FEDERATION FRANCAISE DES SOCIETES DE SCIENCES NATURELLES A B.P. 392 — 75232 PARIS Cedex 05 ,‘ -1 4 E > Association régie par la loi du 1°'juillet 1901, fondée en 1919, reconnue d’utilité publique en 1€ \ '\€·' 1 •~. Membre fondateur de l’UICN — Union Mondiale pour la Nature lé 0 ‘ —7 La FÉDÉRATION FRANCAISE DES SOCIÉTÉS DE SCIENCES NATURELLES a été fondée en 1919 et reconnue d‘utilité publique par décret du 30 Juin 1926. Elle groupe des Associations qui ont pour but, entièrement ou partiellement, l‘étude et la diffusion des Sciences de la Nature. La FÉDÉRATION a pour mission de faire progresser ces sciences, d‘aider à la protection de la Nature, de développer et de coordonner des activités des Associations fédérées et de permettre l‘expansion scientifique française dans le domaine des Sciences Naturelles. (Art .1 des statuts). La FÉDÉRATION édite la « Faune de France >>. Depuis 1921, date de publication du premier titre, 90 volumes sont parus. Cette prestigieuse collection est constituée par des ouvrages de faunistique spécialisés destinés à identifier des vertébrés, invertébrés et protozoaires, traités par ordre ou par famille que l‘on rencontre en France ou dans une aire géographique plus vaste (ex. Europe de l’ouest). Ces ouvrages s‘adressent tout autant aux professionnels qu‘aux amateurs. Ils ont l‘ambition d‘être des ouvrages de référence, rassemblant, notamment pour les plus récents, l‘essentiel des informations scientifiques disponibles au jour de leur parution. L’édition de la Faune de France est donc l’œuvre d’une association à but non lucratif animée par une équipe entièrement bénévole. Les auteurs ne perçoivent aucun droits, ni rétributions. L’essentiel des ressources financières provient de la vente des ouvrages. N’hésitez pas à aider notre association, consultez notre site (www.faunedefrance.org), et soutenez nos publications en achetant les ouvrages! La FÉDÉRATION, à travers son comité Faune de France a décidé de mettre gracieusement, sur Internet, à la disposition de la communauté naturaliste l‘intégralité du texte d’Eugène L. BOUVIER consacré aux Décapodes marcheurs publié en 1940. Ce volume est actuellement épuisé et ne sera pas réédité. Cet ouvrage est sous une licence Creative Commons pour vous permettre légalement de le dupliquer, le diffuser et de le modifier ..... Montpellier, le 6 avril 2007 le Comité FAUNE DE FRANCE
Creative Commons ®Cf6aiiV9 C 0 hl hl U TC 5+ U I-1 li I) Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France Vous êtes libres : •de reproduire, distribuer et communiquer cette création au public •de modifier cette création Selon les conditions suivantes: BYE Paternité. Vous devez citer le nom de |'auteur original. .·—r' Pas d'Utilisation Commerciale. Vous n'avez pas le droit .= d'uti|iser cette création à des fins commerciales. Partage des Conditions Initiales à l'ldentique. Si vous modifiez, transformez ou adaptez cette création, vous n'avez le droit de distribuer la création qui en résulte que sous un ·-”' contrat identique à ce|ui—ci. •A chaque réutilisation ou distribution, vous devez faire apparaître clairement aux autres les conditions contractuelles de mise à disposition de cette création. •Chacune de ces conditions peut être levée si vous obtenez |'autorisation du titulaire des droits. Ce qui précède n'affecte en rien vos droits en tant qu'utilisateur (exceptions au droit d'auteur : copies réservées à |'usage privé du copiste, courtes citations, parodie...) Ceci est le Résumé Explicatif du Code luridique (la version intégrale du contrat). Avertissement El Découvrez comment diffuser votre création en utilisant ce contrat
FÉDÈRATION FRANCAISE DES SOCIÉTÉS DE SCIENCES N ITURELLES OFFICE CENTRAL DE FAUNISTIQU E Directeur honoraire : P. de BEAUCHAMP Directeur : L. CHOPARD DÉCA PODES MA RCHEURS rm E.-L. BOUVIER maman: ne ¤.'ms1·1T¤1· I-norzssnun nowonmuz AU Muséum NATIONAL DIHISTOIRE unununmz (Avec 222 figures et I4 planches) P A R IS PAUL LECHEVALIER ET Fxns, I2, nm: DE Tommon (vf) l940 Collection honorée de subventions de l'AcadémIe des Sciences de Paris (fondation R. Bonaparte et Loutreull). de la Caisse des Recherches Scientifiques. du Mlnlstère de l'AgrIculture et du Ministère de l'ÉducatIon nationale.
I’ REF ACE Dans la vaste classe des Crustacés, les Décapodes Marcheurs occupent pour nous une place de choix, parce qu'ils offrent un intéressant spec- tacle aux yeux les moins avertis et des matériaux d’une singulière richesse aux travailleurs scientifiques. Le présent volume est écrit pour satisfaire aux besoins de ce double public, surtout du second. Sans doute existent déjà quantité d’ouvrages analogues, mais les au- teurs de res ouvrages se sont tous restreints aux espèces d'un étroit do- maine : BELL (1853) aux Décapodes britanniques, BALSS (1926) et Scmzi.- LENBERG (1928) à ceux de l’Allemagne, Nomm (1936) aux formes portu- gaises, HELLER (1863) à celles de l'Europe méridionale, et PEsTA (1918) aux Décapodes adriatiques. lci, le programme sera beaucoup plus vaste ; il s’étendra non seulement à toutes les eaux françaises, mais à celles de la Méditerranée entière avec ses dépendances, et à l’Atlantique oriental depuis le sud de l’Islande et la Norvège jusqu’aux limites de la Maurita- nie. En outre, tenant compte des trouvailles réalisées par l’exploration des profondeurs, il étudiera certaines formes des abysses qui remontent jusqu’au plateau continental (environ 500 mètres) où se limite vers l’0- céan, depuis la côte, le champ des espèces qui rentrent dans le cadre envi- sagé. A vrai dire, pour certaines espèces des profondeurs et pour quelques autres situées aux limites extrêmes du cadre, ils’agira parfois d’une simple esquisse caractéristique, et non comme pour les autres d’un examen assez approfondi ; mais de toute manière, le chercheur ne courra pas les risques de se trouver en présence de matériaux sur lesquels il aurait la déception de rester sans lumière. Afin d’être aussi moderne et complet que possible, l’ouvrage fera une part convenable aux changements faunistiques introduits dans nos ré- gions par les activités multiples et toujours croissantes de l’industrie hu- maine : migrations d’espèces dans les deux sens par le Canal de Suez, transport de formes exotiques par les bateaux ou par toute autre voie, et acclimatation de ces formes. Ainsi, dans le domaine qu’il embrasse, l’0u- vrage sera la mise au point de l’état faunistique à 1’époque et dans le pays où nous vivons. Et pour donner aux esprits une trame solide où doivent trouver place Bouvma 1
2 DÉCAPODES Msrionnuas et se relier entre eux les types étudiés, l’auteur a cru nécessaire, dans la partie générale, de mettre en relief les caractères essentiels de l’organi- sation et du développement, dans la partie spéciale d`insister sur les traits qui enchaînent les groupes et en jalonnent pour ainsi dire l’évolution. Depuis près d’un demi-siècle, on est fixé sur l’origine homarienne des Crabes par Pintermédiaire des Dromiacés ; mais pour savoir que les Homa- riens conservent la double expansion proépipodiale des Branchiopodes, c’est- a-dire des Crustacés les plus primitifs, il a fallu reconnaître une pleuro- brancbie cicatricielle dans l’organe tympaniforme signalé par HUXLEY (1878) à la base des pattes postérieures de l’Écrevisse. Bien plus, on sa- vait, depuis BoAs (1880), que les Crabes dromiacés semblent servir de point de départ à tous les autres Crabes, mais les processus de cette déri- vation restaient bien mystérieux. On verra plus loin qu’ils s’effectuent suivant deux voies : d’un côté, par certaines formes abyssales qui ratta- chent directement aux Dromiacés les Crabes oxystomes ; de l’autre par un groupe qu’avait proposé DANA (1852), celui des Corystiens, qui doit s`étendre jusqu`aux Cancer ou Crabes tourteaux, et duquel se sont déta- chés séparément les Brachyrhynques et les Oxyrhynques. Quant à ces derniers, par la structure de leurs pédoncules antennaires, ils ont eu pour point de départ les Maïadés et pour formes terminales les Macropodes. Ces derniers sont de petits Oxyrhynques ; ils portent de très longues pattes comme le géant des Crustacés, Jtlacrocheim Kaempfferi, espèce japonaise qu’0n rangeait pour ce motif dans leur voisinage ; mais la longueur des appendices est un caractère fallacieux, Mïacrochcira n’est rien autre qu’un Maîadé gigantesque à longues pattes, plus primitif même que les Jtlaia et par suite fort étranger aux Macropodcs. Le volume est illustré de 14 planches et de nombreus`es figures disposées dans le texte. Les figures des planches sont des reproductions photogra- phiques fort bien exécutées par M. LE Cnxnnns, soit d’après nature, soit d’après les ouvrages de divers auteurs, notamment de Henri iMILNE—ED- WARDS; j’ai eu souvent recours aux superbes dessins que l’illustre zoolo- giste avait fait exécuter par d’habiles artistes pour les Crustacés du rr Règne animal ». Quant aux figures du texte, elles sont originales pour la plupart ou tirées de mémoires que j’avais antérieurement écrits, soit seul, soit en collaboration avec A. MILNE-Enwanos. J’ai dessiné moi-même au crayon les figures originales, et toutes les figures de l’ouvrage ont été très fidèle- ment exécutées à la plume, ainsi que leurs lettres, par M. SÉGUY. C’est un agréable devoir pour moi de rendre hommage à ce très dévoué collabora- teur, non seulement pour son travail à la plume, mais pour le soin qu’il a eu de réunir par groupes les figures du texte et des planches ; la besogne était délicate ; qu’il reçoive ici l’expression de ma vive et affectueuse gra- titude. Il m’est également agréable de remercier les gens de Science qui m’ont prêté leur concours pour l’exécution de l’ouvrage : le regretté Charles
rmërxcrz 3 GRAVIER et son successeur M. Face qui m`ont accueilli dans leur labora- toire où l’excellent M. Marc ANDRÉ, sous·directeur, m’a offert son aide très active, et où j’ai rencontré une obligeante Hollandaise, Mlle J. E. LEENE, qui m’a procuré d’importants matériaux sur certains Crabes accli- matés dans son pays. Je suis reconnaissant à M. Nouan, de Porto, qui offrit au Muséum, en ma faveur, de rares espèces portugaises, à mon con- frère et ami Charles Pxâmsz pour les renseignements qu’il abien voulu me donner sur la distribution de certaines formes de nos côtes. Enfin, je dois une particulière gratitude à MM. Robert DoLLrUs et Théodore Mouoo, du Laboratoire des Pêches, qui m’ont puissamment aidé par leurs connais- sances bibliographiques et la communication de volumes plutôt rares. (let ouvrage vient s’aj0uter à une ample série de travaux que je com- mengai, il y a plus d’un demi-siècle, sous les auspices de l’éminent Ed- mond PERMER, dont je garde le pieux souvenir. J’étais alors en Sorbonne élève de Henri MILNE·EDWARDS et je ne pensais guère devenir dans la suite un carcinologiste, avec l’honneur d’être associé aux recherches de son fils, A. MILNE-EDWAHDS. Il me plaît de joindre le souvenir de ces deux Maîtres à celui d’Edmond PERRIER. J’ai souvent songé à eux en écrivant cet ouvrage qui m’a remis en contact, après un long écart dans un autre domaine, avec mes vieux favoris les Crustacés. Issu d’une longue expérience re volume a été produit en pleine allégresse. Etje dois une profonde gra- titude au Maitre Suprême de toutes choses qui m’a laissé le temps et les moyens de le conduire au terme, en dépit des années. 28 février 1939.
AVIS AU LECTEUR En divers points de l’ouvrage, et partout dans les figures, les lettres se rapportent à des organes ou à des structures qui sont précisément nom- més dans le tableau situé à la suite de cet avis. Toutefois, à moins d'indî cations contraires ; car certaines figures proviennent de clichés obligeam· _ ment prêtés à l’auteur (‘),clichés où la notation par lettres est souvent autre, d’ailleurs indiquée ii l’explication des figures qui en proviennent. Il ne saurait y avoir méprise sur ce point. Dans la partie spéciale, le plus souvent on s’est abstenu de relever, aux descriptions des groupes, genres ou espèces, les caractères exposés aux tableaux synoptiques où se trouvaient réunis ces groupements et les traits essentiels qui les distinguent les uns des autres. Ceci pour éviter les répé- titions et obliger le lecteur à recourir aux tableaux, qui sont des guides nécessaires dans la détermination. Enfin on à donné autant que possible, pour chaque espèce, le diamètre des œufs. (lelui—ci présente à coup sûr des variations notables ; d’autre part, les mesures qui en ont été faites proviennent presque toutes d’exem· plaires conservés dans l’aleool où la coque est souvent isolée du vitellus qui a une taille beaucoup moindre; le diamètre indiqué est celui de la coque. La méthode n’est pas exempte de critique, néanmoins elle donne des résultats qui ne seront pas sans intérêt (“). TABLEAU EXPLICATIF mas LETTRES EMP1.oYÉEs DANS L’0Uvn.xoE. Morphologie externe. Corps. —- C carapace, Ab abdomen, r rostre, l telson, le tergite, sl sternite, cpm épimère, pl pleuron, épi épistome, pi ptérygostome, lb labre, ml métastome, mp mésophragme, br branchiostégite, e et e‘ sillon cervi- 1. Surtout par la librairie Masson, certains par MM. Armmê: et LAMY, un autre par M. Monoo ;:`i tous mes remerciements. 2. Le plus souvent les dimensions données sont celles que j`ai relevées moi-même. Pour certaines, j’ai eu recours ai l’obligeance de mes amis:Ju1es Ricuann, Directeur du Musée océanographique de Monaco, Edouard CHATTUN, Directeur de la Station zoolo- gique de Banyuls, et Charles Pùnisz, Directeur de la Station de Roscoff. .\ eux tous, merci. Mais beaucoup de vides (plus d'un tiers) restent encore à combler.
6 DÉcAPonEs Mimciiauns cal, c sillon subcervical, a sillon branchial, pc portion céphalique et pl portion thoracique de la carapace, pg ponctuations gastriques, ld ligne latérale, la ligne anomourienne, lh ligne homolienne, li ligne thalassi— nienne, Gm aire mésogastrique, GZ aires gastriques latérales ou protogas— triques, Gp aire urogastrique, Bra et Brp aires branchiales antérieure et postérieure, Ca aire cardiaque, In aire intestinale. Appendices. — prc précoxa, co coxa, ba basis, is ischion, me mérus, ca carpe, pd propode, da dactyle ou doigt mobile, en endopodite, ex exopo— dite, ep épipodite, pdb podobranchie, arb arthrobranchie, plb pleurobran- chie, br branchie rudimentaire, po pédoncule oculaire, al antennule, az antenne avec les articles 1 (coxa urinaire) et 2 (basis) pour son syrnpodite, 3, 4, 5 et fouet pour l’endopodite, ex pour l’écaille ; md mandibule, mœl maxillule ou mâchoire antérieure, ma:2 maxille ou mâchoire postérieure. mœpl, mzrpz, mœpa, maxillipèdes ou pattes·mâchoires 1, 2, 3 ; p‘, p2, p"·, p‘*, pé, pattes ou péréiopodes 1 a 3, la 1*9 pl d’ordinaire en chélipède, les quatre suivantes d’ordinaire ambulatoires ; pll, plz, pl°, pl‘, plâ pattes ou pléopodes des cinq segments abdominaux antérieurs, ur pattes ou uropodes du 68 segment. Morphologie interne. O bouche, ce œsophage, cs portion cardiaque de l’estomac, ps portion pylorique, cœ cœcum, mg intestin moyen, hg intestin postérieur, ld et lg lobes droit et gauche du foie, a anus, h cœur, oa artère ophthalmique, aa artère antennaire avec sa branche gastrique, ha artère hépatique, aas artère abdominale supérieure, sa artère sternale, aai artère ventrale, pé péricarde, vbc veine brancho-cardiaque, ve canal branchial afférent, ui canal efférent, sc sinus ventral, gn ganglion nerveux, gnl ganglions céré- broïdes, gnz masse ganglionnaire postœsophagienne comprenant tous les centres depuis md jusqu’à mxpt, co collier oesophagien avec sa commissure transverse postoesophagienne; ag muscle gastrique antérieur, pg muscle gastrique postérieur, me muscles extenseurs de l’abdomen, mf muscles fléchisseurs.
PARTIE GENÉRALE MORPHOLOGIE EXTERNE La morphologie externe des Crustacés, comme de tous les autres Ar- thropodes, a pour caractère essentiellement dominateur la présence d’un squelette externe chitineux sécrété par l’assise de cellules ectodermiques qui revêt le corps et les appendices. La chitine est une substance cornée, inattaquable par les alcalis bouillants ; on la considère comme une amine d’hydrate de carbone [(C“ H" 0*) 1° (0H)* (AzH“)° 8H”O)]. Son existence a pour résultat : 10 de rendre ordinairement très évidente la métamérisa- tion ou division du corps en segments, et absolument nécessaire l’articu- lation des appendices avec le corps, ainsi que la division de ces appendices en articles mobiles les uns sur les autres ; *20 de provoquer les mues qui permettent à l’animal de grandir. Les Crustacés doivent leur nom et dif- fèrent des autres Arthropodes au fait que la chitine s’y trouve plus ou moins imprégnée de carbonate de chaux; elle est recouverte d’un vernis amorphe (épicuticule) sécrété par les mêmes cellules ectodermiques. Régions du corps (Pl. I, fig. 1). —Chez les Crustacés Décapodes, le corps est divisé en deux parties principales: l’une antérieure appelée céphal0· lhoram (on verra pourquoi tout à l’heure) qui porte la bouche (entre lb et ml) ét, d’avant en arrière, les appendices sensoriels, les appendices en rapport avec la bouche et les 5 paires (d’où le nom de Décapodes) qui jouent le rôle de pattes dans la locomotion, en tout 14 paires d’appendices ; l’autre postérieure appelée abdomen (de 15 à l) qui compte six segments portant d’0rdinaire chacun une paire d’appendices plus réduits et se ter- mine par un ielson (l) sur la face inférieure duquel s’ouvre l’anus (a). L’ab- domen avec le telson constituent la queue de l’animal, qui mérite vraiment ce nom chez les Crevettes, les Ecrevisses, les Langoustes, c'est-à·dire chez les Décapodes qu’on appelle pour cette raison macroures, tandis que chez les Crabes elle se transforme en une lame qui se rabat et se cache sous le céphalothorax élargi, ce qui est un caractère de la disposition bmclzyure. (Fest dans l’abdomen des Décapodes Macroures que se réalise le plus nettement la structure segmentaire des Crustacés, aussi convient-il de commencer, par cette région du corps et par les Macroures, l’examen de la morphologie externe chez les Crustacés Décapodcs.
V 8 DÉCAPODES MARCHEURS L’a.bd0men. — Les segments abdominaux des Macroures en général et de l’Ecrevisse en particulier, sont mobiles les uns sur les autres, tous pro- tégés par une sorte d’anneau où l’on distingue les régions tégumentaires suivantes (fig. 1) : un lergiie dorsal (Ze), émettant de chaque côté une expan— sion pleurale ou pleuron (pl), un stemile (sl) ventral à chaque bout duquel s’articule un appendice ; enfin l’épimère(epm) compris entre ce dernier et la naissance du pleuron correspondant. Chez les Macroures, l’abdomen joue un rôle important dans les dépla- cements du corps et à cet effet contient une musculature puissante qui lui donne une grande épaisseur ; généralement comprimé sur les flancs chez les Crevettes et autres formes nageuses, il est plus large et dorsale- AES THE bg mf ` ‘ /”¢ te ‘l,|l;·f Mia, l }'illn« ·_ /l l Nl "ll l`il|lli1l"l f \Ã\\flll"*l lllhl ‘.l U: |;¤· 4, i Wi, oi,) lmmnl â ,,1 .%@«@@É ‘ / ` .8 ~ hs 7 z EPM /er1 sa co EX Fm. 1. —· Astacus astacus : coupe transversale dans un segment moyen de 1’abdomen (d’après PIUXLEY, 1890}. ment arrondi chez l’Écrevisse, les Homards et les autres Macroures mar- cheurs. Chez les Brachyures, au contraire, il cesse de jouer un rôle actif dans les mouvements, perd en grande partie sa musculature et son carac~ tère de prolongement caudal ; suivant l’exagération en volume du cépha— lothorax, il se rabat et s’applique étroitement sous ce dernier et devient une grande lame où les pleurons se trouvent sur le même plan que les ter— gites (Pl. XIV, fig. 2) ; plutôt étroit et triangulaire chez le mâle, fort élargi et ovalaire chez la femelle où il constitue le plancher d’une chambre à oeufs dont le plafond est représenté par la face sternale du céphalothorax. Entre ces deux cas extrêmes il convient de signaler des. formes ano- moures telles que les Pagurides où l’abdomen reste caudiforme, mais de- vient mou et d’0rdinaire asymétrique (Pl. IV, fig.3) parce qu’il s’abrite, le plus souvent, à l’intérieur des coquilles hélicoîdes ; telles aussi que les Galathéides où l’ahdomen reste apparent mais se recourbe sur lui-même, disposition qui s’exagère chez les Hippides où se manifeste déjà le carac- tère des Brachyures.
r.~rn·r11~; oÉNÈnALE 9 LB Céphalothorax.-Autrement complexe, quoique plus simple en appa- rence, est la structure du céphalothorax. Cette région du corps est pro- ` tégée sur le dos et les flancs (fig.2) par un vaste bouclier, la carapace (Pl. I, fig. 1, de r à XIV) qui se termine en avant par un rostre (r) saillant en triangle au·dessus des yeux chez beaucoup de Macroures et de Brachyures, parfois nul ou presque chez les Pagurides et un grand nombre de Crabes. Bien que continue et d’une seule pièce, la carapace correspond en réalité aux 14 segments antérieurs, chacun d’eux extériorisé par une paire d’ap— _ te h Pé me I. ~ N san É à b ees W É? Ã T \ vbc bg ab plb mf ,• ` mp · " É 'É ¤:¤··· __ __ _... ..· Q ··'·. · -%..4*.5 / ,.·· · " T °° x` St ' aai ba Fm. 2. ——- Astacus ustacus : coupe transversale schématique dans la portion posté- rieure du thorax montrant la position relative des téguments et des organes, les bran- chies (plb, arb, pdb) et la direction du sang dans leurs sinus sanguins jusqu’au cmur (h) dont le bulbe postérieur émet Partère abdominale supérieure (son point. de départ uas) et l‘artère sternale (sa). pendices. Chez la plupart des Crustacés primitifs du groupe des Branchio- podes (Branchipes, Apus, etc.), les segments des appendices des 6 premières paires (yeux, antennules, antennes, mandibules, maxillules, maxilles) sont fusionnés en une tête nettement distincte, de sorte qu'il convient d’ap- peler céphaliquc (fig. 4 et 28, pc) la partie antérieure du corps qui corres- pond à ces appendices, chez tous les Crustacés et particulièrement chez les Décapodes. Quant à la partie correspondant aux appendices des 8 paires suivantes, elle est dite thoracique (pi) car elle correspond au thorax, si bien que la carapace entière des Crustacés Décapodes mérite le nom qu’on lui donne de partie dorsale du céphalolhorax. Au cours du dévelop- pCIHBl'll», la ('HTHPHCG S8 pI`éS€Ilt,G COITIHIG UDC simple expansion l»CI`g3l8 et
IU DÈCAPODES ixmacununs pleurale de trois ou quatre segments antérieurs du corps, elle s’étend en- suite sur les segments suivants, d’ordinaire se fusionnant avec leur partie tergale (fig. 2, le)comme c’est le cas chez les Décapodes, parfois restant libre au-dessus des trois ou quatre derniers segments thoraciques comme on l’observe dans l’ordre voisin des Schizopodes (ltlysis). Aux tergites confondus dans la carapace correspondent les sternites ventraux. Ils sont en même nombre que les appendices céphalothora- ciques, mais d’ordinaire soudés entre eux, sauf le premier ou sternite oph- thalmique qui est le plus souvent libre et très réduit ; dans l’Écrevisse, les Thalassinidés et les Décapodes Anomoures, le dernier ou sternite des pattes postérieures est toujours libre et mobile sur les précédents. Il en est de même des sternites prébuccaux de l’Écrevisse (Pl. l, fig. 2), c’est—à- dire ceux des pédoncules oculaires, des antennules et des antennes, alors que chez beaucoup de Décapodes ils sont soudés entre eux ; chez tous les Décapodes d’ailleurs fait suite le vaste sternite mandibulaire que traverse l’orifice buccal. Le sternite des antennules (II) est d’ordinaire fort étroit, mais celui des antennes (III) est large, constituant avec la partie anté- tieure du sternite mandibulaire ce qu’on nomme épisfome, auquel fait suite en arrière, au bord antérieur de la bouche, une grande languette membraneuse, le labre (lb) qui, chez l’Écrevisse, est soutenu par trois paires successives de pièces transverses solides. Chez l’Écrevisse, le même sternite s’élargit beaucoup et se prolonge en arrière de I’orifice buccal, par une paire de lobes saillants opposés au labre, le mélasiome (mf). Les sternites postbuccaux, d’abord fort étroits, s’élargissent progressivement, surtout ceux des pattes pénultièmes qui prennent la forme de triangles relevés sur les bords et a base postérieure échancrée ; quant au sternite (XIV) de la dernière patte, qui est ici complètement libre, il affecte au milieu la forme d’une baguette transversale. Les sternites servent de base articulaire aux appendices, et pour cela, leur partie médiane apparente émet en avant et en arrière de chaque appendice deux trabécules, l’un antérieur, l’autre postérieur, qui se fusionnent en dehors, délimitant un vaste orifice ou passent les muscles et où se fait Varticulation. — Entre deux sternites (si) successifs s’élève dans l’intérieur du céphalothorax un repli chitineux ou apodème dans lequel on peut distinguer deux parties (fig. 3), l’une en pilier interne pair (pi) s’élevant verticalement sur la partie médiane du sternite, l’autre externe et supérieure (pe). Celle-ci se divise en deux branches horizontales, l’une qui se joint au pilier interne, l’autre qui se dirige obliquement en avant pour rejoindre le pilier du segment qui précède ; cette dernière semble diviser en deux la cavité articulaire de l’appendice. Quant aux deux piliers internes qui s’élèvent sur la partie médiane d’un sternite, ils se dilatent à leur partie supérieure délimitant avec cette partie une sorte de pont (mp) et un sinus (sc) dans lequel passent l chaîne nerveuse et les artères ventrales. Tout cet ensemble d’apodèmes (Pl. I, fig. 2), bien figuré par HUXLEY, constitue en apparence un squelette
marin GÉNÉRALE ll interne, alors qu’il s'agit seulement de replis tégumentaires qui sont reje-· tés à chaque mue avec la chitine du corps. (Test l’article mobile situé à la base de l’appendice qui s’articule avec le sternite correspondant ;mais ledit article, ou coœal, n’est pas le premier comme on le verra plus loin (fig. 29), il est précédé par un article pré- comal (prc) lequel, chez l’Écrevisse, reste libre aux pattes de la dernière paire et, partout ailleurs, se soude avec les épimères pour former avec eux les flancs du corps dans la région où sont abritées les branchies. Cette- région est protégée (fig. 2) par les pleurons fusionnés des tergites postbuc- J /epm. A t pe l i? Q I f' ‘ \ ` \ . I 1 ` / //4 . ( . %'/ N g \“u.,. 4,. / CO \ st ‘^ ‘ t /r$ Fic. 3. — Astarus ustacus : un sternite thoracique et ses apodèmes en relation avec les épimères (cpm) correspondants : epi apodème interne ; pe apodème externe ; sc canal sternal (d‘après IIUXLEY, 18z<U). caux, constituant à droite et à gauche sur les côtés de la carapace un volet convexe et immobile qui se termine par un bord libre à la base des appendices. Ce volet (fig. 2) porte le nom de branchioslégile (br) ; il protège non seulement les branchies, mais les parois subverticales du corps situées entre son attache supérieure et l’article coxal(c0) ;si bien que ces parois comprennent deux parties : une inférieure (article précoxal) de nature appendiculaire, l’autre supérieure bien plus étendue et de na- ture franchement épimérale (voir fig. 28 et 29). Cette structure du oéphalothorax reste essentiellement la même dans toute l’étendue de l’ordre, mais avec des modifications secondaires en rapport surtout avec l’évolution du type macroure au type brachyure. (lhez l’Écrevisse et chez les Décapodes Anomoures nous avons vu que les pattes de la dernière paire et leur sternite gardent une complète indépen- dance; chez eux le bord inférieur de la carapace reste libre sur toute sa longueur comme aussi chez les Homariens ; mais chez ces derniers le sternite de la dernière paire est soudé aux précédents, de même que chez
12 DÉCAPODES Mixncnnuns les Palinuridés et presque tous les Crabes : bien plus, dans ces deux grou- pes, le bord antéro-inférieur de la carapace ou plérygoslome est soude avec les sternites prébuccaux. Dans ces deux groupes aussi, les stermtes postbuccaux s’élargissent d’avant en arrière, surtout chez les Crabes ou ce développement coïncide avec le grand élargissement de la carapace. Sillons, lignes el régions de la carapace (fig. 4 à 14). -— Des sillons et certaines lignes séparent sur la ca- PC Pt rapace des régions différentes ; ces r—··^‘¤ r—’“î régions avaient frappé H. llrlILNE· 2 jé, C/rf, EDWl\HDS qui en fit une première I I_ rf _.·’,·*a sa esquisse (1834), mais c’est BoAs (kb É (1880) qui en donna la meilleure " ‘'‘’ _.·’ étude comparative, étude à laquelle il ~ r ' 4 j’ai ajouté un complément de quel- que importance (1897 a). · Chez les Marcheurs normaux les sillons se présentent sous leur forme la plus typique dans le groupe ho- marien, notamment chez le Ne- "·——·<.§ Ci _ ··»» ""è—'1L phrops et bien mieux encore chez a "*?L_,·,_ 6, "Q les Balina, fossiles dont on trouve "¤,x—-'€ les restes dans les dépôts du Lias et . ?"*=«·».»¢ . . · _ . bf 5 du Jurassique. Dans le Balma ven- · lrosa MEYER (fig. 4), la carapace est transversalement coupée sur le dos par deux sillons profonds: l’un Pt antérieur e,é correspondant sans «——-—-— CPC doute au milieu de l’estomac, le î-î;—«î\ ___ second c qui devait, plus en arriére, f i ff toucher ’ l ' ` d · l ,«/ 1 · . .1 a region u cœur , e B J 6 premier se continue sur chaque b\ la flanc par un sillon e et celui-ci à son \\ · · tour par un sillon b recourbe en FIG. 4 il 6.-- CHPHPHCB (18 Côté HVEC Qlàb si]- avant Où I-(zjûignalt le bord libre lons ; c subcervical, pc partie céphalique G6 la carapace, pt partie thoracique ; (lë la •'3I`3p3C6 E\ll—d€SSOUS des 2111- É. feline ventrosa, 5. Nephrops nofvegicus, œnncs ; le Second S6 rattache à l»O_ .i slacusastacus(B0Uv1En, 1Z~91 a). _ _ d b _H b bl r1g1ne e par un si on cour e lequel, à sa naissance, se continue par un sillon a sur le haut de la région branchiale. Dans le Nephrops (fig. on retrouve une disposition analogue, mais le sillon é est beaucoup moins développé, d’0rdinaire incomplet du côté dorsal; dans l’Écrevisse (fig. 6), la réduction est encore plus grande mais c, bl, b sont forts, continus, for- mant ce que l`l]LNE·—ED\VARDS et la plupart des auteurs appellent sillon
marin GÉNÉRALE 13 cervical. Cette dernière dénomination m’a paru fâcheuse, car on a juste- ment appelé cervical un sillon qui, chez les Syncarides du genre Anaspi- des (fig. 8), chez les Schizopodes du groupe des Mysis (fig. 7), est aussi accentué que le sillon é des Bolina, qui paraît bien lui correspondre et qui, par sa position antérieure, mérite largement le nom de sillon cerviral qu’on lui attribue ici, de sorte que le sillon cervical de MILNETEDWARDS, est appelé par certains auteurs sillon subcervical, dénomination qui lui convient beaucoup mieux, et qui doit remplacer celle de sillon branchial que je lui attribuai en 1897 1 le vrai sillon branchial est a, ébauché dans Bolina, mais fort net dans Nephrops où il se continue en avant par b‘ et b. ., pc 3 2 1 PC eœ »·^··~ IN ( É 7 e+’C’ Fm. 7 et 8. -— - (Iarapace de côté avec la partie céphalique pc bien séparée du reste du ' thorax :7 Mysis reliclu ;8 Anaspides lasmaniae (d’après C.u.M».N, 1909). Chez les Brachyures, la région dorsale de la carapace se sépare d’ordi- naire des flancs par une crête, qui disparaît dans les Dromiacés primitifs du genre Homolodromia (fig. 9), où l’on trouve à peu près tous les sillons des Bolina et des Ncphrops. (les mêmes sillons s’observent sur les flancs comme sur la face dorsale dans presque tous les Dromiacés, surtout chez les fossiles jurassiques du genre Pmsnpon (fig. 10) et chez Dromia vulgaris (fig. ll), par exemple. Au point de vue qui nous occupe, ces formes éta- blissent une transition évidente entre les Marcheurs du type homarien et les (Zrabes plus évolués : chez eux deux sillons antéro—postérieurs issus de c convergent du côté du front et délimitent Paire gaslrique où l’on re- connaît une région méso-gaslrique impaire (Gm) étirée en pointe, d’ordi- naire flanquée à droite et à gauche d’une région prologaslrique (Gl) ; sur les votés s’étendent les aires hépaliques (H) et les aires branrhiales qui sont divisées en deux parties, l’une antérieure (Ba), l'autre postérieure (Bp) par le sillon cervicale; quant au sillon e,é, sa partie centrale traversant la région mésogastrique est tantôt fort accentuée, parfois réduite, souvent indiquée seulement par une paire de ponclualions gaslriques (pg) que les anciens carcinologistes appelaient pores. Les pores se trouvent au bord postérieur de l’attache des muscles stomacaux postérieurs, et sont d’ordi· naire fort apparents chez les (lrabes ; on les apergoit fréquemment chez l’Écrevisse (fig. 29) et les Homards, et dans tous les cas, ils jalonnent pour ainsi dire la place où devrait se trouver le sillon cervical. Comme chez les Bnlina et Nephrops, le sillon subcervical est en relation étroite, d’une
l 14 DÉCAPODES Mixncnncas part avec le sillon cervical, de l’autre avec Paire cardiaque (Ca) dont les flancs sont limités par les restes du sillon branehial ; quand l’aire cardia- que est également limitée en arrière, l’espace qui la sépare du bord posté- rieur représente Paire inleslinale (In). nx" Q" *.,8. Du côté dorsal ces sillons et ces aires se _ compliquent et se divisent chez beaucoup lsl · f' t ' de Crabes notamment chez les Actées .1 bf .’ L`~\;;??·' 9 (Pl. X, f1g.13) ; sur les flancs au con- traire ils sont réduits ou nuls. Les flancs des Brachyures présentent d’ordinaire une ligne qui prend naissance en avant · _ J gi __ au-dessous des antennes,à l’angle antéro— ix ââî €' inférieur du bord dela carapace, passe ,` , au-dessous de b, remonte en une courbe ez Àmxw ( 5% 3)) . ._ 4.-1 »C sur les flancs et se termine en arriere au (É `_ bout même de la crête latérale. Cette ‘(\ jl) ll __'((' IO ligne apparaît chez les Dromiacés où je l’avais fait connaître sous le nom de ligne lalérale (ld) ; elle ne ressemble nullement à un sillon, mais plutôt marque une dif- ' ` férence de structure entre le haut et le bas ‘ ;GU_H J des flancs. On la retrouve dans presque _ “*` ‘¤.__ « Gm `·, tous les Crabes, surtout chez les Cyclo- . àà ”'î`—~ë,..Èfè Èa métopes (fig. 12), parfois elle est fine et ~"lL’;` C ,?l··"`} sans calcification dans sa partie axiale, "‘«» "I . v" , · "“··§` C8 ?î""`B souvent accompagnée de poils ou de gra- i¤·' .>~*· · · · F; ··f~ .3 nules. C est une formation essent1ellement /ï—B'-—£ H cancérienne. eîyïfïèè Conformémentà l’opinion de Boris, .0n ·· i' ,, W (-\ -..,· doit peut~etre homologuer cette formation 5«f·,;?§«'·" 1·_ ; .· j· avec une ligne qu’on observe sur les flancs . de presque tous les Marcheurs anomou- `~·;Ã;L__;··"‘ À,/'·_·}’ ' _- riens. Cette ligne anomourzenne (la), tou- ' `lb 'i·_.-" ' ' tefois, a une structure et un trajet qui la distin uent franchement de la li ne laté- Fm. 9 fr 11. —- Carapace avec ses 1 _ gu t · t · g I t sillons :9 de côté dans Homolo- ra C · 6 C GS repœsen 68 mm seu eme!] drvmia Pamdüm Où la ligne 1até· par un sillon mais par une vraie suture rale ld est nette, 10 vue dorsale A dans Prosopon ornatum, 11 vues m€mbï`ân€U$€, @116 naît en avant dans dorsale et laterale dans Dromza lvéchancrure antennaire, fort loin de yan- vulgarzs(BoUv1ER, 1897a). 1 t_ _ fr _ d 1 a 3 H g e an ero-1n erieur e a c r pace, so trajet est presque rectiligne et, quand elle se continue jusqu’en arrière comme chez les Galathéides (fig. 13), se termine à l’angle postéro-inférieur de la carapace. Quant à la ligne lhalassinienne (fig. 73, ll) qui s’observe chez tous les
PARTIE <;ÉNÉRALE l5 Thalassiniens sauf les Axiidés, elle ne peut être homologuée avec aucune es eux récé en es · mem raneuse mais or é roi e e souven accom- d d p d t , b f t t t t t É S , iiwmlllln · 4 4 2*3 '\ 1 \ / k FIG. 11 bis.-- Porlunus barbarus, carapace ile côté avec sa lignelatérale lil et les articles des antennes (original). pagnée d’un sillon, elle se termine postérieurement au même point que la première, c’est-à~dire aux bouts externes de l'articulation de la carapace I2 É i·. A 4 \ la ( A , ^ · !_'\ 5; . _, W Lt C 4 ' · ` ~ 1 V` c ,..e~4 ·····=- wëë ai il/if I3 I4 F10. 12 in 14. - Carapace avec ses sillons : 12 de côté dans Munida bam//ia avec la ligne anomourienne ln;13 en haut dans Thalassina anomala, en bas dans Callianassa avec la ligne thalassinienne; 14 de dos et de côté dans Ilomola Cuvieri avec ia ligne homolienne (Bouvuan, 1897 zz et original). avec l’abd0men, comme la seconde au fond de l’échancrure orbitaire au- dessus des sillons b et b‘, mais elle est à peu près droite, sauf tout à fait en avant où, d’après les figures de Bons, elle se confondrit avec le sillon
16 ¤ÉcAP0DEs MAncHEURs d (1880). D’après s position elle me paraît être identifiable avec une ligne que j’avais appelée hamolienne (lh, fig. 14), parce qu’elle se ren- contre chez les Dromiacés du genre Hamola, qui présentent d’ailleurs tous les sillons et toutes les aires des Dromies (1). Les appendices. — Les appendices abdominaux sont au nombre de 6 pai- res ; ceux des cinq premiers segments sont connus sous le nom de pléo- pades, mais ne présentent leur forme normale que sur les segments 3 à 5 où ils se composent (fig. 1) d’un pédoncule ou sympodiie (parfois aussi appelé praiopodiie) formé d’un petit article basilaire la coma (co) et d’un second article plus allongé le basis (sa); de ce dernier partent deux ra- "• ., 8X * ` / —— ` s /~. ¤m¤¤iuinin ML,. É —-—·· .· ·" -"”"¢ - — GTL . r *5 sta 7 àé f r —î¢ î Fm. 15. — Astacus fluviaiilis : antennule droite vue par sa face interne avec la position du statocyte sta ; au—dessous, très grossis, deux des poils olfactifs situés sur le fouet interne en (d’après Huxuav, 1880). meaux, l’un interne ou endopadiie (en), l’autre externe l’e.1:0p0diie (ex). ' Chez la femelle les appendices du 28 segment sont semblables ; ceux du IM très réduits ou nuls ;mais chez le mâle les appendices de ces deux paires sont modifiés pourla reproduction comme il sera dit dansla suite (p. 68, fig. 54). Telle est du moins la structure des pléopodes chez l’Écrevisse ; elle pré- sente des variations nombreuses dans les autres Décapodes,en conservant d’ail1eurs presque toujours un sympodite portant deux rames aux seg- ments normaux 3 à 5 ; dans un petit nombre de formes, on observe au bord interne de l’endopodite un peiiiappendice interne (fig. 57, D,ai), auquel 1. Dans son excellent Traité de Zoologie, (ZALMAN représente (fig. 146, p. 256) d'après Boansnlunn (1900) la carapace d’un Thalassinien, Callianassa novaebritanniae, ou ixisterait ii la fois une ligne thalassinienne et une ligne anomourienne. Je n’ai rien vu de pareil ni chez les Callianasses ni chez les autres Thalassiniens ; la prétendue ligne thalassinienne de cette espèce ne serait-elle pas le sillon c qui est démesurément long chez les Callianasses, et la ligne anomourienne l ligne des autres Thalassinidés 7
PARTIE GÉNÉRALE |7 s`ajoute parfois chez le mâle un uppemlicenmsculin (ain). Quant aux appen- dices du 69 segment, ils n`ont plus qu`un article sympodiàl, mais portent deux rameaux élargisen rames qui viennent se placer sur lescôtés du telson et constituent avec lui une nageoire caudale, «l`où le nom d’nrnpmles (Pl. I, fig:. l, 20) qu’on leur attribue. Chez l’Écrevisse la rameexopodiale est tra- versée par une suture articulaire qu'on observe egalement sur le telson (Pl. I, fig. I) ; une nageoire caudale ainsi faite, avec ou sans sutures,· S'0bserve chez tous les Macroures Marcheurs et tous les Anomoures (à l’excepti0n des Paguriens où pléopodes et nageoire caudale subissent des modifications profondes) ; chez les Bra- · chyures les uropodes ont totalement · disparu, l’abdomen nejouant plus aucun 2 rôle dans la natation. ' Dans la région céphalique du corps, la p structure biramée des appendices n'ap— >,(.,À—_ paraît pas toujours avec la même evi- 5;;* ) " dence, pas du tout même aux pédancules S" I I ‘ oculaires (Pl. I, fig. l, n° I) qui se termi- @Tï Qt ,€X nent par la surface cornéenne des yeux composés, ces appendices de la lm paire 3__ sont portés par un article basal (Pl. I, IL 2 fig. I) d’ordinaire très réduit. Viennent ' ensuite les antennules ai (fig. 15 et Pl. I, 1 fig. l) avec un pêdoncule de trois articles F';;nîE_· éalm·,îâ'îvîï_”lilfàggîggvânïsàï Pt deux iOu€tS terminaux rlcllemeflt avec Ijorilice·nrînaire nsur son articulés ; dans l’article basal plus fort ig ï£"Ql,i? est un SHC sensoriel slglgrylg fn etant I`€pI'(;\t‘I\I,é PHY IPB trois . ~ articles suivants et le fouet termi- (sla). Les antennes az (f1g. 16 et Pl. I, ,,,,;(,1·,,,m;_ H,.“m,_ w«.,._ fig:. 1) ou appendices de la 39 paire sont déjà plus normales, avec un sympode de deux articles dont le premier porte l’orificc urinaire u, le second un exopodite en forme d’écaille (ex) aiguë ct un endopodite constitué par une série de trois articles 3, —t, 3 que termine un fouet aux articles multiples. Sur les côtés de la bouche se trouvent les mandibulcs nul (fig:. IT ct Pl. I, fig. l, -1) constituées aussi par un sympodite de deux articles, l’un coxal (co)` très fort qui se termine parune tete broyeuse armée de dents; un peu en dehors de cette tête est un basis (ba) assez étroit qui se termine par un endopodite de deux articles ; cet cndopodite et son basis forment lc palpe mandibnlaire. En arrière de la bouche viennent les deux paires de mâchoires, mmrillules (mœ‘, iig.l8) et marilles (mm2. fig. lt))quisont des ‘ appendices aplatis où les deux articles sympodiaux émettent vers la ligne médiane une laine appelée lacinie par Boss (1880) (lobe de Ilxxsizs). .\ux mâchoires de la lm paire (mxl) qui représentent les appendices cephaliques de la Je paire, les lobes de chaque article sont simples, Vcxopowlite fait aouvxsn 2
IS nùcaromas MAacuEURs défaut et l’endopodite, chez l’Écrevisse, ne présente pas de fouet terminal. A celles de la 2** paire (mscz), le lobe de la coxa (laeinie interne) et celui du basis (lacinie externe) sont profondément bifides, l’endopodite est simple et étiré, mais on observe une puissante lame exopodiale qui joue un grand rôle dans la circulation de l’eau à I’intérieur de la chambre branchiale. Ces divers appendices sont loin d’être partout semblables à ceux de l’Écrevisse ; chez les Crabes, par exemple, les fouets antennulaires sont êîl le t ( br ba en â ' en GX C 0 C O C O 17 18 19 Fm. 17 :`n 19. —— Asiacus asfacus : appendices céphaliques postbuccaux, du côté droit, 17 mandibule, 18 mâchoire antérieure ou maxillule, 19 mâchoire postérieure (d’après Huxuzv, 1880). · très réduits ; chez eux également se réduit beaucoup le fouet des antennes, tandis que chez les Macroures du groupe des Scyllares il devient une lame ; chez ces derniers, dans les Langoustes, l’article basal du pédoncule des antennes rejoint son congénère et se soude à l’épistome ; chez les Crabes il varie beaucoup et semble se réduire parfois à un simple opercule sur l’orifice urinaire. Dans la partie spéciale on reviendra sur ces variations ; disons ici toutefois que le corps des mandibules comprend surtout une partie molaire ou broyeuse qui est précédée parfois d’un petit lobe incisif. Arrivons aux appendices ihoraciques. Ils sont au nombre de 8 paires ; les trois antérieures jouent un rôle dans la mastication des aliments et sont appelées pour cela maasillipèdes (mzcp), les cinq suivantes servent sur- tout à la marche d’où le nom de péréiopodes (p) ou de paiies qu’on leur attribue (Pl. I, fig. 1). Les maxillipèdes antérieurs (mxpl, fig. 20, 78 paire d’appendices) rap- pellent les mâchoires par le développement en lobe (simple) de leur coxa (ro) et de leur basis (ba), ils ont un exopodite (ex) terminé en fouet assez court et un endopodite (end) simple mais courbé ; ce qui les distingue c’est le développement sur le bord externe de la coxa d’une grande lame annexe appelée épipodiie (ep), nom réservéà toutes les expansions coxales externes. Dans les maxillipèdes des deux paires suivantes [(mxp“, fig. 21), (mccpa, fig. 22)], on retrouvera chez l’Écrevisse cette expansion épipodiale, mais garnie de filaments respiratoires; dans ces deux paires d’appendices l’exopodite reste à peu près le même, tandis que l’endopodite, devenu
PARTIE GÉNÉRALE 19 pédiforme, est formé de cinq articles : un bref ischion (is), un mérus (me) assez long, puis un carpe (ca), un propode (pp) et un doigt ou dactyle (da); plus trace de Iobes à la coxa et au basis (1). Ces trois paires d’appendices, de dimensions progressivement croissantes, sont appliquées les unes sur les autres du côté buccal. Les cinq paires (Pl. l, fig. l, 10 à 14) de péréiopodes (p1 à p‘) sont dé- pourvues d’exop0dites, mais leur endopodite présente les mêmes articles apparents que celui des maxillipèdes précédents. Chez l'Écrevisse, aux ex aù ` pdb ` 1;}+. Ng!). v' îîîâ 18 ( Q ha Z1 Cx · · · . · 5. end U _ ba _ . ' · " .7 È EP ca co Pd i , ’ 1 Set H WV, ~·*re.v« _· i gw ,¤ dit/pg p it 4)) da 1 .,\Q,;§1,|)I¢ / (ll,. ,)··lp, Ni ll ‘ )î(^ u**•)l~'~hl ~‘ · \\···,·2·%}~ ;)··)··· 'ç·»·zfl*·«; 20 ex \l,)lg/' ` 22 » , za is `— "—%' d ba C0 P b Fm. 20 En 22. -—· Aslacus asfacus, maxillipèdes du côté droit : 20 mrpl, 21 mrp•, 22 m1p• avec son faisceau de soies set (d’après IIUXLEY, 1880). pattes antérieures (l0€ paire d’appendices), le basis et l’ischion sont sou- dés, et dans ces pattes comme dans les deux paires suivantes (11** et 12** paires) le propode s’allonge en pouce ou doigt immobile pour s’opposer au dactyle et former avec lui une pince (zûln), de sorte que ces trois paires de pattes sont dites chéliformes et souvent appelées chélipèdes, celles des deux paires suivantes restant simples. On réserve d’0rdinaire le nom de chêlipedes à celles de la paire antérieure, remarquables par leur grand déve- loppement et la puissance de leur pince qui capture et saisit violemment 1. A Fexemple de IIANsEx (l925) nous simplifions en appelant cnw, basis, isehfon, mérus, carpe, propode et dactyle ou doigt les sept articles successifs communément, appelés coxupodile, basipodile ...... propodile, darlylopodile des appendices thoraciques.
20 niâcaroons MARCHELRS les substances alimentaires. Sur leur coxa, les pattes portent comme les maxillipèdes précédents un épidodite respiratoire ou podobranchie (fig. 28, pdb) qui, toutefois, manque totalement aux pattes postérieures (149 paire d’appendices). ' Ces dispositions propres à l’Écrevisse varient beaucoup dans l’ordre, soit suivant les règles évolutives qui permettent. presque de suivre l’his— toire phylogénétique d’une forme en étudiant ses appendices, soit par suite d’adaptations particulières. Les podobranchies sont _des organes ` ancestraux qui disparaissent chez certains Macroures et presque tous les autres Décapodes marcheurs. Les exopodites peuvent disparaître aussi dans les maxillipèdes chez certaines espèces comme ils disparaissent tou- jours sur les pattes des adultes ; les pinces sont plus nombreuses chez les Polycheles, on n’en trouve sur aucune patte chez les Langoustes; ailleurs elles sont remplacées par des organes subchéliformes ou le pouce du pro- podite n’est pas aussi fort que le dactyle, chez les Thalassinidés. par exem- ple, du genre Gebia (fig, 67, B). Chez les Anomoures les pattes postérieures sont modifiées dans leur taille et leurs fonctions, etc., etc. . Appareil branchial (fig. 23 à 29). ——— Essentiellement aquatiques, les Crustacés respirent l’oxygène dissous dans l’eau par le moyen d’expan- @ (\ Vel VG < rte v ï Vi 24 Vê vi 23 Z5 ze 27 Fra. 23 ai 27. —- Un rang transverse de lamelles branchiales pour indiquer le passage aux divers types de branchies : 23, dendrobranchie de Peneus (d’après Boss, 1880). 24-, trichobranchied’Astacus(d’après CALMAN, 190902). Passage dela trichobranchie ai la phyllobranchie. 25 dans Dicranodromicz ovata. 26, dans Dicranodromia .lIahueu:ri 27. Phyllobranohie de Carcinus maenas (Bouvrrzn, 1897) ; re veine externe, ui veine interne. sions filamenteuses ou lamelleuses appelées branchies. Dans les formes primitives, comme les Homards, ces éléments sont filamenteux et·disposés 'en nombre sur les côtés d’un axe ou circulent les canaux sanguins afférents et efférents ; c’est le type trichobranchial (fig. 24 et 28), qui dérive certai- nement du type dendrobranchial des Pénéides (fig. 23) où les filaments sont les franges externes de lamelles disposées en paires. Chez beaucoup de Pagurides et les Crabes primitifs (fig. 2:3, 26) les filaments sont en paire sur les côtés de l’axe et, de chaque côté, deviennent parfois concrescents sur tout ou partie de leur longueur, si bien que la paire de groupes fila-
PARTIE GÉNÉRALE 2]: menteux devient plus ou moins une paire de·lmelles, c’est le passage du type trichobranchial au_ type phyllobranchial(fig.27) qui domine presque absolument chez les Brachyures. Le passage à ce dernier type s’effectue d’une_ autre manière chez les Thalassinidés où les éléments, toujours au nombre de deuxà chaque paire, sont étroits dans certaines formes, lamel« leux chez d’autres. . . Quelle que soit leur nature les branehies peuvent (fig. 2) s’insérer sun la coxa des appendices thoraciques, auquel cas ce sont des podobranchies (pdb) ; d’autres sur la membrane qui rattache aux flancs du corps la r° Pg rl Pla la 13)* rli ~ ( o;r· ~rsl _,·•’“ s el" 2 S , ·s 5 r, `( br ` '\ · l /'ë' · __ W év ppc "%ë V ’ \ si mxpâ ' c ( È ` ` \ Fm. 28. —- Aslacus pallipes ;au céphalothorax et aux deux premiers segments abdomi· naux du côté gauche, le branchiostégite est enlevé pour mettre en évidence la base des pattes et de mzp' avec la place de leurs formations branchiales, les flancs épimé- raux, la part que prennent dans ces derniers les articles précoxaux, surtout celui pm qui reste libre dans p‘, enfin les pleurobranchies de ces articles (une pleurobranchie fonctionnelle pl' et une cicatricielle br sur la précoxa libre prr de 5.*, une pleurobran- chie très réduite pl‘ et pl' sur la préccxa soudée aux épimères de p• et p*, enlin une cicatrice pli sur la précoxa soudée de p'}. Surles membranes articulaires des coxae la mar ue d’insertion de deux arthrobranchies ; sur la coxa de m1p• à p• l’attache d’une podânranchie pdb queqprécède un tubercule ou s‘élèvent les faisceaux de soies dites sétobranchies. Un a in iqué la ponctuation gastrique pg qui marque la limite posté- ïiêure de la région côphalique pc de la carapace ; elle n'est pas toujours visible dans ’ crevisse (origîna . coxa d’où le nom d’arlhr0branchies (arb) qu'on leur donne, d’autres enfin sur ces flancs eux-mêmes et pour cette raison appelées pleurobranchies (plb). Les arthrobranchies sont généralement au nombre de deux, une an- térieure et une postérieure à la base de chaque patte (fig. 28). · Les podobranchies sont toujours une annexe de l’épipodite porté par l’article coxal ; leurs éléments respiratoires naissent parfois sur l'une ·des faces de ce dernier (Écrevisse. fig. 21 et 22) tantôt d'un axe qui s’élève sur la base même de l'épipodite (Homard, fig. 29) auquel cas celui-ci reçoit souvent le nom de masligobranchie. Sur la coxa, tout à côté du point où s`élève l’épipodite, on observe un tubercule inarticulé qui porte à son sommet une touffe de longs poils hérissés (fig. 22, sel) de petites sa1ll1es»
22 nxàcxvooes imncneuns COUTIÈRE (1905, 64), qui a étudié cette formation chez divers Mala- costracés, voit en elle un dérivé de l’épipodite qui, chez les Pénéides, serait remplacé par liarthrobranchie antérieure ; BORRADAILE lui donne le nom de séiobranchie (1907, 462) et la considère comme 1’un des quatre rameaux issus de l’épipodite, les trois autres étant la mastigobranchie, la podobranchie et lïarthrobranchie antérieure. Ces quatre parties, en effet, coexistent chez les Homaridés, mais elles ne semblent pas avoir la § ) é l) s> · P1 \4 /\ sg) Plb b ïv ` E I I, pdb - '_;<)«?# ' . »\ /' \ . ‘ pvc ’,,` r ( ep If — co 2 » \ ba co [`14 Fm. 29. - Homarus vulgaris : base des pattes 4 et 5 gauches avec leurs formations bran- Éhialeâ sans lîs arqhrczhranchies ; prc précoxa de p‘ avec sa pleurobranchie plb et sa I’i-IDC C CICH I’lCl€ C I'. même valeur: deux seulement sont articulées sur la coxa (Pépipodite por- tant sa podobranchie et l’arthrobranchie antérieure) et ont le caractère de formations épipodiales; quant à la sétobranchie, qui est un simple tu- bercule sans articulation basale, c’est une formation d’un tout autre carac- tère, au surplus, chez les Marcheurs, à peu près particulière au groupe des Homaridés. Les plcurobranchies sont localisées sur les flancs au niveau des pattes p2 à p5 ; toutes quatre fonctionnelles chez le Homard (fig. 29), la dernière l’est seule dans les Asiacus (fig. 28) ou Écrevisses, les trois (A. aslacus) ou les deux précédentes (A. pallipes, A. iorreniium) étant réduites à un filament, celle des pattes 2 nulle dans lorreniium ou représentée par une cicatrice dans pallipes (fig. 28).HUXLEY (1878) avait établi que,chez l’Écrevisse, la coxa (co) des pattes postérieures p‘ est précédée par un article mobile sur les flancs, mais continu avec le sternite de cette patte. OP, j’ai montré (1937 a et b) que ledit article (pre) représente exactement la précoxa signalée par HANSEN (1925, 27) chez certains Crustacés infé-
marre GÉNÉRALE 23 rieurs, notamment chez les Branchiopodes. ll porte non seulement la pleurobranchie fonctionnelle pls, mais, au-dessous, une forte cicatrice (br) quelque peu analogue à celle de p“ dans pallipes (*), de sorte que l'article I précoxal présente deux formations proépipodialcs, une pleurobranchie en fonction et une pleurobranchie cicatricielle, disposition qui rappelle Chiro- cephalus Grubei où HANsEN (1923, Pl. [, fig. 2 a) a signalé sur la précoxa deux lames proépipodiales superposées. Les pattes de la dernière paire n’ont pas d’autres formations branchiales, mais toutes celles des paires précédentes sont accompagnées de deux arthrobranchies, l’une antérieure qui, d’après les recherches de (lmos sur le développement des Pénéides, se détache de l'article coxal, l’autre postérieure qui nait de la précoxa fu- sionnée avec.les flancs, fusion dont on voit encore très bien (fig. 28) les limites dans l’Écrevisse. De cette étude des Homarides on peut conclure: l° qu’à partir de mxpz, les appendices thoraciques présentent ii leur base une coxa libre, et une précoxa d’ordinaire fusionnée avec les flancs ; 20 que chacun de ces deux articles émet deux formations analogues indépendantes, épipodiales sur la coxa, proépipodiales sur la précoxa ; 30 que la pleurobrnchie cicatri- cielle de p* des Homarides est rigoureusement l’hom0logue de l’artl1ro- branchie postérieure des autres appendices ; -10 que le tubercule appelé sé- tobranchie est indépendant des formations épipodiales. La formule bran- chiale suivante de l’Écrevisse est disposée d’après ces observations ; elle montre que les Homaridés se rattachent à des formes encore plus primi- tives que les Pènéides actuels où les larves, d’après Cciws. ne présentent qu’un bourgeon branchial sur leur précoxa. Mais on ignore tout de la struc- ture branchiale des Pénéides fossiles et VAN STRAELEN (1936) a établi que les Homarus étient bien plus riches en formes au Crétacé qu’à l’époque actuelle. Pattes Maxii1i— ou péréiopodes pèdes (V· IV III II IH3 21(_ D Ã lïleurobranchies .,.. . .... 1 rud. rud. rud. U 0 0 0 lâ È É cie. ·¤ ¤-m É îrthrob. post. ......... 0 1 1 1 l 1 1 0 ff É Xrthrob. ant. .......... U 1 1 1 1 1 O 0 É É- Podobranchies(fi1aments U- .§·· branchiaux sur Vépipo- "' ' dite). .............. U 1 1 1 1 1 l Ep. 1. Huxmzv (1878, lig.3 et 4, p. 762),a reconnu cette cicatrice qu‘il compare a une « membrane tympanique ·, mais il se borne à la signaler.
24 DÉCAPODES MARcHEUns Etant pour la plupart situées a la base même des pattes, les branchies participent aux mouvements de ces dernières et favorisent la circulation de l’eau dans la chambre branchiale. Chez les Macroures Marcheurs, au surplus, un vrai courant du liquide s’établit dans la chambre grâce aux oscillations fréquentes du grand exopodite ex (scaphognalhiie) des mâ- choires postérieures mac? (fig. 19) : filtrée par les soies du tubercule coxal quand il existe, l’eau pénètre dans la cavité respiratoire entre le bord libre du branchiostégite et l’artic1e coxal des appendices thoraciques ; elle sort en avant par un atrium que limite en dedans la base des mandibules et le flanc, du côté externe la paroi buccale du branchiostégite qui présente en ce point une petite échancrure. Chez les Brachyures, le bord du branchiostégite étant appliqué sur la base des pattes, l’accès de l’eau s’établit surtout en avant et la circulation du liquide devient autre, suivant des modes assez variables qui seront indiqués dans la partie spéciale de l’ouvrage. En tout cas. la sortie du liquide y précède l’orifice d’entrée et, comme chez les Macroures. c’est gràce aux mouvements oscillatoires du scaphognathite ex de mmf (fig. 19) que l’eau circule dans la chambre branchiale. C’est H. l`rlILNE-EDWARDS (1839) qui a mis en évidence le rôle primordial de cet exopodite dans la circulation du courant d’eau respiratoire. D’après l’illustre zoologiste, chez tous les Crabes, sauf la plupart des Oxystomes, le liquide pénètre dans la cavité branchiale par un grand orifice situé en avant il la base de pl, ai la naissance de l’épipodite de mœp° et limité en dehors par le bord voisin du branchiostégite ; comme cet orifice afférent (fig. 140, in) pré- cède les branchies principales, on admettait que l’eau était conduite en arrière par l’épip0dite de mœp” qui, sous la forme d’un fouet très allongé (Hg. 141 C, 142 A), se dirige postérieurement entre la paroi interne de la cavité et les plumes branchiales. Mais Boi~1N (1901) a établi que l’entrée de l’eau s`effectue également à la base des pattes ambulatoires, entre celle—ci et le bord contigu du branchiostégite, de façon Si irriguer toutes les branchies et produisant un courant postéro-antérieur qui sort, I comme l’avait établi MILNE·EDWARDS, par un orifice efférent situé à l’angle antéro·externe du cadre buccal, courant dirigé par l’endopodite de mxpl dilaté (fig. 134 E), dans son bout distal. Tel est le courant normal ou direct provoqué par le scapbognathite de mœ“ ; mais BoHN a également montré que soit fatigue, soit à la suite de certaines excitations, les oscillations de cette lame propulsive peuvent se produire dans le sens contraire, auquel cas le courant devient inverse. Ces renversements peuvent s`observer chez tous les Décapodes; dans les Crabes des genres Aielccyclus et Carysles qui pas- sent une partie de leur existence dans le sable, le courant est constamment inverse quand l’animal est enfoui, de sorte que les branchies reçoivent l’eau directement de la surface et risquent moins de s`ensabler. Chez les Oxystomes typiques (p.191)et certains autres Crabes qui, Si ce point de vue· seront étudiés dans la suite, l’entrée et la sortie de l’eau présentent des
maria oùnéasnis 25 dispositions particulières. Mais normalement, les fouets épipodiaux ne scr; vent jamais à diriger le courant ;ce sont des appareils nettoyeurs garnis à cet effet de poils particuliers ; ceux de mzpa, on l’a vu, se meuvent entre la facc interne des branchies etla faceinterne de la cavité branehiale; entre la face externe des premières et le branchiostégite, ils ont pour correspondants les fouets épipodiaux de marpl, MORPHOLOGIE INTERNE Dans ccttc partie comme dans la précédente, on insistera particuliè- rement sur la structure de l’Écrevisse. Aux lecteurs qui désirent connaître cette structure d’une manière approfondie, les ouvrages indiqués ci- dessous (1) ne seront pas inutiles. Appareil digestif (Pl. l, fig. 3 et 1). —- (lemme chez tous lcs animaux où il existe, le tube digestif des (lrustacés Décapodes se compose de trois parties: une antérieure (mg) ou stomodéale qui s’ouvre dans la bouche par Pœsophage (re), une moyenne spécialement digestive et une postérieure (hg) ou proctodéale qui se termine à l’anus ; la 1*6 et la 36 sont en fait de sim- ples invaginations du tégument externe et comme telles tapissées d’une cuticule chitineuse qui est rejetée et renouvelée à chaque mue. L‘intestin antérieur est très compliqué chez tous les Décapodes, surtout les Marcheurs ; il convient de résumer la structure_de cette partie du tube digestif d’après la superbe étude qu’en a faite HUxLEY chez l’Écre- vissé. .\u court resophage fait brusquement suite un vaste sac dit sto- maeal qui sert à broyer et ii filtrer les matériaux alimentaires ; on y distingue deux parties successives que sépare en dessus une profonde dé- pression, en dessous une haute valvule (c.p. v.); cette dernière est appelée pylorique parce qu’on a coutume d’appeler portion pylorique (ps) du sac sa partie postérieure, porlion cardiaque (cs) sa partie antérieure qui est d’ail- leurs beaucoup plus large (termes empruntésà1'anatomie humaine et par là illusoires car, ici, la portion cardiaque est justement la plus éloignée du coeur). .\u plafond de la chambre cardiaque est une grande et large pièce de chitine calcifiée (c) qui, sur la paroi antérieure de la dépression dorsale cardio—pylorique,s’articuleà une sorte de manche (u.c.);de même sur le dos 1. bcumior (W.), 1915 : Die Muskulatur von Astacus fluviulilis (Potamobius ustacus L.) (Zeitschr. wiss. Zool., CXIII, 165-271 et fig.). —- Bearmans (II.), 1918 : Der Bau des Komplexauges von... (Id., CXVI, 640-707 et fig.), —- BALJMANN (H.), 1921 : Das Gefâssystem von... (Id., CXVIII,246-312 et l'ig.). — JAmscn(E.), 1923 : DerBau des Enddarms von... (Id., CXXI, 1-63 et fig.). —- R1Nc«Ei. (M.), 1924 :Zur Morphologie des Vorderdarms von... (Id., CXXIII, 498-554 et fig,). —- Bocx (Fl), 1925: Die Respi- rationsorgane von... (Id., CXXIV, 51-117 et fi2·.). —- '1`oNNEa (F.), 1933: Ein Beitrag zur Anatomie und Physiologie des pcripherischen Nervensystems von Astacus fluvia- ilis(l0ol.Jahrb.,LIII,101-152 etf1g.).
26 Dâcixronns MARcnEuns d’une dilatation pylorique immédiatement suivante estune large pièce (p) transversale qui s’articule à un manche (pp) occupantla paroi postérieure de la dépression, lequel manche rejoint le premier en articulation mobile et se termine par deux petites dents (ml) qui font saillie dansla cavité sto- macale. Sur chaque côté de la pièce dorsale cardiaque et de la pièce dor- sale pylorique s’articule une pièce latérale droite, la cardiaque (pc) entrant en rapport, à son bout libre, avec le bout correspondant de la pylorique qui émet sur le côté de la chambre cardiaque une puissante dent longitu- dinale découpée en mamelons (ll) ; au—dessous de cette dent, une autre (ll) libre et subconique. Ainsi, trois sortes de dents, les deux du manche posté- rieur, les dents longitudinales mamelonnées et les dents subconiques. Grâce à deux paires de muscles puissants, les uns antérieurs (Pl. I, fig. 3, ag) fixés d’une part sur la grande pièce dorsale cardiaque et d’autre part en arrière du rostre, les autres postérieurs (pg) allant de la grande pièce pylorique 51 la région qui précède le sillon cervical, ces trois sortes de dents peuvent entrer en contact et broyer les aliments. Ainsi est constitué le moulin gastrique. Il est complété par deux énormes pièces calcaires dis- coïdes ac (goslrolilhes, étrangement appelés « yeux d’écrevisse ») qui oecu- pent les côtés de la partie antérieure de la région cardiaque, et sont rejetées 40 jours avant la mue pour se dissoudre ensuite dans l’estomac et donner au sang une faible partie du calcaire que réclame le tégument nouveau. Chez les Brachyures comme chez les Homariens pourvus de gastrolithes, c’est d’une origine tout autre que provient la masse prin- cipale du calcaire des téguments (voir p. 43). A cause de la dépression dorsale de la languette ventrale, et de certains replis latéraux,les communications entre la portion cardiaque et la pylo- rique sont fort étroites;plus loin les parois de cette dernière région sto- macalc s`infléchissent en dedans et ne laissent qu’une lumière verticale divisée vers le bas en deux branches ; et comme ces parties sont garnies de courts poils, leur 1·ôle est celui d’un filtre qui laisse seulement passer les liquides avec les particules alimentaires les plus réduites ; tout au bout cinq valvules [une dorsale (vl) et deux paires latérales (02)] s'opposent au reflux venant de l’intestin moyen (mg). Ce dernier est très court, sans chitine, avec un cœcum (cœ) dorsal fort court; sur chacun de ses côtés s’ou- Vre l’orifice (hp) y amenant la sécrétion digestive d’une glande paire à laquelle on attribue le nom de foie (fig. 2 et Pl. 3, fig. I, ld, lg), encore que son rôle digestif soit plutôt celui d’un hépato—pancréas. Le foie se compose d’une masse volumineuse d’acini située dans le céphalo— thorax à droite et à gauche du tube digestif ; chacune des moitiés de l’organe a son conduit excréteur. Au très bref intestin moyen fait suite l’intestin postérieur (hg) qui, protégé par les puissants muscles abdominaux, se rend à l’anus (a), ses parois internes présentent six plis longitudinaux. Chez les autres Marcheurs les gastrolithes n’existent guère en dehors des Homaridés ; l’intestin moyen de ces derniers est notablement plus
marie «:ÉNÉ1=mL1¤: 27 long que celui de l’Écrcvisse et bien davantage chez certains Paguridés ; ccux·ci avec le cœcum dorsal pair comme chez les Brachyures où d’ail- leurs il s`allonge beaucoup et forme deux longs tubes circonvolutionnés. Chez les Brachyures on observe en outre sur le dos de l’int,estin postérieur un long czecum impair représenté aussi dans le Homard. Appareil circulatoire (fig. 2 et 33 ; Pl. I, fig.3 et -4.).--- Les substances alimentaires rendues assimilables par la digestion traversent les parois intestinales et passent dans le sang. Celui-ci est un liquide à peu près inco- lore, très coagulable à l’air libre, riche en globules amiboïdes et, par là, comparable à la lymphe des Vertébrés ; il remplit toutes les lacunes com- prises entre les organes, notamment un grand sinus longitudinal médian (sc) et ventral qui, dans la région thoracique, le conduit aux branchies (fig. 2, p. 9). De la base à la pointe de ces dernières (fig. 2 et 23 à 27), il circule dans un canal afférent externe (ve) qui le distribue aux élémentsbranchiaux; puis, revivifié, il circule de la pointe à la base dans un canal efférent in— tcrne (vi) qui se continue dans les flancs céphalothoraciques, par un canal ' brancl1io·card1`aq11e (rbc), lequel s`ouvre dans une chambre péricardique (pé) disposée autour du cœur entre le dos, la partie supérieure des flancs et un diaphragme étendu comme un plancher au-dessus des viscères de la ré- gion (fig. 2). Le cœur (fig. 2 et Pl. l, fig. 3, h) occupe le milieu de la chambre, ratta- ché aux flancs de celle-ci par des faisceaux de tractus fibreux. (Test un organe assez hexagonal, musculeux, et perforé par trois paires d’osti0les munies de valvules : chez l’Écrevisse une dorsale en avant, une latéro· ventrale en arrière,une submédiane en dessous;chez les Brachyures il y a ordinairement deux paires dorsales. Par des mouvements réguliers de contraction ou systole et de relâchementou diastole, le cœur est l’organe propulseur du liquide sanguin; au moment de la diastolc les valvules ostio- laires en relâche yilaissent arriver le sang du sinus péricardique, à la sys- tole suivante, au contraire, les ostioles se ferment et la compression car- diaque lance le sang dans les arlères (Pl. I. fig. 3), vaisseaux à paroi pro- pres qui le distribuent aux organes. A l’origine de chaque artère issue du cœur il y a deux valvules, une dorsale et une ventrale, qui permettent au sang de s’échapper, mais se rapprochent pour s’opposer à son reflux. Une artèreimpaire, l’arlère ophthalmique (0a),puis deux paires successives, les arlères anlcnnaires (aa, ga) ethépaliques (ha), naissentde la partie anté- rieure du cœur. Lfartère ophthalmique se rend aux yeux et au cerveau ; avant d’atteindre ces parties, elle se dilate, chez les Macroures, en un petit sinus très adhérent. Plus fortes, les artères antennaires irriguent les glandes génitales, la partie antérieure de l’estomac, et toute la région antérieure du corps y compris les mandibules et les yeux ; quant aux artères hépa- tiques, elles plongent et se ramifient dans le foie. Mais lorsque celui-ci, comme chez les Pagurides, est presque totalement rejeté dans l’abdomen,
28 oécxronss MARcHEuns c’est à peine si les artères hépatiques le touchent un peu, il est alors des- servi par l’artère abdominale supérieure, d’où l’on·peut conclure,c0mme je l’ai fait ailleurs (1891 b, 211), que les glandes se constituent et se dépla- cent avant la formation desvaisseaux. ` Les autres artères naissent de la partie postérieure. A l’exception des Brachyures, elles sont issues d’un bulbe volumineux (Pl. l, fig. 5),que sé- parent du cœur des valvules très puissantes. Le bulbe se prolonge en ar- rière par une puissante artère abdominale supérieure (aas) dont les branches irriguent la partie postérieure de la carapace, les muscles abdominaux et l’intestin postérieur. Mais du côté ventral, on voit naître du bulbe une artère également puissante, l’arlère slernale (sa) qui plonge verticalement, chez l’Écrevisse traverse la chaîne nerveuse (fig: 33) entre les ganglions q des pattes III et IV puis, arrivée contre le sternum, se divise en deux troncs longitudinaux, l’un antérieur puissant qui dessert tous les appendices thoraciques, l’autre postérieur plus réduit qui joue le rôle d’ar·lère abdomi- nale inférieure (aai) desservant la face ventrale de l’abd0men et ses appen- dices. Après Knonn (1834), dont j’ignorais le travail, j’ai montré que l’ar- tère abdominale inférieure et la supérieure s’anastomosent et forment en arrière un collier (Pl. 3, fig. 6) autour de l’intestin; des anastomoses ana- logues, mais plus réduites, s’observent dansla région buccale entrel’artère ventrale maxillo-pédieuse et les branches des artères antennaires. BAU- MANN (1921) a justifié ces observations. _ _-î,°n Des modifications profon- ( l ,·-ce des s’observent dans les vais- ( seaux postérieurs chez les O Q i _ `\ Brachyures: chez les Paguri- O , , . J r i _, des, l’artère abdominale infé- g ’·' à rieure est réduite à un faible €È$_ ,' C ____ tu trongon basal,l’abdomen tout X, ` 4 . entier dépendant de la volu- J . ‘ " ,. mineuse abdominale supé- 0'L @ · ' rieure (Voir Bouvirn, 189] b). ’ Appareil excréteur.- L’ap- - pareil excréteur des Crustacés S6 COIIIPOSQ de deux p3iI‘€S F1o.30.—î- Glande urinaire des antennes dans une d’<>rsa¤<=S Sesmentaîœs =1v€¤· tî£È§1îïâ'Ziî’$‘lï;SQÃÉÉ?£’§£i°£ïÈÃ$âÉ"âèïî1;âî glas dont 1’ung gbuvrg à la etaesonorifice externe(CALMAN,1909a,d’après base même des antennes, GBOBBENL l’autre à la base des mâchoi- res postérieures; ces deux paires ne fonctionnent pas simultanément ; chez les Crustacés primitifs (fig. 30) la première est propre aux larves, la seconde aux adultes ; chez les Décapodes, «·’est exactement le contraire.
maria urîniâaua 29 En tout cas, sous leur forme primitive, ces organes comprennent un sac terminal s’ouvrant dans un tube glandulaire qui débouche au dehors par un conduit efférent. _ D’après MARCHAL (1892), la paire qui s'ouvre sur l’article basal des an- tennes (voir p. 17), dans l’Écrevisse, forme de chque côté, à l’intérieur de la région cêphalique, une masse arrondie désignée à cause de sa couleur sous le nom de glande verte (fig. ill). La partie arbl ' glanduleuse de l’organe comprend un saccule terminal cloisonné (S) et un labyrinthe; celui- °··· · ‘ _ ci correspond au tube glanduleux de I’organe sli V segmentaire, mais complexe et différencié en deux zones successives, l’une verte (Se) et for- mant un large réseau à la face inférieure de la gr i V · ` abd.- - - / 2 T" —··`S- J Si CV- ‘'»· · l ` ( ‘ " O Cs SC _ · ï Fm. 82.- pchema des glan- Fro. 31.-- Schéma indiquant la structure d’une glande gëmîuleî dâ l,Eupaglu` urinaire dans l’Écreviss_e, ~es parties isolées de leur I labvççnfllîê 'îuîîgîclàrel; contact: S saccule cloisonné, bc substance- corti· vésicûle arbm_PSœnt€’ en cale verte, si substance intermediaire (petit tube avant ses deux parues contourné et transparent), Cs cordon spongieux ou msümhées en un grand Sac substance médullaire blanche, V vesicule, Lu canal impair UM dans 1,abd0_ de, la vésicule, O orifice du canal sur le tubercule ec-wc- men Oormœ de la vésicule creteur du 1** articlehdes pedoncules antennaires (CMJMAN, mwa, dmprès (ri après ÃIARCHAL,. lètll). MARCHAL). glande, l’autre en cordon tubuliforme blanc (Cs), de structure spongieuse, qui se loge entre la précédente et le saccule, puis s'0uvre au·dessus dans le canal efférent dilaté en vessie Ces organes jouent un rôle capital dans la fonction .d’élirnination excrétrice, comme des tubes urinaires. Abstraction faite du cordon tubuliforme qui semble propre à l’Écrevisse, on rencontre ces parties plus ou moins modifiées dans tous les Décapo- des; ce qui varie surtout, comme l’a montré BIARCIIAL, c'est le dévelop- pement de leur conduit efférent qui, en simple vésicule chez l’Ecre· visse, devient arborescent et envoie des rameaux parmi les organes
30 oâcixronns MARCHEURS céphalothoraciques chez les Brachyures, se complique davantage encore chez les Pagurides où ses diverticules pénètrent jusqu’au bout de l’ab- · domen et s’y déversent dans une paire de longs récepteurs parfois fusion- nés en un seul (fig. 3‘2). Système nerveux et muscles. - La forme fondamentale du système ner- veux des Articulés est, comme on sait, scalariforme avec, pour chaque segment, une paire de ganglions réunis transversalement par une com- missure, chaque ganglion étant d’ailleurs rattaché, par un connectif longi- tudinal, au précédent et au suivant (fig. 33). 1 gn gna gna P gn? sa gna das *î’·" L¤..¤.¤ .... :\· ai j ,5}.) S3' J. ,· .-···— - i ax- ' aar * B I î L · l' ` F * 7 8"iû 4 I `\ca 2, I ‘ g \ Flo. 33. -— Schéma indiquant les rapports du système nerveux avec l`appareil cir- culatoire artériel dans l’Ecrevisse : h cœur, sa artère sternale, aus artère abdominale, supérieure, aai artère ventrale;gn¤ cerveau, co collier œsophagien avec sa commissure postœsophagienne, gn" masse ganglionnaire postcesophagienne, gns ganglions de pg8g?6n“ dernier ganglion suivi par le collier artériel périintestinal (d’après Bouvnsn, Mais cette disposition schématique n’est jamais totalement réalisée. Chez les Crustacés primitifs du groupe des Branchiopodes, les ganglions des yeux (proiocerebrum) et ceux des antennules (deuiocerebrum) sont fu- sionnés en un cerveau qui précède l’œsophage, ceux des antennes (fri- loccrebrum) reçoivent leurs nerfs de ganglions situés juste en arrière de celui·ci. Dans tous les autres Crustacés, cette paire ganglionnaire vient rejoindre les deux précédentes sans d’ailleurs entraîner sa commissure postœsophagienne (d, fig. 34, c, fig. 36); de sorte que le cerveau (gn) com- prend en réalité trois paires de ganglions, quelquefois encore un peu indi- quées sur ses bords. En arrière de la commissure postcesophagienne, chez l’Écrevisse, les ganglions d’une même paire sont en contact sans qu’on puisse voiràl'oeil nu les fibres commissurales quiles réunissent. Avec cette contrac- tion latérale coïncide une concentration longitudinale de tous les ganglions
Marie GÉNÉRALE 31 innervant les appendices huccaux depuis les mandibules j usqu’aux maxilli· pèdes postérieurs gn“. En arrière les paires de chaque somite sont toutes ` bien distinctes et il leur place : 5 dans le thorax, 6 dans l’abdomen, la dernière abdominale (gn “) desservant aussi le rectum et le telson, ll en est il très peu près de même chez tous les Macroures Marcheurs, sauf toutefois chez les Scyllarides où s’unissent tous les ganglions réphalo- tlioraciques. A mesure qu'on s’éloigne des Macroures (fig. 34, l, 2, 3) on 1 C 2 ( ,i'/''i ' . ‘ —`_,_ ff" l 1 x ( I ` l· `V iâz “” ' d E, , mv (fg _ 7- 111.1 ._‘¢/ ° j' . ml ”· ~ ., 7, l ,· pû .//H 4;`\¥Ã [L l · . \ ge. ____ n a. 4l\ ‘ ·\Z? 5 GI- l À ` ( ` ' 7TL• % G! · , , 7 sq ITE! “ , / is °‘ •‘ (ll) 11 Fm. 34. — Système nerveux : 1, complet de Galathea slrigosa. En arrière du collier uasophagienc 2, dans Eupagurus ber·nhardus;3, dans Corystes casswclaunus. ccerveau suivi du collier œsophagien ou se voit la commissure postoesophagienne d et les ori- gines .7: du stomato·gastrique ; o ganglions des appendices buccaux ; m‘ ii m' des pattes, al à u¤ et a des segments abdominaux. ces ganglnons condensés en n dans 2 et 3 (Edmond Panama d’après Bouvima, 1889). voit s'accuser la concentration, la chaîne abdominale restant encore dans l’abdomen (Porcellana longicornis) (fig. 35, l ct‘2)ou, réduite,rentrantdans le céphalothorax (Porcellana plalycheles, Dromies) (fig. 35, 3 et 4) pour se fusionner finalement avec la masse céphalothoracique (fig. 36). La masse résultante est encore traversée (fig. 3l—36, en p) par l’artère sternale (comme chez les Macroures où elle passe entre les ganglions des pattes [II et [V), mais dans les Crabes supérieurs, la masse est imperforée et précède l’artère. Les ganglions servent non seulement à innerver les appendices, mais également les muscles (fig. 2 et Pl. I, fig. 3) du corps dont les principaux,
32 DÉCAPODES MARCHEURS outre eeux de l’estomac (ag, pg), sont les moteurs de la queue (Pl. 1, fig. 1), tres developpes chez les Macroures où 1ls se divisent en deux groupes, les uns eœienseurs (me) et dorsaux, les autres beaucoup plus volumineux, flé- chzsseurs (mf) et ventraux. Ces muscles sont pairs et prennent leur atta- che en avant dans le céphalothorax, en arrière sur les téguments solides des segments abdominaux. 2 ëf _ 5 ce '\`· _' ,.'/ œ œî ‘ ··% K, gr"; kâ 2; | ~ ' · ' ·: —à x 2E œ ‘ y ‘ O wi ___ _____ _ . ‘» ai ,1; im} [ m10 ' `g\‘\\yll/ Q · ' s ` Q; Q É \` il ’ ' < 6. · œQ\ l` */- Xd [U 2/, \> lill ( . _7t‘(,1 Ml HL! ,1 __ A C / I 4,:42 à `·"`*"i.' ` A \ [ I A ' , F l ` ' g I ' x ·’ . à l ï\\ (1: at. ; M5 à \ i ·: g_ g @1 // la xs 4, -9 al az * f' ae É /· ‘ Z g au gs Fm. 35. —- Système nerveux de · Gz · is i Carcinus maenas: rz cerveau, · b collier cesophagien, c com- · missure postoesophavienne, d Fm. 35. —« Système nerveux de Poreellana longi— masse de tous les ganglions cornis 1 et 2, et de Porcellana platgcheles 3 et 4; veàtrauxperforéepourle pas- lettres comme dans la fig. 34 (Edmond Pnnnrnu sage de 1’artère ~tern11e (d’a— d’après Bonvxna, 1889). pres Edmond PERn1En,1893). Il y a également un système nerveuxviscéral(stomato-gastrique) dont l’origine principale se trouve dans trois nerfs, un médian issu du cerveau et une paire issue en .1î(llg 35) des commissures œsophagiennes. (les nerfs se ramifient en plexus sur l’intestin, notamment dans sa partie stomaoale, 0I'g3·1'18S des sens. — Organes de la rL1e.Situés au boutlibre de pédoncules presque toujours mobiles. les yeux des Macroures sont revêtus par une cornée chitineuse transparente et divisée «·n un tres grand nombre de cornéules polygonales. d’où le terme d’yeu7c composés (fig. 37) qu'on leur attribue. Cha ue cornéule corres ond et un élément o ti ue ou ommalidie Cl P P CI dont les parties successives sont, de l`extérieur à l’1ntér1eur,les suivantes: 10 un groupe de petites cellules épidermiques sécrétrices de la cor- néulel ; 20 un groupe de quatre cellules crislalliniennes(s, leur noyauï lon- itudinalement `uxta osées ui se rétrécissent en arrière cr. et se g J P Cl t différencient extérieurement sous la forme d’un crislallin en lentille allongée ;30 une rëlinule formée par une couronne de sept autres cellules (r onalement allongées qui se mettent en relation au bout proximal avec
marin GÉNÉRALE Z3 les fibres (n) du ganglion optique situé à la base de I’oeil dans le pédoncule oculaire; ces cellules rétiniennes (r) entourent un bàtonnet central pénétré par leurs fibrilles nerveuses et issu de leur différenciation. Le tout, en arrière de la région cornéenne, dans un fourreau de deux cellules qui l’isole des éléments contigus ; ce fourreau est richement pigmenté ; en dehors des cellules rétiniennes, vers la base de celles-ei, s’intercalent des cellules pigmentées dejaune qui constituent le lapis de l’œil. Grâce à son cristallin, chaque élément optique [ -\..—·"' — eut former sur la rétine l’image •¤ ° P . . . . 5. ..,... d’un objet extérieur situé suivant son axe ; la cornée de l’œil étant " convexe, les objets un peu éloignés formeront autant d’images qu’il y a de cornéules. C‘est la « vision en ‘" ··‘‘‘‘ -·® ~ r., `l»' À "‘i~ll iQ YÃÉà · l l ···· 'iâ r is çi âgé; · i&'llT2§: r '·····’ , •` V· Wir ,`!'«. _ _ . ` 'niuj, r.._.' ` . \ È, ` C Il F10. 37. - Elément d’un œil composé : l lentille superposée au noyau de la cel- ,;v ·'_ ,,. lule ectodermique sécrétrice ; cr cône , g ` `, cristallin forme par un groupe de 4 cel- F ‘ * W" lules ; r cellules rétiniennes en relation 06 avecles fibres n du nerf optique, la par- _ tie centrale du groupe constituant un _ Fm. 38.- Appareil sexuel mâle d‘Ecre- hatonnet, le rhabdôme (d’apx·ès Banss, visse ; Vd canal délérent (d’après Ed- 1927*). mond Panama, 1893). mosaïque » de Johannes l\IüLL1=:a, mais il est probable qu’elle se résout en une image simple comme chez les Vertébrés où les deux yeux ne donnent qu’une sensation simple. On tenait pour audilif, mais on appelle maintenant slalocyle (sla) un petit sac sensoriel logé dans l’article basal de chaque antennule (fig. 15), ledit sac présentant sur son plancher une ou plusieurs séries de soies pen- nées où plonge la fibre terminale d’une cellule nerveuse située à la base. Chez les Macroures Marcheurs et la plupart des Anomoures, le sac s’ouvre sur la face supérieure de l’article par une fente courbe et garnie de poils sur un de ses bords ; dans les Brachyures, il est encore ouvert chez les lar. ves, mais il est clos chez les adultes où il s’ouvre d’ailleurs à chaque mue pour rejeter sa cuticule interne et ses soies, comme dans les Macroures. nouviaa 3
34 mâcaronas imncrrnuns Un liquide occupe la cavité du sac, avec des grains de sable englobés dans un mucilage de même nature et sans doute de même origine que le vernis cutané épicuticulaire. Cela rappelle un peu les sacs auditifs des Mollusques, mais on sait aujourd’hui que les statocytes assurent l’équilibre et la direction. Chez les Brachyures, où les otolithes font défaut, les statocytes régularisent la marche latérale. Les Crustacés Décapodes ont l’0doraf sensible ; ils se rendent très vite aux appâts qu’on leur présente pour la pêche. Leurs organes olfactifs, d'après LEYDIG(l857),SO1'1t des poils groupés en faisceaux au bord anté- rieur et au bord postérieur de la plupart des articles dans le fouet externe des antennules (fig. 15), poils délicats, obtus ou terminés par une papille ài leur bout libre et en relation avec une cellule nerveuse. On ne sait rien du goûl, encore que des auteurs attribuent un rôle gus- tatif à certaines cellules des parois oesophagiennes. Quant au iaci il a certainement son point de départ dans les poils qui s’élèvent en diverses parties du corps et des appendices, notamment surles fouets antennu— laires et antennaires. REPRODUCTION ` Sauf quelques très rares exceptions (Calocaris, p. 95) où il y a herma— phrodisme, les sexes sont séparés chez les Décapodes, le plus souvent avec glandes mâles ou femelles assez semblables, toujours au nombre d’une paire et presque toujours plus ou moins anastomosées sur la ligne médiane. Celles de l’Écrevisse, par exemple, sont dégagées en avant, réunies au milieu, fusionnées plus loin en un lobe impair et médian, assez court chez le mâle (fig. 38), assez long chez la femelle ; situées entre le péricarde et l`intestin, elles forment une masse trilobée qui, suivant l’époque, déborde en avant et en arrière. Chez les Paguriens et la plupart des Thalassiniens, les glandes des deux sexes sont rejetées dans l’abdomen ;partout ailleurs elles se logent (rgfig.2) dans le céphalothorax,entre le péricarde (pé) et le tube digestif (hg), localisées totalement dans cette région chez les Bra- chyures, parfois pénétrant un peu dans la partie antérieure de l’abdomen comme c’est le cas pour les ovaires du Homard. Chaque glande présente un canal particulier qui conduit les éléments sexuels au dehors. Les conduits sexuels du mâle sont simples chez les Marcheurs, assez semblables à ceux de l’Écrevisse (fig. 38), et composés de trois parties successives : une simple et étroite qui part du testicule (T), une seconde (Vd) plus épaisse et glandulaire, circonvolutionnée dans l’Écrevisse, mu- nie d’annexes en caecum chez la plupart des Brachyures, une troisième musculeuse ducius ejaculaiorius, qui aboutit à l’orifice sexuel (Oo). Ce ductus (nd, pl. l, fig.1) s`ouvre à la face interne de la coxa des pattes posté- rieures (Fu) chez tous les Macroures et Anomoures et chez presque tous les
PARTIE GÉNÉRALE Brachyures à l’excepti0n des Catomét0pes.Un pénis (pé) membraneuxpro— longe au dehors le conduit chez les Astaciens du genre Cambarus, chez un certain nombre de Paguriens et chez tous les Brachyures où, dans le ,,ç;î` $·~. _ , 1:52* ·. :"* ;f·"'ïî?’y . — `éfr, sg h"i;"E§,#, ~:»;¢·ïâ"”I" " aêrî ê' '“r:l;,_ ` 6: ' "'·.‘î: É-€î"‘ ` » s — Fm. 39. —-· Appareil génital femelle de Cancer pagurus avec ses deux réceptacles séminaux (d‘après BALss, 1927a). groupe des Catométopes (fig. 176, p.278), tantôt il émerge d’un sillon ster- nal, tantôt il prolonge dans le sternitc le canal éjaculateur. Les mâles de presque tous les Marcheurs se distinguent par leurs pléopodes des deux \ \ \\ I aa , / 1% / 1/( Fm. 4-0. -— Spermatozotde d‘Écrevîsse démesurément grossi (d'après Hvxmav, 1880). premières paires qui deviennent des appendices sexuels (Pl. I, fig.1 et fig. 54, p. 65) ; ceux de la lm (Pl. I) sont simples etcreusés en gouttière, par- fois bifides ; ceux de la suivante (Pl. II) sont plus normaux, avec fouet exopodial et endopodite, celui-ci (fig. 57, D) d’ordinaire accompagné d’un
36 DÉCAPODES Maacnnuas appendice inicrnc (ai) flanqué d’un petit appendice masculin (am) ; le même pléopode, chez les Brachyures, se réduit à un stylet biarticulé dont le segment terminal représente l’endopodite avec son appendice. Les deux paires sont rabattues en avant contre le sternum ; elles manquent complè- tement chez les Écrevisses parastaciennes, les Scyllarides, quelques Tha- lassinidés et la plupart des Pagurides. Les oviducics (fig. 39) sont plutôt courts et simples chez les Macroures et les Anomoures; chez les Brachyures ils s’allongent dans leur partie ter- minale pour servir de vagin et présentent dans leur partie moyenne une ou deux dilatations sacciformes qui servent de récepiacle séminal et ren- ferment dans leurs parois des glandes cémentaires. Leurs orifices(0d, Pl. l, dx ljlm îlïv êbî abz ,,.., ’ ' ,‘ » ··—» /· ü-- · rw / · ~·¤ ,· “* ¢'§î*e‘*t`" <"‘ ( rla / " T_—iÃ=% ~ à * ï— Fm. 41. — Accouplement du Cambarus affïnis : lh ru, thv pour p°, p5 ; abl, ab? pour les pléopodes 1 et 2 (Scnnrnnmsnno 1927, d’après Awnmzws). fig. 1) se trouvent sur la face postéro-interne de la coxa des pattes Ill chez les Macroures, Anomoures, les Brachy11res primitifs de la famille des Dro- miidés et beaucoup de Crabes oxystomes ; chez tous les autres Crabes, ils débouchent directement sur le sternum. Dans ce sexe, les pléopodes antér1eurs sont seuls modifiés, toujours simples et sans grand rôle dans la reproduction ; aussi manquent-ils dans les Écrevisses parastaciennes, chez tous les Palinura, la plupart des Anomoures et presque tous les Crabes en dehors des Dromiacés. Au cours de l’acoouplement la semence mâle est confiée à la femelle sous la forme de spermatophores ; ces derniers se composent d’une enve- loppe sécrétée par la portion glandulaire des canaux efférents, enve- loppe où sont inclus en nombre indéfini les spermatozoïdes ou germes mâles qui présentent toujours des prolongements externes, lesquels, chez l’Écrevisse, sont nombreux et s’irradient autour d’une masse centrale (fig. 40). Dans les autres Macroures, les spermatophores sont allongés et
maris: GÉNÉRALE 37 filamenteux ; ce sont de petites ampoules fixées sur un ruban commun chez les Paguriens et Galathéides, indépendantes chez les Brachyures. L’ac- couplement n’est connu que dans un petit nombre de formes: les Homards, les Écrevisses, les Cambarus (fig. 41) et certains Crabes; il se produit peu après la mue des femelles. Ces dernières s’étendent sur le dos, les mâles au-dessus, leur face ventrale regardant la face ventrale de la femelle ; la position, d’après BRANnEs (1897), serait exactement inverse chez les Gala- théides. Dans l’Écrevisse, les spermatophores, à leur sortie des orifices, sont recueillis par les pléopodes sexuels de la 1*8 paire, poussés au dehors par ceux de la paire suivante, puis déposés sur les sternites thoraciques postérieurs où ils restent à l’état de matière crayeuse qui déborde souvent sous le premier anneau abdominal. Le Homard les introduit dans une sorte de poche ventrale recouverte par trois processus des sternites tho- raciques des deux paires de pattes postérieures ; cette poche séminale est un rappel du lhélycum femelle des Pénéides, on le rencontre un peu modifié dans les Nephropsis (Pl. II, fig.3) et sous la forme d’anneau ventral dans les (Jam barus (fig. 56). Chez les Brachyures, les petits spermatophores sont portés dans le réceptacle séminal de la femelle par les pléopodes sexuels subtubuleux dela 1*** paire qui s’introduisent dans la vulve, ilsy sont poussés par les pléopodes suivants qui agissent à la manière d’un piston, aidés en cela par les pénis (fig. 176). La fécondation se produit au moment de la ponte qui s’effectue sans doute dans des attitudes très diverses; chez le Homard américain, d’a- près HEma1cx(1909), Ia femelle se tient, comme 1'Écrevisse, sur le dos, l’ab- domen recourbê ventralement contre la face ventrale du thorax, formant ainsi une sorte de poche close en arrière. La paroi des spermatophores est dissoute par la sécrétion des glandes cémentaires contenues dans les pléopodes et pleurons abdominaux ; l même sécrétion coagulée en vernis recouvrira ensuite chaque œuf pour le fixer par un pédoncule aux poils du sympode et de l’endopodite des pléopodes 2à Chez les Brachyures, les glandes cémentaires étant situées dans les parois du réceptacle sémi- nal, c’est là que se dissout l’enveloppe des spermatophores et que les sper- matozoïdes devenus libres atteignent l’œuf et le fécondent. Les œufs sont en nombre très variable suivant leurs dimensions qui varient beaucoup avec les espèces ; ils sont au nombre d’environ 200 dans les Écrevisses, mais on peut en compter jusqu’à 70.000 chez les Homards, 100.000 chez notre Langouste et 2.000.000 dans le Ncplunus (Callinecles) sapidus ou Crabe comestible américain. DÉVELOPPEMENT Le développement des Crustacés Décapodes comprend trois âges succes- si‘fs, l’un embryonnaire qui s’effectue dans l’œuf, le second larvaire où le jeune, très différent de l’adulte, se meut en pleine eau,le troisième posilar-
38 Diêcaronxas MA1=icHEtRs vaire dont la forme et les habitudes se rapprochent déjà beaucoup de l’état définitif. Les Nageurs du groupe des Pénéides diffèrent de tous les autres Déca- podes en ce que leurs œufs sont rejetés dans l’eau et y éclosent vite, leur développement embryonnaire étant très simple, mais suivi par un déve- loppement larvaire long et assez complexe que Fritz MuLr.1=P. (1863) a le \ \ / l ) / ’ \ l" W _ il / '••·- ¢,¢•’ D ' ï I' ·°\~ . ww, — lu ‘ J ‘ ll ~ ·»:î·« » î,»·Ip( ë\ " lllp li ` V ,)· ll) à ` · ,“l, `· V ` :r‘¤(l:À / )\ , ‘· \ Fra. 42. - Stade nauplius de Pénée. Fm. 43. — Stade protozoé de Pénée. premier fait connaître (1) et qui comprend la série successive des stades suivants: — 1° nauplius (fig. 42): pas de segmentation, une petite tache oculaire sur le front ; trois paires d’appendices ; antennules simples, antennes, man- dibules biramées et natatoires (c’est la forme sous laquelle naissent la plupart des Entomostraeés) ; 20 méianauplius : ébauche des 4 paires suivantes, saillie masticatrice aux mandibules ; 30 proiozoé (fig. 43) : le palpe mandibulaire disparaît pour un temps, les deux paires antérieures de maxillipèdes sont natatoires et biramées, an- tennules et antennes également natatoires ; début de la carapace et des pédoncules oculaires, la segmentation du thorax s’achève et un peu plus tard commence celle de l’abdomen, celui—ci est bifurqué au bout ; 1. Les observations de MGLLER viennent d’être conürmées et étendues par M¤¤¤’J. H. HELDT (1938). ,
marin <;ùxÈn.·.L12: 39 4° zoé : les pédoncules oculaires deviennent mobiles, la carapace acquiert une pointe frontale, tous les membres thoraciques en arrière de mœpz indi- qués par des bourgeons, abdomen complètement segzmenté avec rudiment des uropodes ; ‘5° mysis (fig. 44) 2 tous les appendices biramés, ceux du thorax nata- , r '}' _——`\ a ge-- _·_ _, ,,._;g\ \`, yy] · m/ ,_j_.,yl _< < 4 '· ~ Us} // (X/ _/ / qa A / » fr // / Il R . ' \ Fm. 44. —· Larve mysis du Homard commun (d'après Edmond Panama, lt<E>3). toires, grande nageoire caudale et long rostre ; antennules et antennes prennent leurs caractères définitifs ; 60 stade posllarvaire : les exopodites thoraciques se réduisent ; la fonc- tion natatoire passant aux pléopodes, d’où la dénomination de naiani donné à ce stade par Bons (1880) chez les Macroures Marcheurs. ~. gs ‘ X ’ · ‘ i il \ É;. [ ·- ·`·-«‘·‘~ ·· X X iii / · .·;:;lî:J.f···`·?··':·:?}‘·îL? xi `l)i)\ · I .-1*IîQ`??§îÈîQl—§*§}`;i,î}3?<?»€i‘.> · ..,,,__ ~;çi'l ml / ' fI‘·‘·*`.··':;=·.i· ···€~::Z'::i. · ,· · ~‘ , ;;m="""\ ·‘î;·t·:·_-«î°·: 6·:·.;>q·.I»·r`lê·, i iliil*“(u••)"l]'I1lm«'yfuîiil ~ .·::·z;·‘·t.‘··..@:a·· =1 "’ l··e "®l—l*"·""1·>¢w’}É 4\::.:.,.·,'; ·.·! "‘:,:=?`â= ,;?_": }l ,:z;·w‘?· ")ÀI),"h ,ë t _*;.==.=;—::‘·*,` ‘.·a:¢€ê .. .. `” ··i»- ~·ï gw" “’*~· î·'f?_·,t:;.·1\l\§· _ ,-5 ·,·j:r;i-$(üë;É‘ _ ‘·\·`f:·~·‘_·:I_—¤ F \ ·· _~E:__;5`#>£;: A _ ‘J'~‘.·$=`F·ï‘·f··· ' rïzfeuëïr «« .··~ ‘ï·=i:2::4.'1'·'· ‘2·*J-$·' J ···· ····-·=> `·:·.·É··‘1È,fJ·‘l·`«*"·Q2‘ï]`2,a"'É?î`“ **1; ‘ l»' ' s ""ï xîsîiàiâ " ` ir Fm-. 4-5. -—- Embryon d‘Asla¢·us au stade Fm. 46. —- Jeune Écrevisse à Péclosion nauplien (d‘après Huxmsv, 1880). (d‘après Huxnm', IBHO). _Suivant la durée de leur développement embryonnaire, qui compte 7 à 8 mois chez l’Écrevisse et près d’un an chez le Homard, les autres Déca- podes traversent plus ou moins dans l’œuf ces divers stades ; ensuite l’é- closion a lieu, le cément se désagrège et les jeunes abandonnent la femelle.
40 DÉCAPODES MARcHEUP.s Les Homariens éclosent au stade mysis (fig. 44) avec épines sur le dos des segments abdominaux,mais sans uropodes et avec le telson divisé en deux profonds lobes qui se terminent en pointe ; puis (stade postlarvaire) les exopodites se réduisent jusqu’à disparaître et, à la suite de quelques mues, la forme adulte est acquise. Les Astaciens ou Écrevisses traversent dans l’oeuf les mêmes stades (fig. 45), sans jamais avoir au surplus des exopodites sur les pattes ; le jeune qui sort de l’œuf (fig. 46) présente déjà presque tous les caractères morphologiques de l’adulte, mais avec un céphalotho· rax dilaté d’avant en arrière, ce qui lui donne un contour triangulaire. Dans le groupe Palinura même succession que chez les Homariens de deux stades postembryonnaires ; ce qui distingue le groupe c’est une diffé- rence profonde entre les deux stades. Franchement pélagiques les larves mysidiennes sont hyalines avec de longues pattes,et une carapace en vaste bouclier dorsal, qui est un triangle à pointe postérieure chez les Eryonides (larve amphion) ou s’étale en un large disque foliacé chez les Loricates (larve phyllosome, Pl. II, fig. 6). Dans l’un et l’autre cas le stade natant est tout autre ; bathypélagique à carapace globuleuse et garnie d’épines (eryoncicus, Pl. III, fig. 1) chez les Eryonides ; -—- attiré vers le fond et plus semblable à l’adulte chez les Loricates, alors tantôt avec une cara- pace plutôt étroite et une paire de pointes sur le sternite thoracique pos- térieur (puerulus, Pl. III, fig. 4 des Langoustes ; nisfo, Pl. III, fig. 6 des Scyllares), tantôt avec une carapace largement déprimée et une pointe sur la coxa de chacune des pattes 5 (pseudibacus, fig. 64, p. 87 des Scyl- larides). Nous reviendrons sur ces formes en étudiant les Palinura. Chez elles, tout au moins dans l section des Loricates, antennes et maxilles subissent au cours du développement embryonnaire une dégénérescence qui se répare à l’état de phyllosorne, alors que celui—ci subit une dégéné- rescence des pattes des deux dernières paires et de l’abdomen, parties bien développées dans l’embryon et qui doivent d’ailleurs acquérir leur structure définitive au stade natant. Dans le groupe Thalassinidea, l’éclosion se produit sous la forme d’une zoé qui nage avec l’endopodite et l’exopodite de tous les maxillipèdes (Calocaris, Callianassa, Axius) ou des deux paires antérieures seulement (Jaxea, Upogebia). Ensuite vient un stade mysis où, non seulement les deux rames des maxillipèdes sont natatoires, mais aussi les exopodites des trois paires de pattes antérieures, l’endopodite ayant plus ou moins la structure des adultes ; quant aux pattes des deux dernières paires, elles` sont simples et sans fonctions locomotrices. D’après WEBB(1919), les larves d’Up0gebia sont inermes, mais les larves d’Aœius (fig. 65, F, p. 94) pré- sentent sur l’abdomen des épines homariennes et celles des Callianasses (fig. 67, D, p. 101) une très longue sur le 2** tergite abdominal (1920). Dans Jaxea, les larves zoé et mysidiennes, connues sous le nom de lrachelifer (fig. 66, D, p. 99), sont très longues et grêles, avec un stade postlarvaire où, d’après CARoL1(192l),la partie antérieure de la carapace devient brus-
PARTIE GÉNÉRALE 41 quement étroite (fig. 66, E, p. 99). Chez les autres Thalassinidés, tout au moins dans Upogcbia, le stade postlarvaire est peu différent de l'adulte. Plus de stade mysidien, même incomplet, dans les autres groupes. Chez les Anomoures, la forme qui vient d’écl0re est une zoé (fig. 131) avec longue pointe rostrale dirigée en avant, une pointe à chacun des deux an- zs A' Ã ' A" ·'<" A `M " , - fx p «, : lr Kfn 9( Fm. 47. —- Métazoé de Thia palim: A1 antennu1e,'A' antenne, Kf et K/" pour mnp‘ et mxp', Zs épine dorsale (d’après Edmond PERMER, 1893). gles postérieurs de la carapace, et comme organes natatoires, les deux paires antérieures de maxillipèdes ; au stade suivant, les maxillipèdes pos- térieurs sont également natatoires et les pattes toutes constituées, mais // A \ ai A . . r' 2 Y > 2 “ ‘— / lwcé / ,«~' li * ( /’\ C ll . A , I i i I// iï f li --5 - É)?. ) 2 . À ".!«!»; · ,/ ~ \ Ata!} . /| I Fm. 48. — Mégalope de Portunusz F‘ et F' pour pl et p' (dfapres Edmond PERRIER, 1893). sans fonctions ; c’est le stade mélazoé qui conduit au stade postlarvaire où les appendices thoraciques ont leurs fonctions définitives et ceux de l’ab- domen un rôle natatoire. Les Paguriens à ce stade sont connus sous le nom de glaucoilzoé (P1. IV, fig. 6); ils vivent sans abri et conservent une symé- trie parfaite qui disparaîtra chez l'adulte.
42 DÉcAPoDEs Manor-mons Les Brachyures, à leur sortie de l’œuf, sont des métazoés (fig. 47) où les maxillipèdes postérieurs ne sont jamais natatoires ; en plus de la pointe rostrale, leur carapace est armée sur le dos d’une puissante épine et par- fois, comme chez les Anomoures, présente deux pointes postérieures. Dans certains cas elles passent directement à la forme adulte, mais presque toujours, elles traversent des stades postlarvaires appelés par LEACH mé- galopes (fig.48) où les pléopodes servent à la natation, et les pattes à la marche, la carapace acquérant par degrés sa forme définitive. Chez notre Carcinus maenas, par exemple, la lm mégalope se distingue par sa carapace en triangle aigu et armée d’une pointe dorsale, surtout par son abdomen étendu où fonctionnent en rames les cinq paires de pléopodes; la 28 méga- lope n’a plus de pointe dorsale et sa carapace tend vers une forme qua- drangulaire, qui est acquise au 36 stade où l’abdomen se rabat d’ailleurs sur la face ventrale, comme chez l’adulte. D’après SHEN (1935), les sexes sont déjà distincts dans les mégalopes, celles du mâle ayant cinq paires de pléopodes, celles de la femelle 4 paires (absence des pléopodes du 69 segment). Mues. — Les mues permettent à l’animal de grandir et de modifier plus ou moins sa forme ; quel que soit l’âge du Crustacé, elles se manifes- tent par l’ensemble des traits suivants : le rejet des téguments solides ou exuvie au—dessous desquels s’est préalablement formée une couche rempla- çante issue comme eux des cellules de l’assise ectodermique ; — une résorp- tion en fente de ce test dans la partie membraneuse qui rattache en arrière la carapace au premier tergite abdominal ; —- une forte absorption du li- quide ambiant, laquelle dilate le corps et le fait surgir par la fente ; — enfin l’épaississement progressif et la calcification de la couche remplaçante. D’abord passive et produite par la turgescence du corps, qui soulève la carapace, l’exuviation se continue par des contractions musculaires qui dégagent de leur fourreau solide le corps et les membres ; elle est précédée et suivie par une période inactive où le jeûne est absolu. Ces divers stades ont été excellemment suivis par DBACH (1939), surtout chez les Crabes. D’après cet auteur la résorption tégumentaire du Crabe se produit non seulement au bord postérieur de la carapace, mais suivant la ligne latérale (voir p. 14) ; l’absorption de l’eau a pour siège le tube digestif dont la perméabilité est accrue ; les strates qui constituent la par- tie solide des téguments apparaissent en deux étapes successives, les unes avant l’exuviation (épicuticule et couche sous-jacente parfois calcifiée et d’ordinaire pigmentée), les autres aussitôt après (couche beaucoup plus épaisse, sans pigment mais calcifiée ; puis mince couche membraneuse en contact avec l’ectoderme). Au cours de l’intermue, c’est-à-dire durant l’intervalle qui sépare deux mues successives, les`éléments du corps va- rient progressivement et des réserves s’y accumulent (glucose, graisse) pour former la chitine et nourrir les tissus.Dans le foie, qui est en fait un
mnrxis «;ûNûn,xL1z 43 hépato-pancréas, s’accumule en outre du phosphate de calcium qui, tout de suite après la mue, sert à fournir aux téguments du carbonate de cal- cium, lequel cristallise souvent en aiguilles de calcite. Mais la calcification des téguments est empruntée surtoutà l’eau de mer(probablement au ni- veau des branchies), à un degré moindre au calcium des aliments et,chez les Homariens, au calcaire dissous des gastrolithes. Etant dépourvus de ligne latérale, ces derniers Macroures préludent à l’exuviati0n par un ra- mollissement de leur ligne médio-dorsale et du bord inférieur de leurs bran- Chiostégites. HABITUDES Extrêmement variés dans leurs formes les Décapodes Marcheurs ne le sont pas moins dans leurs habitudes.Sur ce point, il y a lieu de renvoyer à la partie spéciale de l’ouvrage; sauf toutefois pour les manifestations sui- vantes d’un caractère plus général qui méritent par suite d’être étudiées ici. Autotomie. -- A la suite d’un choc ou de quelques autres excitations les Crustacés, par voie réflexe, agissent sur certains muscles des appendices et provoquent la chute brusque de ces derniers, surtout des pattes. Chez les Marcheurs, cette auiolomic se réalise toujours au même point, entre le basis et l’ischion, que ces articles soient libres comme aux pattes des quatre dernières paires des Homariens, ou qu’ils soient soudés à toutes les pattes comme dans les Crabes. Chez ces derniers, où le phénomène a été étudié de très près, la ligne de rupture est rendue apparente par une moindre cal- cification qui correspond en dedans à une membrane transversale double où des orifices laissent passer les artères et les nerfs. Au moment de la chute du membre, le sang ferme ces orifices par un coagulum et à l'exté- rieur s`ébauche le nouveau membre qui, en vertu de la pression sanguine, fera saillie au dehors à la mue suivante et aux mues ultérieures, pour prendre sa forme et son développement définitifs. Quand on les manie sans précautions ou quand on les plonge vivants dans l’alcool, beaucoup de (Irabes oxyrhynques détachent en un clin d'œil toutes leurs pattes. Cette chute est-elle, comme on le dit souvent, un moyen de défense qui permet à l’animal d’écl1apper aux prises de l’ennemi ? ` Régénération. — En dehors de l’autotomie, les membres se régénèrent quand ils sont plus ou moins lésés, ce qui est très fréquent. S'agit-il de la perte d’un ou deux des articles terminaux, la régénération est directe et rapide; mais si la cassure se fait au-dessous du propode, un nouveau mem- bre s‘ébauche en dedans du caillot terminal et se dégage aux mues sui- vantes. Dans ce cas, comme à la suite des autotomies, le nouveau membre appartient d’ordinaire à un type phylogénétiquement plus primitif ; si, par exemple, les maxillipèdes postérieurs aplatis en opercule chez la plu- part des Crabes, se régénèrent, ils prennent la forme étroite qu'on leur
44 DÉCAPODES Mancnuuns voit chez les Homarides. Cette remarquable loi fut mise en évidence par le regretté Boaoacn chez les Insectes(1905) et chez les Crevettes dela famille des Atyidés (1905). La régénération par héiéromorphose des pédoncules oculaires est parti- culièrement nette dans l’Écrevisse et le Homard où, comme l’a montré A. MILNE-EDwARDs (1864), le pédoncule oculaire peut être remplacé par une antennule. D’après HERBST qui a étudié ce phénomène(1896 et 1916), il est nécessaire pour cela que le ganglion optique ait disparu ; dans le cas contraire, c’est un œil qui se produit. Il y a balancement dans la régéné- ration chez les Mareheurs, tels que le Homard, ou les deux chélipèdes sont inégaux ; d’après CALMAN (1909), le grand chélipède disparu est remplacé par un petit, alors que le petit, resté en place, prend le caractère du grand. Castration parasitaire. —— Les Décapodes hébergent souvent des Crus- tacés parasites, Cirrhipedes Rhizocéphales ou Isopodes : les premiers se tiennent entre l‘abdomen et le sternum des Crabes (Sacculina) ou sur l’ab- domen des Pagures (Peliogasler) et, dans les deux cas, enfoncent des ra- cines absorbantes dans les tissus de l’hôte ; les seconds, Isopodes Épica- rides du groupe des Bopyriens, se logent dans la chambre branchiale des Macroures ou des Anomoures (Bopyridés vrais), ou bien parasitent les Crabes en pénétrant dans les entrailles de l’hôte, au sein d’une invagination en poche où ils acquièrent un énorme développement et une structure singulière (Entoniscidés). Quelle que soit leur nature, ils provoquent dans leur hôte le curieux phénomène désigné par GIARD sous le nom de cas- tration par·asiz‘az'r·e : dans le cas des Crabes sacculinés tout au moins, la femelle parasitée subit peu de modifications externes, sauf une réduction des pléopodes, mais ses ovaires se réduisent ou s’atrophient complète- ment ; outre cette castration des glandes reproductrices, le mâle parasité acquiert plus ou moins un abdomen de femelle, modifie par réduction ses pléopodes sexuels et, en arrière de ceux-ci, développe souvent d’autres pléopodes d’ailleurs de petite taille.Les Crabes sacculinés sont moins vifs et sécrètent plus de matières grasses que les autres; d’après BoHN, leurs formes très actives comme les Carcinides et les Grapses se couvrent parfois d’Algues à la manière des Crabes oxyrhynques nor- maux. CALMAN (1909) relève que les Crabessacculinés, lorsqu’ils arrivent à se débarrasser complètement de leur infection, deviennent des herma- phrodites parfaits. Déguisement. —— On verra plus loin que la plupart des Pagurides se logent dans des abris divers, surtout dans des coquilles de Gastéropodes qui les protègent ; certains se déguisent au surplus en portant sur leur coquille des Éponges ou des Polypes. Beaucoup de Crabes du groupe des Dromiacés s’abritent de même, grâceà leurs pattes des deux paires posté- rieures qui se rabattent sur le dos et y maintiennent soit une valve de co-
PARTIE GÉNÉRALE 45 quille bivalve (llypoconcha), soit des Éponges ou des colonies de Tunicîers, cas fréquent chez les Dromies (voir p. 189). Plus singulier encore est le dé- guisement, bien étudié par AUR1v1L1.1Us (1889) sur des Crabes oxyrhyn- ques: profitant des poils en hameçon qui recouvrent leurs téguments, ces Crabes y accrochent avec les pinces des fragments d’Hydroïdes ou d’Algues qui s’y fixent et dissimulent parfois complètement l’animal. Ils choisiraient dans ce but des fragments de même couleur que le fond, mais cela tient sans doute à la nature du milieu car on a vu des Crabes, élevés en aquarium, se revêtir de fragments très multicolores mis, pour la cir- constance, En leur disposition. Alimentation. — La plupart des Crustacés Décapodes sont carnassiers et capturent des proies vivantes ; mais bien rares sans doute doivent être ceux qui dédaignent les chairs mortes, nos pêcheurs de Crabes, de Homards ou d’Écrevisses en savent quelque chose. Dans les conditions normales l’Écrevisse mange et capture surtout les petites proies qui fré- quentent son milieu, couvain, têtards, larves d’Insectes, menus coquil- lages ; BALSS dit même qu`elle ne dédaigne ni les Characées, ni les ra- cines des plantes. Les espèces fouisseuses telles que les Thalassiniens et les Crabes du genre Ura (Gelasimus) ont sans doute des goûts analogues, encore qu'ils re- cherchent surtout les détritus de la vase et des sables.Certains Marcheurs sont franchement herbivores, ainsi les Cénobites qui sont des Paguriens plutôt terrestres, et le Pagure des Cocotiers ou Birgus lalro. Mais ces for- mes sont toutes tropicales ; au laboratoire à Paris, j’ai pu longtemps con- server des Cénobites en leur offrant des salades. Les espèces franchement carnassièrcs sont·capables, comme la plupart des animaux carnassiers, de subir un long jeûne. Gmwinn (1920) conserva 126 jours un Crabe en- ragé (Carcinus maenas) qui refusait toute nourriture ; il rapporte que les femelles de Squilles, durant l’incubation,supportent une disette de 10 à ll semaines, leur ponte comprise entre les pattes ravisseuses et les yeux masquant tout à fait la bouche. On doit à 0n'roN (1927) des notes sur la manière dont estprise la nourri- ture. Chez l’Eupagur·us bernhardus, l’animal balaye le fond avec sa petite pince et en isole une masse où est noyé lîaliment qui se compose de petits animaux et de microorganismes. Les maxillipèdes postérieurs recoivent cette masse, la filtrent de leurs poils et en rejettent les particules inertes que le courant expiratoire entraîne au loin; il leurfaut un long temps pour dilacérer une grosse proie. Ainsi obtiennent la majeure part de leur menu les Anomoures, en portion plus réduite les autres Marcheurs à maxillipèdes pédiformes. Chez les Crabes (Cancer, Porlunus, etc.) où ces appendices forment un double opercule qui clôt le cadre buccal, les pièces volumineuses sont rapidement dépecées et leurs morceaux saisis par le double opercule, qui les maintient au contact des autres appendices buc-
46 oxâclxrooiss Muicnnuns caux, surtout des mandibules, pour que s’achève leur trituration avant · de pénétrer dans la bouche. Adaptation au milieu. ——Les Décapodes sont par excellence des animaux marins qui abondent surtout dans les zones littorales ou sublittorales, mais un certain nombre pourtant se sont adaptés à un autre milieu ; parmi les Marcheurs il en est qui sont franchement terrestres sous la forme adulte, d’autres qui vivent dans les eaux douces. Les Décapodes lerresires habitent exclusivement les régions tropicales ou ils sont représentés par les Paguriens de la famille des Cénobitidés (Cénobites conservant la coquille des Pagures, Birgus ou Crabe des Coco- tiers dépourvus de tout abri) et par les Crabes catométopes de la famille des Gécarcins ou tourlourous. Tous présentent des dispositions anatomi- ques qui maintiennent de l’humidité dans leur chambre respiratoire et leur permettent d’absorber l’oxygène de l’air.Tous également proviennent d’ancêtres marins et se rendent à la mer pour y abandonner leurs jeunes qui naissent à l’état de zoés. Les Marcheurs dulcicoles appartiennent essentiellement à deux familles, les Potamonidés ou Thelphuses représentés dans le territoire méditerra- néen par le Poiamon fluvialiiis et les Astacidés ou Écrevisses qui se trou- vent, comme les Potamonidés, dans les diverses parties du monde. Les uns et les autres proviennent d’une souche marine mais donnent directement des jeunes assez semblables à la mère et qui demeurent un certain temps avec elle, au moins dans sa chambre incubatrice. Les Potamonidés sont encore capables de vivre dans les eaux saumà— tres ou même de se réadapter aux eaux marines, en quoi ils ne sont pas sans analogie avec le Carcinus maenas ou Crabe enragé de nos côtes et peuvent même, comme lui, demeurer assez longtemps à l’air, en milieu humide. Mm DRILHON-COURTOIS (1934) a, en effet, établi que la lym- phe de Poiamon fluviaiilis est riche en sodium (7 gr. 75 par litre) et en ma- tières protéiques (45 gr.) mais qu’adapté lentement ou brusquement à l’eau de mer le Crabe enrichit sa lymphe en sodium (12 gr. 20) par réduc- tion de ses matières protéiques (12 gr.) ; ce qui rapproche l’espèce du Carcinus maenas où la lymphe contient 13 gr. 50 de sodium et 37,5 de matière protéique. D’après le même auteur, il en est tout autrement de notre Écrevisse, Asiacus asfacus qui, même lentement, ne s’adapte jamais à l’eau de mer, sans doute parce que sa lymphe est trop pauvre en sodium (4,88) et plus riche en matière protéique (47,3). On sait par MUG RAFFY (1934) que le Poiamon, en s’adaptant à l’eau de mer, réduit graduellement et faiblement ses oxydations, tandis que l’Écrevisse con- serve son taux respiratoire jusqu’au moment où la teneur en eau de mer, atteignant trois quarts, désorganise et fait périr l’animal. C’est une forte diminution dans la salure qui écarte de la mer Baltique la plupart des Marcheurs de nos régions ; d’après BALss (1927*), _1es espèces qu’on y
marin oùxàimtm 47 trouve se réduisent ii quatre : Eupagurus bernhardus, Carcinus mae- nas, Macropodia rosfrala et Hyas aranea ; d’autres, plus nombreuses,s’a- vancent dans le Skager Rack, parfois jusque dans le Cattégat. D’ailleurs, dans toutes les mers européennes, la plupart des espèces se rapprochent de la côte pendant la belle saison et descendent plus ou moins en profondeur quand arriventles froids. Ces déplacements sont éga- lement subordonnés à la ponte ; WILLIAMSON les a étudiés avec soin chez notre Crabe tourteau (Cancer pagurus) qui se rapproche de la côte au printemps et l'été, mais s’en éloigne dans la suite, l’éclosi0n des pontes ayant lieu durant juillet. CLASSIFICATION ET AFFINITÉS C’est à L.xTnmLLE qu’on doit (1803, 183) le premier essai vraiment scien- tifique d’une classification des Crustacés ; le grand entomologiste divisa ·c«·s Arthropodes cn deux sous—classes : Enlomoslracés et Alalacoslracés ; dans cette dernière sous-classe, il établit deux ordres, les Décapodes et les Branclziogaslrcs, enfin dans le premier de ces ordres deux sections les lllacroures et les Brachyures. On n’admet plus guère aujourd’hui la sous- classe des Entomostracés qui est par trop composite et l’on a rejeté com- plètement l’ordre des Branchiogastres qui comprenait les Squilles et les Crevettines ; mais on donne droit d’asile à la sous—classe des Malacostracés et à l’ordre des Décapodes, deux groupes largement justifiés par les au- teurs les plus modernes. ll n`en est pas de même des deux sections Macroures et Brachyures, entre lesquelles étaient distribués les Décapodes. Pourtant LATREILLE avait eu pour prédécesseur dans cette voie l’illustre LAMARCK (1801, 143) qui divisait les Crustacés suivant que leurs yeux sont sessiles ou portés sur un pédoncule, et qui établissait dans ces derniers deux sections, Cancri bra- chguri et Uancri macrouri faisant d’ailleurs entrer dans cette derniére section les Squilles et les Branchiopodes qui ne sauraient y trouver place. On n‘a pas eu de peine à montrer, depuis L.xMAncx et LATREILLE, qu`il est impossible d`établir une limite entre les Brachyures et les Macroures, et c’est pourquoi fut admis, sauf modifications dans les détails, un troi- sième sous-ordre, celui des Anomoures, proposé par H. MILNE-EDWARDS en 1834 (p. 247). Cette classification fut longtemps conservée et rend encore aujourd`hui de sérieux services parce qu’elle repose sur des caractères morphologiques très apparents. Mais le progrès moderne des idées évolutionnistes devait sérieusement la mettre en échec ; ces idées n’avaient pas cours au temps de Henri l\I11.Nn-Eowixnos, bien que cet habile zoologiste ait fait ressor- tir maintes fois les affinités qui existent entre divers représentants des trois sous·ordres de Décapodes. En 1880, dans un travail mémorable, le savant danois Bozxs ne s’en tenait plus à des affinités vagues : il montrait
48 ` nÉcAPor>Es MARCHEURS qu’Anomoures et Brachyurès n’ont point la valeur systématique des Ma- croures, qu’ils sont issus de la souche macrourienne des Crustacés par cer- tains Macroures adaptés à la marche, les autres Macroures restant nageurs comme l’était la souche macrourienne. De là une division des Crustacés Décapodes en deux sous-ordres : Nageurs ou Naianiia et Marcheurs ou Repianiia,la souche macrourienne étant représentée par les Nageurs de la famille des Pénéides ou plutôt, comme l’a établi CALMAN (1904), par des formes primitives qui rattachent les Pénéides aux Thysanopodes, c’est-à- dire aux Malacostracés voisins de l’ordre des Euphausiacés ; ces derniers, en effet, portent aux pléopodes un appendice interne qui manque aux Pénéides mais qu’on rencontre encore chez certains Macroures et Ano- moures. Les idées de BoAs furent admises par BoRnADA1LE (1907) et, dans la suite, par les auteurs les plus modernes, notamment par CALMAN (1909 zz) et BALSS (1927 a). Je les ai acceptées de même, en 1915, dans une étude sur les Décapodes Marcheurs et les Stomatopodes de l’île Maurice non sans les modifier plus tard (1917) en étudiant les Décapodes Marcheurs des Campagnes monégasques. Cette modification eut quelque peu pour origine le souci d’adapter les idées de BoAs à celles de lVlILNE-EDWARDS, bien da- vantage le désir de faire entrer dans la systématique le caractère du déve- loppement de l’abdomen. Ce caractère, en effet, saute aux yeux dès le premier abord, tandis que sont beaucoup moins apparents, quoique fort précis, les traits qui distinguent les Nageurs des Marcheurs.Je crois avoir tenu compte de ces observations et de la grande réforme de BoAs en pro- posant la classification suivante où je me suis borné à indiquer la place et le rang systématique des Pénéides et Crevettes qui constituent le sous- ordre des Macroures Nageurs. Ordre des DECAPODA LATR. 1. Pléopodes natatoires, sauf les sexuels ; pattes avec le basis toujours libre sur l’ischion, et une seule articulation du propode sur le carpe. Macroures ............... 1*8 S. O. Macrura natantia. Bouvmn — Pléopodes jamais natatoires ; les pattes antérieures au moins avec le basis soudé à l’ischion et le propode avec deux articulations sur le carpe .............................. 28 S. O. Reptantia BoAs, p. 2 2. Macroures : abdomen grand, symétrique, normalement rabattu sur lui-même du côté ventral et toujours avec des uropodes ; pattes posté- rieures peu ou pas différentes des précédentes .................... .............. P8 Section. Macrura. reptantia. Boovmn, p. .31 ——Anomoures:abdomen asymétrique ou rabattu du côté ventral, presque toujours avec des uropodes ; pattes de la 58 paire, parfois aussi de la 48 très modifiées ; sternite du dernier segment thoracique libre ......... . .............. . . .. 28 Section. Anomura H. M. Enw., p. 111
i>.m1·1E GÉNÉRALE 49 -—Brachyures : abdomen plat, symétrique, rabattu sur la face sternale du céphalothorax qui est très élargi;très rarement des rudiments d’u- ropocles ......... 3° Section. Brachyura, Lxxmmcx, Lyra., p. 182 Cette classification tient compte, dans une large mesure, de celle pro- posée par BoAs (Décapodes divisés en Nalanlia et Replanlia),elle s’éloigne du classement milne·edwardsien adopté par ÀLCOCK (1901 a) (division en Macroures, Anomoures et Brachyures), mais s'en rapproche par le fait que la section des Illacrura replanlia correspond exactement aux lllacrura aslacides de l’auteur anglais, embrassant comme elle les trois groupes H0- maridea, Palinura et Thalassinidea. A ce propos, il est nécessaire de rappe- ler que Bommoaxnxz (1907), suivi par CALMAN (1909 a) et BALSS (1927 a), considère tout autrement ces trois derniers groupes ; de chacun des deux premiers,ces auteurs font une tribu ou section équivalente à celles des Anomura et des Brachyura ;quant autroisième,ils le considèrent comme une simple subdivision des Anomoures. DISTRIBUTION (Test par milliers que s’évalue le nombre des espèces de Crustacés Dé- capodes ; et dans l’étroite région qui nous occupe, celui de leurs espèces marcheuses n’est pas inférieur à 180. (lonsidérés dans leur ensemble, les Décapodes Marcheurs prédominent de beaucoup en pays tropicaux ; comme partout, c’est dans les zones litto- rales qu’ils abondent ; mais un certain nombre de leurs formes descendent jusqu’aux plus grandes profondeurs maritimes, domaines obscurs où ne pénètre point la lumière du dehors, où aussi,très souvent, ils perdent leurs yeux et acquièrent une coloration rouge ou laiteuse. Les Marcheurs ne sont pélagiques ou bathypélagiques qu’à l’état de larves ; aux stades postlar- vaires ou sous la forme adulte, ils vivent sur le fond, à moins qu’ils ne trouvent un support dans les Algues flottantes, comme le petit Crabe Planes minulus de la mer des S3Tg’3SS€S.CALRIAN (1909 a) observe justement que les formes primitives des divers groupes sont restées franchement ahyssales; c`est le cas des Éryonides chez les Palinuriens, des Pylocheles chez les Pagurides, des Homolodromiens parmi les Brachyures. .1’ai noté ailleurs (1896 c) que les Lithodinés ou Pagurides cancériformes, se rappro- chent aux deux pôles des zones côtières, et, entre ces derniers, habitent exclusivement les profondeurs, dont les eaux sont froides comme celles des pôles. Les Décapodes sont essentiellement des animaux marins, mais certains se sont adaptés aux eaux douces, ainsi les Astacides, ou à la vie terrestre, ainsi les Cénobites, qui sont des Pagurides et les Gécarcins,vulgairement . appelés lourlourous qui sont des (lrabes d’un type supérieur propres aux pays tropicaux. On sait par IIUXLEY (1878) que les Astacides se divisent en deux groupes nettement tranches : les Astaciens vrais localisés dans l’hémi- nouvusu 4
50 DÉCAPODES Mancnnuns sphère septentrional sous la forme d’Asfacus ou Écrevisses vraies et de Cambarus, les Parastaciens propres à Phémisphère méridional où ils sont représentés depuis l’Amérique du Sud jusqu’à Madagascar, en passant par l’Australie. Dans une mesure restreinte, mais qui s’accroîtra quelque peu sans doute, Yindustrie humaine a étendu la distribution naturelle de certaines espèces. Cette extension provient certainement des larves, qui sont pélagiques, mais quelquefois aussi du transport par les navires : le Crabe comestible des Etats-Unis, Callinecies sapidus a été signalé dans nos ports de l’©uest qui, d’ailleurs, n’ont pas semblé lui convenir; mais certains points de l’Europe, en Hollande et en Allemagne notamment, sont envahis depuis peu (voir p.297) par un Crabe asiatique,l’Eri0cheir·sinensis Enw. qui paraît s’y plaire aussi bien qu’en Chine. Dans leurs intéressantes études sur la faune du Canal de Suez, BALSS d’un côté (1927 b), GRUVEL (1936) de l’autre ont établi que diverses espèces ont profité de cette voie pour se rendre aux mers contiguës où elles se sont adaptéeszles Pilumnopeus Vauquelini et Heieropanope laevis de l’océan Indien, par exemple, se trouvent mainte- nant à Alexandrie ; à l’inverse le Brachynoius seccdenlaius méditerranéen a pénétré dans le Canal jusqu’au lac Timsah. J’insisterai dans la suite sur ces espèces introduites et sur d’autres. On ne saurait douter qu’à la fin des Temps tertiaires, au Pliocène, lors- que s’ouvrit le détroit de Gibraltar, nombre d’espèces profitèrent de cette voie pour enrichir la faune carcinologique de la Méditerranée et de l’Atlan— tique. De même, avant l’émersion de l’isthme de Panama,durant la pé- riode Pléistocène des Temps quaternaires, pareil mélange dut se produire entre les faunes du Pacifique et celles des mers caraïbes ; aujourd’hui en- core certaines espèces sont propres aux deux mers ou représentatives les unes des autres. A la même époque eut lieu l’invasi0n marine qui sépara le Brésil des terres africaines ; ainsi s’explique la présence dans les eaux douces des deux continents d’un certain nombre d’espèces, notamment de la très grande Crevette, Palaemon jamaicensis, qui présente identiquement les mêmes caractères en Amérique et en Afrique. Il est plus difficile d’expli— quer la présence, dans les eaux douces des Iles du Cap-Vert, des Crevettes atyiennes, Orlmannia Alluaudi Bouvinn et Alya serraia BATE très communes dans les îles indo-pacifiques et en pleine mutation évolutive en deçà comme au delà du continent africain. C’est la un des problèmes les plus intéressants de la biogéographie. Recherche et préparation. —— Pour ce chapitre, renvoi ài l’excellent ou- vrage de Maurice MAINDRON (1897), « Le naturalisme amateur ».
PARTIE SPECIALE DECAPO DA REPTANTIA Section I. MACRURA REPTANTIA Bouvnan 1917 Se distinguent des autres Reptanlia par les caractères du tableau de la page 48 et par les suivants : abdomen symétrique, non rabattu normale- ment contre la face ventrale du thorax, presque toujours très volumineux; pattes postérieures peu différentes de celles de la paire précédente, jamais rabattues sur le dos du thorax ou dans la cavité branchiale.Saut‘ chez les formes d’ea,u douce, traversent un stade larvaire mysidien ou les exopo· dites de certaines pattes tout au moins servent à la natation. Les uropodes des adultes sont toujours en rames natatoires et les fouets exopodiaux de mmpa dirigés en avant dans toutes les tribus sauf dans les formes les plus évoluées où d'ailleurs branchies et épipodites sont moins nombreux ; les éléments branchiaux sont étroits et passent rarement au type phyllobran- chial ; pattes-mâchoires presque toujours étroites, à scape exopodial plus court que l’ischion. La section se divise en trois tribus dont les caractères essentiels sont les suivants : l. Pleurons abdominaux bien développés et s‘imbriquant d’0rdinaire lorsque la queue est rabattue du côté ventral ; quand le développement embryonnaire ne s’effectue pas tout entier dans l’oeuf, l’éclosion se pro- duit à un stade mysidien où les exopodites et endopodites de certaines pattes tout au moins sont ciliés et natatoires ................... 2. — Pleurons abdominaux réduits, incapables de s’imbriquer ; éclosion à I'état de zoé avec au moins les deux paires antérieures de maxillipèdes natatoires, suivi par un stade mysidien où les endopodites des pattes restent à l’état de bourgeons. Carapace subcylindrique, presque tou- jours indépendante en avant et munie d'un rostre; pl jamais en pince ; souvent un appendice interne (Pl. IV, fig. l) ..................... ............................. . Tribu Ill. Thalassinidea, p. 91. 2. Carapace subcylindrique, à fort rostre, presque toujours indépendante de l’épistome et de l’arceau antennulaire ; pl à p“ terminées en pinces, qui dans pl sont très fortes ; pléopodes non sexuels, d’ordinaire sans appendice interne ; développement tout entier dans l’œuf, sinon stade mysidien macrouriforme où toutes les pattes sont natatoires (Pl. [I, fig. 1,2, 4). ........................ . Tribu I. Homaridea, p. 52.
52 DÉcA1>oDEs Maacnuuas _ —— Carapace d’ordinaire déprimée et anguleuse, soudée à l’arceau antennu- laire et à l’épistome ; rostre presque toujours très réduit, ; pl à p‘ avec ou sans pinces ; pléopodes avec appendice interne au moins chez la 9 ; stade mysidien à carapace démesurée, aplatie ou globuleuse (Pl. II, fig. 5, Pl. III, fig. 2 et 5) ............ Tribu II. Palinura, p. 71. Ainsi comprise, comme je l’ai proposé jadis (1917), la section corres- pond exactement aux Macrum aslacides d’ALCOCK (1901 a).Ce groupement diffère de celui proposé par BORRADAILE (1907) et suivi par les auteurs plus modernes en ce qu’il rattache les Thalassinidés aux Macroures au lieu de les ranger parmi les Anomoures. Tribu I. HOMARIDEA Boss 1880. Aux caractères cités plus haut (p. 51), ajouter les suivants : basis de pl soudé a l’ischion, indépendant à toutes les pattes suivantes;pleuron du IM segment abdominal appliqué sur le bord postérieur de la carapace; tous les articles des pédoncules de al libres ; exopodite des uropodes avec une suture transverse articulaire ;un épipodite sur tous les appendices thora- ciques sauf pé, cet épipodite branchifère à partir de m:cpl;p‘· avec un article précoxal plus_0u moins libre sur lequel on observe d’ordinaire deux pleuro- branchies (fig. 28, 29), 1’une fonctionnelle, 1’autre réduite à une cicatrice (voir p. 23) ; toutes les branchies fonctionnelles du type trichobranchial. Présentent dans leur développement tous les stades pénéens à partir du nauplius, mais dans l’œuf jusqu’à une forme presque semblable à l’a- dulte chez les formes d’eau douce, jusqu’à une larve mysidienne (fig. 44) nageuse chez les formes marines. BOAs (1880) a justement mis en relief les affinités étroites de la tribu avec les Macroures nageurs de la famille des Pénéides ; aux caractères relevés àce sujet on doit joindre la présence fréquente dans ce groupe, chez les femelles, d’un réceptacle séminal tho- racique (fig. 56, A et Pl. 11, fig. 3) qui rappelle assez le thélycum propre aux femelles pénéidiennes. Au surplus, il semble bien que les Homaridea se rattachent à des formes plus primitives que les Pénéides actuels, car ils présentent sur p‘ une podobranchie qui fait toujours défaut chez ces der- niers, de même que la pleurobranchie cicatricielle. La tribu correspond exactement aux Asiacura de BORRADAILE (1907) ; elle se divise en deux familles que l’on distingue aux caractères suivants 1 — Dernier sternite thoracique immobile parce que fusionné avec les ster- nites précédents ; les podobranchies s’élèvent indépendantes sur le pied des épipodites (fig. 28) dont l’expansion lamelleuse les sépare les unes des autres. Animaux marins ................... Homaridae, p. 53. — Dernier sternite thoracique libre et mobile sur les précédents ; les fila- ments podobranchiaux sont directement fixés sur les lames épipodiales (fig. 22). Animaux d’eau douce ................. Astacidae, p. 59.
nomaaus 53 Famille des HOMÀRIDÀE BATE 1888. Facies astaciiorme; endopodite de mx! et de mzpl biarticulé ; pleuro- branchies fonctionnelles au niveau des pattes des quatre paires posté- rieures ; pléopode 1 toujours simple, celui du 5* fort, dilaté et recourbé en gouttière à son bout distal ; les pléopodes 2 biramés comme les suivants, ceux du 3 avec l’endopodite très développé, lamelleux et muni prés du som- met d’un appendice sexuel masculin. Telson dépourvu de suture. Éclo- - sion à l’état de larve mysidienne suivie par un stade natant. La famille compte 7 genres dont les trois suivants sont représentés dans nos régions. Dans les deux premiers, les larves mysis sont remarqua- bles par leur large telson qui est échancré en arrière et terminé à chaque angle par une forte pointe, il y a aussi une pointe dorsale et une paire de pointes latérales sur leurs segments abdominaux 2 à 5. T.xn1.E.·.u ¤Es GENRES. 1 Une écaille antennaire acuminée ; cornée nette et pigmentée;pleurons des segments abdominaux 3 à 5 s’imbriquant d’avant en arrière lors- que Ia queue est recourbée .......... . .......·.... . ..... . ...... 2 - Pas d'écail1e antennaire ; pédoncules oculaires réduits et sans pigment ; les pleurons abdominaux ne s’imbriquent jamais; deux carènes postros- trales ...................................... Nephropsis, p. 58. 2 Rostre, carapace et pinces dépourvus de carènes ; cornée peu ou pas dilatée ............................... H0mar11S, p. 53. — Une paire de carènes longitudinales à la base du rostre, d’autres sur la carapace et les grandes pinces, par là ces dernières plus ou moins prismatiques ; cornée très dilatée. ............ Nephrops, p. 57. G. HOMARUS H. MILNE-EDWARDS 1837. Pinces antérieures peu convexes, grandes, avec 4 à 6 fortes dents au bord interne du propode. Rostre denté sur les bords (fig. 49), infléchi d’abord puis légèrement relevé à la pointe ; un sillon longitudinal médian sur toute la longueur de la carapace ; sillon subcervical d’abord en courbe régulière puis brusquement transverse assez loin en arrière des deux points dorsaux, il sert de limite à une paire d’aréoles gastriques postérieures,lesquelles sont entourées postérieurement par un léger prolongement des parties latérales du sillon; écaille antennaire en lame triangulaire qui se termine par une longue pointe chez le 5* ; pléopode 1 du 3* terminé en lame peu concave;pléo- pode 2 avec la rame exopodiale lamelleuse, la rame endopodiale avec un appendice masculin sur son bord interne. Formule branchiale d’Écrevisse (voir p. 23) mais toutes les pleurobranchies normales sont fonctionnelles. Le genre fut désigné sous le nom d’Aslacus par Fasmcws (1775), à tort d’ai11eurs,car le Cancer aslacus de LiNNE (1758) correspond exactement à l’Écrevisse qui doit conserver le nom générique d’Aslacus ; quant à
54 DÉCAPODES MAP.CHEURs notre Homard européen, il reçut de L1NNÉ le nom de Cancer gammarus, si bien que sa dénomination devrait être celle de Gammarus,mais ce nom fut donné par FABRICIUS (1775) à certains Amphipodes. C’est à cause de cela sans doute que H. MILNE-EDwARns proposa le nom de Homarus et que, pour éviter toute ambiguïté,il appela notre espèce Homarus vulgaris que nous conserverons ici ; HEBRICI( (1909), dans sa belle étude sur le Homard al z 4 a 6, I L P8 Ã , ¤ Fu;. 49. —- Face dorsale de la partie antérieure de la carapace dans Homarus vulgaris (original). américain, adopte le terme générique de Homarus, mais en appelant H. gammarus l’espèce européenne, ce qui n’est peut—étre pas tout à fait conforme aux règles de la nomenclature. En tout cas le genre Homarus ne compte que trois espèces, l’une H. capensis HERBST de petite taille et localisée dans la région du Cap (1), les deux autres très volumineuses, dans l’Atlantique septentrional notre H. vulgaris qui habite les` eaux européennes et le H. americanus qui habite les régions de l’Amérique du Nord comprises entre le Labrador et la baie Delaware ; les deux dernières espèces présentent à très peu près une histoire commune qui, sauf les variations relatives à la latitude, c’est—à-dire à la température, peut se résumer comme il suit. 1. Dans une note p. 754 de son travail de 1878, HUXLEY se demande si le capensis est bien réellement un Homard. Le doute n’est plus permis ; j’ai sous les yeux l’exem- plaire décrit par H. ltlitmia-Enxvlmns en 1837, p. 355 ; c’est probablement un 3; il a tous les caractères des Homarus avec le sillon dorsal, mais son sillon subcervical est plus régulièrement courbe ; par malheur ses pattes 4 et 5 sont incomplètes, celles-là mêmes qui, d’après Hsaesr, seraient en pinces. Longueur :95 mm.
uomanus 55 I.e lIomard se plaît en fonds rocheux où il trouve les abris qui lui servent de gite ; mais il peut également fouir le sable ou la vase qui servent de plan- cher ii son gite ou qu’il fréquente à certaines époques, après les mues par exemple, et surtout quand l’appr0che des frimas lui fait abandonner la côte pour les profondeurs ; à la belle saison, il remonte parfois jusque sous les roches qui découvrent aux marées, tandis qu’en hiver il peut descendre à plus de 60 mètres. Il arrive à s’enl`ouir jusqu'aux yeux ; ses grandes antennes lui servent de palpes, les petites d'organes olfaetifs, les pattes et la queue d’appareils fouis· seurs. Le Homard est très casanier ; aux aguets dans sa niche pendant le jour, les grandes pinces et les fouets antennaires dirigés en avant ; la nuit, on le voit s'éloigner un peu pour se livrer à la chasse, mais c’est un noctambule qui ne s’aventure jamais très loin et revient toujours au gite. Dans l’eau, il marche assez allègrement sur ses pattes ambulatoires, sa progression aidée par les battements des rames pléopodales. Menacé, il recourbe violemment la queue et, d’un trait, se dirige en arrière ; d’apros Hizamcx, le Homard américain peut reculer ainsi de 10 mètres en une seconde. Toutes les proies lui sont bonnes, surtout vivantes, capturées par lespinces et portées aux maxillipèdes qui les saisissent et les passent aux appendices buccaux précédents, où elles sont réduites avant de passeràla bouche.Les petites pinces des pattes 2 et 3 se consacrent aux pièces menues, les grandes aux morceaux volumineux. Soit à droite, soit à gauche, l’une de celles·ci est toujours moins forte avec la pointe des doigts recourbée et les bords en regard pourvus de nombreux petits tubercules ; c’est la pince ravisseuse ; l'autre, beaucoup plus grande et armée de puissants tubercules, sert à broyer les corps durs, notamment les coquillages. L'aecouplement se fait a la manière normale (voir p. 36); la Qreçoit dans son thélycum les spermatophores que lui apporte le 8 avec ses deux pléopodes antérieurs réunis en un tube. Les deux sexes sont en nombre à peu pres égal. La ponte s'effectue en juillet—août, la 9 se tenant sur le dos avec la queue rabattue contre le thorax ; les œufs sont reçus dans la poche abdominale ainsi faite, fécondés par les spermatozoïdes que laissent échap- per des spermatophores dont la paroi s'est dissoute, revêtus ensuite d’un liquide cémentaire issu de nombreuses glandules situées dans les rames pléo- podales, puis fixés aux poils du pédoncule et de la base de ces rames par le liquide cémentaire solidifié. Leur développement embryonnaire durera de 10 à 11 mois ; vers juin de l’année suivante, ils sont mûrs pour l'éclosion, alors la 9, agitant ses rames pléopodales, permet auxjeunes larves d’0uvrir leurs enveloppes et d’être mises en liberté. Ensuite auralieu la mue. Les œufs ovariens étant longs à se développer, la ponte suivante n’aura d’ordinaire pas lieu avant l’année suivante. A son 1** stade qui suit le rejet de son enveloppe larvaire, la jeune forme mysidienne (fig. 44) est dépourvue d’appendices abdominaux ; au 2* qui suit un second rejet, les bourgeons des pléopodes sont formés ; au 3* qui débute par une 3* mue, pléopodes et uropodes commencent à devenir fonc- tionnels. C’est la fin de la période larvaire qui varie de 12 à 18 jours. Une 4¤ mue, et c’est le stade natanl oùle jeune a déjà tous les traits d’un Homard, nage avec ses pléopodes et sa rame caudale, ses exopodites n’étant plus qu'à l’état rudimentaire. Suivent deux stades analogues ; l’animal descend sou- vent sur le fond ; quand apparaissent les bourgeons des pléopodes anté- rieurs, c’est un jeune homard qui se tapit dans ses refuges, et qu’on trouve peu, tant il arrive à se bien cacher. Le stade natant dure environ 30 jours. Au ler stade mysis la longueur de l’animal était de 7 mm. environ, au début
56 DÉcAP0nEs MARCHEURS du stade natant de 16 mm. Les jeunes muent 11 fois environ la première année ; de moins en moins dans la suite ; au bout de 5 ans environ, quand les individus atteignent leur maturité sexuelle, ils mesurent à peu près 25 cen- timètres et ont subi 25 mues ; dans la suite, la Q ne pourra muer qu’aprés la libération de ses larves. Chez le 3, dont la taille devient plus grande, les exuvies sont plus nombreuses. Les œufs sont sphéro-ovalaires et mesurent 1,5 mm. à 2 mm. de diamètre ; · d’un vert foncé au moment de la ponte, ils deviennent plus clairs à mesure qu’est absorbé leur vitellus qui renferme le pigment. Les larves mysidiennes, en effet, sont très claires, avec des taches orangées ; au stade natant le ton devient brunâtre, pour passer au vert bleuâtre qui caractérise la surface dorsale de l’adulte. Une jeune 9 de 25 centimètres ne donne guère que 5.000 à 8.000 œufs ; mais ce nombre augmente vite avec l’âge et, chez le Homard américain, pourrait aller a 100.000. La longueur des plus grands individus atteint parfois 50 centimètres ; mais, comme 1’ObS6I'V€ Hennicx, ces vieux individus deviennent de plus en plus rares, à cause de la pêche intensive qu’on fait à l’espèce en raison de ses qualités comestibles et de sa valeur marchande. Cette pêche aura tôt fait de s’amoindrir. Hcnmcx rapporte qu’aux Étts-Unis, en 1877, elle donna 28.627.600 livres de marchandise et au Canada 70.000.000 ; quinze années plus tard, les mêmes nombres s’a— baissaient à 23.724.525 livres pour les États-Unis et à 68.000.000 pour le Canada. Les proportions doivent être plus faibles en Europe, où le Homard n’est guère pêché pour les conserves comme en Amérique. Pour lutter contre cetappauvrissement progressif, on a voulu élever des œufs mûrs et en répandre les larves dans la mer, ce qui serait excellent si ces dernières avaient traversé leur quinzaine critique et atteint le stade natant ou le jeune cherche à s’abriter sur le fond; mais elles s’entre-dévorent et pé- rissent en grand nombre au moment des mues, surtout entre la 29 et la 38 comme l’a montré APPELLôF· C’est MEAD (1905), au début de ce siecle, qui a trouvé le moyen de tourner ces obstacles, en agitant d’un tourbillon vertical l'eau des bacs où sont disposésles œufs enlevés à des femelles presque mûres; en 1905, dans le ponton d’élevage installé par MEAD à Rhode Island, on put immerger 102.000 jeunes amcricaîws au 4E stade. En Europe, pour notre vulgaris, DANNEVIG (1928) suit une méthode assez différente: les œufs sont laissés aux femelles, tenues isolées dans une série descendante de petits bacs alimentés d’eau courante ; les larves issues de ces bacs d’éclosion sont mises dans des bacs d’élevage à tourbillon ascendant où elles sont nourries avec du foie de bœuf. Dans son établissement de Flodewingen, en Norvège, DANNEv1c put conduire au 4° stade jusqu’à 35 % des larves installées. Tout cela réclame des eaux calmes et pures, une grande propreté et beau- coup de soins. Si l’on en croit un rapport du P' A. R. KN1c·m·, analysé par L. Face (1926)} la méthode américaine fut décevante au Canada où on l’abandonne et la remplace par une interdiction absolue de la capture et de la vente des femelles œuvées. C’est sans doute un moyen excellent etpeut- être le meilleur, pour porter remède à la crise. Homarus Vulgaris (fig. 28, 44 et 49) H. 1\IlLNE·EDWARDS 1837, 334 ; SCHELLENBERG 1928, 52, fig. 42-44 ; NoBRE 1936, 151. Cancer gammarus LINNÉ 1758, 631. Homarus gammarus HERRICK 1909, 9. Aslacus marinus Fnerucius 1798, 406. _ Differe de l’espèce américaine par son rostre qui est inerme sur la face inférieure (au lieu d’y présenter deux tubercules successifs), par ses ché-
Narimors 57 lipèdes dont les pinces ne présentent pas de dent à la base de leur bord interne (au lieu de celle qui existe toujours en cet endroit dans americanus) surtout par sa structure plus massive comme le montre la mensuration suivante empruntée à Hisnmcx : un très vieux 5* d’americanus conservé au Musée de l’Université de Pensylvanie mesurait 19 pouces 4, et pesait 20 à 23 livres, sa grande pince ayant 13 pouces 1 de longueur et 16 pouces 8 de pourtour ; alors qu’un 5 de vulgaris de longueur à peine plus faible (18 pouces 73), ne pesait que 10 livres avec une grande pince ayant 10 pouces 23 de longueur et 10,62 de ceinture. Les points dorsaux gastriques y sont de coutume plus apparents que dans Pamericanus ; ils sont fort nets dans la photo 16 du travail de EHRENBAUM (1907), photo où ressortent nettement les aréoles gastriques situées en arrière de la partie droite et transverse du sillon subcervical. Dans ce dernier travail on montre d’ail- leurs que la taille de vulgaris est décidément un peu plus faible que celle «l’americanus : au printemps de sa 4** année, à la 198 mue après l’éclosion, un jeune vulgaris ne mesure que 115 mm. de longueur, alors qu'un exem- plaire americanus de Rhode·IsIand atteint 162 mm. Dans les deux formes d’ailleurs, le 3 doit surpasser en croissance la 9, car celui-ci peut subir une mue au cours de chacune des années où celle-ci porte les œufs. Tonalité jaunâtre prédominant sur la face inférieure, réduite en dessus où le bleu noirâtre domine et s’étend en marbrures. L’espèce est connue depuis les Lofoten, les Shetlands et le Jutland jus- qu’en Méditerranée où elle devient plus rare ; KoNsU1.oFF (1930) l'a signa- lée en mer Noire et Gnuvsi. au Maroc jusque dans les eaux d’Agadir. · G. NEPHROPS LE.·~.cu 1815. Test en général moins solide, le corps et les chélipèdes bien plus élancés que dans les Homards; carapace avec une légère crête médiane qui com- mence sur la région gastrique et se termine près du bord postérieur ; sillon subcervical liomarien, ses prolongements en arrière des aréoles gastriques peu indiqués ; pleurons abdominaux peu infléchis en arrière à leur pointe qui est forte ; telson et rame interne des uropodes à bord postérieur tres ‘ peu convexe. Pas de thélycum chez la $2. Genre représenté par l’espèce suivante, le N. faponicus Camzrnr et par quelques formes îndo·pacifiques très voisines de ce dernier. Nephrops norvegicus L. (fig. 5 et PI. I1, fig. 1) ; Cancern0rvegicusL1NNÉ 1758, 632; Aslacus norvegicus PENNANT 1777, 23, Pl.XII, fig. 1. Nephrops norvegicus BELL 1853, 261 avec figure ; SELBIE 1914, 41 ; Piasrs 1918, 183, fig. 58 ; Barss 1926, 23, fig. 7 ; Scxinntxzuuzanc 1928, 56, fig. 45 et 46 ; . Norsnn 1936, 150, fig. 129. (Iarapace avec une très faible dent antéro-latérale (au contraire de japo-
58 Diêcaronns Maacmauns nicus où la dent devient une forte épine), rostre grêle, armé latéralement de 3-4 épines, en dessous de 2, muni dorsalement de deux carènes qui di- vergent en arrière sur la carapace où elles portent quelques dents aiguës plus fortes ; en dehors de celles-ci, sur la carapace et de chaque côté, une autre carène dont la dent antérieure s’élève en épine postorbitaire et en dehors de cette épine une seconde ; carène médiane doublement denticulée avec une petite dent aiguë à son bout antérieur ; bords de chaque région renflés en carène obtuse. Tergites abdominaux avec sillons transverses complets en avant, coupés en deux plus en arrière, où ils sont accompagnés de sillons pairs et recourbés, le tout avec de fins poils qui séparent des sculptures nues. Telson avec deux carènes divergentes qui se terminent postérieurement en pointe ; des carènes semblables sur le bord externe des rames uropodiales qui présentent en outre une carène médiane inerme; deux fortes pointes sur l’article basal des uropodes. Grandes pinces moins dimorphes que celles du Homard, longues, armées sur chacun des bords du propode de 2 carènes parallèles, en dessus et en dessous d’une seule carène ; toutes ces carènes armées de fortes dents obtuses, les dé- ` pressions qui les séparent garnies de fins poils comme la carapace entre ses carènes. Des carènes dentées moins régulières sur le carpe et deux seu- lement sur le mérus. La taille peut atteindre 240 mm., mais est d’ordinaire plus faible. Diamètre des œufs, 1 mm. 5. Tonalité rose chair, souvent masquée par le sable ou la vase accrochés aux poils dans les dépressions; Bonn (1901) rapporte même qu’il a vu l’ani- mal recueillir la bave entre masp 3, et en faire avec le sable un mortier qu’il applique sur les parties villeuses. Au contraire du Homard, le Néphrops recherche les fonds de sable ou de vase, entre 20 mètres et 824. C’est plutôt un (Irustacé d’eau froide ; d’apres HANsEN (1908), il abonde près des côtes méridionales de l’Islande, on le trouve au large de toutes les côtes norvégiennes, et depuis les Iles Britanni- ques jusqu’à Rabat au Maroc, où il fut capturé par le « Travailleur » ; il pénètre en Méditerranée au moins jusque dans l’Adriatique. On le vend sur nos marchés sous le nom de « langoustine » ; sans doute plus ou moins gré- gaire, on le prend parfois en masse, si j’en juge par les envois qu’on faisait jadis de Concarneau à l`lILNE-ED\VABDS. Moins résistant à l’émersion que le Homard, il gagne à être consommé plus vite. ' Il rappelle beaucoup le Homard dans son développement et présente les mêmes stades ; ses larves mysidiennes sont remarquables par le grand allon- gement de leurs épines dorsales et des lobes de leur telson. G. NEPHROPSIS YVOOD-MASON 1873. Voisin de Nephrops, mais avec des pédoncules oculaires réduits et sans pigment cornéen, les pédoncules antennaires sans écaille ou presque, la · carapace moins armée avec la carène dorsale remplacée parun sillon, le dé- veloppement médiocre des chélipèdes dont les pinces sont inermes, sans ca- rènes et à bords arrondis, les pleurons abdominaux terminés en longue pointe
Nnmmorsis 59 et sans incurvation, p' plus fort que p” ;un thélycum chez la Q. Le sillon sub- cervical sans prolongements postgastriques. Se rapproche deNephr0ps japo- nicus par le grand développement de l’épine postantennaire etdela dent an- téro-latérale, de N. norvcgicus par l’absence de podobranchie sur l’épipo· dite de mxp‘. Neuf espèces, toutes subabyssales, dont une seule, la suivante, pénètre dans nos mers où, d’ailleurs, elle ne paraît point remonter au-dessus de 460 mètres. Nephropsis atlantica Nomi. (Pl. Il, fig. 2 et 3) ; Nonivmm 1882, 684 ; SELBIE 1914, 48, Pl. VII, fig. 1-13 ;BoUv1En 1917, 22, Pl. I, fig. 1-5. Face dorsale du corps et des chélipèdes granuleuse et pileuse, les gra- nules par endroits disposés en séries longitudinales sur les pinces ; les poils bien plus longs sur ces derniéres, de même que sur celles de p’. Rostre inerme en dessous, une paire d’épines sur ses bords, sa face dorsale avec la paire interne de carènes qui se prolonge sur la face dorsale de la cara- pace où elle présente une dent plus forte ; une petite épine hépatique en arrière de la postorbitaire ; à chaque bout du sillon dorsal, une petite saillie obtuse. Une carène longitudinale médiane sur les tergites abdomi- naux 2 à 6 et, de chaque côté, unecarène nue entre tergite et pleuron ; le bord antérieur des pleurons 2 avec une petite dent. Nageoire caudale de Néphrops. Pédoncules oculaires cachés sous le rostre ; fouets antennaires presque deux fois aussi longs que le corps ; pinces des chélipèdes à doigts finement denticulés, fortement croisés il la pointe, plus forts chez le 3; quelques dents sur le carpe, deux au bout distal du mérus. Pléopode 2 du 3 avec un appendice mâle plus fort que l’endopodite et armé au sommet d’une frange d’épines inégales. Thélycum (Pl. ll, fig. 3) de la Q assez sem- blable à celui du Homard, la saillie du sternite 5, toutefois, plus réduite. Longueur du corps d’une $2 75 mm. ’ Tonalité rouge des Crustacés abyssaux. Capturée d’abord au nord de l’Écosse, puis dans le Canal des Féroés,l’es- pùce a été signalée au large des côtes d’Irlande, par CAULLERY (1896) dans le Golfe de Gascogne et dans la région des îles du Cap Vert par la « Princesse Alice ». Mais elle a une distribution géographique bienplus étendue, ÀLCUCK (19Ul b) la signale dans les mers d’Arabie et S·rErsnmc,dans ses « South Afri- can (lrustacea », au large du Cap de Bonne·Espérance. Elle peut descendre jusqu’à 1.743 mètres. Famille des ASTACIDAE BATE 1888. (Écrevisse s). Abdomen un peu plus large et moins convexe que dans les Homaridés ; pleurons abdominaux peu ou pas aigus ; telson à bord postérieur bien con- vexe, souvent avec une suture transverse munie d’une petite dent à chaque _ extrémité (Pl. I, fig. 1). Cornée médiocre ; écaille antennaire grande et re-
BO DÉCAPODES MAP.cHEuRs couvrant à peu pres tout le reste du pédoncule. Endopodite de mccî (üg. 18) et mœpl (üg. 20) simple. Pleurobranchies parfois absentes ou réduites. Plé0· pode 1 parfois absent ; pléopode 2 sans appendice masculin (fig. 51). Ces Crustacés d’eau douce correspondent exactement à la tribu des Asiczcina que HUXLEY (1880) opposait à celle des Homarina et qu’il divi- sait (1878) en deux familles, considérées ici et par FAxoN (1885) comme des sous-familles, d’après les caractères suivants 2 — Toujours une paire de pléopodes simples sur le 19* somite abdominal les pléopodes des autres somites assez brièvement biramés, ceux du 29 modifiés chez le 3 ; podobranchies avec leurs filaments branchiaux fixés sur l’épipodite qui s’étale et les dépasse en une grande lame plissée. D’ordinaire une suture au telson ........... Potamobiinae, p. 60 — Jamais de pléopodes sur le 16* somite abdominal, les pléopodes des quatre somites suivants à rames bien développées ; épipodite des podo- branchies réduit et ne formant jamais une lame plissée. Pas de suture au telson .........,....,. . ........... . .... Parastacînüe, p. 85 Les Potamobiinés sont propres à l’hémisphère septentrional, les Paras- tacinés à l’hémisphère sud, où ils s0nt` répandus partout, sauf dans l’A- frique australe, encore qu’ils soient représentés à Madagascar par une forme géante, l’Asfac0ides madagascariensis ; cette dernière espèce riva- lise pour la taille avec certains Parastaciens d’Australie presque aussi grands que nos Homards. Elle diffère toutefois des autres Parastacinés en ce qu’elle ne présente de chaque côté qu’une pleurobranchie fonction- nelle au lieu de 4, sans compter la pleurobranchie en cicatrice qui existe chez tous les Parastaciens. Sous-famille des POTAMOBIINAE (HUXLEY) Fxxoiv 1885. Les Écrevisses de l’hémisphère septentrional, ou Potamobiens, se di- visent eux-mêmes en deux genres dont la distribution géographique n’est pas moins curieuse que celle des Astacidés en général : —- Toujours deux pleurobranchies (fig. 28), l’une fonctionnelle plbé, l’autre cicatricielle br à la base de ps, et des pleurobranchies plus ou moins ré- duites à la base des pattes des trois paires précédentes ; pas de thély- cum chez la S2 ; chez le 8 l’ischion de pa et de pa d’ordinaire simple, sans saillie (uncus) en éperon ...................... ASta.cuS, p. 61. — Jamais de pleurobranchies ni fonctionnelles, ni cicatricielles ; un thé- lycum ou anneau ventral chez la S2(fig. 56, A), chez le 5‘ (fig. 56) une saillie en uncus vers la base de l’ischion sur p3 et parfois p‘. ......................... . .................. Cambarus, p. 70.
Asmcus 61 Les Aslacus occupent l’Europe, l’Asie, le Japon et le versant pacifique du continent américain, les Cambarus tout le reste de ce continent depuis les Montagnes Rocheuses jusqu'à l’Atlantique. Par les caractères sexuels du 6 et de la 9, les Aslacus de l’Amour et du Japon semblent établir un passage aux Cambarus. G. ASTACUS Lmmà 1758. (Pl. I, fig. 1, 2-6; Pl. II, fig. 2. — Fig. 1-3, 15-22, 24, 29, 31, 33, 38, 45, -16). La carapace est dilatée d’avant en arrière, avec un sillon postcervical régulièrement arqué, situé juste en avant des aréoles gastriques postérieures dont les bords sont très souvent un peu indiqués soit sur les côtés, soit contre l’aire cardiaque. Rostre plat ou un peu déprimé en dessus, avec une paire de dents latérales qui le divisent en deux parties, une basale large et une terminale en pointe. Toujours, de chaque côté (fig. 50, D), une crête postor- bitaire parallèle à l’axe, simple ou divisée en deux saillies successives ; sur la ligne médiane dorsale ni sillon, ni carène. Les points gastriques ne sont pas toujours apparents. Ainsi qu’on l’a vu plus haut (p. 33) le nom d’Aslacus fut abusivement emprunté par Fxemcxus au Cancer aslacus L. qui désigne notre Écre- visse commune et ne saurait s’appliquer qu’àelle ou aux formes similaires «l’ailleurs Fanmcxos l’étendit à quantité de Macroures (Homards, Lan- goustes, Scyllares), voire à des Anomoures (Hippa). En tout cas, comme l’ont observé justement Srites et BAKER (1926), il ne saurait être rem- placé, comme on le fait trop depuis Srnnemo (1893), par celui de Po- lumobius emprunté à SAMOUELLE (1819) d’après LEAcH. L’Écrevisse habite les ruisseaux ou les bords de certains lacs ; ses mouve- ments rappellent ceux du Homard, son attitude est la même et c’est de la même manière qu’elle prend sa nourriture, les grandes pinces lui servant à briser les corps durs, les petites des deux paires suivantes à saisir les par- celles provenant de cette dissociation, ou les petites proies, et à les porter aux appendices qui entourent la bouche ; mais les grandes pinces ne sont pas fortement dissemblables comme celles des Homards et des Néphrops. A l'exception de lcpiodacfylus qui est autant diurne que nocturne, elle se tient d’ordinaire dans les anfractuosités des berges qu’elle contribue à rendre plus profondes, car elle est fouisseuse ; elle s’y niche les pinces vers l’oriIice et y reste enclose durant la période hivernale ; au crépuscule et durant la nuit, elle s’aventure en dehors pour chasser les proies aquatiques très di- verses qui lui servent de nourriture ; c’est aussi le moment où on la pêche dans des paniers (balances) à mailles larges dont l'appàt se compose de chairs vivantes ou mortes, mais pas trop décomposées. Dans les ruisseaux où elle abonde, il n'est pas rare de la voir errer çà et là en plein jour, pour fuir en cas d’alerte et se cacher sous les pierres ; quand un milieu lui déplait, elle émigre en amont ou en aval, et peut même cheminer assez loin sur terre pour chercher des eaux plus favorables.
62 DÉCAPODES MARGHEURS Elle est mûre pour la reproduction au bout de 3 ou 4 ans et mesure alors 9 à 11 centimètres. L’accouplement s’effectue à la manière normale dans une position semblable à celle que prennent les Cambarus (voir fig. 41, p. 36) La liqueur séminale chemine dans le tube formé par la réunion des pléo- podes 1, poussée en avant par le prolongement lamelleux de l’endop0dite des pléopodes 2. Immobiles comme ceux des autres Décapodes et réduits à un corps muni de nombreux rayons, les spermatozoïdes (fig. 40) sont noyés dans un enduit qui se concrétionne autour d`eux en spermatophores, les- quels s'accolent en un dépôt crayeux sur les sternites postérieurs de la Q. On est alors en plein automne, après la mue ; ensuite commence la ponte qui s’effectue suivant le mode signalé pour le Homard. Les œufs arrondis deviennent très vite brunâtres et mesurent près de 3 mm. ; ils s’attachent aux poils du pédoncule et de l’endopodite des pléo- podes par un pédicule qui prolonge leur enveloppe cémentaire, Vers la lin du printemps suivant, ils ont achevé leur évolution embryonnaire, leur mem- brane de cement s’ouvre en deux valves qui restent attachées aux poils par le pédicule. Le jeune qui vient de naître (fig. 46) présente tous les appendices définitifs sauf les uropodes et les pléopodes antérieurs, il diffère surtout de 1’adulte par ses gros yeux, son rostre infléchi, sa carapace largement cordi- forme et la forme du telson qui n’a, pas encore de suture. Incomplètement dégagé de sa première mue, il reste quelques jours cramponné à sa dépouille cémentaire, puis s’en délivre, mais avec les doigts des pinces terminés en crochet se tixe aux supports de la chambre abdominale où il est né. Après une seconde mue les jeunes se libéreront davantage encore, et pourront même s’aventurer un peu au dehors, quittes à rentrer au gîte quand survient une alerte;ils possèdent alors des uropodes et s’afl`ranchissent totalement pour un abri sur le fond. lls mesuraient à l’éc1osion 8 mm., ils en auront 40 au bout de l’année après 4 ou 5 mues. Dans la suite, celles-ci seront progressi- vement moins nombreuses, et les grands exemplaires ne muent peut-être pas une fois tous les ans. L’Écrevisse n’est point prolifique comme le Homard et l’on compte qu’une S! de 110 mm. donne tout au plus 250 œufs ; mais elle protège sa géniture jus- qu’au moment où celle-ci peut s’abriter elle-même, si bien qu’en fait elle arrive très vite à une population nombreuse malgré les Poissons qui la re- cherchent. Toutefois, comme on lui fait une pêche intensive à cause des qualités comestibles qu’el1e présente, elle serait mise en péril si le législa- teur n’était survenu pour la protéger ; la pêche n’en est pas toujours permise, et des balances en treillis où on la capture on doit rejeter tous les adultes de taille trop réduite. Elle a aussi des parasites, entre autres une petite Sang- sue du genre Branchiobdella, et deux microorganismes végétaux, un Bacillus et un Champignon du genre Aphanomyces qui, devenant pour elle une véri- table peste de 1875 à 1885, faillirent la faire disparaître de nos pays. Au- jourd’hui le danger semble beaucoup moindre, mais 1’alerte fut grande et il peut revenir (Voir Bouvmn 1897 b). Le genre Aslacus compte de nombreuses espèces (13) bien étudiées par FAXON (1885). Les quatre suivantes sont propres au continent européen ; ANDRÉ et LAMY (1935) en ont donné un bon synopsis, accompagné d’in- téressnts détails sur l’habitat et la distribution aux divers points de la France. D’après ces auteurs, les arrivages d’Écrevisses aux Halles de Paris, en 1935, s’élevaient à 80.000 kilogs environ, ce qui, en mettant à 70 grammes
.~.s·rAcUs 63 environ le poids d’un individu moyen, représente à peu près 1.150.000 Écrevisses. Nombre très approximatif qui comprend surtout des pallipcs et des aslacus, sans doute aussi des lcplodaclylus et peut—être quelques Cam- barus. · TABLEAU ¤Es Esriacns. 1. Crête postorbitaire indiquée par deux saillies successives dont l’anté- rieure est plus proéminente ; rostr·e plus long que large, sa partie ba- sale à bords presque parallèles terminés en avant par une dent aiguë, sa pointe assez longue et parcourue en dessus par une carène denti- culée, sa face ventrale en carène inerme ; face inférieure de l’article basal des pédoncules antennulaires avec une épine ; écaille anten- naire en dessous avec une carène simple ; partie postérieure du tel- son courte; une pleurobranrhie en simple filament à la base de p2, ps et p' ........,....................... . ........... . ........ 2 - Crête postorbitaire représentée par une seule saillie ; rostre pas plus long que large à sa base dont les bords sont divergents et terminés par une dent peu saillante, sa pointe plutôt courte,à carène dorsale simple ; partie postérieure du telson assez longue et à bords très convexes ; pleurobranchie en filament à la base de pa et p‘. Pinces fortes chez les 5 adultes, avec une échancrure entre deux tubercules au bord interne du pouce ................................................... 3 2. Les deux saillies de la crête postorbitaire simples ; rostre sans denti- cules sur les bords de la partie basale ; de chaque côté une série de denti- cules juste en arrière du sillon postcervical; partie postérieure du telson convexe ; pleurobranchies de p', p”, p‘ en filaments tous bien dévelop- pés. Pinces fortes chez le 3 adulte avec une échancrure entre deux tu- bercules sur le bord interne du pouce .............. astacus, p. E4. — Saillie postérieure de la crête postorbitaire longue et denticulée, des denticules sur les bords de la partie basale du rostre ; flancs de la cara- pace hérissés de dents aiguës ; partie postérieure du telson tronquée ; pleurobranchies de p' et p° en filaments courts. Pinces fort allongées surtout dans la région des doigts, ceux-ci avec leur bord interne pres- que rectiligne et à peu près sans tubercules .... leptodactylus, p. 65. 3. Rostre avec ses deux dents latérales aiguës, la carène dorsale de sa pointe nette ; une série de denticules juste en arrière du sillon postcer- vical ; une épine à la face inférieure de l’article basal des pédoncules antennulaires ; carène ventrale de l'écaille antennaire simple ; pleur0· branchie de p' représentée par une simple cicatrice. pallipes, p. 66. — Rostre avec ses deux dents latérales subaiguës ou obtuses, la carène dorsale de sa pointe vague ; pas de denticules en arrière du sillon post- cervical ; article basal des antennules inerme ; carène ventrale de l’é— caille antennaire denticulée ; pas traces de pleurobranchies à la base de p* ..................................... torrentium, p. 67.
64 DÉCAPODES MARCHEURS Dans toutes ces espèces, les bords latéraux de la partie antérieure du telson se terminent en arrière par une dent aiguë, au voisinage de laquelle une petite épine apparaît au bord externe de la suture ; mais cette épine d’après ANDRÉ et LAMY (1935) manque parfois chez lorrenlium. Dans l’A. nigrescens S'r1MPs0N, de Californie, il n’y a pas de suture au telson. 1. AStâ·Cl1S 3,Sl3a0us L. (Pl. I, fig. 1, Pl. II, fig. 4 et fig. 50) ; Cancer aslacus LINNÉ 1758, 631. Poiamobius asfacus Batss 1926, 24. Asiacus asfacus 5 C ax QIL 00 ........ . ..,,_ ai ```` "' ~ A1 en a,2___ —· O _A2 Ep- ` dx «,\ , E1 / V ? \· \. f \ T Fm. 50. — Astacus asiacus : D, carapace de dos, L,decôté, C, pince. A1, antennuIe,A*, antenne, T, telson. Enbas et fr gauche, face inférieure de la region prébuccale ou épi- stome Ep, avec la cavité articulaire des appendices eéphaliques et, en arrière, le labre (d’après ANDRÉ et LAMY, 1935). ANDRÉ et LAMY 1935, 7, fig. 1. Aslacus fluvialilis Fixanicius 1775, 413 ; H. MILNE-EDWARDS 1837, 350 ; FAXON 1884, 155; SCHELLENBERG 1928, 62, fig. 47 h, 48-50. Poiamobia fluvialilis STEBBING 1893, 207. Asiacus no- bilis HUXLEY 1878 et 1880. C’est l’Écrevisse noble (« Edelkrebs » des Allemands) ; elle est d’ordi- naire d’un brun verdâtre foncé, rougeâtre à la face ventrale des pinces (Écrevisse à pieds rouges); sa longueur moyenne varie entre 120 et 130 mm.,
.\sTM:i:s 65 mais, d’après ANDRÉ et LAMY, des individus très âgés (20 à 25 ans) pour- raient atteindre 210 mm. Eaux peu rapides et vailmes, souvent il fond vaseux. Toute l’Europe cen- trale jusqu’au bassin du Pô et jusqu'à la Macédoine ;de plus en plus rare en France à mesure qu’0n s'avance vers l’ouest et le sud. N’est pas repré- sentée en Angleterre. 2. Astacus leptodactylus Escu. (fig. 51) ; Escuscnonz 1823, 109 ; Samar- LENBERG 1928, 67, fig. 47 · et 31 ; ÀNDRÉ et LAMY 1935, 16, fig. 4. Pola- mobius leplodaclylus Banss 1926, 24. Ã D L ^ L * - Q 5 `I · Q E î F ·:î ° ' J ^,, ,111 - ' 4 · ii; `· ‘. C en Q ''_.__ .. ax z Ap ( PM lg X JÉZ1 7` Fm. 51. —- Asiacus leptoclactylus : lettres de la fla. 50 et pléopode 2 du 3 (d‘après ANDRÉ et LAMY, 1935). Se distingue par la forme de ses pinces et par la saillie ou talon (l) que présente vers sa base chez le 3 l’endopodite du 26 pléopnde ;carapace plutôt mince, mais très hérissée. Coloration dorsale variable, souvent marbrée, allant du brun gris au vert jaunâtre, pâle en dessous. Habitudes plutôt diurnes. Peut largement dépasser en taille les plus grands aslacus et donner alors jusqu’à 800 œufs. nouvmn 5
66 DÉCAPODES Mnacnnuns Très vivace et capable de chasser pendant le jour, elle a supplanté l’Écre- visse noble dans les affluents de la Baltique et de la mer Blanche ; mais son centre est dans la Russie depuis l’0ural et la Caspienne jusqu’en Roumanie, d’où elle s’est répandue en Hongrie et en Bosnie. Introduite par la voie des marchés, elle a envahi à l’est le territoire sibérien de l’Obi, à l’ouest quel- ques points de l’A1lemagne ; on la vend parfois à Paris. C/est d'ailleurs une espèce peu recommandable, de chair médiocre et d’un rougeâtre terne apres la cuisson ; elle se tient en plaine et, dans les fleuves de la Russie méridionale, fréquente même les eux saumâtres au voisinage des embouchures. 3. Astacus pa11ipesL1;R. (fig. 28, 52 et 54); LEREBOULLET 1858 ; 7, Pl. II, 111, fig. 3; SCHELLENBERG 1928, 68, fig. 47 C ; ANDRÉ et LAMY 1935, 10, D1 D2 L Az ]· E Fxo. 52. ~— Astacus pallipes : lettres de la fig. 50 (d’après ANDRÉ et LAMY, 1935). fig. 2. Poiamobius pallipes BALSS 1926, 24. Asiacus sazmlilis HELLER 1863, 217, Pl. VII, fig. 5. Asiacus foniinalis CARBoNN1ER 1869, 8. C’est l’Écrevisse à pieds blancs, ainsi nommée parce que la face inférieure des pattes est blanchâtre, le dessus du corps étant d’0rdinaire verdâtre brunissant. Plus petite que l'Écrevisse noble (elle ne semble guère dépasser 135 mm.) et la remplace communément en France d’où elle se répand au sud jusqu’en Espagne et en Grèce, à l’est par la Suisse jusque dans le sud-ouest de l’Alle-
As·rAcUs 67 magne, au nord dans les Iles Britanniques (A. lorrenlium de HUXLEY). Chez nous, aime surtout les eaux assez rapides sur fond de gravier; en Allemagne où on l'appelle « Dohlenkrebs » (Écrevisse des égoûts), les eaux calmes à fond vaseux (d’après Scms.r.LEN1aEno). Ce serait, d’après FAXON (1885), le jluuiatilis de Faamcms et de DIILNE-ED\VARDS· 4. Astacus torrentium Senn. (fig. 53) ;ScrmAm< 1803, 247; Scam.- LENBERG 19%, 68, fig. 47 d ; Animé et LAMY 1935, fig. 3. s rg (51 â ’” fou J Cla à LP FIG. 53.- Astacus iarrentium : lettres des figures précédentes (d'après ANDRÉ et L.mv,l935). · Appelée aussi sarcalilis (140, 110 l) et lrisiis (140, n° 2) par Kocxr (1835), longicornis par LEREB0UL1.ET (1858), cette espèce est encore plus petite que la précédente et mesure au plus 115 mm. ; ses pattes sont ternes en dessous, le dessus du corps étant verdâtre marbré de brun ou de gris. Elle aime les eaux torrentueuses à fond caillouteux des régions élevées de l'Europe centrale : en France dans des situations analogues depuis l’Alsace et le Morvan jusque dans l’Isère.
68 nÉcA1>onEs Maacnnuns G. CAMBARUS Enrcnsorz 1846. Les Cambarus sont suffisamment caractérisés parles traits indiqués à la page 60 et par la structure des pléopodes sexuels du mâle (fig. 55) ; ils ont l’aspect général des Asiacus et comptent environ 60 espèces, toutes localisées dans l’Amérique du Nord à l’est des Montagnes Rocheuses, sauf les deux suivantes : typhlobius qui est une relique caver- nicole européenne montrant que le genre s’ètendait autrefois sur l’Ancien continent, et une espèce franchement américaine, affinis introduite en [ J` ” \ 8 rw Ivy en ji ~ Q D D X tg. '~« /"’ r Plllxï ” PL11 xa Q F1G. 54. - Aslacus pallipes ô` : pléopodes 1 et 2 face ventrale ; en D bout du pléopode 2 droit, face dorsale (d’après ANDRÉ et LAMY, 1935). Europe à l’époque où y sévissait la peste des Ecrevisses; la première est aveugle, la seconde présente des yeux normaux comme toutes les espèces américaines, à l’exception de pellucidus TE1.1<A1~1PF qui est aveugle et caver- nicole comme iyphlobius. Inutile d’insister longuement sur cette dernière forme qui est rarissime et qu’on peut distinguer au premier abord. 1. Uambarus typhlobius J osnpri 1879, 202 ; FAxoN 1884, 45. Cambarus caecus JosEPH 1881, 137. Gambarus siygius Josnpu 1881, 241, 249 et 1882, 12. Espèce découverte par J OSEPH dans la grotte de S. Kanzian en Carniole et connue seulement, semble—t-il, par la description qu’en a donnée l’au- teur (1882). Cette description fort incomplète a été intégralement relevée par FAXON qui a restitué à l’espèce son nom primitif, celui de siygius ayant été attribué en 1876 par BRANDY à une autre espèce de Cambarus très voisine. Quoique mal connu, igphlobius appartient certainement au genre Cambarus. L’exemplaire capturé par JosEPH mesurait 90 mm., c'était un 3 qui portait éperon sur le 38 article de pa et de p‘, en quoi il ressemblait à pellu- cidus ; d’ailleurs il se distingue de cette dernière espèce par ses pédoncules antennaires qui sont plus allongés et ses pédoncules oculaires un peu plus forts.
camsanus 69 2. Cambarus aiïinîs SAY (fig. 46, 55, 56) ; Aslacus a/finis SAY 1817, 168, Cambarus affinis HAGEN 1870, 60, Pl. l,fig. 19, 22, 84, 85, Pl. III, fig. 152 et Pl. V ; ÀNDREWS 1906, 427 ; SCHELLENBERG 1928, 69, fig. 52-56; ANDRÉ et LAMY 1935, 35, fig. 5 et 7. Appartient au groupe des Cambarus où l’éperon ischiatique du (3* est localisé sur p° et, dans ce groupe, aux espèces où les pléopodes 1 du mâle se terminent en deux lames triangulaires droites à pointe aiguë ; il se dis- tingue d'ailleurs de toutes ces dernières par les nombreux tubercules aigus qui s’élèvent sur les flancs delarégionhépatique.Assez semblableà A.pall£- pcs et présentant comme elle une crête postorbitaire indivise, il a le tho- rax plus étroit, et le rostre plus élancé, concave, sans carène du côté dorsal. 5 J = N ‘·. /1 ‘= s —· M . / I ~ ji BT! l 1 D gl M l I I HJ, Il / la il /~· PU a mu ` ’ Fm. 55. -— Cambarus ajfinis 3, mêmes organes et mêmes lettres que dans la fig. 54 (d’après ANDRÉ et LAMY, 1935). Le thélycum de la Q (fig. 56, A), en anneau venlral transverse, est situé juste en arrière du sternite de p* ; cet organe présente au milieu une cavité qui joue le rôle de réceptacle séminal ; en avant de cette chambre, la par- tie antérieure de l’anneau présente une paire de tubercules, et du fond de la chambre s’élève un tube en gouttière dont les lèvres en contact peuvent s’écarter ; ce tube est souvent rentré dans la chambre. L’anneau est suivi d’ailleurs par une pièce sternale transverse située au niveau de p‘. Chez le 5* (fig. 55), les pléopodes 1 présentent dans leur moitié distale un sillon qui se continue jusqu’à l’extrémité de l’une des deux pointes terminales, laquelle est cornée et joue le rôle de canule pour introduire le sperme dans la cavité de l’anneau ventral, l’autre pointe est membraneuse. Le pléo- pode 2 ressemble beaucoup à celui des Écrevisses, mais sa lame terminale est longue, recourbée sur elle-même, terminée en pointe ciliée.
70 nÉcAronEs MARCHEURS Espèce franchement diurne, de coloration verdâtre avec taches plus foncécs, et, sur les segments abdominaux, une double bande transverse marron qui devient rouge dans l’alcool. — Longueur 110 à 120 mm., pou- vant atteindre 140. \ 5 X ll l \ë (V//lxl / l /’ I è \ \ =» ` V \ ml l/QV U l l *5 I ’ È té [ r NÉ / \ ,, J x? , , ^ \~ r M J) t , I Pri/1 g \ B az Fier. 56. -· Cambarus affînis : A, Q face sternale du céphalothorax avec la base des pattes, les orifices sexuels et l’anneau ventral ; Pr 111, patte 3 du 3‘ avec l’éperon basal (d’après ANDRÉ et LAMY, 1935). L’accouplement se produit dans la situation normale (fig. 46), rendu plus étroit par le contact de l’éperon de p4 avec la base de la même patte de la Q ; la papille située à l’orifice sexuel 3 de pé déverse la liqueur dans le sillon des pléopodes 1 rappr0chés,et Pappendice terminal de l’endopodite des pléopodes 2 fait cheminer la liqueur en avant jusqu’aux canules qui la déversent dans la cavité de l’anneau. L’accouplement est printanier ; bien- tôt après, la $,2 dressée sur ses pattes secrète par les pléopodes et les plaques sternales une liqueur cémentaire abondante, puis se tient sur le dos, rabat l’abdomen contre le sternum thoracique et clôt la chambre incubatrice ainsi faite par une membrane provenant du liquide cémentaire durci. Les œufs, à leur sortie des oviductcs, sont fécondés par le sperme qu’émet le tube en gouttière du réceptacle séminal. Une fois les œufs fixés aux pléopodes par le cément, la S2 se relève, étend l’abdomen et rompt la membrane cémentaire qui transformait celui-ei en chambre incubatrice close. Au bout de deux mois environ, les jeunes éclosent et se développent à peu près comme ceux des Écrevisses. L’espèce est commune à l’est des États-Unis, régions du Delaware et du Potomac. Elle fut introduite en 1890 par Max vor: DEM Bonms à Ber- neuchen dans un étang que desservait la Mietvel, un affluent de l’Oder, et de là s’est répandue jusqu'en Pologne ; à l’est elle se trouve aussi dans la région de Berlin. En France, pour remédier à la dépopulation causée par la peste des Écrevisses, le Cambarus a/finis fut introduit par RAVERET- WATTEL (1896, 1897) dans la station aquicole du Nid-du-Verdier, près de
camnmws 71 Fécamp, avec une autre espèce encore plus répandue en Amérique, le Canz- barus virilis PIAGEN ; sans succès au surplus, car les Cambarus sont fouisseurs et s’échappent au loin par des galeries (1). Plus heureuse fut la tentative d’un Allemand M. Lxasautc qui, d’apres Burmutr (1932), avait introduit dans le Cher à Saint-Florent 2.000 a/]înis importés d’Allemagne en 1911 et 1913. Telle est sans doute 1’origine des af]înis signalés par LEGER au voisi- nage de Vierzon où ils occupaient un lit sableux dédaigné parles Écrevisses. Depuis, ANDRÉ (1934) a retrouvé l’espèce il Juvisy dans la Seine, à Charen- ton dans la Marne et, plus récemment, je le sais par sa bouche, dans le lac Daumesnil, au Bois de Vincennes. D'où proviennent ces individus? on l’i- gnore, mais on peut supposer qu’ils furent achetés aux Halles et introduits dans la région par des amateurs qui les prirent vraisemblablement pour des Écrevisses. A1~mnÉ et LAMY ne disent-ils pas qu’en 1734 les Cambarus de la Marne se vendaient 3 francs la douzaine aux Halles de Paris. Pour Lacan (1924) les a/llnis seraient une acquisition heureuse, car ils aiment les eaux peu favorables à 1’Écrevisse, « prennent par la cuisson une belle couleur rouge sombre, et leur chair fort appétissante, plus ferme et mieux fournie que celle de nos Écrevisses, a un goût fin qui rappelle celui de la Langouste ». Mais, sur ce point, les avis sont partagés, SCIIELLENBERG dit que 1’espece n’est point estimée pour la table et qu’e1le prend une teinte rouge terne à la cuisson. Tribu ll. PALINURA Boanamuta 1907. Caractères au tableau p. 52, avec les suivants : basis soudé :1 l’ischion dans toutes les pattes ; bord postérieur de la carapace pincé latéralement, soit entre des saillies pleurales du 1°1’segmentdel’abdomen(fig.57),soitentre une de ces saillies et la partie précoxale de p°sur les flancs du thorax (fig. 59); articles 2 et 3 des pédoncules antennaires fusionnés ou soudés suivant une ligne de suture ; le dernier sternite thoracique soudé aux précédents ; rames uropodiales et telson sans suture complète ; lacinie interne de mœ* et de mxpl rudimentaire 011 trés réduite. L’appareil respiratoire présente des aillnîtés homariennes manifestes dans sa structure qui est franchement trichobran- chiale, dans le développement d’un épipodite et d’une podobranchie à la base de toutes les pattes, sauf celles de lapaire postérieure, enfin, par la pré- sence d’une pleurobranchie fonctionnelle au niveau de p', p', p•, p*. Comme chez les Cambarus dans la tribu précédente,il y a éloignement du type ho- marien par suppression complète de la pleurobranchie cicatricielle à la base de p°. ··- Comme il a été dit plus haut (p. -10),1es Palinura, une fois sortis de l’«euf, traversent un stade larvaire mysidien où la carapace est très déve- loppée, puis un stade natant qui varie beaucoup suivant les groupes. Abstraction faite des Galathéidés, qui sont des Anomoures, la tribu correspond aux Il/Iacroures cuirassés de Milne-Edwards. Elle se subdivise de la manière suivante en deux groupes comprenant ensemble trois fa- milles. 1. Voir a ce sujet Cuimums (1921) pour C. argillicdla qui émigre par terre et fait un petit monticule a 1’oriiîce de ses terriers ; dans C. diogenes, d’après Faxorx, le montucule devient une colonne qui peut atteindre un pied.
72 DÉCAPODES MARCHEURS TABLEAU DES FAMILLES. 1. Téguments coriaces ou peu calcifiés ; formes aveugles dont les pédon- cules oculaires sont ankylosés. Long fouet antennaire. Toutes les pattes se terminent en pince, sauf parfois celles de la dernière paire ; les anté- rieures sont très allongées ; telson triangulaire,tout entier calcifié comme les rames des uropodes. Carapace avec de nombreuses carènes longitu- dinales épineuses (Pl. II, fig. 1) (Groupe Eryonidea) ............... ............................................... Eryonidae, p. 72 — Téguments très solides ; formes à pédoncules oculaires mobiles et ter- minés par des yeux. Les pattes 1 parfois subchéliformes, ces pattes et celles des trois paires suivantes jamais terminées en pince ; telson sub- tronqué ou arrondi en arrière, membraneux postérieurement comme les rames des uropodes. Carapace convexe ou déprimée en dessus, dans ce dernier cas avec crête latérale plus ou moins saillante (Groupe Loricaia) .................... . ...... . ............................... 2 2. Antennes à pédoncule subcylindrique terminé par un long fouet ; les pédoncuies oculaires ne sont jamais logés dans une profonde échancrure du bord frontal ; corps robuste mais svelte ; carapace d’ordinaire con- vexe du côté dorsal (Pl. III, fig. 3) ........... Palinuridae, p. 77. —- Antennes larges et aplaties surtout en avant où le dernier article de leur pédoncule se dilate en lame triangulaire et où le fouet se réduit en une grande lame lobée sur les bords ; corps lourd et trapu, la carapace d’or—· dinaire déprimée et beaucoup plus large que l’abdome11 (Pl. lll, fig. 5) ................................ .. ......... Scyllaridae, p. 85. Groupe Eryonidea DE I"IAAN 1850 Famille des ERYONIDAE DANA 1852. Outre les caractères du tableau p. 72, les caractères de l’adulte sont les suivants : ai avec le le! article pédonculaire prolongé en avant par une puis- sante écaille, leur fouet interne long et fort, pédoncules de az avec l’article 1 libre et muni d’un fort tubercule excréteur, les articles 2 et 3 soudés mais distincts, l’article 2 portant une écaille mobile ; mandibules à dents trian- gulaires multiples ; mxl presque réduite à ses deux lacinies simples, mais avec un petit endopodite et une large lame exopodiale ; mccpl tres modifié, ses lacinies simples et rudirnentaires, l’endopodite étroit,parfois vaguement divisé en son milieu, Pexopodite longuement dirigé en avant où il s’étale et se divise suivant sa longueur en deux lames incurvées, l’épip0dite grand et dirigé en arrière ; mœpz et mxps a épipodite et exopodite rudimentaires ou nuls, leur basis soudé à l’ischion ; p2 à p“ avec l’ischion-basis soudé au mérus ; abdomen progressivement et fortement rétréci de la base à la pointe, son ler tergite articulé avec le bord postérieur de la carapace (fig. 57, A et B) ; toujours une paire de pléopodes sur le 19* sternite abdominal, ces pléopodes, chez le 5* (fig. 57, C), dilatés en avant où ils portent des crochets rétinacu- laires ; pléopodes des paires suivantes biramés avec, sur l’endopodite, un
Enromoaa 73 appendice interne rétinaculé qui, chez la 5, se divise longitudinalement (llg. 57, D) pour former un appendice masculin. La carapace est plus typique encore (voir Bouviaa 1917, fig. 1) : sa partie frontale soudée à l’arceau ophthalmique, largement tronquée avec, au mi- licu, 1 ou 2 épines rostrales, une profonde échancrure orbitaire, limitée en avant par deux angles aigus, une échancrure antennaire ayant une dent de chaque côté à son ouverture,enlin un lobe ptérygostomien. Elle est par- courue longitudinalement par des carènes spiniléres : une dorsale médiane munie d’un léger sillon, et, de chaque côté, une latérale, une gastro-orbi- aire souvent absente, une branchiale supérieure, une branchiale longitu- 1 = L\ C l / >_ tél ., am. i \i\ il *1)* f · É \ al: \ S aim li .al \ ,»-ï C D Fxo. 57. - Polgcheles sculptus :A, 1** tergite abdominal vu de dos, son condyle i s'articule avec le bord postérieur de la carapace ; B, relation de cet anneau (lé 1) avec le bord postérieur c de la carapace où l‘on voit l’origine des carènes médiane, bran- cliiale et latérale; C', pléopode du â ; D, pléopode 2 du 3 avec les appendices interne ai et masculin am (original). dinule et une branchiale inférieure, sans compter les carènes marginales fort développées surtout en arriére. Le sillon subcervical est représenté par ses parties centrales et latérales, le sillon cervical par son origine, vers laquelle se dirige un rameau subcervical ; un vague rameau du sillon sub- cervical délimité en arrière les lobes gastriques postérieurs ; enfin, de cha- que côté, un sillon branchiowardiaque oblique. Ainsi se délimitent sur la carapace une aire gastrique, une postgaslrique suivie par la cardiaque, une épigastrique, une hépatique, enfin les aires branchiales antérieure et posté- rieure. De chaque côté, le bord postérieur de la carapace est saisi entre deux saillies pleurales du l" segment de l’abd0men (fig. 57, A, B), l’une anté- rieure en tubercnle arrondi (i) qui s’articule à la face ventrale du bord,l’autre
7-l oûclxrooss Mancneuns postérieure en pointe courbe qui se place en dessus du bord. Les sillons et la carene dorsale ne sont pas sans rappeler beaucoup le genre Nephrops ; ce qui leur donne un aspect différent c’est la disposition relative, chez l’adulte, du dos et des flancs qui sont déprimés et se rencontrent suivant les c a rènes latérales. La formule branchiale d’ailleurs,rappelle tout à fait celle des Homaridés, sauf dans la région des maxillipedes où disparaissent complètement les podobranchies et où l’on ne trouve plus qu’une arthrobranchie (sur mœpa) d’ailleurs rudimentaire ou nulle. Au sur- plus, BoAs a relevé d’autres homologies entre les deux groupes 3 écaille antennaire mobile, multiplicité des pinces, faible largeur des sternites thoraciques, présence des pléopodes. A ces caractères il faut ajouter le suivant, qui est d’importance. En 1882, Srnmcn BATE a décrit sous le nom d’Ery0ncicus des Crustacés bathypélagi- ques qui rappellent tout à fait les Éryonides adultes, mais dont la carapace très large est globuleuse ; on en connaît beaucoup de formes dont j’ai donné en 1917 une table dichotomiqueg plusieurs sont assez grandes et on les tenait pour des espèces propres, sinon adultes, au moins tres voisines de l’adulte. A grand tort,j’ai soutenu cette opinion contre Oscar: Sono (1915) qui a eu le mérite de reconnaître dans ces formes un simple stade larvaire des Éryonides. La discussion eût pu être close tout de suite parce que SELBIE, en 1914, avait décrit et figuré (p. 40, Pl. IV, fig. 6-9) un Eryoncicus n. sp. qui présente encore des exopodites natatoires sur mxpa, pl et p2 ; mais cette observation m’avait échappé en 1917 et il fallut attendre les recherches de BALss (1925) sur les récoltes de la « Valdivia », pour que la question fût tran- chée ; dans cette étude, le savant carcinologiste décrit et ûgure un cryo- neicus analogue à celui de Samara, observant d’ailleurs qu’en cet état, les autres pattes (pa, p·*, pi) ne sont pas encore développées et qu’une fois appa- rues, toutes les pattes seront dépourvues d'exopodites comme on l’observe chez presque tous les eryoneicus connus (Pl. III, fig. 1). De toute évidence, eryoneicus n’est qu’un stade postembryonnaire pélagique des Eryonides et, sans doute, des Polycheles. Comme l’a établi BoAs dans une oeuvre (1939) publiée quatre ans_apres sa mort, c’est un stade natant qui fait suite a un stade mysidien, Pamphion, jadis dénommé et tenu pour type générique par H. 1`lILNE.-EDVVARDS (1832). A l’exemple de ce dernier, BoAs rapproche jus- tement l’amphi0n du phyllosome des Langoustes. mais y voit la forme mysi- dienne des Polycheles, celle qui conduit a la forme natante eryoneicus. Etant données l’étude et la ügure consacrées par Boas à l’amphion, les vues du savant auteur danois ne paraissent guère contestables; on doit même sup- poser qu’à l’eryoneicus plégique succède un état où le jeune se tient sur— le fond et marche déjà comme l’adulte (1). En tout cas, il est hors de doute que les Homaridés et Eryonidés présentent des affinités étroites et comme les deux groupes semblent apparaître presque simultanément dans le Lias inférieur (Eryon pour les Éryonides, Eryma pour les Homarides), comme d’ailleurs le type homarien est beaucoup plus normal que celui des Éryo- nides, il y a lieu de penser qu’ils se rattachent l’un et l’autre à une forme commune qui se rapprochait surtout des Homarides. La famille est représentée par deux genres : l«Villemrrsia GRoTE 1873 dont le bord frontal est presque droit, sans échancrures orbitaires, les 1. Peut-être le jeune Polycheles que j’avais appelé eryoniformis en 1905 est—il ai ce stade ou très voisin de ce stade ;sa longueur est de 37 mm. alors que certains ergoneicus atteignent 50 mm; je fus porté (1917, p. 47) à voir en lui un Polycheles granulatus FAxoN parce que sa carapace est large, mais elle est dilatée en arrière, peut-être normalement.
i>oLYcnELEs 75 pédoncules oculaires étant parallèles au front, et Polycheles HELLER 1863 où le bord frontal présente deux profondes échancrures orbitaires au fond desquelles apparaissent les pédoncules. Tous ces Éryonides sont abyssaux et plus ou moins colorés en rose ou en rouge ; on les trouve dans toutes les mers, encore qu’une seule espèce fréquente nos régions. Elle appartient au genre Polgcheles. G. POLYCHELES HELLER 1862. Se distingue des Willemœsia par les caractères indiqués ci-dessus,par la longueur et la gracilité un peu moindre des chélipèdes et par la disparition complète de la forte dent aiguë qui s’é1ève au bord interne du pouce dans ces derniers. Ses espèces sont beaucoup plus nombreuses, on en compte près de 30, dont 7 habitent l’Atlantique, parmi lesquelles la suivante qui seule mérite de nous intéresser. Polycheles typhlops Hntmzn (Pl. 11, fig. .3) ; Henman 1862, 392, Pl. 1, fig. 1-6 et 1863, 24, Pl. VII, fig. 1 et 2 ; SENNA 1903, 332, Pl. XVIII, fig. 1-11 et fig. 7 du texte ; Samara 1914,12, Pl. I, fig. 1-13 ;Bouv1ER 1917,36, Pl. Il, fig. 1-6; Pzasra 1918, 162, fig. 53. Polycheles lyphlopis NoBm: 1936, fig. 150. Gomparée aux autres Polycheles atlantiques, cette espèce ressemble au P. crucifer W. SUHM par son rostre en épine simple, mais en diffère par sa carapace beaucoup moins large et par ses échancrures orbitaires qu’un étranglement complet divise en deux régions. Carène médiane dorsale avec 1, 1, 1, 2, 1 épines en avant du sillon subcervical, 2, 1, 1, en arrière, la plus postérieure située sur la carène marginale qui porte en outre de chaque côté 2 ou 3 épines ; carène branchiale supérieure de 15 épines ; carènes gastro-orbitaires avec 5 épines ; —— carènes latérales de 1 (an- tennaire), 6, 5, 20 ou 21. Abdomen caréné transversalement, les carènes des segments 2 à 5 avec une forte épine médiane, celle de 6 précédée par une figure en O. Pédoneules oculaires très larges à leur base; article basal des pédoncules de a* prolongé par une puissante écaille qui dépasse les pé- doncules ; écaille antennaire longue et obtuse. Lobe interne de l’exopo- dite de mxpl formant avec le lobe externe un large canal respiratoire ; . m:cp“ avec le mérus puissant, le carpe et le propode fusionnés ; mxpa avec un épipodite réduit. Chélipèdes spinuleux ou denticulés, le mérus aussi long que les pinces dont les doigts se terminent en crochets croisés, une forte épine au bout distal du mérus, du carpe et de la portion palmaire. Les pattes suivantes sont fortement pileuses et terminées par des pinces de plus en plus réduites ; chez le 3, la pince est à peine indiquée, alors qu’elle est très nette dans la S?. — La longueur peut atteindre près de 100 mm., mais en général varie entre 50 et 80. CEufs arrondis, nombreux; d’après SANTUCCI (1932) leur diamètre maximum d’un 1/2 mm. environ.
'îô niâcseonas Mrxncrinuias La forme natante de l’espece a été signalée et décrite par Lo BIANCO (1903, 187, Pl. VIII, fig. 24-25), puis de nouveau décrite et tigurée par moi- même (1917, 61, Pl. IV, fig. 13, Pl. V, fig. 1-12, Pl. VI, üg. 1 et 2) sous le nom d’Ery0neicus Purilani (Pl. III, fig. l). Elle appartient au groupe des eryoneicas où des épines ou des spinules nombreuses s’élèvent sur la cara- pace en dehors des carènes et des sillons, où l’ang1e orbitaire interne est plus saillant que le rostre, où l’on observe 2 ou 3 épines sur la ligne mé- diane dorsale de presque tous les segments abdominaux, enfin où il y a au moins une épine sur les pleurons de ces segments. Dans ce groupe, elle présente un rostre simple comme l’eryoneicus Richardi Bouvian du golfe de Gascogne, mais en diffère par les traits suivants : épines de la caréne médiane dorsale en arrière du rostre 1, 1, 1, 2, pilier —|— 2, 2, pilier, 2, épines de toutes les carenes longitudinales longues, surtout en arriere ; une seule épine sur la ligne médiane dorsale du 69 segment abdominal, une petite épine et une grande sur le telson ; épines intercalaires fortes et nombreuses. Les chéli- pèdes sont plus courts et les pinces beaucoup plus fortes que chez l’adulte ; la saillie urinaire du l" article des pédoncules antennaires est une forte tigelle pour le moins aussi longue que le reste du pédoncule, les pattes postérieures, très réduites, ne sont pas encore terminées en pince, enfin les pédoncules oculaires ne sont pas encore ankylosés à leur base. Les exemplaires de Lo Branco furent capturés parle « Puritan » dans le golfe de Naples, ils mesu- raient de 5 à 10 mm. Ceux que j’ai pu examiner provenaient des Açores, de Madère et du golfe de Gascogne où ils avaient été recueillis par la <· Prin- cesse Alice » ; tous étaient plus grands, et l’un d’eux, montrant déjà certains caracteres du 5`, mesurait 30 mm. de longueur. Quant aux adultes ils sont connus depuis l’Irlande jusqu’aux îles du Cap- Vert et aux Açores, enûn en Méditerranée au moins jusque dans l'Adria· tique et en Asie Mineure. L’exemplaire type de HELLER fut capturé en Sicile et, sans doute, ne provenait pas d’une grande profondeur ; mais en Méditer- ranée, l’espece fut prise par la « Pola » sur un fond de 600-2.055 m., dans l'Atlantique par le a Talisman » entre 400 et 1.216 mètres. Comme beaucoup d’espèces abyssales, le P. typhlops se répand largement ailleurs ; il fut trouvé par le «Blake » dans la région caraïbe et signalé alors par A.M1LNE-EDWARDS sous le nom de Pentacheles Agassizi (1880 a, 65), puis dans l’océan Indien par l’« Investigator » et décrit alors par Ancocx sous le nom de Pentacheles Heœtii (1901 b, p. 237). Ajoutons que la forme sicîlienne P. Doderleini, dé- crite par Rrooxo (1885, 99, Pl. III), n’est pas autre chose que le P. typhlops. Groupe des LOIÉICHÉH BOAs 1880. Ce groupe correspond exactement aux Scyllarides de B0nnA1:•A1r.E et, abstraction faite des Galathéides qui sont des Anomoures, aux Loricata de HELLER (1863). Les caractères qui le distinguent des Eryonidea sont les suivants : arceau ophtalmique libre quoique souvent recouvert par le front ; l" article des pédoncules antennulaires médiocre et sans écaille ; pédoncules antennaires dont le ler article est fusionné avec l’épistome, ce qui entraine souvent fort loin l’orifice urinaire, les deux articles suivants confondus, l’é- caille absente ; mandibules a dents rares et obtuses, mœl avec un endopodite simple qui devient une lame triangulaire dans mmf et dans mxrpl, l’exopodite de ce dernier normal avec ou sans fouet; formule appendiculaire thora- cique généralement identique à celle des Homarides ; dans les deux sexes, les pléopodes 1 font défaut et les pléopodes 2 sont munis de deux
r>.u.1Nun11>.xxs 77 lames, l’une exopodiale, l’autre endopodiale, ceux des trois segments suivants de plus en plus réduits chez le 3 où l'endopodite devient rudimentaire, chez la Q avec un exopodite en lame et un endopodite en tige ou en lamelle qui porte ii son extrémité ou sur son bord interne un appendice interne —ans réti- nacles. De chaque côté, le bord postérieur de la carapace est pincé entre le pleuron e du l" segment abdominal et la saillie i que forme en arrière l’ar- ticle précoxal (portant la pleurobranchie) de p° (fig. 59). L’adulte vit sur le fond. Les larves pélagiques et mysidiennes sont toujours des phyllosomes (Pl. II, fig. 6) ainsi nommés par LEACII qui en faisait un type générique ; elles nagent au moyen de quatre paires d’ap— pendices thoraciques biramés longs et grêles, p‘ et p" étant rejetés en arrière et sans fonction. A l’éclosion, al et az sont indivises, l’abdomen est apode et sans autre article libre que le telson, mais dans la suite ces diverses parties deviennent plus normales. Au phyllosome fait suite une forme qui descend vers le fond et y nage plutôt mal (ou pas du tout) au moyen de ses pléopodes qui se couplent dans une même paire avec leur appendice interne rétinaculé. (Vest le stade appelé nalanl par Boss (1880) qui le supposait intermédiaire entre le phyllosome et l’adulte, ce que l’auteur de ces lignesa amplement démontré depuis (1914). Lejeune animal (Pl. lII,fig.4 et 6) diffère alors beaucoup moins de la forme défi- nitive, mais il s'en distingue par ses téguments coriaces dépourvus de calcification, son corps assez hyalin, sa carapace plus ou moins carénêe et presque sans ornements, enfin par une forte épine qui s`élève de chaque côté sur la roxa de pi, ou tout pres sur le sternite correspondant. Au surplus, le stade natant varie suivant les genres et présente plusieurs états successifs. (Lomme on l’a vu plus liant (p. 72) lei groupe est constitué par deux fa- milles ; toutes ses espèces sont romeslibles. Famille des PALINURIDAE GRAY 1847. Les Palinuridés ne sont autres que les Langoustiens de H. M1l.NE.-En- wanos et les Palinuroidea de on HAAN (185tl) ; leur type est la Langouste commune. Assez divers dans leur ensemble et,de ce fait, très propres à éta- blir les affinités de la famille, ils se distinguent par leurs puissants fouets nntennaires, les sillons homariens de leur carapace, leur formule branchiale identique ou presque à celle des Homards et par un ensemble de traits lo- calisés surtout dans la région céphnlique. Le front présente une paire de cornes entre lesquelles est un rostre presque toujours réduit ou nul ; ordi- nairement reste à découvert l’arceau ophthalmique, mais dans le genre in- dien Palinurellus, le rostre est saillant, triangulaire comme chez les Homa- rides, s'étendant comme une voûte au·dessus de cet arceau et, dans les Lan- goustes exotiques du genre Jasus, se développe en une courte saillie qui s’in- rnrve pour se souder à la partie médiane de l’arceau antennulaire, formant un pont au-dessus de l’arceau ophthalmique. Abstraction faite de ce dernier genre, la partie médiane de l’arceau antennnlalre est libre et visible en des-
78 ¤ÉcAPoDEs MARGHEURS sus, ses ailes allant à droite et à gauche se souder a la carapace. Quant a l’arceau antennaire qui constitue l’épistome, il est (fig. 58) étroitement fu- sionné avec l’article basal des antennes démesurément développé qui se fusionne avec 1’artîcle du côté opposé suivant une ligne longitudinale par- fois absente ; de toutes façons le tubercule excréteur est rejeté fort loin en arrière, du côté du cadre buccal. Les articles suivants 2 et 3 forment une masse indivise et sans écaille, qui est très mobile sur l’article basal et s’arti- cule avec l’article 4, lequel est suivi parle dernier 5, puis par le fouet. Chez tous les Palinurides, comme chez les Homarides, le basis et l’ischion des 5 I V /\ ` 4 A4 A /1 . . y n ff _ ’ > à 2+3: 4· a S 1 I , , ‘ a/’ s ' Y X M . 7 · ,— o 7 nc \ .. 1 _ M NI" 1 OU o _, i api i · ‘ . ï· il nd I Fm. 58. — Palinurus vulgaris, région bucco-frontale en dessous : a‘s partie centrale saillante de l’arceau antennulaire montrant la base d’insertion de a' et la facette externe stridulante ; 1 article basal des pédoncules antennaires avec son tubercule urinaire ou ; md mandibules avec leur base prolongée en avant au bord buccal (ori- gina ). pattes sont fusionnés quoique plus ou moins distincts et les pattes posté- rieures des femelles sont un peu subchéliformes, ce qui est encore un trait de la famille homarienne. D’après Ricnrnas (1873), le phyllosome (Pl. III, fig. 6) des Palinuridés se distingue à tous les stades par le développement de ses antennes qui sont aussi longues ou plus longues que les antennules, toujours étroites et,à par- tir d'un certain stade, richement articulées ; mœpa, pl, pz et pa sont nata- toires, p·* et p° sans fonctions et rejetés en arriere, l’abdomen est brusque- ment bien plus étroit que le céphalothorax foliacé. Quant au stade naiant des Palinurides, il est surtout caractérisé par les antennes qui sont déjà puissantes comme chez l’adulte, par la forme pres-
PALINURUS 79* que toujours quadrangulaire de la carapace qui présente des carenes ou des lignes spinulifères longitudinales, enfin (sauf chez les Jasus) par le dé- veloppement d’une épine sternale (Pl. III, fig. 4) vers la base de p° et par- fois des pattes précédentes. Boss (1880, voir Bouvuan 1917, p. 84) a bien fait connaitre ce stade où l’on observe parfois, sur les pattes, des rudiments d’exopodites. D’autre part, CALMAN (1900 b) a établi que les formes désignées par ORTMANN sous le nom générique de Puer (1891), puis sous celui de Pue- rulus (1897) sont des Palinurides immatures au stade natant, ce que j’ai pu établir sans conteste au Laboratoire de Plymouth (1914 a), où délégué par les zoologistes anglais, j’eus la bonne fortune de trouver dans les pêches effec- tuées près du phare d’Eddystone, le puerulus jusqu’alors inconnu de notre Langouste et de trouver celui-ci au moment où il se dégageait du phyllo· some (fig. 60). Ainsi le nom de pucrulus cesse de désigner un genre pour s'appliquer au stade natant des Palinurides ; chaque espèce de Langouste possède un puerulus particulier (1). Un stade poslpucrulus fait suite, déja très semblable a l’adulte. H. l`rl1LNE-EDWARDS (1837) a divisé les Palinuridcs en deux groupes, les brévicornes où les fouets antennulaires sont courts comme chez les Homards et les longicornes où ils sont très allongés. Les premiers ont un rostre (qui devient grand et semblable à celui des Homards chez les Pali- nurellus) et se distinguent en outre par leurs pattes antérieures qui sont subchéliformes ; les seconds ne présentent plusce dernier caractère et sont d’ailleurs totalement dépourvus de rostre. Les brévicornes sont primitifs, surtout ceux du genre Palinurellus qui ressemblent beaucoup aux fossiles jurassiques de la famille des Glyphceidés, lesquels ont le facies des Homa- riens et les pattes des Palinurides. La plupart des Palinurides présentent la convexité dorsale des Homards, mais les brévicornes du genre Linupa- rus ressemblent aux puerulus par leur carapace quadrangulaire et dor- salement déprimée ; c'est une ressemblance avec les Éryonides et l’on doit croire que ceux-ci et les Palinurides ont une origine homarienne commune. Les Palinurides qui doivent nous occuper ici sont des brévicornes qui appartiennent au genre Palinurus FABR., et une espèce longicorne qui fait partie du genre Panulirus GRAY. G. PALINURUS Fanarcius 1798, s. l., GRAY 1847. Rostre très réduit, flanqué d’une paire de cornes frontales aiguës et très développées (fig. 61) ; en avant de l'arceau ophthalmique bien découvert, la partie médiane de l'arceau antennulaire est un fort coin saillant dont les faces latérales lisses forment organe stridulant avec la face interne éga- lement lisse du grand article 2 —(— 3 des pédoncules antennaires (fig. 58) ; articles basilaires des mêmes pédoncules fusionnés suivant une ligne médiane en avant de l’épistome.Face dorsale du thorax et de l’abdomen très convexes. 1. Le nom de Puerulus, comme terme générique, reste appliqué toutefois :1 une espèce de la Nouvelle-Guinée que SPENCE BATE désignait sous le nom de Panulirus angulalus· (1888), et qui a conservé le facies des puerulus.
80 DÉcA1>oDEs MARcnEUns Le genre est propre à I’Atlantique où il compte cinq espèces dont les deux suivantes seules habitent nos régions et se distinguent des autres par la présence sur les tergites 2 à 5 de l’ahdomen, d’un seul sillon trans- verse (au lieu de 2 ou 4) d’ailleurs interrompu au milieu. —- pl franchement subchéliforme grâce à la présence au bout distal du propode d’une forte saillie opposée au doigt, (fig. 61, B) .... . .......... ` ............................................ vulgaris, p. 80, —- pl à peine subchéliforme, la saillie distale du propode n’étant représen- tée que par une petite dent aiguë (fig. 61, B’) mauritanicus, p. 83. 1. Palînurus Vulgaris LATR. (fig.59 et fig.61, A et B) LATREILLE 1804, 191, Pl. LH, fig. 3 ; H. M1LNE-EDwAnDs 1837, 292 ; BELL 1833, 213 et fig. ; GRUVEL 1911, 20, fig. 9 du texte et l Pl. IV, fig. 1 ; SELBIE 1914, 42, Pl. VI, fig. 3 ; Bouvrna 1917, 89 ; PEsT.x 1918, 166. fig. 34 Z CENAno V, 1933, 312, 371, fig. 1-3 et 10 A ; Nonma 1936, 154, fig. 13 a et 132. ' pl » P.quadric0rnis GBUBE 1861, 125. Plb i i· C·’est la Langouste commune, que LATRFILLE a dénommée en mon- , II trant ses différences avec le Cancer · ( g homarus de LINNÉ (= Asiacus ho- 2 marne FABR.) qui est une espèce indienne, alors qu’elle est identique OM au Cancer homarus de PENNANT, ba Carapace couverte de nombreux tubercules aigus (« spiny Lobster » /,:5 des Anglais) dont les plus grands, ' dans les aires gastrique et cardiaque, F10. 59.- Palinurus vulgaris, côté gau· ne forment pas de Séries parallèlës ; che ; rapports du dernier somite tho- , , , pagjqugycgluj dg pô avec lg ]_¤1` Segment I`()SlZI`€ BH p€tlt€ dûïlll H1€dlHH€ BIll}I'€ 2?3.î,‘;,ï‘îë,‘Lî‘ër?.îîâm%‘àia§§3°iapl‘î,ëë“l fé les ¤0m<=S_ frontales qui sont Puis- la region épimerienne en arrière de la santes, aiguës, relevées, un peu pleurobranchie plb (original). inrléchies et dent/îculées en dôswus; une forte dent aigue en dehors de l’orbite ; partie centrale de l’arceau antennulaire avec un sillon médian; article basal des pédoncules de az lobé sur son bord postérieur, en relation avec l’épistome et portant le tubercule excréteur au milieu de ces lobes; les autres articles du pédoncule très épineux, le fouet puissant dès sa base et bien plus long que le corps. Exopodite des maxillipèdes à fouet bien développé. Pattes 1 plus courtes et, surtout chez la Q, beaucoup plus fort es que les suivantes, la carène interne de leur mérus avec une petite épine
PALINURUS 81 près de son bout distal, le propode avec une forte dent terminale opposée au doigt ; les pattes suivantes à peu près inermes au bout distaldu mérus. Un tubercule ou une paire de tubercules au milieu des sternites 1 à 4. Pleurons abdominaux aigus, un peu dentés postérieurement ; le premier simple et en rapport avec la région épimérienne de p‘ (fig. 59). Pièces de la nageoire caudale peu convexes en arrière, leur partie postérieure molle, incomplètement séparée de Pantérieure plus solide par un début de suture oblique. Endopodite des pléopodes 2 de la 52 ovifère à sa base, sur les pléo- podes suivants une tigelle ovifère qui porte à son bout libre un appendice interne. Tonalité d’un brun violet chez l'adulte avec taches jaunes qui se déve- loppent particulièrement sur l’abdomen, les pattes rougeâtres à bandes brunes irrégulières. ·- Diamètre des œufs 1 mm. ; taille des adultes, jusqu’à 450 mm. et davantage. Le phyllosome (Pl. II, fig. 6) de la Langouste commune traverse dix stades avant de muer en puerulus ; au 1** stade il mesure 3 mm, de longueur, au l0° qui était resté inconnu et que j’ai observé à Plymouth émettant (fig. 60) son puerulus (1914), il atteint 20 à 21 mm. ; le bouclier est toujours large- ment discofde, mais au cours des mues, s’avance progressivement en arrière sur le thorax qui se présente sous la forme d’un disque plus étroit. Aux pre- miers stades cette larve est très phototropique, attirée par la lumière et se tient abondamment en surface, où elle nage avec mmp°, pl et p', p“ semblant servir de simple balancier, car l’exopodite y est d’abord dépourvu de cils. A mesure que la taille augmente,le phyllosome descend vers les profondeurs et c’est là qu’il semble donner son puerulus ; celui de Plymouth, en effet, fut capturé par le bateau du Laboratoire non loin du phare d’Eddystone, entre deux eaux ; il présentait à peu près (fig. 60) les pleurons aigus, la na- geoire caudale et les branchies de l’adulte, ses antennes étaient déjà fortes, ses exopodites tous ciliés, même ceux de p, non fonctionnels; le puerulus ne s’en dégageait que très imparfaitement ; quelques jours après d’ailleurs, dans les mêmes eaux, et par 27-29 brasses de profondeur, était capturé un puerulus libre de 21 mm. Le lefexemplaire se distingue dupuerulus des autres Palinuridés par sa carapace un peu dilatée et non franchement quadrangu- laire; ses cornes frontales sont puissantes mais inermes, contiguës aux dents exorbitaires d'ailleurs réduites, la face dorsale de sa carapace présente sui- vant sa longueur deux séries de dentîcules entre lesquelles s‘élèvent, sur- tout en avant, deux saillies aiguës très inégales, ses antennes puissantes portent sur leur fouet de longues soies qui disparaissent chez l’adulte; enfin les pointes sternales y sont nombreuses, une de chaque côté, vers la base de p” à p“. Les puerulus, quoique très nomhreuxà coup sûr, sont rarement cap- turés et doivent se tenir parmi les roches, sur le fond ; quoique médiocre- ment nageurs, ils s’éloignent de ce dernier comme on1’a vu plus haut Jet Farm rapporte que 9 puerulus semblables mais plus petits (16-17 mm.) fu- rent trouvés dans l’estomac d’un Poisson qui nageait près de la surface au large de Concarneau (1937). Vers la même époque Smvrucci (1926 b) signalait un stade posfpucrulus analogue à celui découvert par GILCHRIST (1920) chez le Jasus Lalandei du Cap, et en 1933, ORTON décrivait et figurait le postpuerulus de P. vulgaris ; c’est déjà une petite Langouste, moins épi- neuse et plus pâle (brun et blanc) que l’adulte, munie encore de quelques longues soies sensorielles sur les fouets antennaires. Obtenu d'un puerulus Bouvuzn 6
82 ¤Éc,~.1=·0¤Es Maacniauas de 17 mm. 8 pris à Eddystone, ce postpuerulus mesurait près de 20 mm., comme celui de Slmrucci. L’espèce est connue depuis l’Iz·lande et la côte méridionale de l’Angleterre jusqu’au cap Barbas; à l’est dans la Méditerranée, au moins jusque dans les îles grecques, à l’ouest jusqu’aux Açores ; elle se tient parmi les roches de la région subcôtière, surtout vers 50 mètres, mais peut descendre jusqu’à . \ I; g w JL 0 `\< È ' É! /m.rp‘ N l \ · ÉC \Èf ¥_ \ P ) ti i `\ ài! A ` _? j , lq, xl i j ii · I ln; ~ À M x l Éü iléégi i" É if 1** ·\«à ‘ exxj I à ·· _ :· _ É Nr · \~ · É ·] . L _ ` / pg ‘ _\\ \ g çlf * 17}-% WA ' i L. ,1: ji'- I: _ . ‘ 1î"··,.‘ vf E! \ _1?;cz§;â_aÉ·' J wzgudg M: lim A I ' V ¢ l ’ ‘ l ..»·~c'ë"` #’” , a `\ É `eie — 0 } "‘·g \ P r F10., 60. ·-— Palinurus vulgaris : le puer d‘Eddystone en train de se dégager de son phyllosome (Bouvxizn, 1914). 425 mètres (GENABO). Peu estimée par les Anglais qui Pexpédient en France, elle est au contraire fort goûtée sur le continent. On la pêche avec des nasses appâtées comme celles des Homards ; des bateaux-viviers vont la prendre jusqu’au large du Portugal où elle est très commune, souvent même jus- qu’en Mauritanie ; arrivée au port, elle est tenue à terre en viviers jusqu’au moment de la vente ; elle résiste assez bien à l’air. Comme le Homard, elle se raréfie en raison de la pêche intensive qui lui est faite, mais on n’en a pas réalisé l’élevage qui devrait conduire au stade puerulus. Pourtant, elle est
mtinuaus 83 protégée par les lois, surtout au moment de la ponte qui, d’après Pasra (1918), aurait lieu au printemps et en été (1). KINOSIIITA (1933) rapporte que la Langouste japonaise (Panulirus japonicus DE HAAN)estsoumise dans son pays à une réglementation rigoureuse qui a permis de décupler le rende- ment de la pêche. 2. Palinurus mauritanicus Gsuvsi. (fig. 61, A', B') ; Palinurus vulgaris var. maurilanicus Gnuvai. 1911 b, 22, Pl. I, fig. 4. Palinurus mauriianicus FAGE 1922, 153 ; CENAno 1935, 319 fig. 4-9 et 10 B. Palinurus Thom- soni SELBIE 1914, 43, Pl. V1, fig. 1 et 2. 1 " \ ï B, B \ qi \ ,1 .·. (1 · y( 1 l`: 4 _ D A F A ‘, T ^ A A n 411 (1 1 11 1 1 È A `· `, B A ·· _ 1 1 _ AA 1 1 A", ·‘ ^ NN" ,51/ ï:^,.^ _^^,`;1} · ‘ · 1 F A A "‘ A · . 1 A · / A ·· A ` A I K A '/ À, *1 Fm. 61. —— La carapace A et Pextrémité B de la patte antérieure dans Palinurus vul- goris et dans P. maurilanicus A', B' (original et d’après CENARO). Très voisine de vulgaris avec laquelle je l’avais confondue (1917, p. 89), s’en distingue par les caractères du tableau et par les suivants : carapace plus dilatée à cornes frontales plus horizontales et plus écartées ; disposi- tion en deux rangées longitudinales presque parallèles des épines princi- pales sur les aires gastrique et cardiaque ; présence d’une série de dents aiguës, avant l’épine terminale, sur la carène interne du mérusdep‘.—-Lon- gueur des plus grands exemplaires, d’après GRUV'EL, 750 mm. Par sa tonalité rouge-vin clair marbré de blanc et sa carapace peu rigide (comme si l’animal venait de muer), cette Langouste semble être une forme vulgaris qui s’est adaptée à des profondeurs où n’atteint pas ordinairement 1. D’après mes observations sur les matériaux du Laboratoire de Plymouth, il sem- ble que, dans les parages d’Eddystone, le développement postembryonnaire dure au moins depuis la fin de juin jusque vers la fin de septembre.
84 nâcaronizs MARGHEURS l’espèce commune, A vrai dire, dans son habitat le plus méridional, qui s’étend du cap Barbas jusqu’à Saint-Louis du Sénégal, elle se tient sur des fonds allant de 20 à 50 metres et n’est plus en concurrence avec vulgaris. Plus au nord, elle devient franchement subabyssale ; en Catalogne, où CE- Naao l’a fort bien étudiée, on la capture entre 400 et 500 mètres ; dans les parages d’0uessant et des Glénans, où l’a signalée Face, elle fut prise à 195 mètres et 310 mètres ; enfin dans son habitat le plus septentrional, au large de la côte sud-ouest de l'lrlande, la « He1ga» en prit un petit 5 (154 mm., type de Thomsoni) qui se tenait par des fonds compris entre 212 et 229 me- tres. Face a justement observé que le prétendu vulgaris (Q de 160 mm.) cap- turé par le « Talisman » au large du cap Bojador (voir Bouvier: 1917, p. 90) est un représentant tres typique de maurilanicus. Espèce plutot rare et sans intérêt commercial. G. PANULIRUS GRAY 1847. Longicorne à rostre nul mais à cornes frontales fortes et aiguës ; en avant de l’arceau ophthalmique, la partie médiane de 1’arceau antennulaire est épineuse, subhorizontale, large, écartant ainsi beaucoup les pédoncules antennaires qui doivent néanmoins former avec elle un organe stridulant ; article basal de ces pédoncules complètement fusionné avec l’épistome sans trace de suture médiane. Le corps et l’abdomen convexes comme dans Pali- nurus. Appelé Seneœ par PFEFFER (1881),puis par ORTMANN (1891), ce genre est un des plus riches de la famille ; il compte pour le moins dix espèces, dont la suivante qui est actuellement connue sur les marchés français et, plus encore que les autres Panulirus, compte parmi les formes les plus évoluées de la famille. Panulirus regius Barre GAP. (Pl. III, fig. 2 et 3) ; DE Bmro CA1>Ei.1.o 1864, 5, fig. 1, lb, l· ; Osomo 1887, 230 ;BoUv1Ea 1905 b, 479 et 1917, 91, Pl. VIII, fig. 1-4 et Pl. IX, fig. 1-7(ubi bibl.); GRUVEL 1911b, 35, fig. 16 du texte et Pl. Ill, fig. 4 et 5 ; GENARO 1935, 326, fig. 11 et 12. Palinurus regius PFEFFER 1897, 254, 265. Confondue avec ornalus FABR. par HEaKLoTs (1881) et par RATHBUN (1900), avec longipes A. MILNE-EDWARDS par PFEFFER et avec gullaius Lyra. par moi-même (1905 c), cette belle espèce est caractérisée par les traits suivants : exopodites de mxpl et mccpf à fouets bien articulés, ceux de mœp"· nuls chez l’adulte, parfois avec un rudiment de leur scape chez le jeune ; cornes frontales médiocres, inermes, immédiatement suivies par une forte épine ; épine extra—0rbitaire médiocre ; partie médiane de 1’arceau antennulaire armée en dessus au moins de deux paires de fortes épines, fouet interne des antennules presque aussi long que le corps; un sillon sur chacun des tergites abdominaux, interrompu sur les cinq derniers segments, continu sur le 18*, pleurons aigus, inermes, sauf quelques denti- cules en arrière à leur base ; pa plus fortes et plus grandes que les autres ;
mnutinus 85 p* subchéliformes chez la Q ; endopodite des pléopodes 3 à 53 de la 9 en triangle portant sur le côté l’appendice interne ; épistome avec 3 petites pointes en avant; sternum thoracique uni. Carapace avec de nombreux petits tubercules et quelques fortes épines, couverte chez les jeunes de courts poilsjaunâtres qui disparaissent plus tard. ·—— Longueur des plus grands exemplaires 375 mm. Tonalité d’un vert bleuàtre sur laquelle tranche en jaunâtre : le bout des grandes épines de la carapace et des pédoncules antennaires, une large bande sur les flancs du thorax, une raie en dessus et en dessous sur toute la longueur des pattes, une bande transverse vers le bord postérieur de chaque segment abdominal et une tache sur chacun de ces segments près de la base des pleurons. Comme le pense justement Gnuver., le puerulus de l’espèce (Pl. III, fig. 4) est celui que j’avais nommé jadis (l905 b) aflanlicus ; il est longicorne avec la carapace inerme, quadrangulaire et une paire seulement d‘épines ster- nales. D’ap1·ès Gnuvm., qui a eu le mérite de bien faire connaître cette espèce ` et de Plntroduire sur nos marchés, cette espèce est connue pres de la cote africaine occidentale depuis le cap Barbas en Mauritanie jusque dans l’An- gola. Au cap Blanc et à la baie du Lévrier, elle se trouvait en extrême abon- dance, de même que sur le reste dela côte saharienne et au Sénégal ; elle y est moins fréquente aujourd’hui car on lui fait, d’après les indications de Gnuvrzr., une pêche intensive et des bateaux-viviers Papportent en nombre dans notre pays. On la connaît sous le nom de Langouste mauritanienne ; elle n’est pas moins fine que notre espèce, bien que le prix en soit un peu moins élevé. Elle se tient à la côte par 4 ou 5 mètres et ne descend pas, sem- ble~t-il, au-dessous de 20 metres. Cnmmo l’a étudiée sur des exemplaires Canariens qui provenaient à coup sûr de la côte saharienne. Famille des SCYLLARIDÀE GRAY 1847. Très différents des Palinuridés par leurs formes lourdes et trapues, leur carapace large et toujours déprimée et carénée, plus encore par leurs au- tennes dont le fouet se transforme en une simple lame (fig. 62), les Scylla- rides présentent le même sillon subcervical et la même fusion du ler article des pédoncules antennaires avec 1’épistome ; ici toutefois le déplacement du tubercule urinaire est encore plus accentué,si bien que,dans notre Scyllarus urctus, il se place tout près de son congénere, dans l’échancrure antérieure du cadre buccal (fig. 63). Au reste, l'article 2 + 3 de ces pédoncules ne dé- borde pas beaucoup le front, le suivant (4) s’épanouit en une large lame trian- gulaire, tandis que le dernier (5)est plutôt réduit formant support du large fouet en lame. Le front n’est pas moins remarquable, cachant toujours sous un repli l’arceau ophthalmique, donnant asile par une profonde échancrure . aux pédoncules oculaires, ses cornes frontales tres réduites limitant un in- tervalle médian où s'élève d’ordinaire un rostre peu saillant ; dans cet in- tervalle s’enchàsse (fig. 62) et souvent se soude au front la partie médiane de llarceau antennulaire que les anciens auteurs prenaient pour le rostre, bien qu’el1e présente toujours une fissure médiane incomplète. Les autres caractères sont à peu près ceux des Palinuridés ; nomme ces
86 DÉcA1>onEs MARCHEURS derniers, les Scyllarides sortent de l’oeufà l’état de phyllosomes et traversent ensuite un stade natant. Mais leurs phyllosomes, comme l’a observé RICH- rans (1873), se distinguent toujours par leurs antennes qui sont plus courtes que les antennules, qui s’é1argissent de bonne heure et ne présentent qu’un petit nombre d’articulations ; dans les formes de nos pays tout au moins, 1 W il A V 4 É sf E·l’S ~ « ·· ^ _ " ais A2']? ` Mn A , /> "* :~^§f`··— fl A " ~· A/ba r" 1 €'”"’·*=~·. fl 2 la /1 r~\ ,/ "«ç_ I" **9, ;~”»îï~à " ' ^ " la :\*r\ A l`. Q ¤ ·%" A;/\ "~.,^_`_,/I l i *%.5 ^ xl `. ^ ,061 , *,5} ,(\^/\ OU . A n Fm. 62.- Scyllarus arctus région anté- _ « _ muc d°*Sa1<=· côté gauche de la °m· F‘È'.'a mÃîî’Ã'îSïÉÈ €Ãâi‘îÃiÔ·"ÈÈnd§rl?c‘ie pace avec la msg des Elntennules 1*2 basilaiîe 1 se, confond avec celui du et les antennes 2 + 3 3 fl; le Dame côté opposé et porte Poriüce urinaire centrale a’s de l’arceau antennulaire ou au bord même du cadre buccal montrant sa soudure avec le front ; fl (Ori mal) fouet antennaire porté par 1’article 5 g ` du pédoncule (original). le corps se rétrécit progressivement jusqu’au bout de l’abdomen et la nata- tion s’effectue avec les quatre paires antérieures de pattes toutes munies d’exopodites ciliés, mœpl restant un simple appendice et pi, sans fonction, étant seul rejeté en arrière. Quant au stade natant, il varie beaucoup sui- vant les genres, tantôt relativement étroit comme le nisto (Pl. Ill, fig. 6) des Scyllarus, tantôt avec une carapace très large comme dans le pseudibacus (fig. 64) des Scyllarides. La famille comprend des formes de deux sortes 2 les unes, toutes exo- tiques, avec la carapace beaucoup plus large que l’abdomen, très dépri- mée, à carènes latérales tranchantes et fortement échancrées au niveau du sillon subcervical (Ibacus, Thenus, etc.), les autres où la carapace n’est guère plus large que l’abdomen et dont les carènes latérales peu saillantes sont dépourvues de grande échancrure. Cesdernières comptent deux genres qui sont représentés dans nos pays :
SCYLLARIDES 87 - Carapace assez déprimée et formule appendiculaire des Homarides, soit 21 branchies comme les représentants du ler groupe. .......................................... . Scyllarides, p. 87 — Carapace déjà assez convexe et formule appendiculaire réduite à 19 branchies ; les exopodites de mwp“, mzp° sont dépourvus de fouets. ................ . ............ . ................... Scyllarus, p. 89 .%:0 i i li `? ‘ i l u-__,\...·:» q‘l_,J_ g.A` `. É":/êïllg Z" FF,. ï , Q a lil ` ^ h • A 4 ·« ‘ . · k 4 • «` Fm. 64. — Pseudibacus Veranyi du Scyllarîdcs lalus, exemplaire capturé à Nice par le « Travailleur » (original). Par tous leurs caractères les représentants du premier groupe sont pri- mitifs et se rapprochent des Palinuridés brévicornes, surtout des Jasus ; les Scyllarides ne le sont guère moins et au stade natant de pseudibacus ressemblent tout à fait aux précédents ; les Scyllarus marquent le terme de l’évoluti0n dans la famille mais, au stade natant de nislo, établissent par leur forme un passage entre les Scyllarides et l’adulte. G. SCYLLARIDES Gini. 1898. Comme l’a justement observé G1LL, les Scyllaridcs ne méritent nulle- ment le nom de Scyllarus que leur avait attribué DANA (1852) ; ils sont, en effet, très différents des vrais Scyllares : de grande taille et, par les caractères de l’adulte comme or ceux du stade natant pseudibacus, très
88 DÉCAPODES Mnncununs voisins à tous égards des Scyllaridés primitifs. Ils comprennent 6 espèces, les unes indo-pacifiques, les autres atlantiques et, parmi ces dernières, la suivante qui représente le genre dans nos régions 2 Scyllarides latus LATR. (Pl. l1I, fig. 5) ; Scyllarus latus LATREILLE 1803, 182 ; SAVIGNY et AUDOUIN, 1819, 1926, 89, Pl. VIII, fig. 1 ; HELLER 1863, 196; ORTMANN 1897 a, 269; Nonas 1936, 137, fig. 134. Scyllarides latus RATIIBUN 1900, 309 ;PEsrA 1918, 169, fig. 55. Test couvert de petites verrues brièvement ciliées qui se réduisent à leurs cils sur les pédoncules antennulaires et les pattes. Carapace quadran- gulaire, presque aussi large que longue, carénée et dentée latéralement, ses carènes un peu convexes en avant et en arrière dans les régions bran- chiales. En dessus quelques tubercules spiniformes : une paire en avant et un tubercule au milieu sur la région gastrique qui est un peu saillante, une paire sur la région cardiaque, quelques-uns au bord postérieur sur les régions branchiales et au bord interne de l’orbite. Cornes frontales réduites à une paire de faibles saillies entre lesquelles est une dépression rostrale dans laquelle s’enchâsse et se soude la partie centrale assez étroite de l’arceau antennulaire ; cette partie terminée par deux dents que sépare une courte fissure ; 18* article des pédoncules de alplus fort et plus court que chacun des deux suivants. Épistome avec un sillon médian terminé, en·avant et en arrière, par une échancrure ; orifices urinaires distants, au bord antérieur du cadre bucoal; article 2 +3 des pédoncules antennaires avec un lobe antéro-interne denté qui s’avance jusqu’à la base des pédon- cules antennulaires, l’article 4 avec un lobe semblable, son bord externe en pointe suivie de deux dents, lame terminale arrondie, finement frangée de lobules convexes. Maxillipèdes normauxgpattes courtes, les antérieures plus fortes, toutes terminées par un doigt en griffe, sauf chez la 9 où ps est subchéliforme. Sternum thoracique peu large, anfractueux, avec une paire de tubercules coniques sur chaque sternite.Abdomen large, convexe, sans sillons, une carène obtuse et tuberculeuse sur les tergites 2,3, 4; pleu- rons à bout denté, surtout celui de 2 qui est beaucoup plus grand que les autres ; sternites abdominaux en baguette denticulée. Chez la 9, l’endo- podite des pléopodes 3 à 5 se développe en lame quadrangulaire qui porte au bout l’appendice interne. Rame caudale membraneuse et striée en long sur la plus grande partie de son étendue, les parties externes calcifiées et réduites ; telson subconique un peu plus large que long. — Longueur d’un grand 3* 270 mm. (mais peut atteindre 450 mm.), largeur 105 mm. Diamètre des œufs, 0,5 mm. Tonalité d’un brun rougeâtre, plus claire en dessous, le bout des doigts noir. J’aî montré en 1913 que le Pseudibacus Veranyi (fig. 64) décrit comniees- pèce autonome par GUÉRIN (1855) n’est rien autre que le stade natant de S.
' aCYLLA1\US 89 lalus et qu’il ressemble beaucoup au même stade étudié par Boas dans le genre Parribacus, où d’ailleurs le stade natant est sensiblement de même forme que l’adulte ; de là résulte que S. lalus au stade natant rappelle par sa forme ce dernier genre alors qu’il en diffère étrangement à 1’état adulte. .I’ai relevé (llg. 64) les caractères dorsaux d’un pseudibacus de S. lalus cap- turé à Nice par le « Travailleur ·· ; cet exemplaire mesure environ 22 mm., la partie médiane de l’arceau antennulaire n‘est pas encore soudée au front, le pseudo—fouet lamelleux des antennes se termine en pointe, il y a des tu- bercules aigus sur les tergites et à la base des pleurons de la plupart des seg- ments abdominaux, enfin les carènes latérales de la carapace présentent la profonde échancrure qu’on observe chez les Scyllaridés primitifs adultes. Dans cet exemplaire, comme dans les autres pseudibacus, il y a une épine sur la coxa de p‘. Connu depuis le Portugal jusqu’auxi1es du Cap·Vert, à l’est en Méditer- ranée jusque dans l’Adriatique, à l’ouest à Madère et aux Açores. D’après Pissm l’espèce se trouverait à Suez, dans la mer Rouge. Rrvruaun (1900) observe qu'el1e aurait été signalée à Sainte-Hélène par SPENCE BAIE et à Cuba par vom Maarrms ; peut-être faut-il également rapporter à lalus les exemplaires du golfe de Guinée décrits par Hanxnors (1851) sous les noms de S. Dehaani et Herklolsi. Tout ceci à revoir. Espèce côtière ou subcôtière; j’ai pris un latus à la main dans le cratère échancré de Villafranca, aux Açores. G. SCYLLARUS Faamcws 1775. Les Scyllarus se distinguent des Scyllarides par leur taille médiocre ou réduite et par leurs caractères indiqués plus haut (p. 87) qui portent la mar- que d’une évolution avancée. A leur stade natant, signalé jadis par Sarwro (1885) comme forme générique sous lenom de Nisto (Pl. III, fig. 6), ils 11'of- frent plus les caractères primitifs des pseudibacus, leur carapace et leurs traits généraux sont déjà trés semblables à ceux de l’adu1te, toutefois ils ne présentent pas encore les dessins en sculpture plate qui ornent la face dor- sale et les pleurons de l’abdomen des Scyllares adultes, sculptures qui man- quent d’ailleurs chez les adultes des espèces les plus primitives (S. rubans Atcocx indo—pacif1que, S. Fazoni Bouvier; de l’Atlantique occidental) ou sont conservés les traits des nistos, mais non sur p°,1’épine coxale caracté- ristique. J‘ai montré jadis (1913b) que les nistos ne pouvaient être que le stade natant des Scyllarus, conception que justifia dans la suite, comme on le verra plus loin, un élevage de FEDELE (1925). Le genre compte pour le moins 20 espèces, dont S. arcius L. qui est répandu dans nos mers; celles—ci pourraient également donner asile au petit S. pygmaeus qu’on a signalé depuis les îles du Cap-)/'ert jusqu’aux Agores. 1. Scyllarus arctus L. (fig. 62 et 63) ;Cancer· arctus LINNÉ 1767, 1053. Scyllarus arclus Fasmcius, 1775, 413, H. MILNE-EDWARDS 1849, Pl. XLV, fig. 1 ; HELLER 1863, 195, Pl. VI, fig. 7; Bouvmn 1917, 106 ; Pxasra 1918, 172, fig. 56 ; Nouan 1936, 156, fig. 53. Arcfus ursus DANA 1852, 516 ; Caaus 1884, 486 ; ORTMANN 1891, 41. (Fest la « vigale de mer ¤ des côtes européennes. Carapace quadrangu-
90 nûcaronns Maaonnuns laire, à carènes latérales munies de dents appliquées parmi lesquelles deux plus fortes, Pantérieure et celle qui limite en arrière Péchancrure où abou- tit le sillon subcervical ; dos convexe, mais avec dépressions brièvement pileuses en dehors de la ligne médiane où s’élèvent d’avant en arrière un tubercule postrostral conique, un prégastrique, une saillie gastrique en triangle couverte de squames triangulaires relevées en avant et ciliées sur les bords, enfin des squames semblables sur une large saillie cardiaque qui s’étend jusqu’au bord postérieur ; sur ce bord lui—même une rangée double dont la partie antérieure, au milieu, rejoint la saillie cardiaque. et de chaque côté se prolonge obliquement jusqu’à l’angle orbitaire in- terne. Les deux dents frontales et la saillie rostrale réduites encastrent la base de la partie centrale de l’arceau antennulaire dont chaque moitié présente une dent vers le milieu de son bord antérieur. Épi- stome indivise, en avant à échancrure médiane, en arrière avec les deux tubercules excréteurs contigus dans l’angle antérieur du cadre buccal (fig. 63) ; prolongement antéro-interne des articles pédonculaires 2 —|— 3 et 4 médiocres et arrondis ; l’article 4 en dehors sous la forme d’un trian- gle à forte pointe armé de 2 dents sur son bord externe, de 5 sur son bord interne, lame terminale à bord interne et antérieure en demi-cercle dé- coupé en sept grands lobes convexes (fig. 62) ; m:cp“ avec l’exopodite trans- formé en une longue lamelle concave qui sert à endiguer le courant d’eau expiratoire, l’appendice perdant son épipodite et ses deux branchies, d’où 19 branchies seulement au lieu de 21. Pattes courtes et peu fortes, sans la carène supérieure en aile du Scyllarides laius, les antérieures un peu plus épaisses. Sternum thoracique en triangle étroitement échancré en avant, uni, relevé sur les bords, son sternite postérieur avec un petit tubercule · médian. Tergites et pleurons abdominaux 2 à 5 avec deux rangées trans- verses de squames plates et longues qui se regardent par leurs bords ar- rondis et ciliés et qui se fusionnent complètement au bord opposé ; la ran- gée postérieure s’avance en une carène plate et lobée qui interrompt au ' milieu la rangée précédente ; au segment 1, la rangée postérieure existe seule ; au segment 6 et à la base du telson, ces sculptures moins régulières. Nageoire caudale avec les parties calcifiées antér0—externes réduites, le test membraneux et strié longitudinalement,le bord terminal un peu con- vexe et le telson beaucoup plus long que large.Pleurons en pointe un peu obtuse ; pléopodes dans les deux sexes à peu près comme dans lalus. Tona- lité de l’adulte brune. — Longueur d’une grande E2, 115 mm. (elle peut atteindre 120), largeur 36 mm,. Diamètre des œufs 0,4 mm. FEDELE (1925) a pu recueillir et élever en aquarium le phyllosome au dernier stade du S. arclus ; c`était unphyllosome typique (FEDELE, fig. 1) de Scyllaridé rétréci d’avant en arrière, p2 à p* servant d’appendiees nata- toires, p5 sans fonction et rejeté en arriere. Cet individu mesurait environ 25 mm. ; au bout de quelques jours il émit un individu de 15 mm , au stade postlarvaire du même type que les nistos, mais presque totalement dépour-
sovnmaus 91 vu des carènes et des ornements dorsaux qu’on observe chez ces derniers. ' Samxro, en effet, a signalé etj’ai décrit moi—même (1913b, 1917) deux sortes de nistos : asper (1917, Pl. X, fig. 1 et 2) et lacvis (Pl. XI, fig. l et 2) le pre- mier de 15 mm. environ, le 2° de 16 et 18 mm. ; l’un et 1‘autre présentaient sur le dos, en dedans des carènes latérales, une carène longitudinale un peu oblique dont on ne trouve plus que des traces dans la figure 2 de Fnnauz ; par ailleurs, ils sont ornés sur le dosde tubercules qui, dans asper, tendent ii prendre la disposition propre aux arctus adultes; en outre asper, que j'avais pris jadis (1905) pour une espèce autonome sous le nom d’Arctus crenulatus, présente sur les tergites abdominaux une double série de tubercules qui semblent annoncer les sculptures définitives. Ces derniers tubercules man- quent totalement a laevis (Pl. III, fig. 6) et au stade obtenu par FEDELE. Que faut—il conclure de ces différences, sinon que les Scyllares, comme les Langoustes, traversent plusieurs stades postlarvaires ; le premier est à coup sûr celui obtenu par FE¤Ex.E, le suivant (contrairement à ce que j’avais cru en 1917) serait nisto laevis de Sixnnro, le dernier,nist0 asper, correspondrait à peu près au postpuerulus des Langoustes. D’ail1eurs, FEDELE observe à juste titre que le terme de stade natant proposé par Bons convient mal aux Scyllaridés; un nisto obtenu par FEDELE n’était point du tout nageur malgré les rétinacles des appendices internes, il restait sur le fond où furent d’ail- leurs toujours trouvés les autres nistos et les pseudibacus. Connu depuis les parages de Plymouth et la Cornouaille jusque dans la Méditerranée, les Açores et Madère. D’après RATIIBUN se trouverait éga- lement sur la côte atlantique des États-Unis, même à Mazatlan dans le Pa- cillque mexicain. Littoral et subcôtier jusqu`a 20 mètres. 2. Scyllarus pygmaeus Bars 1888, 73, Pl. X, fig. 4 (sous le nom géné- rique d’Ar·cius) ;Bouv1En 1917, 115, Pl. X, fig. 4-8. Très voisin du précédent dont il diffère par ses dimensions très réduites (40 mm. au maximum), la dent réduite de chaque moitié de l’arceau an- tennulaire, la présence de 3 dents au lieu de 2 sur le bord externe de l’avant- dernier article des pédoncules de a', le sternum thoracique dont l’érhan· crure antérieure est tronquée en arrière, le tubercule médian du sternite postérieur bien plus développé, l’absence de pointe au bout des pleurons abdominaux, et la présence d’une paire de stries dans la partie postérieure lisse de chaque tergite abdominal. Par ailleurs, pygmaeus ressemble pres- que complètement au S. arclus et peut être confondu avec lui, d’autant qu’il semble habiter presque les mêmes régions. Signalée d’abord aux Canaries par 78 brasses, l’espèce y fut retrouvée par le « Travailleur » sui; un fond de 1.200 mètres, le « Talisman » la prit au Cap Vert par 318 mètres et le Pamcn DE Monaco par 98 mètres aux Açores. Comme le Palinurus muuritanicus relativement au P. vulgaris, S. pygmaeus provient vraisemblablement d’une adaptation de l’arclus aux profondeurs. Tribu III. THALASSINIDEA H. l\lii.z~:1s:-Eowanos 1837. Corps franchement macroure et par là même symétrique, p3 jamais chéli- formes ni subchéliformes, pl et p" présentant par contre ces caractères, ps un peu plus réduites, d’ordinaire subchéliformes ; dans tous ces appendices
92 DÉCAPODES MAncHEuas le basis soudé à l’ischion ; dernier sternite thoracique libre ; carapace pres- que toujours indépendante de l’épistome et du front, sans connexion étroite avec le l" segment abdominal ; test mince et peu calcifié en raison du genre de vie de l’animal qui se creuse des galeries dans le sable, la vase ou se niche dans des cavités. A cause de ce dernier caractère la plupart des auteurs, depuis BORRADAILE, 1 rangent les Thalassinidés parmi les Anomoures malgré leurs caractères ma- crouriens très évidents ; ces derniers sont tels que les Axiidés, formes pri- mitives de la tribu, pourraient être rangés parmi les Homaridea, n’étaient leurs pattes 3 qui sont toujours simples et sans pinces. Les Thalassinidés traversent d’ai1leurs, comme ceux-ci, un stade mysis où les larves nagent avec les exopodites ciliés des maxillipèdes et de quelques—unes des pattes suivantes (jamais de pi), mais alors les endopodites de ces pattes et ceux de mœp“ ne sont pasfonctionnels.Toutefois l’animal sort de l’œuf à un stade beaucoup plus précoce, sous la forme de zoé qui nage avec tous ses maxilli- pèdes biramés ou ceux des deux paires antérieures seulement ; par ses yeux énormes et le telson fusionné avec le 6*= segment, la zoé naissante ressemble étrangement à celle des Anomoures, mais après quelques mues devient une larve mysidienne qui passera ensuite au stade natant postlarvaire (fig. 61, F, fig. 71, D). A ce dernier stade, l’endopodite des pléopodes présente sou- vent un appendice interne qui persiste chez les adultes, parfois même avec des rétinacles comme on l’observe dans les Accius. Cet appendice n’existe ni chez les Homarides, ni chez ‘les Pénéides qui sont leurs ancêtres directs ; d’après BoAs, il proviendrait, par atavisme, des Schizopodes Euphausiadés et c’est par un phénomène analogue qu’il se retrouverait chez les Loricates où, comme on 1'a vu plus haut, il est bien développé. Les branchies sont du type trichobranche, avec légers passages au type phyllobranche dans les formes terminales de la tribu ; leur nombre est très variable, depuis l’Aœius acanthus où la formule appendiculaire thoracique est celle du Homard (20 branchies), jusqu'aux Gallianassidés où les pleu- robranchies et podobranchies sont absentes, ce qui réduit leur nombre à 10 ou à 11. Eléments branchiaux réduits à 2 sur chaque rang transversal. BORRADAILE (1903 b) divise la tribu en quatre familles dont une, celle des Thalassinidés, se réduit au seul genre Thalassimz LATR.,desmers indo- pacifiques. Notre faune européenne occupe une place notable dans cha- cune des trois autres familles, surtout dans la dernière. TABLEAU DES FAMiLLEs. 1. Pas de ligne thalassinienne ; pleurons abdominaux assez grands .... .................................... . ....... Axiidae, p. 93 -— Une. ligne thalassinienne, pleurons abdominaux ordinairement ré- duits .................................................... 2 2. Une suture transverse à chacune des deux rames des uropodes ..... ....................................... .. Laomediidae, p. 97 —— Pas de suture aux rames des uropodes ou une incomplète à la rame externe ................... . ............ Callianassidae, p. 100
Axius ' 93 Famille des AXIIDAE BATE 1888. Carapace sans ligne thalassinienne mais avec un rostre assez accusé (fig. 65) ; antennules à longs fouets ; 2** article des_pédoncu1es antennaires pro- longé en avant et en dehors par une forte épine et muni d'une écaille mo- bile ; p‘ et p' terminées en pinces, les pinces de p‘ inégales, celles de p' plus réduites ; épipodites de mœp‘ à p*, podobranchies de ma:p’ à p”, arthrobran- chies de mxp” réduites à une seule, toujours le type trichobranchial avec 2 filaments branchiaux sur chaque rangée transverse. Dans les deux sexes les pléopodes l courts et simples, les autres biramés avec appendice interne muni de rétinacles. Des cinq genres de la famille (1), seuls entrent dans notre faune les deux suivants, l’un et I'autre avec le sillon subcervical bien accusé : —— Dos de la carapace déprimé depuis le rostre jusque vers le sillon sub- cervical, sans carène médiane sauf parfois dans la région rostrale .... .............................................. Axius, p. 93. —— Dos de la carapace régulièrement convexe, avec une carène médiane depuis le milieu du rostre jusqu'au bord postérieur. Calocaris, p. 95 G. AXIUS Limcii l8l5. Genre assez riche que BORRADAILE divise en cinq sous-genres dont Aœius qui ne comprend que l’espèce suivante : Axius stirhynchus Lmcn (fig. 65) ; Lizacn 1815 b, Pl. XXXIII ; H. MlLNE·EDWARDS 1937 et 1849, Pl. XLVIII, fig. 2-È'; BELL 1853 et fig. ; _ SELBIE 1914, 89, Pl. XIV, fig. l-4. Amiopsis mcdilcrranea CAP.oL1 1921, 254, fig. 1 et Pl. IX, fig. l-14. Test lisse et luisant. Carapace (fig. 65, A) comprimée latéralement, avec un sillon subcervical en courbe régulière ; le rostre triangulaire avec 4 dents latérales et une terminale, excavé de chaque côté d'une carène mé- diane qui se prolonge jusqu’£i la partie antérieure de la région gastrique ; celle-ci plus saillante quoique déprimée sur une grande portion de sa lon- gueur, limitée à droite et à gauche par une carène latérale qui continue les bords du rostre ; un peu en dedans et de chaque côté une autre carène parallèle, réduite ou nulle chez le <3‘ ; des ponctuations et quelques poils entre cette carène et la précédente. Pleurons abdominaux à bords arron- l. Je range ici dans la famille le genre Metazius Bouvnzn (1905 d) que j'avais dans la suite (1925) regardé comme un Callianassidé zi cause des pédoncules oculaires, de ses pleurons presque nuls, du propode élargi de p' et des pédoncules de a' où le 2** article n'a pas d’épine externe ; tous les autres caractères sont axiens, mais il n‘y a pas de po- dobranchie sur p*. Ce genre est représenté par le M. microps Bouvnan, des Antilles.
94 DÉCAPODES MARcr1EURs ‘ dis ; rares touffes de quelques longues soies sur les sternites. Pédoncules oculaires assez courts, cylindriques, à cornée noire ; fouets antennulaires presque aussi longs que la carapace, l’externe un peu plus court ; épisto me avec un petit lobe lancéolé entre les pédoncules antennaires dont l’article basal est grand, le 28 avec une forte épine antéro-externe qui atteint le niveau du bout du rostre mais non celui de l’écaille, le fouet plus de deux \ ’ C i UM ,, == =‘ l N ‘] 0 0 ’ //) ‘ firm' \ \• •/ 94 ï P \ i\. ·/ , ` ' br 3 en ÃQÈ Fxc. 65. — Axius siirhynchus : A, partie antérieure de la carapace avec les 3 paires d’appendices céphaliques, face dorsale; B, nageoîre caudale; C, faux thélycum du sternite de p‘. D, base de p° gauche avec sa pleurobrnchie réduite plb et sa pleure- branchîe cicatricielle br ; E, extrémité de p* gauche (original). F, larve (d’après WEBB, 1920). fois aussi long que l’interne des antennules. Ma:p” denté au bord supérieur de l’ischion, avec une forte épine au bout distal du bord inférieur du mé- rus. Pattes comprimées latéralement, inermes ; pinces de pl (fig, 65, E) plus fortes à droite ou à gauche, portées sur un carpe court, un peu con- vexe en dehors, leur bord supérieur arrondi, Pinférieur en carène obtuse, les doigts à dents peu nombreuses et inégales, leur bout aigu, plus court que la portion palmaire dans la grande pince ; pinces de p2 bien plus ré-
CALOCARIS 95 duites, p“ à p‘ à doigts en griffe bien plus courts quelepropode,ce doigt un peu saillant en pouce à p‘. De longues soies au bord inférieur des pattes, surtout à p° et à p°. 20 branchies de chaque côté, Parthrobranchie de mxpll et la pleurobranchie de p‘ très réduites, près de la base de cette dernière une pleurobranchie cicatricielle (fig. 6.3, D) comme dans le Homard et l’Écrevisse. Entre p‘ et p‘ le sternum se dilate et se divise en trois lobes (fig. 65, C) qui ressemblent un peu au thélycum des Homarides, mais avec une tout autre signification car il est identique dans les deux sexes. Pléo- podes 1 du 5* plus réduits que ceux de la Q, tous les autres pléopodes à exo- podite et endopodite lamelleux, ce dernier avec unappendice interne réti- naculé qui, aux pléopodes 2 du ,3*, est accompagné d’un appendice mascu- lin plus long et terminé par un bouquet de soies. Rames des uropodes avec une carène médiane armée de quelques dents ; contrairement au dire de tous les auteurs, la rame externe présente une suture denticulée (fig. 65, B), mais celle-ci est rejetée très loin en arrière près du bord postérieur et, issue de bord externe, dépasse à peine la carène axiale ; telson un peu plus long que large, plus étroit en arrière, muni sur sa face dorsale d’une paire de dents. — Longueur d’un 3* 55 mm., d’une Q 70 mm. Diamètre des oeufs 1,5 mm. WEBB (1920, 406, Pl. III, fig. 3) observe que les larves (fig. 65, F) de l’es- pèce, dès leur ler stade, ressemblent beaucoup à celles des Homards, avec leurs trois paires de maxillipèdes natatoires, une épine dorsale au bord pos- térieur des tergites abdominaux 2, 3, 4 et une épine de chaque côté au ter- gite 5, le telson échancré en deux lobes terminés en pointe avec une spinule au milieu. Se tient à la côte ou près de la côte, dans le sable ou la vase ; connu dans les eaux britanniques et françaises, il est rare en Méditerranée ou d’après Camus, il fut signalé à Marseille PHFLIARION. CARoLx(l921), le signale aussi à Naples d’après Lo BIANCO et l’y a trouvé lui-même, car son Aœiopsis medi- lerraneus est un 3 qui ne diffère en rien des mâles que j’ai sous les yeux. Il est très possible que l’Axius nodulosus MEINERT (1877), trouvé sur la côte occidentale du Jutland, appartienne à la même espèce ; BORHADAILE (1903 b) le range avec doute parmi les Aziopsis, c’est-à-dire parmi les Axiidés à su- ture exopodiale, mais BALSS (1926, p. 26) le place parmi les formes sans suture et l’appelle Aœius coronulus. J’ai dit plus haut que ce caractère ne saurait être invoqué ici. G. CALOCARIS BELL 1853. Differe des Arvius par le corps cylindrique (Pl. IV, iig. 1), la carène médiane . dorsale prolongée 'jusqu’au bord postérieur, la réduction extrême de l’écaille antennaire, la convexité régutièredu dos et la disparition totale des pleu- robranchies. _, _ Une espèce de la mer des lndes (Alcocki Mc ARIJLE), une autre des Antilles (aberrans Bouvmn) et la suivante, toutes trois hermaphro- dites et des profondeurs.
îw 96 DÉCAPODES MARCHEURS Calocatis Mc Andreae BELL (Pl. IV, fig. 1 et 2) ; BELL 1853, 253 et fig. ; ALCOCK 1901 b, 189; WOLLEBAEK 1909, 250, P1. XV-XVl”I;SELB1E 1914, 92, Pl. XIV, fig. 5-7 ; BOUVIER 1917, 119, Pl. XI, fig. 3 et 6 ; PESTA 1918, 191, fig. 59 ; CAROLI 1921, 264, fig. 2 ; RUNNsTR6M 1925, 14, Pl. I, fig. 1, 7,10,15 et Pl. II-V ;BALss 1926, 26. Téguments du corps unis et flexibles. Carapace forte quoique plus courte que l’abdomen, à sillon subcervical régulier ; le rostre excavé et triangu- laire, ses bords prolongés en carène dentée sur les côtés de la région gas- trique antérieure, quelques dents atteignant la base du rostre. Abdomen rétréci en arrière, ses pleurons 2-5 largement arrondis. Pédoncules ocu- laires gros, courts, globuleux, sans cornée distincte ; fouets antennulaires encore plus longs que dans Axius siirhynchus ; épine distale externe du 28 article des pédoncules antennaires atteignant le tiers de l’article 4 qui est de longueur prédominante, l’écaille en petite pointe triangulaire fort courte. Mœp° armé comme dans siirhynchus. Pattes antérieures puissantes, subégales, presque aussi longues que le corps, leur mérus très comprimé latéralement, armé au bord inférieur de 4 ou5 épines, d’une seule au bout distal du bord supérieur ; carpe inerme, court ; pinces (Pl. IV, fig. 2) dé- mesurément développées, a portion palmaire beaucoup plus courte que les doigts, renflée latéralement, son bord dorsal avec_une carène qui se prolonge sur le carpe, et se termine en avant par une épine (en dehors de laquelle on voit de chaque côté un arc de denticules, la carène se continue sur le dactyle, flanquée de deux carènes plus réduites ; bord inférieur convexe du côté du carpe, du côté opposé est un méplat denté sur la- por- tion palmaire ; les doigts béants vers le milieu, irrégulièrement dentés au bord interne qui, vers le milieu du pouce, présente une longue échancrure; bouts des doigts croisés ; p2 un peu plus court et un peu plus fort que les pattes suivantes, ses pinces à doigts contigus. Pièces de la nageoire cau- dale à bord postérieur convexe, l’exopodite des uropodes avec une suture à peine plus longue que dans Axius ; telson beaucoup plus long que large, rétréci en arrière, avec 2 rangées longitudinales de dents. Tonalité rose. — Longueur du corps, 30 à 40 mm. L’hermaphrodisme de cette espèce a été signalé par VVOLLEBAEK (1909) et étudié à fond par RUNNSTRÉDI (1925) qui en a suivi le développement. Au cours de la 29 année, les testicules se développent dans le tractus génital, puis dégénerent peu à peu : les ovaires, durant les mues 3 et 4, se dévelop- peut en sens contraire et finalement deviennent seuls fonctionnels. Mais les spermatophores, avant Fatrophic des testicules, se sont accumulés dans le ras deferens qui s’ouvre sur la coxa de pi et les œufs sortiront sur la coxa de ps par Poviducte ; les figures 10, 11, 12 dela Pl. Ldansletravail de RUNN- s·rRôM, sont à ce point de vue très claires. D’après cet auteur l’autofécon— dation paraît impossible, mais la fécondation croisée pourrait se produire au cas où deux indidivus se trouveraient en contact.-—-Dans mes exemplaires, les pléopodes l sont assez forts et articulés au milieu comme les a représentés SELBIE, mais je n’ai pu voir traces d’appendice masculin près de Pappendice interne dans les pléopodes 2.
CALOC xmoiss 97 Les larves de l’eSpèce ont été étudiées par Sans (1884) : tous leurs rnaxil- lipèdes sont d’abord natatoires, puis des exopodites de meme fonction se développent sur pl-p‘, et alors les yeux, qui étaient énormes, se réduisent et perdent du pigment ; au bord postérieur du 2** tergite abdominal, elles ~ont armées d’une forte épine. Uespéce remonte au nord jusqu’au sud-ouest de 1’1slande (HANsEN), en Amérique jusqu’au Golfe de Saint-Laurent, en Europe jusqu’au sud- ouest de la Norvège et Bohuslân en Suède ; au sud elle se répand en Méditer- ranée jusqu’à l’Adriatique. D’aprés Ancocx elle se retrouverait dansles mers «l’Arabie et le golfe du Bengale, mais HANSEN et Sanampensent qu'ils’ag1t peut-être d’une espèce voisine. En tout cas elle se tient sur des fonds va- seux depuis 25-30 brasses jusqu’à 447-615 (SELBIE). G. CALOCARIDES \Vox.1.EBAE1< 1908. (le genre fut établi en 1908 par \VoLLEBAEK (1908, p. 22) pour deux formes signalées par Tavaoiu (190-1)etrangées par cet auteur dans le genre Eiconaxius BATE 2 l° l’E. coronalus (190-1,382, Pl. XX, fig. 1-10, Pl. XXI) capturé dans le Skager Rack par 410 mètres et dans le Kosterfjord (Bohus- lan) par 230 ; 2° l’E. crassipes (390, Pl. XX, fig. 11 et 12) pris à Bohuslân par 390 mètres. Cette dernière espèce a été l’objet d’une longue et minu- tieuse étude par NVOLLEBAEK (1908, 5, Pl. I-VII) qui n’a pas eu de peine à établir que les deux espèces, étant dépourvues de pleurobranchies, ne sauraient être des Eiconaœius, qu`elles ressemblent en cela aux Calocaris, mais qu’elles tiennent des Aacius par leurs carènes denticulées et localisées sur la partie antérieure du cêphalothorax, par leurs pédoncules antennaires et par leurs pinces, d’ailleurs un peu granuleuses ; d’où il fut conduit à proposer le genre Calocarides. Le ton est à peu près celui des Calocaris, mais sans rose ; les pédoncules oculaires ressemblent à ceux de notre Arias, mais leur cornée est vague, VVOLLEBAEK tient les deux espèces pour dis- tinctes, mais BALSS (1926, 26), avec raison il me semble, fait de cmssipes un synonyme de Calocarides coronalus, qui sera capturé peut-être dans les régions britanniques et françaises. Famille des LAOMEDIIDAE Boe.nAoM1.E 1903b. Carapace avec une ligne thalassinienne, un rostre triangulaire assez fort (Iii;. 66, A et B) ; fouets antennulaires plutôt courts ; 2° article des pédon- rules antennaires sans prolongement antéro·externe, mais avec une écaille très réduite ; pattes antérieures égales et terminées en pince, p2 légérement subchéliformes, ps-p° simples. D’après SELB112, pas de pleurobranchies, des épipodites et des podobranchies sur chaque maxillipède et sur pl-p", épi- podite de p‘ sans podobrancliie, ll arthrobranchies dont une sur mxpz ; en tout 17 branchies (au lieu de 16 dans Calocuris). Type trichobranchial d'Axii- dés. Pleurons abdominaux médiocres ; pléopodes 1 absents chez le 5*, très réduits chez la Q, les autres à deux lames, sans appendice interne ; une suture dentée à chacune des deux rames des uropodes (fig. 66, B). aouvxm 7
98 DÉCAPODES MARCHEURS Petite famille limitée à trois genres Laomedia DE HAAN, Naushonia KINGSLEY et Jaœea NAP.Do 1847, réduits chacun à une espèce. Le dernier seul est représenté chez nous. G. JAXEA NARD0 1847. Jaxea noctuma. NARD0 (fig. 66, A, B et C) : NARno 1847, 3; Bo1=xRADA1LE 1903b, 511 ; SELBIE 1914, 96, Pl. XV, fig. 1-8 ; PEsrA 1918, 193, fig. 70; CAP.oL1 1921,268, fig. 3 ; Blxtss 1926, 26; Calliaxis adriaiica HELLER 1863, 440, Pl. III, fig. 22-30. Test très peu calcifié, vêtu de courtes soies. Carapace droite et un peu convexe sur le dos, comprimée, un peu renflée sur les flancs ; entre les lignes thalassiniennes droites un sillon transverse situé loin en avant et qui pourrait être le cervical ; bord fronto—rostral avec de légères denticula- tions, une carène longitudinale sur le dos du rostre. Pleurons abdominaux 3-5 en angle obtus, celui de 2 très grand,à bord un peu convexe. Pédon- cules oculaires courts, réduits, peu pigmentés, à peine saillants sous le rostre ; dernier article des pédoncules de ai et le 49 des pédoncules de ai démesurément allongés. Mandibules à dents aiguës ; maspa à mérus inerme. Pattes antérieures comprimées latéralement, presque aussi longues que le corps, puissantes surtout par leurs pinces qui mesurent au moins la moitié de leur longueur, leur mérus légèrement denticulé au bord inférieur, le carpe court et inerme, les doigts des pinces (fig. 66, C) plus longs que la portion palmaire, croisés au bout, béants dans leur moitié basale où ils sont irrégulièrement dentés ; pattes des quatre paires suivantes beaucoup plus courtes et plus grêles, progressivement décroissantes, leur doigt plus court que le propode, même à p3 où il est relativement plus épais et plus court. Tonalité de l’adulte, blanc parfois un peu rosé. —-— Longueur, 40- 60 mm. Larve flliforme (üg. 66, D), rappelant les Lucifer, mais tout autre avec ses yeux volumineux, ses mandibules et ses pleurons abdominaux en cro- chet recourbé. Désignée par Bnoox (1889) sous le nom de irachelifer, elle avait été reconnue par CLAUS (1885) pour une larve de Thalassinien, pré- sentant à un stade avancé les branchies de Jaxea nocturna ; elle nage d‘a- bord avec mœpl et ma:p2 biramés, auxquels s’ajoutent dans la suite les exo- podites natatoires de mœp”, pl, p2, p3 et ensuite p4. Etudiant ce dernier stade sur des larves recueillies à Plymouth (1914), je supposais qu’il devait être suivi par un stade natant de tout autre caractère. Ce stade, en effet, a été découvert par CAROLI (1921, fig. 3), sortant d’une larve en train de muer ; il ressemble beaucoup à l’adulte, mais avec la partie cervicale de la carapace brusquement plus étroite (fig. 66, E). A l'état adulte cette espèce n’est pas très rare en Méditerranée et surtout dans l’Ad1-iatique, mais remonte beaucoup plus au nord comme le montrent la capture d’un exemplaire signalé par Selbie dans les eaux irlandaises et la fréquence des larves autour des Iles Britanniques. (Test une forme subcô- tière capturée entre 15 mètres et 60 mètres de profondeur.
.r.xx1z.x 99 A r lt \ / — . ‘ U 41 ‘ W) ej \ `\ \\ J //, J/A ka Fm. 66. — Jazea noclurna : A, artîe antérieure du céphalothorax avec les antennules et antennes; B, nagsoîre caucpale ; C, extrémitédepl (d'ap1·ès Srznmxa 1914) ; D, larve lracheli/er au stade mysis imparfait (Bouvxsn, 1914 b) ; E, céphalothorax au stade postlarvalre (d’après CAROLI, 1921).
100 DÉCAPODES Mimcneuns Famille des CALLIANASSIDAE BATE rsss. Une ligne thalassinienne (fig. 71, B); le sillon cervical est régulièrement con- vexe sur le dos ; fouets antennulaires courts ou médiocres ; 2** article des pédoncules antennaires sans pointe antéro-externe, l’écaille en vestige ; pas de podobranchies à la base des pattes et pas de pleurobranchies, fila- ments branchiaux parfois un peu élargis enlamesgpleurons abdominaux trés réduits ; pas de pléopodes 1 chez le ,3* ; rames des pléopodes 3 à 5 larges. Comprend de nombreux genres que Bor<aADA1LE (1903) a groupés en deux sous-familles. -— Rostre très réduit (fig. 69), les pattes 1 inégales et en pince, un petit appendice interne aux pléopodes 3 à 5. .......... Callianassîriae p. 100. — Grand rostre triangulaire (fig.'71 et 73), les pattes 1 égales, pas d’ap- pendice interne aux pléopodes .................. Upogebiinae, p. 105. Sous—famille des GALLIANASSINAE BoRnADA1LE 1903 b. G. CALLIANASSA LEACH 1813. Des trois genres qui composent ce groupe, un seul, Callianassa LEACH 1813 est représenté dans nos pays où il compte trois espèces dont les carac- tères génériques sont les suivants (fig. 69) : sillon subcervical dorsalement rejeté très loin en arrière ; pédoncules oculaires en triangle, aplatis, juxta- posés, petite cornée noire ; pattes 1 très inégales, la grande comprimée sur- tout en dedans, son mérus avec le bord inférieur muni, près de la base, d’un puissant processus en crochet recourbé en avant(fig. 67-69), le carpe puissant apeu près aussi large que long et presque aussi long que le mérus, la pince de même largeur que le carpe, sa portion palmaire un peu plus longue que ce der- nier et queles doigts, ceux-ci croisés au boutet écartés vers la base ; les pattes suivantes progressivement beaucoup plus réduites, p2 égales, ps avec le propode brièvement articulé sur le carpe fortement dilaté en avant et en arrière de cette articulation, pé simple, pi subchéliforme ; pas d’autres épipodites qu’un très grand sur mxpl, et d’ordinaire un petit sur mœpz. Abdomen de la Q avec une paire de pléopodes grêles sur les deux segments antérieurs, simples sur le segment 1, biramés sur le segment 2 qui est très développé ; dans les deux sexes les pléopodes des segments 3à 5 avec deux puissantes rames subégales. Les crêtes ou ornements en saillie faiblement indiqués sur la nageoire caudale dont l’exop0dite présente une suture, in- complète sur sa moitié externe. Le genre se rapproche manifestement des Axiidés par la disposition et la structure des pinces de pl et de p2 chez l’adulte, et chez les larves par la présence d’exop0dites natatoires, dès le 1€1' stade, sur tous les maxilli- pèdes ; comme dans Calocaris ]WcAndreae, ces larves (fig. 67, D) sont ar- mées d’une puissante épine sur le bord postérieur du2** tergite ahdominal. Le genre M eiaœius BOUVIER (1905 d, 1925) est un merveilleux intermédiaire entre les Axiidés et les Callianassidés (voir p. 93, note).
CALLIANASSA 101 TABLEAU DES ESPÈCES. I On distingue aisément vomme il suit les trois espèces de nos régions : 1. Telson beaucoup plus long que large, presque aussi allongé que les uropodes, ses bords latéraux droits et convergents, son bord postérieur subtronqué .................................................. 2 — Telson plus large que long, arrondiau moins en arrière, plus court que les uropodes ; n1xp” large et operculiforme (fig. 69, D) (S. G. Callichirus STxMPs). ................................... latîcauda, p. 102. 2. M;vp° étroit et pédiforme(fig. 67, A) (S. G. Cheramus BATE) .... . .... ......................................... subterranea., p. 101. —— M:rp’ élargi et operculiforme (S. G. Trypaea G. et(B). truncata, p. 102. 1. Callianassa. (Cheramus) subterranea Momn (fig. 67) ; Gdncer (Aslacus) sublerraneus MONTAGU 1808, 89, Pl. III, fig. 1 et 2. Callianassa sublerra- A, \‘ 'r A , l I ’ Q 2,. B ,9 ' D I /111111 Fm. 67. ——· Callîanassa subterranea : A, maxillipède postérieur · B, grand chelipède ; C, patte 3 (d‘après Lzacu); D, larve au 1•' stade (d’aprl:s WEBB, 1920). nca LEACH 1813, -100 et 1815b, P1. XXII ; BELL 1853, 217 et fig. ; ORT- MANN 1891, Pl. I, fig. 10. Callianassa (Cheramus) sublerranea BORRADAILE 1903b, 545; DE MAN 1928, 6, fig. 1-1**; Lurzia 1938, 170, fig. 28-50, Callia- nassa sublerranea var. minor Gotmnnr 1888, 96, Pl. VIII, fig. 1-15.
102 DÉCAPODES xvulncnnuas Triangle rostral assez saillant ; pédoncules oculaires à bords subparal- lèles dans leur moitié basale, tronqués obliquernent en dehors dans leur moitié distale, leur cornée loin des bords, allongée, irrégulière. Grand ché- lipède avec le crochet du mérus en bec courbé simple, le propode un peu rétréci de la base au sommet digital; propode de pl en ovale un peu tron- qué distalement. Comme dans les autres espèces l’abdomen se dilate pro- gressivement d’avant en arrière, le 18* segment étroit et dégagé,le 2B fort long ; telson à bord postérieur très peu convexe, presque tronqué. Tonalité orangé jaune. — Longueur 40 mm. ; diamètre des œufs d’après DE MAN 0,72-0,54 mm. Connue surtout de la partie méridionale de l’AngIeterre et de l’Irlande, mais est à coup sûr beaucoup plus répandue, parce que la plupart des auteurs · donnent le même nom à laiicauda. Il ne paraît point douteux que la va- riété minor de Marseille représente un jeune de l’espèce. On doit en dire au- tant, il me semble : l¤ du C. helgolandica LUTZE 1938, 174, fig. 52-61, forme d’Helgoland représentée par deux exemplaires dont le plus grand ne mesure pas plus de 10 mm. ; l’éperon du mérus de pl y est encore à 1’état de simple denticule ; 2° du C. denticulaia LUTZE 1937, 6, fig. 1-7, forme adriatique établie d’après un 3 adulte qui demanderait une étroite étude plus correcte et présente une anomalie au telson. 2. Ca11ianassa(Trypa.ea) truncata. G. et B. ( fig. 68) ; Gmao etBoNmEa 1890, 365, fig. 2 et 4. Callianassa (Trypaea) lruncaia BORRADAILE 1903 b, 546. Cette espèce n’est connue que par deux figures et une courte descrip· tion relative seulement au grand chélipède, à la nageoire caudale et aux pléopodes. L’éperon du mérus de pl a la forme d'un crochet aigu comme dans sublerranea, mais avec des dents sur son bord inférieur, comme dans laiicauda ; la nageoire caudale est du type subierranea le plus net ; quant aux pléopodes, ceux du ler segment de l’abdomen sont représentés chez le 5 aussi bien que chez la S2, alors que dans subferranea et dans lalicauda, ils manquent totalement chez le 3. Cette particularité n’est peut—être pas suffisante pour justifier la création d’une espèce, GIARD et BONNIER observant eux-mêmes qu’elle pourrait provenir d’une action parasitaire. Les exemplaires étudiés par ces auteurs étaient tous, en effet, bopyrisés. Il est fâcheux qu’un examen des types ne permette pas de préciser nos connaissances sur cette forme ambiguë qui tient à la fois de subierranea et de lalicauda. Pour DE l`rIAN elle parait se · rapprocher de la forme italica PARISI qui est, sans aucun doute, un laticau- da où le rostre est plus saillant qu’à1’ordinaire et le telson moins arrondi. Les exemplaires types de lruncata avaient été recueillisà Naples, parla Sta- tion zoologique qui les avait communiquésà Grimm parce qu’ils portaient tous des Bopyriens, Ione lhoracica et Palacgyge Dohrni G. et B. Callianassa (Ca.l1ichil'l1s) laticauda. Orro (fig. 69) : Callizmassa loiicauda 0*1*1*0 1828, 345, Pl. XXI, fig. 3;SrEBB1NG 1893,173; BORRADAILE 1903b,
' CALI.IAN,\sS.\ 103 517 ; PESTA 1918, 204 ; DE MAN 1928, 33, fig. 15-15d. Calliamzssa sublerra- nca H. l`1ILNE-EDVVARDS 1849, P1. XLVIII, fig. 3-38 ; HELLER 1863, 202, Pl. VI, fig. 9-11 ; Gmnu et BoNNxER 1890, 362 fig. 1 et 3 ; Nouan 1936, fig. 101. Callianassa SiebbingiBonRA¤A1LE 1903b, 547;Sr1=:BB1NG 1914, 100, Pl. XIV, fig. 8-10 ; PESTA 1918, 201, fig. 63 ; BALSS 1926, 27 ; LUrzE 1927, 165, fig. 1-9 ; SCHELLENBERG 1928, fig. 59 et 60. Callianassa (Try- paea) iialica Paiusr 1915, 64, fig. 1 et 2 ; un MAN 1928, 11, fig. 5-Sh. Cal- lianassa (Callichirus) Pcslae ur: MAN 1928, 34, fig. 16-16** ; LUTZE 1938, 167, fig. 10-21. Callianassa algerica LUTZE 1938, fig. 22-27. 3 A l Q B \ Fm. 68. —- Callianassa frzmcula : .\, nageoire caudale ; B, grand chélipède (d’après Gmnu et Boumaa, 1890). Saillie rostrale variable, ordinairement très faible, parfois en fort trian- gle (ilalica) ; pédoncules oculaires avec leur bord externe très incliné vers le bord interne dans sa moitié distale, beaucoup moins mais toujours un peu dans sa moitié basale, les yeux arrondis et médians ; ischion et mérus de mzcp“ très largement dilatés ; grand chélipède avec le crochet inférieur du mérus subtronqué, au bord inférieur denté, peu recourbé en avant, le carpe orné vers la base de sa face interne d'une ligne transverse (déjà si- gnalée par OTT0) qui divise cette face en deux aires dont la postérieure est plus réduite, le propode à peu près partout de même largeur mais sa
I04 1:»ÉcAPonEs Mancuricas longueur très variable, comme aussi l’armure du bord interne des doigts ; propode de p“ plutôt quadrangulaire qu’ovale. Abdomen de sublerranea, mais avec une longue touffe de poils bruns (signalée aussi par Orio) à la naissance des pleurons 3, 4 et 5. Telson toujours plus court que les uro- podes et plus large que long, d’ailleurs de forme très variable, le plus sou- -X/r A / fr ri ‘ B E É . C, Fm. 69. —· Callianassa laticauda : A, carapace du côté droit avec les appendices cépha liques ; B, nageoire caudale; C, grand chélipède (original d’après un exemplaire de Saint-Vaast) ; D, maxillipède postérieur ; E, patte 3 (d’après Sursis, 1914). vent en demi-cercle, parfois à bords postérieurs assez convexes et les bords latéraux un peu convergents (subierranea de HELLER, ifalica) ou très con- vergents (3} de Saint-Vaast, tandis qu’il est franchement en demi—cercle dans une S2 de Piriac). Les pléopodes 3 à 5 présentent au bord interne de l’endopodite un très petit appendice. Tonalité rouge vif (BATE), blanchâtre teinté de rose ou de bleu clair (PESTA), gris verdâtre (HELLER). -—- Longueur du 5‘ de Saint-Vaast, 52 mm,, de la Q de Piriac, 68; diamètre des œufs de cette dernière, 0,6-0,8 mm. Comme dans Upogebia dellaura, les œufs sont attachés aux poils du pléopode 1 et de l’endopodite de tous les pléopodes suivants. Du Kattegat et d’Écosse jusqu’en Méditerranée; DE MAN observe que le sublcrranea signalé par C.zERN1AvsKY (1894, p. 81) dans la mer Noire appar- tient peut—être à l’espèce laticauda. De la côte jusqu’à 30 mètres. Parfois avec le Bopyrien Ione thoracica Mcmr. D’après les observations de Borm (1901), dans la Manche, sublerranea (laticauda) recherche les sables purs · ou coquilliers où elle creuse et maçonne des galeries ; les maxillipèdes sé- crètent la substance visqueuse agglutinante, pl et p4 fouissent le sable qui se transforme en ciment dans l’auge constituée parmmp“, ps jouantle rôle de truelle, les autres pattes celui de balais. Cela fait, l’animal se trouve dans un tube cimenté à Pintérieur dont les parois laissent si bien filtrer l’eau qu'elle
l'l"O(lliB1A 105 passe limpide cn dedans, renouvelée d’ailleurs par les battements des pléo· poiles qui déterminent des chasses (Peau en arrière. Le crochet du mérus de pl et le telson varient beaucoup dans cette espèce comme j’ai pu m'en assurer m0i·même et comme le montrent les figures des différents auteurs, d’où les noms multiples qui lui furent attri- bués. Dans le lalicauda d'Or·ro et dansle sublerranea de Gmnoet Bowman, le telson est particulièrement court. La forme algerîca se rapproche quelque peu de lruncala, elle fut prise dans les « mattés » sableuses de la côte algé- rienne par M. Dinuznmn. Un examen approfondi des cotypes une permet «l‘établir l’identité d’algcrica et de laficauda. Sous—famillc des UPOGEBIINAE Bonnanmtn 1903 b. Bien caractérisée par un grand rostre (flg. 71) couvert de tubercules qui se prolongent en arriere sur la partie antérieure de larégiongastrique, cette sous-famille fut divisée en trois genres, Upogcbia Bonnnnmnn, Gebicula Atcocx et Bigea NAnoo par BORRADAILE ; mais cet auteur convient lui- mémc que Gebicula, représenté par une seule espèce dont pl est simple, tan- dis que p‘ est chéliforme, ne se distingue guère de certains Upogebia qui pré- sentent les mêmes caractères ; et d’autre part, au sujet de Bigea, qui fut proposé par NAnoo (1869) pour une espèce adriatique, B. lipica (sic) dont pl serait simple, tandis que pl serait chéliforme, il se contente d’observer « que ce genre est seulement connu par une vieille figure, mais qu’il n’y a pas de raison, semble·t—i1, pour douter de son existence ». Or si la description qu’a donnée Naano (p. 317) de son Bîgca tipica ne nous renseigne guère, sa figure (Pl. XIII, fig. 4) est davantage explicite, elle rappelle étrangement les Upo- ge bia lilloralis, slellaia, spinipes et me paraît se rapporter surtout à cette dernière forme par le propode fort allongé de pl (où le dessinateur n’aurait pas indiqué le pouce) ; quant à pl il se termine, non par une vraie pince, mais par un article bifurqué en Y, ce qui pourrait provenir, soit d’une anomalie, soit d’une faute de l’artiste. Quoi qu’il en soit, le genre Upogcbia, est de na- ture à montrer que la sous-famille se rapproche surtout des Laomédiidés ; comme dans ceux-ci, pl y est parfois terminé en pince, et, d’aprèsles recher- ches de Sans (1884) sur U. stellata, de W`r;Ba (1919) sur deltaura, les tergites abdominaux des larves sont inermes; au l" stade larvaire la natation s’effec- tue au moyen de mzpl et mxvpl, les exopodites de mœp', pl, pl ne devenant natatoires que dans la suite. _ G. UPOGEBIA Lnixcn 1813, Bonnaoaxma 1903 b. Les Upugehia comptent de nombreuses espèces dont 4 sont de nos pays et présentent en commun les caractères suivants : des pédoncules oculaires snbcylindriques à petite cornée terminale ; un rostre en triangle dont la face dorsale plus ou moins concave et les bords se prolongent assez loin postérieu- rement vers le sillon subcervical (fig. 71), le tout étant occupé par des tuber- rules obtus souvent munis d’un bout corné et noyés dans une masse de poils laissant plus ou moins libre un sillon dorsal ; ces tubercules se groupent en dents sur les bords du rostre et une paire d‘entre eux il sa pointe qui pa- raît ainsi un peu obtuse. En avant du sillon subcervical et en dehors de la surface précédente un sillon latéral, puis une série longitudinale de tubercules semblables qui se termine au-dessus des yeux par un tubercule en pointe
106 DÉCAPODES MARCHEURS assez puissant. Pattes 1 plus fortes, comprimées latéralement, leur carpe assez court avec une épine à llextrémité distale de chaque bord, leur propode plus long et plus fort, terminé distalement au bord inférieur par un processus en crochet qui forme pouce avec le doigt et rend 1’appendice subchéliforme ; les pattes suivantes plus réduites et simples ; pas d’épîpodites aux appen- dices thoraciques et seulement 5 paires d’arthrobranchies (de mxpl à pl). Telson à fortes carènes comme les uropodes,ces derniers sans suture et à peu près de la longueur du telson. Pléopodes absents chez le 8, ceux de la 9 biarticulés et portant des œufs comme les suivants. TABLEAU DEs ESPÈCES. Nos quatre espèces peuvent être distinguées comme il suit : 1. Pas d'épines aux bords latéro—frontaux de la carapace ; pouce de pl un peu moins long que le dactyle (fig. 70). (S. G. Gebiopsis A. l`lILNE· EDWARDS) ................................. deltaura, p. 106. — Une dent aiguë (épine oculaire) aux bords latéro-frontaux de la cara- pace ; pouce de pl beaucoup plus court que le dactyle (fig. 71). (S. G. Upogebia LEACH) .......................................... 2 2. Propode de pl un peu dilaté au niveau du pouce qui s’écarte beaucoup du dactyle (fig. 71, C) ; telson assez fortement rétréci et tronqué en arrière .................................... littotalis, p. 107. — Propode de pl sans dilatation au niveau du pouce qui s’écarte peu du dactyle ; telson peu rétréci et échancré en arrière ................ 3 3 . Carpe de pl avec une forte épine distale il son bord supérieur, le pro- pode au plus deux fois aussi long que large (fig. 72). Stellata, p. 108. — Carpe de pl avec une faible épine distale a son bord supérieur, le pro- pode plus de trois fois aussi long que large (fig. 73). gracilipes, p. 110. 1. Upogebia (Gebiopsis) deltaura LEACH (fig. 70) ; Gebia deliaum LEACH 1815a, 342. Up0gebia(Gebiopsis) dellaura BORRADAILE 1903 b, 542; SEL- BIE 1914, 103 ; PESTA 1918, 199, fig. 62. Gebiopsis deliaura BALSS 1926, 26 ; SCHELLENBERG 1928, 77, fig. 58. Gebia delium LEACH 1815b, Pl. XXI, fig. 9-10 ; BELL 1853, 225 et fig. ; DE MORGAN 1910, 475, fig. 2. Upogebia (Calliadne) delfaura DE l.\¢lAN 1927, 17, fig. 8, 8b. Surface rostro-gastrique avec de forts tubercules la plupart à bout corné, sillon dorsal et sillons latéraux peu apparents, rostre plutôt obtus, yeuxà peine saillants en avant de l’écl1ancrure frontale dont la pointe externe est faible, tubercules sériés en arrière du sillon dorsal sur la région gas- trique. Plusieurs séries longitudinales de touffes de poils sur le propode et les doigts de pl. Abdomen dilaté dans sa région médiane ; pléopode 2 à 5 du 5 avec l’endopoditc beaucoup plus court et plus étroit que l’exopodite, eelui—ci particulièrement développé chez la 9 de plz à pis et rabattu au- dessous des œufs ; telson quadratique, un peu plus étroit en arrière avec
Urooiaem 107 3 sillons longitudinaux sur le face dorsale. Tonalité variable : jaune sle (Wenn), blanchâtre ou verdâtre (Pssra), parfois rougeâtre (Bour:). —— Grande taille, peut atteindre 150 mm. ; une Q de 58 mm. est déjà chargée d’oeufs qui mesurent 0,5 à 0,6 mm. My, 1 f B . A \ _-` ` Q .. ` \` `\«iC ,(·,*«‘·,) ’ ‘ ‘ ,,1* Ã \0 , \ · li 1 '. /"'—'- ~ \ · l i ` ·l \ \ \i"‘ I Ã"n ~_‘\\ F10. 70.- Upogebia dellaura : A,partie antérieure gauche de la carapace avec po et la base de a' (d’après ne MORGAN, 1910) ;B, extrémité de pl (d’après DE MAN, 1927). De Bohuslân et du Kattegat à l’Adriatîque. De la côte à 40 mètres. D‘a- près BOIIN emprunte les galeries d’autres animaux, mais en sort pour « ve- nir en bandes à la côte ». 2. Upogebia. littoralis Risso (fig. 70) ; Thalassina lilloralis Risso 1816, 76, Pl. VI, fig. 2. Gebia lilloralis H. l`flILNE·EDWARDS 1837, 513 et 1849, Pl. XLIX, fig. 1-11 ; HELLER 1863, 205, Pl. VI, fig. 12-15. Upogebla lillo- ralis Bonnanaim 1903 b, 543; ms. MAN 1927, 29, fig. 11 et 11l•. Upogebia liloralis PESTA 1918, 197 (part.), fig. 610. Tubercules rostro—gastriques plus petits, moins pileux que dans del- laura, plus rares surtout en arrière, sillon dorsal et sillons latéraux beau- coup plus nets, rostre plus saillant et plus aigu, les pédoncules oculaires en atteignent le milieu; pointe externe de l’échancrure frontale très saillante. Pattes 1 très différentes quant au propode et au doigt, avec des touffes de poils plus réduites. Telson plus étroit en arrière et plus carrément tron- qué ; endopodite des uropodes encore plus étroitement triangulaire. To- nalité verdâtre. -— Taille beaucoupplus petite, 35 mm. Diamètre des œufs: de 0,40 sur 0,47 à 0,43 sur 0,47 mm. (Cnarroiv).
108 ¤Ec.wor>Es MA1>.cnEuns Même distribution que deltaura jusqu’à l’Adriatique, toutefois a été ré- colté par GRUVEL dans le canal de Suez (MoNoD 1937). La Gebia slellata fîgurée par NOBRE (1936, fig. 102) est de toute évidence un littoralis, mais cet auteur tient pour synonymes de stellata, liltoralis et dellaura. #1, ,1 ë.·1 1}];.1 §·§~`?i=FEâ1 . ' (go t i · A A =§.i;ê:~· - ‘ ? i= Ii Tt i " . ii 5 E 1 ? fx A7 A C `\>'î«r \ , - « \·. /' È ."-`.-¤*' /,<»(«Ã;' - _ év I/v; Y y \/ ) É ,; I _·—è,`/" €· :·î‘ 1 ' C `¥’îi‘*,_;î_; Fm. 71. -—· Upogebia liiioralis : A, carapace vue de dos dansfunçï; A', sa partie anté- rieure dans un autre 5‘ ; B, la première vue du côté droit avec pojet a'; C,extrémîté de p* (original) ; C'. la même (d’après DE MAN, 1927). 3. Upogebîa Stellata MONT. (fig. 72) ; Cancer (Asiacus) siellaia MON- TAGU 1808. Gebia siellaia LEAc1—1 1815 b, Pl. XXXI, 1-9 ; BELL 1853, 223 et fig. Upogebia slellalaB0RnADA1LE 1903 b, 543 ; DE M0rzGAN 1910, 47:3, fig. 2 ; DE MAN 1927, 36, fig. 14-14**. G’est probablement l’U. liiioralis de BALSS 1926, et le Gebia liiioralis
U1>0GEB1A 109 /7 Il / / N ¤. Y (. · jj, gQî\‘¤"M t É?/ vr? .' \_ ig,/à , o*\\\\`|I " IM % JV N`), ·",·î}' .._ \)\ ,-,l I zi —·..,» I) * X4 / ' •~ __·¢ :~_ I ·. Ggï `Y·ï=·· \·_;·· 5 L · ; . ï} V F10. 72. - Upogcbla stellata : A. 6• segment abdomînal et telson ;extrémité de p‘ (d’après ma ÃMAN, 1927). xklh y Qlrrllll x‘. MH ` * wé A \\: ) B \\\: E [7;.+ \ E :1% er î»—<> ·« " \ Z ··· ' L) "~\ \ \ [\\ MLÉI U 6.5 Sus \ w #0/ I U UG) O x X Ay W ' O .` \\ \ ,, · \ c ~ 0 . \ \ ai · 9 U O D U 0 \ §¥ zjïï , ` \ B &_~` sh%B~\\~¤¤~«»`,, zi" a A <;$§§®"`“" ,: ' ·' /’ » " *’”Ã/ // / · i ·”~` \\\ C ' 3 F10. 73. —-· Upogebia gmcilîpcs : A. partie antérieure de la carapace avec po; face dorsale ; B, nageoire caudale ; C, extrémité de pl (d’après ma MAN, 1927).
110 DÉCAPODES MARcHEuRs dont SARS (1889) a étudié le développement larvaire. Très voisin de liiio- ralis par sa taille et la plupart des caractères sauf pl, s’en distingue par l’épine distale supérieure du carpe de pl et par le telson moins rétréci et un peu échancré en arrière. Tonalité blanc jaunâtre, d’ordinaire avec de nombreuses petites taches orange étoilées. Même distribution dans les mers du Nord que liitoralis dont l’hbitat est le même, encore que stellata y soit plus fréquente. Les deux espèces ont été souvent confondues et souvent aussi deltaura et slellala malgré LEACH et Sconnsnv qui avaient noté les différences ; DE MORGAN (1910) a défini- tivement réglé cette question. D’après DE BIAN 1’espèce s’étendrait jusqu’au sud-ouest de la France. RUNNSTRôhI (1925, Pl. I, fig. 5-9) observe que les 3‘ de slellata présentent parfois des traces d’hermaphrodisme qui se manifeste par la présence d’une dépression a la place qu’0ccupent les orifices sexuels chez la 9 ; mais cette depression est imperforée encore qu’il y ait des traces d’oviductes et que la partie postérieure des gonades mâles renferme quelques œufs. 4. Upogebia. gracilipes l)lAN (fig. 73) ; DE l)lAN 1927,40, fig. 15-15d. U po- gebia liiforalis PESTA 1918, 197 (pars), fig. 61. Upogebia siellala SGHELLEN- BERG 1928, fig. 57** (reproduction de la figure 61 de PEsrA). Cette espèce pourrait bien n’être qu’une forme méditerranéenne de siellala; elle fut établie par DE MAN sur des exemplaires capturésa Naples, et le lilioralis figuré d’après nature par PESTA provenait de l’Adriatique. La figure de PEsrA, reproduite par SCHELLENBERG, montre simplement que cet auteur confond siellaia et liifomlis. Outre Pallongement considé- rable du propode de pl, gracilipes, d’après DE MAN, se distinguerait de slellafa par l’épine antérieure très réduite du carpe de pl, le bord inférieur très denticulé du mérus de cette patte, par le telson plus large et en arrière plus rétréci, plus profondément échancré.
Section ll. ANOMURA H. l`l·ED\V· 1837, ALCOCK 1901 Caractères communs avec les Brachyures : pl d’ordinaire terminé en pince, p” et ps simples ; toutes les pattes dépourvues d’exopodites et de po· dobranchies ; type phyllobranchial, parfois trichobranchial chez quelques types primitifs ; exopodite de mxp° à scape plus allongé que l’ischion, son fouet presque toujours dirigé en dedans, fouets antennulaires plutôt courts. Caractères communs avec les Macroures armés de pinces sur pl : doigt mobile` de ces pinces situé au bord interne; mœps presque toujours étroit ; tous les articles des pédoncules antennaires le plus souvent libres ; dernier sternite thoracique libre comme chez les Astaciens etles Tlzalassinidea ; tcl- son flanqué d’uropodes biramés, mais ne formant pas toujours avec lui une nageoire. Caractères propres : la carapace indépendante de l’épistome et sans rela- tions étroites avec le 1** segment abdominal ; une ligne anomourîenne ; rostre souvent très réduit, rarement nul ; endopodite de mz* d’ordinaire simple et étroit (comme dans les Macroures) ; épipodites réduits ou nuls sur mxpa et mxpî, toujours nuls sur m:z·p* et souvent pô réduits, modifiés et terminés en pince ou subchéliformes. Pas de stade mysidien : naissent à 1’état de zoé et nagent alors avec les deux rames ciliées de mmpl et mxpa, puis deviennent des mélazoés qui possèdent en outre un exopodite natatoire sur ma:p“, atteignent ensuite un stade natant où les endopodites des pléo- podes sont armés de rétinacles. L’abdomen est toujours anormal soit qu’il reste symétrique mais se ra- batte sous le thorax, soit qu’il présente une asymétrie plus ou moins forte. De là le nom d’An0m0ures donné à ces Décapodes par H. M1LNE· EDWARDS (1834) qui n’en fixa point exactement les limites, et celui d’.1no· · mala proposé par DE HAAN (1850) qui sut, comme Bons (1880), bien éta- blir ces dernières, lesquelles sont intégralement maintenues par ALcocx (1901 a), toutefois avec le nom plus correct d'An0mura. On a vu plus haut (p. 48 et 52) que BORRADAILE (1907), suivi par la plupart des auteurs mo- dernes, ajoute au groupe défini par DE HAAN et BOAs, les Thalassinidea, qui sont des Macroures marcheurs.` La section comprend les trois tribus suivantes : 1. Presque toujours des uropodes, les rames de ceux·ci en crochets cou- verts d’une rape de fines écailles sur leur face externe, les uropodes presque toujours asymétriques, comme l'abdomen qui est d’ordinaire mou, à tergites et pleurons réduits, logé dans un abri, très rarement. nu ; corps parfois cancériforme et alors l'abdomen rabattu sous le thorax. Pattes antérieures terminées en pince (Pl. IV, fig. 3) ....... ............................... Tribu I. Paguridea, p. 112. — Toujours des uropodes en rames simples, symétriques comme le reste du corps. Abdomen rabattu ventralement contre le thorax, ses tergites et ses pleurons bien développés .............................. 2
112 DÉCAPODES MARCHEURS 2. Pattes antérieures puissantes et terminées en pince, celles des trois paires suivantes de structure normale ; rostre assez bien développé (Pl. V, fig. 3) .................... Tribu ll. Galatheidea, p. 154 — Pattes antérieures médiocres, styliformes ou subchéliformes, celles des trois paires suivantes de structure anormale, surtout avec leur der- nier article en lame courbe ; rostre très réduit ou nul (Pl. VI, fig. l). ................................ Tribu III. Hippidea, p. 178. ` Contrairement à une opinion ancienne, les Anomoures forment un groupe terminal et ne servent pas d’intermédiaires entre les Macroures et les Brachyures ; par certaines de leurs formes primitives, ils se rattachent manifestement aux Macroures homariens et aux Thalassiniens du type Azcius. (àà (if] É (1 È Tribu I. PAGURIDEA HENDERsoN 1888. il il 1 vid I C’est BoAs (1880) qui a très exacte- · Qi ti (g ment délimité cette tribu, pour laquelle pf (U il proposa le nom dë Pügüïûidüë; Cêtîë , 1 Il dénomination a été conservée par Ancocx jf i A (1905), qui emploie également les noms '· É .|(l ( de Pagurides et de Paquridca, ce dernier NA l ` ;, de nos jours employé seul depuis B0RaA- \\ « [ " DAILE (1907). Un des caractères les plus \* J, Y-È constants de ce groupe est le dédouble- , I · ment du sillon subcervical en deux sillons très rapprochés (fig. 74) qui délimitent \ ·· sur le dos, à droite et à gauche de la \ (IM ,y’ €+C grande région gastro-hépatiquü, UDG pêtîtü AX É) C aire atténuée aux deux bouts et qu’on X # peut considérer comme une branchiale /“î/ C3 antérieure (Pl. IX`, fig. 3). A ce trait il faut / QE en ajouter un autre, la fusion des aires FIG·74·__P3mE antérieure dorsale cardiaque et intestinale en une zone lon- de la ccrapacc cvcc les cppcndî- gue et etroite, plus large en avant qu en ces céphaliques dans Eupagurus arrière. sculplzmanus. (Bouvier, 1896 b). La tribu se divise en quatre familles et deux sous-familles, le tout cons- tituant deux séries parallèles : Série 1 (pagurienne) mxpa contigus à leur base (fig. 75) : Pylochelidae Pagurinae. Lomisidae. ` Série 2 (eupagurienne), m:cp"· largement écartés à leur base (fig. 76) 2 Eupagurinae, Lilhodidae.
PAGURIDEA 113 TABLEAU DES FAMILLES. 1. Des uropodes ; corps très rarement eancériforme ............. 2 — Pas d’uropodes ; corps franchement cancériforme ......... 3 2. Symétrie parfaite du corps et des appendices. ....... Pylochelidae — Asymétrie surtout dans l’abdomen et ses appendices Pagutidae p. 116. a. Série pagurienne. ................. S. F. Pagurinae, p. 117 . b. Série eupagurienne ............. S. F. Eupagurinae p. 126. 3. Série pagurienne (mzp° contigus à leur base). ........... Lomisidae — Série eupagurienne (mxp‘ largement écartés à leur base ............ . ................... . ................ . .... . .... Lithodidae p. 152. De ces quatre familles, deux seulement, les Paguridés et les Lithodi- dés ont des représentants dans les mers européennes, mais les deux autres doivent nous retenir une minute parce qu'elles renseignent très exacte- ment sur l’origine et l’évolution de la tribu. l f` I\ ( J I ( I) É ‘ V l \ 1 llll l l " 75 W ` luz} 76 Fm. 75-76. —- 75. Gontiguïté des mzp‘ dans la lignée pagurienne. — 76. Eloignement des mzp* dans la lignée eupagurienne (croquis original). Les Pylochelidae Sp. BATE 1888 se rapprochent étrangement des Axiidés et des Homaridés non seulement par leur symétrie totale, mais par tous _ leurs traits essentiels : tergites abdominaux et tous les pléopodes bien développés, les pléopodes des deux paires antérieures du 3*, comme chez les Homaridés, modifiés pour la copulation ; branchies du type tricho— branchial (avec 4 rangées transverses d’éléments) comme chez les Homa- riens, mais les arthrobranchies de mzp' et tous les épipodites (sauf eelui de mxpl) disparaissent, de sorte que les branchies de chaque côté sont au nombre de 14 seulement (5 paires d’arthrobranchies de mïpa à p' et 4 pleurobranchies) et par là, chez ces animaux, se fait sentir l’adap- tation pagurienne qui se manifeste d’un autre côté par l’habitat dans des Bouvuan 8
114 DÉCAPODES MARcHEuRs cavités plus ou moins tubuliformes des corps ou de certains organismes sous-marins. Cette famille occupe la base d’une longue série de formes fran- chement paguriennes qui se termine par les Lomisidae BoUv1Ea 1894 australiens où l’animal ressemble tout à fait il un Crabe. Peut—on conclure delà que tousles Paguroidea ont débuté par des formes parfaitement symétriques, c’est probable, car nous verrons que les genres primitifs de la 29 série présentent encore des pléopodes pairs sur les deux segments abdominaux antérieurs. En tout cas, les deux séries sont paral- lèles dans leur évolution et nous montrent, avec une pleine évidence, le double paradoxe qui domine l’histoire de la tribu : 10 Une tendance primitive a s’abriter dans des corps creux et, au terme de leur év olution, à rejeter cet abri pour devenir libres et cancériformes. Tous les Paguroidea non cancériformes se distinguent par leur céphalothorax beaucoup moins développé que l’abdomen, par consé- quent peu propre à loger totalement les volumineuses glandes hépatiques et génitales; ces glandes débordent sans doute pour une part dans l’ab- domen chez les symétriques et visiblement presque en totalité chez les asymétriques. Tous cherchent un abri dans les corps creux, protégeant ainsi l’abdomen et les organes qu’il renferme ; de là, toujours, une mo- dification des uropodes dont les rames portent en dehors un pavage écail- leux et se recourbent en crochet pour mieux se fixer au fond de leur abri ; de là aussi la calcification de ces appendices et du 6* segment qui les porte, la faible épaisseur des tergites abdominaux qui se réduisent et se dissocient à mesure que progresse l’adaptati0n pagurienne, enfin la calci- fication encore assez forte de la face dorsale du thorax surtout dans la région antérieure qui est moins protégée par l’abri. Cet abri est des plus variables, depuis les Éponges creusées d’une chambre centrale jusqu’à de simples tubes, mais le plus souvent formé par des coquilles sur lesquelles souvent, se fixent des commensaux, Anémones, Tuniciers ou Éponges; dans ce dernier cas la coquille est souvent résorbée peu a peu par le com- mensal qui finit par abriter directement son hôte. Les Cénobitidés, qui sont des Paguriens exclusivement terrestres, sont moins difficiles que tous autres dans le choix de leur gîte et se contentent même d’un fragment de coquille, de l’enveloppe d’un fruit, parfois d’un simple fond de bouteille ; un géant de leur groupe, le Birgus laire rejette même tout abri, devient can- cériforme par développement du thorax (Crabe des Cocotiers), tout en con- servant un abdomen volumineux. La structure cancériforme est d’ailleurs le terme évolutif des Paguroidea dans les deux séries, mais se produit de toute autre maniere que dans les Birgus ; 1’abdomen se réduit, soit en une sorte de petite queue (Osfraconotus), soit en une large lame rabattue sous le thorax qui devient volumineux et renferme tous les viscères ; ainsi en est-il pour les Lomisidés dans la 1*9 série et pour les Lithodidés dans la seconde. 2** Une tendance à l’asymétrie qui se développe de plus en plus et, au terme del’évolution, retourne à une symétrie appro- chée, rarement absolue. Les Pylocheles et la plupart des autres formes symétriques se logent dans des cavités simples qui ne gênent en rien leurs téguments et leurs appendices. L’un d’entre eux pourtant, le Mia:Z0pa· gurus paradoxus MILNE-EDWARDS et Bouvier; (1893) semble échapper à la regle ; on en connaît deux exemplaires, l’un fut trouvé sans abri, l’autre dans une coquille dextre de Xénophore ; celui-ci, tout en conser- vant les caractères essentiels des Pylochélidés, présentait une asymé-
rauuninsa 115 trie dextre manifeste, dans l’autre beaucoup moins évidente, mais sen- sible, et l’on peut se demander si elle s`était produite spontanément ou par le contact d’une coquille abandonnée au cours du dragage. La se- conde hypothèse paraît de beaucoup la plus vraisemblable. En tout cas, il est de pleine évidence que les Pagures des l’origine ont recherché des abris et que, dans la suite, ils ont particulièrement choisi ces derniers parmi ceux qu’ils trouvaient en abondance, les coquilles de Gastéropodes. Or, les co- quilles dextres prédominent infiniment sur les semestres, de sorte que les Pa- gures ont dû, presque toujours, se loger dans les premières, et il semble bien que le contact de leur abdomen avec 1’ombilic et les tours de celle-ci a dû pro- duire par réaction l’asymétrie pagurienne dextre. Cette asymétrie a été progres- sive, respectant d’abord les pléopodes l ^ et 2 (fig. 77), les frappant ensuite et ji" toujours respectant les pléopodes gauches wîg 3 à 5, tandis que disparaissaient veux « ( \ __m]1 du côté droit (Pl. IV, fig. 3). Acquises au P" ‘······· · , · cours d’une série indéterminable de sie- gw"; " cles, ces modifications sont devenues / }·` . héréditairesà un point tel que, sans les g =-É? 7% perdre, nos Pagures ne dédaignent aucun Ti ____ ,._;T- -î;_ ' _ des abris qu’ils rencontrent, bien qu’a- _;? _ vant d’introduire leur abdomen dans une j' = coquille ils aient soin de la palper avec ~··‘·” leurs péréîopodes 2 et 3' On u capturé' il Fxo. 77. — Pléopodes sexuels des est vrai, des Pagures dextres dans des deux paires uutérruurus pi_ pldans coquilles SEIIBSÈPCS Z de Sinisîfalill maroc- le J de Paguristes oculafus; m ori- cana (.MILNE·ED\VARDS et Bouvxisrxlîstll), me sexuel S"; le coxa h (d`¤PTè¤ et de Neptunea contrario (MARCIIAL, B°UvIER' 189 ' b)' 1891) ; et d’autre part on sait par expé- riences que notre vulgaire Bernard l’Ermite accepte toutes les coquilles qu’on lui offre (Bouvier: 1891d), que le Paguristes maculatus n’est pas plus difllcile (RABAUD 1936) (1). Mais comment expliquer le cas (Ancocx, latlô) d’une espèce indienne, le Paguropsis tgpicus qui porte ses pléopodes impairs parfois du côté gauche, le plus souvent du côté droit ? Au lieu d’habiter une coquille, cette espèce cherche abri dans le manteau assez ample d’une colonie d’Anthozoaires qu’elle déplace sur elle à la façon d’un man- teau ; comme elle se rapproche des Pa gurisles, par suite des Paguriens symétriques où l’influence de la coquille ne s’est pas encore fait sentir, n’est-ce point un rappel de la symétrie primitive qui lui permet de déve- lopper tantôt à droite, tantôt a gauche suivant le contact où la position du manteau, les pléopodes impairs ? Quoi qu’il en soit, au terme de 1’évolution, l. Tous ces faits justifient, au moins pour les Pagures, Phérédité des caractères ac- quis ; il serait bien difficile de les interpréter autrement, de même que ceux signalés a la page suivante, où l’on voit lejeune Pagurien, après le stade postlarvaire symétrique de glaucotiroé, devenir asymétrique avant de pénétrer dans une coquille. RABAUD, tou- tefois, semble être d’une opinion contraire ; si, dit·il, l’asymétrie pagurienne résultait de l’enroulement de la coquille, ¤ on pourrait supposer que les Paguriens adaptés aux coquilles dextres, ne s'introduiraient pas dans une coquille senestre ; du moins, s‘ils s’y introduisaient n’y resteraient-ils point» (1936). Sans doute, mais on peut bien supposer aussi que le Pagurien dextre, faute de mieux, s`est logé dans une coquille senestre ; la nécessité fait loi. D
116 mâcapoons Mmzcnanns dans chaque série, la disposition symétrique réapparaît quand le Pagure devient cancériforme; elle est très imparfaite dans l’abdomen des Litho- didés, un peu moins dans les Birgus, mais totale dans les Lomisidés qui tiennent surtout des Miwlopagurus. Développement postembryonnaire. -— Les adaptations précédentes ne se manifestent point chez les larves ; ces dernieres sont semblables a celles des autres Anomoures, avec un long rostre (fig. 94 bis), la carapace pro- longée en pointe à chacun des angles du bord antérieur et du postérieur, parfois avec une paire de prolongements en épine sur certains segments abdominaux. Il n’en est plus de même au stade tenu et décrit par H. Mimi la- Eowlxnns (1930) sous le nom de glaucolhoé (Pl. IV, fig. 6). Le jeune animal mesure alors 3 à 4 mm. de longueur, il a perdu son rostre allongé, sa carapace ressemble déja beaucoup à celle de l’adulte et ses appendices thoraciques sont déjà du même type que chez ce dernier, toutefois son abdomen présente des traces manifestes de l’adaptation pagurienne 1 il est symétrique dans son ensemble et porte des pléopodes symétriques sur tous les segments 2 à 5, mais ses uropodes du côté droit sont notablement plus réduits que ceux du côté gauche et portent une rangée continue d’écailles sur le bord externe de leurs rames. Tels sont du moins les traits essentiels des glaucothoés eupagu- riennes étudiées par SAns(l889) et des glaucothoés paguriennes recueillies dans l’Atlantique oriental par la « Princesse Alice ». C’est au l" stade postlarvaire que les glaucothoés sont ainsi faites; on admet qu’au 28, avant d’entrer dans une coquille, l’abdomen du jeune est déjà tordu a gauche, qu’il conserve les pléopodes correspondant a ce côté, mais qu’ila totalement perdu ceux du côté droit.Or il n’est pas douteux que dans la plu- part des cas, sinon toujours, se produit un stade intermédiaire. En 1875 AGASSIZ observait que les jeunes Paguriens tordent leur abdomen avant de pénétrer dans un gîte et en 1882, FAXON, de concert avec ÀGASSIZ, a montré qu’i1 en est ainsi : Pl. 1X, fig. 5 de son mémoire, il représente une glaucothoé du ler stade et, Pl. IX, fig. 9, l’abdomen déjà tordu d’un jeune où les pléopodes gauches. assez bien développés, coexistent avec les pléopodes droits fort réduits ; d’après les figures, il s’agit presque certainement d’un Eupagurien. En tout cas, on se trouve ici manifestement en présence de l’hérédité d’un caractère acquis par le contact, chez les ancêtres adultes, de l’abdomen avec une coquille dextre. Hérédité rendue d’ailleurs évidente par les Birgus et les Lithodidae, Pagurides cancériformes et sans abri dont l’abdomen est resté asymétriquement dextre,comme le montre dans l’un et l’autre la présence des pléopodes localisés du côté gauche chez la Q (ils manquent chez le c3`) et, chez les Birgus, l’asymétrie des uropodes qui sont d’ailleurs fort réduits. Il est bon d’observer, comme je l’ai noté ailleurs (1895), que les glau- cothoés du l€*' stade peuvent, dans certains cas, croître et acquérir d’assez grandes dimensions (jusqu’à 21 mm.) en conservant une symétrie parfaite en dehors des uropodes; c’est une de ces grandes formes qui permit a H. MILNE-ED\\’ARDS (1837) d’établir le genre Glaucothoe, longtemps tenu pour autonome. Il s’agissait alors de la G. Peronii ; mais on a signalé depuis d’au— tres formes analogues et, pour l`une d’entre elles, G. rostrala Minas, établi qu’entre ces grandes formes et les petites, on observe tous les intermédiaires. Famille des PAGURIDAE DAM 1852. Abdomen asymétrique au moins dans ses uropodes et d’ordinaire aussi dans les pléopodes 2 (ou 3) à 5 (ou _4) qui ne se développent que sur un côté,
rsouainsx 117 d’ordinaire le côté gauche. Carapace progressivement élargie d’avant en arrière, membraneuse sur les flancs où des lignes plus mincesy dessinent un réseau d’ordinaire limité en dessus par la ligne anomourienne. L‘article ha- sal des pédoncules oculaires développé dorsalement en une écaille triangu- laire (écaille ophthalmique). Sternites thoraciques correspondants à p”, p‘, pi', libres et mobiles, les pattes 4 et 3 réduites et modifiées. Tergites moyens de l’abdomen séparés plus ou moins par la membrane. Comme le montre le tableau de la p. 112, les Paguridés se divisent entre chacune des deux séries d’après un caractère qu’y avait signalé ORTMANN (1892), la position relative des maxillipèdes postérieures. Ce caractère est excellent, on le trouvera ici appliqué à toute la tribu et, pour la famille, dans sa pleine rigueur. ORTMANN, en effet, a eu le tort d`établir une sous- famille spéciale pour les Diogenes entre les Pagurinae et les Eupagurincze, alors qu’ils se rangent, de toute évidence, dans la premiére de ces deux sous-familles. S()1lS·l‘2:\llllll(5 des PAGURINA-E llnrxtanxn (ernend.) 1892. Pattes-mâchoires postérieures contiguës a la base (fig. 75) ; les tergites abdominaux ne sont pas divisés en deux parties paires, ceux du l" somite indépendants du dernier sternite thoracique. Représentés surtout par des formes tropicales dont certaines atteignent les régions tempérées ; se tiennent pour la plupart dans la zone côtière ou subcôtière ; quelques-uns pourtant descendent dans les profondeurs. Leurs espèces franchement marines se distinguent parles pédoncules antennulaires qui sont courts et terminés en fouets normaux, par leurs pédoncules anten- naires pourvus d’une écaille assez forte ; pour la plupart des auteurs, elles constituent à elles seules la sous-famille des Pagurinés. Mais dans les régions tropicales abondent d’autres formes, où les pédoncules antennu- laires s’allongent beaucoup dans leurs deux derniers articles et se terminent par des fouets comprimés ai bout tronqué, les pédoncules antennaires étant comprimés sur les flancs et presque dépourvus d’écaille; ces formes sont essentiellement terrestres sauf au moment où éclosent leurs larves; elles comprennent les Cœno bita Lara. et le genre Birgus Lenxcn qui est repré- senté par une seule espèce ; on a coutume de les réunir en une famille indé- pendante, les Cœnobitidae DANA, encore qu‘i1s se rattachent étroitement aux Paguridés marins. Les Llénobites sont représentés par 4 espèces qui comptent de nombreuses variétés ; ils ont le bord frontal tronqué, un rostre à peine saillant et s`abritent comme les Pagurînés marins ; le Birgus lalro L. au contraire, a un rostre triangulaire, une carapace cancériforme et se promène sans protection. Les Pagurinés appartiennent à la même série que les Pylochélidés et cn dérivent par Vintermédiaire de quelque forme du type mixtopagurien où s`ébauche Vasymétrie, Mixlopagurus Gilli, par exemple, où d’après BENEDICT (1901), le telson devient très asymétrique. Leurs espèces de nos régions sont toutes marines et se rangent dans les genres dont j’ai donné jadis (1%:96 b) le tableau synoptique suivant Z
118 nEcAPooEs MARCHEIJRS TABLEAU DES GENRES. _ 1. Doigts des pinces mobiles dans un plan sensiblement perpendiculaire au plan de symétrie du corps. Pinces souvent subégales, en tout cas de forme semblable. Pédoncules oculaires ordinairement grêles et longs. .......................................................... 2 —— Doigts des pinces mobiles dans un plan très oblique par rapport au plan de symétrie du corps. Pince gauche beaucoup plus grande que la droite et de forme assez différente. Jamais de pléopodes sexuels ni de sacs ovifères . ........................................... 3 2. Deux paires depléopodes(fig. 77, pl et p2)en avant sur la face inférieure de l’abdomen chez le 8 ; une paire de pléopodes sur le premier segment abdominal de la Q et, à gauche de l’abdomen, un grand sac ovifère .... ......................................... Pagutistes, p. 118. — Pas de pléopodes sur les segments antérieurs de l’abdomen, pas de sacs ovifères. Espèces bariolées de vives couleurs ................ ...... . ...................... ` ........... Glibanarius, p. 120. 3. Un ongle corné noir ou jaunâtre a l’extrémité des pinces (fig. 82, 83). ........................................... Pagurus, p. 124. —— Pas d’ongle corné a l’extrémité des pinces (fig. SO, 81) .......... 4 4 . Pas de pointe sur l’anneau oculaire. Coloration variée et très vive .... ........................................... Calcinus, p. 121. —— Une pointe mobile (fig. 84) sur l’anneau oculaire entre les écailles oph- thalmiques. Coloration peu vive ............... Diogenes, p. 122. Avec les pléopodes pairs du segment ou des deux segments antérieurs de l’abdomen, les Pagurisfes se rapprochent des formes primitives de la tribu, surtout des Il/Iiœiopagurus, d’ou le nom de M iaclopagurimze que j’a- vais donné (1894) à la sous-famille qui les renferme. C’est de Pagurinés très proches, à coup sûr, que dérivent les Lomisidés australiens, c’est-a- dire les formes cancériennes terminales de la série pagurienne. G. PAGURISTES DANA 1852. Écailles ophthalmiques largement séparées ; fouets antennaires ordinai- rement garnis de soies ; pf sans saillie en pouce, ps parfaitement chéliforme. Pléopode 1 du 8 excavé et élargi dans sa partie terminale, le suivant plus long et plus simple (fig. 77), les trois suivants presque a un seul rameau. Pléopode 1 de la 9 simple, les trois suivants biramés, le dernier suivi de l’expansi0n tégumentaire en sac ovifère, pléopode 5 semblable à celui du 8. Rappelle tout à fait les Alimtopagurus par le fouet biarticulé de mail, par les pléopodes sexuels du 8 qui rappellent d’ailleurs ceux des Homaridés, par le front et les appendices frontaux. Formule branchiale des Aliœlopagurus, mais la pleurohranchie de p5 tres réduite. Ce genre est représenté par de très nombreuses espèces (50 dans la liste
mounisriss 119 dressée par ÀLCOCK en 1904) dont la suivante qui est surtout méditerra- néenne. Paguristes oculatus Faim. (fig. 77 et 78) ; Pagurus oculalus Fxnmcius _ 1781, 507 ; Pagurisles oculalus Cnnvmaux et Bouvmn 1892, 88 ; Atcocx 1905, 158 ; Przsra 1918, 209, fig. 64 ; Bouvxen 1922, 14. Pagurus maculalus Rrsso 1826, 39 ; H. l.`lILNE-EDXVARDS 1837, 123. Pagurisles maculalus IIELLER 1863, 172, Pl. V, fig. 15 ; Noam; 1936, 140, fig. 115. Dent rostrale très saillante ; écaille ophthalmique étroite ; pédoncules oculaires cylindriques, rétrécis au milieu, presque de la longueur des pé- donrules de a‘, plus longs que celui de az dont l’écai11e fortement épineuse ÉM ·i ‘ fe.: .·ï:·';l·~ ·= , ·<î—;§âP`: T.'z`~`-·*‘» . '·\ .è ,:`;?`_· îiëlïîîîg; 5ë‘.` Y,. idf ,1 l~" ,,:;;.*g_E;ïf__vw(·£· »_,'¤‘%. N fx s.»5§î,·&5,§ ·" ‘.f2·‘ej· ' 0 l~ #··•~· `· 'I ~·· · '\ \··rg"f§·g, ' f i · /\'l / · W JA) 0 n Il —^ ` ` D A ^,,/ g 1% A A Y ........ ` 1 ( ’ mpg l\ '«. ,- ` _ ' F10. 78.- Paguristcs 0culalus;ché1ipède F10. 79. — Clibanurius misanlhropus : droit, face interne (d’après Bouvmn. extrémité d‘un chélipède, face dorsale 1896 b) (d’après Bouvxmn, 1896 (J). atteint presque l’extrémité; fouet plus court que la carapace. Chélipèdes semblables, le gauche toujours plus fort, leur carpe et leur pince fort épais- sis, avec la face dorsale en plan un peu convexe, à bord supérieur denté, couverte de granules serrés portant de très courts poils, le pouce fort large, en contact sur toute sa longueur avec le doigt ; p* et p’ à peine plus allon- gés, comprimés latéralement, dentés au bord supérieur du carpe et du pro- pode, leur doigt en sabre plus long que ce dernier, assez fortement pileux en dessus. Tonalité rougeâtre qui s’atténue chez les exemplaires des pro- fondeurs, cornée bleue, une bande transverse plus foncée avant la griffe des doigts de p* et p°, une grande tache violette (V. fig. 78) sur la face interne aplatie du mérus des chélipèdes. Sac ovifère un peu frangé
120 DÉcAPonEs MAncnEuRs sur les bords. La longueur du céphalothorax peut atteindre 20 mm., sa largeur 11. Méditerranée occidentale au moins depuis 1’Adriatique, devient rare dans ` l’Atlantique où l’espèce remonte de Porto Santo jusqu’au cap Finistere d’Espagne. Depuis la côte jusqu’à 250 mètres, plutôt subcôtière. Habite souvent des coquilles recouvertes d’une Éponge siliceuse, Suberiies doman- cula ; d’aprés GRAEFFE (1900), choisit jeune ces coquilles mais ne les aban- donne pas avec l’âge, l’Éponge croissant avec lui bien vite, débordant la coquille et continuant la cavité en spire de celle-ci. RABAUD (1936) a réalisé de curieuses expériences sur cette association. Au sud de Gibraltar, dans les eaux marocaines et soudanaises jusqu’à Madère, l’espèce est représentée, entre 100-150 métres, par la variété brun- neo-pictus MILNE-EDwAm>s et BoUv1En(1900, 165, P1. VI, fig. 1) dont le ton général est blanc rosé, avec du brun rougeâtre en une grande tache à la face interne des pinces, en petites taches sur le thorax et l’abdomen, en bordure à la grande tache violette du mérus ; du rouge intense en tache sur le mérus de p2, pa, et en anneaux transverses à la base du propode et du doigt de ces pattes. G. CLIBANARIUS DANA 1852. Écailles ophthalmiques un peu séparées ; fouets antennaires nus, peu allongés ; p‘ fortement subchéliforme avec une grande rape ovale sur le pro- pode, p‘ en petite pince. Pléopodes des 4 segments 2 à 5 à rameaux tres inégaux chez le 8 et sur le 59 segment de la 9, ceux de p2 à p‘ ovifères et avec des rames plus grandes. Par le front et les pédoncules oculaires ressemble assez aux Pa guristes et aux Mixtopagurus, de même que par mxl dont 1’en- dopodite présente un palpe, ici toutefois inarticulé ; se rapproche davantage du dernier de ces genres par la terminaison de p‘ et de pô. 13 branchies seu- lement de chaque côté, la pleurobranchie de p5 ayant disparu. Genre presque aussi riche que le précédent 2 46 espèces dans le cata- logue d’ALcocK, toutes des mers chaudes sauf la suivante qui est très commune dans nos régions. Clibanarius miSa.nth1‘0pI1S Rxsso (fig. 79) : Pagurus misanihropus Bisso 1826, -10 ; H. MILNE-EDWARDS, 1837, 228. Clibanarius misanthropus HELLER 1863, 177, Pl. V, fig. 16-18 ; PESTA 1918, 222, fig. 68 ; BOUVIER 1922, 15 ; NOBHE 1936, 143, fig. 116. Pagurus Labillardieri AUDoU1N 1826 (pour la fig. 2, Pl. IX de SAVIGNY 1817). Pagurus nigriiarsis Lucxs 1849, 30, Pl. III, fig. 4. Serait—ce le Pagurus iubularis de FABRICIUS ‘? En tout cas il me paraît difficile d’en séparer le Pagurus hirsuius de GosTA (1836, 10, Pl. I1, fig. 4) et le Clibanarius Rouœi de HELLER (1863, 179), encore que dans l’un et l’autre les doigts de p2 et ps soient plus longs que le propode et le ton un peu aberrant (Voir PESTA, p. 225). Même sentiment, conforme à celui de
CALCINUS 121 Blmnoxs (1882), au sujet de Pagurus nculalus H. Mime-Emvlmos (1837, 226), comme je l’ai indiqué jadis (1896 b, 154) après examen du lype. Des faisceaux épars d’assez longues soies aux bords latéro-antérieurs de la carapace, sur les pédoncules antennaires, le carpe et les pinces de p‘, et sur toute la longueur de p“, ps. Région frontale de Pagurisles, mais les dents frontales sont peu saillantes, les pédoncules oculaires à peine rétré- cis 311 milieu, l’écaille des pédoncules antennaires est réduite et atteint au plus la base du dernier article. Carpe et pinces des chélipèdes épais ; face dorsale des pinces ovalaire, peu convexe et munie de tubercules acu- minés entre lesquels s’élèvent des soies ; quelques fortes dents obtuses au bord interne des doigts qui se terminent par un large bout noir corné, un peu excavé.Pattes 2et3 peu comprimées latéralement, leur doigt plus court que le propode avec une forte griffe noire terminale, ces pattes plus lon- gues que les chélipèdes. Tonalité : fond verdâtre ou brunâtre, avec jolies taches bleues sur les chélipèdes, raies longitudinales rouges que séparent des bleuâtres ou des blanchâtres sur p‘ etps ; pédoncules oculaires rouges. —— Longueur de la carapace au plus 14 mm. Commun en Méditerranée occidentale, se trouve aussi dans la mer Noire et, d’aprèS BALSS (1927b), peut-être dans le canal de Suez; en Atlantique S6 trouve depuis la Grande Salvage et Gibraltar jusqu’à la pointe française de Bretagne (le type d’oculatu.s· provenait de Noirmoutiers); se retrouve aux Açores. Espèce littorale qui descend au plus à quelques mètres de profon- deur; extrèmement active et sensible, pour un rien se retire brusquement au fond de sa coquille. On sait par DnzEwn~xA (1910) que misanthropus man1— feste constamment un phototropisme positif a Banyuls, tandis que,dans le golfe de Gascogne, le phototropisme est négatif pendant la morte eau, mais change de signe à l’époque du revif. G. CALCINUS DANA 1832. i Très voisin des Clibanarius, s’en distingue par les pinces très inégales et dissemblables, la gauche plus forte quela droite, toutes deux avec le doigt mobile dans un plan oblique, le bout des doigts calcaire, en dedans excavé ; le test en général luisant, avec un peu de poils. .\Lcoc1< compte dans ce genre 18 espèces dont la suivante qui est sur- tout méditerranéenne Z Calcinus omatus Roux (fig. 80) ;Pagw·us qrnalus Roux 1828, Pl. XLIII; H. MILNE-EDWARDS 1837, 228. Calcînus ornalus Curzvmaux et Bouvuzn 1892, 127, PI. III, fig. 21-24 ; FENIZIA 193-1, 128, fig. 1-7.- Front et appendices frontaux à peu près comme dans misanlhropus ; chélipèdes très inégaux, comprimés latéralement, il carpe court, pince beau- coup plus forte et plus l0ngue,l’un et l’autre avec légers denticules sur la face externe, mêlés sur le petit chélipède à quelques longues soies et des
122 nÉcAPonEs Maacneuas bouquets épars de courts poils ; pinces et doigt mobile fortement dentés au bord supérieur, le carpe également, pa et pg un peu plus allongés que les chélipèdes, à peine comprimés latéralement, le doigt plus court que le pro- pode, à forte griffe noire. Charmante petite espèce de tons vifs et divers probablement variables suivant les lieux ; d’ordinaire avec taches rouges sur fond verdâtre et blanc, le rouge sur pt et p3 en lignes longitudinales. —·- Longueur du céphalothorax S à 9 mm. Diamètre des oeufs, 0,3 a 0,4 mm. I· i i lé avis i t I` ` A .B Fm. 80.-—-Calcinus ornalus : A, extrémité d’un chélipède, face dorsale; B, le front avec po et a“ (d’après Bouvina, 1896 b). Beaucoup moins commune que misanthropus, cette espèce occupe les mêmes niveaux ; elle fut trouvée à Marseille par Roux et on l’a capturée à Oran, puis aux Canaries et aux Açores ; Gnomz (1861) l’a signalée dans l’A- driatique bien que PEsTA n’en fasse aucune mention. G. DIOGENES DANA 1852. Tres voisin de Calcinus par tous ses caracteres sauf les suivants : écailles ophthalmiques plus grandes, plus larges et denticulées en avant ; front à dent rostrale réduite ou nulle ; pédoncules oculaires forts, subcylindriques, plus courts que les pédoncules antennulaires et antennaires ; écaille anten~ naire plus forte que longue, denticulée sur le bord interne, fouets antennaires avec des soies; des soies d’ordinaire assez longues et assez nombreuses sur les pattes ; carpe des chélipècles plus long que dans Glibanarius, leur grande pince presque toujours fortement infléchie au bord inférieur ; p2 et pa com- primées latéralement, avec les doigts arqués et plus longs que le propode.
oxocismas 123 ALcoic signale dans ce genre 28 espèces dont la suivante qui est large- ment répandue dans les eaux françaises. Diogenes pugilator Roux (fig. 81) ; Pagurus pugilalor Roux 1828, Pl. XIV, fig. 3 et 4. Diogenes pugilalor Bouvmn 1891, 396 ; Cnnvamux et Bouvuzn 1892, 120; Pxzsm 1918, 218, fig. 67 ; SELBIE 1921, 4, Pl. VI, fig. 6-9; Nonniz 1936, 146, fig. 124. C·’est le Pagurus arenarius de Lucas (1849], le P. varians de Cos'rA (1836), de HELLER 1963 et de beaucoup d’auteurs, le Pagurus Dilwyni de Si·ENcE BATE (1851) et de BELL (1853), le P. pon- licus de I(ESSLER (1861), le P. Lafonli de Fiscimn (1872, 13), le P. cumi- manus de CLÉMENT (1874), le P. algarbiensis de Bmro CAPELL0 (1875) et le P. Bocagii du même auteur. `t ¢ i · · 4 ` ` ( ‘î i li - ., ~ _ ii $.1;. , fr `‘'‘ l*î?»ÉT’iï 14 · 1 ; Eg :',·.g.—€ , ' ‘_ u ll} î`·j_-QT? sf ( · . rl . __;..,.· X É'}: . ‘ I Z ·L_':_ Ipîïlfhj _ 8 · ·« ·»— ' fÉÃ=ȧ_Ã:ï‘ .· § r' . “‘ È. É *° ` ( . in. § $~=%l·ï_L‘t.' ¢_·“ u_,·~/ ··~·‘7i JL 4 IJ * lin-- É, MY ‘ 4 , au % \\ F1o.81. -—- Diogencs pugilator : A, région antérieure de la carapace avec po et a' ; B, chélipède droit (d après Bouvmn, 1896 b). Carapace un peu dentée sur les côtés en avant du sillon subcervical, dents latérales du front assez nettes, saillie médiane de l’arceau oculaire en pointe étroite, écaille ophthalmique denticulée sur son bord externe oblique, écaille antennaire en triangle aigu denticulé en dedans. Chéli— pède gauche nu, avec une rangée de dents au bord inférieur du mérus, et au bord supérieur du carpe et du propode,ces deux derniers articles avec de fins granules aigus sur leur face externe ; les doigts calcifiés jus- qu’à la pointe, en contact, avec- quelques grosses dents sur leurs bords en regard ; chélipède droit bien plus réduit, sa pince beaucoup moins in- fléchie au bord inférieur, avec de petits tubercules aigus et de longs poils sur sa face externe, une rangée de dents au bord supérieur du carpe. Pattes
124 nÉcAP0nEs MAP.cHEuns _ 2 et 3 dépassant à peine la grande pince, légèrement dentées au bord su- périeur du carpe et du propode, leur doigt en sabre, plus long que le pro- pode, avec une petite griffe terminale et sillon longitudinal. Telson un peu denté en arrière. Tonalité jaunâtre ou verdâtre, souvent avec lignes rouges sur les pattes ; elle est d’ailleurs variable, d’après Bour: (1901), d’un bleu verdàtre lavé de blanc et de brun. —- Longueur de la carapace 8-10 mm. La variabilité de cette espèce est d’ailleurs très grande, comme je l’ai montré ailleurs (1901a), surtout dans la pilosité qui peut être forte ou réduite , dans les pinces qui peuvent s’allonger beaucoup, dans les écailles ophthal- miques ; de là plusieurs variétés, de là aussi la difficulté de rendre exacte- ment sa distribution ; en Europe, elle est connue depuis le sud de l’Irlande et de l’Angleterre jusque dans la mer Noire et jusqu’à Beyrouth, elle se trouve dans le canal de Suez où GURNEY (1927) en a étudié le développement; plus ou moins typique on la suit en Atlantique oriental jusqu’à Kotonou, et d’après Arcocx (1905) dans la mer Rouge d’où peut-être elle s’étendrait jusqu’à Singapore. Les pugilator sont côtiers ou subcôtiers ; à Luc-sur- Mer, je les ai vus abondamment sur la grève où le flot venait de se retirer ; ils sont fouisseurs, dit Boim (1901), et, à Marseille, pullulent sur les plages de sable du Prado, dans les fonds sableux du Pharo. G. PAGURUS Fnunicius 1798. · Saillie rostrale du front faible ou nulle; pédoncules oculaires forts, d’or— dinaire médiocrement longs et un peu plus larges au bout distal ; fouets an- tennaires nus ; endopodite de mzrl sans palpe ; doigt des cbélipèdes avec bout corné ; p4, pé et pléopodes comme dans les trois genres précédents, les pléopodes 2 à 4 de la Q à trois rames par suite de la bifurration de l’en· dopodite; 14 branchies de chaque côté comme dans les Pylochélidés. Ce dernier caractère est primitif, tandis que l’absence de palpe à mscl indique une évolution assez accusée. Le genre est représenté d’ordinaire par des espèces fortes ; .-\LcocK en relève 30 dont les deux suivantes habitent les eaux européennes les plus tièdes. — Mérus, carpe, et pinces de pl ornés de saillies transverses, denticulées et ciliées sur leur bord antérieur, stries qui se retrouvent sur p2 et pa (fig. 82). .................... . ............... arrosor, p. 24. — saillies en forme de tubercules aigus et moins régulièrement disposés (fig. 83) .................................... calidus, p. 25. Pavgurus arrosor Hemasr (fig. 82) ; Cancer arrosor Hsmssr 1796, suppl., 170, Pl. XLIII, fig. 1. Pagurus arrosor l\rIILNE—EDWARDS et BOUVIER 1900, 178 ; PEsrA 1918, 214, fig. 65 ; NoBRE 1936, 144, fig. 126-128. Dardanus arrosor MoNoD 1933, Pagurus slrigosus Bosc 1801, 77, Pl. X1, fig. 3.
mounus 125 Pagurus slrialus de LATREILLE 1805, 163 et de la plupart des auteurs. Pagurus incisus OLIVIER 1811, VIII, 611 ; SAVIGNY··AUD()IN, 1826, PI. XI, fig. 1. l *0 a l /», É ` ` i En 01 / ` I -~»·_· ‘· \ s ' ‘ N , .. A \ Z J((( I . 1 ` K ( R, II · *7: , ._ ‘ , « I É ü` ~1 « 9, `,}y`_ _ ` \ ` X _ .1 B \.. 6* ·.‘r ^ — ;."$£?É?” · ‘•l ~ .10l:o _ 41:;/ Fia. 82. —- Pagurus arroser : A, extrémité d’un chélipède, face dorsale ; B, le front avec po et a‘ (d’après Bouvusn 1896 b). Saillie rostrale arquée, très faible, entre deux dents plus proéminentes ; écailles ophthalmiques denticulées au bord an- ` M térieur, pédoncules oculaires à forte dilatation . y i `*\ cornéenne, atteignant presque Pextrémité des _· »:" g / pédoncules antennulaires. Stries des chéhpèdes .,;l(` ' . ` arquées, · souvent bifurquées, les doigts des ùc" /r p / pinces faiblement dentes, sur le grand chehpède JA I / ·' bien plus courts que la portion palmaire. Tona· y L , , ‘ lité rouge vif ou faible, les soies jaune paille. ita}! MW f —— Espèce de grande taille dont la carapace M _.,,,, A , peut atteindre 60 mm. de longueur. Diamètre Qi .,1, 4 4 des œufs de 0,45 à 0,50 sur 0,55 (CHATTON). · ‘ zx/W, tt, I Y lxngjg Assez commune en Méditerranée entre 25 et é "I 100 mètres de profondeur ; s’avance dans y 1’Atlantique jusqu’au Portugal et atteint au éé/ «// moins la Sénégambie. Mais semble répandue dans toutes les mers chaudes et a été capturée F,G_ 83,.. p,,gu,u, gagidugg aux Philippines par le « Challenger » à 115 brasses ‘îà‘êëî1"à;_ëîl‘ë ë1'}a‘;gë‘1Éè(?â: de profondeur. visa, 1896 ). Pagurus Calidus Risso (fig. 83) ; Rrsso 1826, 39 ; H. IWILNE-EDWARDS 1837, 220; BIILNE-EDWARDS et Bouvxisn 1900, 180, Pl. XXIII, fig. 19
126 DÉCAPODES MAacnEURs et Pl. XXVIII, fig. 21 ; PEsTA 1918, 216, fig. 66. Pagurus callidus Noenn 1936, fig. 121-123. Pagurus diogenes (]osTA 1836, 4, Pl. II, fig. 2 Pagurus seiubalensis Bruro CAPELLO, 1875, 4, fig. 1 et 1**. Très voisin du précédent dont il se distingue par les ornements des pattes 1 à 3, où les tubercules du carpe, du propode et des doigts sont peu régulièrement disposés et séparés par des soies plus longues et plus ser- rées. La taille est à peu près la même que celle d’arr·0s0r, la coloration éga- lement. Méditerranée au moins jusqu’à l’Adriatique, de là, dans l’Atlantique jus- qu’aux Açores et à Sétubal vers le Nord, aux îles du Cap-Vert au Sud ; ne descend pas au-dessous de 100 mètres. La maturité sexuelle est acquise chez des individus dont la carapace atteint 7 mm.;chez les SB plus petites les pléopodes sont encore très réduits ; chez certains 3 de grande taille (cara- pace de 21 mm.) on observe parfois des pléopodes triramés semblables à ceux de la 9. Sous-famille des EUPAGURINAE ORTMANN 1892. Pattes-mâchoires postérieures largement séparées à leur base(fig. 76); les tergites abdominaux divisés longitudinalement en deux pièces séparées (fig. 108), sauf celui du 1*** segment qui reste simple et se rattache au der- nier somite du thorax, sauf également le GE. Le groupe ne compte que des espèces marines ; il est représenté dans tous les océans, mais surtout dans les eaux tempérées ou froides depuis le littoral jusque dans les abysses ; on y rencontre quelques types cancéri- formes (Osiraconoius, Tylaspis, etc.) d’ailleurs toujours franchement eupaguriens et très différents des Lithodidés, c`est—à—dire de la famille par laquelle se termine la 28 série. La sous-famille comprend de nombreux genres, dont les suivants qui occupent une place importante dans notre faune. Je relève ici le tableau que j’ai donné jadis de ces derniers (1896 b) : TABLEAU Des GENRES. l. Pas de tubes saillants aux orifices sexuels sur les hanches des pattes thoraciques postérieures du 3 ................................ 2 —— Un tube saillant à l’un au moins des deux orifices sexuels du 3 (fig. 84). Doigt des pinces mobiles dans un plan horizontal, c’est—à—dire perpen- diculaire au plan de symétrie du corps ....................... 4 2. Doigt des pinces mobile dans un plan très oblique par rapport au plan de symétrie du corps (fig. 86). Chez le 3 (mais non chez la Q), une paire de pléopodes sexuels sur la face ventrale des deux premiers segments de l’abdomen ; l’orifice génital droit disparaît chez l Q .......... 3
EIJPAGURINAE 127 — Doigt des pinces mobile dans un plan horizontal (Pl. IV, fig. Zi). Pas de pléopodes sexuels à l’abdomen ; une paire d’orifices sexuels dans les deux sexes. Lamelles branchiales bisériées ...... Eupagurus, p. 129. 3. Eléments branchiaux filiformes disposés au moins en quatre séries longitudinales ............................ Parapagurus, p. 128. — Eléments branchiaux plus ou moins lamelleux, disposés en deux ou quatre rangées longitudinales ; dans ce dernier cas les deux rangées externes composées d’éléments fort courts ..... Sympagurus, p. 128. ` ~ ws \ I s _ / " , ..... ; 2 ’ ' / \ ·* / A 1;- ........ .. · `””· ·· · ï? à L W ' ·î 4;;; -.; -___·; ` ` si I \ ·· À Ã: il _ D 1 É, F . . - N I ’ ' : . . Igasîtde 1’abïiri>1iiig£?ia1éélîwe1ig·ii1lîeîrâlai1s Fw; 85- — Pe~1P¤¤¤r¤S P·1<>w~¤·wS = rè- un 3, td tube sexuel droit, lg tube gum mltémcuœ (16.13 campflœ avec les sexuel gauche (d’après Bouvuzn, 1896 ‘*PP€nd‘CeS céphallques (d¤P1`èS BOU' b)_ vnan, 1896 b). · 4. Une paire de pléopodes sexuels sur le 16* segment abdominal de la 9. Deux tubes sexuels chez le 3 ;celui de gauche court, conique,arqué et infléchi en dedans, le droit beaucoup plus long et filiforme dans sa par- tie terminale (fig. 84). .................... Nematopagurus, p. 141 — Pas de pléopodes sur le l" segment abdominal de la S2. Les tubes sexuels du (3 ne sont pas tiliformes à leur extrémité libre ................. 5 Deux tubes sexuels, le gauche comme chez Nemalopagurus, le droit fort, court, arqué, infléchi sous la base de l’abdomen de droite à gauche ........................................ Catapaguroides, p. 142. — Un tube sexuel toujours situé sur la hanche gauche et simplement arqué (fig. 100) .................................. Anapagurus, p. 144. Parallèle à la sous-famille précédente, la sous-famille eupagurienne pré- sente comme elle des types où le doigt des pinces est oblique, d’autres où
128 DÉcAPooEs MARcHEURs il se meut horizontalement, et certaines structures qui dérivent d’un état primitif : ainsi la disposition trichobranchiale avec ses passages aux pliyllo- branehies, ou parfois la présence de pléopodes pairs sur les deux sternites abdominaux antérieurs. Toutefois on ne connaît pas jusqu’ici les formes symétriques dont elle est issue, et les branchies s’y trouvent en nombre faible par suite de la disparition de toutes les pleurobranchies, sauf celle de p‘ (qui disparaît même dans Osiraconolus), ce qui réduit les branchies a 11 (ou 10) de chaque côté. D’ailleurs le fort chélipède est toujours du côté droit et très différent du gauche, les doigts des pinces sont terminés par un bout calcaire et les écailles ophthalmiques largement séparées. G. PARAPAGURUS SMITH 1879. Pédoncules antennulaires beaucoup plus longs que les pédoncules ocu- laires (fig. 85), ces derniers rarement aussi longs que les pédoncules anten- naires, écailles de ceux—ci longues et étroites ; endopodite de mxl avec un fouet rudimentaire ou nul; pé subchéliforme, pô terminé en pince. Chez le 6 les deux paires de pléopodes antérieurs se composent de deux articles dont le dernier est en spatule, les trois suivants, situés a gauche, sont biramés avec l’un des rameaux rudimentaire ;chez la Q tous les pléopodes sont im- pairs, ceux de 2 à 4 biramés, celui de 5 presque à une seule rame, il n’y a qu’un orifice sexuel situé sur la coxa. Genre abyssalreprésenté,suivantALcocx, par8 espèces dont unepeut être prise dans nos mers, car on l’a capturée parfois (SM1rH) à 500 mètres de profondeur. Parapagurus pilosimanus Smru (fig. 85) ; SMITH 1879, 51. Eupagums Jacobii A. MILNE-EDwARDs 1880 a, 42. Parapagurus abyssorum HENDER- soN 1888, 87, Pl. IX, fig. 2. Rostre obtus, pédoncules de al, de a2 et écaille antennaire très allongés, chélipèdes velus, notablement plus courts que p“ et ps dont les doigts ar- qués sont pour le moins aussi longs que les deux articles précédents réu- nis. Tonalité jaune vineux et rouge. La coquille qui abrite l’animal est souvent recouverte et très largement débordée par une colonie d’Épi- zoanthes. -— Longueur de la carapace 10-12 mm. Diamètre des œufs 1 mm. environ. Espèce franchement abyssale et descendant un peu au-dessous de 4.000 m., ce qui lui permet de se répandre dans toutes les mers, tout au moins sous sa forme abyssorum que certains regardent comme une variété. G. SYMPAGURUS SM1T1-r 1884. Un seul caractère distingue ce genre des Parapagurus, la disposition des éléments branchiaux en deux séries, parfois (S. nudus) avec les courts bour- geons de deux séries externes. Les autres traits structuraux sont identiques,
srmmounus 129 toutefois avec une dégradation progressive parfois dans une même espèce. En fait, les Sympagurus semblent bien être des Parapagurus qui ont aban- donné les abysses pour des eaux moins profondes et se rapprocher des autres Eupaguriens. Ancocx signale dans ce genre 9 espèces dont cinq habitent les régions atlantiques de notre voisinage ; une seule de ces espèces, la suivante, sera sans doute trouvée quelque jour dans les eaux françaises. Sympagurus bicristatus A. M. Enw. (fig. 86) ; Eupagurus bicrislalus A. MILNE-Enwanns 1880 a, 43. Sympagurus bicrislafus MrLNE·EDwARDs et Bouvma 1894 a, 69, Pl.fig.1-15; BOUVIER 1922, 21 ; N0BRE 1936,126, fig. 103. Le front, les pédoncules de a‘ et a', les pattes 2 et 3 et le chélipède gau- che à peu près comme dans Parapagurus pilosimanus, mais les pédoncules antennaires moins allongés, et les pattes 5 simplement subchéliformes; chélipède droit caractéristique avec sa pince très comprimée, plus étroite à la base, bien plus large à la base des doigts,mince et finement denticulée au bord inférieur, le bord supérieur de la région palmaire avec une rangée de dents qu’accompagne un peu en dehors une crêteparallèle semblable; le carpe à peine moins long, et dilaté de la base au sommet, muni d’ail- leurs, comme la face externe de la pince, de granulations et de poils. -· Longueur de la carapace 10 mm. Diamètre des œufs 0,6 mm., Espèce répandue surtout entre le Portugal, les îles du Cap-Vert et les Açores, rare aux Antilles, représentée par une variété dans la mer des Indes ; un exemplaire a été capturé par 99 metres dans la rade de Cadix ; se tient d’ordinaire entre 400 et 1.100 mètres. Dans cette espèce les pédoncules oculaires sont plus ou moins subcylindriques, toutefois atténués au bout libre chez les individus des profondeurs. Les appendices sexuels du 5‘ sont encore plus variables ; souvent la paire de pléopodes 1 disparaît ; parfois s’atténue ou disparaît le pléopode 2 du côté droit et dans certains cas aussi le pléopode gauche. G. EUPAGURUS Brmmnr 1851. . La pince gauche est très différente de la droite (Pl. IV, fig. 3), p‘ est sub- chéliforme, p° terminé par une petite pince à doigts fort réduits. Tous les maxillipèdes avec l’exopodite terminés par un fouet articulé, lequel fait défaut a m:vp‘ dans les deux genres précédents ; 11 branchies de chaque côté, toutes à deux séries de lamelles. Certains Eupaguriens de même type présentent des caractères plus pri- mitifs, ainsi Tomopaguropsis Ancocx et Tomopagurus Enw. et BOUv. (1893), le premier avec 13 branchies, le second avec 11, tous deux présen- tant chez le 5 une paire de pléopodes sur le ler segment abdominal, ainsi nouvmn 9
130 DÉCAPODES MAnc1-nanas encore Pylopagurus EDW. et BoUv. où la même paire de pléopodes est por- tée par la Q. Ce genre est de beaucoup le plus riche dans la tribu des Paguroidea ; il compte environ 150 espèces et occupe toutes les mers du globe, sauf, comme le note ALcoc1< (1905), celles qui baignent les côtes africaines de l’est et presque également les côtes occidentales depuis le Sénégal jus- qu’au Cap ; le même auteur observe : 10 que 39 % de ces espèces sont littorales ou sublittorales, les autres descendant plus ou moins dans les profondeurs mais pas au—dessous de 850 brasses; 20 que par leur nombre et la taille de leurs individus, ces espèces prédominent surtout dans les eaux froides subarctiques. La faune de nos régions comprend les 9 espèces suivantes : TABLEAU mas EsPÈcEs. 1. Pince droite munie, sur la face supérieure, en dedans des bords laté- raux, de granules très évidents, ou de tubercules, de lignes épineuses, ou de carènes saillantes ....................................... 2 —— Face supérieure de la pince droite ponctuée ou unie entre les bords. .......................................................... 7 2. Une carène ou une ligne saillante munies d’épines ou de denticules sur la ligne longitudinale médiane de la face supérieure de la pince droite. .......................................................... 3 — Ni carène, ni saillie longitudinale sur la face supérieure de la pince droite, ou il y en a plus d’une ............................... 5 3. La carène est obtuse, ordinairement irrégulière et présente, à la base proxirnale, un gros tubercule granuleux (fig. 87). Sculptimanus, p. 131 . — La carène est régulière et ne présente pas de gros tubercules sur son trajet,. .................................................... 4 4. La pince gauche (fig. S9) est munie, en dessus, d’une carène longitu- dinale tranchante, non spinuleuse, qui délimite deux excavations unies. Il en est ordinairement de même de la pince droite (fig. 90) .......... . ........................................... excavatus, p. 133. — La pince gauche présente une ligne longitudinale saillante munie d’une rangée de denticules ou de spinules. La droite présente aussi ce carac- tère, mais la saillie est souvent peu élevée et occupée par des denticules peu régulièrement sériés, plus forts que ceux situés à droite et à gauche dans la dépression qui sépare la saillie des bords (fig. 91 A, B.) ....... ....................................... . .... variabilis, p. 134. 5. Face supérieure de la pince droite très pileuse et munie de nombreux tubercules aigus dont les plus forts se groupent en rangées longitudi- nales (fig. SS) ; bord interne de la pince droit, l’externe très arqué .... ........................................... cuanensis, p. 132.
eumounus 131 — Face supérieure de la pince droite à peu près dépourvue de poils, mais munie de granules ou de nombreux tubercules parfois aigus; les deux bords de la pince ordinairement un peu arqués ................... 6 6. Face supérieure de la pince droite ornée de nombreux granules ou de fins denticules à peu près tous égaux (fig. 93). . . Prideauxi, p. 137. ——- Face supérieure de la pince droite ornée de granules ou de denticules assez forts qui deviennent plus grands et forment deux rangées longi- tudinales subparallèles près du milieu de la portion palmaire (fig. 92). .......................................... bemhardus, p. 135. 7. Face supérieure des deux pinces dépourvue de carène médiane, mais munie de longs poils peu serrés. Le bord interne de la pince droite n’est jamais saillant en forme de carène (fig. 94) ..... anachoretlls, p. 138. ——- Face supérieure de la pince gauche munie d’une carène longitudinale saillante et denticulée. Face supérieure des deux pinces à peu près dé- pouvue de poils ; le bord interne de la pince droite est, totalement ou en partie, saillant sous la forme de carène latérale ............. 8. 8. Le carpe et la pince du chélipède droit sont minces et saillants latéra- lement en forme de carènes denticulées ; la face supérieure des deux pinces est presque lisse ; les deux bords de 1 pince droite sont réguliè- rement arqués et les doigts de cette dernière, en contact sur toute leur étendue, sont un peu plus courts que la portion palmaire (fig. 95). .. ........................................... cameus, p. 138. —- Les bords du carpe du chélipède droit ne forment pas de carène et l’in- terne présente deux rangées de denticules aigus.Lebord externe (e) dela pince droite (fig. 97) est occupé par une ligne très finement denticulée mais ne forme pas de carène; le bord interne (i) de la portion palmaire est également denticulé, mais il s’infléchit légèrement en dedans au voisinage du doigt mobile et forme là une carène saillante .......... ........................................... Chevreuxi, p. 139. Ces Eupagurus ne sont pas tous au même degré d’évolution : chez certains, le 3 conserve encore le pléopode gauche du 29 segment de l’abdo- men comme la 9 et présente, comme cette dernière, 4 pléopodes ; chez les autres, le 3 ne porte plus que les pléopodes 3, 4 et 5. GnoUi=·E I (Espèces dont les mâles présentent des pléopodes sur les segments 2 à 5). 1. E\lD8g’ll1‘llS Sctllptimanus LUCAS (fig. 74 et 87) : Pagurus sculplimanus Lucas 1849, 32, Pl. III, fig. 6. Eupagurus sculpiimanus HELLER 1863, 162, Pl. V, fig. 9 ; Crmvmzux et Bouvier: 1892, 104, Pl. II, fig. 18-20 ;
132 DÉCAPODES MARC}-[EUR5 SELBIE 1921, 19, Pl. V, fig. 4-8 ; PESTA 1918, 242, fig. 74 ; MoNon 1933, 28 ; Nouan 1936, 129, fig. 105 et 108. Aux deux pinces est présente une carène longitudinale obtuse terminée en arrière par un gros tubercule ; fortes dents latérales sur le front ; pé- doncules oculaires subcylindriques, allongés, quoique plus courts que les pédoncules de al et de a", l’écaille antennaire atteint à peine les yeux ; ps et pé avec le doigt plus long que le propode, leur carpe spinuleux au bord supérieur, le propodite aussi dans p“, sternite correspondant à p’* ill ’ , '·$ àl: Il 1 , w ` E.-È`?. l ,.·/É], ` EF? ,É“;lii:”;/ W. · will , uv l « , Il _';_·`§, · I ·l i¤"·’v ~··W' ····· î ~·§tl3' É · l|l I! IQ!] l ·,:î::•:: .4 !' I j·!:a_;¤,, ww, ’ s§c$·§·« ·. ` . ' · il/17}* ·ç>;·£“_`«,É·À . li V `=:i,‘\il,•"l'jV' `lw :,,.11/,, *" à rl,~·'*“ ‘ . , , H, /,/ly li;) * l`|[ ‘?H/I;· É f`î`Err,& ` .rl~T>` " ar! ;f:· · , FW ·, -`Ãl’¤7' 'll/"' ·. îî'— ` . iiléi/' W " il I} lilll X A / Ill y \.l~l __ 7*}* Fm. 86. —- Sympagurus Fm. 87. —- Eupagurus Fm. 88. - Eupagurus bicrisiatus : extrémité sculplimanustextrémité cuancnsistcarpeetpince du chélipède droit, du chélipède droit, face du côté droit, face dor- face dorsale (d'après dorsale (d’après Bou- sale (d’après Bonvuaa, Bouvxna, 1896 b). vuaa, 1896 b). 1896 b). armé de 5 ou 4 épines. Tonalité jaunâtre ou jaunâtre rougissant, taches rouges sur les deux faces latérales du mérus et du carpe des chélipèdes ; souvent sali par la vase. —— Longueur du céphalothorax 8 à 9 mm. Méditerranée au moins jusqu’à 1’Adriatique ; dans l’Atlantique depuis l’île d’Aran et Fa1mouthjusqu’à Gorée. Se tient près de la cote mais peut des- cendre jusqu’à 150 mètres. 2. Eupagllrus euanensis THoMPs. (fig. 88) ; Pagurus cuanensis TuoMP- sorx 1843, 267 ; BELL 1853, 178 et fig. Eupagurus cuanensis CHEVREUX et BOUVIER 1892, 97, Pl. II, fig. 16-17 ; SELBIE 1921, 26, Pl. IV, fig. 1-3 ; Pissm 1918, 232, fig. 70 ; BALss 1926, 32; Nonars 1936, 134, fig. 110, 111. Pagurus spinimanus LU<:As 1839, 29, Pl. III, fig. 3. Eupagurus Lucasi HELLER 1863, 164, Pl. V, fig. 10.
Eumounus 133 Voisin de sculplimanus dont il se rapproche parle front et les appendices frontaux, surtout par les pédoncules oculaires qui, toutefois, atteignent ici les extrémités des pédoncules de a‘ et de a“; p' et p* également du même type, toutefois avec des dents au bord inférieur du mérus de p° et une ré- duction totale des dents aux pattes du côté gauche ; les deux lobes pos- térieurs du telson présentent des denticules en arrière dans les deux espèces, mais sont ici un peu inégaux. Les différences capitales s’observent dans les chélipèdes droits et gauches qui sont semblables, mais d`un tout autre type, la pilosité qui est partout beaucoup plus forte, enfin les fouets an- tennaires qui sont plus grêles avec des soies moins abondantes. Tonalité en partie rouge brunâtre, en partie blanchâtre, sur toutes les parties du corps ; le rouge prédominant sur les pattes. — Longueur de la carapace 8 à 12 mm. ; diamètre des œufs 0,6 mm. A l’état frais 0,55 mm. et de ton groseille foncé d’après Ch. Pâmsz. Des îles Shetland, de Drontheim et du Kattegat à la Méditerranée au moins jusqu’a l'Adriatique, aux Canaries, au cap Blanc (Mouon 1933) et d’après Onnmzn (1923, 10) jusqu’à l'Ang01a.Rare à la côte, se tient surtout entre 10 et 30 mètres, descend parfois jusqu’à 90. 3. Eupagurus excavatus Hsnnsr (fig. 88 89 et 90) ; Cancer excavalus Hamm- . 1 il 1 1, ··1 lr 1-. « _ :;/ .\i, , fi sli à , ·· Z · \\à 1 g lp J ·J f·,~ » , jÃ.·’·‘ glîsl, 1 [ ·i _ ~ " ~«;*·=" _“ W ‘· ,, 'il lt ji 911111 ll lim l` lllllt 1 i (ln" · llllll `iïx 1 , ,,-,11 ,· H ` , il lin · 1“*·°.¢' il Il U . e` ·1î“” « MN l q , « pr · _ | I i$1as“.g¢~,...«.E§ 191 - 1 M »' HE ,a.·igM* y j· §'i§illii1iiÉ'ii¤.»êt wi if gpl-il /”}% Fra. 89-90. -· Eupagurus czcavalus : extrémité des chélipèdes, face dorsale : 89, du chéllpède droit; — 90, du chélipède gauche (d’après Bouvmn, 1896 b). 1791, 34, Pl. XXIII, fig. 3. Eupagurus eœcavatus Bouvinn 1896, 128, fig. 15 ; MILNE·EDWARDS et Bouvmn 1900, Pl. XXVI, fig. 1-3 ; PESTA 1918, 234, fig. 71 ; Nonns 1936, 131, fig. 107 et 109. Pagurus angulalus Risso 1816, 58, Pl. I, fig. 8. Eupagurus angulalus MILNE-EDwARDs et Bouv1ER 1894 a, 76.
134 mâcarooss Mancuizuns Dents latérales du front plutôt fortes. Pédoncules oculaires plus courts que les pédoncules de al et de az, rétrécis au milieu, dilatés au sommet, l’écaille antennaire atteignant l’extrémité des yeux. Carène médiane de la pince droite parfois granuleuse, celle de la pince gauche toujours unie et tranchante. Pattes 2 et 3 avec quelques poils au bord supérieur, ce bord denté au mérus et au carpe, le doigt plus pileux, arqué, aussi long que le carpe et le propode réunis. Tonalité plus ou moins couleur chair. — La longueur de la carapace peut dépasser 20 mm. Cette espèce n’est mentionnée ni par BALss (1926), ni par Samara (1921), mais elle est commune dns le golfe de Gascogne, en Méditerranée au moins jusqu’en Grèce et, dans l’Atlantique, au large de la Mauritanie, peut—être même, d’après M1E.ns(l881), jusqu’au Sénégal. Elle ne semble pas remonter au-dessus de 10 mètres, mais peut descendre jusqu’à 400. Sa variété IHBUCUIOSUS (Pagurus meticulosus Roux 1829, P1. XLII._Eupa- gurus meticulosus HELLER 1863, 167) s’en distingue par les traits suivants : pince droite moins profondément excavée, avec ses carènes médiocres, ob- tuses et munies de granules comme les excavations et comme la carène mé- diane de la pince gauche où le bord inférieur est peu étalé et peu tranchant. Cette variété passe par tous les degrés à l’espèce typique et beaucoup d’au— teurs la confondent avec elle. On l’a confondue aussi avec l’espèce suivante. Gnouriaz II (Espèces dont les mâles sont dépourvus de pléopodes sur le 28 somite). 4. Eupagurus variabilis l\rlILNE—EDWARDS et BoUv. (fig. 91) —-M1LNE— EnwARDs et Bouvina 1892, 217 et 1900,230, Pl. XXVI, fig. 4-12; PEsTA 1918, 237, fig. 72 ; SELBIE 1921, 36, Pl. IV, fig. 4 et 5, Pl. V, fig. 1-3 ; BALSS 1926, 32; MoNoD 1932, 28 ; NoBRE 1936, 122. Pagurus iricarinaius NORLIAN 1869, 264. Voisin de la variété meliculosus de l’espèce précédente ; s’en distingue nettement par l’absence complète du pléopode 2 chez le 3 et le grand prolongement spiniforme antéro-externe du 29 article des pédoncules de az, prolongement qui atteint ou dépasse la base du dernier article ; le chélipède gauche est dépourvu de toute excavation au voisinage de la carène médiane qui est peu saillante ; la pince droite, sur sa face interne au voisinage du bord supérieur, présente une ligne de granules ou de denticules séparée de ce bord par une surface unie, alors que dans meli- ~ culosus la même face est unie, granuleuse ou tuberculeuse jusqu’au bord. —- Longueur maximum du céphalothorax, 19mm. Diamètre des œufs 0,6 à 0,8 mm. La tonalité doit ressembler beaucoup àcelle d’eœcavatus. L’espèce recher- che davantage les profondeurs, mais se tient surtout entre 500 et 1.000 mètres, encore qu’elle remonte parfois jusqu’à 140 et descende jusqu’à 1560. Sous le nom de lricarinaius elle fut signalée aux Shetlands par Noruvnm (1869) et par Sims (1885) au large de Drontheim ; elle est commune au large
Euraouiws 135 de l‘Irlande; depuis le golfe de Gascogne s’étend vers le Sud aux Canaries et aux parages du cap Blanc, à l’est dans la Méditerranée au moins jusqu’à l’Adriatîque. Comme le montre nettement SELBIE (1921, 38) on ne saurait douter que variabilis ne diffère en rien de tricarinatus, encore que Non- MAN et Sxns aient identifié leur espèce avec meticulosus, mais le nom de tricarinatus, quoique retenu par HANsEN (1908), avait été attribué des 1858, par S·r1M1>soN, à une espèce japonaise. , È,g._ , î·:^»·j. . ` SÃ? I"\ ;· A , 0: gl'; A hiiiîlin ·~`:^ · M ,.·; ii · ·•`. ," AA A ‘§l? ,"··f' È `· à à »^ ' |‘ AA A /\ 4 î I us (MJ ^ A à Us',. :~.‘·‘^,':i NM IA 'u• A A ÀA : . '· e ¥Y~§ )i*«'.^°A^:A ' `~'^îî B A y. HA` ` Flo. 91. --· Eupagurus vuriabilis ; extrémité des chèlipèdes : face dorsale, A, du chéli- pède droit, B, du gauche (d’après Bouvxen, 1896 I1). 5. Eupagurus bemhatdus L. (fig. 92 et Pl. IV, fig. 3 à 6) ; Cancer bern- hardus L1NN1â, 1758, 631. Aslacus bernhardus PENNANT 1777, IV, 30, P1. XVIII ;Pagurus bernhardus Fxnmcius 1781, 506 ; BELL 1853, 171 et · fig. Eupagurus bernhardus M1LNE—EDWARDS et Bouvmn 1900, 240 ; S1aLB1E 1921, 15. Pl. I, fig. 1-11 ; BALSS l926,32;SCHELLENBERG 1928,90, fig. 69 et 70. Pagurus streblonyœ Lmcn 1815, Pl. XXVI, fig. 1-4. Pagurus ulidiae T1xoM1>soN, 1843, 267. Pagurus acadianus BENEDICT 1901, 454. (Test le Bernard-l’Ermite commun. La saillie rostrale, au lieu d’être basse et obtuse comme dans les formes précédentes, devient un triangle plus proéminent que les dents latérales. Les pédoncules oculaires, à peine dilatés au sommet, dépassent un peu la base du dernier article de ai et sont longuement dépassés par les pédoncules de a“ ; ceux-ci, au bout dis- tal de leur 28 article, présentent une dent du côté interne et umprolon- gement externe qui atteint à peinela base du 4** article, l’écaille se termine vers le milieu du 5€; le fouet, assez fort, égale deux fois la longueur de la carapace. Pince gauche plus étroite et bien plus triangulaire que Ia droite. parfois avec une rangée longitudinale de granules plus forts sur sa face supérieure. Les pattes 2 et 3 un peu plus développées à droite qu’à gauche, leur carpe denté au bord supérieur, leur propode, sur ce bord, avec des
136 nscaromas MAncnnuns tubercules en rangées irrégulières ; le doigt très caractéristique, plus long que le propode, comprimé latéralement avec cannelures et rangées longitudinales de courtes épines obtuses, il est presque aussi large à la base qu’au sommet,assez fortement tordu avecunegriffe obtuse sur le bout distal qui est largement obtus, ce doigt armé de spi- nules au bordinférieur. P‘ nettement subchéliforme, la pince de p5 étroite et à doigts fort courts. Tonalité rougeâtre. — Longueur moyenne de la carapace 15 à 20 mm., elle peut atteindre 35 mm. egg î .;Q”2 _•«_fï; sr? a:=- @2 §^.§3 .j5.‘;'5j* "“« ---· ··‘·¢: :Ô:;: o., È"` ?'·Ã'l·:·`Q‘.§ :9:1: K 5*/ 1 "îî'¤;î¤ï:*ë l là »îë='§A- ·mI/1 mâfâ, té il . ` Ej`«§_«,~·ê,|\·É:~·î I \ ‘/TZQS/72 ‘·»·g\·^:: Q ,4] mx/—ia I`: F A q ·. · ^ .^ C" ê? * «· l` n AF AA" I A ·· A/‘ · ' x` . ^ ~\ ^ s A A ^ "/Il à \ Fm. 92: - Eupagurus bernhardus : carpe FIG_ 92 bi8_ __ Métazûé d·Eupagw.us be', et pince du côté droit, face dorsale nhardus (dfaprès SARS jggg)_ (d’après Bouvmn, 1896 b). ' Espèce répandue au Nord depuis la mer de Murman et le sud de l’Islande jusqu’à Long-Island, aux Etats—Unis (acadianus) ; s’étend au sud jusque dans la Méditerranée où elle est plutôt rare et a été souvent confondue avec la suivante ; abonde sur nos côtes atlantiques, dans la Manche, la mer du Nord et les détroits du Danemark, autour des îles Britanniques; se tient à de faibles profondeurs et ses jeunes sont communs à la côte. Aux Etats-Unis, d’après Bsmnnxcr, elle peut descendre jusqu’à 265 brasses. Elle se loge dans toutes sortes de coquilles, mais semble préférer le Buccinum undalum. Ses coquilles portent fréquemment d’autres organismes marins qui s’y fixent, et parfois deviennent commensaux du Pagure ; ainsi en est·il des colonies d’Hydrac- tinia echinata ou de la grosse Anémone de mer Sagarlia parasitica; ces Polypes protègent le Pagure avec les fils urticants de leurs nématocystes et profitent des menus reliefs du festin quand il dévore ses victimes. Essen- tiellement carnassîer comme tous les Eupaguriens, notre Bernard—l’Ermite vit en parfaite intelligence avec la Q d’une Annélide, Nereis fucata, qui se loge à côté de lui dans la coquille, et en fait surgir sa partie antérieure pour participer au repas de son hôte. Il s’agit ici d’une association tres singu-
EUPAGURUS 137 lière dont on voit bien le profit pour la Nereis, mais dont le Pagure doit sû- rement profiter aussi car il respecte son commensal alors qu‘il fait sa proie des autres Annélides. 6. Eupagurus Prideauxi Laixcrx (fig. 93) ; Pagurus Prideauœi Liman 1815 b, Pl. XXVI,fig.5 et 6;_Pagur·us Prideauxii BELL 1853,175 et fig.; HELLER 1863, 61, Pl. V, fig. 1-8. Eupagurus Prideauzi MILNE-EDWAHDS et Bouvran 1900, 241 ; Pnsm 1918, 239, fig. 73; Nomw 1936, 137, fig. 110 et 114. E. Prideauxii SELBIE 1921, 34, Pl. II, fig. 1-3 ; BALSS 1926, 33. C’est le Pagurus Berhnardus de Rrsso (1816) et de CosTA (1936), le Pagurus solilarius de Rrsso (1826). ' xi ( :·ul}î' '. . 1 1 C , ( 11) il | 3 , ::9 | l ' ' ` 1 l li , / 1 1 '1 ’ i E I , \ ` i l ' I ll 1) 1: 1 ll | (/l' 1 I ( I 1 5—î1.§?iz·¥· ( 1 | ‘Ãi‘·?3ïf·`$ `·` i' i 1· ··ï;è·!2;;§` · '1 —é:·iA?~·.·. P=‘==—.2i·? W 1 Fm. 93. —- Eupagurus Prideauzi : carpe F10. 94.- Eupagurus anachoretus: extré- et pince du côté droit, face dorsale mité du chélipède droit, face dorsale (d’après Bouvum, 1896 b). (d’après Bouvrsn, 1986 b). Très voisin du précédent avec lequel il a été parfois confondu, Prideauœi en diffère par bon nombre de traits outre ceux indiqués au tableau 2 saillie rostrale obtuse, plus basse que les dents latérales ; pédoncules antennaires atteignant presque l’extrémité des pédoncules de a’, bien dilatés dans la région cornéenne ; écaille antennaire atteignant à peine la cornée ; pince gauche semblable à la droite, mais plus réduite, doigts de p“ et de p° pro- gressivement rétrécis dela base à la griffe terminale, sans torsion, mais avec une crête saillante sur les côtés, d’ailleurs sans épines. Tonalité brun rougeâtre, ordinairement avec ton violet sur la face interne des chéli-
_ 138 ¤ÉcAronEs Maacmauas pèdes et en large bande transversale sur pzet p‘*. —— Longueur de la cara- pace 8-12 mm. Diamètre des œufs 0.7 mm. A l’état frais et embryonnés ces œufs de 0,65 mm. et de couleur vermillon (Ch. PÉREz.) Essentiellement méditerranéenne, se répand au Sud jusqu’aux îles du Cap-Vert, à I’ouest jusqu’aux Canaries; au Nord depuis lesdétroits du Dane- mark jusqu’a Hardanger en Norvège et jusqu‘aux Shetlands, partout d’au- tant plus riche en individus que diminuent les représentants de bernhardus. Se tient surtout entre 20 et 50 metres, mais peut, d’après Saas, atteindre 150 brasses. Une belle Actinie, l’Adamsia palliata, est souvent fixée sur sa coquille. 7. Eupagurus anachoretus Risso (fig. 94) ; Pagurus anachoreius Risso 1826, 41. Eupagurus anachorelus HELLER 1863, 167, pl. V, fig. 12 ; Bou- vmn 1890, 120 ; PESTA 1918, 229, fig. 69 ; Noam; 1936, 138, fig. 117 :Pagu— rus piclus H. MILNE-EDWARDS 1837, 220. Pagurus annulicornis COSTA 1836, VIII, Pl. II, fig, 3. Front avec ses trois saillies obtuses et subégales. Pédoncules oculaires cylindriques, atteignant presque les extrémités des pédoncules de a1, de az et de l’écaille antennaire ; celle—ci infléchie en S, le fouet à peu près de la longueur du corps. Carpe des chélipèdes avec une série de fortes dents sur son bord interne et quelques denticules au bord antérieur ; doigt de la pince gauche aussi long que la région palmaire. Pattes 2 et 3 plus lon- gues que les chélipèdes, presque inermes, garnies de longs poils épars, leur doigt peu arqué, teminé par une forte griffe, armé de spinules au bord inférieur et à peu près aussi long que le propode. Tonalité générale jaune pâle, joliment agrémentée de lignes longitudinales, les unes brun rouge, les autres bleues ; le rouge domine sur les pinces et forme des anneaux à la base des pédoncules oculaires, des antennules et sur les fouets antennaires. —— Longueur du céphalothorax 10 mm. Diamètre des œufs 0,6. Espèce méditerranéenne qui se répand dans l’Atlantique jusqu’au Portu- gal. Se tient dans les fonds voisins du littoral mais peut descendre jusqu’à 100 mètres. 8. Eupagurus cameus Poc. (fig. 96) ; Pococx 1889, 428 et fig. ; M1LNE— Enwanns et Bouvmn 1900, 252, Pl. XXVII, fig. 6-10 et Pl. XXVIII, fig. 17-18; SELBIE 1921, 23, pl. III, fig. 1-8. Rostre en triangle aigu plus saillant que les dents latérales. Pédoncules oculaires assez forts, un peu dilatés au niveau de l cornée, dépassant à peine la base du dernier et long article des pédoncules de al et de az, leur écaille longue, excavée en dessus, ovalo-triangulaire ; le 26 article des pé- doncules de az avec un fort prolongement antéro-externe qui atteint pres- que la base de·l’article 5, lequel dépasse un peu l’écaille qui est grêle et sigmoïde. Pince droite de largeur variable, d’ordinaire avec une petite saillie longitudinale près du bord interne ; chélipède gauche beaucoup
Eumounus 139 plus étroit et plus court, le dessus du carpe avec deux rangées longi- tudinales de dents, la pince triangulaire avec une carène qui se pro- longe jusqu’au bout du pouce, lequel est beaucoup plus allongé que la portion palmaire. Pattes 2 et 3 plus longues à droite qu’à gauche, bien qu‘elles atteignent à peine l’extrémité du grand chélipède ; très compri- mées latéralement, denticulées au bord supérieur du carpe et du propode, elles se terminent par un doigt épais, arqué, légèrement tordu, orné de ._ · ‘/, i ` [ inf · ll- I- • · l · i . , ’ /1 _' ‘· .;, ill ·* «/ "-1 · ·_~.` illl a H ·—¢,=g···' ·· · (ll Ml ‘u.·^"~ ' ' Z C L ii ll 1 ‘ ·=l ‘ ÷·Ã':` li / ' fll I 75 \ B A Fm. 95. ·- Eupagurus carneus: extrémité Fm. 96. —· Eupagurus rubcr : extrémité du chélipède droit, face dorsale, A indi- de chélîpède droit, face dorsale (Bou- viduà pince large, B à ince étroite vma, 1896 b). (d’après Bouvian, 1896 bï quelques soies raides et courtes, avec sa griffe un peu moins long que les deux articles précédents réunis ; p' légèrement subchéliforme avec une simple rangée d’écailles au bord du propode. Tonalité dans l’alcool, blanc jaunâtre vaguement teinté de rose, notamment sur les appendices. - Longueur maximum de la carapace 15 à 16 mm. ; du chélipède droit dans un 3 de 13,5 à 46 mm., du chélipède gauche 30 mm. Diamètre des œufs, 0,65 mm. Uespèce parait localisée dans 1’At1antique oriental entre l’ouest de l’Ir- lande et le cap Bojador, peut-être même les îles du Cap-Vert. Elle se tient plutôt dans les profondeurs, depuis 106 mètres (Cadix) jusqu’à 1614 m. (Gijon). 9.Eupagu1·us Chev1·euxiBouv. (fig. 97);Bouv1En 1896 a, 1896b 151, fig. 25-27. Front assez semblable à celui de carneus ; pédoncules oculaires légère- ment rétrécis au milieu et n'atteignant pas tout à fait l’extrémité distale des pédoncules de a“ et de al qui sont courts et subégaux ; écaille anten-
140 niâclxronias Mxacmauas naire atteignant à peine la cornée. Chélipède droit décrit et figuré au tableau (p. 131), le gauche avec deux rangées de denticules surle carpe et une ran- gée semblable sur la pince ; pattes 2 et 3 avec le doigt peu arqué, aussi long que le propode, spinuleux sur son bord inférieur. Tonalité orangé, en taches sur la carapace, plus uniforme sur les pattes. -— Longueur de la carapace 4 à 5 mm. Capturé à la nasse, 12 mètres de profondeur, par le regretté Cnavanox, pres de l’île Rousse, en Corse. D’après Ch. Pémzz a été retrouvé a Ville- franche—sur-Mer. Aux espèces précédentes s’ajouteront peut-être dans la suite l’E. Dubescens KRGYER 1838, ainsi que les E. pubescentulus et ruber MILNE-ED\VARDS et Bouvnan 1892. La première est une espèce arctique qui s’étend au moins du Groënland au Spitzberg dans le Nord, jusquà l’ouest de 1’Irlande et aux détroits danois dans le Sud ; son bord frontal(voir Sxztam 1921, 29, Pl. II, \" fr il rw. _ - M (W (Aa; \\\.jW È" À!. rf îîîfil \ ·` É ""' S :§ ·Q'\;|O••\, \\ Q — Fm. 97. — Eupagurus Chcvreuzvi : A front et appendices cépl aliques ; B extrémité du L chélipède droit vu obliquement en dedans et C vue en dessus (Bom ien, 1+96 b.) fig. 4-7) est semblable ii celui de bernhardus, mais les; pédoncules oculaires atteignent le milieu du dernier article des pédoncules de al et de ag, le carpe du grand chélipede est au moins aussi long et un peu plus large que la pince, couvert comme celle-ei, du côté dorsal, par de nombreux tubercules portant chacun une touffe de soies ; touffes qui se retrouvent sur p2 et pa où le dac- tyle, sans torsion, et à peu près de la longueur du propode, s’atténue régu- lièrement de la base a la pointe. Elle habite entre 4 e, 1.100 mètres. La se- conde, pubescentulus (1900, 248, Pl. XXVI, fig. 26-3 etXXVI1, fig, 13, 14) au contraire, est une espece mauritanienne qui tient de variabilis par son front, ses appendices frontaux (Pl. IV, fig. 11) et ses pattes 2 et 3, mais qui en diffère par la pince droite qui est recouverte C11 dessus de granula- tions presque spinuleuses non sériées, que sépare un fond lisse garni de poils courts ; elle fut trouvée par des fonds compris entre 115 et 350 mètres, de- puis le cap Bojador jusqu’au Sénégal. ——— Quant à ’E. ruber iMILNE-ED- WARDS et Bouvier: (1900, 358, Pl. XXVII, fig. 1-5) il se rapproche aussi de
NEMATOPAGURUS 141 variabilis dont il se distingue par ses pédoncules oculaires cylindriques, l’écail1e antennaire qui n’atteint pas le milieu du dernier article du pédon- cule de al, par sa pince droite sans excavation en dehors de la carène mé- diane (fig. 96), par la pince gauche qui présente quelques dents sur son bord externe, enfin par le doigt des pattes 2 et 3 (P1. IV, fig. 10) qui est fortement arqué et presque aussi long que les deux articles précédents réunis. Cette petite espèce, de couleur rouge, fut trouvée dans le golfe de Gascogne par 1.107 mètres. G. NEMATOPAGURUS Ebw. et Bouv. 1892. Caractères des Eupagurus, mais le 5* présente, outre ses tubes sexuels, un pléopode gauche sur les segments 3 à 5 ; la Q porte une paire de pléo- podes grêles sur le 1** sternite abdominal et un pléopode gauche sur les segments 2 à 5. Type phyllobranche, comme dans les Eupagurus. Se rap- proche plus encore des Pylopagurus à cause des pléopodes pairs du l" seg- ment abdominal. Genre sublittoral où ALCOCK relève cinq espèces indiennes et la suivante qui est propre à nos régions. \Ã /·,, ` \\l » / \ \ \ _ _ _r ,_, I ` " ·.»` Ã \ Il \ Il I ~' " *-1*;} / i . 1 P L ‘~» _ " W Fm. 98. —- NcmalopagurpâiagalrëgiîâwgràëlÉnifiiiàrèfé appendices céphaliques Nematopagurus longieomis M1x.NE-Emv. et Bouv. (fig. 84 et 98) ; Imma- Emvrmns et Bouvmn 1892, 210 et 1900, 201, Pl. XXIV, fig. 19-16 ; SEL- uirs 1921, 53, P1. VI, fig. 1-5 ; FENIZIA 1937, 37, fig. 27. Saillie frontale large et arrondie,un peu plus proéminente que les dents latérales, d’ailleurs obtuses et réduites. Pédoncules oculaires un peu plus courts que le bord frontal, nettement dilatés dans la région cornéenne qui n’atteint pas tout à fait l’extrémité des pédoncules de al et de a“ ; ces der- niers avec le 2*% article fortement prolongé en pointe à son angle antéro-
142 nâcaronias MAacr1EURs -externe, leur écaille grêle atteint Pextrémité du pédoncule. Chélipèdes mu- nis de longs poils en touffes transversales sur le mérus, aux bords du carpe, plus courts aux bords des pinces, rares sur ces dernières ; carpe avec deux rangées longitudinales de denticules serrés qui se retrouvent réduits au bord interne du propode, à la base de ce dernier une petite crête lon- gitudinale ; le chélipède droit avec une pince ovale dont les doigts sont plus courts que la palme, le gauche un peu plus court avec une pince trian- gulaire dont les doigts sont un peu plus longs que celle—ci ; dans les deux pinces le bout des doigts est légèrement corné. Les pattes 2 et 3 sont gar- nies de poils sur les bords du mérus, du carpe et du propode, elles dépassent les chélipèdes ; leur doigt, arqué et terminé par une forte griffe, est aussi long que les deux articles précédents réunis dans p2, un peu moins dans pa qui est d’ailleurs plus court. Lobes terminaux du uelson presque symé- triques, armés de denticules sur leurs bords. Tonalité allant du blanc au jaune rose avec lignes rougeâtres longitudinales sur p2 et ps, transversales sur le mérus de pl. — Longueur du céphalothorax, 6-7 mm. Diamètre des œufs 0,35 a 0,5 mm. Connu depuis le sud—ouest de l’Irlande jusqu’aux Açores et îles du Cap- Vert dans 1‘Atlantique ; capturé aussi en Méditerranée près de Toulon et, tout récemment, par FENIZIA, dansle golfe de Naples. Se tient de 98 à 800 metres. G. CATAPAGUROIDES Enw. et BoUv. 1892. Tous les caractères des Nematopagurus, mais pas de pléopodes sur le 19* segment abdominal chez la Q ; chez le 3, le tube sexuel droit en large sabre recourbé de droite à gauche sous l’abdomen. Ce genre est représenté par les trois espèces suivantes, toutes localisées dans l’Atlantique oriental ou son annexe méditerraneenne. TABLEAU DEs Esi-Ècss. 1. Piostre triangulaire, aigu comme les dents latérales mais plus saillant. Chélipède droit avec le bord antéro-externe du ca·pe formant avec le bord inféro-externe un angle très saillant, d’ordinaire dentiforme à son extrémité. Pédoncules oculaires subcylindriques à peu près aussi longs que les pédoncules de al et de az ............... timldus, p. 143. — Rostre large, bas et convexe, saillant àpeu près comme les dents laté- rales. Carpe du chélipède droit normal sans saillie antéro-externe. 2. 2. Pédoncules oculaires dilatés en avant, presque au ssi longs que les pé- doncules de al et de a2 ....................... megalops, p. 143. — Pédoncules oculaires rétrécis à leur bout cornéen, fort courts, attei- gnant à peine la base du 28 article des pédoncules de al et la base de l’écaille de az. ............................. microps, p. 143.
cxraraounoinzs 143 La première seule de ces espèces rentre exactement dans notre cadre, mais les deux autres méritent d’être signalées, car des recherches ulté- rieures les yferont peut-être rattacher quelque jour : megalops, en effet, a été capturé par 360 mètres aux Açores et par 636 mètres au large du Maroc septentrional entre le cap Sparte] et le cap Mazaghan ; microps a une dis- tribution semblable, et d’ailleurs plus étendue, car il remonte au Nord jus- qu’au cap Finisterre d’Espagne, mais c’est une espèce plus franchement abyssale qui ne remonte pas au·dessus de 960 mètres et atteint 2.200 mètres. Catapaguroides timidus Roux (P1. IV, fig. 12 et 13) ; Pagurus limidus Roux 1828, Pl. XXIV, fig. 6-9 ; H. l\111.1~11s-Enwnnns 1837, 221. Eupagurus limidus HELLER 1863, 165, Pl. V, fig. 11 QBOUVIER 1896, 149 et 155, fig. 12 et -19. Calapaguroides limidus Bouvuan 1900, 368 ; Pnsra 1918, 248, fig. 76. Calapaguroidcs acutifrons MILNE-EDWARDS et Bouvmn 1900, 212, Pl. XXV, fig. 6-11. \ _ ~¢ - \ \ J I O \ v.\·, / N` Q '/ï’ Fm. 99. — Cdiupaguraides microps : front et a pendices céphaliques (d’aprèsB0Uv1En, 1896 bj). Pédoncules oculaires légèrement rétrécis avant le sommet qui est peu ou pas dilaté, ils dépassent d’ordinaire un peu l’écai11e antennaire. Carpe du chélipède droit avec deux rangées longitudinales de tubercules ou dents aiguës à son bord supéro—interne, d’ordinaire des saillies sem- blables en dessus, toujours sériées et plus fortes sur la face dorsale de la pince; celle-ci ovale avec le bord interne presque droit et le bord externe convexe, denticulé, le doigt mobile à peu près aussi long que la portion palmaire et armé de deux fortes dents sur son bord interne en contact avec le pouce. Chélipède gauche à peine plus court, son mérus armé d’une série de fortes dents sur son bord inférieur, son carpe un peu renflé en des- sous et en avant, avec au moins une série longitudinale de denticules en
144 oàcaronss Mancnsuas dessus ; sa pince triangulaire avec une série semblable sur la portion pal- maire, les doigts bien plus longs que celle-ci, sur leur bord interne armés d’un peigne de spinules chitineuses. Pattes 2 et 3 à peu près inermes, leur doigt fort, peu arqué, avec sa griffe terminale sensiblement de la longueur du propode ; ce dernier article, danslespattes 4, peu saillant contre le doigt et muni d’une simple rangée d’écailles. Les deux lobes terminaux du tel- son presque symétriques. Tonalité très variable zles nombreux exemplaires capturés à Oran étaient les uns brunâtres les autres orangés, en taches ou en points sur les pinces, avec raie longitudinale sur la face externe de p2 à p°, parfois rie longitudinale sur les pédoncules oculaires. —— Longueur de la carapace 4 à 5 mm. Diamètre des œufs 0,4 à 0,5 mm. Connu dans l’Atlantique à Roscoff et aux Canaries, peut-être jusqu’à 1’Angola (ODHNER 1923), dans la Méditerranée occidentale jusqu’à l’Adria- tique. Depuis les faibles profondeurs du littoral jusqu‘à 1.200 mètres. L’espèce parait très variable. D’après les récoltes effectuées dans le golfe de Naples, par 40 mètres environ de profondeur, FENIZIA en 1935 et en 1937 crut pouvoir distinguer dans les riches matériaux qu’il avait sous les yeux 4 espèces différentes : iimidus Roux, crassipes FEPIZIA 1935, acanihades Fmuzm 1935 et macrochirus Fnmzm 1937, comportant presque toutes une ou deux variétés. Les caractères invoqués par l’auteuz· sont tous relatifs à des traits essentiellement variables (longueur relative des appendices frontaux, des doigts et de la portion palmaire de la pince droite, rapports des deux dimensions de cette dernière, sériation des tubercules dorsaux du carpe). Ces différentes formes sont réunies par Fnmzm en un tableau synoptique (1937, p. 20) auquel il sufllt de renvoyer le lecteur. (le sont, semble-t-il, de simples formes, qui, par tous leurs caracteres essentiels, se rattachent à l’espèce de Roux. G. ANAPAGURUS HENDEP.soN 1888. Abstraction faite du tube sexuel mâle qui est unique et situé à gauche (fig. 100), présente tous les caractères essentiels des deux genres précé- dents. Se rapproche des Spiropagurus qui en diffèrent par leur tube sexuel non plus simplement arqué mais spiraliforme, parla fouet de l’exop0dite de mœpl, non plus simple, mais divisé en articles, enfin par leurs lamelles bran- chiales quadrifides et voisines de celles des Parapc gurus. Il faut observer toutefois des passages entre les deux genres: le tube sexuel courbe de cer- tains Anapagurus présentant parfois un commencement de spire et une courte bifurcation s’0bservant au bout de chaque lamelle branchiale. Les Anapagurus et les Catapaguroides représentent dans nos mers les Campa- gurus de l’Atlantique occidental, mais les mâles de ces derniers portent leur tube sexuel courbe sur la patte droite et présentent encore un plé0· pode sur le 2* segment abdominal. D’ailleurs, très voisins des Catapagw roides, les Anapagurus different de timidus par leur saillie rostrale largement obtuse et par leur chélipède gauche qui est beaucoup plus réduit que le droit. On connaît deux espèces d’Anapagurus aux Antilles, les10 autres sont propres à l’Atlantique oriental, à Vexception d’ure seule qui appartient
.wM>Acunus 145 à l’Australie. Voici le tableau synoptique des 7 espèces représentées dans nos mers : TABLEAU DES EsPÈcEs. 1. Anneau oculaire armé dorsalement de deux lamelles chitineuses si- tuées entre les écailles ophthalmiques (fig. 106). Une énorme saillie gra- nuleuse sur la face inférieure du mérus dans le chélipède gauche du <3‘. ........................................... bicomiger, p. 152. — Anneau oculaire inerme, pas de saillie sexuelle au mérus du chélipède gauche chez le <3‘ ........................................... 2 2. Les pédoncules oculaires atteignent ou dépassent la base du 3e article des pédoncules de al, cet article est plus court vt à peine aussi long que les deux précédents réunis .................................. 3 - Les pédoncules oculaires sont bien loin d’atteindre la base du 36 article de al, ces pédoncules très longs et leur 3** article un peu plus long que les deux précédents réunis (fig. 105) ....... Hyndmanni, p. 151. 3. Sur la face supérieure de la pince droite, près du carpe, un tubercule ou une courte saillie .......................................... 4 — Ni tubercule ni saillie sur la face supérieure de la pince droite, qui est à peine plus longue que le carpe (fig. 103). .. curvidactylus, p. 149. 4. Carpe du chélipède droit presque aussi long que la pince ...... . 5 ——- Carpe du chélipède droit beaucoup plus court que la pince (fig. 104). ............. . ........................ . . brevicarpus, p. 150. Espèce peu pileuse ........................................ 6 — Espèce abondamment couverte de longs poils (fig. 102) ............ ....................................... chiroacanthus, p. 148. 6. L’écail1e antennaire atteint la cornée qui est fortement dilatée (fig. 100 bis) .................................... laevis, p. 145. — L’écaille antennaire est loin d’atteindre la cornée qui est peu dilatée (fig. 101) ............................... breviaculeatus, p. 147. A ces 7 espèces il faudra peut-être ajouter le Pagurus Forbesii BELL (1853,186 et fig.) que Sans (1889,161) range parmi les Spir0pagurus.(les derniers ne sont pas connus dans l’Atlantique au Nord des Canaries et l’espèce de BELL, qui semble être fort rare, n’a pas été trouvée en dehors des Iles Britanniques et de la Norvège où elle se tient dans la zone sub- littorale, comme les Anapagurus. D’après la figure de BELL, on la distin- guera des espèces précédentes à sa pince droite qui est très granuleuse et fortement dentée sur les deux bords. 1. Anapagllrus laevis THOMPSON (fig. 100 bis, 107A) ;Pagurus laevis TrxoMP- son 1843, 267 ; BELL 1853, 184 et fig,. Anapagurus laevis MILNE·ED- aouvxizn 16
146 DÉcAPoD1as Mzxacnnuns wsnns et Bouvusa 1894 a, 72, Pl. XI, fig. 16-28 et 1900,217, Pl. XXVIII, fig. 9 et 10 ; PESTA 1918, 245, fig. 75 ; SELBIE 1921, 44, Pl. VII, fig. 7-9 et Pl. VIII, fig. 1-3 ; BALSS 1926, 33, fig. 12 ; SCHELLENBERG 1928, 95, fig. 73 ; FENIZIA 1937, 22, fig. 15 et 16. Pédoncules oculaires épais, surtout au niveau de la cornée qui est at- teinte par l’écaille et atteint elle-même à ;.}_;;. peu près le milieu du dernier article des 0/·o" ·j_ pédcneules de aa. Chélipèdes finement gra- ' nuleux, le droit remarquablement long et fg fort, surtout chez le 3, sa pince inerme, à .' bord interne presque droit, l’externe con- vexe mais légèrement rentrante vers le \ .· . . vw ï milieu de sorte que la plus grande largeur " de la pince est située un peu en arrière de Fm tn0_ __ Fnac ventrate de la l’art1culat1on du doigt ; une fine ligne de partie postérieure du thorax et granuleS uI1 peu plus forts près du bord de l origine de Fabdomen avec · . la base de ps montrant t·tn.tnœ externe ; doigts legerement plus courts que mâle droit et le tube sexuel ' ‘ · gauche lg dans un Amzpagurus 1,3 pF’“‘°“. palmailœ ’ Carpe un Pell plus (croquis d’après nature), etroit ma1s aussi long que celle-c1, son · l .' L . \ - ' / , X · _ I ·; Y É ». J Éëv · «: _—.. ' ï »; *;;,;.»»· · · Q · ~É?·· / É · îîjjëîëër ¤ I 'âî ,·m ·_,-TÈ; 9 É — t, _t.zç—ît Y . A 5 };.îëgg<>2§ .1; ‘···=ïf>§i ··—. Z;. :,5f:R;É.·‘; Il ·_)=È W ·, pr Fxc. 100 bis. -—- Anapagurus laevis: A, front et appendices céphaliques; B, extrémité du chélipède droit (d’après Bouvnan, 1890 b). bord interne arrondi avec une rangée de dents. Ciiélipède gauche court et étroit, son carpe muni dorsalement de deux rangées de denticules, la pince à peu près de même longueur, subtriangulaire, occupée pour les deux`
ANArAGUnUs 147 tiers au moins par les doigts, et présentant à la base de sa face dorsale une grosse saillie tuberculeuse, réplique de celle de la pince droite. Pattes 2 et 3 plus longues que le grand chélipède, comprimées latéralement, leur carpe denticulé au bord supérieur, leur doigt plus long que le propode. Telson avec une échancrure terminale triangulaire à bords dentés qui le divise en deux lobes presque symétriques (fig. 107, A). Tonalité blanchâtre. —- Longueur de la carapace 4-6 mm., parfois 8. Diamètre des œufs 0,5 mm. Espèce répandue depuis les Shetlands et la Norvège jusqu’au Sénégal et commune aussi en Méditerranée au moins jusqu'à l‘Adriatique ; se tient depuis 20 métres jusqu‘à 550 de profondeur. L'écaille ophthalmique de cette espèce est assez variable ; d’ordinaire elle a la forme d’un triangle à bord convexe dont la pointe obtuse est armée en dessous d’une petite épine, d’ai1- leurs les chélipèdes sont fort inégaux ; dans un 6 capturé à Cadix par le « Talisman », 1’épine paraît terminale et devient aussi longue que l’écaille, les chélipèdes étant de même longueur quoique très différents ; c’est le type d’une forme appelée longispina Enw. et Bouv. (1900). Un exemplaire anor- mal trouvé par Fnmzm (1937, flg. 16), présente un chélipède droit égal et semblable au gauche,en outre un tube sexuel a chacun des orifices de p°. ·/. l`/gf à ! g 1* if ‘~~— \"I " , ,,4 g;à,;§4,.g«.»L \ ·· s. I- _ § Illsll 'E:. È. ·$ =€·.: -~·· =;";.· . \·: _¤· ; \ E ` zvî `(à ` .. JEF Fm. 101. -· Anapagurus breviaculeatus : A, carapace avec les appendices céphallques; B, chélipède droit, face dorsale (d’après Fzamzm, 1935). 2. Anapagurus breviaculeatus FEM. (fig. 101) ; Famzm 1937, 25, fig. 17-19. Ressemble tout à fait à laevis, mais les pédoncules oculaires sont plus courts et moins dilatés dans la région cornéenne; l’écaille antennaire. fort courte. est loin d’a.tteindre la cornée ; les chélipèdes, quoique très diffé- rents, sont de longueur à peu près égale. _
148 uÉcAPo¤Es Mancrxuuas S’agit-il d’une espèce autonome ou d’une variété de laevis ? En tout cas les types proviennent du golfe des Pouzzoles où ils furent capturés entre 5 et 15 mètres de profondeur. · 3. Anapagurus chiroacanthus L1LLJ.(fig.102);P’agurus chimacanihus L1LLJEBonG 1856, 88. Spiropagurus chiroacanihus Sims 1889-90,155. Ana- pagurus chiroacanlhus BOUVIER 1896 b, 153, fig. 40 et 41 ; SELBIE 1921, 48 ; BALSS`1926, 33 ; FENIZIA 1937, 29, fig. 20. Pagurus ferrugineus NoaMAN 1861, 273, Pl. XIII, fig. 1-3. il É mh, Il \ .. » 1 ,,1],1111 /,/ , / I I [H1 / 5 \ (11111 ,·l]( 11 ~ \ /1 \ ` [ __ Nllllglyp L!/; · | I1 I ', M \`1l11'll/' \ 1 1 B A 11 A Fxo. 102. —· Anapagurus chiroacanihus : A, front avec ses appendices du côté droit; B, extrémité du chélipède droit (Bouvmn, 1896 b). Très voisin également de laevis, mais les pédoncules oculaires sont sub- cylindriques, presque sans dilatation cornéenne, les doigts de pi, p3 sem- blent plus longs et plus arqués, enfin de longs poils se dressent nombreux sur les pattes. La face supérieure de la pince gauche ne semble pas présen- ter de tubercule basal. —- Longueur de la carapace 4 à 6 mm. Diamètre des œufs 0,5 mm. L’espèce paraissait localisée entre les Shetlands, Hardanger, les détroits danois et l’Ang1eterre ; pourtant elle fut signalée à Guernesey par Hamma- sou en 1886 et Fnmzix vient d’en faire l’étude d’après des exemplaires du golfe de Naples. Ces derniers ne paraissent pas différents des individus sep- tentrionaux ; parmi eux se trouvent : l¤ des spécimer s a pinces plus longues et plus étroites que Fnmzm regarde comme une varioté qu’il décrit et figure sous le nom de gracilis (31, fig. 21) ; 20 d’autres plus nombreux où la ligne de granules située près du bord externe de la pince droite dans laevis devient particulièrement forte, d’où le nom de cristaius donné à cette variété (32, fig. 22) remarquable. Le chiroacanthus se tient entre 4 et 40 metres de pro- fondeur.
ANAPAGURUS · 149 4. Anapagurus curvidactylus Cuava. et Bouv. (fig. 103, 107, B) ; Cas- vnnux et Bouvmn 1892, 91, Pl. II, fig. 2-8 ; Mrmn-Enwaans et Bouvxxzn 1900, 225. Saillie rostrale moins avancée que les dents latérales ; pédoncules ocu- laires courts, beaucoup plus que le bord frontal, assez forts et peu dilatés dans la région cornéenne qui dépasse notablement l’écaille antennaire. Chélipèdes encore plus inégaux et dissemblables que dans laevis ; le droit ol ° ‘ ‘ ‘ ‘ i -C N o r É C « \ 4/% A B c ..... il W / uv ),,'ê`î;` » • iàlwëîèiii T Je A WÉÉY t y _ x\\ 6/ I E . D / Fm. 103. — Anapagurus cw·vidaclylus:A,front et appendices oéphaliques ; B, extrémité du chéllpède droit; C,pince droite vue obliquement en dehors pour montrer la série c de denticules du bord externe ; D, extrémité de p• droit face externe ; E, même face de p' (d’après Bouvmn, 1896 b). puissant, sa pince ovale plus large que la carapace, finement granuleuse en dessus, comme dans laevis avec uneligne de denticules au bord externe, mais sans tubercule basilaire près du carpe ; sa largeur la plus grande un peu en arrière de Particulation des doigts qui sont à peu près égaux à la portion palmaire et un peu recourbés en dehors vers leur extré- mitéoù ilssont croisés (fig. 103,C); lecarpeun peuplus long que la por-
150 DÉCAPODES Mlmcunuas tion palmaire, en dessus avec des granules et, au bord interne, avec une rangée irrégulière de nombreux denticules aigus. Chélipède gauche court . et grêle, avec deux séries longitudinales de faibles spinules sur le carpe, la pince ovalaire avec les doigtsàpeu près égaux à la portion palmaire. Pattes 2 et 3 comprimées latéralement, à peu près inermes, leur doigt canaliculé,à peine plus long que lepropode, peu arqué, à griffe très réduite; p4 à peine subchéliforme, pf à propode presque aussi large que long. Telson comme dans la figure 107 B. Tonalité blanche avec bande bru- ntre à la base et au sommet du propode et à la base du doigt dans pa et p”. —— Longueur de la carapace d’un 5* type 3 mm., du chélipède droit 12, du chélipède gauche 7 ; dans un exemplaire du golfe de Biscaye l carapace mesure 5,5 mm. Diamètre des œufs 0,4 mm. Capturé d’abord à Gorée et à Dakar ; retrouvé ensuite à Barquero dans le golfe de Biscaye, puis, par MoNoD, dans les parages du cap Blanc (1933). Se tient entre 8 et 200 mètres. g # 3 ‘ :ï;2i=. ° i " " E- l `'‘‘ ` ' " I ' * ’ ` ÉU I yi Il L l i"':·:.'. ` ` ) p V \ " " ï " ·‘i -;':î··S.¤2¢ aü \ X .' L A L ·_ ENr·;.',·:;:£ \\ . ',·( ’ W Zn; A B s 1 ··n» · , È.;5;;— V I 1 2..:: I \\ ' Fm. 105. —- Anapagurus Hyndmanni : extré- Fm. 104. —- Anapagurus brevicarpus : A, front et appendi· mîtéduchélipède droit ces céphaliques; B, extrémité du chélipède droit (d’après (d’après Bouvrizn, Bouvmn, 1896 b). 1896 b). 5. Anapagurus brevicarpus MILNE·EDWARDS et Bouv. (fig. 104, 107, D) ; MILNE-EDWARDS et Bouvmn 1892, 215 et 1900, 223, Pl. XXV, fig. 23-26 et Pl. XXVIIII, fig. 11 ;MoNoD 1933, 32. Bord frontal à peu près comme dans les espèces précédentes, pédon· cules oculaires semblables à ceux de curvidaciylus mais rappelant ceux de laevis par leurs rapports avec les pédoncules de al et de az, l’écaille an- tennaire presque aussi longue. Chélipède droit du type de laevis avec les
.xNA1—.munus 151 mêmes granules marginaux et le tubercule basal sur la pince, mais celle-ci régulièrement ovalaire, sa plus grande largeur correspondant à la base articulaire du doigt, et sa portion palmaire plus longue que le carpe qui est remarquablement court et porte seulement quatre denticules ; cliéli- pède gauche peu différent de celui de laevis, mais la pince plutôt ovalaire avec les doigts de la longueur du propode ; pattes 2 et3 inermes, avec leur doigt à peine plus long que le propode. La râpe unisériée de p‘ composée d’écailles raboteuses assez étroites, très différentes des écailles larges de laevis. Échancrure du telson (fig. 107, D) comme dans cette dernière es- pèce.- Longueur de la carapace dans le type Q, 33 mm. Diamètre des œufs 0,6 à 0,7 mm. capturé dans le golfe de Biscaye depuis Belle-Isle, au Nord de l’Espagne, puis au large du Sahara et aux Açores, entre 50 et 250 mètres. 6. Anapagurus Hyndmannî TuoMx>s0N (fig. 104, 107, C) ; Pagurus H ynd- manni TnoM1>soN 1843, 267 ; BELL 1833, 182 et fig. Anapagurus Ilynd- manni Heumsnsou 1886, 74 ; Bouvier: 1891, 393 ; SELBIE 1921, -19, Pl. VIII, fig. 4-7 ;BA1.ss 1926, ll? f f S F10. 106. — Anapagurus bicornigcr : front et appendices céphaliques, avec la paire d'écai1les frontales S (d‘après Bouvmn, 1896 b). Voisin de brevicarpus ; en diffère :10 par le chélipède droit dont le carpe est presque aussi long que la pince, celle-cid’ail1eurs d’un ovale plus étroit et sans tubercule basal à la face supérieure ; 2° par le carpe de p° et pf qui présente quelques dents au bord supérieur; 30 enfin et surtout par les pédoncules antennulaires dont le dernier article est bien plus long que dans toute autre espèce du genre. Écailles de la râpe de p‘ comme dans laeuis ; échancrure postérieure du telson remarquablement profonde (fig. 107,C). —- Longueur de la carapace 4 à 7 mm. Diamètre des œufs 0,4 à 0,5 mm. A l’état frais et récemment pondus 0,45 mm. et de ton gris vert (d’après Ch. Piâmsz).
152 DÉoAPoDEs MAncHEuRs Espèce connue depuis les Glénans dans la partie Nord du golfe de Bis- caye, jusqu’aux Shetlands, par la Manche et la mer du Nord ; Nonns (1936) la signale dans les eaux portugaises et en donne une description exacte (p. 139), sans rappport avec ses figures 112 et 118. 7. Anapagurus bicorniger Mima-Enw. et Bouv. (fig. 106 et 107, E) ; M1LNE—EDwAaDs et BOUVIER 1892, 215 et 1900, 220, Pl. XXV, fig. 14-22 BALss 1926, 376 ; FENIZIA 1937, 33, fig. 23-24. Nettement caractérisée par les deux épines de l’arceau oculaire et par la forte saillie sexuelle granuleuse et pileuse que porte en dessous le mérus du 5, cette espèce est très voisine de A. laevis dont elle se distingue par LM E È A Xp.) B D F10. 107. -· Face dorsale du telson chez divers Anapagurus :A, laevis; B, curuidaciglus; C, Hyndmanni; D, bïcvicarpus ; E, bicomigcr (original). le bord frontal où les dentslatérales proéminent davantage surla convex té rostrale, les pédoncules oculaires qui n’atteignent pas tout à fait le premier article des pédoncules de al et de a’, par les doigts plus longs, plus grêles et moins arqués de p2 et de p3. Le doigt des pinces est mobile dans un plan légèrement oblique, le tubercule basal des pinces fa t parfois défaut chez la $2 et celui du mérus, dans certains cas, reste à l’état de rudiment chez le 3*. Tonalité (dans l’alc0ol), blanchâtre. — Longue ur de la carapace, au moins 3,5 mm. Diamètre des œufs 0,4 à 0,5 mm. Capture dans les eaux espagnoles à Cadix et au large du cap Saint-Vin- cent par 99 et 118 metres. Trouvé depuis dans le golfe de Naples, et d’après Ch. Pnnaz, à Banyuls. Famille des LITHODIDAE BOUVIER 1894. Comme l’a justement observé BoAs, les Lithodidés sont des « Eupagurus modifiés pour vivre sans coquille », ils en ont tous les caractères essentiels, y compris la formule branchiale, et l’on doit les considérer comme des re- présentants très typiques de la série eupagurienne ; leurs femelles étant
Lmxonas 153 pourvues d’une paire de pléopodes sur le l" sternite abdominal on peut même ajouter que, dans la série, leurs affinités les rapprochent surtout des Pylopa- gurus (flg. 108). Mais leur adaptation ii la vie libre a produit chez eux un bon nombre de caractères propres : la forme cancé- rienne, la disparition des uropodes dans les deux - sexes (et, chez le 6, celle de tous les pléopodes), le dé- 1 veloppement de la saillie rostrale en un rostre m d‘ordinaire assez puissant, et des modifications 2· profondes, tout à fait spéciales, dans le revêtement chitineux de l‘abdomen: les tergites 1, 6 et le telson (fig. 109, B) persistent toujours mais les autres dis- 3 paraissent totalement (sauf chez quelques formes ..-. primitives) remplacés par des pièces latérales assez grandes et par des nodules médians, pièces et nodules qui, suivant l’évo1ution du groupe, se sou- 4. dent latéralement pour arriver à des formes ter- ' minales où la pièce du 2* segment n’en forme plus "" qu’une, celles des trois segments suivants se rédui- sent pour chacun d’eux à trois, une médiane entre deux latérales (ûryptolilhodcs, Rhînolithodes), ce qui • ), conduit à une symétrie secondaire apparente, mais 5 Q2/1; seulement chez le 6, l’abdomen de tous les Litho- "" 6 didés 9 ayant une forte asymétrie dextre, où les __ pièces latérales du coté gauche sont très prédomi— Flënigîigg ; ggâopggëgig nantes; asymétrie que mettent en relief les pléopo- de ljabdomen avec les des 2, 3, 4 et 5 localisés à gauche et réduits à leur §°"§‘t§SdÉ;â§; îânâiîî endopodite ovifère. J ‘ai longuement exposé ailleurs ,’te(S,.,,, (d·,,p,è,, BOU: ces modifications progressives (1894, 1896). vien, 1894). Les Lithodidés sont tous des Crustacés d’eau froide qui n’atteignent la zone sublittorale que dans les mers voisines des pôles et qui, partout ` ailleurs, se tiennent dans les abysses; issus d’Eupaguriens littoraux ou sublittoraux, ils ont émigré vers les profondeurs, au contraire de la plu- part des Pagurides qui sont allés des abysses vers la côte. G. LITHODES LATREILLE, 1805. Une seule espèce habite les eaux européennes: Lithodes maîa. LiNNÉ (voir Bouvmn 1896, 124 ; SELBIE 1921, 56, P1. IX, fig. 1-4 ; BALSS 1926, 34, fig. 13 ; SCHELLENBERG 1928, 96, fig. 7-1 et 75).. (Pest une espère très épineuse, avec un rostre bifide portant de chaque côté deux épines latérales et, en dessous, une forte épine impaire (fig. 109, A et A’) ;comme tous les représentants du genre, elle appartient au groupe des Lithodidés où toutes les pièces du QE segment abdominal sont fusion- nées en une seule, et où les pièceslatérales des segments 3, -1 et 5 restent indépendantes des nodules médians (fig. 109, B). Elle peut atteindre une grnde taille, 145 mm. depuis la pointe du rostre jusqu’au bord posté-
154 niêzcaeonas Maaonnuns rieur de la carapace; son ton est rouge avec les épines plus foncées. Dia- mètre des œufs d’après Sans, 2 mm. S’étend depuis le détroit de Davis et la Nouvelle-Ecosse en Amérique jusqu’au Spitzberg, atteignant en Europe les détroits danois, la Hollande, la Belgique et les Iles Britanniques ;depuis la région sublittorale jusqu’à des profondeurs d’environ 6()0]mètres. ` " as" IAÈ I A » .»·a%‘$*?*·?*?·_— _ · z ;gx%rg>·« / Ã*~" · % ‘ . rf-, R w w il ' J ‘* e · · È 4- U ” , 5 B V 6 *7 Fm. 109. -· Lithodes maia:A,r0stre vuducôté dorsal et en vue latérale;B, abdomen du 3 à partir du 2*9 faux tergite 2, avec la paire de fux tergites 3, 4, 5, le tergite vrai 6 et le telson 7 ; au milieu, les nodules de protection (d’après BOUviER, 1894). SARS (1889) en a étudié les stades larvaires qui so11t semblables à ceux des Eupagurus; les stades suivants, jusqu’ici inconnu s, doivent ressembler beaucoup à celui que j’ai fait connaître (1922, 36, Pl. IV, fig. 11) sous le nom de megalopc Grimaldii et qui appartient presque sûrement à une espèce de l’Atlantique occidental, Neolithodes Grimaldii Enw. et Bouv. (1894) ; cette mégalope ressemble étonnamment à un Eryonicus, abstraction faite, bien en- tendu, des caractères familiaux qui sont tout autres. Tribu II. GALATHEIDEA HENnEnsoN 1888. Abstraction faite de la manière dont ils prennent place au tableau de la page 112, les Galalheidea présentent en commun bon nombre de caractères : téguments partout calcifiés ; abdomen assez développé et ne renfermant
G.xL.xT1~xE1DE,¤. 155 qu’une très faible partie des viscères ; rostre presque toujours très saillant, aplati en triangle ou aciculé ; régions branchiales antérieures d’ordinaire grandes et largement ouvertes en dehors, très rarement du type pagurien étroit qui laisse une grande étendue aux aires hépatiques ; toujours de cha- que coté 5 paires d’arthrobranchies (de m:cp” à p•) et 4 pleurobranchies (de p° à pi'), ce qui est la formule branchiale des Paguroïdes primitifs; les pattes 5 toujours grèles et terminées en petite pince, capables de rentrer pour le net- toyage dans les chambres branchiales ; des pléopodes simples, toujours ab- sents sur le 1** segment abdominal des 9, Iümais biramés,sauf parfois avec les traces d’un exopodite ; telson toujours divisé par une ou plusieurs su- tures. La tribu comprend les quatre familles suivantes : TABLEAU mas FAMILLES. 1. Telson avec seulement une ou deux sutures (fig. 124) ; 3e article des pédoncules de a' indépendant du 2c, celui-ci avec une écaille (fig. 123) .......................................................... 2 —- Telson avec de nombreuses sutures(fig. 125) quidéterminenttrois paires de lobes entourant un lobule central ; 3** article des pédoncules de a' fusionné avec le 2°, celui-ci sans écaille, rarement avec les traces de celle—ci. Pas d’écailles ophthalmiques, mandibules non dentées, arthro- branchies en position normale ; nageoire caudale normalement rabattue en avant ; branchies à deux rangées de lamelles (fig. 111).. ...... 3 2. Telson avec une suture longitudinale médiane ; nageoire caudale ra- battue normalement ; des écailles ophthalmiques ; branchies à quatre rangées de filaments (fig. 110). Mandibules dentées; rostre triangulaire. Épipodite de mzp” rudimentaire ................. Aegleidae. —- Telson avec une suture transversale (fig. 124) et parfois les traces d’une longitudinale, nageoire caudale rabattue contre les segments qui la précèdent (Pl. IV, fig. 8); pas d’écailles ophthalmiques; branchies à deux rangées de lamelles ; mandibules dentées (fig. 119) sauf chez Eu- munîda ; rostre triangulaire ou aciculé ; mœp” pédiforme mais sans épi- podite. .................................. Uroptychidae, p. 157. 3 . Macrouriformes à grand rostre triangulaire ou aciculé ; à carapace plus longue que large à angle antéro-latéral bien saillant (fig. 126-129) ; ab- domen épais,rabattu en avant contre lui-même; mxp° pédiforme avec épipodite. ................................ Galatheidae, p. 162. —- Cancériformes (Pl. V, fig. 6 et 7) à rostrepeu saillant,carapace large, aplatie, avec les angles Iatéro-antérieurs rudimentaires ; abdomen la- melleux, rabattu tout entier contre le sternum thoracique ; ma:p“ avec l’ischi0n dilaté en opercule, sans épipodite . . . Porcellanidac, p. 176. Les trois dernières familles sont exclusivement marines et bien repré- sentées dans nos régions ; la première, par contre, est localisée dans les
156 DÉCAPODES MAncHEURs eaux douces de l’Amérique du Sud (Chili, Brésil) où elle ne compte d’ailleurs qu’une seule espèce, l’/leglea laevis LATR. Ce Galathéide mérite P f"~ , \ ` · ‘ @.1 « ( ai \·x:§x, *î 11 J làiîllil C.,.. =,a\" " . 3 0 1// //0 0 ( A ` f / A E \ I / i W ee É ' , 6 * 1 g / 1 ll à / 4 E t ’é< ;¢. %? · 1/ Z ]/,g_ É I 'x_ 1%;/: ' / ·"r '· ’ / 6 , / [TÃ = ·’ ’ \ v //5 //2 \((\ , S \\\ (N ,_. \ li · xgw : \ "\ W ssii ' '§_·R¢;};(g;`;;,, : gl Kwest ' lu 4 ° W ·e //7 A B x a N5 IIS Fm. 110 à 117. -—— Quelques caractères des Galaiheidea : 110, irichobranchie d’Aeglea ; 111, un couple de lames phyllobranchiales de Munidopsis Si;/sbei; 112, mccpî du même; 113, msvpl avec fouet f d Uroptychus nitidus concolor ; 114, pléopode non sexuel du 3 A dans Munidopsis rostrata et B dans Munida Slimpsoni ; 115, pléopode femelle de Munidopsis spinosa ; 116, pléopodes 1 (A) et 2 (B) dans un 6 de Mumdopsis Antoniîz a coxa, b basis,c endopodite,e exopo ite; 117, extrémité d’une jantennule avec ses soies accessoires dans Munida affînis (d’après M1LNE-EnwA ans et Bouvuan, 1894 b). de nous arrêter ici parce qu’il renseigne plus que tout autre sur les origines de la tribu ; ses écailles ophthalmiques et ses branchias (fig. 110) le rappro-
Unorrvcmnan 157 chent étrangement des Paguroîdes primitifs, ses aires branchiales anté- rieures très réduites sont du type pagurien le plus franc, et d’autre part la simplicité _du telson comme la structure des pédoncules antennaires indiquent des affinités macrouriennes. Ces deux derniers caractères se retrouvent chez les Uroptychides, mais non ceux de nature pagurienne. Les uns et les autres ont disparu dans les Galathéides qui s’éloignent par là des formes primitives, alors que certains d’entre eux, par leurs épipodites multiples (voir p. 165), rappellent davantage les Macroures. Quant aux Porcellanides, ce sont des Galathéidés ayant acquis la forme cancérienne. En fait, Galalheidea et Paguroidea se rattachent certainement aux Ma- croures, suivant trois directions différentes, par une forme intermédiaire commune, pourvue de grands pleurons abdominaux et dès lors de nature homarienne. La tribu doit sa délimitation exacte à H Ermanson (1888) qui sut y faire rentrer les Porcellanides jusqu’alors établis en un groupe indépendant, et les Uroptychides formes abyssales récemment découvertes. Au point `de vue morphologique et systématique, A. Mime-Enwanns et Bouvinn (1894 b) en ont fait une étude spéciale; d’autre part on doit à Bowman une excellente étude (1888) sur les Galathéides des côtes de France. Famille des UROPTYCHIDAE Atcocx 1901 b. ‘ Nageoire caudale cachée parce que rabattue contre les segments précé- dents et formant avec eux, chez la 9, une chambre incubatrice (Pl. V, fig. 8) où les œufs, très gros, effectuent leur développement embryonnaire jusqu’à une forme peu différente de l’adulte. Dernier sternite thoracique presque toujours atrophié. Arthrobranchies presque toutes devenues pleurales par suite d'une calcification soudée aux flancs de la membrane articulaire qui les porte (fig. 124 bis). Formes des profondeurs moyennes qui se divisent en deuxgroupes d’a— près le mode d’articulation des articles 4 à 7 de leurs chélipèdes : l° les grimpeurs où ces articles peuvent se replier tout à fait dans un plan verti- cal, ce qui leur permet de s’accr0cher aux branchages des Polypes et des _ plantes sous·marines ; 2° les marcheurs où la disposition reste semblable à celle des Homariens, permettant aux pinces de se diriger en dedans du côté de la bouche comme on l'observe chez ces derniers et chez tous les autres Galathéides à l’exception des grimpeurs. Le nom d'Ur0plychidae doit être substitué à ceux de Dîptycinae Mxr.NE—EnwAm>s et Bouvuzn (1894 b) et de Chiroslylidae ORTMANN (1892); le nom deD1'plychus A. MILNE- Enwanns (1881), étant préoccupé, fut remplacé par celui d’Ur0plychus HEN¤EnsoN en 1888 ; quant à celui de Chiroslylus ORTMANN, il est plus récent (1892) et d’ailleurs synonyme de Gasfroplychus CAULLERY (1896) et de Plychogasler A. M. Enw. préoccupé. La famille est représentée par les trois genres suivants :
158 niâmronns Maacnxaoas TABLEAU ons GENRES. 1. Garapace nettement convexe (fig. 118), à bordsilatéraux arrondis, à régions d'ordinaire peu distinctes, sans lignes ciliées transverses et sans épines sus-orbitaires ; mandibules dentées, pattes-mâchoires posté- rieures écartées à leur base (Uroplychidés grimpeu~s) ............ 2 ——— Carapace peu convexe à bords latéraux saillants et fortement dentés, à régions mieux distinctes, avec de nombreuses ligr es transverses ciliées et deux paires de fortes épines sus—orbitaires (fig. 122), mandibules iner- mes, pattes—mâchoires postérieures presque oo utiguës à leur base (U roplychidés marcheurs) .................... Eumunida., p. 161. 2. Formes très épineuses (fig. 118) au moins sur les pattes, à rostre nul ou aciculé ; pattes grêles et fort longues ; aires gastrique et cardiaque d’ordinaire bien distinctes et saillantes ...... Chirostylus, p. 158. —— Formes presque sans épines (fig. 120) à rostre triangulaire, à pattes mé- diocrement longues mais plutôt fortes, régions gastrique et cardiaque non saillantes, peu indiquées ................ Uroptychus, p. 159. G. CHIROSTYLUS ORTMANN 1892. Ce genre n’est signalé ici que pour mémoire, car ses peu nombreuses espèces sont toutes exotiques à Pexception de la suivante : Chirostylus îormosus A. Mime-Eow. (fig. 118, ` 19 et Pl. V, fig. 8) ; Piychogasler formosus MILNE·EDWARDS et BOUVIER 1900, 350, Pl. III, fig. 2 et XXXII, fig. 1-5. Gaslroplychus formosus SELBIE 1914, Pl. IX, fig. 2-8 et X, fig. L Fort épineux sur la carapace, les pattes et les doux tergites abdomi- naux antérieurs. Cette espèce est plus primitive que les autres en ce sens que la S2 présente une paire de pléopodes sur les segments abdominaux2 à 5 et un sternite thoracique bien développé au niveau d 2 p5: chez le 5*, comme I dans tous les grimpeurs, il existe une paire de pléopodes sexuels sur les deux segments abdominaux antérieurs, mais les pléopodes des trois autres segments sont des rudiments de stylets. —-—Longueu:· d’un grand 3 depuis la pointe du rostre jusqu’au bout du telson déployé. 52 mm. ; les chéli- pèdes atteignent 121 mm. et dépassent de beaucoup les pattes suivantes. Bien représenté dans 1’Atlantique oriental (depuis l’Ir1ande jusqu’aux Canaries), mais ne semble pas remonter au-dessus de E00 mètres et peut des- cendre jusqu’à 1700.
uaorrvcnus 159 G. ·UROPTYCHUS HENDERs0N 1888. (Test le genre Dlplychus A. Mime-Enwanns 1880 (nom. prae0c.). L’ar- ticle basal des pédoncules de a‘ est armé d’épines, mxpî ne porte pas d’épi· podite et les 5 sont munis de deux paires de pléopodes sexuels sur les deux segments abdominaux antérieurs. ‘ ( I 4 I A ' ^ " ( à . M" à "' A (44 I I 4:£&¢64¢§ ‘ê5<·· ..,___• """'*:, . / ~ f ·— _ . v " ‘•J I I8 I I9 ' I lr ê e · :.9 *2 I,] I I I , _ ` L, *·'.L'*,` ·’ I à ··H " "··I' · I ·°-"·1î·/ ‘ Jlhê 1. I _ .··__(»I’r L _, .... C I. la · L ° ·` .r" / -__ É: à â fr '''. r ·'» (_,.e r- • I-_: É El". . ·. I « I2O I 2I Fm. 118 à 121. —- Caractères des Uroptychides : 118, carapace de Chiroslylus formosus, côté droit ; 119, mandibule du m me; 120, carapace d’Ur0plychus rubrovillalus ; 121. doigt d’Uroptychus nitidus concolor, patte ambulatoire (d‘après Mrma-Enwaans et BOUvxER, 1894 b). Parmi la vingtaine d'espèces:qui représentent le genre, celles de nos pays se distinguent toutes par leur test dépourvu d’épines. Ces espèces sont les deux suivantes :
160 DÉCAPODES MARCHEURS — Carapace et rostre crénelés sur les bords (fig. 120) ;chélipèdes ornés de petites écailles pilifères ; pas d’épines mobiles au bord inférieur du pro- pode des pattes de 2 à 4 .................. rubrovittatus, p. 160. -— La carapace n’est pas crénelée sur les bords, les chélipèdes sont unis et sans poils ailleurs qu’au bout des doigts ; un rang; d’épines mobiles au bord inférieur du propode des pattes 2 à 4 (fig. 121 )... ................ ......................... . ......... nitidus var. concoïor, p. 161. 1. Uroptychus rubrovittatus A. M. Enw. (fig. 120, 124 bis et Pl. V, fig. 9}. Diplychus rubro-villalus A. M1LNE—EnwAnbs 1881, 933 ; BONNIER · 1888, 84, P1. XIV, fig. 1-8 ; l\l1LNE-Enwanos et Bouvinn 1900, Pl. XXXII, fig. 6-14. Uroptychus rubroviiiaius (IAULLERY 1896, 393 ; SELBIE 1914, 56,Pl. VIII, fig. 1-4. (`rapace avec des touffes éparses de fins poils du côté dorsal, sur ses bords avec une rangée continue de petits denticules qui fait suite à une dent antéro—latérale ; sur les flancs des granules ; rostre un peu crénelé sur les bords. Pédoncules oculaires atteignant le milieu du rostre, subcylin- driques, leur cornée entière. Une épine à l’angle antéro-externe de l’ar- ticle basal des pédoncules de al ; pédoncules de a" avec leur 1€1' article presque réduit à la saillie urinaire en lame, l’écaille du 2** forte, triangu- laire, le fouet dépasse le mérus des chélipèdes, comme aussi mxp“, lequel est remarquable par son propode fort long et dilaté sur le bord interne, par son doigt un peu plus court et obtus. Chélipèdes plus longs que le corps entier, leur mérus épais et cylindrique, le carpe plus allongé encore ; la pince plus forte et aussi longue que les deux articles précédents réunis, les doigts avec de fins denticules et une saillie sur le bord interne du doigt mobile ; pattes 2 à 4 plus courtes, subégales, avec ccailles et poils moins apparents que sur pl, leur propode un peu dilaté en avant où il porte un petit groupe d’épines, leur doigt plus court de moitië , un peu courbe, avec un rang d’épines mobiles au bord inférieur et une pointe dentiforme. Abdo- men à peu près nu, ses segments moyens larges, le telson bien plus étroit que le segment 6. Le 5* muni simplement de ses deux paires de pléopodes sexuels ; la Q avec les pléopodes des segments 4 et 5 comme chez tous les Uropiychus. - Longueur de la carapace d’un 5*, 13,7 mm. d’un chélipède de ce 6, 37,2 mm., de pa, 24 mm. (Eufs très gros de 1,5 à 2 mm., en petit nombre dans la cavité incubatrice « admirablement protégée (Bowman 1888, 90) par le reploiement des par- ties pleurales, des uropodes et du telson... qui ont leurs bords garnis de longs poils. La chambre est ainsi parfaitement close, bien que l’eau puisse librement circuler ». Espèce connue depuis le sud de l’Is1ande (HANsnN, 1908) jusqu’au cap Bojador, ainsi qu’aux Canaries et aux Açores ; on l’a surtout capturée dans le golfe de Gascogne où Caurisnv la signale par des fonds de 300 et 1.400 mètres ; elle peut descendre un peu plus bas.
EUMUNIDA 161 2. Uroptychus nitidus var. concolor (fig. 113,121 et Pl. V, fig. 10-12) Eow. et Bouv. ; Diplychus nilidus var. concolor A. MILNE·EDWARDS et l Bouvnan 1894, 306, fig. 16 et 21 ; 1899, 87, Pl. 1, fig. 2; 1900, 360, Pl. IV, fig. 4 et Pl. XXII, fig. 15-19. Uroplychus nilidus var. concolor CAULLERY 1896, 393 ; SELBIE 1914, 95, Pl. VIII, fig. 5-10 et Pl. IX, fig. 1. Se distingue de l’espèce typique par son test nu et lisse, absolument dé- pourvu de poils sauf sur le propode et les doigts des pattes, sa crête laté- rale à peine dentée, son rostre qui est plus étroit, un peu relevé au lieu d’être infléchi, et plus long parce qu’il atteint Pextrémité des pédoncules de al, son écaille antennaire qui est plutôt ovalo-triangulaire, ses pattes plus fortes, les doigts des pinces qui sont beaucoup plus courts égalant un tiers du propode, enfin et surtout par la série de fortes épines mobiles dont est armé le bord inférieur du propode des pattes 2 à 4. Comme dans Chiroslylus, le pléopode 1 du 3 est normal et l’endopodite du pléopode 2 présente un appendice interne garni de courtes soies spiniformes; ici l’ap— pendice est une large lame presque aussi développée que le lobe terminal de l’endopodite. Tonalité : thorax et abdomen rose violacé, la partie anté- rieure du thorax parfois rouge, pattes un peu plus claires ou rouge brique. — Longueur de la carapace d’un 3, 15 mm., d’un chélipède, 56 mm., de pl, 28,8 mm. Dans une Q, qui portait de 30 à 40 œufs, ceux—ci mesuraient 1.3 mm. de diamètre. Connue depuis l’1rlande jusqu’aux îles du Cap-Vert, aux Canaries et aux Açores, entre 495 et 1.800 mètres de profondeur. L’espèce typique, niti- dus A. MÃILNE-ED\VARDS, fut trouvée aux Antilles, mais paraît être presque cosmopolite ; sa variété du Pacifique est appelée ocridentalis par Fixxom. G. EUMUNIDA SMITH 1888. (le genre diffère des deux précédents parce qu’il a pris le facies des Gala- théidés, surtout des Munida. Il est suffisamment caractérisé par les traits du tableau (p. 158) et ne compte que deux espèces dont la suivante. Eumunîda. pictv. SMITH (fig. 122-124) ; SMITH 1883, 44, Pl. I1, fig. 2, Pl. III, fig. 6-19, et Pl. IV, fig. 1-30 ; iMILNE-EDWARDS et Bouvmn 1900, 364, Pl. V, fig. 1, Pl. XXVIII, fig. 26 et Pl. XXXII, fig. 20-24. ' La longueur totale du corps, de la pointe du rostre au bout du telson déployé, peut atteindre 125 mm.; la teinte générale est le rouge orangé vif. Dans ce genre les 3 sont absolument dépourvus de pléopodes, mais la 9 en possède 4 paires dont ceux du segment 3 qui sont plus grands que les autres. Cette espèce fut signalée d’abord au sud-est des Etats-Unis par 150 brasses, nouvixsn U
162 ¤ÉcAPoDEs MAacnEUas puis retrouvée par le « Talisman » entre 200 et 600 mètres au large du cap Bojador et aux îles du Cap·Vert. Famille des GALATHEIDAE HENDEasoN 1888. Nageoire caudale rabattue contre le sternum thoracique, la chambre incubatrice constituée par 1’abdomen recourbé sur lui-meme. Des épipo- dites sur mxps et mmpï. Dernier sternite thoracique bien développé. Ar- throbranchies en position normale. Deux paires de pléopodes sexuels chez le 3 (fig. 116), 4 paires de pléopodes chez la $2 (fig. 115). Parfois des soies accessoires (fig. 117) au bout distal du pédoncule de al. Suivant leur nature, les Galathéidés peuvent se trouver depuis la côte jusque dans les abysses. On les divise en deux groupes et en trois genres de la manière suivante : TABLEAU DES oFNREs. 1. Un fouet sur l’exopodite de mscpl (fig. 113, E); les trois paires de pléo· podes non sexuels du 3 lamelleux et terminés par un petit endopodite (fig. 114, B). Carapace peu ou pas calcifiée quoique assez solide. Yeux bien développés (Pl. V, fig. 3). De la côte à des profondeurs moyennes. (Galathéides flagellés ou Galalhéinés). ........................ 2 —— Pas de fouet sur l’exopodite de mxpl (fig. 112) ; les pléopodesnon sexuels du 3 d’ordinaire en petits stylets simples (fig. 115, A). Carapace très cal- cifiée. Animaux aveugles (Pl. V, fig. 4 et 5) habitant les profondeurs, rarement les cavernes. (Galathéides non flagellés ou Munidopsinés) . . . ........................................ Munidopsis, p. 174. 2. Rostre en triangle plat armé de dents sur les bords (fig. 122, 129). . .......................................... Galathea, p. 165. —— Rostre styliforme, flanqué à la base de chaque côté d’une forte épine sus—orbitaire (Pl. V, fig. 3) ...................... Munida, p. 171. A ces genres il faut ajouter Pleuroncodes STIMPSON, Galathéide flagellé qui diffère des autres par ses flancs en saillie au-dessous de la face dor- sale, et qui ressemble d’ailleurs aux Munides mais présente de chaque côté deux épines sus-orbitaires. Ce genre est représenté par deux espèces pro- pres au Pacifique. Ch. PÉREZ (1927) a signalé de curieuses différences sexuelles absolument propres à la famille ; les unes relatives aux pleurons abdominaux, les autres relatives au telson. Les premières s’observent à tous les pleurons des seg- ments 2 à 5, mais les plus importantes ont trait au premier de ces segments qui, chez le 3, porte en dessous une série courbe de soies pennées médiocre- ment longues et plus près du bord en arrière qu’en avant, chezla $2 un massif serré de soies très longues, longues surtout à l’endroit où la courbe atteint
GALATHEIDAE 163 s convexité maximum. Lcsdiftérences du telson selocalisent en dessus (fig. 125), au voisinage du bord de la pièce médio-latérale ; en cet endroit, chez ai iii; ji .— z »;(_ _ • :. ···· · 1 · ix " t j ..,, 5 :'··î—ï`? ',» " ' - f —---— É `\l\_—_ï_`· l .9. ' · Iv --~·-· rc" `~ ‘~·` .- .*2; ‘ fr · --3 psx 14 -.2 **99* ___,_ --4 s. ’ y F `; x X `”*'·"" . > si I22 ¤22 i1ii"` I A " i " x i4ï.. · L Jé , É ~ \ \ Q , `· ‘ rtl; I ‘. 2 / N i hi JI > a g, f% / /;; / I` [lg; V 1 N lili · // ’ ` s ·¢£¢ , IZ4 IZ4 bis Fm. 122 à 124.- Caractères des Uroptychides; 122, Eumunida picta face dorsale ; 123, région céphalique du même, face ventrale, les articles du pédoncule de a* numé- rotés de 1 à 5; 124, 5• segment abdominal, du même, avec uropodes et. telson (d’après MILNE·EDWARDS et Bouvuzn, 1894 b); 124- bis, Uropiychus rubroviliaius flancs gauches avec la position des branchies devenues toutes pleurales, m:cp‘ et la base de p‘ à p• (d’après Bommsn, 1888). le 5, se développe un arc de soies en sabre, simples, à cuticule très épaisse leur donnant un ton jaune ambré. Ce peigne s’observe chez les Galalhea, Munidopsis, mais fait totalement défaut chezla plupart des Munides, notam-
164 ¤ÉcAr>o1>Es Mancnnuns ment chez celles qui habitent nos pays ; il est remplacé chez la S? de tous les genres par un petit nombre de soies pennées. Le même auteur (1927a) et dans la suite son élève INGRAND (1937) in- sistent sur les différences sexuelles des pléopodes dans la famille. On a vu plus haut (p. 162) que ces pléopodes (abstraction faite des deux paires de pléopodes sexuels du 8) se composent (fig. 114, B) d’une tres courte coxa a, d’un long basis b et d’un petit endopodite e d’un ou deux articles, on sait en outre que le basis du 8 se dilate en une lame longuement pennee sur son bord interne, tandis que, chez la 9 (fig. 115) il est long, grêle, avec deux ar- ticles endopodiaux, garnis de longs poils quiportent les œufs. Or, les auteurs É" ': nu"/[Il · .—·=—=··";·} · É_ . t _ Z ` Qllëf" _. 1 `l~§ l jœâv , .` ·; l -· _ -I I . .` ` è - 1 . , _. . . 1;:1 ·;`—··@y·î'$`_, î·· ;<j rï\ · · ° ·‘·O ·, . s··‘· il ( **~§e ire — ( s J ia'? ,` ` `l - ` -· . s 7 , ` ll"':. *_ `\ m AJ @,4 fi il ] ·` I f' m zi.,] 1, —\ w.\pî __ _ . · · `J.'··Ã` · ~ CT Q ,1 ,!4( , ¢'Lî<<\\ · _ \x\\ /fi/le · ‘··'. ·.-El '*' `. A ` Ir`; 3/ " »É , ` · qui I a gv ·~ "` Été , :î (` Àî1Ã. ,lÈgMj(`«;L$w ' ‘ ëfiîïîitëïlëêgë I ·t»f}t, · L %\\;ç]îVP Fm. 125. —- Caractères sexuels des soies marginales du telson dans Galathea squami- fera : 5* à droite les stries ciliées supprimées, Q à gauche avec ces stries (d’après Ch. PÉnEz, 1927). précédents ont établi que les pléopodes du jeune sont toujours du type 8, que chez la Q ils n’acquièrent que progressivement la structure propre à l’adulte. C’est à partir d’une certaine mue de puberté que se manifeste cette dernière tendance ; à cette mue correspond également, d’après lncnnnn, une modification importante dans la croissance des pinces ; le développe- ment des testicules accélère cette croissance chez le 8 tandis que celui des ovaires la ralentit chez les Q. Chez beaucoup de Galathées et de Munides, les pinces, au cours de la croissance, peuvent prendre une forme anormale; au lieu de conserver des bords subparalleles et les doigts en contact sur toute la longueur de leurs bords internes irregulièrement denticulés, elles s’élargissent en courbe juste en avant de Particulation du doigt mobile grâce à un ressaut basal du doigt
GALATHBA 165 fixe qui s’écarte de l‘autre pour le rejoindre ensuite(fig. 126, G); dansle hia- tus ainsi formé le doigt mobile présente une ou deux fortes dents alors qu’au bout du hiatus, le bord interne du doigt fixe se termine par une crête. Tan- tôt cette anomalie ne porte que sur une pince, tantôt les deux pinces sont frappées à la fois ; on la croyait propre aux mâles, mais elle fut observée dans les deux sexes (MILNE-EDWARDS etBouv1Ea, 1894 b) chez les Munides, et se retrouve assez analogue dans les Galathées. En fait, elle est plus fréquente chez les mâles parce que ceux—ci atteignent d'ordinaire une taille plus grande. Développement postembryonnaire semblable à celui des Pa guroidea chez les (lalathéinés ; chez les Munidopsinés il n’est guère connu que chez· les Galathodes (Munidopsis) où, d’après SARS (1889), l’éclosion donne un jeune du type zoé qui, après rejet de la peau larvaire, devient une métazoé naaeuse à telson élargi, mais peu profondément bilobé en arrière, à peu près comme chez les Galalhea. Cette larve diffère de celle des Galathéinés par la disparition totale des pointes postérieures de la carapace et Pexagération des antérieures. G. GALATHEA FABRICIUS 1798. Sur chaque bord du rostre plat quatre dents aiguës dont la postérieure plus réduite est située au-dessus des pédoncules oculaires, ces derniers mé- diocres, peu ou pas dilatés dans la région cornéenne. Carapace à bords laté- raux convexes et dentés, la face dorsale presque totalement dépourvue d’é- pines. Abdomen inerme, ses tergites 2 à 6 avec des sillons transverses dont le bord antérieur est cilié, aire branchiale antérieure assez bien délimitée, mieux que Paire cardiaque dont la dépression transverse antérieure est très réduite ou nulle. Front oblique en dehors du rostre. Doigts de pl à p‘ armés de spi- nules au bord inférieur. Genre subcôtier, comprenant plus de 30 espèces dont certaines telles que strigosa, peuvent descendre jusqu’à :300 mètres. Un certain nombre présentent de longues soies accessoires au bout distal du dernier article des pédoncules de al. Ces dernières manquent dans les cinq espèces sui- vantes qui représentent le genre dans nos mers (1). · TABLEAU DES ESPÈCES· 1 . Épipodites sur pl, p“, p° ; article basal des pédoncules de ai avec trois fortes épines à son bord antérieur ........,................... 2 1. Lanoun (1930, 338) a étudié les larves des cinq espèces britanniques et en a donné _ la clef suivante : Des épines ( as de . » pigment aux angles du telson ............ dzspersa §;:`(;e§Eî1Ilngâ?t ) Eigment orangé aux angles du telson. ........... inlermedia ( Ces épines grandes et égales. .................. strigosa Des épines Epines de 4 un grand chromatophore rouge sur les beaucoup plus ` orangé ai la base du telson., ,. ncza segments petites que KordinairementSchromatophores 4 et 5. x celles de 5. _ bruns ai la base du telson .... squamî/cra
166 ¤ÉcAro1:•Es Mrlacnnuns —— Épipodites sur pl ; deux épines au bord antérieur de l’article basal des pédoncules de al, Mérus de mxpz beaucoup plus long que l’ischi0n (fig. 129) ..................................... intermedia., p. 169. -— Pas d’épipodites sur les pattes ; 3 épines sur l’article basal de al ..... .......................................... strigosa, p. 170. 2. Mérus de m:cp"· à peu près de la longueur de l’ischion (Pl. V, fig. 2). .......................................................... 3 —— Mérus de mcvps beaucoup plus long que l’ischion (fig. 128, B) ........ ..................,..................... squamifera, p. 168. 3. Tergites abdominaux avec 3 sillons transverses. dîspe1·sa,p.166. —- Tergites abdominaux avec un seul sillon transverse. nexa, p. 166. 1. Galathea dispersa, BATE (Pl. V, fig. 1 et 2) ; BATE 1859, 3 ; MILNE-ED- wAm>s et BOUVIER 1899, 72 et 1900, 278, Pl. XXIX, fig. 2 et 3 ; BULL 1937,46, Pl. I, fig.4-6 ; III, fig. 3 ; IV, fig. let 4 ; V, fig. 5-8; VI, fig. 2, 3, 6. Galaihea neœa HELLER 1863, 191, Pl. VI, fig. 4. Carapace avec l’aire cardiaque peu distincte, le sillon postfrontal spi- nuleux, fortement cilié comme les autres, le rostre presque plat, couvert d’écailles et de poils, ses quatre dents latérales droites. Mérus de mxps avec une dent spiniforme assez forte, suivie d’ordinaire par quelques dents plus petites. Chélipèdes allongés, sans épines sur le propode dont le bord externe est assez anguleux ; dans les vieux mâles et les femelles ovigères un grand nombre de poils plumeux sur ces appendices, la pince pouvant perdre ses bords parallèles pour acquérir la déformation signalée plus haut (p. 165), mais avec le hiatus total jusqu’à la pointe. Tonalité très variable allant du rouge au jaune, tantôt uniforme, tantôt maculée deblanc. Pas trace de pigment bleu. —- Longueur d’un grand 3* adulte, 35 mm., 72 avec les chélipèdes étendus ; dimensions respectives d’une grande 92, 28 mm. et 49 mm. Diamètre des œufs 0,3 mm. Depuis la Norvège et le sud de l’1slande jusqu’à Madère, les Canaries, la Méditerranée. Depuis 10 mètres jusqu’à 500 mètres. Commune surtout dans les moyennes profondeurs. 2. Galathea. nexa. EMBL. (fig. 127); EMBLETON 1834, 71 ;BONNIER 1888, 63, Pl. XII, fig. 6-8 ; MoNoD 1931, 426 ; BULL 1937, 42, Pl. I, fig. l—3;lI, fig. 1-6 ; III, fig. 1 ; IV, fig.2 et 5 ; V, fig. 1-4 ;VI, fig. 1, 4, 5. La plupart des auteurs ont confondu cette espèce avec disperse. On avait cru (MILNE-Enwanns et BoUv1En, 1899, 73) pouvoir dresser une Iiste des caractères qui les distinguent, mais le matériel manquait pour cela et le mérite d’avoir bien établi cette distinction revient à BULL (1937) pour les adultes, à LEBoUn (1930) pour les larves. Les caractères distinctifs suivants sont empruntés au travail de BULL. Carapace semblable à celle de dispersa, mais les sillons transverses moins
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168 DÉcA1=·onEs MARcr1EUns fortement ciliés, le rostre concave en dessus et très pauvre en cils, ses bords avec des dents plus aiguës et un peu courbes. Le bord interne du mérus de mpc? avec sa dent médiane beaucoup plus forte. Comme dans dispersa, quelques dents spiniformes en avant au bord interne du mérus et du carpe des chélipèdes, le reste des mêmes appendices à peu près semblable, mais les vieux mâles et les femelles ovigères avec une abondance de poils plu- meux qui donnent un aspect fourré ; quand les pinces deviennent anor- males, elles sont d’ordinaire plus fortes que chez dispersa. Tonalité re- marquablement constante, généralement d’un rouge verdâtre distinct, sans taches ni marques bien définies d’autre couleur, une tache d’un bleu brillant sur le labre, et quelques soies de même ton sur le repli pleural qui avoisine le ptérygostome. — Longueur totale des plus grands mâles sans les chélipèdes, 40 mm., avec les chélipèdes 80 ; dimensions respectives des plus grandes femelles, 29 et 48 mm. Iles Britanniques depuis les Shetlands jusqu’à Ténériffe (BULL) ; en Medi- terranée, Oran (exemplaire<3‘ de CHEVREUX),g0lfB d’Alexandrette d’après MoNoD (1937). Ordinairement se tient de 10 ii 50 mètres. Etant donné la confusion avec dispersa, il est difficile d’établir plus exactement la distri- bution de 1’espèce. 3. Galathea. squamifera LEACH (fig. 128); Lsscn 1815 b, Pl. XXVIII, A, fig. 1 et 3-8 ; H. MiLNE-EDwAnDs 1837, 275 ; BELL 1853, 97 et fig. HELLER A 1863, 190, Pl. VI, fig. 3 (et non 4) ; »— QQ Bonmisa 1888, 571, Pl. XII, fig. 1-5 ,`^h')_^,_ · (ubi syn.,) ; Mime-Eowsnos et Bouviun A" A., § 1894, 252 et 1900, 276, Pl. XXIX, fig. 1; Q SELBIE 1914, 69 ; PESTA 1918, 254, fig. 77 ; BALSS 1926, 28 ; SCHELLENBERG 84, E fig.65 ;BULL, 49, Pl. III, fig. 2, PI. IV, \_ î\ fig. 3 ; INGRAND 1937, 28, Pl. VI, fig. 8. _" · (Test le glabra de Piisso (1816) et le Flgàtëîïèl; ggîgtgâganâië digitidisfans de SPENCE BATE- (1859). · du côté droit (waprgs BONNIEK Rostre large,concave,àpo1nte médiane 1888). peu saillante, sa dent sus-orbitaire très réduite ; une paire d’épines sur le sillon postrostral. Bord interne du mérus de mœpa armé vers le milieu d’une série de 4 ou 5 dents contiguës progressivement décroissautes et, au bout distal, d’une dent beaucoup plus forte; très court ischion avec un groupe de 2 ou 3 dents terminales. Ghélipèdes comme dans les espèces précéden- tes, les poils de leurs écailles jamais allongés ; dans les formes à pinces anormales le doigt mobile, muni d’une forte dent à sa base, ne rejoint le pouce qu’à Vextrémité (digiiidistans de BATE). Tonalité : brun verdâtre foncé avec de petites taches claires rouges ou violacées. -—- Longueur de
GALATIIEA 169 la carapace 32 mm., de l’abdomen étalé 33 mm., totale depuis le bout des chélipèdes jusqu'à celui de l’abdomen étalé, 120 mm. Diamètre des œufs, 1),5 à 0,55 mm. Depuis la Norvège et le Kattegat jusqu’aux îles du Cap-Vert, avec ex- tension aux Açores et dans la Méditerranée au moins jusqu’à l’Adriatique. Espèce commune, assez souvent recueillie à marée basse, plutôt subcôtière, mais pouvant descendre jusqu’à 1000 mètres. _ -1. Galathea intermedia Lu.1..1. (fig. 126) ; Lxntasnono 1851, 21 ; Bon- Nusn 1888, 44, Pl. X, fig. 1, 2 ; Pl. XI, fig. 1-14 ; MILNE-EDWARDS et Bou- vxnn 1894, 252 et 1900, 277 ; SE1.B1E 1914, 77, Pl. XI, fig. 1—12 ; PESTA 1918, 257, fig. 79 ; BALSS 1926, 28, fig. 9 ; SCHELLENBERG 1928, 83, fig. 63 et 64 ;BULL 1937, 49. Galalhea squamifera LEACH 1815, Pl. XXVIII A, fig. 2. G. Andrewsi Kmanan 1897, 58, Pl. XVI, fig. 8. G. Giardii Ban- Roxs 1888, 21, Pl. II, fig. 1. Petite espèce très commune, et d’une détermination facile comme le montrent les caractères du tableau (p. 156). Sillons transverses brièvement 3 53 J J 3 ,1;) .*7 .).5.7 3 :5 v\ jàùêiv pj Ãî2"" . A B F10. 128. — Galalhca squamîfera : A, partie antérieure de la carapace du côté gauche; B, la face ventrale de mœp* (d’après Bowman, 1888). _ ciliés chez le jeune, de sorte que la carapace semble presque lisse chez l’a- dulte ; rostre large, surtout chez le 3, un peu concave, ses dents latérales faibles et peu aiguës, une paire de denticules sur le sillon postrostral comme dans squamifera ; m:rp* également du type de cette dernière espèce, mais deux dents spiniformes seulement au bord interne du mérus, une vers le milieu, l’autre au bout distal. Chélipèdes des formes précédentes à écailles ciliées, les pinces avec le doigt de la longueur de la portion palmaire, du type à long hiatus (digifis valde forcipalis de Lovîzrz) chez les grands mâles. Tonalité : rouge assez vif, piqueté de bleu pur. ——- Longueur de la cara- pace 9 mm., de l’abdomen étalé 7 mm., totale avec l’abdomen étalé 42 mm. ; la Q ovifère souvent un peu plus grande. Diamètre des œufs 0.4 mm. Distribution de squamifera. Surtout commune entre 15 et 50 mètres ; peut descendre jusqu’à 225 mètres.
170 oÉoAr·onEs Mancnavns 5. Galathea. strigosa. L. (fig. 129) ; Cancer sfrigosus LINNÉ 1767, 1052. Galaihea sirigosa LEACH 1815 b, Pl. XXVIII, 3, fig. 1 et 2; H. MILNE-ED- wimns 1837, 327 ; BELL 1853, 200 et fig. ; HELLER 1863, 189, Pl. VI, fig. 1 et 2 ;BoNN1ER 1888, 74, Pl. XIII, fig. 4-6 ; MILNE—EDWARDS et Bouvmn 1894, 252 ; SELBIE 1914, 72 ; Pnsra 1918, 260, fig. 80 ; BALSS 1936, 29 ; SCHELLENBERG 1928,81, fig. 61; NoBnE 1936,110, fig. 96; BULL 1937, 49. C’est la plus grande espèce de nos côtes, très distincte par sa coloration rouge vif avec taches et bandes d’un beau bleu. Carapace très élargie en arrière, à dents latérales puissantes et fort aiguës, à sillons très accentués et garnis d’une bordure serrée de longs cils, le rostre long, à pointe médiane . / l ` I; f I 1 ` Ã, NUL M `¤ .....,__ _·--q.-’ A Ill/\_";/-'___;` A "—"lÀt.Ã. A e §l& F10. 129. -· Galathea strigosa : A, partie antérieure de la carapace du côté droit; B, face ventrale de mmpa gauche (d’après Bowman, 1888). très prédominante sur les dents latérales qui sont fortes et aiguës sauf la sus—orbitaire ; sur ce rostre de nombreux tubercules ciliés, sur le sillon postgastrique 1, 2 ou 3 paires de dents, une dent aiguë sur chaque aire hépatique et sur chaque région branchiale antérieure. Le court mérus de mœpa armé de deux fortes épines sur son bord interne, l’une médiane, l’au- tre distale. Chélipèdes épineux, les épines particulièrement puissantes au bord interne du mérus et du carpe, celles du dessus des pincesplus réduites, avec des écailles eiliées dans leur intervalle. Comme dans les autres Gala- thées, les pinces géantes des grands mâles avec les doigts écartés, sauf à leur bout distal. —-Longueur totale des plus grands exemplaires depuis l’ex- trémité des chélipèdes jusqu’à celle de l’abdomen 175 mm., individus moyens, 80 à 100 mm. Dans un grand 9 de Concarneau, la carapace mesure 53 mm. et le grand chélipède 118 mm. Distribution géographique d’inlermedia, toutefois sans atteindre les îles du Cap·Vert ; se rapproche moins de la côte et peut descendre jusqu’à 600 mètres.
MuNmA 171 G. MUNIDA LEACH 1818. Rostre en long acicule flanqué à sa base de chaque côté d’une forte épine sus-orbitaire (P1. V, fig. 3); pédoncules oculaires courts, d’ordinaire bien d.i- latés dans la région cornéenne ; article basal de al spinifère. Carapace avec ses sillons ciliés plus forts que dans Galalhca, ses bords latéraux moins arqués, à dents spiniformes plus accusées, surtout celle de 1’ang1e antéro- externe qui limite un front peu oblique. Abdomen presque toujours armé de deux dents spiniformes au moins sur le 2** tergite ; presque toujours aussi sans peigne sexuel 3 sur la pièce médio-latérale du telson. Les larves, d’après SAns (1889), diffèrent de celles des Galathées par le grand allongement de la pointe rostrale et des épines du bord postérieur de la carapace, aussi par la très profonde échancrure du telson dont chacun des lobes se termine par une longue épine ; certains tergites abdominaux sont denticulés. Les Munides sont bien plus épineuses que les Galathées, et se tiennent en général dans des profondeurs plus grandes, certaines peuvent dépasser 2000 mètres. Mais il y a des passages entre les deux genres. Au reste, Mu- nida, plus évolué que Galaihea, ne présente jamais d’épipodites à la base des pattes comme certaines de ces dernières. On compte au moins 35 es- pèces de Munides, mais les trois suivantes se rattachent seules à la faune de nos régions. TABLEAU ons nsrizcns. 1. Une paire d'épines en avant et une seconde en arrière de la dépression cardiaque transverse, des épines sur les tergites abdominaux 2, 3, 4. . . .......................................... perarmata, p. 173. — Pas d’épines cardiaques, rarement une après la dépression transverse. .......................................................... 2 2. Des épines seulement sur le 28 tergite abdominal ; pinces longues et · recourbées en faux ......................... curvimana, p. 173. — Des épines au moins sur les tergites 2 et 3 ; pinces droites .......... .......................................... bamiiîa, p. 171. 1. Munida. bamffia. PENN. (Pl. V, fig. 3) ; Aslacus bamffius PENNANT 1777, 17, Pl. III, fig. 25. Galalhea bamf/ia LEAcH 1814, 398 ; Munida bam/fia BONNIEH 1888, 78, Pl. XIII, fig. 7 et 8 ; BALss 1926, 29, fig. 10. Cancer bamfficus HEnBs1· 1790, 11, Pl. XXVII, fig. 3. Munida bamffica Wmrm 1847, 60 ; MILNE-EDWARDS et Bouvum 1894, 256 ; 1899, 75, P1. IV, fig. 6-16 et 1900, 298, Pl. XXIX, fig. 17 (lenuimana) ; SELBIE 73, Pl, XI, fig. 13, 14 ; PESTA 1918, 262, fig. 81 ; Nonnn 1936, 114, fig. 97 et 98. Cancer rugosus GMEMN 1789, 2985. Galalhea rugosa FABRICIUS 1798, 472 ;L1;Aci«1 1815 b, Pl. XXIX, fig. 1-3; MILNE-EDWARDS 1937, 274. Munida rugosa HELLER 1863, 192, Pl. VI, fig. 5-6 ; Sims 1882, 6, Pl. I, fig. Galalhca longipeda LAMARCK 1808, 128. Munida Rondelclii LrLLJE—
172 nÉcA1>onEs Mmzciisuns Bono 1852, 22 ; BELL 1853, 208 et fig. Munida lenuimana SAas 1871, 257 et 1882, 44, Pl. I, fig. 6 ;SELB1E 1914,77, Pl.XI, fig. 15-16; Pnsrix 1918, 265, fig. 82 ;BALss 1926, 30. Carapace presque aussi large en avant qu’en arrière, ses aires branchiales antérieures bien limitées ; sur les bords de chaque côté 7 dents spiniformes (2 hépatiques dont la grande antéro—latérale, 2 ou 3 branchiales antérieures suivies de près par deux branchiales postérieures réduites), sur la face dor- sale une paire de fortes dents gastriques antérieures, presque toujours suivie par une paire accessoire ; une ou plusieurs dents sur les aires hépa- tiques, une en arrière de la fourche du sillon cervical, parfois des dents sub- marginales près des bords de la région branchiale postérieure et souvent sur le bord postérieur, toujours des dents au moins sur les tergites abdo- minaux 2 et 3. Quatre épines sur l’article basal des pédoncules de al. Mxpa avec l’ischion armé en dedans d’une forte épine distale, le mérus beaucoup plus court armé d’une épine semblable vers le milieu du bord externe, et une distale au bord externe. Chélipèdes très épineux et fort allongés, leurs pinces tantôt de la forme grêle à doigts contigus, chez les grands exem- plaires surtout mâles, béants à leur base par suite de l’incurvation basi- laire du pouce (voir p. 165). L’espèce présente des formes très diverses dont les caractères sont résu- més dans le tableau suivant (l`lILNE—EDWARDS et BOUVIER 1899) : 1. Pas d’épines sur le 49 tcrgite abdominal ........................ 2 -— Des épines sur le 4s tergite abdominal ......................... 4 2. Une ou deux paires d’épines submarginales, surles aires branchiales pos- térieures et sur le bord postérieur de la carapace ; épines gastriques ac- cessoires réduites ou nulles. Cils du bord postérieur de la cornée ordi- nairement courts ....................... forme bamftia PENNANT. -— Pas d’épines submarginales, sur les aires branchiales postérieures,. 3 3 . Au moins 3 paires d’épines au bord postérieur de la carapace et des épines gastriques accessoires. ........... f. intermedia Eow. et Bouv. 1899. -—- Pas d’épines gastriques accessoires, pas au bord postérieur .......... ................................. f. gracilis Bow. et Bouv. 1899. 4. Une ou 2 paires d’épines au bord postérieur de la carapace, pas d’épines submarginales, épines gastriques accessoires réduites ou nulles ; cils du bord postérieur de la cornée pour la plupart courts (P1. V, fig. 3) ........ ................... . ..... . ................... f. tenuimana. SAns —— 3 ou 4 paires d’épines au bord postérieur ; ordinairement des épines submarginales ; toujours des épines gastriques accessoires et des rugosités éparses et parfois spiniformes, notamment sur les régions branchiales antérieures. Cils du bord postérieur de la cornée très longs .......... ............................ . .................. f. rugosa Szias Il y a tous les passages entre ces formes. En fait, on s’accorde à les considérer comme des variations de bamffia, toutes sauf tcnuimana que beaucoup d’auteurs tiennent pour une espèce autonome. HANSEN (1908) et dans la suite SELBIE (1914) ont particulièrement relevé que le sternum
Momma 173 thoracique de bamffia est couvert de rides ou d’écailles ciliées quimanquent totalement ou presque dans lenuimana : caractère qui s’ajoute à la réduc- tion extrême des cils cornéens dans cette dernière forme. D’ailleurs tenai- mana présente des épines plus fortes et des chélipèdes plus grêles que bamffia. L’espèce décrite par BRINCKMANN (1936) sous le nom de Sarsi est certainement un bamffia où les ornements sternaux ciliés sont dispo- sés en rides obliques subparallèles. Tonalité de bamffia vivant : « des taches d’un bleu vif sur un fond rouge » (BoNN1EP.). Dimensions des plus variables : BoNN1En donne 40 mm. pour la cara- pace d’un exemplaire qui mesurait 170 mm. du bout des chélipèdes à celui de l’abdomen étalé ; mais la taille peut être plus grande. La forme ienui- mana serait d’ordinaire un peu plus petite. Depuis le sud de l’Islande, la Norvège et le Skager—Rak jusqu‘à Madère ; cap Bojador et Méditerranée au moins jusqu`à l’Adriatique. Ne· se rencontre pas au-dessus de 80 mètres et descend jusqu’à 1.500. La forme tenuimana, surtout septentrionale, ne remonte guère au·dessus de 400 mètres, pourtant Baôncx (1913) la signale dans le Skager-Rak par 53 brasses. 2. Munida perarmata MILNE-ED\VARDS et Bouvmn 1894, 225 ; 1900, 305, Pl. XXX, fig. 1 ;B0uv1Ea 1922,33. Cette espèce n’est peut-être qu’une forme plus épineuse de la précédente. Comme certains exemplaires de lenuimana,elle présente une paire d’épines en arrière du sillon transverse de la région cardiaque, mais en plus une paire semblable en avant de ce sillon ; paire gastrique accessoire bien dé- veloppée, épines submarginales sur la région branchiale postérieure, 3 paires d’épines sur le bord postérieur de la carapace, 2 paires sur le 49 segment abdominal.— Taille relativement réduite, la carapace des plus grands exemplaires connus atteint seulement 24 mm. Golfe de Gascogne, Marseille. Remonte à 500 mètres, descend jusqu’à 1.500. 3. Munida curvimana Mime-Eowaxws et Bouvier: 1894, 226 ; 1900, 287, Pl. XXIX, fig. 12-16. Espèce remarquable par les nombreuses dents qu’elle porte en série dans la région postrostrale, mais surtout par ses chélipèdes très développés qui se terminent par une pince puissante aussi longue que le carpe avec des doigts arqués, béants à la base, croisés au bout distal, trois fois aussi longs que la portion palmaire. ——- Longueur de la pointe rostrale au bout du telson 112 mm., d’un chélipède 85 mm. dont 55 pour la pince. Dia- mètre des œufs 0,5 sur 0,6 mm. Cap Spartel, par 112 mètres, rap Blanc par 120 ; Madère par 500 mètres. L'espèce pourrait être trouvée dans nos mers, c’est pourquoi elle est signalée ici.
17-1 DÉcAPonEs Mancmsuns G. MUNIDOPSIS WHITEAVES 1874. En dehors des caractères indiqués au tableau (p. 162), il n’est pas possible de définir exactement les Munidopsinés, leurs formes étant des plus di- verses. C.’est en se basant sur la structure de ces formes que Mrrmz-Emv.».1>.¤s‘ (1880) a divisé ce groupe en plusieurs genres (Galathodes, Galacanlha, Oro- phorhynchus, etc.) ; mais on reconnaît aujourd’hui la fragilité d’une telle délimitation et qu’il convient de réduire le groupe au seul genre Munidopsis constitué lui-même par un bon nombre d’espèces d'ailleurs faciles à carac- tériser. Certaines de ces espèces ont un rostre triangulaire plus ou moins galathéiforme, d’autres en pointe courte ou longue, relevée ou infléchie ; certaines aussi présentent des épipodites à la base de leurs pattes comme di- verses Galathées, mais il est bien difficile de trouver dans ce caractère autre chose qu'un rappel des origines macrouriennes du genre. Au surplus, les lllunidopsis sont essentiellement des formes abyssales, devenues aveugles en suite de cet habitat, le plus souvent même avec des pédoncules oculaires ankylosés et tres réduits ; leur test présente des teintes pâles, laiteuses et lavées de rose, parfois il est fortement calcitié. Le M. Regnoldsi A. M. Eow., des Antilles, atteint les grands fonds de 4.300 mètres. Le M. pclymorpha Konmanr. (1892) habite une grotte des Canaries en communication avec la mer. Le genre compte plus de 60 espèces dont les deux suivantes envoient seules des représentants au—dessus de 500 mètres dans nos mers 2 — Rostre avec une forte pointe distale, portée sur une base large dont les bords subparallèles se terminent par une dent aiguë ; pédoncules oculaires bien développés et visibles pour une grande part sur les côtés du rostre. Chélipèdes beaucoup plus longs que la carapace et dépassant de beaucoup les pattes ambulatoires. Test avec de courtes stries ciliées sur la carapace et des faisceaux de poils sur les pattes .............. ....................................... tridentata, p. 174. —- Rostre en large triangle simple, cchant presque complètement les pédoncules oculaires qui sont réduits et ankylosés. Chélipèdes courts et forts, atteints ou presque par les pattes ambulatoires. Test à peu près sans poils, mais orné de nombreux petits tubercules obtus ...... . ........................................... Marionis, p. 175. 1. Munidopsis tridenliata. EsM. (Pl. V, fig. 4) ; Galaihca iridenlaia Es- MARK 1856, 239. Galaihodes lrideniaia Sans 1882, 6 et 43, Pl. I, fig. 3 M1LNE·EDwARDs et BOUVIER 1894, 279, fig. 32 et 1900, 331, Pl. XXXI. fig. 5-7;BoUv1ER 1922, 48. Munidopsis irideniaia SELBIE 1914,81,Pl. XII fig. 1-5. Galaihodes rosaceus A. MILNE—EDWARDS 1881. Munidopsis serri- c0mis(LovEN) BA1.ss 1926, 29. Carapace subquadrilatère avec les sillons peu indiqués, sauf le subcer· vical, les bords latéraux très peu convexes armés de 3 dents en avant du sillon et d’une 46 immédiatement après ; de fines stries transverses ciliées sur le dos, sur les côtés de l’aire cardiaque une paire de dépressions ; front
Mumnorsis - 175 un peu oblique, étendu longuement depuis la base du rostre jusqu’à la dent, antéro-latérale qui est médiocre ; sur ce front un denticule extra—orbi— taire. Abdomen inerme, cilié, avec un sillon transverse. Pédoncules ocu- laires subcylindriques atteignant à peu près le milieu de la base du rostre, leur cornée visible, quoique sans facettes et sans pigment. Pédoncules de al dépassant à peine la pointe du rostre, leur article basal avec deux lon- gues épines ; fouet de a" très grêle et notablement plus long que la cara- pace. Mérus de mœp° à peine plus long que l’ischion et armé sur son bord de deux puissantes épines l’une vers le milieu, l’autre distale. Chélipèdes pour le moins aussi longs que le corps étendu, un peu plus forts chez le 5‘ ; une rangée de dents aiguës au bord interne du mérus, quelques autres semblables au bout distal de l’article et du carpe, ces appendices inermes ailleurs mais partout avec des faisceaux de poils; la pince aussi longue et plus forte que les deux articles précédents réunis, les doigts d’un tiers de sa longueur, béants à la base et finement denticulés au bord interne. Les pattes 2, 3 et 4 avec une rangée de petites dents au bord supérieur du mé- rus et du carpe, la terminale plus forte, le doigt plus court que le propode. Pléopodes comme dans les Galathées, mais ceux des segments 3. 4, 5 plus faibles, surtout chez le .5. — Longueur totale, du rostre au telson, dans un 5*, 20 mm. dontllpourlacarapace, avec chélipèdemesurant 22,5 mm.; dans une S2, 22 mm. dont 12 pour la carapace, avec chélipèdes de 26. D’après SELME un très grand 5 peut mesurer 33 mm. L’espèce est connue depuis les Lofoten et le Skager-Rakjusqu’aux Açores et aux îles du Cap-Vert, de 80 mètres jusqu’à 2165; se trouve également dans la région indo-pacifique. Sans (1889, Pl. IV) en a suivi le développement · qui est semblable à celui des autres Galathéides, abstraction faite du rostre qui est plat dès le début larvaire et des épines latérales postérieures qui font défaut. Il est probable que chez d’autres espèces du genre où les œufs sont particulièrement volumineux il y a retard dans l'éclosion comme chez les Uroptychidés. Dans JW. Anlonii A. M. Enw., qui se tient au voisinage des Açores par des fonds de 4.000 mètres, on atrouvé sur une 9 une soixantaine « de très gros œufs renfermant des embryons assez avancés ». 2. Munidopsîs Matîonis A. M. Enw. (Pl. VI, fig. 5) ; Galafhodes Marionis A. MILNE-EDWARDS 1882. Orophorhynchus Marionis MILNE-EDWARDS et Bouvmn 1894 b, 287 et 1900, 340, Pl. XXXI,fig. 14-16. Diffère profondément de fridenlala par ses formes lourdes, ses pattes épaisses et courtes et les sillons lisses qui délimitent sur la face dorsale de la carapace des aires multiples, d’ordinaire bien saillantes et recouvertes de petits tubercules. L’article basal des pédoncules de al porte deux épines superposées ; le fouet de az est court, dépassant peu l'extrémité des ché- lipèdes qui sont granuleux, inermes, avec des pinces où les doigts sont contigus, en contact sur toute leur longueur, excavés sur la face interne. Mérus de m:cp’ armé au bord de deux dents aiguës et d’un très petit den-
176 DÉCAPODES MARcrxEURs ticule. Des épipodites à la base de p‘, pi, p3 comme dans quelques autres espèces du genre. -— Longueur chez un 5*, du rostre au bout du telson 15,5 mm., de la carapace 8, d’un chélipède 9 mm. Ce 5‘ est le seul représentant connu de l’espèce ; il fut pris par 450 mètres, au large de l’île Planier, près de Marseille. Famille des PORCELLANIDÀE HENDERSON 1888. Orbites bien délimitées mais peu profondes, débordées parles pédoncules oculaires qui sont courts et a cornée réduite; article basal des pédoncules de al sans épines et dilaté laté- ralement, article basal de ai en partie ou totalement caché sous le front ; pas d’épipodites sur mxpa ni ( \ sur les pattes, celui de mazpl réduit ‘·, a xx ou nul, les articles basilaires de \ \_\ _ _ mxps (fig. 130) aplatis, surtout l’is- \ ` chion qui est fort développé et I porte sa ligne dentée vers le milieu cq de la face supérieure, les articles \ terminaux avec de très longues e n " soies sur leur bord interne ; pinces \ mobiles surtout dans un plan hori- zontal; sternite de pi en baguette calcifiée ; abdomen plat et sans muscles, mais avec tergites et pleu- rons, nageoire caudale de Gala- ‘j' théides; chez le 3 une paire de pléopodes sur le le! segment abdo- minal, parfois aussi sur le 26; chez la Q, pléopodes sur les segments 3, 4, 5, ceux de 3 réduits, rarement Fra. 130. —- Porcellana platychcles: ma:p°, nu]5_ face V‘m“"‘l°· Munis d’un fouet sur l’exopodite de mœpl, les Porcellanidés appar- tiennent à la même série évolutive que les Galathées et les Munides dont ils se rapprochent d'ailleurs par leurs larves, mais celles-ci (fig. 131) avec la pointe rostrale démesurément longue et les épines des angles latéro— postérieurs très allongées. Encore que très peu saillant le rostre(P1. V, fig. 6 et 7) de 1’adu1te est plat et triangulaire ce qui rappelle celui des Galathées. En somme les Porcellanidés sont des Galathea devenues cancériformes, et jouent relativement à ce dernier genre le même rôle que les Lomisidés relativement aux Pasuriens et les Lithodidés par rapport aux Eupagu- riens. Ce sont des formes côtières ou subcôtières, qui se tiennent depuis la côte jusqu’a 15 ou 20 mètres, rarissimes sont les espèces qui descendent au-dessous de 100 mètres et l’on cite la Porcellana Roberisoni que le « Chal- lenger i· a trouvée par 700 mètres. Les Porcellanidés se logent ordinaire- ment sous les pierres et dans les anfractuosités étroites, où ils peuvent ai-
PORCELLANA. 177 sément se déplacer à cause de la faible épaisseur de leur corps,‘[incapa· bles des mouvements abdominaux que peuvent [effectuer encore les autres membres de la tribu. · G. PORCELLANA LAMARCK 1801. Les Porcellanidae constituent un groupe fort vaste dans lequel on a établi une dizaine de genres. Sr1M1>soN (1858) a réparti ces derniers ·ei1 deux groupes suivant que l’article basal des pédoncules de a" déborde ou n’atteint pas le bord antérieur de la carapace. Les deux espèces sui- vantes, propres à nos pays, appartiennent au premier de ces groupes-; Mrd--__r`_ ) ’? 9 « .·;· î . (Ã /q/a ' ’ ' 1 II" l / _ 1 g l . il/il Fm. 131. —— Larve métazoé de Porcellana longicornis. leur front est nettement trilobé, leur carapace à peine plus longue que large : — Carapace et pattes toisonnées de longs poils ; chélipèdes avec les pinces très larges et un lobe saillant denticulé sur le carpe à la base du bord interne ...................... . ............. platycheles, p. 178. —- Carapace et chélipèdes nus et lisses, pattes longues et étroites, carpe des chélipèdes sans lobe saillant à la base du bord interne ........... ........... . ............................. longicomis, p. 177. .l’ai montré (1899) que le système nerveux de la seconde est encore macrourien, tandis que dans la première il prend déjà notablement la condensation cancérienne (fig. 35, p. 32). 1. Porcellana longicornis PENN. (fig. 35, n°¤ 1 et 2 ; fig. 131, Pl. V, fig. 6); Cancer longicornis PENNANT 1777, Pl. I, fig. 3 ; BELL 1853 et, 193 fig. ; SELBIE 1914, 87 ; PESTA 1918, 268, fig. 83 ; BALSS 1926, 30 ; ScHELLEN— manu 1928, 86, fig. 67 et 68 ; Nonma 1936, 120. tîarapace nettement convexe, subcirculaire,à sillons nets, à bords min- ces, l’angle antéro-latéral à peine sensible, quelques denticules près de l’é— chancrure où aboutit le sillon subcervieal; lobe médian du rostre avec un sillon dorsal profond qui le divise presque en deux. Fouet antennaire pres- que deux fois aussi long que la carapace. Chélipèdes étroits et inégaux ; leur pince à peu près aussi longue que les deux articles précédents réunis, nouvuan 12
178 ¤ÉcAPoDEs Mlxacnnuns un peu plus forte avec l’âge et à bords subparallèles dans la région pal· maire qui est un peu plus longue que les doigts ; ceux—ci en contact au sommet. Pattes 2 à 4 grêles, un peu pileuses, plus courtes que les chéli· pèdes, leur propode bien plus long que le carpe et que le doigt. Tonalité rouge brun clair, parfois jaune pâle. -—— Longueur de la carapace, de 7 à 10 mm. Diamètre des œufs 0,43 sur 0,3 mm. Depuis le sud-ouest de la Norvège et les Iles Britanniques jusqu’à Port- Etienne où l’a signalée Morzon ; les Canaries et la Méditerranée jusqu’à la mer Noire et canal de Suez (BALSS, 1927). Moins commune à la côte que l’espèce suivante, elle descend jusqu’à prés de 40 mètres. 2. Porcellana, platycheles PENN. (fig. 35, n¤¤ 3 et 4, fig. 121 et Pl. V, fig. 7) ; Cancer plaiycheles PENNANT 1777, Pl, I, fig. 2. Porcellzma plaig- cheles H. l\lILNE-EDWARDS 1837, 255 ;BELL 1853, 190, avec fig. ; HELLER 1863, 185, Pl. V, fig. 19-21 ; SELBIE 1914, 87 ; PEs'rA 1918, 270, fig. 84 ; Bixtss 1926, 30, fig. 11 ;MoNoD 1933, 22 ; Norma 1936, 118, fig. 99 et 100. Carapace à convexité très faible, ses bords latéraux minces, entiers, terminés par un angle antéro—latéral sensible, la dent médiane du rostre légèrement plus saillante que les dents latérales ; fouets antennaires un peu plus longs que la carapace. Chélipèdes forts, terminés par une pince puissante plate en dessus, son bord externe mince et convexe et garni de très longs poils, son maximum de largeur à la base du doigt qui est un peu tordu en S et à peu près aussi long que la portion palmaire. Pattes 2 à 4 plutôt fortes, inermes, leur mérus long et comprimé, les deux ar- ticles suivants subcylindriques, de plus en plus courts, le doigt plus court lui-même que le propode. Tonalité brun rougeâtre, les poils (en massue) d’un brun sale. —- Longueur de la carapace 9 mm. jusqu’à 16. Diamètre des œufs 0.6 sur 0.6 mm. Espèce connue depuis les Shetlands jusqu’au cap Blanc où l’a trouvée MONon (1933) ;les Canaries, la Méditerranée au moins jusqu’à l’intérieur du canal de Suez (BALSS 1927). Commune à la côte et dans les parties qui dé- couvrent aux grandes marées ; plus rare au-dessus de ce niveau. On doit relever pour mémoire les deux espèces suivantes décrites par , HELLER dans son ouvrage de 1863,bien qu’elles n’aient pu s’introduire qu’accidentellement en Méditerranée 2 10 Porcellana Boscii AUDoU1N 1826 et Savioiw 1819, Pl. VII, fig. 2 ; HELLER1863, 184 ; le front est trian- gulaire, sans lobe, l’aspect est celui de plaiycheles mais le test est recou- vert de fortes et nombreuses stries arquées, ciliées sur les bords ; espèce de la mer Rouge signalée en Grèce par GUÉRIN—MÉNEVILLE (1832) ; 20 Porcellana digiialis HELLER 1863, 183 ; front de la précédente, cara- pace cordiforme avec légères rugosités transversales, Gibraltar.
ALBUNEA . 179 Tribu III. HIPPIDEA DE HAAN. Aux caractères du tableau de la page 112 ajouter les suivants : carapace occupant presque toute la partie visible du corps (Pl. VI, fig. 1), à rostre très réduit ou nul, échancrée en arrière pour laisser apparaitre plus ou moins le premier tergite abdominal, les deux ou trois tergites suivants également visibles en dessus, les autres rabattus contre les précédents et le ster- num thoracique ; rame caudale avec le telson bien développé, l’endopo- dite et l’ex0p0dite des uropodes plutôt longs et étroits, peu propres à la natation. Fouets de al et de a* munis de soies. Pas d’épipodites à m:zp°. Pédoncules oculaires réduits, avec une très petite surface cornéenne. La tribu comprend un certain nombre de genres propres aux pays chauds dont un seul pénètre en Méditerranée. Muans (1879) la divise, d’après STIMPSON (1858), en deux familles: 10 Albuneidae : carapace quadrilatère, très peu convexe du côté dorsal, ses bords latéraux bien accusés, les pattes débordant la carapace sur presque toute leur étendue ; mxpa sans élar- gissement notable des articles et munis d’un exopodite; telson en long ovale, pattes antérieures subchéliformes ; 20 Hippidae : carapace en ovale allongé et subcylindrique, la face dorsale très convexe se continuant avec les flancs en courbe régulière et cachant absolument les pattes; mzps oper- culiforme et sans exopodite ; telson long et Iancéolé ; pattes antérieures non subchéliformes. On connaît très mal les mœurs de ces curieux Crustacés, mais la longueur et la ciliation de leurs fouets antennulaires (Albunea) ou an- tennaires (Hippo) montrent qu’ils vivent dans le sable et que ces fouets doivent servir à la filtration du liquide respiratoire, comme on le verra plus loin chez les Crabes du genre Coryslcs (p. 217). D’après Boas (1880), les Hippidae semblent se rapprocher des Galathéides par l’intermédiaire du genre Blepharopoda (Albunhippa) dont les antennules et antennes sont peu modifiées, les pattes·mâch0ires postérieures franchement pédifor- mes ; toutef0is,leurs antennes sont dépourvues de l’écaille qu’on observe encore chez les Albunea, et qui manque chez les Hippidés. On sait par BOAs que la métazoé des Albunea présente des exopodites natatoires sur tous ses maxillipèdes, comme celle des Galathées. G. ALBUNEA F.xBn1c1Us. L’espèce suivante représente à elle seule la tribu dans les eaux fran- · gaises : Albunea. carabus L. (fig. 132 et 133) ; Cancer carabus L1NNél758. Albu- nea cambus MoNoD 1933, 18. Albunea symnisla LUCAS 1849, 27, Pl. III, fig. 2;HE1.1.1:Rl864, 153. Albunea Guerini Lucas 1853, 47, Pl. I, fig. 9 ; Mmns 1879, 327 ; A. MlLNE·ED\V.\RDS et Bouvinn 1900, 2'îll.
l80 DÉCAPODES Mnaonxatas Carapace à bords latéraux droits, à peine plus large en avant qu’en ar- rière, dorsalement unie en arrière mais, ornée de stries obliques subparal- lèles, du sillon subcervical et d’une partie du sillon cervical: le bord anté- C et I // / ’// / 4, , / , / / F ‘ , E G , \ / \i\ fi l \ / \\ 1 l \ \ 1 , I I x Fm. 132. - Albunea carabus 5: A,front et région ocu1aire;B, pince de p1 avec le bout distal du propode ;C, le doigt en relation avec le bout du propode dans p“ et D dans p° ; E, propode et pince dans p‘; F, teison ; G, telson d’une Q. rieur avec une échancrure en demi-cercle au fond de laquelle s’élève une très légère pointe rostrale, de chaque côté de cette échancrure une rangée frontale de 10-12 dents spiniformes et, juste en dessous de l’échancrure antérieure de la ligne anomourienne, d’une forte saillie en pointe antéro- latérale. Au fond de l’échancrure frontale (A), l’arceau ophthalmique présente 4 nodules calcifiés dont les deux médians sont en pointe ; sur l’ar- ceau les pédoncules oculaires, lames en triangles contigus avec une mi- nuscule cornée qui occupe l’extrémité de leur bord externe un peu con-
' ALBUNEA 181 vexe. Les pédoncules de a‘, à base élargie, débordent la cornée de plus de leur dernier article, leur fouet est puissant, plus long que le reste du corps, muni sur son bord interne de deux rangées de soies dirigées en dedans. Les pédoncules de az, pileux et forts, n’atteignent pas l’extrémité des précé- dents, mais leur fouet,très court etlonguement sétifère,les dépasse un peu; ils portent une écaille obtuse en baguette. Ma:p° subpédiformes. Pattes avec de longs poils sur leurs bords, le propode de pl large, cordiforme, aplati formant presque pince avec le doigt qui est falciforme (B). Pattes 2 à 4 comprimées latéralement comme les précédentes, leur propode assez court, leur doigt fort allongé et en faueille, avec un talon basal arrondi dans p“ (C), plus saillant dans p° (D), en large faucille simple dans p‘. Pre- mier tergite abdominal mobile et très visible dans l’échancrure postérieure de la carapace, les tergites 2, 3, 4 très forts, mais progressivement décroissants, comme leurs pleu- rons allongés ; les segments 5 et 6 réduits à leur ,9 partie tergale ; uropodes avec un long pédoncule et deux longues rames en spatule courbe ; telson sculpté chez leg où il présente deux touffes trans- 6X verses de longues soies (F), sans sculpture, presque en sans soies et plus régulièrement ovalaire chez la 9 (G). Les pléopodes semblables à ceux des Gala- thées. Pas d’autres épipodites que ceux de mœpï cp (fig. 133) ; pas d’autres pleurobranchies que celles ` de p°, done en tout ll branchies seulement. Tonalité d’après Lucas: caparace brunâtre à Fm. isa. —- Albunca ca- reflets violacés, pattes violacées à poils jaunes, çgg:8 jenmq; âggïâg abdomen violet avec le 4¤ somite blanc. N¤E¤S· 1879)- L’espèce parait propre à la Méditerranée méridionale, elle fut trouvée par LucAs à Alger, sur fond sableux de 30 à 40 mètres. On l’a trouvée aussi à Oran. Elle est voisine d’une espèce indienne symnista, (Pl. VI, fig. 1) plus encore d’clcgans Enw. et Bouv. des Iles du Cap Vert qui n’est peut-être lui- mème que la forme orientale d’un Albunea caraibe, Poœyophihalma Lxsacn. En somme l’espèce semble plutôt rare, aussi est-il curieux de la trouver suf- fisamment décrite sous le nom de carabus dans L1NNÉ et GMEMN.
Section III. BRACHYURA Pattes antérieures chéliformes, au moins celles des deux paires suivantes simples (ces deux caracteres comme chez les Anomoures),mais le doigt mo- bile de la pince étant externe (non interne comme dans ces derniers). Toutes les pattes avec le basis soudé à l’ischion (caractère également anomourien) dépourvues d’épipodites et de podobranchies sauf chez quelques formes pri- mitives ; des épipodites (fig. 134) sur les pattes-mâchoires où ils sont tres développés surtout à mœpl ; le fouet exopodial de ces dernières dirigé du côté interne (comme chez la plupart des Anomoures) ; le scape exopodial de mœpa plus long que l’ischion endopodial (comme chez les Anomoures) ; l`eI1· dopodite de mxpl uniarticulé (caractère anomourien), dilaté au sommet, lacinie interne de cet appendice un peu plus courte que l’externe. Tous les sternites thoraciques soudés en un plastron, l’épistome soudé au rostre pour séparer les antennules dont l’artic1e basal est renflé tandis que les fouets sont d’ordinaire très réduits ; antennes presque toujours avec les articles 2 et 3 soudés, 1’écaille nulle et le fouet d’ordinaire peu développé. Pléopodes sans appendice interne ; nuls ou rudimentaires chez le 3, sauf ceux des deux premières paires qui sont sexuels, les pléopodes antérieurs rares chez la Q, ceux des quatre paires suivantes avec leurs deux branches trés développées, l’externe simple et, à sa base, très éloignée de l’interne qui est ovifère et multiarticulée. Uropodes nuls, tres rarement rudimentaires. Pleurons sur le même plan que les tergites, telson simple. Naissentà l’état de zoé (fig. 47) assez semblable à celle des Anomoures, mais d’ordinaire avec une épine dorsale et, sauf chez les formes primitives, avec mœps sans fonctions natatoires. A la zoé fait suite le plus souvent un stade mégalope (Hg. 48), stade natant où la carapace élargie porte des appendices semblables à ceux de 1'adulte, l’abdomen étendu la continuant en arrière et servant à la natation par ses pléopodes biramés,dont l’endopodite se termine par des crochets qui s’agrippent à ceux de 1’endopodite opposé. L’appareil respiratoire présente des particularités intéressantes : la cham- bre qu’il occupe de chaque côté est grande à cause de Félargissement cancé- rien de la carapace, les branchies qui s‘y trouvent sont généralement volu- mineuses, presque toujours en nombre restreint (podobranchies et pleuro- branchies souvent absentes), du type phyllobranchial ; jamais elles ne sont isolées dans chaque segment par les épipodites qui, du reste, n’existent point à la base des pattes. On a vu plus haut (p. 24) comment s’effectuent la cir- culation du liquide et le nettoyage des branchies dans cette vaste chambre. L’abdomen du 5*, chez les Crabes, présente une disposition curieuse qui avait été entrevue par Duvmmov en 1853, négligée depuis et que Charles Pénsz (1928) a mise en lumière. Elle consiste en une coaptation étroite entre une paire de petits tubercules situés sur le sternite de pé et une paire de bou- tonnières correspondantes établies sur la face ventrale du 79 segment de l’abdomen. D’après mes recherches, cet appareil existe chez tous les Crabes, sauf :1es Dromiacés, qui ont conservé à cet égard une structure primitive, les Corystes et les Pscudocorystcs, où la dépression sternale destinée à recevoir l’abdomen est trés poilue et ne s’avance pas au delà de p” également, enfin les Catométopes ocypodides, tout au moins les Uca, Ocypoda et Alacro-
BRACHYUR.-\ 183 phihalmus, sans doute pour des raisons en rapport avec leur genre de vie. Piâmzz a particulièrement relevé cette observation intéressante que la même disposition s’observe chez les femelles immatures qui ont encore la forme ab- dominale masculine et, chez Pachygrapsus marmoratus (1933), qu'e1le per- siste chez les mâles sacculinésjusqu’au moment où l’abdomen de ces mâles acquiert le développement qu’i1 présente chez la $2. Dans les Crabes non pa- rasités, la masculinisation de l’abdomen des jeunes femelles se termine par une mue de puberté (1928) qui conduit au large abdomen déünitif, lequel ne subira plus que de faibles croissances. Des phénomènes analogues de pu- berté ont été signalés par Drmcn (1933) chez le Portunus pubcr et par Tnissien (1933) chezle Macropodia roslraia où, d’ai1leurs, ils se manifestent aussi chez le gpar Paccroissement considérable que prennent les chélipèdes à la suite de cette mue. La section des Brachyures est de beaucoup la plus vaste du sous-ordre des Reptanlia. Dans son Histoire naturelle des Crustacés H. l`IILNE-ED- WARDS y établit quatre subdivisions : Oxystomes, Cyclométopes, Cato- métopes et Oxyrhynques, d'après la disposition du cadre buccal et la forme de la carapace, laissant d’ailleurs parmi les Anomoures les Dromiacés et les Ranines. Une première réforme de ce système fut proposée par DE HIAAN (1850) qui, sous le nom de Brachygnalha,réunit les formes à cadre buccal largement quadrilatère, c’est-à-dire tous les Crabes à l’exception des Oxyslomala où le cadre buccal est prolongé antérieurement en pointe. Mais en montrant que les Dromiacea, bien que franchement brachygna· thes, constituent un groupe primitif duquel semblent dériver tous les autres Brachyures, ses Brachyura genuina, BoAs(l880) asingulièrement modifié la conception de DE HAAN. Et pour tenir compte de cette modifi- cati0n,BonnADA11.E (1907), suivi par tous les auteurs modernes, a divisé en trois groupes, Dromiacea, Oœyslomala et Brachygnafha, la section des Brachyures. On peut aller plus loin en tenant compte des affinités qui relient entre eux les divers groupes de Brachyura genuina et celles, soupçonnées par Boss, de ces groupes avec les Dromiacea. La brachygnathie (fig. 134, A), en effet, nous parait plus propre à carac- tériser une structure qu’un ensemble de Crabes : elle domine de beaucoup chez les Brachyures et s’observe même chez les Oxystomes primitifs de la subdivision des Cymonomés qui sont vraisemblablement issus de la souche dromiacéenne ; d’ai1leurs elle est imparfaite chez les Corystiens qui, par beaucoup de traits, se rapprochent tellement des Oxystomes, que MILNE·EDWARDS les rangeait dans ce dernier groupe. S’il est difficile de placer, comme on le fait actuellement, les Corystiens parmi les Brachy- gnathes, il est clair par contre qu’ils occupent la tête d’une série assez longue où la brachygnathie s’affirme de plus en plus pour conduire pardegrés aux groupes supérieurs des Brachyures. Clef de voûte de presque tous les groupes issus de la souche dromiacéenne, cette série doit être mise à part, sous le nom de Corysloidea qui lui fut attribué jadis par DANA (1852),
184 DÉcAPonEs MAncHE1;1=1s Placée en dehors et à côté des Brachygnathiens supérieurs, que BORRA- DAILE divise heureusement en Brachyrhyncha et Oxyrhyncha, elle conduit à l’un et à l’autre de ces deux groupes suivant des passages qui seront indiqués dans la suite. Ainsi comprise, la classification des Brachyures peut être présentée de la manière suivante. TABLEAU DES GROUPES. 1. Une paire de pléopodes sur le 1€1‘ sternite abdominal de la Q, orifices génitaux sur la coxa dans les deux sexes; parfois des traces d’uropodes (fig. 134, B). Cadre buccal quadrangulaire, c’est—à-dire brachygnathe. 1€‘ article des pédoncules de az macrourien avec l’orifice urinaire sur son angle interne .................. Tribu I. Dromiacea, p. 186. —— Pas de pléopodes sur le 19* sternite abdominalde la $2; celle-cid’ordi— naire avec les orifices sexuels sternaux ; pas traces d’uropodes. 1*** ar- ticle des pédoncules de az signalé par un petit opercule (fig. 152) sous lequel apparaît l’orifice urinaire(Brachyura genuina de BoAs) .... 2. 2. Cadre buccal rétréci et prolongé en avant (fig. 142) où il se termine par une gouttière que clôt en dessous un prolongement du mérus de ma:p“, sinon (formes primitives) l’orifice Q est coxal. Fouets antennaires avec soies ........................... Tribu II. Oxystomata, p. 194. - Cadre buccal peu ou pas rétréci en avant (fig. 134, A), sans gouttière, orifice sexuel de la 9 sternal (Brachygnalha de BoRRADA11.E) ..... 3 3 . Le mérus de mœpa se prolonge en avant·du cadre buccal sur l’épistome (fig. 146), ou s’arrête sur le bord même du cadre. Fouets antennaires avec plus ou moins de longues soies, rarement rudimentaires ou nuls. Front saillant en rostre entre les yeux. D’ordinaire carapace moins large que longue et antennules repliées longitudinalement ; orifice 3 coxal. Sternum thoracique étroit. Tribu III. Corystoidea, p. 215. — Le mérus de mxps s’arrête contre le bord antérieur du cadre buccal (sauf chez quelques rares formes à fouet antennaire nu) ........ 4. 4. Carapace non triangulaire. Fouets antennaires normalement nus, d’or- dinaire courts, rarement nuls. Front peu ou pas du tout saillant. An- tennules repliées presque toujours transversalement ou obliquement. Sternum large ............... Tribu IV. Brachyrhyncha, p. 226. a. Carapace d’ordinaire hexagonale ou transversalement ovalaire (Pl. IX,fig. 2). Orifice 5‘ presque toujours coxal ................... ..........,................... Groupe I. Cyclometopa, p. 227. al. Carapace quadratique ou arrondie(Pl. XI, fig. 3). Orifice 5‘pres- que toujours sternal ......... Groupe 2. Catometopa, p. 273. — Carapace triangulaire ou ovalo·triangulaire. Fouets antennaires ordi- nairement assez longs et pourvus de soies. Front en rostre bien saillant,
IIRACIIYURA d’ordinaire en triangle, souvent bifurqué (Pl. XIII, fig. 4). Antennules repliées longitudinalement. Orifice 3 presque toujours coxal ......... .............................. Tribu V. Oxyrhyncha, p. 306. Dans la classification de BormA¤A1r.E, les Brachychynques sont simple- mcnt divisés en un certain nombre de familles dont trois (Corystidés, Até— lécyclidés et llancridés) représentent nos Uorysloidea ; les groupes edward- siens des Cyclométopes et des (Jatométopes sont supprimés à cause des intermédiaires nombreux et importants qui les réunissent. Ils sont rete- nus ici (mais à l’état de subdivisions), non seulement parce que res inter- I , V en 2 â' dz cx M î__..· md W sw hl" `“ t € • wc /1 ..._ B M Q ge D e 1/ i À 'lllw mr ' ld I 7* · a s Z e/·z / Co E 5* A C F10. 134. —- Dromia vulgaris : A, région antérieure vue du côté ventra1,jusqu‘à la base de pl ; m.zp* et m:vp* du côté gauche sont enlevés pour laisser apparaitre md et mzpl dont Pépipopite est caché par le ptérygostome ; de même est caché saut à sa base Pépipodite de mzp‘ ; B, les derniers segments abdominaux avec le telson tet les rudiments ur d'ur0p0des ; C, msci droit en dessous ; D, mm' droit; E, mzpl droit avec son endopodite distalement élargi (original et d’après l—l. Mime-En— wnans). _ médiaires n’existcnt presque pas dans notre faune, mais en outre parce qu’ils reposent sur la forme et facilitent ainsi le travail du déterminateur. Nous voici dès lors avec un tableau qui permet d’envisager l’origine et les enchaînements des Brachyures. Issus vraisemblablement des Axiidés comme le pensait B0As, et par Vintcrmédiaire de ceux-ci des Homariens, les Dromiacés ont servi de point de départ à tous les autres Crabes ; ceux- ci ont évolué en divers sens, Oxystomes, Brachyrhynques et Oxyrhynques, reliés entre eux par les Corysioidea qui tiennent plus ou moins des uns ou des autres.
186 nÉcAP0nEs MARCHEURS Tribu I. DROMIACEA Bons 1880. Boils a trés exactement exposé, comme il suit, les caractères qui distin- guent cette tribu des autres Brachyures : 10 Pattes 5 réduites, subchélifor- mes (ou chéliformes). 20 Ischion de mœp° à bord interne élargi. 30 Mxpz et mœpé rapprochés a leur base. 40 Lobe proximal de lalacinie interne de mx? grand. 50 Saillie antérieure de la lacinie interne de mcvl courte. 60 Article uri- naire fortement distinct. 70 Métazoé avec mp3 natatoires. Les caractères 2, 4, 5, 6, 7, 8 et 9 rappellent les Macroures marcheurs et les formes anomouriennes primitives ; il en est de même des suivants : palpe mandibulaire replié sur le corps masticateur, mxp1 avec un fouet exopodial et un épipodite, une paire d’arthrobranchies a la base de mœp0, une pleu- robranchie au moins sur les péréiopodes 2, 3 et 4, une paire de pléopodes sur le 10* segment abdominal des femelles, une paire sexuelle sur chacun des deux premiers segments du 3. Au contraire, la réduction des pattes 5 et la direction en dedans, et non en avant, du fouet des maxillipedes postérieurs font songer aux Anomoures, groupe dont les Dromiacés seraient issus d’après Criwss et ORTMANN. Cette dernière opinion n'est plus acceptée par personne ; comme je l’ai amplement montré en 1897, les Dromiacés sont issus des Ma- croures homariens et présentent avec eux tous les passages. Au surplus les caractères cancériens sont manifestes chez les Dromiacés (fig. 134) en dehors de ceux relatifs a la forme et aux relations de la carapace et de l’abdomen : fusion presque constante du front et de la partie antérieure de la carapace avec l’épistome, formation d’un cadre buccal dont le bord antérieur présente de chaque côté une échancrure pour le courant respiratoire effèrent, dila- tation terminale de l’endopodite de mœpl pour servir de plancher creux à ce courant, etc. A l’orifice sexuel du 3 il y a toujours un pénis. La tribu se divise en deux familles : —- Toujours une ligne latérale sur la carapace (fig. 7),mais pas de ligne homolienne. Chez la S2 des sillons loI1gitudinaux(fig. 135 et 136) qui par- tent du bord sternal de p‘ et se prolongent plus ou moins loin (1). Des pleu- robranchies à la base des pattes 2 à 5. ......... Dromîîdae, p. 186. — Jamais de ligne latérale mais presque toujours une ligne homolienne (fig. 14) ; jamais de sillons sexuels sternaux (fig. 137). La pleurobranchie des pattes 5 fait défaut ..................... Homolidae, p. 190. Famille des DROMIIDAE DAM ls;2. Une des formes très primitives de la famille est l’H0m0l0dr·omia para- doœa (fig. 9, p. 14) A. M.-Enw., espèce caraïbe subabyssale qui possède 20 branchies (dont 5 podobranchies) et sur la carapace des sillons très ana- 1. Ce caractère n’a pu être constaté dans l’Hom0lodromia paradoxe dont on ne con- naît que le 3 ; Bonnnnsims (1903) l’a utilisé dans la diagnose des genres chez les Dro- miinés normaux ou je l’ai signalé dans les Dicranodromia ; on l’observe aussi chez les Dynoméninés, tout au moins chez les Dynomene.
DICRANODROMIA 187 logues à ceux des Homaridés jurassîques ; p' et p” sont réduites, subché~ liformes et rejetées sur le dos, mais l’espèce diffère de tous les autres repré- sentants de la famille en ce qu’elle n’a pas de cavité 0rbito-antennu- laire. On a formé pour elle la sous-famille des Homolodromiinae Bourvi- DAILE, quiprend place à côté des deux suivantes, lesquelles ont unecavité orbito-antennulaire bien distincte: Dromiinae ORTMANN où les pattes4 et 5 sont réduites, subdorsales, chéliformes ou subchéliformes (Pl. VI, fig. 5) : Dynomeninae ORTMANN où les pattes 5 présentent seules ce caractère. Cette dernière avec beaucoup de caractères primitifs de la pre- mière, mais, comme elle, étrangère à nos régions. Sous-famille des DROMIINAE DANA, ORTMANN. Cette sous-famille compte un assez grand nombre de genres dont deux seulement sont représ enlés dans nos mers, et chacun d’eux par une espèce. — G. DICRANODROMIA A. M1LNE-Enwlmns 1880. (Dicranodromia A. l`1ILNE·ED\VARDS 1880 ; Arachnodromia Atcocx 1899). Carapace plus longue que large (P1. VI, fig. 2) régulièrement convexe, sans bords latéraux nets ; avec une forte épine antéro-latérale et une paire de fortes saillies triangulaires à la place du rostre qui est parfois représenté entre elles par une petite saillie aiguë ; sillons et branchies (20 ou 21) à peu près comme dans les Homolodromia ; sillons sternaux de la $2 (fig. 135), n’atteignant pas tout à fait la base de p’, une très faible saillie péniale à l’oriflce sexuel du 3, pas traces d’uropodes,telson cordiforme très développé surtout chez la 9. Avec les Dicranodromia on est en présence de formes presque autant macrouriennes que les Homolodromia, davantage même parce qu’une es- pèce caraïbe, D. ouala A. MILNE·EDWARDS a la formule appendiculaire suivante : Péréiopodes Maxillipèdes V IV III II [ 3 2 1 Pleurobranchies. l 1 l l U 0 0 0 Arthrobranchies. 0 2 2 2 2 2 l (réd.) U Épip. et podo- branchies., . . 0 Ep.+l Ep.-(-1 Ep.+l Ep.-1-1 Ep.-}-1 Ep.—l—l Ep. soit 21 branchies, une de plus que dans les Homards et les Homolodromia. Dans les autres Dromiinés, par contre, les branchies se réduisent en nom- ‘ bre d’après une formule branchiale dont le type peut être donné par notre
188 nÉcAPo¤Es MARCHEURS Dromia vulgaris où disparaissent tous les épipodites en arrière de pl, toutes les podobranchies sauf celle de mzpz, en outre l'une des arthrobranchies de p‘. C·'est une avance vers le type purement cancérien de même que la dilatation postéro-antérieure du mérus de mxpa. Dicranodromia MahyeuxiA. l“ILNE-EDW. (fig. 27 et 135 ; Pl. IV, fig. 2, 3, 4) ; A. IVIILNE-EDWARDS 1883, Pl. VII ; BoUv1ER 1897, 17, fig. 13 ; MILNE- ‘ EDWARDS et BOUVIER 1900, 14, Pl. III, fig. 4 (en couleur), Pl. IX, fig. 1-11. Carapace plus large en arrière qu’en avant, sans saillie rostrale médiane, couverte, comme le reste du corps et les pattes, d’un revêtement serré de spinules ou de granules ciliés et de courts poils ; les péréiopodes p‘ et p° sans saillie digitiforme au bout distal du propode qui est occupé par une paire de fortes épines croisant le dactyle et constituant pince avec lui. Tonalité jaune soufre légèrement teintée de vert. —— Longueur de la cara- pace 6 à 9 mm. «¢ O Q V in org- A 9 §,—' ‘ : ` V $‘ È è` 13/ _ Org a • 0 Fm. 135.- Dicranodromîa Mahyeuxi Q, face sternale et base des pattes depuis C _ __ p*jusqu’à p‘, montrant le sillon sternal Fm- É3¤· ··· Dfümlü RUMPML Q1 même si, qui est dissimuie dans un plan Ubu- rêewn que dans la üs· 135- que des bords du sternum. L’espèce est la plus petite du genre ; dépourvue de saillie rostrale médiane comme le D. Düderleini japonais, elle est plus éloignée de la forme primitive que D. ovata, ayant perdu l’épipodite et la podobranchie de p° outre la petite arthrobranchie de mœp*. Ses œufs mesurent environ 1 mm. tandis qu’ils atteignent 1,5 mm. dans D. ovata où les embryons, d’après Ciwsrina (1894, 573), correspondent pour le moins au stade mysis ; dépourvus de pointes aux angles postérieurs de la carapace, ils rappellent assez les Eryma ju- rassiques. , Golfe de Gascogne, Soudan, Açores ; depuis 454 metres jusqu’à 1.190 de profondeur.
DROMIA 189 G. DROMIA FAnmc1Us 1798. Carapace plus large que longue, très cancériforme (Pl. VI, fig. 5), assez convexe mais à bords latéraux accentués et dentés, la dent antéro-latérale a peine plus grande que les suivantes, le front avec trois saillies triangulaires dont une médiane plus forte, les sillons assez complets, mais le cervical réuni de chaque côté au subcervical par une anastomose. Branchies au nombre de 14 (4 pleurobranchies, 9 arthrobranchies et une podobranchie). Sillons sternaux de la 9 atteignant la base des péréiopodesiï ; chez le 3*, a chaque ori- fice sexuel, un long pénis appliqué sur la face sternale. Entre le telson qui est médiocre et le dernier tergo·pleuron abdominal une paire de plaquettes triangulaires qui représentent les rudiments des uropodes. D’après Boas (1880, 203, fig. 209é) la zoé présente sur pl un exopodite natatoire. Dromia. vulgaris M1LnE-Enw. (fig. 11 et 134 ; P1. VI, fig. 5) ; H. l\ln.ma- Eowixnns 1837, 173, Pl. XXI, fig. 5-8 ; BELL 1853, 369 et fig. ; HELLER 1863, 1-15, P1. IV, fig. 10 et ll ; Bonnmn 1887, 39 (ubi syn.) ; Bouvmn 1897, 18, fig. 14 ; Mimi;-Emvaans et Bouvmn 1900, 17, P1. IX, fig. 15 ; PEsTA·1918, 275, fig. 85 ; Norma 1936, 19, Pl. VII, fig. 12. Dromia medi- lerronea LEM;11 1816, Pl. XXIV A. Dmmia Rumphii Risso 1925 (nec Fimnicrus 1798). Corps et appendices avec un revêtement serré de poils assez longs munis de quelques rameaux acuminés. Carapace assez fortement convexe, un peu bossuée, à bords latéraux munis en arrière de l'orbite de quatre dents plus ou moins aiguës, l’orbite elle·même fissurée en dehors ; chélipèdes puissants à peu près sans épines ; péréiopodes 2 et 3 avec le doigt court et en griffe, ceux des deux dernières paires avec une sorte de pince faite par la griffe propodale et le doigt. Pénis en baguette fortement chitineuse, très mobile sur sa base. Tonalité brunâtre, bout des pinces rose chair. — Lon- gueur moyenne de la carapace 30 mm., mais elle peut atteindre une taille d’un tiers environ plus grande. Diamètre des œufs 0,5 mm. Depuis le sud de l’Ang1eterre jusqu'aux Açores et aux îles du Cap-Vert ; commune en Méditerranée, moins dans la Manche (TOPSENT 1915) ; on la re- trouve en Floride et aux Antilles ; subcôtière jusqu‘à 100 metres de profon- deur. Porte assez souvent des Éponges ou des Ascidies coloniales qu’elle retient avec les pattes des deux paires postérieures. Dnmanowsxa (1926) et Fmmzia (1935) ont étudié de près le comportement des Dromies à l’égard de ces organismes qui les dissimulent sans doute et, peut-ètre,servent à les nourrir. Mouvements très lents, d’où le nom de «dormeuse» attribué à l’es- pèce. D’après les recherches de Boas (1880) confirmées par celles de Como (1893) et de Lmaoun (1936), les métazoés de 1'espèce atteignent un stade presque mysidien où 1'exopodite des chélipedes devient natatoire comme celui des maxillipedes. Ensuite un stade mégalope où la carapace ressemble étran- gement aux Prosopons jurassiques. J ’ai conservé à cette espèce le nom de vulgaris que lui donnent tous les auteurs depuis H. MILNE-ED\VARDS ; pour- tant elle me parait avoir été bien représentée par Lzacn sous le nom de me- dilerranea que n'ont point relevé depuis les zoologistes.
190 DÉCAPODES Maacmsuns Famille des HOMOLIDAE HENoEnsoN 1888. Carapace plus longue que large ; front avec un rostre médian accompagné sur ses flancs ou à sa base par une paire de lobes aigus; pédoncules oculaires mobiles sur leur article basal qui est lui-même mobile sur le sternite ophthal- mique,lequel passe librement sousla suture du front avec l’épistome,celui— ci soudé latéralement avec la partie antérieure de la carapace. Cavité orbite- antennaire nulle ou presque, péréiopodes 2 a 5 longs et grêles. Tubercule urinaire saillant. Métazoés plus cancériennes que celles des Dromides et avec une épine médiane dorsale. Le groupe se divise lui-même en deux sous-familles bien distinctes : — Carapace à peu près aussi large en avant qu’en arrière, sa région épi- stomienne plutôt courte (fig. 138) ............. Homolînae, p. 190. , -— Carapace en triangle fort rétréci en avant, sa région épistomienne étirée en un long col (Pl. VI, fig. 6) ....... Latreilliinae, p. 193. Sous-famille des HOMOLINAE HEN¤EnsoN 1888. (Thelxiopidae RATHBUN, 1937). Front avec une dent ou épine sus-orbitaire, plus loin avec une formation semblable extra-antennaire, article basal des pédoncules oculaires à peu pres de la longueur de ces derniers, le même article de ces pédoncules assez fort et dilaté, fouet antennaire assez long. Carapace en arrière du front et sur les bords du dos avec une forte épine antéro-latérale, suivie par des épines plus petites ; en dedans et le long de ces dernières une ligne homolienne qui semble se terminer en sillon subcervical ;toujours plus ou moins de saillies aiguës sur la carapace. A la base des pattes au moins un épipodite sur les ché- lipédes ; sur le plastron sternal un sillon transverse au niveau de l’articu- lation ps et p*, en arrière de celui-ci une paire de sillons obliques délimitant assez bien les sternites de p* et de pi (fig. 137, A). Pattes ambulatoires assez grêles et allongées. D’après BoAs (1880) la zoé des Homoles a les trois maxillipèdes natatoires comme celle de la Dromia vulgaris, maisl’exo- podite de pl ne semble pas l’être. (le groupe correspond aux Thelxiopidae nommé ainsi par RATHBUN en 1937, p. 61, qui substitue au nom de Homola LEAcn1815, celui de Thelcciope proposé par RAFINESQUE en 1814 ; bien que cette substitution paraisse fon- dée, elle ne saurait trouver place dans le cadre étroit du présent ouvrage. Des trois genres qui composent le groupe, un seul, Homologenus HENDER- son ne rentre pas dans notre cadre, étant abyssal dans l’Atlantique mais aussi européen que caraïbe. Les deux autres genres sont les suivants : — Carapace transversalement convexe, de contour un peu ovoïde, plus large dans les régions branchiales ; rostre assez développé, aigu (fig. 14). .......................................... Paromola, p. 191. — Carapace plate ou peu convexe en dessus, de contour quadrilatère, ses bords latéraux spinuleux (fig. 138). ......... Homola, p. 192.
PAaoMo1.A 191 G. PABOMOLA 1vO0D·M.~\SON 1893. Patomola Cuvieri (fig. 14 et 137) ; Dorippe Cuvieri Rrsso 1816, 18. Ho- mola Cuvieri Risso 1826, V, 34 ; HELLER 1863, 149, Pl. I`V, fig. 12-13 (ubi syn.) ; Bouvma 1897, 60-62, fig. 24 ; MILNE-EDWARDS et Bouvxan 1900, 10. Paromola Cuvieri W0o¤·MAsoN 1893, 268 ; Noam; 1936,16, fig. 9 ; HALBERT 1908, 129, Pl. V ;BoUx1N, Dxzseaossas et LEGENDRE 1937,60. Ps Q un 9 b ' a " ¤ Fü ~ ou U U A “$ B Fm. 137. - Paromola Cuvierî : A, partie postérieure du sternum avec la base des pattes correspondantes ; B, épipodite de m.rp· gauche montrant sa petite lame podobran- chiale c on sfélèvent quelques saillies respiratoires et, un peu plus loin, le dédouble- ment de l éplpodite en deux lames très in ga_1es a et b. La structure est la même, sauf les petites saillies respiratoires, aux épipodites de pl, p', p', sur l'ép1p0dite de mxp* il n y a pas de dédoublement mais la podobranchxe est normale (original). Sillons et aires de la carapace du type des Homariens primitifs : un petit nombre de saillies spiniformes en avant du sillon cervical, une de chaque côté en arrière du sillon subcervical au point de départ de la rangée latérale de spinules près de la ligne homolienne ; deux épines successives inégales sur l’épistome. Pédoncules oculaires assez régulièrement dilatés de la base au sommet, un peu plus courts que leur article basal ; un pro- longement distal triangulaire au 29 article du pédoncule de az. Chélipèdes subcylindriques, assez grêles, armés de dents aiguës sur le mérus ; pattes des 3 paires suivantes également subcylindriques sauf le propode et le doigt qui sont comprimés ; celui·ci droit, deux fois plus court que le propode et armé de courtes épines ; pattes postérieures avec le propode arqué et un talon épineux, le doigt bien plus court et un peu armé. Tonalité rouge un peu orangé. Grande taille, la carapace pouvant atteindre 180 mm. de longueur 13 de largeur avec une envergure (pattes étendues) de 1 mètre 03 (Bouxm, Dssnnossns et LEGENDRE, 1937). Dans une 9 moyenne, cette longueur est de 85 mm., avec 115 pour p", 185 pour p‘, 110 pour p° et 0.7 pour les œufs qui sont attachés aux poils des multiples articles de l’endo· podite pléopodal. BOUTAN signale des individus ayant 1 m. 20 d’envergure (c’est—à·dire les pattes latéralement étendues);d’après lui, les chélipèdes du 3 sont beaucoup plus longs et plus forts que ceux de la 9 (1925). La formule branchiale est encore très primitive : pleurobranchies au
192 DÉCAPODES Mancmwns niveau de pz, p°, p° ; une petite arthrobranchie sur p* et mxpz, deux ar- throbranchies souvent inégales sur les appendices intermédiaires, des épipodites depuis mccpl jusqu’à pa, celui de mzp*' avec une petite podo- branchie, tous les suivants avec une lame basale sans feuillets qui repré- sente une podobranchie à l’état rudimentaire (fig. 137, B). C’est la seule espèce européenne du petit genre Paromola et l’un des plus grands Brachyures de nos régions. Signalé dans l’Atlantique oriental depuis Cork (HALBERT), les Glénans (Bouxm, Dnsnnossns et LEGENDRE) jus- qu’au cap Bojador; d’après BARROIS(I888) serait commune aux Açores; mais était surtout connue en Méditerranée occidentale depuis la Grèce ; habite des profondeurs moyennes, et fut capturée par le « Talisman » au large du cap Bojador sur un fond de 640 mètres. G. HOMOLA Lnacri 181:3 a. (Thelxiope RAFINESQUE 1814). Homola. barbata HEnBsT (fig. 138) ; Cancer barbalus Hisnesr 1796, 166, Pl. XLII, fig. 3. Homola barbala SM1·rH 1881, 420 ; MILNE—ED\N'àRDS et *" "”" **%'• .. » A A A _ > A A ^ 2, / v\\ A//’,·_ <= îp Q Ã xx ‘û \ E · ` . 7 C , ._ .« *4 .««·-* 41 _. r J â 'Ã x . ' \l Fo B C À Ã A ii ( Fm. 138. -— Homola barbata 3‘ : A, face dorsale, le silloncervical e, avec ses deux points gastriques, est très distinct du subcervical c et délimite nettement la région cépha- lique de la carapace; B, doigt de p* ; C, propode et doigt de p°. BOUVIER 1900, 10 et 1900, 27, Pl. VI, fig. 1-6; PEsrA 1918, 279, fig. 86; NoBnE 1931, 18, fig. 10. Thelxiope barbaia RATHBUN 1937. Dorippe spini- frons LAMARCK 1818, V, 245. Homola spinifrons HELLER 1863, 149, Pl. IV, fig. 12 et 13. Thelxiope palpigera RAFINESQUE 1814, 21. Dos formant angle droit avec les flancs ; rostre bifide et fortement dé- fléchi, toutefois plus long que ses lobes basilaires ; saillies nombreuses
LATREILLIA 193 dans la région précervicale ; pédoncules oculaires assez brusquement dila- tés dans la région cornéenne ; pattes avec des poils jaunâtres, particu- lièrement longs et nombreux aux deux bords arrondis des chélipèdes ; veux-ci avec le mérus trigone présentant sur chacun de ses trois bords une rangée de fortes dents ; des épines sur le carpe, dont une plus forte au bord interne. Des épines sur les pattes suivantes, notamment aux bords supérieurs du mérus ; ces pattes très comprimées latéralement, avec le ‘ doigt droit, un peu plus court que le propode et armé de fortes épines. Aux pattes postérieures, la rangée inférieure d’épines bien développée, le doigt plus long, presque autant que le propode, fortement recourbé et inerme. Un tubercule aigu au milieu du 28 tergite abdominal, un plus petit sur le 39. Tonalité brun jaunâtre. —— Longueur moyenne de la carapace 33 mm. Diamètre des œufs 0,4 mm. Cette espèce est à un stade d’évolution plus avancé que la précédente comme le montre sa formule appendiculaire où les épipodites de mœps à p" sont dépourvus de lames branchiales rudimentaires. Comme dans P. Cu- vieri, l’arthrobranchie unique de p‘ est devenue pleurale. Téguments couverts de fines rugosités. Très voisine de 1’H. vigil Bouvxen, des Antilles, elle se trouve aussi dans la même région et remonte vers le Nordjusqu’aux Etats-Unis. Toutefois c’est plutôt une espèce de la Méditerranée occidentale où elle fut d’abord signalée ; elle habite aussi les régions atlantiques voisines depuis le Portugal jusqu’au large du Sahara et aux Açores. Elle se tient par des fonds variés entre 50 et 400 mètres. Sous-famille des LA TREILLIINAE Ancocx 1899. Groupe très caractérisé par son facies qui rappelle celui des Macropodia dont il diffère d'ail1eurs par tous ses caractères essentiels qui sont ceux des Dromiidés homoliens, mais avec une réduction considérable de Pappareil branchial ou disparaissent les épîpodites des pattes ambulatoires et toutes ' les arthrobranohies sauf celles de m.zp° et de pk Je regarde comme des lobes du rostre les deux longues épines qui se trouvent à la base de ce dernier. Les pattes ambulatoires sont extraordinairement longues et grêles. Ce groupe est essentiellement représenté par le genre Lalreillia Roux qui compte quatre espèces : trois indo-pacifiques, et la suivante qui fut signalée d’abord en Méditerranée. G. LATREILLIA Roux 1828. Latreillia. elegans Roux (fig. 139 et, Pl. VI, fig. 5) ; Roux 1828, P1. XXII ; H. MILNE-EDWARDS 1834, 277 ; HELLER 1863, 147, Pl. IV, fig. 14 ; C·ANo 1893, Pl. II. Lalreillea elegans MILNE·EDWARDS et BoUv1En 1894, 59, Pl. VI, fig. 13 (en couleur), 14 et 15; 1900, 13. RATHBUN 1937, 73 fig. 18 et Pl. 20, 21. nouvinn I3
194 DÉCAPODES MARCHEURS Rostre aigu, infléchi, assez court, ses lobes basilaires en épines presque aussi longues que les pédoncules oculaires dont l’article basal est très allongé, quatre ou cinq fois autant que les pédoncules eux—mêmes ;ceux- ci avec la partie distale très renflée et presque totalement couverte par les cornéules ; une dent aiguë sus-orbitaire. Sillon cervical très accusé suivi par une dilatation en arrière de laquelle est indiqué, plus vague, le sillon subcervical. Pattes ambulatoires avec le doigt plutôt très court et assez fortement /(lO arqué, les postérieures semblables mais I un peu plus courtes. Chélipèdes notable- cf `I / ment plus forts, plus courts, avec une __,`· pince plus longue que le carpe et des · /' doigts moins allongés que la portion /P @1 palmaire. Abdomen normal cbezles jeu- ÃMF" nes, les trois segments qui précèdent le A z telson soudés dans la Q adulte (1). Pattes avec des spinules espacées sur le mérus Fm 139 wLammia elegans mnt et le carpe ; de fortes saillies aiguës sur etappéndicgg céphaliqugg vi;5 0b1i· le 28 Sûgment 3lDdOI1'l1Il3l€È les S111VâI1tS, quement du côté dmîë avec 18 Carapace lisse et luisante, parcourue de rostre r et les deux épines fron- . . , tales ei (original). bandes longitudinales d’un brun rougea— tre que séparent des bandes roses ; pattes annelées de brun rougeâtre et de jaune, pinces ordinairement jaunes. ——- Longueur de la carapace depuis le bout de la pointe rostrale médiane 8 mm., largeur en arrière 3,5 mm., longueur de ps, 30 mm. Capturée d’abord en Sicile, puis en Algérie, l’espèce a été retrouvée dans l’At1antique oriental aux Açores et jusqu’aux îles du Cap-Vert, dans l’Atlan— tique occidental aux Etats-Unis jusqu’au niveau de Philadelphie ; signalée par Mouon (1933) dans l’Afrique australe. Elle se tient sur fond de corail ou de sable entre 150 et 350 mètres de profondeur. Tribu II. OXYSTOMATADE HAAN 1850. La tribu des Oœyslomala comprend tous les Oxystomes de M1LNE- Ebwiuins (à l’excepti0n des Corysies) et les Raninidés que le même auteur rangeait avec les Dromies dans sa subdivision des Anomoures. Ses traits les plus distinctifs sont les suivants : Le courant d’eau respiratoire efférent s’effectue (fig. 140 et 143) par le milieu du cadre buccal, qui est le plus souvent triangulaire, rétréci et creusé en gouttière dans sa partie antérieure (d’où le nom d’Oxyst0mala), rarement 1. Dans une Q que j’ai sous les yeux les segments soudés sont les 3s, 4¤ et 5** ; il y a » un gros tubercule aigu au milieu du tergite 2, un second sur le tergite 3, et un tubercule plus réduit sur les pleurons de 4 et de 5.
¤omPP1¤A12 195 quadrangulaire et alors limité en avant (P1. V I, fig. 8) par une saillie trans- verse, effacée ou nulle dans sa région médiane ; 1'entrée du courant d’eau afférent, très variable suivant les groupes. L`orifice sexuel Q quelquefois coxal, le plus souvent sternal. La tribu comprend les quatre familles suivantes : 1. L’abd0men ne se rabat que partiellement sous le thorax (Pl. VI, fig. 11), ses segments basilaires restent toujours visibles dorsalement en arrière de la carapace avec, au moins, l’inserti0n de p° qui est réduit et ramené en avant sur le dos, fouets de a’ médiocres (Oxystomes primitifs). ............. . ..................................... 2 —— L’abd0men se rabat complètement sous le thorax ; les pattes des paires postérieures sont normales et ne se ramènent pas sur le dos. Ca- rapace nettement cancériforme, fouets de a" très réduits (Oxystomes typiques). .................................................. 3 2. Carapace plus large ou aussi large que longue, rarement un peu moins ; p‘ et souvent aussi p‘ réduits et ramenés sur le dos ; orifice sexuel 5* coxal. .................................. Dorippidae, p. 19.3. (larapace bien plus longue que large ; p5 est seul réduit et ramené sur le dos ; orifice sexuel coxal dans les deux sexes ........ Raninidae. 3. Juste en avant de p', le bord ptérygostomien reste indépendant du sternum laissant un orifice qui sert à l’entrée du courant d’eau · afférent (fig. 142,A). ;0rifice sexuelçî coxal .... Calappidae, p. 202. — Juste en avant de p‘, le bord ptérygostomien est soudé au sternum de sorte que l’eau afférente pénètre en avant dans la chambre bran- chiale sur les côtés mêmes de l’orifice efférent (fig. 1-13), orifice sexuel <3‘ sur le sternum .......................... Leucosiidae, p. 204. . La famille des Raninidés est tropicale, sans aucun représentant dans nos pays. Famille des DORIPPIDAE DANA 1852. Carapace rarement un peu plus longue que large ; ses bords ptérygo- stomiens indépendants du sternum en avant de p‘(sauf Dorippc, fig. 140). Orbites non séparées des fossettes antennaires. Lacinie interne de mm" ré- duite ou nulle. Toujours deux arthrobranchies à la base de mœp° et de p1 ; une pleurobranchie au niveau de p’. Par suite de la déclivité du sternum en arrière,l'insertion de p·* et de p‘ est visible du côté dorsal,celle de p° étant en avant et au·dessus de celle de p‘. La formule branchiale la plus complète est celle de Dorippe : Pattes Maxillipèdes V IV III Il I 3 2 1 Pleurobranchies .. ..... 0 0 1 1 O 0 0 0 Arthrobranchies. ...... 0 0 0 0 2 2 1 0 Épipodites et podo- mancnies .. ........ 0 0 0 0 0. Ep. Ép.+l Ep.
196 DÉCAPODES MARCHEURS La famille a été divisée correctement par ORTMANN (1892) en deux sous-familles, Cyclodorippinés et Dorippinés; j ’ai repris (1897 0) et étendu cette classification en tenant compte des nombreuses formes abyssales, mais en ayant le tort d’y faire entrer les Palicus (Cymopolia) qui sont de purs Catométopes (voir p. 304). Cette classification est la suivante : A. — La Q avec ses orifices sexuels surla coxa de pl, et des sillons sternaux; pas d’orifice respiratoire afférent à la base de pl ou cet orifice très ré- duit, et dès lors, pas d’épipodite à la base de mœpll ou cet épipodite rudimentaire g mérus de mœps plus ou moins prolongé en avant de l’in- sertion du carpe. Formes plus ou moins abyssales ayant des œufs énor- mes qui doivent sans doute donner naissance à des larves avancées. . . ................................... . Cyolodorippinaa ORTMANN. cz. — Cadre buccal quadrangulaire, séparé de l’épistome par une saillie transverse (Pl. VI, fig. 7 et 8) ; un fouet exopodial et ordi· nairement un épipodite réduit à mxpf. Carapace quadratique ou pentagonale. Toujours probablement 3 paires de pléopodes chez la Q. ........................ Groupe 1. Cymonomae Boovma. ................. (üymopolus A. M. Eow., Cymonomus, p. 197) a’. — Cadre buccal franchement oxystomien, c’est-à-dire triangu- laire et aboutissant au front où se trouvent les orifices respiratoires efférents; ni fouet exopodial, ni épipodite à mxpf. Carapace circulaire ou transversalement ovalaire. Toujours probablement 4 paires de pléopodes chez la Q .......... Groupe 2. Cyclodorippae BoUviER. . .............. (ûyclodorippe A. M. Eow., Clythrocerus etc.) A’. -— La Qavec les orifices sexuels sur le sternum et sans sillons sternaux, toujours avec 4 paires de pléopodes. Un orifice respiratoire afférent à la base de pl, la coxa de mxpl fermant cet orifice avec la base de l’épi- podite qui est bien développé ; mérus de mœpa sans prolongement. Epi- podites allongés à tous les maxillipèdes. Toujours des pleurobranchies sur pl et p3. Segments 6 et 7 de l’abdomen toujours libres. Cadre buccal typique d’©xystome. (Eufs petits,. . . Dorippinae ORTMANN. a. — Orifice respiratoire afférent en long ovale ptérygostomien longuement cilié sur son bord postérieur (fig.140). Carapace cordiforrne à front bidenté ou obtusément échancré. Une arthrobranchie et une podobranchie à mœpl ; mœpl sans fouet exopodial. Tous les segments abdominaux libres dans les deux sexes. ....... Dorippe, p. 198. a’. —— Orifice afférent contigu à pl. Carapace quadratique, un peu élargie en arrière, à front quadridenté (fig. 141) ; mxpll à épipo- dite articulé et à fouet exopodial. Segments abdominaux 3, 4 et 5 soudés chez le 6. b. - Segments abdominaux 1 et 2 libres ; une podobranchie sur mxpl ..................................... Ethusa, p. 200.
cYMouoMus 197 b’. - Segments abdominaux 1 et 2 soudés ; pas de podobranchie.. .......................... . ............ Ethusina. Siuirn 1881. Ce tableau montre tout d’abord que les Cyclodorippinés sont dromiens par la position coxale de leurs orifices sexuels et que, dans ladite sous·fa· mille, le groupe des (lymonomés reste encore à un stade primitif, tout au moins en ce qui regarde le mécanisme respiratoire. On est loin dans ce groupe, de l’apparei1 des Oxystomes : le cadre buecal est quadrangulaire comme chez les Dromicns, Pendopodite de mxpl ne présente guère d’allongement à son bord libre et l'ischion de m:cp° reste dans les limites du cadre. Le courant d.'eau afférent ne saurait guère pénétrer par 1’étroite fente qui sépare de p‘ le bord ptérygostomien ; mais nous avons fait observer, MXLNE-EDWARDS et moi (1902), que la transition au mécanisme oxystomien semblait être produite, chez les Cymonomés, par 1'abaissement ou la disparition, dans sa partie médiane, de la saillie qui sépare en avant la cavité buccale de l’épi- stome ;c’est par là, croyons-nous, que se rapprochent et convergent les cou- rants d’eau efférents, ce qui annonce les vrais Oxystomes : Cyclodorippés et Dorippinés. Au surplus, les caractères dromiens sont très inégalement répartis dans la famille : c’est ainsi que la pleurobranchie de p¤ manque aux Cymonomus et subsiste chez tous les Dorippinés ; c’est ainsi également qu’on observe . une podobranchie réduite à la base de m:vp' chez les Dorippe et Ethusa tan- dis que cette formation dromienne fait défaut à tous les Cyclodorippinés et aux Ethusina. Les llyclodorippinés comptent une douzaine d’espèces qui habitent les profondeurs caraibes, à l’exception d’une seule, Cymonomus granu- lalus, qui se trouve dans nos régions.Les Dorippinés sont plus nombreux (environ 30 espèces) et représentés dans toutes les mers, les uns sublitto- raux pour la plupart comme les Dorippe et les Elhusa, genres qui comptent tous deux une espèce dans nos mers, ou franchement abyssaux comme · les Elhusina. Voici les caractères distinctifs des trois Dorippidés qu’0n peut recueillir dans les eaux frangaises : G. CYMONOMUS A. Minus-Eowanns 1880. Cymonomus granulatus Norman (Pl. VI, fig. 7 à 10) ; Elhusa granulala Norman in TnoMPsoN, Les abîmes de la mer, 1-16, 1875. Cymonomus gra- nulalus A. Mime-Enwanos 1882,41; Minus-Enwaans et Bouvier: 1900, 34, Pl. XI, fig. 5-19 (ubi bib!.) ; Noam; 1836, 72 ; Moivon 1933, 489. Test couvert de granules qui deviennent spiniformes en certains points, notamment aux bords des pinces, plus encore à l’angle antéro·latéral de la carapace ; celle-ci avec un rostre en triangle aigu élargi à sa base pour former les orbites, arrondie sur ses bords latéraux, à peine convexe du côté dorsal ou les aires, sauf la cardiaque, sont peu indiquées. Pédoncules oculaires subcylindriques, un peu spinuleux, parfois encore mobiles, tou-
198 DÉCAPODES Mancnauns jours dépourvus de pigment cornéen. Pédoncules antennulaires aussi longs que la carapace; les fouets antennaires à peine aussi longs que leur pédoncule. Sternites oculaires, antennaires et antennulaires fusionnés entre eux et avec l’épistome en une large pièce qui se rattache au front par une ligne de suture, et se termine en arrière à une faible saillie trans- verse qui limite en avant le cadre buccal. Maxillipèdes avec des épipodites réduits ; mérus de ma:p’* fortement prolongé en avant de l’insertion car- pienne. Chélipèdes assez forts, leur pince avec une saillie épineuse vers son insertion sur le carpe, les doigts en contact par leurs bords denticulés et à peu près aussi longs que la portion palmaire. Les pattes 2 et 3 bien plus longues et grêles, avec un doigt aciculiforme, incurvé, un peu plus long que le propode ; p‘ et ps plus grêles encore, bien plus courtes, leurs doigts fort arqués et aigus se rabattent sur le propode dont le bout distal porte une touffe serrée de gros poils assez courts. Abdomen ovalaire à segments libres dans les deux sexes ; trois paires de pléopodes articulés chez la Q ; fausses pattes sexuelles du 3 assez semblables à celles des Dromies, mais l’article terminal des postérieures n’est pas styliforme. -— Longueur de la carapace, 4 à 5 mm. Diamètre des œufs, près d’un millimètre. Connu depuis Valentia, dans les mers irlandaises, où il fut découvert, se répand dans 1’Atlantique oriental jusqu’au Sahara et se retrouve en Médi- terranée. Se tient entre 300 et 1.200 mètres sur fonds très divers. Dans cer- tains exemplaires septentrionaux étudiés par NORMAN, les pédoncules oeu- laires sont immobiles, longs, terminés en pointe et jouent le rôle du rostre qui aurait disparu. A part l’atrophie du rostre, c’est une modification ocu- laire constante dans la seconde espèce du genre, le C. quadratzzs A. Mimiz- Enwanns, qui est propre aux mers caraïbes. G. DORIPPE Fxnmcws 1798. Dorippe Iàmatü L. (fig. 140 et Pl. VI, fig. 11) ; Cancer lanaius LINNÉ 1766, II, 1044. Dorippe lanaia Bosc 1802, 208; H. MILNE-EDWARDS 1837, 155 ; HELLER 1863, 128, Pl. IV, fig. 9 ; M1LNE—EnwARns et BOUVIER l900· 33 ; Pasra 1918, 286, fig. 88 ; Noam; 1936, 71, fig. 6 ; MoNon 1933, 491- 498, fig. 3 C, E, G, fig. 4 C et D, fig. 5 A, B, D. Carapace rétrécie en avant, plus courte que sa largeur en arrière, son dos un peu convexe portant des sillons et des aires bien caractérisés,celles- ci avec des granulations qui s’élèvent çà et la en tubercules, notamment sur l’aire gastrique; bords latéraux obtus avec deux fortes dents spini- formes, l’une branchiale, l’autre extra~orbitaire ; sur les flancs une ligne latérale qui aboutit à la première de ces dents. La saillie rostrale très large atteint obliquement la base interne de la dent extra-orbitaire, se termine par une incision arrondie que limitent deux saillies dentiformes, en dehors desquelles se développe une échancrure. La cavité orbito—antennaire pré- sente en dessous une forte dent aiguë infra—orbitaire un peu plus saillante
noairra l99 que le rostre ; les articles basilaires des antennes divisent cette cavité en deux chambres, l’une externe pour recevoir le pédoncule oculaire que ter- mine en dessus la grande cornée ovale, l’autre interne pour les antennules dont les deux articles pédonculaires terminaux débordent longuement i par l’échancrure d’où émerge à côté la plus grande partie des pédoncules et le fouet assez réduit des antennes. Le bout étroit du long cadre buccal ti x s ,, ^ ' · ··* ex · · â md mxï.1 en 4 A ‘»’• , ll . s·P1\/ · m l r s, h e / sem 0, ·¢*_, . gw \ ` ·' ü Pa. so so Fm. 140. -— Dorippc Ianata, région front0—buccale en dessous ; du côté gauche de Vani- mal on a laissé en place tous les appendices buccaux visibles, du côté droit on a en- levé m.zp‘, laissé en place la base de mzp' dontles quatre articles terminaux de Pende- podite sont en pointillé, mzpl étant tout entier visible avec ses deux lacinies basales. En se soudure sternale du ptérygostome, ce qui limite le grand orifice inspirateur (original). (üg.140) dépasse légèrement l’incision qui sépare les dents rostrales; il est lui—même légèrement dépassé par le bout libre de l’endop0dite de mxpl, lequel, fort allongé et dilaté, forme le plancher du conduit respiratoire elférent ; en arrière, dans sa partie large, le plancher du cadre buccal est constitué par l’exopodite, l’ischio-basis et le mérus de mzps ; la coxa étroite de cet appendice s’allonge en épipodite du côté externe. L’0rifice respiratoire afférent occupe, non point la base de pl où le bord ptéryg0— stomien est soudé au sternum,mais une fente ovalaire du ptérygostome dont le bord postérieur est muni d’un filtre de longues soies, le bord anté- tieur de soies plus réduites. Chélipèdes plutôt courts, à peu près inermes, leur pince inclinée en dehors, infléchie vers le bas, avec les doigts dentés en contact, croisés Si la pointe et beaucoup plus longs que la partie palmaire. Pattes ambula-
200 nÉcA1>onEs MAncuEuns toires bien plus longues et plus grêles, comprimées latéralement, leur mérus ' avec une rangée d’épines au bord supérieur, leur propode sillonné longi- tudinalement, leur doigt presque de même longueur, aciculiforme, un peu arqué. La patte p5 beaucoup plus réduite que p‘, toutes deux subché— liformes. Le 5‘ avec un abdomen triangulaire, une crête transverse au point où le 36 segment s`infléchit sur lui-même; pléopode 1 plutôt fort près de sa pointe aiguë, sans le petit appendice masculin en lame qu’on observe dans Dorippe armaia ; le pléopode 2 normal et styliforme ; le pénis de lon- gueur variable. Abdomen de la 9 très largement ovalaire avec le dernier segment fort réduit ; les orifices sexuels très rapprochés. Coloration brun-châtain due,p0ur une grande part, aux poils nombreux qui revêtent le corps, ces poils longs sur les pattes,notamment aux bords du mérus et du propode dans p2 et ps ; partout serrés et nombreux sur p‘ et ps à l’exception des doigts.-Longueur moyenne de la carapace, 18 mm. ; la Q peut atteindre 26 mm. (Eufs très petits et très nombreux. Espèce essentiellement méditerranéenne ; d’après Monoo, les exemplaires syriens présentent des variations notables (1931 a, 1933); dans l’Atlantique remonte jusqu’au Portugal et descend au Sud pour le moins jusqu’aux îles du Cap-Vert. Sublittorale, elle peut atteindre des fonds de 100 mètres. D’a- près PEsT.~., ponte à toute saison, sauf en hiver. G. ETHUSA Roux 1828. Ethusa mascarone Hnnesr (fig. 141) ; Cancer mascarone Hnnesr, I, 191, Pl. XI, fig. 69. Dorippe mascarone RoEMER 1789, Pl. XXIII, fig. 1. Eihusa mascaronc Roux, Pl. XVII ; HELLER 1863, 142 ; Mn.NE—EnwAans et Bouvmn 1900 ; PEsrA 1918, 289, fig. 89 ; Mouon 1933, 33. Eihusa Mas- caroni NoBnE 1836, 71, fig. 138. Carapace un peu élargie en arrière, tronquée en avant où la double saillie rostrale, bicuspide, est séparée de la dent extra-orbitaire par une légère échancrure ; dent infra-orbitaire presque nulle; bords latéraux arrondis ; face dorsale presque plate, mais avec sillons distincts, les aires peu saillantes. Pédoncules oculaires à surface cornéenne réduite et profondément échan- crée en dessus, saillants en dehors de leur orbite qui est isolée de la fosse antennulaire par l’article 2 —|— 3 des pédoncules antennaires. Antennules courtes, complètement rétractiles en dedans de leur article basal qui est bien développé. Cadre buccal du type des Dorippe, mais plus court, son bout efférent au niveau de la base des antennules et largement séparé de l’échancrure rostrale ; l’orifice afférent normal. Chélipèdes réduits, étroits, subcylindriques, chez le C? un peu inégaux ; p2 et surtout pa beaucoup plus allongés et plus grêles, avec le doigt styliforme un peu courbe, bien plus long que le propode ; p‘ et p5 réduits, subégaux. Abdomen du 3 triangu-
ETHUSA 201 · laire, celui de la Q en ovale assez étroit qui, rabattu dans la déclivité ster- nale, dépasse les orifices sexuels situés assez loin l’un de l’autre sur une légère saillie. Corps à peu près lisse, toutefois de fines granulations sur l’abdomen. Tonalité gris brun rose, jaunâtre du côté frontal, avec petites lignes brunes sur la carapace et des raies transverses brun verdâtre sur </B f'. '·,_` f i · l` x 1 C ¢ § A il |! I l \l‘ ¤\ . F1G.141. —· Ethusa mascaronc : A, carapace et appendices céphaliques droits face dorsale; B, mm' gauche en dessous; C, dessous de mxp• gauche (original). l’abdomen ; chélipèdes j aunàtres, pattes suivantes rougeâtres et tachées de blanc.-Longueur d’une Q adulte 16 mm.Diamètre des œufs 0,4 mm. à peu près comme Dorippe. Ponte au printemps et au automne (Peau). Se tient de 2 à 650 mètres, sur fonds variés. Surtout méditerranéenne, atteint Alexandrie suivant BALSS (1936), connue dans l’Atlantique orien- tal depuis le golfe de Gascogne (Mmnznn 1934) jusqu’au Congo ; le « Blake » l’a retrouvée aux Antilles ; d’aprés MON0¤, elle aurait été signalée dans le Pacifique, en Californie et aux Hawai.
202 DÉCAPODES MARCHEURS Famille des CALAPPIDAE H. Mn.NE—EnwAaDs 1837. Carapace cancériforme (Pl. VII, fig. l), à peu près aussi large que longue, son front étroit et formant un arc avec les bords latéraux, ses bords ptéry- gostomiens indépendants du sternum en avant de pl. Orbites non séparées des fossettes antennaires par une réunion du bord orbitaire inférieur avec le front. Laçinie interne de m:v* normale. L’orifice sexuel 5 sur la coxa de pé en rapport avec un pénis, celui de la Q toujours sternal ; segments abdomi- naux 3, 4, 5 soudés chez le 5*, formule branchiale des Dorippe (voir p. 195) avec, en plus, un rudiment podobranchial sur l’épipodite de mœpa. La famille se rapproche d’ailleurs des Dorippinés par la position des orifices sexuels et par les segments abdominaux qui sont tous libres chez la Q, par son cadre buccal oxystome et l’endopodite de mœpl allongé distalement, par l’orifice res- piratoire afférent qui est du type oxystome normal. Au surplus, comme les Dorippinés, la famille annonce les brachygnathes par Pélargissement à sa base de l’endopodite de mwa, l’exopodite a fouet coude de mxpl, et par le prolongement coxal de mcvpii dans l’orifice respiratoire afférent, prolonge- ment qui s'articu1e avec l’épipodite comme dans les Eihusa. La famille a été divisée par Atcocx (1896) en deux sous-familles : Ma- iuiinae (avec Ie seul genre Mafula) où le type oxystome atteint sa réalisa- tion presque parfaite, d’ailleurs avec un caractère particulier (le doigt de ps transformé en rame natatoire) ; Calappinae où le mérus de mxpi, ni allongé, ni aigu, ne cache pas au repos le fouet exopodial comme dans les Matutinés. Les Calappinés comprennent plusieurs genres ; la plupart sont normaux avec un septum qui, sur le plancher antérieur du cadre buccal, divise en deux le canal efférent ; les orbites y sont largement ouvertes, la base des antennes les séparant très peu des fossettes où se replient un peu oblique- ment les antennules,ce1les-ci très réduites comme les antennes. La famille étant essentiellement tropicale, un seul de ses genres, Calappa rentre dans notre faune où il est représenté par une seule des espèces assez nom- breuses qui le composent. G. CALAPPA Fanmcius 1798. Carapace fortement convexe, élargie en arrière où elle forme une sorte de bouclier sous lequel peuvent se cacher complètement les pattes 2 à 5 qui sont médiocres, grêles, et terminées par un doigt styliforme longitudinalement cannelé. Cadre buccal arrivant jusqu’au niveau des antennes, complète- ment clos en dessous, sauf au milieu, par le grand ischio-basis, le mérus réduit et le scape de1’exopodite de mœp”. Chélipèdes puissants ; quand ils sont inflé- chis, étroitement appliqués contre la moitié antérieure des flancs obliques de la carapace, leur mérus dilaté en dehors par une expansion aliforme com- plétant celle de la carapace, leur pince très infléchie vers le bas, très compri- mée latéralement avec une crête dentée au bord supérieur du propode. Plas- tron sternal assez étroit, formé de deux plans inclinés qui se rencontrent en profonde gouttière longitudinale sur la ligne médiane.
cALAr>rA 203 Calappa gtanulatü L. (fig. 142 et Pl. VI], fig. 1) ; Cancer granulalus LINNÉ 1767, 1043. Calappa granulala Fsamcius 1798, 346 ; H. l\lxr.NE- Enwlxans 1849, Pl. XXXVIII, fig. 1 ; HELLER 1863, 130, Pl. IV, fig. 3 ; lVIILNE—EDWARDS et BOUVIER 1900, 59 ; PESTA 1918, 308, fig. 97 ; MoNoD 1928, 120, fig. 1 A, 9 A et E, 10, 12 A et D et 1933, 39 ; Noam; 1936,81, fig. 73 et 74. ,,,4y«,· il , [ . ls 1 /\ A î A » m:%¢}s— '• 2 ' 4* .." ^ · , . ,, Wi., — ,1,.%,,, —. ;:.·3 _ U"') u(":'i;E:;. : . ‘···.. ,... .. B . A F10. 142. — Calappa granulata : A, région fronto-buccale en dessous avec m1p° mon· trant sur la base articulaire de l’épipodite une petite podobranchie et le bord déclive de la carapace dans la partie du ptérygostome où se trouve la base de Pappendicc; les deux orifices efférents sont représentés avec la haute crête sillonnée qui les sépare et les bouts distaux de mzpi recourbés en gouttière pour constituer le plancher des canaux efférents ; B, pince droite, face externe (original). Carapace avec son bord antérieur découpé en fines incisions qui passent peu à peu aux 5 ou 6 dents du bord branchial, le bord postérieur presque droit, avec une échancrure médiane et, de chaque côté, deux dents assez saillantcs ; des tubercules bas en avant, de courtes stries en arrière, région gastrique et cardiaque mal séparées transversalement, mieux sur les côtés. Front fort étroit, sa partie rostrale bidentée, ses orbites très incom- plètement isolées ; un septum du cadre buccal délimité les deux gouttières efférentes; le mérus de m:cp° présente une petite saillie digitiforme à la base ct en avant du palpe; l’isohio·basis armé sur son bord interne de courtes dents obtuses, la coxa très allongée en croissant dans le vaste orifice
204 mâcaronas Maacmauns afférent, son fouet épipodial assez étroit et fort long. Chélipèdes volumi- neux, leur face interne aplatie et moulée sur les flancs de la carapace ; crête externe du mérus avec quatre fortes dents ; face externe du carpe ' triangulaire, crête supérieure de l’énorme propode avec six dents aiguës ; _ du côté où la pince est plus forte (le droit d’ordinaire), deux puissants tu- bercules arrondis à la base du doigt, l’un au bord supérieur, l’autre en face servant de dent hasale, ce doigt faiblement denté, celui du propode da- vantage (fig. 14*2 B) ; dans l’autre pince, les doigts sont en contact, régu- lièrement denticulés. Pattes des paires suivantes faibles, comprimées laté- ralement, leur doigt presque droit et plus long que le propode. Abdomen étroit dans les deux sexes, surtout chez le 5, avec le dernier article assez grand et triangulaire ; les bords un peu convergents chez le 3 à partir du 3** segment qui est plus large, subparallèles chez la S2. Pléopode I du 5‘ atté- nué de la base au sommet, en rapport à son origine avec une évagination péniale du canal déférent ; article basal du pléopode II assez large et don- nant naissance à l’endopodite qui, peu après son origine, devient filiforme et égale deux fois en longueur l’endopodite du ler pléopode. Chez la $2, l’exopodite des pléopodes est simple et court, l’endopodite trés long. Tonalité jaunâtre avec des taches rouges sur la carapace et les chéli- pèdes. —Dimensions d’un5‘: longueur 53 mm.,largeur en arrière,ô7; d’une grandeêë ovifère, longueur 70, largeur 88 mm. (Eufs très nombreux et petits, diamètre 0,20 à 0,25 mm. Méditerranée et Atlantique oriental depuis le Portugal, les Açores, Ma- dère jusqu’aux îles du Cap—Vert ; entre 30 et 150 mètres ; les exemplaires méridionaux paraissent plus petits, avec des tubercules plus forts. Chez C. granulata, le dos de la carapace, les pattes ambulatoires et la face externe des chélipèdes sont nus, ces derniers avec de longs poils sur leurs crêtes dentées et au bord inférieur de la pince. Sur les flancs et sur tousles grands articles de mxps une toison abondante qui doit jouer le rôle de filtre pour l’eau afférente. Famuie des LEUCOSIIDAE DAM 1852. Carapace cancériforme avec un front presque toujours étroit, peu sail- lant (Pl. VII, fig. 2 et Pl. VIII, fig. 1), bien distinct des bords latéraux qui, en avant comme en arrière, convergent dans le sens des aires branchiales où le diamètre devient maximum et égale presque ou dépasse la longueur de la carapace. Région ptérygostomienne saillante. Les orbites ne sont pas isolées par une rencontre du bord infra-orbitaire avec le front. Juste en avant de pl, une partie du bord ptérygostomien se soude avec le sternum, ce qui supprime 1’orifice afférent normal ainsi que le prolongement externe et l’épipodite de la coxa de mxp° ; en avant de la soudure, le bord ptéry- gostomien (fig. 143) est excavé pour servir de toit à un canal afférent qui a pour plancher l’exopodite sans fouet de mœpa ; l’orifice afférent de ce canal s’ouvre près du front, aux côtés mêmes du point où débouche le canal affé- rent qui a pour toit le plafond rétréci du cadre buccal oxystome, pour plan-
LEUCOSIIDAE 205 cher l’endopodite de mxpl, pour protection l’ischio-basis et le mérus de mxpï ce dernier article prolongé en avant de l’attache carpienne de son palpe qu'il cache tout entier. Formule branchiale réduite au maximum : 2 arthrobran- rhies (à mœp° et pl), une pleurobranchie àp“ et p*,pas d’épipodites (sauf peut- être un rudiment douteux) à mxp‘ et mzp°(l). Pléopode 1 du 3 simple,rétréci en avant ; pléopode 2 en court et étroit prolongement sur sa base dilatée, engagé dans le canal du pléopode 1 ainsi que la courte saillie du canal dé- férent. _ ` Se rapprochent des (lyclodorippés par leur forme et le rôle des pattes- , ,~~; ·· "1f··"‘ /' / mxpa ex CX en · · 6 1 P Fm. 143. —- llia nucleus, région fronto-buccale vue en dessous pour montrer la circula- tion de Peau : du côté droit de 1’animal mzp‘ dont Pexopodite sert de plancher à la gouttière afférente ptérygostomienne ; le même appendice est enleve in gauche, ce qui laisse apparaitre la gouttière et mzpl (ii tort mmp‘ dans la figure) dont Pendopodite sert de plancher au conduit efférent. Les chilïres 6 et 7 représentent l'extrém1té de l’abdomen femelle qui est rabattu contre la partie antérieure du sternum. En pointillé la place qu’occuperait Vexopodite de m1·p* (original). mâchoires dans le cadre buccal oxystome, des Dorippés par leur soudure sterno-ptérygostomienne, des Calappes par leur front étroit et leurs appen- dices céphaliques réduits;mais beaucoup plus évoluésdans le sens cancérien: le 1°¤' article de leurs antennes se transforme en operculeurinaire et leur ori- ilce sexuel mâle devient sternal avec une évagination péniale qui rappelle les Calappes. Steinum thoracique très large; abdomen du5‘étroitement trian- gulaire, celuide laîlargement discoïde ; le l" et le 78 segment de l’abdomen libres dans les deux sexes. Famille des plus riches ; on y compte un très grand nombre d’espèces réparties dans une quarantaine de genres ; la plupart sont sublittorales, mais certaines peuvent atteindre d’assez grandes profondeurs. Ancocx 1. Dans Ilia on observe de chaque côté 2 pleurobranchies, 4 arthrobranchies et, sur le petit epipodite de mzp‘, un rudiment de podobranchie.
206 DÉcAP0DEs MARCHEURS (1896) l’a passée en revue dans sa belle étude consacrée aux Brachyures indiens où il la divise en deux sous-familles, Leucosiinae et Iliimze, d’ail- leurs pauvrement représentées dans nos régions, surtout la seconde. Sous-famille des LEUGOSIINAE ALCOCK 1896. Mérus de mœp“ plus long (Pl. VII, fig. 6 et 10) que la moitié de la longueur de l’ischi0n mesuré sur son bord interne ; doigts des chélipèdes régulière- ment atténués de la base au sommet, ordinairement plus courts que la por- tion palmaîre,laque1le est forte, d’ordinaire plus longue que large et compri- mée latéralement. Ainsi caractérisée par ALCOCK, la sous-famille a une tout autre éten- due que celle de même nom établie en 1886 par Minas, et comprend la plus grande partie des Leucosiidés. Dans nos régions elle n’est représentée que par les trois genres suivants 1 TABLEAU ons GENRES. — Carapace en forme de pentagone, d’hexagone ou d’heptag0ne, ses bords latéraux souvent étendus en une crête tranchante ou obtuse, ses régions dorsales indiquées par des saillies médiocres ou des renflements plutôt que par des sillons (Pl. VII, fig. 2, 7, 11, 12). Le 36 et le 66 seg- ment de l’abdomen presque toujours soudés aux segments intermé- diaires dans les deux sexes ..................... Ebalia, p. 206. ——— Carapace subtriangulaire, remarquable par la puissante saillie des ré- gions branchiales qui se prolongent latéralement au-dessus de la base des pattes 2 à 4 ; la région cardiaque en une forte éminence arrondie qui précède une paire de protubérances située sur le bord postérieur (Pl. VIII, fig. 1). Dans les deux sexes, tous les segments abdominaux sont soudés sauf le 16* et le 76 ................ Merocryptus, p. 212. —- Carapace ovoîde, globuleuse, avec trois pointes au bord postérieur, les régions obsolètes (Pl. VIII, fig. 39). Chélipèdes très longs et grêles. Abdomen du 3‘ ordinairement de 4 pièces, celui de la 9 de 5 ........ ...................................,........ Myra, p. 213. G. EBALIA LEAcH 1816 b. Front saillant, tronqué, plus ou moins bilobé ; sur ses côtés, une échan- crure orbitaire supérieure, munie de deux petites fissures, laisse apparaître dorsalement les pédoncules oculaires qui sont plutôt réduits ; antennules repliées presque transversalement sous le front, leur chambre séparée de l’angle interne de la cavité orbitaire par un hiatus que ferme incomplète- ment l’article basal 2 + 3 des pédoncules antennaires, article étroit et fixe suivi par une tigelle mobile d’un très petit nombre d’articles. Épistome fort
EBALIA 207 étroit ; mérus de m:cp• arrondi à son extrémité distale. Chélipèdes égaux, ceux du 6 un peu plus forts ; pattes ambulatoires petites et diminuant de longueur de p' à p‘. Test plus ou moins granuleux. _ Le genre compte d’assez nombreuses espèces dont les huit suivantes habitent nos régions. . TABLEAU DES Espàcas. 1. Le Sie segment abdominal libre chez la Q, le 6** chez le 3 (Pl. VII, fig. 4 et 5) ................... . ................................ Él — Le 36 et le 68 segment soudés aux segments moyens dans les deux sexes (Pl. VII, fig. 22). Carapace polygonale avec saillies hépatiques qui déterminent dans le bord latéro·antérieur une échancrure prolongée sur les flancs ; la carène gastrique se prolonge avec la saillie cardiaque et les saillies branchiales qui sont obliques, l’ensemble formant une croix ; ` nombreux granules assez forts et arrondis, avec une paire de tubercules gastriques et un tubercule métagastrique. Chélipèdes assez longs, un peu comprimés aux pinces, fortement granuleux, certains granules plus forts sur le mérus, les pinces dilatées à leur base et en crête tran- chante à leur bord supérieur .................. tuberosa, p. 211. 2. Pattes ambulatoires plus ou moins granuleuses, mais sans dents ni tubercules (Pl. VII, fig. 2) .................................. 3 -— Pattes ambulatoires assez granuleuses avec dents ou tubercules (Pl. VII, fig. 18 et 19) .......................................... 6 il. tîarapace subarrondie ou subovalaire, peu ou pas déprimée en arrière du front, avec saillies hépatiques, mais la carène gastrique et les saillies branchiales nulles ou très réduites, les bords latéraux non étalés mais munis d’un rang de granules plus forts et plus saillants que ceux du reste de la carapace ; chélipèdes longs, peu ou pas comprimés, leur pince ii doigts beaucoup plus courts que la portion palmaire qui est un peu dilatée de la base au sommet (Pl. VII, fig. 2) ......... nux, p. 208. — Carapace nettement polygonale, déprimée en arrière du front, mais avec carène gastrique et saillies ou voussures branchiales, ses bords latéraux un peu étalés et relevés en ailes ; chélipèdes moyens ou courts, à mérus plus ou moins trièdre, à pinces comprimées latéralement, leur doigt à peu près aussi long que la portion palmaire dont le bord supé- rieur est plus ou moins saillant en crête ....................... 4 ~l. Les bords latéraux saillants, rarement un peu obtus ; granules de la carapace contigus, petits, semblables, non saillants ............. 5 —— Les bords latéraux épais et arrondis, granules de la carapace réduits en avant, plus forts et trèsirréguliers sur les saillies branchiales qui sont longues, arquées et rejoignent presque l’aire cardiaque ;une carène gas- trique et des saillies hépatiques ; bords du mérus des chélipèdes à fortes
208 ¤ÉcAPoDEs MARCHEURS saillies très obtuses, crête de la pince tranchante ; pattes ambulatoires courtes et épaisses (fig. 144) ................... àmbigüü, p. 210. 5. Voussures branchiales peu saillantes sauf à leur point culminant où elles sont indiquées par une saillie où les granules sont plus forts ; ché- lipèdes médiocres, sans tubercules sur le mérus, le bord supérieur de leur pince en crête basse et obtuse. Saillies hépatiques faibles, mais sensibles (Pl. VII, fig. 7) ............................. Granchii, p. 209. —— Voussures branchiales larges et régulièrement saillantes, granules si petits qu’on les dirait obsolètes; chélipèdes courts, souvent avec des tu- bercules ou des saillies aux bords du mérus, toujours avec une forte crête tranchante. Saillies hépatiques indistinctes (Pl. VII, fig. 11) .... ......................................... tumefacta, p. 209. 6. Des tubercules mais pas de crête dentée au mérus des chélipèdes. . 7 —- Une crête dentée en arrière au bord interne du mérus des chélipèdes (Pl. VII, fig. 20) ; des dentslaiguës au mérus, au carpe et au propode des pattes ambulatoires ; carapace avec une forte carène gastrique, le bord latéro-antérieur un peu lobé, le bord postérieur très saillant et for- tement échancré ; partout des granules serrés parmi lesquels émergent 3 ou 4 tubercules gastriques, un cardiaque et un sur chaque voussure branchiale ; chélipèdes assez grands, leur mérus trièdre à bords tran- chants, leur pince très comprimée latéralement et à crête tranchante. .......................................... granulosa, p. 211 7. Tubercules peu nombreux localisés sur tous les mérus, ainsi que sur le propode des pattes ambulatoires (Pl. VII, fig. 12). Carène gastrique nette et subaiguë, flanquée d’une paire de tubercules qui tranchent sur les granules, ceux—ci particulièrement forts sur l’aire cardiaque et les voussures branchiales. Abdomen de la S2 sans granules sur les bords et à lignes de suture distinctes .................... Edwardsi, p. 210. -— Tubercules nombreux et obtus sur tous les mérus, ainsi que sur le carpe et le propode des pattes ambulatoires (Pl. VII, fig. 15). Carène gastrique nette et subaiguë, flanquée d’une paire de longues saillies. Les granules semblent totalement disparaître chez la Q, sauf sur les voussures branchiales et cardiaque qui sont larges, fortes et occupées par une sorte d’érosion. Abdomen de la Q sans lignes de suture mais avec bordure de granules dans la région moyenne ..... algirica, p. 211. 1. Ebalia. nux NORMAN (mss.) (Pl. VII, fig. 2 à 6) ; A. MILNE—ED\VARDS 1881, 879 ; Pococx 1889, 26, avec figures ; MILNE-EDWARDS et BOUVIER 1899, 20 et 1900, 45, Pl. III, fig. 7 (en couleur), Pl. XIII, fig. 1-5 ; PEs'rA 1918, 303, fig. 95 ; NoBRE 1936, 79 ; MONOD 1932, 210, fig. 5. Carapace avec l’aire cardiaque bien limitée de même que l’aréole méta- gastrique ; des granules très variés passant quelquefois au champignon ; une paire de petits tubercules gastriques non comprimés. Pléopodes 1 très
EBALIA 209 · effilés dans leur bout distal. Abdomen dug présentant une petite pointe au milieu du bord antérieur de son 7° segment. Coloration rouge brique avec nombreuses taches plus foncées. —-· Dimensions d’un 5‘, longueur 7 mm., largeur 6 mm., l0ngueurd'un ché1ipède,12mm.;d’une 9,5,5 mm., 4,5 mm., 9 mm.; dans un grand 3 de 9 mm. l plus grande largeur égalait 9,3 mm. Diamètre des œufs 3,5 mm. Depuis les Iles Britanniques et la Méditerranée jusqu’aux Açores et aux iles du Cap-Vert, entre 80 et 2.500 mètres. 2. Ebalia Cranchii L1;Acrr (Pl. VII, fig. 7à 10); LEACH 1815 b, Pl. XXV, fig. 12-15 ; BELL 1853, 1-18 et fig. ; HELLER 1863, 127 ; MILNE•EDWARDS et BOUVIER 1900, 41, PI. XII, fig. 1-3 ; Noam; 1936, 78, fig. 61 ; PESTA 1928, 300, fig. 93 ; BALSS 1926, 35 ; SCHELLENBERG 1928, 100, fig. 76 ; MONOD 1932a, 209, fig. 9. Ebalia discrepans Cosra 1838, Pl. V, fig. 3 et -1. Ebalia Deshayesi Lucas 1849, 22, Pl. II, fig. 7. Ebalia chiragra Fiscuaa 1872, -15, Pl. 1, fig. 1. Aréole métagastrique courte ; une paire de tubercules gastriques, aire cardiaque en cône obtus. Chélipèdes à granules plus forts, le mérus à an- gles mousses, presque de la longueur des pinces. Pléopodes I à peu près comme num, mais sans coude à l’origine du tiers distal. Abdomen sans tu- bercules. Tonalité rougeâtre avec taches rouges sur l’abdomen. — Lon- gueur de la carapace, jusqu’à 11 mm., nettement plus grande que la lar- geur. Diamètre des œufs 0,3 mm. Dans cette espèce, au contraire des autres, la saillie du ptérygostome est dorsalement très visible. Du Cattégat et de la Norvège jusqu’au Maroc, et Méditerranée ; de 20 à 550 mètres (jusqu’à 1.000 metres d’après BoNmx;a 1887). Dans certains exemplaires, les bords latéraux sont un peu épaissis au lieu d’être tranchants et relevés. ·-— Laaoua a étudié les stades larvaires de cette espèce : 4 stades zoé à carapace globuleuse sans épine dorsale, les latérales et rostrales rudi- mentaires ; la mégalope sans rostre et à 5 paires de pléopodes (1928). 3. Ebalia tumeîacta MoN·r. (Pl. VII, fig. 11) ; Cancer lumefaclus MON- mcu 1808, 86, Pl. II, fig. 3. Ebalia lumefacla Noamlm 1868, 124 ; l`IILNE- Enwlxans et Bouvma 1900 ; Pasra 1918, 298, fig. 92 ; BALSS 1926, 35 ; SCIIELLENBERG 1928, 101,fig. 77; MoNoD1932a, 208, fig. 3 ; Noam; 1936, 7-1, fig. 66, 67 et fig. 72. Ebalia Bryerii LEACH 1815 b, Pl. XXV, fig. 12 et 13 ; BELL 1853, 145 et fig. ; HELLER 1863, 124. Ebalia Brayerii H. MILNE- Emvaans 1837, 129. Ebalia aspera Cosra 1838, Pl. V, fig. 5. Se distingue de Cranchii par les caractèresdutableau et par sa largeur qui est plus grande que la longueur. Les pléopodes I, au lieu d’être effilés dans leur partie distale, s'y étalent un peu en lancette. Tonalité variant du rouge au rose chair, souvent avec taches plus foncées sur la carapace aouvma 14
210 DÉCAPODES Mimcriizuas et Pabdomen ; parfois grisâtre. —- Longueur de la carapace 6 à 12 mm. Diamètre des œufs 0,2 à 0,3 mm. Depuis la Norvège et les Shetlands jusqu'en Méditerranée et au Maroc. Sublittorale jusqu’à 130 mètres. Les bords latéraux antérieurs et médians sont quelquefois droits comme dans algirica et Edu ardsi. Ce caractère distinguerait de tumefactalesétuba- tensis Bmro CA1=ELLo (187.5), reconnu comme espèce valable par Noam; (75, fig. 68 et 71) ; on les observe au Muséum dans des exemplaires capturés à Saint-Vaast. Mais dans les types de Setubal, le mérus des chélipèdes est simple tandis que ses bords présentent des saillies irrégulières dans les spécimens de Saint-Vaast. 4. Ebalia. ambigua, n. sp. (fig. 144). Piessemble à Cranchii par sa carène et ses tubercules gastriques : en diffère par les traits indiqués au tableau, par son aire cardiaque tronquée / / A. B. Fia. 14-4. —- Ebalia ambigua : A, extrémité du chélipède gauche, face externe ; B, extrémité de Pabdomen du 5‘, face externe (original). plutôt qu’obtuse, par la forme et la largeur de la carapace qui rappellent algirica. Pléopodes l de Crcmchii mais moins effilés dans leur tiers distal. ——- Longueur de la carapace 6 mm., largeur 7 mm., du mérus des chélipè- des 2,5 mm., des pinces 3 mm. Le type de l’espèce semble provenir de l’Expéditi0n d‘Algérie, Oran, sous le nom d’a Ebalia Deshayesi », remplacé à tort par celui de Cranchi. C. ScuLEoEL, qui l’examîna, observe justement, dans une note manuscrite, que Pexemplaire n’a rien du Deshayesi figuré par Lucas et qu’il se rap- proche surtout par sa forme de Palgirica. 5. Ebalia Edwardsi C·osTA (Pl. Vll, fig. 12 à 14) ; Cosra 1838. 2, Pl. Ill. fig. 3 ; HELLER 1863, 126 ; Minus-Enwimos et Bouvier. 1900, 43, Pl. XII, ' fig. 5-7. Carapace sans saillies hépatiques mais à fortes voussures branchiales ; les trois parties de ses bords latéraux presque droites, le bord postérieur peu saillant et à peine échancré ; crête des pinces très saillante. Tonalité
EBALIA 211 rouge clair avec taches moins accentuées. — Longueur de la carapace d’une Q 6 mm., largeur 6,2 mm., longueur du mérus des chélipèdes 2,2 mm. de la pince 3,6 mm. Espèce rare, trouvée d'ab0rd dans le golfe de Tarente, capturée depuis au large de Setubal et aux Canaries. De 30 à 100 mètres. 6. Ebalia algirica. LUC. (Pl. VII, fig. 15 à 19) ; LUcAs 1848, 22, Pl. II, fig. 7; MILNE-EDWARDS et Bouviian 1900, 44, Pl. XII, fig. 8-14. Confondue avec Edwardsi par HELLER, cette espèce s'en distingue, non seulement par les traits relevés au tableau, mais par sa largeur beau- coup plus prédominante, son bord postérieur sans échancrure, ses pattes ambulatoires réduites. Tonalité blanc jaunâtre avec une tache rouge sur la face interne du mérus des chélipèdes. —Longueur dela carapace Q 4,7 mm., 5* 4,5 mm. ; largeur? 5,3 mm., 5 5,1 mm. Diamètre des œufs 0,2 à 0,3 mm. Le type, une 9 prise àA1ger, mesure 8 mm. de long et 10,2 mm. de large. Un 5 et une Q furent capturés par le «Talisman ai dans les régions Madère- (Zanaries, par 100 et 790 mètres. Le sternum thoracique ressemble beaucoup lil celui d’ambigua. 7. Ebalia. granulosa H. M. EDw(P1. VII, fig. 20) ; H. Muimz-Eowaans i 1837, 130 ; BELL 1855, 303, Pl. XXIII, fig. 5 ; l`rIILNE·ED\VARDS et Bouvwn 1900, -12, Pl. XII, fig. 4 ; Prism 1918, 302, fig. 94. Ebalia Cnslae IIELLER 1863, 125, Pl. IV. fig.4. Par l’échancrure qui détermine deux lobes dans ses bords latèro-anté- rieurs, cette espèce offre quelque ressemblance avec la suivante ; mais elle est notablement moins large, sa longueur (5* 7 mm., Q 9 mm.) égalant 51 peu près sa largeur. Tonalité jaunâtre avec deux taches rouges sur la ca- rapace. Espèce méditerranéenne littorale ou sublittorale, mais pouvant descendre jusqu’à 445 mètres. 8. Ebalia l;ube1'0Sa. PENN. (Pl. VII, fig. à 25) ; (.'an¢·er luberasus PEN- NANT 1777, Pl. IX, A, fig. 19. Ebalia lubemsa NORLIAN 1868, 264 ; IVIILNE- Eowarms et Bouvmn 1900, 47, Pl. XII, fig. 15-21 ; PEs·r.x 1918, 297, fig. 91 ; BALSS 1926, 34, fig. 14 ; MONOD 1932, 210, fig. 1. Ebalia Pmnaniii Lenoir 1851, P1. XXV, fig. 1-6 ;B1sLL 1853, 1-il et figures ; HELLER 1863. 128 ; Norm}: 1936, 76, fig. 63 et fig. 70. Ebalia insignis LUcAs 1849, 24, PI. II, fig. 8. Dans la forme commune, les granulations ne présentent guère de déve- loppement particulier ; dans certains insignis recueillis par Lucas et dans plusieurs exemplaires rapportés par le « Talisman », ces granules s’élèvent,
212 DÉcAPonEs MAncHEuRs se pédonculisent en champignons et deviennent prédominants sur les bords latéraux de la carapace. On observe à peu près tous les passages entre ces formes extrêmes. Pléopode I dilaté en losange obtus dans sa partie distale ; l’article basilaire du pléopode II beaucoup plus fort que dans les autres espèces. Tonalité rougeâtre et brunâtre, avec taches plus foncées sur la carapace et l’abdomen. — Longueur de la carapace en moyenne de 8 à 9 mm., mais peut atteindre 15 mm. Des Iles Britanniques et de la Manche jusqu’aux Açores aux Canaries et au Soudan ; d’après ODHNER (1923) se retrouverait au large de l’Angola. Sublittorale jusqu’à 130 mètres. G’est à tort que Norme (1936) identifie avec cette espèce le granulosa de NIILNE-EDWARDS. G. MEROCRYPTUS A. blILNF—ED\VARD$ 1873. Se distingue d’Ebalia par la forme et les saillies de la carapace, également par la petite fissure du bord orbitaire supérieur, 1’épistome un peu plus large, le mérus de mœpa terminé en pointe à son bout distal, les granules du test plus forts et souvent dilatés en champignons. È: X O · FIG. 145. ———- Ztlerocryptus bolctifer, face inférieure de la moitié droite de la région fron- tale avec les appendices céphaliques, et Yextrémite inférieure du cadre buccal occu- pée par le merus et le bout distal de Pexopodite de mxp° (original). Le genre compte trois espèces, une indo—pacifique, deux propresa l’At- lantique. De ces dernières, la suivante est seule représentée dans nos mers. Merocryptus boletiîer Enw. et Bouv. (fig. l-15 et Pl. VIII, fig. 1-2) ; MILNE-EDwARDs et BOUVIER 1894, 56, Pl. IV, fig. 1-9 ; 1899, 21 ; 1900, 55. PESTA 1918, 305, fig. 96.
MYRA 213 Expansions branchiales en forme de triangles plutôt tranchants ; sur chacune d’elles une saillie dorsale oblique et longue qu’un étranglement sépare de la saillie métagastrique plus courte, ovoïde, mais aussi puissante ; à la partie postérieure de l’aire cardiaque, peu proéminente, une saillie impaire élevée, tabulaire et arrondie à son sommet, dominant la paire des tubercules postérieurs qui sont médiocres et obtus ; saillie hépatique fort réduite. Toutes ces parties couvertes de forts granules serrés qui, dans les dépressions et surtout en avant, s`élèvent en des sortes de champignons dont le chapeau arrondi est crénelé sur les bords. De chaque côté, sur la région ptérygostomienne, une forte saillie conique dirigée en dehors, ce qui la rend visible du côté dorsal ; en arrière, devant les régions branchiales, deux saillies successives plus réduites, qui appartiennent en fait au bord latéral, mais ne sont pas toujours dorsalement visibles. Pédoncules ocu- laires dilatés à la base, article urinaire du pédoncule des antennes assez grand, l’article basal suivant long et étroit, situé dans le sinus orbitaire, viennent ensuite la tigelle mobile et l’ébauche de fouet. Chélipèdes assez forts, surtout chez le 5*, avec un long mérus subcylindrique, un carpe ar- rondi en dehors, des doigts à peu près aussi longs que la portion palmaire et en contact sur toute la longueur de leur bord interne qui est finement denté. Doigt des pattes ambulatoires en stylet arqué, un peu plus long que le propode. Abdomen du 3 en étroit triangle, celui de la Q largement discoide et déprimé sur toute sa longueur suivant la ligne médiane. Sur les flancs, les pattes-mâchoires externes, le sternum thoracique, l’abdomen et les pattes, de gros granules qui, surles pattes ambulatoires, à l’exception du doigt, sont accompagnés de forts tubercules obtus ; aux parties libres du plastron sternal, les granules sont fréquemment bolétiformes. Tonalité générale blanc jaunâtre, légèrement teinté de rose ; des taches rose vif sur les pattes et les parties latérales de la région gastrique avec teinte vio- lacée autour de l’aire cardiaque. —— Longueur de la carapace d’une Q, 8,6 mm., largeur 10 mm. Mâle à peu près de même taille. Açores, sur sable et roche. De 54-98 metres à 629. Signalé plus récemment dans l’Adriatique, par Pzsrx (1912), sur fond d’AIgues, par 128 mètres. G. MYRA LEACH 1814-1817. Le genre se distingue par les trois dents ou épines du bord postérieur de la carapace, la mitoyenne étant très prédominante, également par l’avance de la région fronto·orbitaire ; la région hépatique forme une facette reliée à une échancrure latérale qui se continue avec une saillie ptérygostomienne visible du côté dorsal. Le mérus de mxp* a la forme d’un triangle aigu mesu- rant à peu près la moitié de la longueur du bord interne de 1'ischion. Genre indo-pacifique dont une espèce, la suivante, existe en Méditer- ranée où elle s’est introduite récemment par le Canal de Suez.
214 DÉCAPODES MARGHEURS Myra. îugax FABR. (Pl. VIII, fig. 3) ; Leucosia fugaa: FAsa1c1Us 1798, 351. Myra fugax LEAGH 1817, 24 ; H. M1LNE—EDwAP.Ds 1837, 126 et 1849, Pl. XXV, fig. 3 QALCOCK 1896, 202 ; MoNoD 1930, 141, fig. B et 1931, 427, fig. 25. Iilyra carinafa BELL 1855, 297, Pl. XXII, fig. 3. 1`Wyra coa- lila H1LGENDoRF 1878, 812, Pl. I, fig. 6 et 7. Myra dubia Mmes 1879, 42. Cancer punciaius HERBST I, 89, Pl. II, fig. 15, 16. Carapace avec un semis de fins granules qui deviennent plus forts au- tour des facettes hépatiques et qui ponctuent le bord latéral. Front lar— gement bidenté et dorsalement convexe, laissant apercevoir les pointes des conduits respiratoires et du mérus de mxp”;rétractés dans leur fossette les yeux ne sont pas visibles. Chélipèdes fort variables : chez le 3 adulte trois fois de la longueur de la carapace, moindres chez la Q ; le mérus cy- lindrique et les pinces fort allongés, ces dernières infléchies à l’origine des doigts qui sont finement denticulés et plus courts que la portion palmaire. Pattes ambulatoires atteignant au plus le bout distal du rnérus de pl, leurs doigts lancéolés, plus longs que le propode et franges de poils mous assez longs. Tonalité dans l’alcool, d’après Ancocx : rose chair, les chélipèdes « coppery », le front et les régions branchiales souvent de teinte bleuâtre. — D’après le même auteur, la longueur d’un grand 3 (abstraction faite de l’épine postérieure) mesure 28 mm., la plus grande largeur 23 mm. Commune dans les mers indo-pacifiques, 1’espèee fut signalée dans le Canal de Suez par CALMAN ; BALSS l’a fait connaître en 1936 dans les fonds sa- bleux d’Alexandrie, mais d’après Monon, dès 1930, elle avait gagné la Mé- diterranée orientale (Syrie et Palestine). ——— L’espèce varie beaucoup avec 1'âge ; chez les jeunes on observe souvent sur la carapace une carène médiane longitudinale. Sous—famille des ILIINAE ALcocK 1896. Mérus de mxp° ayant au plus la moitié de la longueur de 1’ischion ; doigts des chélipedes grêles avec à peu près l même épaisseur à la base que près du sommet, la portion palmaire toujours plus ou moins dilatée à l’origine. G. ILIA LEACH 1817. Cette sous-famille n’est représentée dans nos mers que par le genre Ilia LEAC1-1 qui se distingue il sa carapace globuleuse, son cadre buccal trian- gulaire, au palpe droit de mœpa, aux pattes antérieures très longues et ter- minées par des doigts longs et étroits. Il ne compte chez nous que 1’espece suivante, laquelle paraît aussi bien caractérisée par Lnvmâ que par Hnmasr. Ilia mlcleus LINNÉ(f1g. 143 et Pl. VIII, fig. 4) ; Cancer nucleus L1NNÉ 1758,627; HERBs'r 1783, 87, Pl. II, fig. 14. Leucosia nacleus FABP.1- cius 1798, 351. [lia nucleas Liman 1817, 24 ; H. l1rIILNE—ED\VARDS 1837, 124 et Règne animal, Pl. XV, fig. 2; HELLER 1863,122, Pl. IV, fig. 1 et 2;
iLIA 215 lllILNE—EDWARDS et Bouvma 1900, 40 ; 'Piasm 1918, 293, fig. 90 ; Mouoo 1933, 42. Carapace convexe, globuleuse, à peine plus longue que large, finement granuleuse en avant, à granules isolés et plus forts en arrière, ses saillies hépatiques assez distinctes. l’aire cardiaque limitée latéralement quoique médiocrement saillante et parfois avec deux dents aplaties ; un fort tubercule subaigu vers la partie postérieure des aires branchiales ; bord postérieur en deux crêtes obtuses que sépare une échancrure ; région pté- rygostomienne renflée, débordant les bords latéro-antérieurs et terminée par un tubercule aigu. Chélipèdes très longs, à mérus couvert de forts gra- nules arrondis qui manquent sur les autres articles ; pinces peu compri- mées, surtout à leur base, très longues avec leurs doigts plus allongés que la portion palmaire et armés, à leursbords en regard, de dents pointues fort inégales. Pattes ambulatoires beaucoup plus courtes et grêles. Abdomen ii surface lisse, inerme, ses articles 3 à 5 soudés chez le 3, 4 à 6 chez la S2. Tonalité brunâtre, parfois jaunâtre. —— Longueur de deux grands exem- plaires 28 mm., l’un 3 avec 27 mm. de largeur, l’autre Q avec 26 mm. Dia- mètre des œufs 0,2 à 0,25 mm. Espèce méditerranéenne, retrouvée dans l'Adriatique ; s’étendrait jus- qu’aux îles du Cap-Vert. Sublittorale jusqu’à 162 mètres ; ellene semble pas différer de l'I. rugulosa signalé par Risso (1826) en Méditerranée. Dans nu- clcus, le pléopode Ise dilate d’abord dans son tiers distal, puis s’elTile; l’en- dopodîte du pléopode II est plus long que dans nos Ebalia. Tribu III. CORYSTOIDEA DANA 1852 (emend.), Bouvmu. Traits caractéristiques du groupe : 10 fouets antennaires (fig. 146) munis de soies raides plus ou moins longues, parfois rudimentaires ou nuls (ce der- nier cas chez quelques Corystiens très évolués ; le premier normal allant des formes où les fouets sont longs et munis de deux rangées de longues soies à eelles où ils deviennent assez courts avec des soies inégales et irréguliérement distribuées) ;20 fouets antennulaires repliés longitudinalement sous le front (sauf chez Thia où ils sont un peu obliques) ou incapables de se replier dans les fossettes antennulaires et alors dirigés en avant du front (Corystiens évolués à fouets antennaires rudimentaires ou nuls) ; 30 front d’ordinaire assez saillant, simple, triangulaire ou trilobé (rarement bilobé) ; 40 cadre buccal toujours séparé de l’épistome par une crête qui, dans les formes primitives, s'afIaisse ou s’échancre dans son milieu ; 50 le mérus de ma:p” dé- borde la crête pour s’avancer sur l’épistome (sauf au sommet dela tribu où il s’arrête en avant sur le bord même de la crête) et former avec lui une chambre prostomi`a1e. C’est un groupe où l'on distingue deuxséries,l’une représentée par des formes vorystiennes où la carapace estlongitudinalement ovalaire,l’autre qui débute par des formes subcirculaires (Atclccgclus, Thia) où les bords latéro—anté- rieurs sont en crète dentée, pour atteindre le sommet de la tribu(Canccr) où la carapace est largement ovalaire dans le sens transversal avec crête latérale découpée en dents ou en lobes. La tribu comprend tous les Corystiens que MILNE-ED\VARDS (1837) ran- geait parmi les Oxystomes, et tous les Corystoidea de DANA (1852), mais en
216 DÉCAPODES MAncnEuns outre les Corystiens à fouet rudimentaire (Bellia, Corysioides) que MILNE- EDWARDS regardait comme intermédiaire « entre les Corystines et les Ano- moures ». En fait, nos Corystoidea comprennent tous les Corystidés et Can- cridés d’ALCOCK (1899). Ainsi envisagés, les Corystoidea présentent des affinités multiples qui en font ressortir le vif intérêt: très primitifs par leurs pédoncules antennaires dont le grand article basal2 + 3, comme chez les Dromiacés, est mobile chez les Corystiens et Thia; -— les mêmes Corystiens et Thia laissent apparaître dorsalement en arrière de la carapace leurs premiers tergites abdominaux i `î n W ` ' x l`\· " r U ~î7—' V, î isi V; '. a` \ ' >gi§§\|l qi ¢ ( .-·~· ` \*Q GTA, *(+\_l'\,:· ' si , · , · l' . ( I I'] f a. L ~ · la" ,' f: V la "`lt i • ‘\i ~ 3 °· ··«.` ' É U ’”“` ‘ " 1 4 ~. / A mx Mg, / Fic. 146. — Corystes cassivelaunus, région fronto-buccale en dessous: au côté gauche de Panimal on a laissé en place ma;p”, lequel a été enlevé à droite ainsi que mœpz pour ïnpëttre en évidence mœpl et la mandibule md ; si, sillon ptérygostomien, ld, ligne a rale (original). comme les Dorippiens et Raniniens ; par leurs fouets antennaires ciliés comme ceux des Dicranodromia, ils ne sont pas sans analogie avec les Oxyrhynques, et leurs pédoncules antennulaires se replient longitudinale- ment comme chez ces derniers. Mais, en dépit de leur rostre assez saillant, c’est surtout des Brachyrhynques qu’ils se rapprochent, et Atcocx les range tous avec ceux-ci dons le groupe des Cyclométopes. La plupart sont des fouisseurs qui, en raison de ce fait, d’après Bonn (1901), se rapprochent par simple COIlV6l‘g8I1C€. La tribu comprend pour le moins 20 genres qui se répartissent entre cinq familles dont chacune est représentée dans nos mers par un genre, comme le montre le tableau suivant 2
coiwsras 217 TABLEAU nEs GENRES. 1. Au repos, les antennules se replient longitudinalement dans leur fos- sette ou, celles-ci étant fort étroites, allongent en avant du front leurs deux derniers articles pédonculaires et les fouets terminaux ...... 2 - Au repos, les antennules se replient obliquement dans leurs fossettes. Carapace subcirculaire à front simple ou bilobé. Fouets antennaires plutôt courts, fortement et assez irrégulièrement sétifères (Thia) (Pl. VIII, fig. 8 et 9), ou courts avec très peu de soies. Doigts de p“ à p' styliformes. (Famille des Thiidac DANA) .......... Thia, p. 222. 2. Carapace à bords latéraux non saillants en crête quoique spinifères ou dentés, d’ailleurs longitudinalement ovalaire (Pl. VIII, fig. 5). An- tennules repliées longitudinalement (et alors le grand article basal des antennes est mobile, les fouets antennaires sont allongés avec deux rangs de fortes soies sur leurs bords), ou dirigées en avant (formes exo- tiques où les pédoncules antennaires sont soudés au front et les fouets rudimentaires ou nuls) (Famille des Coryslidae ALCOCK). ............ .......................................... Corystes, p. 217. — Carapace à bords latéraux en crête dentée ou lobée au moins en avant ; toujours des antennules repliées longitudinalement et les doigts de p° à p‘ styliformes ......................................... 3 il . Carapace subcirculaire à peu près aussi large que longue, rarement un peu moins, sa crête latéro-antérieure dentée, le front trilobé, rarement simple ou bilobé (Pl. VIII, fig. 6, 7). Fouets antennaires médiocrement longs et munis de deux rangs de soies, ou (Pliosoma) courts et peu séti- fères. (Famille des Alelecyclidae ORTMANN). .... Atelecyclus, p. 219. —- Carapace bien plus large que longue, souvent transversalement ova- laire, à crête latérale dentée ou lobée, front trilobé (Pl. VIII, fig. 10, ll) ; fouets antennaires courts et irrégulièrement munis de soies, au moins dans leur partie terminale (Famille des Canceridae ORTMANN) ....... ........................................... Cancer, p. 223. — Carapace hexagonale, pas plus large que longue, à crête latéro-anté- rieure armée de cinq fortes dents (Pl. VIII, fig. 2) ; fouets antennaires plutôt courts, assez épais et nus à la base, grêles au sommet où ils pré- sentent quelques soies (Famille des Pirimelidae). ................. . ......... . ................................. Pirimela, p. 225 G. CORYSTES LA1·nE1x.LE 1803. (Euryala WERNER 1795). Carapace à bords latéraux arrondis, un peu convexes et commençant à la dent orbitaire externe qui est forte, en arrière deux autres dents aiguës ; aires cardiaque et gastrique assez bien limitées sur le dos convexe de la ca- rapace ; front saillant en deux lobes aigus et relié par un bord oblique à la dent orbitaire interne qui est très basse ; fouet antennaire plus long que la
218 niàcrxronias Maacmauas carapace, comme les deux articles précédents avec deux rangées de longues soies. Épistome bien limité en avant par une crête transverse et en arriere par la crête antérieure du cadre buccal. Mérus de mœp° prolongé en avant de l’insertion carpienne et, par ce prolongement, recouvrant l’épistome. Chéli- pèdes fort allongés et puissants chez le 3, beaucoup plus réduits chez la $2 ; les pattes suivantes avec doigts styliformes peu arqués et plus courts que le propode. Formule branchiale du type cancérien normal. Abdomen assez étroit, laissant apparaître dorsalement ses trois premiers tergites, tous ses segments libres chez la S2, les trois moyens soudés chez le 3. Ce genre est re- présenté par 1’espece suivante qui est fouisseuse et propre à nos pays. C0rySt€S cassivelaunus PENN. (fig. 146, Pl. VIII, fig. 5) : Cancer cassi- velaunus PENNANT 1777, IV, 6, Pl. VII ; HERBST 1796, Pl. XII, fig. 72 (3). Corysies cassivelaunus LEACH 1813,395, Pl. 302, fig.1—5,et 1815 b, Pl. I; BELL 1853,159 et fig. ; PESTA 1918, 378, fig. 121 ;BALSS 1926, 38, fig. 16 ; SCHELLENBERG 1928, 112, fig.86,87. Corysles cassivelanus Noerus 1936, 72, fig. 16. Cancer personalus HERBST 1790, Pl. XII, fig. 72 (S2). Albanea denlaia Faerucws 1798, 318. Corysies denlaius LATREILLE 1805, 122 ; H. l`lILNE—EDWARDS 1837, 148 ; HELLER 1863, 136, Pl. IV, fig. 6. Carapace couverte de petites touffes de poils à peine sensibles, presque toujours avec une petite dent supplémentaire au niveau des régions bran- ohiales; aire intestinale bien distincte en arrière de la cardiaque, les diverses régions dorsales figurant assez un masque (personaius). Bord orbitaire supérieur avec deux incisions, l’orbitaire inférieur avec une dent réduite ; pédoncules oculaires dilatés dans leur région cornéenne qui présente en dessus un profond sinus. Chélipèdes du 3 deux fois aussi longs que la ca- rapace, subcylindriques, avec le mérus muni de trois dents aiguës à son extrémité distale, deux dents semblables au bout du carpe, une longue pince dilatée à la base des doigts qui sont infléchis, bien plus courts que la portion palmaire et régulièrement dentés ; la 9 avec des chiélipèdes courts dont la pince courte et très comprimée présente des doigts de même longueur que la portion palmaire. Pattes ambulatoires comprimées latéralement, inermes, ciliées sur leurs bords. Pléopode I du 3 robuste, le suivant assez long et fort étroit à partir de sa base. Tonalité variant du rouge pâle au blanc jaunâtre, plus terne chez la 9; pattes d’un rouge plus accentué. -— Dimensions de deux adultes : longueur de la cara- pace, 3 36 mm., 9 20 ; largeur maximum 3 26 mm., Q 10 mm. ; lon- gueur des chélipèdes, 3 78 mm., S2 24 mm. Diamètre des œufs 0,45 mm. L’animal s’enfouit d’ordinaire dans le sable en faisant agir ses pattes am- bulatoires; alors, 1’extrémité desfouets antennaires émerge un peu. L’appa- reil respiratoire comprend les parties successives suivantes : 10 un tube fil- trant constitué par les antennes dont les deux rangées de soies s'entrecroi— sent avec celles du côté opposé et retiennent le sable entraîné par l’eau affé- rente ; 20 une chambre prostomiale fermée en dessus par le rostre, l’épistome et les antennules, en avant par les deux derniers articles,infléchis vers le bas, des pédoncules antennaires, sur les côtés par les autres articles des mêmes
Aranecvctvs 219 pédoncules, en dessous par le mérus de ma:p* prolongé et garni de soies sur ses bords ; 3° le cadre buccal qui a pour plancher mœpa abstraction faite des fouets et du palpe endopodial. Le courant d’eau, étudié par Gnnsnivo (1896), est produit comme à 1’ordinaire par Vexopodite de mm'; chez 1’ani· mal enfoui et immobile, après avoir traversé le tube filtrant et l’atrium il se dirige à droite et à gauche dans le cadre buccal, passe au-dessus de l’en- dopodite de mxp* distalement épanoui en lame incurvée et, suivant 1’exo- podite allongé en fouet du même appendice, gagne les profondeurs de la chambre branchiale, ayant abandonné ses dernières particules solides aux poils et soies des mâchoires. Quant à la sortie du courant elle s’effectue par les fentes qui, au niveau des pattes, séparent du sternum le bord bran- chostégien. Ces fentes, surtout celles situées à la base des chélipèdes, ser- ‘ vent de coutume, chez les Décapodes, à l’entrée de l’eau ; ici le courant · est renversé, mais Gansrmc observe que, durant la nuit, il peut devenir normal (voir p. 24). Pendant 1’activité du fouissage, il oscille et produit des chasses d’eau en avant et en arrière qui nettoient les orifices de la chambre. Du Cattégat et des Iles Britanniques à la Méditerranée.Sublittorale, peut descendre jusqu’à 100 mètres. SANTUCCI (1928) la signale dans la mer Egée. G. ATELECYCLUS LEACH 1813 b. Carapace presque circulaire, abstraction faite de sa partie postérieure sen- siblement rétrécie ; ses bords latéraux, en avant de cette partie, fortement dentés sur toute leur longueur : rostre tridenté à dent médiane plus forte, dos assez convexe avec les aires gastrique et cardiaque bien indiquées ; bords orbitaires, antennules, antennes et cadre buccal comme dans Corysies,mais ce dernier moins rétréci en avant, les fouets antennaires plus courts, peu ou pas comprimés, le grand article baSa12 -|— 3 des antennes ankylosé. Chéli- pèdes puissants, peu armés, convexes en dehors, très comprimés et aplatis en dedans ; leur carpe avec une grosse dent triangulaire antéro-interne, leurs pinces avec rangées longitudinales de granules sur la face externe, un peu infléchies, avec les doigts régulièrement dentés. Pattes ambulatoires un peu comprimées latéralement, leurs doigts plus longs que le propode. Abdo- men de Gorystes mais replié sous le sternum dès la base. Par le prolongement lamelleux antérieur de mœp°, le genre diffère des autres Atélécycliens et se rapproche étroitement des Corysles. Comme le montre la structure des antennes et comme 1’a observé GARSTANG (1937 a), les habitudes fouisseuses ne sont point très différentes. On sait d’ailleurs par Bomv (1901) que le courant d’eau respiratoire y est de même inverse pendant toute la durée de l’enfouissement, encore que I chambre prosto- miale soit peu profonde. C’est en Europe que ce genre est le mieux représenté ; il y compte les deux espèces suivantes, qui sont d’ailleurs très voisines ; voire même iden- tifiées par Blxtss (1926) sous le nom commun de rolundaius. 1.Ate1ecyc1us septemdentatus Monr. (fig. 148 et Pl. VIII, fig.6) : Cancer seplemdcnialus IYIONTAGU 1808, Pl. I, fig. 1. Aielecyclus septemdenfalus Lancia 1813, 430 ; Mime-Enwanos et Bouvuza 1900, 60. Alelecyclus
220 nÉcAP0DEs Mlmcrrieuns heier·0d0nLEAcH1815b, 11, Pl. Il; H. MILNE·EDWARDS 1837, 142; BELL 1853, 153 et fig. ; HELLER 1863, 133 ;BoNN1En 1887, 38 ; M1LNE-EDWARDS et Bouvmn 1893, 50, Pl. V, fig. 6-11 ; Norme 1936, 25, fig. 13. Aielecyclus roiundafus PESTA 1918, 382, fig. 122. Carapace avec les 11 dents des bords latéraux granuleuses sur les bords et plus ou moins alternativement inégales, en avant les deux dernières très réduites ; granules du dos très petits surtout dans la région gastrique, U 1 I I . $1, 3 W9 ,~ ·,/ (___,.--·' _»E ,,,1» , R, /'/,.«·‘ . ç M f//’x” I ; J » y§ `\...···\- ·/_\ Il '/’ ` · A [É" S . W W1 l«;,»’,};/ W), I J . , , ` ‘ ` ` l\ ' Il · V /,/ //.·' l' »§£*”xSv>É~ll\‘ l‘ » ’ /X/i l 1 , V N ,4/ [ __' ,`·,·,.,___·`, A/V 1] / WI;/¥}'•â))A /jllwljîl/(¢/W «• •\h·,"' ' A «L'l#lv’^3"‘ "/ " 4l #"Él}l(¢/%"'À` i' 4%, Y ^,,LwJ['¢}\’, MLM, — y vl Mlm w ÉPMQ " Il Zgglilî l A «/My » " P B FIG. 147; — Atelecyclus rotundatus : A, appendices céphaliques et cadre buccal ou l’on n’a laissé en place que mœp°, face inférieure ; les parties en grisé sont partout recou- vertes d’une toison de longs poils (Le pléopode 1 du 3, en baguette droite, s’avance presque jusqu’à la base de mxp°) ; B, pince droite du 3, face externe (original). peu ou pas pilifères ; les trois dents rostrales bien isolées ; flancs ptéry— gostomiens et branchiostégiaux couverts d’une épaisse toison. Pédoncules oculaires un peu recourbés en dessus, leur cornée avec une profonde échan· crure dorsale généralement terminée en mucron ; grand article basal des
ATELECYCLUS 221 antennes avec une pointe distale, fouet de ces appendices plus court que la carapace ; mérus de mœp° plus court que l’ischi0n, à peine aussi large, sa partie distale saillante peu inclinée en dedans. Carpe des chélipèdes avec deux dents distales et trois rangées de granules sur sa face externe; la pince avec quatre rangées semblables et deux dents aiguës au bord supérieur, ses doigts à peu près égaux à la portion palmaire ; de longs poils au bord supérieur du carpe et des pinces, aux deux bords des pattes am- bulatoires et sur les bords de l’abdomen, les poils du doigt de p° allongés, au moins chez la 9. Tonalité d’un blanc rougeâtre avec taches rouges ou bistrées, chélipèdes rouges, poils bruns. — Longueur de la carapace d’un @ 25 mm., d’une Q 27 mm. ; largeur 3 27 mm., $2 27,5 mm. /' % figé u ( u? .··/ .. \ 7 9 â / (.2 B A FIG. 148.-- Afelccyclus septem- dcntalus, mœp' droit, sans son FIG. 149. —-— Thia polifa : A, extrémité de p'; palpe (original). B, de p', en dessus (original). D’après GARSTANG (1937**) l’anima1 renforcerait le courant d’eau afférent normal par 1’application des chélipèdes contre les flancs; l'eau filtrerait entre les denticulations latérales de la carapace et se rendrait à la base afférente des chélipèdes à travers les poils, en suivant une dépression qui se trouve à peu près au niveau de la ligne latérale. Depuis le littoral jusqu’à 748 mètres. De la Norvège aux îles du Cap-Vert et en Méditerranée. *2. Atelecyclus rotundatus Omvx (fig. 147 et Pl.VIII, fig. 7) ; Cancer rolundalus OL1v1 1792, Zool. Adriat., Pl. II, fig. 2. Alelecyclus rolundalus Bowman 1887,37 (ubi syn.), Atelecyclus cruenlatus Dasivmnasr 1825, 89 ; H. Minus-Enwxaos 1837, 142; HELLEP.1863, 132, P1. IV, fig. 5 ; Mime- Eowanns et Bouvmn 1894 a, Pl. V, fig. 1-5 ; Pnsm 1918, 383, fig. 123 ; Noam; 1936,24, fig. 11 ; MoNo¤ 1933, 45. Très voisin du précédent dont il se distingue aux traits suivants: ca-
222 nécaromas ivmncnnuas rapace partout plus fortement granuleuse, ses granules avec des poils bruns ; les dents rostrales plus petites, la médiane peu prédominantegmérus de mxps aussi allongé que l’ischion, plus large ; dents des chélipèdes en épines plus fortes, les granules des pinces plus saillants et plus aigus ; carapace bien plus large. Tonalité du précédent, mais un peu plus claire. — Longueur dela carapace dans une 9 très typique 28,5 mm., largeur 33 mm. Connu depuis Concarneau jusqu’a la Sénégambie et en Méditerranée ; paraît pouvoir descendre jusqu’à une trentaine de mètres. J e crois les deux . espèces bien différentes, mais BALss (1921), étudiant les exemplaires afri- cains, pense qu’il existe entre elles des passages. C’est douteux ; en tout cas, les jeunes exemplaires des îles du Cap-Vert que nous avions, MILNE-ED- wimns et moi (1900), rapportés à rofzmdaîus, n’0nt rien des seplcmdentatus. G. THIA LEACH 1817. Carapace subcirculaire avec les bords latéro-antérieurs un peu saillants, beaucoup plus longs que les latéro-postérieurs, le bord postérieur assez court et droit, laissant apparaître du côté dorsal les deux premiers tergites abdo- minaux ; la surface assez convexe, nue, un peu ponctuée, sans sillons aréo- laires encore qu’on y distingue une région cardiaque; front large, assez saillant, entier, parfois légèrement sinueux sur son bord. Orbites très ré- duites, leur bord inférieur formé par une saillie ptérygostorrienne dépassant les pédoncules oculaires qui sont très réduits, avec une cornée minuscule. Antennules repliées un peu obliquement ; grand article basal 2 -1- 3 des antennes plus large que long, un peu mobile, logé dans l’échancrure orbi- taire interne et suivi par deux articles plus étroits, plus allongés, longuement ciliés comme le fouet qui est assez court. Épistome triangulaire et étroit,mal limité en avant, mais nettement en arrière par la crête antérieure du cadre buccal, crête qui est échancrée au point où elle se soude au ptérygostome. Mérus de m:cp° a peu près aussi large mais beaucoup plus court que l’ischion, un peu prolongé sur l’épistome. Chélipèdes courts, inermes, assez forts, leur pince surtout développée, convexe en dehors, avec le doigt mobile muni à sa base d’une dent obtuse prédominante. Pattes ambulatoires comprimées latéralement, progressivement de plus en plus courtes, leurs doigts à peu près droits, bien plus longs que le très court propode, celui de pé lancéolé, les autres styliformes. Abdomen d’Alclecyclus. Une seule espèce, la suivante, qui paraît propre à nos pays : Thiap01itaLE.».cu (fig. 47,149 et Pl.VIII, fig.8 et 9) ; LEACH 1917, II, Pl. GIII ; H. MILNE·EDWARDS 1837, 144 ; BELL 1853, 365 et fig. ; HELLER 1863,134, Pl. IV, fig. 7; PESTA 1918, 385, fig. 126; BALSS 1926,41 ; SCHEL- LENBERG 1928, 124, fig. 97 et 98 ; NOBRE 1936, 23, fig. 13. Bords latéro-antérieurs avec quatre faibles dents, l’0rbitaire externe y comprise; de longs poils sur toute la longueur de ce bord, sur les bords des divers articles des pattes ambulatoires, au bout distal du carpe des chélipèdes et le long d’une strie qui se trouve près du bord inférieur de la
cancun 223 pince ; ces poils en touffe très serrée au bout distal du mérus et sur les bords de Pabdomen de la Q, plus courts chez le 6*. Carapace un peu plus large que longue. Tonalité rose rouge. -— Longueur dans un 3 20,5 mm., dans une 9 14 mm. Diamètre des œufs 0,4 à 0,45 mm. Des Iles Britanniques à la Méditerranée, sauf 1’Adriatique. Littoral et sublittoral jusqu’à 22 mètres. Se niche dans le sable et lavase où, d’après Bonn (1901), il s'enfouit plus ou moins. Tient des Corystes par la position des tergites abdominaux antérieurs ; comme dans les Brachyrhynques, l’oriIïce respiratoire efférent se trouve aux angles antéro-externes du cadre buccal. G. CANCER LINNÉ (pars), Lrzacn 1815 b. Carapace beaucoup plus large que longue, avec les bords 1atéro—antérieurs en crête convexe découpée en 10 lobes ou dents, dont la l0¤ est réduite et située déjà sur le bord latéro-postérieur, celui—ci indiqué par une ligne sail- lante, ordinairement granuleuse, et toujours effacée en arrière ; bord posté- rieur assez court et présentant une ligne semblable ; front étroit, trilobé, horizontal, séparé de l’angle orbitaire interne par une dépression ; la cara- pace un peu convexe d’arrière en avant, des sillons médiocres y délimitent assez les aires gastrique et cardiaque. Cavités orbitaires réduites, leur bord supérieur avec deux incisions, l’inférieur avec deux petits lobes. Antennules longitudinales, bien séparées de l’orbite par le grand article 2 -(- 3 des pé- doncules antennaires qui est plus long que large, fixe et en avant se prolonge plus loin que l’angle orbitaire interne, l’article 4, beaucoup plus étroit, est fixé sur le bord interne du précédent ; fouets antennaires variables de lon- gueur, toujours avec quelques soies, au moins dans leur partie terminale. Cadre huccal carré, bien séparé en avant de l’étroit épistome, parfaitement clos en dessous par m:cp° dont le mérus quadratique s’arrête sur la crête du cadre buccal. Chélipédes aplatis en dedans, surtout aux pinces qui sont subé— gaies et présentent 5 bourrelets longitudinaux sur leur face externe ; pattes ambulatoires comprimées latéralement avec des doigts styliformes, pres- que droits et un peu plus courts que le propode. Abdomen des Corystes mais replié dès sa base et atteignant le niveau de pl'. On sait que le terme de Cancer, pour LINNÉ, s'appliquait à presque tous les Crustacés supérieurs et notamment aux Décapodes, mais il a été res- treint dans la suite, surtout à partir de Lmacn, aux représentants de cer- tains Crabes dont le type est notre « tourteau » vulgaire ou Cancer pagurus. Dans sa monographie des Cancériens, A. MILNE-Enwanns (1865) a séparé des Cancer, sous le nom de Melacar·cinus, une espèce californienne dont le doigt de p° est élargi en lame lancéolée comme dans notre Carcinus mae- nas. On doit réunir aux Cancériens les Trichocarcinus MiERs (Trichocera DE HAAN) dont une espèce, T. gibbulosa DE HAAN, se distingue par ses louets antennaires assez longs et garnis de nombreuses soies, établissant le passage des Cancer aux Atélécycliens. C’est du reste l’opinion de BOHN (1901) qui, à la suite d’une étude comparative de diverses espèces de Cancer, conclut que ce sont des Alelecyclus qui ont perdu presque tous les
224 DÉCAPODES Mnncmauns habitudes fouisseuses, la chambre prostomiale et le renversement respi- ratoire des Corystidea. Zoé à épines latérales réduites et mégalope bien étudiée par VVILLIAMSON ; cette dernière ressemble beaucoup à un Alelc- cyclus. Les espèces du genre Cancer sont nombreuses, mais les deux suivantes ont seules des représentants dans nos pays : 1. Cancer pagurus L. (Pl. VIII, fig. 10) ; Lu~:NÉ 1758, 627 ; BELL 1835, 341 et 1853, 59 et fig. ; HELLER 1863, 62, Pl. II, fig. 2 ; A. MILNE-EDWARDS 1865, 186 ; PESTA 1918, 387, fig. 125 ; BALss 1926, 42, fig. 19 ; SCHEL- LENBEHG 1928, 131, fig. 102, 103 ; Noam; 1936, 49, fig. 33. Plafycarcinus pagurus H. MILNE-EDWARDS 1934, 413. C’est le « tourteau » ou « poupart » de nos côtes. Les partitions de la crête latérale tronquées en lobes inermes ; test cou- vert de fins granules. Chélipèdes inermes, un peu plus forts chez le 3, leurs saillies longitudinales à peine saillantes chez l’adulte, les doigts noirs pres- que jusqu’à la base, munis sur leur bord interne de dents subaiguës assez inégales. Pattes ambulatoires avec des rangées de poils raides sur de légères saillies, particulièrement nombreux au bord supérieur. Tonalité d'un brun rougeâtre, pourprâtre chez les jeunes ; dessous blanchâtre. Dimensions de divers spécimens: jeune jeune 3 grande Q immature Longueur de la carapace .. ......... 11,5 mm. 20 mm. 103 mm. Largeur .......................... 13,5 mm. 44 mm. 158 mm. Longueur des fouets antennaires. .... 2 mm. 3 mm. 7 mm. Dimensions de 1’abdomen dans deux adultes : 5‘ 9 Longueur des parties visibles des tergites 1 et 2 réunis., .............,.................... 13,5 mm. 14,5 mm. Longueur des tergites soudés 3 4- 5. ........... 26,5 mm. 36 mm. — du tergite 6 ........................ 15 mm. 30 mm. ——— —— 7 (telson) .................. 14 mm. 26 mm. Largeur au niveau du tergite 3 ................. 28 mm. 42 mm. Diamètre des œufs 0,4 mm. ; une grande 2 peut en porter jusqu’à 3 millions. Des Lofoten au Cattégat, et à la Méditerranée jusqu’en mer Noire ; sur fonds rocheux depuis la côte jusqu’à 90 mètres. D'après SCHELLENBERG, Faccouplement a lieu en automne et la ponte se produit un an plus tard ; les œufs, portés durant 8 mois, donnent une zoé normale. Dans les jeunes, les soies des fouets antennaires sont assez nombreuses et inégales ; chez les adultes, on ne les trouve plus que sur les articles terminaux. L’espèce est carnivore ; on la recherche pour sa chair qui est estimée. En France, les sta- tistiques donnent pour l’année 1937 un poids total de 2.567.000 kilogrammes représentant une valeur de 4.244.000 francs.
PIRIMELA 225 2. Cancer bellianus Jormsr. (Pl. VIII, fig. 1l);.louNsroN 1861, 241, Pl. XXVIII ; A. IVIILNE-EDWARDS et E. L. Boovuan 1894, 36, Pl. II, fig. 1-4 ; Nonnn 1936, 50, fig.34. Plalgcarcinus bellianus Bmro CAPELL0 1873, 23-1. Diflère du précédent par ses lobes tridentés, ses sillons et ses aires beau- coup plus nus, ses granules beaucoup plus forts et isolés, les saillies longi- tudinales de ses pattes très accentuées et munies de petits tubercules aigus souvent spiniformes. Les doigts de p’ à p5 notablement plus longs que le propode. Tonalité rougeâtre avec les doigts des chélipèdes noirs presque jusqu’à la base. - Longueur de la carapace d’un 5 105 mm., d’une Q 105 mm. ; largeur dans le 5 171 mm., dans la 9 167 mm. Diamètre des œufs 0,2 mm. (?). Découverte à Madère par JonNs·roN, puis signalée aux Açores par BAR- noxs (1888), l’espèce fut également trouvée aux Canaries et au large du Por- tugal. Se tient depuis la région sublittorale jusqu'à 620 mètres. Leonnone (1938) vient de signaler la capture d’un 5 non loin de Concarneau, par une ‘ centaine de mètres de profondeur. G. PIRIMELA LEAC11 1815 b. Région fronto-orbitaire égalant la moitié de la plus grande largeur de la carapace, celle-ci un peu plus grande que la longueur; [ front assez saillant, sa pointe médiane notablement plus 1\| '/l gl longue que les deux autres; aires et aréoles de la cara- (,l`(1 pace très accentuées : une voussure forte sur chaque \\'· aréole gastrique latérale, deux très fortes l’une en de- l dans, l’autre en dehors sur chaque aire branchiale, une paire de saillies plus réduite sur l’aire cardiaque et une petite saillie sur l’aire hépatique ; carapace très dépri- mée en arrière du front. Fouets antennaires un peu plus courts que la largeur fronto-orbitaire. Crête antérieure du cadre buccal très saillante, dépassée par le mérus de ma:p* qui est frangé en avant de longues soies recou- vrant l’étroit épistome (fig. 150). Pattes peu puissantes avec des crêtes longitudinales obtuses au bord supérieur; doigts de p* à p° styliformes, étroits, un peu arqués. Abdomen des autres Corystidca. Fxo. 1§0. — Pirimela Avec ses fouets antennaires munis de soies dans leur gîgfîîïàîïgenïîfâfê partie distale et le grand article basal pedonculaire (original). fixe, le genre se rapproche des Cancer; il se rapproche des Corysles par l’avance du mérus de mzp° sur l’épistome, des (lyclomé· topes primitifs du genre Carcinus par la forme de la carapace. N’est représenté que par l’espèce suivante, assez commune dans nos pays. Pirimela. denticulata Momx (fig. 149, Pl. VIII, fig. 12, 13) ; Cancer den- liculalus MONTAGU 1808, 87, Pl. II, fig. 2. Pirimela denliculala LEACH nouvxisn 15
226 ¤ÉoAPoDEs Mnncnnuns 1815 b, Pl. Ill ; H. MILNE-EDWARDS 1834, 424 et 1849, Pl. XII, fig. l ; BELL 1853, 73 et fig. ; HELLEP. 1863, 64, Pl. ll, fig. 4 ; PEsTA 1918, 390, fig. 126 ; BALSS 1926, 42; SCHELLENBERG 1928, 125, fig. 97 et 98 ; Noam; 1936, 51, fig. 32 ; MONOD 1933, 52. Carapace très finement granuleuse, bossuee, sa dent orbitaire interne plus obtuse et, au bord supérieur comme à l’inférieur, séparée de la dent orbitaire externe par un lobe obtus bien saillant; l’orbitaire externe moins aiguë que les quatre dents latéro-antérieures suivantes qui sont grandes et un peu recourbées en avant. Pédoncules oculaires courts, rétrécis au sommet où la profonde échancrure cornéenne se termine en mucron. Le grand article basal des pédoncules antennaires est bien plus long que les deux suivants, mais n’atteint pas l’extrémité de la dent orbitaire interne. Chélipèdes avec un court mérus inerme, le carpe très renflé en dehors, lon- guement cilié en dedans, son bord supérieur terminé par une forte saillie ' dentiforme, une dent plus réduite au bout de la carène qui l’avoisine ; pince avec deux carènes assez fortes au bord supérieur, une troisième ca- rène très vague suit le milieu de la face externe qui est assez convexe ; les doigts à dents petites, à peu près longs comme le bord supérieur de la pince. Pattes suivantes comprimées latéralement, sétifères aux bords, leurs carènes plus accentuées sur les doigts, le doigt de ps un peu plus lon- guement cilié sur son bord inférieur. Tonalité variable, verdàtre ou pour- prâtre, avec taches brunes. —- Longueur de la carapace dans un 3 18 mm., dans une Q 13,5 mm. ; largeur 3 20 mm., $2 15 mm. ; longueur des fouets antennaires (qui sont épaissis à la base) 3 8 mm., Q 5 mm. Diamètre des œufs 0,45 mm. Zoé à longues épines frontale. dorsale et latérales. De la Norvège aux îles du Cap—Vert et en Méditerranée ; mer Rouge d'a- près Mon 1: (1933). De la côte jusqu’à 200 mètres, surtout parmi les rnchers et le sable. Tribu IV. BRACHYRHYNCHA BORRADAILE 1907. Se distinguent des Corysiidea par les caractères indiqués au tableau de la page 184, surtout par leurs fouets antennaires courts et dépourvus de soies, leur rostre peu ou pas saillant et leur cadre buccal bien limité du côté de lépistome par une crête complète que débcrle tres rarement le mérus de mrpa. Telle que Penvisageait BoaRAnA1LE et que Penvisagent actuellement tous les auteurs, la tribu des Brachyrhynques comprend les Corysloidea ; ici, au contraire, elle est réduite, encore que singulièrement vaste ; comme il a été dit plus haut (p. 185), elle est ramenée pour notre faune à deux des groupes établis par H. M1LNE—EDwAnDs, Cyclomelopa et Calomelopa. Lnaoun (1917) compare les zoés des Brachyrhynques à celles des Oxy- rhynques ; abstraction faite de la prézoé qui reste immobile dans son exu-
cYcLoME'ro1•.x 227 vie cuticulaire, on observe fréquemment cinq stades zoé chez les Cyclo- métopes (Carcinus, Porlunus, Pilumnus), et 4 chez les Catométopes (Gono- plazz) sauf au moins chez les Pinnolheres qui n’en ont que deux et ressem- blent en cela aux Oxyrhynques typiques. Groupe I. Cyclometopa H. MILNE-EDWARDS 1834. (Cancmidca DANA 1852). Carapace plus large que longue, rarement un peu plus longue que large, ses bords latéraux (Pl. IX, fig. 12-14 ; Pl. X, fig. 9 et 10) ordinairement nets et plus ou moins dentés, les antérieurs le plus souvent arqués et le postérieur convergeant vers le bord intestinal ; front plus ou moins large, rarement sail- lant en rostre. Cadre buccal (fig. 160) quadratique, l’orifice respiratoire efférent à l’angle externe de sa crête antérieure, l’orifice afférent normal entre le ptérygostome et la base de pl ; carpe de m.rp* presque toujours articulé à Yangle antéro-interne du mérus ; épistome étroit et transverse ; abdomen occupant tout l’espace compris entre les coxa de p‘ ; orifice sexuel 5* sur ces coxa. La formule branchiale est celle des Corystes et de la presque totalité des Crabes brachygnathes, notamment de Cancer pagurus et de Carcinus mae- nas. Pattes Maxillipèdes V IV III II I 3 2 1 Pleurobranchies .. ........ 0 0 1 1 0 0 0 0 Arthrobranchies. ......... O 0 0 0 2 2 1 0 Épipodites et podobran- chies .. ............... 0 0 0 0 0 Ep.+ 1 Ep.-)- 1 Ep. soit en tout, 9 branchies de chaque côté. Le groupe semble issu des Coryslidea comme le montrent les Porlumnus et Carcinus. Il doit le nom que lui a donné MILNE-EDWARDS à la forme de la carapace dont les bords latéro-antérieurs décrivent généralement avec le front un arc de cercle. Correspond aux Cancroidea de DANA et aux Cyclomelopa d’A1.cocic (1899), abstraction faite des Coryslidea. Ses genres sont extrêmement nombreux : parmi les caractères qui les dis- tinguent entre eux il faut signaler la présence ou l’absence, sur l’endo· stome ou plafond du cadre buccal, d’une crête (fig. 160, A) limitant du côté interne l’espace respiratoire efférent ; cette crête naît un peu en de- hors des mandibules et se termine en avantà la crête antérieure du cadre, à quelque distance du milieu. DANA divisait les Xanthidés suivant qu’ils présentent la crête (Hyperomerisla) ou en sont dépourvus (Hyperolissa), mais cette distinction peut s’appliquer aussi aux Portunidés. Qu’ils soient ou non pourvus de cette crête, les Cyclométopes présentent généralement sur les bords latéro-antérieurs de la carapace une crête dentée qui, d’après GAns1·ANG (1897a), joue le rôle de crible dans le courant d'eau respiratoire afférent. (fest chez les Portunidés et spécialement chez Bathyncclcs lon-
228 DÉCAPGDES MAP»C.HEURs gipes que ledit auteur a étudié ce mécanisme 2 l’animal s’enfouit tout en- tier dans le sable, sauf la région prébuccale, il ramène les chélipèdes sous la crête contre la partie antérieure des flancs, de sorte qu’un étroit espace subsiste entre ces derniers et les trois articles distaux des chélipèdes ; quand on introduit dans l’eau, sur la crête, une dilution d’encre noire, ce liquide pénètre entre les dents du crible crestiforme, gagne l’intervalle décrit plus haut, et par cette voie, les orifices afférents. Les dents du crible, dans ce parcours, ont retenu les éléments sableux les plus grossiers. _Le tableau suivant donne la clef des genres de Cyclométopes représentés dans nos régions : TABLEAU mas GENREs. 1. Pattes postérieures modifiées pour la natation (Pl. IX), leurs deux derniers articles étant comprimés, régulièrement ciliés sur leurs bords et leur doigt en lame ovale ou lancéolée ; chélipèdes avec une forte dent aiguë ou obtuse à l’angle antéro—interne du carpe ; souvent des crêtes ou des carènes longitudinales sur la face externe des pinces dont les doigts sont aigus et fortement dentés ; pour recevoir la base de pé, une échancrure à la jonction des bords latéraux et postérieurs (Famille des Porfunidae H. M. Edw.) ................................ 2 — Pattes 2 à 5 adaptées pour la marche (Pl. X), à doigts styliformes peu ou pas comprimés ; pas d’échancrure à la jonction des bords latéraux et postérieurs de la carapace ................................ 8 2. Endostome sans crête latérale Z dilatation terminale de l’endopodite de mœpl simple oupresqué. Doigt de pô lancéolé_(Pl. IX, fig. 1 et 2). 3 -— Endostome avec crêtes latérales (fig. 160) ;dilatation terminale de l’en· dopodite de mœpl avec une échancrure y déterminant un lobule (lobe portunien). .............. . .................................. 4 3. Doigt de ps en large lancette, de p2 à p" en stylet élargi à la base, cara- pace pas plus longue que large ou à peine (Pl. IX, fig. 1) ; abdomen du 3 fort étroit, son pléopode I droit .............. Portumnus, p. 231. ·— Doigt de p5 en étroite lancette, de pf à p* étroitement styliforme (Pl. IX, fig. 2) ; carapace beaucoup plus large que longue;abdomen du 3 en triangle, son pléopode I coudé en dehors au bout distal .......... ., ................................. . ....... Carcinus, p. %3. 4. Bord fronto-orbitaire beaucoup plus court que la plus grande largeur de la carapace et formant un arc de cercle avec les bords latéro—anté- rieurs qui sont armés de 3 dents. Carapace médiocrement plus large que « longue ; suture médiane du sternum $2 limitée aux deux segments posté- rieurs de celui-ci. Un nodule ptérygostomien atteint la base du grand article 2 —|- 3 des pédoncules antennaires (fig. 156, n0);lobe portunien réduit ou nul. ...............,... Ã . .................... , ..... 5 -— Bord fronto—orbitaire très long et formant un angle brusque avec les bords latéro-antérieurs. Carapace très large ; suture médiane du ster-·
CYCLOMETOPA 229 num intéressant au moins les trois segments postérieurs de celui·ci. Di- visions du front paires. Pas de nodule ptérygostomien. Lobe portunien d’ordinaire fort. ..................... . ....................... 7 5. Doigts de pf à p·‘ largement lancéolés, le doigt de p“en rame ovalaire; carapace subcirculaire (Pl. IX, fig. 11) ......... Polybîus, p. 243. ·— Doigts de p" à p‘· styliformes, le doigt de p‘ en rame ovale ou en large lancette ; carapace polygonale ............................... 6 6. Pattes 2 plus longues que les suivantes; front simple ou trilobé, rare- ment avec 3 ou -1 paires de petits lobes étroits; dents latéro-antérieures d’ordinaire subégales, la postérieure rarement un peu plus longue (Pl. IX, fig. 3-7) ............................... Portunus, p. 236. — Pattes 2 plus courtes que les suivantes; front quadrilobé; la dent la- téro-antérieure beaucoup plus longue que les autres (Pl. IX, fig. 12-13). ......................................... Bathynectes, p. 245. 7. Bords latéro-antérieurs armés de 4 ou 5 dents ; carapace presque qua- drilatère, son bord fronto-orbitaire égalant presque la plus grande lar- geur de la carapace ; le front avec des lobes arrondis.Tigelle mobile des antennes externes exclue de l’orbite et naissant sous le front (fig. 162). ......................................... Thalamita, p. 252. — Bords latéro-antérieurs armés de 9 dents dont la postérieure est plus longue ; front quadridenté (Pl. IX, fig. 14, 15). Tigelle mobile des an- tennes externes normales, c’est·à-dire située dans le hiatus orbitaire interne, mais avec faible prolongement du grand article basal ........ .......................................... Neptunus, p. 248. ——— Bords latéro-antérieurs armés de 6 dents (parfois 5-7) ; front découpé en 6 Iobes ou dents. Tigelle mobile des antennes externes normale, en- core que le prolongement du grand article basal soit développé et l’oc- cupe en partie (fig. 163) ...................... Chatybdis, p. 251. 8. Front droit, sans dents ni échancrures, infléchi (Pl. X, fig. 17) ; bords latéro-antérieurs longs, convexes, avec une dent extra-orbitaire et une seconde (épibranchiale) située un peu en arrière, suivie d’une ligne den- ticulée ou granulée (ces caractères applicables au genre Polamon qui représente seul en Europe la très vaste famille des Polamonidae). An« tennules repliées transversalement. Eaux douces. Potamon, p. 272. —·— Front à divisions paires, tout au moins échancré sur la ligne médiane et presque toujours large ; carapace dentée sur les bords latéro-anté- rieurs dans les formes de nos pays. Antennules repliées transversale- ment ou obliquement. Dansla mer (Pl. X, fig. 1-16). (Famille des Xan- lhidae) ........... . ........................................ 9. 9. Sur chaque côté de l’endostome une crête complète ........... 10. —- Crête endostomienne nulle ou réduite à sa partie postérieure. Orbites ouvertes par un hiatus interne. Test peu pileux ............... 13 . 10. Orbites closes (sans hiatus) par réunion de leurs angles internes, de sorte que les antennes en sont exclues. Bordslatéro-antérieurs plus courts
230 Diâcaronns Mancnnuns que les latéro—postérieurs auxquels ils se rattachent suivant une courbe. Bords fronto-orbitaires à peu près aussi longs ou plus longs que les 2/3 de la plus grande largeur de la carapace (Pl. X, fig. 15, 16) ........... ........................................... Eriphia, p. 270. — Orbites avec un hiatus interne où se logent les pédoncules antennaires dont le grand article basal 2 + 3 est mobile et ne touche pas le front. Bords latéro—antérieurs à angle avec les latéro-postérieurs qui sont plus longs et peu convergents ; bord fronto-orbitaire à peu près aussi long que les 2/3 de la plus grande largeur de la carapace ............ 11. 11. Bord frontal convexe ou oblique de chaque côté de son incision mé- diane, sans lobule externe ; bords latéraux antérieurs avec 5 dents spi- niformes. Test avec des poils longs et nombreux (Pl. X, fig. 1). ...... .......................................... Pilumnus, p. 254 — Bord frontal avec un grand lobe médian et un petit lobe externe ; des 5 dents latéro-antérieures, les deux premières sont fusionnées (Pl. X, fig. 2 et 3) .............................................. 12 12. Lobe frontal médian très convexe, le petit bien saillant ......... ...................................... Pilumnopeus, p. 257. —— Lobe frontal médian transverse ou oblique, mais droit ou presque, le petit lobe peu accentué ................... Heteropanope, p. 259. 13. Grand article basal des pédoncules antennaires mobile, sans contact avec le front et logé dans le hiatus intra—orbitaire ; crête endostomienne réduite à sa partie postérieure ; p2 à p5 assez grêles et bien plus longs que pl .... . ............. . .................................. 14 — Le grand article basal des pédoncules antennaires est immobile et touche le front ; crête endostomienne réduite à sa partie postérieure ou nulle, ps et p2 fortes et à peu près aussi longues que pl ........... 13 14. Front étroit, quadrilobé (Pl. X, fig. 8), ses deux lobes médians bien plus allongés, le bord fronto—orbitaire plus court que la moitié de la plus grande largeur de la carapace. Celle—ci plutôt quadrilatère avec les bords latéro-postérieurs très convergents et le bord postérieur court. ......................................... Paragalene, p. 263. — Front assez large avec deux dents médianes et une petite externe, le bord fronto-orbitaire un peu plus long que la moitié de la plus grande largeur de la carapace (sans les épines). Celle-ci hexagonale avec les bords latéro-postérieurs peu convergents et le bord postérieur long (Pl. X, fig. 4) ................................. Geryon, p. 261. 15. Bords latéro-postérieurs droits, carapace assez fortement lobée ; front tronqué .................................................. 16 — Bords latéro-postérieurs concaves, beaucoup plus courts que les latéro- antérieurs ; carapace très fortement lobée et lobulée ; front divisé en deux moitiés à bords convexes par une incision médiane (Pl. X, fig. 13). ............................................ Actaea, p. 269. 16. Bord frontal séparé de l’angle orbitaire interne par une incision ; en
PORTUMNUS 231 dessous le bord se met en relation directe avec le grand article basal des pédoncules antennaires (Pl. X, fig. 9 et 11). . . Xantho, p. 264. — Bord frontal atteignant sans incision l’angle orbitaire interne;en des- sous il se met en relation par une saillie avec le grand article basal (Pl. X, fig. 12) .................................. Xanthias, p. 268. Famille des PORTUNIDÀE H. llrlILNE·EDWARDS 1834. G. PORTUMNUS LEM:11 1813. Front plus ou moins trilobé et assez saillant. Carapace avec les bords la- téro-antérieurs plus courts que les latéro-postérieurs et munis de 5 dents ; les fouets antennaires (l) égalent à peu près la largeur de l'orbite; le mérus de mxp° présente un lobe arrondi en avant de l’insertion carpienne. Abdo- men étroit, du type des Corystoidea, guère plus large chez la 9 que chez le 3. (Ie genre correspond aux Plalyonichus tels que les envisage HELLER (1863), mais non H. Mime-Enwaans (1834) ; ce dernier y rattachait maintes formes exotiques pour lesquelles Mmns (1886) réserva le nom de Plalyonichus que M. RATHBUN (1898) a remplacé par celui d’Ovalz`pes. Le genre comprend dans nos pays les deux espèces suivantes : ——- (larapace un peu plus longue que large, faiblement dentée, son front profondément trilobé, pointe ptérygostomienne aussi longue que le lobe infraorbitaire interne ; mérus de mœp‘ saillant sur l’épistome ........ ............................ . ..... . ......... latipes, p. 231 — Carapace un peu plus large que longue, fortement dentée, son front obtus avec vague indication de trois lobes ; pointe ptérygostomienne simple, mxp° ne dépasse point le cadre buccal. . . bigutliatus, p. 232. La première de ces formes rappelle les Corysles et Alelecyclus par le mérus de mxp"· qui s’avance sur l’épistome. L’une et l’autre se distinguent d’ailleurs des Coryslidea par leurs antennules obliques et par leurs fouets antennaires absolument nus (‘) ; dans la seconde l'article 2 ·l- 3 des pédon- cules antennaires est encore mobile, tandis qu’il paraît bien être toujours fixe dns la première. 1. Portumnus latipes PENN. (fig. 151, Pl. VIII, fig. 14) ; Cancer lalipes PENNANT 1777, IV, 3, Pl. I, fig. 4. Plalyonychus lalipes H. l`lILNF-ED- warms 1834, -136 ; A. M1LNE—E¤wAnDs 1861, 411 ; HELLER 1863, 93, Pl. II, fig. 16 ; NOBRE 1936, 28,, fig. 15. Poriumnus lalipes PESTA 1918, 397, fig. 128 ; BALss 1926, 39 : SCHELLENBERG 1928, 115;MoNo1> 1932 b, 215. 1. Ancocx (1899, p. 7) attribue aux Portumnus des ¤ antennes sétacées » ; je n‘ai ja- mais aperçu traces de soies dans nos deux espèces du genre. L‘auteur qualifie de c sétacées » les antennes dont le fouet porte des soies.
232 Dâcixroons MAnor1EURs Porlumnus variegaius LEACH 1815 b, Pl. IV, fig. 1-6; BELL 1853, 85 et fig. Test luisant malgré les très fines saillies de la carapace, la dent orbi- taire interne très réduite, l’orbitaire externe forte, moins aiguë mais moins faible que les quatre dents latérales. Bords de la cavité orbitaire sans lobes ni incisions ; pédoncules oculaires un peu recourbés en avant, à surface cornéenne plutôt réduite ; pattes lisses, les chélipèdes médiocres,capables de s’appliquer contre les flancs, leur carpe avec une dent subaiguë, leur lds M la / a \ ii I B A . (I î / 'dî , mn ài I`, ,,1,1 /« z, lxgm \ , ·" B- '“ ~1 1 x"—,\`\\ _\:iQ\\ \ > \ \\` \ Agir i C 1 et \\l 5 ·C \ F10. 151. -— Portumnus latipes : A, appendices céphaliques et mxpa du côté droit, face ventrale ; B, extrémité de p' ; C, patte 5 (original), pince carénée sur chaque bord : pattes suivantes très comprimées laté- ralement, sillonnées vers leur bord supérieur, leur doigt plus long que le propode, celui de p" à p‘ presque droit, en lancette étroite, celui de p5 en large lame lancéolée ; des cils sur les bords de ces quatre paires de pattes, particulièrement longs sur pé où on les retrouve serrés aux deux bords du carpe, du propode et du doigt. Un pénis mou, étroit et assez long s’en- gage dans le pléopode I qui est normal comme le suivant. Tonalité blanc pourprâtre, mabré de verdâtre. — Longueur de la carapace 20,5 mm., lar- geur 19,5 mm,. D'He1go1and et du sud de l’Ang1eterre aux Açores, au Maroc et en Médi- terranée ; du littoral à 28 mètres, sur fond sableux. 2. P01'h1mm1S bîgllttatus Pusso (Pl. IX, fig. 1) ; Risso 1916, Pl. I, fig. 1 ; I`rIILNE—ED\VARDS et Bouv1ER 1900, 61, Pl. XIV, fig. 1-3; Moivon 1933, 53;
csncmus 233 Plalyonychus nasulus LATREILLE, 1825, 151 ; (losinx 18351, Pl. VI, fig. 4 ; Lucas 1849, 14, Pl. I1, fig. 3 ; A. l\l1x.NE·Eow.m¤s 1861, -112; IIELLER 1863, 94 ; Gansrimo 1897b. 102. Pnrlumnoides Garslangi Borm 1901,271. Carapace plutôt terne et granuleuse, avec des sillons qui délimitent sur les côtés l’aire cardiaque et la partie postérieure de l’aire gastrique; une série de petites saillies à travers la carapace entre les dents latéro-antérieu- res de la 3** paire ; de la dent postérieure, qui est la moins forte, partent un sillon qui tend à rejoindre le sillon gastro·cardiaque correspondant et · un léger bourrelet qui atteint presque le bord postérieur ; la première dent, qui joue le rôle d’orbitaire externe, présente un début de division en deux lobes, parfois aussi un peu la suivante. Bord orbitaire supérieur avec deux échancrures délimitant un petit lobe ; pédoncules oculaires peu apparents, avec un mucron au bout de leur échancrure cornéenne. Chélipèdes avec une dent aiguë au bout antéro-interne du carpe, la pince avec deux crêtes longitudinales tranchantes au bord supérieur, et trois obtuses sur la face externe. Pattes ambulatoires comme dans lalipes, mais les doigts de p“ il p‘ plus étroitement styliformes. Tonalité très variable: blanc jaune avec une paire de grandes taches corail (Risso), brunâtre (Gosrix) ou jaune vcrdâtre (GAas·rANo), avec ou sans taches rouges, ces dernières, d’après GARSTANG, pourraient être dues à la couleur des ovaires au moment de la reproduction. — Longueur de la carapace 9,5 mm., largeur 10 mm. Du sud de l'Angleterre aux îles du Cap-Vert et en Méditerranée. Habite probablement les mêmes zones que latipes, y fréquente les fonds graveleux ou sableux, dans lesquels il s’enfonce et pratique fréquemment la respira- tion renversée ; alors, dit Gaasrano, le courant respiratoire entre en avant sur les angles du cadre buccal et sort à la base des chélipèdes, pour d’ai1leurs trés vite redevenir normal. Avec ses chélipèdes dont le carpe présente quel- ques crêtes et ses pinces munies de cinq carénes longitudinales, sa carapace qui est un peu plus large que longue et la disposition de ma:p“ qui ne déborde pas sur 1’épistome, cette espèce est très voisine du Porlunus arcualus. Sur la dilatation terminale de mœpl elle présente, comme Carcinus, l’ébauche vague d’un lobe portunien ; d’ailleurs Boum (1901) en fait le type d’un genre distinct qu’il appelle Porlumnoides. G. CARCINUS Lnacn 1813. _ (Carcinides RATHBUN 1897) (larapace plus large que longue, avec 5 dents latéro-antérieures inclinées en avant et formant avec le front un arc de cercle, sa partie dorsale latéro- postérieure évasée en dehors ; orbites avec une incision sur chaque bord, l'angle orbitaire interne peu saillant, l’orbitire externe bien davantage et représentant la première dent antéro-latérale ; les pédoncules oculaires étranglés un peu entre leur base et la cornée. Antennules repliées presque transversalement ; antennes avec l’article urinaire soudé au grand article basal 2 -1- 3 qui est Iixe et en contact avec le front d’un côté, de 1'autre avec le lobe orbitaire interne, le fouet assez fort mais court. Mérus de ma:p° un
234 DÉCAPODES MARCHEURS peu saillant en avant de l’insertion carpienne. Chélipèdes avec le mérus iner- me et à trois faces, le carpe convexe en dehors avec la dent antéro-interne médiocre qui se continue en arrière par une faible crête, la pince munie en dessus de deux crêtes longitudinales non dentées, d’ailleurs convexe et unie _ en dehors. Pattes 2 à 4 un peu comprimées latéralement, sans carènes, sauf sur leurs doigts qui sont un peu ciliés et styliformes ; les pattes 5 un peu plus comprimées au propode et surtout au doigt qui devient une rame nata- toire en lancette, ces deux articles fortement et régulièrement ciliés sur leurs bords. <3‘ avec un abdomen largement triangulaire dont les tergites 2 et ` v . A ’ Fm. 152. —— Carcinus maenas : A, face inférieure de la région frontale gauche avec les _ appendices céphaliques correspondants ; B, extrémité de ma:p* (origimn). 3 présentent une crête transverse, les tergites 3 à 5 étant soudés ; pléopode 1 infléchi en dehors dans sa partie grêle distale ; abdomen de la Q ovaleire avec tous les sternites libres. Par son aspect général et par les crêtes des pinces, le genre présente quelque ressemblance avec les Pirimela;par la modification natatoire de ps et par la structure du sternum, il tient aussi des Poriumnus. Issu sans doute des Corysioidea, il se rapproche étrangement des Portuniens ty- piques, et avec PALMER (1927), on doit voir en lui une ébauche de l’adap- tation natatoire caractéristique des Poriunus (corrugaius et puber) à doigt postérieur lancéolé (voir p. 239) où le mérus et le carpe de p5 sont en- core allongés et n’ont réagi que très peu à l’adaptation natatoire. Il con- vient de noter d’ailleurs que, dans ces deux espèces comme dans Carcinus, la base des pédoncules antennaires se joint étroitement au lobe orbitaire interne. Le gènre ne comprend que l’espèce suivante 2 Carcinus maenas L. (fig. 152, Pl. IX, fig.2); Cancer maenas LINNÉ. 1758, 628, Poriunus maenas LEACH 1813, VII, 490. Carcinus maenas Id., 429 et 1815 b, Pl. V, fig. 1-4; SAVIGNY·AUDOUIN 1819, Pl. IV, fig. 6 ; BELL 1853, 76 et fig. ; A. ÃIILNE-EDWARDS 1861,391 ;HELLERlS63, 91, Pl. I1, fig. 14 et 15 ; ALCOCK 1899, 13 ; PESTA 1918, 392, fig. 127 ; BALSS 1926, 42 ;
macmus 235 SCHELLENBERG 1928, 127, fig. 100, 101 ; Noam?. 1936, 27, fig. 3-5. Garci- nides maenas RATHBUN 1930, 15, fig. -1 ; Morton 1933, 53. Carapace nue, couverte de granules qui s’effacent en arrière, ses bords latéro-postérieurs presque droits, un peu plus longs que les latéro-anté- rieurs, ceux-ci avec leurs cinq dents assez larges, subaiguës et infléchies vn avant, des sillons délimitent nettement l’aire cardiaque assez large et les parties médianes de l’aire gastrique,dont l’aréole postérieure est sim- plement indiquée par une paire d’étranglements et par les deux pointes, une dépression antérieure délimite en avant les aires branchiales et deux renflements indiquent les aréoles gastriques latérales. Les trois dents du front plutôt obtuses, peu saillantes, la médiane un peu plus forte. Angle orbitaire interne très peu marqué, assez fort. Chélipèdes à peu près sans poils, sauf aux bords du mérus ; p“ à p‘ moins comprimés que dans p°, leurs doigts canaliculés ; propode et doigt de p" sans sculptures, avec leur face externe ornée d’une ou deux séries de ponctuations. Tonalité très variable mais d’ordinaire d’un brun foncé verdâtre, souvent rougeâtre en dessous; les jeunes parfois tachetés de blanc. — Longueur de la carapace dans un grand 5* 50 mm., largeur 69 mm. (Test le « Crabe enragé » très commun en Europe où il est connu depuis le cap Nord jusqu’en Méditerranée. En fait, il est beaucoup plus répandu : on l’a signalé aux États-Unis et au Brésil,dans le Pacifique,la mer Rouge,et RArmxuN (1930) le tient pour quasi cosmopolite ; en Afrique il s’étend pour le moins jusqu'au Maroc et, en Méditerranée,jusque dans la ner Noire où, d’après un rapport verbal de Ch. Piîmsz, il peut devenir très fort. Il se tient à la cote ou pres de la côte, mais peut descendre jusqu’à 62 mètres. A mer basse on voit ses jeunes courir sur le sable, parfois aussi ses adultes ; ils peu- vent s’y enfouir plus ou moins et, quand ils courent, prennent la direction oblique des Crabes ; menacés, ils élèvent aussitôt leurs pinces ; dans la mer ils recherchent les rochers, le sable, où ils s’embusquent pour guetter leurs proies qui se composent surtout de Poissons, de Crevettes, de frai ; mais ils ne dédaignent pas les chairs mortes et c’est avec ces dernières qu’on appâte les casiers de pêche où ils s’entassent parfois en un grouillement extraor- dinaire. Leur chair est comestible. On les rencontre souvent sur le littoral, dans les endroits humides baignés quelquefois par le flot. Mais leur adapta- tion à la vie terrestre n’est pas poussée davantage ; car un milieu plus ou moins salé leur est nécessaire et, d'après les expériences de LIM (1918), ils ne peuvent vivre plus de 24 heures dans l’eau douce où ils deviennent peu à peu moins actifs, s’œdématisent et bientôt périssent. Leur accouplement s’efYectue à la façon normale des Crabes : la 9 qui vient de muer, étant sur le dos et étendant son abdomen contre celui du 3 dont le pléopode I tubu- laire, reçoit du pénis membraneux la masse spermatique,laquelle est poussée en avant par le pléopode II. D’après Scuantxazmnaao, la copulationpeut durer de 1 à 4 jours. La masse des œufs attachés aux pléopodes femelles est si grande que l’abdomen reste écarté du corps et à angle avec la carapace. Une disposition semblable est prise par l’abd0men quand un Cirrhipède, Sacculina carcini, parasite le Crabe ; auquel cas le c3`« quand il est parasité, acquiert plus ou moins la morphologie de la 9 (castration parasitaire). Les zoés, comme les mégalopes, sont dépourvues d’épines latérales ; les jeunes
236 Dûcxronrzs MARcHEURs rnégalopes ont une épine dorsale au stade primitif où leur carapace est di- rectement prolongée en long rostre ; plus tard, elles perdent cette épine et leur test devient quadrangulaire. SHEN (1935) a étudié le développement post- larvaire de la mégalope qui, dans les deux sexes, présente les pléopodes II à VI ; on voit disparaître au lü stade les pléopodes VI ; au 2** chez le 3 apparaît le pléopode I, plus tard apparaît le pléopode II et disparaissent les autres pléopodes, qui au contraire se développent chez la 9. G. PORTUNUS F.¤lBR1c1Us 1798. Le genre Portunus appartient aux formes supérieures de la famille qui se distinguent des Carcinus et des Portumnus par la présence de crêtes endo- stomiennes et d’une échancrure distaleà l’endopodite de mxp‘. Abstraction faite des orbites dont le bord supérieur a deux incisions, des pédoncules 1 2 3 * nl"' A f" ’ J'). 1 IÃLFAI -·—,¢7"" / ///,«e"` B A 9;. . «#/ ` If, / _ , // » W _, il (I C F10. 153. - Portunus holsatus : A, extrémité de m¤:p• droit, face ventrale ; B, pince droite avec les cinq carènes longitudinales, face externe 2 C, patte 5 à partir du mérus (original). antennaires dont le grand article 2 + 3 reste un peu mobile malgré son contact avec un nodule ptérygostomien, et des pattes postérieures dont les deux derniers articles sont plus largement aplatis, tous les caractères du genre Carcinus s’appliquent aux Portunus, qui présentent d’ailleurs un ensemble de traits assez typiques : sur la carapace et presque toujours sur les mérus de p* à p“ des stries transverses granuleuses et ciliées ; sur le carpe des chélipèdes deux crêtes longitudinales, l’une qui prolonge en arrière la dent antéro-interne, 1’autre tout à fait externe et parfois distalement termi- née en épine ; sur la face externe des pinces un ensemble de 5 crêtes lon- gitudinales dont la supérieure se termine à la tase du doigt par une épine, tandis que l’inférieure parcourt toute la longueur du pouce, lequel est orné, comme le doigt mobile, de plusieurs crêtes ou côtes longitudinales ; sur les pattes ambulatoires p'-p* des côtes longitudinales obtuses, surtout au bord supérieur des trois derniers articles ; sur pé, suivant les espèces,
Porvrumos 237 une adaptation progressive à la nage qui se manifeste notamment par la réduction de taille et de longueur du mérus et du carpe. Malgré leur adaptation à la nage, qui est excellente, les Porlunus ne sont jamais pélagiques. Comme le dit A. MILNE-EDWARDS (1861), ils « se tiennent au-dessous du niveau des basses marées. Aussi, à l’ép0que de l’équinoxe, en trouve—t·on souvent dans les flaques d’eau et sur les ro- chers que le reflux a laissés à découvert. Les pêcheurs en prennent souvent près des côtes ». Le genre est cosmopolite, mais ses espèces de beaucoup les plus nom- breuses se trouvent dans les mers d’Eur0pe où l’on compte les huit sui- vantes : TABLEAU mas rzsrizczs. 1 . Doigt de p° lancéolé avec une côte longitudinale médiane; le grand ar- ticle basal des pédoncules antennaires en contact avec le lobe infra-orbi- taîre interne (ie, fig. 154-155) ................................ 2 —- Doigt de p° en lame ovalaire ; le grand article basal des pédoncules antennaires plus ou moins indépendant du lobe infra-orbitaire (fig. 156) ....,............................. . ....................... 4 2. Front simple ou très légèrement émarginé ; la 49 dent latéro-antérieure plus petite ; propode et doigt de p‘ sans côtes marginales ; le corps nu ou sans poils bien visibles ; carpe de p‘ armé seulement de sa dent anté- ro-interne (Pl. IX, fig. 3). ..................... atcuatus, p. 239. — Front découpé, la 49 dentlatéro-antérieure normale; propode et doigt de p” avec côtes marginales, le propode en outre avec deux côtes mé- dianes convergentes à leurs extrémités ; le corps partout avec une pu- bescence .. ................................................ 3 3. Le grand article basal des pédoncules antennaires dépasse peu le lobe infra·orbitaire qui est aigu (fig. 154). Front découpé en 3 ou 4 paires de petits lobes étroits dont la paire médiane est plus saillante ; corps et pattes avec une pubesoence serrée et assez longue qui, sur la carapace, dissimule en partie les stries granuleuses transverses; dents latéro-anté- rieures très aiguës et denticulées sur leurs bords ; carpe de pl avec une dent aiguë, vers le milieu de son articulation avec la pince(Pl. IX, 1'ig.4) . ........................................... puber, _p. 239. — Le grand article basal des pédoncules antennaires fait saillie en avant et en dehors du lobe infra—orbitaire qui est obtus (fig. 155). Frontà 3 lobes bas et obtus dont le médian prédomine; sur la carapace des stries granu- leuses longues, assez régulières et garnies sur leur bord antérieur de poils médiocres ; carpe de p‘inerme en dehors (Pl. IX, iig.5),c0r1'ugatuS, p. 240. 4 . Doigt de p‘ longuement ovalaire, acuminé et muni vers sa pointe d’un rudiment de côte médiane ; front bien saillant et tridenté, sa dent mé-
238 nÉcA1>0oEs Mancmauas diane plus longue ; bords latéro-antérieurs peu arqués et bien plus courts que les latéro-postérieurs ; carapace nue avec des stries transverses nombreuses ; pas de dent carpienne externe au carpe de pl (Pl. IX, fig. 6) .......................................... pusillus, p. 240. —-·· Doigt de ps largement ovalaire et plus ou moins mucroné ; front peu saillant trilobé ou tridenté ................................. 5. Propode et doigt de ps avec côtes marginales et longitudinales. La 59 dent latér0—antérieure pour le moins deux fois aussi longue que les autres, carpe de ps avec s dent antéro-interne longuement prolongée en épine, une épine au bout distal de la carène externe de cet article et une dent vers le milieu de son articulation avec la pince. Sur le test partout de nombreux poils courts avec fines granulations ; sur la cara- pace de nombreuses stries granuleuses assez irrégulières et des saillies tuberculiformes multiples ; au front, trois dents aiguës et subégales (P1. IX, fig. 7) ............................ tuberculatus. p. 241. -—- Propode et doigt de ps sans côtes bien nettes ; les dents latéro-anté- rieures et la dent carpienne antéro—interne de pl sont normales; face ventrale du corps nue ...................................... 6 6. Les trois dents du front fortes et aiguës comme les latéro-antérieures ; carapace avec de nombreuses stries granuleuses courtes, et de courts poils qui disparaissent dans les grands spécimens ; carpe de ps avec une dent médiocre au bout de la carène externe et une plus réduite vers le milieu de l’articulation avec la pince (Pl. IX, fig. 8) ............... . ........................................ depurator, p. 242. — Les trois dents du front obtuses ; carapace peu striée et nue .... 7 7, Pas de dent carpienne externe à pl ; carapace notablement voûtée avec le bord externe de ses dents latérales en courbe régulière ; dent médiane du front peu saillante ou pas plus que les autres (Pl. IX, fig. 9) ....... .......................................... marmoreus, p. 242. — Deux dents au carpe de pl, l’une en épine au bout de la crête, l’autre externe, plus réduite, vers le milieu de l’articulation avec la pince (fig. 153) ; carapace à peine voûtée, avec le bord externe de ses dents latérales un peu en S ; dent médiane du front plus saillante que les autres (PI. IX, fig. 10). ............................ holsatus, p. 243. Dans les trois premières espèces l’adaptation natatoire du mérus et du carpe de ps est encore au même stade primitif que chez les Carcinus, en ce sens que lesdits articles sont peu modifiés et assez semblables à ceux des pattes précédentes; dans les quatre suivantes,au contraire, l’évolution natatoire, beaucoup plus accentuée, se manifeste par le raccourcissement considé- rable des deux articles et par la forme largement ovalaire du doigt. Pusil- lus, à ce dernier point de vue, est intermédiaire entre les deux groupes. Mais toujours, dans l’un et l’autre, on observe aux bords du propode et du doigt une frange serrée de poils égaux et assez longs qui contribuent largement
PORTUNUS 239 à la puissance natatoire de cette rame, condition qu’on observe déjà chez Porfumnus. Les mœurs des Porlunus sont très bien exposées par L.»xTaExLLE (1825) au volume X de l’Encyclopédie méthodique. 1. Portunus arcuatus LEACH (P1. IX, fig. 3) ; Lmcu 1813, 390 et 1815b, P1. VII, fig. 5, 6 ; BELL 1853, 97 et fig.; A. MILNE-EDWARDS 1861, 399 ; HELLER 1863, 88 ; PEsr.¤. 1918, 400, fig. 129 ; PALMER 1927, 884, fig. 4 ;BALss 1926, 40 ; ScrxE·LLENnEnG 1927, 118, fig. 91. Porlunus emarginalus LEACH 1815**, Pl. VII, fig. 3 et 4. Porlunus Rondelelii Risso 1816, I, fig. 3. Carapace à régions bien accusées ; de très nombreuses stries granuleuses très courtes, le front large, convexe à bord cilié, parfois avec une émargi- nation médiane (emarginafus) ou deux légères échancrures latérales. Fouet antennaire égalant près de deux fois la grande largeur de l’orbite. Chéli- pèdes plus forts chez le 3 que chez la 9, leurs pinces avec trois carènes (1,2 et 5) peu saillantes. Propode de p° presque également large aux deux bouts, et sans saillie au-dessus de son articulation digitale. Tonalité brun jau- nâtre ou grisâtre, parfois avec taches de rouge ou de violet. - Longueur de la carapace d’un 5* 25 mm., largeur 30 mm. De la Norvège et du Cattégat à l’Égypte, la mer Noire ; se tient surtout entre 10 et 50 mètres. · él- là . ··,. E , 2+3 ‘ Q gl: . F10. 154-.-Porlunus puber, base de 1’an· Fm. 155. —- Portunus corrugaius, région tenne droite vue obliquement en des- frontale droite en dessous avec le pédon· sous et ses relations avec 1'angle cuie oculaire et la base de l’antenne infra-orbitaire interne ic (original). (original). 2. Portlmus puber L. (fig. 154 et PI. IX, fig. 4); CancerpuberL1NNÉ 1767, 1046. Porlunus puber LATHEILLE 1803, 10 ; H. MILNE-EDWARDS 1849, Pl. X, fig. 2 ; BELL 1853, 90 et fig. ; A. MILNE·EDWARDS 1861, 398 ; HEL- LER 1863, 82, P1. II, fig. 11-13 ; Pxmsx 1915, 256 ;BALss 1926,50 ;PALMER 1927, 882, fig. 3 ; SCHELLENBERG 1928, 116, fig. 89, 90; NoEnE 1936, 32, fig. 18. Cancer velulinus PENNANT 1777, IV, 5, Pl. IV, fig. 3. Reconnaissable à la pubescence serrée qui recouvre tout son test sauf les crêtes, à sa carapace très peu convexe où les bords latéro—antérieurs sont plus courts que les Iatéro·postérieurs, à ses fouets antennaires forts et presque aussi longs que le céphalothorax, à l’ébauche d’un lobule dans
240 DÉCAPODES MARCHEURS la partie externe du lobe orbitaire inférieur, aux carèn es granuleuses de ses pinces et aux côtes plates très accusées des trois derniers articles des pattes ambulatoires. Tonalité brune, joliment agrémentée de taches bleu vif qui s’atténuent ou disparaissent quand l’animal est conservé. — Lon- gueur de la carapace dans un 5‘ 58 mm., dans une Q 50 mm. ; largeur du 3‘ 75 mm., de la Q 65 mm. Des Hébrides et d’Helg0land au moins jusqu’à l’Adriatique en Méditer- ranée ; se tient surtout dans les rochers, depuis le littoral jusqu’à 70 mètres. Recherche pour la table,ce Crabe est désigné sous le nom d’ « étrille », sans doute à cause des petits lobes en peigne du bord frontal. 3. P0x't11m1S corrugatus PENN. (fig. 155 ; Pl. IX, fig. 5) ; Cancer corruga- lus PENNANT 1777, IV, 5, Pl. V, fig. 9. Porlunus corrugaius LEM:11 1813, 390 et 1815 b, Pl. VII, fig. 1 et2 ; BELL 1853, 94 et fig. ;A. l`rIILNE- Eowsaos 1861, 401 ; HELLER 1863, 86 ; M1LNE-·Eow.mDs et Bouvier: 1900, 64 ; PESTA 1918, 405, fig. 132 ; BALSS 1926, fig. 17 ; PALMER 1927, 881, fig. 2 ; NoBRE 1936, 3-1, fig. 21 ; Moivoo 1933, 53. Se distingue de puber par le lobule plus développé de son bord orbi- taire inférieur, ses stries ciliées en brosse que ne dissimule pas une pubes- cence, ses bords latéro-antérieurs qui sont plus allongés, plus convexes et à dents plus larges, sa face dorsale notablement bombée. Chélipèdes avec stries en squames ciliées; carènes des pinces et côtes des pattes am- bulatoires fort accusées ; propode de ps plutôt ovalaire et doigt plus large que celui de puber. Tonalité brun rougeâtre avec taches rouges ou jaunes. —~ Longueur d’un 3 33 mm., largeur 41 mm. Connue en Europe depuis les Iles Britanniques jusqu’à la mer Noire ; signalée aussi aux Açores et au Sénégal. En fait, comme le pense RATHBUN (1930), est plutôt une espèce cosmopolite ; DE HAAN (1850) l'a signalée au Japon où STIMPSON la décrivit plus tard sous le nom de sirigilis (1859); Bon- RADAILE (1916) 1’a fait connaître en Nouvelle-Zélande, et IVIIERS (1886), dfapres les récoltes du « Challenger », en Australie. Avec PALMEP. (1927) on doit tenir pour probablement identique, sinon pour une variété, le P. sub- corrugatus A. MILNE—ED\VARDS (1861, 402, Pl. XXXVI, fig. 2) de la mer Rouge qu’il faudrait lui-même identifier avec un Portune d’Égypte figuré par SAVIGNY (1819, Pl. IV, fig. 2) et appelé Rondeletli par Auooom. 4. Portunus pusillus Liman (Pl. IX, fig. 4) ; LEACH 1815 b, Pl. IX, fig. 5-8 ; BELL 1853, 112 et fig. ; A. M1LNE-EDw.xRDs 1861, 397 ; HELLER 1863, 87 ; MILNE-EDWARDS et Bouvier: 1894, 27 ; PEsr.¤1 1918, 407, fig. 133 ; PALMER 1927, 885, fig.5; SCHELLENBERG 1928,119, fig. 92 ; Noam; 1936, 38, fig. 29 ; MoNoD 1933, 53. Poriunus maculaius Rlsso 1826, V, 5. · Carapace fortement convexe surtout dans ses régions cardiaque et gas- trique, front lamelleux. Fouet antennaire court. Chélipèdes avec la dent antéro-interne du carpe médiocre et aiguë, les carènes des pinces nettes, mais plutôt rugueuses. Propode de ps rétréci de la base à l’articulation
roarurws 241 digitale où son bord postérieur est tout de suite en retrait. Tonalité rou- geâtre ou grisâtre, avec taches rouges plus foncées et parfois des anneaux de ce ton sur les pattes. — Petiteespèce; longueur de la carapace d’un 3, L2 mm., largeur 13 mm. Des Lofoten au Sierra-Leone où Batss (1922) a signalé l'espèce ; depuis la côte jusqu':) 200 mètres. Se rapproche surtout de P. arcuatus. _ Portunus tuberculatus Roux (fig. 156 ; Pl. IX, fig. 7) ; Roux 1828, Pl. XXXII, fig. 1-5 ; A. MILNE-EDWARDS 1861, 396 ; HELLER 1863, 8—i;.MILNE-EDWARDS et Bouvnan 1894, 25; PEs'rA 1918. 404, fig. 131 ; BALss 1926, 41 ; PALMER 1927, 894, fig. 9. Porlunus macropipus Cosra 1853, 18, Pl. VI, fig. 5. Porlunuspuslulaius NORMAN 1861, 151. Espèce remarquable par les saillies tuberculiformes de la face dorsale, deux en arrière du front, deux sur les régions gastriqueslatérales et médiane; 5 a I 4 e ic 1 ' no "• Fm. 158. —- Portunus tubcrculalus : région frontale droite en dessous, avec le nodule ptérygostomien no ui, à la base de 1 angle infra-orbitaire interne ie, rejoint le grand article basal 2 -l- 3 du pédoncule antennaire (original]. également sur l’aire cardiaque ; sur la partie antérieure de chaque aire branchiale ces tubercules sont au nombre de quatre, dont trois s‘élar- gissent beaucoup. Fouets antennaires très grêles et presque deux fois aussi longs que le grand diamètre de l’orbite. Carènes des pinces très saillantes et ornées ; propode de p‘ élargi dans sa partie distale où il est très accusé en arrière de son articulation avec le doigt. Dans cette espèce, le lobe infra- orbitaire interne est largement séparé de la base des pédoncules anten- naires, mais il s’y rattache proximalement. par un petit nodule ptérygos- tomien qu'on observe d’ailleurs dans d’autres Porlunus. Tonalité d’un gris jaunâtre, avec du rose disposé en bandes ou en taches. - Longueur de la carapace dans un 6, 28 mm., dans une 9 ovigère, 21 mm.; largeur dans le 3, 45 mm., dans la Q 32 mm. Diamètre.des œufs 0,4 mm. Découverte d'ab0rd à Naples, puis retrouvée par Pamsx (1915) en Adriati- que, 1’espece a été signalée aux Shetlands par Norman, aux Açores par le aouvxan 16
242 ¤ÉcAPonEs Mancnnuns Prince DE Moimco, à l’embouchure du Congo par DOFLEIN (1904), par le « Travailleur » dans le golfe de Gascogne. Elle recherche les fonds compris entre 100 et 500 mètres. 6. Portunus depurator L. (Pl. IX, fig. 8) ; Cancer depumior Lmnxâ 1758, 627. Porlunus depuraior FABRICIUS 1798, 365; LEACH 1815 b, Pl. IX, fig. 1 et 2 ; BELL4853, 101 et fig. ; A. MILNE·EDWARDS 1861, 395 ; HELLER 1863, 83 ; PESTA 1918, 401, fig. 130 ; BALSS 1926, 41 ; PALMER 1927, 893, fig. 8 ; SCHELLENBERG 1928, 120, fig. 93 ; Noam; 1936, 33, fig. 20. Por- iunus plicalus Rrsso 1816, 29 ; H. M1LNE-Enwanns 1834, 442. Carapace grossièrement granuleuse en avant, un peu tuberculeuse en arrière, ses régions nettes mais peu saillantes. Fouet des antennes grêle et court. Carpe des chélipèdes granuleux en dehors, sa dent antéro—in· terne puissante ; carènes des pinces bien développées, la 2% et la 3** avec des granules ou des dents ; ps avec le propode très dilaté à son bout distal où il présente un lobe saillant au-dessous de l’articulation digitale. Tona- lité allant du rougeâtre au brunâtre. — Longueur de la carapace dans un 3, 31 mm., largeur 51 mm. Connu depuis la Suède et la Norvège jusque dans l’Adriatique et l’Égypte ; voisinage de la côte jusqu’à 200 mètres. 7. Portunus marmoreus Lmcn (Pl. IX, fig. 9) ; Lmcrx 1815 b, Pl. VIII; BELL 1853, 105 et fig. ; A. M11.NE-EDwAP.ns 1861, 394 ; HELLER 1863, 85 ; lMILNE-EDWARDS et BoUv1ER 1899, 25 ; BALSS 1926, 40 ; PALMER 1927, 888, fig. 6; SCHELLENBERG 1928, 123, fig. 96; NoBnE 1936, fig. 19. Poriunus barbarus LUcAs 1849, 15, Pl. II, fig. 3. Très voisine d’holsafus, dont elle ne serait pour beaucoup d’auteurs qu’une simple variation, cette espèce a probablement la même origine, encore qu’on puisse avec PALMER la regarder actuellement comme dis- tincte. Aux différences relevées au tableau (p. 138), on peut ajouter la suivante : le propode de p5, dans sa partie distale, est plus étroit, sans le lobe accentué qu’on observe dans holsaius au-dessous de l’articulation digitale. D’après l’examen des types de LUcAs conservés au Muséum, on doit croire, avec A. l`lILNE—EDWARDS, que P. barbarus est identique à mar- moreus. Parfois la tonalité d’h0lsaius, mais peut aussi présenter les teintes les plus diverses du brun au rouge, avec des marbrures qui, d’ailleurs, n’existent pas chez le jeune. -· Longueur de la carapace d’un 6, 37 mm., d’une S2, 25 mm. ; largeur du 3‘, 37 mm., de la Q, 31 mm. A été signalée depuis Helgoland et les Iles Britanniques jusqu’aux Açores et en Méditerranée où, du reste, elle ne semble connue ni en Adriatique, ni en mer Noire, par contre s’y répand jusqu’en Syrie (Morton 1931). Du voisi- nage du littoral à 85 mètres.
romraxus 243 . 8. Portunus h0lS&b\lS FAB. (fig. 153 et Pl. IX, fig. 10); Fxemcius 1798, 366 ;BELL 1853, 109 et fig. ; A. MILNE·EDWARDS 1861, 393 ; HELLER 1863, 85 ; MILNE-EDWARDS et Bouvuan 1894, 28 ; BALss 1926, 41 ; PALMER 1927, 883, fig. 7 ; SCHELLENBERG 1928, 121, fig. 94-95 ; Noam; 1936, 35, fig. 22. Comme dans la précédente les régions de la carapace sont vaguement indiquées, les fouets antennaires assez forts mais courts;les chélipèdes ont une dent carpienne antéro-interne assez forte et aiguë, sur les pinces des carènes bien développées dont les plus (externes sont granuleuses ou dentées. Le propode de p° est plutôt un peu dilaté dans sa partie distale où il présente un assez fort lobe au·dessous de l’articulation avec le doigt. Tonalité ordinairement verdâtre, plus foncée en avant sur le dos. — Lon- _ gueur de la carapace d’un <3‘ et d’une 9 31 mm., largeur 39 mm. Signalée en Islande par Hlmsjau (1908) cette espece était connue depuis les Lofoten jusqu’aux Canaries et en Méditerranée ; elle se retrouve en mer Noire, mais semble manquer à l’Adriatique. Espèce côtière et subcôtière. G. POLYBIUS Lzacu 1815 b. Comme 1’a observé justement PAr.M1aR (1927), le genre Polybius est très éloigné des Portumnus : o’est. un Portunus dont toutes les pattes ambula- toires sont fortement comprîmées et où celles des trois premières paires se terminent en lancette, celles de la dernière par un doigt ovale ; le genre présente les affinités les plus étroites avec Porlunus holsalus dont il se dis- tingue surtout par Padaptation natatoire plus grande. Polybius Henslowi LEACII (fig. 157 ; Pl. IX, fig. 11) ; Lmlcxr 1815 b, 14, Pl. IX, B ; H. MILNE-EDWARDS 1834, 439 et 1849, Pl. VIII, fig. 2; BELL 1853, 116 et fig. ; BoNNxEn 1887, 24 (ubi syn.) ; MILNE-Enwaans et Bou- · VIER 1894, 31 ; 1899, 24 et 1900, 62 ; Noam: 1936, 29, fig. 17 ; Morton 1932, 215. Carapace mince, très finement granuleuse, à peine convexe, même plate dans la région frontale qui se découpe en trois lobes bas, subaîgus, dont le médian est il peine plus développé ; les bords latéraux avec cinq dents basses, dirigées en avant, la première obtuse et jouant le rôle d’orbitaire externe ; aire cardiaque élargie, séparée par un étranglement de l’aréole métagastrique ; aires branchiales un peu plus saillantes et souvent déli- mitées dans leur région antérieure par un arc de petites taches, aréoles — gastriques latérales parfois assez indiquées. Pédoncules oculaires courts et forts, dilatés dans leur région cornéenne ; les deux derniers articles des pédoncules antennaires d’égale longueur, étroits, surtout le dernier qui dé- passe le front ; fouets antennaires à peine aussi longs que la largeur de
244 DÉCAPODES MA1>.cnEuns l’orbite.Cbélipèdes avec une forte dent aiguë au bord antérieur du carpe, leurs pinces fortes, un peu infléchies, plus convexes en dehors qu’en de- dans, ornées sur leurs faces de crêtes longitudinales basses, inermes, dont une se prolonge sur les doigts ; ces derniers à peu près de la longueur de la portion palmaire, très aigus et croisés à leur bout libre, leurs bords .//0/ p lîç · 1 · 4 q ’ · A · I ,~—-·""' "'fF" ',,,.··» B ..··~”"` " ,.·rI ’_'_,,,·•" Fia. 157. —-— Polybius Henslowiz A, région frontale droite avec ses ap endices et l’ex· trémité de ma:p°; B, extrémité de I pince droite, face externe ébriginal). garnis de dents inégales dont les plus fortes sont trilobées. Pattes ambula- toires un peu sillonnées longitudinalement et munies d’une rangée de cils serrés qui, dans p“, p3, p‘ occupent surtout le bord inférieur, dans p‘ se trouvent sur les deux bords.Abd0men normal, mais plus large que dans Poriumnus. Tonalité brun rougeâtre, plus claire en dessous. — Longueur de la carapace dans un 5, 40 mm., dans une SE 36 mm. ; largeur 3 48 mm., Q -11 mm. Diamètre des oeufs 0,28 mm. Du Sud des Iles Britanniques au Maroc (cap Blanc de Mazagan) ; n’est connue en Méditerranée que par une capture monégasque réalisée à Tétouan. L’espèce paraît se tenir surtout en surface ou entre deux eaux ; elle est ra- menée par les filets des pécheurs, souventen grande masse. Le regretté Prince ALBERT DE Mormco (1887) a signalé qu’un jour, sur la côte d’Espagne, le chalut en ramena cinq mille et avait dû en perdre déjà beaucoup. « Ce Crustacé, dit-il, brandit des pinces aussi aigues que la griffe d’un chat et
BATHYNECTES . 245 1'abus qu’il en fait le rend odieux. Répandus sur le pont... nos Polybius s’accrochaient aux pieds nus des marins ou se suspendaient à leurs doigts. » D’après Noems, il abonde également du mois d’août à janvier, au large du Portugal et y porte préjudice aux pêcheurs qui, toutefois, le vendent pour engraisser les terres. Lsoannne (1934) a longuement étudié cette es- pèce au sujet d’une invasion qui se produisit en mai dans la baie de Concar- neau : les filets remontés par les pêcheurs de Sardines « étaient tailladés, cisaillés, nombre de leurs mailles ouvertes ; les Poissons qu'ils retenaient étaient à peu près invendables, mordillés, déchiquetés... parfois dépouillés de leur peau et de leur chair... On voyait aussi de ces Crabes dans la mer, na- geant très activement à la surface ou entre deux eaux ». Ils se trouvaient « en telles quantités que souvent la moitié et parfois les trois quarts des Sardines étaient abîmées » ; ces Crabes ne comprenaient que des mâles. On ignore ce qu’i1s deviennent dans la suite et s’ils se tiennent à certaines époques sur le fond, ce qui parait toutefois probable. Mêmes observations de MIRANDA (1933b) auprès de l’ile Cristina. G: BATHYNECTES STIMPSON 1870. Front divisé en quatre lobes parfois indistincts, le médian plus étroit mais un peu plus saillant que les autres ; pattes ambulatoires de p' à p‘ subégales ou d’autant plus longues qu’on s‘éloigne de p* ; l’article basal 2 + 3 des pédoncules antennaires immobile ; mérus de mxp° tronqué et sans saillie distale. Les autres caractères sont ceux des Porlunus avec lesquels le genre est souvent confondu ; la 5° dent antéro-latérale est toujours plus allongée que les autres (comme dans Portunus luberculalus) ; les pattes 5 ont un mérus normal et le doigt lancéolé (comme dans les Portunus primitifs). En somme, Vadaptation natatoire n’est pas très avancée ; d'ailleurs le genre semble se rapprocher un peu du suivant (Neptunus) par la présence d’une saillie trans- verse qui réunit les grandes dents latérales postérieures ; les régions de la carapace sont moins apparentes que dans la plupart des Portunus. Avec les trois genres qui précedent, Balhynecles forme une série qui se rattache à Portumnus biguttatus (Bonn, 1901). Genre localisé dans l’Atlantique où il compte les deux espèces suivantes dont les individus vivent en solitaires à des profondeurs plus ou moins grandes et présentent, à divers degrés, la tonalité rougeâtre ou rouge des Crustacés abyssaux. — Front simple ou légèrement quadrilobé ; chélipèdes armés seulement de la dent carpienne qui est simple, et d’une épine au bout distal de la plus interne des deux carènes longitudinales de la pince ........... ........................................... longipes, p. 246. -— Front toujours quadrilobé ou quadridenté ; chélipèdes avec la dent carpienne puissante et dentîculée sur son bord antérieur, leur pince avec 5 carènes longitudinales armées d’une série de dents spiniformes. ........................................... superbe., p. 247. Par la forme du front, les bords orbitaires et la base du pédoncule des
246 niêcaronas Mrmcuauns antennes, longipes présente des affinités manifestes avec Porlunus arciza- ius, tandis que superba tient à la fois du Porlunus corrugalus et des Nep- iunus. 1. Bathynectes longipes Risso (fig, 158; Pl. IX, fig. 12) ; Poriunus lon- gipes Rxsso, 1816, 30, Pl. I, fig. 5 ;BEL1, 1853, 351 et fig. ; A. M1LNE·En- waans 1861, 400 ; HELLER 1863, 89 ; Pissra 1918, 408, fig. 134. Baihy— nectes longipes Carros 1885, 518 ; GARsrANc 18975 401, fig. 1 et 2 ; Noam; 1936, 40, fig. 36. Carapace assez granuleuse, ses régions plutôt nettes surtout les gas- triques latérales ; bords latéro-antérieurs à dents rapprochées et plus !\ L A B QC C Fm. 158. — Bathynectes longipes : A, région frontale droite, en dessous, avec le nodule ptérygostomien; B, abdomen du 3 ; C, extrémité de p‘ (original), courts que les latéro-postérieurs. Bord inférieur des orbites avec deux légères échancrures, leur lobe interne peu saillant, invisible de la face dor- sale, en contact avec le grand article basal 2 —}— 3 des pédoncules anten- naires, article qui le dépasse un peu mais est presque tronqué dans sa · partie distale, laquelle est suivie d’un article étroit bien plus court. Aux chélipèdes, un petit denticule obtus vers le milieu du bord antérieur du mérus, les deux carènes des pinces obtuses et un peu rugueuses. Pattes 2 à 5 comprimées latéralement, surtout au carpe, au propode et au doigt qui présentent deux côtes longitudinales sur chaque bord et une sur cha- que face, ces côtes séparées par des sillons ; doigt légèrement arqué et un peu plus long que le propode. Les pattes 5 plus courtes, avec côtes moins nettes aux bords du propode et du doigt ; ce dernier médiocrement élargi et à bord antérieur peu convexe, le propode sans lobe saillant à son bout distal qui est sensiblement de même largeur que le bout basal. Ab- domen du 8 triangulaire. Carapace d’un brun rougeâtre ou rouge, par- fois avec taches moins foncées. —- Longueur de la carapace d’un grand 3‘, 43 mm., largeur 51 mm. ; longueur des p‘, 90 mm. ; souvent la patte 4 est un peu plus longue que p“ et p°.
BATHYNECTES 247 Connu depuis le Sud de l’Angleterre jusqu’en Adriatique. Se tient loin de la côte, sur fonds sableux, et peut descendre jusqu’à 150 mètres. 2. Bathîllectes sllperba. Cosw. (fig. 159 ; Pl. IX, fig. 13) ; Porlunus su- perbus Cosra 1853, 19, Pl. VII. Bathyneclcs superba MILNE-EDWARDS et Bouvmn 1899, 25, Pl. II ; Nonma 1936, 39, fig. 35 ; Rxrnnuu 1930, 28, Pl. VIII et IX. Baihynectes longispimz STIMPSON 1870, 146 ; A. M11.NE—E1>w.m¤s 1873-1880, 234, Pl. XLII, fig. 1 ; Mime-Eowanos et BOUVIER 1894, 29. Balhynecles brevispina S'riMr>soN 1870, 147. Thra— niles velos: BOVALLIUS 1876, 59, Pl. XIV et XV. `O W h .. ti É ` B A C — . $_,,.. \ Fm. 159. — Balhynecles superba : A, région frontale droite en dessous ; B, extrémité de mzp‘; C., extrémité de p‘ (original). Carapace de l’adulte finement granuleuse, couverte d’une très brève villosité, dents latéro-antérieures largement séparées ; front fortement quadrilobé, ses lobes d’autant plus aigus que la taille est plus forte ; ré- gions moins apparentes que dans longipes. Bord orbitaire inférieur avec un petit lobe externe délimité par deux fortes échancrures et un lobe trian- gulaire fort saillant et visible de la face dorsale, presque comme chez les Neplunus. Grand article basal des pédoncules antennaires assez fortement prolongé en lobe externe à son bout distal, partout bien séparé du lobe infra—orbitaire interne, sauf à son origine où il est rejoint par un petit lobule de ce dernier. Chélipèdes très armés : l’ischion avec une dent antéro· interne, lemérus avec deux épines, l'une antéro—interne, l’autre sur le bord
248 nâoaronns Maacnecas dorsal ; le carpe avec de nombreuses dents aiguës, dont une paire au bord antérieur, sans compter la puissante dent antéro-interne ; pince avec les carènes normales des Poriunus, cinq en dehors, dentées ou épineuses, la lm avec sa dent antérieure en puissante épine, doigts avec côtes longitudi- nales et sillons très accentués, très portuniens d’ailleurs, mais sans puis- sante dent basale et à pointe peu arquée. Pattes ambulatoires 2 à 4 comme dans longipes, mais progressivement plus longues de la première à la dernière ; pé avec le propode dilaté au bout distal qui présente un lobe saillant, doigt plus large, très convexe au bord antérieur. Abdomen du 3 assez longuement triangulaire. Ton d’un rouge orangé vif. — Longueur de la carapace dans une grande Q 52 mm., largeur 72 mm., longueur de p' 102 mm., de p” 121 mm., de pé 132 mm. Dans une 9 de 23 mm. de longueur (tout à fait du type longispina), les dimensions relatives de ces trois dernières pattes sont les suivantes: 48 mm., 60 mm., 67 mm., pé éga- lant 36 mm. L’espèce présente avec l’âge des variations morphologiques considérables ; dans les très jeunes exemplaires le front est démesurément large relativement à la largeur, ses lobes sont arrondis, peu accentués, les dents latérales 5 médiocrement longues, 2 et 4 parfois encore nulles ou à peine indiquées ; il y a tous les passages entre cet état et l’adu1te, les formes intermédiaires avec 58 dent très longue ou médiocre, correspondant aux lorzgispina et bre- vispina de STIMPSON. L’espèce est très largement répandue dans l'Atlantique oriental ; on la connaît depuis la Norvège et l’Islande _jusqu'aux îles du Cap-Vert, et dans la région méditerranéenne jusque dans la mer Noire ; à l’ouest de l’Atlantique, où STIMPSON la décrivit sous les noms précités, on la signale depuis le Massa- chusetts jusque dans le détroit de Floride. Elle se tient entre 135 et 1.410 mètres ; ce dernier chiffre donné par CAULLERY (1896) pour le golfe de Gascogne, le premier par BOVALLIUS (1876) pour la Norvège. G. NEPTUNUS DE HAAN 1850. Carapace franchement transverse, médiocrement convexe, la postérieure de ses 9 dents latérales presque toujours bien plus longue, ses régions assez bien indiquées, avec saillies granuleuses transverses dont une particuliè- rement grande et constante allant de la 98 dent au voisinage du centre. Presque toujours quatre dents au bord frontal; bord orbitaire supérieur avec deux incisions, l’orbitaire inférieur avec une seule, mais son angle in- terne saillant et visible du côté dorsal ; grand article basal 2 -1- 3 des pé- doneules antennaires soudé au front et en contact avec le lobe infra-orbi- taire interne. Épistome fort étroit; suture sternales’étendant aux trois der- niers segments thoraciques. Chélipèdes avec unmérus puissant, armé, com- primé sur ses deux faces principales, carpe avec des côtes et une forte dent à l’angle antéro—interne, pinces longues, plus ou moins prismatiques, pré- sentant les côtes longitudinales des Portunus, au moins avec une forte épine sur le eondyle articulaire correspondant à la côte 2 et une autre au bout dis- tal de la côte 1. Pattes 2 à 4 très comprimées latéralement, à côtes plates et sillons intermédiaires. Pattes natatoires du même type que chez les Portu-
NEPTUNUS V 249 nus supérieurs ; abdomen avec les segments 3 à 5 fusionnés chez le 3, comme dans les Portunes. Le genre représente un stade avancé de l'évolution portunienne; avec les suivants, d’après Bour: (1901), il forme une série qui se rattache à Porlumnus làlipes ; pléopodes 1 du 3 du type Poriunus, toutefois avec une inflexion‘distale beaucoup plus faible ou nulle. Genre subdivisé en de nombreux sous—genres d’après la courbure plus ou moins accentuée des bords latéro-antérieurs, le développement de la 9° dent latérale et la forme de l’abdomen du 3 (qui est en T dans Callinecles STIMPSON). On ne peut en signaler ici que trois espèces (‘).` TABLEAU nas ESPÈCES. 1. La courbe décrite par le front avec les bords latéro-antérieurs est à petit rayon, le centre en étant situé vers le milieu de la carapace; abdomen du 6 triangulaire ; une épine au bord postérieur du mérus des chélipèdes (Amphilrite DE HAAN). .......... hastatus, p. 249. — La courbe fronto-latérale à grand rayon avec le centre en arrière du bord postérieur ; abdomen du 3 triangulaire (Ncplunus DE Hmm)., 2 2. Pas d’épine distale au bord postérieur du mérus des chélipèdes, 4 au bord antérieur ................................ . Sayi, p. 250. —- Une épine distale au bord postérieur du mérus des chélipèdes, 3 au bord antérieur ............................. pelagicus, p. 251. Dans ces trois espèces, comme dans la presque totalité des autres, il y a quatre dents frontales, les deux médianes parfois réduites. 1. NODÈUHUS h8·S1i8É\lS L. (fig. 160; Pl. IX, fig. 14) ; Cancer haslalus LIN- NÉ 1767, 1046. Porlunus haslaius LATREILLE 1825,189. Lupa haslala H. M1LNE-Enwnnos 1834, 455 ; HELLER 1863, 77, Pl. II, fig. 10 ; Norma 1931, 73, fig.37 et 38. Neplunus haslalus A. MILNE-EDXVARDS 1861, 327; PEs'rA 1918, 415, fig. 136. Cancer ponficus HERBST 1790,38, P1. LV, fig. 5. Lupa DufouriiLATnEx1.1.E l. cif., 189. La 98 dent très saillante, correspondant avec une forte strie branchiale transverse en arrière de laquelle se voient deux courtes stries obliques ; des stries courtes au nombre de trois paires sur la région gastrique, une paire sur la _cardiaque. Dents médianes du front plus courtes que les laté- rales ; lobe infra-orbitaire interne médiocrement saillant; grand article basal des pédoncules antennaires présentant à son angle antéro-interne une auricule obtuse logée dans l’orbite, les deux articles suivants plus 1. Le grand Crabe comestible des Etats-Unis, Callinecles sapîdus M. Rxrim., peut accidentellement être introduit en France ; en 1901, je 1’ai signalé il Rochefort.
250 niâcaronns Mimcmauns minces et subégaux, le fouet plutôt court et grêle. Mérus de mxps peu échancré, son bord externe droit, le bord antérieur arrondi. Chélipèdes avec le mérus puissant, dilaté puis brusquement rétréci en arrière, une épine au bout distal du bord externe, cinq épines le long du bord interne ; sur le carpe une épine distale à chaque angle du bord antérieur ; pinces très lon- gues, dilatees de la base au sommet dans la région palmaire qui porte deux épines successives au bout de sa côte dorsale, la côte suivante séparée de la 39 par une dépression longitudinale ; doigts rectilignes, longs à peu près comme la portion palmaire, leur pointe recourbée. Pattes 2 à 4 cannelées et sillonnées, leur doigt presque droit, de la longueur du propode. Propode \ ^/ ° ` 3 À ¢·~ 4 c _ 5 É , _ A 6 B É ¤ 7 7 Fm. 160. - Neptunus hastalus : A, région fronto-buccale gauche surtout, en dessous, avec ses crêtes endostomiennes cr; B, abdomen du 3 ; C, extrémité de ma:p° ; D, extré- mité de p' (original). des pattes 5 élargi au bout distal, doigt sans mucron, un peu échancré au bout libre. Abdomen du 6 large dans sa partie correspondant au segment 3, beaucoup plus étroit au niveau du segment 5. Test granuleux, avec un velours de très courts poils dans les parties non saillantes. Tonalité brun jaunâtre, tournant au rouge foncé sur les lignes saillantes du dos et cer- taines stries sur les pattes ; de petitestaches blanches entre les dents de la carapace. — Longueur de la carapace 60 mm., largeur dans un grand 5 30 mm. Pélagique, assez loin de la côte, l’espèce est surtout méditerranéenne, mais elle a été signalée dans l’Atlantique aux Canaries et aux Açores. 2. Neptunus Sayi Grmsns (Pl. IX, fig. 15) ; Lupa Sayi GIBBES 1850, 178 ; DANA 1852, 273, Pl. XVI, fig. 8. Neplunus Sayi A. Mime-Enwanos 1861, 317, Pl. XXIX, fig. 2 ; MILNE·EDWARDS et BOUVIER 1900, 70.
Nmrruxws 251 Diffère essentiellement d’haslalus par la grande largeur de la carapace, par les quatre épines situées au bord interne du mérus des chélipèdes et par ses dents frontales médianes presque de même taille que les latérales. —— Dimensions d’un grand 3 : longueur 40 mm., largeur 70 mm. (Eufs, 0,25 mm. Pélagique et vivant dans 1’At1antique au milieu des Sargasses(comme le montrent sa coloration brune et ses marbrures),1’espèce est souvent poussée sur les côtes américaines, parfois aussi près de l’Ancien Continent: les cam- pagnes scientifiques françaises, en effet, ont capturé une Q ovigère au large du Maroc, non loin du cap Spartel. 3. Neptunus pelagicus L. (fig. 161); Cancer pelagicus Lmmâ 1758, 626. Porlunus pelagicus Fanmcxus 1798, 367 ; Savxcwv-Aunoum 1819, 1926, Pl. III, 83. Lupa pelagîca H. M11.NE·EDwAm>s 1834, 450. Neplunus pela- gicus ma HAAN 1849, 37, Pl. IX et X ; A. MILNE-EDWARDS 1861, 329 ; Ancocx 1899, 34 ;BAx.ss 1936, 31. ( l V,. 4Q, li [ _ . " Fm. 181. —-· Ncplunus pclagîcus, bord frontal en dessus (d'après SAVIGNY). Les deux dents médianes du front rudimentaires ou nulles, une forte pointe épîstomienne déborde le front, 2 épines sur les pinces vers la base du pouce ; pinces très longues, bien carénées avec les doigts un peu plus courts que la portion palmaire. Tonalité variable : taches jaunes sur fond bleu (Cancer cedo-nulli Hznnsr) ou sur fond rouge (Cancer reliculalus ,HEnBs*r). — C’est un des plus grands Crabes portuniens, il peut atteindre ’ 100 mm. de longueur sur 220 de largeur. Indo-pacifique répandu de 1’Austra1ie à la mer Rouge. BA1.ss rapporte qu’il fut introduit dans la Méditerranée en 1898 et qu’on le pêche à Alexan- drie où il se vend au marché. CALMAN (1927) le signale à Port-Taufig, issue du canal de Suez, MoNo¤ (1931) à Beyrouth et S·rE.xNx·rz (1933) a Halfa en Palestine.
252 DÉCAPODES MAncHEuRs G. CHARYBDIS DE H.àAN 1849. ` (Goniosoma A. l\¢l1LNE—ED\VARDS 1861). Ce genre établit le passage des Neptunus aux Thalamita ; des premiers il conserve la forme hexagonale, des seconds les antennes dont le grand article basal émet au bout et en dehors un fort prolongement qui occupe le sinus infra-orbitaire, ce qui exclut ordinairement de l’orbite la tigelle mobile ; cette disposition est toutefois moins accentuée que dans les Thala- mites, car le prolongement touche peu le bord frontal. Les dents latéro-an- térieures sont quelquefois au nombre de 7, mais souvent deux se réduisent ou disparaissent, de sorte qu’il n’en reste que 6, plus rarement 5. Les lobes ou dents du front rappellent beaucoup les Thalamites; il y en a 6, mais le bord frontal mesure au plus le tiers de la plus grande largeur dela carapace. Genre abondamment représenté dans les mers indo-malaises, d’où une espèce, la suivante, est venue en Méditerranée. Charybdis merguîensis DE NlAN (fig. 162) ; G0ni0soma`1nergi1iense DE llrlAN 1888, 82, Pl. V, fig. 3 et 4. Charybdis (Goniosoma) mcrguiensis AL- cocx 1899, 55 ; BALSS 1936, 35. I' • #**' 'îw A B _F1G. 162. — Charybdis merguiensis : A, région frontale en dessus ; B, patte 5 depuis l’ischion (d’après DE MAN 1888). La tigelle mobile des antennes complètement exclue de l’orbite, le bord postérieur du carpe de pe porte une épine. ll y a 7 dents aiguës sur les bords latéro-antérieurs de la carapace, la dernière un peu plus longue que les autres. Le 6** segment de l’abdomen du 3 à peu près aussi long que large, ses bords subparallèles. —- Longueur de la carapace 39 mm., largeur 63 mm. Répandue depuis l’Archipe1des Mergui jusqu’en mer Rouge, cette espèce n’a pas encore été prise dans le canal de Suez, bien que MoNoD l’ait signa- lée en Syrie (1930, 1931), STEINITZ (1933) en Palestine et BALSS (1936) dans les eaux d'Alexandrie. G. THALAMITA LATREILLE 1829. ‘ En dehors des caractères du tableau (p. 229), se distingue des Ncpfunus par les traits suivants: grande largeur de la carapace, région frontale presque droite, au milieu composée de lobes obtus en nombre pair, sa partie externe longue et représentant le lobe orbitaire interne qui est en avance sur le lobe ou dent orbitaire externe, du fait de l’obliquité de la cavité orbitaire ; bord
THALAMITA 253 antéro-latéral droit ct armé de 5 dents dont la 4° est souvent très réduite. la 5° étant de dimension normale, ce bord formant avec le front orbitaire un ongle obtus presque droit ; grand article basal 2 + 3 des pédoncules anten- naires démesurément élargi, soudé au front en dessus, en dessous au lobe infra-orbitaire non moins allongé, l’article obturant complètement le très long hiatus orbitaire interne;épistome plus développé que dans Ncptunus ; mérus de p° avec une épine (très rare chez Neplunus) à son angle inféro-dis- tal. Tous les autres caractères des Ncptunus mais le lobe orbitaire interne peu saillant. 5 4 2.+3 l h J 1 -"'-*"'-...` I · ·r'$`•'%.~ _ _.. . .· A I Flo. 163. ·—— Thalamila admele forme Savignyi ; A, région frontale droite avec ses appendices, face ventrale ; B, patte 5 depuis le mérus (original). Genre essentiellement tropical et indo-pacifique ; la taille est plutôt réduite, le test très peu convexe, les lobes frontaux étant, suivant les espèces, au nombre de 2, de 4 ou de 6. Une seule espèce, la suivante, a été rencontrée jusqu’ici en Méditerranée où elle est, à coup sûr, excessive- ment rare. Thùlamita. admete HEnns·r (fig. 163) ; Cancer admele HEnBs'r III, 40, Pl. LVII, fig. 1. Porlunus admele ÀUdOUIN·SAVIGNY 18194825, Pl. IV, fig. 4. Thalamila admcle LATREILLE 1829, 84, P1. IX, fig. 2 ; GuÉmN— MÉNEVILLE 1832, 30 ; A. MILNE-EDW.\RDS 1861, 356 ; HELLER 1863, 79, P1. II, fig. 17 ; Atcocx 1899, 82. Thqlamila Savignyi A. M1LNE— Enwmms 1861, 357. Bord frontal avec deux lobes fort larges, plus saillants que le lobe orbi- taire interne qui est presque droit ; 48 dent du bord latéro—antérieur bien plus petite que les autres. Grand article basal des pédoncules antennaires égalant en largeur presqueun quart de la plus grande largeur dela carapace, avec une crête dentée. Chélipèdes inégaux chez le 5 adulte, leur mérus avec 3 dents sur son bord interne, leur carpe avec des côtes et quelques épines outre la forte dent antéro-interne, leur pince plutôt épaisse, avec les cinq rôtes portuniennes où 1 et 2 présentent chacune 3 épines, les doigts plus courts que la portion palmaire et terminés en crochet ; doigt de p2 ii p4 moins comprimé et eanaliculé que dans Neplunus; doigt droit, plus long que le propode ; dans p“ bord inférieur du propode denté en scie,
254 némrooss Maacmzuns doigt largement ovalaire, nettement onguiculé. ·- Longueur de la cara- pace d’un 5` de moyenne taille 15 mm., largeur 26 mm. ; dans de plus grands exemplaires cette dernière dimension peut atteindre 40 mm. Espèce répandue dans tout 1’océan Indien, en Malaisie et en Polynésie. Sa forme signalée en mer Rouge et représentée par Savrcmr se distingue aux fortes lignes transverses de la carapace, aux tubercules des côtes et aux granules situés entre celles-ci ; elle a été désignée par A. M1LNE-Eo- waaos sous le nom de Saviguyi. C’est peut—être à ladite forme qu’apparte— nait Pexemplaire d’admete recueilli sur les côtes de Gréce par Pexpédition de Morée et simplement signalé par GUÉRIN·MÉNEVILLE. Cet exemplaire avait été peut-être apporté par un navire car, depuis lors, 1’espece n’a pas été reconnue dans les eaux méditerranéennes. Famille des XANTHIDAE ALcocK 1898. (Xanthini ORTMANN 1893, moins les Thia). G. PILUMNUS LEACH 1815 a. Ordinairement de nombreux poils. Carapaee un peu plus large que longue, pentagonale ; ses bords latéro—antérieurs presque toujours armés de 4-5 n ' · t \ ‘ /\ ` f ( V- ,;}*4 4 Y % ®¤ a« Flo. 164. — Pilumnus hirtellus spini/er ; A, région frontale droite en dessous ; B, maxillipède externe gauche en dessous ; C, pléopode l (original). dents spiniformes, y compris l’orbitaire externe qui est plus réduite; front large, saillant, échancré au milieu, aussi en dehors près de l’angle orbitaire interne ; régions peu accentuées, bords latéro-postérieurs droits, à peu près de la longueur des latéro-antérieurs. Antennules repliées transversalement ;
1>xLUMNUs 255 pédoncules antennaires, dans 1’espèce de nos pays, avec le grand article 2 + 3 mobile, sans contact avec le front, le fouet antennaire long, pour le moins deux fois autant que la plus grande largeur de 1’orbite. Chélipèdes plu- tôt courts, mais puissants, surtout aux pinces qui sont inégales avec les doigts en pointe obtuse et armés sur leurs bords en regard de tubercules îngondis. Abdomen dans les deux sexes médiocrement1arge,tous ses articles 1 res. Ce genre présente des caractères primitifs : mobilité du grand article basal des antennes, fouets antennaires longs et parfois setifères, faible élar- gissement dela carapace, indépendance de tous les anneaux de l’abdomen chez le 5* et faible largeur de cet organe chez la Q ; tous ces caractères le rapprochent des Coryslidea ; le front lamelleux et saillant des Thia n’est point sans quelque ressemblance avec celui des Pilumnus et de la plupart des Xanthidés. Très riche en espèces, le genre est répandu dans tous les océans ; mais chez nous il n’en comprend que deux, l’une indigène hirlcllus, l’autre ré- cemment introduite hirsulus. 1. Pilumnus hirtellus L. (Pl. X, fig. 1) ; Cancer hirlcllus Lmmâ 1767, 1045. Pilumnus hirlellus LEACH 1815 a`, 321 et 1815 b, Pl. XII;H. lllILNE- Enwanns 1834, 417; BEm.r. 1853, 68 et fig. ; HELLER 1863, 72, Pl. II, fig. 8 ; MILNE-EDWARDS et Bouvxxan 1894, 38 ; Pnsra 1918, 415, fig. 136 ; BALSS 1926, 43 ; SCHELLENBERG 1928, 134, fig. 104 ; Norma 1936, -13, fig. 39-40 ; MONon, 1933, 75 ; BALSS 1936, 39. Carapace avec les bords latéro-antérieurs armés de5 dents, arqués, plus courts que les bords latéro·postérieurs quisont peu convergents ; elle est convexe en avant, aplatie en arrière, avec les régions gastrique et cardia- que assez bien indiquées ; bords frontaux et orbitaires légèrement dentés ; pédoncules oculaires plutôt courts et un peu dilatés au sommet ; épistome assez large, saillie ptérygostomienne presque nulle. Ischion de mxps large, avec un sillon oblique, le bord antérieur du mérus long et échancré. Ché- lipèdes armés de deux dents au bord supérieur du mérus, d’une forte à l’angle antéro-interne du carpe, qui estplusou moinstuberculeux; des dents aiguës au bord supérieur de la pince qui est convexe en dehors, avec des doigts presque aussi longs que la portion palmaire. Pattes ambula- toires arrondies en dessus, la paire postérieure notablement plus courte ; doigts presque droits, à peu près longs comme le propode et terminés par une forte griffe. Abdomen du 6 triangulaire, son pléopode I recourbé en crochet au bout distal ; la saillie péniale du canal déférent très réduite. Corps et pattes avec · des poils raides assez épais, qui manquent sur la partie postérieure de la carapace et sur la plus grande étendue des pinces. Tonlité d’un brun rougeâtre sale, souvent avec des bandes jaunâtres sur les pattes ambulatoires ; les doigts des pinces d’un brun noirâtre. —
256 DÉCAPODES Mancmauns Longueur de la carapace dans un grand 6 18 mm, largeur 27. Diamètre des œufs`0,3 à 0.35 mm. _ _ Cette espèce présente des variations extraordinaires dont· MILNEîED· wimns et Bouvian (1894) ont donné les détails auxquels il y a lieu de ren- voyer ici. Plusieurs deces variations furent décrites comme especes ; ainsi le P. spiniier H. MILNE-ED\VARDS (1834, 420) (fig. 164), remarquable par les épines du front, des orbites et dela partie supérieure des pinces, le P. villo- sus Rrsso (1816, 13) qui diffère du précédent par ses pinces unies et par les dents bifides ou trifides des bords de la carapace. Ces formes seraient mé· dîterranéennes, tandis que la var. inermis M1LNE-EDWARDS et BoUviER (1894, 38), où le front et les orbites sont unis et les pinces armées de granu- lations pointues,aété capturée aux Açores. Comme le P.spinifcr cette forme ne présente que quatre dents latéro-antérieures, mais ce caractère n’est sans doute point constant, car les nombreux spinifer capturés en Algérie par LucAs ont généralement la dentition normale, quoique fort typiques. En _ I 1 · 7 .t... Fm. 165. —— Pilumnus hirsulus, front et partie antérieure droite de la carapace en dessus (original). fait, passant les unes aux autres par tous lesintermédiaires, ces formes sem- blent n’être que des variations locales ou accidentelles de P. hirtcllus, et l’on peut bien plus encore exprimer la même opinion au sujet des variétés nombreuses que Czanmnwsxv (1884) et DE Bmro CA1>ELLo(l873, 1876) ont établies dans hirtellus typique et dans spinifer. Ainsi largement comprise, l’espèce est répandue depuis la mer du Nord et ses dépendances jusqu’aux îles du Cap Vert, avec extension jusqu’aux Açores d’une part, jusqu’en Egypte et en mer Noire de l’autre. Si, comme on peut le croire, le Pilumnus africanus A. MILNE EDWARDS (1867) est une forme d’hirtcllus remarquable par sa grande taille et ses épines, l’espece s’étendrait des îles du Cap-Vert jusqu’a 1’Angola où BALss (1921) a signalé 1’africanus. Hirtellus est un Crabe paresseux qui se tient parmi les rochers et les Éponges, depuis le littoral jusqu'à 400 mètres. 2. Pilumnus hirsutus STIMPS. (fig. 165) ; Sr1MPsoN 1858, 27 ; Atcocx 1898, 197 ; BALSS 1936, 40.
P11.uMNoP1aus 257 Quatre dents seulement (dent orbitaire externe y comprise) aux bords latéro·antérieurs qui sont beaucoup plus courts que les latéro-postérieurs, la carapace convexe dans les deux sens, ses régions à peine indiquées. La face externe des pinces présente dans sa partie supérieure des granules qui peu à peu deviennent spiniformes, elle est unie dans sa partie inférieure ; partout des poils raides qui deviennent longs et nombreux sur les pattes ; quelques poils (rappelant les C0rysloidea)àla base des fouets antennaires. Espèce indienne répandue au Japon et a Ceylan ; d’aprés Bnnss, inconnue en mer Rouge et dans le canal de Suez, bien qu'on la trouve dans les parages d’Alexandrie (où elle a été sans doute apportée par des navires). G. PILUMNOPEUS A. Minus-Enwanns 1863. Les Pilumnopcus proviennent de la dissociation du genre Heteropanopc établi par Srmrsori en 1858 pour réunir tous les Xanthides qui, d’une part ressemblent aux Panopcus par la position coxale de leurs orifices sexuels males et par la fusion plus ou moins nette de leur 2° dent latéro-antérieure avec la 1**, mais d’un autre côté s’en distinguent par la présence de crêtes endostomiennes et par Vindépendance du grand article basal2 +3 des pé- doncules antennaires. Ayant observé que certaines espèces cl’Hcler0panope présentent des caractères pilumniens, A. Minmz-Enwanos proposa de les réunir sous le nom expressif de Pilumnopeus que BALss (1933 b) a justifié ; d’après cet auteur, en effet,1esPilumn0pcus se distinguent des autres Hété- ropanopées par leur bord frontal où le lobe médian est saillant et largement · convexe, par leur carapace plus étroite et plus voûtée, enfin par les lignes pilifères transverses qu'ils présentent du côté dorsal. J’ajoute que dans Vauquelini tout au moins, la coxa des pattes 5 du mâle reste libre (fig. 166, C) en dessous sur toute sa longueur comme dans les Pilumnus. Le genre est propre aux Indes, mais l’espèce suivante a récemment ga- gné les eaux méditerranéennes par le canal de Suez : Pilumnopeus Vauquelini Sav. Ann. (fig. 176; Pl. X, fig. 2) ; Pilumnus Vauquelini Savicnx-Aunoum 1819-1826, 86, Pl. V, fig. 3. Heleropanopc Vauquelini DE MAN 1892, 228 ; IKLUNZINGER 1913,287, Pl. 3, fig. 8; CAL- MAN 1927, 214. Pilumnopeus Vauquelini B.·~.Lss 1933 b, 33 et 1936, 41, fig. 38. (Jarapace convexe, surtout dans le sens longitudinal; des stries trans- verses à longues soies (souvent tombées), une de ces stries, forte et obli- que, au niveau de la dernière dent, une seconde scindée en parcelles qui traverse toute la carapace au niveau des deux dents moyennes, et une paire d’autres très réduites sur le front, les aires branchiales et l’aire car- diaque ; le reste du dos uni. Lobes frontaux très accusés; incisions des bords orbitaires à peine sensibles. Chélipèdes inégaux, une dent subdistale au bord supérieur du mérus; dent antéro-interne du carpe sans prolonge- BOUVIER 17
258 nxêcluronns Mimcmauns ment postérieur ; pince et carpe convexes, lisses mais un peu granuleux, bord supérieur des pinces arrondi, les doigts armés d’un nombre restreint de petites dents triangulaires dont une fort prédominante sur le doigt fixe au milieu de son bord interne. Pattes ambulatoires courtes et fortes, avec d’assez longs poils raides et épars, les doigts un peu plus courts que Ie propodc, droits, fortement onguiculés, assez riches en poils courts. Abdo- `\_ '_.,.·····a__ Ã"} QA: ’§*·l'¢ca~,;,,ar·‘? "A rV)‘ “f`.Z`·\· ·\"~· Anqqi ` ` `i.. Cm IA A st‘* MQ co4 , ,/1/% 5 ,a \\ ' 5 ai- =·r " C0 é °¢€s. · B P c Fm. 166. —— Pilumnopeus Vauquelini : A, front et partie antérieure de la carapace jus- qu’à la pointe Cm de 1‘aire mésogastrique ; B,abd0men du 3 ; C, rapports des hanches et des stemites gauches correspondant à p• et p°, avec la saillie péniale pé naissant à I’orifice mâle de 00* (original). men du 3 obtusément triangulaire, ses pléopodes I recourbés fortement en dehors à leur pointe. Brunâtre (dans l’alco0l). — Longueur d’un 3, 11,5 mm., d’une $2, 7 mm., largeur du 3, 15 mm., de la 9 11 mm. Diamètre des œufs 0,35 mm. Commun dans la mer Rouge ; a été trouvé par Pexpédition de Cambridge en divers points du canal de Suez jusqu'à Port-Said ; signalé depuis par Batss à Alexandrie.
Haraaorauors 259 G. HETEROPANOPE STIMPSON 1858. Se distingue des Pilumnopcus par son front un peu plus étroit où le lobe médian fait moins saillie et présente un bord libre presque rectiligne, abou- tissant à un lobule réduit ; la carapace est moins convexe, avec des régions plus apparentes et des lignes transverses granuleuses dépourvues de poils, enfin les trois segments intermédiaires (3, 4, 5) de l’abdomen du 6 sont sou- dés entre eux. Un autre caractère plus frappant encore est le recouvrement de la coxa de p' chez le 3 par la rencontre, sous la face inférieure de cet ar- ticle, de la zone plate latérale des sternites 4 et 5, si bien que le pénis parait sortir du sternum et non point du bout caché de la coxa où il prend réelle- ment naissance (fig. 167. C). Ces caractères s’appliquent exactement à l’espècc lridentalus suivante qui est représentée en Hollande ; il y aura lieu de voir s’ils conviennent également aux autres, qui sont propres aux Indes, mais ils s’appliquent presque tous à l’Heleropan0pe laevis qui atteint Port-Saïd par le canal de Suez. \"""""*'*¤ ,,..«~·v••\_,··· · ^"' \ f,x<Q—f§" fh"'-} . Ã, A · " \lI\]“ 1 ) Wip;] co4- ^ r1é" ' B C È st5 Fia. 167. -— Heieropanope tridenlatus : A, front gauche en dessus ; B, abdomen du 5 ; (1, rapports des hanches et des sternites gauches correspondant à p‘ et p', avec la saillie péniale pé naissant de la pointe sexuelle de cv', pointe qui est abritée par les saillies sternales st' et si' (original}. 1. Heteropanope tridentatus Miura. (fig. 167 ; Pl. X, fig. 3) : Pilumnus lridenlalus MAITLAND 1874, 232 ; Hoax 1876, 243, Pl. XIV, fig. 12-16, Hetcropanope lridenlalus DE MAN 1892, 228, Pl. VII, fig. 1 ; Txzscu 1922, 246 ; Barss 1926, 44 ; Scnannxzxnisno 1928, 135, fig. 106-107. Pilumno· peus lridenlalus BALSS 1933 b. · Carapace unie et sans poils, avec les régions bien accentuées, surtout
260 DÉcAPonEs MARCHEURS les gastriques; dents latéro-antérieures larges, subaiguës, un peu carénées dorsalement ; de chaque côté, au bout de la carène de la dent postérieure, une forte strie granuleuse oblique ; des stries analogues mais plus réduites, au nombre d’une paire, dans l’aire gastrique élargie et deux successives dans les aires gastriques latérales. Échancrures orbitaires à peine sensibles ; fouets antennaires un peu plus longs que les orbites, çà et là avec quelques soies courtes. Chélipèdes forts, inégaux; en dehors quelques lignes rugueuses sur le mérus et sur le carpe qui présentent l’un et l’autre une assez forte dent au bord supéro-interne ; pinces lisses, sauf au bord _ supérieur qui s’aplatit entre deux faibles bourrelets parallèles ; les doigts écartés, avec une dent plus grosse vers le milieu du doigt fixe. Pattes am- bulatoires plus courtes que les chélipèdes, assez grêles, comprimées laté- ralement, avec çà et là des poils raides plus nombreux et plus courts aux doigts qui sont étroits, à peine courbes et fortement acuminés. Pléopodes I droits, parallèles dans leur moitié terminale qui est assez étroite et aiguë ; tigelle des pléopodes II à peine plus longue que sa base dilatée. '1`onalité d’un brun noir marbré sur un fond clair qui, chez certains individus, de- vient très prédominant et, d’ailleurs, occupe toujours en totalité la face externe des pinces. — Longueur d’un grand exemplaire 3, 12 mm., lar- geur 16 mm. Espèce localisée en Hollande, surtout dans le Zuiderzée, la région d’Ams- terdam et 1’île d’Urk ; elle se tient dans la mer où elle peut descendrejusqu’à 14 pieds, mais fréquente aussi les eaux saumàtres, même les eaux douces où MAITLAND 1’a capturée non loin de Haarlem et Hoax dans l’Amstel;dans cer- tains points du Zuiderzée elle semble se substituer au Carcinus maenas. Elle était regardée jadis comme une forme particuliere du Pilumnushirtellus; Marr- LAND la distingua tout d’abord et ne MAN établit qu’elle appartient en fait au genre Heteropanope où elle se rapproche surtout de l’H. indica. Les Hele- ropanope sont tous indiens, à Pexception du iridentatus qui, sans doute, fut accidentellement introduit des Indes en Hollande, peut-être sous la (orme indica, à une époque ancienne; depuis lors, le crabe s’est adapté aux eaux hollandaises et a pris des caractères qui lui sont propres. Semblable à l’Eri0· cheir sinensis (p. 297) par son aisance à fréquenter tous les milieux, il n’est pas envahissant comme lui et reste jusqu’ici localisé dans les Pays—Bas. 2. Heteropanope laevis DANA (fig. 168) ; Panopaeus laevis DANA 1852, I, 180, Pl. VIII, fig. 13•-c‘. Heleropanope laevis ÀLCOCK 1898, 209 ; CAL- MAN 1927 b, 214. Se distingue de iridenialus par les traits suivants ila carapace moins convexe, ses dents latérales plus réduites dont la première n’est pas aiguë, sa surface dorsale avec une seule strie transverse qui correspond à la der- nière dent, région gastrique seule un peu indiquée ; bord frontal presque absolument droit et transverse avec les vagues traces d’un lobule externe ; bords orbitaires sans incisions, l’inférieur assez granuleux et sans lobe interne saillant en dessus, chélipèdes lisses avec le bord supérieur de la
oxznvon 261 pince arrondi. La dent du carpe des chélipèdes, comme dans lridenlalus, se prolonge en arrière par un bourrelet qui manque à Vauquelini. Les pattes ambulatoires, à tous égards, sont intermédiaires entre lridenlalus et Vau- quelini. Comme dans Vauquelini et contrairement à ce que l’on observe dans lridenlalus, la coxa de p‘• du 3 n’est pas recouverte parles portions latérales _ du sternum. l’abdomen est triangulaire, avec tous les segments libres, et les pléopodes. Ils se terminent par un crochet tourné en dehors. Tonalité Fm. 188. - Heleropanopc Iacuis, région antérieure de la carapace, Coté dorsal (original). (dans l’alcool) brun verdâtre. — Longueur d’un 3 adulte, 8 mm., lar- geur 12 mm. Mer des Indes, mer Rouge, trouvée par l’expéditi0n de Cambridge en divers points du canal de Suez et à Port-Said. CALMAN compare cette espèce à Pilumnopeus Vauquelini, mais elle est beaucoup plus voisine de H. indica ne MAN ; en fait, par les. traits sexuels du 3, elle rappelle Vauquclini, mais ses autres caractères sont nettement ceux des Heteropanope ; elle établit un passage entre Vauquclini et tridenlatus, dont l’évolution semble être plus avancée. G. GERYON Knôvizn 1837. Avec Paragalcne constitue un petit groupe qui se rapproche des Pilum- niens par ses pédoncules antennaires dont le grand article basal est mobile et sans contact avec le front, mais s’en distingue: l°parlefront assez étroit et plus court que la moitié de la grande largeur de la carapace ; 2° par le fouet antennaire qui est notablement plus allongé ; 30 par la crête endostomienne qui est réduite à la moitié postérieure du cadre buccal. Comme dans Para- galene le front est droit avec deuxlobes médians et,à chaque bout, un lobule réduit, les chélipèdes sont forts et subégaux, les pattes ambulatoires longues et plutôt grêles, la coxa des pattes postérieures est découverte. Ce qui distingue Geryon dans le groupe, c’est la forme de la carapace qui est franchement hexagonale ; c’est aussi l’abdomen du 3 dont tous les segments sont libres comme dans les Pilumniens. BALSS a clairement éta- bli (1933 a) que ce genre et le suivant sont des Xanthides qui rattachent les Cyclométopes aux Catométopes earcinoplacidés. Les espèces du genre sont plutôt de grande taille et certaines fort gran-
262 ¤ÉcA1>0r>1=:s MARCHEURS des (ainsi le Geryon affinis EDW. et Bouv. des Açores) ; elles habitent les profondeurs moyennes ou assez grandes de l’Atlantique, l’une d’elles (Geryon irispinosus HERBsT) paraît propre au Japon. La seule signalée dans nos mers est la suivante : Geryon tridens Kaovizn (Pl. X, fig. 4-7) ; Knovaa 1837, 10, Pl. I ; CA- nus 1884, 592, Pl. XVI, fig. 15 ; HANSEN 1908, I, 19 ; Bouvier: 1922 ; BALSS 1926, 43. Geryon longipes A. MILNE-EDWARDS 1881, 879; M11.NE- Enwarms et Bouvuzn 1899, 34, Pl. I, fig. 3 et 1900, 103 ; Noam: 1936, 55. Carapace infléchie près du front et des orbites, sans convexité trans- versale, couverte de granules et de ponctuations ; régions gastriques et cardiaque assez nettes ; bords latéro-antérieurs armés de trois fortes dents aiguës dont la dernière est un peu plus saillante, bords latéro-postérieurs droits, occupés par une crête basse et obtuse, d’ailleurs légèrement plus longs ; en arrière, sur chaque région branchiale, une crête longitudinale un peu rugueuse qui se dirige à angle droit vers le bord postérieur ; bord orbitaire supérieur avec deux légères incisions, l’orbitaire inférieur avec un lobe interne aigu et plus ou moins saillant. Antennes et antennules de Paragalene. Chélipèdes granuleux et ponctués sur la face externe du carpe et des pinces; celles—ci obtuses et un peu déprimées au bout, leurs doigts armés de dents, la basale du doigt mobile est puissante et obtuse ; une très forte épine à l’angle antéro-interne du carpe, une petite en avant au bord postérieur. Pattes ambulatoires longues, assez grêles, compri- mées latéralement sauf au doigt qui est déprimé en dehors, un peu arqué, peu ou pas onguiculé, à peu près de la longueur du propode ; ces pattes, comme leur mérus, de longueur croissante de la première à la troi- sième. Pas de poils, sauf de courts cils sur les doigts des pattes ambula- toires. Abdomen de la Q largement ovalaire, celui du 5* rétréci à partir du 48 segment. Pléopodes I du 3 en arc court et puissant à concavité ex- terne ; la tigelle grêle du pléopode II atteint presque la pointe aiguë du premier. Tonalité: du rouge vif au rouge brique.——Longueur de deux grands 5* 61,5 mm. (longipes), 65 mm.(ir·idens) ; largeurs respectives 74 et 73 mm ; les mâles paraissent adultes lorsqu’ils mesurent 28,5 mm. de longueur. Les formes septentrionales, décrites sous le nom de tridens, sont connues dans le Skagerrack, le Cattégat, les Féroé, I'Ecosse et l’Irlande; elles ont, m général, les dents de la carapace moins fortes et les pattes ambulatoires un peu moins longues ; celles du golfe de Gascogne, de la Méditerranée (Na- ples, Nice) furent décrites sous le nom de longipes et retrouvées à Cadix ; en fait, il semble y avoir tous les passages entre ces deux états. Espèce de fond,capturée depuis 450 metresjusqu’à 1800; se tientsur vase, coraux ou roches. Les trois épines de la carapace la rapprochent du G. tris- pinosus HEnBs·r qui se trouve aux Indes et au Japon ; les trois autres espèces du genre (quinquedcns SMITH de l’Atlantique occidental, a/}ïnisEr>w. et Bouv. des Açores et des Indes, paulensis DôFLEIN de l'Ile Saint—Paul) ont de chaque côté 5 dents latéro·antérieures. •
mnnosnnns 263 G. PARAGALENE KOSSMANN 1878. Ressemble aux Pilumnus par les relations des orbites et des antennes avec le front, aux Galcnc par les dimensions du bord front0·0rbitaire qui n’atteint pas la moitié de la plus grande largeur de la carapace ; mais la forme de cette dernière est subquadratiqne ; au surplus les segments abdominaux 3 et 4 du 3 sont soudés. En fait, comme 1’a établi BALSS (1933a), Paragalcnc se trouve à un stade évolutif plus avancé que Geryon. Une seule espèce, qui est exclusivement méditerranéenne. a. ”??" - [ 1 fa .... . •: ' N `-‘ `“ 4 _- Q Q. ÃWD-· ‘ ` *1 ' ` A ` W I/.» -··· ·· — ii: ` ëïên..,p.·=1î·'.;;;ïIâ:ÉÉE ï;,«;·=:1,i_Er‘r!$_ - . “`\ B Fm. 169. — Paragalenc longiecuraz A, région fronto-orbitaire gauche en dessus ; B, région fronto-buccale gauche en dessous (original). Paragalene longicrura NARD0 (fig. 169 et Pl. X, fig. 8) ; Eriphia longi- crura Nanno 1868, 302, P1. XIII, fig. 1. Paragalene longicrura Canus 1884, 515 ; ORTMANN 1893, 433 ; Pxzsra 1918, 431, fig. 142 ; Banss 1933a, 297. Paragalcne neapolilana KOSSMANN 1878, 254.
264 DÉCAPODES Mamzusuas Carapace très fortement infléchie en avant jusqu’à la région gastrique dont les parties centrale et latérales sont assez bien indiquées ; partout avec des granules qui, en avant, sont forts et accompagnés de rares poils courts, en arrière plus petits, plus nombreux, dans un duvet de fins poils ; de chaque côté deux crêtes transverses fort saillantes et granuleuses sur leur bord libre, l’une au niveau de la 48 dent, l’autre plus courte, sur la région branchiale. Cinq dents latéro—antérieures médiocrement saillantes, la lm surtout qui représente la dent orbitaire externe, plus développée toutefois que la dent orbitaire interne ; incisions des bords orbitaires peu accusées, par contre, au bord inférieur une forte dent externe et une plus puissante encore à l’angle interne. Fouets antennaires deux fois au moins aussi longs que la plus grande largeur de l’orbite. Mérus de mœp° saillant en dehors. Chélipèdes avec une crête granulée au bord supérieur du mérus, une forte dent aiguë et une seconde plus réduite au milieu sur le bord in- terne du carpe ; pinces dépourvues de crêtes, lisses en dedans, granuleuses en dehors surtout vers la base, les doigts presque aussi longs que la portion palmaire, bien dentés, avec une puissante dent obtuse prédominante sur le doigt mobile. Pattes ambulatoires plutôt grêles, comprimées et un peu sillonnées latéralement, avec des poils assez rares qui, sur les doigts, sont courts et très serrés; pattes 5 bien plus courtes avec des doigts plus allongés, moins pourtant que le propode, d’ailleurs presque rectilignes, leur bout obtus avec une courte griffe obtuse. Pléopodes du 6 assez semblables à ceux de Geryon. Tonalité : d’après Nixnno, le iype de l’espèce aurait une teinte cendrée blanchâtre, tandis que les exemplaires de Pxasrx, conservés dans l’alcool, sont décrits jaunâtres avec du brun dans la moitié antérieure de la cara- pace. Le 6 et la 9 offerts aimablement au Muséum par le laboratoire de Naples sont aussi conservés dans l’alcool, mais très frais suivant toute ‘ apparence ; leur ton est un rouge légèrement jaunâtre qui, dans la moitié antérieure de la carapace, devient foncé brunissant ; ici, comme dans les exemplaires de PESTA, les doigts des pinces sont noirs. — Longueur d’un 6, 37 mm., largeur maximum 39 mm. Rare espèce qui n’est pas connue en dehors de l’Adriatîque et de Naples. G. XANTHO LEACH 1815. Au point de vue des subdivisions génériques, la famille des Xanthidésl est encore très insuffisamment connue, malgré les travaux du regretté ODHNER (1925), ceux plus récents de RATHBUN (1930) et ceux plus anciens d’ALcocx que précédèrent les recherches d’OarMANN (1893). L’observation s’adresse particulièrement au genre Xzmiho LEAcn et aux formes affines.
XANTHO 265 Sans intervenir dans les divergences de ces auteurs, le mieux sera de rapp or- ter ici au genre Xanlho les trois espèces du groupe représentées dans nos mers, en relevant d’ail1eurs les traits qui les rapprochent des formes voisi- nes : front lamelleux, large, à bord libre presque droit, lncisé au mi.lieu, en avance sur le lobe orbitaire externe dont le sépare une encoche, bords la- téro-antérieurs armés de 5 dents, l'orbitaire externe y comprise, ces bords un peu plus courts que les latéro·postéricurs qui sont droits et peu convergents, la surface dorsale nettement lobée ; crête latérale de 1'endostome nulle ou à peine indiquée en arrière ; grand article basal des pédoncules antennaires fixe, en contact avec le front et le lobe infra·orbitaire interne. Abdomen du 3 triangulaire, ses articles 3, 4 et 5 fusionnés ; les pléopodes très semblables à ceux des Hcteropanopc, ceux de la 1*** paire toutefois un peu infléchis du côté interne dans leur pointe grêle terminale. TABLEAU ons Espèces. En 1898, j’ai consacré une étude à nos trois espèces, qu’on peut dis- tinguer comme il suit : 1. Dos dc la carapace uni, sans ligne granuleuse ou presque ; peu ou pas de poils sur le carpe et le propode des pattes ambulatoires, ce dernier article aussi large que long et tronqué en avant sur son bord inférieur; dilatation terminale de l’endopodite de mxp 1 sans petit lobe (fig. l70)` ou presque ; 2° article de l’abdomen du 3 à bords latéraux arqués. 2. — Dos de la carapace avec de nombreuses lignes granuleuses (Pl. X, fig. 11) transverses; des poils nombreux aux pattes ambulatoires, no- tamment sur le bord supérieur des trois derniers articles, le propode de ces pattes beaucoup plus long que large et régulièrement arqué sur son bord inférieur (fig. 172, p) ; dilatation terminale de l’endopodite de mxpl avec un petit lobe très accusé ; 28 article de l’abdomen du 3 à bords latéraux en angle aigu ........................ Couchi, p. 267. 2. Mérus de mzp” à peu près sans saillie externe, le bord antérieur de l’article étant plus court que sa longueur ; pas trace de lobe à l’endopo· dite de mœpl (Pl. X, fig. 9) .................... floridus, p. 265 — Mérus de mxp° à saillie externe très proéminente, le bord antérieur de 1’article étant plus long que sa longueur ; un petit lobe rudimentaire à la dilatation terminale de l’endopodite de m:cp‘ (P1. X, fig. 10) ...... ................................... . .... hydrophilus, p. 266. 1. Xantho Horidus MONT. (fig. 170, 172 c; Pl. X, fig. 9) : Cancer flori- dus Morrraou 1808, IX, 85, Pl. I1, fig. 1. Xanlho floridus Lrmcu 1815 a, 320 et 1815 b, Pl. XI ; H. MILNE—EDWARDS 1834,394 ; BELL 1853, 51 et fig. ; HELLER 1863, 67 ; Bouvma 1898, 5, fig. 1, 2, 3, 4 et 5 C ; M1LNE- Enwxans et Bouvxnn 1899, 31, P1. III, fig. 2 et Pl. IV, fig. 19-23 ; 1900, 93 ; Pxzsw. 1918, 423, fig. 139 ; Noisms 1936, 52, fig. 37 ; MONo1:• 1933, 58. Cancer poressa OL1v1 1792, 48, Pl. II, fig. 3. Xanlho incisus LEACH 1813, -130. Xanlho luberculalus HELLER 1863, 68, Pl. II, fig. 5-7.
266 màcrxrones Maacmauns Voisine de la suivante, cette espèce s’en distingue, non seulement par les traits relevés au tableau (p. 265), mais parles suivants : front plus for- tement infléchi, lobes et sillons de la carapace bien plus accentués, sou- vent des anfractuosités se développent sur la partie antérieure de la carapace et sur les chélipèdes, le. mérus de p“ à ps présente sur son bord supérieur des épines ou des dents, le doigt des pinces en pointe subaiguë sans excavation, les chélipèdes plus forts et plus inégaux, la taille d’ordinaire plus forte ; 5 bien plus grand que la Q. Tonalité brun rougeâtre, les doigts des pinces noirs. — Longueur d’un 3 de moyenne taille 37 mm., largeur 57 mm. FIÈ,;,7gg€;é'§,?£,àO8â€%rÃ; De la mer du Nord aux Açores, Canaries et îles du dopodite de mxpldroit Cap-Vert; Méditerranée. Littotale et sublittorale, gëggrîrèë B<>vv¤¤¤ peut descendre jusqu’à 100 metres. 2. Xantho hydrophilus HERBST (fig. 171, A; Pl. X, fig. 10) : Cancer hy- drophilus HERBST 1790, 266, Pl. XXI, fig. 124. Xaniho hydr0philus.PEsTA 1918, 420, fig. 138 ; MoNOD 1933, 58. Xanlho rivulosus Risso 1926,V, 9; 1p' nf à si A . B ' C Fm. 171. —- Maxîllipède externe des Xantho, face ventrale : A, droit d’hydr·0phiIus ; B, de Couchi ; C, gauche de floridus (d’après Bouvier: 1898). Roux 1828, Pl, XXXV; H. MILNE-ED\VARDS 1834, 394; BELL 1853, 54 et fig. ; HELLER 1863, 66 ; BOUVIER 1898, 5, fig. 5 A; MILNE-EDWARDS et BOUVIER 1899, 31, Pl. IV, fig.7I, 18 ; Noenn 1936, 53, fig. 36. Comme dans l’espèce précédente, le bord fronto—orbitaire égale au plus la moitié de la plus grande largeur de la carapace, le front se rattache sans saillie au grand article basal 2 + 3 des pédoncules antennaires et s’isole par une forte encoche de la dent orbitaire interne ; il est d’ailleurs moins infléchi et les lobes de la carapace sont moins accentués. L’endopodite de mœpl présente les rudiments d’un petit lobe et le mérus de mœp° une forte
xwrno 267 saillie externe largement obtuse. Chélipèdes sans autre armature que la dent antéro—interne du carpe, sans granules ni tubercules, mais souvent quelques légères anfractuosités. Pattes ambulatoires plus courtes et plus ' trapues que dans Couchi, peu poilues ou très brièvement chez les adultes- Tonalité très variable, d’ordinaire jaunâtre ou brunâtre avec des taches rouges, les doigts des pinces brun-noir. —-· Dans un 6 moyen la longueur est de 26 mm., la largeur de 35 mm. Diamètre des œufs 0,30 et 0,35 sur 0,40 mm. (CHA'I`TON). De la Norvège jusqu’aux iles Canaries et, en Méditerranée, jusqu’à la mer Noire. Depuis le côte jusqu'à 100 mètres de profondeur. Avec les doigts de ses pinces un peu excavés en cuiller, se rapproche de la forme Lcpiodius ; c’est pourquoi sans doute Onnman (1925) lui donne pour synonyme Lep- lodius Macandreae Minas (1881) des Canaries. 3. Xantho Couchi BELL (fig. 171 B, 172; 173 ; Pl. X, fig. 11) ; BELL 1851 fn Coucn 1851,13. Micropanope (7) Couchi Monoo 1933, 65. Xanlho luberculalus (Coucrx ms.) ; BELL 1853, 359 et fig.; Bouvnsn 1898, 5, fig. 58, et fig. 6-9 ; MILNE~EDWARDS et Bouvmn 1899, 32, Pl. 111, fig. 3-15 et IV, fig. 24 et 1900, 83; PEsr.« 1918,426, 140; Bouvmn 1922, 82;NoBnE 1936, 54, fig. 38. NonMAN et SCOTT (1905) observent justement que BELL, en 1853, devait avoir oublié que, deux années auparavant, il nomma Couchi son espèce. • un F10. 172. —Xanih0 Couchî, mœp* droit F10. 173. — Xanlho Couchi, abdomen (d'après BOUVIER 1898). du 5 (d‘après Bouvuzn 1898). Bord fronto-orbitaire dépassant la moitié de la plus grande largeur de la carapace, sa partie frontale avec une faible encoche contre l’angle orbi- taire interne et voisine d’une ligne granuleuse parallèle ; régions dorsales moins accentuées que dans les autres espèces ; une légère incision au bord orbitaire supérieur ; comme dans les Xanlhias, une saillie inférieure du front rejoint l’article basal 2 + 3 des pédoncules antennaires. Mérus de mœp° plus large que long, avec une forte saillie subaiguë sur son bord ex- terne. Chélipèdes avec de forts granules sur la face externe et quelques épines au bord supérieur; sur le carpe une dent obtuse antéro-interne, et
268 oiëoaronns Maacmsuns en dehors, des lignes granuleuses multiples qui, avec l’âge, donnent un aspect corrodé ; sur la face externe des pinces quelques lignes longitudi- nales de granules qui, chez les grands exemplaires, deviennent tubercu- leuses et sont isolées par des espaces plus ou moins profonds ; les doigts des pinces subaigus. Pattes ambulatoires plus longues que dans les autres espèces, munies de dents au bord supérieur du mérus et parfois du carpe, leur doigt étroit et à peu près de la longueur du propode qui s’at- ténue de la base au sommet. Tonalité rose, en dessus, d’un jaune grisâtre en dessous ; les doigts des pinces brun-noir comme dans les autres espèces. —- Taille plutôt réduite; dans notre plus grand exemplaire, un 5* capturé au cap Breton, la longueur est de 18 mm., largeur 26 mm. Connu depuis Penzance, en Angleterre, où il fut d’abord capturé, ce Crabe est connu jusqu'aux Açores et aux iles du Cap-Vert ; Pnsrn le signale égale- ment dans l’Adriatique. Entre 100 et 1.200 mètres de profondeur. Ce n’est certainement pas un X antho typique, il paraît tenir davantage des X anthias. G. XANTHIAS RATHBUN 1897 et 1930. (Xanthodes DANA 1849 nom. pr.) Le genre Xanihias est fort voisin des X antho dont il se distingue surtout par les lobes moins accusés de la carapace, de même que par la structure et la plus grande largeur du front ; cette dernière varie d’ailleurs notable- ment et, dans l'espèce suivante, rappelle à plus d’un titre les Xantho. Genre représenté dans les mers chaudes par d’assez nombreuses espèces, dont la suivante seule pénètre dans les eaux européennes. Xanthîüs granosus Enw. et Bouv, (Pl. X, fig. 12) : Xanlhodes granosus MILNE-EDWARDS et Bouvmn 1900, 87, Pl. XVI, fig. 6—13. Xanlhias gra- nosus BALSS 1936, 38. Bord fronto-orbitaire un peu plus long que la moitié de la plus grande largeur de la carapace ; le front avec ses deux lobes médians larges, arron- dis, plus saillants que les lobes latéraux qui sont étroits et subaigus. Dents latérales plutôt basses, la dernière fort réduite. Carapace à peu près unie dans sa moitié postérieure, en avant avec des saillies granulo-dentées dont beaucoup se groupent en lignes transverses obliques, l’une de ces lignes juste en arrière du bord frontal. Le grand article basal des péd0n· cules antennaires touche le front par une étroite apophyse de celui-ci. Endopodite de mxpl avec une forte échancrure interne sur sa partie dis- tale ; mérus de mxp” granuleux, peu saillant en dehors. Chélipèdes très inégaux, le droit beaucoup plus puissant, avec de forts granules sur la face externe du carpe qui est étranglé avantla pince ; celle—ci également granuleuse en dessus et en dehors, avec deux sillons parallèles au bord su- périeur et les doigts lisses ; chélipède gauche assez semblable, mais avec
».c·rAEA 269 des granules digitaux disposés en séries longitudinales comme sur la portion palmaire. Pattes ambulatoires courtes, fortes, avec une rangée de denticules au bord postérieur du mérus, deux ou trois rangées sur les articles suivants ; les doigts presque droits, fortement onguiculés, à peu près de la longueur du propode qui, sur p‘, est presque aussi large que long. Tonalitè (dans l’alcool) blanchâtre ·avec les doigts des pinces noirs ou jaunes. -— Longueur de la carapace dans un grand 3, 7 mm., largeur, 9,5 mm. Cette petite espèce n’était connue que des îles du Cap-Vert, où elle fut prise entre 10 et 30 mètres. BAr.ss la signale dans les eaux d’A1exandrie en- tre 5 et 10 brasses. G. ACTAEA DE HAAN 1850. Carapace convexe d’avant en arrière, peu ou pas dans le sens transversal, dorsalement divisée par de forts sillons en nombreuses aires et aréoles couvertes de granules serrés ; les bords latéro·antérieurs convexes et occu- pés par cinq aréoles saillantes en dehors, qui occupentla place des dents des autres Xanthidés ; bords latéro-postérieurs concaves, peu convergents, beau- . coup plus courts que leslatéro-antérieurs; front large, assez saillant, émarginé au milieu. Orbites courtes ; dents orbitaires courtes et obtuses. Grand arti- cle basal des pédoncules antennaires anlcylosé avec une saillie frontale et le lobe interne du bord orbitaire inférieur, la tigelle mobile avec ses deux arti- cles et le fouet terminal plus courts que le grand diamètre de l’orbite. Des lobes et lobules granuleux sur le carpe et le propode des pattes. Endostome et abdomen de Xanlho. Genre représenté par des espèces tropicales qui sont particulièrement nombreuses dans les mers indo—pacifiques ; une seule a pénétré dans les eaux méditerranéennes où elle est d'ailleurs d'une rareté extrême. Acliaen rufopunctatv. EDW. (fig. 174 ; Pl. X, fig. 13) I Xanlho rufopunrla- lus H. MlLNE—EDWARDS 1834, 389 ; Lucas 1849, 11, Pl. Il, fig. 1. Aclaea ru/opunclafa HELLER 1863, 70 ; A. M1LNE·EowAnDs 1868, 63, Pl. XVII, fig. 13-15; MILNE•EDWARDS et Bouvmn 1900, 100; MoNo¤ 1931b, fig. 15; 1933, 71 ; Banss 1936, 37. Aclaea rufopunclala nodosa RATHBUN 1930, 257, Pl. 105, fig. 1 et 2. Carapace beaucoup plus longue que large, à sillons dorsaux larges, pro- fonds, tapissés de fins granules jaune-brun; les aires et aréoles ainsi déli- mitées sont très saillantes, couvertes de forts granules un peu perliformes et contigus, l’aréole métagastrique longuement échancrée en arrière, et l’aire cardiaque en avant, l’aréole intestinale étroite et fort allongée, les aréoles des bords latéro-antérieurs un peu saillantes en bosse, les bords orbitaires en bourrelet, celui du dessus avec deux incisions, celui du dessous avec une incision externe et un lobe interne obtus ; bord frontal, à droite et à gauche de son échancrure médiane, composé d'un large lobe convexe,
270 niècsrooias Msacmzuns beaucoup plus bas en dehors où il se termine par un lobule obtus. Pédon- cules oculaires avec un rang de granules près de la cornée. Mérus de mœp” à bord interne presque droit, son bord externe beaucoup plus long, un peu rentrant avant le sommet. Chélipèdes courts et forts, subégaux ; lobes du carpe et des pinces saillants en bosses, ceux des pinces localisés sur le bord supérieur où il y en a 3 ; au-dessous des granules de diverses tailles distribués en séries longitudinales ; doigts un peu plus courts que la por- tion palmaire, le pouce avec une forte dent trian- . W gulaire et le bout obtns, un peu excavé, le doigt à W ` pointe subobtuse et 3 ou 4 denticules arrondis. ` . Pattes ambulatoires plus courtes, avec leurs carpes ' et leur propode trapus, ciliés, comprimés latérale- y ment, lobulés en dehors ; doigt brièvement cilié, Fm' 174, _ Adam mm rétréci à.la base, presque droit, terminé par une puricfafapxtrémité dep* l`0I‘l,C gïlffê CO11I‘l)€, 3 PGU PTCS dela l0Ilg`|.1811I` dll (°"gma1l· propode, mais beaucoup plus étroit. Abdomen de la 9 en ovale étroit, celui du 5 comme dans les Xanthes. Pléopodes I et I1 forts et pas du tout filamenteux. Tonalité dans l’alcool d’après ÀLCOCK : jaune avec certains lobules orange et les sillons bruns.- Longueur de la carapace 16 mm., largeur 24. Diamètre des œufs 0,3 mm. Mers indo—pacifiques, mer Rouge, Açores, Canaries, îles du Cap—Vert. Très rare en Méditerranée où, d‘après Moivon (1931, p. 122) il a été trouvé par Risso en Provence ; Algérie (Lnclas), Alexandrie (BALSS). Des Antilles au Brésil il est représenté par le nodosa Srnursow, que l’on tient d’ordinaire pour une variété. Sublittoral, peut descendre jusqu’a 160 métres. G. ERIPHIA LATREILLE 1817. Carapace épaisse, peu ou pas convexe dans le sens transversal, infléchie vers le front, ses bords latéro-antérieurs peu convexes, plus courts que les latéro—postérieurs auxquels ils se rattachent en courbe, armés de 7 épines ou saillies dentiformes aiguës dont les dernières sont plus réduites ; régions plus ou moins définies ; front tres large, échancré au milieu, séparé des orbi- tes par une large région externe qui s’excave tout d’abord, s’infléchit et, sui- vant une longue ligne de suture, rencontre en dessous le lobe interne éga- lement large du bord orbitaire inférieur, ce qui clôt les orbites ; celles—ci _ peu allongées et profondes. Grand article basal des antennes latéralement ankylosé, en avant très rapproché du front. Crête endostomienne accentuée sur tonte sa longueur. Chélipèdes forts, inégaux, à doigts terminés en pointe. Tous les segments abdominaux libres. Avec ses orbites closes, ce genre est une anomalie dans la famille des Xanthidés ; il recherche les eaux tempérées ou chaudes, et compte un petit nombre d’espèces, dont la suivante est seule représentée dans nos pays :
Emm-im 271 Eriphia. spinilrons Hxinesr (PI. X, fig. 15, 16) ; Cancer spini/rons Hxznssr 1790, Pl. XI, fig. 65. Eriphia spini/mns LATREILLE 1817, 404 ; Ssvroiw- Aunoum 1819-1826, Pl. IV, fig. 7 ; H. Minus-Eowimns 1834, 426; Harman 1863, 75, Pl. II, fig. 9 ; PESTA 1918, 428, fig. 141 ; Nosruz 1936, 47, fig. 43-44 ; Morzon 1933, 77 et 1937, 3 ; S1·mN1·rz 1933, 152 ; BALss 1936, 41. Bords latéro—antérieurs de la carapace armés d’épines éloignées les unes des autres et souvent complexes; chaque lobe du front armé de 5 ou 6 dents spiniformes dont la plus externe, un peu en avant sur les autres, sert de limite à la région externe et se trouve au voisinage immédiat de la terminaison des pédoncules antennaires ; la carapace lisse pré- sente en avant trois paires de stries transverses denticulées, une assez courte en arrière du front, une seconde plus longue dans la partie antérieure des aires gastriques latérales, une troisième de beaucoup la plus longue vers la partie postérieure de ces aires. Orbites presque circulaires à bords dentés ; fouet des antennes assez long et assez fort. Chélipèdes avec une petite dent en avant au bord supérieur du mérus ; une forte dent obtuse et, au-dessous, une dent aiguë au bord antéro-interne du carpe dont la face externe présente des tubercules aigus dans sa moitié antérieure ; des tubercules semblables sur la face externe des pinces dont la partie avoi- sinant le bord inférieur est unie, les tubercules voisins disposés en séries longitudinales; doigts noirs, le pouce avec une rangée de dents sub- triangulaires, le doigt mobile avec une forte dent basale obtuse suivie de quelques denticules. Des poils raides çà et là sur les pinces, bien plus nombreux sur le carpe et sur les pattes ambulatoires ; celles-ci fortes, bien plus courtes que les chélipèdes, leurs articles larges et plutôt comprimés, sauf le doigt qui est assez fort quoique beaucoup plus étroit, presque de la longueur du propode, fortement onguiculé, à peine courbe. Abdomen de la Q largement ovalaire, celui du 6 médiocrement allongé, recourbé en dehors ; la tigelle du pléopode II aussi longue et filiforme. Tonalité brun-rouge ou brun verdâtre, souvent avec des taches j aunâtres. —· Longueur d'un grand 5, 48 mm., largeur 65 mm. ; dans les exemplaires plus petits, la lar- geur est relativement moins grande ; le rapport 0,74 peut descendre à 0,70. Depuis la partie bretonne du golfe de Gascogne jusqu`aux Açores et aux iles mauritaniennes ; Méditerranée jusqu’en Palestine et en mer Noire ; d’a- près une communication de Charles Piâmsz est souvent de plus grande taille dans cette mer, où d’après Czenrnavsxv (1884) certains exemplaires mesu- rent 132 mm. de longueur ; suivant Gauvm. (cité par Momoo), s’avance un peu dans le canal de Suez.
272 r>Éc.».Po¤Es MAncnEuns Famille des POTAMONIDÀE ORTMANN 1896. (Thelpheusiens H, l“ILNE-EDWARDS 1837 ; Telphusidae ALCOCK 1899`. Considérés par H. RIILNE-EDVVARDS comme des Catométopes, on range depuis DANA (1852) les Potamonides dans les Cancroïdes, c’est-à-dire dans les Cyclométopes, où ORTMANN en fait même de simples Xanthidés. Sans doute ils dérivent de certains Xanthides (Ozius d‘après Arcocx, Menippe- Pilumnus d’après ORTMANN), mais ils ont des traits propres qui les en dis- tinguent : carapace subquadratique dont les bord latéraux sont franchement convexes et les régions branchiales plus ou moins renflées, bord frontal non séparé de l‘ang1e orbitaire interne et presque toujours long, droit ou avec une échancrure médiane, enfin et surtout adaptation complète aux eaux douces, encore qu’i1s ne dédaignent pas les eaux saumâtres et qu‘i1s se tiennent fré- quemment sur terre dans les trous et les crevasses qui conservent un peu d’humidité. Leurs autres caractères sont franchement cyclométopiens ; ils ressemblent à certains Xanthides par leurs antennes dont le fouet est fort court et le grand article basal ankylosé entre le front et le lobe infra-orbi- taire interne, aussi par leur endostome qui est dépourvu de crête. Leurs très nombreuses formes ont été systématiquement étudiées par Mary RATHBUN (1904) et les rapports de leurs nombreux genres par AL- cocx (1910). Ils sont répandus dans les régions tropicales de toutes les parties du monde, mais une de leurs espèces appartient à la région médi- terranéenne où elle représente la sous-famille des Polamonimzc qui est propre à l’Ancien Monde ; les deux autres sous-familles, Pseudolhelphw sinae et Trichodaclylinae habitent exclusivement l’Amérique et, comme la première, furent établies par ORTMANN (1897). . G. POTAMON S.».vroNv 1816. (Thelphusa Lxrnaxtte 1819). Front large ; mérus de mJ:p* un peu plus large que long, échancré à l’an= gie antéro—interne pour l’insertion du carpe, Pexopodite flagellé et plus long que l’ischi0n, lequel présente un sillon longitudinal ; pédoncules oculaires bien développé, grand article basal des pédoncules antennaires tordu et plus large que long ; sur la carapace une crête transversale interrompue et for- mant de chaque côté deux lobes, 1’un épigastrique plus courtet situé un peu en avant, l’autre protogastrique plus latéral et plus fortement saillant. Ces caractères sont ceux de la sous-famille qui comprend deux genres très riches : Polumon Sav. avec une seule dent épibranchiale sur le bord latéro-antérieur, et Paralhelphusa EDW. avec deux de ces dents. Potamon edulis Lyra. (P1. X, fig. 17) ; Potamophilus edulis LATREILLE 1818 Pl. 297, fig. 4. Polamon edulis RATHBUN 1904, 254, fig. 1 et Pl. IX, fig. 1. Cancer fluviaiilis Bosc 1802, 177. Thelphusa fluviaiilis LA·rnE1LLE 1819, XXXI11, 503. Poiamon fluvialilis SAVIGNY 1816, I, 107, Pl. III, fig. 1 (Synonymie dans RATHBUN).
Pommes 273 Carapace avec quelques sillons assez accentués surtout à la partie pos- térieure et dans la région médiane du sillon cervical, à la pointe de l’aire gastrique, et sur les côtés des aires uro-gastrique et cardiaque. Sur les bords latéro-antérieurs la dent orbitaire externe, puis la dent épibranchiale, laquelle est continuée par un long are de denticules. La partie épigastrique de la crête dorsale est irrégulière, un peu oblique, séparée du front par un espace à peu près aussi long que le double de sa distance à la crête protogastrique ; de nombreux tubercules ou granules près de l'arc denti- culé, et sur le front qui slinfléchit depuis la crête avec un bord libre lar- gement échancré au milieu. Antennules transverses ; mérus de mxp“ ar- rondi en dehors, droit en dedans. Chélipèdes puissants, avec le carpe et la main granuleux en dehors, une forte dent et une plus petite au bord in- terne du carpe, les pinces un peu recourbées vers le bas, avec des doigts aigus et fortement dentés. Pattes ambulatoires partout un peu compri- mées, sauf les doigts qui ont quatre crêtes armées d’épines cornées. Abdo- men de 7 articles libres dans les deux sexes, celui dela 9 en ovale très large recouvrant tout le sternum, celui du 3 triangulaire. Le pléopode I du mâle puissant, presque droit, avec un article terminal sillonné suivant sa longueur; le pléopode II aussi long, assez fort, filiforme seulement dans sa partie terminale. L’orifice sexuel du mâle sur une petite saillie à l’angle antéro-interne de la coxa de p‘ ; par cet orifice fait saillie une évagination du canal éjaculateur. Tonalité brunâtre ou verdàtre. —— Longueur d’un 3 adulte 35 mm., d’une grande 9, 41 ; largeur du 3, 43, de la Q, 50 mm. Répandu en ltalie, en Grèce et depuis le Maroc jusqu’en Tunisie. Aurait été acclimaté dans le midi de la France où, d'après Rxsso, il servait de comes- tible avant la Révolution (Diet. d’Hist.nat., XXXIII, 504,1819) ; mais on ne 1’y signale plus depuis longtemps. En Algérie d’après Lucxs, il est dédai- gné par les naturels. Comme dans les autres Potamonides, lesjeunes restent sous la femelle à l’état de mégalopes, puis de jeunes crabes (1). RATHBUN décrit deux autres formes méditerranéennes très voisines : le p. 257, fig. 2 et Pl. IX, fig. 2, P. potamios 0L1v1En 1804 diffère d’edulis par la distance moins grande qui sépare les lobes de la crête transversale; cette forme est signalée en Egypte, à Chypre, en Syrie, en Palestine et en Mésopotamie, elle me paraît être une simple variation orientale d’edulis ; 20 p. 258, fig. 3 et Pl. IX, fig. 2, P. setizer RATIIBUN 1904 qui, au lieu d’être nue comme les deux formes précédentes, a un faible revêtement de poils ' pâles et jusqu’ici, n'a été signalée que dans le lac d’Antioche. I. Grâce in Pobligeance de M. Szumrr, j’ai pu examiner une Q en médiocre état re- cueillie par ce zoologiste aux environs d’A1ger et 5 magnifiques Q ovifères que son dévoué collaborateur, M. l6D'DlEUZEIDE,&V8lt fait recueillir pour moi à Biskra. Ces exemplaires étaient chargés d’oeufs fort peu avancés qui mesurent en moyenne 2 mm. de diamètre et sont parfaitement arrondis.Dans uneQ dont la carapace mesurait 36 mm. de longueur, j’ai compté 40 oeufs sur Pendopodite gauche du lu pléopode (segment 2), 44 sur celui du 2¤, 43 sur celui du 3•, et 30 sur le dernier (segment 5) ; en tout 157 œufs pour le côté gauche, probablement autant pour le côté droit ; au total 214 pour Pexemplaire. Ces Crabes furent capturés le 18 juin 1939. Mes vifs remerciements aux deux distingués zoologistes. souvxnn 18
274 DÉoAPo¤Es MARCHEURS Groupe II. Catomctopa H. MILNE-EDWARDS 1837. (Grapsoidea DANA 1852). Ce qui distingue essentiellement les Catométopes des Cyclométopes et les place à un stade évolutif plus accentué, c’est la position de l’orifice sexuel mâle sur le sternum et non plus sur la coxa des pattes postérieures ; état qui trouve son intermédiaire chez les Catométopes primitifs (Eucrate, Gonoplaœ, etc.) où, comme l’observe H. M1LNE-Eownnns, les pénis naissent bien de la coxa de ps, mais « se logent ensuite dans un petit canal transver- sal creusé dans le plastron sternal au point de réunion des deux derniers segments, canal qui leur sert de gaine jusqu’à ce qu’ils soient arrivés au- dessous de 1’abdomen ». Un état intermédiaire semblable a été signalé chez quelques Cyclométopes : dans Heieropanope tridentatus (fig. 167, C) et, par ORTMANN, dans quelques espèces de Panopeus et les Eurytium. Ces passages entre les deux groupes se manifestent par bien d’autres caractères: chez les Catométopesles plus caractéristiques,la carapace est quadrilatère (Pl. XI), mais elle tend également vers cette forme chez les Geryon et Paragalene, tandis que les Catométopes aberrants du genre Cy- mopolia présentent le contour hexagonal de la plupart des Cyclométopes; les antennules se replient transversalement, parfois obliquement, dans leurs fossettes comme chez beaucoup de Cyclométopes ; le carpe de mxpa s’insère au milieu ou a l’angle antéro-externe du mérus (fig. 184, C), sauf chez beau- coup de Gonoplacidés où il s’insère à l’angle antéro-interne suivant la dis- position cyclométopienne courante ; enfin, chez les Gatométopes les plus normaux, les articles basilaires de l’abdomen n’occupent pas tout l’espace compris entre les coxa de pé, alors que chez d`autres cet intervalle est pris tout entier ainsi qu’on l’observe chez les Cyclométopes. Par leurs autres caractères : cadre buccal, appendices buccaux, orifices respiratoires et appareil branchial, les Catométopes ne diffèrent pas essen- tiellement des Cyclométopes. Toutefois, comme ils en dérivent et sont à un stade évolutif plus avancé, la réduction de l’appareil branchial peut y être poussée beaucoup plus loin : la plupart ont de chaque côté 9 branchies dis- posées comme celles des Cyclométopes, toutefois le nombre se réduit à 7 chez les Ocypoda (disparition de la pleurobranchie de p° et de l’arthrobran- chie de mxp") et à 3 chez les Pinnolheres (où tout disparaît sauf les 2 arthro- branchies de pl et Parthrobranchie de p°). Les formes de nos pays peuvent être groupées en familles et en genres de la manière suivante 2 TABLEAU DES GENnEs. 1. Carapace quadratique ou hexagonale ; ischion et mérus de mœp‘* libres et normaux. Crabes toujours libres ........................... 2. -— Petits Crabes commensaux, leur carapace de contour arrondi, globu- leuse ou transverse ; mérus de mxps d’ordinaire très grand et fusionné avec l’ischion très réduit, le carpe y est inséré au bord distal ; cavité orbitaire et pédoncules oculaires fort petits ; cloison interantennulaire mince ou vague. Orifice sexuel du 3 sternal ; abdomen du 3 de 7 articles
c.xroME*rov.x 275 libres et ne recouvrant pas à sa base tout l’espace compris entre les coxa de pé (Pl. XI, fig. 9-12) ..,....... Fam. Pinnotheridae, p. 300. 2. Pattes postérieures très faibles et ramenées sur le dos, les deux paires précédentes de beaucoup les plus longues et les plus fortes. Carapace subhexagonale ; mœp° fermant le cadre buceal en arrière mais non en avant, leur mérus assez réduit et donnant insertion au carpe sur la par- tie interne en retrait du bord antérieur ; orbites et pédoncules oculaires normaux ; cloison interantennulaire mince ; 3 avec l’orifice sexuel ster- nal et l’abdomen de 7 articles libres dont les deux antérieurs sont cachés sous la carapace (Pl. XI, fig. 13-15). . . Fam. Cymopoliidae, p. 303. ° - Pattes postérieures normales ; carapace quadratique .......... 3. 3. Mœpa fermantcomplètementlecadrebuccal,ousanslargeintervalle.. 4. - M:cp° éloignés et ne recouvrant pas tout le cadre buccal. Front et cloi- son interantennulaire très larges ; 3 avec l’orifice sexuel sternal et l’ab- domen de 7 articles distincts ou les articles 3, 4, 5, 6 sont généralement plus ou moins ankylosés. Carpe de mxp* inséré au milieu ou à l’angle antéro-externe du mérus ;pédoncules antennaires libres. (Fam. Grap- sidae) ....................................... . ............ 7. 4. Carpe de m:cp° inséré à l’angle antéro-interne du mérus; cloison inter- antennulaire mince ; 3 avec l’orifice sexuel non sternal et l’abdomen de 7 articles libres. Antennes à fouet médiocre, leur pédoncule fixe (Famille Goneplacidae) .................................... 5. -—- Carpe de mxp° inséré à l'angle antéro—externe du mérus ; orbites et pédoncules oculaires très longs ; front étroit ou peu large ; pédoncules antennaires mobiles ; 3 avec l’oriiice sexuel sternal et l’abdomen de 7 articles libres ; chélipèdes remarquablement inégaux, au moins chez le 3 (fig. 177 et 178). (Fam. Ocypodidae). ..................... 6. 5. Orbites et pédoncules oculaires normaux ; tigelle mobile des antennes exclue des orbites (Pl. XI, fig. 1) ............... Eucrate, p. 276. — Orbites et pédoncules oculaires très allongés ; tigelle mobile des an- tennes dans les orbites (Pl. XI, fig. 2) ........... Goneplax, p. 277. 6. Cadre buceal quadrilatère, plus étroit en avant. Ocypoda, p. 285. - Cadre buceal ovalaire, tronqué aux deux bouts ..... Uca, p. 280. 7. Front sans échancrure pour les antennules qui ne sont pas visibles du côté dorsal ................................................ 8. — Front échancré pour les antennules qui sont dorsalement visibles (Plagusiinae) Pl. XI, fig. 8. ........ . .......... Plagusia, p. 299. 8. Front fortement défléchi ; intervalle entre m:1:p° fort large et en lo- sange ; doigts des pattes ambulatoires à spinules cornées (Grapsinae). ......................................................... 9. - Front peu ou pas défléchi ; intervalle entre macpé moins large et peu losangique ; segments abdominaux 3 à 6 plus ou moins ankylosés (Va- runinac) .. ................................................ . 10
276 r>ÉcAPonEs Mimcununs 9. Front moindre que la moitié de la plus grande largeur de la carapace ; mérus de mœpa plus long que large ;segments abdominaux tous libres (Pl. XI, fig. 4) .............................. Grapsus, p. 290. —- Front plus long que la moitié de la largeur de la carapace ; mérus de mœpa plus large que long ; segments 3 à 6 de Vabdomen du (3 ankylosés (Pl. XI, fig. 3) ........................... Pachygrapsus, p. 288. 10. Doigts des pattes ambulatoires spinuleux .................. 11. —- Doigts des pattes ambulatoires sans spinules ............... 12. 11. Carapace lisse sans sillons ni crêtes (fig. 182). . . Planes, p. 291. —- Carapace avec sillons et crêtes (Pl. XI, fig. 5-6) ................ .................................... Euchirograpsus, p. 293. 12. Mérus de mxpi plus large que long et égal en longueur à l’ischion (fig. 184, C et Pl. XI et fig. 7) ............... Brachynotus, p. 295. —-— Le même plus long que large et plus court que l’ischion (fig. 186, B). . . ........................................... Eriocheir, p. 296. Famille des GONEPLÀCIDÀE DANA 1852. Cette famille est intéressante parce qu’on y observe tous les passages entre le type cyclométope et le type catométope. Les formes les plus évo- luées, toutes exotiques, ont l’orifice sexuel ,3* franchement sternal, avec les segments basilaires de l’abdomen séparés de la coxa de pi par la pièce laté- rale du 58 sternite thoracique. Cette dernière disposition se rencontre chez certaines formes primitives telles que les Goneplax où d’ailleurs le pénis est logé dans un sillon compris ventralement entre les piéces sternales latérales 4 et 5 qui se rapprochent beaucoup l’une de 1’autre (fig. 176). Mais chez les Eucraie, ces pièces sternales restent fort éloignées, et les segments basilaires de l’abdomen du 3 sont en contact avec la coxa de pi dont le pénis, assez saillant, reste libre sans sillon, comme chez les Cyclométopes. La famille est représentée dans nos mers par les deux genres suivants : G. EUGRATE DE HAAN 1850. `. Carapace subquadrilatère tenant un peu de la forme cyclométope à cause de ses bords latéro—antérieurs légérement arqués et munis de dents ; elle est un peu plus large que longue, convexe d’avant en arrière et son front tronqué, émarginé au milieu, égal à peu près au tiers de la plus grande lar- geur ; bord supérieur des orbites avec deux fortes incisions ; hiatus orbi- taire interne occupé par une saillie du grand article basal des pédoncules antennaires ; cadre buccal complètement clos par mœpi. Chélipedes subégaux courts et massifs ; p“ à p5 plutôt grèles, inermes, comprimées latéralement, Abdomen du 3 de 7 articles libres. Par les rapports de l'abdomen avec ps et la position du pénis, le genre se rapproche étroitement des Cyclométopes · Genre franchement indien, mais l’espèce suivante est passée de la mer Rouge en Méditerranée.
comarnax . 277 Eucrate crenata DE Ham (fig. 175 et Pl. XI, fig. 1) ; na HMN 18:30, 51, Pl. XV, fig.1 ;CA1.MAN 1927b,214;BALss 1936, 42. Eucratc sulcalifrons TESCII 1918, 158. Carapace unie, à régions indistinctes sauf toutefois l’aire cardiaque ; quatre dents assez fortes et obtuses aux bords latéro—antérieurs qui sont plus courts que les postérieurs; de la 4** dent naît une courte " `crête transverse ; un sillon ‘médian en arrière de 1’échan— "crure frontale. Antennules ` franchement transverses; ti- T-·î gelle mobile des antennes exclue de l’orhite que dépasse ’ un peu le fouet. Mérus de p‘ avec une ou deux dents à son • bord supérieur, carpe avec une dent antéro-interne et une plage caractéristique en avant, Sup Sg face Cxtgrng ; FIG. 175. —-· Ellcfafû crcnala; face ventrale dl‘01i.B doigts forts, un peu plus longs ëià\l i<ï.aîi)e la partie antérieure du cadre buc- que la portion palmaire. Pat- tes ambulatoires un peu plus courtes que les chélipèdes, avec quelques cils ; propode et doigt de p‘ plus larges et plus comprimés. Les trois premiers articles de l’abdomen du 5 larges, les quatre suivants progressivement de plus en plus étroits. Tonalité d’un brun verdâtre foncé (dansl'alcool).—Longueur d’un5 14 mm., d’une Q 19 mm.; largeur, 6 17 mm., S2 25 mm. (1). Du Japon à la mer Rouge ; capturé en divers points du canal de Suez en 11124 (CALMAN), puis à Alexandrie par 6-9 brasses (Banss). G. GONEPLAX Lmcn 1813 et 1815 a. (Gcnoplaœ LEM:11 1816). Se distingue des Eucrale par ses caractères bien plus catométopiens : carapace quadrilatère avec bords latéraux arrondis, continus, convergents en arrière, leurs dents sont réduites à une pointe extra-orbitaire qui corres- pond à la plus grande largeur, suivie parfois d’une dent réduite ; segments basilaires de Pabdomen dorsalement séparés de la coxa de p° par la région latéro-dorsale du 5** sternite ; ventralement ce 23** stemite très rapproché du 4e, qui recouvre une portion de la coxa de p°, celle-ci émet un pénis logé dans une échancrure entre les deux pièces (fig. 176). Chélipèdes remarqua- 1. Cet individu n‘est pas une femelle parfaite, mais un hermaphrodite présentant les pléopodes, Pabdomen et les orifices génitaux de la Q; des pléopodes de 3 très normaux, mais pas d’0rif1ce mâle, et pas de pénis.
278 DÉCAPODES MARcHEURs blement allongés ; front en lame défléchie franchement tronquée, avec les orbites occupant tout le bord antérieur de la carapace dont il mesure à POU pI`èS IB QUHPÈ. Souvent appelé Gonoplax depuis LEACH (1816), ce genre est surtout représenté par l’espèce suivante : Goneplax angulata PENNANT (fig. 176 et Pl. XI, fig. 2) ; Cancer angula- fas PENNANT 1777, IV, 7, PI. V, fig. 10. Ocypoda angalaia Bosc 1802, 198. Goneplasc angulaia LEACH 1813, VII, 430 ; STEBBING 1902, 15 ; MONo¤ 1931, 429 ; BALSS 1936, 42. Gonoplax angalala H. MILNE-EDWARDS 1937, /· %)> // /,7 / J ’4/ . 4%////./ I, 7 É/,î)'f/Q ll : A ai L I/I/I?î// ste :. %;/C ·· L, I, 4,/i stë ..- Pe il · V (105 plz _ ;ü""‘=~., co‘r ` a "\ $[24- A pé Fm. 176. - Goneplaz angalata : A, rapports des pléopocles gauches du 3 avec les ster- nites postérieurs, le pénis pé et la coxa de p‘, face ventrale ; B, rapports du pénis droit avec la coxa de p‘ et le sternite 4 et le stermte 5 à tort marqué S1} ((original). 61 ; BELL 1853, 130 et fig. ; HELLER 1863, 103 ; PESTA 1918, 436, fig. 144 ; NOBRE 1936, 57, fig. 40; MoNoD 1932 b, 218. Cancer rhomboides Hiazansr 1792, Pl. I, fig. 12 et Pl. XLV, fig. 5. Ganoplaœ rhamboides HELLER 1863, 104, Pl. III, fig. 3 et 4. Carapace plus large que longue, convexe d’avanten arrière, finement gra- nuleuse et ponctuée, sans autres sillons que la partie médiane arquée du sillon cervical et, de chaque côté de celle—ci, un sillon transverse bipartite ; front entier, continu avec l’angle interne des orbites ; dent orbitaire ex- terne spiniforme, dirigée en dehors, contiguë à la cornée des pédoncules
ocvvooroaia 279 oculaires qui sont cylindriques ; grand article basal des pédoncules an- tennaires fixe, ne remplissant qu’en partie l’hiatus orbitaire interne ; bords des orbites entiers. Pattes-mâchoires externes contiguës sur la ligne mé- diane. Chélipèdes pouvant égaler cinq fois la longueur de la carapace, surtout chez le 6 où ils sont plus forts et où la pince droite est souvent largement béante à la base ; ces pattes avec le mérus cylindrique, un peu arqué et muni vers le milieu d’un denticule, le carpe court et armé d'une dentà son angle antéro-interne, les pinces dilatees dela base au bout de la portion palmaire dont les bords sont arrondis, les doigts plus courts, comprimés, terminés en pointe, armés de dents inégales. Pattes ambula- toires bien plus courtes, leur mérus à bords arrondis, avec une dent aiguë à l’extrémité distale du bord supérieur, les autres articles comprimés laté- ralement, ciliés en dessus et en dessous, le doigt plus court et bien plus étroit que le propode,tranchant sur les bords et en pointe très aiguë.Abd0— men du 3 assez largement triangulaire ; pléopode I assez fort, filament du pléopode II de longueur égale. Tonalité rouge jaunâtre. —- Longueur d’un 6 adulte 20 mm., largeur 34 mm. ; longueur du grand chélipède 100 mm. Une Q avec des œufs, longueur 11 mm., largeur 18 mm.; longueur du grand chélipède 22,5 mm. Diamètre des œufs 0,4 mm. Connu depuis la partie méridionale des Iles Britanniques jusqu’au cap Ghir et, en Méditerranée, jusque sur les côtes de Syrie. D'aprèsBA1.ss, attein- drait le cap de Bonne-Espérance. Essentiellement subcôtiére, l’espèce peut descendre jusqu’a 600 mètres. La forme typique présente une dent aiguë en arrière de la dent orbitaire externe ; il n‘y a plus que cette dernière dans la ‘ forme rhomboides, mais on observe tous les passages entre les deux. Pour- tant, Morton (1932 a) observe que ses exemplaires marocains, au nombre de 207, étaient tous dépourvus de la dent accessoire, quels qu’en fussent l’âge et le sexe. Famille des OCYPODIDAE ORTMANN 1894. Les Ocypodidés sont des Crabes fouisseurs qui fréquentent le littoral et les estuaires des régions tropicales. Pourtant deux de leurs genres, Uca et Ocypoda remontent en Méditerranée et constituent pour la plus grande part une sous-famille, celle des Ocypodinae DANA 1852 dont les caractères sont les suivants : céphalothorax épais, quadrilatére, arégions mal définies, à front peu large ou fort étroit, très défléchi, recouvrant une partie des an- tennules, et avec de longues orbites occupant toute la largeur du bord anté- rieur qui se termine par une dent ; orbites ouvertes en dehors, cloison in- terantennulaire large, cachée sous le front; cornée grande, surtout ventrale, appliquée sur une dépression externe de la cavité orbitaire ; antennules avec les fouets rudimentaires et les deux articles précédents réduits ; pé- doncules antennaîres dans le hiatus orbitaire interne ; mzp* large, recou- vrant presque complétement le cadre buccal ; chélipèdes remarquablement inégaux, au moins chez le 3* ; faces en regard des coxa de p° et p‘ aplaties, couvertes d’un crible de longs poils et délimitant un intervalle qui, au fond, communique par un orifice avec la chambre branchiale dont les parois ex-
280 niâcaronas Mancrmuas ternes sont turgescentes et traversées par de nombreux vaisseaux. Orifice sexuel du 3 franchement sternal et terminé par une courte saillie membra- neuse qui se met en rapport avec le pléopode I très solide ; pléopode II ré- duit. L’abdomen du .3*, à sa base, est séparé de la coxa de pô par une pièce sternale. Amphibies, l’orifîce cilié compris entre p° et p‘ sert vraisemblable- ment à conduire l‘air dans la chambre branchiale dont les parois externes vascularisées jouent le rôle de poumons ; la respiration aquatique s’effectue par des branchies normales au nombre de 7 (voir p. 275) ; il n’y a qu’une pleurobranchie, celle de p", mais il n’est pas rare d’observer sur p“ une pleu- robranchie rudimentaire qui devient fonctionnelle dans les groupes exo- tiques de la famille. Les Ocypodidés se tiennent sur les grèves sableuses ou vaseuses, y pra- tiquent des terriers et se nourrissent du plankton de ces grèves, qu’ils ta- misent avec leur appareil buccal (1). , G. UCA LEACH 1815. . (Gelasimus LATREILLE 1817 a). · Partie externe de l’article basal des antennules et articles qui suivent vi- sibles en dehors du front ; antennes très mobiles des la base, avec un fouet atteignant au plus la longueur de l’orbite ; pédoncules oculaires grêles, un peu dilatés dans la région cornéenne qui est terminale ou presque et ne s’é- tend pas beaucoup vers la base. Un fort sillon contre les bords latéraux du cadre buccal. Ischion de matpa puissant en tous sens et foliacé, le mérus ré- duit, plus large que long et suivi d’un palpe très développé, exopodite avec un petit fouet. Chélipèdes faibles et semblables chez la Q, avec leurs doigts un peu dilatés et en cuiller au bout distal ; 1’un des chélipèdes semblable chez le 3, l’autre extraordinairement développé surtout dans la pince qui se termine par de longs doigts béants et aigus (fig. 177 bis). Pattes ambulatoires comprimées, surtout au mérus, les deux moyennes les plus longues, la pos- térieure de beaucoup la plus réduite. Dans la chambre respiratoire une sorte de languette émise par le revêtement externe vasculaire au niveau des der- nières branchies. Abdomen du 3 en triangle, celui de la Q en ovale occupant presque tout le sternum. Genre essentiellement tropical et riche en espèces dont une seule, Tan- geri, atteint l’Europe. Les Ucas ou Gélasimes sont diurnes ; ils habitent les grèves plus ou moins vaseuses où ils se font remarquer par l’attitude et les mouvements de la grande pince des mâles, par l’érection de leurs pédoncules oculaires qu’ils font saillir pour explorer l'espace. Bien que grégaires et doués mieux que les autres Crabes du point de vue psychique ils se comportent en purs individualistes. D’après les observations de PEARSE (1912), chaque individu mâle ou femelle a son terrier qu’il creuse lui-même et autour duquel, dans un périmètre assez étroit, il cherche sa 1. Pour la nourriture et les habitudes fouisseuses des Ocypodidés, voir TAKAHASI (1935) qui a bien étudié ces animaux sur les plages de Formose.
ucs , 281 nourriture ; c’est un domaine d’oi1 sera chassé tout intrus. Les terriers sont établis entre les limites des hautes et basses marées, subcylindriques, droits ou sinueux, en haut avec un orifice circulaire, en bas souvent cou~ _ dés avec un élargissement terminal ; suivant les époques, ils sont plus ou moins longtemps à découvert et quand le flot menace d’y pénétrer, le Crabe s’y renferme après les avoir clos avec un tampon de vase. Pour iso- ao / I lm . -::;";·..;; , m”' a’ 'I \ ~ ô` [ ` } ' ` 01 A aa az do 4 ' S` ,.;:"É#.- r - É D c D / F10. 177. -— Uca Tangcri : A, rapports du front qui se rabat sur les antennules a‘ et l’arceau antennulaire aa recouvrant en partie l’arceau oculaire ao, base du pèdoncule oculaire gauche po ; antenne a' de même coté, do dent infra·orbitaire interne ; B, îigqgggridu 3; G, extrémité du pléopode 1 vue de coté et D ,la même vue en dedans t ler et porter celui·ci comme pour le travail de forage, les seuls outils em- ployés sont les pattes p2, p3 et p', des deux côtés chez la Q, du côté opposé au grand chélipède chez le 5*. Les petites pinces en avant, l’animal se tient dans son terrier ouvert ; du terrier clos; il sort en repoussant simplement le tampon de clôture. Les grandes pinces sont des instruments de lutte pour les mâles, durant des combats où les adversaires se tiennent face à face et se saisissent pince à pince comme s'ils se donnaient une poignée de main ; les femelles se livrent aussi des combats, mais dressées et dos à dos. Souvent les combats se terminentparla fuite des adversaires qui se mena- cent de loin en dressant leurs grandes pinces par l’orifice du terrier. Con- trairement à Ancocx (1892), Pmlrxsn ne croit pas que ces dernières, par leur f0rme'et leur coloris, servent d’attraction pour les femelles ; au mo-
282 nûcaronns Mancnnuns ment des amours, le ô` danse au voisinage de la Q,maistoujours en lui tour- nant le dos de sorte que celle-ci ne peut voir ses grandes pinces. Contrai- rement aussi à l’opinion courante, PEARsE observe que les femelles sont aussi nombreuses que les mâles. D’après Taxsuasi (1925), les terriers des Ucas sont verticaux d’abord, puis très inclinés avec des dilatations ; ils ont parfois deux orifices et peuvent mesurer plus d’un mètre de longueur. `Uca Tangeri Evnoux (fig. 177 et 177 bis) ; Gelasimus langeri EY¤oUx 1839,7, Pl. XVII; H.MILNE·EDWARDS 1852, 151, Pl. IV, fig. 21 ; Baunoum 1906, 1-33, fig. 1-9 ; NOBRE 1936, 58, fig. 41 ; l`rIIRANDA 1933, 4-9, fig. 4-6, Pl. I et II; Uca langeri RATHBUN 1918, 389, Pl. CXXXV et CXXXVI ; MoNon 1927, 612, fig. 1 et 2 A; 1931, 490 et 1933, 84. Gelasimus langieri (Janus 1885, 522 ; ORTMANN 1894, 760. Uca iangieri MoNoD 1923, 133. Très distinct des autres espèces du genre par les forts granules de la face dorsale et du ptérygostome de la carapace ; ces granules, sur les bords latéraux, en une série continue qui se bifurque un peu en arrière de la dent orbitaire externe et divise les flancs en deux zones inversement obliques, l’une triangulaire allant au dos, l’autre plus vaste allant jusqu’au bord ventral. Des sillons dorsaux limitent latéralement les régions gastriques médiane et latérales, ainsi que l’aire cardiaque ; front assez large entre les orbites, puis rétréci et de plus en plus infléchi, surtout dans sa partie ter- minale ou il rencontre l’étroit épistome. Bord inférieur des orbites avec une rangée de forts granules qui se termine en une grosse dent près de l’ar- ticle basal des pédoncules oculaires ; ces derniers avec quelques soies cour- tes et raides, dont une paire sur leur partie distale. Antennules très pe- tites, en partie cachées sous le front ; grand article des pédoncules anten- naires très prédominant, orné d’un faisceau de longues soies à son angle antéro-interne. Sillon péribuccal très profond ; mérus de mxps bien plus large que long et obliquement situé. Petits chélipèdes avec d’assez longs poils épars, une dent aiguë à l’angle antéro-interne _du carpe et une ran- gée longitudinale de granules sur la face externe de la pince, dont les doigts se terminent en cuiller. Le grand chélipède du 5* avec un crible serré de poils raides vers le bout distal du bord supérieur du mérus, des granules sur la face externe du carpe et la face externe de la portion palmaire de la pince, dont la face interne présente une crête en V munie de forts granules; au bord supérieur les granules de la face externe deviennent plus grands ' et sont accompagnés d’un long crible de poils assez courts ; doigts lar- gement béants, unis et plats sur leurs flancs, sur leurs bords en regard ornés de plusieurs rangées de granules qui se confondent en une seule vers la pointe aiguë. Pattes ambulatoires à mérus très comprimé, denti- culé sur les bords, le carpe et surtout le propode marginés de longs poils, le doigt plus court que ce dernier, déprimé sur saface externe qui est fran- gée de poils, brusquement terminé en une courte griffe. Abdomen étroi-
UCA 283 tement triangulaire chez les mâles très adultes; pléopodes I épais jus- qu’au bout qui est un peu dilaté et se recourbe extérieurement en crochet. Tonalité sans doute assez variable; d’après Evnoux, la grande pince du 3 est j aune, la petite rougeâtre; Hanrcan (1934)dit la grande pince blanche. D’après l\Im.m¤.». la tonalité est violâtre dans lesdeux sexes, surtout aux mérus et aux pédoncules oculaires, cette teinte étant lavée ou masquée par du jaunâtre sur le reste des appendices et sur le dos.—Longueur de la carapace chez les adultes : 3 26 mm., Q 26 mm. ; largeur 3 37 mm., 2 36 mm. Dimensions de la grande pince du 3, 64 mm., dont 42 pour les doigts (MoNoD). Espèce atlantique bien connue en Europe depuis l’Algarve et l’Anda- lousie, en Afrique depuis Tanger jusqu’au Loanda. \ ( ;- [ : "' " lâ` ~ * .« *TEf‘; Il ' s "f ~(` wsk Av îiâ l __ · ,.. , «" ·à·4 ”""' fr ri"? Ii [ U ri Il- ' çQ2i"‘(·(y,s .·,_ ·«*"' » -;.· f/’ i l ¢"‘ ` à `· · ,;,, ···i?#E£*¥‘ ylij k à ' '· 0î?î‘ÃZ'1»·v·—,.,,,_‘·_QQ = —·~ . $:wWl¥;9¢¢ï€È'§Tfïl£—'£" 5 `ë' \ üalâtl » < ~ .·w@$_ : — - I-6 _·;, _,,î·;,,%ëFm,__,!; , ..g@ê;¤!@§,,,§·—· £ggr5;~ 3*:»* -— , _\·.·· ., j¢w§‘ S` — ' · 1:- ·}·_._ _ .•", _'i,., j, » `·=r‘<-" ‘.:.î;`Ãi =iiY ` Fg îî -, - $* *+i`F ‘ î Fxo. 177 bis. — Uca Tangcri, exemplaires tlgurés d’après nature avec l’oriflce d‘un terrier et les résidus en boulette des aliments (d’après Monon, 1927). l\IoN0¤ (1927) a joliment décrit la manière dont mange le Crabe au Came- roun suçant le sable ou la vase pour en extraire les Diatomées; à cet effet, râ- clant la surface de la grève avec ses petites pinces, du bout excavé de celles—ci prélevant une bouchéeintroduite ensuite entre la partie antérieure un peu écar- tée de mxpï ; travaillée par les autres appendices buccaux et imprégnée de salive, la matière épuisée sort à la base du cadre buccal sous la forme d’une boulette qui est saisie par les doigts en cuiller et déposée sur la grève. Pour- vue d’une paire de petites pinces, la 2 peut manger deux fois plus vite que le 3 et peut aussi, comme on l’a vu plus haut, creuser plus rapidement son ter- rier. Ainsi les grandes pinces ne favorisent guère le 3, sinon pour la lutte et la défense du logis ; même à ce dernier point de vue, elles lui sont plutôt nui- sibles vis-à—vis de l’homme qui les prépare et les mange à la manière des Cre- vettes. Ainsi en est-il pour l’espèce, tout au moins en Andalousie, où d’après Baunoum (1906), on la vend en paniers à Cadix et à Séville ; comme 1’ob- serve cet auteur, les pinces ne sont pas brutalement arrachées par le chasseur,
284 DÈCAPODES Mancnnuns mais sans doute suivant une méthode qui les fait se détacher dans la région d’autotomie, c’est—à-dire vers le milieu du basis des pattes, avant la soudure ‘ de cet article a l’ischion (voir p. 42). Une seconde espèce, Uca. corctata Enw., a été signalée deux fois en Eu- ropezune fois à Odessa par H. MxLNE-EDwARDslui—même (1852, 146, Pl. III, fig.6), une seconde dans l‘Adriatique près de Lissa, par STOSSISCH(l877)· D’après PEsTA, l’exemplaire, type unique provenait d’une ancienne collec- tion de GUÉMN, et d’autrepart, Srossiscn observelui-même que son unique 2" î /% , É , `. ```' . Éf` ·; " "»: ‘“" É ' V " "’·;•| ` `‘`* ~ 1 \lp,,«•«»vn.., ,__ *vv\'Y*"""*'•*1·1·>->,_(("" I aa A H2 do fx Cos nie; C ,. .. J,. -- ~ ..*1-..sà ¢·’ C ` ` , " " \ ' ` · .._ ' in —· j D xr Y ‘ .2 · ' CO4 , — stô ` W _ _ -\ Y t. . ' " · ` à ' , Mid E , _ » ",,»v"° Cl" Fm. 178. ——· Ocypoda cursor ; A, rapports du front rabattu sur les antennules ai (dont la tigelle apparait à peine) avec les arceaux oculaires ao et antennulaire aa, antenne a* et pédoncule oculaire gauche po (face ventrale et lettres comme dans la fig. 177) ; B face externe d’une antennule ; C, mœp* gauche; D, face interne d’un grand ché1i· pêde avec sa crête stridulante cr; E, abdomen du 5 dans ses rapports avec les ster- nites thoraciques postérieurs (original). exemplaire lui avait été remis par un docteur. Ainsi, doute sur la provenance exacte des deux exemplaires. L’espèce habite normalement les eaux indo- pacifiques. Elle se distingue aisément de Tangeri par sa carapace unie, son front fort étroit et la présence, au bord orbitaire inférieur, d’une rangée accessoire de granules.
ocvroolx 285 G. OCYPODA Fxsmcws 1798. Antennules avec l’article basal pour une faible part seulement caché sous le front et, en cet endroit, donnant naissance au reste très réduit et à peu . pres each de l’organe ; antennes un peu moins mobiles que dans les Uca et avec.un fouet encore plus court ; fosse orbîtaire large avec pédoncules oculaires en forte massue ou la cornée s’avance très loin vers la base. Cadre buccal sans sillon latéral, droit sur les bords latéraux ; m:cp° à mérus plus long que large, à exopodite dépourvu de fouet. Chélipèdes forts, plutôt courts, inégalement développés, a pinces très comprimées latéralement, presque toujours avec une série de stries parallèles (appareil stridulant) si- tuée sur la face interne près de la base des doigts; ceux—ci en pointe aiguë, armés de dents fortes et inégales sur leur bord interne. Pattes ambulatoires et abdomen comme dans Uca. ` Malgré leur analogie avec les Goneplaœ, les Ocypodes se rattachent a une forme plus primitive, car leurs pédoncules antennaires sont restés mobiles ; en fait, ils se rapprochent surtout des Uca dont ils conservent bien des habitudes ; Atcocx (1900) rapporte qu’ils vivent comme eux en populeuse compagnie sur les grèves où ils creusent des terriers sinueux vers la limite supérieure des marées; d'ordinaire ils ne s’él0ignent pas beau- coup de ce gîte qui leur est propre, mais si on les en sépare, ils courent se réfugier dans la mer avec une merveilleuse rapidité.Tous, sauf cordimana, sont munis sur la face interne de la grande pince d’un appareil stridulant dont les striations parallèles produisent un bruit quand elles sont frottées contre les dents du bord inférieur de l’ischion ; Arcocx (1892) a étudié cet organe dans macrocera Eow. et ANDERsoN (1894) et dans ceralophlhalma On·rM.. Ils habitent surtout les régions indo—pacifiques où ils creusent dans le sable des terriers recourbés, parfois en U à deux orifices ; quelques-uns se tiennent dans l’At1antique, entre autres l’espèce suivante qui pénètre aussi en Méditerranée. _ Ocypoda cursor L. (fig. 178 et 178 bis) ; Cancer cursor Lmrxé 1758, 625. Ocypoda cursor H. Mime-Enwnnns 1852, 142 ; HELLER 1863, 99 ; ODHNER 1923, 23. Ocypoda ippeus OLIVIER 1807, II, 234, Pl. XXX, fig. 1 ; S.w1oNY-Auboum 1819-1826, 80, Pl. I, fig. 1. Ocypoda hippeus ()n·rM.».NN 1897, 368, Pl. XVII, fig. 11 ; RATHBUN 1921, 461, Pl. I et II; Gnavmn 1922, 119 et fig. ; MoNOD 1933, 82; BALSS 1936, 42. Carapace d'Uca, très granuleuse, avec une paire de sillons latéraux sur les côtés de l'aire gastrique, deux paires de profondes ponctuations dans 1a.partie postérieure de cette aire ; région cardiaque assez bien limitée ; front plutôt large, convexe, très rabattu, cachant complétement l’arceau oculaire et presque tout l’arceau antennulaire, sauf sa pointe inférieure tronquée qui s'unit à un assez large épistome. Pédoncules·oculaires très
286 DÉCAPODES Maaomzuns dilatés en massue dans leur région cornéenne qui, du côté dorsal, déborde un peu en avant, longuement et largement en arrière ; les pédoncules ter- minés par une courte saillie qui porte un faisceau de longs poils. Les deux bords orbitaires granuleux, surtout le postérieur qui présente une échan- crure dans son tiers externe ; cavité orbitaire près de sa base, avec une forte saillie irrégulière. Bord antérieur du cadre buccal granuleux avec \ 1,, ai _ Y i ’ `l ‘ Ii , · jj rl 4 É ~ ·., 4 Q ’···`· * , gf ` -....2; Q ) €_ ~·_,à ' .; à / i " w l , * ' Q —»»» _,_,,, \ , Q _____ __ az-, ·" °~"’»·’^ \ \· c X fd " u È * f_,—;..___` \ 1. [z` , . s;f: ai " rw W"`- i ~ ll ;» îx_ gw e n, a ,; `"'llîî , _, * ~ . ’ ¢'·i'îi'À\ ·. *- ~·*-~%;:s,, se l '· «ï’ éc ; ` -»»'ï·=— ·;îÈ'**s2%=;», 7· 1 sv? , 1,- /'“*?<’;: É »¤•:, · R _' `*s — i Fxc. 178 bis. ·—— Ocypoda cursor; un exemplaire courant sur le sable (GRAVIER 1922). une saillie médiane en pointe ; l’ischion et le mérus de mxps rétrécis d’ar- rière en avant, munis d’un sillon longitudinal près de leur bord interne. Ghélipèdes et pattes avec la face inférieure du mérus limitée des deux côtés par une saillie granuleuse et, à la face supérieure, ornés de rides transverses parallèles ; carpe des chélipèdes armé d’une forte dent aiguë à l’angle an- téro-interne ; la pince large et comprimée dans sa portion palmaire qui est à peu près de la longueur du doigt, une rangée de denticules près de ses deux bords; la grande pince avec,près de la base des doigts,un arc stridu- lant concave en arrière et armé d’environ 80 stries. Mérus de p2 à p‘ très
ouvrons 287 comprimés latéralement; sur p“, p3, p‘, carpe et propode présentant deux séries de denticules, l’une au bord supérieur, l’autre un peu en dessous ; il y a en outre un sillon longitudinal sur la face externe du propo de ; doigt à peu près aussi long que ce dernier, un peu courbe, à face externe plate limitée par deux carènes ; p" bien plus court et moins orné que pf, pi et p•, Abdomen et pléopodes très semblables à ceux des Uca ; le pléopode I est aussi recourbé en dehors à sa pointe qui est épaisse, vaguement divisée en deux lobes à bout corné. — Longueur de la carapace dans deux exem- plaires très adultes : 6 39 mm., 2 36 mm. ; largeur 6 45 mm., 9 43 mm. D’après Gnnvmn, qui a suivi le comportement de cette espèce à San- '1`homé, la carapace a a exactementla teinte gris clair du sable »; cet auteur note que là-bas, le Crabe ne se trouvait pas en grande troupe et qu’il n‘a vu aucun de ses terriers, peut—êtrc parce que le sable était trop fln ; l'animal courait tranquillement surla grève et,menacé,ripostait en relevant ses pédon- cules oculaires et tendant ses pinces. Menace davantage, il prenait une atti- tude singulière : le corps se dressait verticalement, soutenu par les pattes ambulatoires qui se plaçaient toutes dans le même plan ; alors il prenait la fuite (fig. 178 his) « en ligne droite, perpendiculairementà son plan de symétrie au départ. Il semblait voler à la surface du sable qui était simplement effleu- rée par les extrémités des doigts des pattes ambulatoires » pl à p' . . . Les pattes ambulatoires situées du coté du départ se substituaient, dans un ryth- me très rapide, à celles du côté opposé « pour faire avancer l’animal dans le plan où il se déplaçait ». Sa vitesse était si grandequ’il n’était pas possible de le suivre à la course. Après avoir parcouru environ 20 mètres, le Crabe « s’enfonçait soudainement dans le sable fin » et y disparaissait « sans laisser de trace reconnaissable àla surface... J’ai bien essayé, mais en vain, ajoute l’auteur, de le capturer au point où il m’avait semblé qu’il s‘était enfoui ; il est fort probable qu’il se déplaçait aisément dans ce sable fin et homogène ». En tout cas, dans sa fuite, il ne semblait pas se diriger vers la mer. O. cursor est connu depuis la Grèce (Guxànm 1855), la Syrie (ûmvmn) et Alexandrie jusqu'au Maroc et de là, sur la côte d’Afrique, jusque dans l’Angola (Onxmnn). C’est donc, à peine, une espèce européenne. Famille des GRÀPSIDÀE DANA 1852. Les Grapsides comprennent les formes catométopiennes les plus nom- breuses et les plus typiques; ils ressemblent aux Ocypodidés par beaucoup de caractères, notamment par la présence (fig. 179, A) d’une dent (dent grapsienne) vers le bout interne du bord orbitaire inférieur ; ils s’en distin- guent surtout par la grande largeur du front, la réduction en longueur des orbites et des pédoncules oculaires, enfin par le grand écartement des deux mxp°. Par Atcocx (1900) et par BonnA¤A1LE (1907), la famille est divisée en quatre sous-familles dont deux seulement, Grapsinae et Varu ninae, pré- sentent quelques espèces dans nos régions ; les deux autres, Sesarminac et Plagusiinae, sont purement exotiques. Les représentants de la famille
288 oiëcixrooas Mmicnaoiis habitent presque tous les régions tropicales ; ceux de nos pays et proba- blement la plupart des autres, sinon tous, ont conservé plus ou moins la mobilité des pédoncules antennaires qu'0n observe aussi dans les Ocypo- dinés et, à ce point de vue, rappellent les Cyclométopes du genre Gcryon ; comme d’autre part ils se rapprochent des Eucraie par la grande largeur de leur front, et dans beaucoup de formes, présentent comme eux des dents multiples sur les bords latéraux antérieurs de la carapace, on peut croire qu’ils dérivent d’une souche cyclométopienne voisine des Gcryon. G. PACHYGRAPSUS RANDALL 1839, STIMPSON 1858. Carapace quadrangulaire à peine plus large que longue, ses bords laté- raux presque droits et armés en avant d’une ou deux dents postorbitaires; face dorsale presque plate, striée transversalement (sauf dans sa partie centrale), munie de faibles sillons qui délimitent la pointe de l’aire gastrique, 1 Z «—.·~— 2 · · ·~._,«-»,.,,,,,`,i*l·;\"""~ ·.`î.~" R A e F10. 179. -— Pachygrapsus marmoratus : A, front et région céphalique gauche avec la dent grapsienne vers la base du pédoncule oculaire, face ventrale ; B, antenne gauche vue en dessous (original). les parties terminales contiguës de cette aire et de la cardiaque, les côtés de la région intestinale ; entre la pointe gastrique et le bord interne de l’orbite, de chaque côté, deux saillies faiblement crénelées et séparéespar une échan- crure ; en avant la carapace s’incline un peu jusqu’au large bord frontal appa- rent qui est très légèrement concave; au-dessous de ce bord, la face frontale s‘infléchit fortement pour rencontrer la_portion inter-antennulaire de l’épi- stome qui est fortement convexe et, sous le front, se soudeà l’arceau rectan- gulaire des antennules qui sont normales et très distinctes ; bord orbitaire inférieur granuleux sur les bords et séparé de la dent extraorbitaire par une échancrure, la dent grapsienne (fig. 179, A) en est éloignée ; sinus orbi- taire interne occupé par les pédoncules antennaires dont l’article urinaire atteint presque le bord antérieur du cadre buccal vers lequel il présente une légère saillie portant en arrière l’orifice excréteur ; épistome médiocrement large ; cadre buccal rectangulaire, à bord antérieur presque droit, son pla- fond avec une paire de bourrelets latéraux ; mérus de mmpa plus large que long. Chélipedes subégaux, forts surtout chez le 3 ; leur carpe avec une grosse ‘ dent antéro-interne, leurs doigts peu dentés, obtus dans leur partie termi- nale qui présente sur son bord interne un sillon indiquant le passage à la forme en cuiller. Pattes ambulatoires avec le mérus largement comprimé,
mcrxvonarsus QS9 en carène crénelée à son bord supérieur et :1 l’extrémité distale du bord in- férieur ; doigt plus court que le propode. Abdomen du 3 occupant ai sa base tout l’espace compris entre les hanches de p°, triangulaire. Genre représenté par de nombreuses espèces dont les trois suivantes habitent nos pays 2 1. Deux dents latérales postorbitaires ....... marmoratus, p. 289. — Une seule dent latérale postorbitaire ......... . .............. 2. 2. Crête inférieure du mérus de p·‘ inerme ........ maurus, p. 290. — Crête inférieure du mérus de p5 armée de dents. transversus, p.290. 1. Pachygrapsus marmoratus Flmn. (fig. 179 et P1. XI, fig. -1) ; Cancer marmoralus Fxnmcius 1787, I, 349. Lcpfograpsus marmoralus H. M1LNE— Enwlmns 1853 a, 171. Pachygrapsus marmoralus S·rxMrsoN 1858, 102; HELLER 1863, 111,Pl. III, fig. 8-10; Cznnmxvsxv 1884, 142; RATHBUN 1918, 250, Pl. LXII ; PEs·r». 1918, 451, fig. 149; NoBnE 1936, 61, fig. 1 et fig. 42; MONOD 1932, 219 ; BA1.ss 1936, -15. Grapsus varius LATREILLE 1805-67; H. MILNE-EDWARDS 1837,88. Partie visible du bord frontal à angle droit avec la partie orbitaire interne; la partie réfléchie avec deux crêtes de chaque côté; pédcncules oculaires peu dilatés dans la région cornéenne ; grand article basal des pédoncules antennaires avec un fort lobe externe ; l’ischion de maspli ré- tréci à ses deux bouts, le mérus à sa base. Mérus des chélipèdes à nombreu- ses stries transverses, son bord inféro~interne denticulé ;carpe strié sur sa face externe ; pinces lisses, un peu ponctuées, leur pouce avec une dent saillante assez grosse. Aux pattes ambulatoires une forte dent sur le bout distal de la crête supérieure du mérus; une crête supérieure et une crête latérale externe sur le carpe ; cet article et le suivant avec longs poils épars et des touffes de courtes soies ; doigt bien plus court que le propode. Pléo· podes I puissants, à soies nombreuses et serrées dans la partie termi- nale; le pléopode II réduit. Abdomen S2 recouvrant presque tout le sternum. Tonalité d’un brun violet franc, marbré de taches brun jaunâtre irrégulières. — Longueur du 3 28 mm., d’une Q ovifère 19 mm. ; largeur à la 39 dent, 3 32 mm., S2 21 mm. Diamètre des œufs 0,4 mm. Dans toute la Méditerranée jusqu’en Palestine et dans la mer Noire ; dans l‘At1antique se répand jusqu’au Maroc (Agadir), aux Canaries, il Madère, aux Açores et dans le golfe de Gascogne ; SCHLEGEL (1912) et Prus- NANT (1929) Pont signalé dans la Manche à Roscoff et FAUVEL (1929) à Saint-Vaast-la·Hougue. Crabe très agile habitant les rochers littoraux et les flaques. Les caractères de son adaptation à la vie aérienne ont fait l’objet de recherches nombreuses dont celles toutes récentes de Pom. (1939) ; d‘a- près cet auteur, la durée de la résistance au séjour dans l‘air est fonction de la température : elle atteint 5 jours à 200, 10 heures à 28**, au plus une heure à 35°. isouvxzn 19
290 Dûmronns Mancnauns 2. Pachygrapsus maurus Luc. (fig. 180) ; Gmpsus maurus LUcAs 1849, 20, Pl. II, fig. 5. Lepfograpsus maurus H. MILNE-EDWARDS 1853, 173. Pachygrapsus maurus HELLER 1863, 112 ; RATHBUN 1918, 244, Pl. IX, fig. 1 et 2. Très voisin de marmoraius mais s’en distingue par sa taille plus faible, ses bords latéraux un peu convergents, les stries transverses plus brisées de la face dorsale où elles ne respectent guère que les régions cardiaques Fxc-. 180-181. — 180. Pachygrapsus maurus, exemplaire avec ses ché1ipèdes;d’après Lucas, 1849). -181. Pachygrapsus îransversus, patte postérieure droite (original). et intestinales. Tonalité brune à taches jaunâtres. —~ Longueur du 3*, ·iype de LUcAs 17 mm., largeur 19,5 mm. ; longueur d’une Q (RATHBUN), 6,4 mm., largeur 7,3 mm. Espèce rare, signalée en Algérie, à Madère et aux Açores. On a coutume d’identifier cette espèce avec le Goniopsis simplex DANA 1852 trouvé à Rio de Janeiro ; Pidentiücation est pour le moins douteuse. 3. Pachygrapsus transversus Gmnas (fig. 181) ; Gnseas, 1850, 181. Nous croyons avec RATHBUN que le Pachygrapsus iransversus de GIBBES (1850) ne saurait être identifé avec maurus dont il se distingue nettement L 10 par les bords latéraux bien plus convergents de la carapace et 2° par les dents qui arment le bout distal de la crête inférieure du mérus (dans pû, fig. 181). L’espèce est propre aux deux rives de 1’Amérique tropicale, mais on l’a signalée aussi en Afrique occidentale. D’apres CATTA (1876) elle aurait été apportée une fois à Marseille par des navires et GALMAN (1927) l’a trouvée à Port-Saïd parmi les matériaux de la « Cambridge Expedition ». G. GRAPSUS LAMAMK 1801. C’est sans doute très accidentellement que ce genre peut envoyer quel- ques représentants sur les côtes d`Europe ; toutefois il est bon d’en signaler certains caractères essentiels qui permettront de le distinguer des Pachy-
PLANES 291 grapsus : carapace très arquée sur ses bords latéraux, régions gastrique et cardiaque bien mieux délimitées, partie dorsale du front infléchie presque à angle droit, stries branchiales transversales longues et très saillantes, épistome très large ; antennules réduites et cachées au fond d’une fente comprise entre ce dernier et la partie ventrale très infléchie du front ; tu- bercule urinaire des antennes très saillant avec son orifice contre Vépistome, . les trois articles suivants réduits et le fouet antennaire à peine indiqué par une saillie ; doigts des chélipèdes fortement en cuiller. Grapsus grapsus L. (Pl. X1, fig. 4) ; Cancer grapsus. LINNÉ, 1758, 630. La principale espèce du genre est le Grapsus grapsus souvent désigné sous le nom de maculalus, de piclus et de Webbi. Elle est remarquable par sa grande taille (65 mm. de longueur sur 70 de largeur), sa coloration vieux rouge à petites macules jaunes, le lobe très saillant que forme sur le carpe des chélipèdes la dent antéro-interne et par deux carènes longitu- dinales assez fortes sur la face externe des pinces. Abdomen du 5 comme dans P. marmoralus mais les segments 7 et 6 très mobiles. Répandue sur le littoral de toutes les mers chaudes du globe S connue de- puis longtemps aux Canaries et aux Açores ; elle a été capturée par Osonto (1005) à Sétubal (Voir Rxrixaun 1918 et Nouan 1936). G. PLANES Bowoicn 1825 (1). (Naufilograpsus H. l`lILNE-EDWARDS 1837). Ne diffère de Pachygrapsus que par les traits suivants: partie dorsale du front infléchie suivant une courbe qui accentue celle du dos, la partie ven- trale étroite et très inclinée ; sillons de la carapace réduits à ceux de la pointe gastrique, les saillies préfrontales qui l‘avoisinent courtes, simples, un peu convexes, stries latérales à peine indiquées ; pattes inermes sauf une dent obtuse antéro-interne sur le carpe de pl, et une petite vers le bout distal de la crête supérieure du mérus à p*-pô avec rangée de longues soies au bord supérieur du carpe et du propode ; ces articles très comprimés et le propode aussi large pour le moins au sommet qu‘à la base. iles derniers caractères en rapport avec la vie pélagique et les habitudes natatoires du Crabe. Une seule espèce : Planes minutus L. (fig. 182) ; Cancer minulus Lmmâ 1758, 625. Pinnolheres minulus Bosc, an X, 1802, 244. Grapsus minulus La- I, Au sujet du nom générique de Planes substitué maintenant à celui de Nauti- lograpsus, Bau. (1853) observe qu’il fut simplement appliqué par Laacn dans la collection du British Museum et repris ensuite par Bowman (1825) dans son ctude sur la faune de Madère et de Porto Santo. Ce n’est point tout à fait exact ; comme l’observe justement ALCOCK (1900, p. 296), Lxaacn (1815 a) introduisit le nom de Planes dans l'e•<plication de la Pl. XXVII des « Malacostraca podoplithalmata Britanniae ¤.
DÉCAPODES MARCHEURS ·rnE1LLE 1803, 68. Nauiilogmpsus minulus H. lllILNE—EDWARDS 1837, 90 ; HELLER 1863, 114 ; Czxamxvsxv 1884, 135 ; MILNE—EDWAHDS et BOUVIER 1894,49 ; PESTA 1918, 446, fig. 147.Planes minuius WHITE 1847, 42 ; RATHBUN 1918, 258, Pl. LXIV; Noam; 1936, 63, fig. 45; Moivon 1933, 80. Planes linneana BELL 1853, 135 et fig. BOI‘dS l3l'»éI‘ûl1X de la CHI`3p3C€ BSSCZ CODVCXGS et PGU COIlV€I`g8I1bS 611 arrière, avec une petite dent qui fait suite à l’orbitaire externe, et corres- pond à la plus grande largeur; testlisse et peu épais, bord frontal et bords orbitaires sans denticulations ni granules, le bord orbitaire inférieur avec une échanerure près de la dent orbitaire externe, sa dent grapsienne est logée dans l’orbite contre le grand article basaldes pédoncules antennaires ; I `io Q =u 13 ' & 'È - ·\" U" ' \_____ `im?; · \, l J F10. 182. — Planes minutus, un exemplaire vu de dos (original). ceux-ci comme dans Pachygr·apsus,mais leur article urinaire pas du tout saillant ; cloison interantennulaire large, le reste de l’épistome fort étroit ; l’ischion de mxps à peu près aussi large en arrière qu’en avant, mérus de P. marmoraius. Chélipèdes avec stries transverses sur le mérus dont les denticulations sont très fines ou nulles, leur carpe un peu ride, leur pince nue, leurs doigts sans excavation terminale sensible et quelques dents dont une plus forte sur le pouce. Pattes ambulatoires très comprimées, sans carènes latérales, leurs doigts un peu plus courts que le propode. Abdomen du 3 largement triangulaire, avec les segments 3-6 ankylosés (contrai- rement au dire de beaucoup d’auteurs), leurs segments basilaires en con- tact avec la coxa de p‘. Pléopodes assez semblables à ceux des Pachy- grapsus. Tonalité vert—olive à taches jaunâtres, très variable et mime- tique des Algues brunes qui servent d’abri à l’espèce. -— Longueur de la carapace 12-14 mm., largeur 11,5-14 mm. Diamètre des œufs 0,20- 0,25 mm. Se tient principalement sur les Sargasses, mais aussi sur les corps flot- tants et sur les Tortues marines. Ainsi peut-être répandue partout dans les
EUCHIROGRAPSUS 293 mers chaudes ou tempérées du globe. Dans nos régions on a pu la recueillir depuis la Cornouaille et le Devonshire jusqu’en Méditerranée où elle fut si- gnalée en Algérie et jusque dans la mer Noire. A cause de ses variations de teinte et de son habitat également varié, elle a reçu des noms très divers dont on trouvera la liste dans RATHBUN. G, EUCHIROGRAPSUS H. MILNE·EDWARDS 1853. Carapace avec les bords latéraux presque droits et armés de quatre dents aiguës y compris l’orbitaire externe, la 4* bien plus réduite que les précé- dentes ; cette carapace surbaissée dans la région frontale où elle porte deux petites saillies obtuses ; ses régions gastriqueslatérales et postérieures, car- diaque et intestinale circonscrites sur leurs côtés ; bord frontal profondé- ment incisé au milieu, et s’inclinant de chaque côté jusqu‘à un très petit angle orbitaire interne ; bord orbitaire inférieur avec une échancrure plus large contre la dent orbitaire externe, la dent grapsienne de ce bord à peine sensible (Pl. XI, fig. 6). Antennules de Planes, pédoncules antennaires avec leur article urinaire isolé du cadre buccal par une petite pièce, son grand ar- ticle 2 -[— 3 rectangulaire, sans saillie externe. Cadre buccal plus large en avant ; mxp¤ peu écartés sur la ligne médiane, leur ischion grand, à peu pres partout de même largeur, le mérus à peu près aussi large que long, échancré en avant où le carpe s’articule non loin de l’angle antéro-interne. Chéli- pedes armés d’une série de fortes dents sur la partie distale du bord inféro- interne, leurs pinces ornées d’une série de crêtes longitudinales ; pattes am- bulatoires longues, comprimées latéralement, leur mérus armé d’une dent près du bout distal du bord supérieur et, à ce bout même, au bord inférieur ; leur doigtà peine arqué, armé d’une griffe aiguë terminale et d’épines cornées au bord inférieur ; p' et p‘ plus longues que pl et p‘. Abdomen du ,3* trian- gulaire, occupant à sa base tout l’espace compris entre les coxa de p‘. Par beaucoup de ces caractères s’écarte des Grapsidés précédents et se rapproche plus des Cyclométopes. Représenté par deux espèces : ligu- ricus Enw. propre à la Méditerranée et americanus A. MILNE-Enwanns 1880 qui se trouve sur les deux rives de l’Atlantique et se distingue aisé- ment de la première par les courts poils de la face dorsale de la carapace. 1. Euchirograpsus liguricus MILNE-EDWARDS (fig. 183 et Pl. XI, fig. 5 et 6) ; H. MILNE-EDWARDS 1853-55, 157, Pl. X, fig. *2 ; HELLER 1863, 108, Pl. III, fig. 7 ; Garros 1885, Carapace ornée de granules plats qui, au niveau des aires cardiaque et branchiales, se groupent en petites lignes transverses plus longues et plus fortement granuleuses en arrière ; dents latérales fortes, sauf la dernière qui est très réduite ; bord frontal oblique en dehors où il est débordé par une saillie de la face inférieure du front. Chélipèdes longs et robustes, leur mérus et leur carpe avec de forts granules parfois aigus et groupés en sé- ries, les pinces allongées, armées de granules subaigus disposés en crêtes longitudinales, dont trois au bord supérieur arrondi et une sur la face ex- terne; en dehors de ces crêtes, nombreux granules plus réduits;les doigts
294 Diâcaronias MARcx~rEUns infléchis, canaliculés, fortement dentés, à pointe aiguë. Pattes ambulatoires comprimées latéralement, leur mérus surtout qui présente sur chaque bord une crête terminée en épine et, sur la face externe, deux sillons longitudi- naux, l’un près de la crête supérieure, l’autre près de la crête inférieure, sillons qui se rencontrent en avant et délimitent une face plane ; carpe avec une carène longitudinale externe ; propode long, plutôt étroit, à peine rétréci de la base au sommet, son bord inférieur avec une série de spinules cornées ; le doigt beaucoup plus court que le propode. Tonalité `_. (Ã N" ) fr X ./ Ã>~·`“"”" " '\\ Fm. 183. —- Euchirograpsus liguricus, région frontale, vue en dessus avec le pédoncule oculaire droit (original). brun rougeâtre avec taches plus foncées sur la carapace et en bandes trans- verses sur les pattes. — Dimensions du type 3 : longueur 30 mm., largeur au niveau de la 38 dent, 35 mm. ; longueur du chélipède droit 68 mm., de p‘, 78 mm. Très rare espèce signalée d’ab0rd à Nice où le type (3) fut trouvé ; ensuite, d’après Caaus, par C·os·rA, en Calabre méridionale. Se tient probablement a une certaine profondeur. · 2. Euchirograpsus americanus A. Mrmn-Enwaaos 1880, 18 ; l\dILNE- Eowanns et BOUVIER 1894, 56 ; 1900, 107 ; 1923, 351, Pl. IX, fig. 5-7 ; RATHBUN 1918, 282, fig. 144 et Pl. LXIV ; DoLLFUs et MoNoD 1927, 216, fig. 2, A, C ; Noam; 1936, 65, fig. 61 ; MoNoD 1932 a, 220 et 1933, 80. Se distingue de liguricus par les traits suivants : carapace avec les bords latéraux parallèles, à dents plus petites, à granules plus réguliers et mêlés de courts poils ; régions moins distinctes ; bord frontal droit ou presque, passant brusquement par un retrait à l’angle orbitaire interne qui est obtus et sans saillie ; pédoncules oculaires subcylindriques, sans rétrécis- sement cornéen ; insertion carpienne de mœps plus interne ; chélipèdes beaucoup plus courts, leur mérus peu granuleux mais armé de dents plus fortes au bout distal du bord inféro-interne ; le carpe peu ou pas granu- leux mais, sur son bord antéro-interne, avec une rangée de denticules dont un plus fort ; pinces sans granules, sauf sur leurs quatre carènes longitu- dinales où ils sont d’ailleurs très réduits ; pattes ambulatoires avec des soies plus nombreuses sur le carpe et le propode, les épines cornées du bord inférieur du doigt en 4 ou 5 paires, et non plus isolées comme dans ligu- ricus. Tonalité d’un gris jaunâtre disposé par marbrures sur la carapace et par bandes transversales alternativement claires et foncées sur les
BRACHYNOTUS 295 pattes. -— Taille beaucoup moins grande : longueur d’un 5* 10,5 mm., d’une Q, 9,5 mm. ; largeur du 5, ll mm., de la Q, 15 mm. Une Q du « Tra- vailleur » mesure 13,5 mm. de longueur. Barbades et région caraîbe à l’ouest ; à l‘est capturé aux Açores, aux iles du Cap—Vert, au large du cap Blanc et du Maroc ; d’après NoBaE au Portugal, dans la « mar da Avieira ». Se tient sur fond sableux ou rocheux entre 150 et 300 mètres de profondeur. G. BRACHYNOTUS DE HAAN 1850. Carapace avec les bords latéro-antérieurs armés de trois dents y compris l’orbitaire externe, la dernière assez réduite ; dos un peu convexe avec indi- cations de la région gastrique à sa pointe et à sa base, aussi de l’aire car- ' \ A "··*·’! " , ..... =' v / o ~___./' r C 5 s ;, D _ . \ // Flo. 184-. -—Brachynolus sexdenlatus: A, exemplaire vu de dos (d’après Monon, 1932 b); B, orbite, pédoncule oculaire et antenne gauche, face ventrale ; C, mzp* gauche ; D, pince gauche, face externe (orîginall. diaque ; front peu ou pas infléchi, large, son bord légèrement rentrant au milieu et se continuant avec la dent orbitaire interne qui est basse et obtuse. Orbites assez courtes et peu profondes, laissant apercevoir les pédoncules oculaires, leur bord supérieur avec une échancrure, le bord inférieur granu- leux, fuyant pour laisser un large espace entre lui et la dent orbitaire ex- terne, sa dent grapsienne forte, triangulaire, obtuse. Antennules transverses, séparées par une cloison assez large, épistome étroit. Pédoncules antennaires probablement mobiles, leur article basal 2 + 3 appuyé contre la dent grap- sienne, le suivant un peu plus court et moins large, le dernier assez étroit. Cadre buccal un peu élargi en avant, son bord antérieur continu, arqué ; mxp” avec le mérus aussi large que l’ischion et à peu près de même longueur, son bord externe un peu saillant et arrondi, éloigné du bord du cadre buc- cal. Chélipèdes subégaux, inermes, leurs doigts faiblement dentés et légè- rement excavés au bout libre. Pattes ambulatoires plus courtes, assez for- tes, peu comprimées et inermes, la 2** et la 3** un peu plus longues. Abdomen du 5* triangulaire avec les segments 3 à 6 plus ou moins ankylosés, sa base séparée de la coxa de p‘ par une pièce sternale.
296 DÉc.xPoDE< Mxncrinvns Beaucoup plus grapsoïdien que le précédent, ce petit genre indo-paci- fique compte en Méditerranée l’espèce suivante : Brachynotus Sexdentatus Risso (fig. 184 et Pl. XI, fig. 7) ; Gonoplazc sezrdenfaius Rrsso, 1826, 13. Bmchynofus seœdenialus DE HAAN 1850, 331 ; HELLER 1863, 102; TESCH 1918, 102; CALMAN 1927, 125; MONOD 1932 a, 219, fig. 7 ; BALSS 1936, 43. Helerograpsus semdenlafus LUCAS 1849, 19, Pl. II, fig. 4. Heierograpsus Lucasi H. MILNE—EDWARDS 1853, 192 ; HEL- LER 1863, 105, Pl. III, fig. 5-6 ; CZERNIAVSKY 1884, 136. Brachynotus Lu- casi PEs'rA 1918, 448, fig. 148. Ornements de la carapace réduits à des poils très courts et à peine sen- sibles, situés sur de petits points saillants qui, aux flancs branchiaux, se groupent en séries ou en stries transverses, dont une longue et forte issue de la troisième dent du bord. Pédoncules oculaires rétrécis de la base au sommet, leur cornée réduite. Bord orbitaire inférieur finement granuleux et portant deux tubercules chez le 3. Pattes inermes. La pince des chéli- pèdes de la Q munie de quatre carènes longitudinales, une au bord supé- rieur et trois externes dont la plus éloignée se prolonge sur le pouce ; cette dernière subsiste seule quelque peu chez le 3. Pattes ambulatoires avec le propode plus étroit à la base qu’au sommet, frangé de poils surtout au bord inférieur ; doigt un peu courbe, très aigu, caréné latéralement, avec des poils sur son bord concave. Tonalité brunâtre ou brun verdâtre. —— Longueur d’un 3 4,2 mm., d’une $2 ovifère 9,2 mm. ; largeur du 3 5,2 mm., de la Q 11.5 mm. Diamètre des œufs (desséchés), 0,2 mm. Espèce rare, trouvée d’abord sur la côte algérienne puis partout en Médi- terranée jusqu’à Chypre, Candie, la Crête et Alexandrie ; se trouve aussi en mer Noire ; d’aprés MONOD suit la côte marocaine atlantique jusqu’a Mo- gador et au large du cap Ghir. Dans le canal de Suez a été suivi depuis Port- Saïd jusqu’aux lacs Manzaleh et Timsah. Du littoral jusqu’à 90 métres. (Test une des rares espèces méditerranéennes qui s’avance vers la mer Rouge. G. ERIOCHEIR DE HAAN 1850. Carapace quadratique, mais avec les bords latéraux assez convexes, ar- més dc quatre dents aiguës, l’orbitaire externe y comprise ; celle—ci un peu plus forte que 1’orbitaire interne, laquelle peut être aussi saillante et aiguë que les deux dents situées surle front à droite et à gauche d’une large échan- crure médiane, ce qui donne une apparence de 4 dents frontales ; bord inférieur de l’orbite continué en dehors vers la base dela 2** dent, son lobe grapsien assez fort en est très éloigné ; épistome étroit; mœp“ à mérus plus long que large; chélipèdes subégaux, l’un et l'autre avec une puissante touffe laineuse sur la face interne de la portion palmaire ; ps et p* nota- blement plus longs que p“ et ps; abdomen du 3 séparé de la coxa de p“ par une très petite pièce sternale, les segments 3 à 6 soudés. Deux espèces, l’une japonaise (japonicus DE HAAN), l’autre chinoise
uniocnrsin 297 (sinensis H. M.-Eow.) ; cette dernière importée en Europe sur les rives continentales de la mer du Nord. Eriocheirsinensis M11.NE-Enw. (fig. 185 et 186) ; H. MILNE—EDWARDS 1854, 146, Pl. IX, fig. 1 ; BALss1926, 45, fig. 20 ; SCHNACKENBECK 1926, 204 ; Scnsnmnnsno 1928, 140, fig. 110 ; Tnusnsm 1928, 428, avec 3 fig. ; Orro et KAMPS 1935, 109; GALLJEN 1936,204 ; HOESTLAND 1938, 398 ; PANNING 1938, 105 et 109 ; KAMPs 1938 ; LESTAGE 1939, 5. Carapace assez convexe, à peine inclinée au front, ses régions bien indi- quées, surtout la gastrique médiane et la gastrique postérieure ; de cha- " Ô""_;;; \ F *`($§à"·\•;.f”· l·'ll'1"`· "7~·. ·""` "‘·' ‘ ·* i - ¢"¢` \ ` à • ( gi ft; " ·~ 2 îi A _ ~ .· (.;1.;~ p· 9 sa * » v le 9*%+ ï K K ‘ '—` ·*' · tu ` " ‘ :· "7 · ‘ _ .· « / , I ( · Fm. 185. -—- Eriocheir sincnsis : un exemplaire vu de dos (cliché prêté par Marc Annmà). que côté une saillie postfrontale crénelée, deux semblables souvent conti- nues sur les régions gastriques latérales, une forte crête transverse ana- logue issue de la dent 3 et limitant en avant les régions branchiales; sur les côtés de celles-ci, à la limite des flancs, une longue ligne granuleuse. Orbites peu longues, leur bord inféro-externe séparé du bord inférieur gra- nuleux ; pédoncules oculaires rétrécis au milieu; pédoncules antennaires mobiles, bien développés, leur fouet réduit. Mérus de mzp° presque rec- tangulaire, portant le carpe sur le milieu de son bord antérieur. Chéli- pèdes armés de dents aiguës sur la partie antérieure du mérus, d’une forte dent au bord antéro·interne et d’une ligne de granules sur la face externe du carpe ; pinces inermes, à doigts longs et faiblement dentés, avec des lignes de granules au bord supérieur de la portion palmaire et à la base du dactyle. Des lignes longitudinales semblables sur le bord supérieur du mérus de p‘ à p'>, avec une forte épine il 1’extrémité distale de ce bord ;
298 mâcxronns Mixncneuas les deux articles suivants carénés longitudinalement,avec des poils serrés au moins au bord supérieur ; les doigts flanqués d’une carène semblable, un peu courbes, aigus et inermes. 3* avec l’abdomen triangulaire à bout obtus, son pénis membraneux issu d’une pièce sternale assez grande dont la partie dorsale est très réduite ; le pléopode I puissant dans toute son étendue et terminé par deux lobes inégaux garnis de courts poils (fig. I Y « II 2 lll /2 3 Ph 4- iv plz. V B A F10. 186. — Eriochcir sinensis : B, sternites thoraciques (1 à 5) avec la base des pattes correspondantes (1 à V), le pénis pé et les pléopodes sexuels gauches pll et pl*‘; A, m:cp° gauche (original). 186, B). Tonalité allant du gris-vert au brun. —- Longueur d’un grand 3 57 mm. ; largeur63 mm. (Eufs violet foncé passant à maturité au gris clair ; diamètre 0,4 mm. On sait, par H. NIILNE-E·D\VARDS, que l’espèce vit dans les mers de Chine (surtout entre le Yantsekiang et le Peïho). D’après SCHELLENBERG, E. si- nensis fut signalé pour la première fois en Europe en 1912 ; TRUSHEIM (1928) dit qu’on le trouva d’abord dans l’Elbe inférieur en 1912 et suppose, non sans vraisemblance, qu’i1 y fut jeté par un marin qui, l’ayant apporté à Ham- bourg et n’ayant pu le vendre, s’en débarrassa de la sorte ; quelques années plus tard on le trouvait à l’embouchure du VVeser, en 1927 dans la baie voi- sine de Jade et bientôt dans le Holstein ; en même temps il remontait les eaux douces et atteignait les lacs du Havel en Brandebourg. A peine plus tard il se multipliait dans les pays de Friese et de Groningue en Hollande, _
rx..xuus1.x 299 puis se rencontrait épars dans les divers points de ce pays. Par quelles voies est-il parvenu en France 7 On l'ignore, mais d’après Lxssrixcs; (1939), il se trouve en Belgique dans la Lys et dans la Meuse jusqu’à Visé; il fut observé en 1930 parM. LE GALL sur le littoral du Boulonnais d’où il s‘est vraisem- blablement répandu dans le réseau hydrographique de la Flandre iran- çaise, comme Ho1=:s1·r.ANn(1938, 1939)vient de nous l’apprendre; en 1935 Lacnaa le signale à Battersea, dansla Tamise. Etsans doute ne s'arrêtera-t—il point là. ll s’aventure également à terre et creuse des galeries dans les ber- ges soit au-dessus, soit au-dessous du niveau liquide. C`est une acquisition plutot fâcheuse, car le sinensis est un vorace qui fait pâture de tout, même des cadavres, encore qu’il préfère les coquillages, les Vers et les Crustacés ; en fait, il ravit aux Poissons leur nourriture, chassant surtout la nuit et se cachant le jour sous des pierres ou dans des trous. D'a- près Orro et Kamrs (1935), ses grandes invasions en Hollande se produisirent sous la forme de jeunes, issus à n‘en pas douter de la mer, car c’estla seu- lement qu’on trouve les femelles ovigères ; ailleurs ce sont des adultes qui pénètrent dans les eaux douces. D’après les mêmes auteurs, la croissance est rapide ; au bout de trois ans est acquise lalongueur de 45 mm. après la- quelle l’individu peut se reproduire. Scnanrsmnaao dit que la 9 porte, en nombre énorme, des œufs dont le diamètre mesure 0,3 mm. ' On doit à Kaiurs (1938) un travail approfondi sur ce Crabe en Hollande et sur les méthodes employées, avec un succes très relatif, pour le détruire. PANNING (1938), d’autre part, en a fait une étude systématique excellente où il s’efforce de fixer les variations actuelles de l’espèce pour servir de base à celles qu’il subira vraisemblablement dans la suite au sein du nouveau milieu où il se trouve. ll signale notamment deux variétés où les quatre dents frontales apparentes sont divisées en deux groupes par une éehancrure frontale plus ou moins profonde, puis quatre formes nouvelles qui, pour l’heure, semblent n’être que des aberrations : rotundifrons où1efront(fig.5) est simplement (convexe, acutifrons où il fait saillie en triangle (fig. 6), tri. lobata où une saillie médiane est flanquée par deux lobes(fig. 7), enfin tos- tratus où il s‘avance en une lame dont la truncature porte une petite dent latérale de chaque coté d’une voussure médiane (f1g· 8) (‘)· G. PLAGUSIA LATREILLE 180.3. Le genre Plagusia sera simplement rappelé ici parce que ses représen- tants se trouvent parfois en Méditerranée où ils sont introduits accrochés aux Algues de la coque des navires. Ce sont des Crabes de rochers, très répandus dans les mers tropicales, et qui peuvent se répandre au loin portés sur des corps flottants. Comme tous les Plagusiinés, ils se distin- guent des autres membres de la famille parleurs encoches frontales qui laissent dorsalement apparaître les antennules. Leurs deux espèces prin- cipales sont : l° depressa (Pl. XI, fig. 8) Fimrucrus 1775 (squamosa Lxrn.) l. Je dois beaucoup des renseignements contenus dans la présente étude à MU- Lama du Laboratoire zoologique d’Amstex·dam quhspontanément, me servit d’intermédiaire auprès de M. KAMPS, son confrère du même Laboratoire. Non seulement M. Kxurs a bien voulu m’envoyer son remarquable travail, mais il a eu Pobligeance de me commu- niquer l’opuscule de M. PANMNG. J’adresse ma gratitude a l\I¤° LEENE et ii M. KAMPS.
300 DÉCAPODES MARcHEUBs dont la carapace est tuberculeuse et dont les pattes portent une épine au bout du mérus ; 20 chabrus LJNNÉ 1757 (iomeniosus H. MILNE-EDWARDS) où la carapace est tomenteuse mais presque unie et où le mérus des pattes est armé de nombreuses épines à son bord supérieur. CATTA (1876) re- connut ces deux espèces, avec Planes minulus et Pachygrapsus advena (c’est—à-dire iransversus) parmi les Algues d’un bateau qui stationnait au port de Marseille et venait de Pondichérypar le cap de Bonne—Espéra11ce. Sous le nom de Percnon planissimus Hxznasr, Noaaa signale en Portugal et figure (1936, 66, fig. 62) une espèce très répandue dans la mer des Indes. Famille des PINNOTHERIDAE H. MILNE-EDWARDS 1837 (pars). Petits Crabes rendus anormaux par leur commensalisme au sein d’un Mollusque bivalve, plus rarement d’un Tunicier ou d’une Holothurie, les Pinnothéridés constituent un groupe très vaste où les formes les plus nom- breuses et les plus aberrantes, représentéespar la sous-famille des Pinnothe- rinae Ancocx, semblent avoirîperdu tout contact avec les autres Catomé- topes : cadre buccal court, étroit et fort large, complètement recouvert par le mérus de ma:p“ qui est très grand, oblique, totalement confondu avec l’ischion, le dactyle de cet appendice et un long prolongement externe du propode formant une sorte de pince (fig. 187, B et fig. 188, A). Mais dans la sous—farnille voisine des Pinnotherelinae Ancocx, l’ischion de mœp° devient libre, le mérus se réduit et les articles suivants ont une dispo- sition normale ; dans cette sous-famille, certains genres se rapprochent des Grapsidés par la présence aux orbites d’un lobe grapsien. D`ailleurs, comme les Grapsidés eux-mêmes, ils se rapprochent des Gonoplacidés pri- mitifs qui rattachent les Catométopes aux Gyclométopes. G. PINNOTHERES L1NNÉ 1758, LA·rBEiLLE 1805. (Pinnoiheres ALCOCK 1900). La famille ne compte dans nos pays que le genre Pinnoiheres qui se dis- tingue des autres Pinnothérinés par les bords arrondis de la carapace (Pl. XI, fig. 9 et 12), par la très faible calcification de celle-ci surtout chez la 9 et par la réduction extrême de l’appareil branchial (voir p. 274). C’est une des formes terminales du groupe. Il est représenté chez nous parles deux espèces suivantes qui sont très voisines et présentent l’une et l’autre (contrairement à l’opinion de HELLER 1863) de longs poils au bord inférieur des pinces ainsi que sur le mérus, le carpe et le propode des pattes ambulatoires ; les antennes y sont fort peu mobiles à la-base et leur fouet se réduit à quelques courts articles. Le contour du test y est légèrement quadrangulaire, le dos convexe, uni, sans régions distinctes. Chez le 8 le front devient plus étroit et fait nettement saillie, la taille est plus réduite, la carapace moins ronde.
rinmornnnxas _ 301 1. Pinnotheres pisum PENN. (fig. 187 et Pl. X1, fig. 9-11); Cancer pisum PENNANT 1777, 1, P1. I, fig. 1. Pinnolheres pisum Larnnxntn 1803, 83; Lnncn 1815 b, Pl. XIV, fig. 2 et 3 ; H. Mime-Enwnnos 1849, Pl. XIX, fig. 1; HELLER 1863, 117, P1. III, fig. 11-13 ; Pnsrn 1918, 440, fig. 145 ; Nonnn 1936, 67, fig. 63 ; BALSS 1926, 44 ; SCHELLENBERG 1928, 137, fig. 108 ; P. modiolae Cosra 1836, 4. P. mylilorum LATREILLE 1825, 135 et H. M11.1~xE-Eownmos 1853, 217, Pl. X, fig. 1. - \ P 1 .;.*;_=E$7 ;- Q E Q; É * lx )f /' _ \ ,· B _ co5 sw A 7 ` · x ' \‘ ( à 9 - C \§‘ D . ` Flo. 187. -—— Pinnofheres pisnm 3‘ : A, face dorsale de la carapace montrant les rapports du sternite 5 (sf') avec la base de l’abd0men et la base de p‘ gauche ; B, mzp• gauche montrant le mérus confondu avec Pischiobasis et le dactyle inséré près de la base du bord propodal interne; C, pince droite en dehors; D, une patte ambulatoire (original). Bord frontal sans échancrure, le doigt de mœp° ne dépasse pas le prolon- gement dactyliforme du propode; chélipèdes sans saillie dentiforme sur le carpe, le doigt mobile de la pince avec une assez forte dent basale sur son bord interne, le même bord du pouce presque sans dent ; doigt des pattes ambulatoires à peine plus long que 1 moitié du propode, bien arqué. Abdo- men du 5* triangulaire, à bords peu convergents, à telson arrondi en arrière ; le pléopode I long, fort, sauf dans sa partie terminale qui figure une fau- cille concave en dehors. Tonalité variable suivant les individus et le sexe : d’ordînaire gris jaunâtre chez le 5, `avec des taches ; la S2 un peu translu- cide, brune en dessus avec tache jaune sur le front et une autre sur cha-
302 DÉCAPODES Manor-xeuas que région branchiale, l’abdomen jaunâtre avec large bande médiane brune (BELL). — Longueur de la carapace dans un grand 5, 5,5 mm. ; dans une grande Q, 6,5 mm. ; largeur du 6, 5,5 mm., de la Q, 7 mm. Diamètre des œufs 0,3 mm. De la Norvège et de l’Écosse à la mer Méditerranée et au Maroc atlan- tique. Commensal de la plupart des Lamellibranches, mais particulièrement de Mytilus edulis, souvent aussi dans Cardium edule ; peut s’y trouver par couple. Comme l’a montré et figuré BELL (d’après THOMPSON), les larves sont dépourvues d’aiguillon dorsal impair. Les jeunes issus de ces larves, d’après GRAEFFE (1902), vivent librement parmi les Algues. BELL rapporte, d’après W. THoMPs0N, que l’animal change de coquille suivant sa taille,et se comporte ainsi à la manière des Pagures. Il ne semble pas léser son hôte et se contente du mucus et des rejets de ce dernier. D’après VVILLIAMS et NEEDHABI (1938) la croissance de l’abd0men, chez la Q, est beaucoup plus rapide que celle de la carapace. BELL identifie avec pisum les formes sui- vantes de LEACH : Latreilli (1815 b, Pl. XIV, fig. 6-8, 5* immature), variaus - (fig. 9-11, 3*), Cranchii (fig. 4 et 5, 9). ' I': BT:) ;/ jz_.;: ~, wi / ( zeft "` : ;)::`._Ã / / ( [ / çâûl'.- "l`—' Ex rl ~`l"'·l`• Il v _.` gw ., · ‘.·.‘~_:I ·È ` _ '• ·_ ,:·« ‘ . , \ I • / · ‘ j.,...·,·,‘/ * · ,.,.`,"|./ A l'. •·l.î ’ \ `\‘ `x ‘ ` u * ) n \ " ‘ l ‘ \ \ ‘ cn` x \ `X A B < » ‘ î ‘%‘~·r— —/ ( . / \ -\ / C \ / ./ ( »/ ,,,·. l / Fw., 188. — Pinnolheres pinnotheres : A, mœps gauche ; B, pince droite ; C, patte ambulatoire (original). 2. Pinnotheres pinnotheres L. (fig. 188, Pl. XI, fig. I2) ; Cancer pin- noiheres LINNÉ 1758, 628. Pinnolheres pinnoleres PESTA 1918, fig. 146 ; MoNoD 1932 et 1933, 78. Pinnoiheres velerum Bose 1802, I, 423; LEACH
Pmmornsaas 303 1815 b, Pl. XV, fig. 1-5; H. M1LNE—EDWARDS 1837, 32, P1. XIX, fig. 7; BELL 1853, 126 et fig. ; HELLER 1863, 118 ; Norme 1936, 69. Pinna- Ieres pinnoleres BALSS 1926, 44. P. pinnophylax H. MILNE-EDwAnDs 1853, 218. Carapace un peu plus large que longue, surtout chez la 52 ; front un peu échancré au milieu, surtout chez le 5. Le doigt de m:rp° dépasse un peu le prolongement digitiforme du propode. Chélipèdes parfois avec une légère dent au bord antéro-interne du carpe, pinces avec une dent réduite au bord interne du doigt, quelques dents plus fortes à celui du pouce. Com- me l’a noté Pnsra (1918) et justifié Morton (1932), le doigt des pattes am- bulatoires est bien plus long que la moitié du propode et peu arqué. Tona- lité d’un brun uniforme. ——— Taille de pisum ; les œufs un peu plus gros. Habite de préférenceles Pinna,parfoisles Modioles, rarement les Huîtres. (lonnu depuis les Iles Britanniques et la Méditerranée jusqu’au Cameroun et au Gabon où BALSS (1922) 1’a fait connaître. GRAEFFE observe que cette . espèce, comme la précédente, a deux saisons de ponte, l’une vers le printemps, l‘autre en automne; W1LL1AMsoN (1915, 162) semble dire que les larves présentent une aiguillon dorsal. On sait par Lenooa (1928) que l‘espèce traverse deux stades zoé à carapace globuleuse munie d’épines rostrales, dor- sale et latérales très développées et que sa mégalope, dépourvue de rostre, ne présente que six segments abdominaux avec quatre paires de pléopodes. Dans P. pisum la zoé est dépourvue d’épine dorsale, en outre ses épines laté- rales et rostrale sont réduites. D’après BELL, le P. Montngui de Lisacn (1815 b, Pl. XXV, fig. 6) est un 3 de pinnotheres où les bords de l’abdomen sont assez irréguliers. Il convient de signaler ici un Pinnothéridé, l’ASthen0gI1athus atlanti- ous que Moxoo (1932 a, 147 fig. 6) a signalé à Rabat. Cette espèce appar- tient à une sous-famille tout autre où mxp’ est faible, grêle, ne recou- vrant pas au milieu le cadre buccal. son ischion est bien distinct et plus grand que le mérns; sa carapace est beaucoup plus large que longue. Famille des CYMOPOLIIDAE RATHBUN 1915, 1918. Rangée à tort par tous les auteurs et par moi-même (l897b)dans la famille des Dorippidés, les représentants de cette famille sont regardes comme des Catométopes par tous les auteurs depuis ALCOCK. Ils ressemblent aux Dorippinés par la réduction de p° qui est petit et ramené sur le dos ; ils leur ressemblent également par la position de leur orifice femelle qui est sternal, mais refoulé en avant tout près du sternite de pl ; par contre l’orif1ce mâle est aussi franchement sternal que dans les Catométopes les plus typiques, avec un canal déférent caché par le sternite de p“ et prolongé au delà de cette piece en un pénis cylindrique assez long. De même, comme chez ces Catométopes, l’abdomen du 5* (de 7 articles libres) est séparé de la coxa de p' par le sternite correspondant ; de même aussi l’abdomen de la Q est largement ovale et recouvre toute la surface du sternum thoracique. Parmi les autres caractères catométopiens il faut signaler la disposition trans-
304 DÉcAr>onEs Mancrmuns verse des antennules repliées (fig. 189),121 grande mobilité des pédoncules antennaires, la forme quadrangulaire du cadre buccal et la place des orifices respiratoires. Evidemment, on est aussi loin que possible des Dorippidés et autres Oxystomes. La formule branchiale tient de l’un et l’autre groupe, mais avec? branchies seulement(l pleurobranchie sur p*et pa, Qarthrobran- chies sur mxpa et pl et une arthrobranchie sur mxpi') ; à toutes les pattes- mâchoires un épipodite et un exopodite bien développés. Tels quels, pourtant, les Cymopoliidés ne se rapprochent d’aucune autre famille de Catométopes, et si l’on tient compte du développement assez grand des pédoncules antennaires qui dépassent le front de toute la longueur de leurs deux derniers articles, si l’on observe surtout la longueur assez grande de leurs fouets qui portent d’assez nombreuses soies longues ou courtes, on est conduit à voir en eux des Crabes qui se rttachentplutôt à certains Corystidés, mais dont l’évolution s’est produite dans le sens des Catométopes. Ils ne comprennent qu’un seul genre, Cymopolia dont les représentants peuvent se rencontrer, à faible profondeur, dans toutes les mers chaudes ou tempérées. G. CYMOPOLIA Roux 1828, RATHBUN 1915. (Palicus PHILIPPI 1838, RATHBUN 1897.) Carapace déprimée encore que plus ou moins convexe, plus large que lon- gue, les bords latéraux peu arqués et munis de 3 à 5 dents ou lobes dont les antérieurs, surtout l’orbitaire externe, sont plus fortes. Le dos avec des tu- bercules granuleux qui se groupent en îlots saillants que séparent des inter- valles ou sillons unis, délimitant de la sorte des aires ou aréoles multiples. Front non défléchi, lobé, les deux lobes médians séparés par une profonde échancrure ; pas d’angle orbitaire interne, l’orbitaire externe très saillant, les bords orbitaires avec 2 ou 3 profondes échancrures. Cavité orbitaire profonde, laissant toutefois apparaître la partie antérieure des pédoncules oculaires qui sont forts, plutôt courts, avec une région cornéenne grande et dilatée. Cloison interantennulaire étroite : épistome assez long et large. en avant séparé de la cloison par un léger filet, en arrière du cadre buccal par un filet à peine plus saillant, ce filet en rapport latéralement avec un grand lobe ptérygostomien qui s‘élève en oreillette (lp, fig. 189) sous le lobe interne du bord orbitaire inférieur et constitue le plancher de l‘orifice respiratoire efférent. Grand article basal 2 + 3 des pédoncules antennaires avec un lobe saillant antéro-externe. Mœps très développés, mais laissant a découvert la partie antérieure du cadre buccal, leur ischion rectangulaire, mais avec un lobe saillant antéro-interne, leur mérus plutôt réduit, portantle carpe sur le milieu de son bord antérieur, avec une forte saillie antéro-externe. Chéli- pèdes faibles, un ou les deux parfois plus forts chez le 5* ; leurs doigts aigus, en contact, peu ou pas dentés; pa et p‘particuliérement développés, compri- més latéralement, leur mérus dilaté, leur carpe et leur propode à crêtes lon- gitudinales, le doigt arqué, aigu, inerme, comme le propode, frange de lon- gues soies au bord supérieur ; pl plus réduit, mais de structure assez sem-
cvxuorotra. ' 305 blable ; p' très réduit et grêle. L’abdomen, dans les deux sexes, atteint pres- que la base de mazp'. Des tubercules ou nodosités s’0bservent presque toujours sur la partie non cornéenne des pédoncules oculaires, sur la partie supérieure du carpe et de la pince des chélipèdes ; le bord supérieur crestiforme du carpe de p' à p‘ s’élève souvent en lobe à sa base et au sommet. le mérus des mêmes pattes est toujours granuleux avec un lobe saillant obtus ou une épine à 1'extré- mité distale de son bord supérieur. Les espèces du genre sont nombreuses, surtout en Amérique ; une seule la suivante, se trouve dans nos régions. Uymopolia Caronii Roux (fig. 189 et P1. XI, fig. 13-15) ; Roux 1828, Pl. XXI, fig. 1-7 ; H. MILNEPEDWARDS 1837, 159 ; LUcAs 1849, 25, Pl. III, fig. 1 ; BATHBUN 1915, 180. Palicus Caronii Rxrmaurx 1897, 165 ; Bouvmn 1897 b, 65 ; Mxrmsz-Eowums et Bouvxsrx 1902, 41, Pl. VII, fig. 12-15 et Pl. VIII, fig. 3-4 ; PESTA 1918, 264, fig. 87. Palicus granulalus P1m.11>r1 1838, 11. \ \ \ I 1 M s s1c nt. *1 Fm. 189. —- Cymopolia Caroniî, front et appendices cé haliques droits en dessous, avec 1‘orei11e ptérygostomienne lp Foriginal). Carapace avec trois grosses dents suivies de deux fort petites aux bords latéro-antérieurs ; ses groupes de tubercules granuleux fort distincts ; lobe frontal médian contre un lobe obtus peu saillant. Dilatation cornéenne faible. Chélipèdes avec des nodules sur le carpe et au bord supérieur de la pince dont le bord inférieur est assez fortement infléchi. Pattes ambula- toires p’ de la 29 paire prédominantes, égalant deux fois environ la plus grande largeur de la carapace; à ces pattes comme à p' et p', le mérus renflé porte des granules squameux et se termine vers l’extrémité`dis- tale du bord supérieur par une saillie obtuse ; carpe avec une saillie ba- sale et une distale sur le bord supérieur caréniforme, deux carènes longi- uouvum 20
306 nràcavonns MARCHEURS tudinales sur sa face externe et qui se retrouvent sur le propode, lequel se dilate un peu de la base au sommet ; doigt à peine plus court, inerme, peu arqué, très aigu ; p‘ peu ou pas comprimé, le doigt presque aussi long que le propode, inerme (HELLER le dit armé au bord inférieur). Abdo- men du 5* avec les quatre premiers articles carénés transversalement, le 66 fort rétréci de la base au sommet. Pléopode I long et fort, rétréci au milieu, distalement terminé par une faucille à concavité interne. Tonalité rougeâtre avec bandes transverses plus foncées sur les pattes.- Longueur d’un 3 9,5 mm., d’une Q ovifère 8 mm. ; largeur du 3* 10 mm., de la S2 9 mm. Diamètre des œufs 0,30 à 0,35 mm. Paraît localisé dans les eaux méditerranéennes occidentales jusque dans l’Adriatique, entre 60 et 100 mètres de profondeur. Tribu V. OXYRHYNCHA H. M. Eow. 1834 (1). Se distinguent essentiellement des Brachyrhynques 1 10 par la forme de la carapace, qui est rétrécie en avant où elle se termine par un rcstre,se dilate W st+ . - // À w' `l Il » I W! / `5 " plat à . ôtî pé Fm. 190. -— Lambrus longimanus 5‘, rapports des pléopodes sexuels avec le pénis pé et la coxa de p*‘ gauche, face ventrale (original). au contraire dans les régions branchiales, son contour étant plus ou moins triangulaire et ses bords latéro—antérieurs bien plus longs que les latéro- postérieurs ; 2** par les orbites qui sont tantôt réduites ou nulles, tantôt li- mitées par des saillies de leurs bords (Pl. XII-XIV). 1. En fait le nom d’0xyrhqncha fut proposé par Larnarntn en 1803, mais pour un groupe très polymorphe qui comprenait aussi les Oxystomes et quelques Anomoures g en délimitant ses « Oxyrhinques ¤ comme il a fait et comme on l’accepte unanimement aujourd’hui, H. Mime-Enwzlnns a voulu, dit-il, faire l`écon0mie d’un nom nouveau.
oxrnnvncim _ 307 Ces deux sortes de caractères les distinguent assez mal de beaucoup d’0· xystomes, mais leur cadre huccal est tout autre, du type brachyrhynque c’est—à—dire quadrangulaire, avec les orifices respiratoires efférents aux angles latéro-antérieurs du cadre et non au milieu de ce bord. Comme Minas (1879) et ORTMANN (1893) l’ont justement observé, ils se rapprochent des Cyclométopes par leur structure générale et leurs orifices sexuels 3 (fig. 190) qui sont presque toujours coxaux ; ils ont même des aill- nités particulierement nettes avec les Corystoidea à cause de leurs antennules repliées presque longitudinalement (fig. 199, A) sousle front, et la plupart de leurs formes présentant des fouets antennaires garnis de soies. Ce sont la des caractères primitifs, mais certains autres indiquent une évolution avan- cée : ainsi les pédoncules antennaires sont fixes à leur base, suf dans un très petit nombre de cas ; ainsi encore la masse ganglionnaire thoracique est d’ordinaire compacte, sans perforation pour l’artère sternale, particularité qu’on observe d’ailleurs chez les Cyclométopes tres évolués du groupe des Xanthes. Les branchies sont au nombre de 9 de chaque côté, comme chez les Brachyrhynques normaux. _ Abstraction faite des Hymenosomidae, qui sont des formes indo-paci- fiques anormalement aplaties et rangées autrefois dans les Catométopes à cause de leurs orifices mâles qui sont sternaux, les Oxyrhynques présen- tent cet orifice sur la coxa de p‘, et se divisent en deux familles bien tran- chées qui ont l’une et l’autre des représentants dans nos mers : — Orbites bien définies, mais petites, avec un hiatus orbitaire interne où se loge, immobile, l’article basal 2 -1- 3 des pédoncules antennaires qui est plutôt réduit et toujours en contact avec l’article urinaire. Ché- lipèdes bien plus longs et plus forts que les pattes ambulatoires, peu mobiles surleurbase articulaire (Pl. XII, fig. l-9). Parthenopidae, p. 307. —- Orbites nulles ou limitées seulement par des processus saillants du bord antérieur de la carapace. Article basal 2 -1- 3 des pédoncules an- tennaires soudé à l’épistome, parfois également au front et séparant des yeux les fossettes antennulaires;cet article basal semble souvent fort éloigné de l’article urinaire qui est alors isolé dans l’épistome du côté du cadre buccal. Chélipèdes très mobiles sur leur base, rarement plus longs que les pattes ambulatoires (Pl. XIII-XIV). Maiidae, p. 316. Famille des PÀRTHENOPIDAE Ancocx 1895. (Parlhenopinea DANA 1852). _ Les Parthénopidés comprennent les Parlhénopiens de H. MILNE-Enwnnns et les Cancériens cryptopodes (Genre œthra Lemon) du même auteur. Ceux qui nous intéressent appartiennent à la sous-famille des Parlhenopinae Minas (1879) que caractérisent :1:1 carapace triangulaire ou transversalement elliptique, les régions branchiales bien distinctes des régions gastrique et cardiaque, dont elles sont séparées par de profondes dépressions, le rostre triangulaire, parfois un peu dente sur les bords ; les chélipèdes sont très développés avec les pinces fortement trigones, leurs doigts courts, aigus et
308 DÉcAPonEs MARCHEURS infléchis vers le bas. Dans la sous—famille indo-pacifique des Eumedonidae Mmns, les chélipèdes sont moins forts, la carapace est rhomboide, le rostre emarginé. Les Parthénopinés ne comptent que deux genres dans nos régions : l° Lambrus (fig. 191-193) LEACH où la carapace est en triangle subéqui— latéral, d’ordinaire avec l’ébauche d’une crête ptérygostomienne suivie d’une ébauche hépato-branchiale ; ‘2° Heierocrypta (fig. 194) S·r1MPsoN où elle se dilate transversalement en arrière et présente une forte crête dentée continue qui suit la région ptérygostomienne et la région subhé- patique. Cette crête délimité en dehors une dépression longitudinale qui se ter- mine à la base des chélipèdes et y amène le courant respiratoire afférent ; il en est de même dans les Solenolambrus STIMPSON et les Mcsorhœa Srnvir- soN. Seulement, dans ce dernier genre, les deux courants d’eau efférents, au lieu de déboucher aux angles antéro—externes du cadre buccal,s’affron- tent au milieu de celui-ci qui est un peu saillant en avant et présente une petite cloison médiane. Mmes observe que cette disposition n’est pas sans rappeler celle des Oxystomes.On n’en saurait douter, mais il faut voir dans ce caractère une simple similitude ou convergence, non les traces d’une parenté. En fait, les Parthénopidés se rattachent de près aux Cyclo- métopes primitifs ; leurs antennes sont du même type, avec leur article urinaire contigu au grand article basal, les antennules repliées longitudi- nalement ou peu obliquement, et les orbites (quoique étroites) fort sem- blables, surtout avec leur bord inférieur très saillant et dégagé en un lobe. C’est dans le hiatus orbitaire interne ainsi formé qu’est enclos, immobile, l’article basal 2 —)- 3 des pédoncules antennaires, les deux articles suivants sont au moins aussi longs et très mobiles, le fouet est court, dépourvu de soies, sauf dans Lambrus Miersi. ORTMANN (1893 b) sépare les Parthénopidés du reste des Oxyrhynques et en fait une simple section des Cyclométopes ; il y rattache même, à tort, les Cheiragonus LATREILLE (Telmcssus WH1·rE), qui sont des C0rys— fidea. G. LAMBRUS LEACH 18] Ba. Tel que l’a défini Muses (1879), le genre Lambrus se distingue à sa cara- pace plutôt triangulaire dont les régions sont tuberculeuses, parfois épineuses, et fortement convexes, surtout au-dessus des branchies, de l’estomac et du cœur ; le grand article basal des pédoncules antennaires est petit, éloigné du front et situé à l’origine de l’hiatus orbitaire dont le reste est occupé par l’article suivant ; les chélipèdes, généralement très allongés, portent des crêtes longitudinales tuberculeuses ou épineuses, aux deux bords supérieurs du mérus et des pinces ; celles-ci présentent une autre crête analogue au bord inféro-interne, parfois une petite crête a tubercules plus réduits le
LAMBRUS _ 309 long de la face inféro-externe (1) ; pattes ambulatoires courtes, plutôt grêles sans tubercules ni épines, sauf parfois sur le mérus. Rostre triangulaire, dor- salement concave. Genre riche en espèces qui présentent d’assez nombreuses différences pour lesquelles on a proposé des groupements subgénériques presque tous abandonnés. Dans nos mers, le genre est représenté par les quatre espèces . suivantes : TABLEAU mas Esi>ÈcEs. l. (lliélipèdes longs, subégaux, leur pince un peu dilatée vers la base des doigts. Rostre denté sur ses bords latéraux ..................... 2. — Chélipèdes médiocres ou courts, très inégaux, le plus fort progressi- vement dilaté depuis son articulation carpienne jusque vers la base des doigts. Rostre inerme sur ses bords latéraux. Grande pince avec de rares tubercules sur sa face supérieure en dehors de la crête interne, qui est seule développée etun peu convexe sur sa face inféro-externe ; celle-ci très large et avec de petits tubercules épars ; quelques poils sur p' et presque toujoursune faible armature aux bords du mérus de p“ à p‘ ; ca- rapaceàpeine aussilarge que longue(Pl. XII, fig. 5-8). massena, p. 312. 2. Tubercules des chélipèdes simples, c’est-à-dire dépourvus de dents latérales. Mérus de p’ à p‘ absolument inerme. De nombreux poils fins et assez longs sur les bords latéraux de la carapace, le long des crêtes su- périeures des chélipèdes et aux bords du mérus et du carpe de p‘, le pro- pode de cette patte présente sur sonbord inférieur une brosse de courts poils d’où émergent quelques poils plus allongés qu’on retrouve ga et là aubord inférieur du doigt. Pinces avec de nombreux tubercules sur la face supérieure entre les crêtes, plates età peu près unies sur leur face inféro·externe. Carapace à peu près aussi large que longue (Pl. XII, fig. 1) .................................. anguliirons, p. 310. -— Tubercules dentés sur les bords latéraux, au moins quand ils sont grands et- appartiennent aux adultes. Mérus de p* à p° armé sur les bords libres. Carapace et pattes à peu près dépourvues de poils ......... Il. ‘ 3. Pinces des chélipèdes avec de légers granules ou unies sur la face su- périeure entre les crêtes, leur face inféro—externe un peu convexe avec une ligne longitudinale de faibles tubercules. Carapace à peu près aussi large que longue ; petite taille (Pl. XII, fig. 2 et 3). . ............. ' ........................................... Miersi, p. 311. — Pinces des chélipèdes avec de nombreux petits tubercules et quelques- uns plutôt forts sur la face supérieure entre les crêtes; la face inféro- 1. Dans tous les spécimens examinés, les doigts de la grande pince sont béante avec ggîâglièis dents obtuses. ceux de la petite contigus avec une série de faibles dents tria¤—
310 DÉCAPODES MARCHEURS externe convexe et avec de nombreux petits tubercules dont certains semblent se disposer en séries longitudinales ; carapace notablement plus longue que large ; peut atteindre une assez grande taille (Pl. XII, fig. 4) ................................... macrocheles, p. 311. A ces quatre espèces il faudra sans doute ajouter le L. bicarinatus M1 EBS (1881) signalé d’abord aux Canaries et retrouvé par MoNoD (1932, 214, fig. 6) dans la région marocaine du cap Ghir, par 40-50 mètres de profon- deur, sur vase. Cette espece, très bien figurée par MONOD, se distingue à son fort rostre simplement sinueux sur les bords et à la forte carène obli- que de ses régions branchiales ; en avant de ces carènes, elle est dépourvue de tubercules ; il y a deux ou trois tubercules entre les crêtes sur la face supérieure des pinces. Carapace à peine aussi longue que large ; pinces subégales ; mérus de p2-pf à bords plutôt sinueux que dentés. 1. Lambrus anguliîrons LATR. (fig. 191 et Pl. XII, fig. 1) ; Parlhenope angulifrons LATREILLE 1825, 15. Lambrus angulifrons H. MILNE-EDWARDS ./` ( @5-»' A /\ · , 1 R I; B rr _i . / , .` `I \ l ‘§ f ~ gr, 1\ `· §)' · ai ` " \ / D ( 9 ., A ai ‘ A ;// É 2 1 C l * J Fm. 191. — Lambrus angulifrons : A, région céphalique gauche, face ventrale; B, abdomen du 5‘ ; C, extrémité de mœp° ; D, patte 5 droite (original). 1834, 355 ; HELLER 1863, .37, Pl. II, fig. 2 ; Pas·rA 1918, 371, fig. 119 ; NoBnE 1931, 140, fig. 80 et 81. Lambrus monfgrandis BoUx 1828, Pl. XXIII, fig. 1-6. Parlhenope longimana COSTA 1836, 4. Carapace munie en avant d’une paire enVde lignes tuberculeuses qui encadrent la région gastrique médiane ; de nombreux tubercules co- niques sur les aires cardiaque et branchiales ; pédoncules oculaires à mu- cron terminal et cornée ovalaire ; ischion de mœp“ sans tubercules ; doigts des pinces armés, sur leurs bords en regard, d’une série de dents obtuses.
LAMBRUS 311 Une crête transverse à trois lobes sur le 2** segment abdominal du 5*, le 3¤ soudé aux deux suivants et, comme ces derniers, rétréci en arrière avec bords parallèles. Espèce fort différente de toutes les autres par les poils des bords de la carapace, des carènes supérieures despinces et de p‘. Tona- lité brunâtre. - Longueur de la carapace d'un 3, 28 mm., largeur 29 mm., longueur du chélipède droit 83 mm. Connue dans la Méditerranée occidentale, au moins jusque dans l'Adria· tique, par des fonds allant jusqu’à 30 mètres. Nouan en donne une bonne figure bien que l’espèce ne semble pas avoir été trouvée au Portugal. 2. Lambrus Miersi M. Eow. et Bouv. (Pl. X11, fig. 2 et 3) ; Minus- Eowanos et Bouvuan 1898, 152 ; 1900, 115, P1. XVIII, fig. 6 et 7. Carapace avec les bords arrondis au niveau des régions branchiales qui portent un gros tubercule et quelques petits ; sur la ligne médiane cinq tubercules aigus, dont deux gastriques et trois cardiaques ; le rostre avec deux fortes dents latérales. Beaucoup moins tuberculeuse que la précé- dente sur la carapace, l’espèce l’est beaucoup moins également sur les chélipèdes où dominent surtout les crêtes supérieures ; les deux grosses épines postérieures des bords branchiaux sont un peu relevées. Pédoncules oculaires arrondis dans la région cornéenne où l’échancrure présente un mucron ; une rangée longitudinale de tubercules sur mxp°. Chélipèdes longs et plutôt étroits ; doigts des pattes ambulatoires à peine comprimés et revêtus d’un velours de très courts poils. L'abdomen manque dans le type qui est un 5*. —Longueur dela carapace 12mm.,largeur maximum13 mm., longueur de la pince gauche 28 mm. (Ces dimensions, toutautres quecelles données en 1900, sans doute par confusion, dans l’étude dulype). L'espèce diffère des autres par son fouet antennaire qui est un peu plus long et porte quelques longues soies. Un mâle capturé au sud de Cadix par le « Travailleur »; fond de sable et gravier, 112 mètres. 3. Lambrus macrochclos Hsnnsr (fig. 192 et Pl. XII, fig. 4) ; Cancer macrochelos HEuBsT 1790, Pl. XIX, fig. 197. Lambrus macrachelos M1ERs 1879, Pl. XIII, fig. 9. Lambrus macrocheles MILNE-EDWARDS et Bouvmu 1899, 39 ; Nouan: 1936, 84 ; MoNon 1933, 43. Lambrus mediferrancus Roux 1828, Pl. I ; H. M1x.NE—EnwARos 1834, 357 ; HELLER 1863, 58. Ressemble à Alicrsi par la forme. En diffère beaucoup par ses petits tubercules qui sont bien plus nombreux, la taille des épines latérales de la carapace qui sont plus grandes, toutes un peu relevées, les deux postérieures plus que les autres, par les tubercules de la face supérieure qui sont bien plus forts et plus nombreux entre les crêtes où certains prennent la forme de grosses épines, par les doigts des pinces qui sont béants et munis de dents obtuses, par ceux des pattes ambulatoires qui sont pres—
312 oâoxrooas Mxncmauns que rectilignes et couverts d’une brosse veloutée plus épaisse. Les épines latérales et celles des crêtes sont pour le moins aussi denticulées. Ces différences frappent dans les grands exemplaires; dans ceux de moin- dre taille, elles deviennent autres, les tubercules étant alors plutôt obtus et rarement spiniformes. Chez les grands mâles le 36 segment abdominal présente une série transversale de trois épines; ce segment est soudé avec les deux qui suivent, les lignes de suture restant assez bien indiquées. Tonalité rougeâtre. — Dimension d’un grand 5* : longueur 39 mm., lar- A /\ AY" I' ,5; r:-i Il/1 H‘ii " _P.·'~ [Y A ‘i‘—ï;1/\; 4 “ ·fî;·i · êlill F ‘ Pa gm Y É·’=‘î A l` l U B C Fia. 192. -— Lambrus macrochelos : A, région frontale en dessus ; B, mxp* droit ; C, extrémité de la pince gauche (original). _ geur 45 mm., longueur du grand chélipède 141 mm. dont 66 pour la pince où les doigts entrent pour 18. Les petits exemplaires déjà beaucoup plus grands que le lype de M iersi, lequel est parfaitement adulte. Diamètre des œufs de 0,30 à 0,35 mm. (Cnxrrron). Espèce de grande taille, répandue dans la Méditerranée occidentale à partir de la Grèce ; elle n’est pas signalée dans l’Adriatique, mais gagne 1’Atlantique où elle fut décrite en Portugal sous le nom de spinosissimus Osomo 1923, que N0BnE (1936, 85) tient pour une variété de macrochelos ; à l’0uest elle semble gagner les Açores où l’une de ses pattes fut prise par 1478 mètres; vers le sud elle a été signalée au large du Libéria par Srunnn (1883), au large du Congo et de 1’Ango1a par Onnivnn (1923). Elle ne semble pas se trouver à la côte, mais peut remonter à 82 mètres. F1.11>sE (1930, 84) l’appelle L. macrochelis et lui donne pour synonyme le Parthenope Hum- berfi CANT. qui m’est inconnu. 4. Lambrus massena Roux (fig. 193 et P1. XII, fig. 5-8) ; Roux 1828, Pl. XXIII, fig. 7-12 ; H. M1LNE—E1:•wAnDs 1834, 356 ; LucAs 1849, 10, Pl. I, fig. 3 ; HELLER 1863, 56 ; PESTA 1918, 369, fig. 118. Parthenolambrus massena Mmns 1881, 207. Parthenopoides massena MIERS 1886, 100. Rhi- nolambrus massena M1LNE-EDwAP.1;>s et BOUVIER 1900, 117 ; Nonne 1936, 83, fig. 78 ; MoNo¤ 1933, 43. Parihenope coniracfa et P. hexacanlha Cosrlx 1836, Pl. VI, fig. 3. Lambrus setubalensis CAPELL0 1866, 3, Pl. I, fig. 2. Rostre fortement excavé sur le dos ; régions gastrique, cardiaque et branchiales très saillantes, l’urocardiaque très réduite et indiquée seu-
LAMBRUS 313 lement par quelques tubercules ; régions hépatiques un peu saillantes en dehors, ce qui les sépare quelque peu de la région fronto-orbitaire (trait du sous-genre Rhinolambrus) ; les bords latéraux arrondis et découpés en lobes dans les régions branchiales ; pédoncules oculaires et yeux réduits, avec mucron. Pinces laissant apparaître la face inféro-interne et la face supérieure qui est inclinée en dehors, ces deux faces séparées par la crête interne tordue où les tubercules sont forts et peu nombreux, la crête /' - / . I B ,É_ _/ www " A, Ã \ `(I`; »·~»~\ il Q C A F10. 193. — Lambrus masscna : A, front et cadre huccal de gauche, face ventrale ; B, pince droite, face inféro-externe ; C, patte 5 gauche (original). externe vague en dessus, assez nette en dessous, plutôt irrégulière que tuberculeuse ; la face inféro·extcrne très large, avec séries longitudinales de petits tubercules arrondis, surtout dans la grande pince ; les doigts de cette dernière à peine dentés, béants, ceux de la petite pince en contact par leurs bords en regard qui portent une série de petites dents assez ai- guës. Pattes ambulatoires petites, faibles, normales, d’ordinaire armées sur le mérus et, dans mes exemplaires, irrégulières sur le carpe et l_e propode. Tonalité brune ou brun rougeâtre. Diamètre des oeufs, de 0,27 à 0,29 mm. (CIIATTON). Espèce extraordinairement variable. Les exemplaires que j’ai sous les yeux, tous femelles et avec un abdomen peu élargi, se rapprochent de la forme atlanticus Minas (1881) par leur rostre obtus; les tubercules des ché- lipédes y sont mousses, comme ceux qui se développent irrégulîèrement sur les régions branchiales et cardiaques ;ils font à peu près défaut sur 1’aire gastrique. Ces exemplaires proviennent d’Oran et de Bône. tandis que 1’a- llaniicus provenait de Gorée ; longueur de la carapace 14 mm., largeur 15 millimètres.
314 Diàcaronns Maacnauns D’après Minas, la forme typique présente un rostre plus saillant, aigu ou subaigu, les aires de la carapace sont plus convexes avec un tubercule pré- dominant, les chélipèdes y sont plus allongés et mesurent 31 mm. chez des spécimens ayant l5-16 mm. de longueur. Cette forme se trouverait à Gorée et en Méditerranée ; elle ressemble beaucoup à l’exemplaire figuré par Noenn. — En fait, comme l’observe Morton, «< il semble parfaitement impossible pour l’instant de mettre en ordre » ces variétés et quelques autres aussi peu nettement caractérisées. Disons seulement que l’espece est connue depuis les côtes de Bretagne jusqu’au Congo et aux Açores, qu’elle ne semble pas aller au dela de l’Adriatique en Méditerranée, et qu’on la trouve par des fonds de 30 à 500 mètres. G. HETEROCRYPTA Sr1MPsoN 1871. Carapace tres largement triangulaire, grâce à une extension en dehors des régions branchiales qui recouvrent la base des pattes ; ses diverses régions se ~· A B C Fm. 194. —— Hcterocrypla Maltzani : A, front et cadre buccal de gauche, montrant la crête ptérygostomienne et la gouttière (en pointillé) qu’elle délimite; B, ma:p° gau- che ; C, p‘ droite (original). bien saillantes, la gastrique avec une crête en V dont les côtés se terminent aux orbites et se rencontrent un peu avant l’aire cardiaque, chaque aire branchiale avec une crête oblique qui se termine à la rencontre des bords latéraux et postérieurs;lesbordslamelleux et plus ou moins découpés. Grand article 2 -1- 3 des pédoncules antennaires plus développé que les deux sui- vants. Chélipèdes, pattes ambulatoires et rostre à peu pres comme chez les Lambrus. La crête ptérygostomienne (fig. 194) et sa suite infra-hépatique non plus à l’état d’ébauche comme dans ce dernier genre, mais bien accen- tuées et s’étendant d’avant en arrière parallèlement à la moitié antérieure des bords latéraux, délimitant en dehors une zone ptérygostomienne déprimée qui joue le rôle de gouttière afférente jusqu’à l’orifice respira- toire afférent, celui-ci d’ailleurs en position normale ; normale est aussi la position des orifices efférents aux angles antéro-externes du cadre buccal. Ce genre est répandu dans toutes les mers chaudes ou tempérées. Il ne
ixizreaocnvrm 315 compte qu’un petit nombre d’espèces dont l’une est propre à l’Atlan- tique oriental. Heterocrypta Maltzani Minas (fig. 194 et Pl. XII, fig. 9 et 10) ; Mmes 1881, 209, Pl. XIII, fig.l ;C·.».ULLEav 1896, -102 ; MILNE·EDWARDS et Bouvma 1900, 122, Pl. XIX, fig. 6 ; PEs'rA 1918, 374, fig. 120; Moivon 1933, 45 ; H. Marionis A. MIr.NE—EnwAnDs 1881, 879. H. Mariani l`IILNE-EDWARDS et Bouvma 1894, 23 et Mallzani var. Marionis ID. 1900, *122, Pl. XVIII. fig. 16 et Pl. XIX, fig. 1-.3.. Il convient de mettre en regard les caractères du lype de M1ERs et ceux de la forme appelée Marionis par A. MILNE·EDWARDS : Mallzani de Muses. Marionis d’A. lVlILNE—EDWARDS. Hostre obtus, un peu relevé et Rostre aigu, horizontal, légè- ne paraissant pas du tout tridenté; rement tridenté sur les bords ; Bord latéral, au niveau des ré- Le même bord s’écarte extérieu- gions branchiales, presque paral— rement d’avant en arrière ; lèle à l’axe du corps ; Garapace médiocrement élar- Carapace plus élargie en arrière ; gie en arrière, ce qui rappelle les Hétérocryptes américains ; Granulations nombreuses sur la Peu de granulations sur la sail- saillie cardiaque ; lie cardiaque ; Un tubercule net sur la face Ce tubercule absent. inférieure du mérus de mxpa. · Dans les deux formes, les bords latéraux de la carapace sont irrégulière- ment crénelés et denticulés, la saillie gastrique s’atténue progressivement en pente jusqu’au front, alors qu'une dépression profonde la sépare de l’aire cardiaque qui est fort élevée, pointue et latéralement comprimée; l’épistome est lisse ; les chélipèdes allongés, leurs crêtes découpées en dents granuleuses irrégulières, aiguës ou obtuses, les doigts des pinces, peu den- tés, ne se rejoignant que par leur pointe ; pattes ambulatoires courtes, grêles, comprimées latéralement, inermes, avec le bord supérieur en crête et les doigts dépourvus de pilosité ; elles sont un peu plus longues dans la forme Marionis. Tonalité d’un blanc rosé. - Longueur de l’un des mâles lypes de cette forme : 10 mm., largeur 12 mm. ; longueur du mérus d’un chélipède 11 mm., de la pince 11 mm. La longueur de la carapace peut atteindre 16 mm., dans l’un et l’autre sexe. Diamètre des œufs 0,35 mm. H. Mallzani fut d‘abord pris il Gorée, en Sénégambie, ODHNER (1923) le signale au large de 1’Ango1a et Caurmxanv (1896) dans le golfe de Gascogne ;
316 nécxronias Mmcnnuas en Méditerranée il se retrouve jusque dans l’Adriatique, à l’ouest jusqu’aux Açores, et se tient par des fonds de 100 à 900 mètres. Sa forme .1/Iarionis fut prise d’abord au cap Sicié, près de Toulon, puis retrouvée aux Açores et dans le golfe de Gascogne ; elle appartient réellement à l’espèce Maltzani dont elle n’est peut—être qu’une simple variation. Famille des MAIIDAE Atcocx 1895. (Z1/Iaiinca DANA 1852 ; Araignées de mer). Très vaste famille qui embrasse les A/Iaiiens et la plupart des Jlacropoi diens de ÃIILNE-EDWARDS (1834). Aux traits exposés ci—dessus (p, 307) qu la distinguent des Parthénopidés, il faut ajouter les suivants encore que la · généralité en soit moins grande : la carapace est généralement triangulaire ou ovo—triangulaire ; le rostre, parfois très saillant, est le plus souvent bifide ou émarginé à son bout distal, bien plus rarement simple ; les doigts des chélipedes s’infléchissent parfois un peu vers le bas, suivant une faible cour- be, jamais fortement et brusquement comme dans les Parthénopiens. Par les fouets antennaires qui présentent toujours quelques longues soies, de même que par le repli presque longitudinal des antennules, les Maiidés se rapprochent des Corystoidea. On sait par Laeoua (1927) que les représen- tants de cette famille n’ont que deux stades zoé, au lieu de 5, ou4 comme la plupart des Brachyrhynques. Un caractère qui ne fait jamais défaut chez les Maiidés, et qui les distin- gue des Parthénopidés, c’est la présence (fig. 199) en diverses parties du corps, surtout, aux bords de la carapace et des pattes, de poils en crochet tantôt isolés, le plus souvent groupés en touffes. Certaines formes en sont très abondamment pourvues, entre autres les Achaeus de nos mers. lls ser- vent à retenir en place les parcelles de corps marins que les Crabes fixent ainsi aprés les avoir portées à la bouche. C’est une mascarade dont nous avons parlé plus haut (p. 44) ; il n’est pas d’animaux où elle soit plus nette que dans les Maiidés, et les plus masqués sont parfois d‘une découverte difficile. La famille comprend de très nombreux genres que l’on distribue, depuis ALCOCK (1895) et RATHBUN (1925), entre quatre sous—familles ainsi qu’il est indiqué dans le tableau suivant (où les caractères génériques s’ appli- quent seulement aux formes de nos pays). TAB1.EAu mas annees. 1. Pattes ambulatoires les plus longues atteignant d’ordinaire au plus le bout des chélipèdes. Carapace le plus souvent ovalotriangulaire. Grand article basal des pédoncules antennaires large et peu allongé, soudé aux parties avoisinantes, presque toujours avec un sillon qui, du côté interne, sépare sa base de l’épistome et en contact avec l’ar- ticle urinaire lequel, par là, est rarement voisin du cadre buccal. Mérus de mxps à_peu près aussi large que l’ischi0n et portant le carpe à son angle antéro·interne. Pédoncules oculaires rétractiles .......... 2. — Pattes ambulatoires longues et grêles, les plus longues dépassant de beaucoup les chélipèdes. Carapace triangulaire. Grand article basal
M.~.11o.x1z 317 des pédoncules antennaires long et fort étroit, en arrière confondu avec Vépistome qui est long et repousse l’article urinaire tout près du cadre buccal. Mérus de mxp’ plus étroit que l’ischion et portant le carpe à son bord antérieur. Abdomen de 6 articles dans les deux sexes, les segments 6 et 7 étant fusionnés (sauf dans Oncinopus où il y en a 7). (S. F. des Inachinae) . ........ , .................................... ll . 2. Grand article basal 2 + 3 des pédoncules antennaires en triangle tronqué en avant. Carapace plutôt subquadrilatère en arrière du rostre. Orbites étroites, seulement définies par une épine préoculaire et inca- pables d’abriter les pédoncules oculaires, qui sont réduits. Propode des pattes ambulatoires formant en dessous, dans sa partie distale, une saillie sétifère contre laquelle peut se rabattre le doigt, ce qui produit une ébauche de fausse pince. Abdomen de 6 articles dans les deux sexes (Pl. XII, fig. 11 et 12) (S. F. des Acanlhonychinae) . Acanthonyx, p. 347. — Grand article basal des pédoncules antennaires rectangulaire ou tra- pézoïde, mobile seulement dans Macrocheira. (larapace ovalo·triangu- laire. Orbites définies par un auvent ou une épine préoculaire rarement nuls, toujours par une dent spiniforme postoeulaire, souvent en outre par d’autres saillies supraorbitaires, en tout cas donnant plus ou moins abri aux pédoncules oculaires rétractés. Abdomen de 7 articles dans les · deux sexes (de 6dans la Q d’Ergaslicus) ......·................ 3I 3. La dentspiniforme postoeulaire présente ordinairement une excava- tion antérieure où les pédoncules oculaires peuvent. se rétracter sans que toutefois la cornée cesse d’être visible (S. F. des Pisinae) .... Ti. — Les épines et saillies orbitaires, séparées ou en contact, cachent com- · plètement la cornée quand les pédoncules oculaires se rétractent (S. Fi des Àlaiinae) ....................... . ...................... 4. 4. Les doigts des pinces sont aigus comme dans toutes les autres formes alu tableau, sauf Schizophrys (Pl. XII, fig. I3, Pl. XIII, fig. 1) .... ............................................... . Maia, p. 319. - Les doigts des pinces sont, au bout,excavés en cuiller (Pl. XIII, fig. 2). .............. . ......................... Schizophrys, p. 324. Rostre divisé, tout au moins dans sa moitié distale, en deux parties peu ou pas divergentes ................................... 6. — Rostre à deux pointes terminales divergentes, longues ou assez lon- gues ...................................................... 8. 6. Les deux parties terminales du rostre assez longues et en pointe, pa- rallèles sauf à leur extrémité où elles divergent légèrement (Pl. XIII, fig. 3·5) ...................................... Pisa, p. 236. — Les deuxparties sont larges, carrément tronquées au sommet, séparées par une simple scissure (fig. 106) ................ Lîssa., p. 338. — Les deux parties terminales assez courtes, aiguës .............. 7. 7. Elles divergent notablement de la base à la pointe (Pl. XIII, fig. 7). .......................................... Herbstia, p. 336.
318 DÉCAPODES MAacHEuns -— Elles sont contiguës ou un peu rapprochées à la pointe (Pl.XIII, fig. 6) ......................... . .................... Hyas, p. 333. 8. Pattes fortement armées de tubercules ou de pointes .......... 9. ——— Pattes peu ou pas armées ................................. 10. 9. Pattes ambulatoires beaucoup plus courtes que les chélipèdes ; 7 seg- ments abdominaux dans les deux sexes (Pl. XIII, fig. 8 et 9) ....... ......................................... Eurynome, p. 340. —— Pattes ambulatoires atteignant presque le bout des pinces ; 6 segments abdominaux chez la $2 (Pl. XIII, fig. 10) ...... Ergasticus. p. 342. 10. Une épine préoculaire, le rostre bifurqué dès sa base ; p2 dépasse de beaucoup les pinces (Pl. XIV, fig. 1) ........... Rochinia, p. 344. -—— Pas d’épine préoculaire, rostre bifurqué seulement dans sa moitié dis- tale (Pl. XIV, fig. 4) ........................ Anamathia, p. 345. 11. Orbites avec au moins une épine postoculaire ; pédoncules oculaires rétractiles ; doigts des pattes ambulatoires peu arqués (lnachiformes). ...................................... . ................. 12. ——— Orbites sans épines ; pédoncules oculaires non rétractiles, doigts de p‘ et p‘ recourbés en faucille (Macr0p0dz`f0r·mes) ............... 13. 12. Une épine préoculaire ; rostre assez long et à pointes assez divergentes (Pl. XIV, fig. 5) ............................ Dorhynchus, p. 349. —- Pas d’épine préoculaire ; rostre court, plat, émarginé en avant (Pl. XIV, fig. 7) .................................. Inachus, p. 351. 13. Rostre court, bifurqué au sommet ; grand article basal des pédoncules antennaires soudé aux parties avoisinantes (Pl. XIV, fig. 8) ........ .......................................... Achaeus, p. 359. —- Rostre long, grêle, formé après la base par deux pointes contiguës d’or- dinaire un peu écartées au sommet ; grand article basal des pédoncules antennaires fusionné proximalement avec l’épistome, d’ordinaire libre en avant (Pl. XIV, fig. 12) ................ Macropodia, p. 361. ORTMANN (1893 a, 30) a justement observé que les formes les plus primi- tives de la famille sont les deux genres japonais Oncinopus et Macrocheira, établis par DE HAAN (1850), qui présentent en effet, comme les Crabes bra- chygnathes primitifs, des pédoncules antennaires ou le grand article basal 2 -]— 3 est complètement mobile, sans soudure avec les parties voisines, et en contact avec l’article urinaire. Il est très possible, comme le pense OHTMANN, qu’Oncin0pus se rattache aux Macropodiformes dont il a la carapace triangulaire et qui est dépourvu de cavité orbitaire; d’après DE HAAN, l’abdomen du 3 d’O. aranea aurait 5 articles et celui de la 9 6, tan- dis que pour ALc0cK, le nombre des articles serait de 7 dans les deux sexes, alors que j’en observe 7 dans le 3 de la même espèce et 6 dans la S2, ce qui justifierait un peu la conception d’©P.TMANN. Mais c’est à coup sûr un genre aberrant par presque tous ses autres caractères. ORTMANN suppose d’autre part que Macrocheira doit se rattacher aux
MMA 319 lnachinés, ainsi qu’aux Maiinés. ll ne semble guère douteux que Macro- cheira se rapproche surtout des Maia et qu’il en représente, au moins par sa région antérieure, une forme primitive : même rostre, même contact du grand article basal des pédoncules antennaires avec l’article urinaire fort éloigné du cadre buccal, surtout même structure des orbites, la seule différence c`est que l’auvent préoculaire (apr, fig. 195, B) des Maia forme une saillie obtuse en avant de son épine préoculaire. Ainsi la sous-famille des Maiinés, ayant à sa base Macrocheira, se place à l’origine de la famille, comme le montrent du reste tous ses caractères ; la sous-famille des Pisinés vient ensuite, puis celle des Acanthonychinés; les Macropodinés en occupent le sommet. Le problème est de savoir si ces derniers forment une série spéciale ou achèvent simplement l’évolution de la famille ; on retombe ici sur le problème soulevé par Oncinopus. A cause de leurs pattes ambulatoires grêles et très longues, on a coutume de ranger les Macrochcira parmi les Macropodiens ; en fait ce sont les plus primitifs des Maiiadés, des Maiinés à longues pattes. Les recherches de Lnnoun (1927) concordent avec les conclusions pré- cédentes: les zoés des Inachus et des Macropodia sont dépourvues de la pointe rostrale et des pointes latérales qu’on observe dans les ltlaia ; bien plus, la 28 zoé et la mégalope des deux premiers groupes n’ont queô seg- ments abdominaux avec 4 paires de pléopodes, tandis qu’elles présentent 7 segments libres et 5 paires de pléopodes dans Jlfaia squinado ; la 4° paire des Macropodia représente les uropodes des Macroures marcheurs et des Anomoures, ce qui marque d’une forte empreinte la primitivité du genre Maia. _ _ Sous-famille des MAIINAE ÀLCOCK 1895. Groupe d‘une richesse extrème, mais propre surtout aux pays tropicaux, représenté dans nos mers par le seul genre Alaia qui se rapproche assez étroi- tement des Pises et formes voisines. Au genre Maia il convient d’ajouter, non sans de forts doutes, le genre Schizophrgs dont une espèce, comme nous le verrons plus loin, aurait été recueillie jadis en Méditerranée. Les carac- téres de la sous·famille sont indiqués au tableau (p. 317) ; ils rangent ma- nifestement les Maiinés à la base même de la famille. G. MAIA LAMAnci< 1818. Cavité orbitaire limitée en avant et au-dessus par un auvent préoculaire qui présente une épine externe dans sa partie postérieure, en arrière par une forte épine postoculaire qui est séparée de l’auvent par une épine supraocu- laire plus courte ; en dessous l’épine postoculaire est séparée du grand ar- ticle basal des pédoncules antennaires par un lobe tronqué. Le grand article basal, par son bord interne, forme avec ce petit lobe un plancher à l’orbite ; il est tronqué en avant où il porte deux épines, en arriere il se termine à l’ar- ticle urinaire qui se trouve à quelque distance du cadre buccal ; les deux der-
320 Diëcaroons Mancnauns niers articles des pédoncules sont courts, terminés par un fouet médiocre. Pédoncules oculaires assez longs et étroits, arqués. Carapace à bord posté- rieur arrondi, à rostre formé de deux pointes aiguës divergentes, couverte de tubercules aigus ou obtus ; sur ses bords, de chaque côté, une forte épine hépatique suivie de trois fortes épines branchiales ; sur le dos, une épine branchiale postérieure et une paire d’épines intestinales tres variables. Cloi- son interantennulaire portant une forte épine antérieure recourbée en avant. Ischion de mœp° fortement denté sur son bord interne, le mérus avec un lobe arrondi antéro-externe. Chélipèdes ornés de petits tubercules sur le mérus et le carpe, semblables dans les deux sexes, avec une pince plutôt étroite, unie, dont les doigts sont très peu écartés à la base, ailleurs faiblement den- ticulés. Pattes ambulatoires subcylindriques, à poils raides, les antérieures apr . POS A 5uP_ SP.? Q, à A , [,05 C ·· A 7% 2+3 , lb · § î~_ A E QQ- I A "^»" É- N Ã 2; É' A A - og ’ . \ É l ·.,.·I·ï73 B D Fm. 195. —- Maia squinado 5‘ : A, face dorsale de la carapace et B, région fronto-buc- cale en dessous (apr auvent préorbitaire, pos pointe postorbitaire, sup épine supra- orbitaire, lb lobe infra-orbitaire, 1 tuhercule urinaire, 2 + 3 grand article basal des édoncules antennaires) ; C, chélipède gauche ; D, extrémit du pléopode 1 droit Foriginal). presque aussi longues que les chélipèdes, les autres progressivement décrois- santes, leurs doigts inermes, un peu arqués, au moins aussi longs que le propode et terminés par une forte griffe. Abdomen à bord postérieur arron- di. Pléopodes I du 3 droits ou à peine infléchis en dehors (fig. 195-197 et P1. XIII, fig. 1). Le genre est représenté surtout dans les mers européennes oùil compte les trois espèces suivantes : TABLEAU DES ESPÈCES. 1. Carapace fortement convexe dans les deux sens, à régions faiblement indiquées, à pointes rostrales droites et médiocrement longues, égalant le l/7 ou l/8 de la longueur totale de la carapace, garnie de tubercules plus ou moins aigus, le tubercule cardiaque réduit ; épines latérales peu ou pas infléchies vers le haut, épines intestinales d’ordinaire très · réduites ; grand article basal des pédoncules antennaires avec une petite
. MMA 321 épine sur son bord interne près du lobe infraoculaire. Rapport de la longueur totale à la largeur de la carapace 1,3 à 0,9 (fig. 195) ........ ......................................... squînado, p. 321. — Carapace médiocrement et irrégulièrement convexe, plutôt déprimée en dehors de ses régions médianes, à pointes rostrales longues égalant environ le 1/5 de la longueur totale, garnie de tubercules d’ordinaire obtus ou peu aigus,à tubercule cardiaque plus ou moins distinct, les épines latérales longues ; grand article basal des pédoncules antennaires sans épine près du lobe infra-oculaire. Epines intestinales fortes. Rapport de la longueur totale de la carapace à la largeur 1,5 à 1,6 ...... 2. 2. Tubercules impairs de la ligne médiane dorsale non développés en épine ; cornes rostrales et épines latérales peu infléchies. Comme dans squinado, une seule forte épine vers la partie postérieure de chaque aire branchiale, et pattes complètement inermes (fig. 196) .............. ......................................... verrucosa, p. 322. — Sur la ligne médiane dorsale une série de 5 puissantes épines :3 gas- triques, une cardiaque antérieure et une cardiaque postérieure ; sur chaque aire branchiale une forte épine entre la cardiaque antérieure et la branchiale postérieure. (Bornes rostrales franchement infléchies en dehors, les épines latérales en dessus. Pattes avec une puissante épine dorsale à Fextrémité distale du mérus (fig. 197). goltziana, p. 323. 1. Maia squinado RoN¤Ei.1a*r(Hanasr) (fig. 195) ; Cancer squinada Hisa- nsr 1794 Pl. LVI. Maia squinado LATREILLE 1803, 93 ; LEAcu 1815 b, Pl. XVIII ; H. Minus-Enwanns 1834, 327 et 1849, Pl. XXX, fig. 2 ; BELL 1853, 39 et fig. ; HELLER 1863, 49, Pl. I, fig. 17-24 ; Pizsm 1918, 361, fig. 113 ; BALSS 1926, 38 ; Monon 1932 b, 213 ; Nonnn 1936 a, 88, fig. 79. Cancer spinosus PENNANT 1777, IV, Pl. VIII, fig. 14. Inachus cornulus Fanmcxus 1798, 356. Carapace, chez les vieux individus, plus large que longue, d’autant plus longue que large à mesure que la taille diminue. Ses épines latérales presque droites au nombre de quatre, l’hépatique comprise, mais quelques autres situées en arrière peuvent, avec l’âge, prendre une certaine domi- nance. Les tubercules dorsaux, parfois très aigus, sont répandus partout et de taille variable, mais plusieurs, situés sur la ligne médiane, s’élèvent un peu, notamment le tubercule cardiaque postérieur, Purogastrique et le premier mésogastrique ; chacun d'eux porte un groupe de poils en cro- chets assez forts ; rostre et épines latérales ornés de poils bien plus longs, les uns droits, les autres en crochet ; il en est de même sur les pattes ambu- latoires ; les doigts de ces pattes sont couverts de poils droits beaucoup plus courts et se terminent par une forte griffe noire très aiguë. Pédoncules oculaires à concavité antérieure ; en arrière des fossettes antennulaires, une échancrure isole de l’épistome le bord interne du grand article des Bouvmn 21
322 nécaronas MARCHEURS pédoncules antennaires et se continue par une lignevirtuellejusqu’à l’article urinaire ; une dent spiniforme â l’angle antéro-externe du cadre buccl, en` arrière de cette dent une série de tubercules aigus sur la voussure ptéry- gostomienne. Mérus des chélipèdes avec de nombreux tubercules semblables et, tout à fait distalement, une dent aiguë. Sur le sternum, en avant de l’abdomen, une ligne de poils qui, chez le 3, forme un V interrompu à son sommet antérieur. Le pléopode I du 5 se termine par une lame triangulaire obtuse 51 la pointe et infléchie en dehors. Tonalité rougeâtre, brun rou- geâtre ou jaunâtre. -- Longueur d’un 5 de médiocre taille 111 mm. dont 14 pour le rostre,largeur à la base de la 4% épine latérale 86 mm. çlongueur d’une Q mûre, mais plus réduite, 84 mm. dont 11 pour le rostre, largeur 62 mm., épaisseur maximum 35 mm. MarcelBAUDoU1Nsignale,sous le nom de Maia. gigantea., de vieux mâles appelés « Abraham » sur les côtes ven- déennes ; ils peuvent atteindre 180 mm. de longueur, 200 de largeur, et 84 d’épaisseur, ils sont plutôt circulaires, non ovalo—triangulaires comme les individus typiques de l’espèce. Connu depuis 1’11·landc et la Manche jusque dans 1’Atlantique marocain où il a été signalé par BA1.ss (1922) et par Morton (1932a), répandu en Médi·· terranée au moins jusque dans 1’Adriatique. Peut descendre jusqu’à 50 mètres, mais, d’après BELL, se rapproche de la côte durant la belle saison. Les caracteres des zoés et des mégalopes de cette espèce ont été mis en évi- dence par LEBOUR (1927) ; ils sont très primitifs (voir p. 319). 2. Maia. verrucosa H. MILNE·EDWARDS (fig. 196 et PI. XII, fig. 13) ; H. MILNE·EDWARDS 1834, 328, Pl. III, fig. 1-14 ; HELLER 1863, 50 ; MILNE- EDWARDS et BoUvIER 1900, 127; PESTA 1918, 364, fig. 117 ; IIIONOD 1932 a, 212 ; NOBRE 1936, 87. Cancer sqainado HERBST 1790, Pl. XV, fig. 84, 85. Maia squinado SAv1c.1~xv-Aunoum 1819, 1826, Pl. VI, fig. 4. Maia eri- nacea Bosc 1802, 253, Pl. VIII, fig. 1 ; NINNI 1924, 13 et figures. Carapace déprimée, surtout dans les régions prébranchiales qui sont déclives à partir de la région gastrique ; tubercules pour la plupart en simples verrues obtuses et qui manquent sur les flancs des aires mésogas- triques ; pointes rostrales longues, grêles, subconiques et souvent un peu infléchies en dehors g épines latérales s’infléchissant un peu vers le haut ; largeur plutôt faible et forme nettement triangulaire. Le grand article basal des pédoncules antennaires présente une légère saillie tronquée à la place de l’épine basilaire de sqainado, les pédoncules oculaires paraissent moins courbes et l'épatement terminal du pléopode I forme une lame trian- gulaire droite, irrégulière en dehors, assez bien représentée d’ailleurs par SAVIGNY. Une paire de pointes assez fortement saillantes en arrière sur la région intestinale ; sur la ligne médiane le tubercule cardiaque postérieur est dominant, le tubercule cardiaque antérieur et le premier des tubercules gastriques le sont un peu moins. Tonalité brunâtre ou, d’après PEsTA, blanchâtre et marbrée. — Longueur de la carapace dans un 3 de moyenne
MAIA 323 taille 40 mm. dont 8 pour le rostre, largeur 25 mm., épaisseur 14 mm. Di- n1ensions dans deux grands individus étudiés par H. MILNE-EDWARDS : longueur <3‘ 38,5 mm., S2 38,5 mm. : épaisseur 5* 26 mm. (appr.), 9 22 mm. ' 2+3- ' \ OS 1**9/ lll s ll A B F10. 198. — Maia vcrrucosa : A, région orbitaire droite en dessous ; ' . BQ extrémité du pléopode 1 droit (original). · _ Connu dans l’At1antique depuis le Portugal jusqu'au cap Blanc, même capturé plus au sud par le « Talisman » entre les îlots Branco et Razo ; dans la Méditerranée ne semble pas dépasser a l’ouest1’ile de Cos où il a été signalé par SANTUCCI (1928) ; n’a pas été capturé au-dessous de 120 mètres. L’es- pèce est toujours de taille beaucoup plus réduite que squinado. Je crois qu’i1 convient d’y rapporter le M. erinucen que Nmm compare au M. spinigera ma I'1AAN, mais où l’épine située au bout du mérus des pattes ambula- toires est fort petite. Quant aux spécimens adriatiques signalés par Nmm sous le nom de spinosa, ils semblent bien n’être que des vcrrucosa dorsale- ment peu convexes et furent ultérieurement (1930) désignés par le même auteur sous le nom de M. lugubris. 3. Maia goltziana Ouv. (fig. 197 et Pl. XIII, fig. Il ; O1.1vE1nA 1888 : Osonio 1889, 53 et 1908, 155 ; Nonns 1933, 144, fig. 83 et 1936, 89, fig. 80 (1) (ubi bibl.). Très distincte de verrucosa, s’en distingue par les traits du tableau et par les suivants : carapace peut—être encore plus déprimée. avec les pointes rostrales plus longues, plus franchement coniques, ses épines latérales également plus longues et recourbées en dessus, les épines intestinales; les deux cardiaques, l’urogastrique et deux mésogastriques toutes très puis- santes, de même qu’une intermédiaire entre la cardiaque antérieure et la branchiale ordinaire qui est ici très allongée ; l‘épine qu’on observe dans squinado à l'angle postér0—cxterne du grand article basal des pédoncules antennaires est remplacée par un lobe arrondi et non par une troncature comme dans verrucosa (fig. 197). Les petits tubercules dorsaux répandus l. Dans cette figure n`est pas représentée la forte épine qui sépare l’épine préocu· laire de la postoculaire. ' ‘ '
324 DÉCAPODES MAP.cHEURs partout, bas, un peu aigus et portant des poils simples. Tonalité plus ou moins vive. —Dimensions dÉun$ offert aimablement au Muséum par M. Noam; : longueur totale 89 mmjdont 18 pour le rostre mesuré sur la ligne médiane ; largeur à la base de la 4** épine latérale 60 mm.; épaisseur 32 mm. D’après Nonnn, 1’espèce peut atteindre 130 mm. de longueur, de sorte que, par sa taille, elle se rapproche bien plus de squinado que de verrucosa. @> F10. 197. — Maia gollziana, région orbitaire droite en dessous (original). L'espèce ne paraît point connue en dehors des eaux portugaises ou elle fut trouvée a Buarcos par M. G0L1·z DE C·ARvALHo à qui elle fut dédiée par OLWEIRA ; elle fut signalée dans la suite par Osonio à Vinao do Gastelo, à Povoa de Varzim et à Sétubal ; l’exemplaire donné au Muséum provient `de la région de Porto (Leça de Pameira). _ Cette espèce ressemble à la forme japonaise décrite et figurée par DE HAAN sous le nom de M. spinigera, en ce sens qu’elle `présente une forte épine au bout distal du mérus des pattes ambulatoires, mais lrmature de ' sa carapace est tout autre. G. SCHIZOPHRYS Wnms 1848. · Dans son Histoire naturelle des Crustacés, H. MILNE-Enwaans a dé- crit et figuré sous le nom de Miihrax dicolomus (sic) 1834, 319, Pl. 15, fig. 1-4, un Maiiné qui aurait été recueilli sur « les côtes des îles Baléares » ; divers auteurs ont depuis signalé cette espèce, mais, semble-t-il, sous l’au- torité de l’illustre carcinologiste, sauf peut-être HELLER qui l’a décrite et qui en a représenté un chélipède (1863, 38, Pl. I, fig. 25), disant aussi qu‘elle provient des Baléares, ajoutant qu’elle est brunâtre (H. lMILNE• EDWARDS dit « jaunâtre ») et rectifiant par « Miihra.1:dich0i0mus», la déno- mination primitive. _ H. MILNE-EDWARDS range dichotomus (fig. 198 et Pl. XIII, fig. 2) et deux autres especes, dama HERBST et asper H. M. Enw., dans son petit groupe des « Mithrax triangulaires » qui se distingue des autres Mithraœ, beaucoup plus nombreux, par le rostre dont chaque pointe présente en dehors une ou deux épines, par les orbites qui sont faites d’un auvent préocu— laire, d’une dent postoculaire fortement bilobée et, entre ces deux parties,
scmzornnvs . 325 d’une large épine supraoculaire rappelant celle des Maia. Comme dans tous les M ilhraœ, les doigts des pinces sont excavés en cuiller (non aigus comme chez les autres Maiidés) et chez les vieux mâles, où les chélipedes pré- sentent de fortes dimensions, s’écartent largement à leur base. · \ ist! g " ê i x Vx i _ Fm. 198. - Schizophrys dichotomus, région antérieure gauche de la carapace, face dorsale. A l’époque où Mime:-Enwanns écrivit son ouvrage, il ignorait la pro- venance d’asper et de dama ; depuis lors, on a établi que ces espèces sont propres à la région indo—pacifique. qu’elles répondent comme dicholomus à la diagnose du genre Schizophrys établi·par Wmris en 1848 et que les autres Milhrar, les vrais Mithram, sont propres aux océans qui baignent les deux côtes américaines. Le genre Schizophrys paraît donc bien caractérisé par ses traits mor- phologiques et son habitat, encore qu’il ait été confondu avec les Milhrax, notamment par A. MILNE-EDWARDS (l872);KossMANN (1869) réunit sous le nom commun de lriangularis (p. 14) l’asper· et le dicholomus de MrLNE· Enwaans, alors que pour ALcoc1<(1895, p. 243), triangularis est identifié avec asper, qu’il appelle Schizophrys aspera. Si, comme l’observent à la fois MILNE-EDWAHDS et KOSSBIANN, dicholomus diffère d’asper· par ses tu- bercules finement granuleux (au lieu d’être aigus) et par ses cornes ros- trales qui sont lourdes, à peine plus longues que larges et terminées par deux dents subégales (chez asper la corne en longue épine porte latéra- lement une petite dent spiniforme), on devra conserver pour elle la déno- mination de Schizophrys dichotomus Harman. Avec sa carapace pavée de fins granules aplatis, Schizophrys dicholo· mus présente une ressemblance frappante avec le Milhmœ pilosus Run- BUN des mers caraïbes, mais ses affinités le rapprochent étroitement d’as- per et l’on doit supposer qu’il est d'origine indo-pacifique comme cette espèce et les autres Schizophrys. Les exemplaires qui le représentent et qui sont conservés au Muséum pr0viennent·ils bien des Baléares où jamais l’espèce n'a été retrouvée depuis ‘l cela parait pour le moins douteux. Il s’agit probablement d’individus importés de l mer des Indes, soit con- servés aux Baléares d’où ils parvinrent à MILNE-ED\VARDS, soit plus sim- plement avec une fausse étiquette de provenance. C’est sous le nom de Milhraœ dicholomus que HELLER signale et décrit Vespèce (1863).
326 DÉCAPODES Mxacnnuns Sous-famille des PISINAE Arcocx 1895. Cette sous-famille est la suite naturelle de la précédente, comme on peut le voir au tableau de la p. 317, où sont relevés tous ses caractères essentiels. La cavité orbîtaire n’y cache jamais totalementla cornée, et son épine préocu· laire, très rarement absente, y est parfois remplacée par un auvent ; mais dans la plupart des formes, surtout les plus typiques, un petit lobule s’in· tercale entre l’épine ou auvent préoculaire et l’épine postorbitaire, à la place qu’occupe la forte épine intercalaire des Maia. E . E' , B '·¤. .;%; A C t` 0 o < ‘ v' , Ã M % EH · ( u- V ·L« F10. 199.——Pisa leîraodonz A, région fronto-buccale droite en dessous;B, extrémité de l’abdomen d’un5‘; C, extrémité d’une patte ambulatoire, p* ; D, extrémité d’un pléopode 1 ; E, court poil en papille ; E', poil en crochet du rostre; E", court poil en massue (original). l Elle comprend de très nombreux genres dont 8 seulement (voir le tableau p. 317) sont représentés dans nos mers. G. PISA LEM;1-1 1813. Les ornements en saillie sont de simples tubercules obtus ou en pointe ; saillie préoculaire en longue épine séparée de la dent postérieure par un petit lobule ; grand article basal des pédoncules antennaires large à peu près sur toute sa longueur, avec une dent externe à son bout distal tronqué, l’article urinaire à peu près en contact avec lui et peu éloigné du cadre buccal,
rrsA 327 en dehors de l‘article un tubercule épistomien. La cloison interantennulaire ne fait pas saillie en épine. Pinces du 5 d’ordinaire avec les doigts large- ment béants à leur base, en contact à leur bout distal denticulé; doigts ambulatoires denticulés, comme dans les Eurynomes. Dans les formes pri- mitives, telles que telraodon, la carapace est de même contour que dans Eurynome aspera, avec le même nombre de tubercules essentiels : quatre latéraux (ici toujours en pointe), un hépatique et trois branchiaux, sur le dos un gastrique médian, un cardiaque et un intestinal (celui·ci repré- sentant les saillies médianes postérieures d’Eurynome) et, de chaque côté, sur les aires branchiales, trois tubercules disposés en triangle ; comme on le verra dans la suite, il y a réduction considérable dans les autres espèces. Les pattes ne sont armées que de simples tubercules et un velours de courts poils (fig. 199, E) recouvre à peu près tous les tégumentsau—dessus desquels émergent des poils en crochets (E'), particulièrement longs et constants sur le rostre, et des poils en massue denticulés (E") qui se rattachent par tous les intermédiaires aux courts poils des téguments. Le genre compte un petit nombre d’espèces dont les trois suivantes sont représentées dans nos régions : i TABLEAU DEs ESPÈCES. l. Test recouvert de très courts poils, à peu près aussi larges que longs, juxtaposés ou presque ; carapace arrondie en arrière, armée sur les bords de chaque aire branchiale de tubercules dentiformes aigus et in- fléchis en avant, les deux derniers constants et le dernier d’ordinaire un peu plus fort que les autres ; régions dorsales peu saillantes, l’aire intestinale surmontée par un tubercule à peine saillant. Chélipèdes du 5* adulte avec les pinces renflées, leurs doigts largement béants à la base, en contact à leur bout denticulé .............. tetraodon, p. 328. a. — Tubercule hépatique en forte épine dirigée en avant et en dehors ((fig. 199) ; les trois dents des bords branchiaux bien déve- loppées, de même que les trois tubercules dorsaux de chaque aire branchiale ; en avant du petit tubercule gastrique médian un arc de quatre tubercules semblables. Carapace un peu moins large que longue (rostre non compris) ........ forme tetraodon typique, a. — Tubercule hépatique en petite pointe (fig. 200), 2 ou 3 dents sur les bords branchiaux. Carapace beaucoup moins large que longue ........................................ forme corallina. — Test recouvert de petits poils beaucoup plus longs que larges, un peu dilatés au bout qui se termine par une pointe, étroitement juxtaposés ou presque. Bord de chaque région branchiale avec la dent postérieure puissante, aiguë, dirigée en dehors, les autres dents du même bord très réduites ou nulles ; aire intestinale avec une haute saillie dorsale qui définit un triangle avec les grandes dents latéro-branchiales. Régions · du dos bien saillantes, souvent encore mieux délimitées par des gout- tièrcs où les poils tégumentaires sont trés courts .... . ........ 2.
328 DÉCAPODES Maacnauns 2. Saillie dorsale de l’aire intestinale en cône très aigu ; gouttières tégu- mentaires souvent absentes et, quand elles existent, ne formant jamais _ de transverse en avant de l’aire cardiaque. La pince des chélipèdes des . grands mâles d’ordinaire peu béante à la base des doigts (fig. 202). . . ........................................... Gibbsi, p. 331. -— Saillie dorsale de l’aire intestinale à sommet obtus ; gouttières tégu- mentaires bien développées et réunies par une transverse précardiaque. La pince des chélipèdes des grands mâles comme dans ieiraodon (fig. 201) ........................................... nodipes, p. 330. En fait, nos Pisa se réduisent à deux types, bien délimités par BRANDT (1880) sur des matériaux récoltés par PHILIPPI et très sérieusement étudiés par PEs·rA (1913, 1918). -—— Pour le premier, on se conforme ici à l’opinion de PEsrA (1918) qui établit tous les passages entre corallina et leiraodon, rejetant les espèces convexa et quadricarnis nommées simplement par Pui- LIPPI et acceptées par BRANDT. —- Pour le second type, sont adoptées les conclusions de PEs'rA (1913, 1918) mais non entièrement sa nomencla- ture ; PESTA, en effet, substitue au nom de Gibbsi LEACH (1813) celui d’armala LATREILLE (1805) ; mais ce dernier auteur n’a donné qu’une brève description de son espèce, et par cette description comme par la figure de Haaesr à laquelle il renvoie (Pl. XVI, et non XV) fig. 92), il est impossible de savoir s’il s’agit d’un Pisa dont la saillie intestinale est aiguewzomme dans Gibbsi ou obtuse comme dans nodipes. Ici, BRAND'racommislafaute de presque tous les naturalistes en examinant la saillie intestinale avec son revêtement de poils qui la fait paraître obtuse, de sorte qu’il rapproche Gibbsi de nodipes, au lieu de le confondre avec armala comme l’a justement fait PESTA. Au surplus, comme on le verra plus loin, il y a tout avantage à supprimer le nom d’armaia qui prête aux confusions, attendu que la plupart des auteurs ne l’appliquaient point à Gibbsi. 1. Pisa tetraodon PENN. (fig. 199, 200 et Pl. XIII, fig. 3) ; Cancer fe- fraodon PENNANT 1777, IV, P1. VIII, fig. 15. Maia lciraodon Bosc 1802, I, 254. Blasius lelraodon LEACH 1813, VII, 431. Pisa iciraadon LEACH 1815 b, Pl. XX, fig. 1-4 ; H. M1LNE—EDwAmJs 1834, 305 ; BELL 1853, 22 et fig. ; HELLER 1863, 44, Pl. I, fig. 15 ; PESTA 1918, 338, fig. 107 ; SAN- TUCCI 1928, 351 ; l)rIONOD 1936, 29 ; Noam; 1936, 84, fig. 87, 88. Maia corallina Pusso 1816, 45, Pl. I, fig. 6. Inachus corallinas Brsso 1826, V, 26. Pisa corallina H. MILNE-EDWARDS 1834, 306 ; HELLER 1863, 45. Pisa spinirsula Osoruo 1905 in NoB1=iE 1936, 97. i Des tubercules obtus assez espacés à la face supérieure du mérus des chélipèdes et, plus petits, vers le bord externe de la faceinférieure du même article, trois ou quatre également sur la face supéro-externe du carpe, des tubercules semblables en une rangée à la face supérieure du mérus des autres
Pisa 329 pattes; chez ces dernières le bout distal del’ar|;icle et du carpe dilatés par la présence de trois tubercules, doigt de ces pattes recouvert de fins poils, à peu près de la longueur du propode et muni d'une assez forte griffe ; pléopode I du mâle droit, dilaté et tronqué dans sa partie terminale qui porte au bord interne une forte griffe. Tonalité d'un brun rougeâtre allant parfois au rougeâtre (comme dans les premiers exemplaires décrits de corallina). , . _ A A A îï c A A '\ '\ `wç i A . \ \ ' /\ *'À\`;/ _ Fm. 200. — Pisa telraodon forme corallina : A', partie antérieure gauche de la carapace, en dessus; D, extrémité d'un pléopode l (original). Par ailleurs les caractères superiiciels de l’espèce sont des plus variables, surtout en ce qui concerne les poils et le rostre. Sur le revêtement tégumen— taire s’élèvent, comme il il été dit plus haut, des poils plus ou moins longs, en massue ou en crochet ; les premiers peuvent être très rares, mais aussi se dresser un peu partout surla carapace et sur les articles moyens des pattes, on en trouve même quelques-uns sur les fouets antennaires ; quant aux se- conds, seuls ou mêlés aux précédents, on en trouve toujours en abondance sur le rostre et très généralement sur les tubercules de la carapace et des pattes, parfois même à l’extrémité des saillies latérales dentiformes, d'où le nom de spinirsuts donné par Osonio à certains exemplaires portugais. Quant au rostre, il varie peut-être encore davantage, comme l’a montré Pns·rA (1918), et avant lui BRANDT. Celui·ci appelle tetraodon les exemplaires a rostre allongé dont les deux cornes sont parallèles à la base et largement divergentes dans leur moitié terminale, corallina ceux où elles sont grêles, longues et légèrement divergentes à la pointe, convcxa les individus à cornes médiocres infléchies en dehors des la base, quadricornis ceux où elles dépas- sent à peine en avant la forte dent préoeulaire. On ne saurait envisager comme spécifiques des traits aussi inconstants. Non moinsvariables, comme
330 oÉcA1>oDEs Mixncrinuas l’a établi PESTA (1918), sont les dimensions relatives en longueur et en lar- geur de la carapace, mais celles-ci, quand elles s’exagèrent, conduisent aux deux formes inscrites au tableau : Forme tetraodon typique avec la carapace presque aussi large que longue,_ les tubercules dorsaux et les dents latérales disposés suivant les règles indi- quées ci-dessus, d’ailleurs souvent avec de nombreux tubercules accessoires aussi faiblement saillants que les cardiaques et les gastriques normaux ; sur le ptérygostome, de chaque côté, une paire de forts tubercules. Forme corallina (fig. 200) où la carapace est remarquablement étroite et où les tubercules normaux peuvent être réduits en volume et en nombre, comme les dents latérales ; tubercules hépatiques et ptérygostomiens très réduits. forme tetraodon forme corallina 5 Q ovigère 3 Longueur de la carapace depuis la base des cornes rostrales jus- qu’au bord postérieur .. ........ 34 mm. 19 mm. 15 mm. Largeur entre la base des dents latéro·branchiales postérieures .. 31 — 17 — 11 — Diamètre des œufs ...................... 0.5 De la côte jusqu’a 100 metres de profondeur ;depuis 1’Irlande et le sud de l’Angleterre jusqu’à Gibraltar et dans toute la Méditerranée (l’Adriatique y comprise) jusqu’en Syrie. Sur les fonds les plus divers. 2. Pisa nodipes LEACH (fig. 201 et Pl. XIII, fig. 4) ; Jllaia nodipes LEACH 1816, Pl. LXXVIII; BRANDT 1880, 412; Pes'rA 1913, 1222, fig. 2 a et b, 1918, 342, fig. 109 : BALSS 1936, fig. 108. Pisa Gibbsi MILNE-EDWARDS et Bouvmn 1900, 129 ; Pisa armaia Io. 1900, 129. Roux 1828, P1.33, fig. 1-7 ; GRAEFFE 1900. 73. Inachus mussivus 01**1*0 1828, 334, Pl. XX, fig. 11 et 12. (Les Pisa armala de LATREILLE 1825, 112, de H. MILNE- EDWVARDS 1834, 308, de HELLER 1863, 43 et le Pisa (Arciopsis) lribulus de Minas 1886, 56 appartiennent sans doute en partie à cette espèce, en partie à la suivante). Très bien représentée par LEACH et par RoUx, cette espèce paraît res- sembler beaucoup aux exemplaires les plus typiques de la forme corallina. Toutefois ses caractères essentiels sont très différents : dent préoculaire bien plus courte et dilatée en dehors à sa base ; dents latér0·branchiales réduites à la postérieure qui est dirigée en dehors et non plus infléchie en avant ; tubercule intestinal fort saillant ; pléopode I du mâle dilaté au sommet en lame de couteau sans aucune épine. Beaucoup plus grandes sont les différences relatives au revêtement pileux tégumentaire dont les petits poils sont assez longs, et dilatés au sommet qui se termine par une pointe saillante et qui porte de menus denticules ; sur les côtés des aires gastri- que et cardiaque, en arrière des aires branchiales, les poils deviennent beaucoup plus courts, ce qui détermine en ces points une gouttière large et profonde qui envoie des rameaux dans les aires gastrique et branchiales,
PISA 331 une transverse précardiaquc et une transverse postcardiaque, c·elle—ci fré· quemment remplacée par une simple dépression isolée. Ainsi la surface prend l’aspect d’une mosaïque, d’où le nom de mussivus donné à l’espèce par 0*1*1*0 ; sur la face sternale du 3 se produisent des figures analogues, mais moins accentuées. Les grands poils sont très variables en nombre et en forme ; dans les exemplaires que j’ai vus, les poils en massue abon- dent sur les pattes et se dilatent très fortement ; sur la carapace ils cons- tituent parfois des touffes et sont moins renflés. 11 n’y en a pas sur le carpe A . A 3 Fra. 201. - Pisa nodipcs : A, rostre et partie antérieure gauche dela carapace, face dor- sale ; B, extrémité d'un pléopode 1 du 3 ; C, un des poils papilliformes (longueur 0,4 mm. environ) recouvrant la carapace (original), et les pinces des chélipèdes qui présentent d’ailleurs les mêmes tubercules que dans ielraodon, avec les mêmes·variations sexuelles. Tonalité brun- rouge. -Longueur de la carapace dans deux mâlesl4 mm.(Gabès), 13 mm. (Canaries) ; largeur, 11 mm., 9,5 mm., longueur du rostre, 6 mm., 5,5 m. Connu en Méditerranée occidentale depuis 1’Adriatique et peut-être la Grèce, dans l'Adriatique, aux Canaries, aux iles du Cap-Vert (armala de Minus-Eowanns et Bovvnza 1900). Sublittoral jusqu’à 75 mètres. 3. Pisa Gibbsi Lmcn (fig. 202 et Pl. XIII, fig.5);LEAcu 1815 b, P1. XIX; LATBEILLE 1818, Pl. 301, fig. 1 ; Roux 1828, Pl. XXXIV ; BELL 1853, 27 etfig. Pisa armala H. Minus-Enwaaos 1849, P1. XXVII, fig. l;BRANDT 1880, -110, fig. 14 ; PESTA 1913, 1215, fig. 1 a, b, c ; 1918, 344, fig. 110 et 111 ; BAx.ss 1926, 38 ; Monon 1932 b, 212; Noam; 1936, 96, fig. 83 et 84. (Comme il a été dit plus haut, rien ne prouve que le Maia armala LATREILLE 1805, 98, appartienne à cette espèce plutôt qu’à la précé- dente. D’autre part, on doit croire avec Pnsra que les Pisa Gibbsi de
332 niâcaronss MAacHEURs H. MII,NE·EDWARDS 1834, 307, de HELLER 1863, 41, d’OR·rMANN 1893, 54, de M1LNE—EDwAnns et Bouvuan 1899, 42, comprennent des Gibbsi et des nodipes, la forme du tubercule intestinal n’apparaissant qu’après l’abla- tion des poils qui le recouvrent.) Très voisin de nodipes. En diffère par les traits suivants : tubercules de la carapace plus nombreux (deux simples sur la ligne médiane en avant de la puissante saillie gastrique ; deux tubercules latéro-branchîaux en avant de la grande dent postérieure) et plus fortement acuminés, surtout en ce u . \ A. à f‘/ . · \-Il t S r is ,/ É B A , Fw. 202.—Pisa Gibbsi : A, extrémité d‘un pléopode 1 ; B, un des poils de la région · cardiaque ou ils mesurent en moyenne 1 mm. (original). qui concerne le tubercule hépatique qui se développe en épine assez lon- gue ; dent préoculaire plus longue et sensiblement dirigée en dehors ; tubercule intestinal dressé et souvent même infléchi en avant sous la forme d’un cône très aigu ; les pinces des vieux mâles tout à fait sem- blablesàcelles de teiraodon ; le pléopode I du 5 armé d’une épine médiocre au bord interne de sa dilatation terminale ; enfin les petits poils du re- vêtement tégumentaire moins dilatés dans leur partie terminale, comme l’a noté PESTA. Cet auteur au surplus a correctement montré que les gouttières dorsales ne forment jamais de transverse en avant et en arrière de Paire intestinale. J ’ajoute que ces gouttières présentent des variations consi- dérables ; toujours moins développées que dans nodipes, mais souvent aussi apparentes, elles peuvent se réduire beaucoup et passent par tous les degrés aux simples sillons qui séparent les différentes aires. En fait, l’es- pèce semble établir un intermédiaire entre Ieimodon (tubercule impair entre les quatre tubercules gastriques latéraux, pince des vieux mâles) et nodipes ; l’extrémité distale du pléopode 1 est en lame de couteau dans sa partie externe comme chez celui-ci, mais avec une épine interne (il est vrai plus réduite) comme dans celui-là. Tonalité brun rougeâtre. —Lon-
mus 333 . gueur de la carapace, avec le rostre dans un J adulte 43 mm., sans le rostre 31, largeur 23 mm. Dans ce 3‘, les pinces ne sont pas encore dilatées, leurs doigts sont denticulés presque jusqu'à la base qui est pourtant un peu béante avec une grosse dent au dactyle dans l’hiatus. Il n’en est plus de même dans les vieux mâles, qui peuvent atteindre 60 mm. Signalé depuis le sud des lles Britanniques et la côte belge jusque dans les eaux de l’Atlantique marocain et aux Açores, en Méditerranée jusque dans l‘Adriatique. Depuis la côte jusqu'à 50 mètres de profondeur. C’est à grand tort que cette espèce, dans la plupart des ouvrages. est caractérisée par un tubercule intestinal obtus, forme sous laquelle il apparait avec son revête- ment de poils tégumentaires qui en masquent l’acuité. G. HYAS LEACH 1813. Carapace subtriangulaire ou lyriforme, assez convexe, arrondie en arrière, ses régions plutôt distinctes, ornées de granules au-dessus desquels s’élevent nombreux des tubercules obtus dont les plus grands forment une série sur les bords latéraux en arrière des régions hépatiques ; certains tuber- cules presque également développés occupent le sommet de l’aire car- diaque et celui de Paire gastrique médiane ; le rostre plat, triangulaire, bi- llde, largement débordé à sa base par la saillie préoculaire qui est longue et en étroit auvent, cet auvent séparé de la dent postoculaire par une fissure dorsale dans laquelle s’insère un lobule très réduit. Face ventrale de la ré- gion prébuccale assez semblable à celle des Pisa, mais le grand article basal des pédoncules antennaires rétréci d‘arrière en avant, sans saillie dentiforme antéro-externe, l’article suivant latéralement dilaté, le dernier cylindrique et à peine moins long, le fouet court et dépassant un peu le rostre. Mérus de mzp* sans la bosse antéro-externe, un peu moins large et beaucoup plus court que 1’ischion ; une carène ptérygostomienne en dehors du cadre buccal. Chélipèdes un peu tuberculeux sur le mérus et le carpe, leur pince nota- blement comprimée, avec des doigts à peu près aussi longs que la portion palmaire, denticulés sur toute la longueur de leurs bords en regard, pour- tant à la base avec un léger hiatus chez les grands mâles. Pattes ambula- toires cylindriques, sans tubercules, leurs doigts dépourvus de dents, un peu arqués et sensiblement de la longueur du propode ; la patte ambulatoire atteint presque l’extrémité des pinces. Abdomen avec le dernier article presque tronqué chez le 6. Ticnnent à la fois des Eurynome et des Pisa, mais leurs ornements sont tout autres : sur la carapace et sur les pattes on ne trouve plus que des poils épars quoique assez nombreux, les uns simples,les autres en crochet. De longs poils occupent toute la longueur d’une carène en V renversé (fig. 203, B) à branches convexes en arrière qui nait du sternum un peu . après ma:p’ et se termine vers la base de pl ; un peu masquée par le grand abdomen des femelles ovigères, cette carène est particulièrement évidente , chez les mâles et les jeunes des deux sexes. Genre propre aux mers arctiques où il est représenté par trois espèces dont les deux suivantes descendent jusque dans la Manche.
334 oâcavomas MARcmzuns -—- La dent postoculaire se continue en ligne droite avec le bord hépa— tique, lequel se continue directement. lui-même avec les bords bran- chiaux, ce qui donne à la carapace une forme triangulaire ......... ............................................ ataneus, p. 334. —- Le bord hépatique continue la dent postoculaire mais se dilate en une ` aile tranchante qu’une échancrure accentuée sépare du bord branchial, ee qui rend la carapace lyriforme .............. coarctalills, p. 335. 1. Hyas araneus L. (fig. 203 et Pl. XIII. fig. 6) ; Cancer amneus LINNÉ 1758, 628. Inachus araneus FABRICIUS 1798, 356. Maia araneus LEACH I â \ 1 È à i i l 7 \ J G A À 5 P I A ‘ A 4- . M L 4 C! / 1 / Fm. 203. — Hyas arancus 3‘ : A, région fronto—buccale surtout du côté gauche, face ventrale ; B, sternum thoracique avec la partie postérieure de 1’abdomen rabattue et la crête pilitère ; C, les pléopodes sexuels gauches ; C’, extrémité très grossie du pléopodel (original). 1813, 394. Hyas araneus LEACH 1813, -131 et 1815 b, PLXXI, A ; BELL 1853, 31 et fig. ; M1LNE-EDwAaDs et BOUVIER 1894, 18; HANSEN 1908,18 ; RATHBUN 1925, 253, fig. 90, 91, 92 et Pl. 92 et 93 ; BALss 1926, 37, fig. 15. ScHELLENBEP.C· 1828, 107, fig. 83, 84. Hyas aranea H. M1LNE—EDwAaDs 1834, 312 et 1849, Pl. XXXII, fig. 2. Cancer bufo Hanasr 1890, 210, Pl. XVII, fig. 95. Hyas coarcfaius Hoax 1882, 3, P1. I, fig. 1.
mms _ 335 Le grand article basal des pédoncules antennaires se rétrécit beaucoup et régulièrement d’arrière en avant ; réduction extrême du tubercule situé en dehors de l’artlcle urinaire ; V sternal avec ses deux branches contiguës en avant. Le pléopode I du 3, fortement recourbé en dehors, se termine par une petite lamelle obtuse munie d’une série de soies sur son bord et précédée par d’autres plus longues ; il regoit à sa base et en dehors la courte saillie membraneuse qui joue le rôle de pénis, en dedans la tigelle plutôt courte mais assez forte du pléopode II. Tonalité d’un rouge pourprâtre terne. — Grande espèce : les mâles peuvent atteindre 94 mm. de longueur et 72 de largeur ; dans un J de moyenne taille nous avons trouvé 64 mm. de longueur et 44 de largeur. Signalé dans les eaux françaises et britanniques de la Manche, commun dans ces dernières ; il se répand au nord—ouest jusqu’au Groenland, à Terre- Neuve et au Labrador, en Islande et au nord-est jusqu’au Spitzberg et à la mer de Kara. ll peut atteindre la côte et, d’après BELL, fréquenter les caux saumâtres ; capable au surplus de descendre jusqu'à 500 mètres. 2. Hyas coarctatus Lama (fig. 204) ; Lmcn 1815, 329 et 1815 b, Pl. XXI, B ; BELL 1853, 35 et fig.; MILNE-EDWARDS et Bouvuzn 1894 a, 19 ; HANs1zN 1908, 14 ;BALss 1926, 38; RATHBUN , 1925, 258, fig. 90 b, 93 et Pl. 94-97 ; Sc1iELLEN- la imac; 1928, 111, fig. 95. Hyas coarclala H. NIILNE- S, A ,. EDWARDS 1834, 312 et 1849, 90, Pl. XXXII, Ji ph; fig. 3. Hyas serraius HAILSTONE 1835, 362. ·~ ·~__ A f*‘%,__ Le grand article basal des pédoncules antennai— à ",· rés se rétrécit médiocrement dans sa partie anté- ^ A " rieure, laquelle présente en dehors une légère saillie ; un tubercule bien accusé en dehors de ‘·; " l’article urinaire, atténuation des branches du V *l,____,__,;—" Sternal dans la région où elles confluent. Le pléo- _ pode I moins arqué que dans araneus et peu dilaté F,G_ 2c4_ _ nya, 6,,,,,.,, au bout libre. Tonalité : à peu près celle de l’espèce î¤î¤#,_ P0S¤‘€ ¢t_P¤Ptî€ . . , _ 0 antérieure droite de precedente. i Longueur d UHC Q OV1§Z`èI`B ~0 Inn], la carapace vus en largeur 14 mm. Diamètre des œufs 0,5 à 0,6 mm. - dessus (°'îë'l"al)· La forme typique, dont le rostre est à peu près aussi long que celui d’ara· neus, présente en Europe la même distribution que cette espèce, mais en Amérique descend jusqu’à la Caroline du Sud ; a l’est, pénètre dans la Balti- que et s‘avance jusqu’à la mer de Murman. Taille toujours médiocre, encore qu’elle puisse atteindre 51 mm. de longueur et 35 de largeur. La variété alutaceus BRANDT 1851, dont le rostre est bien plus court, reste localisée dans les régions arctiques depuis le détroit de Behring jusqu’à Terre-Neuve par la Sibérie ; notablement plus grande, elle peut atteindre d’après Barn- ouw, Sn mm. de longueur, et l'on doit croire que les grands exemplaires de Terre-Neuve dont, avec A. MZILNE-ED\VARDS (1894), nous avons donné
336 DÉCAPODES MARGHEURS la mesure (98 mm. de long et 72 de large) appartenaient à cette variété. Distribution en profondeur semblable à celle d’araneus. G. HERBSTIA H. M11.NE-EDwARDs 1834. Par la forme de la carapace et des appendices antérieurs tient à la fois des Pisa et des Hyas, surtout des premiers. Mais le rostre assez court se termine par deux pointes triangulaires divergentes, l’auvent préoculaire fait saillie en une dent beaucoup moins développée que celle des Pisa, entre cet auvent et la dent postoculaire s'intercale un lobe assez grand (réduit dans les Pisa, rudimentaire dans les Hyas), de sorte que le bordorbitaire supérieur présente deux échancrures ; le pédoncule oculaire est dépourvu de la dent antérieure qu’on observe dans les Hyas ; le grand article basal des antennes présente deux pointes externes, l’une forte au bord antérieur, 1’autre plus réduite en arrière sous les pédoncules oculaires, le lobe hépatique est armé d’une forte épine ; les chélipèdes ressemblent à ceux des Pisa, mais avec de forts tubercules parfois aigus, au moins sur le mérus et le carpe ; les doigts ambu- latoires sont beaucoup plus courts que le propode ; le dernier segment de l’ab domen du 5* est en triangle à bout obtus ; pléopode I rectiligne. Le genre présente d’assez nombreuses espèces atlantiques et pacifiques, fréquentes surtout au voisinage de l’Amérique où RATHBUN les a étu- diées ; elles recherchent les mers chaudes ou tempérées ; la suivante re- présente le genre dans nos régions : Hetbstia. condyliata. Hnrussr (fig. 205 et Pl. XIII, fig. 7) ; Cancer con- dylialas HERBST 1790, Pl. XVIII, fig. 99 A. Imzchus condylialus Fanar- cius 1798, 356. Maia condyliala LA·rP.Ex1.LE 1803, 95. Herbsfia condyliala H. Mime-Enwixnns 1834, 302, Pl. XVIII, fig. 5; HELLER 1863, 36, Pl, 1, fig. 16 ;BRAND1· 1880, 404, fig. là XIII; Bo1.1vAR 1890, 115 ; PESTA 1918, 358, fig. 115; MoNoD 1932 b, 212. Miihmœ Herbsiii Rxsso, 1826, 25. Miihraœ scaber CosTA 1836, 1, Pl. ll. Carapace un peu moins large que longue, assez convexe età régions dis- tinctes ; le dos se continue en courbe avec les flancs, mais une série de trois ou quatre dents aiguës et l’épi:ne hépatique indiquent la place des bords latéraux ; des tubercules plus ou moins aigus sur le dos (un rang de 3 en avant de l’aire gastrique, puis un gastrique médian, un précardiaque, et deux courtes séries sur l’aire intestinale, enfin d’assez nombreux sur les aires branchiales) ;sur les flancs, sous l’épine hépatique, une rangée de 3 ou 4 fortes dents et. plus en arrière, sur le ptérygostome, des tubercules assez nombreux. Pointes rostrales courtes, largement séparées ; les deux derniers articles des pédoncules antennaires à peu près d’égale longueur, le fouet court avec peu d’articles et quelques soies ; un tubercule aigu en dehors de l’article urinaire. Ischion de mxps fortement denté sur son bord interne. Chélipèdes des grands mâles avec une pince semblable à celle des Pisa, lisse mais tuberculeuse à son bord supérieur ; BRANDT a montré et
' rianasrm 337 figuré tous les passages aux pinces plus réduites de la Q ; de puissants tu- bercules obtus ou aigus à la face supérieure du mérus et du carpe, en ran- gées aux deux bords de la face inférieure du mérus. Pattes ambulatoires subcylindriques avec un rang de petits tubercules à la partie supérieure , du mérus.Pléopode I du 5* légèrement dilaté et en pointe tordue dans sa partie terminale. Le test, lisse, paraît granuleux du fait qu'il est recouvert de très courts \ _` . _D ` · .51; . È ,;g gi? c A l` _ /\ 7 si B I . C . A . . r Fm. 205. - Herbstia condyliala 3 : A, rostre et partie antérieure droite de la caratpace, face dorsale ; B, extrémité d'une patte ambulatoire; C, extrémité d'un pléo 0 e 1 ; D, divers poils très petits qui recouvrent les surfaces en apparence unies de la cara- pace (original). poils dilatés en sphérule sur la carapace, allongés en papilles sur les pattes ambulatoires ; entre ces poils, d’autres un peu plus longs et `un peu recourbés en crochet, d’autres encore bruns, droits et aigus. Ces der- niers, sans doute, deviennent les épines fortes et nombreuses qui occu~ peut la face inférieure des courts doigts ambulatoires. çà et là, notamment sur p' à p“, des poils épars plus allongés, clairs, mais nulle part de grands poils à crochets. Tonalité rougeâtre. -— Longueur d'un 3 45 mm., lar- geur 35 mm. A Répandu surtout en Méditerranée, au moins jusqu’à l’Adriatique entre 30 et 40 mètres; signalé aussi dansl’Atlantique marocain par MoNo¤ (1932 a) et d‘après lllmsrma (1933) par Bouvlm à Guettary dans le golfe de Gas: cogne. · · · - _ .BOUV|BR · I ( - l
338 DÉCAPODES Mancmsuns » G. LISSA LEAGH 1815 a. ` Genre très caractérisé non seulement par le rostre qui est plat, infléchi, large, carrément tronqué au bout distal et formé de deux lames contiguës généralement séparées par une fissure — aussi par les puissantes saillies de la face dorsale dont une au moins, la gastrique médiane, est très constante. Par ailleurs les caractères pisidiens persistent ; mais les régions de la cara- pace sont particulièrement nettes, l’auvent préoculaire est très saillant en avant où il reste d’ordinaire obtus, une simple fissure le sépare dorsalement de la dent postoculaire qui est courte, le grand article basal des pédoncules antennaires est large, toutefois un peu moins en avant où il est simplement tronqué, d’ailleurs en contact avec la dent postoculaire dont une simple fissure le sépare ; le mérus de m:cp* n’est pas beaucoup plus court que l’is- chion et présente une forte saillie à son angle antéro-externe ; les caractères essentiels des pattes, de l’abdomen et des pléopodes du même type que Pisa, mais la~ carapace plus franchement triangulaire. Le genre est représenté dans les mers chaudes sur les deux côtés de l’Amérique où il compte un petit nombre d’espèces étudiées par RA'rH~ BUN (1925). Il se trouve aussi dans les eaux méditerranéennes, représenté par l’espèce suivante 1 Lissa chiragra Hsmssr (fig. 206) ; Cancer chiragra Hsnesr 1790, Pl. XVII, fig. 96. Inachus chimgra FABRICIUS 1798, 357. Pisa chiragra LArnEix.1.1a 1825, 143. Lissa chiragm LEACH 1815 b, Pl. LXXXIII ; H. MILNE-EDWARDS 1834, 310 et 1849, Pl. XXIX, fig. 1 ; HELLER 1863, 46, Pl. I, fig. 26; PESTA 1918, 355, fig. 114 ;l)rlIHANDA 1933, 43. Face dorsale de la carapace avec de puissantes saillies profondément séparées : deux médianes (une gastrique et une cardiaque) en cône obtus et, de chaque côté, trois branchiales irrégulières dont l’antérieure est de beaucoup la plus grande ; sans compter un fort nodule arrondi à droite et à gauche de Paire intestinale. De chaque côté l’aire hépatique se déve- loppe en cône, et, plus en arrière, à la naissance des flancs, apparaissent quelques nodules. Un peu partout de petits tubercules obtus ou subaigus, dont cinq en avant du cône gastrique (un médian et deux de chaque côté) et une paire à peu près au niveau des orbites ; les deux lames du rostre, en contact par une fissure, se dilatent en un puissant lobe à leur angle antéro-externe. A la base de la fissure orbitaire dorsale est un petit lobe en forme de dent, en dehors du tubercule urinaire un petit tubercule. Sur le mérus et le carpe de toutes les pattes un grand nombre de nodosités plus ou moins arrondies, d’où le qualificatif de « goutteuse » (chiragra) donné à l’espèce ; deux ou trois nodosités plus réduites s’élèvent aussi sur le propode qui se termine par un doigt à peine plus court et simplement armé de sa griffe terminale. Les nodosités sont particulièrement fortes sur les chélipèdes, sauf toutefois sur les pinces qui sont assez comprimées
LISSA . 339 latéralement, avec des doigts bien plus courts que la portion palmaire. Chez la 9, la pince est assez étroite et ses doigts régulièrement denticulés sont en contact sur toute leur longueur; chez le 6*, elle est plus forte, les doigts sont béants à leur base où le doigt mobile présente une dent assez forte. Le sternum du 5 est très anfractueux en avant de l’abdomen qui se termine par un article en long triangle subaigu; Le test tout entier, jusqu’aux doigts, est recouvert par une fine mosaï- que de petits poils plats, à peine pédonculés, qui se juxtaposent par leurs If , J ' Cs ¢ B A · ···* Fm. 206. —- Lissa chiragra : A, rostre et région antérieure gauches et de la carapace vus en dessus ; B, les mêmes parties en dessous; C, chélipède gauche; D, extrémité de la pince d’un 5‘ (original). bords ; les plus petits atteignent un dixième de millimètre en diamètre ; au voisinage de certains tubercules. ils s’allongent, deviennent papilli- formes et passent aux poils en massue ; ces derniers sont médiocres sur les saillies propodales, courts à la face inférieure des doigts ambulatoires, assez longs vers le bout distal du basis des chélipèdes. On observe de forts poils en crochet sur le rostre. Tonalité variant du rose chair au rouge. — Longueur d’un 5, 40 mm., largeur, 33 mm. Diamètre des œufs 0,55 mm. L’animal doit être encore plus lent. que les autres Oxyrhynques, car j’ai sous les yeux une 2 ovigère dont le dos est caché sous une agglomération de coquillages.
340 niàclaronias MAnc1~xEuns Connu dans la Méditerranée occidentale au moins jusque dans l’Adria· tique, Nmru (1930) en a capturé un exemplaire au Lido. Se tient sur des fonds calcaires ou coralligènes entre 30 et 60 mètres de profondeur. G. EURYNOME LEAcH 1815 b. _ Une forte échancrure sépare de chaque côté la base du rostre des orbites ; celles—ci présentent deux échancrures, l’une dorsale entre un auvent préocu- laire allongé en croissant et la dent postoculaire, l’autre ventrale entre cette dernière et un petit lobe tapi contre le base des pédoncules antennaires; le grand article basal de ces pédoncules a peine plus long que large, rétréci et tronqué en avant, contigu à l’article urinaire qui est peu éloigné du cadre buccal, l‘épistome étant peu allongé. Carapace ornée de très nombreux tu- bercules, les uns forts, aigus ou obtus, les autres bas, aplatis, lisses ou gra- nuleux sur leur face libre ; ces tubercules présentent des variations extraor- dinaires. Chélipèdes tuberculeux ou épineux, très longs chez le J, à peine plus longs que les pattes ambulatoires chez la Q, toujours avec les doigts infléchis, en contact sur toute leur longueur et beaucoup plus courts que la portion palmaire. Pattes ambulatoires comprimées en arrière, à doigts plus longs que le propode, leur mérus tuberculeux ou épineux sur les bords. Ab- domen de 7 articles dans les deux sexes, celui du ,3‘ étroit, celui de la S2 ova- laire. Voisin des Pisinés typiques (voir p. 327), ce genre est représenté par l’espèce suivante : Eurynome aspera. PENN. (fig. 207 et PI. Xlll, fig. 8 et 9) ; Cancer aspe- rus PENNANT 1777, IV, Pl. IX·, fig. 20. Eurynome aspcra LEACH 1815 b, Pl. XVII ; BELL 1853, 46 et fig. ; HELLER 1863, 54, Pl. II, fig. 1 ; MILNE- EDWARDS et BOUVIER 1894, 15 et 1900, 125, Pl. XIX, fig. 7-15 ; PESTA 1918, 351, fig. 116 ;BALss 1926, 38 ; NoBnE 1936, 93, fig. 82; BALss 1936, 30. Eurynome scuiellaia Risso 1826, V, 21. Eurynome boleii/era Cos·rA 1836, Pl. III, fig. 3. Espèce remarquable par le polymorphisme des ornements en saillie ou tubercules de sa carapace. Les plus typiques occupent les bords de la face dorsale et sont au nombre de quatre : un hépatique en pointe ou en lame, et trois branchiaux dont les deux antérieurs plus réduits, tous obtus, ou en massue ou en pointe. Dans les individus les moins modifiés, il y a sur le dos trois forts tubercules sur chaque aire branchiale, l’un en avant, le second au milieu et le troisieme (souvent réduit) près du bord postérieur, trois gastriques dont un médian et postérieur, un cardiaque et, au milieu du bord postérieur, une saillie basse constituée par un groupe de tuber- cules étalés et aplatis ; un peu partout, entre ces éléments, des tubercules bas, discoïdes, frangés sur leurs bords. Cette forme aplatie peut remplacer les tubercules branchiaux, mais avec des dimensions plus grandes, deve-
eunvnomis 341 nant des champignons (boletffera) ou des boucliers (scutellata) ; cette dernière forme se manifeste souvent dans l’aire gastrique médiane où le tuberculecentral, remplacé par des granules, est entouré dfun cercle de boucliers parfois confondus en un fer à cheval ; une disposition analogue s’0bserve dans l’aire cardiaque. Disques, tubercules obtus ou champignons s’observent plus réduits sur les flancs de la carapace. Par leurs ornements, / / . / . ` * _ _, I ~ s? l e É se ’ .· ‘·’ J A ei A A P B Flo. 207. — Eurynome aspera : A, base du rostre et région céphalique gauche vues en dessous; B, m2:p' gauche (original). leurs dimensions relatives et leur forme, les pattes présentent des ressem- blances frappantes avec celles des Lambrus : chélipèdes anguleux armés de tubercules tantôt aigus, tantôt spiniformes, ces tubercules en quatre séries longitudinales sur le mérus et sur les pinces, celles-ci plus étroites et comprimées latéralement ;pattes ambulatoires avec le mérus et le carpe comprimés sur les flancs pour former à la rencontre de ceux-ci une crête dorsale lobée ou tuberculée. De courts poils en crochet au dos de la carapace, et de petites soies courtes sur les bords des saillies ; de longs poils en crochet sur le bord interne des cornes rostrales. Une courte villosité sur les flancs, la face inférieure du corps, l’abd0men, et en divers points des pattes, notamment sur le propode et le doigt. Le 6 avec des pléopodes sexuels droits et les chélipèdes fort allongés, dépassant de beaucoup·les pattes ambulatoires ; ceux—ci, chez la 52, réduits et à peine plus longs que pk Tonalité d’un blanc rosé, les tubercules fongiformes plus foncés, l’ex- trémité des doigts des pinces noire. —— Longueur de la carapace (depuis la base des cornesjusqu’au bord postérieur, dans un grand J, 12 mm., lar~ geur (à la base des tubercules latéro-branchiaux postérieurs), 12 mm.;
342 nÉcAPonEs MA1-xcnnuns longueur de pl, 27 mm. ; de p2 15 mm. ; de pf 14 mm. ; dans une Q ovi- fère, longueur de la carapace, 8 mm., largeur 7 mm. ; longueur de pl, 10 mm. ; de p", 9,5 mm. Diamètre des œufs 0,35 mm. à 0,4 mm. Connu depuis les côtes de Norvège (Christiania), les Iles Britanniques et la Manche jusqu’aux îles du Cap-Vert ; signalé aux Açores par Banaoxs, en Méditerranée jusque dans 1’Adriatique et les eaux d’Alexandrie. Obtenue par Baanois à Concarneau entre 10 et 20 métres, l’espèce ne paraît guère descendre au-dessous de 550 mètres. Fonds sableux, coralligenes ou coquil- liers. G. ERGASTICUS A. MILNE·EDWARDS 1881. En 1922 (p. 80), j’ai cru devoir réunir dans le genre Pleistacantha Minas (1879 a), les Ergasficus A. MILNE-EDWARDS et les Echinoplax Minas (1886). Après examen plus ample, cela me paraît tout au moins douteux en ce qui concerne Pleistacantha et abusif relativement aux Echinaplam. Ce dernier genre présente sur les cornes rostrales de fortes épines accessoires qui man- quent à Ergastiçus; en outre, chez les femelles, l’abd0men est de 7 articles, alors que l’abdomen femelle des Ergasticus n’en compte que 6, les 6* et 7** étant fusionnés en une vaste pièce terminale. A ces deux caractères diffé- rentiels, absence d’épines accessoires aux cornes rostrales et fusion des deux derniers segments abdominaux chez les femelles, il faut ajouter les suivants : les épines cardiaques et intestinales sont paires, il y a de chaque côté deux épines hépatiques, enfin on observe en avant, sur les flancs, une rangée de bâtonnets à bout obtus qui domine des bâtonnets semblables, mais plus courts, formant une rangée sur presque toute la longueur du bord libre de la carapace. Par leur abdomen les Ergasticus s’éloignent des Echinoplazr et des Anamathia pour se rapprocher des Macropodiens ; ils différent d’ail- leurs des uns et des autres par leurs pédoncules antennaires dont l’artic1e urinaire, tres éloigné du cadre buccal, est contigu au grand article basal 2 -}- 3, lequel s’engage trés peu sur l’épistome, et conserve de la sorte un caractère assez primitif. Le genre est représenté par deux espèces : E. N aresii Minas capturé par le « Challenger » aux îles de l’Amirauté, et l’espèce suivante qui paraît propre à 1’Atlantique oriental. Ergasticus C10ueiM1LNE—Enw. (fig. 208 ; Pl. XIII, fig. 10-13) ;A. MILNE- Eowanos 1880, 931 ; STUDER 1883, 7, Pl. I, fig. 1 ; MILNE—EDWARDS et Bouvin 1894, 9 et 1900, 140, Pl. XXI, fig. 1-7. Pleislacanlha Clouei Bou- VIER 1922, 80, Pl. 1, fig. 7 ; MIRANDA 1933, 38. Carapace et pattes couvertes de petits tubercules aigus qui deviennent des dents fortes et se groupent en séries longitudinales sur les chélipèdes ; un peu partout de courts poils en crochet qui, sur les pattes ambulatoires, se mêlent à de longs poils simples et raides et, au sommet d’une petite saillie, de longs poils en crochet surla face interne des cornes rostrales qui
ERGASTICUS 343 sont longues et bien divergentes (l). Le dos assez convexe avec les tuber- cules aigus pairs, un gastrique impair, une paire gastrique latérale et de chaque côté deux branchiaux ; épines hépatiques fortes et barbelées ; deux fortes épines latérales à la base externe du rostre vers le niveau où il se bifurque. En arrière de celle-ci, trois épines préoculaires et une forte épine postoculaire barbelée séparée des précédentes par 3 ou 4 autres épines. Pédoncules oculaires subcylindriques, peu dilatés à la cornée. Fos- settes antennulaires très étirées en avant où elles s’arrondissent au bout Q / · Q 4 Q ye §;_I`/ j=*" » B ‘‘‘> ( 7”\q s Fm. 208. - Ergasiicus Clouci : A, front droit en dessus; B, front gauche en dessous; C, un poil simple sur sa base (original). libre, une forte pointe sur leur cloison antérieure, quelques denticules sur l’article basal des antennules. Grand article basal des antennes avec un rang de denticules, deux épines distales et, dans sa courte avance sur l’épistome, séparé de celui-ci et de l’article urinaire par une suture. De petits tubercules ou denticules sur l’ischion et le mérus de m:cp* ; une forte saillie tria11gulaire à l’angle antéro—externe du mérus. Chélipèdes du 5* longs et assez forts, dentés sur les bords du mérus trigone, sur le carpe et aux bords de la pince dont les faces sont comprimées au-dessus et au~dessous de ces bords ; les doigts en contact et beaucoup plus courts que la portion palmaire. Pattes ambulatoires très grêles, armées d’une épine au bout distal du mérus, leur doigt, un peu arqué, plus court que le propode. Abdo- men, dans les deux sexes, armé d’un tubercule aigu sur le premier tergite; celui du 5 avec des tubercules obtus sur les autres segments. Tonalité d’un jaune brunâtre, les pattes plus claires. —-— Longueur de la carapace I. Dans les plus grands exemplaires, les longs poils, soit simples, soit en crochet, sont ` souvent réduits à leur base. Dans les grands comme dans les moyens le doigt des pattes ambulatoires est simplement couvert de poils simples, les uns courts,les autres un peu allongés.
344 DÉoA1>onEs MARCHEURS d’un grand 5* sans les cornes, 25 mm. ; largeur 15 mm. ; longueur de pl, 52 mm. ; de p“, mm. ;·de pf, 27 mm. Diamètre des oeufs, 0,5 mm. Connu depuis le golfe de Gascogne jusqu’aux îles du` Cap-Vert, par les Açores, Madère —— et dans la M éditerranée occidentale ; fonds compris en- tre 300 et 1.000 mètres. G. ROCHINIA A. MILNE-EDWARDS 1875, 86 (note). (Rachinîa ALcocK 1895, Scyramalhia A. MILNE·EDWARDS, 1880) Genre très voisin des Anamathia, dans lesquels il est inclus par Run- BUN (1925) bien que ces derniers manquent de la dent ou de l’épine préocu- laire qu’on observe toujours plus ou moins dans les Rochinia. Chez ceux-ci, au moins dans notre espèce européenne, la suture qui sépare de Pépistome le grand article basal des pédoncules antennaires se continue presque jusqu’à 1’article urinaire. Le genre Rochinia comprend d’assez nombreuses espèces, les unes amé- · ricaines, les autres indo-pacifiques, toutes abyssales ou subabyssales. La suivante représente le genre dans nos régions. Rochinia Carpenteri NORMAN (fig. 209 et Pl. XIV, fig. 1-3) ; Amaihia Carpenieri NOHMAN 1873, 175, fig. 35. Scymmalhia Carpenfcri A. Mimxz-En- WARDS 1880, 356 ; Sans 1885-1886, 6, Pl. I, fig. 1-7 ; MILNE-EDWARDS et Bouvmn · ( ) , . 1900, 133, Pl. XX, fig. 1-10; BOUVIER 1922, 81. Rochinia Carpenferi RATHBUN 1925, 204 ; MIRANDA 1933, 41. D Carapace et pattes d’aspect finement Fm. 209. _ Bochinia Carpmmi z granuleux, en fait lisses, chaque granule petits poils papiiiammes qui etant constitue par de tres courts poils §§IÈ'f;‘è‘àtd,‘î°,eîgë‘î_g;î“;Lîî âlàê globuleux ou aplatis; très sériées sur les long à_ lancette denticulée du exemplaires de faible ou de médiocre Cou (omgmalx taille, ces pseudo-granulations disparais- sent en partie chez les grands exemplaires (fig. 209). De longs poils, notamment surla face interne des cornes ros- trales où ils apparaissent très variés, les uns simples, les autres en crochet, certains dilatés à leur bout libre en une fine lancette garnie de faibles spinules; la grande épine du bord postérieur de la carapace souvent figurée par une simple saillie; l’épine gastrique, la cardiaque, chez les grands exem- plaires, se présentent souvent à l’état de larges tubercules tronqués, voire déprimés, comme aussi parfois les épines gastriques latérales, les bran- chiales antérieures et postérieures; dans les très grands spécimens, l’épine
' ANAMATHM 345 hèpatique se présente à l’état d’oreille. La dent préoculaire est en pointe, la postoculairesensiblement excavée, chez les forts exemplaires on ob- serve un tubercule en dehors de l’article urinaire. Les pattes présentent une épine au bout distal du mérus ; chez les grands mâles les chélipèdes s’allongent, leur mérus trigone présente en dessus, à chacune de ses arêtes, une série de denticules, le carpe a des crêtes ou des épines ; la pince très longue est carénée en dessus et en dessous, un peu convexe sur ses deux faces, avec une série de granules ou de denticules au bord supérieur ; les doigts, beaucoup plus courts que la portion palmaire, sont légèrement héants à leur base. Le sternum thoracique est concave en avant et de chaque côté au niveau de chaque patte, lisse chez les grands mâles. Abdo- men du 5* comme dans A. rissoana, mais avec tubercules au lieu d'épines ; celui de la Q en ovale peu large. Tonalité rose tendre, plus foncée aux régions frontales, plus claire sur les saillies tronquées. —-· Longueur de la carapace d’un grand 5* (à partir de la base des cornes), 35 mm. ; largeur (aux flancs), 28 mm. ; longueur des chélipèdes, 92 mm. ; de p‘, 103 mm. ; de p°, 66 mm. Diamètre des œufs, (•.5 mm. (Ricnano). Habite les fonds coralligènes entre 350 et 1.350 mètres de profondeur. Espèce découverte entre les Féroé et les Shetlands par le u Porcupine »_ puis retrouvée près de la côte ouest de la Norvège ; on 1’a signalée dans le golfe de Gascogne, au large de Cadix et du Sahara, ainsi qu‘aux Açores. Inconnue en Méditerranée. G. ANAMATHIA Smrm 1885. _ (Amalhia Roux 1828 (nom. pr.) ; Rochinia RATHBUN 1925 pars) Carapace longitudinalement ovalaire, armée dorsalement de longues épi- nes : 3 împaires (gastrique, cardiaque, intestinale) et 5 paires (gastriques latérales, hépatiques et 4 latéro-branchiales dont la moyenne est la plus forte). Rostre long ; pas de dent préoculaire, 1’épine postoculaire presque sans excavation. Chélipèdes grêles, armés seulement de trois épines, l’une au bout distal du mérus et deux sur le carpe; leurs pinces longues, étroites, avec les doigts en contact et beaucoup plus courts que la portion palmaire, Pattes ambulatoires assez grêles, inermes, la première dépassant les pinces ; leurs doigts un peu courbes, armés d’une griffe terminale (fig. 210). Ce genre occupe le sommet de la série Maiinés—Pisinés ; il ne compte dans nos régions que l’espèce suivante : Anamathia rissoana. Roux (fig. 210 et Pl. XIV, fig.4) ; Amalhia riss0a· na Roux 1828, Pl. III ; H. Mx1.NE-Enwanns 1834,286et 1849, Pl. XXXIV bis, fig. 2 `; HELLER 1863, 29, Pl. 1, fig. 4 et 5. Anamalhia rissoana SMITH 1885, 493 ; Mu.NE-Enwanos et Bouvmn 1899, 43, P1. I, fig. 5 et 1900, ‘ 138 ; PESTA 1918, 348, fig. 112.
346 màcarooss Mancuauas ` Téguments lisses, d’aspeot finement granuleux à cause de très courts poils en bâton ou en massue, sans autres formations pilifères que quelques cils sur les doigts ambulatoires, de longs poils en dedans à la base des cor- nes rostrales et quelques courtes soies sur les fouets antennaires ; les plus petites épines de la carapace sont la gastrique et la cardiaque, les plus grandes les branchiales intermédiaires. Fossettes antennulaires à angle aigu en avant. Grand article basal des antennes formant la partie externe . ( · A i È É , - W B C D F10. 210. — Anamathia rissoana : A, région frontale droite en dessous ; B, abdomen du 3 ; C, mwp° droit ; D, extrémité d‘un chélipède (original). du bord postérieur des fossettes antennulaires, et limité du côté de l’épi— stome par une ligne claire qui aboutit au tubercule urinaire, les deux autres articles du pédoncule subégaux entre eux, le fouet, grêle, de 8 articles. Angle antéro-externe du cadre buccal avec une forte dent sail- lante en oreille ; quelques autres dents en arrière sur les flancs de la cara- pace ; mxp“ inerme, avec une forte bosse à son angle antéro-externe. Mé- rus des chélipèdes un peu dilaté à son sommet, pinces légèrement dilatees vers la base des doigts dont les bords en regard sont denticulés. Mérus des pattes ambulatoires un peu dilaté au bout distal ; doigts à peu près de la longueur du propode. Un tubercule spiniforme au milieu des segments abdominaux 2 et 3 ;chez le 6, sur les deux articles suivants un tubercule bas. Tonalité brun·rouge, le rouge plus vif sur les chélipèdes.—-Longueur de la carapace d’un 3 depuis le bout des cornes rostrales jusqu’au bord postérieur de la carapace, 23 mm.; largeur entre les pointes des grandes épines branchiales ; longueur de pf, 33 mm. ; de p5, 22 mm. Diamètre des œufs, 0,75 mm. (R1cnARn). ·
ACANTHONYX 347 D‘abord connue en Méditerranée où elle se répand jusque dans 1’Adria· tique, cette espèce fut retrouvée aux Desertas et aux Açores. Elle se tient sur des fonds compris entre 30 et 1.000 mètres. ·Sous—famille des AGANTHONYCHINAE Ancocx 1895. La carapace est rarement triangulaire ; dans la majorité des formes, en arrière de la région fronto-rostrale saillante, le céphalothorax est plutôt quadrilatère, large avec les côtés latéraux tantôt parallèles, tantôt un peu convexes, le bord postérieur étant toujours assez saillant sur le premier seg- ment abdominal qui est visible du côté dorsal ; pédoncules oculaires courts et peu mobiles. Presque propre aux régions tropicales, la sous-famille comprend plu- sieurs genres dont un seul, Aranlhonyœ Lara., est représenté dans les eaux européennes. G. ACANTHONYX LATREILLE. Carapace unie, peu convexe, sans régions distinctes, avec les angles laté- ro-antérieurs assez accentués; rostre échancré, orbites réduites, remplies par les pédoncules oculaires ; toutes les pattes courtes et fortes, les ambula- toires de longueur progressivement décroissante. Le genre ne compte qu’un petit nombre d’espèces dont la suivante qui est propre à nos régions 2 Acanthonyx llmulatus Risso (fig. 211, Pl. XII, fig. 11-12); Maia luna- lala Rrsso 1816, 49, Pl. I, fig. 4. Acanlhonyx lunulatus LA·rnE1LLE 1825, 698 ; H. Mn.NE-Enwaans 1834, 342, Pl. XV, fig. 6-8 et 1849, Pl. XXVII, fig. 2 ; HELLER 1863, 52, Pl. I, fig. 27 ; Pnsrn 1918, 334, fig. 106 ; SAN- TUCCI 1928, 351 ; Nouan 1936, 91, fig. 81 ; M0No¤ 1933, 49; Sramrrz 1933, 149 ; BALSS 1936, 27. Libînia lunulaia Rxsso 1826, 29. Acan- lhonya: brevifrons A. MILNE-EDWARDS 1869, 352. Bords latéraux du quadrilat.ère dorsal avec trois dents subaiguës qui font suite à la dent antéro—latérale plus puissante ; des saillies dorsales variables dont une paire principale gastrique antérieure ; rostre terminé par une échancrure assez large que délimitent ses deux pointes subaiguës ; en avant de l’orbite une forte dent préoculaire; pédoncules oculaires bien rétrécis dans leur région cornéenne; fossettes antennulaires réduites, avec · deux cloisons médianes,l’une antérieure plus forte, l’autre postérieure; l’article basal de a‘ 'réduit, caché sous l’article suivant. Grand article basal des antennes dépassant en avant les fossettes des antennules, en arrière de celles—ci un peu dilaté et séparé de l’épistome par une ligne de suture qui atteint presque l’article urinaire, lequel est en contact avec le
348 DÉcAPo¤Es Mnncmauns bord antérieur du cadre buccal. Chélipèdes avec une ou deux dents sur le mérus, une légère carène supéro—externe sur le carpe, la pince comprimée latéralement, puissante chez les grands mâles où les doigts sont béants, plus faible chez les jeunes mâles et chez la S2 où l’hiatus des doigts est réduit. Pattes ambulatoires peu comprimées, leur doigt courbe, muni au bord inférieur de quelques soies et d’une double série longitudinale de très petits denticules. Abdomen de 6 articles dans les deux sexes, les 46 et 58 x I · r - È ‘ B ' ii Q tt *-1 _ C \.·/ a A _ F A ( · " - le I E ` D z. Fm: gti. — Acanthonyz lunulatus : A, rostre et région frontale gauche en dessus; B, region frontale droite en dessous; C, abdomen du 3; D, chélipède droit; E, propode et doigt de p°, face externe ; F, un poil en crochet (original). ' étant fusionnés en une lame trapézoïde qui est assez longue chez le 5‘ ; celui-ci avec les pléopodes I presque droits, aigus à leur pointe dilatée qui porte en dedans une petite annexe ; abdomen de la Q arrondi et convexe. Corps nu, mais des touffes de poils forts et dilatés ou en crochet, au rostre, à chacune des dents ou saillies de la carapace, ainsi qu’au bout dîstal du dernier article des pédoncules antennaires. Tonalité verte. — Longueur de la carapace d’un grand Cî, 18 mm. ; largeur, 12 mm.; longueur d’une 9 ovifère, 14 mm. ; largeur, 9 mm. Diamètre de ses œufs, 0,5 mm. Depuis le Portugal jusqu’aux Açores et aux îles du Cap-Vert; en Méditer- ranée jusque dans les régions les plus orientales ; depuis la côte jusqu’à 20 mètres environ de profondeur, principalement sur des fonds rocheux ou sa- bleux avec des Algues. C’est tout au plus si l’on peut, avec Minas (1886), considérer comme une
Domivncnus · 349 race l’A. brevilrons qui se distingue de lunulata parla dent moyenne réduite ou nulle des bords latéraux de·1a carapace et par ses cornes rostrales un peu plus fortes ; elle fut trouvée aux Açores. Les trois exemplaires que j’ai sous les yeux sont petits (6,5 mm. de longueur et immatures). Sous—famille des INAGHINAE Ancocx 1895. Cette sous-tarnilleest remarquable par la grande longueur et la graollité des pattes ambulatoires, d’0ù le nom de Maeropodiens sous lequel H. MXLNE- Enwnans avait réuni ses divers genres, en y joignant à tort les Lalrcillia qui sont des Dromiacés et quelques Oxyrhynques de la sous-famille des Pisinés. La longueur et la gracilité des pattes ambulatoires ne sauraient carac- tériser un groupe; nous l'avons montré plus haut (p. 319) pour les Macro- cheira que l’0n range à tort au voisinage des Macropodia bien qu’ils soient très voisins des Maia et les formes les plus primitives de la famille. En fait les Inachinés présentent toute une série d'autres caractères impor— tants (voir le tableau de la p. 317) qui les distinguent nettement des sous-familles précédentes et les placent au sommet des Maiidae (1). Sont- ils le terme d’une évolution familiale qui partirait des Macrocheira en pas- sant par les Pisinés ? ou les représentants d’une évolution particulière dont le genre Oncinopus (voir p. 318) marquerait l’un des stades primitifs ? C·’est douteux, mais la première hypothèse paraît plus raisonnable quand on étudie le genre suivant. G. DORHYNCHUS NORMAN 1873. _ (Lispognalhus A. M11.NE-EDw».RDs 1880) Semble intermédiaire entre les Pisinés et les Macropodia ; présente la plu- part des caractères de ceux-ci (forme et tubercules dorsaux de la carapace, structure des régions antennulaires et antennaires, de mxp°, des chélipèdes, dimensions relatives des pattes, structure de l’abdomen) ; se rapproche des premiers par le rostre à pointes divergentes, la présence d’une épine préoculaire et d’une postoculaire, les pédoncules oculaires rétractiles et les doigts de p•, p‘ qui ne sont pas plus înfléchis que ceux de p', p’ et présentent une structure semblable. Ce dernier caractère distingue le genre des Achae- opsis STIMPSON avec lesquels il est confondu par RATHBUN (1925) ; chez les Achacopsis, en effet, les doigts de p‘ et p‘ sont encore arqués 'comme dans les Macropodia. Tandis que les Achaeapsis sont indo-pacifiques, Dorhynchus est repré- senté dans l’Atlantique·par l’espèce suivante: · l. Lanoun (l927)afait connaitre les zoés et mégalopes d.’!nachus dorseitcnsis et de ' Macropodia longiroslris ; ces formes larvaires sonttrès semblables dans les deux genres et d’une évolution plus avancée que celle des Maia (voir p. 319).
350 ¤ÉcAPonEs Mancmsuns Dorhynchus Thomsoni Norman (fig. 212, Pl. XIV, fig. 5 et 6) ; Dor·hyn· chus Thomsoni No1=1MAN 1873 in Wyville Thomson « Depths of the Sea », 175, fig. 34 ; Dorhynchus Thomsoni PESTA 1918, 326, fig. 103.Lispognaihus Thomsoni A. MlLNE—EDWARDS 1881, 932 ; MlLNE—EDW.4RDS et Bouvxnn 1900, Pl. III, fig. 8 et XXI, fig. 8-14. Achaeopsis Thomsoni RATHBUN 1925, 29, fig. 7 et Pl. X ubi syn.) A la place du tubercule hépatique, des spinules qui se retrouvent en arrière au bord externe des aires branchiales. Pointes rostrales relevées, x 1 \ I , · . E. — B ® ( ‘ F .· ;. x ¢ . `~ ' È Y; . C 2 A ` ,» i · . *9 © j .‘ F10. 212. —— Dorhynchus Thomsoni : A, rostre et région antérieure droite en dessous; B, abdomen du 3 ; C, m:vp° droit (original). épaissies dans leur moitié basale. Pédoncules oculaires très dilatés et ar- rondis dans leur région cornéenne ; fossettes antennulaires prolongées dans la base des cornes rostrales, leur cloison antérieure terminée par une forte pointe verticale ; article basal des antennes avec quelques den- ticules ; évasement frontal faible, arrêté au contact de la partie antérieure du grand article basal des pédoncules antennaires qui se continue par une saillie obtuse vers l’article urinaire, l’avant-dernier article pédoncu— laire plus court et plus épais que le dernier, celui-ci dépassant au plus le bout du rostre ; fouet assez long avec un petit nombre de soies ; mxps por- ` tant deux séries longitudinales de denticules sur la face inférieure de l’is— chion; le mérus ovalaire, muni sur son bord interne d'une forte épine et de
INACHUS 351 quelques spinules. Le mérus des chélipèdes un peu trigone, sa face supé- rieure en dedans avec une rangée d’épines et de spinules qui se retrouvent au bord inférieur, en dehors sa face supérieure ne porte qu’un petit nombre d’épines; quelques fortes épines sur le carpe et au bord supérieur arrondi de la pince; celle-ci nue ailleurs, rétrécie à la base, renflée sur les deux faces, surtout chez le 3, terminée par des doigts à peine plus courts que la portion palmaire et en contact sur toute la longueur de leur bord interne, denticulés, avec une dent un peu plus forte à la base chez le 3 dont les chélipèdes sont d’ailleurs beaucoup plus longs et plus forts que ceux de la 9. Pattes ambu- latoires avec de nombreux poils allongés, leurs doigts beaucoup moins longs que le propode, onguiculés, garnis d’une courte pilosité, tous presque droits, sauf celui de p" qui est un peu arqué vers la pointe. Abdomen 3 de Macropodia mais avec le 3** segment moins en saillie sur les autres ; le dernier (6 -l- 7) un peu échancré latéralement, largement obtus en arrière et portant un triangle de trois tubercules en dehors du médian. Tonalité d’un blanc rougeâtre.——·Longueur dela carapace, 13 mm.; largeur, 9 mm.; longueur de p', 47 mm. ; de p', 38 mm. Diamètre des œufs, 0,55 mm. L'espèce est répandue dans l`Atlantique oriental depuis les Féroé jus- qu’à la région de Capetown, à l’ouest elle se répand jusqu’aux Açores ; en Méditerranée, où elle semble plus rare, au moins jusque dans l’Adriatique. Se tient sur les fonds les plus divers, surtout vaseux, recherche les profon- deurs et peut descendre jusqu’à 2.100 mètres, remontant parfois jusqu'à 100. Dans l’Atlantique américain, elle est représentée par les D. furcillatus et luscalus dont RATliBUN fait des synonymes, encore que sa description des formes américaines dilïère essentiellement de la nôtre, surtout en ce quicon- cerne mxp* (comparer notre figure avec la fig. 8 de RATHBUN). On regarde l’espèce comme répandue aussi dans les régions indo-pacifiques, mais il est possible que les exemplaires de ces océans présentent, comme ceux d’Amé- rique, certaines différences avec les nôtres. G. INACHUS Fanmcius 1798. Carapace de Dorhynchus mais notablement plus large en arrière, moins étirée en avant où le rostre est bien plus court ; régions indiquées avec un petit nombre de tubercules dont 4 principaux (un gastrique et un cardiaque médians et un sur chaque aire branchiale) ; en outre des tubercules plus petits, 2 à 4 gastriques antérieurs sur une ligne transverse, un branchial antérieur réduit et un branchial postérieur, celui·ci tenu pour marginal parce qu’i1 est en contact avec la marge du bord postérieur, ladite marge prolongée en avant du côté externe de chaque région branchiale. Pédoncules oculaires avec la région cornéenne bien dilatée ; épistome plus large que long. Mérus de mxp• subtriangulaire ou subovalaire donnant attache au carpe près de son angle antéro-interne. Chélipèdes beaucoup plus forts chez le 3 que chez la Q, leurs doigts en contact et finement denticulés sur leurs bords en regard, parfois légèrement écartés à la base chez le 3 (tres écartés à cette.base dans les grands mâles de lcptochirus où le dactyle porte une grosse dent tronquée). Pattes ambulatoires·de la paire antérieure beaucoup plus longues que les
352 nâcsromzs MAncnEur.s suivantes, avec le doigt presque rectiligne ; les pattes des paires suivantes ' progressivement décroissantes, leur doigt du même type, toutefois nota- blement arqué, surtout à p‘. Le genre tient à la fois des Macropodia et des Dorhynchus ; il se rappro— che des derniers par ses pédoncules oculaires rétractiles et la dent post- oculaire, il s’en distingue par l’absence de dent préoculaire ; chez les pre- V E _ · ` ^ A A ’À _ f·` .· »»· cg b r ,.¤ x l A ·'>\'·“·‘È ^ ` ' ' Il È ° _ A ( /X È, /\ î` " lâ ¢·· X [ '_ `\_f`\ JLM;--` ;: ' ’ A ,l;··..‘C`·. · ' \ ai «Ã« S" I2? a ·, 'Q D ; ‘# 1 ', ` B Fm. 213. — Inachus dorscttensis : A, vue dorsale de la carapace d’un grand5‘ capturé à Gênes et dénommé mauritanicus dans la collection du Museum, longueur de cette partie, 26 mm. ; B, extrémité de l’abd0meI1 d’u11 6 ; C, m:cp° ; D, chélipède droit d'un 3 d’Ajaccio dont la carapace mesure 10,5 mm. de longueur (original). miers, les deux sortes de dents sont absentes et les pédoncules oculaires sans rétraction. Animaux lents et riches en poils crochus, les Inachus se revêtent presque toujours d’organismes vivants et parfois de corps inertes ; ils sont localisés dans l’Atlantique oriental, dans la règle au nord des tropiques ; ils comptent les quatre espèces suivantes :
INACHUS 353 TABLEAU DES EsPÈcEs. 1 . Région gastrique armée d’une série transverse de 4 tubercules en avant d’un fort tubercule impair ; rostre court, au plus dépassant à peine le pédoncule de a" et terminé par une échancrure large mais peu profonde. Deux tubercules sur chaque aire hépatique, l’antérieur parfois réduit ou nul. Le 3 avec une dépression sur la partie du sternum que n’atteint - pas l’abdomen, mais sans callosité sternale ; les chélipèdes des forts adultes présentent en dehors, sur le mérus, une dilatation (fig. 213) ........................................ dorsettensis, p. 353. — Les deux tubercules internes de la rangée gastrique ont disparu ; rostre moins court et dépassant nettement le pédoncule de a’ ; saillie hépa- tique avec un tubercule, rarement accompagné des restes d’un second. ......................................................... 2. 2. Saillie rostrale hastiforme, divisée en deux par une fissure dont les bords sont contigus ou presque ; tubercules branchiaux bas et obtus, le cardiaque également, et muni de quelques tubercules accessoires. Le 3 avec une dépression sternale, pas de callosité : le mérus des ché- lipèdes renflé en dehors et les pinces renflées (fig. 214) ............. ........................................ dorhynchus, p. 355. — Saillie rostrale dont les deux parties sont nettement éloignées, plus en avant qu’en arrière ; tubercules branchiaux (sauf le postérieur) et cardiaque élevés et. terminés en pointe. Une vallosité sternale blanche, lisse et calcaire, au moins chez le 3 .......................... 3. 3. Fissure rostrale assez profonde, élargie en avant ; pas de tubercule saillant près du bord postérieur de la carapace.3 avec des chélipèdes longs, sans dilatation méropodiale, sa callosité sternale réduite à un gros tuberculc médian (fig. 215) ............. leptochîrus, p. 356. — Échancrure rostrale large et assez profonde ; une épine branchiale près du bord postérieur de la carapace. 3 avec le mérus dilaté en dehors, la callosité faite d’un tubercule médian et d’une paire de grandes ailes latérales (fig. 216) ................................ thoracîcus, a. Pas de callosité chez la Q ............ ` forme typica, p. 357. a' La callosité dans les deux sexes,. . forme Aguiarü, p. 358. 1. Inachus dorsettensis Pam:. (fig. 213 et Pl. XV, fig. 7) ; Cancer dor- sellensis PENNANT 1777, IV,_l0, fig. 1. Inachus dorsellensis LEACH 1815 b, P1. XII, fig. 1-6 ; BELL 1853, 13 et fig. ; MxLNE-EDwAnns et Bouvixzn 1900, 143 ; PESTA 1918, 321, fig. 100 ; BALss 1926, 36 ; SCHELLENBERG 1928, 105, fig. 80,81 ; MoNo¤ 1932 a, 211 ; Cancer scorpz'0 FABRICIUS 179—1,` I1, 426. Inachus scorpio FABHICIUS 1798, 358 ; H. MILAE-EDWi\RDS 1834, 288 et 1849, Pl. XXIV, fig. 2 ; HELLER 1863, 31, Pl. I, fig. 6. lmzchus maurilanicus LUcAs 1849, 6, Pl. I, fig. 2 ; M11.Nr·;-EDwA1·ms et Bouvuan 1900, l—13. Inachus dorhynchus NoBnE 1936, 100, fig. 91 et 91*. nouvnaa 23
354 Diêcaeoniss Mancmwns Les 4 tubercules antérieurs en pointe aiguë, les autres réduits et plus ou moins acuminés, de fines dents ou des spinules sur le bord externe des régions branchiales. Les deux, saillies rostrales courtes, larges à la base, au bout aiguës ou subobtuses, en arrière chacune d’e1les continuée par une voussure, entre ces deux voussures une forte dépression médiane. Pédoncules oculaires dilatés et arrondis au bout cornéen; cloison interan- tennulaire antérieurement très saillante en une corne qui apparaît quel- quefois dorsalement entre les saillies rostrales ; grand article basal des antennes plus long que le reste du pédoncule, sa face ventrale avec deux rangs longitudinaux de denticules, la dent proximale de la rangée externe ordinairement plus forte. Ischion de m:rp° un peu moins large en avant qu’en arrière, muni d’une rangée de denticules vers son bord externe ; le mérus bien plus étroit, subtronqué en avant, armé d’au moins une forte épine sur son bord interne. Chélipèdes du 3 armés de nombreux denti- cules aigus qui deviennent des épines assez fortes sur les deux bords du mérus, le bord interne du carpe et le bord supérieur de la pince; celle-c avec les doigts à peu près aussi longs que la portion palmaire ; chez les 3 bien adultes la pince est dilatée et le mérus se dilate également en dehors, sinon les chélipèdes sont plus faibles et, par là, se rapprochent de ceux de la Q. Sur le dos de la carapace de nombreux courts poils en crochet, qui se retrouvent plus variés sur les pattes, mêlés à des poils droits, longs ou petits, qui existent seuls sur les doigts des pattes ambulatoires: ces doigts terminés par une simple griffe. . L’espèce présente des variations considérables, notamment dans les dimensions de la carapace et des pattes ambulatoires, comme le montrent les mesures suivantes. carapace longueur de longueur largeur pz ps ps A 3 de Gênes ............. 26 26 122 B 3 de Villefranche., ........ 20 21 98 C 3 de Saint—Vaast (chélipè— des dilatés) . ............. 14 13,5 54 40 30 (appr.) D 3 de Saint-Vaast (chélipè- des non dilatés) ......... 13,5 12,3 37 20 (appr.) E 3 d’Oran (maurilanicus). . 13,2 15 E 3 — -— ... 9,6 9 38 27 F Q — — . . . 12 12,5 50 G Q du Cap Bojador.. ....... 11,5 9,5 39 16,5 H S2 d’Aja,ccio (ovigère) ..... 10,2 9,3 36 17,5 I 3 — ............, 10,5 10 43,5 20 Les exemplaires A et B se trouvent dans la collection du Muséum sous
macuus 355 le nom de maurilanîcus, E à F sont les types mauritanîcus de LUcAs. En fait, comme HELLER (1863), on doit penser que muurilanicus ne diffère pas de dorselfensis ; sans doute, dans les lypes de Lucas, la carapace est plus large que longue (1), tandis qu’elle est un peu plus étroite dans les dorsellensis les plus normaux, mais le 6 d’Ajaccio est intermédiaire ; on trouve également tous les passages entre les individus où les deux tuber- cules hépatiques sont bien accusés et ceux où il n'y en a plus qu’un seul. Dans la plupart de nos exemplaires, il y a des petites pointes obtuses sur le mérus de p* et une ébauche de saillie dans la partie postérieure de l’aire cardiaque. Tonalité d’un brun jaunâtre. Le test du 3 d’Ajaccio est fine- ment granuleux ; les œufs, dans la Q de même origine, ont un diamètre de 0,45 mm. ; suivant l’âge, d’après SCHELLENBERG, ce diamètre varie entre 0,48 et 0,72 mm. Répandue depuis la Norvège jusqu'aux îles du Cap-Vert, et même d'a- p1ès0mmEn, jusqu'à 1'Ango1a;en Méditerranée on 1'a signalée un peu par- tout jusque dans les eaux d’Alexandrie. Elle se tient dans les fonds les plus divers, depuis la côte jusqu’à 550 mètres. C’est une des espèces étudiées par ÀURIVILLIUS IISS9) dans ses observations sur le déguisement des Cra- bes ; d'après Scn1zLLENnERo, les poils en crochet y apparaissent aussitôt apré s le stade mégalope. 2. Inachus dorhynchus Lmcu (fig. 214) ; I. dorhynchus Lmcri 1813, 431 et 1815 b, Pl. XXII, fig. 7, 8; H. MILNE·EDW«\RDS 1834, 288; BELL 1853, \ ; 16 et fig. ; HELLER 1863, 34, Pl. I, fig. 14 ; I Pnsra 1918, 322, fig. 101 ; BALSS 1926, \ 36; SCHELLENBERG 1928, 107, fig. 82. I. dorhynrhus l`rIl].NE•EDWARDS et Bou- ‘ Qllk. __»111i ' VIER 1899, 45; Mouon 1933, 49; BA1.ss .·l· 3 ='1i;· p 1936, 226; Noam; 1936,100, fig. 91. / ii,) Differe de I’espèce précédente par les W caractères suivants (outre ceux du tableau "" si de la p. 353) : rostre un peu relevé, à sillon P 4 dorsal moins profond; un seul tubercule O 0 puissant et aigu sur la carapace, le gas- M trique impair; ni denticules ni épines sur les bords latéraux des régions branchiales pui sont plus égïoitîs péîoncules ocu- F1,î,§g?â;' E`,,(£;£ï'ïl;8dÃ',°î£,i(.';,§hlÉï§ aires moins sai an s ans a région cor- BSSOUS °"g‘"a · nécnne et la dent postoculaire moins . développée, de même que la dent frontale internantennulaire ; grand ' 1. Le 5* figuré par Noam; (91, 91 ') sous le nom de dorhynchus présente également ces caractères et se rapproche beaucoup des exemplaires A et B. Dans une lettre, M. Noam; me signale lui-même le lapsus qu’i1 a commis en ne nommant pas ce 3 dorsellensis.
356 DÉCAPODES MARcHEURs article basal des pédoncules antennaires armé seulement d’une petite dent proximale, le dernier article deux fois plus long que Pavant- dernier, une petite dent épistomienne un peu en avant de l’article uri- naire; deux épines au bord interne du mérus de mœpi ; chélipèdes sans denticules ou spinules autres que les épines des deux bords supérieurs du mérus et du bord supérieur de la pince. Tonalité de dorsellenlis. — Dimensions d’un 5 adulte : longueur de la carapace 14 mm., largeur 11 mm., longueur de p‘“ 48 mm., de p“ 37 mm. Parfois 20 mm. de longueur à la carapace. Se trouve sur les mêmes fonds que dorscttensis. Connu de la Norvège jus- qu’aux îles du Cap-Vert et, en Méditerranée, jusqu’à Alexandrie. 3. Inachus leptochirus LEM:11 (fig. 215) ; LEACH 1815 b, Pl. XXII B ; BELL 1853, 18 et fig.; HELLER 1863,32, Pl. I, fig. 12-15; MILNE-EnwAnDs et Bouvmr. 1899, 45 et 1900, 145 : PESTA 1918, 324, fig. 102; B.»u.ss 1926, 36. ¢> / / 1 n A È, •' B K /"* J nx, A A '_:t¢ Il · [ » '*~2 ‘ <’l Jwb .4 ` ^ Qj·:`_¤;“ : F I' V' `\ www? [ D V `BF J _ ___,_.»-•·*’ » Qi A Fm. 215. —- Inachus leptochirus : A, rostre et partie antérieure gauche d’un 5 vus en dessous ; B, sternum thoracique contre lequel est appliqué Pabdomen du 5 et mon- trant la callosité sexuelle tub ; C, mzp° droit; D, chélipède droit d’un 5 dont la carapace mesure 16,5 mm. de longueur, l’appendice est grossi 5 fois (original). Caractères qui le distinguent du précédent : rostre dont l’échancrure est assez large ; tubercules principaux du test bien développés ; dent in- terantennulaire forte ; quelques denticules sur l'article basal des anten- nules; sur le grand article basal des pédoncules antennaires, deux séries de denticules et une saillie, qui le prolonge vers l’article urinaire, celui-ci
irmcnus 357 accompagné, en avant et en dehors, par deux petits dentîcules épistomiens ; au moins une épine sur le bord interne de mxp°. Longueur de la carapace d’un C9 16,5 mm., largeur 13 mm., longueur d'unchélipède 22 mm. (appr.) de p’ 53 mm., de p° 36 mm. Dans cet exemplaire, dont le tuberoule sternal est très accusé, les chélipèdes sont plutôt grêles, pauvrement épineux et n’atteignent pas tout à fait Pextrémité du carpe de p’ ; mais la taille peut être bien plus forte, alors les chélipèdes du 6 atteignent l’extrémité de cette dernière patte et sont assez fortement spinuleux,comme le montrent les figures de LEAcH et de BELL. Dans un très grand 5* capturé près du banc d’Arguin, la carapace mesure 26 mm. de longueur, 21 de largeur, les chélipèdes atteignent 80 mm. et p“ 102 mm. ; la pince est fort longue, étroite, avec les doigts égaux au tiers de la portion palmaire, écartés à leur base où le dactyle présente une forte dent tronquée. La taille de 16 mm. parait être l limite où s’affirme encore l’immaturité,comme on l’ob· serve dans une $2, tandis qu’une autre 9 de 16,5 mm. est déjà porteuse d’œufs qui mesurent 0,62 à 0,65 mm. de diamètre. Dans l’Atlantique, depuis la Grande-Bretagne jusqu’aux Açores et en Mau- ritanie ; dans la Méditerranée s’étend jusqu’à l’Adriatique. Assez rare, se tient depuis la région sublittorale jusqu’à 550 mètres. /1 / / , i \ 5 À] ta —î- _ .·" ., n g_«, =¤ ·1=`·· .,_ [ \ rx r rr Wi · a tl gà ij B A "\ ;Z\—\ gg? . w' F10. 218. -— lnachus lhoracicus : A, rostre et région antérieure gauche en vue ventrale ; B, sternum thoracique d‘un 6 avec ses callosités (médiane postérieure lu, médiane antérieure la et latérale gauche ll), Pabdomen rabattu vers ces callosités. La ligne ponctuée indique la limite interne de la callosité tl dans la Q d’Aguiarii qui présente d’al1leurs les autres callosités du 5* (original). ~l.In&ohus thoracicus Roux, avec les deux formes suivantes: i° Forme typica (fig.216,Aet B pars) ; Llhoracicus Roux 1828,Pl. XXVI et XXVII ; H. MILNE·EDWARDS 1834, 289 ; GUÉRIN-MÉNEVILLE, Ico-
358 nÉcAPonEs MARCHEURS nogr. Crust., Pl. XI, fig. 2 ; H1~:r.i.1=:n 1863, 32, Pl. I, fig. 7-ll ; Mr1.NE· Enwanns et Bouvier: 1900, 146 ; PEsrA 1918, 326, fig. 103 ; Nonan 1936, 101. Les quatre tubercules principaux de la carapace sont très élevés et très aigus : échancrure rostrale large et assez profonde ; antennules de lcplochirus ; grand article basal des pédoncules antennaires avec un petit nombre de denticules à sa base et une épine externe à son bout distal ; une spinule et une épine de chaque côté sur les aires qui servent de bor- dure postérieure aux fossettes antennulaires ; une dent aiguë un peu en avant et en dehors de l’article urinaire ; une rangée longitudinale de den- ticules sur le mérus qui porte une épine à son bord interne. La callosité sternale du 3 se compose d’un tubercule médian impair précédé d’u11 cœur renversé également impair et de deux vastes ailes qui recouvrent tout le stcrnum non occupé par l’abdomen, les parties impaires séparées entre elles et des ailes par un large sillon ; ces dernières arrondies et lamelleuses sur leurs bords arrondis de même que les bords de la pièce en cœur; abdo- men avec un fort tubercule très saillant et incliné vers le segment qui suit sur les segments 3, 4, 5. Tonalité brunâtre ; callosité sternale blanche et lisse.- Longueur de la carapace d’un très grand 3, 24 mm., largeur 22 mm., longueur de pf S6 mm. Diamètre des œufs, 0,65 mm. Espèce méditerranéenne connue jusqu’en Adriatique, mais capturée aux Canaries et au Sénégal ; elle ne parait guère descendre au-dessous de 80 mètres. 2° Forme Aguiarü CAP. (fig. 216, B pars) I. AguiariiBa1ro CArELLo ; 1876, 265, Pl. II, fig. 1-3 ; Osomo 1889, 52 ; MILNE~EDWARDS et Bouvnsa 1900, 146 ; Noam: 1936, 102, fig. 94. Singulière forme découverte à Sétubal sur un fond de 20 mètres et retrou- vée aux Desertas, près de Madère, par le « Talisman », sur un fond de 100 mètres où furent pris un 3 et une $2. Ces deux exemplaires mesurent environ 15 mm. et sont parfaitement adultes ; la Q porte des œufs de 0,45 mm. ; les pléopodes du 3 sont forts et ceux de la première paire très recourbés en de- hors. Les chélipèdes du 3 paraissent àpeine plus robustes que ceux de la Q, sans dilatation au mérus et aux pinces, si bien que nous avions, MILNE—EDWARDS et moi, signalé ce trait, comme une différence avec thoracicus. Mais Nouan a observé que cette différence n’existe pas, et, dans les grands mâles qu’il figure (longueur de la carapace 25 mm.), les chélipèdes semblent ne différer en rien de ceux de lhoracicus. En fait, Pespèce ressemble tout à fait à cette dernière, débutant en maturité vers 15 mm. avec chélipèdes réduits et pou- vant atteindre la même grande taille avec des chélipèdes renflés. Il faudra voir si les œufs sont normalement plus petits. La seule différence profonde consiste dans le développement de la callo- sité chez la Q ; chez le 3 celle-ci ressemble absolument à celle de lhoracicus, dans l’autre sexe les ailes sont assez échancrées sur leur bord interne pour donner place au grand abdomen. En fait, semble·t-il, avec Aguiarii, nous
Acunaus 359 sommes en présence d’une forme issue de lhoracicus qui, pour le moment au moins, en a conservé tous les caractères, y ajoutant, chez la Q, les formations sexuelles secondaires du 5*. C’est, avec une évidence bien plus frappante, un cas de pœcilogonie, c‘est-à-dire de polymorphisme femelle, comparable à celui du Dytiscus marginalis et du Papilio Dardanus où certaines femelles présentent les caractères extérieurs du mâle : il y aurait, chez Ihoracicus, des femelles sans callosités et d’autres, plus rares, où sont réalisées aussi complètement que possible les callosités masculines. Gomme l`observe Coa- Nor (1932, 359) à propos de ces derniers Insectes il y a là · indice que l’es- pèce est en voie d’évolution, l’une des femelles représentant une forme an- cienne ou primitive, l‘autre une forme nouvelle ·.. G. ACHAEUS Laacn 1815 b. Carapace où font saillie latéralement les lobes orbitaires qui sont courts et tronqués, sans épines à leur bord postérieur;p1us en arrière les voussures gastro-hépatiques suivies des grandes voussures branchiales ; sur le dos, \ '\, j;} au P " 7 B 2 6* xi $—¤•¤=¢f‘ ça; C A " 2,7 ' ZIB Fm. 217-218. - 217. Achacus : A, 5‘ de Cranchi en vue dorsale avec le chélipède gau- che ; B, ce dernier appendice Q face externe; C, chélipède droit du 3 sur la même face. - 218. Pince gauche d‘un 3 de cursor, face externe (original). fortes voussures gastrique, cardiaque et branchiales. Pédoncules oculaires longs, subcylindriques avec une petite cornée que précède, ammoins dans nos espèces, un tubercule du bord antérieur. Poils en crochet partout nom- breux, surtout aux pattes ambulatoires. Abdomen largement ovale chez la 9 où ses trois premiers segments font saillie en arrière de la carapace. Pe- tite taille. Le genre compte une dizaine d’espèces, toutes indo-pacifiques à l’eX~ ception des deux suivantes qui habitent nos régions ou, tout au moins, leur voisinage. Ces deux espèces diffèrent de certaines autres par les doigts de p‘ et de p° qui, au lieu d’être fort longs et presque droits comme ceux
360 DÉCAPODES Mancnsuas de p’ et de pf, sont un peu plus courts, fortement recourbés en faucille et armés sur leur bord concave de denticules ; dans ces deux espèces éga- lement, comme peut-être dans toutes les autres, les fonets antennaires sont assez allongés. 1. Achaeus Cranchiî LEACH (fig. 217): LEACH 1815 b, Pl. XXII; H. Mn.- NE-EDWARDS 1834, 281 et 1849, Pl. XXXV. fig. 2 ; BELL 1863, 10 et fig. ; HELLER 1863, 27, Pl. I, fig. 3 ; M1LNE—EDwARDs et Bouvier: 1900, 163, Pl. XXII, fig. 4 et 5 ; PESTA 1918, 329, fig. 104 ; MoNoD 1932, 211. Étranglement postorbitaire peu accusé ; quelques tubercules très bas et fort peu distincts sur la face dorsale de la carapace (3 en triangle sur la partie antérieure de la région gastrique, un sur l’aire mésogastrique, une série longitudinale de 3 sur chaque région branchiale) ; cornes fron- tales aiguës, bien séparées, un peu divergentes et dépassant de très peu l’avant—dernier article des pédoncules antennaires. Chélipèdes du 3 avec le mérus dilaté des deux côtés à sa base, orné de tubercules sur son bord externe, deux tubercules sur le même bord du carpe qui est peu dilaté ; les doigts aussi longs que la portion palmaire qui est renflée,le pouce très écarté du doigt mobile, sauf à son bout distal denticulé où il s’applique étroitement contre le bout semblable du doigt mobile, ce dernier inerme alors que le pouce présente vers sa base une forte dent. Chélipèdes de la S2 beaucoup plus grêles, sans dilatations, avec quelques rares tubercules au bord externe du mérus, les doigts de la pince finement denticulés et en contact sur toute leur longueur. Pattes ambulatoires médiocrement lon- gues, celles des deux paires antérieures dépassent toutefois notablement les pinces, les autres un peu plus courtes. Sur chaque segment libre de Pabdomen un petit tubercule médian. Des poils longs, érigés, et des poils plus ou moins courts en crochet sur la carapace et les pattes, surtout les ambulatoires. Tonalité brun rougeâtre. — Longueur de la carapace 6,5 mm., largeur 5 mm. Diamètre des œufs 0,4 mm. Connu depuis les Iles Britanniques jusqu’au Maroc (Fedallah) ; se répand en Méditerranée jusque dans l’Adriatique, voire, d’après BALSS (1926), jus- que dans la région d’A1exandrie. Se tient près de la côte et à faible profon- deur parmi les herbes et Algues marines. . 2. Achaeus cursor Enw. et Bouv. (fig. 218 et Pl. XIV, fig. 8-10) ; Muns- EDwA1>.Ds et Bonvma 1988, 154 ; 1899, 49 et 1900, 161, Pl. XXI, fig. 15, 16 et Pl.X1I, fig. 1-3. Se distingue du précédent par une série de traits : cornes rostrales très courtes. plutôt obtuses qu’aiguës, largement séparées et dépassant à peine la base de l’avant-dernier article des pédoncules antennaires ; le grand article basal (2 -1- 3) de ces derniers se prolonge sur l’épistome, en une saillie. vers l’article urinaire ; fort étranglement de la carapace en arrière
' Macaoronm 361 des saillies orbitaires ; un tubercule conique très net sur l’aire mésogas- trique et sur l’aire cardiaque ; pédoncules oculaires presque sans mucron cornéen, son tubercule antérieur plus large que chez Cranchii ; chéli- pèdes de la Q assez semblables à ceux de cette espèce dans le â, mérus et carpe avec les tubercules de celui-ci, mais peu renflés de même que la pince où les parties denticulées en contact sont fort longues, suivies d’un court hiatus où s’avanccnt trois dents (une sur le pouce, 2 sur le dactyle). Longueur d’un grand 3, 4,6 mm., d’une grande 9, 4 mm. ; largeur du 3, 4 mm., de la Q, 3,5 mm. Les pattes ambulatoires sont un peu plus longues que celles de Cranchii. Diamètre des œufs, 0,5 à 0,6 mm. Espèce rare, capturée seulement aux Açores et aux Canaries, par 30 et Fm metres de profondeur, et qu’on retrouvera sans doute dans nos régions. ll n’est point facile de l‘apercevoir, dissimulée sous les fragments d‘Algues qu’elle découpe avec ses pinces et fixe à ses poils en crochet, ainsi qu'A. BIILNE-Enwaaos l’a vu faire dans une cuvette. Cranchii a presque sûre- ment les mêmes habitudes. G. MACROPODIA LEACH 1813. (Sfenorhynchus Eow.; et auct., non Lixmancx) Garapace d’Achaeus, mais avec une épine au bord externe des saillies gastro—hépatiques; des tubercules aigus sur les diversesrégions saillantes du dos (3 en triangle sur la région gastrique, un sur chaque région branchiale et sur l’aire cardiaque). Rostro long, formé de deux pointes contiguës, au moins ai la base, et parfois légérement divergentes à l’extrémité. Pédoncules oculaires longs. Cloison interantennulaire développée surtout dans sa partie antérieure où elle s’élève en une forte earène armée en pointe a son bord inférieur. Grand article basal des antennes étroit et long, soudé au front dans sa moitié basale, plus ou moins libre en avant, souvent atteint et par- fois recouvert dans cette seconde moitié par un évasement (fig. 222) de la paroi frontale qui ferme en-avant les cavités antennulaires ; l’artic1e sui- vant assez court, le dernier beaucoup plus long. Mérus de mzp¤ subovalaire ou subtriangulaire, à peu prés aussi allongé que l’ischion.Chélipédes égaux, subcylindriques, presque toujours avec des épines sur le mérus et le carpe. Pattes ambulatoires 2 et 3 fort longues et très grêles, avec un doigt long et presque droit ; celles des deux paires suivantes un peu plus courtes, avec les doigts arqués (moins toutefois que dans Achaeus) et dentés. Des poils en crochet de petite taille sur la carapace et souvent, sinon toujours, de bien plus grands sur les côtés du rostre,plus rares sur les pattes.Ce1les- ci fragiles et se détachant aisément du corps. Genre littoral, sublittoral, qui peut descendre parfois aux profondeurs moyennes. Répandu surtout dans l’Atlantique oriental, mais représenté aussi dans les parages du Cap et de l’Australie. Avec A. l\rlILNE·EDWAHDS, nous avons ([899) donné un tableau synop- tique des six espèces qui habitent les parties orientales de l’Atlantique ; de ces six espèces, les quatre suivantes ont été reconnues dans nos mers ;
362 DÉCAPODES Mancnnuns ‘ elles se distinguent des deux autres (macrocheles Enxv. et Bouv. : longi- cornis Enw. et Bouv.) par le mérus subovalaire de mxpï la présence en certains points de longs poils sur les chélipèdes, d’une rangée longitudi- nale d’épines sur l face inférieure du mérus de ces appendices et d’une autre sur le bord supérieur des pinces, enfin par de petits tubercules aigus sur l’article basal des antennules, au voisinage de l’article qui suit. TABLEAU mas Es1>ÈcEs. 1. Rostre court, atteignant rarement le milieu du dernier article des pédoncules antennaires ; le grand article basal de ces pédoncules inerme de même que l’épistome ; d‘ordinaire pas de saillie spiniforme à l’ex- trémité distale du mérus des pattes ambulatoires (fig. 219) ......... .......................................... xostmta, p. 362. —- Rostre atteignant presque ou dépassant le bout distal des pédoncules antennaires ; le grand article basal de ees pédoncules armé de deux ou trois épines sur sa face inférieure ; l’épisto1ne armé au moins de deux paires de tubercules spiniformes. une sur le bord externe,l’autre en de- hors à côté de l’article urinaire ; bout distal du mérus des pattes ambu- latoires armé dorsalement d’une forte saillie spiniforme ......... 2. 2. Hostre n’afteignant pas tout à fait le bout distal des pédoncules an- tennaires, un peu arqué vers la base (fig. 220) ..... aegyptia., p. 365. — Rostre débordant plus ou moins les pédoncules antennaires, droit ou relevé vers le haut ...................................... 3. 3. Le rostre n’atteint pas l’extrémité des fouets antennaires ; pattes am- bulatoires antérieures ayant moins de quatre fois la longueur de la ca- rapace, leur doigt plus court que celle—ci (fig. 221) ................ ........................................ longirostris, p. 366. —- Le rostre atteint sensiblement Pextrémité du court fouet antennaire ; pattes ambulatoires antérieures plus de quatre fois aussi longues que la carapace, leur doigt plus long que celle-ci (fig. 222). longipes, p. 367. M. rosirala est encore assez voisin d’Achucus Cmnchii ; aegypiia s’en rapproche quelque peu, mais présente des affinités plus étroites avec lon- giruslris. 1. Macropodia 1‘0St1·ataL. (fig.219) ; Cancer roslralus LINNÉ 1761 ,n° 2027. Macropodia roslrala RATHBUN 1897, 158 ;PEs'rA 1918, 318, fig 99; M0NoD 1932 a, 211 et 1933, 46; BALSS 1926, 37 et 1936, 26; SCHELLENBERG 1928, 103, fig. 78. Cancer phalangium PENNANT 1777, IV, Pl. IX, fig. 17. J\/Iacr·o- podia phalangium LEACH 1815 b, Pl. XXIII, fig. 6. Slmorhynchus phalan— gium H. M1LNE-Enwanns 1834, 279 ; Stenorhynchus phalangium BELL 1853, 2 et fig. ; HELLER 1863, 25 ; Cznnmavsxv 1884, 124 ; MILNE-ED- wamns et Bouvmn 1900, 154 ; Nonns 1936, 104, fig. 94.
Macnoronm 363 Outre les tubercules aigus normaux, un tubereule hépatique en dehors de la paire gastrique ; rostre triangulaire muni sur les côtés de longues soies fortement en crochet, puis, au bout, d’un faisceau de soies droites un peu plus réduites. Pédoncules oculaires très dilatés et un peu mucronés dans leur partie terminale où le bord cornéen est obliquement convexe. e l 5 \ z•"= , i Q 1 4 »* :1 UW Q' 5 s ( t' " fr 2+ " T? ' A At .r I ‘• râ ‘ ,~ «.' ll É . \ l *3 eie· - . " ~' A Il } A e . ^ i ^ · 4 A A 1 ·7 © r 7 © ` O i (Tb -\ Fia. 220. ·—- Macropodia acgyplia, région antérieure du corps vue Fm. 219. — Macropodia rostraia : A, région ante- en dessous; on a enlevé es an- rieure du corps I antennule droite enlevée, face tennules pour mettre en évi- ventrale; B, schéma de 1`abdomen du 3 (ori- dence Vévasement frontal (ori- ginal). ginal). Pas d’évasement fronto-antennulaire sur le grand article basal des pé- doncules antennaires ; parfois un petit tubercule aigu près de l’article urinaire. Mœp° à mérus bien plus court et plus étroit que l’isehion, deux épines sur son bord interne. Chélipèdes du 3 forts et beaucoup plus longs que la carapace ; leur mérus armé d'une série de fortes épines à son bord inféro-externe, d’une série de spinules sur le bord de sa face inféro·interne, deux ou trois épines seule-
364 DÉcAPoDEs Mancnnuns ment au bord interne de la face supérieure ; quelques épines sur le carpe ; sur la pince, qui est renflée, une rangée d'épines au bord supérieur et au bord inférieur, une série de spinules le long de la face interne ; les doigts un peu infléchis vers le bas, en contact sur leur moitié terminale un peu denticulée, largement béants à la base ou chacun d’eux porte une grosse dent tronquée. Chez la 9 les chélipèdes plus courts, plus faibles et les doigts en contact sur toute leur étendue. Les pattes ambulatoires parfois avec une saillie spiniforme au bout distal du mérus, leur doigt plus court que le propode ; celles de la paire antérieure égalent environ trois fois la lon- gueur de la carapace. Sur toutes les pattes de longs poils épars. Le pre- mier segment abdominal du 3 assez long, le 29 étroit, court, le 38 au moins aussi long que le premier, mais plus large et incliné en toit, avec un petit tubercule médian et deux fortes saillies latérales, les autres munis d’un fort tubercule médian, le dernier (6 + 7) presque tronqué en arrière. Tona- lité jaunâtre ou rougeâtre. ——- Longueur d’un grand 3, 1'7 ,5 mm., largeur 12,5 mm. Diamètre des œufs 0.5 mm. Ces œufs gris vert jaunâtre peu après la ponte (Ch. PÉREZ). Connu depuis la mer de Murman dans l’0céan Glacial jusque dans l’An- gola, se répand des Açores en mer Noire et jusqu’au fond de la Méditerra- née (Syrie) ; habite surtout la côte ou la région subcôtière, parmi les plantes marines, mais peut descendre jusqu’à 70 brasses, C’est une espèce commune dont SCHELLENBERG a bien résumé les traits ; elle s’agrippe fortement aux plantes par le moyen de ses longs doigts rabattus sur le propode. Le vaste abdomen de la Q présente sur sa face externe des poils en crochet ; comme dans les autres espèces du genre et dans beaucoup de Maiidés, la charge d’œufs qu’il porte le relève presque sur le plan dorsal dela carapace. D`après GRAEFFE (1902) c’est d’avril à juillet que se produit la ponte. Ses larves zoés, dépourvues de rostre et d’épines latérales, présentent par contre une puissante épine dorsale qui persiste chez la mégalope ; celle-ci avec un rostre réduit et une saillie bifide sur la région gastrique. 2. Macropodia aegyptia. EDW. (fig. 220) ; Slenorynchus aegypiius H. M1LNE—EDwAnns 1834. Sienorhynchus aegyplius HELLER 1863, 26 ; Cznn- NIAVSKY 1884, 124 ; MILNE—EDWABDS et BOUVIER 1899, 48 et 1900, 155. Sienorhynchus phalangium SAVIGNY-AUDOUIN 1819-1926, Pl. VI, fig. 6. Pmessemble à rosirafa et aux espèces suivantes par ses tubercules dor- saux et les ornements en saillie des pattes, à rosfrafa seulement par les puissants poils en crochet de son rostre qui, pour la longueur, tient le mi- lieu entre rosiraia et longicornis : l’évasement frontal est à peu près le même que dans cette dernière ; dans l’exemplaire Q que j’ai sous les yeux, il y a 3 fortes épines sur l’article basal 2 -j— 3 des pédoncules antennaires, et trois paires de tubercules épineux sur l’épistome dont la plus antérieure se trouve juste en arrière des fossettes antennulaires ; il y a des saillies parfois spiniformes vers les bords de l’abdomer1, surtout en arrière. —- Longueur de la carapace de cet exemplaire, 15 mm. Diamètre des œufs 0,5 à 0,6 mm.
Macnoromn 365 D’après 1\I1LNE-EmvAn1>s habite les côtes de l‘Égypte, de la Sicile et de la mer Noire ; Pexemolaire cité plus haut fut pris aux Canaries par 40 mètres de profondeur. ` L 3. Macropodia lo igirostris Farm. (fig. 220 et Pl. XIV, fig. ll) ; Cancer I I .—"ï,- 4 \ , 4 . , \ . E. y \ , , gï 1 f . . [ · \ r '° ` * F r 6 9 I 1 1 #1 \ / I` x ï Z ’ o 1 i /‘\/` A . ' F10. 222. - Macropodia longipes : A, région antérieure du corps, vue en dessous, 1’éva- Fm. 221.— Macropodia longiroslris, sement frontal très accentué déborde en extrémité de la patte 5d'ungrand avant les antennules qui sont en place 8 (original). I3, zmp* gauche (original). Iongiroslris Fztenrcrus 1775, 408 (pars). Inachus l0ngz`r0sIr·z's ID. 1798, 358. Macropodia longiroslris Risso 1826, V, 27;PESTA 1918, 314, fig. 378 ;B.u.ss 1926, 37 ; MONOD 1931a, 427 et 1933, 46; Srxamrrz 1933, 148; BALSS 1936, 27. Stenorhynchus longiroslris HELLER 1863, 23 ; Cznnmlxvsxv 1884, 124 ; MlLNE·EDWARDS et Bouvum 1900, 156, P1. XXII, fig. 6 ; Noxana 1931, 170, fig. 10. Nlacropodia lmuirosiris LEACH 1814, III, 411. Slmorynchus lenuiroslris BELL 1853, 6 et fig.
366 DÉCAPODES MARcHEURs Differe d’aegypIia par son rostre un peu plus long, surtout par les soies en crochet de ce dernier qui sont beaucoup plus nombreuses et à peine plus grandes que celles situées un peu partout sur le corps et les pattes. Dans une grande 9, l’évasement frontal est un peu plus fort et s’avance da- vantage sur le grand article basal 2 -|- 3 dont l’épine terminale est moins saillante ; les tubercules de l’épistome sont encore au nombre de 3 paires, mais les postantennulaires sont fort réduits. Dans une jeune Q de 9,5 mm. où l’abdomen est encore médiocre, de même que dans un jeune 6 à peine plus grand, la paire postantennulaire est absente, l’évasement frontal peu avancé et le grand article basal des pédoncules antennaires, faible- ment armé, reste libre sur au moins la moitié de sa longueur, les doigts des pinces sont en contact sur toute leur longueur, sauf un léger écarte- ment basal. Tonalité brunâtre. —— Longueur de cette petite 9, 9,5 mm., largeur 5,5 mm.; longueur de pl, 33,7 mm. dont 8,8 pour le propode et 8 pour le doigt. Dans la photo du 3 un peu plus grand donnée par NoBnE, les dimensions relatives semblent les mêmes. Diamètre des œufs, 0,5 à 0,6 mm. L’espèce est connue depuis les Féroé jusqu’aux Canaries et au Sénégal, répandue surtout en Méditerranée où elle atteint Alexandrie, la Syrie, la Palestine et la mer Noire. Elle se tient sur les fonds les plus divers et peut descendre jusqu’à 318 mètres. var. intêrmêdia nova. — Tous ces caractères sont bien accusés chez un grand 3 capturé dans 1’Atlantique marocain. Mais tandis que dans la forme typique, p" égale au plus quatre fois la longueur de la carapace, avec un doigt plus court que cette dernière, ledit (3* présente deux traits qui le rappro- chent de 1’espèce suivante, à savoir un remarquable allongement de p" et de son doigt, ce dernier étant plus long que la carapace, la patte elle-même ayant plus de cinq fois la longueur de cette dernière ; la paire d’épines épi- stomiennes postantennulaires fait complètement défaut; tous les tubercules dorsaux se prolongent en fortes épines. —— Longueur de la carapace 19 mm., largeur 13,5 mm., longueur de p2, 104 mm. dont 40 pour le propode et 24 pour le doigt. 4. Macropodia longipes Eow. et Bouv. (fig. 222 et Pl. XIV, fig. 12, 13); Sfenorhynchus longipes l`llLNE-EDWARDS et BOUVIER 1894, 4 (note) ; 1889, 48 et 1900, 157, Pl. XXI, fig. 18 et XXII, fig. 7-11. Ressemble à la variété précédente par le développement du doigt de p2 qui est plus long que la carapace. Se distingue d’ailleurs des autres Macro- podes par les traits suivants 1 pattes ambulatoires remarquablement grêles, rostre fort allongé à pointes longuement un peu divergentes qui doivent atteindre à très peu près le bout des fouets antennaires, pédon- cules oculaires subglobuleux dans la région rornéenne, évascmcnt front al dépassant le bord externe du grand article basal des pédoncules anten- naires, épine terminale de cet article très réduite, mérus de mœpa sans épines sur son bord interne et portant le carpe à son angle antéro·interne;
Mixcnoroom 367 par ailleurs ressemble beaucoup à longiroslris, mais présente sur l’épîs- tome des épines postantennulaires. -· Longueur totale de la carapace 20 mm., du rostre 8 mm., de p‘, 91 mm. Un 5* pris sur fond coralligène par le « Travailleur » au large du cap Si- cié (Provence), à une profondeur de 445 mètres.
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INDEX SYSTEMATIQ UE ` Les noms des espèces et variétés sont en romaines ; les noms de genres en 6BYD· tiennes ; les noms de familles et sous-familles en Psrxrss CAPITALES, ceux des grou- pements plus importants en CAPITALES ITALIQUES ; tous les synonymes sont en italiques. Les chiffres en caractères gras se rapportent aux figures du texte. Enfin, les noms précédés d’une astérisque indiquent•des espèces n'appartenant pas à. la faune frzmçaise. *abe1·rans (ûclocwris), 95. elgirlea (Ebalia), 208, 211, Pl. VII, *abyss0r·u.m (Parapagurus), 128. Hg. 15-19. · acudianns (Pagnrns), 135. alutaceus (Hyas coarctatus), 335. acantkodes (Catapagnroides), 144. Anuzthia, 345. _ Acanthonyx, 317, 347. ambigus. (Ebalia), 208, 210, 144. ACANTHONYCHINAE, 317, 347. americanus (Euchirograpsus), 294. Achaeus, 318, 359. *americanns (Hmnwrus), 54. _ Actua, 230, 269. Amphitrite, 249. acutîfrons (Eriocheir sinensis), 299. Anamathia., 318, 345. scutifrons (Catapaguroides), 143. Anapagurus, 127, 144, 100. admets (Thalamita, Cancer, Pcrrtunus), anachoretus (Eupagutus, Pagwrus), 131. 253, 163. 138, 94. adriatica (Calliaasis), 98. *Anaspides, 18, 8. advena (Pachygrapsns), 300. Andrewsi (Ga.lathea),_169. *Aegea., 156. angulata (Goneplax, Gonoplam, Ocypoda, "'Aegleidae, 155. Cancer), 276, 178, Pl. XI, Hg. 2. aegyptîa (Mamopodîa. Stwwrhyvwhus), *angulatus(Panul1Èrns),79. 362, 365, 220. angulifrons (Lambrus, Pwrthenope), 309, affinis (Cambarus, .4stae·u.s), 69, 48, 55, 310, 191, Pl. XII, fig. 1. 56. annnlico1·nis_ (Pagurus), 138. *affinis (Geryon), 252. Amrmala, 111. *a.ffinis (Munida), 117. AN OMURA, 48, 111. *nfvicu.nns (Pilumnus), 256. "'Ankm'ii(Mun1id0ps'is), 175, 118. Agassizi (Pentacheles), 76. *Arax:hn0dromia, 187. Aguiarii (Inachus thoracicus), 353, 358, araignées de mer, 316. . ` 218 B. araneus (Hyas, Mam, Imwlms, Cancer), Albunsn, 179. 334, 203, Pl. XIII, ûg. 6. ALBUNEIDAE, 179. Arctu.8, 89. . ` . *Alcocki (Calocaris), 95. arctus (Scyllarus, Cancer), 89, 82, 83. · algarbiensis (Pagurns), 123. areuatus (Portunus), 237, 239, Pl. IX, algerian (Callicmassa), 103. _ _ fig. 3.
390 mmzx sYsTÉ1»1AT1gu1a: *m·gillic0la (Cambarus), 71. *Bleph.a·r0p0da, 179. arenarius (Pagwrus), 123. Bocagewl (Pagurns), 123. armata (Pisa), 330, 331. boletifer (Merocryptus), 212, 145, P1. arrosor (Pagurus, Dardanus), 124, 82. VIII, fig. 1, 2. asper (Mithraz), 324. boletifera (Enryrwme), 340. aspcr (nisto), 91, Pl. XI, fig. 1 et 2. Bolina, 12, 4. aspera (Ebalia), 209. Bosmli (Porcellana), 178. aspera.(Eu1·yn0me, Cancer), 340, 207, Pl. Brachygnatha, 183. XIII, ûg. 8, 9. Btachynotus, 276, 195. ÀSTACIDAE, 52, 59. BRACHY RHYNCHA , 193, 184, 226. Astaci/na, 60. BRACHYURA, 48, 182. Alücllâ, 60, 61. Brachyura gcnuina, 183. Astacus (Astacus; Cancer, Potamobias), breviaculeatus (Anapegrus), 145, 147, 63, 64, 50, et nombreuses au- 101. tres figures du texte Pl. I, fig. brevicarpus (Anapagurus), 145, 150, 1, PI. II, fig. 4. 104. Asthencgnathus, 303. RÉVICORNES (PALIMURIDAE), 79. Aielecyclun, 217, 219. brevifrons (Acanthonyœ), 347. atlantica (Nephropsis), 59, Pl. II, fig. brecispina (Bathynecfes), 247. '2 et 3. brunneo-pictus (Paguristes oculatus), *atlanticus (Lambrus), 313. 120. atlanticus (Asthcnognathus), 303. Brayerii (Ebalia), 209. atlanticus (puer), 85. Bryan? (Ebalia), 209. AXIIDAE, 92, 93. bufo (Cancer), 334. Axius, 93. caecus (Cambarus), 68. bamffîa. (Munida, Galathea), 171, Pl. V, C&]8DD8, 202. fig. 3. CALAPPIDAE, 195, 202. bamfficus (Cancer, Astacus, Galathca, CA1.A1>1>1NAE, 202. Munida), 171. Calcinus, 118, 121. berbata. (Homola, Thclrmlope Cancer), calidus (Pagurus), 125, 83. 192, 188. Callinuassa, 100. barbarus (Portanus), 242. CALLIANASSIDAE, 92, 100. *Bartlett'i (Pylopagarus), 153, 108. CALLIANASSINAE, 100. Bathyncctes, 229, 245. Callichi-ras, 101. *Bellia, 216. Callidus (Paguras), 126. belliamus (Cancer, Platycarcinus), 225, Calocnrides, 97. P1. VIII, fig. 11. Calocaris, 93, 95. Bemherdus (Eupngurus, Cancer, Asta- Cambarus, 61, 70. cas, Pagurns), 131, 135, 92, Cancer, 217, 223. ` Pl. IV, ûg. 3 à. 6. Cancraidca, 227. Bcrnhardus (Paguras), 137. *capensis (Hcmarus), 54. ` bernard l’Ermite, 135. Carcrinides, 233. bicristatus (Sympagurus), 129, 86. Carcinus, 228, 233. bicomiger (Anepngurus), 145, 152, 108. carabus (Albunea, Cancer), 179, 132, 133. Bigea, 105. carinata (hlyra), 214. biguttatus (Portumnus), 231, 232, Pl. cameus (Eupagurus), 131, 138, 95. IX, fig. 1. Caroni (Cymopolia, Palicas), 305, 189, *B'irgus, 1`14, 117. Pl. XI, fig. 13-15.
mmazx SYSTÉMATIQUE 391 Garpenteri (Rochinie., Scyramathia, Ama- crabe des Cocotiers, 114. thia), 344, 209, Pl. XIV, crabe enragé, 235. fig. 1-3. Crxmchii (Achaeus), 360, 217. cassivelxmnus (Corystes, Cancer), 218, Cmnchii (Ebnlia.), 208, 209, Pl. VIT, 148, PI. VIII, fig. 5. fig. 7-10. · Uutnpaguroides, 127, 142. Cranchii (Pinnctheres), 302. *Catapagur·u.s, 144. crnssipes (Calocarides, Eiconaœius), 97. CATOMETOPA. 184, 273. crassipes (Catapuguroides), 144. cedo-nulli (Cancer), 251. crenuta. (Eucrate), 276, 175, PI. XI, fig. 1. chabrus (Plagusin), 300. crenulatus (Arcius), 91. Uhnrybdis, 229, 251. *cr·u·cifer (Polycheles), 74. Cheramns, 101. cruentatns (Alelecyclus), 221. Chovreuxi (Eupagurus), 131, 139, 97. *Crypt0lith0des, 153. chiragra (Ebalia), 209. cfyptopcdcs (Cancériens), 307. chiragra. (Lissa., Pisa, Inachus, Cancer), cuzmensis (Eupagurus, Pagurus), 131, 338, 200. 132, 88. chiroaonnthus (Anapagurus, Pagurus, curvimnna (Munidn), 171, 173. Spiropagums), 145, 148, cursor (Acheeus), 360, 218, Pl. XIV, fig. 102. 8-10. Chirostylus, 158. cursor (Ocypoda), 285, 178, 178 bis. Cloirostylidae, 158. curvidactylus (Anapagurus), 145, 149. cigale de mer, 89. 103. Clibnnnrius, 118, 120. curuimanus (Pagurus), 123. Clouei (Ergasticus, Pleistacantha), 242, Cuvierî (Paromola, Homola, Dorippe), 208, PI. XIII, fig. 10-13. 191, 14, 137. *Clythr0cerus, 196. *Cycl0d0rippac, 196. *coalita (Myra), 214. 'ICYCLODOBIPPINAE, 196. cnarctatus (Hyas), 334, 335, 204. CYCLOMETOP.4, 184, 227. *Coenobita, 117. Cvmoxomm, 196. *C()ENOBITIDAE,, 114, 117. Cymonomul, 196, 197. condyliata (Herbstia, Maia, Incwhns, Cymopolia, 275. ' Cancer), 336, 205, Pl. XIII, CvMo1·o1.x1¤A1a, 275, 303. fig. 7. *Cym0p0lus, 196. ctmtracta. (Parthenopc), 312. eoncolor (Uroptychus nitidus, Dipty- *dama (Mithrax), 324. chus nitidus), 160, 161, 113, Dehaani (Scyllarus), 89. 121, Pl. V, fig. 10-12. deltuurn. (Upogebîn, Gebia, Gcbiop- comllina. (Pisa), 327, 329, 200. sis, Calliadne), 106, 70. coronatus (Azcius), 95. deltura (Gebia), 106. cornutus (Inachus), 321. dentatus (Corystes, Albunea), 218. ooronatus (Onlooarides, Eiconaœius), 97. denticulata (Callianassa), 102. Uotystal, 217. denticula.ta.(Pirime1a., Cancer), 225, 140, CORYSTOIDEA, 184, 215. Pl. VIII, fig. 12, 13. · *C0ryst0ides, 216. depressa. (Plagusia), 299, Pl. XI, fig. 8. cotrugatus (Portunus, Cancer), 237, depurator (Pottunus, Cancer), 238, 242, 240, 155, Pl. IX, fig. 5. P1. IX, fig. 8. Ccstae (Ebalia), 211. Deshayesi (Ebalia), 209. Couchi (Xantho), Mïcropmwpe), 265, dichotomus (Schimphrys, A/Iith·raa:), 324, 267, 172, 171 B, Pl. X, fig. 11. 198, Pl.X11I,g.2.
392 mnax SYSTÉMATIQUE Dicranodromîa, 187. Emmumm, 72. digitalis (Porcellazla.), 178. Ethusa, 196, 200. dlgitidistans (Galathea), 168. Ethusina, 197. Dllwynl (Pagurus), 123. L étrille, 240. Dioganes, 118, 122. Euchirograpsus, 276, 293. *di0genes (Cambarus), 71. Eucrate, 275, 276. *dl0genes (Paguras), 126. Eumeclonldae, 307. Dlptycinae, 157. Eumuuida., 158, 161. Diptyohns, 159. eupagurierme (série), 112. discrepans (Ebalia), 209. EUPAGUMNAE, 112, 126. dîspersa. (Galathea), 165, 166, Pl. V, Eupagurus, 127, 129. fig. 1 et 2. Euryala, 217. *Dôderleini (Dlcranodromia), 188. Eurynome, 318, 340. dohlenlerebs, 67. excavatus (Eupagurus, Pagnms), 131, Dorhynchus, 318, 349. · 133, 89, 90. dorhynchus (Inachus), 353, 355, 214, D0!îDDe, 196, 198. *Fa,a:0ni (Scyllarus), 89. DORIPPIDAE, 195. ferrnginens (Pagarns), 148. D0R11>1>1NAE, 196.. flagellés (Galathéidés), 162. dorsettensîs (ïnachus, Cancer), 353. floridus (Xantho, Cancer), 265, 1*70, 213, Pl.XV, Hg. 7. 172 C, P1. XI, fig. 9. Dromîa., 189. fluviatilis (Astacus, Potamablns), 64. DROMIACEA, 183, 184, 186. ]‘luviatil1Ès(P0tam0n, Thelphusa, Cancer), DROMIIDAE, 186. _ 272. DR0M11NAE, 186. fontinalis (Astacns), 66. dnbla (Myra), 214. Forbesii (Spiropagurus, Pagams), 145, Dufourli (Lnpa), 249. formosus (ûhîrostylus, Ptychogaster, Gas- DYN0MEmNAE, 187. l . troptychus), 158, 118, 119, Pl. V, üg. 8. Ebalia, 206. fugax (Myra, Lencosia), 214, P1. VIII, écrevisses, 59. fig. 3. edclkrebs, 64. fnrcatus (Dorhynchus), 351. Edwardsî (Ebalia), 208, 210, P1. VI, furcillatus (Dorhynchus), 351. fig. 12-14. edulis (Potamon, Tkelphusa, Pota- Galacanlha, 174. mophilns), 272, PI. X. Hg. 17. Galathea, 162, 165. Eiccmaœius, 97. GA1.ATHm11J.¤.E, 155, 162. elegans (Albunea), 181. GALA THEIDEA, 112, 154. elegzms (Latrelllia), 193, 139, Pl. VII, GALATHEINAE, 162. . fig. 5. Galathodes, 174. emarginatus (Pcrrtnnus), 239. gammarus (Cancer, Homams), 56. Ergasticus, 318, 342. Gasvroptychns, 157. erinaoea (M mia), 323. Gebla, 106. ` Eriocheîr, 276, 296. Gebieula, 105. Eriphia, 230, 270. Gebiopsis, 106. Eryma, 74. Gelaslmus, 280. Ewan, 74. genulna (Brachyum), 183. eryoneious, 40, 74. Geryon, 230, 261. ERYONIDAE, 72. Gibbsi (Pisa),328, 331, 202, Pl.XIII,f1g. 5.
mnnx SYSTÉMATIQUE 393 gibbulosa (Tr·ich0carcinu.s), 223. hirsutus (Pîlumnus), 256, 185. glr1,bra(Galathca), 168. holsatus (Portunus), 238, 243, 153, Pl. glaucothoé, 41, 116. IX, fig. 10. gnltzizma (Maia.), 321, 323, 197, Pl. XIII, Homard, 53. fig. 1. H0MAR1DAE, 53. (}m~1E1>LAc1DAE, 275, 276. HOMARIDEA, 51, 52. Goneplax, 275, 277. Homamim, 60. Goniosoma, 251. Homarus, 53. Gonoplaœ, 275. homarus (Cancer, Astacus), 53. gmcîlîpes (Upogcbia.), 106, 110, 73. Homola, 190, 192. gmcilîs (Munida. bamffîa.), 172. Homomxnm, 186, 190. granosus (Xanthîas, Xanthodes), 268, HoM0x.1NAE, 190. P1. X, ûg. 12. *H0molodr¢rmia, 186. gmnulata (Calappa, Cancer), 203, 142, HOMOLODROMIINAE, 187. Pl. VII, Hg. 1. *H0m0l0genus, 190. gmnulntus (üymonomus, Ethusa), 197, `Humberti (Parthenopc), 312. Pl. VI, Hg. 7-10. hummer, 55. granulatus (Palious), 305. Hyas, 318, 333. *g·ranulatu.s (Polychales), 74. hydrophîlus (Xsmtho, Cancer), 265, 266, amnulosu (Ebamlîa), 208, 211, Pl. VII, 171, Pl. X, Hp:. 10. ûg. 20. *H3fmen0somidcw, 307. GnArs1¤.».E, 275, 287. Hyndmunni (Axmpagurus, Pagurus), 145. Gmpsoidea, 273. 151, 105. mz.A1>s1N.m, 275. Hyperolissa, 227. Grapsus, 275, 290. Hyperzmœrista, 227. grapsus (Grupsus), 291, Pl. XI, fig. 4. G*r1Èmaldi'i(mcga.l0p0), 154. * grimpeurs flïroptyohîdaa), 157. nëîagîî S6` G'u.orini (Albunea), 179. ' ' *guttatus (Palinurus Panulirus) 84 ILHNAE' 206' 21* ’ ’ ' Innchus, 318, 351. hastatus (Neptunus, Portnnus, Lupa, 317' MÈ5 Cancer), 249, 160, Pl. IX, Hg. 14. . · gum8)’ ' . . incœsus (Xantho), 265. helgolamdwa (Callmnassa), 102. wml. (H t 260 Henslowî (Polybîus), 243, 157, P1. IX, .1 Mia .6 eropampex ' Hg. 11. 1nex:n11x? (Pllumfms hvrtellus), 256. mmm, 317,336. î""”g’"" ÉEb“'"‘)· 211* Hwbstü (Mmlmaà 336. 1nter1nad1a (Ga1athea),' 165, 166, 126. Hatetocryptan 308, 314. mtermadia. q7(è\Iaorop0d1a. Iongxrostms), ';‘°"°d"” (A”l"°”°l“")* m' î11tarmedîa.(Munîdn mmm.), 172. eterograpsus, 296. . . . Hetoropanopm 230, 259- œtalwa (Callmnassa, Trypaea), 103, 105. hezacantha (Parthenope), 312. havtii (Pentacheles), 76. Jacolrii (Enpagurus), 128. HIPPIDAE, 179. "'japanious (Eriocheir), 296. HIPPIDEA, 112, 178. _ *jup<mic·u.s (Nephrops), 57. hirtellus (Pllumnus, Cmwer), 255, Pl. X, *jap0ni0u.s (Pannlims), 83. ·üg. 1. *Jasus, 77. hirsutus (Pagurus), 120. Jaxen, 98.
394 INDEX SYSTÉMATIQUE Iabillardieri (Pagums), 120. longicornis (Nematopagurus),141,84,98. *lawis (Aeglea), 156, 100. longicrum (Paragalene, Eriphia), 263, laevis (Anapagurus, Pagurus), 145, 169, Pl. X, fig. 8. 100 bis. lamgimana (Parthcnope), 310. laevîs (Heteropanope, Panopaeus), 260, *l0ngimcmus (Lambrus), 190. 168. lrmgipeda (Galathea), 171. laevis (nisto), 91, Pl. III, fig. 6. longipes (Bathynectes, Portanus), 245, Lafonti (Pagurus), 123. 246, 158, Pl. IX, fig. 12. *Lalwnde1È (Jasus), 81. longipes (Geryon), 262. Lnmbrus, 308. longipes (Macropodia, Stcnorhynchus), lanata (Dorippe, Cancer), 198, 140, P]. 362, 367, 222. VI, iig. 11. *lcmgipes (Palimwus, Panulims), 84. langoaste, 77. longirostris (Macropodia, Stenarhyn- langoustine, 58. chas, Inachus, Cancer), 362, *La.0media, 98. 366, 221. LAOMEDIIDAE, 92, 97. longîspimz (Bathynectes), 247. laticauda. (Callianassa, Callichwus), 102, longispîna (Anapagurus laevis), 147. 69. LORICA TA, 72, 76. latipes (Portumnus, Platyowichus, Can- lucasi (Heterograpsus, Brachynotus), 296. cer), 231, 151, Pl. VIII, fig. 14. ïucasi(Pagu1·*us), 132. Latreillea, 193. lugubwls (Maia.), 323. Latrcilli (Pinnothmes), 302. lunulatus (Acanthonyx, Maia, Libinia). Latreillin, 193. 347, 211, Pl. XII, fig. 11, 12. LATREILLIINAE, 190, 193. *latr0 (Birgus), 114, 117. Macandreae (Calocaris), 96, P1. IV, latus (Scyllarides, Soyllams), 88, Pl. fig. 1 et 2. III, iig. 5. *Ma0andrea0 (Leptodius), 267. leptochîrus (Inachus), 353, 356, 215. *Macr0chei·ra, 319. leptodactylus (Astacus, Potamobius), macrocheles (Lambrus, Cancer), 309, 63, 65, 51. 311, 192, Pl. XII, fig. 4. LEUc0s11DAE, 195, 204. macrochirus (Catapaguroides), 144. LEUc0sx1NAE, 206. macropipus (Portunus), 241. liguricus (Euchirograpsus), 293, 183, Macropodia, 318, 361. Pl. XI, fig. 5, 6. Macrwra astacides, 52. limwana (Planes), 292. MAORURA NATANTIA, 47. *Liwu,pa1·us, 79. MACRURA REPTANTIA, 48, 51. Lispognathus, 349. maculatas (Grapsus), 291. Lissa, 317, 338. maoulatus (Pagurus, Paguristes), 119. Lîthodcs, 153. maoulatus (Portunus), 240. L1T1—10D1DAE, 112, 152. maenas (Carcînus, Cavcinides, Portu- littoralis (Upogebia, Gebia, Thalassina), nus), 234, 152, Pl. IX, Hg. 2. 106, 107, 70. Mahyeuxi (Dicranodromia), 188, 27, lobata (Eriocheir sinensis), 299. 135, Pl. IV, fig. 2-4. lobster, 55. Main, 317, 319. *L0misddae, 112, 114, 118. MMIDAE, 307, 316. lougicomes (Palinuridae), 79. MAUNAE, 317. longicomis (Astacus), 67. maia (hîthodes), 153, 109. longicomîâ (Porcellana), 177, 35, 131, marcheurs (Uroptychîdae, Diptycinae), Pl. V, Hg. 6. 157.
mmsx sYs·rÉMA1·1QUE 395 Maltzfml (Heterocrypta), 315, 194, P1. modiolac (Pinnotheres), 301. ' XII, Hg. 9, 10. montgrandis (Lambncs), 310. marinus (Astacus), 56. Montagui (Pinnofheres), 303. Marionîs (Haterocryptn Maltzxmî), 315. Munida, 162, 171. Mnrîonis (Munîdopsîs, Galafhodes, Oro- MUNIDOPSINAE, 162. plwrhynchus), 174, 175, Pl. VI, Munidopsis, 162, 174. fig. 5. Mym., 206, 213. mnrmoreus (Portunus), 238, 242, Pl. IX, mysîs, 39. fig. 9. Mysis, 13, 7. marmoratus (Pachygmpsus, Leptograp- mytilorum (Pinnoiheres), 301. sus, Grapsus, Cancer), 289, 179, Pl. XI, fig. 4. *Naresii (Ergasticus), 242. mascarona (Ethusa., Doréppe, Cancer), nasufus (Platyonychus), 232. 200, 141. nauplius, 38. massena (Lumbrus, Parthenolambrus, *Na·u.sh0nia, 98. Parthenopoides), 309, 312, 193, Nautilograpsus, 291. Pl. XII, Hg. 5-8. neapolifana (Paragalene), 263. *Matufa, 202. Nemnfopagurus, 127, 141. mauritamicus (Inachus), 202. *Ne0l1Èth0des, 154. mauritanicus (Inachus), 353. Ncphrops, 53, 57. mauritanicus (Palinutus, Palinurus vu}- Nophr0p¤is,.53, 58. garis), 80, 83, 61 A', B`. Neptunus, 229, 248. maurus '(Pachygrapsush Lcptograpsus, nexa. (Galathen), 163, 166, 127. Grapsus), 290, 180. *nigrescens (Astacus), 64. mediferranea (Aziopsis), 93, 95. nigritarsis (Pagurus), 120. mediterranea (Drmwia), 189. nisto, 40, 87, 91. mediterrancus (Lambrus), 311. nîtîdus (Uroptychus, Diptychus), 161. megnlope, 42. nobilis (Astcwus), 64. megalops (Catapagumidcs), 142, 143. noble (Ecrevisse), 64. marguiensis (Chm·ybdis,Gnni0s0ma), 252, noctuma. (Jaxaa), 98, 66. 192. nodipes (Pisa., Maia), 328, 330, 201, Pl. Merocryptus, 206, 212. XIII, fig. 4. *Metacarcinus, 223. nodosa (Acfaea r·uf0p·uncfa), 269 métzmauplîus, 38. nodulosus (Axius), 95. *Meiaxius, 93, 100. non flagellés (Galatheidae), 162. métazoé, 41. norvogîcus (Nephrops, Astavus, Cancer), meticulosus (Eupagurus axcnvatus, Pa- 57, 5 et Pl. II, fig. 1. gurus), 134. nucleus (Hin, Leucosia, Cancer), 214, microps (Catapagwroides), 142, 143, 99. 143, P1. VII, fig. 4. *mîc·rops (Metaœius), 93. nux (Ebalîa), 207, 208, P1. VII, fig. 2-6. Miersi (Lambrus), 309, 311, Pl. XII, fig. 2, 3. occùkntalis (Uropfychus nitùius), 161. minor (Callianassa subtmanea), 101,102 oculatus (Paguristes, Pagwrus), 119, 77, mlnutus (Planes, Nantüograpsus), 291, 78. 182. oculatus (Pagurus, Clibanarius), 121. missmthropus (Clibzmnrius, Pagwrus), Ocvponumxz, 275, 279. 120, 79. Ocypoda., 275. 285. Mithmœ, 324. *Onc*in0p'u.s, 319. *Mixtopagur·u.s, 114, 117, 118. *O1·0ph0rhynchns, 174.
396 INDEX SYSTÉMATIQUE omatus (Calcîuus, Pagnrus), 121, 80. phalanginm (Macropodia,Stenorhynchus). *0rnatas (Panulirus, Palinurus), 84. 362, 365. *Ostrac0n0t·u.s, 114, 126. phyllosome, 40, 77, 78, 81. *Ovalipes, 231. picta (Eumunida), 161, 122-124. *02:ata (Dicranodromia), 187. pictus (Eupagarus, Paguras), 138. *0.2:y0phthalma (Albunea), 181. pictas (Grapsus), 291. OXYRHYNCHA, 185, 306. pilosimanus (Parapagurus), 128, 85. OXYSTOMA TA, 184, 194. Pilumnopeus, 230, 257. Pilumnus, 230, 254. Pachygrapsus, 275, 288. pinnophylam (Pinnotheres), 308. PAGUMDAE, 113, 116. pinnoteres (Pinnoîheres), 302. PAGURIDEA, 111, 112. Pinnotheres, 300. Paguraldes, 112. pinnotheres (Pinnotheres, Cancer), 302, paguriemie (série), 112. 188, P1. XI, fig. 12. PAGURINAE, 112, 117. P1NN0cmE1>.wAE, 274, 300. Paguxîstes, 118. Pirimela, 217, 225. Paguroidea, 112. Pisa, 317, 326. *Pagur0psis, 115. PISINAE, 317, 326. Pagurus, 118, 124. pisum (Pinnotheres, Cancer), 301, 187, pagurus (Cancer, Platycarcinns), 224, Pl. XI, fig. 9-11. P1. VIII, fig. 10. Plagusia, 275, 299. Palicus, 304. PLAGus1xNAE, 275. PALINURA, 52, 71. Planes, 276, 291. *Palinurellus, 77. planissimus (Percnon), 300. PALINURIDAE, 72, 77. Platycarcinus, 224. Palinaroidea, 77. platycheles (Porcellana, Cancer), 177, Paliuurus, 79. 178, 35, 121, P1. V, fig. 7. pallîpes (Astacus, Potamobius, Cancer), Platyonichus, 231. 63, 66, 28, 52, 54. Plecsgacantha, 242. *Pan0peas, 257. *Pli0soma., 217. Panulirus, 79, 84. plicatus (Portunas), 242. paradoœa (Homolodromia), 186, 9. polita. (Thia), 222, 47, 149, P1. VIII, *pamd0œu.s· (Mizctopagarrcs), 115. ûg. 8, 9. Paragalene, 230, 263. Polybîus, 229, 243. Parapagurus, 127, 128. Polycheles, 75. *Parastacinae, 60. ponticas (Cancer), 249. *Parathelphusa, 272. pcmticus (Pagurus), 123. Paromola, 190, 191. Porcellana, 177. *Parribacu,s, 89. PORCELLANIDAE, 155, 176. PART11ENoP1DAE, 307. poressa, (Cancer), 265. paulensœs (Gery0n), 262. P0R·1·UN11nAE, 228, 231. *pellucidas (Cambarus), 68. Portunus, 229, 236. Pennantal (Ebalia), 211. Portumnus, 228, 231. peramnata. (Mtmida), 171, 173. post-puerulus, 79, 81. pelagicus (Neptunus, Partunus, Lupa, potarnios (Potamon), 273. Cancer), 249, 251, 161. POTAMOBIINAE, 60. *Peronii (glwucothoe), 116. Potamon, 229, 272. personatns (Cancer), 218. P0'1·AM0N11DAE, 229, 272. Pestae (Callianassa, Callichirus), 103. Potamobius, 61.
INDEX SYSTÉMATIQUE 397 Potamophilus, 272. rostratus (Erîocheit sinensis), 299. Pridenuxi (Eupagurus, Pagurus), 131, *r0strata (Munidopsis), 114 A. 137, 98. rostrata. (Macropodîa, Sternorhynchus, *Pros0p0n, 18, 10. Cancer), 362, 219. protozoé, 38. rotundatus (Erincheir sinensis), 299. pseudibaccus, 40, 87. rotundatus (Ateleoyclus, Cancer), 221, *Pse·ud0thelp}ucsirme, 272. 147, Pl. VIII fig. 7. Ptyehogaster, 157. Rouzi (Clibwnariws), 120. puber (Portunus, Cancer), 237, 239, 154, rubar (Eupagurus), 140, 96, Pl. IV, fig. Pl. IX, fig. 4. 10. pubesccns (Eupagurus, Pagurus), 140. rubro-vittatus (Uroptychus, Diptychus), pubeseentulus (Eupaguzus), 140. 160, 120, 124 bis, P1. V, puer, 40, 79. fig. 9. puerulns, 40, 79. ruf0·punctata. (Actaaa, Xanih.0), 269, pugilator (Diogencs, Pagurus), 123, 81- 174, Pl. X, fig. 13. punetatus (Cancer), 214. rugosa (Munida. bamffia, Galathea, Mu- puritcmi (eryoneicus), 76, PI. III, fig. 1. nida), 171. pusillus (Portunus), 289, 240, P1. IX, mgugosa (IMG), 215_ fig. 4. Rumphii (Drmnia), 188, 138. pu.stulatu.s (Portunus), 241. 1>ye¤¤w¤¤ (S¤y11¤w¤). 91· s«m(M...mzc>,17a. *Pyl0¢hel68, 113. Savignyi (Thalamita), 253. *Pyl0chel'idae, 112, 113. saxatilis (Astacus), 66. *Pyi0P¢1gw'11·$. 130. 141- Suyi (Nept1mus,Lupa),249, 250, P1. IX, fig. 15. *quudrat·us (Cymonomus), 198. scabcr (lilithram), 336. quadrieornis (Palinurus), 80. Schîzophrys, 317, 324. *qmÃnquedens (Geryon), 252. scorpio (Inaehus, Cancer), 353. sculptimzmus (Eupagurus, Pagurus), ltachiwia, 344. 130, 131, 87, 74. *RGT¢'l;1'L1:dG8, 195. "sculptus (Polycheles), 73, 57. regius (Pzmulirus, Palinurus), 84, Pl. III, scutellata (Eurymyme), 340. fig. 2 et 3. SCYLLARIDAE, 72, 85. relicta (Mysis), 18, 7. Scyllnrides, 87. REPTAN TIA, 48. Scyllarus, 87, 89. reticulatus (Cancer), 251. Scyramatlvia, 344. *reyn0ldsi (Mnnidcpsis), 174. Senex, 84. Rhinolambms, 812. septemdentatus (Atelaoyclus, Cancer), *Rhin0lith0des, 163. 219, 148, PI. VIII, fig. 6. rhomboides (Gcmoplaœ, Cancer), 278. serratus (Hyas), 335. Richardi (eryoneicus), 76. serrioomia (Munidopsis), 174. rissoana. (A.na.ma.th.ia., Amathia), 345. Setigar (Potamon), 273. 210, PLXIV, fig. 4. setubalensis (Lambms), 312. rimilosns (Xantho), 266. setubalensis (Pagums), 126. · Robertsoni (Porcellana), 176. sexdentatus (Brachynotus, Heterogra- Rochinin, 318, 344. psus, Gonoplazs), 296, 184, lfondeletii (lilunida), 171. Pl. XI, fig. 7. Rondeletii (Portunus), 239, 240. uinensis (Eriocheîr), 297, 185, 188. rostrata (glaucothoe), 116. solitarùis (Pagurus), 137.
398 mmzx SYSTÉMATIQUE *spin1Ifer (Prllamnus), 256. Thnlamita., 229, 252. spinifrons (Eriphia, Cancer), 271, Pl. X, THALASSINIDEA, 51, 91. fig. 15, 16. Thelphnsa, 272. spinifrons (Hornola, Dorippe, Cancer), Thelxiope, 19 ‘. 192. THE1.x10P1¤AE, 19(). spinirsata, 228. *Th.enus, 86. spinirnanus (Pagurns), 132. Thin, 217, 222. spinosa (Maia), 323. Thompsoni (Palinnrus), 83. *spin0sa (Munidopsis), 115. Thomsoni (Dorhynchus, Lispognathas, spinosissimas (Lambrus), 312. Achaeopsis), 350. 212, P1. spinosus (Cancer), 144. XIV, fig. 5, 6. *Sp·ir0pagurus, 144. thoracicus (ïnaehus), 353, 357, 216 A sqimmîfera. (Ga]a.thea),165, 166, 168,128. et B (pars). squamosa (Plagusia), 299. Th/ranites, 247. squinado (Maia, Cancer), 321, 195, 322. timidus (Catapaguroides, Enpagnrus, stebbingi (Callianassa), 103. Pagurus), 142, 143, P1. IV, fig. stellata. (Upogebia., Gebia, Cancer), 106, 12 et 13. 108, 72. tornentosns (Plagasia), 300. Stenorhynchus, 361. torrentium (Astacus, Putarnobius), 63, *Stimps0n*i (Munida), 114 B. 67, 53. stirhynchus (Axius), 93, 65. tourteau, 223. streblonycc (Eupagurus), 135. trachelifer, 98, 66 D. striatus (Pagurns), 122. transversus (Pachygrapsus), 290, 181. strigilis (Portunns), 240. tribulns (Pisa), 330. strigosa, (Galathea), 165, 166, 170, 129. tricarinatns (Pagnrus), 134. strigosns (Pagwrus), 121. * Trichocarcinns, 223. stygins (Carnbarus), 68. *T·rich0cera, 223. snbcorrugatns (Portanns), 240. *Trich0dactylinae, 272. subterranea(Cal1Ianassa, Cheramas, As- tridens (Geryon), 252, P1. X, iig. 1-7. tacns, Cancer), 101, 67. tridentatus (Hetcropanopeus, Pilnm- subterranea (Callianassa), 103. nopeas, Pilumnas), 259, 167, sulcatifrans (Encrate), 276. P]. X, üg. superbe. (Bathynectes, Portnnns), 245, tridentata (Munidopsis, Galathodes, Ga- . 247, 159, Pl. IX, üg. 13. lafhea), 174, Pl. V, üg. 4. *symnista (Albunea), 179, 181, Pl. VI, trispinosns (Geryon), 262. fig. 1. tristis (Askwus), 67. Sympagurus, 127, 128. truncata (Callianassa, Trypaea), 102, 68. Trypaea, 101. Tangeri (Uca., Gelasimus), 282, 177, tuberculatus (Portunus), 238, 241, 156. 17'7 bis. Pl. IX, fig. 7. *Ta.smaniae (Anaspides), 138. tabercnlatus (Xantho), 265, 267.* Telphusidae, 272. tuberosa. (Ebalia, Cancer), 208, 211, tenuimana. (Munida bamffia.), 172, Pl. V, Pl. VII, fig. 21-25. üg. 3. tnbularis (Pagnrus), 120. tenwirostris (Macropodia, Stenorhynchus), tumefacta. (Ebalia, Cancer), 208, 209, 266. Pl. VII, fig. 11. tetmodon (Pisa., Maia, Blastus, Can- *Tylaspis, 126. cer), 327, 331, 199, 200, Pl. typhlobius (Cambarus), 68. XIII, fig. 5. typhlops (Polycheles), 75, Pl. II, fig. 5.
` mmsx SYSTÉMATIQUE 399 typica. (Bigea), 105. Verzmyi (pseudibacus), 88, 64. _ "typicus (Paguropsis), 115. *ventr0sa (Bolimz), 12, 4. verrucosa. (Maia.), 321, 322, 196, P1. XII. Ucn, 275,280. fig. 13. ulidiae (Pagums), 135. vcterum (Pinnothores), 302. 'Upogobia., 105. _ *vigil (Hmnola, Thelœiope), 193. UPOGEBIINAE, 100, 105. villosus (Pilumnus), 256. Un0P'rYcm1:•Am, 155, 157. *vir·ilis (Cambarus), 71. Uroptychus, 158, 159. vulgaris (Dmmin), 189, 11, 134, Pl. VI. ursus (Arctu.9), 89. fig. 5. Vulgaris (Homarus), 56, 28, 44, 49. variabilis (Eupaguru¤),130,134,91,A,B. vulgaris (Palinurus), 80, 59, 61 A et B. varians (Pagurus, Diogemss), 123. _ wrians (Pinno:h2m),202, îV¢lfM (Grcipsus), 291. variegatus (Portumnus), 231. W'nm”°°sm· 74· "‘"`i'“‘ (P“g“"“‘)· 128· xmnm 231 268 wm <¥*ïaPS·e¤>» 289- x,.m.2.2, 229, 254. \n1uquel1m (Pilumnopeus, Heteroprmo- Xmthini 254 . gw; fî;'··gw·8>· 25% "°· :..2.., 230, 264. · ' ’ ' ' h de . velos (7`hranitcs), 247. Xam O 8, 268 velutinus (Cancer), 239. zoé, 39.
PLANCHE I Fig. I. Aslacus aslacus du côté ventral : A mâle, B femelle ovigère. Les segments avec leurs appendices sont numérotés de I (pédoncule oculaire) à 20 (dernier segment); r rostre; lb labre; ml métastome; vd orifice mâle; od orifice femelle, t telson avec a I`anus. Les sternites awéeàcô le numéro de leur segment en caractères romains (Huxley, I Fig. 2. Aslacus aslacus. — Sternites céphalothoraciques et leurs apodèmes internes. Numéros des cavités articulaires et sternites comme dans la fig. I. Vue ventrale. Epm‘, apodème céphalique; Ib labre; mt métastome; a‘ apodème interarticulaire. Voir la figure 3 du texte (Huxley, ISBD). Fig. 3. Astacus astacus. — Organisation d'un mâle, son côté droit enlevé iusqu°aux organes impairs exclusivement. Numéros des figures précédentes. au artère antennaire; ag muscle gastrique antérieur; bd orifice du canal hépatique droit : cœ cœeum; cs portion cardiaque de I`estomac; em muscles extenseurs de l`estomac; fm muscles fiéchisseurs du même; ga artère gastrique; gn' cerveau; gn' ganglion sous-œsophagien; gn" dernier ganglion abdominal; h cœur; ha artère hépatique; hg intestin postérieur; îaa artère abdominale infé- rieure; la ostiole droite; lr foie gauche; mg intestin moyen; oa artère ophthalmique; oe œsophage; pg muscles gastriques postérieurs; ps portion pylorique de I°estomac; sa artère sternale; sac artère abdo- minale supérieure; l testicule (près du cœur); vd son canal déférent (ouvrant en vd` sur la coxa de l'appendiee I4 (p5). (Huxley, ISSO). Fig. 4. Aslacus aslacus. — Coupe axiale de l'estomac : cpv valvule cardio- pylorique; np orifice du canal hépatique droit; It dents latérales; ml dent médiane; p ossicule pylorique; pc ossieules ptérocardiaques; v‘ valvule pylorique médiane; v' valvule pylorique latérale; x position du gastrolithe droit. Les autres lettres comme dans la figure 3. (Huxley, ISBD). Fig. 5. Asiacus aslncus. —— Bulbe ouvert dorsalement et origine des artères postérieures du cœur: v valvule ventrale; v`,v valvule dorsale coupée en deux; 0 orifice de l`artère sternale; o°° orifice de l'artère latérale gauche I`; I" branche latérale issue de l°artère sternale s; a artère abdominale supérieure (Bouvier, I89I b). Fig. 6. Astacus aslacus. — Collier circulatoire périrectal : R rectum; A anus;`a artère abdominale supérieure sur artère abdominale infé- rieure R; c°,c anastomose entre les deux artères (Bouvier, I89I b).
FAUNE DE FRANCE Pl. I A B ·2 1· ' . \ gym} 1 > Fi v I M " ‘ »2 au _: ° , V" ·’, ‘ ,X.I.4` . ·%}` I: · ."' ` \y`·" vf: 2 (V- È Il ~¢ 0 M ‘_!"•| ·' I , \f\v œ , . aw · · , a ` ` J, _ ul · \` -4- \)`|?§ 4,6 llrfëyl by NM , z A ·~ ¤=’;»··¤, ·· Ms"? / aw >~`· · ~ · ,·>··>' _ ,7 <‘A'b~\ ll. x « `Z‘§» 4 / / 44 I · \ vw ' [ Il X * A ·’ si ` \ ' '°}, · ` É ·’" A Ag': / I ;F «F* ·,«!,·>«g¤ J vm `\ E, , ‘ , a(p é A W · ’\è,;;fn`*'î'__ I2" [ ’ A « rre —~ A K ~·\à» `2»#ï·=· 4* 8 ‘f(£F·· "'¥·!ü(` • , xw" ' T" xav L /*' ‘ "' -;· ' , 1 ·'¢ x »· «»· ww Eg} xa \ vàtgL£.,\_ [ ~ \•·,° . »s‘@.l,i·Q*ëâ X ‘ E ‘ / *2* 11 ¢,,;·,·g,·`!, & · L/ \§»à ,, @,1% X. - «· ` · · x _·-~1` ,, ", __4 g.....r D9 ,·" P` < 'T, xs un _ * A Y w Y 9 · u gr-:*—·f·:·@· · — xp; I ·· , ll·¢· P d R *' Z · · ' à . M ,,* " . V (.«$"_ L ·' ff ¢ V: L; " !i,ï"_v " LI" k In.! 6 » z aff E — ë’* . 1 ., F+x•>z%îz»·*• ` ,] À; ., ` C ,`-C Ph ,1 " * fr ` y , __ , · TF ” gg, ’ $3 Q- V EA ’ 4 ·È"~(>r. ^·`· `,'Ã` Y '* ' \r` ‘ .; .·.` vjâ, A: py ·_ 3 P · ' ` · ., ,· ···' Zak, r `_;lîfîg3ëigÃ;jiî$;—=;àl·J[ , · T;— ;·',.‘:‘=&l—î@;b«°7 ,. C ^ cl î F ``E. A · Q,,ï·' ';·:¤=¤*jf M , .* œ ` . · ` ,· v SI.! —_' ··` ~ ‘~ug.«—¢••" V \ sr? 4[_ ..·1? X « ~· . *' .·.«n—’ I ` — .- 4 ' · ÷¢· V' y 4 3 ··" 'P·”· \ _ 0 · È ` L “'” ,,,g_ [I, 2 Aa , ,' ' ’"· jh, 1 un I . I 0,; 4 5 _(I M thin- F! .9*,0. · _ au ld I by Ml na vd i§_ \_< ‘\;`,, ._ ` _ î ' ”` 4 ë$;.;=e·w5;‘z~·—··€w:·:~ _ ,. > "— — _ ·; hntî! V"" M hht —.` ··««n\ \L||7¤°‘ .\ ' x° ·=— ~: E =` ·— \ « ’ . a I1.!} . · , I , ï; _`v `P4 " ' `î` _ >»J¢/É V · I ~·\‘·· " \ __` \ ` ,,_,_ qu 3 . · __ ~ I .., \ ( · \ ` "`\ .;« \°- ·‘ ,‘.·` ._ M M u 2. v; Vîgîer Cv Brunîssen, imp. Le Charles, phot. cnusucés mîcavomas
PLANCHE II Fig. l. Nephrops norvegicus (Guérin-Méneville). Fig. Z. Ncphropsis atlantica, carapace du côté dorsal (Bouvier, l9l7). Fig. 3. Nephrvpsis ailanlica, céphalothorax d`une femelle, face ventrale avec son thélycum (Bouvier, I9I7). Fig. 4. Astacus astacus (Guérin-Méneville). Fig. 5. Polychelcs typhlops (Bouvier, l9l7). Fig. 6. Phyllosome de Palinurus vulgaris à l°avant·dernier stade (Bouvier, l9I4 a).
num; oz Fmmcœ: P1- U w '· , xé ·`·7 IQ z` \`j f I. ` ·\ · . à ‘ M È · . ‘ `·«i·1’[ jy /” îâî. " ü 1, · ,·' :‘. " 6 ` W > ï »\' _: A ..._«+ ` ` ' . 0, É J · ` ,, __ · < sr" ` __ _, .’ ix `¤ = 5* Q , _, , ' & / ,— 'Q "` (K YA, \ . > D É 0ù`Hà`»‘ · È X . * `Q?j,g;5?à Qax jj . 1 ~ *— —·~’?iÃe~ A- xx. Q X? î , A 4: #4* E . ‘ y - ` ‘ I _ ï g ll ‘ .\ É } v· " — E Wa ff! 4 , —·¥Ã ’ '“ .g ~` .»’/ «,\· · è i /,« ¢ ' \ \\ in ` M, »/V . ` "` ET`? . 4 ' - ·_ M · ~ *' Ã` S / l 3 'I , /»î~` ` ‘"· « ` I à _ ç . à · \ë,g·· è i l - I ix,. I X; 1 \ . · W",) , I 4; Ã" ·· ·¤ A J V- `F. _â i ' , ‘ * ;;,- ti ~ 1'1 `I`'; à } ’ Il > ` _' ' ` ` "— 0 '· *3 î\ ’ ` , Éëïg L ¤ Vigîer Cv Brunissen, imp. L6 Ch¤f'9$· Ph"- CRUSTACÉS DÉCAPODEÉ
PLANCHE III Fig. I. Eryoneîcus Puritani. larve du Polycheks lyphlops (Bouvier, l9l7). Fig. 2. Panulîrus regius, femelle avec ses œufs (Bouvier, l9l7). Fig. 3. Panulirus rcgius, région frontale (Bouvier, l9|7). Fig. 4. Pucr atlanticus, stade natant de P. regius, céplialothorax, vue ven- trale (Bouvier, I9|7). Fig. S. Scyllarides Iatus (Guérin-Méneville). Fig. 6. Nisto Iaevîs, stade natant du Scyllarus arctus, partie de la face ventrale (Bouvier, |9I7). Fig. 7. Nisto laevis, face dorsale (Bouvier, l9l7).
FAUNE DE FRANCE PI. HI 1 1 1 ** ` 1 JT _, ` 1 \ _ \\ 1' ·, : jtqœ I '.*lÉ "à X v',’/ \ ü • =‘ _ ' E II'] 5 ` Q v>\_ / t- -" " \ I A r * fr L- _= ·J‘ ·1 1. L1 -1î;+ yv,1 1 ’ ·· ^Ã,;. -9* ` I .·,, gf ~` " ·r`·~ ·r"r>·¤§ “'~ à ~ 1 ,1 ·; L Àw î' “'~Ã, K A ' _ ¢1\,1;‘ ._ · 1 -«»;j 'I I ‘·*1,4g· \ I 1 — * 1 ,.—, 1 ,1 ·· 65* 1 ·* * -' " ‘ AS/' mr. :,, __! · 2 ·· · V ‘ _ · — Q T E - ' ë? >`Éî` 9h%»_ 1, 1 x — 7 1, , · ` Z 1 1à *ë ', ,_ ,- · A 1, ~g·T ` I 11 A I T· fil *4 1 \ _ ~? 1, · 11 nz & ‘î?~·· É (fg , _j_ 1 L- — , lj1` if rif X 1.1 , »—,, âëg ' ` · A `*î'1” * ’ ~ ·. » 1 · ·"— _ ., `E*1" ` U · _` ,} §î‘ ”É· \î " \ , :1 A 11 4 zag) 6 ..r·-. 3 _ A . ,.1 \ · ’ a` ` 1 ` , Qgg . s 2., \_ ·` ' _ _ â \ > `%·\;·"§ " I * ::¤••·`” W \ " l '. " 4 ' ` J _, _` A ·_ _< X I W ` "·*·*· 1.‘~ * — / 49% "`·· \ · ·· ·'~ · ° "‘* •«`§· §·\" x V W "` ï— \ ` ' Y' ¢11j1P-` É ~ ,/ A I, ` 1 ~' \§\~; 1 à ” / ' ' 9* É 1 2 Vigner C1 Brunlssen, imp. La Charles, phot. cnusncés nâcamnzs
PLANCHE IV Fig. I. Calocarîs Macandreae, face dorsale (Bouvier, l9l7). Fig. Z. Calocaris Macondrcac, une pince (Bouvier, I9I7). Fig. 3. Eupagurzês Bernhardus, femelle vue du côté dorsal (Schellenberg, I9 7). Fig. 4. Eupagurus Bemhardus, extrémité de p‘ gauche, face externe (Schal- lenlaerg, I927). Fig. 5. Eupagurus Bernhardus, extrémité de p‘ gauche, face externe (Schel- Ienberg, I9Z7). Fig. 6. Eupagurus Bernhardus, stade postlarvaire glaucolhoé (Schellenberg, I9Z7). Fig. 7. Nageoire caudale de glaucothoe Peronii (Milne-Edwards et Bouvier, I900). Fig. 8. Eupagurus voriabîlîs, a extrémité de pl droit et b de pl gauche, face dorsale (Milne-Edwards et Bouvier, l900). Fig. 9. Evpagurus cameua, telson, face dorsale (Milne-Edwards et Bouvier, I9(I(l). Fig. IO. Eupagurus ruber, extrémité d`une patte ambulatoire, face externe (Milne-Edwards et Bouvier. l900). Fig. Il. Eupagurus pubescentulus, mâle, face dorsale (Milne-Edwards et Bouvier, I90D). Fig. I2. Anapagurus timidus, mâle, face dorsale (IVlilne·Edwards et Bouvier, l900). Fig. I3. Anapagurus timidus, extrémité du grand chélipède, face interne '(Milne-Edwards et Bouvier, l900).
FAUNE nz Fmmcs P1. xv ,/ / _ . ' 2 ;jï=__r.¤·jÃ} \1 321 ;»._· · ~12’ x J . V __,,_, •·T.,^` Q: :1 A ' r|,, ' ' A ` I :5_*,;î.'Z··ï·.««·,à "',·\, '_ âf ' ·î.·! " / «·:· · \` Té M à F ·~ , K _}" ~‘ `_ \· >y I _! ",i >.. .,«,;_ ' / x . #,4% \+ y · 1 l [ —·••· . · ia. 4 ,,f"A » —*’ __ 8b ·.— Q1 Wi" % .; ·ù* `· h . , 1 0 10 _ V 1 Iœv :_-jç 1% 1 1 1* « ‘\·'··'É y- la `=-· 7 N W A W *1 1* ' "T"`?”~··—~·· —. il / '= \ """ ., , — à v. F ·b lu - A ' 7 i<_?f,,__,l,. .€,ë;§§(%—i§·* I : J- T`··"€)· ";,;` ai ‘ . " ï"‘=Q` 11 » _~ ·_ ` A ~· ; _ `li V ' ',: A, , `i>‘ " · = · J'? " _ · _ · Z 5 l .11 glî w \ · EE g · ` î \ à `4 ' .I 1 "" \ ' ¤ vr / ‘ , ‘ 5 1 1*. 1 wu ,1 J ` W" "»· »·"""§""~ `·1 ‘ î · È; 47} 1 `1 \ ` " ·· P" >>·‘=¢·¢; h 1 \ A, éf `* _‘h*.€ï‘È¥"·- h . ` 1 ,x 1 b `" °\"s `f‘ ‘ ` ~ ` Ã""`:! 6 i "F I ' ~ I e:·,, ".r `· _ THX? gt` h J; g_ I2 I `I/'|\ > ' ¢ la » " ` . r' T 9 À ,1 Vigner C1 Brunissen, imp. Le Charles, phot. cnusncâs nâcwonzs .
PLANCHE V Fig. I. Calalhea dispersa, antennule face dorsale (Milne-Edwards et Bouvier, I90U). Fig. 2. Calalhca dispersa, mxpa droit, face vcntrale (Milne·Edwards et Bouvier, I900). Fig. 3. Mixnida Éamffca lenuîmana, face dorsale (Milne-Edwards et Bouvier, I9(]O). Fig. 4. Il/[unidopsis lrirlenlala, face dorsale (MiIne—Edwards et Bouvier, I900). Fig. 5. Munirlopsis Marioni, face dorsale (Nlilne-Edwards et Bouvier, I9UU). Fig. 6. Porcellana lmzgicomis (Bell, |853). Fig. 7. Porccllana platychelcs (Bell, I853). Fig. 8. Gastroptychus farmosus femelle, face ventrale, sauf la nageoire qui est rabattuc contre Yaladomen (Milne-Edwards et Bouvier, I900). Fig. 9. Uroptychus rubrovittatus, antenne gauche, face ventrale (Milne- Edwards et Bouvier, l9(}0). Fig. IU. Uroplychus nitidus concolor, mxp” gauche, face ventrale (Milne- Edwards et Bouvier, l9U()). F ig. I I. Uroptychus nitùlus concolor, un chélipède (Milne-Edwards et Bouvier, I900). Fig. I2. Murzidopsis lalismani. mxp‘ droit, face ventrale (Milne-Edwards et Bouvier, l900).
FAUNE DE FRANCE P1. v È ` .» au ` A i _, F]. I \w;·— A :A g ; 1 A 1 ._,, ? 'Apl _, Ã / Ã * N s zh `Ã 12 ay \` ` gi É · \ llî à' En 4 ' yl ` su` A Ã I À; A · ~ E · ëïë , ge \ »· · ` · 1 }/,,- `· `\_ `îùlv z . L 3 > ` 6 4 - r"";v il`; ~, · ` É · ~ /`t ~ "·.` ` ‘ ', ` } 3 x Il af ' r ~· -' ,, ._ ' ' \ ` ` È'? ' \" —· tv ”`‘L ' °' ·- ·«:¤~===·;; Ni _'·· (S . Ã`? A . z : . ` 4 FZ \ · ï ‘;;#‘·‘ ‘ I **?5T· ,y"""""i"“·*"* ' '- , « .. 7 `· ' Ã · 2 Ag" \ Q , _ X,. #*""*‘·· à É `·_'. A e' Eg! Q ê·· ‘ _ au ..,_ l;;’_" < I3`, I J vr · ' Ã -’_ " ¤ s· `* \ “·/> ' N Li ·, `Ã · ·"r' ~'-«%·` _\ -· î;. 1./ " , M il f 5 \ . A ‘· .·; ' 11 A. >—F* ¢ , " ' / · ·, . Vîgier G Brunisscn, imp. M UM'- CRUSTACÉS DÉCAPOÉS
PLANCHE Vi Fig. I. Albunca symnisla, exemplaire vu de dos (H. Milne-Edwards, I849). Fig. Z. Dicranodromia Mahyeuxi, mâle, face dorsale (Milne-Edwards et Bouvier, l900). Fig. 3. Dicranodromia Mahyeuxi, extrémité de p" gauche, face externe (Milne-Edwards et Bouvier, l900). Fig. 4. Dicranodromia Mahyeuxî, extrémité de pô droit, face externe (Milne- Edwards et Bouvier, l90U). Fig. S. Dromia vulgaris, petit exemplaire du Cap Vert, face dorsale (Milne·· Edwards et Bouvier, l900). Fig. 6. Latreillia clcgans, exemplaire vu de dos (Milne-Edwards et Bouvier, IS94). Fig. 7. Cymonomus granulatus, exemplaire vu de dos (Milne-Edwards et Bouvier, l9UU). Fig. 8. Cymonomus granulatus, région céplialique avec ses appendices (Milne-Edwards et Bouvier, I900). Fig. 9. Cymonomus granulatus, mxp‘ droit, face inférieure (lVlilne·Edwards et Bouvier, I900). Fig. IO. Cymonomus granulatus, mxp‘ droit, face inférieure (Milne-Edwards et Bouvier, I900). Fig. II. Dorippe Ianata, exemplaire vu de dos (H. Milne-Edwards, IS49).
num; DE mmc; P1. vx ‘ 6 ·¥î:\ . X ne X \ Ã`; _ . I “ ` 4 ~— < Y E o __ b . A ,·, "` ""·—_ `_ ·A , . J ijw`¤f' ·‘ g A ( - [ ' " ;·,»;.*. ;’·— `4 li; ' / 4 I0 _ xml! · / ` É , » | * ; 7 \ 'PÈ .=ï’ r · er- \ x `} t `\. \ A à I - - x ' « ’ \ 8 lâ? I 4 ‘ wk. l ïicït, . E O J.; } ' \fY.;·.· , · · · . . _ .“ ~ ` , ` I.,/' · ' , X · :· L `. E t W I I ` 4;% `7 '• 5 . ··•""'/ \ É . ~ . » • · vp ·’ .( , ¤ FF . '· zl l A É __ ` (ba ne A ` M léâ __)~·»·»,.Ã.. î ir Éd: P ‘ · È/ ' Vigier G Brunlssen, imp. \ Le Charles, phot. cnusncés nâcnonzs _
PLANCHE VII Fig. I. Calappa granulata, exemplaire vu de dos (H. Milne-Edwards, IS49). Fig. 2. Eôafia nux, exemplaire vu de dos (Milne-Edwards et Bouvier, I900). Fig. 3. Ebalia nux, le même vu de côté gauche (Milne-Edwards et Bouvier, I900). Fig. 4. Ebalîa nux, abdomen du mâle, face externe (Milne-Edwards et Bouvier, I90U). Fig. S. Ebalia nux, abdomen de la femelle, face externe (Milne-Edwards et Bouvier, l900). Fig. 6. Elmlia raux, mxp°’ gauche, face ventrale (Milne-Edwards et Bouvier, l90(I). Fig. 7. Ebalia Crarzclzi, mâle, face dorsale (Bell, IBSZ). Fig. 8. Ebalîa Cranchi, mx“ droit, face ventrale (MiIne·Edwards et Bouvier, I9OD). Fig. 9. Ellalia Cmnchi, mxpl droit, face ventrale (Milne·Edwards et Bouvier, I9OU). Fig. IO. Ebalia C ranchi, mxp° droit, face ventrale (Milne-Edwards et Bouvier, I900). Fig.- II. Ebalîa lumcfacla (Bryeri), exemplaire vu de dos (H. Milne-Edwards, I849). Fig. I2. Elzalia Edwardsi, femelle, face dorsale (H. Milne-Edwards, I849). Fig. I3. Ebalia Edwardsi, abdomen d`une femelle (H. Milne-Edwards, IS49). Fig. I4. Ebalia Edwardsi, 26 patte droite, face antérieure (H. Milne- Edwards, I849). Fig. IS. Ebalia algirica, femelle face dorsale (H. Milne-Edwards, I849). Fig. I6. Ebalia algirica, abdomen d`une femelle, face externe (H. Milne- Edwards, I849). Fig. I7. Ebalia algirîca, chélipède droit d°un mâle, vu par-dessus et en dedans (H. Milne-Edwards, I849). Fig. I8. Ebalia akgrica, patte ambulatoire du même (H. Milne-Edwards, I849 . Fig. I9. Efxalia algirica, patte ambulatoire d'une femelle (H. Milne-Edwards, IB49). Fig. ZO. Ebalia granulosa, mâle, face dorsale (H. Milne-Edwards, I849). Fig. ZI. Ebalia tuberosa, un mâle bolétifère, face dorsale (H. Milne-Edwards, I849). Fig. ZZ. Ebalia tubcrosa, abdomen du mâle, face externe (H. Milne-Edwards, I849). Fig. 23. Ebafia tufîerosa, un tubercule bolétiforme (H. ilVlilne-Edwards, I849 . Fig. Z4. Ebalia luberosa, extrémité de al gauche (H. Milne-Edwards, I849). Fig. Z5. Elmlia tulzerosa, a2 gauche, face ventrale (H. lVlilne·Edwards, I849).
FAUNE un FRANCE 1>1. VII ' * 8 - l.,·, Il É ` \ 24 ~·ZI N1 , *}` ` v [É ‘ · U J ' ~ _, _ » ‘,,'··' 'J l \_"7`£ ¢î·’/ f _~ * 5 ` ,_i l ·· ` - il- · - ' ·· _ 1 ~ ' ·v,> 6 \ 1, * ` .’ à ` ·\ f » ‘ 10 · · , A" \ wan--~ 4 ·s I 20 ëh 2] i ·. - ·; · ' ,- J e ‘ 1 '_= " 1 . 'È:. 5 fr-;_··1 '·À:·=z:' « `+ ·*‘ . *·- . ) 1, 23 È ’ ‘ *··~-··ï«$"’ @1* ’ ' , A```>`` ` "' ,.»·"”‘· 2, * Q 1 _ . j· _ 9 I.-·· \à ‘ ' " 7 1- uq-`-,._ _ I ‘ ·,_':' ~ / _-`gn fr , ·· y · ‘ ~ tj-ÃÉîê'¢;· , Url ·" `k"‘* fin; " J ·-,A 1 '7 -. · · ' ‘ È FÉV ¥a·È‘É‘·‘· ' I ·°?*«· H E ? . ··§§f' ni · ' I4 15 *1 ·?= ,v'**‘,·. * , ` F;ê·;-3; 13 É . sw ‘ ` · 121 XE? " F I 9 li Eze X ·:·`ê'~; "¢.,_` ‘·_·· :,1: -1 ·t·= ·‘·' 1 f `} n, • L 5* 4** x t · 22 à »‘r ‘ ` ‘,, J 1 -- '* JF 1;- _ I3 I J 2 X , ·=Õ._«, :1 =* ,; _ _.,. ;l;iP;gëj:i1¤`-·z `— _ «·,~ - ( | ` ` ïgçùll _ _ · ' ï " ,· • I2 · 6-- :1,-- 3 î ~ ' ' à *9} . ; É 1 É ' » · i P 1: 1 fr · ' ` \·* EA. · il i 5 "__$ 4 Vigier G Brunissen, imp. Le Charles, phot. cnusncis DÉCAPODE5
PLANCHE VIII Fig. I. Mcrocryplus Bolelijfer, exemplaire vu de dos (Milne-Edwards et Bouvier, I894). Fig. Z. Merocryptus Iwlclifer, un des cliampignons dela partie supérieure du test, très grossi (Milne-Edwards et Bouvier, I894). Fig. 3. Myra fugax, exemplaire vu de dos (H. Milne-Edwards, IS49). Fig. 4. [lia nucleus, exemplaire vu de dos (H. Milne-Edwards, IS49). Fig. 5. Corystes cassivelaunus, exemplaire vu de dos (H. Milne-Edwards, IS49). Fig. 6. Atclccyclus 7-Jentatus, mâle du Golfe de Gascogne, d'après nature. Fig. 7. Atelecyclus rotundatus, mâle du Golfe de Cascogne, t.I'après nature. Fig. 8. Thia polita, exemplaire vu de dos (H. Milne-Edwards, I849). Fig. 9. Thia polita, région bucco-frontale, vue en dessous, montrant Ie rapport des maxillipèdes avec la chambre buccale, mxpa gauche resté en place caché, mxp‘ et mxp‘ qui sont bien visibles au côté droit, Ie grand maxillipède étant enlevé (H. Milne-Edwards, I849). Fig. IO. Cancer pagurus ouvert sur le dos pour montrer les relations des viscères et des branchies (H. Milne-Edwards, I849). Fig. II. Cancer bellianus, exemplaire vu de dos (A. Milne-Edwards et Bouvier, IB94). Fig. I2. Pirimela denliculala, animal vu de dos (H. Milne-Edwards, IB49). Fig. I3. Pirimîla gcnticulala, mxp’ droit, face ventrale (H. Milne-Edwards, 84 ). Fig. I4. Portumnus latipes, exemplaire vu de dos (H. Milne-Edwards, I849).
FAUNE DE FRANCE Pl. VIII ' ` / _. 2 ` . w" ._ fl 3 ¢,s— };_ · Ã, ···` 4 X , —~> 1 A r vl! _ gf ’ \ `A / ly ' _` / " À . `r \ , ..·»*’/t I N ~ 5 V, ' rg il — \ . , I Y ' 1 , " If ` A T .. I È ·· É? — — 7 ` _ ·.,r_ \' "" · ·· *" , _ •·,·· L ~—· x *4w Ã=·‘—ï ·— · *' ' "®· I. \ X .\ J " " __ * . L5, I , 7 [ I ez; . —,/ _ A ' `sg S . - .« I. ,9 / It. ,`] , ~,- N _ X ~ Q gfw à L ,5. " —.I»·— ' ·· ·~ \ g` "* * ’» gf; _ ` ( lâ · ( az fn. 2 ;»· ~· gf, pè. VT I _ `· , ‘t_l » â: `;‘!'i' >Q\` , ”. ILLE g _ · " LE, `0 I M · -,, î=‘*‘ · ;·»ê:,w, *· - ‘ , ,. En 4 , ~ - "` §‘»j ; · _, ' ' ·' =· .` ', ~·4• “ [ "Jà · `;,·~"' `‘`·· ·. ’ `~·,_\ I`·- 3 — · _. . `” · \ ‘ É. ; jëjf “ 1 " ç _.· ‘ · À " \ `J V 7 V ,_ , _ï . . 2 9** _lI,·_· . v if I __ » u i J. ` I î 1 —g >» 6 x` I, 5k A" . ' ·' ·,;r ·E E f;•~»~‘+ ·· É;} " "7_,r’ a · __‘ ,. `.n,\ ' tva: Lgf. N. AÈ" \ ` 8 ' - *', T" A ‘· ,“ Sx ` . · , 5:. e:· __ 5 V y j` t. ··H , 1* ;÷ > .3: Us W \.) \·. · » . . I ~ 1 t w` A /‘ îïëw `;*·v·~»q%’l r_g‘Ã* _ ·\··~*\ ` I " · *' _'·*§.ï ” ‘~ , \ \«_>~#îî` _> ' Q}; I, i ___,,, § K L’\< ~ë~ * — « K? / I3 *..1 J9: >wJ;1· ‘ — · 9 « / I Vigier 6 Brunissen, (mp. Le Charles, phot. CRUSTACÉS DÉCAPODES
PLANCHE IX Fig. l . Portumnus biguttatus (nasulus), face dorsale d`ur1 mâle (Milne-Edwards et Bouvier, l894). Fig. 2. Carcinus moenas, face dorsale d'un mâle (aquarelle, coll. H. M. Edwards). Fig. 3. Portunus arcuatus, face dorsale d°un mâle (aquarelle, coll. H. M. Edwards). Fig. 4. Portunus pubcr avec sa moitié droite dénudée (H. Milne-Edwards, l849). Fig. 5. Porlunus corrugalus cl`après nature. Fig. 6. Portunus pusillus (Bell, ISSB). Fig. 7. Portunus tubcrculatus, mâle pris au large de Noirmoutier, d`après nature. Fig. 8. Portunus dcpurator, mâle du Golfe de Cascogne, d°après nature. Fig. 9. Porlunus marmoreus, mâle (Cuérin~l\/léneville). Fig. IO. Portunus holsatus, de Lion sur Mer, d`après nature. Fig. ll. Polybius Henslowi (H. Milne-Edwards, IB49). Fig. I2. Bathynectcs longipes, mâle de la Méditerranée, d°après nature. Fig. il Bath ctcs langipes, superbe mâle adulte, dont la carapace mesure gâ mm. de longueur (Milne~Edwards et Bouvier, IS99). Fig. I4. Ncptunus hastatus mâle de Bône, d`après nature. Fig. IS. Neptunus Sayi mâle (A. Milne-Edwards, l86l).
num: nr: mmc; PL lx /·~ . \ ·»U? Q. / ,· [ 1 ~ L\ , ' I \ "‘l o ~ gw · - _ . ¤ ~ wk, · _.'. »m··w»5~···»#···~ ·`~">^*•*F ' J \<, ,,.. A ` § «;=ï` —~" " ~ ' · « """"* \ ` I3 ' V * 1 } X, ‘ `~. _ ~ .`._ a; ..;· 1 F ’ > \ QR J " »‘ J ·,__°-` ' »; ’ . 12; ' - " W · , · J? _, ., N ,,_"î' \ ·, - ïïgizvêji 1 =·î<Q _. ¢ - ` ,. , ai W A _ KV 6 ' . 4, "ɧ*·:’ ~ ! Ki 5 Cp" ‘° `~•*‘ »-ï . = (*1 x 3 V- y . . à X ` h ' \\ , ^ `zx ~~~ ` Èf \ A", (fr ".·‘Jl `·î` VL ly n; '· ff . \ **2 ¥Ã . E »» FW ; ;; \ I wi" ` ` ” Il 6 `\ / l ·» e%,>;.;g ` ` , / à U T ·. , wl UA V V , à , _ \ ‘ py » A bag ·`,— ( $• · è ’* 7-;*_· 7 L _ ,_ _ . I A ` 9 fl ..`_ _ '__”_' I ,il•%;;"É"‘\ \_ . li / Ã, \ \ \\ · ·. , ® `T ~ A — É" 4 ` " j *4 •· " `J `> I ,,· ·« T5 _ _ _ . ` _ ç " -.4:%;, "`_ 8 ɧ·_ É] É %\ ` ·`É.À<" 1 .. `· <ï' \g _*., ` " " i‘—- I Y ` . 2 aw _ ·« I `.y N \_` , A . À, _. ` 1. ju , ,- ’ ' v(_· ‘ «‘ ··•' 15 —·É_ }q f · N" _ I2 ~ Vigîer Cr Brunîsscn, imp. Le Charles, pho!. CRUSTACÉS DÉCAPODES
PLANCHE X Fig. I. Pîlumnus liirlcllus mâle (Bell, l8S3). Fig. 2. Pilumnopcus Vauquclini (Savigny, ISI?). Fig. 3. Hetcropanope lrîclcnlalus mâle (de Man, I892). Fig. 4. Geryon tridens mâle (Milne-Edwards et Bouvier, l90()). Fig. 5. Ccryoni lridens, région frontale en dessous (Milne-Edwards et Bouvier, I900). Fig. 6. Geryom lridcns, doigt d`une patte ambulatoire, face externe (Milne- ` Edwards et Bouvier, l900). Fig. ?. Geryon lridcns, sternum et abdomen du mâle (Milne-Edwards et Bouvier, l900). Fig. 8. Paragalcne longicrura, mâle de Naples, d'après nature. Fig. 9. Xantho floridus, mâle du Golfe de Gascogne, d°après nature. Fig. IO. Xantho hydrophilus (rivulosus) mâle (Savigny, ISI?). Fig. ll. Xcmtho ggouchi (lubcrculalus) mâle (Milne-Edwards tet Bouvier, I8 Fig. I2. Xanthias granosus mâle (lVlilne~Edwards et Bouvier, l900). Fig. I3. Actaea rufopunctala mâle (À. Milne-Edwards, l868). Fig. I4. Actaca rufopunciaia, pince droite, face externe (À. Milne-Edwards, l868). Fig. IS. Eriphia spînërons (H. lVlilne·Edwards, IS49). Fig. I6. Eriphia spinüfmrzs, région frontale gauche, en dessous (H. Milne- Edwards, IS49). Fig. I?. Potamon fluviatilis mâle (aquarelle, coll. H. Milne-Edwards).
FAUNE DE FRANCE Pl. X x-— ~ · ` ~\ . " "`** A I ~ ` ' " * D ~ *1 ‘ "'·· i , ``·· » \ \> . »··""' AK —< ` F _ _ `:`· ` ‘, J->r_,'_ ` ·.‘· , _ '· - ’ \"— —~ . `— ‘ ` » '7\ A »’ ` ; _ É` % > ‘ » 8 gi; É'- t ’ 29 , . A , · .. Qi « Fi ' 'î·:· xl.? 7 _ rl: , `.» r fx}; » «¤ M _ gv " 'f’·¤' L: Ãî@I;w·ï m‘œ*·· ° ` f Ji" V. É-_".'l;’··`Ã"l \1 a :î_‘;v_’,;= ',_,¢î";t, 1];;, ' -~M_%‘,:·_ jl. iq —%7Èî""” I ` 1 """‘*~; (É: È` I4 _ (*1 I2 ·*<w,_ · f _ '-,_· È _ _ I I xa? ,·—· J r WH Fit , —I , g ·· )` · = » X — »v*u· · · M ·É— /’ ,.··· Il âx si ‘* ‘·~~·;I!€•~"· ·' __, ,»·• . ' _ ·; V . "` `__v.`·;· ms • tw ,< I »·—·—~..,,j?\ ·_4` )"' " ‘— , ""¤ ".`* ··,,. I E". I5 sb F tgtip . « ·' 10 · _ A V ' i;;~îW". A ff . "‘_ niv N\ 4 ,» ”¢ ' ,· *1, 2 ' ` ;« · J ;·v_*y·_ _;·_ L- r W W _ ·— A _; vt A _ ` , ïî"» ‘ . ^",,»î,,,'Ã,,. ·· A · 4 ti} ' · · 4 2 À; — « I? "· ^ _ ~ :É __ 4___'ài_,,,,,,__“ I3 `· "' ` I I x \ ‘7 ` · u` X ' 6 I 5 v'· · ,* . r'* ‘ ,· , f ` \î > Y "à ` \ . · '. 3~5',· · ( ' I J` '6 l ! É ` yi ik` .71* .1 A «, Vigîer fr Brunissen, imp. La Charles, phot. CRUSTACÉS DÉCAPODES
PLANCHE XI Fig. l. Eucrale crenata femelle de la Mer Rouge, face dorsale, d`après nature. Fig. 2. Concplax angulata (H. Milne-Edwards, l849). Fig. 3. Pac/zygrapsus marmoratus femelle du Golfe de Gascogne, d'après nature. Fig. 4. Crapsus grapsus (H. Milne-Edwards, IS49). Fig. 5. Èuchirograpsus Izguricus, mâle de Nice, d'après nature. Fig. 6. Euchimgrapsus Iiguricus, front et partie antérieure du cadre lnuccal, face ventrale (H. Milne-Edwards, l853). Fig. 7. Brachynotus sexdentatus (Hctcrograpsus Lucasi): a femelle ovigère de Nice, d'après nature, b mâle. Fig. 8. Plagusia dcprcssa femelle de la région atlantique saharienne, d`après nature. Fig. 9. Pinnotheres pisum mâle, grandeur naturelle (H. Milne-Edwards, IS49). Fig. IO. Pirmotheres pisum femelle (H. Milne-Edwards, l849). Fig. ll. Pirmolhcres pisum, antennule très grossie et renversée (H. Milne- Edwards, IS49). Fig. l2. Pirmoiheres pinnothcres (H. Milne-Edwards, IS49). Fig. I3. Cymopolia Caronî (Milne-Edwards et Bouvier, I900). Fig. M. Cymopolia Caroni, bord frontal en dessus (Milne-Edwards et Bouvier, l9U0). ' Fig. l5. Cymopolia Caroni, mxpa droit renversé (Nlilne-Edwards et Bouvier, l900).
FAUNE DE FRANCE PI. XI I x 13 jl 1 È ` I 5 ‘ ·. Wi? É ' I" I I ·»·~*" $ A `êg Q, wp! _ (¢` ·»¢·¤•·v·•» \ *~,§ X .·'·_*; y _` · `— M I · · '*~'*' ni -=~· `~ ,_ î' :5 /f ` ~ ""0'~ `, VI 1 fr °‘ " `\`· `·_;'e` ,»·' v §'v, 1 _ .\ ,1 I ,.·‘ 6 ’ VA _i2‘·,¤ ` /-···~ - 1 [ , ‘· " * · ·;;g·••··~ 1 _ ii, É. I1 1*1,;. . 1f F2 . 1 "._ ` · `._> Z I · `\ /·__,- ` I Y>/ A *·· E} _: K A .z ' /\j,> \ ` 1* · - $`~ ` ~—_ ·. \ " . I? A "—~ · / /·' \ xl ,` · w·;;.,«··Tf' ` · ` `~ X _ r I2} ‘ . · `~& ( N 5 · _ \ ., .· , `.... I ' , » ··—If;=·‘— '=î—r·î/4 · ` =‘ ·»v- 2 ;*ï· · ’;·E'2~ " *·€·§—ë—î.“· A, ·'*`* 4, ~·,~ r,¥,z"'=·‘· ·,« :¢«··">¢···(·É%5’*$*-lïïël ¤" ·. ¤*"Ã"`*,§‘><i·£‘1¢,;·'¥ë·»i·5=C :i" l, Av " ·' T: F" —··. `*` X ·, ;,_ · • ·;·`:;:’î' ç` . Yi;-àïeïi? 7 6 ' Io V È? 4 Y D I A- " f \ '`A’ ·; },-R \ n _~ ` jîp Y* /' à Ã' ‘ ¥î " LEZ- lâ`? I1 1 _ ' A* ,»·*·· "· A 4 " `*-1, ` `/4$~°§*·Q¤· " î I 45- \ *'+L· *1 _ A M " *· ·( '€· ' ,¢ I . As; 3 3 E 1: `î`;_<·: TAL, ‘ · ` ` ` i` lü `fl ·¥ gw ` J . '_ Y , ';"“· * QNJQ 'Y/P" .- AI ` _ I I , ·· · —~ ·1" . ’ . 7à 2 a \\ 9 \ J ····•·L . ‘ [ J` ' "'3 E"- 5 1/ . ( W X _ ` 14 /`\ Vngier L': Brunissen, Imp. Le Charles, phot. cmisncxîs DÉCAPODES
PLANCHE Xll Fig. I. Lambrus angulifrons mâle du Colle de Naples, cl`après nature. Fig. Z. Lambrus Miersi mâle (Milne-Edwards et Bouvier, I900). Fig. 3. Lambruès Micrsi, pince droite du même (Milne-Edwards et Bouvier, I (IO). Fig. 4. Lambrus macrochcles. mâle de Nice, diaprès nature. Fig. 5. Lambrus masscna mâle (Lucas, I849). Fig. 6. Lambrus massena, abdomen du mâle (Lucas, I849). Fig. 7. Lambrus massena, abdomen de la femelle (Lucas, I849). Fig. 8. Lambrus masscna, mxp“ gauche (Lucas, I849). Fig. 9. Heteracrypta Maltzani mâle vu de dos (lVliIne-Edwards et Bouvier, I900). Fig. IO. Heleracrypfa Maltzani, carapace vue de côté (Nlilne-Edwards et Bouvier, I900). Fig. II. Acanthonyx Iunulalus mâle (aquarelle, coll. H. Milne-Edwards). Fig. I2. Acanlluéigyx Iunulatus, abdomen du mâle (H. Milne-Edwards, I 4). Fig. I3. Maia vcrrucosa mâle du Golfe de Cabès, d'après nature.
FAUNE DE FRANCE Pl. XII Ag ‘ ·, · J} af' .’.·2"2*;` .·»‘ \~ ! . * ' ‘ .—« 3; F 2 " ,. —: .· . ` ‘·` `« _ ` ` . M' " _i A`; A _,. ' `Uf} , '\ ~· r ` _ ,_ ' Tl » ` :;«=··.,,·’ _ ‘ ` — · 1 l _ Y " - e ·“_'· « ` ·`?'¥1··—·*¤?·7*° , —— *1:} ·** I qz fl . ,·t. . _ I r / ) .·*^î .· " "î ·$"·.·` ./ / d ;,^»v` __;`;; · A.; J! // . * N · t» ffw 1 _. ’ · ••• 2 IO ~ , _ __; __ - ·- @3 ··.r:*.___:. I - :_ . ·· 1`v;_ — · · a'; .· H1 · · "«~\ ,.’··"* A · 4 ` ' i"`¤ L I2 · A , > E ' :`«_`*~b`=§ zlî P4 J `Ã-É? 1* " ' ;«- É? .» raw; ‘*- a A ‘· /'* `1*~ L, ` W ‘, ' B · ~ .\‘É' . - «=A. _ * ., ’7 I3 ·~•"', . xa [I; A A · A ° " " , I · · ' · 1 n .·—· \ · ·· ) • - '§ · M `ârfw " L l ; •' . rxv fu 5 ' É A hi ?;·· .·· ‘ fh · " ’°l,;·'JW il Agk » , — o-/;_ ji ` - P > ' ' Yi "’ ' I 'A_·° `J A ·. 7 M n $"ï, A T ._ ‘ J"'**·~ %» g, ·î"¤ ‘ 'à g · ·—‘· ·~· ·. *‘“~» AM ~3î *·~ L 'À · · · I I ~ ·_ ( U ‘ g v 9 ' P p ,_ p I- , ri ‘ ' ·~ · ' 9 ÃEI I I r V ·"“ . ‘?€_; ,1 `œï : "—§Z."Z`· ·§'\`,;··· / ’ ·t— z À '· ' ' ·•·~_`··~2¢ \*" - ‘ 7 JY, g.. · J Il . _ T 1. lin ..4hs—•~· ` ’._l A ‘,È. É 1; ’ ( ~~ "KILÈ · M` ` " " , à ` ‘—» o A. 8 ` " 3 `>°.' * Vîgier (7 Brunissen, lmp. Le Charles. PNJ!. cnusncés m€cA1=0¤£s
PLANCHE. XIII Fig. I. Maia goltziana mâle (Nobre, I936). Fig. 2. Schizophrys dichotomus (plioto du type provenant des Baléares). Fig. 3. Pisa fetraodon mâle (Desmarest, I9ZS). Fig. 4. Pisa nodîpes mâle (Leach, I8I5).' Fig. 5. Pisa Gibbsi mâle du Maroc, sa partie droite privée du tapis de ses poils papilliformes, ce qui montre, en arrière, la pointe du tubercule intestinal, d`après nature. Fig. 6. Hyas araneus mâle (H. Milne-Edwards, I849). Fig. 7. Herbslia condyliala mâle (Heller, I863). Fig. 8. Eurynome aspera, grand mâle (Milnc-Edwards et Bouvier, I90()). Fig. 9. Eurynome aspera, région cépliaiique et partie antérieure du cadre buccal, face ventrale (Milne-Edwards et Bouvier, |900). Fig. IO. Ergaslicus Clouei mâle (Milne-Edwards et Bouvier, I900). Fig. II. Ergasticus Clouei, carapace vue du côté droit (Milne-Edwards, l9()0). Fig. IZ. Ergast:;.g0Clouei, abdomen de la femelle (Milne-Edwards et Bouvier, )· ` Fig. I3. Ergaslicus Clouci, mxp° gauche (Milne-Edwards et Bouvier, I900).
FAUNE 01: mwen; 1-1. xm _.—> , 11 ·‘¤” "/,1 · 1 ` , ` · ga X \ ··y>A l “‘ % " · à 111 ·» f «· 1 · gli 1g` ·' a` A 5 1 r- au , \1 ' .~ Q; -**®w1~ï· `1 . _ _ A ,1 lg .\ ( · 117 1111 V 1f 1 _ 1 1 11, V "f*2%ɧ<;e· ” 1 1 "' ` · `* * ‘ *· _ . _,,w_ 11 . _ > ‘ 9 ll ef; *7 · r_ 1 1 z 1 \~ 1- -11 1 ~1 1 ‘»1÷Éî·“Tî`h · " ~· `·î;°·=· à ' x Y 1·1’ 1*% 113* ·· - 1. êî·5*?rïL1.-.· " ' ` Q `1 · 1 ’ ?".`·î·"¤—‘,§“É"'r rf , ··"' *1 ` M *?; 111' " w V Q1; *& ` Ri" • · A V 3 i` 'ëaê" ·—‘· s:"·‘· ' E '·.·>.»· \ -> 7 I ' ,«~r"" » ;; K ik ,· ` (1 ` r"§'· É ·` , _ \ Y lr Y _· ` J, .1 `· I l" A ' · \ / fr l'/I , ` _-î` e . f1 J) 'Q vw U Y . Qi ¢ gna. ` ( M1? I? I2 ' A 1,; ,2ëJ · ÉB _*·• •, T ,~"'*’ °" _ 2 ` .>`-Y J, _ ·` _ '° ` Uv I v v "*· — X Liêûm “ > *Él; 8 *4. < 1/ 1 \ 1 v ·"·*ï· * xx À ° ` Fw `* — 1 111~ î 1 't" Il ’ `~ `1 " — " À"`*·"`\ ` `à TÃ:·'l_£:·'>? ¤——— «‘. É v1`· È`- % \ ' V-t.1r":?""` tw . ' ` }• 4 '» il Vigicr C1 Brunissen, imp. Le Charles, phot. CRUSTACÉS DÉCAPODES
PLANCHE XIV Fig. I. Rochinîa Carpcnicri mâle (Milne-Edwards et Bouvier, I90(l). Fig. 2. Rochinia Carpcnlcri, Ie même vu du côté sternal (Milne-Edwards et Bouvier, I900). Fig. 3. Rochînia Carpcnlerî, abdomen du mâle (Milne-Eclwards et Bouvier, I90()). Fig. 4. Anamathia rissoana (H. Milne-Edwards, I849). Fig. 5. Dorhynchus Thomsoni mâle (Milne-Edwards et Bouvier, I9()()). Fig. 6. Dorhynchus Thomsoni, carapace vue du côté gauche (Milne-Edwards et Bouvier, I900). Fig. 7. Inachus dorscttensis (Desmarest, I9Z5). Fig. 8. Achacus cursor femelle (Milne-Edwards et Bouvier, I900). Fig. 9. Achaeus cursor, région frontale (IVIiIne-Edwards et Bouvier, I900). Fig. IO. Achaeus cursar, doigt cle p‘ (Milne-Edwards et Bouvier, I900), Fig. II, Macropodia Iangiroslris, doigt de p° (Milne-Edwards et Bouvier, I900). Fig. I2. Macropodîa Iongipes mâle (Milne-Edwards et Bouvier, I900). Fig. I3. Macropodia Iongîpcs,mxp° droit renversé (Milne-Edwards et Bouvier, I900).
FAUNE DE. FRANCE Pl. XIV . ’ É; Il - " \ I2 f à z \\ I , ' \` lâ J g C /1 N ` jf]? V-: 1, I ’ A` V)/')i' 1,/ , ` · ' \ I ai ,>_L` Y " É ’ _ Ji ’ " *3 ·"` ` jl: · I ` · 2 ( " ·/I -*" I4] iQ`"~?• -1-ur';} l Fw ébîê. I / I! > " V, 4 zu _ 5 ,` È x xxl E ` > \\ \ I xl (I `I `\· ..' ' \/il 4 N , Q * , - ·•ï··f:^i¥ Q . ‘ ~—\ `ïî — ‘ ç. \ > *\ `V , ° `à ' ` ` l` '· ` 4, 8 . . ·‘ / ·~.. / I ·` i r \ 1:/' 1 / i `_ Is] A » 4}.. V / ·'/ î" ‘ ¢N N ` :_’ ·' ' *" I A ·'::l . ;’. _ N (·¤·:”,‘ “ / / ·" · ‘° . ' ` T Éà - / I ~·*? -·- . , à ; ' f~ ,, .4** ' . \ — gf' l,.gn?""§ — _ `~——·— f IO ` _,*_M_, A Vigier Cr Brunîsscn, Imp. Lg Ch;;|e;_ ph", cnusncâs m€cAP0¤Es J
TABLE DES MATIERES PRÉFACE .......................................................... 1 Avis AU Lscrzzun . .................................................. 5 Tableau explicatif des lettres employées dans Pouvrage .............. 5 P.¤.R'1·1E oÉxi:1=mL.E . .................................................. 7 Morphologie externe ............................................ 7 Morphologie interne ............................................. 25 Reproduction . .................................................. 3-1 Développement. .................... . ............................ 37 Habitudes, conservation . ........................................ 42 Classification et affinités ........................................ 46 Distribution . ...... . ............................................ 48 PAm·xE SPÉCIALE. ................................................... 51 Section I. - Macrura reptantia. .............................. ` ....... 51 Tribu I. — Hommldea. ........................................... 52 Famille des Homaridoe ........................................ 53 G. Homarus . . .............................................. 53 G. Nephrops ............................................... 57 G. Nephropsis .................................................. 58 Famille des Astacldae ......................................... 59 G. Astacus .. ................................................ 63 G. Cambarus . ...................... . ....................... 68 Tribu II. — Palinura ........................................... 71 Famille des Eryonidae ........................................ 72 ` G. Polycheles . ............................................. 75 Famille des Palmuridae ....................................... 77 G. Palinurus . .............................................. 79 G. Panulirus ............................................... 84 Famille des Scgllaridae ....................................... 85 G. Srryllarides . .............................................. 87 G. Scyllarus. ................................................ 89 Tribu III. — Thalasslnidea ...................................... 91 Famille des Aasildae. ......................................... 93 G. Aœius . .................................................. 93 G. Calocaris ................................................ 95 G. Calocarldcs . ............... . ............................. 97 BOUVIER 26
402 TABLE DES MATIÈRES Famille des Lrzomediidae ....................................... 97 G. Jazea .. ................................................. 98 Famille des Callianassidae ..................................... 100 G. Callmnctssa .............................................. 106 G. Upogebia ............................................... 101 Section II. — Anomura ........................................... 110 Tribu I. — Paguridea ..... ` ...................................... 1 12 Famille des Paguridae ........................................ 116 G. Pczguristes. ............................................... 118 G. Clibanarius .. ............................................ 120 G. Ca.lcinus.. ................................................ 121 G. Diogenes .. ............................................... 122 G. Pœgurus . .................,.............................. 124 G. Pamctpagurus ............................................ 128 G. Sympagwrus ............................................. 128 G. Eupzzgums . ........................... . ................. 129 G. Nema.t0pagm*us.. .......................................... 141 G. Catapaguroides .. ......................................... 142 G. Ampagurus .. ............................................ 144 Famille des Lalthodidae ........................................ 152 G. Lithodes .. ............................................... 153 Tribu II.- Gœlatheidect .. ......................................... 154 Famille des Uroptychidae ...................................... 157 G. Chirostylus .............. . .......... . ..................... 158 G. Uroptychus .. ............................................. 159 G. Eumunida .............................................. 161 Famille des Gœlatheidae ....................................... 162 G. Gctlathea ....... . ............................ . ........... 165 G. Ãlunida. .... . ............................................ 171 G. Munidopsis .............................................. 174 _ Famille des Poreellcmidae .............,......................... 176 G. Porcellcma. ............................................... 177 Tribu III. — Hippidea, .......... . ............................... 178 Famille des Hippidea ......................................... 1'79 Section III. —— Brachyura ......................................... 182 ` Tribu I. —- Dromiacea .......................................... 186 Famille des Dromiidae ............................. . .......... 186 G. Diemnodromirz .. .......................................... 188 G. Dromia ................................ . ................ 189 Famille des Homolidae. ........................................ 190 G. Paromola . ............................................... 191 G. Homola. . ................................................. 192 G. Latreillia, ................................................ 193 Tribu II. —— Ozystomata ........................................ 194 Famille des Dorippidae ...................................... 195 G. Cymonomus ............................................. 197 G. Dorippe ..... . ........................................... 198 G. Ethusa .. ................................................ 200
TABLE mas x1.~.T1i2mzs 403 Famille des Calappidae ........... . ........................... 202 G. Crilappa .................. . ...................... . . ..... 202 Famille des Leucusiidae ........................................ 204 G. Ebalm .................................................. 206 G. lllerocryptus .... . .......................... ` .............. 2 12 G. Ãlïym . .................................................. 213 G. Iliw . ................................................... 214 Tribu III. —~ Czrrystoidea ......................................... 215 G. Cmjystes (Euryala) ....................................... 217 G. .—ltelecyclus.. ....... à ...................................... 210 G. Thia . ................................................... 222 G.Ca.n0e1·. ..... ,..... ..............,. . ............. 223 G. Pirimela. ................................................. 225 Tribu IV. -·- Bmchyrhyncha ..................................... 226 Groupe I. — Cyclometopa. ....................................... 227 Famille des Portunidae ....................................... 231 G. Portumnus .......................................... . . . . 231 G. Cwrcinus . ................................ . .............. 233 G. Portunus . ............................................... 236 G. Polybius ........................................... . ..... 243 G. Bathymzctes. .............................................. 245 G. Neptunus . ............................................... 248 G. Charybdis . .............................................. 251 G. Thalamita. ............................................... 252 Famille des Xanthidae ........................................ 254 G. P‘ilumnus.. ............................................... 254 G. Pilwmnopcms ............................................ 257 G. Heteropcmope .............................. · ............... 259 G. Geryon .. ................................................ 261 G. Pamgalcne ............................................... 263 G. Xnmtho . ................................................. 264, G. Xanthias ................................................ 268 G. Actaenn ................... , ........ . ................... 269 G. Eriphia ........................................ . . . .. . 270 Famille des Pntamzm idœ ........................................ 272 G. Potamon ..................................·.............. 272 Groupe II. — Catometopa ............................................ 273 Famille des Goneplacidae ., ..................................... 276 G. Euvrate .................................................. 276 G. Goneplaœ . ............................................... 277 Famille des Ocypodidaa. ........................................ 279 G. Uca ..................................................... 280 G. ()c1_/poda . ................................................ 285 Famille des Grapsidae ........................................ 287 G. Pachygmpsus .............................. . .............. 288 G. Gmpsus . ................................................ 200 G. Planes .. ................................................. 291 ` G. Eu0h.'ir0gmpsu,s.. .......................................... 293
404 TABLE DES MATIÈRES G. Bmchynotus . ............................................ 295 G. Eriocheir. ................................................ 296 G. Plagusiau ................................................ 299 Famille des Pinnotheridae. ...... Ã ............................... 300 G. Piwnotheres. .............................................. 300 Famille des Cymopoliïdae ..................................... 303 G. Cymopolm ..... . ......................................... 304 Tribu V. ——- Oœyvhyncha ,... . ................................... 306 Famille des Pawthenopidœe ..................................... 307 G. Lzzmlrrus .............................. . .................. 308 G. Heteromypta .. ............................................ 314 Famille des Maiidae .......................................... 316 G. lllaia, ....... .. ........................................... 319 ' G. Schizoplwys . ............................................. 324 G. Pisa .. ...........................,...................... 326 G. Hyas . ...,... . ...... . ................................... 333 G. Herbstiia . ................................................ 336 G. Lissa ...,............................................... 338 G. Eurynome ..................................... . ........ 340 G. Ergasticus . .......,...................................... 342 G. Rochinia, .. ............................................... 344 G. Anamnothia. ............... . .............................. 345 G. Aczmthonyx ......,..,................................... 347 G. Dorhynclms ............................................. 349 · G. Imwhus. ................................................. 351 G. Achaeus ................................................ 359 G. Mowropodia ............................................. 361 Index bibliographique . ............. . ................................ 369 Index systématique . ............................................... 389 Paris. -— Impressions Pierre ANDRÉ.