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TABLEAU » 

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OBSEPJÏES

 

DANS LE NORD DE LA FRANCE,

1mn M‘. c._n. DEGLAND, _

Docteur en médecine, Administrateur du Musée «Ïhistoire naturelle de lu ville
de Lille , chargé spécialement de la conservation des animaux vertébrés.

A LILLE,

m; [JIMPBIBIERIE DE L. DANEL, GRANDE PLACE. _
1851.


			
 

' ÏMÀBŒÊÈÀÜ ÏDËS (DESËÆÀÜËS
oBsEnvEs DANS LE NORD_DE LA FRANCE,

Par M. C.—D. UEGLAND, Docteur en médecine (r).

 

PREMIER ORDRE. -- OISEAUX DE PBOIE.

Fanaille. —— Vautozrrizzs.

7‘; VAUTOUR griffon; Vultzzr ficlvus , Gmel, Brisa, VieilL,
Î Tem.; Vautour fauve, Briss. , Cuv.; Percnoptère et grand

‘Î Vautour ., Bufl“.

à Uapparition du Grifibn dans notre contrée est un Évé-

Snement extraordinaire. On en a tué un, en juillet i828,
"près d’Armentières. A la même époque on en a tiré deux
îautres, à trois ou quatre lieues de cette ville. Cette espèce

r» L
J

‘î (I) Extrait de Pornithographie que j'ai présenté à la Société royale des
‘Î . . . . ,
‘sciences de Pavrxculture et des arts de -L1i1e en mai 1830. Jentcnds

I b î |

.par nord de la France, cette vaste contrée qui est baignée par la Manche
Î

n et seralt bornée par une ligne qui, partant des environs d'Anvers, passerait
. a: Bruxellcs desccndrai: vers Avesncs Saint- uentin et se contourne-mit
. P I 1 \

f sur Péronne, Amicns, pour se terminer à Abheville, en suivant le cours
ide la Somme. J’ai adopté la classification de M. Vieillot et quelques-unes

Üdes divisions secondaires de MM. Cuvier et Tcmminck.

 

(4)

habile de préférence les régions méridionales. J’en ai vu
pondre un en captivité: son œuf, que je conserve, est
cl’un gris uniforme et non tacheté de rougeâtre, comme
le dit M. Temminck.

On voit le Grifibn dans presque toutes les ménageries
ambulantes qui viennent visiter nos villes. Sa démarche est
lourde et paraît gênée; il marche avec les ailes pendantes;
son attitude est ignoble et héhêtée. 1l est des heures entières
avec le cou contracté , appuyé sur le sternum et la tête entre
les épaules, en partie sous les plumes soyeuses et eflîlées du
haut de la poitrine.

Famille. -— Àccipiirins.

* AIGLE fauve; Aquilaflzlva , Vieill. ; grand Aigle royal ,
Bel.; Azîgle, Aigle dore’, Briss.; Falco fulvus et _Falco
chrysaëlos, Linn.; Aigle conzmun. et Aigle royal, BuflË,
Cuv.

De passage accidentel. On a tué une femelle près de
Dunkerque , à la mi-janvier 1830. Elle est dans le cabi«
net de M. Duthoit; a 9 pieds 2 pouces (Yenvergure; 3
pieds 6 pouces du bout du bec à Fextrémité de la queue;
les trois quarts supérieurs des rectrices entièrement blancs ,
le quart inférieur d'un hrun foncé. Un aubergiste de Po-
peringue en trouva un nid, il y a dix-huit à vingt ans,
dans la forêt de Winendal; il prit le jeune qui Phabitait;
il Péleva et le fit voir aux voyageurs qui descendaient
chez lui. i

On trouve des aigles fauves dans la forêt de Fontaine-
bleau; les montagnes de PAuVergne, de la Provencc et
surtout dans le nord et Pouest de FEurope. Ceux de la
forêt de Fontainebleau sont plus petits que ceux du Nord
ct de la Suisse. Cette espèce offrirait-elle deux races, ou
le volume plus grand dépendrait-il du climat?

(  )
1L PETIT AIGLE; Aqufla planga, VeilL; Falco nævius et
maculalzas, Gmel; Aigle plainti , VieilL; Aigle tacheté,
Cuv.; Aigle criarrl, Tem.

Le petit aigle est un des oiseaux les plus rares de notre
contrée et même de la. France. Il ne passe ici qlfaccidentel-
lement, encore n’y voit-on que des jeunes. Ou en a tué
cependant cinq ou six, depuis quelques années, entre
Abbeville et Calais, le long de la côte maritime. J’en ai
trouvé un sur le marche’ de Lille , en octobre 1814. C’est
un habitant des Apennins et des hautes montagnes du midi
de l’Europe. ‘

‘fi PYGARGUE proprement dit; Haliættzs nisus, VieilL; F alco
albicilla , albicaîtdalus, ossÿragus , Lath. ;grand Pygargue
et Orfinïe, Bufl‘. , Cuv. ; grand Aigle de mer , Briss.; Aigle
pygargue , F alco albicillav, Tem.

De passage. On en a tué sur tous les points du dépar-
tement du Nord. On en voit chaque année dans les environs
de Montreuil-sur-Mer , où ils arrivent en octobre et en no-
vembre , probablement chassés par le froid qui se fait sentir
à ces époques en Norwège, où ils sont communs. Ils nous
quittent à la fin de février et au commencement de mars ,
pour retourner dans le nord. Ce sont presque tous des jeunes
qui viennent nous visiter.

On admet généralement aujourd’hui deux espèces de Py-
gargue en Europe. Celui de cet article est Faigle à tête
blanche, F alco leucoceplzalus, Tem. On a voulu derniè-
rement en établir une troisième , que l‘on a cru suflisalïmlent
caractérisée par deux protubérances très-apparentes qui
existent à la partie postérieure du crâne , et une queue plus
longue que celle du pygargue proprement dit. Mais d’après
des recherches faites avec soin ., et les observations de M.
Jules de Lamotte, je me crois fondé à ne considérer ces

( 5 )

prétendus caractères spécifiques que comme des particulæ"
rités propres au jeune âge de l’Halz'ætzLs nisus. En effet, dans
le premier âge , cet oiseau a la queue et les ailes plus longues
que dans l’état adulte, et l’on retrouve les protubérances
occipitales sur des individus à queue courte.

BALBUZARD; Parzdion fluvialis, Vieill.; Aigle de mer ,
Briss.; Falco Izaliætus, Linn., Temu, Tappe à lzranznzes
de nos campagnards.

De passage irrégulier. Il en est venu un nombre si
considérable en automne 1819, qu'on en a tué jusque
dans les fossés de la ville de Lille. J’en ai obtenu six

pour ma part. Tous se ressemblaient, plus ou moins, et;

avaient le dos et les couvertures des ailes variés de roux
grisâtre. On en tire chaque année dans les environs d’Arniens.
Tantôt on le voit dans le courant d'octobre; tantôt un
mois ou deux plus tard. Quoiquïl vive principalement
de poissons, il se jette quelquefois sur les oiseaux de ma-
rais; j'en ai vu tirer un qui poursuivait un canard.

JEAN LE BLANC ; Circaèlzzs gallicus , Vieill.; P jgargus,
Briss.; Falco brachjzlaclylus, Tem.

Cet oiseau, qui était si commun en France du temps
de Belon et même lorsque Brisson écrivait, est devenu
très-rare. Il ne s'est fait Voir, à ma connaissance, qu‘une
fois ici. Il a été tué au Tronquoi, près de Saint-Quen-
tin , et envoyé à M. Descourtils , de Montreuil-surrmer,
qui le conserve dans son cabinet.

ÉPERVIER; .S‘parvz'zzs nisus, Vieill. ; Âccfpiter , Briss.;
F alco niszzs, T em.; Epervier conzmun, Cuv.

Niche en petit nombre dans nos bois. Il se fait prendre
chaque année aux filets, en ëélançant avec impétuosité
sur les moquettes que l’on fait remuer. A la nui-octobre

ï 7 )

1829, un épervier mâle adulte , poursuivant un moineau ,
entra avec cet oiseau dans une maison habitée et fut pris
au moment où il saisissait sa proie. Ce sont presque tous (les
jeunes, et principalement des femelles que nous voyons
en octobre , novembre , décembre et mars. Les vieux mâles
paraissent rares.

AUTOUR; Sparvîus palumbarius, VîeilL; Falco palum-
lmrius, Linn. , Tem.

Assez rare. Niche quelquefois dans nos forêts. Il paraît
habiter de préférence les bois situés sur des collines et
des montagnes basses. On le dit commun en Allemagne,
en Suisse et en Russie.

BUSARD ; Circus œrzzginosus , Vieill.; Falco æruginosus ,
Lath. ; Falco rufus, Linn., Tem.; Circus paluslris , Briss.;
fizuæ Perdrïeuæ , Bel. ; Busard des nzarais , BuŒ; Ecouve ,
Ecouvetle , dans nos campagnes.

Sédentaire et point rare dans les marais des environs
de Lille, où il couve. M. Temminck considère le Busard ,
ainsi que la Harpaie, comme des individus de la même
espèce. Leurs dissemblances, cependant, sont constantes
dans tous les âges.

HARPAIE; Cïrcus rzfus , VieilL; Falco rqfus , Linn. ,
Tem.; Busard rouæ , Briss.

Très-rare dans les environs de Lille. On le voit chaque
année dans les Moëres de Dunkerqrle, où elle paraît nicher.

Ses dimensions sont diHérentes.cle' celles de Fespèce pré-
cédente.

BUSAED Saint-Martin , Circus gallinarizzs , Vieill.; Falco
pygargzzs et Cyanezzs , Lath. ; Ôiscazz Sai/zt-Marlùz le mâle,

et Soubuse la femelle, Bufl‘. ; Busard soubuse, Cuv. , VieilL;
Falco cyaneus , Tem.

( 3 )

Le Busard Saint-Martin que l'on trouve partout en Europe,
est assez rare dans notre pays, surtout le mâle adulte. Il
niche cependant dans nos marais boisés, principalement
dans les environs d’Abbeville et de Montreuil-sur-Mer. On
en a trouvé un nid, il y a quelques années, près de Lille,
dans le marais de Santes. Il était placé sur un petit monticule
au milieu d'un grand clair. Ten fis prendre les petits qui
étaient au nombre de quatre, le père vint tournoyer très-
près de Pindividu qui les prit, comme pour défendre sa pro‘
géniture. Ils vécurent un ou deux mois ensemble et en
assez bonne intelligence. Ils se tenaient presque constam-
ment par terre, sur un grès ou une pièce de bois. Malheu-
reusement ils furent étranglés par un chien.

BUSARD montagu; C irczzs nzoiztagui , Vieill.; Falco cine-
raceus , Tem.; Busard cendre’, Cuv.

Cette espèce, inconnue de Buffon, a été souvent confondue
avec la précédente dont les habitudes sont à peu près les
mêmes. Elle niche, en petit nomlire, dans les environs de
Montreuil-sur-Mer, ainsi qu’en d'autres endroits des an-
ciennes provinces de l‘Artois et de la Picardie. Elle arrive ‘a
la mi-avril, et partà la fin de juillet ou en août. M. Des-
courtils a souvent trouvé dans son estomac des débris
de grenouilles et des lézards entiers; plus fiéquemment
encore des petits et des œufs de rousserolles et de fauvettes
phragmites. Il conserve ces œufs intacts, qui font partie
de sa collection.

La voracité du Busard montagu est très-grande. Cet
amateur tenant ensemble, plusieurs jeunes individus dans
la même volière, ils finirent par sïzntretuer et se dévorer.
Une femelle entfiautres , qui avait mangé ses frères et sœurs,
succomba quelques jours zlprès, des suites de ses blessures.

BUSE à poitrine barrée; Buleofascintzts, Vieill. ; Buteo ,

(9)

Briss.; Buse, Bufl‘. , Cuv. ; Falco buteo , Linn., Tem. ; vul-
gairement, Bruyer.

Sédentaire et commune. Niche dans nos bois. Elle est très-
sujette à varier, quoiqu’en dise M. Vieillot. Peu d‘entrelles
se‘ ressemblent, et cet auteur a pris, bien certainement,
des variétés de cette espèce, pour des jeunes dela suivante.
Elle s‘apprivoise aisément quand on la tient en captivité.

J’en connais une qui vit en bonne intelligence, depuis
plusieurs années, avec un chien de chasse. Elle partage
même sa nourriture avec lui. Lorsqu’on la chagrine, elle
saute quelques pas en arrière et prend 11ne position grotes-
que, en hérissant ses plumes , ouvrant son bec et tenant la

langue avancée. Elle pousse en même temps un cri aigu
fort désagréable.

BUSE changeante; Buteo nzutans, VieilL; Falco albidus et
versïcolor, Gmel; Falca buteo , Tem.

Rare partout en France. Elle ne passe ici que de loin en
loin, en octobre et en novembre. M. Temminck la considère
comme une variété d'âge de la Buse commune ou à poitrine
barrée. M. Vieillot prétend au contraire que c’est une espèce
distincte qui, outre les diflërences physiques, a des habi-
tudes et des mœurs qui lui sont propres. Elle se trouve
assez souvent dans la Lorraine.

BOUDRÉE; Buteo apivorus, Briss., Vieill.; Goïran ou Bou-
dree, BeL; Bondreîe commune, Cuv.; F alco apïvorus,
Gmel, Tem.

Rare. On la voit de loin en loin, en septembre, en octobre
et au commencement de novembre. Elle niche cependant
dans la forêt de Mormal et dans celle d'Hesdin. Son plu-
mage variant depuis sa naissance jusqu’à la Vieillesse , peu
dîndividus se ressemblent entièrement. Elle habite de pré-
férence les contrées orientales.

< w >

BUSE patue; Buteo lagopus, VieilL; Falco lagopus ,
Linn. , Tem.

De passage non régulier. Moins rare que la boudrée. On
en prend quelquefois aux filets, dans le courant d'octobre.
C’est un des oiseaux de proie les plus répandus; on la trouve
presque partout en Europe.

NÏILAN royal, Ilïïlvus regalis, Briss. , Vieill.; Milan com-
mun , Cuv. ; Falco milvus , Gmel, Tem.
Fort rare. Nous ne le voyons que dans les hivers rigoureux

et toujours isolément; il paraît habiter de préférence les
régions méridionales.

FAUCON commun ; Falco peregrizzzzs , Viei1l.; Falco com-
munis, Gmel; Faucon, Brisa; Faucon ordinaire, Cuv. ;
Faucon pe’le’ritz , Tem.

De passage. Nous en voyous ordinairement en octobre,
en novembre et quelquefois en décembre. On l’a vu nicher

dans les rochers qui avoisinent la mer. Commun dans le
Nord de FEurope.

CBESSERELLE, Falco linnzuzculzzs, Briss.; Gmel, VieilL,
Cuv. , Tem.; Ilîouquel , Émouchet de nos campagnards.
Sédentaire et commune. Elle établit son nid jusque dans

nos villes, sans que le bruit paraisse Peffrayer. Elle pré-
fère néanmoins nos campagnes.

EMÉRILLON ou Rocnnzn; Falco Zilhofzzlco , VieilL; Falco
æsalon, Tem.; lilhofnlco et œsaloiz, Gmel, Briss.
De passage annuel. On en prend aux filets en Automne .,

et presque toujours des jeunes ou des femelles, derrière la
citadelle de Lille.

HOBEREAU; Falco subbuteo, Linn., VieilL, Tem.
Sédentaire. Habite nos bois et forêts durant Tété. Se
fait voir en plaine en Automne. J’en ai rencontré sou-

( H )
vent dans les mois de septembre et (Poctohre. Ils se tenaient
sur une motte de terre et semblaient attendre leur proie.
J'en ai tué à l'ouverture de la chasse, que je voyais cons-
tamment volerou se reposer près de moi. Üétaient des jeunes
de Pannée. ‘

GERFAULT; Falco Islandicus, Mey., VieilL, Tem.

Il n’a paru qufaccidentellement dans cette contrée. J’en
ai vu un jeune dans la collection de M. Jules de Lamotte,
qui a été tué près d’Abbeville. Il paraît habiter plus par-
ticulièrement Flslande.

Famille. -——— OEgoliens.

HABFANG; Striæ nictea, Linn., VieilL, Tem.; Chat-
Huant blanc de la. baie de Hudsozz, Briss.

De passage accidentel. Il a été tué dans les environs
d‘Abheville. C’est un oiseau du nord des deux continens.

CHEVÈCHE ; Strix passerina , Lath., VieilL, Tem. ; Strix
nzinar , Briss.; Chouette ou Chevêche, Buftï; Petit Cat-
Huanl, dans nos campagnes.

Commune et sédentaire. Habite de préférence les petits
bois et les lieux où il existe des vieux bâtimens aban-
donnés. En automne elle s'approche des habitations. Elle
supporte facilement l’éclat du jour.

EFFRAIE; Strix flanzmea, Linn., Vieill., Tem.; petit
Chat-Huard, Briss.; Efiraie ou Fresaie, Buff.

Sédentaire et la plus commune de nos chouettes. Elle
habite les vieux bâtimens, les tours et les églises. Elle
a l‘Iris brun foncé, et non jaune, ainsi que le dit M.
Temminck. Elle quitte sa retraite à l'approche de la nuit
et vole sans faire de hruit.

CHAT-HUART; Strix stridula, Lath., Vieill.

0

( la ) .
Habite nos grandes forêts. Pas rare dans celle de Mor-
mal. Des auteurs le considèrent comme la femelle ou le

jeune de Fespèce suivante.

HULOTTE; Strix aluco , Lath., Vieill.

Habite, aussi, nos grandes forêts et a les mêmes habi-
tudes. M. Temminck la regarde comme le vieux mâle de
Yespèce précédente.

CHOUETTE à aigrettes courtes, Slriæ brachyotos , Lath. ,
VieilL, Tem. ; Striæ ulula, Gmel , Chouette ou grande Che-
vêche , Bufï.

De passage annuel, dans les mois d'octobre et de no-
vembre. On la trouve alors dans les herbes élevées et ‘dans
les champs verts où elle se tient par terre.

GRAND-DUC; Strix‘ bubo, Linn., Vieill., Tem.; grand
Hibou, Vieill.

De passage accidentel. On en a trouvé un, à Dunkerque,
d'une manière assez singulière. Une jeune dame, en ren-
trant le soir dans son appartement, fut très-étonnée et
effrayée en apercevant, dans un coin, un animal (Tune
figure extraordinaire. C’était’ un Grand-Duc , qui s'était
introduit par la cheminée. Il niche dans les rochers des
environs ‘de Namur. Il est commun en Suisse.

MOYEN-DUC; Slriæ alus, Linn., Vieill. , Tem.

Sédentaire et assez commun. Habite les bois touffus et
les vieux bâtimens abandonnés. Il s'approche des lieux ha-
bités dans les mois de novembre et de décembre.

DEUXIÈME ORDRE. -- OISEAUX SYLVAINS.

Famille. —- Zllacroglosses.

PIC épeiche; Picus nmjor, Linn., Vieill, Cuv., Tem.;

( ‘3 )
Pïcus varias major; Briss. , Epeïclze ou Pic varie’; Bulï. ,
Pelil bec bos , de nos campagnards. i
Assez commun dans nos bois où il niche. En automne

il se répand jusque dans les jardins de nos grandes villes.

PETIT ÉPEICHE , Ficus miner, LinzL, Vieill. , Tem. ;
Plbus rvzzrius nzùzor, Briss.

On le voit de loin en loin ., en automne, toujours en petit
nombre. Il paraît rare partout en France. Un le rencontre
cependant assez souvent en Lorraine où il niche.

PIC varié à tête rouge; Ficus varias, Lath., Briss.,
VieilL; Ficus medîus, Linn.; Pic-mur, Tem.; Dïoyen
c’pez'che, Cuv.

De passage accidentel. Il niche dans le Boulonnais.

PIC vert; Ficus vù-idis , Linn., VieilL, Tem.
Sédentaire et commun. Nos campagnards lui donnent le
nom de Bec-Bois ou de Bec-Bas.

Toncon; Yuuæ lorquilla, Linn., VieilL, Tem.; Tor-
quilla , Briss.

Niche, en petit nombre, dans nos forêts montueuses,
s'approche des habitations en automne; rare dans les envi-
rons de Lille où il passe en octobre ou novembre. (Test un
oiseau solitaire qui ne vit avec sa femelle que durant le
temps des amours.

Famille. —— Irizberbes.

COUCOU; Cuculus canorus, Linn., Vieill. , Tem.; Cucu-
Ius, Briss.; Coucou gris, Buff.
Vient chaque année nicher dans nos bois et y est commun.

( l4 )
Nous quitte en automne. J'en vois tous les ans dans les
fortifications de Lille.

COUCOU roux; Cuculus rzfus , Gmel; Cuculus hæpaticus,
de quelques auteurs.

Niche dans nos bois et y est très-rare. J‘en ai une femelle
qui a été tirée dans le mois de mai. Elle avait un œuf tout
formé dans le ventre. M. Temminck considère le Coucou
roux, comme un individu de l'espèce précédente, dans
la seconde année.

Famille. »— Granivorcs.

BEC CROISÉ commun ou des pins; Loæïa curvirostra,
Linn., Vieill., Tem.; Bec croise’, Buff.

De passage irrégulier. On en tire tous les deux à trois
ans en certains endroits de nos départemens septentrionaux
On le voit pénétrer jusque dans les jardins pour y manger
la graine de tournesol. Il fréquente principalement les lieux
où il y a des pins. Il en est même qui y ont niché. (Test
un habitant du nord de PEurope. Il s’en est fait deux pas-
sages très-considérables depuis quinze ans. On en prit vivans
qui vécurent long-temps.

BOUVBEUIL; P yrrhula. vulgaris , Briss. , Vieill. , TEIIL;
Loæia pyrrlzula, Gmel, vulgairement Pioruze.

De passage annuel. Niche dans quelques cantons de notre
contrée. On en prend un grand nombre dans les mois de
décembre et de janvier.

BOUVBEUIL, forte race, vulgairement Double pionne.

Rare et très-recherché des oiseleurs. Il s’en est fait un
passage considérable en décembre 1830 et janvier suivant,
dans les environs de Lille. On n‘en avait pas vu depuis
quinze ans. Ils voyageaient par petites troupes et ne se

< x5 >
mêlaient pas aux Bouvreuils vulgaires qui n'ont pas été
communs cette année. On a pris autant de femelles que de
mâles.

Gnos BEC; Coccothrausles vulgaris, Vieill; Loæia cocco-
thraustes, Gmel; F ringilla coccotlzraustes , Tem. ; Gros
bec commun, Cuv.; Pinson royal, de nos campagnards.

Sédentaire. Se tient dans les bois durant l'été. En hiver il
sapproche des habitans et descend jusque dans nos jardins
pour y chercher une nourriture qui manque partout ailleurs.
Il est d'un naturel fort silencieux et n'est recherché par les
oiseleurs que pour ses formes et son plumage.

MOINEAU FRANC; Fringilla (lomeslica, Linn.., Vieill.,
Tem.; Passer donzesticus, Briss.; M quchon de nos campa-
gnards; Pierrot et Gros-Bec de nos citadins.

Sédentaire et très-commun. Niche jusque dans les villes.
C'est un véritable oiseau parasite qui fait une très-grande
consommation de graines, quoiqu’il vive aussi dïnsectes.

VERDIER ; Fringilla chloris, Vieill. , 'I‘em.; Loæia chloris,
Lath.; vulgairement V ertnnzoaztaizt.

Sédentaire. Habite la lisière des bois. Säpproche des
habitations en hiver. Il est répandu en France.

SOULCIE, Fringilla petronïa, Gmel ., Lath. , Vieill. , Tem. ;
Moineau de bois, Passer sylvestris , Briss.

De passage accidentel. M. Jules de Lamotte l'a trouvé
dans les environs d’Abbeville. C‘est un oiseau des contrées
méridionales de la France et de quelques autres parties de
PEurope. Il aime les lieux boisés. Il n’est pas rare eu
Lorraine.

FRIQUET ; Fringilla montana , Linn. , Vieill. , Tem.; Pas-
ser campestris , Brisa; vulgairemeut IlIoirzequùz.
Sédentaire et commun , surtout en hiver. Il se mêle alors

( ne ) '
aux bandes de moineaux francs. ll habite de préférence
les champs et la lisière des bois. On le trouve partout en

Europe.

PINSON , Fringilla cælebs, Linn. ., Vieill. , Tem.; Frin-
gilla, Briss.; Pinchan de nos campagnards.

Sédentaire et très-commun. Niche dans nos campagnes
et dans nos bois. En hiver il se mèle aux bandes de moi-
neaux et de bruants qui descendent jusque dans les cours
des fermes. Il est recherché par les oiseleurs, et nos vil-
lageois tiennent beaucoup à ceux qui viennent établir leur
nid dans le voisinage de leur habitation. Malheur à celui
qui oserait les tuer! On prive cruellement de la vue ceux
que l'on tient en cage , dans Pespoir qu’ils répéteront plus
souvent leur chant favori. Il existe dans les environs de
Lille des amateurs passionnés de ces oiseaux. La gloire
d’avoir le Pinson qui chante le plus souvent n’est com-
parable qu’à celle de posséder le coq le plus terrible dans
les combats.

PINSON d’Ardennes; Pringilla nzontÿïingïlla , Linn. ,
Vieill. , Tem.

De passage annuel. Arrive ici, en grand nombre, aussitôt
que la gelée se fait sentir. Commun surtout dans les hivers
rigoureux. Nous quitte à la fin de février.

Les pinsons d’Ardennes sont, pour les oiseleurs, un vé-
ritable thermomètre , qui, non seulement indique la saison
rigoureuse, mais encore sa durée, par le plus ou moins grand
nombre (Findividus qui composent les bandes. Ce qu'il y a
de certain, c’est que l‘on n’en voit presque pas dans les
hivers tempérés et qu'aussitôt que la température devient
douce ils disparaissent.

NIVEROLLE ou Pinson de neige; Fringïlla nivalis, Linn. ,
Vieill. , Tem. ‘ "'

( I7 )

De passage accidentel. Tué dans les environs d’Amiens
à la fin de l’Automne. C'est un habitant des hautes mon-
tagnes des Alpes et des Pyrénées, qui voyage durant l'hiver.

TARIN; Fringilla spi/zus, Linn. , Vieill. , Tem. Ligu-
rùzus, Briss.

De passage annuel et régulier. Un grand nombre de tarins
restent ici l’hiver. Ils commencent à arriver en octobre et
nous quittent à la fin de février pour aller nicher dans le
nord. Ils sont recherchés pour les volières. Ce sont eux sur-
tout que les gens du peuple condamnent à ces sortes de
galères que l’on voit si souvent à Lille. Ces oiseaux, qui
sont alors attachés par une petite chaîne , se procurent de
l'eau et des alimens avec une adresse et une dextérité remar-
quables. On s’amuserait des heures entières à les voir ma-
nœuvrer et travailler, si l'état (Pesclavage auquel on les
réduit ne produisait‘, sur l’esprit et le cœur de Fhomme
sensible, des impressions fâcheuses.

CHARDONNEEET ; Fringilla curduelis , Linn. , Vieill. ,
TenL; vulgairement Cardonnette.

Commun en automne et en hiver. Niche sur les petits
arbustes , à la lisière Iîie nos bois et même sur les arbres de
l'esplanade de Lille. se fait sans peine à l'état de domesti-
cité, et c'est un de nos oiseaux qui répond le mieux aux
soins que l'on prend de son éducation. La captivité apporte
souvent des changemens dans son plumage. La variété , qui
a la gorge blanche et qui est connue sous le nom de Char-
donrzerel royal, est la plus recherchée et toujours d'un
grand prix.

LÏNOTTE; FVÙIgïlÏa Lùzota , Gmel ., VieilL; Fringilln

cannabina , Tem.; Iiinotte ordinaire , grande Linotte des

vignes , Bulf ; vulgairement ITriant.
Niche dans quelques cantons. De passage dans les environs

2

( I8 )
de Lille, en automne et au printemps. Dans l'état d’escla—
vage, elle perd presque toujours la helle couleur vineuse
des plumes de la poitrine. Recherchée pour son chant.

LINOTTE de montagne; Iïrizigîlla monlium , Lath. , VieilL,
i Tem. ; vulgairement Li/zot.

De passage en automne et au printemps. Moins commune
que Fespèce précédente.

SIZERIN boréal ; Lirzarirz borealis , Vieill. ; Frùzgîlla Li-
naria, Linn. , Tem.

De passage en automne et au printemps. Assez rare.
M. Temminck n’admet pas cette espèce. Il regarde le Sizerin

boréal comme un individu appartenant à celle suivante qui
est très-commune.

SIZERIN cabaret; Lirzaria rzÿèscens , Vieill. ; F ringilla
Lùzaria , var. a. LatlL; Bougralz ou Cardinal de nos cam-
pagnards.

De passage en automne. et au printemps. Il en est qui ne
nous quittent pas durant l’hiver. Passe en très-grandes
bandes, dans lesquelles se trouvent quelques individus de
l'espèce précédente. Il est recherché pour les volières, à
cause de son plumage ., de sa vivacité et de son doux ramage.
On en voit souvent, chez les gens du peuple, condamnés
au supplice de la galère.

PASSÉRINE ou Ortolan de neige ; Passerina nivalis,
iei . ' In erzLa, ni a i5, a .; ‘rua/z e Izeï e ’ uv. -
Vll,Eb* vl Lthb lrl g,C ,
ItIoineau des dunes, Pinson du nord, dans nos villes mari-
times.
fle passage annuel. Arrive avec les frimats. Surtout abon-
dant dans les hivers rigoureux, sur nos côtes maritimes et
proche des habitations de nos villes del'intérieur.lls voyagent

par petites bandes de vingt à trente. Habite Yété le nord de
l’Europe.

( 19 )
BBUANTjaune ; Embcriz-a cilri/zelltz, Linn. , Vieill. , Tem. ;
Bruant, Bulï. ; Vertlière de nos campagnards.
Sédentaire et commun. Se mêle en hiver aux bandes nom-
breuses de moineaux et de pinsons. Il descend alors jusque

dans la cour des fermes.

BRUANT de roseaux; Ernberizx schænicllzs, Linn. , Vieill. ;
Orlolan dæirosealtx , Bufl‘. ; vnlgairement Diale , sous sa robe
d'hiver, et Moineau de roseauæ , sous celle «Tété.

Commun dans nos marais , où il niche. Nous quitte durant
Fhiver; il revient dans le mois d‘avril.

PROYER; Emlzerïza milarïa , Linn. , Vieill., Tem.

Sédentaire. Niche dans les champs. Se mêle quelquefois
en hiver aux bandes de moineaux et de pinsons qui s‘ap-
prochent des habitations.

ÛBTOLAN ; Enzberiza Hortulann , Linn. ., Vieill. , Tem.

Commun l'été. Niche dans les colzas de quelques cantons
des environs de Lille. Chante continuellement durant tout
le temps des amours et se laisse approcher de très-près. Dès
le mois de septembre on ne le voit plus. Il arrive dans le
courant d’avril et ne chante que lorsqtfil est accouplé. C'est
un morceau délicieux, pour les gourmands, lorsqu'il est gras.

ZIZI ; Emberiza Cirlus , Linn. , Vieill. , Tem.

Vient nous visiter annuellement lorsqu’il y a de la neige,
et en plus grand nombre dans les hivers rigoureux. Il niche
quelquefois dans certains cantons montueux.

BRUANT fou ou des prés; Enzberiza Cia, Linn. , Vieill. ,
Tem. ; Orlolan de Lorraine , Bulï.

De passage accidentel. On l’a tué dans les environs de
Montreuil-sur-mer.

BBUANT à sourcils jaunes de Sibérie , Bulï.

‘ ( 20 )

De passage accidentel. On le prit aux filets derrière la
citadelle de Lille. Cet oiseau est très-rare et peu connu. Il
est déposé au musée «Thistoire naturelle de cette ville, et dif-
fère de celui de PAmérique septentrionale , Enzberiza su-
perciliosa, Vieill.

BRUANT montain; Enzlzeriza calcarata, Tem.; Grand-
Montain , Bufl‘.

De passage accidentel. On en prend de loin en loin, aux
filets , sur les côtes de Dunkerque. Ten ai un qui a été tué
près de Lille.

Famille. —— OEgitÏzales.

MÉSANGE bleue; Parus cærzileus , LatlL; Vieill. , Tem. ;
Jllazingue bleue de nos campagnards.

Sédentaire: commune en automne et en hiver, époque
où elle s’approche "de nos habitations et fiéquexite nos ver-
gers et jardins. Au printemps , elle se retire dans nos bois et
forêts, où elle niche. Elle est très-répandue et ne fait, dit-
on , qu’une seule ponte.

MÉSANGE charbonnière; Parus nmjor, Gmel, Vieill. ,
T em. ; Charbonnière ou grosse Jflcfsange, Bufiî; vulgaire-
ment Jllazingue.

Sédentaire et très-commune. Elle passe l'automne et
l'hiver en troupes; fréquente nos vergers et jardins. La
plupart se retirent au printemps dans les bois et bosquets
où elles nichent. Quelques-unes restent près des habitations.
Ce n'est guère avant le mois d’avril que la Charbonnière
s‘occupe de son 11id,{quoiqu'el1e s’apparie beaucoup plus tôt.
Ses œufs , au nombre de douze à quinze , sont bleus ., poin—
tillés de rouge clair.

MÉSANGE huppée; Parus cristalus, Liun., Lath. , VieilL,
Tem. '

( 21 )

On la trouve dans la forêt de Mormal, où elle est séden-
taire. On la trouve aussi dans d’autres cantons; mais en
moins grand nombre. Il paraît qu’on la voit dans presque
toute PEurope et qu'elle habite plus particulièrement les bois
où il y a des genévriers. La femelle diffère peu du mâle. Elle
a seulement la huppe moins longue et le noir de la gorge
moins étendu.

MÉSANGE à longue queue; Parus caudatus , Linn. , Lath. ,
Vieill., Tem. ; vulgairement llIanche (Palène.

Elle est rare dans les environs de Lille. Elle habite parti-
culièrement les bois et forêts. Elle se répand en hiver dans

presque toute PEurope. Elle revient au printemps pour
nicher.

MÉSANGE moustache; Parus biarmicus, Linn., Lath.,
Vieill. , Tem.

Cette espèce habite de préférence le nord de l‘Europe.
Elle est commune en Hollande. Il en passe quelquefois der-
rière la citadelle de Lille à la fin dbctobre. Elles.sont en
petites troupes de dix à douze. Il en est qui nichent dans les
fossés de Saint—Omer et dans les grands marais de Péronne.
Un très-grand nombre cquvaient, il y a quelques années ,
dans les Moëres de Dunkerque : un hiver rigoureux, les
oiseaux de proie, une chasse mal entendue , le dessèchement
de ces marais , en ont détruit unegrande partie et fait émi-
grer le reste. On n'en voit plus depuis trois ans. Ce char-
mant oiseau vit très-bien en captivité : on le nourrit (Vol-
liette , de noix et de mie de’ pain.

NONNETTE cendrée ; Parus palustris , Gmel , Briss. ,
Vieill. , Tem.

Vit l'été dans nos bois et forêts , où elle niche. S’approche
des habitations en septembre et en octobre. On en prend
alors u_n grand nombre dans les environs de Lille.

( 22 )
PETITE CHARBONNIÈRE ; Parus aler, Linn. , Lath., Vieill.,
Tem.

De passage et assez rare. On la tue chaque année, en

automne, dans les environs d‘Amiens. Elle est commune
en Lorraine.

Famille. -— Tisseranzls.

LORIOT; Oriolus Galbula, Gmel, Vieill. , Tem.; vulgai-
rement Compêre-Loriot.

Il arrive à la fin d’avril et nous quitte en septembre. Un
grand nombre niche dans nos bois et fait une grande con-
sommation de cerises dans nos vergers. Le mâle, la femelle
et les jeunes ont un plumage qui leur est propre.

Famille. — Leinzoizites.

ÉTOUBNEAU vulgaire; Sturnus vulgaris, Linn. , Lath. ,
Vieill.-, Tem. ; vulgairement Sansoiznet.

Sédentaire et commun: vit en grandes troupes Fhiver,
se mêle alors aux bandes de corneilles qui ravagent nos
champs. Niche dans les trous de clochers et des grands édi-
fices de nos villes. Il est recherché par les oiseleurs, qui lui
apprennent à parler et à siffler dilïérens airs populaires.

Famille. — Coraces.

CORBEAU; Cor-vus coraæ , Gmel , Vieill. ; Corbeau noir,
Tem.
Niche dans la forêt de Crécy et dans le Boulonnais. Il y
est sédentaire et solitaire. On le trouve aussi dans les rochers
des environs de Namur.

CORBINE; Corvus corone, Gmel, VieilL, Tem.; Cor-

neille, Briss., Cuv.; Corneille noire, Tem.; vulgairement
Corbeau.

( 23 )

Sédentaire et commune. Elle vit, pendant Fhiver, en so-
ciété avec les freux et les corneilles mantelées qui couvrent
nos campagnes. Au déclin du jour, ces oiseaux gagnent tous
ensemble les bois et font retentir les airs de leurs croasse--
mens. Un seul arbre porte quelquefois un groupe de 5o à
6o individus. Au printemps, les Corhiues se retirent dans
les bois et y nichent sur des arbres élevés.

FREUX ou F RAYONNE; Corvus fi-zîgilegus, Gmel, Vieill. ,
Tem. ., vulgairement Corneille noire. '

Il habite de préférence les régions septentrionales de
FËurope. Nous ne le voyons ici qu’en Automne et en
hiver. Il fait alors , avec ses congeuères , de grands ravages

dans nos champs. Quelques-uns nichent dans le Boulonnais.

CORNEILLE mantelée; Corvus corniæ , Gmel , Vieil].
Tem.; Comiæ cinerea , Briss. ; vulgairement Gris-Ïlzïanteaj.

Habite le nord de 1’Europe. Ne vient ici qu'en automne
pour passer Phiver. Elle arrive dès la lui-octobre et ‘nous
quitte dans le mois de mars. Quelques-unes nichent dans
le Boulonnais.

CHOUCÀS; Corvus monedzzla, Gmel , VieilL, Tem. ; Chou-
cas ou petite Corneille des clochers, Cuv.; vulgairement
Cornoille.

Sédentaire. Se réunit, en troupes Phiver, avec les Cor-
neilles qui sont si communes dans nos campagnes. L'été
il vit avec sa femelle et niche dans les trous de clochers

ou des vieux édifices élevés. Ou en voit beaucoup dans
la ville de Lille.

PIE proprement dite; Cor-vus pica, Linn., Tem.; Pie
d’Europe, Cuv.; Pica, Briss; Agac/ze de nos campagnards.

Sédentaire et très-commune. Vit par couple. Dès le mois
de février elle s‘occupe de la construction de son nid.

( 24 )

GEAI; Gurrulzts glandarizas, Gmel, Vieill. , Tem.; Gar-
rulus, Briss; Geai dïlîfurope, Cuv.; Calas de nos cam-
pagnards.

Sédentaire et commun. Habite nos bois. Shpprivoise et
parle facilement. Très-recherché par les enfans qui s’en
amusent beaucoup. Répandu dans toute PEurope.

CASSE-NOIX moucheté ; Nicÿraga caryocatactes, Vieill. ,
Tem.; Corvus caryocatactes, Gmel; Casse-Noix ordi-
naire, Ûuv. I

De passage irrégulier. On en voit tous les cinq à six
ans et toujours au commencement de Pautomne. C’est,
dit-on, un habitant des montagnes du nord.

COBACIAS à bec rouge ; Coracïa erylhroramphos , Vieill.;
qorvus graculus , Gmel; Coracïa, Briss.; Crave ou Cora-
cias , ou Coracias des Alpes, Buffi; Pyrrlzocorax Cora-
cïas , Pyrrlzocoraæ graculzza , Tem.

Soin apparition est accidentelle. Il habite les Alpes suisses ,
les Pyrénées et autres montagnes.

ROLLIER; Galgulzzs garrulus, V ieilL; Coracias garrula ,
Gmel, Tem.; Rallier conznzun, Cuv.; Bollier d’Eur0pe,
Vieill.

De passage de loin en loin. Il en a été tué deux depuis
quinze ans dans nos environs. On le trouve dans les Vosges
et les forêts de la Suède.

Fauzille. — Baccivores.

JASEUR; Bonzbycilla garrula, Vieill., Tem. ; Anzpelis
garrulus ,'Gmel; Bonzbycilla bohemica , Briss.; Jaseur (le
Bohème , Cuv.; Grand Jaseur, Tem.

De passage dans les hivers rigoureux. Il s’eu est fait
un considérable en 1829; on en a tiré jusque dans les

( 25 )
jardins de nos villes. Habite durant Pété les régions du
cercle arctique.

F amillc. —— C/zélidoizs.

HIRONDELLE de cheminée; Hirundo ruslica. , Gmel,
VieilL, Cuv., Tem.; Hirundo danzestica, Briss.

Très-commune. Niche dans Pintérieur des habitations
et des écuries.

HmoNDELLE de fenêtres; Hîrundo urbica , Gmel , Vieill. ,
Tem. ; Petite Hirondelle ou Marliraet à cul blanc, H irundo
miuor sive rustica, Briss.

Commune. Elle arrive avant Pespèce précédente et nous
quitte fort tard. On en voit jusqu’au 25 décembre, lorsque
la saison est tempérée. l

HIBONDELLÉ de rivage ; H irundo rzparia, Gmel, Vieill. ,
Tem.

Ne se trouve que dans certains cantons. Un assez grand
nombre nichaient dans nos fortifications avant que l’on
ait réparé les murailles. Elle est beaucoup moins commune
que les espèces précédentes. Dès qu’on Pinquiète , elle quitte
le lieu qu’elle habite.

MARTINET noir; Cypselzzs apus, VieilL; Hirundo apus,
Gmel; Martinet de muraille, Cypselzss nzurarius , Tem.
Commun en été. Niche dans les trous de clochers et

de murailles des édifices élevés. Nous quitte avant les hiron- _

delles.

ENGOULEVENT ; Caprimulgus «uulgaris , Vieill. ; Caprùnul-
gus Europæus, Gmel , Tem.; Tête de Chèvre ou Crapaud
volant, Caprinuzlgzcs , Briss.

Niche dans nos bois. Ne vole que vers le soir. Arrive
dans le mois de mai et nous quitte à la fin de septembre.

( 26 )
Famille. -— Myiothères.

MOUCHEROLLE ou COKE-MOUCHE gris; Muscicapa grisola ,
Gmel, Vieill.; Tappe à nzauques de nos villageois.

Niche dans nos jardins et bosquets. Nous quitte en au-
tomne pour revenir en avril. Il est répandu dans les con-
trées tempérées de FEurope.

GOBE-MOUCIIE noir; 11T uscicapa atricapilla , Gmel, Vieill. ;
Gobe-llfouche bec-figue, Muscicapa lzzcluosa , Tem.; Tra-
quet dÿlzzgleterre et Bec-Figue , Bufi‘.

De passage en automne et au printemps. Niche quel-
quefois dans le Boulonnais. M. Meslier de Rocan, de Metz,
considère ce Colle-Mouche et le suivant comme deux indi-
vidus de la même espèce. Il habite les contrées méridio-
nales de PEurope.

COBE-MOUCHE à collier; Jlïuscicapa sfreplophora, Gmel,
VieilL; llluscïcapa albîcollis , Tem.
De passage accidentel. Trouvé dans le mois de mai.

Famille. —— Colluriolw.

PIE-GRIÈCHE grise; Lanïus eæcubilor, Linn. , Vieill. ,
Tem.; Lalzizzs cinerezzs, Briss.; vulgairement Agaclzette.

Sédentaire ; habite nos bois et forêts. Elle est querelleuse
et très-courageuse , ainsi que les espèces suivantes.

ÉCORCHEUR; Lanius collurio, Gmel, VieilL, Tem.; Pie-
grîècïze eborcïzezrr, Bail’. ; vulgairement Petite Agacîzette.

Niche dans nos bois; plus rare que les espèces précédente
et suivante. Nous quitte en hiver. Plus répandu dans le midi
et le nord de l’Europe.

PIE-GRIÈCHE rousse; Larzius collurio rufus et Lanius po-
nzeranus, Gmel.; Lanius rulflus, Lath., VieilL; Pie-xgrîêche
rouaxse de France , Ihxfl‘. ; vulgairement Agaclzetle rousse.

( 27 )
Habite nos bois. Plus rare que la Pie-grièche grise. Nous
quitte Phiver. On la trouve dans toute la France.

Famille. — Chanteurs.

GRIVE ; Turzluzs musicus , Linn. , VieilL; Petite Grive ,
Turdzzs miner, Briss.; Grive des cagnes, Vieill)

Passe en grand nombre en octobre et est alors fort grasse;
revient en mars. C'est de toutes les Grives la plus délicate

et la plus recherchée par les gourmands. Quelques-unes
nichent dans nos bois.

DRENNE ou DRAINE; Turdus viscivorus , Linn. ., Vieill. ;
grosse Grive, Turdus nmjor, Briss.; Merle draine, Tem.;
vulgairemeut Grive du pays.

C'est Pespèce la plus grande. Sédentaire et solitaire. Niche
dans nos bois. ‘ '

LITORNE; Turdus pilaris, Linn., Vieill. ; Merle litorne,
Tem. ; vulgairement Double Grive.

Elle arrive après la suivante. Niche dans le nord de l’Eu-
rope. Son passage de printemps est beaucoup moins abon-
dant que celui dïzutomne.

MAUVIS; Turdus iliacus, Linn., Briss., VieilL, Tem.

De passage annuel et régulier. Commun en octobre et
en novembre. Cette espèce arrive en même temps et après
la Grive chanteuse. Niche dans le nord de l'Europe.

BOUSSEBOLLE; Turclzzs arwizdizzacezzs, Gmel, Lath. ., VieilL;
Bec-fin rousserolle, Sylvia lurdoïdes; vulgairement Fauvette
ou Rossignol de roseaux.

Très-commune du printemps à Pautomne. Habite les ma-
rais et les étangs boisés. Durant la saison des amours , on
entend le mâle chanter du matin au soir, attaché à la tige
d‘un jonc ou d’un roseau. Il est alors peu farouche et se laisse

( 23 )
aisément approcher. Lorsqu'on tire après lui et qu'on le
manque, il s’enfonce dans les roseaux et reparaît presque

aussitôt , en chantant, au sommet d‘une tige de roseau ou
d’herbe.

MERLE; Turdus merula, Linn. , Vieill. , Tem.; IlÏerle de
France, Éufiï; JlIerle commun, Cuv.; vulgairement Mou-
viard.

Sédentaire, défiant, solitaire et recherché par les oiseleurs.
S’apprivoise aisément et apprend à siffler et même à parler.
Répandu dans toute la France.

MERLE à plastron blanc; Turdus torquatus, Linn. , Vieill. ,
Tem. ; llïerle à collier, Merula torquaia, Briss. ; llferle à
collier, Butï.

De passage annuel en octobreiou en novembre. On le
trouve dans presque toutes les parties de l’Europe.

PÉGOT ou Fauvette des Alpes; Accentor alpinus, Vieill. ,
Tem.; Motacilla alpine: , Gmel. l

Uapparition accidentelle. Tué dans les environs de Saint-
Omer. C'est un oiseau des montagnes les plus élevées , des
Alpes et des Pyrénées.

RIOUCHET; Accentor modularis, Vieill. , Tem. ; Jlfolacilla
modularis, Gmel ; Traîne buisson, Fauvette dVziver, Bufi‘. ;
vulgairement JVIoi/zeau de haie.

Se tient dans les bois durant l’été. s'approche des hahi—-
tations dès le mois de novembre. En hiver, il descend jusque
dans la cour des fermes pour y manger des graines. On le ren-
contre dans presque toutes les parties tempérées de l'Europe.

MOTTEUX cendré ou Vitrec; Œnanthe cinereus, Vieill.;
lllolacflla ænazzthe , Gmel; Saæicola œrzanthe, Tem.; Blot-
teuæ ou Cul blanc; vulgairement Cul blanc.

Commun sur les côtes de Dunkerque , lors de son passage
en automne et au printemps. Une partie niche dans nos ter-

( 29 )
rains arides. Il arrive en‘; avril et nous quitte dans le courant
de septembre et quelquefois d'octobre. Ses voyages se font

par petites troupes. (Test un manger délicat quand il est gras.

TABIER; Œnarzthe rulzetra , VieilL; Jlïotacilla rubetra,
Gmel ; Saxicola rubetra , Tem. ; Vulgairement Fauvette
cP/zerlzes.

Commun l'été. Niche dans nos prairies et dans nos champs
de colza. Arrive dès la fin de mars et nous quitte en octobre
ou novembre. On le trouve dans presque toutes les "parties
tempérées de PEurope.

TRAQUET; Œnanthe rulvicolla , Vieil]. ; Motacillci rubi-
colla , Gmel ; S ylvùz rubicolla , Lath.; Traquet pzïtre, Saæi-
cola rubicolla , Tem.

Rare. Un petit nombre niche ici. On le voit dès la fin de
mars ; quelques-uns restent jusqu’en décembre. On le ren-
contre dans presque toutes les contrées de l'Europe.

ALOUETTE cochevis; Alauda cristata , Gmel, Briss. ,
Vieill. ; vulgaire-ment Aloue huppée.

Sédentaire. Habite les champs qui avoisinent les grandes
routes. Plus recherchée par les oiseleurs que la suivante,
parce qu'elle apprend plus facilement les airs de serinette.
Sa chair est moins agréable que celle de Palouette propre-
ment dite.

ALOUETTE des champs; Alauda arvensis, Linn., Vieill. ,
Tem. ; Alouette, Alauda , Briss. ; vulgairement Aloue.

Sédentaire et commune. Il s'en fait annuellement un pas-
sage considérable dans le mois dbctobre. Lorsquïl y a de
la neige , on en prend par milliers , aux lacs , sur nos côtes
maritimes. Très-recherchée par nos oiseleurs, à cause de
son chant. C‘est un manger très-délicat. Elle voyage par
grandes bandes.

z

( 3° )

LULU ; Alauda cristatella , Lath. , Vieill; Alauda arbo-
rea, Linn. , Tem.; Cujelier, Bufl”. ; Alauda lzemorosa,
Vieill.; vulgairement Petite Aloue.

De passage irrégulier ; se perche; répandue dans presque
toutes les parties de l’Europe. Elle voyage par petites troupes
qui ne se mêlent pas aux grandes bandes d‘alouettes com-
munes.

PIPI proprement dit ou des buissons; Anthus sepiarizts,
VieilL; Alauda mosellana, Gmel; Alouette des buissons,
Alauda sepiaria , Briss. ; Cujelier, Bufl’. ; Anthus pratezzsis,
Tem. ; vulgairement Pieuquette.

De passage dans les mois de septembre, d'octobre et de
mars. Quelques-uns nichent dans nos herbes. C’est le plus
petit des Pipis (Pliurope, et un fort bon manger en automne,
époque où il est gras.

PlPI rousselin; zlnthus rlfus , Vieill, ; -Pz'pz' rousselizze ,
Anthus rzfesceizs, Tem. ; Rousseline , Bufi”.

De passage irrégulier en septembre et en avril. Trèsæare
dans les environs de Lille.

PIPI spipolette; Anthus aquaticus, Vieill., Tem.; Alouette
pipi, BuflÏ; Pipit spiozzcclle , Tem.; vulgairement Aloue
des nzarais.

De passage annuel en automne et au printemps, toujours
en petit nombre.

P1P! maritime ; Alautla obscure: , Gmel , Lath.

On le trouve dans les roches, sur les bords de la mer;
M. Descourtils se le procure chaque année, en automne ,
près de Bïontreuil-sur-mer. On confond généralement cette
espèce avec la précédente.

PIPI des arbres ; Antlzus arboreus, Vieill. , Tem.; Farlouse
ou Alouette des preîs, Buflï; Pipi des buissons, Tem.; vul-
gairement Double Pieuquetle.

( 3| )
Niche dans les herbes; nous quitte en octobre pour re-
venir à la fin de mars. On le trouve dans toute l’Europe.

PIPI Richard; Ant/Lus Bichardi, Vieill., Tem.

De passage irrégulier en octobre et mai. Rare et recher-

ché par les amateurs. J'en ai trouvé deux individus depuis
quinze ans.

HOCHEQUEUE ou BERGERONETTE jaune; Ilïotacilla boa-
rula , Gmel, Vieill., Tem.
Niche ici, mais en petit nombre. Nous ne le voyons

guère qu‘en automne, époque où cet oiseau s'approche
des troupeaux et des Iaboureurs. Mue double.

LAVANDIÈEE; ltlotacilla allm, Gmel, Vieill. , Tem.;

filotacil/a , Briss.; Bergeronnette grise , BufiÏ; vulgairement
H ocheqrtezte. _

Commune et sédentaire. Une grande partie émigre néan-
moins chaque année. Elle fréquente de préférence les lieux

où il y a des bestiaux. On la voit suivre le cultivateur
qui laboure. Sa mue est double.

BEBGERONNETTE lugubre; fiIolacilla Iugubris , Vieill. ,
Tem.

Rare. Niche quelquefois ici. De passage en automne et
au printemps. Sa mue est double. J’en ai trouvé deux

depuis quinze ans ., Pune sous son plumage d'été et l'autre
sous celui (Yautomne.

BERGERONNETTE de printemps; Wlotacillaflava, Gmel,
Vieill., Tem.; Molacilla verna, Briss.; Budytes flavus,
Cuv.; Bergeronnette prîlztanzzïère, Tem.

Niche dans les champs de colza. Arrive en avril et nous
quitte à la fin d'octobre et en novembre. On la trouve
dans toutes les parties de PEurOpe.

( 32 )

FAUVETTE locustelle; Sylvia loèzzstella , Lath. , Briss. ,
Vieill. , Tem.; Alouette loèustelle , Bufl‘.

De passage irrégulier. Niche quelquefois dans les envi-
rons de Lille. J’ai un mâle qui a été tué près de cette
ville , dans le mois de juillet 1829. Elle a été vue au prin-
temps près d‘Abheville ; elle se laissait difficilement appro -
cher; on Fentendait le soir chanter sur les pommiers.
Habite de préférence les pays méridionaux.

FAUVETTE des marais; Sylvia paludicola , VieilL; Sylvia
aqualica , Lath. , Tem.; Motacpilla aqualîca, Gmel.

On la trouve quelquefois dans les environs de Lille. On
l’a tuée, mais rarement, près d‘Amiens , dans les plaines,
le long des remises et des buissons. Habite plus particu-
lièrement le midi de l’Europe.

F AUVETTE des joncs; Sylvia Scfiænobnelzzzs , Linn., VieilL;
Bec-fin phragmite, Sylvia phragnzïlïs , Tem.

Niche'dans nos marais. Arrive à la fin d’avril et part
en septembre ou octobre. Elle entrelace son nid dans les
roseaux comme la Rousserole, et est assez commune.

FAUVETTE eiïarvatte; Sylvia slrepera, VieilL; llIolacilla
arlmdùzacca , Gmel; Curruca arundùzacea , Briss. ; Sylvia
arundizlacea , Tem.; vulgairement Petite Rousserolle.

Habite ce pays durant la belle saison. Fréquente les bords
des rivières et les marais couverts de joncs et de roseaux.
Très-difficile à voir , à cause qu’elle se tient presque tou-
jours cachée dans les herbes, où elle trouve sa nourri-
ture et se fait entendre. Elle habite toute PEux-ope tempérée.

ROSSIGNOL ; Sylvîa luscinia , Lath. , Vieill. , Tem. ; Lns-
cinùz, Briss.

Commun dans nos bois et bosquets où il niche. Arrive
dans le mois d’avril et se fait entendre aussitôt qu’il est

( 33 )
accouplé. Nous quitte dans le courant (le septembre. Très-
recherché par nos oiseleurs.

FAÙVETTE grise; Sylvia griser: , Vieill.; Becfi/z orphëe ,
Sylvïa orphea , Tem.; Fauvette, Bufl‘. ; Fauvette proprement
dite, Cuv.

Cette fauvette, qui habite de préférence les provinces mé-
ridionales de la France, niche en petit nombre dans le
Boulonnais et dans quelques autres cantons. Je rapporte
à cette espèce la Colombaude de Buffon.

FAUVETTE à tête noire; Sylvia atricapilla, Lath. , Vieill.,
Tem.

Commune dans nos"hois et bosquets, ainsi que dans
presque toutes les parties de l'Europe. On en voit dès
les premiers jours‘ d‘avril. Nous quitte en automne avec
ses congénères. Très-recherchée par les oiseleurs à cause
de son chant mélodieux.

FAUVETTE œclonie; Sylvïa œdonïa , VieilL; Bec —fi/z
fàuvette, Sylvia hortensia , Tem.; Petite Fauvette , BuflÏ;
vulgairement Fauvette grise.

Très-commune; habite nos bois, bosquets, vergers et
jardins. Arrive à la fin d'avril et nous quitte dès Papproche
de Pautomne. i

GRISETTE; ôzy-lxtia cinerea, Lath., VieilL, Tem.; Fau—
vettc grise, Briss.; Fauvette cendrée, Bufiî; vulgairement
babillarde. '

La plus commune de nos Fauvettes. Niche dans les
bois, bosquets, buissons et surtout dans les champs de
colza. Elle est répandue dans presque toutes les parties
de FEurope. Elle nous quitte en automne pour revenir au
printemps.

3

( 34 ) .

FAUVETTE habillarde; Ôylvia curruca, LatlL, Vieill.,
Tem. ; Curruca garrula ., Briss.

On la trouve rarement ici, peut être à cause de ses
habitudes. Elle recherche les taillis épais et solitaires. Nous
ne la voyons que dans le mois de mai. C‘est, suivant
M. Polydore Roux, à cette Fauvette qu’il faut rapporter
la Bouscarle de Bufibn, et non à la Fauvette Cetti , Sylvia
Ceui de la Marmora, comme l'a fait M. Temminck.

FAUVETTE Pit-chou; Sjlviafèrruginea, Vieill.; Sylvia
provincialis, Gmel, Tem.

De passage accidentel. Elle a été tuée dans les environs
de Illontreuil-sur-nier. Habite particulièrement le midi de
l‘Europe.

ROUGE-GORGE; Sylvia rebeclda, Lath., Vieill., Tem. ;
Illolacîlla rubeczzla , Linn. ; llIarie-godrin , Jlfaroîlle , Ma-
royelle dans nos campagnes.

Une partie sédentaire ; le plus grand nombre nous quitte
en automnmElle pénètre en hiver jusque dans les habi-
tations, où elle obtient souvent Fhospitalité en faveur de sa
familiarité et de son chant. Elle se retire dans les bois au
printemps et y passe la belle saison. C'est un des oiseaux
qui nichent les premiers.

GORGE-BLEUE ; Sylvia sueqica , Lath. , Vieill. , Tem.;
Îllolacilla suecica , Linn.

De passage irrégulier et de loin en loin, dans les environs
dïmniens. On l'a tuée dans les jardins et les vergers. Elle
n'est pas rare dans la Lorraine , d’où je l‘ai reçue souvent.
M. Brchm admet une seconde espèce de Gorge-bleue, qu’il
nomme Sylvia Woéflî.

ROUGE-QUEUE Tithys; Sylvïa IÏÜIJKÊ, Lath., Vieill. , Tem.;
‘rïolacilla erzlhaczcs, (il/Lys, gibrallarieizsis, atrala, Gmel.

( 35 )

Niche dans les trous ou les crevasses des murailles de
vieux hâtimeus élevés. Fait deux couvées par an. J'en ai fait
prendre deux nids à Phôtel-de-ville de Lille. Il se trouvait,
dans chacun , cinq petits que j‘ai fait empaillez‘ pour le cabi-
net d'histoire naturelle de cette ville. Arrive au mois d’avril
et part dans le courant d'octobre.

ROSSIGNOL de muraille ; S ylvïa phæniczzrzts, Lath. , Vieill. ,
Tem. ; Illntacîlla phæzzïcurzts, Linn.

Niche dans nos bois et bosquets. On le voit depuis le mois
de mai jusqlfau mois d'octobre. Il est assez commun.

FAUVETTE lusciniole ou Polyglotte ; Sylvia polyglotta ,
Vieill. ; Sylviœ hzfipolaîïv, Lath. ., Tem. ; Fauvette de roseaux,
Buflî ; grand Pouillot, Cuv.; Bec-fin à poitrine jaune ,
Tem. ; vulgairement Contre-fizisazzt. A

Commune l'été dans nos jardins, bosquets et bois mare’-
cageux. Arrive dans le mois d’avril et nous quitte en automne.
011 la trouve dans presque toute l’Europe.

POUILLOT sylvicole ; Sylvia sylvicola , Lath. , Vieill. ; Bec-
fizz-sgfllezzr, Sylvia sibilatrzîz‘, Tem.

Rare; arrive dans le mois d’avril; se tient constamment
dans les bois.

POUILLOT collybite; bjylvia collybita, Vieill.; Sylvia rzgfà,
Lath. , Briss. ., Tem. ; Petite Fauvette rousse , Bufl". ; Becfin
veloce , Tem.

Arrive à la fin de mars et nous quitte à la fin d'octobre ;
habite nos bois et forêts; approche des habitations en au-
tomne ; quelques-uns restent dans la Provence durant l'hiver.

POUILLOT fitis; Sylviafitis, V ieill. ;S_ylvz'a frochilzls, Lath. ,
Tem. ; Pouillot ou Chantre, Briss. ., Bufi‘. ' s;
Arrive dans le mois de mars et part en septembre. Habite

< 36 >
nos bois et bosquets. Très-répandu en Europe. On le voit
quelquefois, dès les prelniers jours de mars, dans les jardins
et vergers.

FAUVETTE Bonelli ; Sylvia Bottelli, Vieil]. ; Bec-fin nat-
tcrcr, bylvia nattereri , Tem.
De passage accidentel. On l’a tuée dans les environs d‘Ah-
jÿyeville. Elle est commune dans la Provence, où elle niche.
Elle couve aussi dans la Lorraine. Celte Fauvette a été long-
temps confondue avec les Pouillots fitis et collybite.

BOITELET huppé; Regulus cristatus , Vieill. ; Sïylvia re-
gulrts , Lath., Tem.; Roitelet, Buff. ., Cuv.; Roitelet ordi-
Maire, Tem.

De passage annuel en automne ou en hiver. Voyage en
petites troupes; se laisse facilement approcher et prendre à
la main. On le rencontre dans presque toute l’Eu1‘ope.

ROITELET à moustaches ; Regulzts m ystaceus , Vieil]. ;
Roitelet triple bandeau , Sylvia zgnicapilla , Tem.

De passage irrégulier. Rare. Il a été long-temps confondu
avec l'espèce précédente , dont il a les habitudes. l h

TROGLODYTE; Troglodytes Europæa, VieilL; Zlïotacilla
troglodytes, Gmel; Regulus, Briss.; Sjlvia troglodytes,
Tem.; Troglodyte cPEurope, Cuv.; vulgairement Roteloz
ou Roitelet.

Sédentaire et commun. Niche jusque sous les toîts de
chaume.

Famille. ——— Grimpereaux.

SlTTELLE d’Europe ; Sitta Europœa, Gmel , Vieill. , Tem. ;
Torchcpot , Sitla, Briss.; Torclzepot conzmzuz, Cuv.

Sédentaire; habite uos grands bois, où elle niche. Pas
rare dans la forêt de Moi-mal.

( 37 )

GHIMPEREAU familier; Cerllziafizzzziliaris, Gmel, VieilL,
Tem.; Certhia, Brisa; Grimpereau, Buflï; Grimpereau
zl’Europe , Cuv.; vulgairement Grùnpar.

Sédentaire et commun dans les campagnes des environs
de Lille. Il grimpe sans cesse sur les arbres, à la manière
des pics. ‘

Famille. — Epopsides.

HUPPE; Upupa épops , Linn. , Vieill. , Tem. ; Upupa ,
Briss. ; vulgairement Coq des champs.

De passage régulier dans les mois d'avril et dbctobre.
Solitaire et plus répandue dans le midi que dans le nord. On
assure qu'elle niche dans Parrondissement de Valenciennes.

Famille. — Pelmatodes.

GUÉPIER d‘EuroÀpe ;’ llferops apiaster, Gmel, Vieill. ,
Tem.; Apiaster, Briss.; Guëpier commun, Cuv.

De passage accidentel. On l'a tué dans les environs de
Montreuil-sur-mer. C’est un oiseau du ‘midi, commun dans
la Provence , d’où je l‘ai reçu, ainsi que de la Corse.

MARTIN-PÊCHEUR; Alcedo ispfcla , Gmel, VieilL, Tem. ;
Martin-pêcheur ou Alcyon , Buff. ; 11T arlin-pêclzezcr d’Europe,
Cuv. ; vulgairement Pecque-roches.

Sédentaire et très-commun l'hiver, le long des fossés et
des rivières. Niche dans nos marais boisés, dans des trous à
terre. Répandu en Europe.

Famille. —— Colonzbiizs.

PIGEON ramier; Columlzapzzlzzïnbus, Lath., VieilL, Tem.;
vulgairement Pigeon de bois.

Arrive vers la fin de février par petites troupes ; s’apparic
de suite et niche dans nos bois. Nous quitte en octobre et en
novembre; quelques-uns restent durant l'hiver. C’est un bon
gibier quand il est jeune et gras.

( 33 )

PIGEON sauvage; Co/wnba ænas, Linn. ., Vieill. , Tem. ;
Cololnbe colonzbiii , Tem.

De passage dans les mois de mars et de novembre. Quel—
ques-uns nichent dans nos bois. Assez rare; plus répandu
dans le midi. La chair des jeunes est aussi très-bonne.

TOURTEBELLE des bois; Colunzbcz turtur, Linn., Vieill. ,
Tem. ; Tourterelle, BUE‘.

Commune dans nos bois , où elle niche. Arrive vers la fin
de mars et avril; part dans le courant de septembre.

/

TROISIÈME ORDRE. "' GALLINACÉES.
Famille. —-— Nudipèdes.

FAISAN vulgaire ; Pizasiazzus colclzicus, Lath.,Vieill., Tem.

Cet oiseau , qui était commun avant la révolution dans
nos forêts, y est aujourd'hui fort rare. On en élève beaucoup
dans l'état rle domesticité. La bonté de sa chair le fait re-
chercher.

PERDRIX grise; Perzîiæ cineren, Lath., Vieill., Tem.;
Tetrao perdix , Gmel; vulgairement Pelrix.

Sédentaire. Niche dans nos champs et fort avant dans le
nord. Très-commune, sur-tout dans les lieux réservés pour
la chasse. C'est un des gibiers les plus estimés en automne.
Les perdreaux d’Artois sont principalement recherchés.

PEBDBIX de passage; Perdix damascena, Lath. , Vieill.;
vulgairement petite Perdrix d’Artoz's.

De passage, dans les plaines de FArtois, en novembre
ou décembre. Voyage en grandes bandes difficiles à appro-
cher. Elle a le vol plus rapide et plus élevé que Pespèce
précédente, à laquelle M. Temminck la rapporte. Les rai-
sons sur lesquelles cet auteur fonde son opinion sont autant

( 39 >
d’e1‘renrs physiologiques. Si toutefois cette Perdrix ne cons-
titue pas une espèce distincte de la grise, elle en est au
moins une race qui en ditïère par ses proportions et ses
habitudes. Quelques-unes nichent dans le département du
Pas-de-Calais.

PEBDRIX rouge; Perdiæ rzfa, Briss., Vieill. , Tem.;
Tetrao rzfus, Linn.

Propre aux plaines méridionales de la France. On en
trouve quelques-unes en Artois, dans les environs de Saint-
Pol, où elles nichent. Celles qui nous viennent des mon-
tagnes du midi sont plus fortes que celles de notre contrée
et de Paris.

‘l Vit et pond en captivité. Sa chair est plus délicate et
plus estimée que celle de nos perdrix grises.

CAILLE; Perdix coturzziæ, Lath., Vieill., Tem.

Commune , surtout dans les plaines de PArtois. Émigre
en septembre et en octobre. Elle est alors fort grasse et
recherchée par les amateurs de gibier. Arrive en mai et
se répand dans les blés et prairies, où elle se fait prendre
au filet. Celles que l'on nourrit en cage sont beaucoup
moins bonnes; elles perdent de leur fumet.

Famille. — Plumipèdes.

GANGA on GELINOTTE des Pyrénées»; Œnas cala, Vieill.;
Telrao alcïzata, Linn.; Ganga cala, Plerocîes setarius,
Tem. _

De passage accidentel. Il a été tué dans les environs
de La Bassëe. On le voit dans le cabinet de M. Alavoine,
amateur de cette ville; c’est un jeune en mue. Habite le
midi de l’Europe. i

( 4° )
QUATRIÈME 0110m3. -- ÉCHASSIEBS.

Famille. — Pédiononzes.

OUTABDE; Otis tarda, Linn. , Vieill. , Tem. ; Grande
Oularde, Cuv.; Outarde Ôarbue, Tem.

De passage régulier à la fin de février et au commen-
cement de mars. Se fait voir en grandes troupes dans les
hivers rigoureux, lorsqu’il y a beaucoup de neige. Les
mâles adultes paraissent rares: ce sont presque toujours
des jeunes ou des femelles que 1’on tue.

C'est en plaine et sur les terrains élevés qu’elle s’arrête.
On en voit de temps en temps dans la commune de Sain-
ghin-en-Mélantois, près de Lille , et dans Parrondissement
de Cambrai. Elle niche, (lit-on, dans la Champagne.

PETITE OUTARDE ou CANEPETIÈRE; Otïs tetraæ, Linn. ,
VieilL, Tem.

De passage irrégulier en août. Presque toujours des
jeunes. Niche dans les plaines arides et découvertes des
environs de Niort, d'où je l’ai obtenue de l'obligeance
de M. Germain fils. Je l’ai vue deux fois, depuis dix ans ,
sur le marché de Lille.

Plansille. — 0E gin/lites.

(BIDICNÈME criard ou d‘Europe; Œdicnemus Europæus,
Vieill. ; Olis œdîcizenzzts , Lath. ; Œdicizenzns crepitznzs’,
Tem.; grand Pluvier ou Courlis de terre, Buflî; vulgai-
rement Courlourf ou Gris-Faîgean.

Arrive en avril et part en automne. Niche dans la plaine
de Leus; dépose ses œufs sur la terre nue. Les teintes
de son plumage varient suivant les saisons.

ËCHASSE ; IÏÙllflIllÏO/Jlts albïcollis , VieilL; Charadrius Hi-

( 4l )

nzanlopus , Gmel; Échasse à manteau noir, Hùnantopzcs
melmzopterus , Tem. g

De passage irrégulier dans les mois de mai et de juin.
Niche quelquefois dans les environs d’Abbeville et de Dun-
kerque. M. rDemeézemaker, de Bergues, en a tué une

femelle qui avait Yœuf tout formé et prêt à sortir'. L’oiseau‘

et l’œuf font partie de sa collection. Plusieurs ont été tirées
en 1826 dans le département du NordÜHabite de préfé-
rence les contrées orientales de F-Enrope.

HUITBIER; Hæmalapus ostralegus, Linn. , Vieill. , Tem.; -

vulgairement Pie de mer ou Bécasse damer.

Commun sur nos, côtes maritimes en automne et en
hiver. Celui à collier aurait, (Paprès M. Temminck, ‘la
robe d’hiver , et celui sans collier, celle «Tété. On les trouve
cependant simultanément. Nous en voyons quelquefois, dans
nos marais, en mars et en octobre.

COURE-VITE d’Europe; Tachydroznus Europæus, Vieill. ;
Cursqrius Europæzts, LatlL; Court-vite Isabelle , Curso-
rius Isabellinus, Mey., Tem.; Court-vite, Bufi‘.

De passage accidentel. Il a été tué dans les environs
de Saint-Omer et fait partie de la collection de M. De_
france.

SANDERLING rougeâtre; Calidris rulzidus , Vieill.; San-
derling ‘variable, Calidris arenaria, Ten1. ; vulgairement
Guet-latte rouge ou blanche.

De passage régulier sur nos côtes ‘maritimes, dans les
mois d‘avril, mai, septembre et octobre— J’en ai tué un
sur la côte de Dunkerque, au milieu d’une multitude de
petits oiseaux de rivage, le 13 avril 1828. ll était en mue
et l’on voyait les plumes rousses qui le revêtent Pété,
an milieu de celles cendrées qu’il porte durant l'hiver. Sa

(42)

mue étant double, le plumage présente de grandes varié-
tés suivant le temps que durent les mues, qui ont lieu
au printemps et à la fin de l'été.

PLUVIER doré; C/zaradrïzcs pluvialis et apricarius , Linn. ,
Vieill. , Tem.

Habite le nord de FEurope, où il niche. Le passage de
printemps commence dès les premiers jours de mars et
se prolonge jusqu'en avril. Celui d’automne a lieu dans
les mois d’octohre et de novembre. Ils se font par troupes
composées d’un plus ou moins grand nombre d’individus. Il
en est qui restent jusqu’aux gelées, et qui passent même
Phiver lorsqu'il est tempéré. On en prend beaucoup aux
filets, à ces différentes époques, dans les environs de
Lille et de Douai. Très-recherché par nos amateurs de
bon gibier.

Le Pluvier doré à ventre noir, Chnradrizzs apricarius,
que nous voyons vers la fin du passage de printemps,
serait, d'après quelques ornithologistes, une espèce dif-
férente du Pluvîalis. MM. Vieillot et Temminck croient
que c’est le plumage parfait d’été , dont les très-vieux
auraient, dans cette saison , les parties inférieures d’un noir
sans mélange, aussi long-temps que durerait la ponte.
M. le docteur Lesson, dont les connaissances zoologiques
sont justement appréciées, est disposé à admettre lK/lpri-
carius comme seconde espèce.

GUIGNARD; C/zaradrius Inorinellzzs, Lath. , Vieill. , Tem. ;
vulgairement Chiriot.

De passage périodique dans les mois d’août et de mai. On
les trouve en troupes sur les terres incultes , les marlettes.
Sa stupidité est telle qu’il est pour le chasseur un gibier
aussi facile à tirer que recherché pour le bon goût de sa
chair. Il niche dans le nord et se retire en hiver dans le midi

( 43 )
de PEurope. Commun, sur-tout dans la plaine de Lens, à
son passage d'automne. Le plumage varie suivant les saisons.

GRAND PLUVIER à collier; Charadrius hiaticula, Linn. ,
Vieill. , Tem.; vulgairement Blanc-Collet.

De passage régulier en septembre, octobre , avril et mai ,
dans nos marais, et sur-tout sur nos côtes maritimes. Bé-

pandu en Europe et commun presque partout. Sa chair est
très-bonne.

PETIT PLUVIER à collier; C haradrius minor, Mey. , Vieill. ,
Tem.

De passage irrégulier. Répandu dans le midi de PEurope.

PLUVIER à poitrine blanche; Charadrius cantiazzus, Lath. ,
Vieill. , Tem. ; Pluvier à collier interrompu, Tem.

Niche sur nos côtes maritimes; se mêle au printemps
et en automne aux bandes nombreuses des petits oiseaux
que l‘on voit courir sur le sable de la mer, et auxquels on
donne le nom de Guerleltes.

Famille. — Helononzes.

VANNEAU huppé; Varzellus cristatus, Mey. , Vieill. ., Tem.;
Tringa vanellus, Lath. ; Vanneau, Bufi”.

De passage périodique au printemps et en automne. Très—
commun à ces époques. Quelques-uns nichent dans nos
prairies humides. On dit que les œufs sont délicieux et qu‘on
en fait un grand commerce en Hollande, où les Vanneaux
vont pondre en très-grand nombre. On n‘estime pas beau—
coup ici sa chair tant vantée ailleurs.

VANNEAU suisse; V azzellus helveticusyVieill. ; Tringa squa-
tarola et helvetica , Gmel; Vanneau pluvial‘, V arzellus nzela-
nogaster, Tem.

De passage périodique sur nos côtes maritimes. Nous le

(44)

voyons à la mi-mai, à la lin de juillet et dans les mois d’aoùt
et septembre. Il niche clans le nord de notre continent, et
quoique Buflbn lui ait imposé le nom de Vanneau suisse,
lorsqu'il est en robe (Yété, on ne le trouve pas, en Suisse,
sous ce plumage. M. Cuvier en a fait le type de son genre
Squatarola.

_TOURNE pierre; Arenaria interpres, Vieill. ; Tri nga inter-
pres, Lath.; Strepsilas collaris, Tem. ; Coulon chaud, Briss. ,
Buflt‘.

De passage sur nos côtes maritimes dans les mois d’août,
septembre et mai. Commun sur les bords de la Baltique et
en Noïvvège , où il niche. Sa mue n’a‘lieu qu'une fois l'an.

TRINGA ou Bécasseau cocorli; Tringa subarquata , Tem. ;
Scolopaæ subarquata , Gmel ; vulgairement Alouette de mer
ou Guerlette. '

De passage en mai, juin , août et septembre sur nos côtes
maritimes. Se mêle aux bandes de Pespèce suivante; assez
répandu, mais peu commun partout. Varie suivant l'âge et
la saison; sa mue est double. M. Cuvier a formé , de cette
espèce et de la suivante , son genre Pelidna.

TRINGA à colfiei-‘ou Alouette de mer à collier; Ïïinga
alpina, LatlL, Vieill.; Cinclus et Cinclus nzinor, Briss.;
Behasseau brunette ou variable , Tringa variabilïs, Tem. ;
vulgairement , avec la plupart des petits oiseaux maritimes ,
Guerlette ou Alouette de mer ordinaire.

De passage régulier, mais en très-grandes bandes, aux
mêmes époques que le Tringa cocorli, dont il difiëre prin-
cipalement par le bec , qui est plus long et un peu arqué
dans celui-ci. Nous le voyons dans nos marais ., et sur-tout
sur les bords de la mer.

TBINGA ou Bécasseau platyrhinque; Tringa plaljf/IÏII-
cha , Tem.

( 45 )
De passage accidentel. Il a été trouvé dans les environs
zFAbbeville, par M. Jules de La Motte.

TBINGA ou Bécasseau violet; ‘Tringa maritinm , Brunn. .,
Tem.; vulgairement Guer/elte brune.

De passage en même temps que les précédens; mais assez
rarc sur les côtes de Dunkerque. Nous ne le voyons pas dans
nos marais. On le dit commun en Hollande, le long des
jetées qui s'avancent dans la mer.

TRINGA ou Bécasseau temmia; Tringa temmizzckù’ , Leisl. ,
Vieil]. , Tem.

De passage irrégulier dans les mois d’avril et de septembre.
S’arrête_ clans nos marais. Rare. Habite en été les régions du
cercle arctique.

TIIINGA minule; Trirïga nzinuta, Leisl. , Vieill. , Tem. ;
Bécasseau éclzasse , Tem.

De passage comme le précédent, de loin en loin, au
printemps et en automne ; mais un peu moins rare.

MAUBÈCHE. ou Bécasseau canut; Tringajèrrugùzea , Mey.,
Vieill. ; Tringa cinerea, Linn. , Tem.

Commun , quoiqu’en dise M. Temminck, sur nos côtes
maritimes. Passe en avril, mai, août et septembre. La mue
{Tautomne commence dès le mois d'août; celle du printemps
est terminée à la fin de mai. La Maubèche olïre tant de
variétés dans le plumage, qu’ell_e a été décrite sous sept
noms différens.

_ COMBATTANT ou Bécasseau combattant; Tringa pugnaæ ,
Lath. , Vieill. , Tem. ; vulgairement Paon de mer.
De passage régulier au printemps et en automne. Arrive à
la suite des Chevaliers , à la fin de mars et en avril. Ce n’est
que dans le mois de juin que le mâle a sa belle collerette.

( 45 )
On en prend aux filets dans les environs de Lille et de
Douai. J'en ai nourri pendant plusieurs mois avec du millet
pour les avoir en robe d’été. On en tient dans les jardins
clos de murailles, pour y détruire les vers. Revient en août
ou septembre. Il constitue le genre Machetes de M. Cuvier.

CHEVALIER bécasseau; Tata/ms ochrapus, Vieill. , Tem.;
Tringa oclzropus, Lath. ; vulgairement Cul-Blanc de rivière.

De passage dans nos marais en mars, avril, septembre et
octobre. Pas rare et peu estimé pour sa chair.

CHEVALIER des bois; Tolanus glareolus, Vieill.; Tringa
glnreola , Gmel; Chevalier sylvain , Totanus glareola , Tem.

Assez rare : de passage dans les mois d’avril , de septembre
ou dbctobre. Niche dans le nord. On en prend aux filets
dans les environs de Lille, au printemps.

CHEVALIER brun ; Ton-mus fuscus, Vieill., Tem. ; Scolopaæ
fusca, Lath.; Chevalier arlequin, Tem.

De passage périodique en automne et au printemps. Rare
dans les environs de Lille. Il fréquente de préférence les
bords de la mer et les marais salins.

CHEVALIER gambette; Totmzus calidris, Vieill. , Tem. ;
Scofopaæ calidris , Lath. ; vulgairement Chevalier aux pieds
longs , ou Loxzgs pieds rouges.

De passage, eu grand nombre , dans les mois de mars,
de septembre et octobre. On les voit dans les marais, au
printemps , et de préférence sur les bords de la mer, en
automne. Sa chair est moins estimée que celle du Vanneau.
On en prend beaucoup aux filets dans les environs de Lille ;
on en tient vivans , dans les jardins , avec des Combattans ,
des Vanneaux et des Pluviers dorés. On leur donne de la
mie de pain trempée et de la viande hachée , quand les vers
commencent à manquer. Illiiver, on tient renfermé ceux
qui résistent à ce genre de. vie. Il faut leur donner beaucoup
d'eau , parce qu’ils aiment à se baigner et boivent souvent.

(47)

CHEVALIER stagnatile; Totanus‘ xtagnaIi/fs, Leisl. , VieilL,
Tem.; (Ïhevalïer des eïazzgs, Vieill.

De passage accidentel. Il a été tué près de Saint—0mer et
se trouve dans le cabinet de M. Defrance , amateur distingué
de cette ville. J’en ai un qui vient de Dunkerque.

GUIGNETTE; Tolanus hypoIeucos,Vieill.; Tem.; Scolopaæ
hypoleucos, Lath.; Petite Alouette de mer, Bufi‘.

De passage périodique dans nos marais , dans les prairies
suhmergées de PEscaut e Slîll‘ les bords de la mer. Voyage
en grandes troupes. Pond quelquefois dans le Boulonnais.
On dit qu'elle niche d’ordinaire dans les provinces du centre
de l’Europe. Nous la voyons dans les mois d'août, de sep-
tembre et d’avril. M. Wicard, chasseur habile de Tournai,
en fait une grande destruction chaque année.

CHEVALIER aux pieds verts; Totanus glottis, Leisl. , Vieill. ,
Tem. ; Bargegrise , Briss. ; Barge variée et Barge aboyeuse,
Bufiî; Chevalier alzoyeur, Tem.; vulgairement Chevalzer à
12cc retrousse’.

De passage dans les mois de mars, avril, septembre et
octobre. Fréquente ordinairement les marais ; niche dans le
nord. On en prend aux filets dans les environs depLille , au
printemps.

BÉCASSINE proprement dite; Scolopaæ gallinago , Linn. ,
Vieil]. , Tem.

Arrive dès le mois de mars, en plus ou moins grandes
troupes, suivant que le vent est plus ou moins favorable;
reste jusqu'à la fin d’avril; quelques-unes nichent dans
nos prairies humides. Revient à la fin de juillet et l’on
en voit jusquïxux premières gelées. C'est un gibier exquis.

GRANDE ou DOUBLE BÉCASSINE ; Scolopaæ major, Linn. ,
Vieill. , Tem.

Rare. De passage dans les mois d'avril et d’août. Sou-
vent senle ou à deux ou trois.

( 43 )
SOURDE ou PETITE BÉCASSINE; Scolopaæ gnllinula, Linn. ,
Vieill., Tem.; vulgairement Jacquet.
Arrive et part en même temps que les bécassines, dont
elle a la même manière de vivre. On prétend qu’elle est

plus délicate encore que celles-ci.

BÈCASSINE de Brehm; Scolopax Brehmfi, Kamp.

On la trouve dans les environs de Montreuil-sur-Mer. Je ne
l‘ai jamais vue sur le marché de Lille. Elle ressemble entière-
ment à la Bécassine proprement dite , mais elle a x6 pennes à
la queue et prendson vol sans pousser de cris.

BÉCASSE; Husticola vulgarïs, Vieill., Tem.; Scolopaæ
rusticola, Linn.

De passage périodique pour la plupart; quelques-unes
nichent dans nos bois. On a trouvé des œufs et des petits
dans les forêts de Nieppe, de Phalempin et de Riout.

Commence à se faire voir vers la fin d’octobre, ordi-
nairement seule ou par couples. Elle est alors très-grasse
et recherchée par nos gastronomes. Elle revient au prin-
temps; mais elle est moins bonne alors. Un grand nombre
nichent, dit-on, sur les montagnes élevées du centre de
l Europe.

BARGE commune ou à queue noire; Linzicula nzelmzura ,
Vieill. ; Scolopaæ tata/lus , Lath. ; Lùzzosa nzelazzura , Leisl. ,
Tem.; Barge commune et Granzle ‘Barge rousse, BuflÏ;
vulgairement Vizouæ.

De passage dans les mois de Inars , avril, septembre
et octobre. On en prend au printemps, aux filets , que
l’on conserve vivans dans les jardins clos de murs. On
les nourrit comme les Vanneaux et Combattans ., avec les-
quels elles vivent en bonne intelligence. '

BARGE rousse à queue rayée; IJÏÏÏÎiCIÔZa lapponica , Vieill. ;
Lï/nosa rqfiz , Briss. , Tem. ; vulgairement Vilouæ.
De passage, mais plus rare que la précédente, dans

(49)

les mois de mai, septembre et octobre. Fréquente les bords
de la mer et a les mêmes habitudes que la précédente.

BARGE de Meyer; Ii/nosa JtIcyerii, Leisl., Vieill.

De passage accidentel sur les côtes maritimes de Dun-
kerque. Je l'ai reçue de cette ville, dans le mois de dé-
cembre. Elle diffère tellement de la Barge rousse, Linzosa
rzfa, que je ne puis croire, avec M. Temminck , que
c'est la femelle de cet oiseau. Elle est plus grande, plus
forte, et les teintes de son plumage ne sont pas les mêmes.

CORLIEU; Numenizzs Phœopus , LatlL, VieilL, Tem.;
vulgairemeut petit Gorlieu.

De passage régulier, dans les mois de mai, octobre
et novembre, sur nos côtes maritimes. Plus rare que le
Courlis commun, duquel il ne diffère que par ses dimen-
sions. Niche vers le pôle nord.

COUBLIS à bec grêle; Numenùzs lenuiroslris, Roux.

Nouvelle espèce figurée dans Pornithologie provençale
et qui n'a pas encore été décrite. De passage accidentel.
Une femelle a été tuée, le 16 janvier dernier, dans les
environs de Montreuil-sur-Pn/ler. L'ova.ire était très-appa-
rent ; l'iris brun ; la mandibule supérieure d'un brun noi-
râtre, et l'intérieure couleur de chair. Les pieds étaient
d'un bleu de plomb.

Cet individu ale bec grèle , peu courbé, long de 3 pouces
3 lignes; 17 pouces de longueur totale; 2 pieds et demi
d'envergure. Le dessus du cou d'un cendré clair, avec
des taches longitudinales. Les plumes du dos et des sca-
pulaires noires, bordées de roux; celles de la poitrine ct
de l'abdomen blanches, avec des taches en forme de lance ,
au milieu, et plus prononcées sur le ventre; les grandes
rémiges entièrement noires ; les rémiges secondaires noires,

4

(50)

rayées de bandes blanches disposées obliquement; la queue
de cette demière couleur , avec des raies transversales

brunes.
Cette espèce semble tenir le milieu entre le Corlieu et

le Courlis commun.

COUBLIS commun; N umerzius arquatus , Vieill.; N urne-
nius arquata , Lath. , Tem. ; vulgairement Grand Gorlieu.

De passage chaque année dans les mois de mars, avril,
octobre et novembre. Fréquente principalement nos côtes
maritimes , où il arrive en grandes troupes. Au printemps
on en prend aux filets dans les environs de Lille; on
les enferme dans des jardins, où ils vivent de vers, avec
les Chevaliers, les Combattans, les Pluviers dorés et les

Barges.
Famille. —— Falcirostres-

IBIS falcinelle; Ibis falcinellzzs, Tem. ; Tantalus fialci-
mllus, Lath.; Courlis vert et Courlis rl’ItaIz'e , Bufi‘.

De passage irrégulier. On en a tué trois dans un ma-
rais du département du Pas-de-Calais , le 8 mai 1828.

Famille. — Latirosircs.

SPATULE proprement dite; Platelea leucorodia, Lath.,
Vieill., Tem.; Spatule blanche et Spatule, Buflï, Tem.
De passage irrégulier en mars et août. llare et très-re-

cherchée par les amateurs. Le jeune n’a pas de huppe,
et le blanc des plumes est plus éclatant; celui du vieux

tire sur le roux. On le dit commun en Hollande.
Famille. —— Hérodzbizs.

HERON cendré; Art/eu nzajor, Lath., Vieill. , Tem.;
Hui-on et Héron huppé, BuflÏ

( 5! )
Vient nous visiter l'hiver: surtout abondant pendant
les grands froids. Quelques-uns nichent dans nos marais.

HÉRON pourpré ; ArtIea purpurea , Lath. , Vieill. , Tem.;
Bolaurus major , Briss. ; Héron pourpre’ et H e’ron pourpre’
huppé , Bufi‘. ; vulgairement Héron rouæ.

De passage irrégulier, tantôt isolément, tantôt par troupes.
Il s’en est fait un si considérable dans les environs de Lille.,
le 5 octobre 1825, que des jeunes sont tombés, harassés

de fatigue, jusque dans la cour de l’hôtel de la préfecture de
Lille.

PETITE AIGRETTE ou GARZETTE; Ardea garzetta , Linn.,
Vieill. , Tem.

De passage accidentel sur les bords de la mer. Habite
le midiide 1’Europe.

AIGRETTE; Ardea cgrelta, Linn., Vieill. , Tem.; H e'ron
blanc et Grande zlzgrette, Bufl’.

De passage accidentel, comme la précédente, sur les
bords de la mer.

CBABIER guacco ou de Mahon; Ardea conzata , Vieill.;
Ardea ralloides, Tem.: Petit Butor, Briss.
De passage accidentel. On en a tué différentes fois ,

dans les marais de PArtois, au commencement du mois
de novembre.

BLONGIOS ; Anlea nzùzuta , Lath. , Vieill. , Tem. ; Bctau-
rus rufus , Briss. ; Blongios de Suisse, Butor brun raye’ et

Butor roux , Buflï; vulgairement Greñouîllîer ou Petit
Butor.

Niche dans nos marais boisés et dans les fortifications
de la citadelle de Lille. Il fait son nid , avec quelques brins
(Therbes sèches, au bord de Peau , le plus souvent sur
une vieille souche. Le mâle partage Pincubation avec la

< 52 >
femelle. Les œufs sont au nombre de quatre à cinq, blancs ,
de la grosseur de ceux du Pigeon commun , avec lesquels
ils ont une grande ressemblance; ils sont seulement un
peu plus alongés. Il arrive au printemps et, nous quitte
en automne.

ÎIHOREAU ; rlrdea nyclicoraæ, Lath. , Vieill. , Tem. ; Pou-
acre , Bihoreau, Crabier rouæ, Bufï; Bihoreau à man-
teau noir, Tem. ÿ

De passage irrégulier. Répandu clans les marais des con-
trées méridionales de PEurope, surtout en Sicile. On en
a tué deux seulement, depuis l'année 1807, dans les envi-
rons de Lille.

Buron ou GRAND Buron ; Ardea slellaris , Lath., Vieill. ,
Tem.

Vient nous visiter en automne et en hiver. Habite les
bois marécageux. Pas rare alors. Quelques-uns restent l'été

et nichent dans les joncs.
I

CIGOGNE blanche; Czbonia nlba, BeL, Briss., Vieill. ;
Arnica. cico/zia, Lath.

De passage régulier , ‘a la lin d'août et au commence-
ment de septembre. Revient dans le courant de mars pour
aller dans le nord, où elle niche. Commune dans toute
la Hollande. Des Cigognes ont niché, pendant plusieurs
années , sur le sommet (Tune tour, à Valenciennes. On
en voyait établir leur nid à Douai, à Cambrai, ‘a Bergues
et en d'autres endroits de cette contrée, il y a 25 à 3o
ans. Ayant été inqniétées, elles ne sont plus revenues.

CIGOGNE noire; Cïcoizfa uigm , BelL, Vieill., Tem.; Ar-
zlea rzfgra, Lath. ,

-De passage irrégulier. On en a tué près du Quesnoy,
dans les environs d'Abl)eville et dans le Boulonnais. Habite
particulièrement la Pologne, la Hongrie et la Turquie.

( 53 )
Famille. m Aerop/zoncs.

GRUE cendrée ; Grus cinerea, Vieill. , Tem.; Ardea grzn,
Lath.; Grue, Bufi‘.

De passage infirégulier. J'en ai une jeune qui a été tirée
près de Lille dans le mois de décembre i830. On la dit
commune dans le nord et dans les contrées orientales.

Famille. — Unczrostres.

GLARÉOLE ou Perdrix de mer; Glareola auslrfaca, Luth. ,
Vieill.; Glareola torquata , Mey., Tem.
De passage irrégulier. Elle a été tuée sur les bords de la mer .

Famille. — Macrodactfies.

BALE baillon; Hallus ballonizÎ,.Viei1l. , Tem.; vulgaire-
ment Petite Marouetle.

Arrive dans le mois de mai et nous quitte à la fin dhoûl.
Niche dans nos marais et n'est pas commun ; je l’ai tué plu-
sieurs fois à Templeuve , dans la propriété de madame veuve
Deboubers. Il a été long-temps confondu avec Vespèce sui-
vante.’ On le dit plus répandu dans les contrées orientales de
YEurope.

RALE poussin; Rallus pusilltts, Pallas, Vieill., 'l‘en1.;
Balla-maraud, Vieill. , Tem.; vulgairement Petit rale.

De passage irrégulier. Beaucoup plus rare que le précé-
dent, dont il a la même manière de vivrc.

_ RALE d’eau; Rallus aqualïczzs , Laih. , Vieill.
Nous le voyons principalement à l'approche de l'hiver.
Niche dans nos marais. Sa chair ifest pas estimée.

RALE de genet; Ballus CreJr, Linn., Vieill.; Galïülztla
creæ , Lalh.; Roi (les cailles, Bufi‘.

( 54 )
Niche dans nos champs. Arrive à la fin d'avril ou au com-
mencement de mai. Part en septembre et en octobre, et

même novembre. Commun et estimé par nos gourmands.

NIABOUETTE; Ballus porzana, Lath. , Vieill.
Niche dans nos marais. Arrive dans le mois de mars et
part dans les mois d'octobre et de novembre. Assez commune.

Sa chair est très-bonne, et presqu‘aussi délicate que celle
de la bécassine.

POULE (Yeau; Gallinula chloropus , Lath. , Vieill.
Sédentaire et trèsvcommune dans nos marais.

Famille. — Pizznatzpèdes.

FOULQUE morelle; Fulica atra , Lath. , VieilL; vulgaire-
ment Blary.

Niche dans nos marais. On en apporte beaucoup sur nos
marchés, dans les mois d'octobre, de novembre et même
de décembre.

PHALABOPE hyperboré ; Phalaropus hyperboreus , Lath. ,
Vieill. , Tem.; Tringa hyperborea, Linn. ; Phalarope cendre’
ou de Sibérie , Buiï.

De passage irrégulier et de loin en loin. Propre aux con-
trées les plus septentrionales. M. Cuvier en a fait le type de
son genre Lobipes.

PH ALABOPE platyrhinque; Phalaropusplaqyrhinchus, Tem. ;
P/zalaropus lobalus, Lath.; Phalarope à ‘fèstans denleleîr,
Bufl’.

De passage régulier dans les mois de septembre et de mai,
sur nos côtes maritimes. Assez rare. J'en ai plusieurs qui ont
été tués à Dunkerquc.

( 55 )
F zunille. ——— Palmipèdes.

AVOCETTE; Hecurvùoslra avocella, Lath. , VieilL; Avo-
cette à nuque noire , Tem. ; vulgairement Denzoiselle.

De passage annuel, mais en petit nombre, dans nos
marais et sur nos côtes maritimes. Il s'en est fait un consi-
dérable au‘ commencement du printemps de l'année 1824.
J'en aieu une dixaine pour ma part. Les mâles diffèrent peu
des femelles; ils sont néanmoins un peu plus forts et d'un
noir plus profond. Des jeunes que j'ai trouvés à la fin de
septembre 182g ont les teintes moins prononcées, le blanc
perlé et le bec moins long que les vieux.

PHÉNICOPTÈBE flammant; Plzœnicoplerus ruber, Lath.,
Vieill. "

De passage accidentel. Un est tombé dans la cour d'un
boulanger à Dunkerque , il y a trente à trente-cinq ans.

 

CINQUIÈME 011111113. -- NAGEURS.

Famille. — SÏIZCÏCZCÜIBS.‘

COBMORAN proprement dit; Hydrocoraæ carbo , VieilL;
Pelicrznus carbo , Lath. ; Carbo cormoranus , Mey. , Tem.

De passage régulier au printemps et en automne. On en
voit quelquefois l'hiver. Ceux qui passent dans le mois de
mai et même à la fin d'avril , ont leur plumage d'été.

CORMOBAN nigaud; H ydrocoraægraculzzs, VieilL; Carbo
graculus, Mey. , Tem. V

De passage accidentel. J'en ai eu trois qui ont été tués à
coups de bâton, à Verte-Feuille, hameau dépendant de
Wambrechies. Il habite les régions des cercles arctique et
antarctique.

( 55 )

CORMOEAN tingmik ; Hydrocoraæ crisstalus, VieilL; Pali-
canus cristatus, Latli. ; Cormoran Iargup, Carlzo crislnlus ,
Tem.

De passage accidentel. Il a été tué dans les environs d'Ab—
iMEVÎllE. Habite le nord de PEurope.

FOU blanc ou de Bassan ; Jllorus bassanus, Vieill. ; Peli-
L'a/tus l/assanzzs, Lath. ; Sula alba, Mey. , Tem.

Accidentellemeilt sur nos côtes maritimes, à la suite des
tempêtes et des ouragans. On l'observe quelquefois dans
Pintérieur des terres. On en a trouvé un dans un petit bois ,
près de Douai, le 6 mai i828. Au mois de février I817, les
tempêtes ont jeté sur la côte d’Abbeville un nombre prodi-
gieux (le cadavres d'oiseaux de mer. M. Baillon a trouvé,
dans Pespaee d’une lieue, les corps de plus de 5oo pin-
gouins, de 100 fous, mouettes ., petrels , etc.

Famille. —— Plongeurs.

GBEBE huppé; Podiceps cristatus, LatlL, Vieill.; Grèbe ,
Grèbe huppé et Grèbe cornu , Buff,

De passage dans les mois d’avril, mai, octobre et no-
vembre. Nous voyons principalement des jeunes. On en tue
jusque dans les fossés de la ville de Lille.

CASTAGNEUX; Podiceps zizi/ter, Lath. , VieilL, Tem.;
vulgairement Plongeon.

Niche dans nos marais. Commun, sur-tout en hiver. On
le voit alors sur toutes les rivières qui ne sont pas gelées. Il
commence à quitter sa robe d’été à la mi-octobre.

JOUGRIS; Po/Iiceps rulricolliv, Lath. , Vieill. , Tem.

De passage non régulier. Rare ., sur-tout l'adulte. On le dit
commun dans les contrées orientales de PEurope. J’en ai
trouvé des jeunes à la fin de juillet et dans le mois (Yaoût.

( 57 )

GRÈBE esclavon ; Porliceps cornutus, Lath. , Vieill. , Tem. ;
le Petit Grèbe et Petit Grèbe cornu, et Petit Grèbe huppé,
Buft‘.

De passage irrégulier. Rare , surtout Fadulte.

GRÈBE Oreillard ; Podiceps aurilus, Lath. , Vieill. , FTem.;
Coÿymlzus auritus, Briss.

De passage dans les mois d’avril, mai et septembre,
dans nos marais et sur les prairies inondées par PEscaut.
Beaucoup fnoins rare que le précédent. On en trouve des
jeunes presque chaque année sur le marché de Lille.

PLONGEON imbrim; Coÿynzlvus Glacialzls, LimL, VieilL,
Tem.; Grand Plongeon de la. mer du nord, BufiÏ

De passage accidentel. On le voitsur nos côtes le plus
souvent à la suite d’unA ouragan. Habite les mers arctiques
des deux mondes. Je n’en ai jamais trouvé dÏadulte ou en

robe «Tété.

LUMME ou PLONGEON A canon NOIRE; Coÿymlzus Arcticus,
Linn., Lath., VieilL, Tem.; Petit Plongeon de la mer du
nord, Buff.

De passage comme le précédent et aussi rare.

CAT-MABIN ou PLONGEON A GORGE ROUSSE; Colymbus sep-
tenlrionalfs, Linn. , VieilL, Tem.

De passage annuel sur nos côtes maritimes, eu tous temps ,
à la suite des tempêtes. J ’en ai reçu de Dunkerque un adulte ,
le 8 octobre i829. Habite les mers arctiques.

Famille. — Dernzorîzynques.

HARLE proprement dit; M argus nzerganser, Lath. , Vieill. ,
Tem.
De passage dans les hivers rigoureux. Toujours abondant

( 58 )
quand il paraît. Dans le mois de février 1830 , toutes les eaux
des marais des environs de Lille en étaient couverts.

HARLE huppé; Mer-gus Serrator, Lath., Vieill., Tem.

De passage dans les hivers rigoureux. Moins commun
alors que le précédent. Il en vint beaucoup dans le mois de
février 1830. J'en ai reçu de tous côtés.

PIETTE; Mergus minutus, Lath. , Vieill.; Mergus albellzzs,
Gmel. , Tem. ç vulgairement N onnetle.

De passage en automne et au printemps. Se mêle aux
précédens; les mâles adultes paraissent plus rares que les
femelles. Nous voyons plus souvent des jeunes. Du 8 au r7
février 1830 , au moment du dégel, on a tué dans nos marais
un grand nombre de Piettes , de Harles et de Harles huppés.

OIE cendrée; Anser cinereus, Mey., Vieill.; Anus anser
ferus, Lath. , Tem.; Oie première , Tem.

De passage à Papproche des gelées et immédiatement
après Yhiver. Elle est, dit-on, la souche de nos oies domes-
tiques. Assez rare.

OIE des moissons ou vulgaire; anser segeluwn, Mey.,
VieilL; Anser sylveslrzls , Briss.; Ana; segelum , Gmel. ,
Tem.; Oie sauvage, Bufi‘. l

De passage périodique en automne, en hiver et au prin-
temps. Toujours en bandes nombreuses.

BERNACHE; Anser leucopsis, Vieill. ; Anus erytropus, Lath.;
Anas leucnpsis, Tem., vulgairement Oie nonnette.

Vient nous visiter dans les mois de novembre, dé-
cembre et janvier, surtout quand le froid est intense. Sa

chaire est très-bonne.
CRAVANT; Anser lorqualus, Vieill.; Anas bcrnicln, Lath. ,

Tem.
Plus rare’ que la précédente. Se fait voir aux mêmes

époques. Sa chair est excellente.

( 59 )

01E rieuse ou à front blanc; Anser allaÿfons, Vieill.;
Anus albÿi-ons, LatlL, Tem.

C'est la plus commune. On la voit dans les mois de
décembre, janvier et février. Toujours en grandes bandes
au milieu des champs cultivés où elle fait de grands dégats.
Elle se propage en captivité.

CYGNE sauvage ou à bec jaune; Cygzzus férus, Briss.,
VieilL; Anus cygnus, Linn. , Tem.

De passage périodique en hiver. Abonde quand il est
rigoureux. En i830 en vit des troupes immenses dans nos
marais et dans nos prairies submergées.

MACBEUSE; Anus nigra, Linn., Lath., Vieill., Tem.
Commune en hiver. On en prend quelquefois par milliers
sur les bords de la mer, que l'on porte par voitures sur

les marchés de Pintérieur. Sa chair n'est cependant pas
agréable.

DOUBLE MACBEUSE; Anus fusca , Linn. , Lath. , Vièill. ,
Tem.

Arrive dans les hivers rigoureux.

MACREUSE à large bec , Anus perspicillata , Linn. , Lath. ,
VieilL, Tem.; Canard marchand, Bulf.

De passage irrégulier sur nos côtes maritimes, surtout
sur celles de Picardie et d'Artois.

CANARD de Terre-Neuve ; Anus glacialis , Linn. , Vieill. ,
Tem.; Canard à longue queue ou _Mz'clon , Bulf.

De passage irrégulier. On en a tué sur les bords de
l‘Escaut et sur nos côtes maritimes. M. Duthoit, de Dun-

kerque, en a tiré deux près de cette ville, dans le mois
de janvier 1830.

CABBOT proprement dit; Anus clangula, Linn., VieilL,
Tem.

( 6o )
De passage au printemps et en automne. Nous ne voyons
le plus souvent que des jeunes et des femelles. Les mâles
adultes paraissent rares. On en vit beaucoup en février

i830, au moment du dégel, dans les environs de Lille
et sur l'Escaut.

EIDER; Anas znoflzlvsima, Linn., Lath.., Vieill. , Tem.

Se fait voir sur nos côtes dans les hivers rigoureux;
souvent à la suite d’un coup de vent. M. Demarle, de
Boulogne-sur-Mer, m’a envoyé, le 3 janvier 183: , un
beau mâle adulte et en robe dite d‘été , qui venait d'être tué
près de cette. ville. Ce fait semble prouver que si le mâle
change de plumage après la couvaison, pour se vêtir de
celui de la femelle, il le reprend avant le mois de jan-
vier. Ordinairement nous ne voyons que des femelles ou
des individus en mue. L’Eider est très-commun dans la
Laponie suédoise, où il est respecté et protégé par les
naturels du pays: malheur à quiconque oserait en tuer.
Ce fut à l'aide de grandes précautions que MM. Jules de

Lamotte et de Cossette ont pu s’en procurer dans le voyage
qu’ils firent en 1828.

MILOUIN commun; Anasjèrizza, Lath. , VieilL; vulgai-
rement Bougez.

Très-commun en automne et au printemps.

CANARD siflleur huppé; Anus rgfizza, Linn., Vieill. ,
Tem.

De passage irrégulier. On l'a tué sur tous les points
de notre contrée. Il n'est pas rare, dans la Suisse, d’où
j‘en reçois chaque année.

MILOUINAN; «mas nun-ila, Linn., Lath. , VieilL, Tem.

De passage , en automne et au printemps, dans nos
marais et surtout sur nus côtes maritimes. On en trouve
même tout l'hiver sur le marché de Dunkerque.

( 6l )
CANARD nyroca ou à iris blanc; Anus nyrnca, Lath.,
Vieill. , Tem.; Sarcelle cPÉgfple de nos amateurs.
De passage régulier au printemps et en automne. Quel-
ques-uns nichent dans nos grands nxarajs. Habite les con-

trées orientales de PEurope. On n'en voit jamais beaucoup
à la fois.

MORILLON: Anasfuligula, Linn., Vieill., Tem.; vul-
gairement Petit Pilet.

Commun en automne, au printemps et même pendant
Fhiver , dans les eaux vives qui ne ‘se congèlent pas.

SOUCHET commun; Anns céypeata, Linn. , Lath. ., Vieill.,
Tem.; le Bouge, Bufll; vnlgairement Canard spatule.
De passage e11 automne et au printemps. Commun.

TADOBNE; Anus tazlorzza, Lath., Vieill., Tem.; vul-
gairement Canard du nom’.

Nous le voyons surtout dans les hivers rigoureux. Son
passage n'a rien de régulier. Nous sommes quelquefois plu-
sieurs années sans en voir dans nos marais. Il préfère
les bords de la mer.

PILET ; Anus acuta , Lath. , Vieill., Tem. ; vulgairement
Canard à lmzgue queue.

Commun à son passage de mars. Moins abondant en
automne. On le mange comme nn aliment maigre.

CANARD sauvage; Anal; boschas , Lath. , Vieill., Tem.

Commun, surtout dans les mois -cle novembre et de
décembre. Reste aussi long-temps que nos eaux ne sont
pas glacées; disparaît jusqtfau dégel et revient dès la fin
de février, pour aller dans le nord où il niche principal»
lemem’. Quelques-uns pondent dans nos marais. Sa chair
est estimée. On le voit en même temps que ses congénères.

( 62 )

ÜHIPEAU ou RIDENNE; Anas strepera, Linn. , Vieill.,
Tem.

Moins commun que le précédent. De passage dès la fin
de février, en novembre et décembre. Les Canards sont
toujours en plus grand nombre au moment de la gelée,
qu’ils annoncent pour ainsi dire , et lorsque le dégel s'opère
pour la dernière fois, alors nos marais en sont pleins et
les différentes espèces se confondent ensemble.

CANARD siffleur; Anas penelope, Linn. , Vieill. , Tem.;
vulgairement Sëflleur ou Sifllar.
Très-commun en automne et au printemps.

SARGELLE ordinaire; Anus querqlzedula, Linn., LatlL,
Vieill., Tem.; vulgairement Sarcelle rî’e’te'.

Niche dans nos marais. Il en arrive beaucoup au prin-
temps et en automne. Sa chair est estimée.

PETITE SARCELLE; Anas crecca, Linn. , Lath., Vieill. ,
Tem.; vulgairement Sarcelle cP/ziver.

Elle est plus commune que la précédente , surtout à l'ap-
proche de l’hiver et immédiatement après le dégel. Sa chair
est meilleure que celle de la précédente.

Famille. — Pelagzèizs.

STERCOBAIBE brun; Stercorarius catarractes, Vieill.;
Larus catarractes, GmeL; Stercoraÿre cataracte, lesrraîs
catarractes, Tem.; Goelazzd brun, Briss. , Bufi‘.

De passage de loin en loin sur nos côtes maritimes. Il
est très-vorace. J'en ai nourri qui avalaient de jeunes

chats vivans. Les pêcheurs en apportent souvent des côtes
«Plslande.

STERCOBAIRE parasite; ètercorarizzs Iongîcnztrïzts, Briss.,
Vieill. ; Laruç pnrasîtîczts , Lath. ; Leslrïs parasïticzzs ,
Tem.; .5'!erc0rnire ou Labbe à longue queue, Bufi‘.

( (33 )
De passage irrégulier en automne, sur les bords de la

mer ou en plaine, dans les champs de blés. Commun sur
les bords de la Baltique.

SIERCOBAIRE pomarin; éîtercorarius ponmriuus, VieilL;
Leslrù‘ ponzarinzzs , Tem.

Rare sur nos côtes maritimes. On en a trouvé dausles mois
(Yaoût et septembre.

STERCOBAIRE Labhe; Slercararizts crepidatus, Vieill.;
Lnrus crepidalus , Lath.

Apparaît sur nos côtes maritimes, ainsi que les précé-
dens, le plus souvent à la suite d’une tempête ou d‘un coup
de vent. M. Temminck le considère comme un individu de
l'espèce dite parasite. Les Stercoraîres d’Europe ont besoin
d’être revus et étudiés avec plus de soin. L'auteur du manuel
dbrnithologie en admet trois espèces; M. Vieillot quatre
et M. Brehm sept. Outre celles que je viens dïndiquer , j'en
possède une cinquième que je ne puis rapporter à aucune
de celles de Fornithologiste Allemand et que je désignerai
sous le nom de Stercoraire Lesson, comme un faible hom-
mage rendu aux vastes connaissances de ce naturaliste.

STEKCORAIRE Lesson; Stercorafre Lessonii, mihi.

Trouvé sur les côtes de Dunkerque en automne. Il diffère
(les autres par une taille plus petite, des tarses plus courts,
un bec moins long et un plumage qui n’a point de ressem—
blance avec ceux qui ont été décrits.

MOUETTE blanche; Larus eburneus, ,Lath., VieilL, Tem.;
Alouette scÿzatezzr, Tem.; vulgairement Mauve blanche.

De passage irrégulier sur les bords de la mer. Rare et
recherchée par les amateurs. Habite les mers glaciales.

NÏOUETTE à pieds bleus; Larus canus, Leisler, VieilL,
'l‘e1n.; Grande Jilottelte vendrcfe, Mouette (Phiver, Bufl”.

( 54 )
La plus commune en automne et en hiver. Poussée sur la

côte de Dunkerque par le vent nord-est. Surtout abondante

aux indices des tempêtes. Elle niche quelquefois dans le
Boulonnais.

MOUETTE rieuse; Lai-us ridibltndzcs, Lath., Vieill., Tem.;
Petite Mouette cendree, Petite Mouette grise, lllouetle
rieuse à pattes rouges, Briss. ;_ Jllouette à capuchon brun,
'I‘em.; vulgairement Mauve, avec la plupart de ses con-
génères.

De passage en automne et au printemps. Nous en voyons
en mars et en avril dans les marais; elle porte déjà alors
son capuchon. Il est des individus qui ne l'ont complet
que dans le mois de mai.

MOUETTE tridact le‘ Larus lridacl lus Lath. Vieill.
y s J’ a 1 v
Tem.; Jlîouetle cendrée et tachetée, Briss.; vulgairçment
Coulon ou Pigeon de nzer.
Commune sur nos côtes maritimes en automne; de as-
P
sage dans nos marais au printemps , dès les premiers jours
de mars.

MOUETTE pygmée; I.arus nzinultts, Pallas, Tem.

De passage irrégulier sur les bords de l‘Escaut et dans
nos marais salins. Habite les contrées orientales de PEurope.
Trouvée dans les environs (le llîontreuil-sur-llîer, de Saint-
Omer et de Tournai, dans les mois de mai et d'août.

MOUETTE sabine; haras æenza snbini, Lea.
De passage irrégulier, comme la précédente. Un peu
moins rare.

GOÉLAND à manteau cendré; Lnrus cinerezzs , zizi/n“, 60e’-
laml ñ nuznteau Izlczz, Larus glrzucus , Lath., VieilL; f nrus
argentatw‘, Brunn. , Tem. , B1‘.

Commun sur nos côtes maritimes en automne et en hiver.

( 55 )

GOÉLAND à manteau gris; Lnrzn grfuazts, nzihi; larux
argenteus , Br.

On le trouve en même temps que lc précédent sur le
bord de la mer; mais en moins grand nombre.

Les Goélands gris et cendrés ont été long-temps con-
fondus et donnés pour une même espèce. Ils diffèrent cepen-
dan! l’un de l’autre à ne pouvoir s’y méprendre, lorsqu’ou
les examine avec attention. Le Griseus est moins gros; il
a les tarses plus courts, et le bec autrement conformé.
Les dénominations sous lesquelles ils sont désignés, dans
les ouvrages (Pornithologie, pouvant rendre la synonymie
plus obscure et faire croire que ces oiseaux ont un reflet
métallique, j’ai cru devoir en proposer d’autres. L’une est
indiquée par Brisson et l’autre tirée de la couleur du man-
teau de l'oiseau. D‘ailleurs on n'est pas d’accord sur Pap-
plication du mot GlauÈ-us. M. Vieillot le donne, d’après
Latham, à notre manteau gris; tandis que M. Temminck
l'impose ., (l'après Brunnich, au Bourgmeister.

GOÉLAND bourgmeister ou bourguelnestre; Larusfitscus,
Lath., VieilL; Larus glaucus, Brunn., Tem.

De passage irrégulier sur nos côtes maritimes : le plus
souvent des jeunes. On le dit commun en Russie.

GOÊLAND à manteau noir; Larus Inarinzcs , Lath. , VieilL;
Larus niger , Brise. , Tem. ; vulgairement Donzinicaizz, le
vieux; Grisard, le jeune.

On‘ le voit principalement sur nos côtes maritimes, dans
les mois de septembre, octobre et décembre. Le mâle est
plus fort que la femelle. Vit très-bien à l’état. de capti-
vité , ainsi que tous ses congénères. On le nourrit de débris
de poissons, de chair , de pain, etc. Il n’atteint son plu-
mage parfait que dans sa quatrième année.

GOÉLAND à manteau bleuâtre; Larus subcærulezzs, mihi;
Larus glaucoides, Tem. 5

( 55 )

Rare et de passage irrégulier. Il a été lue’ dans les envi»
rons d‘Abbeville et de Montreuil-sur-Mer. J‘en ai un jeune
qui a été tiré sur la côte de Dunkerque.

Cette espèce étant nouvelle, je propose de lui donner
un nom tiré d'un de ses caractères , plutôt que celui de
Glaucoides, qui n'offre rien à Pesprit.

GOÉLAND à pieds jaunes; Larus flavzÿyes, Mey., Vieill.;
Larusficscus, Linn. , Tem. ; Goeïandgris et Jlïouelle grise,
Briss.

De passage sur nos côtes maritimes dans les mois d'août,
septembre, octobre et novembre. Assez rare ici. Commun
sur les bords de la Baltique.

STERNE-ou HIRONDELLE DE MER tschegrava ; Star-na caspia ,
Lath. , Vieill. , Tem.

De passage accidentel sur nos côtes maritimes. Elle est
jetée quelquefois assez loin de la mer par des coups de
vent. Le 19 janvier 182.7 , à la suite d’un ouragan, deux
ont été trouvées mourantes dans un champ près de Douai.
J'en ai obtenu une de Pobligeance de M. Balthazard, de
cette ville, qui conserve l'autre dans son cabinet.

STERNE ou HmoNDELLE DE MER Caugek; Slerna Bofszï ,
Lath., Vieill.; Slerna canliaca, Gmel, Tem.; Hirondelle
{le Inc!‘ Boys , Vieill.; vulgairement Criard.

Très-commune, sur nos côtes maritimes, à son pas-
sage dans le mois d'août. Revient en moins grand nombre
dans le mois de mai.

STERNE ou _H1RoNDELLE DE MER Dougall; Sterna Dou-
galii, Monta, Vieill. , Tem. ; Sterne ou Hzîozzdelle de mer
Rosée, Vieill.

De passagâirréguliei‘ sur les bords de la mer. Niche
quelquefois sur les côtes de Picardie. On l’a vue dans
les mois (le mai, (l'atout et de septembre.

‘ ( 57 )

STERNE ou HIRONDELLE DE MET. Pierre Garin; Slerlm
Izirundo, LatlL, Vieill., Tem.; vulgairement «SL-Esprit.

Très -c01nmune sur nos côtes maritimes , lorsqu‘elle
passe dans les mois de mai et d’a01‘1t. Quelques-unes nichent
dans les dunes de Picardie et d’Artois.

STEENE ou HmoNDELLE DE MER arctique ; Sterrm arclica ,
Tem.

Passe en même temps que la Sterne Pierre Garin avec
laquelle elle a été confondue. J’en reçois chaque année
des côtes de Dunkerque. Elle est commune sur les bords
de la Baltique. MM: Jules de la Motte et de Cossette en
ont vu beaucoup dans leur voyage en Laponie.

STERNE ou HIRODELLE DE MEIYHansel; Star-na arlglica,
MontaL, Tem. _

De passage accidentel sur les bords de la mer et dc
l’Escaut. M. Wficard Fa tuée près de Tournai.

STERNE ou HmoNDELLE DE MER Moustac; Sterna legu
copareia, Natt. , Tem.

De passage accidentel. M. Jules de Lamotte en a tué
dans les environs dïäbbeville.

STERNE ou HmoNDELLE DE MER leucoptère ; Sterna leucop-
tera , Vieill. , Vieill.

De passage accidentel. Elle a été tuée sur les côtes mari-
times de l’Artois et de la Picardie. On la trouve sur les bords
du lac de Genève.

STERNE ou HIRONDELLE DE MER épouvantail; Slerna nigra ,
Linn. , Tem. ; Gzqfelle , Epouvcuztail, Cachet, Buff.

De passage régulier dans les mois d’avril, mai et sep-
tembre. Assez commune.

STERNE ou PETITE HIRONDELLE DE MER ; Slcrnn minula ,
Lath. , Vieill., Tem.

( 53 )

De passage régulier sur nos côtes maritimes pendant les
mois de mai et d'août. On en voit laeaticoilp sur le canal de
Mardick , près de Dunkerque.

Elle avance fort avant dans le nord et paraît rare dans
Pintérieur de la France.

Cette Sterne, et toutes les autres, ont le plumage qui
varie suivant les saisons. En été, le noir de la tête est plus
profond ; il est plus terne en automne et tapiré d'un peu de
blanc. La mue est double.

Famille. —— Siphorïzùzs.

PETREL fulmar; Procellaria glacialis, Lath., Vieill. ,
Tem.; Petrel gris blanc, Pctrel de Si. Kilda , Cuv.

De passage irrégulier. On le voit le plus souvent sur nos
côtes, mort ou mourant, à la suite des tempêtes. Je l’ai
reçu de la Suisse.

PETBEL Manks; Procellaria anglorum , Tem.
De passage accidentel. On l’a tué dans les environs d'Ala-
beville. Il habite particulièrement le nord de l‘Écosse.

OISEAU de tempête ; Procellaria pelagica , Latin. , Vieill. .,
Tem. '

Apparaît en tout temps à la suite des tempêtes et des
ouragans. On le trouve le plus souvent mort sur le sable ou
dans Pintérieur des terres. Ten ai eu deux que l'on a ra-
massé dans un champ , près de Lille. Nous le voyons plus
communément que les autres espèces du même genre.

PETREL de Leach ; Procellaria Leacïzii , Tem.

De passage accidentel sur nos côtes , à la suite des coups
de vent. Plus rare que le précédent, avec lequel il a été
long-tenxps «ionfonalu. O11 le trouve particulièrement aux

îles Orcades.

( 59 )
Famille. -— Brachyptères.

MERGULE noir et blanc; Mergulus alle , Vieill. ;. Caille-
mot nain, Uria alla, Tem.; Colombedu Groeïand, Cuv.

De passage irrégulier sur nos côtes maritimes. Je l’ai reçu
de Dunkerque. Habite vers le pôle-nord.

GUILLEMOT à capuchon; Uria. tlr-ozle , Lath. , Vieill. , Tem. ;
Guillemot, Buff. ‘

Commun parfois sur nos côtes. De passage annuel. Habite
les mers glaciales. On en trouve quelquefois, à la suite des
tempêtes, un grand nombre morts sur les bords de la mer.

GUILLEMOT à miroir blanc; Uria grylle , Lath. , Tem.;
Uria nzinor- striata, Briss. ; Petit Guillemot noir, Bufl’.

De passage irrégulier. On l’a vu dans les mois de mars et
de novembre. Il habite les mêmes contrées que le précédent.

GUILLEMOT; . . . . . Uria lacrymans.

Nouvelle espèce, qui a été tuée à Abbeville et à Mon-
treuil-sur-mer. Je l‘ai vu dans le cabinet de M. Jules de
La Motte.

MAcAnEUx proprement dit; Fratercula arctica , Vieill. ;
Fratercula , Briss. ; Jllacareuæ Inoine , JlIormonfi-atercula ,
Tem.; vulgairement Perroquet du nord.

De passage non régulier. A la suite des ouragans , on en
trouve plus ou moins qui échouent sur les côtes de Cayeux.
Plus rare que Yespèce suivante. Habite les mers du nord.

ALQUE ou Pingouin macroptère ; Alca tarda , Linn. ,
Vieill. , Tem. ; Pingouin et Petit Pingouin, Bufi’.

De passage en hiver sur nos côtes, quelquefois en été. La
mue a lieu deux fois chaque année , en mars et en août. De
là des individus qui ont les joues , la gorge , les parties
latérales et antérieures du col mélangées de noir et de blanc ,

( 7° )

et qui ressemblent plus ou moins à ceux d’été ou d'hiver,
suivant que la mue est plus ou moins avancée. MM. Cuvier
et Vieillot prétendent que cet oiseau est privé de la faculté de
voler; c’est une erreur z j’en ai nourri un durant quelques
jours qui volait bien et s’élevait avec force. Dans le mois
de février 1817, les tempêtes en ont jeté un grand nombre
sur la côte dïttbbeville.

ABRÉVIATIONS.

Linn. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Linnée.

Lath . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . _. . . Latham.

Briss. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Brisson.

Buff. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Buffon.

Cuv . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cuvier.

' Gmel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Gmelin.

Leisl. . . . .' . . . . . . . . . . . . . . . . . . Leisler.

Mey . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . _ . . . Meyer.

Brunn . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Brunnich. '

Vieill . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Vieillot.

Tem . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. Temminck.

Monta . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1 Montagu.

Natt. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Natterer.

Bel. . . . . . . . . . . . . . . . .. Belon.

Br. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Brehm.

Lea. . . . -. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Leach.
E r. B A '1' U M.

Page n, au lieu de Slriæ nictea, lisez Strix‘ nkyctert.

CATALOGUE DES OISEAUX

OBSERVÈS EN EUROPE, PRINCIPALEMENT EN FRANCE,

ET SURTOUT DANS LE NORD DE CE ROYAUME:

l." Ordre.


			
CATALOGUE

DES ‘

OISEAUX OBSERVÉS EN IIUROPE,

{Drinrîpatement en franœ

wET SURTOUT DANS LE NORD DE CEROYAIIME ,

AVEC D55 nous cnlï1QUEs,_nEs onsnnvurons NOUVELLES m: u DESCRIPTION mas
nsrjzcnzs QUI [four ms Ënä- nñcnrrzsdmus "Lis MANUEL Jÿomnrnonocuz m:
u. Tnuumcx, ' '

par: 0.79. DEGLAND.

Chirurgien-major de la garde nationale et_ médecin de l'hôpital Saint-Sauveur
de Lille ; membre de la Société royale desïscîencès de l'agriculture et des arts
de la même ville, chevalier (le la Légion (Phonneur, etc. -

. \ ‘ : '

LILLE,
IMPRIMERIE DE L. DANEL.

1839.


			
 

OISEAUX

onsnnvñs ex sonore, rnmcirunnrxr r: rumen, snnrour uns u: nonn ne on
nonunr, AVEC ors nous cnmQuEs , mas OBSERVATIONS nouvmrs er u
nzscmpriox mas rsrùcrs QUI Non‘ ms en’; DÉCMTES nus LE MANUEL D'eux:-
rnonocm ne u. reumxcx.

AVERTISSEMENT.

Je donne sous ce titre la nomenclature des Oiseaux qui se
reproduisent ou qui passent en Europe. J’ai pris pour base les
travaux de Vieillot et de Temminek, et j‘ai suivi la classification
du premier. Je me suis attaché à relever les erreurs commises
par ces deux ilaturalistes , à indiquer les particularités impor—
tantes négligées par les auteurs, et à donner une synonymie
exacte.

D’après Pextension que Pornithologie européenne a prise
depuis quelques années, un ouvrage de ce genre n’était pas
chose facile. Il a fallu étendre mes recherches sur tous les
points du continent. Des naturalistes et des amateurs instruits
ont bien voulu m’aider dans cette entreprise et me faire part
de leurs découvertes. Je dois principalement des remerciements
à M. le professeur Schinz , à Zurichg M. Jules de Lamotte, à
Ahbeville ; M. Descourtils , à Dlontreuil-sur-lller ; M. Delahaye ,
à Amiens; M. Deméézemaker, à Bergues; M. Philippe , à
Bagnères de Bigorre, etc.

C'est à l'aide de ces moyens, d’une collection presque com-
plète des Oiseaux indigènes recueillis avec le plus grand soirs,

( 6 l
et quinze années d'observations , que je crois avoir aÀpcu-près
formé le tableau, non-seulement des Oiseaux propres a l’Eu—
rope , mais encore de ceux qui y passent chaque année ou qui
n’y paraissent que de loin en loin ou accidentellement.

Les ouvrages de Linnée, de Brisson , de Butîfon , de Latham»
de Cuvier, de Brehm, de Lesson , et du malheureux Polydorc
Roux, qu’une mort prématurée a enlevé à la science et a
l'amitié, m’ont été également d'une grande utilité. J’ai puisé
aussi dans les recueils périodiques , dans quelques catalogues
ou faunes publiés en France et a Tétrangcr , ainsi que dans les
mémoires de plusieurs sociétés savantes.

p i." ORDRE.

ÜISEAUX DE rnom ou Accrmnss, Acclpitres, Lin. , Latr. ,
Viei1l., Cuv., Less. ; Rapaces, Dum. , Mey, Tenr;

 Raptatores, Il1ig., de B1. ; Ruptures, Via.

Cet ordre comprend les Vautours, les Gypaëtes, les Faucons
et les Chouettes. On le divise généralement en deux tribus ,
d'après la forme de la tête et la situation (les yeux.

l." tribu. ACCIPITBES DIURNES.

1E9 famille. VAUTOURINS, Vieill. , Latr.; Nudicolles ou
Ptilodères, Dum.; Vautours, Savigx, Cuv., Less.; Vulturini,
Illig.; Vialturîdæ ,-Vig. i

Cette famille est composée des Vautours et des Percnoptèrcs
de Cuvier.

i." genre. Vauroun, Vultur, Liu., Lath. , Briss. , VieilL,
Cuv., Dum., Tem., Less.

Il rrexistc que deux Vautours en Europe, I’Arrian et le
Griffon. On prétend que l'on y a vu accidentellement l’Oricou ,

t‘

( 7 )

Vultur accricularis , Latb., qui habite les hautes montagnes du
Midi de l'Afrique. Cet oiseau est figuré dans l'ouvrage de
Levaillant , p]. 9 ', les Annales du Muséum , t. 2 , pl. 20 , et dans
[Encyclopédie méthodique , pl. 231, f. 4. N'ayant pu obtenir
aucun renseignement satisfaisant sur son apparition, je ne puis
Padmettre comme européen. Il est possible cependant qu'il
visite accidentellement les îles du sud de PEurope.

VÀUToun NOIR ou ARRIAN, Vultur niger, Vieill.; Ægypius
azigcr, Savig.; V. cinereus, Lin., Tem., Cuv.; V. arriamzs ,
PicoLde Lapeyrouse; Vautour ou grand Vautour, Bufl; enl.
425, l’adulte; encycL, pl. 196, sous le nom de Vautour d'A-
rabie; pl. 2 , R. ; Atl., pl. 5, f. 2 (l).

Habite le sud et le sud-est de l'Europe ,_et la France sur
les Pyrénées. Accidentellement en Provence et en Languedoc.
J’en ai un qui a été tué, en 1831, près de Bilhao, et que je
dois à l'obligeance de M. Darracq, de Bayonne. M. le profes-
seur Schinz, de Zurich; m'écrit qu‘on ne le trouve pas en
Suisse. M. Tscharner, de Berne, fait la même remarque à
l'auteur du Manuel ornithologique.

L’Arrian arrive dans les Hautes-Pyrénées , en juin , et part
en octobre pour se rendre en Espagne , où il paraît hivernerï
Du moins il n'est pasrare, dans les beaux jours de la saison
froide, de le voir apparaître dans les environs "de Bagnères
de Bigorre , et fuir avec la rapidité de l'éclair aussitôt qu'il a
YÊIVI S3 PTOIG.

Il y niche sur les pics les plus escarpés. Son aire est vaste
et construite de petits morceaux de bois gros comme le doigt
et plus petits, toujours dans un enfoncement de roc vif. La
ponte est de deux œufs blancs, rugueux , nuances de fauve

(I) Type (lu genre Ægypirts , Savig.

( 8 )
très-clair , et mouchetés, vers le gros boul, de taches brunes.
Dans les Pyrénées-Occidentales , les localités qu’il préfère sont
les monts Arsamendi , Mousson, Reihoura , la lîhum , et surtout
les montagnes des Aldudes, où il est très-redouté des patres (1 ).

Le Vautour arrian a l’iris brun-clair; le bec et les ongles
noirs; la cire et les doigts couleur de chair tirant sur le violet.
Il atteint son plumage parfait a Page de six ans, du moins en
captivité. Il est alors d’un brun foncé ou noirâtre; jusqufa sa
quatrième année il est brun fauve. J’ai vu à la ménagerie de
Paris, des individus d’Égypte et de l’Inde qui m’ont otîert une
légère difiërence dépendante sans doute de Page et de la cap-
tivité.

La femelle ressemble au mâle. Des auteurs prétendent nean——
moins qu’elle est plus grosse et a une teinte plus sombre. Les
jeunes ont le cou garni de duvet gris-brunâtre.

Ce Vautour n’est pas aussi lâche et aussi stupide qu’on le
(lit. M. Philippe , naturaliste, à Bagnères , en nourrit un mâle
depuis six ans: Il répond à sa voix et se défend avec courage
contre de gros chiens. Lorsquîl lui présente un chat ou un
agneau , il se sert de ses aîles pour l'arrêter , et, des qi1’ill’a
saisi, il lui ouvre la tête à grands coups de bec, puis il le
dépèce pour s’en repaître. On s’est donc trompé en avançant
qu’il ne se nourrit pas d'êtres vivants, et que le plus petit
animal lui fait peur.

VAUTOUR FAUVE ou GRIFFON , Vultur vulÿaris, VieilL; Gyps
vulgaris , Savig.; V. fulvus, Lin. , Briss. , Vieill. , Tem.; V.
pcrcnoptcraas ct fulvus, LatlL; percnoptère enl. 426; encycL,
pl. 195 fig. 4, lejeune, 197 figk2, l'adulte; pl. 3, R. lejeune (Q).

 

(r) Voyez Catalogue des oiseaux du deyzarlerizezit des Landes p! (les P315’-
nJcs-Ocrîdentales, par M. Darracq, pharmacien, à Saint-Esprit, près Bayonne.
(n) Type du genre Gyps, Savig.

( 9 )

llabite les régions méridionales de I'Europe : commun sur
les Pyrénées , en Grèce et en Dalmatie , où il ‘paraît sédentaire.
On le trouve quelquefois dans la Provence, et n’a été vu qu’ac-
cidentellement en Suisse, dans le Languedoc et dans le Nord
de la France. On l'a tué près d’Armentières, en juillet 1828.
M. Baillon en a un jeune dans sa ‘collection , désigné sous le
nom de Vultur kolbiz’, qui a été tiré près d’Abheville.

Le Griffon a l'iris brun et non d'un bel orangé, comme le
dit Vieillot. Il ne manque pas de courage; attaque des animaux
vivants, et se défend même contre Phomme. M. Temminck dit

que , dans la Dalmatie et dans les îles de la Méditerranée, les‘

pattes le redoutent beaucoup comme dévastateur des trou-
peaux. Il est susceptible de recevoir une certaine éducation.
J'ai vu un hateleur parcourir les rues de Lille avec un Grillon
qui obéissait à son commandement. Il le faisait changer de
place , tourner, baisser ou élever la tète à volonté.

Suivant le naturaliste dont je viens de parler, il niche en
Sardaigne sur les plus hauts chênes , et construit une aire de
buchetxtes et de racines , de trois pieds de diamètre. Dans les
Pyrénées, il place son nid sur les rochers les plus escarpés.
Sa ponte est de deux œufs gris verdâtre, rugueux et sans
taches. Je possède un œuf que j'ai vu pondre en captivité.

Les jeunes différent des vieux: Au lieu de plumes blanches
soyeuses paraissant être du duvet alongé, ils ont au bas du
col de longues plumes effilées, de la même couleur que le
corps, qui est d’un gris brun roussâtre, plus foncé en—dessus
qu’en—dessous. C’est a Page de trois à quatre ans que ces
plumes tombent pour faire place au duvet long et toulfu qui
est Papanage des adultes. Le vieux est gris tirant sur le hleuâtre.

Le Chasse-Fiente de Levaillant , Vultur kolbiz’, Lath., dont
parle M. Temminck dans la troisième partie du Manuel orni-
thologique, est un jeune Griffon et non une autre espèce, de
passage accidentel en Europe.

(10)

2.9 genre. Pnncxoprnnn, NÉOPHRON, Cuuanre , Neophron,
Savig., VieilL; Vultur , Lin., Lath.; Cathartcs, Illig, Tem.

Ce genre ne comprend qu'une espèce.

NÉOPHRON PERCNOPTÈRE ou CATHARTE ALnrocnE, Neophron
percrtopterus , Savig, Vieill.', Less.; Vultur percnopterus , Leu-
coccphalos et F mous, Gm.; Vultur ægyptiats , Fuscus et Leuc0—
cephalos, Briss.; Vautour de Malte , enl. 4.27, jeune; Vautour
de Norwège, enl. 429, adulte; Poule de Pharaon, EncycL,
pl. 201, fig. 3; pl. I; , R, vieux mâle, pl. 5 jeune; atl., pl.
 , fig. 1. ' .

Habite les Pyrénées, où il n'est pas rare , et se propage dans
les creux de rochers inaccessibles. On le voit assez souvent

dans les environs d’Arles et de Bagnères de Bigorre. On l’a
rencontré en Suisse , près de Gcnèvc, ct on l’a tué plusieurs

fois en Angleterre. Il est commun, assure-t-on , à l'île d’Elbe_

et en Toscane.- Ceux que l'on reçoit de Marseille viennent ordi-
nairement (l'Afrique , où ils sont très-abondants et protégés en
certaines localités. Ils sont plus gros et d’un blanc moins sale
que les individus d’Europe.

Quoique l’on prétende 1e contraire, la femelle et le mâle se
ressemblent. La première est seulement un peu plus forte. Le
plumage des jeunes est brun , varié de blanc et de taches
rousses longitudinales sur le col, la poitrine et l'abdomen.

L’individu décrit par P. Roux pour la femelle est un jeune.
Ce n’est qu'à la troisième mue qu'il prend la livrée blanche.

L’iris est rouge orange et non brun , ainsi que le dit M. Tem-
minck.

24.0 famille. GYPAETES , Vieill.; Pmäxn , Savign; VAUTOURS ,

Cuv., LCSSÇPLUNIICOLES ou CRUPIIODÈRES, DUIIL; VAUTOURINS,
Latr.

Cotte famille ne comprend que le genre suivant:

( 11 )
3.0 genre. Parme, Plume, Savig., Vieill. ; Griffon , Gypaetqs,
Cuv.; Gypaëte, Gypaetus , Tem_.; Gyptus, Dum.; Falco, Liu.;
Vultur, Briss., Lath.

Ce genre est formé par ‘une seule espèce que l’on trouve
non-seulement en Europe, mais aussi en Afrique et en Asie.

PHÈNE ou GYPAËTE nus ALrEs , Plwne ossifraga , Savig. ,
Vieill.; Vultur aurcus , Briss; V. barbatus et IÎalco barbares ,
Grn.; Gypaètos barbatus, ‘Cnv., 'I‘em.; Læmmer geyer ou Vau-
tour des agrreauylç, guru; p1. cql. 431 ,':l’adulte;' pl. 5 bis, IL, le
jeune; EncycL, p 31:96’, figf 3,i"sous le nomde Vautour barbu;
atl., p1. 6, fig. 2. '

On le. dit commun en Sardaigne et très-rare en Suisse. 0n-

le voit assez souvent «en Francefisui‘ les Pyrénées , ou il se
propage dans des fentesde rochers escarpés; mais il est diffi-
cile de tirer les vieux , qui s’approcl1ent peu des lieux habités.
J’ai un mâle adulte qui a été tué}: la Paillette, un jeune près
de Bayonne, et un sujet de deux ans près ‘de ‘Farbes. M. Dar-
racq en 'a vu plusieurs ‘le même jour dans les montagnes de la
Navarre. ' ' _

L’oiseau adulte et les jeunes dilfèrent tellementientre eux,
qu’ils ont été considérés comme des individus d'espèces diffé-
rentes. La femelle est plus forte que le mâle , elle a cinq pouces
de plus de longueur; les plumes du col sont d’un roux plus
pale; les mouchetures (les parties supérieures d’un jaune
moins vif, et les_plumes des culottes moins longues, ainsi que
la barbe. Le Gypaëte n’atteint son plumage parfait qu’à la
septième et huitième année , du moins en captivité. Il naît
couvert de duvet brun , plus foncé a la tête et au col. Sa ponte
serait, d'après M. Temminck,.de ‘deux ‘œufs rugueux , blancs,
tachetés de brun; M. Brehm a observé que Pœuf d’une femelle,
tuée lorsqu’elle allait ‘pondre , était entièrement blanc.

Je ne conçois pas, Œaprès la conformation des serres du

(19)

Giypaete, qu'il puisse enlever des enfants et porter sa proie
dans son aire pour la dévorer , comme on le dit généralement.
Il doit se percher très-peu. Il a, à Pétat adulte, l'iris blanc
avec le tour rouge et non orange, ainsi que l'indique M. Tem-
minck. L’iris du jeune est brun clair, entouré également de
rouge.

On trouve cet oiseau non-seulement en Europe; mais aussi
en Êgypte et en Syrie, au cap de Bonne-Espérance et en
Sibérie. Ceux du Cap que j'ai vus étaient plus forts et plus
roux que ceux des Pyrénées. /,/.,,,,, ai/ÿa. .

3.0 famille. ACCIPITRÏNS, Vieill.; PLUMICOLLES ou PTILO-
niznns, Dum.; Faucons , Cuv.; FalconidtmVign; FALGONÉES, Less.

Cette famille comprend les Aigles , Pygargues, Balbusards ,
Busards, Buses, Milans, Couhyehs ou Élanions et Faucons,
que M. Temminck classe dans le grand genre Falco de Linnée
et de Latham. Vieillot et d'autres ornithologistes en ont formé
des genres particuliers, et quoi qu'en dise M. Temminck, ils
ont établi par cette division des groupes parfaitement distincts ,
qui rendent les recherches plus faciles.

4.6 genre. AIGLE , Aquila , Briss., Dum. , Cuv. , Vieill. , Less.;
Falco, Lin., LatlL, Tem.

Ce genre n’est composé que des Aigles proprement dits; qui
sont l’Aigle fauve , YAigle impérial, le petit Aigle , l'Aigle botté
et PAigIe Bonelli.

Outre les caractères généraux du grand genre Fatco de
Liunée, les Aigles ont le bec droit à la base, les ailes longues
atteignant Pextrémité de la queue; les tarses courts, entière-
ment emplumés, et les doigts extérieurs unis à le1Ir base par
un repli membraneux.

AIGLE FAUVE , AIGLE connus, AIGLE ROYAL , Aquila fuvlva et

(13)

Chrysaëtos, VieilL; Falco fulvus, nigcr et melunaëtos , Gnn;
Aquila rcgiu, , Less; enl. 409, le jeune sous le nom d’Aiglc com-
mun, 410 l’adulle sous celui dc grand Aigle ou Aigle royal;
EncycL, pl. 199, fig. 3 et 4., et pl. 200; pl. 6, IL; au,’ p], 8 ,
fig. 1; Dict. pitto., pl. 7 , fi". il.

Habite principalement le nord et_ l'ouest de l‘Europe : assez
commun en Suisse, moins abondant sur les Pyrénèes; très-
rare , quoi qu’en dise M. Temminck, dans la forêt de Fontai-
nebleau; accidentellement dans Pest et dans le nord de la
France. Un aubergiste de Poperingue en trouva un nid, il y a
vingt-six ans environ , dans la foret de Winendal; il prit le
jeune qui Phabitait, Péleva et le fit voir aux voyageurs qui
descendirent chez lui.

L’Aigle a 1’iris brun-roux: les jeunes diiïérent des vieux
non—seulement par la queue, mais encore par des teintes géné-
rales plus claires. Le mâle n’a guère plus de trois pieds de lon-
gueur ; la femelle a six pouces de plus. j

Les individus qui ont la queue noirâtre avec des banr’!
transversales , cendrées et irrégulières , sont considérés cc
ayant atteint leur plumage parfait; ceux qui l’ont '
dans la moitié supérieure seraient des jeunes. Cuvic
les premiers sous le nom d’Aigle royal, Falco chrysai
les derniers sous celui d’Aigle commun , Falco fulvus

Un Aigle mâle que je possède et qui a été tiré di n.
de Fontainebleau, est sensiblement moins gros et p.1.
que ceux que j’ai reçus de la Suisse, des hautes Al î ï w
Pflénees. Serait-ce l’Aquila æninuta du pasteur Brc“ E
espèce offrirait-elle deux races , ou le volume et la t: L -
draient-ils du climat ‘Z Je laisse le soin de résoudre ce r r
aux naturalistes qui habitent les lieux où nichent c: ‘
qui peuvent observer leurs mœurs et apprécier tou '- - .
gements que l'âge leur fait éprouver. Toutefois j’ai cr ' ..
quer que les Aigles tués en France et en Suisse (n  1. .

. ( 14 ) .
petits que ceux rapportés du nord de l’Eur0pe. M. Delamotte ‘.1.
n’a vu dans les cabinets qu'il a visités en Suède et en Norwege h
que des Aigles, avec les tarses etlcs jambes blancs, qui lui
ont paru plus grands‘ que ceux du centre de l'Europe. 
Lï/lquile alba deBrisson est une variété de cette espèce.

AIGLE DE THÈBES ou AIGLE ImIrËÈizLIL , Aquila heliaca, Savig,
VieilL, Cuv.; Falco iznpcrialis, Tem.;pl. col. 151 Padulte,
152 le jeune; Dict. pitto., pl. 8 , fig. 1 Yadulte. Egypte; pl. 12 ,«'v
sujet d’un"à deux ans. ’

Habite les" contrées _,_méridionales de l’Europe. MaPhilÎppe
m’annouoe qu’on_Ie trouve‘, ‘mais très-rarement, dans les
Hautes-Pyrénées, où il niche sur les rochers inaccessibles,
y choisit les endroits les plus déserts, et émigre l‘ debonne
heure. ILhabiterait aussi les‘ grandes forêts de l’est, et serait
commun en Égypte, suivant les auteurs. Quoi qu’il en soit,
c’est un oiseau très-rare, qui manque dans la plupart des col
lections de France et dont l'histoire paraît se confondre avec
celle de'l’espèce précédente. _

Il a, d’après M. Temminck , l’iris d’un jaune blanchâtre,
et brun clair suivant M. Philippe, qui assure avoir tué" cet
Oiseau. L’A,igle Mogilnik, Falco ZlIogihzi/c Gm., trouvé en
Russie dans les déserts qui bordent le Tanaïs , paraît appartenir
a cetteiespèce. Des naturalistes cependant le rapportent à l’Aigle
commun oII au petit Aigle.

PËTIT AIGLE , AIGLE ‘CBIARD ou PLÀINTIF , Aguila planga ,
VieilL; Aquila nævia, Briss. g F alco nævms et Inaculatzos , GIn._;
AIGLE TACHETÉ, Cuv.; F alco atdcevius , Temm.; Aquila nzclanactos,
Savig; {lgztiln fusca , Briss; pl. 7 1L, le jeune mâle; pl. S , jeune
femelle ; Êgypte ; pl. 1, l'adulte , pl. 2, jeune de Pannée après
la mue.

‘Cette espèce est. rare et recliercliee, en France. Elle paraît

( 15 )
habiter de [aréférencc les hautes montagnes du Midi de Pliu-
rope et l'Afrique. C'est à tort que M. Temminck dit qu'elle est
commune en Suisse. On la trouve sur les llautes-Pyrénées,
qu"elle quitte en hiver. Elle y niçhe dans les forets de sapins
et de chênes. Ses œufs, aunombre de deux ou trois, sont

blancs , tacheté-s de brun-rouge , plus ou moins fonëés‘, suivant '

l'âge. M. Philippe me nlæandä que plus l'oiseau est âgé plus
ses œufs sont nets°e‘n\i;o‘ulmi ‘ËCetn? mäçlnlifemelle d’un an
seraient ternes , d'après cet observateur ; il en serait de même
de tous les Oiseaux de proie grands ou petits.

L’Aigle criard est de passage irrégulier dans la Provence et
nos départements septentrionaux, encore n'y. voit-on .que de
jeunes individus. On en tire de temps en temps dans les‘ bois
qui avoisinent la mer, entre Montreuil et Abhcville. J’en pos-
sède un trouvé sur le marché de Lille , en octobre :1814.

Les’ vieux sont bruns; les jeunes plus ou moins (achetés. Le

mâle est beaucoup plus petit que la femelle. cet’ oiseau a son.

plumage parfait à l'âge de quatre ans. L’iris est brun roux. -.

AIGLE BOTTÉ, Aquila pennata, Br.;Falco pennatus, Lin.,
Briss. , Tem.; Buteo panneau-s, VieilL; pl., col. 33, mâle
adulte. _ '

Habite particulièrement les contrées‘ orientales.‘ Rare en_'_ _‘
France : on l’a tué à Meudon en mars 1826; à Saint-Ï:
Étienne , près de Bayonne; dans les environs de Saumur et de . l
Bagnères de Bigorre. On le trouve dans les forêts de Baugé____

et dans les Hautes-Pyrénées, où il choisit les forêts en
plaine et niche sur les plus hauts arbreshSa ponte, d’après

M. Philippe, serait de deux œufs, raremeiittrois, blanc-mat! . f

[achetés légèrement de roussâtre. Le mâle dilférerait peu de
la femelle , et ils émigreraient de bonneheure. Un beau mâle

adulte , tué en mai1838 dans les environs de Bagneres , et qui“
m'a été envoyé par ce naturaliste , avaitliris brun “tirant sur le ‘

( 16 > '
roux. Celte membrane serait jaune tTflpïèS M. Temminck.

AIGLE BONIELLI , Aquila fasèiata, VieilL, Br.; Falco Bonellz‘ ,
Tem.; pl., col. 288 , femelle non adulte.

Habite la Sardaigue et la Grèce; tué dans la Provence et
près de Fontainebleau. Suivant M. Verdot , médecin, il nicherait
quelquefois sur les rochers escarpés des Bouches-du-Rhône,
près de Salon.  ÿ‘ ä”&"

Cet Oiseau, très-rare en France, a été décrit par Vieillot
dans [Encyclopédie méthodique (l) ; par M. le chevalier Albert
de la Marmora (2); dans les mémoires de l’Académie royale des
Sciences de Turin t3), et récemment par M. Temminck (4).

M. de la Marmora a déterminé et décrit les différences d’âge
düapres plus de vingt-cinq individus pris en Sardaigne, dans
les environs de Cagliari. Il a joint a son mémoire six figures
coloriées qui représentent des sujets d'un an, de trois ans, et
vieux ou au-delà de quatre ans , vus en—dessus et en—dessous.
M. Temminck s’est évidemment servi de ce travail dans la
troisième partie du Manuel dbrnithologie , où il traite de l’Aigle
Bonelli.

Iris jaune pâle dans le jeune et brun chez Padulte.

5.6 Genre. PYGARGUE, Haliæetus, Savig., VieilL, Lesss, Falco,
Lîn., Tem.; Aquila , Br.

Les Pygargues ne ditïérent des Aigles que par leurs tarses,
qui sont en parties nus , leurs doigts entièrement séparés, et
par Pongle intermédiaire, qui est pectiné du côté interne. Deux
espèces seulement habitent l’Europe.

 

(r) Ornithologie, p. 1 r 92.

(n) Lieutenant-colonel au corps royal d'état-major général du roi de Sardaigne.
(3) Tome XXXVII.

(4) Voyez fllanuel «Ïornithologie , 33 partie.

t I7 l

Prmnnun , Haliæctus nisus, Savig., VieilLÇLcss; Aquila
albicilla et ossifraga, Briss.; Falco albioilla, albicazzdzts et
ossä/‘ragzcs, Gm.; Falco albîcilla, Tem. ; enl. 112, sous le
nom de grand Aigle de mer; 415, un sujet plus âgé sous le nom
de grand Pygargue; pl. 9, IL, une femelle ou un jeune ; Encycl.
pl. 102, fig. l , désigne sous le nom d’Orfraie ou Aigle de mer.

Habitant le nord et le nord—est de l’Europe, et de passage en
France. On ena tiré sur tous les points du département du
Nord. On en voit chaque année , dans les environs de Montreuil-
sur-Mer , où ils arrivent en octobre et en novembre, proba-
blement chassés par le froid qui sefait sentir à ces époques en
Norwège, où ils sont communs. Ils nous quittent a la fin.de
février ou au commencement de mars pour retourner dans
le nord. Ce sont presque tous jeunes individus qui viennent
nous visiter.

Abondant en hiver sur le littoral du Danemarek; très-rare
en Proveuce, où son apparition n'est qu’accidentellc ; tué dans
tous les états de l’Allemagne et en Suisse, dans cette saison. _

On dit que les jeunes naissent couverts de duvet blanc sur la
tête et gris sur le reste du corps. Les œufs du Pygargue , au
nombre de deux , seraient blanc grisâtre et rugueux.

Iris brun clair chez un vieux que je possède, et qui a été
pris sur les bords du Rhin ; brun roux chez un jeune qui a été
tiré sur les côtes de Dunkerque, en novembre 1834, et un
autre plus âgé, tué en janvier 1836 , qui se trouvent également
dans ma collection.

On admet généralement deux espèces de Pygargue en Europe.
Celui de cet article est l’Aigle a tête blanche, Falco leucoce-
phalus , Tem. M. Brehm a voulu en établir une troisième
espèce , PAquiZa borealis , qu’il a cru suffisamment caractérisée
par des dimensions plus grandes, par des protubérances occi-

pitales et une queue en forme de coin , a pennes étroites et
2

(13)

plus longues que celles du Pygargue proprement dit (l). Mais
d'après des recherches faites avec soin , et les observations de
M. Jules Delamotte, je me crois fondé a ne considérer ces
prétendus caractères spécifiques que comme des particularités
propres au jeune âge de PHaZiæetus nisus. En effet, dans le
premier âge , cet Oiseau a la queue et les ailes plus longues que
dans l’état adulte, et l'on trouve les protubérances occipitales
sur des individusà queue courte. Voici ce que m’écrit à ce
sujet cet amateur , dont l’opinion est d’un grand poids en orni-
thologie.

a On m’a apporté, en février, un Aigle pygargue plus avancé
en âge que ceux que l’on trouve ici. Il avait le bec presque
jaune et le plumage bariolé de plumes brunes et blondes. Tout
me faisait penser que cet Oiseau était un passage du jeune âge
à l’état adulte. Il avait la queue courte et les protubérances du
crâne très-prononcées. En examinant les ailes, j'ai remarqué
que des pennes étaient d’une couleur plus pale les unes que les
autres; que celles plus pales étaient usées , et bien certainement
des plumes de l’année qui n’étaient pas tombées à la mue ;' mais
ce qui m’a surtout étonné , c’est que ces mêmes plumes , quoi-
que usées, étaient de trois quarts de pouce plus longues que
leurs voisines et taillées en fer de lance , tandis que celles-ci
étaient coupées carrément. J’ai de suite examiné des Aigles
(pygargues) qui se trouvent dans la collection de M. Baillon:
Ceux à longue queue ont les plumes des ailes’ en fer de lance ,
ceux à queue courte et qui sont des individus adultes, les ont
carrées. J’ai aussi examiné les Rygargues de mon cabinet, au
nombre de six , et ai fait les mêmesremarques. D'où je conclus
avec mon ami, M. de Cossct , dont les recherches ont donné des
résultats semblables, que les Pygargues atubérosités occipi-

 

(I) Ornis, x cahier. Iéna, 1834.

(w)

* tales et à queue plus longue, sont des jeunes de Pxllbicilla;

que cet Oiseau, dans le premier âge, a la queue et les ailes plus
longues , et que les caractères ‘sur lesquels on veut fonder une

‘nouvelle espèce ne sont pas admissibles, puisqu’on retrouve‘

les protubérances occipitales chez les individus adultes à queue
courte. u  

Quoi qu'il en soit, rAguua boraazæs, suivant M. Brehm, habi-
terait les bords de la meridu Nord jusqu’à- l’île de Rugen;

serait commun sur les rochers maritimes de Plslande et de la’
Norwège , et ferait quelquefois en hiver une apparition dans le

centre de PAIIemagne. Ce serait le plus terrible et le plus féroce
des Aigles; il attaqnerait les grands animaux et même Phomme,
lorsqwilserait en compagnie où poussé par la faim.

Pvcancun à tête et.queue blanches, Haliæetus leucoçephalats ,

VieilL; Falco leucooepltalus, Lin., Tem.; Aquila, leuco-

cephalosyBriss; ‘Aquila leucacephalèz, Br.; enl. 411, oiseauV

adulte , sous le nom d’Aigle à tête blanche. Oiseau d’Amérique
septentrionale , pl. 3. '

Habite plus particulièrement le nord de PÂmérique. Un jeune
de cette espèce a_été tiré près de lllontreuil-sur-lller, par

M. Havez, qui le conserve dans son cabinet. M. Philippe l'a tué ,' .-

en 1836, sur les Pyrénées , du côté de PEspagne.
On dit qu’i1 est commun dans les îles lîHofiodes et qu'il niche

dans celle Valroé. M. Brehm assure qu’on le voitquelquefois sur‘

les côtes maritimes de PAIIemagne. ' .

L’iris est blanc jaunâtre chez Padulte; brun pâle dans le
jeune âge. '

Cette espèce sa été confondue avec la précédente par le savant
auteur du Dictionnaire d'histoire naturelle. Il ‘est cependant
facile de les distinguer l'une‘ de l’autre. Si on en croit M. Tem-
minck, on confond souvent les jeunes de ces espèces, qui se
ressemblent, dit-il, presque à°»s’y méprendre. La seule dilïé—

(90)

rence un peu marquée qu'il ait trouvée réside dans la longueur
de la queue , qui est un peu plus étendue dans le Leucocephalus.
Mais est—il certain que cet auteur n’a pas pris le jeune Albicilla
pour celui de son Aigle à queue blanche. Ce qu’il a écrit à cet
égard laisse tant à désirer que cela doit engager les personnes

qui, par leur position , peuvent observer ces oiseaux à faire de
nouvelles recherches.

6.9 Genre BALBUZARD , Panel-ion, Savig. , Vieill. , Cuv., Less. ;
Falco , Lin. , Tem. ; Aquila, Dum. , Br.

Les Balbuzards diffèrent des Aigles et des Pygargues ; ils out
les tarses entièrement nus, les ongles arrondis en—dessous et
non creux comme les précédents. Il n'existe en Europe que
l’espèce suivante :

BALBUZARD, Pandion fluvialis , Savig. , Vieill. ; Aigle de mer,
Briss.; Falco hal2'æetos,Lin., Tem.; Aquila haliæetos, Br.;
Tappe-à-Bremmes de nos campagnards; en]. 414. me paraît
représenter un jeunc;pl. 11, IL, l'adulte; encycL, pl. 202,
fig. 3 ; atl. , pl. 9 , ficr. i.

Il se trouve partout en Europe. On le dit commun en Suisse
et en Allemagne.

Il n'est pas rare en Bourgogne et dans les Vosges. On le voit
dans la Provence à dilïérentes époques de Pannée; il est de
passage dans les départements du Nord , du Pas—de—Calais et de
la Somme en octobre et eu novembre. Il en est venu un nombre
si considérable en automne 1819 , qu'on en a tuéjusque dans
les fossés de la ville de Lille. Tous se ressemblaient plus ou
moins et avaient le dos et les couvertures des ailes variés de
roux grisâtre; l’iris était d'un beau jaune.

Quoique le Balbuzard vive principalement de poissons, il se
jette quelquefois sur les oiseaux de marais. Feu ai vu tirer un
qui poursuivait un canard.

( 21 l
7.0 genre. Cmcuäre , Circaëtæcs , Vieill. , Cuv., Less. ; Falco ,
Lin. , Tem. ; Aquila, Br.

Les Circaëtes tiennent a la fois du Pygargue , du Balbuzard ,
de la Buse et du Busard. Ilmt les ailes longues du premier ,
les tarses réticulés du second , la physionomie et le port de la
troisième , et les pieds longs comme le dernier. C’est d'après ces
attributs que Vieillot a isolé génétiquement Pespèce d’Europe,
et l’a désignée sous le nom de Cireaëte , Circus aquila.

JEAN-LE-BLANC, Circaëtus gallicus , Vieill., Cuî, Less.;
Pygargus, Briss.; Falco brachydactylzts, Tem.; Aquila bra-
chydactyla , B12; enl. 413; pl. 12, IL; EncycL, pl. 202, fig. 2.
Mauvaise figure.

Le Jean-le-Blanc, qui était si commun en France du temps
de. Belon et même lorsque Brisson écrivait, est devenu très-
rare. Il habite encore les Vosges, les montagnes des départe-
ments du Var et des IIautes-Pyrenées.

Un couple , m’écrit M. Philippe , niche tous les ans dans une
forêt près d’ici ( Baguères de Bigorre) ; pond deux œufs , petits ,
ronds , blancs et lustres. Nos campagnards le redoutent beau-
coup , a cause qu’il enlève chaque jour leur volaille. On a tué
le Jean-le-Blanc au T ronquoi, près de Saint—Quentin, et; il a été
envoyé a M. Descourtils, qui le conserve dans son cabinet. Il
avait l’iris jaune paille.

8.9 genre. Érmwuan, Sparvms, Vieill.; Dædalion, Savig.;
Nisus, Cuv.;'Falco, Lin. , Tem. ; Aqstur, Dum.

Les oiseaux d’Europe compris dans ce genre sont au nombre
de trois : 1’Èpervier commun , le grand Épervier et l’Autour. Les
Épervier-s se distinguent des Accipitres précédents par des
attributs qui leur sont propres. Ils ont le bec courbé des la base ,
les narines glabrcs et presque ovales , les tarses longs et grêles ,
la queue longue et les ailes courtes. Les Autours ne diffèrent des

l 22 )
Flpervlersqtic par des nuances insensibles ; ils ont seulement le
bec un peu plus gros, les tarses moins longs», plus épais; une
nille plus forte et plus ramassée. Vieillot les a divisés en deux
eetions, à cause de ces ditIérencQ, et Cuvier en ‘a fait deux
genres ( 1_)_. i

Épmivmn commun ,'Sparzy_z'czs msus, Vieill..; Dædalion frin-
gillœrius , Savigq Accipiter, Brisa; Nisus communis, Cuv. ;
Èalco nisus , Lin. , Tem.; en]. 467, mâle adulte , sous le nom
de Tiercelet hagard d’Èpervier ; [p12 , une vieille femelle; pl. 42,
R2, maie adulte, A3, jeune de l'année, M, femelle adulte;
Encycl. , plu. 205 , figJt. ' I

L’Epervier est répandu dans toute l’Europe; on le voit depuis
la Suède jusqu‘en Afrique. Il se fait prendre chaque année aux

filets derrière la citadelle de Lille., en s’élançaut avec inipé-ä

tuosité sur l'es moquettes que,l’on fait remuer. Un épervier mâle
adulte, que je possède , poursuivant un moineau, entra avec
cette fringille dans une maison habitée , et fut pris au moment
qu'il saisissait sa proie.
ce sont presquetousjeunes et principalement des femelles
que nous‘ voyons enoctobre, ‘novembre, décembre et mars ,
époques de leurs passages. Les’ vieux paraissent rares dans le
département du Nord. i .
. L’iris est d'un jaune brillant. Chez un vieux qui se trouve
dans la collection de. M. Faille , amateur de Lille , l’iris était
d’une couleur orangewouge.

GRAND Èrnnvmn , Sparviæza nisus major, Meissner.

. Cet Oiseau est peu connu. M. le professeur Schinz et M. Jules
Delamotte le regardent comme'une vieille femelle de Pespèce
précédente. M. Temminck n'ose en affirmer ni nier l'existence ,

 Nikus et Astur.

( '33 )
n'ayant pas vu de sujets désignés sous ce nom. Ayant été assez
heureux pour en obtenir une femelle , tuée près d’Amiens , et
d’en voir un mâle dans le cabinet de M. Delahaye , qui a été
également tiré près de cette ville, je vais essayer de décrire
cette espèce.

Bec conformé ditïéremment de celui de llÉpervier commun ,
plus alongé et non courbé des la base; cire jaunâtre; iris
orange-rouge; tarses jaune citron, plus longs de trois lignes
que ceux de la vieille femelle du F alco nisus; même taille dans
le mâle et la femelle, égalant celle de cette dernière; tête
d’un cendré brun, tachetée de blanc à la nuque , avec des raies
de cette couleur au-dessus des yeux; parties supérieures du
corps brunâtres, comme la tête; parties inférieures rayées
transversalement de brun roussâtre sur un fond blanc, avec
une teinte rousse prononcée sur les côtés de la poitrine et de
la face antérieure du col, chez le mâle; queue longue offrant
des bandes transversales semblables a celles que l’on observe
sur la vieille femelle de PÈpervier vulgaire. Les deux individus
que je connais paraissent être adultes , et ont été tirés en au—
tomne.

Ils diffèrent du Sparvius nisus par le bec, qui a une forme
toute‘ particulièrefpar laplus grande taille du mâle, par les
tarses plus longs et la couleur de l’iris. M. Delahaye m’assure
que cet Épervier est décrit et figuré par M. Naumann, dont
Pouvrage , que je ne connais pas , parait justement estimé par
les naturalistes.

AUTOUR, Sparvius palumbarius , VieilL; Dædalïon palum-
barius,Savig., Less.; Falco palumbarius, Lin., Tem.; Astur,

Brisss, enl. 418 l’adulte, 4.25 et 1m61 jeunes; pl. 45, IL, mâle
adulte.

Suivant M. Temminck , l'Autour est un Oiseau de passage
qui vient du nord et biverne dans le midi. On leïdît commun en

( 24- 1

Allemagne et en Suisse. Ceux que je possède viennent (le la
Lorraine. Il niche sur les rochers escarpes des IIaules-Pyré-
nées. Sa ponte ordinaire est de deux œufs.

Un jeune en mue , tire près de Lille , le l." septembre 183E ,
avait l'iris blanc jaunâtre , la cire jaune verdâtre; les tarses
jaune citron et les commissures du bec plus jaunes que la cire.

9.0 genre. Bosann, Girons , Savig., VieilL, Cuv.; Falco, Lin.,
Lath., Tem.; Buteo , Dum.

Les Busards olïrent des caractères qui les font distinguer des
autres accipitres. Ils ont le corps délié , élancé; la queue et les
ailes longues; les tarses longs et grêles; le bec médiocre, com-
prime , presque droit, et garni d’une cire velue a sa base ; les
narines oblongues, couvertes en partie de poils roides. La
plupart portent une sorte de collerette formée de plumes ser-
rées ou frisées, immédiatement au-dessous des oreilles , comme
les Strix. lls servent, pour ainsi (lire , de passage des Oiseaux
de proie diurnes aux "nocturnes. Ce genre comprend cinq
espèces, dont quatre sont généralement admises, savoirzle
Busard des marais , la [Iarpaie , Poiseati Sic-Martin, le Busard
montagu et le pale. M. Temminck parle d'un Oiseau décrit
et figuré par NÎlSSOD , sous le nom de Falco longipes, et qui
pourrait être une nouvelle espèce de Busard, quoiqu'il lui
trouve de l'analogie avec la BOIIKÎITÏB.

Busum DES DIARAIS, Circus ærvugznosczs, Savig., Vieill., Less.;
Falco ærttginosus , LatlL; Falco refus, Lin., 'l‘em.; Circus
palustris , Briss.; écouve, écouvettc de nos campagnards; enl.
423 , unjeune , MM. l’adulte; pl. l3, IL, la femelle.

IIahile la France : sédentaire et point rare dans les environs
de Lille, où il couve dans les marais , se nourrit de poissons et
Woiseaux aquatiques. Ses œufs, au nombre de trois ou quatre .
sont blanc bleualrc et non [achetés (le brun.

( “35 l

M. ‘Terumiuek persiste , dans son supplément au Manuel
dbrnithologie , à considérer cet Oiseau comme un individu de
Pespece suivante ou lIarpaie. Celle-ci serait, suivant lui, un
Busard adulte ou vieux , et les jeunes de Pannéc ou après la
première mue, des Busards de marais. Leurs dissemblances
cependant sont constantes dans tous les âges, et il ne suffit ,
comme le fait observer Vieillot, que de les avoir sous les yeux
pour juger qu'ils constituent deux espèces très-distinctes.

Le Busard très-vieux n’a pas été décrit. La couleur domi-—
nante de son plumage est d'un brun mêlé d'une teinte cendrée ,
la queue est d’un gris roussâtre , la tête blanche, à cause de
Fusée de Pextrémité des plumes, qui est surtout prononcée a
Yépoque de la mue.

L’iris est brun roux , plus foncé chez les jeunes sujets.

J’ai dans ma collection un individu qui est de couleur cho-
colat uniforme , avec une plaque roussâtre a la nuque.

HARPAIE , Circus rufus, Briss., Savig; Vieill. , Less. ; Falco
refus , Lin., Tem.; en]. 460.

La Harpaie est très-rare dans les environs de Lille. On la
voit chaque année dans les Moëres de Dunkerque , où elle parait
nicher. Elle diffère du Busard des marais , a toutes les époques
de la vie, non-seulement par le plumage, mais encore par
les proportions du corps, du bee , des tarses et des ongles.

Le mâle est sensiblement plus petit que la femelle , et aurait
l’i1‘is jaune d'après Vieillot.

Cette espèce est parfaitement décrite dans le nouveau dic-
tionnaire d’histoire naturelle , deuxième édition , et dans l’En—
eyclopédie méthodique.

Busmn SL-MABTIN ou Sounnsn, Girons gallinarïus , Savig.,
VieilL; F alco torquatus, Briss; la femelle; F avlco bohcmicus ,
Cyanetcs , Pygargus , Grise-us {Illontanocs , Gm.; Falco cyancus,

l 95 )
Tems, enl. 459, maie adulte; [m3, femelle adulte, 480 jeune

mâle; pl. 16, IL, mâle , 17, femelle; EncycL, pl. 205.11g. 1 ,
Soubuse.

Partout en Europe. On le dit commun en Russie et en Sibérie;
rare en Provence , dans les Hautes-Pyrénées, et dans le nord
de la France. Il niche cependant dans nos marais boisés , prin-
cipalement dans les environs d’Abbeville et de Montreuil-sur-
Mer. On en a trouvé un nid , il y a quelques années, près de
Lille, dans le marais de Santes. Il était placé sur un petit
monticule au milieu de l'eau. J’en fis prendre les petits, qui
étaient au nombre de quatre. Le père vint tournoyer très-près

de l’individu qui les prit, comme pour défendre sa progéniture.’

Ils vécurent un ou deux mois ensemble et en assez bonne intel-
ligence. Ils se tenaient presque constamment à terre, sur un
grès ou une pièce de bois. Malheureusement ils furent étranglés
par un chien.

Suivant M. Temminçk , il établirait le plus souvent son nid
au milieu des champs. Ses œufs, au nombre de trois ou quatre:
seraient, d’après M. Philippe, d'un bleu clair, chez les indi-
vidus adultes , et d'un blanc bleuâtre chez les jeunes sujets.

Une femelle adulte tuée près de Lille , le 2 septembre 1835,
avait l'iris brun roux. Un jeune mâle l'avait brun foncé, ainsi
que les petits que j’ai fait prendre dans le nid.

BUSARD MONTAGU ou CENbBÉ , Circus montaguz’, Vieill.; Falco
cinereus , Tem.; p]. 18, IL, le male , 19 la femelle.

Habite particulièrement les contrées septentrionales de l’Eu-
rope, et serait commun en Dalmatie , en Hongrie , en Pologne
et en Hollande. De passage en Provence et en d’autres localités

de la France.
Il a l'iris jaune, et offre de grandes variations dans le plu-

mage. Il y a des mâles dont les parties inférieures sont pres-
qirentièrement blanches, sans raies longitudinales rousses!

l 97 J

en est d’autres dont les raies longitudinales sont d'un roux
très-foncé et qui se prolongent‘ jusque sous la gorge. Une
femelle tuée avec son mâle durant Pincubation avait toutes les
partiessupérieures d’un brun roux uniforme. Les vieilles femel-
les ont souvent les parties inférieures privées de raies longitu-
dinales que l'on remarque sur celles moins âgées. Les jeunes
sont d’un hrun roux, avec chaque plume bordée de rouyr plus
clair. i '

‘ Cette espèce a été confondue avec la précédente, dont les
habitudes sont à-peu-près les mêmes. Elle niche en petit nombre
dans les ‘environs de Montreuil-stir-Mer, ainsi que dans d'autres
endroits des anciennes provinces de l’Artois etÿde la Picardie.
Elle arrive à lami-avrilret part a la fin de juillet, ‘et dans le
courant d’août. M. Descourtils a souvent trouvé dans Pestomac
des débris de grenouilles et des lézards entiers; plus fréquem-

ment encore des petits et des œufs de rousserolleset de fau—_

vettes phragmites. Il conserve les œufs intacts et font partie de
sa collection. a î

La voracité du Busard Montagu est très-grande. Cet amateur
tenant ensemble plusieurs jeunes individus dans la même
volière , ils finirent par, s’entretuer et se dévorer. Uneifemelle
entr’autres, qui avait mangé ses frères et slœurstsuccomba
quelques jours après, des suites de ses blessures. '

Busann‘ PALE, Circus paltidus, Sykes; Falco- pallidus , Fel-
degg; Cincrcus , Bonap. -

Cet oiseau se rapproche beaucoup du Busard SL-Martin , et
peut-être n’en est—il qu’une variété. J’en ai vu plusieurs chez
M. Boissonneau, marchand d’ohjets d’histoire naturelle, a Paris,
qui m'a dit les‘ avoir reçus de la Dalmatie. Ils ne nfont paru
différer de l'oiseau SL-Martin adulte que par une teinte grise
plus claire et le croupion blanc emdessus linéolé de brun.

M. le lieutenant-colonel. Sykes , qui - a trouvé le Circux;

( 28 )
pallidus dans Ylnde, dit qu'il a l'iris d’un jaune verdâtre.

10.0 genre. BUSE, Buteo , Briss, VieilL, Cuv. , Dum.; Falco ,
Lin., Lath., Tem.

Les Buses sont faciles à distinguer des Busards. Elles ont le
corps ramassé, trapu,la tête assez large;le lorum garni de
quelques poils ou couvert de plumes en forme d'écailles; le
bec courbé des la base , sans cire poilue; les narines arrondies ,
ouvertes dans presque toute leur étendue; les ailes assez lon-
gues, la queue égale;les tarses gros, courts, nus ou vêtus-
Quatre espèces sont admises : la Buse commune , la Pojana , la
Bondrée et la Buse pattue. Vieillot en a décrit une autre sous
le nom de Buse changeante, mais qui pourrait n'être qu’une
variété de la Buse commune.

Buse VULGAIRE , ou à poitrine barrée , Buteo fasciatus ,
Vieill.; Falco buteo, Lin., Tem.; Buteo, Briss.; vulgairement
Bruyer ; enl. 419; pl. 20 , IL, mâle , 2l, jeune; EncycL, pl. 202,
fie. A.

Sédentaire et commune en France; niche dans nos bois. Elle
est très-sujette à varier; quoi qu’en dise Vieillot , peu d'entre
elles se ressemblent, et cet auteur a pris bien certainement
des variétés de cette espèce pour des jeunes de la Buse chan-
geante.

La Buse a l’iris brun roux: elle sapprivoise facilement quand
on la tient en captivité. J’en ai vu une qui vivait en bonne
intelligence avec un chien de chasse. Elle partageait même sa
nourriture avec lui. Lorsqu’on la chagrinait, elle sautait quel-
ques pas en arrière et prenait une position grotesque, en
hérissant ses plumes, ouvrant son bec, et tenant la langue
avancée; elle poussait en même temps un cri aigu fort désa-
greable.

Les Falco variegatus, Glaucapis, Vcrsicolor et Albidus,
t}m., sont probablement des individus de cette espèce.

(99)

Busn CIIANGEANTE , Bulco mutanus, VieilL; Falco buteo,
'l‘eu1.; pl. 22, R.

Vieillot lui rapporte les Falco albîdus et ocrsicolor, Gm.
Rare partout en France. Elle passe dans nos départements
septentrionaux de loin en loin. M. Temminck la considère
comme une variété dkîge de la Buse commune ou àpoitrine
barrée. Vieillot prétend au contraire que c’est une espèce
distincte , qui, outre les différences physiques, a des habitudes
et des mœurs qui lui sont propres.

Cette divergence d’opinion entre deux savants naturalistes
doit engager les ornithologistes à observer, à l'occasion , les
individus vivants, à les étudier avec soin; peut-être déci-
deront-ils la question. (Yestmà cette fin que je l'indique.

Elle aurait, d'après Vieillot , l'iris couleur noisette jaunâtre,
etémigrerait l’hiver. ‘

Celles de mon cabinet viennent de la Lorraine, et ne ditfé-
rent de la Buse que par le plumage.

Bnsn POJANA , Falco pojana , Savi.

Connue et vendue en France sous le nom de Buse de Por-
tugal, d'où elle aurait été envoyée à M. Boissonneau, mar-
chand , à Paris.

On assure qu’elle habite Pile de Candie, qu'elle n'est pas
rare en Italie, et qn’elle est décrite dans la faune de cette
contrée par Charles Bonaparte. Elle est indiquée par M. Savi ,
dans le catalogue des oiseaux de la Toscane.

La Pojana est de la grosseur de la Buse ordinaire; brune
en—dessus, avec les bords de chaque? plume roux; blanche
en-dessous , avec des raies longitudinales brunes , lancéolées;
ses rémiges sont brunes en—del10rs et blanches en-dedans,
dans les trois quarts de leur étendue; les quatre premières sont
échancrées vers 1’union du quart inférieur avec le moyen; la
queue est rousse ct grise, rayée transversalement de brun

( 30
plus fonce cn-dessus qu'en-dessous. Les rectrices sont au
nombre de douze. Tel est un individu que j’ai acheté à M.

Boissonneau. Un autre, que j'ai également reçu de ce marchand, .
a les couleurs plus foncées , mais distribuées de la même ma:

nière.
BonDnÉE , Bnteo api-carats , Br1ss., VieilL; Falco apivor-us ,

Gm., Tem.; Pernis communîs , Cuixz, Less.; enl. 4.20 le mâle;
pl. 23, 1%., femelle adulte, 24, jeune de l’année.(1). Â

Habite de; préférence les contrées orientales; rare dans le
nord de la France‘. Nous ne la voyons qu’en septembre, octobre,
et au commencement de novembre. Èlle niche cependant
dansla forêt de Mormal et dans celle dTIesdin , où une femelle

a été prise dans le nid , en 1827. On la trouve en Auvergne et

dans les Hautes-ÿyrénées. J'en ai en plusieurs qui ont été
tirées dans la forêt de Phalempin a et une près de Tournai.
Chez des jeunes tuésala fin d’août, l’iris était d’un gris
brun tirant sur le vert. Cette membrane serait jaune citron,
d’après M.- Philippe , chez les sujets adultes et vieux, _ i
Lelplumage de la Bondrée varie depuis sa naissance jusqu’a
sa vieillesse; peu d'individus se ressemblent entièrement ,_ aussi
les descriptions des auteurs laissent-elles beaucoup a désirer.

‘Buse rxrrrun  LÀGOPËDE, Buteo lagopuinVieilL; Falco
lagopus, Lin., Temf; Archibuteo planiceps et alticaps, Br.;

‘ Butactes lagopus , Less.;  25,  (2). ' V«

Très-répandueet presque partout en Europe. Elle est en
plus grand nombre dans le nord , où elle niche; de passage
nonrégulier "dans le départemenbdu» Nord , où l’on en prend
quelquefoiyaux filets, dans le courant d'octobre. Elle varie

‘o

 

(r) Cet oiseau constitue le sous-genre Pernis, Cuv., Less.
(n) Type du genreJlrchibuIeoxBi-L, et Butaezes, Less. '

(31)

beaucoup et a l'iris brun. J'en ai reçu une de New-Yorck qui
ne diffère pas des nôtres.

11.6 genre. MILAN, llliltvus, VieilL, Cnv., Less. ; Falco , Linn.,

Lath., Tem.

'_ Les Milans ont des caractères génériques qui les distinguent
des Accipitres précédents. On les reconnaîtra facilement a leur
bec petit et faible , par rapport à leur taille; à leurs tarses
courts et écussonnés; leurs ailes très-longues et leur queue
fonbchue. Deux espèces seulement existent en Europe : le Milan‘
royal et le Milan noir‘ ou étolien. On prétend néanmoins qu’unc
troisième espèce , indigène au nord dcTAmérique , a été tirée

en Angleterre , le Milan de la. Caroline, Falco fufcatus. des; _

auteurs. Je_ ne Padmets pas comme européen parce que je n’aî
pu me ‘procurer des renseignements satisfaisants relativement
à son apparition dans la‘ Grande-Bretagne; qu'il est possible
qu'il ne soit olfert comme tel par des marchands anglais et
français que pour le faire payer plus cher. i’ '

llhLAN noYAi. ou COMMUN, "Milvus Ërcganlis , Bris-s. , Yieill. ,
Illilvus ictimzs , Savigx; Falco milans, Gm., Tem.; enli A422,
me paraît être une femelle; p]. 26, 11., le mâle, 27 la femelle.

Habite la France. _Nous ne le voyonsïdans le département’ du
Nord que dans les ‘hivers rigoureuxet toujours isolément. .L’on

en, tire quelquefois en octobre’ dans les environs d’Amiens_fl

Le 15 novembre 1837 , j'en ai trouvé une femelle sur le marché
de Lille. Il est rare dans l’est du royaume; de passage acci—-
dentel dans le Bas-Languedoc , et sédentaire dansle départe-
ment des Landes. Il niche en petit nombre dans .la Provence et
en" plus grand nombre dans les Hautes-Pyrénées. Il établit son
aire suivant les localités , sur un’__rocher_ ou sur un arbre -élev_é.
Ses œufs, au nombre de deux et de trois ou quatre, suivant
M. Temminck , sont plus ou moins blancs et tachetés de roux ,

l 32 .
selon läîge (les couples. Un le trouve un Suisse, et on le dit
commun en Danemarck. Il a l’iris juuxie.

MILAN NOIR ou ÉTOLIEN, Jlîilvzes 0Etolius , Savigm, Vieillu,
Falco ater, Gm., Tem.; en]. A72, me parait un jeune; pl. 28,
IL; all., pl. 14, fig. 1 g Egypte , 111.3, fig. 1 , jeune de deux ans,

Plus rare que le précédent en France. On le voit presque
toute l’année planer sur l’Adour, entre Bayonne et l’embou—
chure (le cette rivière (l). De passage non régulier dans la
Lorraine, le Bas-Languedoc, les Hautes-Pyrénées , et en Suisse,
sur les bords du lac de Genève , où il va chercher sa nonri-
tnre, qui consiste en petits poissons et en libellules. Il paraît
habiter plus particulièrement l'Afrique, et être commun au
Japon. Je l’ai reçu de la Lorraine , où il niche quelquefois.

12.6 genre. COUHIEH, Elmms , Suvigm; Eluzzoirles, Vieill. ,
Cuv.; Falco , Lin., Lath., Tem.; Alauclerus , Vig., Less.

Ce genre a pour type le Blac, Falco anelanoptcrzzws, Lalh. Il
a été séparé des Milans à cause de ses tarses très-courts , réti-
culés, moitié enplumés; son bec court, sa cire poilue, et ses
narines garnies de soie à la base.

Couumu ou ÉLANION BLAG, Elanus cœsiatrs , Savig.;1v‘alco
nwlanopterus, Lath , Tem.; Falca œgyptius ater, Gui; Ela-
noides cœsius , Vieill.; Levaillant , pl. 36, Padulte , 37, le jeune;
Ègypte, pl. 2, fi". 2.

Accidentellement en Europe. Il a été tiré plusieurs fois en
France , en Espagne et en Allemagne. En mai 1830, un indi-
vidu de cette espèce a été tué à Casse] , département du Nord ,
et envoyé à M. Duthoit , de Dunkerque , qui le conserve dans
son cabinet. Il habite toute l'Afrique et les bides-Orientales.

 

(x) M. Darracq, ouvrage cité.

(33)

Iris orange , d'après M. Temminck , qui a décrit cet Oiseau
dans la troisième partie du Manuel (Pornithologie.

13.0 genre. FAUCON , Falco , Lin. , Lath., Vieill., Cuv. , Dum. ,
Tem.

Ce genre, tel qu'il a été réduit par Vieillot , est ainsi carac-
térisé :

Bec garni d'une cire et courbé dès la base; mandibule supé-
rieure armée, àson extrémité, d'une ou deux dents , remplacées
quelquefois par un simple fcston ; mandibule inférieure échan-
crée à sa pointe; tubercule lisse et isolé au centre des narines,
qui sont orhiculaires; tarses courts; doigts forts, les anté-
rieurs réunis à leur base; ongles courbés , acérés et presque
égaux.

On l'a divisé en deux sections, d’après Pexistence d'une ou
plusieurs dents au bec, ou seulement d’un feston , sans échan-
crure prononcée à la mandibule inférieure (l).

Les Faucons subissent tant de variations dans le plumage
depuis la jeunesse jusqu’à la vieillesse , qu'il n’est pas facile de
faire disparaître tous les doubles emplois qui existent dans les
auteurs. On reconnaît généralement les suivants comme espèces
authentiques: Faucon commun, Faucon concolore , Cresserelle,
Emérillon ou Rochier , Hobereau, Cresserelette, Faucon cohez,
Gerfault et Lanier. Les deux derniers appartiennent à la deu-
xième section , et les autres a la première._

FAUCON connus ou PÈLERIN, Falco perëgriñus , Lin.,Vieill.,
Tem.; Falco, Briss.; Falco communis, Gm., Savigx; enl. 421,
mâle adulte , I130, femelle adulte, sous le nom de Lanier , 470,
le jeune , sous le nom de Faucon sors, Falco hornotinus , Gm.,

 

(r) Cuvier a fait de la a.‘ section le sous-genre Hierofalco, et M. Lesson a
suivi son exemple. ' '

3

(34)

1m50, vieux mâle, M39 , jeune mâle, sous le nom de Faucon
noir ou passager, Falco niger , Briss., et ater, Gm.; pl. 20, IL,
mâle adulte, 30, jeune; encycL, pl.19S, fig. 5, Faucon sors;
atl., pl. 16, fig. l.

Habite particulièrement le nord de l’Europe. Rare en France,
quoi qu’en dise M. Temminck; niche en Provence et sur les
Pyrénées; sa ponte est de quatre œufs rougeâtres, tachelés de
brun. De passage , toujours isolément, en octobre et quelque-
fois en décembre, dans les environs de Lille. Il a l'iris brun,
plus foncé chez les jeunes sujets.

M. Brehm en fait deux espèces , d’après la forme du crâne,
comme si dans les Oiseaux cette boite osseuse n’était susceptible
d’aucune variation accidentelle ou naturelle. Vieillot prétend
que les Faucons du nord sont plus grands que ceux qui habitent
les Alpes et les Pyrénées.

FAUCON CONCOLORE , Falco ardosiacus, Vieill.; Falco concolor,
Tem.; pl., col. 330, mâle adulte.

On l’a rencontré en Grèce et dans quelques îles de PArchipel.
Il habite plus particulièrement YÈgypte et le Sénégal. Il est
décrit dans l’Encyclopédie méthodique , t. 3 , p. 1238. Je n’ai
pu encore me le procurer.

' CBESSERELLE , Falco timzunculus, Lin., Savig, VieilL, Cuv.,
Tem.; Mouguet, émouchet de nos campagnards; enl. 401,
mâle adulte, 471 ,femelle; pl. 33, 11., mâle, b0, femelle;
EncycL, pl. 205 , fig. 2, le mâle.

Très-répandue en Europe. C’est un des Oiseaux de proie des
plus communs en France. Il établit son nid jusque dans les villes.
Il a l’iris brun-noisette.

M. Brehm en fait trois espèces, d'après des particularités du
crane, individuelles ou accidentelles.

(35)

Êmänumou ou Rocumn, Falco lithofalco et 0Esalon, Lin.,
VreilL; F. Smerillus , Savig.; F. œsalon , Tems, Lithofalco et
œsalon , Brins; enl. M7 , mâle adulte , sous le nom de Rochier ,
46S , femelle , sous celui d'Éme'rillon; pl. 32 , R. , mâle , 33 ,
jeune; EncycL, pl. 206, fig. 2, sous le nom d‘Emérillon.

De passage en France. Habite l'été le nord de l’Europe. L'on
en prend aux filets chaque année , dans les environs de Lille.
Le vieux mâle paraît très-rare; il a l'iris brun.

Les individus de taille plus forte, à coronal plus élevé et bec
plus large , constituent, suivant M. Brebm , une espèce nou-
velle, comme si tous les sujets devaient avoir absolument les
mêmes dimensions, et si le crâne n’était susceptible d'offrir
aucune particuîarité individuelle.

Honnnnau, Falco subbuteo, Lin., Vicill., Îem, Cuvu, enl.
432; pl. 31 , IL; EncycL, pl. 206, fig. 1.

Il n'est pas rare en France. Il habite nos bois et forêts durant
l'été , et se fait voir en plaine en automne. J'en ai rencontré
souvent dans le mois de septembre et d'octobre; ils se tenaient
sur une motte de terre et semblaient attendre leur proie. J'en
ai tiré à l'ouverture de la chasse que je voyais constamment
voler et se reposer près de moi. C'étaient des jeunes de l'année.
Il est de passage en septembre dans le département de la Mo-
selle , mais on n’en voit pas tous les ans. Il est rare en Hollande.

L’iris du mâle adulte est de couleur noisette foncée , celui du
jeune est d'un gris brun.

M. Brehm , suivant son‘ habitude , en admet deux espèces ,
d'après une particularité individuelle du crâne. l

CRESSERELETTE ou CRESSERINE, Falco tinnunculoides, Schinz,
Tem.; F. tinmtncularius , VieilL; F. cenchris, Cuvs, F. gra-
cilis et tinnunculoides, Less; petite Cresserelle , Cuv.; pl. 4l,
R, mâle adulte; Morée , pl. 2, mâle , pl. 3, femelle.

l 35 J

Long-temps confondue avec la Cresserelle. lIabile le midi de
l'Europe : sédentaire en Illorée; accidentellement en Langucdoc,
en Provence , en Suisse , en Italie, en Sardaigne et en Espagnq
M. Philippe, qui men a envoyé plusieurs des deux sexes,
m'écrit qu’elle niche dans les ruines d’un vieux château, à
sept lieues de Bagneres de Bigorre.

Il est étonnant qu’on ait confondu cette espèce avec la Cres-
serelle. Quoiqukælle ait les mêmes mœurs, elle en diflère par
la taille plus petite, le manteau qui est d'une seule couleur ,
d’une teinte différente , et par les ongles, qui sont jaunes dans
tous les âges.

Iris brun tirant sur le jaune ou jaune orange.

Coesz ou Connu, Falco rufipes, Tem.,Vieill.; Cresserelle
grise, Cuv.; Falco vespertinccs, Gm.; enl. 1m31, mâle adulte,
sons le nom de variété singulière du Hobereau; pl. 34, IL,
vieux mâle , 35, fig. 1, mâle adulte , fig. 2, téle du jeune mâle ,
36, jeune mâle passant à l'état adulte, 37, vieille femelle,
38 , jeune femelle.

On dit qu’il est de passage accidentel dans le midi et qu’il
n’est pas rare dans le nord et l'est de l'Europe. On le trouve
dans la Provence et les Pyrénées-Orientales. "

M. Philippe m’écrit que les vieux sont rares dans les Hautes-
Pyrénées; que des jeunes individus y nichent dans les forêts
et le plus souvent sur des peupliers dans les prairies ; que leur
ponte est de quatre œufs qui ressemblent à ceux de la Cres-
serelle.

Le Cobez a l’iris brun clair et a-peu-près les mêmes mœurs
que le Hobcreau. La femelle diffère beaucoup du mâle ;les
jeunes ressemblent à celle-ci, qui a , dans un âge avancé, la
partie supérieure de la tête rousse , unicolore et plus ou moins
striée dans sa jeunesse.

(37)

GERFAULT, Faloo islandicus , Vieil]. , Tem.; F. candicans ,
Islandicus , rusticolæos, gyrfalco , sucer, Gm.; enl. 210 , jeune
sous le nom de Gerfault dîslande; 446, sujet adulte , sons le
nom de Gerfanlt blanc du Nord; 462 , sujet jeune , sous celui
de Gerfault de Norwège; encycL, pl. 204, fia. 1 , jeune sujet;
atl., pl. 16 , fig. 2.

Cet oiseau est fort rare et peu connu. Il varie suivant Page ,
le sexe et les localités. Les Falca Islandicus et Grocnlandicus
du pasteur Brehm, sont deux individus de cette espèce. Le
premier aurait le verte); plus élevé que l’occiput, le bec plus
gros et plus fort que le second, dont le bec serait médiocre et
l’occiput plus élevé que le sommet de la tête.

Le Gerfault habite particulièrement le cercle arctique. On
assure qu’il est abondant en Islande et qu’on le trouve sur les
Hautes-Pyrénées. J’en ai vu un jeune dans la collection (le
M. Duchesne-Delamotte, qui a été tiré près d’Ahheville.

Il a l'iris brun, suivant M. Temminck; la cire et les pieds
tantôt jaunes , tantôt bleus.

LANIER, Falco lanarizzs, Lin., Tem; le vrai Lanier du
texte de Buffon; F. stellaris , Gm.

Il habiterait particulièrement les contrées Orientales; niche-
rait en Pmssie, et serait devenu excessivement rare , quoiqu’il
aurait été autrefois très—commun en France. Il est figuré, as-
sure-t-on , par M. Naumann, et dans l'atlas du Manuel d’orni—
thologie.

Le Lanier constitue-t-il réellement une espèce ‘I M. Dela-
motte m'écrit que tous les individus qu'on lui a fait voir pour
tels, même ceux que croit posséder M. Temminck , sont de
jeunes Gerfaults ou de jeunes Faucons pèlerins. C’est une espèce
que je n’ai vue dans aucune collection. Lîndividu donné pour
un Lanier , en]. 430, est un vieux Faucon pèlerin.

( 33 )

Quoi qu'il en soit, il aurait, suivant M. Temminck, l’irîs
jaune, et il serait facile de reconnaître les jeunes Laniers des
jeunes Faucons par les pieds, et quelques particularités dans le
plumage.

2.‘ tribu. ACÇIPITRES NOCTURNES.
4.9 famille, OEGOLIENS, OEgOlii , Vieill.; Strigidæ, Vig.

Cette famille n'est composée que du genre Chouette de
Linnée et de la plupart des auteurs.

Genre Chouette , Strix, Lin. Lalth, Vieill. , Cuv. , Tem...

Les Chouettes ont des caractères qui les font aisément distin-
guer des Accipitres diurnes. Elles ont la tête grosse ; les yeux
dirigés en avant, très-grands, entourés de plumes longues et
déliées, formant une sorte de collerette, dont les unes recouvrent
les oreilles, les autres le bec , qui est comprimé etgarni d’une
cire molle; les pieds sont entièrement emplumés chez presque
toutes; le doigt externe versatile quoique uni a’ Pintermédiaire
par une membrane; les ongles forts, aigus, rétractiles; les
plumes finement duvctées, avec les barbes très-douces.

Ce genre est divisé en deux sections , par l'auteur qui nous
sert de guide. La première , sous le nom de Chouette , com-
prend les espèces sans aigrettes à la tête , et la seconde, sous
celui de Hibou , celles qui en sont pourvues.

Les Chouettes sont très-nombreuses , et présentent des modi-

fications (ÿorganisation qui ont porté quelques esprits à les sé- _

parer génériquement. Savigny les a divisées en cinq genres,
d'après l’e'tendue des plumes qui environnant les yeux, la
forme et la grandeur des oreilles. Cuvier les a isolées en sept
sous-genres, d’après les mêmes motifs. Mais depuis, le nombre
des divisionsaétc considérablement augmente. La manie de
faire des genres, dit M. Temminck, s’cst particulièrement
signalée dans le genre Strix. Nos (luinze espèces d'Europe sont

(39)

réparties en douze coupes , sous les noms suivants t Diurna,
N octua , Strix , Glaucidium, Athenc, Nyctole , Symium, Bubo,
0ms, Oti sylvaticz’, Otz‘ terrestres, Scops.

CHOUETTE CAPARACOCII ou ÉPEBVIÈRE, Strix funerea, Lath.,
Tem.; Str. canadensis, Briss.; Str. Hudsonia , Gm. ; Str. Ni-
soria, Mey. ; Surnia Borealis , Less.; enl. 463, sous le nom de
Chouette à longue queue de Sibérie; encycl. p]. 210. f. 2. (1).

Habite les régions du cercle arctique, chasse et voit très-bien
pendant.le jour. Apparaît quelquefois, mais très-rarement en
France. Elle a été tuée en 1830, dans les environs de Tournai ,
par M. Wicard; elle avait l'iris d’un jaune clair. Trois individus
ont été vus ensemble pendant Pété 1834, dans les environs de
Metz (2). _,

Cette espèce est décrite dans Pencyclopédie, sous le nom de
Chouette des Monts-Urals , et figurée , pl. 210, sous celui de
Chouette a longue queue. Celle qu’on y désigne sous le nom de
Caparacoch est une autre espèce, figurée pl. 209 , fig. 2, sous
le nom de Chat-huant de la Baie d’Hudson.

CHOUETTE de IJOURAL, Strix uralensis, PaL, Tem., Br.
Surnia uralensis, Less. , pl. col. 27.

Habite les régions du cercle arctique , comme la. précédente.
On prétend qu’elle a été tuée près de Salzbourc‘. Elle al’iris
brun suivant M. Temminek. _

Ce naturaliste rapporte à cette espèce la Chouette grise de
Suède, et la Strix macrocephala de Meissner, que l’on trouve-
rait en Suisse , dans les cantons de Berne’ et de Soleure. M. le
professeur Schinz, de Zurich, qui a vu vivant l'individu décrit
parMeissner, pense que ce n'est qu’une variété de la S triæ aluco.

 

(r) Type du genre Surnia, Dum, et sous-genre Nez-tua , Cuv.,Less.
(2) Faune de la Illoselle, 1836 , par M. J. Holandre.

( 4° )
QUATRIÈME onnnu. -- ÉGHASSIEBS.

Famille; ——— Pédiononzes.

OUTARDE; Otis tarda, Linn. , Vieill. , Tem. ; Grande
Oularde, Cuv.; Outarde barlzue, Tem.

De passage régulier à la fin (le février et au commen-
cement de mars. Se fait voir en grandes troupes dans les
hivers rigoureux, lorsqu'il y a beaucoup de neige. Les
mâles adultes paraissent rares: ce sont presque toujours
des jeunes ou des femelles que l’on tue.

C’est en plaine et sur les terrains élevés qu'elle s’arrête.
On en voit de temps en temps dans la commune de Sain-
ghin-en-Mélantois, près de Lille, et dans Parrondissement
de Cambrai. Elle niche, dit-on, dans la Champagne.

Peurs OUTARDE ou CANEPETIÈRE; Otis tetraæ, Linn. ,
Vieill., Tem.

De passage irrégulier en août. Presque toujours des
jeunes. Niche dans les plaines arides et découvertes des
environs de Niort, d‘où je l'ai obtenue de Pobligeance
de M. Germain fils. Je l'ai vue deux fois, depuis dix ans ,
sur le marché de Lille.

Famille. — OEgicIIites.

(ŒDICNÊME criard ou d‘Europe; Œdicnemus Europæus,
Vieill. ; Olis œdiclzenzus , Lath. ; Œdicnenzus crepitazzs ,
Tem.; grand Pluvier ou Courlis de terre, BultÏ; vulgai-
rement Courloury ou Gris-Faîgeazz.

Arrive en avril et part en automne. Niche dans la plaine
de Lens; dépose ses œufs sur la terre nue. Les teintes
de son plumage varient suivant les saisons.

ÉCHASSE ; Hinzæzizlopzzs nllzicollis , VieilL; Chnradrizas‘ Hi-

( 4l )

nmnlopzzs , Gmel; Échasse à nzanleazz noir, Hùnanlopzzs
nzelanopterus , Tem. _

De passage irrégulier dans les mois de mai et de juin.
Niche quelquefois dans les environs d'Abbeville et de Dun-
kerque. M. "Demeézemaker, de Bergues, en a tué une

femelle qui avait l'œuf tout formé et prêt à sortir’. L'oiseau’

et Pœuf font partie de sa collection. Plusieurs ont été tirées
en 1826 dans le département du NordÙHabite de préfé-
rence les contrées orientales de l’Europe.

HUITBIER; Hœmalopus ostralegus , Linn. , Vieill. , Tem.;
vulgairement Pie de mer »0u -Be’casse de mer.

Commun sur nos. côtesmaritilnes, en automne et en
hiver. Celui à fcollier aurait , d'après M. Temminck , ‘la
robe d'hiver , et celui sans collier, celle d'été. On les trouve
cependant simultanément. Nous en voyons quelquefois, dans
nos marais, en mars et en octobre.

COURE-VITE d’Europe; Tachydromus Europæus, Vieill. ;
Cursorius Europæzzs, LatlL; Court-vite Isabelle, Cursu-
rius Isabellinus, Mey., Tem.; Court-vite, Bufi‘.

De passage accidentel. Il a été tué dans les environs

de Saint-Omer et fait partie de la collection de M. De_
france.

SANDERLING rougeâtre; Calidris rulzidus, Vieill.; San—
derlüzg variable, Calidris arenaria,‘ TenL; vulgairement
Guerlelte rouge ou blanche.

De passage régulier sur nos côtes maritimes, dans les
mois d'avril, mai, septembre et octobre- J'en ai tué un
sur la côte de Dunkerque, au milieu d'une multitude de
petits oiseaux de rivage, le 13 avril 1828. l1 était en mue
et l'on voyait les plumes rousses qui le revêtent l'été,
au milieu de celles cendrées qu'il porte durant l'hiver. Sa

( 42 l
De passage accidentel dans le nord de la France. Habite par-
ticulièrement l’Amérique septentrionale. Je l'ai reçue de New-
Yorck en 1834. Iris brun suivant M. Temminck.

EFFRAIE COMMUNE, Strix flammea, Lin., Savig, Vieil. , Tem.;
Aluco , Briss.; cnl. 440 et 474; pl. 54,1%. Padulte, 55, jeune dans
le nid; encycl. 200, f. 4. (l).

Sédentaire et la plus commune de nos Chouettes; très-ré-
pandue en Europe. Elle a l’iris brun-noir et non jaune, ainsi
que le dit M. Temminck, etqu’elle est représentée dansles plan-
ches enlumiuées de Bulïon. Elle habite les vieux bâtiments , les
tours et les églises. Le mâle et la femelle portent les mêmes
couleurs, dont les teintes varient accidentellement. Le dessous
du corps est blanc ou plus ou moins roux suivant les individus.
Les variations ne dépendent ni du sexe , ni de Page , ni de la
saison. Les nouveaux nés sont couverts de duvet blanc, que l’on
retrouve encore chez ceux qui commencent à voler. Sa ponte
est de 4 ou 5 œufs blancs , presque ronds.

Le 7 Juin 1833, deux EIÏraies, mâle et femelle, ont été
prises dans le même trou. Cette dernière , qui était plus grosse
que l'autre, avait les parties inférieures blanches; le mâle,
qui les avait rousses, était d’un gris et d'un roux plus foncé en-
dessus. La femelle avait un œuf formé et prêt a sortir. L’année
suivante j'ai fait prendre desjeunes Ellraies qui commençaient
à voler; ils avaient toutes les parties inférieures blanches , et
tâchetées de noir comme les deux individus précédents.

HULOTTE, Strim aluco et stridula, Lin. , Vieil.; Syrnium,
ululans, Savig.; Strix aluco, Tcm.; cnl., 437, femelle ou
jeune sous le nom de Chat-huant , 441, sujet adulte sous celui

(2) Type du genre Slria‘, Savig.

(43)

de Hulotte; pl. 50 R., mâle, 51, femelle, 53 , très-jeune ; encycl.
209 , f. 3. , Hulotte ; f. 1., Chat-huant, atl., pl. 17, f. 2.

Habite les grandes forêts de France. On la trouve dans celle
de Mormal , où elle n’est pas rare.

Il paraît certain que la Hulotte et le Chat—huant ne constitue
qu’une seule et même espèce. M. le professeur Schinz les a pris
dans le même nid , qu‘ils placent dans des trous d'arbres. Ils

ont l’un et Pautre l'iris brun-roussâtre. Les individus connus‘

sous le nom de Chat-huant, Strix stridula, VieiL, sont des
jeunes ou des femelles, et les Hulottes , Strix aluco , du même
auteur, sont des individus adultes et vieux. La ponte de cette
espèce est de 2 ou 3 œufs blancs et presque ronds. Les petits
naissent couverts de duvet gris et roussâtre.

Hmou nnacnrorn où GRANDE cnsvtcuu, Strix brachyotos,
Lath.; VieiL, Tem.; Strix ulula, Gm. ; enl. 1m38, sous le nom
de Chouette; pl. [p9 IL, mâle; encycl. 210, f. 1. 

De passage annuel dans les mois d’octobre et de novembre.
On la trouve alors dans les herbes élevées et dans les champs
verts. Elle a l'iris jaune brillant. M. Isidore Geotfroy se trompe
en avançant que le mâle aseul de petites aigrettes. Je possède
une femelle qui en a également, et en connais d’autres qui

sont entièrement semblables à la mienne qui a été ouverte par

moi. ,
J’ai reçu des Brachyotes de New—Yorck , qui ne diffèrent pas

de celles d’Europe,dont le plumage n’oll‘re pas toujours les
mêmes teintes.

HIBOU COMMUN ou Rlornx DUC, Strix otus , Lin., VieilL,
Tem.; Asio, Brisa; Bubo otus Savigu, 0ms communis, Less.;
enl. 29; pl. [p7 R. , Padultc; encycl. pl. 206. (2).

(I) Du sous-genre Otus , Cuv.
(s) Type du genre Bubo, Savig., et du souægcnrc Ûtu: , Cuv.

(144)

Sédentaire et commun; habite les bois et les vieux bâtiments
abandonnés; s’approche des lieux habités dansles mois de no-
vembre et de décembre. On en trouve des jeunes , dès le mois
d'avril‘, ils sont couverts de duvet gris mêlé de roussâtre, et
ont les yeux de la même couleur que les vieux , dont l’iris et
orange-rougeâtre.

HIBOU A IIUPPES COURTES ou ASGALAPHE , Strix ascalaplzos ,
VieilL; Bubo ascalaphus, Savign, Strix ascalaplzus, Tem.; pl.
col. 57; Egypte , pl. 3., f. 2.

Très-rare en Europe; accidentellement en Sicile, en Sardai-
gne et en 'l.‘urquie; habite particulièrement PEgypIe et l’Asie
mineure. Il a l'iris jaune suivant M. Temminck, qui le décrit dans
son supplément au manuel dflrnithologie.

PETIT DUC , Strix scops, Lin. , Vieill. , Tems, Scops ephialtes ,
Savig.; Scops europæus, Less.; enl. 4.36; pl. 48 R. Padulte;
encycl. pl. 207.‘, fig. 4., sous le nom de Duc rouge (1).

Habite la Provence , le Languedoc, les Hautes-Pyrénées est
toutes les parties occidentales de la France. On le trouve quel-
quefois dans les environs de Paris. On assure qu’on ne le voit
pas dans le nord de l’Europe.

L'adulte a l’iris jaune peu foncé; les jeunes l'auraient gris
suivant Vieillot.

Il niche dans les vieux arbres creux; sa ponte est de 2 ou 3
œufs ronds et petits.

GRAND DUC , Strix bubo , Lin. Vieill. , Te1n.; Bubo curopæzts,
Less.; enl. 435-, pl. 46 11., mâle adulte; encycl. pl. 206 , f. 3. ;
atl. p]. l7, f. 1. (2).

 

(i) Type du genre Scops , Savig, Cnv.
(s) Type du sous-genre Bubo , Cnv., Less.

( 45 l
De passage accidentel dans le nord de la France , n'est pas
rare sur les montagnes élevées de la Provencc. On le trouve en
Languedoc et dans les Hautes-Pyrénées, mais pas aussi son-
vent que sur les Alpes suisses , d’0ù je l’ai reçu plusieurs fois.

Duc ARCTIQUE , Striæ scandiaca , Licl1t.; Bubo arcticzzs , Ri-
chardsou ‘P

Espèce des régions boréales de l’Amérique, qui, dit—on , se
serait fait voir accidentellement dans le nord de l’Europe. On
assure qu’elle se trouve au musée de Berlin. Je n’en fais men-
tion que parce que M. Temminck en parle dans la 3 ° partie
de son manuel d'0rnithologie. Elle n'est admise comme euro-
péenne par aucun auteur moderne.

ADDITION.

Ce travail avait été remis à Yimprimeur, et était composé
lorsque parut la 4.9 partie du Manuel d’Ornithologie de M. Tem-
minck. Ce naturaliste y décrit les oiseaux suivants comme es-
pèces nouvelles d’ELn'ope.

VAUTOUR ORICOU , Vultur auricularis , Lath. , et des auteurs.

On le trouve en Grèce et particulièrement sur les hautes
montagnes des environs d’Athènes. J'en ai fait mention
page 8.

Vsuroun CHASSE-FIENTE, Vultur kolbiz‘, Lath.

Malgré la puissante autorité de M. ‘Temminck, je persiste à
considérer le Vultur kolbiz’ comme le Vautour griflbn jeune ou
non adulte. J'en ai reçu ou vu beaucoup des Pyrénées , et tous
ont été envoyés pour tels par des amateurs instruits, qui ont de
fréquentes occasions d'observer les Vautours. Comme les jeunes
individus sont toujours plus nombreux que les adultes ou vieux,

(45)

il n'est pas étonnant que cet ornithologistc trouve que son
Kolbiz‘ soit généralement plus répandu en Europe que ne l'est
le GrilÏon.

FAUCON CONCOLORE, F alco consoler, Tem. L'auteur fait obser-
ver que sa p1. ool. 330 représente un mâle en mue dont les
rémiges n’ont pas atteint toute leur longueur. J’ai indiqué cette
espèce page 30. Elle a1’iris brun.

ÉLANIOX RIARTINET, Falco furcatus , Tem.; Elanoides furca-
tus, VieilL; Jlfilvus carolinensis, Briss.; Nauclerus furcatus,
Viga, Less.; ois. de l’Amérique septentrionale, pl. 10 sous le
nom de Milan blanc et noir; atl. pl. l4, f. 2. Voyez page 31 de
ce catalogue.

Accidentellement dans le nord de l‘Europe. M. Temminck
rapporte que deux individus ont été prisen Angleterre , l'un à
Argyleshire , l'autre en Yorkshire.

Il a Piris blanc-bleuatre ; la cire et les doigts jaunes.

FAUCON ÉLÉONORE , Falco E laonorœ , indiqué comme espèce
nouvelle d'après MM. le professeur Géné et de la Marmora , de
Turin. Il ressemblerait au Hobereau , mais il en dilïérerait par
la taille plus forte, la couleur de la cire, la forme du bord
tranchant de la mandibule supérieure et la couleur des œufs.
Il a été tué en Sardaigne et peut-être aussi dans la Ligurie, si
les conjectures de M. Temminck sont fondées.

Bnsann Bmmnn , Falco pallidus , Sikes , Tem.

Accidentellement en France, en Italie, en Allemagne et
commun en Espagne. J ‘en ai fait mention page 27.

Remarque. M. Temminckfait observer, relativement au Falco
pojaæza , qn’il n’admct pas dans le dénombrement des espèces
européennes, que M. Sélys-Longchamps lui a écrit que les in-

( 47 )

dividus désignés sous ee nom ne sont que de jeunes Buses
communes à raies longitudinales, comme on en voit en Belgi—
que. Je ne puis partager cette opinion et pense que M. Sélys n’a
pas vu la Pojamz, car celles que je possède et d’aulres que l’on
m’a présentées sont bien ditférentes des jeunes Buses à raies
longitudinales que l’on trouve ici comme chez nos voisins.

Il ajoute, d’après le même correspondant, qu’il est mainte-
nant bien reconnu en Suisse que le Falco nisus major , n'est
qu’un état dilïérent de la femelle du Falco n2'sus.qIl est possible
que M. Verneuil , dont il parle, n’ait pas trouvé les différences
signalées par M. Meissner entre ces deux espèces, quel que soit
le grand nombre d’éperviers qu'il dit avoir tués. Le N isus major
est très-rare , il a pu ne pas lc rencontrer. Quelques individus
seulement ont été trouvés dans le nord de la France , où chaque
année on prend beaucoup Œépervîersfemelles. Ainsi que je l’ai
démontré page 23, les ditférences entre le grand et le petit
épervier sont très—prononcées, et a moins que le sujet que je
possède et celui que j’ai vu chez M. Delahaye à Amiens, ne
soient deux variétés accidentelles, on doit les séparer spécifi-
quement ou en former une race plus distincte du Nisus , que ne
l‘est le Bec-croisé Perroquet de celui des Sapins.

On m’annonce àlînstant, des environs d’Agen (20 décembre
1839) , qn’il y est passé, dans le mois d’octobre dernier, une
bande de plus de cent Vautours Arrians, Vultur Cinereus,
Lin.; que trois de ces oiseaux ont été tués, et que deux ans
auparavant, dans le même mois , une autre bande plus nom-
breuse s'y est fait également voir. L'une et l'autre venaient
du Nord et se dirigeaient vers les Pyrénées. Ainsi ces Vautours
se réuniraient en grandes troupes et émigreraient de bonne
heure vers PEspagne. _

(48)

EXPLICATION mas ABRÉVIATIONS.

Lin . . . . . . . . . . . . Linnœils, Sgstenya naturæ, 13.‘ édition, par
J.Frid. Gmelin.

Lath . . . . . . . . . . . . Latham, Index ornithologicus.

Vieill . . . . . . . . . . . Vieillot.

Cuv . . . . . . . . . . . .. Georges Cuvier.

Less . . . . . . . . . . . . . R. l’. Lesson, Traité dbrnithologie et complé-
ments de Buffon.

Dum . . . . . . . . . . .. Duméril.

Tcm . . . . . . . . . . . . . C.—J. Temminck.

Mey . . . . . . . . . . . .. Meyer.

Latr . . . . . . . . . . . .. Latreille.

lllign‘ . . . . . . . . . . . llliger.

de Bl . . . . . . . . . . . . de Blainville.

Vig . . . . . . . . . . . . .. Vigors.

Briss . . . . . . . . . . . .. Brisson.

Savig . . . . . . . . . . .. Savigny.

B . . . . . . . . . . . . . .. Polydore Roux.

Licht . . . . . . . . . . . .. Lichtensteiu.

Bonap . . . . . . . . . . . Charles Bonaparte.

Gm . . . . . . . . . . . . . Gmelin, Systema. naturæ, 133’ édition.

Levaill . . . . . . . . . .. Levaillant, oiseaux d"Afrique, (ÏAmériquc et
des Indes.

Pal . . . . . . . . . . . .. Pallas.

Riss . . . . . . . . . . . . . Risso.

Bcchst... . . . . . . . . . Bechstein.

enl . . . . . . . . . . . . . . planches enluminées de BulYon.

Encycl . . . . . . . . . . . Encyclopédie méthodique.

Morée . . . . . . . . . . . Expédition scientifique de Morée.

Dict. pitto . . . . . . . . Dictionnaire pittoresque d'histoire naturelle et
des phénomènes de la nature.

Atl . . . . . . . . . . . . . . Atlas du Traité dbrnithologie, par R. P.Lesson.

Egypte . . . . . . . . . . Oiseaux de Syrie et dïîlgypte, par Savigny.

pl. col . . . . . . . . . . . Planches coloriées, faisant suite à celles enlu-
minées de Buiïon, par Temminck et Meifrein-
Laugier.

Ois. dlämériq. Sept. Oiseaux dlmérique scptentrionaltypar Vieillot.
pl . . . . . . . . . . . . . .. planche.
f . . . . . . . . . . . . . .. figure.

(49)

2.6 ORDRE.

OISEAUX SrLvAms, Sylvicolœ , Vieill.; Picæ et Passeres,
Lin. ; Passereaux et Grimpeurs, Cuv. ; Cunéirostres ,
Dum.; Scansores et Ambulatores, Illig. ; Prehensores
et Saltatores, de Blainv.; Omnivores, Insectivores ,
Granivores , Z ygodactyles , Anisodactyles , Alcyons ,
Chélidons et Pigeons , Tem.

Cet ordre est divisé en deux tribus , d’après la disposition des
doigts. Il comprend les Pics, Torcols, Coucous , Becs-Croisés ,
Durs-Becs , Bouvreuils, Gros-Becs, Fringilles , Sizerins , Bruants,
lllésanges , Loriots , Étourneaux , Corbeaux , Pies, Geais , Cora-
cias, Choquards , Casse-Noix , Rolliers , Jaseurs , Hirondelles ,
Martinets, Engoulevents, Gobe-Mouches, Pies-Grièches, Merles
et Grives, Martins , Aguassières , Pégots , Motteux , Alouettes ,
Pipis, Hoche — Queues , Fauvettes, Roitelets , Troglodytes,
Sittelles , Picchions , Grimpereaux, l-Iuppes, Guépiers, Alcyons
et Pigeons.

ne TRIBU. —ZYGODACTYLES, Zygodactyli, Vieil].

Deux doigts devant, deux ou, très-rarement, un seul derrière.

5.9 famille. MACROGLOSSES, Macraglossz‘, Vieill.; Pics,
Cuv.; Picées , Less. '

Langue extensible, très-longue et lombriciforme.

Cette famille tres—naturelle ne comprend que les Pics et
les Torcols.

15.5 genre. Pic , Picus , Lin. et des auteurs.

Les Pics sont facilesà reconnaître à leur bec fort, cunéiforme et

4

(,50)

sillonné en-dessus; à leur langue très-longue , armée d’aiguil—
lons cornés vers le bout; à leurs pieds grimpeurs, et à leur
queue composée de pennes à tiges raides et élastiques, qui
servent d‘arc—boutant pour grimper. Ils sont solitaires, habitent
les bois , les forêts, et y nichent dans des trous d'arbres natu-
rels, ou qu’ils creusent eux-mêmes.

On les divise généralement en deux sections. Dans la pre-
mière sont ceux qui ont quatre doigts , deux devant et deux
derrière; dans la seconde , ceux qui n'en ont que trois.

Il existe huit Pics en Europe. On parle d'une neuvième
espèce, propre à I’Amérique septentrionale , qui aurait été tuée
en Écosse, Picus Villosus. Je ne fais que la mentionner, n’ayant
pu obtenir aucun renseignement satisfaisant sur son apparition
dans la Grande-Bretagne. '

l: .'= Section.

PIC vnnr , Picus Viridis, Lin. , Vieill. , Tem.; Bec-Bois ou
Bec-Bas de nos villageois; enl. 371 ;pl. 57 R. , f. 1. le mâle , f.
2, tête de la femelle , 581e jeune; Encycl. 212 , f. 3; atl., pl. 28,
f. l.

Habite toute l'Europe; sédentaire et commun dans le nord
de la France ainsi que dans d'autres points de ce royaume.

Il a l’iris blanc. Le mâle, la femelle et les jeunes ditïèrent
entre eux. Le premier a le vertex et les moustaches rouges; la
seconde n’a qu’une partie de la tête de cette couleur, et les der-
niers ont le corps varié de taches régulières, brunes et blanches
en-dessous et jaunâtres en—dessus.

Le Pic vert est très-nuisible aux arbres de haute-futaie. Il
y faitdes trous profonds dans lesquels il établit son nid; on en a
trouvé jusqu'à trois ou quatre sur le même arbre, creusés
évidemment par lui. M. de Kercado , propriétaire , dans le
département de la Gironde , ayant remarqué que cet oiseau

( 51 )
attaque de préférence les cicatrices et les caries formées par la
taille des arbres, conseille, pour diminuer ses dégats ou les
empêcher, de laisser un moignon de six à huit centimètres de
saillie au lieu de couper les branches à raz de leur naissance ,
afin d’éviter Pespèce de godet qui se forme par la cicatrice, et
qui relient assez d’eau pour commencer la dégradation de

I’arbre. Il paraît que le Pic profile volontiers de ces lésions pour
creuser son trou et y nicher. (l)

PIC CENDRÉ ou DE NORWÈGE , Picus camus, Gm. , Vieill., Tem.;
P. Viridis cames, Briss.; P.Norvegz'cus, Lath.; P. Viridicanus.
Meys; P1. 59 R, f. 1 , le mâle , f. 2 , la femelle.

Habite particulièrement le nord de PEurope. Abondant , dit-
on , en Norwège ct en Russie. Ceux que je possède m’ont été
envoyés de la Lorraine, o‘ù cette espèce passe en automne.

Le mâle a du rouge sur la tête , la femelle n'en a pas. Ils ont,
d’après M. Temminck , l‘iris rouge clair.

Prc ÉPEICHE ou GRAND ÉPEICHE , Picus major, Lin. , Vieill. ,
Tem. , Cuv. ; Agachette de nos villageois; en]. 195,121 femelle;
196, le mâle; pl. 60 11., f. 1 , mâle adulte, f. 2,jeune , f. 3,
tête de la femelle adulte; EncycL, pl. 211 , f. 5 , le mâle.

Habite la France et toute 1’Europe : assez commun dans nos

bois , où il niche; se répand en automne jusque dans les jardins
de la ville de Lille.

Il a l’iris brun rougeâtre, et non rouge comme l‘a dit M.
Temminck. Le mâle se distingue de la femelle par une plaque
de plumes rouges à la nuque. Les jeunes de Pannée ont, dans

les deux sexes, le vertex d’un rouge terne, qui disparaît après
la première mue.

(l) Actes de la société Linnéenne de Bordeaux , t. 6 , [r5 livraison.

( 52 )
PIC MAR ou MOYEN ÉPEICHE, Picus variats, Luth , Vieill; P.

Medius , Lin. , Tem.:, enl. 611 , sous le nom de Pic varié à tête
rouge; pl. 61 R. , le mâle adulte.

Habite aussi la France; plus abondant dans le midi que dans
le nord; quelquefois dans le Boulonnais; accidentellement en
Hollande. Je l'ai reçu de la Lorraine , ou il ne parait pas rare
et niche dans les grandes forêts de chênes.

Le dessus de la tête est d’un rouge vif dans les deux sexes;
le rouge est moins étendu chez la femelle, et d'une nuance plus
faible chez les jeunes. Le dessous de la queue est plus ou moins
rougeâtre; l’iris est brun, entouré d’un cercle blanchâtre, suivant
M. Temminck.

PETIT Érmcnn, Picus miner, Lin. , Vieill., Tem.; Picus varias
miner. Briss.; enl. 598 , f. 1 , le mâle, f. 2, la femelle; pl. 62
R. , le mâle.

Se trouve également en France , mais il est plus rare que les
précédents; il paraît plus répandu dans le nord de l’Europe.
On ne le voit ici que de loin en loin et toujours isolément. On le
rencontre assez souvent en Anjou et dans la Lorraine, où il
niche. Je l’ai trouvé plusieurs fois, en automne, sur le marché de
Lille.

Il a l’iris rouge; la femelle est privée de cette couleur a la

tête.

Prc Nom , Picus martius , Lin. , Vieil]. , Tem.; enl. 596 , le
mâle ; pl. 56 IL, mâle adulte; Encycl. , pl. 211 , f. 1.

Habite , suivant M. Temminck, le nord de l’Europe jusqu'en
Sibérie,'_et ne se ferait pas voir en Hollande. L'adulte auraitl’iris
blanc jaunâtre, et le jeune cendré blanchâtre.

Je l’ai reçu des Hautes-Pyrénées et des Alpes suisses , où il
niche; on le trouve aussi dans les montagnes boisées du dépar-

i 53 l

temeut de Flsère. Il est très-farouche ct on ne Fapproche que
difficilement pour le tirer.

Le mille se distingue dc la femelle par le rouge de la tête.
Les jeunes offrent quelques particularités qui empêchent de les
confondre avec les vieux.

PIC LEUCONOTE ou A nos BLANC, Picus leuconotus , Bechst. ,
T em.

Habite le nord-est de l’Europe. On dit qu’il est très commun
en Suède , et qu’on le voit quelquefois en hiver, dans le nord
de PAIIemagne.

Il a été tué sur les Pyrénées par M. Ernest Delahaye , et fait
partie de la collection de M. son père , bibliothécaire, a Amiens.

Il a Firisorange , suivant M. Temminck.

ê.‘ section.

PIC A PIEDS VÈTUS ou PICOIDE, Pions hirsutus, VieilL; P.
tridaclylus, Gm., Tem.; Picoides europæus, Less.; ois. de
l'Amériq. Sept. , pl. 124.

Accidentellement en France. M. Temminck le dit commun en
Suisse où il habiterait exclusivement les foréls et les vallées au
pied des Alpes. Il paraît certain qu’on ne le trouve point dans
les environs de Genève, et qu’il n'est point rare dans le canton
de Berne. Je l’ai reçu plusieurs fois de mon honorable ami M.
le professeur Schinz de Zurich.

On assure qu’il existe aussi dans le nord de l'Eur0pe , de
l’Asie et de l’Amérique.

Le mâle a le vertex jaune, la femelle, noir rayé de blanc. Ils
ont l’un et l’aulre l'iris bleu , suivant MM. Temminck et Vieillot.

Type du genre ou du sous-genre Picoides de quelques auteurs
modernes.

16.“ genre. ToncoL , Y unx des auteurs.

(54)

Ce genre n’est composé que d'une seule espèce qui a le bec
conique et pointu, la langue très-extensible mais sans aiguillons,
quatre doigts , dont deux antérieurs unis a leur base , la queue

à pennes ordinaires, non propres à servir d’arc—boutant
comme chez les pics.

TORCOL, Y una: torquilla, Lin. , Vieil], Tem. ; Torquilla ,
Briss. ; enl. 698; pl. 63 R.; Encycl. 212i. , f. l ; atl., pl. 28 , f. 2.

Habite la France , niche en Lorraine ‘et en Anjou. On le voit
annuellement dans les environs de Lille où il passe en octobre ,
quelquefois en novembre, et se tient de préférence dans les
vergers.

C’est un oiseau solitaire, qui ne vit avec sa femelle que durant
le temps des amours. Il habite alors les bois montueux, et se
tient en plaine dans d’autres temps. Il a l’iris gris roussâtre.

J’en ai reçu du Sénégal et de New-Yorck qui ne ditïéraient
pas de ceux d’Europe.

6.3 famille. IMBEBBES, Imberbi, VieilL; Coucous, Cuv.;
Sphénoramphes , Dum.; Amphiboli, Illig.; Cuculées, Less.

Les Coucous la composent.

17.0 genre. Coucou, Cuculus Lin. et des auteurs.

Bec légèrement arqué , entier , lisse , un peu comprimé;
narines basales, ovoïde-s, entourées d’une membrane saillante;
langue aplatie, courte et pointue; bouche fendue; gosier large;
tarses pas plus longs, et souvent plus courts que le doigt le plus
alongé, et emplumés au-dessous du talon; quatre doigts disposés
de deux à deux, les antérieurs réunis a leur base, les postérieurs
entièrement libres; Pcxterne postérieur versatile ; ailes longues,

pointues; queue également longue , étagée , composée de dix
pennes.

( 55 )
Ainsi caractérisé , ce genre com rend, suivant M. Temminck,
b
le Coucou d’Europe , le Coucou geai , et le Coucou cendrillard.

Vieillot a cru devoir en distraire les deux derniers pour les‘
placer dans son genre Coccyzus, ou Couas de Levaillant, pensant‘

que ces oiseaux , qui se reproduisent par les voies ordinaires ,
qui établissent un nid, couvent leurs œufs et élèvent leurs petits,
devaient former un genre à part du Coucou d’Europe, qui ne
construit pas de nid , et dont la femelle dépose ses œufs dans
celui de divers petits oiseanx , qui se chargent de Pincubation
et de la nourriture des jeunes. Une particularité morale aussi
remarquable devrait faire céder les caractères physiques qui
déterminent en général les naturalistes dans leurs classifications;
mais en considérant que les Coucous geai et cendrillard res-
semblent aux vrais Coucous; qu’ils ne présentent pas les carac-
tères des C occyzus ou Couas (1), qui ont les tarses plus longs ,
entièrement dénués de plumes, les ailes plus courtes et arron-
dies; que M. Temminck affirme d’ailleurs que des Coucous

étrangers , dont les formes extérieures ne ditfèrent en rien de-

celui d’Europe , nichent et élèvent leurs petits , nous suivrons-
l'exemple de ce naturaliste, et comprendrons dans le même
genre les trois espèces ci-dessus désignées.

Coucou GRIS ou VULGAIRE, Cuculus canorus, Lin., Vieill.,
Tem.; Cuculus, Briss.; enl. 811 , le mâle.

Le Coucou vient chaque année passer l’été dans nos bois; y
est assez commun et nous quitte en automne. Il se fait entendre
quelquefois jusque dans les fortifications de la ville de Lille.
On le trouve partout en France , en Suisse, en Italie , en Morée ,
dans l’Archipel , en Allemagne , en Hollande et jusqu'en Sibérie.

 

(r) M. Temminck écrit Cocrycus. C'est une erreur, c’esl Caccyzus qu’il
faut lire.

l 55 l °
J’en ai reçu de New-Yorck parfaitement semblables aux nôtres.

Le Coucou roux , Cuculus hepaticus des auteurs , est un jeune
de cette espèce dans sa seconde année. J ’ai une femelle de cette
couleur qui a été tirée dans le mois de mai; elle avait un œuf
tout formé que j’ai conservé longtemps. J'ai aussi une autre
femelle qui ressemble presqwentiérement au mâle, elle a seu-
lement un peu de roux au col. Dans la jeunesse et avant la pre-
mière mue, les Coucous ont une teinte lustrée , roussâtre,
tachetée de brun plus ou moins prononcé.

Cette espèce a l’iris jaune cilr0n.La femelle est plus rare que
le mâle et est polygame , c’esl—a— dire qu'elle fréquente alterna-
tivement plusieurs mâles. Elle dépose ses œufs à terre , les
prend avec le bec et les transporte dans des nids de petits
oiseaux qui se chargent de l’incubation et d'élever les jeunes.
M. Florent Prévost, chef des travaux zoologiques au Muséum
d'histoire naturelle de Paris, m’a dit avoir tué une femelle qui
portait son œuf dans sa gorge et l'avoir retiré intact, tant cette
partie est extensible. Ce naturaliste a recueilli des observations
fort intéressantes sur le Coucou et se propose de les publier.

Coucou CENDRILLARD , Cuculus cinerusus , Tem. -, Cuculus caro-
linensis , Briss.; C. Americanus et dominicus , Gm.; Coucou de
la Caroline, Buflï; enl. 816; Encycl. , pl. 220, f2.

Habite particulièrement le Nord de l’Amériqué.Tué plusieurs
fois en Angleterre. M. Yarrell en cite quatre exemples.

L’auteur du Illcmuel «Ïomithologie pense que le Coucou
cendrillard se reproduit en Europe, parce qu’il a peine à croire

à une émigration du nouveau monde en notre continent (l).
Il me paraît possible cependant que des individus de cette
espèce aient passé des régions boréales de FAmérique dans

(i) “anuel , 3.‘ partie , p. 27g.

(57)

celles de l’Europe qui les avoisinent et qu’ensuite ils se soient
avancés jusque dans nos contrées. Est-il bien conséquent de
dire ailleurs (l) que ces sortes de migrations ne doivent pas
étonner, qu'il ne faut qu’un coup de vent pour les opérer, et
que c’est probablement à cette cause que l’on doit Pégarement
des oiseaux américains , leur passage en Europe et leur appari-
tion sur les côtes d’Angleterre ‘I Ce n’est pas la seule contra-
diction que l’on remarque dans l'ouvrage de M. Temminck.

J’ai reçu le Cendrillard de NeW—Yorck et de la Géorgie où
il est commun. On dit qu'il a l’iris rouge.

Coucou en.“ ou Couucou NOIR ET BLANC, Cuculus glandu-
rius, Tem.; C. Andalusiw, Bris; C. glandarius et pisanus,
Gm.; Coucou huppé noir et blanc et grand Coucou tacheté,Bufl.;
Coccyzus pisanus, Savig, Vieill.; Cuculus macroums, Br.;

pl. 67 R, le mâle moyen âge,Î68 le jeune; pl. col. 4.14.,
femelle adulte.

Accidentellement dans le midi de la France, en Italie, en
Sicile et en Allemagne. Il niche , dit-on, en Andalousie et dans
le Levant. Sa patrie est l’Afrique.

Il a, suivant llLTemminck, Pirisjaune à l’état adulte et gris
dans sa jeunesse.

2.9 TRIBU. — ANIZODACTYLES, Anizodactylz’, Vieill.

Quatre doigts: trois devant, un postérieur; Pexterne lou-
jours dirige en avant , le pouce quelquefois versatile.

7.9 famille. GRANIVORES, Granivorz’, Vieill; FRINGILLES,
Less.

(n) Manuel, 4.‘ partie, p. 3x r , 538 , e! en d'autres endroits de ce volume-

( 58 )
Bec court, conique , épais , quelquefois croisé.

Cette famille réunit les Becs-Croisés, le Dur-Bec , les Bou-
vreuils, les Fringilles, les Sizerins et les Bruanls.

18.9 genre. BEC-CROISÊ ou KRINIS, Loxia, Briss., Vieill.,
Tem.; Curvîrostra , Br.

Les Oiseaux de ce genre sont très-reconnaissables à leurs
mandibules fortes , croisées et pointues en sens inverse. Ils sont

au nombre de trois et vivent principalement de semences
d'arbres verts.

BEC-CROISÉ COMMUN ou des PINS, Loxia curvirostra, Lin.,
Vieill., Tem., Cuv.; Curvirostra pinetaruan, Br.; enl. 218,
me paraît représenter un mâle d’un an; pl. 69 R. , mâle adulte;

‘T0 , femelle adulte; 71 , jeune; EncycL, pl. 144, fig. 2; atl. ,
pl. 61 , fig. 2.

Commun en Allemagne et de passage irrégulier dans le nord
de la France, quelquefois en bandes considérables. On l’a vu
pénétrer jusque dans les jardins pour y manger la graine de
tournesol. Il fréquente plus particulièrement les lieux où il y a

des pins. Il est aussi de passage irrégulier en Provence. Au‘

printemps et en automne on le voit régulièrement chaque
année , sur les Alpes , les Pyrénées , et fort avant dans le Nord.
Je l’ai reçu de la Géorgic (Amérique septentrionale).

Il al’irîs brun; le mâle , la femelle et les jeunes , ont chacun un
plumage particulier. La livrée rouge est celle du mâle adulte,
la livrée vert jaunâtre, celle de la femelle, et la livrée gris
verdâtre, plus ou moins tachetée de noir, celle des jeunes
avant la première mue. A l'âge d’un an, les mâles prennent
une nuance rougeâtre plus ou moins prononcée. Dans l'état
de captivité , les adultes perdent leur couleur rouge et devien-
nent vert tirant sur le jaune , comme les femelles.

( 59 J

Le Bec-Croisé niche dans les llautes-Pyrénécs, en mars et
en juin , et aux mêmes époques en Suisse. M. L.-A. Necker en
a trouvé un nid sur un sapin , à la fin de mars. Ce nid , com-
posé d’herbc , de mousse et de fouilles de sapin , contenait trois
petits couverts de plumes. Leur plumage était d’un vert foncé,
moucheté de taches longitudinales noirâtres. Ils n’avaient point
encore les mandibules croisées; leur bec était tout-a-fait sem-
blable a celui du Verdier. Le plumage du père était d’un beau
rouge, et celui de la femelle était vert (l). C’est donc à tort
que M. T emminck dit qu’il ne se tient que dans les bois de pins.

Suivant M. Brehm, il nicherait en toutes saisons, et l'auteur
du Jflanuel (fornithologie assure qu’il niche en décembre comme
en mars, avrilou mai. En Suisse et dans les Pyrénées, il s'occupe
de sa reproduction toujours aux mêmes époques. Il s’est fait,
du 15 juillet a la fin d’août 1838 , un passage considérable de
Becs—Croisés dans le département du Nord. Ils voyageaient par
petites troupes; il y en avait de tous sexes et de tous âges.
Ceux que j’ai obtenus ont été ouverts: Les rouges étaient des
mâles; ceux d’un vert jaune, dcs femelles; enfin ceux d’un
brun rayé, des jeunes. Les becs variaient en longueur et évi-
demment a cause de Page. Plusieurs étaient plus forts que
d'autres qui paraissaient être du même âge. Ce sont sans doute
des individus qui offraient cette dernière particularité que
M. Millet a observés en Anjou, et qu’il a décrits comme une
race appartenant à l'espèce suivante.

BEC-CROISÉ Pnnnoonnr ou des SAPINS, Loxia pytiopsittacus,
Bechst. , Tem.; Curvirastra pytiopsitlacus, Br.; enl. 218 ,
mâle, sous le nom de Bec—Croisé d’Allemagne.

 

(r) Voyez Mémoire de M. L.—A. Necker sur les Oiseaux des environs de
Genève , inséré dans la première partie du r." volume des Mémoires de la société
de physique et d'histoire naturelle de cette ville.

(60)

De passage accidentel en France; habile les régions du
cercle arctique, la Russie, la Pologue et l'Allemagne.

Iris brun. Le mâle est rouge brique, la femelle cendré
verdâtre, et le jeune gris. Il est sujet aux mêmes variations
que l’espèce précédente.

BEC-CBOISÊ LEUCOPTÈRE, Lomia leucoptera , Gm., Vieill.,
Tem.; Loæia falcirostra , Lath.

De passage accidentel en Europe. Il a été tué dans le nord
de PAIIemagne et en Angleterre. Habite particulièrement l’A—
mérique septentrionale, et a été décrit par Wilson sous le nom
de Curvirostra leucoptera.

19.0 genre. DUR-BEC, Strobiliphaga, Vieill.; Loxia, Lin.;
C orythus , Cuv.; Pyrrhula, Tem.

Le bec de la seule espèce de ce genre ressemble à celui des
Bouvreuils. Il est fort, bombé, et un peu comprimé; la pointe
de la mandibule supérieure est recourbée sur Pinférieure qui
est droite et mousse.

DUR-BEC ROUGE , Strobiliphaga enucleator , Vieill.; Corythus
enucleator, Cuv.; Loxia enucleator, Gm.; Pyrrhula enucleator,
Tem.; l)ur—Bec du Canada, Buflï; pl. 72 IL, jeune mâle; all. ,
pl. 57 , fig. 2.

Des régions arctiques des deux mondes. Commun au Canada;
de passage accidentel dans le nord de l’Allemagne et quelque-
fois en France. Il a été tué près de Charleville et en-Provence.

20.6 genre. BouvuEUIL , Pyrrhula , Briss. , Vieill. , Tem.;
Loxia , Lin.

Bec gros , court, bombé en tous sens et crochu à son extré-
mité; tarses courts; doigts entièrement (livisés; ailes médiocres
ct pointues; queue légèrement fourchue.

l 51 )
Les Bouvreuils ont de grands rapports avec les Fringilles, ce
qui a déterminé quelques auteurs à en faire un sous-genre.
Leur nourriture consiste en semences et en bourgeons d’arhres.

BOUVREUIL VULGAIRE ou COMMUN , Pyrr/zula vulgaris, Briss. ,
Tem.; Pyrrhula europæa, VieilL; Loxia pyrrhula, Gm.; vul-
gairement Pionne; enl. 145, fig. 1, mâle, fig.2, femelle;
pl. 73 IL, mâle, 74, femelle; EncycL, pl. 149, fig. 4; atl.,
pl. 61, fig. l.

Niche dans quelques cantons de notre contrée et dans les
pays montueux dela France. L'on en prend en grand nombre
dans les mois de décembre et de janvier. Il ne se fait pas voir
chaque année dans la Provence.

M. Temminck dit que les prétendues espèces du grand et
du petit Bouvreuil ne sont que des variétés dues à des causes
qui dépendent de la localité et du plus ou moins (Yabondance
dans laquelle ces oiseaux ont vécu. Vieillot prétend, au con-
traire , que ce sont deux races distinctes qui habitent les mêmes
contrées et font bandes à part. Quoi qn’il en soit, les grands
Bouvreuils sont rares , très-recherchés , et ont un cri plus fort,
ce qui les fait distinguer par les oiseleurs. Il s'en est fait un
passage considérable en décembre 1830 et en janvier suivant,
dans les environs de Lille. On n'en avait pas vu depuis quinze
ans. Ils voyageaient par petites troupes et ne se mêlaient pas
aux Bouvreuils vulgaires , qui n’ont pas été communs cette
année. L’on a pris autant de femelles que de mâles.

Les Bouvreuils ont l’iris brun noir.

Bouvnnnn CRAMOISI, Pyrrltula erythrina , Tem. ; Loxia
obscure, Gm.; Loxia erytlu, Pal.; F ringilla eryth. , Mey.; petit
Cardinal du Volga . Sonnini.

Habite la Sibérie et quelques provinces de la ltussie. On l’a
trouvé dans la vallée du Rhin. Il m’est tout-â-fait inconnu.

(62)

BOUVREUIL GITBAGINE , Pyrrhula gythaginea , ’I‘em.-, pl.
col. , 400 , fig. l, mâle, fig. 2 , femelle; pl. 74 bis 1%., jeune
de l'année en plumage d'automne.

De passage accidentel en Provence et dans les îles de l’Ar—
chipel. Habite particulièrement la Nubie et la Syrîe. Je pos-
sède un très-beau mâle qui a été tué en France.

Il a l'iris et le bec roux vif, suivant P. Roux.

BOUVIŒUIL A LONGUE QUEUE, Pyrrleula longicauda, Tem.;
Loæia Sibirïca, Pal.; Cardinal de Sibérie, Sonnini, dans son
édition de Buffon.

Des contrées boréales. Commun l'été en Sibérie; descend en
hiver dans les provinces méridionales de la Russie et quelque-
fois jusqu’en Hongrie. Cet Oiseau m’est aussi inconnu.

21.6 genre. FRINGILLE, Fringilla, Lin. , Lath., Vieill., Tem.

Bec conique, obtus, plus ou moins pointu , à bords entiers;
la mandibule supérieure couvrant les bords de l'intérieure ;
Palais creux et strié longitudinalement; langue arrondie ,
cornée et légèrement fendue à sa pointe; narines rondes plus
ou moins cachées par des plumes; ailes et tarses courts; queue
moyenne et fourchue.

Les Fringilles vivent généralement de grains dont ils font une
grande consommation. Ils n’ont pas tous les mêmes mœurs et
le même genre de vie. A cause de ces particularités et de quel-
ques différences dans le bec, on les a divisés en plusieurs genres
ou sous-genres. Les caractères sur lesquels on s'est fondé pour
établir ces divisions sont peu prononcés et peu importants.
L'auteur qui nous sert de guide s'est contenté de les partager en
six sections, savoir: 1.0 les Fringilles dont la pointe du bec est
comprimée latéralement, plus ou moins alongée, grèle et très-
aiguë; 2.0 celles dont le bec est un peu ovale , a pointe courte

( c3 )

et légèrement olrtuse; 3.0 celles dont le bec est, à la pointe, un
peu épais, incliné et un peu obtus; 4.0 celles dont le bec est
parfaitement conique, à pointe un peu comprimée et un peu
aiguë; 5.0 celles dont le bec est plus fort que celui de la Li-
nole, plus ou moins alongé, à pointe sans compression,
légèrement aiguë; 6.0 enfin celles dont le bec est aussi ou
presque aussi épais que la tête et simplement pointue.

l n" section.

Fringilles dont la pointeidu bec est comprimée latéralement,
plus ou moins alongée , grêle et très aigue.

CHARDONNERET , Fringilla carduelis, Lin. , Vieill. , Tem.;
vulgairement Cardonnette; pl. 97 IL, mâle, 98, jeune au sortir
du nid; Encycl. , pl. 161 , f. 3; atl., pl. 6, f. 2.

Commun en automne et en hiver ; niche surles petits arbustes
à la lisière de nos bois et même sur les arbres de l'esplanade
de Lille. Il se fait sans peine à l'état de domesticité , et c'est un
de nos oiseaux qui répond le mieux aux soins que l‘on prend
de son éducation. La captivité apporte souvent des changements
dans son plumage. La variété qui a la gorge blanche et qui est
connue sous le nom de Chardonneret royal est la plusrecherchée
et toujours d'un grand prix. Il paraît que c’est dans l'âge
avancé que le Chardonneret offre cette particularité. Iris brun
fonce’.

Il est de passage en grand nombre à Dunkerqne, à Cambrai,
a Arras et en d’autres localités du royaume. On en fait à Lille
un commerce important.

Type du sous-genre Carduelis, Cuv.

LINOTE m: MONTAGNE ou A GORGE JAUNE, Fringilla montimn,
Lath., Vieill. , Tem.; F. Flavirostris, Lin.; vulgairement
Linot; pl. 93 IL, mâle.

t (54 1

Habite le nord de l’Europe. De passage régulier, en automne
el au printemps dans les environs de Lille; moins commune
que la Linote ordinaire ou des plaines. Rare en Provence et en
d’autres localités de la France. J'en ai reçu plusieurs de New-
Yorck qui ne dilïèrent pas des nôtres.

Elle a l'iris brun.

TARIN, Idringilla spinus, Lin., Vieill. , 'l'em.; Ligurinus,
Briss; enl. 485 , f. 3., mâle; pl. 95 IL, mâle , 96, femelle; EncycL,
p1. 162, f. 3.

De passage annuel et régulier. Un grand nombre de Tarins
restent ici l'hiver. Ils commencent a arriver en octobre et nous
quittent à la fin de février ou en mars, pour aller nicher dans
le nord. Ils sont recherchés pour les volières. Ce sont eux sur-
tout que les gens du peuple condamnent à ces sortes de galères
que l'on voit à Lille. Ces oiseaux , qui sont alors attachés par
une petite chaîne , se procurent de l’eau et des aliments avec
une adresse et une dextérité remarquables.

Ils ont l'iris brun.

VENTURON, Fringilla cita-malle, Lin., Vieill., Tem., enl.
658 , f. 2 , mâle; pl. 90 R. , mâle; Encycl, pl. 163 , f. 2.

Habite les contrées méridionales de la France et de l’Europe.
ll niche sur les sapins dans les Hautes-Pyrénées.
Iris brun clair.

2.0 Section.

Fringilles dont le bec est un peu ovale , à pointe courte et
légèrement obtuse.

Cm! ,‘Fringilla serinus , Lin., VieilL; enl. 658 , f. 1 , mâle;
pl. R.; vieux malc , f. 2 , femelle adulte.

t 65 2
Habite les mêmes contrées que le précédent et n’est pas
rare dans le midi de la France. Il est, dit-on, très-commun en
Allemagne dans la vallée du Rhin. .l’en ai reçu plusieurs des
IIautes-Pyrénées où il niche sur les arbres fruitiers. Je l'ai reçu

aussi de la Lorraine où il niche également dans les vergers.
Le Cini a l'iris brun foncé.

FnmGiLLE ou GROS-BEC ISLANDAIS, Fringilla islandica,
Faber, T em.

Nouvelle espèce , intermédiaire au Verdier et au Cini, décrite

par M. Temminck dans la 4.9 partie de sou manuel. Elle m’est
inconnue.

Iris brun.
3a Section.

Fringilles dont le bec est à la pointe un peu épais, incliné
et un peu obtus.

hImNEAU FRANC, Fringilla domestica, Lin., VieilL, Tem.;
Passer domestïcus , Briss. ; Mouchon de nos campagnards ,
Pierrot et gros bec de nos citadins; enl. 6, f. 1 ; pl. S0 R. , f. 1 ;
vieux mâle , f. 2 , jeune mâle, 81 femelle; Encycl. , pl. 15S, f. 2,
maie en hiver. i

Sédentaire et très-commun; niche jusque dans nos villes.
C’est un véritable oiseau arasite ui fait une vrande consom-
P a

mation de graines, quoiqu'il vive aussi d’insectes. P. Roux
l'a rencontré à Bombay.

Il a l'iris brun-noisette. Son plumage varie souvent. Je
possède des variétés blanche , noire , couleur café au lait, gris
de lin et panaché.

.l’en ai reçu deux d’Italie, mâle et femelle, qui difierent
très-peu des nôtres. Ceux de New-Yorck n'en dilïerent pas.

Type du sous-genre Pyrgita , Cuv. ; fllcgalotis, Sw.

5

(66)

RIOINEAU CISALPIN ou A 'I‘È'I'E nlAanoNg Fringitla cisalpina ,
Tem. ; F. Ituliæ , VieilL; pl. 82 bis IL, mâle adulte.

Habite toute l’Italie; de passage dans les départements méri-
dionaux (le la France. Il a l'iris brun et les mêmes mœurs que
le moineau domestique. Je l'ai reçu de Marseille.

MOINEAU ESPAGNOL, Fringilla hispaniolensis , Tem.; pl. 84
R. , mâle adulte.

Commun en Espagne , en Sardaigne et en Sicile. Je l'ai reçu
de la Provence où il est de passage. On le trouve aussi en
Egyple et au Japon.

Il a Tiris brunnoisette. P. Roux dit qu'il se mêle quelquefois
en hiver, ainsi que le précédent, aux bandes de moineaux
domestiques.

lFnIQUET, Fringilla montana, Lin., Vieil. , Tem.; Passer
canzpestris, Briss.; vulgairemenl moinequiu; enl. 267, f. 1.;
pl. 83 R , mâle; Encycl. , pl. 158, f. 3; atl., 62, f. 1.

Sédentaire et commun. Il est répandu en France et dans
toute l’Europe. [l habite de préférence les champs et la lisière
des bois; en hiver il se mêle aux bandes de moineaux francs.

Iris brun foncé.

FRINGILLE PALLAS, Fringilla rosea, Gm., Pall.; Pyrrhula
rosea , Tem.

Cet oiseau offre tous les caractères des Fringilles de la
quatrième section, je le crois mieux placé ici que Pärmi les
Bouvreuils. Il habite en été la Sihérie et passe l'hiver dans les
provinces méridionales de la Russie. On l'a tué près d'Ahheville.
M. T emmiuck le comprend dans son genre Bouvreuil.

4s Section.

Fringilles dont le bec est parfaitement conique, à pointe un
peu comprimée et un peu aiguë.

l 57 l

Lmorn VULGAIRE, GRANDE ET 9mm: Lnvore uns VIGNES,
Fringilla linota, Gm., VieilL; F. Cannabina, TenL; vulgairement
Friant; euLàSä, f. 1, male en robe d'été, 151, f. 2, mâle en mue;
pl. 9l R., mâle en robe de printemps 92, mâle en robe
d’automne.

Niche dans quelques cantons de nos départements septen-
trionaux; sédentaire et commun eu Lorraine, en Anjou; de
passage dans les environs de Lille, en automne et au printemps;
perd presque toujours , dans l’état (Pesclavage , la belle couleur
vineuse des plumes de la poitrine; recherchée pour son chant;

passe l’hiver dans les parties méridionales de la Provence.
Elle a l'iris brun.

Type du sous-genre Linaria, Cuv.
‘ 5.° Section.

Fringilles dont le bec est plus fort que celui des Linotes ,
plus ou moins alongé, a pointe, sans compression et un peu
aigu.

PINSON ou PINQON, Fringillu cælebs, Lin., Vieill., Tem.;
Fringilla, Briss.; Pinchon de nos campagnards; Enl. 54, f. 1 ,
mâle; pl. 85 IL, mâle , en automne , 86, f. 1 , femelle; f. 2,
tête du mâle au printemps; Encycl.,pl. 59, f. l; atl., pl. 60, f. 1.

Sédentaire et très-commun; niche dans nos campagnes et
dans nos bois; en hiver, il se mêle aux bandes de Moineaux
et de Bruants qui descendent jusque dans les cours des fermes.
Il est recherché par les oiseleurs, et nos villageois tiennent
beaucoup à ceux qui viennent établir leur nid dans le voisinage
de leur habitation. Malheur a celui qui oserait les tuerl... On
prive cruellement de la vue ceux que l’on tient en cage,

dans l'espoir qu'ils répèteront plus souvent leur chant favori.
Iris brun. '

t 63 J

Il existe dans les environs de Lille , des amateurs passionnés
de ces oiseaux. La gloire d'avoir le Pinson qui chante le plus
souvent n’est comparable qu’a celle de posséder le coq le plus
terrible dans les combats.

Type du sous-genre Fringilla , Cuv., et Cælebs , Less.

PINSON IYARDENNES , Fringilla monti-friætgilla , Lin, VieilL,
Tem.; enl. 54, f. 2; pl. 27 IL, f. 1 , mâle en automne; f. 2, mâle
vieux en automne; pl. 28 , femelle ; EncycL, p]. 159 , f. 3, robe
d'hiver ou femelle.

De passage annuel; arrive en grand nombre , aussitôt que la
gelée se fait sentir; commun surtout dans les hivers rigoureux;
nous quitte à la fin de février. Il habite l’été les régions du
cercle arctique.

Les Pinsons d'Ardennes sont, pour nos oiseleurs , un véritable
thermomètre , qui non-seulement indique la saison rigoureuse,
mais encore sa durée, par le plus ou moins grand nombre
d'individus qui composent les bandes. Ce c[u’il y a de certain,
C’est qu’on n'en voit presque pas dans les hivers peu froids et
qu’aussitôt que la température devient douce, ils disparaissent
tous.

Cette espèce a l’iris brun.

NIVEROLLE ou PINSON m: NEIGE, Fringilla izzäialis, Lin. ,
VieilL, Tem. ; pl. 89 R., mâle en robe d’été.

De passage accidentel; tué dans les environs d'Amiens a la
fin de Fautomne. C’est un habitant des hautes montagnes,
des Alpes et des Pyrénées , qui voyage durant l'hiver. Dans cette
saison, les couleurs sont plus ternes et le mâle n’a presque plus
de noir à la partie antérieure du col.

La Niverolle a l'iris brun.

PINSON ROUX , Fringilla rufa , Wilson; F. iliaca et ferrugirtea,
Gui.

( 59 )

On assure qu’on le trouve quelquefois dans le no1‘d de la
ltussie. Habite plus particulièrement I’Amérique septentrionale.
Celui que l'on m’a donné comme ayant été tué en Russie ne
(litïere pas de ceux que j’ai reçus de New-Yorck. Je l'indique
quoique je ne puisse pas prouver‘ qu’il a été tue en Europe.

6s Section.

Fringilles dont le bec est aussi ou presqu'aussi épais que la
tête et simplement pointu.

GROS-BEC, F ringilla coccothraustes , Tem.; Coccothrausles '

vulgaris , Vieill., Loxia coccoL, Gm. ; Pinson royal de nos cam—
pagnards; enl. 99 et 100; pl. 75 IL, mâle',76, femelle ; EncycL,
pl. 144, f. 4.; atl., pl. 59, f. 2.

Sédentaire ; se tient dans les bois durant l'été; s’approche en
hiver des habitations et descend jusque dans nos jardins pour y
chercher une nourriture qui manque partout ailleurs.

Il est d'un naturel très-silencieux et n'est recherche , par les
oiseleurs , que pour ses formes et son plumage.

Il a l'iris blanc tirant sur le rose.

J'ai cru devoir réunir les Gros-Becs aux Fringilles de la
sixième section , parce qu'ils ont les mêmes caractères et qu'ils
n'en ditïèrent que par la grosseur‘ du bec.

VERDIER, Fringilla chloris, Vieill., Tem.; Loæia chloris,
Lath.; vulgairement Vert-Montant; enl. 267 , f. 2; pl. 77 R. ,
mâle; pl. 78, femelle; EncycL, pl. 149, f. 2.

Commun et sédentaire; habite la lisière des bois et s'approche
des habitations en hiver. Très-répandu en France. Le mâle
dilfère de la femelle. Iris brun.

SOULCIE, Fringilla petronia, Gm., Lath. , Vieill., Tem.;
Passer sylvcstris, Briss.; enl. 225;. pl. 79 1%.; EncycL, pl. 158,
fig- 4..

(70)

De passage accidentel dans notre contrée. M. Jules de La——
motte l'a trouvé dans les environs d‘Abbeville. Je possède un
mâle vivant qui a été pris aux filets près de Lille , le 23 octobre
i839. Il a l'iris brun clair.

C’est un oiseau des contrées méridionales de la France et de
quelques autres parties de l‘Europe. Il est sédentaire en Anjou
et aime les lieux boisés. Il n'est pas rare dans la Lorraine et
les Hautes-Pyrénées où il niche aussi dans les bois. Il perd en
captivité la ligne surciliére jaune et la tache de cette couleur
qu’il porte a la poitrine.

MOINEAU ou Gnos-BEC INCERTAIN , F ringilla inccrta , Iiisso,
R. , Tem. ; pl. 72 bis , R. , femelle.

Polydore Roux dit qu’il est de passage en Provence; que le
mâle a été décrit par M. Raffinesque et la femelle par M. Risso.
M. Temminck Fadmet dans son manuel d’après P. Roux. C'est
une espèce fort douteuse et peut-être une variété de la femelle
du pinson commun , a en juger d’après le sujet figuré par Roux.
Il aurait l’iris noir.

On le dit de passage accidentel en Italie et admis également
comme espèce par M. Charles Bonaparte.

22.9 genre. SizEmN , Linaria , Vieil. ; Fringilla , Lin. , Tem. ,
et de la plupart des auteurs.

Les Sizerins sont placés dans le sous-genre Carduelis et dans
la section des Linotes par Cuvier. Vieillot en a formé ungenre
qu’il caractérise ainsi : bec plus haut que large, très-court ,
droit, à pointe grêle et aiguë; mandibule supérieure a bords
bidentés vers son origine. Il en admet deux espèces , le Boréal
et le Cabaret qui ont été confondus ensemble par plusieurs
auteurs.

SIZERIN BORÉAL , Linaria borealis , VieilL; Fringilla linarizz ,

( 71 )
Lin.; pl. 101 1L, mâle au printemps, 102, tonnelle; grand
Bougron de nos oiseleurs.

Habite les régions arctiques; assez rare dans nos départements
septentrionanx , où il passe irrégulièrement en automne et au
printemps. Je l'ai reçu de la Lorraine, où il est aussi de passage.

M. 'lÎemminck l'admet enfin , comme espèce, dans son supplé-
ment au lllanuel dbrnithologie , sous le nom de Gros-Bec
boréal, Fringilla borealis. On le trouve au Groënland et au
Japon , suivant ce naturaliste. Il a été longtemps confondu avec
Fespèce précédente.

Iris brun.

SrzEnrN CABARET, Linaria rufescens, Vieill.; Fringilla linaria,
'l‘em. , Bougron ou Cardinal de nos campagnards; enl. 485 , f. 2 ,
le n1âle;pl. 99 R. , vieux mâle au printemps, 100,f. Lfemelle,
f. 2, tête du mâle en automne.

De passage régulier en automne et au printemps. Il en est
qui ne nous quittent pas durant l'hiver; passe en très-grandes
bandes dans lesquelles se trouventquelques individus de l’espèce
précédente. _

Le Cabaret est recherche pour les volières , a cause de son
plumage , de sa vivacité et de son doux ramage. L’on en voit
souvent chez les gens du peuple, condamnés au supplice de la
galère. Il perd en cage une grande partie de son éclat; le rouge
devient terne.

Iris brun.

23.9 genre. BRUANT , I mberiza, Lin. , VieilL, Tem.

Bec médiocrement gros, conique , pointu, à bords des man-
dibules rentrés, a commissures plus ou moins obliques; man-
dibule supérieure avec ou sans tubercule ou grain osseux en-
dedans; narines basales, arrondies, recouvertes en partie par
les plumes du front ; ailes et pieds comme les Fringilles; ongle

( 79 .

postérieur court et courbé , ou droit et long; queue plus ou
moins fourchue ou arrondie. Je les divise en deux sections a
Pexemple de M. Temminck : la première comprend les Bruants
proprement dits, (fest-à-dire ceux qui ontl‘ongle postérieur
court et courbé; la seconde les Bruants éperonniers ou ceux
qui ont l'ongle postérieur long et plus ou moins droit, comme
les Alouettes. Vieillot à formé de ces derniers son genre Passe-
rine qui me paraît fondé sur des caractères trop peu importants
pour être admis.

Les Bruauts sont des oiseaux principalement granivores , peu
défiants, qui se réunissent l'hiver en bandes nombreuses avec
les Fringilles et habitent, durant l'été, les bois, les forêts , les
plaines , les marais et les lieux montucux où ils nichent suivant
les espèces. On admet celles suivantes : Bruant jaune , Proyer ,
Zizi, Bruantfou, Ortolan, Bruant demarais, Ortolan de roseaux,
Bruant à sourcils jaunes , B. crocote, B. boréal, B. à couronne
lactée , B. auréole, B. rustique , B. rutile , B. mitilène , B. cen-
drillard ,  striolé, B.jacohin, B. gavoué, Ortolan de neige et
grand Montain. On cite encore comme ayant été tué en Europe ,
PEmberiza orizyvora , LatlL; en]. 3S8 , f. 1 , et l’Emb. mclano-
dera. Le premier aurait été pris en Suisse, et le second en
Lorraine , suivant le rapport de M. le professeur Schinz.
Tattendrai pour les admettre dans ce catalogue de plus amples

renseignements.
i J" fiecniona.

Ongle postérieur court et bombé. Bruants proprement dits.

BRUANT JAUNE, Evnberiza citrinella, Lin., VieilL, TenL;
Verdière de nos campagnards; enl. 30 , f. 1 ; pl. 104 IL, f. 1 ,
mâle , f.2 , tête de la femelle; EncycL, pl. 152, f. 3 , mâle; atl.,
pl. 58 , f. 2.

Sédentaire et très-commun dans toute la France; se mêle en

( 73 ;
hiver aux bandes nombreuses de Moineaux et de Pinsons. ll

descend alors jusque dans la cour des fermes.

L’espèce ne diffère pas a New-Yorck d'où je l'ai reçu en
1831p. L’iris est brun.

PnovEa , Emberiza milaria , Lin. , VieiL, Tem.; enl. 233, sous
le nom de Bruant de France appelé Prcyer; pl. 108 11., f. 1 ,
Padulle , f. 2 , lejeune au sortir du nid; EncycL, pl. 152, 1'. 4.

Sédentaire z niche dans les champs ; se mêle quelquefois en
hiver aux bandes de Moineaux et de Pinsons qui s'approchent
des habitations. Onle trouve dans toute la France , en Morée et
en Hollande.

Il a l’iris brun et les teintes plus claires en été.

ZlZl ou BRUANT on HAIE, Emberiza cirlus, Lin., VieilL,
Tem,; enl. 653 , f. 1 g pl. 105 R, mâle en été , 106 , femelle en
été. i

Vient nous visiter annuellement lorsqu'il y a de la neige et en
plus grand nombre dans les hivers rigoureux; répandu dans les
contrées méridionales de l’Enr0pe et de passage en Provence.

On le dit commun dans les vallées du Bhin et du Necker. Il
n'est pas rare dans les Pyrenées , on il niclie sur les buissons. Sa
ponte est de quatre ou cinq œufs avec des lignes et des points
bruns. Il a l’iris brun foncé; la femelle diffère du mâle.

BRUANT rou ou pas PRÉS, Emberiza Cäa, Lin., Vieill., Tem.;
enl. 511, f. 1; pl. 1'11 R., maie, 119., femelle ; EncycL, pl. 153,
f. 3 , sous le nom d’0rtolan de Lorraine mâle.

De passage en Provence et dans le nord de la France. Il est
assez rare dans la Lorraine, d'où je l'ai reçu plusieurs fois, et
paraît répandu dans les provinces méridionales de l’Europe.
M. Temminck l'ait observer avec raison que la figure de la
planche 112 bis de Pûrnirhologic provcnpalc donnée pour une

t 74 }
variété de cette espèce est celle du Bruant cendrillard mâle.
Iris brun foncé.

ÛRTOLAN PROPREMENT nrr ou DES oounnrxxns , Emberîza
Izortulana, Lin., VieilL, Tem.; enl. 247 , f. 1 , mâle; pl. 115
R. , f. 1 , mâle , f. 2 , femelle; Encycl. , pl. 152 , f. 2.

Commun l'été; niche dans les colzats de quelques cantons des
environs de Lille; chante continuellement durant tout le temps
des amours et se laisse approcher de très-près. Dès le mois de
septembre on ne le voit plus. Il arrive dans le courant d'avril
et ne chante que lorsqu'il est accouplé. C’est un morceau déli-
cieux pour les gourmands, lorsqu'il est gras. On l'a tué en
Angleterre; j’en ai reçu de NeW-Yorck qui ne différent des
nôtres que par des couleurs plus vives. Ses œufs sont bleuâtres ,
tachés de noir.

Iris brun foncé.

BRUANT me MARMS ou GROS-BEC , E nzberiza palustris, Sav. ,
R. , Tem.; pl. 114 bis R., f. 1 , mâle après la mue d'été, f. 2,
tête de la femelle.

Cet oiseau est encore peu connu eta été considéré comme un
Bruant par les auteurs ci-dessus désignés. M. Temminck doute
même que ce soit une espèce distincte du Bruant de roseaux ,
Emberiza schœniclus: a A mon favis, dit-il, il en est de cet
oiseau comme de tant d’autres animaux des différentes contrées
du globe qui olïrent souvent des caractères distincts, surtout a la
vue de quelques échantillons, mais qu’on est forcé de rapporter
a une même souche primordiale, lorsqu’on parvient à com-
parer les individus en nombre considérable. »

Il est présumable , d’après ce langage , que M. Temminck ne
connaîtpas le Palustris et que les individus qu’il dit avoir reçus
de son correspondant M. Centraine, n’étaient pas de cette
espèce , mais des Bruanls de roseaux , Schcvniclus , un peu plus

l 75 )

forts et a bec plus gros, que l’on trouve dans le midi et que
j'ai reçus plusieurs fois pour des Palustris. L'espèce dont il est
question dans cet article diffère essentiellement du Schæniclus
par le bec qui estgros , court, comprimé, bombé, obtus à sa
pointe et sans tubercule osseux à sa face interne , tandis que
celui de ce dernier est effilé, pointu, moins gros et porte un
tubercule osseux à la face interne de la mandibule supérieure,
Je possède le sujet male décrit par P. Roux. Ce Bruant se rap-
proche par le bec des Fringilles et surtout des Bouvreuils.

Il est de passage en Provence et en Italie. ll a l’iris brun et
son plumage varie suivant les sexes et les saisons.

Bmmm‘ ou Oaromn DE ROSEAUX , Emberiza schœniclus, Lin.,
Vieill. , Tem. ; vulgairement Diale sous sa robe d'hiver, et Moi-
neau de roseaux sous celle d’été; enl. 24.7, f. 2, maleg477, f. 2 ,
femelle; pl. 113 11., f. 2, femelle avant la mue dhuiomne,
112i. , femelle adulte.

Commun dans nos marais, où il niche. Nous quitte durant
l’hiver et revient dans le mois d'avril. Répamlu du midi au nord.
L'espèce est la même a New-Yorek, d’où je l’ai reçue en
1834. Le plumage est dilférent en hiver qu'en été.
Iris brun foncé.

BBUANT A souncms JAUNES m: SIBÉRIE. Emberîza chrysophys,
Pall. (l).

Grosseur de l’Ortolan de roseaux; partie supérieure de la
tête noire, une ligne longitudinale de plumesblanches au milieu,
se confondant en arrière avec une sorte de demi-collier formé
de plumes de la même couleur ; large et longtrait jaune brillant
au—dessus de l'œil; parties supérieures du corps d’un ferrugi-

(l) Voyage , t. 3 , p. 698, N.° 25 g Buifon, édit. de Sonnini , l. 49, p. x29.

t 75 2

neux gris brunâtre, plus foncé longitudinalement au centre des
plumes. qui sont rousses sur les côtés; parties inférieures d'un
blanc gris au col avec une sorte de plastron de plumes brunes
et rousses a la poitrine; d’un blanc gris au ventre; moucheté
de points bruns à la poitrine et sur les flancs; queue fourchue;
douze rectrices brunes plus foncées en—dessus ; les trois quarts
des externes blanches avec le bout brun en—dehors; les deux
avant-dernières moitié blanches vers la pointe; rémiges bru-
natres avec un liseré roussâtre en-dehors ; pieds brunatres.

Habite on été la Daourie et la Sibérie; accidentellement en
France; pris aux filets en automne, derrière la citadelle de
Lille. Cet oiseau très-rare, peu connu, est déposé au Musée
d’histoire naturelle de cette ville (l). 1l ditïere beaucoup de
celui de PAmérique septentrionale, Emberiza superciliosa de
Vieillot.

Iris brun.

BRUANT GROCOTE‘, Emberïza melanocephala, Gm., Tem.;
Fringilla croc-eu, Vieil.; p]. 104 bis 11., mâle au printemps,
104 ter, femellefltlorée, pl. 4, f. 2.

Du midi de l’Europe : commun en Morée; accidentellement
en Provencc et en Allemagne. Il a l'iris brun roux et n’otl're
qu'un vestige de tubercule au palais. La femelle a un plumage
qui (litière de celui du Inâle. '

BRUANT BORÉAL, EænbeNza borealis, mihi; Passerina borcalis,
Vieil].

Sommet de la tête , joues, cotés du col et parties inférieures
de tout l'oiseau blancs; nuque , dessus du col, du corps et les
côtés de la poitrine noirs; quelques plumes de dessus du col

 

(r) Voyez I108 planches tri-jointes où il est figuré.

47 J
légèrement liserées de fauve; celles de la ‘etc usées par le
frottement et l’action de Paix‘ vif; petites couvertures des ailes
et six rémiges secondaires entièrement ou presqwentierement
blanches; les primaires et les rectrices brunes; les trois pennes
externes de la queue blanches, terminées par une bordure
brune; queuelégèrement fourchue , composée de douze pennes;
iris brun; bec noir dans presque toute son étendue , roussâtre
a sa base; pieds brunsflongueul‘ totale de l’oiseau quinze cen-
timètres. Tels sont plusieurs individus qui m'ont été rapportés
d’ls1ande par un pêcheur de Dunkerque. Il ont été tirés en été.
J'en ai vu plusieurs semblables dans la riche collection de
M. Jules de Lamotte qui ont été tués par lui en Norwège pour
des Ortolans de neige en robe d’été. Mais ils en diffèrent par le
bec , les pattes et surtout Pongle postérieur.

Vieillot n’a décrit que le plumage d’liiver du Bruant de cet
article, sous le nom de Passerina borealis. Dans cette saison il
a le dessus de la tête, les joues , la gorge et la poitrine noirs;
les sourcils blanc roussâtre et le dessus du col roux vif. On
trouvera la figure du Bruant boréal a la lin de ce travail.

BRUANT à couronne lactée; Emberiza pythyornus , Pal.; Pas-
ser esclavonicus , Briss.

Habite la Sibérie. M. Temminck dit qu’il est commun dans le
midi de la Turquie; qn’on le voit souvent l’hiver en Hongrie,
en Bohème , et qu’il a été pris en Antriche près de Vienne.

BRUANT AURÉOLE; Embcräza aureola , Pall., Tem.; Passerina
aureqla , Vieill.

Oiseau de la Sibérie et du Kamtschatka , tué dans la Criniée,
la Silésie et dans les provinces méridionales de la Russie.

BRUANT RUSTIQUE‘, Emberiza rustica , Pal. , Tem.

On dit qu’il se montre accidentellement dans le nord et les

( 73 )
contrées orientales de la Russie voisines de l’Asie. Son existence

comme européen est encore contestée. Pallas l'a rencontré
dans la Daourie et la Crimée.

BRUANT RUTILE, Emberiza rutila , Pal. , Tem.

Existe, dit—on , en Russie. Espèce aussi fort douteuse comme
oiseau vu en Europe.

BnUANT MITILËNE, Emberiza lesbia, Gm., Tem.; pl. 109 R.,
f. 1, le jeune, f. 2, Padulte.

Habite les parties orientales de 1'Enrope. On le dit commun
en Grèce et de passage accidentel en Provenee. M. le docteur
Schinz l'a reçu de la Morée.

Iris brun.

BRUANT CENDRILLARD, Emberiza cœsia , Tem.; pl. 112 bis R,
mâle sous le nom de Bruant-fou variété.

Existe en Syrie , en Nubie, en Egypte et en Grèce; acciden-
tellement en Provence où P. Roux l’a trouvé et pris pour une
variété du Bruant-fou. J'ai reçu le mâle et la femelle de la Morée.

BRUANT STRIOLÉ; Enzberiza striolata, Ruppell , Tem.

Je possède le mâle et la femelle depuis longtemps et les ai
reçus d’Espagne. Ce Bruant est décrit dans la 4.6 partie du Ma-
nuel dbræzitîzologie. Il habite l’Andalousîe, où il serait assez
commun , et a été rapporté d’Egypte par M. Ruppell.

BRUANT JACOBIN; Embcriza hyemalis, Lin. , Tem.; Hortula-
nus nivalis niger, Brise; Passerina hyemalis, Vieill.

Habite PAmérique du nord et a été trouvé en Islande.
Iris bleuàtre suivant M. Temminck.

BHUANT GAVOUÉ; Enzberiza provincialis , Lnth., VieiL; enl.

( 79 l
656, f. 1; pl. 110 IL; Encycl. pl. 153, 114., sous le nom de
Gavoué de Provence.

Espèce douteuse, qui n'existe dans aucun cabinet de France.
On assure cependant qu’on l’a vue au Muséum d'histoire natu-
relle de Paris.

T.‘ Secliont.

Bruants éperonniers, Plectrophanes, Meyq Passerines, Vieill.

ORTOLAN DE NEIGE; Emberiza nivaläs, Latl1., Tem.; Passe-
rina nivalis, VieilL; Plectrophanus nivalis, Mey.; Bruant de
neige , Cuv.; Moineau des dunes, Pinson du nord dans nos villes
maritimes; enl. 497, mâle adulte en plumage d'hiver; pl. 103
11., f. 1 , mâle en hiver , f. 2, femelle; EncycL, 152, f. 1,
individu presque blanc.

De passage annuel; arrive avec les frimats; surtout abondant
dans les hivers rigoureux sur nos côtes maritimes; approche
quelquefois les habitations des villes de Pintérierlr de nos dépar-
tements septentrionaux ; voyage par petites bandes de vingt à
trente; habite en été le nord de l’Europe, a, dans cette saison,
le bec entièrement noir et n'offre plus alors que deux couleurs,
la noire et la blanche , c’est ce qui l’a fait confondre par
Mlll. de Lamotte et Cassette avec le Bruant boréal, qu'ils ont
trouvé en Norwège. Il est cependant facile de les distinguer
en comparant les becs et les pattes.

BRUANT DIONTAIN; Emberiza lapponica, Vicill.; Emb. calca-
rata, Tem.; Fringilla lapponica, Gmn, grand Montain, Bilfl‘.
Plectrophanus calcarata , Mey.

De passage accidentel. L'on en prend de loin en loin aux
filets sur les côtes de Dunkerque, dans les environs d’Anvers et
de MetznPcn ai un quia été tiré en automne, près de Lille. On
le trouve aussi en Angleterre; c'est un oiseau des régions
boréales, qui émigre à l’approche de l’hiver. L’iris est brun.
Le plumage varie suivant les saisons.

g 3U )
7." famille. IEGITIIALES , fEgithali, Vieill.

Cette famille ne comprend que les Mésanges.

24.9 genre. BIÉsANcn, Parus, Lin. , Vieill. , 'I'em.

Bec court, conique, droit, subulé, fort, garni à sa base de
petites plumes dirigées en avant qui cachent les narines; quel-
quefois la mandibule supérieure recourbée, à sa pointe, sur l'infe-
rieure; d'autrefois, bec mince, effilé et très-pointu ; tarses
grêles, scutellés; queue fourchue ou étagée et plus ou moins
longue. ‘

LesMésanges sont d'un naturel vif, courageux , même féroce
et d’une grande fécondité. Elles ne craignent pas les oiseaux
plus gros qu’elles et les tuent lorsqu’on les tient ensemble dans
une volière. Elles habitent les bois , les vergers et les‘ marais
où on les voit, sans cesse en mouvement, grimper ou se pendre
aux arbres et aux roseaux. Leur nourriture consiste en graines ,
en insectes et en œufs de Lépidoptères. D'après la conformation
du bec, qui n’est pas entièrement la même dans toutes les
espèces, on peut les diviser en trois sections; savoir : 1.0 celles
à bec épais et à pointe droite; 2.0 celles a mandibule supé-
rieure convexe, dépassant Pinférieure -, 3.0 celles à bec mince ,
effilé et aigu.

l." section.

Bec épais, à pointe droite.

lilésaxcu CHARBONNIÈRE: Parus mabr Gm. Vieil]. Tem. '
,7 a s a a

vulgairement Jilazizzguc; enl. 3, f. 1; pl. 117 IL, jeune dans
le nid, 118 adulte; Encycl. , pl. 123 , f. 4.

Sédentaire et très-commune. Elle passe l'automne et Phiver
en troupes; fréquente nos vergers et jardins. La plupart se
retirent au printemps dansles bois et bosquets, où elles nichent;
quelques-unes restent près des habitations. Ce n'est guère avant

(31)

le mois d’avril que la Charbonnière s'occupe de son nid , quoi-
qu’elle s’apparie beaucoup plus tôt. Ses œufs, au nombre de
douze à quinze , sont pointillés de rouge. Elle a l’iris brun noir.
On la trouve à New-Yorck, d’où je l’ai reçue en 1834..

PETITE CHARBONNIËBE, Parus ater, Lin., VieilL, Tem.;
pl. 119 R.

De passage et rare dans le nord de la France. On la tue
cependant, chaque année, en automne, dans les environs
d’Amiens. Je l'ai reçue plusieurs fois de la Lorraine, où elle est
aussi de passage. Elle a l’iris brun noir.

NONNETE CENDRÉE, Parus palustris, Gm., Briss., Vieill.,
Tem. ; enl. 502, f. 1; pl. 120, IL, mâle.

Vit, Pété, dans nos bois et forêts; s'approche des habitations
en septembre et en octobre; on en prend alors un grand nombre
dans les environs de Lille.

M. Temminck rapporte a cette espèce la Mésange à tête
noire du Canada, décrite par Vieillot sous le nom de Kiskis.

Iris brun noir.

lthîzsmen BLEUE, Parus cæmleæzs , Lath. , Vieill., Tem.;
Mazingue bleue de nos campagnards; enl. 3 , f. 2; pl. 124 bis
IL; atl., pl. 66, f. 1.

Sédentaire: commune en automne et en hiver , époques où
elle s’approche de nos habitations et fréquente les vergers et
jardins. Elle se retire , au printemps , dans les bois et forêts où
elle niche. Elle est très-répandue en Europe et ne fait, dit-on ,
qu’une seule ponte. Je l’ai reçue de New-Yorck.

Iris brun noir.

MÉSANGE HUPPÉE, Parus criatatus , Lin. , Vieill., Tem.; enl.
502, f. 2; EncycL, p1. 124, f. 1.
6

( 32 )

On la trouve dans la forêt de Mormal , où elle est sédentaire.
On la trouve aussi en d’autres cantons du Nord de la France ,
mais eu moins grand nombre. Il paraît qu’on la voit dans
presque toute l’Europe.

Elle niche dans des trous d’arbres; pond six à huit œufs
très-petits , blanc moucheté de roux.

_Iris brun roussâtre.

MËSANGE BICOLORE ou HUPPÉE nu LA CAROLINE , Parus bicolor,
Lin. , Tem.

Habite YAmerique septentrionale, le Groënland et la Géorgie ,
d'où je l‘ai reçue en 1829. On la voit assez souvent en Suède
et en Dauemarck. La femelle ne diffère du mâle que par une
huppe moins forte.

Iris noisette.

MÉSANGE AZURÉE ou Gaosss MÉSANGE BLEUE; Parus cyanus ;
Vieill. Par. cyaneus , Pal. , Tem.; EncycL, pl. 123 , f. 5.

Du nord de l’Europe et de l'Asie. En hiver, dansle centre de
la Russie , eu Pologne et quelquefois en Suisse.

MÉSANGE LUGUBRE , Parus lugubris, Tem.
Habite la Dalmatie et la Hongrie. Assez répandue dans le

centre de la Russie , en automne. Iris brun.

MÉSANGE à ceinture blanche, Parus sibiricus, Gm._. Tem.;
enl. 708. '

Habite le nord de l’Europe et de 1'Asie; descend en hiver
dans quelques provinces de la Russie.

MÉSANGE à longue queue, Parus caudalus, Lin., Lath.,
VieilL, Tem.; vulgairement Manche d’Alene; enl. 502, f. 3;
pl. 122 IL, mâle; EncycL, 194, Ï- 3.

( 33 l
Rare dans les environs de Lille. Habite principalement les
bois et forêts; se répand en hiver dans presque toute l’Europe

et revient au printemps pour nicher. Îris brun noir. Elle paraît
commune en Lorraine , en Anjou et dans les Pyrénées.

2.‘ section.

Mandibule supérieure convexe , dépassant Pinférieure.

MÉSANGE zuousracnn, Parus biarmicus, Lin. , Vieill., Tem;
enl. 618, f. 1, mâle , f. 2. femelle; pl. 123, R. , mâle , 123 bis
femelle; Encycl. , pl. 121p, f. 5 , mâle.

Cette espèce habite de préférence le nord de l’Europe. Elle
est commune en Hollande et passe , chaque année, derrière la
citadelle de Lille , et en d’autres endroits de notre contrée, à la
fin d'octobre. Elles sont en petites troupes de dix a douze. Il en
est qui nichent dans les fossés de Saint-Omer et les vastes
marais de Péronne. Un très-grand nombre couvaient, il y a
quelques années , dans les Moëres de Dunkerque; elles établis-
saient leur nid dans les huttes en roseaux que l’on construisait
pour tirer des canards. Un hiver rigoureux, les oiseaux de
proie , une chasse mal entendue , le dessèchement de ces marais
en ont détruit une grande partie et fait émigrer le reste. Ou
n'en voit plus depuis huit ans.

Ce charmant oiseau vit très-bien en captivité. On le nourrit
d’œillette , de noix et de mie de pain. On le dit aussi commun
en Italie, dans les marais d’0stia, qu’en Hollande. Il a l’iris

jaune. Sa ponte est de six a huit œufslblanc rosé tacheté de
brun.
3.‘ Section.

Bec mince effilé et aigu.

MÉSANGE nnmz ou PENDULINE, Parus pendulinus, Lin.,

Vieill. , Temu, enl. 618 , f. 3 , 708lejeune-,pl.124 11., f. 1 , mâle
adulte , f. 2, tête du jeune; Encycl., pl. 121i, f. 2.

( 84 l
Niche en Autriche, le long des bords du Danube. Tuée près de
Dieppe, par M. Hardy. De passage en Provence et accidentelle-
ment en Lorraine.
Iris jaune, suivant M. Temminck.

8.6 famille. TISSERANDS , Teætores , Vieill.

Com osée d’un seul enre et d’une seule es èce.
P

25.9 genre. Lomor , Oriolus, Lin., Vieill., Tem.

Bec alongé, convexe et caréné en-dessus, échancré a son
extrémité, narines nues, percées dans une membrane.

On ne connaît que le Loriot qui habite les bois , les vergers ,
et fixe son nid avec art a une branche d’arbre élevé.

Lonror, Oriolus galbula , Gm., Vieill. , Tem.; vulgairement
Compère-Loriot; enl. 26, mâle; pl. 125 IL, mâle , 126, femelle,
127 , mâle après la première mue; Encycl. , p1. 168, f. 4.

Il arrive à la fin d’avril et nous quitte en septembre. Un grand
nombre nichent dans nos bois et font une grande consommation
de cerises dans nos vergers. Le mâle , la femelle et les jeunes
ont un plumage qui leur est propre. Il est très-répandu en
France durant la belle saison. Ses œufs sont blancs et marqués
de quelques points noirs quand ils sont vides , mais pleins ils ont
une belle teinte rosée. Il a l’iris rouge vif.

9.0 famille. LËIMONITES,Lez'monites,Vieill. 4
Elle n’a qu’un genre qui comprend deux espèces , l’Ètourneau
vulgaire et YÈtourneau unicolore.
26.8 genre. ÉTOUBNEAU , Sturnus , Lin., Vieill. , Tem.

Bec longicône , presqu'aussi long que la tête, légèrement
déprimé , obtus à sa pointe; mandibule supérieure formant un
angle aigu dans les plumes du front; narines à moitié bouchées
par une membrane; ailes et tarses longs.

( 85 )
Les Étourneaux vivent d'insectes et de baies. Ils se tiennent
en grandes bandes, l'hiver.

ÈTOUBNEAU VULGAIRE ou COMMUN , Smrnus vulgaris, Gm.,
Vieill., Tem.; vulgairement Sansonnet ou Eperon; enl. 75;
pl. 128 IL, mâle après la première mue; atl. , pl. 65, f. 1.

Sédentaire et commun; vit en grandes troupes l'hiver , se
mêle alors aux bandes de Corneilles qui ravagent nos champs;
niche dans des trous d’arbres , de clochers et des grands édifices
de nos villes.

Il est recherche par les oiseleurs, qui lui apprennent à parler
et a siffler différents airs populaires. On le trouve dans presque
toute l’Europe. Il a l’iris brun noisette.

ETOUBNEAU UNICOLORE, Stumus unicolor, Tem., VieilL;
pl. col. 111.

Habite la Sardaigne et parait avoir les mêmes habitudes que
l‘Étourneau vulgaire. Les deux espèces forment quelquefois
entre elles des bandes nombreuses. Il a l'iris brun foncé.

10.9 famille. CORACES, Caracos, Dandin, VieilL; Rolliers,
Cuv

Elle est composée des Corbeaux, Pies , Geais, Coracias , Cho-
quards, Casse-Noix et Rollîers.

27.6 genre. CORBEAU , Cornus, Lin. , Vieill., Tem.

Bec robuste, arrondi en—dessus, comprimé, a bords tranchants,
entier ou échancré à sa pointe; narines recouvertes de plumes
sétacées dirigées en avant; ailes pointues; tarses longs et forts;
queue égale ou faiblement arrondie.

Les Corbeaux sont omnivores et ne manquent pas d’intelli-
gence. La plupart vivent en société et se réunissent en grandes.
bandes l’hiver. Ils habitent, Pété, les bois ou les rochers.

( 35 l
CORBEAU , Cornus coraæ . Lin. , Viei|l., Tem.; C orvus , Briss.;
enl. 495; pl. 129 11.; Encycl. , pl. 136 , f. 1; atl., pl. 35, f. 1.

Habite ditïérentes localités de la France. Niche dans la forêt
de Crécy, dans le Boulonnais, en Lorraine , en Anjou et sur les
rochers des environs de Namur, où il est sédentaire et solitaire.

On le dit commun dans le nord, surtout en Islande. La femelle
est un peu plus petite que le mâle. Il a l'iris brun et cendré.

CORBEAU DE F EROÉ ou LEUCOPHÉE , Corvus leucophæus, Vieill.,
Tem.; Cornus borealis albus, Briss.

Habite les îles Feroé et n'a pas été vu ailleurs. Iris noir.
Il n'est pas certain qu'il diffère spécifiquement du Connus
coraæ. Ciest, suivant quelques ornithologistes, une variété locale

dépendante de l'influence du climat sur la coloration du plu-
mage.

CORBINE , Corvus corone, Lin., Vieill., Tem.; Corneille, Briss. ,

Cuv.; vulgairement Corbeau; enl. 483; pl. 130 1%.; EncycL,
pl. 136, f. 2.

Sédentaire et commune; vit, pendantPhiver, en société avec
les Freux et les Corneilles mantelées qui couvrent nos champs.
Au déclin dujour, ces oiseaux gagnent tous ensemble les bois
et font retentir les airs de leurs croassements. Un seul arbre
porte quelquefois un groupe de 50 a 60 individus.

On dit qu’elle est commune en Morée et au Japon, et qu'on ne
la trouve pas en Suède et en Norwège. Elle a l'iris brun foncé.
Elle s'allie quelquefois avec la Corneille mantelée et offre
diverses variétés. Une Corbine que j'ai reçue de New-Yorck ne
diffère pas sensiblement de celles de notre contrée. Elle me
paraît seulement un peu plus petite.

CORNEILLE BIANTELÉE, Corvus cornix, Lin., VieilL, Tem.;
Corniæ cinerea, Briss.; vulgairenient Gris-Manteau; enl. 76;
pl. 131 R.; EncycL, 136, f. 1;.

( 37 )

Habite le nord de l‘Europc. Ne vient ici qu'en automne, pour
passer l'hiver. Arrive des la mi-octobre et nous quitte dans le
mois de mars. Quelques unes nichent dans le Boulonnais. Rare
en Languedoc et en Provence. En grand nombre, l'été, en Suède
et en Norwège. Je ne trouve pas de différence dans plusieurs
sujets que j’ai reçus de New—Yorck.

J ’ai vu des variétés blanche et presque noire.

Iris brun foncé.

FnEUx ou FRAYONNE, Corvus frugilegns , Gm. , Vieil]. , Tem.;
vulgairemenfCorneille noire; enl. 484.; p]. 132 R, f. Llejeune,
f. 2, tête de l’adulte ou vieux.

Habite, de préférence, les régions septentrionales de PEurOpe.
Nous ne voyons ici cette espèce qu'en automne et en hiver.
Elle fait alors , avec ses‘ congénères, de grands ravages dans nos
champs. Quelques individus nichent dans le Boulonnais; rare
en Provence. Iris brun noir et non gris blanc comme le dit
M. Temminck. Varie accidentellement comme les autres Cor-
neilles.

CHOUCAS ou PETlTE CORNEILLE uns CLOCHERS , Cornus «none-
dula, Gm., Viei]l., Tem.; enl. 523; pl. 133 R.

Sédentaire et commun en France; se réuniten troupes, l'hiver,
avec les Corneilles qui sont si communes dans nos campagnes;
vit, Pelé, avec sa femelle, et niche dans les trousde clochers ou
de vieux édifices élevés. Iris blanc.

J ’en ai vu des variétés blanche et tapirée de cette couleur.

Il est très-commun en Morée. On assure qu’il y vole en si
grandes bandes que le soleil en est obscurci.

CHOUC , Cornus spermogulus , Friscb, Tem. , Monedula nigra,
Briss. , enl. 522.

Espèce très-douteuse, admise depuis peu par M. Temminck

a‘ 88 )

Ce naturaliste assure qu'on la trouve quelquefois en France
et qu’elle est commune en Espagne. N’est-ce pas une variété
du Choucas proprement dit? je ne l’ai vue nulle part. M. de
Méezemaker, maire de Bergues, m’écrit cependant qu’il l’a
tuée en 1831 dans son jardin, où il venaitmanger des cerises, en
la compagnie de Choucas qui habitent en grand nombre les
tours de cette ville. Il est beaucoup plus petit que ceux-ci.

On dit que l'on voit accidentellement dans les contrées orien-
tales de l’Europe, le Corbeau daourien, Corvus dauricus. Son
existence comme européen est trop douteuse pourle comprendre
dans ce catalogue. C’est un oiseau de l’Asie qui a été décrit par

Pallas.

28.“ genre. PIE, Pica, Briss. , VieilL; Cornus, Lin.; Garrulus,
Tem.

Bec médiocre, droit, convexe et un peu échancré à sa pointe;
queue très-longue et étagée.
- Les Pies sont aussi omnivores et ont de grands rapports avec
les Corbeaux. Elles en différent cependant beaucoup par leur
marche, qui se compose de petits sauts , tandis que celle des
Corbeaux est posée et grave. Ou en connaît deux espèces.

PIE , Pica albiventris , VieilL; Cornus pica , I..in.; Pica, Briss;
Agache de nos campagnards; enl. 4.88; pl. 134 1%.; Encycl. ,
pl. 139; atl. , pl. 25 , f. 2.

Sédentaire et très-commune. s'occupe, dés le mois de février,
de la construction de son nid, qu’elle établit sur les arbres. On
assure qu'en Norwege elle niche dans les édifices.

L’espèce existe en Morée, au Japon et dans l’Amérique
septentrionale. J’en ai reçu une demi-douzaine de New-Yorck,
entièrement semblables aux nôtres. Iris noir. Je connais des
variétés blanche , rousse , grise et tapirée de blanc.

PIE TURDOIDE, Garruilus cyanus , Tem. ; Cornus cyanus, Pal].

x39;

On la dit commune en Espagne. Pallas l’a trouvée en Crimée
et dans la Daourie. Oiseau très-rare etrecherché par les collec-
teurs français; aussi son prix est-il très-élevé.

29.‘? genre. GEAI, Garrulus, Briss. , Vieill. , Tem.; Cornus ,
Lin.

Bec également médiocre, droit, courbé à sa pointe; ailes et
pieds comme les Pies et Corbeaux; queue carrée et légèrement
arrondie.

Les Geais sont vifs et criards. Ils vivent de grains et d'insectes.
Trois espèces.

GEAI, Garrulus glandarius; Gm., Vieill., Tem.; Gar-
rulus Brissn, Colas de nos campagnards; enl. 481; pl. 135 R.;
m1., pl. 36,f. 1.

Sédentaire et commun; habite nos bois; säpprivoise et parle
facilement; très-recherché par les enfants qui s’en amusent
beaucoup et leur apprennent à parler. Répandu dans toute
l’Europe. J'en ai reçus de New-Yorck qui ne diflèrent pas des
nôtres. Je possède une variéte blanche queje doisà Fobligeance
de M. Verstraete père. Elle a été prise à ‘Menin. J’en ai vu cou-
leur Isabelle et gris de liu.

_GEAI à calotte noire, Garrulus melanocephalus, Géné.

Habite la Grèce et le Caucase. Il est indiqué et décrit par
M. Temminck plutôt comme une race constante que comme
une espèce. Il dit qu’on le mange dans plusieurs parties de la
Grèce. Je ne le connais pas.

GEAI IMITATEUB, Garrulus infaustus, Tem.; Cornus infaustus,
Lin.; enl. 608, Padulte sous le nom de Geai de la Sibérie;
Encycl. , pl.'137, f. 4. '

Habite la Norwége, la Suède et la Laponie. MM. de Lamotte

(901

et de Cossette en ont rapporté un certain nombre deleur voyage
dans le nord.

30.9 genre. CORACIAS , Coracia , VieilL; Çorvus , Lin.; Cora-
cias, Briss. ; Crave , Fregilus, Cuv.; Pyrrhocoraæ , Tem

Bec entier, alongé, grêle, arrondi, arqué et pointu; ailes
et pieds comme les Corbeaux.

CORACIAS à bec rouge, Coracia erythrorampkos, VîeilL;

Corvus garrulus , Gm. ; Fregilus graculus . Cuv. {Pyrrhocoram
graculus, Tem.; enl. 255; pl. 137 IL; Encycl. , pl. 14, f. 3.

Iÿapparition accidentelle dans notre contrée. Habite les
Alpes suisses, les P_yrénées et les montagnes de la Provence;
niche dans les fentes de rochers inaccessibles et non sur les
arbres. La femelle ressemble au mâle; elle en dilfère seulement
par la taille qui est un peu plus forte et le bec qui est moins
effilé. Cet oiseau paraît moins commun que le précédent. J'en
ai trouvé un sur le marché de Lille, en 1825.

Iris brun.

31.0 genre. CnoQuAnn , Pyrrhocoraæ, Cuv. , Vîeill., Tem. ;
Cornus , Lin.

Bec médiocre , un peu courbé; mandibule supérieure légère-
ment écbancrée à sri pointe; narines ovoïdes, cachées par les
plumes sétacèes; pieds forts et ailes étendues.

CEOQUARD 1ms ALPES, Pyrrhocoraæ alpinus, Cuv., VieîlL;
Cornus Pyrrhocoraæ , Lin.; Pyrrhocoraæ Pyrrhocoraæ , Tem.;
enl. 531 , représente un jeune; pl. 138 IL, l'adulte.

Habite les Alpes et les Pyrénées; niche dans les fentes des
rochers escarpés. On le trouve en Provence. Les jeunes ont les
pattes noires, tandis que les vieux les ont rouges.

Iris brun.

. (91)

32A’ genre. CASSE-NOIX, Nucifraga, Briss., Vieill. , Tem.;
Corvus , Lin.

Bec entier, plus ou moins alonge , un peu dilaté et presque
mousse à son extrémité; mandibule supérieure plus longue que
l'intérieure; narines rondes , cachées par des plumes sétacées;
doigts externes soudés à leur base.

CASSE-NOIX VULGAIRE ou MOUCHETË, Nucifraga guttata et
caryocataclcs, VieiL, Tem.; Cor-vus cargm, Gm.; enl. 50;
pl. 136 R. ; Encycl. , pl. 140 , f. 2; atl., pl. 30, f. 2.

De passage irrégulier en France. On en voit ici tous les 5 ou 6
ans et toujours au commencement de l'automne; c'est, dit-on ,
un habitant des montagnes du Nord.

Le bec de cet oiseau n'offrant pas toujours la mêmelongueur,
M. Brehm s'est empressé d'en faire deux espèces sous les noms
de Nucifraga macrorhyizcus et brachyrhyncus. M. Baillon
d’AlJbeVille a suivi son exemple dans son catalogue des oiseaux
de son pays.

Iris brun.

33.9 genre. RoLLmn, Galgztlus , Briss. , 'ieill.; Coracîas, Lin.,
Cuv. , Tem.

Bec nu à sa base, plus haut que large , crochu à sa pointe;
narines obliques, linéaires , à moitié fermées; tarses plus courts
que le doigt du milieu; ailes longues.

Les Rolliers sont farouches et Vivent d'insectes. Une seule
espèce.

BoLLmn COMMUN ou ŒEUROPE, Galgulus garrulus, Vieill.;
Coracias garrula , Gm., Tem. ; enl. 486; pl. 139 IL, mâle adulte;
Encycl., pl. 140, f. 4; atL, pl. 49, f. 1.

De passage , de loin en loin et isolément, en Lorraine et dans
le nord de la France. On le trouve en Morée , en Italie, dans

(92)

‘les Vosges , en Allemagne, en Suède et fort avant dans le nord.

Je l'ai reçu de la Franche-Comté et des Hautes-Pyrénées. Il est
très—commun en Morée, en automne , et devient alors très-gras.
Il y est recherché pour les tables surtout dans les Cyclades. Je
l'ai trouvé sur le marché de Lille. Iris rose suivant M. Philippe.

11.0 famille. BACCIVORES, Baccivori, Vieill.

Elle ne comprend qu'un genre et une espèce.

34.9 genreJAssun , Bombicilla , Briss., VieilL, Tem.; Ampelis,
Lin.

Bec court, fendu , glabre , déprimé et trigone à sa base ,
fléchi et échancré a sa pointe; narines ovoîdes , percées de part
en part; pieds assez courts; ailes médiocres; de petites palettes
rouges àrextrémité de plusieurs rémiges secondaires; queue
moyenne et arrondie.

JASEUR DE BOHÈME ou GRAND JAsnun , Bombycilla garrula ,

VieilL, Tem.; Ampelis garrulus, Gm.; Bomby. Bohemica,
Briss.; enl. 261; pl. 137 R. ; Encycl. , pl. 189 , f. 3; atl., pl. 59,
f. 2.

Nous le voyons dans les hivers rigoureux. Il s'en est fait un
passage considérable en 1828; on en a tiré jusque dans les
jardins de nos villes. Nous en avons eu un autre en 1834.,
quoique le froid fût très-modéré.

Habite, durant Tété, les parties orientales du nord de l’Europe.
On le trouve quelquefois en Proveuce. i

Iris brun roux.

12.9 famille. CHÈ LIDONS , Chelidones , VieilL; Fissirostres,
Cuv.

Elle se compose des Hirondelles, Martinets et Engouleve-
menls. Ces espèces nous quittent en hiver et ne vivent que
dînsectes ailés qu'ils saisissent en volant. Quatre genres.

l 93 )
35.° genre. llmoNDELLn , [Iirundo , Lin. , Vieil. , Tem. , Cuv.

Bec très—court, glabre, fendu , déprimé, presque triangulaire
a sa base , étroit et courbé à sa pointe ; ailes très-longues, pieds
très-courts.

Les Hirondelles vivent d'insectes qu'elles saisissent en volant.
On en compte six espèces.

HIRONDELLE m: cnnnmräu , Hirundo rustica, Gm., Vieîll. ,
Tem., Cuv.; Hir. domestica, Briss.; enl. 543, f. 1; pl. 141 R.

Très-répandue en France; niche dans l'intérieur des habita-
tions et des écuries.

Iris brun noir.

Varie assez souvent. J'en ai une gris de lin et une autre
tapirée de blanc. .

' HIRONDELLE DE FENÊTRE, Hirundo urbïca, Lin., Vieill.; ‘

Tem.; petite Hirondelle ou Martinet à cul blanc, Hirundo
miner seu rustica , Briss.; enl. 54, f. 2 , sous le nom de petit

Martinet; pl. 1M. IL; EncycL, pl. 133, f. 4; atl., pl. 34, f. 2.

Commune dans toute la France. Arrive avant l'espèce précé-
dente et nous quitte fort tard. On en voit dans les environs de
Lille, jusqu'au 25 décembre, lorsque la saison est tempérée.
Varie accidentellement.

Iris noir.

BmoNnELLE ROUSSELINE ou A ‘rima: noussn , Hirundo rufula ,
Tem.; Hirundo capensis, Gm.; enl. 723, f. 2, la femelle.
Levaill. , pl. 246 , f. 1 , le mâle.

Habite principalement le midi de l’Afrique; de passage en
Sicile, dans les îles de l’Archipel et en France. On assure qu'on
la prend chaque année à Saint-Gille, dans le courant de mai.
On l’a tuée près de Gênes.

Elle a, dit—on , l'iris noir.

(94)

HrnoxnnLLE DE rumen , Hirundo riparia, Lin., Vieil., Tem.;
enl. 54.3 , f. 2; pl. 143 R. ; Encycl.pl.13i, f. 3.

Ne se trouve que dans certains cantons du nord de la France.
Un assez grand nombre nichaient dans les fortifications de Lille
avant les réparations qu'on y a faites; niche encore dans celles
de Cambrai; dépose ses œufs dans des trous sur les bords de
Peau; sa ponte est de trois a cinq œufs blancs lustrés. Habite
aussi les Pyrénées.

Cette espèce est beaucoup moins commune que celles précé-
dentes; des qu’onl’inquiète, elle quitte le lieu où elle a établi sa
résidence. Elle arrive après et part avant les autres Hirondelles

Iris brun clair.

HmoNnELLE DE nocnnn , Himndo montana, VieiL; H. rupcs
tris , Lin. , Tem.; pl. 142 R. , l'adulte.

Habite la Sicile , la Sardaigne, les Alpes, les Pyrénées et le

nord de PAfrique; de passage dans le département de Plsère,
en Provence et en Languedoc.

Iris noisette foncé suivant les nus, et d’une couleur aurore
suivant P. Roux.

HmoNnELLn BOISSONNEAU ,_ Hirundo boissonneaztti, Tem.

M. Temminck décrit, sous ce nom , une Hirondelle que je ne
connais pas , qui lui a été envoyée par M. Boissonneau, mar-
chand d’objets d'histoire naturelle a Paris , lequel lui a assuré
qu’elle a été capturée dans le midi de I'Espagne. Il paraît que
fauteur du manuel l’a reçue aussi de la Grèce et de Tripoli, du

moins une note fort peu claire semble le dire. Voyez la 4.3 partie
de cet ouvrage , p. 653.

36.3 genre. ltlarmxnr, Cypselus , Illig. , VieilL, Cuv. , Dficro-
pus, Mey.

Bec comme celui des Hirondelles; narines fendues longitudi-

(95)

nalement , ouvertes, garnies sur les bords de petites plumes;
ailes très-longues; tarses très-courts; pouce dirigé en avant;
ongles crochus et aigus.

Les Martinets ont les mêmes habitudes que les Hirondelles et
vivent comme elles d'insectes, qu’ils saisissent en volant. On en
connaît deux espèces.

MARTINET Nom, Cypselus apus , Illig., Briss.; H irundo apus ,
Gm.; Martinet de muraille , Cyps. murarius , Tem.; enl. 54.2 ,
f. l ;pl. 145 IL; Encycl. , pl. 135, f. 4; at|., pl. 34, f. 1.

Commun en été; niche dans les trous de clochers, de mu-
railles et des édifices élevés; arrive après et nous quitte avant
les hirondelles.

Iris brun gris foncé.

MARTINET à ventre blanc. Cypselus alpinus, Vieill. , Tem.;
Hirundo melba, Lin.; Cypselus melba, Br.; pl. 146 R

Habite lcs Alpes et les Pyrenées, d’où je l'ai reçu plusieurs
fois. On le trouve aussi en Provence , en Languedoc , en Italie
et en Sardaigne. Il a été tué plusieurs fois en Angleterre.

Iris brun foncé suivant M. Temminck et noisette suivant
M. Phitippe.

37.6 genre. ENGOULEVENT, Caprimulgus, Lin. , Vieilt., Tem.

Bec flexible, fendu jusqu’au—delà des yeux , très-déprimé à
sa base , garni de soies; mandibule supérieure crochue , Yinfé-
rieure retroussée; narines larges, fermées par une membrane
couverte de plumes; doigts antérieurs réunis; pouce versatile,
articulé sur le côté interne du tarse; doigtintermédiaire pectine.

Le genre de vie des Engoulevents a de grands rapports avec
celui des Hirondelles; ils se nourrissent, comme elles, d'insectes
ailés,mais ne se font voir qu’au déclin dujour et pendant la nuit.
Deux espèces seulement sont admises: l’Engoulevent vulgaire

x96)

et celui à collier roux. On dit que l’on a trouvé dans la Pro-
vence I’Engoulevent à queue étagée du Sénégal , Caprinmlgus
climacurus , VieilL; mais Polydore Roux n’ayant pu obtenir ni
me donner le moindre renseignement sur Papparilion de cet
oiseau dans la contrée qu’il habitait,je ue le comprends pas dans
ce catalogue,

ENGOULEVENT VULGAIRE , Caprimulgus vulgarisNieiIL; Capri.
Europæus, Gm. , Tem.; tête de chèvre ou Crapaud volant,
Caprimulgus, Briss.; enl. 193; pl. 1147 R. , mâle; EncycL,
pl. 98 , f. 3; atL, p]. 33, f. 2.

Niche dans nos hois et ne vole que le soir; arrive dans le mois
de mai et nous quitte à la fin de septembre. Plus commun dans
le midi que dans le nord.

Le mâle se distingue de la femelle par deux taches hlancbesà
l'extrémité des pennes externes de la queue.

Iris brun noir.

ENGOULEVENT à collier roux, Caprinmlgus ruficollis , Vieill.,
Tem.; pl. 148 R.

Habite le midi de YESpagne et se fait voir quelquefois en
Provence , mais très-rarement. On l’a tué près de Marseille-
Iris brun noir.

13.6 famille. MYIOTHÈRES, Myiotheres, VieilL; Muscica-
pidées, Less.

Un seul genre, comprenant cinq espèces.

38.‘! genre. GonE-Moucnn , Muscicapa, Lin. , et des auteurs.

Bec médiocre‘, trigone, garni de soies longues et raides,
déprimé à sa base , comprimé vers la pointe qui est courbée et
échancrée; narines couvertes en partie par quelques poils
dirigés en- avant.

(97)

Les Gobe-Mouches se nourrissent uniquement d'insectes.
On en connaît quatre espèces.

GoBE-llîoncnu vuLoalnn, Jlllzscicapa grisolu, Gm., VieilL,
Tem.; Tappe à Mouques de nos campagnards; enl. 565, f. 1;
pl. 11m9 R. , l'adulte; Encycl. , pl. 190, f. 1.

Niche dans nos jardins et bosquets; nous quitte en automne
pour revenir en avril; répandu dans les contrées tempérées de
l'Europe; rare en Hollande. Point de diflérence entre le mâle et
la femelle.

Iris noir.

GoBE-Lloucnn NOIR ou BEC-FIGUE Muscicapa atricapilla,
Gm. , Vieill.; JIIusci. luctuosa, Tem.; enl. 665, f. 2, le mâle ,

f. 3, la femelle; pl. 150 , f. l, R, mâle adulte en livrée d'été,
f. 2, femelle.

De passage en petit nombre dans le nord de la France en
automne et au printemps; niche quelquefois dans le Boulonnais
et les environs de Lille g habite de préférence les contrées mé-
ridionales de la France et de l’Europe. On ne le trouve pas en‘
Hollande. Je l'ai reçu plusieurs fois des Pyrénées et de la Lor-
raine où il n’est pas rare. Il al’iris noir. A

Cet oiseau prend beaucoup de graisse en automne et est alors
fort recherché pour les tables dans les localités de la France où
il passe en grand nombre. M.Darracq dit que c’està tort qu'on
lui a imposé le nom de Bec-Figues; qu’il ne touche jamais aux
figues; que les habitants de la contrée qu’il habite ne le con-
naissent que sous le nom de Bergeron et désignent sous celui de

Bec-Figue la Sylvia Iwrtensis, qui ne vit en automne que de
ce fruit.

GOBE-MOUCHEà collier, zlluscicapa streptophora, Gm., VieilL;
lllusc. collaris , Bechst; Musc. albicollis, Tem.; pl. 151 R. ,
le mâle en livrée d’été; Encycl. , pl. 190, f. 6.

F‘

l

( 93 )
De passage accidentel dans notre contrée; trouvé près de
Lille en mai; point en Hollande; habite particulièrement le

centre de l'Europe. On me l’a envoyé de la Lorraine oùilniche.
Iris noir comme le précédent.

GOBE-MOUCHE nouer-murs, Muscicapa parva, Bechst. , Tem.

Habite la Hongrie et les environs de Vienne en Autriclie. Il
paraît rare partout ailleurs. M. Schinz m’écrit qu’il a été trouvé
en Suisse.

14.3 famille. COLLURIONS, Colluriones, Vieill. 3 Accipitres,
Lin.; Deutirostres, Cuv.; Crenirostres , Dum.; Laniadées, Less.

39.‘? genre. PIE-GRIËCHE , Lanius, Lin. et des auteurs.

Bec fort, convexe, très-comprimé, garni de soies raides,
denté et crochu a sa pointe; narines presque rondes a moitié
fermées par une membrane voûtée; ailes a pennes hâtardes;
tarses assez longs , sculellés; queue moyenne ou étagée.

Les Pies-Grieches ont des habitudes et des mœurs remar-
quables. Elles sont courageuses , très-querelleuses et cruelles.
Leur nourriture consiste en gros insectes et en petits ani-
maux. On en compte sept espèces.

Pm-Gmiacun musa, Lanius eæcubitor , Lin., Vieill., Tem.;
Lanius cinereus, Briss.; vulgairement Agachette; enl. M5;
pl. 152 R. g Encycl. , pl. 171 , f. 3.

Sédentaire : habile nos bois et forêts. Elle n’est que de pas—
sage dans la Provence et le département des Basses-Pyrénées.
Iris brun.

PlE-GRIÈCHE MÉRIDIONALE , Lanius meridionalïs, Tem., IL;
pl. col. 143; pl. 153 IL. le mâle.

Sédentaire en Italie et dans le nord de l'Afrique. Très-rare et
accidenlellennent en Provence. Suivant Vicillot , elle habiterait

(99)

aussi le nord de l’Amérique et ne ditïérerait en rien de la Pie-
Grièche boréale, Lanius borealis. '
. Iris noir.

PIE-GRIÈCHE ŒITALIE ou A POITRINE nosn, Lanius miner,
Lin.; Lan. ftalicus, Lath.; enl. 32; pl. 151L R, f. 1, mâle adulte,
f. 2, tête du jeune de l'année.

Habite le midi de l'Europe, I’Espagne, Pltalie, la Turquie;
de passage en Languedoc et en Provence , dans les mois d’avril
et de septembre; quelquefois aux environs de Paris. On l’a
trouvée en Suisse.

Iris noir grisâtre.

PlE-GRIËCHE ROUSSE; Lanius rutilus ,Vieill.; Lanius rufus ,
Briss.; Lan. collurio rufius et Pomæranus , Gm.; vulgairement
Agachette rousse; enl. 9, f. 2 , mâle , 31 , f. 1 , le jeune et non
la femelle; pl. 157 11., mâle adulte, 158 , femelle adulte.

Habite nos bois Tété; plus rare que la Pie-Grièche grise;
nous quitte l'hiver. On la trouve dans toute la France et elle est
commune en Lorraine , dans les Basses et les Hautes-Pyrénées.

Iris brun clair.

PIE-GRIËCHE COURONNÉE ou A CAPUCHON , Lanius cucullatus,
Tem.

Tuée dans les départements de l’ouest de la France , notam-
ment en Bretagne. M. Boissonneau , qui me l’a procurée , il y a
longtemps, m’a assuré l’avoîr reçue du midi de I’Espagne. Elle
a beaucoup de ressemblance avec la Tchagra; mais elle en
dilîère sensiblement par une taille plus forte et des teintes plus
prononcées. Je lui avais donné le nom de Coronatus. M. Tem-
minck la rapporte au Lanius rutilus , Var. C. de Lath., et à la
Pie—Grièche rousse du Sénégal, enl. 579, f. l. Je doute qu’il
ait raison sur ce dernier point.

( 100 )
Pm-Gmizcnn BRUN-MARRON , Lanius castaneus , Lin., Risso.

Elle est indiquée comme oiseau d’Europe par M. Risso. Ce
naturaliste dil qu’elle a la queue cunéiforme; que les rectrices
du milieu sont d’une couleur ferrugineuse a leur extrémité;
que le corps est en-dessus d’une couleur marron et blanc en-
dessous; que sa taille est de onze pouces et qu’elle habite les
bois des Alpes méridionales pendant toute l'année. Je ne l'ai vue
dans aucun cabinet. Esl—ce bien une espèce‘? d'après une
description aussi succiute, il est impossible d’émettre une
‘opinion à ce sujet.

ECORCHEUR, Lanius collurio, Briss., Vieill., Tem.; Lanius
miner, Lin.; pl. 155 R., mâle, 156 , femelle.

Habite nos bois; répandu non seulement en France, mais
encore dans toute l’Europe. Je l‘ai reçu de New-Yorck parfai-
tement semblable au nôtre.

Iris brun.

15.° famille. CHANTEURS, Canari, Vieill.

Cette famille comprend les Grives et lilerles, les Turdoïdes ,
les Martins , les Aguassières, les Acccnteurs , les Motteux , les
Alouettes , les Pipis , les Hoche-Queues, les Fauvettes , les Roi-
telets et les Troglodytes.

5.0.9 genre. GRIVE ou llIEnLE, Turdus , Lin. , Briss. , Vieill. ,
Tem.

Bec comprimé et recourbe, légèrement dentelé à sa pointe
et quelques poils isolés à sa base; narines ovoïdes, à moitié fer-
mées par une membrane; tarses longs; doigt egterne soudé à
son origine. ‘

Les Grives etles Merles sont frugvores et insectivores. Ils
émigrent, en général, en grandeshandes. Leur chair est bonne
et très-recherchée en automne dans quelques espèces.

(l0l)

On admet aujourd’hui les espèces suivantes‘, (‘xrive chanteuse ,
Draine,Grive dorée, Litorne , Mauvis , petite Grive , Merle noir,
Merle à plastron , Merle erratique , Merle a gorge noire , Merle
Nanmann, Merle blafard, Merle a sourcils blancs , Merle de
roche et Merle bleu. A

M. Brehm , en qui on ne doit avoir qu'une confiance limitée ,
pour les raisons données ailleurs, indique comme européen
le Merle aurore, Turdus auroreus, Pallas , et M . Temminck ,
dans la 3.8 partie de son manuel, donne la traduction de la
description faite par cet ornithologiste.

On l'aurait tué en Allemagne en 1820 et en 1826. On
cite aussi le Turdus ruficollis et le Turdus kamtschatkensis,
Pennant. Le premier est un oiseau de la Sibérie et le second
du Kamtschatka. M. Risso parle du T urdus barbaricus, Lin. ,
qu’il aurait trouvé sur les Alpes maritimes, et M.Boié du Turdus
ou Iæos Squamatus, Tem., qui aurait été pris dans l’île Heli-
goland. Le Squamatus habite Java; comment a-t-il pu de là
gagner une île du nord? une pareille émigration n’cst pas pro-y
hable. Si réellement il y a été pris , c’est sans doute un individu
échappe d’une cage. M. Boié n’aurait-il pas considéré comme
tel un Turdus auroreus .7

GKIVE CHANTEUSE ou DES VIGNES, Turdus musicus, Lin.,
Vieill. 'l‘er_n.; Turdus minor, Briss.; enl. 4.06; pl. 164 Pu;
Encycl. , pl. 174, f. 1.

Passe en grand nombre en octobre dans nos départements
septentrionaux et revient en mars. C'est de toutes les Grives la
plus délicate et la plus recherchéepar les gourmands. Quelques
unes nichent dans nos bois. Varie souvent; j’en ai -une blanche
et une tapirée de cette couleur.

Iris brunâtre.

DRAIN]: ou DRENNE, Turdus viscivorus, Lin., VieilL; Turdu:

(102)

major, Briss.;vulgairement Grive du pays; enl. 4S9; p]. 169
R. ; Encycl. , pl. 174., f. 2.

Espèce la plus grande; sédentaire et solitaire dans nos dépar-
tements du nord; niche dans les bois; de passage en Provence
et en Lorraine; quelques-unes cependant y sont sédentaires
comme dans notre contrée; niche aussi dans les forêts peu
élevées des Pyrénées.

Iris noisette brunâtre.

Gmvn nonrän, Turdus aureus , Faune de la Moselle ; T. Varius,
sen Withez’ , Tem. »

Figurée sous ce dernier nom par M. Gould, naturaliste anglais.

Cet oiseau est ainsi décrit dans la Faune du département de
la Moselle, année 1836 :

a Longeur 11 pouces 3 lignes.

n A beaucoup de rapports avec la Grive Draine , mais ses pro-
portions sont d’un tiers plus fortes; toutes les parties supé-
rieures de son plumage sont d'un brun olivâtre clair, à reflets
dorés obscurs, chaque plume terminée par une tache noire en
forme de demi-lune, dont le" coté antérieur est légèrement
concave; les parties inférieures tclles que la gorge , le cou et la
poitrine , sont d'un blanc jaunâtre qui se fond sur les cotés avec
les teintes plus foncées du dessus du corps, mais le ventre est
d’un blanc pur; toutes les plumes de ces parties terminées aussi
par une légère tache noire en demi—lune , coupée carrément
ou en ligne droite en avant, au lieu que dans la Draine, ces
taches sont plus petites , triangulaires et en fer de lance; cou-
vertures alaires supérieures noires, terminées dc blanc rous-
sâtre qui remonte en pointe sur la tige de la plume; pennes
primaires d'un brun noirâtre , liserées de roussâtre et blanches
intérieurement, a Pexception de la première; pennes secon-
daires roussâtres en-dehors et noirâtres en-dedans , avec la
partie mitoyenne intérieure blanche; couvertures inférieures

(103)

des ailes blanches et noires dans le milieu, ce qui forme sous
l'aile une bande de cette dernière couleur; queue noire , à
Pexception des quatre plumes intérieures qui sont d’un roux
olivâtre en-dessus, les suivantes terminées par une tache
blanche,et la dernière bordée de roussâtre. n

M. J. Holandre, conservateur du musée d'histoire naturelle de
Metz, dit que cet oiseau a été tué à quelques lieues de cette
ville, dans le mois de septembre, eu la compagnie d’autres
Grives; qu’un individu semblable existait en 1820 au Muséum
de Paris sous le nom de Draine , variété A , et qu'aujourd'hui
plusieurs individus de la Nouvelle-Hollande, qui paraissent de la
même espèce , y sont désignés sous le nom de Turdus squama-
tus.

Serait-ce lè Turdus auroreus de Pallas, décrit par M. Brehm,
qui aurait été pris près de Braconswick en 1820, et près de
Breslaw en 1826 ‘I

M. Temminck, dans la 4.9 partie de son Manuel, décrit ce Merle
et le désigne, d'après M. G-ould, sous lenom de T urdus varius
seu Withei, et dit qu'il visite accidentellement l’Europe occi-
dentale et qu’il a été tué en Angleterre, à Hambourg sur le
Rhin et en Allemagne.

LITonNE, T urdus pilaris , Lin. , Vieil]. , Tem.; vulgairement
double Grive; en]: 490sous le nom de Calandrotte; pl. 164. IL;
EncycL, pl. 178 , fig. 1 , mal faite.

De passage ‘régulier après les précédentes; en moins grand
nombre au printemps qu’en automne.

Elle voyage par grandes bandes , et quelques unes restent
quelquefois dans nos campagnes durant tout Phiver. Elle a
l’iris brun. Son plumage varie souvent. J’en possède une rousse
et une tapirée de blanc. Queltpies couples nichent annuelle-
ment dans les environs de Bergues.

( 101 )
MAUVIS , Turdus iliacus, Lin. , Briss. , Yieill. , Tem.; enl. 51 ;
pl. 161 3.; Encycl. , pl. 174., fig. 4.

De passage annuel et régulier. en grand nombre en octobre
et en novembre. Cette espèce arrive en même temps et après
la Grive chanteuse; voyage, comme la Litorne, par grandes
bandes; très-répandue aussi dans toute la France; niche
dans le nord de l’Europe. Varie accidentellement. .l’en ai une
couleur isabelle.

Iris brun.

Parue GBIVE, Turdus miner, Lath. , Br.

M. Brehm assure qu'elle a été tuée le 22 décembre 1825
dans le duché d’Anhalt—Gotha, près de l‘Elbe. M. le professeur
Schinz m’écrit que M. Naumann, autre naturaliste allemand,
l’a reçue en chair en 1838, provenant d’une forêt de cette
contrée où elle a été tirée. Ne la connaissant pas, je ne puis
en donner la description. Il est probable cependant que je l’ai
reçue dans un envoi qui m'a été fait de NeW-Yerck en 18311.,
a en juger par la courte description qui se trouve page 102,
3.9 partie du lllanuel «Fornithologie.

MERLE NOIR , Turdus merula, Lin., Vieil], Tem.; Merle de

France , Buflî; Merle commun , Cuv. ; vulgairemcnt Mouviard;
enl. 2 , mâle , 155, femelle; pl. 166 R. , mâle , 167, femelle;
EncycL, pl. 196, f. 1 ;atl., pl. 3S, f. 1.

Sédentaire, solitaire , défiant et très-recherché par les oise-
leurs ; sapprivoise aisément et apprend a siffler et même à
parler; répandu dans toute la France et très-sujet à varier. J'en
possède un blanc, des panachés et un gris de lin. P. Roux a
figuré , pl. 170 , une variété constante qui a , dans sa jeunesse,
la queue traversée d’une large bande blanche et qui ne s'éloigne
pas des montagnes des environs de Nice. Dès la première mue
le blanc disparaît.

Iris brun noir.

( 105 )

MERLE A PLASTRON ou A COLLIER, Turdus torquatus, Lin.,
Vieill. , Tem.

De passage annuel en octobre , en novembre et au printemps
à la fin d’avril et au commencement de mai. Le passage a été
considérable dans les environs de Lille au printemps dernier.
Il voyage isolément, niche sur les Hautes—Pyrénées , en Suisse
et en Allemagne. On le trouve non seulement dans toute la
France , mais encore dans presque toutes les parties de l'Eu—
rope.

Iris brun noisette.

MERLE ERRATIQUE ou LxronNE DU CANADA, Turdus migra-

torius , Lin., Vieil]. , Tem. ; Ïätrdus Canudensis, Brîssn, enl. ,
556, f. 1.

Tué plusieurs fois en Allemagne. Habite principalement
1’Amérique-Septentrionale. Je l'ai reçu de New-Ëforck et de la
Georgic , où il est très-commun. Le pasteur Brchm dit qu’on en
avu dans les environs de Vienne en Autriche.

Iris brun noir.

MERLE A GORGE NomE , Turdus atrogularis , Tem. , Vieill.

Habite la Hongrie et la Russie. M. Risso Pindique comme
sédentaire à Nice.

Il a été figuré par M. Naumann en Allemagne , et en France
par M. Werner, dans l’atlas du Manuel de M. Temminck.

Iris brun noir suivant ce dernier naturaliste.

MERLE NAUMANN, Turdus Naumanriiz‘, Tem. , VieilL; pl. col.
514, mâle adulte sous le nom de Merle Eunome.

Habite les contrées orientales de l'Europe , la Hongrie et la
Dalmatie. On le dit de passage en Autriche.

MERLE BLAFARD ou PALE, Tua-dus pallidzts, PalL, Gm., T em.‘.

(106)

pl. col. 1'15, jeune sous le nom de Merle Daulias; Turdus
Werneriz‘, Bonelli; Turdus Naumanniz‘ de Patlas du Manuel
dbrnithologie par \Verner(1) .

On assure qu’il a été tué en Saxe, en Silésie , dans les envi-
rons de Turiu et sur les Alpes maritimes. M. le professeur
Schinz m'écrit qu’un individu tiré dans une forêt de l’Alle—
magne , en 1838 , a été envoyé à M. Naumann.

MERLE A SOURCILS BLANCS , Turdus Sibiricus, PalL, Gm., Tem.

Espèce de la Sihérie qui, dit-on, a été tuée dans la Russie
méridionale. Elle est décrite avec soin dans le supplément du
Manuel ornithologique de M. Temminck.

MEELE nE ROCHE , Turdus saæatiläs , Lath., VieilL, ‘Tem. :;

Turdus et Lanius infaustus , Gm. ; enl., 562, mâle.

Habite la Suisse , la Franche-Comté , les Pyrénées , la Pro-
vence , l’Italie et la Corse; recherche les lieux arides et sau-
vages.

La femelle diffère du mâle et les jeunes des vieux.

[ris brun clair.

MERLE BLEU , Turdzzs cyanus , Gm. et des auteurs; enl. 250
sous le nom de Merle solitaire femelle d’Italie, représente
un jeune mâle; pl. 173 R, mâle et 171;, femelle adultes.

Habite le midi de l’Europe, PESpagne, la Sardaigne, la Corse,
la ‘Marée ; n’est pas rare dans la Provence , où il est sédentaire,
et dans la Franche-Comté aux environs de Besançon.

Iris hrun clair. La femelle et les jeunes ont un plumage qui
diffère de celui du mâle.

 

(i) Je cite à regret cet ouvrage , parce que les figures sont en général. très-
mauvaises et indignes d'un peintre du Muséum d'histoire naturelle de Paris.

( 107 i
41.8 genre. TURDOIDE , Iæos, Tem.

Ce genre , nouveau pour l’ornithologic européenne , est ainsi
caractérisé par M. Temminck : a Bec plus court que la tête ,
comprimé, fléchi dès sa base , pointe courbée et faiblement
échancrée; des poils roides à la base du bec; narines basales 9
latérales , ovoïdes , à moitié fermées par une membrane nue ;
pieds courts et faibles, à tarse plus court que le doigt du milieu;
ongles courts et grêles; ailes courtes et arrondies. ))

Ïïznnoron oBscUn , Iæos obscurus , Tem.

Je possède cet oiseau depuis long-temps. Je l’ai achetéà
M. Boissonneau, qui m’a assuré l’avoir reçu de l’Andalousie où
il serait assez commun. M. Temminck le décrit dans la 4.6 partie
de son Manuel.

42.6 genre. BÏAETIN‘, Acridotheres , VieilL; Pastor, Tem.

Bec en coin , allongé , faiblement déprimé , droit , courbé
seulement à la pointe, qui est légèrement échancrée; narines à
moitié fermées par une membrane, couvertes de petites plumes;
pieds forts; tarses plus longs que le doigt du milieu.

Une seule espèce est connue. Elle vit d’insectes et paraît
avoir les mêmes mœurs que les Étourneaux.

MERLE ROSE ou MARTIN ROSELIN, T urdus roseus, Vieill.;
T. seleusis, Gm.; T. merula rosea, Briss; Pastor roseus, Tem.;
enl. 251 sous le nom de Merle couleur de rose de Bourgogne ;
pl. 177 R., Padulte, 177 bis , f. 1 , jeune de l’année, f. 2, tête
du jeune dans la seconde année; EncycL, pl. 176, f. 4, l'adulte.

De passage dans le midi de PEurope; accidentellement dans
le nord; quelquefois en Provence , en Lorraine, dans les dépar-
tements des Vosges, des Hautes—Alpes et en d'autres localités
de la France. On l'a tué dans les environs d’Abheville et trouvé
en Angleterre ct en Suisse.

(108;

Iris brun foncé suivant M. Temminck.

43.0 genre. AGUASSIÈRE, Hydrobuta, Vieill. ; Slurnus, Lin.;
Cincle , Cinclus , Tem.

Bec droit, arrondi et emplumé à son origine , finement den-
telé sur les bords et fléchi à sa pointe; narines fendues en long
et recouvertes par une membrane.

Les Cincles recherchent les bords des- eaux limpides et les
lieux rocailleux où il existe des cascades. C’est au fond de l’eau
qu'ils trouvent leur nourriture qui paraît consister en che-
vretles et en mollusques d’eau douce.

CINCLE PLONGEUR , Hydrobata albicollis , Vieill. ; Cinclus
aquuticus , Bechst , Tem. ; Sturnus cinclus , Gm. ; Merle d'eau ,
Buflï; enl. 940; pl. 178 R. , Padulle, 179, le jeune avant la

première mue.

Assez répandu en Europe. Habite la Suisse , läkllemagne , la
Hollande, l’Italie , les Pyrénées et divers points de la France où
il y a des cascades et des eaux vives. Celles de la Nive, depuis
Cambojusqwà sa source, sont fréquentées par un grand nombre
de Cincles.

Le mâle a le blanc de la poitrine plus étendu que la femelle ,
bordé de roux, et est un peu plus petit qu'elle. Celle-ci a l'ab-
domen pointillé de blanc gris.

Iris noisette.

CINCLE A VENTRE NOIR , Cincl-us ænelanogaster, Br.

Il habiterait, suivant le pasteur Brehm , les parties orien-
tales du nord et on le trouverait sur les bords de la Baltique
dans lcs hivers rigoureux. M. Temminck doute que ce soit une
espèce, et peut-être n'est-ce qu'une variété individuelle. On ne
saurait quïlpprouvcr la circonspection du célèbre naturaliste
hollandais, sachant que M. Brclmi fait des espèces pour la

K‘

( 109 p)

moindre dilÏérencu qu'il remarque dans la distribution des
couleurs, la longueur du bec,’ des pattes, etc. Toutefois,
M. Temminck, dans la [pie partie de son Manuel, dit qu'il en a
reçu deux du colonel de Feldegg et qu’ils lui paraissent être
des Cincles plongeurs d'un âge avancé ou de simples variétés
locales.

CINCLE PALLAS , Cinclus Pallasii, Tem.

Cette espèce, peu connue ct très-rare , habite, dit-on, la
Crimée, et aurait , suivant M. 'I‘e1nmincl( , l’iris bleu.

44.6 genre. ACCENTEUR ou PÉGOT, Accentor, Bechst , Vieill.,
'l‘em.; Jilotacilla, Lin. '

Bec de moyenne longueur , plus large que haut à sa base ,
échancré et acéré à sa pointe, à bords recourbés en-dedans;
narines percées dans une membrane.

Les Accenteurs ont été réunis aux Fauvettes par Vieîllot
dans l’Encyclopédie et dans une Monographie inédite des Fau-
vettes et des Pouillols. Ils vivent dînsectes.

PÉGOT ou FAUVETTE mas ALPES, Accentor alpinus, Vieill. ,
Tem.;Motacz'lla alpine, Gm.; enl., 668, f. 2; p]. 201i R;
EncycL, pl. 116, f. 3, sous le nom d'AlouetLe des Alpes.

Dhpparition accidentelle dans le nord de la France. Il a été
tué à Saint-Omer. C’est un oiseau des montagnes les plus éle-
vées des Alpes et des Pyrénées. Il se montre Phiver en Pro-
vence et a été trouvé en Angleterre.

Iris brun clair.

MOUCHET ou FAUVETTE IŸHIVER, Accentor modularis, Vieill.,
Tem.; Motacilla modularis‘, Gm.; Traîne-buisson ou Fauvette
d’hiver, Buflî; vulgairement Moineau de haie; enl. 115, f. 1;
pl. 205 R; EncycL, pl. 114, f. 3.

t 110 )

Habite la France et presque toutes les pärties tempérées de
l’Europe. Se tient dans les bois durant l’été, s’approche des
habitations des le mois de novembre, et descend en hiver jusque
dans la cour des fermes , pour y manger des graines. Il vit très-
bien en volière. On lui donne la même nourriture qu’aux

oiseaux granivores.
Iris brun.

Accenrnun MONTAGNARD, Accentor montanellus, ’I‘em., VieilL;
Sylvia montanella , Lath.; Motacilla montanella , Pal].

Oiseau de la Sibérie, que l'on voit, dit-on, assez souvent
l'hiver en Crimée , et quelquefois en Hongrie et en Italie.

ACCENTEUR CALLIOPE, Accentor Calliope , Tem.; Motacilla.
Calliope , Gm.,Pall. ; Turdus Calliope, Lath.

Habite particulièrement le Kamtschatka, la Sibérie et le
Japon. On le trouve quelquefois dans les provinces méridio-
nales de la Russie européenne.

Iris brun suivant M. Temminck.

45.8 genre. Morrnux ou TRAQUET, OEnanthe , Vieillu, Mota-
cilla, Lin.; Sylvia, Lath.; Saxicola, Bechst , Tem.

Bec grêle, droit , plus large que haut à sa base qui est garnie
de quelques poils , très-fendu; mandibule supérieure un peu
obtuse, échancrée et courbée seulement à la pointe; narines à
moitié fermées par une membrane; tarses plus ou moins longs;
queue légèrement fourchue.

Les Motteux se nourrissent de graines et surtout dînsectes.
Ils habitent de préférence les lieux arides et incultes, les landes
et les rochers. Ils ont la singulière habitude de remuer leur
queue.

ltlorrsux NOIR ou TRAQUET aucun, 0Enantke leucurus, Vieill.;

(m)

Turdus leucurus, Linn, Saœicola cachinnans, Tem.; Merle à
queue blanche , Cuv.; pl. 197 IL, le mâle.

Habite le midi de la France; les Pyrénées, d’où je l'ai reçu
plusieurs fois , l’Espagne , la Corse et la Sardaigne.
La femelle dilfère du mâle; ses couleurs sont plus sombres.

MOTTEUX CENDRÊ ou TRAQUET nIoTTEux , OEnanflze cinereus ,
Vieill. ; Blotacilla œnanthe , Gm.; Saæicola œnantlze , Tem.;
vulgairement Cul blanc ; enl., 554, f. 1, le mâle, f. 2, la femelle;
pl. 198 R.

.Niche dans les terrains arides et élevés des environs de
Lillc. Arrive en avril et nous quitte dans le courant de sep-
tembre et quelquefois d'octobre; commun sur les côtes de
Dunkerque , lors de son passage en automne et au printemps.
Ses voyages se font par petites bandes. C’est un manger délicat
lorsqu'il est gras.

Les Motteux que l’on prend sur les bords de la mer sont
beaucoup plus forts que ceux qui nichent dans nos plaines et
diffèrent aussi par le plumage , qui offre plus de roux en été.

Iris brun foncé.

Moruwx ou TRAQUET STAPAZlN, OEmmthe stapazinmVieilL;
Saæicola œnantlze, Tem.; pl. 199 R.,f. 1, le vieux mâle, f. 2.,
la femelle. .

Des contrées méridionales de la France. Très-commun , dit-
on , en Dalmatie ‘et en Marée. Je l’ai reçu de Marseille et des
Hautes-Pyrénées.

Iris brun foncé.

Moïraux REGNAUBY ou TRAQUET OREILLARD, OEnanthe albi-

oollis, VieilL; Saæicola aurita, Tem.; pl. 200 R., le vieux
mâle.

(112;

Du midi de la France. Moins commun que le précédent. Je
l’ai reçu plusieurs fois des Ilautes-Pyrenées.
Iris brun foncé.

lllorreox PLESCHANK ou TRAQUET LEoconELE, Saxicola leu-
comela , T em.; Sylvia leucomela, Vieill.

Habite les parties orientales du midi de l’Europe , le Levant,
la Crimée et les bords du Volga, où il a été rencontré par
Pallas. Cflest un oiseau fort rare qui se trouve dans peu de col-
lections. V

Iris noirâtre suivant Vieillot.

TARIER, OEnanthe rubetra, VieilL; Jllotacilla rubetra , Gm.;

Saæicola rubetra,Tem.; vulgairement Fauvette d’herbes ; enl.,
678 , f. 2 , mâle.

‘Commun dans le nord de la France en été. Niche dans nos
prairies et nos champs de colza; arrive des la lin de mars et
nous quitte en octobre et en novembre. On le trouve dans
presque toutes les parties tempérées de l’Eqrope.

La femelle diflere du mâle et les jeunes des adultes.

Iris brun foncé.

TRAQUET ouRUBICOLLE, OEnanthe rubicolltuVieilL; Motacilla
rubicolla, Gm.; Saæicola ritbicolla , Tem. ; enl., 678, f. l ;
pl. 201 Pu, vieux mâle , Encycl. , pl. 117, f. 4 , le mâle.

Il est beaucoup moins commun que le précédent. Un petit
nombre niche dans notre contrée. On le rencontre dans presque
toute l’Europe.

La femelle diflère également du mâle et des jeunes.

Je possède une variété blanche.

Iris brun noir.

46.0 genre. ÀLOUETTE, Alauda, Lin. et des auteurs.

ç 113 )

Bec cylindrique , entier, plus_ ou moins long et épais , plus
ou moins droit ou arqué, garni à sa base de petites plumes
dirigées en avant; narines arrondies, à demi closes par une
membrane; deux pennes secondaires des ailes allongées et
échancrées; ongle postérieur suhulé , plus ou moins droit , sou-
vent plus long que le pouce; queue de longueur moyenne,
plus ou moins fourchue.

Les alouettes se nourrissent de graines, d’herbes et d'in-

i sectes; elles ne perchent généralement pas et se tiennent à

terre dans les champs. Onze espèces sont admises; savoir :
l’Alouette des champs, la Lulu, l’Alouette hausse-col noir,
l’Alouette Kolly , le Cochevis , la Calandrelle , l’Alouette isabel-
line , la Calandre, l’Alouette nègre, l’Alouette Dupont et la
Bifasciée. On trouve encore indiquées, dans PEncyclopédie nié-
thodique, l’Alouette du Mongole, Alauda Mongolia, Pallas,
et l’Alouette peinte, Alauda picta , Hermann. La première
aurait été tuée dans la Russie méridionale (l) et la seconde près de
Strasbourg (2). Cette dernière pourrait bien n’être qu’une variété
accidentelle. Nous divisons les Alouettes, à l'exemple de M. Tem-
minck , en trois sections. La première comprend celles qui ont
le bec moins gros , cylindrique et presque droit; la seconde ,
celles qui ont le bec gros et fort, et la troisième , celles qui ont
le bec aussi long ou plus long que la tête et légèrement arqué.

l." Section.
Alouettes qui ont le bec moins gros, cylindrique et presque droit.

ÀLOUETTE nus CHAMPS, Alauda ‘arvensis, Lin., VieilL,
Temi; Alcmda, Briss.; vulgairement Aloue; enl. 363, f. 1;
pl. 180 IL; Encycl. pl. 110, f. 4.

 

(i) PalL, Voyage , t. 3 , p. 697 ; EncytL, t. i , p. 315.
(s) Encycl, l. l 7 p. 323.

(“il

Sédentaire et commune. Il s'en fait néanmoins un passage
considérable dans le mois d'octobre. Lorsqu’il y a de la neige,
on en prend par milliers aux lacs sur nos côtes maritimes. Très_
recherchée par nos oiseleurs a cause de son chant. C'est un
manger très délicat , en automne.

Elle a l'iris brun. J’en possède une noire , une isabelle, une
rousse, une gris-de-lin et une autre à pennes blanches. La
Coquillade et l’Alouette d’Italie , de ButÏon, me paraissent être
deux variétés de cette espèce.

Type dugenre Alauda, Less.

ALOUETTE LULU , Alauda cristatella , Lath., Vieill.; Al. ar-
borea , Lin. , Tem. ; Cujelier, Buff. ; vulgairement petite Aloue;
enl. 503, f. 2 , sous lenom de petite Alouette huppée; pl. 183 R.

De passage irrégulier; répandue dans presque toutes les
parties de la France et de l‘Europe. Elle voyage par petites
troupes qui ne se mêlent pas aux grandes bandes d’Alouettes
communes. Il en reste quelquefois en Provence durant Phiver.
On la dit sédentaire dans les Landes. Elle se perche.

Iris brun.

ALOUETTE HAUSSE-COL NOIR , Alauda alpcstris , VieilL, Tem.;
Al. sibirica etflava, Gm.; Phileremos alpestris, Br, ; enl. 650 ,
f. 2, sous le nom d’Alouette de Sibérie.

On la trouve en hiver dans les environs de Nancy , dans les
plaines de la vallée du Rhin , et en Angleterre. M. Temminck
dit qu'elle niche en Hollande. Elle est répandue dans le nord
de l’Europe , de l’Asie et de PAmérique.

Cette Alouette se trouve dans presque toutes les collections
de France; mais il n’y en a peut—être pas une qui ait été tuée
en Europe. Toutes celles que vendent les marchands de Paris
comme européennes sont exotiques.

Type du genre Bruchonyœ, Lcss.

l 115 )
ALOUETTE KOLLY , Alauda Ifolliz‘, Tem.; pl. col. 305 , l‘. 1.

Cette Alouette a été décrite et figurée par M. Temminck.
Elle a été prise près de Dijon et paraît être le seul individu
connu.

ALOUETTE COCHEVIS , Alauda cristata , Lath. , Briss. , Vieill. ,
Tem.; vulgairement Aloue huppée; enl. 503 , f. 1; pl. 184 IL;
EncycL, pl. 111 , f. 3; Atl., pl. 66 , f. 2.

Sédentaire. Habite les champs qui avoisinent les grandes
routes, sur lesquelles ont la voit à chaque instant, y chercher
de la nourriture dans la fiente des chevaux. Plus recherchée par
les oiseleurs que l'Alouette commune, parce qu'elle apprend
plus facilement les airs de la serinette. Sa chair est moins bonne
que celle de cette dernière. On la trouve dans beaucoup d'en-
droits en France. l

Iris brun noisette.

Deux Alouettes du midi de PEspagne, que je possède, res-
semblent beaucoup au Cochevis; mais elles en diffèrent par le
bec qui est plus court, la mandibule supérieure qui est moins
tléchie à son extrémité, par une taille sensiblement moins
longue et ses couleurs plus foncées.

ALOUETTE CALANDRELLE, Alauda crenaria , Vieill.; Al. bra-
chydactyla, Leisler, Tem.; pl. 182 IL; EncycL, pl. 232, f. 1.

Habite la Provence, la Champagne , les Pyrénées , le long de
la Méditerranée et dans presque tout le midi de l'Europe. Il y en
a qui passent l’hiver en Provence et d'autres qui se rendent
en Afrique, pour y passer cette saison. Un grand nombre nichent
dans le département des Hautes-Pyrénées d'où je l'ai reçue
plusieurs fois; je l'ai reçue aussi de la Lorraine.

Iris brun clair.

ÀLOUETTE ISABELLINE, Alauda isabellina , Tem.; pl. col. 244,
f. 2, d'après un sujet d’Arabie.

( 116 )

Habite la Grèce et PEspagnQ. Elle ressemble à la Calandrelle;
mais _elle est plus forte. Je l'ai reçue de la Marée où elle n’est
pas rare, quoiqu'il n'en soit pas question dans la relation de
l'expédition scientifique ordonnée par le gouvemement.

2s Section,

Alouette a bec gros et fort.

CALANDRE, Alauda calandra, Lin., Vieill., Tem.; Alauda
Sibirica, PalL; enl. 363, f. 2; pl. 185 , f. 1 , 1L, f. 2, jeune au
sortir du nid.

Habite les parties les plus méridionales de la France, les
Pyrénées, I’Espagne, l'Italie', la Sardaigne, la Morée et le
nord de l’Afrique.

Iris brun.

La femelle dilfère peu du mâle, mais les jeunes, avant la
première mue, sont très-reconnaissables.

Type du genre Calandra, Less.

ALOUETTE NÈGRE , Alauda tatarica , Pall., Lin; Al. mutabilis,

Gm.; enl. 650, f. 1 ; EncycL, pl.112, f. 4, sous le nom d’Alouette
noire. ‘

Habite l'Asie. On l’a trouvée dans plusieurs provinces de la
Russie et en Italie. On dit qu'elle passe l'été dans le midi de la
Tartarie et l'hiver sur les bords de la mer Caspienne. Suivant
M. le professeur Lichtenstein , le plumage noir pur est la robe
de printemps des vieux oiseaux. Sa robe se forme par l’usé des
bordures colorées des plumes. En automne le plumage est
jaune gris; le ventre , les ailes et la queue sont noirs, les
pennes secondaires des ailes et de la queue sont bordées de
gris blanc; à la poitrine il y a des plaques écailleuses vers les
bords les plus étroits des plumes. Les jeunes de l’année n’ot’frent
presque pas de noir ct ont le bec moins fort.

( 117 )
ALOIJETTEDUPOM‘, Alauda Dupontii, Vieill., Tem.; pl. 1861i.

Accidentellement en Provence et dans les îles d’I'Iyères. Habite
la Syrie , quelques parties de la côte barharesque et le midi de
l'Espagne. On en a trouvé plusieurs sur le marché de Marseille.

Iris brun suivant P. Roux.

Anounrrn BIFASCIÉE, Alauda bifasciata, Lichtenstein , Tem.;
pl. col. 393.

De passage accidentel en Provence et en Sicile. On dit qu’elle
est commune dans Pile de Candie et qu’on la trouve dans le
midi de PESpagne. Cette Alouette ressemble beaucoup a la
précédente. Elle a l’iris brun. l

Du genre Sirlis , Certhilauda , Less.

47.9 genre. PIPI , Antlhus, Vieill., Tem., et des auteurs mo-
dernes; Alauda, Lin.

Bec glabre à sa base , grêle , à bords fléchis en—dedans au
milieu, échancré a sa pointe; ongle postérieur le plus long,
subulé et plus étendu que le pouce:

Les Pipis sont insectivores; ont de grands rapports avec les
Alouettes et les Bergeronnettes et établissent, pour ainsi dire,
un passage insensible des unes aux autres. Leur plumage varie
suivant Page, les saisons, l’état de mueet les localités qu’ils
habitent. Aussi n’est-il pas étonnant que toutes les espèces ne
soient pas bien connues; que plusieurs aient été confondues
entr’elles et portent le même nom, tandis que des individus
d’une même espèce aient été décrits sous des dénominations
diflérentes’, suivant les lieux où ils ont été trouvés. De la les
Anthus petrosus , rupestris, palustris , littoralis, etc., qui ne
constituent qu’une seule espèce; de la aussi les aquaticus ,
montanus, campestris, qui ne sont que des états différents de la
Spipolette. D'après la comparaison de tous les Pipis que je me

(118) .

suis procurés, et les travaux-récents de M. Temminck (l), je
n’admets que les espèces suivantes : Pipi des buissons, P. rous-
selin , P. spipolette, P. obscur, P. à gorge rousse , P. des arbres
et Pipi richard.

Pur: mas BUISSONS ou FARLOUSE, Anthus sepiarius, Vieill.;
Alauda mosellana, Gm.; Alauda sepiaria , Briss.; Anthuspra-
tensis, Tem.; vulgairemeut Pieuquette; enl. 660, f. 2, sous le
nom de Cujelier; EncycL, pl. 116, f. 1; Atl., pl. 71 , f. 1.

De passage dans les mois de septembre, d’octobre et de mars.
Quelques uns nichent dans nos herbes. C’est le plus petit des
Pipis d’Eu'rope et un fort bon manger en automne , époque où
il est gras. Très-commun dans presque toute la France. On le
prend en grand nombre à son passage d’octobre dans les envi-
rons de Lille. On le trouve en hiver en Dalmatie et en Sicile.

Iris noir.

Le plumage du Pipi des buissons oiïre de grandes variations
dans les teintes et les taches, suivant l'âge, les saisons et les
localités qui l'ont vu naître. Ciest à cette espèce qu’il faut
rapporter , suivant moi, l'Anthus tristis de M. Baillon, décrit
ainsi, dans le catalogue des oiseaux d’Abbeville :

(r Les parties supérieures d'un brun olive; les parties infé-
rieures d'un blanc obscur , varié de noir; la poitrine etles hy-
pochondres offrent des taches oblongues très-noires, et striées
sous l’aile; le bec brun; Pongle postérieur long, peu courbé et
très aigu; les piedsbruns; longueur totale Il. pouces 6 lignes (2). »

PIPl ROUSSELIN , Anthus rufus ,Vieill. ; Jllotacilla mascilîcnsis,
Gm.; Anthus campestris, Bechst. , Anth. rufescens , Tem. ; la
Rousseline Bufl‘. ; enl. 661, f. 1, sous le nom d’Alouette des ma-
rais; pl. 191 1L, f. 1 , l'adulte , f. 2 , tête du jeune.

 

(r) Voyez la 4.‘ partie de son Manuel Œoruithologie , p. G23 et suiv.
(n) Traduction littérale.

( 119 )

De passage irrégulier, en septembre et en avril, dans le nord
de la France; très—rare dans les environs de Lille; se fait voir
en Provence dans les premiers jours d'avril et dans le mois
d’août. Je possède plusieurs individus qui ont été pris en Lor-
raine. On le trouve quelquefois en Hollande et on le dit très—
commun dans les États-Romains et dans d'autres contrées de
l’Europe. M. Millet dit qu’en Anjou , on le voit sur les collines
pierreuses , arides et parmi les bruyères. Il établit son nid au
pied d'un buisson ou dans une touffe d'herbes; que ses œufs au
nombre de A. ou 5 sont bleuàtres, marqués de petites taches et
de traits roux et violacés.

Iris brun foncé. Varie suivant l'âge et les saisons.

Pm SPIPOLETTE ou SPIONCELLE , Anthus aquaticus , Bechst. ,
Vieill., Tem. ; Alauda campestris et spinoletta , Gm. , et des
auteurs ; vulgairement Aloue des marais; enl. 661 , f. 2 , sous le
nom d'Alouette Pipi; pl. 192 IL, la robe d'hiver.

De passage annuel, en automne et au printemps, dans les envi-
rons de ‘Lille , toujours en petit nombre; niche en France, en
Suisse et dans l'orient de l’Europe sur les montagnes élevées
et arides; fait deux couvées par an. Iris brun clair.

On le voit, sur les Pyrénées au printemps, à une hauteur
considérable au-dessus du niveau de la mer et près de Bagneres,
vers le pie du midi, à la fin de juillet. Le mâle et la femelle se
ressemblent en été , mais les jeunes sont plus petits et offrent
une teinte différente et un plus grand nombre de taches. Le
passage du Pipi spioncelle a lieu dans les régions tempérées de
l’Europe , et s'opère le long des eaux, des rivières et des fleuves.

L’Anthus agitations est l'oiseau jeune ou adulte en robe d'au-
tomne et d'hiver, époques où il descend dans les vallées et
fréquente les bords des eaux. L’Anthus montanus de quelques
auteurs est l'oiseau en livrée d’elé, et durant tout le temps qu'il
habite le haut des montagnes.

(120)

Pm onscun ou MARITIME, Amhus obscurus , Tem.; Alaudœ
obscure, Gm.; Anth. littoralis , Br.; Alauda aquaticus , Gould,
suivant M. Temminck ; Encycl. T. 1 , p. 312.

Le Pipi obscur est connu depuis longtemps par les amateurs
du nord de la France , qui lui ont donné le nom sous lequel il
est désigné dans la 4.0 partie du Manuel dbrnithologie. Je l’ai
compris en 1831 dans mon catalogue des Oiseaùx de cette con-
trée. I] opère ordinairement son passage sur les bords de la
mer ou dans le voisinage des cotes. Je l’ai trouvé en automne
1839 derrière la citadelle de Lille , ainsi que le Pipi rousselin.
M. Descourtils , lorsqu'il habitait Montreuil-sur-Mer , se 1è pro-
curait chaque année en automne.

On le voit pendant ses passages , au printemps et en automne,
dans les "falaises et les joncs situés à Fembouchure de l’Adour
dans le département des Basses-Pyrénées , surtout dans les
irrigations formées par la marée ou il trouve une abondante
nourriture , qui paraît consister en insectes marins et fluviatiles.
M. de Lamolte, m’écrit qu’il l'a tué dans quelques îles de la
Bretagne. Il niche dans les parties septentrionales de l’Europe,
à Féroë, en Norwège et sur‘ les côtes nord de PAngIeterre.
Il ne paraît être que de passage, comme en France, en Hollande,
en Danemarck et en Suède. I

L’Anthus palustris , Meissner, qui aurait été tué en Suisse ,
ou il habiterait les marais , doit être rapporté a cette espèce,
ainsi que PAnI/zus rupestris de Faher , qui aurait été pris dans
le nord de l’Allemagne , de même YAnthus littoralis du pasteur
Brehm qui paraît être l’oiseau en robe d’hiver ou de voyage.

Le Pipi maritime a l'iris brun foncé; varie surtout suivant
les saisons et les localités qu’il habite.

Pu»; a gorge rousse , Anthus rufogularis , Br. , Tem.

Oiseau d’Egypte et de Syrie , de passage accidentel en Alle-
magne, en Sardaigne, en Sioile et en Dalmatie. Il aurait l’iris

(121)

brun et quelque ressemblance avec PAnthus sepiurius. Il m'est
inconnu.

Pm uns ARBRES , Anthus arboreus, Vieill., Tem.; Farlouse ou
Alouette des prés , Bufi‘. ; Pipi des buissons , Tem. (1) g vulgaire-
ment double Pieuquette; enl. 660 , f. 1 , Padulte sous le nom de
Farlouse; pl. 187 R. ; Encycl. , pl. 111, sous le nom d’Alouette
des prés.

On le trouve dans toute l’Europe. Niche dans nos herbes;
nous quitte en octobre pour revenir à la fin de mars; de passage
en Provence.

La Pivotte Ortolane de Buffon, enl. 651p, f. 2 , estysuivant
P. Roux , un jeune individu de cette espèce.

Iris brun.

Pm maman, Anthùs Richardz‘, VieilL, Tem. ; pl. 189 R.,
190, après la mue d’automne; Encycl.,pl. 232, f. 3; pl. col. 101.

Habite le midi de la France, l’Espagne et l’Allemagne. De
passage irrégulier dans les environs de Lille et de Dunkerque ,
en mai, octobre et quelquefois en novembre. On l'a tué en
Artois et en Picardie. Il a été désigné sous le nom de Anthus lon-
gipes par feu M. Marchand, dans la Faune de la Moselle , année
1825.

Type du genre Corydilla, Less.

A85? genre. HOCHE-QUEUE ou Bnnannonnnrrn; Matacilla,

(l) Pourquoi M. Temminck a-t-il interverti les noms, et appelle-t-il Pipi des
buissons le Pipi des arbres . et Pipi des prés celui de cet article i‘ Pourquoi aussi
donner à celui-ci le nom de Farlouse , puisquïl rapporte le Pipi de ce nom , enl.
161 , f. l, à son Anthus arboreus P Ne pourrait-on pas lui appliquer les reproches
qu'il a adressés à vieillot, et lui dire qu’il vaut mieux conserver une dénomi-
nation ancienne ou consacrée par Pusage, que de la changer sans motifs , et
rendre la synonymie plus obscure? Qui se serait jamais douté qn’il est préfé-
rable de traduire Anthus arboreus par Pipi des buissons Ï’

(122)

Lath. , Vieil. , Tem.; Motacilla et Budytes , Cuv., et de quelques
auteurs.

Lesoiseaux de ce genre sont très-reconnaissables. Ils ont le
bec grêle , droit, cylindrique , échancré àla pointe et anguleux
entre les narines qui sont glabres et ovales; les tarses longs et
minces, le double plus long que le doigt du milieu; l'ongle du
doigt postérieur beaucoup plus étendu que ceux des doigts du
devant et plus ou moins courbé; la queue très longue et égale;
1’une des grandes couvertures se prolonge [jusque l'extrémité
des rémiges. ‘

Les Bergeronnettes habitent les lieux découverts, les champs,
les prairies et le bord des eaux; recherchent presque toutes les
troupeaux et vivent d’insectes. Leur mue est double et s’opère
à la fin des mois de juillet et de février. Elles ont un vol court,
ondulé et l'habitude de remuer la queue lorsqu’elles se posent
a terre, mais d'une manière différente que les Motteux. On en
compte généralement sept espèces : la Lavandière, la Berge-
ronnette lugubre , la Bergeronnette Yarrell ', la Bergeronnette
jaune , la Citrine, celle de printemps et la Flavéole. Quelques
naturalistes, principalement M. Charles Bonaparte, admettent
plusieurs autres espèces que M. Temminck regarde comme des
variétés ou des races locales plus ou moins constantes de la
rllotacilla alba et de la F lava.

LAVANDIËRE ou BERGERONNETTE GRISE , Motacilla alba ,
Vieill., Tem.; Mot. alba et cinerca, Gm.; Illotacilla , Bris.; vul-
gairement Hoche-queue ; enl. 652 , f. 1, robe d'été , 671i. , f. 1 ,
jeune avant la première mue sous le nom de Bergeronnette
grise; pl. 193 IL, f. 1, robe d'hiver, f. 2, moitié de la robe
d’été; EncycL, pl. 123, f. 1 , sous le nom de Bergeronnette de
printemps.

Commune et sédentaire; une grande partie émigre néanmoins
chaque année. Elle fréquente de préférence les lieux où il y a

( 123 )
des bestiaux. On la voit suivre le cultivateur qui laboure. Elle
est très-répandue en France et dans d'autres contrées de
l’Europe. M. Temminck assure qu'on ne l'a jamais trouvée en
Angleterre. Iris brun noir. Son plumage varie suivant l'âge et
les saisons.

BERGERONNETTE LUGUBRE , Motacilla lugubris , Pall., Tem.

Décrite comme européenne par M. Temminck; confondue
depuis longtemps avec l'espèce suivante ; très-rare dans les
collections de France. Ce naturaliste dit qu'elle est très-répan-
due dans la Crimée , qu'on la trouvefen Hongrie et accidentelle-
ment en Italie , en Provence et en Picardîe. Elle aurait, suivant
cet auteur, l'iris jaune.

BERGERONNETTE YAnnELL , Motacilla Y arrelliz’ , Ch. Bonap.

Rare dans le nord de la France où elle niche quelquefois.
Je possède un beau mâle adulte qui a été tiré , sur un champ
près de Lille, dans le mois de juin.De passage, en automne et au
printemps, dans diverses localités du royaume. C'est à tort que
M. Temminck, qui ne la considère que comme une variété ou
race locale , dit qu’elle n'habite que la Grande-Bretagne et
qu'elle ne se fait voir qwaccidentellement sur le continent. Elle
n'est pas rare en Anjou : M. Millet, qui l'a confondue , comme
beaucoup dbrnithologistes, avec la Lugubris , assure qu'elle y
est commune; qu'elle y arrive vers le milieu de l'automne et
repart vers la fin de mars; que tous les individus d'un même
canton se réunissent par troupes plus ou moins nombreuses,
pour effectuer leur départ, et que les mâles et les femelles sont
alors en habits de noces.

Cette espèce a l'iris brun et parait fréquenter les mêmes lieux
que la Lavandière.

BEueEnoNNETTE JAUNE ou BOABULE, Illotacilla boarula,

(124)

Vieill., Tem.; Mot. boarula , Gm. , Mot. flava , Briss.; Mon;
chrysogastra , Bechst. ; enl. 28 , f. 1, sujet en robe d’hiver , 674,
f. 2, individu en mue de printemps; pl. 195 IL, f. 1 , mâle en
été , f. 2 , moitié du mâle en hiver; Encycl, p]. 122 , f. 5.

Niche dans nos départements septentrionaux , mais en très—
petit nombre. On ne la rencontre guère qu’en automne dans
les environs de Lille et toujours isolément. Je l’ai vue quelquefois
en hiver, dans la cour de quelques grandes maisons de la ville;
c'est au printemps qu’on la trouve, principalement en Provence.
On dit qu'elle est sédentaire dans les Basses-Pyrénees et qu’on
ne la voit jamais dans le nord de l’Europe.

Son plumage varie suivant l’âge et les saisons , comme toutes
les espèces du genre.

Elle a l’iris brun noir.

BERGERONNETTE atrium: ou A TÊTE JAUNE; Motacilla citreola
et citrinella , Pall.; M. citreola, , Tem.

Espèce trèslrare et peu connue , que je n'ai vue nulle part.
Habite la Bussie orientale et l’Asie, près de Boukhara, d'où elle a
été rapportée par le docteur Eversmann. Ou dit qu'elle a été
tuée en Ligurie en 1821 et qu’elle est comprise par le profes-
seur Calvi dans le catalogue des Oiseaux de cette contrée.

BERGERONNETTE DE PRINTEMPS, Motacilla {lava , Lin., Vieill,
Tem.; M. verna, Briss; Budytes flaous , Cuv.; pl. 196 1L, f. 1 ,
le mâle, f. 2, le jeune; EucycL, pl. 122 , f. 4., sous le nom de
Lavandière. ‘

Très—commune; niche dans nos champs de colza; arrive en
avril et nous quitte à la fin d’octobre et de novembre. On en
prend un très-grand nombre aux filets, à ces deux époques,
derrière la citadelle de Lille ; elle est très-répandue non seule-
ment en France mais aussi dans toutes les parties de l’Europe.

Elle a l'iris brun noir et varie suivant Page , le sexe et les

(125)

saisons et même suivant les climats, si toutefois la Flavéole et
les Bergeronnettes a tête cendrée et à tête noire appartiennent
à cette espèce, comme le prétend M. Temminck, après avoir
dit ailleurs que la F lava est, dans toutes les contrées qu’elle
habite , exactement la même. Voilà encore une contradiction
qui ne devrait pas exister dans Pouvrage de ce savant.

BEBGERONNETTE FLAVÉOLE , M otacilla fiaveola , Tem.

Commune en Angleterre : on la trouve dans les environs de
Lille , d’Amîens et d’Abbeville où elle est de passage. Elle passe
également dans les champs près de Bagnères de Bigorre, dans
le mois de septembre et rarement au bord de l’eau et dans les
prairies. Elle est indiquée dans la Faune de Maine—et-Loire
comme une variété de la Flava. M. Florent Prévost la vend
depuis longtemps sous le nom de Motacilla anglorum.

Iris brun noirâtre.

Bnncnnounnrm MÉLANOCÊPHALE , Motacilla melanocephala ,
Lichtenstein, Ch. Bonaparte.

Elle est considérée par M. Temminck comme une variété ou
une race de la Flava, mais moins constante que la précédente.
Il assure que M. Michaelles partage son opinion et qu'il a dans
sa collection les individus les plus marquants qui servent à
prouver que le cendré, de la Bergeronnette de printemps, prend
quelquefois une teinte plus ou moins noire. Je possède la véri-
table Melanocephala des auteurs italiens et plusieurs F lava avec
la tète d’un noir plus ou moins foncé, sans lignes sourcilières. En
les comparant, on remarque une ditférence notable dans les
couleurs des petites couvertures des ailes et dans la longueur
du bec. Celui-ci est plus fort et plus long dans l’individu de cet
article , et le jaune des petites couvertures forme des croissants
très-prononcés à Pextrémité de chaque plume. Quoi qu’il en
soit, on trouve la Mélanocéphale en Dalmatie, en Sicile et dans le

(126)

nord de l'Asie. Elle est rare en Italie et a été trouvée en Suisse.

Le docteur Eversmanu l’a tuée dans son voyage à Boukhara;
M. le professeur Schinz l’a reçue de la Grèce et me l’a envoyée ;
M. Delahaye l’a obtenue de Pise et M. Feldegg l’a rapportée de
Dalmalie. '

BERGEHONNETTE A TÊTE GmsE, Motacilla cinereo-capilla,
Ch. Bonaparte.

C'est sans doute une des Flava. avec la tête cendrée noire et‘

sans bande sourcilière, que l'on trouve dans le nord de la France,
que M. Charles Bonaparte a décrite et figurée comme espèce
nouvelle, sous cette dénomination. Il dit qu'elle est commune
en Italie et qu’on ne la voit pas dans le Nord. Il se trompe sur ce

dernier point, puisque je me la suis procurée sur le marché de
Lîlle.

BEBGERONNETTE FELDEGG, Motacilla Feldeggiz‘.

Elle doit être rapportée à l’une des deux espèces ou races
précédentes. M. Temminck pense qu'elle pourrait bien être le
produit de leur mélange.

4.95’ genre. FAUVETTE, Sylvia, Lath.,Vieill.; Motacilla , Lin.;
Bec-Fin , Tem.

Bec fin , subulé , un peu dilaté à sa base, étroit vers sa pointe,
plus ou moins large , garni de quelques soies à ses angles ; man-
dibule supérieure échancrée à son extrémité et souvent inclinée;
mandibule inférieure droite , entière; narines couvertes d’une
membrane; langue lacérée à sa pointe; tarses maigres et allon-
gés; trois doigts devant et un derrière, les externes réunis à
leur base ,- Pongle postérieur le plus fort; queue de forme
variable.

La plupart des Fauvettes sont de passage en France. Leur
nourriture consiste en insectes et quelques baies ou fruits

(127)

mous. Elles se tiennent dans les bois , les vergers, les jardins et
sur les bords des eaux; font deux ou trois couvées par an; les
mâles partagent l'incubation et quelques uns font entendre
un chant plus ou moins mélodieux, pendant toute la durée des
amours. Elles ont des couleurs plus vives et plus nettes dans le
midi que dans le nord , surtout celles à plumages verts et jaunes.

La plus grande confusion a régné, et tout n’est pas encore
éclairci , dans la nomenclature des espèces de ce genre fort
nombreux. Des auteurs ont divisé, ainsi que le fait observer
Vieillot , ce qu'on devait réunir; d'autres au contraire ont réuni
ce qu'il fallait diviser. Les figures qui ont été publiées, loin
d'apporter quelque lumière , n'ont fait qu'augmenter la confu-
sion. Elles sont , en général, mal faites , inexactes , et il en est,
parmi les moins défectueuses , qui ne se trouvent pas d'accord
avec le texte. Aussi rien n'est plus difficile que de donner une
synonymie exacte des Fauvettes, et, sans lesécrits de Vieillot
et de M. Temminck qui nous font mieux connaître les caractères
propres à chaque espèce, il serait impossible d'en faire le dénom-
brement. Afin d'en faciliter la détermination , je les diviserai en
plusieurs groupes et m’écarterai un instant de l'ordre suivi
par l'auteur qui me sert de guide.

l" Section.

Fauvetles qui ont la téte efifilée; la queue longue , étagée; la
taille svelte , élancée. Bec-Fins riverains de M. Temminck.

RoussEnoLLn, Sylvia turdoïdes , Mey. , Tem., Cuv.; Turdus
arundinaceus, Gm., Vieill.; vulgairement Fauvette ou Rossi-
gnol de marais; enl. 513; pl. 165 IL; EncycL, pl. 175, f. 1.

Très-commune, du printemps à l'automne, dans le nord de la
France. Habite les marais et les étangs boisés; y établit son
nid , ainsi que dans les fossés des places fortes. Ses œufs, au

(128)

nombre de quatre ou cinq , sont obtus, bleu verdâtre ou gri-
sâtre, parsemés de taches et de points noirâtres et cendrés,
variables, et plus ou moins rapprochés.

Durant la saison des amours, on entend le mâle chanter du
matin au soir, attaché a la tige d’un jonc ou d’un roseau. Il
est alors peu farouche et se laisse aisément approcher. Lors-
qu’on tire après lui et qu’on le manque, il s’enfonce dans les
plantes et reparait presque aussitôt, en répétant son chant,
cm‘, cru, cara, cura, au sommet d’une tige de roseau ou
d’herbe.

On ne l’entend plus après les premiers jours de juillet,
époque où les nichées sont terminées.

Cette espèce arrive vers la mi-avril et nous quitte a la fin
d’août. Elle est également commune dans d’autres départe-
ments de la France, en Hollande, en Suisse et en Piémont.
Elle forme le passage des Grives aux Fauvettes. Elle a l’iris
brun grisâtre.

Fanvmrn RUBIGINEUSE, Sylvia rubiginosa, Vieill.; Sylvia
galactodes et rubiginosa, Tem.

Habite le midi de l’Espagne, la Grèce et le Caucase. Vieillot
dit qu’on la trouve dans les environs de Gibraltar et qu’elle se
tient ordinairement sur les bords des eaux. M. Temminck l’a
rangée d'abord parmi ses Becs-Fins Riverains, et dans la troi-
5ième partie de son Manuel, il l'a placée parmi ses Sylvains.
Cette Fauvette n’est pas encore bien connue, quoiqu'elle se
trouve dans presque toutes les collections de France. Latham
l'indique comme une variété du Turdus arundinaceus, notre
Sylvia arundinacea.

Fauvurrn DES OLIVIERS , Sylvia olivetorum , Tem.

Nouvelle espèce décrite par M. Temminck dans la quatrième
partie de son Manuel. Ce naturaliste dit qu’elle a été décou-

(129)

verte par M. Strickland , qui s’en procura deux individus au
printemps 183G, dans les îles Ioniennes, près de Zante , où
l'espèce n'est pas rare.

‘Iris noisette.

Je ne connais pas cette espèce. Je ne la place ici que d’après
les indications fournies par M. Temminck.

FAUVETTE EFFABVATE ou BEC-FIN DE nosmux , Sylvia stre-
pera, VieilL; Syleia arundinacea, Lath., Tem.; Eiïarvate ,
Bulïon , article de la Rousserolle; Fauvette de Roseaux, même
article , partie historique; Illotacilla arundinacea, Gm.; Cur-

ruca arzmdinacea, Briss.; vulgairement Petite-Rousserolle;
pl. 227 R.

Habite .ce pays dans la belle saison; arrive dans le courant
d’avril et part à la fin d'août; fréquente les bords des rivières
et lesmarais couverts de joncs et de roseaux; très-difficile a
voir à cause qu’elle se tient presque toujours cachée dans les
herbes où elle se fait entendre et cherche sa nourriture.

"L’Efi‘arvate se trouve dans presque toute l‘Europe tempérée.
Elle a les plusfgrands rapports avec la Rousserolle, par sa
forme , son plumage , son genre de vie , la position de son nid
et mémela couleur de ses œufs. Vieillot , qui croyait la recon-
naître dans la Sylvia palustris de Meyer, l’a confondue avec
la suivante, dans le nouveau Dictionnaire d’histoire natu-
relle (1) et dans l’Encyclopédie méthodique (2). Il ne regardait
cette dernière que comme une race de celle-ci, qui n’en
dilIérait que par des dimensions plus grandes et une légère
nuance: dans les couleurs. Il paraît que le naturaliste allemand
n’a pas connulEtïarvate et qu’il a pris pour elle la Verde-

 

(I) 2.‘ édit” t. u , p. r82.
(s) OrnithoL, p. (416.

( 130 ) l
rolle. M. Temmînck rapporte a la Fauvette de cet article les
Calamohcrpe alnorum et Brehmii, du pasteur Brehm , et pro-
bablement on doit y joindre sa Calamolzerpe piscinarum, qui,
au dire de l’aul:eur , ressemble tout à-la-fois aux Sylvia arun-

dinacea et Palustris et a la Calamoherpe alnorwm.

FAUVETTE VERDEROLLE, Sylvia palustris, BechsL, Tem.;
Sylvia strepera , 2.9 race , VieilL; p1. 227 bis R.

Cette espèce, confondue avec la précédente par Vieillot,
a été enfin admise par ce naturaliste dans une monographie
inédite sur les Fauvettes et Pouillots, qui m’a été communi-
quée par M. Gervais , préparateur de l'illustre professeur M. de
Blainville. Elle en diffère par un peu plus de grosseur ; par le
bec qui est plus allongé, plus large, et d'une teinte orangée
à l'intérieur ; par le plumage qui tire plus sur le verdâtre; les
deux premières rémiges qui sont de la même longueur , tandis
que la première est plus courte que la deuxième dans 1‘Ef—
farvate.

La Verderolle parait habiter notre contrée zje l'ai tuée en
mai, près de la forêt de Phalempin, dans un petit bois lon-
geant un large fossé plein d'eau stagnante. On la trouve dans
le midi de la France, en Suisse , dans quelques parties de l’Al—
lemagne et en Hollande. Elle n'est pas rare en Provence et
en Anjou. M. Millet (1), qui paraît Pavoir observée avec soin ,
dit qu’elle est très-commune sur les bords de la Loire , partout
où il y a des oseraies; qu’elle y arrive a la mi-mai et repart
à la fin d’août; que son chant ne ressemble à aucun ramage
des autres de ce genre; qu’elle le modifie de manière à ne lui
donner que parfois toute Fextension possible; que le plus

souvent,il est rendu a demi-voix; que l’on dirait un oiseau
C

 

(r) Faune de Maine-et-Loire. t. l , p. 199.

t 131 1

craintif ‘qui n'ose la déployer dans toute son étendue. Il n’en
serait pas ainsi suivant M. Temminck (l); son ramage serait
singulièrement varié, et elle imiterait, a s’y méprendre, le chant
d’autres oiseaux, particulièrement celui de la Sylvia hippolaïs ,
notre Polyglotta. Mais n’est—ce pas le chant de celle-ci qu'il
a entendu-î? Elle habite aussi quelquefois les roseaux , et il est
facile de les prendre , de loin , l'une pour l’autre.

FAUVETTE 1ms JONGS ou PHRAGMITE, Sylvia sclzamobaenus,
Lath., VieilL; Matacilla schœnobaenus , Gm.; Sylvia phragmitis
Bechst. , Mey., Tem. ; pl. 230 , IL, mâle gsavig, pl. 13, f. la.

Commune en été dans le nord de la France; y arrive à la fin
d’avril et part en septembre et en octobre. Niche dans les
marais, les étangs et les rivières couvertes d'herbes, de joncs
ou de roseaux. Elle est également commune en Lorraine , en
Anjou et en d'autres localités du royaume. Elle n'est pas rare
en Angleterre et en Hollande. On la trouve en Allemagne, en
Suisse et en Italie.

Elle a l’iris brun et son plumage esfsujet à varier.

FAUVETTE DES MARAIS ou BEC-FIN AQUATIQUE , Sylvia palu-

dicola, VieilL; Sylvia salicaria , Mey.; Sylvia aguatica , Tem.;
pl. 231 R.

On la trouve quelquefois aux environs de Lille et d’Amiens ,
dans les plaines , le long des remises et des buissons.

Elle habite plus particulièrement le midi de l’Europc, les
bords du Var, du Rhône , et les marais des environs d’Arles.
Je l'ai reçue de la Lorraine où elle paraît très-rare. On la dit
commune en Suisse et en Italie.

Elle a beaucoup de rapport avec la Fauvette de joncs, dont

   

(a) Manuel, 3.° partie, p. 1x7.

432;

elle a, à peu près , les mœurs‘ et les habitudes; mais il est
facile de l’en distinguer par la taille un peu plus petite, une
bande médiane jaunâtre au sommet de la tête, séparée de
deux autres d'un brun noirâtre. Elle a l’iris brun.

M. Temminck rapporte cette espèce à la Sylvia aquatica de
Latham, à la Motacilla aquatica de Gmelin et à la Sylvia
schœnobaenus de ScopoliVieillot est d’un avis contraire et
prétend que la Schœnobaenus est un Tarier femelle ou un jeune
mâle après la mue , et que PAquatica de Latham et de Gmelin
est le même oiseau sous une dénomination différente.

FAUVETTE FLUVIATILE ou BEC-FIN nivEnAm, Sylvia fluviati-
lis, Mey. , Vieill. , Tem.

Oiseau peu connu, qui habite les bords du Danube en Au-
triche et en Hongrie. Je ne l’ai vu nulle part. M. Temminck
fait remarquer que le sujet donné pour son Bec-Fin riverain ,
dans l’atlas du Manuel, a été figuré d'après un individu d’une
autre espèce. Les planches de cet ouvrage, ainsi que je l'ai
déjà dit, sont, en général, mal faites , fautives , et indignes de
M. Werner, qui n’aurait pas dû prêter son 11on1 pour d'aussi
mauvaises figures.

FAUVETTE LOCUSTELLE , Sylvia locustella, Lath., IlIey.,Vieill.,
Tem.; Fauvette grise tachetée , Curruca grisea nœvia, Briss.;
supplément, p. 5, f. 3; enl. 581, f. 3 , sous le nom d’Alouette
locustelle; pl. 2% R., qui paraît représenter un sujet. tiré au
printemps; Savig, pl. 13, f. 3.

De passage en petit nombre dans le nord de la France. Niche
quelquefois dans les environs de Lille. J’ai un mâle qui a été
tué près de cette ville dans le mois de juillet. On voit la Locus-
telle, au printemps et en automne, dans les campagnes qui
avoisinent Amiens et Abbeville. Elle se laisse difficilement appro-
cher, et se fait entendre le soir sur les pommiers, surtout

(133)

lorsque le ciel est serein. Son chant a beaucoup de rapport avec
celui des Sauterelles ou avec le bruit que produit le grain sous
la meule; il est tantôt clair, aigu et prolongé; tantôt ce n’est
qu’un simple gazouillement fort agréable qui fait croire que
Poiseau est éloigné tandis que l’on est fort près de lui.

Il pousse parfois un cri tellement prolongé ( prés-dune
minute), dit M. Millet, qu’il lui a valu , dans les environs ’ de
Beaupréau , où il est commun , le nom de Longue-Haleine. Ce
cri paraît n’étre qu'un cri de rappel propre aux deux sexes.
En effet, ajoute ce naturaliste, après sa production on voit
le mâle ou la femelle arriver par petits vols de vingt à trente
pieds, répondant par un cri semblable; voler de nouveau s'il
se trouve éloigné de l'objet de ses désirs , et l’atteindre après
avoir parcouru de branche en branche les buissons qui les sépa-
raient. M. Guilloux a observé un nid de Locustelle sur un genêt,
il était à peu de distance de la terre; composé d'herbes entrela-
cées, mais sans art, contenant cinq œufs ovales , de la grosseur
de ceux de la Grisette, blanchâtres, marqués de petits points
et de petites taches cendrées , et d'autres d’un cendré olivatre
sur le gros bout seulement (1). C’est donc a tort que Vieillot
dit que son nid est d’une élégante structure et que ses œufs
sont d’un bleu pâle ou d’un blanc bleuatre.

Cette Fauvette habite, de préférence, en France , les taillis ,
les champs de genêts, les bois et les terrains montueux. Ce
n’est qu’en printemps qu’on la trouve dans les roseaux. Elle
arrive dans nos contrées en avril et nous quitte en octobre.
Je l’ai reçue de la Lorraine et de la Provence où elle est rare.
On la trouve aussi en Angleterre, en Allemagne, et quelquefois
en Hollande.

Elle a l’iris brun gris et une teinte générale plus verte au
printemps qu’en automne.

_î___..î_..____ V... ._.î____

(I) Ouvr. cité . t. s , p. 205 et suiv.

(134)

M. Brehm décrit une Fauvette sous le nom de Calamoherpe
tenuirostris, qui habiterait le nord et le nord—est de l’Alle-
mague. Elle aurait de la ressemblance avec la Locustelle et
serait un peu plus grande. Est—ee bien une espèce î? Ainsi que
je l’ai dit ailleurs, on ne saurait être trop réservé dans l’ad—
mission des nouvelles espèces décrites par cet ornithologiste
allemand. Il ne lui faut qu’une légère diflérence dans le plu-
mage et dans les proportions d’un oiseau pour le séparer spé-
cifiquement. M. Temminck, qui émet la même opinion dans
les troisième et quatrième parties de son Manuel d’0rnitho—
logie, dit qu'il tient de M. Hardy, de Dieppe, que la Calama-
herpe tenuirostris n’est rien autre qu’une Locustelle.

FAUVETTE CETTl, Sylvia platura , Vieill.; Sylvia cettz‘, Mar-
mora , Tem. , VieilL; enl. 655 , f. 2, sous le nom de Bouscarle;
pl. 212 R.

Habite le midi de l’Europe , l’Italie , la Sicile , la Toscane et
surtout la Sardaigne. Quelques individus ont été tués en Pro-
vence et en Angleterre.

La Cetti se tient sur les bords des rivières, s’y cache dans
les buissons , fait entendre un son sonore et mélancolique. Iris
brun clair. ‘P. Roux a figuré les œufs dans son Ornithologie.

FAUVETTE ou BEC-FIN TRAPU, Sylvia certhiola, Tem., VieilL;
T ardus certhiola, Pall.

Très-rare. Habite la Russie méridionale. M. Temminek dit
que l’atlas du Manuel par Werner représente un vieux mâle.

FAUVETTE mas SAULES , Sylvia. Iuscinoïdes , Savign, R, Vieill.,
Tem.; pl. 211 bis R.

On la trouve en Toscane et quelqufois en Provence , où elle
fréquente les bords des eaux boisés. Elle arrive dans les envi-
rons de Pise au mois d'avril et en part en automne. M. Savi,

t 1:35 )

quoique certain qu’elle y niche , n’a pu encore trouver son nid-

Son plumage a de grands rapports avec celui de la Sylvia
fluviatilis. Seulement chez cette dernière les taches du col sont
plus prononcées et s’étendent depuis la gorge inclusivement
jusqu’à la poitrine ; tandis que chez la Luscinoïdes elles ne sont
que très—peu apparentes. Il existe aussi une différence dans
les proportions. Celles de la Fauvette de cet article sont moins
fortes.

Iris jaunâtre , suivant P. Roux.

FAUVETTE sur, BEC-FIN MÉLANOPOGON ou A mousncnes
NOIRES, Sylcia melanopogon, IL, Vieill., Tem.; pl. 233 R.

Accidentellement dans le nord de la France , en Provence et
en Toscane; paraît habiter particulièrement les marais des
États de Raguse et de Rome.

Quoiqwelle se trouve dans un grand nombre de collections
de France , son genre de vie , son nid et ses œufs ne sont pas
connus.

M. Temminck, qui la décrit dans la 3.0 partie de son Ma-
nuel , fait observer avec justesse que sa planche coloriée 245 ,
E2, qui la représente, a une teinte trop rousse. Vieillot l'a
admise aussi comme espèce et décrite d’après le professeur
Savi , qui, le premier , l’a fait connaître.

Iris jaune , suivant M. Temminck.

FAUVETTE CYSTICOLE , Sylcia cysticola, Vieill. , Tem.; pl. ,
col. 6 , f. 3; pl. 232 R.

Habite les contrées méridionales, les marais de Rome, de
la Toscane , de la Sardaigne et de la Sicile. On la trouve aussi
en France sur les bords du Var. Suivant M. le professeur
Schinz , la femelle pond [t à 6 œufs d'un blanc pur , changeant
quelquefois en rose ou bleu très-clair. M. le docteur Savi , qui
l’a observée avec soin dans les marais (le Pise, dit qu’elle y

( 136 )
fait trois eouvécs; la première à la mi-avril et la dernière dans
le mois d’août; qu’elle se tient, en arrivant, dans les champs de
blé, où elle établit son premier nid, et plus tard dans les
marais , où elle fait sa dernière ponte. Elle émigre et a l’iris
brun. P. Roux a figuré le nid et les œufs.

FAUVETTE ou BEC-FIN LANCÉOLÉ, Sylvia lanceolata, Tem.

Oiseau décrit et donné comme une espèce nouvelle par
M. Temminck. Le sujet qui a servi pour sa description est le
seul connu. Il lui a été communiqué par M. Bruch , de Mayence,
et a été pris près de cette ville. Je le place ici d’après la recom-
mandation du naturaliste qui le fait connaître.

æ.‘ Section.

Fauvettes a bec plus’ fort, a tarses plus courts et plus épais,
Fauvettes proprement dites; Becs-Fins Sylvains de Tem-
minck.

ROSSIGNOL , Sylvia luscinia , Lath.,.Vieill.; M otacilla luscinia,
Lin.; Luscinia, Briss.; enl. 615, f. 1; Encycl. pl. 113, f. 3;
111.211 R.

Commun dans nos bois et bosquets où il niche. Arrive à la
fin d’avril; se fait entendre aussitôt qu’il est accouplé et nous
quitte dans le courant de septembre.

On le ‘trouve l’été dans toute la France et presque toute
l’Europe. Très-recherché par les oiseleurs à cause de son chant.

Iris brun noisette.

a

GRAND ROSSIGNOL ou BEC-FIN PHILOMÈLE , Sylcia philomela ,
Bechst., Tem.; Illotacilla major, Briss.

Habite les contrées orientales de l’Europc. On dit qu'il est
commun en Espagne et qu'on le rencontre en Allemagne, prin-
cipalement dans la Poméranie. On l’a trouvé en Suisse.

( 137 )
FAUVETTE ou BEC-FIN sovnux , Sylvia scricca, Natt. , ‘l'eut.

Habite Pltalie : a , dit-on , les mœurs du Rossignol. Je ne con-
nais pas cette espèce.

FAUVETTE GRISE ou ORPHÉE ; Sylvia grisea , VieilL; Fauvette,
Curruca , Briss.; Motacilla hortensia‘ Gm.; Sylv. Hortensis ,
Lath.; Sylv. orphea, Tem.; Fauvette et Colombaude, Buflî; Fau-
vette proprement dite, Bufiï; enl. 579, f. 1; pl. 218 IL, f. l, le
mâle, f. 2 , la femelle; EncyeL, pl. 114, f. 1.

Cette Fauvette , qui habite de préférence les provinces méri-
dionales de la France ., niche en petit nombre dans le Boulon-
nais et quelques autres cantons de nos départements septen-
trionaux. On la trouve aussi en Lorraine , dans les Pyrénées , en
Suisse, en Savoie et en Italie.

Elle a, suivant les uns, l’iris hlanc et brun suivant P. Roux. Le
mâle est un peu plus fort que la femelle et a la tête plus noire.

FAUVETTE Épnnvlnnn ou BEC-FIN RAYÉ, Sylvia nisoria,
Bechst, Vieill., Tem. ; pl. 222 R., le mâle.

De passage accidentel en Provence; assez commun en Au-
triohe, près de Vienne; quelquefois enfPiémont. Je l'ai reçue
de la Norwège. '

Iris d’un beau jaune ardent, suivant Vieillot. Il a l’œil si
étincelant dit cet oruithologiste , qu’étant dans une volière avec
d’autres petits oiseaux, on croit Voir un Épervier au milieu de
ses victimes.

FAUVETTE ou BEC-FIN RUPPEL, Sylvia Ruppellii, Tem.; pl. col.
245, f. 1, le mâle.

Habite les bords de la mer rouge et se fait voir dans Pile de
Candie et quelques autres îles de l’Archipel.

Cette espèce nouvelle aété décrite dans la 3.9 partie du Ma-
nuel de M. Temminck.

(138)

FAUVETIE A TÊTE NOIRE , Sylvia atricapilla , Lath. , Vieill.,

T em. ; JlIotacilla atricapilla, Gm.; Curruca atricapilla, Briss.;
pl. 215 R.

Commune dans nos bois, bosquets et jardins, ainsi que dans
presque toutes les parties de l’Europe. On en voit des les pre-
miers jours d’avril; elle nous quitte en automne avec ses
congénères.

Cette espèce est très-recherchée par les oiseleurs, a cause de
son chant mélodieux."

Elle a l’iris brun noirâtre. J’ai une variété noire.

FAUVETTE DES FRAGONS ou BEC-FIN MÉLANOCËPHALE, Sylvia
ruscicota , Vieill. :, Sylv. nzelanoceplzala , Tem.; Fauvette à tête

noire de Sardaigne, Sonniui; pl. 210 R, f. 1 , le mâle , f. 2,
tête de la femelle.

Habite nos départements méridionaux. Elle n’est pas rare en
Provence , en Languedoc et dans les Hautes-Pyrénées. On la
trouve aussi en Italie, en Sardaigne et en Espagne.

Iris et tour des yeux rougeâtres.

FAUVETTE SARDE , Sylvia sardonia , Vieill.; Sylv. Sarda ,
Tem.; pl. col. 24, f. 2 , mâle adulte.

On doit la connaissance de cette Fauvette à M. le chevalier
de la Marmora. On la rencontre en Sardaigue et en Corse où
elle paraît commune. Vieillot dit qu'on la voit quelquefois en
Provence. Il est bien étonnant que P. Roux n’en parle pasdans
son Ornithologie. J'ai reçu cette espèce de la Sardaigne, par
l’cntremise de mon honorable ami M. Schinz.

FAUVETTE ÆDONIE ou BRETONNE , Sylvia ædonia , Vieill., Sylv.
hortcnsis, Tem.; petite Fauvette , Butll; vulgairemeut Fauvette
grise.

fics-commune : habite nos bois, bosquets, vergers et jardins;

(139)

arrive à la fin d’avril et nous quitte des l'approche de l'automne.
On la dit plus abondante dans le midi que dans le nord; elle
prend beaucoup de graisse en automne et peut alors rivaliser
avec l’Ortolan des gourmands, par la délicatesse de sa chair. Les
gastronomes la nomment Bec-Figue. Ce nom lui convient d'au-
tant mieux,dit M. Ulysse Darracq (1) , qu’elle a un goût décidé
pour ce fruit, dont elle se nourrit presquexclusivement à cette
époque de l'année.

Vieillot en admet deux races dont l’une serait seulement plus
grosse et plus longue que l'autre. Je n’ai jamais remarqué de
différence dans le grand nombre de celles que j’ai vues ou tuées.

Iris brun.

FAUVETTE PIPLSg/lvia anthoides, Vieill., Sylv. noveboracensis
et tigrimz , Var., Laths, pl. 12 des Oiseaux de l’Amérique septen-
trionale.

Accidentellement dans le nord de I’Europe; habite I'Amé—
rique septentrionale. Vieillot en a vu une qui a été tuée en
Suède, dans le cabinet de feu M. Dufresne, chef des travaux
zoologiques au Muséum d’histoire naturelle de Paris. Il n'est
pas étonnant qu’on l‘ait trouvée en Europe; il est facile de
passer des régionsarctiques de l’Amérique , dans celles de notre
continent qui les avoisinent et ensuite de s'avancer jusqu’en
Suède et en Danemarck, où elle a été tirée.Elle passe à New-
Yorck, d'où j’en ai reçu plusieurs, en mars, septembre et
octobre. J ‘en ai reçu aussi de la Nouvelle-Géorgie.

FAUVETTE BABILLARDE, Sylvia garrula, BechsL, Vieill.; Sylv.
curruca et Sylviella dumetorum , Lalh., Tem.; Curruca garrula,
Briss; Motacilla curruca Gm.; Grisette,Bulf., description; enl.

 

(r) Catalogue cité plus haut.

(140)

580 , f. 3; pl. 216 R. ; connue à Paris sous le nom de Grisette ,
tandis que la précédente y porte le nom de Bahillarde; Savig. ,
pl. 5, f. 3.

On la trouve rarement ici, peut-être à cause de ses habitudes.
Elle recherche les taillis épais et solitaires; nous ne la voyons
que dans le mois de mai. Elle habite la Provence ,le Languedoc
et les Pyrénées pendant toute la belle saison. Je l’ai reçue plu-
sieurs fois de la Lorraine. Il est facile de la distinguer de la
Grisette , Sylvia cinerea.

C’est , suivant P. Roux, à cette Fauvette qu’il faut rapporter
la Bouscarle de Buffon et non à la Fauvette cetti, comme le
fait M. Temminck.

Iris brun noisette.

FAUVETTE CENDRÉE ou GRISETTE , Syloia cincrea , Lath.,l\ley.,
Beehst.,Vieill.,Tem.; lllotacilla cinerea et Sylvia, Gm.; pl 2l ,
f. l, Curruca cinerea , Briss.; Babillarde, Bufiï, partie historique
et description; gorge blanche, variété de la petite Charbonnière,
Buflî; vulgairement Babillarde; enl. 579 , f. 3 , sous le nom de
Grisette ;pl. 220 R; Savig., pl. 5, f. 2.

La plus commune de nos Fauvettes; niche dans les bois,
bosquets, buissons et surtout dans les champs de colza; nous
quitte en automne pour revenir au printemps; elle est répandue
dans presque toutes les parties de la France et de l’Europe. Elle
est connue a Paris sous le nom de Babillarde et la vraie Babil-
larde, sous celui de Grisette.

Iris brun clair.

FAUVETTE ROUSSELINE , Sylvia fmticcti , Beehst., Mey., VieilL;
en]. 581 , f. 1 , sous le nom de Fauvette rousse et non la
description.

Une espèce ou une variété constante de la Grisette, est
décrite sous ce nom, par Vieillot. Elle se distingue d'elle , dit ce
naturaliste , par la nuance roussâtre répandue sur la plus grande

(141)

partie de son plumage; par une taille moins longue; par les
yeux d’un brun foncé; par la teinte des trois premières rectrices
et par la proportion de la première et de la quatrième rémige.
Son nid, ses œufs et son chant ditféreraient essentiellement. Elle
ne se montrerait dans nos contrées qu'en automne, quelquefois
au printemps et n’y nicherait pas comme la Grisette, qui est
extrêmement commune pendanttoutle temps que dure sa repro-
duction. M. Temminck considère la Rousseline comme une
jeune Sylvia cinerea; d'autres la regardentcomme la femelle de
celle-ci. J ’ai trouvé plusieurs fois la Fruticetz‘ sur notre marché
et toujours vers la fin d'août. Je crois que ce n'est qu'une
variété.

FAUVETTE A LUNETTES , Sylvia conspicillata , de la Marmora ,
IL, Tem., VieilL; pl. col. 6, f. 1, le mâle au printemps.

Habite ‘la Provence, le département du Gard, les Hautes-
Pyrénées, les États-Romains et la Sardaigne; niche dans le
midi de la France.

Cette espèce olÏre des difiërences suivant le sexe , l'âge et la

saison. Son genre de vie a de grands rapports avec celui de la
Grisette.

Iris brun clair.

FAUVETTE PlT-CHOU , Sylvia ferruginea, VieilL; Motacilla pro-
vincialis, Gm.; Sylv. dartfordiensis, Lath.; Sylv. provincialis ,
Tem.; enl. 655, f. 1, le mâle un peu trop gros; pl. 219 IL, le
mâle en robe d’été.

De passage accidentel dans nos départements ‘septentrionaux;
tuée dans les environs de Montreuil-sur-Mer; habite particu-
lièrement le midi de la France et de l’Europe.

Ellefréquente, dans les Hautes-Pyrénées, les mêmes localités
que la Gorge-BleuflSylvia cyanocula , mais choisit les endroits
secs pour établir son nid. Dans les Landes marécageuses , ‘au

( M9 )

bas de la commune d’Ondres, en se dirigeant vers la mer ;elle
vit toute l'année , en assez grand nombre, dans les buissons de
PUlex Europœus et de l’Erica scoparia (1). Elle a été observée
en Anjou et dans le Poitou. On l’a trouvée en Bretagne et en
Angleterre, même pendant l'hiver. Elle quitte la Provence dans
cette saison.

Iris brun marron suivant les uns , roux jaunâtre suivant
P. Roux, et noisette chez le jeune suivant M. Millet.

Vieillot décrit une Fauvette qui nous est inconnue et dont
ne parle aucun auteur, sous le nom de Brunette, Sylvia fus-
cescens. ll dit qu'elle se trouve dans nos contrées méridionales;
qu’elle a été envoyée de Montpellier à M. Baillon qui la con-
serve dans son cabinet; qu’elle a de grands rapports avec le
Pit-Chou, mais qu’elle en dilferefparticulièrement eu ce qu'elle
n’a aucune trace de ferrugineux dans le plumage, et qu’elle
n’a point de blanc dans l’aile, ni dans la queue.De plus, ses pro—
portions sont plus fortes. Est-ce une espèce ou une simple
variété? Nous engagerons le naturaliste qui l’observera dans
son pays natal à résoudre cette question.

PASSERINETTE, Sylvia passerina et subalpina , de plusieurs
ornithologistes; pl. col. 251 , f. 2, le mâle , f. 3, la femelle;
pl. 218 R.

Habite le midi de la France, l'ltalie et la Sardaigne; n’est
pas rare eu Provence et en Languedoc , dans les mois d’avril et
d’octobre , époques où elle opère son passage. Elle a l’iris noir
suivant P. Roux.

Cette Fauvette olfre des différences remarquables suivant
Page et les saisons. M. Savi et P. Roux ont prouvé que le Bec-
Fin subalpin est un individu de cette espèce. M. Temminck,

(x) Jules Darracq, catalogue cité.

t 143 l

dans son supplément au Manuel dbrnithologie, s’est rangé à
l'avis de ces deux naturalistes.Le vieux mâle, au printemps, est
ce qu'on appelle Sylvia subalpina; la femelle, àla même époque
est la Sylvia passerina de Roux; les jeunes , suivant qu’ils se
rapprochent plus ou moins de la mue, constituent la Passerinette
male et femelle des auteurs. Le mâle en automne doit être
rapporté au Subalpin du Manuel de M. Temminck.

Suivant ce naturaliste, la Sylvia leucopogon de M. Mcyer
serait un mâle de cette espèce. M. le docteur Savi ne partage
pas son opinion , parce que le naturaliste allemand décrit en
même temps la femelle et fait de sa leucopogon une espèce
distincte de la Sylvia subalpina. Cette Fauvette aurait été tuée
en Sicile et ressemblerait à celle de cet article.

FAUVETTE FLAVÈOLE, Sylvia flaveola, Vieill.; enl. 581.

Cette espèce n'est pas admise par M. Temminck. On doit sa
connaissance àVieillot qui a observé plusieurs individus tués
en Lorraine, dans les roseaux , au milieu des étangs. Celles que
je possède viennent de Metz et je les dois à Pohligeance de
M. Meslier de Rocan , est-intendant militaire.

Elle a l’iris noisette foncé; les parties supérieures d’un vert
olive rembruni aux ailes et a la queue; les parties inférieures
d’un beau jaune; le bec comprimé dans toute sa longueur,
bleuatre au-dessus , jaunâtre en—dessous, aussi haut que’ large
a sa base; les pieds gris-brun.

Cette Fauvette est sans doute confondue avec Plctérine et la
Lusciniole. On la distingue facilement de ces deux espèces, qui
olïrent à peu près les mêmes teintes‘ , en comparant le bec qui
est grêle, effilé, aigu et comprimé dans toute son étendue,
tandis qu’il est plus ou moins déprimé dans les autres (l). Elle

 

'(i) Voyez p1. 4, fig. 6, a. la lin de ce travail.

(144)

est (Tailleurs un peu plus petite, a la première rémige plus
longue que la quatrième et sensiblement plus courte que la
troisième. Ses couleurs sont plus vives et plus prononcées.

FAUVETTE ICTÉRINE; Sylvia icterina , VieilL, Tem.

Habite la France , l’Italie et la Hollande; nous la trouvons
l’été dans nos marais; mais elle est rare. Elle est enfin admise
par M. Temminck , sous le nom de Bec-Fin ictérine.

Cette Fauvette a la première rémige sensiblement plus
longue que la quatrième, le bec un peu déprimé à sa base,
ensuite aussi haut que large et plus court que celui de la Fla-
véole et de la Lusciniole , avec lesquelles il est facile de la con-
fondre. Elle est un peu plus forte que la première et plus petite
que la dernière qui a d’ailleurs un bec plus long, plus fort et
plus aplati. Elle vit dans les marais boisés et a été confondue
probablement avec les autres à plumage analogue, et surtout
avec la Lusciniole qui préfère les jardins et bosquets auxroseaux.

Iris brun foncé , comme la précédente et la suivante (1).

FAUVETTE LUSCINIOLE ou ronvemrrn , Sylvia polyglotta,
Vieill.; Fauvette à poitrine jaune, Sylv. hyppolaïs, Tem. ; grand
Pouillot., Cuv.; Contrefaisantde nos oiseleurs; Fauvette des
roseaux , Buîf. , description; pl. 224 R.

'0n la trouve dans presque toute l’Europe. Commune Pété
dans nos jardins , bosquets et bois marécageux; arrive dans le
mois d’avril et nous quitte en automne. Elle est rare en Pro-
vence et en Languedoc.

Elle a‘ l'iris brun foncé, le bec très-déprimé dès la base jus—
qu'au-delà du milieu, ensuite aussi large que haut (2). C’est à
tort que M. Temminck cite l’Enluminure de Bulfon , 581. Cette
figure représente la Flavéole , surtout par le bec.

(il Voyez pour le bec, pl. 4. f. 2 , à la fil] de ce travail.
(a) Id. , pl. A, f. 3.

( 145 )
Les œufs de la Lusciniole sont d’un assez bcau rouge marqués

de taches noirâtres, et non d’un blanc rougeâtre marqué de
taches rouges, comme le dit M. Temminck.

3s Section.

Fauvettes à queue assez longue, légèrement fourchue ou
égale, léle arrondie et bec plus fort et plus large à la base.
Rubietles, Cura; Becs-Fins Sylvains , Tem.

GORGE BLEUE proprement dite , Sylvia cyanocula, Mey. ,
TenL; Sylvia suecica, Lath. , VieilL; Molacilla suecica , Lin. ;
enl. 361, f. 2 , mâle avec la tache blanche; 610, f. 1 , mâle sans
tache blanche , f. 2, fennelle, f. 3 , jeune; Encycl, pl. 117, f. 3.

Habite le midi de la France; niche dans les joncs , sur les
saules et les osiers , près de l’eau g de passage , de loin enloin,
dans les environs d’Amiens, d’Abbeville et de Lille.

Iris brun.

La Sylcvia Wolfii du pasteur Brebm est de la même espèce
que sa Suecica , qui est celle de cet article. Elle n'en diffère que
par Pabsence de la tache blanche au milieu du bleu d’azur , et
une légère variation dans la longueur des tarses (1).

GORGE BLEUE SUÉDOISE ou de SIBÈRIE , Sylvia suecica, Lin.;
Motacilla cærulecula , PalL; Sylvia cærulecula, Licht.

Habite le nord de l’Europe. Accidentellement en France et
en Allemagne. Elle a été tuée à la fin d'avril 1836 , sur le bord
du marais de Sin, près de Douai, et donnée à M. Courtray ,
receveur municipal de cette ville. On assure qu’on la trouve
quelquefois en Bourgogne. MM. Jules Delamotte et de Cossctle

 

(1) La longueur des tarses varie beaucoup dans cette Fauvette comme dans
plusieurs autres , aussi ne peul-on tenir compte des différences pour constituer
des es èces.

P

10

( 146 )
l'ont rapportée en 1829 de la Suède et de la Norwege. Ils l’ont
trouvée dans les mois de maiet juillet, sur toutes les montagnes,
et dans les vallées où il y a des buissons de bouleau nain et de
saule. Elle est très-commune sur le Dowrefield.

Cette Fauvette a une espèce de hausse-col roux vif au bas
du bleu d'azur du col et de la poitrine , puis une ceinture de
plumes bleues , puis rousses, et ensuite grises. Le roux de la
queue est plus ardent que celui de la Cyanocula ; le noir y est
plus foncé; la ligne qui , du bec, passe au-dessus et derrière les
yeux, est d’un gris plus clair. On dit qu’en vieillissant elle
perd la tache rousse de la poitrine; que la femelle n'a pas la
gorge bleue , et que les jeunes ont le devant du col moucheté
de rouille et bordé d'un cercle ponctué de noir.

Iris brun.

ROUGE-GORGE, Sylvia rubecula, Lath. , Vieill. , Tem.; Mota-
cilla rubecztla, Lin.; Marie godrie , Maroille , Maroyette , dans
nos campagnes; enl. 361 , f. 1; pl. 216 IL; Encycl., p]. 117, f. 2,

Une partie est sédentaire; le plus grand nombre nous quitte
en automne. Elle pénètre en hiver jusque dans les habitations ,
où elle obtient souvent Phospitalité en faveur de sa familiarité
et de son chant. Elle se retire dans les bois au printemps et
y passe la belle saison. C’est un des oiseaux qui nichent les
premiers. On le trouve partout en France et dans presque toute
l’Europe.

Iris brun foncé.

RossxeNoL DE nmnuLLE ou GORGE NOIRE, Sylviu phœnicurus,
Lath., Vieil!., Tem.; Jllotacilla phœnicurus, Lin.; vulgairement
Rouge-Queue; enl. 351, f. 1, le mâle, f. 2, la femelle; pl.
214. IL, le mâle, 215, la femelle; EncycL, pl. 113 , f. 4.

Commun en France. Niche dans nos campagnes, les bois et
bosquets. Nous le voyons depuis le mois de mai jusqtflau mois

( 147 )
d'octobre. On le trouve dans presque toute Plâurnpe. J'en ai
reçu un de NcW-Yorck , qui est entièrement semblable à ceux

de notre contrée.
Iris brun noir.

ROUGE-QUEUE ‘rrrnrs , Sylcia tithys , Luth, Vieil]. , Tem.;
Motacilla phænîcurus, var., Erithucus, T ithys , Gibmltaricnsis,
Atrata, Gm., mâle; Bec-Figue noirâtre, Bufiï, édit. Sonnini;
Rouge-Queue à collier, BulIZ, femelle; Rouge-Queue, Briss.,
femelle; p1. 20S R, f. 1 , le mâle, f. 2 , la femelle.

Habite la Lorraine , la Bourgogne et autres localités de la
France; rare en Provence et accidentellement en Angleterre.
Plusieurs couples établissent leur nid chaque année à l’hôtel—
de-ville (le Lille ; ils arrivent en avril et partent dans le cou-
rant d’octohre._Niche dans les trous et crevasses des murailles
de ce bâtiment, qui est élevé et vieux; fait deux couvées; sa
ponte est de quatre ou cinq œufs.

Iris brun noir.

Je possède un Bouge-Queue mâle de la Norwège qui dilïère
beaucoup de notre Tithys, et s'il ne constitue pas une nouvelle
espèce, c’est au moins une race constante et locale , puisqu'il
ne quitte pas plus le Nord que la Sylvia suecica, et qu’il y rem-
place le Tithys, comme celle—ci remplace la Gorge-Bleue des
régions tempérées. J’en ai vu plusieurs autres tout-a-fait sem-
blables au mien, venant de la même contrée, chez un mar-
chand de Paris. La femelle diffère aussi de celles de nos Rouges-
Queues.

4.‘ Section.

Pouillots ou Muscivores.

Les Pouillots ont à peu près tous la même taille , les mêmes
couleurs, et le même genre de vie. Ils construisent leur nid
à terre, d’où leur vient le nom vulgaire de Fourneau. Il est

( 143 )
facile de les confondre eutr’eux si on ne les examine avee une
attention toute particulière.

POUILLOT SYLVICOLE ou BEC-FIN SIFFLEUB, Sylvia sylvicole,
Lath., VieilL; Sylvia sibilatrix, Tem.; pl. 225 R.

Habite la Lorraine , la Provenee , l'Italie et FAIIemagne.
Rare ici, où il arrive vers le mois de mai , se tient constamment
dans les bois et disparaît à la fin d‘août. Ceux que je possède
viennent des bois des environs de Metz. Je les dois à l’obli-
geance de M. Meslier de Rocan.

Iris couleur noisette foncé.

Ce Pouillot a été confondu avec la Jllotacilla leippolaïs, Gm.
Il en diffère par la taille , par les teintes des parties supérieures,
le chant , les proportions des premières rémiges et les œufs.

POUILLOT COLLYBITE ou BEC-FIN VÉLOCE , Sylvia collybita,
Vieil1.; Sylvia ru/‘a, Lath. , Bechst., Mey., Tem.; Motacilla
rufa, Linu, Curruca rufa, Briss.; petite Fauvette rousse du
texte de Buflï; pl. 223 R.

Pas rare en France , en Allemagne et en Italie. Arrive , mais
en petit nombre, dans nos départements septentrionaux, à la
fin de mars, et nous quitte en automne. Quelques—uns restent
en Provence durant Phiver. On le dit rare , Pété, dans les envi-
rons de Metz, et commun à son passage d’automne, époque
à laquelle on le prend aux pièges.

Iris brunâtre.

POUILLOT FlTlS ou BEC-FIN POUILLOT , Sylvia fitis, Bechst. ,
Mey. , Vieill.; Motacilla trochilæts , Gm.; Sylvia trochilus,
Lath., Tem.; Pouillot , Asilus, Briss. ; vulgairement Fourneau;
pl. 288 Pu, la robe d'été.

Arrive dans le mois de mars et part a la fin d'août et en
septembre. Habite nos bois, ainsi que le précédent. Il est com-

( 149 )

mun ici, en Provence, en Languedoc , sur les Pyrénées , dans
les environs de Paris et en Lorraine. Il paraît très-répandu en
France et dans toute l’Europe. M. Millet lui donne à tort la
taille du Tarin; il n'est guère plus gros que le Roitelet. La
femelle est un peu plus pelile que le mâle. L’iris est brun
roussâtre.

Le Pouillot à ventre jaune , Sylvia flatziventris, Vieill., est
un individu de cette espèce , en robe dhulomne. Je me le pro-
cure dans le mois d’août, et ne l'ai jamais vu à une autre
époque de Pannée.

POUILLOT BONELLI ou BEC-FIN NATTERER, Sylvia Bonelliz‘,
Vieill.; Sylvia Nattereriz‘, Tem.; pl. col. 24., f. 3; pl. 226 R.

Habite le centre et le midi de l'Europe. N’est pas rare en
Proveuce , en Anjou et dans la Lorraine. M. Meslier de Rocan
l'a tué plusieurs fois dans un bois voisin de Metz , où il niche
dans un endroit très-touffu. Il a été trouvé dans les environs
d’Abheville , par M. Jules Delamotte. M. Millet le dit très-
commun dans les bois et les forêts des arrondissements de
Bauge, Saumur et Beaupréau; y arrive à la mi-avril et repart
à la fin d’août.

Iris brun fonce.

Ce Pouillot n’est distingué de ses congénères que depuis 1815.
Vieil|otl’a décrit d'après une seule dépouille provenant d’un
individu tué dans le Piémont, et qui lui a été communiqué par
BonellLM. Temminck le donne comme une espèce nouvelle
trouvée par M. Natterer , près däxlgézyras.

46.8 genre. ROITELET , Regulus, Vieill. , Cuv. , Tem., Br.

Bec très-grêle , court, droit , comprimé , légèrement échancré
à la pointe; narines ovales , recouvertes par deux petites
plumes décomposées et dirigées en avant. _

Les espèces , au nombre de trois, sont les plus petites d'Eu—

(150)

rope. Elles ont les plus grands rapports avec les Fauvettes , et
peut-être a-t—on tort (le les en séparer. Vieillot semble recon-
naître qu’il n’aurait pas dû en former un groupe distinct, en
les y réunissant dans PEncycIOpédie méthodique eL dans sa
Monographie inédite des Fauvettes et des Pouillots.

Leur nourriture consiste en petits insectes. Ils sont très-
agiles et sans cesse en mouvement. Ils ne paraissent pas très-
sensibles au froid.

ROITELET HUPPÉ , Regulus cristazus, Vieill. , Tem.; Sylvia.
regulus, LatlL; Regulus crococeplzalus , Br., pl. 234 IL, f. 1 ,
le mâle, f. 2, tête de la femelle; EncycL, pl. 122, f. 2.

De passage annuel par petites bandes, en automne ou en
hiver, et dans le mois d’avril; se laisse facilement approcher
et prendre , vers le soir, a la main. On le rencontre dans presque
toute l’Europe , et niche dans les montagnes de France, de
l’Allemagne et de l’Angleterre.

Iris noir.

ROITELET A MOUSTACHE ou A TRIPLE BANDEAU, Regulus anys-
taceus, VieilL; Reg. ignîcapillzcs, Te1n., Br.; enl. 65, f. 3;
pl. 235 R, le male.

De passage irrégulier en novembre dans notre département
du Nord ou il est rare, ainsi que dans la Provencc. Il a été
long-temps confondu avec l'espèce précédente dont; il a les
habitudes, et avec laquelle il opère ses migrations. Il est séden-
taire , et niche , ainsi que le huppé , dans les Basses-Pyrénées.

Iris noir.

ROITELET MODESTE , Regulus modestus , Gould ,fi'.l'eln.

Nouvelle espèce , décrite (Papres M. Gould , dans la [m partie
du Manuel dbrnithologic, et rapportée de la Dalmatie par
M. le colonel de Feldqegg. Elle n'aurait point de huppe sur la

t 151 )
tête, cclle—ci serait remplacée par trois bandes jaunes dont
les latérales seraient plus colorées.

47.8 genre. TROGLODYTE , Troglodytes , Vieill.

Bec aussi très-grêle, mais allongé et légèrement arqué;
narines ovales, recouvertes d'une membrane; ailes courtes ,

arrondies, concaves; queue le plus souvent relevée; tarses
longs et minces.

On n’en connaît encore qu’une seule espèce qui a les mœurs
et les habitudes des Fauvettes parmi lesquelles elle est rangée

dans l'Encyclopédie et dans la Monographie inédite des Fau-
vettes et Pouillots. '

TROGLODYTE, Troglodytes Europœa, VieilL; Motacilla tro-
glodytes , Gm.; Regulus , Briss.; Sylvia troglodytes, Tem. ; vul-
gairement Rotelot ou Rotelet; enl. 65, f. 2; EncycL, pl. 122, f. l.

Commun et sédentaire ici; niche sous les toits de chaume.
Habite toute l’Europe.
Iris brun foncé.

16.8 famille. GRIMPEREAUX, Anerpontes , Vieill.

Cette famille comprend les genres Sittelle , Picchion et Grim-
pereau. Tous les individus qui la composent grimpent sur les
arbres , les murailles ou les rochers. Ils ont les pieds médiocres ,
les tarses nus, annulés; quatre doigts , dont trois devant et un
derrière , tantôt égaux , tantôt inégaux; le bec court ou long ,
droit ou plus ou moins arqué, terminé en coin ou en pointe
aiguë; les rectrices lâches ou raides’.

48.6 genre. SITTELLE, Sitta , Lin., Lath., Vieil], T em.

Ce genre comprend:quatrc espèces dont trois seulement sont
décrites par M. Temminck. Elles ont le bec entier, fort, cunéi-
forme; les narines recouvertes par les plumes du capistrum;

(152)

la langue courte, bilide à sa pointe ; le pouce long, avec l’0ngle
crochu et fort.

Les Sittelles ont les habitudes des Pics, mais elles grimpent
aux arbres, en tous sens, et ne se soutiennent pas par la queue.
Elles vivent d’insectes et de graines , surtout de chenevis et de
tournesol.

SITTELLE ou TORCHE-POT, Sitta Europœa , Gm., Vieil], Tem.;
Sitta , Briss.; en]. 623, f. l; pl. 237 IL; EncycL, p1. 163, f. 6.

Habite nos grands bois. Elle n’est pas rare dans la forêt de
Mormal , et celles de pins et de sapins dans les Hautes-Pyré-
nées. On la trouve dans toute l’Europe. Une femelle tuée le
24. avril 1833, près de Lens, avait l’iris roux clair.

SITTELLE SYRIAQUE ou mas ROCHERS , Sitta syriaca , Ehren—
herg , Tem.; Sitta rupestris , Centraine.

Habite particulièrement le Levant et la Syrie. Elle n‘est pas
rare en Grèce et en Dalmatie. On en reçoit beaucoup d’Alger ,
ce qui la répand dans les collections de France. Celle que je

possède vient de la Grèce.
l

SITTELLE SOYEUSE, Sitta saricea , Tem.

Accidentellement en Dalmatie , d’où elle a été rapportée par
M. Feldegg et donnée à l’auteur du Manuel dbrnithologie,
qui la décrit dans la 4.9 partie de son ouvrage.

Elle habite particulièrement la Sibérie et le Caucase. .

SITTELLE A TÊTE NOIRE , Sitta nzelanoccplzala , Vieill.

M. de Lamotte m'écrit qu'elle est de passage dans le nord de
l’Europe. Mais il ne nfindique pas le lieu où on la voit.

C’est un oiseau de l'Amérique septentrionale que j'ai reçu
de New-Yorck et de la (léorgie , où il est commun.

49.0 genre. ÛRIDIPEREAU, Cerf/n'a.

(153)

Bec grêle , allongé , plus ou moins arque , comprimé sur les
côtés, pointmnarines basales, demi-closes, placées dans un
sillon longitudinal; tarses et ailes courts; queue à pennes
raides , usées et pointues. Une seule espèce qui grimpe comme
les Pics en s'appuyant sur sa queue , et se nourrit d’insectes.

GRIMPEREAU o’EUnoPE ou FAMILIER , Certhia fazniliaris , Gm.,
VieilL, Tem.; Certhia, Briss.; vulgairement Grimpart; enl. 681,
f. 1; Eucycl, pl. 125, f. 3.

Sédentaire et commun dans les campagnes des environs de
Lille. Il grimpe sans cesse sur les arbres a la manière des Pics.
Il est de passage en Provence. L’espèce est la même a New-
Yorck, d'où je l’ai reçu en 1834; seulement les couleurs sont
plus nettes. 1l est difficile de distinguer le mâle de la femelle;
les jeunes ont l_e bec moins long et plus frêle que les vieux.

Il a l'iris brun.

50.9 genre. PICCHION , Petrodroma, Vieill.; Certhia, Lin.,
Lath.; Tichodroma , Illig., Tem.; Échelette , Cuv.

Ce genre n'a , comme le précédent, qu’une espèce qui a le
bec très-long , grêle, arqué, pointu, déprimé et triangulaire
à sa base, arrondi dans le reste de son étendue; la langue
pointue , garnie de petits crochets sur les côtés; l'ongle pos-
térieur mince, courbé , aussi long que le doigt g la queue légè-
rement arrondie, avec les baguettes faibles. Elle ne grimpe
pas comme les Grimpereaux et Sittelles , mais se cramponne
sur les murailles, où elle trouve sa nourriture , qui consiste en
insectes et en œufs dînsectes. '

Gnmrnnnau DE MURAILLE ou Trcuonnosm ÉCHELETTE , Patro-
droma nzuraria, Vieill.; Tichodroma phænicoptera, Tem. ; enl.
372J. l, robe d’été considérée comme celle du mâlc,f. 2 ,
robe (l’l1ivcl‘ indiquée pour celle de la femelle; EncyL, pl-
128, f. 2.

t 154 )

Habite la France et les contrées méridionales de l’Europe.
On le trouve sur les montagnes élevées des Alpes et des Pyré-
nées, en été , et dans les plaines et les vallées, en hiver. Je l’ai
reçu de Briançon, de Besançon et de Grenoble. Passe périodi-
quement en Anjou, mais toujours isolément. Il grimpe contre
les murailles des grands édifices des places fortes ou des
rochers coupés à pic, pour y chercher sa nourriture. Il en est
qui ont le bec plus long que d'autres, comme dans l'espèce
précédente, les Huppes, les Casse-Noix, etc. M. Brehm,
d’après cette particularité dépendante de Page et peut-être

d’autre cause , en a établi plusieurs espèces purement nomi-
nales.

Iris brun foncé.

17.3 famille. ÈPOPSIDES , Epopsides,Vieill.

Les oiseaux de cette famille ont le bec plus long que la tête
et plus ou moins arqué. Ils cherchent leur nourriture dans la
terre qu’ils fouillent avec leur long bec , et sont remarquables
surtout par deux rangées de longues plumes sur les parties laté-

rales de la tête, qui forment une huppe qu'ils baissent ou relèvent
à volonté.

51.9 genre. HUPPE, Upupa , Lin., Vieill. , Tem.

Bec long , un peu arqué, trigone à sa base, gréle dans le
reste de son étendue; mandibule supérieure plus étendue que
Vinférieure; narines petites, situées à la base du bec; langue
très-courte et obtuse; ailes et queue assez longues. Une seule
espèce le compose. Elle est solitaire et vit d'insectes , de larves
et de vers.

HUPPE, Upupa cpops , Lin.,Vieill., Tem.; UpupmBriss. ; vul-
gairement Coq des champs; en]. 52; pl. 240 11.; EncycL,
pl. 132, f. l.

(155)

De passage régulier dans les mois d’avril et d'octobre. Elle est
solitaire et plus répandue dans le midi que dans le nord. On
assure qu'elle niche dans l'arrondissement de Valenciennes et
qu’elle établit son nid dans des trous de vieux arbres. Très—
commune dans les IIautes et Basses-Pyrénées où elle niche.

Iris brun clair.

18.9 famille. PELMATODES , Pelmatodes, VieilL; Leptoram-
phes, Dum.; les Guèpiers et Martins-Péclieurs, Cuv.; les Alcyons,
Tem.

Cette famille est composée des Guêpiers et des Martins-Pê-
cbeurs qui ont le bec plus long que la tête , droit ou arqué;
les pieds courts et les doigts eàtérieurs réunis dans la plus
grande partie de leur étendue.

52.9 genre. GUÈPIER , Merops , Lin. , et des auteurs.

Ce genre ne comprend encore que le Guépier vulgaire et le
Guêpier Savigny. Il est caractérisé ainsi :hec allongé, tétra-
gone, épais à sa base, pointu, légèrement courbé, à arête
vive; narines arrondies, petites , en partie cachées par des
plumes; ailes longues et pointues; queue étendue et fourchue
avec deux brins plus ou moins longs sur les côtés. Les Guê-
piers se nourrissent (Pinsectes et surtout de guêpes. Ils saisissent
leur proie en volant comme les Hirondelles et nichent dans des
trous en terre qu’ils creusent, dit—on , eux-mêmes.

GUÈPIER COMMUN, Merops apiasler, Gm. , Vieill. , 'l‘em.;
Apiaster, Briss.; enl. 93S; pl. 24.1, R.

Habite le midi de l’Europe : de passage régulier en Provence
et accidentel en d’autres localités de la France. Il arrive dans
la Provence en grandes troupes au printemps et en moins grand

nombre en automne. On l'a tué dans les environs de Montreuil-
sur-Ver.

( 156 )

Iris rouge suivant P. Roux , et rose chez les jeunes, suivant
M. Temminck.

On dit que l’on a vu le ÎlIerops indiens dans la Turcomanie,
et qu'il existe dans le midi de l'Espagne un Guêpier plus petit
et avec les brins de la queue plus longs que celui qu’on trouve
en France. Ne serait-ce pas le Guépier Savigny, indiqué ci-
dessous ‘I

GUÈPIEB SAVIGNY, Merops Savignyi , Vieill., Tem. ; Levaill. ,
p]. 6 et 6 his.; lllerops persicus , Pall.

Décrit comme européen dans la Faune d’Italie et dans la
4.6 partie du Manuel d'ornithologie. Un mâle et une femelle
ont été tués près de Gênes. Sa patrie est l’Afrique.

53.“ genre. ALcroN; Alcedo‘, Lin., et des auteurs.

Bec long, fort, droit, quadrangulaire, pointu, légèrement
dentelé vers le bout 5 narines étroites, situées prés du capistrum,
recouvertes d’une membrane transparente; langue courte ,
déliée et triangulaire dans presque toute son étendue; ailes et
queue courtes; tarses également courts; trois doigts devant et
un derrière , les extérieurs soudés en grande partie.

Les Martins-Pêcheurs sont an nombre de deux en Europe;
vivent de poissons et nichent dans des trous en terre le long
des rives.

MARTIN-PÊCHEUR, Alcedo ispida , Lin., VieilL, Tem.; vulgaire-
ment Pecque-Roches ; enl. 77.

Habite toute la France. Sédentaire et très-commun l'hiver le
long des fossés et des rivières. Niche en terre dans nos marais
boisés, souvent dans des trous de rats ou de taupes a terre; ses
œufs sont blancs et oblongs.

Le vieux mâle diiïere de la femelle du mêmeâge et des jeunes
individus.

Il a l’iris brun roux.

MARTIN-PÊCHEUR PIE , Alcedo rudis , Lin. , Tem. ; enl. 716 ,
l'adulte sous le nom de Martin-Pêcheur huppé du cap de Bonne-
Espérance, 62, le jeune sous celui de lllartin-Pecbeui‘ du Sénégal.

Habite l’Espagne et plus particulièrement l’Afriquc , du nord
au midi. Accidentellement dans les îles de l’Archipel.
L’iris est, dit—on , b1'un roux.

19.9 famille. COLOMBINS , VieilL; Pigeons, Cuv.; Péristères,
Dum.; Colombinées, Leach.

Cette famille conduit naturellement au troisième ordre. Les
oiseaux qui la composent réunissent les caractères communs
aux Passereaux et aux Gallinacées. Les Colombes appartiénnent
par leur bec, l_eur jabot, leur nourriture aux derniers; par
leurs pieds, leurs mœurs et leurs habitudes aux premiers. A
cause de ces motifs quelques ornithologistes en ont formé un
ordre particulier sous le nom de Passerigalles. Elles sont mono-

games, vivent de graines et nichent sur les arbres ou dans des
trous de rochers ou de vieilles masures élevées.

549 Genre. COLOMBE, Columba des auteurs.
b

Bec grêle , flexible , renllé vers le bout, incliné à sa pointe ,
garni d'une membrane à base plus ou moins gonflée où existent
les narines; pieds courts; doigts articulés sur le même plan.

Les Colombes vivent volontiers en troupes , pondent deux
œufs, rarement trois, que le mâle et la femelle couvent alterna-
tivement. On en compte six espèces.

PIGEON nnnnnn , C olunzba palumbus, Lath., Gm., Vieill., Tem.;
vulgairement Pigeon massart; enl. 314; EncycL, pl. 79, f. l.

Arrive vers la fin de février par petites troupes, s'appuie de
suite et niche dans nos bois; nous quitte en octobre et en

( 158 )
novembre ; quelques-uns restent durant l’hiver à moins qu'il ne
soit trop rigoureux. Il est répandu en Europe. (l’est un bon
manger quand il est jeune et gras. J’en ai vu sur notre marche
dans le mois de janvier 184.0. La femelle est un peu plus petite

que le mâle. Les jeunes avant la première mue diffèrent des
adultes.

Iris jaune blanchâtre.

PIGEON SAUVAGE ou COLOMBIN , Columba ænas, Lin. , Vieill. ,
Tem.; vulgairement petit Massart; pl. 2M. R.

De passage dans les mois de mars et de novembre dans le
nord de la France; quelques uns y nichent dans les bois; j’en
ai vu de jeunes sur notre marché le 2 mai 1840. Il est plus
répandu dans le midi. La chair des jeunes est aussi très-bonne.

Iris rouge brun.

PIGEON BISET , Columba livia, , Briss- , Lath. , Vieill., Tem. ;
Pigeon de Roche, Cuv.; enl. 510; pl. 945 R.

Habite quelques îles de la Méditerranée, la Grece et les îles
Féroé; de passage accidentel en Provence et dans le départe-
ment des Basses-Pyrénées.

Il a le croupion blanc, les ongles plus acérés que le Biset
domestique et l'iris rouge jaunâtre.

PIGEON EGYPTIEN; Columba ægyptiaca, Lath. , Tem.

Il parait qu’on le rencontre assez souvent dans le midi et l’est
de l’Europe. M. le professeur Schinz m’écrit qu’on le trouve en
Grece; le docteur Eversmann l’a rapporté de Boukara où il a
été tué. Il habite particulièrement PEgypte et nfest tout-à-fait
inconnu.

PIGEON PASSAGER, Columba migratoria , Lin., Vieill.; Col.
canadensis, Gm.; enl. 176, femelle-

( '15!) )

Tué en Angleterre , en Norwège , en Russie et vu plusieurs
fois en mer. C’est un oiseau de l’Amérique septentrionale, qui,
au dire de Vieillot , traverse, au printemps et en automne , les
contrées qui sont entre le 205% et le 60.0 degré de latitude nord.
Ces pigeons voyagent en si grand nombre que leur vol obscurcit
le soleil. Il n’est donc pas étonnant que des individus aient passé
des régions boréales les plus reculées du nouveau continent dans
celles d’Enrope qui les avoisinent et qu’ensuite ils se soient
avancés jusqu’en Angleterre où un a été tué en décembre 1825,
dans le Fifeshire , suivant le rapport de M. Temminck.

Iris orange , d’après Vieillot.

TounrEnELLE , Columba turtur, Lin., Vieill., Tem.; enl. 391p;
pl. 246 Pu; Encycl. pl. 81 , f. 3.

Commune dans nos bois où elle niche. Arrive vers la fin de
mars et en avril, repart dans le courant de septembre. Répan-
due en Europe du sud au nord.

L’adulte a l'iris rouge jaunâtre et le jeune, gris rougeâtre.
Les œufs, au nombre de deux, sont blancs ainsi que ceux du
Ramier et du Colombin.

(160)

   
 

CORRECTIONS ET ADDITIONS.

Page 5, 3.9 ligne, Temminelt, lisez Temmincla.

Page 17 , 28.6 ligne , est l’Az'gle d tête blanche , lisez et
ÏAigIe, etc.

Page 22, 3.6 et 4.6 lignes, aille, lisez taille; actions, lisez
sections.

Page 29, 1.” ligne , mutanus , lisez mutans.

Page 39, 1.“ et 2.9 lignes, diurne, lisez surnina; nyctole,
lisez nyctale.

Page 21 , j'ai dit, d’après M. Philippe , que les œufs du Jean-
le-Blanc sont petits, ronds, blancs et lustres. M. Moquin-Tandon,
professeur à la Société des sciences et au jardin des plantes de
Toulouse , me mande que j’ai été induit en erreur; que les œufs
sont, au contraire, un peu alongés et bleuâtres. Je recevrai tou-
jours avec plaisir les communications de ce savant et me ferai
un devoir de les consigner dans mon travail.

EXPLICATION DES PLANCHES.

_ Pl. 1E0, f. 1 , Faucon Pojana, voyez p. 29:, f. 2, bec du grand
Epervier, voyez même page; f. 3, bec (le FEpervier commun , voyez
même page.

Pl. 2 , l‘. 1 , Bruant: à sourcils jaunes; f. 2 , Bruant boréal , robe
d’été; f. 3, bec du Bruant des marais, voyez p. 74 ç f. 4, bec du
Bruant des roseaux , voyez p. 75.

Pl. 3 , f. 1 , Turddidc obscur , voyez p. 107:, f. 2 , bec de la Fau-
vette flavéole , vu de côté, en-dessus et en-dessous g f. 3 , bec de la
Fauvette verderolle, vu de côte’ , tan-dessus et em-dessous; f. 4, bec
de la Fauvette ictérine, vu de côté, en-dessus et eau-dessous; f. 5,
bec de la Fauvette luseiniolc, vu de côté, en-dessus et tan-desserts.

J. 4cm “.441: J.


			
Z

fL-zannlfle


			
 

 

Luth aeL Dam] .


			
(161)

3.0 ORDRE.

(ÉALLINACÉS , Gallium, Lin. , CuV. , Dum. , Teni. ;
Gallinacei, Vieill. ; Gallinacées , Lacép. , Less.

Les Oiseaux de cet ordre, a Fexception des Gangas, qui ont
une organisation et un genre de vie qui les rapprochent des
Pigeons, ont des caractères si tranchés , qu'il est impossible de
les confondre avec ceux des ordres précédents. Ils ont le bec
voûté, convexe, plus ou moins courbé à la pointe; les bords de
la mandibule supérieure qui recouvrent ceux de Pinférieure;
les narines basales, percées dans un espace membraneux; les
ailes amples, arrondies, concaves; les tarses courts , nus. ou
vêtus; les doigts, au nombre de trois ou quatre, réunis ou
libres à leur base et calleux en-dessous chez la plupart des
espèces; le pouce, lorsqu'il existe , articulé plus haut que les
trois doigts antérieurs; la queue variable en longueur et par le
nombre de pennes.

Les Gallinacés ont des formes ramassées etlourdes. Leur vol
est difficile et court, à cause de la disposition particulière de
leur sternum. Ils vivent de graines , de végétaux , de vers et
d’insectes. Leur ponte est plus ou moins nombreuse‘; les petits
naissent couverts de duvet dans le plus grand nombre des
espèces et cherchent leur nourriture peu d'heures après leur
naissance. Quelques-uns habitent les forêts et les montagnes;
d'autres les champs ou les plaines arides.

Cet ordre est composé de deux familles et comprend les
Faisans , Perdrix , Turnix . Tétras , Lagopèdes et Gangas . M.
Temminck, dans la quatrième partie de son Manuel , a admis le

l1

(162)

genre Dindon, Gallopavo , comme européen , d'après quelques
données , évidemment fausses , fournies par M. Centraine. Avec
un peu de réflexion, cet auteur ne l'aurait pas adopté. En effet il
est impossible que le Dindon , qui a pour patrie l'Amérique
septentrionale, puisse se trouver en Europe a l'état sauvage
primitif. C'est un Oiseau trop pesant, trop massif et qui a des
ailes trop courtes pour pouvoir franchir les mers. (t) Si on a
trouvé des Dindons sauvages dans les forêts , ce sont bien cer-

tainement des sujets domestiques qui s’y sont propagés en '

liberté. Peut-être les habitants de la Sicile, qui ont procuré des
renseignements à M. Centraine, prennent-ils la grande Outarde

pour le Dindon sauvage, comme cela arrive fréquemment
dans le nord de la France.

20.8 famille. NUDIPËDES, Nudipedes, VieilL; Alectrides, Dum.

A. Quatre doigts dont trois réunis à leur base par une courte membrane.

55A’ genre. FAISAN, Phasianus, Lin. et des auteurs.

Bec fort; mandibule supérieure convexe , déprimée vers le
bout et dépassant Yinférieure; narines basales et latérales, à
moitié fermées par une membrane; joues nues, garnies d’une
peau verruqueuse; tarses armés d'un éperon chez le mâle;
doigts au nombre de quatre , dont trois unis a la base; queue
disposée en toit et composée de pennes étagées, les deux du
milieu beaucoup plus longues que les latérales.

Les Faisans sont très-remarquables par leurs formes et leur

 

(I) On prétend qu'en Amérique . pour passer au vol une rivière qui n'a
qu'une largeur d'un mille, les moins forts tombent fréquemment dans l'eau. Voy.
supplément à l'histoire naturelle de Bufïon , par M. F. Cuvier, t. a, p. :55.

(163)

plumage. lls vivent en troupes, sont polygames et se nour-
rissent de graines, de végétaux, de vers ct d'insectes. On en
admet deux espèces.

FAISAN VULGAIRE, Phasianus Colchicæts , Lin. , Vieill. , Tem. ;
enl. 121 le mâle; 122 la femelle; Encycl. , pl. 87, f. 1;, le mâle ;
pl. 262 , R. , mâle , et 263 , femelle.

Il est originaire de l'ancienne Colchide et naturalisé depuis
long-temps en France , en Angleterre et en Allemagne. On en
élève un grand nombre dans ces royaumes , pour peupler les
parcs des rois et des grands seigneurs; c’est un gibier très-
recherché pour les tables somptueuses.

Le plumage varie souvent dans I’état de domesticité. J’en ai
un blanc , un panaché , un de couleur café au lait et un avec un
collier blanc.

Des amateurs de Lille en ont obtenu de fort jolis métis avec
le Faisan argenté , Phasianus nycthemerus, et notre petite
Poule dite de Barbarie , Phasianacs pusillus , Lath. On assure
qn’il produit également avec le Faisan doré, Phasianazs pictus,
Lin. , et le Tétras à queue fourchue , Tetrao tetrix , Lin. On lit
dans la quatrième partie du Manuel d’ornithologie de M. Tem-
minck que: a plusieurs exemples de métis du Faisan vulgaire avec
ces derniers ont été observés à ditïérentes époques , en Angle—-
terre, dans les localités où ces deux espèces vivent dans un
rapprochement immédiat, ce qui n’a pas lieu ailleurs en
Europe. »

Le Faisan vulgaire est d'un naturel‘ sauvage, quoiqu’il s’apprî-
voise assez bien en captivité. J’en ai qui vivent en bonne intel-
ligence avec nos poules domestiques. Il a l'iris rouge jaunâtre.
Sa ponte est de 30 à 36 œufs verdâtres , plus ou moins foncés
suivant l'âge des femelles; plus elles sont vieilles plus leurs
œufs sont colorés. L'incubation dure vingt-cinq jours.

(164)

FAISAN nonÈ ou TRICOLORE , Phasianus pictus , Lin , Vieill.,
Cuv. , Tem.; Ph. currens chinensis , Briss. ; enl. 217 , f. 1, le
mâle; f. 2, la femelle; Encycl. , pl. 88, f. 4; Atl., pl. 83 , f. 2.

Le Faisan doré se reproduit en France dans l’état de domes-
ticité, et l'on assure qu’il vit en Allemagne dans les bois et s’y
multiplie comme le Faisan vulgaire. M. Gamba, consul français
à Tiflis, l’a rencontré en bandes nombreuses dans les chaînes
du Caucase qui s’étendent vers la mer Caspienne. On le voit
aussi à l’état sauvage dans les parties septentrionales de la
Grèce. Il est. comme le Faisan vulgaire, originaire de l'ancienne
Colchide.

Il paraît que M. Temminck n'a pas eu occasion de l’observer.
Ce qu'il dit relativement aux sexes et aux variations de plu-
mage est tout-à-fait inexact. Le mâle prend sa robe d'adulte à
un an et a alors l’iris d’un jaune paille vif; la femelle , qui a un
plumage différent, a l’iris hrun—r0ux. On distingue les jeunes
mâles des femelles des l'âge de quinze jours. Les premiers ont
les longues plumes de la queue unicolores et l’iris gris perlé; les
secondes les ont harrées de lignes plus brunes et ont l’iris roux-
brun. A trois mois les mâles ont les plumes de la tête qui com-
mencent à prendre une couleur roussâtre, tandis que celles des
femelles conservent les mêmes couleurs. C’est donc à tort que
M. Temminck dit que ce n'est que l’année après celle de leur
naissance que l’on peut reconnaître les sexes, et qu’à la troi-
sième année seulement le mâle prend son brillant plumage.

La ponte est de 25 à 36 œufs et commence dès la fin de mars
dans notre contrée septentrionale. Uincuhalion dure vingt-un
jours. Les œufs, qui sont beaucoup plus petits que ceux du
Faisan commun, ont une couleur blanc rougeâtre. Le rouge est
plus prononcé sur les œufs des vieilles femelles.

Il y a des individus qui ont les pattes brunes , plus longues et

(165)

un plumage plus foncé. Les amateurs les distinguent sous les
noms de charbonniers. Ces particularités dépendraient-elles de
la captivité ‘l

56.0 genre. Pnnnmx, Perdiæ, Briss, Lath., VieilL, Tem.;
Tetrao, Lin.

Ce genre est ainsi caractérisé : Corps arrondi; bec fortement
courbé a sa pointe , plus large qu’élevé à sa base; narines nues
et à moitié fermées par une membrane renflée; un espace nu
derrière l’orbite chez un grand nombre d’espèces ; larses nus ,
ainsi que les doigts; ces derniers au nombre de quatre, dont
trois devant et un de1‘rière; les premiers réunis jusqu"à la

première articulation , l’autre libre; ailes courtes; queue-
arrondie.

Les Perdrix courent plus qu'elles ne volent; se nourrissent
principalement de graines et d’insectes; nichent a terre; leur
ponte est nombreuse.

Nous les partageons en quatre sections, à Pexèmple de
Cuvier et de quelques autres naturalistes. La première com-
prend les Francolins; la deuxième ,les Perdrix proprement
dites; la troisième , les Cailles , et la quatrième , les Colins.

l.” section. F RANCOLINS.

Ils diflèrent des Perdrix par le bec et la queue plus étendue.
Leurs mœurs sont aussi différentes. Ils préfèrent le voisinage
des bois et des eaux; se perchent et se nourrissent autant de
végétaux et de baies que de graines. Les mâles ont un éperon
plus ou moins aigu a chaque tarse.

FRANCOLIN A COLLIER noux, Perdiæ francolintts, Lin., Lath.,

(166)

Cuv., VieilL, 'I'em.; enl. 147, mâle adulte; 148, femelle;
EucycL, pl. 95, f. 2 , mâle.

On ne le trouve pas en France. Il habite le midi de l’Europe,
la Toscane et la Sicile. La plupart de ceux que l'on voit dans
les cabinets de France viennent d’Afrique.

La femelle a un plumage qui lui est propre.

k

2.9 section. PERDRIX.

Elles ont le bec moins fort que les Francolins, et le mâle
n'a qu'un simple tubercule à chaque tarse. Elles se nourrissent
principalement de graines, et ne percbent pas. Un espace nu
existe derrière l’œil.

Penonrx ourse, Perdiæ cinËrea , Latte, Vieill. , Cuv. , Tem.;
Tetras perdiæ , Lin.; enl. 27; Encycl. , pl. 93; pl. 256 R. , f. l,
mâle; f. 2, tête du jeune de l'année.

Sédentaire : Niche dans les champs et fort avant dans le
nord; moins commune dans le midi de la France que dans
notre contrée.

Quoique la Perdrix soit d’un caractère sauvage, on appri-
voise facilement les petits que l'on fait élever par une poule.
J'ai vu chez mon père une femelle d'un an , qui était née dans
la maison , suivre mon jeune frère dans les champs et répondre
constamment à sa voix. Lorsqu'il la caressait avec la main elle
se couchait comme si elle voulait être cochée.

Les Perdrix grises se rassemblent en hiver et forment quel-
quefois des bandes considérables qui émigrent. Elles sont très-
estimées pour les tables lorsqu'elles sont jeunes. Celles d’Artois,
qui sont plus petites ct plus ramassées que les nôtres, sont
principalement recherchées par les amateurs de gibier.

(167)

Cette espèce a l'iris brun-roussâtre, et le plumage différent
suivant Page et le sexe. Sa ponte est de i2 a 18 œufs d'un gris
verdâtre ou tirant sur le roussâtre. Je possède un sujet maculé
de blanc ct un autre de couleur café au lait.

La Perdrix de montagne, Perdix montana, Lath. ; Tetrao
montanus, Lin. ; enl. 136; Encycl. , pl. 94, f. 1; pl. 256, IL, est,
suivant des ornithologistes , une- variété de la grise, et suivant
d'autres, une race constante. M. Temminck la considère comme
un métis de cette espèce et de la Perdrix rouge ; mais M. Hardy
fait observer à ce sujet qu'on la trouve de temps en temps dans
les environs de Dieppe et que jamais on n’y voit la Perdrix
rouge.

On n'est pas plus d'accord relativement à la Perdrix de pas-
sage, Perdiæ damascena , Lath, , Vieil].

M. Temminck en fait une variété et attribue son moindre
volume à une nourriture moins abondante et à‘ ses habitudes
erratiques. Vieillot, au contraire , la regarde comme une race
ou une espèce parfaitement distincte.

Quoi qu'il en soit, elle a un genre de vie bien ditïérentdes
Perdrix grises. Celles-ci sont partout sédentaires, et une partie
seulement quitte sa localité lorsqu'elle se trouve réunie en trop
grand nombre. Les Perdrix de passage, au contraire, ne restent
pas dans la contrée qui les a vues naître et poussent très-loin
leur migration. Elles ne se mêlent pas aux bandes des Perdrix
grises; ne restent jamais long-temps dans le même endroit,
quelle que soit l'abondance de la nourriture. Elles sont très-
farouches et se laissent diflicilement approcher. Leur vol est
plus élevé et plus soutenu que celui de nos Perdrix grises.
Quant a leurs dissemblances physiques, elles sont aussi très-
remarquables. Elles ont des dimensions et des proportions
beaucoup plus petites.

Il est vrai qu'une taille un peu moindre ne suffit pas pour
constituer une espèce. S'il en était autrement on pourrait, à

(168)

l'exemple de quelques naturalistes allemands , en former plu-
sieurs des individus d'une même souche, qui ne varient que par
la grandeur. Mais toutes les fois que des Oiseaux ont un genre
de vie particulier et se reproduisent constamment les mêmes ,
ne doit—on pas leseonsidérer , sinon comme une espèce, du
moins comme une race ‘E Pourquoi n'en serait—il pas de ceux-ci
comme de certains mammifères qui otÏrent des diiférences no-
tables, suivant les contrées qu’ils habitent, et que l’on admet
comme autant de races distinctes? M. Hardy m’écrit qu’il a
trouvé en Vendée la petite Perdrix grise et toujours dans les
lieux où les vaches et les moutons présentent les mêmes varia-
tions de grandeur. Aussi je pense que les raisons sur lesquelles
M. Temminck fonde son opinion sont des erreurs physiolo-
giques; que les localités influent le plus puissamment sur la
taille; que la vie vagabonde et la nourriture plus ou moins
abondante y sont pour peu de chose; que cette dernière pro-
cure seulement plus d’embonpoint.

Les petites Perdrixg rises passenten grandes troupes chaque
année en Artois; quelques-unes y viennent nicher et occupent
les points les plus élevés. Leur ponte ne dépasse guère 13 ou 14
œufs , lesquels sont moins gros et plus alongés que ceux de la
Perdrix grise ordinaire.

Pnunnix ROUGE , Perdiæ rubra, Briss. , Vieill. , Cuv. , Tem. ;
Tetrao rufus , Lin. g enl. 150 , le mâle; pl. 257 R. ,femelleavec
ses petits au sortir de l'œuf; pl. 258 , jeune avant la première
mue; Atl. , pl. 90 , f. 2.

Propre aux plaines méridionales de la France. L'on en trouve
quelques-unes en Artois dans les environs de Saint-Pal , où
elles nichent. Elle est commune en Bretagne , eu Touraine , en
Anjou et en d’autres localités du royaume. Celles qui nous
viennent des montagnes du midi sont plus grosses que celles de
notre contrée et des environs de Paris.

(169)

Sa ponte est de 15 a 18 œufs, d’un blanc jaunâtre terne ,
marqués de petites taches et de points gris-roussâtre.

Elle a l'iris brun-rougeâtre; le hec, le tour des yeux et les
pattes rouges. La femelle est un peu moins forte que le mâle et
n’a point de tubercule à la partie interne et inférieure des
tarses. Elle a pondu à Lille, en captivité, chez feu M. J.
Macquart.

J'en ai reçu d’Auxerre, de mon ami M. le docteur Bonard ,
et de Cahors , où elle est très-commune. On dit qu'on ne la
trouve pas en Allemagne et qu'elle est rare en Suisse.

Je possède une variété maculée de blanc, etj’en ai vu une
roussâtre.

BARTAVELLE ou Pnnnmx GRECQUE, Perdiæ græca, Briss.;
P. sawalilis , Mey., Tem.;enl. 231; pl. 259 , IL, mâle; Encycl. ,

pl.94,f. 4.

Habite la Grèce , les Alpes suisses et quelques parties mon-
tueuses et rocailleuses de la France et de l'Allemagne. J’en ai
reçu du département de l’Isère. L’auteur du voyage d’Orem—
bourg à Boukhara, en 1820, dit qu’on en apporte en très-
grande quantité au marché, dans cette dernière ville, pro-
venant des montagnes qui entourent Samarcande.

ll y a des variétés accidentelles plus ou moins blanches.

D
Pnnnmx DE ROCHE OU GAMBRA, Perdix petrosa, Lath. , T em.;

Tetrao petrosus,‘ Gm. ; Perdiæ rubm barbarica, Briss. ; pl. 260 ,
R. , le mâle.

Accidentellement dans le midi de la France. Habite les Alpes
suisses, d’où je l’ai reçue plusieurs fois, l’Espagne, la Sardaigne,
la Corse et la Sicile.

La femelle dilfère (lu mâle.

(170)

3.° section. CAILLES.

Elles diffèrent des Perdrix par la taille et le bec plus petits;
la queue plus courte; l'absence de tubercules aux larses chez
le mâle, et la première penne des ailes qui est la plus longue.
Elles sont polygames et se réunissent en bandes nombreuses
pour effectuer leurs voyages qui ont lieu du nord au midi et

réciproquement, en automme et au printemps. Elles vivent
isolées en été.

CAILLE, Perdiæ coturniæ , Lath. , Cuv. , Vieill. , Tem.; enl.
170; Encycl. , pl. 96, f2; pl. 161, 11., f. i, mâle; f. 2, tète d'un
mâle de Pannée; f. 3, jeune avant la première mue.

Commune dans notre contrée, surtout dans les plaines de
l’Artois. Èmigre en septembre et en octobre; elle est alors fort
grasse et très-recherchée par les amateurs de gibier. Revient
en mai et se répand dans les blés et prairies, où elle se fait
prendre assez facilement au filet. Celles que l’on nourrit en cage

sont beaucoup moins bonnes à manger; elles perdent de leur
fumet.

Il est facile de distinguer la femelle du mâle. L’iris est dans
les deux sexes brun noisette.

La ponte est de 8 a 12 œufs jaune verdâtre, parsemés de

taches et de points brun-roux lustré, variables par leur forme
et leur distribution.

4.9 section , COLINS.

Ils tiennent des Cailles etdes Perdrix; ont le bec gros , court
et bombé; la région ophthalmique entièrement emplumée ,
les troisième et quatrième rémiges les plus longues. Ils perchent
et vivent par couples dans les buissons et taillis. Le mâle et la
femelle prennent également soin de leurs petits.

( 171 )

COLIN coumcm, Perdia: borealis, Tem.; P. Amerioana,
Novæ-Angliæ et Ludoviciana, Briss.; Telrao virginianus.
Marylaudus et mexicaines, Gm.; enl. 125.9, le mâle; Caille de
Virginie, le Coyolcos, la Caille d'Amérique ou Colenicui de
quelques auteurs.

Naturalisé en Angleterre. Vit à l’état sauvage dans les
contrées (le Norfolk et de Sufiblk. Sa patrie est PAmérique

septentrionale.
Varie suivant l'âge et le sexe. L’iris et les pattes sont rouges.
La femelle est un peu plus petite que le mâle.

B. Trois doigts devant séparés; point de queue.
57.9 genre. Tnnnrx, Turniæ, Bonaterre; Perdiæ, Lath.;
Tetrao , Gm.; Tridactylus, Lacép.; Hemipodius , Tem.

Bec grèle ,.comprimé , offrant une petite saillie sous la man-
dibule inférieure; narines linéaires, à moitié fermées; tarses
longs; première penne de l’aile la plus longue; queue très-
courte.

TURNIX D’A1=n1QUE, Turniæ Africanus, Desfontaines (1) ; T etrao
andalusiczts, Gm.; Perdiæ Anda. LatlL; Hemipodizrs tachy-
dromus, Tem.; pl. 263 bis , R , le jeune.

Habite le midi de l’Espagne et la Sicile. Accidentellement en
Provence. Ceux que l’ou trouve chez nos marchands viennent
d’Afrique.

Iris jaune et pieds livides , d'après M. Temminck.

21.6 famille. PLUMIPÈDES, Plumipedes , Vieill.; Alectrïdes,
Dum.

58.9 Genre. TÉTBAS, Tetrao, Lin. et des auteurs.

Narines cachées sous les plumes avancées du Capistruvn;

 

(I) Mémoires de PAcadémie des Sciences , année i787 , p. 500.

( [72 )
une bande verruqueuse plus ou moins rouge au-dessus des

yeux; tarses emplumés; doigts nus à bords pennés; ailes courtes

et arrondies; queue composée d'un plus ou moins grand nombre
de pennes.

Les Tétras habitent les grandes forêts des contrées monta-
gneuses et sont solitaires. Leur nourriture consiste princi-
palement en bourgeons de pins et de bouleaux. Ils mangent
aussi des baies et des insectes.

GRAND COQ DE Bnuvîmes ou lïzrnss, Tetrao urogallus, Lin.,
Vieill., Tem. ; eul., 73, mâle; 74, femelle; pl. 250, R., mâle, 151
femelle ; Encyc]. , p1. 90, f. 3, le mâle; Atl. , pl. 89, f. 2; règne
anim., pl. 63, f. 2, tête osseuse du mâle, vue en-dessus et
réduite, dessinée d’après nature; la même vue de profil.

Habite la France , la Belgique, la Suisse, l’Allemagne, la
Russie et la Suède.

On le trouve sur les hautes montagnes, du Jura, de l’Auvergne,
des Vosges et des Pyrénées. Il recherche principalement les
forêts de pins et de sapins. C’est un gibier délicieux lorsqu’il est
jeune.

La femelle diffère du mâle. M. Temminck fait observer avec
justesse que l'on trouve quelquefois des individus d'un tiers
moins gros que d'autres et des femelles revêtues de la livrée
du mâle. ‘

On considère généralement aujourd'hui le Tetrao medius des
auteurs comme un métis de la femelle de cette espèce avec le
mâle du Tetrao tetrix. M. Schinz dit que cet Hybride a été
trouvé en Suisse. C’est dans le nord , où les grands et petits coqs
de Bruyères vivent ensemble en très-grand nombre , que l’on
rencontre principalement des métis de ces deux espèces.

Le grand coq de Bruyères a Piris brun clair , selon M. T em-
minck.

t 173 )
court, leurs ongles larges et obtus. Ils ont la queue carrée et la
plupart deviennent entièrement blancs l’hiver.

Ils ne recherchent pas les forêts comme les T élras; préfèrent
les halliers.

LAGOPËDE ou PERDRIX DE NEIGE, Lagopus mutus, Richardson;
Tetrao lagopus , Lin. , Tem.; T. lagopus et rupestris, Gm.; eñL,
129 , femelle en robe d'hiver; 494., plumage d’été sous le nom
de Gélinotte blanche ou Lagopède d'été; Encycl., pl. 92 , f. 2 .
femelle en plumage d’hiver; pl. 255, R. , f. 1, mâle , plumage
d’hiver; f. 2, tête d'une femelle prenant sa robe d'été; règne
anim. pl. 63. patte emplumée et réduite.

Très-commune sur les Alpes suisses et les Pyrénées, d’où je l'ai
reçue plusieurs fois. Habite Pétéla zône des neiges perpétuelles
et y niche sur; les ébonlements de roche. La ponte est de 8 à
10 œufs d’un jaune rougeâtre, pointillés de brun , offrant des

taches de même couleur, luisantes et plus ou moins confluentes,

vers le milieu. Uattachement de la femelle pour sa couvée est
telle que M. Necker en a pris une sur ses œufs sans qu’elle
parût songer à s’échapper. Descend l’hiver dans les régions
intermédiaires de ces hautes montagnes.

Le Lagopède varie suivant l'âge, le sexe et les saisons. L’iris
est gris , suivant M. Temminck.

TÉTBAS nous]; ou POULE nus MARAIS , Tetrao scoticus, Lath. ,
Tem.

'[‘rès—abondant en Écosse et un peu moins en Angleterre.
Reste l'été sur les montagnes et descend l’hiver dans les vallées.
Ceux que je possède. m’ont été envoyés par M. Lée d’Hull.

Il paraît qu’on ne la trouve encore que dans les trois royaumes
unis de la Grande-Bretagne.

Iris brun clair, selon M. Temminck. Le mâle est d’un roux

plus foncé que la femelle; l'un et l’autre ne deviennent pas

(1774)

PETlT COQ DE Bnuviæuns A QUEUE Fourreaux; ou COQ un Bou-
LEAU, Tetrao tetriæ, Lin. et des auteurs; enl. 172, le mâle,
adulte; 173, la femelle; Encycl. , pl. 90 , f4, le mâle; pl. 252,
IL, mâle, adulte;253, femelle; règne anim., pl. 63, f. 1,
bec vu en—dessus , dessiné d'après ‘nature. '

Habite la Suisse , l’Allemagne et en moins grand nombre la
France et la Belgique; plus rare que le précédent dans les
Pyrénées; commun dans le nord de l’Angleterre et l’Écosse.
Iris bleuâtre, selon M. Temminck.

Cet auteur dit que la vrariété blanche ou tapirée de blanc est
un hybride du mâle de cette espèce avec la femelle du Tétras
des saules, Tetrao salicetz‘.

J’ai reçu des Tétras à queue fourchue de Grenoblc et de la
Suisse. On prétend que ceux des Pyrénées sont plus petits.

GÉLINOTTE ou pour: mas Couomnns, Tetrao bonasia, Lin.,
VieilL, Tem.; enl. , 474., le mâle; 475, la femelle; Encyel. ,
pl. 9l , f. 4; pl. 254., R. , mâle adulte z, f. 2 , tète de la femelle.

On la trouve en France , en Suisse . en Allemagne et dans le
nord jusqu’en Sibérie. Elle paraît rechercher les Bruyères dans
les Pyrénées, les Vosges , le Dauphine, le Jura et les Ardennes.

Les Gélinottes sont excellentes et très-recherchées par les

amateurs de gibier.
Le mâle difiëre de la femelle; l’iris, chez l’un et l'autre, est

brun peu foncé.

59! genre. Lseorbnn, Lagopus , Cuv. , Vieill.; Tetrao, Lin. ,
Tcm.

Les Lagopèdes ont été distraits du genre 'l‘étras par Cuvier,
Vieillot et quelques autres naturalistes. lls en ditTèrent par les
doigts garnis de plumes, comme les tarses; parleur pouce très-

(175)

blancs l'hiver. Les œufs du Scoticus sont allongés, luisants et
ont des taches conlluentes qui forment des plaques irrégulières.

TÉTRAS HYPERBORÉ, Lagopus islandorum, Richardson; Tetrao
islcmdm, Faber. , Tem.; T. islandicus, Br.

Sous le nom de Tétras hyperboré est décrit, dans la quatrième
partie du manuel de M. Temminck. un individu qui a de très-
grands rapports avec le‘ Lagopède et qui n'a encore été vu
qu’en Islande. Il aurait l'iris brun.

Est-ce bien une espèce? Cet ornithologiste fait remarquer
qu’une figure de prétendu Tétras hyperboré, publiée en Angle-
terre par M. Gould, sous le nom de Lagopus rupestris, lui
paraît représenter la femelle du Tetraa lagopus, en plumage
parfait d’été. Les individus que l’on m’a envoyés pour des
hyperhorés nîétaient que des Tétras des saules en robe d’amour.

Laooriænu m: LA BAIE rfHUnsoN ou Trîrnas nus SAULES,
Lagopus salicetiÆuchardson; Tetrao salzcetz‘, Tem.: T. albus, robe

d'hiver‘ T. la onicus , robe d'été, Gm.; Bonasia scotica Briss.
9 I

Habite le nord des deux mondes, principalement la Suède ,
la Laponie et le Groenland.

Iris cendré blanchâtre , d’après M. Temminck.

Les œufs de cette espèce ressemblent à ceux du Lagopus.

Ils sont seulement un peu moins gros, plus tachetés et plus
colorés.

TÉTBAS A DOIGTS COURTS , Tetrao brachydactylus, Tem.

Nouvelle espèce, indiquée par M. Temminck dans la qua-
trième partie de son manuel; elle proviendrait de la Russie
septentrionale et n'aurait encore été décrite et figurée que sous
son plumage d’hiver. Je ne l’ai vue dans aucune collection.

60.6 genre. GANGA , Pteroclas, Tem. , Cuv.; Tctrao , Lin.
Bonasia, Briss. ; Perdiæ, Lath.; OEnas, Vieill.

(176)

Bec court, convexe; mandibule supérieure voûtée, dépassant
Pinférietire et légèrement courbée à sa pointe; narines cou-
vertes d’uue membrane , cachées sous les plumes du front;
tarses poilus en-devant; quatre doigts dont trois antérieurs
réunis à leur base et un postérieur très-court et élevé; ailes
longues , étroites, pointues , à rémiges graduées, la première
la plus étendue; queue arrondie, les pennes médianes plus
longues et quelquefois subulées.

Les Gangas forment un groupe parfaitement distinct, qui
sert pour ainsi dire de passage des pigeons aux gallinacés , et
devraient être placés en tête de ces derniers. Ils habitent les
contrées méridionales et recherchent les terrains arides et
déserts.

GANGA CATA ou GÉLINOTTE nns PrnÉnÉcs, Pterocles alchata,
(l) Tetrao alchata, 1.in.; Pterocles setariaas, Tem., Cuv.;
Ænas cata, Vieill.; enl. 505, le mâle; e06 , la femelle; pl.
247, IL, mâle adulte, et non la pl. 248, comme le dit
M. Temminck; 248 , f. l, vieille femelle; l’. 2, tête de la
femelle de Pannée; 249, f. 1, jeune au sortir du nid; f. 2,
tête du jeune mâle de l'année; règne aninL, pl. 63, f. 4,
individu réduit et dessiné d'après nature; bec du même vu
en-dessus et de profil.

De passage accidentel dans nos départements septentrionaux.
Un jeune en mue a été tué dans les environs de La Bassée et
déposé dans le cabinet de feu M. Albert Alavoine.

Le Gata habite le midi de l’Europe, dans lesendroits incultes

(i) Je restitue le nom spécifique imposé par Linnée. C'est à tort que U. Tem-
minck lui a substitué celui de Setarius. Vieillot a commis la même faute en lu
donnant celui de Cala. Il semble que ces deux auteurs se soient fait un plaisir
d'augmenter la confusion déjà très-grande qui existe dans la synonymie en intro-
duisant sans nécessité une foule de dénominations nouvelles.

(m;

et les plus arides. On le dil commun en Espagne , en Sicile et
dans le Levant. Il est sédentaire dans les plaines de la Cran,
en Provence.

Son plumage varie suivant l'âge , le sexe et les saisons. Il a
l'iris brun foncé. ‘

Il vit et pond en captivité. On le nourrit de graines de
diverses espèces. Les œufs, au nombre de deux ou trois , sont
oblongs, presqwaussi gros aux deux extrémités, jaunâtres,
tachetés de roux et de cendré. Les taches varient de grandeur
et forment une espèce de couronne vers le gros bout.

M. le docteur Eversmann , qui en a vu de grandes volées en
Asie , dans la steppe entre Bouckhara et Karaghata , dit que
la voix de ces oiseaux a de la ressemblance avec celle des
Corneilles et des Corbeaux. M Crespon, qui nourrit des Gan-
gas Catas dans une volière depuis plusieurs années , dit qu’ils
reconnaissent la voix de sa femme qui lessoigne et lui répondent
par les syllabes Kaak , Kaak, Hoat, Koat , Ka Ka Ka. Ka.

GANGA UNIBANDE ou nus SABLES, Pterocles arenqräus, Tem.;
Teïrao arena. , Pall.; ÛEnas arenaria, Vieill; Encycl. , pl. 92,
f. 4, sous le nom de Gélinotte des rivages; pl. col. , 354 et 360.

Nous devons a Pallas la première description de cet oiseau.
Il l’a trouvé en grand nombre dans les sables qui avoisinent la
mer Caspienne. Depuis lui, on l’a rencontré dans les landes
sablonneuses de l’Aral et en d’autres points de l’Asie. Ceux que
vendent‘ nos marchands viennent du Nord de l’Afrique et du
Sénégal. I

On ne l’a pas encore vu en France, et cependant il habiterait,
suivant M. Temminck , les Pyrénées , et le marché de Madrid

‘en serait abondamment pourvu en hiver. On la tue en Alle-

magne dans le territoire d’Anhalt , dans .la Natolie et l'île de
Chypre.

12

(178)
4.6 ORDRE.

Écmssrans, Grnllatores, VieilL, de Blainv. ; Gallinæ
et GraIIœ, Lin.; Grallœ_ LatlL; Oiseaux de rivage,
Lauép. ; Coureu1‘s et Gralles, Tem.

Les Échassiers ont le bec de longueur et de forme variées;
les pieds et les jambes élevées; celles-ci nues à la partie infé-
rieure dans presque toutes les espèces , les tarses glabres,
réticulés ou annelés; les doigts , au nombre de trois ou quatre,
libres ou plus ou moins palmes, pinnés on garnis d’une mem-
brane.

La plupart sont des oiseaux de rivage demi-nocturnes; se
nourrissent de vers , d'insectes , de poissons , de reptiles et de
crustacés. Ils ont les ailes longues et propres au vol. Quelques-
uns préfèrent les plaines et les champs; ont les ailes plus
courtes. Ils courent plus qu'ils ne volent el vivent de graines ,
(Yinsectes et de végétaux.

Cet ordre est divisé en deux tribus, d‘après le nombre des
doigts, et composé de onze familles. Il comprend les Outardes,
Ædicnèmes, Échasses , Huîtriers , Coure-Vite, sanderling,
Pluviers , Vanneaux , Tourne-Pierres , Tringas, Chevaliers, Bé-
casses, Barges, Courlis, Ibis, Spatules, Hérons, Cigognes, Grues,
Anthropoïdes , Glareoles , Rales , Porphyrions , Gallinules ,
Foulques , Phalaropes, Lobipèdes, Avocettes et Phænicoptères.

1." tribu. TnnucmYLEs. Triaacnyn. VieilL, trois
doigts.

2233 famille. PÉDIONOMES, Pedionomi, Vieill; Pressirostres,
Cuv. ; Alectrides, Dum.

Bec un peu voûté; les doigts unis à leur base par une mem-
brane.

(179)

tïette famille comprend seulement les Oulardes et forme le
passage des Gallinacés aux Échassiers. M. le professeur de
Blainville l'a désignée sous le nom de Gallinogralles, dénomi-
nation qui indique que ces oiseaux ont des caractères mixtes ,
participant de ces deux ordres.

61.9 enre. ÜUTARDE , Ûtis , Lin. et des auteurs.
g

Bec droit , courbé a sa pointe, comprimé ou déprimé légère-
ment a sa base , plus court ou de la longueur de la tète; narines
ovales , situées au milieu du bec; tarses et bas des jambes nus ;
ailes médiocres et arrondies.

Les Outardes ontle port et le corps massif des Gallinacés‘, mais
ils s'en éloignent par leur organisation et la nudité de la partie
inférieure des jambes. Ces oiseaux courent plus qu’ils ne volent,
sont très-farouches , recherchent les grandes plaines et se nour-
rissent dînsectes et de verdure.

OUTAnDE BARBUE ou GRANDE OUTARDE , Otis tarda , Lin; et
des auteurs; Dindon sauvage de nos campagnards; enl. 242,
mâle en robe d'hiver; pl. 204 , R. ; Encycl. , pl. l; , f. 3.

De passage irrégulier et isolément a la fin de février etau
commencement de mars dans le nord de la France. S’y fait voir
en petites troupes dans les hivers rigoureux, lorsqu’il y a
beaucoup de neige, et c’est en plaine, sur les terrains élevés
et ensemencés qu'elle s'arrête. Je possède une femelle qui a été
tuée à Bouvines et un mâle tiré a Templemars, près de Lille.
On en a tué également sur tous les points du royaume.

L’0utarde niche quelquefois dans la Champagne. Elle paraît
commune en Espagne dans l’Andalousie, en Italie, en Dal-
matie et dans le Levant. On la trouve aussi en Suisse et en
Allemagne. On dit que c’est de la Russie queviennent la
plupart des adultes en robe de noces que l'on voit dans les
cabinets de France. '

(180)

La femelle diffère du mâle adulte en tous temps. Lesjeunes
mâles lui ressemblent lorsqu'elle a son plumage d'hiver. C’est
a l'âge de deux ans que ceux-ci prennent leurs moustaches. Ces
moustaches ou touffes de plumes effilées qui naissent sous la
mandibule inférieure sont plus ou moins longues. Les vieux
que j'ai vus les avaient de 6 à 9 centimètres. Dans tous les âge‘,
les femelles n’ont de plumes effilées sous le hec qu'en hiver.
La nudité du col dans cette saison est nulle ou très—pen appa-
rente. La taille et le poids de l'oiseau varient également. Il y a
des mâlesqni pèsent jusqu'à l2 kilogrammes et plus; des
femelles et de jeunes individus qui pèsent de à. à8kilogrammes.

L'iris, dans l’un et l'autre sexe , est brun roussâtre et non
orange.

Voici ce que m’écrit M. le chevalier Descourtils, qui habite
depuis dix ans une campagne près de Chàlons-sur-Marne , et
qui a été assez heureux de pouvoir observer quelques Outardes.

a Cet oiseau (Otis tarda) était autrefois commun en Cham-
pagne; mais depuis que le département de la Marne s’est
couvert de sapins, il est devenu rare. On n’en voit plus dans
les environs de Châlons, qu’en automne et surtout dans les
hivers très-froids. Quoique craintif, il se défend, lorsqu’il est
blessé, contre le chien et même contre le chasseur. Dans la
saison des amours il piafle et fait la roue comme le dindon. Un
seul mâle suffit a plusieurs femelles qui vivent solitaires après
avoir été fécondées. Leur ponte est de deux œufs qu’elles
déposent dans un trou en terre et elles choisissent à cet effet les
champs de seigle. Si, pendant leur absence, on les touche, elles
les abandonnent quelqu’avancée que soit l’incubation. Ayant
trouvé deux petits couverts de duvet , aussitôt après que leur
mère a été tuée, il m’a été impossible de les élever gils n’ont
voulu toucher à aucune nourriture et ont poussé des cris
plaintifs jusqu'à leur mort qui arriva le troisième jour. lls
étaient de la grosseur d'une Perdrix et avaient le haut des
tarses très-gros, comme chez les jeunes Échassiers. »

(181)

L’0utarde est plus insectivore qu’herbivore, du moins en été.
M. Descourtils a trouvé, dans la gave d’un male et d'une
femelle tirés dans cette saison, des Grillus campestris ; Locusta
grisea, fusca , dorsalis; Lacridium migratorium, rufum, etc.
Elle se contente en hiver de végétaux. J’ai trouvé dans celles
que je me suis procurées des feuilles de colza. Elles avaient l'iris
brun-roux clair.

M. Temminck ne fait connaître que la robe d'hiver. Voici
celle de l‘oiseau adulte tué en été.

Dessus de la tête d'un cendre foncé, avec une bande médiane
et longitudinale d’un brun roux; cou d’un blanc lustré , avec
un grand espace nu de chaque coté, violet, garni d’un duvet rare
et de quelques plumes usées; large collier roux foncé , olfrant
des taches sous forme de croissant à la poitrine; des taches
semblables à celles-ci sur les flancs; abdomen d’une teinte
rosée; parties supérieures du corps d'un rouge jaunâtre rayé de
noir , comme en hiver , mais plus vif; une touffe de plumes a
barbes effilées et déliées au—dessous de chaque côté de la man-
dibule inférieure , longues de dix centimètres et au nombre de
trente-huit pour chacune des deux touffes; tarses jaunâtres;
poids, 12 kilogrammes; longueur totale, l mètre 16 centi-
mètres. Tel est un mâle tué le 20 juin 1835 , dans les environs
de Châlons-sur-Marne, et qui fait partie de la collection de
M. le chevalier Descourtils. Une femelle , tirée à la même
époque , n’a pas de touffe de plumes à la mandibule inférieure;
l'espace nu de chaque coté du col a moins détendue; la tête,
le col, la poitrine sont de couleur café au lait; les parties
supérieures et inférieures du corps sont comme chez le mâle.
La teinte rosée de Pabdomen a disparu peu de temps après que
ces oiseaux furent empaillés.

La chair de POutarde est excellente; elle a différents goûts
et est plus délicate suivant les parties du corps.

CANNEPETIËRE ou PETITE Ourunn, Ûtis tetraœ, Lin., VioiIL,

(132)

Tem.; eul. 10, la femelle; 25, le male; Briss. , T. 5, pl. 2 ,-f. 1,
mâle; f. 2, femelle; Encye-L, pl. 4, f. A, jeune ou femelle;
pl. 265, R. , f. l , mâle; f. 2 , tête de la femelle.

De passage irrégulier en automne dans le nord, etannuel dans
le midi de la France. Niche dans les plaines arides et découvertes
des environs de Niort , d'où j'ai obtenu un fort beau couple de
M. Germain fils. Un œuf que je possède est vert olivâtre,
avec des taches plus foncées et comme fondues. M. Hardy
m'écrit qu'il en a dont la couleur vert-olive est marbrée d'une
nuance rougeâtre.

On trouve la Cannepetière en Espagne , en Italie, en Sar-
daigne eten Crimée. M. le professeur Schinz l'a reçue de la
Grèce.

La femelle et les jeunes diffèrent du mâle adulte. Une femelle
tuée près de Lille avait l’iris jaune citron. La chair de cette
espèce est très-recherchée pour les tables des maisons riches.

Ounann uoumuu , Otis hubara , Shaw , Tem.; 0. houbara ,
Gm. , Cuv., Vieill. , Tem. (1)

De passage accidentel dans le midi de PESpagne, en Portugal,
en Silesie , en Dalmatie , en Turquie , dans les îles de l’Archipel
et en Allemagne. Habite particulièrement le nord de l'Afrique
et u‘est pas rare , assure-t-ou , dans les environs de Tripoli et
de Constantine. Plusieurs ont été tuées en Suisse, depuis peu
d'années. M. le professeur Schinz possède deux jeunes mâles qui
ont été tirés près de Zurich, l’un le 20 mai 1838 ou 39 , et
l’autre le 1.9‘ novembre 1840. Cinq ou six autres ont été cap-
turées dans d'autres cantons et ont été mangées.

Les jeunes mâles portent la livrée des femelles; celles-ci sont

(I) M. Temminck (lil , dans In quatrième partie de snn manuel‘ qu'il faut écrire
en français et en latin Hubara et non Houbara. Il n’en donne pas le motif.

(183)

plus petites que les mâles adultes, et n'ont pas de huppe pen-
dante; les plumes des parties latérales du col sont beaucoup plus
courtes.

Un œuf, que j'ai vu dans la collection de M. Jules de Lamotte,
est arrondi, olivàtre comme celui de l’0tz's tetraæ et lavé de
taches irrégulières moins foncées.

23.‘? famille. ÆGIALITES, Ægialites , Vieill.; Pressirostres,
Cuvier.

Bec médiocre ou long , obtus , tronqué ou pointu; doigts
séparés ou réunis à leur base par une membrane.

Cette famille est composée des Ædicnèmes, Echasses , Huî-
triers , Court-vite , Sanderlings et Pluviers.

62.6 genre. jEnmNËMEs, Ædicnemus, Bel. , Vieill. , Tem. ;-
Charadrzïus , Lin.; Otis , Lath.

Il n’existe qu’une espèce d’Ædicneme en Europe. Elle habile
de préférence le midi; se tient dans les terrains élevés et se
nourrit de Vers et d’insecles.

ÆDICNÈME CRIABD ou Connus DE ‘rnnnu , Ædicnemus euro-
pœus , Vieill.; Ûharadrius ædicnemus , Lin. ;0t:'s ædicnemus ,
Lath.; Ædicn. crepitans, Tem.; Courlery ou gris faigean de nos
campagnards; enl. 919 , sous le nom de grand Pluvier; Briss. ,
t. 5, pl. 7, f. 1; EncycL, pl. 8 , f. 3; pl. 266 , R.

On le dit commun dans le midi de la France et de toute
l‘Europe. Il est assez rare dans notre contrée; y arrive en avril
et en repart en automne. Il niche dans les terres incultes de la
plaine de Lens et dépose ses œufs sur la terre nue. Ceux-ci, au»
nombre de _deux , sont gris jaunâtre , variés de taches et de
lignes noiratres, olivâtres et cendrées, plus ou moins nomn
breuses et rapprochées vers le gros bout.

(184)

Les jeunes naissent couverts de duvet gris roussâtre. Les
teintes du plumage des vieux varient suivant les saisons. En
automne et en hiver le brun et le roux sont plus foncés; au
printemps et surtout en été ils le sont moins. L'iris, la base du

bec et les paupières sont d’un jaune citron ; les pieds d'un jaune
pale verdâtre.

63.9 genre. ÈcnAssE,_Hz'mantopus, Briss., VieilL; Charadrius,
Lin. ; Jllacrotarsus , Lacép.

Une seule espèce est admise. Elle est très-reconnaissable par
la longueur de ses tarses grêles et flexibles; son bec long,
mince , arrondi, pointu , cannelé latéralement jusqu'au milieu,
et son doigt médian uni à Pexterne par une large membrane et
à Pinterne par une très-petite.

Elle habite les contrées orientales de l’Europe et quelques
points de la France; se tient principalement dans les marais
salins et snrles bords de la mer; se nourrit de vers et d'insectes
qu’ellc cherche dans la vase.

ÉCHASSE, Himantopus communis , Cuv. ; H. melanopterus,
Tem.; Charadrius himantopus, Gm.; Himantopus albicollis,
VieilL; H. Longipes , Bru; enl. S78 , mâle adulte ; Briss. , t. 5 ,
pl. 3, f. l; EncycL, pl. 5, f. 4; p]. 299, R ; règne anim., pl. 82 ,
f. 3 , individu d'après nature , réduit au quart, bec du même
vu en-dessus ; même bec vu de profil, de grandeur naturelle.

Habite le midi de la France et les contrées orientales de
PEurOpe. De passage irrégulier dans les mois de mai et de juin
dans nos départements septentrionaux. Niche quelquefois dans
les environs d'Abbeville et de Dunkerque. Plusieurs ont été
tirées près de Lille.

‘Il existait à une petite distance de Bergues un marais salin
appelé petite Moërc que l’on a desséché en 18%. Au moment
où les eaux étaient basses, un grand nombre d‘Échasses,

(185)

trouvant sans doute une abondante nourriture dans le limon,
y ont séjourné une partie de Tété et y ont peut-être couve,
puisqu’une femelle, sur deux individus qui ont été tués du même
coup de fusil, avait un œuf bien formé que llLgDemeezemacker,
maire de Bergues, conserve dans son cabinet. Cet œuf est
blanc, obtus, marqué de petits points noirs assez nombreux
vers le gros bout.

M. Temminck dit que les œufs de l’Échasse sont au nombre
de quatre, de la grandeur et de la forme de ceux de l’Avocette,
d'un vert terne, marqués de nombreuses taches cendrées et
pointillés de moyennes et de petites taches d'un brun rougeâtre.

L’Ëchasse a l’iris rouge cramoisi. La femelle est plus petite
que le mâle et a un plumage différent.

64.9 genre. liuvrnuzn, Hænzatopus, Lin., Vieill. , Cuv.;
Ûstralega , Briss. , Less.

Bec droit, robuste , très-long, comprimé et terminé en coin;
fosses nasales très-étendues g tarses forts, de longueur moyenne;
doigts bordés de callosités , Pexterne uni à sa base avec le
médian par une membrane.

Il n'existe qu'une espèce qui est très-répandue sur les bords
de la mer et dans les marais salins; se nourrit de coquillages et
principalement d’huîtres , qu'il ouvre avec une dextérité éton——
nante en les tenant entre les pattes.

HUITRIER , Hæmatopus ostralegus , Lin. et des auteurs, vul-
gairement Pie de mer ou Bécasse de mer; enl. 929, sujet avec
collier blanc; Briss., t. 5, pl. 3, f. Q ,avec un collierà peine
apparent; Encycl. , pl. 6, f. 1 , également avec un collier; pl.
268 , IL, mâle on femelle, donnée à tort pour Padulte en hiver ,
puisqu’on trouve les deux sexes en cette saison, avec ou sans
collier; règne anim., pl. 70, fÎ-l, individu avec le collier ,
réduit, dessiné et peint d'après nature; bec du même de

(186)

grandeur naturelle, vu en-dessus; même bec vu de profil;
têtes osseuses du même , vues en-dessus et de profil.

Commun sur nos côtes maritimes en automne et en hiver ,
ainsi que sur toutes celles de YOcéau. On le voit quelquefois
isolément dans les marais des environs de Lille pendant les mois
de mars et d'octobre.

Celui à collier blanc serait, d'après MM. 'l‘emminck et
Crespon, en robe d’hiver, et celui sans collier, en robe d'été.
On les voit cependant simultanément. Un individu tué à Duo..-
kerque le Æ novembre 1836 avait le bord libre des paupières
orange rouge , l’iris rouge cramoisi, les tarses rouge livide , la
paupière inférieure blanche et un collier de plumes de même
couleur terminées de noir. Un autre tué le même jour avait un
collier tout—à—fait blanc, et deux autres reçus en même temps
n’ofl'raient aucune trace de collier. Trois sujets pris avec le
collier et que l’on nourrit depuis plusieurs années dans un
jardin ont perdu entièrement le blanc du col. Deux autres
Huîtriers, capturés dans les premiers jours de février 1841 et
vivant dans le jardin de ma fille, n'avaient pas de collier; ils
sont devenus très-familiers et viennent jusque dans ia cuisine
demander du pain, lorsqu'on oublie de leur en donner. Un jeune
de l’ann ée que j‘ai reçu mort, en même temps que ces deux
derniers, avait un collier gris blanchâtre. Je considère donc
les individus privés de plumes blanches au col comme des vieux,
et les autres comme des sujets qui n'ont pas encore atteint
leur plumage parfait.

Je possède une variété maculée de blanc en-dessus et sans
collier. J’en ai vu une autre semblable au Musée de Boulogne.

Les œufs de PHuîtrier sont gros, roussâtres, couverts de
taches irrégulières brunes , plus nombreuses vers le gros bout.

65.6 genre. COURE-VITE ou (Jouer-vire, Cursorius, Latb.,
Lacèp. , 'l‘en1.; Tachydronaus, Illig., Vieill.

(137)

Bec plus court que la tète , arrondi , courbé vers sa pointe;
narines couvertes d'un petit tubercule; doigs grèles, divisés;
les latéraux très-courts.

Ce genre ne renferme qu'une espèce qui est très-rare en
Europe et ne s’y rencontre pour ainsi dire qdaccidentellement.
Sa patrie est I’Afrique.

COURT-VITE on COUBE-VITE ÏSABELLE, Cursorius europæus,
Lath.; C. gallicus , Cuv.; C. Isabellînus, Tem.; Tachydromus
europœus, VieilL; enl. 795; Encycl. , pl. 9, fin. 1; pl. 269, R;
règne anim. , pl. 70, fig. 2, sujet réduit, bec du même vu en-
dessus de grandeur naturelle, patte du même également de
grandeur naturelle.

De passage accidentel en Europe; tué dans les environs de
Saint-Omer, de Calais, d’Abbeville , d’Amiens, de Fécamp,
de Dieppe , de Metz et dans le midi de la France. On l'a tué
aussi en Lombardie et près de Zurich. Il habite particulièrement
le nord de YAfrique et c’est de là que viennent la plupart de
ceux que l’on voit dans les collections de France.

M. Crespon a nourri un Court-Vite pendant deux mois, dans
une grande volière avec d’autres oiseaux. Il avait été pris au
milieu d'une bande de Vanneaux. Il lui donnait pour nourriture
du foie de bœuf et des petits hélix qu’il écrasait d'avance. ll
courait dans sa cage avec une célérité étonnante, s’arrétait
tout-à-coup , puis restait dans un état d'immobilité complète. Il
aimait à fouiller avec son bec dans la terre humide qui entourait
un petit bassin. Il avait l’iris couleur noisette et s'entendait
très-bien avec les‘ autres oiseaux. (1) Celui pris près de Metz
était en la compagnie d’Alouettes.

(r), Ornith. du Gard et des pays circonvoisitis , p. 347.

(188)

66.“ genre. SANDERLING , Calidris, Illig., Vieill., Tem. ; Cha-
radrius , Lin. , Lath.

Bec médiocre, droit, flexible, comprimé a sa base, dilaté,
aplati et obtus à sa pointe; sillon nasal très-étendu ; doigts
entièrement séparés.

Ce genre ne comprend comme les précédents qu'une seule
espèce qui habite le nord et que l'on ne voit sur nos cotes
maritimes qu’en automne , en hiver et au printemps. Elle se
nourrit de vers et d’insecles marins.

SANDEBLING ROUGEATRE ou VARIABLE, Calidris rubidus st
tringoides , Vieill. , C. arenaria, lllig., Tem; vulgairement
Guerlette rouge ou blanche; Briss., t. 5, pl. 20, f. 2, robe d‘hiver;
pl. 270 , R., robe de noces incomplète et non la robe d'hiver.

De passage régulier sur nos cotes maritimes, dans les mois
d’avril , mai, septembre et octobre. J’en ai tué un sur celles de
Dunkerque, au milieu d'une multitude de petits oiseaux de
rivage, le 13 avril 1828.11 était en mue et l'on voyait les plumes
rousses qu’il porte l'été, parmi celles cendrées qu'il prend
durant Phiver.

La mue étant double dans cette espèce, le plumage otïre de
grandes variations suivant le temps que durent les mues, qui
ont lieu au printemps et à la fin de l'été. On rencontre le San-
derling sur les bords de la mer dans presque toute l'Europe. Il a
l’iris brun noir.

67.9 genre. PLUVIER , Charadrius, Lin. et des autres.

Bec court , droit, un peu comprimé des sa naissance et renflé
a sa pointe ; sillon nasal occupant les deux tiers de la mandibule
supérieure; doigt externe uni au médian par une membrane;
Pinterne libre: ailes simples ou éperonnées.

Ce genre renferme six espèces qui sont répandues dans toute

(189)

Hâurope et vivent, presque toutes , dans les marais et sur les
bords de la mer. Leur nourriture consiste en vers et en insectes
(Veau.

On les partage en deux sections.

{Je section. Ailes sans éperon.

PLUVIER nomä, Charadrius pluvialis et apricarius , Liu. ,
Vieill.. Tem.; enl. 904, robe d'hiver ou jeune; Briss., t. 5,
pl. 4 , f. 1, robe d'hiver; EncycL, pl. 6, f. 2 , également le plu-
mage d'hiver; f. 3 , robe d'été; pl. 271, R. , robe d'amour; 272
celle du jeune.

De passage périodique en France. Le passage de printemps
commence dans nos départements septeutrionaux dans les pré-
miers jours de mars et se prolonge quelquefois jusqu’en avril;
celui d'automne a lieu dans les mois d'octobre et de novembre.

Les Pluviers dorés voyagent par troupes composées d'un plus
ou moins grand nombre d'individus. Quelques-uns restent dans
nos localités jusqu’aux gelées et y passent même Phiver, lors-
qu’il est tempéré.

On en prend beaucoup aux filets dans les environs de Lille et
de Douai. Ils sont très-recherchés par les amateurs de bons
gibiers.

Le Pluvier doré , à ventre noir, Charadrins apricarius, Gm.,
que nous voyons vers la fin du passage de printemps, serait,
d’apres quelques ornithologistes , une espèce différente du
Pluvialis. Vieillot et M. Temminckldisent, avec raison, que
c'est l’oiseau en plumage d'été dont le vieux a, en cette saison ,
les parties inférieures d'un noir sans mélange, environné de
blanc. Il est rare en cet état parce que lorsqu’il passe en graud
nombre il n’a pas encore terminé la mue de printemps. Il n’y a
que ceux qui sont en retard , à cause du froid ou du mauvais
temps, et qui n’arrivent qu’a la fin d'avril ou au commence-

n90)

ment de mai qui otfrent ce plumage. J'en ai vu un magnifique
dans la collection de mon ami M. le docteur Bonard, chirurgien
en chef de Phôpital militaire de Calais.

Le Pluvier doré habite Tété le nord de l’Europe et se rend
l'hiver dans le Midi pour y passer la saison froide. On prétend
qu’il y en a toute l’année en Angleterre et en Allemagne , où il
se reproduirait.

Il vit très-bien, dans nos jardins, de vers et de limaçons.
On le nourrit l'hiver de mie de pain et de petits morceaux de
viande cuite dans l'eau.

Il a l’iris brun foncé. Ses œufs ressemblent à ceux du Vanneau
huppé; mais les taches tirent plus sur le noir.

GUIGNARD , Charadrius morinellus , Lin. et des auteurs; vul-

gairement Chiriot; enl. 832, robe d'été; Briss. , T. 5, pl. 4, n

fig. 2; EncyeL, pl. 6, figflp, robe d’automne; pl. 273, robe
d’été mal coloriée; 271p, donnée pour le jeunefen hiver, aussi
mal coloriée.

De passage périodique et régulier dans les mois de mai et
d'août; voyage en grandes bandes, recherche les terres incultes
et les marlettes.

Il s'en est fait un passage considérable du 22 août 1834 au
i." octobre suivant, dans les champs élevés des environs de
Lille. Le passage a été aussi très-grand en Artois à la même
époque. Les femelles m’ont paru plus fortes que les mâles.

L'état que M. Temminek considère comme celui propre aux
mâles en plumage d'été est aussi celui de la femelle. En août et
en automne les couleurs sont plus ternes qu’en avril et en mai,
époques auxquelles se fait le retour. Les jeunes sont parfai-
tement distincts des vieux. C’est a tort que ce naturaliste dit
que cette espèce préfère les lieux fangeux; elle se‘tient au con-
traire constamment sur les lieux élevés, secs et à terre crayeuse.
Elle a l'iris brun très-foncé. J'ai vu une variété blanchâtre.

(191)

Le Guignard est recherché pour le l)OIl goût de sa chair et est
très-facile à tirer. ll suffit d’en avoir blesse un pour voir toute
la troupe venir tournoyer au-dessus de lui et se laisser fusiller
avec une stupidité remarquable. On peut, quand on a Phahitude
de la chasse , détruire en un instant la bande entière.

‘GRAND PLUVIER A COLLIER, Charadrius hiaticula , Lin, Vieill.,
Tem. ; vulgairement blanc-collet; enl. 920, l'adulte; Briss., t. 5,
pl. 5, r2; pl. 275 , R; Ægyp, pl. 1l», f- 1.

De passage régulier en septembre, octobre, avril et mai dans
nos marais et surtout sur nos côtes maritimes; très-répandu en
France et dans toute 1’Europe. Sa chair est assez bonne.

Cette espèce niche sur les bords de la mer; pond a nu , dans A

un léger enfoncement sur le sable, deux ou trois œufs , très-
gros, par rapport à Poiseau. lls sont d’un gris jaunâtre, marqués
de points et de taches irrégulières , d’un brun noirâtre , ces
dernières plus larges et confluentes vers le gros bout.

PETIT PLUVIER A COLLIER ou GRAVELOTE, Charadrius miner,
des auteurs; enl. 921, Padulte; Briss., t. 5 , pl. 5, f. 1;Encycl. ,
pl. 7, f. 1; pl. 276, R., f. l, mâle adulte; f. 2, tête du jeune
avant la mue.

De passage irrégulier ici. Répandu dans le midi de la France
et de l’Europe. On le dit commun en Allemagne.

Il a l'iris noir. Ses œufs ressemblent à ceux de l'espèce pré-
cédente; mais ils sont un peu plus petits.

PLUvlEn A POITRINE BLANCHE ou A COLLIER INTERROMPU,
Charadrius Cantianus , Lath. , Vieill. , Tem.; pl. 277, R. ,
‘femelle et non le mâle.

Niche sur nos cotes maritimes; se mêle au printemps et en

( 192 )
automne aux bandes nombreuses de petits oiseaux que l’on
voit courir sur les bords de la mer et auxquels on donne le nom
de Guerlettes.

ll pond à nu sur le sable , dans un petit enfoncement, entre
des galets ou de petits coquillages. Ses œufs, au nombre de
deux ou trois , presqu’aussi gros que ceux de ffliaticula, sont
d’un jaune olivâtre , marqués de taches irrégulières brun
noirâtre , plus nombreuses et confluentes vers le gros bout.

Le Pluvier à poitrine blanche est plus répandu dans le nord
que dans le midi de l’Europe. On le dit très-commun en Hol-
lande et en Angleterre. Il a l'iris brun foncé. La femelle diffère
du mâle en toutes saisons. Le jeune, avant la première mue,a un
plumage qui lui est propre.

Pnuvmn A PLASTRON ROUX, Charadrius pyrrhothoraæ, Gould,
Tem.

Décrit dans la quatrième partie du Manuel d’0rnithologie.
Habiterait la Russie où l’on en aurait tué près de Saint-Péters-
bourg. Il m'est inconnu.

2.9 section. Ailes garnies d’un éperon.

PLUvmn ABMÈ ou A AIGRETTE, Charadrius spinosus, Lin.,
Tem. ; Pluvialis Senegalensis arnzata , Briss.; enl. 801, sous le
nom de Pluvier armé du SénégaL; Briss., t. 5, pl. 7, f. 1;
Charadrius Persicus, Vieill.; Ægypte , pl. 6, f. 3.

Cet oiseau est décrit dans la quatrième partie du Manuel
d’0ruitl1ologie. On assure qu'on en a tué en Sicile, en Ilalie et
dans Pile de Candie. M. le professeur Schinz l'a reçu de la Grèce
où il ne serait pas rare. On dit qu'on le trouve en Espagne et
qu’on le voit également en Russie, où , selon M. Temminck, il
niclierait dans le midi de cet empire.

(193)

2.- Tribu. TETBADAGTYLES. vreu-aqlncnyn. Vieill.
Quatre doigts : trois devant, un derrière.

. 24s famille. HÉLONOMES, Helonomz‘, Vieil].

Bec droit ou arqué, plus ou moins long, dilaté ou arrondi a
son extrémité; pouce articulé plus haut que les doigts anté-
rieurs; jambes totalement emplumées dans une espèce.

Cette famille comprend les Vanneaux, Tourne - Pierre ,
Tringas , Chevaliers , Bécasses , Barges et Courlis.

68.9 genre. VANNEÀU, Vanellus, Briss. , VieilL, TenL; Tringa,
Lath.; Tringa et Varra, Lin.; Parra, Lacép.

Bec des Pluviers; pointes des mandibules un peu plus renflées;
narines linéaires; ailes acuminées, simples; tarses grêles; doigts
un peu rudes cil-dessous , pouce très-court , u’appuyant pas à
terre.

Les Vanneaux sont très-répandus dans le nord et seulement
de passage en France; vivent dans les lieux bas et humides;
se tiennent quelquefois en plaine aux époques du passage, et
quelques-uns préfèrent les marais salins ou les bords de la mer.
ils se nourrissent de vers et d’insectes. On en connaît trois
espèces en Europe.

VANNEAU IIUPPÉ, Vanellus cristatus, Vieill. , Tem.; Tringa’

mmellus, Lin., Lath.; enl. 24.2, le mâle; Briss. , t. 5, pl. 8,
f. 1;Encycl., pl. 56, f. 2; pl. 278, 15L, f. l, mâle.

De passage périodique et régulier au printemps et en au-
tomne; très-commun à ces deux époques; quelques-uns nichent
dans nos prairies humides. On dit que leurs œufs sont délicieux
et qu’on en fait un grand commerce en Hollande où ils vont
pondre en très-grand nombre. On n’estime_pas ici la chair des
Vanneaux tant vantée ailleurs.

13

( 194 ) °

On en prend beaucoup au filet. Ils arrivent dans les premiers
jours de mars, en même temps que les Pluviers dores , pour se
rendre dans le nord, et reviennent en automne pour aller passer
l'hiver dans le midi. Ils ont l'iris noir. _

J'ai vu un individu couleur Isabelle au musée de Boulogne.

VANNEAU SUISSE ou VANNEAU-PLUVIER, Vanellus helveticus,
VieilL; Tringa squatarola et helvetica, Gm.; Vanellus melano-
gaster, Bechst., Tem. ; enl. 853 , robe d'été ; 854. , robe d'hiver,
sous le nom de Vanneau gris; 923 , jeune , sous celui de Van-
neau varié; Briss. , t. 5, pl. 9, f. 1 , plumage d’hiver de
l'adulte; f. 2, lc jeune; pl. 10 , f. 1, l'adulte en été; Encycl. ,
pl. 56, f. 3, mâle en été; f. 4 , d'hiver ou jeune , sous le nom
de Vanneau varié; pl. 279 , R. , f. i, mâle en été; f. 2, tête du
même en automne ou au printemps.

De passage périodique sur nos cotes maritimes, vers la mi-
mai, dans les mois d’août et de septembre. Niche dans le nord
de notre continent, et quoique Bulfon lui ait imposé le nom de
Vanneau Suisse , lorsqu'il est en robe de noces, on ne le trouve
pas en Suisse sous ce plumage. On peut le nourrir dans les
jardins avec le Combattant, le Pluvier et le Vanneau huppé,
avec lesquels il vit en bonne intelligence. Il mange comme eux
des insectes , des vers et même du pain trempé.

J'en ai reçu de New-Yorck tout-à-fait semblables à ceux
d’Europe.

Iris noir.

VANNEAU soeur. ou KEPTUSCHKA, Vanellus Keptuschka,

Tem. Charade-fus gregarîus , Lin. , Pallas; Tringa Keptuschka,
Gm.

Pallas l'a rencontré en grand nombre dans les champs près
du Wolga. D'autres voyageurs , depuis lui, l'ont trouvé dans la
steppe située au nord de la mer d'Aral. C'est la plus grande

t 195 
espèce de nos Pluviers. On en a vu plusieurs fois en Dalmatie et
en Hongrie. M. le professeur Schinz l'a reçu de la Morée. On

en a tue en Allemagne, en Italie et en France près de Lyon.
La femelle ditfere du mâle ; ses couleurs sont moins vives.

69.0 genre. TOURNE-PIERRE , Arenaria, Briss., Vieill. , Strep-
silas, Illig. , Cuv., Tem. ; Tringa, Lin.

Bec court, conique, a pointe dure , comprimé et tronqué;
mandibule inférieure légèrement retroussée; narines basales,
étendues, percées de part en part; tarses peu longs; doigts
libres , le pouce portant à terre sur le bout.

Ce genre ne comprend qu'une espèce qui est répandue sur
tout le littoral du globe et cherche sa nourriture sous les pierres
qu'il retourne avec une dextérité étonnante. ,

TOURNE-PIERRE, Arenaria interpres, Vieill.; Tringa ma, Lin.,
Lath. ; Strepsilas collaris, Tem. , Coulon-Chaud , Briss.; enl. ,
340, plumage d’biver ‘2 856 , mâle adulte; Encycl. , pl. 59, f. 4;
pl. 280, IL, l'adulte; 281, jeune de l'année; règne anim.,
pl. 82, f. 1, sujet réduit au tiers; tête osseuse du même vue
en-dessus de grandeur naturelle, la même vue de profil, bec
du même vu de profil et de grandeur naturelle.

De passage sur nos cotes maritimes dans les mois d'août,
septembre et mai. Commun sur les bords de la Baltique et en
Norwège où il niche. Sa mue n'a lieu, dit-on , qu'une fois l'an.
J'en ai reçu un de New-Yorck qui dilïère un peu des mâles tués
en France. Il a les couleurs plus nettes et le roux moins foncé.

Le Tourne-Pierre paraît répandu sur presque tous les rivages
du globe. Il a l'iris brun-noir. La femelle adulte et les jeunes
diffèrent du mâle en plumage parfait.

Un œufque j'ai vu dans la collection de M. de Lamotte_est
gros par rapport à l'oiseau, tacheté (le brun sur un fond ver-

(196)

datre. Les taches sont irrégulières, d'un brun verdâtre;
quclques—unes moins foncées, grisâtres , comme lavées.

70.6 genre. Trames, Tringa, Briss., Vieill., Becasseau, Tem.

Bec plus ou moins long, presque rond , sillonné dans la plus
grande partie de son étendue; droit ou un peu arqué, comprimé
à sa base et dilaté à sa pointe; narines ouvertes dans les sillons
supérieurs; ailes médiocres; tarses grêles; doigts antérieurs
libres dans le plus grand nombre; doigt externe uni au médian
par une membrane chez quelques individus.

Les Tringas sont partagés en deux sections d’après la disposi-
tion des doigts. Ils habitent les marais , les lacs et les bords de
la mer; se nourrissent de vers, d'insectes, de mollusques, et
voyagent par troupes. Leur mue est double.

TmNGA ou BÉGASSEAU COCORLI , Tringa subarquata , VieilL,
Tem.; Scolopaœ africana et subarquuta, Gm.; vulgairement
Guerlette; enl. 851, sous le nom d'Alouette de mer; Briss.,
t. 5 , pl. 19 , f. 1; pl. 285 , R. , f. l, robe d'été , f. 2, tête du
même quittant sa robe d'hiver; 286, robe d’hiver.

De passage en mai, juin, août et septembre sur nos cotes
maritimes , rarement dans l‘intérieur des terres. Se mêle aux
bandes de l'espèce suivante. Assez répandu , mais peu commun
partout. Varie suivant l'âge , la saison et les localités. Il a l’iris
brun-noir. J'ai reçu de New-Vorck des sujets tout-à-fait sem-
blables à ceux d’Europe.

Type du sous-genre Cocorlz‘ , Numenius, Less.

ALOUETTE ma MER ou BRUNETTE, Tringa alpine, Lath.,
Vieill.; Cinclus et Cinclus nzinor, Briss. ; Pelidna Cinclus, Cuv.;
T ringa variabilis, Tem. ; vulgairement, avec la plupart des petits
oiseaux maritimes , Guerlette ou Alouette de mer ordinaire;
enl. 852, robe de printemps, sous le nom de Cincle. Briss. ,

(197;

t. 5. pl. l9 , f. 2; pl. 287, R. g règne anim. , pl. 80 , f. 3 , indi-
vidu réduit au tiers , tête osseuse du même vue en—dessus de
grandeur naturelle , la même tête vue de profil, bec du même
aussi de grandeur naturelle.

De passage régulier en très-grandes bandes. L’on en prend
beaucoup aux filets dans nos marais en avril. Cet oiseau est
plus commun sur les côtes maritimes en automne et a alors
beaucoup de graisse ainsi que le Cocorli. Les amateurs de gibiers
les trouvent bons.

L’Alouette de mer se fait voir dans presque toute l’Europe.
Elle niche dans le nord et en Suisse sur les bords des lacs des
montagnes élevées.

Elle a l’iris brun-noir; varie de plumage suivant Page , les
saisons et les localités. Elle ne diffère du Tringa Schinzii, de
M. Brehm, que par un peu moins de grosseur et par la coloration
du plumage qui n'est pas tout-a-fait la même.

Type du sous-genre Pelidaza , Cuv. , Less.

BÉGASSEAU DE Scmnz , Tringa Schinzii , Bonap. , Tem.

Différent du Tringa Schinzii de Brehm; constituant une
espèce distincte (l'après les auteurs ci-dessus, et de passage
accidentel en Europe. M. Gould l’a figuré d'après un sujet tué
en Angleterre. Il m'est inconnu.

Bécasseau PECTORAL , Tringa pectoralis, Ch. Bonap. , Tem. ,
Briss. , t. 5, pl. 24, f. 1, sous le nom d’Alouette de mer de Saint-
Domingue.

Espèce propre à l’Amérique septentrionale , décrite dernière-
ment par M. Temminck , et avant lui par M. Gould, d'après un

( 198 )
individu qui aurait été tué eu Angleterre, près de Yarmouth,
le 17 octobre 1830.
Iris brun.

TRINGA ou BÉGASSEAU pnnvnumouz , Trinya cloroùles, VieilL;
Tringa platyrhyncha, Tem.

De passage accidentel en France. Il a été trouvé dans les
environs d‘Abbeville , par M. Jules de Lamotte. Il habite le nord
de l'Europe et de l'Amérique. M. Temminck dit qu’on ne l'a
jamais observé en IIollande et qu'il est assez commun en Suisse ,
au printemps. Celui que je possède vient de New-Yorck et ne
diffère pas de ceux tués eu France.

Iris brun noir.

TBINGA ou BÉCASSEAU VIOLET , Tringa anaritima , 'JÎem.; vul-
gairement Guerlette brune; pl. 284., robe d’hiver; Encyel. , pl.
58, f. Ip, sous le nom de Canut; pl. 28.71. , R. , sous celui de
Tringa Selninger.

De passage en même temps que les précédents, mais assez
rare, sur les côtes de Cayeux et de Dunkerque. Nous ne le
voyons pas dans nos marais. Commun a son passage d'automne
en Angleterre et en Hollande , le long des jetées qui s'avan-
cent dans la mer. Il sïêtcnd fort avant dans le nord où il niche.

Iris brun noirâtre. Le plumage en été dilfère de celui d'hiver.

TRINGA ou BÊCÀSËEAU TEMMIA , T ringa T emmînckiz‘ , Leisl.,
Vieill., Tem.; pl. 288, R. , mal colorié.

De passage irrégulier dans les mois d'avril et de septembre;
s’arréte dans nos marais et se fait prendre aux filets en même
temps que d’autres Echassiers. On le voit régulièrement deux
fois l'an dans le midi de la France. Ou le trouve aussi en Suisse ,
en Allemagne, en Hollande et en Angleterre. ll a l'iris brun
noir et se reproduit dans les régions du Cercle arctique.

(199)

TMNGA MINULLE ou BÉCASSEAU-ECIIASSE , Tringa minuta ,
Leisl., Vieill. , Tem. ; pl. 289 IL, aussi mal colorié.

De passage , comme‘ Pespèce précédente , de loin en loin , au
printemps et en automne. Il n'est pas rare près de Bayonne à
Pembouchure de l’Adour. On le dit commun sur le lac de Ge-
nève et dans les marais salins de la Dalmatie. On le trouve aussi
en Allemagne et en Morée.

Je l'ai reçu de New-Yorck; il ne dilfère pas de ceux dTlurope.

Iris brun noir.

TRINGA ou BfzcAssnAu-Boussnr, Trïnga rufescens , Vieîll.’
I
Pem.

Tué en France près d'Abbeville, et fait partie de la belle
collection de M. de Lamotte; tué aussi en Angleterre. C’est un
oiseau propre à I’Amérique septentrionale qui a été décrit par
Vieillot dans PEncycIOpédie méthodique, et dernièrement par
M. Temminck dans la 4.9 partie de son manuel.

TRlNGA ou BÉcAssEAU-BIAUBÈCHE, Trmga cinerea, Lin. ,
Tem.; Tr. grisea , Canums et Islandica , Gm.; Tr. ferruginea ,
Mey., VieilL; enl. 365, en mue, sous le nom de Maubèche

. tachetée; 266, la robe d'hiver, sous celui de Maubèche grise;

Briss., t. 5, pl. 21 , f. 1 , en mue d’automne ou de printemps;
f. 2, plumage d'hiver; EncycL, pl. 5S, f. 2, robe d’hiver; pl. 283
IL, robe d'été ; 283, jeune avant la première mue; règne anim.,
pl. 89, f. 1 , individu dessiné d’après nature et réduit d'un tiers;
tête osseuse du même vue de face et en dessus , de grandeur
naturelle.

‘Commun, quoi qu‘en dise M. Temminck, sur nos cotes mari-
times; passe en avril, mai, août et septembre. La mue d’au—

tomne commence des le mois d’août, celle de printemps est
terminée a la fin de mai. ' ' ’

(200)

La Maubèche offre tant de variétés de plumage, qu'elle a été
décrite sous sept noms différents. Elle habite particulièrement le
cercle arctique et a l'iris brun foncé. La femelle diffère peu du
mâle. Les jeunes ont une livrée qui leur est propre. Les indi-
vidus de New-Yorck, que je possède, ne ditfèreut pas de ceux
que l’on prend en France.

Type du sous—genre Calidris , Cuv. , Less.

COMBATTANT , Tringa pugnax, Lin. , Lath., Vieill.; illachetes
pugnaæ, Cuv. , Tem. ; vulgairement Paon de mer; enl. 300, fe-
melle sous le nom de Chevalier varié; 305, mâle adulte en été ,
sous celui de Paon de mer; 844, jeune sous Ie nom de Chevalier;
Briss., t. 5, pl. Q2 , f. 1 , mâle en robe d'amour; f. 2, femelle;
Encycl. pl. 56, f. 1, mâle en robe d'été; pl. 290 , R. , mâle aussi
en été; 291 , femelle en mue d’automue; 292, mâle au prin-
temps; règne anim. , pl. 81, f. l,mâle en livrée d'amour dessiné
d’après nature, au tiers de sa grandeur, bec du même vu en-
dessus, le même bec vu de profil.

De passage régulier au printemps et en automne; arrive dans
notre contrée septentrionale pour se rendre plus au nord , à
la fin de mars et en avril, à la suite des Chevaliers; revient
dans les mois d’août et de septembre , pour aller hiverner dans
le midi. Ce n’est que dans les mois de mai et de juin, que le
mâle a sa belle collerette. L'on en prend beaucoup aux filets
dans les environs de Lille et de Douai.

J’cn nourris chaque année avec du millet et de la mie de pain
pour les avoir en robe de noces.

Il a l'iris noisette foncé; niche en Angleterre et fort avant
dans le nord , quelquefois en France dans le Boulonnais.

Type du sous-genre Machetes , Cuv. , Less.

71.‘! genre. CHEVALIER, Totcmus , Briss. , Vieill. , Tcml; Sco-
lopaæ et Tringa, Lin.

(201)

Bec de la longueur ou plus long que la tête, droit ou légère-
ment renversé, un peu comprimé, sillonné et flexible a sa
base, solide vers sa pointe; mandibule supérieure fléehie sur
Pinferieure, qui est un peu plus courte; narines linéaires;
tarses longs, grêles, deux ou trois doigts réunis plus ou moins
par une membrane. La plupart des Chevaliers habitent les
marais et les prairies humides; vivent de vers , d’inseetes , de
coquillages et de petits poissons. Ils ne sont que de passage dans
les pays tempérés de l’Europe.

CHEVALIER ou BÉCASSEAU CUL-BLANC, Totanus ochrop-us,
Vieill., Tom.; Tringa ochropus, Lin.. Lath.; vulgairement
Blanc-Cul; enl. 843; Briss. , t. 5, pl.16 , f. 1 ; Eneycl. , pl. 58,
f. 1; pl. 296 , R.,jeune de l’année.

De passage. dans les mois de mars, septembre, avril et
octobre; répandu dans toute l’Europe; sédentaire dans le midi
de la France.

Il se plaît dans nos marais etle long des fossés dans Fintérieur
des bois, toujours isolément; sa chair n’est pas estimée. Il a
l’iris brun foncé.

CHEVALIER sEltll-PALRIÉ, Totanus semipalmatus, Tem., VieilL;
Eneycl. , pl. 71, f. l.

Se montre accidentellement en France. On en a tué près
d’Ahbeville; il fait partie de la riche collection de M. Jules
de Lamotte. Ceux que je possède viennent de PAmérique sep-
tentrionale qui est la patrie de cette espèce. M. Temminek dit
qu'on lui a assuré qu’il se montre assez souvent dans le nord
de l'Europe , mais toujours sous sa livrée d'hiver.

'l‘ype du sous-genre CATOPTROPHORE, Catoptrophorus, Ch.
Bonap, Less.

(202)

CHEVALIER (‘nuuuwrru ou A mens ROUGES , Tolanus gambetta,
Cuv.; Tot. calidris , Vieill. , Tem.; Scolopax calidris , Lath.;
Scol. et Tringa. Gambetta et Slriala , Gm.; vulgairement Che-
valier long pieds ou longs pieds rouges; enl. 827 , robe d'hiver,
sous le nom de Chevalier rayé; 845, robe d’été, sous le nom
de Gambetle; Briss. , t. 5 , pl. 18, f. 1 et 2; EncycL, pl. 57 ,
f. 25.; Egypte , pl. 6 , f. 1; pl. 294. , 1L, f. 1; règne anim. , pl. 82,
f. 2 , bec vu de profil du Chevalier à pieds rouges; tête osseuse
du même vue en-dessus, de grandeur naturelle; la même tête
vue de profil.

De passage en grand nombre pendant les mois de mars , de
septembre et d’octobre; sédentaire dans le midi de la France.
On le voit dans les marais au printemps et de préférence sur
les bords de la mer en automne. L’on en prend beaucoup aux
filets dans les environs de Lille et de Cambrai. On en tient de
vivants dans les jardins, avec des Combattants , des Vanneaux
et des Pluviers dorés. On leur donne de la mie de pain et de la
viande hachée, quand les vers commencent à manquer. L’hiver,
on tient renfermés ceux qui résistent à ce genre de vie. Il faut
leur donner beaucoup d’eau parce qu’ils aiment à se baigner et
boivent souvent.

Les Chevaliers Gambettes passent au printemps, avant les
Combattants, en même temps que les Vanneaux et après les
Pluviers dorés. Ils ont l’iris brun et leur plumage varie suivant
Page et les saisons.

CHEVALIER BRUN ou ARLEQUIN, Totanus fuscus , Leisler ,
Vieill. , Tem.; Scolopaw fusca , Lath. , Scol. curonica , Canta-
brigensis et Tringa atra, Gm.; enl. 875, robe d'été, sous le nom
de Barge brune; Briss. , t. 5 , pl. 23, f. 2; Encycl. , pl. 42, f. 2 ;
pl. 293, R., robe d’été , ainsi que les précédentes figures.

De passage périodique en automne et au printemps; rar

( 203 )
dans les environs de Lille; fréquente de préférence les bords de
la mer elles marais salins. L'on en prend chaque année aux
filets, prés d’Abbeville et entre Douai et Cambrai; vit fort
avant dans le nord et varie beaucoup, suivant l'âge et les
saisons. Il a l'iris brun noir.

M. Temminck ne donne pas la description du mâle en plu-
mage complet d’amour. En eet état les bordures (les plumes
du ventre out disparu; toutes les parties inférieures sont d’un
noirâtre uniforme; les supérieures ont des reflets pourpres. La

femelle, à la même époque, conserve les bordures blanches
aux plumes des partiesiuférieures.

CHEVALIER A LONGUE QUEUE, TOMHWS bartranzia, Tem.;
Chevalier bariolé, Vieill.

Accidenlellement en Europe. On en a tué en Hollande et en
Allemagne; il habite les États-Unis de PAmérique, el y serait
commun en été.

Iris d'un brun clair suivant M. Temminck.

Type du sous—genre BARTRAME , Bartramia , Less.

CHEVALIER STAGNATILE ou DES ÉTANGS, Totanus stagnatilz‘,
LeisL, Vieill. , Tem.; Scolopaæ totanus, Lin. , Gm.; petit
Chevalier à pieds verts, Cuv.; enl. 876; pl. 295 , R. , robe d'été.

De passage irrégulier dans le nord et quelques autres contrées
de la France. On en a tué près de Saint-Orner et de Dunkerque
où j'en ai obtenu.

Il niche , dit-on , en Hongrie et en Allemagne.

Iris brun foncé.

CHEVALIER SYLVAIN ou nus BOIS, Totanus glareolus , Vieill. ,
Tringa glareola , Gm.; Totanus glareola, Tem.; pl. 297 , R.,
f. 1; Egypte, p]. t4, f. 2.

(904)

Assez rare ici; de passage annuel dans les mois d'avril,
de septembre et d’oclobre; plus commun dans le midi de la
France ; niche dans les parties tempérées de l'Europe et surtout
dans le nord; habite l’hiver principalement les contrées orien-
tales et méridionales. L’on en prend aux filets au printemps
dans les environs de Lille et de Cambrai. Il a 1’iris noir. '

CHEVALlER GUIGNETTE , Totanus hypoleucos , Vieill. , Tem.;
Scolopaæ hypo. , Lath.; Tringa lzypo. , Gm.; Guerletle de nos
villes maritimes; enl. 850, sous le nom de petite Alouette de
mer; Briss., t. 5, pl.16, f. 2; EncycL, pl. 58, f. 3; pl. 297,
IL, livrée de printemps.

De passage périodique dans nos marais , dans les prairies
submergées de l'Escaut et sur les bords de la mer. Voyage en
grandes troupes et pond dans le Boulonnais et le marais de
Guignes, à 9 kilomètres de Calais. Un chasseur habile de Tournai
en fait une grande destruction chaque année. C'est un gibier
excellent lorsqu’il est gras. n

Les Guignettes de l’Amérique septentrionale ne dilférent des
nôtres que par moins de grosseur.

Iris brun noirâtre.

CHEVALIER GmvELtä ou PEELE, Totanus macularius, VieilL;
Tringa macularia, Lath. , Gm. ; Tot. anacularia , Tem.; Turdus
macularizcs, Briss.; Grive d’eau , Buflï; Encycl. , pl. 59, f. 1.

De passage accidentel en Europe. Quelques individus isolés
ont été tués en Allemagne et en Angleterre. l1 habite particu-
lièrement le nord de l’Amérique. Celui de ma collection vient
de la nouvelle Géorgie.

Iris brun foncé.

CHEVALIER ABOYEUR ou A PIEDS vmvrs, Totanus glottis,
Bechst, VieilL, Tem.; Scolopaœ glottis, Lin.; Barge grise,

(205)

Briss.; vulgairement Chevalier a bec retrousse; pl. 298, IL,
f. 1 , robe d'hiver; f. 2, tête de l’oiseau en été , mal coloriée;
Egypte, pl. 14, f. 3.

De passage périodique dans les mois de mars , avril, sep-
tembre , octobre , et fréquente ordinairement les marais. L'on
en prend au printemps dans les environs de Lille et de Cambrai.

Varie suivant Page et les saisons. Iris noir.

72.6 genre. BÉcAssE, Scolopam , Lin» CUV- , Tem-s Scol. et
Rusticola , Vieill. , Less.

Bec long , grêle , arrondi, mou, renflé et obtus à sa pointe
qui devient pointillée après la mort ; mandibule supérieure sil-
lonnée sur les cotés dans la plus grande partie de son étendue,
un peu courbée a son extrémité sur Pinférieure; celle--ci sil-
lonnée au milieu seulement; narines basales, longitudinales ‘et
couvertes par une membrane; tète comprimée; yeux grands
et situés fort en arrière; tarses médiocres; jambes totalement
emplumées ou nues inférieurement; doigts libres ou le médian
uni a Pexterne par une très-petite membrane plus ou moins
étendue et qui n’est plus apparente dans la plupart des espèces
lorsqu’ils sont desséchés; pouce n’appuyant que par le bout.

Ce genre est divisé en deux sections, d’après la disposition
des jambes. Il comprend les Bécasses et les Bécassines qui ont
été séparées génériquement par Vieillot. Je ne suis pas Pexemple
de cet ornithologiste, parce que les caractères sur lesquels il
s’est appuyé pour les isoler sont trop légers, et qu'elles ne
différent en réalité que par le bas des jambes qui est emplumé
chezles premières et nu chez les secondes. Je suis donc loin
d'admettre aussi, pour le même motif, les nouvelles coupes
génériques que l'on a établies depuis lui pour les Scolopaa:
Gallinago , Gallinula et Grisea.

On ne reconnaît généralement qu'une espèce de Bécasse:

\ 206 ‘)

la Rusticola. Les petites Bécasses que l'on voit en certaines loca-
lités seraient, d'après les observations de M. Temminck, des
jeunes de couvées tardives. Suivant celles de M. Hardy , elles
pourraient bien constituer , sinon une seconde espèce , au moins
une race distîncte.Voici ce que m'écritl'0rnith0logiste de l)ieppe
a ce sujet : « Nous connaissions au Havre, oùj’ai demeuré long-
» temps, deux sortes de Bécasses. La grosse, plus commune,
nous arrivait fin d'octobre par des vents du sud-est; nous
l’appelions Bécasse du sud-est. L'autre, infiniment plus petite,
ne paraissait qu’apres les vents du nord-est; nous la con-
naissions sous le nom dc Nordette. Son vol est beaucoup plus
rapide que celui de la Bécasse ordinaire et fait en partant
des ricochets comme la Bécassine. Tous ceux qui en ont vu
n) la chasse peuvent attester ces faits. »

Si ces différences et celles qui existent constamment dans les
teintes du plumage ne suffisent pas aux yeux des naturalistes
pour former une seconde espèce de la petite Bécasse , ne
devraient-elles pas au moins suffire pour la faire considérer
comme une race distincte de la Bécasse ordinaire ‘l Il est peu
rationnel d'admettre qu'un oiseau de trois mois soit beaucoup
plus petit que son frère de quatre mois et pût avoir un vol plus
vigoureux que son aîné.

Les Bécassines admises comme espèces distinctes sont au
nombre de cinq. Elles vivent dans les marais et les prairies
humides, tandis que les Bécasscs se tiennent et se propagent
dans les bois.

UUSUUU

i.” section. Jambes totalement emplumées.

BÉGASSE, Scolopaæ rusticola, Lin., Tem., Cuv.; ltuslicola
vulgaris , VieilL; enl. 885; Encycl. , pl. G8,f. 4.; pl. 299, R. ;
règne anim., pl. 79, f. l; Bécasse ordinaire dessinée d'après
nature, tête de la même vuc en-dessus et de profil.

De passage périodique. Nichent quelquefois dans nos bois.

On a trouvé a dilïérentes reprises des œufs et des petits
dans les forêts de Nieppe, de Pbalempin et les bois des
environs d’Ypres. Pendant l'été 1831 ou 1832 , le garde du bois
d’Hernicourt , situé a deux kilomètres de Saint-Pol , ayant vu
plusieurs fois partir une Bécasse du même endroit, se mit en
devoir de la tuer. L’ayant vue par terre a l'arrêt de son chien ,
il la tira et ramassa avec elle trois petits qui, étant cachés sous
l'aile de leur mère , avaient été tués du même coup de fusil.

Les Bécasses arrivent dans les départements du Nord et du
Pas-de-Calais du 20 au 25 octobre. Le passage dure jusque
vers le 15 novembre. Il est dans son apogée du 1." au 8 de ce
mois. Elles sont alors très-grasses et recherchées par nos ama-
teurs de gibier. Elles repassent vers la fin de février ou au
commencement de mars. Elles sont à cette époque maigres ,
moins bonnes et souvent accouplées.

Lorsque le froid ne se fait pas trop rigoureusement sentir en
automne , il reste dans nos bois quelques Bécasses qui s'y can-
tonnent. On est dès lors presque sûr de les trouver chaque
matin au même endroit. Elles se plaisent dans les bouquets de
bois semés entre Lille et Ypres, dans la forêt de Nieppe et les
bois de Saint-Amand. Elles aiment les sources d'eau vive et les
ruisseaux non gelés. On les voit souvent vers le soir réunies sur
leurs bords, occupées à se laver le bec et les pieds. Si l'hiver
est tempéré, que la neige ne tombe pas en abondance et
tient peu , les Bécasses ainsi cantonnées ne nous quittent pas.
M. Menche, ex-procureur du roi de Lille et ‘chasseur aussi
intrépide qu’observateur, a qui je dois en grande partie ces
détails, en a vu deux au Breucq , dans le bois de MM. Des-
camps et Lorrain, vers la fin de janvier, bien que la terre
fût couverte de neige depuis plusieurs jours. Le même fait
s’est reproduit sous ses yeux le 15 février 1830 dans le bois de
Cysoing.

La Bécasse court très-vite; levée par le chasseur ou toute

(208)

autre cause , elle s’abat autant qu'elle peut dans une clairière ,
mais ne reste pas où elle s'est posée; elle court avec célérité
se réfugier dans une cépée à douze ou quinze pas de la; elle y
attend le chasseur et le laisse souvent passer près d'elle sans
bouger. Lorsqu'elle est blessée elle se dérobe à pied et échappe
fort bien au chien d'arrêt, s'il n'est rusé et habitué à chasser le
bois. M. Menche a vu retrouver, avec des chiens courants une
Bécasse abattue la veille qui , n'ayant que le bout de l'aile
cassé, n'avait pu être prise sur le champ.

Ces oiseaux ont l’iris brun noir et varient accidentellement.

J'en ai vu de blanches , rousses, café au lait, à tête rouge et
à ailes blanches.

Leurs œufs , au nombre de trois ou quatre , sont roux , tirant
sur le rose, et ont des taches plus foncées et plus nombreuses vers
le gros bout.

2.6 section. Jambes plus élevées et nues à leur partie
inférieure.

DOUBLE Bräcassmn, Scolopam major, Lin., Vieill., Tem.;
EncycL, pl. 96, f. 2; pl. 300 , R.

Rare dans le nord de la France g y passe dans les mois d'avril
et d'août , souvent seule ou a deux ou trois. Niche , dit-on ,
en Danemarck et se fait voir dans presque toutes les contrées de
l’Europe dans ses migrations.

Iris brun noir.

BÉGASSINE ORDINAIRE , Scolopax gallinago , des auteurs; enl.
383; Briss. , t. 5, pl. 2G , f. 1; Encycl. , pl. 69 , f. ;pl. 301, R.

Les Bécassines arrivent dans nos contrées dès le mois de
mars en plus ou moins grandes troupes , suivant que le vent est
plus ou moins favorable. Se font voir jusqu'à la fin d'avril , puis
se rendent dans le nord où elles se propagent. Quelques-unes

(209)

cependant restent et nichent dans nos marais. Elles reviennent
a la fin de juillet pour aller passer l’hiver dans le midi. Nous
en voyons jusqu'aux gelées.

‘Ces oiseaux sont répandus surtout le globe et recherchés
pour les tables. Ils ont, ainsi que l'espèce précédente, un goût
exquis en automne, époque où ils prennent beaucoup de graisse.

Ils varient de grosseur et de plumage, suivant Page et les
localités. Ils ont , dans l'état normal, 14 pennes à la queue. Je
possède une variété Isabelle , une rousse et une gris de lin. -—
Iris brun noir.

La Bécassine de Brehm, Scolopaa; Brchmii, Kaup , ou à
16 pennes, n'est sans doute qu’une variété de cette espèce; du
moins je ne trouve pas de différence dans les formes et dans le
plumage des sujets que je possède, et qui sont au nombre de
trois. Deux ontété tués dans un marais, prés de Lille, et le troi-
siéme dans les environs de Montreuil-sur-Rler. On dit que la
Brehmii est muette lorsqu'elle s'envole et qu'on la rencontre
plus particulièrement en Italie.

Il en est probablement de même de la Bécassine de de Lamotte,
Scolopaœ Delamotti, Vieill. , qui‘! n'a que‘ 12 pennes a la
queue et dont M. Baillon fait une espèce. Elle a le même cri
que la Bécassine ordinaire et a été trouvée près d'Abbeville.

La Bécassine erratique, Scolopaæ peregrina, Br. , Tem.;
Scol. pygmea , Baillon , est encore une especedont; L'existence
est trop douteuse pour que je puisse l'admettre dansr ce-cata-‘r
logue. Elle est en tout semblable a. la Bécassine ordinaire, elle
endififere seulement par une taille plus petite et la: queue qui:
n’a que iârectrices. Deux individus ont été tués dans lesenvi-e-
rons d’Abbeville.

BÉCASSINE SABINE, Scolopaœ Sabinii, Vigors , Tem.; Scol.
Bezoeckii , Selby.

Nouvelle espèce admise et décrite dans la quatrième partie
Ut

(210)

du manuel de M. Temminck. Elle aurait été tuée plusieurs fois
dans les îles britanniques. .

SOUBDE ou PETITE BÉGASSINE, Scolopax gallïnula, Lin.,
VieilL, '1‘em.; vulgairement Jacquet; enl. 884; Briss. , t. 5 ,
pl. 26, f. 2; pl. 302, R.

Arrive et part en même temps que les Bécassines proprement
dites, dont elle a la même manière de vivre ; se fait Voir dans
toute l'Europe et niche en grand nombre, selon le dire de
M. Temminck, dans les environs de Saint-Pélershourg. Je
possède une variété qui a les grandes rémiges blanches. Iris
brun-noir.

BÉCASSlNE BRUNE , Scolopaæ grisea, Gm., Tem. , Scol. leu-
cophæa, VieilL; Macroramphus griseus, Leach., Ch. Bonap.

Rare et de passage en Europe. On en a tué dans le nord de
la France et en Angleterre. Celles que je possède viennent de
New-Yorck.

Type du sous-genre M acroramphus , Leach. , Ch. Bonap.

73.0 genre. BARGE, Limosa, Briss. , Tem.; Scolopax, Lin. ,
Limicula , Vieill.

Bec très-long , mou , flexible , épais et cylindracé à sa base;
droit et plus ou moins recourbe en haut dans le reste de son
étendue; mandibules sillonnées sur les cotés, aplaties et ohtuses
à leurs pointes; narines basales, longitudinales et percées de
part en part; tarses longs et grêles; doigt médian uni seule-
ment à Pexterne ou à celui-ci et à l’interne , jusqu'à la première
articulation, par une membrane qui se termine en simple
bordure sur le reste des doigts; pouce appuyant à terre.

Les Barges ne sont que de passage en France. Elles vivent
d'insectes et de vers dans les marais , sur les bords des fleuves

(211)

et de la mer. Leur muu est double. Les femelles sont plus
grosses que les mâles. On en connaît quatre espèces.

BARGE communs ou A QUEUE NOIRE , Limosa ægocephala, Cuv.;
Lim. Melanura , Leisl., Tem.; Scolopaæ Belgica et 0Egoce—
phala , Gm.; Scol. totanus, Lath.; Limicula melanura, Vieill;
vulgairement Vitoux; enl. 916, robe d’été sous le nom de
grande Barge rousse; 874, la robe d'hiver ; pl. 303, R. , mâle ,
robe de printemps; 304, robe d'hiver; EucycL, pl. 70 , f. 2;
règne anim. , pl. 79 , f. 3; bec ,vu en-dessus dessiné d'après
nature , le même bec vu de profil.

Répandue eu Europe‘: de passage en France dans les mois
de mars , avril, septembre et octobre. L'on en prend au prin-
temps dans les environs de Lille et de Cambrai, que l'on con-
serve vivantes dans les jardins clos de murs. On les nourrit
comme les Vanneaux , les Combattants et les Chevaliers; mais
elles passent rarement l'hiver. La Limosa. islandica, de quelques
auteurs , est cette espèce en robe de noces. En cet état elle a
le roux vif du col et de la poitrine; qui s'étend presque jusqirau
croupion. Jamais on ne latrouve sous ce plumage en France.
Elle habite les marais; niche fort avant dans le nord de
l'Europe. Elle a l’iris brun roussâtre.

Buse MEvEn , Limosa, Meyeriz‘ , Leisl. , Tem.

Celle espèce est définitivement admise par M. Temminck.
Elle habite les bords de la Baltique et se fait voir accidentelle-
ment en France. Je l'ai obtenue de Duukerque en automne
1829. Elle est, dit-on , de passage en Allemagne.

Varie comme l'espèce précédente suivant l'âge et les saisons.

Iris brun foncé.

BARGE ROUSSE A QUEUE RAYÉE, Limosa rufa, Briss., Tem.;
Scolopaæ lapponica, Lin; Limicula lappon. , Vieill.; eul. 876,

(212;

la robe d’hiver ou le jeune , sous le nom de Barge Grise; 900,
robe d’été sous celui de Barge Rousse; Briss., t. 5. , pl. 25 ,
f. 1; Encycl. , pl. 70, f. 3 , robe d'été; f. A. , robe d’hiver, sous
le nom de Barge cendrée; pl. 305 , IL, l'adulte.

De passage aussi en France, mais moins commune que la
précédente, dans les mois de mai , septembre et octobre; pré-
fère les bords de la mer. Habite en grand nombre les rivages de
l’Angleterre , où elle niche, ainsi qu’en Hollande.

Le plumage varie suivant Page et les saisons. Les femelles en
été sont toujours moins rousses que les mâles.

Iris brun tirant sur le roux.

BARGE TEREK, Limosa lerek, TenL; Scolopaæ tare/a, Lath.;
Scol. cinerea , Gm. ; Limosa recuroirastra , PalL; EncycL, pl.
71 , f. 2 , décrite sous le nom de Courlis Terek.

Accidentellement en Europe: tuée en Normandie , dans les
environs de Paris et sur le lac de Neuchatel dans les premiers
jours de mai 1839. Elle habite l'été les bords de la mer Cas-
pienne et particulièrement ceux de la rivière Terek.

Iris brun. Le plumage varie aussi suivant Page et les saisons.

Type du genre Terekia , Ch. Bouap.

74.‘? Genrefiounms , N umenius , Briss. , Lath. , Vieill. , Tem.;
Scolopaæ, Lin.; Tantalus, Lacép.; Numenius et Phœopus , Cuv.

Bec très-long , grêle , arqué, presque rond; mandibule supé-
rieure obtuse et dépassant Pinférieure; sillon nasal occupant les
trois quarts de sa longueur; narines linéaires; tarses allon-
gés; doigtsantérieurs unis a leur. base par une membrane.

Les Courlis vivent sur les bords des eaux et se nourrissent
de vers et d’insectes. Ils voyagent en grandes troupes et se tien-
nent de préférence sur les bords de la mer , en automne.

On en connaît trois espèces.

Connus VULGAIBE ou ennemi, Nemenws arqzzata, Lath. ,

(-213 )
Tem. ; Num. arquams, VieilL; Scolopaœ arquala, Lin.; vulgai-
rementGorliemenl. 818;Encycl. , pl. 67, f. l; pl. 306, R.;

règne anim., pl. 78, f. à, tête osseuse vue en—dessus dessinée
d’après nature et réduite; la même vue de profil.

De passage annuel dans les mois de mars, avril, octobre et
novembre; fréquente principalement les cotes maritimes où il
arrive en grandes troupes. Au printemps on les prend aux filets
dans les environs de Lille , de Douai et de Cambrai. On en tient
dans les jardins où ils se nourrissent de vers , avec les Cheva-
liers, les Pluviers dorés et les Vanneaux. Ils vivent généralement
peu de temps. A

Iris brun, bec plus ou moins long suivant l'âge.

ConLmu ou PETIT Connus, Numenius phæopus, Lath. , Vieill.,
Tem.:, Scolopdæ phæopus, Lin.; vulgairement petit Gorlieu;
enl.842; Briss. t. 5 , pl. 27, f. 1 ;Encycl. pl. 68, f. 2; pl. 307, R.

De passage régulier dans les mois de mai, octobre et novembre
sur nos côtes maritimes. Plus rare que le Courlis commun, du
quel il ne diflère que par ses dimensions.

Iris brun.

Connus a une GRÈLE, Numenius tenuirostris, Ch. Bonap. ,
Savig..; pl. 308, R.

De passage accidentel dans notre contrée et en Provence. J'en
ai vu un sur le marché de Paris en décembre 1835. Une femelle
a été tuée en janvier dans les environs de Montreuil-sur-mer ,
et fait partie de la collection de M. Decourtils. Elle avait l’ovaire
très-apparent; l'iris brun , la mandibule supérieure brun noi
ratre , Pinférieure couleur de chair et les pieds d’un bleu de
plomb.

Celte espèce semble tenir le «milieu entre le Courlis commun
et le Corlieu. On la trouve cn Italie et en Toscane.

( 214 l
25 9 Famillet FALCIROSTRES, falcirostres , Vicill.

Bec long, courbé, épais à sa base, presque tétragone ; face ou
tête nue; doigts antérieurs unis par une membrane, le posté-
rieur long, appuyant à terre.

75.9 Genre. Inls , Cuv. , Lacèp. , Tem., Vieillu, Tantalus,
Lin. , Lath.

Bec sillonné en-dessus, arqué, presque carré à son origine ,.
obtus et lisse à sa pointe; narines basales , se prolongeant dans
le sillon qui s'étend jusqu'au bout du bec; doigts de devant
réunis par une membrane.

On admet dans ce genre deux espèces qui habitent le midi
et vivent sur les bords des fleuves et des lacs.

InIs FALCINELLE ou Connus vnnr , Ibis falcinellus ,—Tem. ,
VieilL; Scolopaœ falcinellus, Lin; Tantalus falczï, Lath; enl. 819,
sous le nom de Courlis d’Italie ; Briss., t. 5 , pl. 27, f. 2; EncycL,
pl. 65, f. 4. ; pl. 209 , R. , f. 1 , Padulte; f. 2, tête du jeune;
Egyptc, pl. 7, f. 2.

De passage irrégulier en France. On en a tué dans les envi-
rons de Douai, et dans le département du Pas-de-Calais. Cette
espèce habite particulièrement le midi de l'Europe, elle passe
tous les ans en septembre dans les Landes et les Pyrénées,
quelquefois par bandes nombreuses; d’autres fois par troupes de
12 à 15 individus. On la voit accidentellement en Ilollande et
en Angleterre.

Iris brun.

Inls sAcnÈ, Ibis religiosa, Cuv. , VieilL, Tem.; Tantalus
æthiopicus, LallL; Egypte, pl. 7, f. l, le jeune.

Décrit comme espèce européenne par M. Temminck, dans la
4.“ partie du manuel. Il aurait été ru et tué en Marée.

(215)

26.0 Famille LATIROSTRES , Latirostres , Vieill. , Lath.
ou Ramphoplates , Dum.

Bec très- long , plat ct large; doigts antérieurs réunis a leur
base par une membrane , le postérieur portant a terre.

' 76.‘? genre. SPATULE, Platalea , Lin. et des auteurs.

Bec droit, plat en-dessus et en-dessous, flexible, couvert
d'une peau à sa base , sillonné supérieurement, arrondi en
forme de spatule vers le bout , qui est terminé par un onglet;
front et tête plus ou moins nus; narines basales rapprochées,
ovales et bordées d'une membrane; doigts antérieurs réunis
jusqu’à la seconde articulation , puis bordés seulement par une
membrane. «

Les Spatules ne diffèrent des Cigognes que par leur bec. Elles
vivent en société sur les bords de la mer et ne sont que de
passage en France. Leur nourriture consiste en petits poissons
et en insectes aquatiques.

SPATULE BLANCHE , Platalea leucorodia, Gm. et des auteurs;
en]. 405;Encycl., p1. 72, f. 1, le jeune; f. 2, 1’adulte;pl.
310, R. , Padulte; f. 2, tête du jeune; règne anim. ,pl. 78,
f. 1, sans huppé , réduite des cinq sixièmes, dessinée d’après
nature.

De passage annuel en avril, mai et octobre vers nos cotes
maritimes , dans les marais salins. Voyage au nombre de trois

ou quatre et séjourne très-peu. On la voit de loin en loin sur le‘.
marché de Lille. On la tue chaque année dans les environs.

dïkbbeville et de Montreuil-sur-hler. Elle passe l'hiver en Italie
et en Sardaigne. Elle est commune Yété en Hollande , où elle
niche.

La Spatule a l'iris rouge. Les jeunes n'ont point de huppe».

La femelle est plus petite que le mâle du même âge.

(216)

27.0 famille. HÉBODIONS, Hcrodiones, Vieill. , Cultirostres,
Cuv. , Dum.

Bec long , droit et incliné en bas; jambes emplumées dans
une espèce.

77.0 genre. HÊRON, Ardea, Lin., Lath., Cuv., Vieill. , Tem.

Bec fendu jusqu’aux yeux, plus long que la tête, robuste ,
sillonné , acuminé , aigu, échancré vers la pointe dansla plupart
des espèces , finement denté sur les bords des mandibules chez
quelques-uns; narines basales , linéaires, fermées en arrière
par une membrane; paupières et lorum sans plume; jambes
écussonnées; doigts longs , les antérieurs ou seulementFexlerne
et le médian unis à leur base par une membrane; le postérieur
articulé en-dedans et réuni à l’interne ; ongle du médian dilaté
et dentelé sur son bord interne.

Ce genre comprend un grand nombre d’espèces qui vivent
dans les marais, sur les bords des lacs et des rivières. Elles sont
presque toutes demi—nocturnes et se nourrissent de poissons,
de reptiles, de petits mammifères et d’insectes fluviatiles.

On les a séparées en deux sections. La première renferme les
vrais Hérons et les Crabiers ; la seconde les Butors et les
Bihoreauæ.

l.” section. HÉRONS et CBABIERS.

Ils ont le corps comprimé, le bec droit, le cou long et
mince, garni en bas de longues plumes effilées. Les premiers
sont élevés sur pattes; les seconds le sont moins.

HÉRON ennemi: ou HUPPÉ , Ardea nzajor, Lin. , VieilL; Ard.
cinerea, Lath., Tem; enl. 755, l'adulte, 787 jeune; Briss.,
1. 5, pl. 3:1, le jeune ; pl. 35, Fadulte ;Encycl., pl. 53 , r. 2, le
jeune; pl. 311, R.

Sédentaire dans le midi de la France. Vient nous visiter

(217)

l’bivcr; surtout abondant pendant les grands froids; quelques-
uns nichent dans nos marais. Celte espèce habite plus parli-
culièrement le nord jusqu'au Pôle arctique. Elle a l'iris jaune.
Sa nourriture consiste principalement en poissons et petits
reptiles. Les jeunes diffèrent des vieux : ils n'ont point d'ai-
grette à la tête et de plumes effilées au col.

HÉRON rounrnÉ, Ardea purpurea,L in. , Lath. , Vieill. , Cuv.,
Tem.; Botaurus major, Briss.; vulgairement Héron roux;
enl. 788, l’adulte; Briss., t. 5, pl. 36, f. 2; pl. 312, IL,
l’adulte; 313 , jeune , avant Page de 3 ans.

De passage irrégulier , tantôt isolément, tantôt par troupes.
Il s'en est fait un passage si considérable dans les environs de
Lille, le 5 octobre 1825, que des jeunes sont tombés, harassés
de fatigue, jusque dans la cour de la préfecture. On en a pris
en d’autres temps sur le ltlarché-aux-Bètes et dans nos forti-
fications.

Cette espèce est abondante dans le midi de la France et s'y
propage. Elle a l’iris jaune.

AIGRETTE, Ardea egretta, Lin., Vieill. , Tem. , Cuv.; enl.
886 , robe d'hiver, ou jeune sous le nom de Héron blanc; 925,
adulte avec parure, sous le nom d’Aigrette d’Amérique; Encycl.,
pl. 54 , f. 4, robe d’hiver ou jeune; f. 5, robe parfaite ; pl. 314,
IL, jeune avant l'âge de 3 ans.

De passage accidentel en France, en Belgîque , en Suisse et
en Allemagne; répandue en Asie. l

Les Aigrettes tuées en Europe, sans parure, sont un tiers
plus grandes que celles d‘Amériqne en plumage complet et
constituent une espèce ou race distincte.

Celle de cet article a l’iris jaune, selon M. Temminck, et
blanc d'ivoire selon Vieillot. l

HÉRUN AIGRETTOIDE , Ardea Egroltoïdcs ,Tcm.

Nouvelle espèce admise par M. Temminek dans la quatrième
partie de son manuel. Elle aurait été confondue avec l’Aigrelte
et en différerait essentiellement.

On Paurait tuée en Sicile , vue en Dalmatie et trouvée en
Turquie.

' GARZETTE ou PETITE AIGRETTE, Ardea Garzetta, Lin, VieiI.,
Tem.;pl. 315, R.

De passage accidentel sur les côtes maritimes du nord de la
France et périodique sur celles du midi; habite particulière-
ment les contrées méridionales de l’Europe et l'Asie. Elle se
propage , dit—on , en Sardaigne et en Sicile.

Les Garzettes tuées en France sont plus grandes et ont la
huppe différente de celles d’Amérique. Celles de l’Inde SODÏ/
plus petites que ces dernières.

Iris d'un jaune d'or dkxprés M. Crespon.

Il y a peu d’Aigrettes et de Garzettes tuées en Europe dans
les collections particulières. La plupart de celles vendues pour‘
telles viennent d’Amérique ou de Plnde.

HÉRON AIGBETTE DURÉE, Ardea Iîussata, Tem.

Tué, dit-on, dans le midi de la France, aux bouches du»

Dauube, en Crimée et en Angleterre.

M. Temminck l'indique comme oiseau du Japon et des îles
de la Sonde , que l’cn trouverait également en Turquie et en
Dalmatie.

Le Héron Garde-Bœuf, Ardea bubulcus , Savig , n'est-il pas-
le jeune ou le vieux en hiver? Dans Paffirmative, ibserait
commun en Sicile et existerait aussi en Afrique.

HÉnoN VÉRANY, Ardea Verany, R., Tem-ä pl- 315» R‘:
vieux en plumage parfait.

( 219 )
Accideutellement en France. Visite la Sicile ct lflrchipel
grec. II-abite particulièrement l’Afriquc.

Cnuæmn GUACCO ou nn ltlanon, Ardea ralloïdes, Scopoli,
Tem.; Ard. Comata , Pall. , Vieill.; Ard. Squaiotla , Castanea
et Erythropus, Gm.; Petit Butor, Briss.; enl. 348 , Fadulle ,
sous le nom de Héron huppé de ltlahonflêncycl. , pl. 51, f. 1;
pl. 320, IL, l'adulte; 321,jeune de deux ans.

De passage accidentel dans le nord de la France. On en a tiré
dilférentes fois dans les marais de l’Artois , au commencement
de novembre. Un individu en plumage parfait a été tué en avril
près de Calais. On le dit commun en Italic , en Sicilc, en Turquie
et dans les îles de l'archipel.

Iris jaune d'après M. Tcmminck.

BLONGIOS , Ardea minute , Lin. ,‘ Lalh. , Vieill. , Tem. ; Botan-
rus rufus, Briss.; vulgairement Grenouillier ou Petit Butor;
enl. 323 , l'adulte , sous le nom de Blongios de Suisse ; Briss. ,
t. 5 , pl. 4., f. 1 , l’adulte;f.2, le jeune; Encycl. , pl. 50, f. 3;
pl. 322 , R, , l’adulte ; 323, jeune de l'année.

Niche dans nos marais boisés et dans les fortifications de la
citadelle de Lille. Il fait son nid avec quelques brins d'herbes
sèches au bord de Peau, le plus souvent sur une vieille souche;
pond dès les premiers jours de juin. Le mâle partage l'incuba-
tion avec la femelle. Les œufs sont au nombre de quatre ou
cinq , blancs , de la grosseur de ceux du pigeon commun , avec
lesquels ils ont une grande ressemblance; ils sont seulement
un peu plus allongés En approchant d'un nid dans le bois
d’Esquermes, le male qui s’y trouvait et que j'ai tué, en est
sorti doucement et s'est dressé sur une branche, de manière à
ne former avec le bec, le corps et les pattes, qu'une ligne
tout-à-fait perpendiculaire. '

( 220 )
Le Blongios arrive au printemps et nous quitte en automne.

Il est de passage en Angleterre et assez commun en Hollande.
Iris jaune. Les jeunes diffèrent des vieux.

2.9 section. BUTOR et BIHOBEAUX.

lls ont le bec droitou incliné en bas, le corps plus épais ,
le cou moins long, garni de larges plumes sur les cotés , avec
ou sanslongs brins implantés à la nuque dans l’état adulte.

Buron ou GRAND Buron, Ardca stcllaris, Lath., VieilL,
Tem.; enl. 789 , Padulte; Briss., t. 5, pl. 37; Encycl. , pl. 49,
f. à; pl. 319 , IL; règne anim., pl. 74 , f. 1 , dessiné d’après
nature; tête osseuse du même réduite de moitié, la même tête
vue de profil.

Vient nous visiter en automne , en hiver , et n'est pas rare à
ces époques. Quelques-uns restent l'été et nichent dans les
joncs de nos bois marécageux. Leurs œufs , au nombre de trois
ou quatre , sont d’une couleur verdâtre.

Iris jaune.

Hiænorz LENTIGINEUX , Ardea Lentiginosa , Montagu , T em. ;
Ard. stellaris , Var. B. Gm.; Botaurus freti Hudsonis , Briss.;
Bot. JlIokoko , Vieill. ; enl. 763.

Décrit dans la quatrième partie du manuel de M. Temminck.
On dit qu’il a été tué en Allemagne près de Leipsick, et en
Angleterre dans le Dorsetshire. Sa patrie est l’Amérique sep-
tentrionale. Je l'ai reçu de NeW—Yorck et dela Géorgie.

BIHOREAU, Ardea nycticoraæ, Lin., Lalh., VieilL; Nycticorazv
communis , Cuv.; Nyct. ardeola, Tem.; enl. 758 , l’adulte; 759 ,
femelle; Briss., t. 5, pl. 39, Fadulte; EncycL, p]. 49 , f. 3,
mâle adulte; pl. 317, R., Padulte; 318, jeune .de l’année;
règne anim., pl. 74., f. 3, bec vu en—dcssus dessiné d'après
nature, réduitaux deux tiers; le menue bec vu de profil.

g 221 )

De passage irrégulier dans nos départements scptcntrionaux.
Répandu dans les marais des contrées méridionales de l’Europe.
(In l’a tué en avril dans les environs de Lille et prés de Calais a
la fin de mai 1839. Il niche dans les marais du département du
Gard et sur les bords du Rhône.

Iris rouge brunâtre chez l'adulte , et moins foncé chez le
jeune qui a un plumage différent de, celui des vieux.

78.8 genre. CIGOGNE, Ciconia, Briss., VieilL, Tem, Coin;
Ardea, Lin.

Bec plus long que celui des Hérons, droit, tranchant, pointu,
comprimé, à sillon nasal très-court; lorum emplumé; région
ophthalmique nue; doigts‘ articulés sur le même plan , les an-
térieurs unis ensemble par une membrane.

Les Cigognes sont des oiseaux de marais; vivent de reptiles,
de poissons , de petits mammifères et même de vers.

On ne doit admettre que deux espèces: la blanche etla noire.
La Maguari indiquée et décrite par M. Temminck est un oiseau
américain qui n'a été rangé parmi les individus d’Europe que
d’après un faux renseignement. Elle n'a pas été tuée en France
ainsi qu’on l’a écrit.

Craoems BLANCHE , Ciconia alba, Bel. , Briss. , Vieil]. , Tem.;
Ardea ciconia , Lin.; enl. 866 , l’adulte; Briss. , t. 5, pl. 32;
EncycL, pl. 49 , f. 1; pl. 324., R; règne anim. , pl. 75, f._1, sujet
dessiné d’après nature et réduit au neuvième , tête osseuse du
même , vue en—dessus et réduite; même tète , vue de profil;
sternum du même , vu d’en bas et de face , le même sternum ,
vu de profil.

De passage régulier a la fin d'août et au commencement de
septembre, pour se rendre dans le midi et passer en Afrique;
revient dans le courant de mai pour aller dans le nord. Elle
niche en très-grand nombre en Hollande et établit son nid sur

(Q22)
les cheminées des maisons. Elles sont alors peu farouches et se
laissent approcher. Dans leurs migrations, elles sont au contraire
très-sauvages; un rien les inquiète et les fait envoler. On
prétend qu'elles font deux pontes par an, une en Europe et

l’autre‘en Egypte.
On en a vu nicher, pendant plusieurs années , sur le sommet

d'une'tour à Valenciennes. On en a aussi vu établir leur nid à
Douai, a Cambrai, à Bergues et en d'autres endroits de notre
contrée, il y a trente a quarante ans. Ayant été inquiétées, elles

ne sont plus revenues.
Les Cigognes vivent très-bien dans les jardins lorsqu’elles ne

sont que démontées, et shpprivoisent en peu de temps. Elles ont
l’iris brun-noir.

Croooxn NOIRE , Ciconia nigra , Bel. , Vieill. , Tem.; Ardea
ozigra, Lath.; enl. 399 , le jeune , sous le nom de Cigogne
brune; Briss. , t. 5, pl. 31, jeune; EncycL, pl. 49, f. 2, le jeune;
pl. 325 , Pu, f. 1,l’adulte; f. 2 {tête du jeune.

De passage irrégulier. On en a tué près du Quesnoy, dans les
environs d’Abbeville , dans le Boulonnais et d'autres localités de
la France. Elle habite particulièrement la Toscane , la Pologne ,
la Hongrie et la T urquie. Elle a été tirée en Angleterre. Elle a
l’iris brun , est très-sauvage et ne recherche que les bois maré-

cageux.

28.3 famille. AÉROPHONES, Aerophonz’ , Vieill.

Bec fort, épais , droit, un peu comprimé et pointu; tête
chauve ou emplumée ; doigt médian uni seulement a Pexterue
par une membrane. Pouce ne portant a terre que sur le bout .

79.° genre. Guus, Grus, Briss. , Vieill. , Tem.; Ardea, Lin.

Bec un peu plus long que la tête ,terminé en” cône allongé,

( 223 )
sillonné cil-dessus; vertex chauve; narines au milieu de la
mandibule supérieure, couverte en partie d'une membrane;
tarses très-longs et robustes.

On admet deux espèces: l'une habite le nord en été et le
midi en hiver; l'autre la Russie européenne et l'Asie. Elles se
nourrissent de graines , de végétaux et de reptiles.

GRUE CENDRÉE, Gras cinerea, Vieill., Tem.; Ardea grus,

Lath. ; Briss., t. 5, pl. 37; enl. 769, le mâle; Encycl. , pl. 48,
f. 6;pl. 326, R.

De passage irrégulier dans notre contrée et régulier en Bel-
gique. On la dit commune dans le nord et les provinces orien-
tales de l'Europe. J'en ai une jeune qui a été prise vivante près
de Lille dans le mois de décembre 1830. Elle était blessée d’un
coup de feu efparaissait très-souffrante. J'en ai reçu une adulte
de la Lorraine, où elle passe assez régulièrement chaque année,
et une autre des Hautes-Pyrénées, où elle est aussi de passage.

Iris jaune-orange doré chez l'individu qui a été pris près de

Lille. Cette membrane serait d'un brun—rouge chez l'adulte,’

d'après M. Temminck.

GRUE BLANCHE ou LEUCOGERANE, Grus Leucogeranos, Pall. ,
Tem.; Gr. gigantea, Vieill. ; Encycl. , pl. [L8, f. 4.; pl. col. , 467,
mâle adulte.

De passage sur le Volga et en Tauride. Nous devons sa con-
naissance à l'illustre voyageur Pallas, qui l’a trouvée en Sibérie.

Elle est entièrement blanche , ‘avec les rémiges et leurs cou-
vertures noires, les pattes et le bec sont rouges. La partie de»la
tête est de cette dernière couleur, avec quelques soies roides;
les jeunes ont une teinte ocracée , moins foncée en-dessus , les
pieds et le bec brun-verdâtre. La femelle ne diffère du mâle
que par la taille qui est uu peu plus grande.

Quoique cette espèce n'ait été décrite que dans la quatrième

( 22.4 )
partie du Manuel d'Ornithologie , elle est indiquée depuis long-

temps comme oiseau tué près d’Odessa.
Iris blanc.

70.9 genre. ANTHROPOIDE , Anthropoides, Vieill. ; Ardea ,
Lin. , Lath.; Grus, Tem.

Bec pointu , a peine plus long que la tête, comprimé, entier,
convexe et sillonné en-dessus; narines concaves, elliptiques,
couvertes en arrière par une membrane; doigt externe uni au
milieu par une membrane.

Ce genre , établi par Vieillot , n'est fondé que sur des carac-
tères fort légers et ne comprend que Pespèce suivante.

DEMOISELLE m; Nunmm; , Anthropoides virgo , Vieill. ; Ardea
virgo , Lin. ; Grus virgo et numidica, Briss. , Lath. ; Grus virgo,
Tem.; enl. 2M ; Encycl. , p]. 48, f. 3.

Connue et décrite depuis long-temps comme européenne ;
admise seulement par M. Temminck dans la quatrième partie
de son Manuel; pas rare dans les environs d’0dessa; acciden-
tellement en Dalmatie, en Suisse , en Piémont et sur les bords
de la Méditerranée. M. le docteur Schinz m'écrit qu'on la trouve
aussi en Grèce.

Selon M. Temminck, le mâle et la femelle auraient le même
plumage, et les jeunes ne ditféreraient pas beaucoup des vieux.
Il fait observer toutefois que la livrée des jeunes ne lui. est pas
connue. Voilà encore une contradiction choquante, bien propre
à jeter de la défaveur sur son livre.

29.3 famille. UNCIROSTRES , Uncirostrcs, Vieill.

Bec très-fendu , moins long que la tête, crochu à la pointe;
doigt médian réuni à Pexterne par une membrane; pouce élevé
de terre.

( 225 \,
71.6 genre. GLABÉOLE, Glareola, Liu. et des auteurs.

Bec convexe, crocbn, un peu comprimé vers sa pointe;
narines obliques et basales; pouce portant à terre sur le bout;

queue fourchue.
Une seule espèce existe en Europe. Elle habite le midi ; se

tient sur les bords des eaux limpides , rarement sur les cotes
maritimes , et se nourrit de vers et d’insectes.

GLAEÉOLE ou PEnnmx DE DIER, Glareola torquata, Briss.,
Tem. ; Hirundo patrincola , Lin. ; Glareola austriaca, Lath. ,
Gm., Vieill., Cuv.; enl. 882; Briss., t. 5, pl. 12 , f. 1 ; EncycL,
pl. 64, f. lin; pl- 327 R., f. l, l'adulte ; f. 2 , tête du jeune.

De passage _accidentel sur nos cotes maritimes; niche dans
quelques départements méridionaux; habite plus particulière-
ment la Sardaigne, la Morée, et passe en grand nombre eu
Dalmatie. Je l’ai reçue plusieurs fois des Hautes-Pyrénées.

Iris rouge vif selon les uns, roussâtre selon d’autres. Les
teintes du plumage ne sont pas les mêmes Pété que l'hiver.
Dans cette dernière saison elles sont plus foncées.

M. Crespon dit (l) que les Glaréoles ne sont pas rares dans
les environs de Nîmes, où elles arrivent vers le milieu d'avril et
repartent dans les premiers jours du mois d'août, qu’elles
voyagent ordinairement par petites bandes de quinze à vingt
individus; que leur vol a du rapport avec celui des Hirondelles;
que lorsqu’une d'elles est blessée , toutes viennent auprès en
poussant de grands cris; qu’un jour il en abattit six sur le
même lieu et en un instant, parce qu’il en avait démonté une
qui criait en courant à terre. Cet ornithologiste a constamment
trouvé des calandres de blé dans leur gave.

(r) Ouvrage cité, p. 340.
'15

[ 226 )
30.9 famille. MACRODACTYLES, Macrodactylz’, Vieill.

Bec plus long ou plus court que la tête, droit ou incliné;
doigts longs, avec ou sans bordures, articulés sur le même
plan; queue très-courte.

72.6 genre. RALE , Rallus , Lin. , Vieill. , Tem.

Bec plus long que la tête , grêle , sillonné en—dessus , un peu
fléchi, comprimé à son origine et arrondi vers sa pointe;

narines longitudinales , en partie couvertes par une membrane;
tarses et doigts longs. Ces derniers libres.

Je suis l'exemple de M. Temminck; je n'admets qu'une espèce

qui a le corps très-comprimé , vit sur les bords des eaux douces
et se nourrit de vers et d'insectes.

BALE venu, Rallus aquaticus, Lin. , Latb. , Vieill. , ‘Tem.;
Briss. , t. 5, pl. 2 , f. 2; pl. 329 , 11., f. l, l'adulte; f. 2, tête du
jeune.

Très-répandu en France; niche dans les marais et nous quitte
presque toujours en automne. Sa chair est peu estimée. Iris
orange.

Cette espèce habile aussi la Hollande et PAHemagne.

73.0 genre. PORPHYRION, Porphyrio, Briss. , Vieill. , Guv.;
Talève , Tem. ; Fulica , Lin.; Gallinula, Latb.

Bec plus court que la tête , fort, épais , comprimé , un peu
renflé au bout; front nu; narines arrondies, ouvertes de part en
part; tarses et doigts longs, robustes. Ces derniers libres et
lisses.

L’espèce comprise dans ce genre habite le midi de PEurope
et a la même manière de vivre que les poules d'eau.

(227)

Ponrnrnxon, Porphyrio hyacinthinus, Tem.; Fulica porphy-
rio, Lin. , Cuv.; Porph. chlorynotos, 11.; enl., 810, sous le nom
de Talève de Madagascar; Briss., t. 5, pl. 42 , f. 1: Encycl., pl.
61, f. 4., sous le nom de Poule sultane; pl. 333, R.

Accidentellement en France : tué dans le Dauphine et nos dé-
partements du midi, habite plus particulièrement la Sicile et la
Morée.

Iris d’un rouge vif, selon M. Crespon , qui a trouvé trois indi-
vidus de cette espèce , en quinze années. Les jeunes ont un plu-
mage qui difiïare de celui des vieux.

74.9 Genre. GALLINULE , Gallinula, Briss., Lath., Tem., Cuv. ;

Fulica, Lin.; Hydrogallina, Lacép.; Rallus et Gallinula,
Vieill.

Bec court, droit, épais à son origine, comprimé ensuite , un
peu reuflé en-dessous vers la pointe ; narines au milieu du bec,
à moitié fermées; front plus ou moins nu; doigts antérieurs bor—
dés d’une très-petite membrane.

Les Gallinules ont le corps comprimé comme les Rales; cou-
rent plus qu'ils ne volent. Vivent, à l'exception d’une espèce ,
sur les bords des eaux douces. Leur nourriture consiste en vé-
gétaux et en vers. L’espècc qui se tient dans les champs et les
prairies se nourrit de graines et d'insectes.

POULE D’EAU , Gallinula chloropus, Lath., Vieil]. , Tem. ;
Fulica chloropus, fusca , nzaculata , flavipes et fistulans, Gm. ;
Briss. , t. 6, pl. 1 , f. 1 et2 ; EncycL, p1. 64, f. 2; pl. 334, R. ,
Padulte; 335, jeune avant la mue d’automne.

Sédentaire et commune dans nos marais; très-répandue
en France et dans presque toute l’Europe centrale.

Elle niche dans les fossés de la citadelle de Lille, parmi les

(228)

joncs et les roseaux. Sa ponte est de six à huit œufs d’un gris-
jaunâlre, avec des taches et des points brun roussâtre.

Iris rouge.

La Poulette d’eau, le Smirring et la Glout de Buffon, sont de
jeunes Poules d’eau.

RALE m; GENÈT ou R0! mas CAILLES, Gallinula creæ, Lath. ,
Tem.;Rallus, Lin, Vieill. g enl. 750; Briss., t. 5, pl. 13, f. 2;
EncycL, pl. 61, f. 5, pl. 328, IL, f. 1, Fadulte; f. 2, tête dujeune
de l'année.

Niche dans nos champs; arrive à la fin d'avril ou au com-
mencement de mai; repart en septembre, en octobre et en

novembre.
Il est commun en automne et recherché pour les tables , lors-

qu'il est gras. Son plumage d'été dilfère de celui d'hiver.
Il varie suivant l'âge et la saison. lris grisâtre et non rou-

geatre.
Les œufs sont blanc jaunâtre , vaaiés de taches et de points

rougeâtres et d'autres cendres , plus rapprochés vers le gros
bout.

Msnounrm, Gallinula porzana, Lath. , Tem.; Rallus por-
zana, Lin. , VieilL; enl. , 751 ;Briss., t. 5 , pl. 13, f. 1 gEncycL,
pl. 64., f. 1;pl. 330, R.

Niche dans nos marais; arrive dans le mois de mars et part
en septembre et octobre. Commune et répandue en France;
sa chair est excellente et presque aussi délicate que celle de la
Bécassine , en automne.

Iris brun verdâtre.

POULE D'EAU ou RALE BAILLON , Gallinula Baillonii, Tem.;
Ratlus Bailloniz‘, VieilL; vulgairement petite Marouette; pl.
332 , R. , f. 1, l'adulte; f. 2, tête du jeune.

( 229 )

Arrive dans le mois de mai et nous quitte à la fin d’aoùt;
niche en petit nombre dans nos marais. Je l'ai tué plusieurs fois
à Templeuve , dans la propriété de M.m° Veuve Deboubers. Il a
été long-temps confondu avec l'espèce suivante , et paraît plus
répandu dans l es contrées orientales et méridionales de l’Europe.
Il a été tué en Angleterre.

Iris rougeâtre.

POULE D'EAU RALLO-MAROUET ou POUSSIN; Gallinula pusilla ,
Lath. , Tem; Rallus pusillus , Lin. , Pall.; Rallus Peyrousii ,
Viell. ; vnlgairement petit Rale ; pl. 231, R, f. 1, la femelle; f. 2,
tête du mâle. ’

De passage irrégulier dans nos marais; beaucoup plus rare
que l’espèce précédente , dont elle a la même manière de vivre;
habite l'ouest ‘et le midi de la France , ainsi que les contrées
orientales de l'Europe.

Iris rouge. La femelle diffère un peu du mâle. Niche en Anjou.

31.9 Famille. PINNATIPÈDES , Pirmatipedes , Lath. , Vieill.

Bec de longueur médiocre , droit et entier; doigts antérieurs
longs, bordés d’une membrane lobée;pouce pinné ou lisse, ne
portant à terre que sur le bout.

76.8 genre. FonLQUn , F ulica , Briss. , Vieill., Tem.

Bec épais à sa base , plus court que la tête, conico-convexe ,
renflé en-dessous et formant un angle; front nu; tarses com-
primés; pouce pinné , articulé en-dedans;ailes moyennes.

On n’en admet qu’une espèce qui est très-répandue non
seulement en France , mais dans toute PEurope; elle vit au mi-
lieu des eaux douces.

On dit que l'on a aussi tué en Grèce et en Espagne la Foul-
que caronculée Fulica cristata, Gm., enl., 797, qui est com-
mune en Afrique dans les environs de Constantine. Les rensei-

15 *

(230)

gnements qui m’ont été procurés sont trop vagues pour que je
puisse l'admettre comme européenne. Peut-être n’est—ce qu’uu
mensonge de marchands , fait dans l'espoir d’en obtenir un grand
prix.

FOULQUE MACROULE ou MonELLn; Fulica atra, Lin. , Lath. ,

Viei1I., Tem.; Ful. aterrima , Gm. ; enl. 107; Briss. t. 6 , pl. 2 , '

f. 1 et 2; Encycl. , p]. M» f. 1; p1. 336, R.

Niche dans nos marais , se réunit en grand nombre l’hiver ;
une partie alors quitte le pays pour se transporter plus au midi.
Sa ponte est de quatorze ou quinze œufs d'un cendré blanchâtre
pointillés de noir.

Il parait qu'elle est excessivement commune dans les environs
de Nismes. Tout le monde , dit M. Crespon, connaît ici la
guerre d'extermination qu'on va lui faire sur de frêles embar-
cations et quel’on nomme dans le pays chasse aux lllacreusesfl)
Le nombre des chasseurs dépasse quelquefois 1500 , y compris
ceux qui restent a terre et qui attendent les Foulques sur les
bords. Il arrive souvent, ajoute—il, que le nombre des tuées
dans une seule chasse s’élève de 800 à 1000 (2).

Iris rouge cramoisi. I

77.0 genre. PHALAROPE, Phalaropus, Briss., Lath., Tem. ,
Cuv.; Tringa, Lin.; Crymophilus , Vieil].

Bec un peu trigone à sa base , médiocre , sillonné en-dessus ,
droit a pointe dilatée, arrondie et fléchie; narines linéaires
situées dans une rainure; trois doigts devant, grêles, réunis
jusqu'à la première articulation et bordés ensuite par une mem-

 

(i) On désigne la Foulque sous le nom de Macreuse dans le midi de la France.
(a) Ouvrage cité , p. 459.

(231)

brane découpée en forme de lobe; un doigt derrière ne portant
à terre que sur l'ongle; ongles courts et arqués.

Ce genre ne comprend qu’une espèce qui habite le cercle
arctique et émigre pendant l’hiver. Nous la voyons quelquefois
sur nos côtes maritimes. On la trouve aussi en Belgique , en
Hollande , en Suisse et en Allemagne.

PHLLAROPE A FESTONS DENTÉS , Phalaropus lobatus , Lath. ,
Cuv.; T ringa lobata et fulicaria, Gm.; Phalaropus platyrhin-
chus , Tem.; Crymophilus rufus, VieilL; règne anim. , pl. , 81 ,
f. 2 , mâle en robe de noce , dessiné d'après nature et de demi-

grandeur; têtes osseuses du même, vues en—dessus et de profil,
sans réduction.

De passageirrégulier dans les mois de septembre et mai sur
nos côtes maritimes; moins rare que l'espèce suivante. J'en ai
reçu un grand nombre de Dunkerque , du 20 au 29 octobre ,
1834. On en a tué a cette époque tout le long de la mer jusqu'à
Bayonne, par suite Œunetourmente et d'un vent impétueux
qui a duré plusieurs jours. On le voit quelquefois en Angleterre,
en Hollande, en Suisse , en Allemagne , en Toscane et en Italie.

Il paraît habiter particulièrement le cercle arctique des deux
mondes.

Il a l'iris brun foncé et non jaune rougeâtre, comme le dit
M. Temminck.

La femelle ressemble au mâle. Le plumage varie suivant l'âge
et les saisons.

78.0 genre. LOBIPÈDE, Lobipes, Cuv.; Tringa, Lin.; Phala-
ropus , Briss. , Lath. , Tem. , Vieill.

Bec presque rond, sillonné en-dessus, grêle, pointu, nu,
peu incline à la pointe de la mandibule supérieure; narines
linéaires situées dans un sillon; doigts antérieurs unis jusqu'à la

(232)

première articulation, puis garnis d’une membrane festonnée ,
pieds des Phalaropes..

Cje genre n’est composé que d’une espèce , qui habite ,
comme la précédente, le cercle arctique, et émigre l'hiver
pour se rendre dans des régions plus tempérées. On la voit
quelquefois , en cette saison , en France sur les cotes maritimes
et en Suisse sur les grands lacs.

PHALAROPE HYPERBORÉ ou Lonrrisnn nrrnmæonfi, Lobipes
hyperboreus, Cuv.; Phalaropus hypezn, Lath. , Tem.; Tringa
hyperborea et fusca , Gm.; Phalaropus cinereus , Vieill. ; enl.
766, robe d'été sous le nom de Phalarope de Siberie; EncycL,
pl. 43, f. li , sous le nom de Pbalarope rouge; pl. 337, R. , robe
de printemps ou d'automne.

De passage irrégulier et de loin en loin sur nos côtes mari-
t.imes, accidentellement sur celles du midi de la France, en
Belgique, en Hollande, en Suisse et en Allemagne; habite
les contrées les plus septentrionales de l’Europe , de PAmérique
et de l’Asie. Il n’est pas rare au nord de PÈcosse, aux Hébrides;
en Islande et en Laponie. J'en ai reçu plusieurs de Dunkerque,
ou ils ont été pris dans le mois d'octobre 1839, à la suite de
coups de vent du nord-ouest qui ont occasionné quelques
sinistres sur la côte. Il varie suivant Page et les saisons et a
l’iris brun. La femelle ressemble au mâle; elle est seulement
un peu plus forte.

Une superbe peau qui a été rapportée d’Islande par un jeune
chirurgien, dont j'ai oublié le nom, et qui m’a été donnée
aussitôt après son débarquement à Dunkerque , avait le blanc

des parties inférieures d’une teinte rosée. Cette couleur ne

tarda pas à disparaître lorsque la peau fut montée.

Un œuf de la collection de M. de Lamotte est olivatre, luisant,
tacheté de brun et gros pour l’oiseau. Les taches sont plus
nombreuses vers le gros bout.

( 233 )
32s famille. PALMIPÈDES, Palmipedes, Vieill.

Bec plus long que latête, grêle et entier , ou épais et den-
telé en lames; doigts antérieurs réunis par une membrane
découpée au milieu de son bord libre.

79.3 genre. Avocmrn , Recurvirostra , Lin , Vieill. , Tem.

Bec long, grêle, flexible, déprimé, sillonné en—dessus,
retroussé et aigu ; narines longues et linéaires; tarses allongés;
pouce presque nul, élevé de terre.

Il n’existe qu’une espèce en Europe. Elle vit sur les bords de
la mer, des fleuves et des étangs salins; se nourrit de petits
vers qu’elle trouve dans la vase.

Avocnrra,j Iîecurvirostra Avocetta, Lin., Latb., Vieil1.,
Cuv.; vulgairement Demoiselle; enl. 353, adulte; EncycL,
pl. M, f. 4; pl. 338, IL; règne anim., f. l; sujet réduit
au 6.9; tête du même vue en—dessus, réduite; la même tête vue
de profil; bord du même bec vu de profil, de grandeur natu-
relle , pour montrer les narines.

V De passage annuel dans nos marais et sur nos côtes mari-
times; plus rare en automne qu’au printemps. Nous en avons
vu beaucoup dans le mois d'avril , en 182A et en 1831.

Les mâles diffèrent peu des femelles; ils sont seulement un
peu plus forts et d'un noir plus profond. Des jeunes , que j’ai
trouvés à la fin de septembre 1829, ont les teintes moins pro-
noncées , le blanc perlé et le bec moins long que les vieux.

Les organes génitaux sont très-développés des le 10 avril.
Un œuf de la collection de M. de Lamotte est tachetée de brun
sur un fond gris-roux. L’iris est d'un rouge-brun ou roux-marron
clair. Le bec , qui est d’un noir de corne , a dix centimètres de
longueur chez le mâle adulte , cl 6 millimètres de moins chez la

( 234 l
femelle du même âge; les tarses et la partie nue des jambes sont
d'un bleu de plomb.

80.9 genre. PHOENICOPTÈRE , Phœnicopterus, Lin. et des
auteurs.

Bec épais , fort, nu a sa base , plus haut que large; mandi-
bule supérieure plus étroite que Pinférieure , courbée , comme
brisée vers le milieu et fléchie à sapointe; bords des mandibules
finement dentelées; narines au milieu du bec , longitudinales ,
couvertes d’une membrane ; pieds très-longs; ailes médiocres.

Il n’existe qu’une espèce en Europe , qui vit en société dans
les marais et les étangs salés du midi, se nourrit de coquillages ,
d'insectes et de frai de poissons.

FLAMMANT, Phœnicopterus Antiquoruan, Tem.; Phœn. ruber,
Lin. , Lath. , Cuv.; Phœn. europæus, VieilL; Phœn. ruber,
Cuv. ; enl. 63; Briss. , t. 6 , pl. 47, f. 1; Encycl. , pl. 42, f. 3;
pl. 339, 1L, donnée pour le mâle adulte et qui me paraît repré-
senter un individu d’Amérique; 340 , R. , lejeune.

LeFlammant habite le midi de laFrance et de l’Enrope.Il n’est
pas rare en Provence et surtout dans le département du Gard
où il se propage dans quelques grands marais. On l'a vu acci-
dentellement en Alsace et dans d'autres parties du royaume.
M. Crespon , de Nismes , raconte qu’en juin 1828 il en prit uue
trentaine dans l'étang de Valcares , avec de longs bâtons munis
d'un crochet; ils étaient en mue et ne pouvait voler à ‘cause
de la chute des premières rémîges; qu’en hiver 1819 des
chasseurs en assommerent un plus grand nombre qu’ils trou-
vèrent pris par les pinds sous la glace, dans un autre étang près
d’Aiguesmortes ; qu’un même fait était arrive’ en 1789 dans le
même lieu.

Les femelles diffèrent des mâles; ont les teintes du plumage

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plus pales. Les jeunes sont gris. Iris jaune pâle chez ces derniers
et jaune brillant chez les vieux.

Le Flammant d’Europe se trouve en Afrique. Les marchands
vendent souvent l’une des espèces d’Amérique , Phœnicopterus
ruber, pour celle-ci. Il est cependant facile de les distinguer
l’une de l'autre. Le Flammant d’Europe est plus petit et n’a que
les ailes rouges.

Un œuf que je possède , qui m'a été envoyé par Polydore

Roux, est blanc , allongé , à surface raboteuse.