Guide des oiseaux de la Baie de Somme
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Françoius      
GUIDE DES OISEAUX
DE LA BAIE DE SOMME
1990

Francois SUEUR, âgé de 37 ans,
est enseignant. Il prépare une
thése sur l'écologie des
Laridés en baie de Somme, site
pour lequel il contribue au
projet de réserve naturelle.
Vice—président du GEPOP pendant
quelques années, il préside
actuellement la Centrale
Ornithologique Picarde. Il est
l'auteur de plus de 200
publications scientifiques dans
des revues régionales,
nationales et étrangères.
Xavier COIMECY, 34 ans,
professeur certifié, enseigne
les Sciences Naturelles a
Amiens aprés avoir complété ses
études de biologie par un
diplôme universitaire de
troisième cycle sur le monde
rural. Animateur du GEPOP
depuis 16 ans, il en est
aujourd'hui un des vice-
présidents et siége a ce titre
dans diverses commissions
départementales de protection
de la nature. En plus de
publications naturalistes, il
collabore réguliérement par des
articles destinés au grand
public à la revue Terre
Picarde.

Electricité Délégation Régionale çTOUP€
de à I’Archîtecture Environnement
France et à l’Environnement Protection
Omithologie
de Picardie
ï `ÈDF » E =
  P 7
·~°"’ie’;?‘î"âîi· D R A E O
E.·I;·J‘··I=J i=icAn¤iE P
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7 lllustrateurs :
  CHRIS
  Yves CORBEAUX
  Dominique DELMO`l'l`E
É vi Olivier LABBAYE
 ·· Sylvie MEYER
·. Jean NOSAL
`\ Brigitte RENARD
`- \;'¤___ Jean-Michel SANNIER
François SU EUR et Xavier COIVIMECY
1 990

- 3 «
AVANT-PROPOS
Quelques années seulement aprés la parution d'une
synthèse sur les Oiseaux de la baie de Somme et de ses
environs (COHHECY et SUEUR 1983). il peut paraître curieux
de présenter un travail sensiblement de la même veine. En
fait la publication de notre précédente étude a eu lieu
lors de la phase initiale du développement de
l'ornithologie en Picardie et sur le littoral en
particulier, Cet ouvrage a incité de maniére plus ou moins
directe de nombreux observateurs à en combler les lacunes
manifestes soit en nous communiquant des données anciennes
demeurées inédites. soit en axant leurs recherches sur des
points particuliers. Nous-mêmes avons continué a prospecter
intensivement la plaine maritime picarde et approfondi
notre recherche bibliographique. Ainsi le statut des
Passereaux, notamment des espèces sylvicoles, est-il un peu
mieux connu qu°au début des années 80 et le statut de
nombre d'oiseaux est mieux appréhendé aujourd'hui. Aussi
une synthèse réactualisée s'avérait indispensable afin de
pouvoir combler les lacunes qui persistent encore.
Ce travail n'aurait pas été possible sans les
prospections des nombreux ornithologues qui ont fréquenté
le littoral picard. La collecte des données a été assurée
au sein du Groupe Environnement Protection et Ornithologie
en Picardie (GEPOP) et de la Centrale Ornithologique
Picarde (COP). La réalisation et la publication de cet
ouvrage ont été assumées grâce a un financement
d'Electricité de France.

- 2 -
INTRODUCTION
Le but de cet ouvrage est de présenter l'ensemble des
ûiseaux de la baie de Somme en donnant une place
prépondérante aux espèces les plus typiques.
Le Chapitre l donne un apercu des caractères physiques
de la plaine maritime picarde et de la baie de Somme. Nous
abordons successivement une brève description des paysages
et reliefs. dans l'ensemble peu marqués. une présentation
plus détaillée du sous-sol et de ses origines. puis donnons
pn bref coup d'oeil sur les sols de la plaine maritime
picarde. Viennent ensuite une analyse des différentes
formes sous lesquelles se trouve l'eau dans la région
(rivières. fossés, mares. étangs. etc) et une présentation
du climat.
Dans le Chapitre ll sont décrits les biotopes : la
plage. les vasiéres, les "molliéres" (formations végétales
des estuaires). les dunes. les lavées de galets. les
falaises. les étangs et les lagunes. les marais littoraux
et arriére-littoraux. les graviéres. les prés et les
cultures. les bois et enfin les agglomérations. Aprés une
‘description du milieu physique. suit un inventaire des
principales plantes qui modélent le paysage. Ensuite. vient
une liste des oiseaux les plus caractéristiques. Leurs
modes de vie dans ce milieu sont décrits de manière plus ou
moins détaillée. Ces données écologiques synthétiques
concernent les plus abondantes ou les plus remarquables
dans la mesure où leur connaissance devrait permettre de
contribuer à la préservation des Oiseaux et des milieux
qu'ils fréquentent. Ce travail ne constitue cependant pas
une étude écologique de la baie de Somme et de ses
alentours. Pour chaque biotope, nous proposons au moins un
itinéraire et indiquons les meilleures périodes pour
l'observation.
Le Chapitre Ill aborde le délicat probléme des impacts
des activités humaines sur l'avifaune. Nous n'avons pas eu
la prétention de traiter l'ensemble de la question, de
nombreux rapports existant sur ces sujets. mais de donner
quelques éléments de réflexion au lecteur. Nous avons
envisagé successivement les impacts de l'agriculture. de la
pèche et de la conchyliculture. du tourisme. des moyens de
transport. des lignes électriques et de la chasse.

- 3 -
Le Chapitre lV prèsente les oiseaux observés en baie
du Homme et dans la plaine maritime picarde. Les oiseaux
les plus rares ou considérés comme échappés de captivité,
lus hybrides et les observations publiées mais rejetées
Ulterieurement sont reportées dans des annexes. Aprés de_
euurts textes présentant les femilles d'Oiseaux lorsque
cela s‘uvére nécéssaire. nous avons indiqué pour chaque
espece ses noms vernaculaire et scientifique, son ou ses
noms picards lnrsqu`ils nous sont connus (VASSEUR G. 1973,
VASSEUR J. I973. MARTIN et BON 1988. recherches
personnelles). Ensuite. son statut régional est très
hrievnment resume sous une forme symbolique (A : accidentel
; V : uehuppe de captivité ; E : estivent ; H : hivernant :
M . migrateur ; N : nicheur ; S : sédentaire ; ? : statut
iniertnin ; a . statut ancien·: i : statut relatif â une
introduution : o : statut occasionnel : x : donnée a
i:iui:;iiIi:i·ui· IIVEZC circonspection. Son statut en Europe. Voire
dunn le monde (d‘nprés CHAMP 1985 et 1988. CHAMP et-SlMMONS—
IUUJ. etc), est décrit soit pour montrer le rôle de la baie
de Humme dans la vie de l‘oiseau. soit pour expliquer sa
presence dans la plaine maritime picarde. Vient enfin son
stutut rûginnul. établi a partir d'une synthèse de la masse
des publications sur les Oiseaux de la baie de Somme'et de
la plaine maritime picarde éditées depuis 1833 (SUEUH 1980
ct ISBHJ. Nous analysons 1`évolution historique des
nepulations aviennes depuis cette dete et comparons en
pàrtieulier le statut des espèces pendant la décennie
ècuulee (l97U à 1979) et celle en Cours (1980 à 1985).
décennies pour lesquelles nous disposons d‘observations
précises, notamment au point de vue quantitatif. Des
graphiques résument ces informations. lls présentent les
maxima nu les moyennes mensuels pour de nombreuses espèces.
en particulier aquatiques telles que les Anetidés. les
Limiceles. les Laridés. etc. Pour quelques oiseaux plus
rares. les figures donnent les effectifs cumulés mensuels
qui consistent en l'addition des données maximales obtenues
au cours de cheque mois pour l°ensemble des années de la
periode considérée. variable selon les espèces. Ces
résultats sont complétés par des observations plus rècentes
obtenues de 1986 a 1989. Afin d'alléger le texte, nous
n'avons pes rappelé les références aux auteurs déja nommés
dans notre travail antérieur. De mème. pour les données de
migration, le principale étude (FLOHAHT 1987) ne sera pas
mentionnée. ni. pour les densités d'oiseaux nicheurs. les
articles sur un milieu bocager et un bois humide dans le
Marquenterre (SUEUH l983b et c).
Le Chapitre V montre l‘importance de la baie de Somme
pour l'avifaune européenne a la fois par le nombre
d'espèces observées et par les effectifs remarquables de
certaines d'entre elles lors des migrations et de
l'hivernage. ll signale le rôle de la plaine maritime
picarde pour la nidification d'oiseaux considérés comme

s a ·
rares ou menacés en France et indique les mesures de
protection axistant au niveau des sites les plus importants
pour ces espéces. sites présentés auparavant dans le
Chapitre ll.
La conclusion compare le nombre total d'oiseaux
observés en baie de Somme et dans la plaine maritime
picarde avec ceux publiés dans des travaux antérieurs. Elle
constitue également un résumé de l'histoire de 1'avifaune
de cette région avec ses apparitions de nouveaux oiseaux
nicheurs. événements si émouvants pour les ornithologues.
mais aussi malheureusement ses disparitions. trop souvent
causées par l'homme.
La bibliographie clôturant l'ouvrage permettra au
lecteur désireux d'approfondir ses connaissancas sur un
sujet particulier de retrouver nos sources documentaires.

baie d*Authi¤ ' 5
 
Fort-Mahon
Quand-Plage
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Harquenterre Ponthieu
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Parc
Haye
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baie de
Somme
Le Crotoy
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Noyelles
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Amboise
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I ~ LE MILIEU PHYSIQUE
GEOMORPHOLOGIE : PAYSAGES ET RELIEFS
La plaine maritime picarde se raccorde plus ou moins
brusquement aux plateaux du Vimeu et du Ponthieu. Son
altitude moyenne est faible puisque de l‘ordre de 5 métres.
Les zones les plus hautes sont situées dans la partie
occidentale du Marquénterre (36 m) tandis que les aires les
plus basses possèdent une cote avoisinant les 4 métres
(MENNESSIER 1980).
GEOLOGIE z LE SOUS-SOL
Les terrains qui constituent la plaine maritime
picarde datent exclusivement du Quaternaire.
La formation géologique la plus ancienne du
Marquenterre est celle de Rue. reposant en discordance sur
la surface décapée de la Craie. Epaisse de 25 m au maximum.
elle est formée par des lits de sables et de cailloutis,
autrefois attribués à tort à des cordons littoraux. Cette
formation. dont les affleurements forment des "foraines".
les sols les plus secs de la plaine maritime picarde. est
antérieure au creusement des vallées fluviales. c'est-à-
dire a 1'Acheuléen. tout au moins pour sa base. Elle
supporte en discordance la formation du Marquenterre. à
Cerastoderma edule la Coque (ou Hénon en picard) vivant
encore actuellement dans les vasiéres de l'estuaire de la
Somme. Cette couche argilo-sableuse posséde des niveaux de
tourbes qui se développent vers l'Est (20 m d'épaisseur au
maximum), dont la base s'est déposée 7 150 ans avant J.C.
La formation du Marquentarre passa, progressivement aux
alluvions fluviatiles de la Haye. de la Somme et de
l'Authie. Elle continue à se déposer dans les estuaires de
ces rivières . en dépit d'une tendance générale à
l'émersion. Les zones récemment exondées sont soustraites
par l`Homme à l‘action de la mer sous la forme de
"renclôtures". équivalent picard des polders hollandais.

- 7 ·
Aux deux formations précédentes s'ajoute un panache
littoral de dunes en déplacement rapide vers le Nord depuis
deux mille ans. ainsi qu'un autre panache plus modeste au
Sud de l'estuaire de la Haye. Des vestiges de cordons
littoraux à Cerastoderma edule. vieux de quelques siécles,
s'observent à l'Est du Crotoy (MENNESSIER 1980).
Les terrains quaternaires présents dans les Bas—champs
au Sud de l'estuaire de la Somme présentent la succession
suivante telle qu'elle a pu être décrite à partir de
sondages (MENNESSIEH 1980) :
- un substratum de craie pâteuse ;
— quelques centimètres à 1.5 métre de sables gris ou jaunes
avec des résidus de craie représentant les dépôts
d'altération de la couche sous-jacente ;
- 2 a 3 métres de particules fines grises. renfermant des
lits de tourbes et des Gastéropodes : ces dépôts dont la
base date de 7 540 ans avant notre époque. soit la limite
Boréal-Atlantique. sont représentatifs de l'épisode
fluvio-estuarien atlantique qui a précédé la venue de la
mer dans cette partie de la plaine maritime 2
- une dizaine de métres de sables gris bleutés. dits
pissards, renfermant des Coques du genre Cardium et
présentant une granulométrie variable dans le temps et
l'espace qui peut âtre mise en relation avec les
différentes phases transgressives des périodes subboréale
et subatlantique. ceci depuis environ 5 000 avant notre
époque :
- enfin, au sommet, des dépôts argileux d'un à deux métres
d'épaisseur semblables a ceux des “molliéres“, ces prés
salés des estuaires Picards.
Vers le littoral. les sables pissards renferment des
levées de galets de silex issus. aprés Éransport. de
l'érosion des falaises crayeuses du Pays de Caux. La taille
de ces galets diminue vers le Nord. le long de la digue
littorale présente entre Ault-Onival et Le Hourdel. Dans ce
cordon. des levées de galets ou pouliers différents peuvent
être décelés. lls matérialisent les stades successifs de la
progression vers le Nord du cordon littoral. Vers le Vimeu.
la limite est très nette, surtout au Sud et au Nord. ll
s‘agit d'une falaise morte. d'âge variable selon les
endroits. pour laquelle une origine tectonique est trés
probable. Le long de cette falaise morte. entre Onival et
le Cap Hornu, des dépôts conglomératiques de période inter-
glaciaire à matrice loessique ou sableuse représentent le
remaniement des précédents lors de la transgression
subboréale survenue vers 5 000 ans avant notre époque. lls
sont fréquemment recouverts de dépôts tourbeux récents et
actuels (MENNESSIER 1980). Vers Lanchéres. les sables de
cette bordure contiannent des Cardium d'âge trés récent,
soit lB0 ans avant notre époque (TERS 1973). Enfin. en baie
de Somme. apparaissent les "molliéres" ou schorre en
arrière des zones non fixées ou slikke.

..5.-
PEDOLOGIE : LES SOLS
Dans la plaine maritime picarde. les sols des bas-
champs et des renclôtures sont des limons argileux auxquels
se mêle très souvent une proportion très variable
d'èléments sableux. Le calcaire est toujours présent sous
la forme de particules très fines. Le terrain est souvent
saturé d'eau et plastique en hiver, sec et dur en surface
dès la fin du printemps. Ces sols deviennent facilement
imperméables en surface et l'eau stagne alors longtemps
dans les moindres dépressions de 5 à 10 centimètres.
Les sols de foraines. établis sur d'anciens cordons de
galets. sont sableux, caillouteux et secs.
HYDROLOGIE : LES EAUX
Le réseau hydrographique de la plaine maritime picarde
comprend trois éléments :
- les eaux courantas.
- le réseau d'assainissement.
- les eaux plus ou moins dormantes (mares. étangs et
marais).
Dans le Marquenterre. débouchent du plateau du
Ponthieu. du Nord au Sud, l'Authie. le ruisseau de Pandé.
la Haye. le Noc Bout d'Homme. les ruisseaux de Neuville et
de Favières. la rivière des Iles. le Dien et la Somma. Le
drainage des Bas-champs au Sud de la baie de Somme s'opére
par tout un réseau de fossés et de courses qui débouche
après maints confluents au niveau du Hourdel. En limite
méridionale. l'embouchure de la Bresle entaille les
falaises.
Seule l'Authie est une rivièra maritime, c'est-à-dire
que le flot remonte la basse vallée sans entrave sur
plusieurs kilomètres. Pour cette raison. la végétation
évolue de manière naturelle sur ses berges fréquemment
affondrèes en escalier.
La Somme, canalisée. a un débouché par l'écluse de
Saint-Valery. alors que les petits cours d'eau ne
parviennent à la Manche qu'après des parcours Plus
complexes. rèalimentés dans leur lit par des sources de
fond. mêlés a des eaux de drainage des basses terres et le
PBSSBSG par des Portes a la mer. Celles—ci sont des
barrages à deux vantaux. pivotant sur un axe vertical. qui
s'ouvrent sous la pression des eaux douces à marée basse et
Que le flux d'eau de mer referme a marée montante.

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La porte à la mer de l‘embouchu1··e de la Haye.
Le Noc Bout d'Homme. le ruisseau de Faviéres. la
rivière des lles et le Dien sont maintenant dérivés vers un
canal longeant la route panoramique de Noyelles-sur-Mer au
Crotoy. Ils rejoignent l'écluse de cette localité par le
canal de la Maye ou d'Artois vers lequel a été également
dévié le canal du Marquenterre.
Dans le Marquenterre. foraines et dunes hautes
exceptées. la distance de la nappe souterraine a la surface
du sol varie de 0 à 2 métres avec le battement de la
premiére. La faible épaisseur de sol entre la surface et le
plan d'eau souterrain a incité les agriculteurs à créer un
réseau de fossés de drainage et de collecteurs dont les
eaux rejoignent le littoral après avoir franchi les portes
à la mer. L'écoulement dans ces fossés à pente
insignifiante est en général lent. voire trés lent à nul.
Le niveau de la nappe est commandé par l`infiltration
locale mais aussi par des venues d°eau qui s'écoulent des
limites de la zone : à l'Est. du plateau du Ponthieu. dont
une bonne partie des eaux de drainage apparaît au bas de la
falaise morte et dans les indentations des vallons qui la

- qu s
découpent ; à l'0uest. des dunes. dont une partie des eaux
de percolation crée un réseau de ruisselets a la limite des
Bas-champs.
De plus un certain artésianisme existe dans la plaine
maritime picarde car la nappe phréatique est en charge et
1’eau tend a remonter. dés qu'elle enxre en communication
avec la surface par des fissures. pertuis divers ou couches
sableusesÃ
Cet ensemble de causes. joint a·l'horizonta1ité de la
région. concourt à 1a stagnation des eaux. Celles—ci
viennent en quantité plus importante du Ponthieu que du
milieu dunaire. L°évacuation des eaux provenant du plateau
est d'ailleurs plus difficile. De ce fait, une succession
de marais s'est développée au pied de la falaise morte.
a1ors.que. trés sensiblement a la même altitude et a celle
du Bas—champ. le long des dunes. 1'humidité est à peine
plus forte que dans le reste de la plaine.
La proximité du plan d°eau souterrain fait que toute
excavation se transforme en mare.
CLIMATOLOGIE : LES TEMPERATURES. LES PREC1P1TATlONS ET
LES VENTS
Le climat du littoral picard est modéré et océanique
avec classiquement. des températures hivernales plus douces
(moyenne des températures de janvier légérement supérieure
a un degré centigrade) et estivales plus fraîches (un peu
moins de 17 degrés de moyenne en juillet) qu‘à l°intérieur
du département de la Somme. La température moyenne annuelle
est de l`ordre de 10 degrés.
Dans le Marquenterre. la répartition des
précipitations annuelles. de 1`ordre de 800 millimètres.
est marquée par une période sèche en mars-avril et une
autre humide en septembre (DEMARCQ et coll. in Collectif
1983).
Le vent est`un facteur important du climat du littoral
picard. Les vents de secteur Sud-Ouest à Ouest aménent la
plus grande partie des pluies. Leur vitesse moyenne est de
16 kilométres par heure avec une majorité soufflant de
l'0uest ou du Nord-Ouest et atteignant des vitesses de 7 à
25 kilomètres par heure tandis que la vitesse maximale est
de 180 kilomètres, par heure selon DUCROTOY (1984). Les
journées de tempêtes avec des vents de plus de 100
kilomètres par heure ne sont pas rares principalement
d'octobre à février.

- 1' -
Il — LES BIOTOPES ET LEUR AVIFAUNE
Bien qu'ils soient souvent imbriqués les uns dans les
autres nous avons été amenés é distinguer différents
biotopes présentent des physionomies diverses et abritant
des peuplements aviens parfois trés caractéristiques.
Pour la présentation physionomique et floristique des
milieux. tout comme dans le chapitre précédent pour les
paragraphes traitant des sols et des eaux. nous nous sommes
Inrgement inspirés du travail de LEFEVRE et coll. (1981).
LA PLAGE
Les plages. ou plus exactement le littoral sableux en
dehors des estuaires de la Somme et de l‘Authie. se
rencontrent au Sud sous la forme d°un estran de plus en
plus large s‘étendant au pied des levées de galets depuis
Unival jusqu`au Hourdel. Au Nord, le sable est omniprésent
du Crotoy aux limites du Pas·de·Calais et les plages
nettement plus larges que dans la zone méridionale.
Au sein de l`estuaire de la Somme, quatre grandes
catégories de sables peuvent étre rencontrées : les sables
relativement grossiers comprenant une proportion plus ou
moins importante de débris coquilliers, les sables fins.
les sables vaseux et les sables vaseux compactés. Bien Qu‘à
notre connaissance aucune étude précise n'ait été publiée,
il semble que seules les deux premières catégories
constituent les plages picardes, telles que nous les avons
definies précédemment. à l'exception peut~être de quelques
zones récentes d‘envasement au niveau des bouchots de
Moules Mytilus edulis au Sud de Quend·Plage.
Dans ce milieu. la végétation peut être considérée
comme quasi absente.
L`oiseau le plus caractéristique de ce biotope est
sans conteste le Bacasseau sanderling Calidris a1ba qui va
et vient de maniére incessante au bord du flot pour
capturer de petits Crustacés, à moins qu'il ne se décide
pour des Annélides. ces Vers qu‘il préléve au bord des
"bâches". grandes flaques qui demeurent sur les plages a

- 12 -
marée besse. Quelques Goélands cendrés Larus canus
astucieux arrivent parfois à se saisir de l'Annélide que le
Bécasseau sanderling n`a pas avalé suffisamment vita.
D‘autres oiseaux comme l‘Huîtrier pie Haematopus
ostralegus, le Gravelot à collier interrompu Charadrius
alexandrinus et de nombreux Goélands et Mouettes
s`a1imentent de divers invertébrés extraits du sédiment ou
découverts sur les laisses de mer. Les poussins des deux
premières espéces et de l'Avocette Recurvirostra avosetta.
nés dans d'autres biotopes et gagnant cette zone parfois
seulement quelques heures aprés l°éclosion. font de méme.
Le Goéland cendré, que nous avons vu précédemment
adopter une attitude da pirate vis·â·vis du Bécasseau
sanderling. utilise une autre technique intéressante pour
consommer des coquillages que son bec relativement faible
ne lui permet pas de casser. Il s‘éléve avec le coquillage,
le plus souvent une Coque ou une Moule, dans le bec ju$qu'à
une hauteur pouvant atteindre 30 mètres et le laisse tomber
sur une étendue de sable relativement dur où la coquille se
brise. Plusieurs essais lui sont parfois nécessaires avant
de parvenir a ses fins et de se délecter de la chair
délicate du Mollusque.
Sur les zones sableuses au Nord de l`estuaire de la
Somme où ils forment leurs reposoirs se replient a marée
haute 'de nombreux oiseaux parmi lesquels des Limicoles
(Pluvier argenté Pluvialis squatarola. Bécasseau variable
Calidris alpine, etc), Laridés (Goélands marin Larus
marinus, brun L. fuscus et argenté L. argentatus) et des
espéces apparentées (Sternes pierregarin Starna hirundo,
caugek St. sandvicensïs et naine St. albifrons, etc).
Quittons un instant les oiseaux pour signaler que
c'est sur des bancs sebleux en périphérie de la baie de
Somme que se reposent â marée basse les Phoques veaux-
marins Phoca vitulina dont une petite population d‘une
quinzaine d`animaux est suivie depuis quelques années,
population forte de plusieurs centaines d‘individus au
XIXéme Siécle. Avril l9B9 a permis de déceler la présence
d‘au moins quatre femelles gestantes dans ce groupe.
Au sommet des plages sur les laisses de mer s‘échouent
les nombreux cadavres d‘oiseaux victimes des activités
humaines telles que la chasse et le rejet de résidus
pétroliers en mer. Des espéces considérées comme gibier
mais aussi quelques oiseaux protégés, en particulier le
Tadorne de Belon Thdorna tadorna, figurent au tableau de la
premiére activité tandis que les espèces marines se
nourrissant en plongée (Fou de Bassan Sula bassana, Petit
Pingouin A1ca torda, Guillemot de Troîl Uria aalge. etc)
sont surtout concernées par le second délit.

- 13 -
ITINERAIRE
La période la plus favorable a la découverte de
l‘avifaune des plages se situe en avril et mai lorsque
passent et se reposent en groupe les Mouettes pyzmées LBPUS
minutus et les Sternes tandis qu`en mer volent vers leurs
sites de nidification les lignes sombres des Grands
Cormorans Phalacrocorax carbo, les petites bandes de Harles
huppés Mergus serrator ou encore les groupes de Macreuses
noires Melanitta nigra dépassant parfois le millier
d'individus.
Le circuit le plus propice E l`observation peut
commencer au niveau de la jetée de Quend-Plage·les·Pins· Le
promeneur pourra alors hésiter entre la direction de Fort-
Mahon et de la baie d`Authie où généralement les Bécasseaux
sanderlings et les Goélands leucophées Larus cachinnans
sont plus abondants et celle de la pointe de Saint~Quentin
où des Eiders Somaterîa mollissïma stationnent souvent en
mer au niveau des bouchots de Moules.
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Estran sableux et vasiéres avec Goélands.

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LES VASIEHES
Dans les baies de Somme et d‘Authie, les vasiéres sont
localisées entre la zone sous influence marine constituée
de sables, et les prés salés ou “molliéras“, milieu à
tendance continentale..Ces deux biotopes accroissent leurs
superficies nespectives depuis plusieurs années, las
vesiéres voient leur importance diminuer en proportion.
Elles sont cependant encore bien développées au voisinage
des rivières Somme, Authie et Haye ainsi qu‘en bordure de
certains chenaux. Extrêmement riches, les vasiéres des
baies de Somme et d‘Authie, qui couvrent environ 2 500
hectares, produisent chaque année é pau prés 75 DOD tonnes
de phytoplancton et de bactéries permettent l`élaboration
d‘environ 600 tonnes d`invertébrés (VIGNON 1973).
Les vasiéres sont constituées de sables vaseux de
texture variable, trés meubles, voire presque liquides, ou
au contraire compactés.
Les vesiéres n‘abritent aucune végétation si ce n‘est
dans la partie supérieure au voisinage des molliéres, des
Diatomées, Algues microscopiques qui se présentent sous la
forme d'un film brunâtre.
La plupart des oiseaux qui fréquentant les estuaires
de la Somme et de l`Authie dépendent étroitement des
vesiéres pour leur alimentation. Le Tadorne de Belon et le
Canard pilet Anas acuta s'y nourrissent d'un minuscule
escargot marin d‘environ 7 millimétres, l'Hydrobie Hydrobfa
ulvae. A marée basse. ils prospectent les flaques peu
profondes en tenant le bec entrouvert au ras de la vasa et
avancent ainsi, filtrant eau et sédiments, et ne conservant
que les Hydrobias et d'éventuelles autres petites proies. A
marée haute, ils peuvent barboter pour se nourrir de ces
mêmes Mollusques mis en suspension par le flot. L‘Huîtrier
pie, quant à lui, sonde les vasiéres à la recherche de sa
proie préférée la Coque mais aussi d‘autres Mollusques
comme la Macome beltique Macoma balthfca, ce papillon de
mer de couleur jaune, mauve, rose, blanchâtre ou parfois
grisâtre dans'les vases les plus noires... Depuis que les
populations de Coques ont beaucoup régressé en baie de
Somme, la Macome est devenue beaucoup plus abondante dans
le régime alimentaire de l`Huîtri3r, tout comme d‘autres
proies telles que le Ver marin Naraïs diversïoolor.
D`octobre é mars, les Huitriers sont souvent accompagnés
par des Goélands cendrés qui cherchent é leur dérober leurs
proies.
Sur les mêmes sites s‘alimentent également tout au
long de l'année le Courlis cendré Numenfus arquata, le
Chevalier gambette Trfnga totanus et le Bécasseau variable,
rejoints principalement au printemps et E la fin de l‘été

s E5 s
par d'autres Limicoles comme la Barge rousse Limosa
Iapponica, le Chevalier aboyeur Trînga nebularia ou 1e
Bécasseau maubèche Calidrîs canutus.
Les vasiéres étant recouvertes par le flot é marée
haute, leur prospection ne sera possible qn'é marée basse.
Tout à loisir. nous pourrons alors observer en train de se
nourrir le Tadorne, le Canard pilet, l‘Huîtriar ou le
Goéland cendré. Ce spectacle ne devra cependant pas faire
oublier le danger que représente la montée du flot. Il
faudra prendre soin de ne pas se trouver isolé sur un banc
surélevé du reste de l‘estuaire et de regagner à temps le
rivage. Avant toute prospection des vasiéres. tout comme
d'autres milieux littoraux, une consultation attentive des
horaires des marées s‘impose.
ITINERAIRE
Le site le plus intéressant pour l‘observation des
oiseaux s'alimentant sur les vasiéres est constitué par
l'embouchure de la Maya. En toutes saisons, le naturaliste
amateur ou confirmé trouvera matiére é satisfaire son
besoin de découverte mais c‘est dans les premiers jours de
mai et de fin juillet à début septembre que 1a diversité
des espèces sera la plus grande. Toutefois si en hiver
1'avifaune aquatique de l‘estuaire est 1a moins variée,
sauf en cas de coup de froid, plusieurs oiseaux, Huîtrier
pie et Bécasseau variable en particulier, atteignent des
effectifs de quelques milliers d'individus. et 1e spectacle
plus remarquable qu‘à d'autres époques, puisqu'il croît en
même temps que le nombre d‘oiseaux. Attention E La zone da
chasse n‘est pas loin. I1 faut donc éviter de faire envoler
les oiseaux.
LES MOLLIEHES
Le fond des baies de Somme et d‘Authie ainsi que
1'estuaire de 1a Maya, un espace restreint au niveau du
banc de l'Ilette et une vaste zone entre le Cap Hornu et Le
Hourdel sont occupés par des prés salés ou "molliéres“. Il
s`agit d'atterrissements enherbés formés par dépôt
d'al1uvions transportées et remaniées par `le flot. Leur
niveau maximal correspond à celui des hautes mers de vives
eaux.
L'alluvionnement, et donc ln progression des
mollières. se poursuit rapidement surtout, depuis la
création du canal de la Somme en 1835, du pont sur pilotis
du chemin de fer Noyelles/Saint-Valery en 1854 remplacé par
une digue en 1911 et 1a chenalisation de la Somme avac la
construction d'une digùe submersible ·en 1969. tous ces
travaux entravent les mouvements des eaux et les courants
marins. `

- *5 4
Pour l‘ensemble de le baie de Somme. les molliéres
couvrent actuellement environ l 500 ha.
Le répartition des plantes des prairies salées est
déterminée par le durée et la fréquence de la submersion
marine.
A partir du bas de plage, la Spartine de Townsend
Spertine townsendii est la première plante à s'installer
sous forme de touffes éparses. A ce niveau. elle est
recouverte par les eaux salées deux fois par jour pendent
quelques heures. Ses touffes, en freinent le mouvement de
l'eeu. forment des centres de capture des sédiments, ce qui
B Pour effet d`élever progressivement le niveau des zones
ou elles s`installent par rapport eu reste de la plage.
Sur les buttes ainsi formées s'implentent diverses
espèces qui seront retrouvées ultérieurement dans des
niveaux plus élevés : Salicornes Seiicornie sPP.. Glycerie
Puccineiiia maritime. Aster maritime Aster tripoiium et
Ubione Haiimione portuiacoides. La Spartine, en provenance
de Grande-Bretagne. est apparue en baie de Somme vers 1920
et en baie d'Authie vers 1933.
Ensuite, le plante dominante est la Selicorne,
notamment Saiicornia europaee, appelée encore passe·pierre
ou haricot de mer, pouvant étre utilisée comme condiment
aprés conservation dans du vinaigre et toujours exploitée
de façon artisanale. Au fur et e mesure que le niveau
s'éléve, d‘autres espèces s‘y adjoignent comme la Suéde
Sueede maritime et l°Astar aux ravissantes fleurs jeunes et
mauves. Son goût de cresson attire le bétail. aussi a·t-
elle tendance e disparaître dans les zones pâturées
essentiellement per des moutons mais aussi par quelques
bovins.
Au-dessus de cette zone. ces trois plantes coexistent
encore alors qu'apparaît en forte densité l‘Obione ou Gui
de mer. En l'absence de pâturage. cette espéce forme de
vastes étendues de couleur vert—gris§tre alors que dans le
ces contraire, elle est remplacée par un tapis de
Puccinellie.
Les plus hauts niveaux des molliéres, immergés pendant
peu de temps seulement quelques jours par cycle de marées.
sont couverts d‘une pelouse de Fétuque rouge Fhstuce rubre
iitoraiis a laquelle se joignent le Plantain maritime
Plantego maritime et le Gazon d‘Olympe Armarie maritima.
Avec l'enrichissement en metiéres organiques apportées
par le flot apparaissent ensuite l‘Armoise maritime
Artemisia maritime et le Plentein corne de cerf Piantago
coronopus· Sur la frange ultime. plus organique encore. se
développe le Chiendent maritime Agropyrum iitoraie.

e 11 »
Du fait de leur immersion plusieurs fois chaque mois,
les molliéres n‘abritent la reproduction que de quelques
Passereaux é cycle relativement court tels l‘Alouette des
champs Aleude arvensis et le Pipit farlouse Anthus
pratensis, uniquement dans les parties les plus hautes. De
l'eutomne au début du printemps, elles vont par contre
héberger les bandes nombreuses de divers Fringilles se
nourrissant des graines produites. Parmi eux, citons la
Linotte mélodieuse Carduelis cannabïna et sa cousine
nordique la Linotte a bec jaune C. flavirostris, le Verdier
C. chlorîs, le Chardonneret C. carduelis, les Pinsons des
arbres Fringilla coelebs et du Nord F. montifrîngilla, le
Bruant des roseaux Emberïza schoenïclus. Une telle
abondance de Passereaux attire les Rapaces diurnes
ornithopheges comme les Busards des roseaux Circus
eerugfnosus et Saint•Martin C. cyaneus, l`Epervier d‘Europe
Accïpïter nïsus et le Faucon émerillon Falco columbarius.
Le Faucon crécerelle F. tinnunculus et le "nocturne", ou
plutôt semi·diurne, Hibou des marais Asîo flammeus y
recherchent plutôt les Micromammiféres. tout
perticuliérement le Campagnol agreste Hîcrotus agrestis
dont les galeries sont réguliérement noyées.
A marée haute, les molliéres servent de refuge aux
Limicoles dans les parties hautes et à quelques Anatidés
comme le Tadorne de Belon et le Canard pilet au voisinage
de l'eau.
Sur les vasiéres bordant les chenaux de marée de
largeur (0,2 é 30 m) et de profondeur (0.2 à 3 ml variables
qui sillonnent les molliéres s'alimentent régulièrement des
Limicoles tels que la Bécassine des marais Gallinago
gallinago ou les Chevaliers gambette et aboyeur mais aussi
l'Aigrette garzette Egretta garzetta. La Spatula blanche
Platalea Ieucorodia préfére les secteurs où la visibilité
est plus importante comme les chenaux les plus larges et
les embouchures de la Haye et de l‘Authie.
ITINERAIRE
C‘est en baie d'Authie que les molliéres abritant le
plus grand nombre d‘espéces végétales. La découverte de ces
molliéres pourra s‘accompagner de celle des prés humides.
particulièrement intéressants au printemps et au début de
l'été, qui les bordent au~delà d‘une digue édifiée en 1862.
A la limite des deux zones, des peuplements importants
d'Escargots des sables Theba pisana se rencontrent dans la
végétation tandis que déambulent parfois quelques Crapauds
calamites Bufo calamfta ou autres Amphibiens. Durant la
saison de chasse. le promeneur fera trés attention aux
nombreux coups de fusil. Un panneau le mettait d‘ailleurs
encore récemment en garde sur les risques qu‘il encourt à
fréquenter le baie d'Authie lorsque cette activité
s`exerce.

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Grands Gravelots trouvant refuge é marée haute sur
une butte de Spartine de Townsend.
LES DUNES
Las dunes de la côte picarde sont réparties en trois
ensembles. La premier mais aussi le plus vaste est compris
entre la pointe de Routhiauville au Sud de la baie d‘Authie
et celle de Saint-Quentin au Nord de la baie de Somme. Les
dunes s`ètendent sur une largeur de un â quatre kilometres
à partir de la côte et les plus élevées atteignent une
trentaine de métres de hauteur (36 métres pour le point
culminant. la Dune Blanche située é l'Ousst de Saint-
Quentin•en·T0urm0nt). Le deuxième ensemble dunaira. le plus
modeste. se trouve au Nord du Crotoy tandis que le
troisiéme, de taille intermédiaire, s‘observe entre Le
Hourdel et Cayeux·sur·Her·
Les deux premiers ensembles couvrent une superficie
comprise entre 2 500 et 3 800 hectares selon qua l`on

u 19 «
inclut ou non les zones occupées par las agglomérations da
Fort·Mahon et Quend-Plage ainsi que le secteur an partie
maracageux sis au Nord du Crotoy.
Les dunes présentent différents aspects selon les
secteurs avec une succession classique s‘échelonnant de la
côte vers l`intérieur.
En front de mer, l‘altitude de la dune embryonnaire
est variable mais le plus souvent de l‘ordre du métre. La
plante caractéristique est le Chiendent maritime Agropyrum
junceiforma, accompagné parfois. vers la base de ces dunes
par le Pourpier de mer Honkenya paploîdes dans les sites
les plus. riches en matières organiques. Cette frange de
Chiendent large parfois d`une dizaine de métres, comporte
en qualques endroits l‘E1yme des sables Elymus arenarius,
graminée nordiqua ici en limite de répartition figurant
parmi les plantes protégées an France.
Vient ensuite la dune blanche dont le nom indique que
le sol n`y est constitué que de sable, blanc à l‘état sec.
Ce milieu occupe de grandes surfaces et représente environ
15 % du massif dunaire. L‘Oyat Ammophila arenaria s‘y
développe de maniére optimale accompagné par l‘Euphorbe des
dunes Euphorbïa paralias et parfois par le rare Liseron des
sables Calystegfa so1dana11a, trés sensible au piétinemant,
et le Panicaut des dunes Eryngium marïtimum.
Les dunes grises et noires succédent é la dune
blanche. Leur nom provient de leur colonisation par la
Mousse Tortule ruralïformis qui forme des tapis parfois
trés étendus de couleur vert doré au printemps passant au
brun noir en été ou en fin d'aprés~midi chaude et séche.
Cette plante, comme de nombreuses Mousses, étant
reviviscente, reverdit dés la premiére pluie. Elle est
accompagnée de la Phléole des sables Phlaum arenarium et de
nombreuses plantes annuelles minuscules. Les dunes grises
et noires trouvent dans une certaine mesure leur origine
dans le ralentissement des apports de sable avec
l‘êloignement de la côte provoquant la dégénérescence des
Oyats, mais elles dérivent le plus souvent de l‘a1tération
des fourrés d'Argousiers Hïppophaa rhamnofdes, milieu
venant immédiatement aprés dans l‘ordre de la succession
naturelle. sous la double influence d`une décalcification
progressive des sables et de l`activité des Lapins de
garenne Oryctolagus cuniculus.
Les fourrés é Argousiers sont bien évidemment dominés
par cet arbuste dont les baies oranges. riches en vitamine
C, attirant de l'automne au printemps de nombreux oiseaux.
en particulier les Grives nordiquas que sont la Litorne
Turdus pilaris et la Mauvis T. flfacus. Ces fourrés
comportent aussi d‘autres essences arbustives 2 Troëna
commun Lfgustrum vulgare, Sureau noir Sambucus nîgra aux

-21:]-.
fruits également trés recherchés par les oisaaux et
Aubepine a un style Crataegus monogyna constituant tout
comme 1`Argousier des sites de nidification intéressants en
raison des trés nombreuses épines protectrices.
Le systéme dunaire comprend aussi des dépressions
humides de superficie réduite, les "pannas", ou de plus
grande taille, les plaines ou "garennes“. Au niveau des
mares. les plantes forment des ceintures végétales selon un
schema somme toute classique mais quelques espéces rares
peuvent s`y rencontrer comme le Liparis de Loesel Liparis
Ioeselii, une Orchidée protégée. La périphérie de ces
depressions est occupée essentiellement par le Saule
rampant Salïx arenaria. Une partie des plaines de la frange
arriere~dunaire. ainsi que des "renclôtures“ relativement
récentes (1968 à 1972), ont été aménagées pour
1'horticulture.
Le boisement des dunes peut s‘opérer de maniére
naturelle ou par l'action humaine. Grâce a 1‘humidité du
terrain, la colonisation des arbres s'effectue spontanément
dans les pannes et les plaines. Parmi les arbres de ces
boisements naturels, notons le Bouleau pubescent Batula
pubescens, les Peupliers notamment blanc Popuius alba et
grisard P. canascens, le Frêne Fraxinus axcelsior. l'Er6b1e
sycumore Acer pseudoplatanus et divers Saules Salix spp. La
Forêt naturelle des dunes est une bétulaie a sous·étage de
Troène. Le boisement par 1'homme ou afforestation concerne
surtout les secteurs ou un relief notable éloigne le plan
d‘eau souterrain de la surface du sol. Il peut être
précédé. si cela est nécessaire. de la stabilisation des
dunes par enfouissement de paille. Le boisement par
plantation de Pin maritime Pfnus pinaster, le plus ancien,
et de Pin laricio Pinus nigra laricio. une variété
originaire de Corse du plus connu Pin noir, à partir de
1953, s'étend peu a peu vers la côte. I1 occupe tous les
espaces. y compris les lieux élevés secs. Parvenues à 1‘âge
de fructification. ces pinédes constituent des centres de
resemis naturels. Cette afforestation des dunes entraîne
des modifications microclimatiques (adoucissement des
températures) et hydriques (abaissement du niveau de la
nappe phréatique). Elle influe également sur l‘écologie
générale du milieu, conditions de minéralisation des
réserves azotées par exemple.
L'avifaune du massif dunaire n`a fait l‘objet que
d`une seule Publication synthétique (SUEUR 1984) dont nous
résumons ici les principaux traits. Trois oiseaux nicheurs
ont disparu du milieu dunaire : les Sternes pierregarin et
naine a la fin du XIXème Siècle ou au début du XXéme ainsi
que 1'Oedicnéme criard Burhinus oadicnemus probablement
vers 1976 ; cette derniére extinction peut être attribuée é
l’afforestation des dunes et au développement important de
la strate arbustive. Parmi les oiseaux qui fréquentent le

- 21 -
milieu dunaire. il convient tout d‘abord de mentionner le
Tadorne de Belon dont une forte proportion se reproduit
essentiellement dans les terriers de Lapins de garenne des
dunes grises et noires ainsi que dans ceux des fourrés e
Argousiers. Quelques couples de Courlis cendres et de
Goélands cendres sont parfois cantonnes dans les dunes
Srises. Dans la végétation palustre ceinturant les mares
des “pannes“ des dunes du Harquenterre nichent quelques
couples de Grebes castagneux Thchybaptus ruficollis, de
Canards colverts Anas platyrhynchos, chipeaux A. strepera
et souchets A. ciypeata, de Poules d'eau Gaiiinuia
chloropus, de Foulques macroules Fuiica atra et parfois
même probablement de Sarcelles d'hiver A. crecca et d‘ete
A. querqueduia. Dans les arbustes bordant ces "pannes"
s'observe le Sizerin flamme Cardueiis fiammea, ici en
limite méridionale de répartition. De nombreux Passereaux
se reproduisent dans les fourrés e Argousiers : Troglodyte
Troglodytes trogiodytes, Accenteur mouchet Pruneiia
moduiaris, Rossignol philomele Luscinia megarhynchcs.
Verdier, Linotte mélodieuse. etc. C‘est le cas également de
la Fauvette grisette Sylvia communis tandis que sa proche
parente, la Fauvette babillarde S. curruca a une
predilection pour les bouquets d'arbustes (Troéne. Sureau
noir et Aubépine è un style) qui parsement cette formation
à Argousiers ou se rencontre un autre Passereau peu commun
en Picardie, l'Hypolaïs polyglotte Hippoiais poiygiotta.
Les pinédes n`abritent que quelques especes aviennes mais
certaines d‘entre—elles ne nichent que trés rarement en
dehors de ce milieu. parmi elles citons le Hibou moyen—duc
Asio oius, le Roitelet huppe Reguius reguius, les Mésanges
huppée Parus cristatus et noire P. ater ainsi que le Bec-
croisé des sapins Loxia curvirostra, trés exceptionnel en
Picardie. L'Engoulevent Caprimuigus europaeus. oiseau peu
abondant dans notre région, se reproduit egalement dans ce
milieu mais semble s'alimenter essentiellement dans les
prés et les cultures. Une même pinede abrite actuellement
une colonie de Marcus cendrés Ardea cinerea forte de plus
de cinquante couples ainsi qu'un e cinq couples d'Aigrettes
garzettes, ici en limite de repartition septentrionale. En
1989, un couple de Cigognes blanches Ciconia ciconia s'y
cantonne. La Spatule blanche y manifeste parfois des
comportements pré-reproducteurs. Les dunes abritent
egalement des oiseaux hivernants tels que la Buse pattue
Buteo Iagopus, le tres rare Pygargue e queue blanche
Hhliaelus aibiciiia, les Faucons pélerin Phlco peregrinus
et émerillon F. coiumbarius, la Becasse des bois Scoiopax
rusticoia, la Corneille mantelée Corvus corone cornix. etc.
La migration. principalement des Rapaces et des
Passereaux, pourra s'observer d'août â mi—novembre à partir
du banc de l'Ilette. autrefois banc coquillier et sableux
mais aujourd'hui veritable cordon de dunes initiales
atteignant par endroits 4 ou 5 métres de hauteur. Le mois

· 2Q ·
d`octcbrc est celui au cours duquel la variété des
migrateurs est la plus importante.
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Le milieu dunaire, site de nidification du Tadorne
de Belon.
IïïNERAIRE
La decouverte du milieu dunaire pourra étre effectuée
a partir du chemin d‘acces â la mer dont le point de départ
est situé au lieu-dit fLe Bout d'Amont" au Nord de la
commune de Saint—Quentin—en-Tourmont. Au début du chemin,
les plus beaux arbres datent de 1912 et ont échappé en 1943
a la transformation en ces fameuses asperges de Rommel
destinées à empêcher l'atterrissage des planeurs alliés.
Ensuite, la vue débouche sur la plaine de la Pyramide en
voie de boisement où se reproduisent divers Passereaux dont
le Traquet pâtre Saxicoia torquata, en forte diminution en
Picardie. La période s'étalant de fin mai aux premiers
jours de juillet permettra d‘observer è la fois l'aVifaune
nicheuse et la floraison d'une partie de la végétation. Une
sortie au crépuscule, même un peu plus tardive en saison,
permettra d'entendre les chants des nombreux Amphibiens qui
peuplent la plaine de la Pyramide, en particulier la
Rainette arboricole Hyla arborea, et les diverses
manifestations nuptiales de l‘Engoulevent, chants

.. 2] ··»
s'apparentant à de puissants ronflements et claquements
d'ailes en vol.
Un autre circuit, démarrant derrière le cimetiére de
Fort-Mahon en direction de la baie d‘Authie, permet de
prendre davantage contact avec deux biotopes dunaires : les
fourrés é Argousiers et les pannes. Toutefois, une récente
prospection en mai 1983 nous a permis de constater la
dénaturation de ce milieu avec la construction de deux
chalets et d'un parc avec quelques dizaines de Canards et
Oies domestiques au bord de la panne la plus intéressante
ainsi que la réalisation d'un chemin empierré menant à ces
installations.
LES LEVEES DE GALETS
Sur les lB kilométras entre Onival et Le Hourdel, les
bas-champs sont séparés de la mer par un complexe de levées
de galets d'âge et de forme différents, qui présente des
aspects trés variés mais repose toujours sur une ancienne
plage. Près d'Onival, le cordon est assez bas et étroit sur
quelques centaines de mézres. Au—delâ et jusqu'ê Cayeux, le
complexe de levées de galets présente trois aspects
juxtaposés. Côté bas-ciamps, des levées en forme de
crochets, recourbées généralement vers l'est, marquent
autant de positions successives de l'extrémité d'un cordon.
Leur altitude est voisine de 5 a B métres. Leur largeur
unitaire est trés variable, allant de quelques métres le
plus souvent à plusieurs dizaines de métres au Nord-Ouest
d'Hautebut. Ces crochets terminent des levées rectilignes
dont l'altitude et le largeur sont identiques. Ces
derniéres sont séparées par des dépressions parfois
sableuses et le plus souvent obliques par rapport au
littoral actuel. Ces deux ensembles de levées sont couverts
d'une végétation variée. Le trait de côte actuel présente
un troisième et dernier aspect, trés caractéristique : le
cordon vif. Légèrement plus élevé de quelques décimétres
que les levées voisines qu'il recoupe. il se reconnaît a
son absence de végétation et à son profil externe en deux
sections, avec parfois une banquette entre les deux. De
Cayeux au Hourdel. les ·levées successives de galets
dépourvues de végétation·sont de plus en plus nombreuses et
récentes. Elles occupent une largeur de 500 â 600 mètres en
face de Cayeux et de prés de 800 métres en face de
Brighton. Elles enserrant des étendues subhorizontales
sebleuses qui furent autant de plages. Le secteur du
Hourdel présente le paysage de crochets successifs déjé
décrits au Sud-Ouest de Cayeux. Ils prennent ici le nom de
pouliers. Hauts de 5 é B métres, leur largeur atteint la
centaine de métres. lls évoluent sans cesse vers l'Est.
direction dans laquelle ils sb terminant par une Pente trés
forte. Las stades successifs sont séparés par des zones de
sédimentation sablo-vaseuse parfois couvertes de végétation

-· Eù -
IHEGHAIN 1973).
Sur les cordons de galets en bordure du littoral se
developpe le Chou maritime Crambe maritime. Les touffes
lormees par ce végétal pionnier retiennent de nombreux
materiaux dont l'accumulation et la décomposition
permettront l`installation d'autres plantes. Légérement en
retrait apparaît le Pavot cornu ou Glauciére jaune Giaucium
flavum. Dans les zones plus stabilisées en raison de la
présence de sédiments plus fins mais encore arrosées par
les embruns salés. pousse une pelouse halophile avec en
particulier le Gazon d'Espagne ou d'0lympe aux délicates
cuuleurs roses. Plus à l'intérieur, les galets davantage
culmatès d`humus hébergent alors le Plantain corne de cerf
ct le Sedum âcre Sedum acre. Dans les dépressions entre les
luveus de galets. lé où les matiéres organiques se sont
accpmulees, se retouvent des végétaux caractéristiques des
uuuulliuïus .
Quelques oiseaux hivernants nordiques particuliérement
interessants peuplent ces levées de galets. Ce sont
l'Aluuette haussecol Eremophiia alpestris, la Linotte à bec
jaune, les Bruants des neiges Piectrophenax nivaiis et
lapun Uaicarius Iapponicus auxquels se joignent d'autres
Pussereaux beaucoup plus communs tels le Verdier d'Europe
uu la Linotte mélodieuse.
Quelques oiseaux seulement se reproduisent dans ce
biutupe : deux espéces somme toute banales comme l‘Alouette
des chemps et le Pipit farlouse mais aussi deux autres
beaucuup plus rares, le Traquet motteux Oenanthe oenanthe,
nettement plus abondant en migration. et le Gravelo: é
cullier interrompu.
A proximité des palplanches servant à freiner la
migration des galets vers le Nord sous l'influence des
cuurants marins côtiers et donc à renforcer le cordon de
galets en accroissant son épaisseur, entreprise
cuntrecarrée par les extractions ayant lieu en arriére des
curduns les plus récents, se réfugient des oiseaux
affaiblis notamment par la pollution par les hydrocarbures.
Les Alcidés comme le Guillemot de Troil et le Petit
Pingouin mais aussi le Grébe huppé Podiceps cristatus ou la
Macreuse noire et bien d'autres se retrouvent fréquemment
dans cette fâcheuse_posture.
ITINEHAIRE
Un des secteurs les plus intéressants pour découvrir
les levées de galets est constitué par la portion de
littural comprise entre Brighton et la balise située un peu
au Sud de Cayeux—sur—Mer. Au Nord de cette zone. les
Passereaux hivernants sont relativement fréquents alors
qu'au Sud les peuplements de Choux maritimes sont

- 2E s
particulièrement spectaculaires notamment lors de leur
floraison en mai et juin. C‘est également dans cette
dernière partie que l‘observateur pourra surveiller la
bande côtière lors des migrations. l'axe général du
littoral picard é cet endroit étant particulièrement
favorable. Il lui sera alors possible de repérer les
passages de Plongeons, Grébes, Sternes et d'une foule
d'autres espèces. La chance pourra l'amener è porter son
regard sur une Mouette mèlanocèphale Larus melanocephalus
ou une Harelde de Miquelon Clangula hyemalis tandis que la
probabilité de noter un Goéland bourgmestre L. hyperboreus
hivernant sera beaucoup plus élevée.
C‘est en automne et en hiver que la prospection de ce
biotope sara la plus intéressante pour découvrir les
oiseaux les plus caractéristiques, les périodes de passages
en mer étant surtout avril et mai quand Limicoles et
Laridès principalement sont remarqués et août à octobre
avec de nombreux Palmipèdes et Passereaux.
LES FALAISES
De l'estuaire de la Bresle au Cap Hornu prés de Saint-
Valery—sur-Somme. une falaise â peu prés rectiligne sépare
la Picardie de la mer.
La partie occidentale est appelée "falaise vive"
puisqu'elle est encore soumise à l'érosion marine ainsi
qu‘à celle causée par les eaux d'infiltration et le gel.
C‘est une haute falaise de craie blanche avec quelques lits
da silex. A sa base s‘ètend un estran de pierres calcaires
recouvert de galets. Cette falaise vive recule actuellement
de plusieurs dizaines de centimètres par an et d‘importants
efforts. consentis par le Conseil Général et les
municipalités mais malheureusement peu efficaces â long
terme. sont effectués au niveau des agglomérations, et tout
particulièrement è Ault. commune la plus menacée. pour
combattre ce recul pouvant affecter des habitations.
L'altitude de cette falaise dépasse parfois 80 mètres mais
elle diminue nettement au niveau des "valleuses“, vallées
sèches perchèes, dont la plus connue est celle du Bois de
Cise, site classé.
La partie la plus orientale est dite “falaise morte".
ancienne falaise devant laquelle se sont accumulés des
sédiments qui forment actuellement les Bas-champs de
Cayeux. Beaucoup moins haute que la précèdente puisqu‘elle
n'offre qu'une dénivellation de quelques mètres. elle passe
pratiquement inaperçue dans le paysage. se confondant avec
les nombreuses levées de terre dèlimitant les polders
appelés localement "renclôtures“. Cette falaise morte est
parfois distante d'environ un kilomètre du rivage.

s 25 -
Ce dernier type de falaise ne constitue pas un bio.ope
particulier pour l'avifaune. Les oiseaux qui la peuplent
appartiennent en effet aux peuplements des cultures, des
près et des zones humides qui la bordent. Par contre. la
falaise vive abrite une avifaune bien particuliére quoique
composite avec le Fulmar Fulmarus giacialis, oiseau
typiquement marin, le Goéland argenté. plutôt littoral, le
Pigeon colombin Columba oenas, espéce forestiére, et enfin
le Choucas des tours Corvus monedula. hôte des milieux
rocheux et de leurs succédanés que sont les constructions
humaines.
L’oiseau le plus remarquable est sans conteste le
Fulmar, ce cousin des Albatros qui n'utilise la falaise
qu‘à titre d‘habitat de nidification. Le reste de l'année.
le couple demeure en mer ou il recherche sa nourriture
composee de poissons ainsi que celle de son unique jeune,
pendant la période d'élevage. Le Fulmar cohabite sans
problémes avec les autres occupants de la falaise vive.
Parmi eux, le Goéland argenté forme la population la
plus nombreuse et aussi la plus bruyante puisque forte
d`environ 300 couples. Une proportion importante des
oiseaux s'alimente sur l'estran rocheux au pied de la
falaise qui leur fournit une nourriture abondante et variée
: Moules, Patelles, Bigorneaux, Crabes, etc. D'autres
individus gagnent les champs et prés voisins ou ils se
gavent de Lombrics, petits Rongeurs et autres animaux de
laibles dimensions. D'autres encore suivent les bateaux de
pêche, à l'affût de tous les déchets rejetés. En hiver. la
lalaise resonne moins des cris des Goélands argentés qui
toutefois ne la désertent jamais complétement.
Par contre, les autres Laridés communs sur le
littoral, Goélands marins et cendrés, Mouettes rieuses
Larus rfdibundus et Sternes, ne sont jamais trés abondants
dans ce biotope.
S'ils fréquentent tous deux principalement la moitié
superieure de la falaise et s'alimentent dans les cultures
et les prés situés è son sommet. le Pigeon colombin et le
Choucas des tours adoptent des comportements trés
différents. Le premier se tient fréquemment en couples
plutôt discrets alors que les bandes du second s‘activent
sans cesse le long de la falaise et se remarquent par leurs
cris perçants.
Plutôt habitante des villes et villages, l'Hirondelle
de fenêtre Delichon urbica retrouve ici son habitat
ancestral, et de nombreux nids de boue sont construits
accrochés sous les corniches de craie. Sa parente,
l'Hirondelle de rivage Riparia riparia, creuse son terrier
dans l'argile du sommet de la falaise.

· 2T -
D‘autres petits Passereaux peuplent également ce
milieu comme la Bergeronnette grise Hotacilla alba, le
Troglodyte au nom trés évocateur dans ce cas, le Rougequeue
noir Phoenicurus ochruros. les Moineaux domestiques Passer
domestïcus et friquets P. montanus. Ils peuvent parfois
servir de repas au couple de Faucon crécerelle qui
s'installe chaque année dans la falaise.
D'autres oiseaux sont plus occasionnels et observer un
Faisan de Colchide Phasianus colchïcus déambuler sur les
galets au pied de la falaise constitue un spectacle plutôt
insolite.
Peut—étre un jour. verrons—nous é nouveau le Faucon
pélerin nicher sur les falaises picardes et connaîtrons-
nous l'installation de la Mouette tridactyle Rissa
tridactyla qui se reproduit en Bretagne, en Normandie et é
Boulogne.
ITINERAIRE
La découverte des falaises picardes peut se faire è
partir du site du Bois de Cise. De là suivre le sommet
jusqu'è Mers—les—Bains et retourner par l‘estran rocheux où
chacun peut se familiariser avec la faune invertébrée et
parfois trouver un fossile parmi les éboulis calcaires. Si
le courage ne manque pas. le parcours peut être poursuivi
jusque Ault avec retour vers le Bois de Cise par le sommet
de la falaise.
La période la plus intéressante Pour découvrir ce
biotope est constituée par les mois d'avril et de mai.
Cependant ce n'est qu'en août et septembre qu'un éventuel
poussin de Fulmar pourra être observé. En décembre et
janvier 5 partir du sommet des falaises, il est possible
d’observer en mer d'importants stationnements de Plongelns
essentiellament catmarins Gavïa stellata et surtout de
Grébes huppés.

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Le Goéland argenté. nicheur le plus commun des
falaises picardes.
LES ETANGS ET LES LAGUNES
Les étangs sont trés peu nombreux dans la plaine
maritime picarde oû les piéces d'eau douce sont surtout
représentées par des mares au sein des marais. Peuvent étre
qualifiés ainsi. le Hâble d'Ault au Sud de Cayeux—sur—Mer,
l’Et¤ng du Gard prés de Rue et les étangs de la vallée de
l'Authie dans le secteur de Nampont—Saint—Martin.

· gg -
Les lagunes. piéces d'eau saumâtres, toutes d'origine
humaine dans la région, sont représentées par les canaux
situés en périphérie du Parc Ornithologique du Marquenterre
et le bassin de chasse du Crotoy qui recoit directement des
eaux en provenance de l'estuaire de la Somme.
Les étangs possédent une végétation aquatique trés
diversifiée proche de celle croissant dans ces mêmes
biotopes à l‘intérieur des terres. Les lagunes n'abritent
parfois que les seuls herbiers d'une espéce trés résistante
aux variations mêmes brutales de la salinité. le Potamot â
feuilles pectinées Potamogeton pectinatus.
Ces milieux étant trés divers. nous allons les
présenter tour à tour de maniére succincte sauf le Hâble
d'Ault qui sera traité de façon plus détaillée.
L'avifaune de l'Etang du Gard ne présente que peu
d’intérât. Cette piéce d'eau n'abrite qu'un à deux couples
de Grébes huppés, quelques Poules d'eau et Foulques
macroules en période de reproduction. Parfois d'autres
oiseaux y font leur apparition mais ils n‘y stationnent
guere.
Les étangs prés de Nampont—Saint—Martin sont nettement
plus intéressants notamment lors de la migration de
printemps avec des stationnements importants de quelques
centaines d'Anatidés comme le Canard souchet, les Sarcelles
d‘hiver et d'été.
Le bassin de chasse du Crotoy est particuliérement
intéressant au printemps lorsque ses vasiéres découvertes
permettent à des Limicoles comme le Chevalier gambette et
1'Avocette de s'alimenter tandis que sur le plan d'eau
nagent des Harles huppés et des Garrots é oeil d'or
Bucephala clanguia. Tous sont accompagnés par les
inévitables Goélands argentés, Mouettes rieuses et
consorts. Parfois quelques Alcidés les rejoignent.
En bordure des canaux périphériques du Parc
Ornithologique du Marquenterre se reproduisent des oiseaux
coloniaux comme l'Avocette (colonie ayant dépassé la
centaine de couples mais actuellement en régression), la
Mouette rieuse et le Goéland argenté, et d'autres aux
moeurs territoriales tels l'Huîtrier pie et le Gravelot à
collier interrompu accompagné parfois de ses deux cousins.
Le Tadorne représente un cas particulier dans la mesure où
il forme sur les digues bordant ces canaux des sociétés de
type colonial alors qu‘en milieu dunaire il conserve son
comportement territorial. Cette zone lagunaire sert
également de reposoirs de marée haute pour de nombreux
oiseaux essentiellement Limicoles et Laridés, dont toutes
les espéces citées précédemment.

- JD ·
En toutes saisons. la Hâble d'Ault et ses environs
uoustitues de gravières de tailles variables, de prés et de
cultures présentent un réel intérêt pour l‘avifaune
notamment en raison de sa proximité du rivage. S‘y
reproduisent régulièrement de maniére certaine des espéces
aussi variées que les Grêbes huppé et castagneux, le Cygne
tubercule Cygnus o1or, le Tadorne de Belon. le Canard
colvert, les Fuligules milouin Aythya ferina et morillon A.
fuligula, la Foulque macroule. l‘Huîtrier pie, le Gravelot
a collier interrompu et le Petit Gravelot Charadrius
dubius. D'autres y demeurent des reproducteurs plus
occasionnels tels le Grand Gravelot Ch. hiaticuia voire
rarissimas comme le Grand Cormoran, les Sternes pierregarin
et naine. Les nidifications du Grèbe à cou noir Podiceps
uisricollis et du Chevalier gambette restent à prouver
malgro l`axistence de stationnements printaniers prolongés
ot de cantonnements.
A l‘eutomne et en hiver. une partie de ces oiseaux
sont rejoints par des hivernants nordiques comme le
Plongeon catmarin, le Grébe esclavon Podiceps auritus, le
Hibou des mareis, l'Alouette haussecol. la Linotte à bec
jauuo, les Bruants des neigas _et lapon. En hiver. deux
oiseaux remarquables fréquentent parfois le Hâble d‘Ault ê
raison d'un ou deux individus : le Grand Butor Botaurus
siellarfs et la Mouette mélanocéphale.
La migration de printemps permet d'admirer de beaux
stationuements da Mouettes pygmêes dont les adultes
arborent parfois une magnifique coloration rosée. Un peu
plus tard leur succédent de proches parentes, plus
délicates encore, les Guifettes noires Chlidonias niger.
Uepuis quelques années, les effectifs de Fuligules
milouinans Àyfhya marila s'arrêtant en avril au Hâble
d`Ault s’accroissent tandis que parfois des Oies cendrêes
Ansar anser s‘atterdent dans les prés humides de la pointe
d'UIfoy. Quelques Passereaux figurent également parmi ces
migrateurs printaniers : le Traquet motteux, les
Bergeronnettes grise et surtout printanière Motacilla flava
dont les stationnaments peuvent parfois atteindre quelques
centaines d'oiseaux.
LES MARAIS LITTORAUX ET ARRIERE—LITTORAUX
Le long de la falaise morte, les marais arriére-
littoraux forment un ensemble presque continu dans le
Marquenterre mais nettement plus diffus dans la partie
méridionale de la plaine maritime picarde. Quelques marais
plus côtiers existent comme celui du Crotoy ou encore les
zones humides bordant la voie ferrée entre Noyalles-sur-Her
et Saint-Valery—sur-Somme, en particulier la renclôture
Elluin.

- 31 -
Les zones les plus humides sont occupées par des
roseliéres ou phragmitaies dont la plante la plus typique
est bien évidemment le Phragmite commun Phragmites
australis. Ces roseliéres ont tendance é évoluer vers le
boisement par des essences pionniéres comme les Seules et
s‘asséchent au moins partiellement. Les zones moins
constamment inondées sont occupées par des formations
palustres à Carex Carex spp. et Scirpes Scîrpus spp. Enfin
avec un degré d`hygrophilie moindre arrivent les prairies
humides. milieu abritant une flore extrêmement diversifiée
et intéressante. notamment des Orchidées dont certaines
possédent un certain degré de rareté.
Les phragmitaies relativement pures sont le domaine du
Grand Butor. du trés rare Butor blongios Ixobrychus
minutus, du Busard des roseaux. d'une Fauvette aquatique
comme la Locustelle luscinioîde Locustella Iuscïnioides et
de la Mésange à moustaches Panurus biarmicus aux ping-ping
si caractéristiques. Les zones fauchées permettent. au-
printemps notamment, le stationnement des Bécassines des
marais et sourde Lymnocryptes minimus mais aussi de la
Sarcelle d‘été. Là, tout comme dans les autres formations
basses a Carex et Scirpes, les Canards peuvent installer
leurs nids : le Canard colvert bien évidemment mais aussi
les beaucoup moins abondants Canard souchet et Sarcelle
d‘été.
Dés que quelques Saules commencent a envahir les
roseliéres s'installent le Phragmite des joncs Acrocephalus
schoenobaenus et le Bruant des roseaux rejoints récemment
par la Gorgebleue Luscinie svecica désormais implantée dans
quelques marais de la plaine maritime picarde.
Dans les zones un peu plus séches, la Locustelle
tachetée Locustella naevia côtoie la Pie-griéche Brise
Lenius excubitor.
Dans les prairies humides avec quelques arbustes,
s'installent le Traquet pâtre et plus rarement le Traquet
tarier Saxjcola rubetra dont les populations picardes
florissantes au début des années 70 se sont extrêmement
clairsemées depuis. Le Pipit farlouse est l'h6te le plus
régulier de ce biotope.
Les Saules creux taillés en têtards bordant ces
prairies peuvent abriter la reproduction de la Chouette
chevéche Athena noctua, petit Rapace nocturne considéré
comme menacé en France en raison notamment de la diminution
des gros Insectes qui fournissent une bonne part de sa
subsistance et de la régression des biotopes favorables.
Les marais servent également de lieux de chasse aux
Rapaces qui s'y reproduisent mais aussi é d'autres nicheurs
dans les peupleraies et les bois voisins comme les Faucons

- jg -
hobereau Falco subbuteo et crécerelle. Le Busard Saint-
Mertin y établit ses dortoirs en hiver, de méme que plus
rarement le Faucon émerillon. Les fossés et les piéces
d'eau qui parsément ces marais voient la visite du Héron
cendré de manière plus ou moins régulière selon leur
richesse en lnvertébrés, Poissons, Amphibiens et petits
Mammifères.
ITINERAIRE
Le marais de Sailly-Bray é Noyelles—sur-Her permet de
se familiariser avec une bonne partie de l‘evifaune des
milieux marécageux sans pour cela perturber les oiseaux, un
chemin en faisant le tour presque complet. Le meilleure
periode pour la visite de ce milieu se situe entre la fin
mai el les premiers jours de juillet. Un é deux couples de
Grands Butors mais aussi de Busards des roseaux s‘y
reproduisent. ll abrite aussi actuellement la seule
population régulière de Traquets tariers et bien d‘autres
especes. La nuit, la Marouette ponctuée Porzana porzana y
fait entendre son chant tandis que les Rallidés communs,
Hale d'eau Rellus aqueticus, Poule d'eau et Foulque
mecroule, sont présents.
LES GRAVIERES
Une fraction des foraines des environs de Rue IHerre
et Flandre) et du Crotoy (Saint-Firmin) ainsi que dans le
secteur méridional du Hourdel au Sud du Hâble d‘Ault sont
exploitées comme ballastiéres d‘où l'on extrait en
particulier des galets aux usages multiples.
Aux abords de ces carrières nouvellement créées
s'iustalle une végétation pionniére chétive. Plus tard. ces
zones évoluent et des groupements prairiaux SBCS s‘y
développent alors. Les carrières en eau elles-mémes ne
deviennent intéressantes pour l'avifeune qu'aprés plusieurs
années quand les herbiers aquatiques commencent é prendre
de l`ampleur pour peu que des hauts fonds aient été
aménagés.
Dans les berges abruptes et meubles qui bordent les
graviéres, les Hirondelles de rivage peuvent creuser leurs
terriers tandis que sur les étendues planes le Petit
Gravelot. inquiet pour ses oeufs ou ses jeunes, fait
retentir ses cris plaintifs. La Poule d'eau est souvent
l'un des premiers oiseaux é se reproduire dans les
graviéres. Sa parente, la Foulque macroule, ainsi que les
Grébes castegneux et surtout huppé ne s'installent que plus
tardivement.
Ces succédanés d‘étengs naturels que sont les
ballastiéres hébergent pendant quelque temps lors des
migrations des Limicoles comme les Chevaliers guignette

- 3] a
Actitis hypoleucos et culblanc Tringa ochropus, et tout au
long de l`année mais de maniére épisodique le Cygne muet ou
tuberculé. Les Oies et les Canards ne s‘y abritent en
nombre que lorsque les activités cynégétiques sont
interrompues lors des vagues de froid exceptionnelles.
Quelques conditions sont favorables É l'implantation
d‘une avifaune diversifiée sur une graviére. Le plan d'eau
doit étre d‘une superficie suffisants, beaucoup d‘oiseaux
évitant les étendues aquatiques dont le périmétre est
inférieur à 500 métres. D‘aprés différentes études
réalisées en France, les étangs de taille comprise entre 5
et 10 hectares paraissent être les plus favorables à
l'avifaune aquatique nicheuse, toutes familles confondues.
Le critére de la taille intervient ü différents niveaux.
Les petits plans d'eau peu diversifiés tant au point de vue
de la végétation que de la faune invertébrée ne permettent
le stationnement d'oiseaux aquatiques qu'en trés faible
nombre et appartenant le plus souvent é des espéces
relativement banales. ll en est de même pour la
nidification. Ainsi. si un couple de Grébes castagneux se
contente de 600 é l 250 métres-carrés pour établir son nid.
2 hectares sont nécessaires au cantonnement d'un couple de
Grébes huppés. Les plans d'eau de faible superficie sont
également trés sensibles aux dérangements humains
s'exeroant le long des rives. Un contour sinueux du
périmétre de la graviére permet l‘installation d'un nombre
maximal de territoires, de nombreux oiseaux aquatiques
exigeant toujours une portion de berge pour se cantonner
lors de la saison de reproduction. La plupart de ces
espéces. hormis quelques Passereaux et le Martin-pêcheur
Alcedo atthis, évitent les plans d'eau ne possédant pas de
rives avec des pentes trés faibles, presque nulles. Les
ilôts constituent des zones de nidification et de refuge en
cas de perturbation d‘origine humaine notamment.
ITINERAIRE
Les graviéres les plus intéressantes se situent au Sud
de l`Etang du Hâble d‘Ault. Elles abritent un important
stationnement estival de Cygnes tuberculês tandis qu'en
hiver les cinq espéces européennes de Grébes peuvent y être
observés. Les pelouses rases qui les bordent voient alors
la visite des Bruants des neiges et lapons. Au printemps,
les Plongeons arctiques Gavia arctïca et surtout catmarins,
parfois en plumage nuptial donc trés faciles é déterminer,
y sont réguliers.
Les graviéres de Saint-Firmin au Nord de la baie de
Somme, moins riches. permettent cependant d‘effectuer
quelques observations non dénuées d‘intérât. Si l'avifaune
aquatique s‘apparente a celle des graviéres citées
précédemment, les milieux herbacés secs qui les bordent
hébergent de beaux stationnements de Traquets tariers et
motteux lors de la migration postnuptiale fin août.

- gg, -
LES PRES ET LES CULTURES
Les zones les plus basses eux sols plus ou moins
humides portent des pâtures ou des cultures. Les foraine5·
plus suclues. fournissent des terres lnbourées. ¢1uel¢1uefoîs
un pré attenant a la ferme.
Lus prairies couvrent environ 5 500 hectares dans le
Murquonterro. les rultures lnbourêes G 100 hectares et les
cul Lures fuurrugares 1 550 hecteres. Les pâtures sont des
zones essentiellement pncagees, les prés de fnuche sont peu
rupuuaclus .
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I   .;  II. _ -   I-   ¤._.,,II.1jî- II.-  _ ._ I - .T __ .
I · II ':ï·_-II- I       I II ·"| -- I_-II? IIIII - - - .,;
__ _II’,I|I.,n I I  ·· I_ IIIIIIII I_   III I I   TI
Seules tëterde bordent des cnenpe dans le
Iarquenterre
Entre Feri-Ilehen et l‘.Iut|:¤le, les preirien dependent
de que lques rrnndes fermes spécial isees dans
l fengruissemeni. du hiteîl . A part les haies eeperetivee,
ulles ne cnnpnrtant pas ·d'n1·b1·eS. Ln situptînn. ast
comparable dene le basse val lee de In Seine entre P%ert·—le-
Grand, Noyelles-sur—Ier ut Bnismnnt. [Inns les pâiurns
proches des fermes, le nenbre de Penniere lelus sylvestris,
tres important à le fln du siecle dernier [B üûü â.
Fuvières, juSq\1'à ICI DOD quinteu: du pannes en bonne nnnân

..]§·.·
é Quend) est en forte diminution. Entre la pâture de trés
bonne qualité herbagére é base de Ray-Grass Lolium perenne
et de Trèfle blanc Trïfolîum repens et celle de terrain de
parcours é végétation arbustive ou plus ou moins
marécageuse, tous les intermédiaires existent. Les haies oû
domine l`Aubépine é un style et les rideaux de Saules
tâtards. de Peupliers Populus spp. et d'0rmes champêtres
Ulmus campastrïs, ces derniers morts ou dépârissant dés
qu‘ils atteignent une certaine taille du fait de la
graphiose, jouent un rôle important é la fois esthétique,
agricole et écologique. Ils abritent une faune variée et de
trés nombreux oiseaux y trouvent le gîte et le couvert.
Quatre grandes régions de sols labourés peuvent être
distingués dans la plaine maritime picarde. Au Sud des
grandes pâtures du Nord du Marquenterre, une succession de
labours s‘étend de Fort-Mahon a Quend et se prolonge en
écharpe plus ou moins continue vers Faviéres et Morlay. A
l‘Est de Rue, les foraines de Larronville et de Lannoy
portent des cultures annuelles. Les bas-champs de Cayeux
comportent, é côté du Hüble d'Ault, de marais et de
pâtures, des secteurs labourés. Les cultures pratiquées
sont â base de plantes sarclées (Betterave Beta vulgarîs.
Pomme de terre Solanum tuberosum), de céréales (Blé
Triticum aestïvum, Orge Hbrdeum spp., Avoine Avena satîva·
Maïs Zea mays), de plantes fourragéres (Luzerne Hadicago
satîva, Tréfle violet Tïifolîum pratense), de plantes
industrielles (Colza Brassïoa napus napus, Lin Lïnum
usïtatïssimum) et de quelques plantes particuliéres
(Carotte Daucus carota et bulbes de fleurs). L‘0eillette
Papaver somnfferum et le Chanvre Cannabis satîva étaient
déjà abandonnés en 1900.
L'avifaune des prairies humides a été évoquée
briévement dans le paragraphe consacré aux marais. Elles
sont fréquentées par la Bécassine des marais lors des
migrations et en hivernage. Elles permettent la
nidification du Vanneau huppé Vhnellus vanellus et du PiPït
farlouse tandis que le Bruant des roseaux établit son nid
dans les touffes de Joncs Juncus spp., de Scirpes ou de
Carex qui parsément ce milieu. Dans les prés humides les
plus proches du littoral, en particulier à proximité de la
baie d‘Authie. se reproduisent des Limicoles intéressants :
Huîtrier pie et Chevalier gambette. Dans ces milieux] qu'il
s‘agisse de ceux de la basse vallée de l'Authie ou de ceux
des environs de Froise viennent s'alimenter, surtout au
printemps, les Courlis cendré et corlieu Numenïus phaeopus.
Les cultures de Betteraves, de Pommes de terre et de
Féves abritent une avifaune relativement banale dont
l'Alouette des champs mais aussi la Perdrix grise Pardîx
perdix. Parmi les oiseaux nicheurs les plus intéressants.
signalons la Bergeronnette printanière, représentée par les
deux sous-espéces type flava et flavéole flavîssima.

..]§.·
Les champs de céréales hébergent une avifaune assez
pauvre proche de celle rencontrée dans les autres cultures.
Cependant le Bruant proyer Emberiza calandra, beaucoup plus
rare dans ces derniéres. s'Y rencontre plus féquemment. La
désormais trés rare Caille des blés Cbturnix coturnix s'y
reproduit aussi en trés faible nombre. De maniére
anecdotique. citons les tentatives de nidificatlon de
1'Huîtrier pie et de l'Avocette dans les champs de Haîs en
début de croissance.
Lors des labours et autres tnavaux modifiant les
premiers centimétres des sols. les Goélands cendrés et
surtout les Mouettes rieuses suivent les tracteurs pour se
nourrir des Lombrics. larves d‘Insectes mais aussi petits
Rongeurs dont les galeries sont mises au jour.
En hiver. les Oies des moissons Ansar fabalis
s‘alimentent dans les cultures et regagnent chaque soir
leur dortoir au Nord de la baie de Somme. Lors des vagues
de froid, les trois espéces de Cygnes, en particulier le
Cygne sauvage Cygnus cygnus. parviennent é survivre grâce
aux végétaux qu‘ils arrivent é découvrir dans les chamP5·
Quelques Rapaces chassent également dans les milieux
cultivés tels le Busard Saint-Martin, les Faucons émerillon
et crécerelle.
Au printemps. Vanneaux huppés et Pluviers dorés
Pluvialis apricaria en halte migratoire se nourrissant de
Lombrics sont parasités par des Houettes rieuses et des
Goélands cendrés qui tentent de leur dérober leurs proies.
ces derniers essaient également de voler leurs cousines
parasites.
Dans les prés et les champs stationnent lors des
migrations différentes espéces qui s'y alimentent : Oies
cendrées, Vanneaux huppés, Pluviers dorés, etc. Les
Cigognes blanches et les noires Ciconia nigra exploitent de
préférence les fossés qui traversent ces milieux. Presque
tout au long de l'année, le Héron cendré fait de méme ainsi
que, plus occasionnellement, la Spatule blanche.
ITTNERAIRE
Pour la découverte des milieux cultivés. l‘observateur
pourra gagner la commune de Boismont. En prenant la
premiére route a gauche en venant de Saint-Valery-sur-
Somme. il passera à proximité d'une colonie de Hérons
cendrés forte de plus de 100 couples installée dans une
hâtraie. Il atteindra un pont sur le canal de la Somme sous
lequel est implantée une colonie d`Hirondelles de fenêtre.
Aprés ce pont, un chemin traverse une zone de prés et de
cultures avec quelques petites mares et roseliéres. Au
printemps. les Passereaux migrateurs y sont nombreux :
Bergeronnettes printaniéres, Traquets tariers et mottaux,

· B? ·
Fauvettes grisettes et autres Sylvidés dans les buissons
qui les bordent, etc. Plusieurs de ces espéces se
reproduisent dans ces prés mais aussi le Vanneau huppé en
nombre relativement important. De la fin de l'été à
l‘hiver, la prospection de ces milieux est beaucoup moins
féconde.
LES B0lS
Les bois croissant en milieu dunaire ayant été abordés
lors de l‘étude de ce biotope, nous n‘envisagerons ici que
les autres types de milieux forestiers.
Alors que le Marquenterre apparaît comme trés
verdoyant grâce aux rideaux d‘arbres. les zones boisées.
celles des dunes mises a part. sont restreintes. Dans les
Bas-champs au Sud de la baie de Somme. elles sont
inexistantes â l'exception de quelques peupleraies
plantées. Trois types de boisements peuvent être
rencontrés. Sur les sols les plus humides, l‘Aulne
glutineux Alnus glutïnosa, accompagné de différentes
espéces de Seules. domine. Dans les milieux un peu moins
humides se développent le Frêne Fraxinus excelsior et les
rares pieds d'0rme champêtre. qui arrivent é subsister
malgré la maladie, le plus souvent mêlés aux essences
précédentes. Peuplements artificiels, les peupleraies ont
été implantées sur ces deux types de faciés. Sur les sols
les plus secs sableux avec galets et silex des foraines. le
Chêne pédonculé Quercus robur peut dominer sur une lande a
Callune Calluna vulgaris, Genêt d‘Angleterre Geniste
englica et Ajonc Uïex europaeus, notemment é Larronville.
En dehors du milieu dunaire, les bois abritent une
avifaune diversifiée mais relativement banale : Pigeons
colombin et ramier Columba palumbus, Pics épeiche
Dendrocopos major et épeichette D. minor, Fauvette a tête
noire Sylvia atricapilla, Pouillot véloce Phylloscopus
collybita, Mésange a longue queue Aegithalos ceudatus.
Grimpereau des jardins Certhia brechydactyle, Pinson des
arbres. etc. Les bois humides sont plus riches que les
milieux forestiers croissant sur des sols plus secs.
L`evifaune des peupleraies est fort proche de celle des
bois mais un peu moins diversifiée sauf s'il existe un
important sous-bois arbustif. Cependant. un oiseau, en
l'occurrence le Loriot d'Europe Oriolus oriolus. y trouve
son optimum écologique.
ITINERAIRE
La grande majorité des bois de la plaine maritime
picarde étant privés, la découverte de ces milieux ne
pourra être réalisée que dans les petits bosquets qui se
rencontrent au milieu des cultures. Ce sont cependant les

-§.§.·~
biotopes forestiers les moins intéressants. L‘avifaune des
bois de feuillus et des pinédes du massif dunaire pourra
être observée au départ du chemin d‘accés é la mer au Bout
d'Amont a Saint-Quantin—en-Tourmont (voir le paragraphe
dunes). Non loin de la plaine maritime picarde, la forêt
domaniale de Crécy est accessible au public. L'avifaune est
similaire â celle des milieux forestiers littoraux mais les
Rapaces, en particulier la Buse variable Buteo buteo et la
Bondrée apivore Pernfs apivorus, y sont plus nombreux.
LES AGGLOMERATIONS
Les agglomérations de la plaine maritime picarde se
répartissent classiquement en deux sous-ensembles : les
petites villes possédant des activités commerciales et
touristiques. éventuellement portuaires. et les villages
tournés vers l‘agriculture.
L'habitat de type dispersé, chaque ville ou village
possédant plusieurs hameaux parfois relativement
importants. favorise la diversité de l'avifaune liée à
l'habitat humain.
L‘avifaune des agglomérations est représentée par
plusieurs composantes. Deux espéces seulement peuvent être
considérées comme typiques : le Moineau domestique et la
Tourterelle turque Streptopelïa decaocto, cette derniére
arrivée dans la région en 1961. La plupart des espéces sont
originaires des biotopes forestiers : Merle noir Turdus
merula, Grive musicienne TX phïlomelos. Fauvette a tête
noire. Mésanges bleue Parus caeruleus et charbonniére P.
major. Sittelle torchepot Sïtta europaea. Pinson des
arbres. Etourneau sansonnet Sturnus vuIgarîs· etc. Quelques
autres proviennent des milieux rupestres, mais comme
précédemment il s`agit d‘une avifaune appauvrie. restreinte
aux espéces les moins spécialisées quant a leur habitat :
le Martinet noir Apus apus. la cosmopolite Chouette effraie
Tyto alba, l'Hirondelle de fenétre et aprés domestication
et retour a la nature, le Pigeon biset Columbo livia. Une
seule espéce d'origine steppique fréquente les milieux
sableux presque dépourvus de végétation, et méme les
plages, les friches rases. les parkings et autres espaces
bitumés ou gravillonnés, le Cochevis huppé Galerïda
crfstata. Dans l'ensemble» la composition de l‘avifaune des
agglomérations est tributaire de l‘environnement immédiat
de celles-ci. A Quend-Plage, parmi les Pins. la Mésange
huppée niche dans certains jardins tandis que dans les
villages, des Rapaces comme le Faucon crécerelle et la
Chouette chevéche utilisent les vieux Pommiers des pâtures
pour Y établir leurs nids.
Les températures hivernales étant un peu plus élevées
dans les agglomérations, surtout dans les bourgades, du
fait des activités humaines, les oiseaux éprouvent moins de

.. 39 ..
difficultés à y survivre en hiver, d‘autant qu‘ils
profitent des ressources alimentaires mises à leur
disposition volontairement ou non. Ainsi l'hivernage de
certains oiseaux y est plus régulier qu‘ailleurs :
Bergeronnettes des ruisseaux Hotacilla cïnerea et grise.
Rougequeue noir. Pouillot véloce et Serin cini Cardualis
surinus. Lors des vagues de froid, quelques espéces
beaucoup moins citadines peuvent chercher refuge dans les
agglomérations. même les plus importantes : Grive mauvis,
Pinson du Nord mais aussi Bécassine des marais.
ITïNERAIRE
Si c‘est au cours de la période de reproduction que
l'avifaune des agglomérations est la plus diversifiée,
toutes les saisons permettent des observations insolites
comme ces Bécassines des marais cherchent leur nourriture
dans les caniveaux â Rue lors des vagues de froid de
janvier et février 1985 ou ce mâle de Faucon kobez Falco
vespertinus glissant rapidement entre les maisons du Crotoy
en avril 1989. Un circuit dans la vieille ville de Saint-
Valery-sur-Somme permettra de se familiariser avec
l'avifeune citadine de la plaine maritime picarde, de
découvrir un magnifique panorama et de goûter aux charmes
d'une cité accueillante.
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Le feu tricolore, un site de nidification insolite
pour la Tourterelle turque.

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CARTE DES ITINEHAIRES ORNITHOLOGIQUES
DANS LA PLAINE MARITIME PICARDE
lx A : plage de Quand
B : vasiéres de la Maya
C : molliéres en baie d‘Authie
U : dunes et bois à Saint-Quentin-en-T.
E : levées de galets à Cayeux-sur-Mer
F : falaises à Ault
G : étang et graviéres du Hâble d'Ault
H : marais de Sailly-Bray
1 : prés et cultures â Boismont
J : agglomération de Saint-Valery
 

-.111..
III — LES ACTIVITES HUMAINES ET
LEURS IMPACTS SUR L'AVIFAUNE
La plupart des activités humaines qui s'exercent dans
la plaine maritime picarde sont à l'origine d'impacts
parfois positifs mais le plus souvent négatifs sur
l'avifaune.
AGRICULTURE
L’occupation du sol par les milieux cultivés ayant été
envisagée antérieurement. nous n’aborderons ici que les
impacts de l'agriculture sur l'avifaune.
Le drainage, notamment des prairies humides pour les
mettre en culture, constitue l'un des principaux aspects
négatifs des activités agricoles dans la plaine maritime
picarde. Une diminution artificielle des périodes
d'immersion partielle de ces prés va provoquer de
nombreuses modifications quant é l'avifaune qu’ils
hébergent. Les stationnements migratoires et hivernaux de
la Bécassine des marais ne peuvent que régresser. Il en
sera de même pour les effectifs nicheurs du Vanneau huppé,
du Pipit farlouse et du Bruant des roseaux. oiseaux
cependant susceptibles, dans une certaine mesure, de
s'adapter é des milieux plus secs. Une diminution de la
nappe d’eau dans les milieux humides les plus proches du
littoral, ne pourra qu’entraîner la disparition de la
nidification du Chevalier gambette, nidification qui a pu
être prouvée récemment dans les prés humides bordant la
baie d'Authie. et amener la quasi-extinction de celle de
l’Huîtrier pie. Un tel phénoméne de diminution du degré
d'hygrométrie ne peut que rendre moins attractives ces
prairies de la basse vallée de l'Authie et des environs de
Froise pour les Courlis cendrés et corlieux qui viennent
actuellement s'y alimenter, notamment au printemps. Une
opération de drainage vient d'ailleurs d'ëtre entreprise en
mai 1989 dans ce dernier secteur et concerne un des prés
les plus intéressants du Harquenterre pour ces deux
oiseaux.

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PECHE ET CONCHYLICULTURE
Trois ports (Le Crotoy, Saint-Valery-sur-Somme et Le
Hourdel) existent sur le littoral picard. Implantés en baie
de Somme en cours de comblement et d'exhaussement. ils
voient leurs chenaux s°envaser d'où un probléme de survie.
Aprés s'étre orientés temporairement vers le ramassage
des Coques qui est une activité ancienne dans la région,
aujourd'hui menacée en raison de la forte chute des
effectifs de cette population, certains pécheurs se sont
reconvertis dans la mytiliculture sur bouchots depuis 1981.
Le développement de cette production procure un apport de
nourriture important sous la forme en particulier de Moules
arrachées aux bouchots lors des tempêtes. Les Laridés,
Goélands argentés et cendrés notamment, sont les principaux
oiseaux à en profiter mais d'autres. comme la Corneille
noire Corvus corone corone, font de méme. Les Corneilles
mantelées qui hivernent encore sur le littoral picard
fréquentent essentiellement ce secteur depuis
l'implantation des bouchots alors qu’auparavant elles
séjournaient un peu plus au Sud dans le Marquenterre et en
baie de Somme.
Cette activité mytilicole induit égelement des aspects
négatifs puisqu‘elle est le prétexte au transport d'armes à
fau dans la réserve avec des tirs fréquents constatés
notamment sur des Canards et les reposoirs de Laridés é
marée haute.
TOURISME
Le tourisme est, avec l'agriculture et les activités
liées à la mer, notamment pêche. la principale ressource du
littoral picard. Les activités commerciales et hôtelières
lui sont intimement liées et de nombreux établissements ne
sont ouverts que pendant la saison estivale. Au cours de
celle-ci, plus de 100 000 vacanciers fréquentent la région.
Parmi les problémes écologiques engendrés par le
tourisme figurent le grignotage des dunes par les
résidences secondaires et les importants dérangements de
l'avifaune présente dans la réserve de la baie de Somme.
Ainsi, l'Aquaclub Côte Picarde a amené la destruction d’une
superficie importante de _dunes en particulier par la
réalisation de routes destinées é assurer sa desserte. Des
projets de nouveaux chemins ouverts au public en milieu
dunaire et de création pour la commune de Saint-Quentin-en-
Tourmont d’une route d'accés é la mer traversant celui-ci
semblent sur le point de réapparaître.

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1-.;:.-..:; .- .,,....;. .:-. -- _.._ ...,.. .·_.  ., -- ` 455. ,9-.4.+:.;...
Eté coume hiver, la baie'de Somme attire les
amateurs d’oiseaux et de grands espaces.
En résumé. une trés nette contradiction existe entre
les intentions déclarées de promouvoir un tourisme axé sur
la qualité de l'environnement et le peu de protection dont
jouissent les milieux naturels de la plaine maritime
picarde.
ROUTES ET VOIES FERREES
La circulation routiére provoque une certaine
mortalité avienne. notamment chez les Passereaux au
printemps lorsque les parades nuptiales les rendent moins
prudents et- en été aprés l°envol des jeunes qui, peu
expérimentés. sont plus vulnérables que les adultes.
Le projet d'autoroute Al6 fait peser de graves menaces
sur les zones humides de la basse vallée de l’Authie si la
variante, actuellement en vogue, était retenue.

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Las Canards, ici das Colverts, sont chassés à la
passée notamment, lorsqu'ils quittent leurs remises
diurnes pour leurs lieux de gagnnge nocturnes.

L 47 -
IV - LISTE SYSTEMATIQUE COHMENTEE DES OISEAUX
GAVIIDAE
Avec 1'amélioration de la connaissance des critères de
détermination de ces espèces observées le plus souvent en
hiver au large du littoral picard, leurs cycles de présence
dans la région sont connus avec beaucoup plus de précision
que lors de la publication de notre précédent ouvrage.
Trois des quatre espèces recensées dans le monde
fréquentent la baie de Somme et ses abords.
Plongeon catmarin Gavia stellata (Raqhet) M, H.
Cet oiseau niche autour du Cercle polaire jusqu'au
niveau de la Baltique. Il hiverne le long des côtes de
l’Atlantique du Cap Nord à Gibraltar, en Méditerranée et en
Mer noire ainsi que sur certains grands lacs intérieurs
comme le Léman.
Le Plongeon catmarin représente chez nous l'espéce la
plus fréquente de la famille. Les premiers individus
arrivent généralement en octobre, rarement plus tôt (19
septembre 1982). La migration d'automne bat son plein en
novembre et décembre tandis que les effectifs demeurent
trés faibles pendant les quinze premiers jours de janvier,
période d'hivernage au sens strict, avec environ une
dizaine d'oiseaux. Ensuite la migration prénuptiale se
marque de la fin de ce mois â février par un nouveau pic
d'abondance. Des oiseaux peuvent s’attarder jusqu'en mai,
voire un peu plus tard (4 juin 1977).
Plongeon arctique Gavia arctica M, H.
Les aires He nidification et d'hivernage du Plongeon
arctique sont trés proches de celles de son proche parent.
le Plongeon catmarin.
_ Cette espèce n'est régulière qu'en hiver (décembre à
février), le plus souvent en petit nombre. Deux exceptions
marquent probablement les `migrations de descente (150
individus le 28 décembre 1985) et de remontée (10 oiseaux
le 13 février 1968). Le Plongeon arctique est moins
fréquent en dehors de ces limites. En effet, il n'arrive
guére avant le mois d'octobre méme si le cadavre d’un
oiseau a été découvert le 20 septembre 1981 et s’attarde
peu· après le mois d'avril avec seulement deux mentions
tardives du 25 avril au 16 mai 1982 et du 3 au 14 mai 1989.

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350 Effecllfs mensuels maxlmaux du Plongeon calmarln de 1980 à 1986
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Plongeon imbrin Gavia immer (Raqhet double. Doube-
raqhet) M, H.
I1 se reproduit en Islande. au Groenland et dans le
Nord du continent américain. En Europe. il hiverne le long
des côtes du Cap Nord au Portugal.
Il s'agit d’un hivernant rare puisque seuls des
individus isolés sont remarqués. hormis la mention
commençant é dater de 3 oiseaux le ll février 1968. 4
données d'exemplaires vivants étaient connues pour la
période comprise entre 1974 et 1979. 6 ont été obtenues de
1980 à 1988. La plupart concernent le coeur de l'hiver
(décembre à février) a l'exception d’un oiseau remarqué du
22 février au 18 mars 1979 et d’un individu
particulièrement tardif noté en compagnie d’un Plongeon
arctique le'l6 mai 1982 (A. et G. DUHAMEL). Déja pendant la
période 1968-1979, sur les 7 individus trouvés morts. 3
1'avaient été en mai.
PODICIEEDIDAE
Les cinq espèces européennes sont visibles dans la
plaine maritime picarde où. deux d'entre elles s'y
reproduisent chaque année et une autre plus
occasionnellement.
Grèbe castagneux Tachybaptus rufïcollis (Lulu. Patte-
au-cul, Pihuite, Pleumion. Plomion. Poussin d'ieu, Pouchin
d'ieu, Raqhet. Thiot Raqhet) N. M. H.
Il niche de l'Europe occidentale au sud de la Suède et
jusqu'en Ukraine. En hiver. ·il quitte les régions
intérieures du Nord et de l’Est de son aire de reproduction
pour gagner les zones littorales. Les oiseaux du Sud et de
l'0uest semblent plus sédentaires.
C’est un nicheur`commun sur toutes les petites pièges
d’eau favorables : 15 à 20 couples en 1981 dans le
Marquenterre, peut-étre 30 actuellement selon ETIENNE et
coll. (1987). et 1 à 3 selon les années au Hâble d'Ault.
Les pre~iéres manifestations nuptiales ont lieu dès le mois
de mars mais des couvées peuvent être entreprises jusqu'en
août. Depuis I976. le Grèbe castagneux niche chaque année
en milieu saumâtre mais l'élevage des jeunes y est rarement
couronné de succés. En 1987. il s’est même reproduit au
sein de l’estuaire dans une flaque permanente de l’anse
Bidard. Il est présent toute 1'année avec un minimum en mai
lors de la nidification. En juin, les effectifs augmentent
avec l'apparition des premiers jeunes. Aprés une nouvelle
croissance de la population en juillet. les stationnements
demeurent sensiblement constants jusqu'en septembre. Trois
pics migratoires sont remarqués : deux correspdndent aux
périodes de passages habituelles (octobre et février à
avril). le dernier à des mouvements liés è l'apparition de
coups de froid dans les pays nordiques (décembre).

..5]]-
Grébe huppé Podiceps crïstatus (Cache-veau, Cache-
viau, Hére, Ripoupée, Ripoupée Hurlard) N, M, H.
Cet oiseau niche communément au Sud de la Suéde et
jusqu'à 1’Est de la Pologne. Les Grébes huppés originaires
de l'Europe du Nord migrent vers le Sud et se rassemblent
essentiellement le long des côtes d'Europe occidentale. Les
individus de l’Europe moyenne semblent plus sédentaires
sauf lors de grands froids.
Présent toute l'année, le Grébe huppé est surtout
abondant lors des deux passages : octobre-novembre et
surtout décembre pour la descente et fin janvier à février
pour la remontée. Ce dernier mouvement se poursuit avec une
moindre intensité jusque fin mai. Début juin, hormis les
nicheurs locaux, les effectifs sont trés faibles mais dès
la fin de ce mois apparaissent en baie de Somme et sur des
piéces d°eau où l'espéce ne se reproduit pas des adultes et
des jeunes de 1’année. Ce phénomène prend de 1°importance
en juillet. Une dispersion doit se produire ensuite puisque
les effectifs d’août et de septembre représentent les
minima annuels.
Jusqu’en 1980, le Hâble d°Ault constituait la seule
localité de reproduction du Grébe huppé dans 1a plaine
maritime picarde avec l à 4 couples. En 1981, il niche dans
un premier site du Marquenterre avant de se répandre
davantage 1'année suivante. Sur l'ensemb1é de la région
étudiée, 8 à 17 couples se reproduisent actuellement.
Grébe jougris Pbdiceps grisegena M, H.
Cet oiseau niche dans toute 1°Europe orientale de la
Hongrie à la Mer caspienne. Il quitte ensuite cette région
et vient passer l'hiver sur` les côtes de 1'Europe
occidentale surtout en Norvège et en Grande-Bretagne,
parfois même jusqu'en Méditerranée.
Il hiverne régulièrement en petit nombre sur le
'littorel picard où il est présent de novembre à début avril
avec le 7 avril 1985 comme mention la plus tardive. Des-
arrivées précoces peuvent avoir lieu en septembre ou
octobre, voire plus tôt (29 août 1986). Aucune observation
n'a été réalisée en dehors de cette période excepté deux
oiseaux trouyés morts en juin. La nette remontée
prénuptiale de février suspectée d'aprés les résultats de
ramassages (sur 34 cadavres découverts, 13 1’ont été au
cours de ce mois) est mise en évidence à partir des
observations d'oiseaux vivants pendant 1a période 1980-86.
Grébe esclavon Podiceps ouritus (Doube-raqhet) H, H.
I1 se reproduit en Islande, en Scandinavie et dans le
Nord de la Russie. En hiver, il gagne la Mer baltique et la
Her du Nord, rarement la Méditerranée.
Noté irréguliérement de septembre à début avril avec 7
contacts de 1974 à 1980. le Grébe esclavon est devenu
ensuite un hivernant typique et régulier (1 â 5 oiseaux).
Une seu1e donnée en période de nidîfication est connue : un

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oiseau attardé. en plumage nuptial, le 27 mai 1981 au Hâble
d'Ault : tandis que la mention la plus précoce est le 6
septembre 1974.
Grébe a cou noir Podïceps nigrfcollis No, M, H.
Nicheur de l'Europe moyenne et méridionale, il étend
lentement son aire de reproduction vers le Nord et l'Ouest
depuis la fin du XIXéme Siécle. Il hiverne en Europe au
Sud-Ouest d'une ligne joignant la RFA à la Turquie, ainsi
que le long des côtes du Maroc.
Jusqu'en 1976, noté de façon épisodique tout au long de
l'année. le Grébe à cou noir était toutefois un peu plus
fréquent en hiver. En 1977, 5 puis 3 adultes sont observés
de mai a juillet dans le marais de Rue. sans qu'une
éventuelle nidification puisse être prouvée. Celle-ci l'est
en 1983 avec 3 couples. Aucun autre cas ne sera enregistré
par le suite. Actuellement seul le passage d'avril est trés
net.
PROCELLARIIDAE
Mis à part le Fulmar Fhlmarus glacialïs qui niche dans
la région. les espéces de cette famille sont rarement
observées du fait qu'el1es ne viennent à la côte que pour
se reproduire.
Fulmar Fulmarus g1acIa1is N, M, H.
Nicheur du Nord-Est de l'Atlantique en expansion vers
le Sud depuis le milieu du XVIIIé»e Siècle, le Fulmar a
actuellement sa limite méridionale de répartition située en
Bretagne. En hiver, il se répand dans l'0céan atlantique
autour de ses points de nidification.
Considéré comme rare sur le littoral picard jusqu'en
1970, le Fulmar est désormais régulier de juillet à avril
lors de ses migrations dont deux pics ont pu étre décelés
respectivement en avril et jui1let~août (MERCIER 1986). Cet
auteur mentionne d’ailleurs la présence quasi-permanente de
migrateurs appartenant a la population nicheuse en Europe
occidentale tandis qu'un oiseau d'affinité nord-américaine
a été découvert le 25 janvier 1986. Quelques individus
fréquentent assidûment depuis 1972 les falaises calcaires
du Sud du littoral picard où la nidification fut prouvée en
1979 avec la découverte d'un gros jeune en duvet. MERCIER
(1987) remet en cause de maniére très convaincante les
recensements de la population cantonnée publiés
antérieurement à son étude (ROBERT l98·a. COMMECY et coll.
1984, SUEUR 1983a, RAEVEL 1986) et signale la présence de
16 couples (dont l ou 2 nicheurs) en 1979 et 49 (dont 8
reproducteurs) en 1986.

-.-5]..
Puffin fuligineux Puffinus grïseus M.
Nicheur dans le Sud de 1‘At1antique et du Pacifique,
cet oiseau pélagique remonte pour hiverner jusqu‘au
Groenland et en Norvège.
Les données anciennes le signalent le long des côtes
picardes en juin, septembre et octobre. Trois données ont
été obtenues récemment : 2 oiseaux le 31 août 1981 en baie
de Somme (T. RIGAUX) et 1 individu les 9 et 19 octobre 1982
à Quend (A. et G. DUHAMEL, J. MOUTON}.
Puffin des Anglais Puffïnus puffinus (Trayeux} M.
Nicheurs trés locaux des côtes rocheuses'du Sud-Ouest
des lles britanniques et de Bretagne. les Puffins des
Anglais de la sous-espéce type effectuent des allers et
retours réguliérement entre leurs nids et leurs zones
d'alimentation situées parfois à des centaines de
kilomètres, golfe de Gascogne essentiellement. 11 semble
que leurs quartiers d'hiver se situent dans le Sud-Ouest de
l‘Atlantique le long des côtes du Brésil et de l'Argentine.
Les individus de la sous-espéce maurbtanicus nicheurs aux
Baléares peuvent remonter le long du littoral atlantique
jusqu'a la baie de Somme.
C‘est le moins rare des Puffins sur le littoral picard.
D'aprés les données anciennes. il migre au large de celui-
ci en mars-avril et d'aoüt â octobre, voire jusqu‘en
décembre. La migration postnuptiale peut toutefois
s'amorcer plus tôt puisqu‘un oiseau en vol vers le Sud a
été noté le 24 juillet 1984 à Cayeux-sur-Mer (L. GAVORY et
T. RIGAUX). Observé de manière épisodique de 1974 a 1980,
les 9 données obtenues de 1981 à 1986 confirment le statut
défini antérieurement méme si une seule mention printanière
est connue : un oiseau le 9 avril 1978 à Quend. Deux sous-
espéces peuvent étre rencontrées : puffïnus et mauretanicus
mais de nos jours seule la premiére a été signalée le 10
septembre 1977 a Cayeux—sur-Mer.
HYDROBATIDAE
Les oiseaux de cette famille ne venant à la côte que
pour se reproduire et ne nichant pas en Picardie, leurs
observations sont des plus rares. Seules des prospections
en mer permettraient peut-être de connaître le statut de
ces espéces au large de notre littoral.
Pétrel tempéte Hydrobates pelagïcus (Cail1ette,
Ecaillette, Satanite) M.
Nicheur trés localisé des côtes rocheuses de la
Manche, de l‘Atlantique et de la Méditerranée, ce petit
Pétrel se disperse en hiver au large des côtes d‘Afrique
occidentale, en Méditerranée et en Mer rouge.
Cette espéce a été signalée au XlXéme siécle, ensuite
une donnée a été obtenue en 1912 à Noyelles-sur-Her.

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- 55 -
Récemment. un individu a été t·ouvé mort le 7 mai 1978 sur
le littorel picard et un autre le 16 octobre 1983 à Quend
(G. FLOHART). Ces deux mentions fournissent des indications
sur les époques des migrations au large de la plaine
maritime picarde.
SULIDAE
H E Fou de Bassan Sula bassana (Margat, Margot, Mergot) M.
Nicheur sur les ilôts rocheux de l'Atlentique Nord. le
Fou de Bassan a commencé â étendre son aire de nidification
vers le Sud â la fin du X1Xéme siècle (arrivée en 1939 aux
Sept-lles). Les jeunes de l'année hivernent principalement
au large des côtes africeines du Maroc au Sénégal. Avec
l`ége, les oiseaux descendent beaucoup moins vers le Sud,
les adultes étant erratiques au large de 1'Europe
occidentale.
Le Fou de Bassan est présent toute l‘année avec des
passages prénuptiaux de février â avril, voire début mai,
qui n‘apparaissent guère avec les observations directes
mais sont décelés grâce aux ramassages d'oiseaux morts
anciens (plus de 200 individus trouvés morts sur 5 km de
côtes en février 1824) ou ac uels. A la fin du mois de
juillet. des mouvements vers le nord concernent
principalement des immatures (COMMECY et GAVORY 1985)
tandis que la migration d'automne se déroule
essentiellement d'août a octobre. Les adultes prédominent
de novembre â mai. les subadu.tes en juin et au début de
juillet. époque pendant laquelle les oiseaux plus âgés se
trouvent sur leurs lieux de nidification. Les immatures.
surtout ceux de l'année. forment le gros des contingents
migrant le long de nos côtes de fin juillet â octobre.
PHALACROCORACIDAE
Grand Cormoran Phalacrocorax carbo No, M, H, E.
11 niche communément dans le Grand Nord, en Norvége.
lslande. dans les Iles britanniques et de maniére plus
sporadique au Sud. Le statut hivernal de cet oiseau est
variable selon les individus : certains sont migrateurs,
d’autres erratiques; voire sédentaires.
Présent toute l'année. le Grand Cormoran est signalé
nicheur au X1Xéme siécle dans les falaises picardes et
entre 1950 et 1972 notamment au Hâble d‘Au1t, localité où
la reproduction n‘est que probable en 1980 et 1981 mais
certaine en 1982 avec un seul couple. Cet oiseau est
surtout remarqué lors de ses migrations tandis que deux
périodes de moindre abondance sont décelées en hiver et
lors de la nidification. Même si la migration prénuptiale
peut débuter fin janvier, elle ne marque une certaine

- 55 .
intensité qu‘en mars pour atteindre son apogée en avril
Imaximem de 110 individus le ler avril 1980). Des
retnrdntaires peuvent encore être observés début mai. Le
passage d‘uutomne S‘éta|e de fin juillet à novembre
tmaximum de 2DU oiseaux le 3 octobre 1986). Pendant la
periode 1974-87. les effectifs présents sur le littoral
picnrd montrent une très nette tendance à l'augmentation
presque tout ou long de l'année. Les deux sous-espéces
européennes curbo et sinensis sont signalées.
Cnrmnren huppé Phalacrocorex aristotelis A.
Nicheur des côtes rocheuses de la Mer blanche au
Marne. egelement en Méditerranée et en Mer noire. le
Unrmorun huppé. plutôt erratique. ne s‘êloigne guére de ses
lieex de repruduetion.
lnfeodèe aux côtes rocheuses, cette espéce est
rurement observée sur le littoral picard essentiellement
subleux : l juvénile en janvier 1930. 1 individu trouvé
mort le 2l mai |972. l oiseau observé le 22 du même mois. l
immature trouvé mort le 3 juin 1973, 2 individus notés le
ZH mure 1976. 1 immature du 25 juillet au 11 août 1978 et l
adulte le ler mai l982.
AuUE1DAE
Uetor étoilé Botaurus stellarïs N. S.
Nicheur surtout dans l`Est de l‘Europe, le Grand Butor
possede quelques populations fort clairsemées et en grande
partie sédentaires en Europe occidentale.
Cet oiseau se reproduit dans les grandes phragmitaies
du Marquenterre où se population est comprise actuellement
entre 8 et ll couples selon les années. ll ne semble plus
fréquenter le Hêble d‘Ault que de manière irréguliére de
l‘autemne eu printemps elors qu'autrefois il y était
11i C1IcU1‘ .
Blongios nain Ixobrychus minutus (Butoriot.
üarnouilleux. Grenouiller, Thiot Butori N, H.
Dnns le Paléarctique. le Blongios nain niche
principalement dans les régions situées entre la Baltique,
la Mer noire et la Caspienne. Son abondance est moindre
dans les contrées plus méridionales jusqu'au niveau de la
Méditerranée. ll hiverne en Afrique tropicale.
Les premiers Blongios nains arrivent dans la plaine
maritime picarde. comme dans le reste de la région. dans le
eournnt du mois d'avril (un chanteur le 25 avril 1985 au
Parc Ornithologique du Marquenterre où l`espéce ne se
reproduit pas). Cet oiseau niche dans les phragmitaies où
ses effectifs n'ont fait l'objet d'aucune étude. Il semble
toutefois au bord de l’extinction puisque la :eule mention
d'un oiseau cantonné obtenue entre 1980 et 1988 est celle
d'un chanteur le 18 mai 1986 à Rue. Le Blongios nain quitte
la région en septembre.

- 57 -
Héron bihoreau Nïcticorax nycticorax (Bihéron,
Bitoreau, Pouache, Pouacre. Roupeau) M, E, Ho.
Nicheur en Europe de la Méditerranée jusqu‘au Rhin et
au Danube, le Héron bihoreau hiverne au Sud du Sahara.
Des erratiques, le plus souvent isolés, sont observés
essentiellement de mi-avril a octobre, parfois jusque mi-
novembre (15 novembre 1982}. Quelques données permettaient
d‘envisager une nidification prochaine comme ce groupe de 7
oiseaux notés à plusieurs reprises en juin 1982 au Parc
Ornithologique du Marquenterre. Toutefois depuis 1983. les
observations se raréfient dans la plaine maritime picarde ;
sans qu'un nid ait été trouvé. Une mention hivernale
exceptionnelle d‘un adulte les 31 janvier et ler février
1987 a été réalisée au Parc Ornithologique du Marquenterre
en pleine vague de froid alors qu‘aucun oiseau ne s'était
échappé auparavant des voliéres de ce site tsuzun et VIEZ
1989).
Aigrette garzette Egretta garzetta N, M, H.
L‘Aigrette garzette niche dans le Sud de l'Europe et
hiverne principalement dans le Bassin méditerranéen et au
Sud du Sahara.
Notée de maniére épisodique sur le littoral picard
jusqu‘en 1974, elle stationne ensuite réguliérement du
printemps à l‘automne presqu'exc1usivement dans le
Marquenterre. Le premier cas d‘hivernage a lieu durant la
saison 1977-78, phénoméne devenu presque régulier sauf les
années de vague de froid. Il est suivi d‘un cas de
nidification de juillet à septembre 1978, seul cas connu
alors au Nord de la Loire. Un couple s'est à nouveau
reproduit de 1979 a 1981. Aprés cinq ans sans nidification
et de raréfaction de l‘espéce, bien que deux couples aient
aménagé deux anciens nids de Hérons cendrés Ardaa cinerea
sans toutefois se reproduire en 1985. deux couples
s'insta1lent a nouveau en 1987 et 4 ou 5 l‘année suivante.
Grande Aigrette Egretta alba A.
Cette espéce niche essentiellement de l'Est de
l'Autriche à l‘URSS et hiverne réguliérement du Nord de
l‘1ta1ie à la Turquie, en Tunisie, en Egypte et depuis 1963
en France où les mentions deviennent de plus en plus
fréquentes, même en dehors de la Camargue qui fut longtemps
un site privilégié d'observation de l‘oiseau.
La premiére mention de cette espéce remonte a 1978
avec l‘observation d‘un oiseau en janvier en baie de Somme,
tué au fusil ultérieurement bien qu'il soit protégé et
inconfondable avec une ·espéce gibier. Une seule donnée
printaniére est connue avec un individu le 9 avril 1979 au
Parc Ornithologique du Marquenterre. Le maximum des données
a été obtenu en novembre. Pour la donnée des 25 et 28
novembre 1984, il pourrait s‘agir de la sous-espéce egretta
originaire d'Amérique aux pattes entiérement noires.
_observation à mettre en relation avec les fortes tempêtes

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de la semaine précèdente qui ont soufflé de l'0uest et du
Sud-Ouest. La premiére mention estivale a été réalisée tout
récemment avec un oiseau noté trés régulièrement du 28 juin
au 23 novembre 1988.
Héron cendré Ardea cinerea (Eron, Bitoreau) N, H. H.
Nicheur répandu de l‘Europe tempérée, le Héron cendré
est moins fréquent dans le Bassin méditerranéen. Sédentaire
quand le climat le permet, il quitte les régions aux
températures hivernales relativement rigoureuses et migre
vers le Sud et le Sud-Ouest de l‘Europe, et souvent mémé
1 'Afrique.
Le Héron cendré est un nicheur présent toute 1'année;
avec. jusqu'én 1979, dans le secteur étudié. une seule
colonie située é Boismont. Aprés une période de
fluctuations importantes de 1968 à 1980 dues en grande
partie à l‘existence d‘une deuxième colonie sur la commune
de Boismont, demeurée inconnue des ornithologues jusqu'a sa
disparition en 1981 et donc non recensée. Ensuite, la
population s'accroît jusqu‘à atteindre 159 couples en 1986.
Elle se stabilise aux environs de 120 couples les deux
années suivantes, une autre colonie s'étant probablement
créée. Un couple isolé s‘instal1e en 1980 au Parc
Ornithologique du Marquenterre. Ensuite. les effectifs
croissent nettement en raison de l'apport probable,
certaines années, d‘individus originaires de Boismont. La
migration prènuptiale se déroule de fin février a début mai
tandis que la dispersion post-juvénile et le passage
d‘automne s'ètale de fin juillet é dèbut décembre.
Héron pourpré Ardea purpurea No. M.
Nicheur essentiellement méridional se reproduisant
toutefois jusqu'aux Pays-Bas. dans le Sud de 1‘Allemagne de
1'0uest et en Tchécoslovaquie. le Héron pourpré hiverne
principalement le long du Nil et au Shd du Sahara.
Un couple s‘est reproduit au début des années 70 au
Hâble d'Au1t. Mis é part cette exception, le Héron pourpré
passe par notre région lors de ses migrations de mi-avril é
mi·juin, voire é partir de fin mars (23 mars 1969, ETIENNE
et coll. 1987), et de fin juillet é mi-septembre (12
septembre 1980). Une seule mention tardive est connue : un
juvénile le ler novembre 1988 au Crotoy (V. CARON). Il
n'est toujours remarqué qu‘en très petit nombre (un à deux
oiseaux per observation).
CICONIIDAE
Cigogne noire Ciconia nigra M.
Les Cigognés noires nicheuses de l‘Est et du Nord-Est
de l‘Europe rejoignent habituellement leurs quartiers
d‘hiver par le détroit du Bosphore tandis que celles du Sud
de l‘Espagne passent par Gibraltar.

·. En -
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- 61 -
Quelques individus de l`Europe de l‘Est doivent suivre
cette deuxieme voie comme peuvent le faire penser les
observations de cet oiseau de début juillet (ler juillet
1984) a mi-septembre (l9 septembre 1987), voire début
octobre (10 octobre 1909). Ce passage atteint son intensité
maximale lors de la derniére décade du mois d'août. Depuis
quelques années, un net accroissement de ces observations
est constaté. ll concerne a la fois le nombre d`individus
observés ensemble (G oiseaux en août 1986) et le nombre
total de mentions. La migration prénuptiale est peu
remarquée de début mai (7 mai 1983) é mi—juin (18 juin
1975) avec seulement 3 mentions de 1975 à 1987.
Cigogne blanche Ciconia ciconia (Chicogne, Chicongne,
Chigogne, Cicon-ne) N. M, H.
En Europe, la Cigogne blanche niche dans la Péninsule
ibérique ainsi que des Pays—Bas au nord de la Gréce et à
l’UHSS. En France, une population résiduelle existe en
Alsace tandis qu`ailleurs ne se reproduisent
irréguliérement que des couples isolés. Les populations
occidentales migrent par le détroit de Gibraltar pour
hiverner en Afrique de l‘0uest. les orientales par le
Bosphore pour gagner l‘Afrique du Sud.
Cette espéce a peut-être niché dans la plaine maritime
picarde au XIXème siécle : captures de 2 femelles adultes
les 13 et 17 juin 1877 au Crotoy. Un couple niche é Port-
le-Gvand de 1928 a 1939. Ensuite. l`espéce n'est plus notée
qu‘aux passages de facon irrégulière si ce n'est la mention
d`un couple dont les jeunes ont été tués au nid en 1944 à
Becquerel sur la commune de Rue (E. ETIENNE), donnée qui
nous est parvenue 40 ans aprés la réalisation de
l°observation suite è la parution de notre précédent
travail. En 1978. la Cigogne blanche se réinstalle avec un
couple nicheur è Ponthoile : 3 pulli en juin mais plus que
2 jeunes le 9 juillet. Les deux années suivantes. la
reproduction échoue. En 1984 ,au Parc Ornithologique du
Marquenterre, un mâle âgé de 2 ans. ayant hiverné sur
place, s‘accouple avec une femelle captive mais les trois
jeunes mourront peu de temps aprés leur naissance. En 1988,
la nidification est suspectée dans les environs de
Ponthoile et de Faviéres. Autrefois notée
exceptionnellement en hiver (3 mentions de 1877 a 1974). la
Cigogne blanche hiverne réguliérement dans la région depuis
1979-80. Sa migration prénuptiale se déroule de mars à
début juin mais est surtout intense de mi-avril à mi-mai.
Si le retour s'amorce dés juillet avec des oiseaux ne
s'étant pas reproduits, celui-ci est surtout remarqué de la
fin août a la mi-septembre. Des oiseaux peuvent s`attarder
jusqu'en décembre mais l`hivernage au sens strict
n'intéresse qu'un nombre limité d‘individus (un é trois).

-52-.-
TRESKIORNITHIDAE
Ibis falcinelle Plegadis falcineilus (Charlot) A.
Cette espèce niche en Yougoslavie. Albanie, Gréce et
au Montenegro, dans le delta du Danube, dans le Sud de
1'URSS ainsi qu‘en Turquie. Elle hiverne dans le Sud de
l‘Espagne, en Tunisie et en Irak.
Quelques donnèes anciennes sont connues : 1 capture en
mai 1905, 2 captures en septembre 1926 et 7 autres en
novembre 1932. Un oiseau a été noté è deux reprises le 18
septembre 1988 a Boismont puis le 28 octobre au Parc
Ornithologique du Marquenterre.
Spatule blanche Platalea Ieucorodia (Palette,
Palotier, Palottier, Pélincan} H, E, Ho. ·
En Europe occidentale, la Spatule blanche niche aux
Pays-Bas et en Espagne. En hiver, elle se rencontre le long
des côtes du Maroc au Sénégal. parfois plus au nord.
Autrefois uniquement migratrice en mars-avril, avec
parfois des retardataires en mai, et août-septembre. voire
octobre—novembre, la Spatule blanche estive régulièrement
dans le Harquenterre depuis 1975. Fin juillet 1977, des
transports de matériaux furent même observés. Cette
tentative de construction d`un nid par un adulte isolé est
demeurée sans suite. En 1985, deux adultes aménagent un
ancien nid de Hèrons cendrés. En 1988, le même comportement
est adopté par deux jeunes adultes qui s‘accoupIent
également è deux reprises. Mais la encore, cette ébauche de
reproduction n'aboutira pas. Quelques cas d'hivernage ont
été enregistrés depuis 1976-770
PHOENICOPTERIDAE
Flamant rose Phoenicopterus ruber A. C.
Depuis le XIXème Siècle, des individus appartenant â
trois sous-espèces (roseus, chilcnsis et ruber) peuvent
être observés sur le littoral picard. Les oiseaux des deux
derniéres sous-espéces. originaires d‘Amérique du Sud. sont
des écheppés de captivité tandis que les roseus pêuvent
venir de Camargue où ils nichent. Depuis 1972, le Flamant
rose est noté beaucoup plus fréquemment, différents
individus se sont succédé de manière continue de mars 1975
é avril 1978. Cette espèce est mentionnée lors de 5 années
de 1980 è 1988 mais une seule donnée peut se rapporter è
des oiseaux effectivement sauvages. bien qu‘un regroupement
d'ind1vidus issus de captivité ne puisse être totalement
exclu : 8 exemplaires le 17 juillet 1984 en baie d‘Authie
et au Parc Ornithologique du Harquenterre.

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· 55 l
ANATIDAE
Seuls quelques membres de cette famille sont nicheurs
dans la plaine maritime picarde, les autres sont notés lors
des migrations et en hivernage. leurs effectifs étant
parfois trés importants lors des hivers rigoureux. Ces
faits montrent le rôle essentiel que pourrait jouer la haie
de Somme dans l'accueil des populations d`Anatidés
hivernant normalement plus au nord et poussées
régulièrement vers le sud lors des vagues de froid.
Malheureusement, la faible étendue des zones non chassées,
de surcroît dérangées assez fréquemment (avions, motos
dites "vertes". chevaux, chiens, braconnage. ornithologues
et photographes peu scrupuleux, etc} ne lui permet pas de
jouer pleinement ce rôle. L`implantation de certaines
especes (Cenard chipeau Anas strepera, Fuligule morillon
Aythya fuligula. etc) comme nidificatrices dans la région
est contrecarrée par le prélévement des oeufs dans les nids
en vue de les faire couver par des canes domestiques, les
jeunes étant ensuite gardés dans les parcs à canards que
possédent presque toutes les huttes “terrestres“ de la
plaine maritime picarde.
Cygne tuberculé Cygnus olor N, M, H.
L‘aire de reproduction du Cygne tuberculé atteint le
Sud de la Suéde au Nord et la Pologne â l‘Est. La densité
de cet oiseau diminue du Nord au Sud. En hiver, il quitte
les zones les plus nordiques et les plus orientales de son
aire de nidification et hiverne en Europe occidentale a
partir du Danemark.
Le Cygne tuberculé est un nicheur présent toute
l'année. Avant 1789, il était commun dans tout le
département de la Somme, alors qu‘au début du XXéme Siécle
il était considéré comme le plus rare des trois Cygnes
européens dans le secteur étudié. Actuellement, c`est à
nouveau le Cygne le plus fréquent. Jusqu'en 1980, il
nichait uniquement dans la zone méridionale de la plaine
maritime où il a commencé è stationner régulièrement toute
l‘année sans se reproduire toutefois a partir de 1963 (V.
CARON et J.M. SANNIER}. Les premières reproductions se
produisent en 1975 et 1976 avec un couple au Hâble d`Ault,
5 couples en 1977 et seulement 2 en 1978 alors que 5 autres
s'installent dans les zones humides de Boismont et de
Noyelles—sur·Mer. L`implantation en ces nouvelles localités
s'est produite aprés que le Hâble d‘Ault ait été envahi par
la mer lors des tempétes_de novembre 1977 : la moitié des
hivernants·d‘a1ors disparut de la région, la deuxiéme gagna
les étangs de Boismont et de Noyelles. Au printemps, les
nicheurs locaux se sont scindés en deux groupes : certains
nichant sur place, d‘autres retournant s'installer au Hâble
d‘Ault. En l98l, un couple s`est installé è Quend au Nord
de la baie de Somme. Suspectée à Rue en 1985 avec 2 couples
présents, la reproduction y est prouvée en 1986 (un couple)
et l987· (deux couples). En 1985. un couple s‘installe au

F 55 s
Parc Ornithologique du Harquenterre où il est rejoint par
un second en 1989. De 1979 a 1989, la population de
l‘ensemb1e de la plaine maritime picarde est comprise entre
8 et 15 couples. Exception faite de l‘hiver
particulièrement rigoureux de 1962-63 pendant lequel 200
individus furent observés sur 1e littoral picard, une
augmentation globale du nombre de ces oiseaux sêjournant
dans la région est constatée depuis le début de la décennie
70. Une modification du statut du Cygne tuberculé est
également enregistrée puisque jusqu'en 1981 les premiers
migrateurs arrivaient en septembre et les effectifs des
hivernants étaient maximaux en novembre et décembre, les
départs s’éche1onnant jusqu'en avril et mai. Désormais. les
stationnements atteignent leur intensité maximale entre
août et octobre, les premières arrivées ayant lieu au début
de juin.
Cygne de·Bewick Cygnus columbianus M, H.
La plus septentrionale des trois espéces de Cygnes
européens se reproduit dans le Nord-Ouest de la Russie et
lv long des côtes de la Sibérie. En hiver, ses migrations
la conduisent en Mer baltique et en Mer du Nord, où elle
fréquente les côtes des Pays-Bas et du Danemark, et de plus
un plus celles de Grande-Bretagne. En France, c`est une
visiteuse hivernale réguliére en Camargue depuis 1'hiver
1962-63 ainsi qu‘en Champagne humide.
Les données de la littérature signalent le Cygne de
Bewick comme présent dans la plaine maritime picarde lors
des hivers particuliérement froids mais toujours en plus
petit nombre que le Cygne sauvage Cygnus cygnus, ceci
jusqu‘a l‘hiver 1941-42. Il semble même qu`è l‘époque il
était plus courant que le Cygne tuberculé. De 1975 a 1979,
il était irrégulier en migration. Actuellement, il tend a
devenir plus fréquent quelque soient les conditions
climatiques et plus abondant lors des vagues de froid. Il
n'arrive dans notre région au plus tôt que vers la mi-
octobre (15 octobre 1975) et repart en février, voire mars
(23 mars 1976 et 31 mars 1985).
Cygne sauvage Cygnus cygnus M, H.
Nicheurs exclusivement nordiques de la Laponie. la
Sibérie et dans le Nord de la Russie. les Cygnes sauvages
ou Cygnes chanteurs se regroupent en hiver sur les côtes de
1a Mer baltique et de la Mer du Nord. En cas de gel de ces
zones. ils sont poussés vers le Sud, parfois jusqu'au
Portugal, voire en Afrique du Nord.
Jusqu‘a l‘hiver 1946-47, c`était le plus commun des
Cygnes : 10 fois plus abondant que le Cygne tuberculé en
février et mars 1929. Il est ensuite surtout noté lors des
coups de froid hivernaux. Il faut attendre le début de 1979
pour obtenir de nouvelles observations aprés celles de
l‘hiver 1962-G3. Actuellement. méme s‘il est surtout
remarqué lors de conditions climatiques rigoureuses, il est

- 51 -
également parfois noté lors d‘hivers relativement cléments.
Ses dates extrêmes de présence sont les 10 novembre 1983 et
9 avril 1982. .
Oie des moissons Anser fabalis M, H.
La sous-espéce type niche dans la taîga de la
Scandinavie à l‘0ural tandis que rossicus occupe la toundra
de la Presqu`île de Kanin é celle du Taymyr. Elles
hivernent en Europe tempérée de la Baltique au delta du
Danube. parfois méme jusqu'en Afrique du Nord. Fabalis
prédomine dans l'0uest de l‘aire d‘hivernage tandis que
dans l'Est c‘est rossicus.
Si quelques rares individus peuvent être observés dés
la mi-août (9 août 1980 pour fabalis et 12 août 1979 pour
rossicus). l'essentiel des hivernants n`arrive qu'en
décembre. Le départ des Oies des moissons a lieu en février
(21 février 1987 pour rossicus). exceptionnellement en mers
(30 mars 1976 pour fabalisl. Leur dortoir se trouve dans la
réserve au Nord de la baie de Somme tandis que leur
principale zone de gagnage se situe au Nord-Est du secteur
étudié. Le triangle Arry. Vercourt et Vron était utilisé
régulièrement au moins jusque 1982. La région de Montreuil-
sur—Mer (Pas—de—Calais} fréquentée épisodiquement depuis
1977 au moins (J. HEDIN) semble le remplacer actuellement.
Les individus observés jusque vers la fin des années 70
appartenaient à la sous-espéce fabalis, rossicus fut notée
pour la premiére fois lors de la vague de froid de début
1979. Elle devient réguliére en petit nombre dans la plaine
maritime picarde les années suivantes et semble supplanter
actuellement fabalis (ETIENNE 1987).
Oie à bec court Anser brachyrhynchus A.
La plus rare des Oies européennes. chassée de ses
zones de nidification du Spitzberg, d‘Islande et du
Groenland par le froid. hiverne en Grande-Bretagne. en
Irlande. au Danemark et en Belgique. plus épisodiquement en
France.
Autrefois, 1‘Oie à bec court était notée
principalement lors des vagues de froid. La plupart des
données récentes ont été réalisées lors de celle de début
1979 : un individu en janvier puis 3 oiseaux en février.
D`autre part, nous·savons que des individus de cette espéce
ont été tués â la chasse durant ces mémes mois. Un individu
a été observé en dehors de toute vague de froid le 2 mars
1980, il s‘agit d'ailleurs de la derniére mention certaine
dans la région. L‘observation la plus tardive dans la
plaine maritime picarde date du 27 mars 1956.
Oie rieuse Anser albifrons H, H.
Originaire de la toundra arctique, l‘Oie rieuse semble
venir en nombre de plus en plus grand passer l‘hiver en
Europe centrale et occidentale pour échapper aux rigueurs
de sa_région natale.

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..59...
C'est la plus rare des trois Oies fréquentant
habituellement la France où elle est depuis de nombreuses
années en forte régression. Seuls les grands coups de froid
en aménent des troupes importantes dans la plaine maritime
picarde : 10 650 a 11 650 individus durant l‘hiver 1962-63,
1 500 è 2 000 de janvier a mars 1979, etc. Un â deux
oiseaux sont demeurés ensuite dans la région pendant tout
l‘été ; il s‘agissait probablement d‘individus handicapés.
Urdinairement, seules quelques dizaines d‘oiseaux peuvent
être notées de décembre à février, voire é partir d‘octobre
ou novembre. avec un cas d'arrivée précoce le 4 septembre
1974.
Uie cendrée Anser anser Ni, M, H.
Les Oies cendrées nichent dans le Nord de L‘Europe
occidentale et dans toute l'Europe de l‘Est. En hiver.
elles se regroupent sur les bords de la Baltique et sur
toute la facade Ouest de l'Europe. Leurs effectifs
augmentent en s‘approchant de la Méditerrannée et de
nombreux individus gagnent également l‘Afrique du Nord.
Autrefois. L‘Oie cendrée était notée uniquement lors
de ses migrations : la postnuptiale commencant en septembre
mais étant surtout remarquée de mi—octobre à dâbut
décembre. celle de printemps de février a mi-avril, voire
début mai. Poussées par 1e froid, des bandes d'Oies
cendrées ayant commencé leur hivernage plus au Nord peuvent
passer en décembre et janvier en direction du Sud mais peu
d‘oiseaux demeurent dans la région pour hiverner. Un lâcher
en 1972 d‘individus semi-domestiques de la sous-esPéce
rubrirostris dans le Parc Ornithologique du Marquenterre a
amené la reproduction de cet oiseau en 1974 et 1975. Si des
individus sauvages sont demeurés en compagnie des premiers,
il n'a pas été possible de déterminer si ces individus
sauvages se sont effectivement reproduits. Presque toutes
ces Oies cendrées ont quitté la région début 1976. En 1977.
un couple s'est reproduit : un adulte serait sauvage (sous-
espèce anser} et l'autre issu de semi-domestiques volants
(sous-espéce rubrirostris). En 1979. sept couples de la
sous-espéce anser, issus d‘oeufs incubés artificiellement.
ont donné 19 Jeunes. En 1980, c‘est au moins 10 couples qui
se sont reproduits.' Du fait de la pression de chasse
s`exercant autour du Parc. la population ne comptait plus
que 6 couples en l98l.'Actuellement, elle se trouve au bord
de l‘extinction 2 aucune nidification réussie depuis 1985.
Oie des neiges Anser caerulescens A.
Cet oiseau niche dans le Nord-Est de la Sibérie, dans
le Nord de l‘Amérique et dans 1e Nord-Ouest du Groenland.
Les mentions antérieures â 1977 concernant cette
espéce ne sont guére convaincantes. Le 5 décembre de cette
année, 23 individus sont observés au Nord de le baie de
Somme dont au moins 15 de la phase bleue. En fait, d‘aprés
nos conversations avec Y. RIDEL, auteur de l‘observation,

- TU -
il apparaît que ce dernier n‘a pas réalisé de distinction
entre juvéniles des deux formes blanche et bleue au plumage
gris bleuté et adultes ou subadultes réellement de la phase
bleue. Toutefois certains des individus observés
appartenaient bien à la sous—espéce caerulescens. chez
laquelle les formes bleue et blanche coexistent, comme le
prouve l'examen d`un subadulte tué puis naturalisé figurant
duns une collection privée. De nouveau. l`0ie des neiges
est observée en l979 (7 individus en janvier). durant les
hivers 1980-8l (3 oiseaux en décembre et un adulte
atlanticus du ler décembre au 10 avril). 1981-82 (un adulte
atlantieus du ler décembre au 19 avril auquel se joignent 3
autres oiseaux le 12 février) et le suivant (un individu en
vol vers le Sud le 4 décembre 1982). Cette espéce étant
maintenue en captivité dens de nombreux parcs zoologiques
on elle peut se reproduire. il n'est pas possible de
déterminer son véritable statut dans notre région :
eehappee de captivité ou accidentelle d'origine sauvage ;
les deux cas étant rencontrés en Europe occidentale.
Bernache du Canada Branta canadensis Ai.
Une vingtaine d'individus ont été signalés en baie de
Somme durant l'hiver rigoureux de 1962-63. Deux oiseaux
bagués en Angleterre furent repris. Dans ce pays. cette
espece a ète introduite et vit à l'état semi-domestique.
Deux données plus récentes (1974) peuvent concerner des
oiseaux provenant de la petite population volante
introduite a Beussent (Pas-de-Calais) : un individu le 21
mai dans le Marquenterre et un le 27 du méme mois au Hâble
d'Ault. Les mentions actuelles. obtenues aussi bien l'hiver
que le printemps ou l'été, sont encore plus difficiles a
cerner dans la mesure où les Eoyers d‘introduction
volontaire ou non se multiplient aussi bien en Picardie
(VIEZ 1987) que dans le reste de la France.
Bernache nonnette Branta Ieucopsis Ni, M, H. C.
Nicheuses du Nord-Est du Groenland. les Bernaches
uouuettes hivernent aux Iles Féroé. sur les côtes d‘Islande
et de la Mer du Nord. Elles n‘apparaissent en nombre sur le
littoral de la Manche et de l`Atlantique que lors des
grandes vagues de froid.
Cette espéce est surtout abondante dans la plaine
maritime picarde lorsque l'hiver est rigoureux : 4 700 à
5 000 individus lors de l'hiver 1962-63, 500 en février et
mars 1979, deux oiseaux demeurant dans la région jusqu‘au 8
mai 1980. La Bernache nonnette est notée chaque année sur
le littoral picard depuis 1978 mais la plupart des
observations en dehors des coups de froid d‘oiseaux isolés
ou formant de petits groupes doivent corresPondre è des
individus nés en semi-liberté hors de leur aire de
nidification originelle. Angleterre ou Eure par exemple,
comme semble le prouver les dates d`arrivée aberrantes
notees au Parc Ornithologique du Marquenterre (mai et

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octobre 1980 par exemple) ou la présence tout au long de
1'année des mêmes oiseaux (1981 et 1985). En 1981. 82 et
85, un individu volant s'est reproduit avec un oiseau
captif sur ce site.
Bernache cravant Branta bernicla M. H.
Les trois sous-espéces mondiales de Bernache cravant
ont été rencontrées sur la littoral picard. Leurs statuts
respectifs sont différents.
Bernache cravant à ventre sombre B. b. bernicla
Cette sous-espéce niche dans les toundras russe et
sibérienne et vient hiverner en Europe occidentale.
C`est la forme la plus commune dans notre région où
elle est migratrice et hivernante erratique notée de fin
août (25 août 1979) à mi-juin (18 juin 1983). Les échanges
entre les différentes zones d`hivernage peuvent expliquer
1`éta1ement des observations réalisées sur le littoral
picard. La migration prénuptiale est trés nette dans les
premiers jours de mars. celle d‘automne plus diffuse
atteint sa plénitude en octobre.
Bernache cravant è ventre pâle B. b. hrota
Cette sous-espéce niche dans 1'Est de l`Arctique
canadien, dans le Nord du Groenland et au Spitzberg.
Autrefois. elle était considérée comme rare en France
avec une seule donnée connue. obtenue d'ai1leurs dans notre
région : un individu tué au Crotoy en 1879. De 1976 a 1980,
bien qu'i1 n‘y ait aucun accroissement des effectifs
mondiaux, cette sous-espéce est observée plus fréquemment
en baie de Somme et dans le Marquenterre avec cinq mentions
dont les dates extrémes sont comprises entre les l3
novembre (1977) et 7 mai (1976). De 1981 à 1988, une
raréfaction est enregistrée avec une seule mention de deux
oiseaux du 31 mars au 11 avril 1986 au Parc Ornithologique
du Marquenterre.
Bernache cravant noire B. b. nigricans
Sa zone de nidification s‘étend sur la Sibérie, le
Nord de l‘A1aska, 1'Est du Canada et les îles occidentales
de l'Arctique. -
Quatre adultes volants ont été observés en août 1977
en baie de Somme. Il ne s‘agissait pas de ceux du Parc
Ornithologique du Marquenterre, les deux adultes étant
éjointés et il n‘y avait plus a cette époque que deux
jeunes rendus non volants. Cette donnée peut concerner des
spécimens échappés de captivité mais deux captures
d'oiseaux sauvages sont admises en Grande-Bretagne. Il
s'agissait alors de la premiére mention francaise pour
cette sous-espéce.
Tadorne casarca Thdorna ferruginea A, C.
Le Tadorne casarca niche des Balkans a la Chine. en
Afrique du Nord et de maniére accidentelle au Guadalquivir.
.·De 1979 à 1985. cet oiseau est observé chaque année
avec des mentions concernant 7 mois sur 12. Les deux pics

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remarqués en juillet et septembre peuvent faire songer pour
le premier a des jeunes issus de couvées non éjointées dans
des parcs et s‘échappant par la suite, et pour le second à
des oiseaux s‘évadant après la mue des rémiges. Un adulte
parade avec un Tadorne de Belon en mai 198l à Noyelles-sur-
Mer. L'ensemble des données correspond de manière trés
probable è des évadés. une origine sauvage devenant de plus
en plus incertaine avec la raréfaction de 1'espéce dans
l'0uest de son aire de répartition mais cette tendance
semble s`inverser actuellement.
Tadorne de Belon ïhdorna tadorna (Ardent. Rage.
Hingand. Ringant} N. M, H.
En Europe. le Tadorne niche principalement le long des
côtes de I‘Estonie et de la Norvége à la France. En hiver.
il quitte les régions les plus septentrionales de son aire
de nidification et se regroupe dans différentes baies
privilégiées.
C'est un nicheur présent toute l'année. Connu depuis
le XIXème siécle pour se reproduire en petit nombre dans
les dunes du Marquenterre. il est considéré comme en voie
de disparition dans ce secteur en 1938. Lors de la création
de la réserve nationale de chasse de la baie de Somme en
1968. il subsistait une quinzaine de couples. Suite è la
protection. les effectifs nicheurs se sont accrus. malgré
les persécutions dont cette espèce continue à étre l'objet,
pour atteindre 250 couples en 1984. Seule une fraction de
ceux-ci se reproduisent effectivement. Aprés la
nidification. des rassemblements d‘adultes et de jeunes de
l'année sont observés principalement en mer. Dés le début
de juillet. la plupart des adultes et des immatures partent
en migration vers leur lieu de mue : la partie allemande du
Waddenzee ; quelques immatures pouvant déserter la région
dès la fin mai. Désormais. quelques adultes demeurent sur
le site pour muer. la plupart encadrent les créches de
quelques centaines de jeunes de l`année non volants. Le
retour aprés le mue débute fin août ou début septembre. Les
effectifs culminent en décembre et janvier avec des maxima
de 10 000 oiseaux lors des coups de froid hivernaux de ces
dernières années. chiffre de nouveau atteint lors de
l‘hiver 87-88 en l‘absence de conditions météorologiques
défavorables. Les départs des hivernants originaires des
pays nordiques se déroulent principalement en février et
mars.
Canard sifflcur Anas penelope (Chanye, Miauneux,
Oigne, Vingeon. Wignet. Wignon. Wuignot. Wuiotl M. H, E.
Nicheur en Sibérie. Scandinavie et dans le Nord de
l‘Ecosse. il abandonne en hiver presque totalement son aire
de nidification et gagne principalement les côtes de
l'Europe occidentale.
Le Canard siffleur est essentiellement migrateur et
hivernant. Autrefois. quelques individus pouvaient

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s'ettarder jusqu’en mai. Depuis 1974. des oiseaux isolés,
surtout des mâles. stationnent pendant toute la saison de
nidification dans notre région. Aucune tentative de
reproduction n'a toutefois été signalée de maniére
certaine. Quelques migrateurs passent dés la mi-juillet
mais le passage ne débute réellement qu‘en septembre et bat
son plein d‘octobre à décembre· L°hivernage est peu
hnportunt (80 à 200 individus), sauf en cas de grands
froids qui eménent les effectifs du Canard siffleur au
voisinage du millier d'oiseaux. voire davantage (maximum de
1 500 individus en janvier 1979). La remontée printanière a
lieu un février et mars. Elle se termine de maniére diffuse
nn avril et mai.
Canard chipeau Anas strepera N. M. H.
Nicheur essentiellement en Europe de l‘Est. il hiverne
dans le Nord-Ouest de L‘Europe et le Bassin méditerranéen.
Here dans notre région jusqu°en 1973, il devient de
plus en plus fréquent jusqu'é l'hiver 1979-80 avec plus de
IU0 oiseaux avant de montrer une tendance à la diminution :
40 individus en moyenne lors des mois de décembre et
janvier de 1981 é 1983 at plus que 14 de 1984 a 1986. Il
ninhe en trés petit nombre (moins de 5 couples) depuis le
début des années 70. L'hivernage se déroule de novembre à
mars pour culminer en décembre. La migration prénuptiale
est notée de fin mars à début mai, celle d‘automne de fin
septembre a début novembre.
Sarcelle d'hiver Anas crecca (Trufleur) N, M, H.
La Sarcelle d'hiver se reproduit dans tout le Nord de
l'Eurasie. La Belgique semble constituer sa limite
méridionale de grande fréquence alors que sa zone
d'hivernage a pour frontière nord les Pays-Bas.
Seul un trés petit nombre de couples sa reproduit en
plaine maritime picarde et l°espêce est apparemment en
régression : jusqu'â 8 couples probables en 1974 pour 1 à 3
vers le milieu des années 80. Elle est présente toute
l'année. Les premiers migrateurs arrivent en août et
surtout en septembre. Les effectifs sont maxima d‘octobre à
décembre. lls diminuent ensuite notamment en janvier sous
1'inf1uence du refroidissement des températures. Le passage
prénuptial est décelé en février et mars.
Canard colvert Anas platyrhynchos (Maillard pour le
mâle. Ainette ou Enette pour la femelle) N, M. H.
Le Canard colvert est un nicheur répandu dans toutqs
les régions tempérées et nordiques de l°Hémisphére Nord.
Aprés la nidification, il quitte les régions las plus
froides de son aire et rejoint les nicheurs locaux du Nord-
Ouest de 1'Europe.
C'est un nicheur trés commun (20 a 26 couples entre
1978 et 1981 au Parc Ornithologique du Marquenterre soit
200 hectares environ) présent touta l°année. Apres une

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arrivée nette de migrateurs fin juillet, les effectifs
augmentent plus ou moins réguliérement jusqu‘en janvier. La
population hivernante est fort fluctuante selox les années
en fonction des conditions climatiques : 100 à l 000
oiseaux lors des hivers cléments et 500 a 3 000 lors des
vagues de froid. La remontée printanière se déroula en
février et mars.
Canard pilet Anas acuta (Pennard, Pilet à longue
queue. Woime à longue queue) No, M, H.
La Canard pilet est un nicheur nordique mais des cas
de reproduction sporadiques peuvent se dérouler en Europe
occidentale. Il hiverne le long des côtes des Pays-Bas au
Sénégal.
Autrefois uniquemant migrateur et hivernant, il niche
dans notre région de maniére épisodique depuis 1962 (2 â 5
couples de 1975 à 77 et en l980). La migration d‘automne
est notée de septembre a décembre. Les effectifs hivernants
sont très variables selon les années. Ils culminent en
janvier notamment lors des vagues de froid. La migration de
retour vers les lieux de nidification se déroule
principalement de fin février â début avril.
Sarcelle d'été Anas querquedula (Cartiar, Crac, Crépe,
Criquet, Racleux) N, M.
Nicheuse de la France à l‘URSS, elle hiverne en
Afrique tropicale et en nombre moins important sur les
côtes de la Méditerranée.
Deux â six couples sa reproduisent ça et la dans les
marais de la plaine maritime picarde. La migration
postnuptiale débute en juillet, culmine en août. se
poursuit en septembre et plus faiblement jusque début
octobre. Des oiseaux s‘attardent parfois en novembre (22 et
23 novembre 1976). La migration prénuptiale ast notée de
début mars à fin avril, avec parfois des arrivées précocas
dés la mi-février (ld février 1982).
Canard souchet Anas clypeata (Louchar, Rou. Rouge,
Rouge de riviére, Spatule) N, M, H.
Si les Canards souchets possédent une aire de
raproduction trés morcelée du Carcle polaire au Nord de la
Méditerranée, ils se regroupent an hivarnage en qualques
lieux privilégiés notamment aux Pays-Bas, en Grande-
Bretagne, en Bretagne méridionale et surtout dans le Bassin
méditerranéen occidental ainsi qu‘en Afrique centrale.
C‘est un nichaur en patit nombre (3 à ll couples)
présent toute l'annéa. La migration de p·intemps est
observée de février à avril. A son apogée, des Souchets se
rencontrent sur toutes les mares ou presque et ils sont
alors plus abondants que les Colverts. Le passage d‘automne
beaucoup moins nat est trés étalé de juillet à mi-décembre.
Les hivernants, notés de fin décembra à janvier, sont peu
nombreux â l‘exception de la mention de 150 oiseaux en

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janvier 1978. En cas de coup de froid, ils disparaissent
presque complétement et descendent alors vers des contrées
plus méridionales. en particulier 1'Espagne.
Nette rousse Netta rufina (Brante. Jaffre. Jaffre-
roux. Siffleur huppé) M.
Nicheuses abondantes des steppes de l'Ukraine et du
Turkesten et se reproduisant de façon dissêminêe à 1'Ouest
de cette zone. les Nettes rousses hivernent dans le Sud-
Ouest de l'Asie et beaucoup moins en Europe notamment en
Camargue et en Espagne.
La littérature ancienne considere cette espèce comme
rare dans la région. Désormais. elle est plus fréquente.
régulière même avec deux observations en moyenne de 1973 à
1979 et trois de 1980 â 1985. Elle est notée aux deux
passages soit d°avril à début juin et d'août à fin
décembre.
Fuligule milouin Aythya ferîna (Pilet cheindré. Pilet
maille. Pilet tenné. Rouget) N. M. H.
C°est un nicheur localisé de l'Europe de l'0uest a la
Mongolie. Il est absent de l‘extrême nord paléarctique. La
population occidentale se rassemble en hiver surtout aux
Pays-Bas et en Grande-Bretagne.
C‘est toujours une modeste population de Fuligule
milouin. nicheur depuis 1970 (MARTIN 1973), qui occupe la
région puisqu'elle avoisine actuellement les 5 couples.
L`hivernage est net en décembre et janvier avec un maximum
de 600 oiseaux le 26 janvier 1975. Le passage prènuptial
est remarqué de février à avril tandis que la migration
d'automne débute dans les premiers jours de juillet mais
n‘atteint une certaine intensité qu‘en octobre et novembre.
Fuligule nyroca Aythya nyroca A.
Nicheurs communs de l°Est de l'Europe et rares â
l'0uest de la Russie. les Fuligules nyrocas hivernent trés
peu en Europe centrale et occidentale mais se rassemblant
en très grand nombre en Grèce. en Asie et souvent dans une
partie de l'Afrique.
Cet Anatidè à distribution orientale a toujours été
rare dans notre région. Huit données ont été obtenues en
seize ans. Six concernent la période de novembre a janvier.
les deux derniéres le printemps : 2 individus le 26 mars
1976 et 1 mâle le 6 mai 1979.
Fuligule morillon Aythya fuligula (Diablotin. Jacobin.
Mignon. Morion, Pilet moisi. Pilet huppé. Pilet vireux.
Tcho nor. Tchou nwàr) N, M. H.
En expansion lente vers le Sud. le Fuligule'morillon
est actuellement nicheur dans tout le Nord de 1'Europe. Sa
zone de grande densité se trouve au Nord d'une ligne allant
de la Grande-Bretagne à l°Autriche. En hiver. il stationna
le long des côtas da la Baltique et des Pays-Bas et sur

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toutes les étendues d‘eau douce de l'Europe de l'0uest.
Nicheuse actuellement en expansion en France, cette
espèce n‘était auparavant que migratrice et hivernente dans
la plaine maritime picarde. Depuis 1975, des individus le
plus souvent isolés et de sexe mâle étaient observés en
période de reproduction. En 1978, trois couples nichent au
Parc Ornithologique du Marquenterre. Il s°agit du premier
cas de nidification en Picardie. Actuellement, la
population ne dépasse pas les 5 couples. Désormais, ce
Fuligule est observé toute l°année, le plus souvent en
petit nombre hormis un net hivernage de novembre à février.
Des mouvements sont également enregistrés pendant cette
période tout comme en octobre, mars et avril.
Fuligule milouinan Aythya marïla (Cumer) M, H, Eo.
Nicheur de la Péninsule scandinave au Nord de l°URSS,
il hiverne sur les côtes du Sud de la Norvêge K 1°estuaire
de la Gironde, en Baltique, en Camargue, sur les bords de
l‘Adriatique, de la Mer noire et de la Caspienne ainsi que
sur quelques grands lacs.
C'est un hivernant régulier, le plus souvent en petit
nombre (un à huit individus) mais nettement plus abondant
lors des vagues de froid (80 oiseaux le 16 février 1986 au
large de Cayeux-sur-Mer). Il est parfois présent a partir
de mi-octobre, voire début septembre (4 septembre 1983),
mais surtout de décembre é mars. La migration prénuptiale
semble se dérouler principelement au cours de ce mois mais
des oiseaux peuvent s‘atterder jusqu°en avril, plus
rarement en mai et juin, exceptionnellement en juillet (un
mâle du B au ll juillet 1988).
Eider â duvet Somateria mollissima (Canard édredon) M,
H, E.
Nicheur de l'Ecosse à l‘Estonie et jusque sur les
côtes de l'0céan arctique. l‘Eider É duvet hiverne
presqu'exc1usivement au Danemark et aux Pays-Bas.
Jusqu‘en 1978, c‘était un hivernant régulier parfois
en nombre relativement. important (jusqu‘â 80 individus)
présent essentiellement de novembre a avril mais de temps a
autre dés septembre et jusqu‘en mai. En 1978, le premier
cas d'estivege d'un petit groupe est noté, fait qui se
reproduit réguliérement depuis. A partir de décembre 1983,
les effectifs progressent trés nettement avec a titre
diexemples 500 oiseaux au_cours de ce mois et 320 le 22
avril 1985.
Harelde de Miquelon Clangula hyemalis (Dériveux, Pilet
vireux) M, H.
La Laponie représente la limite méridionale de l'aire
de nidification de ce Canard nordique. En hiver, des
rassemblements importants ont lieu dans la Baltique, la Her
blanche et au Groenland mais les effectifs hivernants
semblent faibles, par comparaison avec la population

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- 53 -
nicheuse. et d°importants sites d‘hivernage restant peut-
étre eucore a découvrir.
Harement notée dans la région autrefois. la Harelde de
Miquelan semblait encore moins —fréquente au cours de la
decenaie 1970 peut-être en raison de sa sensibilité aux
hydrncerbures. Elle paraît un peu plus régulière depuis
IQBU avec 4 mentions pour la seule année 1985 (maximum de B
mâles en vol vers le Sud le 16 février). Elle peut étre
observée de novembre é mars mais demeure exceptionnelle au
meurs de ce dernier mois. Une donnée estivale ramarquable a
ete obtenue au Parc Ornithologique du Marquenterre avec un
mâle immature du B au ll juin 1985 (F. SUEUR. C. VIEZ et
c¤l1.l. Il est possible qu'il s'agissa d‘un oiseau descendu
lors de la vague de froid de l°hiver précédent qui n‘a pu
remonter vers sa patrie d'origine à l°époque normale en
raison d‘un handicap passager et qui entreprenait alors ce
voyage avec plusieurs mois de retard. Une autre mention, un
peu plus précoce toutefois, vient d'étre réalisée au Hâble
d'Ault : un mêle immature le 14 mai 1989 (V. CARON).
Macreuse noire Melanitta nigra (Grisette) M, H. E.
Nicheuses° de l'lslande et de l°Irlande au Nord de
l’UHSS. les Macreuses noires sa rassemblent en hiver le
long des côtes de la Mer du Nord et de 1‘Atlantique, du Sud
de la Norvège au Maroc.
Aprés une présence estivale relativement modeste, la
Macreuse noire voit ses effectifs augmenter avec le début
de la migration postnuptiale en septembre. L‘hivernage
culmine en janvier. Ensuite, la population s'amenuise.
Après un minimum annuel en mars. peut-être plus apparent
que réel en raison des difficultés de recensement da cette_
espèce presqu'exclusivement marine en migration et en
hivernage, la migration prénuptiale bat son plein en avril
et s°aLténue en mai.
Macreuse brune Melanitta fusca M, H.
Nicheuse aussi nordique que la Macreuse noire, cette
espèce semble se disperser davantage en hiver. Aucun site
important et régulier d°hivarnage n°est connu.
Les premières migratrices arrivent mi-septembre,
exceptionnellement début août (7 août 1979). La migration
postnuptiale semble atteindre son intensité maximale en
décembre. L°hivernage est régulier avec généralement
quelques dizaines d‘oiseaux. Le passage prénuptial, trés
précoce, se déroule principalement lors de la deuxiéme
quinzaine de février et se termine fin avril avec comme
date la plus tardive connue le 30 avril 1983.
Garrot d‘Islande Bucephaia islandica A ?, E ?, x.
C'est un nicheur sédentaire en Islande.
Il est indiqué comme ayant été tué dans la Somme par
un auteur ayant prospecté uniquament le secteur étudié
(CHABOT in BONNET DE PAILLERETS 1937). Il est égalament

- E4 ·
signalé dans un ouvrage plus récent sans preuves
convaincantes. 1‘auteur donnant sensiblement le même statut
à cette espêce qu°au Garrot a oeil d'or ce qui est
manifestement una erreur. Un mâle tué é la chasse le 8
février I983 a Saint-Valery-sur-Somme et obtenu par un
taxidermiste est peut-être un oiseau échappé de captivité
(DUBOIS et C.H.N. 1984).
Garrot a oeil d'or Bucephala clangula (Pilet nonnette)
M. H.
Nicheur des grandes forêts septentrionales de l'Europe
et da l‘Asié. du Kamtchatka au Nord de la Pologie et en
Scandinivie. le Garrot à oeil d'or hiverne principalement
au Danemark et dans la Baltique ainsi qu‘en Grande-Bretagne
et sur les grands lacs d°Europe centrale.
Il est régulier en hiver avec toujours une nette
prédominance des femelles et des immatures. Les premiers
individus arrivent mi—octobre (18 octobre 1980) tandis que
les derniers repartent généralement en avril, le passage
prénuptial étant net pendant la premiére quinzaine de mars.
Une femelle a estivé partiellement au Parc Ornithologique
du Marquenterre en mai et juin 1978. Une certaine tendance
à 1'augméntation des effectifs est enragistrée dans la
plaine maritime picarde avec un maximum de 10 oiseaux
jusqu'en 1980, 19 en 1981, 22 en 1983 et 46 en 1985.
Harle piette Mergus albellus (Muterléte) M, H.
Le Harle piette se reproduit dans les mêmes zones
forestières que le Garrot à oeil d'or mais sa dis.ribution
est plus sporadique. Les Pays-Bas regroupent a eux seuls la
presque totalité des effectifs de ce Harle lors de
l'hivernage.
Cette espèce est notéa le plus souvent de facon
marginale mais régulière dans la plaine maritime picarde
avec au moins une observation chaque année depuis I972. Les
effectifs demeurent généralement modestes (moius de 5
oisaaux) sauf lors des vagues de froid. Le Harle piette
fréquente le littoral picard de décembre à février, avec
parfois des arrivées précoces en novembre (10 novembre
1980). La mention la plus tardive est celle d‘une femelle
blessée la ler mai 1979 â Rue tandis qu‘el1e n'est que du 4
avril 1985 pour un oiseau parfaitement volant.
Harle huppé Hergus seçrator (Hulard, Hurlard, Hurlu,
Risa) M, H. Eo.
Nicheur de 1°Ir1ande et de l‘Islande au Nord de
1°URSS, le Harle huppé fréquente en hiver les eaux salées
ou saumâtres des c8tes de la Manche et de l°Atlantique et
parfois celles da la Méditerranée.
La migration d°automne du Harle huppé, peu marquée,
commence dés septembre. L°hivernage ne concerne
qu‘unnombre restreint d‘individus avec un pic en décembre
correspondant â des passages postnuptiaux tardifs. La

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migration de printemps est nette en mars et surtout en
avril avec un maximum de 250 oiseaux le 6 avril 1975. Elle
peut se poursuivre en mai. Trois mentions estivales ont été
obtenues entre 1980 et 1983 mais ce n'est qu‘en 1987 que
l‘estivage complet et la mue sur place d‘une femelle
parfaitement volante ont été constatés au Parc
ûrnithologique du Marquenterre (P. CARRUETTE, M. FOURNIER,
F. SUEUR et coll.),
Har1e biévre Mergus merganser (Gueufe) M, H.
Mis à part une petite population en Suisse. Bavière et
Grèce, cette espèce niche principalement en Islande,
Ecosse, Scandinavie et de la RDA au Nord de l'URSS. Elle
hiverne au Sud d‘une ligne joignant la Norvège a la
Caspienne.
Ce Harle est noté de façon régulière de novembre a
fevrier, mais des oiseaux peuvent être vus dés août (1969)
et jusque mi-mai (13 mai 1984). Ces observations concernent
le plus souvent un faible nombre d‘individus sauf lors de
vagues de froid ou de manière exceptionnelle avec ce
maximum de 160 oiseaux lors de l‘hiver 1963-64, La
migration d‘automne culmine en octobre alors que le passage
prénuptial est remarqué de misfévrier a mi-mai.
ACCIPITHIDAE
Bondrée apivore Pernis epïvorus M, Eo.
Nicheuse en Europe du Centre de l'Espagne a l'0ural,
la Bondrée gagne l'Afrique tropicale- et orientale dès
l‘aut0mne.
Au XIXème siècle, elle est signalée comme rare de
septembre a début novembre. Pendant la décennie 70, elle
éâait régulière en août mais pouvait être notée d'avril è
octobre avec comme dates extrêmes de présence les 13 avril
1979 et 13 octobre 1973. Actuellement, la migration de
printemps est remarquée de début avril (9 avril 1982) a mai
avec des oiseaux pouvant s'attarder jusque fin juin (30
juin 1984), a moins qu'il ne s'agisse de couples cantonnés
puisqu‘en 1985, au moins trois sites de nidification
probable ont été décelés dans le Marquenterre. Le passagè
de descente s‘amorce dés la fin juillet (23 juillet 1988)
et se poursuit jusque·début, voire mi-octobre. La Bondrée
migre en groupes qui peuvent être très. importants dans
d'autres régions 3 sur notre littoral, ils sont rares et de
petites tailles, les migrateurs solitaires étant Les plus
fréquents Au total, ce n'est guère Plus d‘une dizaine
d‘oiseaux qui sont repérés chaque année.
Milan noir Mïlvus migrans M, Ho.
Il niche dans toute l‘Europé continentale de la
Méditerranée à la Baltique et jusqu‘é l'0urel. Dès octobre,
il ne reste généralement plus un seul Milan noir en Europe

- gg -
si ce n'est quelques rares hivernants en Gréce. Cette
espèce hiverne en Afrique tropicale de la Sénégambie au
Zambèze. Le retour s'amorce dés février.
Le Milan noir est noté sur le littoral le plus souvent
isolément. 1l est régulier de début avril à août, le
maximum des observations se situant au cours de ce dernier
muis. I1 peut parfois être observé un peu plus tôt (31 mars
1978+ ou s‘attarder é l'automne (ll octobre 1975 et 3
novembre 1985). Un hivernage exceptionnel, en pleine vague
de froid. a été constaté avec un individu du 23 janvier au
19 février sur la commune de Saint-Quentin-en-Tourmont
(J.F. ALEXANDRE, A. JEANSON et M. MENNECART).
Milan royal Milvus milvus M, Ho.
Le Milan royal niche en Europe occidentale de la
Méditerranée au Sud de la Suéde et jusqu'en Ukraine. En
hiver, la presque totalité des Milans royaux séjourne dans
les pays méditerranéens mais il semble que l‘aire
d‘hivernage soit remontée sensiblement vers le Nord au
cours de la décennie 70 tout au moins en France : Nord.
Ardennes. Champagne et Jura.
Ce Rapace est surtout noté aux deux passages de fin
mars (21 mars 1992) é juin et d'ao0t a octobre. Quelques
observations de migrateurs tardifs ont été réalisées en
décembre dés 1970 mais un seul cas d'hivernage a été
remarqué sur le littoral nord du 13 janvier au 24 février
1985.
Pygargue à queue blanche Haliaeetus albicilla Mo, Ho.
Autrefois nicheur dans toute l'Europe, il ne subsiste
actuellement qu'en Irlande, Scandinavie, dans le Nord de
l’A1lemagne et la partie orientale du Continent. En hiver,
il se répand le long des côtes de la Baltique et parfois de
la Mer du Nord. Le bassin du Danube et la Gréce recoivent
les nicheurs de l‘Europe orientale.
Jusque la fin du XIXème siécle. cette espéce était
réguliére de novembre à début mars. Elle semblait même
relativement abondante puisque jusqu'é cinq individus sont
signalés sur une seule charogne en baie de Somme. Elle se
raréfie ensuite pour devenir rare é la fin des années 40.
Un juvénile, migrateur trés précoce, a été tué le 6 juillet
1930 au Crotoy. Les observations depuis deviennent
exceptionnelles avec une seule mention en 1966 pour la
période 1960-1980. Deux immatures hivernent pendant la
saison 1982-83 avec comme dates extrêmes les 28 octobre et
6 février. L'hiver suivant, un immature est noté le 9
novembre 1983 tandis que le 23 un oiseau en vol le long du
canal de la Somme â Cambron se dirige vers la baie de
Somme. Un nouvel immature est observé les 5 et l1 novembre
1988.

nüg-
Busard des roseaux Circus aeruginosus (Bruvier,
Bruviére. Busier, Buzérd) N, M, H.
Le Busard des roseaux niche en Europe de la
Méditerranée à la Finlande. En hiver, il ne peuple plus que
la zone méditerranéenne de 1‘Europe et surtout 1'Afrique du
Nord ainsi que les régions situées au Sud du Sahara jusqu‘é
l‘Angola. Cependant, quelques individus restent en EuroP¤
centrale pendant cette saison.
Considéré comme sédentaire vers le milieu du XlXé~e
siécle, a la fin de celui-ci et au début du XXème, il n'est
noté que de février à octobre, statut qu'il conserve jusque
1981. Ultérieurement, des mentions hivernales sont obtenues
à peu près chaque année et au moins un cas d'hivernage
complet est enregistré lors de la saison 1985-86. La
population nidificatrice locale, exterminée dans le courant
des années 50, se réimplante lentement depuis 1975. A la
charniére des décennies 70 et 80, elle comporte selon les
années 4 à 5 couples. De 1985 à 1988, elle est un peu plus
élevée avec 6 a 8 couples. La migration postnuptiale du
Busard des roseaux est nette de fin août a début novembre.
Cheque année, 20 é 30 oiseaux au moins transitent par la
baie de Somme.
Busard Saint-Martin Circus cyaneus (Bruvier, Bruviére.
Busier, Buzérd) H, H, E.
Nicheurs à distribution irrégulière du Nord du
Portugal à le Laponie et jusqu'en Asie, les Busards Saint-
Martin les plus septentrionaux migrent en automne vers la
moitié méridionale de 1‘Europe, les autres sont plus
sédentaires et ne descendent vers le Sud que 1orsqu'ils y
sont poussés par la neige recouvrant leurs territoires.
Migratrice et hivernante observée de septembre é avril
jusqu'en 1973, cette espéce est nicheuse possible dans les
marais de Rue en 1974. Les années suivantes, elle est notée
trés régulièrement en période de nidification en plusieurs
points du littoral. Cette augmentation des observations est
due a le reproduction d'un couple en forét de Crécy, celui-
ci venant chasser jusque dans le secteur de Rue. En 1980,
un ou deux couples étaient cantonnés dans le Nord de la
plaine maritime picarde. La population nidificatrice
potentielle fluctue entre 0 et 5 couples de 1981 é 1988. La
migration postnuptiale, remarquée de fin juillet é début
janvier, bet son plein en novembre. Chaque année, une
vingtaine de migrateurs sont repérés. En période hivernale.
la région accueillait prés d'une dizaine de Busards Saint-
Martin jusqu'en 1978. Depuis, cet effectif montre une
tendance à l‘augmentation avec toutefois de trés fortes
fluctuations liées aux rigueurs climatiques. les coups de
froid emenant dans notre région des hivernants nordiques.
Busard cendré Circus Pïtnrgus (Bruvier, Bruvière,
Busier, Buzérd) M, Eo. `
Localement plus fréquent que le Busard Saint—Martin,

- gg -
il niche dans toute l‘Europe jusqu‘E la latitude du
Danemark. En hiver. il quitte totalement l'Europe et
s‘établit en Afrique au Sud de l'Ethiopie.
A la fin du XIXéme siécle, le Busard cendré était
migrateur régulier en avril, mai et de juillet é début
septembre dans la plaine maritime picarde. Aucune donnée
certaine n'a été obtenue au cours du XXé~e Siécle jusqu‘en
1981. A partir de 1982. plusieurs observations sont
réalisées chaque année en liaison avec le rétablissement
des populations de cette espéce dans certaines régions.
Deux couples sont même cantonnés en juin 1982 aux environs
du Nampont-Saînt—Martin. La migration prénuptiale est notée
actuellement de fin mars (29 mars 1982) â fin avril. celle
d`automne de fin juillet a début septembre (5 septembre
1984).
Autour des palombes Accipiter gentilïs M. Ho»
Niuheur sédentaire des grandes forêts de l‘Europe
occidentale. il voit ses effectifs remonter lentement aprés
los persécutions dont il a été l'objet.
C‘est une espéce rare dans la région du fait de
1`ubsence de grands bois de feuillus. Elle n'est observée
que lors de ses migrations. Une seule donnée ancienne est
connue concernant une femelle tuée à Saint-Valery—sur-Somme
en 1852. Deux mentions ont été obtenues pendant le décennie
1970 : un individu le 13 janvier 1974 et deux oiseaux en
octobre 1978. Depuis 1980. 1'Autour est noté chaque année.
L‘ensemb1e de ces données permet de préciser le statut de
1‘espéce. La migration postnuptiale est nette de début
septembre aux premiers jours de novembre. L‘hivernage est
occasionnel tandis que le passage de printemps est remarqué
ul! lun PS .
Epervîer d‘Europe Accipjter nisus (Breuvier, Brévier.
Uvier, Emouqhère, Emouqhetk Eube. Eupe, Hobe. Loubryeu,
Mouqhet, Musqhet, Obriyeu, dubrieux, Wobe, Yope) N, M. H.
Cette espéce niche dans toute l‘Europe. Les Eperviers
les plus septentrionaux sont généralement migrateurs et
gagnent le Sud—0uest du continent, franchissant parfois la
Méditerranée. Dans 1e reste de l‘Europe. ils sont plus
sédentaires.
C‘est une espéce trés discrète. présente toute l‘année
mais beaucoup plus fréquente a l‘automne et en hiver. Des
Eperviers nichent dans le Sud de la région littorale au
moius depuis le début des années 70 mais sa reproduction
n'a été prouvée dans le Marquenterre qu'en 1987 avec trois
couples cantonnés (FOURNIER 1988). Dans les premiers jours
d'aoüt débute la migration postnuptiale qui est trés nette
d'octobre à début novembre. Elle s'achève début décembre
mais les coups de froid peuvent ultérieurement générer de
nouveaux passages. La migration de printemps est`par contre
trés peu marquée.

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- Q2 ·
Buse variable Buteo buteo (Brevier. Bruyer, Oubrieuxl
N, M, H.
Elle niche de la Méditerranée a la Scandinavie moyenne
et a l'Est jusqu‘en Pologne. Hongrie et Gréce. Les
individus originaires des pays nordiques migrent vers le
Sud-Ouest.
Espèce considérée comme non nicheuse jusqu'en 1979. la
Buse variable était cependant présente toute l‘année, les
individus notés de mai è juillet devant être des immatures.
Depuis 1980. des présomptions de nidification existent dans
les dunes du Marquenterre et plus récemment dans les bois
arriére-littoraux. La reproduction d'au moins un couple de
Buses variables est certaine en 1986 dans les bois du
massif dunaire du Marquenterre. La migration de printemps,
veu marquée, se déroule de mi—février è début juin avec un
maximum en mars. Celle d'automne est nette de fin juillet é
décembre et concerne plusieurs dizaines d'oiseaux. Quelques
hivernants stationnent régulièrement plus ou moins
longtemps dans toute la région considérée.
Buse pattue Buteo Iagopus M, H.
La Buse pattue est une nicheuse circumpolaire. Elle
hiverne dans les plaines du Danemark au Nord de la Russie,
dans le delta du Danube et en Grèce, en plus petit nombre
en Grande-Bretagne et aux Pays—Bas, plus rarement en
Belgique et dans le Nord de la France.
D'après les données de la littérature, cette espèce
semblait assez régulière é la fin du XIXème siécle dans la
région ou elle était présente d‘octobre è mars. Une donnée
tardive concerne un oiseau tué le ler mai 1868 figurant
dans la collection Marmottan. Une seule mention date du
début du XXème siécle avec deux oiseaux en décembre 1926 au
Hâble d'Ault. De 1927 a 1972, aucune observation n‘est
connue. De 1973 à 1977, la Buse pattue est signalée en
mbyenne tous les deux ans et presque chaque année de 1978 à
1996. Cette espèce retrouve donc un statut proche de celui
qu'elle possédait à la fin du XIXème siècle (DUPUICH et
FLOHART 1987) avec une migration postnuptiale en octobre
essentiellement, des erratiques et hivernants stricts de
novembre è février. Deux observations d'un oiseau les 18
avril 1976 et 17 avril 1982 correspondent à des remontées
printanières tardives. Une mention d'un individu les 7 et 8
septembre 1982 é Noyelles-sur—Mer est à considérer avec
circonspection.
Aigle criard Aquila clanga A.
Cet Aigle oriental niche a 1'Est de la Mer baltique.
En hiver. il descend vers le Sud-Ouest en Egypte, Asie
mineure. Gréce, Yougoslavie. Italie et parfois en Camargue.
Vers le milieu du XIXème Siècle, cet oiseau était
considéré comme accidentel dans la région. Il faut attendre
1982 pour que 1'espèce soit a nouveau observée sur le
littoral picard avec un immature de la forme pâle

·.§3.·.
fulvescens le 25 novembre au Hâble d'Ault. 2 individus
egalement immatures appartenant é cette méme variété les 30
novombre et ler décembre en baie de Somme, et plus qu'un
seul le lendemain (MOUTON 1983)-
PANDIONIDAE
Balbuzard pêcheur Pandïon halïaetus M.
Disparu de l'Europe de l'0uest moyenne suite aux
persèctions, le Balbuzard ne niche plus qu'en Ecosse.
Scandinavie. Allemagne du Nord, Pologne et Russie ainsi que
sporediquement dans les îles et péninsules
meditorraneennes. Si la majorité de ces oiseaux hiverne en
Afrique tropicale, quelques individus peuvent rester toute
l'annoe dans les régions méridionales de l'Europe.
Cette espèce est observée aux deux passages, c‘est—é—
dire de fin avril (25 avril 1984) â début juin et de mi-
eoût, voire fin juillet. a mi-octobre, exceptionnellement
plus tard (3 novembre 1979). La migration postnuptiale est
nettement plus marquée que celle de printemps et les
niseaux stationnent¤d‘ailleurs plus longtemps à l'automne.
Un individu a été signalé le 9 juillet 1975 : s‘agissait—il
d'un migrateur ou d'un oiseau non reproducteur erratique ?
Remarquons que les derniers migrateurs de printemps sont
generalement des immatures.
FALCONIDAE
Faucon crécerelle Fhlco tïnnunculus (Emouqhet, Feucon
rouge. Hobe. Mouqhet. Mouquet) N, M. H.
Nicheurs communs de presque toute l'Europe, les
Faucons crécerelles sont en partie sédentaires. Toutefois
lorsque la neige recouvre le sol et empêche ainsi la
capture des Micromammiféres, ils descendent alors vers le
Sud. Des Faucons crécerelles européens peuvent être
observés en hiver jusqu'en Afrique équatoriale.
Le Faucon crécerelle est un nicheur présent toute
l'année dont la population dans la plaine maritime picarde
avoisine la dizaine de couples. Sa migration postnuptiale
est remarquée de fin juillet à début novembre. Ensuite, les
vagues de froid peuvent amener des hivernants nordiques
dans notre région jusqu'au début de février. Le passage
prénuptial. plus discret, commence dans la seconde décade
de ce mois, atteint son maximum d'intensité en mars et se
poursuit en avril et mai, voire jusqu'aux premiers jours de
juin (5 juin 1983).
Faucon kobez Falco vespertinus Mo.
Lors de sa migration de printemps. le Faucon kobez
nicheur dans l'Est de l'Europe est observé régulièrement en

--94 -
France. Sa migration d‘automne, le menant dans 1'Est et le
Sud de l'Afrique, se fait par une voie plus orientale et
ses apparitions, é cette époque. sont rarissimes é 1'Ouest
de son aire de reproduction.
Une femelle juvénile tuée au Crotoy le 11 septembre
1869 et figurant dans la collection Marmottan constitue la
seule donnée ancienne connue. En 1973, le Faucon kobez a
été observé a plusieurs reprises : un mâle en mars et
jusqu'é deux mâles et deux femelles en mai. Un couple en
halte migratoire a été noté le 15 mai 1980 a Saint—Quentin-
en-Tourmont. un autre les 20 et 2l a Lanchéres. 1987 a
permis 1'obtention des premières données automnales dans la
région depuis plus d‘un siécle : un mâle le 31 août et un
jeune le 17 septembre. De nouvelles observations ont été
réalisées au printemps 1988 dans le Marquenterre et un mâle
noté le 22 avril 1989 au Crotoy.
V Faucon émerillon Falco columbarîus M, H.
Nicheur en Irlande, Scandinavie et URSS, il descend en
hiver vers le Sud et se répand alors dans toute l'Europe et
1'Afrique du Nord.
Chaque année. aprés un passage régulier mais discret
de cette espèce de septembre, voire fin août (30 août
1985). é début novembre, deux a quatre individus hivernent
en baie de Somme et dans le Marquenterre. Les coups de
froid peuvent encore amener des hivernants nordiques jusque
début janvier. La migration prénuptiale se déroule de mars
é mi—avril. de manière exceptionnelle plus tardivement (18
mai 1984, T. RIGAUX).
Faucon hobereau Falco subbutéo (Hobre. Hobrieu.
Huubrieu) N. M, Ho.
Migrateur presqu'exclusif ne fréquentant 1'Europe
mpridionale et tempérée que pendant la période de
nidification, il passe 1'hiver dans la moitié sud de
1'Afrique. _
La migration prénuptiale du Faucon hobereau est notée
de fin mars (25 mars 1978) é mi-juin. Quelques observations
estivales au cours de la décennie 70 pouvaient faire penser
à une possibilité de nidification dans les bois du
Marquenterre. Les années suivantes, les contacts se
multiplient et six couples sont cantonnês en 1988 sans que
la reproduction puisse étre prouvée de manière certaine
pour tous (G. FLOHART). Le passage d'automne se déroule de
début août é mi-octobfe, voire de manière trés
exceptionnelle plus tardivement (9 novembre et 15 décembre
1985). Deux mentions hivernales sur les communes de Saint-
Quentin—en—Tourmont et Quend concernant trés probablement
le même oiseau ont été obtenues les 21 et 22 janvier 1986
(COUVREUR et MERCIER 1986).
Faucon pélerin Falco peregrïnus Na. H, H.
C'est un nicheur des grandes parois rocheuses de toute

- 55 -
1'Eurcpe. Si les individus de l‘Europe moyenne et oentrale
sont sédentaires. ceux de Scandinavie sont migrateurs et
·hivernent en France. Belgique et Espagne alors qué les
nicheurs de 1'Est de 1'Europ¤-gagnent l'Afrique.
Autrefois. il était observé toute l'année. il nichait
d‘ailleurs régulièrement sur les falaises du Sud de la
Picardie jusque vers 1930. Comme dans le reste de l'Europe.
il s'est raréfié ensuite. Actuellement. il peut être
observé toute l'année en dehors des bois de juin et août,
mois au cours desquels des données ont cependant été
obtenues pendant la décennie 70. La migration postnuptiale
se déroule de fin septembre à début novembre. Au plus fort
du passage. quelques individus` s'arrêtent pour quelques
jours ou quelquezs semaines et 5 ou 6 oiseaux peuvent être
vus chassant en baie de Somme. Alors qu'un seul individu
séjournait en hiver dans le Marquenterre et en baie de
Somme et un autre dans le secteun des falaises lors de la
décennie 70. deux oiseaux hivernent fréquemment dans la
premiére zone depuis 1986 tandis que les falaises sont
toujours utilisées par un seul exemplaire. Le passage de
printemps a lieu de mi—mars a fin mai. Des individus.
essentiellement immatures. sont parfois notés en été.
Quelques stationnements prolongés sur les corniches des
falaises peuvent laisser espérer une réinstallation future
de nicheurs... Si leur sécurité et leur tranquillité sont
assurées %
PHASIANIDAE
Perdrix grise Perdix perdix (Pardri, Pardrix, Partrie,
Partrix. Perdrou. Pertri. Pouillard et Pouillot pour le
jeuheœ N. s.
Nicheuse sédentaire en Europe jusqu'au Sud de la
Scandinavie, elle est absente du Sud-Ouest de la France et
de la plus grande partie de la Péninsule ibérique.
Nicheuse présente toute 1'année, la Perdrix grise a
une densité comprise entre 5 et 10 couples pour 100 ha dans
le Harquenterre les années normales. Celle-ci n‘était que
de 4 couples en 1980 et la situation de cette espéce semble
s'étre encore dégradée en 1981. En 1988. il subsiste de 2 à
4 couples pour 100 ha de milieux cultivés favorables et
environ 1 couple dans les renclôtures où alternent prés.
cultures, zones arbustives, etc. Dans la zone méridionale
de la plaine maritime picarde où localement des mesures de
gestion ont été mises en place. repeuplements et absence de
chasse pendant trois ans. les densités sont beaucoup plus
importantes avec de 20 a 30 couples pour 100 ha.
Caille des blés Coturnïx coturnïx N. M.
Nicheuse de la Méditerranée au Sud de la Scandinavie.
elle hiverne en Afrique du Nord et surtout au Sud du Sahara
mais quelques individus peuvent rester pendant toute la

- Qê -
mauvaise saison dans les régions tempérées de 1'Europe.
Nicheuse estivante de mai a octobre dans les champs de
céréales et de graminées fourragères, la Caille est en
régression dans le secteur littoral depuis le début des
années 70. En 1988, il ne subsistait plus que 0,4 è 0,7
couple pour 100 ha de milieux cultivés favorables. La
migration postnuptiale peut être notée dés la deuxième
quinzaine d‘août.
Faisan de Colchide Püasïanus colchïcus (Foésan·
Foésin) N, S.
Originaire d'Asie, il a été introduit è des fins
cyuégétiques presque partout en Europe.
Nicheur sédentaire, le Faisan de Colchide est maintenu
artificiellement par de multiples lâchers même si des
oiseaux se reproduisent effectivement â l‘ètat libre. Les
variétés colchïcus et principalïs semblent les plus
répandues.
HALLIDAE
Hâle d'eau Ra11us uquaticus (Gambillard, Gérardine,
Haille, Reille, Ro d'ieu) N, M, H.
Le Bâle d'eau niche de la Méditerranée au Sud de la
Scandinavie et jusqu'en Russie moyenne. Son comportement
migratoire est variable selon les individus : certains sont
migrateurs et peuvent atteindre l'Afrique du Nord, d'autres
sont erratiques ou mémes sédentaires. Le pourcentage
d'oiseaux migrateurs va croissant du Sud au Nord.
Nicheur dans les marais et les fossés, il est présent
toute l'année. En 1982, la population du Marquenterre était
comprise entre 19 et 2l couples, valeurs similaires les
autres années. Le passage postnuptial est net de mi—ao0t à
mi—décembre.
Marouette ponctuée Porzane porzana (Erlé, Gérardine,
Griset, Grisette, Grizet, Raille, Râle perlé, Reille, Relé.
Rêve, Rousselotl N, M, Ho.
Nicheuse du Nord de l'Espagne à 1'Europe
septentrionale et jusqu'à la Mer noire, elle hiverne dans
le Sud-Ouest de la France, le Bassin méditerranéen et au
Sud du Sahara.
C'est une nicheuse _très discrète dont la population
est inférieure à une dizaine de chanteurs dans le
Marquenterre. Considérée généralement comme seulement
estivante dans la région, elle peut toutefois hiverner
lorsque le temps est relativement clément : trois
observations lors de l'hiver 1980-Bl.
Marouette poussin Porzana parva Eo, Ho.
Nicheuse de la France et l‘ltalie du Nord aux Pays-Bas

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- QT -
et jusqu`en Russie. elle hiverne dans le Bassin
mediterraneen et en Afrique jusqu'au Sénégal.
C'était une nicheuse possible estivante au début des
annees TU. Deux observations récentes (une femelle le 20
octobre 1987 au Pare Ornithologique du Marquenterre et un
mule le 31. H. GOMES et F. SUEURI marquent la période de la
migration postuuptiale.
Murouette de 8ail1on Porzana pusille Eo. Mo.
Nicheuse en Europe au Sud-Ouest d'une ligne joignant
les Puys·Bas ù la Bulgarie excepté dans le Sud de l'Italie.
en Albanie et en Grèce, elle hiverne dans le Bassin
mnditerruneen et plus rarement au Sud du Sahara.
C`etait une nicheuse probable estivante au début des
mmees 70.
kûle des genéts Crex crex (Reille. Reille, Rousselet.
ltuunsette) Eo. Mo.
Nieheuse de 1'Europe tempérée, cette espèce est en
tres nette régression. Elle hiverne en Afrique des
Irepiques au Cap et occasionnellement en Europe.
Le Hûle des geuêts est un nicheur estivant dont aucune
preuve récente de reproduction n'a été apportée pour la
pleine maritime picarde. Les deux derniéres données
precises de la décennie 70 concernent un chanteur le 19
juin 1975 entre Saint-Quentin—en-Tourmont et Hue ainsi
qu’un individu le 15 septembre 1977 au Parc Ornithologique
dn Marquenterre. De 1980 é 1988. seul un chanteur a été
nutuudu du 7 au 14 juin 1983 a Boismont (E. GAVOHYI.
Poule d‘eau Ga11ïnu1a chloropus (Pouille d'ieu.
l'oui11ette)N. S, M, H.
Espèce cosmopolite. elle niche dans toute l‘Europe à
l‘exeeption du Grand Nord. Elle est surtout sédentaire.
Nicheuse trés commune de tous les milieux humides.
elle est présente toute l‘année. En 1981, 16 couples
minimum se sont reproduits au Parc Ornithologique du
Morquenterre. Pour l'ensemble de la région. sa population
est de plusieurs centaines de couples. Les passages
migratoires commencent dés août et se poursuivent jusqu'au
coeur de l'hiver notamment lorsque les températures
bniseent brusquement. Le départ des hivernants se termine
en mars.
Foulque macroule Fhlica etra (Berlaude, Blairie,
Bler1e, Judelle) N, M. H.
La Foulque macroule est une nicheuse répandue dans
toute l'Europe è l‘exception des régions les plus
septentrionales. Les effectifs observés en Europe
occidentale s‘accroissent considérablement dés l'automne
avec l'arrivée de migrateurs originaires du Nord et de
l'Est de l‘Europe.

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40 é 60 couples se reproduisent dans 1'ensemble de la
plaine maritime picarde. Les effectifs, variables selon les
années notamment en fonction des conditions climatiques,
sont maxima de juillet à février avec des pics de
stationnements en août et décembre. correspondant trés
probablement a deux vagues migratoires : la premiére
normale. la deuxiéme à des oiseaux ayant commencé leur
hivernage plus au Nord et chassés ultérieurement par des
températures rigoureuses. La diminution des effectifs en
janvier et février est également expliquée par cette fuite
devant le froid. Le passage prénuptial est en grande partie
masqué par la concommitance des départs des hivernants et
les arrêts des migrateurs. Il se déroule notamment en mars.
GRUIDAE
Grue cendrée Grus grus M.
Autrefois nicheuse dans la plupart des pays européens.
elle ne subsiste plus actuellement comme reproductrice
qu'en Scandinavie, Allemagne du Nord, Pologne et dans le
Nord de l'Ukraine. Le retour vers ses lieux d'hivernage,
Péninsule ibérique et Maroc pour la population occidentale.
tout comme la migration prénuptiale. se fait par un couloir
relativement bien délimité.
Début novembre l982 a vu un important afflux de Grues
cendrêes avec un maximum d'un millier d‘individus le 9 à
Mons·Boubert. Cet événement causé par les forts vents d'Est
qui soufflaient a cette époque dans tout 1e Nord de la
France, ceci aprés une reproduction trés réussie cette
année—là chez cette espéce. est inhabituel. En dehors de ce
cas, les observations de Grues cendrêes ne sont réalisées
que trés irrégulièrement dans 1a région, notamment lors du
passage de printemps, et le précédent maximum n‘était que
de onze oiseaux le 13 avril 1980. Lors de la migration
prénuptiale. le passage de ces oiseaux loin de leur couloir
habituel se déroule à une date plus tardive (mars et avril)
que sur la voie normale a la même latitude (février et
mars). Cette différence ne se constate pas lors de celle
d'automne de fin octobre a début décembre.
HAEMATOPODIDAE
Huîtrier pie Hhematopus ostralegus N, M, H.
L‘Huîtrier pie est un migrateur partiel qui niche le
long de presque toute l'Europe et de 1'Asie. Il est
toutefois peu abondant sur le littoral méditerranéen.
C'est un nicheur présent toute 1'année dont la
population est estimée à-une vingtaine de couples : 15 à 17
en 1983 et 26 en 1984 (RIGAUX 1985). Cel1e—ci ne semble pas
s'être accrue depuis la création de la réserve en baie de

- 155 -
Somme en 1968 et du Parc Ornithologique du Harquenterre en
1973 alors que l`on pouvait s'attendre à une augmentation,
le biotope. loin d'étre saturé. lui étant à priori
favorable. Dès la fin juin et surtout en juillet, arrivant
les premiers migrateurs. Les bandes sont alors composées
principalement d'immatures. 1l s'agit vraisemblablement
d'oiseeux d‘un à trois ans nés dans les régions nordiques
uu cette espèce est une nicheuse abondante. Depuis 1976.
une augmentation des effectifs présents en juin et juillet
ast constatée. Une seconde vague migratoire se produit de
lin août jusqu'octobre, mois où ce phénomène atteint son
maximum d’intensité. D‘autres mouvements Peuvent avoir lieu
jusqu'en décembre. L'hivernage est net à partir de ce mois
et jusqu'en février. il concerne généralement de 3 000 à
5 000 individus. En cas de coup de froid, une partie des
hivernants des pays nordiques migrent vers des régions plus
clémentes et les effectifs stationnant dans la réserve de
la baie de Somme augmentent alors de facon considérable en
janvier et février : jusqu'a 12 000 oiseaux début 1979,
7 700 fin janvier 1985 et plus de 8 200 début février 1987.
Les effectifs diminuent en mars et avril mais peuvent
fluctuer en raison des passages de migrateurs revenant de
zones d'hivernage plus méridionales. En mai. il né reste
plus que quelques centaines d'individus non nicheurs et les
couples reproducteurs locaux.
HECUHVIROSTRIDAE
Echasse blanche Himantopus hïmantopus (Gambadel No, M.
Elle niche réguliérement dans les trois presqu'îles
méditerranéennes et en Camargue ainsi qu'épisodiquement
plus au Nord. Elle hiverne en Afrique tropicale.
Signalée nicheuse au XIXème siécle, 1'Echasse ne
fournit de nouvelles preuves de reproduction qu‘en 1965
avec trois couples aux environs de Saint-Quentin—en—
Tuurmont. Un nouveau cas est soupçonné en 1977 dans le
marais de Hue ou des observations ont été réalisées de mi-
juin à.lin août dont une concernant un jeune volant. Dans
les années 70. seules quatre données avaient été
enregistrées auparavant. De 1979 à 1982, 1'Echasse blanche
est notée chaque année avec un seul cas de nidification
probable en 1981. Un couple se reproduit en l989 au Parc
Ovnithologique du Marquenterre et un autre au Hâble d'Ault.
Avocette Recurvirostra evosetta (Clêpe, Clettel N. M,
H.
L'Avocette niche dans les zones saumâtres du Danemark
a 1‘Espagne. du Bassin méditerranéen et de Hongrie. Elle
hiverne sur les bords de la Méditerranée ét lé long du
littoral atlantique des Pays—Bas au Sénégal.

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Jusqu'au début des années 70. l'Avocette n'était que
migretrice sur le littoral picard ; le passage prénuptial
de mi—mars à mi-mai pouvant être spectaculaire avec des
maxima de 200 a 300 oiseaux (jusqu'à 380 individus plus
récemment le 28 mars 1983). Ensuite, quelques cas
d'hivernage furent constatés. Ce1ui—ci n'est cependant pas
regulier et rarement complet (observé seulement en 1973-74.
1976-77. 1979-80. 1983-84 et 1984-85). En 1974. cette
espece fut observée toute 1'année mais ce n'est qu'en 1975
qu'eure|1t lieu 1es premiers cas de nidificatiûn (12
couples). Ensuite, les effectifs ont augmenté pour
atteindre la centaine de couples de 1983 à 1985. Puis, une
régression se fait sentir pour arriver à 62 couples en
1988. La migration postnuptiale commence mi·jui11et et
s‘achéve entre octobre et début décembre.
• .
BURH1N1DAE
Oedicnéme lcriard Burhinus oedicnenus (Hermeric,
Hermerie) Na, Ho.
Cet oiseau niche du Sud de 1'Europe à La Mer baltiqueï
ll hiverne dans la région méditerranéenne et dans 1'0uest
de la France.
L'0edicnéme criard était nicheur dans les dunes du
Marquenterre et se rencontrait également dans les cultures.
Au début des années 70, cet oiseau n'était noté que comme
nicheur probable cantonné exclusivement dans le secteur
dunaire. Il semble avoir disparu depuis. La migration
postnuptiale, discréte, se déroule de début août à octobre,
voire au premier jour de novembre en 1973. Le passage de
printemps n'a pas été remarqué récemment. Le seule
indication que nous possédons sur la date d'errivée date de
plus d'un siécle (22_mars 1877).
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CHARADRIIDAE
Petit Gravelot Charadrfus dubius (Religieuse) N. M.
Le Petit Gravelot niche dans presque toute l'Europe
sauf un Islande. en Ecosse et dans le Nord de la
Scandinavie. Il hiverne en Afrique notamment dans la région
tropicale.
Nicheur plus commun que 1e Grand Gravelot avec au
moins une dizaine de couples dans les années 70. 24 à 27 en
I984 (RIGAUX 1985}. il est trés nettement moins abondant
que ce dernier lors des migrations. D'ailleurs. seul le
passage postnuptial est net de début juillet à mi—octobre
(17 octobre 1981}. Les oiseaux arrivent généralement entre
la fin mars et la mi-avril. parfois plus tôt (12- mars
1978).
Grand Gravelot Charadrius hiaticula (Religieuse) M.
Nu, Ho.
Le Grand Gravelot niche en lslande. en Scandinavie.
dans le Nord de la Russie et de 1a Sibérie. 1e long des
côtes de la Baltique è la Manche ainsi que de celles des
Iles britanniques. Il hiverne dans cette derniére région.
sur le pourtour de_la Méditerranée ainsi qu'én Afrique.
Présumée en 1974 et 75. 1a nidification de cette
espéce est prouvée en 1976 et 77 avec respectivement 1 et 4
couples soit 3 au Hâble d'Ault et 1 au Parc Ornithologique
du Marquenterre. 1 à 2 couples ont été notés réguliérement
dans la premiére localité entre 1981 et 1985. La migration
prénuptiale se déroule le plus souvent a partir de mi-mars.
voire dès la fin janvier. Elle perd de son intensité en
avril pour reprendre nettement en mai avant de s'achever
lors de la seconde décade de juin. Ces deux vagues
migratoires correspondent à deux populations. originaire de
l'Europe moyenne et occidentale pour la `premiére. du
Groenland et du Nord-Est du Canada pour 1a deuxiéme.
Quelques estivents peuvent séjourner avant que ne commence
Ie passage postnuptial vers la mi-juillet. Celui—ci est
particulièrement intense de la mi-août aux premiers jours
de septembre. Il se termine dans la premiére quinzaine de
novembre. Les observations plus tardives sont rares et
doivent correspondre à des oiseaux ayant commencé leur
hivernage au Nord de notre région et chassés ultérieurement
par des températures peu clémentes.
Gravelot a collier interrompu Charadrius alexandrinus
(Mougette, Religieuse, Thibaudet. Tribeudet) N. M.
Il niche le long des côtes europénnes du Sud de la
' Suéde à la Méditerranée. Il a presque totalement disparu
d'Angleterre. 11 hiverné le long, des 'côtes de la
Méditerranée ainsi qu'en Afrique. _ .
C“est le plus abondant des trois Gravelots nicheurs
dans le secteur étudié : 10 à 13 coup1es·en baie de Somme
et dans le Marquenterre jusqu'en 1980. 27 en 1981 et 26 en

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1983. 3l à 37 couples se reproduisent en 1984 dans
l'ensemble de la plaine maritime picarde (RIGAUX 1985). Les
premiers arrivants sont notés dés la mi-mars (18 mars 1980)
mais le plus souvent à la fin de ce mois. La migration
continue en avril et mai pour s'achever début juin.
Ensuite, seuls demeurent dans la région les reproducteurs
locaux. La migration postnuptiale commence début juillet
mais se poursuit jusqu'en octobre, des individus attardés
pouvant d'ailleurs être observés jusque mi—novembre (18
novembre 1973).
Pluvier guignard Charadrius morinellus M.
Le Pluvier guignard niche dans les massifs montagneux
d‘Ecosse, de Scandinavie et de certaines régions d'Europe
centrale ainsi qu'aux Pays-Bas, dans les Pyrénées et du
Nord de la Russie é la Sibérie orientale. IL hiverne dans
le Nord de l’Afrique et au Moyen-Orient.
Assez régulier pendant la deuxiéme moitié du XIXéme
siècle ou il était tué au cours de ses migrations de fin
avril à mai et de fin août à mi-septembre. il s'est
considérablement raréfié depuis puisque nous ne possédons
que trois données en mai et juin (2 juin 1974) pour la
décennie 70. De 1980 â 1988, le nombre de mentions
s'accroît avec 7 cas de mi—avril et de fin août à mi-
septembre.
Pluvier doré Pluvialis apricaria M, H.
Le Pluvier doré niche en Islande. dans les lles
britanniques, en Scandinavie ainsi que dans le Nord de
l'Allemagne, de la Pologne et de l'URSS. ll hiverne dans le
Bassin méditerranéen. le long des côtes au Nord jusqu'aux
Pays—Bas ainsi que dans les Iles britanniques.
La migration prénuptiale du Pluvier doré se déroule de
fin février a avril. La fin de celle-ci, l'estivage et le
début du passage d'automne se chevauchent largement de mai
a août. La migration postnuptiale est plus nette en
septembre, voire octobre. Les mouvements en direction du
Sud de novembre a début février sont occasionnés par les
chutes de températures enregistrées aux Pays-Bas notamment.
Pluvier argenté Pluvialis squatarola (Houvière) M, H.
E.
C'est un nicheur des toundras de Sibérie et d'Alaska
qui en Europe hiverne sensiblement dans les mêmes régions
que le Pluvier doré mais tbutefois essentiellement le long
des côtes. '
La migration de printemps a lieu de mars a mai avec
une intensité maximale à partir de fin avril. L'estivage en
juin et jusqu'à la mi—jui11et n'intéresse guére plus d'une
dizaine d'oiseaux. La migration postnuptiale commence dés
la fin juillet mais se déroule principalement d'août à
octobre. Les effectifs fléchissent'en novembre tandis qu'en
hiver des fluctuations importantes peuvent étre
enregistrées.

*1135-
Vunneau huppé Vanellus vanellus (Auvergne. Dix-huit.
Uvergne. Ouvergne, Turlut. Verdeaui N, M. H.
Le Venneau huppé niche dans le Nord de 1'Asie et dans
unn grande partie de 1'Europe. ll est toutefois absent dans
lc Nord de Ie Scandinavie, en Gréce. en Italie et dans la
mujeure partie de la Péninsule ibérique. 11 hiverne au
Snd~0nest d‘nne ligne joignent le Danemark é la Roumanie.
C'est un nicheur relativement commun aux effectifs
trés fluctuants selon les années : 100 a 150 couples trés
prnbablement des années 60 au début de la décennie 70, 60
couples en 1979 et 1980 eprés la vague de froid de 1979.
environ 200 couples de 1981 à 1984 mais plus qu'une
centaine en 1985 aprés la vague de froid du début de
l`annèe (MOUTON et TRIPLET 1984. RIGAUX 1985). Les premiers
mouvements de descente sont notés dés Ie début de juin et
concernent essentiellement des jeunes issus des premiéres
enuvues de 1'année et nés dans des régions situées plus au
Nord. Cette migration se poursuit en juillet mais s'atténue
tres fortement en août. Le passage reprend nettement de
septembre é début novembre et dépasse alors en intensité
celui de juin. A cette époque de l'année, il doit concerner
principalement des adultes et des jeunes issus des
deuxièmes couvées. En cas de périodes de gel prolongées
dans notre région, les Vanneaux huppês disparaissent
presque totalement pour revenir dés le début du dégel. Les
mouvements hivernnux du Vanneau huppé dus é l'impossibi1ité
de se nourrir en cas de neige au sol ou de gel des terres
sont donc trés variables selon les années et dépendants de
le climatologie. C'est pourquoi de forts passages sont
notes lors de 1‘arrivée de vagues de froid sur notre pays.
La migration prénuptiale est beaucoup moins remarquée que
celle d'automne. Ceci est dû au fait qu'étant relativement
précoce (fin janvier à mars}, elle est en partie masquée
par les mouvements liés au froid. que les oiseaux
scandinaves prennent une voie plus orientale qu'à l'automne
et que de plus une fraction non négligeable des oiseaux
allant se reproduire pour la premiére fois s'insta1le dans
des régions situées à l'Est de celles dont ils sont
originaires.
SCOLOPACIDAE
Bécasseau maubéche Celidris canutus (Ouillard,
Pouilette. Rousselette. Roussette. Woyardl M, H. E.
C'est un nicheur de 1'extrême Nord de l'Eurasie et de
l'Amérique. ll hiverne de la Mer du Nord au Cap.
La migration prénuptiale du Bécasseau maubéche
commence fin avril. Le passage est important de début mai
aux premiers jours de juin. L'estivage ne concerne que
quelques individus. La migration d'automne commence
faiblement début juillet. Elle est plus importante à partir

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de la mi-août et surtout en septembre pour s'achever en
novembre. L'hivernage en baie de Somme est irrégulier et ne
concerne tout au plus que quelques dizaines d'individus.
Bécasseau sanderling Calfdris alba (Guerlette blanche.
en plumage internuptial ; Guerlette rouge. en plumage
nuptial) M. H. E.
Le Bécasseau sanderling niche au Spitzberg. dans
1'extrême Nord de la Sibérie et de l'Amèrique. ll hiverne
des Iles britanniques a l'Afrique du Sud.
Après un hivernage faible de la mi-décembre à fin
janvier. les effectifs du Bécasseau sanderling augmentent
avec l'arrivée des premiers migrateurs. Les plus importants
passages de printemps ont lieu de début avril à fin mai.
lls s'achévent dans les premiers jours de juin. L'estivage
de quelques oiseaux n'est pas trés net. Le passage
postnuptial démarre fin juin mais n'atteint une certaine
intensité que de mi-juillet a la première quinzaine de
septembre. lls s‘estompent progressivement jusque début
décembre.
Bécasseau minute Calidrfs minute M. E. Ho.
ll niche dans l‘extrême Nord de la Norvège et de
l'URSS. ll hiverne en Afrique et plus rarement dans le Sud
de l'Europe.
Les premiers oiseaux arrivent généralement entre mi-
mars et mi—mai. rarement plus tôt (2l février 1983). Le
statut des individus observés de juin é début juillet est
mal défini (migrateurs printaniers tardifs ou postnuptiaux
précoces, estivants) bien que la présence de cette espèce
soit régulière à cette époque de l'année. La migration
postnuptiale se déroule de mi-juillet à mi-octobre.
Quelques individus peuvent s'attarder début novembre (2
novembre 1973). Exceptionnellement, l'hivernage du
Bécasseau minute peut étre constaté : 2 oiseaux le 3
janvier 1976. Le 14 janvier 1979. une dizaine de Bécasseaux
minutes ou de Temminck C. temminckif furent observés en
baie de Somme. Aucune donnée n'est connue en décembre.
Bécasseau de Temminck Calidris temminchii (Petrot) M.
ll niche dans le Sud de la Norvége. en Laponie et dans
le Nord de l'URSS. Il hiverne en Afrique jusqu'à la
latitude du Sénégal et du Tchad.
La migration postnuptiale est observée trés
régulièrement sur le littoral picard de mi-juillet à mi-
septembre. Le passage de printemps. plus épisodique, est
noté de début avril aux premiers jours de mai. En toute
saison. il reste rare.
Bécasseau cocorli Calidris farruginea M. Ho.
Le Bécasseau cocorli niche en Sibérie·et hiverne dans
le Sud de l'Afrique.
La migration prénuptiale du Bécasseau cocorli est trés

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peu notée de fin mars (29 mars 1981) aux derniers jours de
mai. Les premiers oiseaux en migration de descente sont
notés parfois des la mi—juin. mais le passage est surtout
net a partir de mi—juillet. ll est généralement maximal
d'août à mi-septembre et se poursuit de maniere plus
diffuse jusque début novembre avec toutefois une exception
de 1l5 individus le 22 novembre 1975. Une seule donnée
hivernale est connue : un oiseau le ll décembre 1981.
Bécasseau violet Calidris maritima M.
Le Bécasseau violet niche au Groenland. au Spitzberg.
en lslande et du Nord de la Norvége a la Sibérie. Il
hiverne en Islande et le long des côtes de la Norvéxe a la
Vendée. plus rarement en Méditerranée.
11 n‘a été observé qu'à deux reprises de 1974 â 1979
et quatre fois de 1980 à 1985. Ces six mentions marquent
les passages de printemps (mai) et d'automne (août et
octobre).
Bécasseau variable Chlidris alpina (Alouette de mer)
M. H. E.
Quatre sous-espéces de Bécasseau variable nichent du
Nord des Iles britanniques â la Sibérie. Cet oiseau hiverne
du la Grande—Bretagne a la Mauritanie.
La migration postnuptiale du Bécasseau variable
commence début Juillet et s‘achéve dans les premiers jours
de décembre. Aprés un hivernage important, le passage de
printemps se déroule de fin février a début juin. Au cours
des deux derniéres décades de ce mois, la population
estivante est trés faible. C'est le plus commun des
Bécasseaux visibles en Picardie.
Bécasseau rousset Tryngites subruficollis A.
Une donnée relativement ancienne de cette espéce nord-
américaine a été obtenue dans la plaine maritime picarde :
un oiseau le 6 août 1957. Aucune observation n‘a été
réalisée pendant les décennies 60 et 70 alors que 4 données
sont connues de 1982 â 1986. toutes comprises entre les 26
juillet et ll septembre.
Combettant Philomachus pugnax (Paon de mer pour le
mâle, Sotte et Cotteret garu pour la femelle) Na, M. Ho.
Cette espéce niche en Scandinavie et dans l‘Est de
l'Europe. Elle hiverne surtout en Afrique notamment au
Sénégal.
Quelques rares oiseaux sont occasionnellement observés
de novembre a janvier. Le passage printanier commence mi-
mars, parfois fin février. Il culmine en avril et se
poursuit jusque début juin. A la fin de ce mois.·debute la
migration postnuptiale. Celle-ci est surtout marquée de fin
juillet aux premiers jours d‘août mais ne se termine
parfois que fin novembre. Le Combattant nichait autrefois
dans les prés humides bordant la baie de Somme.

-112-
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Bécassine sourde Lymnocryptes minimus (Bécot) M, H.
Cette espéce niche dans le Nord de la Scandinavie
ainsi que de la Pologne é la Sibérie. Elle hiverne en
Europe occidentale et dans le Nord de l'Afrique.
C'est une espéce des plus discrètes dont nous avons
noté le passage postnuptial en octobre et novembre.
l'hivernage limité de décembre a février et la migration de
printemps de fin mars aux derniers jours d'avri1.· Des
données plus anciennes signalent également la Bécassine
sourde dans 1e secteur étudié en septembre. Nous n'avons
jamais observé plus de cinq individus ensemble.
Bécassine des marais Gallinago gallinago (Bécachaine)
N. M, H.
La Bécassine des marais niche dans toute l'Europe sauf
dans la région méditerranéenne et l‘extréme Nord. Elle
hiverne au Sud—Ouest d'une ligne passant par l'1slande, le
Danemark, la Pologne et la Roumanie.
Alors que pendant la décennie 70. quelques mentions de
reproduction dans la plaine maritime picarde nous avaient
été communiquées. de l980 a 1985. seules deux données de
nidification probable nous sont parvenues : parades le 23
avril 1982 à Arry et un oiseau apparemment cantonné le 5
juillet 1985 à Noyelles—sur—Mer. Le passage postnuptial se
déroule par vagues successives essentiellement de mi-
juillet a fin novembre, voire jusque fin décembre lorsque
des coups de froid commencent dans le Nord de l‘aire
d'hivernage de l‘espéce. Les effectifs hivernants dans les
sites prospectés réguliérement est généralement faible. La
migration de printemps, plus diffuse que celle d'automne. a
lieu de mi—mars à mi—mai avec un maximum en avril.
Bécassine double Gallinago media A.
C'est une nicheuse sporadique en Scandinavie tandis
qu'elle est répandue en Russie et en Sibérie occidentale.
Elle hiverne dans 1'Est de 1'Afrique tropicale et
méridionale.
La Bécassine double est toujours rare dans notre
région et peut y étre notée principalement d'ao0t à début
octobre. Une seule donnée est connue pour la décennie 1970
: un oiseau tué début septembre 1979 a Noyelles-sur-Mer. Un
individu observé du 14 au 19 janvier 1980 en baie de Somme
(Y.M. de VIVIESI constitue une remarquable mention
hivernale. Le stationnement le plus durable connu est
représenté par un oiseau présent au Parc Ornithologique du
Harquenterre du 23 août au 2 septembre 1984 (P. BIET. M.
MAULER, F. SUEUR et col1.).
Bécasse des bois Scolopax rusticola No, M. H.
La Bécasse niche dans presque toute l'Europe sauf en
Islande. dans 1'extrême Nord et dans les trois presqu'îles
méditerranéennes. Elle hiverne au Sud-Ouest d'une ligne
joignant le Sud de la Norvége é la Roumanie.

— llû -
Arrivant dès la mi-octobre. parfois plus tôt (4
octobre 1980), elle est assez abondante en novembre et
décembre dans les dunes du Marquenterre et moins commune en
janvier. Lors des coups de froid. des individus nordiques
doivent passer en grand nombre comme semble le prouver la
dèconvorte de nombreux cadavres de cette espèce en janvier
ut février 1979 alors qu`eucun ne figurait auparavant dans
les ramussages réguliers d‘oiseaux morts effectuès depuis
13 uns sur le littoral picard. La migration prênuptiale,
commencée ù la fin de 1'hiver. s'achève en mars. Depuis la
découverte de poussins de Bècasse dans le Marquenterre dans
le courant des annèes 50. seuls de maigres indices obtenus
en 1974. 1980 et 1981 peuvent laisser supposer la
ninificution. très èpisodique. de cet oiseau dans notre
région.
Berge a queue noire Limosa Iimosa (Bout-feumè, Bout
fumé, Pilhuil No ?. E. M, Ho.
La Barge à queue noire niche en Islande. dans les Iles
britanniques. des Pays-Bas au Sud de la Suède et à l'Est
jusqu‘en Sibérie. En France, c‘est une nicheuse très
clairsemèe avec quelques îlots de reproduction en Sologne
et en Dombes. Elle hiverne des Iles britanniques au
Senègal.
Si la migration prenuptiale de la Barge a queue noire
peut commencer dès la mi-février. c‘est de mi-mars à fin
uvril que celle-ci bat son plein. Des retardataires peuvent
encore être notés en mai. voire dèbut juin. L‘estivage est
faible et en 1976 un couple a peut-ètre niché dans le
Marquenterre (chants et vols nuptiaux). La migration
postnuptiale de cet oiseau commence fin juin et parfois
vers le milieu de ce mois. Elle n'atteint une certaine
intensité. toute relative cependant, que de juilIet â
septembre. Elle s'attènue jusque dèbut novembre. Les
observations de décembre et janvier demeurent
exceptionnelles.
Barge rousse Limosa Iapponica (Bouffariel M. H. E.
Elle niche en Laponie et dans le Nord de l‘URSS. Elle
hiverne des Iles britanniques au Cap.
La migration printanière, souvent importante. est
notee très règulièrement chaque année à la charnière des
mois d'avril et mai. Quelques individus peuvent ètre
observés pendant tout l'ètè. Fin juillet. la migration
postnuptiale commence et persiste jusque fin septembre ou
mi-octobre. L'hivernage net concerne tout au plus quelques
dizaines d'oiseaux et semble un peu plus marquè lors dès
coups de froid.
Courlis corlieu Numenius phaeopus (Cotteretl M.
Le Courlis corlieu niche en Islande, dans lè Nord de
l‘Ecosse, de la Scandinavie et de l'URSS. Il hiverne sur le
littoral du Sud de l'Espagne au Sud de l'Afrique.

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Les Courlis corlieux arrivent généralement fin mars ou
début avril. parfois dés la fin février. La migration
prénuptiale se poursuit jusque début juin. Il ne semble Pas
exister d'estivage net. Les premiers mouvements de descente
sont enregistrés dés le début de juillet mais le Plus
souvent ils ne s'amorcent que vers le l4. L'intensité de
ces passages s'estompe jusque fin novembre. Les données de
décembre sont rares et aucune observation n'est connue en
janvier.
Courlis cendré Numenius arquata (Corleru. Corlieu,
Corlu, Ouiret, Ouret, Turluit, Turluy) No. M, H, E.
Le Courlis cendré niche au Nord d'une ligne passant
par la Sologne et la Roumanie. Il n‘occupe pas l'Islande.
ni le Centre et le Nord de la Scandinavie. Il hiverne en
Europe occidentale du Sud de la Norvége a la Gréce.
Un couple se reproduit en milieu dunaire de 1973 à
1977 (J. MOUTON). Cette derniére année, un autre couple
accompagné d'un jeune non volant est observé dans les
molliéres de la Maye le ll juillet. Ensuite, deux couples
se cantonnent en 1982 à Rue et dans les dunes du
Marquenterre mais les sites sont abandonnés dés le mois de
mai (J. MOUTON). Un couple dont le mâle chante est observé
le 8 mai 1984 à Forest—Montiers. Il s'agit du dernier cas
de nidification probable connu dans la plaine maritime
picarde. L`estivage en mai et juin ne concerne le plus
souvent que quelques dizaines d'oiseaux. des passages
migratoires pouvant cependant encore étre notés pendant ces
deux mois. La migration postnuptiale commence fin juin et
se poursuit jusqu'en novembre, voire plus tardivement lors
de conditions climatiques rigoureuses. L'hivernage de
décembre a février intéresse environ un millier
d'individus. En cas de grands froids dans les régions plus
septentrionales. de forts passages en direction du Sud
peuvent étre notés comme celui du 31 décembre 1978 avec
4 500 oiseaux en quelques heures. Ceci ne s`est d`ailleurs
pas traduit par une augmentation des effectifs en baie de
Somme, la couche d‘eau superficielle de tout l‘estran`étant
gelée à cette époque, rendant ainsi la prise de nourriture
beaucoup plus difficile pour le Courlis cendré qu'en temps
normal. Il en est de méme à chaque gel de toute la plage.
Les effectifs décroissent dés la mi-février ou début mars.
époque à laquelle commence la migration prénuptiale qui
atteint son intensité maximale au cours de ce dernier mois
et en avril. `
Chevalier arlequin Tringa erythropus M. Ho.
Le Chevalier arlequin niche dans le Nord de la
Scandinavie et de l'URSS. Il hiverne en Afrique
essentiellement au Nord de 1'Equateur, dans la région
méditerranéenne et en petit nombre en Europe occidentale.
Les premiers Chevaliers arlequins sont généralement
notés fin mars. des individus précoces exceptionnellement

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- 11B -
des fin fevrier (23 février 1974). La migration de
printemps se poursuit jusque la mi-mai et parfois dans les
tous premiers jours de juin. Vers le milieu de ce mois. le
Passage de retour s‘amorce. Il culmine en septembre pour
s’achever vers ln mi—novembre. Exceptionnellement des
individus isolés. mis a part douze oiseaux fin décembre
IS74. peuvent être observés en décembre et janvier.
Chevalier gambette Tringa totanus (Bouillard. Pied-
rouge} No, M, H, E.
Nicheur dans presque toute 1'Europe. il est surtout
repandu dans les pays nordiques. I1 hiverne du Sud du
Danemark jusqu'en Afrique.
C'est de loin 1e Chevalier le plus abondant de notre
littoral et c'est d'ailleurs le seul à y hiverner
regulierement. La migration de printemps est nette de mi-
mars a début juin. Elle s'imbrique avec le passage de
retour. aussi l'estivage est-il difficile à déceler. La
migration postnuptiale culmine entre fin juillet et début
août mais sa poursuit plus tardivement. C‘est dans le
courant du mois d‘octobre que les hivernants semblent
arriver. Des poussins de Chevalier gambette provenant du
littoral picard ont été naturalisés par COCU dans le
premier quart du XXème siécle (N. RANSON). Ensuite. il faut
attendre la période 1950-1969 pour que cette espèce soit à
nouveau signalée nicheuse. De 1970 à 1983, seuls des
indices de reproduction probable sont obtenus. Celle-ci est
prouvée en 1984 avec deux couples dans les prés humides
bordant la baie d‘Authie (RIGAUX 1985).
Chevalier stagnatile Tringa stagnatilis A.
Le Chevalier stagnatile niche dans le Sud-Est de
1'Europe et hiverne en Afrique surtout dans la région
orientale.
Six captures sont connues à la fin du XIXème siécle
entre les 18 avril et 2 juin. Seules trois données récentes
obtenues au Parc Ornithologique du Marquenterre sont
connues x un oiseau les 11 et 12 mai 1985. un début mai
1986 et un autre 1e 29 juillet 1989.
Chevalier aboyeur Tringa nebularia (Rousselette,
Tilvau, Tilvotl M. Ho.
Le Chevalier aboyeur niche en Ecosse. dans le Nord de
la Scandinavie et de l'URSS. Il hiverne dans le Sud des
lles britanniques. sur le pourtour de la Méditerranée ainsi
qu'en Afrique.
L'arrivée de cette espéce dans 1a plaine maritime
picarde a lieu généralement pendant les quinze premiers
jours d‘avril, plus rarement fin mars (25 mars 1981). La
migration prénuptiale se poursuit jusque mi-juin. Elle
s‘étale jusqu'au passage de descente qui commence le plus
souvent vers cette data. Ca dernier montre un pic marqué de
mi·juillet a mi-août. Il se termine entre fin septembre et

-119-
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dobut novembre. Les mentions hivernales sont peu nombreuses
: aneune de 1371 à 1980 mais cinq de l98l è 1985.
Chevalier culblanc Tringa ochropus M. Ho.
Le Chevalier culblanc niche en Scandinavie. en Europe
uentrnlu et en URSS. ll hiverne en Europe de l‘0uest. dans
le region méditerranéenne et en Afrique jusqu'à 1'Equateur.
Lu discrôte migration prénuptiale de cette espece se
deruule d'avril a début juin. Elle se manifeste plus tôt
exerptionnéllument dès la fin mars. voire la fin février
(23 Iévrier l98l). Le passage de retour, plus net. a lieu
de la Vin juin pour ne se terminer parfois que fin
novembre. Les données hivernales sont peu nombreuses et
anennc mention de janvier n'est connue. La nidification du
Chevalier culblane signalée au début des années 70 nous
::•:t•nbI•; L|‘•a!; peti probable.
Chevalier sylvain Tringa glareola (Rititi) M.
ll niche dans le Nord de l'Europe du Danemark à la
Sibérie et hiverne dans presque toute l'Afrique.
Même s'il peut de temps à autre être noté fin avril
I3H avril 1978 et 1984). il n'arrive généralement qu‘au
uabut de mai. Le passage de printemps se termine dans les
premiers jours de juin. La migration de retour commence dés
la fin de ce mois pour s'achever le plus souvent vers la
mi~septembre, voire début octobre (9 octobre 1977). aprés
un pic régulier en août. Le nombre d’individus observés est
toujours inférieur à la dizaine à l‘exception de 20 oiseaux
lu 3 juin 1978 au Hâble d'Ault.
Chevalier guignette Actitis hypoleucos (Sifflasson)
No. M. Ho.
ll niche dans presque toute l'Europe sauf en Islande
ul dans le Sud de le région méditerranéenne. Il hiverne
dans le Sud des Iles britanniques. sur le pourtour de la
Méditerranée et en Afrique.
Le Chevalier guignette peut parfois hiverner dans
notre région. Ces rares hivernants sont rejoints dés la mi-
avril, parfois plus tôt. par les premiers migrateurs. Le
passage de printemps se poursuit jusque début juin. La
reproduction d'un couple n'a été prouvée qu'en 1976 et 1977
au Parc Ornithologique du Marquenterre. La migration
postnuptiale commence dés la fin juin. atteint sa plénitude
de fin juillet à août pour s'achever dans le courant
d'octobre. voire dans les premiers Jours de novembre.
Tournepierre à collier Arenaria interpres (Colombe.
Coulombe) E. M, Ho. `
Cette espèce niche au Groenland. au Spitzberg ainsi
que le long des côtes de Scandinavie. Elle hiverne dans les
lles britanniques. le Sud de l'Europe et en Afrique.
L'arrivée du Tournepierre dans notre région a lieu

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généralement en avril. Une seule fois. un individu précoce
e été noté en mars (16 mars l975). La migration prénuptiale
est surtout importante de fin avril é mi-mai et se Poursuit
jusqu'aux premiers jours de juin. L'estivage de mi-juin a
début juillet est trés faible et irrégulier. La migration
postnuptiale débute mi-juillet. atteint son intensité
maximale début août et se poursuit régulièrement jusque
début septembre. Les observations d'octobre et de novembre
sont beaucoup plus rares. Le 31 décembre 1978. quinze
oiseaux furent observés à Quend au début d'une vague de
froid. Deux autres furent notés le mois suivant. Aucune
mention n'est connue en février.
Phalarope a bec étroit Phalaropus Iobatus M. Ho.
Cette espèce se reproduit dans l'Arctique. en Islande.
en lrlande et sur certaines îles d'Ecosse. La Méditerranée
est 1'un des lieux d'hivernage du Phalarope à bec étroit.
Pour la fin du XIXème siécle. neuf captures sont
signalées au Crotoy en juin et d'août é octobre. Pour la
décennie 1970. la dizaine d'observations effectuées 1'a été
essentiellement de mai à septembre et une seule en janvier.
L`ensemble des données recueillies de 1975 é 1983
permettent de préciser le statut de cet oiseau : migration
prénuptiale de début mai aux premiers jours de juin.
passage d'automne de la fin de ce mois è octobre et rares
mentions hivernales.
Phalarope é bec large Phalaropus fulicarïus M. Ho.
Cet oiseau niche dans l'Arctique et en Islande. I1
hiverne au large des côtes occidentales de 1'Europe et de
l'Afrique.
Pour la fin du XIXème siécle. quinze ceptures sont
signalées au Crotoy de septembre é décembre, en février.
mai et juin. Les observations réunies de 1974 â B4
permettent seulement de cerner le passage postnuptial de
fin août à octobre tandis que deux données hivernales ne
concernent que janvier.
STERCORARIIDAE
Labbe pomarin Stercorarïus pomarinus (Mauve poule) M.
Ho.
Cette espéce niche dans l'extrême Nord de 1'URSS et de
1'Amérique· ainsi qu'au Groenland. Elle hiverne dans
1'Atlantique jusqu'au large de l'Afrique tropicale.
Les observations de Labbe pomarin réalisées pendant
dix ans marquent la migration postnuptiale de fin juillet é
mi-décembre. L'hivernage doit étre faible puisqu'il n'est
attesté que par la découverte de deux cadavres en janvier.
Le passage de printemps n'a pas été décelé.

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Labbe parasite Stercorarfus parasîtîcus (Mauve poule)
M, Ho.
Le Labbe parasite niche en Islande, au Groenland ainsi
que dans 1'extréme Nord de la Scandinavie. de l'URSS et de
l'Amérique. Il hiverne en Méditerranée occidentale et au
large des côtes africaines.
Sa migration postnuptiale est surtout notée d'août â
octobre mais elle peut commencer dés les premiers jours de
juillet et s'achever en décembre. L'hivernage probablement
trés faible n'est remarqué qu'en février. Le passage de
printemps est net en avril.
Labbe a longue queue Stercorarïus longicaudus (Mauve
poule) A ?
Le Labbe à longue queue se reproduit dans le Nord de
la Scandinavie, de l'URSS et de l'Amérique ainsi qu'au
Spitzberg et au Groenland. Ses quartiers d'hivernage ne
sont pas connus avec précisions.
Deux signalements anciens ont été publiés z un
individu tué au Xlxéme siécle au Crotoy et quelques oiseaux
notés fin septembre ou début octobre 1930 en baie de Somme.
Seules deux mentions récentes sont connues : un individu le
19 janvier 1976 à Cayeux-sur-Mer et un adulte le 27 août
1980 à Quend.
Grand Labbe Stercorarîus skua (Mauve poule) M. H.
Le Grand Labbe niche en Islande et sur les îles
situées entre ce pays et l'Ecosse. Il hiverne dans
1'At1antique Nord.
La migration postnuptiale de cette espèce se déroule
d'août a novembre, l'hivernage au large de nos côtes de
décembre à février et le passage de printemps de mars à
avril. Les limites entre ces trois phases du cycle annuel
demeurent floues.
LARIDAE
Mouette mélanocéphale Larus melanocephalus M. Ho. Ea.
Cet oiseau niche des Balkans a la Mer noire et de
maniére sporadique a l?0uest de cette zone jusqu'en Grande-
Bretagne et en France. Elle hiverne le long des côtes. de
la RDA au Maroc.
Les données anciennes renseignent assez peu sur le
statut de la Mouette mélanocéphale sur le littoral picard.
Elle était apparemment rare au XIXème siécle. Elle demeure
peu fréquente jusqu'en 1984 avec en moyenne une observation
par an. Depuis 1985. elle paraît plus réguliére et sa
présence épisodique au printemps dans la colonie de
Mouettes rieuses L. rîdibundus du Parc Ornithologique du
Marquenterre laisse espérer une nidification prochaine. La
migration prénuptiale est remarquée de fin mars é début

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juin. celle d'automne. plus discrète, se déroule de fin
juillet â fin septembre. L'hivernage demeure ëpisodique et
ne concerne qu'un à deux individus de début novembre â mi-
février.
Mouette pygmée Larus mînutus M.H.
La Mouette pygmée niche de la Baltique â la Sibérie
ainsi qu'en petit nombre aux Pays-Bas et en Crimée. Elle
hiverne essentiellement au large des côtes de la Baltique à
la Méditerranée.
L'hivernagc dans la Manche est attesté par les
observations irrégulières de quelques dizaines d'oiseaux de
novembre à février. Mars constitue un mois charniére avec
des effectifs réduits. Le passage de printemps a toujours
lieu en avril et le gros de la migration se produit en
quelques jours mais la date de celui-ci est fort veriable
selon les années. Des mouvements plus discrets se
poursuivent jusque début juin. La migration postnuptiale de
fin juin à début novembre est beaucoup moins remarquée que
celle de printemps car les passages doivent probablement se
dérouler plus au large.
Mouette rieuse Larus ridjbundus (Miaule) N. M. H.
Cette espèce niche dans toute l'Europe tempérée et en
Islande. En hiver. elle abandonne les régions les plus
orientales de son aire de nidification.
Présente désormais toute l'ennéè alors qu'autrefois
elle n’était notée qu'aux migrations et en hivernage. la
Mouette rieuse est une espèce nicheuse d'installation
récente dans la région. probablement fin des années 60 ou
début des années 70. La population reproductrice présente
une véritable explosion démographique puisqu'elle passe de
8 couples sur une seule colonie en 1973 a 200 en une ou
deux colonies de 1977 a 1979. puis 265 en 1981 et enfin 950
a 1 000 en trois colonies en 1988. Aprés le minimum
hivernal de janvier, les effectifs croissent jusque mi-
mars. mois au cours duquel les passages sont intenses tout
comme en avril. Dés la fin juin. des oiseaux reviennent en
nombre. Le pic estival est enregistré fin août tandis
qu'aprés une nouvelle diminution des stationnements en
septembre. ceux-ci augmentent a nouveau jusque fin
novembre.
Mouette de Sabine Larus sabïnï A.
Elle niche au Spitzberg. au Groenland, sur les côtes
arctiques de la Sibérie. de l'Alaska et du Canada.
EsPèce aux migrations et aux quartiers d'hivernage
encore peu connus. elle n'est mentionnée que trés
occasionnellement sur le littoral picard : quatre données
en mai et septembre de la fin du XIXème siécle au milieu du
XXème et cinq mentions récentes de février a début avril et
vers la mi-juin.

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Goéland cendré Larus canus No. E. M, H.
I1 niche des iles britanniques a 1'URSS et de maniére
plus sporadique en France et en Suisse. Ce migrateur
partiel franchit rarement la Méditerranée.
Autrefois uniquement migrateur et hivernant sur le
littoral picard. le Goéland cendré peut désormais y être
observe toute l'année. La migration postnuptiale se déroule
de lin juin a début novembre. Les effectifs hivernants sont
tluctuauts mais comme pour 1e Goéland argenté, il faut voir
la 1`inf1uence des incursions de cette espéce a 1'intérieur
des terres et celle des conditions météorologiques. La
migration prénuptiale a lieu en mars et avril. Pour la
premiere fois en Picardie. un couple de Goélands cendres a
niche sur un ilôt du Parc Ornithologique du Marquenterre en
1975, de même 1‘année suivante. Aucun cas n'a été observé
de 1977 a 1979. En 1980, deux couples étaient cantonnés
dans les dunes du Marquenterre mais n‘ont pu nicher avec
succes. Aucune tentative de reproduction n'a été
enregistrée de 1981 à 1989.
Goéland brun Larus fuscus (Dominicain. Grisard et
Manard-grisard pour les immatures) E. M. H.
Le Goéland brun niche en Islande. Scandinavie. dans le
Nord de la Russie. sur les Iles britanniques et en France
(Bretagne et Normandie). Il hiverne du Danemark à l'Afrique
équatoriale.
Alors que la migration prénuptiale qui se déroule de
mars a mai vient de s'acheVer. les premiers retours
d'adultes ayant probablement échoué dans leur reproduction
s‘observent dès le début du mois suivant. Ce passage se
poursuit de juillet è mi-novembre. L'hivernage en baie de
Somme demeure modeste surtout lors de vagues de froid. La
majeure partie de l‘année. la sous-espèce sud-scandinave
intermedïus semble étre plus abondante que la britannique
gracllsi. la sous-espéce nordique fuscus est plutôt
accidentelle.
Goéland leucophée Larus cnchinnans M. Ho.
11 niche sur les bords de la Mer noire. de la Mer
caspieune et de la Méditerranée ainsi que sur le littoral
atlantique du Maroc a la Charente-Maritime.
Un oiseau bagué poussin sur une île de la Mer noire
(URSS) le 3 mai 1952 trouvé mort en baie de Somme en mai
1960 constitue la premiére mention régionale de cette
aspéce et la première donnée francaise concernant la sous-
espece cachinnans. Ensuite deux observations sont réalisées
en août 1974 et septembre 1977. De 1978 à 1988. la
frequence des données s'accroît sur le littoral picard. La
majorité des oiseaux semblent appartenirlé la sous-espécé
méditerranéenne michahellis. Pour l'ensemble de La période.
aucune donnée ne paraît avoir été obtenue en mars. avril et
décembre.

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Goéland argenté Larus argentatus (GrZsard et Menard-
grisard, termes désignant également les immatures des
Goélands marin et brun) N. M, H.
Le Goéland argenté niche en Islande, dans les Iles
britanniques et de la Scandinavie è la Charente-Maritime.
ll est essentiellement migrateur partiel,
300 à 335 couples se reproduisent sur les falaises du
littoral picard. Cette espèce s'est également installée au
Parc Ornithologique du Marquenterre : un couple de 1980 à
1983 avec un premier cas de reproduction en 1982, 18
couples en 1988. Alors que la migration prénuptiale est
nette en avril. les stationnements sont presque a leur
niveau minimal. Ils s'accroissent ensuite jusqu'en août et
septembre. mois correspondant è des passages postnuptiaux
importants. D'octobre a février, ils fluctuent de manière
considérable en raison d'incursions qu'effectuent les
uoelands argentés vers les décharges de l'intérieur des
turres : Boismont, Nampont-Saint-Martin, Mereuil—Caubert et
Sains-en-Amiènois pour ne citer que les sites accueillant
d`importants effectifs. Les stationnements hivernaux
littoraux sont également sensibles aux conditions
tlimatiques régnant localement ou dans les régions plus
nordiques.
Goeland a ailes blanches Larus glaucoïdes A.
Nicheur au Groenland et dans 1'Arctique américain. il
hixerne régulièrement en lslande. Ecosse et Norvège.
Plusieurs individus ont été tués au XIXème Siècle.
Deux données d'oiseaux trouvés morts sur le littoral picard
et déterminès ultérieurement au laboratoire ont été
obtenues pendant la décennie 70 : un individu le 17
decembre 1972 et un autre le 25 août 1973 (déterminations
N. RANSON). Cette derniére date est particuliérement
remarquable Puisque cette espèce n'est notée règulièrement
que de septembre à mai dans son aire normale d'hivernage.
La Seule mention récente concerne un oiseau de deuxième
hiver observé le 28 décembre 1985 â Quend (X. COMMECY..G.
bLUHAHT et L. GAVORY).
Goeland bourgmestre Larus hyperboreus Eo. M. H.
En Europe. il ne niche qu'en Islande. En hiver. il se
rencontre régulièrement jusque dans le Nord de la France et
parfois plus au Sud.
Apparemment épisodiquq sur le littoral du XIXème
Siecle jusqu‘a une èpoque rècente. le Goéland bourgmestre
est devenu régulier depuis 1981. L'hivernage concerne un é
deux oiseaux immatures trés fidèles a leurs sites
d`election. Ces oiseaux peuvent arriver dès fin novembre.
L‘un d'entre eux peut parfois stationner pendant plus d'un
an ce qui améne l'obtention régulière d'étonnantes données
estivales. Depuis 1987, des adultes isolés peuvent
egalement'étre observés surtout en hiver mais aussi en été.

- lîï -
Goéland marin Larus marinus (Grisard et Manard-grisard
pour les immatures) E, M. H.
Le Goéland marin niche en lslande, Scandinavie. dans
le Nord de la Russie. les lles britanniques et en France
(Bretagne et Normandie). I1 hiverne dans ces mêmes régions
et au Sud jusqu'en Espagne.
Les stetionnements de Goélands marins en baie de Somme
présentent leur niveau le plus faible en avril et mai alors
qu'au cours du premier mois. le passage prénuptial,
commencé en février. continue CCOMMECY et GAVORY 1985). Dés
juin. des arrivées se produisent. Cette croissance des
effectifs se poursuit pour atteindre son apogée en
septembre. Ils déclinent ensuite bien qu'octobre soit
marqué par de forts passages. La Population hivernante
fluctue en liaison avec les événements climatologiques :
ils sont trés faibles lors des hivers rigoureux.
Mouette tridactyle Rîssa trîdactyla M. H.
Nicheuse des côtes de l'Europe occidentale et
nordique. elle hiverne essentiellement dans 1'Atlantique
Nord et en Méditerranée occidentale.
Présente toute l'année. cette espéce pélagique est le
plus souvent observée en petit nombre sur le littoral
picard. Des effectifs relativement importants sont parfois
notés en janvier et février et lors des époques de
migration en avril et de mi—jui1let é août. Le nombre
d'oiseaux trouvés morts de décembre a février semble
indiquer un hivernage important dans la Manche.
STERNIDAE
Sterne hansel Gelochelfdon nïlotïca A ? Mo ?
Nicheuse sporadique de 1'Espagne au Danemark et au Sud
de l'URSS. elle hiverne en Afrique tropicale.
Elle est rare en baie de Somme actuellement avec
seulement quatre données récentes : 2 individus le 25
Juillet l973, l oiseau le 3 octobre 1974. 1 autre le 24
avril 1977 et 1 immature le l7 septembre 1981. Elle etait
sans doute beaucoup plus commune au XIXème siécle puisque
13 individus capturés figurent dans la collection
Marmottan. ces captures ayant été effectuées lors des deux
migrations de fin avril a mi-mai et au début de septembre.
Sterne caspienne Sterhe caspîe Mo.
Cette espèce niche sur les bords de la Baltique et de
la Mer noire, elle hiverne en Afrique tropicale et
méridionale.
Elle est notée de maniére épisodique sur le littoral
picard toujours en petit nombre (maximum de 3 oiseaux le
ler mai 1980) lors de ses migrations de mi-avril (l9 avril
1979). voire fin mars (28 mars 1856). é début mai et de
juillet é octobre (4 octobre 1975 et 20 octobre 1868).

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Sterne ceugek Sterne sandvïcensïs (Plovre criard,
Priveret, Puveret, Tavernot. Terneiro) Na, E, M.
La Sterne caugek niche ca et lé sur les côtes de la
Baltique. en Grande-Bretagne, aux Pays—Bas et en France.
hlle hiverne sur le littoral de la Méditerranée et de
1 Alrique occidentale. `
Cette espèce est signalée comme nichant assez
nrregulierement en baie de Somme au début du XXéme siécle.
Ue 1970 a 1975, elle est indiquée nicheuse probable dans
les zones littorales picardes mais ces données ne
eorrespondent sans doute qu`a des parades observées
lrequemment sur les plages lors de la migration
prenuptiale. Elles ne peuvent donc être retenues comme
preuves d`une éventuelle nidification. De 1985 à 1987, des
parades. parfois des copulations, sont notées au printemps
sur lu colonie de Mouettes rieuses du Parc Ornithologique
dn Marquenterre mais aucune reproduction ne sera
enregistrée. Les premiers individus sont observés dés la
¤ni·mars (12 mars 1981) mais le passage de printemps est
surtout intense en avril tout en se poursuivant en mai.
vnire jusque début juin. Les premiers migrateurs en route
vers leurs lieux d'hivernage notés dés la mi—juin sont trés
probablement des adultes dont la nidification a échoué et
des jeunes nés les années précédentes et non encore
reproducteurs. La migration postnuptiele est beaucoup plus
intense en juillet et août. Elle décroît ensuite et se
termine genérelement début octobre, rarement plus tard (17
novembre 1983).
Sterna de Dougall Sterne dougallîi Ne, Mo.
Cette espèce cosmopolite n'a que des effectifs réduits
en Europe. Ceux-ci hivernent au Sud de l’Afrique.
La Sterne de Dougall est signalée nicheuse dans les
dunes du Marquenterre vers le milieu du XIXéme siécle. Deux
captures ont été effectuées ultérieurement au Crotoy les 25
juillet 1883 et 23 mai 1914. Deux mentions récentes donnent
des indications sur les dates du passage postnuptial : 1
juvénile le 17 juillet 1982 (P. RAEVEL), l adulte et 2
jeunes le 4 août 1983 (G. FLOHART).
Sterne pierregarin Sterne hïrundo No. M.
Nicheuses dans presque toute l’Europe, quelques
Sternes pierregarins peuvent hiverner en Méditerranée mais
e cette saison elles se rencontrent essentiellement le long
des côtos atlantiques d'Afrique.
Nicheuse dans les dunes du Marquenterre au XIXème
siècle. la Sterne pierregarin n'est plus désormais que de
passage dans notre région si ce n'est la mention d'un
couple nicheur trés probable au Hâble d'Ault en 1985 (J.M.
SANNlER). La migration de printemps est observée dés le
début d'avril et se poursuit jusqu'en mai, ceci de maniére
reguliere. Exceptionnellement, des premiers mouvements
peuvent étre signalés en mars. Des migrateurs tardifs

«13a...
transitent encore par notre région lors de la premiére
quinzaine de juin. La migration postnuptiale est remarquée
dés la fin de ce mois mais elle est surtout importante de
juillet à début septembre. Quelques individus peuvent
s‘attarder jusque mi—octobre, exceptionnellement plus tard
(ll novembre 1984).
Sterne arctique Sterna paradïsaea M.
Elle niche du Cercle arctique é la Bretagne, migre é
l'automne essentiellement le long des côtes européennes et
africaines pour hiverner en_bordure de l'Antarctique. Lors
de sa migration prénuptiale, elle longe principalement les
côtes américaines.
La Sterne arctique est trés rarement notée eu
printemps en avril (date le plus précoce : 9 avril 1982) et
debut mai. Elle est par contre désormais observée presque
chaque année de début juillet a mi-septembre (15 septembre
1981) parfois en nombre relativement important.
Sterne naine Sterna albïfrons No, M.
Cette espéce niche en Europe. Afrique du Nord et Asie
occidentale. Les individus européens hivernent le long de
la côte atlantique de 1'Afrique.
La Starne neine est signalée nicheuse au XIXème siécle
dans les dunes du Marquenterre et é l’embouchure de la
Somme. Ce n'est qu`en 1985 qu'el1e est retrouvée avec un
seul couple au Hâble d’Au1t (D. RAES). La migration de
printemps s'effectue en avril (6 avril 1974) et mai mais ne
s'achéve parfois que début juin. Le passage postnuptial
commence exceptionnellement à la fin de ce mois et atteint
son apogée fin juillet. La Sterne naine déserte souvent
complétement la région en septembre mais peut s'attarder
parfois jusque début octobre (7 octobre 1984).
Guifette moustac Chlïdonîas hybrîdus M.
Cette espéce niche en Europe méridionale de le
Peninsula ibérique au Sud de 1’URSS et hiverne en Afrique
tropicale.
Bien que cet oiseau ne soit qu'exceptionnel1ement
nicheur au Nord de notre région, il est cependant noté
presque chaque année eux deux passages dans la plaine
maritime picarde de début avril (6 avril 1974) é fin mai et
de mi-juillet a début octobre (9 octobre 1984). Deux
données en dehors de ces périodes correspondent à des
oiseaux erratiques non reproducteurs : 3 immatures le 18
juin 1977 et 18 individus le 26 juin 1982.
Guifette noire Chlïdonias niger M.
La Guifette noire niche de l'EHPB|hG, de 1'Ita1ie du
Nord et de la Hongrie é la Finlande et é la Sibérie'
occidentale. Ella hiverne en Afrique tropicale.
Si les premières Guifettes noires sont rarement
observées avant le seconde décade d'avril, elles peuvent

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- 137 -
exceptionnellement être notées fin mars tandis que la
migration prénuptiale se poursuit parfois jusque fin juin.
Des oiseaux au statut indéterminé Peuvent étre notés début
juillet alors que le passage postnuptial ne commence que
vers le milieu de ce mois. Il atteint son intensité
maximale d'août à mi—septembre et se poursuit plus
faiblement jusqu‘en octobre, rarement plus tard (2 novembre
1981).
Guifette leucoptère Chlîdonias leucopterus M.
Cet oiseau oriental niche de la Yougoslavie au Sud-Est
de la Sibérie. Il hiverne en Afrique tropicale et
méridionale.
Sans étre particuliérement rare, la Guifette
leucoptére n'est observée qu'une é deux fois par an
toujours en trés petit nombre (un é trois individus) lors
de ses migrations vers la fin mai, le 22 mai 1975
constituant la donnée la plus précoce, et de la fin juillet
(28 juillet 1985) é la mi—octobre (16 octobre 1983).
ALCIDAE
Guillemot de Troîl Urfa aalge Na ? M, H, Eo.
Cet oiseau niche dans 1’Ho1arctique au Sud jusqu'au
Portugal et en Californie. I1 hiverne de la Mer du Nord
jusque dans les eaux marocaines de l'Atlantique. Il est par
contre rare en Méditerranée.
Le Guillemot de Troîl aurait niché autrefois en
Picardie, le seul biotope favorable étant les falaises
calcaires du Sud du littoral picard. Il faut cependant
remarquer que les auteurs anciens considéraient les
falaises de Haute Normandie comme picardes. La migration
prénuptiale se déroule de fin février a mai avec un maximum
de 100 oiseaux le 10 mai 1981 a Ault (H. DUPUICH). Ensuite,
les effectifs sont faibles jusqu‘en novembre· Le passage
postnuptial est noté a partir d’octobre. L'arrivée massive
de cette espéce dans la Manche, où un grand nombre
d’individus hivernent. ne se produit qu‘en décembre.
Petit Pingouin Alca torda (Gaude) M, H. Eo.
C'est un nicheur du Nord de 1‘Holarctique qui se
rencontre jusqu‘en Bretagne. Il hiverne en Mer du Nord. en
Manche, dans 1’Atlantique jusqu'au Maroc et en Méditerranée
occidentale.
Le passage de printemps se déroule de fin février a
mai. ll est important jusque fin mars, plus faible ensuite.
De juin a novembre, les effectifs sont peu fournis
toutefois un passage beaucoup moins marqué qu'au printemps
a pu étre décelé a partir de septembre. L'hivernage est
trés important dans la Manche et semble ne commencer qu'en
décembre.

* TEE -
Mergule nain Alle a11e M, H, E0.
C’est un nicheur trés nordique répandu notamment au
Groenland. en Islande et au Spitzberg. Il hiverne
principalement dans l'Atlantique mais peut être observé
jusqu‘aux Canaries.
Surtout marin en hivernage. le Mergule nain est
rarement observé sur le littoral picard avec en moyenne une
donnée annuelle. Le passage prénuptial se déroule en
janvier et février mais celui-ci peut se télescoper avec
des mouvements de fuite devant le froid jusque vers la mi-
février. La migration d'automne peut commencer en août mais
semble surtout réguliére en novembre. Les observations de
décembre doivent constituer la trace d'un hivernage au
large des côtes picardas. Un adulte en plumage nuptial a
été capturé trés tardivement au Crotoy le 18 mai 1888
tandis qu'une seule donnée estivale a été obtenue avec la
découverte d'un cadavre frais le 24 juillet 1986 à Cayeux-
sur-Mer (VIEZ 1988).
Macareux moine Fratercula arctîca (Cordonnier) M, H.
La Macareux niche de la Bretagne à 1'Is1ande, au
Groenland et é la Scandinavie. Il hiverne en Mer du Nord,
en Manche, dans 1’At1antique parfois jusqu'aux Canaries et
aux Acores ainsi qu'en Méditerranée occidentale.
Un hivernage faible a lieu en Manche de novembre à
février. La migration prénuptiale se déroule en avril. Une
donnée de juillet peut correspondre a un immature ou a un
adulte erratique venant de quitter son site de
nidification. A signaler que cette espèce était donnée
comme commune au XIXéme siécle de l'automne au printemps au
large de nos côtes.
COLUMBIDAE
Pigeon biset Columbia Jivïa N, S.
Le Pigeon biset est une espèce sédentaire présente le
long des côtes rocheuses de la Scandinavie a la Bretagne.
ll est également trés répandu dans le Bassin méditerranéen.
Dans les falaises du Sud du littoral picard nichaient
jusqu'en 1983 des Pigeons bisets dont le plumage permettait
de penser qu'il s’agissait d'oiseaux réellement sauvages.
Actuellement, cette population est complétement abâtardie.
Dans les quelques petites villes de la région étudiée, des
Pigeons, issus de cette espéce et domestiqués puis
retournés à un état plus ou moins sauvage, peuvent être
observés toute l'annêe.
Pigeon colombin Columba oenas N, S, M, H.
Migrateur partiel, le Pigeon colombin niche du Sud des
pays scandinaves é la Méditerranée mais il ne peuple pas
l'lslande et la Péninsule héllénique.

-1351-
Présent toute l'année, le Pigeon colombin est nicheur
dans les cavités d'arbres aussi bien dans les dunes boisées
que dans les marais ou les bois humides (14 couples pour
100 ha). Il se reproduit également dans les falaises du Sud
du littoral (31 é 35 couples de 1983 é 1988, SUEUR 1983a.
RAEVEL 1986) et dans les terriers de Lapins de garenne
Oryotolagus cuniculus. La migration postnuptiale de cet
oiseau se déroule de fin septembre é début novembre mais
est surtout intense pendant la premiére quinzaine
d'octobre. Les vagues de froid déclenchent ultérieurement
des déplacements vers les contrées méridionales.
Pigeon ramier Columba palumbus (Biset, par confusion
avec l'espéce qui porte ce nom en francais) N, S, M, H.
Le Pigeon ramier est un migrateur partiel répandu dans
presque toute 1'Europe à l'exception des régions les plus
nordiques.
C'est un nicheur présent toute l’année (43 couples
pour 100 ha dans un bois humide du Marquenterre). Les
passages du Pigeon ramier peuvent être observés en avril
(600 individus en 1973) et de fin août è novembre. En cas
de coup de froid, des individus de 1'Europe du Nord passent
en nombre sur le littoral : 2 000 individus le 28 décembre
1973, 750 le ler janvier 1979. etc.
Tourterelle turque Streptopelia decaocto N, S, M. H.
Originaire de 1'Europe centrale, cette espéce a
conquis toute 1'Europe occidentale, une partie de la zone
méditerranéenne de ce continent ainsi que le Sud de la
Scandinavie.
La premiére mention de la Tourterelle turque dans la
plaine maritime picarde date de 1961 au Crotoy. La
population totale du Marquenterre est estimée en 1981 au
moins é 60 couples nicheurs, celle du secteur méridional de
la baie de Somme n'a fait l'objet d'aucun recensement. Des
mouvement migratoires ont été mis en évidence début mai et
de mi-juiîlet aux premiers jours de novembre (SUEUR 1985).
Tourterelle des bois Streptopelia turtur N, M.
C'est une nicheuse estivante de la Méditerranée au
Danemark. Elle hiverne en Afrique tropicale.
Cette espéce arrive sur le littoral picard début mai,
parfois un peu plus tôt (14 avril 1979). Elle niche dans
les dunes .boisées et dans les milieux forestiers (19
couples pour 100 ha dans un bois humide du Marquenterre).
Les premiers départs ont lieu début juillet mais la
migration ne bat son plein qu’en août et dans les premiers
jours de septembre. Les derniers individus sont
généralement notés vers le milieu de ce mois. plus tard
exceptionnellement (8 novembre 1962). '

·«‘|IûÉ]—·
CUCULIDAE
Coucou gris Cuculus canorus N, M.
Cet oiseau se reproduit de la Scandinavie é l'Afrique
du Nord et hiverne du Sud du Sahara au Cap.
Cette espece. arrivant dans notre région fin mars (30
mars 1972) ou début avril, sa reproduit de façon
parasitaire en utilisant principalement les nids de petits
Passereaux insectivores. Le départ du Coucou gris a lieu
generalement entre la mi—août et la mi—septembre. En 1981,
un individu tardif fut noté du l0 au 25 octobre.
TYTONlDAE
Chouette effraie Tyto alba (Cahouant, Cahouan, Couein,
Cat-hoin) N, S.
Trés inféodée aux constructions humaines, la Chouette
effraie est sédentaire. La sous—espéce type occupe les
regions tempérées et méridionales de l'Europe de l'0uest.
La sous-espéce guttata la remplace en Europe centrale et
septentrionale jusqu’eu Sud de la Suède.
La Chouette effraie, présenta toute l'année, est une
nicheuse bien représentée, bien qu'apparemment en
diminution. dans les zones habitées de la plaine maritime
picarde. Actuellement, tout comme au XIXéme siécle, la
variete guttata a ventre orangé semble représenter une
fraction non négligeable de la population.
STRIGlDAE
Chouette chevéche Athena noctua (Cahouant, Cahouan,
Caouein, Cat-hoin) N, S.
Nicheur de l'Europe occidentale et centrale. introduit
en Grande—Bretagne, cet oiseau est presque totalement
sédentaire.
Nicheuse commune, cette région aux zones humides•avec
de nombreux Seules creux et son arriére—pays de pâtures
avec de vieux pommiers lui étant tres favorable, la
Chouette chevéche est cependant en régression. Elle est
présente toute l'année.
Chouette hulotte Strïx a1uco (Cahouant, Cahouen,
Caouein, Cat-hoin, Hurlotte, Obrieux, Oubrieux) N, S.
Ella est répandue dans presque toute l'Europe de
l'Atlantique é l’0ural.
Cette espèce, présente toute l'année voire sédentaire
en ce qui concerne les adultes, niche assez communément
dans les dunes boisées du Harquenterre ainsi que dans les
bocages de-toute la région étudiée.

- làl ~
Hibou moyen-duc Asio otus (Cahouant, Cahouen, Caouein,
Cat-hoin, Hou-hou, Houpeux) N, H, H.
Cette espéce se reproduit dans la presque totalité de
l°Europe a l‘exception de l'extréme Nord. Mis à part une
fraction des reproducteurs les plus septentrionaux qui
peuvent descendre vers le Sud en hiver, le Hibou moyen-duc
est en grande partie sédentaire.
Nicheur assez bien représenté dans les pinédes du
Marquenterre où un dortoir était réguliérement utilisé de
décembre à mi-avril lors de la décennie 70. le Hibou moyen-
duc se reproduit également de temps à autre dans les marais
de Rue et peut-être aussi ailleurs.
Hibou des marais Asio f1am~eus No, N, H.
Le Brachyote présente sensiblement le même statut que
le Hibou moyen-duc, mais sa migration hivernale le conduit
souvent plus au Sud vers l'Afrique du Nord et même
tropicale.
Un couple de Hiboux des marais a été trouvé nicheur en
1973 et 1975 au Parc Ornithologique du Marquenterre. Cette
derniére année, un autre couple s‘est trés probablement
reproduit à Boismont. Depuis, aucune preuve de nidification
n'a pu être apportée, bien que des cantonnements d‘un ou
deux couples soient réguliérement observés dans la plaine
maritime picarde. Cette espéce peut étre observée toute
1‘année avec une fréquence maximale en hiver. surtout
lorsque celui-ci est particuliérement rigoureux. Si douze
individus le 3 janvier 1979 prés de l'embouchure de la Haye
constituent le maximum dénombré, les observations de
plusieurs Brachyotes la même journée d'hiver ne sont pas
rares (Hêble d‘Ault, Parc Ornithologique du Harquenterre,
etc). Ces bandes occasionnelles se disloquent en mars en
raison du départ des migrateurs et du cantonnement des
éventuels nicheurs.
CAPRIMULGlDAE
Engoulevent d‘Europe Caprimulgus europaaus (Attrape-
mcuquesl N, H.
L'Engoulevent niche de l'URSS et du Sud de la
Scandinavie à la Méditerranée. Il hiverne en Afrique
orientale et méridionale.
Cette espéce niche dans les pinédes claires du
Marquenterre à raison de 22 â 30 couples en 1984 et 1985
(ETIENNE 1986). Elle arrive vers la mi-mai (16 mai 1982 et
l9B5) et repart entre août et_septembre. Le 7 octobre 1877
constitue la date de présence la plus tardive.

— TÉZ -
APOD1DAE
Martinet noir Apus apus N, M.
Le Martinet noir niche dans presque toute l‘Europe
notamment jusqu‘au Nord de la Norvège. Il hiverne en
Afrique tropicale et méridionale.
Nicheur estivant dans les constructions le plus
souvent assez élevées (églises. etc), le Martinet noir ne
peuple que quelques localités, parmi les plus importantes.
de la plaine maritime picarde. I1 arrive généralement dans
notre région dans la troisiéme décade d'avri1, parfois plus
tôt (8 avril 1981), mais la migration se poursuit encore
fin mai. Aprés la nidification, les individus de cette
espece s'empressent de repartir et le passage postnuptial
se déroule principalement de fin juillet â fin août.
quelques oiseaux pouvant encore être notés en septembre.
exceptionnellement jusque mi-octobre. rarement plus tard
(ll novembre 1988).
ALCEDINIDAE
Martin—pêcheur Alcedo atthis (Pâque-roche, Vert-
manier. Vert-monnier) N. M, H.
Le Martin-pêcheur niche de la Méditerranée au centre
de la Scandinavie. Les oiseaux les plus nordiques sont
migrateurs, les autres plutôt erratiques.
C‘est un nicheur présent toute l‘année mais il est
moins communément observé en hiver. Dans le Marquenterre.
ses effectifs déclinent depuis le début de- années 70 et de
197U à 1988 aucun cas de cantonnement n'a été noté. Cette
espéce réputée dulçaquicole a été observée maintes fois au
bord de mer où elle s'alimente en eau légérement saumâtre.
UPUP1DAE
Huppe fasciée Upupa epops (Bout-bout) Na. M.
Cette espèce niche de la Méditerranée au Sud de la
Suede et de 1‘URSS. Elle hiverne en Afrique du Sud du
Sahara à 1'Equateur. des individus isolés pouvant parfois
demeurer en Europe.
Encore assez répandue en tant que nidificatrice
jusqu'uux années 60, la Huppe n'a été notée que nicheuse
probable pendant la période 1970-75 si ce n'est un unique
ces de reproduction certaine en 1972 dans le marais du
Crotoy. Depuis seules quelques observations ont été
reulisées et ne concernent plus que les migrations. La
prenuptiale se déroule de mi-avril à début mai (9 mai
l9Ul). parfois plus tôt (4 avril 1978) ; la postnuptiale
essentiellement pendant la deuxiéme quinzaine d'aoOt,
rarement plus tard (12 octobre 1975).

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répandu (14 couples pour 100 ha dans un bois humide). sq
nidificutiun dans la pleine maritime picarde reste encore â
prouvor de facon formelle.
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- 143 ·
PlCIDAE
Torcol fourmilier Jynx torquilla (Tord-co) N ? M.
Le Torcol niche dans presque toute lfEurope toutefois
il n‘occupe pas le Sud de la Péninsule ibérique. les
Balkans. la Grande-Bretagne et 1'extréme Nord du continent.
ll hiverne surtout en Afrique jusqu'à 1‘Equateur mais
également dans les trois presqu‘îles du Sud de l‘Europe.
Les données concernant cet oiseau sont rares : deux
pour le X1Xéme siécle et deux autres pour la décennie 1970.
ll semble plus fréquent actuellement puisqu'un couple est
nicheur probable en 1987 au Parc Ornithologique du
Harquenterre (P. CARRUETTE et F. SUEUR), alors que le
Turcol est en régression dans toute 1a Picardie au cours
des 20 derniéres années. Il est présent dans la plaine
maritime picarde de mi-avril (18 avril 1887) é fin
septembre (27 septembre 1987. M. FOURNIER).
Pic vert Picus viridis (Bec-bos, Bec-bou, Bec-en-bos,
P1eu—p1eu, P1u-plu) N, S.
Cette espéce sédentaire niche dans une grande partie
de l‘Europe.
C'est un nicheur pas rare présent toute 1'année
rencontré fréquemment dans les pinédes âgées du
Harquenterre.
Pic noir Dryocopus martius N ? S ?
1l niche dans une grande partie de l‘Europe. é
1‘exception des lles britanniques. du centre de l'Espagne â
1'URSS.
Un couple est cantonné dans un petit bois du
Marquenterre pendant 1‘été 1988 (J. MOUTON). Un mâle adulte
est observé à trois reprises du 30 septembre au 16 octobre
de la même année au Parc Ornithologique du Marquenterre (R.
BALEJ, P. CARRUETTE et F. SUEUR)· Il Peut s'axir lâ de
signes avant—coureurs de la future installation de cet
oiseau en expansion géographique vers l‘Ouest de 1‘Europe â
partir de ses bastions orientaux depuis plusieurs années.
Pic épeiche Dendrocopos major (Epeike) N. S. M. H.
Uette espéce niche dans presque toute l‘Europe.
Certaines années, des migrations de type invasionnel
peuvent être observées.
ll s’agit du plus commun des Pics dans 1'ensemb1e de
la plaine maritime picarde. il niche aussi bien dans les
bois de feuillus que dans le bocage et y est présent toute
1 ` armee .
Pic épeichette Dendrocopos minor N ? S.
C'est un nicheur sédentaire dans presque toute
l'hurope.
Bien que cet oiseau. présent toute l'année, soit assez

. 1a5 ·
ALAUDIDAE
Cochevis huppé Gelerïda cristeta N. S. M. H.
Presque totalement sédentaire. le Cochevis huppé niche
du le Mediterranée au centre de la Scandinavie.
Nieheuse dens les secteurs de galets, sur les pelouses
ruses. les zones sableuses ou gravillonnées des
egglomérations, cette espèce est présente toute l'année
sans que des fluctuations mensuelles notables soient
remnrquées. Seuls quelques rassemblements hivernaux sont
constatés et des passages migratoires. notamment en
septembre. peuvent être notés bien qu'ils soient faibles et
tres discrets. Truis recensements ont été effectués au
Crotoy : 2 couples nicheurs en 1979. S en 1980 et 4 ou 5 en
IUIJI.
Alouette lulu Lu11u1e erborea Eo. M. H.
Actuellement en régression. 1‘Alouette lulu niche de
la Mediterranée au centre de la Scandinavie. Les individus
les plus nordiques sont migrateurs tandis que les autres
sont sédenteires ou erretiques.
Considérée jusqu‘en 1975 comme hivernan.e régulière en
petit nombre (maximum exceptionnel de 30 individus en
déeemhre 1975) présente de septembre à février. l‘Alouette
lulu osl devenue trés rare de 1976 â 1978 evec moins d’une
observntiun par en. Actuellement. elle n'est que migratrice
régulière de début octobre a mi-novembre. les passages
étant _souvent importants : 201 oiseaux en 1985 avec des
maxima de 51 le ler novembre et de 42 le ll. Le passage de
printemps est lui beeucoup plus discret tendis qu‘une seule
observation estivele est connue avec un individu le 26 juin
1974 uu Parc Ornithologique du Marquenterre.
Alouette des champs Alaudo arvensïs (Calinette) N. S.
M. H.
Cette espèce niche dens presque toute l'Europe et
possede sensiblement le même statut migratoire que
l'Alouotle lulu.
Omniprésente dans les milieux ouverts de la région.
l`Alouette des champs est une nicheuse trés commune 1 un
eouple pour 10 ha constitue un minimum dans les milieux
cultivés les moins favorables. Des passages migratoires
peuvent être notés en février et de septembre a novembre.
voire jusqu'en janvier lors de vagues de froid. Dans ces
conditions climatiques. les stationnements hivernaux sont
parfois importants et des bendes de quelques centaines
d`oiseaux peuvent alors être observées (plus de 2 000
oiseaux sur 1'ensemble de la plaine maritime picarde lors
de la premiére quinzaine de janvier 1985, BACROT et SUEUR
1985).

- 1ùE -
Alouette haussecol Eremophila alpestris H, H.
L‘Alouette haussecol niche en Scandinavie et dans
l‘extrême nord de l‘URSS. Elle hiverne le long des côtes de
la Baltique, de la Mer du Nord et de la Manche.
Le littoral picard constitue la limite méridionale
d'hivernage régulier de l‘A1ouette haussecol ainsi que sa
zone de stationnement la plus importante en France. Cette
espàce fréquente essentiellement les zones de galets du
littoral de mi-octobre (16 octobre 1977) à début mai (2 mai
1976). Chaque année. de novembre à mi-avril, des bandes de
10 a 40 individus sont observées. En cas de coup de froid,
cet oiseau peut parfois être noté en grand nombre : 160
individus sur un kilomètre de côte le 9 décembre 1962 ;
fait qui ne s'est pas reproduit lors des vagues de froid
ultérieures.
H1RUNDIN1DAE
Hirondelle de rivage Hiperia riparia (Tarou, Térou)
N,M.
L'Hironde11e de rivage niche dans presque toute
l'Europe et hiverne essentiellement en Afrique orientale.
Les effectifs nidificateurs sont très variables d'une
année é l'autre (par exemple au Parc Ornithologique du
Harquenterre : 40 terriers en 1973, 49 en 1974, 126 en
1975, 62 en 1976 et 75 en 1977) et peuvent atteindre au
maximum 300 couples pour 1'ensemb1e de la plaine maritime
picarde, en une petite dizaine de colonies. La migration
postnuptiale est notée de fin août a début octobre (date la
plus tardive : 23 octobre 1988) et celle de printemps de
mi-mars (date la plus précoce : 16 mars 1981) a avril.
Hirondelle rustique Hirundo rustica N. M. Ho.
y Cette espèce niche dans une grande partie de l'Europe
et hiverne en Afrique tropicale et méridionale.
Si les premiéres Hirondelles rustiques arrivent fin
mars, avec une seu1e donnée exceptionnelle du 8 février
1982, les passages les plus importants se produisent dans
le deuxième quinzaine d‘avril, ceux-ci pouvant se
poursuivre jusque début juin. lls concernent alors
probablement des individus allant se reproduire pour la
premiére fois, les individus de seconde année nichant plus
tardivement que les ·adultes d‘au moins deux ans. Cette
espéce est une nicheuse trés commune dans les étables et
les bâtiments annexes des -habitations. Elle se reproduit
également sous quelques ponts dans le Marquenterre. Le
passage postnuptial débute fin juin, mais 1‘essentiel se
produit de fin août à mi-septembre. Il s'amoindrit jusque
fin octobre pour n'ètre plus que marginal début novembre
avec parfois des oiseaux attardés ·jusqu'en décembre (ler
décembre 1979). Une donnée exceptionnelle de 2 oiseaux 1e 3

- 147 -
Janvier 1982 (J. LHEUILLIER) correspond â une remontée
anormale d‘Hirondelles rustiques venues d`Afrique qui a été
remarquée dans toute l‘Europe (GEROUDET 1982).
Hirondelle de fenêtre Delichon urbica N. H.
Cet oiseau présente sensiblement le même statut que
l‘Hirondelle rustique.
Il est moins abondant que cette derniére que ce soit
comme nicheur, principalement sur les rebords de fenêtre et
dans les étables mais aussi sous les ponts, ou comme
migrateur. Le passage de printemps se déroule de fin mars
(23 mars 1977) â mi-mai et celui de retour de fin août â
mi—octobre, voire plus tard (24 octobre 1973 et 28 octobre
1881).
MOTACILLIDAE
Pipit de Richard Anthus novaeseelandiae A.
Nicheur en Sibérie. il hiverne en Asie tropicale et
s'égare parfois en Europe occidentale.
Une seule donnée ancienne est connue : un couple tué
le 30 avril au Crotoy. Quatre mentions ont été obtenues
plus récemment en baie de Somme : deux oiseaux le 30
septembre 1985, plus qu‘un seul le lendemain, un individu
les 2l septembre et 3l octobre 1986.
Pipit rousseline Anthus campestris H.
Nicheur disséminé de la Méditerranée au Sud de la
Suéde, il hiverne en Afrique du Nord et tropicale.
Signalé de passage irrégulier en petit nombre en avril
vers le milieu du X1Xéme siécle, le Pipit rousseline a été
capturé en 7 exemplaires de fin avril é mi-mai et de fin
août â début septembre pendant la période 1868-1876. Cette
espéce est mentionnée comme nicheuse probable en 1955 dans
les dunes de Fort-Mahon. L‘ensemble des données obtenues de
1981 à 1988 permettent de remarquer que le passage
prénuptial est toujours irrégulier (une seule observation
du 12 avril 1981) tandis que celui d'automne est noté
chaque année entre les 31 août et 29 septembre avec un
maximum de 16 oiseaux le 23 septembre 1983.
Pipit des arbres Anthus trivialis N, M.
Il niche des Pyrénées au Nord de l‘Europe et hiverne
dans les savanes d‘Afrique tropicale.
C'est un nicheur estivant présent d‘avril â début
octobre (date la plus tardive : 19 octobre 1985) beaucoup
moins abondant que le Pipit ferlouse Anthus pratensis. La
»igration postnuptiale de cet oiseau débute fin août mais
présente son maximum d'intensité de la mi-septembre â début
octobre. Au printemps. les premiers individus arrivent vers
la mi-avril (12 avril 1981).

- -55 -
Pipit farlouse Anthus pratensis (Détérot. Pipette) N.
S. M. H.
Le Pipit farlouse niche en Islande et du Nord de la
Scandinavie et de la Russie au centra de la France. Il
hiverne de l`Europe centrale â 1‘Afrique du Nord.
Nicheur assez commun de tous les milieux ouverts (6
couples pour 100 ha en milieu cultivé dans le Marquenterre
mais beaucoup plus abondant dans les prairies humides). le
Pipit farlouse est présent toute l'annéa avec toutefois une
abondance moindre en hiver. En 1979. des nidifications
tardives furent notées notamment un couple nourrissant
encore des poussins le 16 septembre. La migration visible
est remarquée de mi-février à avril et de mi-août à mi-
novembre.
Pipit spioncelle Anthus spinoletta M. H.
ll niche dans les montagnes européennes sauf dans
celles de Scandinevie. Il hiverne essentiellement dans les
régions situées à basse altitude de 1‘A11emagne à l‘Afrique
du Nord.
ll est présent de novembre à avril parfois en
abondance (plusieurs centaines d'individus en janvier
1973). Un oiseau fut observé le 30 avril 1979 à Ault
déplaçant des brindilles comme le font les nicheurs qui
construisent un nid, sans qu'un transport orienté soit
prouve .
Pipit maritime Anthus petrosus Eo. M. H.
ll niche sur les côtes rocheuses de 1‘Europe du Nord
et de l‘Ouest. ll hiverne sur le littoral du Sud de son
aire de reproduction jusqu‘au Meroc.
Notée jus¤u'en 1977 d'octobre à mi—avril, cette espèce
fut observée dès le début de juin en 1978 eu Parc
Ornithologique du Marquenterre. ll s'agissait très
probablement d'individus erretiques et une éventuelle
nidification dans les falaises calcaires du Sud du littoral
picard n‘est donc pas à exclure mais n‘e pas été prouvée.
Bergeronnette printanière Motacilla flava
Bergeronnette printaniére type M. fl. flava N. M.
Elle niche de la Scandinavie et du Nord de la Russie
jusqu`en France. Elle hiverne. comme les autres sous-
espèces. du Sud du Sahara au Cap.
Nicheuse estivante actuellement dans la plaine
maritime picarde (2 couples pour 100 ha en milieu bocager)
alors qu'au début du siècle. elle était notée uniquement en
migration et ne se reproduisait que sur les plateaux du
Vimeu et du Ponthieu. donc eh dehors de notre zone d'étude.
Seule la Bergeronnette flavéole M. fl. flavissima peuplait
alors le secteur maritime. La Bergeronnette printanière
arrive le plus souvent dans la région lors de la premiére
quinzaine d'avril, parfois plus tôt (30 mars 1985). La
migration postnuptiale débute fin août mais est remarquée

- lâ? —
tout particulièrement en septembre. Elle s‘achéve
généralement vers la mi-octobre, rarement plus tard (30
octobre 1983). Si les dortoirs printaniers ne regroupent
que quelques dizaines d‘oiseaux, â 1‘automne ils sont
beaucoup plus importants avec par exemple 500 individus
vers la mi-septembre 1976 â Ponthoile-Romaine.
Bergeronnette flavéole H. F1. flavissima N. H. Ho.
Elle niche dans les Iles britanniques et ca et lé sur
les côtes de la Mer du Nord et de la Manche.
Nicheuse estivante actuellement en plus petit nombre
que la sous-espéce précédente (moins de 10 couples pendant
la décennie 70), elle semble donc avoir reculé suite é la
progression de cette derniére. Elle est d'ailleurs
désormais presque confinée â la frange littorale de la
plaine maritime picarde. Elle Y arrive dans les premiers
jours d'avri1 (2 avril 1980) et repart en août et
septembre. Un oiseau a été observé le 28 décembre 1985 au
Hâble d'Ault (G. FLOHART et L. GAVORY).
Bergeronnette des ruisseaux Motacilla cinerea Na, M,
H.
Cet oiseau niche du centre de la Scandinavie â la
Méditerranée et hiverne de l'Europe occidentale à l‘Afrique
orientale.
Nicheuse régulière mais toujours trés localisée au
cours de la décennie 70, la Bergeronnette des ruisseaux
semble avoir disparu suite â une succession d‘hivers froids
depuis 1979 qui a anéanti les reproducteurs locaux. Sa
migration postnuptiale peut être notée de début septembre â
fin octobre. Les observations hivernales sont peu
nombreuses mais régulières.
Bergeronnette grise Motacilla alba (Auche-cul)
Bergeronnette grise type M. a. a1ba N, M, H.
Elle niche dans toute l'Europe sauf dans les Iles
britanniques et hiverne de 1'Europe occidentale au Sénégal
et en Afrique orientale.
Nicheuse commune, cette sous-espéce est présente toute
l'année avec un minimum très net en hiver. Si 1‘envo1 des
jeunes a lieu généralement de fin mai â mi—juil1et, un
couple nourrissait encore des poussins au nid le 21 août
1978 au Parc Ornithologique du Harquenterre. La migration
prénuptiale est notée en mars et avril, celle d'automne de
mi-août a début novembre avec une intensité maximale début
octobre.
Bergeronnette de Yarrell H. a. yarrelli N, M. H.
Elle niche dans les Iles britanniques et de maniére
occasionnelle le long des côtes de la Norvége au Nord de la
France. Partiellement sédentaire. elle peut hiverner
jusqu'au Maroc.
Cette sous-espéce était observée de manière épisodique
tout au long de l'année meis principalement en avril et
juillet, époques de migration, jusqu'en 1976. L'année

·•'I='âI]-
suivante, elle devient plus régulière avec la reproduction
d'un couple mixte formé d'un oiseau type et d'une
Bergeronnette de Yarrell. Depuis 1980, de tels couples
mixtes et des oiseaux hybrides sont observés presque chaque
année. Un seul cas de reproduction d'un couple formé de
deux oiseaux appartenant a cette sous-espece a été signalé
en 1985 (G. FLOHART).
TROGLODYTlDAE
Troglodyte mignon Troglodytes troglodytes (Cabot,
Hoètelet, Rutelet) N, S.
I1 niche dans une grande partie de 1'Europe du Nord de
1‘Espagne au Sud de 1a Finlande et â l‘Oural.
C‘est un nicheur présent toute l'année qui occupe tous
les milieux des plus secs (dunes) aux plus humides
(marais). Sa nidification est probable dans les falaises
calcaires au Sud du littoral picard. Ses densités fluctuent
de manière importante selon les biotopes (12 couples pour
100 ha en milieu cultivé à 116 couples dans un bois humide)
mais aussi selon les rigueurs hivernales.
PRUNELLIDAE
Accenteur mouchet Prunella modularis (Freille,
Grisette, Gris-moignet. Treille) N, S, M. H.
L‘Accenteur mouchet niche dans presque toute l‘Europe.
11 est cependant absent de 1'extrême nord. d'Italie
méridionale et de Gréce.
C‘est un nicheur présent toute l‘annêe. Il atteint des
densités maximales en milieu urbanisé avec jardins soit 133
à 200 couples pour 100 ha. Celles-ci sont beaucoup plus
faibles dans les cultures (8 couples) ou les bois humides
(14 couples). En octobre, des stationnements de migrateurs
peuvent être notés, fait qui ne se produit pas au
printemps.
TURDIDAE
Rougegorge familier Erithacus rubecula (Magnon
foireuse, Magnon fouroule, Magnon frileuse, Magnon
frilleuse) N, S, M, H.
I1 se reproduit dans la majeure partie de l‘Europe.
Les individus nordiques et orientaux sont migrateurs tandis
que les méridionaux sont plus sédentaires.
C‘est un nicheur commun et ubiquiste (39 couples pour
100 ha dans un bois humide du Marquenterre) dont des
augmentations d'effectifs dues aux passages d‘oisepux

- 15ï -
originaires de pays plus nordiques ont pu être décelées
début octobre.
Rossignol philoméle Luscinia megarhynchos (Oursigno.
Rossigno} N, M.
Il se reproduit en Europe occidentale. méridionale et
centrale. ll hiverne en Afrique tropicale.
C'est un nicheur estivant commun (4 couples seulement
Pour 100 ha en milieu cultivé dans le Marquenterre mais 34
couples dans un bois humide} dont les effectifs varient de
manière importante selon les années. Les oiseaux arrivent
généralement entre la mi-avril et le début de mai (date la
plus précoce : 7 avril 1986} et repartent en août et
septembre (date la plus tardive : 21 septembre 1989).
Gorgebleue à miroir Luscinia svecica N, M.
Cette espéce niche en Europe occidentale. centrale et
septentrionale. Elle est trés localisée en France et en
Espagne. Elle hiverne en Afrique occidentale et orientale.
Alors que jusqu'en 1985, nous ne connaissions que
quelques données de cet oiseau dans la plaine maritime
picarde, toutes obtenues lors de ses migrations en avril et
septembre, deux couples se reproduisent en 1586 (FOURCY et
ROBERT 1987). L'année suivante, la population s'accroît
avec 7 couples (G. FLOHART et J. MOUTON). En 1988, ce sont
quelques dizaines de couples qui peuplent le Marquenterre,
occupant de nombreuses zones humides. Les premiers oiseaux
migrateurs reviennent début avril (8 avril 1989}, peut-être
même un peu plus tôt.
Rougequeue noir Phoenicurus ochruros N. M. H.
Cet oiseau niche de la Méditerranée au_Sud de la Suéde
et au Sud-Ouest de la Russie. Il hiverne en Afrique du Nord
et dans le Sud de l‘Europe, certains individus pouvant
hiverner jusque dans le Nord de la France.
Nicheuse relativement commune dans les agglomérations
et également reproductrice probable dans les falaises
d'Ault, cette espéce est essentiellement estivanté.
toutefois elle hiverne plus ou moins réguliérement en petit
nombre quand les hivers sont cléments. Le passage
postnuptial se remarque notamment de mi-septembre à mi-
octobre.
Hougequeue à front blanc Füoenicurus phoenicurus
(Rossigno de mur, par confusion avec le Rougequeue noir} N,
M.
Il niche de l'Italie moyenne et du Nord-Est de
l‘Espagne à la Scandinavie et_hiverne en Afrique du Nord et
tropicale.
Le Rougequeue â front blanc. dont les migrations
toujours discrètes sont notées en avril et mai (date la
plus précoce : ler avril 1975) et de fin août à début
octobre. rarement plus tard (23 octobre 1988), était un

· 152 -
nicheur peu commun lors de la décennie 70. Seules des
présomptions de reproduction ont été enregistrées de 1980 à
1988. preuves de sa raréfaction dans notre région comme
dens toute l'Europe.
Traquet tarier Saxicola rubetra N.M.
ll niche du Nord de l'Espagne à la Sibérie occidentale
et hiverne en Afrique tropicale.
Nicheur estivant actuellement en régression dans la
région (8 à 10 couples dans une seule localité}. le Traquet
tarier arrive généralement fin avril et début mai. A partir
de fin août. des passages migratoires sont remarqués mais
ceux-ci se poursuivent jusque début octobre.
Exceptionnellement. des individus particuliérement précoces
(23 février 1974} ou tardifs (27 novembre 1977) peuvent
être observés.
Traquet pâtre Saxicola torquata N, M. H.
Le Traquet pâtre niche de 1a Méditerranée au Nord de
l'Ecosse, au Danemark. au Sud de la Pologne et jusque dans
1'Est de la Russie. Les individus nordiques sont migrateurs
tandis que les méridionaux sont plus ou moins sédentaires.
Le Traquet pâtre est un nicheur plus répandu que le
Traquet tarier. Les premiers individus migrateurs sont
notés début mars. L'effectif de la population locale est
sensiblement stable jusque fin août. les départs
s'eche1onnant pendant les mois de septembre et octobre. Les
observations de novembre concernent probablement des
individus qui s'apprêtent à hiverner sur place. cet
hivernage est régulier en petit nombre sauf en cas de coup
de froid très intense. Un oiseeu oriental appartenant é la
sous-espéce stejnegeri ou plus probablement maure a été
observé le 13 avril 1980 au Parc Ornithologique du
Marquenterre (SUEUR 1981}.
Trequet motteux Oenanthe oenanthe N. M. Ho.
Il nicha dans presque toute l'Europe ainsi qu'au
Groenland et hiverne en Afrique tropicale.
Alors que 1e Traquet motteux éteit un nicheur estivant
relativement abondant jusqu'au début des années 70, il ne
se reproduit plus actuellement qu'en petit nombre. Les
migrations se déroulent de mi—mars à avril et de fin août à
mi—octobre. Très régulièrement, les premiers individus sont
remarqués au printemps entre les 15 et 18 mars alors que
les derniéres dates d'observations automnales sont plus
variables. Exceptionnellement, quelques oiseaux peuvent
être notés trés tardivement : un individu le 5 novembre
1963 et un autre le 30 décembre 1971.
Merle â plastron Thrdus torquatus M.
Il niche dans les régions montagneuses de toute
1‘Europe_ et hiverne dans la Péninsule ibérique et en
Afrique du Nord.
Cette espèce est notée pau fréquemment lors de ses

- 153 -
migrations prénuptiale d'avril à début mai et postnuptiale
en septembre et octobre. Certaines années se révélent plus
propices à l'observation du Merle à plastron que d'autres.
Merle noir Turdus merula (Ermele, Ermêle, Mouviar.
Norméle. Ormélel N, S, M, H.
Migrateur partiel, le Merle noir niche dans presque
toutü 1'Europe.
C'est un nicheur trés commun (53 couples pour 100 ha
dans un bois humide du Marquenterre} qui se rencontre dans
des milieux variés. Un cas de reproduction tardive fut noté
un 1978 au Parc Ornithologique du Marquenterre avec un
couple nourrissant encore des poussins au nid le 26 août.
Les migrations du Merle noir sont généralement peu
remarquées par l‘observation directe sauf en cas de coup de
froid. Celle d'automne est cependant décalée de fin
septembre â fin octobre. Les effectifs hivernants sont â
peine plus fournis que les estivants.
Grive litorne Thrdus piiaris (Cha-cha) Eo, M. H.
Cette espèce se reproduit du Nord de 1'Europe jusqu'au
Nord et a 1°Est de la France. Elle hiverne de la Baltique à
la Méditerranée.
Hivernante. la Grive litorne est présente
exceptionnellement à partir de fin août (30 août 1972} mais
surtout d‘octobre a avril (30 avril 1973}. parfois en grand
nombre avec plusieurs milliers d'individus de décembre à
fevrier notamment dans les Argousiers Hippophae rhamnoides.
Ses effectifs sont trés variables selon les années. La
migration postnuptiale visible n'est très nette que vers la
mi-octobre. L'observation de deux oiseaux le 9 juillet 1887
au Parc Ornithologique du Marquenterre (M. FOURNIER} peut
faire songer a une nidification à faible distance, des
indices sérieux ayant d'ailleurs été obtenus cette année-là
début mai à Noyelles-sur-Mer sans que l'espèce y ait été
trouvée nicheuse cependant.
Grive musicienne Thrdus philomelos (Lutrogne.
Lutrongne, Utrogne) N, S, M, H.
La Grive musicienne niche du Nord de l'EsPagne â la
Scandinevie et à l'URSS. Elle hiverne de l'Europe
occidentale au Nord-Ouest de 1'Afrique.
C'est une nicheuse commune (22 couples pour 100 ha
dans un bois humide du Marquenterra} présente toute
l'annêe. Si sa migration de printemps n'a pas été notée â
cause de sa rapidité ou de sa discrétion (exclusivement
nocturne?}, celle d'automne se déroule de septembre à fin
décembre.
Grive mauvis Thrdus iliacus M,H.
La Grive mauvis niche en Islande, Scandinavie, Pologne
nt URSS. Elle hiverne en Europe occidentale.
Hivernante généralement moins commune que la Grive
litorne avac un maximum d'environ un millier d‘individus le

- 15ü —
12 janvier 1974 a Noyelles-sur-Mer et fréquentant égelement
les fourrés a Argousiers, cette espéce est présente de fin
septembre (21 septembre 1980} à avril (30 avril 1973}. Ses
effectifs,sont aussi fort variables selon les années. La
migration postnuptiale visible peut être importante de mi-
octobre a mi-novembre.
Grive draine Thrdus viscivorus (Lutrogne. Lutrongne.
Utrogne) N. S. M. H.
Elle niche dans toute 1‘Europe et hiverne de l'Ouest
du Continent â l'Afrique du Nord.
Cette espéce niche de facon réguliére mais toujours en
nombre restreint essentiellement dans les bois de Conifères
de la région mais aussi dans les biotopes de type parc et
les bois même humides (7 couples pour l00 ha}. Comme pour
la Grive musicienne. la seule migration qui ait été
observée est celle d'automne de mi-septembre à mi-novembre.
Elle peut concerner des effectifs relativement importants :
320 oiseaux le 4 octobre 1989. etc.
SYLVIIDAE
Bouscarle de Cetti Cettia cetti N. S. M. H.
Cette espèce est une nicheuse sédentaire de la
Mediterranée jusqu'a la Belgique et au Sud-Ouest de 1'URSS.
La Bouscarle est notée pour la premiére fois dans la
Somme en 1961. Sa date d'arrivée dans la plaine maritime
picarde n'est pas connue avec précision. Elle s‘est
rapidement implantée pour être dans les années 70 une
nicheuse assez commune dans tous les milieux humides
pourvus d'une végétation relativement haute. Les
populations locales sédentaires ont été décimées par le
rude hiver l97B-79 ce qui s‘est traduit pour l'année 1979
par un seul contact dans tout le secteur étudié. Deux ans
plus tard, le seul Harquenterre ebrite à nouveau cntre 30
et 40 couples. Les trois épisodes rigoureux des débuts des
années 1985. 86 et B7 entraînent une nouvelle raréfaction
de 1'espéce. Bien que 1'espéce soit réputée sédentairex il
semble exister un passage régulier de mi-septembre à début
novembre.
Locustelle luscinioide Locustella Iuscinioides N. M.
Elle niche de l!A1gêrie aux Pays-Bas et à 1'Ouest de
le Russie. Elle hiverne en Afrique notamment au Soudan
méridional. `
La migration prénuptiale de la Locustelle luscinioîde
se déroule d‘avril (date la plus précoce : 4 avril 1981) a
début juin. Elle ne niche que dans les peuplements
quasiment monospécifiques de Phragmites P%ragmites
australis. En 1979, un recensement trés ponctuel dans une
grande Phragmitaie partiellement fauchée avec quelqhes

- 1EÉ *
Saules Salix sp. a donné un couple pour 1 400 métres-
carrés. Nous ne possédons qu‘une seule donnée tardive
significative (21 août 1981}, le départ de cette espêce
devant se situer fin août ou début septembre.
Locustelle tachetée Locustella naevia N, H.
Elle niche du Nord de l'Espagne au Sud de la
Scandinavie et hiverne au Sud du Sahara.
Contrairement à la Locustelle luscinioîde, la
Locustelle tachetée préfére les phragmitaies avec un
peuplement arbustif plus ou moins développé ainsi que les
jonceies, aussi est-elle moins localisée que celle-ci. Au
Parc Ornithologique du Harquenterre, 2 a 5 couples sont
dénombrés selon les années et nous avons trouvé 4 chanteurs
par kilométre en 1979 dans un milieu favorable (Phragmites
et Saules}. L‘arrivée de cet oiseau a lieu généralement
vers la mi-avril, parfois plus tôt (25 mars 1581}. Comme
pour le plupart des Fauvettes aquatiques, étant donné leur
discrétion pendant la période estivale, nous ne connaissons
pas les dates de départ de cette espèce avec précisions,
elles se situent probablement en août et septembre (date la
plus tardive : 31 août 1985}.
Phragmite des joncs Acrocephalus scboenobaenus N, H.
Le Phragmite des joncs niche en Algérie et dans la
majeure partie de l'Europe. Il hiverne en Afrique au Sud
d'une ligne joignant le Sénégal â 1'Ethiopie.
Après avoir été la plus fréquente des Fauvettes
aquatiques nicheuses dans la plaine maritime picarde, le
Phragmite des joncs s'est beaucoup raréfiè au début des
annèes B0 suite à la sécheresse au Sahel où il hiverne. Il
se reproduit dans des milieux divers (densités obtenues
avant la phase de déclin ou à son tout début} : bords de
mares au sein de petits bois (5 couples pour 100 ha},
fossés avec rares Phragmites communs au milieu de prés
humides (environ 4 chanteurs par kilomètre en 1979} ou de
cultures (42 couples pour 100 ha en 1982}, peuplements de
Mèlilots He1i1otus spp., de Cirses des champs Cirsium
arvense et de Fètuques Fèstuca sp., massifs d'Argousiers
avec ou sans eeu libre, champs de Luzerne Msdicago sativa
ou de Blé Triticum aestivum, grandes phregmitaies
partiellement fauchées avec Saules (environ 7 chanteurs par
kilomètre en 1975} mais sa densité est maximale dans les
milieux hétérogènes que constituent les petites
phregmitaies fortement peuplées de Saules (24 chanteurs par
kilomètre en 1979}. Les effectifs du Phragmite des joncs se
redressent actuellement mais il n'occupe encore que la
seconde position derrière la Rousserolle effarvatte
Acrocephalus scirpaceus. Il arrive généralement dans le
région fin mers (26 mars 1981} et repart en août et
septembre (21 septembre 1979}.

· TEE -
Phragmite aquatique Acrocephalus paludicola A ? M ?
Le Phragmite aquatique niche des Pays-Bas a l'Oural.
Il hiverne peut-être dans l'Ouest de 1‘Afrique tropicale.
D'aprés les données de la littérature, fort évasives
d'ai1leurs, il semble qu'il était moins rare à la fin du
XIXème siécle et au début du XXème dans la Somme que de nos
Jours avec seulement 4 données de 1975 à 1987 lors du
passage postnuptial entre le 24 août (1979} et le 24
septembre (1984}. L'espace a été beaucoup plus remarquée en
août et septembre 1989.
Rousserolle verderolle Acrocephalus palustris N, M.
Cette espèce niche de l'URSS et de la Scandinavie
méridionale au Sud de l'Angleterre et â la Suisse en
passant par la Nord et l'Est de la France. Elle hiverne en
Afrique orientale.
Nicheuse bien moins fréquente qua la Rousserolle
effarvatte. elle n'était pas. Jusqu'â il y a peu,
rencontrée toutes les années sur le littoral picard où elle
semblait trés localisée alors qu'a la même époque elle
était assez bien représentée dans la vallée de la Somme. A
partir de 1981, elle est devenue relativement commune. Elle
errive entre fin avril (22 avril 1981} et la mi-mai et
disparaît lors de la troisième décade d'août (29 août
19811.
Rousserolle effarvatte Acrocephalus scirpaceus N, M.
Elle niche du Nord-Ouest de l'Afrique a la Scandinavie
et a la Russie moyenne. Elle hiverne en Afrique tropicale.
Nicheuse des roseliéres même de petite taille, c'est
la plus abondante des Fauvettes aquatiques. Elle fréquente
assez peu le Parc Ornithologique du Marquenterre où elle
peut pourtant se cantonner dans un milieu atypique avec de
rares Phragmites et une strate arbustive dominante a Saules
dt Argousiers. Elle arrive le Plus souvent en avril,
parfois plus tôt (26 mars 1981}. Les derniéres observations
sont régulièrement effectuées pendant la premiére décade du
mois de septembre, rarement plus tard (19 septembre 1981}.
Rousserolle turdoîde Acrocephalus arundinaceus N, H.
Cette espéce se reproduit sensiblement dans las mêmes
régions que le Rousserolle effarvatte. Elle hiverne en
Afrique tropicale et méridionale.
C'est une nicheuse rare malgré la présence de grandes
phragmitaies, biotope de prédilection de cette espéce. La
date d'arrivée la plus précoce que nous connaissons avec
certitude dans la plaine maritime picarde est le 5 mai
1974, bien que MARTIN (1973} indique avril. Il mentionne
aussi septembre comme mois de départ.
Hypolaîs ictérine Hippolais icterina N ? M.
C'est un nicheur nordique et oriental qui se reproduit
en France dans le Nord et l'Est. Il hiverne an Afrique
tropicale.

~ lâ? —
La beie de Somme se trouvant en limite méridionale de
l°aire de reproduction. les contacts avec l'Hypo1aîs
ictàrine sont rares : 4 mentions de mai et de Juillet pour
le décennie 70. Les seules données obtenues ensuite datent
de 1981 1orsqu'un couple est considéré comme nicheur
probable à Rue. Cette espèce serait présente dans la région
entre avril et août.
Hypolaîs polyglotte Hippolais polyglotte N. M.
Il niche en Afrique du Nord et dans le Sud-Ouest de
1'Europe ou son aire de reproduction est sensiblement
complémentaire de celle de 1'Hypolaîs ictérine. Il hiverne
dans 1'Ouest de 1‘Afrique tropicale.
L'Hypolaîs polyglotte se reproduit dans divers milieux
possédant une strate arbustive clairsemée. Il arrive dans
la plaine maritime picarde en mai (5 mai 1981}, voire en
avril. et repart dans le courent du mois d'aoGt.
Fauvette des jardins Sylvia borin N, M.
Elle niche dans presque toute 1'Europe sauf dans le
Sud de le Péninsule ibérique et de la Grèce. Elle hiverne
en Afrique tropicale et méridionale.
C’est une nicheuse estivante arrivant en avril (6
avril 1974} et repartent au cours du mois de septembre (24
septembre 1984}. Elle est plus répandue dans les bois (29
couples pour 100 ha} qu'en milieu bocager (seulement 4
couples}. Elle peuple aussi les marais boisés.
Fauvette â tète noire Sylvia atricapilla (Feuvette à
tète noère} N, M, H. `
, Elle niche dans toute l'Europe et sporadiquement en
Afrique du Nord. Elle hiverne principalement dans cette
région et dans le Sud de 1‘Europe.
La Fauvette a téte noire est une nicheuse commune : 87
cquples pour 100 ha dans les bois mais seulement 8 en
milieu bocager. Elle peuple aussi les boisements des dunes
et des marais. Si la plus grande partie des oiseaux
quittent la région entre septembre et début octobre,
quelques individus peuvent y demeurer en hiver même en cas
de grands froids. Le retour des premiers migrateurs
s'observe généralement lors de la dernière décade de mars.
Fauvette babillarde Sylvia curruca N, M.
Cette espèce se reproduit du Sud-Ouest de l'Angleterre
jusqu'â l'URSS. En France, elle se rencontre au Nord d'une
ligne passant par la Normandie et le Lyonnais. Elle hiverne
en Egypte, Asie Mineure et au,Proche-Orient.
C‘est une nicheuse régulière toujours en très petit
nombre. Elle fréquente essentiellement les haies d'Aubépine
Crataegus monogyna dans le bocage et les bosquets de cet
arbuste en milieu dunaire. Dans les biotopes forestiers,
elle n‘est présente qu'en bordure des clairiêres (5 couples
pour 100 ha}` Elle arrive vers la mi-avril (16 avril 1981}

- 15É -
et repart début septembre, parfois plus tard (25 septembre
l9B9}.
Feuvette grisette Sylvia communis N, M.
Elle niche dans le Nord-Ouest de 1'Afrique et dans
presque toute 1‘Europe. Elle hiverne dans les savanes
d'Afrique tropicale.
C'est une nicheuse commune Pour laquelle une nette
diminution des effectifs a été enregistrée en 1979 et l980.
Ensuite. ceux—ci ne se redressent que lentement. La
Fauvettc grisette se rencontre particulièrement dans les
Argousiers du massif dunaire au Nord de la baie de Somme et
dans le bocage du Marquenterre. Elle est moins fréquente au
nivceu des clairiéres en milieu forestier (14 couples pour
LUU hu en 1983}. Estivante. elle arrive dans les quinze
premiers jours d'avril (ler avril 1976) et repart en
septembre. rarement plus tard (3 octobre 1980}.
Cisticole des joncs Cisticola juncidis Na. S, M. H.
Sédentaire. cette espéce niche essentiellement dans la
region méditerranéenne en Europe. Depuis quelques annéas.
ulle a atteint le long du littoral le Nord de la France.
Au cours de son expansion vers le Nord, le Cisticole
dus joncs a été observé pour la premiére fois en baie de
Somme de juillet a novembre 1973. Sa nidification est
prouvée en 1975 à Noyelles-sur-Mer avec la découverte de 8
nids du 21 avril au 21 juin. Notons qu'a cette occasion la
polygamie a été démontrée sur cette petite population alors
qu'e1le était inconnue en Europe. La reproduction se
poursuit normalement pendant les deux années suivantes.
Quatorze jours consécutifs de gel en février 1978 font
disparaître le Cisticole de 1'avifaune de la plaine
maritime picarde. Des tentatives de recolonisation
enregistrées chaque année de 1978 â 1983 avortent suite â
plusieurs vagues de froid. Cette espéce se reproduit pour
la premiére fois au Hâble d'Ault en 1984 (ROBERT 1984b}.
Pouillot fitis Phylloscopus trocbilus N. M.
Cette espéce niche en Europe du Sud de la Suéde
jusqu'au centre de la France et de 1'Italie centrale au
Nord des Balkans et au Caucase. Elle hiverne en Afrique
tropicale et méridionale.
C‘est un nicheur estivant moins commun (43 couples
pour 100 ha dans un bois humide et 6 en milieu bocager} que
le Pouillot véloce P%y11oscopus co11ybita, sauf dans les
pinédes où ce dernier est quasiment absent. Les premiers
oiseaux arrivent fin mars (23 mars 1981} mais les passages
se poursuivent au moins jusqu'â la mi-avril. La migration
postnuptiale est constatée de fin août aux premiers jours
d'octobre, parfois plus tard (27 octobre 1985).

#-159-
Pouillot véloce Phylloscopus co11ybita N. M. H.
ll se reproduit dans Presque toute l'Europe et hiverne
du Sud de ce continent jusqu'au Niger.
Nicheurs très communs (145 couples pour 100 ha dans un
bois humide}, les Pouillots véloces quittent en grande
partie la règion entre septembre et octobre pour revenir
fin février ou dèbut mars. Certains restent toutefois
l'hiver même pendant les sévères vagues de froid. Un
individu de la sous-espèce asiatique tristis est signalé le
23 décembre 1887 au Crotoy (T. RIGAUX et F.SUEUR}.
Pouillot siffleur Phylloscopus sibilatrix N, M.
Il se reproduit des Pyrénées à la Scandinavie et au
Caucase. 11 hiverne en Afrique tropicale.
Même s'il est signalé nicheur dans la zone située au
Sud de la baie de Somme entre 1970 et 1975. le Pouillot
siffleur était jusqu'alors essentiellement un migrateur
noté trés irréguliérement dans la plaine maritime picarde.
En 1987. il atteint le Marquenterre (2 ou 3 chanteurs) où
il retrouvè les deux annèes suivantes.
Roitelet huppé Regulus regulus (Arwi arwitlo, Rotelot)
N, M. H.
Cette espèce niche des Pyrénées a la Scandinavie et au
Caucase. Les nicheurs nordiques sont migrateurs.
Très commun et répandu en hivernage. le Roitelet huppé
niche en petit nombre dans les pinédes du Marquenterre.
Hoitelet triple-bandeau Regulus ignicapïllus N ? M, H.
Plus méridional que le Roitelet huppè, il est absent
des lles britanniques. de Scandinavie et d‘URSS. Il hiverne
dans le Sud de 1'Europe.
Le seul indice de reproduction possible de cette
espece est constitué par l'observation d'un oiseau le 13
mai 1976 au Parc Ornithologique du Marquenterre. Bien qu'il
soit moins fréquent que le Roitelet huppé an hiver. les
contacts avec cet oiseau ne sont pas rares en cette saison
ainsi qu'â 1'automne et au printemps.
Gobemouche noir Ficedula hypoleuca M.
Deux noyaux de populations peuvent être distingués :
Nord et Centre de l'Espagne, Nord-Est de la France à la
Scandinavie et à l'URSS. Cette espéce hiverne en Afrique
tropicale. `
lnconnu comme nicheur, le Gobemouche noir est parfois
noté au cours de sa migration prénuptiale (21 avril 1985
par exemple} mais beaucoup plus régulièrement at en plus
grand nombre a 1'automne de la mi-août à début octobre (8
octobre 1981). Cette différence de fréquence d'observations
entre le printemps et 1'automne est lièe à la migration en
boucle de ce petit passereau.

rlüü-
Gobamouche gris Muscicapa striata N, M.
Il se reproduit dans presque toute 1'Europe sauf en
Islande et hiverne en Afrique tropicale et méridionale.
, Présent dés le mois de mai (7 mât 1989}, c‘est un
nicheur estivant régulier en petit nombre en bordusa des
clairiéres du milieu forestier (5 couples pour 100 ha},
dans les bosquets de 1‘arriére-pays et autour des villages.
Se migration postnuptiale est souvent bien observée de fin
août â début septembre, parfois plus tard (23 septembre
1983).
LANIIDAE
Pie-griéche grise Lanius excubitor (Agache treuelle,
Agache troéielle} N, M, H.
' Migrateur partiel, cet oiseau niche dans presque toute
1'Europe.
Une dizaine de couples se reproduisent dans les marais
arriére-littoraux de 1a plaine maritime picarde. Cette
espèce semble un peu plus commune en hiver.
PARADOXORNITHIDAE
Mésange â moustaches Panurus biarmïcus N, S, M, H.
C'est une nicheuse sporadique du Bassin méditerranéen
au Sud de 1a Suéde et jusqu'en Asie.
Nicheuse au XIXème siécle dans les phragmitaies de 1a
plaine maritime picarde, la Mésange â moustaches n‘est
quasiment plus mentionnée dans les publications du début de
notre siècle. Pour l'époque moderne, il faut attendre le
printemps 1963 pour que des adultes soient de nouveau
observés, précédant une invasion en septembre et octobre
1965. Ce n‘est qu'en 1972 que la nidification est prouvée
au Hâble d'Ault et trois ans plus tard a Noyelles-sur-Mer.
Depuis, la population nicheuse subit des fluctuations
importantes en relation avec les rigueurs hivernales.
AEGITHALIDAE
Mésange à longue queue Aegithalos caudatus N, S, M, H.
Oiseau erratique, la Mésange à longue queue niche dans
presque toute 1'Europe.
Nicheuse relativement commune (seulement 5 couples
pour 100 ha dans un bois humide du Marquenterre mais plus
abondante dans certains milieux un peu plus ouverts}, elle
se remarque surtout à la fin de 1a période de nidification
lorsque, dès fin mai ou début juin, des bandes d'une
dizaine de Mésanges a longue queue sont visibles en de

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r T51 -
nombreux points. de préférence humides, de la plaine
maritime picarde pour peu qu°il s‘y trouve quelques arbres
ou buissons. Quelques mouvements sont parfois notés en
octobre.
PARIDAE
Mésange nonnette Parus palustris N, S.
Cette espéce niche du Nord de l'Espagne et des Balkans
au Centre de la Scandinavie et â la Russie centrale.
Nicheuse dans les bois du Sud de la baie de Somme
notamment dans le secteur de Boismont, la Mésange nonnette
est trés rare en période de nidification dans le
Marquenterre ou nous obtenons moins d‘une observation par
an. Ella y est d`ailleurs a peine plus abondante en hiver.
Mésange boréale Parus atricapillus N, S, M. H.
La limite méridionale de répartition de cette espéce
passe par le Sud de l‘Ecosse, le Centre de la France et le
Nord des Balkans. La limite septentrionale est celle des
arbres.
Cette espéce est une nicheuse beaucoup plus commune
que la Mésange nonnette, ce qui est le cas également le
reste de l‘année. Quelques passages sont parfois remarqués
en octobre.
Mésange huppée Parus cristatus N. S.
lnféodé aux Coniféres. cet oiseau sédentaire niche
dans presque toute l'Europe.
Nicheuse relativement commune dans les pinédes du
Marquenterre, le Mésange huppée est un peu plus fréquente
et moins localisée en hiver.
Mésange noire Parus ater N, M, H.
Cet oiseau niche en Europe jusqu°au Centre de la
Scandinavie. Certaines années, ses migrations automnales
prennent l`allure de véritables invasions.
Nicheur assez rare mais régulier dans les pinédes du
Marquenterre, il est un peu plus fréquent en automne, quand
un léger flot mi$ratoire, ou une invasion comme en 1986,
peut parfois étre décelé de fin septembre â début novembre,
ainsi qu‘en hiver.
Mésange bleue Phrus caeruleus (lmbezingue bleuse) N,
S, M, H.
Sédentaire ou migratrice partielle, la Mésange bleue
niche en Europe jusqu°au Centre de la Scandinavie.
C'est une nicheuse trés commune dans pratiquement tous
les milieux avec au moins quelques arbres (1 couple pour 10
ha dans un bois humide du Marquenterrel. Pendant la
migration postnuptiale de fin septembre é début novembre et

- TE2 ·
en hiver. des troupes parfois importantes de Mésanges
bleues investissent les phragmitaies et y déploient une
incessante activité de recherche de nourriture alors que
ces milieux sont peu utilisés par cette espéce en période
de nidification.
Mésange charbonniére Phrus major (Einguezingue,
Exingue, lmbezingue, Oui-.atôI N, S, M, H.
En grande partie sédentaire, la Mésange charbonniére
niche dans toute l'Europe sauf dans l°extrâme Nord.
Nicheuse un peu plus commune que la Mésange bleue (19
couples pour 100 ha dans un bois humide du Marquentarre) et
sensiblement dans les mêmes milieux. la Mésange
charbonuiére ne fréquente que trés peu les phragmitaies en
période internuptiale. Le passage d‘automne est remarqué de
fin septembre à début novembre. Les oiseaux n'hésitent pas
alors à survoler la mer, milieu bien inhabituel pour ces
hôtes des buissons.
SlTTlDAE
Sittelle torchepot Sïtta europaea (Pic macon) N, S.
La Sittelle niche en Europe de la Méditerranée au Sud
de la Scandinavie.
Sêdentaire et nicheuse peu commune dans les grands
parcs de Saint—Valery-sur-Somme, dans quelques bosquets et
bois au Sud de la baie de Somme. la Sittelle était plus
rare dans le Marquenterre (0 a 5 couples pour 100 ha dans
un bois humide) où elle semble avoir accru ses effectifs
depuis 1987.
CERTHIIDAE
Grimpereau des jardins Certhia brachydactyla
(Urimpaire, Grimpart, Grimpél N, S.
Le Grimpereau des jardins niche dans une grande partie
de l°Europe sauf dans les lles britanniques, en Scandinavie
nt dans certaines îles méditerranéennes comme la Corse.
Trés discret et sédentaire, cet oiseau est un nicheur
relativement commun dans les Parcs. les petits bois (14
couples pour 100 ha dans un bois humide du Marquenterre) et
les marais boisés de la plaine maritime picarde.
EMBERIZIDAE
Bruant proyer Emberïza calandra N. M, H.
ll niche dans presque toute l‘Europe sauf dans le Nord
de la Scandinavie. Les individus nordiques sont migrateurs.

-153+
Nicheur dans les zonas de cultures pourvu qu'il y
rencontre quelques buissons (2 â 5 chanteurs pour 100 ha),
le Bruant proyer est moins commun dans la plaine maritime
picarde que dans le reste de la Somme. En hiver, il est peu
remarqué probablement en raison de départs vers des régions
plus clémentes d‘une grande partie de la population, de la
discrétion de l°espéce pendant cette période et localement
du regroupement en petites bandes.
Bruant jaune Ehberïza citrïnella (Verdiére) N, M, H.
Le Bruant jaune est un migrateur partiel qui niche
dans presque toute l‘Europe sauf en Islande et dans la
région méditerranéenne.
Nicheur assez commun des haies, parcs, jardins, marais
et bordures des petits bois (1 couple pour 10 ha en milieu
bocager et dans un bois humide du Marquenterre), le Bruant
jaune peut être rencontré dans tous les biotopes pas trop
boisés pendant la période d‘hivernage et au début du
printemps et peut former alors des dortoirs importants (100
individus le 21 mars 1981). La migration postnuptiale se
déroule de mi—septembre à mi—novembre.
Bruant zizi Emberiza cïrlus No ? Mo, Ho.
Cet oiseau sédentaire niche dans le Sud—0uest de
l‘Europe de l‘Angleterre à la Bulgarie en passant par le
Nord de la France et l'Autriche.
C‘est le plus rare des Bruants nicheurs de la zone
étudiée oû il n'est pas observé chaque année. La derniére
donnée concerne d'ailleurs un indice de reproduction
possible avec un couple le 23 avril 1983 à Fort-Mahon.
Aucun hivernage de cet oiseau n‘a été signalé si ce n°est
la mention d‘une femelle le 1er février 1981 dans cette
localité.
Bruant des roseaux Emberiza schoeniclus N, M. H.
II niche dans presque toute l°Europe sauf en Islande,
en Italie et dans les Balkans. Les individus nordiques sont
migrateurs.
C‘est un nicheur trés commun des étendues de
végétation palustre dont c°est d'ailleurs l‘hôte le plus
fréquent avec la Rousserolle effarvatte. Le Bruant des
roseaux se reproduit également depuis la fin des années 70
dans les champs de Luzerne et de Céréales (2 couples pour
I00 ha). En période internuptiale, il se rencontre
principalement dans les prés et les cultures durant la
journée et ne rejoint les marais que pour Y dormir. La
migration d‘automne se déroule de mi-septembre é mi-
novembre.
Bruant des neiges Plectrophenax nivalïs M, H.
Il niche dans les montagnes du Nord de l‘Ecosse, en
islande, dans une partie de la Scandinavie et dans le Nord
du 1'URSS. Il hiverne sur le littoral de la Scandinavie à
Je France.

- 1Eû -
Jusqu°en 1985, le Bruant des neiges ne semblait
fréquenter la baie de Somme et ses alentours que lors de
ses étapes migratoires même s'il était réguliérement
observé en hiver sans toutefois qu‘un stationnement
prolongé puisse être prouvé. Depuis, 1°hivernage est
complet au Hâble d'Au1t mais aussi au Nord de la baie de
Somme en 1987-88. Les premiers oiseaux arrivaient dés
octobre (3 octobre 1975) lors de la décennie 70 mais
désormais ils sont remarqués un mois plus tard. Les
effectifs hivernants atteignent leur maximum fin décembre
(130 oiseaux en 1962 lors d°une vague de froid) tandis que
le passage prénuptial se remarque en février grâce a un
autre pic d‘effectifs. Les derniers oiseaux quittent la
région en mars, parfois plus tard (9 avril 1984).
Bruant lapon Calcarïus lapponîcus M, H.
ll niche dans le Nord de la Scandinavie et de l‘URSS.
11 hiverne principalement en Europe orientale ainsi
qu`autour de la Mer du Nord et de la Manche.
Relativement fréquent dans les années 60 é 1°automne
et en hiver avec un maximum d‘une quarantaine d°oiseaux le
11 février 1963 à Cayeux-sur-Mer, le Bruant lapon est
considéré comme une espéce rare dans les quinze années qui
suivent. Depuis 1985, il redevient relativement plus
regulier et abondant en particulier en octobre et novembre
lors de la migration postnuptiale (14 individus le 17
novembre 1985). Quelques oiseaux peuvent stationner B cette
periode, en particulier au Hâbla d‘Au1t.
FHlNGlLLlDAE
Pinson des arbres Fringilla coelebs (Mâle Pinchon,
Pinchaire, Pinchard) N, M, H.
11 niche dans presque toute l'Europe sauf dans
l°extréme nord et en lslande. Les individus nordiques sont
migrateurs.
C'est un nicheur plus ou moins sédentaire trés commun
(22 couples pour 100 ha dans un bois humide du
Marquenterre). Les passages d°automne commencent début
septembre, atteignent leur intensité maximale entre les
premiers jours d‘octobre (190 000 migrateurs le 6 octobre
1985, etc) et début novembre pour s'achever dans le courant
du mois de décembre. La migration prénuptiale, beaucoup
moins remarquée, se déroule notamment en mars.
Pinson du Nord Fringilla montifringïlla H, H.
ll niche en Scandinavie et dans le Nord de l'URSS. Il
hiverne du Sud de la Suéde à la Méditerranée.
Souvent mêlé au Pinson des arbres au cours de ses
migrations, il fait son apparition dans la plaine maritime
picarde vers la fin du mois de septembre (27 septembre

· 165 -
1985). Le passage postnuptial bat son plein d‘octobre â
debut novembre. En hiver, quelques individus restent dans
la région mais les grandes bandes, préférant gagner .es
bois et leurs abords. ne s‘y arrêtent guère. Le Pinson du
Nord disparaît généralement en mars bien que des migrateurs
tardifs puissent parfois encore être observés, toujours en
petit nombre, jusque vers 1a mi—avril.
Verdier d°Europe Chrduelïs chloris (Vert-linetze,
Vert—linot. Vert-montant) N. M. H.
Ce migrateur partiel niche dans presque toute l‘Europe
sauf dans l'extrême Nord et en Islande.
1l s‘agit d°un nicheur relativement commun dans de
nombreux milieux : bois (5 couples pour 100 ha) mais
surtout haies bordant les prairies et aux abords des
habitations. La migration postnuptiale du Verdier est no.ée
des premiers jours de septembre è· début décembre, la
prénuptiale est assez peu remarquée en mars. Des dortoÉrs
hivernaux se forment parfois et peuvent atteindre plusieurs
centaines d‘individus.
Chardonneret élégant Carduelis carduelis (Cadoreux,
Echardonnet) N, M. H.
Egalement migrateur partiel, le Chardonneret a
sensiblement la même aire de répartition que,le Verdier.
Nicheur relativement commun (4 à 5 couples pour 100 ha
en milieu bocager et dans les bois mais plus abondant aux
abords des agglomérations). le Chardonneret peut êzre
observé en migration postnuptiale de mi—aoüt a mi—décembre.
Après un hivernage local peu important mais régulier, la
migration de printemps. plus discrète que celle d‘automne.
est notée en mars.
Tarin des eulnes Carduelîs spinus (Tairin) M, H.
Cette espèce niche des Pyrénées à la Scandinavie et au
Nord de l'URSS en évitant les régions les plus
occidentales. Elle se rencontre également en lrlande et en
Ecosse. En hiver, le Nord de l°aire de répartition est
déserté.
Les passages automnaux du Tarin des aulnes se
déroulent de mi-septembre (12 septembre 1985) è mi-décembre
et peuvent parfois être spectaculaires :. au moins 500
migrateurs en 2 heures le 27 octobre 1981 en baie de Somme.
Cette espèce hiverne_ régulièrement en petites bandes. Sa
migration prénuptiale se note de février é début avril,
rarement plus tard (22 avril 1981).
Linotte à bec jaune Carduelis flavïrostris M, H.
Cette espèce niche en 1r1ande, Ecosse et dans la
partie occidentale de la Scandinavie. Elle hiverne dans le
Sud de son aire de reproduction ainsi qu°en Allemagne et le
long des côtes atlantiques jusqu‘au'golfe de Gascogne.

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- 157 -
Hivernantes réguliéres parfois en bandes importantes
(2 000 individus en décembre 1976). les Linottes â bec
jaune arrivent réguliérement vers la mi-octobre (16 octobre
1978) ou le début de novembre. Les importants mouvements
ultérieurs sont liés à de mauvaises conditions
atmosphériques en Europe du Nord. La remontée a lieu en
février et mars avec le 31 mars 1983 comme date
dtobservation la plus tardive.
Linotte mélodieuse Carduelis cannabina (Feine Linette,
Linette, Linot) N, M, H.
Cette espéce, migratrice partielle. niche dans presque
toute l'Europe sauf dans l'extréme Nord et en Islande.
Nicheuse commune dans tous les biotopes à couvert
arbustif ou buissonnant (10 à 12 couples pour 100 ha en
milieu bocager et dans un bois humide du Marquenterrel, la
Linotte mélodieuse atteint sa densité maximale dans les
massifs d°Argousiers. La migration postnuptiale de troupes
importantes est parfois notée (par exemple plus de 1 000
individus le l0 décembre 1978 a Cayeux-sur-Mer). Elle se
déroule des premiers jours de septembre à début décembre.
Sa migration prénuptiale de fin mars â avril est plus
discrète. Cette espéce n'hiverne qu°en petit nombre sauf
dans les molliéres des deux estuaires où elle peut étre
abondante. ’
Sizerin flammé Cerduelis flammes N, M, H.
Ce migrateur partiel niche dans les Alpes et du Nord
de la France au Nord de l'URSS.
Suite â l°eXpansion de cette espèce en.Grande-Bretagne
depuis 1950, quelques Sizerins flammés se sont installés en
France sur les bords de la Mer du Nord depuis 1963. C°est
certainement la continuation de cette expansion
géographique qui est à l°origine des observations de
chanteurs dans les dunes du Marquenterre pendant les étés
1977 et 1978, signes d‘une nidification probable, le milieu
semblant favorable â l'implantation de cette espéce. Elle
est trés répandue en 1982 dans le milieu dunaire mais la
reproduction reste alors toujours à prouver. Un cpuple
niche en 1988 au Parc Ornithologique du Marquenterre. Avant
1977, le Sizerin flammé n'était connu que comme migrateur
et hivernant régulier en petit nombre, un peu plus abondant
en cas de coups de froid. Le passage postnuptial est
remarqué en octobre et début novembre, celui de printemps.
comme pour beaucoup de Fringilles, est plus discret.
Serin cini Carduelis serinus N, M, Ho.
Nicheur de la Méditerranée au Danemark, é la Pologne
et au delta du Danube, le Serin cini hiverne
essentiellement dans le Sud de l'Europe.
La date d‘implantation de cette espéce dans la plaine
maritime picarde n'est pas connue avec précisions, trés
probablement dans le courant des années 50. Actuellement,

·-`H§B·*
le Serin cini est un nicheur régulier pas rare du tout.
Bien que saules les populations méridionales de cet oiseau
soient considérées comme sédentaires, quelques Serins cinis
peuvent passer les hivers cléments dans la région : mais ce
ne sont que des exceptions. le départ de la quasi-totalité
des oiseaux se faisant fin octobre alors que des migrateurs
nordiques peuvent encore passer jusque mi-novembre. Le
retour vers les lieux de nidification a lieu en mars, voire
fin février.
Bec-croisé des sapins Loxia curvirostra No, Mo.
11 niche de l'Espagne a la Scandinavie en évitant
généralement les régions les plus occidentales. Il est
sédentaire ou erratique.
11 s‘agit d°un visiteur occasionnel de la région avec
des tracas d°une invasion de mi-août à mi-décembre 1983 et
deux mentions isolées en septembre et octobre 1985. Des
individus solitaires ont été observés en juillet 1973 et 75
mais ce n‘est qu'en 1981 qu°une preuve de nidification a pu
ètre apportée : un couple avec deux jeunes le 22 juin é
Quend.
Bouvreuil pivoine Pyrrhula pyrrhula (Clopard, Double
Pionne. Pionne, Rouviu, Sifflotl N. S, M, H.
Cette espéce. surtout sédentaire, niche du Nord de
1'Espagne au Centre de la Scandinavie.
C'est un nicheur assez commun (7 couples pour 100 ha
dans un bois humide du Marquenterre). Ses migrations trés
discrètes et ne concernant qu‘un trés faible nombre
d’oiseaux sont régulièrement notées d°octobre à début
novembre. Les Bouvreuils forment en hiver de petits groupes
qui explorent les haies è la recherche de baies.
Gros—bec casse-noyaux Cbccothraustes coccothraustes
Mu, Ho, No ?
Migrateur partiel, le Gros—bec niche de la
Mediterranée au Sud de la Scandinavie.
Signalé nicheur possible dans la plaine maritime
picarde entre 1970 et 1975, il est de toute facon trés rare
pendent la saison de reproduction comme en hivernage. En
1988, un à deux couples sont repérés au Parc Ornithologique
du Marquenterre et un autre au Bois de Cise â Ault
toutefois la reproduction reste à prouver dans la région.
PLOCEIDAE
Moineau domestique Passer domesticus (Mogneu. Mogniot.
Moigneu franc) N. S, M. H. ,
Presqu'exclusivement sédentaire. il niche dans presque
toute l'Europe sauf en Islande et dans l°extréme Nord de 1a
Scandinavie.

··•1û9-·—
C‘est un nicheur trés commun dans toutes les
constructions humaines mais des nids peuvent être
découverts dans divers arbres, arbustes et autres végétaux
de grande taille. Malgré sa réputation de sédentarité, le
Hoineau domestique est parfois noté lorsqu°il traverse la
baie de Somme en vol migratoire à l'automne.
Hoineau friquet Passer montanus (Pierrot grosellier,
Rinkinkinl N, M, H.
Migrateur partiel, le Hoineau friquet est moins
répandu que le Moineau domestique puisqu°il est absent
d'une grande partie de l‘1rlende et de la Scandinavie ainsi
que du Sud de l'1talie et des Balkans.
C'est un nicheur nettement moins commun que le Moineau
domestique (4 à 10 couples pour 100 ha en milieu bocager et
dans un bois humide dans le Harquenterre). 1l forme parfois
des troupes assez importantes (plus de 150 oiseaux) en
dehors de la saison de reproduction. Chaque année, sa
migration postnuptiale est remarquée de mi-septembre à mi-
novembre.
STURNIDAE
Etourneau sansonnet Sturnus vulgarîs (Etornieu,
Etourgneau) N, M, H.
Ce migrateur partiel niche dans presque toute l'Europe
sauf dans la Péninsule ibérique et le Sud de l'1talie et de
la Gréce.
C°est un nicheur trés commun. Dés le mois d‘août. des
dortoirs se constituent. D‘abord de quelques centaines
d°individus, ils atteignent plusieurs milliers en hiver
grâce é l°arrivée d‘individus nordiques et orientaux. Si
des passages migratoires peuvent être notés dés le début de
septembre, ils n'atteignent une certaine importance que de
la fin de ce mois au début de décembre, voire plus tard
lors de coups de froid. Ces mouvements cessent complétement
lors des tempétes. La migration prénuptiale est trés peu
remarquée.
ORIOLIDAE
Loriot d'Europe Orîolus oriolus (Compare lulliotl N,
M.
ll se reproduit de la Méditerranée au Sud de la
Scandinavie et hiverne essentiellement en Afrique
orientale.
Alors que cet oiseau est un nicheur commun dans la
vallée de la Somme. il est peu fréquent dans la zone
étudiée où il arrive dans les premiers jours de mai (5 mai
1980) et qu°il quitte vers la fin août.

- 17H -
CORVlDAE
Geai des chênes Garrulus glandarius (Gai) N. M, H.
Migrateur partiel, le Geai des chênes niche dans
presque toute l‘Europe sauf dans l'extrême Nord, en lslande
et dans le Nord de l'Ecosse.
C'est un nicheur peu commun à cause du peu de grands
buis de feuillus de la pleine maritime picarde (5 couples
pour 100 ha dans un bois humide du Marquenterre). ll est un
peu plus abondant en hiver. Des mouvements automnaux
parfois importants (plus de 100 oiseaux en une journée)
sont remarqués certaines années d‘invasions comme en 1977.
Autrement, tout comme au printemps, les passages sont
beaucoup plus faibles.
Pie bavarde Pica pica (hgachel N. S.
Sédentaire, la Pie bavarde niche dans Presque toute
l'Europé sauf en lslande, aux Beléares, en Corse et en
Sardaigne.
C'est une nicheuse sédentaire commune dans les
bosquets prés des villes et villages de la plaine maritime
picarde. Elle se rassemble en petites bandes pendant la
mauvaise saison. Un seul dortoir important (plus de 60
oiseaux) existe au Parc Ornithologique du Marquenterre.
Cassenoix moucheté Nucïfraga caryocatactes Mo.
Sédentaire à invasions périodiques. cette espêce niche
dans les forêts des massifs montagneux de l‘Est de la
France et de la Scandinavie méridionale à la Sibérie.
Les derniéres invasions de Cassenoix ayant atteint la
région sont celles de 1913, 1968 et 1985. En dehors de
celles-ci. un individu a été noté au Parc Ornithologique du
Marquenterre le 27 juillet 1978.
Choucas des tours Cbrvus monedula (Couette) N. S. M,
H.
Migrateur partiel, il se reproduit de la Méditerranée
au Centre de la Scandinavie.
C'est un nicheur des édifices élevés dans les
agglomerations mais une bonne quarantaine de couples se
reproduisent également dans les falaises du Sud du littoral
picard. Des passages postnuptiaux, parfois importants
(plusieurs centaines d'individus par heure). peuvent être
observés d‘octobre à décembre. Des troupes comportant
jusqu‘à 250 oiseaux stationnent parfois quelques jours en
cours de ·migration dans les Pins du Marquenterre. Le
passage de printemps. plus'discret, se déroule notamment en
mars.
Corbeau freux Corvus frugilegus N, S. M. H.
Migrateur partiel, le Corbeau freux niche dans la gone
médiane de l‘Europe. ll tend à accroître son aire de
répartition vers le Sud.

·-— 171 -
Environ 275 couples nichaient dans 1'ensemble du
secteur étudié en 1978 et 380 en 1985 (ROBERT 1986). La
migration postnuptiale est notée de début octobre â fin
decembre. La présence hivernale du Corbeau freux est
générale dans toute la région sans toutefois qu‘un dortoir
conséquent. en dehors de celui de Boismont. ait été repéré.
Le retour vers les colonies a lieu entre fin février et
début mars.
Corneille noire Corvus corone
Deux sous-espèces peuvent étre notées sur le littoral
picard.
Corneille noire C. c. corone (Corneille) N, S, M. H.
Surtout sédentaire, elle niche de 1‘Espagne à
1`A11emugnc.
C`est une nicheuse commune dans la plaine maritime
picarde. Sa migration postnuptiale. discrète, a été
remarquée de mi-août à début novembre.
Corneille mantelée C. c. cornix M, H.
Migrutrice partielle. elle remplace la sous-espéce
type dans le reste de 1`Europe.
La nidification de la Corneille mantélée est signalée
dans les dunes du Marquenterre au X1Xéme siécle. Aucun cas
n'a été retrouvé depuis si ce n‘est la mention d`un oiseau
le 13 mai 1985 au voisinage de la colonie de Corbeaux freux
de Boismont. Les effectifs maxima hivernaux stationnant en
beie du Somme et dans le Marquenterre ont fluctué entre 130
et 350 oiseaux pendant la période 1970-77 et entre 26 et 90
de 1977 u 1981. Depuis. la population hivernante semble
encore avoir régressé. Cette diminution va de pair avec un
returd dans les dates d‘arrivée : en moyenne 17 ou 18
octobre de 1971 à 75 (date la plus précoce le 12 octobre
1975) contre 26 octobre de 1976 à 79. Les Corneilles
mentelées quittent la région entre fin février et début
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- 172 .
ANNEXE : Observations anciennes
Oiseaux trés accidentels
Euffin cendré Calonectrfs dïomedea
Sur le littoral picard au XIXème siécle.
Puffin majeur Puffinus gravis
Trois données : un individu tué le 25 novembre 1904 à
Cayeux-sur-Mer. un trouvé mort le 27 janvier 1974 sur le
littoral picard et un en vol vers le Sud le 18 septembre
1983 à Cayeux-sur-Mer.
Puffin obscur Pufffnus assïmïlïs
Sur le littoral picard au XIXème siécle et au Croto:
en mars 1900.
Pétrel culblanc Oceanodroma Ieucorrhoa
Rare sur le littoral picard en janvier. septembre et
octobre au XIXème siécle.
Héron crabier Ardeola ra11oïdes
Un adulte le 12 juin 1975 au Hâble d‘Ault.
Héron gardeboeuf Buhulcus ibis (Butor, Cacheux de
boeufs)
Un immature le 24 juin 1980 entre Noyelles-sur-Mer et
Saint-Valery-sur-Somme.
Canard carolin Aix sponsa
Une femelle trouvée mourante le 23 octobre 1983 â
Fort-Mahon. sauvage ou échappée de captivité ?
Sarcelle soucrourou Anas discors
Une femelle adulte capturée le 3 décembre 1962 en baie
de Somme.
Eider à téte grise Somaterfa spectabïlîs
Signalé au X1Xéme siécle.
Garrot arlequin Histrionïcus hfstrîonïcus
(Saltimbanquel
Rencontre en baie de Somme en 1825 et 1847.
Macreuse à lunettes Melanitta perspîcî11ata
Notée au XlXéme siécle sur le littoral Picard.
Vautour fauve Gyps fu1vus
Un individu observé le 25 août 1973 en baie de Somme.
Faucon gerfaut Falco rustïcolus
Une femelle de 1‘année tuée au Crotoy en novembre 1897
figure dans la collection Van Kempan.

••`È71·
Outarde canepétiére Tetrax tetrnx
Un jeune de l'année capturé entre Le Crotoy et Rue le
E septembre 1875.
Grande Outarde Otis tarda (Utarde)
Espéce signalée é la fin du XlXéme siécle et au début
du suivant avec notamment une capture le B avril 1880.
Glaréole à collier G1areo1a pratïncola
Trois captures anciennes : un mâle adulte tué le 29
mai 1879 et deux données plus imprécises en 1886 et 1889.
Glaréole à ailes noires Glareola nordmannï
Un mâle da premiére année trouvé mourant le 25 octobre
1974 en baie de Somme.
Pluvier kildir Charadrius vociferus
Trois individus le 15 septembre 1973 en baie de Somme.
Gravelot de Leschenault Charadrîus 1eschenau1t£i
Un adulte le 17 mai 1980 en baie de Somme.
Bécasséau minuscule Calidrïs minutilla
Un oiseau tué le 14 septembre 1935 prés de Saint-
Valery-sur-Somme et un autre le 8 octobre au Hâble d‘Au1t.
Bécasseau tacheté Calidrîs melanotos
Un individu les 13 et 14 octobre 1985 à Saint-Quentin-
en-Tourmont.
Bécasseau falcinelle Lîmïcola fa1cîne11us
Signalé dans la plaine maritime picarde au début du
siécle ainsi qu‘en août 1935, récemment un oiseau le 25
août 1986 en baie de Somme.
Limnodrome â long bec Lïmnodromus scolopaceus
Un oiseau capturé le 8 mai 1975 à Hautebut.
Courlis à bec grêle Numenfus ténuirostrïs
Un individu en provenance de la baie de Somme trouvé
sur les marchés de Paris, un tué au Crotoy le 15 mai 1904
et un autre en baie d‘Authie le 25 juillet 1930.
Petit Chevalier 5 pattes jaunes Tringa flavîpes
Un oiseau le 5 août 1981 au Parc Ornithologique du
Marquenterre, un les 17 et·l8 juillet 1982 au Crotoy et un
le 11 juillet 1984 sur le premier site.
Bargette de Terek Xenus cfnereus
Un mâle tué le 18 mai 1883 au Crotoy et un individu
antérieurement à Cayeux-sur-Mer mais également en mai.
Goéland atricille Larus atricflla
Un adulte tué le 29 juin 1877 au Crotoy.

--1Tû-
Goéland railleur Larus genei
Une femelle adulte tuée en septembre 1898 au Crotoy.
Guillemot a miroir blanc Cepphus gry11e
Trois captures au Crotoy au XIXème siécle : 18 février
1873. 13 octobre 1877 et 28 novembre 1880.
Ganga paradoxal Syrrhaptes paradoxus
Espèce signalée en septembre 1863 et mai 1888 dans la
plaine maritime picarde puis deux oiseaux le 16 juillet
1983 au Parc Ornithologique du Marquenterre.
Coucou-geai Clamator glandarfus
Un individu observé briévement le 22 mars l981 au
Hâble d`Ault.
Hibou petit-duc Otus scops
Un oiseau tué par une automobile dans la Plaine
maritime picarde dans le courant des années 1970.
Guépier d‘Europe Merops zpiaster
Nidification vers 1901 prés de Saint-Valery-sur-Somme
et un individu observé le 30 juillet 1977 au Parc
Ornithologique du Marquenterre.
Rollier d‘Europe Coracias garrulus
Un individu du 14 au 23 juillet 1978 au Parc
Ornithologique du Marquenterre.
Pic cendré Picus canus
Un mâle et une femelle tués en septembre 1900 à
Cayeux-sur-Mer. Plus récemment. un mâle chanteur le 22
novembre 1975 et un autre le 29 août 1976 dans les pinédes
du’Marquenterre.
Alouette calandre Melanocorypha calandra (Sentinelle)
Un individu le 22 novembre 1975 en baie de Somme.
oiseau échappé de captivité ou réellement sauvage ?
Hirondelle rousseline Hfrundo daurîca
Un individu observé le 27 avril 1980 au Hâble d‘Au1t.
Pipit à gorge rousse Anthus cervjnus
Un individu en plumage nuptial le 23 mars 1981 en baie
de Somme et deux oiseaux le 21 septembre 1986.
Jaseur boréal Bomhycïlla garru1us
Rares invasions notées notamment celle de 1965-B6.
aussi un oiseau debut mars 1989 à Rue.
Fauvette·pitchou Sylvia undata
Un individu en juin 1977 au Parc Ornithologique du
Marquenterre. autres mentions plutôt imprécises.

+ 115 .
Pouillot de Bonelli Phylloscopus bonelli
Un chanteur le 25 mai 1969 â Cayeux-sur-Mer.
Pie-griéche à poitrine rose Lanius minor
Un mâle adulte tué 1e 16 mai 1885 au Crotoy et un
autre mâle provenant d'un couple ayant niché dans les
environs d‘Au1t, également tué. avant 1914.
Pie·grièche êcorcheur Lanius co11urio
Un individu observé en août 1977 au Parc
Ornithologique du Marquenterre.
Bruant ortolan Emberiza hortu1a¤a
Disparu du littoral picard en tant que nicheur au
début du XXème siécle. quatre mâles et trois femelles le 21
septembre 19BB au Hâble d'Ault.
Bruant fou Ehberiza cia
Signalé au début du XXème siécle au Hâble d‘Ault.
Carouge à tête jaune Xanthocephalus xanthocephalus
Un individu, en mue. observé aux environs du Hâble
d'Au1t du 23 août au 15 septembre 1979, origine captive ne
peut être complétement écartée.
Crave â bec rouge Pyrrhocorax pyrrhocorax
Un individu le 27 juin 1978 le long des falaises
calcaires du Bois de Cise â Ault.
Grand Corbeau Corvus corax
. Reproduction encore notée dans les falaises picardes
vers le milieu du XIXème siécle.
ANNEXE : 0iseaux'introduits
Lagopéde d'Ecosse Lagopus Iagopus scoticus
Quelques individus ont été observés au printemps 1972
dans le Marquenterre.
Perdri; rouge Aiectoris rufa
Cette espéce est signalée debut octobre 1974 à Cayeux-
sur-Mer et d’aoOt 1986 â octobre 1989 dans les dunes et au
Parc Ornitholozique du Marquenterre.

- 17E -
ANNEXE : Oiseaux échappés de captivité
Ibis sacré Threskîornïs aethiopfcus
Un oiseau du 21 au 27 juillet 1989 au Parc
Drnithologique du Marquenterre.
Dendrocygne veuf Dendrocygna viduata
Un individu le 30 avril 1929 à Saint-Valery-sur-Somme
et un autre du 18 au 22 mai 1985 au Parc Ornithologique du
Marquenterre.
Cygne é col noir Cygnus melanocoryphus
Un adulte du 13 juillet au 5 août 1979 au Parc
Ornithologique du Marquenterre.
Cygne noir Cygnus atratus
Un individu fin décembre 1974 en baie de Somme puis au
Hâble d‘Ault.
Oie à tête barrée Anser ïndfcus
Trois oiseaux le 16 mai 1983 au Hâble d‘Au1t.
Oie d‘Egypte A1opoche¤ aegyptfacus
Deux adultes le 22 juin 1986 à Noye1les—sur-Mer.
Tadorne de Paradis Tadorna varïegata
Une femelle immature du 18 mai é début juin 1989 au
Parc Ornithologique du Marquenterre.
Canard mandarin Aix ga1erïcu1ata
Un mâle pendant trois jours de la premiére décade de
mei 1980 au Crotoy.
Canard siffleur d'Amérique Anas amerfcana
Un mâle du 17 au 30 juin 1988 au Parc Ornithologique
du Marquenterre.
Canard siffleur du Chili Anas sîbîlatrïx
Un mâle le 31 août 1986 au Parc Ornithologique du
Marquenterre et deux individus les 12 et 13 septembre.
Canard pilet des Bahamas Anas hahamensîs
Trois individus,` dont 1'un a été bagué. le 15 août
1973 au Parc Ornithologique_du Marquenterre et un oiseau de
septembre à début novembre 1989.
Sarcelle à ailes bleues Anas cyanoptera
Un mâle tué en mai 1980 en baie de Somme.
Sarcelle marbrée Marmaronetta angustirosfrïs
Un immature tué le 17 septembre 1981 en baie de Somme.

~ 1T? -
Grue couronnée Balearica pavonfna
Deux adultes dans le marais de Rue dès le printemps
1980 et reproduction en 1981 avec deux jeunes parvenus â
l‘envol.
Tcurterelle masque de fer Oena capensis
Un mâle un jour d‘août du début des années 70 dans le
Marquenterre.
Perroquet gris du Gabon Psîttacus erîthacus
Un oiseau du 23 au 26 octobre l989 en baie de Somme et
au Parc Ornithologique du Marquenterre.
Perruche à collier Psfttacu1a kramerî
Un individu observé en septembre l987 en baie de Somme
et un mâle le 3 novembre, autres mentions moins bien
documentées quelques années auparavant.
Perruche ondulêe Melopsïttacus u¤du1atus
Un individu en vol vers le Sud le 22 septembre 1980 au
Parc Ornithologique du Marquenterre, egalement quelques
autres observations.
Tisserin à tête noire Ploceus melanocephalus
Un mâle de la sous-espèce melanocephalus observé le 20
septembre 1980 au Parc Ornithologique du Marquenterre.

* 17H *
ANNEXE : Hybrides
Tadorne de Belon x T. d'Australie Tadorna tadorna x T.
tadornoïdes
Un mâle les 9 et 11 février 1981 en baie de Somme et
au Parc Ornithologique du Marquenterre.
Sarcelle Q'hiver x Canard colvert Anas crecca x A.
platyrhynchos
Un mâle le 23 janvier 1985 au Parc Ornithologique du
Marqueuterre.
Canard colvert x C. pilet Anas platyrhynchos x A.
acuta
Deux mâles le 6 novembre 1987 au Parc Ornithologique
du Marquenterre et un mâle 1e 27 en baie de Somme.
Fuligule milouin x F. morillon Aythya ferïna x A.
fulïgula
Un mâle les 12 et 13 avril 1986 au Hâble d'Au1t.
Hirondelle rustique x H. de fenêtre Hïrundo rustïca x
De1ïcho¤ urbica
Un individu le 16 mai 1985 au Hâble d‘Au1t.
ANNEXE 2 Observations rejetées
Faucon créc¤re11ette Falco naumannï
Un individu en janvier et decembre 1977 au Parc
Ornithologique du Marquenterre.
Chevalier Srivelé Actîtîs macularja
Une capture au début du siècle en baie de Somme.
Mouette de Ross Rhodostethïa rosea
Un adulte le 12 novembre 1977 au Parc Ornithologique
du Marquenterre.
Pic mar pendrocopos medïus
Aucun ornithologue picard ne .connaît 1`origine des
mentions de nidifiuation probable sur la carte de Saint-
Valery-sur-Somme et possible sur celle de Rue entre 1970 et
1975.

·• 'ITÉ-
V - IMPORTANCE DE LA BAIE DE SOMME
POUR L‘AVIFAUNE EUROPEENNE
La richesse ornithologique de l'estuaire de la Somme
est connue au moins depuis le XVIIIème siécle. Cependant
dans le courant du XXème siécle, la situation de l'avifaune
se dégrade et en 1973. BROSSELIN peut écrire que l‘estuaire
de la Somme. comme les autres estuaires picards de l‘Authie
et de la Canche, a perdu beaucoup de sa valeur
ornithologique du fait des endignges. de l‘ensablement mais
surtout de l'excessive pression de chasse. Toutefois. cet
auteur fait remarquer que, notamment grâce à la réserve de
chasse créée en 1968, la baie de Somme devrait retrouver
"les motifs apparents d‘une valeur internationale qu‘elle
n‘aurait pas dû cesser d‘avoir.“ Moins de ,dix ans plus
tard. ces prévisions se réalisent et SCOTT (19BO) inclut
l'estuaire de la Somme dans les zones humides d'importance
internationale en raison des effectifs des Oies des
moissons. Tadornes de Belon et Huîtriers pies qu‘elle
héberge en hivernage.
Le critére principal retenu par le Bureau
lnternational de Recherches sur les Oiseaux d‘Eau
(B.I.R.0.E.} pour définir les zones humides d‘importance
internationale consiste a considérer comme tel tout site
hébergeant réguliérement un pour cent ou plus, avec
cependant au moins cent individus, des effectifs de la
voie migratoire ou de la population biogéographique d‘une
espèce avienne aquatique.
Pour l‘Oie·des moissons, ce seuil de l % est fixé à
700 individus par SCOTT (1980) qui inclut la baie de Somme
au nombre de ces zones du fait de la présence de 450 â 1
000 Oies de cette espéce au dortoir dans le Nord de
l'estuaire de la Somme en hiver. COMMECY et SUEUR (19B3)
apportent quelques précisions sur l`0ie des moissons : 670
individus an moyenne en janvier. l 500 en janvier 1979 lors
d‘une vague de froid trés sévére et 800 en février de la
même année. Depuis cette dernière date. le seuil de 700
individus n`a plus jamais été atteint. Malgré une très
nette diminution des effectifs. en particulier lors des
hivers cléments, la baia de Somme constitue toujours une
zone d‘accueil intéressante pour l`0ie des moissons surtout

- TED —
lors de conditions hivernales défavorables. Les oiseaux
s`alimentaient dans la journée réguliérement jusqu‘au moins
1982 dans le triangle Arry. Vercourt et Vron. Actuellement.
ils fréquentent essentiellement la région de Montreuil-sur-
Mer (Pas-de-Calais). Les dérangements fréquents sur les
lieux de gagnage et les tirs quasi-quotidiens dont elles
étaient 1`objet lors de leurs déplacements semblent avoir
provoqué ce changement de site d`alimentation. De plus. le
remplacement progressif de la sous-espèce fabalis par
rossïcus peut avoir joué un rôle dans la mesure où les
exigences écologiques de cette derniére sont quelque peu
différentes : alimentation davantage axée sur les
tubercules et moins sur les graminées.
Le seuil de 1 Z pour le Tadorne de Belon est de 1250
individus. SCOTT (1980) signale la présence de 1000 à 2500
Tadornes hivernants en baie de Somme. Les effectifs de cet
Anatidé continuent de croître puisque COMMECY et SUEUR
(1983) indiquent comme moyenne sur les cinq meilleures
années de la décennie 70 : presque 2 300 individus en
janvier et Plus de 2 100 en décembre. Actuellement. ces
chiffres sont trés nettement dépassés avec le plus souvent
entre 4 000 et 10 000 oiseaux de décembre à février.
La derniére espèce signalée par SCOTT (1980) comme
permettant d‘inclure la baie de Somme parmi les zones
humides d‘importance internationale est 1'Huîtrier pie avec
une moyenne de 7 500 individus en janvier et un maximum de
12 000 pour un seuil de 1 Z égal à 7 500 oiseaux. COMMECY
et SUEUR (1983) minorent un peu cette moyenne avec 5 900
individus. différence due â 1`échanti1lonnage plus grand de
ces auteurs Par rapport aux données dont disposait SCOTT
(1980). Ils précisent également que les maxima ont été
obtenus lors de la vague de froid de début 1979 : 12000
individus en janvier`et février ainsi que 7500 en mars.
SCOTT (1980) note également l‘importance de la baie de
Somme pour quelques autres espèces parmi lesquelles le
Canard pilet, le Pluvier argenté et le Grand Gravelot. Les
effectifs de ces trois oiseaux atteignent désormais des
niveaux supérieurs aux seuils de 1 Z (COMMECY et SUEUR
1983).
Le Gravelot à collier interrompu rejoint au début des
années 80 ce groupe de six espèces pour lesquelles
l‘estuaire de la Somme posséde une importance
internationale. ceci avec 540 individus en avril 1981 et
300 en août de la méme année (c0MMEcv et coll. 1983) alors
que le seuil de 1 Z est de 250 oiseaux. Actuellement. ses
effectifs semblent en régression.
Le Chevalier gambette montre aussi depuis plusieurs
années lors des migrations de printemps et d`automne des

-181*
effectifs trés supérieurs aux 2 000 oiseaux constituant son
seuil de l X : 2 600 individus en mai 1982. 2 500 le 28
avril 1984. 2 500 le 31 juillet 1986 et environ 5 000 en.
mai 1989 (O. HERNANDEZ et F. SUEUR).
Pour le Bécasseau maubéche. le seuil de 1 % de 3 500
oiseaux peut être dépassé en baie de Somme lors de l'apogée
de la migration prénuptiale en mai : 6 250 individus le 12
mai 1984.
A l'heure actuelle. la baie de Somme constitue donc
une halte migratoire et une zone d'hivernage d'importance
internationale en raison des effectifs substantiels de 7
espéces d'oiseaux qui la fréquentent. l‘0ie des moissons et
l'Huîtrier pie devant être retirés de cette liste. Pour de
nombreux autres oiseaux. ce site présente un intérêt
national. Ce rôle primordial de l'estuaire de la Somme pour
l'avifaune est renforcé par la diversité des espèces qui
peuvent y être rencontrées : 307 pour l‘ensemble de la
pleine maritime picarde lors de notre précédent travail
ICOMMECY et SUEUR 1983) et 320 pour la présente
réactualisation.
La présence en migration et en hivernage d‘effectifs
importants de deux Anatidés (Tadorne de Belon et Canard
pilet) et de cinq Limicoles (Pluvier argenté. Grand
Gravelot. Gravelot à collier interrompu. Chevalier gambette
et Bécasseau maubéche) conférent a la baie de Somme un
statut de zone humide d'importance internationale
nécessitant des mesures de protection. Celles-ci sont
actuellement assurées par une réserve nationale de chasse
dans le Nord de l'estuaire. Un projet de réserve naturelle.
assurant une meilleure protection a été étudié (SUEUR 1987.
BACROT et coll. 1988). Actuellement. nous ne sommes pas en
mesure d‘annoncer quand cette réserve naturelle sera créée.
La nidification dans la plaine maritime picarde
d'espéces considérées comme rares ou menacées en France (de
BEAUFORT 1983) devrait aboutir a la mise en place de
mesures ponctuelles de protection (réglementation simple
sur un site·restreint) notamment sous la forme d'arrêtés de
biotopes.
Trois sites_ hébergeant des oiseaux nicheurs
relativement rares en France bénéficient de certaines
üesures de protection : le Parc Ornithologique du
Harquenterre au statut apparenté à celui d'une réserve
privée (Aigrette garzette. Tadorne de Belon. Canard
souchet. Huîtrier pie. Avocette. Gravelot à collier
interrompu. etc). le Hâble d‘Ault. réserve de l'Office
National de la Chasse (Tadorne de Belon. Canard souchet.
etc) et les falaises Picardes (Fulmar).

•·~ TB2 ·
Le marais de Sailly-Bray nécessiterait la mise en
place de mesures de Protection puisqu'il héberge des
oiseaux nicheurs rares en France (Grand Butor, Busard des
roseaux. Marouette ponctuée, etc). De plus, il abrite des
Passereaux également menacés en France mais dont la
protection est rendue difficile par leur dispersion au sein
de nombreuses zones humides (Locustelles luscinioîde et
tachetée. Phragmite des joncs. etc) .
La protection d'autres oiseaux comme la Caille des
blés, au bord de l 'extinction dans la plaine maritime
picarde. et le Faucon hobereau ne peut être envisagée à
partir de réserves ou autres zones préservées. Elle ne peut
se réaliser que grâce a une modification des pratiques
culturales et des comportements cynégétiques.
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is}- lî‘1¤|···¤'·_p: ¤·(J•wë—my ·¤.gg_3;

— TBS ·
CONCLUSION
Depuis notre précédente étude (COMMECY et SUEUR 1983),
l'avifaune sauvage de la baie de Somme et de la plaine
maritime picarde s'est enrichie de 13 nouvelles espèces
puisque 320 sont désormais recensées. Ce chiffre se trouve
dans la fourchette de 315 à 323 oiseaux mentionnée par
MART1N (1973). Cependant même si nous ajoutons a ces 320
espéces, 19 autres considérées comme échappées de captivité
et 2 introduites (Lagopéde d'Ecosse et Perdrix rouge), nous
sommes encore 1oÈn des 360 oiseaux parfois annoncés. Cette
différence tient notamment au fait que nous nous sommes
cantonnés à un district géographique précis, certains
auteurs incluant facilement dans leurs listes les espèces
rares rencontrées à quelque distance de leurs périmétres
d'étude (environs d'Abbevi1le, Vimeu, etc). De plus, nous
avons rejeté les mentions manifestement erronnées (Faucon
crécerellette et Mouette de Ross), insuffisamment étayées
(Chevalier d'Amêrique et Pic mar) ou réfutées
antérieurement à notre ouvrage (Canard siffleur
d'Amérique).
320 espéces représentent un peu plus de la moitié de
l‘avifàune européenne (594 espéces y compris les
accidentelles) et un total fort peu éloigné des 337 espéces
(y compris les observations douteuses) de la Camargue.
Toutefois, il faut noter que 17 espéces n'ont plus été
observées depuis 1950, voire le X1Xéme siécle et que 43
autres ne sont qu'accidentel1es. Ces chiffres étaient
respectivement de 27 et 24 lors de notre précédent travail.
C'est donc 2B0·espéces qui forment 1'avifaune régulière de
la baie de Somme et de ses environs, soit quatre de plus
qu'antérieurement.
119 espéces nichent régulièrement dans la région, au
lieu de 121. Cette trés légére diminution traduit 1a
disparition récente de 1'Oedicnéme criard, probablement
définitive en raison des modifications importantes du
milieu dunaire, de la Bergeronnette des ruisseaux, sans
doute temporairement aprés les vagues de froid, et du
Cisticole des joncs implanté seulement depuis 1975 et
éteint pour les mêmes raisons que 1‘espéce précédente. A
ces 119 espéces, il faut ajouter 7 nicheuses occasionnelles

- IBÉ -
(Cigogne blanche, Canard pilet. Echasse blanche, Courlis
cendré. Chevalier gambette et Hibou des marais). 8
exceptionnelles (Grébe à cou noir. Grand Cormoran. Héron
pourpré. Bécasse des bois. Chevalier guignette. Sternes
pierragarin et naine, Bec-croisé des sapins) ainsi qu'une
espèce échappée de captivité s'étant reproduite en totale
liberté en 1981 (Grue couronnée) et une autre où un oiseau
volant a niché en compagnie d‘un captif (Bernache
nonnette).
Parmi les espéces implantées depuis une quarantaine
d'années. signalons le Serin cini (décennie 50). la
Tourterelle turque (1961). le Fuligule milouin et la
Bouscarle de Cetti (courant des années B0)- la Mouette
rieuse (fin des années B0 ou début des années 70). le
Canard chipeau (début des années 70). 1'Avocette (1975).
1'Aigrette garzette et le Fuligule morillon (1978). ls
Fulmar (1979). Sizerin flammé (entre 1977 et 1988) et la
Gorgebleue (1986).
En plus des nicheurs disparus récemment et signalés
précédemment. d'autres se sont éteints au cours des 100 ans
écoulés : Faucon pélerin. Combattant. Sternes caugek et de
Dougall, Guépier d'Europe. Pie-griéche à poitrine rose.
Bruant ortolan et Grand Corbeau depuis plusieurs décennies.
Huppe fasciée beaucoup plus récemment vers le début des
années 70. Cependant, seuls le Faucon pélerin et peut-être
le Grand Corbeau devaient être des nicheurs réguliers. 11
n'est pas certain que le Guillemot de Troîl se reproduisait
effectivement autrefois sur les falaises picardes.
La nidification de huit espéces dans la plaine
maritime picarde reste à prouver : Barge é queue noire
(cantonnements trés irréguliers). Torcol. Pics noir
(apparition trés récente puisque datant de 1988) et
épëichette. Hypolaîs ictérine (en raréfaction). Roitelet
triple-bandeau. Bruant zizi (ces deux derniers trés rares
en période de nidification) et Gros·bec (trés discret).
L'existence de zones de tranquillité. notamment la
réserve de la baie de Somme et le Parc Ornithologique du
Marquenterre. permet 1'augmentation des effectifs nicheurs
du Tadorne de Belon. Par contre. 'cette influence n'est
guére perceptible. voire nulle pour bon nombre d'espéces.
Le Cygne tuberculé et la Mouette rieuse poursuivent leur
expansion numérique tout comme dans le reste de l'Europe.
Le Héron cendré et le Busard des roseaux. quant à eux.
doivent leur progression au ralentissement des persécutions
depuis leur protection légale.
Encore plus que pour les nicheurs. il est difficile de
dégager les tendances évolutives des effectifs des espéces
migratrices et hivernantes du fait de l'imprécision de leur

- TBE -
statut ancien. Cependant, nous pouvons noter la raréfaction
de l'Oie des moissons, de la Harelde de Miquelon, du
Pluvier guignnrd et de la Corneille mantelée. Aprés une
phase ascendante, les stationnements de quelques oiseaux
sont actuellement en déclin (Canard chipeau, Huîtrier pie,
Bècasseau variable, etc). Au contraire, les effectifs de
uertains hivernants (Tadorne de Belon en particulier). de
migrateurs (Chevalier gambette, Bécasseaux maubèche et
sanderling, etc) ou d‘oiseaux au cours de ces deux phases
de leur cycle biologique (Grand Cormoran notamment) ont
augmenté de façon significative. Les migrations des Milans
royal et noir sont plus remarquées qu‘autrefois. en liaison
avec l'augmentation générale de leurs Populations en Europe
et leurs implantations dans les départements voisins de la
Somme.
La magie des mots sera-t-elle suffisante Pour
conserver a la baie de Somme ses richesses ornithologiques
si variées ? Cette diversité de l‘avifaune est due à sa
situation au point de convergence de plusieurs voies
migratoires. De ce fait, elle joue un rôle important en
tant qu`ètape lors des déplacements réguliers de diverses
espéces entre leurs lieux de nidification et d‘hivernage.
Si elle ne pouvait plus jouer ce rôle, de nombreux oiseaux
verraient les distances qu‘ils ont à parcourir d‘une seule
traite s‘allonger considérablement, avec tous les risques
supplémentaires que cela comporte.
La baie de Somme est aussi la limite méridionale
d'hivernage régulier d'esPêces nordiques comme l‘Alouette
haussecol. le Bruant des neiges et la Corneille mantelée.
Perturber cette région, c'est retirer é l‘avifaune
française une partie de sa richessa. Inversement, la plaine
maritime picarde se trouve être la limite septentrionale
d‘une espèce nicheuse comme l'Aigrette garzette. ll faut
préserver cette région pour permettre à ces oiseaux de
trouver une base solide d'où ils pourront continuer leur
avancée vers le Nord. Perturber la baie de Somme, c'est
perturber l'évolution spatiale d'espéces dont certaines
sont loin d‘être abondantes.
Espérons·que ces quelques exemples ainsi que tous les
renseignements que nous avons donnés dans cet ouvrage
couvaincront les décideurs ot les aménageurs de la
nécessité de préserver cet endroit magique qu‘est la baie
de Somme.
A l'heure où le développement touristique de la Côte
picarde est toujours d'actualité avec notamment les
résultats discutables de certaines activités conçues à
l‘origine comme devant constituer des pôles d'attraction,
il convient de préserver les richesses naturelles de notre
littoral picard et de réfléchir â des projets touristiques

· `IÈÉ ··
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- 192 —
SOMMAIRE
Avant—propos
Introduction
I - Milieu physique
Géomorphologie : paysages et reliefs
Géologie : le sous-sol
Pédologie : les sols
Hydrologie : les eaux
Climatologie : les températures, les précipitations
et les vents
II - Les biotopes et leur avifaune
La plage
Les vasiéres
Les molliéres
Les dunes
Les levées de galets
Les falaises
Les étangs et les lagunes
Les marais littoraux et arriére-littoraux
Les graviéres
Les prés et les cultures
Les bois
Les agglomérations
III — Les activités humaines et leurs impacts sur
l'avifaune
Agriculture
Pêche et conchyliculture
Tourisme
Routes et voies ferrées
Lignes électriques
Chasse
IV - Liste systématique
V — Importance de la baie de Somme pour l'avifaune
européenne
Conclusion
Bibliographie
Sommaire

Les oiseaux de la bafe de Somme. les voici tous réunis
dans ces 200 pages. aussi bien dans leur vie actuelle
qu'avec leur histoire locale. Environ 100 graphiques, 30
photos et 20 dessins eu trait nous les présentent dans
leurs milieux.
Découvrez leur diversité en parcourant les 10 circuits
commentés proposés dans les différents biotopes de la
pleine maritime picarde.
Ces oiseaux, nous les aimons. Il faut les protéger et
préserver leur environnement.