OISEAUX NICHE URS MENACÉS DE PICARDIE
PRÉFACE Le territoire de Picardie compte une dizaine de zones naturelles reconnues (Ïimportance européenne pour les oiseaux. La baie de Somme et le littoral picard sont parmi les plus connues. Toutefois, une multitude de sites dispersés sur le territoire régional constituent d’autres espaces précieux pour Yavifaune. La Picardie est un carrefour majeur pour la migration des oiseaux. Mais les milieux naturels sont le fruit d’un équilib.re fragile. Certaines espèces d'oiseaux tendent à disparaître, d'autres sont menacées, notamment en raison des modifications apportées aux espaces et au paysage, de Passèchement des zones humides ou de la disparition des habitats naturels, qui rendent difficile, voire impossible, leur nidification. (Test pourquoi des mesures de gestion adaptées sont en cours dïnstauration. Cet effort en faveur de la préservation des milieux naturels nécessite Padhésion de tous les acteurs et donc une diffusion de l'information sur ce patrimoine et sa vulnérabilité. (Test l'objet du présent ouvrage. Il constitue une référence précieuse résultant du travail d'une équipe dbrnithologues passionnés. il a pu être réalisé grâce aux soutiens du Ministère de Üînvironnement et du Conseil Régional de Picardie. Nous sommes heureux de le mettre à votre disposition. Préfet de la Région Picardie Président du Conseil Régional Préfet de la Somme de Picardie Député . 2 Jean-Louis DUFEIGNEUX Charles BAUR
Cet ouvrage a été réalisé par la Centrale Ornithologique Picarde En collaboration avec Yassociation Picardie Nature Coordination : L. GAVORY Rédaction des monographies et des introductions : V. BAWEDIN, C. BRUNEL, X. COMMECY, G. FLOHART, L. GAVORY, C. LOUVET, T. RIGAUX, P. ROYER. Relecture et apport dïnformarions complémentaires : B. COUVREUR, G. DELOISON, E de FERAUDY, S. FLIPO, R. FRANCOIS, c. HOSTEN, L. LARZILLIERE, Y. LECOMTE, B. LEFEBVRE, J-B. MOURONVAL, J. MORENIAUX, G. ROCAMORA, A. ROUGE, J-M. SANNIER, J-M. THIERY. Ce document a été soumis au Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel, et nous tenons à remercier plus particulièrement messieurs S. BOUTINOT, JP. LEGRAND et P. TRIPLET qui nous ont fait part de leurs remarques judicieuses. Nous remercions aussi l'ensemble des auteurs signalés en regard de chaque document photographique et graphique ainsi que Fensemble des ornithologues qui ont fourni, bénévolement, les informations nécessaires à Félaboration de cet ouvrage. Cet ouvrage a été réalisé grâce au concours financier du Conseil Régional de Picardie et de la Direction Régionale de l’Environnement de Picardie. Photographies de couverture : Blongios nain : E. BARBELETTE/BIOS Bécassine des marais : P. CHEFSON/SEPNB - Rouge queue à front blanc .‘ Y. CORBEAUX Création : B. COUVREUR Photogravure : P. DEVRED — Liaison Graphique Impression : Imprimerie Carré à Fressenneville Ï SIRÈN : 6l 6 78D {i234 00010 OISEAUX MCHEURS MENACÉS DE PICARDIE
SOMMAIRE Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4 à 12 Description des espèces par milieu : — Littoral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13 à l9 — Zones humides continentales . . . . . . . . . . .20 à 32 — Zones agricoles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .55 à 44 Landes, prairies sèches et prés-bois . . . . . . .45 à 49 — Bois et forêts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .50 €155 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .56 Bibliographie . . . . . . . . . . . ._ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .57 Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .58 Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .60 Adresses utiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .60 OISEALÜÏ NICHEURS MENACÉS DE PICARDIE
INTRODUCTION Pourquoi consacrer un ouvrage aux oiseaux nicheurs menacés de Picardie ? La préservation et la valorisation du patrimoine naturel Constituent une préoccupation croissante du public et des responsables de l'aménagement et du développement économique. Faune, flore, habitats naturels, paysages, eau et sols... sont autant d'éléments de ce patrimoine qui doivent être progressivement intégrés dans les prises de décision. Malgré cette prise de conscience, ce “capital nature” continue à se détériorer : des espèces se raréfierit ou disparaissent, des zones humides sont asséchées, des haies sont arasées, des coteaux calcaires enrésinés... Il est vrai que la reconnaissance de la nécessité impérieuse de mieux respecter les ressources naturelles s'impose, mais de façon lente... et l'essentiel du chemin reste encore à parcourir. Dans cette évolution des rapports de l'homme à la nature, les oiseaux jouent un rôle particulier pour de multiples raisons. Le caractère spectaculaire de leurs migrations, la beauté de leur vol, de leurs plumages ou de leurs chants en ont fait un support privilégié de sensibilisation à la protection de la nature. De plus, les oiseaux sont certainement, les animaux sauvages les mieux étudiés. L'intérêt porté à leur protection est grandissant. Cette sollicitude s'explique pour différentes raisons : - l'esthétique des oiseaux et leurs modes de vie souvent originaux en font un support pédagogique remarquable, - les exigences écologiques précises de certaines espèces en font de bons bioaindicateurs et leur confèrent donc un intérêt scientifique particulier (les oiseaux peuvent être source de renseignement sur l'état de santé et d'évolution des espaces naturels), - une avifatine riche et diversifiée participe a la qualité clu cadre de vie et contribue à l'image de marque d'une région et à son artracrivité économique. Mais aujourd'hui, une part non négligeable des espèces est en régression, voire menacée de disparition. Aussi, en l'absence de références régionales synthétiques, il a semblé utile de faire ici le point sur le niveau de santé des populations et les causes de raréfaction des oiseaux nicheurs dans la région, afin de mettre a la disposition des acteurs de l'environnement une information actualisée sous une forme condensée et attractive. Les principes essentiels de l'ouvrage Pmlrquo‘ 3 mœresseï Plus Paîïlculïelemenï Seule la période de nidification a ete retenue ici car : ° elle constitue une étape particulièrement cruciale pour les populations. De son bon déroulement dépend la survie de aux oiseaux nicheurs ? De nombreuses espèces d'oiseaux sont capables de réaliser de grands déplacements (migrations) qui leur permettent, au cours d'une même année, d'utiliser des aires géographiques différentes et parfois fort éloignées. Par conséquent, sur un même site, le nombre d'espèces et leurs effectifs fluctuent périodiquement. Quatre périodes vont se succéder : hivernage, migration, nidification et migration. 4 l'espèce. 0 les populations sont plus stables et les individus se manifestent plus au moment de la reproduction (chant, couples cantonnés) : il est donc plus facile de les étudier. De Ce fait, pour une majorité d'oiseaux, le statut régional est bien connu. ' le fait qu'une espèce s'installe est indicateur de l'état du OISEAUX MCHELRS MENA CËS DE PICARDE"
milieu nature! utilisé. En effet, pour se reproduire elle recherche : — un site où construire le nid et y couver en toute tranquillité, - des ressources alimentaires suffisantes et accessibles pour le couple et sa couvée, - des conditions propices (tranquillité, couvert végétal...) pour permettre l'élevage et l'émancipation des jeunes. Les. exigences pour ces différents paramètres varient selon les espèces. Certaines ont besoin de conditions précises, rarement réunies, et d'autres sont moins exigeantes. Ainsi, le constat de la nidification d'un oiseau dont on connaît les besoins et le statut informe l'observateur sur l'état du milieu fréquenté et son caractère fragile. Généralement, des espèces sont rares parce qu'elles exigent des conditions de nidification peu ‘répandues. Cette précision est importante pour comprendre la présence de certaines espèces au sein de la liste des oiseaux nicheurs menacés. Par exemple, [Huîtrier pie et le Vanneau huppé sont des nicheurs rares ou en régression, mais stationnent en grand nombre durant les périodes migratoires ou hivernales. Élaboration de la liste Pour dresser cette liste des oiseaux nicheurs menacés, il a fallu apprécier l'évolution des populations des différentes espèces nicheuses et, pour cela, déterminer le statut de chacune à différentes époques, Eest-à-dire savoir si elle nichait communément ou rarement durant telle ou telle décennie. Ijexercice n'a pas été facile, car il n'existe pas d'études régionales complètes, réalisées sur une longue période (plusieurs dizaines d'années) et à intervalles réguliers. Cela tient aL1 fait que Potnithologie de terrain a surtout été pratiquée, pour l'essentiel, par des bénévoles passionnés par les oiseaux qui, pour le plaisir, les observent ‘et les étudient. Bien que leur nombre n'ait cessé d'augmenter, depuis les premières études au siècle dernier, ils restent peu nombreux. Actuellement, une cinquantaine de OISEAUX NICHEURS MENACÉS DE PICARDIE passionnés s'y consacrent sérieusement, consignant leurs observations sur des carnets et les transmettant aux organismes centralisateurs. Ces derniers, constitués en associations (sous le régime de la loi de I901) assurent la synthèse et la publication des données recueillies. Le niveau de connaissance de Favifaune régionale dépend donc étroitement du nombre de ces ornithologues. Celui-ci ne peut suffire à une connaissance suffisemment exhaustive des oiseaux nicheurs, cependant, pour une majorité d'espèces (surtout les moins abondantes et les plus grandes), le statut actuel peut-être considéré comme connu. Origine des informations L'ensemble des travaux disponibles a été utilisé. Les premières études concernant l'avifaune de Picardie datent du début du XIX‘ siècle. Cependant, durant plus d'un siècle, ces travaux étaient peu nombreux et ne concernaient pas beaucoup Favifaune nicheuse. En fait, il faut attendre les années 1970 pour voir s'accroître le nombre d'études publiées et surtout celles Concernant les oiseaux nicheurs. Les publications anciennes ne s'intéressent pas à l'ensemble de la Picardie, mais étudient plus ou moins précisément le statut des espèces à l'échelle d'un site, d'une commune ‘ou d'un petit pays. Malgré cela, l'évolution des populations a pu être mise en évidence, dans plusieurs localités de la région, en la comparant avec la situation actuelle dans ces mêmes zones. Une extrapolation de ces résultats à l'ensemble de la région a été effectuée lorsqtte ceux-ci s’inscrivaient dans des tendances mises en évidence sur d'autres sites, ou à l'échelle nationale. Plus récemment, trois études concernant la totalité de la région sont disponibles : l'Atlas des oiseaux nicheurs de France (1976) pour lequel les recherches ont été réalisées de 1970 à 1974, l'Atlas des oiseaux nicheurs de Picardie (1995), regroupant les observations effectuées de 1985 à 1987 et "le nouvel Atlas‘ des oiseaux nicheurs de France, 1985-1989". A ces données, s'ajoutent les informations recueillies dans le département de N. FILLÙL 5
l'Oise, lors de la réalisation de l’Atlas des oiseaux nicheurs (1989-1991) et la collecte d'informations effectuée en i989 dans plus de 500 Zones Naturelles d'intérêt Écologique Faunistiqtie et Floristique (ZNIEFF). Pour compléter ces études particulières, les données collectées en continu par le réseau d'observateurs et publiées sous forme de synthèses annuelles d'observations ont également été prises en compte . Pour la période récente, le nombre de couples nicheurs a pu être estimé pour la majorité des espèces. Ces estimations correspondent, le plus souvent, à un minimum calculé sur la base d'observations éparses cumulées. Elles sont donc à considérer comme des “ordres de grandeur". Pour la majorité des espèces, il a donc été possible d'apprécier l'évolution des effectifs au cours des 20 dernières années, et assez souvent même depuis le siècle dernier. En complément, pour chaque espèce une analyse des causes de régression a été effectuée. Elle se fonde sur les études régionales, nationales, voire même internationales lorsque les résultats sont transposables à la région, ainsi que sL1r la compétence des rédacteurs de monographies. A la suite de ce constat, un certain nombre de propositions pour la conservation de ces espèces ont été présentées. Elles ont été élaborées en intégrant une analyse de la situation Clu terrain (contexte juridique, économique, humain...), les études scientifiques existantes, les expériences connues... Il faut avoir conscience des imperfections et des limites du travail, toutefois une attention particulière a été apportée pour conférer à cet ouvrage la plus grande rigueur et la plus grande objectivité possibles. Classification des espèces L'analyse des causes de régression des populations a montré que, pour une majorité d'oiseaux, le facteur premier est la dégradation ou la disparition du milieu de vie. En effet, comme cela a déjà été signalé, les espèces sont plus ou moins sélectives quant au choix du milieu qu'elles utilisent pour nicher. Chacune a besoin de conditions bien particulières : structure de la végétation, disponibilité et accessibilité de la nourriture, climat, constance ou non du niveau d'eau... Cette sélectivité induit une 6 certaine dépendance vis-à-vis du milieu. Tout logiquement, sa destruction ou sa dégradation vont affecter les populations des espèces qui l'utilisent. Fort de ce constat, il a semblé judicieux de classer les espèces en fonction du milieu où elles nichent. Pour chacun de ceux-ci, il est proposé une description et une analyse détaillée des facteurs de dégradation et de disparition ayant des effets sur Favifaune, évitant ainsi toute redondance qu'aurait engendré un diagnostic détaillé par espèce. Cinq grands types d'habitats ont été déterminés : le littoral, les zones humides continentales, les zones agricoles, les landes, prairies sèches et pré-bois, et les bois et forêts. Les espèces fréquentant plusieurs milieux, ont été classées dans celui qu'elles utilisent le plus souvent. Elles ont ensuite été ordonnées, en fonction du degré de régression évalué en suivant la classification élaborée par YUICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) qui propose cinq catégories : espèces disparues, en danger, vulnérables, rares ou au statut indéterminé. Ces critères définis au niveau de l'Europe par Birdlife International et repris en France par la LPO (Ligue française pour la Protection des Oiseaux) ont été adaptés à l'échelle régionale. Il a donc été distingué : ' les espèces disparues, c'est-à»dire les espèces qui nichaient Espèces disparues régulièrement par le passé mais pour lesquelles aucun cas de nidification n'a été signalé depuis une période significative (20 à 40 années). ' les espèces strictement menacées, qui se scindent en deux catégories : Espèces en danger - les espèces en danger : ce sont des espèces ayant déjà disparu d'une grande partie de leurs sites d'origine et dont les effectifs OISEAUX NICHEURS MENA CËS DE PICARDIE
sont réduits à un seuil minimal critique. Ces oiseaux sont menacés de disparition si les causes responsables de leur situation actuelle continuent à agir. Il {agit d'espèces dont : - la population régionale est en fort déclin (son effectif ayant chuté de 50% au cours des 20 à 30 dernières années) et est inférieure à 50 couples nicheuts ; — la population régionale est en déclin (son effectif ayant chuté de 20 à 50% au cours des 20 à 30 dernières années) et est inférieure à 15 couples nicheurs ; - la population régionale est inférieure à 5 couples nicheurs et est très vulnérable, du fait de sa petite importance, aux facteurs suivants : fragmentation des populations, perte de diversité génétique, fluctuation aléatoire des niveaux de population, dérangement, destruction par l'homme. .. 7 Espèces vulnérables - les espèces vulnérables : ces espèces ont des effectifs en forte régression du fait de facteurs extérieurs défavorables. Elles sont susceptibles d'être mises en danger si les facteurs responsables de leur vulnérabilité continuent d'agir. Il s'agit des oiseaux dont : - la population régionale est en fort déclin (son effectif ayant chuté de 50% au cours des 20 a 50 dernières années) et est comprise entre 50 et 500 couples nicheurs ; - la population régionale est en déclin (son effectif ayant chuté de 20 a 50% au cours des 20 à 50 dernières années) et est inférieure à 50 cottples nichenrs ; - la population régionale est stable, ou est en augmentation, mais inférieure a 15 couples ; - la population régionale est en augmentation mais est inférieure à 5 couples nicheurs. Elle reste très vulnérable, du fait de sa très petite importance ; - la population est nouvellement installée sur le territoire régional (depuis 1970} mais elie est vulnérable du fait de sa petite taille (population inférieure à 5 couples). Chaque espèce strictement menacée est illustrée par une photographie et fait l'objet d'une monographie où sont présentés : - son statut européen et français ; qL1i a été détaillé, quand OISEAUX’ NICHE U135 MENACÉS DE PICARDIE l'information était disponible et suffisamment précise pour la population régionale de l'oiseau étudié, afin de mieux cerner l'importance et la responsabilité de la région quant à sa conservation ; - son statut en Picardie dest-à-dire sa répartition et l'évolution de ses effectifs ; - le biotope principal qufielle utilise pour nicher dans la région ; - les facteurs qui la menacent ; - des pistes d'actions à entreprendre pour en assurer la conservation. De plus, sur une carte de la région, sont indiquées les zones où l'espèce a été notée nicheuse possibleiprobable (un cercle évidé) ou certaine (un cercle plein) durant la période 1988-1995. Cette localisation se fai.t sur le carroyage de l'Institut Géographique National (IGN), correspondant aux cartes à l'échelle 1/25000. jo l ' : : 5 : : _ r w l __ 9L J. in. r,‘ _ "L! l O: ' . :» l Q: .5 _ , 9.4.9.” - 1 m0,; - —.»-. o .1. - Qtñimtiîtr-iirtt: iiiii a : 3 ; :0 5 g z g D: ___:Q QlQ__QlQ__.'_.. ‘ :5 : 1 : ‘Q : ou g ____ _____ __ s 2° : 0e i =°» î l i 0 les autres catégories : Espèces rares - les espèces rares : ces oiseaux ne sont pas immédiatement menacés et ne peuvent être considérés comme vulnérables ou en danger, mais leurs populations sont limitées du fait d'une 7
répartition géographique réduite qui les expose à des risques (fragmentation des populations, perte de diversité génétique, fluctuation aléatoire des niveaux de population, dérangement, ...). Elles sont stables ou en augmentation mais inférieures à 50 couples nicheurs. Espèces au statut I n d e te r m I n e — les espèces au statut indéterminé : la t-aille de leur population ou les tendances d'évolution sont mal connues et susceptibles d'être classées dans les catégories "en danger", "vulnérables" ou "rares". Les espèces entrant dans ces deux groupes font l'objet d'une monographie succincte comprenant : une description sommaire de l'oiseau et de son biotope, ainsi qu'une présentation de son statut en Picardie. Une dernière catégorie a été ajoutée à cette classification : , ipEspèces occasionnelles - les espèces occasionnelles : elles nichent irrégulièrement dans la région, généralement en petit nombre. Pour les espèces disparues et occasionnelles, un texte bref présente leur statut. La protection réglementaire des oiseaux et de leurs milieux La loi du l0 juillet 1976 relative à la protection de la nature stipule, dans son article premier, que la "protection des espaces naturels et des paysages, la préservation des espèces animales et végétales, le maintien des équilibres biologiques auxquels ils participent et la protection des ressources naturelles contre toutes les causes de dégradation qui les menacent, sont (l'intérêt général”. En application de cette loi et de textes antérieurs, il a été mis en place, en France, un arsenal de mesures réglementaires qui visent à protéger les espèces, mais également les habitats qu'elles utilisent. Il s'agit des arrêtés ministériels : - du l7 avril I981 fixant la liste des espèces d'oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire en application de l'article L.211-2 dL1 Code Rural. Il a depuis été plusieurs fois modifié (29/09/81, 20/12/85, 31/01/84, 27/06/85, 11/04/91, 2/11/92). - du 20 décembre 1985 relatif à la commercialisation de certaines espèces‘ d'oiseaux‘ sauvages (modifié par l'arrêté du 3/04/85). Il Fixe la liste des espèces commercialisables. A ces textes, il faut ajouter les mesures réglementaires qui concernent plus particulièrement les sites remarquables pour Favifaune (présence d'espèces rares. et protégées, de stationnement d'effectifs importants... etc.). Il s'agit des Parcs Nationaux, Réserves de chasse (Nationale, approuvée...) et surtout des Réserves Naturelles, Réserves Naturelles Volontaires et Arrêtés de protection de biotope (voir tableau cificontre). ‘"1 4;‘ “""|9’I\‘r ‘au-gään a‘ n; a, fil OISEAUX MCHELPS MENACÉS DE PICARDIE N. FILLCIL
Trois mesures administratives les plus utilisées pour la protection des espaces naturels en Picardie Activités soumises a réglementation Procédure d'instruction La Réserve Naturelle Volontaire La Réserve Naturelle Site remarquable pour la conservation de la faune et de la flore. Préservation de biotopes et de formations géologiques ou spéléologiques remarquables. Préservation ou constitution d'étapes Protection des espèces florales et animales présentant un intérêt scientifique et écologique. . . . Concerne les to riétés tivées. sur les grandes voies de migration p P P de la faune sauvage Toute action susceptible de nuire au développement de la faune et de la flore ou d'entraîner la dégradation de biotopes et du milieu naturel concerné peut être réglementée ou interdite. Des structures de gestion sont mises en place (gestionnaire désigné par le Préfet, Comité consultatif présidé par le Préfet). DÉCRET MINISTÉRIEL ; après enquête publique, avis des Administrations concernées, des Conseils Municipaux, ARRETÉ PRÊFECTORAL ; donne pour six ans reconductibles l'agrément, suite à la demande des propriétaires et après consultation des Collectivités locales et Administrations concernées. de la Commission Départementale de-s Sites, des Fédérations Départementales des Chasseurs, des Pêcheurs et des Associations de Protection de la Nature. Procédure très longue réservée aux sites d'intérêt exceptionnel. La maîtrise foncière n'est pas automatiquement acquise. Les frais de fonctionnement ne sont pas pris en charge par l'Etat. OÏISZEA [Dé NICY-IEUIRS MENA CËS DE PICARDIE la Protection de Biotope Formations naturelles (marécages, marais, rivières. . .) peu exploitées par l'homme et présentant un milieu nécessaire à l'alimentation, à la reproduction, au repos ou à la survie d'espèces protégées. Toute action portant atteinte à l'équilibre biologique des Inilieux. La réglementation édictée vise le milieu lui même et non les espèces qui y vivent (maintien du couvert végétal, du niveau d'eau, interdiction de dépôts d'ordures, de constructions, d'extraction de matériaux, . .) ARRETÊ PRÉFECTORAL: après avis de la Commission des sites et consultation de la Chambre d'Agriculture. Sur le domaine public maritime, la décision est prise par le Ministre chargé des pêches maritimes. Aucune structure de gestion n'est prévue dans le cadre de l'arrêté préfectoral, toutefois, leur mise en place est incitée.
Depuis, ces mesures sont confortées par la loi du 2 février 1995 relative au renforcement de la protection de l'environnement ("Loi Barnier"). Ce texte renforce la protection et la gestion des espaces naturels, avec notamment l'octroi de nouveaux moyens financiers par l'État et les collectivités locales, et accroît les compétences des parcs nationaux et régionaux. A ces textes nationaux, il faut ajouter les règlements européens z La Directive européenne n° 79/409 du 6 avril 1979 concernant la conservation des oiseaux sauvages. Elle a pour objet la protection des espèces sauvages et en réglemente l'exploitation. Elle s'applique aux oiseaux ainsi qu'à leurs œufs, à leurs nids et à leurs habitats. Elle définit notamment une liste d'espèces (Annexe 1) dont les États membres doivent assurer la survie et le maintien des conditions pour leur reproduction. En application de cette directive, la Communauté peut accorder un soutien financier pour les projets ä caractère incitatif, visant à contribuer au maintien ou au rétablissement des biotopes gravement menacés abritant des espèces en danger et revêtant une importance particulière pour la Communauté. La mise en oeuvre de ce texte a nécessité une identification des milieux les plus remarquables sur la base de références scientifiques homogènes à l'échelle du territoire européen. Onze secteurs, nommés Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux (Z.I.C.O.) s'étendant sur 205.500 hectares appartenant à 244 communes ont ainsi été recensés en Picardie (voir carte ci-contre). Au sein de cet inventaire, l'Êtat s'est engagé à désigner les sites qui nécessitent des mesures de conservation pour des espèces rares ou menacées, mentionnées à l'annexe I, en attachant une attention particulière à la protection des zones humides d'importance internationale. Les zones ainsi désignées par l'État deviennent des Zones de Protection Spéciale (Z.P.S.), En complément de cette directive, le parlement européen a également adopté 1a Directive 92/43/CEE du 21 mai 1992 dite Directive “Habitats” concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune (sauf Tavifaune) et de la flore sauvage. Elle prévoit la définition de Zones Spéciales de Conservation {Z.S.C). Z.P.S. et Z.S.C. sïntégteront alors dans le réseau “NATURA 2000", 10 réseau cohérent d'espaces assurant la conservation de la biodiversité au sein de l'Europe communautaire. La France a également ratifié un certain nombre de conventions internationales qu'elle s'est engagée à respecter : La Convention européenne dite de “Berne” relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de Flîtirope, du l9 septembre 1979 est appliquée en France à la suite du décret n” 90-756 du 22 août 1990 . Elle définit dans son article 1, les dispositions générales suivantes : "La présente convention a pour objet d'assurer la conservation de la flore et de la faune sauvages et de leurs habitats naturels, notamment des espèces et des habitats dont la conservation nécessite la coopération de plusieurs États et de promouvoir une telle coopération. Une attention particulière est accordée aux espèces, y compris les espèces migratrices, menacées d'extinction et vulnérables". Elle a pour objectifs : d'instituer une protection minimale de la grande majoritédes espèces sauvages, d'assurer une protection stricte pour les espèces et les habitats menacés et de renforcer la coopération entre les parties contractantes. L'annexe H donne la liste de 294 espèces d'oiseaux, totalement protégées. Il existe enfin la Convention relative aux zones humides d'importance internationale, dite Convention de Ramsar. Elle considère ces milieux comme habitats des oiseaux d'eau. Elle date du 2 février 1971 et a été amendée par le protocole de Paris le 3 décembre 1982. Ce traité intergouvernemental constitue le cadre de la coopération internationale en matière de conservation des biotopes des zones humides. Les parties contractantes sont invitées à inscrire les zones humides d'importance internationale présentes sur leur territoire mais sont libres quant aux modalités de conservation à adopter. Le bilan de l'application des mesures réglementaires de protection en Picardie est le suivant : 4 réserves naturelles sont instituées et 2 projets sont en cours d'instruction, l réserve naturelle volontaire, 5 arrêtés de biotope et un réseau de réserves de chasse. 1l n'existe qu'une Zone de Protection Spéciale : le Nord de la Baie de Somme ; une autre est en projet en Vallée de l’Oise. OISEAUX NICHEDÊES MENACÉS DE PICARDIE
Enfin, l'ensemble de la Baie cle Somme est en cours de désignation à la statuts cle protection et de régression aux échelles régionale, nationale convention Ramsar. et européenne a été élaboré (voir page 58). Un tableau récapitulatif des différentes espèces concernées et leurs 1 1 Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux ont été recensées en Picardie ESTUAIRES PICARDE : BAIE DE SOMME ET UAUTHIE TRELON, FOURMIES, DŒIIRSON. SAINT-MICHEL MARAIS MASSIF DE SAIN GOBAIN a COMPIEGNÈ LAIGUE cLEnMom OURSCANYP MARAIS DE SACY MASSIF DES 5 FORETS ET BOIS DU ROI K zones littorales K zones humides continentales 2 zones boisées et forestières OISEAUX NICHEURS MENACÉS DE PICARDIE I 1' FORET DE THIERACHE :
Les modes contractuels de protection des oiseaux et de leurs habitats Si la loi offre une palette impressionnante de dispositifs destinés à assurer la protection-des espèces et des habitats, force est de constater que leur application parcimonieuse n'est malheureusement pas toujours à la hauteur des enjeux. D'autres modes d'intervention se sont développés depuis quelques années et devraient connaître prochainement un nouvel essor : il s'agit des modes contractuels de protection de la nature. impulsée dans la région par le Conservatoire du Littoral, puis le Conservatoire des Sites Naturels de Picardie (association régionale spécialisée dans la gestion de milieux naturels remarquables), une politique volontariste d'acquisition, de location et de gestion des milieux naturels les plus exceptionnels doit permettre de garantir la préservation des fleurons du patrimoine naturel. Le lancement récent, par les Départements, d'une politique en faveur des espaces‘ naturels sensibles doit donner une nouvelle dynamique aux opérations de maîtrise foncière et d'usage. Ifacquisition reste toutefois une modalité d'intervention onéreuse qui ne résout pas complètement la question de la gestion des milieux. Aussi les politiques foncières doivent-elles être assorties de stratégies de gestion des zones naturelles les plus remarquables. Le maintien de l'activité agricole est indispensable pour l'entretien desg-randes entités naturelles telles que la plaine maritime picarde, la vallée inondable de 1G l'Oise, les zones de bocage (Bray, Thiérache...)... Pour aider cette activité, des opérations locales agri—environnementa1es, proposant aux agriculteurs le respect d'un cahier des charges environnemental en contrepartie d'indemnités compensatrices (règlement CEE n“ 2078f92), visent au maintien des prairies naturelles, pâturées ou fauchées, à celui des haies, des mares et des différents éléments du paysage concourant a sa qualité. Il est trop tôt pour juger de l'efficacité de ces mesures enclenchées tout récemment mais elles‘ constituent manifestement un dispositif et un enjeu essentiels nécessitant un suivi scientifique attentif. Pour des secteurs moins étendus, des gestionnaires de l'espace (Syndicat Mixte pour l‘Aménagement de la Côte Picarde, Conservatoire des Sites Naturels de Pitardie. . .) peuvent suppléer à des pratiques agricoles différentes par la restauration de pratiques agropastorales anciennes et par des travaux d'entretien (fauche, ëtrépage, .. .). Enfin, l'assistance scientifique et technique auprès cles divers gestionnaires de l'espace devra être renforcée afin de faciliter la prise en compte de l'environnement, en particulier des exigences écologiques de Favifaune, dans leurs décisions d'aménagement (Office National des Forêts, propriétaires forestiers, pêcheurs, chasseurs. .). OISEAUX MCHEURS MENACÉS DE PICARDIE N. FlLlOL
LITTORAL Description La Picardie possède une façade maritime peu étendue dont le linéaire de côtes n'excède pas 50 kilomètres. Elle présente toutefois une grande diversité de milieux littoraux, qui sont, du Sud vers le Nord : - entre Mets les Bains et Ault, une falaise, d'une hauteur comprise entre 20 et 80 mètres, qui est constituée de craie entrecoupée de lits de silex ; OISEAUX MCHEURS MENACÉS DE PICARDE? - entre Aulr et Le Hourdel, une flèche et des levées de galets. Ces derniers proviennent des silex présents dans la craie qui, suite à l'érosion de la falaise, se retrouvent en mer où ils sont progressivement arrondis et emmenés vers le Nord par les courants. Ils engraissent ainsi le Cordon littoral qui pénètre dans la Baie de Somme au niveau du Hourdel. Cette dynamique a laissé des traces de son activité passée sous la forme d'un ensemble de cordons fossiles qui se situent en retrait du trait de ÉinTHIERY
côte. Ils constituent des milieux très particuliers à la végétation rase et clairsemée. - un vaste estuaire de plus de 70 km3 : la Baie de Somme, où la marée basse découvre d'immenses bancs de sable, des vasières à la flore très disséminée et riche en invertébrés ainsi que des mollières (ou schorre) dont la végétation herbacée est luxuriante. Ces dernières sont creusées de multiples mares destinées a la chasse au gibier d'eau. - des Bas-champs (ou "renclôttires") qui sont des terres gagnées sur les mollières par eutligttement. Le sol y est occupé par des pâturages en voie de raréfaction, au profit des cultures. On y trouve également un ensemble de marais et d'étangs. - de grandes plages de sable qL1i, du Crotoy à la Baie d'Authie, bordent un massif dunaire très étendu (environ 4300 hectares). En bord de mer, la dune est couverte d'une végétation herbacée plus ou moins éparse (la "dune blanche”) qui, en progressant vers les terres, fait place spontanément à une "dune grise", colonisée par des arbustes (Argousiers, Troënes, Sureaux...), puis par des arbres. Le paysage qu'offrent actuellement les dunes est surtout constitué d'immenses zones arbustives et de pinèdes. Dans les interdunes, de petites zones humides sont présentes : les pannes dunaires. - un petit estuaire de l3 km2, la Baie d'Authie qui présente les mêmes milieux que la Baie de Somme mais clont la pointe Sud (le poulier) est une dune. L'ensemble de ces milieux remarquables sur le plan paysager sont également d'une grande richesse écologique. Ils hébergent en particulier une avifatine tout à fait exceptionnelle. L’ intérêt de la zone littorale picarde est reconnu puisque le Nord de la Baie de Somme est classé comme Zone de Protection Spéciale et qu'une partie est également en Réserve Naturelle. Menaces Malgré la reconnaissance de ce grand intérêt, ces milieux subissent de nombreuses atteintes. Épargné par les activités industrielles et portuaires, le littoral picard a conservé un caractère sauvage qui a permis le développement du tourisme. Cependant, l'impact de celui-ci sur les milieux naturels et les oiseaux est parfois négatif : 14 - destruction des zones naturelles aL1 profit de l'urbanisation, qui, dans l'ensemble, est assez bien maîtrisée, - fréquentation incontrôlée des milieux, à pied ou grâce à des engins motorisés (moto, 4X4) engendrant des dérangements (notamment lors de la période de reproduction, d'avril à août) ou provoquant la banalisation. voire la destruction, de la flore. Sur ces milieux littoraux, les oiseaux nichent stirtotit au sol er les poussins sont très vulnérables car sensibles aux dérangements. Le passage d'engins peut perturber la couvaison en empêchant le couveur de revenir sur ses oeufs, ou en faisant fuir les parents, et exposer ainsi les poussins aux prédateurs. En outre, lorsqtte l'on pénètre dans un site où des oiseaux nichent au sol, il y a toujours un risque d'écraser les oeufs et les poussins. Si un chien est présent, il peut s'en prendre aux petits, voire aux adultes qui défendent leur progéniture. D'autres facteurs, non liés au développement touristique, perturbent également les oiseaux nicheurs. Il s'agit de l'absence ou de la mauvaise gestion des zones naturelles les plus sensibles. De façon naturelle, la végétation évolue. C'est ainsi, par exemple, que les dunes ont tendance à être colonisées par les arbrtstes et les arbres. Une fois boisées, les espèces de milieux ouverts (qui sont généralement de grande taille et comptent parmi les plus menacées), ne peuvent plus se reproduire. Les activités rurales traditionnelles (élevage, coupe de bois...) ou des facteurs naturels (lapin de garenne) ont longtemps bloqué la dynamique de la végétation. Aujourd'hui, certaines pratiques ont disparu et les lapins se sont raréfiés (suite à la myxomatose), libérant ainsi à nouveau la dynamique naturelle du boisement. Ifhomme est, en outre, intervenu (le façon inappropriée par des plantations abusives de pins accélérant ainsi ce boisement. Il faut également citer la qualité médiocre des eaux, qui bien qu'en voie d'amélioration, continuent de perturber le fonctionnement des estuaires, tandis que quelques dépôts sauvages d'ordures polluent localement écosystèmes et paysages. Enfin, l'activité cynégétique a des conséquences sur la nidification. Une ouverture précoce, lorsque les jeunes de certaines espèces ne sont pas volants ou sont encore sous la dépendance des parents, pénalise le succès de la reproduction ; tandis que les milieux propres à la nidification ont souvent été conservés grâce à leur vocation cynégétique. OISEAUX NÏCÏJEUIŸS MENACÉS DE PICARDIE
, f. Espèces disparues I FAUCON PELERIN F afro peregrinar Avant la seconde guerre mondiale, quelques couples de Faucon pèlerin occupaient les falaises du Sud de la Côte Picarde. Ils appartenaient à une population plus importante qui habitait le littoral du pays de Caux, estimée à 60 couples. A partir de 1949, l'effectif s'est effondré et le dernier cas de nidification connu date de 1962 (sur la côte normande). Les causes de régression sont multiples : tirs, empoisonnements volontaires, dérangements, effets des pesticides. L'espèce ayant recolonisé ponctuellement la côte normande, son retour sur le littoral picard pourrait avoir lieu -au cours de ces prochaines années. I STERNE CAUGEK Sterne; iandvicenrir La Sterne caugek était nicheuse irrégulière au début du XX" siècle. Elle n'est plus actuellement que migratrice ou estivante. I STERNE DE DOUGALL S rama daagazlli Considérée comme nicheuse au siècle dernier, la Sterne de Dougall est observée maintenant à de rares occasions, car elle a fortement régressé dans toute ffiurope. l STERNE NAINE Sterne; albzfironr Nicheuse régulière au siècle dernier et au début du XX", elle a depuis disparu. Si ce n'est une tentative en 1985, elle n'est plus aujourd'hui qu'une migratrice régulière. OISEAUX NICHEIJRS MENACÉS DE PICARDIE I GUILLEMOT DE TROIL U ria: aalge Il aurait niché autrefois sur nos falaises. Cet oiseau n'est plus aujourd'hui qu'un migrateur et hivernant régulier. au large des côtes. I PIGEON BISET C alambic; 12m2; Ce Pigeon aurait niché dans les falaises du littoral picard jusqu'en 1983, mais l'origine sauvage des individus n'était pas prouvée. Il faut rappeler que cette espèce est à l'origine des Pigeons domestiques. I CORNEILLE MAN TELEE CÛVPZJ! EÏÛTÛÎŒE LÜYÏÎÏX Cette sous-espèce de la Corneille noire nichait au XIX‘ siècle dans les dunes du Marquenterre. Elle n'est plus qu'une hivernante peu abondante et en déclin. Espèces en danger I GRAVELOT A COLLIER INTERROMPU C hczrczdriur alexandrine: Statut européen et français : il possède une distribution cosmopolite. En Europe, il est présent sur les littoraux de la Mer du Nord à Yfitiantique, du Sud de la Suède à la Péninsule ibérique (excepté la Grande-Bretagne} et du pourtour de la Méditerranée. Il niche également en Europe de l'Est mais il y est rare. L'effectif nicheur européen est supérieur à 2l 000 couples et est en régression dans une partie des pays du continent, notamment ceux où les populations sont peu importantes. Il a déjà disparu de Grande-Bretagne et de Norvège. 15
En France, il nidifie sur la totalité du littoral mais sa répartition y est discontinue. Il est abondant en Normandie, en Bretagne et sur la côte méditerranéenne. Ses populations, comprises entre 1075" 1160 couples (1984), accusent un net déclin. Statut en Picardie : migrateur, il est présent de fin ‘mars à octobre. Considéré comme nicheur abondant au début du siècle, il a ensuite connu une baisse de ses effectifs. Dans les années 70, seuls l0 à l5 couples étaient recensés (sous-estimation possible). La population était évaluée entte 40 et 50 couples au début des années 80 et entre 3l et 57 en 1984. Depuis, les effectifs semblent bien en régression. Ils doivent être compris entre 20 et 30 couples répartis sur trois sites principaux : Sud de la Baie d'Authie, zone littorale des bas- __L____;..._______L Ph. GARGUIL champs de Cayeux et Nord de la Baie de Somme. D'ailleurs, il ne niche plus au P.arc Ornithologique du Marquenterre. Biotope : il recherche des zones sablonneuses en bordure d'eau. Sur le littoral picard, il utilise deux milieux différents : les plages sableuses présentant des bancs coquilliers et les zones plates et rases de galets contiguës à des vasières. Menaces : les causes de cette régression semblent être de deux ordres : modification ou disparition des sites de nidification, notamment suite à l'évolution naturelle de la végétation et dérangements humains sur les zones de ponte. Au Nord de la Baie de Somme, la transformation de certains bancs coquilliers en dunes couvertes d'une st-rate herbacée ‘a certainement été défavorable. La pratique de certaines activités ludiques (moto, activités de plage, promenades avec chiens non tenus en laisse, chasse...) sur les sites de nidification perturbe la reproduction en empêchant le retour du couveur au nid, en laissant les pontes et les couvées à la merci des prédateurs, voire en écrasant les nids, .. Conservation : vu son statut précaire, l'espèce mérite une attention particulière et Lirgente. Les actions a envisager vont concerner la gestion des habitats et la limitation des dérangements sur les sites de reproduction. Pour la gestion des habitats, des travaux ont déjà été réalisés par l'Office National de la Chasse dans la réserve du Hâble d'Ault. Pour les autres sites, notamment en Baie de Somme (Nord), la création de milieux favorables pourrait être programmée par aménagement de secteurs dépourvus de végétation dans la dune embryonnaire. Ce type de démarche, est engagée au Parc Ornithologique du Marquenterre et devrait être proposée dans la réserve naturelle de la Baie de Somme et dans le cadre des réaménagements d'exploitations de granulats réalisés en bordure de la côte. L'accent doit être également mis sur la surveillance des sites de nidification, pour éviter de voir les efforts de gestion des habitats anéantis par les dérangements. Au vu de la situation actuelle, il est nécessaire de renforcer la présence de gardes sur le terrain, mais surtout de donner une information au public sur l'existence des zones de nidification et les conséquences que ses actes peuvent avoir sur les oiseaux. OISEAUX NICHEURS MENACÉS DE PICARDE!
I GRAND GRAVELOT C barazdrizzi lazkzriczzla Statut européen et français : en Europe, il niche sur les côtes d'Islande, de Scandinavie, du Nord de la Russie, du littoral baltique, de la Mer du Nord et de la Manche. Il est bien difhcile de déterminer la tendance des effectifs de cette espèce ä l'échelle de notre continent. La population française, qui reste mineure dans le contexte européen, s’est installée récemment (1940). Aujourd'hui, elle compte environ 200 couples qui se répartissent en Bretagne (150 couples), en Normandie (2 à 10 couples}, dans le Nord—Pas—de— Calais (l5 couples) et en Picardie (5 à 5 couples). Statut en Picardie : dans la Somme, sa reproduction est signalée depuis I963. En 1977, 4 couples sont notés et, depuis, les effectifs sont toujours aussi faibles : 5 à 5 couples. Mise-à-part un cas signalé, au Nord de la Baie de Somme, les couples picards sont cantonnés-aux zones de galets des environs du Hâble d'Ault, au Sud de Cayeux-sur-Mer. Même si les effectifs sont stables, il est évident que la situation de l'espèce reste précaire. Biotope : ce Graveiot est essentiellement maritime. Il s_e reproduit sur les zones de galets en bordure de lagunes (Hâble d'Ault). Il installe son nid au milieu des cailloux recouverts d'une végétation rase et clairsemée. OISEAUX MCHEURS [lÆENA CÉS DE PICARDIE E 93 .—K O 9:.’ > n: 3 m _.=' u Menaces : ses effectifs très faibles rendent cette espèce très vulnérable. De plus, elle occupe une unique zone de reproduction où l'espèce s'installe dans deux ou trois sites. Il s'avère que ces sites font l'objet d'une pénétration humaine peu maîtrisée et dérangeante, excepté dans la réserve de chasse du Hâble d'Ault. Conservation : les mesures à envisager‘ sont identiques à telles préconisées pour le Gravelot à collier interrompu, dest-à-dire une gestion adaptée des habitats, une information du public sur l'existence de zones protégées et une surveillance des sites durant la période de nidification. I TRAQUET MOTTEUX Gangster/ne tenant/ai? Statut européen et français : il niche dans la totalité de l'Europe, sauf dans les régions de plaine à l'Ouest du continent. Il est signalé en régression en Grande-Bretagne, Irlande, Belgique, Allemagne, Pays—Bas, Finlande, Tchécoslovaq uie et ex-URSS. En France, il est nicheur sur le littoral, en particulier sur les côtes rocheuses ainsi que dans l'ensemble des massifs montagneux. Il a disparu de nombreuses régions de plaine dans la première moitié du XX‘ siècle. Depuis une vingtaine d'années, ses effectifs sont considérés comme stables. Statut en Picardie : au siècle dernier, cette espèce était bien répandue dans l'ensemble de la région. Aujourd'hui, sa situation est bien différente car elle niche uniquement sur le littoral. Les quelques couples, qui ne doivent pas dépasser la vingtaine, se répartissent en deux sites : le massif dunaire au Sud de Quend- Plage-les-Pins et les zones voisines du Häble d'Auit. La population est en décliudepuis les années 70 et atteint un niveau critique. Biotope : ce Traquet recherche des milieux ouverts, chauds et secs qui doivent également être riches en invertébrés et présenter des trous d'au moins l0 centimètres de diamètre qui serviront a l'oiseau pour installer son nid. En Picardie, il niche dans deux milieux littoraux différents : les levées de galets présentant des zones où pousse une végétation rase et clairsemée et les dunes où subsistent sable nu et pelousesà mousses. 17
Menaces : dans un premier temps, le Traquet motteux a souffert des pratiques modernes de l'agriculture (disparition des friches et des landes, Litilisation des insecticides...) qui ont fait disparaître ses habitats à l'intérieur des terres. Il continuait cependant à trouver sur le littoral des zones favorables. Or, celles-ci sont menacées par la progression spontanée ou artificielle de la dune boisée (depuis la régression des populations de lapins}, les plantations excessives d'oyats qui suppriment les pelouses à mousses, la destruction des levées de galets par l'a mer suite à la rupture de digues, l'exploitation industrielle de ces galets (graviètes), l'embroussaillement des pouliers fossiles et certainement dans une moindre mesure la fréquentation à pied ou a moto des zones de nidification... Conservation : la conservation de 1a population picarde implique la protection des sites de nidification et leur gestion. Celles-ci doivent permettre : le maintien, voire la reconstitution d'une végétation rase (arrêt des plantations dûyars sur les pelouses ä mousses, coupe des Argousiers) et la garantie d'un minimum de tranquillité durant la période de reproduction (avril à août). Une telle démarche a été engagée dans la réserve du Häble d'Ault par l'Off1ce National de la Chasse. 18 Pn. GARGUIL La réintroduction de troupeaux de moutons et de chèvres sur certaines pelouses calcaires pourrait peut-être permettre son retour à l'intérieur des terres. La pose de nichoirs peut constituer une solution d'appoint pour faciliter la reproduction. Espèces rares I AVOCETTE ELEGANTE Retzawirasrra aaoremz Description de l'espèce : il s'agir d'un élégant échassier noir et blanc qui se caractérise par de longues patt_es bleutées et un bec noir retouché-vers le haut. Biotope- : en Picardie, l'Avocerte se reproduit sur des îlots ou des zones sableuses à la végétation rase et/ou à bancs coquilliers. Il est nécessaire qu'elle ne soit pas dérangée par des facteurs humains. Plus récemment, elle s'est installée en bordure d'étangs sur des prairies tases ou des champs à culture tardive (maïs) ainsi que sur des bassins de décantation d'usines agro-alimentaires. Statut en Picardie : jusqu'en 1975, l'Avocette n'était que migratrice dans la région. Le premier cas de reproduction a été noté en 1975 au Parc Ornithologique du Marquenrerre où l'effectif était de 12 couples. Il n'a cessé d'augmenter jusqu'en 1985 pour atteindre 106 couples. Puis à partir de 1986, les effectifs ont chuté pour atteindre 40 couples en 1991 qui n'ont donné aucun jeune à l'envol l Ce phénomène s'est reproduit en 1992, 1995 et 1994. Parallèlement des couples se sont installés de façon sporadique ou durable sur d'autres sites de la plaine maritime picarde : Boismont, Hâble d'Ault et Grand-laviers. Leur nombre reste tout de même faible puisqu'il ne dépasse pas la trentaine. I HUITRIER PIE Hazemarapzu arrrczlegar Description de l'espèce : ce lirnicole robuste possède un plumage noir et blanc, des pattes et un bec rouges. Biotope : il Lttilise chez nous les dunes et les plages de sable, les OISEAUX‘ NIÇHELËËS MENACÉS DE PICARDIE
zones de galets, et surtout les prairies et cultures des renclôtures . Statut en Picardie : en Picardie, cet oiseau est présent uniquement sur le littoral toute l'année avec un maximum en hiver. Il était déjà connu nicheur au XVIH" siècle. Entre 1977 et 1983, 20 Couples d'Huîtriers sont présents en Plaine maritime picarde. Depuis 1986, les effectifs évoluent peu avoisinant les 25 couples cantonnés. Il s'installe surtout au Parc Ornithologique du Marquenterre, dans les gravières dL1 Crotoÿ, dans les renclôtures des Baies de Somme et d'Authie ainsi qu'au Hâble d'Ault. Du fait du nombre peu élevé de couples, la population est très vulnérable, d'autant qu'elle est menacée par les dérangements liés au tourisme qui affectent la plupart des Limicoles nichant sur nos côtes, la chasse au gibier d'eau qui ouvre alors que peu de jeunes sont émancipés et la mise en culture des prairies. pète; au stqtul‘ Indetermlne Ü FULMAR Farlnmms glarialir Description de l'espèce : oiseau marin de taille moyenne, il s'identifie à son vol rigide et a sa coloration. Le dessus est gris clair, et le dessous blanc. Autre particularité, il possède un bec surmonté de deux narines tubulaires. Biotope : le Fulmar est un oiseau pélagique qui vient uniquement à terre pour se reproduire. Il s'installe alors dans les falaises de craie ou il pond dans les anfractuosités. Statut en Picardie : espèce en expansion, elle s'est installée dans les falaises picardes à la fin des années soixante-dix. La population nicheuse s'est accrue progressivement. En 1986, elle était de 8 couples effectivement reproducteurs pour une cinquantaine de couples cantonnés. Depuis, il n'y a peut-être pas eu de dénombrements réalisés. Ü SIZERIN FLAMME C arduelfr flammeæ Description de l'espèce : ce petit fringille est de couleur marron OISEA {Df MCHELRS‘ MENA CLÉS DE PI CARDIE sur le dessus et blanc strié sur le dessous. Il présente une tâche rouge sur le front, un menton noir et un bec jaune. Biotope : il fréquente les dunes boisées où il s'installe préférentiellement dans les bouleaux, les saules mais également les pins. A l'intérieur des terres, il est signalé dans les marais boisés (Saules, Atllnes, Bouleaux) et les plantations de conifères. Statut en Picardie : cette espèce montagnarde a colonisé la plaine. A partir des années 60, il commence à nicher dans les pinedes du littoral du Pas-de-Calais. Dans le massif duoaire picard, il est régulièrement observé en période de nidification à partir de 1976. Quelques années après sa nidification y est constatée et au milieu des années 80, la population y est estimée entre 30 et 40 couples. Il a également commencé à s'installer en terre (forêt de Crécy et vallée de La Maye). Aujourd'hui, il n'est pas certain que sa progression soit toujours effective et, si c'était le cas, les zones qu'il a colonisées ne sont pas connues. cÏsEspèces occasionnelles I GOÉLAND CENDRE Lama rameur Ce Goéland est en expansion en Europe depuis le début du siècle. En Picatdie, sa nidification a été constatée en 1975 et 1976 sur un îlot du Parc Ornithologique du Marquenterre. Depuis, certaines années, des couples se cantonnent sans preuve de reproduction. I CISTICOLE DES JONCS C irrite/a jzzncidis Ce petit oiseau, qui s'est installé en 1975 en Picardie, ne niche plus depuis 1984, à la suite des hivers rigoureux qui ont anéanti ses populations. A l'heure de la rédaction de ce document, 5 Chanteurs ont été entendus sur le littoral. Il pourrait s'agir des premiers éléments d'une recolonisation de notre région. 19
ZONES HUMIDES CONTINENTALES Description La Picardie est une région riche en zones humides. Son sous-sol, constitué de roches tendres (craie, calcaires, sable, argile...), facilement érodables par les pluies et les cours d'eau, ainsi que la présence de certains sols imperméables, ont permis l'apparition de nombreuses vallées et dépressions. On y trouve : - des vallées tourbeuses (Somme, Avre, Noye, aval de l'Authie, Ancre, Souche). La rétention d'eau due a la faible pente et la forte production de végétaux a rendu possible la formation de tourbe sur une épaisseur parfois importante. Cette tourbe a été extraite pour être utilisée comme combustible. C'est ainsi que d'innombrables fosses ont été creusées, devenant par la suite des étangs. Le fond de ces vallées est constitué d'une alternance d'étangs aux rives boisées ou couvertes dhélophytes, d'arbres divers (aulnes, saules, peupliers), de grandes roselieres, et sur les marges, de prairies humides parfois inondées en hiver ; - des vallées alluviales (Bresle, Selle, Oise, Aisne, Marne, Thérain, Verse, Serre, Ourcq). Le sol y est occupé essentiellement par des prairies plus ou moins amendées, fauchées pour le foin (prairies de fauche) ou pacagées. Les peupleraies y couvrent une surface importante et les gravières résultant de l'exploitation des granulats (graviers) y sont de plus en plus nombreuses. Ces dernières forment ‘de grands plans d'eau souvent utilisés pour les loisirs. En hiver, le lit majeur peut être plus ou moins inondé ; - des mares, surtout répandues dans les terroirs bocagers et dans les dunes ; - des étau s forestiers ui sont le lus souvent nés d'une 5 intervention humaine ; - des cours d'eau de taille variable avec un courant plus ou moins fort, qui ont été généralement aménagés par l'homme : détournés pour l'alimentation des moulins, canalisés pour la batellerie.. . Menaces Bien que comptant parmi les habitats naturels les plus remarquables et les plus productifs sur le plan écologique, les zones 20 humides sont, à l'heure actuelle, les milieux qui subissent le plus les effets des activités de l'homme. Ijavifaune en subit les conséquences. Elle est, de façon directe ou indirecte, sensible : - à la pollution des eaux, accidentelle ou chronique, et quelle que soit sa nature. Les produits toxiques (métaux lourds, pesticides) vont s'accumuler le long des chaînes alimentaires et se concentrer dans les oiseaux qui sont souvent les derniers maillons de ces chaînes. A dose significative, ces produits vont perturber leur physiologie (en particulier la reproduction}, voire entraîner leur mort. D'autres polluants (nitrates, phosphates), qui sont en fait des sels nutritifs pour certains végétaux, arrivent en grande quantité dans des milieux qui en sont habituellement pauvres. Ils provoquent alors une prolifération anormale d'algues, de champignons qui, du fait de leur nombre, consomment de grandes quantités d'oxygène. Ceci entraîne l'asphyxie des autres espèces présentes (divers végétaux et invertébrés, des poissons...) qui vont disparaître. Or certaines constituent le régime alimentaire des oiseaux. Il se créera ainsi un déséquilibre du milieu et une perte de diversité de la flore et de la faune. — à l'altération ou 1a destruction des zones humides au profit de certaines activités, résultant : 0 de la progression de l'urbanisation ; ' du creusement de gravières. Elles sont généralement peu intéressantes pour Favifaune, car de petite taille, profondes et utilisées, après exploitation, pour des loisirs perturbateurs pour les oiseaux ; ' de la prolifération de l'habitat léger de loisir. Actuellement, avec le développement d'L1n "tourisme anarchique" (pêche surtout), on assiste à un naitage des marais picards par la construction de petites cabanes qui font office de résidences secondaires. L'impact sur le milieu est fort : destruction et banalisation des zones naturelles, pollution, dérangements... ' du changement dans les pratiques agricoles : drainage ou labour des prairies au profit de la maïsiculture ou d'autres cultures ; ensilage, donc fauche plus précoce ; régression de l'élevage extensif. .. OISEAUX NICHEIÆS MENACÉS DE PICARDIE
' du développement de la populicultute. Notre région est la première de France pour la production de peupliers. Ces arbres sont généralement plantés dans les vallées, souvent sur des roselieres ou des prairies humides, détruisant ces habitats beaucoup plus intéressants sur le plan écologique. - à l'absence de gestion ou à l'existence d'une gestion pas toujours menée dans" le souci de garantir le développement d'une flore et d'une faune remarquables. La problématique est la même que pour les dunes pendant des siècles, des pratiques, alors économiquement rentables (élevage, coupe du bois et des roseaux, bousinage), ont maintenu la végétation des vallées à un certain stade de son évolution. Depuis la seconde guerre mondiale, ces pratiques ont progressivement disparu et la végétation a repris sa dynamique, souvent accélérée par des activités humaines : eutrophisation des eaux, atterrissement par des sédiments d'origine agricole... La conséquence est un boisement accéléré des marais de notre région qui deviennent ainsi tout à fait défavorables à une OISEA est NICHEIJRS MENA CES DE PICARDE? majorité d'espèces. Enfin, certaines activités impliquent une gestion du milieu dont l'objectif très ciblé se fait au détriment d'une faune et d'une flore riches et diversifiées : multiplication des postes de pêche, banalisation de la flore autour de certaines huttes de chasse, élevage et lâcher de gibier de repeuplement ou de tir... - à la forte fréquentation des milieux. Conséquence d'un défaut d'organisation de certains loisirs, la fréquentation des zones humides est importante au moment de la reproduction des oiseaux et peut donc la perturber. Par ailleurs, Factivité cynégétique qui s'opère dans certaines zones humides (Valïée de la Somme, Marais arrières-littoraux, Vallée de la Souche) a, pendant une période recoupent celle du déroulement de leur reproduction, des effets sur les espèces chassables mais également sur les ‘autres, notamment par le dérangement qu'elle génère. Ainsi de nombreuses zones humides conservées grâce à l'activité cynégétique dexpriment pas ou très mal leurs potentialités d'accueil vis-à-vis des oiseaux. 21 B. COUVREUR
Espèces disparues I GUIFETTE NOIRE 6195410723545 niger Elle aurait niché dans les marais de la région dflbbeville au siècle dernier. Espèces en danger I GRAND BUTOR B OËÆZIYÆJ 5re! 1mois Statut européen et français : le Grand Butor se reproduit au Sud d'une ligne passant par le Sud de la Grande-Btetagne, la Suède et la Finlande, du 57° parallèle Nord en Oural et du 5964" parallèle Nord en Sibérie. A l’Est, son aire de répartition s'étend fusquau Japon et au Sud, elle passe par le Nord du Maroc, de l’Algérie, de la 22 Ph. GPiRGUIL Tunisie, de la Turquie, de l'Iran, de TAfghanistan, de la Mongolie et de la Chine. En Europe, la population est relativement disséminée et le nombre de couples oscille entre 19 000 et 43 000. Il est en baisse dans la majorité des pays d'Europe occidentale, où l’espèce a fortement décliné au cours des 20 dernières années. La France possède une population comprise entre 300 et 350 couples en 1990. Cet effectif se distribue en 5 noyaux, qui, par ordre d'importance décroissante sont le littoral méditerranéen, le Nord-Est, le Notd-Picatdie, le Centte»Ouest et le Centre. A l’échelle nationale, cet ardéidé est également en fort déclin puisquen 13 ans, de 1970 à 1985, ses populations ont chuté de près de 40%. Statut en Picardie : la Picardie accueille la troisième population française de cette espèce qui se répartit dans quatre zones principales : Marais arrière littoraux (8 à 11 chanteurs (1987)), Vallée de la Somme et ses affluents (5 à 10 chanteurs (1987-1988)), Marais de la Souche (8 chanteurs (1987-1988)) et Marais de Sacy- le-Grand (8 à 10 chanteurs (1990)). Dans les années 1987-1989, la population picarde devait être comprise entre 55 et 40 chanteurs. Récemment, la disparition d'un Certain nombre de chanteurs a été constatée. L'espèce, très discrète se signale surtout par son chant. Or, l'activité des chanteurs semble variable (Fume année sur l'autre. Si ces disparitions se confirmaient, l'estimation du nombre de OISEA UX NICHEURS MÏENA CÈS DE PICARDIE
couples devrait être revue à la baisse, peupétre moins de 20 chanteurs. Ainsi, comme dans le reste de l'Europe, la population picarde a connu un déclin prononcé. Elle est passée de 115 chanteurs en 1974, à 50 en 1983 puis à 37' chanteurs environ à la fin des années 80. Biotope : cette espèce est très spécialisée. Elle ne s'installe que dans les vastes roselières (peuplement de Phragmites (P/arazgrrzite: azurtralir) relativement humides, où se trouvent des clairières en eau. Elle a besoin, sauf exception, d'un minimum de 5 à 10 hectares d'un seul tenant. Menaces : la principale cause de régression de l'espèce est certainement la destruction ou la dégradation des roseliêtes. Ces milieux disparaissent en raison d'un manque de gestion (atterrissement des roselières et progression du boisement), des plantations de peupliers, du creusement d'étangs, de la pollution des eaux... De plus, le Butor, qui est sédentaire, supporte difficilement les- rigueurs hivernales, qui constituent un facteur important de mortalité. Suite à une telle disparition d'individus, les populations sont longues à se reconstituer. Enfin, la pratique de la chasse peut porter atteinte à l'espèce : tir occasionnel d'oiseaux pourtant protégés, coupe de la roselière pour la réalisation de platières. Conservation : la conservation de cette espèce passe par une intervention à une échelle relativement vaste. Les moyens réglementaires de protection de biotopes ne permettront pas à eux seuls de sauver les couples picards, ils peuvent néanmoins permettre la conservation de quelques uns d'entre eux dans les sites où les densités sont importantes (Marais de Sacy-le-Grand, certains Marais arrière littoraux et marais de La Souche). Une préservation et une gestion adaptée des roselières doivent être envisagées. Elles peuvent s'organiser en suivant différentes options : acquisition et gestion conservatrice des sites de reproduction menacés, information des décideurs (élus, administratifs) et des utilisateurs (chasseurs) sut l'intérêt de conserver les roselières ainsi que sur les techniques d'entretien respectant cette espèce. OISEA UX NÎCHEURS MENACÉS DE PICARDIE I BLONGIOS NAIN Ixabryrïfazz; rainures Statut européen et français : il niche dans l'ensemble de l’Europe au Sud du 60“ parallèle Nord à l'exception de la Scandinavie, de la GtandeuBretagne et de Tlslande. Sa répartition y est très disséminée et les effectifs nicheuts sont, dans la quasi totalité des pays, en forte régression. Ce déclin est supérieur à 50% dans les pays d'Eutope occidentale. L'espèce est même sur le point de disparaître de Belgique et des Pays-Bas. Dans l'hexagone, sa distribution est tout aussi éclatée avec un nombre de couples oscillant entre 200 et 300 (1990). Il y est en fort déclin puisqu'en une quinzaine d’années la moitié, voire les deux- tiers des couples ont disparu. Statut en Picardie : le Blongios est un estivant qui est présent de fin avril à septembre. Nous disposons de peu cie renseignements sur son statut ancien. Il devait être bien représenté et présent dans la totalité des zones humides de la région. En 1970, la population était estimée à 230 couples. Vingt ans plus tard, elle n'est plus voisine que d’une cinquantaine de couples, soit une baisse de près de 80% des effectifs. La population picarde reste néanmoins une des plus importantes de France. Biotope : il fréquente les marais à roselières (phragmitaie, typhaie) en eau et certains étangs présentant des sauies en rive dont les branches se développent au dessus de l'eau. 23 E. BARBEŒFÏE/BIÜS
Menaces : le facteur premier de cette régression est lié aux conditions d'hivernage, notamment la sécheresse en Afrique qui a engendré la disparition de certaines zones humides... Dans son aire de nidification, il souffre également de la destruction des zones humides (assèchement, pollution) et, dans une moindre mesure, d'autres facteurs comme les dérangements, le tir occasionnel de l'espèce, contrevenant ainsi à la réglementation... Conservation : à l'échelle régionale, les sites de nidification doivent être préservés et gérés (maintien et entretien des roselières). La maîtrise foncière de sites de reproduction doit être encouragée et complétée par une information sur la gestion de son biotope à destination des propriétaires et utilisateurs des zones humides. Blongios nain ÿ I MARQUETTE PONCTUEE Porzaarz pommes: Statut européen et français : la nidification de ce discret rallidé est difficile à prouver. De ce fait, son statut n'est pas toujours bien connu. Sa distribution en Europe est très disséminée au Sud du 6T parallèle et l'espèce est quasi-absente du pourtour méditerranéen. Les deux tiers de la population se trouvent en Russie et en Biélorussie. Un quart de Feffectif européen est considéré en déclin. En France, elle est répandue sur l'ensemble du territoire mais de 24 Ph. GARGUIL t“... .-_J__ l l n L . I 1 1 l” façon très dispersée. Ses effectifs y sont faibles (de l'ordre du millier P) et en régression. Statut en Picardie : la Marouette ponctuée niche en faible nombre dans les marais de raille importante : marais arrière-littoraux, quelques sites des vallées de la Somme et de l'Oise. Etant donné la discrétion de l'espèce, il est probable que quelques autres sites abritent des nicheurs. Ses effectifs sont très variables et dépendent des niveaux d'eau. La population picarde peut être estimée à 5 couples en année sèche et 20 (peut-être 50) en année humide, qui sont surtout cantonnés dans la Plaine maritime picarde. Elle est très faible si on la compare aux données des. auteurs anciens qui la considéraient comme "commune dans l'arrondissement d’Abbeville au XIX‘ siècle" Biotope : la Marouette ponctuée fréquente les roselières claires et inondées, pas obligatoirement étendues. Des vasières humides doivent lui permettre de se nourrir tout en disposant d'un couvert proche. Certaines années pluvieuses, des individus peuvent se cantonner dans les cariçaies et les jonçaies en eau bordant les marais. Menaces : le principal facteur de régression est certainement la dégradation et la disparition de son habitat par drainage, OISEALÏX MCHEURS MENACÉS DE PICARDIE
populictilture... A cela, il faut ajotiter des conditions d'hivernage, en ELu-ope du Sud et en Afriqtie, qui se dégradent (sécheresse, destruction des zones humides). Conservation 1 conservation du milieu de nidification, avec, en particulier, une le maintien des populations dépend de la bonne gestion des niveaux d'eau. Ü BECASSINE DES MARAIS Gazlliimgo gczllinaga Statut européen et français : espèce cosmopolite, elle est largement distribuée en Europe où elle se reproduit au Nord du 45" parallèle. Ses. populations y sont estimées à près de 500 000 couples (1984). En France, elles sont comprises entre 200 et 300 couples (1984) dont la majorité se trouve dans la moitié Nord du pays, notamment en Normandie. Statut en Picardie : la Bécassine est un oiseau très discret. Les chevrotements émis au crépuscule sont le critère le plus aisé pour repérer les nicheurs mais ils ne permettent pas d'être certain de la nidification. La quasi-totalité des mentions de couples nicheurs se rapporte en fait à des mâles chanteurs et cantonnés. En Picardie, c'est une nicheuse tare et localisée dont les effectifs semblent OISEAUX NICHEURS MENACÉS DE PICARDIE variables, mais plutôt en déclin. On trouve quelques couples (2 à 5) dans les vallées inondables de l'intérieur (Vallée de l'Oise, marais de La Souche). Elle semble plus abondante et régulière en plaine maritime picarde où 4 à 12 couples nichent selon les années, probablement en fonction des niveaux d'eau. Biotope : la Bécassine des marais niche dans les zones tourbeuses : prairies riches en cariçaies, bordant les grands marais, et humides durant la totalité de la période de nidification. Menaces : là encore, la disparition des sites de nidification constitue le facteur premier de régression. A cela, il faut ajouter l'ouverture précoce de la chasse au gibier d'eau, qui peut contrarier le succès de la nidification, et la forte fréquentation des milieux induite par cette activité. Conservation : elle passe par la préservation des habitats : la poursuite de l'utilisation traditionnelle des prairies humides par un élevage extensif ; l'arrêt des drainages, voire la remise en "eau” des milieux drainés. Une ouverture de la chasse plus conforme au bon déroulement de la reproduction serait bénéfique à cette espèce. 25 F, CHEFSÜNÏSEFNB
I PIE GRIECHE GRISE Lanier exrraèiror Statut européen et français : l'ensemble du continent excepté les îles britanniques, Plrlande, en Europe, elle niche dans l'lslande, Fltalie, la Suisse et les pays balkaniques. Elle y est en déclin dans près de 16 pays. En France, elle est largement distribuée dans la moitié Est du pays. La population, qui est en très nette régression, n'y est pas répartie de façon homogène mais par petits îlots. Les effectifs importants se situent dans le quart Nord-Est du territoire national. Statut en Picardie : la Pie-grièche grise niche régulièrement dans la Somme et l'Aisne. Elle est beaucoup plus rare dans l'Oise. De commune, elle est devenue très rare en l'espace d'une trentaine d'années. Les effectifs connus sont aujourd'hui de 20 à 35 couples pour la Somme, de .725 à 40 pour l'Aisne et de 3 à 6 Couples pour l'Oise. Ces couples sont généralement localisés dans des secteurs précis : Plaine Maritime Picarde, Thiérache, Marais de La Souche, Vallée de la Somme... Biotope : elle habite les milieux ouverts, parsemés de petits bosquets, de bttissons, dalignements d'arbres, qui sont riches en proies (gros insectes, micromammiferes). Elle a disparu des zones cultivées entre les années cinquante et la fin des années soixante- Ë m :| O u -. a Ë. 3 <f n. ä dix. Actuellement, elle ne subsiste plus que dans les zones humides (mégaphorbiaies, prairies humides), dans quelques friches sèches de l'Aisne ("camps militaires) et coupes forestières de l'Oise. Menaces : l'espèce souffre des effets de l'agriculture moderne. Le remembrement, la suppression des prairies et du bocage, l'emploi massif des prodttirs phytosanitaires l'ont exclue des zones sèches (disparition des sites de reproduction et de chasse, disparition des proies). La transformation des prairies humides en cultures (maïs, peupliers) supprime ses derniers retranchements, et la condamne à disparaître. D'autres menaces la guettent : les hivers froids, les printemps humides et la création de nouvelles infrastructures comme la future autoroute A16 qui risque de faire disparaître 2 des 5 derniers couples de la Vallée de TAuthie. Conservation : il est clair que la conservation de son milieu de vie est la première des mesures à prendre. Elle nécessite la prise de mesures réglementaires de protection mais également la mise en place d'une gestion de ces sites. La promotion et le développement d'une agriculture plus respectueuse de l'environnement renonçant à l'utilisation de pesticides dangereux et ne gagnant plus de terres sur les zones naturelles (notamment par drainage), constituent des actions à développer. Enfin, les plantations de peupliers dans les zones ouvertes de marais doivent être évitées. OISEALŒ NICHEURS MENACÉS DE PICARDE?
Espèces vulnérables I HERON BIHOREAU N yrrirorczx ïzyttitarax B. ÎAURAN/COLIBRl Statut européen et français : cet ardéidé cosmopolite, est présent dans toute l'Europe à l'exception des pays nordiques‘. Il est très abondant en Italie. Globalement, 40% de la population européenne est en déclin. Dans notre pays, le Bihoreau est surtout présent dans les zones humides de la moitié Sud du pays. Près de 4000 couples ont été dénombrés (i989), dont près de 700 en Camargue. Au cours de ces dix dernières aimées, Fespèce a fait preuve d'une certaine expansion vers le Nord, et quelques cas de nidification ont été constatés dans la moitié Nord du pays. Statut en Picardie : ce Héron qui étend actuellement son aire de répartition, a niché pour la première fois en 1989, en Vallée de la Somme où trois couples ont été recensés. Il niche également en Plaine Maritime Picarde (Noyelles-sur-Mer) avec des effectifs tout aussi réduits. L'avenir nous dira si Ïinstaîlation sera pérenne. OISEM UX NICHEURS MENA CËS DE PICARDE? Biotope : arboricole, il nidifie dans les arbres et arbustes du bord des étangs et des marais où il va se nourrir la nuit. Menaces : à l'heure actuelle, il semble qu'aucune menace ne pèse sur ses sites de nidification. Conservation : il est difficile de déterminer les actions de conservation à mener pour cette espèce qui vient de s'installer. Il sagit dans un premier temps de suivre l'évolution de la population. Ü HERON GARDE-BŒUF Barlbzzczgs 2'62": Statut européen et français : cet ardéidé, à distribution cosmopolite a fait preuve d'une formidable expansion depuis le siècle dernier. Depuis son aire indo-afticaine d'origine, il a colonisé le monde entier en près d'un siècle. Aujourdhui, sur le continent européen, il niche en Espagne, aL1 Portugal, en Italie et en France. Ses effectifs y sont en augmentation. C. BARANGEE/COLIBRI 27
En France, il a niché cour la remière fois en Camar ue en 1957 et P â = sa population n'a pas cessé de croître jusqu'en 1979. Elle s'est ensuite mise à fluctuer suite aux hivers rigoureux (1980-1988), uis a continué à au rmenter out atteindre 1800 cou les en 1993. P ê» P P Depuis le début des années 80 des couples se sont installés un peu partout en France. Statut en Picarclie : le Garde-boeuf niche depuis 1992 en Picardie, au Parc Ornithologique du Marquenterre, avec des effectifs réduits : un à deux couples. Biotope : il fréquente les lagunes littorales, les prairies humides et niche actuellement dans une pinède. Menaces : à l'heure actuelle, il semble quartcune menace ne pèse sur son site de nidification. Conservation : Il est difficile de déterminer les actions de conservation à mener pour cette espèce qui vient de s'installer. Il s'agit dans un premier temps de suivre l'évolution de la population. Ë‘ SARCELLE D’ETE A 72m‘ qraerqzaedula Statut européen et français : elle nidifie dans la totalité de l’Europe, à l'exception du Nord et du pourtour méditerranéen. Elle est en régression dans 18 pays. 28 Ph. GARGUIL En France, elle est localisée aux grandes régions de marais. La population y était estimée entre 230 et 500 couples (1992). Cette Sarcelle est en déclin sur l'ensemble du territoire national. Biotope : elle s'installe dans les pâtures inondées ou dans les marais peu profonds a végétation importante mais clairsernée. Statut en Picardie : ce canard n'est présent dans la région qu'au cours de la belle saison, de mars à octobre. Son statut passé est mal connu. Il devait être nicheur dans une majorité des zones humides de la région. Il a fortement régressé en particulier a l'intérieur des terres. Aujourd'hui, il est surtout présent en Plaine Maritime Picarde, avec environ 45 couples, où la population a peut être connu une récente augmentation suite au report de la fermeture de la chasse au gibier d'eau qui est passée de fin mars à fin février. Ailleurs, les effectifs sont très réduits et la population régionale doit avoisiner les 50 couples. Menaces : elles sont multi les. Il a tout d'abord la dis arition et Y l'altération des zones humides ar assèchement mise en culture p I I pollution. A cela, il faut ajouter la chasse dont une ouverture précoce condamne certaines couvées et génère un prélèvement important sur des populations en déclin et enfin, les conditions d'hivernage défavorables : sécheresse, disparition des zones humides. . . OISEA EJX NICHEURS MENACÉS DE PICARDE’
Conservation 1 les mesures à prendre sont : la conservation et la gestion des zones humides, notamment grâce aux mesures agri» environnementales ; la protection réglementaire etlou p11!‘ la maîtrise foncière ; un encadrement de lïtctivité cynégétique par un prélèvement maximal autorisé pour cette espèce et par une date d'ouverture de la chasse conforme au déroulement de sa reproduction. :- CINCLE PLONGEUR C rachat crachin‘ Statut européen et français : il niche sur l'ensemble de l'Enrope, dans les régions montagneuses et accidentées où des rivières et ruisseaux à cours rapide sont présents. Il est signalé en déclin en Allemagne et en Pologne. Sa distribution en France correspond à celle des massifs montagneux et des régions accidentées Gest-a-dire Pyténées, Alpes, Massif Central, Vosges, Lorraine, Ardennes . .. Statut en Picardie : il a été découvert récemment (1981) comme nichent dans la région. La population picarde est localisée au Nord- Est du département de l'A.isne dans les ruisseaux des contreforts des Ardennes (forêt d'Hirson—Saint-Michel). Elle compte un minimum de 1U couples. Biotope : il vit dans les ruisseaux possédant des eaux claires, bien oxygénées, un fond caillouteux et à fort courant, ainsi que des sections à rives couvertes de végétation. Menaces : l'espèce se‘ trouve être vulnérable car sa population est peu importante. En outre quelques facteurs pourraient concourir à sa raréfaction. Il s'agit de la pollution des eaux et des dérangements sur certains sites de nidification. Ses habitats ne devraient pas faire l'objet de transformations importantes puisqu'ils sont pour la plupart en forêt domaniale. Conservation : les mesures à prendre pour garantir le maintien du Cincle sont certainement la conservation de la qualité de l'eau, la limitation de la pénétration humaine dans ses sites de reproduction et l'information des gestionnaires sur la présence de cette espèce. OISEAUX NICHEURS MENACÉS DE PI CARDIE F Espèces rares l. il I GREBE A COU NOIR Podicejær nigricallis‘ Description de l'espèce : de petite taille, il revêt au moment de la nidification un plumage éclatant Il est sombre avec les flancs roux, le dessus, le cou et la tête noirs. Sur le côté de son oeil rouge, une touffe hirsute de plumes dorées couvre le haut de la joue. Biotope : pour nicher, il utilise des eaux stagnantes riches en végétation aquatique et de surface. ll s'installe souvent en compagnie de Mouettes rietises (Larve ridiàrmdm). En Picardie, il est nichetir sur des bassins d'usines algie-alimentaires. Statut en Picardie : espèce en expansion, ce Grèbe a niché pour la première fois, dans la région, en Plaine Maritime Picarde, dans les années 80. Depuis, les cas de nidification sont rares et irréguliers. Pourtant depuis 1989, il occtipe de façon assidue un site artificiel du département de l'Aisne et s'est installé récemment dans un site de l'Oise. Les effectifs ne dépassent pas 5 couples. I AIGRETTE GARZETTE Egrerta garzetra Description cle l'espèce : ce petit Héron est blanc mais possède un bec noir et des pattes noires terminées par des pieds jaunes. En 29 A. SAUNlERfCOlJBRI
période de reproduction, il jarésente de grandes plumes blanches sur le dos et le bas du cou. Biotope : il fréquente différents types de zones humides, généralement peu profondes : estuaires, lagunes saumâtres, marais dulçaquicciles, rivières... Les nids sont construits dans une pinède au Parc Ornithologique du Marquenterre. Statut en Picardie : cette espèce méditerranéenne s'est reproduite pour la première fois au Parc Ornithologique du Marquenterre en 1978 suite à une introduction. _]L1sqL1'en 1985, les cas de nidification n'étaient pas réguliers mais, depuis, la colonie s'est en revanche bien établie et son effectif n'a cessé de progresser pour dépasser aujourd'hui une quarantaine de couples. I SARCELLE D'HIVER A nm‘ LTBLÏÆ Description de l'espèce : la Sarcelle d’hiver est un canard de petite taille. Comme tous les canards de surface, la femelle est de couleur brune. Seule fantaisie dans ce plumage terne, un miroir vert foncé sur l'aile. Le mâle, quant à lui, est plus colore’. Il possède une tête rousse, présentant une bande verte en arrière de l'oeil. Son corps est de teinte grise, où contrastent le dessous de la queue jaune ainsi qu'une bande blanche sur les flancs. Biotope : elle fréqtiente les marais où la végétation est abondante, avec une prédilection pour les milieux aquatiques boisés (saulaies inondées). Statut en Picardie : cette espèce étant très discrète en période de nidification, la connaissance de son statut est certainement incomplète. Il semble qu'elle n'ait jamais été très abondante. Aujourd'hui, la population picarde peut être estimée à une trentaine de couples, surtout présents en Plaine Maritime Picarde, en Vallée de la Somme et dans les marais de La Souche. I CANARD CHIPEAU A 7251.5‘ strejrewa Description de Yespèce : le mâle de ce canard de surface de taille moyenne, est gris avec l'arrière-train noir. La femelle est plus sobre avec un plumage brun. Les deux sexes présentent un miroir alaire blanc, bien visible au vol. 30 Biotope : le Canard chipeau recherche des étendues d'eau riches en végétation. Statut en Picardie : cet anatidé qui a connu une certaine progression est nicheur dans la région depuis le début des années 70. Il niche surtout en Plaine Maritime Picarde, ainsi qu'en Vallée de la Somme et de l'Aisne. A l'intérieur, les effectifs semblent fluetuants alors que sur le littoral ils sont stationnaires. Actuellement, la population régionale doit avoisiner une vingtaine de couples. I FULIGULE MILOUIN Aÿléflÿa ferma Description de l'espèce : ce canard plongeur se singularise par sa tête de forme triangulaire. Le mâle a la jaoitrine et l'arrière-train noirs, le reste du corps gris clair et la tête de couleur rousse. La femelle est plus terne, avec une coloration dans les teintes gris- marron. Biotope : il s'installe dans les eaux libres : étangs, gravières parfois peu profondes et qui présentent une ceinture dïtélophytes. Statut en Picardie : cette espèce, à distribution jalutôt tirientale, a connu une forte progression Vers l'Ouest. Elle s'est reproduite pour la première fois en Picardie, dans le département de l'Aisne, dans les années 60. Les effectifs ont vite progressé pour atteindre un effectif exceptionnel de 50 couples qui a chuté depuis. Dans la Somme, la nidification a été notée plus tard vers les années 70. Actuellement, la population est plutôt fluctuante et le nombre de cotiples ne doit pas dépasser la cinquantaine pour les trois départements. I FULIGULE MORILLON Ayÿbya‘. fir/igzrlca Description de Fespèce : il s'agit d'un canard plongeur dont le mâle est entièrement noir avec les flancs blancs. Il porte une petite huppé noire. La femelle est marron foncé avec les flancs plus clairs. Biotope : il s'installe le plus souvent sur des étendues d'eau artificielles : gravières, bassins de décantation mais il ne dédaigne pas les étangs plus naturels. Statut en Picardie : comme le Fuligule milouin, le Morillon est en OISEAUX MCHEZÏRS MENACÉS DE PICARDIE
expansion géographique. Venant de l'Est, il a colonisé la France au cours de ces trente dernières années. Le premier cas de nidification picard date de 1978 sur le littoral. Il concernait des individus issus de captivité. Depuis, il niche de façon irrégulière en Plaine Maritime Picarde comme à l'intérieur des terres où il profite du nombre croissant de sites artificiels. La population picarde est inférieure à une vingtaine de couples. I STERNE PIERREGARIN Sterne; himzrzdo Description de l'espèce : la Sterne pierregarin ressemble à une petite Mouette qui [JOSSËClEŒÎE de longues ailes fines et pointues, une queue courte aux extrémités effilées. Elle est entièrement blanche à l'exception d'une calotte noire, du bec et des pattes qui sont rouges. Biotope : elle nidifie en Picardie sur des sites artificiels, dans des gravières en exploitation et dans des bassins de décantation d'usines agro-alirnentaires. Statut en Picardie : cette Sterne nichait au siècle dernier sur le littoral mais elle y a disparu. Depuis 1982, elle s'est réinstallée dans les Vallées de l'Oise et de l'Aisne pour un effectif total en progression et voisin d'une trentaine de couples. I ROUSSEROLLE TURDOIDE Airrrjrep/aælru arzmdrnazirezu Description de l'espèce : la Turcloïde est un sylvidé de la taille d'une petite Grive et d'une couleur jaunâtre. Elle se singularise par son chant râpeux et sonore. Biotope : elle recherche les roselières clairsemées, composées de Phragmites ou de Massettes et inondées, se situant en marge des étangs et des cours d'eau. Statut en Picardie : estivante, elle arrive en mai. Les enquêtes récentes montrent une distribution calquée sur la répartition des grandes roselières inondées des trois départements picards : Vallée de la Somme et annexes (30 à 40 chanteurs), Vallée de la Souche et de l'Aisne (5 à 10 chanteurs), Marais de Sacy-le-Grand (5 à 10 chanteurs). C'est une nicheuse rare, aux densités faibles dont les effectifs semblent stables. OISEA l JX ' NI C HËÏURS MENA CËÏS‘ DE PICARDIE I PANURE A MOUSTACHES Pazrzzrrzn‘ béarnziczzr Description de l'espèce : cette Mésange de petite taille, possède une queue relativement longue. Elle est de couleur orange avec la queue plus rousse. Le mâle se singularise par une tête de couleur grise, portant de petites moustaches noires. Biotope : elle est inféodée aux roselières denses et humides. Statut en Picarclie : elle est connue comme nicheuse depuis le siècle dernier dans la région, mais tiniqtiement dans le département de la Somme et avec des effectifs fluctuants. De nos jours, on la trouve dans 4 sites de la Plaine Maritime Picarde et_ un seul en Vallée de la Somme, pour L1n nombre total de couples variable selon les années, mais ne devant pas dépasser la trentaine. gjaEspèces occasionnelles I HERON POURPRE Amen purpurea Ce héron inféodé aux roselières, a été noté nicheur pour la dernière fois en 1976 en Vallée de la Somme. I CRABIER CHEVELU Ardeolaz rallrîidei‘ Cet ardeidé a niché en 1950, près de Péronne. Ce cas est unique dans la littérature ornithologique picarde. I CIGOGNE BLANCHE C irrmzkz errante; Ce grand échassier n'a jamais été un nicheur régulier dans la région, sinon peut-être en des temps reculés. Les cas de nidification sont donc rares ; environ une quinzaine sont répertoriés. Exception à cette situation, un couple s'est reproduit pendant une dizaine d'années en Plaine Maritime Picarde (années 30). Depuis 1989, où 31'
deux couples ont tenté de nicher en Vallée de l'Oise, mais sans succès, aL1cun cas n'a été signalé. Actuellement, l'espèce voit ses effectifs progresser en France. Dans ce contexte, la Picardie, avec ses IDÎllCLIX favorables, notamment la Plaine Maritime Picarde et la Vallée inondable de FOise, pourrait accueillir une petite population nicheuse. I CANARD PILET Amzr dffltfa Nichant plutôt dans le Nord-Est de l‘Europe, le Canard Pilet est, en France, en limite méridionale de son aire de reproduction. Pourtant, quelques cas de nidification ont été signalés, ilotamment en Picardie. Dans les marais de la Plaine Maritime Picarde, quelques cotiples (1 â 3) se sont reproduits ces dernières années. La nidification est peur-être régulière. I MARQUETTE POUSSIN Parzazwza pari/a Nicheuse possible pendant les années 70, la Marouette poussin n'est plus maintenant observée que de façon exceptionnelle en Picardie. Elle a été entendue en 1994 en Plaine Maritime Picarde I MARQUETTE DE BAILLON Parzarmz pastilla Cette espèce était considérée comme nicheuse probable au début des années 70. Elle n'est plus signalée que très rarement. Elle a notamment été entendue en 1994 en Plaine-Maritime Picarde. Ü ECHASSE BLANCHE H iazaatopm biazanmfizst Ce limicole a une répartition méditerranéenne, mais il est courant qu"il fasse des incursion-s plus au Nord. Ces déplacements de populations semblent conditionnés par une baisse des niveaux d'eau sur les sites de reproduction habituels. Les années sèches, 1'Echasse émigre à la recherche de sites présentant des conditions hydriques satisfaisantes à sa nidification. En Picardie, les derniers cas de 32 reproduction datent de 1989 (3 couples), 1995 (1 couple) et 1994 (2 a 3 couples). l COMBATTANT VARIE P/ziiltmzzzcbrar joignant‘ Les derniers cas de nidification du Combattant en Picardie ont été notés avant 1911 dans les prairies marécageuses arrière-littorales. Chaque année, des individus se cantonnent mais sans que la reproduction soit constatée. I CHEVALIER GUIGNETTE Arririr faypnlazzcar Ce petit échassier a toujours été un nicheur rare et irrégulier. Récemment, deux cas de nidification ont été signalés, un dans l’Aisne en 1981 et l'autre dans la Somme en 1985. Signalons que la nidification est difficile à prouver car le calendrier de ses migrations est tel que des individus en transit peuvent stationner durant la saison de reproduction. I CHEVALIER GAMBETTE Frange: romani Cet échassier commun lors de ses migrations est un nicheur qui fréquente les prairies humides du littoral. ll n'y a jamais été signalé comme un nicheur régulier. Selon les années, notamment lorsqu'elles sont pluvieuses, des couples se cantonnent. Les derniers cas certains de nidification datent de 1984. I HIBOU DES MARAIS l Aiiuflzzflzmazær En France, le Hibou des marais niche occasionnellement quand se produisent des proliférations de campagnols qui constituent l'essentiel de sa nourriture. Sa reproduction est donc rare‘ et localisée. Régionalement, elle a lieu de temps à ‘autre, ici et là, r principalement dans le département de la Somme où la Plaine Maritime Picarde offre des milieux favorables. OISEA UY NICHEIÆS MENACÉS DE PICARDIE
LES ZONES AGRICOLES Description La Picardie est une grande région agricole, avec près de 70% de sa surface consacrée à cette activité. Bien que la surface agricole utile ait baissé de 21% en 30 ans au profit de l'urbanisation, des voies de communication et des espaces de loisirs, elle représente encore plus de 1 300 O00 hectares. Cette vaste étendue est occupée par : - des. grandes cultures (85%) : céréales, betteraves et pommes zde terre... Le paysage de ces zones est plutôt monotone. Il s'agit de vastes plateaux, plus ou moins vallonnés où des champs immenses s'étendent à perte de vue. Ils peuvent être entrecoupés de bois (densité variable selon les régions agricoles), de haies, de pelouses calcaires et d'herbages, souvent à la faveur d'un accident de terrain. Les régions les plus représentatives de ce type de paysage agricole sont : le Santerre, le Soissonnais, le "Valais, le Vexin. .. OISEAUX NÏCHEURS MENACÉS DE PI CARDIE - des herbages (15%) voués à l'élevage. Il s'agit de prairies pacagées ou fauchées annuellement. Les prairies de fauche sont rares : elles ne subsistent sur de grandes surfaces qu'en vallée de l'Oise. Les pâturages sont présents dans de nombreux secteurs, en alternance avec les cultures. Ils constituent le plus souvent une ceinture autour des villages. Il n'est pas‘ rare qu'ils présentent des haies de vieux Saules, entretenus en têtard ou des vergers à pommiers (Vimeu, Ponthieu, Noyonnais. . .) La Thiérache- et le Pays de Bray sont de grandes régions de pâturage. Elles présentent un paysage tout à fait particulier : le bocage. Il s'agit d'un maillage d'arbres ou de haies délimitant des pâtures. Au cours de ces dernières décennies, l'évolution des techniques d’élevage.s'est accompagnée d'un déclin des prairies. 33 R. FRANÇOIS
Menaces Depuis la première guerre mondiale, et surtout depuis la seconde, l'agriculture s’est fortement modernisée et intensifiée, détruisant ainsi Féquilibre qui s’était autrefois instauré entre cette activité et la conservation d’une certaine diversité floristique et faunistique. ljavifaune a subi de plein fouet ces mutations : - la mécanisation de l'agriculture a provoque’ la destruction des oiseaux et de leurs couvées, entraînant la disparition rapide de certaines espèces (Outarde) et la régression d’autres (Busards). L’ utilisation de Faucheuses détruit bon nombre de couvées dbiseaux nichant au sol ; - Futilisation de machines de grande taille, motivée par la nécessité claugmenter la production, a généré une augmentation de la taille moyenne des parcelles, opérée en partie lors de remem- brements. Ces opérations se sont accompagnées de travaux connexes à Forigine de la destruction des talus, des haies et des bosquets qui Constituent les derniers refuges pour de nombreuses espèces ; - l'emploi de produits phytosanitaires (herbicides, insecticides"), substances chimiques toxiques, engendre une contamination des chaînes alimentaires et provoque une forte mortalité chez les espèces sensibles. Ces produits anéantissent les populations dïnsectes et autres invertébrés, privant de nourriture de nombreux oiseaux ; - Fabandon du pâturage extensif provoque la disparition des pâtures, ainsi que des vieux vergers et autres arbres qui y poussent. Des superficies importantes de prairies ont été également retournées pour être mises en culture. Ce sont autant de sites de nidification qui ont disparu pour des espèces recherchant des zones ouvertes peu remanîées par Fhomme et pour des oiseaux cavetnicoles. La disparition de ces prairies a également pour cause le creusement de gravières pour l'exploitation des granulats, Fextension de Furbanisarion, le développement des voies de communication, la plantation de peupliers... Espèces disparues I OUTARDE CANEPETIERE Terra»: retrzzx Cette espèce s’est fortement raréfiée après la seconde guerre mondiale. Elle aurait disparu de notre région dans les années 70. Néanmoins, sa présence est suspectée dans le département de l'Aisne mais elle reste à confirmer car les prospections récentes ont été vaines. I HIBOU PETIT-DUC Ûtïfl stop: Ce rapace nocturne aurait encore niché dans l’Aisne et dans l'Oise au début des années 80. 34 I PIE GRIECHE A TETE ROUSSE Lamas renouer Elle était considérée comme nicheuse au XIX“ siècle et nichait encore dans FAisne dans les années 50. Un couple mixte avec une Pie grièche écorcheur a niché dans l'Aisne en 1984. I BRUAN T ORTOLAN Emèeriza bortzrlazna Nicheut commun au siècle dernier, cet oiseau ne fait plus maintenant l’objet que dbbservations exceptionnelles lors de ses migrations. 0155:4 UX NJCHEŒS MENA ces DE PICA RDIE
__ Espèces en danger I RALE DE GENETS C me crex Statut européen et français : eurasien, ce rallidé se reproduit de l’Atlantique jusqu'à la Sibérie, entre le 60” et 45‘ parallèle Nord. Il hiverne dans la moitié Sud de lläfrique. En Europe occidentale, les effectifs sont disséminés et relativement peu abondants, estimés entre 2800 et 5850 couples (1985-1990). Par contre, dans les pays de l’Est les population-s sont plus importantes. Le déclin de Fespèce est général dans le monde, ce qui explique son inscription sur la liste des espèces menacées de la planète. La France possède la population la plus importante de l’Ouest de l'Europe (environ 30%) avec 1100 à 1200 paires. La majorité des couples se repartit dans cinq grandes zones, qui sont par ordre dïmportance : Bassin de la Loire inférieure, Bassin de la Saône, N otmandie, Centre-Ouest et Val de Meuse. La population nationale a régressé d’environ 40% en 8 ans. Statut en Picardie : autrefois très répandue -dans les milieux cultivés, cette espèce s'est mise à décliner fortement à partir des OISEA EX MCHEURS MENACÉS DE PICARDIE années 50. Aujourdhui, elle est signalée de façon régulière dans les dernières prairies de fauche de la Vallée de l'Ois.e (de Thourorte à Vendeuil). La population y est comprise entre 25 et 30 chanteurs, dont l0 à 20 se concentrent dans le secteur de Charmes à Condren (Aisne). Ses effectifs sont fluctuants selon les années. Biotope : comme dans le reste cle la France, le Râle de genêts s’instal.le', dans notre région, dans les prairies de fauche, c'est—à»dire des prairies semi-naturelles généralement peu ou pas amendées et qui sont fauchées en été pour le foin. Menaces : Fagriculture moderne productiviste. La mécanisation, notamment il n'a pas supporté les bouleversements imposés par Futilisation des. faucheuses, a joué un rôle important dans son déclin. Les machines détruisent de nombreuses couvées à l'occasion de la fauche qui sbpère de plus en plus tôt. Un autre facteur est certainement intervenu : la dégradation des conditions d'hivernage. Plus localement, les exploitations de granulats menacent cette espèce. De nombreuses demandes d'autorisation ont été déposées en Vallée cle l’Oise où elles risquent de détruire les dernières prairies de fauche qui sont déjà fortement menacées par les changements récents survenus dans les pratiques agricoles (culture de mais, ensilage précoce, régression de la fauche au profit du pâturage, mise en culture -des herbages. . .) 35 l-M. PREAU
Conservation : les mesures de conservation devraient être prises de toute urgence. Vu la forte pression foncière i.mposée par les carriers, des mesures réglementaires de protection s'imposent pour les principaux sites de reproduction. Ces mesures réglementaires devront s'accompagner d'une gestion adaptée des prairies, c'est-à- dire d'une fauche annuelle tardive (juillet) et l'absence de traitements. A l'échelle de la vallée, le maintien des prairies de fauche ne pourra senvisager que grâce au travail des agriculteurs. Ils devront être soutenus financièrement pour continuer à utiliser de telles. pratiques qui sont difficilement supportables dans le contexte économique actuel. Le projet d'Action Communautaire de Conservation de la Nature, monté par le Conservatoire des Sites Naturels de Picardie et la mise en œuvre parallèle de mesures agri- environnementales avec le concours de la profession agricole devraient permettre de sauvegarder les milieux, les pratiques agricoles et les espèces originales de la Vallée inondable de l'Oise, pourvu que la réalisation encore incertaine de la liaison Seine-Nord, par un canal à grand gabarit ne ruine pas les efforts engagés. I COURLIS CENDRE N rameuter czrqzzara Statut européen et français : le Courlis cendré niche au Nord d'une ligne passant par la Sologne et la Roumanie, à l'exclusion de 36 JL ERMELÏSEPNB lîslande, du Centre et du Nord de la Scandinavie. La population nicheuse y est estimée entre 94 900 et 138 800 couples, dont environ 20% est en déclin. Il hiverne sur les côtes d'Europe occidentale, de la Norvège à la Grèce. En France, la population nicheuse est comprise entre 1400 et 160.0 couples (1993), qui se répartissent dans trois zones principales : Nord-Ouest (Bretagne et Normandie), Est (Champagne-Ardenne, Lorraine, Alsace et Franche-Comte’) et Centre-Est (Massif Central et Rliône-Alpes). Après avoir connu un essor important dans les années 50 et 60, elle est en déclin clans les sites de l'Ouest et ‘stable, voire en augmentation dans l’Est. Statut en Picardie : ce limicole est visible dans notre région toute l'année. De février à août, il est présent sur les sites de nidification (prairies). Il stationné par centaines toute l'année (sauf en mai) sur le littoral (Baie de Somme). La première mention picarde de nidification est récente, puisqu'elle date des années 60. Auparavant, son statut était mal connu. La population se répartit actuellement en trois secteurs : - Plaine Maritime Picarde : la nidification d'un nombre réduit de couples, 1 à 2, est très occasionnelle ; elle comptait ‘4 à 6 couples en 1965, aujourd'hui 2 subsistent, mais pour combien de temps encore ? Les — Marais de la Souche : pâturages où elle nichait jusqu'alors, ont été labourés en 1992 pour y cultiver du maïs ; OISEALÜÏ NI CHE URS MENACÉS DE PICARDIE
— Vallée inondable de l’Oise (région de La Père) : l0 à 15 couples y ont été découverts en 1985. Depuis l'effectif est stable. En Picardie, bon an mal an, une quinzaine de couples se reproduisent. Biotope : ayant besoin pour se sentir en sécurité d'un large champ de visibilité, il apprécie les vastes espaces ouverts : landes et prairies marécageuses. En Picardie, les quelques couples nicheurs sïnstallent dans des prairies de fauche ou pacagées, plus ou moins humides. Menaces : la population régionale est menacée par la destruction ou la transformation de _son biotope. Avec Fabandon du pâturage extensif, les prairies sont détruites au profit de la maïsicultute ou sont abandonnées. Dans ce dernier cas, une strate herbacée plus haute, et ne convenant pas au Courlis, se développe. De plus, en Vallée de l’Oise, des projets (Ïexploitation de sables et graviers menacent de détruire complètement les sites de nidification. S’ils se concrétisent, la population disparaîtra. Conservation : uniques dans le Nord de la France et fortement menacés, les deux groupes nicheurs du département de l'Aisne ont besoin, de façon urgente, de mesures de conservation. Il slagit de maintenir le biotope dans l'état et d’assurer sa gestion. Au vu de la forte pression foncière qui s'exerce sur les terrains concernés, des mesures réglementaires (arrêtés de protection de biotopes) sïmposent rapidement. Celles-ci devront s'accompagner d'une gestion traditionnelle (pâturage extensif et fauche). Dans le contexte économique actuel, ces pratiques ont fortement régressé pour des raisons de rentabilité. Désormais, des aides peuvent être allouées aux agriculteurs qui conservent des pratiques concourant à l'entretien de ces zones écologiques remarquables. Elles entrent dans le cadrer de règlements européens (programme LIFE, règlement CEE n“ 207802). Comme pour le Râle de genêts, un programme cle sauvegarde a été irnpulsé. OISEA UX NICHE URS MENACÉS DE PICARDIE I HUPPE FASCIEE Upapæ epapr Statut européen et français : la Huppe fasciée possède une large répartition. Au Sud du 60“ parallèle Nord, elle s’étend sur le continent européen et asiatique des côtes atlantiques jusqu'au japon. La Huppe est également présente en Afriqtte, du Maghreb à l'Afrique du Sud, à Fexception du Sahara et des forêts tropicales. En Europe, comme en France, elle nidifie dans les régions proches de la Méditerrannée. Son déclin est plus marqué en limite Nord de cette aire, par exemple dans notre région, où elle était autrefois commune. Statut en Picardie : cette espèce est en limite Nord de répartition. Malgré cela, elle y était autrefois assez commune. Le déclin a débuté dans les années 1950-1960 et les effectifs ont chute’ rapidement. Elle ne niche plus régulièrement dans la Somme ni dans l’Oise depuis les années 70. Actuellement, moins d’une dizaine de couples se reproduisent annuellement dans l'Aisne. Biotope : il s'agit d’un oiseau de milieu ouvert. Son territoire doit comprendre des haies, des arbres isolés et des étendues herbacées où elle peut chasser les insectes. Elle a impérativement besoin d’une cavité pour nicher (trou dans un arbre ou un mur...). Dans notre région, elle s'installe dans le bocage ou sur certaines grandes pelouses calcicoles. 37 Ph. GiARGUII.
_ * _ t l. _ . .2 : 1 . . 1-! : l -. -------- - -: ------------ -:- ---- --+—_-- ----- -- - il. n. ' 2 e v _i . , l. J. .1. ..l--- . . . . . . . --1 . . . . . . . . . . . ..' .. .l. l I I i I l 1 l l . l l . l l J-.- ______ . .I.. 4 . L. _ a _ __.| _ __4. ...‘ . . . . ..'... . Menaces : les causes de cette quasi disparition comprend un ensemble de facteurs : - l'extension de l'urbanisation et les remembrements ont transformé radicalement son milieu de vie en supprimant le-s arbres creux, indispen-sables à l'installation du nid ; - futilisation croissante des insecticides sur les sites de nidification, mais également sur les zones dhivernage, ont raréfie’ sa nourriture ; - des modifications climatiques générales (pluviosité accrue au printemps. . .}. Conservation : la solution pour maintenir les populations de cet oiseau est de conserver son milieu de vie : les prairies sèches et le bocage. Cela implique la conservation des pratiques agricoles traditionnelles (élevage extensif) et une gestion adéquate de certaines pelouses calcaires (maintien des vieux arbres, non Lirilisarion d'insecticides). 38 Espèces vulnérables Ü BUSARD CENDRE C 25mm pygargras il niclïe dans l'Ouest, le Sud, le Centre et l’Est de l'Europe. Une évaluation très approximative de la population européenne donne un minimum de 26 000 couples (1985-1990). Environ 8% de celle-ci est considérés en déclin dont la moitié chute rapidement, en particulier en Espagne, en Allemagne et aux PaysBas. En France, il est surtout présent dans l’Ouest, le Centre et dans le Nord-Est. Ileffectif nichent‘ y est estimé à 5500 couples (1984), ce qui fait de la population française la deuxième d'Europe. Statut européen et français : Statut en Picardie : autrefois plus abondant, il a subi un fort déclin qui l’a fait disparaître de nombreuses zones. Aujourdïiui, la population régionale doit être au minimum d'une trentaine de couples répartis de façon très hétérogène sur l'ensemble de la région. OISEAUX JVICHELŒS MENACÉS DE PICARDIE Pli . GARGU lL
Biotope : il recherche, pour installer son nid, une végétation herbacée haute. Dans le passé, il s'installait préférentiellement dans les friches, les landes er les marais. Suite à la disparition de ces milieux, il nidifie aujourd'hui, à de rares exceptions près, en culture. Menaces : les catises de cette forte régression sont multiples. Dans une première étape, il y a eu la disparition ou la modification de ses sites naturels de nidification (friches et marais). Puis, les couvées des couples installés en culture ont été détruites par les moissonneuses car les jeunes sont rarement volants au moment de la récolte. Ces destructions doivent constituer un facteur important de régression de l'espèce dans la région. Enfin, il faut citer l'utilisation des pesticides et les tirs sur les zones d'hivernage. Conservation : la conservation de ce rapace implique l'organisation d'opérations de sauvetage des couvées. Il s'agit d'intervenir pour que les couvées ne soient _pas détruites lors de la récolte. Elles doivent être menées en collaboration avec la profession agricole qui doit être informée sur cette espèce et les menaces qui pèsent sur elle. La protection réglementaire des sites où il se reproduit en milieu naturel peut être envisagée mais elle doit être accompagnée d'une gestion adaptée des habitats, notamment par le maintien d'une strate herbacée haute de 40 centimètres, au minimum. OISEA UX MCHELÊÈS MENA CËS DE PICARDIE I ŒDICNEME CRIARD Barèmes œdimemzar‘ Statut européen et français : en Europe, il est très disséminé au Sud du 55? parallèle jusqu'aux régions riveraines de la Méditerranée. IÏOedicnème y est en déclin dans la quasi totalité des pays et a déjà disparu dflllemagne (Ouest) et des Pays-Bas. En France, il est surtout présent dans les régions Centre-Ouest et Provence. La population est comprise entre 6000 et 9000 couples, ce qui en fait la troisième population d'Europe. Statut en Picardie : il est présent d'avril à octobre. Autrefois certainement beaucoup plus abondant, il est aujourd'hui, nicheur dans deux zones principales : l'Amiénois (Somme) et la Champagne F. PRIGENÏ/SAEPNB
(Aisne). Elles rassemblent une population comprise entre 60 et 80 couples. Dans l’Oise, il est présent sur le plateau picard mais avec des effectifs très réduits (25 couples). Il a disparu des dunes littorales dans les années 1970. Biotope : oiseau des terrains découverts et pierreux, il s'installe préférentiellement dans les zones agricoles où du fait de l'érosion des sols et de la topographie, la craie est présente. La culture qui s'y développe doit être clairsemée et à pousse tardive (mais, betterave...) Il niche également sur les vastes pelouses calcaires, dans les zones où le substrat est apparent. Menaces : les facteurs responsables de la régression de l'espèce sont l'intensification de l'agriculture (notamment le passage répété des engins et l'utilisation des insecticides), la disparition ou l'évolution négative des incultes (envahissement par les arbres et arbustes), la dégradation et la forte Fréquentation des dunes... Conservation : le maintien de la o ulation icarde asse ar le P P P P dévelo ement d'une a riculture lus res ecttteuse de P l'environnement et par la protection réglementaire, complétée d'une estion adé uate des sites naturels de re roduction maintien 8 ‘l de vastes zones ouvertes et d'une végétation rase). La profession agricole doit être informée de l'existence de cette espèce qu'elle peut contribuer à sauvegarder en évitant d'écraser les couvées lors cles travaux agricoles. VANNEAU HUPPE Vanellar zzoznellzu Statut européen et français : il niche dans la quasi-totalité de l'Europe à l'exception des régions méditerranéennes. Au Nord, il ne s'installe pas au-delà du 70' parallèle Nord. La population européenne avoisine le million de couples. Malgré cette relative abondance, le Vanneau est en régression dans de nombreux pays. En France, il a connu une phase d'expansion dans les années 40 puis à partir des années 70, la tendance s'est inversée puisque de 1961 à 1'984, il a perdu environ 40% de ses effectifs. En 1984, la population française était comprise entre l7 400 et 20 300 couples. 40 Statut en Picardie : en Picardie, les effectifs ont chuté plus particulièrement dans les prairies et marais continentaux. Pour la période récente, une relative stabilité des effectifs est notée sur le littoral. Néanmoins, un fait inquiétant est signalé : l'espèce, du fait de la disparition des prairies, s'installe de plus en plus dans les cultures où il est prouvé que le succès de la reproduction est très faible. Cela laisse envisager un avenir difficile pour cette espèce. A l'intérieur des terres les effectifs nicheurs sont en baisse. Le Vanneau a d'ailleurs déjà disparu de nombreux sites. La population régionale doit avoisiner les 250 coutples. OISEAZDK NÏCHECÆËS MENACÉS DE PICARDIE P11. GARGUIL
Biotope : il s'installe dans les milieux humides a strate herbacée rase et aux horizons dégagés (prairies...) Récemment, avec la disparition des prairies naturelles humides, il occupe volontiers les cultures ainsi que des milieux artificiels tels que les bassins de décantation d'usines agro-alimentaires. Menaces : le principal facteur de régression est certainement la disparition des pâtures humides. Enfin, ponctuellement, il faut ajouter : les collectes d'œufs, les périodes de sécheresse. Conservation : elle suppose la préservation des zones humides. Il s'agit de mettre un frein à l'assèchement_systém-atique (Marq uenterre, Vallée de La Souche) et à la destruction des pâtures au profit de la maisiculture et des plantations de peupliers. Ces mesures doivent s'accompagner d'une reprise de l'élevage extensif ou de toute autre activité qui redonne à ces milieux un intérêt économique tout en les préservant. De telles actions sont actuellement menées dans le cadre des mesures agri- environnementales en Plaine Maritime Picarde et en Moyenne Vallée de l'Oise. I BARGE à QUEUE NOIRE Liïïlüîa limon; Statut européen et français : ce limicole nidifie dans toute l'Europe, de lïslande jusqu'au bassin de FAnadyr et de l'Oussouri en Sibérie. Il est peu abondant, voire absent des pays méditerranéens. Après avoir connu une phase d'expansion au début du siècle, aujourd'hui environ 85% de la population nicheuse est actuellement en déclin. Elle a niché pour la première fois en France dans les années 50-40. Ensuite, les cas de nidification réguliers furent uniquement localisés aux Dornbes. Dans les années 60 et 7.0, elle est signalée dans de nouvelles régions. Aujourd'hui, les 85 à 110 couples sont, pour plus de la moitié, présents ‘en Vendée et en Bretagne. La population semble plutôt stable mais elle est vulnérable du fait de son faible effectif. Statut en Picardie : elle niche régulièrement uniquement en Plaine Maritime Picarde, dans les dix dernières années quatre OISEAUX NÎCHEURS MENACÉS DE PICARDIE niclifications certaines ont été signalées et 2 probables. Les effectifs sont toujours faibles, un à deux couples installés dans un ou deux sites. ‘Nous ne connaissons pas la date du premiertas de nidification, peut-être clans les années 70 où des cantonnements ont été signalés. Biotope : elle s'installe dans les prairies humides partagées où la strate herbacée est peu élevée. Menaces : la situation de l'espèce reste très précaire avec un effectif très faible et une répartition tout aussi limitée. Elle est 4] C_ DECOUT/BIOS
potentiellement menacée par la transformation de ses sites de nidification : drainage, abandon du pâturage, dérangements... même si aujourd'hui, grâce à l'intervention de lÜffice National de la Chasse, la conservation d'un des deux sites de reproduction est assurée. Conservation : outre une protection réglementaire de ces sites, la Bar e à ueue noire a surtout besoin d'une érennisarion de la Ë q P gestion de son milieu de vie : maintien du pâturage (avec des densités faibles de bétail en avril et mai) et des niveaux d'eau. Une initiative récente a été prise dans ce sens dans le cadre de l'opération agri-environnementale portant sur la Plaine Maritime Picarde. CHOUETTE CHEVECHE AtÆrene norme: 42 Ph. GARGUIL Statut européen et français : elle présente une répartition très large : Asie, Europe tempérée, Bassin méditerranéen et Nord de l'Afrique. Sur le vieux continent, elle est en déclin dans une majorité de pays, en particulier dans le Centre et le Nord-Ouest. En France, elle niche sur l'ensemble du territoire mais évite les forêts denses et les zones montagneuses enneigées une grande partie de l'année. Elle y est également en régression dans de nombreuses régions. Statut en Picatdie : espèce sédentaire, la Chouette Chevêche était commune dans le département de la Somme, voire très commune, comme en Plaine Maritime Picarde. A partir de i940, la raréfaction de cette petite Chouette est constatée partout en Europe et elle s’accentua après 1957. L'espèce a, de la même façon, considérablement régressé dans les trois départements picards au cours de ces vingt dernières années. Elle s'y maintient, là où subsiste un paysage agricole traditionnel : bocage avec polyculture et élevage, vieux vergers de pommiers, prairies avec des haies de saules têtards... . Biotope : on la trouve dans les régions cultivées ouvertes ou serai- boisées où subsistent des activités agricoles qui préservent haies, vergers, vieux arbres. Elle peut s'installer près des fermes isolées, ou encore aux abords des villages dans lesquels elle occupe parfois de vieux bâtiments à condition d'y trouver la tranquillité. D'une façon OISEA UX MÇHEURS JMENA CÉS DE PICA RDIE
générale, elle recherche des territoires composés de zones à végétation basse et riches en cavités. Meilaces : le développement de l'agriculture moderne a fortement affecté ses populations. L'emploi des produits phytosanitaires entraîne la raréfaction de ses proies (gros insectes). La destruction des vieux Vergers, donc des vieux arbres, la prive d'emplacements pour nicher. La circulation automobile cause une forte mortalité, avec près de 25% des cas de mortalité constatés. Elle contribue donc de façon significative à la régression de cette Chouette. Conservation : la conservation de la Chevêche passe par le développement et la promotion d'une agriculture plus respectueuse de l'environnement, la préservation des pâturages, des haies et des vieux arbres... Un aménagement judicieux des bords de route (haie, limitation de vitesse, réflecteurs...) est à développer, tandis que la pose de nichoirs petit constituer un palliatif à l'abattage des vieux arbres. Ë TARIER D’EUROPE Saxirala ruàetm Statut européen et français : il nidifie dans l'ensemble de VEutOpe à l'exception de la Péninsule Ibérique, de la Sardaigne, de la Grèce, de la Turquie... Il semble en régression dans le Nord de son aire de répartition. En France, sa répartition est très disséminée. Il est bien représenté dans les régions de montagne (Pyrénées, Alpes, Massif Central...) et les grandes régions de plaine riches en hetbages (Vallées angevines, Vallée de la Loire...) mais il est signalé en régression clans de nombreux départements, notamment ceux situés dans la partie Nord du pays. Statut en Picardie : migrateur, il arrive en avril et repart en septembre. Au siècle dernier et jusqu'à la dernière guerre mondiale, cette espèce était un nicheur commun très répandu. Ses effectifs ont ensuite commencé à chuter avec une accélération de cette régression au début des années 70. Aujourd'hui, il est quasi-absent de la Somme ; il y niche peut-être encore une quinzaine de couples en OISEAUX NICHEURS MENACÉS DE PICARDIE quelques rates sites. Il en est de même dans l'0ise où il est nicheur uniquement en Vallée de l'Oise. Pat contre dans l'Aisne, il est encore bien représenté mais très localisé : Vallée de l'0ise, Thiérache, Camp militaire de Sissonne. .. 43 Plu, GARGUIL
Biotope : il recherche les zones herbacées à végétation dense parsemées de quelques perchoirs : arbres, piquets... Il s'installe donc sur les prairies humides, les prairies de fauche, les pelouses calcicoles, les talus... Menaces : il a souffert de la régression des surfaces de prairies et de la disparition dL1 pâturage extensif. Il s'est replié sur les derniers sites favorables où il est actuellement menacé par d’autres facteurs : manque de gestion des milieux (boisement), destruction des habitats au profit des gravières, mise en culture des prairies, fenaison précoce... Il faut ajouter à cela les conditions sur ses sites dhivernage qui ne sont pas toujours favorables. Conservation : la conservation de son habitat est certainement Faction prioritaire à développer. Elle implique la promotion et le développement d’une agriculture plus respectueuse cle l'environnement et une gestion conservatrice de certains sites prioritaires. ce; au stqtut determlne Esgè II1 Ü BRUANT ZIZI E mèerizaz carlin Description de l'espèce : il {agit d'un gtanivore de la taille du moineau dont le ventre est jaune et le dos roussâtre. Le mâle possède un masque noir caractéristique. Biotope : en Picardie, le Bruant zizi habite les vergers, les jardins, les pelouses calcaires, préférant les lieux secs et ensoleillés. Statut en Picardie : à la fin du XIXe siècle, il était signalé comme nicheur à effectifs faibles dans l'arrondissement dflbbeville, de préférence dans les zones vallonnées et buissonnantes. Au début du siècle, il était encore bien représenté dans la Somme. Depuis une trentaine damnées, Il subit une régression mais il est bien difiicile cle cerner le niveau de ses effectifs qui, de toute façon, re.stent faibles. 44 Il est signalé dans les zones bocagëres du Sud-Ouest du département de la Somme ; également dans les fardins de zones résidentielles de certaines agglomérations (Arniens, notamment), ainsi que dans le Sud de l'0ise. La Picardie constitue sa limite Nord de répartition. ogEspèces occasionnelles I PIE GRIECHE A POITRINE ROSE Lanier mina?" Nicheuse occasionnelle dans la région, le dernier cas daterait d'avant 1914. OISEALDÏ JVÎCHEURS MENACÉS DE PICARDIE
LANDES, PRAIRIES SECHES et PRE-BOIS Description Sous ces trois termes, sont regroupés un ensemble d'habitats qui se composent d'une végétation herbacée plus ou moins rase, ou de boisements de taille modeste, souvent clairsemés. Ils se situent généralement en marge de milieux plus vastes tels que cultures, forêts... Il s'agit : — des coteaux calcaires (larris, savarts) : les plateaux picards ont été profondemment creusés par de larges vallées aux versants abrupts. Au niveau de ces derniers, la craie qui affleure et les pentes trop fortes empêchent l'installation d’un sol. Ils sont, de ce fait, impropres à la culture et n'ont pu être valorisés que par [élevage ovin. Ce pâturage a permis de maintenir de vastes pelouses sèches, parsemées de quelques arbustes et/ou entrecoupées de zones boisées. Depuis quelques décennies, les troupeaux ne parcourent plus les larris et la végétation a pu y reprendre sa dynamique. Ils se boisent donc plus ou moins rapidement. Ce type de pelouse calcicole se trouve également sur des surfaces OÏSEA UX MCHEURS MENA CËS DE PICARDIE planes, utilisées comme terrains militaires dans le département de l’Aisne ; - des talus que l’on trouve au milieu des cultures. I-l s'agit de bandes non cultivées plus ou moins larges, dont les superficies et le linéaire sont souvent très limités. Ils présentent une strate herbacée ou des haies d’arbres Et/Ou cfarbustes ; - des landes à bruyères, généralement peu étendues, qui se situent en milieu forestier ; « des jachères äest-à-dire des surfaces plus ou moins abandonnées par lagriculture. Elles sont progressivement couvertes par une strate herbacée ou, ce qui est plus souvent le cas, font Fobjet de plantations d'arbres ; - des boisements peu denses, composés d'arbres peu élevés et bas qui colonisent des milieux ras et les lisières de forêts. Landes, prairies sèches et prébois constituent des refuges pour Favifaune et jouent un rôle majeur, [orsquïls bordent des zones où l'action de Fhomme est pressante (zone agricole). Ils sont donc d'un intérêt primordial pour la conservation de certaines espèces.
Atteintes Ces milieux ont considérablement souffert de l'intensification de l'agriculture. Encore récemment, certaines pelouses calcaires étaient défrichées pour être mises en culture. Depuis les années 50, les opérations de remembrement et les travaux connexes qui les accompagnent, ont entraîné l'arrachage d'importants linéaires de haies, ainsi que la destruction d'innombrables talus. Des larris ont été détruits de façon ponctuelle, afin de permettre le passage d'infrastructures routières ou ferroviaires. D'autres l'ont été suite à la plantation de résineux. Ces essences, généralement plantées en rangs serrés, par l'ombre qu'ils créent et en acidifiant le sol, font disparaître la végétation originelle et, naturellement, les oiseaux qui l'utilisaient. Lavifaune remplaçante est généralement moins remarquable. Certaines landes ont disparu au profit de l'agriculture mais également de la sylviculture (plantations). Ces habitats subissent aussi les effets du développement des loisirs. Ils constituent des lieux très appréciés pour l'installation de petites cabanes qui servent de résidences secondaires (habitat léger de loisirs). Cette pratique engendre une modification du milieu et une fréquentation humaine parfois importante, pertutbatrice pour les oiseaux nicheurs. D'autres activités très destructrices pour ces milieux et très perturbarrices pour Favifaune s'y pratiquent. Il s'agit de l'utilisation de moto-cross et auto—cross. Paradoxalement, landes et prairies sèches sont également victimes de leur abandon par l'homme. Les activités rurales traditionnelles qui les avaient entretenues, notamment le pâturage ovin, ont disparu. De ce fait, la végétation reprend sa dynamique et le milieu se boise progressivement. Or, ce boisement ne convient pas aux espèces des milieux ouverts qui se trouvent être pour la plupart en régression. Espèces en danger I ALOUETTE LULU Larllzzla ÆYËDMÆÆ Statut européen et français : sa répartition se limite à l'Europe et à l'extrême Nord du Maghreb. Elle se reproduit au Sud du 60‘ B, LUNDBERGÏBIOS parallèle, jusqu'à la Volga à I'Est. Bien que ses effectifs soient fluctuants, l'Alouette lulu est en régression au Nord—Ouest et dans la région centrale de cette aire où près des trois-quarts des populations ont disparu. Le phénomène a commencé dans les années 50. Ses effectifs se sont mis à chuter et son aire de répartition à régresser dans bon nombre de pays : Grande- Bretagne, Irlande, Belgique, Pays-Bas, Suède, Suisse... En France, cette Alouette nidifie sur l'ensemble du pays mais elle est rare dans le quart Nord-Ouest et en Aquitaine. Dans ces régions, elle s'est considérablement taréfiée depuis le début du siècle, ayant déjà disparu de nombreux territoires. Statut en Picardie : elle semble n'avoir jamais été très commune dans notre région. Cependant, entre les années 70 et les années 80, le nombre de sites de nidification a notablement diminué. Aujourd'hui, elle est connue dans deux départements, pour 3 sites : 1 dans l'Aisne et 2 (selon les années) dans la Somme. En fait, l'essentiel de la population picarde est concentrée en un seul site : le Camp militaire de Sissonne où ses effectifs ne dépassetaient pas les cinquante couples. Les autres lieux accueillent un effectif plus réduit : 1 à 2. Du fait de sa discrétion, il est fort probable que des couples passent inaperçus aux yeux des observateurs. OISFA UX NÎCHEURS MENACÉS DE PICARDIE
Biotope : passereau des milieux ouverts à végétation rase, elle recherche les endroits secs, à sol nu où arbres et arbustes, qui constituent ses postes de chant, poussent de façon éparse. Dans notre région, elle nidifie dans les pelouses calcicoles, les friches et les dunes. Menaces : cette régression est la conséquence de la disparition ou de la dégradation de son milieu de vie, notamment par le boisement. Conservation : la préservation de cette espèce implique une meilleure connaissance de son statut. D'ores et déjà, pour les sites connus, la première des mesures à prendre est de garantir leur conservation, en particuiier par une protection réglementaire (arrêté de biotope). La seconde est la gestion des habitats avec comme objectifs principaux le maintien de [a structure de la végétation recherchée par Fespèce, oest-à-dire une strate herbacée rase, avec des arbres et des arbustes dispersés. I PIPIT ROUSSELINE A nrhztr m mpestrir Statut européen et français : ce grand Pipit possède une large distribution eurasienne, dont la moitié se situe en Europe. Il y nidifie, à de rates exceptions, sur l’ensemble du continent où il est toutefois plus abondant dans la moitie’ Sud. Plus des trois quarts de OISEAUX NI CHE URS MENA CËS DE PICÂRDIE b sa population y sont considérés en régression. Ce déclin est plus prononcé dans le centre. A Féchelle française, le rousseline est (‘LICIIEUI dans la moitié Sud du pays. Il semble qu'après avoir connu un net recul dans îa seconde moitié du XIX‘ siècle, ses effectifs soient stables, voire peut-être en augmentation (sauf en Alsace), sur ces vingt dernières années. Statut en Picardie : il a niché jusque dans les années 50 sur les dunes du littoral d’où il a maintenant disparu. En 1993, une petite population d'un minimum de 4 couples a été découverte dans le Cam militaire de Sissonne. Il est fort robable u'elle soit assée P ‘l P jusqu’alors inaperçue aux yeux des ornithologues qui Ifavaient pas accès à cette zone. 47 M. COULON/COUBRI
Biotope : le Pipit rousseline recherche les zones ouvertes, chaudes et sèches à la végétation clairsernée. Dans la région, il s'installe sur les pelouses calcicoles où la craie affleure. Menaces : si l'espèce a disparu des dunes, certainement suite à la modification de ses habitats (embroussaillernent, forestation), elle est encore potentieilement menacée par ce facteur sur son unique site de reproduction : le camp militaire de Sissonne. Conservation : Le maintien de cette espèce passe par la conservation des zones à végétation rase et clairsemée du camp militaire de Sissonne. Espèces vulnérables Ü ENGOULEVENT D’EUROPE Caprimalgar earopazem Statut européen et français : il se reproduit sur la totalité du continent européen jusqu'au 64° parallèle Nord et hiverne en Aftique tropicale. Il est signaEé en régression dans bon nombre de pays. En France, il semble bien représenté sur l'ensemble du territoire en dehors de la zone au Nord d'une ligne Le Havre-Besançon. Ses effectifs y sont peut-être globalement en stagnation, avec des situations différentes selon les régions. 48 G. DECRÜIX Statut en Picarclie : cet estivant, autrefois très répandu, s'est fortement raréfié. Il n'est plus aujourd'hui présent que sur quelques sites : Forêts du Sud de l’Oise, Camp militaire de Sissonne, Laonnois et surtout massif dunaire du Marquenterre où 30 chanteurs ont été découverts en 1985. La population picarde ne doit pas dépasser la cinquantaine de couples. Biotope : il recherche des milieux chauds et secs, qui présentent des zones ouvertes d'un minimum de 2 hectares comprenant des arbres isolés de taille respectable et des surfaces de sol nu. Il a été trouvé dans les dunes boisées, les landes à bruyères, les clairières de bois sur terrain calcaire et/ou sableux, les jeunes plantations de résineux, les pré-bois. . Menaces : cette régression est le résultat de la combinaison d'un ensemble de facteurs : l'utilisation massive d'insecticides qui le prive de nourriture, la destruction de son milieu de vie (notamment du fait de la progression du boisement) et la sécheresse sur les sites d'hivernage. Conservation : elle implique la conservation et une gestion adaptée de ses milieux de vie. Il s'agit de créer des clairières et des lisières en y maintenant des arbres isolés. OISEAUX MCHEURS MENA CËS DE PI CARDIE
f‘ HYPOLAIS ICTERINE H yjaolcziii‘ irrerâmr Statut européen et français : elle possède une vaste distribution qui s'étend des zones tempérées et boréales de l'Europe occidentale jusqu'à |'Ouest de la Sibérie. Elle ne dépasse guère au Nord, le 6U’ parallèle et à lÏEst, l'Oural. Dans notre pays, elle ne niche que dans les départements se situant au Nord-Est, mitoyens de la Mer du Nord et des liontières avec la Belgique, le Luxembotlrg et l'Allemagne. Ils marquent la limite SudaOuest de son aire de reproduction. Elle a subi un retrait significatif entre les années 50 et 70. Depuis, il semble que son aire de répartition se soit stabilisée, mais dans plusieurs régions, ses effectifs sont en déclin. Statut en Picardie : dans les années 30, elle nichait dans l'ensemble de la région, à l'exception tle l'extrême Sud de l’Oise et de l'Aisne. Quarante années plus tard, elle n'est plus signalée que dans la Somme, le Nord de l'Oise et de l'Aisne. Dans les années 80, son aire semble s'être stabilisée mais les couples se sont clairsemés. Elle reste encore bien représentée dans qLIClqUCS petits pays : Plaine Maritime Picarde, Thiérache. .. mais les effectifs n'y semblent pas importants. Menaces : les causes de la régression de cette espèce n.e sont pas clairement établies. Certes, la disparition des haies de grands arbres OISEADX NICYJEIJRS MENACÉS DE PICARDIE n'est pas étrangère à ce phénomène, mais d'autres hypothèses sont avancées, telles que prédation, problèmes sur son aire d'hivernage. . Conservation : les premières mesures a prendre concernent ses habitats, et notamment le maintien et la gestion des grands arbres sur ces sites de nidification. Elle passe par la conservation de l'élevage extensifet de ses pâturages aux nombreuses haies. Espèces rares I PÛUILLÛT DE BONELLI P/ayl/arcapar 350329112" Description de l'espèce : les Pouillots sont de petites Fauvettes au bec fin et au plumage de couleur verte et jaune. Le Bonelli se singularise par des teintes plus grisâtres, le dessous blanc et son chant qui est une trille répétée, lancée de façon régulière. Biotope : il recherche les endroits ensoleillés et secs. Il s'installe donc sur les coteaux calcaires bien exposés, les pinèdes et les clairières en forêt. Statut en Picardie : la Picardie constitue, pour cette espèce à tempérament méditerranéen, sa limite Nord de répartition en France. Autrefois nichent dans la Somme, il en a disparu. Dans la région, il est actuellement localisé dans quelques sites de l'Oise et de l'Aisne avec une population d'environ cinquante couples. R DlEZ/CÙIJBR!
50 BOIS ET FORETS Y. CORBEAUX Descripfion Les forêts picardes constituent un des plus beaux parcs forestiers français. Pourtant, elles ne couvrent que 17% tlu territoire régional, ce qui est bien en dssous de la moyenne nationale (2595). Ces zones boisées présentent un profil forestier varié et sont inégalement réparties dans la région. Cette hétérogénéité dans les situations s'explique par les conditions écologiques (sol, climat) et historiques (la plupart des massifs étaient, à Forigine, des forêts royales ou ecclésiastiques). L’Oise est le département le plus boisé (19,67%) avec plusieurs grands massifs qui couvrent à eux seuls près de 50 000 hectares. Ils se situent quasiment tous au Sud de la rivière Oise. Il s'agit des fiurêrs de Compiegne et de Laigue, de la forêt de Retz, du Massif des trois forêts (Halatte, Ermerîonville, Chantilly) et de la forêt de Hez-Froitlmont. Le taux de boisement de l’Aisne est encore important (16,4%) mais sa forêt est plus dispersée. Quelques grands massifs couvrent une superficie denviron l0 000 hectares : forêt de SainteGobain, forêt de Retz et forêt d'Hirson Saintw Michel. La Somme présente des surfaces boisées faibles (8,39%) et un boisement très disséminé. Elle ne possède qtfun grand massif de près de 4000 hectares : la forêt de Crécy. La forêt picarde ne se limite pas aux grands massifs. En effet, de nombreuses forêts, bois et bosquets constituent un réseau tfespaces boisés plus ou moins dense selon les petits pays, qui sont en majorité privés (76,2% de la surface totale). La physionomie des boisements de la région est variable. Il s’agit majoritairement tïessenres feuillues (Chêne, Hêtre, Charme) se présentant en futaie, taillis... Des surfaces sont également plantées de conifères. Elles restent minoritaires, si ce n'est dans certains massifs comme en forêt d’ Ermenonville. Enfin, il faut mentionner les boisements de Peupliers, qui, de façon disséminée, occupent des surfaces non négligeables. OISEALŒ MCHEÏJIÊS MENACÉS DE PICARDIE
Menaces Les milieux boisés sont certainement les seuls milieux naturels qui n’ont pas vu leL1ts surfaces diminuer. Cette situation rient à la réglementation sur le déboisement qui est draconienne et à leur intérêt économique. Néanmoins se posent nombre de problèmes qui ont des répercussions évidentes sur Favifättne : - la destruction et le cloisonnement des boisements par les grands aménagements (infrastructures routières, en particulier) ; — la forte et croissante fréquentation (pédestre et motorisée) de certaines forêts, surtout domaniales, constitue un facteur de perturbation lors de la période de reproduction ; - certaines pratiques de gestion sont incompatibles avec le maintien d'une avifaune riche (enrésinement, plantations monospécifiques, coupe systématique des vieux arbres, Litilisarion de pesticides). Espèces disparues I GRAND CORBEAU C art/au camp: NicheL1r commun dans toute l’Europe au Moyen-Age, le Grand Corbeau a subi une forte régression, disparaissant des régions de plaines. Les derniers cas de nidifications recensés datent de 1952. Espèces en danger I MILAN ROYAL Milwzt milans Statut européen et français : sa distribution est limitée. Il niche dans une aire géographique qui s'étend des Iles du Cap Vert et du Maghreb à la Biélorussie, l'Ukraine à l'Est, à la côte de la Balrique jusqu’à la Lettonie au Nord. Les populations y sont clairsemées et 90% des effectifs nidifient en Allemagne, France et Espagne. Environ 20% des effectifs européens sont en déclin. En France, après avoir fortement régressé au cours des deux siècles précédents, ses effectifs se sont mis à augmenter, "notamment depuis sa protection légale. Les 2300 à 2900 couples que compte la France, occupent la Franche-Comté, la région Champagne-Ardennes et la Lorraine. OISEAUX NÏCHEUPS MENACÉS DE PICARDIE Statut en Picardie : la Picardie marque la limite Ouest de son aire de répartition. Il semble qtfaprès avoir niché au début des années 80 en faible nombre (4 à 6 couples) en Thiérache, il y serait sur le point de disparaître. Biotope : il s’insralle dans des paysages variés et vallonnés où alternent bois, cultures, prairies... Menaces : cet oiseau de proie a encore fait l'objet de destructions volontaires, au début des années 80, mais c’est la fermeture progressive des décharges à ciel ouvert qui serait à l'origine de son 51
déclin. Charognard, il y trouvait un complément alimentaire probablement non négligeable. Conservation : les solutions pour enrayer la régression de ce rapace ne sont pas évidentes à déterminer. Néanmoins, il s'agit d'empêcher les destructions volontaires par une surveillance des aires et surtout une information des populations. Espèces vulnérables I TORCOL FOURMILIER jymc tarqzzillcz Statut euro éen et fran ais : il est nichent dans toute l’Euro e à Ç P l'exception de Flrlande, Flslande et de la moitie’ Sud de l'Espagne. Ce endant il est en ré ression, notamment de uis les années 60, P 8 P dans bon nombre de pays, surtout dans le Nord—Ouesr et le centre du continent. En France, l'es èce nidifie dans l'ensemble du 3a s mais elle reste Y plus abondante au Sud d'une ligne Nantes, Reims. Elle est en net recul dans le Nord. 52 F. CAHEZIBlOS ' rrJ .l. _ ...‘ ..! .. ..l . _ . _ __*___ _ _; . ' 1 ' : 1 . v, . l î . l Ç la: 1. n . — ‘ .: n.‘ — _ _ . : ‘ ‘ : 'r—*.—\._,+/“/7‘\ : i i I—f - . 1 : ‘ . :- r . : . . .__ .. . . :_ ‘; t '\ ‘ _:_ :0 l 3! l n t : __,_,.i Statut en Picatdie z cette espèce n'a jamais été très abondante dans notre région. Néanmoins au cours de ces trente dernières années, elle a connu un certain recul. Aujourd'hui, le Torcol est présent dans quelques sites de l'Aisne et quelques couples se reproduisent dans les grands massifs forestiers de l'Oise. L'effectif nicheut pour la région est certainement voisin de la cinquantaine de couples. Biotope : il recherche des espaces plus ou moins boisés, secs et chauds où sont présents des arbres creux, des zones à sol nu ou à végétation rase. Il niche dans les chênaies en régénération, dans les chablis, dans les lisières... pourvu que les sols soient pauvres (calcaire, sable) et secs. Ses habitats doivent également héberger d’abondantes populations de fourmis qui constituent l'essentiel de sa nourriture. Menaces : un ensemble de facteurs intervient dans la régression des populations de Torcol : les conditions climatiques défavorables, en l'occurrence les pluies printanières qui influent négativement sur l'abondance des fourmis ', la destruction de biotopes favorables à sa nidification, en particulier des arbres creux ; l'utilisation des insecticides qui ont réduit les populations de fourmis. Conservation '. le maintien du Torcol nécessite une gestion adaptée des sites de nidification : conservation des vieux arbres et non utilisation de pesticides. D'une façon plus générale, il demande la OISEAUX NICHEURS MENACÉS DE PICARÏDIE
promotion et le développement d'une agriculture plus respectueuse de l'environnement ainsi qu'une gestion forestière plus écologique (conservation de vieux arbres). La pose de nichoirs peut également être envisagée. " " ROUGEQUEUE A FRONT BLANC Pàœæzirrarzrs‘ [Ihœrzätxzzzwzr Statut européen et français : il est présent dans toute [Europe à l'exception de Flslande. Ses populations sont considérées en régression dans une vingtaine de pays. En France, son aire de répartition est assez étendue puisqu'il niche dans l'ensemble des départements, à l'exception de la Corse. Néanmoins, ses populations sont clairsemées en Bretagne, dans le Nord et sur le pourtour de la Méditerranée. Il a fortement décliné dans les années 60 et 70 alors qu'au cours des aimées 80, ses populations semblent s'être stabilisées dans une majorité de régions. Statut en Picardie : ce passereau est un visiteur d'été qui arrive dans notre région au mois d'avril et nous quitte en septembre- octobre. il est plus fréquent dans l'Aisne et l'Oise que dans la Somme, où actuellement il est très localisé. A la fin du XIX’ siècle, il était signalé comme nicheur en assez OISEA UX NÏCHEUIËS‘ MENACÉS DE PICARDIE grand nombre à l'Ouest du département de la Somme. Cette espèce a fortement régressé dans ce département, elle n'y est plus notée qu'en Forêt de Crécy, en Vallée de l'Authie, dans le Matrquenterre. Elle est en revanche encore bien représentée dans les grands massifs forestiers de l'Oise et de l'Aisne (certainement plus de 500 cotiples) et dans les régions de bocage : Thiérache et Pays de Bray. Biotope : il recherche des territoires riches en insectes et présentant de nombreuses cavités. Il s'installe dans les vieilles futaies riches en cavités, les vieux arbres des haies du bocage et les murs des parcs et jardins. .. Menaces : l'espèce a régressé du fait des conditions de vie difficiles (sécheresse) sur ses lieLix d'hivernage, et également du fait des modifications de son milieu, notamment par l'abattage des vieux arbres. L'utilisation de pesticides a également affecté cet insectivore. Conservation : à l'échelle régionale, les mesures à prendre consistent à conserver les vieux arbres et à éviter l'utilisation des insecticides sur ses sites de nidification. 53 V. CORBEAUX
Espèces rares I AUTOUR DES PALOMBES Arrzfiirer gerstifäi‘ Description de l'espèce : spécialisé dans la capture des oiseaux, c-e rapace possède des ailes arrondies, courtes et larges et une longue queue qui lui permettent de voler habilement en sous-bois. Le dessus est gris uni et le dessous est rayé de gris foncé. La tête présente un sourcil blanc bien marqué. La femelle atteint la taille de la Buse variable. Biotope : c'est un hôte typique des boisements, lesquels ne sont pas forcément de grande taille. Ils peuvent être constitués de conifères ou de feuillus et doivent présenter des clairières et des lisières pour chasser. Statut en Picardie : comme dans le reste de la France, après avoir régressé, l’ALitour des palombes semble en légère augmentation dans la région. Ses effectifs ne sont cependant pas très importants. La trentaine de cotiples qui doit constituer la population régionale est concentrée dans le département de l'Aisne. Un à deux couples nichent désormais dans la Somme alors qu'il y était visiblement absent il y a l0 ans. Dans l'0ise, au début des années S0, on estimait à l0 couples l'effectif nicheur de la forêt de Compiègne. Depuis il semble qu'aucune preuve certaine de reproduction n'ait été obtenue. L'espèce en a peut-être disparu. I GUEPIER D’EUROPE Merojir apiarrer Description de l'espèce : d'une taille voisine de la tourterelle. le Guêpier d'Europe se singularise par son long bec fin noir, et ses Couleurs vives : gorge jaune, dessus bleu, ailes bleue et orange, queue verte. Biotope : pour se nourrir, il recherche les milieux riches en insectes (marais, pelouses calcicoles) où sont présents à proximité des aplotnbs de substrat meuble pour y creuser son nid. Il niche dans des carrières (Fargile ou de ‘craie souvent situées en zone boisées. Statut en Picardie : cette espèce à distribution méditerranéenne a '54 récemment étendu son aire de répartition vers le Nord. Depuis les premières installations constatées dans les années 70, l'espèce s'est maintenue avec vraisemblablement des effectifs VflflfllîlES. Aujourd'hui, elle niche dans le Lttonnois, dans au moins il sires poL1r un minimum de 30 couples. I GRIMPEREAU DES BOIS C errbia fariïiläczifiil‘ Description de l'espèce z petit oiseau au dessus brun et au dessous blanc dont le bec est lin et recourbe vers le bas, qui, comme son nom l'indique, grimpe le long des troncs. Biotope : il s'installe dans les vieilles chênaies-hêtraies. Statut en Picarclie : cette espèce est discrète et ressemble beaucoup à son cousin le Grimpereau des jardins (Ct-influer b-itarbyc/arlgilzr) beaucoup plus commun. Ces deux quatlités en ont fait un oiseau méconnu qui a été découvert récemment dans la région. Il est présent dans quelques massifs forestiers de l’Oise et de I'Aisnc où un minimum de 25 chzintetirs a été noté au cours de ces dernières années. Espèces au statut Indéterminé É AIGLE BOTTE H ieraaeîrvr peinturer Description de l'espèce : cet aigle de petite taille, présente deux formes : une forme claire dont le dessous est entièrement blanc, à l'exception des rémiges qui sont noires, et une forme sombre chez qui le dessous est marron foncé. Chez les deux, le dessus est marron foncé avec le dessus de la tête et les couvertures pâles. Biotope : il recherche les zones boisées et chasse dans des milieux où alternent boisements ‘Et zones ouvertes (prairies, marais, pelouses) Statut en Picardie : l'Aigle botté a été signalé en période de nidification en 1987 et i990 clans les environs de Laon, sans qu'aucune preuve de reproduction ne soit collectée. Il a également OISEA 65X’ NICÏIEIJRS MENA CËS DE IJICHIGDIE
fait l'objet de quelques observations dans les zones boisées des environs de Noyon (Oise). Ü GELINOTTE DES BOIS Bananier 1501262135; Description de l'espèce : petit gallinacê, corpulent, d'une taille légèrement supérieure à celle d'une perdrix. Les deux sexes sont brun-gris barre’. Le mâle présente la particularité de posséder une poitrine rousse, une gorge noire et une huppe. Biotope : elle habite les forêts peu fréquentées et traitées en taillis simple ou taillis sous futaie dense, avec une prédilection pour les endroits frais et accidentés. Statut en Picardie : la Gélinotte qui est discrète et sensible aux dérangements a été découverte récemment (1990-1995) en Forêt dïdirson-Saint-Michel (Aisne). L'effectif serait faible : au minimum l à 2 couples. Ü BECASSE DES BOIS Srapnlzzx martien/a Description de l'espèce : la Bécasse est un petit écliassier de forte corpulence, au long bec et de la taille d'un pigeon. De couleur roux brunâtre, bariolée de noir à la tête et rayée finement au ventre, elle passe facilement inaperçue dans son milieu de vie, (l'amant plus qu'elle est discrète. Biotope : elle niche dans les boisements mixtes clairsemés et les petits bois au sol meuble voisins de pâturages. Statut en Picardie : la discrétion de l'espèce rend son statut mal connu. Elle se reproduit dans les grandes forêts de l'Oise et de l'Aisne avec des effectifs, semble-t-il, peu importants, peut-être 50 couples au début des années 80. Dans la Somme, elle est plus rare. OItÊEA lÎ 1X NICHECIRS‘ MENA CËS DE [JICARDIE . {Espèces occasionnelles I MILAN NOIR MihJz/r nzigranr Des trois départements picards, seule l'Aisne accueille le Milan noir comme nicheur occasionnel. Cet oiseau de proie y est en limite Nord-Ouest de son aire de répartition. Les couples y sont peu nombreux et isolés, signalés dans les forêts de Tbiéracbe et les marais de La Souche. Ce rapace régresse en Europe et dans pillälfllrs régions de France. I BEC-CROISE DES SAPINS Loxia rzrrvirarticçz Les populations de cette espèce, inféodée aux forêts de conifères, sont très fluctuantes. Certaines années, le Bec-croise des sapins est capable d'envahir en grand nombre des régions qui sont en dehors de son aire de répartition classique. Ces invasions sont la conséquence d'une bonne reproduction, qui fait suite à une abondante fructification des épicéas. A la suite de telles arrivées, certains couples s'installent et se reproduisent. Les deux dernières invasions ont eu lieu en 1985 et en i990. .55
CONCLUSION La Picardie héberge actuellement près de 160 espèces nicheuses. Le diagnostic effectue’ dans le cadre de l'élaboration de cette liste révèle que 40% de ces espèces sont dans une situation difficile : a l4 sont considérées comme en danger ', - l3 sont vulnérables ; - l5 sont des espèces rares ; n 6 ont un statut indéterminé, mais les informations incomplètes disponibles peuvent laisser penser qu'elles pourraient entrer dans une des trois catégories précédentes ; - 16 nichent occasionnellement dans la région. En outre, l1 ont déjà disparu de Favifaune picarde. Globalement, on peut considérer que 14 d'entre elles sont dans une situation préoccupante et 28 sont des espèces qui pourraient être qualifiées de sensibles. Il fiiut également avoir conscience que cette liste ne rassemble pas de façon exhaustive les espèces qui sont en déclin ou peu abondantes à l'échelle de la Picardie. Notre sélection, menée de façon rigoureuse, a évactié les espèces dont les effectifs n’onr pas atteint des seuils critiques. Elles pourraient être regroupées sous le vocable d'espèces à surveiller. Il s'agit de : Cygne tubercule Cjrgnru a/rir, Canard souchet Arias tfyfvemtzr, Busard des roseaux C irait aeriigirtarzn‘, Faucon Crécerelle Faire riirizzrrrrlar, Faucon hobereau Faim rrràbirreu, Perdrix grise PUFYÏÊX perdrix, Caille des blés Contraint ratrzraix, Râle d'eau Rallier rlqllrtfitflî, Pic rnar Denrfracafiai‘ flïleificl, Martin pêcheur Allegro anse, Chouette effraie Tyra aléa, Cochevis huppé Gnleridcr (ririrtirz, Hirondelles, Tarier pâtre Satxira/cz turqrmrtr, Gobemouche noir Firezlzrlat {aigrie/arum Locustel le luscinioïde Lamrtefla llrrriæziaïrfar , Bruant l)1'0y61'Îl/lfl'fd:l“ÉÆ izzlrradm. Un bilan réalisé par milieu montre que ce sont les zones humides et les milieux agricoles qui hébergent le plus grand nombre d'espèces menacées, respectivement 18 et 8. Il apparaît donc important que les efforts à réaliser, pour préserver l'avifaune régionale, soient focalisés sur ces deux types d'habitats. Des efforts qui seront faits pour concilier agriculture et environnement dépendra la conservation de nombreuses espèces. 56 Comme cela été signalé à de multiples reprises dans cet ouvrage, le facteur premier de régression de nombreuses espèces est la disparition ou la dégradation de leur milieu de vie. La présence et la conservation de ces milieux dits naturels sont, dans nos contrées, conditionnées par des activités économiques : agriculture, sylviculture... Le système économique qui s'est mis en place depuis la seconde guerre mondiale a conduit les hommes qui gèrent ces activités à une intensification de leurs pratiques. Les répercussions sur les milieux et les espèces sont évidentes et le constat qui est fait sur Favifaune est a ce titre, éloquent. Il apparaît que vouloir assurer leur conservation implique une réflexion plus générale concernant nos relations avec la nature notamment l'exploitation que nous en faisons. Certes, la conservation de certaines espèces pourra s'opérer de façon ponctuelle par des actions ciblées dans fespace mais, si l'on veut garantir à une plus vaste échelle la pérennité des espèces, il faudra créer un nouvel équilibre entre économie et préservation de l'environnement. Plus précisément, cet équilibre devra se mettre en place en intégrant la conservation de la bitidiversité, c'est à dire la multiplicité des formes vivantes sur la terre. Cette dimension de la protection de l'environnement ne peut plus être négligée. La convention de Rio prônant sa conservation a été signée par la France ; la nouvelle loi sur la protection de l'environnement intègre cette notion. En outre, les arguments justifiant sa préservation sont nombreux. La flore et la faune sont sources pour l'homme de denrées alimentaires, de médicaments, d'émerveillement... et sont de ce fait indispensables au bieneêtre de l'humanité. Au sein de la liste qui est proposée, la classification des espèces va évoluer en fonction de deux paramètres : l'évolution des populations d'oiseaux et l'état de leur connaissance. Il faudra donc envisager une révision complète d'ici l'an 2005. Cette date pourrait constituer un objectif, pour les personnes concernées par la préservation du patrimoine naturel et plus particulièrement des oiseaux. Pour tous, il s'agira de prendre les décisions et de développer les actions qui devront permettre aux oiseaux nicheurs menacés de Picardie de voir leur ‘situation s'améliorer. OISEA DIX NICIÏELŒS MENA CËS [DE IJICHIŒIÆ!
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INDEX Cet index reprend par ordre alphabétique la liste des espèces dcîseatur cités. Il indique, pour chacune clentre elles, leur appartenace à différentes listes (annexe de différents textes français et européens) ; leur niveau de régression défini à différentes échelles d'après les publications existantes : Picardie (le présent document), France (Maurin, 1994) et Europe (Tucker et Coll“ 1994i) et leur numéro de page. Niveau de protection Statut reproducteur espèces protégée chassable ‘mmlfi? à li°"Α°"° l mscllle‘ à llmllexe 2 régional national européen p. de la direct. oiseaux de la Conv. Berne Aigle botté ........................ “' ...................................... ..° ............................. “0 .......... “statut indéterminé ............ ..rare ................. “rare ...... “54 Aigrette garzette ........... .. .. .................................... ..' ............................. “0 ........................ ..rare ............................................................. “29 Alouette lulu .......................................................... “0 ..................................................... “en danger .................................... “vulnérable “.46 Autour des palombes ......... “0 ........................................................................ ..' ........................ ..rare ........................................................... “54 Avocette élégante .............. .. ...' ........................ ..rare ........................................... “localisée l 8 Barge à queue noire .......................... ..° ........................ “vulnérable ............. “vulnérable ........ “vulnérable “Al Bécasse des bois ................................ “0 .......................................................................... “statut indéterminé ............................... ..vulnérable ...55 Bécassine des marais ...en danger“ ..en danger “.25 Beccroisé des sapins ...° ................. “occasionnelle .................................................... ..55 Blongios nain .................. .. “.0 ................... ..en danger ............. ..en danger ........ “vulnérable “.23 Bruant ortolan .. .....disparue... .............. .. ....vulnérable “.34 Bruant zizi ..................... .. ...' .............. ..statut indéterminé ................................................. “44 Busard cendré ................. ..' ...................................... ..° ............................. ..' ................... “vulnérable .................................................... “38 Canard chipeou ................................ ..° .................................................................................... ..rare .................................... “vulnérable “.30 Canard pilet ...................................... “0 ............................................................................. ..occasionnelle ........... ..en danger ........ “vulnérable “.32 Chevalier gambette ............................ “0 ............................................................................. “occasionnelle ........... “vulnérable ......... ..en déclin “.32 Chevalier guignette .................................................................................... ..' ................. “occasionnelle ............... ..rare .............................. “32 Chouette Chevêche ..................................................................................... ..' ................... “vulnérable ..................................... ..en déclin “.112 Cigogne blanche. . occasionnelle“ “vulnérable vulnérable ".31 Cincle plongeur ......................................................................................... ..' ................... “vulnérable ...................................................... “29 Cisticole des joncs ........... ..' ........................................................................ ..° ................. “occasionnelle .................................................... ..l 9 Combattant varié ' ..................................... “occasionnelle ........... ..en danger ......................... “32 Corneille rnantelée .................................................................................................................. “disparue ........................................................ ..l 5 Courlis cendré ................................... “0 ................................................................................ ..en danger ..................................... ..en déclin W36 Crabier chevelu ............... “I ...................................... “I ............................. ..' ................. “occasionnelle ....................................................... “31 Echasse blanche ................ ..- ...................................... ..- ............................. “0 ................. “occasionnelle .................................................... “32 Engoulevent d’Europe ........ ..° .................................... “0 ............................. “0 ................... “vulnérable .................................. “en déclin “.48 Faucon pèlerin ................... “0 .................................... “0 ............................. “° ..................... “disparue ......................................... ..rare ...... “l 5 Fuligule milauin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..rare ......................................................... “30 Fuligule morillon .. rare ,. “.30 Fulmar boréal .............................................................................................................. “statut indéterminé l9 Gélinotte des bois .............................. ..' ' ..........“statut indéterminé ............... .. . ............................... “55 Goéland cendré... ........... ..occasionnelle..... “vulnérable ..en déclin ....l 9 Grand Butor ...................... “I .............. ..' ............................. ..° ................... “en danger...............vulnérable ........ “vulnérable “.22 protégée, chassable zprotertion tirançeiise découlant de la loi du l0 juillet 1976 et du code rural. inscrite à l'annexe I de la directive oiseaux : l'état français slest engagé à assurer la survie et le maintien des conditions de reproduction pour les oiseaux liguraut dans cette annexe. inscrite à l'annexe Il de la convention de Berne : l'état Français s'est engagé i protéger intégrailement‘ les tiisenux figurant dans cette zuinexe. 5:8’ OISEA ÜX NICHE Z1135 fl/IHHVA (ÏËS DE [UCÀRDIE
Niveau de protection Statut reproducteur inscrites à l'annexe l inscrites a l'annexe 2 espaces pmiegee Chussable de la direct. oiseaux de la Conv. Berne régional national européen p‘ Grand Corbeau ................. ..° ................................................................................................. ..disparue .......................................................... ..5l Grand Gravelot ............................................................................................. ..' ................... ..en danger ............. ..vulnérable ......................... ..l 7 Gravelotà collier interrompu ................................................................................ ..' ................... ..en danger ..................................... ..en déclin ....l 5 Grèbe à cou noir ......................................................................................... ..' Grimpereau des bois ' Guêpier d'Europe .............. ..' ........................................................................ ..' ........................ ..rare .......................................... ..en déclin ....5A Guîtette noire .................... ..° ...................................... ..° ............................. ..0 ..................... "disparue ..... .. .....en danger ........ ..en danger ...22 Guillemot de Troïl .......................................................................................................... ..disparue ................... ..rare .............................. .. l 5 Héron bihoreau ......................................................... ..° ............................. ..' ................... ..vulnérable ..................................... ..en déclin ....27 Héron gardeboeut ............. .. I ........................................................................ ..' . . . . . . . . . . . . ..vulnérable ...................................................... .27 Héron pourpré ......... .. ........... ..' . . . . . . . . . . ..occasionnelle .................................. ..vulnérable ...3l Hibou des marais .............. ..' ...................................... ..° ............................. ..I ................. "occasionnelle ........... ..en danger ........ ..vulnérable ...32 Hibou petit-duc .................. ..' ........................................................................ ..' ..................... “disparue ....................................... ..en déclin ....34 Huîtrier pie ................................ .. Huppe tasciée ................... ..' en danger .................... .. . ............................... .. Hypolaïs ictérîne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..' ................... ..vulnérable ......................................................... .49 Marouette de Baillon .... .. .. .... ..' . . . . . . . . . ..occasionnelle.... .....en danger ............ ..rare ...... .32 Marouette ponctuée ............................................... ..° ............................. ..' ........en danger ...................................................... .24 Marouette poussin ..................................................... ..' ............................. ..° ................. ..occasionnelle ........... ..en danger ............ ..rare ...... ..32 Milan noir ......................................................................................... ..' ................. ..occasionnetle .................................. ..vulnérable ...55 Milan royal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..° ................... ..en danger ........................ .. Oedicnème criard ..................................................................................... ..' ................... ..vulnérable .................................... ..vulnérable Outarde canepetière .......... ..' ...................................... ..' ............................. ..' ..................... ..disparue ...................... .. . .......... ..vulnérable...34 Panure ù moustaches ................ .. 0 ...... ..rare ....................................................... ..3l Pie-grièche a tête rousse ..................................... "disparue ...................................... ..vulnérabie “.34 Pie griècl1e ù poitrine rose.......' ............................................. ..° ................. "occasionnelle.............en danger ......... ..en déclin l-ÇÆAA Pie grièctre grise ................ ..' . . . . . . . . . . ..' ................... ..en danger ................................. ..en déclin llilîô Pigeon biset ....................... ..° . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..disparue .............. ..vulnérable ......................... ..l 5 Pipit rousseline ................... ..° ............................................................... ..' ................... ..en danger .................................... ..vulnérable ...A7 Pouillot de Bonelli .............. ..' .................................................................... ..' ........................ ..rare ........................................................... n49 Rôle de genêts ................... J . . . . . ..° ................... ..en danger ............. ..en danger ........ ..vulnérable ...35 Rougequeue a tront blanc .... ..° ........................................................................ ..' ................... ..vulnérable ................................. ..vulnérable ...53 Rousserolle turdcïide ........... ..° ........................................................................ ..° ........................ ..rare ................. ..vulnérable ......................... ..3l Sarcelle d'été ..................................... ..' ........................................................................ ..vulnérable”... .....en danger ........ ..vulnérable ...28 Sarcelle d'hiver .................................. ..' .................................................................................... ..rare ...................... ..rare .............................. ..30 Sizerin ttammé .................. .. ' ........................................................................ ..' .............. "statut indéterminé ................................................. .. l 9 Sterne caugek .................... ..' ...................................... ..° ............................. ..' ................. ..disparue......,..... ................. ..en déclin....l5 Sterne naine ...................... ..' ..................................... ..' ............................. ..' . . . . . . . . . . ..clisparue ............................................ ..l5 Sterne pierregarin .............. ..' ...................................... ..° ............................. ..' ..... .. ........rare ....................................................... ..3l Sterne de Dougall .............. ..' ...................................... ..' ............................. ..' . . . . . . . . . . ..disparue ........... ..en danger ........ ..en danger l 5 Tarier d’Europe ................. ..' ........................................................................ .. ' ................... ..vulnérable .................................................. "43 Torcol taurmilier ................ ..° ....................................................................... ..° ................... ..vulnérable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..en déclin ....52 Traquet motteux ................. ..' ........................................................................ ..' ................... ..en danger .......................................... ..l7 Vanneau huppé ................................. ..' ............................................................................... ..vulnérable ...................................................... "40 OISEAUX MÇHEURLS‘ MENACÉS DE PICARDIE 59
aiairc : relatilatsx zliles des oiseaux anatidés : Famille d'oiseaux rassemblant les Oies, Crmards, Harles. .. ardéidés : famille d'oiseaux rassemblant les Hérons, Aigrettes. Butots. .. bousinage : pratique qui consistait à recreuser les roselières sur 50 à 40 cm. "Les bousins" récoltés étaient compostés pour être étendus dans les jardins et les‘ champs. cariçaie : ibrmation végétale dont les espèces dominantes sont des laîches (Carex). chaîne alimentaire : succession d'êtres vivants qui se consomment les uns après les atttres. conifères : ensemble des végétaux comprenant les Pins, Sapins, Mélèzes, Ifs... couvertures : taltunes se situant sur l'avant de l'aile dulçaquicole : qui est lié aux eaux douces écosystème : ensemble d'êtres vivants et de facteurs non vivants (climat, sous— sol. . .) qui est homogène sur une stuïiace donnée (forêt, esttraire, dunes. ..). enrésiné : planté de conifères (pinssapins. . .) ftingille : famille d'oiseaux regroupant des petits granivores : Pinson, Verdier, BouvreuiL. . . granulats : sables. gfflviëlîä et galets. hélophyte : plante qui croît dans la vase et dont l'appareil végétatif est aérien et dressé. 'on aie : Formation vé étale Ë dont les espèces dominantes sont des joncs. GLOSSAIRE larri : [JUlOLISE calcaire limictiles : petits échassiers fréquentant les vasières. mégaphorbiaie : formation végétale herbacée constituée de hautes herbes : roseau, Eupatoire chanvrine. ., miroir : partie de l'aile COTDPOSËE des dernières rémiges secondaires c'est—à« dire des plumes du bord inférieur de l'aile parmi les plus proches du corps de l'oiseau. mollières (ou schorre) : partie de l'estuaire qui est recouverte par la met uniquement lors des très fortes marées et qui est couverte d'une végétation basse dense et luxuriante (prés salés). pélagique : se dit d'un oiseau vivant en pleine mer en dehors de la période de reproduction. pelouse calcicole : Formation végétale naturelle constituée de plan tes herbacées de taetite taille. pesticides : substances destinées a détruire les organismes nuisibles aux cultures. petit pays : aire géographique présentant ttne certaine homogénéité de paysage et &"‘lrcl]i[EC[LSl'C4 phragmitaie : lbrmation végétale herbacée des zones humides dominée par le Iroseati. physiologie : fonctionnement des organes et des tissus. piatière : placettes de marais dont les Chasseurs retournent le sol pour créer un tnilieu favorable aux bécassines. poulier : partie dïin estuaire de type picard qui ADRESSES UTILES progresse grâce il l'accumulation rlt‘ matériaux. rallidés : Famille d'oiseaux rassemblant les Râlrs. Poules d'eau. Foulques. .. remembrement : opération] tgui consiste en une redistribution cles parcelles de terrain sur un territoire agricole dans le but d'en laciiiter l'exploitation. typhaie : formation végétale herbacée des zones en eau dominée par les massettes. savart : pelouse calcicole substrat : sol ou roche mère sylvidés t Famille d'oiseaux regroupant les tauvettes, les pouillots... tourbe : sol constitué de matière organique noire ou brune produite par la décomposition incomplète de débris végétaux. - Direction Régionale de FEnVirOnnement de Pieardie (DIREN) 56, rue jules Barni 80040 AMIENS Cédex - Picardie Nature Centrale Ornithologique Picarde Maison des sciences et d.e la nature, 14, Place Vogel BP 855 AMIENS Cédex - Conseil Régional de Picardie, Direction de [Environnement _ Consewflmiœ des Sites Naturels De picardie 11 maïl Albert 1er BP 2616 - 80026 AMIENS Cédex 1. 24, allée de la pépiniére Village OASIS 80044 AMIÈNS Cédex 1 - Fédération des Chasseurs de l'Ais11e Avenue du Général de Gaulle 02930 LAON Cédex 9 — Groupe cl’Etudes Ornithologiques de 1'Oise (GEOR 60) 2, rue de Pierrefonds 60127 PONDRON - Fédération des Chasseurs de l’Oise 898, rue (le la République BP 12 — 60290 LAIGNEVILLE - Fédération des Chasseurs de 1a Somme l, Boulevard Baraban 80038 Amiens Cédex 1 — Ligue française pour la Protection des Oiseaux (LPO) La Corderie Royale BP 263 17305 ROCHEFORT Cedex 60 OISEA LËX NICËIEZJIÊLS‘ MEÏNACÊS DE PICARDIE
60 FF Cet ouvrage a été réalisé par la Centrale Ornithologique Picarde etfinancépar le Ministère de [Environnement et le Conseil Régional de Picardie umecnon RÉGIONALE DE 4 " If COPIE! M REGIDÆA! DE PÎËARDIE . Achevé d'imprimer en Novembre 1995 înprilnnriaCnrvi-Frunnnnilr - -F'5Tr-'È‘F:I