eau non renouvelée, les adultes snccombaient. , il _ J'ai constaté que ce crustacé change de test comme l’écre·» visse; après cette opération, il devient tout-à-fait diaphane. _ Je désire. vous entretenir aussi d'une observ tion que fai- faite sur une larve aquatique de diptère, de la famille des Tipuf laires. Cette larve, se rapportantau genre Tanype, a le corps diaphane et se trouve constamment dans la position horiion- tale, se ployant parfois brusquement pour changer de place, mais reprenant aussitôt sa position ordinaire. La tête de la larve est placée sur la même ligne que le reste du corps. Arrivée à l’état de nymphe, elle perd sa transparence; elle prend alors la position verticale qu'elle ne quitte plusjusqu'à sa dernière transformation. La tète, sur laquelle deux petits · panaches apparaissent, retenus'dans un fourreau, forme main- tenant un angledroit avec le corps. Telles sont, Messieurs, les remarques que j'ai pu faire depuis quelque temps; puissent-elles vous intéresser, et vous suggérer le désir de faire des observations analogues ! ~ A A. Lmtnvnn. CONTRIBUTIONS A LA FLORE LOCALE r.ocAr.rrùs 1vouv¤r.r.¤e roun nus ssràcss nnns ou rnrénnssmrus. _ Diplohwis lenuifolia, D. C. Bords de la route de la‘Madeleine la Longpré. · · ·' _ " i` ' ` Geranium Pyrmaicum, L. Talus des fortifications à Péronne. ` ‘ L Gmista tinctoria, LQ Bois de Bus ej. de Fescamps. _ _ ' Lathyrus syloestris, L. Bois de Fescamps. · ' L
~·-e lm —- lsspilus Germanica, L. Bois du tron Wargnier, à Dory. ' Cicula oirosa, L. Brie près Péronne. . Sium lalifolium, L. Brie. Silaus pratcnsis, Bess. Bus et Feseamps, bois et prés. Peucadanum paluslrc, Mœneh. Brie. » e Sambuws ebulus, L. Doingt, près Pèronne. Valsrionolla lorisonii, D. C. Var. pubescens. Moissons, à Fes- camps. . Dipsacus pilosus, L. Marais de Boves, au bord dc |'Avre. Cirsium eriophorum, Scop. Fescamps. · ' Scrratula tinctoria, L. Bois de Bus. Cmtraphgllum lanatum, D. C. Feseamps. Crapis bicnnis, L. Péronne. Ilonotropa Hypapitys, L. Bois de Bus. Vinccloxicum 0[/icinale, Mœncli. Bois de Bus. Orobanclie Galii, Dub. Péronne. Stachys Gmnanica, L. Brie. , .Slachys Alpina, L. Bois d'AilIy-sur-Noye. . Holtonia paldslris, L. Marais de Brie ; Péronnc. ` Elodeo Canadmsis. Rich. — Cette espèce que j’ai signalée pour la première fois dans le département, il y a deux ans, se propage beaucoup aux environs d’Amiens; elle sc trouve aujourd'hui à Montières, et je l’ai vue abondante dans les ' fossés des fortifications de Péronne et le marais de Brie. Typlia anguslifolia, L. Brie et Péronnc. Anaeamplispy1·amidalis, Rich. Trouvé un seul exemplaire à la foret d’Ailly·sni·-Somme, par M. Fernand Lequet. p Scilla bifolio, L. Bois de la Faloise. . Luzula multi/lora, Var. pallesccns Gr. et G. Bois du trou War- g gnier, à Duty. l ~ Heloooliaris imiglumis, Rchb. Marais de Longueau. " Scirpus solacms, L. Marais de Glisy.· Calamagrostù cpigeios, Both. Commun aux bois de Bus et de Fesonmps. ·
— 151 — Deschampsia Mceosa, Nees. Bois de Fescamps. · Danlltonia Dccumbons, D. C· Bois de Fescamps. Molinia cœrulea, Mœnch. Var. sylvatico, (Brébiss. F. de Norm,). 'l`rès·commun au bois de Feseamps. . V Fesluca sciuroides, Both. Bois de Ste-Segrée. · s Tritùmn canùwm, Scbrcb. Bois de Fescamps. Asplmium trtebomoms, L. Vieux mur à Longueau. · , , B. Gousa. Pertilhation des ileurs par les Insectes. Dans la dernière session de l'Association anglaise pour l'avancement des sciences, M. Alexandre Wilson, de Glasgow, a' donné lecture d’une note sur cet intéressant sujet; nous résumons ce travail d’après l’Englt2rlt Mechanic. Il est une classe de fleurs, représentée parla Scroplmlaria nodoea, dont la fertilisation dépend, non point du vent, mais dela visitedes insectes. Ces fleurs émettent-une odeur etsé- crètent du nectar, mais leur corolle n’olfre pas de couleur voyante ou de marque apparente qui puisse attirer les insectes de loin ; elles ne sont pas non plus réunies ou massées de façon à former un groupe plus visible, comme cela a lieu pour la bruyère, l’amarantl1e, le glaïeul, fleurs déjà brillamment colo- rées par elles-memes. Lorsque les fleurs brillantes sont dfcloo- ` gamer, c’est-à-dire lorsque l'organe mâle et l’organe femelle d'une méme fleur ne se développent pas simultanément, elles 'sont habituellement protérunlhérca, e'est·à·dire que les antberes mûrissent avant le stigmate ; et, comme les fleurs commencent in s’épanouir Par le bas de la tige, il s'ensuit que, sur une plante donnée, les fleurs inférieures auront jeté leur pollen, et que leurs stigmates seront prêts à le recevoir au moment où les fleurs supérieures commcncerontà leur tour à jeter leur pollen. Les abeilles qui visitent ces plantes procèdent toujours dans le · meme ordre; elles commencent par les fleurs du bas, et mon- `
—— IB2 ·— tent, de corolle en corolle, vers le haut de la tige. Lorsqu'cl|es ‘ passent d'une plante à une autre, elles aident done à cette fer- tilisation croisée, en apportant sur le stigmale des lleurs infé- rieures, le pollendes fleurs supérieures du pied précédemment visité. . La classe de fleurs peu apparentes dont s'oceupe M. Wilson, présente, au contraire, une dichogamis protérogyne ; l’étamine ne s'y développe qu’après le pistil, et les fleurs du bas sont déjà dans leur seconde phase, ou·période mâle, lorsque les lleurs du haut atteignent leur première phase, ou période femelle. Si une abeille venait visiter la plante, en montant de fleur en fleur ainsi que nous l’avons dit, elle porterait le pollen déve- loppé dans les corolles du bas, sur le stigmate qui s'épanouit dans les corolles du somn1ct, et toutes les merveilleusesdisposi- tions qui aboutissent à la fertilisation croisée resteraient sans clïet : la plante se fécondcrait elle-même. Tel n’est pas le cas. lll. Wilson a observé des guêpes visitant ees fleurs peu appa- rentes, et il a constaté que la guêpe, à l’inverse de l'abeille, commence par les fleurs du sommet, et descend graduellement · vers le bas.de la tige. La` fertilisation croisée a alors son plein effet. ‘ ' A Ainsi, ce sont des guêpes qui servent à la fertilisation de ces _ plantes peu apparentes; et comme la guêpe a des habitudes de ' proie, ct que sa nourriture n’est pas exclusivement végétale, il est probable que, comme tous les earnassiers, elle est douée d’une vue perçante, et que ces fleurs obscures sont parfaitement A visibles pour elle a distance. La plante a done pu se dispenser` de produire une corolle brillante. . R. Vnon. Observations sur les Rotateurs et les Intusoires. · A (Suite et jïn.) A Tout le monde connait la propriété qu'a l'acide osmique de fixer instantanément dans leur formeaetuelle les éléments bisto= W f l
— 153 - logiques, mais on ne sait pas toujours assez que, pour agir avec cette instantanéité, il ne suffit pas qu'il soit suliisamment con- centré, mais qu’on doit |’employer de manière que son action ne s’épuise pas sur une trop grande quantité d’éléments. Ainsi, si l’on dépose. une goutte d'une solution à l pour l00 sur un ° tissu, le point méme où la goutte a été déposée est toujours immédiatement et suffisamment fixé, mais les parties voisines, _ sur lesquelles l’acide se difluse et n‘agit plus, pour ainsi dire. qnede seconde main, n'ont subi qn'une action beaucoup plus faible; si l'onà emploie une solution plus conccntrée,`l'ef’fet ne change pas beaucoup, et l'action de l’acide s’épuise à peu près de même sur lc point directement impressionné dont les élé- ments réduisent une plus forte quantité d’osmium, mais la zone de l‘influence instantanée ne s’étend pas beaucoup plus · loin. C'est ainsi que M. Banvier a démontré qu’on peut fixer ins- · tantauénient pendant leur extension les bras de l'llydre4d’eau ' douce, malgré la rapidité excessive avec laquelle elle les ré'- tractc, mais il faut déposer la goutte d'aeide osmique immé- diatement sur le petit polype. Pour cela, on plonge dans la solution osmique, un tube ouvert par les deux bouts. Le tube ` se remplit de liquide, on ferme l'extrémité supérieure avec le doigt et on peut alors enlever le tube sans que la solution s’écou|e. On le descend doucement, ainsi rempli, dans le vase contenant l'l:lydre, jusqu’au-dessus de l’animal, mais en ayant soin que le niveau du liquide dans le tube soit plus élevé que p le niveau de |’eau dans le vase; dans ees conditions, en dé- bouchant subitement le bout supérieur du tube, le liquide inté- rieur tombe aussitôt, en raison dela dillérence de pression,sur l’hy_dre qui est immédiatement immobilisée dans la position qu’elle occupe à ce moment. C’est d'une manière analogue que j’opere sur les rotateurs et les infusoires contractiles. Je prends, avec une pince line, quelques brins des conferves, par' exemple, sur lesquelles j’ai
W ' -' [Iii ·-· ` constaté la présence des animalcules, je les dépose sur une ' lame de verre dans l'eau qui les imbibe et les dissocie avec les aiguilles; puis, sans les recouvrir, je les examine sous un faible grossissement pour m’assurer si j’ai récolté quelques·uns des petits animaux. Le plus souvent, j'en recontre un plus ou moins grand nombre, des Rotateurs divers, des Yortioelles, des ° Stentors, des Vaginicoles et autres, mais la plupart, inquiets de la manipulation qu’ils ont subie, sont rétractés. Yajoute alors une très-petite goutte d'eau ; je sais, en elïet, que, sous·|’in· lluence de cette eau, tous ces animalcules entrent en activité pour profiter des corpuscules llottants qu'elle peut fournir à leur continuel appétit. Je sais qu'au bout de quelques instants les Vorticelles ont déroule leur spirale et ouvert leur clochette, les Stentors étalé le pavillon de leur trompette; les Iloti- lères ont mis leurs roues en mouvement, ou bien ont commencé à arpenter la lame de verre à la recherche d`un poste conve- ·nable. .|‘ai employé une petite goutte d’eau afin que l'acide osmique ne se dilue pas dans une trop grande quantité de liquide. Après quelques instants donc, je prends un peu d'une solution d'acide osmique à 'l pour cent au bout d'une grosse baguette de verre, de manière à avoir une forte goutte, ou mieux, dans un tube ouvert par les deux bouts. Je dépose ainsi environ I/2 centimètre cube de la solution sur la préparation, soitau milieu, soit sur le point où j'ai constaté la présence d’un plus grand nombre d'animalculcs. Il se produit une petite inondation sur la lame de verre, et, — au moment même du cataclysme, -— tous les êtres vivants, animaux ct vé- gétaux, sonthinstantinément immobilisés. .l'expose alors la préparation à un courant d'air qui entraîne les vapeurs désa- gréables de l‘aoide osmique et fait disparaître par évaporation la majeure partie de l'eau. Lorsque le liquide est assez rarélié, je ramène vers le centre les lilaments d‘Algues qui ont pu être entralnés trop loin et je recouvre avec la lamelle mince. n . · | l
.. 555 .. J'ai traité de cette manière quelques tilaments de Vauchoriu récoltés en mars dernier dans un tonneau d’arrosage au Muséum d’bistoire naturelle, et voici ce que j’y ai trouvé : Les Vmrclseria ont conservé leur forme et leur couleur, le pro- toplasma n'en est pas rétracté ; ils sont en fructiiication. On voit les eornicules et les oogones, qui présentent une nuance d'un vert beaucoup plus foncé que le reste des lilaments; ils con· tiennent des globules de matière grasse que t’acide osmique a colorés en brun ou en noir. Des rubans de Diatomées, Him¢mti·. diem peclinale, des zigzags de Diatoma oulgare ont conservé leur aspect naturel et leur nuance, des navicules isolées llottent dans la préparation avec quelques Cosmurium et Closterium d'un . vert aussi éclatant que s’ils n’avaieut subi faction d’aucun réactif, mais les corpusculcs mobiles de ces Desmidièes sont ~ pour toujours arrêtés. » çà et là sont des lnfusoires, Paramécies, Stylonicliies, etc., A légèrement colorés en brun, immobilesavec tous leurs cils arrêtés; un Euglcna viridis. d'un vert éclatant, montre son point oculaire rouge et son long llagellum. Tous ces êtres, eu un mot, semblent encore vivants, et leur protoplasma n’a pas changé de forme; dans les Diatomées, quelques globules, légèrement brunis, indiquent leur nature liuileuse, mais aucune autre moditication ne parait avoir été produite par le réactif. On peut donc ainsi préparer les Diatomées, les Desmi- · diées et autres Algues en place et en nature. Quant aux animalcules contractiles, on les trouve dans toutes les positions; certaines Vorticelles ont été imtnobilisécs dans un état complet d'extension et leur pédoncule a perdu son élasticité; la cuticule est ordinairement restée incolore, mais les parties internes, le muscle du pédoncule sont brunis. Les Botifères ont été f rappés dans toutes les attitudes; quelques- uns sont complètement développés, les roues sont étalées et . bordées de cils qui paraissent flasques et qu'on peut souvent compter : j’en compte 20 sur une roue d'un Philodina erythro~ · ·
.. gw .. phthalma dont les points oculaires, obliques et allongés comme . les yeux d’un chinois, sont restés rouges. On constate facile- ment ainsi, ce que l'on peut voir d’ailleurs sur les animaux vivants, que les anneaux de leur corps, articulés en tubes de lorgnette, sont beaucoup moins variables qu'on ne le dit ordinairement (ce qui me permettra de les décrire dans une prochaine note.) En résumé, tous les étres vivants sont immobilisés dans la · position qu'ils occupaient au moment où l'acide osmiquc les ai ` touchés. Tels ils étaient sans doute jadis dans le château de la Belle-au-Bois-Dormant. j _ Ainsi obtenues, les préparations de plantulcs et·d'animal- cules peuvent se conserver ; en y faisant passer trés-lentement ‘ de la glycérine étendue, les Diatomécs, les petites Desmidiécs, les ltotateurs et les lnfusoires n’éprouvent'que peu ou point de . rétraction, et l’on_peut fermer la préparation. Mais dans les Conferves et autres Algues lilamentcuses, le protoplasrua subit ( par la glycérine un retrait parfois assez notable. ll est préfé- rable alors de conserver les préparations dans l'eau phéniquée à 1 p. lO0 d’acide phénique cristallisé. · On comprend que les préparations ainsi obtenues peuvent ` être faites assez minces; que, d’autre part, les objets micros- copiquessy étant désormais immobiles, il est possible de les ' étudier sous de très-forts grossisseiuents. Enfin, on conçoit qu'avant de luter la lamellc, on peut faire agir sur les animal- cules tous les réactifs qu’empIoie la technique histologique, et notamment les matières colorantes. Je reviendrai prochaine- ment sur les résultats fort intéressants obtenus par ces méthodes, mais je dirai dès maintenant qu’en raison de la forte fixation d'osmium qui s'est faite sur ces petits êtres (I), ils ont (1) Car l‘acltle osmlque doit être assez concentré, sinon la lisation des animaleules n’est pasassez subite et la plupart sont a demi contractés. I I
- 157 - ` pris une teinte brunâtre et se colorent mal ou confusément par la plupart des matières colorantes. Aussi, la méthode qui m'a paru préférable j_usqu’à présent est Fimprégnation au chlorure d’or à 1 p. 4 ou 500. L’or se réduit, en effet, de préférence sur les points où l'osmium s'est déjà déposé. Son action est, comme on le sait, trés·inconstante, et lescolorations qu’il donne sont très-variables, rose, violet, pourpre, bleu ou vert, mais les différentes parties du méme animalcule teintes enun brun jaunâtre, uniforme, par l’osmium se différencient en des nuances diverses aprés I’action de l'or. Sur un Philodina, je _ trouve les téguments incolores ou légèrement azurés , les bandes musculaires roses, le tube intestinal brun, le cloaquc noir (parce qu’il est plein), les masses glandulaires violettes, et dans ces masses glandulaires je distingue nettement des va- cuoles et des cellules arrondies avec noyau et nucléole. Le procédé opératoire est, d'ailleurs, très—facile; il s’agit « seulement de faire passer sous la préparation la solution d’or très·lentement pour ne pas entraîner dans le courant de liquide et perdre les anitualcules qui sont flottants, car pour les Infusoires à pédoncule et méme pour les Rotateurs attachés par leur queue ou pied au moment dela fixation par l’acide osmiquc, ils ne se détachent, en général, pas. Pour cela, je dépose une goutte dela solution d’or sur le bord de la.lamelle, et je détermine, par le côté opposé, une aspiration très-lente à l'aide d’un morceau de papier brouillard que j'ai passé dans la . vapeur d'eau bouillante de manière que, sans être mouillé, il ne soit pas sec, et que son aspiration ne se produise qu’au für et à mesure qu’i| se desséche. Puis, je place la préparation à la lu- mière,et jela lave avec un courautd‘eau distillée, ralenti par le méme procédé, jusqu'à ce que l’excès de liqueur d’or soit enlevé. On peut, au besoin, éclaircir les nuances, si elles sont trop brutales, avec une goutte d'acide formique trés dilué ou monter la préparation dans la glycérine. ll ne reste plus qu’à luter la ` b lamelle pour avoir une préparation persistante.
.. 453 - .l’ai obtenu des résultats moins satisfaisantscn faisant agir le chlorure d'or sur la préparation après l’acide osmique et avant de recouvrir; le dépôt d'or est beaucoup plus irrégulier, à cause de la présence de I'acide osmique en excès qui déter- mine une précipitation d'or générale et confuse. Dans une prochaine note, je décrirai les observations que je crois nouvelles, auxquelles m'ont conduit l’étude des rotifé· riens, soit li l'état vivant, soit traités par l'acide osmique seul, soit encore par l’acide osmique et le chlorure d'or, le nitrate . · d’argcnt ou les matières colorantes. D' I. Psnnnnxr. CHRONIQUE ET FAITS DIVERS. Les yeux des araignées. - On sait que les araignées sont I ` pourvues d'yeux ou plutôt d‘0celles en nombre variable pour les dilïérentes espèces. Ainsi, la Dysdera erythrina, la Scgestria perfide, etc., ont six ocelles; la Ilygale avicularia, la Lycora - . voraœ, l'Epcira diadema, etc., en ont huit. On pourrait croire qu’avec un nombre d'yeux aussi considérable, les araignées doivent être douées d'une vue perçante. D'après M. W. Lan- caster, il n‘en est rien; bien au contraire, il les croit aveugles, ··‘ du moins à la lumière du jour. Des expériences nombreuses lui I . ontumontré que des araignées, parmi les espèces qui tissent É · leur toile, se précipitent sur un morceau de bois ou de coton ` qu’on _agite au milieu de leur toile, luttent avec ce corps inerte , et l’enveloppent comme elles feraient d’une mouche. En profi- l tant du moment où l’arnignée se jette sur sa proie, pour casser : le ill qui va du centre au nid où elle se cache et se réfugie, i M. Lancaster a constamment vu l’araignée faire un faux pas au retour, et ne s’apercevoir du dommage qu’en trouvant un vide _ ‘ _ sous ses pieds. L'araignée paraît à l'ol>servateur anglais avoir ` · · des mœurs généralement nocturnes : c’est presque toujours pendant la nuit qu’elle tisse sa toile. î
-189 - I Bourdons empoùonnés par des [ours. -· Un singulier cas d’empoisonnement d'hyménoptères par les fleurs sur lesquelles : ils vont hutiner, est rapporté dans l’Englislo Mechanic par l M. Strathearn. Une plate-bande de poireaux (Allium porum), l cultivés pour leurs graines, était fréquemmentwisitée par des l bourdons, et principalement par les Bombus lerrestris, mus- f comm et iapiduriras. Lorsque les têtes llorifères commencèrent à s’épanouir, Vobservateur remarqua, au pied de la plupart des plantes, des cadavres de liourdons. ll attrihua d’abord cette i etrange mortalité au voisinage d'nne fonderie de cuivre, qui 1 émettait de temps en temps des vapeurs sullureuses nuisibles. L Un examen plus attentif le convainquit bientot que la cause du l mal résidait dans les poireaux méme. En surveillant attentive- ment les hyménopteres qui s'arrètaient sur les têtes de fleurs, _ il put voir leurs mouvements salnnguir; la trompe, au lieu d’être dardée dans chaque fleur rapidement, et tour à tour, s’arrêtait bientot inerte, et l’insecte tombait au pied dela plante dans un état comateux, presque toujours suivi de mort. Les pattes semblaient paralysées; la trompe formait un angle droit avec la direction du corps. Dans cet état comateux, l’in- secte ne piquait plus, et.l'on pouvait le manier impunément. l Le chloroforme et surtout l'ammoniaque les tirait de cet assou- pissement. Pour expliquer cet empoisonnement singulier des bourdons, . · M. Strathearn suggère que peut·ètre les poireaux ont élaboré les gaz nuisibles dégagés de la fonderie, et ont ainsi sécrété un nectar venéneux. Influence de la nourriture sur les os. - M._Lehmann a cons- taté, par des expériences suivies, qu’une nourriture contenant une proportion insuffisante de phosphates exerçait une in- fluence funeste sur les os du squelette. Il a trouvé que la nature du phosphate absorbé n'était pas indifférente : des animaux dans l’alimentation desquels entrait du phosphate de potasse, avaient des os plus poreux et plus légers que ceux îm,
.. 450 .. d’animaux nourris avecle phosphate et le carbonate de chaux. Les animaux soumis ii ces expériences étaient de jeunes porcs _ provenant d’une même portée. ' Les mouvements périodiques dans les feuilles et les fleurs. — M. Paul Bert vient d’adresser ii l'Académie des Sciences un mémoire sur la cause intime des mouvements périodiques des fleurs et des feuilles. Ces mouvements, décrits sous le nom de sommeil ou de réveil des plantes, se produisenten un point spécial, situé à la base de l’organe mobile, et qu`0n nomme le ren/lement moteur. M. Bert ·a reconnu que ces points sont le siége où s’emmagasino la glyoosc, substance qui se forme dans le végétal sous |’action de la lumière scolaire, et se détruit dans l'obscurité. Les variations dc quantité ou d’hydratation de la glycose amènent des modifications correspondantes dans l’énergie avec laquelle le renllement moteur soutient I’organe mobile. ' Uhéliotropisme a une explication analogue : l'ii1fluence des rayons trèsréfringents du spectre scolaireprodtiit dans le renllement moteur une diminution de tension du coté frappé par le soleil et, par`suitc, une augmentation d’énergie du coté opposé: delà un certain mouvement. La feuille, ou même la tige, tourne alors en suivant le mouvement du soleil. _ B. Vion. Le Rédacteur en che] : R. VION. Amiens. — Imp. Dnmrrns-Lnnom., rue des Rubnissons, 30.
Slllllllll LlNNllllNNE v Nllllll FRANCE lili Ill l.l · BULLETIN MENSUEL. ’ · N° 7â- 1** Novembre 1878. — 7• Annee. - T. IV ' Annasssa: Les Ouvrages. Manuscrits et Communications intéressant la rédaction du Bulletin, à M. René Vion, rue Voiture, 8, a Amiens. Les demandes d’Abonnement et les Cotisations (en timbres·poste), nl M. Edmond Dsuav, Trésorier, rue Neuve, 10, Amiens. Le Bulletin est envoyé gratuitement a tous les Membres payants; il est . adressé aux Sociétés scientifiques par voie d’échange. 4 Prix de l’abonnement, 3 fr. par an (2 l‘r. pour les Ecclésiastiques, les lnstituteurs et les lustitutrices). SOMMAIRE. — Ouvrages reçus depuis le mois d’Août, p. 161. — Rapport présenté par M. Cnnsvsnu, p. 161. — Sur un exemple de conservation remarquable de feuilles et de fruits verts dans de l'eau sales, par M. Alph. ns Csnnosns, p. 166. — Chronique scientilique, par M. R. Vins, p. 170. ` —— Bibliographie, par M. J. Gssmsa, p. 172. — Correspondance et Séances, p. 176. , Ouvrages reçus depuis le mois d'A»nût 1.878. ` ` Annales de la Societé d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles- Lettres du département d’Indre-et-Loire. Janvier à juin 1878. Bulletin de la Société Industrielle d'Amiens. Tome XVI, n•• 4, 5. _ Association scientifique de France, Bulletin, n•• 561, 562, 563, 564, 565, 566, 568, 569, 571, 572, 573. 574. ‘ Bulletin d’Insectnlogie agricole, n°•,_7, 8, 9. L’Apicnlteur, n•• 8, 9, 10, 11. b 7• assis. ‘ 77 r il
I ·——-·. — 482 -— 4 I _ Bullnin du Comics agricole d'Amieus, n•• 457, 458, 459, i' ; ‘ 460, 464. ' `° ' ' ' l Bulletin du Comics d'AbbeviIIe, n•• 8. 9, 40. · Kaiserliche Akademie der Wissenschaften in Wien, Il" 48, 49, 20, 24. . Giornale della Socîeta di letture e conversations scientiliche · di Genova. - Luglio - Agosto ·-Settembre 4878. Bulletin dela Société d'Apiculture de l'Aube, n• M. Bulletin dela Société d'Etudes des Sciences naturellesdt Nimes, n°• 5, 6, 7. ’ Société entomologiqne de Belgique, Compte rendu, n•• 53, 5L, 56. . Societa Toscana di Scienze natnrali. Processi verbali. Luglio. Atti della Societe Toscana di Scienze Naturali. Vol. III, Fesc. 2. . Bulletino della Societa Adriatica di Scienze naturali in Trieste.'Vo|. IV, n° 4. · Annales de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts dela l Dordogne. VII, VIII, IX. ·Bulletin·de la·Société d’Etudes scientiliques d’Angers.A4•c; 5• année.·6• et 7• année, 4•*·lasc. ' i.'Union, chronique des Sociétés savantes. 45 juillet. Proceedings ofthcBoston Socictyol’Natoral History. Vol. XIX, n·t• 4, 2. Memoirs of the Boston Society of Natural History. Vol. Il. ' · Part. I;V.·Nunb. VI. . Archives Néerlandaises des Sciences exactes et naturelles. Tome XIII. Livr. 4, 2, 3. Bulletin de la Société centrale d'Horticulture du départe- ment de la Seine·lnlérieure. 4•' cahier. Engrais chimique H. Joulie. Catalogue raisonné et prix . courant. Bulletin de la Société belge de Microscopie, n' 9, 40, 44, 42. Feuille des Jeunes Naturalistes, n•• 94, 95, 96, 97.
...a|;Q3 .. _ Inlletinde la·Société =8cienti6qne de‘Ilaris, n•·1. ` Bulletin de Photographie. Avril, mai, juin, juillet, août, septembre, octobre. _ Bulletin de la Société des Antiqnairssoe Picardieî!878 n• 2. Société d’Agriculture, Sciences et Arts de Farroudissemeat de Valenciennes. Revue, n• 7, ,8. Proceedings ofthe natural Society ofülasgtvw. Vol. III. Partll. · La nuova theoria di riproduzioue. Osservazioni e considera- zionidel P. Giotti Ulivi. Firenze. 1878. In·8._ Bulletin de la Société d'Apieulture de la Somme, n• 11. Eau minéraledcrrugineuse, acidule, gazeuse, carbonique d’0rem (Corse). Lille, 1878. Danel. In·8. · Mémoires dela Société d'AgricuIture, de Sciebces et d'Arts séant à Douai. 2• série. Tome XIII. 1871-1876. Annales de la Société horticole, vigneronne et forestière, a 4 Troyes, n° 62. , Petit bulletin de la Soc. d’Horticulture de Montdidier. n• 11. Scbriften des Vereines zur Verbreitung naturwissenscbaf- tlicher Kentnisse in Wien. Jahrgang. 1877-1878. A " V Bulletin de la Société Borda a Dax. 3• Trim. 1878. Société des Sciences etArts de Vitry-le·François. VIH. (1877). Société centrale d’Agriculture, d'Horticulture et d’AccIimata· tien de Nice et des Alpes·Maritimes. Bulletin 72. Bulletin de la Société Industrielle. et Agricole d’Angers et du département de Maine-et·Loirc. 1878. 1•* semestre. Annales de la Société malacologique de Belgique. Tome X. 1875. Procès-verbaux. 1876 p. LXI à CVII. i Mémoires de la Société des sciences physiques et naturelles de Bordeaux. 2* série. Tome Il. Bulletin de la Société vaudoise des Sciences naturelles, n•’Hl. Bulletin de la Société des Sciences de Nancy. Tome III. fasc. VII. ` Société Agricole, Scientilique et Littéraire des Pyrénées- · Orientales. IXIII• vol. ' l
... 45; .. Bulletin dela Société d’Histoire naturelle de Colmar. 18• et 19• années. ` List of Publications of the Smithsonian Institution. July, 1877. · Société d’Agriculture de Douai. Bulletin agricole. Année 1877. Recueil des travaux de la Société libre d’Agricultnre, Sciences, Arts et Belles-Lettres de l’Enre. lV• série. Tome Ill. Catalogue de la collection de colèoptères de l’ancien inonde de M. Desbrochers des Loges, à vendre par familles ou par groupes. ~ . Actualités scieutiliques. Formulaire Pratique de la Photogra- v pbie aux sels d’argent, parG. Huberson,Paris 1878.. Vol. in-18. Société d’Études scientiliques de Lyon. Tome Ill, n• 2. — Ré- glement de la Société. _ Bulletin de la Société Archéologique, Historique et Scienti- lique de Soissons, 2• série. Vll. Q Brebissonia, revue mensuelle illustrée d’algologie et de micro- graphie botanique, rédigée par M. G. Huberson. 1*• année n•• 1 et 2. ‘ Société Médicale d’Amiens. Bulletin des travaux. Années 1875-1876 et 1877. Rapport présenté par H. Codavello sur les oollootlom · d’oisouux de la Halomaioon. Messieurs, J’ai à vous rendre compte de la mission que vous avez bien voulu me conlier, de remettre en ordre et en état la collection de Boubers, appartenant a la Ville, et qui se trouve actuelle- ment dans les greniers de la Malemaison. Selon votre désir, je me suis adjoint M. Martin, naturaliste- empailleur à Amiens, qui a été pour moi un auxiliaire précieux dans cetravail; non seulement, en elïct, il m'a prêté le concours de ses connaissances ornithologiques spéciales, mais il a mis a
— 165 - . cette besogne, souvent pénible, tous les soins d’un véritable amateur d'l1istoire naturelle. Ses honoraires ont été lixés à L fr. par séance, et le travail n'a pas demandé moins de huit vacations, plus une demi- ' séance, employée à renouveler l’aIcool des bocaux où se trou- · vent des reptiles, etc., soit en tout 34 fr. En ajoutant à cette somme quelques menus frais: l’achat d'une brosse, d’aleool, de vernis, de préservatif pour les oiseaux, on arrive à un total de h3 fr. 75. Nous avons, de plus, donné l0 fr. au concierge qui, à plusieurs reprises, a dû nettoyer et balayer la salle. Quand nous avons commencé nos opérations, les oiseaux étaient pé|e·méle sur le plancher, à demi enfouis dans la pous- sière. D'autres étaient, il est vrai, dans des vitrines, mais dans ' ` le désordre le plus complet. I'ai peine la m'expliquer un pareil , ‘ bouleversement, le musée ayant été parfaitement mis en ordre, en 1875, par notre dévoué collegue M. Gustave d'Hangest, aidé de M. Martin et de moi. , Toujours est-il que nous avons du épousseter tous les oiseaux un à un, revernir les pattes et les becs des plus gros, et mettre au rebut, malheureusement, ceux qui étaient atteints par la vermine. Le nombre des individus qu'il nous a fallu ainsi ré- . former est considérable : il s'éleve au chi ll’re de 60. C’est dire le mauvais état où se trouvait cette collection. C’est faire com- prendre, en méme temps, combien il est important de tenir la main à ce que le local soit entretenu toujours en parfait état de propreté. Il me parait urgent de s’entendre avec le concierge _ ou tout autre, pour qu'au moins une fois par mois, I’apparte- ment soit balayé et épousseté avec soin. On ne saurait prendre trop de peine pour conserver en bon état cette magniliqnecollection, qui renferme un grand nombre de spécimens rarissimes, et qui présente I’ensemble le plus _ ° complet des oiseaux du pays. Elle se compose d’euviron L600 à l,700 pièces, parmi lesquelles se trouvent quelques quadru- pedes, un poisson-volant, et des chauves-souris. _
I ‘ — il}- Aprés un examen minutieux de tous les objets, nous avons remis les oiseaux les plus précieux dans les boites, et nous avons pris le soin, trop négligé jusqtfalors, d'introtluire dans ces bottes un preservatif contre les insectes. Les espèces appar- tenant a un même ordre ont _été rapprochées, de façon à en faciliter le rangement définitif. Je crois; messieurs, avoir lidèlement rempli le mandat que vous avez bien voulu me confier. Je laiseea d'autres, plus érudits et plus habiles, la tâche de classer plus parfaitement toutes ces richesses, quand il sera possible de le faire, etde dres- ` ser le catalogue de cette importante collection. A. Conxvanu. _ Bur tm exemple de conservation remarquable de feuilles etdniruits verts dans de Peau aalée. Par Alph. de Cartoon:. l _ ll y a environ 53 ans qu’un Français de nos amis, I. Phi- lippe Ilercier, grâce à cl'eneiennes relations avec des colons de la Havane et de la Martinique, avait reçu divers objets d’his· toire naturelle, entre autres une branche de caféier avec ses fruits encore verts, contenue dans un bocal rempli, disait-on. d'eau salée. M. Mercier fit cadeau à mon pere de cet echan- tillon. Je l‘ai ensuite conserve soigneusement à cause de la transparence parfaite du liquide et de la couleur verte bien persistante des feuilles et des fruits. . Le bocal, en verre blanc, est bant de 20 centimètres, lamp _ ' de 40, avec une ouverture de 7 centimètres. Celle-ci était fer- mée par un bouchon recouvert d’une couche de resine, qui in- terceptait |’nir et empêchait l'évaporation. On a transporté souvent ce bocal d’un endroit obscur à un antre éclairé de la lumière dill'use, dans une chambre qui passait, de.l’hiver à l’été, par toaslesextremes: de- t0•à +28•ou30•C. —· Plus la conservation devenait remarquable, plusje doutais que le liquide fûtsilplellcutde l'eau salée. Malbeueensemaat ‘ I
., . ··‘ W ·+ M.Mercier»étaitmort, et je n’avais aucuii moyen de savoir . comment on avait préparé cet objet. .l'essayai de mettre des feuilles et des fleurs ou fruits, de différentes consistances et , couleurs, dans l’eau salée à_ divers degrés de concentration, · mais je les vis toujours s’altérer dans un assez bref délai. L'eau devenait trouble et les matieres végétales changeaient decou- leur et ponrrissaient. Mes essais allant mal, par une cause que j'ignorais alors, je ne les poussai pas plus loin. Il en resta seu; lement dans mon esprit I’idee que le liquide dn bocal n'était probablement pas de |’eau salée. _ Au printemps de 1878. je vis que la résine couvrant le bou- chon s'était fendue et détachée en quelques endroits. Le liquide commençait a· siévaporer et déjà il paraissait d'une transpa- rence un pau moins compléte. C’était le moment de terminer l'expérienoe. ` Avant d'ouvrir le bocal, je le montrai à la Société de phy- sique et d’bistoire naturelle de Genève. On fut étonné dela parfaite conservation de la plante et de la transparence du lie quide, dans lequel aucun cristal ne s’était formé. Je chargeai alors un chimiste-exact, M. Lossier de taire une analyse com- ` pléte du iiquide. · ` Voici quel en a été le résultat : Poids spécifique 13259. Réaction acide. 1000 grammes de cette eau contiennent-: sodium . . . É .... cames Potassium. ....... traces Ammoninm. . ...... 0,00Us Calcium (combiné au chlore). . 0,0195 · Chaux (combineeà l'ac.sulf.) . 0,0709 Magnésium . ...... 0,0791 Acide sulfurique ..... 1,3807* Alumine etoxydede fer. . . 0,0btl3'· . Sllice. .· ..... v . . 0,178b'· 'hnidophosphenque ·. .' .· . t§D6$·
—- 168 - \ Acide nitrique . . . · . . . traces , cum. .... — .... 100,3848 E _ Subst. organiques endissolution. 3,5735 É . Subst.organiques_en suspension. 0,0319 · l 171,6739 Traces d'acide carbonique et d'azote — pas d’oxygène. î En groupant ces diverses substances, autant que possible, en sels, on trouve : ·» ` Chlorure de sodium .... 165,0262 , » ammonium . . 0.0251 s calcium . . . 0,0542 » magnésium . 0,3128 A Sulfate de chaux ..... 2,3576 Alumine et oxyde de fer. . . 0,0453 . ' Silice ......... 0,178£ Acide phosphorique ....· 0,0689 ». nitrique ...... traces _ Substorganiquesen dissolution. 3,5735 · » » en suspension. 0,0319 · 171,6739 « D’apres ces chiffres, dit M. Lossier, cette eau parait étre simplement une dissolution de sel ordinaire. · « L'absence de gaz dans |’eau prouve qu’eIle a été bouillie et même versée encore chaude dans le verre. » C'est là probablement ce qui avait manqué à mes essais. Cependautje me demande pourquoi I’air et les fermeuts conte- s nus dans le végétal n’avaient pas produit un changement- Avait-on préparé la branche de quelque manière avant de I’immerger dans l'eau salée ayantbouilli ‘? Etcette eau avait-elle été renouvelée une ou plusieurs lois, avant de lermen le bocal '! Il s'agit aussi de matieres vertes et chacun sait que les olives _ se conservent dans |’ean salée. Le correspondant de I. Mercier avaitexpédiéces fruits de caféier avant maturité. Avait·il véri- tié, pent·étre,qu'une fois rouges, le procédé n’aurait pas réussi 2
' — IM — ' 1 Ifexpérience prouve une seule chose: Des feuilles et des fruits · oerls se sont conservés dans de l’eaa salée, dépourvu de gus, 1 pendant un demi-siècle, et ile auraient persisté plus longtemps si Q le bocal avait été fermé dune manière plus durable. ll faut main- tenant chercher comment ona opéré et voir si d’autres ma- ‘ ! tières végétales, ayant d’autres couleurs, se couserveraient aussi à bien. J’aurais tenté moi-même quelques essais avant de pu- È hlier, s’il ne m’avait paru qu’uu grand nombre de personnes, en particulier les chimistes qui dirigent des laboratoires, les l pharmaciens, etc., ont mieux que moi à leur disposition les appareils nécessaires, et sauront mieux procéder pour obtenir dc bons résultats. Je leur recommanderai d'essayar par exemple ` sur les champignons, qu'il serait si utile de pouvoir conserver · ‘ avec les couleurs. e lion échantillon de caféier a été a été remis dans de l’eau A salée dontla température, élevée d’abord au bain marie, en- suite portée à l’ébullition, était revenneà 80* environ. Les feuilles et les fruits ne sont plus aussi verts. Ils ont pris au contact del'air une teinte jaunâtre; cependant on peut augurer · une conservation très·suflisaute aussi longtemps que le bocal ` sera bien fermé. · ` · On emploie l’alcool ou le borax pour la conservation des ma-` tières végétales dans les musées, mais le sel marin aurait des avantages incontestables. ·C'est une substance économique, facile à se procurer dans tous les pays, et qui ne présenteaucune · cause d'accideuts. L’alc0ol entraine assez de frais, car il faut le . _ renouveler de temps en temps. Les matières résineuses et autres s’y disolvent, ce qui rend les échantillons peu visibles et altère leurs couleurs. Enfin les mateloœ à bord des vaisseaux et les ` nettoyeurs dans les musées sont quelquefois tentés de boire ce liquide. Dans les collections d'anatomie c’est simplement dé- goutant, mais suppose: des fruits vénéneux comme ceux de Strychuos ou de Tanghiuia, lt coté de noix muscsdes ou de goyaves, les conséquences pourraient étre déplorables. `
... QR] .. `Be'»U0rai‘a Yinconvénientl comme l'alcool, de dissoudre un grand nombre matieres colorantes contenues dans les vége-. tauir. Par tous ces motifs, il y aurait de Flntérèt it constater ‘ dans quels cas et comment l’eau salée peut remplacer ces deux lîï;uides·emp|oyésjusqu’à présent. ` , _ (Archives des sciences physiques et naturelles). * '_ 'EIIMMQIJII SCIENTIFIQUE , _Le.bourdonnement des insectes. —— Un jeune et ardent natura- · liste, M, Iousset de Bellesme, professeur àl'ecole de médecineade Nantes, a_ presente, dans les séances de la Section de Zoologie de l’Association française, plusieurs observations trèvintéres- Stillüs. lfexplication qu’il a· donnee du bourdcnnement des insectes nous parait fort remarquable. Le bourdon fait entendre deux sons très-diI'érents.et qui sont à lToctave l'un de Feutre : un Sen grave, quand il vole; un son aigu, quand ilest posé. Leson grave est produit par _le · battement des ailes, dans les grandes vibrations qui servent à la translation de l’insccte; on · ' en obtient un tracé caractéristique en approchant d'un cylindre ‘ enregistreur l’insecte tenu par lespattes, pendant que son aile vibrer Ce son grave cesse, des que les ailes sont coupées. - Le son aigu persiste après l’ab|ation de laile; il est du à un mouvement vibratoire très-intense des muscles tboraciques. En lixant, avec une colle épaisseet promptement séchée, une petite- pointede roseau sur les parois du thorax, on peut obtenir sur le cylindre enregistreur un nouveau trace; tres-dilïérent du premier. lscs·0ise«u:c peucenkils reconnaitre teurs œufs ? — Certaines _ especes d`oiseaux· paraissent assez faciles à tromper sous ce rapport. Un correspondant du Zoologist écrit ii cette revue qu'ayanttrouve un nid de gobe·mouches, contenant trois œufs, , il a remplaoâlewmufs par ·des· noisettes. Reueunntdeux jours
î 'ï· plus tard, il etrouvé la femelle au nitl;e·lle avait rejet6'l'un - de ces œufs postiebes, pondu un quatrième m•f,·et elle cottvait. Leméme observateur avait dans son jardin un nid de merles sur un prunier; il épia l'oiseau, qui quittait régulièrement son nid tous les soirs entre 7 h·3/4·et 8 lt., et il ajoute. sans être vu·· - un œuf de griceà deux œufs de merle que contenait le nid. La . femelle ne s’aperçut pas de cette addition ;_ elle pondit un troi· - ‘ sième œuf le lendemain, et sféloigna à l'heure habituelle. ` Notre observateur, aux aguets, remplaça cet œufpar un nouvel œuf de grive; et, sans un chat qui vint, pour son compte, in- terrompre l'expérience, la femelle aurait fait éclore une couvée de `grives etde merles. Le correspondant du Zoologiét a fliit _ des experiences analogues sur le Verdier et la Linotte. i Sur la région du spectre solaire indispensable à le oie végétale. · , ... Nous avons plus d'une fois parlé, dans le Bulletin, desexpé· . . riences faites sur'l'action de la lumiere colorée sur la vie des L plantes. M. Paul Bert vient de présenter à l'Académie des ., sciences une nouvelle note sur ce sujetintéressant. Ayant cons- taté que les végétaux, et principalement les sensitives, placés à derrière un verre vert, dépérissent rapidement, il avait expliqué _· ce fait en admettant que les plantes n’ont pas besoin de la lumiere verte puisqifelles n'abserbent pas, mais réfléchissent p les rayons de cette couleur. Or, les feuilles, vues sous une grande épaisseur, paraissent rouges; et cependant, derriere un = verre rouge, la vie végétale persiste presque indéfiniment. M. Paul Bert expérimente donc l’acti0n de la lumière sur les · verres colorés en rouge ou en vert. Les premiers intercepteut le jaune et toute la partie réfrangible du spectre, ne laissant passer que l'orangé et le rouge. Les seconds laissent tout pas- « ser, sauf les trois quarts environ du rouge, à partir dela gauche ' __ du spectre. C’est donc dans cette partie, exclue par le verre * vert. que doitse trouver la portion du spectre necessaire a la vie de la plate. En entourant les plantes de cuves à glem paralléles contenant une dissolutioralcooliqne de cltlercphylle, s n
.. gg .. qui n’interceptait guère dans le spectre que la région caracté- ristique du ronge, I. Bert les a fait périr. Cest dans cette por- tion- qu'a lien, du reste, le maximum de réduction de l'acide Q carbonique, c’est«li-dire le fondement même de la vie de la plante. - D’antre part, les plantes ne prospeœnt bien que si elles reçoivent aussi des rayons bleu-violet, nécessaires aux phénomènes d'béliotropisme. ` B. Vieri. BlBl.l0GltAPlIlli ¥ Pur le Prérùlent de lu Société. I Deux mois nous séparent de notre derniere reunion. Il est facile de s’en apercevoir par le nombre des publications que je dépose sur le bureau. Aussi ai·je besoi de tonte votre indul- gence pour le dépouillement un pen long que je vais vous pré- senter de tous ces, travaux. dont un grand nombre méritent de votre paît une sérieuse attention. ‘ _ Je ne saurais vous indiquer de lecture plus intéressante que celle des Bulletins de |'Assoeiaticn scientifique de France. Les notices qu'ils renferment sont aussi variées ne bien choisies et les amateurs de sciences physiques et naturâles y trouveront plaisir et profit. Je citerai tout particulierement l’étude de ll. Milne Edwards sur la Norwége, sa végétation et les travaux de ses naturalistes. Les Annales de la Société d’Agriculture, Sciences et Lettres d'ln¢lre-et·Loire ne traitent cette fois que de sujets d'agricul- · ture pratique se rapportant pour la plupart à la région dont la Société porte le titre. ’ Nous sonlraiterons la bienvenue ii la Société d'Etudes scien- tiliques de Paris, qui nous adresse le premier numéro de son · Bulletin. Formée de jeunes gens que réunit un même goût pour les sciences naturelles. la Société se propose pour but de faire des excursions en commun, de former des collections et d'aider les débutants àdétermiuer les especes qu’ils auront recueillies. Le Bulletin contientla description de quelques plantes critiques de France et de Suisse, par M. Déséglise; une étude de M. Bonart, sur les Gèomètres ou Arpenteuses, genre nombreux de ’ Noctuelles : il en décrit les chenilles et fait connaitre les · plantes dont elles se nourrissent. p
' — U3 - Le Journal de Photographie, dont notre collègue M. lluberson . veut bien nous continuer l’envoi, initie les amateurs à toutes les découvertes, à tous les procédés nouveaux de la photogra- · phie, qui tous les jours fait des progrès et se trouve appeléeà rendre aux naturalistes les plus grands services. Le microscope qui déjà en a tant rendus et en rend chaque i jour, estsavamment utilisé par la Société belge de microscopie dont je vous présente les derniers Bulletins. " La Société d’Etudes des Sciences naturelles de Nimes publie la lin du travail de M. Bomegueyre sur Léon Dufour considéré comme botaniste. Son habileté à manier le microscope l’avait si admirablement préparé à l’étude des Lichens, qu’on ne s'éton·- nera point que ses travaux sur cette partie du règne végétal l'aient si haut placé. On trouve aussi dans ce numéro de bonnes analyses des ouvrages qu’a reçus la compagnie ou que ses membres s’étaient procurés. Hentomologiste ne doit point négliger l'Apiculteur. lly a, en eEet, dans ce recueil, des observations et des notes concernant l’anatomie et la physiologie de l'abeille, qui sont souvent très curieuses. La Société d'Apiculture de l’Aube se plaint, comme l'Apicul- teur, du jury de l’Exposition universelle, et la protestation de · sesexposants au Ministère de l’Agriculture et du Commerce contre Yorganisation et le jury est conçue dans les termes les plus vifs. Le Bulletin d’lnsectologie agricole continue ses observations et ‘ ses renseignements sur les insectes utiles et nuisibles. Nous y retrouvons la note sur les insectes à l'Exposition que notre col- lègue M. René Vion avait donnée dans notre dernier bullétin. Dans le Bulletin de la Société d'Horticulture de la Seine- Inférieure, je recommande aux botanistes |'étude de M. Héron, sur la nouvelle théorie de la nutrition des végétaux. C’est une analyse qui me parait bien faite, des travaux de Sachs, de , Claude Bernard et de Darwin sur cette partie si importante de la physiologie végétale. ' Le Petit bulletin de la Société d’Horticulture de Montdidier (ll),publie une note sur les champignons comestibles,empruntée au journal de la Sociétéd'AgricuIture du Brabant, qui contient d’exce||ents conseils qui, mis en pratique, éviteraient les tristes accidents dont chaque jour nous sommes témoins. Le'Bulletin du Comice agricole d’Abbeville reproduit, d'après I I i i I
I . - IM- ` · ·•le dnurnal·des(Zamp¢tgn¤, en article sur«le'ltouge—gor@ .qu·u signale comme =un grand destructeur d’insectes, et un autre de · M. du Veyrinas, agriculteur de la Haute-Vienne, sur la Taupe, ses scrvices·et·sesn1elaits. Vous lirez dans le Bulletin du Cornioe agricole dkàmiensrune ‘ notice de'M ¤Gaudet sur les oiscaurndeepooie utiles à l’ap,•icnltnre que·l'auteura extraite-d'un rapport de M- Barbierdtorrtault à la Societe d’Agriculture de la Vienne, rapport que l’anteer termine en demandant la revision des arretés .préfectnraux·pris · ·au stijet des animaux et des oiseaux nuisibles à Pagrieultune, arrêtes qui, en·plus ·d'un· point, vontau oontraire·du but qubn s’etait proposé en les publiant. ` z . . Les Mémoires dela Societe d’.Agricn;ltare, Sciences et Arts de Douai, ne oontierrnertt cette fois aucun travail ayant·trait_à nos etudes. Mais, vous y trouverez de remarquables notices biographiques sur les membres quëa perdus ·la Société, et qui vous donneront une haute idée dupersonnel de cettecontpaguie, car tous se tlistinguaiem par la dignité de la vie, Yélevetion 'du caractère, le talent et le=sentimen·t du devoir. e La Feuille des Jeunes Naturalistes presente toujours le même intéret. Elle donne des notes sur les Lépidoptères d'Algerie, les résultats 'd’excursions hotaniques`et·entomo|ogiques, une·prn- ‘ menadeà l'Exposition, dans laquelle MM. *Dolllus me parais- ·sent·avoir examiné l'l1istoire naturelle avec autant de soin·que d’intelligence. La note de M. Chaboz, sur le regime alimentaire dela Taupe-grillon ou Courtilière, traite une question qui, bien j zquïelle ne soit pas nouvelle, me sembledigne d’etre étudiée en- ” core. ‘ _ ·Le Bulletin de la Société Bords, quoique bien rempli, ne ï traite point d’histoire naturelle. ‘ Le Bulletin de la Société d’Etudes seientiliques dktmgerssera bien venu des entotnologistes et des botanistes. 0n·y trouve la suite des materiaux pour une farine entomologique recueillis par 'M. 'Gellois, qui donne, dans ce même volume, une notice sur les insectes destructeurs de nos meubles et une description du porte-nappe dont il se sert dans ses chasses. M. Bouvet fait l’eloge du savant botaniste Boreau, l'autt-ur de la·llore·du centre de la ‘France.dont la villed’Angersa dernièrement achete,moyeu· nant 6,0(ll lr., l'lrerbier comprenant 90,000 plantes. M. Bouvet, ' publie une liste de plantes rares et nouvelles d’ladre·et-l.oire=; nil. diéaeglisc, ane·sa»vante·revue·des rosiers du ·eentre' de la L
- gg, ... France etdu bassin de la Loire ;·M. Girondins. nneéntnnératien des phanérogames et des fougères.du·oaaton de l.imogne=dnns le Lot; M. Prénubert indique un procédé pour la dusictration des plantes destinées aux herbiers. L'étude.de M. Héronelloyer , sur ledéveloppement du tétard dela gneoouille rousse est du ressort de ceux de noscollègues qui possèdent des aquarium. Dansles Annales de la Société d’·Agriculture; Sciences at Arts de la Dordogne, M. Millardet entretient les lecteurs d'uae nouvelle maladie de la vigne, qui a reçu le nom d’anthrscnose ou maladie noire, qui sévit dans le Medoc etserait due in un champignon que le célèbre myeologue M de Barry désigne sous le nom deapltaoeloma aonpslinam. M. Iillnrdet analyse le · travail que M. de Barry avait inséré, en l87&, dans la Bota- nisehe Zeitung. Le Bulletin de la Société Industrielle d’Amieae. neteonünt aucun travail d’histoire naturelle, mais la lL• question ide prix qu'il propose nous intéresse. Une médaille d'or est promise a l’auteur du meilleur mémoire sur les maladies des végétaux cultivés dans le département dela Somme; l’auteur pourra se · ` borner à Yétudedes maladies d'un seul. Le eujetestrlenatureh tenter quelques-uns de vous. » · M. Richon a publié, dnas les Mémoires de ·la Société ties Sciences et Arts de Vitry-le-François.(tome vnu), une deserip-+ tion et des dessins grandement amplifiés de 4 eryptogamas recueillis |’un pour la première fois en France, l’autre très·rare, q .les deux autres nouveanxxll. Prépnt y étudie I'arrondisse— ment de Vitry au point de vue géologique. Diverses coupes en . font connaitre la composition en détail. Une liste des fossilœ recueillis complete ce travail. · _ J’arrive maintenant aux Sociétés étrangères. . · (A suivre). i I. Ganxura. Breblsçonia, revue mensuelle illurtree d’.4lgologie et de Microgra- plus botanique. Paris. Ch. Noblet. —- I. Lecheealiar. Notre savant collègue M. Huberaon qui ·di:Qe déjà avec ttalant depuis plusieurs années le Jourual de Photographie, vient de créer, sous le ,iitre.de Bnbissania, une revue à laquelle nous souhaitons · longue vie et grand succès. Nous ne croyons pouvoir mieux faire que
— U6 - de reproduire ici les quelques lignes que I. Huberson adresse aux l leetsurshdsns son premier numéro. « La Botanique française n'ayant point encore de recueil J périodique consacré aux travaux des Crvptogamistes, d_ont le nombre s’accrolt pourtant chaque jour, jai cru bien faire en créant celui-ci. Le courageux exemple de M. Husnot. Qui a doté la Bryologie d’un organe indépendant et spécial, m’a servi d'en- couragemeut ; à son exemple et sur le conseil de plusieurs de Q mes amis, j'ai spécialisé cepetit recueil en lui donnant l'Alg0- ‘ logic pour objet principal. Mais la Micrographie botanique, ins- crite en sous·titre, laisse libre acces aux études d'histologie végétale et de cryptogamie générale ou particuliere. « Encore un mot. Quelques uns de mes lecteurs savent peut- être que depuis cinq ans je me suis occupé des moyens d'appli- quer usuellement la Photographie aux sciences d’observation : M. de Brdbisson, dont j`ai inscrit le nom en tete de ce recueil, ` avait tenté avant moi cette entreprise, et non sans succés. Aprés lui, d’autres se sont donné la même tâche, qui ont réussi comme lui, sinon mieux. Je les invite à se joindre à moi, je les ‘ prie de m'aider de leur concours et de leur autorité, de me for- 1 tilier de leur expérience: n’ayant d’autre ambition que celle ¤ d’étreutile, d'autre volonté que d’aider la science à progresser, - la vérité à luire, je pense ne heurter personne et ne renverser ` ‘ rien. » . · C0llllBSPONDANCll. _ _ Nous prions nos lecteurs de vouloir bien excuser le retard que notre ' Bulletin a subi ce mois—ei et le mois précédent. Le manque de Séances · pendant les vacances et l’absence de plusieurs de nos membres actifs · nous avaient laissé presque dépourvu de matière. Grace à la bonne . volonté de nos collègues, nous espérons que le vide de nos cartons sera bientôt comblé. 4 Séance générale, le Samedi 44 décembre 4878, a 8 h. du soir. I Beotionde Zoologie, séance le Vendredi 6 décembre, a L li. t Section: de Botanique et de Géologie, séance le Jeudi 49 décembre, a 3 h 4/2 · * Ordre du jour : Renouvellement des bureaux. Le Rédacteur en Chef : R. VION. ‘ Amiens. - lmp. de Dnsmnna-Lasioas., rue des Babulasona, 30.
1 I I r Sü\.lE’l`E LINNEENNE le Nüllll il LI FRANCE. C BULLETIN ···>*~‘ N° 78. — l" Decembre 1878. — 7• Annee. —"l‘. IV Annnssna : Les Ouvrages. Manuscrits et Communications intéressant la rédaction du Bulletin, à M. René Vtou, rue Voiture, 8, à Amiens. Les demandes d’Abonnement et les Cotisations (en timbres~poste), à M. Edmond Dzusv, Trésorier, rue Neuve; 40, Amiens. ~ Le Bulletin est envoyé gratuitement a tous les Membres payants; il est adressé aux Sociétés scientifiques par voie d’échange. Prix de Pabonnement, 3 fr. par an (2 fr. pour les Ecclésiastiques, les Instituteurs et les Institutrices). SOMMAIRE. — Contributions à la Faune locale, par M. EL. Cnrmrin, p. 477. —lnventions pour détruire les Insectes, par M. R. Vion, p. 478. — Une Maladie des Laitues, par M. Connu, p. 480. - Chronique et Faits divers, par M. R. Vian, p. 483.—Blbll0gtaphle, par M. J. Gnmu, p. 486. Séances, p. 492. 1 CONTRIBUTIONS A LA FAUNE LOCALE. ` coniorrkaxs. Suite (voir p. 449.) ' Harpalus rubripes, Daft. - Mers. Amara montioaga Sturm. - Mai. Boutillerie. ’ A. continua, Thoms. -— Avril. Boves. , ' A. patricia, Daft. -— Henriville. '1• mns:. · q 78
l‘···`«»•. vp., ,—l78·-·-.._.__ , Mar Bembidium bruazellense, Wesm. — Mars. Marais de llenancourt; Péronne, fossés desfortiiications. ' ° ' B. monticulum, Sturm. — Avril. Ile Ste Aragone. ' Gyrinus olongatus. —- Dunes de Quend. ·· ' Philhydrus maritimes, Thoms. — Février, août. Marais de · Mers·;=Fortiuanoir, sous·les roseaux en tas. · Awinotarsus marginalis, Er. — Obtenu d'éclosion d’une larve vivant dans l'écorce d'0rme. _ l Apion pomonœ, F. ·«-Eclos de gousses de vesce dont les graines avaient été en parties rongées par la larve. A. spmeei, Kirby. - Juillet. Salouel. · Gymnetron graminis, Gyl. 4- Juillet. Salouel. . Olytus quadripunctatus, Luc. -· Eclos de branclnessmortes de . vigne. Les larves avaient creusé, pour se nourrir, de longues galeries dans le sens des fibres du bois. _ _ L. Caaraurrna. .·t···q·ïi·;¢:;·.··· Inventions pour détruire les Insectes. - Les insectes nuisibles sont si nombreux,·et ils pullulent sou- vent d'une manière si soudaine dans nos plus ..bel|ps cultures, qu’on nous saura gré de signaler quelques-uns des moyens employèsaux Etats-Unis pour les détruire, ou du moins pour · en restreindre le nombre. Nous empruutqns ces renseignements _ aune courte notice de M. Daniel Breed, dans le volume de I 1876 du rapport annuellsar Fagriculture aux Etats·Unis. Beaucoup d’Etats ont pris des mesures législatives pour em- pécher la destruction des oiseaux inseetivores. C’est là, en elïet, un des moyens les plus simples et les plus elîieaces. Mais pour les grandes plantatiousde ootonniers, pour les vastes champs de blé ou de pomme·de· terre,qui sont ·quelqMf0is menacés d’une ruine totale, on a imaginé des moyens plus directs et plus spéciaux de protection.
l -· ne - Le cotonnier est ravagé prier les larves de deux espèces de phalènes: Ia` Leacariia unîpuncla et‘I'Alétia nrl)illœet•uê·Nur faire , périr le papillon, on dispose de distance en distance, dans la plantation , rles pieux supportantdes bassins remplis 'd’un liquide gluant, ét au centre desquels s’élève, sur un bloc de bois, une lanterne ronde alluméel Les plralènes, attilrées par la ` lumière. viennent se heurter contre le verre, et s’englner dans le bassin, avant d’avoir pu déposer leurs œufs. N'est-ce pas là un procédé applicable chez nous au Bombyw dispar qui a si ` longtemps ravagé les tilleuls de la Hotoie? * ··‘**·' ·=‘1‘ · ·— ` Quant aux larves, on les arrète dans leurs migrations, en creusant autour des plantations un fossé profond; dont oui·rend le bord escarpé tout à fait infranchissable en le garnissant · d’une planche de bois poli. 0u bien encore, on promène le long du sillon une sorte de bateau cylindrique en tôle, dans lequel on a allumé du feu, et l’on brûle ainsi les larves sans risquer d’incendier le champ. _ La pomme de terre a été dévastée par la Lyltu oittata et par la Doryphora decemlineutaï on a imaginé des appareils 'ingé- nieux, sortes de voitureslègères qui, prornenées dans le champ, saupond raient les feuilles de la plante, d’arsenite de cuivre con- tenu dans des tamis cylindriques. · Mais on a craint, probable- ment avec raison, que le remède ne Mt pire que·Ie mal : des médecins ont constatéydans les régionsainsi traitées, la prédo- minance de maladies gastriques. On a donc construit d’autres machines, tout aussi ingénieuses et aussi bien combinées: C'est une sorte de chassis roulant, auquel est suspendue une auge contenant une matière visqueuse. Une tige p0t'tant"des verges ' ' L ou des brosses disposées en deux rangéesobliqués pend au haut ~ du chassis. lQorsqu’on fait rouler c2'véhiéule 'dnns’lès' champs plantés en lignes, toutes les plantes à droite et à gauche sont secouées, et les insectes tombent dans l’auge de laquelle ils ne peuvent sortir. — Une autre machine, reposant sur le même principe, porte, au lieu de réservoir gluant, une trémîeplacée . . ‘ · A
· ·— lül - au-dessus de deux cylindres broyeurs. De chaqnecôté tournent des ailettes qui secouent la plante et font tomber les insectes dans la trémie, d’où ils ne sortent que pour être écrasés entre les deux cylindres. La machine porte, en outre, des doigts arti- culés qui soutiennent les tiges des plantes. Les Américains ontl'esprit fertile en inventions. Mais ce qui, . plus que tout le reste, contribuera à les débarrasser du fléau des insectes nuisibles, c‘est l’habitude excellente, prise par les gouvernements de leurs divers Etats, de former des commissions consultatives de naturalistes, pour étudier les dégâts et proposer _ les remèdes. lt. Vxou. ` Une maladie des Laitues. · Nou ns M. Mix Connu A i.’Acinisms ons Scisncss. Les cultures maraichères sont envahies depuis quelques années par une maladie spéciale, qui a reçu le nom populaire _ de Meunier. Le Meunier s'attaque aux variétés du Lactuca sutioa (Laitue et Romaine); il entrave le développement de ces plantes, tache, dessèche ou corrompt les feuilles. A l Les dégâts sont assez considérables pour qu'un petit nombre de maraichers, au nombre de douze environ, ait cru devoir _ assurer un prix de dia: mille francs à celui qui fera cesser cet état de choses. La maladie est produite par un champignon parasite , le ' Peronospora gangliiformis Berk., qui s’attaque fréquemment à d'autres plantes (séneçon, laiterons, etc.), et notamment aux artichauts, où la même maladie est masquée par le duvet des · feuilles, sans qn’on paraisse s'en préoccuper. Ce Peronospora détermine à la face inliêrieure des feuilles des houppes blanchâtres et comme farinenses, d’où le nom popu- laire de Meunier ; cette espèce, comme toutes ses congénères, s’attaque à des plantes vivantes, qu’elle épuise plus ou moins,
. — 18i #- et sur lesquelles elle produit des taches foncées de tissu bruni et desséché; elle est la cause directe de la maladie : cela ne peut faire l'objet d’aucun doute. On peut consulter à cat égard le remarquable travail de M. de Bary sur les champignons de ce groupe et lire le récit des expériences qn’i| a exécutées. On sait que la maladie redoutable des Pommes de terre et des Tomates est due à un Pcronosporo (P. infcstans Mont.), et que nos vignobles sont menacés d’un parasite semblable; j'ai à plusieurs reprises insisté sur ce danger. lll. le D' Wittmack a signalé récemment une espèce (P. sparsa Berk.) qui dévasteles cultures de rosiers prés de Berlin comme en plusieurs points de l’Angleterre. Une étude sur la maladie des Laituas peut olïrir ' un certain intérét,'en attirant l’attention sur les moyens à employer dans la lutte et sur les altérations déterminées par les parasites. Sur les laitues, ces altérations sont de deux natures ' et fort différentes : elles sont sans importance ou désastreuses, . suivant les cas. Quand on arrache un lambeau de l'épiderme d’une laitue attaquée par le P. gangliiformis, on observe les filaments coni- _ diopbores, sortant par l'ouverture des stomates, comme chez les ` autres Peronospom. Ils sont groupés par deux ou trois, ou soli- taires: leur partie supérieure est diversement ramiliée; l’en- semble simule un petit arbre. Les ramuscules sont dilatés à leur extrémité et portent de trois à six stérigmates qui donnent naissance aux spores ou conidies. Les conidies sont largement ovales, avec une papille incomplète; la germination donne naissance à un lilament parfois toruleux d’une façon trés- remarquable. · Les maraichers attribuent la maladie aux vents d’ouest et aux ` temps pluvieux et doux; on doit entendre par là que ces con- _ ditions favorisent la dissémination et la germi'nation des spores sur les plantes nourricières, car il ne peut être question de génération spontanée. _ . ‘ Quand un semis de laitues est envahi tout·à-coup par le _ i;
_ , ,- P2 — Pcronospera, où faut-il en chercher la cause? La cause doit être attribuée aux mauvaises herbes des environs, aux seneçons, laiterous ou autres, aux artichauts, aux chicorées portant déjà l le parasite. Cependant, quelquefois, aucune de ces plantes ne se v trouve aux environs; les taches sont `alors produites par la germination ·des spores dormautes ou oospores , deuxième mode dercproductiou du parasite, oospores qui germent après un long-temps de repos et peuvent se conserver dans le sol ou it sa surface. qui n'exigent pour germer qu'un peu d’humidité _ et dechaleur. _ Ces oospores se développent dans le tissu occupépar les fila ments de mycélium et desséche sous son action. Fréquentes sur le seneçon, elles paraissent fort rares sur les laitues, quoique leur existence y soit des plus probables. Si l’on fait une coupe transversale de la feuille attaquée, on — y observe le mycélium rampant entre les cellules et y émettant des suçoirs ovoïdes allongés; quand le tissu épuisé meurt, le mycélium disparait et est .lui~mème la cause de sa mort. C'est cette·altération qui se rencontre pendant l’été·. Si la plante est envahie plus complètement, les filaments conidiophores sont plus rares sur la surface de la feuille rendue plus pâle; la feuille meurt en entier sains se dessécher; _ elle se ramollit et tourne au brun. Cette modification se pro- duit, en général, en dehors des feuilles extérieures: c’est elle qui seprésente pendant l'hiver. Le commerce des primeurs est très-lucratif pour les ma- raîchers; l’hiver et le printemps on expédie à l'étranger une grande quantité de laitues. Celles qui sont atteintes du Meunier arrivent à destination altérées comme on l’a vu plus haut, et q cette altération estattribuée à un emballage imparfait ou à une mauvaise qualité de la plante au départ. La marchandise est refusée en bloc; ce refus cause des pertes considérables, et l’on ne saitcomment distinguer les laitues qui se gâteront de celles qui pourront se conserver. · l » l
- [83 - Le parasite n’est redoutable que pour ce motif; c'est afin d'y_ remédier que lès inàraîclfers ont proposé un prix aussi considé— " rable. ` " ' ` ' _. ‘ I Il est possible de trouver dans la culture des plantes et dans l’histoire4 du' palrasite un moyen de se mettre à l’abri de ses atteintes : je demande à l'Academie la permission de lui présenter ultérieurement quelques considérations sur la ques-, tion générale des Peronospora. I _ f}|Ill0NIOU|l ET FAITS DIVERS. · ` Parasitisma sttzxlfcs `Diatomées. — Nous, trouvdrisi dans le Bul- letin de la Société belge de Micros¢·opie,le récit de la découverte \ curieuse faitepar M. Guinard, de Montpellier, d’un cas de para- . sitisme sur une diatomée. En examinant des Pinnulariées _ recueillies dans des fossés creusés dans les sables des bords de la mer, exploités pour le ballast, M. Guinard a vu des Pinnula-· rio parcourues par de petits points bruns aux mouvements s rapides. Etudiés sous un fort grossissement(objectif n° 5 Naehet), ces petits points se montrèrent sous la forme de corps rectangu- laires, renllés en leur milieu et présentantà chacun de leurs quatre angles un long bras hyalin, d’une grande motilité. Ces parasites sont doués d’une agilité extraordinaire, et, à |'aide de . leurs longs et flexueux appendices, ils explorent toutes les parties du frustule, A ` Lc Mammouth en Sibérie. - Dans une des dernières séances dela Société géologique de Londres, M. H. Howorth a discuté la question de la présence du mammouth en Sibérie. Il a montre qu’il n'est guère possible d'admettre que ces animaux aient vécu plus au sud, et qu’ils aient été transportés par les rivières a l’endroit où on les trouve maintenant, si bien conservés avec leur épaisse fourrure. Cependant le mammouth n’aurait pu supporter le climat actuel de la Sibérie septentrio- . ·
.. 434, ... nale: un sol gelé à plus de 60 centimètres de profondeur, une végétation qui n’apparaît qu’au mois de juin, et qui reste rare et rabougrie. L’El¢plaas primigcnius et le Rhinoccros tich0· rinus n’auraient pu y trouver leur nourriture. M. Howorth rejette d'ai|leurs comme impossible une grande migration de ces animaux à travers la Sibérie. , Reste Vhypothèse d’un_ changement de climat. Les plantes qu’on trouve dans les fissures des dents du rhinocéros, les débris végétaux qu’on rencontre associés aux restes du mam- _ mouth, appartiennent à la flore du sud de la Sibérie. On y trouve aussi des coquilles terrestres et d'eau douce d’espéces éteintes. Il est donc raisonnable de conclure que le climat dc la Sibérie septentrionale s’est beaucoup refroidi, et qu’à l’é- poque du mammouth, il ressemblait au climat actuel de la Sibérie méridionale. M. Howorth admet que l`extinction du mam- · mouth a été subite, et il l’attribue à une inondation causée par un cataclysme qui a en méme temps modifié le climat. Les Bovidés fossiles. — Dans une note présentée a l'Académie des Sciences, M. Sanson expose les résultats de ses études com- 4 paratives sur les ossements fossiles ou anciens de Bovidés conservés dans les musées, etc. Il a reconnu que tous ces osse- ments se partagent entre le groupe des bisons et celui des tau- reaux. Les premiers (aurochs de Cuvier), Bos urus de Bojanus, · B. priscus d’Allen, B. lati/runs de Horlan, B. antiquus de Leydy, ne dilïérent pas spécifiquement du B. americanus et du B, euro- pœur, actuellement vivants. Les seconds se rattachent tous à à quatre espèces vivantes aussi, et expérimentalement déter- minées par leurs caractères craniologiques. Le B.primigcnius de Boëipgs est encore représenté aujourd’hui par le B. taurus li- garggpqià, race nombreuse qui vit entre l’embouchure de la Logeât lgflle de la Gironde. —· Le B. trachocoras de Meyer et le B.‘|zv;%tm€s"de Nilson appartiennent à une seule espèce, encore en voie d`extension, qui peuple la Bresse et la vallée de la ·Sriii|i'âui?ê Évétend dans la vallée de la Nièvre, le Cher et l l
. · , ` — 185 #- l'A|lier; abondante dans les cantons suisses de Berne et de , - Fribourg, et disséminée en Allemagne, en Autriche et en Italie. C'est la race bressane, comtoise, femelinc et charolaisc, in laquelle M. Sanson a donné le nom de B. taurus jurassicus. — Le B. longifrons d'0vyen, rattaché à tort au B. primigcnius, n’est qu’un représentant ancien du B. taurus batavicus, notre race des Pays-Bas (Hollande, Belgique, nord de la France et de l'Al|e· magne).—Le B. brachycqras de Rtitimeyer, et le B. taurus alpinus, dont la racea formé,dans les Alpes suisses, allemandes, noriques, italiennes et françaises, de nombreuses variétés. - Enlin, le prétendu B. brachyccphalus de Wilekens, qui aurait laissé des restes dans les tourbières de Laybach, n’est qu’un ' métis du fnmtosus et du brachyccras. Migration des Puccrons. —— M. Lichtenstein avait déjà signalé _ et établi, malgré |’incrédulité de certains entomologistes, _ les curieuses migrations du Phylloxccro qucrcûs, qui quitte, entre le 2• et le 3• état larvaire, le Quercus coccifcra pour le Q. pubcsœns. - Il signale aujourd’hui une migration plus singu- lière encore, constatée non·seu|ement par lui, mais par un élève cle l'Ecole' de pharmacie de Montpellier, M. Courchet. Le puceron des galles ·du lentisquc (Anoplcura lmtisoi), émigré sur les racines de deux espèces· au moins de graminées, le Bromus stcrilis et l’Hordcum vulgarc. _ i D’après M. Lichtenstein, voici quel serait le cycle biologique du Puceron du lentisque. En mai et juin, l'œuf déposé sur le lentisque éclôt et produit un insecte aptère : c’est le Fondateur (l*• forme Iarvaire). Il produit la galle et, après quatre mues, il y pond de jeunes pucerons destinés à acquérir des ailes et à l'our¤ir,»après quatre mues, les Emtgrants (2• forme larvaire). · Ceux-ci quittent la galle, volent sur les graminées, et y pondent des petits aptères 'qui sont: les Bourgeonmmts (3• forme lar- vaire). Ceux-ci pullulent sous terre, et donnent une série plus ou moins longue de générations aptères jusqu’à I’apparition des nymphes, qui fournissent les Pupifércs (lv forme larvaire.°Ceux·
l I O - I30- ci sortent de terre et volent sur le lentisque. Ils y déposent leurs papes, d'oii sortent les sexués qui s’accouplent et dont la fe- melle dépose l'œuf féconde. Il Lichtenstein promet de donner prochainement l'histoire complete d’antres insectes du groupe des Pemphigiens. — Il y a la une mine féconde que nous signalons aux ard'entes et minu- tieuses investigations de quelques-uns de nos collègues. Un eu: de Migration des Carpe:. T M. A. Bartholoni, °dans une lettre à M. Raoul Pictet insérée dam les Archives des Sciences physiques et naturelles, signale un fait de migration assez curieux. ll était au bord du lac de Genève, prés d'un marais habituellement isolé, mais qu’uneirruption des eaux du Foron avait mis, depuis cinq mois, en communication avec les eaux du lac; sous l’action répétée des vagues soulevées par 4 une hrise violente, la grève se reformait rapidement, et bientôt la communication allait de nouveau se trouver interrompue. M.·BarthoIoni vit des carpes quitter le marais et regagner le lac. Elles prolitaient du rellux des vagues, et parvenaient méme à se mouvoir sur la terre et à franchir une grève, à la veritéà lleur d’cau, mais d'une largeur d'un mètre au moins. R. Viou. IllBl.l0liRAPlllB Par le Président de la Société. Dans les n°•53 et 54 des comptes rendus dela Société ento- mologique de Belgique, M. Candéze continue la description des Elatérides nouveaùx ; M Chapuis donne deux genres nouveaux de Phytophages, M. Chovrolat, de nouveaux Diapérides. M. Becker lit un travail très-remarquable sur |’amour maternel chez Yaraignée et un autre sur la lutte pour la vie chez cet arachnide. Je crois que vous entendrez avec plaisir la lecture du premier de ces travaux; il abonde en détails qui feront je ne dirai point aimer, mais détester moins cet animal souvent
I ` - 1874- hideuidont l’ùtilit6 incontestable n'cst pas pour le vulgaire - suûisamment apparente. La Société d'histoire naturelle de Glasgow nous a envoyé, avec une demande d’échange, la 2• partie du tome IIl• de ses bulle- tins. ll nie serait dlflicile de vous rendrecompte des sujets aussi nombreux que variés dont est rempli ce volume. Tous, mais surtout les entomologistes y trouveront un article qui les instruira. Je ne doute pas que vous n'épronviez comme moi une impression favorable pour ce recueil, aussi je n’hésite point à vous proposer d’accepter cet échange avec empressement. ' . Les ornithologistes trouveront une large part dans le bulletin de la Société d'histoire naturelle de Boston. M. Bendire y publie ses notes sur les oiseaux trouvés dans lc sud-est de |'0régon; M. Barrows, une révision des Alcides appartenant au Museum de la Société, et propose une classification nouvelle de ce groupede la famille des Plongeurs. Les entomologistes y liront les travaux de M. Austeu sur les Sunius et les Pœderus des Etats-Unis ; de M. Scudder sur les Orthoptércs et sur la circula- tion dans les insectes; et, dans le n° 6 des Mémoires, un supplé- ment de M. Osten Sacken à sa monographie des Tabanus. Il y a aussi des articles pour les géologues et les météorologistes. . Nous avons reçu dela Société de Vienne pour la propagation des connaissances en histoire naturelle le XVllI• volume de ses travaux pendant l’année l877-1878. Je recommande à notre collègue M. Carpentier, la conférence de M. Edlen de Mohlik, sur quelques ennemis des bois. Les Mémoires sur les Plantes grimpantes. sur la germination des graines, sur l'insecte du Colorado, sur le microscope, sur le magnétisme, ne sont pas moins dignes de votre attention. . Les Archives néerlandaises des sciences exactes et naturelles, toujours si riches en travaux remarquables de physique, de chimie et d'histoire naturelle, ne le sont pas moins dans les n°* du tome XIII que nous avons reçus. M. Blecher y poursuit dans un quatrième mémoire sa faune ichthyologique de la Guinée. Ceux d'entre vous qui peuvent suivre les travaux de physique mathématique, y trouveront de savantes études sur les phéno- mènes capillaires, sur l’optique. Vélectricite ct le magnétisme. Une étude chimique de lil. lîleynsius sur l'albumen du serum v et de |’œul' et sur ses combinaisons conduisent l’auteur à des considérations nouvelles et très·importantes au point de vue de · la physiologie. · `
I O .. [88 .. Sous le titre de Nueva lheoria de produzione. Osserouzione considcrazioni, M. Giotto`Ulivi attaque une dissertation publiée _ à Turin en l877 par M. Verson sous le titre : Del filagello et fait voir que la parthenogénèse‘n’existe ni normalement ni ex- ceptionnellement; que c’est une simple fiction , une pure hypothèse pour donner une cause à certains faits qu'on ne pouvait autrement expliquer. Le Journal de la Société de lettres et de conversation de Gènes ne contient, dans les dix numéros que j’ai lus, aucun article d'histoire naturelle. Le Bulletin de la Société adriatique des sciences naturelles · ile Trieste s'adresse aux ornithologistes. M. Schiavuzzi publie le catalogue des oiseaux vivant dans l’Istrie et principalement dans le district de Pisano, Ce catalogue qui suitla classification de Brehm, comprend I96 espèces d'oiseaux dont M. Schiavuzzi indique l'habitat. Il fait ensuite connaître s’il fait son nid dans le pays, s’il s’y reproduit. 1 Les actes de la Société toscane des sciences naturelles auront principalement pour lecteurs les paléontologistes. M. Major l donne la faune des mammifères du terrain pliocène et postp|io— J cène de Toscane; M. Stephani les mollusques des mêmes ter- rains recueillis dans toute l’ltalie ;MM. Mazzoni et Mazzetti les échinodermes nouveaux de la province de Modène ; M. Brigidi la En de ses recherches sur le développement du sang et des vaisseaux. Ceux de nos collègues qui n'ont point lu la conference faite à Glasgow au mois de janvier dernier par M. Lubboek, sur cer- taines relations existant entre les plantes et les insectes, en trouveront la traduction par M. Chassagnieux dans le Bulletin l - de la Société d’études scientifiques de Lyon. = Le tome XXIII des Mémoires de la Societé agricole, scienti- fique et littéraire des Pyrénées orientales contient des travaux importants de M. le Dr Debaux, une monographie des rosiers et des recherches sur les llores du département. Dans la monogra- phie des rosiers, il n’en compte pas moins de I06 espèces, dé- crit les nouvelles, réservant un travail complet pour une mono- graphie qu'il se propose de publier avec un autre botaniste du · pays, M. Gandoyer. Ses recherches sur la llore paraissent avoir l augmente considérablement le nombre des espèces recueillies et · décrites par M. Companyo dans la faune qu’il a publiée en I864. M. Debeaux, pour faciliter les études, divise le départe- B I J
— 189... ment en trois régions , la région littorale et la plaine du Rous- sillon, la région des Basses-Corbières, y compris la vallée d'A— gly, la région montagneuse; l'auteurs’occupe ici de la première région ; il n’indique pas seulement les plantes qu’il a rencon- trées, il énumère toutes celles qui ont été recueillies et décrites par les botanistes qui l’ont précédé dans ses recherches. Il y a dans ce travail des considérations très-intéressantes sur l'es- péœ et la variété. Partisan des idées du célèbre botaniste · Jourdan, M. Debaux, à la suite des types qu'on a nommés Lin- néens, place les plantes allines à ces types, plantes qui en sont séparées par des caractères peu distincts peut·étre, mais qui cependant se conservent dans une série de générations. Sous ce rapport, le travail sur lequel j’appelle votre attention me paraît mériter une étude toute spéciale. Dans le même volume, M. le D' Dépéret a donné un essai sur les Cheiroptèrcs du département des Pyrénées-0rientales.Il rappelle les rares travaux publiés en France sur cet ordre remarquable des mammifères, il classe et décrit les espèces recueillies et les caractérise de manière à les faire, à mon avis du moins, reconnaître aussi facilement que possible. Dans le Bulletin de la Société scientifique et agricole d'An- gers, M. Levats’occupe de l'inlluence de l’exfo|iation sur la glucogénie de la betterave; M. Bouchard, du rôle des feuilles dans la végétation et surtout dans la production du sucre dans les raisins. Le premier met en présence des avis contraires et appelle de nouvelles expériences; le second condamne la théorie du pin’cement répété comme s’opposant à la production du sucre dans les raisins. Nous avons trouvé dans le Fascicule VII, tome III, de la Société des Sciences de Nancy, un catalogue par M. le D* Haro, des plantes phanérogames qui croissent spontanément dans la· ville de Rome et qu’un séjour de trois années, de 1861 à 1863, lui a permis de recueillir. On ne saurait croire à un si grand nombre de plantes intra-muros, si on ne se rappelait que _l'es- pace renfermé dans l’enceinte de Rome qui se trouve couvert d’habitation, n’est guère que le tiers de la surface totale, et que des jardins et des vignes plus ou moins bien entretenus couvrent le reste. M. le Dt Morel et M. Gross y donnent la description d’un monstre anencéphale, un enfant né en 1874. M. le D' Go- drou y fait connaitre l'arrivée à Nancy de l’Elodea canadensis où elle a dû arriver soitde la Belgique, soit de Paris, parles voies I
Fm î' navigables qui les relient à la Lorraine et qui autrefois y avaient apporté le Dreissena Polymorpha et la Paludimx oieipara, deux mollusques qui etaient en Lorraine tout à fait inconnus. Dans les Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux, MM. de Fulin et Perier appellent l`atten- tion sur les résultats que l'étude des fonds de la mer fournissait à forographie, à la géologie, à la zoologie, à la botanique, et proposent un plan d'études aussi simple que rationel. M. Auguste Forel, commence dans le n·· 80 du Bulletin de la · Société vaudoise des sciences naturelles, des études myrmécolo- giques. Il examine tout d'abord, vu Vimportance `de cet organe pour la classification de ces insectes, Vanatomie du gésier des fourmis et en figure dans une planche les ditïérents caracteres. ll présente ensuite une classification de la sous-famille des Formicidœ en cinq sous·familles qu’i| croit pouvoir être réduites à deux, les trois derniéres ne pouvant étre distinguées d’une façon absolue. Qnoiqu’il en soit, il les conserve, et donne les caractères des genres dans lesquels sont distribués les insectes des deux premières sous-familles. M. F. A. Forel continue ses recherches sur la faune profonde du lac Léman qu’il croit descendre d’animaux immigrés depuis l'époque glaciaire. Des trois faunes qu’i| a distinguées :i• la faune littorale aurait été formée par la migration passive d'animaux deja accoutumés à la vie lacustre, et parla migration active d'animaux qui auraient remonté les rivières et se seraient alors adaptés à la vie la- _ custre; 2·· la faune pélagique proviendrait de la migration passive d'animaux déjà habitués à d`autres lacs ; 3• les faunes profondes seraient dues à la migration active ou passive d'ani- maux venant des faunes littorales ou pélagiques du lac lui- méme, lesquels auraient subi sur place liadaptation au milieu dans lequel ils vivent. Je renverrai à notre collègue M. Le- febvre, qui s’occupe avec tant de soin et d'inielligence de pis- ciculture, la note de M. Goll sur le saumon commun qu’il trou- , vera dans le même recueil. Bulletin de la Société d’histoire naturelle de Colmar l8• et I9• année, l877 et 1878. Ce volume renferme d’excel|ents tra; vaux de MM. Reiber, Pierrat, Faudel et Grad. Je citerai des premiers une étude sur les régions entomologiques de l'Alsace et de la chaine des Vosges. Parmi les insectes de cette province . · il laut reconnaitre, dit-il, des groupes d'espèces caractéristi- ·. ques, qui, tout en vivant à côte d'ubiquiste.s, c’est»à—dire d'in—
J1? tai - ‘ , . ' .,.|, | ' · . · sectes <fu’on rencontre partout, impriment nn'ëach°et·de'grande , . `originalité aux dilïerentes régions. Cc sont ces régions qu'il délimité, ces groupes particuliers d’insectes qu’il fait connaitre, ii |‘instar de ee qu’a fait Kirschleyer dans la llore d'.\|sace. M. ' _ Kirschleyerétablit douze régions botaniques, M lleiber ne re- ` connait que sept regions entomologiques. M. Pierratdonne le catalogue des Orthoptères observés dans l'A|sace et la chaine l _ _ des Vosges. Il fait remarquer que la chasse de ces insectes n’est fructueuse que dans les journées chaudes des mois de juillet, I d'août et de septembre et engage, les entomologistes alsaciens à _ l'aider à compléter son essai sur un ordre jusqu'ici très-néglige. N’oub|iez point le travail de MM. Bleicher et Faudel ayant pour _ titre : Matériaux pour une étude pré historique de l’·Alsace. . , `_Nous devons notre collègue ’M. Huherson, directeur du _ _ journal de Photographie, `un volume intitulé : Formulaire pra- tique de la Photographie aux se|s' d'argent, dans lequel il expose d'une façon qui m'a paru des plus nettes et des plus _ claires, ce nouveau procédé `de photographie, qui me paraît devoir être le vade—mecum indispensable de tous ceux qui s’oc- cupent de cet art dont les produits ont atteint aujourd’hui l’inal- térabilité qu’on avait longtemps cherchée. Le tome X des Annales de la Société malacologiquede Belgique sera, j'en suis assuré, bien accueilli; nos géologues y trouveront de nombreuses notes sur les coquilles fossiles recueillies en divers points de la Belgique. Dans sa note sur la laune Bruxel- · lieune, M. G'Vincent donne quelques conseils qu`il me paraît utile de rapporter ici. Il ne s’agit plus aujourdhui, dit-il, de décrire une espèce nouvelle dans le seul but de la•faire con- naître ; il faut que les découvertes aient un résultat plus direct et plus important; illaut que le palébntologuesoit aussi géo- logue et que non seulement l'espèce soit parfaitement décrite, et ligurée, mais que le gisementexact, c’est-à-dire la subdivision d'ordre le plus inférieur admise par les géologues dans le ter- rain étudié, soit indiqué avec une exactitude rigoureuse. Le but dela géologie étant la reconstitution du monde primitif, on i n’y parviendra qu'en suivant pas à pas, couche par couche, les superpositions qui peuvent s’observer dans tous les points fa- vorables. Dans ce même volume, M. Th. Lefèvre adouné la traduction de l'anglais d'un remarquable travail de M. Th. Davidson, sur cette questioq : Qu'est-ce qu'un Brachiopode? ` On sait Yimportance de leurs coquilles, on sait qu’ellesprennent
Q - taz - Q place parmi les premieres indications de la vie dans le monde. Le tome VII. 2•série du Bulletin dela Société archéologique, historique et scientifique de Soissons présente un grand intérét · pour ceux de vous qui s’occupent des monuments des temps préhistoriques, et surtout pour ceux qui attachent tout le prix qu'e|les méritent aux recherchessérieusœ sur l’histoire de notre province. ll. lluberson nous a envoyé les deux premieres livraisons d'une revue mensuelle dont il entreprend la publication et qui a pour titre: Brebissonia, Revue mensuelle illustrée d’Algologie _ et de Hicrographie botanique. Cc titre vous indique suûisam- ment que |’étude des algues sera la spécialité de ce recueil qui comprendra aussi des études d’histologie végétale et de crypto- gamie générale ou particulière. L’habileté de ll. Iluberson comme microscopiste et comme photographe le rendent tout à fait propre à cette tâche, aussi lui souhaitons-nous et espérons nous pour lui le succès auquel il a droit. Ces nombreuses publications nous font un devoir de préparer à notre tour un nouveau volume pour être olïert, aux Sociétés qui veulent bien nous encourager. J. Gnmn. ' Séance générale, le Samedi, 44 janvier 4879, à 8 h. du soir. Section de Zoologie, séance le Vendredi, 3,anvier, à L h. Section de Botanique et de Géologie, séance le Jeudi, · 46 janvier, à 3 h. 4|2. Le Rédacteur en Chef : R. VION. Amiens. - Imp. DBLA'l'1'RB·LEl(0BL, rue des Rabuissons, 30.
_` I P · I SULIETE LINNEENNE M. Nüllll ii ei. FRANCE. BULLETIN MENSUEL. E ll° 79. — 4** Janvier 4879. — 8• Année. — T. lll Annssn: Les Ouvrages. Manuscrits et Communications intéressantla rédaction du Bulletin, A . René Vxon, rue Voiture, 8, à Amiens. ' Les demandes d’Abonnement et les Cotisations (en timbres-poste), I M. Edmond Dunst, Trésorier, rue Neuve, 40, Amiens. _ Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est adressé aux Sociétés scientifiques par voie d'échange. Prix de l’abonnement, 3 fr. par an (2 fr. pour les Ecclésiastiques, les · instituteurs et les lnstitutrices). SOMMAIRE. - Nécrologie, p. 493. — Séance du 44 décembre 4878: Ou- vrages reçus, p. 494. - Crustiacés et Mollusques sous·marins, par ll. A. P. Assnunan, p. 496. — Contributions à la Faune locale, par M. E. Dnusr, p. 498. — Chroinque et Faits divers, par M. R. Vies, p. 203. — Bibliographie, par M. J. Ganmna, p. 204. — Avis. — Séances,‘p. 208. usenotoeis. A Nous avons le regret d‘annoncer la mort de M. B. de _ Bau·m.s1··ra, décédé à Abbeville le 24 décembre dernier, à l’&ge de 73 ans, après une courte maladie. Notre Société perd en lui un membre qui lui portait le plus vif intérêt, et ses jeunes collègues ne sauraient oublier combien il leur était dévoué et avec quelle bienveillance il les aidait de ses conseils. _ . 8• nant:. 4 A
\ _ — 19l — · I. de Bsnrmm était membre de la Société botanique de France et de la Société d'Émulation d'Abbeville. ll a publié, en 1865,en collaboration avec son ami Il. E. de ïicq, le Catalogue raisonné des plantes vasculaires de la Somme, ouvrage auquel l'Académie des Sciences décernait, il y a deux ans, le prix fondé par M. de la Fons de llélieocq. Au moment où la mort est venue le surprendre, il travaillait à une Flore de la Somme, déjà fort avancée. Nous cxprimons le vœu que son ami et collaborateur M. E. de Vicq ne laisse pas l'œuvre commune inachevée. EXTRAIT DES P|illllÈ8·VEllll|l|X. simon nu 14 nizcaunnn `1878. Ouvrages reçus: 1 ‘ 1 Société médicale d'Amiens, Bulletin des travaux. Année . _ 1861, 1"année. - Année 1862, 2• année. — Année 1865., A 4* année. ·` Mémoires de la Société d’Emulati0n d'Abbeville, 3· série, A 2• volume. Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de l’Youne, 1 * semestre 1878. S g Annales de la Société d'EmuIation du département des _ Vosges, 1878. - j Bulletin de l'Associati0n scientifique de France, n•• 575, 578, 579. · t Bulletin du Comice agricole de Varrondissement d'Amiens, _ n•· 163. 164. L'Apicu|teur, u• 12. Petit Bulletin de la Société d’h0rticulture de Montdidier, n•• 12 et 13. _ I · I - 1
.. gg; - Société d’AgricuIturc, sciences et arts de Valenciennes. Be-, ` vue n·· 9 et 10. _ . Feuille des Jeunes Naturalistes, n° 98. Bulletin de la Société d`études des sciences naturelles de Nimes, n°• 8, 9. Bulletin de la Société Centrale d’horticu|ture du départe- ment de la Scine—Inférieure, 2* cahier 1878. ' ' Brébissonnia, n°• 3, 4. Bulletin de la Société des Amis des sciences naturelles de Rouen, 12* année 1877. Cinq chapitres d’une philosophie pour tous. Essai sur le gouvernement de _la vie. Poitiers, 1878. Oudin frères. 1 vol. in-16. · Bulletin de la Société belge de microscopie, n°•_I X et XII. · Société Entomologique de Belgique, compte rendu, n• 57. Societe Toscana di Scienze Naturali, processi verbali, 10 no- vembre 1878. Bericlit llber die Seuckenbergische naturforschende Gesells- chaft, 1877-1878. The Proceedings of the Linnean Society ol New southWales. Vol. II, Part. lll. V Kaiserliche Alrademie der Wissenschaften in Wien, n•• XXII, XXIII, XXIV, XXV. . Jahres·Bericht des naturwissenschaftlichen Vereins zu El- berfeld. Heft V. ` , Bulletino della Societe Entomologica italiana. 1878 Trimcst.- tercio. Mémoire de |'Académie de Stanislas, 4** série. Tome X. . ` _ Bulletin de la Société Industrielle d’Amiens. Tome XVI, n• 6. Annales de la Société d’Agriculture, Sciences et Arts dela C ' Dordogne. 0ctohre·novembre. Sechster Bericht der naturwissenschaltlichen Gesellschaft au Chemnitz, 1878.
· .L. 595 .... ` Crustacés et Mollusques sous-marins. Chacun sait que le gouvernement des Etats-Unis — en atten- dant que notre marine républicaine veuille l'imiter — a fait explorer récemment par le vapeur américain Blake et un per- sonnel ad hoc, les côtes accidentées et les has-fonds du golfe du _ Mexique. Il s’agit là, vous le voyez, non plus de perforer les roches antédiluviennes pour leur arracher le secret des êtres qu'elles out pu englober dans la série des siècles, mais simplement d’étudier la faune actuelle du fond des mers par l’opération du dragage. On a bien raison, du haut des chaires enseignantes. de tonner contre nos ignoranccs et de nous prémunir, en rhétorique, contre les dangers du dénombrement incomplet ! Nous allons signaler, parmi les nombreuses trouvailles de M. Alex. Agassiz, le naturaliste de l’expédition, deux seulement de celles qu'il a soumises aux savants de l’ancien et du nouveau monde. , · Les êtres qui peuplent ces profondeurs longtemps crues inac· ` cessibles à la vic sont, paraîtil, fort approehants des fossiles disparus dont les débris encombrent, à tous les étages, nos ter- rains crétacés. En sorte qu'il avait raison, ce paradoxalanglais du Challenger (I), en allirmant, il y a quelques années ; « que la période crétacée se continue sous nos yeux dans la profon- deur des mers. ' En premier lieu, citons à la suite de nosinsigniüants cloportes, . une vraie razzia de crustacés de l'ordre des Isopod¢s,entr’autres: un Bathynomus gigantcus qui ne mesure pas moins de 0 m. 23 de long sur 0 m. 10 de large, péché au N.·E. du banc (i) K. Wyville Thompson. '
... [97 .. du Yucatan, à 955 brasses ou près de l800 m. de profon- deur. W Ce phénomène, rival du crabe et des homards, est soumis en ce moment à M. Milne Edwards, du Muséum, qui a bien voulu se charger de le décrire et de l'étudier. Ici je copie textuellement ce qu’on sait d’un de ses carac- tères: cr L’appareil respiratoire d’un isopode ordinaire eût u été insuliîsant pour un animal de cette taille; aussi des a houppes arboréscentes, de la dernière élégance, se sont-elles » développéesà la partie postérieure de son corps. Les pattes ' » respiratoires de ses congénères ne constituent plus, chez notre » crustacé, qu’un bouclier protecteur du système des bran« » chies....0n sait que l’on désigne sous le nom de branchies » l'apparei| respiratoire, presque toujours extérieur, des ani- » Illilllx 8ql|tIl·iqlIGS. au Une des étrangetés déjà constatées dans Yorganisation de ces êtres sous-marins, relégués à des profondeurs à peine ` · croyables, c'est que dans certains types, ils ont des yeux énormes et que dans d’autres les organes visuels sont atrophiés ou complètement disparus. _ Nouvelle preuve que le contraste ou les dissonances sont chose commune sur l’immense clavier de la nature. Les yeux de notre Bathynomus, comme chez les insectes, sont des yeux composés. Ils sont très·gros, et ne forment pas moins de 4000 yeux élémentaires, à facettes hexagonales. Ils se trouvent placés non à la partie supérieure, au sommet de la tête, mais bien à la partie inférieure et presque afüeurant le sol qu’ils sont chargés d’expl0rer. Ce n'est pas tout ce qu’ont exhumé nos habiles chercheurs. Une riche collection d’astéries ou étoiles de mer envoyées par M. Agassiz à l'auteur même de l'article, sont d’une telle dimen- sion, dit-il, et d’un tel caractère qu’ils forment une véritable transition entre la plupart des astéries fossiles de la craie et les formes similaires encore vivantes sous d’autres latitudes. r
.... egg .. Quelques-unes ont été recueillies à la distance de 1900 brosses, e’est-à-direà près de 3 kilomètres au-dessous du niveau de In mer. . Que nous disent ces faits dont Yauthenticité est au·-dessus de toute rontestation, sinon qu'il est raisonnable de ronvlure : l·· Que, selon l'axiome favori des anciens : La Nature ne_ fait pas de sauts. 2** Que, suivant une intuition plus moderne : Les chaîuons manquants de l’iufusoire au grand cétacé, de |'éIineelle au geant des soleils ne sont que la démonstration visible des bornes de noire esprit et de notre incorrigible ignorance. A. P. Annxsunnu. CONTRIBUTIONS A LA FAUNE LOCALE. l\'otinplailus rufipcs Dej. — Avril, bois d’Ailly-sur-Somme. Mai, dunes de Saint-Quentin.Juin, bois de Mareeleave. Octobre, de ns une cour à Amiens. ° Dromius angustalus Brul. - Décembre, sous les ècorces des platanes, à la Hotoie. ' Dromius bifascialus Dej, ..· Janvier, Marceleave, sous les mousses au pied des arbres. Décembre, sous les écorces ; des platanes, li la petite Hotoie. Leble lemnorrhoidalis F. — Mai, Marcelcave, sur les fleurs des épines, à la lisière des bois. .-1 n isedeclylus pœciloidcs Steph.- Mai, Saint-Valery-su r-Somme. Herpeles cordalus Duft. - Juillet, Saint-Fuseien, sous les pie1·res—d’une carrière de craie. I N. H. -· Les insectes précédés d’un astérisque sont nouveaux pour le i Catalogue du ddparlomont de la Somme. j
· - i99 - Harpalus serripes Sch. e Avril à juin, sous les pierres dans , les champs, ilenriville, Boutillerie, Gentelles. ' Harpalus flavitarsis Dcj. — Avril, Ailly-sur-Somme, dans un ` chemin. Feronia diligcns Sturm. Février à juin, marais d’Ignauc0nrt- en·Santerre et d’AveIuy près d'Albert'. · Amara lucida Dul`t. -Juin, lllarcelcave, dans les herbes des plants. _ ` Amara rufocincta Sahl. —- Juillet, août, v Saint-Fuscien, dans une carrière de craie. L ' Amara eximia Dej. - Juillet, août, Saint·Fusoien. Avec la précédente. · Amara patricia Daft. - Juillet, août. Avec les précédentes. Tapllria nioalis Panz. —— Juin, Péronne, bois de Bocogne. ' Anchomcnus picous L. — Mai, marais d’Aveluy·près d'Alhert. Bembidium Bruœcllmss Wesm. — Juin, Péronne. U Haliplusfulvus F. - Avril, marais d'Ignauc0urt. Orcctochilus oillosus Illig. — Août, Bords dela vieille Somme, à l'île Sainte-Aragone, au milieu des racines des roseaux;. Enochrus mclanoccphalus Ol. (Hydmbius bicolor. Payk). — Juin, dunes de Saint-Quentin. * Philhydrus maritimus Thoms. — Mai, Saint·Valery·s-Somme. ' Philliydrus halaphiluse L. Bedel. — Juin, dunes de Saint- Quentin. · ' Laccobias nigriceps Thoms. - Avril et mai, marais de Saint-Pierre, de Renancourt et d’lgnaucourt. ' Limnabius sericans Muls. —- Mars, dans un fossé au champ ` de courses, Amiens. Juillet, dunes de Saint—Quentin. Ccrcyon obsolctum Gyl. — Septembre, Saint-Fuscien, dans i les bcuses de vaches. ' Cercyon dcpressum Steph. — Mai, Saint-Valery-sur-Somme. î Cercycn unipunclalum L. — Mars, Marcclcave, au vol. Mai, j marais de Prouzel et d’Hangest-sur·Somme.‘ Juillet, ; marais d’Ignaucourt. . _ ` & I · ig
Csrcyon cmtrimaculatum Sturm. —- Juillet, août, Marais _ d’Iguaucourt. Amiens, dans le fumier d'un poulailler. 'Crgploplcurum Vaucheri Tourn. — Mài, marais de Prouzel. L Lestcva pubcsccns Manh.-Mai, dans les cavités des pierres, sur ` les bords de la vieille Somme, au barrage de la Chaudière. Hister hmaculatus L. —— Variété' gagutes Ill. Mai, dans les · crottes de moutons, aux fonds de Grâce. Tiresias serra F.—Juin, dans un bûcher, éclos de bois d’orme. Nosodendron fasciculars 0l. — Juillet, Saint·Fnscien, dans une plaie d’orme. Parmis auriculalus lllig. — Avril, marais d'Ignaueourt. Plalycerus caraboidcs L. -— Mai, petit bois du marais de Fort- manoir. Sisyphus Schœ/feri L. Mai, juin, dans les crottes de moutons, aux fonds de Grâce et à Gentelles. Rhyssemus gmnanus L. — Mai, dans les crottes de moutons, à Boves, à Boutillerie, et aux fonds de Grâce. Psammodiua cœsus Panz. - Mai, dans les crottes de moutons, g aux fonds de Grâce. l 'ûdontœus mobilioornis F. - Mai, trouve mort dans une toile . cl’araignée, aux fonds de Grâce. j Corymbitos tessellatus L. - Mai, marais de Longueau. : Corymbites bipustulalus L. -- Janvier a mars, Marcelcave. g Dans les mousses et sous les écorœs des ormes. L " Corymbitcs càwlus Paylr. - Bois de Gentelles, dans l’éoorce ‘ d'un bouleau. Campylus linearis L. — Mai, juin, marais de Fortmanoir et ; d‘Ignaucourt, en fauchant sur les plantes basses. Dascillus cervinus L. — Juin, bois des lfaux-Timons, à Boves. Marais de Gagny et Ailly-sur-Somme, en fauchant sur les trèlles, en plaine. . Haplocaemus nigrioomis F. -— Février, Marcelcave. Tülus slongatus L. - Juin, juillet. dl Q. Sur un vieux tronc d’épine,i et en battant les arbustes d'un plant. l
.. gm ... . " Dryophilus pusillus Gyl. —` Mai, Mareelcave. Sur un mélene. Hedobia impcrialis L. - Juin, éclose de bois de tilleul. Tribolium confusum Duv. — Amiens, Septembre. Dans du pain. ' Lagria atrfpes Muls. — Mai, Saint-Valery-sur·Somme, bois du cap Hornu. Juin, bois d'Ailly-sur-Somme, en battant les arbustes. ' · Antloicus bimaculalus lllig. -- Mai, dunes de Saint·Quentin. Hcloii variegatus Donov. — Mai. sur la route de Saint·Fuscien. Anoncodcs uslulata F. - Juin et juillet, marais d'lgnaueourt et de Fortmanoir. `_ Pkyllobiue calcaralus F. ·- Mai et juin, marais d'lgnauoourt. Ckonus soulellatus Bohm. —- Mai, à l’île Sainte-Aragone, et au marais de Fortmanoir, sur les feuilles des tlircium olera- ` oeum. ' Hglobius fatuus Bossi.—Mai, marais d'Ignauoourt, en fauchant. Grypidius cquiscti F. ·· Maià juillet, Marais de Fortmanoir et de Daours. ' Rhynehites populi L. — Juin, bois de Marcelcave. En fauehant et en battant les arbustes. Rhynchiles pubescms Herbst. — Juin,bois de Villers-Bretonneux. Lignyodes enuclcator Panz, — Avril à juin, Marceloave. En battant les arbustes des bois et des plants. Tychius vemaslus F. -Mai. Marcelcave, Sur les genêts en tleurs. ' Cionus pulchcllus Herbst. — Juin à août. A la citadelle, sur les Verbascum pulverulentum, dont il ronge le dessous des feuilles à l’état de larve et d'insecte parfait. Cet insecte paraîtavoir plusieurs générations par an, j’ai trouvé en . même temps pendant les trois mois indiqués plus haut, des _ larves, des insectes parfaits et des cocons contenant les chrysalides ; ces derniers étaient posés sur les feuilles ou plus souvent sur le sol, au pied de la plante. En septembre . je n'ai pu retrouver ce Cirmus. L Cœliodes cziguus 0l. — Juin, Marcelcave. Août, Saint-Fuseien. Tupinolus ullatus F. — Mai, marais de Fortmanoir.
.. gt); .. Bloslophagtrs piniperda F. -Ma rs, Boutillerie. Petit bois de pins. Hylesinus KmatziEich. —-Janvierà avril, dans un bûcher, rongeant l'éc0rce des bûches d'orme. Bm«:liyta:·sus scabrosus F. — Novembre, sous les ècorces des platanes, à la petite llotoie. Agtipo-nthia anguslicollis Gyl. — Mai, marais de Fortmanoir. f‘l«_t;lœcia cylindrica L. - Avril li juin, Saint-Fuscien, Gentelles et Marcelcave, en lauchant sur les foins. tîriooeris brunnca F. - Avril, bois de Gentelles. Août. lle · Sai¤te·.arag0ne. Clytlo·a 4 maculala L. —-Juillet, août, Saint·Fuscien. Sur les graminées d’un côteau aride. tbgtptocephalus variabilis Schnd. — Juin, marais rllgnaueou rt. Chrysomela staphylca L. — Août,`lle Sainte-Aragone, sous un tas d’herbes desséchées. A ° Chrysomela marginalis Duft. - Août, Saint-Fnseien. En fau- chant sur les herbes d’un coteau aride. Cfirysomela graminis L. — Mai, marais de Fortmanoir, en touchant. Cette chrysomèle tfavaitpas encore été prise aux environs d’Amiens; elle figurait au Catalogue de lll. Marcotte, d’Abbeville. p (Jhrysomcla lamina F. — Juin, marais de Boves. tjoswophysa raphani F. - Mai etjuin, `marais d'l]angest-sur- Somme, et de l'î|e Sainte—Arag0ne. tloleroca zranthomclœna Shrank. — Août, bords de la Somme, ir Saint·Maurice, au vol. l‘orlugi·ica fusrfpcs F.- Août, bois Ducorron, près du Petit- Cagnj. En fauchant sur les plantes hassesà la bordure. Bol lnomorpha ruslica L. — Juin, dans les fossés de la citadelle. .4pm·opeda ciliala Ol. — Mai, marais de Fortmaooir. août, lle Sainte-Aragone. ‘ Scymrius marginalis Rossi. — Juillet, sur les plantes dans les fossés de la citadelle. E. Damn?.
î , — 203 - ê ï C|llt0Nl(lUE ET FAITS DIVERS. . Influence des couleurs du spectre sur' le développement des F animaux. — Plusieurs fois, et tout récemment encore, nous · — avons mentionné dans notre chronique les expériences intéres- santes faites pour étudier l’action de la lumière diversement · · colorée sur le développement des Animaux et des Plantes. _ M. Yung vient de communiquer à l'Académie des Sciences les r résultats de recherches de ce genre, entreprises, depuis trois i ans, dans le laboratoire 'd'Anatomie comparée de Genève. Il a · observé l'action de tous les rayons du spectre sur les œufs dela l la Hana lemporaria et de la R. esculenla, sur les œufs de la · truite (Salma trutta) et sur ceux de la Lymnée des étangs (Lymnea stagnalis). · La lumière violette active le développement; ensuite vientla lumière bleue; puis la jaune et la blanche dont l’action est presque la mème; l’obscurité retarde le développement, sans toutefois l'e1npêclrer; les lumières rouge et verte sont nuisibles; · , elles empêchent le développement complet. Des têtards de grenoui|le,privés de toute nourriture, meurent plus vite d’inanition dans les rayons violet et bleu que dans tous les autres. Il est remarquable que les différents observateurs qui se sont occupés de cette question n’ont pas toujours obtenu des résultats concordants. _ · Ce désaccord peut tenirà la naturespéciale des animaux choisis. ~ Dans les animaux à métamorphoses, la phase adoptée pour , les épreuves (œuf, larve, animal parfait; n’est sans doute pas non plus indifférente. Enfin, il est probable que la matière colorante des verres employés peut exercer une influence sensible sur les résultats obtenus, et nous croyons que les expérimentateurs feraient bien d'entrer dans quelques détails · sur ce dernier point, lorsqu'ils relatent leurs observations.
Du role de la Chlorophylle dans les animaux inférieurs. — Depuis longtemps on a reconnu dans un certain nombre d'ani- maux invertébrés, la présence de la matière verte caractéristique du règne végétal. Toutefois, on pouvait se demander si cette Chlorophylle animale fonctionnait comme chez les Végétaux et décomposait l'acide carbonique sous l’inlluence de la lumière _ pour lixer le carbone et mettre l’oxygène en liberté. ` M. Geddes a eu occasion d'étudier, dans le laboratoire de Zoologie expérimentale de M. de l.acaze·Duthiers, à Boscoll`, le rôle de la Chlorophylle dans une Planaire Verte, [Hydra viridis. ll a constaté que cet animal cherche la lumière et que par l'exposition au soleil, il dégage des bulles d’oxygène aussi rapi- dement qu'une algue verte en semblable circonstance. A la suite de la communication de cette note à l’Académie des à sciences, M. de Quatrefages a mentionné une observation toute v opposée. Il a rencontré au bord de lamer, à Saint-Vaast, une V algue, dans laquelle la Chlorophylle était remplacée par une matière rouge, et qui nîen décomposait pas moins l'acide carbo- nique. R. Vron. BlBl.l0GltAPlllll Par le Président de la Société. ' « Je réclamerai quelques instants votre attention pour l’énu- mération des travault concernant nos études, que renfermant les volumes que j'ai reçus depuis notre dernière réunion. Un certain nombre, malgré le grand intérêt qu’ils présentent sous d'autres rapports, ne serontdonc point citésdaus cette note. Les Mémoires de la Société d‘Emulation d'Abbeville (2** série, tome ll) contiennent lecatalogue des mousses de Yarrondisse- ment, par nos collègues MM. deVicq etWignier.Vous avez déjà ' pu apprécier le mérite de ce travail, son importance, son utilité pour, tous ceux qui voudront collectionner ces plantes trop né- I l
.. 203 .. gligées. Chacun trouvant ces espèces indiquées en ajoutera de nouvelles, fruits de ses recherches sur d’autres points du dé- partement. Le Petit bulletin d'llorticullure de Montdidier signale une importante découverte de M. le docteur Tschamer, de Gratz. ll aurait constaté qu’il se développe sur les pelures de pomme et d'orange un champignon semblable a celui qui forme le germe productif de l‘infection dans la coqueluche. Le docteur l'ayant introduit dans ses poumons éprouva un chatonillement qui fut ' bientôt suivi d'une coqueluche parfaitement caractérisée. Il conviendrait donc de veiller avec le plus grand soin à ce que les enfants ne mangent que des pommes pelées et ne mâchent point les pelures d’oranges. Vous pouvez lire dans le Bulletin de la Société centrale ' d’Horlicnlture de la Seine-Inférieure, un charmant article de M. Dupré sur la résurrection des tleurs fanées. lfexplication physiologique qu’il donne de la résurrection de certaines tleurs fanées parl’immersion dans l'eau chaude est assez curieuse; elle aurait lieu pour celles qui n’auraient point encore accom- pli tous les devoirs que la nature leur impose, c'est-à-dire la fécondation. Le Bulletin de l’Association scientiüque de France vous . olïrira un article très-intéressant sur les pêcheries norwe- giennes, un autre sur les recherches géographiques des por- tugais et une note sur la classification des terrains bouillers français, par M. Grand Bury. Ce savant les divise en trois pe- riodes. l•• Terrain houiller supérieur représenté par les bassins de la Loire, de l’A|lier, du Gard. ll est caractérisé par la pré- pondérance des végétaux dicotylédonés gymnospermes sur les cryptogamcs. 2• Le terrain houiller moyen représenté par les bassins du Pas-de-Calais et du Nord, caractérisé par la prédo- minance des Sigillaires. 3° Le terrain houiller inférieur dans È lequel abonde les Lepidodendrons et les Stigmariées. ` Le Bulletin analyse les promenades de M. Cotteau autour de l’Amérique du Sud que vous pouvez lire en entier dans le Bul- letin dela Société des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne. (l•* semestre de ‘878)· Le Bulletin de la Société Belge de miscroscopie vous étonnera par ses observations sur les rotateurs, les infusoires, les ligules et les tumeurs malignes de la première enfance. On ne doute plus en présence de ces faits de l’utilité que présente pour
I - 205 .. _ . l’histoire naturelle, la physiologie et ses applications cet instrument manié par rl'habiles praticiens. Dans le Bulletin de la Société d'utudes dessciences naturelles de Nîmes. M. |'ahh·ë Magniera publié une note sur quelques plantes du Gard, qui prouve combien. dans toutes les flores, les hotanistes ont encore de lacunes n combler, de doutes à élucider, d’erreurs à relever et de découvertes ii faire. ‘ M. Lataste, connu par ses études hvrpetologioues, établit les ' caractères qui serviront il distinguer le crapaud vert, Bufo vi- ridis. du calamite (Bufo calamitat. Nous retrouvons M. Lataste, dans la Feuille des Jeunes Natu- " ralistes, traitant de Vorganisation des Batraciens. —M. du Buercon remerci M. Lamotte d'avoir indiqué la napthaline comme moyen de détruire les larves que |'on rencontre quel- que fois dansles collections d’inscctes; la napthaline pure, ré- duite en poindre ct répandue dans les boîtes est eilicace. Dis- soute dans la benzine et versée sur des tampons placés au coin des boîtes, elle.produit également de bons ellets. Tengnge les entomologistes à lire dans le compte rendu de la Société cntomologique de Belgique, les observations de - · MM. de Borre e_t Becke, sur l’imp»ssihilité pratique d’explorer ' soit unis en société. soit chacun isolément, un territoire aussi peu étendu que lu Belgique, pour en connaître véritablement la faune entomologique, et les moyens qu’il propose pour _ arriver à ce but. · · Les amateurs de micrographie trouveront dans le Brebissonia de M. Huberson, les recherches de M. Cox, sur le mode de vé- · gétation et de reproduction de Vlstlimia ncroosa et celles de M. l’abbé comte Castrarane sur les Diatomécs. = a Je recommande à notre collègue M. Gonse, qui s’est occupé 1 déja de tératologie végétale et a recueilli un grand nombre ,‘ d’échanti|lons de ces anomalies. les nouvelle études sur les ·` proliiications insérées par M Godron dans les Mémoires de |’Academie de Stanislas, (lv série. Tome X).L'auteur classe ses . monstruosités en 3 groupes . 1** prolilications des ileurs, 2• pro- lilications des inilorescences, 3** prolilications des l'euil|es. Notre collègue trouvera dans ce travail de nombreuses observations qui pourront lui être utiles pour la publication des siennes. . M. Godron publie dans le interne volume de nouvelles ob- servations sur les Primula de la section Primulastrum et sur les cultures d’./Egilops spcltœformis, de Durieu de Maisonneuve,
' - 207 -— _ i desquelles il résulte que cette espèce n’a pas les avantages — d’une espèce légitime et que ce végétal n'est reellement qu’un ' hybride. C Vous trouverez dans le Bulletin de la Société des amis des sciences naturelles de Rouen t2· semestre de 1877). le compte rendu de l'excursi0n que nous avons faite avec elle à Beauvais, par son savant et zele president M. Boutillier; Vinaugiration du monument élevé par ses soins au naturaliste Pouchet, de Rouen; un supplément au catalogue des lepidoptères de la Seine-Inférieure, par M. Lliote, et la liste des plantes qui com- posent I'herliier de la Société. Nous devonsà M. Duchesne de Sn-int-Léger, un petit volume: cinq chapitres d'une philosophie pour tous, qui se distingue par t la finesse et le bon sens. M. Rondani a donné dans le Bulletin n•3 de la Societa Ento- mologica italiana, la fin de son excellent travail sur les insectes parasites et leurs victimes: M Cnro, la suite de son catalogue des lépidoptères d’ltalie; M Bargagli la fin de sa flore des altises; M. Rugozzi, un catalogue des coléoptères qn’il a re- cueillis dans la province de Mudène. _ La Société d’histoire naturelle de Senekenherg de Francfort- sur-Mein a publié une etude sur les lépidoptères et les coléop- tères de Madagascar. Je vous signalerai encore une lecture sur ce que l'on doit entendre par enseignement de l'histoire naturelle, par M. H. Schmidt. ` Je recommande aux botanistes, dans le Vl• vol. de la Société d’histoire naturelle de Chemnitz, un supplément à la flore des Phanérogames de Chemnitz, par M. Kramer, et une étude sur les algues du même pays, par M. fleinpel ; et aux physiologistes une étude de M. Zimmermann sur Vorganisme. · La Société d’histoire naturelle de l’EIberfeld donne en tête de son volume un portrait photographie de son president M. le professeur Fuhlrott. Les travaux les plus considérables qu'e|le donne cette année sont une étude de M. Weymer sur les mi- crolépideptères de l’Elierfel«|, et une autre de M. Evers sur l’E- pinoche (Gasœroslcus nculrulw). ` Enfin la Société Linnéennc de la nouvelle Galles du Sud nous a envoyé la 3* partie du tome II de ses bulletins, laquelle contient une douzaine d'articles sur les différentes branches de
.. QQ .. l’histoire naturelle; chacu n de vous y pourra donc trouver sa part. Je desire surtout et j’espère que ces indications que j'ai don- nées, engageront ceux de nos collègues qui ont des loisirs à étudier les chapitres sur lesquels j'ai appelé leur attention, et qu'i|s viendront à nos prochaines séances avec des rapports qui seront écoutes, j’en suis certain, avec autant de plaisir que de prolit. J. Gnantsn. AVIS. Les membres non résidants sont priés •l’envoyer directement leur cotisation, (7 fr.) en timbres-poste, au Trésorier. Ils ren- dront ainsi service à la Société, en lui épargnant des frais de recouvrement. Séance générale, le Samedi, l5 février t879, à 8 h. du Soir. V Section de Zoologie, séance le Vendredi, 7 février, à t h. Section de Botanique et de Géologie, séance le Jeudi, 20 février, il 3 h. l|2. i ‘ i Le Rédacteur en Chef : R. VION. i l i Amiens. — Imp. Dswrrnn-Lexon., rue des Rabuissons, 32. i
1 l I I I SULIETE LINNEENNE. nu Nllllll il ll FRANCE. BULLETIN MENSUEL. N° 80. — 1** Février 1879. — 8• Année. -—·'l`. IV, Anusssa: Les Ouvrages. Manuscrits et Communications intéressantla a rédaction du Bulletin, il M. René Viou, rue Voiture, 8, à Amiens. · Les demandes d’Abonnement et les Cotisations (en timbres~poste), i M. Edmond Danser, Trésorier, rue Neuve, 40, Amiens. Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est adressé aux Sociétés scicntnüques par voie d'échange. Prix de Vabonnement, 3 fr. par an (2 fr. pour les Ecclésiastiques, les instituteurs et les lnstitutrices). `SOMMAIIIEY -· Séance générale du 44. décembre 4878, p. 209. -— Section ‘ de Géologie, Séance du 24 novembre 4878, p. 244. — L’origine des Es- pèces par M. H. Josse, p. 24 3. - Simple procédé pour conserver les ` Aphides, les Cécidomyes, etc., traduit par I1. M. Dunois, p. 247. —Chro~ · nique et Faits divers, par B. Vion, p. 224 . ` · EXTRAIT BES P|l08È8-VE|lBAllX.' . , , v séance osusaans nu 14 nseeusar 1878. _ . Présidence de M. Gsamen. M. le Président donne, suivant l’usage qu'il a adopté, - — le compte rendu bibliographique des ouvrages que la Société Q a reçus dans le mois. Il exprime la ferme espérance de voir les ~ membres s’empresser de mettre à proiit tous ces matériaux et de donner des travaux intéressants destinés à notre prochain j volume de Mémoires. · ` s• mm. ' ·q se . I
- 210 - Les membres présents remercientvivement M. le Président , de son intéressant compte rendu. Correspondance : M. le Maire invite le- Président de la ` Société et les Membres qui voudront se joindre à lui, à assister , au service commémoratif de la bataille de Dury. M. Edmond André, de`Beaune, annonce qu'il travaille fun _ species des ilyménoptéres d’Europs et sollicite des souscrip- _ tions pour cet ouvage. La Société s'empresse de souscrire à cette publication, qui, si elle parvient a bonne fin, ne peut manquer de rendre de réels services à I'entomologie française, - encore privée , sur cette matière , d'un ouvrage rédigé en français. _ ` - La Société scientifique de Chemnitz annonce qu’e|le envoie à ` la Societé Linnéenne le septième volume de ses Mémoires. M. Edmond Delaby, se conformant au règlemen t, expose la i situation financière de la Société. Les recettes de l'année l878 s'élèventà 3,226 francs, les dépenses à L846 fr. 90e.; il reste 1 ' _en caisse au l" décembre I878, 3,460 fr. 80 c. `I lfexistence de la Société Linnéenne se trouve donc parfaite- i ment assurée au point de vue tiuancicr;elle pîeut, tout en faisant largement face aux dépenses nécessitées par ses publi- j cations, augmenter ses collections et sa bibliothèque d’une manière importante. Des remerciments unanimes sont votés a M. Edmond Delaby pour la nouvelle preuve de dévouement qu'il vient de nous donner en se chargeant des fonctions tou- i . jou rs diliiciles de trésorier. L'ordre du jour appelle ensuite le renouvellement partiel du É · Bureau. Conformément aux statuts, il est procédé à l’éIection d'un président et d'un secrétaire-adjoint. M. Richer est nommé ·j président; M. Michel Dubois, secrétaire-adjoint. M. Alphonse Lefebvre est nommé»archiviste, en remplacement de M. Bou- ` . lant, qui a déclaré ne plus p`ouvoir, à son grand regret, s’oe- cuper dela bibliothèque, à cause de ses trop nombreuses occa- _ potions. ' .à a I · ' I J l ss- _ ' _ _ ° - | * I
- 2ll — Présentation: de membres : MM. Michel Dubois et Debray . ` présentent comme membre résidant: ' D '. M. le docteur Htuocmnk, rue du Camp·des-Buttes, lb, _ Amiens. I - MM. Dubois et Delaby présentent comme membres correspon- ,_ dants :.M. Alfred Manrrm, 7, rue de Taranne, Paris, et . · »M. Lanrmns, ingenieur civil, inspecteur dela Compagnie des chemins de fer du Nord, 60, rue de la_Tour, Passy. `M. Gonse demande l’autorisation d'acheter pour la bi- . bliothèque deux publications sur les Mousses et les Champi- gnons; M. Dubois sollicite egalement l'acbat de l’ouvrage' de · notre. savant collègue, M. Eugene Simon, sur les Arachpides de France. Ces diverspchats Sont votes. ‘ La Société Linneenne adresse ii son President sortant et non ‘ reeligible, M. J. Garnier, ses plus reconnaissants remerciments pour le dévouement et |’activite obligeantes qu’il a montres, · depuis huitans qu’il est à la tète de la Societe. La Societe sera, · heureuse de voir encore plus tard M. Garnier présider ses . . séances avec l'autorite et le tact que nous nous plaisons tonsà ‘ · - p reconnaltreclxez notre excellent collègue. ~ ' A Le Secrétaire adjoint, Michel Dosois. ` SECTION DE GEOLOGIE. î seance nu 2l movnrnn I878. · · ` D k _ Présidence de M. Rene Viau. ‘ · .A l'oecasion de la lecture du procèsverbal où il est fait ` . È allusion aux dillicultes·que la Societe Linneenne a toujours rencontrées depuis sa fondation pour Vetablissement d'un . museum, M Gonse propose de faire de nouvelles tentatives . auprès de l’administration` municipale pour qu’à defaut de la ' Halle, la maison de la Fontaine Saint-Jacques soit mise lr notre ' 1 I · , ` Ã
·—- Sl! — . disposition. Quelque défectueux que soit ce local, ll serait . encore préférable de s'y installer maintenant, que de rester dans . une situation qui nous empêche de former nos collections régionales et nous prive en méme temps de dons importants l tout prêts à nous arriver des qu’il y aura un emplacement l convenable pour les loger. , Cette question sera renouvelée à la prochaine assemblée générale. · M. le Président informe la section que la carte géologique de la Somme exposée par M. de Mercey à l'Exposition Universelle a mérité à son auteur une médaille d'argent. Cette distinction, toute llatteuse qu’elle est, n’e’st cependant qu'nne faible ‘ récompense pour un travail aussi complet et qui a nécesssité à 1 à M. de Mercey tant de soins etde sacrifices. · M. Volland a envoyé pour la collection de la Société quelques à ' fossiles des sables de Beauval. Ces fossiles proviennent des ’ couches désagrégées de la Craie à Belemnites. M Delambrc dit qu'il a remarqué, dans une carrière du Petit Saint·Iean, une lissuredans lacraie, remplie de matièresiliceuse. Il présente en outre un os de ruminant, trouvé dans un banc d’argilc quaternaire *2 _ M. Carpentier rend compte de l’excursion qui a été faite à q Abbeville, sur Vinvitatiou de M. Prarond, pour examiner une ballastière exploitée dans le champ So£nt·Gilles, ou des silex taillés ont été trouvés en nombre. ` La section de géologie avait été convoquée pour prendre part à cette course, mais pen de membres avaicutrépondu à l’appel. MM. Garnier, Pinsard et Carpentier furent · seuls exacts au rendez-vous. ` · MM. Prarond, d’Ault—Dumesnil et Dimpre attendaient it la gare les membres de notre Société pour les conduire sur le terrain. · _ Cette ballastiére, située près de la célébre station de Moulin- Quignomprésente descouchesanaloguesà cellesdeSnint·Acheul, ` _
- H3'- U . . mais d’une allure plus tourmentée, ce qui peut se comprendre facilement parle voisinage de la mer, les marées se faisant sentir à cet endroit du fleuve d’une façon assez puissante pour . empêcher les amoncellements de graviers de se déposer aussi tranquillement qu'à Saint-Acheul. Les dilïérents spécimens l de silex taillés paraissent d'un tràvail moins lini que ceux provenant de Saint-Acheul. .M.·d'Ault-Dumesnil qui connait parfaitement la géologie de A ces dépôts quaternaires et qui- en fit sur` le terrain une » description très claire, pourrait enrichir notre bulletin d’une _ notice détaillée sur ce gisement intéressant, dont il est à même de suivre l’exploitation. " Aprés avoir déjeuné chez M. Prarond, où l’aecueil le plus alïableleur était réservé, les excursionnistes compléterent leur · . ’ journée en visitant la remarquable collection de silex taillés de · M. Dimpre et la collection géologique de M. d'Ault—Dumesnil, - où ils ont pu admirer une grande quantité de beaux spécimens minéralogiques et paléontologiques bien déterminés et classés avec un ordre parfait. ' Les excursionnistes quittèrent Abbeville avec regret en l _ emportant le souvenir de cette agréable journée et reconnais- ‘ sant une fois de plus que leurs collègues tl’Abl1e\·ille sont des · collectionneurs savants et d'aimables hôtes. La Secrélnirc, L. Cxnrsurrsn. ` , ' L’Orig1ne des Espèces. · ' Mzssrsuas, · ' ~ Parmi les questions scientifiques actuellement à I'ordre du ` jour, il en est une qui s’impose il l'attention des naturalistes: _ · c’est celle de Vorigine des espèces. Les espèces sont-elles le résultat de transformations lentes, poursuivies dans des . générations successives; ou bien ont-elles été créées tout d’une · ix,
· - ill - v piéce, pour ainsi dire, et chacune avec les caractères distinctifs que nous leur connaissons! Telles sont les deux théories en présence: l’une et l'aatre comptent de nombreux champions ; la lutte est ardente et g passionnée; et plus d'une fois, déjà, ses échos se sont fait L entendre dans la salle de nos séances. · 1 ' l.'un de nos compatriotes, le ll. P. llaté, publie depuis quel- ` ques mois dans les Etudes Religieuses une série d’articlessur ou plutôt contre le trausformisme et les`théories de Darwin.Ie n’ai pas l'intention d'analyser ici toutes les critiques qu'il adresse à ses adversaires, car ses arguments, en passant sous ma plume, seraient trop déligurés et perdraient trop de leur valeur. Mais je voudrais vous exposer quelques·uns des faits sur lesquels il ' base la démonstration de la thèse qu'il soutient, et que j'adopte ’ pleinement, à savoir: que les espèces animales et végétales sqnt 4 jlzées, déterminées ; que chacune afclles doit son origine à un acte à spelsat de lu erection. · * . Ces faits ce répartissent en deux séries: la première comprend _ ceux que démontre Yohservation; la deuxième ceux que fournit Yexpérimentation. _ _ _ Uobservation fournit les deux arguments suivants : ` · l• Les archives historiques et géologiques attestent que les · A espèces ne cbangentpas, et n’ontpas changédans lecours dosages. 2· Les dilïérences ou les changements qu'on remarque dans · les individus d'une même espèce ne sont point des tendances il _ des divergences spécifiques, mais sonrtoujours renfermés dans ‘ ' le méme cycle, fixe, immuable comme l’espèce. _ ` Contentons-nous aujourd’hui de consulter les archives · historiques et géologiques. · ' Si nous jetons les yeux d’ahord sur ce qui,se passe autour de nous, c’est pour constater que les espèces actuelles; soit végétales, soit animales, se reproduisent sans rien changer de leurs caratères distinctifs et fondamentaux. Le grain de blé ' produit toujours du blé; Irœuf de poule donne toujours une
- 215 - · poule ou` un coq, et l’on ne voit jamais l'un de ces volatiles se A ‘ métamorphoser en oie ou en canard, comme Larüarclr, dans sa Philosophie Zoologique, suppose que la chose peut avoir lieu. Mais,dira-t-on, la vie humaine est trop courte pour qu’il nous soitpossible de constater des mutations qui ne se font qu’avee la plus grande lenteur, et demandent, pour se mani- _ - fester, un grand nombre degénérations. Que vont repondre les siècles les plus reculés de la periode historique'? ll y a juste l,800 ans (an 79) deux villes d'Italie, llereulanum et Pompéï, ` disparaissaient sous les cendres du Vésuve, avec leurs habitations et tout ce quelles contenaient. [Les fouilles * récemment exécutées dans ces villes mortes ont amené la découverte de fruits de toute espèce exactement semblablesà ‘ leurs congénères de l’époque actuelle. Les descriptions anato- miques de singes et d’autres animaux que Gallicn donnait il y · a l6 siècles, ou Aristote il y a 2,000 ans, pourraient être signées de nos observateurs modernes, tant elles sont restées exactes. Leschâtaignicrs de l’Etna,âgès de 20 siècles,sont semblables aux jeunes chàtaigniers qui les accompagnent. , _ Il en est de même des Baobabs du cap Vert, dont l_'un, au s dire d'Adanson, aurait plus de 5,000 ans. Enfin desmonumcnts Egyptiens, auxquels certains auteurs voudraient attribuer nue antiquité de plus de 8,000 ans,que je ne puis leur accorder. je m’empresse de le dire, nous montrent A les figures ou les momies d’animaux : ibis, chats, singes, ` crocodiles, oiseaux de proie, etc., identiques à ceux dont on' retrouve les espèces da ns ces pays. _ ‘ Mais j’ai hâte de quitter les temps historiques pour aborder ce qui nous intéresse le plus : les époques géologiques. M. Dupont, membre de l'Académie royale de Belgique, dans · ` , · le travail qu'il aoonsacre lt Füommependent les âges de lu pierre dans les environs de Dinani·sur—Meusc, constate l’existence en Belgique,aux temps préhistoriques,de 46 espèces de mammifères · ` dont les unes sont éteintes, les autres émigrées, et d’autres
—- 216 — ‘ enfin, au nombre de 19, vivent encore sur le sol Belge. Dans · la liste des animaux émigrés, nous remarquons l'élèphant, le : rhinocéros, Yhippopotame, l’hyene et le lion, hotes par excellence · _des tropiques, qui vivaient à cote du renne, du glouton, du ` renard bleu,etc.,aujourd’hui retirés dans les neiges perpetuelles du pôle ou des montagnes. Et cependant, malgre la différence qui existe entre le climat de leur habitat actuel et celui des régions où elles vivaient alors, ces especes sont toujours restées identiques à elles-mêmes ; elles ne presentent aucune · transformation spécifique. ’ ' Il en est de même pour les 19 espèces vivant encore en Belgique: chevreuil, cerf commun, sanglier, rat d’eau, chat sauvage, loup, etc. L L’œuvre de M. A. Milue-Edwards sur les oiseaux trouvés dans les gisements quaternaires (voir Matériaux pour servir à l'hist0ire primitive de l'homme — 1875. p. 51) nous montre les débris ` d'aig|e fauve, de choucas, d'alouette, de martin·pécheur, etc., ' dans la grotte du Moustier ; de chocard des alpes, de lagopède muet, de lagopède blanc, et de harlang dans celle des Eyzies ; de faucon ordinaire, de cresserelle, de gypaëte barbu, de vautour, de corneille, etc., à Izrstation de la Madeleine. Les, cavernes de Belgique contiennent les restes d'aigle- pygargue, de chouette-hibou, de geai,de corbeau freux, de pie, etc. Or tous ces oiseaux, qui sont encore représentés à notre époque, ont conserve leurs caracteres spécifiques. Ferons nous une excursion dans les cités lacustres ? Là, nous voyons les vestiges du mouton, de la ehèvre,du bœuf; l'orge à · six rangs, l’orge a deux rangs, trois variétés de froment, des · pommes, des noisettes, des graines de cerisier, de prunier, de pin silvestre, etc., tous animaux, toutes plantes qui n’ont en _ rien change. · · (A suivre). Hector Joss:. ——-_——_ l . · i I ` i I · — Q
‘ —- 217 — ` Simple procédé pour conserver les Aphides, les Cécidomyes et. , · autres espèces délicates dont le corps mon se rétrécit après la mort, et devient méconnaiàsahle. (Note communiquée parle D* H. B. von Schlechtendal de ` _ Zwickau en Saxe.) — Traduction par Michel Dubois. , Une collection d’Aphides serait, si elle `était bien préparée, tout aussi intéressante que celle de n’importe quel ordre d’in- . sectç. Mais comment préparer ces petites créatures délicates au corps mou pour qu'elles ne se changent pas en petites masses · informés? On ne trouve nulle part de procédés; et cependant ` la préparation de ces bestioles est si simple, si facile à trouver · qu'on s’étonne qu’une méthode de préparation employée depuis plus de cinquante ans pour d’autres animaux n’ait pas été A ·appliquée aux insectes qui nous occupent. Partant de cette , idée que les araignées, les chenilles de moyenne grosseur, les l larves_de certains coléopteres étaient faciles à préparer par la dessiccation à l'air chaud, je résolus d’appliquer ce même pro- cédé aux Aphides. Mes premiers essais ne furent pas heureux, A et mes préparations se brûlèrent; mais plus tard, renouvelanl. rues essais qui furent très—heureux, je parvinsà reconnaître qu’au moyen de l’air chaud les Aphides, lesllemiptères non ` adultes, les Cicadines, les Orthoptères, les Cécldomyes pou- vaient se conserver non-seulement dans leur attitude naturelle, mais encore en gardant leurs couleurs. Il suflit, pour réussir, ` ` de prêter pendant Vopération une attention sufiisante. J'ai pu ainsi obtenir toutes les phases de la mue du Laelmus vimiualis — · Fonsc., depuisle moment où la peau commence à se détacher ` ' jusqu'au moment où _l'animal l’a complètement quittée. Je suis ` même persuadé que l'on arriverait à fixer les femelles au mo- ment même où les œufs ou les jeunes pucerons sortent de ‘ l’oviducte. Les membres des animaux conservés par ce mode de I · · ··· ? I
` - 218 - préparation deviennent tres·eassants; il faut donc une grande — précaution pour les manier. - Ie me sers de différents pro- cédés qui varient suivant les objets à préparer. _ I. Dassiccation des objets les plus gros : Hemipteres, Ciea- dines, Orthoptéres non encore adultes. —L'animal préparé sera piqué sur un lil de laiton par le dessous de l’abdomen, sans que , le lil ressorte par le dessus. Il sera attaché sur un morceau de » moélle de sureau ou de liége, suivant la grosseur de l'animal. _ · Le lil de laiton sera assez long pour qu'on puisse y passer un ` petitdisque de moëlle de sureau, sur lequel on maintiendra à l’aide de trés-lines épingles les pattes de l’animal dans l’atti· tude convenable. Comme source de_cbaleur, j’emploie une lampe à l’alcool ou à I'huile minérale,'que je recouvre d'une · feuille de fer blanc; c'est sur cette feuille que j’opère la des- ’siceation. ll est trés—avantageux de se servir pour appareil à dessécher d’un verre de lampe, portant une grosse ampoule par le bas. On bouche l'ouverture inférieure à l’aide d’un morceau · · de liége fortement enfoncé et sur lequel on lixe avec soin l'objet à'dessécher. · · I Pendant que l'on tient de la main droite le cylindre au-` W . dessus de la lampe,'on peut de la main gauche étudier les progrès de la dessiccation à l'aide d'une bonne loupe. Si l‘on M chauffe trop peu,qla peau se rétrécit au lieu de se regonller. Certains objets, comme les jeunes Struchias se dessècheut tres- . vite sans qu'on aperçoive la moindre traeede boursoullure. Si l’0n donnait trop de chaleur, la tête pourrait se détacher avec bruitpar suite dela dilatation trop rapide des gaz’contenus À dans le corps. Quand on prépare certains Rentatomes au corps épais et peu consistant, il faut se garder de chaulïer beaucoup € au commencement de l’opération, les liquides intérieurs se ‘ mettraient en ébullition, et les préparations se gâteraient fac}- l lement. ll est avantageux d’éloigner parfois le cylindre de`.\& | source de chaleur et de bien s’assurer que la peau ne subit pas un retrait dans quelques-unes de ses parties Quand on a à faire — I
la des obyets aussi gros que les Hémiptères, on peut tougours . s’assurer de l'état de dureté de l'abdomen à l’aide d’un crin ou d’un fil de laiton. C’est de cette manière que je prépare les Syromartes encore jeunes dont la peau se ride si vite. — Avec un . ‘ . peu d’babitude, on saura bien vite apprécier le degré de chaleur _ qu’il faut employer. _ · II. — Pour dessécher les Aphides et arriver à les préparer de telle façon qu’ils conservent non seulement leurs formes naturelles, mais encore leurs, couleurs et la position des pattes, . je me sers du procédé suivant qui est à préférer à la méthode que je viens d’exposer: je place le puceron vivant sur une feuille de papier blanc lisse et assez forte. et j'épie le moment où il prend une position que je désire conserver. Quand ce · moment est venu, je me hâte de placer le papier au-dessus de ' la llamme, et I’animal, tué sur le champ, conserve la position désirée. Dans ce procédé, lafeuille de papier sert d'appareil à déssécber, et pendant que l’on agi ne le papier directement su_r la flamme, ou ce qui est encore mieux, sur une feuille de tole . bien chaulïée, on observe attentivement les progrès de la ~dessiccatio_n, qui est terminée quand le corps a subi~ un léger gonüement. Ce procédé réussit toujours avec les grosses _ · espèces, comme les Lachnus, mais il est notablement plus long que le procédé précédent; toutefois les résultats qu'il donne sont bien supérieurs. Quand le papier commence à prendre une . teinte brune. les insectes préparés par cette méthode sont · cassants; il vaut mieux ne pas les piquer, mais les coller à l'aide d’un peu de gomme sur un carré de carton. Un exemplaire collé sur le dos montrera les caractères du dessous de l'abdomen. _ ` lll. — Pour les Cécidomycs, les Agromym et d'autres petites — espèces également soumises à un certain retrait de Ia peau, — qui ne possèdent que peu d`humidité, comnie les Podures, les Pcdiculiens, les Psyllidcs, j’emploie depuis quelques `mois le — procédé suivant. Je pique l'animal aussitot après la moît sur · , La
. — W — un fil de laiton très lin, après avoirassuré son corps sur un morceau de moelle de sureau,comme il a été dit précédemment: je chaulïe ensuite fortement à son ouverture supérieure nn tube de verre à parois peu épaisses et je tiens l’objet à déssècher par dessus: la chaleur rayonnante suliit le plus souvent pour déterminer un léger boursoullement et opérer la dessiccation » complète. Si l'on n’avait pas assez chauffé l'ohjet, on recom men- cerait l’expérience. On échoue rarement;et toute chance de brûler les objets est ainsi écartée; et, en opérant de la sorte, les diptères délicats conservent une attitude parfaite. On peut, au lieu d'un tube de verre, employer une baguette de verre qu’on approche très-près de I’abdomen. IV. —Pour les larves de toutes sortes (pourvu qu’e|les ne ( soient pas trop grosses), celle de l'Aslynomus œdilis par l exemple, on emploie le verre de montre ou lecylindre de cristal (lc procédé est déjà usité depuis longtemps pour les t chenilles de moyenne grosseur). ll faut prendre toutefois garde de chaulïer trop fortement; car l'animal subit une distensiun contraire à sa forme naturelle; les larves de Cérambycides retroussent, par suite d’une chaleur exagérée, leur tête att- ; dessus de l'anneau abdominal, et prennent un aspect très- l singulier. Pour les petites larves, on fera bien d’employer nu tube court, car la partie supérieure, par suite de la condensation de la vapeur, sc ternit très-vite, et peut déposer autour de ‘ l'objet qu’on desséche une couche d'humidité qui le gâterait · ~ rapidement ; quoique ce procédé soit très-simple, je lui préfère toujours la dessiccation à I’aide de la feuille de papier. -‘ Les larves de coléoptères (celle de la Lina populi), qui sont remplies de matières liquides, ou celles ·qui 0'nt une surface couvertes de mucosités (comme celle du Camus scrophulnriœ) peuvent être desséchées dans un verre de cristal ; mais pour absorber l’humidité, on mettra au fond du cylindre quelques · tortillons de papier buvard. ll est bien entendu que, lorsqu'on
. ... QM ... dessèche un objet, on aura soin de tourner constamment le verre de manière à ce que les ditïérents côtés de la prépare- ` ` tion soient également soumis à l'action de la chaleur. ` '(Entom0logischc Nachrichlen von D' Katter). `Cllll0NlQUB ET F:llTS_ DIVERS. = Un destructeur de nos charpentes et de nos meubles. — M. A. Carret, dans le Bulletin de la Société d’études scientifiques . d'Angers, nous signale un ennemi, non pas nouveau — car il · y a longtemps sans doute qu’il exerce ses ravages —- mais encore ignoré comme tel. C'est Hlcsperophancs nebulosuls. joli Cérambycide que ses mœurs crépusculaires rendent assez , A dilïicile à capturer. Avec toute l'ardeur d'uu entomologiste, _ M.`Carret, quiavait rencontré plusieurs Hesperophaues dans une toile d’araignée, se mit à fouiller chaque coin de la maison, à ` examiner chaque boiserie et chaque meuble, et il découvrit _ entin,dans l’encadrement d’une croisée, les antennes mobiles _ d'uu de ces insectes, dépassant l’orilice d'uu trou pratiqué dans î le bois. Le siége et la capture de l’insecte sont racontés avec i humour. Une fois l'habitat connu, M. Carret se livra à la chasse de l'HcsperophoMs; il fut assez heureux pour en prendre un ` certain nombre et assez patient pour en étudier les dégâts, à_ Q diverses reprises, pendant cinq années. _ Ces dégâts, causés principalement par la larve, sont con- _ l sidérables. Tout bois leur est bon: chêne, peuplier, sapin, Q _ noyer ou cerisier sont perlorés également. Les galeries, larges I et profondes, sont creusées d’ubord plus ou moins parallèlement l . . . g ,_ à la surface du bois; elles plongent ensuite obhquement vers ï le centre, et se rélèvent enfin presque perpendiculairement , pour déboucher au dehors, généralement du côté où la lumière ne donne pas. ' Ces galeries ont un diamètre constant de 7 à 8 millimètres; l
. __ m __ I elles sont rondes, mais l'oriliee en est le plus souvent ovale. par ·` suite de la direction oblique du travail de perforation. ' · l.'B¢sp¢ropIuuus nebulom est plus particulièrement propre aux régions méridionales. C’est cependant aux alentours de Lyon que ll. Carret l'a observé. ll peut même remonter plus baut en France. Nousen avons recueilli nous-méme, à Amiens, un exemplaire, éclos d' · ne larve qni vivait probablement dans les cercles d’nn tonneau venant du-mirli. ' . Udgc des Arbres. — D'après I. G. Lemmon, on r attribué Y aux vieux Sequoia de la Californie une trop haute antiquité, en se basa · t sur leurs énormes dimensions. I. Lemrnon a examiné · ' de près ces arbres abattus, il en a compté les coucbes ligneuses, . en prenant soin d’en contrôler le nombre suivant trois rayons différents, et il a reconnu que les plus gros n’avaient pas plus l de 4,200 à l,500 ans. i Il faudrait également, parait·i|. réduire peut·étre de moitié l'âge de 4,000 à 5,000 ans assigné par Adanson aux 'Baobabs gigantesques du Sénégal On a constaté, en elfet, que dans les ‘ pays chauds, certains arbres donnent deux, couches corticales î en une année. _ g _Lo Velleius dilatalus. — Ce parasite des nids de gnèpes·frelons , . a plus d’uue fois occupé l’atlention des entomologistes,désireux d’cipIiquer les rapports qui peuvent lier dans une vie— . É commune des êtres aussi ditférents. Une intéressante notice de M. I. Erné, insérée dans le Bulletin dela Société entomologiqne · Suisse, nous parait élucider cette question d’uue façon satisfaisante. M. Erné a pu recueillir, dans un nid de Frelons, sept larves ' de Velleius. Six étaient endommagées, et ont péri ; la septième est parvenue à I'état parfait, et ·a vécu quelque temps en captivité. L'insecte s'est apprivoisé, dn reste, avec une grande ' facilité. M. Erné lui donnait du miel au bout d’n¤ pinceau; il s'en montrait fort avide et se cramponnait au pinceau sans ,._ _ t I _ ' 4
· vouloir lâcher prise. All restait de même attaché à un morceau · - · de su`cre pendant'une demi-journée, et ne le quittait pas avant ' d'en étre rassasié. Ainsi, le Vcllcius se nourrit, comme les - ` guêpes, de matières sucrées. ~ · ‘· Tous les insectes qui recherchent ces matières, e‘t'qui peu- . . vent nuire au couvain, sont impitoyablement déchirés par lui, principalement certains Myriapodes (Crytops Leach, Scolopendra Koch). Ces derniers sont si courageux que le combat entre ces petits êtres est d'u'ue vivacité extrème : on ne voit qu’un tourbillon, dans lequel il est impœsible de rien_distinguer. Le · ` Vellçiusest tellement acharné contre cet ennemi que, lorqu’il —en_rencontre le cadavre- desséché, il le secoue avec fureur. ' Cependant les Myriapodes qui se nourrissent de plantes ou de 'matières en putréfaction,comme le Gcophilusleach, ne sont pas attaqués, non plus que tous les insectes qui ne nuisent pas au couvain. ` Ce·ne sont pas les Frelons qui peuvent débarrasser de ces êtres nuisibles les arbres creux dans lesquels ils établissent leurs nids. Et pourtant, bien que tous les arbres creux fourmil- lentde Myrinpsdes, etc., jamais M. Erné n’en a trouvé trace dans un nid de Frelons C’est au Velleius qu'il attribue ce rôle ; r de protection. ll suppose même que l'odeur fortement musquée . ' de ce Staphylin pourrait sulîire à tenir à l'écart les espèces _ . q _ ' pillardes. En échange, le Vsllcius est nourri de miel, et ; l'auteur dela note que"nous analysons le regarde comme assez L intelligent pour exécuter lidèlcment ce contrat tacite. Il le I dépeint comme craintif au premier abord, mais s'acceutumant - I promptement il celui qui le nourrit.Toujours en éveil, d'ail_Ieurs, q et pret à combattre, il s’élance les ailes étendues vers l’ennemi L dont il a flairé l'approche, et l’attaque avec ses puissantes p _ · mâchoires.ll vole parfaitement, cc qui lui permet sans doute de . parcourir un espace considérable, à la recherche des nids de î Frelons. Ces nids restent souvent occupés plusieurs années de · q suite, et le Vollcius peut y passer son existence. Mais, lorsque
.. 254 ... l'arbre pourrit et que le séjour devient humide et inhabitable, les Frelons l’abandonnent et transportent plus loin leurs pénates. Force est bien au Vclleius de s'en aller ailleurs offrir ses services intéreœés. C’est ainsi qu'il a pu être parfois capturé isolément par les enjomologistes. I ’ Notre collègue, M. Carpentier, qui a faitavec succès la chasse au Velleius dans les nids de Frelons, pourrait sans doute ajouter V quelques détailsà la notice que nous venons de résumer. Acclimalation du Saumon en Nouvelle-Zélande. — Un million d’œuls du Saumon de Californie (Salma quimmt) ont été oüerts, ' l'année dernière, au gouvernementde la Nouvelle·Zé|ande par la Commission de la Pêche des Eta,ts·Unis. Lflënglish Mechanic I nous apprend que 95 pour cent de ces œufs sont venus à . éclosion, et que l'aIevin a_été distribué avec succès dans un certain nombre de rivières. ll parait que les Maoris apprécient aussi bien que les blancs la chair délicate du Saumon d'Amérique. Les chefs des tribus sauvages ont aidé à déposer l'alevin dans les rivières et ont pris les mesures nécessaires 'É _ pour la protéction du poisson. _ . _ Un essai d'acclimatation du « Poisson blanc n (Coregmws : albus) des lacs d'Amérique tenté, à la même époque, n’a pas eu le même succès. Quoique ce dernier poisson supporte des eaux Q plus chaudes que le Saumon, ses œufs, plus délicats, n’éclosent qu’à une basse température, et, sur 250.000, on n’a pu en sauver - que quelques douzaines. L’essai va être répété, cette année, dans des conditions plus favorables. R. Vrou. a Le Rédacteur en Chef : R. VION. ~ I e l ·. Amiens. - Imp. DKLA1'L'RE•LENORL, rue des Rabulssons, B2. _ l
A lllî Ill .l.l _ · i `IETÉ LINNIÉENNE Nllllll FRANCE T BULLETIN MEHSUEIQ 1 . Ã . • N° 81. — 1" Mars 1879. — 8•_Année. - ’I`. IV · 3 ! Aoaessnn: Les Ouvrages. Manuscrits et Cemmunieations iutéressantla f · rédaction du Bulletin,} . René Vron, rue Voiture, 8, à Amiens. . Les demandes d’Abonnement et les Cotisations (eu timhres·poste), A · M. .Edmond Dsnnr, Trésorier, rue Neuve, 10, Amiens. , · Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants: il est adressé aux Sociétés scientifiques par voie d’échangc. Prix de Pabonnement, 3 fr. par au (2 fr. pour les Ecclésiastiques, les · Instituteurs et les lnstitutrices). V , ' SOMMAIRE. ·- Séance générale du 11 janvier 4879, p. 225. — Ouvrages _ î reçus, p. 227. — L’origine des Espèces (Suite) par M. fl. Josse, p. 229. - I Paléontologie microscopique, par M. L. Caneswrrsa, p. 233. î Chronique · et Faits divers, par M. R. Vrou, p. 235. — Bibliographie, par M. J. Gnursn, p. 236. -— Avis, Séances, p. 240. ' ` ·. EXTRAIT DES PIl0CÈ8-VEIIBAIIX. . ` stmrcs uànànans nu I1 Janvrsa 1879. - A · ` Présidence de M. Gummr. M. le Président dépose sur le bureau les ouvrages reçus; il ` , s'excuse de n’avoir pu faire en temps utile le compte rendu · bibliographique dont il veut bien se charger tous les mois. Correspondance. -— M. Richer annonce qu’il ne peut à son _ ‘ grand regret accepter les fonctions de président que la Société lui a fait l’honneur de lui décerner dans la séance de décembre. 8• Aunis. . 81
— 226 - È En conséquence, il est procédé sur le champ ala nomination d'uu , président. M. de Beaussire ayant · obtenu la majorité des · suffrages, est nommé président de la Société pour deux ans. . Ã ' Lc bureau se trouve donc ainsi composé pour I’année 1879. · Président: M. de Beaussire. Y Vice·Président: M. Richer. p l — SecrétaireJGénéral : M. Michel Vion. l Secrétaire·Adjoint : M. Michel Dubois. Archiviste : M. Alphonse Lefebvre. ` Trésorier : M. Edmond Dclaby. · M. le Président annonce que la Société vient de faire une perte qui lui sera très-sensible : M. de Bruttelette est mort a Abbeville aprés une courte maladie, laissant la réputation d'uu ` savant aimable et d'uu botaniste très·distingné. La Société scientifique de Bréme (Allemagne) annonce qu'ellc accepte avec plaisir Véchange que nous lni avons proposé et sollicite la collection complète de nos publications en nous promettant la réciprocité. La Société scientifique d’Elberfeld envoie un volume de ses W mémoires en vue d'obtenir |'échange de ses publications contre . les nôtres. ’ Cet échange est accepté. ’ Le club scientifique de Vienne (Autriche) annonce qu'il sera · heureux de nous olïrir ses publications en échange des nôtres. M. Ferdinand Beaucousin, rue des Cordeliers, envoie sa démission de membre résidant. M. Flabault, 7, rue du Bréa Paris, adresse sa démission de membre non—résidant. M. Albert Banouma, docteur en médecine, M rue du Camp des Buttes Amiens, présenté à la dernière séance, est nommé membre résidant. MM. Alfred Maurrnr et Laarwun de Paris, présentés égale- ment ir la dernière séance, sont admis en qualité de membres correspondants. Le S¢crétair¢·Adjoint : Miam Dunois.
. A ,.. gg} ., • l Ouvrages reçu: ` _ stanct nu 11 umvmn 1879. · Kaiserlichc akademie der Wissenschaften in Wien. Jahrg. — . 1878, n•• XXVI, XXVII. ’ Annales de la Société horticole, vignoronne et forestière à _ Troyes, n• 63 l Association scientilique de France. Bulletin hebdomadaire, u ' n•• 580, 58t, 582, 583. · Bulletin du Comice agricole d'Amiens, n°• 165, 166. ' Insectologie, agricole. Nov.-Déc. 1878. r Séance publique de l'Académie des sciences, agriculture, l arts et belles-lettres d’Aix (en Provence). 17 juin 1878. r Mémoires de l'Académie d'Aix. Tome XI. Bulletin dela Société de Borda à Dax. 4• trim. 1878. Société entomologique de Belgique. Compte rendu n• 58. ` Bulletin dc` la Société belge de Microscopic. Séance du 28 novembre 1878. ' Bulletin du Comice d’Abbeville, n• 11. ' " Feuille dcslleunes Naturalistes, n• 99. . L'Apiculwur, n• 1. 1879. ` , , , Le limon des plateaux du nord de la France et les silex V; travaillés qu'iI renferme par E. d'Acy, avec 10 planches et une _ t carte. Paris, 1878. Savy. 1 vol. in—4. _ g Société d'acclimatation. Extraits des statuts 'ct réglements. r l ` Prix fondés par la Société et encore à déœrner, 1878. _ Bulletin des séances de la Société entomologique de France. ”' *1878, n··1 à 2l. , ru , séance nu 7 rtvaina 1879. ? Mémoires de la Société académique des sciences, arts, belles- W lettres, agriculture et industrie de. Saint-Quentin, 4• série. ' . Tome l•*. V u _ l · t _ -
. - QQ - _ , Giornale della societa di letture et conversazioni scientiliche ' di Genova, I878, octobre·novembre·décembre. Bulletin dela Société des sciences historiques et naturelles _ de Semnr (Côte¢d'0r), lb année, t877. _ Bulletin dc la Société centrale d'horticulture du département 5 de la Seine·Inférieure, 3• cahier de l878. · · Congrès international des sciences anthropologiques I878. — Rapport sur la palèoethnologie, II. Période néolithique ou de la pierre polie, par Emile Cartailhac. Piece in·8. ` · Association scientifique de France. Bullet. 584, 585, 586, 587. L Chronique de la Société d'acclimatation, n•• 96, 97. ·; Bulletin de la Société des sciences naturelles de Neufchatel. Tome XI, 2• cahier. · Annales de la Société d’agriculture, sciences et arts dela ' Dordogne. Décembre l878. · - Bulletin du Comice agricole d'Ansiens, n•• I67, 168. · 1 Bulletin de la Société d’horticulture de Picardie. Septembre à 1 Décembre l878. I Kaiserliche Akademie der Wissenschaftenin Wien. Bericht, _ Q n• XXVIII, l879. Tome ll. _ ( - Guide du naturaliste, revue bibliographique des sciences _ naturelles. Bulletin mensuel par A. Bouvier, n• l. A A Bulletin de la Société d'apiculture de l’Aube, n• 45. _l Société entomologique de Belgique. Compte rendu n•• 59*60. , ' _ Annales de la Société horticole, vigneronne et forestière à I Troyes, n• 64. _ s 3 Les Vestiges du déluge, par lc R. P. Haté..Pièce in-8. —« Bulletin du Comice d'Abbeville, n• I2, l878. l879, n• I. _} Bulletin de la Société d'études des sciences naturelles de l Nimes, n· ll. lllittheilungen aus dem naturwissenschalten Vereine von Neu- Vorpommern. llllgcn in Greifswald. X. Jahrgang. . D Journal de photographie. Mai l878. Bulletin dela Société industrielle d'Amiens, XVI. t. I
Bulletin mensuel de la Société d'acclimatation. Nov. 1878. Actes de la Société linnéenne dé Bordeaux; 4• série. Tome II, ' ‘ liv. 3. Bulletin de la Société académique de Boulogne, 6• fase. T. ll. Mémoires de la Société académique de Yarrondissement de · Boulogne—sur·Mer. Tome IX, 2• [asc. , · Société centrale d'agriculture, d'horticuIture et d’acclimata— tion de Nice et des Alpes-Maritimes, 78• bulletin. ` - Société géologique du Nord. Annales, V. 187751878C · L’Apic_ulteur, n• 2. - Brébissonnia, n·• 5, 6. Feuille des jeunes Naturalistes, n• 100. · . Bulletin de la Société belge de microscopie, n• HI. · Statuten des Vereins hir Naturknnde zu Cassel. _ ' Catalog der Bibliothek der Vereins l`ttr Naturkunde in Cassel, _ _ 1875. ' Die Lebengeschichte der auf Ulmus campcstris l., vorkom- ’ menden Aphiden-Arten... Von Dr. Hermann Friedrich Kessler. Ucbersioht der hierher in der Umgegend von Cassel beobach· _ tete Pilze. Von Dr. H. Eisenach. _ Bulletin d’insectologie agricole, 1879, n· 1. . . Jahresbericht des Vereins für Naturkunde zu Zwickau. 1872, 1873, 1874, 1875, 1876, 1877. Die Ernst Julius Richter-Stiftung mineralogisclvgeologisch Samlung der Stadt Zwickau. Bescliriebcn von Dr. Hermann Mîctzsch. Zwîckau 1875, 1 vol. in—8. Port. . . L’0rigine des Espèces. ° (Suite.) · Abordons maintenant Vexamen des véritables fossiles: h D’après M. Agassiz, les polypiers qui ont construit les bancs ' ' A
- m - de coraux du golfe du lexique sont restés semblables â eux- Ã memes depuis ÃIMII} ans. Les orthocères et les trilobites persistent spéciîqueuentâ travers les étages du terrain silurieu sur une épaisseur d'au moins 5,0tI) mètres; se ligure-t-ou ce qn’il a `fallu de temps aux mers silurienues pour former une couche de sèdiment de 5 kilomètres d’épaisseur2 Un million d'annèes, peut-ette. Et dans ce laps de temps, pas une seule transformation d’espèce chez les animaux que nous venons de citer! ll y a plus : des dragnages recemment exécutés dans les eaux chaudes du Pacifique et de l’Atlantique ont amené la découverte de mollusques bracbiopodes du genre Drlrciau, qui compte des représentants dans toutes les périodes antérieures et jusque 4 dans les couches silurieunes. ll en est de meme des genres Craaiu, Lingula, Rhindoulla, Nautilus. Si la théorie des transformistes était vraie, comment expliquer la persistance , pendant tant de millions d'annèes despèces qui,`certes,’sont bien loin d'avoir atteint la perfection à laquelle toutes doivent tendre d’apnès les théories Darwinistes. Mais les études paléoutologiques nous fournissent un argu— · meut plus catégorique encore en faveur de la stabilité des formes organiques. Cette preuve repose sur le double fait que voici: les types organiques qui ont vécu dans les temps _ géologiques, et dont les restes caractérisent les différents terrains ont apparu brusquement et ont disparu brusquement. · Soudaineté à l’arrivée. soudaineté au départ, quand elles doivent finir, voilà le caractère des types fossiles. Et ee caractere est si bien tranché qu’il sert presque toujours de base à la classification des divers terrains. Or ce double fait de l'appariti0n et de la disparition subite des fossiles ne s’allie aucunement avec Ybypothèse du passage lent d’une forme à un _ autre. ll •·n est au contraire la négation·absolue, il prouve péremptoirement le caractère parfaitement deter-miné et üxe de l'espeee.
— S3! — ’ · Pour donner à cette preuve toute sa force il faudrait faire , voir d’abord que le fait paléontologique est acquis à la science; W A et ensuite fournir quelques exemples de ces apparitions brusques et dc ces brusques disparitions d'especes. ' · v Que le fait paléontologique soit admis par les savants, je ne veux pas entreprendre dele démontrer ici, car il me faudrait ' me lancer dans des citations interminables, qui ne pourraient » trouver place dans ces courtes pages. An reste, je m'adresse à _des géologues dont les connaissances en paléontologiepsont plus étendues que les miennes. Mieux que moi ils savent, comme je le disais plus haut, que presque toujours c’est la brusque apparition ou la disparition instantanée de tel ou tel . fossile qui sert de base à la classification des différentes couches de terrains. ‘ Contentons-nous donc de citer quelques exemples. «‘ Les plus anciennes roches, dans lesquelles nous retrouvons des preuves de la vie, forment le terrain cambrien. On y p` · rencontre des rhizopodes, des annélides, des mollusques bra· _ chiopodes et pteropodes, et surtout des trilobites. A l`époquc suivante, l'époque silurienne, on voit apparaitre subitement les mollusques céphalopodes; ils surgissent tout à la fois sur les deux continents, par myriades. s , Dans la seconde moitie de‘l'ère silurienne, arrivent `les poissons, qui commencent Vembranchement des vertébrés, et, , par conséquent n’ont aucun lien de parenté ou de descendance avec les animaux précédents. Qes poissons se montrent toutà _ coup dans un état de perfection qu'aucun être de la même classe n'a pu dépasser à notre époque, de l’aveu de Huirley lui- méme. · · ' Les reptiles, inconnus jusqu'à la période carbonifèrc, apparaissent tout à coup avec les sauriens. ·lci nous remarque- ~ rons encoreque les reptiles apodes ou serpents ne sont venus qu'apres les reptiles marcheurs. Ainsi donc, si quelqu'un, ce · _ qui est inadmissible, voulait prétendre que les uns sont fils des L ' · g`
` _ . 4 ses ··· F autres, il seroit oblige de convenir qu’il y auraiteu déperissc- · " ment, et non progrès et perfectionnement comme le veut la théorie de la transformation. ' · Nous dirons la même chose pour les batraciens: que sont - i `nos pauvres petites grenouilles auprès des Ranicepv des assises · carbonifères ? ` Arrivons aux marsupiaux qui se produisent instantanément dans l'époque secondaire. Comment les rattacher aux reptiles, aux poissons, aux ammonites, aux belemnites.` ' Uépoque tertiaire. voit aussi s'aecomplir un grand chan- ` gement : Coryphodon , Arctocyon, Palœonictils, Lophiodon, Palœotherium, Xiphodon, etc., apparaissent brusquement au " soleil sans qu’on puisse leur trouverun précurseur ou un . intermédiaire pour les rattacher aux espèces précédentes. Mais nous sommes arrives à unerépoqne où nos adversaires vont essayer d’etablir les transitions. M. A. Gaudry, dans son _ livre intitule les Enchatnements du monde animal dans les temps ` , géologiques: mammifères tertiaires, tente de montrer l'Acero- . therium, par exemple, se metamorphosant en Palœotherium pour devenir Paloplothcvjium, puis Anchiterium, puis Hipparion et ' enfin cheval. Mais M. Gaudry veut bien nous avertir lui-même ` qu'il11e donne que des possibilités ; il n'ose pas même affirmer, a et surtout ,il n'entreprend pas de _prouver que la forme Aceroliterium, forme multiongulée, ait suivi la filière indiquée ‘ pour arriver à la forme solipèdc, à la forme cheval. Les autres ~ - transformations que M. Gauilry nous signale ne sont pas mieux ' prouvées, et l'habilc professeur du museum se tient prudem· menteur le terrain des possilülités, des pcut—être. » Nous sommes en droit d’attendri: qu’on nous présente autre « chose de plus précis que des possibilites, qu’on oppose aux faits · [bien avérés, d’autres faits bien avérés, et non de simples. » ' v suppositions. _ _ ` — È Concluons donc avec celui dont nous avons voulu analyser l le travail _dans ces lignes, et disons avec le P. Hate :
F I _ " ’ .. Q38 ... , « Nous nous sommes demandé si l'espéce estlixe ou variable, g s r déterminée·ou_vague, immuable on changeante. Pour avoir une réponse nous avons consultés les archives historiques ct . - géologiques, Les_ preuves directes et de fait sont les plus saisissantes; nous avons voulu invoquer leurs témoignages : ` · elles nous ont appris la constance des formes à travers les , É _ âges, alors même que les conditions d'existence ne .sont · point demeurées identiques. · ’ Cette permanence dans lc temps est, certes, un argument de ` quelque valeur à opposer aux assertions des naturalistes pour Q lesquels le temps est une puissance sans bornes, l'agent L universel capable de réaliser toutes les transformations. Ils E · disent que la transformation est la loi, et ils n’en peuvent citer l aucun exemple incontestable ; ils inroquent les variations } accumulées dans le cours des siècles, et si nous iuterrogeons l'histoire et la géologie, la géologie et l'histoire nous attestent la constance des formesbdepuis l'apparition de la vie sur notre globe; ils ne nient pas cette conséquence de leur doctrine que les transformations ont dû réaliser les nuances intermédiaires et graduées, mais ils sont impuissants à les découvrir. l ' ,Si donc nous voulons nous en tenir à l’enseignement positif de l'histoire et de la géologie, nous accepterons comme parfai- tement scientifique cette proposition : les espèces animales et végétales sont lixées, déterminées, immuables: elles out été , immédiatement produites par le Créateur. _ A , llcctor Josse. z Paléontologie microscopique. A La paléontologie microscopique est généralement peu repré- _ sentée dans les collections publiques; du reste les petits fossiles · qui s'y trouvent passent inaperçus à cause de la dilliculté de l les exposer convenablement pour attirer sur eux l'attention des _ visiteurs. ' W d · _ un .
.. Q3; .. Il y a cependant une immense quantité de formes 'trés- curieuses qu'il serait intéressant de mettre sous les yeux du public; non·seulement afin de faire connaître la place qu'elles , . occupent dans la série zoologique et defaciliter les comparaisons l avec les espèces vivantes que les explorateurs des mers pro- I fondes ont découvertes en si grand nombre depuis quelques I années; mais encore à cause du rôle important qui leur revient dans la formation des dépôts marins. Certaines couches sont, en efl’et, formées·presque exclusivement des débris de petits orga- É , nismes.` . · ` Beaucoup de fossiles- microscopiques ont été décrits et figures À r dans diverses publications, mais ces ouvrages peu répandus ct T souvent écrits en langues étrangères ne sontà la disposition Q que d'un petit nombre de savants; de plus, il faut du temps ï pour les consulter, et les figures ne donnent pas toujours une idée bien nette des formes réelles. Il serait donc utile et instructif d’avoir dans les collections géologiques des reproductions en relief des petits fossiles grossies suffisamment pour en faire voir les détails. On pourrait les réunir dans une même vitrine qui comprendrait Vensemble dela faune microscopique d’un terrain, ou bien les intercnler à côté des fossiles, suivant l'ordre de la classification adoptée. Depuis longtemps déjà, M. Terquem avait. mis cette idée à exécution en représentant en plâtre unesérie de types de fora- minifères a la grosseur de trois ou quatre centimètres. Des spé- cimens de cette jolie collection sont exposés dans plusieurs musées, entre autres dans celui de Douai ;' notre collègue. M. ll. Vion en possède aussi une .séric. Suivant les traces de M. Terquem, j'ai entrepris de reproduire. — les principaux types de la faune microscopique de la craie de notre région. Je ne prétends certainement pas donnera ce travail un achèvement complet, mais jel’ai commencé, d’autres pourront le terminer. ' ` Je présente aujourd‘hui à la Société une première série de
—- 235 — - spicules de spongiaires. Ces spécimens ont été faits en bois, la ' plupart en bois de gui, excellent pour ce travail, mais d’au1res ‘ matériaux pourront être employés plus avantageusement pour représenter les autres fossiles. ` La taille de cesspicules varie depuis I/10* de millimètre jus- _ qu'à I0 millimètres de longueur; il aurait done été difficile de conserver leur grandeur relative aux types représentés; j’ai préféré les ramener tous ii 5 centimètres dans leur plus grande ' _ longueur, en indiquant la taille moyenne deehaqne spécimen. I i - Si quelques-uns de mes collègues voulaient bien m'aider . dans la confection de ces petits objets, je mettrais très-volon- tiers à leur disposition les matériaux que j’ai recueillis. Nous , arriverions ainsi à former une collection tres-intéressante et · digne de figurer avec honneur dans le musée d’histoire natu- i relle que, dans |’avenir, nos petits-enfants parviendront peut- étreà organiser. ` L. Canreimnn. CI|Il0NIQUE ET FAITS DIVERS. Procédé de conservation des Infusoires. — Jusqu'à présent. les · ` È micrographes ne possédaient aucun moyen d`obtenir des pré- l parations permanentes d'lufusoires. M. Certes est arrivé à` fixer l instantanément dans leur forme diverses espèces de ces . s ' Zoopliytes, dont les moindres détails peuventêtre alors observés \ _ avec les plus forts grossissemen ts. Son procédé, qu`il décrit dans ` I une note adressée à |`Académie des sciences, consiste dans W |’cmploi d'une solution à 2 pour ·I00d'acide osmique; il expose l aux vapeurs de cette so|ution·les Iufusoires préalablement pla- l, cés sur une lame de verre, ou bien il dépose une goutte de ' ' réactif sur la lamelle de recouvrement. Puis il achève la pré- l paration avec toutes les précautions qu'exigent des organismes , aussi délicats ; et cé n’est que lorsque la lamel_le a été lutée par
. . , — 236 — _ deux de ses bords, qu'il fait arriver la matière colorante ` (éosine ou picroca rminate) et le liquide conservateur (glycérine). Les Origines de la oie. — Les Infusoires, si simples qu’ils nous paraissent, sont des êtres d‘une structure extrêmement compliquée par rapport aux Monércs, dontlerprofesseur Hasckel , a révélé récemment l'existence. Ces êtres qui ne consistent , qu’en une gelée vivante, le protoplasme, se bérissent de lila- ments contractiles, qui rayonnent de toutes- parts, ce sont des . especes de membres des pseudopodes, ii l'aide desquels la » moneie rampe, saisit les aliments, et méme les digère. On a cru découvrir dans les dragages du fond de _l’0céan, à une pro- _ fondeur de 8000 mètres, une monère encore plus simple, le · Bathybius, dont la nature organique est aujourd’hui contestée ' par divers savants. Mais beaucoup d'eutres monères, (Proto- genes, Protamœba, Protomonas, Protomyma, Myccaslntinjlyzvo- diclium, Actinosphœrium, Vampirclla, etc.) ont une existence indiscutable. Leurs mouvements, leurs actes de nutrition ont été ` ` étudiés, et nous avons lu avec lc plus vil intérêt, dans le n• du 8 mars du journal La Nature, un savant article où M. Edmond Perrier décrit ces curieux phénomènes, que d’excellentes gra- . vures reproduisent avec une merveilleuse netteté. B. Viort. ` . , BlBl.l0GltAPlllB _ ' · Par lc Président dé la Société. . _ Si je ne vous présente aujoiird‘hui qu’un petit nombre de volumes, je pourrais presque dire que la qualité est en raison inverse de la quantité, et je suis certain que cette assertion serait confirmée par ceux qui voudraient bien, comme je l’ai fait, en prendre connaissance`. ` . Voici d’abord les Annales de la Société géologique du Nord, tome V. C’est un recueil des procès—verbaux des séances, mais ces séances sont bien remplies, les communications abondent, ici une note, là un simplefait, plus loin une dissertation ou
· — 237 — ·· un mémoire. C’est l’œuvre d’une société active à laquelle chacun apporte sa contribution si petite soit-elle, assuré _ · d'avance qu'elle sera bien accueillie._On y sent la direction in- . telligente d’un organisateur habile qui, laissant a chacun de ses ` · élèves, car tous regardent M. Gosselet comme leur maitre, une ‘ large part d'initiative sait, par ses observations, diriger les re- ' ` cherches et les conduire utilement. Je signalerai les études de M. Barrois sur le terrain cretacé des Ardennes, celles de M. Bocourt sur le sol de la forêt de Mormal, de M. Gosselet sur les mouvements du sol de |a_F|andre, de M. Dollfus sur les sables — de Sinceny et du- Soissonnais ; _de M Barrois encore sur les · alluvions de l'Aisne. Ceux de vous qui se sont occupés des ` - croupes dela Somme devraient lire l'étude de M. Gosselet_que_ je viens de citer. ` · _ Le Bulletin de la Société des sciences naturellesde Neufchatel intéressera les botanistes, les zoologistes, les geologues, les physiciens. llsy trouveront des notices trèsvariées. La question relativeà l'alimentation dœ eaux de la ville de Neufchatel four- nira quelques enseignements qui nc sont point li négliger. ' Je recommande aux algologues les deux nouveaux numéros · du Brebissonia de notre collègue M. Huberson, à un double l poiutde vue, la botanique et |’emploi du microscope. , Le Bulletin de la Société d’étude des sciences naturelles de Nimes contient un discours de M de Rouville, professeur de géo- logie à la Faculté de Montpellier, qui présidait la séance d’an- · niversaire de la` Société, dans lequel il traite du caractère — . ' spécial d’opportunisme de l`étude des sciences naturelles et — spécialement de la géologie, dans les circonstances actuelles où se trouve Iepays; ce discours me parait remarquable par sa ` simplicité et Voriginalité des aperçus nouveaux qu’il renferme. — M. Vincent, à propos d’une visitea la section anthropologique S de l’Exposition universelle, montre fort clairement quelles sont les idées de Lamarclt et de Darwin sur le transformisme, idées dont on parle beaucoup par ouï-dire, sans les avoir étudiées, et ` qui conduisent à des l`ormules et à des conséquences que ces naturalistes n’ont jamais_tirées de leurs observations. ~ Nous devons à la Société d’histoire naturelle de Cassel (Alle- magne) qui demande avec nous Véchange des publications, une étude sur les Aphides qui attaquent l`Ulmus campestris et un · catalogue des champignons qui croisseuhspontanément aux · environs do Cassel. , _.hn.
' I ` l S l ·· *38 f ` È Le numéro de novembre du Bulletin de la Société d'aocliina- v tation nous donne la suite d'nue monographie des Bambous par M. Rivière. M. Cartailhac a bien voulu nous adresser son rapport sur la période néolithique ou de la pierre polie, si richement re- présentée à l'exposition anthropologique. M. Cartailhac accorde a cet âge une longue durée, mais sans pouvoir encore rien pré- ciser quant à l’époque de son apparition. La notice sous le titre de : Les Vestiges du Déluge que nous devons au R. P. llaté est l'examen de deux ouvrages l’un de M. l’abbé Gaimet e Accord de la Bible et de la Géologie, l'autre de notre collègue M. d'Acy : Le Limon des plateaux du Nord . de la France. Le P. llaté qui a publié sur les silex taillés et |’industrie préhistorique des travaux fort bien accueillis, conclut que, pour la science, le deluge mosaïque n'est pas une impossibilité, car il explique la formation des terrains quater- naires, et les savants n'ont jusqu’ici pour l‘expliquer autre chose que des hypothèses. La _Feuille des jeunes Naturalistes, n• l00, signale un cas d’hybridation chez les mollusques, résultant de Vaccouplement de l'Hcli.1: planospirki et de |’Hclia: selipila, et un moyen de oon- server par l'emploi de l’liydrate de choral les insectes recueillis dans les chasses. avec toute la souplesse de leurs articulations. Vous trouvez dans les actes de la Société linnéenne de Bor- deaux, un catalogue par M. Brunaud des plantes pbauérogames et cryptogames des environs de Saintes; un essai, fort curieux à mon avis, de ll, Fischer sur la distribution des brachyopodœ et des mollusques du littoral océanique de la France, un tra- vail de M. Clavaud sur la fécondation du zoslera marilima qui nous fait connaître le mode, la durée, les conditions de cet acte avec des détails tout-à—fait nouveaux et qui démontrent combien les observations antérieures avaient besoin d'étre contrôlées. s , Le tome X de la Société d'histoire naturelle de la Nouvelle Pomérauie ne contient que deux mémoires, l’un sur la théorie et l'emploi des paratonnerres par M. le D' lloltz,,l’autre sur les foraniiniléres de la craie blanche ' de l'lle de Bugen par ’ M. Marsson qui ajointà son travail une bibliographie trés- , considérable de cc genre. • La Société des sciences historiques et naturelles de Semur a publié un catalogue des reptiles et des batraciens du départe- v ment de l'Aube, par M. Collin de Plancy, qui a fait suivre son ·
_ - 239 - travail d'une étude qui m’a paru pleine de mérite sur la distri- bution géographique de ces animaux dans l'est de la France. M. Magdelaine a publié dans ce méme recueil un article sur le guide chêne et les druides qui intéressera à la fois les bo- tanistes et les archéologues. ' Le bulletin de la Société belge de microscopie a donné une conférence de M. Fœttinger sur les grégarines, genre d'ento· zoaires qui renferme tous les détails d’organisation que le ·— microscope seul permet d'observer. ' l Vous trouverez dans le n• 584 de l’Associatioii scientifique de France une causerie sur la Finlande, dans laquelle Fauteur montre les variations qu’a subies la hauteur des terres au-dessus du niveau de la mer. On trouve, en effet, en divers endroits au- dessous de tourbières un banc de sable contenant des débris de navires et des arquebuses du xv• siècle ; ce qui prouve l’abais- sement du rivage depuis le moyen·âge. . r _ Dans le n• 585, M Milne Edwards expose des considérations sur la distribution géographique des animaux qui le conduisent à repousser l’hypothèse d’Agassiz qui admet que chaque type zoologique doit avoir des représentants partout où les condi- tions biologiques lui sont favorables. ~ Le journal de la Société d'études et de causeries scientifiques de Gènes, mérite l’attention des économistes pour un travail — sur les écoles de la ville de Gènes en 1877-78 par M. Virgilio, et un autre de M. Ugeno sur Venseignement religieux à l’éeole. · ` · Compte rendu de la Société entomologique de Belgique, n• 59. M. Bœtoss qui présidait l'assemblée générale du 28 dé- cembre, traitant de la coloration des insectes, se demande si la vestiture et la couleur n’exencent point une certaine inlluence sur l’écon0mie de l’ètre vivant, et s'arrètant aux curculionides _ ' dontil s'est surtout occupé, indique les rapports qui paraissent exister entre la coloration et les contrées qu’ils habitent. v ' Dans le n• 60, M. Borre donne la traduction d’un article de l'Ent0m0l0gist monthly magazine qui indique les moyens de conserver les insectes à corps mous. .l'engage ceux de nos col- lègues qui s‘oecupent de ces espèces, à essayer ce procédé, mais · sans leur garantir le moins du monde qu'il puisse étre pour la science d'une véritable utilité. ‘ Dans le bulletin de la Société d'apiculture de l’Aube, les délégués la l'Exposition universelle lont, dans leur rapport, ' l . l
— MO — » \ l’éloge des produits présentés par la Société d’apiculture de la a Somme. _ Vous lirez dans les Annales de la Société d’agricnlture de la Dordogne une note de M. Planchon sur la maladie du ehatai- ·, gnier. Le savant professeur de la faculté de Montpellier n'a pu , encore déterminer le champignon qui produit la maladie à L laquelle il propose de donner le nom de Rhizotome blanc. · M. de la Mothe poursuit dans le recueil son voyage agronn- i mique dans le Perigord avec le méme esprit et le même talent. : Enlin, fappellerai votre attention sur le l" volume de la 4• série des publications de la Société académique de Saint- Quentin. laissant de côté la partie historique et littéraire dont ' le mérite est incontestable; je vous citerai le catalogue des ` plantes cultivées dans le jardin botanique de la Societe à Saint-Quentin. M. Ch Maynier complète les listes donnees en _ i874. Vous y verrez l'importance de cet établissement qui, bien que situé dans l'intérieur de la ville. par conséquent dans I’im- p possibilite de se développer, et n’ayant pointde serre-chaude, ; U ` oll're cependant un ensemble trèsimportantet trés-remarquable. J. Gnrnnn. ' . - Les membres non résidants sont priés «l’envoyer directement leur cotisation, (7 fi.) en -timbres·poste, au Trésorier. Ils ren- ‘ dront ainsi service il la Société, en lui épargnant des frais de T recouvrement. _ Section de Botanique et de Géologie, séance le Jeudi, 1 20 mars, à 3 h. l|2. î Le Rédacteuf en chef: R. VION. Amiens. - Imp. Dni.^1·rns·Lm<on1., rue des Rabnissons, 32. I .*5% _
l l l l llll l llll lit l l· 1 Slllllllll LlNlEl`Nlll lllllll lllAN|‘l l — —‘——— i BULLETIN MENSUEL. j ·N° 82. — t" Avril l879. — 8* Année. — 'I`. IV ` ‘ f Aonsssan: Les Ouvrages. Manuscrits et Communications intéressantln ` rédaction du Bulletin, ii Lt. ltené Vios, rue Voiture, 8, à Amiens. , Les demandes I «l’Abonnement et les Cotisations (en timbres~poste), il ll. Edmond Dsnsv, Trésorier, rue Neuve, 40, Amiens. - _ Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est adressé aux Sociétés scientifiques par voie d’échange. , Prix de l'abonnement,·3 fr. par an (2 fr. pour les Eeclésinstiques, les ‘ ' instituteurs et les Institutriees). . ' . SOIHIAIIIE. - Séance générale du 7 février t879, p. 24t. —~ Ouvrages reçus, p. 243. — Contributions il la Géologie locale, par hl. L. Csnrsnruza, p. 245. Z- Contributions à la Faune locale, par M. L. C., p. 247. ·· Clef dichotomique pour la détermination des genres de mollusques terrestres et lluviutiles du nord de la France, par M. A. Lseiùvns, p. 249. — Biblio- graphie, par M. J. G.4ns1sn,p. 253. — Avis, p. 256. _ EXTRAIT IIES Pll0BÈS·VEllBllUX. ' séance nissan.: nu 7 rsvarsn t879. _ -, Présidence de M. Ganmsa. î M. le Président donne lecture du compte rendu bibliogra- ‘ phique. Lesfnombrcux volumes déposés sur le bureau four- nissent la notre excellent Collègue le sujet d'unc revue fort intéressante. A mesure que les relations dela Société Linnéenne ' deviennent plus étendues, la tâche que s’est donnée M. Garnier devientaussi plus dillicile et plus instructive. Aussi les membres l• nuit:. 82 l _ si ·
` · — 242 — I _· présents s'empressent-ils de lui témoigner leur vive reconnais- · sauce, et désirent·ils tous lui voir continuer ce travail si utile en E 'signalant à chacun de nous les travaux sur les dilfércntes · branches _de l’histoire naturelle. . · . ' , i Correspondance. — M. le Ministre de l'instruction publique ` _invite la Société à nommer des délégués pour la prochaine réu- ' nion des sociétés savantes qui doit avoir lieu en avril prochain à ' ' -Paris. , c ~' Q La Commission des échanges internationaux au ministère in- forme qu'elle a reçu un certain nombre de volumes_ venant de Belgique et destinés à la Société; elle invite à les retirer. M. Borrani, libraireà Paris, annonce qu'il a reçu un paquet » de livres d’Angleterrc. _ M. le Présidentde l’Association d’histoire naturelle de Zwiekau ,en Saxe (llerein ltlr Naturkunde) dit que cette Association ac- · cepte avec grand plaisir la demande d'échange faite par la _ ` Société Linnéenne, et dit qu’elle lui envoie la collection com- plète de ses publications. ‘ L’Association scientifique d’Hermannstadt (naturwissenchaf- . ' ·' tlicher Verein) fait une réponse identique et offre la collection · des 28 volumes parus de ses publications. ` La Société espagnole d’l1istoire de Madrid (Sociedad espanola de historià natural), par une lettre fortgracieuse, accepte égale- ` ment notre proposition d’échange et promet de nous envoyer une série complète de ses travaux. L’Association scientifique de Cassel (Verein lttr Naturlrunde) I nous propose l’échange de ses publications. W Cet échange est voté avec le plus grand empressement. `L’Académie d’Aix en Provence et la Société des sciences na- turelles de,Neul'châtel (Suisse)`accusent réception de nos publi- ' _ cations. - La Société Physico-économique de Kœnigsberg réclame diffé- ' rents volumes qui manquent à sa collection. ` ` ' VM. Léon d'Halloy annonce qu’iI travaille lt un catalogue des
‘ — 243 — · ' ' oiseaux du département de la Somme. Il indique le plan de ce . travail, et prie ses collègues de bien vouloir lui communiquer _ les matériaux qu’ils auraient recueillis sur Vornitholegie pi- ' ' ’carde. _ I ` · _ Le Secrétaire-adjoint: Michel Dunois. . È . Ouvrages reçus: — sème: nu 7, riviiinn À879. ' I _ Petit Bulletin de la`Société d’horticulture de Montdidier, _ ' ` n• I4. . V , , Societa toscane di scienze naturali. Processi vcrbali. i879. . Gennaio. " A . Verhandlungcn der Naturlorschenden Gesellschaft in Basel. A Theil VI. — A · · ` Bulletin de la Société d’histoîre naturelle de Toulouse. i876- . i877. 4• fasc. - l877-78. 2• l`asc. _ ' — Bulletin du Comiee agricole d'Amiens, n•• l69·l70. Bulletin du Comice d'Abbeville, n° 2. ` · Association scientilique de France, n•• 589, 590, 59I. - . Bulletin de la Société d’étude des sciences naturelles de Nimes. n• I2; · · Kaiserliche Altademie der Wissenschafteu in Wien. Jahrg. i879. Ill, IV, V. _ / ' _ Chronique de la Société d’acclimatation, n•· 98, 99. _ ' ‘ Annales de In Société d'agriculture, sciences et arts dela · Dordogne, I879, n•• I et 2. a · · Annales de la Société d’agriculture, sciences, arts et belles· lettresdn départementd’lndre·et-Loire. Juillet la décembre 1878. ` Mémoires dela Société des Nnturalistes de la Nouvelle·Russie _ ` (Odessa). Tomes l, ll, Ill, IV, V et Bulletins. ~ Ilittheilungen der Schweizerischen entomologischeu Gesells· ` cbalt. Vol. V, n• 7. . Bulletin de la Société belge de microscopie, n•-L. I
— 2% — Revista scientilico·industriale compilata da Guido Vimercati. ' 1879, n• 2. _ _ ` On some new and rare Hydroid Zoophytes (Sertulariidae and à Thuiariidœ) from Australia and New-Zealand. By M. d’Acy. ] _ Thompson. Edinburgh. In-8, 9. 1 ` Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles- l lettres de Toulouse. 7* série, t. X. E Annales de la Société malocologique de Belgique. Tome IX, 2• partie. ··- Tome XI. (2• série, tome I"). J , Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, , 1877, n• 4. — 1878, n•• 1 et 2. _ Extrait des Annales de la Société entomologique de France, T V- série. Enumération de Dytiscides et Gyrinides recueillis par M. Piochard de la Brùlerie dans ses voyages en Orient, . par M. le d' Maurice Regimbart. 2 pièces. . _ À Feuille des Jeunes Naturalistes, n• 10t. _ · I.’Apiculteur, n• 3. . ` Giornale della Societa di letturc e conversazioni scientiliche di Genova. 1879, n•* 1 et 2. Atti della Socicta Veneto-Trentina di scienze naturali, resi- dente iu Padova. — Vol. l, fasciculo 2, 3. — Vol. ll, (asc. 1.- Vol. Ill; fasc. 4. - Vol. IV. - Vol. V, fasc. 1, 2. Transactions ot` the Wisconsin Academy of sciences, arts and letters. Vol. III. i ` ` ` First annual report ol` the United States entomological Com- mission for the year 1877, relating to the Rocky Mountains Locust und thebest methods of preventing its injuries... , W La lloride italiche descritte ed illustrate da Franchesco Ardis- sone. Vol. ll, fascicolo 1. llypneaceœ, Gclidieae, Sphœrococcoi· deze. Milano, 1875. 1 vol. in-8•. y La vie des cellules et Vindividualité dans le règne végétal. Introduction au cours de botanique cryptogamiquc, par le pro- fesseur François Ardissone, traduit par André Champsei. Milan, 1874. ln-8•.
· - 245 — · Exposition universelle de 1878 a Paris. Catalogue de la sec~ tion anglaise. 2• édition. Londres, 1878. 2 vol. in:8•. . · Manuel de la section des Indes Britanniques, par le d' G.·C.- ' M. Birdwood. Londres, 1878. 1 vol. in·8•. · `Catalogue des Colonies anglaises. Londres, 1878, 1 vol. in·8°. Catalogue dela section des Beaux·Arts. Londres, 1878, 1 vol. . in-8*. ` Mémoires de l’Académie des sciences, belles-lettres etarts de ' Savoie. 3* série, tomes V et VI. , Annuaire de l’Académie royale des sciences, des lettres et des `beaux·arts de Belgique, I877-1878. ` , ` Bulletin de l’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique. Tomes XLI, XLII, XLIII, XLIVet XLV. Annual report. ol the Manchester scientilic Students’Associa- tion for the year 1876. — For the year 1877. ` Bulletin d’insectologie agricole, n• 2. · CONTRIBUTIONS A LA GEOLOGIE LOCALE. Sous le titre de Contributions lt la Flore locale ou à la Faune locale, le bulletinde la Société Linnéenne enregistre au jour le jour des renseignements qui seront très-utiles pour établir et ' compléter dans ·l’avenir les catalogues des prod uetions naturelles ` de notre région. Toutefois, les notes publiées jusqu’à présentne contiennent guère que des indications relatives à la botanique et à l’entom0logie. Il serait trèsdésirable qu'elles s’étendisset1t aux autres branches des sciences naturelles et qu'un plus grand - nombre de nos membres tissent connaitre leurs observations. La paléontologie, notammentgest restée à l’ecart et nous n’avons aucune connaissance d’un grand nombre de fossiles qui, apres avoir été extraits des dilïérentes assises dont notre sol est cons- ` . titué, sont allés s’enlouir dans les tiroirs des collections parti- ` culières pit ils restent inconnus et parlant inutiles. ` ‘ t ‘ Quelques dilîieultés se présentent souvent, il est irai, pour · .·;—
. — tal! - ‘ publier le résultatdes recherches paléontologiques: un trop petit nombre d’ouvrages it consulter, puis l'état incomplet ou de mauvaise conservation de certains spécimens en rendent la déterminatiomdillicile. Cependant ces dillicultés ne sont pas iasurmontables ct, en attendant que les échantillons douteux ' puissent étre soumis à un paléontologiste exercé, on peut inscrire ' leur nom de genre avec la localité, le nom spécifique viendra - plus tard, quand des géologues sérieux voudront utiliaerces _ matériaux pour leurs travaux. · I En réunisant les renseignements fournis par les collection- _ neurs qui voudront bien répondre à cet appel, nous pourrions ' " arriver,dans un délai assez rapproché, à faire paraitre dans nos . Mémoires une liste générale des fossiles du département de la Somme analogue à celle que Graves a publiée.en l847 à la fin de son Essai sur la topographie géognostique du diparlomcnt de — l'O£se. Cette liste danslaquelle seraient indiqués, avec chaque ‘l ` fossile, les différentes localités et les terrains où on l’a. rencontré, l _ ainsi que les collections où il figure, serait très-utile à consulter l et faciliteraitde nouvelles recherches. p · Ce catalogue de fossiles pourrait étre complété par une liste · de toutesles carrières, argilières, sablonnières et en général de p . toutes les exploitations anciennes ou récentes où il est possible · de faire des recherches et d'étudier le sol, en indiquant leur I position précise sur la carte de l'état-major, ou mieux sur la È carte géologique de Il. de Mercey. ' Voici, pour commencer, une petite liste de mollusques bivalves quej’ai recueillis dans la craie des environs d'Amiens: Inoccramus inoolutus Sow. - Saint-Maurice. —- Longueau. · , l. Broogniarti Mantell. — Petit·Saint·Jean. - Saint—Maurice. ` _ I. lotus Mantell. — Ailly-sur·Somme. - Tirancourt. -· Picqui- BW- · . ‘ ` I. laalclli de llcrcey. — Partout. . · _ t. Caoiori Sow. —- Dur;. g
f _, —¢ 247 — ·` !: Lima Hopcri Desh. - Picqnigny. - Saint-Maurice. —-· Boutil· lerie. —- Saint·Fusoien. 4 L. unduluta Reuss. — Piequiguy. ·— Petit-Saint-.lean._ Proton campanùmsis d'0rb. - Saint-Pierre. — Saint-Maurice. P. crelosus d’0rb. —— Boves, — Seint-Fuscien. - Saint-Maurice. -- Pont-de-Metz. · P. Dujardinii d’0rh. -· Saint-Maurice. O - ’ P. Hicingcri Broun. — Saint-Maurice. " Junira quinquccoslata d’0rb. — Saint-Fuscieu. ·- Duty. -· ` Saint·Pierre. _ I · Spondylus spinosus Desh. — Sainbllauricc. - Piequigny. - ` _, Fortmanoir. — Poix, etc. l S. fmbriatm Goldf. — Hébecourt. - Saint-Maurice. — Pout· . ` de-Metz. — Longueau. - Saint-Fuscien. S. lotus Sow. ¢· Saint-Maurice. — Saint-Fuscien. - Boves. —- a Pout·de·Metz. — Ferrières. — Camqn. · Otlrea hippopodium Nilss. — Saint-Acheul. — Saint-Maurice, Boves, etc. O. latoralis Nilss. -— Dnry. - Soint·Pierre. — Tiraneourt. · 0. somiplano Sow. - Pioquigny. - Tirancourt. ·-Saint-Mauriçe. , 0. scrrala Defr. — Saint·Maurice. \ 0. ocsicularis Lamck. - Boves. - Saint-Maurice. ·- Picquigny. ` Pont-de·Metz. O. Wegmanniana d’0rb. —·Brueamps. - Saint-Maurice. I A ~ Uindication de ces localités peut sutîire pour faire connaitre * I le niveau où ont été trouvées les coquilles ci·dessus, qui ne sont ` pas caractéristiques et se rencontrent dans les deurcouches de craie à Micrastor coftesludinarium et à Hicrastor cor anguinum. S · L. Cnmmn. A CONTRIBUTIONS A LA FAUNE LOOALE. Je dois à Vobligeauce de M. Abeille de Perrin, qui vo faire paraitre prochainement une monographie des Chrysides, la de- · » A} ` É
· —- 25.8 - · termination de quelques espèces de cette brillante famille eap— turées dans les départements de la Somme et de`l'0iseÈ C’est donc par l’exactitude des dénominations que la petite liste sui- ` vante peut se recommander aux entomologistes : ` Omalus auralus L. ··- Juin, juillet. Fortmanoir, dunes de Saint- Quentin. 0. eœrulcus de Gur. -— Juin, juillet. Marais de Camon et de Fortmanoir. _ ` O. pusillus Fab. - Amiens. 0. scutctlaris Panz. — Amiens. ` O. Wcsmacli Chevr. ·- Juin, Amiens. Péronne. Holopyga gloriosa_Fab. — Saint¢Fuscien, marais du Pont-de- Iletz. ` Hcdychrum Gœrslcckesi Chevr. -· Bois de Creuse. H. lucîdulum Fab. — Amiens, Fortmanoir, bois de Creuse. ' Chrysis ignita var. obtusidcns Dul`. —- Ile Sainte-Aragone, obte- . nue d’écl0sion en juin d’une coque trouvée dans une souche d’aulne minée par un hyménoptère cémonite, dont elle est probablement parasite. .l'ai aussi observé cette espèce p6- nétrant dans les galeries de l'0dyn¢rus parictum creusées dans un rideau argileux. A Omalus ancus Panz. — Ivry-le-Temple (Oise). _ O. auralus var. triangulifcr Ab. — lvry·le-Temple; éclos en juin, de bois mort. 0. scutellaris Pauz. — Juin. Ivry-le-Temple. Hrdychmm lucidulum Fab. — Ivry-le—'l`emp|e, Fontaine·Bonne- lean. · ` A H. rulilans Dalhb. —— Ivry-le·Temple. L Chrysis cœmlipes Fab. - Juin. Ivry-le-Temple. C. cyanca Lin. - Septembre. Ivry·le-Temple. C. ignitu Lin. -- Bracheux, dans une sablonnière. L. C. ê A . L .
· —- 249 # ‘ C Nous empruntons au Bulletin scievrtiifque du département du Nord et des pays voisins, excellente revue mensuelle dirigée par I|l|.,Alfred I Giard et Jules de Guerne, un travail de ll. Lsusvaz, qui otfre un grand intéret pourles naturalistes du Nord de la France. ctsr nrcneromous vous 1..4 ntrsaxmarrou nas emails ns uonnnsouss rsaassrans nr rr.uvn1·1r.ss nn uoan DE·LA_ raaucs _ · ' Par M. A. LELIÈVBE. q ' — L ——- Une tete, quatre ou deux tentaculcs, deux yeux. - Co- quille d’une seule pièce ou univalve ou coquille interne nulle. — Espèces terrestres ou aquatiques .... 2 Tete, tentacules ct yeux nuls. —- Coquille de deux pièces réunies par un ligament (charnière) ou bi- * valve. — Espèces aquatiques ........ 22 c 2. — Corps non spiral, une coquille, ou pas de coquille _ externe . . L· ............ 3 _ _ Corps spiral distinct du plan locomoteur, une co- ·· quille externe ............. 5 3. — Corps non spiral, non distinct du plan locomoteur. Tentacules rétractilcs, les yeux situésà leur sommet en ‘ dehors. - Pas de coquille externe: espèces terrestres. t Corps non spiral, plus on moins ovoïde, releve en ' cône à sommet un peu recourbé en arrière. — Tenta- cules: deux rétractiles, les yeux situés à la base in- terne de ceux-ci. — Une coquille externe tout·à·fait creuse en dedans en forme de capuchon ou de nacelle. Espèces aquatiques. _ G. Ancylus. A 4. ·- Une limaeelle ou coquille interne placée sous la cui- rasse. Oritice respiratoire en arrière de celle-ci. A · G. Liam:. Limacelle remplacée par des grains calcaires isolés ou une limaeelle imparfaite, rngueuse, oriüce respi- ratoire en avant de la cuirasse. G. Arion. . L
. — HD ·— 5. — Coquille inopereulée ....... T . . 6 Coquille opercalée ...... ' ..... Il ; 6. - Espèces terrestru. — Tentaeules quatre ou deux; yeux situés soit au sommet des tentaeules en dehors, soit à la base en dedans .......... 7 Espèces aquatiques. — Tentaeules deux. — Yeux g toujours situés à leur base interne ....... l5 7. — Coquille mince, transparente, à péristorne simple, È démesurément grand, égalant depuis le l/3 jusqu'aux ! " i/3 dela coquille; tours de spire peu nombreux, le È · dernier formant à lui seul prœque toute la coquille É § " (acquérant une extension remarquable). G. Vürrhe. ; Coquille transparente ou opaque} à péristome simple ‘ I ou bordé, petit ou médiocre; tours de spire plus on à * à J moins nombreux. Le dernier ne présentant point une C extension remarquable .......... 8 8. —- Coquille mince, luisante, roussâtre, plus ou moins foncée ou vitreuse, à péristome simple. — Ilàchoire _ sans cotes ni dents. · G. Zonites. l Coquille généralement plus épaisse. moins luisaute, ' V n’ayant pas l’apparence du verre, a périslome simple ~ ou bordé. - llâclioire à côtes antérieures et à dents marginales. G. Helù:. 9È' ··- Coquille à ouverture très·ample, égalant depuis le l/2 jusqu’aux 2/3 de la hauteur de la coquille. , G. Suceiaea. ` I Coquille à ouverture plus ou moins petite, égalant au plus le l/L de la hauteur dela coquille et souvent - . plus petite .... _ .......... IO 10. - Tentacnles : quatre. - Yeux situés au sommet de ¢eux·ci en dehors .· . ' ....... _. . . il _ Tentecules: deux. — Yeux situés au sommet de ,¤¤tlx»ci en dehors ou à leur base interne .... ` . I3 ’ ll. - Overture simple. ·G.·Bali•a•r.
.. ggq .. · ' . Ouverture muuie·de dents, plis ou lamelles . .` . 12 ' 12. — Coquille fusilorme, ouverture munie de deux la- ·? melles et de plis. _ G. Clausilia. - Coquille fusiforme, ouverture présentant un seul pli et pas de lamelles, ou coquille cylindrique la som- ' met obtus. I G. Papa. 13. —- Yeux situés au sommet des tentaeules en dehors. ·- · Coquille ‘tres·petite 1 1/2 a 3**/'· de haut, cylindrique, _ àsommet obtus, à ouvertüre simple ou dentée, toutes · C d’uu fauve-jaunâtre ou d’uu brun-rougeâtre. / · . G. Vertigo. Yeux situés à la base interne des tentacules; coquille ' à ouverture dentée tres·petitc et de méme fornie, mais C d’uu blanc vitreux ou beaucoup plus grande, oonoïde allongée à sommet pointu. G. Carychium. 14. —· Coquille ovoïde-ventrue de grande taille. · · , G. Cyclostoma. ‘ Coquille cylindraeée entierement étroite et de petite _ _ · taille (2 à 3**/•). · G. Acms. · _ 15. -·- Coquille iuoperculée .......... 18 Coquille opereulee ...... . .... 19 16. 7 Coquille plus large que haute, souvent discoïde. . 17 Coquille plus haute_que large ....... 18 17. — Coquille la tours de spire apparents et plus ou moins. ' nombreux ; animal enferme dans l’intérieur de sa co- quille. . G. Planorbü. , Coquille à spire d’uue seule piece en forme de oapu· l chou ou de nacelle creuse en dedans et laissant voir · l’animal à découvert. G. Aucylus. · ` 18. T- Coquille senestre, tentacules sétacés. G. Physa. Coquille senestre, tentacules triangulaires. · · C G. Lùrmaea. ` . 19. - Coquille trifasciée ou ornée de bandes ou de lignes · en zig-zag: operculeavec ou sans apophyse. , . . 20 — , - 4s;
. - gm ... E . Coquille unicolore, opercule sans apophyse . . . 2l 20. - Coquille très-grande à spire élevée; trois lignes ' ' brunes sur le dernier tour, opercule sans apophyse à noyau central. G. Paludina. Coquille de taille moyenne, aplatie en dessous, a _ dernier tour déprimé, des lignes en zig·zag de diverses couleurs; opercule muni d'une apophyse et à noyau marginal. ' G. Nerita. 2l. - Coquille plus haute que large simplement perforée. ‘ G. Bithynio. q Coquille déprimée ou déprimée globnleuse, plus _ largeque liaute;ombilictres-apparent. G. Valvata. 22. — Coquille subtétragone ou triquètre à sommets aigus, ’ situés en avant, se lisant sur les pierres ou les autres coquilles à l'aide d’un byssus; charnièresans dents. i G. Dreisrcnau ' Coquille comprimée, plus ou moins veutrue, à som- mets dorsaux plus ou moins médiaires dépourvus de byssus; charnière avec ou sans dents ...... 23 23. -· Coquille de très-grande taille, 5 à 20 centimètres de long, charnière avec ou sans dents ...... 2l Coquille beaucoup plus petite, 2 à 25•/• de long, · · charnière avec des dents .......... 25 24. — Coquille ne présentant qu’un ligament pour réunir · les deux valves. G. Anodonta. · Coquille présentant en outre à l’intérieur des valves ` des dents et des lames s’enchevétrant les unes dans les autres. · G. Unia. 25. 4- Siphon anal nul ; coquille iuéquilatérale. . _ ‘ G. Pisuüum. Siphon anal développé; coquille subéquilatérale. · G. Cyclos. ` ’ · A. Lnutvu.
.... 253 .. a . BlBLl0GllAPlllB Par le Président de la Société. Veuillez, je vous prie, m’acco1·der un instant la parole pour · la petite revue des Publications que je dépose sur le bureau. Je sais que ces indications n’ont point été inutiles et ‘qu’elles ont n fait lire un bon nombre de travaux qui eussent passé inaperçue _ si je ne vous les avais point signalés. · · L’Assoeiation scientilique de France nous donne toujours un bulletin bien rempli, et aussi plein d’intérêt. Dans le n• 589 , M. Jousset de Bellesme s'est livré à de curieuses recherches sur le foie des- mollusques céphalopodes, d’où il résulte que la glande appelée foie chez ces animaux n'a aucune analogie avec ' le foie des vertébrés, qu'ellc est seulement une glande digestive 1 qui n’a d'autre fonction que de transformer les matières albu- minoïdes dont ils se nourrissent et qu’elle est sanstactionsur . L · lesmatieres grasses et amylacées. Le n• 59l contient la première partie d‘une conférence de M. P. Bert sur les travaux de Claude Bernard. Ces deux nomsvous disent assez quel en doit être , l’intérêt. _ · Je trouve dans les bulletins de la Société d'histoire naturelle de Toulouse un catalogue des mollusques vertébrés et iluvia- _ tiles du département de la Lozère par MM. Fagot et de Mala- ` fosse; une note de M. Lacroix qui aidera à la détermination de quelques becs—lins; une autre de M. Trutat sur les Moraines de d’Arboust, autrement dit du Glacier d’0o près Luchon. Citons encore le catalogue des mammifères des Pyrenées par le inéme auteur. ` L’Académie des sciences, inscriptionset belles-lettres de Tou- louse nous a adressé le x° volume de sa septième série. . M. Noulet, à propos de la découverte de fragments d'un An- tlmusothcrium hippoïdeum, y décrit les collines tertiaires d’Armis· _ son, dans le Narbonnais, qn’nvait étudiées déjà M. de Saporta _ _ au point de vue des empreintes végétales qui s'y rencontrent. . M. Lavocat expose des recherches nouvelles sur la myologie de _ la girafe. Je recommande aux botanistes un grand travail de M. Clos sur les stipulcs et leur rôle à Finllorescence de la _ ‘ lleur, les caracteres qu'e|les présentent pour la division des groupes naturels, la séparation des genres et des especes. Ils ‘
trouveront, dans cette premiére partie, des recherches immenses et une ingéniosité dans les applications qui n'est pas moins re- marquable. Le Bulletin n• 7 de la Société entomologique de Suisse con- tient un catalogue synonymique des Aeridiens d'Europe par M. C. Stal et une révision par M. Stierlin du- genre Dicéolrœ- elulue qui fait partie, vous le savez, d'un groupe peu étudié, les coléoptéres tetraméres. * ` · Le Bulletin n• li de la Société d°études des sciences naturelles de Nlmes fait connaitre un Cyclameu nouveau pour la dore du ° Gard, le Cyclamen neopolitamrm recueilli à Noziéres par II. le D' lteilhe. . · _ Vous lirez dans la Revue scientifque et industrielle une notice de LL Grattarolo sur M. Bartholomeo Gaslaldi dont vous vous rappelez certainement les notices sur les restes de l'indus¤·ie · humaine qu'ou désigne sous le nom de préhistoriques, qu'il a publiées dans ce méme recueil. ' _Le Bullétin 4 de la Société belge de microscopie publie une nouvelle note de M. Julien Deby sur les diatomées terrestres de Vénézuéla. · Nous devons à M. d'Acy-Thompson un mémoire sur quelques ` espèces nouvelles de zoophytes de l'Australie et de la Nouvelle- Zélande dans lequel il fait connaître des Sertulorio et des Thui- ario dont il discute les caractères. ' · La Société des naturalistes de Bâle, répondant gracieusement i la demande d’échange que nous lui avions adressée, s'est em- pressée de nous envoyer le tome VI de ses travaux qui nous fait regretter de n’avoir point reçu les précédents. _ Les hotanistes y pourront lire une étude physiologique de M. Sehwendener sur le déplacement des organes latéraux des · plantes par leur pression réciproque. Les zoologistes ne négli- , geront point les travaux de M. F. Mueller sur les reptiles et les amphihies des environs de Bâle ; sur quelques reptiles nouveaux deüuatamala et sur ceux que posséde le Muséum de Bâle ; puis les recherches de M. Butimeyer sur les tortues fossiles et vi- vantes, pour servir à l’histoire paléontologique de ces memes animaux. Les geologues y trouveront aussi plus d’une note digne d'intérét. ' ‘ La Société des naturalistes de la Nouvelle—Bussie établieà Odessa a bien voulu aussi répondre à notre appel. Nous avons ,_ reçu les cinq premiers volumes de ses mémoires, son bulletin l _ _ l- ' ' ` _ P
\""" "' · A ‘ et des publications faites en dehors, la flore de la Chersouése par M. E. de Lindemann, travail qui intéressera vivement les 4 botanistcs qui seront désireux de comparer les productions de cette contrée avec celles des autres parties d’Europe comprises ,. . . sous les memes Éititudes. Dans un catalogue des plantes usuelles (oliicinales et alimentaires) de la Chersonèse, le méme auteur ne 4 · se contente point d’indiqucr pour les premières l'cmploi en 4 médecine, il donne aussi la cause de cet emploi en indiquant · · d’une'manière trés-succincte les principes actifs qu’e|les con- tiennent. Vous trouverez dans oes mémoires écrits en russe des A études sur les champignons, les vers intestinaux, les entomos• tracées, la géologie de la Crimée; botanistes, zoologistes, géo- · logues auront donc leur part dans cet envoi. _ Lisez dans l'Apiculteur une note de M. Ulivi sur la féeondae , tion de l'abeille mère. ' · . Le Journal de la Société de lectures et de conversations scien· · tiliques de Gênes, bien que ne traitant point cette fois d’histoire · naturelle, ne saurait passer sous silence; il renferme en effet _ un excellent mémoire historique sur les projets de communion- · tion interocéauique à travers lc grand isthme américain. — La feuille des jeunes naturalistes continue l'étude de M. La- taste sur les batraciens de France. 4 ` · · M. le D* Regimbart a bien voulu nous adresser l'énumération · e des Dytiscides et des Gyrinides recueillis par M. Piochard de la Brulerie dans ses voyages en Orient. Nous le remercions de ~ ces deux brochures où l'on trouvera non-seulement des descrip- ' tions d'insectes nouveaux, mais une étude fort bien faite sur x · les fonctions génitales des Dytiscides. · , Dans le bulletin de la Société des naturalistes de'Moscoa , M. Badoszkowski donne une nouvelle méthode pour déterminer . § _ les espèces du genre Bombus. _Cet essai-de détermination est v des plus ingénieux; il repose sur le rapport existant entre le [ 1** et le 2• articles des palpes labiales qui est stable ou, si vous l aimez mieux, constant pour le mâle, la femelle et le neutre de — È chaque espèce. Divisant la somme des longueurs de 2 alles et de à la distance des écailles qu’i| nomme longueur totale de l’insecte, ' l · par la somme des longueurs du l" et du 2• article des palpess l . labiales il obtient un rapport qui est le même pour le mâle, la · l femelle, le neutre de chaque espèce et qui donne le rapport de l'appareil dalimentation. Ce rapport.varie pour chaque espèce, c’est donc là un nouveau caractere déterminant. · ` \ 4
.. 355 .. II. Kosehewnikolï étudie le développement des illeurs des Aracées dans l'Anthcrimn, le Calla et l’Alocoaia. _ , M. Müller décritles lichens recueillis en Sibérie par If. Finach et Fischer. I Il. Thumcn donne la liore cryptogamique de la Sibérie et Il. Ballion la description des coléoptéres qo’il a recueillis dans son voyage dans la Dzungarie. J’aurais à vous parler encore des publications de la · Société J des sciences naturelles de Padoue qui nous a adressé les cinq ! premiers volumes de ses actes, exprimantson regret de ne pou- . ‘ voir nous donner la 1*• livraison du· tome i" qui est épuisée, — des bulletins de l'Académie royale de Belgique, des Mémoires ; de l'Aeadémic de Savoie, de la Société mnlocologique de Bel- · gique, et d'un beau volume sur les sauterelles, publié par la = · Commission entomologique des Etats-Unis, mais le temps m'a â _ manqué. · ‘ _ Je vous engage à feuilleter à votre tour ces volumes et je suis certain que plus d'un s’oubliera dans la lecture des mémoires savants qu’ils renferment. — ‘ _ _ ‘ J. Gnmaa. AVIS. · he Bibliothécaire de la Société prévient sesllollègues qu'il sera à la Bibliothèque le premier vendredi de` chaque mois, de trois ai quatre heures, avant la séance de Zoologie, èt le troisième jeudi à la méme beure, avant la séance de Géologie, ` ~ Le Rédacteur en chef : R. VION. » Amiens. — Imp. Dxu·i·rn¤·Lm«om., rue des Rebutssons, 32. li V
` Silllllllll LINNEIINNE * Nllllll FRANCE lill M lrl • BPLLEHN MENSUEL. I N° 83. J 1** Ilai 1879.- 8• Année. — T. IV u Annnssss: Les Quvragss, Manuscrits st Communications intéressant la rédaction du Bulletin, 1I . René Vron, rue Voiture, 8, à Amiens. . Les demandes d’Abonnement et les Cotisations (en timbrss·poste), i M. Edmond Dsuisv, Trésorier, rue Neuve, 40, Amiens. i · Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les membres payants; il est · adressé aux Sociétés scuentilîques par .voie d’échange. Prix de Pabonnement, 3 fr. par an (2 fr. pour les Ecclésiastiques, les ‘lnstituteurs et les Institutrices). SOMMAIRE; - Ouvrages reçus,`p. 257. À Contributions à la Géologie .locale, par M. N. ns Martens, p. 260. — Contributions à la Géologie locale, par M. L. Csnrswrlmx, p. 267. — Contributions à la Flore locale, par M. 0. Gnrtsnsr, Vismes-au—I’al, p. 268. — Chronique et Fpits divers, par M. R. Viou, p. 270. — Séances, p. 272._ ` _ Ouvrages reçus: A . simon ne 12 avsu. 1879.` , ' Bulletin du Comice agricole d’Amiens, n•• 171, 172. Petit Bulletin de la Société dÉl1orticulturc de Montdidier, n•· 8 15, 16. , . Société d'agriculture, sciences et arts de ïarrondissement de . Valenciennes. Revue 1878, n•• 11, 12. Les Foraminifères et les Entomostraoéœostracodes duPliocèns r |• mms. 83 _ ` l I l I I
I _ ` __ M ï ` _ supérieur de l'lle de Rhodes, par M. 0. Terquem. Paris, 1878 ; Savy, 1 vol. in-4•: Pl. ' · Association scientifique de France. Bulletin hebdomadaire, n•• 592, 593, 59&, 595, 596. _ _ · Guide du botaniste sur le Grand Saint·Bernard, par M. P.·G. . Tissière; —- Suivi des Bulletins des travaux de la Société Muri- · _ thienne, 1868. — Guide du botaniste en Valais, parle chanoine Rion. Publié ‘ sous les auspices de la section « Monte-Rosa du C. A. S. un par _ N. Ritz et F.·0. Wolf, 1872. ` ' Bulletins des travaux de la Société depuis l'anuée·18B8 jusqu'à j 1871 inclusivement. 11• fascicule. ï Pour les années 1872, 1873 et 1874, 3• et L•_fasc. — Années 1875 et 1876, 5• et 6• fasc. Guide du botaniste sur le Simplon, par M: ’E. Favre, 1875. 4 _ ` _ ·| _ B_ulletin mensuel de la Société d’acclimatation, tome V, n• i2,mm«v1,¤•i. _. _’ Atti della Societe Veneto Trentina di `scieuze naturali resi- A _ dente in Padova, vol. Vl, n• 1. -· _ Bulletino della Societa_ ,entomologica italiana. 1878. Tri- · _ mestre IV. . Catalogo delle collezione di insetti italiani del R. Museo di É Firenze. Coleotteri, serie 2•. ` , · Le Monde de la science et de l'industrie. Revue mensuelle _ publiée par M. Adolphe Eggis, n• 3. ' Guide des naturalistes, revue bibliographique des sciences · naturelles. Bulletin mensuel, par A. Bouvier, n~• 1 et 2. Bulletin de la Société botanique de France, tome I, moins la . 'table; tome II, moins les n•• 1 et 3; tome III, moins le n• 1; A _ _ tome IV, moins les n•• 1, 2, 3 et 4, `titre et table. Bulletin de la Société industrielle dfAiniens,;u• 2. ; Iahres-Bericht der Naturforschenden ' Gesollschaft`Graliibtlu· deus ; XXI Iahrgaug,'1876-77. ` . _
. ·-· 259 - . Naturgeschichtliche Beitrage zur Kenntniss der Umgebun· gen von Chur. ` I g `Chronique de la Société d'acclimatation, n•• 100, 101. _ Mémoires de la Société des sciences physiques et naturelles ’ - de Bordeaux, 2• série, tome III, n• 1. Bollettino della Societa Adriatica di scienze naturali in ` Trieste. Vol. IV, n° 2. , 4 Bulletin de la Société d'étude des sciences naturelles de Nimes, 1879, n• 1. · Kaiserliche Alrademie der Wissenschaften in Wien, 1879, · tomes VI, VII. · . ` Annales de la Société horticole, vigneronne et forestière de · l’Aube, n•• 65, 66. Annales de la `Société belge de microscopie, ·tonie Ill. » · Jahres-Bericht des Vereiues für Naturkunde in Oesterreich oh der Enns zu Linz, 1, 2, 3, B, 6, 8, 9. · _ Meteôrologisch. phanologische Beobachtungen aus der Fuel- der Gegend gesammelt von Verein für Naturkunde, 1878. ` Zeitschrift hir die Gesammten Naturwissenschaften original- Ablxaudlungen und Berichte, redigirt von D*`C.·G. Gîebel. Dritte Folge. Band IV, jan., febr. e · `L’Apiculteur, n• 4. . " Annales de la Société d’agriculture, sciences et arts de la ` Dordogne, 1879, mars. . Feuille des Jeunes Naturalistes, n• 102. - _ Giornale della Societa di letture et conversazioni scientiliche . `di Genova. Marzo. · Bulletin de la Société de Borda, 1•* trim. 1879. Archives néerlandaises, publiées par la Société hollandaise des sciences à Harlem. Tome XIII, liv. 4 et ti. · _ _ Die triangulation von Java ausgefuhrt vom Personal des geo- graphischen Dienste in Niederlandisch Ost-Indien. Zweit Ab- · _ theilung. Die Basismessung bei simplak von D* Oudemans, E. _ Metzger und Woldringh. 1 vol. in-4•. V . · ' si-
I A l .. gw ... g Bulletin d'insectologie agricole, n• 3. Bulletin du Comice agricole d'Abbeville, n• 3. g ’ Annales de la Société d’agricuIture, d’histoire naturelle et _ des arts utiles de Lyon, &• série, tome IX. - Bulletin de la Société d’apiculture dc l'Aube, n• iti. - _ Contributions à ln Géologie locale. Ré/lwlon: pratiques. - Rectüîcatlom à la liste des mollusques _ btvalœs de la craie des environs d'Amte••:. - L’lnoocramus Brongniarti. · · Sous le titre de contributions à la géologie localeinotre col- legue M. Carpentier a fait, dans le dernier n• du Bulletin,. un appel pressant à l’activité des membres de la section de géologie; il a, en meme temps, exprimé des vœux relatifs à la _ publication dans nos Mémoires d'un catalogue des fossiles du département et d’un relevé de toutes les exploitations anciennes ` on récentes. Enlin, pour payer d’exemple, notre collegue a extraitde ses tiroirs une liste des mollusques bivalves qu’il a recueillis dans la craie des environs d’Amiens. Assurément, les conditions peu favorables jnsqu’à présent où la Société Linnécnns s’est trouvée à Amiens et aussi, je dois l’avoue1·, des retards successifs mais pourtant légitimes dans Yaccomplissement des promesses que j’ai faites à la Société re- lativement à la publication des matériaux que j’ai amassés, _ ont rendu, dela part de ceux de nos collègues qui voudraient s'occuper de géologie ou de paléontologie, les elforts plus pénibles i tenter que dans d’autres villes du nord de la France où existent des musées ou un enseignement géologique. ' Puisqu'il le faut absolument, je vais aujourd'hui fournir une parcelle de ma contribution si en retard. Ce faible tribut se composera d’abord de quelques réllexions pratiques résultant _ I
A - Z6! — · d’une expérience assez longtemps prolongée pour étre, je l'es· Y père, de quelque utilité. ‘ ' Je commencerai par émettre une proposition qui consiste à dire que la publication d’un catalogue des fossiles et celle d’un ` relevé des exploitations doivent former, non la base, mais le couronnement de la géologie locale. _ Cette proposition si opposée à celle que M. Carpentier a cru utile de formuler tend, comme on va le voir, mais plus direc- · tement-à mon sens, au méme but qui est le progres de la ' géologie de notre contrée. ‘ ` En elïet, un catalogue des fossiles et un relevé des exploita- — tations pourraient être immédiatement extraits de mes cartons ' et présentés à la Société Lirméenne. C’est là ce qui aurait déjà eu lieu d'uue manière complète, si les matériaux que j'ai re- _ _ cueillis, échantillons, relevés géologiques, travaux manuscrits . ' et planches dessinées sur pierre n'étaient malheureusement s ` rassemblés à une autre extrémité de la France, et pouvaient · ètre, comme je le désirerais, à la disposition de mes collègues, · au lieu de ne leur être communiqués, chaque année, que trop sommairement. Mais, si des renseignements de cette nature multipliés, et pour ainsi dire illimités, peuvent être souhaités par ceux de mes collègues qui voudraient également étudier la contrée, je crois que la publication dans le Bulletin ou dans les Mémoires de données sur la géologie ou sur la paléontologie locales doit . étre bien plus ménagée. · _ . ·ll me sera facile d’en fournir une preuve denton pourra- x` aisément apprécier la valeur. Il s’agit des résumés cantonaux I dont j'ai suspendu, non sans motifs, la publication. Les cantons 1 d'Amiens par lesquels j'ai commencé pouvaient sembler, sans aucun doute, assez connus pour qu'il ne fût pas possible d’omettre quelque chose d’essentiel. Cependant il s’est trouvé que l'un des faits les plus remarquables n’a pas été traité. Ce C n'est, en effet, que dans le cours d'une révision qui aurait pu l l ~
. - gg .. ' étre regardée comme supertlue, que l'examen des croupe; s'œt imposé pour ainsi dire à mon étude. Y ‘ Que l’on veuille donc bien attendre encore, pendant un temps _ . qui ne sera plus long, le terme de mes travaux sur le terrain et la publication d’une carte contenant, comme le demande M. Carpentier, toutes les exploitations, et qui, après avoir subi ` les dernières retouches, pourra étre réellement utile aux J membres de la Société pour les études de détail, en leur évi· Q tant de longues et pénibles recherches préliminaires. ` Les géolognes qui ont commencé, comme cela était encore nécessaire il y a peu de temps dans le midi, leurs recherches ` · ' , sur le terrain en faisant usage de la carte_de Cassini, ont pu se -i ·rendre compte, dès qu'ils ont eu entre les mains la carte de Q l'état-major, de la facilité et de l'exactitude que pouvaient acquérir tout d’un coup leurs travaux. Nous possédons depuis ~ ' · longtemps déjà, dans le nord de la France, les feuilles de cette carte, fondement si sûr dela géologie; mais, pour y adapter un tracé géologique qui ne soit pas un simple essai et qui j ` puisse former un travail en rapport exact avec le tiguré si sa- ' vammeut étudié du terrain. il iaut un temps qui peut paraître . ' long de la part dÉun `scul explorateur dont le champ de recherches, .quoique limité, a demandé pour être releve en , quelques campagnes le concours d’nn nombre relativement _ considérable d'olliciers (l). · _ ~ , ' Une dilïérence analogue à celle qui existe entre la carte de . Cassini et celle de Yétatsmajor se présente au pointde vue pa- · Ieontolcgique entre les indications qu'il était permis de publier Y il y a un certain nombre d’années et celles que l'on·ne doit . maintenant livrer à la publicité qu’avec leur justilication en ' · certains cas, et toujours après un contrôle sévère. (I) Environ 80 olïiciers d`état·mejor ont travaillé sur le terrain com- - _ pris dans la carte dont le tracé géologique sera limité ou département ' de le Somme et aux parties limitrophes des départements voisins
' I _ M __ . ‘ » _ Aussi, apres avoir été tente de publier, dans nos Mémoires, diverstravaux, je me suis promis, à temps heureusement, de- · ne les livrer à Fimpression qn’apres avoir absolument fait tout · ce qui est possible pour éviter à mes confrères la fatigue qu'il , _ faut habituellement subir en lisant beaucoup de travaux de ce ‘ genre. · V r En attendant une publication qui sera toujours trouvée assez hâtive par les spécialistes, je n'en ferai pas moins pour , mes collègues de la région, tout ce qui dépendra de mei, en_ me mettanta leur disposition pour les renseignements sur la ' territoire ·qu’ils voudraient étudier et pour les déterminations provisoires ou deiinitives des fossiles recueillis dontje recevrai la communication avec reconnaissance. ' i Je dois ici exprimer mes remerciements en particulier à , M. Carpentier au sujet du nombre et de la beauté des échanâ tillons qu'il a bien voulume communiquer et dont beaucoup sont déjà dessinés sur les pierres de mon ouvrage; j'ai pu y _ · reconnaitre une grande partie des espèces que j'ai recueillies moi-méme ou qui m'ont eté communiquées par d’autres natu- ralistes et déterminer, en outre, plusieurs especes nouvelles pour la region ou entiérement nouvelles. M. Carpentier, en publiant dans le dernier n• du Bulletiofquelques-unes de ces — . déterminations, a voulu faire preuve d'un zèle qu'il désirerait ` , voir partagé; et la Société Lioméemte doit lui en etre reconnais- — sante. . Mais, en dehors de notre petit —cercle, il faut penser aux paléontologistes de métier, habitués ii ne rien laisser passer lu _ côté de leur crible et qui (gens irritobils) se dédommagent des ' tortures bien volontaires qu'ils s’imposent en rejetant, redres- Sautet n’acceptant qu’un bien faible contingent parmi les do- cuments qu'on leur livre trop souvent, il est vrai, sans se donner toute Ia_ peine voulue pour les rendre irréprochables. , Ainsi, en ce qui concerne la liste des mollusques bivalves de Ia, craie des environs d’Amiens, il ae sera pas inutile de rectiç . I ' ' ·
. — 206 - lier quelques erreurs de transcription d’étiquettes et de donner _ certaines explications. _ l Deux especes attribuées à d’Orbiguy, le Pccten eretoaus et le ` P. Dujardinii, doivent ètre rendues la premièreà Defrance et ` la seconde_à Bœmer. Le·Pecten que j'ai_ `rapporté au P. Hùsiw geri et non Hicingeri appartient peut-être à une espèce nouvelle que je n’ai pas cru pouvoir établir sur un exemplaire, encore . , unique dans le nord de la France, mais qui, s’il devait être considéré comme adulte , se distinguerait des échantillons figures en Suède ou en Allemagne (P. serratus in His., Goldf., Bronu i" éd. et Beuss; P. Hisingeri in Bronn 2• éd.) par une forme plus circulaire, des côtes moins nombreuses et une taille bienplus petite, voisine de celle du P. Campaniensis (8 millim.). Je ne pense pas non plus, qu’en tétc de la liste, à la suite de , l'ln0ceramus involutus on laisse passer sans explications l’lnocc- ramus Brongniarti. En elïet, le premier est bien`à sa place dans les craies ii Micruster cortestudinarium et à Mioraster co- Q ranguinum, surtout vers leur contact, comme dans les environs tl'Amiens; mais l’lnocérame qui, dans l’état actuel de la science, est connu sous le nom d'I. Brongniarli, se trouve, en France comme en Allemagne, cantonné à un niveau inférieur aux craies à Micrasters; et commeil a été choisi pour caractè- riser ce niveau, ce ne serait pas sans déception et sans opposi- tion que bien des paléoutologistes le verraient monter beau- coup plus liant et passer au rang de ees espèces nouiadcs déjà V. trop nombreuses dans la craie. — ` , Je puis éviter ii mes confrères |’cnuui de voir cet lnocérame _ classé comme transfugc; il n'a été que mal nomme et il devrait porter le nom d'4I. Lamurrkii, Parle. S'il ilepasse quelque peu r son cantonnement, il n'ari·ivc pourtant pas dans la craieà M. comnguinum ou , au contraire , se montre le véritable _ I. Bronyniurti qui vient d'être mentionné dans la craie des ' _envirous d’Amiens. ‘ ` _Cet Inocerame décrit et bien figuré, en 1822, par Mantell
. ( · W ·· ' (Geel. of Sussex, p. 214, pl. 27, tig. 8, pl. 28, llg. 3) et dédié - s par lui à son ami Brougniart, à la pt 215 de ce livre, a été depuis lors l’objet d'une série de malentendus qui ont com- · mencé avec Brongniart lui·méme etauxquels d'0rbigny ou · d'autres pàléontologistes n'auraient pas contribué s’ils s’étaient fendu compte d’lun fait bien simple que voici : Mantell et Brongniart ont publié, en 1822, leurs 'ouvrages ` sur le Sussex et sur les environs de Paris; mais la priorité _ · doit appartenir à l’auteur anglais, car Brongniart a reçu, pen- ` dant la composition de son travail (Env. de Paris, p. 151, note 1, 3• éd.), en communication plusieurs planches de Man- 4 _ tell dont il ne parait pas avoir fait un examen assez att•ntif(1). · En elïet, il a copié (pl. _1., fig. 10 n) une ligure (fig. 8,' , pl. xxvn de Mantell), en la désignant (Env. de Paris, p. 630, 3• éd.), sous le nom de Calillus Lamarckii, (Park. sp.) et non Brongniarti comme il eût dû le faire; et il a écrit à Mantell (Geo!. of. Sussex, p. 212, note ·l·) <|\\'il avait fait copier la ' figure 1 de la pl. xxvu qui représente elîectivement I'!. La-, — marclsii. Brongniart a donc changéla lîgure qu’i1 voulait faire ’ copier; mais, en remplaçant la tigure 1 par la figure 8 de la planche xxvn de Mantell, il n’a pas tenu compte de la diffé- · rence des noms, et de cette inadvertance est résulté une syno- ' nymic jusqrfà présent iuextricable dansl'historique de laquelle _ jc n’cntrcrai pas ici ct dont je donnerai seùlcmcnt un échan- tillon. D’Orbigny, en faisant ses elïorts pour débrouiller la sy- (1) Une autre circonstance témoigne d`un examen trop superiiciel de lu. port de Brongniart, puisqu'il u dédié it Mantell, sous le nom do ` Plaginsloma Manlclli (p. làl et 626, 3• éd.), une coquille qu`il avait reçue de Mantell en même temps quo ses planches, sur l`une des- quelles (pl. uv:. llg. 2, 3?, lb) se trouve tlgurée cette espèce appelée ` par l`nutcur anglais Plagiosloma I/operi. Par une biznrrerie digne de , remarque, ni Brongniart, ni Mnntell ne so sont peut·étre doutés de l‘honneur que chacun d'eux a reçu de Feutre. · ` I . L.
.. gp ..· , nonymie de l’I. Lanwckii, mentionne comme synonyme l'I. ` _ Brongniarli, Mantell ; mais, par une bien forte méprise, il cite · (Pal fr., Terr. crét., t. III, p. 5l8-519) la figure de llantell ` — comme étant une copie de Brongniart; ce qui est absolument l'inverse de la réalité, comme je viens de l’expliqner. L'!. Br0ngn£arti,.assez rare dans la craie à IL cerlcslldùld- , rium et, encore plus rare dans la craie à I. coranguinum, est néanmoins une. très-bonne espece, bien caractérisée par .sa . forme presque aussi longue que large, très-renllée, subtrigone `_ , par suite de l'absence presque complète dfexpansion cardinale. Le dernier caractère dilïéreacie surtout cette espèce de l'l. ' Lcmarcki, Park. (l. Brongniarti des Allemands) espece chez la- zi ‘ quelle l'expansion cardinale est, au contraire, bien marquée. I' Je ne poursuivrai pas ici la diagnose de ces deux espèces et `È ·` _ je me bornerai à dire`que l’angle apicial de l'l. Brongniarti est ' de l30•, tandis que celui de l’I. Lamarckü u’est que de i07•. Après avoir essayé de détruire les préventions que pourrait _ susciter |’apparition trop précoce dans les publications de la ` _Soeiélé Linnéenne de l’l. Brongniarli de la craie de Picardie, il . me resterait encore à justifier les déterminations de plusieurs autres espèces. Mais, comme aucune d'elles n’est exposée à ‘ paraitre, au premier abord, aussi inacceptable, j’en dilïèrerai la justification jusqu’à la publication de mon travail, sans ' entrer ici dans de plus longs détails. . Je crois` cependant qu'il peut être utile de dire encore que toutes les espèces citées sont loin d’être également répandues - dans chacune des assises de craie à M. cortestudinarium et ir H. ‘ coranguinum, et qu’il en est méme quelques-unes que je crois spéciales à l’une ou à l’autre de ces assises. Ainsi je mention- nerai : · · Dans la craie à M. cortestudinarium, - ' Inoceramus lattes. ' Dans la craie à ll. coranguinum, - Poctçn Campamnsis,
.. gg .. 1 ' ` ‘ P. ? Hisingcri, _ , Ostrca serrata, 0. Wegmanniana. ·N. ou Mncu. ` — Gontrlbùtlons à la Géologie locale. Nos collègues MM. Hénouille et L. Delambre ont entretenu . récemment la section de Géologie de la trouvaille d’un sque- _ Iette humain et de silex taillés, dans une argilière située entre ' Poulainville et lefaubourg de Saint—Maurice, au lieu dit le ' Vieux·Gouge. La briqueterie établie en cet endroit a nécessité le forage d’un puits creusé dans la craie à une profondeur de ' douze à quinze métres. Les matériaux retirés de ce puits m’ont , ' procuré les fossiles suivants, parmi lesquels le micrasler cor- ' V testudinarium qui précise le niveau de la craie dans cette loca¢ ' lité. ' Dcrcelis elongalus? ` _ Terebratula camca Sow. Trochus ? ` T. Sp. 7 . Turritclla ? Scrpula lumbrzcus Deft_. Inoceramus laws Mant. S. Sp ? . _ ' I. Mnntelli de Mcrcey. Anmw/Mes î¤!¢g¢1‘· » ` l. involulus Sow. Cidaris sceplrifera Maul. Lima Hopcri Desh. Salcnia ? _ W L. undulala Reuss. elslcrias. Spomlylus spinosus Desh. Boumueticrinus. ` · . Ostrca hippopodfum Nilss. , Crislallaria rolalata d'Qrb. I 0. lateralis Nilss. Eschara ?~ O. mniplana Sow. Spougiaire rameux. O. vesicularis Lamck. Spicules de Géodies. _ Rhyncltonclla subplicata d'Orb. Silex à croûte rose. R. Sp.? - L. Canrnimun. .
.; Q8 .... ` _ i Gontributions à la Flore locale ' , · rnuns onsnvkns un l878. Adonis aulumnalis, L. Vismcs-au-Val. . Ranunculus auricomus, L. Guorbigny, oommuu aux bords des cours d’cauI _ . Hcllcboms oiridis, L. Vismes-au·Val. ` Bcrbcris vulgaris, L. Martainucvillc. Tfrifolium micranthum, Viv. Frettcmculc, bords de la route d’0iscmout. ` Lathyrus syiveslris, L. Bois de Guerbigny. · Rubus Idœus, L. Bois de Martainncville. Mcspilus Gcrmanicu, L. Wiry-au-Mont, bois de Iu—Faudc. · Epilobium spicatum, Lmk. Maisnièros. _ Dipsccus pilosus, L. Frcttcnuculo, au bord de la°Vimcusc. Cirsium criophorum, Scop. Vismos·au·Vo|. Grivçsncs. Bidcns œrnua, L. Muisnièrcs. _ Calendula arocnsis, L. Cantigny. Gnaphalîum Iuteo·album, L. Quiry-|é~Scc. » Inula Hclsnium, L. Frcttcmculs, dans une pâture spontanée. . A . Senccio erucœfolius, L. _Vismos-au-Val. · —‘ Hclminthia cchioides, Gœrtn. Martaiuncville. ' Hîeracium boroalc, Fries. Martainnevillc. Cynoglossum o/fcinalc, L. Vismos-au-Val. _ Hyosciamus niger, L. Coulicmcllc. Grivcsnes. ` Verbascum lychnitis, L. Var. B. album, Mœnch. Guorbigny. Verbascum nigrum, L. S-V. ramosum, Coss. et G. Vismes- · _ au·VaI. - Digitalis purpurca, L. Bois de Martainnovillo. Calomintha sylvalica, Bromfiéld. Coteaux boisés do Moncholct A et d’HsrœInines près Maisnièrcs.
.. 26Q .. ' _ Calamàytha Ncpela, Holïm. et Lmk. Monchelct et Mais# nièrcs. ` Slachys Alpina, L. Grivcsncs. Gucrbigny. Harcclaincs près Maisnièrcs. ` . ‘ ‘ Globularia vulgaris, L. Marcstmonticrs. Blitum bonus-Hmricus, Rchb. Maisnièrcs. · Qucrcus smilijlora, Sm. Gucrbigny, au bois Charlettc. ' Loroglossum·hirciMnn, Rich. Grivœncs. _ Orchislatifolia, L. Var. B. incamata, Cass'. ct G. Marais dc V Gucrbighy. _ 4 ' . Naottia nidus—avis, Rich. Wiry-au-Mont. · Spiranthcs autumnalis, Rich. Monchclct ct Harœlaincs près Maisnièrcs. · . Tamus oommunis, L. Wiry-au-Mont. Cana: umpullacea, Good. Marais dc Guerhigny. Calamugroslis. cpigcios, Both. Gucrbîgny. Haroclaincs près ' ` ‘ Maisnières. Glyccria aquaticu, Whlbg. Gucrbigny. Fostuca gigantca, Vil!. Martainncvillc. ` Fcstuca rubra, L. Vismes-au-Val. Wiry-au-Mont. » Lolium multi/lorum, Lmk. Vismes-au-Val. r Brachypodium sylvaticum, Bœm et Schult. Vismcs·an·VaI. · Martninnaville. _ ' i Triticum caninum, Schrcb. Andcchy. Gucrbigny. Marquivillcrs. Scolopondrium 0/fcinulc, Sm. Harcclaincs près Maisnièrcs. _ L Asplmium trichomams, L. Tours-cn—Vimcu, sur lc talus d’ùn ' chemin crcux. ' .N¢phrodium Thslyptoris, Strcmp. Marais dc Gncrbigny. . . Ncphrodium spinuloswn, Strcmp. Marais dc Gnerbigny. , ’ 0. Guxnnr, Vism¢s·¤u·Val. s à 41.
— ÉTOI ·—· . U ' _ CIIDDNIQUB BT _ FAITS DIVERS. · I La maladie des laitues. — Dans notre numéro de décembre, · nous avons reproduit une note de M. Cornu à l'Académie des É ' Sciences sur une maladie spéciale des laitucs, causée par un _i champignon parasite, le Peronospom gangliiformir Berlr. - .W Nous croyons rendre service à nos hortilloeren- leur signalant ` le remède proposé par MM. Bergeretet Moreau. Il consiste en des arrosages avec de l’eau faiblement aiguisée par de l’acide azotique. Cette solution a le `double avantage d'étre un engrais _ pour le sol et un' toxique pour le Peronosjaora. · ' , — Ledigestion chez les poulpes. — M. Jonsset de Bellesme a re- connu que les glandes salivaires du poulpe n’ont aucune action sur les matières amylacées. Elles n’émulsionnent pas les ma- tièresgrasses et ne dîgerent pas non plus les matières albumi— ' noïdes. Ellesjouent cependant un rôle important dans la diges- i tion ; elles dissolvent les aponévroses et les tendons, et mettent ainsi à nu la libre musculaire, qui est ensuite plus facilement attaquée par le suc digestif. La poudre de Pyrélhre. — M. W. Carpenter donne, dans lüdriterican Naturalist, le résultat d'expéricnces faites sur dilfé- — rents insectes avec la poudre des fleurs de Pyrelhrum roseum. W Les insectes étaient placés sous un verre légèrement soulevé pour que l’air pût y circuler. Qu y introduisait une petite quantité de la poudre; l’insecte, par ses mouvements, en faisait bientot adhérer à son corps quelques parcelles, et, en cher- chantà s’en débarrasser, il en absorbait assez par la bouche pour que la mort s’en suivit fatalement. Des insectes apparte- nant aux divers ordres furent soumis à cette épreuve et devin- rent insensibles au bout tl’un temps qui varia de trois minutes à deux heures. L’odeur de la poudre ne suliit pas : il faut le contact direct et l’absorption pour produire la mort de l’insecte.
=- Ht ‘=- v * Les arbres gigantesques. ·- On regardait jusqu’îci les Se- quoias tle numerique du Nord comme les plus grands de tous ` les arbres connus : l’un de ces Sequoias, en place à Stockton _ · (Californie), a une hauteur qu'on évalue à 97 metres. Il paraît que ces végétaux gigantesques sont encore dépassés par cer- tains Eucalyptus tlihustralie. L'un de ces pommiers, tombéà Gippsland, mesure Q30 mètres de la racine au sommet;11n ‘ l autre,'encore debout dansle district de Dandenong (Victoria), e une hauteur qu'on estime la 135 mètres. ~ . _ Un nouveau singe fossile. —-M. Theobald, un membre de l’exploration géologique de l'Inde, a découvert dans les roches ` de Siwalik (Punjab) le squelette d'un singe anthropoîde, g femelle adulte, qui devait être aussi grande qu’un gorille ou un orang. C’est le premier singe anthropoïde fossile trouvé dans l’Inde, et comme il constitue une espèce distincte, on propose de lui donner le nom de Paleopitbecus. Les cochenilles de Pormeau. — M. Licbtenstein vient de pré- senter lt l’Académie des Sciences une communication sur une · ‘ · espèce nouvelle de cochenille vivant sur l’ormeau. On connait · actuellement huit especes de pucerons vivant sur l'ormeau: ' quatre aphidiens, Tetraneura ulmi, T. alba, Schizoneura ulmi, ' S. lanuginosa; et quatre Coccidiens. Deux de ces derniers, Leca- canium et llfytilaspis, ont la forme mâle aîlée; un Gossyparia · offre des mâles avec des moignons d’ailes. Uespèce nouvelle, pour laquelle M. Lichtenstein propose le nom de Ritsemia pupifera, presente des mâles tout-à·l`ait aptères, et forme, par ses phases biologiques, la transition entre les coccidiens et les pbylloxériens. _ t Dégénérescence de fappareil de la vision chez ies Arachnides.- Dans le groupe des Faux-scorpions, il en est qui; comme les A Chelifer, sont pourvus d’yeux bielfdéveloppés; dautres, tels que les Citernes, sont regardes comme privés de la vue. ·
r . .. 212 - _i M. Antoine Stecker, de Prague, a_ reconnu-dans certaines g arachnides de ce dernier genre des yeux rudimentaires. Sur le ’ céphalothorax du Chemes cimicoides, il a constaté des points Q clairs, un peu transparents, et dont chacun est pourvu d’rm nerf optique se détachant d'un ganglion uni au cerveau. Parmi les divers spécimens examinés de cette espèce, 30 à 35 pour ;` cent possédaient ces points ocellaires; le reste (65 à 70 pour cent) en étaient dépourvus, aussi bien que de nerfs optiques. ` M. Steoker a reconnu que la descendance de parents tous deux — ' pourvus d’yeux présentait également ces organes; tandis que, É lorsqu’un des deux parents en était dépourvu, la descen- , dance restait aveugle. . _ . Suivant la remarque de l’auteur, il y a la un cas instructif î d'un organe s’atrophiant graduellement par suite d'un change- ment dans les conditions normales, Des spécimens d’une autre ' espèce, le Clzelifer irwides, ont présenté aussi des exemples anormaux des organes de la vision. R. Niort. Section de Botanique et de Géologie, séance le Jeudi, rzjuin, a s h. M2. * Section de Zoologie, séance le Vendredi, 6 juin, à L h. Séance générale, le Samedi, 44 juin, à 8 h. du soir. Le Rédacteur en chef : R. VION. _ Amiens. — Imp. Dnx.a1·rnn·Lm<om., rue des Rabuissons, 32.
F" ` W ` L . I P I · *‘ I lill DE ll « Sl} ‘lllTE LINNIBENNIE Nllllll FRANCE c BULLETIN MENSUEL. N° 84. — 1** Jnin 1879. —— 8• Annee. — 'l`. IV . Annnssn: Les Ouvrages. Manuscrits et Communications intéressant la rédaction du Bulletin, à M. René Vies, rue Voiture, 8, à Amiens. Les demandes d’Abonnement et les Cotisations (en timbres·poste), 1 M. Edmond Dzmtnv, Trésorier, rue Neuve, 10, Amiens. _ ———~ à . Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est l , adressé aux Sociétés scientifiques par voie d’échange. Prix de l’abonnement, 3 fr. par nn (2 l'r. pour les Ecclésiastiques, les instituteurs et les lnstitutrices). a · SOMMAIRE. - Séance générale du 8 mars 1879, page 273. — Ouvrages reçus, p. 275. — Note sur la préparation des Diatomées, par I. E. Guuunn, page 278. — L’Etage Sénonien de la craie, par ll. H. Josse, page 279. - Uùge de pierre à Pont-Audemer, par M. Ant. Lassunzz, p. 282 — Biblio- graphie, par M. J. Gnuuna, page 285. - Avis, page 288. EXTRAIT IlE8 P|l0ûÈS·VEIllllll|ll. sûaucn otnsaans no 8 nas 1879. î Présidence de M. Gaamsa. La séance est ouverte à huit heures un quart. Le procès- verbal de la séance du 8 février 1879 est lu et adopté. · M. le Président donne lecture du compte rendu bibliogra- phique des nombreux ouvrages reçus depuis lo mois delfévrier. _ Cette lecture est entendue avec le plus grand intérêt par |'as· semblée. 8• unis. ' 81 i à
— 274 — _ Correspondance. - Myllenry Lartigue, ingénieur, 60, rue de la Tour, ii Passy, remercie pour sa nomination de membre correspondant. . ' L'Académie des sciences, lettres et arts du Wisconsin à Ma- dison (Etats-Unis), annonce qu’elle a reçu notre Bulletin et se S met à la disposition de la Société linnéenne pour lui procurer différentes publications des Sociétés scientifiques américaines, É publications que ses relations très·étendues lui permettent d'ob- tenir facilement. , La Société d'histoire naturelle de Toulouse annonce |'envoi de ses publications (2 fascicules) et accuse réception d'un vo- lume de nos Mémoires et du Bulletin. La Société botanique et horticole de Provence, qui vient de se fonder lt Marseille, sollicite l'échauge de ses publications contre les nôtres. , Cette demande est acceptée avec empressement. L’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, à Chambéry, annonce l`envoi des tomes V et Vl de ses Mémoires et réclame difïérents numéros du Bulletin. L’Académie des sciences physiques et naturelles de Bordeaux fait une communication analogue et réclame également un nu- méro du Bulletin. La Société hâvraise d'études diverses envoie le programme des questions qu’elle met au concours pour l879. Aucun des sujets proposés n’a trait à l'liistoire naturelle. La Société des sciences naturelles de Vénétie et du pays de . Trente (S0cietà Veneto-Trentina), en réponse ii une demande d’échange que nous lui avons adressée en décembre dernier, s’empresse de nous dire qu’elle envoie la collection complète de ses publications. · ' La Société des études scientifiques de Manchester (Manches- ter scientific Students’Association), veut bien également nous envoyer la série complète de ses travaux. L’Association pour l'histoire naturelle de Fulda (Hesse) (Ve- C
— 275 — \ rein fur Naturlcuude in Fulda); La Société d’inseetologie de Silésie (Vereiu hir Schlcsische Insectenkunde), à Breslau; la Société d’histoire naturelle de Wurtembergà Stuttgard (der Verein fur Vaterlandische naturkunde) ; la Société des nature- · listes de Dorpat (Natu rforschend Gesellschaft in Dorpa t) (Russie), nous informent qu'eIIes seront heureuses de correspondre avec nous. A Lecture. -— M. Armand Codevelle lit une notice fort intéres- ` ` sante sur la Pie—grièche grise (Lanius excubitor). Cc travail où toutes les particularités qui caractérisent le genre de vie si sin- · gulier de cet oiseau sont soigneusement relatées est très-atten- tivement écouté par Vassemblée qui s’empresse de voter des remercimentsà M. Armand Codevelle. Notre excellent collègue, toujours plein de zèle, veut bien nous promettre une lecture sur l’Aigle pêcheur. La séance est levée à 9 heures 3/4. Le Sccrétairc·adj0in¢: Michel Dunois. . Séance nu 14 wm`1879. Ouvrages reçus: Association scientifique de France. Bulletin hebdomadaire. N" 601, 602, 603, 604, 605. Giornale di scienze nnturali ed economiche publicato per cura della Soeieta di scienze naturali ed economichedi Palermo. Anno 1878. Vol. XIII. Bulletino. Ne 13. ' Bulletin de la Société d’horticulture de Picardie. Janvier- Février-Mars 1879. · Verhandlungen des Vereins für naturwissenschaftliche Unter- haltung zu Hamburg. 1876. A Journal of the royal Microscopiscal Society. 1879. Mai-Juin. Anales de la Sociedad espanola de historia natural. Tomo VIII. Cuaderno 10. , ` ' i I
.. 276 .. Société centrale dihorticulture, d'agriculture et d'acelimata· tion de Nice et des Alpes maritimes. Bull. 74. · Le Monde dc la Science et de l'Industrie, revue internatio- nale illustrée publiée sous la direction de M. Ad. Eggis. N• 5. Bulletin du Comicc agricole de l’arrond. d’Amiens. N°• 175. 176. III. V. VI. VII. VIII. IX. X. 'XI Jahresbericht über die Thatiglrcit des Vereins für Naturkunde in Cassel. • Verzeichniss der bei Cassel in einem Umkreise von ungefahr drei Meilen angelundenen Coleopteren von F. Biehl. Cassel. — 1863. XIX bis XXII Bericht des Vereins für Naturkunde zu Cassel. 1876. ` I. II. IV. V. Jahresbericht des Westfalisehen Provincial Vereins lllr Wissensehalt and Kunst. Jahres—Berieht der zoologischen Section des Westfalischen Provincial Vereines Fur Wissensehaft und Kunst fur das · Etatjahr 1877-1878, Von E. Rade. Chronique de la Société d’acclimatation. 104-105. ' Bulletin mensuel de la Société d'acclimatntion. Mars. Bulletin de la Société d'étude et des sciences naturelles de Nimes. Annales de la'Société horticole, vigneronne et forestière de I'Aube. n• 68. Bulletino della Società Veneto·Trentina di seienze naturali. 1879. N° 1. Société entomologique de Belgique. Compte rendu.·N• 64. Bulletin du Comice d'Abheville. N·· 5. Bulletin de la Société d’apiculture de la Somme. N· 14-15. · Annales de la Société belge de microscopie. 'l`ome IV. Procès-verbaux des séances de la Société malacologique de Belgique. Tome VI, année 1877. — T. VII, année 1878. Annales de la Société entomologique de Belgique. Tom. XXI. ' Quelques conseils aux chasseurs d’insectes. — Sur l'œul` et la '
- 277 — jeune larve d`unc espèce de Cyphogrania. — Note sur les dillor- mités observées chez l’Aba.z· ooalis ct le Geolrupes sylvalicus, ' par A. Preudhomme de Borre. (Ces trqis piéces olïertes par , l’auteur). Société des Sciences et Arts agricoles et horticoles du Hâvre, Bull. 13. Actes de la Société linnéenne de Bordeaux. 4* série. Tom.II. Liv. 4. 5. 6. — Tom. III. Liv. 1. ’ L'Apioulteur. N• 6. Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Y0nne. 2' sem. 1878. Verhandlungen des uaturlorschendes Vereiues in Brllnn. XV Band. XVI Band. ` Bericht über die dritte Generalversammlung des Clausthaler naturwissenschuftlichen Vereines Maja zu Clausthal an 18 Sep- tember 1852 nebst Kurzen jahresberichte von September 1852 bis 1853. ` Mittheilungen des Clausthaler nattirwissenscliaftlichen Vereines Maja. Jahrgang 1857. Helt 1. — Neue Folge. Belt I. · 1879. Bulletin de la Société d’apiculture de l'Aube. N· 47. ` Bulletin de la Société académique de Brest. 2•séric. Tom.V. Bulletin de la Société belge de Microscopie. N•° 6-7. Brebissonia. N•• 9-10. Feuille des Jeunes Naturalistes. N• 104. ° Giornale della Società di litterature e conversazione scienti- liche di Genova. Maggie. Bulletin d'insectologie agricole. N• 5. XXVII und XXVIII Jahresbericbt der naturhislorischen Gesellschaft zu Hannover. Zehnter Jahres-Bericht des Vereins mr Naturkunde in Orsterreich ob der ens zu Linz. Bulletin de la Societe d’Études scientifiques de Lyon. T. IV. 1878. q . . · "
— 278 — ` Annales de la Société académique de Nantes. t878. Verhandlungen der kaiserlich-koniglichen zoologische-hota- nischen Gesellschaft in Wien. XXIII Band. . Bulletin de la Société de Viticulture et d’HorticuIture de ·; Tarare. Mai l879. Bulletin de la Société industrielle d'Aniiens. N• III. 1* mai I879. ; Note sur la préparation des Diatomées :· Par M. E. Guruano, de Montpellier. M. E. Guinard a adressé à la Société belge de microscopie ` une note sur la préparation des Diatomées. Nous croyons qu’i| est utile de reproduire cette note qui a paru dans le procès- verbal de la séance du 3t mai l878. Elle contient des rensei- gnements dont l'imp0rtance pratique sera parfaitement recon- nue par les micrographes qui la liront. « Il serait très-utile, pour vulgariser l‘étude des Diatomées, I ` que chaque collectionneur communiquât à ses collègues les quelques tours de main que Vexpérience lui a fait connaitre. Je · m’empresse donc, Messieurs, de mettre ce vœu en pratique en W vous exposant un procédé des plus faciles pour conserver eer- taines Diatomèes marines, qui, récoltées en petit nombre, et très·peu silieeuses, ne peuvent subir une longue ébullition dans A les acides et des lavages répétés, sous peine de voir diminuer considérablement leur récolte. Quand la bonne fortune me fait trouver une algue chargée · de Diatomées, mais en faible quantité, j’emploie pour éviter toute chance de perte le moyen suivant : J'introduis l'algue (marine) dans un tube de 10 à I2 centi- mètres de haut et rempli au 3/4 d’cau douce. Je porte à l’ébul- lition pendant un instant. Le liquide une fois refroidi, j'agite énergiquement le tout; les frustules, remplis de leur endo-
- 279 — chrome, passé au vcrt_par la chaleur qu'ils ont supportés, gagnent le fond du tube. Je remplace la première eau par la même quantité d'eau distillée; ct, après un repos de plusieurs heures et une décantation faite avec précaution, je trouve au fond du tube des Diatomées de couleur verdâtre. Pour préparer ma récolte, j’en retire une très-faible quantité soita l’aide d’un pinceau, soit, ce qui est préférable, au moyen d’un tube de verre ellilé. i ' Mon cover, préalablement nettoyé, est chargé d’une goutte d'eau distillée dans laquelle je délaie la petite provision de frustules rapportées par le pinceau; je this évaporer à une douce chaleur, puis je calcine au rouge blanc sur une lame de platine. Cela fait, je prépare comme d’habitude, soit au baume, soit à sec. J'emploiejourneIIement cette méthode pour la préparation des Pleurosigma, dont plusieurs ont des frustules très·peu sili- ceux et qui ne peuvent supporter l’ébullitîon dans les acides. ‘ `Lorsque dans une lierborisation j'ai recueilli quelques spé- cimens de Pleurosigma, je m’empresse, de retour au logis, de verser ma petite récolte dans un petit récipient plus haut que large, pour que la couche diatomifère soit plus épaisse ; un go- det dont se sert un aquarelliste convientparfaitcinent pour cela. 24 ou 48 heures de repos sulïisent pour que la couche va- seuse offre un aspect brunâtre. Je passe alors, avec légèreté, un pinceau sur ce slralum brun, et à chaque opération je le lave dans l'eau distillée. Je _fais bouillir comme précédemment, et ‘ un seul lavage sullit pour enlever à l'eau toute trace de salure. Je calcîne au rouge et prépare ordinairement à sec. » . L’Ètage Sénonien de la craie. Parmi les ouvrages de géologie que l’année 1878 a vu mettre au jour, il en est un qui merite une attention spéciale ;
.. 550 ... · de la Société Linnéenne: c’est la Notice stratigraphiquc que M. Jules Lambert a publiée sur l'Etage Sénonien aux environs de Sons (1). La craie Sénonienne,~ comprenant les assises des Iierastor cor testudinarium et cor anguinum, des Bclcmnitcr qriadratus et mu- cronatus, est très-répandue chez nous: elle forme en grande partie le sous~sol du département dela Somme. Aussi, le travail de M. Lambert peut·i| servir de guide, ou, tout au moins, de terme de comparaison pour nos études, en attendant la descrip- tion détaillée que prépare M. de ·Mercey. . M. Lambert a exploré un grand nombre de carrières dont il fait connaître la situation et qu’il soumet à un minutieux exa- men. Dans l’analyse que nous entreprenons ici, il faudra natu- rellement nous débarrasser de tout ce qui concerne la topogra- phie, pour nc retenir que les renseignements stratigraphiqnes. L’auteur divise la craie Sénonienne des environs de Sens en _ deux grands sous-étages : à la base se place la craie noduleuse _ (Sénonien moyen de M. Hébert), et au-dessus la craie blanche I à bélemnites (ou Sénonien supérieur). Mais chacun de ces étages ayant une puissance de l00 à l50 •, le géologue a eu recours à de nombreuses subdivisions que nous allons examiner É aprés lui. . r. i La craie noduleuse repose directement sur la craie à lnoœra- mus labiatus de l’étage Turouien, sans l’interrnédiaire de la .. craie à Micraster brevis ou étage inférieur Sénonien, qui, d’aprés I MM. Hébert et de Mercey, manquerait également dans |e‘nor~d dela France. ` Elle se divise en deux assises, celle du Micraster cer tcstudi- nartum en dessous, et celle du Mieraster cor anguimtm au-dessus. (I) I.n·8• de·65 pages. Auxerre, imprimerie Georges Rouitlé, 1873. 1îL
o __ ü .__ I. ~— L'assise du Micrasler cor tesludtnartum olïre une puis- sance moyenne de 80 mètres. 1• Elle présente à sa base une zone de craie dure, sans silex, bien stratifiée en bancs alternativement plus et moins marneux. Cette zone a 30 mètres d‘épaisseur ; elle contient quelques rares . fossiles qui sont, outre le Micrastcr caractéristique, le Cypho- soma radiatum, la Cidarts suboesiculosa, le Spondylus spinosus, la Tcrobratula scmiglobosa et la Rhynconella Cuvieri. ' 2• Plus haut vient une craie moins marnense, régulièrement compacte, souvent tissurée, entremélée de silex abondants et parfois très-volumineux. Sa puissance est de 30 mètres et ses ‘ fossiles sont rares : elle ne présente guère que le Micraslcr car testudinarium et quelques Epîastcr gibbus. ' 3° Enfin, une couche de craie,à silex disséminés,eompacte et noduleuse ou à parties plus dures, remplie de débris d’lnocé· rame, termine l’assise du Micrasler cor tesludinarium. Ce fossile n’y est pas rare; on le trouve associé à l'H0laster placenta qui pourrait être considéré ici comme caractéristique, à l'l[cmiasls1· nasululus, ii la Cidaris pcrornata, à la Tcrcbratula semi-globosa, à la Terobralulina striata, et à quelques Ecbinacorys oulgaris et ' Epiaslcr gibbus Cette couche a 20 métres de hauteur. ' Il. ·— L'assise du Micraster cor anguinum a une épaisseur moyenne de 70 ¤. Cette craie est celle dont l’étude présente le ` plus de ditïiculté, par suite de la présence de bancs tour ii tour _ » compactes et noduleux, et surtout à cause de la rareté des fos- siles. On peut cependant y distinguer plusieurs horizons diffé- · rents. l• A la base se montre une première zone de craie noduleuse, rarement compacte, à silex disposés en cordons réguliers, et que paraît caractériser la prédominance de l’Epiasl¢r gibbus. On y rencontre aussi fréquemment le Micraslcr cor angainum, puis la · Crania_ Ignabargcnsis ; l’Echinoc01·ys oulgaris, la Tercbratula smùglobosa et le Cyphosomd radiatum sont plus rares. Cette zone a une puissance de ll! •. .
. i m î • 2* Au dessus vient une craie de même épaisseur, plus dure, à silex disséminés; fossiles rares, dont le plus caractéristique est _ l’Echin0c0nus conicus, associé parfois it l'EcItin0corys culgaralr, variété slriata, et au Micrasler cor anguinum. ` 3** Plus haut, un banc de 30 m. environ, composé ile craie blanche, souvent compacte, massive ou obliquement lissurée, avec silex moins abondants. Le Micrasler cor anguinum se ren- contre presque seul ici, bien qu'on ait trouvé parfois la Lima Hopcri, l’Oslrca (spec.) et l' Echinocorys oulgaris, variété cariuata. lv Cette couche est recouverte de l0 m. de craie noduleuse it parties très·durcs, riche eu spongiaire, contenant de nombreux ‘ silex souvent caries. La présence de plaques isolées du Marsu- pilcs ornalus porte M. Lambert à considérer cette quatrième zone comme équivalent des couches à Marsupilçs décrites par Ill. Barrois dans ses recherches sur le terrain crétacé supérieur d'Angleteri·e (l>. Ou compte parmi les fossiles, le Marsupiles omatus, le Micraslcr cor anguinum (rare), l’Echinoc0rys vulgaris, variété slriala (continua), le Tragos pisiformc pt de nombreux · spongiaires. (A suivre). Hector Josse. L’àge de pierre à Pont.-Audemer. Notre collègue, M. Lassubez. qui a découvert dans notre région, il . _ y a quelques années, un nombre assez considérable de stations de E |’àge de pierre, poursuit sur d’autres points de la France ses re- ? cherches fructueuses. On le verra par la note suivante, extraite du Journal de Pmzt-Audemzcr. « Dès mon arrivée à Pont-Audemer, il y_a vingt jours, j'aE fait plusieurs excursions autour de la ville, pour voir si je trou- } (l) Ann. de la Soc. géo!. du Nord, ill. 189, (t876) voir aussi la thèse I de doctorat du même auteur. · Q r ( î L . È ( J
.. Q83 ... verais quelques traces du travail de l’homme de l’époque dite préhistorique. i » J'ai été assez heureux pour trouver non·seulement des traces, mais une véritable fabrique, ear en suivant le Petit-Val, près le bois des Carmes, j'ai trouvé une grande accumulation de · déchets et débris de silex travaillés de main d'homme, parfai- tement caractérisés par le bulbe produit au moyen du marteau . percuteur, et, parmi ces innombrables éclats, j'ai recueilli _ quelques outils ébauchés, tels que haches, couteaux et autres éclats préparés pour la fabrication des outils nécessaires à son industrie, et des armes pour sa défense. » Par toutes les recherches d'anthropo|ogie, il a été reconnu, et tous les archéologues sont d’accord sur ce point,que l’homme, en l'absenee complète du fer ou ignorant la manière de se servir des autres métaux, en était réduit ii employer les pierres dures et trauchantes, et surtout le silex, comme le font encore les peuplades qui viventà l’état sauvage. » En continuant mes recherches dans les champs, sur les ` plateaux, j'ai trouvé quelques outils, tels que haches taillées, disques, racloirs pour travailler les peaux d’animaux qui leur servaient de vêtements, des nucleï, des marteaux pereuteurs, des couteaux, des flèches, des vases en silex creux servant pro- ü bablement à mettre des couleurs pour se peindre lc visage ou se tatouer, ou pour peindre les silex représentant des figures d'animanx ou d’hommcs, comme j'eu ai trouvé bien carac- Lérisées par un travail spécial, on bien encore pour en faire des · lampes garnies de graisse et d’une libre végétale. · » Probablement, dans le pré du Grand-Étang il doit avoir existe des habitations, soit lacustres bâties sur des pilotis, comme on en a trouvé dans lcs lacs de la Suisse, ou bâties directement sur la terre, puisque parmi toutes les rigoles qui ont été faites pour l’éeoulement des eaux, une seule contient une quantité d’éclats de silex taillés ayant presque tous le bulbe ` · des silex travaillés à la main; ils ne peuvent y être venus · L
.. QQ .. seuls, puisque la riviére sépare le versant du plateau du Petit- Val et de la cote de Manneville. Parmi ces silex, qui ont été apportés là pour être rctravaillés et transformés en outils linis, se trouvent des briques de du- verscs sortes d’argile, mélangées cle poteries et verreries. Ces mélanges ne peuvent sîexpliquer qu’en admettant que les habi- tants de diverses époques se soient succédé, ce dont on peut s'assurer_ cn faisant de plus longues recherches et surtout en creusant le sol. A la Lorie, d'où l‘on tire des cailloux pour macadanüser les routes, j'ai encore trouvé beaucoup de silex taillés et quelques outils bien linis. » Au·dessus du bois des Carmes, sur le plateau, se trouvent des champs recouverts d'éélats de silex tres blancs, qui pro- ' viennent d'un travail spécial, qui était de préparer les blocs de silex en les présentant devant un feu ardent pour en faire . éclater la surface, ce qui facilitait la taille au marteau. » M. Duquesne, pharmacien, est venu visiter ces stations, et hier, eu·allant voir la Grande-Mare, près Sainte·0pportune, ` nous avons trouvé dans les champs, a la Cote-Neuve et dans la Vieille>Cote, divers silex travaillés, ainsi qu'un marteau pereuteur. · » Nota. — En face de l`école de Manneville, dans les champs, on a recueilli une hache polie, parfaitement conservée, de 20 centimètres de long. » Amomo LASSUBEZ. _ . » Pont-Audemer, le 18 avril l879. » Q · l
. - BH — BlBLl0(il\APlllB g Par lc Président de la Société. _ La Société ne cesse de recevoir de nombreux témoignages de sympathie. De nouvelles Sociétés se sont empressées tl’accepter l'échange de publications que nous avions demandé. Je vous j apporte aujourd’hui les bulletins des naturalistes de Hambourg, de Cassel, de Clausthal, de Hanovre, de Linz. Je vous indique- rai les articles qui m'ont paru mériter une attention spéciale, mais cela ne sullit point, à mon avis, et je désirerais que des rapports nous tissent mieux connaitre les sérieuses et savantes études dont je ne fais que vous donner la liste. ll est aussi un besoin qui me semble pressant, c’est celui de faire paraître le plus tôt possible notre 5• volume. L’accueil fait . au 4* doit être un encouragement, mais c’est en même temps un devoir, car nous devons donner a notre tour : il y aurait donc urgence it nous hâter et in réunir les matériaux pour la composilionltle ce volume qui serait distribué à la lin de cette année ou au plus tard au commencement de l'autre, si l’on y mettait un peu de bonne volonté. Je fais appel it ceux de vous qui nous ont promis des travaux originaux ou des traductions. Je compte sur votre activité et sur votre dévouement à. la Compagnie que vous désirez, je le sais, toutautant que moi, voir prospère et entourée de considération. _ Le Bulletin de l'Association scientifique de France est toujours-très ` varié et parfaitement rempli. Les amateurs · d’études physiologiques y trouveront une conférence de M. Marey sur la circulation du sang; les géologuesnne confé- rence de M. Delfortrie sur |'époquc, le mode et les causes de . la formation des dunes du golfe de Gascogne. Il serait intéres- sant de rechercher si les memes conditions ont également pre- sidé ir la formation des vastes dunes qui de chez nous s’étendent jusqu'à Boulogne. . Le Bulletin _de la Société tl’Horticulture de Montdidier montre le zèle et Vintelligence des études de cette société de création récente. Elle ne se contente point d'expositions, de _ visites de jardins, de cours par des professeurs ambulants, elle veut s'assurer que les instituteurs tirent parti de ses encoura- gements et leur propose_ des sujets de composition qu’elle classe
- 3 - . et récompense. On trouve parmi les pièces qu'elle publie quelques bonnes pages simples, claires et bien comprises. La Société d'Apicnlture de la Somme ne s’endort point sur ses premiers succès ; elle travaille et sait rendre intéressantes V ses séances au moyen de questions qu’elle pose à l'avance et qui servent de base à des discussions qui de cette façon ne s’é- garent point. Ce mode me semble avoir donné de bons résul- W tats. i' La Société d'Apicu|ture de l‘Aube est egalement entrée dans ' cette voie. Un programme est arrête à chaque séance, il alimente celle qui suit et force ainsi à travailler. . ' Vous trouverez dans le Bulletin de la Société d'Agriculture et d'Acclimatation de Nice un mot de M. Pot sur les mollusques lluviatiles et terrestres les plus communs. Les chasseurs d'iusectes trouveront de bons conseils dans le Bulletin d’insecto|ogic agricole. Le Bulletin n• 43 de la Société des Sciences et Arts agricoles, et horticoles du Bâvre est celui d'nne société qui paraît prospère et pleine de vie. Vous y remarquerez une excursion botanique au Marais-Vernier (Eure) par M. Lecbevalier et une bonne notice de M. Vigan sur le 'l`cnlln·êdc du grosciller, l’un des insectes nuisibles qui ont le droit incontestable de figurer dans la collection de M. Carpentier. Le journal de M. ilàmet, l’Apicultcur, continue d'0ll`rir un r intérêt constant: il est savant, pratique, et ses numéros assai- sonnés quelquefois d’acrimonie, sont généralement bien com- · ses. · · p0Dans la Feuille des Jeunes Naturalistes, MÃ Lataste termine son étude sur les Batraciens d'Europe et de France surtout; et M. Tronessan achève sa revue des Cheiroptères d’Europe par un tableau synoptique bien fait qifaccoinpagne une planche figu- rant les oreilles de ce singulier mammifère. — Quelques notes de M. Thierry-Mieg sur la conservation des chenilles engage- raient peut-être quelques-uns de vous à essayer d’un procède fort simple et qui peut rendre de grands services à |’étudc des lépidoptères. Le Bulletin de la Societé belge de Microscopie renferme une leçon d’un très—haut interêt par le l)' Levis Marchand, charge du cours de botanique cryptogamique à l’Ecole supérieure de pharmacie de Paris. Elle a pour objets les herborisations cryp- togamiques. Je recommande ce n· lil à _ toute votre attention.
- Q7 .. Le n° VII reproduit divers articles empruntés à d’autres publi- cations et qui ont trait aux études miscroscopiques. . Chaque numéro du Brcbissonia contient quelques nouvelles recherches sur l'a|gologie et la micrographie botanique, et accroit d'autant les connaissances acquises. · Le Bulletin de la Société d'étudc des Sciences naturelles de Nîmes donne I’indication de deux plantes nouvelles pour la llore du Gard, le Vicia cassabianca et l’0.z·alis stricto. Une con- férence de M. Clément sous le titre dela charpente de ma p ' maison fait connaître sommairement l'ostéol0gie de |'homme. ‘ Les bulletins de la 17* et de la l8• annee de la Société · d’lïistoire naturelle du Hanovre seront lus avec plaisir par les lépidoptéristes, les botanistes et surtout les géologues. Les eoléoptéristes devront comparer,avce celui que nous avons publie, le catalogue des coléoptères des environs de Cassel dressé en t863 par M. Riehl pour la Société d’histoire natu- relle de cette ville. La Société d'llistoire naturelle cle Linz nous a envoyé son 1 ·l0• volume, lequel contient un catalogue systématique des coléoptercs de la hante Autriche par M. Della Torre. Vous y remarquerez les nombreuses variétés signalées par l'auteur. —- Ce volume se termine par une table pliytophanéotique, c’est—a— dire de l’époque de la floraison des plantes. Ce travail de M. Strobl s'appliquc à l’année l878. · La Société Maja, etablicà Clausthal, nous a donne trois de ses bulletins. Vous savez que cette ville de Hanovre possède les mines les plus importantes du Harz·Superieur et l’on peut dire les mieux exploitées de l’A|lemagne; vous ne vous étonnerez donc point si je vous tlis que ces trois bulletins sont tout entiers consacrés a la minéralogie et aux recherches qui s’y rat- tachent. _ ' La Société provinciale des Sciences et des Arts de Munster vous a adressé quatre de ses volumes. Vous y lirez, ii défaut de ' travaux de longue haleine, une nombreuse quantité d'observa- î tions très curieuses sur des objets divers d’histoire naturelle. Je ` | signalerai cependant un grand travail de M. llade sur les l Donacies qui m'a paru une étude tout a fait nouvelle. i Ceux de vous qui voient les comptes rendus de l'Académie ! des Sciences ont pu y lire une note de M. Crié concernant la i formation d'une matière amyloïde particulière dans quelques champignons pyronomycètes. On n’admct généralement pas, ' À i
l' l l · **8 ·· ; dit MJ Crié, que les champignons fassent jamais d’amidon; et . il annonce en avoir découvert dans les asqucs, c’est-lt-dire la cellules produisant des pores d’une Splmeria Desmazieri, fait unique avec celui qu’avait observé déjà M. Tulasne dans les Sphaeria pcdunculata. M. Carazzi, dans le bulletin dela Société des Sciences naturelles de Padoue (Societa Veneto-Trentina) cite un grand nombre de cas qui établissent la présence de cette substance dans les champignons. Mais, après avoir contesté la découverte et la rareté du fait, il restera, dit-il, à M. Crié le ` mérite d’avoir fait connaitre dans quelles conditions l'amidon se forme dans ees champignons. Dans le même bulletin, M. Saccardo s’est propose de rechercher les causes détermi- nantes de la sexualite du chanvre. Pour cela il plante dans 8 carrés de terre ordinaire, de terre fumée, de terre ruéléc de cendre, et de sable, l2 grains de chanvre, gros et lourds et I2 grains petits et légers. ll arrive à ce résultat que 48 grains de la l'• espèce donne 22 plantes, il mâles et il lemelles; et que `48de la 2* donnent t4 plantes seulement, 5 mâles et il femelles; que le sable favorise la germination et donne `en majorité des femelles, A8 plantes pour 24 grains, I4 mâles et 4 femelles ; que la cendre est nuisible à la germination, car il a obtenu une seule plante sur 24 grains. J. Gnmna. _ _ AVIS. Nous prions nos Abonnés de vouloir bien excuser le retard considé- rable qu’ont subi ces deux numéros du BulletinÉ Nous ferons tous nos efforts pour que les numéros suivants soient composés et expédiés à leur date. Le Rédacteur en chef: R. VION. Amiens. — lmp. Dsi.A·r·ras·Lsxosi., rue des Rubuissons, 32.
· Ill lll LA • ‘lETE LINNEENNE Nllllll FRANCE BULLETIN MENSUEL. t N° 85. — I" Jlllllttl 1879. ->- 8* ÃIIIICC. — T. W Anassssn: Les Ouvrages, Manuscrits et Communications intéressant la rédaction du Bulletin, à I. René Vios, rue Voiture, 8, à Amiens. ' Les demandes d’Abonnement et les Cotisations (en timbrcs~poste), i M. Edmond Dsuav, Trésorier, rue Neuve, t0, Amiens. Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est adressé aux Sociétés scuentrüques par voie d’échange. Prix de l'abonnement, 3 fr. par an (2 fr. pour les Ecclésiastiques, les lnstitutcurs et les lnstitutrices). SOMMAIRE. —> Séance générale du 8 mars 4879, p. 289. - Les Pois- sons des environs d’Amiens, par M. Dunois, p. 292. — L’Etage Sénonien de la craie, par M. H. Josss, p. 295. — Contributions à la Faune locale, par M. L. Canrsurizn, p. 297. -— Chasse de nuit aux Coléoptères, par M. Dunois, p. 299. — Chronique et Faits divers, par M. R. Vxon, p. 300. - Bibliographie, par M. Gaamna, p. 302. EXTRAIT DES PROCÈS-VERBIIIX. skauca sautant: nu 8 nas i879. Présidence de M. Gsnmsn. l M. le Président donne lecture de la correspondance reçue de-- puis Ia dernière séance. M. le Maire remercie la Société Iinnéenne d’avoir fait don à l'EcoIe primaire supérieure d’Amiens d’un herbier d'étude con- tenant 250 plantes préparées par M. Gonse. ` _ M. le Maire invite le Président de la Société à assister à la 8• anna:. $5 `
- 290 .. distribution des prix aux lauréats des cours des écoles commu- l nales. _ M. le Président de la Société d'Il0rticulture de Picardie invite également notre président à assister a la distribution des É prix aux lauréats des divers concours. Le Ministère del'lnstruction publique annonce qu’il a reçu i; pour la Société dillércnts paquets de Hollande, dc Belgique et _ de Russie. La Société Linnécnné a reçu de nouvelles adhésions aux de- (E mandes d’échanges qu’clle a adressées à différentes sociétés (Ã d’Eur0pe et d’Amérique. if Depuis la dernière séance, les sociétés suivantes ont répondu É il son appel: l· L'Académic des Sciences et Arts du Connecticut à `Q Newhaven (Etats-Unis) (Academy of Arts and Sciences of Connecticut; ‘ r _ 2• La Société d'Histoire naturelle de Hanovre (Allemagne) I (Naturforschendc Gesellschaft zu Hannover ; ! 3° La Société scientilique « Maya » de Clausthal (Alle- ` magne). .` 4• La Société d’Histoire naturelle des Grisons à Coire i (Suisse) (Naturforschende Gesellschaft graublinden zu Chnr) ; 5• L'Association d’Histoire naturelle de Saint-Gall (Suisse) (St-Gallische naturwissenschaftliche Gesellschaft) ; 6• La Société Murithienne de Sion en Valais (Suisse) ; U 7• La Société d’Histoire naturelle de Gorlitz (Allemagne) . (Naturforschendc Gesellschaft zu Gorlitz); , , . 8· l.’Académie des Sciences et Arts de Saint·Louis (Missouri) _ Etats·Unis (Academy ol` Arts and Sciences). ' L’Association d’Histoire naturelle de Linz (Autriche) (Verein für naturknnde in (Esterreich ob der Enns); et l’Association _ d’Histoire naturelle de Cassel (Allemagne) (Verein ftir Natur- kunde) envoient la collection complète de leurs mémoires. A` ' i
- 291 — . Le Secrétaire de l’Institution Smithsonienne à Washington remercie la Société de l'envoi de différentes publications. La Société entomologique italienne a Florence accuse récep- i tion de dilïérents numéros du Bulletin qui lui avaient été en- voyés pour compléter sa collection. · La Société hollandaise des Sciences. à Harlem adresse un volume de ses publications. Le Secrétaire de la Conférence littéraire et scientifique de Picardie demande, au nom de la société qu’il représente, à entrer _ en relations d'échanges avec notre société. Cet échange est accepté. 4 · M. Vendryes, chef de division au Ministère de l’Instrueti0n publique et des Beaux-Arts veut bien nous envoyer quelques volumes des Annales de la Société botanique de France, qui · manquaient à notre collection. Des remerciments sont votés au donateur. M. A Bocourt, préparateur au Muséum d’Histoire naturelle annonce que l’exemplaire que M. Garnier lui a adressé fest ‘· autre chose que la variété noire du Mus Ratus, très-commune dans les grandes villes et à Paris, mais relativement assez rare à Amiens. Le Secrétaire de la Société royale de Microscopie de Londres (London royal Microscopical Society) annonce que cette société a l’intention de nommer le président de la Société Linnéenne Fellow ex-oflicio et demande si la Société accueille favorable- ment cette offre. La Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux accuse réception de dill`érents numéros du Bulletin. M. René Vion lit une traduction fort intéressante extraite des Transactions dela Société géologique d’Edimbourg, sur l'im·' portance des migrations des animaux en géologie. Le Secrétaire adjoint, Michel Dunois. l
_ gg; .. Les Poissons des environs d'Am1ens. , Tavais depuis longtemps l'iutention de vous présenter un ea- talogue des poissons qui vit:-sit dans les étangs et les cours d'cau aux environs d'Amiens. Amiens, placé près de vastes étangs, traversé par la Somme qui reçoit en amont un cours d’eau important, |’Avre, et qui a pour alüuent immédiatement · en aval la Selle, nous offre une grande variété au point de vue ichthyologique; et les espèces que j'énumérerai plus bas, peuvent étre considérées avec raison, à part quelques espècœ qui se trouvent aux environs d’Abbeville, dans l'eau des mares saumâtres, comme formant fensemble de la faune des poissons d'eau douce du département. . Au moment où la Société organisa au Musée de Picardie, cette remarquable exposition qui lui valut les compliments les plus flatteurs, —- mais pas l'ombre d’un rapport, ·- j'avais de- mandé un crédit pour Yorganisation d’une collection de nos poissons d’eau douce: le temps manqua.- et ·puis, notre zélé collègue, M. Alphonse Lefebvre exposait ses magnifiques aqua- ria, il était bien plus intéressant pour le public de saisir la na- ture sur le vif, et d’examiner les évolutions graeieuses de tout ce petit peuple que d’examiner d’un œil distrait des échantil- . lons conservés dans l’aIeool. Si l'avenir nous réserve I’agréable surprise de devenir les organisateurs d’un Musée d’histoire naturelle, si impatiemment attendu et dont la création à Amiens est un des desiderata qui s’imposent le plus aux esprits éclairés, je reprendrai mon idée premiére et avec votre assentiment et le concours de mes col- ` légues, les plus fervents adeptes de Vichthyologie, nous orga- niserons une collection des richesses iehthyologiques du dépar- tement. La Société d'émulation d’Abbeville a déjà publié un catalogue des Vertébrés de l'arrondissement d’Abbeville, dû à M. Félix
Z ·.· gw .. . ` Marcotte. Dans ce travail, |'auteur comprenait non-seulement les poissons- d’eau douce, mais encore les poissons de mer et de [ passage. N’ayant jamais fait de pêches importantes sur nos ; . cotes, et n’ayant sur les poissons de notre littoral que des don- ? · nées fort incomplètes, je m'abstiendrai de parler dans ce travail des poissons qui vivent dans l'eau salée. J’ai suivi dans le catalogue que je vous présente la classifica- tion adoptée par M. Blanchard dans son bel ouvrage « Les pois- sons des eaux douces de la France, n édition de 1866: . roxssons ossnux Ordre des Acanfhoplérygiens. Cet ordre est caractérisé par la présence de rayons épineux aux nageoires. Les poissons appartenant à cet ordre sont formi- dablement armés contre les attaques de leurs ennemis, ils sont tous carnassiers, faisant leur proie de poissons vivants, de vers et de larves, d'insectes aquatiques ; au moindre danger ils relèvent brusquement les épines de leurs nageoires ventrales et dorsales, et bien souvent le brochet, que son appétit insatiable oblige à se jeter sur sa proie, sans trop regarder si elle est d’une digestion facile, s’est trouvé mal pris d’avoir englouti une perche ou une épinoche, qui lui restaient fixées dans le gosier. Famille des Peroide: (Percidœ). Cette famille est représentée chez nous par deux genres fort voisins: le genre Perche et le genre Gremille. i Genre Perche. - La Perche de rivière, (Porco Auviatilis, Linné) assez improprement appelée par Linné lluviatile, car ? elle est retrouvée avec une égale abondance dans les étangs et dans les rivières. Très-commune dans la Somme et dans tous nos étangs, elle est également abondante dans l’Avre, —-moins 3 commune dans la Noye, vers Boves; elle s’est acclimatée dans la rivière de la Faloise, où elle fait une guerre acharnée aux jeunes truites qui finiront par disparaitre de cette l0ealité..,Elle 1 â
· — 294 — ne parait pas exister dans la Selle dont les eaux, sans doute trop froides, sont contraires à son développement. Elle fraye en mars et avril, quand le printemps est chaud, en avril et mai, ' quand le commencement de l’année a été froid. On la prend ‘ toute l'année, au printemps, surtout au ver rouge, vers la fîn de l'été et au commencement de l'auto¤nne, elle mord mieux à Il l’amorce vivante, et c'est alors que l’on prend les plus beaux È, échantillons. Nous recommandons comme stations fréquentées par ce poisson I'embouchure de l'Avre dans la Somme, appelée à Coupe de Moreuil, et tous les endroits où la Somme se déverse dans les étangs, endroits ordinairement très—profonds. Tout le monde connait la splendide livrée de ce poisson, un des plus ii beaux incontestablement de notre faune. Ajoutons que sa chair ; est excessivement délicate, et que, bien que la Perche n'atteigne t- pas un poids fort élevé, 3 à 400 grammes, sa capture est tou- ' jours fort appréciée par le pécheur gourmet. Genre Gremille, - La Perche goujonniére (Acerimz Cemuœ. - · Siebold). Ce poisson est connu chez nous sous le nom de Roi, : . ` sans doute à cause de sa couleur châtoyante, aux reflets chan- . Z 2 geants, où le bleu et le vert mélangés d’or sont confondus de la É I façon la plus heureuse. Le Roi était autrefois beaucoup plus abondant qu’il ne l’est maintenant, dans la petite Avre, à la : Voirie, avant que les eaux ne fussent infectées, on le prenait ' ‘ communément en 1863, vis-à-vis la solitude Gresset, en compa- ·: gnie de gros goujons dont la race a disparut. J’ai depuis, décou- vert une nouvelle station de ce joli poisson, dans le canal qui · ` longe le boulevard du Jardin des Plantes, dans les bouillons du · : courant qui sort de l’écluse ; je le prenais communément vers ; j la fin de mars. Peu commun dans la Somme, il semble ne pas : Q exister dans les autres rivières; recherchant les fonds caillou- ' j teux et à courant rapide, il n’existe pas dans les étangs. On la I trouve également dans la rivière d’Airaines à Longpré, elle fraye en avril et mai ; sa chair est délicate. On rapporte que ce _ É poisson, originaire de la Scandinavie, si connu des pécheurs de .‘ ` i I
— 295 — I’Aube au commencement du siècle, a déjà été pris dans la Saône et dans le Rhône; si |’on était muni de documents sérieux, il . serait curieux d’étudier la marche de ee poisson à travers nos rivières et de reconnaitre si son invasion a été réellement aussi · rapide. La. Perche goujonnière n’atteint jamais une grande ` taille, 0"*,20 centimètres au maximum, la meilleure amorce qu'on puisse lui offrir est le ver rouge. (A suivre). Michel Dunoxs. L’Ét.age Sénonîen de la craie. _ (Suite). l. — lfensemble de |'assise il Belemnilella qundrata peut être • ` divisé en deux zones caractérisées par quelques fossiles spéciaux. I• A la base on distingue une première couche de craie d’en· viron 30 ni. d’épaisseur, ordinairement bien stratitiées, lt nom- breux silex, tantôt réunis cn cordon, le plus souvent dissé- minés ; cette craie est parfois composée de bancs durs et nodu- Ieux, mais passe généralement à la craie compacte exploitée comme pierre de taille. Sur certains points, les spongiaires abondent; ailleurs la Belemnitella quadrata remplit les bancs inférieurs; partout on,trouve l’Echynoc0rys oulgaris dont la va- riété gibba est prédominante; on voit aussi la Cidaris sceptr£~ [ora, le Bourgucliorinus elliplicus, quelques rares Bclcmnitclla mucrrmata, et de nombreux Offaslcr pilula qui peuvent servir à _ caractériser cette couche. 2* La suivante a une puissance de 40 m. Elle olïre une bien . plus grande constance de caractères minéralogiques: On l‘uti— lise souvent, aux environs de Sens, comme pierre de taille pour les constructions légères et les murs de clôture; généralement d'un grain homogène, elle se durcit lentement au contact de l'air en perdant son eau de carrière, et les silex, souvent réunis ~ en-cordons horizontaux, laissent entre eux de larges intervalles ]
.. 296 .. de craie compacte exploitée. Cette zone est caractérisée par la · présence de l’0/faster oorculum, Schliiter ; elle contient beaucoup de Bélemnites quadrata, quelques Bclcmnites mucronata, de rares Ofaster pilule, et un grand nombre d’Echinocorys oulgaris, va- riété oonoidea. Enfin, plusieurs espèces y font leur premiére apparition : à côté du Mosasaurus Hojfmanni, l'un des plus gi- gantesques sauriens de la craie, se montrent la Rhyneonella subplicata et le Micraster gliphus. ll. La craie A Belemnitello mucronota, bien connue aussi sous le nom de craie de Meudon, se distingue assez facilement de celle de l’assise précédente : encore très·blanche et renfermant · des silex assez abondants et disséminés, elle est néanmoins plus · nettement stratiliée et plus tendre. Aussi, n’est-elle guère exploitée que comme moellons, pour Vamendement de terres argileuses, ou pour la fabrication du blanc d'Espagne. . ll. La craie à Bélemnites forme la partie supérieure de l’étage Sénonien; elle est plus blanche, plus line, plus traçante que celle des assises inférieures. Moins marneuse et plus résistante, elle s'exfolie rarement en plaquettes irrégulières, mais se divise souvent en sphéroïdes de diverses dimensions, ou parfois se durcit au contact de l'air; elle n’afl`ecte qu’exceptionnellement I l'apparence noduleuse. Les couches les plus élevées, comme celles de la base, sont généralement assez bien stratiîées en bancs plus ou moins épais; mais le plus ordinairement, dans la partie moyenne, la craie, disposée en grande masse compacte, ne présente que de rares et faibles traces de stratification. Les silex, encore assez abondants, Sont répandus plus uniformément que dans les couches inférieures à Micraaler ; ils tendent à se régulariser davantage et à former des cordons horizontaux diversement espacés. La craie à Bélemnitcs peut facilement se subdiviser en deux assises distinctes: Yinférieurc caractérisée par la Bolcmnüellc
.. Q97 - quadrataa 70 m. d'épaisscur; la supérieure, de 30 m. seule- ment, est remarquable par la présence exclusive de la Belem- nilella mucronata, associée au Magas pumilus et au Mieraslcr Brongniarli. Sous le rapport paléontologique, la craie à Belemnitella mu- cronala continue à renfermer certaines espèces des couches inférieures: Echinocorys oulgaris, va riété gibba, 0]faster pilula, Rltynconclla plicatilis, Spondilus spinosus. Quelques·unes attei- gnant leur maximum de développement deviennent caractéris- U tique par leur abondance; telles sont la Bclcmnitolla mueronata et l’0strca vcsicularis. 1• La première couche de cette assise à laquelle s’appliquent surtout les caractères que nous venons d'énumérer a une puis- 3 sance de 25 à 30 m. 2° M. Lambert la distingue d’une seconde couche, assez rarement représentée dans l’Yonne. Il lui suppose une épaisseur d'environ 5 m. C’est un calcaire dur,`à cassure souvent con- choïde, passant à la craie durcie, et marqué par la présence du Micrasler Brongniarti et du Magas pumilus qui, du reste, se trouvent aussi dans la couche précédente. · Avec ce calcaire finit l’etage Sénonien, il est surmonté du calcaire pisolithique dc l’étage Danien, dent nous n’avons pas à nous occuper, puisqu’il est inconnu dans notre région. Hector Joss:. CONTRIBUTIONS A LA FAUNE LOCALE (4).· ' Philhydrus halophilas Bedel. — Mai, août. Dunes de Saint- Quentin. Marais de Mers. · ' Hclophoms Erichsoni Bedel. — Cayeux-sur·Mer. Dunes de Quend. 4 (I) Les insectes nouveaux pour le Catalogue des Ooléoplèrcs de la . Somme, sont précédés d‘un astérique. î
. - 298 .... Scopœus minutes Er. — Péroune, bois de Rocogne, sous une in pierre. Lilhoclmris fuscula Manh. —- Mers, bois de Rampval. ,' ' L. ripicola Kr. — Petit-Saint-Jean. . Evaesthelus rujîcapillus Lacd. — lle Sainte—Aragonc. I Blcdius spectabilis Kr. ·-- Marais de Mers. g B. pallipes Grar. — Dunes de Quend. ` B. alrsbapillus Germ. — Saint-\’aIery·sur-Somme. .' B. dàssimilis Er. — Marais du Pont·de·Metz. z. ' Lexteva Hem Faur. — Mai, marais de Pavry. » L. punctaia Er. — lle Sainte-Aragonc. ` Omalium strialum Grar. — Décembre, février, Amiens, au ` pied des meules. ' Prognallru quadricomis Kirb —-— Boves, écorce de peuplier. ' TrtcIt·1ptcri.2: grandicollis Maul:. — Juillet. Mers, dans les houses. _ _ Saprinus rotundalus lllig. -· Boutillerie. Amiens, dans une cour. ‘ Brachypterus fulvipes? Er. - Juillet. Marais du Petit·Saint- Jean. Carpophilus hcmiptcrus L. —- Amiens, pris mort sur des dattes. ' Epurœa diyfusa Bris. — Août. Bois de Querrieux. _ ' Ccrylon deplanalum Gyl. Juillet. Petit—Saint-Jean, sous une écorce de peuplier abattu. . Anthcrophagus silaccus Herbst. ·— Mers, en fauchant. ' Hyphebœus albi/`rons Ol. — Juin. Boutillcrie, sur le lierre. ' Anlhicus instabilis lclrt. — Décembre. llenriville, au pied des meules. Rhytidosomus globulus Ilerbst. -- Juillet. Bois de Rampval. L ' Bruchus lcnlis Bohm. — Marais de Fortmanoir. • Thyamis ocrbasci Panz. — Novembre. Sur un verbascum. Coccinclla il-punctata L. - Cayeux-sur—Mer. · L. Cnrmmnn. ui,
n · t — 299 —— Chasse de nuit. aux Goléoptèros. La chasse de nuit ne donne pas seulement d’excellents résul- tats aux Lépidoptéristes. Tous les entomologistes, en général, pourront, en la pratiquant, opérer d'intéressantes captures. Un entomologiste hongrois, M. C. Holstinski expose ainsi (Entomologische Nachrichten, 2* année, n° 5, l876) le procédé . trés-simple qu’il emploie pour cette chasse. « Depuis plusieurs années, par les soirées chaudes et calmes de l'été, je place, vers huit ou neuf heures du soir, sur une · table recouverte d'une nappe blanche une lampe ordinaire au pétrole. Attirés par la lumière dont les rayons s’étendent au ‘ loin, les insectes viennent se heurter en tourbillonnant contre les parois du verre de lampe et tombent sur la nappe oit il est facile de les saisir. Cette méthode est fort simple et m’a tou- jours bien réussi. Un entomologiste uu peu exercé saura bien vite séparer l’ivraie du bon grain, et ne recueillir dans ses tubes que les espèces de valeur. » Les insectes dont le vol dure jusqu’a minuit environ se montraient quelquefois en si grand nombre que j’avais beaucoup de peine à n’en point laisser échapper. Par certaines soirées je prenais de 200 it 250 exemplaires d’espèces intéressantes, reje- tant les vulgarités. » Les meilleures soirées étaient celles oit le temps chaud et humide annonçait une pluie prochaine. Les nuits claires et étoi- lees ne donnaient qu'un médiocre resultat. Cependant même ' dans les circonstances les plus défavorables, je ne restais ja- · , mais sans noter quelques captures remarquables. En voyage, quand je u’ai pas de jardin ix ma disposition, je place la lampe ` devant une fenêtre; mais, dans ce dernier cas, mes captures sont toujours moins nombreuses. Quelquefois on tombe sur de véritables éclosions d’insectes, qui n'attendent même pas pour venir se faire prendre à la lumière que leurs élytres aient pris
' - 300 - de la dureté et leurs couleurs définitives. J'ai pris un certain [ soir 20 exemplaires d’un Acupalpns que je croyais nouveau, E mais je m’aperçus bien vite de mon erreur en prenant quelques l , jours plus tard l'insecte complètement formé. » l L'auteur énumère ensuite les espèces récoltées par lui. Elles appartiennent surtout aux genres de coléoptères suivants: · Cltlœnius, Dyschirius, Amara, Harpalus, Bcmbidium, Acupalpus, Ccrylon, Calops, Bylhinus, Bryaxis, Telmatophilus, Clenisks, Apltodius, Throscus, Lampyris, ete. J’engage vivement ceux de nos collègues qui disposent d’uu endroit convenable, à essayer ce genre de chasse qui est tout- = · à—fait de saison, et à nous en donner le resultat. L'0donLms mobilicornis, espèce encore si rare dans nos collections, et d'autres insectes que leurs habitudes nocturnes nous rendent ` si difüciles à capturer, se prendront certainement à l’aide de ce procédé. ` · · Michel Dunois. Clllt0Nl0UB ET FAITS DIVERS. · Le Beurre clfûléomurgarinc. — Dans une lettre adressée à l’Engl£sIt Mechanic, M. John Michels, de New-York, indique comment on peut reconnaître microscopiqucment Yoléomarga- rine, que l'on emploie si fréquemment aujourd'hui pour rem- placer le beurre naturel ou pour le falsifier. Le beurre pur présente toujours l'aspect uniforme de globules de graisse; ou • ` n’y rencontre pas d'autres formes cristallines que celles bien ' _ connues du chlorure de sodium. Uoléomargarine présente tou- ‘ _ jours des cristaux plumeux ou étoiles, de forme caractéristique. De plus, on y trouve toujours des débris reconnaissables de . tissus animaux, et M. Michels, poursuivant ses recherches, s'est assuré que les meilleurs fabricants d’oléomargarine se 5 servent des déchets et des rebuts de graisse de.porc, et que la F l Q:
substance animale n’est pas soumise à une température plus élevée que 5l°. Cette température est toutà faitinsullisante j pour détruire certains organismes qui se rencontrent fréquem- y ment dans les tissus du porc, et qui peuvent infester l’homme et les animaux domestiques; et M. Michels regarde l'usage de i Voléomargarine comme dangereux et pouvant engendrer•· l diverses maladies et principalement la trichinose. Les rïuées de Papillons. - De divers côtés, on signale l’appa· i ritiou de nuées de papillons. L'lmparlial de Boulogne—sur-lller i rapporte que le train de Boulogne à Calais s`est trouvé enve—_ · loppé,à la sortie du tunnel de la Beurrière, de centaines de - milliers de lépidoptères, tourbillonnant en nuages serrés le long de la voie ferrée et sur les champs voisins. Ces papillons pa- , raissaientappartenir à trois espèces différentes: la plus nom- breuse était celle des petits sphynx gris-bruns que l’on trouve le plus souvent dans les luzernes. _ On dirait, ajoute le journal, que les chaleurs de ces derniers jours ont déterminé l'éc|osion simultanée de toutes les chrysa- lides du pays, retardée par l'humidité et la froideur du prin- —· temps et de l'été. i Cette hypothèse d'nne éclosion simultanée des clnrysalides nous paraît assez vraisemblable, car à Amiens, nous voyons en — cemomcnt paraître en beaucoup plus grand nombre que tous . les ans les papillons diurnes et crépusculaires. A D’autre part, le phénomène de Boulogne se rattache peut- i être à une de ces pluies périodiques de papillons dont le l journal La Nature nous signale aujourd’hui un exemple. Un correspondant lui écrit qu’à Compiègne, tous les ans en automne, pendant trois ou quatre jours, il se produit une apparition de petits papillons de nuit, que l'on attire, du reste, · avec des lumières pour les recueillir sur des draps de lit. On utilise cette manne en la pétrissant, avec de l'argile, en bou- lettes, qui servent à prendre du poisson la nuit; et cette pêche est autorisée dans le pays pendant ces quelques jours;
`, - aoz ·· La profondeur des tremblcmenls de terre. Le tremblement de terre qui vient d’avoir lieu à Virginia City n'a pas été ressenti par les ouvriers travaillant au fond des mines. ll y a quelques 2 annees, un tremblement de terre beaucoup plus violent avait · éclaté dans la même ville, brisant les cheminées, renversant les l bâtiments; cependant la secousse fut à peine ressentie dans |’intérieur des mines, et ne fut pas remarquée dans les puits j . * , les plus profonds. La Gazette de Gold Hill remarque, a ce I propos, que le tremblement de terre paraissait être une pertur- I bation électrique provenant de Vatmosphère et non pas des ` profondeurs de la terre. _ ~ . R. Vron. ' BlBLl0(illAPlllE Par le Président de la —· Le tome IV 1878, du Bulletin de la Société d’Etudes scienti- _ · tiques de Lyon contient une note de M. Lambert sur la mor- . phologie du systeme dentaire des singes qui arrive à la confir- mation du principe d’Haxley que les singes inférieurs et le gorille different plus entre eux que le gorille de l'homme. Lisez aussi une note de M. Fond sur le terrain houiller du bassin de Saint-Etienne. J’ai lu avec le plus grand interêt dans les Actes de la Société linnéenne de Bordeaux une étude de MM. Montangé frères sur les ennemis ct les maladies de l’huître dans le bassin d'Arca- L chou. Ceux qui voudront faire comme moi éprouvercnt, j’en suis certain, la méme impression. - J'y retrouve la conférence de M. Delfortrie dont je vous ai parlé plus haut. Mais je ne saurais passer sous silence les comptes rendus de diverses ex- ` cursions, je vous les recommande, car je suis certain qu’ils pourront vous faire modifier la façon trop succincte dont vous parlez des vôtres. _ Sous le titre de Liste des loramiuifères recueillis dans la baie · de Bourgneuf et de Pornichet, la Société académiquede Nantes publie un travail de M. Bertheliu que je recommandeà nos lb I . 4
— 303 - _ collectionneurs de ces microzoaires. Vous trouverez dans ce même volume les plantes nouvelles et des minéraux nouveaux pour le départementale la Loire·lnférieure. ..le renvoie aux géologues le volume de la Société des Sciences historiques et naturelles de l’Yonne ii cause du beau travail de M. J. Lambert sur la Stratigraphie de l’étage sénonien des en- virons de Sens et la lin dé l'excellente étude de M. G. Cotteau sur les échinides fossiles du département de l’Yonnc. Le volume que nous avons reçu de la Société d'Histoire natu- relle d’Èspagne s’adresse à tous. Voici en elTet pour les géolo- _ gues une notice de M. Macpherson sur la structure de la Péninsule ibérique; pour les holanistes une excursion de M. Rodriguez au Pic’de Torella dans l'îie Majorque; pour les erpétologistes, les vipères d'Espagne par M. Bosex ; pour les en- tomologistes le catalogue des lépidoptères des environs de Ribbas, par M. Sebold ; les hémiptères d'Espagne par M. Bo- livar et Chicoté. . Nous avons reçu de la Société des Sciences naturelles et éco- nomiques de Palerme le tome Xlll de sonjournal. J’y ai remar- qué un travail de M. Carlo Cusery sur la cornée des poissons osseux. L’auteur espère tirer de cette étude des résultats utiles pour la morphologie de l’œil chez les vertébrés et même pour le . _ classement des poissons. M. le marquis de Montesorato y donne . le catalogue et la. synonymie des mollusques de la Méditerra- ; née, et M. Gennellaro une description des fossiles de la craie Q cristalline de la province de Palerme. Cesont, vous le voyez, de ’ sérieux sujets d’études. l Le Bulletin de la Société académique de Brest T. V, ne con- tientnucun mémoire qui ait trait ii nos études. » N'allez pas croire que les grands travaux que publie le Journal de la Société royale microscopique de Londres, par exemple les recherches pour servir à l’histoire des Aearides d’Angleterre par M. Michael, le développement des cellules graisseuses de M. Boggac doivent seules soutenir et arrêter votre attention; il a encore, dans les notes etmemoranda une foule dbbservationxs, de détails, de faits divers du plus haut intérêt et dans lesquels notre collègue M. René Vion pourrait trouver » de curieux matériaux pour notre bulletin. L'activité de la Société malacologique de Belgique ne se`dé— ment point. Vous en aurez la preuve dans les tomes VI et VII — . des procès·verbaux de ses séances. Elle s’occupe de l'organisa- . · _i l
- 304 - tion pour les fêtes nationales de Belgique, en 1880, d’une ex- _ position malacologique. · _ ` Il ne sulïit point d’avoir un microscope pour s'en servir utilement, il faut avant tout avoir appris à s'en servir. Aussi, avec quel soin la Société belge de Microscopie s'occnpe-t-elle de Yinstrument, des perfectionnements que chaquejonr y apporte, de la préparation des pièces que l’on veut soumettre à l’obser- vation. Que d’essais avant d'arrivcr ài des résultats heureux! Le tome IV des Annales vous initie à ces travaux préparatoires et vous reconnaitrez ce qn’il a fallu de patience et de précaution [ — avant de livrer des diatomées sérieusement déterminées. I Je veux laisser aux entomologistes tout le plaisir de la nou- È veauté dans le 21• volume des Annales de la Société entomolo- ` gique de Belgique et citer seulement le catalogue des Hespérides du musée de Bruxelles par M. Mabille, celui des Achnides de Belgique par M. Becker et la monographie des Panoyédes, par · M. le baron de Chaudoir. Je vous demanderai des remerciements pour M. Prudhomme de Borre, le savant conservateur du Musée d’llistoire naturelle de Bruxelles qui a bien voulu nous adresser: 1* Quelques Conseils aux chasseurs d’insectes, qui ne pouvaient venir d'un chasseur plus compétent, 2• Note sur des dilïormités observées _ chez I‘Abaœ ovalis et le Gcolrupcs syloalicus, 3• Sur l'œuf et la larve d’une espèce de Cyphogrania. J'ai bien encore quelques volumes, mais le temps m'a manqué pour en prendre connaissance et je les dépose sur le bureau à mon regret de ne pouvoir vous en donner le contenu. I. Gaume:. I L ""ï l i i · ` Le Rédacteur en chef: R. VION. | . I Amiens. — lmp. Dsuvrrns-Luuoin., rue des Rabuissons, 32. 'i ‘ I ` I ii
Ill} Ill! Il • `IETE LINNEENNE Nllllll llllllüll [ BULLETIN MENSUEL. N° 86. — I" Août I879. — 8• Année. — T. lV Annnsssn: Les Ouvrages. Manuscrits et Communications intéressantla rédaction du Bulletin, à . René Viou, rue Voiture, 8, à Amiens. v . Les demandes d’Abonnement et les Cotisations (en timbres—poste), A M. Edmond Dsusv, Trésorier, rue Neuve, 40, Amiens. _ Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est adressé aux Sociétés scientifiques par voie d'échange. Prix de l’abonnement, 3 fr. par an (2 fr. pour les Ecclésiastiques, les instituteurs et les lnstitutrices). SOMMAIRE. — Séance générale du 46 Juin 4879, p. 305. —_ Ouvrages reçus, p. 307. — Appel aux Membres de la Société, dans l'intérèt de l'A- ` , ` griculture, par M. H. Josse, p. 309. — Puits funéraire gallo-romains de Saint·Maurice, par M. Dsuunns, p. 340. — La Pie-grièche, par M. A. _ Coosvsmz, p. 343. — Chronique et Faits divers, par M. Bené Vion, p. 346. — Bibliographie, par M. Gaamsn, p. 347. - Erratum, p. 320. EXTRAIT DES PR(l0,ÈS·VEllllAlIli. séaucs oimimus nn M mm 1879. Présidence de M. Ganmsn. M. le président donne lecture de sa revue bibliographique; ' cette lecture, toujours nette et précise intéresse vivement l’as- g semblée. · ’ _ M. le président donne ensuite connaissance de la correspon- É dance. · Le Ministère de I’Instruction publique (Commission des Q 4 8* amutn. v 86 I D a `,L l
- 306 - I Echanges internationaux) annonce qu’il a reçu de Vienne (Au- triche) et de Bruxelles, différents volumes destinésà la Société. ti La Société pro Fauna et Flora Fennica à llclsingford (Fin- ' lande) écrit qu'elle enverra ses publications enjuin,et s’excuse : du long retard apporté à sa réponse. . M. D'Acy, notre collègue de Paris, remercie le docteur ' Hénouille dé lui avoir `communiqué certains détails sur la découverte d'un squelette humain dans une briqueterie sur le · ‘ terroir de Saint-Maurice, route de Poulainville, au lieu dit le l Vieux Gouge. A . La maison Erhard, I2, rue Duguay·Trouin, Paris, sollicite . la confection des planches que la Société pourrait avoir à insé- rer dans ses mémoires. · La Société d’Histoire naturelle de Linz (Autriche) (der Verein für naturkunde in (Esterreioh ob der Enns) envoie le I0• volume de ses mémoires. La Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la Dordogne invite le Président à assister à sa séance générale annuelle. ' L’Académie de Nîmes envoie le programme des sujets qu'elle ’ met au concours pour les années I880 et i88l. La Société d'Etudes scientifiques de Lyon envoie le tome IV (année I878) de ses mémoires. * Le secrétaire de la Société royale de Microscopie de Londres annonce que notre président a été nommé Fellow ex oliicio (membre correspondant de cette société). Le secrétaire de l’Institution Smithsonienne annonce qu'il a reçu différents numéros du Bulletin. La Société de Conversation scientifique de Hambourg (Verein ftir naturwissenschaftliche Unterbaltung) envoie le volume Ill de ses travaux. ' ` La Conférence littéraire et scientifique de Picardie invite notre président à sa séance publique dïnauguration. La Société royale-impériale de Vienne-Autriche (K—K. bota- nische·zoologische Gesellschaft) envoie le volume XXVIII de ses I
— 307 - mémoires etaccusc réception de dilïérents numéros du Bulletin. L’Association provinciale de Westphalie pour les Arts et les Sciences, à Münster (Wcstfalische provinzial·Verein für Wissenschaft und Kunst) envoie la collection complète de ses rapports annuels (Jahresberichle). La Société académique de Nantes envoie le programme des sujets qu'elle met au concours pour 1879. Un prix est réservé à l’auteur d’un mémoire sur une des parties de la Faune, de la Flore et de la Géologie du département. _· Le Secrétaire adjoint, Michel Duaots. Ouvrages reçus: simon uu 12 JUILLET 1879. = Société d’Agriculture, Sciences et Arts de Yarrondissement V de Valenciennes, 11** 1. 2, 3. Bulletin de la Société d'études des Sciences naturelles de , Nîmes, n• 4. I Association scientilique de France, Bulletin n•• 606, 607, W 608, 600. Le Monde de là Science et de l’Industrie, n• 6. g Memorie della regia Academia di Scienze, Lcttere _ed A_rti di Modena. XVIII. È ' Mémoires dela Société des Naturalistes de la Nouvelle Russie. Tome V, liv. 2. Tome VI, liv. 1. Kaiserliche Akademie der Wissenschaften in Wien. Jahrg. 1871. N. XI, XII, XIII, XIV. Entomologische Nachrichtcn. Herausgegelien von Dr. ,1*. · Katter. Heft 11, 12, 13. Mémoires de l'Académie des Sciences, des Lettres et des Arts d'Amiens. 3• série. Tome V. _ Chronique de la Société d’accIimatation. N•• 106, 107. · Mémoires de l’Académie des Sciences, Lettres et Arts d’Arras. 2 2* série. Tome X. ' O ' [ î
- 308 - Mémoires de la Société académique d'Agrieulture, des Sciences, Arts et Belles-Lettres du département de I’Aube. 3° série. XV. Annales de la Société d’Agriculture, Sciences et Arts de la ` Dordogne. Mai. Bulletin mensuel de la Société d'Acclimatation, n• 4. Société d’Histoire naturelle de Toulouse. |2• année, 1877- 1878, 3• fascicule. — 13• année, 1879, 1•* fascicule. · Brebissonia, n• 11. Bulletin du Comice d'Abbeville, n• 6. Annales de la Société horticole, vîgneronne et forestière de ` · l’Aube, n° 89. Bulletin de la Société belge de Microscopie, n• VIII. Ã Journal de Photographie et de Microscopie usuelle, n• 12. l Mémoires dela Société des Sciences morales, des Lettres et Ãi · des Arts de Seine·et-Oise. Tome XI. Q Atti dellà Societa Toscana di scienze naturali. Maggio. , L'Apiculteur, n• 7. }» Société entomologique de Belgique, n• 65. Giornale della Soeietà di Letturee Conversazioni scientifiche : di Genova. Guigui. , ' Bulletin du Comice agricole d’Amiens. 177-178. Société entomologique de France. Bulletin, u• 12. Revue mycologique, n• 3. Bulletin d’iusecto|ogie agricole, n• 6. Actes de la Société Iinnéenne de Bordeaux. III. T liv. Jaresbericht der Westfalischen Provinzial-Veneins für Wis- ` senschaft und Kunst pro 1878. ` Départemeutde la Somme.- Conseil général. — Session d’avril 1879. —- Rapports du Préfet et de la Commission départemen- tale et Procés—verbaux des séances du Conseil. Amiens. 1879. W. Dutilloy. 1 vol. in-8. L ,I
.. 309 - ` Appel aux Membres de la Société, dans 1'int.ér6t ` de 1'AQ’!'i6'I11t'l}I‘6. L’année l879, si pluvieuse, nous otfre pour l’étude de l’hy- drologie des moyens exceptionnels que nous serions coupables de négliger. De toute part on voit maintenant apparaitre des cours d’eau vive qui, dans quelques mois, vont se dessécher. Nous devons A nous hâter de prendre note des endroits précis où se montrent aujourd’hui ces sources éphémères, et des lits qu'e|les se tracent. Ces renseignements pourront étre très·uti|es pour I’avenir. En effet, sur divers points du département, des een- taines d'hectares de terre voient leurs récoltes compromises par l’inondation. Il eût été facile de prévoir et d’éviter ces désastres, si l’on avait mieux connu le régime des eaux, en leur préparant à |'avaucc des fossés d’écoulemerit, ou en dé- bouchant ceux qu’unc maladroite imprévoyancc a comblés. D’un autre côté, nous avons vu bien souvent,dans les années . de sécheresse, des populations entiéres contraintes d’aller cher- cher à 8 ou 10 kilomètres de distance |'eau nécessaire à l’ali· mentation des hommes et du bétail, tandis que des ruisseaux abondants, mais ignorés,circulaient sous leurs pieds. Tout le monde sait, en effet, qu'avant d’apparaître au jour, toutes les rivières sans exception ont de véritables cours souterrains. Quelques-unes sont même assez puissantes pour faire mouvoir des usines importantes dès qu’elles sortent du sol. Pour avoir des puits intarissables il suffirait de les creuser à l’cndroit exact où passent ces ruisseaux occultes. Plusieurs sagaces explorateurs, parmi lesquels nous citerons seulement MM. Belgrand, Dupuis, Huot, Daubrée, Degoussée, , et surtout les abbés Paramelle, Richard, Boulanger, ont créé l’art de découvrir les sources cachées. Peut·étrc un jour essaie- rons-nous de résumer ici les principes qu'ils ont reconnus et les lois qu‘ils ont formulées, si cela peut intéresser les lecteurs ' I . I » I I
- 3l0 -- du Bulletin de la Société Linnéenne. Mais pour aujourd’hui, la chose est inutile. Les eaux souterraines se trahissent d'elles· mêmes par leurs débordements. Nous n'avons qu'à prendre acte de leurs révélations, alin d’en faire usage en temps l opportun. È Que tous les membres de la Société, que tous les lecteurs dn · Bulletin nous permettent donc dc leur faire un pressant appel · et de les convier a nous donner leur concours. Ce que nous demandons n'est pas bien diflicile à exécuter : Il sutïirait de prendre copie du plan d'assemblage du ca- dastre dans chaque commune où des ruisseaux se montrent cette année ; de reporter avec soin et exactitude sur ces plans l’indication précise des lieux où l'eau apparait et des lits par lesquels elle s'écoule; de faire connaître si elle est abondante, g à quelle époque elle a commencé à couler, à quelle époque elle Z s’est tarie, enlin si elle s'cst déjà manifestée dans quelques l années antérieures, notamment en l872-1873. Toutes ces indications, centralisées par la Société, seraient confiées à la section de Géologie, ct celle-ci, après les avoir combinées avec les inductions qu’elle pourrait tirer de la cons- titution géologique de chaque bassin qui alimente ces sources temporaires, en tirerait pour l'avcnir des conclusions pratiques qu’elle transmettrait aux intéressés. Hector Josse. Puits tunéraires gallo-romains de Saint-Maurice. Au mois de septembre l877, lors du commencement des tra- vaux pour l’ouverture du chemin de Vignacourt, à St·Maurice, • les ouvriers tcrrassiers à la solde de M. Dupont, l’entrepreneur des travaux, mirentà découvert, sous une couche de 0,l0 à 0,20 ; centimètres de terre végétale, un lit de cendres ainsi que des os E brisés de cheval, un fragment de maxillaire de sanglier, un ` maxillaire de mouton, des fragments de poterie noire et sans ' I L
— 311 — lustre ainsi que des fragments de tuiles à rebord. Une partie des objets fut recueillie par moi le jour même de leur extrac- I tion, eten même temps je priai M. Dupont de faire mettre de É côté ce qui serait découvert dans les couches inférieures. ' — . Je revins sur l'emplacement quelques jours après, mais sans · y rencontrer de travailleurs. La tranchée s'était approfondie en · même temps qu’étendue vers le faubourg, et à environ 8 mètres au S.-E. de l’endroit où j’avais remarqué des os et des frag- ments, sur l’échancrure supérieure du talus, je remarquai la coupe d’une maçonnerie en pierres jointes avec un m0rtier' argileux s’enfonçant dans le massif de la craie à une profon- deur d’environ 2 mètres. Les parois étaient légérement conver- gentes et le fond offrait un plancher de pierres assemblées. Mes remarques s’étaient bornées là,sauf quelques trouvailles consistant en morceaux de poterie à pâte grossière et contenant des fragments de silex et des nummulites comme on le remarque pour la poterie des dolmens, quelques cols diam- phore, un fragment de poterie rouge lustrée et à reliefs d’un · caractère gallo-romain incontestable. A la lin du mois de juillet dernier, je retournai sur la falaise avec l’intention d'examincr soigneusement la coupe de terre végétale altérée par de longues pluies et là, précisèmentà l’en- droit où j’avais recueilli divers objets, j’aperçus en contrebas , sur le talus, un vase en terre grise que je recueillis grâce à , l’intervention d’un ami. Près de Vemplacement du vase a saillaient des coquilles d'huitres,de moules, un canon de cheval, l engagés dans un massif considérable de terre végétale qui l pénétraît dans la craie jusqu’à 3 metres 50 de profondeur. Au bas de l’escarpement ct sous Ycncastrcmeut des terres, je l recueillis avec de menus fragments de poterie grise un os apointi, Yextrémité d'uue épingle en os et des os de petits vola- tiles. C'est alors que je pensai à fouiller cet emplacement qui me paraissait ressembler à un puits à incinération. La section du puits que j’ai fouillé présentait un développe- J .
- 312 — - ment de 3 métres de largeur du Nord au Sud. De l'Est à l'0uest il devait être moins large, à en juger par l'étendue du fond qui était intact, la partie supérieure ayant été coupée en écharpe par le chemin. La profondeur du puits était de3 mètres 50. Sa forme devait être rectangulaire ou elliptique; le diamètre du · bas étaitégal à celui du haut. Creusé dans la craie, il n’avait pour paroi que la roche de la falaise, son orifice était en · contrebas de 0,50 sur le niveau de l'ancieh sol. La partie supérieure du remblai que j'ai attaqué n‘oli’rant qu'une section très-mince était pauvre en débris archéologiques. Ce premier banc ne contenait que de la terre végétale où se trouvaient disséminés du charbon de bois, des fragments de poterie en terre grise, des tuiles à rebord. Sous un lit de moellons se trouvait un autre banc de terre renfermant des os de petits oiseaux; la tête, puis les restes du squelette d’un chien, un fragment de statuette, un os apointi, des coquilles d’huîtres, de moules et de cardium, des débris de jones, de .chaume, de bois, de cendres, une autre tête de chien avec d'autres parties du squelette, un vase brisé, des clous et de petits os de volaille, un maxillaire de mouton, les restes d’un instrument en fer très·oxydé dont je n'ai pu reconstituer la forme et une épingle en os. Un nouveau lit de moellons à peu prés horizontal séparait ce banc de terre d’un troisieme ren- fermant avec les mémes coquilles un sifflet en os, une épingle en os à tête ornée de chevrons, un vase brisé en terre noire, un anneau en os, deux fragments d’un grand dolium, des noyaux A de merise, deux petits fragments d’une petite coupe enterre rouge, les restes d’un talon de soulier ayant conservé sesclous, deux pierres ovalaires et percées d’un trou, douze petites boules de la grosseur d’une bille moyenne, également en pierre, un objet en fer. Enfin sous un dernier lit de moellons, un autre vase brisé, des os brisés de cheval, les paturons d’un W bœuf ? un lacrymatoire, des défenses de sanglier, deux autres · siüets, trois épingles en os, un bouton en pâte de verre blanc I I I I I v ·
—- are - î ct un autre en pâte noire, deux objets en fer, présentant à une extrémité une courbe ornée de dents de scie et à l’autre une surface plane percée d'un trou ; au Midi, contre la paroi, une patine ou bol en terre jaune lissée et munie d'un bord circu- · laire très saillant, recourbé en bas en manière d’oreille et for- mant une ceinture, un fragment de petit vase en verre, une écuclle en terre noire, patcm, contrela paroi nord, un disque en os de 0,04 de diamètre proéminant sur l’une de ses faces et percé d'un trou. Un rivet en bronze, des fragments d'un plat circulus ornés de bandes intérieures circulaires buancés de gris et bleu, des os et une tête de chien, deux menus fragments de verre, un autre talon de soulier, et un vase en terre grise. Parmi ces objets je recueillis des os ealcinés. . Le fond du puits, en forme de cuvette,étaitgarni d'un lit dc moellons inclinés de 0,50 ii 0,60 d’épaisscur. r Les deux autres puits seront prochainement fouilles. · I L. Dnuunnn. l La Pie-grièche. Cet oiseau est assez commun dans nos pays, on |‘y rencontre _ fréquemment, surtout le long des routes plantées ; c’cst là que je l'ai observé voltigeant d’arbre en arbre et jetant des cris aigus: Troui, troui, que l’on entend de très-loin. Je l’ai remar- ' qué surtout le long du chemin qui va de Camou à Lamotte- Brebière, chemin bordé d’arbres et qui longe d'un coté le marais et de l’antre un rideau assez élevé. Le nom de Pie grièche vient de Pica grwca, Pie grecque. _Ce genre d'oiscaux, de l'ordre des passereaux dentirostres est le ` type de la famille des Lanidés; son bec est conique et comprimé, j plus ou moins crochu par le bout et garni à sa base de poils rudes dirigés en avant. ' Cinq especes se trouvent en Europe: la l’ie·grieche grise, la Pie·grieche méridionale, la Pie-griècbe à poitrine rose, la Pie-
l — 314 — grièche rousse, la seule qui soit bonne à manger, et la Pie grièche écoreheur. _ Je ne vous parlerai que de la Pie-grièehe grise ou commune (Lanius ezccubilor) ;'elle est de la taille d’une grive, cendrée en , dessus, blanche en dessous, avec les ailes et la queue noires; l dans son vol elle a quelque chose du geai. Malgré le peu d’ama- bilité devenue proverbiale de cet oiseau, puisqrfen parlant d’une femme acariâtre on lui donne le nom de pie-grièche, commençons par lui reconnaître sa seule qualité, un grand attachement pour ses petits, des sentiments de famille très de- veloppés. Au printemps, le père et la mère construisent un nid en forme de corbeille, qu'ils établissent solidement sur une branche à _ double et triple fourche ; ils entrelaeent proprement de petits j d rameaux, des racines flexibles, des herbes fines et longues avec I de la mousse et de la laine qui bouchent les interstiees. Quand les petits sont éclos, les parents les nourrissent avec I une diligence infatigable; au lieu de faire comme les autres · volatiles, de les chasser dès qu'ils sont en état de pourvoir eux- mêmes à leurs besoins, ils continuent à leur donner des soins; ils les retiennent près d'eux même adultes. La famille reste unie ainsi tout, Vautomne et tout l’biver. On · voit le père et la mère et les cinq ou six petits percher sur le même arbre, voler ensemble, chasser de compagnie, vivre enlîrr ji d’une étroite et affectueuse intimité jusqu'au retour de la T saison des nids ; la famille alors se dissout, mais pour former p des familles nouvelles. ` E , Cette union est bien digne de fixer l’attention des observa·· ·§, teurs. Malgré cet amour de la famille, nous devons reconnaitre ' que la Pie-grièche est un oiseau de guerre et de rapine, d'un a naturel querelleur et agressif. Q Toute petite qu’elle soit, la Pie-grièche s’attaque à tous les i' oiseaux, méme aux grands et aux forts, et réussit à s'en faire redouter; elle donne la chasse aux pies, aux corbeaux, et ; â , I. · I : I l l
- 315 —- même aux oiseaux de proie. Elle ne craint nullement les éper- viers et les buses. Bien qu’elle se nourrisse surtout d’insectes, elle est très-avide de la chair des petits oiseaux; elle se jette sur eux, leur crève la tète d’un coup de bec et se meta les depécer et à les déchi- queter en lambeaux qu’elle dévore ou lait dévorer à ses petits. On l’a même vue s’en prendre à des tourterelles, à de jeunes lapins. A l'intrépidité, la Pie—grièche joint, dit·on, la ruse·: elle sait imiter les cris et surtout les cris de détresse des petits oiseaux pour les attirer ; ils aceourent croyant venir en aide à quelque malheureux camarade pris entre les serres d’un oiseau de proie, et ils tombent sous la grille de leur perfide ennemie, qui de son poste d’observation fond droit sur eux. Cet oiseau méchant tue sa proie noù seulement pour s’en nourrir, ce qui serait en ' quelque sorte son droit d’oiseau, mais encore pour le seul plaisir de détruire : e’est chez la Pie-grièche une véritable manie, elle tue pour le plaisir de tuer ; elle pousse la pré- voyance jusqu'à la cupidité; comme tous les avares elle pense toujours n’avoir jamais assez; elle fait des provisions qu’elle ne peut consommer et qu’el|e laisse perdre. · Une particularité, c'est que, ce qu'eI|e ne mange pas sur le champ, elle l'accroche aux épines d’un buisson ou l'assujettit _ dans l’enfourchure de deux petites branches; elle fait ainsi des cachettes et prend plaisir à les visiter l‘une après l'autre. M. Selby, naturaliste anglais, vit un jour `cet oiseau fondre sur une fauvette, la tuer et disparaître la proie au bec, dans une haie. Après quelques recherches, il découvrit le petitchan- teur lixé par un tendon de |'aile au piquant d’une rence. Un autre observateur ayant aperçu, dit-il, le petit oiseau de proie _ très-alïairé près d’une haie d'épines,et s’étant approché vit trois crapauds et autant de souris parfaitement embrochés. La Pie .grièche est' très adroite pour retirer des trappes les oiseaux que l’lin met comme appât; elle les retire tres-facilement du piège gl
— 3l6 — sans s’y laisser prendre elle·mème, ce qui dénote sa ruse et son habileté. Lecontraste qui existe dans ses mœurs, son amour pour les siens, sa férocité et son adresse, tout cela, était digne, je | pense, Messieurs, de fixer un instant votre attention. · A. Consvsnns. ¢ ClIRONIQIlIl ET FAITS DIVERS. 5 Les nuées de papillons. — Le phénomène de l’apparition de - nuées de papillons paraît avoir été général dans presque toute | . l’Europe. A Paris, à Angers, à Nancy, à Rouen, à Angoulême, I · à Albi, à Montélimart, on a observé des passages considérables I de papillons. La plupart appartiennent à deux genres bien ta I différents : la Vanesse du chardon, vulgairement appelée ê I Belle-Dame et une noctuelle, la Plusùt gamma. Dans une excur· sion de plusieurs jours, faite dans la vallée de la Bresle, nous : avons vu partout ces deux especes en grande abondanee: la •, Vanesse du chardon notamment, butinait sur toutes les plantes en fleur, et ses nombreux spécimens, loin d'avoir le vol assez i ' hardi qu'ils possèdent ordinairement, semblaient désorientés, . et se laissaient facilement prendre à la main. En Angleterre, en Belgique, sur les bords du Rhin, en Saxe, ' en Suisse, en Italie, en Espagne, on signale les mêmes faits, et g on considère même ces pluies de papillons comme genantes pour les habitants, et comme nuisibles à· divers points de vue. _ Ainsi, en Westphalie, le butinement des champs de trèfle par ces papillons ai réduit considérablement la production du miel par les abeilles. ` Les insectes et les [leurs. ·- Dans une note adressée à l'Aca- ‘ , démie des Sciences, M. Schnetzler décrit le role des insectes 'pendant la floraison de l’Arum erinitum. La spathe de cet arum · I
—- 317 - répand une odeur si prononcée de chair corrompue, que les ‘ mouches à viande y viennent pondre. Les poils (étamines avor- i tées) qui garnissent l'entrée de la spathe sont dirigés de bas en haut et présentent un certain obstacle à l’intr0dnction des insectes. En revanche, les poilsvisqueux qui en recouvrent la surface intérieure sont dirigés de haut en bas, et ne permettent pas à l’inseete qui est allé au fond de rebrousser chemin. Les mouches qui sont les plus pressées de pondre restent donc emprisonnées au fond de la spathe, et elles y trouvent la mort. D’autres, moins pressées pour la ponte, sont attirées par degrés jusqu’aux étnmines ; en piétinant sur les antheres, elles en font sortir le pollen, et, en remontant le spadice suivant la ` direction des poils, elles s’ent·0|ent pour pondre leurs œufs au L fond d'une autre spathe. Le pollen enleve aux étarnines de la — premiere plante est ainsi déposé par elles sur les stigmates d'un ; autre arum ; mais l'insecte, emprisonné, meurt à son tour. Au bout de quelques jours, on trouve l'enveIoppe chitineuse Q de l’insecte desséchée ; les poils d'un rouge pourpre qui È recouvrent la surface intérieure de la spathe de l’Arum crinitum I renferment probablement un acide qui contribue à la transfor- mation des matières azotées des insectes en substances absor- ` babies parla spathe. Cet arum, que Linné lils appelait déja muscioorum, peut donc rentrer dans les plantes carnivores. B. Vron. · _ · · BlBLl0GllAPIIlli · Par lc Président de la Société. · Le tome XVII des Mémoires de l'Académie royale des Sciences, Lettres et Arts de Modène que je vous présentais à notre dernière réunion a été bientôt suivi du tome XVIII que je dépose sur le bureau. Si ce volume ne contient aucun travail d'histoire naturelle, je ne puis cependant point le passer · sons silence. Je signalerai done à votre attention les curieuses Q ` .1 1 O
— 318 — observations de M. Bagona sur la vitesse du vent; un remar- quable travail de M. Favaro sur la construction des équations qui est une étude historique et critique à la fois d’un point de l’application de Valgèbre à la géométrie ; les savantes recherches de M. Bartolotti sur la coudée d’Egypte et ses rapports géométriques avec les autres unités de mesure et de ~ poids chez les Pharaons ; enfin un mémoire de M. Cavasola qui a remporté le prix sur cette question posée par l’Académie : « L’Etat doit·il s'ingérer dans ce qui concerne Vémigration? au cas de l'at’lirmative, dans quelle limite doit se renfermer son ingérence. » C'est là une question toute d’actualité, à l'époque ou la lutte pour la vie peut entraîner les populations ouvrières hors de leur pays, alors que le travail n’y donne point les res- _ sources dont elles ont besoin. _ Dans le bulletin de l’Associati0n scientifique de France, j’appellerai votre attention sur les recherches chimiques de M. Fremy sur la formation de la houille et les conséquencœ q'u’il en tire, entre autres sur celle-ci, que les végétaux produc- teurs de la houille ont d'abord éprouvé la fermentation tour- beuse et qu’une action secondaire due à. la chaleur et à la pressiona formé la houille au dépens de cette tourbe. Lisez dans le n• 609 une conférence de M. Cosson : Le règne végétal en Algérie. ' Le Bulletin du Comice d’Ahbevil|e reproduit un article sur ` la Gécydomie du blé. Ce n’est qu’une analyse de l’étude de M; Bazin qui est déjà ancienne, mais qu'0n ne saurait trop répéter pour faire bien voir la cause du mal. Le Journal de la Société de Lecture et de Conversations scientifiques de Gênes (juin 1879) contient le commencement de trois articles sur lesquels je reviendrai Iorsqu'ils seront ter- M minés: utfsurtout vous intéressera tout spécialement; il s'agit l de la Trichina spiralis, de son développement et de la maladie qu’elle produit. _ Vous trouverez dans le Bulletin de la Société d'Acclirnatation I une note sur Vhippophagie et les viandes insalubres, par · M. Decroix, le grand promoteur de Yalimentation par la chair É de cheval dont on a consommé à Paris en 1878 plus de 2 mil- ,; lions de kilogrammes, et quelques articles sur l’élevage des lj Attacus Pernyi et Yama-Maï. Z Le Bulletin n• 12 de la Société entomologique de France O \ • ; 7 î ‘ il
I ' — 3l9 -— rappelle les apparitions nombreuses de papillons qui ont eu lieu cette année sur diverses contrées de la France et de la Suisse. Je nc sache point que ces faits se soient produits chez · nous. S'ils avaient eu lieu, il serait à désirer que mention en fût faite dans notre Bulletin avec tous les détails qu’on aurait pu recueillir. _ _ .I'appelle l'attention des entomologistes sur deux notes insé- rées dans le n• 65 de la Société entomologique de Belgique, l’une de M. de Borre, l’autre de M. Jacobs sur la conservation i des insectes. Le premier condamne la position verticale des boites dans lesquelles on range les insectes, le second indique des substances qui pénétrant la trame intérieure de l’animal en assurent la conservation. Dans le Bulletin de la Société d’Etudes des Sciences natu- ' relles de Nimes, ilest rendu compte d'une excursion géologique aux Vans dans l'Ardéche, excursion consacrée à l’étude du ter- rain jurassique. Je renvoie aux géologues le Bulletin de la Société toscane des Sciences naturelles. Lisez dans le Bulletin de la Société belge de microscopie les renseignements sur la manière de récolter les microzoaires marins. La Brebissonia, n° H, publie la traduction par M. Huberson des remarques de M. Nylander sur les gonidies et leurs diverses formes. 0n sait que l’0n donne ce nom aux cellules vertes qui . forment dans les algues et les lichens une couche dans laquelle réside toute la puissance veétative de ces plantes,dont la sépa- ration ou mise en liberté amène l'évolution on reproduction d'une nouvelle plante. .Le Bulletin de la Société d’Histoiro naturelle de Toulouse . contient la suite du catalogue des coléoptères des Lzfndes par M. le docteur Gobert; un catalogue des mollusques terrestres et d'eau douce de la Preste, canton de Pratz de Mello, dans les Pyrénées orientales; une note des plus intéressantes de M. Gaston Mestre sur l’exploration des grottes au point de vue ‘ entomologique, qu’il fait suivre d'u1r tableau synoptique des Trechus aveugles de France. Dans les Mémoires de l’Académie d'Amiens, un seul travail ‘ . a trait à nos études, c’est un discours de M. le docteur Lenoél sur l'unité de la biologie. \ i · ;
— 320 — · Le tome des Mémoires de |’Académie d'Arras se recom- mande par d’exceIlents travaux historiques et se place dans le nombre des notices biographiques. Le tome X des Mémoires de la Société des Sciences morales, des Lettres et des Arts de Versailles est tout entier consacré à des travaux historiques et littéraires. Parmi les travaux historiques et littéraires que renferme le tome XV des Mémoires de la Société académique de Troyes, j'appellerai votre attention sur une étude biographique de M. Thévenot qui a obtenu le prix oll`ert par la Société pour la biographie d'un savant du département de l'Aube, Charles- Eugène Delaunay, membre de l'Institut qui succéda à Lever- _ rier comme directeur de l'0bservatoire de Paris. · La 2• livraison des Actes de la Société linnéenne de Bordeaux contient. avec la lin dela Flore de Chine,une note de M. Perez pour la Faune des Apiaires de France, et une autre note du I méme membre sur des guêpes exotiques, victimes d'un parasite . végétal, un champignon du nom de Torrubia splueroecphala. 'F Enlin je dépose sur le bureau le Bulletin pour l'année 1878 | 5 de la Société provinciale de Westphalie que je reçois à l'ins- I I tant et dont je n’ai pu prendre connaissance. 1 p J. Gamin. Qi ' · Erratum: gi h Une transposition faite par l’imprimeur dans la mise en page Q de l’étude de M. Hector Josse sur l’Elagc sémmien de la Craie g rend la seconde partie de ce travail inintelligible. • Pour rétablir dans son ordre l'article inséré au n• 85, p. 295 ! du Bulletin, il faut en lire les 37 premières lignes aprés les 2l lignes qui suivent immédiatement. • ' I ' `î l Le Rédacteur en chef: R. VION. i A t Amiens. - Imp. Dswrras-Lsuoer., rue des Rabuissous, 32. I
` SINIIETE LINNEENNE Ntlllll FRANCE . Ill} llll lil · BULLETIN MENSUEL. · N° 87. — 1** Septembre t879.- 8* Année. - ’l`. IV Ananssnaz Les Ouvrages. Manuscrits et Communications intéressant la l · rédaction du Bulletin, ù M. René Vron, rue Voiture, 8, à Amiens. · Les demandes d’Abonnement et les Cotisations (en timbres-poste), a M. Edmond Danser, Trésorier, rue Neuve, 40, Amiens. · A Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est adressé aux Sociétés scientifiques par voie d’échange. · Prix de l'abonnement§ 3 fr. par an (2 fr. pour les Ecclésiastiques, les · lnstituteurs et les lnstitutrices). SOMMAIRE. - Contributions à la Faune locale, par M. E. Dscasr, p. 3it. ` Contributions à la Géologie locale, par M. E. de llnacsv, p. .325 - Chro- · nique et Faits divers, par R. Vion. p. 335. O CONTRIBUTIONS A LA FAUNE LOCALE. Je présente au comité de zoologie une liste qui contient un assez grand nombre de coléoptéres nouveaux pour le catalogue du département de la Somme. La Société Linnéenne est rede- vable d’une partie des renseignements donnés dans cette liste, à M. L. Bédel, qui a donné communication des captures inté- · ressantes faites, à sa connaissance, dans le département, et qui avec une obligeance dont la Société le remercie sincèrement, 8• mais . . 87 A * .. .
.. 322 .. s'est chargé de la détermination de nombreuses séries de Eara- biques, dïlydrocanthares et de Palpicornes. bill. Charles Brisout de Barneville et Alarrnottan continuent, avec leur bien- veillance accoutumée, à vérifier les coléoptères de tous genres, douteux ou nouveaux pour notre Faune entomologique. l Plusieurs membres non résidants,MM. E. Bonllet,Dermigny, · _A. Masson, F. Scalabre, ont adressé avec ales types, la liste des insectes nouveaux ou rares qu’ils ont trouvés dans leurs à " régions. S’i| était possible de s’assurer le concours sérieux de collabo- rateurs habitant des localités diüérentes du département, sur- . tout sur les limites des départements voisins, le catalogue des 3 · Coléoptères de la Somme pourrait, dans un tempsassez rap- l preché, étre considéré comme à peu prés complet. Noliophilus rufipes Curt. — Eqnennes (A. Mauppin). (l). A Noliophilur ptmctulalus Wesm. — Eqnennes (A. Mauppin). Q Elaphrus uliginosus F. — Marais d’Eramecourt:(Al Manppin). Caralms cancellatus F. - Ham (F. Scalabre). A Dromiur 4-signatus Dej. — Poix, Eqnennes (A. Mauppin). S ' Dromiuc bifascialus Dej. — Eqnennes (A. Mauppin). ' llolablctur truncalcllus L. - Eqnennes (A. Mauppin). ·· Callistus lumrtus F. — Eqnennes (A. Mauppin). Licinus silphoides Rossi. - Eqnennes (A. Mauppin). e Ham, sous des pierres (F. Scalabre). Badister humcralis Bon. - Eqnennes (A. Mauppin). - Broscur cqrhalotes L. — Eqnennes (A. Matlppiu). i Acupalpus dorsalis F. — Eqnennes (A. Mauppin). (t) Les insectes précédés d’un astérisque sont nouveaux pour le Catalogne du départemenhde la Somme; ils ont pu cependant étre in- gjqnes dans les ,notes insérées précédemment au Bulletin Mensuel, mp}; alors ils avaient été capturés densune lonlité dilférente.
— .383 - Eerama J£midùrta·0|_. - Eqnennes (A. Mauppin). Foronùz Koyi Germ. — Equennes (A. Mauppin). .·- Boves, sur un chemin (E. Levoir). - Péronne ((,1. iiermigoy). l ' Feronia lepida F. — Equennes (A. àlleuppin). ‘ ' Fmmia 0¢rsù:0l0r_Sturm. - Equennes (A.·Mqupp5n·). Anèhomcmrs atratus Duft. — Bergieoun¢,.R0ix, Bquemes (A. Manppin). · ‘ Ancbommus piceus L. —-Equegnes (A. Manppinl. Palrobus oxcaoalus Payk. - Equennès (A. Manppin). ’ 1'rqchus miams Herbst. .«·- Equenues.(A. Mœnppin). ' Bcmbidium gilosyes Sturm. — Eqqennes (A. Meuhpim). ' Hydrapoms 0b,¢cun¢s__Stu.nm. - Baie de Somme (Bauer). ' Ploilhydrus maritimes Thoms. — Le Crotoy (ûrouelle). ‘ ' Philbydms ooarctolus Gredler. .·- iiorbie (E. Boullu). · ' Lacc0lzius~.b:}>u«ctqtus F. — C0rbie,(,E. Bouillet). .«-«- Le.§rm0y. (Gr0uvclle). ' Laccobius alutacous Thom;. - Corbie (E. 8q¤lle&).·Le'i[}r0I0y. · (Grouvelle). ' Hqlaplmrur Mulaanti Bye. .— Baie de Somme (Power). “ , Ochtbcbius ,margù>alk¤§ Latr. - Le Crotoy (Grouvelle). ' Ocbtcbius -lutcmns Fund. — Equenues (A. Manppin). — ‘ Corbie. (E. Boullet). — Le.CroI·0y (Gnroavelle). . . * Hydrœm palustris Er. —-·Corhie (E. ,Boullet). W ' ,Csroyon dcprcsmgm Steph. — L¢ Cf<>î·¤Y (lîrmmellel. ( t' Ccrcyon mclanoccphalum L. — Equennes (A. Mmpoin).- . Corbie. (E.—Bou|let). ' ' Cmyvzv ·s»£m¤¢•w 1*,-- Equennes (A. Mmmm). .—··.|.oGre1oy. (GfW¥G|l8)· ' Crypfwlwwm -V¤whM 1T<>¤¤n· ·¤- Equmm (A Magnin)- — Le Crotoy (D' (lh. Martin). · Doleqgçr Mam; Gray. — Pérmme (C- De¤·.•A\i£w«l· ' Elmis Latrcillei Bedel. Maugcti Er.) — Equennes (A. ·Mauppi¤). » " Macronychus 4-luberculalus Mall. - Amiens, mei, dans les 4i A
— 324 — ' · cavités des pierres submergées au barrage de la Chau- ` _ ' dière. (L. d'HalIoy). · L _ _ ' Dorcus parallelepipcdus L. — Péronne, Iians les tetes des · · vieux saules (G. d’Aldi¤). . Sinodendron cylindricum L. — 69, Ham, dans une souche de , _ vieux saule (F. Scalabre). Odontœus mobilioornis F. — Ham, le soir au vol (F. Scalabre). Anlbawia mama F. - Ham, en fauchant sur les lleurs (F. Scalabre). ` ` ' Cardiophorua thoracùzus F. — Abbeville, sous des feuilles mortes, en hiver (A. Masson). ·· ' Corymbius cinctur Payk. - Marais de Vaux-sous-Corbie. (E. ' Boullet). Cistcla atm F. — Ham (F. Scalabre). _ " Omophlus brcoicollis Muls. - Péronne (C. Dermigny). ' Lagria atripcs Muls. - Ham (F. Scalabre). . ‘ Co1·oc0maSc}uv/fcri L. — Péronne (G. d’Aldin). _ _ Barynotus obscurus F. - Ham, dans une sablière (F. Scalabre). ‘ Mccaspis crmclus Gyl. —~ Mai, dans un champ de luzerne, à ' Dreuil (ll. Vion). — Ham, dans une sablière (F. Scalabre). · ' Spkmophorus mutüalus Laich. — Péronne (C. Dermigny). Phlwophagusœncopiœru Boh. - Mai à juillet, dans de très- vieilles lnttes de chêne, dans une cave (C. Verrier). _ Callidium claoipcs F. - Août. Amiens, dans un bûcher (C. Verrier). , ' llcsosa curculionoidos L. - Péronne (C. Dermîgny). ` '_ Cortodsra lt gumnlu F. - Ham, au vol (F. Scalabre). Cryptoccplmlus coryli L. variété. — Ham (F. Scalabre). ' Chrysomcla margû•alis}Dnft. - Ham (F. Scalabre). ` Triphw Rusrica L. — Ham, en fauchant (F. Scalabre). Triloma bipumdata L. — Ham, en fauchant (F. Scalabre). ` E. Dun!. , .,.1
.. 335 .. CONTRIBUTIONS A LA GEOLOGIE LOCALE. SUR UN SONDAGE EXÉGUTÉ A SAIN'l‘·BLll0NT (SOIIE). Un sondage i ~ portant a été exécuté à Saint-Blimont, canton de Saint-Valery (Somme) en f87l~f872. Ce n'est qu’en l877 que j'en ai eu connaissance par I. Liénard, ingénieur des mines, qui en avait conservé un échantillon d’Aamton£tes fntcrruptu: en phosphate. Le forage pour recherches d'eaux ascendantes a été opéré immédiatement au S. du village de Saint·Blimout,q sur le bord E. du chemin de grande communication de Saint-Valery à Beauchamps, à 50 m. environ au S. de la croisée du chemin de Saint-Blimont a Nihas. Ce point est situé sur le plateau du Vimeux, a un peu moins de 5 kilometres de l’ancienne ligne de cflte de Saint-Valery à _ Ault, en avant de laquelle se sont formés des atterrissements atteignant dans cette direction une largeur deprès del kilo- mètres vers Cayeux. L'altitude de la surface du sol est de + 00•00 (au·dessusdu niveau de la mer). Le trou de sonde est descendu jusqn’à la profondeur de 3®•80 ou à — 243* 80 (au—dessous du niveau de la mer). Un puits à grande section au fond duquel a été commencé le forage présentait la nappe d’eau qui alimente les puits du pays à la profondeur de 36 ‘ 00 ou à l'altitude de + $h"00. L
·—' 3** — En pénétrant a 27I *38 dans les Sables verts ou a rencontré une nappe d’eau salée ascendante, et une première ascension de 8*00 s’est produite. L'eau a continué à monter à mesure _ que l’0n prenait du fond dans les sables que l'ou a même dé- passés de 2*80 et, en s’arrétant à la profondeur totale de 303**80} ou avait obtenu une ascension définitive de 2I * 30, faisant arriver l’eau à IL*70 de l’orilice ou à -l- 45*30 d’alti- A tude. _ Mais la salure de l’eau qui laissait à l'évaporation un résidu de 5 grammes par kilogramme n'a pas permis d’utiliser cette eau et le trou de sonde a été bouché; _ La salure de l'eau rencontrée dans ce sondage doit étre attri- buée à la grande profondeur atteinte au·dessous·du niveau de j la men au voisinage de laquelle il· a été eüectué. On sait qu’à Ostende (I) un puits foré sur la côtes a donné v des eaux- ascendantes salées rencontrées dans le terrain ter- p tiaire inférieur avant de pénétrer dans la craie et des dépôts g plus anciens; La• sature de ces eaux provenant d'une profondeur de I80*00 en moyenne n'atteint pas 3 grammes par kilo=· | gramme. · La salure serait donc, proportionnellement à la profondeur, plus forte à Saint-Blimont quoique le voisinage de la mer u'y I soit pas aussi immédiat qu'à Ostende. On aurait pour Saint- Q Blimont Lgramme de salure pour une profondeur d’un peu ` moins de 50 mètres, età Ostende I gramme de salure pour une profondeur d'un peu plus de 60 mètres. É Il faut remarquer qu’à Ostende il existe entre la meret: la _» nappe aquifere uuenlussif de t39·50 dtargile grise (London j Clay) peu perméable et auquel ne peuvent étre comparées · comme imperméabilité les craies, marnes ou argiles existant i I Saint—Blimont en recouvrement des sables aquifères. l q (1) mwnqus, mt we. gaauas ze-., 2• ser., z. zx, p. zssa rase. i I I i. I l
- àïf .. A un autre point de vue, c’est·aldire sous le rapport de la _ forme que peut présenter la nappe d’inliltration des eaux ma- ` rines sur le littoral du département de la Somme, on peut seu- ' ` lement noter qu’à Gamaches, à 15 kilomètres de la côte, la nappe aquilère des Sables verts rencontrée à — 89***74 (au- _ dessous du niveau de la mer) a donné une eau considérée comme nou salée. · C’est à 5 kilomètres seulement en aval de Gamaches que se trouve située la sucrerie de Beaucbamps dont dépend la rape- rie pour les besoins de laquelle a été elïectuée à Saint-Blimont la recherche d’eaux ascendantes. De Gamaches à Saint-Blimont la distance est d'un peu plus de 14 kilomètres. A Gamaches, I'eau jaillissante a,été captée (sans avoir pro- bablement atteint son maximum d’élévation) jusqu’à environ 5***50 au-dessus de la surface du sol dont l'altitude est de +38**00. Elle arrive ainsi à une altitude de +43**50, nombre inférieur de 1*80 à celui qui correspond à l’altitude atteinte à . ‘ Saint·Blim0nt par l'eau ascendante (l). Mais, un peu plus en amont dans la vallée de la Bresle, au M‘• de Hollande entre le hameau d’Aneennes et Bontteneourt, et àB|angy, on a opéré des _ captages d'eaux jaillissantess’élevantjusqu’à+61 '*00d'altitude dans la derniére localité, à un peu moins de· 8 kilometres de Gamaches. _ Il semble probable que les ondulations, suivant diverses ' directions des assises qui composent le sol de la contrée, ( exercent sur les conditions de jaillissement une influence bien plus grande que celle pouvant résulter des variations dans l’é· paisseur ou dans la nature des couches. (t) ll est probable également que, la faibles profondeur à laquelle on s'est arreté dans les Sables verts a Gamaches n’a. pas permis de donner · entièrement issue h la nappe dont Pascenslon complete s eu lieu à Baint·Blimo¤t. I.
I ·- 3% ·a . _En ce qui concerne les .ondulations dn sol, le sondage de Saint-Blimont fournit une vérification du plongement des assises depuis la Bresle, ou d'nne manière plus générale, depuis le Bray jusqu'à la Somme, disposition du sol que le grand dé- veloppement entre le Bray et la Bresle des Craies glauconieuse : · et marneuse annonce à première vue sur la feuille ll de la l carte géologique qui a été publiée en 1876 par le service des i — . lines (1). . Eniin ce sondage vient donner sur les variations d'épaisseur ou de nature des assises, des indications qui démontrent que E dans la contrée les assises du terrain crétacé sont assez régu· lieres. Il existe, en elïet, entre le sondage de Saint—Blimont et celui ; de Gamaches (qui parmi les divers sondages de la vallée de la · Bresle a traversé la série la plus complète), un aœord remar· _· quable, comme on pourra le reconnaître d’après les tableaux suivants. É· É? i§ (ll Les contours sont tracés sur cette feuille avec une approximation à sullisante pour permettre d'apprécier la disposition générale du sous- l I . sol crétacé, mais sans que l’on ait pu tenir compte de tous les détails ' I que j‘ai relevés en ce qui concerne les alileurementsdes Craies glauco· ; : nieuse et marneuse, ni admettre des subdivisions dans la Craie blanche Z I (Craies à Micrasters). · _ • - I | : I link .
` _ — 329 - · COIPARÀISUN DES SONDÀGES DE SA1NT·BLIl0N'l` ET DE GLIACHBS (')· . _ àmusszvn ons Assises A · _ V Enoes. Assises. ·-<.^.?— mmîmz . St-Blimont. Gamaches. ( ) _ Alluv. mod. française. I . 0*45 • Né°H°nd'°n° Alluv. mod. gauloise. ·· 5.1A · ( Hesbayen. Limon glaciaire. . . · · V · F Ambianien. Alluv. anc•• interglac. · 7.75 . ' Carnutien. Alluv· une" préglac. . . . 1 Thixneraisien. Bief à silex .... . . . Ã Craie à Al. corang. · 33.00 · · Santoniem craie à M. corteslud. 75,21 · · Craie,à M. brcviporus. 11.87 · . Turonien. Craie it I. labialus . . 34,92 53,95 (•") _ Cénomanien. Crnie à B. plenus . . (mémoire) (mémoire) • Craie à H. subglobosus. 16.55 18.00 — 1.45 Rotomagien. Craie à P. asper. . . 5.40 5.37 + 0-03 Gaize à A. in/lalus. . 14.87 14.13 + 0.74 Amen GaultàA.interruplus. 25:56 22-95 _ + 3·6l ' Sables verts . . . . 29-62 $-07 '("") Néocomien. Argiles à. pot.du Bray. 2.80 • • (') V. pour les détails de ces deux sondages les deux tableaux suivants. ("') Les dllïérences d’épaisseur des 4 assises traversées enlièrement dans les deux sondages (de la Crabe à H. subglobosus A la Gaize à A inflatus) sont indiqués en·y|·ou en — pour St-Bllmont. (”') D’après mes observations Vépaisseur totale de Passise à I. labiatua atteindrait 84 * 29 sur les lianes de la vallée de la Bresle à Gamnchcs; ce qui donnerait pour Saint·Bllmout une dilérence de-}- 0* 63. ("") Lesssbles verts n’ont été traversés qu'eu partie à Gamaches. _ ' i
` _; 5 -: ,2 ,` N L._c$ , S _.·c=,¤£,;.¢j É E ‘°“°~‘~=§s 3 o ,,, 4.+,+ •«._2 zz !-·= ++| _ E; ¤ S I· <:· . g D É 5 -··=*>?1SS:·... ,_; .» I ·· .1 œgâ é·— .::··‘¤·1'·'î€'¤.··*"·*¤¤ É .:· ânuœ · _Qcg ;.. 5 ·:...5~:>..;·. z | ·-•...;·c•§]!· .2 .s, ·_ ..__z_: v> E ZE Q âàë èîêêîâëügmç . E lw Q 3l_···,,;6éccg3g ua ' ,,,2 (È _d: "•¢._ ¤¤ , * .,2 ‘·._ sa .... . Zi ': W ‘ · · . '· < ·I É S·_§.à<> x · fl' ::2 ` 'È -‘a =·· '2··· 120 [J ·¤0 ®'W»·;. `F' U- ··.·= ·¤ ·¤> «> ‘· ·-« ¤ q>¤ W ‘¤···¤ t` Fd -·q,>E. ·._ 2 :: '6·.¤ §·2.·¤ Z z ëÈ$`§,·É g•" - '*‘ O ké: .°Mm §'..° E |— à=-2 "22·2·<î: sa E" :,'î°&°°·;,· .2¤« u ·¢C ux ¢.. Q •J.ç·.··¤; na » '”¤a.>0¤> o¤v·:,' >·< A Sow °·¤È.>o¤=·=.·' Id CJ ¤··t¢.·¤;q> ¤5·¤¢ê··· w· E §¤;$'§`§ë·É¤_§° el sa E.E_,k~.¤E_g og 1-· -—· . Qüm ·.··E¤··"; E Q ··*«>2«5· . ¤<¤¤,§E~, g Qugas · . _ U‘<· É Z l·•®@6.. Èà ns •··:É..' =' m 2 É hl g üzw ·«>°¢ E- · §·§ èîâëë 5 2* "‘ @2 ..: È sa E I · ¤¤, E lil] - J-•• î DE n··..*" LP \ U SC . 1;:: - dh En ne C5 "ê‘É>;`S·î ê - 5 "” *a2.2==·=‘P· 3. = 2 É 3_E¤=`«?îâ`ë É E _ un un t°É_·=*È*·-· ‘— 'Éâ Kb • |¢ F1 huk *·•`ü -2 ¢ ·~· O. ,D , Q 1 Eëà§ë°“ ë ·‘ 3 J- az dd 0 : .2.:, _g - '° E2 E DE Q _ l
I .-33]- à -; · $3ëë ââ ëëî 8% ..- È •ë É- ||·|A I Il II; §8§' _ âëë conn °-¤· Qqqëaàâêêfâê SS gf ;_§'â œ ·<·c>«·¤- .·1·¤î‘·-3:-3 .. "' -·§S⧧§'ê'§ SS É v . -V ·· .== ¤·t··?··!<:··1··:*1°~'î .9â 5 ïzw "‘ 'B.!0 ..··.... _: . · É ·§S§ _ _$ _ $-5, · E ..§,, ¤ • · uœhl • lg Q____ 2 zu · . ,,3,,, ëS¤>E°°g· U É. » É-¤¢g·gëg_; · -¤ 5-go 'Eg·â`,'âg.';‘.g.É ` . É 2.§E · . Q “ · '¤_ 222 §¤§€ · 2 ëî 'zaoâ 3 ‘· ‘·= ·= gas? ....:···É:2‘§ is ” En-.: '«¤¤ <"«;¤>•* . ‘·:¤ Eur`; .·:.·`§`·î‘E·-5;,*; .: â==;···· "··O'C¤>'S¤nv:$¢ u œâg _¤¤¤¤¤>¤m%>·;ë¤ ·¤ 30; «>ê22:‘î’é§â¤>¤°?»ë E ’âî`â- ·;29'F¤'F¤,€¤;~pwE§;>`w z Ego ·5<22<·=:'«î:$m·=='·?: ë‘=·B · . .` ‘”·gBà 2-2-:222: S ëâoââ * - ÉEÉ-ài ’ ¤··`I au C, ,. âaëîz =ï«¢ «z 3 fé â zgâwg 2- S 2 Q °* ââggdzj , 2*-9 A Z-È: .· '·ÉS 0 _ _ ··» :• BES É ·: É Ã aïgdâ ` · 1) ·‘ « ¤=~ 2 =· · ¤ z·=82·= 'âë, ¤ E Q ·¤ .ggg·aâ ‘ Ti, *5 E Q W >< ¤;'3¤ \ _°§ ,.,_ `.· , Q mât 3 i`: . ’···· `:‘. ·’ ·.·· ;g..@¤ ,,,4. · .; ' rn s` ·1>°¤_-2 • "'*‘ cg 0 U H ad ‘ ·\ .. 6* ¤_,.É'·gE_ .. ·==·î*·*1 a Q ===»·z .. ,,,.... ,3 ,3* un _g> ...3, ga .2 ;· ’°° gâgâg . ' U ¤ :1 ”' ¤¤.E` i rs == si *âg===· s É 8'QAZ`2. ” ' " Saw; } . I ·
·-332- É $=3=ë 3 ]È mr-¢:J—¤· ç.-J ;·}C'1¤|’1¤··¢•••~•.•:~t2·•···, I·* · u-I Sa -‘ ++++ . I È au 2 *2 · ¤ ZI É=*;*%î5ï=*êîêâ?’e·‘lîîë‘ë‘ë=î É E; °"’°.3L’ê."«3%"·S'5z'€‘«°l‘:"îi'€‘⤑ Q A. É É É “"·a•·n cc c c- cnc nz wëâ f··:=t$·`@<=@·2î·=2â··=:$•2·a ¤ É ·;, ¢·¤¤—gc¢¤¤—c~¤·cœ—-soc 2 È S' az g . .......·.. .... É ng., ....... ·..,... m ' .,,. ..·. . ·< 4».J · ·,,. .-1 _· .......··. ,,.. : ¤ ..g.;_ ,...., _c. - N É .... Z ¤_2.‘5,£,2...,_g· I-Il I $2419 o '¤‘_ >. ·~1> ·-··g ···.0· ui A ·w····— TZ ·o¤ :1 [-« G md';1 en •¤'¤_, Q. ::• ,_, ·¤>¤o· · ····· ¤> ·&, >¤‘· È ÉÈ ·° E 4: 0'¤3.__..-.-mmœ¤œ5 la _ :.·*O¤5¤_¢.*=!F*I2.::.;'¤,;· Z L;__—§_d"ij|-Dî-·¤I-g' W C; gzdg E¤«:|§¤'$CId¤· E E .&'@C.}(3CJ:JC|•âzE=_2=[ É "‘è~î:•5—·i».-3=:§r$¤cî¤5î5.·2·;~ï«·S·J 2,-1 Z ¢0 •, 4 É `°·Q| wa É E9 §··:^É CE S < ua ' gn E ¤¤ `°·" É I É · Q .·¢u 4 | L;] au B E aîg É .2 ~., _ ‘3.$<» . ·· z.> ¤·SO É ...*.1 3 ëüd ""·' 5 g ' G'; . U g; W vw, ··‘ c W EQ- :-.1 Q ¤·· un QE? ··—·- a m E ·¤°,,·g ·—= · 1 ‘-'·‘ CB °·¤¤ ·¤ I h <: 4 ga.- ¤ . E. EJ ·¤ É n S .<.> ·5 ca W . ¤¤ ,__ ... ’;_o¤·§ U E ,2§> O 2'··E- — îïz ' I'
I I I -333- _ ` 6 gë 8 ê É ëâ . ·S«$.·.......8.â·S§ È ·| I I I lg ...._......i..-g S Eëîîâêââîââëëââëîëîîg :œ33g;g$§§§§§§§ë맧9S .........î_.. ·-rg a js âîâêëîëîëâîîâîâîîîâîgg ¢~—•·•·¤•O«5¢>4¢·•$cc¢O·—·-•4;c`~i_6¢•¢_¤,E· àà ······•··.·.·« ·..¤ ê' gz ····«•···.«·· ?·,·E2 ·••····.,..·.·W·.· ......... § .... 3--8·g...~g·...,,E.-‘2_.:•§ .·· __ un¤···• :E·‘ _ ;?·~§.§·.,'S····§§'ê.gî•,'â °••¤~"'••® •Ql · ÃQ ë.$§.§..g§.g.ɧ§_§;; 0·'E> 2É..,2,'E.,22‘:¤.>·§,q,Q<;°‘ > Eg: gg âge): ggg2.»Eggëœg~»Zâ2;g-îë Q ~&·¤·-n .3._°•;.~,_·•&·_o§5. sêiaâââëaëzaââïzâësëg ••••e•·-:•«·•~»«'·..·':-'C ïîîîîîâuâââââââââëàëfg ·—”êë · âî.2 5 5 3 E §§§ . ".§_É E =î=.ë . âgà · : . 3 â S- .. $3 à è Éé ëâg ° .§ 0 .·.. A; I É > §•--« 2 É Ã É ··ë§ ` au É É 2 3 ëîë *-'= 5 S25 . . ¤ a¤,` cîa ·:'
n - 334 ... La comparaison des L assises traversées entièrement dans les deux sondages prouve que ces assises relativement peu épaisses ne varient que dans des limites assez étroites surtout pour 3 d'entre elles. Les trois assises de l’étage rotomagien, dont l’inférieure et la supérieure ont été mises en évidence dans la région, I’une par M. A. de [apparent et l’autre par moi-méme, et dont la moyenne, connue sous le nom de Crois glareonieure proprement dite, vient d’étre considérée par ll. C. Barrois comme méritant d’étre distinguée dans le nord de la France, Peuvent, à cause de leur variété de composition, servir utilement de repères dans les sondages profonds. L’assise supérieure de l'étage albien formée par l'Argile du Gault présenterait déjà une dilférence sensible. ll en serait sans doute de méme pour les Sables verts for- mant l’assise inférieure à la précédente, s'ils avaient ététraver- pés entiérement dans les deux sondages. Les résultats du sondage de Saint-Blimont doivent aussi faire croire, que dans un autre soudage sur le même versant de la Somme, à Courcelles-sous-Moyencourt, les Sables perl: ont été également traversés et qu'ils y forment une assise relativement tresargileuse, sans niveau d’eau, puissante seulement de 13**80 et recouvrant l'Argile rose marbrée de l'étage urgonien épaisse _ de 1**50, sous laquelle on a pénétré de 2**90, jusqu'à-178**90 (au-dessous du niveau de la mer) dans des sables et grès(facies arénacé de l’assise des Sables ferrugineuw et Argile: à poteries du Bray) qui contiennent une nappe aquifère s'étant élevée à + 77 *00 (au-dessus du niveau de la mer), mais sans atteindre la surface du sol dont l’altitude est de -|- 142*00. Il y aurait ainsi entre Saint-Blimont et Courcelles-sous- Moyencourtdes dill`érences, non·seulement dans l'épaisseur et V la nature des assises du terrain crétacé inférieur, mais aussi ~ dans leur nombre. _ _ Les Sables verts, bien développés à Saint-Blimont,seraieut _
—- 335 — assez réduits, tres-argileux et sans niveau d'eau à Courcelles. , lfargile rose marhrée, bien caractérisée la Courcelles, quoique mince, manquerait complètement à Saint-Blimont. Enfin, l'as- sise supérieure de l’étage néocomien aurait été atteinte dans les deux sondages, mais en se présentant à Saint-Blimont à· l’état . . d’argile et, à .Courcelles,à l'etat de sables et de grès. Ces dilïérences entre les deux sondages doivent sans doute moins résulter de la distance dans le sens longitudinal qui sé- ;pare les » deux forages, que du rapprochement dans le sens ` transversal entre le forage de Courcelles et le rivage jurassique de _l’Artois. C'est la un des faits qu’iI me sera facile de démon- trer en p,résen_ta_nta la Société Linnéenne l’examen détaillé des divers sqndages exécutés dans la région. N. sa Manou. C|·lll0NlQIlB ET FAITS DIVERS. Puusaacc germinative des graincs· -· M. C. de Candolle, de Genèse, a expérimenté, de concert avec M. Raoul Pictet, |’aetion des températures très~basses sur la faculté germinative des graines. Il a soumis, pendant deux heures, à une température y inférieure à#80• centigrades, des graines des espèces suivantes : È Sùzapis alba, Lepidium salivum, Artcmisia avmua, Mimosa pgqtiqa, Galatclla dracunculoîdas, Sileae pagcdula, Pcrilla Naakineasiéw ` Hyoscyamus niger, Galcga 0/ficinalis, Nigella Damasccna, Fami- culum 0/flcinalc, Nicotiana acuminata, et enlin le blé ordinaire. Toutes ces graines, à l’exception de celles de Pcrilla, Hyos- cyamue et Nicoliana, ont germé et poussé leurs premières feuilles aussi rapidement que d’autres graines des mêmes especes, non soumises au froid, et semées en même temps. Mélamorphoses lier Batracicns Urodëles. — M"' de Chauvin a g ~ fait sur les Batraciens—Urodèles un certain nombre d’expérienoes j .
I - 336 - fort curieuses. La Salamandra atra est vivipare et met au monde des petits dépourvus de branchies, et destinés à vivre im- médiatement sur la terre; mais, avant leur naissance, ils ont passe par une phase pendant laquelle ils ont des branchies et _ une queue natatoire. M“° de Chauvin a pris plusieurs de ces _ embryons dans le ventre de leur mère, et les a introduiœ dans Z l’eau, pour voir s'ils continueraient à vivre sous cette forme . larvaire. Les branchies embryonnaires tombèrent bientôt, mais, i après une crise assez grave, il s’en reforma de nouvelles; la \ frange membraneuse délicate de la queue embryonnaire fut i remplacée également par une autre plus ferme; la peau resta ` plus molle et moins noire que dans la Salarnandra atra I ordinaire. Toutefois, au bout de seize semaines de séjour dans 5 l’eau, les branchies disparurent graduellement par résorption, I · comme cela a lieu dans le développement normal des autres * Salamandres. ll"' de Chauvin parvint aussi à plier un jeune Protée à la vie terrestre, en le faisant séjourner pendant plusieurs mois dans de l'eau bouillie. Enfin, la métamorphose des Axolotls donna lieu à une observation curieuse. Un Axolotl, transformé presque complètement en Amblystome, fut remis dans I‘eau ordinaire; ses branchies se développèrent de nouveau et la frange caudale se reforma. Revenu ainsi a la forme primitive, il fut replace dans de l’cau bouillie, et il reprit, plus complè- tement encore que la première fois, la forme dlmblystome. B. Yuan. Le Rédacteur en chef : R. VION. Amiens. — lmp. D¤ut1·ran·L¤:¢o¤., rue des Rabuissons, 32.
'_ * ' A - l l I Sllllllllll LIVNEENNE Nllllll ·llllNllE C l W lil M • ‘ BULLETIN MENSUEL. 1 N° 88. — 4** 0ctolire 4879. — 8• Année. - 'I`. IV '~ Annssszn: Les Ouvrages. Manuscrits et Communications intéressantlxr rédaction du Bulletin, à M. René Viox, rue Voiture, 8, à Amiens. Les demandes d'Abonnement et les Cotisations (en timbres-poste), a M. Edmond Danser, Trésorier, rue Neuve, 40, Amiens. Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est adressé aux Sociétés scientifiques par voie d'échange. Prix de Pabonnement, 3 fr. par an (2 fr.· pour les Ecclésiastiques, les instituteurs et les lustitutrices). SOMMAIRE. — Séance générale du 48 octobre 4879, p. 337. — Ouvrages reçus, p. 340. ·=· Allocution du Président, par M. J. Gsnmsn, p. 345. — Contributions à la Faune locale, par M. L. Cnrrsxmsn, p. 347. — Néces ité «l’une Nomenclature systématique en Minéralogie, par Il. R. Vion, p. 348. — Chronique et Faits divers, par M. R. Viou, p. 354. EXTRAIT DES Pll0(lÈ8·VEIlBlIlX. ssmcs essaim.: ou 18 ocrosn 4879. _ L Présidence de M. Gsamns. l _ _ l ll. le Président dépose sur le bureau la liste des ouvrages ~ reçus, toujours aussi nombreux, et donne connaissance de la l Correspondance. M. le Secrétaire perpétuel de l’Académie des î Sciences, Inscriptions et Belles—Lettres de Toulouse, annonce l’envoi d'un volume de mémoires de l'Académie. 8• mns:. 88 pl
— 338 — M. Paul Bouserez, imprimeur à Tours, fait ses offres de ser- vices à la Société. Le Secrétaire de l'Académie Stanislas, en annonçant l'envoi d'un volume, fait connaître les sujets des prix à décerner par cette Société, pour l’année l88l. M. le Secrétaire de la Commission des Echanges interna- tionaux au Ministère de l’lnstruction publique annonce qu’il a reçu pour la Société dilïérents volumes. Ces volumes ont été · reçus et sont déposés sur le bureau. Une lettreadressée par lechefdebureau desTravaux historiques, annonce également le dépot d'ouvrages destinés à la Société. M. le Secrétaire de la Société scientifique Argentine à Buenos-Ayres écrit que la Société qu’il représente sera fort heureuse d’entrer en relations d'échanges avec la Société Lin- néenne, à laquelle il envoie deux fascicules du Bulletin de sa Compagnie. Le Ministère de l’Instruction publique (service des échanges internationaux) envoie la liste des Société savantes de Belgique. Le Ministère se fera Vintermédiaire entre les Sociétés avec lesquelles nous entrerons en échanges et la Société Linnéenne, de manière que les transmissions soient faites sans frais pour notre Société. La Société de statistique de l’Isére envoie le l99 volume de ses mémoires. L’Association scientifique de l'Ecole supérieure technique de Vienne (Autriche) (Naturwissenscbaltlicher Vcrein au der K. K. Technischen Ilochschule) envoie 3 fascicules de son bulletin et sollicite Yéchange de nos publications. Cet échange est accepté par la Société. M. le Maire de la ville d'Amiens invite le Président à assister à la distribution solennelle des prix aux lauréats des Ecoles communales. ' La Société d’histoire naturelle de Boston (Massachussetts), accuse réception de dilïérents numéros du Bulletin.
F — 339 - ‘ · ° La Société d’histoire naturelle de Gorlltz (Naturforschende Gesellschaft zu Gorlitz) envoie le tome XVI de ses travaux. B La Société d’histoire naturelle de Dorpat (Russie) (Dorpater q naturforscher Gesellschaft) envoie la collection complète de ses l publications. p La Société d’histoire naturelle de Dantzig remercie pour . l'envoi que la Société Liunéenne lui a fait. Elle adresse le fascicule 3* de son tome IV. . La Société médicale d’Amiens envoie le programme des ` questions qu’elle mél au concours pour l880 et l88i. La Société des sciences de Harlem envoie le dernier volume qu’elle vient de publier. La Société Linnéenne de Normandie à Caen envoie ses A Bulletins pour les années t877 et 1878. La Société d’histoire naturelle de Boston adresse différentes _ parties de ses mémoires et de ses procès-verbaux (Proceedings). La Société Pro fauna et llora Fennica à Helsingfors (Finlande) fait parvenir la collection complète de ses travaux. Sont nommés membres correspondants : i• M. l’abbé Antoine Carret, professeur à l’Institution des Chartreux à Lyon, présenté par MM. Carpentier et Michel Dubois. _ _ 2• M. Vendryes, employé au bureau des Travaux historiques et des Sociétés savantes au Ministère de l'Instruction publique à Paris. 3• M. Olivier de la Marche, secrétaire perpétuel de l’Académie d'Hippone à Bone (Algérie) présenté par MM. E. Delaby et s Michel Dubois. MM. E. Gonse et Michel Dubois présentent en qualité de membre résidant : . M. Léon Macque, greffier en chef à la Cour d'Appel, rue` Voiture, 37, Amiens. M. le Ministre de l'lnstruction publique annonce que cette année, comme l’anuée derniére, il accorde à la Société, en rang
— 340 ~ témoignage de Yintérét qu’il porte à ses travaux une allocation de 300 francs. M. Codevelle appelle l'attention de la Société sur l'état où se trouvent les collectionsqui sont restées au Jardin des Plantes. Il constate avec regret qu’e|les continuent à se détériorer rapidement, faute d'un local bien aménagé pour en assurer la conservation. M. Garnier lit une allocution qu’il avait préparée pour le moment où il céderait le fauteuil de président a M. de Beaus- sirc. Cette allocution qui n’a pu être lue au mois de juillet, I est chaleureusement accueillie par l'AssemhIée qui en décide Yimpression dans le plus prochain numéro du Bulletin. Le Secrétaire-Adjoint : Michel Dunois. ` l _î l ` . Ouvrages reçus: l Bulletin de la Société de Bcrda, à Dax. 2• trim. 1879. X Bulletin de la Société centrale d'Horticulture du département ` t de la Seine·Inl'érieure. 1 cahier. 1879. ` · Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie. 3• série. î` Tomes I, II. , Berichte der naturwissenschaftlichen Vereines an der K. K. - technischcn Hochschule in Wien. I. II. III. É Le Monde de la Science et de l’Industrie, n·• 7, 9, 10. Atti della Società Toscana di Scienze naturali résidente in Pisa. Vol. IV. Faso. 1. Association scientifique de France. Bulletin. 610 à 621. · I Bulletino della Società entomologica italiana. 1879. Trim. 1. 2. Académie des Sciences et Lettres de Montpellier. Mémoires dela section des sciences. Tome lX, liv. 2. Bulletin dela Société botanique de France. Tom. XXIII. 1876. I ‘ l
. ` —— 341 — Notiser ur Sallska pets pro Faune et Flora Fennica. Heftc 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. Notiscr. Ny serie. 10. 11. Helt. Meddelanden of Societas Pro Fauna et Flora Fenuica. Heft. . ' 1. 2. 3. 4. · Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica. Volumen 1. Bulletin du Comice agricole de Varrondissement d’Ag¤iens. n•• 179 à 183, 184-185. ' Chronique de la Société d’Acclimatatiou. n·• 108, 100, 110, 111, 112, 113. · Bulletin de la Société impériale des Naturalistes de Moscou, ' 1878. n• 4. Bulletin de la Société industrielle d’Amiens, n•• 4. 5. . Annales de la Société horticole, vigneronne et foreetièrede l’Aube. n" 70, 71. , Bulletin de la Société académique de Boulogne-sur-Mer. Tome Il. 7° et dernière liv. — Tome llI. 1· Iiv. Société entomologique de Belgique. Comptes rendus, n·• 66, 67,68. Bulletin de la Société d’Acclimatation, n•• 5, 6, 7, 8. ‘ Bulletin _de la Société des Sciences de Nancy. Tome IV, n°• 8-9. Société d’Agriculture, Sciences et Arts de llartrondissement de Valenciennes. Revue, n·• 4, 5, 6, 7, 8. Bulletin de la Société belge de Microscopie. Tome IX-X. L’Apiculteur, u°• 6-10. Société centrale d’Agriculture, d’Horticulture et d'Aoolimt,ta- tion de Nice et des Alpes maritimes, n° 75. Bulletin de la Société d’Apiculture de l’Aube, n°• B-E. Bulletino della Societa di Scienze naturali ed economiche di Palermo, n· 14. Kaiserliche Academie der Wissenschalten in Wien.XV,XlVl, XVII. XVIII. Feuille des Jeunes Naturalistes. 106, 107. '
— 312 ·- . Mémoires de la Société nationale des Sciences naturelles et 1 mathématiques de Cherbourg. Tome XXI. Catalogue de la Bibliothèque de la Société nationale des Sciences naturelles de Cherbourg, rédigé par M. A. Le Jolis. È 2• partie, 2* livr. .- Z Journal of the royal microscopical Society. 1879. Aug. Octob. I Société d'Agriculture de Douai. Bulletin agricole de l'arron— r dissement de Douai. Année 1878. I Archives neerlandaises des Sciences exactes et naturelles publiées par la Societé hollandaise des Sciences de Harlem. Tome—XIV, liv. 1, 2. ` Abhandluugeu der Naturforschendeu Gesellschaft zu . Gôrlitz. Baud. XVI. Schriften der Naturforschenden Gesellschaft in Dauzig. Neue Folge. B. IV. Heft. 3. ' ‘ Sitzungsherichte der naturwissenschaftlichen Gesellschaft · lsis in Dresden. Jahrgang 1878. _ Naturwissenschaflichen Beitrage zur Kenntuîss der Kauka- suslauder auf grand seiner sammelbeute herausgegehen von . 'D* Oscar Schneider. Dresden. 1878. E Sociétés des Sciences naturelles de province. Par E.Dub_geuil. (Extrait de la Revue des Sciences naturelles. Juin 1879.) Annales de la Société d’Agriculture, Sciences et Arts de la ’ Dordogne. 1879. Juiu·Juillet-Août. Recueil des Publications dela Société havraise d’études di- · versés. de la &3• année. 1876. Bulletin du Comice d'Abbeville. 7, 8, 9, 10. . Verhandlungen der Naturforscheuden Gesellschaft iu Basel. Band l, II, Ill, IV, V. Brebissonia, u°• 8, 12. . Journal de Photographie. n•• 9, 10. Bulletin de l'Association scientifique de la Gironde, n• 1. · Procès·verbaux de la Société malacologique de Belgique. 1879. 'De 1 à 56. ` . Ã sl
— 343 — x Bulletin de la Société archéologique, historique et scienti- Iique de Soissons. 2• série. Tome VIII. Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux. Tome III, 2° cahier. Etude sur les espèces de la tribu des Féronides qui se ren- contrent en Belgique, par A. Preudhomme de Borre. Bulletin scientilique du département du Nord, n• 6-7. ` Bulletin ol tlie Essex Institute. Vol. I à X. Proceedings of the Boston Society of natural history. Vol. ' XIX P. 3, 4. — Vol. XX. Part. I. Memoirs of the Boston Society of natural history. Vol. III. Part I. Number 1. ll. ‘ Brazilian biographicalannual by Joachim Manoel de Macedo. Vol. I. ' The Argentine republic,written in German by Richard Hopp, . assisted by several lellow-writers, for the central Argentine commission on the centenary exhibition at Philadelphie. With several Maps. I vol.•in—8. Mineral Maps and general statistics of New South Wales. l Australia. in-8. y Sketch of the life and contributions to science of Prof. Joseph Henry, secretary of the Smithsonian institution. in-8. New South Wales intercolonian and Philadelphia interna- tional exhibition. Mines and mineral statistics of New South Wales. I vol. in-8. ' Bulletino della Societa adriatica di·Scienze naturali in Trieste. _ vol. V. n• I. B Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Rouen. I878. Bulletin d’Insectologie agricole, n°• 7 et 8. ' ` Bulletin de la Société de Statistique, des Sciences naturelles et des Arts industriels du département de l’Isére.3• série. VIII Annales dela Société d’Agriculture, Sciences, Arts et Belles- Lettres du département d'Indre-et·Loire. I879, n• I à 6. Revue mycologique, recueil trimestriel illustré, consacré à ai
· — 344 — l’·étude des champignons. Rédigé par M. C. Roumeguere. ' 1*• année 1879. Notice sur quelques restes d’édilices romains trouvés dans le ‘ rempart vitrilié du Puy-de-Gaudy. Par J.—B· Thuot. Guéret, l879. Dugenest. Pièce in-8. Bulletin de la Société d’Horticulture de Picardie. Tome VIII. I879. Avril à août. · Société des Sciences et Arts agricoles et horticoles du Hâvre. ` l4• bulletin. A Introduction à la Bibliographie de Belgique. Relevé de tous les écrits périodiques qui se publient dans le royaume par les _ sociétés savantes, les administrations publiques, les associa- tions et les particuliers, dressé parles soins de la Section litté- raire de la Commission des échanges internationaux. Bruxelles, _ 1877. Manceau. l vol. in-8. _ . Archiv für die Naturkunde Liv., Ehst., und Kurlands. . Herausgegeben von der Dorpater Naturforscher Gesellscl1all.... Ã Erste serie Band I, II, lII,_lV, V, VI (incomplet), VII, (I:Iel`t. l I-4), VIII (Heft. I, 2, 3). I | Zweite serie. —- Band. I, ll, Ill, IV, V, VI, VII, VIII `(Heft. I AI, 2, 3). Sitzungsherichta der Naturfoscher-Gesellschaft au Dorpat. t I, II, III, IV, V. (Heft. I.) ' î Bulletin de la Société d’Ètudes et des Sciences naturelles de , _ Nimes, n• 5. _ The naturalists’ leisure hours and monthly bulletin. Vol. ll, i n•• il, 12. Vol. Ill, n•· l, 2, 3. A t _ Bulletin de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Pau. 5 ' 2• série, tome 7. (1877-I878). [ Giornale della Societa di letture e conversazioni scientiliche i` di Genova. Anno III··. Faso. VII. , Anales de la Sociedad cientilica Argentina. Tome VIII, l n•• 1, 2, 3. Q A ` "\
- 345 — ° A110cutî0n_du Président de la Société. En quittant les fonctions dont vous avez bien voulu m’l1onorer depuis 1872, j’ai le besoin de vous exprimer toute ma reconnaissance pour ces témoignages de sympathie, et de remercier les membres du bureau qui m'ont aidé avec tant « de dévouement dans l’accomplissement de ma tâche. Je voudrais avoir le droit de me féliciter d’avoir obtenu ce que je voulais pour la Société, mais le bon vouloir n'a point sulii. J'ai vivement sollicité avec vous Vétablissement d'un musée W d'histoire naturelle; nous avions cru avoir enfin obtenu cet heureux résultat, mais des obstacles sont survenus qui ont fait ' évanouir toutes nos espérances. Et cependant, lorsque nous avons, ia l’époque du Concours régional, organisé une petite exposition d'histoire naturelle, l’accuei| fait par le public à cette œuvre improvisée n'était-il point de nature à démontrer qu’une collection convenablement ' établie et dont nous possédons tous les éléments, aurait des ` visiteurs nombreux et assidus. Le peuple aime l’histoirc naturelle, il s'y intéresse;nous l’aurions guidé et instruit ; il nous fût venu en aide, et j’ai la conviction qu’une collection locale d'un véritable intérêt eût, · dans quelques années, grâce aux dons que nous aurions re- ‘ eueillis, appelé l'attention des naturalistes étrangers. Espérons qu'un jour viendra ou nos vœux seront exaucés, et travaillons à maintenir et à propager le goût de ces études si . agréables et si utiles ; ct, dans notre époque si positive, il lant appuyer sur ce mot utiles, qui est ici essentiellement vrai. Tous les jours, en ellet, l’agricultui·e ne fait·elle point appel aux natu- ralistes pour leur demander. de l’éclairer sur le mode de repro- duction de ses ennemis et les moyens de les combattre. Je sais que plusieurs d'entre vous sont animés d'un véritable ‘ zèle, qu'ils travaillent sérieusement et savent beaucoup. Mais · ¢
· — 346 — suflit-il de travailler pour soi, et de garder pour soi le fruit de _ i ses recherches et de ses observations. Assurément non. Dans une compagnie comme la nôtre, chacun doit faire part à ses i collègues des résultats de ses études et leur faciliter la voie qui ; conduit au but qu'ils veulent atteindre. Dans les réunions de section auxquelles j'ai pu assister, j'ai entendu des communications intéressantes, des discussions · pleines de faits et de vues neuves ou ingénieuses, et j'ai regretté É souvent qu'uu procès-verbal fait avec soin ne reproduislt pas ces séances d’une manière plus complète. Ces causeries rap- S portées dans nos bulletins n’eussent point été sans intérêt, T j'ajouterai méme sans honneur pour la Société. N’avais-je point raison quand je vous pressais de publier un— ` nouveau recueil de mémoires? Votre fr volume n’a point été 1_ jugé sans valeur: Le rapport fait au Comité des Sociétés g savantes en est la preuve. Aussi avons-nous reçu du Ministère ‘ de l’instruction publique un envoi important d'ouvrages pour fg _ notre bibliothèque, et une allocation est venue plus tard i s’ajouter à ce premier encouragement; 'Vous avez, dans votre nouveau président, un homme dont le à zèle et l'expérience ne laisseront rien à désirer, et il ne dé- I pendra point de lui que la situation dc la Société ne devienne · de plus en plus prospère. ' Dc son côté il trouvera dans les présidents de section des î auxiliaires dévoués auxquels je n'aurais d’autres reproches à à faire qu'uu excès de modestie. S · Le rédacteur de notre bulletin est à la hauteur de sa tâche et il sait faire face à toutes les difficultés qu’il rencontre. [Q Notre trésorier apporte dans la gestion de nos finances autant à d'activité que d'intelligence. Notre bibliothèque augmente tous les jours et notre archiviste il É a commencé d’y mettre l'ordre que le manque de local avait il empêché d`y établir. · . Nos collections d'insectes nuisibles grandissent inces- i i 4 » s l
— 347 — samment, grâce au dévouement et à l’babileté de M. Carpentier. Restons dans cette bonne voie; comme le succès oblige, bâtons- nous de faire paraitre notre 5• volume ‘de Mémoires. C’est par la publication de leurs travaux que les sociétés témoignent de leur vitalité et de leur valeur. C'est par là qu'on les juge. Mon honorable successeur rencontrera chez vous, j’en suis convaincu, toutes les sympathies que vous m’avez accordées et dont il est digne li tous égards. Il vous trouvera tous, comme · toujours, zéles pour la science, et animés de cet esprit de W confraternité et de bienveillance mutuelle qui seules peuvent_ garantir le succès de nos études et les rendre fécondes. C’est le souhait de bienvenue que je lui adresse de tout cœur en lui cédant le fauteuil. J. Gnmn. CONTRIBUTIONS A LA FAUNE LOCALE. (4) Myrmcdonia collaris Payk. —- Juillet. Marais de Fortmanoir. M. humeralis Grav. — Avril. Amiens, dans une cour. ' Calodcra umbrosa Er. —`Maî. Dunes de Quend. . Tachyuso concolor Er. ·— Juin. Péronne, fossés des lortilica— ` tions, en arrosant. - Août. Cayeux-sur·Mer. Oxypoda umbrata Gyl. — Avril. Boves. ' 0. hœmorrhoa Sabl. — Mai. Amiens, au Blamont. ` Homalota hygrobia Thoms. — Avril. Marais de Boves. H. luridipmnis Mauh. -— Marais de Boves, en arrosaut au bord de la Noye. _ H. incana Er. —- Janvier. Ailly-sur—Somme, sous des roseaux. — Mars, Longueau. · ' H. splcndms Kr. - Juin. Marais de Fortmanoir. H. hepalica Er. - Avril. Forêt d’Ailly·sur-Somme, sur les pru- niers sauvages en fleurs. . (I) Les coléoptères nouveaux pour le département sont précédés d'un astérisque. · • v.
- 3&8 ... _ ' H. oicmu Kr. — Mai, Marais de Longueau. ' Pldœopora major Kr.—- Mai. Ferrières, écorce de chene abattu. ' Gyrophœna bihamata'Thoms. -— Mai. Marais du Pont-de- L Metz, dans des bolets ligneux. — Mycetoporus angularis Muls. ·- Bois de Dury. Qucdius ochripcnnis Mén. — Juillet, lle Sainte-Aragone. — Boutillerie. - Bois de Dury, sous la mousse. . · Ocypus alor Grav. — Juillet-août. Mers, Cayeux-sur-Mer, sur les galets, à la laisse de mer. Olhius myrmecophilus Kiesw. -Juillet Amiens, sur le lierre. Lathrobium punctatum Zett. — Février. Marais de Fortmauoir, dans les bottes de roseaux. " p Oxytelus complamzlus Er. — Janvier. Amiens sous des feuilles mortes. — Juin, sur un cadavre d'0iseau. ' Slenus Kiesenwetleri Rosh. — Février. Marais de Fortmanoir. I ` dans les bottes de roseaux. I Silpha retiwlata F. — Je l'ai surpris rongeant le parenchyme des feuilles du blé qu’iI mange en suivant de haut en bas les · côtés de lafeuille. Les dégâts de cet insecte sont peu sen- · sibles sur le blé fort, mais lorsqn’il ronge les jeunes pousses des céréales, il doit étre considéré comme nuisible. ` ` ' Blastophagus piniperda F. — Pris en juillet sur les branches de pins et de mélèzes, dans une plantation près de Guignemi— court.`Des larves et des nymphes se trouvaient aussi en grande quantité dans l'éc0rce de quelques pins abattus. . L. Cnnrnnrinn. Nécessité d'1me Nomenclature systématique en Minéralogia. · Les « Transactions n dela Société géologique d'Edimhourg = (vol. lll, l*• part. 1877) contiennent, sous ce titre, une note du I D' Daniel Hahn, sur laquelle nous croyons utile d’appe|er I l’attention. ' J I
— 349 —- L’auteur fait remarquer que la botanique, la zoologie, la paléontologie même ont ce qu’on peut appeler un langage in- _ ‘ ternational. En tout pays, les naturalistes comprennent ce qu’il faut entendre par Hyœna slriata; Genliana alpine ; Eozoon Canadense; tandis qu’il est fort dilîicile à un minéralogiste hongrois de comprendre les termes employés par ses confrères l de France ou d'Anglcterre. Et, dans une même langue, la con- fusion se rencontre tout aussi grande. La Pyromorphite, par exemple, est un minéral qui possède une demi—douzaine de noms en français, tout autant en anglais, et qui s’appelle en · allemand Buntblcierz, Grtmbleierz, Bratmblcicrz, Phosphorsaures ' Blei, Arsensaures Blci, Traubenblei Himeltl, Mimctesit, Btmllclei, Polysphœrit, Hedyphan, Naussie1·it... Qu’on ne croie pas que ce soit là un exemple isolé; beaucoup de minéraux ont une ving- taine de noms dans les trois langues. Et cependant ces noms, il faut les connaître et les retenir, si l'on veut pouvoir lire un _ livre de minéralogie écrit en une langue étrangère. Quels principes a-t·on suivis dans la nomenclature en usage? Certains noms (quartz, feldspatli, liornblentle, gneiss, grau- vraclre) sont tirés de l’allemand, et, quelle que soit leur étymo- logie, ils s’appliquent, dans les trois langues, aux mêmes miné- raux. D’autres, sont dérivés du latin, et ont été empruntés à ' Pline; rien ne nous prouve toutefois que tous ces noms aient été- bien appliqués par nous. C'est à la langue grecque qu’on a ’ surtout recours pour former des noms nouveaux ; mais souvent l’étymologie ne représente aucunement des propriétés caracte ristiques. Ainsi, le nom de Phénacitc vient du grec çivaë, impos- . teur, parce que ce minéral a été souvent pris à tort pour du quartz; Analcime vient d'6’»«1«i;, sans force, parce que ce mi- néral ne donne que peu d’électricité par le frottement; Amé- thyste vient d’&pé6mo¢, qui chasse l'ivresse, à cause d'une pro- · priété faussement attribuée à ce corps. Les noms des localités où se trouvent les minéraux n’ont avec ces corps qu’un rapport accidentel, et qui cesse méme
` 350 — lorsqu’on découvre des gisements nouveaux du méme minéral. Les noms propres (Humboldtite, Brewslerile, Dolomitc) contri- buentcertainement à immortaliser les savants; mais ils ne se . rapportent à aucune propriété caractéristique, et n’oli'rent aucune analogie qui puisse venir en aide à la mémoire. — Les formules chimiques, commodes lorsqu’el|es sont courtes, comme Mn'0', ou CaSi0‘, sont fort dilliciles à retenir quand elles de- viennent compliquées, comme, par exemple, NaCl+3 (Na‘0Si0‘-|- Al‘0‘Si0')l|- l0[Na’0Si0‘ +3(Na‘0Si0‘-|-Al‘0’Si0‘)] qui est ·la formule dualistique de la Noséane. Elles ont, de plus, l’inconvénient de transporter, pour ainsi dire, une science dans une autre. Pour remédier à ces inconvénients, le D' Hahn propose que le nom d'un minéral se rapporte à la propriété caractéristique ou principale de ce corps; mais, comme il arrive souvent qu’un minéral présente un certain nombre de variétés qui ont besoin d'ètre distinguées, l’usage d'un second nom, ou d'un adjectif spécifique sera nécessaire. Ainsi, Malacolitc, Sahlitc, Fassaita, Alalitc, Cocéalitc, Hcdmbcrgite, Polylilc, Hudsonite, Jcjfersonitc, _ . Bronzite sont les noms de variétés différentes d'un méme miné- ral, l’Augitc. Il est très-rare qu’un minéral soit absolument pur; on le trouve constamment associé à de petites quantités de substances étrangères. Selon l'auteur, on ne devrait en pareil cas recourir à un nouveau nom générique, que lorsque les impuretés seraient suffisantes pour modifier les caractères du minéral; mais il suffirait généralement d’ajouter un nom spécifique, comme Augite granulaire, A. blanche, A. cristal- q line. A. basaltique, etc. Ces noms auraient Yavantage d'étre compris immédiatement par tout minéralogiste; et |’adoption d'une nomenclature universelle linnéenne en minéralogie ren- drait plus facile et plus intéressante une science jusqu’ici trop ardue pour être le partage dif grand nombre. R. Vrou. '. EJ
— 35l — . CIIRDNIQUE ET FAITS DIVERS. - Action physiologique de l'air ozonisé. — Depuis un certain nombre d'années, on a cru remarquer qu’il existe une coïnci- dence entre l'invasion d'épidemies de grippe et de catarrhe, et l’accroissement de la proportion d’ozone contenue dans l’air; de même qu'entre la diminution de cet ozone et l’invasion d'épi- démies cholériques. Des expériences ont été faites pour étudier l‘action de l’ozone sur les êtres vivants. Le professeur Barlow de Glasgow, a répété et modifié la plupart de ces expériences, et il donne, dans le Journal of Anatomy and Physiology, le ré- sultat de ses recherches. Selon lui, l’ozone déprime le systeme nerveux, probablement en augmentant la quantité d'acide carbonique contenue dans .le sang. ll affaiblit la respiration normale et |’action du cœur. Il attaque la membrane muqueuse des poumons, et si l'air est très chargé d'ozone, ou s’il contient en même temps une forte proportion d’acide carbonique, la mort peut survenir par asphyxie en moins d’une heure. L'inha|ation d’air contenant un pour cent d’ozone peut encore amener une bronchite mortelle. Le professeur Barlow a souffert, pendant ses expériences, d’un rhume opiniàtre, qu’aggravait beaucoup l’inhalation d’un air faiblement ozonisé. Puissance germinativc des graines. — M. T. de Candolle donne, dans les Archives des Sciences physiques et naturelles, de Genève, le détail des nouvelles expériences qu’il a entre- prises avec M. Raoul Pictet, pour juger de la puissance germi- native des graines. Cette fois, toutes les graines : Lepidium sa- tivum, Sinapis alba, Brassica oteracea, Triticum vulgarc ont germe aussi bien et aussi rapidement que celles qui n'avaient pas subi l'action du froid. Le procédé employé par les expérimentateurs pour obtenir et surtout pour prolonger |'action d’un refroidissement considé- rable était le suivant. Les graines, contenues dans quatre tubes ·
r àl — ` — 352 —— en verre mince, étaient placées, en même temps qu'un ther- 'momètre à alcool gradué pour les basses températures, dans une éprouvette en verre hermétiquement fermée, et enveloppée extérieurement d’un manchon d’étoupes qu’on aspergeait cons- tamment d’acide sulfureux liquide. On obtint ainsi une tempé- rature qui, pendant six heures, s'abaissa de 39 à 50 degrés centigrades au-dessous de zéro. • Dans une seconde expérience (c’est celle que nous avons rap· portée dans notre Bulletin dernier n•· 84) les graines de treize espèces différentes, entremêlées de fragments métalliques des- tinés à assurer un prompt refroidissement, furent introduites toutes ensemble dans un tube de verre hermétiquement fermé, et placé lui-même dans une éprouvette enveloppée d’un man- chon d’étoupes qu'on arrosait d'acide sulfureux liquide. Quand , . la température fut abaissée à —- 40**, on versa, à plusieurs re- l . prises, du protoxide d’azote liquide dans l'espace compris entre l’éprouvette et le tube renfermant les graines. C'est ainsi que MM. de Candolle et Pictet purent obtenir pendant plus d’une î heure un froid de - 80•. ' Aucune précaution ne fut prise pour graduer le retour des graines à la température ambiante, et il est it remarquer que _ les graines employées n'avaient subi aucune dessication spé- i ciale. — Les auteurs se proposent de continuer ces recherches, l et de les faire porter sur une grande variété de germes tant végétaux qu'animaux. Ils ont imaginé, dans ce but, un appareil i' qui leur permettra de prolonger plus longtemps encore faction . du froid. B. Vim. l , Le Rédacteur en chef : R. VION. l l Amiens. - Typ. Dswrrnn-Lexosn, rue des Ruhuissons, 32. ' l 'I Il `
I r , Sülilllll LINNEENNE Nültll ‘ FRANCE DU Ill ll _ t BULLETIN MENSUEL. ï N° 89. ·— 1** Novcuhre 1879. -·-· 8• Année. — T. lil ‘ Anazsssa: Les Ouvrages. Manuscrits et Communications intêressantla ' rédaction du Bulletin, à M. René Vton, rue Voiture, 8, A Amiens. Les demandes d*Abonnement et les Cotisiions (en tintbreà-poste), I ll. Edmond Dnusr, Trésorier, rue Neuve, 40, Amiens. Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est adressé aux Sociétés scnentttiques par voie d’échange. Prix de l’abonnement, 3 fr. par an (2 fr. pour les Ecelésiastiques, les · Instituteurs et les lnstitutrices). U · SOIMAIRE. —· Ouvrages reçus, p. 353. — Contributions A la·`Gé6logie locale, par ll. L. Caneurtn, p. 2556. — Contributions a la Faune locale, par ll. E. Gosse, p. 358. - Note sur le letœcua Paratioxus: par ll. Dunois, p. 362. — Chronique et Faits divers, par ll. B. Vton,.p. 366. , . Ouvrages reçus : Annales de la Société d’agriculture, sciences et artsdela Dordogne.jSeptembre, oct. nov.·l879. à Annual report of the Board of Regents of the Smithscltiap institution, showing the operations, expenditures, and condi- tion of the institution for the year 1877. _ Proceedings of the Academy of natural sciences of Philed•l~ phia, 1878. 8• mnt:. 89 _ _ 41
- 35Q .. Beport of the Commissioner of agriculture for the year 1871. `Bulletin de la Société de Borda ii Dax. 3• trim. 1879. ` Association scientilique de France, n•• 628-631. Bulletin d’iusecto|ogie agricole, n°• 9, 10, 11. Le monde dela science et de l'industrie, n• 11. Société entomologique de Belgique. Compte rendu n•• 69, 70. Bulletin mensuel de la Société d’acclimatation, n•• 9, 10. Bericht über die Senlrenbergische naturlorschende Gesell- · schaft. 1878, 1879. Bulletin de la Société ouralienne d’amateurs des sciences naturelles. Tome V. Liv. I. · Bulletin de la Société d'étude des sciences naturelles de Nimes, n•8. . . Bulletin du Comiœ agricole de Varrondissement d’Aùiiens, n•' 187, 188. ‘ _ Chronique de la Société d'acclimatation, n°• 116, 117. Bulletin scientifique du département du Nord, II" 9, 10. Bulletin de la Société belge de microscopie, n•• 12, 18. Recherches sur l'origine et la provenance de certains végé- ` taux phanérogamos observés dans les iles du Grand-Océan, par Il. Henri Jouan. Cherbourg, 1865. 1 vol. in-8•. Actes du Congrés international de botanique tenu à Var, en août 1867, sous les auspices de la Société botanique de France, publiés par les soins de I1. Eugène Fournier. Paris, 1867. Germer Baillière. 1 vol. in-8•. ` ‘ ` Giornale della Società di letture et conversazioni scientiliche di Genova. Octobre. Actes de la Sociétélinnéennede Bordeaux.Tome lII.3• etL• liv. Bulletin de la Société industrielle d'Amiens, n• 6. Kaiserliche Akademie der Wissenschaften in Wien. n•• XX, XXI, XXII, XXIII. ~ Société belge de microscopie. Compte rendu n• 1. Annales de la Société horticole, vigneronne et forestière de l’Anhe. Oct. J
3 .. 355 - Sitznngs berichte der naturwissenschaftlichen Gesellschaft Isis in Dresden. Jahrgang 1879. Januar bis Juni. L’Apiculteur. n• 12. Bnlletino della Società entomologica italiana. Trim. III. 1879. Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de Sémur (Côte-d’0r.) 15* année. 1878. · Bulletin du Ccynice d’Abbeville, n• 11. Brebissonia. n• 4. _ ` · Feuille des Jeunes Natnralistes, n° 110. _ , Vier-und-sechszigster Jahreshericht der natnrforschenden Gesellschaft in Emden. 1878. à Kleine Schriften der naturforschenden Gesellschaft in Emden. XVIII. hochste und niedrigste Temperatur welchc an jedem 4 l Tage von 1836 bis 1878 auf demi metecrologischen Observa- ï torium in Emden beobachtet ist. Von prof. D' M. A. F. Prestel. I . _ 1879. 1 vol. in-L•. _ Revue des Sociétés savantes. 4•'|iv. i Anales de la Sociedad scientilica Argentina. Nov. 1879. _ È Bulletin de |’Association scientifique de la Gironde. 1879. . n•• 1, 2. _ Annual report of the Board ol Ilegenls of the Smithsonian Institution, for the year 1877. W · _ Tenth Annual reportof the Board of the United states Geological . and Geographical Survey of the territories embracing Colorado · and Parts of adjacent territories, being a report of the progress à of the exploration for the year 1876, by F. V. Hayden. 1878. ‘ Department of the Interior. United States geological Survey ol the territories. F. V. Hayden. U. S. Geologist. Miscellaneous Publications, n•_9. Descriptive catalogue ol' Photographs of North American Indians. By. W. H. Jackson. 1877. N° 10. Bibliography of North American invertehrate paleon- to|ogy,_ being a report ol the Publications that have hitherto been made upon the invertebrate paleontology of North Ameri- i 4
° . — 356 — ca, including the West Indies and Greenland. by C. A. White ‘ and H. Alleyne Nicholson. I878. q Bulletin de la Société Vaudoise des Sciences naturelles, n• 82. . anales de la Sociedad espanola de Historia natural. Tome VIII, n° 2. ` Mémoires de l’Académie de Stanislas. I878. 4* série. Tome KI. _ v _ . CONTRIBUTIONS A IA GÉOLOGIE LOCALE. ' Les oasrtaoronss simomsus. ' ’ . A. d’0rbigny (I) ne décrit que vingt·cinq espèces de gas- _ · téropodes propres à l'étage sénonien, toutes provenant du Midi de la France. Il n’en signale aucune de la craie du Nord. Celle-ci, ayant été formée par les dépots d’une mer profonde, doit naturellement` contenir très peu de coquilles de gasté- I I ropodes, puisque ces mollusques vivent généralement près des ' rivages et sont surtout abondants à l'embouchure des cours , d’eau. Pour cette raison, les trouvailles de gastéropodœ _ V devront toujours étre rares dans la craie de notre région. _ Cependant, en cherchant ces fossiles dans des conditions spéciales, on pourra en rencontrer quelques échantillons plus . ' ou moins bien conservés. Un certain nombre de ces coquilles ont du être entraînées au large par les courants, ou transportées vivantes par des algues ou des bois ilottants, comme on le voit enœre à notre époque. . (Test sans doute à l’une de ces causes que j’ai du la dé- · couverte de sept échantillons de gastéropodes, dont trois pro- . (1) Paléontologie française, 2* vol. L
.. 357 _ , viennent de la craie à Belemnites du département de l’0ise, et quatre de la craie lr Mebrastcr cor cmguinum et de la craie lt Miorastcr cor tcstudinarium dans le département de la Somme. Ces fossiles ne se présentent pas dans un aussi bon état de conservation que les coquilles des mollusques bivalves. Sauf sur un échantillon, le test a complètement disparu; il ne reste `qu'un moule plus ou moins fruste qu'il est assez difficile de dégager de la craie sans en altérer les détails, ou bien une` empreinte formée par la sécrétion calcaire d’une autre coquille adhérente. En voici l'énumération : i• Une Turritclla, présentant six tours de spire, trouvée dans l'intérieur d'un micraster. — Poix. Craie lt Miorasler cor anguinum. (Cet échantillon a été communiqué à M. de Mercey, qui doit le faire `iigurer dans son ouvrage sur la Paléontologie de la Somme). 2· Une autre Turritella, moins bien conservée, ne laissant voir que les deux premiers tours de spire. — Amiens, Vieux- Gonge. Craie à Micraster cer tcstudinarium. 3• Un Troclms P Moule intérieur lisse. — Même localité. 4• Trochus. Fragment montrant quelques détails de l’orne- mentation d’un demi tour de spire. - Même localité. '5• Petit fragment du test d’un Fusus.-Pouilly (Oise). Craie à Bélemnites. · ` 6• Empreinte extérieure des trois premiers toursde spire d’nne Rostcllaria, très finement moulée par une coquille · d'l1uitre. - Laversines (Oise). Craie à Belemnites. _ 7• Trois tours de spire d’nne Turritello, moulée par la coquille d’nn Spirorbis grmwlatus. - Méme localité. _ Comme on le voit d’apres ces deux derniers échantillons,ion peut chercher les gastéropodes de la craie en examinant avec soin l’envers des coquilles adhérentes (Ostrca, serpula, etc..), celles-ci ayant pu se lixer quelquefois sur la spire deltcoqùilles
.. 358 .. vides de gastéropodes entraînées au large et dont l’empreinte s’est conservée jusqu'à nous, grâce aux animaux qui les ont prises pour support. L. Canrnurm. Contributions à la Flore locale · y llyosurus minimua, L. Bumaisnil (A. Caron). B Lcpidium draba, L. Cayeux, champs entre le Hâble d’Ault, et L la digue de galets. Dùmlhus armcria,·L. Bois de Poix. Sagina maritima, Don. Cayeux. 'A Sagina nodosa, var. maritime, DC. Saint-Valery. L Arœmaria ssrpyllifolia, L. macrocarpa LLoyd. Cayeux. M Malachium aquaticum, Fries. Dreuil, sur les bords de la Qommo. Gcnista tincloria, L. Bois de Namps-au-Mont. Lathyms syloestris, L. Bois de Namps-au—Mont, Poix. En · Alchcmilla oulguris, L. Bois de Croixrault, près Poix. R. B. - Cette espècelparaissait douteuse pour notre Flore. Pauquy la signale en plusieurs localités (notamment à Bosiéres, ; pres Poix, Galhaut pére), et son herbier n'en contient aucun exemplaire provenant des localités citées. Epilobium spicalum, Lam. Bois de Poix. ' Epilobium lclragonum, Gr. et G. Bois du cap Hornu à Saint- Valery ; Bois dela réserve à Namps; bois de Poix ; bois I de Croixrault, près Poix. Ccratophyllum submersum, L. Noyelles. Cirsium hybridum, Koch. Marais de Longpré, près Amiens; près de Renancourt. y y Carduus acanthoides, L. Marais de Longpré, prés Amiens. li Lappa tommtosa, Lam. Bois de la réserve à Namps. gi Ccntrophyllum lanatum, DC. Namps-au-Val. Gamochœlo sgloatico, Weddl Bois de Poix ; bois de Croixrault, 1 près Poix. ; I I gl É l l
— 359 - Senccio mwœfolius, L. Bois de Moretaux à Namps-au-Mont. Hieraoium borcalc, Fries. Bois de Croixrault, près Poix. Gentiana Gcrmanioa, Willd. Namps·au-Mont ; Poix. Cuscuta dmsi/lora, Soy-Willm. Champs de lin à Septenville. llalampyrum cristatum, Willd. Poix. Orobanchs minor, Sutt. Champs de trèile à Dury. Stachys Gmnanica, L. Namps—au-Mont. (D' Richer). Stachys Alpina, L. Bois de Poix. Thcsium humifusum, DC. Poix. ` Ruppia rostcllata, Koch. Cayeux. Zanicbsllia palustris, L. Cayeux. Typha latifolia, Var. media. (Coss. et 6.). Noyelles. Bromus tectoram, L. Cayeux. Fostuca gigantca, Vill. Bois de Namps-au·Mout, (D' Richer); . Bois de Croixrault, près Poix. W uoussss. · Ephemmom serratum, Hampe. Bois du trou Warguier ii Dury. sur la terre, au bord des chemins. RB. Ephemerella rccuroifolia, Sch. Amiens. Champs de Iuzerue au · faubourg de Beauvais. RR. Splunrangium muticum, Sch. Amiens, champs au faubourg de Beauvais ; Dury, bois du trou Wargnier ; bois de Boves. B. Phascum cuspidatum, Schreb. Amiens, champs à Saint-Boch et au faubourg de Beauvais ; Dury; Reuancourt; Saint- Fuscien. Syslegium orispum, Sch. Cagny. Dicranella varia, Sch. ancienne briqueterie, à Renancourt ; Boves. Dicramtm majus, Turn. Bacouel, au bois de l’H6te|-Dieu. B. Campylopus /lez·uosus, Sch. Bois de Conty. B. Leucobryum glaucum, Sch. Bois de Conty; bois de Boves, - ‘ nou fructiiié. . Fissidcns owilis, Hedw. Bois du trou Wargnier à Dury. BB.
.. 360 - Fissidms udiantoidas, Hedw. Cagny; près de Benanoourt. Seligeriu calcaroa, Sch. Carrières de Saint- Maurice à Amiens ; _ Saint·Fnscien; Boves; Ailly-sur-Noye ; Piequigny; Saint- Pierre à Gouy.; Namps-au·-Mont. A. R. ' Lcptolrichum pallidum, Hampe; Bois de Sainte-Segrée. A. R. Potlia minutula, Sch. Amiens, champsà Saint-Roch, à Saint- W , Maurice, au faubourg de Beauvais; Renancourt; Cana- ples; Baeouel; - Barbula aloides, Sch. Ancienne briqneterie, à Renancourt. Barbula unguiculala, Hedw. Amiens ; Bury; Boves; Bacouel; Conty. Barbula subulata, Brid. Bois du Gard à Picquigny; Prouzel ; Boves; Sainte-Segrée. . Barbula lœvipila, Brid. Dury, sur le tronc despommiers; Cagny, . sur Ie' tronc des ormes; Sainte-Segrée; Bacouel; La Faloise. A I Grimmia_orbicular·is, Br. et Sch. Amiens, sur les murs de la citadelle. RR. . Ulqta criapa, Brid. Bois de Conty; B. Orthotrichum anomalum, Hedw. Amiens ; Montières; La Faloise. . Ortàotsiclum diapbammt, Schard. Amiens, à la Hotoie; Duty; Pont-de-Metz; La Faloise. iûnthotrùahum lciocarpum, Br. et Sch. Bacouel, au bois de l’H6tel- Dieu ; bois de Conty; Dury ; La Faloise. Encalypta wlgaris, Hedw. Amiens, sur les murs de la citadelle; Ã Prouzel, sur les murs du château ; bois de Boves. R. ' Physcomitrium piriformo, Sch. Amiens, au marais du faubourg _ Saint-Pierre et ii la Hotoie; près de Renancourt; marais I de Longpré, près Amiens. ` Funaria fascicularis, Sch. Amiens, dans un champ au faubourg de Beauvais. RR. ' llnium ajfne, Bland. Renancourt ; bois d’AiIly-sur-Noye; bois Q de‘Sainte-Segrée. RB. Non fructiiié. j llnium undulatum, Hedw.· La Faloise; Sainte·Segr6e ; Dury; I
... 36] .. Renancourt ;, Ailly-sur-Noye ; bois de la réserve à Nomps, non fructiüé. Mnium hornum, L. Bois de Sainte-Segrée ; bois du Gard, près . Picquigny ;Renancourt. . Bartramio pomiformis, Sch; Bois de Sainte-Segrée; bois de ‘ Conty. R. Fructilie peu. Pogonalum aloidas, Brid. Bois de Sainte·Segrée. B. . _ · Pogonalum nanum, Brid. Bois de Sainte-Segrée ; bois de I'Hôtel·Dieu à Bacouel. R. ` Polylhrichum piliferum, Schreb. Bois de Villers—Tourne|les, vers Broyes. R. - Polythrichum junipcrum,Hedw.Bois de l'H6tel—Dieu à Baconel; ` bois de Sainte~Segrée; bois de Boves. Fontinalis anlipyrctica, L. Amiens, dans la Somme; Conly et Petit-Saint-Jean dans la Selle; Boves dans l’Avre ; Mon- tieres et Hangest dans la Somme; A. C. mais non fructilié. Ncckera complanala, Sch. Bois de La Faloise; bois de la réserve · à Namps; forêt d’Ai|ly-sur-Somme. A. B. et non fructitié. Homalia Mchomamides, Sch. Bois de Conty; bois de l’Hôte|— Dieu à Bacouel. A. R. et non fructiüe. .4nom0don_villoz¢losus, Hook et Tayl. Bien fructilié à La Faloise; bois ii’Ailly—sur-Noye; bois de la réserve à Namps. Clùnaciu/rn dendroidcs, Web. et Mohr. Près de Benancourt; ·· marais de Camon, au pré aux bœufs. R et non fructifié. · W Rhyrichoslcgium rusciformc, Sch. Amiens; Boves; Petit-Sainb Jean; Conty ; La Faloise. AC. Non fructifié. ‘ Rhynchoslcgium; Var. B. inundalum, Sch. Amiens, au barrage du Maulcreux. Thamnium alopccumm, Sch. Bois de la Faloise; bois du trou Wargnier et du Croc à Duty; bois de Sainte-Segrée ; bois d’Ail|y—sur-Noye ; bois de .Prouzel ; bois de |'Hôtel· Dieu à Bacouel ; bois de la réserve à Namps. A. CJ Amblystcgium riparium, Sch. Amiens, sur les pieux du canal du Maulcreux. R.
- 362 — Amblystcgiimt, Var. B. elongatum, Sch. Amiens, sur les pieux du canal du Maulcreux. R. et non fructilié. l . Hypnum molluscum, Hedw. Amiens, à la citadelle; La Faloise ; l bois dela réserve à Namps ; bois de Boves. I H3/pmtm purum, L. Bien fructilié au bois de Boves, au bois de . Sainte-Segrée, et au bois de l'Hôtel-Dieu à Bacouel. Hylocomium triquelrum, Sch. Bien fructilié au _bois de Sainte- Segrée et au bois de la réserveà Namps. ntrniouxs. Rnwa natans, L. Fossés du marais de Longpré, pres Amiens ; · Fossés dupré aux bœufs, au marais de Camon. · ‘ _ E. Gouss. p Note sur le Metœeus Paradoxus. Ce coléoptère est encore bien rare dans nos collections. Si l'on excepte la capture purement accidentelle de cet insecte que M. Obert a recueilli au sommet d'un épi de ble pres de la foret d'Ailly-sur-Somme, il n'a pas encore été pris par nous aux environs d'Amiens dans les nids de guêpes dont il est parasite. Les mœurs singulières de ce coléoptère ont déjà été ` "l'objet d'un travail fort intéressant de M. Rouget sur les _ coléoptères parasites des Vespides (Dijon. 1873. Extrait des mémoires de l’Académie des Sciences de Dijon.) M. Heinrich Gradl d’Eger (Bohême) relate (Entomologische Nachrichten, I 5• année n° 24) les observations qu’il vient ile faire sur I] la biologie du Melœcus et sur son mode de capture. Je vais :° ` essayer de vous donner un résumé des observations de ce il naturaliste. l Pendant tout l'été, c’est-à—dire le temps où les guêpes cons- j' truisent leurs nids, il ne faut pas les troubler dans leur œuvre i` souterraine. Aussitôt qu’on est sûr que les larves des guêpes _ ' habitent les cellules, on peut se remettre à la recherche des
nids. Le nid une fois trouvé, on en bouche l’oriiice avec un tampon imbihé de benzine et d'éther, et, quand aprés un certain temps les larves sont engourdies, on extrait le nid de terre et on ' débouche les cellules une a une. Ce procédé m'a toujours donné sur place de moins bons résultats que lorsque je rapportais le nid chez moi et que j’attcndais l’éclosion des Metœcus. La pi· qûre des guêpes est beaucoup plus dangereuse pour les per- · sonnes qui s’y trouvent exposées pour la premiére fois. L'aide que j’employais pour la recherche des nids avait fini par ne plus mettre de masque; il se bornait à s'entourer la tète et la , poitrine d’un camail et à lier fortement les ouvertures aux ‘ poignets et a la cheville. Les nids qui se trouvent. dans les prairies ou à la bordure des champs ne m’ont jamais fourni de Metœcus. Au contraire, dans tous les nids que j’ai rencontrés dans les bois, j’ai toujours trouvé '|'animal ou des traces irrécu· sables de son passage. . L'orientation du_ nid me sembleaussi avoir son importance.Lcs . nids ex posés au nord m’ont toujours donné de bons résultats, j’ai toujours échoué dans les nids situés au midi. L’habitat du Me- ` tœcus au fond d’un nid obscur, situé assez profondément en ' terre, et toujours frais, laisserait supposer que l'insecte n’aime pas ii s'exposer aux rayons di_rects du soleil. Du reste l’animal n’aime point à sortir; car sa capture pendant le jour est citée comme un fait trés·rare. J'ai exploré sur place les 26 premiers nids que j’ai trouvés et qui appartenaient à deux espèces de Vespa, Vespa vulga- ris et Vespa germanica. Je ne saurais dire quelleespèce ce · Metœcus atïectionne d’avantage,car il était aussi commun dans ' le nid de chaque espèce. Ces 26 nids m’ont donné la Metœcus (3 Q et il 3). Le temps et d’autres circonstances défavora- bles ne me permettaient pas de recueillir les larves pour les élever, cependant je vouluseabsolument récolter des nymphes pour avoir des renseignements sur le mode et l’époque de leurs métamorphoses. La personne qui chassait pour moi voulut bien
- 36j .. _ m'apporter le t•* octobre deux nids; l’un_d’eux se faisait sur- tout remarquer par sa grosseur. Avecce nid on m’apportait aussi les guêpes parfaitement développées, volant et grimpant autour de leur guépier. L'année dernière, j’avais essayé, après avoir tué toutes les guêpes, de nourrir les larves avec du miel; mais mes essais avaient été infructueux. Du reste ce nid avait été récolté trop tôt, et toutes les cellules étaient encore ouvertes. Cette année, la récolte ayant été plus tardive, presque toutes les cellules étaient déjà closes.Néanmoins, je continuai à nourrir A ' . les guêpes avec de la viande crue, leur laissant le soin d’ali- menter elles-memes leslarves deMetœcus.Quelques jours aprés, les Metœcus à l'état parfait commençaient à grimper autour du nid. Je tuai alors les guêpes et,après avoir débouché toutes les cellules, j’eus la satisfaction d’arriver au chiffre respectable de - I 46 Metœcus = 9 nymphes, 12 mâles et 25 l`emelles,celles·ci déjà prêtes à percer le toit de leurs cellules. La nymphe représente parl'aitement_ la forme de l’insecte parfait. Elle a toutes les _ ~ parties du corps développées,à l'exception des élytres et del’ab· Q domen. Les élytres sont collées le long du corps et un peu plus , ‘ courtes. Quant à l’abdomen il se raccourcit de plus en plus à - mesure que l’iusecte approche de l'état parfait. Pendant la pé- 1 riode de vie léthargique, la nymphe est tout la fait blanche,avec I un petit aiguillon jaunâtre à l'extrémité caudale; aussitot qu’elle reprend sa vie active, le corselet et la tète s’assom- brissent, les teintes deviennent de plus en plus obscures,puis les élytrcs et enlin l’abdomen prennent leurs couleurs définitives. Le Metœcus varie du reste beaucoup par la taille et la cou- ' leur. On trouve des mâles et des femelles dont les élytres sont complètement noires ou simplement d’un brun jaunâtre allant quelquefois jusqu’au rouge foncé. Le dessous de l'abdomen est presque toujours jaune, quelquefois tacheté de noir, très- rarement entièremcnt noir (une seule Q). La grosseur de l'ani· mal dépend dela quantité de nourriture qu’il a reçue à l'état Sr -
- 365 - larvaire. Cette même différence est signalée chez d’autres ooléoptères, dans le Lucanus Capreolus (variété du Lucanus ccrvus). Certains exemplaires Q ont assurément une grosseur double des autres. Ie n'ai jamais constaté chez les mâles une pareille disproportion. ` Voici maintenant le procédé que je conseillerai à l’entomolo· giste de suivre, s’il ne veut pas s’exposer aux piqûres des guêpes, tout en étant assuré d’un résultat favorable.Qu'il choi- sisse un nid bien exposé: les nids situés en plaine ou dans les endroits découverts ne leur donneront aucun résultat. Il cap- turera avec un filet fauchoir la quantité de guêpes nécessaires pour assurer la nourriture des larves de Metœcus. ‘Puis lc soir, après avoir isolé lé nid, il le rapportera chez lui dans un sac, et le déposera dans une caisse préalablement garnie de terre légèrement humide ;et;après y avoir vidé le sac qui contient les guêpes nourricières, il fermera le tout avec un morceau de verre à vitre. Pendant quelques jours il assurera la nourriture des guêpes. Quelques petits morceaux de viande crue et du miel sulîiront. Puis,quand il constatera que toutes les cellules sont closes, il mettra les guêpes en liberté; il pourra _ alors sans aucun danger visiter chaque loge. Le Metœcus a deux ' générations par an, et la première génération se fait toujours remarquer par sa taille moindre.L'insecte,du reste,semblesubir ses métamorphoses en même temps que les guêpes dont il est parasite.Les Metœcus et les guêpes femelles hivernent ensemble dans les anciens nids; c’est à cette époque, que le Metœcus se met à la recherche d’un nouveau gite, et probablement la nuit ou tout au moins au crépuscule, car on ne _le rencontre presque A . jamais pendant le jour. Uaccouplement du Metœcus a sans doute lieu au premier printemps et les deux insectes pondent en même temps. Larves de guêpes et larves de coléoptères par- tagent le même repas, et la première apparition de Metœcus a lieu en même temps que naissent les premières guêpes. La se- conde génération de Metœcus a lieu au moment où se montrent « A
... 335 .. les guêpes sexuées; elle vient retrouver la premiere génération de Metœcus: aussi ne saurais—je trop recommander au natura- liste d'opérer ses recherches il l'époqne que j'ai indiquée, c'est- à-dire du 1** au 15 octobre. Michel Dunois. CIIIIONIQUE ET FAITS DIVERS. Destruction des insectes nuisibles. — Le D' Hagen, professeur · au collège Harvard, Cambridge (Massachussets), propose pour la destruction des insectes nuisibles : Phylloxera, Doryphora, • Chenilles et même Pucerons, un moyen qui est, en tout cas, 1 d'une application facile et peu coûteuse. Il a été signalé, il y a une vingtaine d’années, par un prussien, le D' Bail, et depuis É lors, dilïérentes observations et un certain nombre d'expé- rieuces directes sont venues corroborer les faits allirmés, bien que plusieurs savants se refusent encore à en admettre l’exac- titude. `· Le D' Bail soutient que quatre espèces de champignons mi- croscopiques : le champignon de la mouche commune, la moi- sissure que développe l'humidité, le champignon de la levure, · et une petite algue d’eau douce, sont quatre formes d’un même organisme végétal. ll allirme que les spores de la moisissure i peuvent se transformer, dans la cuve du brasseur, en levure de bière ; que cette levûre se propage sur les insectes sous forme de champignon et les fait périr. — Le D' Hagen cite à I’appui l’expérience involontaire d’un sériciculteur, M. Trouvelot., qui avait réussi à élever en grand, à Medford (Massachussets), le Bombyw Polyphéme. M. Trouvelot avait même obtenu un prix I ii l’Exposition de Paris en 1867; mais il eut le malheur de | rapporter des œufs d'une espèce de Bombyx vantée comme . supérieure au Bombyx Polyphème. Les œufs étaient infestés ' de champignons; non-seulement toutes les chenilles écloses moururent ; mais la maladie se propagea chez les chenilles du Bombyx Polyphème, et les lit périr; elle détruisit méme la l} plupart des espèces indigènes. , ] l' i · 5
— 367 - Cela étant, le Dr Hagen propose de prendre de la levure de · bière dissoute dans l’eau, et d'en asperger, à l’aide d’un pulvé- risateur ou méme d’une simple seringue, les plantes dévastées par des insectes nuisibles. ll ne faut pas s'attendre à ce que les larves meurent aussitôt: le développement du champignon · exige un certain temps et ne parait amener la mort de l'insecte que du huitième au douzième jour. Les champignons parasites des insectes ont été depuis quelques années l'objet d’études fort intéressantes, et l'on pourra lire avec fruit une note publiée dans le Bulletin scien- tifique du Nord (novembre 1879), par M. Alfred Giard, le · savant professeur de la Faculté des sciences de Lille. Discutant les travaux de Cohn, de Brefeld, de Sorolrin et de Nowakoswki, M. A. Giard voit, dans les Empuso et les Tarichium, deux ' phases du développement des Entomophthorécs, et propose de ‘ n’employer ces noms que comme on emploie, en zoologie, les mots de Nauplius et de Zoea pour désigner les phases évolutives des Crustacés. Il décrit ensuite trois espèces d'Entomophthora nouvelles pour la tlore française et observées par lui: l’une dans les dunes de Wimereux sur la Calliphora oomilorio, c'est ‘ l’E. Colliphorœ, nov. sp. — l'autre (E. rimoso), observée à Lille sur le Chironomus riporius; - la dernière (E. megospermo) parasite de l’Agrot£s segctum, qui dévastait les champs de bette- raves du Nord. ' M. Giard, s’appuyant sur les expériences de Brefeld, propose, comme remède aux dévastations des insectes, de les arroser avec de l’eau tenant en suspension les spores des Ento- mophthorées. Observations sur les Fourmis.-Le Rév. McCoolr rapporte, dans les Proceedings de l’Académie des Sciences naturelles de Philadelphie, d’intéressantes observations qu'i| a pu faire sur les fourmis. grace à |’emploi de fourmilièresartificielles mu- ‘ nies d’un châssis vitre. Dans un de ces nids artificiels fut placée une reine féconde d'une petite espèce de fourmi noire, le Cremotogaslcr lineoloto. Plusieurs ouvrières dela même espèce, mais provenant de nids différents et capturées le jour méme, furent introduites dans la fourmilière vitrée. ,L’une d’elles dé-.
— 368 - vw ` couvrit bientôt la reine, et,‘avec beaucoup d’animation, elle courut à ses compagnes, puis toutes ensemble se groupèreut sur le corps même de la renne. D’autres fourmis, introduites succes- sivement se joignirent aux premières. Elles ne témoignaient aucune hostilité, mais s’attachaient par leurs mandibules aux poils délicats qui recouvrent le corps de la femelle, beaucoup plus gros que le leur;et elles remuaient leurs antennes en signe de caresse. La reine disparut dans une des galeries, tou- jours environnée par cette lidèle escorte. Elle était adoptée, et M. McCook regarde cette adoption; remarquable chez les I fourmis, qui sont généralement hostiles aux autres nids de leur espèce,‘c0mme une preuve de la force de l’instinct de œnser- I vation de l’espèce. . . 2 ‘ M. MeCook put observer la ponte d’une autre espèce de ° fourmi noire, le Camponotus Pensylvanicus. La reine, dressée · presque verticalement au bord d’une petite cavité,était complè- tement entourée par son escorte d'ouvrières qui la touchaient u continuellement de leurs antennes. L’œuf, blanc, cylindrique, i long de 3 millimètres environ, fut près de deux minutes à sor- L tir du corps: il fut aussitôt emporté par une des ouvrières dans i ' les galeries inférieures. Les gardes du corps de la reine ne la j quittaient pas, cherchant à diriger ses mouvements, lui barrant ; souvent le passage, la saisissant même quelquefois par une antenne `ou par une patte, pour la retenir. La reine ne les repoussait pas; elle cédait même généralement de plus ou 1 'moins bonne grâce, mais souvent aussi, elle s’obstinait à pour- suivre son chemin. _ ` Il. Vxorr. 1 r } Le Rédacteur en cluf: R. VION. ‘ Amiens. Typ. Dnurrrnn-Lnuonn, rue des Rebuissons, 32. L l · l l I
I I I ‘ ' - Sll|llE’l`E LlNNllllNNE Nllllll FRANCE Ill DI LI • BULLETIN ·¤>• ~‘ BUEL. E N• 90. — t" Decembre IS79. —— 8* Année. — ‘I`. IV “ Annssssn: Les Ouvrages, Manuscrits et Communications intéressant la rédaction du Bulletin, à . René Vies, rue Voiture, 8, à Amiens. Les demandes d'Abonnement et les Cotisations (en timhres·poste). a M. Edmond Dssssv, Trésorier, rue Neuve, 40, Amiens; . Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les Membres payants; il est l adressé aux Sociétés scientifiques par voie d’échange. Prix de l’abonnement, 3 fr. par an (i fr pour les Ecelésiastiques, les Instituteurs et les lnstitutricesl. · SOMMAIRE. - Le venin des Batraciens, par M. II. Josas, p. 369. — Notes sur les mœurs de ditïerents Elatérides, par M. Michel Dunois, p. 372. — Chasse aux Coléoptères dans les villes, par It. A. Dunois. page 374. — Chronique et Faits divers, par ll. II. Vion, page 377. - Avis, p. 378. -- Table alphabétique des matieres, p. 379. — Table des auteurs, p. 383. A Le Venin des Bauaolsns. De tous temps, les Crapauds, les Salamandres terrestres et les Tritons ou Salamandres aquatiques ont passe pour des animaux dangereux. Mais on ignore, en général, par quel moyen ils peuvent nuire. Les Crapauds jettent leur venin, dit·on dans les l campagnes; et cette explication, qui n’explique rien du tout, i sullit d’ordinaire pour entretenir contre ces etres repoussants ` 3• assis. _ 90 L Q
W I _ - 370 — une défiance fqrtlégitime, tant_qu’elle est contenue ` justes bornes, mais parfois exagérée, au point de faire mécon- ` naltre les services réels qu'ils peuvent rendre en débarrassant les jardins d’une foule dinsectes et de mollusques dont il font leur nourriture exclusive. _ e i Aussi, quelques auteurs, réagissant contre cette exagération, n'ont pas craint de soutenir que les Batraciens sont tout à fait inolïensifs. Les dictionnaires encyclopédiques de Dupiney de Vorvpierre et de Trousset aussi bien que celui de La Châtre, entre autres, se font les champions de l'innocuité complète des Crapauds. Cependant, le venin de ces animaux est réellement redoutable; et si l’on peut ordinairement les toucher impu- ` nement, si l’on peut même les exposer en vente sur les marchés comme animaux utiles, ainsi que cela se pratique à Londres et ailleurs, c’est qu'ils sont dépourvus d'armes ol'l'ensives pour , blesser leurs adversaires et leur inoculer le virus qu'ils élaborent. ' e Nous trouvons dans la Natura de M. Tissandier, (n• du L ï octobre l879) sous la signature de M. E. Sauvage, des rensei- i gnements instructifs à ce sujet. Les Salamandres, les Tritons et E les Crapauds font suinter,des pores qui cribleat leurs téguments, des pustules cutanées semées sur leur corps, et particulièrement e de leurs glandes parotides, un liquide visqueux, blanchâtre et ‘ dîodeur nauséabonde, capable de produire des effets toxiques I non seulement lorsqu’il est introduit dans le sang par inocn· 5 lation, comme le poison des serpeiits,Amais encore lorsqu’il pé? nètre dans les voies digestives. MM. Gratiolet, Claude Bernard. Cloez et Vnlpian ont fait tour-à-tour des expériences nombreuses et variées pour mettre ce fait en lumiere. · Des chiens de forte taille à qui les opérateurs avaient ineettlèr le virus fourni par le crapaud commun, paraissaient tout d'abord éprouver une forte douleur à l’endroit incisé. Au bout _ de dix minutes environ, la soullrance se calmait un peu; _puis,._ f venaient des vomissements, des convulsions spasmodiques et enfin la mort, en moins d’une heure. L'action était sensiblement, i — t . ' ' I
il 1 · — 371 - ldinëmelsur les oiseaux ; seulement elle se développait quelque I fois un peu plus lentement, et ne se manifestait même, en cer- tains cas, que six heures après l’inoculation. Mais,sans avoir recours au scapel et à finoeulntion artificielle, il est facile d'expén·imenter la violence du venin des Crapauds l et des Salamandres en les mettant en contact forcé avec des grenouilles, dans un sac par exemple. Ces dernières s’inoculent naturellement, par simple absorption cutanée, la liqueur lllBllI°— · trière exsudée par leurs compagnons de captivité. et meurent en fort peu de temps. Sl, au lieu d’étre inoculé, le' virus est ingéré, introdnitdans les voies digestives, sa puissance s’exerce`d`une manière tout · aussi elîicace, mais complètementdifférenteQ On ne voit point se produire de spasmes convulsifs; il n’y a aucune irritation mus- culaire ou nerveuse chez la victime, mais simplearrét de la cireulatlon du sang: les centres nerveux se congestionnent, le cœur devient immobile et gorge de sang, tandis queleslpou- mons sont exsangues. Les différentes espèces de Batraeiens peuvent s’empoisonner mutuellement: ainsi le virus du Crapaud donne la mort à la, Salâniandreet au Triton, de même que celui du Triton tue le Crapaud. Bien plus, les expériences de Claude Bernard ont,dé· montréique l’un de ees animaux peut s’empoisonner lui·mêtne · pat` résorption; mais la quantité de virus nécessaire en cette cir- constance est beaucoup plus considérable que dans toute autret Il y a sans doute des remèdes contre Vempoisonnementcausé par les Batraciens, et l’on prétend que le plantain serait l’un des"plus elîicaces. Ie livre cette indication aux lecteurs du Bulletin, sans vouloir la garantir en aucune façon. En résumé, les Crapauds, les Salamandres terrestres, et les C ` Tritons ne sont pas fort redoutables parce qu’ils sont dépourvus des armes nécessaires pour inoculer eux·mêmes leur virus, du moin`s à l’homme etaux grands animaux, mais il serait impru- dent deiinanier ces‘Batraeiens sans précautions, surtout si l’on I . È . · "` I
- 372 - avait aux mains des exeoriations ou des blessures. Il est surtout dangereux de permettre aux enfants de les tourmenter et de les mutiler, comme cela arrive parfois, car ces petits persécu- teurs s'exposent à expier par de grandes soulïrances et peut- _ être mème à payer de leur vie leurs jeux cruels. i H. Josse. i Notes sur les mœurs do düiérents Elntéridcs. « J’ai trouvé dans le volume XXIV, annee l874·de la Société · » mologico—botanique de Vienne (Autriche), deux notes qui ` » donnent des détails curieux sur la biologie de diûerents · » Elatérides. » Ces deux notes, dues à M. Mathias Rupersberger m’ont _ » paru assez intéressantes pour ètre traduites dans le Bulletin » de la Société. » Michel Dunois. I coavnmrss rsssunrrus 1.. nr nonossnrcsus r.. · Bien des notices ont déjà été publiées sur les mœurs des Elatérides. Ces dilïérents travaux qui avaient pour but d'éten- dre nos connaissances sur la manière de vivre de ces insectes ne donnaient aucune conclusion délinitive, certaine. Une obser- · vation que j'ai eu l’occasion de faireà plusieurs reprises, aura, je pense, quelque valeur et contribuera à éclaircir cette ques- tion entomologique. Par une chaude et pluvieuse journée de juin, j’étais en train . d’examiner une souche d’osiers, je trouvai quelques exem- plaires des deux coléoptères cités plus haut, les uns attachés à la chrysalide du Liparis salicis, les autres cachés dans la de- pouille v1de de la même chrysalide. La première idee qui me vint lut que ces insectes se relugiaient dans ces coques à l’abri de la pluie. Cependant je nie promis de surveiller de près les manœuvres des Elatcridcs. Le jour suivant, quoique le temps
- 373 — fût chaud et le ciel sans nuage, je trouvai les deux Elatérides · toujours accrochés aux mémes chrysalides; feu comptai jusqu’à huit attachësà la même coque. Une plus longue observation me fit voir clairement qu’ils dévoraient les chrysalides, et, à les ‘ voir mettre tant d’empressemenl à cette destruction, on aurait A dit qu’ils avaient à cœur d’anéantir le plus promptement pos- sible toutes les chrysalides qui existaient sur l’arbre. Un tiers déjà des nombreuses coques avait disparu. Je ne pus observer si les deux espèces d’E|atérides attaquaient les chrysalides mortes pour une cause quelconque, ou les saisissaient toutes _ vivantes. Néanmoins, quand les Elatérides s'attaquaient aux J chrysalides encore en vie, celles-ci, par leurs vigoureux mou- vements, leur faisaient bientôt lâcher prise. ` snarn saivourivzus 1.. Dans les troncs et les souches de sapins on trouve en grandes quantités les larves d’un Elatéride (que j’ai tout lieu de croire . être l’Elater scmguineus). Car ce coléoptère est `commun sur les souches de sapins; la larve vit sous l’écorce aux endroits attaqués et perforés par l’insecte parfait. Néanmoins il faut dirc ' que je n’ai pu surveiller toutes les phases de leur développe- ment dans un flacon rempli dc sciure et de morceaux d’écorces , légèrement humides. I'y plaçai quelques~unes.de ces larves qui , moururent quelques jours après. Une fois je m'avisai de mettre avec des larves nouvellement recueillies une chrysalide de Laphria. Quelques instantsaprès, les larves vinrentà la surface, ` cherchérent la chrysalide et se mirent à la dévorer. Des larves W et des nymphes d’autres Xylophages, de l'Aslynonus œdilis par exemple, furent entiérement rongées sans en excepter la peau. Grâce à cette nourriture, les larves des Elatérides restèrent en bon état, paraissant se trouver parfaitement de ce régime. Sans aucun doute elles seraient arrivées ii l’état parfait, si, forcé de faire un voyage, je n'cusse cte obligé de les abandonner : à mon retour elles étaient mortes. En liberté, je n'ai jamais vu les O L . j
.. 31[ - larves prendre leur nourriture. Cependant, d’apres les agisse- ments des larves captives, je crois qu'on peut les regarder , comme franchement carnivores. La rapidité de leurs mouve- ments et l'instinct qu’e|les avaient d'attaquer leur victime presque toujours au mème endroit, sur le côté du premier segment abdominal, donnent, selon moi, beaucoup de vraisem· • : blance à cette opinion. ' u L'Ela!cr sunguineur est fort rare dans nos environs, mais j'ai trouvé assez communément dans les marais communaux d’Heilly et dans le marais de Pavery l’Elat¢r pontortun Geolr. et l'Elater elongutulus Ol. Je me propose cette année, au mois · de mai, de tenter l’éducation des larves de ces Blatérides. Bien que l’ordre des coléoptères ait été l’un des mieux étudiés, la biologie du plus grand nombre d'entre eux est encore rem- plie d'obscurités. Aussi ne saurais-je trop engager mescollè- ai goes à diriger leurs recherches dans cette voie, lïune des plus A fécondes en observations intéressantes. » · Michel Dunois. ! Chasse aux Goléoptères dans les villes. î : Ou l’a dit avec raison, les coléoptères se rencontrent partout, i = . et j’ai pensé qu'il serait peut-étre bon de rappeler cette vérité en l’appuyant par des exemples. Ie voudrais démontrer que, l méme au sein de nos grandes villes, il y a des endroits que l'on néglige sans doute d’explorer, et où l’on ferait parfois de bonnes à captures. Visitons dans certains moments les abords des quais, même en dehors du temps des inondations, et nous serons tout f surpris d’y rencontrer des espèces que nous allons souvent T chercher bien loin. I Cette année, le 24 octobre était une bien belle journée, suc- à cédant à une série dc jours sombres, pluvieux et froids. Je me · trouvais vers midi dans le Jardin des plantes de Paris, arrété j
·- tirs - ll%Vatit' lin bsissitr où eroissaient quelques plantes aquatiques, ¤|t'aïfd!j'dpefrigiis. siu'r le bord,un Agabus bipunclalus qui étaitsorti Wleiëàu, et se _réchauil`ait aux doux rayons du soleil d’auitomne, · puis uire grarrdellihellule vint se jouer dans les herbes, pendant lqee liiës hotonëctes 'déployaient leurs ailes au-dessus de la · 'Illifipe liquide. 'Ib ‘n’étais nas resté indifférent à ce spectacle imprévu. 'En , ’VBf)l|iiï·iies ilisàèlfes de tous les ordres prendre leurs ébats, j'en "àvd`is eonelu que la journée serait favorable à la chasse; mais je ne pourais aller rourirla campagzne, et bientôt, appelé par mes _ üccnpatiohs, je sortis du jardin Ie suivais depuis quelques instants un long mur qui horde le quai. en que je ne quittais pas des yeux. Je ne tardai pas à y découvrir, grimpant, un petit - barabide que je crus étre de loin quelque vulgaire Ànchommus; en nfapprorhant j’eus une agreable surprise: j’avais reconnu ’ la lpficcra pilicornis, que je renlermai bien vile dans mon ilaeon. Elle y était à peine qu’une deuxième s’oll'rit à ma vue, puis nue troisième. Encourage par ce succès j’allai jusqu'à Yextrélnité du inur, et j’eu pris enèore cinq. Que de fois ce- pendant je Vaiais ehlzreliée en vain, la Lbrùxra, dans les lieu! quelle habite. sa conipàgnîe de ses parents. les `ühlréniiièi eaux de la Seine me l'avaie1it apportée. C’ëst encore par la même voie que m’est parvenue Yunîque ‘Lel•ia_ëjqin6c¢pllàla que je possede, et que j‘ai prise dans une circonstance aniiloëue. Un tle aies amis a trouvé, vers le mois de juin, sur les bouleL vards extérieurs, l’0l>i·ium cdnthariuum, et sur le boulevard l Mazas, un grand nombre de Simplocaria samistriata. J'ai supposé . que ce dernier insecte qui, d’après`M Mulsant, vit sur la lu- . zerne, avait été apporté là avec cette plante. l Je n’ai jamais pris qu’une Cicindela germanica, et e‘est sur la place du Trône que je l’ai capturée! Un Omophlus lepturoîdes trouvé dans lagare de Lyon, à Paris, me lut apporté un jour; évidemment cetuinsecte qui appartient, si je ne me trompe,à la France méridionale, avait dû être amené dans un train. .
_ Mais ces deux derniers cas sont assez rares, et je ne·las cite que comme des faits curieux produits par le hasard; je pourrais en citer d’autres aussi surprenants, si je ne craignais de fatiguer le lecteur. Si le jeune amateur d'insectes veut s’enricbir à coup sûr, toujours sans sortir de l'enceinte de la ville, je le condnirai, î surtout au printemps, auprès des magasins renfermant des amas de peaux dessechées et autres débris d’animaux. Là,·il verra · sortir des soupiraux ou des fenetres les Corgastssv oiolaœus, îoœrulcus, ru/icollis, beaucoup de Ptinstso et ,de Dmacstes, la Nitidula biputulala, ete.; puis nous irons dans le voisinage des greniers de ble. de graines, de fariae,,et nous prendrons, toujours grimpant sur les murs, la Trogosito maurilaaica, les Tenebrio molilor, obscurus, et une quantité de Siloaaus [rumeu- tarius, de Tribolium ferrugineum, de Bruehus, les Calandra gra- naria et orizœ. Quand nous passerons près d’un chantier de bois, notre attention sera tenue en eveil, car nous pouvons apercevoir = en cet endroit la Biloma crcnala, l'Apal¢ cupucimz et quelques beaux longicornes comme les Callidies et les Clytes. C'est pour : r le même motif qu’il faudra souvent visiter pendant la belle saison les greniers renfermant du bois. De cette manière, j'ai pu me procurer le Clerus formicarius, le Callidium oiolaesum, l’Hylolntpos bojulus, le Clytus plcbeius; Dans les vieilles maisons surtout on trouve le Latltriditrs minutus et plusieurs espèces dülaobiurn; le Gibbirua scotiaa et les Hylaslcs n'y·sont pas rares non plus. J’ai eu un jour le plaisir de prendre, dans une tasse où il s'était laissé tomber, ' l'elégant Opilus mollis. · J’a|lais oublier de dire que près des eeurieset des fumiers il ` y a une foule de Staphylinides la capturer, quelques Histar et des Anlhicus. · A Dcscendons enfin à la cave, ct, si c’est au printemps ou vers ' |'automnc, nous y trouverons lc Splwdrjus lcueopltlhalmus et le llristonychus terricolu sans compter les Blaps. Presque en toute ` saison, nous y verrons se promener dans les moisissures des ,! s rl · · j
- $17 ... portes et des tonneaux quelques Crgptoploagur eelloris et un grand nombre d’Atouuzria et de lyestœa Ioirto. Je termine en citant nos jardins publics comme ne devant pnsetre tout a fait dedaignés, surtout quand il s'y trouve de vieu arbres et de l’eau. (Test au Jardin des plantes que j’ai pris, sur un if, un bon nombre de Dromius &·nolatu•,&-maeuslatus, agilis, et l'0librns corticalis J’ai rencontré deux Strungulia oil- liea au Luxembourg ; l'Aulo•iisn• suleotum et des Scolytes dans un arbre déperissant. Enliu dans les plaies que presentent les vieux ormes malades, et d'où suinte un liquide brunâtre, on trouve presque toujours le Nosodendron faseiealure avec l' Epsma p obsoleto, et les Cryptarclea imperialis et strigutu. Je borne la mes citations, et bien que je n’aie qu’e(fleuré mon sujet, je pense en avoir dit assez pour exciter le mele des ` jeunes coléoptéristes, car c’est surtout pour eux que j’ai écrit cu lignes, avec le désir de leur être utile. ' (Feuille des Jeunes Naturulistes) A. Dnors. CllIl0Nl0UIl BT FAITS DIVERS. ' Les Champignons de lo vigne. - M. F. von Thllmeu a étudié et décrit les dilïerents champignons qui attaquent la vigne. Sur le raisin meme, il n'a trouve qu’une seule espece, qui est nou- velle, le laerosporium ucaram. Sur la racine, une seule espece, egalement nouvelle ct appartenant à un genre nouveau, le · llœsleria lrypogœa. Sur les feuilles, il a trouvé six espèces, toutes nouvelles; enfin, sur la tige et les parties ligneuses, il n'a pas reconnu moins de vingt-quatre espèces, dont beaucoup sont nouvelles, appartenant aux genres Furorium, Diplodia, Leplo- llryrtum, etc. · Anlagonisme entre Phdrédite et le milieu. — Lorsq e les plantes amphibies passent de l'air dans l’eau ou réciproquement, cer- tains organes depérissent et sont remplacés par d’autres qui I ‘
....,$§$ .. ,présea1pnt«rtos.mnctùre¤ di¤s«ms»¤L·£.·eNer a«eas¤tass·qae § oertainsmraotàras r·ésisteet«evee~eaesgie aux hiailerrees ane- .rieu¤es.. Uepiderrne des plantes imrnergèes est ferüule eeilules allongees, régulières, à contour- rectiligue,,et anqnedessh- matos., Les feuilles nageantes n’ont destomases qu'a la 1'aee sa- périeure, etles eellrrlesepidermiques sont, sur cette (nce, plus eitnernes et plus petites qu«’à la face iurmergee. Bons les feuilles d0nt_l'extrémité seule est emergee (Cdrom ampsllawe, Typbà, etc.), le passage de l’nne à l'outro structure s’op6fe graduel- lsment. . . ' ‘ Cependant, dans les lacs d'sne Iertaine·6teadus,·et· dont le È niveau reste à peu près constant, eolrare lelac de ilotrgeraeules feuilles du llammatlargjlamnwls, bien qvsa demeurant toujbsrs ' sous l'ean, portent de nonrbrenxstomases. I.·Mer,admetque l ees:. pieds irnrnergés proviennent des graines -da Rurrrrrmrlas e l gimnmrrlrr, qui vivent à découvert et fruetliîaat non loinwia ·bor~d. ll a constate, dans le même lac, un laitanalogue sur la Subttlaria . aqaatice. Le caractère aérien est, suivant lui, tellement imprimé É dans les organes, qu’un séjour sons l’eau, même prolongé, n’a pu encore le faire disparraître. ‘ ' ll. Vron. i · . AVIS; · = ‘ Ms L Pisson qui vient d'être nommé Bibliothécaire de la Société, ` prévient ses collègues qu'il sera à le bibliothèque (ancienne Ecole de ülles de Saint-laeques, rue Gresset) le Mardi et le Vendredi de 3 lr. I/2 · à t heures. A · _ Il rappelle qu’eux termes du règlement les livres ne peuvent être prêtes pour plue‘d’un mois. Il prle les membres de la Société de bien ; vouloir lui rapporter le plus tôt possible les livres qu'ils ont empruntés i la bibliotheque, alïn qu’il puisse ea opérer le classement d66aitll'.` } , · . · ;.L• Bddtsclsarnsœlreh -R. Vi0N·. · [
TABLE ALPHABÉTIQUE BBS IATIÈBBS · ·DU 'l`0IE QUATMEAIE (n•• 67 à 90). ' ' Pages. P1I•· Acc ns man: à Pont-Aude- Cnneicson fossile .... 27 · mu" ‘°‘‘'’' ,83 Cnumono¤•s(Ami<lon4lansles) 288 Acancuuruae (Intérêt de I') . 309 cnuncmm palm. au ÀUI 0l0l·l8É ······ 354 animaux. 78, 94, 205, 320, 366 Anwcmon du Président . . 345 c|ngp|gg0|gg pamigœ ju Ancnmnes (Atropliie de l’ap- ;:§ë\9¤¤ "3« 6% 79. 475. 480, pareil visuel) ..,., Q74 . 240. 270, 37'L ÀBAIGIÉBS (Yeux des). . . 458 c";‘:·:;'?g;g;_ï•\‘:::‘ lœ “i‘ iu Anus 980 dœ) '`°` in C¤aonuoueetF4•1·snwns. ·44,!'I, ” , 8'$¤“*°‘*l"°¤ · · = 27* 75, 94, 407, 458, 470, 483, 224, ' Brrncnsus (Lc venin des). . 235, 270, 300, 346, 335, 354, 366, , · _ 377. Bnncmes unontcns (Méta- _ morphqgç dg;) , , ', , $$5 CBIYSIDIIB (Lille C0) · · . 248 ~ \ Bsuns et Ostoxnacmne. . 800 Cocnsumes de I'orm•>au . . 274 ( Bumoomm. ea, so, ça, 60, 77, C¤~¢<>¤·1t¤¤¤(C|¤¤¤¤¤ de ¤¤î¢) 999 ( ;g4z· gg; wi gg- « » (Chasse dans les villes). 374 ’ ’ " _·’ · ’ ' Coutorrtans Listode. 446 449 B0¤¤¤0&3!II»I41‘ dw I¤¤¢¤|·•s· 470 477, 498, 497, 3223347. ' ' B•¤¤¤9¤¤¤4¤6¢¤P¤î¤•ü¤¤.ü¢¤) 255 Cou.sc11one de la Société. . 34 a' °mP°‘99!¤6¤ P•l"9¤ » tfoîsenuxde lnVllle 464 mm '‘''°'’ .59 Consnvmon de feuilles et Bvvlm www ···· 484 de fruits . . . . , . 466 B¤^$i4•|W¥ 4C!|’4‘î€!'• Ã9l· · · 35 Cosenvxrnon des, infusoirea . 235 Banmpaqnn .... 475, 492 » des i¤•ecte•4l6· · man de la Société . . 40,740 C°|••>••• · ·· à·m·_ ·_ · · 9*7 . Bossu: pour 4878. . . . 46 l‘“"*“"’*°*" "'*°“'° m' wrellewm-Frans Fwu ° " P°'·“` un ·°‘· nc Gtowcnz LOCAL!. , ’ ' PY"' 1880 ···° au Connnsrounnocn. 32, 47, 80, 95, Crans (Migration des) . . 486 ‘ 442, 428, 476. Cum de I'ÉtatyBajor. . . 262 Coarnrrns tmelkuus . . 372 Czntornnnuu demereum . i' » Iaoloaerlceusl . . 372 ni
.. Qœ ... . Pages. _ Pages. c......»... .....m.. .... un G#g;gg·; g;·=···;“(¤·ggg·•>g;5 au · **·;;,§:,§"?···¤··*······*·=···*·'·>· *"=*· «......... 7....... .’ . '. .’ ... Gouines (Puissance germina- g"°""“:° :;bï"“";i°· ‘ ‘ 26* tive aes) .... ass, asi www s ( na ons sur Gsmuss de Chanvre (sexuali·' I") ''`'`''° M6 té des) ....... 288 0.;%:ïBt vollusfluîsuluss ws HAnaxcs'(Nourri4ure des). . 407 E · · Htnirrtass (Préparation et Dtcns causés parlles rats . 47 réwlm des) · U I • • 88 Dnroutns (Parasmsme sur des) 483 Hnmkns ames ____ ms _ Dwroutns (Préparation des). 278 Hümmsmous _'__ gp N5 , Dieasrioa chez |es_Poulpes . 270 Hgnglmg E1- Num; , , _ 377 É *]****8 @**8 il *4* S00*é*ë· 2. 33. *9. Hivnonvrs Desmarcatli . 74,448 80’ Bl' 8a' S3" ll|n0nnsu.ss(|ntelligencedesi 407 ; gum *°°"°^'::“ ‘‘'° gi Hisroiaz nsrunnnnz ai l’Ecole M70 WWW 0 ···· primaire ...... 28 Esnrtninzs (Note sur les). . 372 » A |'Expo;ition 428, 434 , Euroissounsnsnr des rivières 224 Horois (Promenade de la) . 99 Emlolwovn (Notes) · 45.372 lurusomzs(Conscrvationdes). ass ( Excunsiou à Abbeville. . . 242 liwcgnnus Brmsgniarü. 246, 264 4 n à Beauvais (géologie) 34 s Lamarclru , , 264 g Excursion dans la vallée de lussc1·ss(La bouche des) 20.40,56 ' '¤ Bmlc ······ 8* » (Les negunemannaœi :7,74 Ex°°“'°" * Pé'°““° · · · **5 Insectes nuisibles (collection Exrosmou à Amiens . . . 2 des) ....... 34,435 Fnânîz |.0CA;.B‘(C0h(fllTUl.l0B! ‘ · H (;*É8i;%•*¤¤4’î$» · a. 3 , 5,74,445,449,4 5. ( _ 477: 498, 247, 292, 297, 324, 347 » · (boycns de, Ftçosnmori des fleurs par les ‘*°¤**`¤°**°¤ **°¤l· *3- 6*% 75• 96· insectes . . .. . . 454, aie **0. 44%. *78.206. 270. 366- ‘ I-`nonz I.0CALl'(COD4flbUll0D§ *¤¤¤¢‘|‘¤¤ ¤***€8·‘ 30. *7. ***6. *35 ' . àëb **.5*.$‘.*0î'•.*49.î6$. Laurens (Une maladie des). 480 · — 270. Fossisas (Listede). 246,-264, 267, Lavsasmas (Calcaire de) . . 37 357. Lsncous griœola .... 46 Fourmis (Instinct des). . . 408 I,i1·omc1·u.us comarl . . . 45 » (lœurs dcs).· . 430,367 Loca:. (question du) . . 50, 67 Gtonogin des cantons d’A· Lmutas colorée(E4Fets de la). 474 mie s' ....... 264 203.
0 — 382 —- _ P||6!. ' · ` Iltuuoirrn en Sibérie . . . 483 Picnounaus bidens .... 406 [nrcan; (un fleuve sou5·ma- Pl$·GRlÈCIIl ...... 343 l vw ¢•¤¤ *¤) ·-··· ***1 Pumrssalimentsires (Origine ( Items variegatus .... 423 UM) ~-······ 63 Musees mais. 49, 50, 83, 226, P'·^"""° °‘“`¤"°"°* ···• M 339- • cryptogames(Liste<le) 20, 389 Mmncus paradoœué .` . . 362 Puma: phanérogsmes (Liste HICROSCOPB (Soins qu’exige un) 54 d¤)· 54, 85,.406, 449, 268, 358 ulcmm des carpes. . . ms Pegîgss dw ¤¤v¤~¤• •i’A· M · » dœipuœmns ' ' 485 Pucsaons (Nation cles); 486 listnanocis (Nomenclature systématique en) .... 348 uîion dgîœwé ds °°“'°*" M7 lonwsouss terrestres et lluvia· `, ````` ulesgcisruscuonnmaqus ass) sw "“°"‘°"° "° '°"“*°**"· · · *7* Boussu · . · · H, 20, 359 llïurrs A:'l’É:lI·l4B· . I. . . 326 Iouvnsirrs périodiques dans Ugîimun mms 9 |°°m° sw les Fleurs ...... 460 P · °P’ ° ’ ° Iouvsaurrs spontanés d’une ( ou B °)’ ° ' ,70 • · plante aquatique .... 2 P“°°“°^ ·””`“P° · • · *6 sum a·na·»a«« musnns . 67 **¤¤¤¤¤¤¤ ¤***¤¤·¤ · · · 96 umn smpsa .... s **¤;;;¤ge• <>•'1¤*;~¤·>*~= (Q; 45 Nmomm (l.de Brutelette) wa ° '°°° .°' ui) ‘ ° 2 . Samson (acclimatation du) . 224 · Ntnroinas ...... 408 Im d. d œm de m a soie (vmmc " ( ‘ '° “) · · · °‘ · "“l ········ *3 S‘꣰'§·°';`-7‘§3‘§‘ As ‘Zaî"a⧒ °‘î::f:œt£;3’°“ü•“¤* · **8 m szâ, sie, àa. ris, sâs, a0k,aa·i Oancms des Espèees . 243, 229 S‘g:ï:,%%£?u?‘q?°(Fu?·? 86 Oancueas de la Vie .... 236 Slcnou dg ïwogie (Bumu Ouvaaczs uçcs. 34, 65, 83, 97, pour48 8 ...... 46 443, 429, 46l, 494, 227, 243 257, . » ` s (Séances). 244 275* 307* 3‘°*_353‘ _ Sncrton de Zoologie (Bureau Pnntosrowcis microscopique 233 pour 4878) ..... 46, 48 Parxnwus (Les Nuées de) 304, 346 Sinn: taillés .... 267, 283 Pausmzs du Cheval . . . 27 Sms: fossile ...... 274 n de Diatomées . . 483 Socntrsdflîtigdesscientiliques Pnssms d'Hymé¤optères . 40, de PM"! ·•···· 28 · 90, 447. 423, 222, 362· Sonmes à Gamaches . . . 332 Ptcrss Htsingeri . . 247, 264 » à Sain4·Blimont. . 325 ` V
. _ - 3H“.. . Pages. Sounmn humain fossile. . 26'7' Tiiahu•'tertiaii·e. . 36, 3§`É` 3BL Srnnnuis canallculatus. . 7i Tnmimu qîîaf.ei·n§iiè"î»i'3, 329;*330; Suammou du Conscil`généraI' 4 4 332- ,, du mniggèn _ _ 339 Tanun|.niuu•1·s`n¤` tutu (La hmm _i ______ 75 profondeur des .... 302 ~ Ttauouocm animale. 62, 96, 306 T"°"“ °····· ”* aw » 'Q6“‘e• 87, 3g6, 206 VBLLIIUS düdîühlt. . · . zig] · Tunis crane, mmm., _ 3,9, Vnnm des Batraclens . . . 369 - 334, 333, Ynux doi Araignéeàl . . . 458 Tnanue orétaoâ supérieur 33, 3*10,- » deà Rèptilèà et'd’cs`Pois- 295, 320, 330; sont ...... |56$'·303 · I I JI