ISSN 0223-0879
IHIIÉIU 5 1er semestre 1980
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-1-
PICARDIE-ECOLOGIE
Revue des Associations d'Etudes et de
Protection de la Nature en Picardie.
5 rue des 3 CATEL FERRIERES 80470 AILLY
S/SOMME.
Responsable de la publication : Maurice
DUQUEF
Abonnement : 2 numéros pour 1980 : 10 F
Travail photographique : J-B ZAZAC
Imprimerie spéciale : Picardie-Ecologie
Dépôt légal : 2e trimestre 1979
Tirage : 1000 ex.
les articles signés n'engagent que la
responsabilité de leurs auteurs.
SOMMAIRE
Roulez au gaz p. 3-7 Maurice DUQUEF
Parc naturel régional de Picardie
maritime ; p. 8-10bis G.E.P.0.P.
1 La Maladie de l'0rme: p.11-22 J-Luc VIGNEUX
A Les Orchidées de Picardie p. 23-26bis
1 Shirley Debacq
1 Bernard Gérand
Le Héron p. 27-30 Sylvain Thiêry
  Monsieur le Sénateur p. 31-34
1 Jean-Marie Thiêry
l (alias Louis XIV)
q De l'énergie dans nos rivières p. 35-36
q Maurice DUQUEF
  Réserve naturelle de Boves p. 37
Pollution de l'eau p. 38-40 Amis de
’ la terre (Abbeville)

-2-
Editorial, ou avis de décés proche ?
Picardie-Ecologie, de trimestriel
devient semestriel. Les raisons de cette
restriction ? manque d'argent ?
désintéressement des lecteurs ? non, pas
du tout, mais plutôt manque d'articles
et de bonnes volontés pour la réalisation des
numéros.
Le responsable de la publication
s‘excuse de cette situation regrettable et
fait appel à tous ! sinon c'est la fin de
Picardie Ecologie.
 
Une enquête sur la répartition des
Mammifères en France est en cours dans notre
région beaucoup de cartes manquent de données.
Toute information de Mammifère mort ou vivant
sera la bienvenue. ‘
Les pelotes de réjection de Rapaces |
nocturnes constituent un précieux atout pour É
l'enquête car elles renferment les crânes_de ·
beaucoup des micromammifëres de la région.
Aussi pour aider à cette étude vous pouvez
envoyer ces pelotes trouvées aussi dans les
bois et les vieux édifices à l'adresse suivante
en indiquant le lieu PRECIS de ramassage et la
date â l'adresse suivante : TRIPLET Patrick
App. 335, 8 rue du Docteur Fafet 80 OOO AMIENS
(P.S. tout envoi sera remboursé sur demande)

-3-
ROULEZ AU GAZ L
Alors qu'aux Pays-Bas plus d'un million de
véhicules roulent au gaz, c'est seulement le ler
Janvier 1979 que le Gouvernement français a
autorisé n'importe quel véhicule à se servir de
ce mode d'énergie.
Pourquoi rouler au gaz ?
- Parceque jusqu'à maintenant le gaz de pétrole
liquide (GPL) était gaspillé et brûlait dans les
torchêres (environ 3% d'une tonne de pétrole
brut) tout à fait inutilement.
- Parce qu'un litre de GPL coûte seulement 1,63F
- Parce qu'il est beaucoup moins polluant que le
diesel et l'essence (voir schéma). Il ne contient
ni plomb, ni soufre.
— Parce que les frais d'entretien du véhicule
diminuent : la combustion du carburant étant
l "propre" le moteur travaille dans de meilleures
i conditions :
. Réduction de l'encrassement
. Suppression de la dilution du lubrifiant et
donc réduction de la consommation d'huile
) moteur
( . espacement des vidanges
( . accroissement de la longévité du moteur.
) — Parce que la conduite du véhicule est plus sou-
ple, le moteur nettement plus silencieux, les
démarrages â froid sont plus aisés, les per-
formances sont excellentes, notamment aux bas
régimes, imposés par la circulation en ville par
exemple.
Quant à l'économie de carburant, les choses
semblent moins nettes, d'après la brochure GPL/
Butagaz une économie de 10% est réalisée selon
la Chambre de Commerce et d'Industrie d'Amiens
qui a équipé l'un de ses véhicules (voir annexe)
la consommation a augmenté de plus de 2 litres
aux cent kilomètres. Mais il est possible que

-4-
l'état mécanique du véhicule entre en compte
et de toute façon l'adaptation au gaz est ren-
table après 40.000 km.
Alors comment transformer son vëhicuiè ?
La conversion d'un véhicule au GPL carburant
(mélange de propane et de butane, dans des
proportions variables : 19 à 50 % de propane)
est une opération relativement simple ; mais
seul un bon spécialiste de l'automobile et de
la carburation pourra assurer dans les meil-
leurss conditions, la transformation essence-
gaz, en particulier assurer le réglage optimal
de la combustion du GPL carburant dans le
moteur. Butagaz forme des transformateurs GPL
carburant : il en existe 7 dans le département
du Nord, la formation de spécialistes pour la
Picardie est en cours de réalisation.
La transformation coûte 4 000 F hors taxes et
entraîne le passage au service des Mines car
la mention "essence" sur la carte grise doit
être remplacée par "gaz". La législation in-
terdit l'alimentation mixte : il est en effet
possible, techniquement, d'avoir un carburateur
qui peut fonctionner indifféremment sur essence-
ou gaz, il suffit de tourner un robinet. Cette
interdiction nous semble réhibitoire car le
rayon d'action d'un véhicule GPL est de 400 à
700 km (selon la puissance du moteur) et seu-
lement 7 stations dans le département du Nord
approvisionnent en gaz. Dans la Somme, la
Station BP, rue Dumoulin CD 933, zone indus-
trielle d'Amiens, vient d'être équipée (nov.
1979). Dans le reste de la France l'équipement
en gaz va se faire petit â petit et outre
Butagaz (lié â BP et â Shell) d'autres compa-
gnies vont surement emboiter le pas : Antargaz
par exemple (lié â Elf).
Actuellement la quasi inexistence d'un réseau
de distribution n'autorise que des véhicules
de société à roulez au gaz, ou par exemple la
2e voiture d'un foyer, car avec un véhicule au

-5-
GPL carburant il ne peut être question en 1980
de partir en vacances dans les Alpes ou à
Marseille (il n'y a pas encore, là-baslde sta-
tions GPL). L'installation d'un deuxième réser-
voir (88 1.) fonctionnant dès que le premier
est vide (comme sur les installations domes-
tiques au propane) peut doubler le rayon d'
action, mais augmenter encore les frais d'ins-
tallation ( et supprimer alors totalement le
coffre à bagages !).
Tant que les constructeurs ne fabriqueront pas
des voitures directement adaptées au gaz et
avec des réservoirs intégrés dans la carrosse-
rie (et non pas placé dans le coffre) il semble
que seuls des véhicules utilitaires soient sus
ceptibles d'étre transformés au GPL en plaçant
le réservoir de 88 1. derrière les sièges.
L'installation dans une voiture de tourisme
du réservoir prend beaucoup de place dans le
coffre. Plusieurs marques automobiles vont
(enfin) prévoir l'an prochain la construction
de véhicules intégrés. Petit inconvénient à
prévoir : l'utilisation de réservoirs sous °
pression doit légalement prévoir une vérifi-
cation ; tous les 10 ans pour une installation
fixe, tous les 5 ans pour une installation
roulante.
Le coté non polluant et économique du GPL carbu-
rant attire l'intérêt de l'éco1ogiste. Celui-ci
pourra même espérer faire marcher son auto avec
ungaz "national", car l'utilisation du GPL nous
assujeti toujours à l'Etranger, malheureusement
l'emploi du Méthane (gaz de fumier) qui est un
gaz non compressible, oblige â se servir de
volumineux réservoirs (pourtant de tels véhi-
cules circulent, notamment en Angleterre).
( De toutes façons la seule solution aux problèmes
des transports est la réduction de l'emploi de
la voiture privée au profit des transports en
commun ou de .... la bicyclette ! Mais quand on
voit que l'Etat encourage,par la construction
d'Autoroutes, la circulation de voitures privées

-6-
et dêvoreuses d'ênergie, on peut se demander si
la chasse au GASPI ne relève pas de la démagogie .
d'après la brochure
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Maurice Duquê GPL/Carburant/Butagaz
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au GPL carourant. d’un véhicule essence

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"""-‘·"`· ·’   S.A.R.L. BEAURAIN
32, rue de Noyon _
      Mândatâlrê  
Tél, (22) 923;,56 Zone Industrielle
Route de Vignacourt
80000 AMIENS Tél . 22-43 .44 .44
,m,,,,,_ 1, 7 décembre 1979
VEHICULE , TYPE R 16, DE LA CHAMBRE DE
COMMERCE ET D'INDUSTRIE D'AMIENS FONCDIONNANT AU GAZ DE
PETROLE LIQUEFIE
Transformation faite le 15 novembre 1979.
Coût de la transformation par 1m garage local : ls 000 FHT
avec réservoir de 88 l.
·— Consommation, super carburant, avant transformation
(entre 2 pleins)
soit 89 1 pour 882 km ..... 10,1 1/.100 km
Coût aux 100 km: 10,11 x 3,07 F == ...... 31,00 F
-· Consommation aprês transformation : 12,53 l/100 km
Coût aux 100 km: 12,53 1 x 1,63 F ·= ...... 20,112 F
soit une différence aux 100 km de 10,h8 F.
Avec des combustibles dont le prix varie dans les mêmes
proportions, la rentabilité de l‘investissement serait
acquise sur moins de MO 000 km.
nota : la consomation de gaz de pétrole liauéfié a été mesurée
entre 2 pleins. Pour 1me étude plus fine il serait
souhaitable de faire 1me comparaison sur 1m plus
grand kilométrage.

1¤¢
PREPARATION DE LA CHARTE DU PARC NATUREL
REGIONAL DE PICARDIE MARITIME.
GESTION DES ESPACES ET DES ESPECES :
Les propositions du G.E.P.O.P. X
Ayant justifié la création du Parc Naturel
Régional de Picardie Maritime, la richesse de
son patrimoine naturel et culturel lui donne son
caractère spécifique.
Des moyens exemplaires seront mis en oeuvre
pour valoriser cette zone tout en préservant les
conditions de l'existence de son patrimoine.
La gestion des milieux sera étudiée cas par
cas. Il sera notamment précisé si on laisse
évoluer le milieu ou si une intervention est
nécessaire pour maintenir les écosystèmes à un
stade d'évolution.
La gestion de la vie sauvage et de ses
habitats est un objectif important pour lequel
des moyens seront dégagés, en regard de la cons-
tatation d'un appauvrissement sensible des popu-
lations.
Par la diversité de ses biotopes, la Plaine
Maritime Picarde est notamment le maillon indis-
pensable â la survie de cohortes d'oiseaux mi-
grants de l'Europe du Nord et de Sibérie occiden-
tale vers l'Europe du Sud et l'Afrique.
La totalité des zones de repos essentielles
aux oiseaux migrateurs, des zones de reproduc-
tion, comme la présence des éléments naturels
capables d'assurer leur nutrition feront l'objet
de mesures particulières de sauvegarde.
x GROUPE ENVIRONNEMENT-PROTECTION-CRNITHOLOGIE
en Picardie - Affilé â la Fédération Française
des Sociétés de Protection de la nature - Agréé
par les Ministères de la Culture et de l'Environ-
nement, de l’Equipement (Loi sur la protection
de la Nature) et de la Jeunesse et des Sports -
MUSEE DE PICARDIE 80000 AMIENS (CCP Lille 872.02)
Adhésion de soutien : à partir de 50F, normale
25 F, moins de 16 ans : 10F.
1

-9-
Ces milieux (vasières, marais, étangs,
autres zones humides, dunes, prairies, etc...)
seront notamment préservés de la destruction et
de la surfréquentation humaine anarchique.
Sur le périmètre d'action du Parc, en
priorité, seront protégés :
- les massifs et cordons dunaires _
— la réserve maritime
- le hâble d'Ault
- les marais du Marquenterre et de la Basse
Vallée de la Somme ·
- les vasières herbues ou non des baies
— les renclôtures particulièrement celles
proches de la baie d'Authie
— la héronniêre de Boismont
- les falaises et leur table d'érosion.
Sans être une fin en soi, le parc favo-
risera la mise en place d'un réseau cohérent de
réserves naturelles s'inscrivant dans un schéma
d'ensemble international.
La gestion des réserves naturelles exis-
tantes ou qui pourraient être créées, sera
confiée aux Associations agréées au titre de la
loi sur la Protection de la Nature, selon les
dispositions prévues en ce domaine et en étroite
liaison avec un conseil scientifique.
L'ouverture au public des zones les plus
sensibles sera étudiée cas par cas et aura
uniquement des buts pédagogiques. Les risques
présentés par la fréquentation touristique doiv
vent être étudiés soigneusement. Il n'y sera
dsveloppé éventuellement que des équipements
légers ayant pour but :
- la conservation du milieu
- l'accueil du public aux fins d'initiation à la
connaissance de la nature, aux règles de l'éco-
logie (classes de nature .... )
Le parc s'attachera à mettre en oeuvre des
, mesures de contingentement du tourisme en fixant
les activités touristiques sur des points sans
risque pour l'équilibre écologique, à éviter
i

-10.-
d'attirer le public vers des zones fragiles
dont il ignore souvent l'existence.
Le parc naturel régional se dotera d'un
Conseil Scientifique regroupant les spécia-
listes et les associations d'étude et de pro-
tection de la nature, qui participera effec-
tivement, par ses avis, à sa gestion.
Le parc assumera ainsi en toute connais-
sance de cause sa vocation de protection de
la nature. Il se donnera les moyens de la
réaliser.
Le Conseil Scientifique sera plus par-
ticulièrement consulté pour la définition de
la potentialité d'accueil des différents
milieux, la création ou l'extension de réser-
ves et leur mode de gestion.
Le parc devra se doter des moyens pour
faire appliquer la législation et les règle-
ments, tant nationaux que locaux, dans les
domaines de la protection de la nature qui
concernent :
- l'interdiction de la pénétration des engins
à moteur sur le domaine public maritime,
dans les réserves ou les massifs et cordons
dunaires (notamment la pratique de la moto
tous terrains).
- la réglementation du survol aérien â basse
altitude principalement pour les zones â pro-
téger en priorité énoncées ci-dessus ; ce survol
est en effet incompatible avec les conditions
particulières de calme nécessaire à la présence
et à la reproduction de l'avifaune.
- l'application des arrêtés relatifs à la pro-
tection des oiseaux, des mammifères, des am-
phibiens et reptiles, des mollusques, des
insectes...
La cueillette des végétaux fera l'objet d'
une attention particulière. Le parc se dotera
d'une réglementation stricte, en liaison avec

le Conseil Scientifique, concernant les prélè-
vements industriels ou lucratifs du lilas de
mer et de la salicorne. Par ailleurs, il déve-
loppera des actions pédagogiques auprès du
public pour la préservation des espèces rares
ou menacées.
La pratique de la chasse a des effets
directs sur la gestion de la faune et la
présence de l'avifaune.
La chasse, dont l'organisation est laissée
à l'initiative et à la responsabilité des as-
sociations et détenteurs de droits de chasse,
doit s'exercer strictement dans le cadre des
lois et règlements en vigueur.
Le parc déploiera une vigilence permanente
vis-à-vis de la pollution des eaux des baies
et de la mer qu'elle provienne des eaux conti-
nentales, des rejets des ports, des industries
ou des centrales nucléaires prévues à proximité
de la Côte Picarde, de tous déversements d'
hydrocarbures .  
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Mouvement Ecologique Picard - FERRIERES
5 rue des 3 Catel 80470 AILLY S/SOMME

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ll!

-I2— ü
B temps à autre, dans la presse locale, nous pou- I
vonS lire un article sur la mort d'un orme célébre ·
Tantôt sur celui au pied duquel Napoléon s'est assou-
pi, tantôt une déclaration solennelle d'un élu deman- l
dant aux propriétaires d'ormes d'abattre leurs arbres
avant que le bois ne soit devenu inutilisable 1
A Amiens, tous les ormes des grands boulevards ont
été abattus, provoquant un dilemme entre la presse et
la municipalité .
Tous ces ormes sont malades .
L‘orme est un arbre de Picardie et il fait partie
du paysage .Derrière ce bouquet d'ormes se cache un
village, une rangée d'ormes borde ce canal, cette I
route · Le bois d'orme a été traditionnellement uti-
lisé dans le charronnage pour la fabrication de roues
et de noyaux, et également en ébénisterie pour la
confection du mobilier .
L‘ORME . BOTANIQUE .
£;u·le territoire français on trouve essentielle-
ment 2 sortes d'ormes à l'état sauvage .
Dans les plaines et dans les villes il s'agit de
l'orme champêtre, Ulmus campestris, et dans les bas-
ses montagnes c'est l'orme de montagne, Ulmus monta-
Bla
Dans les régions où les biotopes des 2 espèces se
cotoient, il existe très souvent des hybrides . C'est
le cas dans les Ardennes, par exemple . I
1.l'orme champêtre. Ulmus campestris .
(:et arbre se reconnaît facilement de tous les arbres
de la forêt de feuillus grâce ê sa feuille dont la
base est toujours assynétrique . Cîest le seul cas
d'assymétrie du limbe . Par ailleurs cette feuille
est petite, rude au toucher et le pétiele est court·
L'arbre est assez élevé et présente de nombreux
drageons à la partie inférieure du tronc . L'écorce
est rugueuse, les feuilles sont alternes, dentées
et deviennent jaune en automne · Les fleurs forment
des touffes denses d°étamines rougeâtres sur les

-13-
i branches encore dênudêes . Les fruits, appelés ssnares
offrent 1'aspect d'un disque verdître, échsncrê, de un
centimètre et deni de diamètre . Ces fruits apparais-
sent«en mai .
Pour la déternination il faut prendre des feuilles à
des branches de l'arbre et non pas à des rejets .
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ass~ImÉh·€¢1ue Orme c,\·sen•tü'r¢· .
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2.l'orme de montagne. Ulmus montana .
Le aussi la feuille est particulière . Elle possède 3
pointes à l'extrémité de son limbe, ce qui est carac-
teristique . La feuille est plus grande que celle de

. -14-
l'erne chanpétre . L'arbre est généralement peu dra-
geonnant . Son fruit est peu éohancré et la graine
est plus centrée .
 
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— çnuîue. _ Orme ¢Ã¢‘5
_ moateâncx _
LA MALADIE . HISTORIQUE .
;_ Paris la maladie a attaqué les ormes dès 1921 ·
-_C'est à cette.époque que des chercheurs hollandais
décrivent la naladie . On donna donc le nom de mala-
die hollandaise à la maladie de l'orme .
En fait il semble que ce fléau soit d'origine
asiatique · La maladie s'est rapidement étendue de la
fin de la première guerre mondiale jusqu'aux années
50 dans toute l'Europe de l'ouest ( Hollande, France
et Grande Bretagne ) . Puis en 1926, suite à l'i¤-
portation de végétaux infectés, le nouveau sonde a
été infesté, en particulier les U.S.A. et la Canada .
Il faut noter qu'à cette époque la fon! canadienne a
été dêcimée et la moitié des ornes sont alors morts .
En Europe les dégats sont restés assez limités ·
En 1968 la maladie semblait se stabiliser en
France . Mais depuis 1972 des attaques spectaculaires

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-]:8..
ont été à nouveau signalées, dans le bassin parisien
essentiellement, mais aussi dans de nombreux pays d' `
Europe ·
Dans notre région c'est depuis l'été 1976 que la
maladie a commencé â frapper . Il semble que la sé-
cheresse de cet été et le déficit hydrique prolongé
qui en a été la conséquence, aurait favorisé le re-
tour du parasite, dont la virulence aurait par ail-
leurs été accrue .
Durant l'été 1979 l'extension de la maladie a
été signalée en Bretagne et dans les régions de l'
embouchure de la Loire.
Il convient de remarquer que seul l'orme des
campagnes est atteint de la maladie · L'orme de
montagne et les hybrides entre les 2 espèces ré-
sistenb as=ez bien au parasite · .
LA MALADIE. CYCLE EVOLUTIF .
1.la maladie : la graphiose .
Ljagent de la maladie de l'orme est un champi-
gnon inférieur de la classe des Ascomycètes lq
Graphium ulmi ( ou Ceratecystis ulmi, forme sexuée )
Ce champignon donne son nom à la maladie : la
"Graphiose". `
Le champignon envahit tous les vaisseaux con- I
ducteurs du tronc . Le mycélliun ( appareil végéta-
tif du champignon ) progresse entre les mêats cellu-
laires, mais il peut également traverser la paroi
pecto-cellulosique des cellules grâce â des enzymes .
Le bois de l'arbre est alors détruit et les pelot-
tons de mycéllium du champignon obturent plus ou
moins les canaux conducteurs de sève . De ce fait
le sommet de l'arbre est mal hydraté et se dénude .
Les branches basses gardent leur feuillage · Les
bourgeons sont secs et cassants et finissent par
avorter . ;
Suite à cette attaque, les cellules des vais-
seaux de l'arbre fabriquent des thylles ( expan-
sions vésiculeuses dans le vaisseau ) et ces
thylles obturent également les canaux conducteurs
de sève, puis la production de gomme finit de

I -I7-·
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.18-
colmater les vaisseaux · Un arbre malade perd ainsi
facilement son écorce . On peut alors voir des taches
brunes sur une coupe transversale du tronc . Ces
taches se situent =ur une ou plusieurs stries d'ac-
croissement et finissent par confluer en anneaux
complets sur de= arbres irrémédiableient atteints ·
2.cxcle biologigue de la maladie .
[ps transports de bois infecté, le vent ou la pluie
sont des agents de dissémination des spores du champi-
gnon (9) .
Toutefois, ce sont les scolytes, insectes coléoptè~
res parasites de l'orme, qui constituent le vecteur
privilégié de la maladie (8) .
2 espèces de scolytes sont parasites de l'orme ·
Scolytus scolytus vit dans les grosses branches et
le tronc · Scolytus multistriatus vit dans les jeu-
nes rameaux .
L'insecte possède des pièces bucales qui blessent
les jeunes vaisseaux du bois dont il se nourrit . Il
inocule ainsi les spores du Graphium dans l'orme sain
` -, et ainsi i'arbre en arbre
- _ ou sur un même arbre (1/2).
Q `1 ( Les femelles fécondées hi-
\ -· " bernent dans des ormes
É plus ou moins infectés par
\ ' le champignon · Au prin-
*j _ temp: suivant une preuiêre
î- ü ~.·” génération sort de son état
-! Ã larvaire · Les jeunes adul-
f \ \ tes envahissent alors l'ar-
` ` _ « bre et ses voisins · Une
' ‘ î seconde génération peut nai
A , tre en juillet si l'été est
· e Ã É suffisamment chaud ·
É . Le sycélium se propage et
È ee manifeste par les taches
— _ E - brunâtres dans l°aubier(3)·
l' ` · En observant l'écorce d‘un
' \ arbre atteint on remarque ·
f -1 des perforations et sous l'
- } É écorce on distingue 2 sor-
. tes de galeries zdans un
· _ _ `prënier temps des galeries
$¢°"]h’ "‘\""k"_,· wîerticales habitées par les _

..19-
adultes mères, puis après la ponte, des galeries horik
zontales habitées par les larves en développement (#/5)
Le champignon continue sa croissance, puis apparaîssent
les thylles, puis les gommes sont secrétées et le houp-
pier se dénude (7).
Les scolytes adultes sont tout à fait capable de voler
ce qui permet la dissémination de la maladie sur de
très grandes distances . Les recherches menées pendant
l'infestation du Canada ont abouti à estimer à 50 km
par jour, en plusieurs vols d'une durée de 5 minutes
environ, la distance parcourue par un scolyte adulte 2
Par ailleurs il ne faut pas négliger la contamination
par les moyens de transports terrestres ou autres, ce
qui a permi la dissénination de la graphiose sur le
continent américain .
Lena.
% 1,, ,·, 
Sais
LES MOYENS DE LUTTE .
l·lutte contre le cham-i non .
H a lutte fongicide est le seul traitement efficace
lorsque le champignon s'est installé dans l'0rme .
Le type de traitement employé alors est dit "systémi-
que" . Le produit fongicide circule dans les vaisseaux
conducteurs, la sève est empoisonnée, ce qui détruit
p le champignon et atteint également l'insecte piqueur
in situ, cependant ce traitement est assez fugace et
( son efficacié est estimée à 3 semaines-1mois environ ·
Les produits employés sont :
*Le Benomyl(*), carbamate de synthèse, également uti-
lisé dan le traitement de l'oïdium .
é JL' · î ' -· *I‘fu ` 1  
l .

..20...
mais peut aussi être absorbé par les racines . Pour
un arbre de 1,80 sètre de circonférence, on pratique
6 injections espacées de 30 cm et chaque injection ap-
porte 1 litre de solution concentrée â 30 % en Ligna-
san(*) · Ce traitement n'ést efficace que si 10 % au
plus des feuilles sont atteintes . Aux doses indiquées
le traitement ne présente pas de phytotoxité notable ·
La période de traitement est importante . D'après les
études menées en Grande Bretagne récemment, l'absorp-
tion croît d'avril_à juillet et est_maximale en juin ·
,Puis elle diminue d'aoüt à novembre où elle devient
nulle . La_température et le degré hygremétrique de Ã
l'air sont des facteurs influençant la vitesse d'ab-
sorption É elle e¤t maximale dans l'après-midi et —
lorsque l'air est'humide, l'ouverture des stomates
favorise l'absorption et stimule la circulation de
la sève .
2.lutte contre les scolytes .
Lys traitements possibles sont de 2 types :
les produits chimiques insecticides
la lutte biologique par des prédateurs
« (Q I 1°/les insecticides :
r:\ ·“ Le D.D.T. est interdit
. ‘§ . d'emploi depuis 1975 ·
· De nombreux autres pre-
, .`nv duits de synthèse ont
°° \’Q été essayés · Il faut à
1 la fois employer un pro-
· duit peu phytetoxique et
sélectif de l'insecte à
éliminer . Les produits
_] ._f;; retenus sont des organe-
"• 7*ï, chlorés à base de métho-
'-« '  ° xychlore ou de chlorpy-
·".._—, V rifos ·
I" K f·_` Le traitement se fera.
\\g /§t_ lors des vols d'insectes
A,/,!(/T~ qu'il faut donc surveil-
· ler, et renouveler le
f°m¢’°“   ‘, traitement à plusieurs
dformg `  ` .\ reprises . On peut de
zJ‘ç\`“f. Ã plus traiter le tronc
- après ecorçage en badi-
geonnant pour tuer les
larves avant métamor-
phose .

2°/la lutte biologique :
Elle consiste a répandre dans les zones infectées des
larves d'hyménoptères prédateurs des scolytes (larve
ou nymphe ). Ces insectes sont les Coeloîdes scolyti-
cida et ils anéantissent les scolytes dans les galeries
qu'ils creusent sur l'orme . Cette méthode est appliqua-
bles aux ormes malades en traitement curatif, ou dans
des zones vierges de toute infestation afin d'éviter l'
extension rapide de la graphiose par prolifération des
scolytes ( action préventive ) .
5.lutte biologique en zone infestée .
On peut envisager de remplacer l'espèce sensible d'or-
mes ( Ulmus campéstris par l'espèce résistante : Ulmus
montana ou mëne par des hybrides entre les 2 espèces
résistants à la graphiose . f
Cette méthode constitue une lutte à long terme mais ne
peut permettre de sauver des ormes déjà atteints .
#.Mesures sanitaires à observer .
L:abettage d'un orme atteint de graphiose ne doit pas
s'effectuer sans précautions . Il faut savoir que les
souches demeurent contagieuse: pendant les 5 années qui
suivent l'abattage . En pratique il faudra donc brûler
. les arbres abattus et éviter le plus possible de lais-
ser trainer des branchages qui sont également infec-
tieux .
Le sol doit aussi être désinfecté par injection de pro-
duits pour éviter toute persistance de spores du cham-
pignon . On peut utiliser le Vapa¤(*) dilué â 50 %, ou
du sulfure de carbone (C S2 ) ou encore le tétrachlo- _
rure de carbone ( C Cle ) .
‘ Il existe donc à_l'heure actuelle un bon nombre de
moyens de lutte contre la Graphiose · Tous les moyens
énumérés ci-dessus peuvent bien sûr être utilisés con-
jointement et être associés à des méthodes phytosani-
taires appropriées . L'utilisation de traitements cu-
ratifs de la maladie, l'éradication des individus na~
lades et la plantation d'arbres résistant au champi-
gnon doivent peruettre de juguler la Graphiose et de
sauver les armes qui ne sont pas encore atteints .

-22-
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE . .
Reboul, 1967, la maladie forestière de l'or¤e .
Revue forestière française n° 5 .
Pinon, 1969, la maladie hollandaise .
Phyto«a n° 21
Pomerleau & Bart, 1969, essai de lutte contre la maladie
hollandaise de l'orme au Québec.
Phytoprotection n° 5O ,
Pomerleau, 1970, perspectives de lutte contre la maladie
hollandaise de l'orme .
Phytoprotection n° 51 .
Pinon, 1973, les ormes en péril .
La Recherche n° 36 .
Dubois, CRDP de Paris, la maladie hollandaise de l'orme
série de 12 diapositives .
Lagain & Bielle, 1979, les crues sont en péril .
Anibois, 2ème trimestre 1979 ·
o O o
Notes sur le platane et le hêtre .
LF platane souffre très souvent dans les villes d'
une maladie semblable à la Graphiose , et risque à
brève échéance de subir un sort aussi spectaculaire
et désastreux que l'orme .
L; hêtre peut être parasité par une cochenille
( Cryptococcus fagi ) signalée depuis 19OO en Haute `
Normandie et dans le sud de la Somme . Ses dégats sont
accrus par la sécheresse . Elle s'attaque surtout au I
tronc et la mort du hêtre est rapide . Ce sont les
arbres agés qui sont les plus vulnérables ·, et leur 5
bois devient inutilisable . L'écorce se dessèche et
l'apparition de champignons du genre Nectria porte un
coup de grice à l'arbre . ‘
Une lutte chimique par des organophosphorés est efficace
mais doit être associée à de« mesures phytosanitaires .

-23 -
LES ORCHIDEES DE PICARDIE
Le mot "Orchidée" évoque bien souvent
des merveilles exotiques. Les catalogues d'hor-
ticulture nous en proposent actuellement une
grande diversité, et de nombreux périodiques
sur la Maison et le Jardin nous en décrivent
les modes de cultures "en appartement".
Il serait navrant d'oublier qu'une cent-
aine d'espèces, tout aussi belles, bien que
plus modestes par leur taille; représentent
cette famille en France, dont quarante (dont
nous donnons ici la liste) sont présentes en
Picardie ... présentes mais menacées. Elles sont
menacées dans leurs biotopes : coteaux calcaires
(Larris picards), bois et marais.
- les coteaux calcaires : il y a peu de temps
encore, seules terres incultes, mais fauchées
ou laissées en pature, elles subissent mainte-
nant l'assaut des "moto-cross" et “enduro",
quand elles ne sont pas colonisées par les
cabanes de week-end (caravanes, chalets préfa-
briqués etc...) ou saccagées par les promeneurs.
- les bois : où les résineux prennent la place
des feuillus excluant tout autre forme de végé-
tation.

-24-
- les marais : avec la disparition des prairies
tourbeuses au profit des £>eupleraies, plus
rentables, des balastières ou des prairies
artificielles à grand renfort d'engrais, mortel
pour les orchidées.
Elles sont menacées de par leur mode de
reproduction : la disparition des insectes
pollinisateurs (est-il besoin de citer les
insecticides !), compromet irréversiblement la
pérénnité des espèces.
Elles sont menacées enfin, et en manière
de résumé, par l'avidité et l'ignorance de
l'homme : par la cueillette, par la pollution ~
des eaux (rivières et nappes phréatiques),
l'exploitation des forêts qui modifie le climat,
l'apport des engrais, l'irrigation, les désher-
bants, les fongicides, l'urbanisation, les
constructions de routes... et on arrête là ou
on parle des centrales nucléaires ! ! 1
Si les écologistes, comme on leur repro-
che, s'occupent parfois des "petites fleurs",
c'est parce que leur disparition progressive
est incontestablement un cri d'alarme.
Dans notre région, l'orchidée a des
caractères morphologiques qui permettent de la
distinguer facilement : c'est une monocotylédo-
ne, elle possède donc des feuilles à nervures

-25-
parallèles. La tige, qui n'est jamais ramifiée,
posséde une inflorescence en grappe ou en épi.
Les fleurs, parfois pédicellées (Epipactis,
Listera...) sont portées par l'ovaire qui
présente, pour certaines espèces, une torsion
de l80°. Elles sont symétriques par rapport à
un plan, irrégulières, et les diverses parties
sont disposées par trois (voir schéma 1 : il
correspond à une fleur du genre Orchis).
Il est à noter que, dans le genre Ophrys,
l'éperon est inexistant mais la fleur, qui
posséde un labelle ressemblant à un insecte,
est muni d'excroissances velues n mmées "Gibbo-
sités“. Un dessin clair nommé macule, sur le
fond sombre du labelle parfait l'imitation.
Dans le genre Epipactis, le labelle
également dépourvu d'éperon, est formé de
deux parties distinctes, dont une en forme de
coeur. La floraison des orchidées, dans nos
régions,a lieu d'Avril à Juillet.
La partie enterrée de la plante est cons-
tituée, suivant le biotope et donc des réser-
ves nutritives dont la plante peut disposer,
d'un rhizome ou d'un bulbe (bulbe dont la forme
a donné le nom à la famille, orchidée vient du
grec "orchis" testicule).
Outre les caractéristiques morphologiques

-26- \
particulières les orchidées se distinguent par
leur mode de reproduction trés singulier, mais
aussi trés aléatoire (sauf pour les espèces
dotées d'un mode de reproduction végétatif).
Contrairement à la plupart des familles bota-
niques, le pollen des orchidées est véhiculé
non sous une forme pulvêrulente, mais sous la
forme agglomérêe dans des petits sacs, les
"pollinies", que l'insecte, venu collecter le
nectar contenu dans l'éperon ou trompé par la
forme de la fleur lui rappelant sa femelle,
emporte bien malgré lui : ces pollinies se `
collant sur l'animal.
Après fécondation, les graines produites,
parmi les plus petites du monde végétal, ne
peuvent se développer qu'en présence d'un
champignon (symbiose), ce champignon jouant par
ailleurs un rôle important dans le développement
des tubercules et la nutrition de certaines
espèces. La reproduction des orchidées, espèce
jeune selon les botanistes, donne lieu â de
nombreuses hybridation entre les espèces, ce
qui augmente leur intérêt mais aussi la diffi-
culté de leur détermination.

-26bis-
Ces quelques lignes mériteraient bien évidemment
un développement plus consistant, en particulier
dans la description des différentes espèces
indigénes de notre région que nous nous bornons
ici à citer. C'est ce que se propose de faire
l'équipe (hélas très réduite 1) de Picardie-
Ecologie, sous la forme d'une brochure impor-
tante exclusivement consacrée à cette famille
en Picardie.
Tous les documents seront donc les bien-
venus (photos, dessins, stations que vous pou-
vez décrire en établissant et en nous adressant
(l)des petites fiches du type de celle donnée
dans les pages suivantes, ainsi d'ailleurs que
sur les espèces rares, autres que les orchi-
dées, que vous serez amenés à découvrir). Cela
nous permettra d'établir une cartographie pré-
cise et éventuellement de publier vos plus
belles photos. Mieux connaitre ces espèces
permettra peut-être de les mieux protéger,
au moins d'en éviter la cueillette et de
ménager les rares espaces ou elles peuvent
encore s'épanouir.

———- i-—— —Q>étalo
étamino (2p¤llini•s) h--—-T-_*—`S‘p·l· âcasqw
—- - -pétale
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sépalé î   1 sépala
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ovairé (torsadé)   A- `
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bractéé ‘ , ·   ‘
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  ° , (pétalé médian)
labo latéral
rachis E qiîapuon
Schéma diane fleur d'orchidée

Liste des Orchidées de Picardie (Aisne,Oise,Somme)
1 Cephalanthera longifolia (Cêphalanthêre à
. longues feuilles). Bois clairs.
2 Cephalanthera damasonium (Céphalanthère blanche).
Forêts, broudailles.
3 Epipactis palustris (Epipactis des marais).
Prairies marécageuses, creux des dunes.
4 Epipactis microphylla (Epipactis â petites
feuilles). Hêtraies.
5 Epipactis atrorubens (Epipactis rouge). Bois
secs et pelouses.
6 Epipactis helleborine (Epipactis à larges
feuilles). Forêts.
7 Epipactis purpurata (Epipactis pourpre). Bois
frais.
8 Epipactis muelleri (Epipactis de Mueller).
Pelouses sèches, clairières.
9 Limodorum abortivum (Limodore à feuilles
avortées). Buissons.
10 Epipogium aphyllum (Epipogon sans feuilles);
Bois humides
11 Neottia nidus—aVis (Nêottie nid d'oiseau).Forêts
12 Listera ovata (Listère à feuilles oVales).Forêts
13 Spiranthes spiralis (Spiranthe d'automne).
Prairies, lisières de bois.
14 Goodyera repens (goodyère rampante). Forêts
15 Malaxis paludosa (=Hammarbya paludosa) (Malaxis
des marais). Marêcages.
16 Liparis loeselii (Liparis de Loesel). Marais.
17 Herminium monorchis (Herminium à un bulbe).
Prairies.
18 Platanthera bifolia (Platanthère â deux feuilles)
Bois, prairies, marécages.
19 Platanthera chlorantha (Orchis verdâtre). Prés,
P€l0¤Ses sèches.

20 Gymnadea conopea (Orchis moustique). Prés, bois
clairs.
21 Gymnadenia odoratissima (Gymnadenie odorante)
Prés, bois clairs.
22 Coeloglossum viride (Orchis grenouille). Prairies
marécageuses.
23 Dactylorhiza maculata (Orchis tacheté). Pelouses
sèches, bois.
24 Dactylorhiza majalis (Orchis à larges feuilles)
Prairies marécageuses.
25 Dactylorhiza incarnata (Orchis incarnat). Prai-
ries marécageuses.
26 Orchis palustris (Orchis des marais). Marécages
27 Orchis mascula (Orchis mâle). Prairies, bois
clairs.
28 Orchis morio (Orchis bouffon). Prés secs.
29 Orchis simia (Orchis singe). Bois, pelouses
sèches. I ,
30 Orchis militaris (Orchis militaire). Prés.
31 Orchis purpurea (Orchis pourpre).Bois, pelouses
sèches.
32 Orchis ustulata (Orchis brûlé). Pelouses sèches.
33 Orchis coriophora (Orchis punaise). Prés frais.
34 Aceras anthropophorum (Orchis homme pendu). Prés
secs.
35 Himantoglossum hircinum (Orchis bouc). Pelouses
sèches.
36 Anacamptis pyramidalis (Orchis pyramidal). Prés
secs.
37 Ophys apifera (0phrys abeille). Pelouses sèches.
38 Ophrys fuciflora (0phrys frelon). Pelouses sèches
39 Ophrys sphegodes (Ophrys araignée). Pelouses
sèches
40 Ophrys insectifera (Ophrys mouche). Forêts,
pelouses sèches.

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-27..
Le Héron au long bec emmanché d'un long cou
Grand échassier facilement reconnaissable,
de 90 cm de haut et d'envergure. Sa silhouette
en vol est caractéristique : cou replié et pattes
étendues, les ailes arrondies paraissant noires.
Le Héron cendré a pour terrains de chasse
habituels les marais et prairies humides où il
capture, outre les poissons de la fable, un
grand nombre de Batraciens (Grenouilles, Tritons)
de petits rongeurs et de petits invertébrés
(vers et larves dites "nuisibles"). Si l'hiver
on peut l'observer solitaire dans une pâture, la
tête rentrée dans les "épaules", vers Février il
rejoindra sa colonie (= Héronnière). Les colonies
sont installées dans les régions humides. Les
nids sont construits dans de grands arbres à une
hauteur de 15 à—25 m ; quelques fois aussi, mais
plus rarement, sur le sol dans une roselière.
C'est le plus souvent le mâle qui apporte les
matériaux (branches, brindilles, racines fines,
paille...) et la femelle qui les assemble gros-
sièrement pour édifier le nid. Celui-ci peut
atteindre un diamètre d'1 m et sera réutilisé d' ·
une année sur l'autre après réfection.
La ponte est constituée de 3 à 5 oeufs bleu-
vert uni couvés par les 2 parents pendant une`
période de 25 à 28 jours. L'incubation commençant
dès la ponte du ler oeuf, les naissances sont
échelonnées avec un écart d'1 à 2 journées
entre chaque poussin. Il n'est donc pas rare de
voir le dernier-né écrasé ou privé de nourriture
par ses frères plus gros.
Un autre fait contribue également à élimi-
ner un certain nombre de poussins : le vent. En
effet, après les tempêtes, il est possible de re-
trouver au pied de l'arbre supportant le nid 1 ou
plusieurs jeunes projetés de leur abri par le
, vent.

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  `- X` 'V `¢‘_ '. - g- Ut \ i, ( L '~ Y
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..`ll-·¤-;.:__ ,-  
  au
HERON CENDFIE (ARDEA CINEREA) Anuémés
I

..29..
A l'âge de 2 mois, les survivants pour-
ront enfin quitter le nid et s'essayer au vol.
Là encore les accidents sont nombreux et plus
d'un héronneau aux ailes mal assurées finira
sa tentative dans une chute mortelle de 15 ou
20 m.
Comme vous pouvez le constater, la sé-
lection naturelle est très importante. Mais
plutôt que de conclure pour vous rassurer :
"Les survivants vivront heureux et auront
beaucoup de petits héronneaux...", il convient
de vous mettre en garde. Ces oiseaux, une fois
adultes devront affronter l'ign0rance de cer-
tains gardes pêche qui massacrent "à tout va"
les hérons et martin-pêcheurs en les accusant,
en des t€rm€S moyennageux, de détruire sans
discernement tout le cheptel piscicole que les
malheureuses sociétés de pêche ont tant de
peine à maintenir à grands renforts de réem-
poissonnement (voir article de C.E. Lenglet
dans C.P.). Quant au problème des piscicultures
signalons simplement qu'un filet tendu au—des-
sus des bassins d'élevage est tout aussi effi-
cace qu'un veilleur armé pour protéger les
truitelles.
Rappelons également que la mauvaise qua-
lité de l'eau de nos rivières (il ne se passe
une semaine sans que l'un de nos cours d'eau
ne soit pollué "accidentellement") détruit
beaucoup plus de poissons qu'un héron qui lui,
capture de préférence les individus malades,
évitant ainsi les risques d'épizootie.
Une question maintenant : Qui détruit le
plus de poissons ? Un héron affamé qui pré-
lève quelques individus (sains ou malades) ?
l ou une société de pêche qui réempoissonne .
) avec des individus d'élevage donc affaiblis et
» vecteurs de maladies ?
I Qui détruit ? L'oiseau qui se nourrit ?
È ou la société de pêche qui pour offir plus et

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> ·=·?—‘êîL"=-'— Q     
 ` = ·==¤  -;;+· 
`· I -`—;§;*¤ï‘ '—_ 

-50-
encore plus de plaisir à ses adhérents, dé`-
truit lentement mais surement un cheptel
piscicole sauvage ayant déjà fort à faire
pour lutter contre les pollutions chimiques
et restant sans défense devant la pollution
génétique qu'on lui impose ?
Un autre problème menace le héron : la
destruction de son biotope. Assèchement des
zones humides pour raison de salubrité pu-
blique (c'est malfaisant un marais, c'est
plein de moustiques, de serpents et de relents
. pestilentiels !), pour la mise en culture
(une tourbière, çà n'est pas rentable à notre
époque !) ou pour l'imp1antation d'un complexe
industriel. Et ne protestez pas c'est le
progrès !
Tant pis pour le Héron, même s'il
détruit un grand nombre de petits rongeurs si
préjudiciables à l'économie de notre agricul-
ture.
Et vive la tronçonneuse qui en rasant
les dernières Héronnières évite la proliféra-
tion de ces saletés de bestiaux nuisibles !
Et merci à vous, hommes de bon sens, qui
demandez l'autorisation de détruire 12 mois
sur 12 cette bête cruelle et féroce qu'est
Ardea cinerea (avec un nom pareil, elle ne
peut être que méchante 1).
Mais en attendant que vos pseudo-ar-
guments et votre prétendu poids électoral
n'aient eu raison des réticences de nos bureau-
crates, souhaitons longue vie à la dernière
Héronnière de la Somme, dont nous tairons
l'emplacement, de peur que vous n'alliez y
exercer vos ravages.
Sylvain THIERY

-s¤ sa- 1
Une enquête de J. Godin sur le Héron
Cendré dans le Nord et le Pas—de—Ca1ais
vient d'être publiée dans le périodique }
du Groupe Ornithologique Nord..."Le Héron".
Voici ce qu'on peut retenir en ce qui con- \
cerne l'alimentation de cet oiseau. \
Le régime alimentaire a été mis en [
évidence par l'analyse de 345 pelotes de î
régurgitation récoltées en 1974 et 1975.
On a trouvé dans ces pelotes les restes de
186 Mammifères, 9 oiseaux, 242 insectes,
1 Mollusque et seulement 19 poissons
(17 indéterminés, 1 Tinca tinca (tanche)
1 Abranis brame (brême). Les poissons
_ représentent donc dans ce régime 4,1 %
des proies du Héron Cendré. Ceci montre
l'injustification du régime quasi exclu-
sivement piscivore qu'on lui attribue
généralement.,
' Le régime concerne bien entendu une
population dans un ensemble géographique
déterminé et n'est pas applicable à toutes
les colonies de Hérons cendrês. Mais on .
peut penser, vu les études entreprises
partout en France actuellement, qu'il
faudra considérer le Héron Cendré non pas
comme un piscivore exclusif mais comme un
omnivore sans régime fixe. Cet oiseau peut I
se nourrir partout , au bord des eaux douces,
des eaux salées, mais aussi dans les prairies
humides et les champs.

-31-
Monsieur le Sénateur
J'ai lu dans le Courrier Picard que vous
demandiez à Mr le Ministre de l'Environnement et
du Cadre de vie, la levée de l'interdit de chasse
du héron. Je prends la liberté de vous faire part
de quelques observations qui, je n'en doute pas,
appuieront votre demande.
Vous évoquez les dégâts causés par le
héron et citez pour le département de la Somme des
destructions de 9O % du cheptel piscicole. Je
connais dans le département du Nord une rivière
jadis très poissonneuse où s'ébattaient, brêmes,
brochets, carpes et anguilles et où aujourd'hui
vous ne trouveriez plus le moindre petit gardon.
Il s'agit de la Deule, qui passe â Lille, et ce
sont bien les hérons qui l'ont entièrement dépeu-
plée, et non, comme le prétendent les écologistes,
les rejets toxiques des usines riveraines.
Les méfaits du héron sont connus depuis
la plus haute antiquité. Vous savez qu'Icare s'é-
chappa avec son père Dédale du labyrinthe où les
avait enfermés Minos au m yen d'ailes confection-
nées avec des plumes et de la cire. C'est alors
qu'il volait vers la liberté qu'Icare fut sau-
vagement attaqué par un héron qui le dépluma tant
et si bien que le malheureux jeune homme s'abima
dans les flots tumultueux de la mer Egée.
` L'influence néfaste du héron sur le cours
de l'histoire de France s'est manifestée au moins
à deux reprises.
Mallet et Isaac vous ont appris, comme à
tous les écoliers de France que Louis V, fils de
Lothaire et surnommé le Fainéant mourut en 987 d'
I un accident de chasse. Les historiens sont généra-
i lement discrets sur les circonstances de cet acci-
” dent. Ayant la chance de les connaître je les livre
à votre curiosité.
Louis V, grand chasseur, avait coutume

-32-  
de pratiquer le “coup du Roi" qui, je ne vous
1'apprendrai pas consiste à tirer l'oiseau qui l
passe au—dessus de vous de telle sorte qu'il
tombe mort à vos pieds. Louis V excellait à cet ,
exercice au grand amusement de la Cour qui le [
suivait dans ses déplacements. Or un jour, chas— ·
sant en forêt de Compiègne, au moment même où '
il venait de réussir un magnifique "coup de É
longueur" sur un héron, occupé qu'il était à a
recevoir les compliments empressés de ses courti— É
sans il ne prit pas garde au lourd volatile qui i
lui chut malencontreusement sur la tête, l'en- g
voyant, illico ad patres — Sans l'intervention '
inopinée de cet ardéide régicide, Hugues Capet
n'aurait pas pris le pouvoir et fondé une dynas-
tie qui devait ne se terminer qu'avec la révo— `
lution de 1789.
Un autre roi fut la victime d'un héron
tout aussi malveillant. Il s'agit d'Henri II.
Certains prétendent qu'il mourut, le 14 Octobre
1559 d'un coup denlance qui lui creva 1'oeil
gauche alors qu'il joutait contre le Comte de
Montgomery. C'est faux ! La vérité c'est qu'un
héron, spécialement dressé par Catherine de Médicis
qui était fort jalouse de ses succès féminins, se
précipita sur lui et 1'éborgna alors qu'il faisait
la sieste à l'ombre d'une jeune fille en fleur.
Les Anglais, nul ne l'ignore, ne portent
pas le héron dans leur coeur. Ils ont d'ailleurs
de bonnes raisons à cela. Si vous examinez avec
attention la tapisserie de Bayeux, appelée aussi `
tapisserie de la Reine Mathilde, longue de plus
de 7O m et qui retrace la conquête de l‘Angleterre
par les Normands, vous y trouverez la représen-
tation de la bataille de Hastings en 1066 au cours
de laquelle Harold, qui commandait les Saxons,
trouva la mort. C'est que l'astucieux Guillaume
le Conquérant, avant de quitter le port de St
Valéry sur Somme, avait pris soin d'embarquer
plusieurs dizaines de hérons, fort nombreux à
l'époque en cette région.

-33-
Arrivé sur la plage de Hastings il lâcha
les oiseaux qui affamés par le jeûne d'une longue
traversée se précipitèrent sur le malheureux
Harold et le dévorèrent tout cru, précipitant la
1 défaite des Saxons et permettant à Guillaume
  d'envahir aisément 1'Angleterre.
x Vous savez que 1'Amira1 Nelson, le
vainqueur de Villeneuve à Trafalgar était borgne.
l Selon la plupart des historiens il aurait perdu
i un oeil en 1794 au siège de Calvi. Erreur pro-
T fonde ! La triste réalité, que je tiens de Scot-
l land Yard en personne, c'est que le malheureux
Nelson fut éborgné alors qu'il était encore bébé.
En effet, un héron cruel et vorace lui
arracha l'oeil pendant que sa nourrice, l'ayant
abandonné quelques instants auparavant sur la
pelouse de Hyde Park, flirtait avec un horse guard.
Car, et les ornithologues 1'ignorent généralement,
les hérons ont coutume de s'attaquer aux petits
p bébés, ils leur arrachent les oreilles, leur
crèvent les yeux et leur percent le crâne, afin
de se repaître de leur cervelle. C'est vrai, c'est
un chasseur qui me l'a dit ! Chaque année, des
milliers de bébés sont ainsi victimes de ces cru-
els oiseaux et la crise de dénatalité que traverse
actuellement la France n'a pas d'autre cause. Le
seul remède efficace consiste à entourer le ber-
ceau ou la voiture de l'enfant d'un réseau serré
de fil de fer barbelé truffé de mines bondissantes
et de grenades défensives, et de monter une garde
vigilante en s'armant de préférence d'un bon fusil
mitrailleur.
Les hérons, vous le savez sont migrateurs
et leurs déplacements s'accompagnent de terribles
dégâts. Rien ne leur résiste. Telle Attila, sous
les pieds du cheval duquel l'herbe ne repoussait
pas, la horde des hérons migrateurs saccage tout
sur son passage. Ils s‘en prennent tout particu-
lièrement aux lignes â haute tension qu'ils cisail-
lent de leur bec puissant. La grande panne d'élec—
tricité du 19 Décembre 1978, qui plongea la France

-3 4-
dans le désordre, est dûe, on le sait maintenant,
à l'attaque brutale d'une bande de hérons qui _
détruisit entièrement la ligne de 380 OOO volts
qui va de Gênissiat à Vielmoulin, près de Dijon.
Je pourrais vous donner bien d'autres
exemples de la nuisibilité de cet oiseau dont
l'agressivitê est sans limite. Des études longues,
patientes et approfondies permettent maintenant
de leur imputer la disparition progressive des
baleines franches, les accidents d'aviation et
le naufrage des navires dans le triangle des
Bermudes.
Espérant que ces quelques observations
authentiques pourront servir d'arguments valables
à votre thèse, qui sans cela serait bien légère,
pour ne pas dire totalement farfelue, je vous ·
quitte là car je dois aller retrouver mon ami
Jean de la Fontaine qui a promis de me lire une
petite fable qu'il vient de composer sur le sujet
qui semble tant vous tenir à coeur. —
Louis le Quatorzième, Roy de France par
la Grâce de Dieu et des marchands de vins,
actuellement en villégiature à l'HopitalPsychiatri-
que Départemental de Clermont de l'Oise
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-55-
DE L'ENERGIE DANS NOS RIVIERES !
Pour pallier â la crise de l'Energie, et
pour remplacer le pétrole de plus en plus cher
(mais qui permet, grâce aux taxes, à 1'Etat de
s'enrichir encore plus sur le dos des automo-
bilistes) nos "responsables" n'ont trouvé qu'
une seule réponse : le Nucléaire et son cortége
de nuisances et de C.R.S.
Les énergies douces, on en parle beaucoup,
mais on s'en sert peu. Parmi ces énergies "nou-
velles" on oublie trop souvent l'énergie hydrau-
· lique, non pas celle produite par les gigantes-
ques barrages d'E.D.F., mais celle qui pour-
raient produire de petites chutes d'eau'le long
de nos rivières.
Des réalisations régionales prouvent que
cela est possible : "usine" hydroélectrique de
long (à vendre !), moulin de Wailly que son
propriétaire, Mr le Baron de l'Epine, utilise
pour produire l'électricité de son château...
Mais malgré ces quelques réalisations qui·fonc-
tionnent et qui pourraient encore être perfec-
tionnées, la plupart de nos moulins sont en
ruines.
Sait-on qu'un mêtre cube d'eau qui coule
sur un mêtre de pente équivaut â 7 kw ?
Cette eau utilisée n'est pas consommée, donc
réutilisable, en aval, des centaines de fois ;

-56-
_ elle n'est pas polluée, au contraire ; elle
est brassée, oxygénée ; autrefois les rivières
étaient poissonneuses grâce aux.rêserves d'eau
des moulins ( 69 000 en 1890) où les poissons
se trouvaient en sécurité et cherchaient
refuge en période de basses eaux.
L'Equipement de_nos cours d'eau pourrait
produire plus d'électricité que celle produite
par·tous les grands barrages de Tignes, Donzére—
Mondragon , etc..~, autant d'électricité qu'une
dizaine de centrales nucléaires !
Qu'attendent le Gouvernement et E.D.F.
pour aider les villages de nos vallées â ac-
quérir leur indépendance énergétique ?
En France on n'a pas de pétrole, mais on
n'a pas non plus d'idées ! qh
·F'   ‘  ..
` I·"     al Il
.. Ã- ï-W   '·  ` ·:‘l  ,. .:  n `·
          Moulin Ã0. Wafüy  
__!_.. -· É?    —€_ îï;`}ë1`È 'ïf  C$0MM¢) Y   .
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»-î `* ··'==œ  2§§-··;É£ï°!§.*   r’.$:"*".“:·%"_ ·?:.,» ·.
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Ã} I   É, I- r ·. LIE    Wu   I t-   _ _ ,,_I _ _ l
f_f,?ë&ç ;_ ~* ne ,. .F _§i· îïr ?·ù. ’ '_
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..•··3‘;···I'T3 —‘ . 1 . .· ;«.
    T I ` ` I- . . · `   ¤·¤    '
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1  411 .2 _ L · " ` ` . ` ‘ . .
-.|.' ‘ ’ — ·

- 3 7 _ l
Courrier R card 1
  Bl-3-ISIII - PAGE I7
 
 
PREFECTURE DE LA SCMME
SERVICE DE IJENVIRDNNEMENT
BOVES - Marais Saint-Ladre
Réserve naturelle
Par décret n' 79-806 du ll septembre I979 ont été classées en réserve
naturelle les parcelles cadostrales n' 4, 5, 6, 7 et l49 de la section AC, pour
une superficie totale de I3 hectares 36 ares 99 centiares, situées sur le terri- ·
toire de la commune de BOVES (Somme) au lieudit l'élang Saint-Lodre.
Les modalités de la gestion administrative, scientifiques et techniques de
la réserve, conformément aux dispositions de I'article 25 de la loi du IO iuillet
l976, sent fixées par le ministre chargé de la Protection de la Nature dans le
cadredelaeoiwentianquisempasséaaveclecomitécensultatifdegeslion.
Ce comité sera présidé par le préfet.
ll endro en outre :
lïàls ai eeeesl mmlehel le lul ¤· :
MM. DINOUARD Urbain et HAAS Marcel, en qualité de titulaires ;
MM. HUNAULT Marcel et PETIT Jean·Pierra, suppléants.
IQÉIIII U Il Htln îhtIIl|$ D flfbthlflz
M. Dominique LEPILUEZ, teclinicien des travaux forestiers de l'Élat.
Iqréunsaie des sseeelstlens Ieeelesz
— De chasse: M. Hubert IALEDENT, trésorier de la Fédération Dépor-
tementale des Chasseurs de la SOMME.
— De pêche: M. André FRETE, président de l'Association de Péclie et
Pisciculture de PROUZEL.
- De Protection de la Nature : M. Daniel PIPART, président du Club
Picard des Jeunes Amis des Animaux de la Nature.
Représentant les mlm: eelentlllques:
M. Francis VIGNON, maitre assistant è la Faculté des Sciences
d'AMlENS.
I.e·dier|é le eiseten peut les questions d'e¤vI·enn•ment:
M. Patrick FAUCHEUR.
ll pourra émettre des avis et des propositions sur les mesures propres à
améliorer, compléter ou renforcer la réglementation de la réserve.
Celle réglementation instituée par le décret, porte essentiellement sur les
moyens d'éviter la modification écologique des luux. `
¤)Pe•¤·rnnt6treré|le|$•üsels’edepteru|xcen1|ltienslo¤des:
— La diasse et la pôclie,
- l.'accés et la circulation des personnes.
b) Sont lthlllez
· Les apports au seustractions des espëces végétales et animales ;
Le camping-caravaning ;
·· La circulation ùs bateaux à voile uu à moteur et tout sport nauti-
WM ·
— Les feux et l'us¤ge de produits chimiques;
— l.a publicité, les travain cle constm«·t•r.·1, I'extraction de matériaux,
les dépôts d'obiets divers et de détritus,
— Les activités industrielles et commercicizv.
Toutes précisions supplémewtoires peuvent ètre obtenues so·t au Service
de l'Environnement a la préfectur , soit à la m—:irm de BOVES.
Pour le préfet,
le rucrélaire générer
!··:n-Paul MARTY
:194691

-58-
Alertés de la pollution accidentelle qui
a privé d'eau potable les habitants de Viron-
chaux, du 21 au 26 Mai dernier, les Amis de
la Terre d'Abbeville déplorent le manque d'in—
formation dont disposent les agriculteurs qui
manipulent des produits toxiques et dangereux,
sans connaître les risques qu'ils font courir
aux populations.
Afin d'éviter de nouveaux accidents du
même type dont les conséquences pourraient
être beaucoup plus dramatiques (â Vironchaux,
un cochon est mort à cause du Parathion présent
dans l'eau des canalisations, mais demain ce
sera peut-être un enfant ?), les Amis de la
Terre d'Abbeville demandent aux autorités com-
pétentes de prendre les dispositions suivantes;
1°) un étiquetage précis et complet sur chaque
récipient ou contenant de produits destinés â
l'agriculture. Cet étiquetage doit mentionner
la composition exacte du produit, les risques
encourus par l'utilisateur, les précautions
à prendre lors de l'utilisation, les mesures
d'urgence à mettre en oeuvre en cas d'into—
xication, d'accidents‘ou de pollution. ·
2°) une information destinés à tous les agri-
· culteurs leur précisant les précautions à
prendre lors de l'utilisation de produits
dangereux ou toxiques. les mesures préventives
obligatoires â respecter, les premiers symp-
tômes d'une intoxication chronique ou massive
et la conduite â tenir dans une telle éventu-
alité, la législation des produits toxiques
et dangereux.
Cette information doit se faire par collabo-
ration entre les différents services concernés:
le Service de la Protection Civile
les Services de Santé, les Agriculteurs,
les Gendarmeries, l'Agence de Bassin Nord-
Picardie
les Sapeurs pompiers, les élus locaux.

-5g-
3°) Nous demandons â ce que des mesures
rapides soient prises afin de retirer du
marché des produits dont la nocivité et la
toxicité â plus ou moins long terme ont été
clairement démontrées.
En effet utilisés comme défoliants ou her- '
bicides, les produits se consentrent au long
des chaînes alimentaires (dans les plantes
cultivées, dans la viande ou le lait, et en
fin de chaîne dans le corps humain).
I
4°) Dans un premier temps, nous demandons à
ce que des mesures d'information pratique
soient distribuées aux agriculteurs par voie
syndicale ou de presse.
Nous proposons un certain nombre de mots
d'ordre :
Agriculteurs, respectez les normes de sécurité
lors de l'épendage de produits toxiques !
Ne laissez pas tremper les tuyaux de remplis-
sage dans les cuves de traitement, en cas de
coupure d'eau, les produits dangereux peuvent
être aspirés par la dépression dans les cana-
lisations du réseau public d'eau potable !
C'est ce qui est arrivé â Vironchaux. A
Vironchaux un cochon en est mort. Demain, ce
pourrait être un enfant.
5°) Nous demandons que, d'une manière systé-
matique, les résultats des analyses de l'eau
soient mises â la connaissance du public par
affichage dans chaque municipalité. Cette
mesure est destinée â la qualité de l'eau de
boisson, mais également â la qualité des eaux
de nos rivières et de la mer.
Nous tenons â appuyer l'initiative de la
pétition qui a circulé spontanément à Vironchaux
dès que la pollution a été connue. Nous en
approuvons les termes :
"Emus par une récente pollution accidentelle _
qui a frappé un agriculteur de Vironchaux et
qui aurait pu avoir des conséquences impor-
tantes sur la santé publique; nous demandons

-4g-
d'être mieux informés sur la qualité de l'eau
que nous buvons.
Un simple papier affiché régulièrement à la
mairie ou distribué en cas d'urgence dans
les boites aux lettres suffirait â infor-
mer efficacement la population".
Cette pétition a recueilli 14O signatures
sur la commune de Vironchaux. .
Afin que le triste exemple de Vironchaux
ne se reproduise, nous appelons toutes les
organisations et les personnes qui pensent
que l'eau polluée ne constitue pas un
progrès, à soutenir ct â s‘associer â
notre action.
Nous demandons aux autorités compé-
tentes de prendre rapidement les dispo-
sitions que nous venons de dénoncer.
AMIS DE LA TERRE D'ABBEVILLE
MAISON POUR TOUS
Place St Jacques
ABBEVILLE
00 â 906/PÃ [gg ic:·;—.fgg  
p. 11 Boulevard de Beauvillé [XMIENS)
Destruction des Ormes valades (on
en a profilé pour élargir le
boulevard et... pour replanter d'
autres arbres). Fnoto M. Duquef
p. 28 Héron cendré, dessin de B. Gérand
p. 30 Dessin d'après De Granville
p. 36 Moulin de Wailly - Photo M. Duquef

Précisions : Au sujet des véhicules fonc-
taohnanx au gaz (p. 3-7) précisons que
Citroën a présenté récement â Amiens
une GQS. utilitaire équipée, d'usine, au
gaz et qu'il va également lancer sur le
marché une Acadiane au gaz. Notons qu'aprës
30 ou 40 000 km un moteur ayant déjà
fonctionné à l'essence, ne peut pas être
adapté au gaz sans risque d'usure rapide.
|=AM¤LLÈ OÉGP//'.DF) CHE-`
""RE ""‘°‘ Eumhla
- «~·— ¤·«-·
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Ymuv Iêwïw g
S0u$·EsPEcE . x
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L¤¤¤· de. r0j1ér2/
Lieu du E cohâfey
kabïtof ....
DATE N"£' DE PIEDS
a¤0IOP£ Loud BO,. (,1-on .
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