. _ ‘zfl/wzäe TABLEAU » ææ ®äæä OBSEPJÏES DANS LE NORD DE LA FRANCE, 1mn M‘. c._n. DEGLAND, _ Docteur en médecine, Administrateur du Musée «Ïhistoire naturelle de lu ville de Lille , chargé spécialement de la conservation des animaux vertébrés. A LILLE, m; [JIMPBIBIERIE DE L. DANEL, GRANDE PLACE. _ 1851.
' ÏMÀBŒÊÈÀÜ ÏDËS (DESËÆÀÜËS oBsEnvEs DANS LE NORD_DE LA FRANCE, Par M. C.—D. UEGLAND, Docteur en médecine (r). PREMIER ORDRE. -- OISEAUX DE PBOIE. Fanaille. —— Vautozrrizzs. 7‘; VAUTOUR griffon; Vultzzr ficlvus , Gmel, Brisa, VieilL, Î Tem.; Vautour fauve, Briss. , Cuv.; Percnoptère et grand ‘Î Vautour ., Bufl“. à Uapparition du Grifibn dans notre contrée est un Évé- Snement extraordinaire. On en a tué un, en juillet i828, "près d’Armentières. A la même époque on en a tiré deux îautres, à trois ou quatre lieues de cette ville. Cette espèce r» L J ‘î (I) Extrait de Pornithographie que j'ai présenté à la Société royale des ‘Î . . . . , ‘sciences de Pavrxculture et des arts de -L1i1e en mai 1830. Jentcnds I b î | .par nord de la France, cette vaste contrée qui est baignée par la Manche Î n et seralt bornée par une ligne qui, partant des environs d'Anvers, passerait . a: Bruxellcs desccndrai: vers Avesncs Saint- uentin et se contourne-mit . P I 1 \ f sur Péronne, Amicns, pour se terminer à Abheville, en suivant le cours ide la Somme. J’ai adopté la classification de M. Vieillot et quelques-unes Üdes divisions secondaires de MM. Cuvier et Tcmminck.
(4) habile de préférence les régions méridionales. J’en ai vu pondre un en captivité: son œuf, que je conserve, est cl’un gris uniforme et non tacheté de rougeâtre, comme le dit M. Temminck. On voit le Grifibn dans presque toutes les ménageries ambulantes qui viennent visiter nos villes. Sa démarche est lourde et paraît gênée; il marche avec les ailes pendantes; son attitude est ignoble et héhêtée. 1l est des heures entières avec le cou contracté , appuyé sur le sternum et la tête entre les épaules, en partie sous les plumes soyeuses et eflîlées du haut de la poitrine. Famille. -— Àccipiirins. * AIGLE fauve; Aquilaflzlva , Vieill. ; grand Aigle royal , Bel.; Azîgle, Aigle dore’, Briss.; Falco fulvus et _Falco chrysaëlos, Linn.; Aigle conzmun. et Aigle royal, BuflË, Cuv. De passage accidentel. On a tué une femelle près de Dunkerque , à la mi-janvier 1830. Elle est dans le cabi« net de M. Duthoit; a 9 pieds 2 pouces (Yenvergure; 3 pieds 6 pouces du bout du bec à Fextrémité de la queue; les trois quarts supérieurs des rectrices entièrement blancs , le quart inférieur d'un hrun foncé. Un aubergiste de Po- peringue en trouva un nid, il y a dix-huit à vingt ans, dans la forêt de Winendal; il prit le jeune qui Phabitait; il Péleva et le fit voir aux voyageurs qui descendaient chez lui. i On trouve des aigles fauves dans la forêt de Fontaine- bleau; les montagnes de PAuVergne, de la Provencc et surtout dans le nord et Pouest de FEurope. Ceux de la forêt de Fontainebleau sont plus petits que ceux du Nord ct de la Suisse. Cette espèce offrirait-elle deux races, ou le volume plus grand dépendrait-il du climat?
( ) 1L PETIT AIGLE; Aqufla planga, VeilL; Falco nævius et maculalzas, Gmel; Aigle plainti , VieilL; Aigle tacheté, Cuv.; Aigle criarrl, Tem. Le petit aigle est un des oiseaux les plus rares de notre contrée et même de la. France. Il ne passe ici qlfaccidentel- lement, encore n’y voit-on que des jeunes. Ou en a tué cependant cinq ou six, depuis quelques années, entre Abbeville et Calais, le long de la côte maritime. J’en ai trouvé un sur le marche’ de Lille , en octobre 1814. C’est un habitant des Apennins et des hautes montagnes du midi de l’Europe. ‘ ‘fi PYGARGUE proprement dit; Haliættzs nisus, VieilL; F alco albicilla , albicaîtdalus, ossÿragus , Lath. ;grand Pygargue et Orfinïe, Bufl‘. , Cuv. ; grand Aigle de mer , Briss.; Aigle pygargue , F alco albicillav, Tem. De passage. On en a tué sur tous les points du dépar- tement du Nord. On en voit chaque année dans les environs de Montreuil-sur-Mer , où ils arrivent en octobre et en no- vembre , probablement chassés par le froid qui se fait sentir à ces époques en Norwège, où ils sont communs. Ils nous quittent à la fin de février et au commencement de mars , pour retourner dans le nord. Ce sont presque tous des jeunes qui viennent nous visiter. On admet généralement aujourd’hui deux espèces de Py- gargue en Europe. Celui de cet article est Faigle à tête blanche, F alco leucoceplzalus, Tem. On a voulu derniè- rement en établir une troisième , que l‘on a cru suflisalïmlent caractérisée par deux protubérances très-apparentes qui existent à la partie postérieure du crâne , et une queue plus longue que celle du pygargue proprement dit. Mais d’après des recherches faites avec soin ., et les observations de M. Jules de Lamotte, je me crois fondé à ne considérer ces
( 5 ) prétendus caractères spécifiques que comme des particulæ" rités propres au jeune âge de l’Halz'ætzLs nisus. En effet, dans le premier âge , cet oiseau a la queue et les ailes plus longues que dans l’état adulte, et l’on retrouve les protubérances occipitales sur des individus à queue courte. BALBUZARD; Parzdion fluvialis, Vieill.; Aigle de mer , Briss.; Falco Izaliætus, Linn., Temu, Tappe à lzranznzes de nos campagnards. De passage irrégulier. Il en est venu un nombre si considérable en automne 1819, qu'on en a tué jusque dans les fossés de la ville de Lille. J’en ai obtenu six pour ma part. Tous se ressemblaient, plus ou moins, et; avaient le dos et les couvertures des ailes variés de roux grisâtre. On en tire chaque année dans les environs d’Arniens. Tantôt on le voit dans le courant d'octobre; tantôt un mois ou deux plus tard. Quoiquïl vive principalement de poissons, il se jette quelquefois sur les oiseaux de ma- rais; j'en ai vu tirer un qui poursuivait un canard. JEAN LE BLANC ; Circaèlzzs gallicus , Vieill.; P jgargus, Briss.; Falco brachjzlaclylus, Tem. Cet oiseau, qui était si commun en France du temps de Belon et même lorsque Brisson écrivait, est devenu très-rare. Il ne s'est fait Voir, à ma connaissance, qu‘une fois ici. Il a été tué au Tronquoi, près de Saint-Quen- tin , et envoyé à M. Descourtils , de Montreuil-surrmer, qui le conserve dans son cabinet. ÉPERVIER; .S‘parvz'zzs nisus, Vieill. ; Âccfpiter , Briss.; F alco niszzs, T em.; Epervier conzmun, Cuv. Niche en petit nombre dans nos bois. Il se fait prendre chaque année aux filets, en ëélançant avec impétuosité sur les moquettes que l’on fait remuer. A la nui-octobre
ï 7 ) 1829, un épervier mâle adulte , poursuivant un moineau , entra avec cet oiseau dans une maison habitée et fut pris au moment où il saisissait sa proie. Ce sont presque tous (les jeunes, et principalement des femelles que nous voyons en octobre , novembre , décembre et mars. Les vieux mâles paraissent rares. AUTOUR; Sparvîus palumbarius, VîeilL; Falco palum- lmrius, Linn. , Tem. Assez rare. Niche quelquefois dans nos forêts. Il paraît habiter de préférence les bois situés sur des collines et des montagnes basses. On le dit commun en Allemagne, en Suisse et en Russie. BUSARD ; Circus œrzzginosus , Vieill.; Falco æruginosus , Lath. ; Falco rufus, Linn., Tem.; Circus paluslris , Briss.; fizuæ Perdrïeuæ , Bel. ; Busard des nzarais , BuŒ; Ecouve , Ecouvetle , dans nos campagnes. Sédentaire et point rare dans les marais des environs de Lille, où il couve. M. Temminck considère le Busard , ainsi que la Harpaie, comme des individus de la même espèce. Leurs dissemblances, cependant, sont constantes dans tous les âges. HARPAIE; Cïrcus rzfus , VieilL; Falco rqfus , Linn. , Tem.; Busard rouæ , Briss. Très-rare dans les environs de Lille. On le voit chaque année dans les Moëres de Dunkerqrle, où elle paraît nicher. Ses dimensions sont diHérentes.cle' celles de Fespèce pré- cédente. BUSAED Saint-Martin , Circus gallinarizzs , Vieill.; Falco pygargzzs et Cyanezzs , Lath. ; Ôiscazz Sai/zt-Marlùz le mâle, et Soubuse la femelle, Bufl‘. ; Busard soubuse, Cuv. , VieilL; Falco cyaneus , Tem.
( 3 ) Le Busard Saint-Martin que l'on trouve partout en Europe, est assez rare dans notre pays, surtout le mâle adulte. Il niche cependant dans nos marais boisés, principalement dans les environs d’Abbeville et de Montreuil-sur-Mer. On en a trouvé un nid, il y a quelques années, près de Lille, dans le marais de Santes. Il était placé sur un petit monticule au milieu d'un grand clair. Ten fis prendre les petits qui étaient au nombre de quatre, le père vint tournoyer très- près de Pindividu qui les prit, comme pour défendre sa pro‘ géniture. Ils vécurent un ou deux mois ensemble et en assez bonne intelligence. Ils se tenaient presque constam- ment par terre, sur un grès ou une pièce de bois. Malheu- reusement ils furent étranglés par un chien. BUSARD montagu; C irczzs nzoiztagui , Vieill.; Falco cine- raceus , Tem.; Busard cendre’, Cuv. Cette espèce, inconnue de Buffon, a été souvent confondue avec la précédente dont les habitudes sont à peu près les mêmes. Elle niche, en petit nomlire, dans les environs de Montreuil-sur-Mer, ainsi qu’en d'autres endroits des an- ciennes provinces de l‘Artois et de la Picardie. Elle arrive ‘a la mi-avril, et partà la fin de juillet ou en août. M. Des- courtils a souvent trouvé dans son estomac des débris de grenouilles et des lézards entiers; plus fiéquemment encore des petits et des œufs de rousserolles et de fauvettes phragmites. Il conserve ces œufs intacts, qui font partie de sa collection. La voracité du Busard montagu est très-grande. Cet amateur tenant ensemble, plusieurs jeunes individus dans la même volière, ils finirent par sïzntretuer et se dévorer. Une femelle entfiautres , qui avait mangé ses frères et sœurs, succomba quelques jours zlprès, des suites de ses blessures. BUSE à poitrine barrée; Buleofascintzts, Vieill. ; Buteo ,
(9) Briss.; Buse, Bufl‘. , Cuv. ; Falco buteo , Linn., Tem. ; vul- gairement, Bruyer. Sédentaire et commune. Niche dans nos bois. Elle est très- sujette à varier, quoiqu’en dise M. Vieillot. Peu d‘entrelles se‘ ressemblent, et cet auteur a pris, bien certainement, des variétés de cette espèce, pour des jeunes dela suivante. Elle s‘apprivoise aisément quand on la tient en captivité. J’en connais une qui vit en bonne intelligence, depuis plusieurs années, avec un chien de chasse. Elle partage même sa nourriture avec lui. Lorsqu’on la chagrine, elle saute quelques pas en arrière et prend 11ne position grotes- que, en hérissant ses plumes , ouvrant son bec et tenant la langue avancée. Elle pousse en même temps un cri aigu fort désagréable. BUSE changeante; Buteo nzutans, VieilL; Falco albidus et versïcolor, Gmel; Falca buteo , Tem. Rare partout en France. Elle ne passe ici que de loin en loin, en octobre et en novembre. M. Temminck la considère comme une variété d'âge de la Buse commune ou à poitrine barrée. M. Vieillot prétend au contraire que c’est une espèce distincte qui, outre les diflërences physiques, a des habi- tudes et des mœurs qui lui sont propres. Elle se trouve assez souvent dans la Lorraine. BOUDRÉE; Buteo apivorus, Briss., Vieill.; Goïran ou Bou- dree, BeL; Bondreîe commune, Cuv.; F alco apïvorus, Gmel, Tem. Rare. On la voit de loin en loin, en septembre, en octobre et au commencement de novembre. Elle niche cependant dans la forêt de Mormal et dans celle d'Hesdin. Son plu- mage variant depuis sa naissance jusqu’à la Vieillesse , peu dîndividus se ressemblent entièrement. Elle habite de pré- férence les contrées orientales.
< w > BUSE patue; Buteo lagopus, VieilL; Falco lagopus , Linn. , Tem. De passage non régulier. Moins rare que la boudrée. On en prend quelquefois aux filets, dans le courant d'octobre. C’est un des oiseaux de proie les plus répandus; on la trouve presque partout en Europe. NÏILAN royal, Ilïïlvus regalis, Briss. , Vieill.; Milan com- mun , Cuv. ; Falco milvus , Gmel, Tem. Fort rare. Nous ne le voyons que dans les hivers rigoureux et toujours isolément; il paraît habiter de préférence les régions méridionales. FAUCON commun ; Falco peregrizzzzs , Viei1l.; Falco com- munis, Gmel; Faucon, Brisa; Faucon ordinaire, Cuv. ; Faucon pe’le’ritz , Tem. De passage. Nous en voyous ordinairement en octobre, en novembre et quelquefois en décembre. On l’a vu nicher dans les rochers qui avoisinent la mer. Commun dans le Nord de FEurope. CBESSERELLE, Falco linnzuzculzzs, Briss.; Gmel, VieilL, Cuv. , Tem.; Ilîouquel , Émouchet de nos campagnards. Sédentaire et commune. Elle établit son nid jusque dans nos villes, sans que le bruit paraisse Peffrayer. Elle pré- fère néanmoins nos campagnes. EMÉRILLON ou Rocnnzn; Falco Zilhofzzlco , VieilL; Falco æsalon, Tem.; lilhofnlco et œsaloiz, Gmel, Briss. De passage annuel. On en prend aux filets en Automne ., et presque toujours des jeunes ou des femelles, derrière la citadelle de Lille. HOBEREAU; Falco subbuteo, Linn., VieilL, Tem. Sédentaire. Habite nos bois et forêts durant Tété. Se fait voir en plaine en Automne. J’en ai rencontré sou-
( H ) vent dans les mois de septembre et (Poctohre. Ils se tenaient sur une motte de terre et semblaient attendre leur proie. J'en ai tué à l'ouverture de la chasse, que je voyais cons- tamment volerou se reposer près de moi. Üétaient des jeunes de Pannée. ‘ GERFAULT; Falco Islandicus, Mey., VieilL, Tem. Il n’a paru qufaccidentellement dans cette contrée. J’en ai vu un jeune dans la collection de M. Jules de Lamotte, qui a été tué près d’Abbeville. Il paraît habiter plus par- ticulièrement Flslande. Famille. -——— OEgoliens. HABFANG; Striæ nictea, Linn., VieilL, Tem.; Chat- Huant blanc de la. baie de Hudsozz, Briss. De passage accidentel. Il a été tué dans les environs d‘Abheville. C’est un oiseau du nord des deux continens. CHEVÈCHE ; Strix passerina , Lath., VieilL, Tem. ; Strix nzinar , Briss.; Chouette ou Chevêche, Buftï; Petit Cat- Huanl, dans nos campagnes. Commune et sédentaire. Habite de préférence les petits bois et les lieux où il existe des vieux bâtimens aban- donnés. En automne elle s'approche des habitations. Elle supporte facilement l’éclat du jour. EFFRAIE; Strix flanzmea, Linn., Vieill., Tem.; petit Chat-Huard, Briss.; Efiraie ou Fresaie, Buff. Sédentaire et la plus commune de nos chouettes. Elle habite les vieux bâtimens, les tours et les églises. Elle a l‘Iris brun foncé, et non jaune, ainsi que le dit M. Temminck. Elle quitte sa retraite à l'approche de la nuit et vole sans faire de hruit. CHAT-HUART; Strix stridula, Lath., Vieill.
0 ( la ) . Habite nos grandes forêts. Pas rare dans celle de Mor- mal. Des auteurs le considèrent comme la femelle ou le jeune de Fespèce suivante. HULOTTE; Strix aluco , Lath., Vieill. Habite, aussi, nos grandes forêts et a les mêmes habi- tudes. M. Temminck la regarde comme le vieux mâle de Yespèce précédente. CHOUETTE à aigrettes courtes, Slriæ brachyotos , Lath. , VieilL, Tem. ; Striæ ulula, Gmel , Chouette ou grande Che- vêche , Bufï. De passage annuel, dans les mois d'octobre et de no- vembre. On la trouve alors dans les herbes élevées et ‘dans les champs verts où elle se tient par terre. GRAND-DUC; Strix‘ bubo, Linn., Vieill., Tem.; grand Hibou, Vieill. De passage accidentel. On en a trouvé un, à Dunkerque, d'une manière assez singulière. Une jeune dame, en ren- trant le soir dans son appartement, fut très-étonnée et effrayée en apercevant, dans un coin, un animal (Tune figure extraordinaire. C’était’ un Grand-Duc , qui s'était introduit par la cheminée. Il niche dans les rochers des environs ‘de Namur. Il est commun en Suisse. MOYEN-DUC; Slriæ alus, Linn., Vieill. , Tem. Sédentaire et assez commun. Habite les bois touffus et les vieux bâtimens abandonnés. Il s'approche des lieux ha- bités dans les mois de novembre et de décembre. DEUXIÈME ORDRE. -- OISEAUX SYLVAINS. Famille. —- Zllacroglosses. PIC épeiche; Picus nmjor, Linn., Vieill, Cuv., Tem.;
( ‘3 ) Pïcus varias major; Briss. , Epeïclze ou Pic varie’; Bulï. , Pelil bec bos , de nos campagnards. i Assez commun dans nos bois où il niche. En automne il se répand jusque dans les jardins de nos grandes villes. PETIT ÉPEICHE , Ficus miner, LinzL, Vieill. , Tem. ; Plbus rvzzrius nzùzor, Briss. On le voit de loin en loin ., en automne, toujours en petit nombre. Il paraît rare partout en France. Un le rencontre cependant assez souvent en Lorraine où il niche. PIC varié à tête rouge; Ficus varias, Lath., Briss., VieilL; Ficus medîus, Linn.; Pic-mur, Tem.; Dïoyen c’pez'che, Cuv. De passage accidentel. Il niche dans le Boulonnais. PIC vert; Ficus vù-idis , Linn., VieilL, Tem. Sédentaire et commun. Nos campagnards lui donnent le nom de Bec-Bois ou de Bec-Bas. Toncon; Yuuæ lorquilla, Linn., VieilL, Tem.; Tor- quilla , Briss. Niche, en petit nombre, dans nos forêts montueuses, s'approche des habitations en automne; rare dans les envi- rons de Lille où il passe en octobre ou novembre. (Test un oiseau solitaire qui ne vit avec sa femelle que durant le temps des amours. Famille. —— Irizberbes. COUCOU; Cuculus canorus, Linn., Vieill. , Tem.; Cucu- Ius, Briss.; Coucou gris, Buff. Vient chaque année nicher dans nos bois et y est commun.
( l4 ) Nous quitte en automne. J'en vois tous les ans dans les fortifications de Lille. COUCOU roux; Cuculus rzfus , Gmel; Cuculus hæpaticus, de quelques auteurs. Niche dans nos bois et y est très-rare. J‘en ai une femelle qui a été tirée dans le mois de mai. Elle avait un œuf tout formé dans le ventre. M. Temminck considère le Coucou roux, comme un individu de l'espèce précédente, dans la seconde année. Famille. »— Granivorcs. BEC CROISÉ commun ou des pins; Loæïa curvirostra, Linn., Vieill., Tem.; Bec croise’, Buff. De passage irrégulier. On en tire tous les deux à trois ans en certains endroits de nos départemens septentrionaux On le voit pénétrer jusque dans les jardins pour y manger la graine de tournesol. Il fréquente principalement les lieux où il y a des pins. Il en est même qui y ont niché. (Test un habitant du nord de PEurope. Il s’en est fait deux pas- sages très-considérables depuis quinze ans. On en prit vivans qui vécurent long-temps. BOUVBEUIL; P yrrhula. vulgaris , Briss. , Vieill. , TEIIL; Loæia pyrrlzula, Gmel, vulgairement Pioruze. De passage annuel. Niche dans quelques cantons de notre contrée. On en prend un grand nombre dans les mois de décembre et de janvier. BOUVBEUIL, forte race, vulgairement Double pionne. Rare et très-recherché des oiseleurs. Il s’en est fait un passage considérable en décembre 1830 et janvier suivant, dans les environs de Lille. On n‘en avait pas vu depuis quinze ans. Ils voyageaient par petites troupes et ne se
< x5 > mêlaient pas aux Bouvreuils vulgaires qui n'ont pas été communs cette année. On a pris autant de femelles que de mâles. Gnos BEC; Coccothrausles vulgaris, Vieill; Loæia cocco- thraustes, Gmel; F ringilla coccotlzraustes , Tem. ; Gros bec commun, Cuv.; Pinson royal, de nos campagnards. Sédentaire. Se tient dans les bois durant l'été. En hiver il sapproche des habitans et descend jusque dans nos jardins pour y chercher une nourriture qui manque partout ailleurs. Il est d'un naturel fort silencieux et n'est recherché par les oiseleurs que pour ses formes et son plumage. MOINEAU FRANC; Fringilla (lomeslica, Linn.., Vieill., Tem.; Passer donzesticus, Briss.; M quchon de nos campa- gnards; Pierrot et Gros-Bec de nos citadins. Sédentaire et très-commun. Niche jusque dans les villes. C'est un véritable oiseau parasite qui fait une très-grande consommation de graines, quoiqu’il vive aussi dïnsectes. VERDIER ; Fringilla chloris, Vieill. , 'I‘em.; Loæia chloris, Lath.; vulgairement V ertnnzoaztaizt. Sédentaire. Habite la lisière des bois. Säpproche des habitations en hiver. Il est répandu en France. SOULCIE, Fringilla petronïa, Gmel ., Lath. , Vieill. , Tem. ; Moineau de bois, Passer sylvestris , Briss. De passage accidentel. M. Jules de Lamotte l'a trouvé dans les environs d’Abbeville. C‘est un oiseau des contrées méridionales de la France et de quelques autres parties de PEurope. Il aime les lieux boisés. Il n’est pas rare eu Lorraine. FRIQUET ; Fringilla montana , Linn. , Vieill. , Tem.; Pas- ser campestris , Brisa; vulgairemeut IlIoirzequùz. Sédentaire et commun , surtout en hiver. Il se mêle alors
( ne ) ' aux bandes de moineaux francs. ll habite de préférence les champs et la lisière des bois. On le trouve partout en Europe. PINSON , Fringilla cælebs, Linn. ., Vieill. , Tem.; Frin- gilla, Briss.; Pinchan de nos campagnards. Sédentaire et très-commun. Niche dans nos campagnes et dans nos bois. En hiver il se mèle aux bandes de moi- neaux et de bruants qui descendent jusque dans les cours des fermes. Il est recherché par les oiseleurs, et nos vil- lageois tiennent beaucoup à ceux qui viennent établir leur nid dans le voisinage de leur habitation. Malheur à celui qui oserait les tuer! On prive cruellement de la vue ceux que l'on tient en cage , dans Pespoir qu’ils répéteront plus souvent leur chant favori. Il existe dans les environs de Lille des amateurs passionnés de ces oiseaux. La gloire d’avoir le Pinson qui chante le plus souvent n’est com- parable qu’à celle de posséder le coq le plus terrible dans les combats. PINSON d’Ardennes; Pringilla nzontÿïingïlla , Linn. , Vieill. , Tem. De passage annuel. Arrive ici, en grand nombre, aussitôt que la gelée se fait sentir. Commun surtout dans les hivers rigoureux. Nous quitte à la fin de février. Les pinsons d’Ardennes sont, pour les oiseleurs, un vé- ritable thermomètre , qui, non seulement indique la saison rigoureuse, mais encore sa durée, par le plus ou moins grand nombre (Findividus qui composent les bandes. Ce qu'il y a de certain, c’est que l‘on n’en voit presque pas dans les hivers tempérés et qu'aussitôt que la température devient douce ils disparaissent. NIVEROLLE ou Pinson de neige; Fringïlla nivalis, Linn. , Vieill. , Tem. ‘ "'
( I7 ) De passage accidentel. Tué dans les environs d’Amiens à la fin de l’Automne. C'est un habitant des hautes mon- tagnes des Alpes et des Pyrénées, qui voyage durant l'hiver. TARIN; Fringilla spi/zus, Linn. , Vieill. , Tem. Ligu- rùzus, Briss. De passage annuel et régulier. Un grand nombre de tarins restent ici l’hiver. Ils commencent à arriver en octobre et nous quittent à la fin de février pour aller nicher dans le nord. Ils sont recherchés pour les volières. Ce sont eux sur- tout que les gens du peuple condamnent à ces sortes de galères que l’on voit si souvent à Lille. Ces oiseaux, qui sont alors attachés par une petite chaîne , se procurent de l'eau et des alimens avec une adresse et une dextérité remar- quables. On s’amuserait des heures entières à les voir ma- nœuvrer et travailler, si l'état (Pesclavage auquel on les réduit ne produisait‘, sur l’esprit et le cœur de Fhomme sensible, des impressions fâcheuses. CHARDONNEEET ; Fringilla curduelis , Linn. , Vieill. , TenL; vulgairement Cardonnette. Commun en automne et en hiver. Niche sur les petits arbustes , à la lisière Iîie nos bois et même sur les arbres de l'esplanade de Lille. se fait sans peine à l'état de domesti- cité, et c'est un de nos oiseaux qui répond le mieux aux soins que l'on prend de son éducation. La captivité apporte souvent des changemens dans son plumage. La variété , qui a la gorge blanche et qui est connue sous le nom de Char- donrzerel royal, est la plus recherchée et toujours d'un grand prix. LÏNOTTE; FVÙIgïlÏa Lùzota , Gmel ., VieilL; Fringilln cannabina , Tem.; Iiinotte ordinaire , grande Linotte des vignes , Bulf ; vulgairement ITriant. Niche dans quelques cantons. De passage dans les environs 2
( I8 ) de Lille, en automne et au printemps. Dans l'état d’escla— vage, elle perd presque toujours la helle couleur vineuse des plumes de la poitrine. Recherchée pour son chant. LINOTTE de montagne; Iïrizigîlla monlium , Lath. , VieilL, i Tem. ; vulgairement Li/zot. De passage en automne et au printemps. Moins commune que Fespèce précédente. SIZERIN boréal ; Lirzarirz borealis , Vieill. ; Frùzgîlla Li- naria, Linn. , Tem. De passage en automne et au printemps. Assez rare. M. Temminck n’admet pas cette espèce. Il regarde le Sizerin boréal comme un individu appartenant à celle suivante qui est très-commune. SIZERIN cabaret; Lirzaria rzÿèscens , Vieill. ; F ringilla Lùzaria , var. a. LatlL; Bougralz ou Cardinal de nos cam- pagnards. De passage en automne. et au printemps. Il en est qui ne nous quittent pas durant l’hiver. Passe en très-grandes bandes, dans lesquelles se trouvent quelques individus de l'espèce précédente. Il est recherché pour les volières, à cause de son plumage ., de sa vivacité et de son doux ramage. On en voit souvent, chez les gens du peuple, condamnés au supplice de la galère. PASSÉRINE ou Ortolan de neige ; Passerina nivalis, iei . ' In erzLa, ni a i5, a .; ‘rua/z e Izeï e ’ uv. - Vll,Eb* vl Lthb lrl g,C , ItIoineau des dunes, Pinson du nord, dans nos villes mari- times. fle passage annuel. Arrive avec les frimats. Surtout abon- dant dans les hivers rigoureux, sur nos côtes maritimes et proche des habitations de nos villes del'intérieur.lls voyagent par petites bandes de vingt à trente. Habite Yété le nord de l’Europe.
( 19 ) BBUANTjaune ; Embcriz-a cilri/zelltz, Linn. , Vieill. , Tem. ; Bruant, Bulï. ; Vertlière de nos campagnards. Sédentaire et commun. Se mêle en hiver aux bandes nom- breuses de moineaux et de pinsons. Il descend alors jusque dans la cour des fermes. BRUANT de roseaux; Ernberizx schænicllzs, Linn. , Vieill. ; Orlolan dæirosealtx , Bufl‘. ; vnlgairement Diale , sous sa robe d'hiver, et Moineau de roseauæ , sous celle «Tété. Commun dans nos marais , où il niche. Nous quitte durant Fhiver; il revient dans le mois d‘avril. PROYER; Emlzerïza milarïa , Linn. , Vieill., Tem. Sédentaire. Niche dans les champs. Se mêle quelquefois en hiver aux bandes de moineaux et de pinsons qui s‘ap- prochent des habitations. ÛBTOLAN ; Enzberiza Hortulann , Linn. ., Vieill. , Tem. Commun l'été. Niche dans les colzas de quelques cantons des environs de Lille. Chante continuellement durant tout le temps des amours et se laisse approcher de très-près. Dès le mois de septembre on ne le voit plus. Il arrive dans le courant d’avril et ne chante que lorsqtfil est accouplé. C'est un morceau délicieux, pour les gourmands, lorsqu'il est gras. ZIZI ; Emberiza Cirlus , Linn. , Vieill. , Tem. Vient nous visiter annuellement lorsqu’il y a de la neige, et en plus grand nombre dans les hivers rigoureux. Il niche quelquefois dans certains cantons montueux. BRUANT fou ou des prés; Enzberiza Cia, Linn. , Vieill. , Tem. ; Orlolan de Lorraine , Bulï. De passage accidentel. On l’a tué dans les environs de Montreuil-sur-mer. BBUANT à sourcils jaunes de Sibérie , Bulï.
‘ ( 20 ) De passage accidentel. On le prit aux filets derrière la citadelle de Lille. Cet oiseau est très-rare et peu connu. Il est déposé au musée «Thistoire naturelle de cette ville, et dif- fère de celui de PAmérique septentrionale , Enzberiza su- perciliosa, Vieill. BRUANT montain; Enzlzeriza calcarata, Tem.; Grand- Montain , Bufl‘. De passage accidentel. On en prend de loin en loin, aux filets , sur les côtes de Dunkerque. Ten ai un qui a été tué près de Lille. Famille. —— OEgitÏzales. MÉSANGE bleue; Parus cærzileus , LatlL; Vieill. , Tem. ; Jllazingue bleue de nos campagnards. Sédentaire: commune en automne et en hiver, époque où elle s’approche "de nos habitations et fiéquexite nos ver- gers et jardins. Au printemps , elle se retire dans nos bois et forêts, où elle niche. Elle est très-répandue et ne fait, dit- on , qu’une seule ponte. MÉSANGE charbonnière; Parus nmjor, Gmel, Vieill. , T em. ; Charbonnière ou grosse Jflcfsange, Bufiî; vulgaire- ment Jllazingue. Sédentaire et très-commune. Elle passe l'automne et l'hiver en troupes; fréquente nos vergers et jardins. La plupart se retirent au printemps dans les bois et bosquets où elles nichent. Quelques-unes restent près des habitations. Ce n'est guère avant le mois d’avril que la Charbonnière s‘occupe de son 11id,{quoiqu'el1e s’apparie beaucoup plus tôt. Ses œufs , au nombre de douze à quinze , sont bleus ., poin— tillés de rouge clair. MÉSANGE huppée; Parus cristalus, Liun., Lath. , VieilL, Tem. '
( 21 ) On la trouve dans la forêt de Mormal, où elle est séden- taire. On la trouve aussi dans d’autres cantons; mais en moins grand nombre. Il paraît qu’on la voit dans presque toute PEurope et qu'elle habite plus particulièrement les bois où il y a des genévriers. La femelle diffère peu du mâle. Elle a seulement la huppe moins longue et le noir de la gorge moins étendu. MÉSANGE à longue queue; Parus caudatus , Linn. , Lath. , Vieill., Tem. ; vulgairement llIanche (Palène. Elle est rare dans les environs de Lille. Elle habite parti- culièrement les bois et forêts. Elle se répand en hiver dans presque toute PEurope. Elle revient au printemps pour nicher. MÉSANGE moustache; Parus biarmicus, Linn., Lath., Vieill. , Tem. Cette espèce habite de préférence le nord de l‘Europe. Elle est commune en Hollande. Il en passe quelquefois der- rière la citadelle de Lille à la fin dbctobre. Elles.sont en petites troupes de dix à douze. Il en est qui nichent dans les fossés de Saint—Omer et dans les grands marais de Péronne. Un très-grand nombre cquvaient, il y a quelques années , dans les Moëres de Dunkerque : un hiver rigoureux, les oiseaux de proie, une chasse mal entendue , le dessèchement de ces marais , en ont détruit unegrande partie et fait émi- grer le reste. On n'en voit plus depuis trois ans. Ce char- mant oiseau vit très-bien en captivité : on le nourrit (Vol- liette , de noix et de mie de’ pain. NONNETTE cendrée ; Parus palustris , Gmel , Briss. , Vieill. , Tem. Vit l'été dans nos bois et forêts , où elle niche. S’approche des habitations en septembre et en octobre. On en prend alors u_n grand nombre dans les environs de Lille.
( 22 ) PETITE CHARBONNIÈRE ; Parus aler, Linn. , Lath., Vieill., Tem. De passage et assez rare. On la tue chaque année, en automne, dans les environs d‘Amiens. Elle est commune en Lorraine. Famille. -— Tisseranzls. LORIOT; Oriolus Galbula, Gmel, Vieill. , Tem.; vulgai- rement Compêre-Loriot. Il arrive à la fin d’avril et nous quitte en septembre. Un grand nombre niche dans nos bois et fait une grande con- sommation de cerises dans nos vergers. Le mâle, la femelle et les jeunes ont un plumage qui leur est propre. Famille. — Leinzoizites. ÉTOUBNEAU vulgaire; Sturnus vulgaris, Linn. , Lath. , Vieill.-, Tem. ; vulgairement Sansoiznet. Sédentaire et commun: vit en grandes troupes Fhiver, se mêle alors aux bandes de corneilles qui ravagent nos champs. Niche dans les trous de clochers et des grands édi- fices de nos villes. Il est recherché par les oiseleurs, qui lui apprennent à parler et à siffler dilïérens airs populaires. Famille. — Coraces. CORBEAU; Cor-vus coraæ , Gmel , Vieill. ; Corbeau noir, Tem. Niche dans la forêt de Crécy et dans le Boulonnais. Il y est sédentaire et solitaire. On le trouve aussi dans les rochers des environs de Namur. CORBINE; Corvus corone, Gmel, VieilL, Tem.; Cor- neille, Briss., Cuv.; Corneille noire, Tem.; vulgairement Corbeau.
( 23 ) Sédentaire et commune. Elle vit, pendant Fhiver, en so- ciété avec les freux et les corneilles mantelées qui couvrent nos campagnes. Au déclin du jour, ces oiseaux gagnent tous ensemble les bois et font retentir les airs de leurs croasse-- mens. Un seul arbre porte quelquefois un groupe de 5o à 6o individus. Au printemps, les Corhiues se retirent dans les bois et y nichent sur des arbres élevés. FREUX ou F RAYONNE; Corvus fi-zîgilegus, Gmel, Vieill. , Tem. ., vulgairement Corneille noire. ' Il habite de préférence les régions septentrionales de FËurope. Nous ne le voyons ici qu’en Automne et en hiver. Il fait alors , avec ses congeuères , de grands ravages dans nos champs. Quelques-uns nichent dans le Boulonnais. CORNEILLE mantelée; Corvus corniæ , Gmel , Vieil]. Tem.; Comiæ cinerea , Briss. ; vulgairement Gris-Ïlzïanteaj. Habite le nord de 1’Europe. Ne vient ici qu'en automne pour passer Phiver. Elle arrive dès la lui-octobre et ‘nous quitte dans le mois de mars. Quelques-unes nichent dans le Boulonnais. CHOUCÀS; Corvus monedzzla, Gmel , VieilL, Tem. ; Chou- cas ou petite Corneille des clochers, Cuv.; vulgairement Cornoille. Sédentaire. Se réunit, en troupes Phiver, avec les Cor- neilles qui sont si communes dans nos campagnes. L'été il vit avec sa femelle et niche dans les trous de clochers ou des vieux édifices élevés. Ou en voit beaucoup dans la ville de Lille. PIE proprement dite; Cor-vus pica, Linn., Tem.; Pie d’Europe, Cuv.; Pica, Briss; Agac/ze de nos campagnards. Sédentaire et très-commune. Vit par couple. Dès le mois de février elle s‘occupe de la construction de son nid.
( 24 ) GEAI; Gurrulzts glandarizas, Gmel, Vieill. , Tem.; Gar- rulus, Briss; Geai dïlîfurope, Cuv.; Calas de nos cam- pagnards. Sédentaire et commun. Habite nos bois. Shpprivoise et parle facilement. Très-recherché par les enfans qui s’en amusent beaucoup. Répandu dans toute PEurope. CASSE-NOIX moucheté ; Nicÿraga caryocatactes, Vieill. , Tem.; Corvus caryocatactes, Gmel; Casse-Noix ordi- naire, Ûuv. I De passage irrégulier. On en voit tous les cinq à six ans et toujours au commencement de Pautomne. C’est, dit-on, un habitant des montagnes du nord. COBACIAS à bec rouge ; Coracïa erylhroramphos , Vieill.; qorvus graculus , Gmel; Coracïa, Briss.; Crave ou Cora- cias , ou Coracias des Alpes, Buffi; Pyrrlzocorax Cora- cïas , Pyrrlzocoraæ graculzza , Tem. Soin apparition est accidentelle. Il habite les Alpes suisses , les Pyrénées et autres montagnes. ROLLIER; Galgulzzs garrulus, V ieilL; Coracias garrula , Gmel, Tem.; Rallier conznzun, Cuv.; Bollier d’Eur0pe, Vieill. De passage de loin en loin. Il en a été tué deux depuis quinze ans dans nos environs. On le trouve dans les Vosges et les forêts de la Suède. Fauzille. — Baccivores. JASEUR; Bonzbycilla garrula, Vieill., Tem. ; Anzpelis garrulus ,'Gmel; Bonzbycilla bohemica , Briss.; Jaseur (le Bohème , Cuv.; Grand Jaseur, Tem. De passage dans les hivers rigoureux. Il s’eu est fait un considérable en 1829; on en a tiré jusque dans les
( 25 ) jardins de nos villes. Habite durant Pété les régions du cercle arctique. F amillc. —— C/zélidoizs. HIRONDELLE de cheminée; Hirundo ruslica. , Gmel, VieilL, Cuv., Tem.; Hirundo danzestica, Briss. Très-commune. Niche dans Pintérieur des habitations et des écuries. HmoNDELLE de fenêtres; Hîrundo urbica , Gmel , Vieill. , Tem. ; Petite Hirondelle ou Marliraet à cul blanc, H irundo miuor sive rustica, Briss. Commune. Elle arrive avant Pespèce précédente et nous quitte fort tard. On en voit jusqu’au 25 décembre, lorsque la saison est tempérée. l HIBONDELLÉ de rivage ; H irundo rzparia, Gmel, Vieill. , Tem. Ne se trouve que dans certains cantons. Un assez grand nombre nichaient dans nos fortifications avant que l’on ait réparé les murailles. Elle est beaucoup moins commune que les espèces précédentes. Dès qu’on Pinquiète , elle quitte le lieu qu’elle habite. MARTINET noir; Cypselzzs apus, VieilL; Hirundo apus, Gmel; Martinet de muraille, Cypselzss nzurarius , Tem. Commun en été. Niche dans les trous de clochers et de murailles des édifices élevés. Nous quitte avant les hiron- _ delles. ENGOULEVENT ; Caprimulgus «uulgaris , Vieill. ; Caprùnul- gus Europæus, Gmel , Tem.; Tête de Chèvre ou Crapaud volant, Caprinuzlgzcs , Briss. Niche dans nos bois. Ne vole que vers le soir. Arrive dans le mois de mai et nous quitte à la fin de septembre.
( 26 ) Famille. -— Myiothères. MOUCHEROLLE ou COKE-MOUCHE gris; Muscicapa grisola , Gmel, Vieill.; Tappe à nzauques de nos villageois. Niche dans nos jardins et bosquets. Nous quitte en au- tomne pour revenir en avril. Il est répandu dans les con- trées tempérées de FEurope. GOBE-MOUCIIE noir; 11T uscicapa atricapilla , Gmel, Vieill. ; Gobe-llfouche bec-figue, Muscicapa lzzcluosa , Tem.; Tra- quet dÿlzzgleterre et Bec-Figue , Bufi‘. De passage en automne et au printemps. Niche quel- quefois dans le Boulonnais. M. Meslier de Rocan, de Metz, considère ce Colle-Mouche et le suivant comme deux indi- vidus de la même espèce. Il habite les contrées méridio- nales de PEurope. COBE-MOUCHE à collier; Jlïuscicapa sfreplophora, Gmel, VieilL; llluscïcapa albîcollis , Tem. De passage accidentel. Trouvé dans le mois de mai. Famille. —— Colluriolw. PIE-GRIÈCHE grise; Lanïus eæcubilor, Linn. , Vieill. , Tem.; Lalzizzs cinerezzs, Briss.; vulgairement Agaclzette. Sédentaire ; habite nos bois et forêts. Elle est querelleuse et très-courageuse , ainsi que les espèces suivantes. ÉCORCHEUR; Lanius collurio, Gmel, VieilL, Tem.; Pie- grîècïze eborcïzezrr, Bail’. ; vulgairement Petite Agacîzette. Niche dans nos bois; plus rare que les espèces précédente et suivante. Nous quitte en hiver. Plus répandu dans le midi et le nord de l’Europe. PIE-GRIÈCHE rousse; Larzius collurio rufus et Lanius po- nzeranus, Gmel.; Lanius rulflus, Lath., VieilL; Pie-xgrîêche rouaxse de France , Ihxfl‘. ; vulgairement Agaclzetle rousse.
( 27 ) Habite nos bois. Plus rare que la Pie-grièche grise. Nous quitte Phiver. On la trouve dans toute la France. Famille. — Chanteurs. GRIVE ; Turzluzs musicus , Linn. , VieilL; Petite Grive , Turdzzs miner, Briss.; Grive des cagnes, Vieill) Passe en grand nombre en octobre et est alors fort grasse; revient en mars. C'est de toutes les Grives la plus délicate et la plus recherchée par les gourmands. Quelques-unes nichent dans nos bois. DRENNE ou DRAINE; Turdus viscivorus , Linn. ., Vieill. ; grosse Grive, Turdus nmjor, Briss.; Merle draine, Tem.; vulgairemeut Grive du pays. C'est Pespèce la plus grande. Sédentaire et solitaire. Niche dans nos bois. ‘ ' LITORNE; Turdus pilaris, Linn., Vieill. ; Merle litorne, Tem. ; vulgairement Double Grive. Elle arrive après la suivante. Niche dans le nord de l’Eu- rope. Son passage de printemps est beaucoup moins abon- dant que celui dïzutomne. MAUVIS; Turdus iliacus, Linn., Briss., VieilL, Tem. De passage annuel et régulier. Commun en octobre et en novembre. Cette espèce arrive en même temps et après la Grive chanteuse. Niche dans le nord de l'Europe. BOUSSEBOLLE; Turclzzs arwizdizzacezzs, Gmel, Lath. ., VieilL; Bec-fin rousserolle, Sylvia lurdoïdes; vulgairement Fauvette ou Rossignol de roseaux. Très-commune du printemps à Pautomne. Habite les ma- rais et les étangs boisés. Durant la saison des amours , on entend le mâle chanter du matin au soir, attaché à la tige d‘un jonc ou d’un roseau. Il est alors peu farouche et se laisse
( 23 ) aisément approcher. Lorsqu'on tire après lui et qu'on le manque, il s’enfonce dans les roseaux et reparaît presque aussitôt , en chantant, au sommet d‘une tige de roseau ou d’herbe. MERLE; Turdus merula, Linn. , Vieill. , Tem.; IlÏerle de France, Éufiï; JlIerle commun, Cuv.; vulgairement Mou- viard. Sédentaire, défiant, solitaire et recherché par les oiseleurs. S’apprivoise aisément et apprend à siffler et même à parler. Répandu dans toute la France. MERLE à plastron blanc; Turdus torquatus, Linn. , Vieill. , Tem. ; llïerle à collier, Merula torquaia, Briss. ; llferle à collier, Butï. De passage annuel en octobreiou en novembre. On le trouve dans presque toutes les parties de l’Europe. PÉGOT ou Fauvette des Alpes; Accentor alpinus, Vieill. , Tem.; Motacilla alpine: , Gmel. l Uapparition accidentelle. Tué dans les environs de Saint- Omer. C'est un oiseau des montagnes les plus élevées , des Alpes et des Pyrénées. RIOUCHET; Accentor modularis, Vieill. , Tem. ; Jlfolacilla modularis, Gmel ; Traîne buisson, Fauvette dVziver, Bufi‘. ; vulgairement JVIoi/zeau de haie. Se tient dans les bois durant l’été. s'approche des hahi—- tations dès le mois de novembre. En hiver, il descend jusque dans la cour des fermes pour y manger des graines. On le ren- contre dans presque toutes les parties tempérées de l'Europe. MOTTEUX cendré ou Vitrec; Œnanthe cinereus, Vieill.; lllolacflla ænazzthe , Gmel; Saæicola œrzanthe, Tem.; Blot- teuæ ou Cul blanc; vulgairement Cul blanc. Commun sur les côtes de Dunkerque , lors de son passage en automne et au printemps. Une partie niche dans nos ter-
( 29 ) rains arides. Il arrive en‘; avril et nous quitte dans le courant de septembre et quelquefois d'octobre. Ses voyages se font par petites troupes. (Test un manger délicat quand il est gras. TABIER; Œnarzthe rulzetra , VieilL; Jlïotacilla rubetra, Gmel ; Saxicola rubetra , Tem. ; Vulgairement Fauvette cP/zerlzes. Commun l'été. Niche dans nos prairies et dans nos champs de colza. Arrive dès la fin de mars et nous quitte en octobre ou novembre. On le trouve dans presque toutes les "parties tempérées de PEurope. TRAQUET; Œnanthe rulvicolla , Vieil]. ; Motacillci rubi- colla , Gmel ; S ylvùz rubicolla , Lath.; Traquet pzïtre, Saæi- cola rubicolla , Tem. Rare. Un petit nombre niche ici. On le voit dès la fin de mars ; quelques-uns restent jusqu’en décembre. On le ren- contre dans presque toutes les contrées de l'Europe. ALOUETTE cochevis; Alauda cristata , Gmel, Briss. , Vieill. ; vulgaire-ment Aloue huppée. Sédentaire. Habite les champs qui avoisinent les grandes routes. Plus recherchée par les oiseleurs que la suivante, parce qu'elle apprend plus facilement les airs de serinette. Sa chair est moins agréable que celle de Palouette propre- ment dite. ALOUETTE des champs; Alauda arvensis, Linn., Vieill. , Tem. ; Alouette, Alauda , Briss. ; vulgairement Aloue. Sédentaire et commune. Il s'en fait annuellement un pas- sage considérable dans le mois dbctobre. Lorsquïl y a de la neige , on en prend par milliers , aux lacs , sur nos côtes maritimes. Très-recherchée par nos oiseleurs, à cause de son chant. C‘est un manger très-délicat. Elle voyage par grandes bandes. z
( 3° ) LULU ; Alauda cristatella , Lath. , Vieill; Alauda arbo- rea, Linn. , Tem.; Cujelier, Bufl”. ; Alauda lzemorosa, Vieill.; vulgairement Petite Aloue. De passage irrégulier ; se perche; répandue dans presque toutes les parties de l’Europe. Elle voyage par petites troupes qui ne se mêlent pas aux grandes bandes d‘alouettes com- munes. PIPI proprement dit ou des buissons; Anthus sepiarizts, VieilL; Alauda mosellana, Gmel; Alouette des buissons, Alauda sepiaria , Briss. ; Cujelier, Bufl’. ; Anthus pratezzsis, Tem. ; vulgairement Pieuquette. De passage dans les mois de septembre, d'octobre et de mars. Quelques-uns nichent dans nos herbes. C’est le plus petit des Pipis (Pliurope, et un fort bon manger en automne, époque où il est gras. PlPI rousselin; zlnthus rlfus , Vieill, ; -Pz'pz' rousselizze , Anthus rzfesceizs, Tem. ; Rousseline , Bufi”. De passage irrégulier en septembre et en avril. Trèsæare dans les environs de Lille. PIPI spipolette; Anthus aquaticus, Vieill., Tem.; Alouette pipi, BuflÏ; Pipit spiozzcclle , Tem.; vulgairement Aloue des nzarais. De passage annuel en automne et au printemps, toujours en petit nombre. P1P! maritime ; Alautla obscure: , Gmel , Lath. On le trouve dans les roches, sur les bords de la mer; M. Descourtils se le procure chaque année, en automne , près de Bïontreuil-sur-mer. On confond généralement cette espèce avec la précédente. PIPI des arbres ; Antlzus arboreus, Vieill. , Tem.; Farlouse ou Alouette des preîs, Buflï; Pipi des buissons, Tem.; vul- gairement Double Pieuquetle.
( 3| ) Niche dans les herbes; nous quitte en octobre pour re- venir à la fin de mars. On le trouve dans toute l’Europe. PIPI Richard; Ant/Lus Bichardi, Vieill., Tem. De passage irrégulier en octobre et mai. Rare et recher- ché par les amateurs. J'en ai trouvé deux individus depuis quinze ans. HOCHEQUEUE ou BERGERONETTE jaune; Ilïotacilla boa- rula , Gmel, Vieill., Tem. Niche ici, mais en petit nombre. Nous ne le voyons guère qu‘en automne, époque où cet oiseau s'approche des troupeaux et des Iaboureurs. Mue double. LAVANDIÈEE; ltlotacilla allm, Gmel, Vieill. , Tem.; filotacil/a , Briss.; Bergeronnette grise , BufiÏ; vulgairement H ocheqrtezte. _ Commune et sédentaire. Une grande partie émigre néan- moins chaque année. Elle fréquente de préférence les lieux où il y a des bestiaux. On la voit suivre le cultivateur qui laboure. Sa mue est double. BEBGERONNETTE lugubre; fiIolacilla Iugubris , Vieill. , Tem. Rare. Niche quelquefois ici. De passage en automne et au printemps. Sa mue est double. J’en ai trouvé deux depuis quinze ans ., Pune sous son plumage d'été et l'autre sous celui (Yautomne. BERGERONNETTE de printemps; Wlotacillaflava, Gmel, Vieill., Tem.; Molacilla verna, Briss.; Budytes flavus, Cuv.; Bergeronnette prîlztanzzïère, Tem. Niche dans les champs de colza. Arrive en avril et nous quitte à la fin d'octobre et en novembre. On la trouve dans toutes les parties de PEurOpe.
( 32 ) FAUVETTE locustelle; Sylvia loèzzstella , Lath. , Briss. , Vieill. , Tem.; Alouette loèustelle , Bufl‘. De passage irrégulier. Niche quelquefois dans les envi- rons de Lille. J’ai un mâle qui a été tué près de cette ville , dans le mois de juillet 1829. Elle a été vue au prin- temps près d‘Abheville ; elle se laissait difficilement appro - cher; on Fentendait le soir chanter sur les pommiers. Habite de préférence les pays méridionaux. FAUVETTE des marais; Sylvia paludicola , VieilL; Sylvia aqualica , Lath. , Tem.; Motacpilla aqualîca, Gmel. On la trouve quelquefois dans les environs de Lille. On l’a tuée, mais rarement, près d‘Amiens , dans les plaines, le long des remises et des buissons. Habite plus particu- lièrement le midi de l’Europe. F AUVETTE des joncs; Sylvia Scfiænobnelzzzs , Linn., VieilL; Bec-fin phragmite, Sylvia phragnzïlïs , Tem. Niche'dans nos marais. Arrive à la fin d’avril et part en septembre ou octobre. Elle entrelace son nid dans les roseaux comme la Rousserole, et est assez commune. FAUVETTE eiïarvatte; Sylvia slrepera, VieilL; llIolacilla arlmdùzacca , Gmel; Curruca arundùzacea , Briss. ; Sylvia arundizlacea , Tem.; vulgairement Petite Rousserolle. Habite ce pays durant la belle saison. Fréquente les bords des rivières et les marais couverts de joncs et de roseaux. Très-difficile à voir , à cause qu’elle se tient presque tou- jours cachée dans les herbes, où elle trouve sa nourri- ture et se fait entendre. Elle habite toute PEux-ope tempérée. ROSSIGNOL ; Sylvîa luscinia , Lath. , Vieill. , Tem. ; Lns- cinùz, Briss. Commun dans nos bois et bosquets où il niche. Arrive dans le mois d’avril et se fait entendre aussitôt qu’il est
( 33 ) accouplé. Nous quitte dans le courant (le septembre. Très- recherché par nos oiseleurs. FAÙVETTE grise; Sylvia griser: , Vieill.; Becfi/z orphëe , Sylvïa orphea , Tem.; Fauvette, Bufl‘. ; Fauvette proprement dite, Cuv. Cette fauvette, qui habite de préférence les provinces mé- ridionales de la France, niche en petit nombre dans le Boulonnais et dans quelques autres cantons. Je rapporte à cette espèce la Colombaude de Buffon. FAUVETTE à tête noire; Sylvia atricapilla, Lath. , Vieill., Tem. Commune dans nos"hois et bosquets, ainsi que dans presque toutes les parties de l'Europe. On en voit dès les premiers jours‘ d‘avril. Nous quitte en automne avec ses congénères. Très-recherchée par les oiseleurs à cause de son chant mélodieux. FAUVETTE œclonie; Sylvïa œdonïa , VieilL; Bec —fi/z fàuvette, Sylvia hortensia , Tem.; Petite Fauvette , BuflÏ; vulgairement Fauvette grise. Très-commune; habite nos bois, bosquets, vergers et jardins. Arrive à la fin d'avril et nous quitte dès Papproche de Pautomne. i GRISETTE; ôzy-lxtia cinerea, Lath., VieilL, Tem.; Fau— vettc grise, Briss.; Fauvette cendrée, Bufiî; vulgairement babillarde. ' La plus commune de nos Fauvettes. Niche dans les bois, bosquets, buissons et surtout dans les champs de colza. Elle est répandue dans presque toutes les parties de FEurope. Elle nous quitte en automne pour revenir au printemps. 3
( 34 ) . FAUVETTE habillarde; Ôylvia curruca, LatlL, Vieill., Tem. ; Curruca garrula ., Briss. On la trouve rarement ici, peut être à cause de ses habitudes. Elle recherche les taillis épais et solitaires. Nous ne la voyons que dans le mois de mai. C‘est, suivant M. Polydore Roux, à cette Fauvette qu’il faut rapporter la Bouscarle de Bufibn, et non à la Fauvette Cetti , Sylvia Ceui de la Marmora, comme l'a fait M. Temminck. FAUVETTE Pit-chou; Sjlviafèrruginea, Vieill.; Sylvia provincialis, Gmel, Tem. De passage accidentel. Elle a été tuée dans les environs de Illontreuil-sur-nier. Habite particulièrement le midi de l‘Europe. ROUGE-GORGE; Sylvia rebeclda, Lath., Vieill., Tem. ; Illolacîlla rubeczzla , Linn. ; llIarie-godrin , Jlfaroîlle , Ma- royelle dans nos campagnes. Une partie sédentaire ; le plus grand nombre nous quitte en automnmElle pénètre en hiver jusque dans les habi- tations, où elle obtient souvent Fhospitalité en faveur de sa familiarité et de son chant. Elle se retire dans les bois au printemps et y passe la belle saison. C'est un des oiseaux qui nichent les premiers. GORGE-BLEUE ; Sylvia sueqica , Lath. , Vieill. , Tem.; Îllolacilla suecica , Linn. De passage irrégulier et de loin en loin, dans les environs dïmniens. On l'a tuée dans les jardins et les vergers. Elle n'est pas rare dans la Lorraine , d’où je l‘ai reçue souvent. M. Brchm admet une seconde espèce de Gorge-bleue, qu’il nomme Sylvia Woéflî. ROUGE-QUEUE Tithys; Sylvïa IÏÜIJKÊ, Lath., Vieill. , Tem.; ‘rïolacilla erzlhaczcs, (il/Lys, gibrallarieizsis, atrala, Gmel.
( 35 ) Niche dans les trous ou les crevasses des murailles de vieux hâtimeus élevés. Fait deux couvées par an. J'en ai fait prendre deux nids à Phôtel-de-ville de Lille. Il se trouvait, dans chacun , cinq petits que j‘ai fait empaillez‘ pour le cabi- net d'histoire naturelle de cette ville. Arrive au mois d’avril et part dans le courant d'octobre. ROSSIGNOL de muraille ; S ylvïa phæniczzrzts, Lath. , Vieill. , Tem. ; Illntacîlla phæzzïcurzts, Linn. Niche dans nos bois et bosquets. On le voit depuis le mois de mai jusqlfau mois d'octobre. Il est assez commun. FAUVETTE lusciniole ou Polyglotte ; Sylvia polyglotta , Vieill. ; Sylviœ hzfipolaîïv, Lath. ., Tem. ; Fauvette de roseaux, Buflî ; grand Pouillot, Cuv.; Bec-fin à poitrine jaune , Tem. ; vulgairement Contre-fizisazzt. A Commune l'été dans nos jardins, bosquets et bois mare’- cageux. Arrive dans le mois d’avril et nous quitte en automne. 011 la trouve dans presque toute l’Europe. POUILLOT sylvicole ; Sylvia sylvicola , Lath. , Vieill. ; Bec- fizz-sgfllezzr, Sylvia sibilatrzîz‘, Tem. Rare; arrive dans le mois d’avril; se tient constamment dans les bois. POUILLOT collybite; bjylvia collybita, Vieill.; Sylvia rzgfà, Lath. , Briss. ., Tem. ; Petite Fauvette rousse , Bufl". ; Becfin veloce , Tem. Arrive à la fin de mars et nous quitte à la fin d'octobre ; habite nos bois et forêts; approche des habitations en au- tomne ; quelques-uns restent dans la Provence durant l'hiver. POUILLOT fitis; Sylviafitis, V ieill. ;S_ylvz'a frochilzls, Lath. , Tem. ; Pouillot ou Chantre, Briss. ., Bufi‘. ' s; Arrive dans le mois de mars et part en septembre. Habite
< 36 > nos bois et bosquets. Très-répandu en Europe. On le voit quelquefois, dès les prelniers jours de mars, dans les jardins et vergers. FAUVETTE Bonelli ; Sylvia Bottelli, Vieil]. ; Bec-fin nat- tcrcr, bylvia nattereri , Tem. De passage accidentel. On l’a tuée dans les environs d‘Ah- jÿyeville. Elle est commune dans la Provence, où elle niche. Elle couve aussi dans la Lorraine. Celte Fauvette a été long- temps confondue avec les Pouillots fitis et collybite. BOITELET huppé; Regulus cristatus , Vieill. ; Sïylvia re- gulrts , Lath., Tem.; Roitelet, Buff. ., Cuv.; Roitelet ordi- Maire, Tem. De passage annuel en automne ou en hiver. Voyage en petites troupes; se laisse facilement approcher et prendre à la main. On le rencontre dans presque toute l’Eu1‘ope. ROITELET à moustaches ; Regulzts m ystaceus , Vieil]. ; Roitelet triple bandeau , Sylvia zgnicapilla , Tem. De passage irrégulier. Rare. Il a été long-temps confondu avec l'espèce précédente , dont il a les habitudes. l h TROGLODYTE; Troglodytes Europæa, VieilL; Zlïotacilla troglodytes, Gmel; Regulus, Briss.; Sjlvia troglodytes, Tem.; Troglodyte cPEurope, Cuv.; vulgairement Roteloz ou Roitelet. Sédentaire et commun. Niche jusque sous les toîts de chaume. Famille. ——— Grimpereaux. SlTTELLE d’Europe ; Sitta Europœa, Gmel , Vieill. , Tem. ; Torchcpot , Sitla, Briss.; Torclzepot conzmzuz, Cuv. Sédentaire; habite uos grands bois, où elle niche. Pas rare dans la forêt de Moi-mal.
( 37 ) GHIMPEREAU familier; Cerllziafizzzziliaris, Gmel, VieilL, Tem.; Certhia, Brisa; Grimpereau, Buflï; Grimpereau zl’Europe , Cuv.; vulgairement Grùnpar. Sédentaire et commun dans les campagnes des environs de Lille. Il grimpe sans cesse sur les arbres, à la manière des pics. ‘ Famille. — Epopsides. HUPPE; Upupa épops , Linn. , Vieill. , Tem. ; Upupa , Briss. ; vulgairement Coq des champs. De passage régulier dans les mois d'avril et dbctobre. Solitaire et plus répandue dans le midi que dans le nord. On assure qu'elle niche dans Parrondissement de Valenciennes. Famille. — Pelmatodes. GUÉPIER d‘EuroÀpe ;’ llferops apiaster, Gmel, Vieill. , Tem.; Apiaster, Briss.; Guëpier commun, Cuv. De passage accidentel. On l'a tué dans les environs de Montreuil-sur-mer. C’est un oiseau du ‘midi, commun dans la Provence , d’où je l‘ai reçu, ainsi que de la Corse. MARTIN-PÊCHEUR; Alcedo ispfcla , Gmel, VieilL, Tem. ; Martin-pêcheur ou Alcyon , Buff. ; 11T arlin-pêclzezcr d’Europe, Cuv. ; vulgairement Pecque-roches. Sédentaire et très-commun l'hiver, le long des fossés et des rivières. Niche dans nos marais boisés, dans des trous à terre. Répandu en Europe. Famille. —— Colonzbiizs. PIGEON ramier; Columlzapzzlzzïnbus, Lath., VieilL, Tem.; vulgairement Pigeon de bois. Arrive vers la fin de février par petites troupes ; s’apparic de suite et niche dans nos bois. Nous quitte en octobre et en novembre; quelques-uns restent durant l'hiver. C’est un bon gibier quand il est jeune et gras.
( 33 ) PIGEON sauvage; Co/wnba ænas, Linn. ., Vieill. , Tem. ; Cololnbe colonzbiii , Tem. De passage dans les mois de mars et de novembre. Quel— ques-uns nichent dans nos bois. Assez rare; plus répandu dans le midi. La chair des jeunes est aussi très-bonne. TOURTEBELLE des bois; Colunzbcz turtur, Linn., Vieill. , Tem. ; Tourterelle, BUE‘. Commune dans nos bois , où elle niche. Arrive vers la fin de mars et avril; part dans le courant de septembre. / TROISIÈME ORDRE. "' GALLINACÉES. Famille. —-— Nudipèdes. FAISAN vulgaire ; Pizasiazzus colclzicus, Lath.,Vieill., Tem. Cet oiseau , qui était commun avant la révolution dans nos forêts, y est aujourd'hui fort rare. On en élève beaucoup dans l'état rle domesticité. La bonté de sa chair le fait re- chercher. PERDRIX grise; Perzîiæ cineren, Lath., Vieill., Tem.; Tetrao perdix , Gmel; vulgairement Pelrix. Sédentaire. Niche dans nos champs et fort avant dans le nord. Très-commune, sur-tout dans les lieux réservés pour la chasse. C'est un des gibiers les plus estimés en automne. Les perdreaux d’Artois sont principalement recherchés. PEBDBIX de passage; Perdix damascena, Lath. , Vieill.; vulgairement petite Perdrix d’Artoz's. De passage, dans les plaines de FArtois, en novembre ou décembre. Voyage en grandes bandes difficiles à appro- cher. Elle a le vol plus rapide et plus élevé que Pespèce précédente, à laquelle M. Temminck la rapporte. Les rai- sons sur lesquelles cet auteur fonde son opinion sont autant
( 39 > d’e1‘renrs physiologiques. Si toutefois cette Perdrix ne cons- titue pas une espèce distincte de la grise, elle en est au moins une race qui en ditïère par ses proportions et ses habitudes. Quelques-unes nichent dans le département du Pas-de-Calais. PEBDRIX rouge; Perdiæ rzfa, Briss., Vieill. , Tem.; Tetrao rzfus, Linn. Propre aux plaines méridionales de la France. On en trouve quelques-unes en Artois, dans les environs de Saint- Pol, où elles nichent. Celles qui nous viennent des mon- tagnes du midi sont plus fortes que celles de notre contrée et de Paris. ‘l Vit et pond en captivité. Sa chair est plus délicate et plus estimée que celle de nos perdrix grises. CAILLE; Perdix coturzziæ, Lath., Vieill., Tem. Commune , surtout dans les plaines de PArtois. Émigre en septembre et en octobre. Elle est alors fort grasse et recherchée par les amateurs de gibier. Arrive en mai et se répand dans les blés et prairies, où elle se fait prendre au filet. Celles que l'on nourrit en cage sont beaucoup moins bonnes; elles perdent de leur fumet. Famille. — Plumipèdes. GANGA on GELINOTTE des Pyrénées»; Œnas cala, Vieill.; Telrao alcïzata, Linn.; Ganga cala, Plerocîes setarius, Tem. _ De passage accidentel. Il a été tué dans les environs de La Bassëe. On le voit dans le cabinet de M. Alavoine, amateur de cette ville; c’est un jeune en mue. Habite le midi de l’Europe. i
( 4° ) QUATRIÈME 0110m3. -- ÉCHASSIEBS. Famille. — Pédiononzes. OUTABDE; Otis tarda, Linn. , Vieill. , Tem. ; Grande Oularde, Cuv.; Outarde Ôarbue, Tem. De passage régulier à la fin de février et au commen- cement de mars. Se fait voir en grandes troupes dans les hivers rigoureux, lorsqu’il y a beaucoup de neige. Les mâles adultes paraissent rares: ce sont presque toujours des jeunes ou des femelles que 1’on tue. C'est en plaine et sur les terrains élevés qu’elle s’arrête. On en voit de temps en temps dans la commune de Sain- ghin-en-Mélantois, près de Lille , et dans Parrondissement de Cambrai. Elle niche, (lit-on, dans la Champagne. PETITE OUTARDE ou CANEPETIÈRE; Otïs tetraæ, Linn. , VieilL, Tem. De passage irrégulier en août. Presque toujours des jeunes. Niche dans les plaines arides et découvertes des environs de Niort, d'où je l’ai obtenue de l'obligeance de M. Germain fils. Je l’ai vue deux fois, depuis dix ans , sur le marché de Lille. Plansille. — 0E gin/lites. (BIDICNÈME criard ou d‘Europe; Œdicnemus Europæus, Vieill. ; Olis œdîcizenzzts , Lath. ; Œdicizenzns crepitznzs’, Tem.; grand Pluvier ou Courlis de terre, Buflî; vulgai- rement Courlourf ou Gris-Faîgean. Arrive en avril et part en automne. Niche dans la plaine de Leus; dépose ses œufs sur la terre nue. Les teintes de son plumage varient suivant les saisons. ËCHASSE ; IÏÙllflIllÏO/Jlts albïcollis , VieilL; Charadrius Hi-
( 4l ) nzanlopus , Gmel; Échasse à manteau noir, Hùnantopzcs melmzopterus , Tem. g De passage irrégulier dans les mois de mai et de juin. Niche quelquefois dans les environs d’Abbeville et de Dun- kerque. M. rDemeézemaker, de Bergues, en a tué une femelle qui avait Yœuf tout formé et prêt à sortir'. L’oiseau‘ et l’œuf font partie de sa collection. Plusieurs ont été tirées en 1826 dans le département du NordÜHabite de préfé- rence les contrées orientales de F-Enrope. HUITBIER; Hæmalapus ostralegus, Linn. , Vieill. , Tem.; - vulgairement Pie de mer ou Bécasse damer. Commun sur nos, côtes maritimes en automne et en hiver. Celui à collier aurait, (Paprès M. Temminck, ‘la robe d’hiver , et celui sans collier, celle «Tété. On les trouve cependant simultanément. Nous en voyons quelquefois, dans nos marais, en mars et en octobre. COURE-VITE d’Europe; Tachydroznus Europæus, Vieill. ; Cursqrius Europæzts, LatlL; Court-vite Isabelle , Curso- rius Isabellinus, Mey., Tem.; Court-vite, Bufi‘. De passage accidentel. Il a été tué dans les environs de Saint-Omer et fait partie de la collection de M. De_ france. SANDERLING rougeâtre; Calidris rulzidus , Vieill.; San- derling ‘variable, Calidris arenaria, Ten1. ; vulgairement Guet-latte rouge ou blanche. De passage régulier sur nos côtes ‘maritimes, dans les mois d‘avril, mai, septembre et octobre— J’en ai tué un sur la côte de Dunkerque, au milieu d’une multitude de petits oiseaux de rivage, le 13 avril 1828. ll était en mue et l’on voyait les plumes rousses qui le revêtent Pété, an milieu de celles cendrées qu’il porte durant l'hiver. Sa
(42) mue étant double, le plumage présente de grandes varié- tés suivant le temps que durent les mues, qui ont lieu au printemps et à la fin de l'été. PLUVIER doré; C/zaradrïzcs pluvialis et apricarius , Linn. , Vieill. , Tem. Habite le nord de FEurope, où il niche. Le passage de printemps commence dès les premiers jours de mars et se prolonge jusqu'en avril. Celui d’automne a lieu dans les mois d’octohre et de novembre. Ils se font par troupes composées d’un plus ou moins grand nombre d’individus. Il en est qui restent jusqu’aux gelées, et qui passent même Phiver lorsqu'il est tempéré. On en prend beaucoup aux filets, à ces différentes époques, dans les environs de Lille et de Douai. Très-recherché par nos amateurs de bon gibier. Le Pluvier doré à ventre noir, Chnradrizzs apricarius, que nous voyons vers la fin du passage de printemps, serait, d'après quelques ornithologistes, une espèce dif- férente du Pluvîalis. MM. Vieillot et Temminck croient que c’est le plumage parfait d’été , dont les très-vieux auraient, dans cette saison , les parties inférieures d’un noir sans mélange, aussi long-temps que durerait la ponte. M. le docteur Lesson, dont les connaissances zoologiques sont justement appréciées, est disposé à admettre lK/lpri- carius comme seconde espèce. GUIGNARD; C/zaradrius Inorinellzzs, Lath. , Vieill. , Tem. ; vulgairement Chiriot. De passage périodique dans les mois d’août et de mai. On les trouve en troupes sur les terres incultes , les marlettes. Sa stupidité est telle qu’il est pour le chasseur un gibier aussi facile à tirer que recherché pour le bon goût de sa chair. Il niche dans le nord et se retire en hiver dans le midi
( 43 ) de PEurope. Commun, sur-tout dans la plaine de Lens, à son passage d'automne. Le plumage varie suivant les saisons. GRAND PLUVIER à collier; Charadrius hiaticula, Linn. , Vieill. , Tem.; vulgairement Blanc-Collet. De passage régulier en septembre, octobre , avril et mai , dans nos marais, et sur-tout sur nos côtes maritimes. Bé- pandu en Europe et commun presque partout. Sa chair est très-bonne. PETIT PLUVIER à collier; C haradrius minor, Mey. , Vieill. , Tem. De passage irrégulier. Répandu dans le midi de PEurope. PLUVIER à poitrine blanche; Charadrius cantiazzus, Lath. , Vieill. , Tem. ; Pluvier à collier interrompu, Tem. Niche sur nos côtes maritimes; se mêle au printemps et en automne aux bandes nombreuses des petits oiseaux que l‘on voit courir sur le sable de la mer, et auxquels on donne le nom de Guerleltes. Famille. — Helononzes. VANNEAU huppé; Varzellus cristatus, Mey. , Vieill. ., Tem.; Tringa vanellus, Lath. ; Vanneau, Bufi”. De passage périodique au printemps et en automne. Très— commun à ces époques. Quelques-uns nichent dans nos prairies humides. On dit que les œufs sont délicieux et qu‘on en fait un grand commerce en Hollande, où les Vanneaux vont pondre en très-grand nombre. On n‘estime pas beau— coup ici sa chair tant vantée ailleurs. VANNEAU suisse; V azzellus helveticusyVieill. ; Tringa squa- tarola et helvetica , Gmel; Vanneau pluvial‘, V arzellus nzela- nogaster, Tem. De passage périodique sur nos côtes maritimes. Nous le
(44) voyons à la mi-mai, à la lin de juillet et dans les mois d’aoùt et septembre. Il niche clans le nord de notre continent, et quoique Buflbn lui ait imposé le nom de Vanneau suisse, lorsqu'il est en robe (Yété, on ne le trouve pas, en Suisse, sous ce plumage. M. Cuvier en a fait le type de son genre Squatarola. _TOURNE pierre; Arenaria interpres, Vieill. ; Tri nga inter- pres, Lath.; Strepsilas collaris, Tem. ; Coulon chaud, Briss. , Buflt‘. De passage sur nos côtes maritimes dans les mois d’août, septembre et mai. Commun sur les bords de la Baltique et en Noïvvège , où il niche. Sa mue n’a‘lieu qu'une fois l'an. TRINGA ou Bécasseau cocorli; Tringa subarquata , Tem. ; Scolopaæ subarquata , Gmel ; vulgairement Alouette de mer ou Guerlette. ' De passage en mai, juin , août et septembre sur nos côtes maritimes. Se mêle aux bandes de Pespèce suivante; assez répandu, mais peu commun partout. Varie suivant l'âge et la saison; sa mue est double. M. Cuvier a formé , de cette espèce et de la suivante , son genre Pelidna. TRINGA à colfiei-‘ou Alouette de mer à collier; Ïïinga alpina, LatlL, Vieill.; Cinclus et Cinclus nzinor, Briss.; Behasseau brunette ou variable , Tringa variabilïs, Tem. ; vulgairement , avec la plupart des petits oiseaux maritimes , Guerlette ou Alouette de mer ordinaire. De passage régulier, mais en très-grandes bandes, aux mêmes époques que le Tringa cocorli, dont il difiëre prin- cipalement par le bec , qui est plus long et un peu arqué dans celui-ci. Nous le voyons dans nos marais ., et sur-tout sur les bords de la mer. TBINGA ou Bécasseau platyrhinque; Tringa plaljf/IÏII- cha , Tem.
( 45 ) De passage accidentel. Il a été trouvé dans les environs zFAbbeville, par M. Jules de La Motte. TBINGA ou Bécasseau violet; ‘Tringa maritinm , Brunn. ., Tem.; vulgairement Guer/elte brune. De passage en même temps que les précédens; mais assez rarc sur les côtes de Dunkerque. Nous ne le voyons pas dans nos marais. On le dit commun en Hollande, le long des jetées qui s'avancent dans la mer. TRINGA ou Bécasseau temmia; Tringa temmizzckù’ , Leisl. , Vieil]. , Tem. De passage irrégulier dans les mois d’avril et de septembre. S’arrête_ clans nos marais. Rare. Habite en été les régions du cercle arctique. TIIINGA minule; Trirïga nzinuta, Leisl. , Vieill. , Tem. ; Bécasseau éclzasse , Tem. De passage comme le précédent, de loin en loin, au printemps et en automne ; mais un peu moins rare. MAUBÈCHE. ou Bécasseau canut; Tringajèrrugùzea , Mey., Vieill. ; Tringa cinerea, Linn. , Tem. Commun , quoiqu’en dise M. Temminck, sur nos côtes maritimes. Passe en avril, mai, août et septembre. La mue {Tautomne commence dès le mois d'août; celle du printemps est terminée à la fin de mai. La Maubèche olïre tant de variétés dans le plumage, qu’ell_e a été décrite sous sept noms différens. _ COMBATTANT ou Bécasseau combattant; Tringa pugnaæ , Lath. , Vieill. , Tem. ; vulgairement Paon de mer. De passage régulier au printemps et en automne. Arrive à la suite des Chevaliers , à la fin de mars et en avril. Ce n’est que dans le mois de juin que le mâle a sa belle collerette.
( 45 ) On en prend aux filets dans les environs de Lille et de Douai. J'en ai nourri pendant plusieurs mois avec du millet pour les avoir en robe d’été. On en tient dans les jardins clos de murailles, pour y détruire les vers. Revient en août ou septembre. Il constitue le genre Machetes de M. Cuvier. CHEVALIER bécasseau; Tata/ms ochrapus, Vieill. , Tem.; Tringa oclzropus, Lath. ; vulgairement Cul-Blanc de rivière. De passage dans nos marais en mars, avril, septembre et octobre. Pas rare et peu estimé pour sa chair. CHEVALIER des bois; Tolanus glareolus, Vieill.; Tringa glnreola , Gmel; Chevalier sylvain , Totanus glareola , Tem. Assez rare : de passage dans les mois d’avril , de septembre ou dbctobre. Niche dans le nord. On en prend aux filets dans les environs de Lille, au printemps. CHEVALIER brun ; Ton-mus fuscus, Vieill., Tem. ; Scolopaæ fusca, Lath.; Chevalier arlequin, Tem. De passage périodique en automne et au printemps. Rare dans les environs de Lille. Il fréquente de préférence les bords de la mer et les marais salins. CHEVALIER gambette; Totmzus calidris, Vieill. , Tem. ; Scofopaæ calidris , Lath. ; vulgairement Chevalier aux pieds longs , ou Loxzgs pieds rouges. De passage, eu grand nombre , dans les mois de mars, de septembre et octobre. On les voit dans les marais, au printemps , et de préférence sur les bords de la mer, en automne. Sa chair est moins estimée que celle du Vanneau. On en prend beaucoup aux filets dans les environs de Lille ; on en tient vivans , dans les jardins , avec des Combattans , des Vanneaux et des Pluviers dorés. On leur donne de la mie de pain trempée et de la viande hachée , quand les vers commencent à manquer. Illiiver, on tient renfermé ceux qui résistent à ce genre de. vie. Il faut leur donner beaucoup d'eau , parce qu’ils aiment à se baigner et boivent souvent.
(47) CHEVALIER stagnatile; Totanus‘ xtagnaIi/fs, Leisl. , VieilL, Tem.; (Ïhevalïer des eïazzgs, Vieill. De passage accidentel. Il a été tué près de Saint—0mer et se trouve dans le cabinet de M. Defrance , amateur distingué de cette ville. J’en ai un qui vient de Dunkerque. GUIGNETTE; Tolanus hypoIeucos,Vieill.; Tem.; Scolopaæ hypoleucos, Lath.; Petite Alouette de mer, Bufi‘. De passage périodique dans nos marais , dans les prairies suhmergées de PEscaut e Slîll‘ les bords de la mer. Voyage en grandes troupes. Pond quelquefois dans le Boulonnais. On dit qu'elle niche d’ordinaire dans les provinces du centre de l’Europe. Nous la voyons dans les mois d'août, de sep- tembre et d’avril. M. Wicard, chasseur habile de Tournai, en fait une grande destruction chaque année. CHEVALIER aux pieds verts; Totanus glottis, Leisl. , Vieill. , Tem. ; Bargegrise , Briss. ; Barge variée et Barge aboyeuse, Bufiî; Chevalier alzoyeur, Tem.; vulgairement Chevalzer à 12cc retrousse’. De passage dans les mois de mars, avril, septembre et octobre. Fréquente ordinairement les marais ; niche dans le nord. On en prend aux filets dans les environs depLille , au printemps. BÉCASSINE proprement dite; Scolopaæ gallinago , Linn. , Vieil]. , Tem. Arrive dès le mois de mars, en plus ou moins grandes troupes, suivant que le vent est plus ou moins favorable; reste jusqu'à la fin d’avril; quelques-unes nichent dans nos prairies humides. Revient à la fin de juillet et l’on en voit jusquïxux premières gelées. C'est un gibier exquis. GRANDE ou DOUBLE BÉCASSINE ; Scolopaæ major, Linn. , Vieill. , Tem. Rare. De passage dans les mois d'avril et d’août. Sou- vent senle ou à deux ou trois.
( 43 ) SOURDE ou PETITE BÉCASSINE; Scolopaæ gnllinula, Linn. , Vieill., Tem.; vulgairement Jacquet. Arrive et part en même temps que les bécassines, dont elle a la même manière de vivre. On prétend qu’elle est plus délicate encore que celles-ci. BÈCASSINE de Brehm; Scolopax Brehmfi, Kamp. On la trouve dans les environs de Montreuil-sur-Mer. Je ne l‘ai jamais vue sur le marché de Lille. Elle ressemble entière- ment à la Bécassine proprement dite , mais elle a x6 pennes à la queue et prendson vol sans pousser de cris. BÉCASSE; Husticola vulgarïs, Vieill., Tem.; Scolopaæ rusticola, Linn. De passage périodique pour la plupart; quelques-unes nichent dans nos bois. On a trouvé des œufs et des petits dans les forêts de Nieppe, de Phalempin et de Riout. Commence à se faire voir vers la fin d’octobre, ordi- nairement seule ou par couples. Elle est alors très-grasse et recherchée par nos gastronomes. Elle revient au prin- temps; mais elle est moins bonne alors. Un grand nombre nichent, dit-on, sur les montagnes élevées du centre de l Europe. BARGE commune ou à queue noire; Linzicula nzelmzura , Vieill. ; Scolopaæ tata/lus , Lath. ; Lùzzosa nzelazzura , Leisl. , Tem.; Barge commune et Granzle ‘Barge rousse, BuflÏ; vulgairement Vizouæ. De passage dans les mois de Inars , avril, septembre et octobre. On en prend au printemps, aux filets , que l’on conserve vivans dans les jardins clos de murs. On les nourrit comme les Vanneaux et Combattans ., avec les- quels elles vivent en bonne intelligence. ' BARGE rousse à queue rayée; IJÏÏÏÎiCIÔZa lapponica , Vieill. ; Lï/nosa rqfiz , Briss. , Tem. ; vulgairement Vilouæ. De passage, mais plus rare que la précédente, dans
(49) les mois de mai, septembre et octobre. Fréquente les bords de la mer et a les mêmes habitudes que la précédente. BARGE de Meyer; Ii/nosa JtIcyerii, Leisl., Vieill. De passage accidentel sur les côtes maritimes de Dun- kerque. Je l'ai reçue de cette ville, dans le mois de dé- cembre. Elle diffère tellement de la Barge rousse, Linzosa rzfa, que je ne puis croire, avec M. Temminck , que c'est la femelle de cet oiseau. Elle est plus grande, plus forte, et les teintes de son plumage ne sont pas les mêmes. CORLIEU; Numenizzs Phœopus , LatlL, VieilL, Tem.; vulgairemeut petit Gorlieu. De passage régulier, dans les mois de mai, octobre et novembre, sur nos côtes maritimes. Plus rare que le Courlis commun, duquel il ne diffère que par ses dimen- sions. Niche vers le pôle nord. COUBLIS à bec grêle; Numenùzs lenuiroslris, Roux. Nouvelle espèce figurée dans Pornithologie provençale et qui n'a pas encore été décrite. De passage accidentel. Une femelle a été tuée, le 16 janvier dernier, dans les environs de Montreuil-sur-Pn/ler. L'ova.ire était très-appa- rent ; l'iris brun ; la mandibule supérieure d'un brun noi- râtre, et l'intérieure couleur de chair. Les pieds étaient d'un bleu de plomb. Cet individu ale bec grèle , peu courbé, long de 3 pouces 3 lignes; 17 pouces de longueur totale; 2 pieds et demi d'envergure. Le dessus du cou d'un cendré clair, avec des taches longitudinales. Les plumes du dos et des sca- pulaires noires, bordées de roux; celles de la poitrine ct de l'abdomen blanches, avec des taches en forme de lance , au milieu, et plus prononcées sur le ventre; les grandes rémiges entièrement noires ; les rémiges secondaires noires, 4
(50) rayées de bandes blanches disposées obliquement; la queue de cette demière couleur , avec des raies transversales brunes. Cette espèce semble tenir le milieu entre le Corlieu et le Courlis commun. COUBLIS commun; N umerzius arquatus , Vieill.; N urne- nius arquata , Lath. , Tem. ; vulgairement Grand Gorlieu. De passage chaque année dans les mois de mars, avril, octobre et novembre. Fréquente principalement nos côtes maritimes , où il arrive en grandes troupes. Au printemps on en prend aux filets dans les environs de Lille; on les enferme dans des jardins, où ils vivent de vers, avec les Chevaliers, les Combattans, les Pluviers dorés et les Barges. Famille. —— Falcirostres- IBIS falcinelle; Ibis falcinellzzs, Tem. ; Tantalus fialci- mllus, Lath.; Courlis vert et Courlis rl’ItaIz'e , Bufi‘. De passage irrégulier. On en a tué trois dans un ma- rais du département du Pas-de-Calais , le 8 mai 1828. Famille. — Latirosircs. SPATULE proprement dite; Platelea leucorodia, Lath., Vieill., Tem.; Spatule blanche et Spatule, Buflï, Tem. De passage irrégulier en mars et août. llare et très-re- cherchée par les amateurs. Le jeune n’a pas de huppe, et le blanc des plumes est plus éclatant; celui du vieux tire sur le roux. On le dit commun en Hollande. Famille. —— Hérodzbizs. HERON cendré; Art/eu nzajor, Lath., Vieill. , Tem.; Hui-on et Héron huppé, BuflÏ
( 5! ) Vient nous visiter l'hiver: surtout abondant pendant les grands froids. Quelques-uns nichent dans nos marais. HÉRON pourpré ; ArtIea purpurea , Lath. , Vieill. , Tem.; Bolaurus major , Briss. ; Héron pourpre’ et H e’ron pourpre’ huppé , Bufi‘. ; vulgairement Héron rouæ. De passage irrégulier, tantôt isolément, tantôt par troupes. Il s’en est fait un si considérable dans les environs de Lille., le 5 octobre 1825, que des jeunes sont tombés, harassés de fatigue, jusque dans la cour de l’hôtel de la préfecture de Lille. PETITE AIGRETTE ou GARZETTE; Ardea garzetta , Linn., Vieill. , Tem. De passage accidentel sur les bords de la mer. Habite le midiide 1’Europe. AIGRETTE; Ardea cgrelta, Linn., Vieill. , Tem.; H e'ron blanc et Grande zlzgrette, Bufl’. De passage accidentel, comme la précédente, sur les bords de la mer. CBABIER guacco ou de Mahon; Ardea conzata , Vieill.; Ardea ralloides, Tem.: Petit Butor, Briss. De passage accidentel. On en a tué différentes fois , dans les marais de PArtois, au commencement du mois de novembre. BLONGIOS ; Anlea nzùzuta , Lath. , Vieill. , Tem. ; Bctau- rus rufus , Briss. ; Blongios de Suisse, Butor brun raye’ et Butor roux , Buflï; vulgairement Greñouîllîer ou Petit Butor. Niche dans nos marais boisés et dans les fortifications de la citadelle de Lille. Il fait son nid , avec quelques brins (Therbes sèches, au bord de Peau , le plus souvent sur une vieille souche. Le mâle partage Pincubation avec la
< 52 > femelle. Les œufs sont au nombre de quatre à cinq, blancs , de la grosseur de ceux du Pigeon commun , avec lesquels ils ont une grande ressemblance; ils sont seulement un peu plus alongés. Il arrive au printemps et, nous quitte en automne. ÎIHOREAU ; rlrdea nyclicoraæ, Lath. , Vieill. , Tem. ; Pou- acre , Bihoreau, Crabier rouæ, Bufï; Bihoreau à man- teau noir, Tem. ÿ De passage irrégulier. Répandu clans les marais des con- trées méridionales de PEurope, surtout en Sicile. On en a tué deux seulement, depuis l'année 1807, dans les envi- rons de Lille. Buron ou GRAND Buron ; Ardea slellaris , Lath., Vieill. , Tem. Vient nous visiter en automne et en hiver. Habite les bois marécageux. Pas rare alors. Quelques-uns restent l'été et nichent dans les joncs. I CIGOGNE blanche; Czbonia nlba, BeL, Briss., Vieill. ; Arnica. cico/zia, Lath. De passage régulier , ‘a la lin d'août et au commence- ment de septembre. Revient dans le courant de mars pour aller dans le nord, où elle niche. Commune dans toute la Hollande. Des Cigognes ont niché, pendant plusieurs années , sur le sommet (Tune tour, à Valenciennes. On en voyait établir leur nid à Douai, à Cambrai, ‘a Bergues et en d'autres endroits de cette contrée, il y a 25 à 3o ans. Ayant été inqniétées, elles ne sont plus revenues. CIGOGNE noire; Cïcoizfa uigm , BelL, Vieill., Tem.; Ar- zlea rzfgra, Lath. , -De passage irrégulier. On en a tué près du Quesnoy, dans les environs d'Abl)eville et dans le Boulonnais. Habite particulièrement la Pologne, la Hongrie et la Turquie.
( 53 ) Famille. m Aerop/zoncs. GRUE cendrée ; Grus cinerea, Vieill. , Tem.; Ardea grzn, Lath.; Grue, Bufi‘. De passage infirégulier. J'en ai une jeune qui a été tirée près de Lille dans le mois de décembre i830. On la dit commune dans le nord et dans les contrées orientales. Famille. — Unczrostres. GLARÉOLE ou Perdrix de mer; Glareola auslrfaca, Luth. , Vieill.; Glareola torquata , Mey., Tem. De passage irrégulier. Elle a été tuée sur les bords de la mer . Famille. — Macrodactfies. BALE baillon; Hallus ballonizÎ,.Viei1l. , Tem.; vulgaire- ment Petite Marouetle. Arrive dans le mois de mai et nous quitte à la fin dhoûl. Niche dans nos marais et n'est pas commun ; je l’ai tué plu- sieurs fois à Templeuve , dans la propriété de madame veuve Deboubers. Il a été long-temps confondu avec Vespèce sui- vante.’ On le dit plus répandu dans les contrées orientales de YEurope. RALE poussin; Rallus pusilltts, Pallas, Vieill., 'l‘en1.; Balla-maraud, Vieill. , Tem.; vulgairement Petit rale. De passage irrégulier. Beaucoup plus rare que le précé- dent, dont il a la même manière de vivrc. _ RALE d’eau; Rallus aqualïczzs , Laih. , Vieill. Nous le voyons principalement à l'approche de l'hiver. Niche dans nos marais. Sa chair ifest pas estimée. RALE de genet; Ballus CreJr, Linn., Vieill.; Galïülztla creæ , Lalh.; Roi (les cailles, Bufi‘.
( 54 ) Niche dans nos champs. Arrive à la fin d'avril ou au com- mencement de mai. Part en septembre et en octobre, et même novembre. Commun et estimé par nos gourmands. NIABOUETTE; Ballus porzana, Lath. , Vieill. Niche dans nos marais. Arrive dans le mois de mars et part dans les mois d'octobre et de novembre. Assez commune. Sa chair est très-bonne, et presqu‘aussi délicate que celle de la bécassine. POULE (Yeau; Gallinula chloropus , Lath. , Vieill. Sédentaire et trèsvcommune dans nos marais. Famille. — Pizznatzpèdes. FOULQUE morelle; Fulica atra , Lath. , VieilL; vulgaire- ment Blary. Niche dans nos marais. On en apporte beaucoup sur nos marchés, dans les mois d'octobre, de novembre et même de décembre. PHALABOPE hyperboré ; Phalaropus hyperboreus , Lath. , Vieill. , Tem.; Tringa hyperborea, Linn. ; Phalarope cendre’ ou de Sibérie , Buiï. De passage irrégulier et de loin en loin. Propre aux con- trées les plus septentrionales. M. Cuvier en a fait le type de son genre Lobipes. PH ALABOPE platyrhinque; Phalaropusplaqyrhinchus, Tem. ; P/zalaropus lobalus, Lath.; Phalarope à ‘fèstans denleleîr, Bufl’. De passage régulier dans les mois de septembre et de mai, sur nos côtes maritimes. Assez rare. J'en ai plusieurs qui ont été tués à Dunkerquc.
( 55 ) F zunille. ——— Palmipèdes. AVOCETTE; Hecurvùoslra avocella, Lath. , VieilL; Avo- cette à nuque noire , Tem. ; vulgairement Denzoiselle. De passage annuel, mais en petit nombre, dans nos marais et sur nos côtes maritimes. Il s'en est fait un consi- dérable au‘ commencement du printemps de l'année 1824. J'en aieu une dixaine pour ma part. Les mâles diffèrent peu des femelles; ils sont néanmoins un peu plus forts et d'un noir plus profond. Des jeunes que j'ai trouvés à la fin de septembre 182g ont les teintes moins prononcées, le blanc perlé et le bec moins long que les vieux. PHÉNICOPTÈBE flammant; Plzœnicoplerus ruber, Lath., Vieill. " De passage accidentel. Un est tombé dans la cour d'un boulanger à Dunkerque , il y a trente à trente-cinq ans. CINQUIÈME 011111113. -- NAGEURS. Famille. — SÏIZCÏCZCÜIBS.‘ COBMORAN proprement dit; Hydrocoraæ carbo , VieilL; Pelicrznus carbo , Lath. ; Carbo cormoranus , Mey. , Tem. De passage régulier au printemps et en automne. On en voit quelquefois l'hiver. Ceux qui passent dans le mois de mai et même à la fin d'avril , ont leur plumage d'été. CORMOBAN nigaud; H ydrocoraægraculzzs, VieilL; Carbo graculus, Mey. , Tem. V De passage accidentel. J'en ai eu trois qui ont été tués à coups de bâton, à Verte-Feuille, hameau dépendant de Wambrechies. Il habite les régions des cercles arctique et antarctique.
( 55 ) CORMOEAN tingmik ; Hydrocoraæ crisstalus, VieilL; Pali- canus cristatus, Latli. ; Cormoran Iargup, Carlzo crislnlus , Tem. De passage accidentel. Il a été tué dans les environs d'Ab— iMEVÎllE. Habite le nord de PEurope. FOU blanc ou de Bassan ; Jllorus bassanus, Vieill. ; Peli- L'a/tus l/assanzzs, Lath. ; Sula alba, Mey. , Tem. Accidentellemeilt sur nos côtes maritimes, à la suite des tempêtes et des ouragans. On l'observe quelquefois dans Pintérieur des terres. On en a trouvé un dans un petit bois , près de Douai, le 6 mai i828. Au mois de février I817, les tempêtes ont jeté sur la côte d’Abbeville un nombre prodi- gieux (le cadavres d'oiseaux de mer. M. Baillon a trouvé, dans Pespaee d’une lieue, les corps de plus de 5oo pin- gouins, de 100 fous, mouettes ., petrels , etc. Famille. —— Plongeurs. GBEBE huppé; Podiceps cristatus, LatlL, Vieill.; Grèbe , Grèbe huppé et Grèbe cornu , Buff, De passage dans les mois d’avril, mai, octobre et no- vembre. Nous voyons principalement des jeunes. On en tue jusque dans les fossés de la ville de Lille. CASTAGNEUX; Podiceps zizi/ter, Lath. , VieilL, Tem.; vulgairement Plongeon. Niche dans nos marais. Commun, sur-tout en hiver. On le voit alors sur toutes les rivières qui ne sont pas gelées. Il commence à quitter sa robe d’été à la mi-octobre. JOUGRIS; Po/Iiceps rulricolliv, Lath. , Vieill. , Tem. De passage non régulier. Rare ., sur-tout l'adulte. On le dit commun dans les contrées orientales de PEurope. J’en ai trouvé des jeunes à la fin de juillet et dans le mois (Yaoût.
( 57 ) GRÈBE esclavon ; Porliceps cornutus, Lath. , Vieill. , Tem. ; le Petit Grèbe et Petit Grèbe cornu, et Petit Grèbe huppé, Buft‘. De passage irrégulier. Rare , surtout Fadulte. GRÈBE Oreillard ; Podiceps aurilus, Lath. , Vieill. , FTem.; Coÿymlzus auritus, Briss. De passage dans les mois d’avril, mai et septembre, dans nos marais et sur les prairies inondées par PEscaut. Beaucoup fnoins rare que le précédent. On en trouve des jeunes presque chaque année sur le marché de Lille. PLONGEON imbrim; Coÿynzlvus Glacialzls, LimL, VieilL, Tem.; Grand Plongeon de la. mer du nord, BufiÏ De passage accidentel. On le voitsur nos côtes le plus souvent à la suite d’unA ouragan. Habite les mers arctiques des deux mondes. Je n’en ai jamais trouvé dÏadulte ou en robe «Tété. LUMME ou PLONGEON A canon NOIRE; Coÿymlzus Arcticus, Linn., Lath., VieilL, Tem.; Petit Plongeon de la mer du nord, Buff. De passage comme le précédent et aussi rare. CAT-MABIN ou PLONGEON A GORGE ROUSSE; Colymbus sep- tenlrionalfs, Linn. , VieilL, Tem. De passage annuel sur nos côtes maritimes, eu tous temps , à la suite des tempêtes. J ’en ai reçu de Dunkerque un adulte , le 8 octobre i829. Habite les mers arctiques. Famille. — Dernzorîzynques. HARLE proprement dit; M argus nzerganser, Lath. , Vieill. , Tem. De passage dans les hivers rigoureux. Toujours abondant
( 58 ) quand il paraît. Dans le mois de février 1830 , toutes les eaux des marais des environs de Lille en étaient couverts. HARLE huppé; Mer-gus Serrator, Lath., Vieill., Tem. De passage dans les hivers rigoureux. Moins commun alors que le précédent. Il en vint beaucoup dans le mois de février 1830. J'en ai reçu de tous côtés. PIETTE; Mergus minutus, Lath. , Vieill.; Mergus albellzzs, Gmel. , Tem. ç vulgairement N onnetle. De passage en automne et au printemps. Se mêle aux précédens; les mâles adultes paraissent plus rares que les femelles. Nous voyons plus souvent des jeunes. Du 8 au r7 février 1830 , au moment du dégel, on a tué dans nos marais un grand nombre de Piettes , de Harles et de Harles huppés. OIE cendrée; Anser cinereus, Mey., Vieill.; Anus anser ferus, Lath. , Tem.; Oie première , Tem. De passage à Papproche des gelées et immédiatement après Yhiver. Elle est, dit-on, la souche de nos oies domes- tiques. Assez rare. OIE des moissons ou vulgaire; anser segeluwn, Mey., VieilL; Anser sylveslrzls , Briss.; Ana; segelum , Gmel. , Tem.; Oie sauvage, Bufi‘. l De passage périodique en automne, en hiver et au prin- temps. Toujours en bandes nombreuses. BERNACHE; Anser leucopsis, Vieill. ; Anus erytropus, Lath.; Anas leucnpsis, Tem., vulgairement Oie nonnette. Vient nous visiter dans les mois de novembre, dé- cembre et janvier, surtout quand le froid est intense. Sa chaire est très-bonne. CRAVANT; Anser lorqualus, Vieill.; Anas bcrnicln, Lath. , Tem. Plus rare’ que la précédente. Se fait voir aux mêmes époques. Sa chair est excellente.
( 59 ) 01E rieuse ou à front blanc; Anser allaÿfons, Vieill.; Anus albÿi-ons, LatlL, Tem. C'est la plus commune. On la voit dans les mois de décembre, janvier et février. Toujours en grandes bandes au milieu des champs cultivés où elle fait de grands dégats. Elle se propage en captivité. CYGNE sauvage ou à bec jaune; Cygzzus férus, Briss., VieilL; Anus cygnus, Linn. , Tem. De passage périodique en hiver. Abonde quand il est rigoureux. En i830 en vit des troupes immenses dans nos marais et dans nos prairies submergées. MACBEUSE; Anus nigra, Linn., Lath., Vieill., Tem. Commune en hiver. On en prend quelquefois par milliers sur les bords de la mer, que l'on porte par voitures sur les marchés de Pintérieur. Sa chair n'est cependant pas agréable. DOUBLE MACBEUSE; Anus fusca , Linn. , Lath. , Vièill. , Tem. Arrive dans les hivers rigoureux. MACREUSE à large bec , Anus perspicillata , Linn. , Lath. , VieilL, Tem.; Canard marchand, Bulf. De passage irrégulier sur nos côtes maritimes, surtout sur celles de Picardie et d'Artois. CANARD de Terre-Neuve ; Anus glacialis , Linn. , Vieill. , Tem.; Canard à longue queue ou _Mz'clon , Bulf. De passage irrégulier. On en a tué sur les bords de l‘Escaut et sur nos côtes maritimes. M. Duthoit, de Dun- kerque, en a tiré deux près de cette ville, dans le mois de janvier 1830. CABBOT proprement dit; Anus clangula, Linn., VieilL, Tem.
( 6o ) De passage au printemps et en automne. Nous ne voyons le plus souvent que des jeunes et des femelles. Les mâles adultes paraissent rares. On en vit beaucoup en février i830, au moment du dégel, dans les environs de Lille et sur l'Escaut. EIDER; Anas znoflzlvsima, Linn., Lath.., Vieill. , Tem. Se fait voir sur nos côtes dans les hivers rigoureux; souvent à la suite d’un coup de vent. M. Demarle, de Boulogne-sur-Mer, m’a envoyé, le 3 janvier 183: , un beau mâle adulte et en robe dite d‘été , qui venait d'être tué près de cette. ville. Ce fait semble prouver que si le mâle change de plumage après la couvaison, pour se vêtir de celui de la femelle, il le reprend avant le mois de jan- vier. Ordinairement nous ne voyons que des femelles ou des individus en mue. L’Eider est très-commun dans la Laponie suédoise, où il est respecté et protégé par les naturels du pays: malheur à quiconque oserait en tuer. Ce fut à l'aide de grandes précautions que MM. Jules de Lamotte et de Cossette ont pu s’en procurer dans le voyage qu’ils firent en 1828. MILOUIN commun; Anasjèrizza, Lath. , VieilL; vulgai- rement Bougez. Très-commun en automne et au printemps. CANARD siflleur huppé; Anus rgfizza, Linn., Vieill. , Tem. De passage irrégulier. On l'a tué sur tous les points de notre contrée. Il n'est pas rare, dans la Suisse, d’où j‘en reçois chaque année. MILOUINAN; «mas nun-ila, Linn., Lath. , VieilL, Tem. De passage , en automne et au printemps, dans nos marais et surtout sur nus côtes maritimes. On en trouve même tout l'hiver sur le marché de Dunkerque.
( 6l ) CANARD nyroca ou à iris blanc; Anus nyrnca, Lath., Vieill. , Tem.; Sarcelle cPÉgfple de nos amateurs. De passage régulier au printemps et en automne. Quel- ques-uns nichent dans nos grands nxarajs. Habite les con- trées orientales de PEurope. On n'en voit jamais beaucoup à la fois. MORILLON: Anasfuligula, Linn., Vieill., Tem.; vul- gairement Petit Pilet. Commun en automne, au printemps et même pendant Fhiver , dans les eaux vives qui ne ‘se congèlent pas. SOUCHET commun; Anns céypeata, Linn. , Lath. ., Vieill., Tem.; le Bouge, Bufll; vnlgairement Canard spatule. De passage e11 automne et au printemps. Commun. TADOBNE; Anus tazlorzza, Lath., Vieill., Tem.; vul- gairement Canard du nom’. Nous le voyons surtout dans les hivers rigoureux. Son passage n'a rien de régulier. Nous sommes quelquefois plu- sieurs années sans en voir dans nos marais. Il préfère les bords de la mer. PILET ; Anus acuta , Lath. , Vieill., Tem. ; vulgairement Canard à lmzgue queue. Commun à son passage de mars. Moins abondant en automne. On le mange comme nn aliment maigre. CANARD sauvage; Anal; boschas , Lath. , Vieill., Tem. Commun, surtout dans les mois -cle novembre et de décembre. Reste aussi long-temps que nos eaux ne sont pas glacées; disparaît jusqtfau dégel et revient dès la fin de février, pour aller dans le nord où il niche principal» lemem’. Quelques-uns pondent dans nos marais. Sa chair est estimée. On le voit en même temps que ses congénères.
( 62 ) ÜHIPEAU ou RIDENNE; Anas strepera, Linn. , Vieill., Tem. Moins commun que le précédent. De passage dès la fin de février, en novembre et décembre. Les Canards sont toujours en plus grand nombre au moment de la gelée, qu’ils annoncent pour ainsi dire , et lorsque le dégel s'opère pour la dernière fois, alors nos marais en sont pleins et les différentes espèces se confondent ensemble. CANARD siffleur; Anas penelope, Linn. , Vieill. , Tem.; vulgairement Sëflleur ou Sifllar. Très-commun en automne et au printemps. SARGELLE ordinaire; Anus querqlzedula, Linn., LatlL, Vieill., Tem.; vulgairement Sarcelle rî’e’te'. Niche dans nos marais. Il en arrive beaucoup au prin- temps et en automne. Sa chair est estimée. PETITE SARCELLE; Anas crecca, Linn. , Lath., Vieill. , Tem.; vulgairement Sarcelle cP/ziver. Elle est plus commune que la précédente , surtout à l'ap- proche de l’hiver et immédiatement après le dégel. Sa chair est meilleure que celle de la précédente. Famille. — Pelagzèizs. STERCOBAIBE brun; Stercorarius catarractes, Vieill.; Larus catarractes, GmeL; Stercoraÿre cataracte, lesrraîs catarractes, Tem.; Goelazzd brun, Briss. , Bufi‘. De passage de loin en loin sur nos côtes maritimes. Il est très-vorace. J'en ai nourri qui avalaient de jeunes chats vivans. Les pêcheurs en apportent souvent des côtes «Plslande. STERCOBAIRE parasite; ètercorarizzs Iongîcnztrïzts, Briss., Vieill. ; Laruç pnrasîtîczts , Lath. ; Leslrïs parasïticzzs , Tem.; .5'!erc0rnire ou Labbe à longue queue, Bufi‘.
( (33 ) De passage irrégulier en automne, sur les bords de la mer ou en plaine, dans les champs de blés. Commun sur les bords de la Baltique. SIERCOBAIRE pomarin; éîtercorarius ponmriuus, VieilL; Leslrù‘ ponzarinzzs , Tem. Rare sur nos côtes maritimes. On en a trouvé dausles mois (Yaoût et septembre. STERCOBAIRE Labhe; Slercararizts crepidatus, Vieill.; Lnrus crepidalus , Lath. Apparaît sur nos côtes maritimes, ainsi que les précé- dens, le plus souvent à la suite d’une tempête ou d‘un coup de vent. M. Temminck le considère comme un individu de l'espèce dite parasite. Les Stercoraîres d’Europe ont besoin d’être revus et étudiés avec plus de soin. L'auteur du manuel dbrnithologie en admet trois espèces; M. Vieillot quatre et M. Brehm sept. Outre celles que je viens dïndiquer , j'en possède une cinquième que je ne puis rapporter à aucune de celles de Fornithologiste Allemand et que je désignerai sous le nom de Stercoraire Lesson, comme un faible hom- mage rendu aux vastes connaissances de ce naturaliste. STEKCORAIRE Lesson; Stercorafre Lessonii, mihi. Trouvé sur les côtes de Dunkerque en automne. Il diffère (les autres par une taille plus petite, des tarses plus courts, un bec moins long et un plumage qui n’a point de ressem— blance avec ceux qui ont été décrits. MOUETTE blanche; Larus eburneus, ,Lath., VieilL, Tem.; Alouette scÿzatezzr, Tem.; vulgairement Mauve blanche. De passage irrégulier sur les bords de la mer. Rare et recherchée par les amateurs. Habite les mers glaciales. NÏOUETTE à pieds bleus; Larus canus, Leisler, VieilL, 'l‘e1n.; Grande Jilottelte vendrcfe, Mouette (Phiver, Bufl”.
( 54 ) La plus commune en automne et en hiver. Poussée sur la côte de Dunkerque par le vent nord-est. Surtout abondante aux indices des tempêtes. Elle niche quelquefois dans le Boulonnais. MOUETTE rieuse; Lai-us ridibltndzcs, Lath., Vieill., Tem.; Petite Mouette cendree, Petite Mouette grise, lllouetle rieuse à pattes rouges, Briss. ;_ Jllouette à capuchon brun, 'I‘em.; vulgairement Mauve, avec la plupart de ses con- génères. De passage en automne et au printemps. Nous en voyons en mars et en avril dans les marais; elle porte déjà alors son capuchon. Il est des individus qui ne l'ont complet que dans le mois de mai. MOUETTE tridact le‘ Larus lridacl lus Lath. Vieill. y s J’ a 1 v Tem.; Jlîouetle cendrée et tachetée, Briss.; vulgairçment Coulon ou Pigeon de nzer. Commune sur nos côtes maritimes en automne; de as- P sage dans nos marais au printemps , dès les premiers jours de mars. MOUETTE pygmée; I.arus nzinultts, Pallas, Tem. De passage irrégulier sur les bords de l‘Escaut et dans nos marais salins. Habite les contrées orientales de PEurope. Trouvée dans les environs (le llîontreuil-sur-llîer, de Saint- Omer et de Tournai, dans les mois de mai et d'août. MOUETTE sabine; haras æenza snbini, Lea. De passage irrégulier, comme la précédente. Un peu moins rare. GOÉLAND à manteau cendré; Lnrus cinerezzs , zizi/n“, 60e’- laml ñ nuznteau Izlczz, Larus glrzucus , Lath., VieilL; f nrus argentatw‘, Brunn. , Tem. , B1‘. Commun sur nos côtes maritimes en automne et en hiver.
( 55 ) GOÉLAND à manteau gris; Lnrzn grfuazts, nzihi; larux argenteus , Br. On le trouve en même temps que lc précédent sur le bord de la mer; mais en moins grand nombre. Les Goélands gris et cendrés ont été long-temps con- fondus et donnés pour une même espèce. Ils diffèrent cepen- dan! l’un de l’autre à ne pouvoir s’y méprendre, lorsqu’ou les examine avec attention. Le Griseus est moins gros; il a les tarses plus courts, et le bec autrement conformé. Les dénominations sous lesquelles ils sont désignés, dans les ouvrages (Pornithologie, pouvant rendre la synonymie plus obscure et faire croire que ces oiseaux ont un reflet métallique, j’ai cru devoir en proposer d’autres. L’une est indiquée par Brisson et l’autre tirée de la couleur du man- teau de l'oiseau. D‘ailleurs on n'est pas d’accord sur Pap- plication du mot GlauÈ-us. M. Vieillot le donne, d’après Latham, à notre manteau gris; tandis que M. Temminck l'impose ., (l'après Brunnich, au Bourgmeister. GOÉLAND bourgmeister ou bourguelnestre; Larusfitscus, Lath., VieilL; Larus glaucus, Brunn., Tem. De passage irrégulier sur nos côtes maritimes : le plus souvent des jeunes. On le dit commun en Russie. GOÊLAND à manteau noir; Larus Inarinzcs , Lath. , VieilL; Larus niger , Brise. , Tem. ; vulgairement Donzinicaizz, le vieux; Grisard, le jeune. On‘ le voit principalement sur nos côtes maritimes, dans les mois de septembre, octobre et décembre. Le mâle est plus fort que la femelle. Vit très-bien à l’état. de capti- vité , ainsi que tous ses congénères. On le nourrit de débris de poissons, de chair , de pain, etc. Il n’atteint son plu- mage parfait que dans sa quatrième année. GOÉLAND à manteau bleuâtre; Larus subcærulezzs, mihi; Larus glaucoides, Tem. 5
( 55 ) Rare et de passage irrégulier. Il a été lue’ dans les envi» rons d‘Abbeville et de Montreuil-sur-Mer. J‘en ai un jeune qui a été tiré sur la côte de Dunkerque. Cette espèce étant nouvelle, je propose de lui donner un nom tiré d'un de ses caractères , plutôt que celui de Glaucoides, qui n'offre rien à Pesprit. GOÉLAND à pieds jaunes; Larus flavzÿyes, Mey., Vieill.; Larusficscus, Linn. , Tem. ; Goeïandgris et Jlïouelle grise, Briss. De passage sur nos côtes maritimes dans les mois d'août, septembre, octobre et novembre. Assez rare ici. Commun sur les bords de la Baltique. STERNE-ou HIRONDELLE DE MER tschegrava ; Star-na caspia , Lath. , Vieill. , Tem. De passage accidentel sur nos côtes maritimes. Elle est jetée quelquefois assez loin de la mer par des coups de vent. Le 19 janvier 182.7 , à la suite d’un ouragan, deux ont été trouvées mourantes dans un champ près de Douai. J'en ai obtenu une de Pobligeance de M. Balthazard, de cette ville, qui conserve l'autre dans son cabinet. STERNE ou HmoNDELLE DE MER Caugek; Slerna Bofszï , Lath., Vieill.; Slerna canliaca, Gmel, Tem.; Hirondelle {le Inc!‘ Boys , Vieill.; vulgairement Criard. Très-commune, sur nos côtes maritimes, à son pas- sage dans le mois d'août. Revient en moins grand nombre dans le mois de mai. STERNE ou _H1RoNDELLE DE MER Dougall; Sterna Dou- galii, Monta, Vieill. , Tem. ; Sterne ou Hzîozzdelle de mer Rosée, Vieill. De passagâirréguliei‘ sur les bords de la mer. Niche quelquefois sur les côtes de Picardie. On l’a vue dans les mois (le mai, (l'atout et de septembre.
‘ ( 57 ) STERNE ou HIRONDELLE DE MET. Pierre Garin; Slerlm Izirundo, LatlL, Vieill., Tem.; vulgairement «SL-Esprit. Très -c01nmune sur nos côtes maritimes , lorsqu‘elle passe dans les mois de mai et d’a01‘1t. Quelques-unes nichent dans les dunes de Picardie et d’Artois. STEENE ou HmoNDELLE DE MER arctique ; Sterrm arclica , Tem. Passe en même temps que la Sterne Pierre Garin avec laquelle elle a été confondue. J’en reçois chaque année des côtes de Dunkerque. Elle est commune sur les bords de la Baltique. MM: Jules de la Motte et de Cossette en ont vu beaucoup dans leur voyage en Laponie. STERNE ou HIRODELLE DE MEIYHansel; Star-na arlglica, MontaL, Tem. _ De passage accidentel sur les bords de la mer et dc l’Escaut. M. Wficard Fa tuée près de Tournai. STERNE ou HmoNDELLE DE MER Moustac; Sterna legu copareia, Natt. , Tem. De passage accidentel. M. Jules de Lamotte en a tué dans les environs dïäbbeville. STERNE ou HmoNDELLE DE MER leucoptère ; Sterna leucop- tera , Vieill. , Vieill. De passage accidentel. Elle a été tuée sur les côtes mari- times de l’Artois et de la Picardie. On la trouve sur les bords du lac de Genève. STERNE ou HIRONDELLE DE MER épouvantail; Slerna nigra , Linn. , Tem. ; Gzqfelle , Epouvcuztail, Cachet, Buff. De passage régulier dans les mois d’avril, mai et sep- tembre. Assez commune. STERNE ou PETITE HIRONDELLE DE MER ; Slcrnn minula , Lath. , Vieill., Tem.
( 53 ) De passage régulier sur nos côtes maritimes pendant les mois de mai et d'août. On en voit laeaticoilp sur le canal de Mardick , près de Dunkerque. Elle avance fort avant dans le nord et paraît rare dans Pintérieur de la France. Cette Sterne, et toutes les autres, ont le plumage qui varie suivant les saisons. En été, le noir de la tête est plus profond ; il est plus terne en automne et tapiré d'un peu de blanc. La mue est double. Famille. —— Siphorïzùzs. PETREL fulmar; Procellaria glacialis, Lath., Vieill. , Tem.; Petrel gris blanc, Pctrel de Si. Kilda , Cuv. De passage irrégulier. On le voit le plus souvent sur nos côtes, mort ou mourant, à la suite des tempêtes. Je l’ai reçu de la Suisse. PETBEL Manks; Procellaria anglorum , Tem. De passage accidentel. On l’a tué dans les environs d'Ala- beville. Il habite particulièrement le nord de l‘Écosse. OISEAU de tempête ; Procellaria pelagica , Latin. , Vieill. ., Tem. ' Apparaît en tout temps à la suite des tempêtes et des ouragans. On le trouve le plus souvent mort sur le sable ou dans Pintérieur des terres. Ten ai eu deux que l'on a ra- massé dans un champ , près de Lille. Nous le voyons plus communément que les autres espèces du même genre. PETREL de Leach ; Procellaria Leacïzii , Tem. De passage accidentel sur nos côtes , à la suite des coups de vent. Plus rare que le précédent, avec lequel il a été long-tenxps «ionfonalu. O11 le trouve particulièrement aux îles Orcades.
( 59 ) Famille. -— Brachyptères. MERGULE noir et blanc; Mergulus alle , Vieill. ;. Caille- mot nain, Uria alla, Tem.; Colombedu Groeïand, Cuv. De passage irrégulier sur nos côtes maritimes. Je l’ai reçu de Dunkerque. Habite vers le pôle-nord. GUILLEMOT à capuchon; Uria. tlr-ozle , Lath. , Vieill. , Tem. ; Guillemot, Buff. ‘ Commun parfois sur nos côtes. De passage annuel. Habite les mers glaciales. On en trouve quelquefois, à la suite des tempêtes, un grand nombre morts sur les bords de la mer. GUILLEMOT à miroir blanc; Uria grylle , Lath. , Tem.; Uria nzinor- striata, Briss. ; Petit Guillemot noir, Bufl’. De passage irrégulier. On l’a vu dans les mois de mars et de novembre. Il habite les mêmes contrées que le précédent. GUILLEMOT; . . . . . Uria lacrymans. Nouvelle espèce, qui a été tuée à Abbeville et à Mon- treuil-sur-mer. Je l‘ai vu dans le cabinet de M. Jules de La Motte. MAcAnEUx proprement dit; Fratercula arctica , Vieill. ; Fratercula , Briss. ; Jllacareuæ Inoine , JlIormonfi-atercula , Tem.; vulgairement Perroquet du nord. De passage non régulier. A la suite des ouragans , on en trouve plus ou moins qui échouent sur les côtes de Cayeux. Plus rare que Yespèce suivante. Habite les mers du nord. ALQUE ou Pingouin macroptère ; Alca tarda , Linn. , Vieill. , Tem. ; Pingouin et Petit Pingouin, Bufi’. De passage en hiver sur nos côtes, quelquefois en été. La mue a lieu deux fois chaque année , en mars et en août. De là des individus qui ont les joues , la gorge , les parties latérales et antérieures du col mélangées de noir et de blanc ,
( 7° ) et qui ressemblent plus ou moins à ceux d’été ou d'hiver, suivant que la mue est plus ou moins avancée. MM. Cuvier et Vieillot prétendent que cet oiseau est privé de la faculté de voler; c’est une erreur z j’en ai nourri un durant quelques jours qui volait bien et s’élevait avec force. Dans le mois de février 1817, les tempêtes en ont jeté un grand nombre sur la côte dïttbbeville. ABRÉVIATIONS. Linn. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Linnée. Lath . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . _. . . Latham. Briss. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Brisson. Buff. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Buffon. Cuv . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cuvier. ' Gmel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Gmelin. Leisl. . . . .' . . . . . . . . . . . . . . . . . . Leisler. Mey . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . _ . . . Meyer. Brunn . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Brunnich. ' Vieill . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Vieillot. Tem . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. Temminck. Monta . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1 Montagu. Natt. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Natterer. Bel. . . . . . . . . . . . . . . . .. Belon. Br. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Brehm. Lea. . . . -. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Leach. E r. B A '1' U M. Page n, au lieu de Slriæ nictea, lisez Strix‘ nkyctert.
CATALOGUE DES OISEAUX OBSERVÈS EN EUROPE, PRINCIPALEMENT EN FRANCE, ET SURTOUT DANS LE NORD DE CE ROYAUME: l." Ordre.
CATALOGUE DES ‘ OISEAUX OBSERVÉS EN IIUROPE, {Drinrîpatement en franœ wET SURTOUT DANS LE NORD DE CEROYAIIME , AVEC D55 nous cnlï1QUEs,_nEs onsnnvurons NOUVELLES m: u DESCRIPTION mas nsrjzcnzs QUI [four ms Ënä- nñcnrrzsdmus "Lis MANUEL Jÿomnrnonocuz m: u. Tnuumcx, ' ' par: 0.79. DEGLAND. Chirurgien-major de la garde nationale et_ médecin de l'hôpital Saint-Sauveur de Lille ; membre de la Société royale desïscîencès de l'agriculture et des arts de la même ville, chevalier (le la Légion (Phonneur, etc. - . \ ‘ : ' LILLE, IMPRIMERIE DE L. DANEL. 1839.
OISEAUX onsnnvñs ex sonore, rnmcirunnrxr r: rumen, snnrour uns u: nonn ne on nonunr, AVEC ors nous cnmQuEs , mas OBSERVATIONS nouvmrs er u nzscmpriox mas rsrùcrs QUI Non‘ ms en’; DÉCMTES nus LE MANUEL D'eux:- rnonocm ne u. reumxcx. AVERTISSEMENT. Je donne sous ce titre la nomenclature des Oiseaux qui se reproduisent ou qui passent en Europe. J’ai pris pour base les travaux de Vieillot et de Temminek, et j‘ai suivi la classification du premier. Je me suis attaché à relever les erreurs commises par ces deux ilaturalistes , à indiquer les particularités impor— tantes négligées par les auteurs, et à donner une synonymie exacte. D’après Pextension que Pornithologie européenne a prise depuis quelques années, un ouvrage de ce genre n’était pas chose facile. Il a fallu étendre mes recherches sur tous les points du continent. Des naturalistes et des amateurs instruits ont bien voulu m’aider dans cette entreprise et me faire part de leurs découvertes. Je dois principalement des remerciements à M. le professeur Schinz , à Zurichg M. Jules de Lamotte, à Ahbeville ; M. Descourtils , à Dlontreuil-sur-lller ; M. Delahaye , à Amiens; M. Deméézemaker, à Bergues; M. Philippe , à Bagnères de Bigorre, etc. C'est à l'aide de ces moyens, d’une collection presque com- plète des Oiseaux indigènes recueillis avec le plus grand soirs,
( 6 l et quinze années d'observations , que je crois avoir aÀpcu-près formé le tableau, non-seulement des Oiseaux propres a l’Eu— rope , mais encore de ceux qui y passent chaque année ou qui n’y paraissent que de loin en loin ou accidentellement. Les ouvrages de Linnée, de Brisson , de Butîfon , de Latham» de Cuvier, de Brehm, de Lesson , et du malheureux Polydorc Roux, qu’une mort prématurée a enlevé à la science et a l'amitié, m’ont été également d'une grande utilité. J’ai puisé aussi dans les recueils périodiques , dans quelques catalogues ou faunes publiés en France et a Tétrangcr , ainsi que dans les mémoires de plusieurs sociétés savantes. p i." ORDRE. ÜISEAUX DE rnom ou Accrmnss, Acclpitres, Lin. , Latr. , Viei1l., Cuv., Less. ; Rapaces, Dum. , Mey, Tenr; Raptatores, Il1ig., de B1. ; Ruptures, Via. Cet ordre comprend les Vautours, les Gypaëtes, les Faucons et les Chouettes. On le divise généralement en deux tribus , d'après la forme de la tête et la situation (les yeux. l." tribu. ACCIPITBES DIURNES. 1E9 famille. VAUTOURINS, Vieill. , Latr.; Nudicolles ou Ptilodères, Dum.; Vautours, Savigx, Cuv., Less.; Vulturini, Illig.; Vialturîdæ ,-Vig. i Cette famille est composée des Vautours et des Percnoptèrcs de Cuvier. i." genre. Vauroun, Vultur, Liu., Lath. , Briss. , VieilL, Cuv., Dum., Tem., Less. Il rrexistc que deux Vautours en Europe, I’Arrian et le Griffon. On prétend que l'on y a vu accidentellement l’Oricou , t‘
( 7 ) Vultur accricularis , Latb., qui habite les hautes montagnes du Midi de l'Afrique. Cet oiseau est figuré dans l'ouvrage de Levaillant , p]. 9 ', les Annales du Muséum , t. 2 , pl. 20 , et dans [Encyclopédie méthodique , pl. 231, f. 4. N'ayant pu obtenir aucun renseignement satisfaisant sur son apparition, je ne puis Padmettre comme européen. Il est possible cependant qu'il visite accidentellement les îles du sud de PEurope. VÀUToun NOIR ou ARRIAN, Vultur niger, Vieill.; Ægypius azigcr, Savig.; V. cinereus, Lin., Tem., Cuv.; V. arriamzs , PicoLde Lapeyrouse; Vautour ou grand Vautour, Bufl; enl. 425, l’adulte; encycL, pl. 196, sous le nom de Vautour d'A- rabie; pl. 2 , R. ; Atl., pl. 5, f. 2 (l). Habite le sud et le sud-est de l'Europe ,_et la France sur les Pyrénées. Accidentellement en Provence et en Languedoc. J’en ai un qui a été tué, en 1831, près de Bilhao, et que je dois à l'obligeance de M. Darracq, de Bayonne. M. le profes- seur Schinz, de Zurich; m'écrit qu‘on ne le trouve pas en Suisse. M. Tscharner, de Berne, fait la même remarque à l'auteur du Manuel ornithologique. L’Arrian arrive dans les Hautes-Pyrénées , en juin , et part en octobre pour se rendre en Espagne , où il paraît hivernerï Du moins il n'est pasrare, dans les beaux jours de la saison froide, de le voir apparaître dans les environs "de Bagnères de Bigorre , et fuir avec la rapidité de l'éclair aussitôt qu'il a YÊIVI S3 PTOIG. Il y niche sur les pics les plus escarpés. Son aire est vaste et construite de petits morceaux de bois gros comme le doigt et plus petits, toujours dans un enfoncement de roc vif. La ponte est de deux œufs blancs, rugueux , nuances de fauve (I) Type (lu genre Ægypirts , Savig.
( 8 ) très-clair , et mouchetés, vers le gros boul, de taches brunes. Dans les Pyrénées-Occidentales , les localités qu’il préfère sont les monts Arsamendi , Mousson, Reihoura , la lîhum , et surtout les montagnes des Aldudes, où il est très-redouté des patres (1 ). Le Vautour arrian a l’iris brun-clair; le bec et les ongles noirs; la cire et les doigts couleur de chair tirant sur le violet. Il atteint son plumage parfait a Page de six ans, du moins en captivité. Il est alors d’un brun foncé ou noirâtre; jusqufa sa quatrième année il est brun fauve. J’ai vu à la ménagerie de Paris, des individus d’Égypte et de l’Inde qui m’ont otîert une légère difiërence dépendante sans doute de Page et de la cap- tivité. La femelle ressemble au mâle. Des auteurs prétendent nean—— moins qu’elle est plus grosse et a une teinte plus sombre. Les jeunes ont le cou garni de duvet gris-brunâtre. Ce Vautour n’est pas aussi lâche et aussi stupide qu’on le (lit. M. Philippe , naturaliste, à Bagnères , en nourrit un mâle depuis six ans: Il répond à sa voix et se défend avec courage contre de gros chiens. Lorsquîl lui présente un chat ou un agneau , il se sert de ses aîles pour l'arrêter , et, des qi1’ill’a saisi, il lui ouvre la tête à grands coups de bec, puis il le dépèce pour s’en repaître. On s’est donc trompé en avançant qu’il ne se nourrit pas d'êtres vivants, et que le plus petit animal lui fait peur. VAUTOUR FAUVE ou GRIFFON , Vultur vulÿaris, VieilL; Gyps vulgaris , Savig.; V. fulvus, Lin. , Briss. , Vieill. , Tem.; V. pcrcnoptcraas ct fulvus, LatlL; percnoptère enl. 426; encycL, pl. 195 fig. 4, lejeune, 197 figk2, l'adulte; pl. 3, R. lejeune (Q). (r) Voyez Catalogue des oiseaux du deyzarlerizezit des Landes p! (les P315’- nJcs-Ocrîdentales, par M. Darracq, pharmacien, à Saint-Esprit, près Bayonne. (n) Type du genre Gyps, Savig.
( 9 ) llabite les régions méridionales de I'Europe : commun sur les Pyrénées , en Grèce et en Dalmatie , où il ‘paraît sédentaire. On le trouve quelquefois dans la Provence, et n’a été vu qu’ac- cidentellement en Suisse, dans le Languedoc et dans le Nord de la France. On l'a tué près d’Armentières, en juillet 1828. M. Baillon en a un jeune dans sa ‘collection , désigné sous le nom de Vultur kolbiz’, qui a été tiré près d’Abheville. Le Griffon a l'iris brun et non d'un bel orangé, comme le dit Vieillot. Il ne manque pas de courage; attaque des animaux vivants, et se défend même contre Phomme. M. Temminck dit que , dans la Dalmatie et dans les îles de la Méditerranée, les‘ pattes le redoutent beaucoup comme dévastateur des trou- peaux. Il est susceptible de recevoir une certaine éducation. J'ai vu un hateleur parcourir les rues de Lille avec un Grillon qui obéissait à son commandement. Il le faisait changer de place , tourner, baisser ou élever la tète à volonté. Suivant le naturaliste dont je viens de parler, il niche en Sardaigne sur les plus hauts chênes , et construit une aire de buchetxtes et de racines , de trois pieds de diamètre. Dans les Pyrénées, il place son nid sur les rochers les plus escarpés. Sa ponte est de deux œufs gris verdâtre, rugueux et sans taches. Je possède un œuf que j'ai vu pondre en captivité. Les jeunes différent des vieux: Au lieu de plumes blanches soyeuses paraissant être du duvet alongé, ils ont au bas du col de longues plumes effilées, de la même couleur que le corps, qui est d’un gris brun roussâtre, plus foncé en—dessus qu’en—dessous. C’est a Page de trois à quatre ans que ces plumes tombent pour faire place au duvet long et toulfu qui est Papanage des adultes. Le vieux est gris tirant sur le hleuâtre. Le Chasse-Fiente de Levaillant , Vultur kolbiz’, Lath., dont parle M. Temminck dans la troisième partie du Manuel orni- thologique, est un jeune Griffon et non une autre espèce, de passage accidentel en Europe.
(10) 2.9 genre. Pnncxoprnnn, NÉOPHRON, Cuuanre , Neophron, Savig., VieilL; Vultur , Lin., Lath.; Cathartcs, Illig, Tem. Ce genre ne comprend qu'une espèce. NÉOPHRON PERCNOPTÈRE ou CATHARTE ALnrocnE, Neophron percrtopterus , Savig, Vieill.', Less.; Vultur percnopterus , Leu- coccphalos et F mous, Gm.; Vultur ægyptiats , Fuscus et Leuc0— cephalos, Briss.; Vautour de Malte , enl. 4.27, jeune; Vautour de Norwège, enl. 429, adulte; Poule de Pharaon, EncycL, pl. 201, fig. 3; pl. I; , R, vieux mâle, pl. 5 jeune; atl., pl. , fig. 1. ' . Habite les Pyrénées, où il n'est pas rare , et se propage dans les creux de rochers inaccessibles. On le voit assez souvent dans les environs d’Arles et de Bagnères de Bigorre. On l’a rencontré en Suisse , près de Gcnèvc, ct on l’a tué plusieurs fois en Angleterre. Il est commun, assure-t-on , à l'île d’Elbe_ et en Toscane.- Ceux que l'on reçoit de Marseille viennent ordi- nairement (l'Afrique , où ils sont très-abondants et protégés en certaines localités. Ils sont plus gros et d’un blanc moins sale que les individus d’Europe. Quoique l’on prétende 1e contraire, la femelle et le mâle se ressemblent. La première est seulement un peu plus forte. Le plumage des jeunes est brun , varié de blanc et de taches rousses longitudinales sur le col, la poitrine et l'abdomen. L’individu décrit par P. Roux pour la femelle est un jeune. Ce n’est qu'à la troisième mue qu'il prend la livrée blanche. L’iris est rouge orange et non brun , ainsi que le dit M. Tem- minck. 24.0 famille. GYPAETES , Vieill.; Pmäxn , Savign; VAUTOURS , Cuv., LCSSÇPLUNIICOLES ou CRUPIIODÈRES, DUIIL; VAUTOURINS, Latr. Cotte famille ne comprend que le genre suivant:
( 11 ) 3.0 genre. Parme, Plume, Savig., Vieill. ; Griffon , Gypaetqs, Cuv.; Gypaëte, Gypaetus , Tem_.; Gyptus, Dum.; Falco, Liu.; Vultur, Briss., Lath. Ce genre est formé par ‘une seule espèce que l’on trouve non-seulement en Europe, mais aussi en Afrique et en Asie. PHÈNE ou GYPAËTE nus ALrEs , Plwne ossifraga , Savig. , Vieill.; Vultur aurcus , Briss; V. barbatus et IÎalco barbares , Grn.; Gypaètos barbatus, ‘Cnv., 'I‘em.; Læmmer geyer ou Vau- tour des agrreauylç, guru; p1. cql. 431 ,':l’adulte;' pl. 5 bis, IL, le jeune; EncycL, p 31:96’, figf 3,i"sous le nomde Vautour barbu; atl., p1. 6, fig. 2. ' On le. dit commun en Sardaigne et très-rare en Suisse. 0n- le voit assez souvent «en Francefisui‘ les Pyrénées , ou il se propage dans des fentesde rochers escarpés; mais il est diffi- cile de tirer les vieux , qui s’approcl1ent peu des lieux habités. J’ai un mâle adulte qui a été tué}: la Paillette, un jeune près de Bayonne, et un sujet de deux ans près ‘de ‘Farbes. M. Dar- racq en 'a vu plusieurs ‘le même jour dans les montagnes de la Navarre. ' ' _ L’oiseau adulte et les jeunes dilfèrent tellementientre eux, qu’ils ont été considérés comme des individus d'espèces diffé- rentes. La femelle est plus forte que le mâle , elle a cinq pouces de plus de longueur; les plumes du col sont d’un roux plus pale; les mouchetures (les parties supérieures d’un jaune moins vif, et les_plumes des culottes moins longues, ainsi que la barbe. Le Gypaëte n’atteint son plumage parfait qu’à la septième et huitième année , du moins en captivité. Il naît couvert de duvet brun , plus foncé a la tête et au col. Sa ponte serait, d'après M. Temminck,.de ‘deux ‘œufs rugueux , blancs, tachetés de brun; M. Brehm a observé que Pœuf d’une femelle, tuée lorsqu’elle allait ‘pondre , était entièrement blanc. Je ne conçois pas, Œaprès la conformation des serres du
(19) Giypaete, qu'il puisse enlever des enfants et porter sa proie dans son aire pour la dévorer , comme on le dit généralement. Il doit se percher très-peu. Il a, à Pétat adulte, l'iris blanc avec le tour rouge et non orange, ainsi que l'indique M. Tem- minck. L’iris du jeune est brun clair, entouré également de rouge. On trouve cet oiseau non-seulement en Europe; mais aussi en Êgypte et en Syrie, au cap de Bonne-Espérance et en Sibérie. Ceux du Cap que j'ai vus étaient plus forts et plus roux que ceux des Pyrénées. /,/.,,,,, ai/ÿa. . 3.0 famille. ACCIPITRÏNS, Vieill.; PLUMICOLLES ou PTILO- niznns, Dum.; Faucons , Cuv.; FalconidtmVign; FALGONÉES, Less. Cette famille comprend les Aigles , Pygargues, Balbusards , Busards, Buses, Milans, Couhyehs ou Élanions et Faucons, que M. Temminck classe dans le grand genre Falco de Linnée et de Latham. Vieillot et d'autres ornithologistes en ont formé des genres particuliers, et quoi qu'en dise M. Temminck, ils ont établi par cette division des groupes parfaitement distincts , qui rendent les recherches plus faciles. 4.6 genre. AIGLE , Aquila , Briss., Dum. , Cuv. , Vieill. , Less.; Falco, Lin., LatlL, Tem. Ce genre n’est composé que des Aigles proprement dits; qui sont l’Aigle fauve , YAigle impérial, le petit Aigle , l'Aigle botté et PAigIe Bonelli. Outre les caractères généraux du grand genre Fatco de Liunée, les Aigles ont le bec droit à la base, les ailes longues atteignant Pextrémité de la queue; les tarses courts, entière- ment emplumés, et les doigts extérieurs unis à le1Ir base par un repli membraneux. AIGLE FAUVE , AIGLE connus, AIGLE ROYAL , Aquila fuvlva et
(13) Chrysaëtos, VieilL; Falco fulvus, nigcr et melunaëtos , Gnn; Aquila rcgiu, , Less; enl. 409, le jeune sous le nom d’Aiglc com- mun, 410 l’adulle sous celui dc grand Aigle ou Aigle royal; EncycL, pl. 199, fig. 3 et 4., et pl. 200; pl. 6, IL; au,’ p], 8 , fig. 1; Dict. pitto., pl. 7 , fi". il. Habite principalement le nord et_ l'ouest de l‘Europe : assez commun en Suisse, moins abondant sur les Pyrénèes; très- rare , quoi qu’en dise M. Temminck, dans la forêt de Fontai- nebleau; accidentellement dans Pest et dans le nord de la France. Un aubergiste de Poperingue en trouva un nid, il y a vingt-six ans environ , dans la foret de Winendal; il prit le jeune qui Phabitait, Péleva et le fit voir aux voyageurs qui descendirent chez lui. L’Aigle a 1’iris brun-roux: les jeunes diiïérent des vieux non—seulement par la queue, mais encore par des teintes géné- rales plus claires. Le mâle n’a guère plus de trois pieds de lon- gueur ; la femelle a six pouces de plus. j Les individus qui ont la queue noirâtre avec des banr’! transversales , cendrées et irrégulières , sont considérés cc ayant atteint leur plumage parfait; ceux qui l’ont ' dans la moitié supérieure seraient des jeunes. Cuvic les premiers sous le nom d’Aigle royal, Falco chrysai les derniers sous celui d’Aigle commun , Falco fulvus Un Aigle mâle que je possède et qui a été tiré di n. de Fontainebleau, est sensiblement moins gros et p.1. que ceux que j’ai reçus de la Suisse, des hautes Al î ï w Pflénees. Serait-ce l’Aquila æninuta du pasteur Brc“ E espèce offrirait-elle deux races , ou le volume et la t: L - draient-ils du climat ‘Z Je laisse le soin de résoudre ce r r aux naturalistes qui habitent les lieux où nichent c: ‘ qui peuvent observer leurs mœurs et apprécier tou '- - . gements que l'âge leur fait éprouver. Toutefois j’ai cr ' .. quer que les Aigles tués en France et en Suisse (n 1. .
. ( 14 ) . petits que ceux rapportés du nord de l’Eur0pe. M. Delamotte ‘.1. n’a vu dans les cabinets qu'il a visités en Suède et en Norwege h que des Aigles, avec les tarses etlcs jambes blancs, qui lui ont paru plus grands‘ que ceux du centre de l'Europe. Lï/lquile alba deBrisson est une variété de cette espèce. AIGLE DE THÈBES ou AIGLE ImIrËÈizLIL , Aquila heliaca, Savig, VieilL, Cuv.; Falco iznpcrialis, Tem.;pl. col. 151 Padulte, 152 le jeune; Dict. pitto., pl. 8 , fig. 1 Yadulte. Egypte; pl. 12 ,«'v sujet d’un"à deux ans. ’ Habite les" contrées _,_méridionales de l’Europe. MaPhilÎppe m’annouoe qu’on_Ie trouve‘, ‘mais très-rarement, dans les Hautes-Pyrénées, où il niche sur les rochers inaccessibles, y choisit les endroits les plus déserts, et émigre l‘ debonne heure. ILhabiterait aussi les‘ grandes forêts de l’est, et serait commun en Égypte, suivant les auteurs. Quoi qu’il en soit, c’est un oiseau très-rare, qui manque dans la plupart des col lections de France et dont l'histoire paraît se confondre avec celle de'l’espèce précédente. _ Il a, d’après M. Temminck , l’iris d’un jaune blanchâtre, et brun clair suivant M. Philippe, qui assure avoir tué" cet Oiseau. L’A,igle Mogilnik, Falco ZlIogihzi/c Gm., trouvé en Russie dans les déserts qui bordent le Tanaïs , paraît appartenir a cetteiespèce. Des naturalistes cependant le rapportent à l’Aigle commun oII au petit Aigle. PËTIT AIGLE , AIGLE ‘CBIARD ou PLÀINTIF , Aguila planga , VieilL; Aquila nævia, Briss. g F alco nævms et Inaculatzos , GIn._; AIGLE TACHETÉ, Cuv.; F alco atdcevius , Temm.; Aquila nzclanactos, Savig; {lgztiln fusca , Briss; pl. 7 1L, le jeune mâle; pl. S , jeune femelle ; Êgypte ; pl. 1, l'adulte , pl. 2, jeune de Pannée après la mue. ‘Cette espèce est. rare et recliercliee, en France. Elle paraît
( 15 ) habiter de [aréférencc les hautes montagnes du Midi de Pliu- rope et l'Afrique. C'est à tort que M. Temminck dit qu'elle est commune en Suisse. On la trouve sur les llautes-Pyrénées, qu"elle quitte en hiver. Elle y niçhe dans les forets de sapins et de chênes. Ses œufs, aunombre de deux ou trois, sont blancs , tacheté-s de brun-rouge , plus ou moins fonëés‘, suivant ' l'âge. M. Philippe me nlæandä que plus l'oiseau est âgé plus ses œufs sont nets°e‘n\i;o‘ulmi ‘ËCetn? mäçlnlifemelle d’un an seraient ternes , d'après cet observateur ; il en serait de même de tous les Oiseaux de proie grands ou petits. L’Aigle criard est de passage irrégulier dans la Provence et nos départements septentrionaux, encore n'y. voit-on .que de jeunes individus. On en tire de temps en temps dans les‘ bois qui avoisinent la mer, entre Montreuil et Abhcville. J’en pos- sède un trouvé sur le marché de Lille , en octobre :1814. Les’ vieux sont bruns; les jeunes plus ou moins (achetés. Le mâle est beaucoup plus petit que la femelle. cet’ oiseau a son. plumage parfait à l'âge de quatre ans. L’iris est brun roux. -. AIGLE BOTTÉ, Aquila pennata, Br.;Falco pennatus, Lin., Briss. , Tem.; Buteo panneau-s, VieilL; pl., col. 33, mâle adulte. _ ' Habite particulièrement les contrées‘ orientales.‘ Rare en_'_ _‘ France : on l’a tué à Meudon en mars 1826; à Saint-Ï: Étienne , près de Bayonne; dans les environs de Saumur et de . l Bagnères de Bigorre. On le trouve dans les forêts de Baugé____ et dans les Hautes-Pyrénées, où il choisit les forêts en plaine et niche sur les plus hauts arbreshSa ponte, d’après M. Philippe, serait de deux œufs, raremeiittrois, blanc-mat! . f [achetés légèrement de roussâtre. Le mâle dilférerait peu de la femelle , et ils émigreraient de bonneheure. Un beau mâle adulte , tué en mai1838 dans les environs de Bagneres , et qui“ m'a été envoyé par ce naturaliste , avaitliris brun “tirant sur le ‘
( 16 > ' roux. Celte membrane serait jaune tTflpïèS M. Temminck. AIGLE BONIELLI , Aquila fasèiata, VieilL, Br.; Falco Bonellz‘ , Tem.; pl., col. 288 , femelle non adulte. Habite la Sardaigue et la Grèce; tué dans la Provence et près de Fontainebleau. Suivant M. Verdot , médecin, il nicherait quelquefois sur les rochers escarpés des Bouches-du-Rhône, près de Salon. ÿ‘ ä”&" Cet Oiseau, très-rare en France, a été décrit par Vieillot dans [Encyclopédie méthodique (l) ; par M. le chevalier Albert de la Marmora (2); dans les mémoires de l’Académie royale des Sciences de Turin t3), et récemment par M. Temminck (4). M. de la Marmora a déterminé et décrit les différences d’âge düapres plus de vingt-cinq individus pris en Sardaigne, dans les environs de Cagliari. Il a joint a son mémoire six figures coloriées qui représentent des sujets d'un an, de trois ans, et vieux ou au-delà de quatre ans , vus en—dessus et en—dessous. M. Temminck s’est évidemment servi de ce travail dans la troisième partie du Manuel dbrnithologie , où il traite de l’Aigle Bonelli. Iris jaune pâle dans le jeune et brun chez Padulte. 5.6 Genre. PYGARGUE, Haliæetus, Savig., VieilL, Lesss, Falco, Lîn., Tem.; Aquila , Br. Les Pygargues ne ditïérent des Aigles que par leurs tarses, qui sont en parties nus , leurs doigts entièrement séparés, et par Pongle intermédiaire, qui est pectiné du côté interne. Deux espèces seulement habitent l’Europe. (r) Ornithologie, p. 1 r 92. (n) Lieutenant-colonel au corps royal d'état-major général du roi de Sardaigne. (3) Tome XXXVII. (4) Voyez fllanuel «Ïornithologie , 33 partie.
t I7 l Prmnnun , Haliæctus nisus, Savig., VieilLÇLcss; Aquila albicilla et ossifraga, Briss.; Falco albioilla, albicazzdzts et ossä/‘ragzcs, Gm.; Falco albîcilla, Tem. ; enl. 112, sous le nom de grand Aigle de mer; 415, un sujet plus âgé sous le nom de grand Pygargue; pl. 9, IL, une femelle ou un jeune ; Encycl. pl. 102, fig. l , désigne sous le nom d’Orfraie ou Aigle de mer. Habitant le nord et le nord—est de l’Europe, et de passage en France. On ena tiré sur tous les points du département du Nord. On en voit chaque année , dans les environs de Montreuil- sur-Mer , où ils arrivent en octobre et en novembre, proba- blement chassés par le froid qui sefait sentir à ces époques en Norwège, où ils sont communs. Ils nous quittent a la fin.de février ou au commencement de mars pour retourner dans le nord. Ce sont presque tous jeunes individus qui viennent nous visiter. Abondant en hiver sur le littoral du Danemarek; très-rare en Proveuce, où son apparition n'est qu’accidentellc ; tué dans tous les états de l’Allemagne et en Suisse, dans cette saison. _ On dit que les jeunes naissent couverts de duvet blanc sur la tête et gris sur le reste du corps. Les œufs du Pygargue , au nombre de deux , seraient blanc grisâtre et rugueux. Iris brun clair chez un vieux que je possède, et qui a été pris sur les bords du Rhin ; brun roux chez un jeune qui a été tiré sur les côtes de Dunkerque, en novembre 1834, et un autre plus âgé, tué en janvier 1836 , qui se trouvent également dans ma collection. On admet généralement deux espèces de Pygargue en Europe. Celui de cet article est l’Aigle a tête blanche, Falco leucoce- phalus , Tem. M. Brehm a voulu en établir une troisième espèce , PAquiZa borealis , qu’il a cru suffisamment caractérisée par des dimensions plus grandes, par des protubérances occi- pitales et une queue en forme de coin , a pennes étroites et 2
(13) plus longues que celles du Pygargue proprement dit (l). Mais d'après des recherches faites avec soin , et les observations de M. Jules Delamotte, je me crois fondé a ne considérer ces prétendus caractères spécifiques que comme des particularités propres au jeune âge de PHaZiæetus nisus. En effet, dans le premier âge , cet Oiseau a la queue et les ailes plus longues que dans l’état adulte, et l'on trouve les protubérances occipitales sur des individusà queue courte. Voici ce que m’écrit à ce sujet cet amateur , dont l’opinion est d’un grand poids en orni- thologie. a On m’a apporté, en février, un Aigle pygargue plus avancé en âge que ceux que l’on trouve ici. Il avait le bec presque jaune et le plumage bariolé de plumes brunes et blondes. Tout me faisait penser que cet Oiseau était un passage du jeune âge à l’état adulte. Il avait la queue courte et les protubérances du crâne très-prononcées. En examinant les ailes, j'ai remarqué que des pennes étaient d’une couleur plus pale les unes que les autres; que celles plus pales étaient usées , et bien certainement des plumes de l’année qui n’étaient pas tombées à la mue ;' mais ce qui m’a surtout étonné , c’est que ces mêmes plumes , quoi- que usées, étaient de trois quarts de pouce plus longues que leurs voisines et taillées en fer de lance , tandis que celles-ci étaient coupées carrément. J’ai de suite examiné des Aigles (pygargues) qui se trouvent dans la collection de M. Baillon: Ceux à longue queue ont les plumes des ailes’ en fer de lance , ceux à queue courte et qui sont des individus adultes, les ont carrées. J’ai aussi examiné les Rygargues de mon cabinet, au nombre de six , et ai fait les mêmesremarques. D'où je conclus avec mon ami, M. de Cossct , dont les recherches ont donné des résultats semblables, que les Pygargues atubérosités occipi- (I) Ornis, x cahier. Iéna, 1834.
(w) * tales et à queue plus longue, sont des jeunes de Pxllbicilla; que cet Oiseau, dans le premier âge, a la queue et les ailes plus longues , et que les caractères ‘sur lesquels on veut fonder une ‘nouvelle espèce ne sont pas admissibles, puisqu’on retrouve‘ les protubérances occipitales chez les individus adultes à queue courte. u Quoi qu'il en soit, rAguua boraazæs, suivant M. Brehm, habi- terait les bords de la meridu Nord jusqu’à- l’île de Rugen; serait commun sur les rochers maritimes de Plslande et de la’ Norwège , et ferait quelquefois en hiver une apparition dans le centre de PAIIemagne. Ce serait le plus terrible et le plus féroce des Aigles; il attaqnerait les grands animaux et même Phomme, lorsqwilserait en compagnie où poussé par la faim. Pvcancun à tête et.queue blanches, Haliæetus leucoçephalats , VieilL; Falco leucooepltalus, Lin., Tem.; Aquila, leuco- cephalosyBriss; ‘Aquila leucacephalèz, Br.; enl. 411, oiseauV adulte , sous le nom d’Aigle à tête blanche. Oiseau d’Amérique septentrionale , pl. 3. ' Habite plus particulièrement le nord de PÂmérique. Un jeune de cette espèce a_été tiré près de lllontreuil-sur-lller, par M. Havez, qui le conserve dans son cabinet. M. Philippe l'a tué ,' .- en 1836, sur les Pyrénées , du côté de PEspagne. On dit qu’i1 est commun dans les îles lîHofiodes et qu'il niche dans celle Valroé. M. Brehm assure qu’on le voitquelquefois sur‘ les côtes maritimes de PAIIemagne. ' . L’iris est blanc jaunâtre chez Padulte; brun pâle dans le jeune âge. ' Cette espèce sa été confondue avec la précédente par le savant auteur du Dictionnaire d'histoire naturelle. Il ‘est cependant facile de les distinguer l'une‘ de l’autre. Si on en croit M. Tem- minck, on confond souvent les jeunes de ces espèces, qui se ressemblent, dit-il, presque à°»s’y méprendre. La seule dilïé—
(90) rence un peu marquée qu'il ait trouvée réside dans la longueur de la queue , qui est un peu plus étendue dans le Leucocephalus. Mais est—il certain que cet auteur n’a pas pris le jeune Albicilla pour celui de son Aigle à queue blanche. Ce qu’il a écrit à cet égard laisse tant à désirer que cela doit engager les personnes qui, par leur position , peuvent observer ces oiseaux à faire de nouvelles recherches. 6.9 Genre BALBUZARD , Panel-ion, Savig. , Vieill. , Cuv., Less. ; Falco , Lin. , Tem. ; Aquila, Dum. , Br. Les Balbuzards diffèrent des Aigles et des Pygargues ; ils out les tarses entièrement nus, les ongles arrondis en—dessous et non creux comme les précédents. Il n'existe en Europe que l’espèce suivante : BALBUZARD, Pandion fluvialis , Savig. , Vieill. ; Aigle de mer, Briss.; Falco hal2'æetos,Lin., Tem.; Aquila haliæetos, Br.; Tappe-à-Bremmes de nos campagnards; en]. 414. me paraît représenter un jeunc;pl. 11, IL, l'adulte; encycL, pl. 202, fig. 3 ; atl. , pl. 9 , ficr. i. Il se trouve partout en Europe. On le dit commun en Suisse et en Allemagne. Il n'est pas rare en Bourgogne et dans les Vosges. On le voit dans la Provence à dilïérentes époques de Pannée; il est de passage dans les départements du Nord , du Pas—de—Calais et de la Somme en octobre et eu novembre. Il en est venu un nombre si considérable en automne 1819 , qu'on en a tuéjusque dans les fossés de la ville de Lille. Tous se ressemblaient plus ou moins et avaient le dos et les couvertures des ailes variés de roux grisâtre; l’iris était d'un beau jaune. Quoique le Balbuzard vive principalement de poissons, il se jette quelquefois sur les oiseaux de marais. Feu ai vu tirer un qui poursuivait un canard.
( 21 l 7.0 genre. Cmcuäre , Circaëtæcs , Vieill. , Cuv., Less. ; Falco , Lin. , Tem. ; Aquila, Br. Les Circaëtes tiennent a la fois du Pygargue , du Balbuzard , de la Buse et du Busard. Ilmt les ailes longues du premier , les tarses réticulés du second , la physionomie et le port de la troisième , et les pieds longs comme le dernier. C’est d'après ces attributs que Vieillot a isolé génétiquement Pespèce d’Europe, et l’a désignée sous le nom de Cireaëte , Circus aquila. JEAN-LE-BLANC, Circaëtus gallicus , Vieill., Cuî, Less.; Pygargus, Briss.; Falco brachydactylzts, Tem.; Aquila bra- chydactyla , B12; enl. 413; pl. 12, IL; EncycL, pl. 202, fig. 2. Mauvaise figure. Le Jean-le-Blanc, qui était si commun en France du temps de. Belon et même lorsque Brisson écrivait, est devenu très- rare. Il habite encore les Vosges, les montagnes des départe- ments du Var et des IIautes-Pyrenées. Un couple , m’écrit M. Philippe , niche tous les ans dans une forêt près d’ici ( Baguères de Bigorre) ; pond deux œufs , petits , ronds , blancs et lustres. Nos campagnards le redoutent beau- coup , a cause qu’il enlève chaque jour leur volaille. On a tué le Jean-le-Blanc au T ronquoi, près de Saint—Quentin, et; il a été envoyé a M. Descourtils, qui le conserve dans son cabinet. Il avait l’iris jaune paille. 8.9 genre. Érmwuan, Sparvms, Vieill.; Dædalion, Savig.; Nisus, Cuv.;'Falco, Lin. , Tem. ; Aqstur, Dum. Les oiseaux d’Europe compris dans ce genre sont au nombre de trois : 1’Èpervier commun , le grand Épervier et l’Autour. Les Épervier-s se distinguent des Accipitres précédents par des attributs qui leur sont propres. Ils ont le bec courbé des la base , les narines glabrcs et presque ovales , les tarses longs et grêles , la queue longue et les ailes courtes. Les Autours ne diffèrent des
l 22 ) Flpervlersqtic par des nuances insensibles ; ils ont seulement le bec un peu plus gros, les tarses moins longs», plus épais; une nille plus forte et plus ramassée. Vieillot les a divisés en deux eetions, à cause de ces ditIérencQ, et Cuvier en ‘a fait deux genres ( 1_)_. i Épmivmn commun ,'Sparzy_z'czs msus, Vieill..; Dædalion frin- gillœrius , Savigq Accipiter, Brisa; Nisus communis, Cuv. ; Èalco nisus , Lin. , Tem.; en]. 467, mâle adulte , sous le nom de Tiercelet hagard d’Èpervier ; [p12 , une vieille femelle; pl. 42, R2, maie adulte, A3, jeune de l'année, M, femelle adulte; Encycl. , plu. 205 , figJt. ' I L’Epervier est répandu dans toute l’Europe; on le voit depuis la Suède jusqu‘en Afrique. Il se fait prendre chaque année aux filets derrière la citadelle de Lille., en s’élançaut avec inipé-ä tuosité sur l'es moquettes que,l’on fait remuer. Un épervier mâle adulte, que je possède , poursuivant un moineau, entra avec cette fringille dans une maison habitée , et fut pris au moment qu'il saisissait sa proie. ce sont presquetousjeunes et principalement des femelles que nous‘ voyons enoctobre, ‘novembre, décembre et mars , époques de leurs passages. Les’ vieux paraissent rares dans le département du Nord. i . . L’iris est d'un jaune brillant. Chez un vieux qui se trouve dans la collection de. M. Faille , amateur de Lille , l’iris était d’une couleur orangewouge. GRAND Èrnnvmn , Sparviæza nisus major, Meissner. . Cet Oiseau est peu connu. M. le professeur Schinz et M. Jules Delamotte le regardent comme'une vieille femelle de Pespèce précédente. M. Temminck n'ose en affirmer ni nier l'existence , Nikus et Astur.
( '33 ) n'ayant pas vu de sujets désignés sous ce nom. Ayant été assez heureux pour en obtenir une femelle , tuée près d’Amiens , et d’en voir un mâle dans le cabinet de M. Delahaye , qui a été également tiré près de cette ville, je vais essayer de décrire cette espèce. Bec conformé ditïéremment de celui de llÉpervier commun , plus alongé et non courbé des la base; cire jaunâtre; iris orange-rouge; tarses jaune citron, plus longs de trois lignes que ceux de la vieille femelle du F alco nisus; même taille dans le mâle et la femelle, égalant celle de cette dernière; tête d’un cendré brun, tachetée de blanc à la nuque , avec des raies de cette couleur au-dessus des yeux; parties supérieures du corps brunâtres, comme la tête; parties inférieures rayées transversalement de brun roussâtre sur un fond blanc, avec une teinte rousse prononcée sur les côtés de la poitrine et de la face antérieure du col, chez le mâle; queue longue offrant des bandes transversales semblables a celles que l’on observe sur la vieille femelle de PÈpervier vulgaire. Les deux individus que je connais paraissent être adultes , et ont été tirés en au— tomne. Ils diffèrent du Sparvius nisus par le bec, qui a une forme toute‘ particulièrefpar laplus grande taille du mâle, par les tarses plus longs et la couleur de l’iris. M. Delahaye m’assure que cet Épervier est décrit et figuré par M. Naumann, dont Pouvrage , que je ne connais pas , parait justement estimé par les naturalistes. AUTOUR, Sparvius palumbarius , VieilL; Dædalïon palum- barius,Savig., Less.; Falco palumbarius, Lin., Tem.; Astur, Brisss, enl. 418 l’adulte, 4.25 et 1m61 jeunes; pl. 45, IL, mâle adulte. Suivant M. Temminck , l'Autour est un Oiseau de passage qui vient du nord et biverne dans le midi. On leïdît commun en
( 24- 1 Allemagne et en Suisse. Ceux que je possède viennent (le la Lorraine. Il niche sur les rochers escarpes des IIaules-Pyré- nées. Sa ponte ordinaire est de deux œufs. Un jeune en mue , tire près de Lille , le l." septembre 183E , avait l'iris blanc jaunâtre , la cire jaune verdâtre; les tarses jaune citron et les commissures du bec plus jaunes que la cire. 9.0 genre. Bosann, Girons , Savig., VieilL, Cuv.; Falco, Lin., Lath., Tem.; Buteo , Dum. Les Busards olïrent des caractères qui les font distinguer des autres accipitres. Ils ont le corps délié , élancé; la queue et les ailes longues; les tarses longs et grêles; le bec médiocre, com- prime , presque droit, et garni d’une cire velue a sa base ; les narines oblongues, couvertes en partie de poils roides. La plupart portent une sorte de collerette formée de plumes ser- rées ou frisées, immédiatement au-dessous des oreilles , comme les Strix. lls servent, pour ainsi (lire , de passage des Oiseaux de proie diurnes aux "nocturnes. Ce genre comprend cinq espèces, dont quatre sont généralement admises, savoirzle Busard des marais , la [Iarpaie , Poiseati Sic-Martin, le Busard montagu et le pale. M. Temminck parle d'un Oiseau décrit et figuré par NÎlSSOD , sous le nom de Falco longipes, et qui pourrait être une nouvelle espèce de Busard, quoiqu'il lui trouve de l'analogie avec la BOIIKÎITÏB. Busum DES DIARAIS, Circus ærvugznosczs, Savig., Vieill., Less.; Falco ærttginosus , LatlL; Falco refus, Lin., 'l‘em.; Circus palustris , Briss.; écouve, écouvettc de nos campagnards; enl. 423 , unjeune , MM. l’adulte; pl. l3, IL, la femelle. IIahile la France : sédentaire et point rare dans les environs de Lille, où il couve dans les marais , se nourrit de poissons et Woiseaux aquatiques. Ses œufs, au nombre de trois ou quatre . sont blanc bleualrc et non [achetés (le brun.
( “35 l M. ‘Terumiuek persiste , dans son supplément au Manuel dbrnithologie , à considérer cet Oiseau comme un individu de Pespece suivante ou lIarpaie. Celle-ci serait, suivant lui, un Busard adulte ou vieux , et les jeunes de Pannéc ou après la première mue, des Busards de marais. Leurs dissemblances cependant sont constantes dans tous les âges, et il ne suffit , comme le fait observer Vieillot, que de les avoir sous les yeux pour juger qu'ils constituent deux espèces très-distinctes. Le Busard très-vieux n’a pas été décrit. La couleur domi-— nante de son plumage est d'un brun mêlé d'une teinte cendrée , la queue est d’un gris roussâtre , la tête blanche, à cause de Fusée de Pextrémité des plumes, qui est surtout prononcée a Yépoque de la mue. L’iris est brun roux , plus foncé chez les jeunes sujets. J’ai dans ma collection un individu qui est de couleur cho- colat uniforme , avec une plaque roussâtre a la nuque. HARPAIE , Circus rufus, Briss., Savig; Vieill. , Less. ; Falco refus , Lin., Tem.; en]. 460. La Harpaie est très-rare dans les environs de Lille. On la voit chaque année dans les Moëres de Dunkerque , où elle parait nicher. Elle diffère du Busard des marais , a toutes les époques de la vie, non-seulement par le plumage, mais encore par les proportions du corps, du bee , des tarses et des ongles. Le mâle est sensiblement plus petit que la femelle , et aurait l’i1‘is jaune d'après Vieillot. Cette espèce est parfaitement décrite dans le nouveau dic- tionnaire d’histoire naturelle , deuxième édition , et dans l’En— eyclopédie méthodique. Busmn SL-MABTIN ou Sounnsn, Girons gallinarïus , Savig., VieilL; F alco torquatus, Briss; la femelle; F avlco bohcmicus , Cyanetcs , Pygargus , Grise-us {Illontanocs , Gm.; Falco cyancus,
l 95 ) Tems, enl. 459, maie adulte; [m3, femelle adulte, 480 jeune mâle; pl. 16, IL, mâle , 17, femelle; EncycL, pl. 205.11g. 1 , Soubuse. Partout en Europe. On le dit commun en Russie et en Sibérie; rare en Provence , dans les Hautes-Pyrénées, et dans le nord de la France. Il niche cependant dans nos marais boisés , prin- cipalement dans les environs d’Abbeville et de Montreuil-sur- Mer. On en a trouvé un nid , il y a quelques années, près de Lille, dans le marais de Santes. Il était placé sur un petit monticule au milieu de l'eau. J’en fis prendre les petits, qui étaient au nombre de quatre. Le père vint tournoyer très-près de l’individu qui les prit, comme pour défendre sa progéniture.’ Ils vécurent un ou deux mois ensemble et en assez bonne intel- ligence. Ils se tenaient presque constamment à terre, sur un grès ou une pièce de bois. Malheureusement ils furent étranglés par un chien. Suivant M. Temminçk , il établirait le plus souvent son nid au milieu des champs. Ses œufs, au nombre de trois ou quatre: seraient, d’après M. Philippe, d'un bleu clair, chez les indi- vidus adultes , et d'un blanc bleuâtre chez les jeunes sujets. Une femelle adulte tuée près de Lille , le 2 septembre 1835, avait l'iris brun roux. Un jeune mâle l'avait brun foncé, ainsi que les petits que j’ai fait prendre dans le nid. BUSARD MONTAGU ou CENbBÉ , Circus montaguz’, Vieill.; Falco cinereus , Tem.; p]. 18, IL, le male , 19 la femelle. Habite particulièrement les contrées septentrionales de l’Eu- rope, et serait commun en Dalmatie , en Hongrie , en Pologne et en Hollande. De passage en Provence et en d’autres localités de la France. Il a l'iris jaune, et offre de grandes variations dans le plu- mage. Il y a des mâles dont les parties inférieures sont pres- qirentièrement blanches, sans raies longitudinales rousses!
l 97 J en est d’autres dont les raies longitudinales sont d'un roux très-foncé et qui se prolongent‘ jusque sous la gorge. Une femelle tuée avec son mâle durant Pincubation avait toutes les partiessupérieures d’un brun roux uniforme. Les vieilles femel- les ont souvent les parties inférieures privées de raies longitu- dinales que l'on remarque sur celles moins âgées. Les jeunes sont d’un hrun roux, avec chaque plume bordée de rouyr plus clair. i ' ‘ Cette espèce a été confondue avec la précédente, dont les habitudes sont à-peu-près les mêmes. Elle niche en petit nombre dans les ‘environs de Montreuil-stir-Mer, ainsi que dans d'autres endroits des anciennes provinces de l’Artois etÿde la Picardie. Elle arrive à lami-avrilret part a la fin de juillet, ‘et dans le courant d’août. M. Descourtils a souvent trouvé dans Pestomac des débris de grenouilles et des lézards entiers; plus fréquem- ment encore des petits et des œufs de rousserolleset de fau—_ vettes phragmites. Il conserve les œufs intacts et font partie de sa collection. a î La voracité du Busard Montagu est très-grande. Cet amateur tenant ensemble plusieurs jeunes individus dans la même volière , ils finirent par, s’entretuer et se dévorer. Uneifemelle entr’autres, qui avait mangé ses frères et slœurstsuccomba quelques jours après, des suites de ses blessures. ' Busann‘ PALE, Circus paltidus, Sykes; Falco- pallidus , Fel- degg; Cincrcus , Bonap. - Cet oiseau se rapproche beaucoup du Busard SL-Martin , et peut-être n’en est—il qu’une variété. J’en ai vu plusieurs chez M. Boissonneau, marchand d’ohjets d’histoire naturelle, a Paris, qui m'a dit les‘ avoir reçus de la Dalmatie. Ils ne nfont paru différer de l'oiseau SL-Martin adulte que par une teinte grise plus claire et le croupion blanc emdessus linéolé de brun. M. le lieutenant-colonel. Sykes , qui - a trouvé le Circux;
( 28 ) pallidus dans Ylnde, dit qu'il a l'iris d’un jaune verdâtre. 10.0 genre. BUSE, Buteo , Briss, VieilL, Cuv. , Dum.; Falco , Lin., Lath., Tem. Les Buses sont faciles à distinguer des Busards. Elles ont le corps ramassé, trapu,la tête assez large;le lorum garni de quelques poils ou couvert de plumes en forme d'écailles; le bec courbé des la base , sans cire poilue; les narines arrondies , ouvertes dans presque toute leur étendue; les ailes assez lon- gues, la queue égale;les tarses gros, courts, nus ou vêtus- Quatre espèces sont admises : la Buse commune , la Pojana , la Bondrée et la Buse pattue. Vieillot en a décrit une autre sous le nom de Buse changeante, mais qui pourrait n'être qu’une variété de la Buse commune. Buse VULGAIRE , ou à poitrine barrée , Buteo fasciatus , Vieill.; Falco buteo, Lin., Tem.; Buteo, Briss.; vulgairement Bruyer ; enl. 419; pl. 20 , IL, mâle , 2l, jeune; EncycL, pl. 202, fie. A. Sédentaire et commune en France; niche dans nos bois. Elle est très-sujette à varier; quoi qu’en dise Vieillot , peu d'entre elles se ressemblent, et cet auteur a pris bien certainement des variétés de cette espèce pour des jeunes de la Buse chan- geante. La Buse a l’iris brun roux: elle sapprivoise facilement quand on la tient en captivité. J’en ai vu une qui vivait en bonne intelligence avec un chien de chasse. Elle partageait même sa nourriture avec lui. Lorsqu’on la chagrinait, elle sautait quel- ques pas en arrière et prenait une position grotesque, en hérissant ses plumes, ouvrant son bec, et tenant la langue avancée; elle poussait en même temps un cri aigu fort désa- greable. Les Falco variegatus, Glaucapis, Vcrsicolor et Albidus, t}m., sont probablement des individus de cette espèce.
(99) Busn CIIANGEANTE , Bulco mutanus, VieilL; Falco buteo, 'l‘eu1.; pl. 22, R. Vieillot lui rapporte les Falco albîdus et ocrsicolor, Gm. Rare partout en France. Elle passe dans nos départements septentrionaux de loin en loin. M. Temminck la considère comme une variété dkîge de la Buse commune ou àpoitrine barrée. Vieillot prétend au contraire que c’est une espèce distincte , qui, outre les différences physiques, a des habitudes et des mœurs qui lui sont propres. Cette divergence d’opinion entre deux savants naturalistes doit engager les ornithologistes à observer, à l'occasion , les individus vivants, à les étudier avec soin; peut-être déci- deront-ils la question. (Yestmà cette fin que je l'indique. Elle aurait, d'après Vieillot , l'iris couleur noisette jaunâtre, etémigrerait l’hiver. ‘ Celles de mon cabinet viennent de la Lorraine, et ne ditfé- rent de la Buse que par le plumage. Bnsn POJANA , Falco pojana , Savi. Connue et vendue en France sous le nom de Buse de Por- tugal, d'où elle aurait été envoyée à M. Boissonneau, mar- chand , à Paris. On assure qu’elle habite Pile de Candie, qu'elle n'est pas rare en Italie, et qn’elle est décrite dans la faune de cette contrée par Charles Bonaparte. Elle est indiquée par M. Savi , dans le catalogue des oiseaux de la Toscane. La Pojana est de la grosseur de la Buse ordinaire; brune en—dessus, avec les bords de chaque? plume roux; blanche en-dessous , avec des raies longitudinales brunes , lancéolées; ses rémiges sont brunes en—del10rs et blanches en-dedans, dans les trois quarts de leur étendue; les quatre premières sont échancrées vers 1’union du quart inférieur avec le moyen; la queue est rousse ct grise, rayée transversalement de brun
( 30 plus fonce cn-dessus qu'en-dessous. Les rectrices sont au nombre de douze. Tel est un individu que j’ai acheté à M. Boissonneau. Un autre, que j'ai également reçu de ce marchand, . a les couleurs plus foncées , mais distribuées de la même ma: nière. BonDnÉE , Bnteo api-carats , Br1ss., VieilL; Falco apivor-us , Gm., Tem.; Pernis communîs , Cuixz, Less.; enl. 4.20 le mâle; pl. 23, 1%., femelle adulte, 24, jeune de l’année.(1). Â Habite de; préférence les contrées orientales; rare dans le nord de la France‘. Nous ne la voyons qu’en septembre, octobre, et au commencement de novembre. Èlle niche cependant dansla forêt de Mormal et dans celle dTIesdin , où une femelle a été prise dans le nid , en 1827. On la trouve en Auvergne et dans les Hautes-ÿyrénées. J'en ai en plusieurs qui ont été tirées dans la forêt de Phalempin a et une près de Tournai. Chez des jeunes tuésala fin d’août, l’iris était d’un gris brun tirant sur le vert. Cette membrane serait jaune citron, d’après M.- Philippe , chez les sujets adultes et vieux, _ i Lelplumage de la Bondrée varie depuis sa naissance jusqu’a sa vieillesse; peu d'individus se ressemblent entièrement ,_ aussi les descriptions des auteurs laissent-elles beaucoup a désirer. ‘Buse rxrrrun LÀGOPËDE, Buteo lagopuinVieilL; Falco lagopus, Lin., Temf; Archibuteo planiceps et alticaps, Br.; ‘ Butactes lagopus , Less.; 25, (2). ' V« Très-répandueet presque partout en Europe. Elle est en plus grand nombre dans le nord , où elle niche; de passage nonrégulier "dans le départemenbdu» Nord , où l’on en prend quelquefoiyaux filets, dans le courant d'octobre. Elle varie ‘o (r) Cet oiseau constitue le sous-genre Pernis, Cuv., Less. (n) Type du genreJlrchibuIeoxBi-L, et Butaezes, Less. '
(31) beaucoup et a l'iris brun. J'en ai reçu une de New-Yorck qui ne diffère pas des nôtres. 11.6 genre. MILAN, llliltvus, VieilL, Cnv., Less. ; Falco , Linn., Lath., Tem. '_ Les Milans ont des caractères génériques qui les distinguent des Accipitres précédents. On les reconnaîtra facilement a leur bec petit et faible , par rapport à leur taille; à leurs tarses courts et écussonnés; leurs ailes très-longues et leur queue fonbchue. Deux espèces seulement existent en Europe : le Milan‘ royal et le Milan noir‘ ou étolien. On prétend néanmoins qu’unc troisième espèce , indigène au nord dcTAmérique , a été tirée en Angleterre , le Milan de la. Caroline, Falco fufcatus. des; _ auteurs. Je_ ne Padmets pas comme européen parce que je n’aî pu me ‘procurer des renseignements satisfaisants relativement à son apparition dans la‘ Grande-Bretagne; qu'il est possible qu'il ne soit olfert comme tel par des marchands anglais et français que pour le faire payer plus cher. i’ ' llhLAN noYAi. ou COMMUN, "Milvus Ërcganlis , Bris-s. , Yieill. , Illilvus ictimzs , Savigx; Falco milans, Gm., Tem.; enli A422, me paraît être une femelle; p]. 26, 11., le mâle, 27 la femelle. Habite la France. _Nous ne le voyonsïdans le département’ du Nord que dans les ‘hivers rigoureuxet toujours isolément. .L’on en, tire quelquefois en octobre’ dans les environs d’Amiens_fl Le 15 novembre 1837 , j'en ai trouvé une femelle sur le marché de Lille. Il est rare dans l’est du royaume; de passage acci—- dentel dans le Bas-Languedoc , et sédentaire dansle départe- ment des Landes. Il niche en petit nombre dans .la Provence et en" plus grand nombre dans les Hautes-Pyrénées. Il établit son aire suivant les localités , sur un’__rocher_ ou sur un arbre -élev_é. Ses œufs, au nombre de deux et de trois ou quatre, suivant M. Temminck , sont plus ou moins blancs et tachetés de roux ,
l 32 . selon läîge (les couples. Un le trouve un Suisse, et on le dit commun en Danemarck. Il a l’iris juuxie. MILAN NOIR ou ÉTOLIEN, Jlîilvzes 0Etolius , Savigm, Vieillu, Falco ater, Gm., Tem.; en]. A72, me parait un jeune; pl. 28, IL; all., pl. 14, fig. 1 g Egypte , 111.3, fig. 1 , jeune de deux ans, Plus rare que le précédent en France. On le voit presque toute l’année planer sur l’Adour, entre Bayonne et l’embou— chure (le cette rivière (l). De passage non régulier dans la Lorraine, le Bas-Languedoc, les Hautes-Pyrénées , et en Suisse, sur les bords du lac de Genève , où il va chercher sa nonri- tnre, qui consiste en petits poissons et en libellules. Il paraît habiter plus particulièrement l'Afrique, et être commun au Japon. Je l’ai reçu de la Lorraine , où il niche quelquefois. 12.6 genre. COUHIEH, Elmms , Suvigm; Eluzzoirles, Vieill. , Cuv.; Falco , Lin., Lath., Tem.; Alauclerus , Vig., Less. Ce genre a pour type le Blac, Falco anelanoptcrzzws, Lalh. Il a été séparé des Milans à cause de ses tarses très-courts , réti- culés, moitié enplumés; son bec court, sa cire poilue, et ses narines garnies de soie à la base. Couumu ou ÉLANION BLAG, Elanus cœsiatrs , Savig.;1v‘alco nwlanopterus, Lath , Tem.; Falca œgyptius ater, Gui; Ela- noides cœsius , Vieill.; Levaillant , pl. 36, Padulte , 37, le jeune; Ègypte, pl. 2, fi". 2. Accidentellement en Europe. Il a été tiré plusieurs fois en France , en Espagne et en Allemagne. En mai 1830, un indi- vidu de cette espèce a été tué à Casse] , département du Nord , et envoyé à M. Duthoit , de Dunkerque , qui le conserve dans son cabinet. Il habite toute l'Afrique et les bides-Orientales. (x) M. Darracq, ouvrage cité.
(33) Iris orange , d'après M. Temminck , qui a décrit cet Oiseau dans la troisième partie du Manuel (Pornithologie. 13.0 genre. FAUCON , Falco , Lin. , Lath., Vieill., Cuv. , Dum. , Tem. Ce genre, tel qu'il a été réduit par Vieillot , est ainsi carac- térisé : Bec garni d'une cire et courbé dès la base; mandibule supé- rieure armée, àson extrémité, d'une ou deux dents , remplacées quelquefois par un simple fcston ; mandibule inférieure échan- crée à sa pointe; tubercule lisse et isolé au centre des narines, qui sont orhiculaires; tarses courts; doigts forts, les anté- rieurs réunis à leur base; ongles courbés , acérés et presque égaux. On l'a divisé en deux sections, d’après Pexistence d'une ou plusieurs dents au bec, ou seulement d’un feston , sans échan- crure prononcée à la mandibule inférieure (l). Les Faucons subissent tant de variations dans le plumage depuis la jeunesse jusqu’à la vieillesse , qu'il n’est pas facile de faire disparaître tous les doubles emplois qui existent dans les auteurs. On reconnaît généralement les suivants comme espèces authentiques: Faucon commun, Faucon concolore , Cresserelle, Emérillon ou Rochier , Hobereau, Cresserelette, Faucon cohez, Gerfault et Lanier. Les deux derniers appartiennent à la deu- xième section , et les autres a la première._ FAUCON connus ou PÈLERIN, Falco perëgriñus , Lin.,Vieill., Tem.; Falco, Briss.; Falco communis, Gm., Savigx; enl. 421, mâle adulte , I130, femelle adulte, sous le nom de Lanier , 470, le jeune , sous le nom de Faucon sors, Falco hornotinus , Gm., (r) Cuvier a fait de la a.‘ section le sous-genre Hierofalco, et M. Lesson a suivi son exemple. ' ' 3
(34) 1m50, vieux mâle, M39 , jeune mâle, sous le nom de Faucon noir ou passager, Falco niger , Briss., et ater, Gm.; pl. 20, IL, mâle adulte, 30, jeune; encycL, pl.19S, fig. 5, Faucon sors; atl., pl. 16, fig. l. Habite particulièrement le nord de l’Europe. Rare en France, quoi qu’en dise M. Temminck; niche en Provence et sur les Pyrénées; sa ponte est de quatre œufs rougeâtres, tachelés de brun. De passage , toujours isolément, en octobre et quelque- fois en décembre, dans les environs de Lille. Il a l'iris brun, plus foncé chez les jeunes sujets. M. Brehm en fait deux espèces , d’après la forme du crâne, comme si dans les Oiseaux cette boite osseuse n’était susceptible d’aucune variation accidentelle ou naturelle. Vieillot prétend que les Faucons du nord sont plus grands que ceux qui habitent les Alpes et les Pyrénées. FAUCON CONCOLORE , Falco ardosiacus, Vieill.; Falco concolor, Tem.; pl., col. 330, mâle adulte. On l’a rencontré en Grèce et dans quelques îles de PArchipel. Il habite plus particulièrement YÈgypte et le Sénégal. Il est décrit dans l’Encyclopédie méthodique , t. 3 , p. 1238. Je n’ai pu encore me le procurer. ' CBESSERELLE , Falco timzunculus, Lin., Savig, VieilL, Cuv., Tem.; Mouguet, émouchet de nos campagnards; enl. 401, mâle adulte, 471 ,femelle; pl. 33, 11., mâle, b0, femelle; EncycL, pl. 205 , fig. 2, le mâle. Très-répandue en Europe. C’est un des Oiseaux de proie des plus communs en France. Il établit son nid jusque dans les villes. Il a l’iris brun-noisette. M. Brehm en fait trois espèces, d'après des particularités du crane, individuelles ou accidentelles.
(35) Êmänumou ou Rocumn, Falco lithofalco et 0Esalon, Lin., VreilL; F. Smerillus , Savig.; F. œsalon , Tems, Lithofalco et œsalon , Brins; enl. M7 , mâle adulte , sous le nom de Rochier , 46S , femelle , sous celui d'Éme'rillon; pl. 32 , R. , mâle , 33 , jeune; EncycL, pl. 206, fig. 2, sous le nom d‘Emérillon. De passage en France. Habite l'été le nord de l’Europe. L'on en prend aux filets chaque année , dans les environs de Lille. Le vieux mâle paraît très-rare; il a l'iris brun. Les individus de taille plus forte, à coronal plus élevé et bec plus large , constituent, suivant M. Brebm , une espèce nou- velle, comme si tous les sujets devaient avoir absolument les mêmes dimensions, et si le crâne n’était susceptible d'offrir aucune particuîarité individuelle. Honnnnau, Falco subbuteo, Lin., Vicill., Îem, Cuvu, enl. 432; pl. 31 , IL; EncycL, pl. 206, fig. 1. Il n'est pas rare en France. Il habite nos bois et forêts durant l'été , et se fait voir en plaine en automne. J'en ai rencontré souvent dans le mois de septembre et d'octobre; ils se tenaient sur une motte de terre et semblaient attendre leur proie. J'en ai tiré à l'ouverture de la chasse que je voyais constamment voler et se reposer près de moi. C'étaient des jeunes de l'année. Il est de passage en septembre dans le département de la Mo- selle , mais on n’en voit pas tous les ans. Il est rare en Hollande. L’iris du mâle adulte est de couleur noisette foncée , celui du jeune est d'un gris brun. M. Brehm , suivant son‘ habitude , en admet deux espèces , d'après une particularité individuelle du crâne. l CRESSERELETTE ou CRESSERINE, Falco tinnunculoides, Schinz, Tem.; F. tinmtncularius , VieilL; F. cenchris, Cuvs, F. gra- cilis et tinnunculoides, Less; petite Cresserelle , Cuv.; pl. 4l, R, mâle adulte; Morée , pl. 2, mâle , pl. 3, femelle.
l 35 J Long-temps confondue avec la Cresserelle. lIabile le midi de l'Europe : sédentaire en Illorée; accidentellement en Langucdoc, en Provence , en Suisse , en Italie, en Sardaigne et en Espagnq M. Philippe, qui men a envoyé plusieurs des deux sexes, m'écrit qu’elle niche dans les ruines d’un vieux château, à sept lieues de Bagneres de Bigorre. Il est étonnant qu’on ait confondu cette espèce avec la Cres- serelle. Quoiqukælle ait les mêmes mœurs, elle en diflère par la taille plus petite, le manteau qui est d'une seule couleur , d’une teinte différente , et par les ongles, qui sont jaunes dans tous les âges. Iris brun tirant sur le jaune ou jaune orange. Coesz ou Connu, Falco rufipes, Tem.,Vieill.; Cresserelle grise, Cuv.; Falco vespertinccs, Gm.; enl. 1m31, mâle adulte, sons le nom de variété singulière du Hobereau; pl. 34, IL, vieux mâle , 35, fig. 1, mâle adulte , fig. 2, téle du jeune mâle , 36, jeune mâle passant à l'état adulte, 37, vieille femelle, 38 , jeune femelle. On dit qu’il est de passage accidentel dans le midi et qu’il n’est pas rare dans le nord et l'est de l'Europe. On le trouve dans la Provence et les Pyrénées-Orientales. " M. Philippe m’écrit que les vieux sont rares dans les Hautes- Pyrénées; que des jeunes individus y nichent dans les forêts et le plus souvent sur des peupliers dans les prairies ; que leur ponte est de quatre œufs qui ressemblent à ceux de la Cres- serelle. Le Cobez a l’iris brun clair et a-peu-près les mêmes mœurs que le Hobcreau. La femelle diffère beaucoup du mâle ;les jeunes ressemblent à celle-ci, qui a , dans un âge avancé, la partie supérieure de la tête rousse , unicolore et plus ou moins striée dans sa jeunesse.
(37) GERFAULT, Faloo islandicus , Vieil]. , Tem.; F. candicans , Islandicus , rusticolæos, gyrfalco , sucer, Gm.; enl. 210 , jeune sous le nom de Gerfault dîslande; 446, sujet adulte , sons le nom de Gerfanlt blanc du Nord; 462 , sujet jeune , sous celui de Gerfault de Norwège; encycL, pl. 204, fia. 1 , jeune sujet; atl., pl. 16 , fig. 2. Cet oiseau est fort rare et peu connu. Il varie suivant Page , le sexe et les localités. Les Falca Islandicus et Grocnlandicus du pasteur Brehm, sont deux individus de cette espèce. Le premier aurait le verte); plus élevé que l’occiput, le bec plus gros et plus fort que le second, dont le bec serait médiocre et l’occiput plus élevé que le sommet de la tête. Le Gerfault habite particulièrement le cercle arctique. On assure qu’il est abondant en Islande et qu’on le trouve sur les Hautes-Pyrénées. J’en ai vu un jeune dans la collection (le M. Duchesne-Delamotte, qui a été tiré près d’Ahheville. Il a l'iris brun, suivant M. Temminck; la cire et les pieds tantôt jaunes , tantôt bleus. LANIER, Falco lanarizzs, Lin., Tem; le vrai Lanier du texte de Buffon; F. stellaris , Gm. Il habiterait particulièrement les contrées Orientales; niche- rait en Pmssie, et serait devenu excessivement rare , quoiqu’il aurait été autrefois très—commun en France. Il est figuré, as- sure-t-on , par M. Naumann, et dans l'atlas du Manuel d’orni— thologie. Le Lanier constitue-t-il réellement une espèce ‘I M. Dela- motte m'écrit que tous les individus qu'on lui a fait voir pour tels, même ceux que croit posséder M. Temminck , sont de jeunes Gerfaults ou de jeunes Faucons pèlerins. C’est une espèce que je n’ai vue dans aucune collection. Lîndividu donné pour un Lanier , en]. 430, est un vieux Faucon pèlerin.
( 33 ) Quoi qu'il en soit, il aurait, suivant M. Temminck, l’irîs jaune, et il serait facile de reconnaître les jeunes Laniers des jeunes Faucons par les pieds, et quelques particularités dans le plumage. 2.‘ tribu. ACÇIPITRES NOCTURNES. 4.9 famille, OEGOLIENS, OEgOlii , Vieill.; Strigidæ, Vig. Cette famille n'est composée que du genre Chouette de Linnée et de la plupart des auteurs. Genre Chouette , Strix, Lin. Lalth, Vieill. , Cuv. , Tem... Les Chouettes ont des caractères qui les font aisément distin- guer des Accipitres diurnes. Elles ont la tête grosse ; les yeux dirigés en avant, très-grands, entourés de plumes longues et déliées, formant une sorte de collerette, dont les unes recouvrent les oreilles, les autres le bec , qui est comprimé etgarni d’une cire molle; les pieds sont entièrement emplumés chez presque toutes; le doigt externe versatile quoique uni a’ Pintermédiaire par une membrane; les ongles forts, aigus, rétractiles; les plumes finement duvctées, avec les barbes très-douces. Ce genre est divisé en deux sections , par l'auteur qui nous sert de guide. La première , sous le nom de Chouette , com- prend les espèces sans aigrettes à la tête , et la seconde, sous celui de Hibou , celles qui en sont pourvues. Les Chouettes sont très-nombreuses , et présentent des modi- fications (ÿorganisation qui ont porté quelques esprits à les sé- _ parer génériquement. Savigny les a divisées en cinq genres, d'après l’e'tendue des plumes qui environnant les yeux, la forme et la grandeur des oreilles. Cuvier les a isolées en sept sous-genres, d’après les mêmes motifs. Mais depuis, le nombre des divisionsaétc considérablement augmente. La manie de faire des genres, dit M. Temminck, s’cst particulièrement signalée dans le genre Strix. Nos (luinze espèces d'Europe sont
(39) réparties en douze coupes , sous les noms suivants t Diurna, N octua , Strix , Glaucidium, Athenc, Nyctole , Symium, Bubo, 0ms, Oti sylvaticz’, Otz‘ terrestres, Scops. CHOUETTE CAPARACOCII ou ÉPEBVIÈRE, Strix funerea, Lath., Tem.; Str. canadensis, Briss.; Str. Hudsonia , Gm. ; Str. Ni- soria, Mey. ; Surnia Borealis , Less.; enl. 463, sous le nom de Chouette à longue queue de Sibérie; encycl. p]. 210. f. 2. (1). Habite les régions du cercle arctique, chasse et voit très-bien pendant.le jour. Apparaît quelquefois, mais très-rarement en France. Elle a été tuée en 1830, dans les environs de Tournai , par M. Wicard; elle avait l'iris d’un jaune clair. Trois individus ont été vus ensemble pendant Pété 1834, dans les environs de Metz (2). _, Cette espèce est décrite dans Pencyclopédie, sous le nom de Chouette des Monts-Urals , et figurée , pl. 210, sous celui de Chouette a longue queue. Celle qu’on y désigne sous le nom de Caparacoch est une autre espèce, figurée pl. 209 , fig. 2, sous le nom de Chat-huant de la Baie d’Hudson. CHOUETTE de IJOURAL, Strix uralensis, PaL, Tem., Br. Surnia uralensis, Less. , pl. col. 27. Habite les régions du cercle arctique , comme la. précédente. On prétend qu’elle a été tuée près de Salzbourc‘. Elle al’iris brun suivant M. Temminek. _ Ce naturaliste rapporte à cette espèce la Chouette grise de Suède, et la Strix macrocephala de Meissner, que l’on trouve- rait en Suisse , dans les cantons de Berne’ et de Soleure. M. le professeur Schinz, de Zurich, qui a vu vivant l'individu décrit parMeissner, pense que ce n'est qu’une variété de la S triæ aluco. (r) Type du genre Surnia, Dum, et sous-genre Nez-tua , Cuv.,Less. (2) Faune de la Illoselle, 1836 , par M. J. Holandre.
( 4° ) QUATRIÈME onnnu. -- ÉGHASSIEBS. Famille; ——— Pédiononzes. OUTARDE; Otis tarda, Linn. , Vieill. , Tem. ; Grande Oularde, Cuv.; Outarde barlzue, Tem. De passage régulier à la fin (le février et au commen- cement de mars. Se fait voir en grandes troupes dans les hivers rigoureux, lorsqu'il y a beaucoup de neige. Les mâles adultes paraissent rares: ce sont presque toujours des jeunes ou des femelles que l’on tue. C’est en plaine et sur les terrains élevés qu'elle s’arrête. On en voit de temps en temps dans la commune de Sain- ghin-en-Mélantois, près de Lille, et dans Parrondissement de Cambrai. Elle niche, dit-on, dans la Champagne. Peurs OUTARDE ou CANEPETIÈRE; Otis tetraæ, Linn. , Vieill., Tem. De passage irrégulier en août. Presque toujours des jeunes. Niche dans les plaines arides et découvertes des environs de Niort, d‘où je l'ai obtenue de Pobligeance de M. Germain fils. Je l'ai vue deux fois, depuis dix ans , sur le marché de Lille. Famille. — OEgicIIites. (ŒDICNÊME criard ou d‘Europe; Œdicnemus Europæus, Vieill. ; Olis œdiclzenzus , Lath. ; Œdicnenzus crepitazzs , Tem.; grand Pluvier ou Courlis de terre, BultÏ; vulgai- rement Courloury ou Gris-Faîgeazz. Arrive en avril et part en automne. Niche dans la plaine de Lens; dépose ses œufs sur la terre nue. Les teintes de son plumage varient suivant les saisons. ÉCHASSE ; Hinzæzizlopzzs nllzicollis , VieilL; Chnradrizas‘ Hi-
( 4l ) nmnlopzzs , Gmel; Échasse à nzanleazz noir, Hùnanlopzzs nzelanopterus , Tem. _ De passage irrégulier dans les mois de mai et de juin. Niche quelquefois dans les environs d'Abbeville et de Dun- kerque. M. "Demeézemaker, de Bergues, en a tué une femelle qui avait l'œuf tout formé et prêt à sortir’. L'oiseau’ et Pœuf font partie de sa collection. Plusieurs ont été tirées en 1826 dans le département du NordÙHabite de préfé- rence les contrées orientales de l’Europe. HUITBIER; Hœmalopus ostralegus , Linn. , Vieill. , Tem.; vulgairement Pie de mer »0u -Be’casse de mer. Commun sur nos. côtesmaritilnes, en automne et en hiver. Celui à fcollier aurait , d'après M. Temminck , ‘la robe d'hiver , et celui sans collier, celle d'été. On les trouve cependant simultanément. Nous en voyons quelquefois, dans nos marais, en mars et en octobre. COURE-VITE d’Europe; Tachydromus Europæus, Vieill. ; Cursorius Europæzzs, LatlL; Court-vite Isabelle, Cursu- rius Isabellinus, Mey., Tem.; Court-vite, Bufi‘. De passage accidentel. Il a été tué dans les environs de Saint-Omer et fait partie de la collection de M. De_ france. SANDERLING rougeâtre; Calidris rulzidus, Vieill.; San— derlüzg variable, Calidris arenaria,‘ TenL; vulgairement Guerlelte rouge ou blanche. De passage régulier sur nos côtes maritimes, dans les mois d'avril, mai, septembre et octobre- J'en ai tué un sur la côte de Dunkerque, au milieu d'une multitude de petits oiseaux de rivage, le 13 avril 1828. l1 était en mue et l'on voyait les plumes rousses qui le revêtent l'été, au milieu de celles cendrées qu'il porte durant l'hiver. Sa
( 42 l De passage accidentel dans le nord de la France. Habite par- ticulièrement l’Amérique septentrionale. Je l'ai reçue de New- Yorck en 1834. Iris brun suivant M. Temminck. EFFRAIE COMMUNE, Strix flammea, Lin., Savig, Vieil. , Tem.; Aluco , Briss.; cnl. 440 et 474; pl. 54,1%. Padulte, 55, jeune dans le nid; encycl. 200, f. 4. (l). Sédentaire et la plus commune de nos Chouettes; très-ré- pandue en Europe. Elle a l’iris brun-noir et non jaune, ainsi que le dit M. Temminck, etqu’elle est représentée dansles plan- ches enlumiuées de Bulïon. Elle habite les vieux bâtiments , les tours et les églises. Le mâle et la femelle portent les mêmes couleurs, dont les teintes varient accidentellement. Le dessous du corps est blanc ou plus ou moins roux suivant les individus. Les variations ne dépendent ni du sexe , ni de Page , ni de la saison. Les nouveaux nés sont couverts de duvet blanc, que l’on retrouve encore chez ceux qui commencent à voler. Sa ponte est de 4 ou 5 œufs blancs , presque ronds. Le 7 Juin 1833, deux EIÏraies, mâle et femelle, ont été prises dans le même trou. Cette dernière , qui était plus grosse que l'autre, avait les parties inférieures blanches; le mâle, qui les avait rousses, était d’un gris et d'un roux plus foncé en- dessus. La femelle avait un œuf formé et prêt a sortir. L’année suivante j'ai fait prendre desjeunes Ellraies qui commençaient à voler; ils avaient toutes les parties inférieures blanches , et tâchetées de noir comme les deux individus précédents. HULOTTE, Strim aluco et stridula, Lin. , Vieil.; Syrnium, ululans, Savig.; Strix aluco, Tcm.; cnl., 437, femelle ou jeune sous le nom de Chat-huant , 441, sujet adulte sous celui (2) Type du genre Slria‘, Savig.
(43) de Hulotte; pl. 50 R., mâle, 51, femelle, 53 , très-jeune ; encycl. 209 , f. 3. , Hulotte ; f. 1., Chat-huant, atl., pl. 17, f. 2. Habite les grandes forêts de France. On la trouve dans celle de Mormal , où elle n’est pas rare. Il paraît certain que la Hulotte et le Chat—huant ne constitue qu’une seule et même espèce. M. le professeur Schinz les a pris dans le même nid , qu‘ils placent dans des trous d'arbres. Ils ont l’un et Pautre l'iris brun-roussâtre. Les individus connus‘ sous le nom de Chat-huant, Strix stridula, VieiL, sont des jeunes ou des femelles, et les Hulottes , Strix aluco , du même auteur, sont des individus adultes et vieux. La ponte de cette espèce est de 2 ou 3 œufs blancs et presque ronds. Les petits naissent couverts de duvet gris et roussâtre. Hmou nnacnrorn où GRANDE cnsvtcuu, Strix brachyotos, Lath.; VieiL, Tem.; Strix ulula, Gm. ; enl. 1m38, sous le nom de Chouette; pl. [p9 IL, mâle; encycl. 210, f. 1. De passage annuel dans les mois d’octobre et de novembre. On la trouve alors dans les herbes élevées et dans les champs verts. Elle a l'iris jaune brillant. M. Isidore Geotfroy se trompe en avançant que le mâle aseul de petites aigrettes. Je possède une femelle qui en a également, et en connais d’autres qui sont entièrement semblables à la mienne qui a été ouverte par moi. , J’ai reçu des Brachyotes de New—Yorck , qui ne diffèrent pas de celles d’Europe,dont le plumage n’oll‘re pas toujours les mêmes teintes. HIBOU COMMUN ou Rlornx DUC, Strix otus , Lin., VieilL, Tem.; Asio, Brisa; Bubo otus Savigu, 0ms communis, Less.; enl. 29; pl. [p7 R. , Padultc; encycl. pl. 206. (2). (I) Du sous-genre Otus , Cuv. (s) Type du genre Bubo, Savig., et du souægcnrc Ûtu: , Cuv.
(144) Sédentaire et commun; habite les bois et les vieux bâtiments abandonnés; s’approche des lieux habités dansles mois de no- vembre et de décembre. On en trouve des jeunes , dès le mois d'avril‘, ils sont couverts de duvet gris mêlé de roussâtre, et ont les yeux de la même couleur que les vieux , dont l’iris et orange-rougeâtre. HIBOU A IIUPPES COURTES ou ASGALAPHE , Strix ascalaplzos , VieilL; Bubo ascalaphus, Savign, Strix ascalaplzus, Tem.; pl. col. 57; Egypte , pl. 3., f. 2. Très-rare en Europe; accidentellement en Sicile, en Sardai- gne et en 'l.‘urquie; habite particulièrement PEgypIe et l’Asie mineure. Il a l'iris jaune suivant M. Temminck, qui le décrit dans son supplément au manuel dflrnithologie. PETIT DUC , Strix scops, Lin. , Vieill. , Tems, Scops ephialtes , Savig.; Scops europæus, Less.; enl. 4.36; pl. 48 R. Padulte; encycl. pl. 207.‘, fig. 4., sous le nom de Duc rouge (1). Habite la Provence , le Languedoc, les Hautes-Pyrénées est toutes les parties occidentales de la France. On le trouve quel- quefois dans les environs de Paris. On assure qu’on ne le voit pas dans le nord de l’Europe. L'adulte a l’iris jaune peu foncé; les jeunes l'auraient gris suivant Vieillot. Il niche dans les vieux arbres creux; sa ponte est de 2 ou 3 œufs ronds et petits. GRAND DUC , Strix bubo , Lin. Vieill. , Te1n.; Bubo curopæzts, Less.; enl. 435-, pl. 46 11., mâle adulte; encycl. pl. 206 , f. 3. ; atl. p]. l7, f. 1. (2). (i) Type du genre Scops , Savig, Cnv. (s) Type du sous-genre Bubo , Cnv., Less.
( 45 l De passage accidentel dans le nord de la France , n'est pas rare sur les montagnes élevées de la Provencc. On le trouve en Languedoc et dans les Hautes-Pyrénées, mais pas aussi son- vent que sur les Alpes suisses , d’0ù je l’ai reçu plusieurs fois. Duc ARCTIQUE , Striæ scandiaca , Licl1t.; Bubo arcticzzs , Ri- chardsou ‘P Espèce des régions boréales de l’Amérique, qui, dit—on , se serait fait voir accidentellement dans le nord de l’Europe. On assure qu’elle se trouve au musée de Berlin. Je n’en fais men- tion que parce que M. Temminck en parle dans la 3 ° partie de son manuel d'0rnithologie. Elle n'est admise comme euro- péenne par aucun auteur moderne. ADDITION. Ce travail avait été remis à Yimprimeur, et était composé lorsque parut la 4.9 partie du Manuel d’Ornithologie de M. Tem- minck. Ce naturaliste y décrit les oiseaux suivants comme es- pèces nouvelles d’ELn'ope. VAUTOUR ORICOU , Vultur auricularis , Lath. , et des auteurs. On le trouve en Grèce et particulièrement sur les hautes montagnes des environs d’Athènes. J'en ai fait mention page 8. Vsuroun CHASSE-FIENTE, Vultur kolbiz‘, Lath. Malgré la puissante autorité de M. ‘Temminck, je persiste à considérer le Vultur kolbiz’ comme le Vautour griflbn jeune ou non adulte. J'en ai reçu ou vu beaucoup des Pyrénées , et tous ont été envoyés pour tels par des amateurs instruits, qui ont de fréquentes occasions d'observer les Vautours. Comme les jeunes individus sont toujours plus nombreux que les adultes ou vieux,
(45) il n'est pas étonnant que cet ornithologistc trouve que son Kolbiz‘ soit généralement plus répandu en Europe que ne l'est le GrilÏon. FAUCON CONCOLORE, F alco consoler, Tem. L'auteur fait obser- ver que sa p1. ool. 330 représente un mâle en mue dont les rémiges n’ont pas atteint toute leur longueur. J’ai indiqué cette espèce page 30. Elle a1’iris brun. ÉLANIOX RIARTINET, Falco furcatus , Tem.; Elanoides furca- tus, VieilL; Jlfilvus carolinensis, Briss.; Nauclerus furcatus, Viga, Less.; ois. de l’Amérique septentrionale, pl. 10 sous le nom de Milan blanc et noir; atl. pl. l4, f. 2. Voyez page 31 de ce catalogue. Accidentellement dans le nord de l‘Europe. M. Temminck rapporte que deux individus ont été prisen Angleterre , l'un à Argyleshire , l'autre en Yorkshire. Il a Piris blanc-bleuatre ; la cire et les doigts jaunes. FAUCON ÉLÉONORE , Falco E laonorœ , indiqué comme espèce nouvelle d'après MM. le professeur Géné et de la Marmora , de Turin. Il ressemblerait au Hobereau , mais il en dilïérerait par la taille plus forte, la couleur de la cire, la forme du bord tranchant de la mandibule supérieure et la couleur des œufs. Il a été tué en Sardaigne et peut-être aussi dans la Ligurie, si les conjectures de M. Temminck sont fondées. Bnsann Bmmnn , Falco pallidus , Sikes , Tem. Accidentellement en France, en Italie, en Allemagne et commun en Espagne. J ‘en ai fait mention page 27. Remarque. M. Temminckfait observer, relativement au Falco pojaæza , qn’il n’admct pas dans le dénombrement des espèces européennes, que M. Sélys-Longchamps lui a écrit que les in-
( 47 ) dividus désignés sous ee nom ne sont que de jeunes Buses communes à raies longitudinales, comme on en voit en Belgi— que. Je ne puis partager cette opinion et pense que M. Sélys n’a pas vu la Pojamz, car celles que je possède et d’aulres que l’on m’a présentées sont bien ditférentes des jeunes Buses à raies longitudinales que l’on trouve ici comme chez nos voisins. Il ajoute, d’après le même correspondant, qu’il est mainte- nant bien reconnu en Suisse que le Falco nisus major , n'est qu’un état dilïérent de la femelle du Falco n2'sus.qIl est possible que M. Verneuil , dont il parle, n’ait pas trouvé les différences signalées par M. Meissner entre ces deux espèces, quel que soit le grand nombre d’éperviers qu'il dit avoir tués. Le N isus major est très-rare , il a pu ne pas lc rencontrer. Quelques individus seulement ont été trouvés dans le nord de la France , où chaque année on prend beaucoup Œépervîersfemelles. Ainsi que je l’ai démontré page 23, les ditférences entre le grand et le petit épervier sont très—prononcées, et a moins que le sujet que je possède et celui que j’ai vu chez M. Delahaye à Amiens, ne soient deux variétés accidentelles, on doit les séparer spécifi- quement ou en former une race plus distincte du Nisus , que ne l‘est le Bec-croisé Perroquet de celui des Sapins. On m’annonce àlînstant, des environs d’Agen (20 décembre 1839) , qn’il y est passé, dans le mois d’octobre dernier, une bande de plus de cent Vautours Arrians, Vultur Cinereus, Lin.; que trois de ces oiseaux ont été tués, et que deux ans auparavant, dans le même mois , une autre bande plus nom- breuse s'y est fait également voir. L'une et l'autre venaient du Nord et se dirigeaient vers les Pyrénées. Ainsi ces Vautours se réuniraient en grandes troupes et émigreraient de bonne heure vers PEspagne. _
(48) EXPLICATION mas ABRÉVIATIONS. Lin . . . . . . . . . . . . Linnœils, Sgstenya naturæ, 13.‘ édition, par J.Frid. Gmelin. Lath . . . . . . . . . . . . Latham, Index ornithologicus. Vieill . . . . . . . . . . . Vieillot. Cuv . . . . . . . . . . . .. Georges Cuvier. Less . . . . . . . . . . . . . R. l’. Lesson, Traité dbrnithologie et complé- ments de Buffon. Dum . . . . . . . . . . .. Duméril. Tcm . . . . . . . . . . . . . C.—J. Temminck. Mey . . . . . . . . . . . .. Meyer. Latr . . . . . . . . . . . .. Latreille. lllign‘ . . . . . . . . . . . llliger. de Bl . . . . . . . . . . . . de Blainville. Vig . . . . . . . . . . . . .. Vigors. Briss . . . . . . . . . . . .. Brisson. Savig . . . . . . . . . . .. Savigny. B . . . . . . . . . . . . . .. Polydore Roux. Licht . . . . . . . . . . . .. Lichtensteiu. Bonap . . . . . . . . . . . Charles Bonaparte. Gm . . . . . . . . . . . . . Gmelin, Systema. naturæ, 133’ édition. Levaill . . . . . . . . . .. Levaillant, oiseaux d"Afrique, (ÏAmériquc et des Indes. Pal . . . . . . . . . . . .. Pallas. Riss . . . . . . . . . . . . . Risso. Bcchst... . . . . . . . . . Bechstein. enl . . . . . . . . . . . . . . planches enluminées de BulYon. Encycl . . . . . . . . . . . Encyclopédie méthodique. Morée . . . . . . . . . . . Expédition scientifique de Morée. Dict. pitto . . . . . . . . Dictionnaire pittoresque d'histoire naturelle et des phénomènes de la nature. Atl . . . . . . . . . . . . . . Atlas du Traité dbrnithologie, par R. P.Lesson. Egypte . . . . . . . . . . Oiseaux de Syrie et dïîlgypte, par Savigny. pl. col . . . . . . . . . . . Planches coloriées, faisant suite à celles enlu- minées de Buiïon, par Temminck et Meifrein- Laugier. Ois. dlämériq. Sept. Oiseaux dlmérique scptentrionaltypar Vieillot. pl . . . . . . . . . . . . . .. planche. f . . . . . . . . . . . . . .. figure.
(49) 2.6 ORDRE. OISEAUX SrLvAms, Sylvicolœ , Vieill.; Picæ et Passeres, Lin. ; Passereaux et Grimpeurs, Cuv. ; Cunéirostres , Dum.; Scansores et Ambulatores, Illig. ; Prehensores et Saltatores, de Blainv.; Omnivores, Insectivores , Granivores , Z ygodactyles , Anisodactyles , Alcyons , Chélidons et Pigeons , Tem. Cet ordre est divisé en deux tribus , d’après la disposition des doigts. Il comprend les Pics, Torcols, Coucous , Becs-Croisés , Durs-Becs , Bouvreuils, Gros-Becs, Fringilles , Sizerins , Bruants, lllésanges , Loriots , Étourneaux , Corbeaux , Pies, Geais , Cora- cias, Choquards , Casse-Noix , Rolliers , Jaseurs , Hirondelles , Martinets, Engoulevents, Gobe-Mouches, Pies-Grièches, Merles et Grives, Martins , Aguassières , Pégots , Motteux , Alouettes , Pipis, Hoche — Queues , Fauvettes, Roitelets , Troglodytes, Sittelles , Picchions , Grimpereaux, l-Iuppes, Guépiers, Alcyons et Pigeons. ne TRIBU. —ZYGODACTYLES, Zygodactyli, Vieil]. Deux doigts devant, deux ou, très-rarement, un seul derrière. 5.9 famille. MACROGLOSSES, Macraglossz‘, Vieill.; Pics, Cuv.; Picées , Less. ' Langue extensible, très-longue et lombriciforme. Cette famille tres—naturelle ne comprend que les Pics et les Torcols. 15.5 genre. Pic , Picus , Lin. et des auteurs. Les Pics sont facilesà reconnaître à leur bec fort, cunéiforme et 4
(,50) sillonné en-dessus; à leur langue très-longue , armée d’aiguil— lons cornés vers le bout; à leurs pieds grimpeurs, et à leur queue composée de pennes à tiges raides et élastiques, qui servent d‘arc—boutant pour grimper. Ils sont solitaires, habitent les bois , les forêts, et y nichent dans des trous d'arbres natu- rels, ou qu’ils creusent eux-mêmes. On les divise généralement en deux sections. Dans la pre- mière sont ceux qui ont quatre doigts , deux devant et deux derrière; dans la seconde , ceux qui n'en ont que trois. Il existe huit Pics en Europe. On parle d'une neuvième espèce, propre à I’Amérique septentrionale , qui aurait été tuée en Écosse, Picus Villosus. Je ne fais que la mentionner, n’ayant pu obtenir aucun renseignement satisfaisant sur son apparition dans la Grande-Bretagne. ' l: .'= Section. PIC vnnr , Picus Viridis, Lin. , Vieill. , Tem.; Bec-Bois ou Bec-Bas de nos villageois; enl. 371 ;pl. 57 R. , f. 1. le mâle , f. 2, tête de la femelle , 581e jeune; Encycl. 212 , f. 3; atl., pl. 28, f. l. Habite toute l'Europe; sédentaire et commun dans le nord de la France ainsi que dans d'autres points de ce royaume. Il a l’iris blanc. Le mâle, la femelle et les jeunes ditïèrent entre eux. Le premier a le vertex et les moustaches rouges; la seconde n’a qu’une partie de la tête de cette couleur, et les der- niers ont le corps varié de taches régulières, brunes et blanches en-dessous et jaunâtres en—dessus. Le Pic vert est très-nuisible aux arbres de haute-futaie. Il y faitdes trous profonds dans lesquels il établit son nid; on en a trouvé jusqu'à trois ou quatre sur le même arbre, creusés évidemment par lui. M. de Kercado , propriétaire , dans le département de la Gironde , ayant remarqué que cet oiseau
( 51 ) attaque de préférence les cicatrices et les caries formées par la taille des arbres, conseille, pour diminuer ses dégats ou les empêcher, de laisser un moignon de six à huit centimètres de saillie au lieu de couper les branches à raz de leur naissance , afin d’éviter Pespèce de godet qui se forme par la cicatrice, et qui relient assez d’eau pour commencer la dégradation de I’arbre. Il paraît que le Pic profile volontiers de ces lésions pour creuser son trou et y nicher. (l) PIC CENDRÉ ou DE NORWÈGE , Picus camus, Gm. , Vieill., Tem.; P. Viridis cames, Briss.; P.Norvegz'cus, Lath.; P. Viridicanus. Meys; P1. 59 R, f. 1 , le mâle , f. 2 , la femelle. Habite particulièrement le nord de PEurope. Abondant , dit- on , en Norwège ct en Russie. Ceux que je possède m’ont été envoyés de la Lorraine, o‘ù cette espèce passe en automne. Le mâle a du rouge sur la tête , la femelle n'en a pas. Ils ont, d’après M. Temminck , l‘iris rouge clair. Prc ÉPEICHE ou GRAND ÉPEICHE , Picus major, Lin. , Vieill. , Tem. , Cuv. ; Agachette de nos villageois; en]. 195,121 femelle; 196, le mâle; pl. 60 11., f. 1 , mâle adulte, f. 2,jeune , f. 3, tête de la femelle adulte; EncycL, pl. 211 , f. 5 , le mâle. Habite la France et toute 1’Europe : assez commun dans nos bois , où il niche; se répand en automne jusque dans les jardins de la ville de Lille. Il a l’iris brun rougeâtre, et non rouge comme l‘a dit M. Temminck. Le mâle se distingue de la femelle par une plaque de plumes rouges à la nuque. Les jeunes de Pannée ont, dans les deux sexes, le vertex d’un rouge terne, qui disparaît après la première mue. (l) Actes de la société Linnéenne de Bordeaux , t. 6 , [r5 livraison.
( 52 ) PIC MAR ou MOYEN ÉPEICHE, Picus variats, Luth , Vieill; P. Medius , Lin. , Tem.:, enl. 611 , sous le nom de Pic varié à tête rouge; pl. 61 R. , le mâle adulte. Habite aussi la France; plus abondant dans le midi que dans le nord; quelquefois dans le Boulonnais; accidentellement en Hollande. Je l'ai reçu de la Lorraine , ou il ne parait pas rare et niche dans les grandes forêts de chênes. Le dessus de la tête est d’un rouge vif dans les deux sexes; le rouge est moins étendu chez la femelle, et d'une nuance plus faible chez les jeunes. Le dessous de la queue est plus ou moins rougeâtre; l’iris est brun, entouré d’un cercle blanchâtre, suivant M. Temminck. PETIT Érmcnn, Picus miner, Lin. , Vieill., Tem.; Picus varias miner. Briss.; enl. 598 , f. 1 , le mâle, f. 2, la femelle; pl. 62 R. , le mâle. Se trouve également en France , mais il est plus rare que les précédents; il paraît plus répandu dans le nord de l’Europe. On ne le voit ici que de loin en loin et toujours isolément. On le rencontre assez souvent en Anjou et dans la Lorraine, où il niche. Je l’ai trouvé plusieurs fois, en automne, sur le marché de Lille. Il a l’iris rouge; la femelle est privée de cette couleur a la tête. Prc Nom , Picus martius , Lin. , Vieil]. , Tem.; enl. 596 , le mâle ; pl. 56 IL, mâle adulte; Encycl. , pl. 211 , f. 1. Habite , suivant M. Temminck, le nord de l’Europe jusqu'en Sibérie,'_et ne se ferait pas voir en Hollande. L'adulte auraitl’iris blanc jaunâtre, et le jeune cendré blanchâtre. Je l’ai reçu des Hautes-Pyrénées et des Alpes suisses , où il niche; on le trouve aussi dans les montagnes boisées du dépar-
i 53 l temeut de Flsère. Il est très-farouche ct on ne Fapproche que difficilement pour le tirer. Le mille se distingue dc la femelle par le rouge de la tête. Les jeunes offrent quelques particularités qui empêchent de les confondre avec les vieux. PIC LEUCONOTE ou A nos BLANC, Picus leuconotus , Bechst. , T em. Habite le nord-est de l’Europe. On dit qu’il est très commun en Suède , et qu’on le voit quelquefois en hiver, dans le nord de PAIIemagne. Il a été tué sur les Pyrénées par M. Ernest Delahaye , et fait partie de la collection de M. son père , bibliothécaire, a Amiens. Il a Firisorange , suivant M. Temminck. ê.‘ section. PIC A PIEDS VÈTUS ou PICOIDE, Pions hirsutus, VieilL; P. tridaclylus, Gm., Tem.; Picoides europæus, Less.; ois. de l'Amériq. Sept. , pl. 124. Accidentellement en France. M. Temminck le dit commun en Suisse où il habiterait exclusivement les foréls et les vallées au pied des Alpes. Il paraît certain qu’on ne le trouve point dans les environs de Genève, et qu’il n'est point rare dans le canton de Berne. Je l’ai reçu plusieurs fois de mon honorable ami M. le professeur Schinz de Zurich. On assure qu’il existe aussi dans le nord de l'Eur0pe , de l’Asie et de l’Amérique. Le mâle a le vertex jaune, la femelle, noir rayé de blanc. Ils ont l’un et l’aulre l'iris bleu , suivant MM. Temminck et Vieillot. Type du genre ou du sous-genre Picoides de quelques auteurs modernes. 16.“ genre. ToncoL , Y unx des auteurs.
(54) Ce genre n’est composé que d'une seule espèce qui a le bec conique et pointu, la langue très-extensible mais sans aiguillons, quatre doigts , dont deux antérieurs unis a leur base , la queue à pennes ordinaires, non propres à servir d’arc—boutant comme chez les pics. TORCOL, Y una: torquilla, Lin. , Vieil], Tem. ; Torquilla , Briss. ; enl. 698; pl. 63 R.; Encycl. 212i. , f. l ; atl., pl. 28 , f. 2. Habite la France , niche en Lorraine ‘et en Anjou. On le voit annuellement dans les environs de Lille où il passe en octobre , quelquefois en novembre, et se tient de préférence dans les vergers. C’est un oiseau solitaire, qui ne vit avec sa femelle que durant le temps des amours. Il habite alors les bois montueux, et se tient en plaine dans d’autres temps. Il a l’iris gris roussâtre. J’en ai reçu du Sénégal et de New-Yorck qui ne ditïéraient pas de ceux d’Europe. 6.3 famille. IMBEBBES, Imberbi, VieilL; Coucous, Cuv.; Sphénoramphes , Dum.; Amphiboli, Illig.; Cuculées, Less. Les Coucous la composent. 17.0 genre. Coucou, Cuculus Lin. et des auteurs. Bec légèrement arqué , entier , lisse , un peu comprimé; narines basales, ovoïde-s, entourées d’une membrane saillante; langue aplatie, courte et pointue; bouche fendue; gosier large; tarses pas plus longs, et souvent plus courts que le doigt le plus alongé, et emplumés au-dessous du talon; quatre doigts disposés de deux à deux, les antérieurs réunis a leur base, les postérieurs entièrement libres; Pcxterne postérieur versatile ; ailes longues, pointues; queue également longue , étagée , composée de dix pennes.
( 55 ) Ainsi caractérisé , ce genre com rend, suivant M. Temminck, b le Coucou d’Europe , le Coucou geai , et le Coucou cendrillard. Vieillot a cru devoir en distraire les deux derniers pour les‘ placer dans son genre Coccyzus, ou Couas de Levaillant, pensant‘ que ces oiseaux , qui se reproduisent par les voies ordinaires , qui établissent un nid, couvent leurs œufs et élèvent leurs petits, devaient former un genre à part du Coucou d’Europe, qui ne construit pas de nid , et dont la femelle dépose ses œufs dans celui de divers petits oiseanx , qui se chargent de Pincubation et de la nourriture des jeunes. Une particularité morale aussi remarquable devrait faire céder les caractères physiques qui déterminent en général les naturalistes dans leurs classifications; mais en considérant que les Coucous geai et cendrillard res- semblent aux vrais Coucous; qu’ils ne présentent pas les carac- tères des C occyzus ou Couas (1), qui ont les tarses plus longs , entièrement dénués de plumes, les ailes plus courtes et arron- dies; que M. Temminck affirme d’ailleurs que des Coucous étrangers , dont les formes extérieures ne ditfèrent en rien de- celui d’Europe , nichent et élèvent leurs petits , nous suivrons- l'exemple de ce naturaliste, et comprendrons dans le même genre les trois espèces ci-dessus désignées. Coucou GRIS ou VULGAIRE, Cuculus canorus, Lin., Vieill., Tem.; Cuculus, Briss.; enl. 811 , le mâle. Le Coucou vient chaque année passer l’été dans nos bois; y est assez commun et nous quitte en automne. Il se fait entendre quelquefois jusque dans les fortifications de la ville de Lille. On le trouve partout en France , en Suisse, en Italie , en Morée , dans l’Archipel , en Allemagne , en Hollande et jusqu'en Sibérie. (r) M. Temminck écrit Cocrycus. C'est une erreur, c’esl Caccyzus qu’il faut lire.
l 55 l ° J’en ai reçu de New-Yorck parfaitement semblables aux nôtres. Le Coucou roux , Cuculus hepaticus des auteurs , est un jeune de cette espèce dans sa seconde année. J ’ai une femelle de cette couleur qui a été tirée dans le mois de mai; elle avait un œuf tout formé que j’ai conservé longtemps. J'ai aussi une autre femelle qui ressemble presqwentiérement au mâle, elle a seu- lement un peu de roux au col. Dans la jeunesse et avant la pre- mière mue, les Coucous ont une teinte lustrée , roussâtre, tachetée de brun plus ou moins prononcé. Cette espèce a l’iris jaune cilr0n.La femelle est plus rare que le mâle et est polygame , c’esl—a— dire qu'elle fréquente alterna- tivement plusieurs mâles. Elle dépose ses œufs à terre , les prend avec le bec et les transporte dans des nids de petits oiseaux qui se chargent de l’incubation et d'élever les jeunes. M. Florent Prévost, chef des travaux zoologiques au Muséum d'histoire naturelle de Paris, m’a dit avoir tué une femelle qui portait son œuf dans sa gorge et l'avoir retiré intact, tant cette partie est extensible. Ce naturaliste a recueilli des observations fort intéressantes sur le Coucou et se propose de les publier. Coucou CENDRILLARD , Cuculus cinerusus , Tem. -, Cuculus caro- linensis , Briss.; C. Americanus et dominicus , Gm.; Coucou de la Caroline, Buflï; enl. 816; Encycl. , pl. 220, f2. Habite particulièrement le Nord de l’Amériqué.Tué plusieurs fois en Angleterre. M. Yarrell en cite quatre exemples. L’auteur du Illcmuel «Ïomithologie pense que le Coucou cendrillard se reproduit en Europe, parce qu’il a peine à croire à une émigration du nouveau monde en notre continent (l). Il me paraît possible cependant que des individus de cette espèce aient passé des régions boréales de FAmérique dans (i) “anuel , 3.‘ partie , p. 27g.
(57) celles de l’Europe qui les avoisinent et qu’ensuite ils se soient avancés jusque dans nos contrées. Est-il bien conséquent de dire ailleurs (l) que ces sortes de migrations ne doivent pas étonner, qu'il ne faut qu’un coup de vent pour les opérer, et que c’est probablement à cette cause que l’on doit Pégarement des oiseaux américains , leur passage en Europe et leur appari- tion sur les côtes d’Angleterre ‘I Ce n’est pas la seule contra- diction que l’on remarque dans l'ouvrage de M. Temminck. J’ai reçu le Cendrillard de NeW—Yorck et de la Géorgie où il est commun. On dit qu'il a l’iris rouge. Coucou en.“ ou Couucou NOIR ET BLANC, Cuculus glandu- rius, Tem.; C. Andalusiw, Bris; C. glandarius et pisanus, Gm.; Coucou huppé noir et blanc et grand Coucou tacheté,Bufl.; Coccyzus pisanus, Savig, Vieill.; Cuculus macroums, Br.; pl. 67 R, le mâle moyen âge,Î68 le jeune; pl. col. 4.14., femelle adulte. Accidentellement dans le midi de la France, en Italie, en Sicile et en Allemagne. Il niche , dit-on, en Andalousie et dans le Levant. Sa patrie est l’Afrique. Il a, suivant llLTemminck, Pirisjaune à l’état adulte et gris dans sa jeunesse. 2.9 TRIBU. — ANIZODACTYLES, Anizodactylz’, Vieill. Quatre doigts: trois devant, un postérieur; Pexterne lou- jours dirige en avant , le pouce quelquefois versatile. 7.9 famille. GRANIVORES, Granivorz’, Vieill; FRINGILLES, Less. (n) Manuel, 4.‘ partie, p. 3x r , 538 , e! en d'autres endroits de ce volume-
( 58 ) Bec court, conique , épais , quelquefois croisé. Cette famille réunit les Becs-Croisés, le Dur-Bec , les Bou- vreuils, les Fringilles, les Sizerins et les Bruanls. 18.9 genre. BEC-CROISÊ ou KRINIS, Loxia, Briss., Vieill., Tem.; Curvîrostra , Br. Les Oiseaux de ce genre sont très-reconnaissables à leurs mandibules fortes , croisées et pointues en sens inverse. Ils sont au nombre de trois et vivent principalement de semences d'arbres verts. BEC-CROISÉ COMMUN ou des PINS, Loxia curvirostra, Lin., Vieill., Tem., Cuv.; Curvirostra pinetaruan, Br.; enl. 218, me paraît représenter un mâle d’un an; pl. 69 R. , mâle adulte; ‘T0 , femelle adulte; 71 , jeune; EncycL, pl. 144, fig. 2; atl. , pl. 61 , fig. 2. Commun en Allemagne et de passage irrégulier dans le nord de la France, quelquefois en bandes considérables. On l’a vu pénétrer jusque dans les jardins pour y manger la graine de tournesol. Il fréquente plus particulièrement les lieux où il y a des pins. Il est aussi de passage irrégulier en Provence. Au‘ printemps et en automne on le voit régulièrement chaque année , sur les Alpes , les Pyrénées , et fort avant dans le Nord. Je l’ai reçu de la Géorgic (Amérique septentrionale). Il al’irîs brun; le mâle , la femelle et les jeunes , ont chacun un plumage particulier. La livrée rouge est celle du mâle adulte, la livrée vert jaunâtre, celle de la femelle, et la livrée gris verdâtre, plus ou moins tachetée de noir, celle des jeunes avant la première mue. A l'âge d’un an, les mâles prennent une nuance rougeâtre plus ou moins prononcée. Dans l'état de captivité , les adultes perdent leur couleur rouge et devien- nent vert tirant sur le jaune , comme les femelles.
( 59 J Le Bec-Croisé niche dans les llautes-Pyrénécs, en mars et en juin , et aux mêmes époques en Suisse. M. L.-A. Necker en a trouvé un nid sur un sapin , à la fin de mars. Ce nid , com- posé d’herbc , de mousse et de fouilles de sapin , contenait trois petits couverts de plumes. Leur plumage était d’un vert foncé, moucheté de taches longitudinales noirâtres. Ils n’avaient point encore les mandibules croisées; leur bec était tout-a-fait sem- blable a celui du Verdier. Le plumage du père était d’un beau rouge, et celui de la femelle était vert (l). C’est donc à tort que M. T emminck dit qu’il ne se tient que dans les bois de pins. Suivant M. Brehm, il nicherait en toutes saisons, et l'auteur du Jflanuel (fornithologie assure qu’il niche en décembre comme en mars, avrilou mai. En Suisse et dans les Pyrénées, il s'occupe de sa reproduction toujours aux mêmes époques. Il s’est fait, du 15 juillet a la fin d’août 1838 , un passage considérable de Becs—Croisés dans le département du Nord. Ils voyageaient par petites troupes; il y en avait de tous sexes et de tous âges. Ceux que j’ai obtenus ont été ouverts: Les rouges étaient des mâles; ceux d’un vert jaune, dcs femelles; enfin ceux d’un brun rayé, des jeunes. Les becs variaient en longueur et évi- demment a cause de Page. Plusieurs étaient plus forts que d'autres qui paraissaient être du même âge. Ce sont sans doute des individus qui offraient cette dernière particularité que M. Millet a observés en Anjou, et qu’il a décrits comme une race appartenant à l'espèce suivante. BEC-CROISÉ Pnnnoonnr ou des SAPINS, Loxia pytiopsittacus, Bechst. , Tem.; Curvirastra pytiopsitlacus, Br.; enl. 218 , mâle, sous le nom de Bec—Croisé d’Allemagne. (r) Voyez Mémoire de M. L.—A. Necker sur les Oiseaux des environs de Genève , inséré dans la première partie du r." volume des Mémoires de la société de physique et d'histoire naturelle de cette ville.
(60) De passage accidentel en France; habile les régions du cercle arctique, la Russie, la Pologue et l'Allemagne. Iris brun. Le mâle est rouge brique, la femelle cendré verdâtre, et le jeune gris. Il est sujet aux mêmes variations que l’espèce précédente. BEC-CBOISÊ LEUCOPTÈRE, Lomia leucoptera , Gm., Vieill., Tem.; Loæia falcirostra , Lath. De passage accidentel en Europe. Il a été tué dans le nord de PAIIemagne et en Angleterre. Habite particulièrement l’A— mérique septentrionale, et a été décrit par Wilson sous le nom de Curvirostra leucoptera. 19.0 genre. DUR-BEC, Strobiliphaga, Vieill.; Loxia, Lin.; C orythus , Cuv.; Pyrrhula, Tem. Le bec de la seule espèce de ce genre ressemble à celui des Bouvreuils. Il est fort, bombé, et un peu comprimé; la pointe de la mandibule supérieure est recourbée sur Pinférieure qui est droite et mousse. DUR-BEC ROUGE , Strobiliphaga enucleator , Vieill.; Corythus enucleator, Cuv.; Loxia enucleator, Gm.; Pyrrhula enucleator, Tem.; l)ur—Bec du Canada, Buflï; pl. 72 IL, jeune mâle; all. , pl. 57 , fig. 2. Des régions arctiques des deux mondes. Commun au Canada; de passage accidentel dans le nord de l’Allemagne et quelque- fois en France. Il a été tué près de Charleville et en-Provence. 20.6 genre. BouvuEUIL , Pyrrhula , Briss. , Vieill. , Tem.; Loxia , Lin. Bec gros , court, bombé en tous sens et crochu à son extré- mité; tarses courts; doigts entièrement (livisés; ailes médiocres ct pointues; queue légèrement fourchue.
l 51 ) Les Bouvreuils ont de grands rapports avec les Fringilles, ce qui a déterminé quelques auteurs à en faire un sous-genre. Leur nourriture consiste en semences et en bourgeons d’arhres. BOUVREUIL VULGAIRE ou COMMUN , Pyrr/zula vulgaris, Briss. , Tem.; Pyrrhula europæa, VieilL; Loxia pyrrhula, Gm.; vul- gairement Pionne; enl. 145, fig. 1, mâle, fig.2, femelle; pl. 73 IL, mâle, 74, femelle; EncycL, pl. 149, fig. 4; atl., pl. 61, fig. l. Niche dans quelques cantons de notre contrée et dans les pays montueux dela France. L'on en prend en grand nombre dans les mois de décembre et de janvier. Il ne se fait pas voir chaque année dans la Provence. M. Temminck dit que les prétendues espèces du grand et du petit Bouvreuil ne sont que des variétés dues à des causes qui dépendent de la localité et du plus ou moins (Yabondance dans laquelle ces oiseaux ont vécu. Vieillot prétend, au con- traire , que ce sont deux races distinctes qui habitent les mêmes contrées et font bandes à part. Quoi qn’il en soit, les grands Bouvreuils sont rares , très-recherchés , et ont un cri plus fort, ce qui les fait distinguer par les oiseleurs. Il s'en est fait un passage considérable en décembre 1830 et en janvier suivant, dans les environs de Lille. On n'en avait pas vu depuis quinze ans. Ils voyageaient par petites troupes et ne se mêlaient pas aux Bouvreuils vulgaires , qui n’ont pas été communs cette année. L’on a pris autant de femelles que de mâles. Les Bouvreuils ont l’iris brun noir. Bouvnnnn CRAMOISI, Pyrrltula erythrina , Tem. ; Loxia obscure, Gm.; Loxia erytlu, Pal.; F ringilla eryth. , Mey.; petit Cardinal du Volga . Sonnini. Habite la Sibérie et quelques provinces de la ltussie. On l’a trouvé dans la vallée du Rhin. Il m’est tout-â-fait inconnu.
(62) BOUVREUIL GITBAGINE , Pyrrhula gythaginea , ’I‘em.-, pl. col. , 400 , fig. l, mâle, fig. 2 , femelle; pl. 74 bis 1%., jeune de l'année en plumage d'automne. De passage accidentel en Provence et dans les îles de l’Ar— chipel. Habite particulièrement la Nubie et la Syrîe. Je pos- sède un très-beau mâle qui a été tué en France. Il a l'iris et le bec roux vif, suivant P. Roux. BOUVIŒUIL A LONGUE QUEUE, Pyrrleula longicauda, Tem.; Loæia Sibirïca, Pal.; Cardinal de Sibérie, Sonnini, dans son édition de Buffon. Des contrées boréales. Commun l'été en Sibérie; descend en hiver dans les provinces méridionales de la Russie et quelque- fois jusqu’en Hongrie. Cet Oiseau m’est aussi inconnu. 21.6 genre. FRINGILLE, Fringilla, Lin. , Lath., Vieill., Tem. Bec conique, obtus, plus ou moins pointu , à bords entiers; la mandibule supérieure couvrant les bords de l'intérieure ; Palais creux et strié longitudinalement; langue arrondie , cornée et légèrement fendue à sa pointe; narines rondes plus ou moins cachées par des plumes; ailes et tarses courts; queue moyenne et fourchue. Les Fringilles vivent généralement de grains dont ils font une grande consommation. Ils n’ont pas tous les mêmes mœurs et le même genre de vie. A cause de ces particularités et de quel- ques différences dans le bec, on les a divisés en plusieurs genres ou sous-genres. Les caractères sur lesquels on s'est fondé pour établir ces divisions sont peu prononcés et peu importants. L'auteur qui nous sert de guide s'est contenté de les partager en six sections, savoir: 1.0 les Fringilles dont la pointe du bec est comprimée latéralement, plus ou moins alongée, grèle et très- aiguë; 2.0 celles dont le bec est un peu ovale , a pointe courte
( c3 ) et légèrement olrtuse; 3.0 celles dont le bec est, à la pointe, un peu épais, incliné et un peu obtus; 4.0 celles dont le bec est parfaitement conique, à pointe un peu comprimée et un peu aiguë; 5.0 celles dont le bec est plus fort que celui de la Li- nole, plus ou moins alongé, à pointe sans compression, légèrement aiguë; 6.0 enfin celles dont le bec est aussi ou presque aussi épais que la tête et simplement pointue. l n" section. Fringilles dont la pointeidu bec est comprimée latéralement, plus ou moins alongée , grêle et très aigue. CHARDONNERET , Fringilla carduelis, Lin. , Vieill. , Tem.; vulgairement Cardonnette; pl. 97 IL, mâle, 98, jeune au sortir du nid; Encycl. , pl. 161 , f. 3; atl., pl. 6, f. 2. Commun en automne et en hiver ; niche surles petits arbustes à la lisière de nos bois et même sur les arbres de l'esplanade de Lille. Il se fait sans peine à l'état de domesticité , et c'est un de nos oiseaux qui répond le mieux aux soins que l‘on prend de son éducation. La captivité apporte souvent des changements dans son plumage. La variété qui a la gorge blanche et qui est connue sous le nom de Chardonneret royal est la plusrecherchée et toujours d'un grand prix. Il paraît que c’est dans l'âge avancé que le Chardonneret offre cette particularité. Iris brun fonce’. Il est de passage en grand nombre à Dunkerqne, à Cambrai, a Arras et en d’autres localités du royaume. On en fait à Lille un commerce important. Type du sous-genre Carduelis, Cuv. LINOTE m: MONTAGNE ou A GORGE JAUNE, Fringilla montimn, Lath., Vieill. , Tem.; F. Flavirostris, Lin.; vulgairement Linot; pl. 93 IL, mâle.
t (54 1 Habite le nord de l’Europe. De passage régulier, en automne el au printemps dans les environs de Lille; moins commune que la Linote ordinaire ou des plaines. Rare en Provence et en d’autres localités de la France. J'en ai reçu plusieurs de New- Yorck qui ne dilïèrent pas des nôtres. Elle a l'iris brun. TARIN, Idringilla spinus, Lin., Vieill. , 'l'em.; Ligurinus, Briss; enl. 485 , f. 3., mâle; pl. 95 IL, mâle , 96, femelle; EncycL, p1. 162, f. 3. De passage annuel et régulier. Un grand nombre de Tarins restent ici l'hiver. Ils commencent a arriver en octobre et nous quittent à la fin de février ou en mars, pour aller nicher dans le nord. Ils sont recherchés pour les volières. Ce sont eux sur- tout que les gens du peuple condamnent à ces sortes de galères que l'on voit à Lille. Ces oiseaux , qui sont alors attachés par une petite chaîne , se procurent de l’eau et des aliments avec une adresse et une dextérité remarquables. Ils ont l'iris brun. VENTURON, Fringilla cita-malle, Lin., Vieill., Tem., enl. 658 , f. 2 , mâle; pl. 90 R. , mâle; Encycl, pl. 163 , f. 2. Habite les contrées méridionales de la France et de l’Europe. ll niche sur les sapins dans les Hautes-Pyrénées. Iris brun clair. 2.0 Section. Fringilles dont le bec est un peu ovale , à pointe courte et légèrement obtuse. Cm! ,‘Fringilla serinus , Lin., VieilL; enl. 658 , f. 1 , mâle; pl. R.; vieux malc , f. 2 , femelle adulte.
t 65 2 Habite les mêmes contrées que le précédent et n’est pas rare dans le midi de la France. Il est, dit-on, très-commun en Allemagne dans la vallée du Rhin. .l’en ai reçu plusieurs des IIautes-Pyrénées où il niche sur les arbres fruitiers. Je l'ai reçu aussi de la Lorraine où il niche également dans les vergers. Le Cini a l'iris brun foncé. FnmGiLLE ou GROS-BEC ISLANDAIS, Fringilla islandica, Faber, T em. Nouvelle espèce , intermédiaire au Verdier et au Cini, décrite par M. Temminck dans la 4.9 partie de sou manuel. Elle m’est inconnue. Iris brun. 3a Section. Fringilles dont le bec est à la pointe un peu épais, incliné et un peu obtus. hImNEAU FRANC, Fringilla domestica, Lin., VieilL, Tem.; Passer domestïcus , Briss. ; Mouchon de nos campagnards , Pierrot et gros bec de nos citadins; enl. 6, f. 1 ; pl. S0 R. , f. 1 ; vieux mâle , f. 2 , jeune mâle, 81 femelle; Encycl. , pl. 15S, f. 2, maie en hiver. i Sédentaire et très-commun; niche jusque dans nos villes. C’est un véritable oiseau arasite ui fait une vrande consom- P a mation de graines, quoiqu'il vive aussi d’insectes. P. Roux l'a rencontré à Bombay. Il a l'iris brun-noisette. Son plumage varie souvent. Je possède des variétés blanche , noire , couleur café au lait, gris de lin et panaché. .l’en ai reçu deux d’Italie, mâle et femelle, qui difierent très-peu des nôtres. Ceux de New-Yorck n'en dilïerent pas. Type du sous-genre Pyrgita , Cuv. ; fllcgalotis, Sw. 5
(66) RIOINEAU CISALPIN ou A 'I‘È'I'E nlAanoNg Fringitla cisalpina , Tem. ; F. Ituliæ , VieilL; pl. 82 bis IL, mâle adulte. Habite toute l’Italie; de passage dans les départements méri- dionaux (le la France. Il a l'iris brun et les mêmes mœurs que le moineau domestique. Je l'ai reçu de Marseille. MOINEAU ESPAGNOL, Fringilla hispaniolensis , Tem.; pl. 84 R. , mâle adulte. Commun en Espagne , en Sardaigne et en Sicile. Je l'ai reçu de la Provence où il est de passage. On le trouve aussi en Egyple et au Japon. Il a Tiris brunnoisette. P. Roux dit qu'il se mêle quelquefois en hiver, ainsi que le précédent, aux bandes de moineaux domestiques. lFnIQUET, Fringilla montana, Lin., Vieil. , Tem.; Passer canzpestris, Briss.; vulgairemenl moinequiu; enl. 267, f. 1.; pl. 83 R , mâle; Encycl. , pl. 158, f. 3; atl., 62, f. 1. Sédentaire et commun. Il est répandu en France et dans toute l’Europe. [l habite de préférence les champs et la lisière des bois; en hiver il se mêle aux bandes de moineaux francs. Iris brun foncé. FRINGILLE PALLAS, Fringilla rosea, Gm., Pall.; Pyrrhula rosea , Tem. Cet oiseau offre tous les caractères des Fringilles de la quatrième section, je le crois mieux placé ici que Pärmi les Bouvreuils. Il habite en été la Sihérie et passe l'hiver dans les provinces méridionales de la Russie. On l'a tué près d'Ahheville. M. T emmiuck le comprend dans son genre Bouvreuil. 4s Section. Fringilles dont le bec est parfaitement conique, à pointe un peu comprimée et un peu aiguë.
l 57 l Lmorn VULGAIRE, GRANDE ET 9mm: Lnvore uns VIGNES, Fringilla linota, Gm., VieilL; F. Cannabina, TenL; vulgairement Friant; euLàSä, f. 1, male en robe d'été, 151, f. 2, mâle en mue; pl. 9l R., mâle en robe de printemps 92, mâle en robe d’automne. Niche dans quelques cantons de nos départements septen- trionaux; sédentaire et commun eu Lorraine, en Anjou; de passage dans les environs de Lille, en automne et au printemps; perd presque toujours , dans l’état (Pesclavage , la belle couleur vineuse des plumes de la poitrine; recherchée pour son chant; passe l’hiver dans les parties méridionales de la Provence. Elle a l'iris brun. Type du sous-genre Linaria, Cuv. ‘ 5.° Section. Fringilles dont le bec est plus fort que celui des Linotes , plus ou moins alongé, a pointe, sans compression et un peu aigu. PINSON ou PINQON, Fringillu cælebs, Lin., Vieill., Tem.; Fringilla, Briss.; Pinchon de nos campagnards; Enl. 54, f. 1 , mâle; pl. 85 IL, mâle , en automne , 86, f. 1 , femelle; f. 2, tête du mâle au printemps; Encycl.,pl. 59, f. l; atl., pl. 60, f. 1. Sédentaire et très-commun; niche dans nos campagnes et dans nos bois; en hiver, il se mêle aux bandes de Moineaux et de Bruants qui descendent jusque dans les cours des fermes. Il est recherché par les oiseleurs, et nos villageois tiennent beaucoup à ceux qui viennent établir leur nid dans le voisinage de leur habitation. Malheur a celui qui oserait les tuerl... On prive cruellement de la vue ceux que l’on tient en cage, dans l'espoir qu'ils répèteront plus souvent leur chant favori. Iris brun. '
t 63 J Il existe dans les environs de Lille , des amateurs passionnés de ces oiseaux. La gloire d'avoir le Pinson qui chante le plus souvent n’est comparable qu’a celle de posséder le coq le plus terrible dans les combats. Type du sous-genre Fringilla , Cuv., et Cælebs , Less. PINSON IYARDENNES , Fringilla monti-friætgilla , Lin, VieilL, Tem.; enl. 54, f. 2; pl. 27 IL, f. 1 , mâle en automne; f. 2, mâle vieux en automne; pl. 28 , femelle ; EncycL, p]. 159 , f. 3, robe d'hiver ou femelle. De passage annuel; arrive en grand nombre , aussitôt que la gelée se fait sentir; commun surtout dans les hivers rigoureux; nous quitte à la fin de février. Il habite l’été les régions du cercle arctique. Les Pinsons d'Ardennes sont, pour nos oiseleurs , un véritable thermomètre , qui non-seulement indique la saison rigoureuse, mais encore sa durée, par le plus ou moins grand nombre d'individus qui composent les bandes. Ce c[u’il y a de certain, C’est qu’on n'en voit presque pas dans les hivers peu froids et qu’aussitôt que la température devient douce, ils disparaissent tous. Cette espèce a l’iris brun. NIVEROLLE ou PINSON m: NEIGE, Fringilla izzäialis, Lin. , VieilL, Tem. ; pl. 89 R., mâle en robe d’été. De passage accidentel; tué dans les environs d'Amiens a la fin de Fautomne. C’est un habitant des hautes montagnes, des Alpes et des Pyrénées , qui voyage durant l'hiver. Dans cette saison, les couleurs sont plus ternes et le mâle n’a presque plus de noir à la partie antérieure du col. La Niverolle a l'iris brun. PINSON ROUX , Fringilla rufa , Wilson; F. iliaca et ferrugirtea, Gui.
( 59 ) On assure qu’on le trouve quelquefois dans le no1‘d de la ltussie. Habite plus particulièrement I’Amérique septentrionale. Celui que l'on m’a donné comme ayant été tué en Russie ne (litïere pas de ceux que j’ai reçus de New-Yorck. Je l'indique quoique je ne puisse pas prouver‘ qu’il a été tue en Europe. 6s Section. Fringilles dont le bec est aussi ou presqu'aussi épais que la tête et simplement pointu. GROS-BEC, F ringilla coccothraustes , Tem.; Coccothrausles ' vulgaris , Vieill., Loxia coccoL, Gm. ; Pinson royal de nos cam— pagnards; enl. 99 et 100; pl. 75 IL, mâle',76, femelle ; EncycL, pl. 144, f. 4.; atl., pl. 59, f. 2. Sédentaire ; se tient dans les bois durant l'été; s’approche en hiver des habitations et descend jusque dans nos jardins pour y chercher une nourriture qui manque partout ailleurs. Il est d'un naturel très-silencieux et n'est recherche , par les oiseleurs , que pour ses formes et son plumage. Il a l'iris blanc tirant sur le rose. J'ai cru devoir réunir les Gros-Becs aux Fringilles de la sixième section , parce qu'ils ont les mêmes caractères et qu'ils n'en ditïèrent que par la grosseur‘ du bec. VERDIER, Fringilla chloris, Vieill., Tem.; Loæia chloris, Lath.; vulgairement Vert-Montant; enl. 267 , f. 2; pl. 77 R. , mâle; pl. 78, femelle; EncycL, pl. 149, f. 2. Commun et sédentaire; habite la lisière des bois et s'approche des habitations en hiver. Très-répandu en France. Le mâle dilfère de la femelle. Iris brun. SOULCIE, Fringilla petronia, Gm., Lath. , Vieill., Tem.; Passer sylvcstris, Briss.; enl. 225;. pl. 79 1%.; EncycL, pl. 158, fig- 4..
(70) De passage accidentel dans notre contrée. M. Jules de La—— motte l'a trouvé dans les environs d‘Abbeville. Je possède un mâle vivant qui a été pris aux filets près de Lille , le 23 octobre i839. Il a l'iris brun clair. C’est un oiseau des contrées méridionales de la France et de quelques autres parties de l‘Europe. Il est sédentaire en Anjou et aime les lieux boisés. Il n'est pas rare dans la Lorraine et les Hautes-Pyrénées où il niche aussi dans les bois. Il perd en captivité la ligne surciliére jaune et la tache de cette couleur qu’il porte a la poitrine. MOINEAU ou Gnos-BEC INCERTAIN , F ringilla inccrta , Iiisso, R. , Tem. ; pl. 72 bis , R. , femelle. Polydore Roux dit qu’il est de passage en Provence; que le mâle a été décrit par M. Raffinesque et la femelle par M. Risso. M. Temminck Fadmet dans son manuel d’après P. Roux. C'est une espèce fort douteuse et peut-être une variété de la femelle du pinson commun , a en juger d’après le sujet figuré par Roux. Il aurait l’iris noir. On le dit de passage accidentel en Italie et admis également comme espèce par M. Charles Bonaparte. 22.9 genre. SizEmN , Linaria , Vieil. ; Fringilla , Lin. , Tem. , et de la plupart des auteurs. Les Sizerins sont placés dans le sous-genre Carduelis et dans la section des Linotes par Cuvier. Vieillot en a formé ungenre qu’il caractérise ainsi : bec plus haut que large, très-court , droit, à pointe grêle et aiguë; mandibule supérieure a bords bidentés vers son origine. Il en admet deux espèces , le Boréal et le Cabaret qui ont été confondus ensemble par plusieurs auteurs. SIZERIN BORÉAL , Linaria borealis , VieilL; Fringilla linarizz ,
( 71 ) Lin.; pl. 101 1L, mâle au printemps, 102, tonnelle; grand Bougron de nos oiseleurs. Habite les régions arctiques; assez rare dans nos départements septentrionanx , où il passe irrégulièrement en automne et au printemps. Je l'ai reçu de la Lorraine, où il est aussi de passage. M. 'lÎemminck l'admet enfin , comme espèce, dans son supplé- ment au lllanuel dbrnithologie , sous le nom de Gros-Bec boréal, Fringilla borealis. On le trouve au Groënland et au Japon , suivant ce naturaliste. Il a été longtemps confondu avec Fespèce précédente. Iris brun. SrzEnrN CABARET, Linaria rufescens, Vieill.; Fringilla linaria, 'l‘em. , Bougron ou Cardinal de nos campagnards; enl. 485 , f. 2 , le n1âle;pl. 99 R. , vieux mâle au printemps, 100,f. Lfemelle, f. 2, tête du mâle en automne. De passage régulier en automne et au printemps. Il en est qui ne nous quittent pas durant l'hiver; passe en très-grandes bandes dans lesquelles se trouventquelques individus de l’espèce précédente. _ Le Cabaret est recherche pour les volières , a cause de son plumage , de sa vivacité et de son doux ramage. L’on en voit souvent chez les gens du peuple, condamnés au supplice de la galère. Il perd en cage une grande partie de son éclat; le rouge devient terne. Iris brun. 23.9 genre. BRUANT , I mberiza, Lin. , VieilL, Tem. Bec médiocrement gros, conique , pointu, à bords des man- dibules rentrés, a commissures plus ou moins obliques; man- dibule supérieure avec ou sans tubercule ou grain osseux en- dedans; narines basales, arrondies, recouvertes en partie par les plumes du front ; ailes et pieds comme les Fringilles; ongle
( 79 . postérieur court et courbé , ou droit et long; queue plus ou moins fourchue ou arrondie. Je les divise en deux sections a Pexemple de M. Temminck : la première comprend les Bruants proprement dits, (fest-à-dire ceux qui ontl‘ongle postérieur court et courbé; la seconde les Bruants éperonniers ou ceux qui ont l'ongle postérieur long et plus ou moins droit, comme les Alouettes. Vieillot à formé de ces derniers son genre Passe- rine qui me paraît fondé sur des caractères trop peu importants pour être admis. Les Bruauts sont des oiseaux principalement granivores , peu défiants, qui se réunissent l'hiver en bandes nombreuses avec les Fringilles et habitent, durant l'été, les bois, les forêts , les plaines , les marais et les lieux montucux où ils nichent suivant les espèces. On admet celles suivantes : Bruant jaune , Proyer , Zizi, Bruantfou, Ortolan, Bruant demarais, Ortolan de roseaux, Bruant à sourcils jaunes , B. crocote, B. boréal, B. à couronne lactée , B. auréole, B. rustique , B. rutile , B. mitilène , B. cen- drillard , striolé, B.jacohin, B. gavoué, Ortolan de neige et grand Montain. On cite encore comme ayant été tué en Europe , PEmberiza orizyvora , LatlL; en]. 3S8 , f. 1 , et l’Emb. mclano- dera. Le premier aurait été pris en Suisse, et le second en Lorraine , suivant le rapport de M. le professeur Schinz. Tattendrai pour les admettre dans ce catalogue de plus amples renseignements. i J" fiecniona. Ongle postérieur court et bombé. Bruants proprement dits. BRUANT JAUNE, Evnberiza citrinella, Lin., VieilL, TenL; Verdière de nos campagnards; enl. 30 , f. 1 ; pl. 104 IL, f. 1 , mâle , f.2 , tête de la femelle; EncycL, pl. 152, f. 3 , mâle; atl., pl. 58 , f. 2. Sédentaire et très-commun dans toute la France; se mêle en
( 73 ; hiver aux bandes nombreuses de Moineaux et de Pinsons. ll descend alors jusque dans la cour des fermes. L’espèce ne diffère pas a New-Yorck d'où je l'ai reçu en 1831p. L’iris est brun. PnovEa , Emberiza milaria , Lin. , VieiL, Tem.; enl. 233, sous le nom de Bruant de France appelé Prcyer; pl. 108 11., f. 1 , Padulle , f. 2 , lejeune au sortir du nid; EncycL, pl. 152, 1'. 4. Sédentaire z niche dans les champs ; se mêle quelquefois en hiver aux bandes de Moineaux et de Pinsons qui s'approchent des habitations. Onle trouve dans toute la France , en Morée et en Hollande. Il a l’iris brun et les teintes plus claires en été. ZlZl ou BRUANT on HAIE, Emberiza cirlus, Lin., VieilL, Tem,; enl. 653 , f. 1 g pl. 105 R, mâle en été , 106 , femelle en été. i Vient nous visiter annuellement lorsqu'il y a de la neige et en plus grand nombre dans les hivers rigoureux; répandu dans les contrées méridionales de l’Enr0pe et de passage en Provence. On le dit commun dans les vallées du Bhin et du Necker. Il n'est pas rare dans les Pyrenées , on il niclie sur les buissons. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs avec des lignes et des points bruns. Il a l’iris brun foncé; la femelle diffère du mâle. BRUANT rou ou pas PRÉS, Emberiza Cäa, Lin., Vieill., Tem.; enl. 511, f. 1; pl. 1'11 R., maie, 119., femelle ; EncycL, pl. 153, f. 3 , sous le nom d’0rtolan de Lorraine mâle. De passage en Provence et dans le nord de la France. Il est assez rare dans la Lorraine, d'où je l'ai reçu plusieurs fois, et paraît répandu dans les provinces méridionales de l’Europe. M. Temminck l'ait observer avec raison que la figure de la planche 112 bis de Pûrnirhologic provcnpalc donnée pour une
t 74 } variété de cette espèce est celle du Bruant cendrillard mâle. Iris brun foncé. ÛRTOLAN PROPREMENT nrr ou DES oounnrxxns , Emberîza Izortulana, Lin., VieilL, Tem.; enl. 247 , f. 1 , mâle; pl. 115 R. , f. 1 , mâle , f. 2 , femelle; Encycl. , pl. 152 , f. 2. Commun l'été; niche dans les colzats de quelques cantons des environs de Lille; chante continuellement durant tout le temps des amours et se laisse approcher de très-près. Dès le mois de septembre on ne le voit plus. Il arrive dans le courant d'avril et ne chante que lorsqu'il est accouplé. C’est un morceau déli- cieux pour les gourmands, lorsqu'il est gras. On l'a tué en Angleterre; j’en ai reçu de NeW-Yorck qui ne différent des nôtres que par des couleurs plus vives. Ses œufs sont bleuâtres , tachés de noir. Iris brun foncé. BRUANT me MARMS ou GROS-BEC , E nzberiza palustris, Sav. , R. , Tem.; pl. 114 bis R., f. 1 , mâle après la mue d'été, f. 2, tête de la femelle. Cet oiseau est encore peu connu eta été considéré comme un Bruant par les auteurs ci-dessus désignés. M. Temminck doute même que ce soit une espèce distincte du Bruant de roseaux , Emberiza schœniclus: a A mon favis, dit-il, il en est de cet oiseau comme de tant d’autres animaux des différentes contrées du globe qui olïrent souvent des caractères distincts, surtout a la vue de quelques échantillons, mais qu’on est forcé de rapporter a une même souche primordiale, lorsqu’on parvient à com- parer les individus en nombre considérable. » Il est présumable , d’après ce langage , que M. Temminck ne connaîtpas le Palustris et que les individus qu’il dit avoir reçus de son correspondant M. Centraine, n’étaient pas de cette espèce , mais des Bruanls de roseaux , Schcvniclus , un peu plus
l 75 ) forts et a bec plus gros, que l’on trouve dans le midi et que j'ai reçus plusieurs fois pour des Palustris. L'espèce dont il est question dans cet article diffère essentiellement du Schæniclus par le bec qui estgros , court, comprimé, bombé, obtus à sa pointe et sans tubercule osseux à sa face interne , tandis que celui de ce dernier est effilé, pointu, moins gros et porte un tubercule osseux à la face interne de la mandibule supérieure, Je possède le sujet male décrit par P. Roux. Ce Bruant se rap- proche par le bec des Fringilles et surtout des Bouvreuils. Il est de passage en Provence et en Italie. ll a l’iris brun et son plumage varie suivant les sexes et les saisons. Bmmm‘ ou Oaromn DE ROSEAUX , Emberiza schœniclus, Lin., Vieill. , Tem. ; vulgairement Diale sous sa robe d'hiver, et Moi- neau de roseaux sous celle d’été; enl. 24.7, f. 2, maleg477, f. 2 , femelle; pl. 113 11., f. 2, femelle avant la mue dhuiomne, 112i. , femelle adulte. Commun dans nos marais, où il niche. Nous quitte durant l’hiver et revient dans le mois d'avril. Répamlu du midi au nord. L'espèce est la même a New-Yorek, d’où je l’ai reçue en 1834. Le plumage est dilférent en hiver qu'en été. Iris brun foncé. BBUANT A souncms JAUNES m: SIBÉRIE. Emberîza chrysophys, Pall. (l). Grosseur de l’Ortolan de roseaux; partie supérieure de la tête noire, une ligne longitudinale de plumesblanches au milieu, se confondant en arrière avec une sorte de demi-collier formé de plumes de la même couleur ; large et longtrait jaune brillant au—dessus de l'œil; parties supérieures du corps d’un ferrugi- (l) Voyage , t. 3 , p. 698, N.° 25 g Buifon, édit. de Sonnini , l. 49, p. x29.
t 75 2 neux gris brunâtre, plus foncé longitudinalement au centre des plumes. qui sont rousses sur les côtés; parties inférieures d'un blanc gris au col avec une sorte de plastron de plumes brunes et rousses a la poitrine; d’un blanc gris au ventre; moucheté de points bruns à la poitrine et sur les flancs; queue fourchue; douze rectrices brunes plus foncées en—dessus ; les trois quarts des externes blanches avec le bout brun en—dehors; les deux avant-dernières moitié blanches vers la pointe; rémiges bru- natres avec un liseré roussâtre en-dehors ; pieds brunatres. Habite on été la Daourie et la Sibérie; accidentellement en France; pris aux filets en automne, derrière la citadelle de Lille. Cet oiseau très-rare, peu connu, est déposé au Musée d’histoire naturelle de cette ville (l). 1l ditïere beaucoup de celui de PAmérique septentrionale, Emberiza superciliosa de Vieillot. Iris brun. BRUANT GROCOTE‘, Emberïza melanocephala, Gm., Tem.; Fringilla croc-eu, Vieil.; p]. 104 bis 11., mâle au printemps, 104 ter, femellefltlorée, pl. 4, f. 2. Du midi de l’Europe : commun en Morée; accidentellement en Provencc et en Allemagne. Il a l'iris brun roux et n’otl're qu'un vestige de tubercule au palais. La femelle a un plumage qui (litière de celui du Inâle. ' BRUANT BORÉAL, EænbeNza borealis, mihi; Passerina borcalis, Vieil]. Sommet de la tête , joues, cotés du col et parties inférieures de tout l'oiseau blancs; nuque , dessus du col, du corps et les côtés de la poitrine noirs; quelques plumes de dessus du col (r) Voyez I108 planches tri-jointes où il est figuré.
47 J légèrement liserées de fauve; celles de la ‘etc usées par le frottement et l’action de Paix‘ vif; petites couvertures des ailes et six rémiges secondaires entièrement ou presqwentierement blanches; les primaires et les rectrices brunes; les trois pennes externes de la queue blanches, terminées par une bordure brune; queuelégèrement fourchue , composée de douze pennes; iris brun; bec noir dans presque toute son étendue , roussâtre a sa base; pieds brunsflongueul‘ totale de l’oiseau quinze cen- timètres. Tels sont plusieurs individus qui m'ont été rapportés d’ls1ande par un pêcheur de Dunkerque. Il ont été tirés en été. J'en ai vu plusieurs semblables dans la riche collection de M. Jules de Lamotte qui ont été tués par lui en Norwège pour des Ortolans de neige en robe d’été. Mais ils en diffèrent par le bec , les pattes et surtout Pongle postérieur. Vieillot n’a décrit que le plumage d’liiver du Bruant de cet article, sous le nom de Passerina borealis. Dans cette saison il a le dessus de la tête, les joues , la gorge et la poitrine noirs; les sourcils blanc roussâtre et le dessus du col roux vif. On trouvera la figure du Bruant boréal a la lin de ce travail. BRUANT à couronne lactée; Emberiza pythyornus , Pal.; Pas- ser esclavonicus , Briss. Habite la Sibérie. M. Temminck dit qu’il est commun dans le midi de la Turquie; qn’on le voit souvent l’hiver en Hongrie, en Bohème , et qu’il a été pris en Antriche près de Vienne. BRUANT AURÉOLE; Embcräza aureola , Pall., Tem.; Passerina aureqla , Vieill. Oiseau de la Sibérie et du Kamtschatka , tué dans la Criniée, la Silésie et dans les provinces méridionales de la Russie. BRUANT RUSTIQUE‘, Emberiza rustica , Pal. , Tem. On dit qu’il se montre accidentellement dans le nord et les
( 73 ) contrées orientales de la Russie voisines de l’Asie. Son existence comme européen est encore contestée. Pallas l'a rencontré dans la Daourie et la Crimée. BRUANT RUTILE, Emberiza rutila , Pal. , Tem. Existe, dit—on , en Russie. Espèce aussi fort douteuse comme oiseau vu en Europe. BnUANT MITILËNE, Emberiza lesbia, Gm., Tem.; pl. 109 R., f. 1, le jeune, f. 2, Padulte. Habite les parties orientales de 1'Enrope. On le dit commun en Grèce et de passage accidentel en Provenee. M. le docteur Schinz l'a reçu de la Morée. Iris brun. BRUANT CENDRILLARD, Emberiza cœsia , Tem.; pl. 112 bis R, mâle sous le nom de Bruant-fou variété. Existe en Syrie , en Nubie, en Egypte et en Grèce; acciden- tellement en Provence où P. Roux l’a trouvé et pris pour une variété du Bruant-fou. J'ai reçu le mâle et la femelle de la Morée. BRUANT STRIOLÉ; Enzberiza striolata, Ruppell , Tem. Je possède le mâle et la femelle depuis longtemps et les ai reçus d’Espagne. Ce Bruant est décrit dans la 4.6 partie du Ma- nuel dbræzitîzologie. Il habite l’Andalousîe, où il serait assez commun , et a été rapporté d’Egypte par M. Ruppell. BRUANT JACOBIN; Embcriza hyemalis, Lin. , Tem.; Hortula- nus nivalis niger, Brise; Passerina hyemalis, Vieill. Habite PAmérique du nord et a été trouvé en Islande. Iris bleuàtre suivant M. Temminck. BHUANT GAVOUÉ; Enzberiza provincialis , Lnth., VieiL; enl.
( 79 l 656, f. 1; pl. 110 IL; Encycl. pl. 153, 114., sous le nom de Gavoué de Provence. Espèce douteuse, qui n'existe dans aucun cabinet de France. On assure cependant qu’on l’a vue au Muséum d'histoire natu- relle de Paris. T.‘ Secliont. Bruants éperonniers, Plectrophanes, Meyq Passerines, Vieill. ORTOLAN DE NEIGE; Emberiza nivaläs, Latl1., Tem.; Passe- rina nivalis, VieilL; Plectrophanus nivalis, Mey.; Bruant de neige , Cuv.; Moineau des dunes, Pinson du nord dans nos villes maritimes; enl. 497, mâle adulte en plumage d'hiver; pl. 103 11., f. 1 , mâle en hiver , f. 2, femelle; EncycL, 152, f. 1, individu presque blanc. De passage annuel; arrive avec les frimats; surtout abondant dans les hivers rigoureux sur nos côtes maritimes; approche quelquefois les habitations des villes de Pintérierlr de nos dépar- tements septentrionaux ; voyage par petites bandes de vingt à trente; habite en été le nord de l’Europe, a, dans cette saison, le bec entièrement noir et n'offre plus alors que deux couleurs, la noire et la blanche , c’est ce qui l’a fait confondre par Mlll. de Lamotte et Cassette avec le Bruant boréal, qu'ils ont trouvé en Norwège. Il est cependant facile de les distinguer en comparant les becs et les pattes. BRUANT DIONTAIN; Emberiza lapponica, Vicill.; Emb. calca- rata, Tem.; Fringilla lapponica, Gmn, grand Montain, Bilfl‘. Plectrophanus calcarata , Mey. De passage accidentel. L'on en prend de loin en loin aux filets sur les côtes de Dunkerque, dans les environs d’Anvers et de MetznPcn ai un quia été tiré en automne, près de Lille. On le trouve aussi en Angleterre; c'est un oiseau des régions boréales, qui émigre à l’approche de l’hiver. L’iris est brun. Le plumage varie suivant les saisons.
g 3U ) 7." famille. IEGITIIALES , fEgithali, Vieill. Cette famille ne comprend que les Mésanges. 24.9 genre. BIÉsANcn, Parus, Lin. , Vieill. , 'I'em. Bec court, conique, droit, subulé, fort, garni à sa base de petites plumes dirigées en avant qui cachent les narines; quel- quefois la mandibule supérieure recourbée, à sa pointe, sur l'infe- rieure; d'autrefois, bec mince, effilé et très-pointu ; tarses grêles, scutellés; queue fourchue ou étagée et plus ou moins longue. ‘ LesMésanges sont d'un naturel vif, courageux , même féroce et d’une grande fécondité. Elles ne craignent pas les oiseaux plus gros qu’elles et les tuent lorsqu’on les tient ensemble dans une volière. Elles habitent les bois , les vergers et les‘ marais où on les voit, sans cesse en mouvement, grimper ou se pendre aux arbres et aux roseaux. Leur nourriture consiste en graines , en insectes et en œufs de Lépidoptères. D'après la conformation du bec, qui n’est pas entièrement la même dans toutes les espèces, on peut les diviser en trois sections; savoir : 1.0 celles à bec épais et à pointe droite; 2.0 celles a mandibule supé- rieure convexe, dépassant Pinférieure -, 3.0 celles à bec mince , effilé et aigu. l." section. Bec épais, à pointe droite. lilésaxcu CHARBONNIÈRE: Parus mabr Gm. Vieil]. Tem. ' ,7 a s a a vulgairement Jilazizzguc; enl. 3, f. 1; pl. 117 IL, jeune dans le nid, 118 adulte; Encycl. , pl. 123 , f. 4. Sédentaire et très-commune. Elle passe l'automne et Phiver en troupes; fréquente nos vergers et jardins. La plupart se retirent au printemps dansles bois et bosquets, où elles nichent; quelques-unes restent près des habitations. Ce n'est guère avant
(31) le mois d’avril que la Charbonnière s'occupe de son nid , quoi- qu’elle s’apparie beaucoup plus tôt. Ses œufs, au nombre de douze à quinze , sont pointillés de rouge. Elle a l’iris brun noir. On la trouve à New-Yorck, d’où je l’ai reçue en 1834.. PETITE CHARBONNIËBE, Parus ater, Lin., VieilL, Tem.; pl. 119 R. De passage et rare dans le nord de la France. On la tue cependant, chaque année, en automne, dans les environs d’Amiens. Je l'ai reçue plusieurs fois de la Lorraine, où elle est aussi de passage. Elle a l’iris brun noir. NONNETE CENDRÉE, Parus palustris, Gm., Briss., Vieill., Tem. ; enl. 502, f. 1; pl. 120, IL, mâle. Vit, Pété, dans nos bois et forêts; s'approche des habitations en septembre et en octobre; on en prend alors un grand nombre dans les environs de Lille. M. Temminck rapporte a cette espèce la Mésange à tête noire du Canada, décrite par Vieillot sous le nom de Kiskis. Iris brun noir. lthîzsmen BLEUE, Parus cæmleæzs , Lath. , Vieill., Tem.; Mazingue bleue de nos campagnards; enl. 3 , f. 2; pl. 124 bis IL; atl., pl. 66, f. 1. Sédentaire: commune en automne et en hiver , époques où elle s’approche de nos habitations et fréquente les vergers et jardins. Elle se retire , au printemps , dans les bois et forêts où elle niche. Elle est très-répandue en Europe et ne fait, dit-on , qu’une seule ponte. Je l’ai reçue de New-Yorck. Iris brun noir. MÉSANGE HUPPÉE, Parus criatatus , Lin. , Vieill., Tem.; enl. 502, f. 2; EncycL, p1. 124, f. 1. 6
( 32 ) On la trouve dans la forêt de Mormal , où elle est sédentaire. On la trouve aussi en d’autres cantons du Nord de la France , mais eu moins grand nombre. Il paraît qu’on la voit dans presque toute l’Europe. Elle niche dans des trous d’arbres; pond six à huit œufs très-petits , blanc moucheté de roux. _Iris brun roussâtre. MËSANGE BICOLORE ou HUPPÉE nu LA CAROLINE , Parus bicolor, Lin. , Tem. Habite YAmerique septentrionale, le Groënland et la Géorgie , d'où je l‘ai reçue en 1829. On la voit assez souvent en Suède et en Dauemarck. La femelle ne diffère du mâle que par une huppe moins forte. Iris noisette. MÉSANGE AZURÉE ou Gaosss MÉSANGE BLEUE; Parus cyanus ; Vieill. Par. cyaneus , Pal. , Tem.; EncycL, pl. 123 , f. 5. Du nord de l’Europe et de l'Asie. En hiver, dansle centre de la Russie , eu Pologne et quelquefois en Suisse. MÉSANGE LUGUBRE , Parus lugubris, Tem. Habite la Dalmatie et la Hongrie. Assez répandue dans le centre de la Russie , en automne. Iris brun. MÉSANGE à ceinture blanche, Parus sibiricus, Gm._. Tem.; enl. 708. ' Habite le nord de l’Europe et de 1'Asie; descend en hiver dans quelques provinces de la Russie. MÉSANGE à longue queue, Parus caudalus, Lin., Lath., VieilL, Tem.; vulgairement Manche d’Alene; enl. 502, f. 3; pl. 122 IL, mâle; EncycL, 194, Ï- 3.
( 33 l Rare dans les environs de Lille. Habite principalement les bois et forêts; se répand en hiver dans presque toute l’Europe et revient au printemps pour nicher. Îris brun noir. Elle paraît commune en Lorraine , en Anjou et dans les Pyrénées. 2.‘ section. Mandibule supérieure convexe , dépassant Pinférieure. MÉSANGE zuousracnn, Parus biarmicus, Lin. , Vieill., Tem; enl. 618, f. 1, mâle , f. 2. femelle; pl. 123, R. , mâle , 123 bis femelle; Encycl. , pl. 121p, f. 5 , mâle. Cette espèce habite de préférence le nord de l’Europe. Elle est commune en Hollande et passe , chaque année, derrière la citadelle de Lille , et en d’autres endroits de notre contrée, à la fin d'octobre. Elles sont en petites troupes de dix a douze. Il en est qui nichent dans les fossés de Saint-Omer et les vastes marais de Péronne. Un très-grand nombre couvaient, il y a quelques années , dans les Moëres de Dunkerque; elles établis- saient leur nid dans les huttes en roseaux que l’on construisait pour tirer des canards. Un hiver rigoureux, les oiseaux de proie , une chasse mal entendue , le dessèchement de ces marais en ont détruit une grande partie et fait émigrer le reste. Ou n'en voit plus depuis huit ans. Ce charmant oiseau vit très-bien en captivité. On le nourrit d’œillette , de noix et de mie de pain. On le dit aussi commun en Italie, dans les marais d’0stia, qu’en Hollande. Il a l’iris jaune. Sa ponte est de six a huit œufslblanc rosé tacheté de brun. 3.‘ Section. Bec mince effilé et aigu. MÉSANGE nnmz ou PENDULINE, Parus pendulinus, Lin., Vieill. , Temu, enl. 618 , f. 3 , 708lejeune-,pl.124 11., f. 1 , mâle adulte , f. 2, tête du jeune; Encycl., pl. 121i, f. 2.
( 84 l Niche en Autriche, le long des bords du Danube. Tuée près de Dieppe, par M. Hardy. De passage en Provence et accidentelle- ment en Lorraine. Iris jaune, suivant M. Temminck. 8.6 famille. TISSERANDS , Teætores , Vieill. Com osée d’un seul enre et d’une seule es èce. P 25.9 genre. Lomor , Oriolus, Lin., Vieill., Tem. Bec alongé, convexe et caréné en-dessus, échancré a son extrémité, narines nues, percées dans une membrane. On ne connaît que le Loriot qui habite les bois , les vergers , et fixe son nid avec art a une branche d’arbre élevé. Lonror, Oriolus galbula , Gm., Vieill. , Tem.; vulgairement Compère-Loriot; enl. 26, mâle; pl. 125 IL, mâle , 126, femelle, 127 , mâle après la première mue; Encycl. , p1. 168, f. 4. Il arrive à la fin d’avril et nous quitte en septembre. Un grand nombre nichent dans nos bois et font une grande consommation de cerises dans nos vergers. Le mâle , la femelle et les jeunes ont un plumage qui leur est propre. Il est très-répandu en France durant la belle saison. Ses œufs sont blancs et marqués de quelques points noirs quand ils sont vides , mais pleins ils ont une belle teinte rosée. Il a l’iris rouge vif. 9.0 famille. LËIMONITES,Lez'monites,Vieill. 4 Elle n’a qu’un genre qui comprend deux espèces , l’Ètourneau vulgaire et YÈtourneau unicolore. 26.8 genre. ÉTOUBNEAU , Sturnus , Lin., Vieill. , Tem. Bec longicône , presqu'aussi long que la tête, légèrement déprimé , obtus à sa pointe; mandibule supérieure formant un angle aigu dans les plumes du front; narines à moitié bouchées par une membrane; ailes et tarses longs.
( 85 ) Les Étourneaux vivent d'insectes et de baies. Ils se tiennent en grandes bandes, l'hiver. ÈTOUBNEAU VULGAIRE ou COMMUN , Smrnus vulgaris, Gm., Vieill., Tem.; vulgairement Sansonnet ou Eperon; enl. 75; pl. 128 IL, mâle après la première mue; atl. , pl. 65, f. 1. Sédentaire et commun; vit en grandes troupes l'hiver , se mêle alors aux bandes de Corneilles qui ravagent nos champs; niche dans des trous d’arbres , de clochers et des grands édifices de nos villes. Il est recherche par les oiseleurs, qui lui apprennent à parler et a siffler différents airs populaires. On le trouve dans presque toute l’Europe. Il a l’iris brun noisette. ETOUBNEAU UNICOLORE, Stumus unicolor, Tem., VieilL; pl. col. 111. Habite la Sardaigne et parait avoir les mêmes habitudes que l‘Étourneau vulgaire. Les deux espèces forment quelquefois entre elles des bandes nombreuses. Il a l'iris brun foncé. 10.9 famille. CORACES, Caracos, Dandin, VieilL; Rolliers, Cuv Elle est composée des Corbeaux, Pies , Geais, Coracias , Cho- quards, Casse-Noix et Rollîers. 27.6 genre. CORBEAU , Cornus, Lin. , Vieill., Tem. Bec robuste, arrondi en—dessus, comprimé, a bords tranchants, entier ou échancré à sa pointe; narines recouvertes de plumes sétacées dirigées en avant; ailes pointues; tarses longs et forts; queue égale ou faiblement arrondie. Les Corbeaux sont omnivores et ne manquent pas d’intelli- gence. La plupart vivent en société et se réunissent en grandes. bandes l’hiver. Ils habitent, Pété, les bois ou les rochers.
( 35 l CORBEAU , Cornus coraæ . Lin. , Viei|l., Tem.; C orvus , Briss.; enl. 495; pl. 129 11.; Encycl. , pl. 136 , f. 1; atl., pl. 35, f. 1. Habite ditïérentes localités de la France. Niche dans la forêt de Crécy, dans le Boulonnais, en Lorraine , en Anjou et sur les rochers des environs de Namur, où il est sédentaire et solitaire. On le dit commun dans le nord, surtout en Islande. La femelle est un peu plus petite que le mâle. Il a l'iris brun et cendré. CORBEAU DE F EROÉ ou LEUCOPHÉE , Corvus leucophæus, Vieill., Tem.; Cornus borealis albus, Briss. Habite les îles Feroé et n'a pas été vu ailleurs. Iris noir. Il n'est pas certain qu'il diffère spécifiquement du Connus coraæ. Ciest, suivant quelques ornithologistes, une variété locale dépendante de l'influence du climat sur la coloration du plu- mage. CORBINE , Corvus corone, Lin., Vieill., Tem.; Corneille, Briss. , Cuv.; vulgairement Corbeau; enl. 483; pl. 130 1%.; EncycL, pl. 136, f. 2. Sédentaire et commune; vit, pendantPhiver, en société avec les Freux et les Corneilles mantelées qui couvrent nos champs. Au déclin dujour, ces oiseaux gagnent tous ensemble les bois et font retentir les airs de leurs croassements. Un seul arbre porte quelquefois un groupe de 50 a 60 individus. On dit qu’elle est commune en Morée et au Japon, et qu'on ne la trouve pas en Suède et en Norwège. Elle a l'iris brun foncé. Elle s'allie quelquefois avec la Corneille mantelée et offre diverses variétés. Une Corbine que j'ai reçue de New-Yorck ne diffère pas sensiblement de celles de notre contrée. Elle me paraît seulement un peu plus petite. CORNEILLE BIANTELÉE, Corvus cornix, Lin., VieilL, Tem.; Corniæ cinerea, Briss.; vulgairenient Gris-Manteau; enl. 76; pl. 131 R.; EncycL, 136, f. 1;.
( 37 ) Habite le nord de l‘Europc. Ne vient ici qu'en automne, pour passer l'hiver. Arrive des la mi-octobre et nous quitte dans le mois de mars. Quelques unes nichent dans le Boulonnais. Rare en Languedoc et en Provence. En grand nombre, l'été, en Suède et en Norwège. Je ne trouve pas de différence dans plusieurs sujets que j’ai reçus de New—Yorck. J ’ai vu des variétés blanche et presque noire. Iris brun foncé. FnEUx ou FRAYONNE, Corvus frugilegns , Gm. , Vieil]. , Tem.; vulgairemenfCorneille noire; enl. 484.; p]. 132 R, f. Llejeune, f. 2, tête de l’adulte ou vieux. Habite, de préférence, les régions septentrionales de PEurOpe. Nous ne voyons ici cette espèce qu'en automne et en hiver. Elle fait alors , avec ses‘ congénères, de grands ravages dans nos champs. Quelques individus nichent dans le Boulonnais; rare en Provence. Iris brun noir et non gris blanc comme le dit M. Temminck. Varie accidentellement comme les autres Cor- neilles. CHOUCAS ou PETlTE CORNEILLE uns CLOCHERS , Cornus «none- dula, Gm., Viei]l., Tem.; enl. 523; pl. 133 R. Sédentaire et commun en France; se réuniten troupes, l'hiver, avec les Corneilles qui sont si communes dans nos campagnes; vit, Pelé, avec sa femelle, et niche dans les trousde clochers ou de vieux édifices élevés. Iris blanc. J ’en ai vu des variétés blanche et tapirée de cette couleur. Il est très-commun en Morée. On assure qu’il y vole en si grandes bandes que le soleil en est obscurci. CHOUC , Cornus spermogulus , Friscb, Tem. , Monedula nigra, Briss. , enl. 522. Espèce très-douteuse, admise depuis peu par M. Temminck
a‘ 88 ) Ce naturaliste assure qu'on la trouve quelquefois en France et qu’elle est commune en Espagne. N’est-ce pas une variété du Choucas proprement dit? je ne l’ai vue nulle part. M. de Méezemaker, maire de Bergues, m’écrit cependant qu’il l’a tuée en 1831 dans son jardin, où il venaitmanger des cerises, en la compagnie de Choucas qui habitent en grand nombre les tours de cette ville. Il est beaucoup plus petit que ceux-ci. On dit que l'on voit accidentellement dans les contrées orien- tales de l’Europe, le Corbeau daourien, Corvus dauricus. Son existence comme européen est trop douteuse pourle comprendre dans ce catalogue. C’est un oiseau de l’Asie qui a été décrit par Pallas. 28.“ genre. PIE, Pica, Briss. , VieilL; Cornus, Lin.; Garrulus, Tem. Bec médiocre, droit, convexe et un peu échancré à sa pointe; queue très-longue et étagée. - Les Pies sont aussi omnivores et ont de grands rapports avec les Corbeaux. Elles en différent cependant beaucoup par leur marche, qui se compose de petits sauts , tandis que celle des Corbeaux est posée et grave. Ou en connaît deux espèces. PIE , Pica albiventris , VieilL; Cornus pica , I..in.; Pica, Briss; Agache de nos campagnards; enl. 4.88; pl. 134 1%.; Encycl. , pl. 139; atl. , pl. 25 , f. 2. Sédentaire et très-commune. s'occupe, dés le mois de février, de la construction de son nid, qu’elle établit sur les arbres. On assure qu'en Norwege elle niche dans les édifices. L’espèce existe en Morée, au Japon et dans l’Amérique septentrionale. J’en ai reçu une demi-douzaine de New-Yorck, entièrement semblables aux nôtres. Iris noir. Je connais des variétés blanche , rousse , grise et tapirée de blanc. PIE TURDOIDE, Garruilus cyanus , Tem. ; Cornus cyanus, Pal].
x39; On la dit commune en Espagne. Pallas l’a trouvée en Crimée et dans la Daourie. Oiseau très-rare etrecherché par les collec- teurs français; aussi son prix est-il très-élevé. 29.‘? genre. GEAI, Garrulus, Briss. , Vieill. , Tem.; Cornus , Lin. Bec également médiocre, droit, courbé à sa pointe; ailes et pieds comme les Pies et Corbeaux; queue carrée et légèrement arrondie. Les Geais sont vifs et criards. Ils vivent de grains et d'insectes. Trois espèces. GEAI, Garrulus glandarius; Gm., Vieill., Tem.; Gar- rulus Brissn, Colas de nos campagnards; enl. 481; pl. 135 R.; m1., pl. 36,f. 1. Sédentaire et commun; habite nos bois; säpprivoise et parle facilement; très-recherché par les enfants qui s’en amusent beaucoup et leur apprennent à parler. Répandu dans toute l’Europe. J'en ai reçus de New-Yorck qui ne diflèrent pas des nôtres. Je possède une variéte blanche queje doisà Fobligeance de M. Verstraete père. Elle a été prise à ‘Menin. J’en ai vu cou- leur Isabelle et gris de liu. _GEAI à calotte noire, Garrulus melanocephalus, Géné. Habite la Grèce et le Caucase. Il est indiqué et décrit par M. Temminck plutôt comme une race constante que comme une espèce. Il dit qu’on le mange dans plusieurs parties de la Grèce. Je ne le connais pas. GEAI IMITATEUB, Garrulus infaustus, Tem.; Cornus infaustus, Lin.; enl. 608, Padulte sous le nom de Geai de la Sibérie; Encycl. , pl.'137, f. 4. ' Habite la Norwége, la Suède et la Laponie. MM. de Lamotte
(901 et de Cossette en ont rapporté un certain nombre deleur voyage dans le nord. 30.9 genre. CORACIAS , Coracia , VieilL; Çorvus , Lin.; Cora- cias, Briss. ; Crave , Fregilus, Cuv.; Pyrrhocoraæ , Tem Bec entier, alongé, grêle, arrondi, arqué et pointu; ailes et pieds comme les Corbeaux. CORACIAS à bec rouge, Coracia erythrorampkos, VîeilL; Corvus garrulus , Gm. ; Fregilus graculus . Cuv. {Pyrrhocoram graculus, Tem.; enl. 255; pl. 137 IL; Encycl. , pl. 14, f. 3. Iÿapparition accidentelle dans notre contrée. Habite les Alpes suisses, les P_yrénées et les montagnes de la Provence; niche dans les fentes de rochers inaccessibles et non sur les arbres. La femelle ressemble au mâle; elle en dilfère seulement par la taille qui est un peu plus forte et le bec qui est moins effilé. Cet oiseau paraît moins commun que le précédent. J'en ai trouvé un sur le marché de Lille, en 1825. Iris brun. 31.0 genre. CnoQuAnn , Pyrrhocoraæ, Cuv. , Vîeill., Tem. ; Cornus , Lin. Bec médiocre , un peu courbé; mandibule supérieure légère- ment écbancrée à sri pointe; narines ovoïdes, cachées par les plumes sétacèes; pieds forts et ailes étendues. CEOQUARD 1ms ALPES, Pyrrhocoraæ alpinus, Cuv., VieîlL; Cornus Pyrrhocoraæ , Lin.; Pyrrhocoraæ Pyrrhocoraæ , Tem.; enl. 531 , représente un jeune; pl. 138 IL, l'adulte. Habite les Alpes et les Pyrénées; niche dans les fentes des rochers escarpés. On le trouve en Provence. Les jeunes ont les pattes noires, tandis que les vieux les ont rouges. Iris brun.
. (91) 32A’ genre. CASSE-NOIX, Nucifraga, Briss., Vieill. , Tem.; Corvus , Lin. Bec entier, plus ou moins alonge , un peu dilaté et presque mousse à son extrémité; mandibule supérieure plus longue que l'intérieure; narines rondes , cachées par des plumes sétacées; doigts externes soudés à leur base. CASSE-NOIX VULGAIRE ou MOUCHETË, Nucifraga guttata et caryocataclcs, VieiL, Tem.; Cor-vus cargm, Gm.; enl. 50; pl. 136 R. ; Encycl. , pl. 140 , f. 2; atl., pl. 30, f. 2. De passage irrégulier en France. On en voit ici tous les 5 ou 6 ans et toujours au commencement de l'automne; c'est, dit-on , un habitant des montagnes du Nord. Le bec de cet oiseau n'offrant pas toujours la mêmelongueur, M. Brehm s'est empressé d'en faire deux espèces sous les noms de Nucifraga macrorhyizcus et brachyrhyncus. M. Baillon d’AlJbeVille a suivi son exemple dans son catalogue des oiseaux de son pays. Iris brun. 33.9 genre. RoLLmn, Galgztlus , Briss. , 'ieill.; Coracîas, Lin., Cuv. , Tem. Bec nu à sa base, plus haut que large , crochu à sa pointe; narines obliques, linéaires , à moitié fermées; tarses plus courts que le doigt du milieu; ailes longues. Les Rolliers sont farouches et Vivent d'insectes. Une seule espèce. BoLLmn COMMUN ou ŒEUROPE, Galgulus garrulus, Vieill.; Coracias garrula , Gm., Tem. ; enl. 486; pl. 139 IL, mâle adulte; Encycl., pl. 140, f. 4; atL, pl. 49, f. 1. De passage , de loin en loin et isolément, en Lorraine et dans le nord de la France. On le trouve en Morée , en Italie, dans
(92) ‘les Vosges , en Allemagne, en Suède et fort avant dans le nord. Je l'ai reçu de la Franche-Comté et des Hautes-Pyrénées. Il est très—commun en Morée, en automne , et devient alors très-gras. Il y est recherché pour les tables surtout dans les Cyclades. Je l'ai trouvé sur le marché de Lille. Iris rose suivant M. Philippe. 11.0 famille. BACCIVORES, Baccivori, Vieill. Elle ne comprend qu'un genre et une espèce. 34.9 genreJAssun , Bombicilla , Briss., VieilL, Tem.; Ampelis, Lin. Bec court, fendu , glabre , déprimé et trigone à sa base , fléchi et échancré a sa pointe; narines ovoîdes , percées de part en part; pieds assez courts; ailes médiocres; de petites palettes rouges àrextrémité de plusieurs rémiges secondaires; queue moyenne et arrondie. JASEUR DE BOHÈME ou GRAND JAsnun , Bombycilla garrula , VieilL, Tem.; Ampelis garrulus, Gm.; Bomby. Bohemica, Briss.; enl. 261; pl. 137 R. ; Encycl. , pl. 189 , f. 3; atl., pl. 59, f. 2. Nous le voyons dans les hivers rigoureux. Il s'en est fait un passage considérable en 1828; on en a tiré jusque dans les jardins de nos villes. Nous en avons eu un autre en 1834., quoique le froid fût très-modéré. Habite, durant Tété, les parties orientales du nord de l’Europe. On le trouve quelquefois en Proveuce. i Iris brun roux. 12.9 famille. CHÈ LIDONS , Chelidones , VieilL; Fissirostres, Cuv. Elle se compose des Hirondelles, Martinets et Engouleve- menls. Ces espèces nous quittent en hiver et ne vivent que dînsectes ailés qu'ils saisissent en volant. Quatre genres.
l 93 ) 35.° genre. llmoNDELLn , [Iirundo , Lin. , Vieil. , Tem. , Cuv. Bec très—court, glabre, fendu , déprimé, presque triangulaire a sa base , étroit et courbé à sa pointe ; ailes très-longues, pieds très-courts. Les Hirondelles vivent d'insectes qu'elles saisissent en volant. On en compte six espèces. HIRONDELLE m: cnnnmräu , Hirundo rustica, Gm., Vieîll. , Tem., Cuv.; Hir. domestica, Briss.; enl. 543, f. 1; pl. 141 R. Très-répandue en France; niche dans l'intérieur des habita- tions et des écuries. Iris brun noir. Varie assez souvent. J'en ai une gris de lin et une autre tapirée de blanc. . ' HIRONDELLE DE FENÊTRE, Hirundo urbïca, Lin., Vieill.; ‘ Tem.; petite Hirondelle ou Martinet à cul blanc, Hirundo miner seu rustica , Briss.; enl. 54, f. 2 , sous le nom de petit Martinet; pl. 1M. IL; EncycL, pl. 133, f. 4; atl., pl. 34, f. 2. Commune dans toute la France. Arrive avant l'espèce précé- dente et nous quitte fort tard. On en voit dans les environs de Lille, jusqu'au 25 décembre, lorsque la saison est tempérée. Varie accidentellement. Iris noir. BmoNnELLE ROUSSELINE ou A ‘rima: noussn , Hirundo rufula , Tem.; Hirundo capensis, Gm.; enl. 723, f. 2, la femelle. Levaill. , pl. 246 , f. 1 , le mâle. Habite principalement le midi de l’Afrique; de passage en Sicile, dans les îles de l’Archipel et en France. On assure qu'on la prend chaque année à Saint-Gille, dans le courant de mai. On l’a tuée près de Gênes. Elle a, dit—on , l'iris noir.
(94) HrnoxnnLLE DE rumen , Hirundo riparia, Lin., Vieil., Tem.; enl. 54.3 , f. 2; pl. 143 R. ; Encycl.pl.13i, f. 3. Ne se trouve que dans certains cantons du nord de la France. Un assez grand nombre nichaient dans les fortifications de Lille avant les réparations qu'on y a faites; niche encore dans celles de Cambrai; dépose ses œufs dans des trous sur les bords de Peau; sa ponte est de trois a cinq œufs blancs lustrés. Habite aussi les Pyrénées. Cette espèce est beaucoup moins commune que celles précé- dentes; des qu’onl’inquiète, elle quitte le lieu où elle a établi sa résidence. Elle arrive après et part avant les autres Hirondelles Iris brun clair. HmoNnELLE DE nocnnn , Himndo montana, VieiL; H. rupcs tris , Lin. , Tem.; pl. 142 R. , l'adulte. Habite la Sicile , la Sardaigne, les Alpes, les Pyrénées et le nord de PAfrique; de passage dans le département de Plsère, en Provence et en Languedoc. Iris noisette foncé suivant les nus, et d’une couleur aurore suivant P. Roux. HmoNnELLn BOISSONNEAU ,_ Hirundo boissonneaztti, Tem. M. Temminck décrit, sous ce nom , une Hirondelle que je ne connais pas , qui lui a été envoyée par M. Boissonneau, mar- chand d’objets d'histoire naturelle a Paris , lequel lui a assuré qu’elle a été capturée dans le midi de I'Espagne. Il paraît que fauteur du manuel l’a reçue aussi de la Grèce et de Tripoli, du moins une note fort peu claire semble le dire. Voyez la 4.3 partie de cet ouvrage , p. 653. 36.3 genre. ltlarmxnr, Cypselus , Illig. , VieilL, Cuv. , Dficro- pus, Mey. Bec comme celui des Hirondelles; narines fendues longitudi-
(95) nalement , ouvertes, garnies sur les bords de petites plumes; ailes très-longues; tarses très-courts; pouce dirigé en avant; ongles crochus et aigus. Les Martinets ont les mêmes habitudes que les Hirondelles et vivent comme elles d'insectes, qu’ils saisissent en volant. On en connaît deux espèces. MARTINET Nom, Cypselus apus , Illig., Briss.; H irundo apus , Gm.; Martinet de muraille , Cyps. murarius , Tem.; enl. 54.2 , f. l ;pl. 145 IL; Encycl. , pl. 135, f. 4; at|., pl. 34, f. 1. Commun en été; niche dans les trous de clochers, de mu- railles et des édifices élevés; arrive après et nous quitte avant les hirondelles. Iris brun gris foncé. MARTINET à ventre blanc. Cypselus alpinus, Vieill. , Tem.; Hirundo melba, Lin.; Cypselus melba, Br.; pl. 146 R Habite lcs Alpes et les Pyrenées, d’où je l'ai reçu plusieurs fois. On le trouve aussi en Provence , en Languedoc , en Italie et en Sardaigne. Il a été tué plusieurs fois en Angleterre. Iris brun foncé suivant M. Temminck et noisette suivant M. Phitippe. 37.6 genre. ENGOULEVENT, Caprimulgus, Lin. , Vieilt., Tem. Bec flexible, fendu jusqu’au—delà des yeux , très-déprimé à sa base , garni de soies; mandibule supérieure crochue , Yinfé- rieure retroussée; narines larges, fermées par une membrane couverte de plumes; doigts antérieurs réunis; pouce versatile, articulé sur le côté interne du tarse; doigtintermédiaire pectine. Le genre de vie des Engoulevents a de grands rapports avec celui des Hirondelles; ils se nourrissent, comme elles, d'insectes ailés,mais ne se font voir qu’au déclin dujour et pendant la nuit. Deux espèces seulement sont admises: l’Engoulevent vulgaire
x96) et celui à collier roux. On dit que l’on a trouvé dans la Pro- vence I’Engoulevent à queue étagée du Sénégal , Caprinmlgus climacurus , VieilL; mais Polydore Roux n’ayant pu obtenir ni me donner le moindre renseignement sur Papparilion de cet oiseau dans la contrée qu’il habitait,je ue le comprends pas dans ce catalogue, ENGOULEVENT VULGAIRE , Caprimulgus vulgarisNieiIL; Capri. Europæus, Gm. , Tem.; tête de chèvre ou Crapaud volant, Caprimulgus, Briss.; enl. 193; pl. 1147 R. , mâle; EncycL, pl. 98 , f. 3; atL, p]. 33, f. 2. Niche dans nos hois et ne vole que le soir; arrive dans le mois de mai et nous quitte à la fin de septembre. Plus commun dans le midi que dans le nord. Le mâle se distingue de la femelle par deux taches hlancbesà l'extrémité des pennes externes de la queue. Iris brun noir. ENGOULEVENT à collier roux, Caprinmlgus ruficollis , Vieill., Tem.; pl. 148 R. Habite le midi de YESpagne et se fait voir quelquefois en Provence , mais très-rarement. On l’a tué près de Marseille- Iris brun noir. 13.6 famille. MYIOTHÈRES, Myiotheres, VieilL; Muscica- pidées, Less. Un seul genre, comprenant cinq espèces. 38.‘! genre. GonE-Moucnn , Muscicapa, Lin. , et des auteurs. Bec médiocre‘, trigone, garni de soies longues et raides, déprimé à sa base , comprimé vers la pointe qui est courbée et échancrée; narines couvertes en partie par quelques poils dirigés en- avant.
(97) Les Gobe-Mouches se nourrissent uniquement d'insectes. On en connaît quatre espèces. GoBE-llîoncnu vuLoalnn, Jlllzscicapa grisolu, Gm., VieilL, Tem.; Tappe à Mouques de nos campagnards; enl. 565, f. 1; pl. 11m9 R. , l'adulte; Encycl. , pl. 190, f. 1. Niche dans nos jardins et bosquets; nous quitte en automne pour revenir en avril; répandu dans les contrées tempérées de l'Europe; rare en Hollande. Point de diflérence entre le mâle et la femelle. Iris noir. GoBE-Lloucnn NOIR ou BEC-FIGUE Muscicapa atricapilla, Gm. , Vieill.; JIIusci. luctuosa, Tem.; enl. 665, f. 2, le mâle , f. 3, la femelle; pl. 150 , f. l, R, mâle adulte en livrée d'été, f. 2, femelle. De passage en petit nombre dans le nord de la France en automne et au printemps; niche quelquefois dans le Boulonnais et les environs de Lille g habite de préférence les contrées mé- ridionales de la France et de l’Europe. On ne le trouve pas en‘ Hollande. Je l'ai reçu plusieurs fois des Pyrénées et de la Lor- raine où il n’est pas rare. Il al’iris noir. A Cet oiseau prend beaucoup de graisse en automne et est alors fort recherché pour les tables dans les localités de la France où il passe en grand nombre. M.Darracq dit que c’està tort qu'on lui a imposé le nom de Bec-Figues; qu’il ne touche jamais aux figues; que les habitants de la contrée qu’il habite ne le con- naissent que sous le nom de Bergeron et désignent sous celui de Bec-Figue la Sylvia Iwrtensis, qui ne vit en automne que de ce fruit. GOBE-MOUCHEà collier, zlluscicapa streptophora, Gm., VieilL; lllusc. collaris , Bechst; Musc. albicollis, Tem.; pl. 151 R. , le mâle en livrée d’été; Encycl. , pl. 190, f. 6. F‘ l
( 93 ) De passage accidentel dans notre contrée; trouvé près de Lille en mai; point en Hollande; habite particulièrement le centre de l'Europe. On me l’a envoyé de la Lorraine oùilniche. Iris noir comme le précédent. GOBE-MOUCHE nouer-murs, Muscicapa parva, Bechst. , Tem. Habite la Hongrie et les environs de Vienne en Autriclie. Il paraît rare partout ailleurs. M. Schinz m’écrit qu’il a été trouvé en Suisse. 14.3 famille. COLLURIONS, Colluriones, Vieill. 3 Accipitres, Lin.; Deutirostres, Cuv.; Crenirostres , Dum.; Laniadées, Less. 39.‘? genre. PIE-GRIËCHE , Lanius, Lin. et des auteurs. Bec fort, convexe, très-comprimé, garni de soies raides, denté et crochu a sa pointe; narines presque rondes a moitié fermées par une membrane voûtée; ailes a pennes hâtardes; tarses assez longs , sculellés; queue moyenne ou étagée. Les Pies-Grieches ont des habitudes et des mœurs remar- quables. Elles sont courageuses , très-querelleuses et cruelles. Leur nourriture consiste en gros insectes et en petits ani- maux. On en compte sept espèces. Pm-Gmiacun musa, Lanius eæcubitor , Lin., Vieill., Tem.; Lanius cinereus, Briss.; vulgairement Agachette; enl. M5; pl. 152 R. g Encycl. , pl. 171 , f. 3. Sédentaire : habile nos bois et forêts. Elle n’est que de pas— sage dans la Provence et le département des Basses-Pyrénées. Iris brun. PlE-GRIÈCHE MÉRIDIONALE , Lanius meridionalïs, Tem., IL; pl. col. 143; pl. 153 IL. le mâle. Sédentaire en Italie et dans le nord de l'Afrique. Très-rare et accidenlellennent en Provence. Suivant Vicillot , elle habiterait
(99) aussi le nord de l’Amérique et ne ditïérerait en rien de la Pie- Grièche boréale, Lanius borealis. ' . Iris noir. PIE-GRIÈCHE ŒITALIE ou A POITRINE nosn, Lanius miner, Lin.; Lan. ftalicus, Lath.; enl. 32; pl. 151L R, f. 1, mâle adulte, f. 2, tête du jeune de l'année. Habite le midi de l'Europe, I’Espagne, Pltalie, la Turquie; de passage en Languedoc et en Provence , dans les mois d’avril et de septembre; quelquefois aux environs de Paris. On l’a trouvée en Suisse. Iris noir grisâtre. PlE-GRIËCHE ROUSSE; Lanius rutilus ,Vieill.; Lanius rufus , Briss.; Lan. collurio rufius et Pomæranus , Gm.; vulgairement Agachette rousse; enl. 9, f. 2 , mâle , 31 , f. 1 , le jeune et non la femelle; pl. 157 11., mâle adulte, 158 , femelle adulte. Habite nos bois Tété; plus rare que la Pie-Grièche grise; nous quitte l'hiver. On la trouve dans toute la France et elle est commune en Lorraine , dans les Basses et les Hautes-Pyrénées. Iris brun clair. PIE-GRIËCHE COURONNÉE ou A CAPUCHON , Lanius cucullatus, Tem. Tuée dans les départements de l’ouest de la France , notam- ment en Bretagne. M. Boissonneau , qui me l’a procurée , il y a longtemps, m’a assuré l’avoîr reçue du midi de I’Espagne. Elle a beaucoup de ressemblance avec la Tchagra; mais elle en dilîère sensiblement par une taille plus forte et des teintes plus prononcées. Je lui avais donné le nom de Coronatus. M. Tem- minck la rapporte au Lanius rutilus , Var. C. de Lath., et à la Pie—Grièche rousse du Sénégal, enl. 579, f. l. Je doute qu’il ait raison sur ce dernier point.
( 100 ) Pm-Gmizcnn BRUN-MARRON , Lanius castaneus , Lin., Risso. Elle est indiquée comme oiseau d’Europe par M. Risso. Ce naturaliste dil qu’elle a la queue cunéiforme; que les rectrices du milieu sont d’une couleur ferrugineuse a leur extrémité; que le corps est en-dessus d’une couleur marron et blanc en- dessous; que sa taille est de onze pouces et qu’elle habite les bois des Alpes méridionales pendant toute l'année. Je ne l'ai vue dans aucun cabinet. Esl—ce bien une espèce‘? d'après une description aussi succiute, il est impossible d’émettre une ‘opinion à ce sujet. ECORCHEUR, Lanius collurio, Briss., Vieill., Tem.; Lanius miner, Lin.; pl. 155 R., mâle, 156 , femelle. Habite nos bois; répandu non seulement en France, mais encore dans toute l’Europe. Je l‘ai reçu de New-Yorck parfai- tement semblable au nôtre. Iris brun. 15.° famille. CHANTEURS, Canari, Vieill. Cette famille comprend les Grives et lilerles, les Turdoïdes , les Martins , les Aguassières, les Acccnteurs , les Motteux , les Alouettes , les Pipis , les Hoche-Queues, les Fauvettes , les Roi- telets et les Troglodytes. 5.0.9 genre. GRIVE ou llIEnLE, Turdus , Lin. , Briss. , Vieill. , Tem. Bec comprimé et recourbe, légèrement dentelé à sa pointe et quelques poils isolés à sa base; narines ovoïdes, à moitié fer- mées par une membrane; tarses longs; doigt egterne soudé à son origine. ‘ Les Grives etles Merles sont frugvores et insectivores. Ils émigrent, en général, en grandeshandes. Leur chair est bonne et très-recherchée en automne dans quelques espèces.
(l0l) On admet aujourd’hui les espèces suivantes‘, (‘xrive chanteuse , Draine,Grive dorée, Litorne , Mauvis , petite Grive , Merle noir, Merle à plastron , Merle erratique , Merle a gorge noire , Merle Nanmann, Merle blafard, Merle a sourcils blancs , Merle de roche et Merle bleu. A M. Brehm , en qui on ne doit avoir qu'une confiance limitée , pour les raisons données ailleurs, indique comme européen le Merle aurore, Turdus auroreus, Pallas , et M . Temminck , dans la 3.8 partie de son manuel, donne la traduction de la description faite par cet ornithologiste. On l'aurait tué en Allemagne en 1820 et en 1826. On cite aussi le Turdus ruficollis et le Turdus kamtschatkensis, Pennant. Le premier est un oiseau de la Sibérie et le second du Kamtschatka. M. Risso parle du T urdus barbaricus, Lin. , qu’il aurait trouvé sur les Alpes maritimes, et M.Boié du Turdus ou Iæos Squamatus, Tem., qui aurait été pris dans l’île Heli- goland. Le Squamatus habite Java; comment a-t-il pu de là gagner une île du nord? une pareille émigration n’cst pas pro-y hable. Si réellement il y a été pris , c’est sans doute un individu échappe d’une cage. M. Boié n’aurait-il pas considéré comme tel un Turdus auroreus .7 GKIVE CHANTEUSE ou DES VIGNES, Turdus musicus, Lin., Vieill. 'l‘er_n.; Turdus minor, Briss.; enl. 4.06; pl. 164 Pu; Encycl. , pl. 174, f. 1. Passe en grand nombre en octobre dans nos départements septentrionaux et revient en mars. C'est de toutes les Grives la plus délicate et la plus recherchéepar les gourmands. Quelques unes nichent dans nos bois. Varie souvent; j’en ai -une blanche et une tapirée de cette couleur. Iris brunâtre. DRAIN]: ou DRENNE, Turdus viscivorus, Lin., VieilL; Turdu:
(102) major, Briss.;vulgairement Grive du pays; enl. 4S9; p]. 169 R. ; Encycl. , pl. 174., f. 2. Espèce la plus grande; sédentaire et solitaire dans nos dépar- tements du nord; niche dans les bois; de passage en Provence et en Lorraine; quelques-unes cependant y sont sédentaires comme dans notre contrée; niche aussi dans les forêts peu élevées des Pyrénées. Iris noisette brunâtre. Gmvn nonrän, Turdus aureus , Faune de la Moselle ; T. Varius, sen Withez’ , Tem. » Figurée sous ce dernier nom par M. Gould, naturaliste anglais. Cet oiseau est ainsi décrit dans la Faune du département de la Moselle, année 1836 : a Longeur 11 pouces 3 lignes. n A beaucoup de rapports avec la Grive Draine , mais ses pro- portions sont d’un tiers plus fortes; toutes les parties supé- rieures de son plumage sont d'un brun olivâtre clair, à reflets dorés obscurs, chaque plume terminée par une tache noire en forme de demi-lune, dont le" coté antérieur est légèrement concave; les parties inférieures tclles que la gorge , le cou et la poitrine , sont d'un blanc jaunâtre qui se fond sur les cotés avec les teintes plus foncées du dessus du corps, mais le ventre est d’un blanc pur; toutes les plumes de ces parties terminées aussi par une légère tache noire en demi—lune , coupée carrément ou en ligne droite en avant, au lieu que dans la Draine, ces taches sont plus petites , triangulaires et en fer de lance; cou- vertures alaires supérieures noires, terminées dc blanc rous- sâtre qui remonte en pointe sur la tige de la plume; pennes primaires d'un brun noirâtre , liserées de roussâtre et blanches intérieurement, a Pexception de la première; pennes secon- daires roussâtres en-dehors et noirâtres en-dedans , avec la partie mitoyenne intérieure blanche; couvertures inférieures
(103) des ailes blanches et noires dans le milieu, ce qui forme sous l'aile une bande de cette dernière couleur; queue noire , à Pexception des quatre plumes intérieures qui sont d’un roux olivâtre en-dessus, les suivantes terminées par une tache blanche,et la dernière bordée de roussâtre. n M. J. Holandre, conservateur du musée d'histoire naturelle de Metz, dit que cet oiseau a été tué à quelques lieues de cette ville, dans le mois de septembre, eu la compagnie d’autres Grives; qu’un individu semblable existait en 1820 au Muséum de Paris sous le nom de Draine , variété A , et qu'aujourd'hui plusieurs individus de la Nouvelle-Hollande, qui paraissent de la même espèce , y sont désignés sous le nom de Turdus squama- tus. Serait-ce lè Turdus auroreus de Pallas, décrit par M. Brehm, qui aurait été pris près de Braconswick en 1820, et près de Breslaw en 1826 ‘I M. Temminck, dans la 4.9 partie de son Manuel, décrit ce Merle et le désigne, d'après M. G-ould, sous lenom de T urdus varius seu Withei, et dit qu'il visite accidentellement l’Europe occi- dentale et qu’il a été tué en Angleterre, à Hambourg sur le Rhin et en Allemagne. LITonNE, T urdus pilaris , Lin. , Vieil]. , Tem.; vulgairement double Grive; en]: 490sous le nom de Calandrotte; pl. 164. IL; EncycL, pl. 178 , fig. 1 , mal faite. De passage ‘régulier après les précédentes; en moins grand nombre au printemps qu’en automne. Elle voyage par grandes bandes , et quelques unes restent quelquefois dans nos campagnes durant tout Phiver. Elle a l’iris brun. Son plumage varie souvent. J’en possède une rousse et une tapirée de blanc. Queltpies couples nichent annuelle- ment dans les environs de Bergues.
( 101 ) MAUVIS , Turdus iliacus, Lin. , Briss. , Yieill. , Tem.; enl. 51 ; pl. 161 3.; Encycl. , pl. 174., fig. 4. De passage annuel et régulier. en grand nombre en octobre et en novembre. Cette espèce arrive en même temps et après la Grive chanteuse; voyage, comme la Litorne, par grandes bandes; très-répandue aussi dans toute la France; niche dans le nord de l’Europe. Varie accidentellement. .l’en ai une couleur isabelle. Iris brun. Parue GBIVE, Turdus miner, Lath. , Br. M. Brehm assure qu'elle a été tuée le 22 décembre 1825 dans le duché d’Anhalt—Gotha, près de l‘Elbe. M. le professeur Schinz m’écrit que M. Naumann, autre naturaliste allemand, l’a reçue en chair en 1838, provenant d’une forêt de cette contrée où elle a été tirée. Ne la connaissant pas, je ne puis en donner la description. Il est probable cependant que je l’ai reçue dans un envoi qui m'a été fait de NeW-Yerck en 18311., a en juger par la courte description qui se trouve page 102, 3.9 partie du lllanuel «Fornithologie. MERLE NOIR , Turdus merula, Lin., Vieil], Tem.; Merle de France , Buflî; Merle commun , Cuv. ; vulgairemcnt Mouviard; enl. 2 , mâle , 155, femelle; pl. 166 R. , mâle , 167, femelle; EncycL, pl. 196, f. 1 ;atl., pl. 3S, f. 1. Sédentaire, solitaire , défiant et très-recherché par les oise- leurs ; sapprivoise aisément et apprend a siffler et même à parler; répandu dans toute la France et très-sujet à varier. J'en possède un blanc, des panachés et un gris de lin. P. Roux a figuré , pl. 170 , une variété constante qui a , dans sa jeunesse, la queue traversée d’une large bande blanche et qui ne s'éloigne pas des montagnes des environs de Nice. Dès la première mue le blanc disparaît. Iris brun noir.
( 105 ) MERLE A PLASTRON ou A COLLIER, Turdus torquatus, Lin., Vieill. , Tem. De passage annuel en octobre , en novembre et au printemps à la fin d’avril et au commencement de mai. Le passage a été considérable dans les environs de Lille au printemps dernier. Il voyage isolément, niche sur les Hautes—Pyrénées , en Suisse et en Allemagne. On le trouve non seulement dans toute la France , mais encore dans presque toutes les parties de l'Eu— rope. Iris brun noisette. MERLE ERRATIQUE ou LxronNE DU CANADA, Turdus migra- torius , Lin., Vieil]. , Tem. ; Ïätrdus Canudensis, Brîssn, enl. , 556, f. 1. Tué plusieurs fois en Allemagne. Habite principalement 1’Amérique-Septentrionale. Je l'ai reçu de New-Ëforck et de la Georgic , où il est très-commun. Le pasteur Brchm dit qu’on en avu dans les environs de Vienne en Autriche. Iris brun noir. MERLE A GORGE NomE , Turdus atrogularis , Tem. , Vieill. Habite la Hongrie et la Russie. M. Risso Pindique comme sédentaire à Nice. Il a été figuré par M. Naumann en Allemagne , et en France par M. Werner, dans l’atlas du Manuel de M. Temminck. Iris brun noir suivant ce dernier naturaliste. MERLE NAUMANN, Turdus Naumanriiz‘, Tem. , VieilL; pl. col. 514, mâle adulte sous le nom de Merle Eunome. Habite les contrées orientales de l'Europe , la Hongrie et la Dalmatie. On le dit de passage en Autriche. MERLE BLAFARD ou PALE, Tua-dus pallidzts, PalL, Gm., T em.‘.
(106) pl. col. 1'15, jeune sous le nom de Merle Daulias; Turdus Werneriz‘, Bonelli; Turdus Naumanniz‘ de Patlas du Manuel dbrnithologie par \Verner(1) . On assure qu’il a été tué en Saxe, en Silésie , dans les envi- rons de Turiu et sur les Alpes maritimes. M. le professeur Schinz m'écrit qu’un individu tiré dans une forêt de l’Alle— magne , en 1838 , a été envoyé à M. Naumann. MERLE A SOURCILS BLANCS , Turdus Sibiricus, PalL, Gm., Tem. Espèce de la Sihérie qui, dit-on, a été tuée dans la Russie méridionale. Elle est décrite avec soin dans le supplément du Manuel ornithologique de M. Temminck. MEELE nE ROCHE , Turdus saæatiläs , Lath., VieilL, ‘Tem. :; Turdus et Lanius infaustus , Gm. ; enl., 562, mâle. Habite la Suisse , la Franche-Comté , les Pyrénées , la Pro- vence , l’Italie et la Corse; recherche les lieux arides et sau- vages. La femelle diffère du mâle et les jeunes des vieux. [ris brun clair. MERLE BLEU , Turdzzs cyanus , Gm. et des auteurs; enl. 250 sous le nom de Merle solitaire femelle d’Italie, représente un jeune mâle; pl. 173 R, mâle et 171;, femelle adultes. Habite le midi de l’Europe, PESpagne, la Sardaigne, la Corse, la ‘Marée ; n’est pas rare dans la Provence , où il est sédentaire, et dans la Franche-Comté aux environs de Besançon. Iris hrun clair. La femelle et les jeunes ont un plumage qui diffère de celui du mâle. (i) Je cite à regret cet ouvrage , parce que les figures sont en général. très- mauvaises et indignes d'un peintre du Muséum d'histoire naturelle de Paris.
( 107 i 41.8 genre. TURDOIDE , Iæos, Tem. Ce genre , nouveau pour l’ornithologic européenne , est ainsi caractérisé par M. Temminck : a Bec plus court que la tête , comprimé, fléchi dès sa base , pointe courbée et faiblement échancrée; des poils roides à la base du bec; narines basales 9 latérales , ovoïdes , à moitié fermées par une membrane nue ; pieds courts et faibles, à tarse plus court que le doigt du milieu; ongles courts et grêles; ailes courtes et arrondies. )) Ïïznnoron oBscUn , Iæos obscurus , Tem. Je possède cet oiseau depuis long-temps. Je l’ai achetéà M. Boissonneau, qui m’a assuré l’avoir reçu de l’Andalousie où il serait assez commun. M. Temminck le décrit dans la 4.6 partie de son Manuel. 42.6 genre. BÏAETIN‘, Acridotheres , VieilL; Pastor, Tem. Bec en coin , allongé , faiblement déprimé , droit , courbé seulement à la pointe, qui est légèrement échancrée; narines à moitié fermées par une membrane, couvertes de petites plumes; pieds forts; tarses plus longs que le doigt du milieu. Une seule espèce est connue. Elle vit d’insectes et paraît avoir les mêmes mœurs que les Étourneaux. MERLE ROSE ou MARTIN ROSELIN, T urdus roseus, Vieill.; T. seleusis, Gm.; T. merula rosea, Briss; Pastor roseus, Tem.; enl. 251 sous le nom de Merle couleur de rose de Bourgogne ; pl. 177 R., Padulte, 177 bis , f. 1 , jeune de l’année, f. 2, tête du jeune dans la seconde année; EncycL, pl. 176, f. 4, l'adulte. De passage dans le midi de PEurope; accidentellement dans le nord; quelquefois en Provence , en Lorraine, dans les dépar- tements des Vosges, des Hautes—Alpes et en d'autres localités de la France. On l'a tué dans les environs d’Abheville et trouvé en Angleterre ct en Suisse.
(108; Iris brun foncé suivant M. Temminck. 43.0 genre. AGUASSIÈRE, Hydrobuta, Vieill. ; Slurnus, Lin.; Cincle , Cinclus , Tem. Bec droit, arrondi et emplumé à son origine , finement den- telé sur les bords et fléchi à sa pointe; narines fendues en long et recouvertes par une membrane. Les Cincles recherchent les bords des- eaux limpides et les lieux rocailleux où il existe des cascades. C’est au fond de l’eau qu'ils trouvent leur nourriture qui paraît consister en che- vretles et en mollusques d’eau douce. CINCLE PLONGEUR , Hydrobata albicollis , Vieill. ; Cinclus aquuticus , Bechst , Tem. ; Sturnus cinclus , Gm. ; Merle d'eau , Buflï; enl. 940; pl. 178 R. , Padulle, 179, le jeune avant la première mue. Assez répandu en Europe. Habite la Suisse , läkllemagne , la Hollande, l’Italie , les Pyrénées et divers points de la France où il y a des cascades et des eaux vives. Celles de la Nive, depuis Cambojusqwà sa source, sont fréquentées par un grand nombre de Cincles. Le mâle a le blanc de la poitrine plus étendu que la femelle , bordé de roux, et est un peu plus petit qu'elle. Celle-ci a l'ab- domen pointillé de blanc gris. Iris noisette. CINCLE A VENTRE NOIR , Cincl-us ænelanogaster, Br. Il habiterait, suivant le pasteur Brehm , les parties orien- tales du nord et on le trouverait sur les bords de la Baltique dans lcs hivers rigoureux. M. Temminck doute que ce soit une espèce, et peut-être n'est-ce qu'une variété individuelle. On ne saurait quïlpprouvcr la circonspection du célèbre naturaliste hollandais, sachant que M. Brclmi fait des espèces pour la K‘
( 109 p) moindre dilÏérencu qu'il remarque dans la distribution des couleurs, la longueur du bec,’ des pattes, etc. Toutefois, M. Temminck, dans la [pie partie de son Manuel, dit qu'il en a reçu deux du colonel de Feldegg et qu’ils lui paraissent être des Cincles plongeurs d'un âge avancé ou de simples variétés locales. CINCLE PALLAS , Cinclus Pallasii, Tem. Cette espèce, peu connue ct très-rare , habite, dit-on, la Crimée, et aurait , suivant M. 'I‘e1nmincl( , l’iris bleu. 44.6 genre. ACCENTEUR ou PÉGOT, Accentor, Bechst , Vieill., 'l‘em.; Jilotacilla, Lin. ' Bec de moyenne longueur , plus large que haut à sa base , échancré et acéré à sa pointe, à bords recourbés en-dedans; narines percées dans une membrane. Les Accenteurs ont été réunis aux Fauvettes par Vieîllot dans l’Encyclopédie et dans une Monographie inédite des Fau- vettes et des Pouillols. Ils vivent dînsectes. PÉGOT ou FAUVETTE mas ALPES, Accentor alpinus, Vieill. , Tem.;Motacz'lla alpine, Gm.; enl., 668, f. 2; p]. 201i R; EncycL, pl. 116, f. 3, sous le nom d'AlouetLe des Alpes. Dhpparition accidentelle dans le nord de la France. Il a été tué à Saint-Omer. C’est un oiseau des montagnes les plus éle- vées des Alpes et des Pyrénées. Il se montre Phiver en Pro- vence et a été trouvé en Angleterre. Iris brun clair. MOUCHET ou FAUVETTE IŸHIVER, Accentor modularis, Vieill., Tem.; Motacilla modularis‘, Gm.; Traîne-buisson ou Fauvette d’hiver, Buflî; vulgairement Moineau de haie; enl. 115, f. 1; pl. 205 R; EncycL, pl. 114, f. 3.
t 110 ) Habite la France et presque toutes les pärties tempérées de l’Europe. Se tient dans les bois durant l’été, s’approche des habitations des le mois de novembre, et descend en hiver jusque dans la cour des fermes , pour y manger des graines. Il vit très- bien en volière. On lui donne la même nourriture qu’aux oiseaux granivores. Iris brun. Accenrnun MONTAGNARD, Accentor montanellus, ’I‘em., VieilL; Sylvia montanella , Lath.; Motacilla montanella , Pal]. Oiseau de la Sibérie, que l'on voit, dit-on, assez souvent l'hiver en Crimée , et quelquefois en Hongrie et en Italie. ACCENTEUR CALLIOPE, Accentor Calliope , Tem.; Motacilla. Calliope , Gm.,Pall. ; Turdus Calliope, Lath. Habite particulièrement le Kamtschatka, la Sibérie et le Japon. On le trouve quelquefois dans les provinces méridio- nales de la Russie européenne. Iris brun suivant M. Temminck. 45.8 genre. Morrnux ou TRAQUET, OEnanthe , Vieillu, Mota- cilla, Lin.; Sylvia, Lath.; Saxicola, Bechst , Tem. Bec grêle, droit , plus large que haut à sa base qui est garnie de quelques poils , très-fendu; mandibule supérieure un peu obtuse, échancrée et courbée seulement à la pointe; narines à moitié fermées par une membrane; tarses plus ou moins longs; queue légèrement fourchue. Les Motteux se nourrissent de graines et surtout dînsectes. Ils habitent de préférence les lieux arides et incultes, les landes et les rochers. Ils ont la singulière habitude de remuer leur queue. ltlorrsux NOIR ou TRAQUET aucun, 0Enantke leucurus, Vieill.;
(m) Turdus leucurus, Linn, Saœicola cachinnans, Tem.; Merle à queue blanche , Cuv.; pl. 197 IL, le mâle. Habite le midi de la France; les Pyrénées, d’où je l'ai reçu plusieurs fois , l’Espagne , la Corse et la Sardaigne. La femelle dilfère du mâle; ses couleurs sont plus sombres. MOTTEUX CENDRÊ ou TRAQUET nIoTTEux , OEnanflze cinereus , Vieill. ; Blotacilla œnanthe , Gm.; Saæicola œnantlze , Tem.; vulgairement Cul blanc ; enl., 554, f. 1, le mâle, f. 2, la femelle; pl. 198 R. .Niche dans les terrains arides et élevés des environs de Lillc. Arrive en avril et nous quitte dans le courant de sep- tembre et quelquefois d'octobre; commun sur les côtes de Dunkerque , lors de son passage en automne et au printemps. Ses voyages se font par petites bandes. C’est un manger délicat lorsqu'il est gras. Les Motteux que l’on prend sur les bords de la mer sont beaucoup plus forts que ceux qui nichent dans nos plaines et diffèrent aussi par le plumage , qui offre plus de roux en été. Iris brun foncé. Moruwx ou TRAQUET STAPAZlN, OEmmthe stapazinmVieilL; Saæicola œnantlze, Tem.; pl. 199 R.,f. 1, le vieux mâle, f. 2., la femelle. . Des contrées méridionales de la France. Très-commun , dit- on , en Dalmatie ‘et en Marée. Je l’ai reçu de Marseille et des Hautes-Pyrénées. Iris brun foncé. Moïraux REGNAUBY ou TRAQUET OREILLARD, OEnanthe albi- oollis, VieilL; Saæicola aurita, Tem.; pl. 200 R., le vieux mâle.
(112; Du midi de la France. Moins commun que le précédent. Je l’ai reçu plusieurs fois des Ilautes-Pyrenées. Iris brun foncé. lllorreox PLESCHANK ou TRAQUET LEoconELE, Saxicola leu- comela , T em.; Sylvia leucomela, Vieill. Habite les parties orientales du midi de l’Europe , le Levant, la Crimée et les bords du Volga, où il a été rencontré par Pallas. Cflest un oiseau fort rare qui se trouve dans peu de col- lections. V Iris noirâtre suivant Vieillot. TARIER, OEnanthe rubetra, VieilL; Jllotacilla rubetra , Gm.; Saæicola rubetra,Tem.; vulgairement Fauvette d’herbes ; enl., 678 , f. 2 , mâle. ‘Commun dans le nord de la France en été. Niche dans nos prairies et nos champs de colza; arrive des la lin de mars et nous quitte en octobre et en novembre. On le trouve dans presque toutes les parties tempérées de l’Eqrope. La femelle diflere du mâle et les jeunes des adultes. Iris brun foncé. TRAQUET ouRUBICOLLE, OEnanthe rubicolltuVieilL; Motacilla rubicolla, Gm.; Saæicola ritbicolla , Tem. ; enl., 678, f. l ; pl. 201 Pu, vieux mâle , Encycl. , pl. 117, f. 4 , le mâle. Il est beaucoup moins commun que le précédent. Un petit nombre niche dans notre contrée. On le rencontre dans presque toute l’Europe. La femelle diflère également du mâle et des jeunes. Je possède une variété blanche. Iris brun noir. 46.0 genre. ÀLOUETTE, Alauda, Lin. et des auteurs.
ç 113 ) Bec cylindrique , entier, plus_ ou moins long et épais , plus ou moins droit ou arqué, garni à sa base de petites plumes dirigées en avant; narines arrondies, à demi closes par une membrane; deux pennes secondaires des ailes allongées et échancrées; ongle postérieur suhulé , plus ou moins droit , sou- vent plus long que le pouce; queue de longueur moyenne, plus ou moins fourchue. Les alouettes se nourrissent de graines, d’herbes et d'in- i sectes; elles ne perchent généralement pas et se tiennent à terre dans les champs. Onze espèces sont admises; savoir : l’Alouette des champs, la Lulu, l’Alouette hausse-col noir, l’Alouette Kolly , le Cochevis , la Calandrelle , l’Alouette isabel- line , la Calandre, l’Alouette nègre, l’Alouette Dupont et la Bifasciée. On trouve encore indiquées, dans PEncyclopédie nié- thodique, l’Alouette du Mongole, Alauda Mongolia, Pallas, et l’Alouette peinte, Alauda picta , Hermann. La première aurait été tuée dans la Russie méridionale (l) et la seconde près de Strasbourg (2). Cette dernière pourrait bien n’être qu’une variété accidentelle. Nous divisons les Alouettes, à l'exemple de M. Tem- minck , en trois sections. La première comprend celles qui ont le bec moins gros , cylindrique et presque droit; la seconde , celles qui ont le bec gros et fort, et la troisième , celles qui ont le bec aussi long ou plus long que la tête et légèrement arqué. l." Section. Alouettes qui ont le bec moins gros, cylindrique et presque droit. ÀLOUETTE nus CHAMPS, Alauda ‘arvensis, Lin., VieilL, Temi; Alcmda, Briss.; vulgairement Aloue; enl. 363, f. 1; pl. 180 IL; Encycl. pl. 110, f. 4. (i) PalL, Voyage , t. 3 , p. 697 ; EncytL, t. i , p. 315. (s) Encycl, l. l 7 p. 323.
(“il Sédentaire et commune. Il s'en fait néanmoins un passage considérable dans le mois d'octobre. Lorsqu’il y a de la neige, on en prend par milliers aux lacs sur nos côtes maritimes. Très_ recherchée par nos oiseleurs a cause de son chant. C'est un manger très délicat , en automne. Elle a l'iris brun. J’en possède une noire , une isabelle, une rousse, une gris-de-lin et une autre à pennes blanches. La Coquillade et l’Alouette d’Italie , de ButÏon, me paraissent être deux variétés de cette espèce. Type dugenre Alauda, Less. ALOUETTE LULU , Alauda cristatella , Lath., Vieill.; Al. ar- borea , Lin. , Tem. ; Cujelier, Buff. ; vulgairement petite Aloue; enl. 503, f. 2 , sous lenom de petite Alouette huppée; pl. 183 R. De passage irrégulier; répandue dans presque toutes les parties de la France et de l‘Europe. Elle voyage par petites troupes qui ne se mêlent pas aux grandes bandes d’Alouettes communes. Il en reste quelquefois en Provence durant Phiver. On la dit sédentaire dans les Landes. Elle se perche. Iris brun. ALOUETTE HAUSSE-COL NOIR , Alauda alpcstris , VieilL, Tem.; Al. sibirica etflava, Gm.; Phileremos alpestris, Br, ; enl. 650 , f. 2, sous le nom d’Alouette de Sibérie. On la trouve en hiver dans les environs de Nancy , dans les plaines de la vallée du Rhin , et en Angleterre. M. Temminck dit qu'elle niche en Hollande. Elle est répandue dans le nord de l’Europe , de l’Asie et de PAmérique. Cette Alouette se trouve dans presque toutes les collections de France; mais il n’y en a peut—être pas une qui ait été tuée en Europe. Toutes celles que vendent les marchands de Paris comme européennes sont exotiques. Type du genre Bruchonyœ, Lcss.
l 115 ) ALOUETTE KOLLY , Alauda Ifolliz‘, Tem.; pl. col. 305 , l‘. 1. Cette Alouette a été décrite et figurée par M. Temminck. Elle a été prise près de Dijon et paraît être le seul individu connu. ALOUETTE COCHEVIS , Alauda cristata , Lath. , Briss. , Vieill. , Tem.; vulgairement Aloue huppée; enl. 503 , f. 1; pl. 184 IL; EncycL, pl. 111 , f. 3; Atl., pl. 66 , f. 2. Sédentaire. Habite les champs qui avoisinent les grandes routes, sur lesquelles ont la voit à chaque instant, y chercher de la nourriture dans la fiente des chevaux. Plus recherchée par les oiseleurs que l'Alouette commune, parce qu'elle apprend plus facilement les airs de la serinette. Sa chair est moins bonne que celle de cette dernière. On la trouve dans beaucoup d'en- droits en France. l Iris brun noisette. Deux Alouettes du midi de PEspagne, que je possède, res- semblent beaucoup au Cochevis; mais elles en diffèrent par le bec qui est plus court, la mandibule supérieure qui est moins tléchie à son extrémité, par une taille sensiblement moins longue et ses couleurs plus foncées. ALOUETTE CALANDRELLE, Alauda crenaria , Vieill.; Al. bra- chydactyla, Leisler, Tem.; pl. 182 IL; EncycL, pl. 232, f. 1. Habite la Provence, la Champagne , les Pyrénées , le long de la Méditerranée et dans presque tout le midi de l'Europe. Il y en a qui passent l’hiver en Provence et d'autres qui se rendent en Afrique, pour y passer cette saison. Un grand nombre nichent dans le département des Hautes-Pyrénées d'où je l'ai reçue plusieurs fois; je l'ai reçue aussi de la Lorraine. Iris brun clair. ÀLOUETTE ISABELLINE, Alauda isabellina , Tem.; pl. col. 244, f. 2, d'après un sujet d’Arabie.
( 116 ) Habite la Grèce et PEspagnQ. Elle ressemble à la Calandrelle; mais _elle est plus forte. Je l'ai reçue de la Marée où elle n’est pas rare, quoiqu'il n'en soit pas question dans la relation de l'expédition scientifique ordonnée par le gouvemement. 2s Section, Alouette a bec gros et fort. CALANDRE, Alauda calandra, Lin., Vieill., Tem.; Alauda Sibirica, PalL; enl. 363, f. 2; pl. 185 , f. 1 , 1L, f. 2, jeune au sortir du nid. Habite les parties les plus méridionales de la France, les Pyrénées, I’Espagne, l'Italie', la Sardaigne, la Morée et le nord de l’Afrique. Iris brun. La femelle dilfère peu du mâle, mais les jeunes, avant la première mue, sont très-reconnaissables. Type du genre Calandra, Less. ALOUETTE NÈGRE , Alauda tatarica , Pall., Lin; Al. mutabilis, Gm.; enl. 650, f. 1 ; EncycL, pl.112, f. 4, sous le nom d’Alouette noire. ‘ Habite l'Asie. On l’a trouvée dans plusieurs provinces de la Russie et en Italie. On dit qu'elle passe l'été dans le midi de la Tartarie et l'hiver sur les bords de la mer Caspienne. Suivant M. le professeur Lichtenstein , le plumage noir pur est la robe de printemps des vieux oiseaux. Sa robe se forme par l’usé des bordures colorées des plumes. En automne le plumage est jaune gris; le ventre , les ailes et la queue sont noirs, les pennes secondaires des ailes et de la queue sont bordées de gris blanc; à la poitrine il y a des plaques écailleuses vers les bords les plus étroits des plumes. Les jeunes de l’année n’ot’frent presque pas de noir ct ont le bec moins fort.
( 117 ) ALOIJETTEDUPOM‘, Alauda Dupontii, Vieill., Tem.; pl. 1861i. Accidentellement en Provence et dans les îles d’I'Iyères. Habite la Syrie , quelques parties de la côte barharesque et le midi de l'Espagne. On en a trouvé plusieurs sur le marché de Marseille. Iris brun suivant P. Roux. Anounrrn BIFASCIÉE, Alauda bifasciata, Lichtenstein , Tem.; pl. col. 393. De passage accidentel en Provence et en Sicile. On dit qu’elle est commune dans Pile de Candie et qu’on la trouve dans le midi de PESpagne. Cette Alouette ressemble beaucoup a la précédente. Elle a l’iris brun. l Du genre Sirlis , Certhilauda , Less. 47.9 genre. PIPI , Antlhus, Vieill., Tem., et des auteurs mo- dernes; Alauda, Lin. Bec glabre à sa base , grêle , à bords fléchis en—dedans au milieu, échancré a sa pointe; ongle postérieur le plus long, subulé et plus étendu que le pouce: Les Pipis sont insectivores; ont de grands rapports avec les Alouettes et les Bergeronnettes et établissent, pour ainsi dire, un passage insensible des unes aux autres. Leur plumage varie suivant Page, les saisons, l’état de mueet les localités qu’ils habitent. Aussi n’est-il pas étonnant que toutes les espèces ne soient pas bien connues; que plusieurs aient été confondues entr’elles et portent le même nom, tandis que des individus d’une même espèce aient été décrits sous des dénominations diflérentes’, suivant les lieux où ils ont été trouvés. De la les Anthus petrosus , rupestris, palustris , littoralis, etc., qui ne constituent qu’une seule espèce; de la aussi les aquaticus , montanus, campestris, qui ne sont que des états différents de la Spipolette. D'après la comparaison de tous les Pipis que je me
(118) . suis procurés, et les travaux-récents de M. Temminck (l), je n’admets que les espèces suivantes : Pipi des buissons, P. rous- selin , P. spipolette, P. obscur, P. à gorge rousse , P. des arbres et Pipi richard. Pur: mas BUISSONS ou FARLOUSE, Anthus sepiarius, Vieill.; Alauda mosellana, Gm.; Alauda sepiaria , Briss.; Anthuspra- tensis, Tem.; vulgairemeut Pieuquette; enl. 660, f. 2, sous le nom de Cujelier; EncycL, pl. 116, f. 1; Atl., pl. 71 , f. 1. De passage dans les mois de septembre, d’octobre et de mars. Quelques uns nichent dans nos herbes. C’est le plus petit des Pipis d’Eu'rope et un fort bon manger en automne , époque où il est gras. Très-commun dans presque toute la France. On le prend en grand nombre à son passage d’octobre dans les envi- rons de Lille. On le trouve en hiver en Dalmatie et en Sicile. Iris noir. Le plumage du Pipi des buissons oiïre de grandes variations dans les teintes et les taches, suivant l'âge, les saisons et les localités qui l'ont vu naître. Ciest à cette espèce qu’il faut rapporter , suivant moi, l'Anthus tristis de M. Baillon, décrit ainsi, dans le catalogue des oiseaux d’Abbeville : (r Les parties supérieures d'un brun olive; les parties infé- rieures d'un blanc obscur , varié de noir; la poitrine etles hy- pochondres offrent des taches oblongues très-noires, et striées sous l’aile; le bec brun; Pongle postérieur long, peu courbé et très aigu; les piedsbruns; longueur totale Il. pouces 6 lignes (2). » PIPl ROUSSELIN , Anthus rufus ,Vieill. ; Jllotacilla mascilîcnsis, Gm.; Anthus campestris, Bechst. , Anth. rufescens , Tem. ; la Rousseline Bufl‘. ; enl. 661, f. 1, sous le nom d’Alouette des ma- rais; pl. 191 1L, f. 1 , l'adulte , f. 2 , tête du jeune. (r) Voyez la 4.‘ partie de son Manuel Œoruithologie , p. G23 et suiv. (n) Traduction littérale.
( 119 ) De passage irrégulier, en septembre et en avril, dans le nord de la France; très—rare dans les environs de Lille; se fait voir en Provence dans les premiers jours d'avril et dans le mois d’août. Je possède plusieurs individus qui ont été pris en Lor- raine. On le trouve quelquefois en Hollande et on le dit très— commun dans les États-Romains et dans d'autres contrées de l’Europe. M. Millet dit qu’en Anjou , on le voit sur les collines pierreuses , arides et parmi les bruyères. Il établit son nid au pied d'un buisson ou dans une touffe d'herbes; que ses œufs au nombre de A. ou 5 sont bleuàtres, marqués de petites taches et de traits roux et violacés. Iris brun foncé. Varie suivant l'âge et les saisons. Pm SPIPOLETTE ou SPIONCELLE , Anthus aquaticus , Bechst. , Vieill., Tem. ; Alauda campestris et spinoletta , Gm. , et des auteurs ; vulgairement Aloue des marais; enl. 661 , f. 2 , sous le nom d'Alouette Pipi; pl. 192 IL, la robe d'hiver. De passage annuel, en automne et au printemps, dans les envi- rons de ‘Lille , toujours en petit nombre; niche en France, en Suisse et dans l'orient de l’Europe sur les montagnes élevées et arides; fait deux couvées par an. Iris brun clair. On le voit, sur les Pyrénées au printemps, à une hauteur considérable au-dessus du niveau de la mer et près de Bagneres, vers le pie du midi, à la fin de juillet. Le mâle et la femelle se ressemblent en été , mais les jeunes sont plus petits et offrent une teinte différente et un plus grand nombre de taches. Le passage du Pipi spioncelle a lieu dans les régions tempérées de l’Europe , et s'opère le long des eaux, des rivières et des fleuves. L’Anthus agitations est l'oiseau jeune ou adulte en robe d'au- tomne et d'hiver, époques où il descend dans les vallées et fréquente les bords des eaux. L’Anthus montanus de quelques auteurs est l'oiseau en livrée d’elé, et durant tout le temps qu'il habite le haut des montagnes.
(120) Pm onscun ou MARITIME, Amhus obscurus , Tem.; Alaudœ obscure, Gm.; Anth. littoralis , Br.; Alauda aquaticus , Gould, suivant M. Temminck ; Encycl. T. 1 , p. 312. Le Pipi obscur est connu depuis longtemps par les amateurs du nord de la France , qui lui ont donné le nom sous lequel il est désigné dans la 4.0 partie du Manuel dbrnithologie. Je l’ai compris en 1831 dans mon catalogue des Oiseaùx de cette con- trée. I] opère ordinairement son passage sur les bords de la mer ou dans le voisinage des cotes. Je l’ai trouvé en automne 1839 derrière la citadelle de Lille , ainsi que le Pipi rousselin. M. Descourtils , lorsqu'il habitait Montreuil-sur-Mer , se 1è pro- curait chaque année en automne. On le voit pendant ses passages , au printemps et en automne, dans les "falaises et les joncs situés à Fembouchure de l’Adour dans le département des Basses-Pyrénées , surtout dans les irrigations formées par la marée ou il trouve une abondante nourriture , qui paraît consister en insectes marins et fluviatiles. M. de Lamolte, m’écrit qu’il l'a tué dans quelques îles de la Bretagne. Il niche dans les parties septentrionales de l’Europe, à Féroë, en Norwège et sur‘ les côtes nord de PAngIeterre. Il ne paraît être que de passage, comme en France, en Hollande, en Danemarck et en Suède. I L’Anthus palustris , Meissner, qui aurait été tué en Suisse , ou il habiterait les marais , doit être rapporté a cette espèce, ainsi que PAnI/zus rupestris de Faher , qui aurait été pris dans le nord de l’Allemagne , de même YAnthus littoralis du pasteur Brehm qui paraît être l’oiseau en robe d’hiver ou de voyage. Le Pipi maritime a l'iris brun foncé; varie surtout suivant les saisons et les localités qu’il habite. Pu»; a gorge rousse , Anthus rufogularis , Br. , Tem. Oiseau d’Egypte et de Syrie , de passage accidentel en Alle- magne, en Sardaigne, en Sioile et en Dalmatie. Il aurait l’iris
(121) brun et quelque ressemblance avec PAnthus sepiurius. Il m'est inconnu. Pm uns ARBRES , Anthus arboreus, Vieill., Tem.; Farlouse ou Alouette des prés , Bufi‘. ; Pipi des buissons , Tem. (1) g vulgaire- ment double Pieuquette; enl. 660 , f. 1 , Padulte sous le nom de Farlouse; pl. 187 R. ; Encycl. , pl. 111, sous le nom d’Alouette des prés. On le trouve dans toute l’Europe. Niche dans nos herbes; nous quitte en octobre pour revenir à la fin de mars; de passage en Provence. La Pivotte Ortolane de Buffon, enl. 651p, f. 2 , estysuivant P. Roux , un jeune individu de cette espèce. Iris brun. Pm maman, Anthùs Richardz‘, VieilL, Tem. ; pl. 189 R., 190, après la mue d’automne; Encycl.,pl. 232, f. 3; pl. col. 101. Habite le midi de la France, l’Espagne et l’Allemagne. De passage irrégulier dans les environs de Lille et de Dunkerque , en mai, octobre et quelquefois en novembre. On l'a tué en Artois et en Picardie. Il a été désigné sous le nom de Anthus lon- gipes par feu M. Marchand, dans la Faune de la Moselle , année 1825. Type du genre Corydilla, Less. A85? genre. HOCHE-QUEUE ou Bnnannonnnrrn; Matacilla, (l) Pourquoi M. Temminck a-t-il interverti les noms, et appelle-t-il Pipi des buissons le Pipi des arbres . et Pipi des prés celui de cet article i‘ Pourquoi aussi donner à celui-ci le nom de Farlouse , puisquïl rapporte le Pipi de ce nom , enl. 161 , f. l, à son Anthus arboreus P Ne pourrait-on pas lui appliquer les reproches qu'il a adressés à vieillot, et lui dire qu’il vaut mieux conserver une dénomi- nation ancienne ou consacrée par Pusage, que de la changer sans motifs , et rendre la synonymie plus obscure? Qui se serait jamais douté qn’il est préfé- rable de traduire Anthus arboreus par Pipi des buissons Ï’
(122) Lath. , Vieil. , Tem.; Motacilla et Budytes , Cuv., et de quelques auteurs. Lesoiseaux de ce genre sont très-reconnaissables. Ils ont le bec grêle , droit, cylindrique , échancré àla pointe et anguleux entre les narines qui sont glabres et ovales; les tarses longs et minces, le double plus long que le doigt du milieu; l'ongle du doigt postérieur beaucoup plus étendu que ceux des doigts du devant et plus ou moins courbé; la queue très longue et égale; 1’une des grandes couvertures se prolonge [jusque l'extrémité des rémiges. ‘ Les Bergeronnettes habitent les lieux découverts, les champs, les prairies et le bord des eaux; recherchent presque toutes les troupeaux et vivent d’insectes. Leur mue est double et s’opère à la fin des mois de juillet et de février. Elles ont un vol court, ondulé et l'habitude de remuer la queue lorsqu’elles se posent a terre, mais d'une manière différente que les Motteux. On en compte généralement sept espèces : la Lavandière, la Berge- ronnette lugubre , la Bergeronnette Yarrell ', la Bergeronnette jaune , la Citrine, celle de printemps et la Flavéole. Quelques naturalistes, principalement M. Charles Bonaparte, admettent plusieurs autres espèces que M. Temminck regarde comme des variétés ou des races locales plus ou moins constantes de la rllotacilla alba et de la F lava. LAVANDIËRE ou BERGERONNETTE GRISE , Motacilla alba , Vieill., Tem.; Mot. alba et cinerca, Gm.; Illotacilla , Bris.; vul- gairement Hoche-queue ; enl. 652 , f. 1, robe d'été , 671i. , f. 1 , jeune avant la première mue sous le nom de Bergeronnette grise; pl. 193 IL, f. 1, robe d'hiver, f. 2, moitié de la robe d’été; EncycL, pl. 123, f. 1 , sous le nom de Bergeronnette de printemps. Commune et sédentaire; une grande partie émigre néanmoins chaque année. Elle fréquente de préférence les lieux où il y a
( 123 ) des bestiaux. On la voit suivre le cultivateur qui laboure. Elle est très-répandue en France et dans d'autres contrées de l’Europe. M. Temminck assure qu'on ne l'a jamais trouvée en Angleterre. Iris brun noir. Son plumage varie suivant l'âge et les saisons. BERGERONNETTE LUGUBRE , Motacilla lugubris , Pall., Tem. Décrite comme européenne par M. Temminck; confondue depuis longtemps avec l'espèce suivante ; très-rare dans les collections de France. Ce naturaliste dit qu'elle est très-répan- due dans la Crimée , qu'on la trouvefen Hongrie et accidentelle- ment en Italie , en Provence et en Picardîe. Elle aurait, suivant cet auteur, l'iris jaune. BERGERONNETTE YAnnELL , Motacilla Y arrelliz’ , Ch. Bonap. Rare dans le nord de la France où elle niche quelquefois. Je possède un beau mâle adulte qui a été tiré , sur un champ près de Lille, dans le mois de juin.De passage, en automne et au printemps, dans diverses localités du royaume. C'est à tort que M. Temminck, qui ne la considère que comme une variété ou race locale , dit qu’elle n'habite que la Grande-Bretagne et qu'elle ne se fait voir qwaccidentellement sur le continent. Elle n'est pas rare en Anjou : M. Millet, qui l'a confondue , comme beaucoup dbrnithologistes, avec la Lugubris , assure qu'elle y est commune; qu'elle y arrive vers le milieu de l'automne et repart vers la fin de mars; que tous les individus d'un même canton se réunissent par troupes plus ou moins nombreuses, pour effectuer leur départ, et que les mâles et les femelles sont alors en habits de noces. Cette espèce a l'iris brun et parait fréquenter les mêmes lieux que la Lavandière. BEueEnoNNETTE JAUNE ou BOABULE, Illotacilla boarula,
(124) Vieill., Tem.; Mot. boarula , Gm. , Mot. flava , Briss.; Mon; chrysogastra , Bechst. ; enl. 28 , f. 1, sujet en robe d’hiver , 674, f. 2, individu en mue de printemps; pl. 195 IL, f. 1 , mâle en été , f. 2 , moitié du mâle en hiver; Encycl, p]. 122 , f. 5. Niche dans nos départements septentrionaux , mais en très— petit nombre. On ne la rencontre guère qu’en automne dans les environs de Lille et toujours isolément. Je l’ai vue quelquefois en hiver, dans la cour de quelques grandes maisons de la ville; c'est au printemps qu’on la trouve, principalement en Provence. On dit qu'elle est sédentaire dans les Basses-Pyrénees et qu’on ne la voit jamais dans le nord de l’Europe. Son plumage varie suivant l’âge et les saisons , comme toutes les espèces du genre. Elle a l’iris brun noir. BERGERONNETTE atrium: ou A TÊTE JAUNE; Motacilla citreola et citrinella , Pall.; M. citreola, , Tem. Espèce trèslrare et peu connue , que je n'ai vue nulle part. Habite la Bussie orientale et l’Asie, près de Boukhara, d'où elle a été rapportée par le docteur Eversmann. Ou dit qu'elle a été tuée en Ligurie en 1821 et qu’elle est comprise par le profes- seur Calvi dans le catalogue des Oiseaux de cette contrée. BERGERONNETTE DE PRINTEMPS, Motacilla {lava , Lin., Vieill, Tem.; M. verna, Briss; Budytes flaous , Cuv.; pl. 196 1L, f. 1 , le mâle, f. 2, le jeune; EucycL, pl. 122 , f. 4., sous le nom de Lavandière. ‘ Très—commune; niche dans nos champs de colza; arrive en avril et nous quitte à la fin d’octobre et de novembre. On en prend un très-grand nombre aux filets, à ces deux époques, derrière la citadelle de Lille ; elle est très-répandue non seule- ment en France mais aussi dans toutes les parties de l’Europe. Elle a l'iris brun noir et varie suivant Page , le sexe et les
(125) saisons et même suivant les climats, si toutefois la Flavéole et les Bergeronnettes a tête cendrée et à tête noire appartiennent à cette espèce, comme le prétend M. Temminck, après avoir dit ailleurs que la F lava est, dans toutes les contrées qu’elle habite , exactement la même. Voilà encore une contradiction qui ne devrait pas exister dans Pouvrage de ce savant. BEBGERONNETTE FLAVÉOLE , M otacilla fiaveola , Tem. Commune en Angleterre : on la trouve dans les environs de Lille , d’Amîens et d’Abbeville où elle est de passage. Elle passe également dans les champs près de Bagnères de Bigorre, dans le mois de septembre et rarement au bord de l’eau et dans les prairies. Elle est indiquée dans la Faune de Maine—et-Loire comme une variété de la Flava. M. Florent Prévost la vend depuis longtemps sous le nom de Motacilla anglorum. Iris brun noirâtre. Bnncnnounnrm MÉLANOCÊPHALE , Motacilla melanocephala , Lichtenstein, Ch. Bonaparte. Elle est considérée par M. Temminck comme une variété ou une race de la Flava, mais moins constante que la précédente. Il assure que M. Michaelles partage son opinion et qu'il a dans sa collection les individus les plus marquants qui servent à prouver que le cendré, de la Bergeronnette de printemps, prend quelquefois une teinte plus ou moins noire. Je possède la véri- table Melanocephala des auteurs italiens et plusieurs F lava avec la tète d’un noir plus ou moins foncé, sans lignes sourcilières. En les comparant, on remarque une ditférence notable dans les couleurs des petites couvertures des ailes et dans la longueur du bec. Celui-ci est plus fort et plus long dans l’individu de cet article , et le jaune des petites couvertures forme des croissants très-prononcés à Pextrémité de chaque plume. Quoi qu’il en soit, on trouve la Mélanocéphale en Dalmatie, en Sicile et dans le
(126) nord de l'Asie. Elle est rare en Italie et a été trouvée en Suisse. Le docteur Eversmanu l’a tuée dans son voyage à Boukhara; M. le professeur Schinz l’a reçue de la Grèce et me l’a envoyée ; M. Delahaye l’a obtenue de Pise et M. Feldegg l’a rapportée de Dalmalie. ' BERGEHONNETTE A TÊTE GmsE, Motacilla cinereo-capilla, Ch. Bonaparte. C'est sans doute une des Flava. avec la tête cendrée noire et‘ sans bande sourcilière, que l'on trouve dans le nord de la France, que M. Charles Bonaparte a décrite et figurée comme espèce nouvelle, sous cette dénomination. Il dit qu'elle est commune en Italie et qu’on ne la voit pas dans le Nord. Il se trompe sur ce dernier point, puisque je me la suis procurée sur le marché de Lîlle. BEBGERONNETTE FELDEGG, Motacilla Feldeggiz‘. Elle doit être rapportée à l’une des deux espèces ou races précédentes. M. Temminck pense qu'elle pourrait bien être le produit de leur mélange. 4.95’ genre. FAUVETTE, Sylvia, Lath.,Vieill.; Motacilla , Lin.; Bec-Fin , Tem. Bec fin , subulé , un peu dilaté à sa base, étroit vers sa pointe, plus ou moins large , garni de quelques soies à ses angles ; man- dibule supérieure échancrée à son extrémité et souvent inclinée; mandibule inférieure droite , entière; narines couvertes d’une membrane; langue lacérée à sa pointe; tarses maigres et allon- gés; trois doigts devant et un derrière, les externes réunis à leur base ,- Pongle postérieur le plus fort; queue de forme variable. La plupart des Fauvettes sont de passage en France. Leur nourriture consiste en insectes et quelques baies ou fruits
(127) mous. Elles se tiennent dans les bois , les vergers, les jardins et sur les bords des eaux; font deux ou trois couvées par an; les mâles partagent l'incubation et quelques uns font entendre un chant plus ou moins mélodieux, pendant toute la durée des amours. Elles ont des couleurs plus vives et plus nettes dans le midi que dans le nord , surtout celles à plumages verts et jaunes. La plus grande confusion a régné, et tout n’est pas encore éclairci , dans la nomenclature des espèces de ce genre fort nombreux. Des auteurs ont divisé, ainsi que le fait observer Vieillot , ce qu'on devait réunir; d'autres au contraire ont réuni ce qu'il fallait diviser. Les figures qui ont été publiées, loin d'apporter quelque lumière , n'ont fait qu'augmenter la confu- sion. Elles sont , en général, mal faites , inexactes , et il en est, parmi les moins défectueuses , qui ne se trouvent pas d'accord avec le texte. Aussi rien n'est plus difficile que de donner une synonymie exacte des Fauvettes, et, sans lesécrits de Vieillot et de M. Temminck qui nous font mieux connaître les caractères propres à chaque espèce, il serait impossible d'en faire le dénom- brement. Afin d'en faciliter la détermination , je les diviserai en plusieurs groupes et m’écarterai un instant de l'ordre suivi par l'auteur qui me sert de guide. l" Section. Fauvetles qui ont la téte efifilée; la queue longue , étagée; la taille svelte , élancée. Bec-Fins riverains de M. Temminck. RoussEnoLLn, Sylvia turdoïdes , Mey. , Tem., Cuv.; Turdus arundinaceus, Gm., Vieill.; vulgairement Fauvette ou Rossi- gnol de marais; enl. 513; pl. 165 IL; EncycL, pl. 175, f. 1. Très-commune, du printemps à l'automne, dans le nord de la France. Habite les marais et les étangs boisés; y établit son nid , ainsi que dans les fossés des places fortes. Ses œufs, au
(128) nombre de quatre ou cinq , sont obtus, bleu verdâtre ou gri- sâtre, parsemés de taches et de points noirâtres et cendrés, variables, et plus ou moins rapprochés. Durant la saison des amours, on entend le mâle chanter du matin au soir, attaché a la tige d’un jonc ou d’un roseau. Il est alors peu farouche et se laisse aisément approcher. Lors- qu’on tire après lui et qu’on le manque, il s’enfonce dans les plantes et reparait presque aussitôt, en répétant son chant, cm‘, cru, cara, cura, au sommet d’une tige de roseau ou d’herbe. On ne l’entend plus après les premiers jours de juillet, époque où les nichées sont terminées. Cette espèce arrive vers la mi-avril et nous quitte a la fin d’août. Elle est également commune dans d’autres départe- ments de la France, en Hollande, en Suisse et en Piémont. Elle forme le passage des Grives aux Fauvettes. Elle a l’iris brun grisâtre. Fanvmrn RUBIGINEUSE, Sylvia rubiginosa, Vieill.; Sylvia galactodes et rubiginosa, Tem. Habite le midi de l’Espagne, la Grèce et le Caucase. Vieillot dit qu’on la trouve dans les environs de Gibraltar et qu’elle se tient ordinairement sur les bords des eaux. M. Temminck l’a rangée d'abord parmi ses Becs-Fins Riverains, et dans la troi- 5ième partie de son Manuel, il l'a placée parmi ses Sylvains. Cette Fauvette n’est pas encore bien connue, quoiqu'elle se trouve dans presque toutes les collections de France. Latham l'indique comme une variété du Turdus arundinaceus, notre Sylvia arundinacea. Fauvurrn DES OLIVIERS , Sylvia olivetorum , Tem. Nouvelle espèce décrite par M. Temminck dans la quatrième partie de son Manuel. Ce naturaliste dit qu’elle a été décou-
(129) verte par M. Strickland , qui s’en procura deux individus au printemps 183G, dans les îles Ioniennes, près de Zante , où l'espèce n'est pas rare. ‘Iris noisette. Je ne connais pas cette espèce. Je ne la place ici que d’après les indications fournies par M. Temminck. FAUVETTE EFFABVATE ou BEC-FIN DE nosmux , Sylvia stre- pera, VieilL; Syleia arundinacea, Lath., Tem.; Eiïarvate , Bulïon , article de la Rousserolle; Fauvette de Roseaux, même article , partie historique; Illotacilla arundinacea, Gm.; Cur- ruca arzmdinacea, Briss.; vulgairement Petite-Rousserolle; pl. 227 R. Habite .ce pays dans la belle saison; arrive dans le courant d’avril et part à la fin d'août; fréquente les bords des rivières et lesmarais couverts de joncs et de roseaux; très-difficile a voir à cause qu’elle se tient presque toujours cachée dans les herbes où elle se fait entendre et cherche sa nourriture. "L’Efi‘arvate se trouve dans presque toute l‘Europe tempérée. Elle a les plusfgrands rapports avec la Rousserolle, par sa forme , son plumage , son genre de vie , la position de son nid et mémela couleur de ses œufs. Vieillot , qui croyait la recon- naître dans la Sylvia palustris de Meyer, l’a confondue avec la suivante, dans le nouveau Dictionnaire d’histoire natu- relle (1) et dans l’Encyclopédie méthodique (2). Il ne regardait cette dernière que comme une race de celle-ci, qui n’en dilIérait que par des dimensions plus grandes et une légère nuance: dans les couleurs. Il paraît que le naturaliste allemand n’a pas connulEtïarvate et qu’il a pris pour elle la Verde- (I) 2.‘ édit” t. u , p. r82. (s) OrnithoL, p. (416.
( 130 ) l rolle. M. Temmînck rapporte a la Fauvette de cet article les Calamohcrpe alnorum et Brehmii, du pasteur Brehm , et pro- bablement on doit y joindre sa Calamolzerpe piscinarum, qui, au dire de l’aul:eur , ressemble tout à-la-fois aux Sylvia arun- dinacea et Palustris et a la Calamoherpe alnorwm. FAUVETTE VERDEROLLE, Sylvia palustris, BechsL, Tem.; Sylvia strepera , 2.9 race , VieilL; p1. 227 bis R. Cette espèce, confondue avec la précédente par Vieillot, a été enfin admise par ce naturaliste dans une monographie inédite sur les Fauvettes et Pouillots, qui m’a été communi- quée par M. Gervais , préparateur de l'illustre professeur M. de Blainville. Elle en diffère par un peu plus de grosseur ; par le bec qui est plus allongé, plus large, et d'une teinte orangée à l'intérieur ; par le plumage qui tire plus sur le verdâtre; les deux premières rémiges qui sont de la même longueur , tandis que la première est plus courte que la deuxième dans 1‘Ef— farvate. La Verderolle parait habiter notre contrée zje l'ai tuée en mai, près de la forêt de Phalempin, dans un petit bois lon- geant un large fossé plein d'eau stagnante. On la trouve dans le midi de la France, en Suisse , dans quelques parties de l’Al— lemagne et en Hollande. Elle n'est pas rare en Provence et en Anjou. M. Millet (1), qui paraît Pavoir observée avec soin , dit qu’elle est très-commune sur les bords de la Loire , partout où il y a des oseraies; qu’elle y arrive a la mi-mai et repart à la fin d’août; que son chant ne ressemble à aucun ramage des autres de ce genre; qu’elle le modifie de manière à ne lui donner que parfois toute Fextension possible; que le plus souvent,il est rendu a demi-voix; que l’on dirait un oiseau C (r) Faune de Maine-et-Loire. t. l , p. 199.
t 131 1 craintif ‘qui n'ose la déployer dans toute son étendue. Il n’en serait pas ainsi suivant M. Temminck (l); son ramage serait singulièrement varié, et elle imiterait, a s’y méprendre, le chant d’autres oiseaux, particulièrement celui de la Sylvia hippolaïs , notre Polyglotta. Mais n’est—ce pas le chant de celle-ci qu'il a entendu-î? Elle habite aussi quelquefois les roseaux , et il est facile de les prendre , de loin , l'une pour l’autre. FAUVETTE 1ms JONGS ou PHRAGMITE, Sylvia sclzamobaenus, Lath., VieilL; Matacilla schœnobaenus , Gm.; Sylvia phragmitis Bechst. , Mey., Tem. ; pl. 230 , IL, mâle gsavig, pl. 13, f. la. Commune en été dans le nord de la France; y arrive à la fin d’avril et part en septembre et en octobre. Niche dans les marais, les étangs et les rivières couvertes d'herbes, de joncs ou de roseaux. Elle est également commune en Lorraine , en Anjou et en d'autres localités du royaume. Elle n'est pas rare en Angleterre et en Hollande. On la trouve en Allemagne, en Suisse et en Italie. Elle a l’iris brun et son plumage esfsujet à varier. FAUVETTE DES MARAIS ou BEC-FIN AQUATIQUE , Sylvia palu- dicola, VieilL; Sylvia salicaria , Mey.; Sylvia aguatica , Tem.; pl. 231 R. On la trouve quelquefois aux environs de Lille et d’Amiens , dans les plaines , le long des remises et des buissons. Elle habite plus particulièrement le midi de l’Europc, les bords du Var, du Rhône , et les marais des environs d’Arles. Je l'ai reçue de la Lorraine où elle paraît très-rare. On la dit commune en Suisse et en Italie. Elle a beaucoup de rapport avec la Fauvette de joncs, dont (a) Manuel, 3.° partie, p. 1x7.
432; elle a, à peu près , les mœurs‘ et les habitudes; mais il est facile de l’en distinguer par la taille un peu plus petite, une bande médiane jaunâtre au sommet de la tête, séparée de deux autres d'un brun noirâtre. Elle a l’iris brun. M. Temminck rapporte cette espèce à la Sylvia aquatica de Latham, à la Motacilla aquatica de Gmelin et à la Sylvia schœnobaenus de ScopoliVieillot est d’un avis contraire et prétend que la Schœnobaenus est un Tarier femelle ou un jeune mâle après la mue , et que PAquatica de Latham et de Gmelin est le même oiseau sous une dénomination différente. FAUVETTE FLUVIATILE ou BEC-FIN nivEnAm, Sylvia fluviati- lis, Mey. , Vieill. , Tem. Oiseau peu connu, qui habite les bords du Danube en Au- triche et en Hongrie. Je ne l’ai vu nulle part. M. Temminck fait remarquer que le sujet donné pour son Bec-Fin riverain , dans l’atlas du Manuel, a été figuré d'après un individu d’une autre espèce. Les planches de cet ouvrage, ainsi que je l'ai déjà dit, sont, en général, mal faites , fautives , et indignes de M. Werner, qui n’aurait pas dû prêter son 11on1 pour d'aussi mauvaises figures. FAUVETTE LOCUSTELLE , Sylvia locustella, Lath., IlIey.,Vieill., Tem.; Fauvette grise tachetée , Curruca grisea nœvia, Briss.; supplément, p. 5, f. 3; enl. 581, f. 3 , sous le nom d’Alouette locustelle; pl. 2% R., qui paraît représenter un sujet. tiré au printemps; Savig, pl. 13, f. 3. De passage en petit nombre dans le nord de la France. Niche quelquefois dans les environs de Lille. J’ai un mâle qui a été tué près de cette ville dans le mois de juillet. On voit la Locus- telle, au printemps et en automne, dans les campagnes qui avoisinent Amiens et Abbeville. Elle se laisse difficilement appro- cher, et se fait entendre le soir sur les pommiers, surtout
(133) lorsque le ciel est serein. Son chant a beaucoup de rapport avec celui des Sauterelles ou avec le bruit que produit le grain sous la meule; il est tantôt clair, aigu et prolongé; tantôt ce n’est qu’un simple gazouillement fort agréable qui fait croire que Poiseau est éloigné tandis que l’on est fort près de lui. Il pousse parfois un cri tellement prolongé ( prés-dune minute), dit M. Millet, qu’il lui a valu , dans les environs ’ de Beaupréau , où il est commun , le nom de Longue-Haleine. Ce cri paraît n’étre qu'un cri de rappel propre aux deux sexes. En effet, ajoute ce naturaliste, après sa production on voit le mâle ou la femelle arriver par petits vols de vingt à trente pieds, répondant par un cri semblable; voler de nouveau s'il se trouve éloigné de l'objet de ses désirs , et l’atteindre après avoir parcouru de branche en branche les buissons qui les sépa- raient. M. Guilloux a observé un nid de Locustelle sur un genêt, il était à peu de distance de la terre; composé d'herbes entrela- cées, mais sans art, contenant cinq œufs ovales , de la grosseur de ceux de la Grisette, blanchâtres, marqués de petits points et de petites taches cendrées , et d'autres d’un cendré olivatre sur le gros bout seulement (1). C’est donc a tort que Vieillot dit que son nid est d’une élégante structure et que ses œufs sont d’un bleu pâle ou d’un blanc bleuatre. Cette Fauvette habite, de préférence, en France , les taillis , les champs de genêts, les bois et les terrains montueux. Ce n’est qu’en printemps qu’on la trouve dans les roseaux. Elle arrive dans nos contrées en avril et nous quitte en octobre. Je l’ai reçue de la Lorraine et de la Provence où elle est rare. On la trouve aussi en Angleterre, en Allemagne, et quelquefois en Hollande. Elle a l’iris brun gris et une teinte générale plus verte au printemps qu’en automne. _î___..î_..____ V... ._.î____ (I) Ouvr. cité . t. s , p. 205 et suiv.
(134) M. Brehm décrit une Fauvette sous le nom de Calamoherpe tenuirostris, qui habiterait le nord et le nord—est de l’Alle- mague. Elle aurait de la ressemblance avec la Locustelle et serait un peu plus grande. Est—ee bien une espèce î? Ainsi que je l’ai dit ailleurs, on ne saurait être trop réservé dans l’ad— mission des nouvelles espèces décrites par cet ornithologiste allemand. Il ne lui faut qu’une légère diflérence dans le plu- mage et dans les proportions d’un oiseau pour le séparer spé- cifiquement. M. Temminck, qui émet la même opinion dans les troisième et quatrième parties de son Manuel d’0rnitho— logie, dit qu'il tient de M. Hardy, de Dieppe, que la Calama- herpe tenuirostris n’est rien autre qu’une Locustelle. FAUVETTE CETTl, Sylvia platura , Vieill.; Sylvia cettz‘, Mar- mora , Tem. , VieilL; enl. 655 , f. 2, sous le nom de Bouscarle; pl. 212 R. Habite le midi de l’Europe , l’Italie , la Sicile , la Toscane et surtout la Sardaigne. Quelques individus ont été tués en Pro- vence et en Angleterre. La Cetti se tient sur les bords des rivières, s’y cache dans les buissons , fait entendre un son sonore et mélancolique. Iris brun clair. ‘P. Roux a figuré les œufs dans son Ornithologie. FAUVETTE ou BEC-FIN TRAPU, Sylvia certhiola, Tem., VieilL; T ardus certhiola, Pall. Très-rare. Habite la Russie méridionale. M. Temminek dit que l’atlas du Manuel par Werner représente un vieux mâle. FAUVETTE mas SAULES , Sylvia. Iuscinoïdes , Savign, R, Vieill., Tem.; pl. 211 bis R. On la trouve en Toscane et quelqufois en Provence , où elle fréquente les bords des eaux boisés. Elle arrive dans les envi- rons de Pise au mois d'avril et en part en automne. M. Savi,
t 1:35 ) quoique certain qu’elle y niche , n’a pu encore trouver son nid- Son plumage a de grands rapports avec celui de la Sylvia fluviatilis. Seulement chez cette dernière les taches du col sont plus prononcées et s’étendent depuis la gorge inclusivement jusqu’à la poitrine ; tandis que chez la Luscinoïdes elles ne sont que très—peu apparentes. Il existe aussi une différence dans les proportions. Celles de la Fauvette de cet article sont moins fortes. Iris jaunâtre , suivant P. Roux. FAUVETTE sur, BEC-FIN MÉLANOPOGON ou A mousncnes NOIRES, Sylcia melanopogon, IL, Vieill., Tem.; pl. 233 R. Accidentellement dans le nord de la France , en Provence et en Toscane; paraît habiter particulièrement les marais des États de Raguse et de Rome. Quoiqwelle se trouve dans un grand nombre de collections de France , son genre de vie , son nid et ses œufs ne sont pas connus. M. Temminck, qui la décrit dans la 3.0 partie de son Ma- nuel , fait observer avec justesse que sa planche coloriée 245 , E2, qui la représente, a une teinte trop rousse. Vieillot l'a admise aussi comme espèce et décrite d’après le professeur Savi , qui, le premier , l’a fait connaître. Iris jaune , suivant M. Temminck. FAUVETTE CYSTICOLE , Sylcia cysticola, Vieill. , Tem.; pl. , col. 6 , f. 3; pl. 232 R. Habite les contrées méridionales, les marais de Rome, de la Toscane , de la Sardaigne et de la Sicile. On la trouve aussi en France sur les bords du Var. Suivant M. le professeur Schinz , la femelle pond [t à 6 œufs d'un blanc pur , changeant quelquefois en rose ou bleu très-clair. M. le docteur Savi , qui l’a observée avec soin dans les marais (le Pise, dit qu’elle y
( 136 ) fait trois eouvécs; la première à la mi-avril et la dernière dans le mois d’août; qu’elle se tient, en arrivant, dans les champs de blé, où elle établit son premier nid, et plus tard dans les marais , où elle fait sa dernière ponte. Elle émigre et a l’iris brun. P. Roux a figuré le nid et les œufs. FAUVETTE ou BEC-FIN LANCÉOLÉ, Sylvia lanceolata, Tem. Oiseau décrit et donné comme une espèce nouvelle par M. Temminck. Le sujet qui a servi pour sa description est le seul connu. Il lui a été communiqué par M. Bruch , de Mayence, et a été pris près de cette ville. Je le place ici d’après la recom- mandation du naturaliste qui le fait connaître. æ.‘ Section. Fauvettes a bec plus’ fort, a tarses plus courts et plus épais, Fauvettes proprement dites; Becs-Fins Sylvains de Tem- minck. ROSSIGNOL , Sylvia luscinia , Lath.,.Vieill.; M otacilla luscinia, Lin.; Luscinia, Briss.; enl. 615, f. 1; Encycl. pl. 113, f. 3; 111.211 R. Commun dans nos bois et bosquets où il niche. Arrive à la fin d’avril; se fait entendre aussitôt qu’il est accouplé et nous quitte dans le courant de septembre. On le ‘trouve l’été dans toute la France et presque toute l’Europe. Très-recherché par les oiseleurs à cause de son chant. Iris brun noisette. a GRAND ROSSIGNOL ou BEC-FIN PHILOMÈLE , Sylcia philomela , Bechst., Tem.; Illotacilla major, Briss. Habite les contrées orientales de l’Europc. On dit qu'il est commun en Espagne et qu'on le rencontre en Allemagne, prin- cipalement dans la Poméranie. On l’a trouvé en Suisse.
( 137 ) FAUVETTE ou BEC-FIN sovnux , Sylvia scricca, Natt. , ‘l'eut. Habite Pltalie : a , dit-on , les mœurs du Rossignol. Je ne con- nais pas cette espèce. FAUVETTE GRISE ou ORPHÉE ; Sylvia grisea , VieilL; Fauvette, Curruca , Briss.; Motacilla hortensia‘ Gm.; Sylv. Hortensis , Lath.; Sylv. orphea, Tem.; Fauvette et Colombaude, Buflî; Fau- vette proprement dite, Bufiï; enl. 579, f. 1; pl. 218 IL, f. l, le mâle, f. 2 , la femelle; EncyeL, pl. 114, f. 1. Cette Fauvette , qui habite de préférence les provinces méri- dionales de la France ., niche en petit nombre dans le Boulon- nais et quelques autres cantons de nos départements septen- trionaux. On la trouve aussi en Lorraine , dans les Pyrénées , en Suisse, en Savoie et en Italie. Elle a, suivant les uns, l’iris hlanc et brun suivant P. Roux. Le mâle est un peu plus fort que la femelle et a la tête plus noire. FAUVETTE Épnnvlnnn ou BEC-FIN RAYÉ, Sylvia nisoria, Bechst, Vieill., Tem. ; pl. 222 R., le mâle. De passage accidentel en Provence; assez commun en Au- triohe, près de Vienne; quelquefois enfPiémont. Je l'ai reçue de la Norwège. ' Iris d’un beau jaune ardent, suivant Vieillot. Il a l’œil si étincelant dit cet oruithologiste , qu’étant dans une volière avec d’autres petits oiseaux, on croit Voir un Épervier au milieu de ses victimes. FAUVETTE ou BEC-FIN RUPPEL, Sylvia Ruppellii, Tem.; pl. col. 245, f. 1, le mâle. Habite les bords de la mer rouge et se fait voir dans Pile de Candie et quelques autres îles de l’Archipel. Cette espèce nouvelle aété décrite dans la 3.9 partie du Ma- nuel de M. Temminck.
(138) FAUVETIE A TÊTE NOIRE , Sylvia atricapilla , Lath. , Vieill., T em. ; JlIotacilla atricapilla, Gm.; Curruca atricapilla, Briss.; pl. 215 R. Commune dans nos bois, bosquets et jardins, ainsi que dans presque toutes les parties de l’Europe. On en voit des les pre- miers jours d’avril; elle nous quitte en automne avec ses congénères. Cette espèce est très-recherchée par les oiseleurs, a cause de son chant mélodieux." Elle a l’iris brun noirâtre. J’ai une variété noire. FAUVETTE DES FRAGONS ou BEC-FIN MÉLANOCËPHALE, Sylvia ruscicota , Vieill. :, Sylv. nzelanoceplzala , Tem.; Fauvette à tête noire de Sardaigne, Sonniui; pl. 210 R, f. 1 , le mâle , f. 2, tête de la femelle. Habite nos départements méridionaux. Elle n’est pas rare en Provence , en Languedoc et dans les Hautes-Pyrénées. On la trouve aussi en Italie, en Sardaigne et en Espagne. Iris et tour des yeux rougeâtres. FAUVETTE SARDE , Sylvia sardonia , Vieill.; Sylv. Sarda , Tem.; pl. col. 24, f. 2 , mâle adulte. On doit la connaissance de cette Fauvette à M. le chevalier de la Marmora. On la rencontre en Sardaigue et en Corse où elle paraît commune. Vieillot dit qu'on la voit quelquefois en Provence. Il est bien étonnant que P. Roux n’en parle pasdans son Ornithologie. J'ai reçu cette espèce de la Sardaigne, par l’cntremise de mon honorable ami M. Schinz. FAUVETTE ÆDONIE ou BRETONNE , Sylvia ædonia , Vieill., Sylv. hortcnsis, Tem.; petite Fauvette , Butll; vulgairemeut Fauvette grise. fics-commune : habite nos bois, bosquets, vergers et jardins;
(139) arrive à la fin d’avril et nous quitte des l'approche de l'automne. On la dit plus abondante dans le midi que dans le nord; elle prend beaucoup de graisse en automne et peut alors rivaliser avec l’Ortolan des gourmands, par la délicatesse de sa chair. Les gastronomes la nomment Bec-Figue. Ce nom lui convient d'au- tant mieux,dit M. Ulysse Darracq (1) , qu’elle a un goût décidé pour ce fruit, dont elle se nourrit presquexclusivement à cette époque de l'année. Vieillot en admet deux races dont l’une serait seulement plus grosse et plus longue que l'autre. Je n’ai jamais remarqué de différence dans le grand nombre de celles que j’ai vues ou tuées. Iris brun. FAUVETTE PIPLSg/lvia anthoides, Vieill., Sylv. noveboracensis et tigrimz , Var., Laths, pl. 12 des Oiseaux de l’Amérique septen- trionale. Accidentellement dans le nord de I’Europe; habite I'Amé— rique septentrionale. Vieillot en a vu une qui a été tuée en Suède, dans le cabinet de feu M. Dufresne, chef des travaux zoologiques au Muséum d’histoire naturelle de Paris. Il n'est pas étonnant qu’on l‘ait trouvée en Europe; il est facile de passer des régionsarctiques de l’Amérique , dans celles de notre continent qui les avoisinent et ensuite de s'avancer jusqu’en Suède et en Danemarck, où elle a été tirée.Elle passe à New- Yorck, d'où j’en ai reçu plusieurs, en mars, septembre et octobre. J ‘en ai reçu aussi de la Nouvelle-Géorgie. FAUVETTE BABILLARDE, Sylvia garrula, BechsL, Vieill.; Sylv. curruca et Sylviella dumetorum , Lalh., Tem.; Curruca garrula, Briss; Motacilla curruca Gm.; Grisette,Bulf., description; enl. (r) Catalogue cité plus haut.
(140) 580 , f. 3; pl. 216 R. ; connue à Paris sous le nom de Grisette , tandis que la précédente y porte le nom de Bahillarde; Savig. , pl. 5, f. 3. On la trouve rarement ici, peut-être à cause de ses habitudes. Elle recherche les taillis épais et solitaires; nous ne la voyons que dans le mois de mai. Elle habite la Provence ,le Languedoc et les Pyrénées pendant toute la belle saison. Je l’ai reçue plu- sieurs fois de la Lorraine. Il est facile de la distinguer de la Grisette , Sylvia cinerea. C’est , suivant P. Roux, à cette Fauvette qu’il faut rapporter la Bouscarle de Buffon et non à la Fauvette cetti, comme le fait M. Temminck. Iris brun noisette. FAUVETTE CENDRÉE ou GRISETTE , Syloia cincrea , Lath.,l\ley., Beehst.,Vieill.,Tem.; lllotacilla cinerea et Sylvia, Gm.; pl 2l , f. l, Curruca cinerea , Briss.; Babillarde, Bufiï, partie historique et description; gorge blanche, variété de la petite Charbonnière, Buflî; vulgairement Babillarde; enl. 579 , f. 3 , sous le nom de Grisette ;pl. 220 R; Savig., pl. 5, f. 2. La plus commune de nos Fauvettes; niche dans les bois, bosquets, buissons et surtout dans les champs de colza; nous quitte en automne pour revenir au printemps; elle est répandue dans presque toutes les parties de la France et de l’Europe. Elle est connue a Paris sous le nom de Babillarde et la vraie Babil- larde, sous celui de Grisette. Iris brun clair. FAUVETTE ROUSSELINE , Sylvia fmticcti , Beehst., Mey., VieilL; en]. 581 , f. 1 , sous le nom de Fauvette rousse et non la description. Une espèce ou une variété constante de la Grisette, est décrite sous ce nom, par Vieillot. Elle se distingue d'elle , dit ce naturaliste , par la nuance roussâtre répandue sur la plus grande
(141) partie de son plumage; par une taille moins longue; par les yeux d’un brun foncé; par la teinte des trois premières rectrices et par la proportion de la première et de la quatrième rémige. Son nid, ses œufs et son chant ditféreraient essentiellement. Elle ne se montrerait dans nos contrées qu'en automne, quelquefois au printemps et n’y nicherait pas comme la Grisette, qui est extrêmement commune pendanttoutle temps que dure sa repro- duction. M. Temminck considère la Rousseline comme une jeune Sylvia cinerea; d'autres la regardentcomme la femelle de celle-ci. J ’ai trouvé plusieurs fois la Fruticetz‘ sur notre marché et toujours vers la fin d'août. Je crois que ce n'est qu'une variété. FAUVETTE A LUNETTES , Sylvia conspicillata , de la Marmora , IL, Tem., VieilL; pl. col. 6, f. 1, le mâle au printemps. Habite ‘la Provence, le département du Gard, les Hautes- Pyrénées, les États-Romains et la Sardaigne; niche dans le midi de la France. Cette espèce olÏre des difiërences suivant le sexe , l'âge et la saison. Son genre de vie a de grands rapports avec celui de la Grisette. Iris brun clair. FAUVETTE PlT-CHOU , Sylvia ferruginea, VieilL; Motacilla pro- vincialis, Gm.; Sylv. dartfordiensis, Lath.; Sylv. provincialis , Tem.; enl. 655, f. 1, le mâle un peu trop gros; pl. 219 IL, le mâle en robe d’été. De passage accidentel dans nos départements ‘septentrionaux; tuée dans les environs de Montreuil-sur-Mer; habite particu- lièrement le midi de la France et de l’Europe. Ellefréquente, dans les Hautes-Pyrénées, les mêmes localités que la Gorge-BleuflSylvia cyanocula , mais choisit les endroits secs pour établir son nid. Dans les Landes marécageuses , ‘au
( M9 ) bas de la commune d’Ondres, en se dirigeant vers la mer ;elle vit toute l'année , en assez grand nombre, dans les buissons de PUlex Europœus et de l’Erica scoparia (1). Elle a été observée en Anjou et dans le Poitou. On l’a trouvée en Bretagne et en Angleterre, même pendant l'hiver. Elle quitte la Provence dans cette saison. Iris brun marron suivant les uns , roux jaunâtre suivant P. Roux, et noisette chez le jeune suivant M. Millet. Vieillot décrit une Fauvette qui nous est inconnue et dont ne parle aucun auteur, sous le nom de Brunette, Sylvia fus- cescens. ll dit qu'elle se trouve dans nos contrées méridionales; qu’elle a été envoyée de Montpellier à M. Baillon qui la con- serve dans son cabinet; qu’elle a de grands rapports avec le Pit-Chou, mais qu’elle en dilferefparticulièrement eu ce qu'elle n’a aucune trace de ferrugineux dans le plumage, et qu’elle n’a point de blanc dans l’aile, ni dans la queue.De plus, ses pro— portions sont plus fortes. Est-ce une espèce ou une simple variété? Nous engagerons le naturaliste qui l’observera dans son pays natal à résoudre cette question. PASSERINETTE, Sylvia passerina et subalpina , de plusieurs ornithologistes; pl. col. 251 , f. 2, le mâle , f. 3, la femelle; pl. 218 R. Habite le midi de la France, l'ltalie et la Sardaigne; n’est pas rare eu Provence et en Languedoc , dans les mois d’avril et d’octobre , époques où elle opère son passage. Elle a l’iris noir suivant P. Roux. Cette Fauvette olfre des différences remarquables suivant Page et les saisons. M. Savi et P. Roux ont prouvé que le Bec- Fin subalpin est un individu de cette espèce. M. Temminck, (x) Jules Darracq, catalogue cité.
t 143 l dans son supplément au Manuel dbrnithologie, s’est rangé à l'avis de ces deux naturalistes.Le vieux mâle, au printemps, est ce qu'on appelle Sylvia subalpina; la femelle, àla même époque est la Sylvia passerina de Roux; les jeunes , suivant qu’ils se rapprochent plus ou moins de la mue, constituent la Passerinette male et femelle des auteurs. Le mâle en automne doit être rapporté au Subalpin du Manuel de M. Temminck. Suivant ce naturaliste, la Sylvia leucopogon de M. Mcyer serait un mâle de cette espèce. M. le docteur Savi ne partage pas son opinion , parce que le naturaliste allemand décrit en même temps la femelle et fait de sa leucopogon une espèce distincte de la Sylvia subalpina. Cette Fauvette aurait été tuée en Sicile et ressemblerait à celle de cet article. FAUVETTE FLAVÈOLE, Sylvia flaveola, Vieill.; enl. 581. Cette espèce n'est pas admise par M. Temminck. On doit sa connaissance àVieillot qui a observé plusieurs individus tués en Lorraine, dans les roseaux , au milieu des étangs. Celles que je possède viennent de Metz et je les dois à Pohligeance de M. Meslier de Rocan , est-intendant militaire. Elle a l’iris noisette foncé; les parties supérieures d’un vert olive rembruni aux ailes et a la queue; les parties inférieures d’un beau jaune; le bec comprimé dans toute sa longueur, bleuatre au-dessus , jaunâtre en—dessous, aussi haut que’ large a sa base; les pieds gris-brun. Cette Fauvette est sans doute confondue avec Plctérine et la Lusciniole. On la distingue facilement de ces deux espèces, qui olïrent à peu près les mêmes teintes‘ , en comparant le bec qui est grêle, effilé, aigu et comprimé dans toute son étendue, tandis qu’il est plus ou moins déprimé dans les autres (l). Elle '(i) Voyez p1. 4, fig. 6, a. la lin de ce travail.
(144) est (Tailleurs un peu plus petite, a la première rémige plus longue que la quatrième et sensiblement plus courte que la troisième. Ses couleurs sont plus vives et plus prononcées. FAUVETTE ICTÉRINE; Sylvia icterina , VieilL, Tem. Habite la France , l’Italie et la Hollande; nous la trouvons l’été dans nos marais; mais elle est rare. Elle est enfin admise par M. Temminck , sous le nom de Bec-Fin ictérine. Cette Fauvette a la première rémige sensiblement plus longue que la quatrième, le bec un peu déprimé à sa base, ensuite aussi haut que large et plus court que celui de la Fla- véole et de la Lusciniole , avec lesquelles il est facile de la con- fondre. Elle est un peu plus forte que la première et plus petite que la dernière qui a d’ailleurs un bec plus long, plus fort et plus aplati. Elle vit dans les marais boisés et a été confondue probablement avec les autres à plumage analogue, et surtout avec la Lusciniole qui préfère les jardins et bosquets auxroseaux. Iris brun foncé , comme la précédente et la suivante (1). FAUVETTE LUSCINIOLE ou ronvemrrn , Sylvia polyglotta, Vieill.; Fauvette à poitrine jaune, Sylv. hyppolaïs, Tem. ; grand Pouillot., Cuv.; Contrefaisantde nos oiseleurs; Fauvette des roseaux , Buîf. , description; pl. 224 R. '0n la trouve dans presque toute l’Europe. Commune Pété dans nos jardins , bosquets et bois marécageux; arrive dans le mois d’avril et nous quitte en automne. Elle est rare en Pro- vence et en Languedoc. Elle a‘ l'iris brun foncé, le bec très-déprimé dès la base jus— qu'au-delà du milieu, ensuite aussi large que haut (2). C’est à tort que M. Temminck cite l’Enluminure de Bulfon , 581. Cette figure représente la Flavéole , surtout par le bec. (il Voyez pour le bec, pl. 4. f. 2 , à la fil] de ce travail. (a) Id. , pl. A, f. 3.
( 145 ) Les œufs de la Lusciniole sont d’un assez bcau rouge marqués de taches noirâtres, et non d’un blanc rougeâtre marqué de taches rouges, comme le dit M. Temminck. 3s Section. Fauvettes à queue assez longue, légèrement fourchue ou égale, léle arrondie et bec plus fort et plus large à la base. Rubietles, Cura; Becs-Fins Sylvains , Tem. GORGE BLEUE proprement dite , Sylvia cyanocula, Mey. , TenL; Sylvia suecica, Lath. , VieilL; Molacilla suecica , Lin. ; enl. 361, f. 2 , mâle avec la tache blanche; 610, f. 1 , mâle sans tache blanche , f. 2, fennelle, f. 3 , jeune; Encycl, pl. 117, f. 3. Habite le midi de la France; niche dans les joncs , sur les saules et les osiers , près de l’eau g de passage , de loin enloin, dans les environs d’Amiens, d’Abbeville et de Lille. Iris brun. La Sylcvia Wolfii du pasteur Brebm est de la même espèce que sa Suecica , qui est celle de cet article. Elle n'en diffère que par Pabsence de la tache blanche au milieu du bleu d’azur , et une légère variation dans la longueur des tarses (1). GORGE BLEUE SUÉDOISE ou de SIBÈRIE , Sylvia suecica, Lin.; Motacilla cærulecula , PalL; Sylvia cærulecula, Licht. Habite le nord de l’Europe. Accidentellement en France et en Allemagne. Elle a été tuée à la fin d'avril 1836 , sur le bord du marais de Sin, près de Douai, et donnée à M. Courtray , receveur municipal de cette ville. On assure qu’on la trouve quelquefois en Bourgogne. MM. Jules Delamotte et de Cossctle (1) La longueur des tarses varie beaucoup dans cette Fauvette comme dans plusieurs autres , aussi ne peul-on tenir compte des différences pour constituer des es èces. P 10
( 146 ) l'ont rapportée en 1829 de la Suède et de la Norwege. Ils l’ont trouvée dans les mois de maiet juillet, sur toutes les montagnes, et dans les vallées où il y a des buissons de bouleau nain et de saule. Elle est très-commune sur le Dowrefield. Cette Fauvette a une espèce de hausse-col roux vif au bas du bleu d'azur du col et de la poitrine , puis une ceinture de plumes bleues , puis rousses, et ensuite grises. Le roux de la queue est plus ardent que celui de la Cyanocula ; le noir y est plus foncé; la ligne qui , du bec, passe au-dessus et derrière les yeux, est d’un gris plus clair. On dit qu’en vieillissant elle perd la tache rousse de la poitrine; que la femelle n'a pas la gorge bleue , et que les jeunes ont le devant du col moucheté de rouille et bordé d'un cercle ponctué de noir. Iris brun. ROUGE-GORGE, Sylvia rubecula, Lath. , Vieill. , Tem.; Mota- cilla rubecztla, Lin.; Marie godrie , Maroille , Maroyette , dans nos campagnes; enl. 361 , f. 1; pl. 216 IL; Encycl., p]. 117, f. 2, Une partie est sédentaire; le plus grand nombre nous quitte en automne. Elle pénètre en hiver jusque dans les habitations , où elle obtient souvent Phospitalité en faveur de sa familiarité et de son chant. Elle se retire dans les bois au printemps et y passe la belle saison. C’est un des oiseaux qui nichent les premiers. On le trouve partout en France et dans presque toute l’Europe. Iris brun foncé. RossxeNoL DE nmnuLLE ou GORGE NOIRE, Sylviu phœnicurus, Lath., Vieil!., Tem.; Jllotacilla phœnicurus, Lin.; vulgairement Rouge-Queue; enl. 351, f. 1, le mâle, f. 2, la femelle; pl. 214. IL, le mâle, 215, la femelle; EncycL, pl. 113 , f. 4. Commun en France. Niche dans nos campagnes, les bois et bosquets. Nous le voyons depuis le mois de mai jusqtflau mois
( 147 ) d'octobre. On le trouve dans presque toute Plâurnpe. J'en ai reçu un de NcW-Yorck , qui est entièrement semblable à ceux de notre contrée. Iris brun noir. ROUGE-QUEUE ‘rrrnrs , Sylcia tithys , Luth, Vieil]. , Tem.; Motacilla phænîcurus, var., Erithucus, T ithys , Gibmltaricnsis, Atrata, Gm., mâle; Bec-Figue noirâtre, Bufiï, édit. Sonnini; Rouge-Queue à collier, BulIZ, femelle; Rouge-Queue, Briss., femelle; p1. 20S R, f. 1 , le mâle, f. 2 , la femelle. Habite la Lorraine , la Bourgogne et autres localités de la France; rare en Provence et accidentellement en Angleterre. Plusieurs couples établissent leur nid chaque année à l’hôtel— de-ville (le Lille ; ils arrivent en avril et partent dans le cou- rant d’octohre._Niche dans les trous et crevasses des murailles de ce bâtiment, qui est élevé et vieux; fait deux couvées; sa ponte est de quatre ou cinq œufs. Iris brun noir. Je possède un Bouge-Queue mâle de la Norwège qui dilïère beaucoup de notre Tithys, et s'il ne constitue pas une nouvelle espèce, c’est au moins une race constante et locale , puisqu'il ne quitte pas plus le Nord que la Sylvia suecica, et qu’il y rem- place le Tithys, comme celle—ci remplace la Gorge-Bleue des régions tempérées. J’en ai vu plusieurs autres tout-a-fait sem- blables au mien, venant de la même contrée, chez un mar- chand de Paris. La femelle diffère aussi de celles de nos Rouges- Queues. 4.‘ Section. Pouillots ou Muscivores. Les Pouillots ont à peu près tous la même taille , les mêmes couleurs, et le même genre de vie. Ils construisent leur nid à terre, d’où leur vient le nom vulgaire de Fourneau. Il est
( 143 ) facile de les confondre eutr’eux si on ne les examine avee une attention toute particulière. POUILLOT SYLVICOLE ou BEC-FIN SIFFLEUB, Sylvia sylvicole, Lath., VieilL; Sylvia sibilatrix, Tem.; pl. 225 R. Habite la Lorraine , la Provenee , l'Italie et FAIIemagne. Rare ici, où il arrive vers le mois de mai , se tient constamment dans les bois et disparaît à la fin d‘août. Ceux que je possède viennent des bois des environs de Metz. Je les dois à l’obli- geance de M. Meslier de Rocan. Iris couleur noisette foncé. Ce Pouillot a été confondu avec la Jllotacilla leippolaïs, Gm. Il en diffère par la taille , par les teintes des parties supérieures, le chant , les proportions des premières rémiges et les œufs. POUILLOT COLLYBITE ou BEC-FIN VÉLOCE , Sylvia collybita, Vieil1.; Sylvia ru/‘a, Lath. , Bechst., Mey., Tem.; Motacilla rufa, Linu, Curruca rufa, Briss.; petite Fauvette rousse du texte de Buflï; pl. 223 R. Pas rare en France , en Allemagne et en Italie. Arrive , mais en petit nombre, dans nos départements septentrionaux, à la fin de mars, et nous quitte en automne. Quelques—uns restent en Provence durant Phiver. On le dit rare , Pété, dans les envi- rons de Metz, et commun à son passage d’automne, époque à laquelle on le prend aux pièges. Iris brunâtre. POUILLOT FlTlS ou BEC-FIN POUILLOT , Sylvia fitis, Bechst. , Mey. , Vieill.; Motacilla trochilæts , Gm.; Sylvia trochilus, Lath., Tem.; Pouillot , Asilus, Briss. ; vulgairement Fourneau; pl. 288 Pu, la robe d'été. Arrive dans le mois de mars et part a la fin d'août et en septembre. Habite nos bois, ainsi que le précédent. Il est com-
( 149 ) mun ici, en Provence, en Languedoc , sur les Pyrénées , dans les environs de Paris et en Lorraine. Il paraît très-répandu en France et dans toute l’Europe. M. Millet lui donne à tort la taille du Tarin; il n'est guère plus gros que le Roitelet. La femelle est un peu plus pelile que le mâle. L’iris est brun roussâtre. Le Pouillot à ventre jaune , Sylvia flatziventris, Vieill., est un individu de cette espèce , en robe dhulomne. Je me le pro- cure dans le mois d’août, et ne l'ai jamais vu à une autre époque de Pannée. POUILLOT BONELLI ou BEC-FIN NATTERER, Sylvia Bonelliz‘, Vieill.; Sylvia Nattereriz‘, Tem.; pl. col. 24., f. 3; pl. 226 R. Habite le centre et le midi de l'Europe. N’est pas rare en Proveuce , en Anjou et dans la Lorraine. M. Meslier de Rocan l'a tué plusieurs fois dans un bois voisin de Metz , où il niche dans un endroit très-touffu. Il a été trouvé dans les environs d’Abheville , par M. Jules Delamotte. M. Millet le dit très- commun dans les bois et les forêts des arrondissements de Bauge, Saumur et Beaupréau; y arrive à la mi-avril et repart à la fin d’août. Iris brun fonce. Ce Pouillot n’est distingué de ses congénères que depuis 1815. Vieil|otl’a décrit d'après une seule dépouille provenant d’un individu tué dans le Piémont, et qui lui a été communiqué par BonellLM. Temminck le donne comme une espèce nouvelle trouvée par M. Natterer , près däxlgézyras. 46.8 genre. ROITELET , Regulus, Vieill. , Cuv. , Tem., Br. Bec très-grêle , court, droit , comprimé , légèrement échancré à la pointe; narines ovales , recouvertes par deux petites plumes décomposées et dirigées en avant. _ Les espèces , au nombre de trois, sont les plus petites d'Eu—
(150) rope. Elles ont les plus grands rapports avec les Fauvettes , et peut-être a-t—on tort (le les en séparer. Vieillot semble recon- naître qu’il n’aurait pas dû en former un groupe distinct, en les y réunissant dans PEncycIOpédie méthodique eL dans sa Monographie inédite des Fauvettes et des Pouillots. Leur nourriture consiste en petits insectes. Ils sont très- agiles et sans cesse en mouvement. Ils ne paraissent pas très- sensibles au froid. ROITELET HUPPÉ , Regulus cristazus, Vieill. , Tem.; Sylvia. regulus, LatlL; Regulus crococeplzalus , Br., pl. 234 IL, f. 1 , le mâle, f. 2, tête de la femelle; EncycL, pl. 122, f. 2. De passage annuel par petites bandes, en automne ou en hiver, et dans le mois d’avril; se laisse facilement approcher et prendre , vers le soir, a la main. On le rencontre dans presque toute l’Europe , et niche dans les montagnes de France, de l’Allemagne et de l’Angleterre. Iris noir. ROITELET A MOUSTACHE ou A TRIPLE BANDEAU, Regulus anys- taceus, VieilL; Reg. ignîcapillzcs, Te1n., Br.; enl. 65, f. 3; pl. 235 R, le male. De passage irrégulier en novembre dans notre département du Nord ou il est rare, ainsi que dans la Provencc. Il a été long-temps confondu avec l'espèce précédente dont; il a les habitudes, et avec laquelle il opère ses migrations. Il est séden- taire , et niche , ainsi que le huppé , dans les Basses-Pyrénées. Iris noir. ROITELET MODESTE , Regulus modestus , Gould ,fi'.l'eln. Nouvelle espèce , décrite (Papres M. Gould , dans la [m partie du Manuel dbrnithologic, et rapportée de la Dalmatie par M. le colonel de Feldqegg. Elle n'aurait point de huppe sur la
t 151 ) tête, cclle—ci serait remplacée par trois bandes jaunes dont les latérales seraient plus colorées. 47.8 genre. TROGLODYTE , Troglodytes , Vieill. Bec aussi très-grêle, mais allongé et légèrement arqué; narines ovales, recouvertes d'une membrane; ailes courtes , arrondies, concaves; queue le plus souvent relevée; tarses longs et minces. On n’en connaît encore qu’une seule espèce qui a les mœurs et les habitudes des Fauvettes parmi lesquelles elle est rangée dans l'Encyclopédie et dans la Monographie inédite des Fau- vettes et Pouillots. ' TROGLODYTE, Troglodytes Europœa, VieilL; Motacilla tro- glodytes , Gm.; Regulus , Briss.; Sylvia troglodytes, Tem. ; vul- gairement Rotelot ou Rotelet; enl. 65, f. 2; EncycL, pl. 122, f. l. Commun et sédentaire ici; niche sous les toits de chaume. Habite toute l’Europe. Iris brun foncé. 16.8 famille. GRIMPEREAUX, Anerpontes , Vieill. Cette famille comprend les genres Sittelle , Picchion et Grim- pereau. Tous les individus qui la composent grimpent sur les arbres , les murailles ou les rochers. Ils ont les pieds médiocres , les tarses nus, annulés; quatre doigts , dont trois devant et un derrière , tantôt égaux , tantôt inégaux; le bec court ou long , droit ou plus ou moins arqué, terminé en coin ou en pointe aiguë; les rectrices lâches ou raides’. 48.6 genre. SITTELLE, Sitta , Lin., Lath., Vieil], T em. Ce genre comprend:quatrc espèces dont trois seulement sont décrites par M. Temminck. Elles ont le bec entier, fort, cunéi- forme; les narines recouvertes par les plumes du capistrum;
(152) la langue courte, bilide à sa pointe ; le pouce long, avec l’0ngle crochu et fort. Les Sittelles ont les habitudes des Pics, mais elles grimpent aux arbres, en tous sens, et ne se soutiennent pas par la queue. Elles vivent d’insectes et de graines , surtout de chenevis et de tournesol. SITTELLE ou TORCHE-POT, Sitta Europœa , Gm., Vieil], Tem.; Sitta , Briss.; en]. 623, f. l; pl. 237 IL; EncycL, p1. 163, f. 6. Habite nos grands bois. Elle n’est pas rare dans la forêt de Mormal , et celles de pins et de sapins dans les Hautes-Pyré- nées. On la trouve dans toute l’Europe. Une femelle tuée le 24. avril 1833, près de Lens, avait l’iris roux clair. SITTELLE SYRIAQUE ou mas ROCHERS , Sitta syriaca , Ehren— herg , Tem.; Sitta rupestris , Centraine. Habite particulièrement le Levant et la Syrie. Elle n‘est pas rare en Grèce et en Dalmatie. On en reçoit beaucoup d’Alger , ce qui la répand dans les collections de France. Celle que je possède vient de la Grèce. l SITTELLE SOYEUSE, Sitta saricea , Tem. Accidentellement en Dalmatie , d’où elle a été rapportée par M. Feldegg et donnée à l’auteur du Manuel dbrnithologie, qui la décrit dans la 4.9 partie de son ouvrage. Elle habite particulièrement la Sibérie et le Caucase. . SITTELLE A TÊTE NOIRE , Sitta nzelanoccplzala , Vieill. M. de Lamotte m'écrit qu'elle est de passage dans le nord de l’Europe. Mais il ne nfindique pas le lieu où on la voit. C’est un oiseau de l'Amérique septentrionale que j'ai reçu de New-Yorck et de la (léorgie , où il est commun. 49.0 genre. ÛRIDIPEREAU, Cerf/n'a.
(153) Bec grêle , allongé , plus ou moins arque , comprimé sur les côtés, pointmnarines basales, demi-closes, placées dans un sillon longitudinal; tarses et ailes courts; queue à pennes raides , usées et pointues. Une seule espèce qui grimpe comme les Pics en s'appuyant sur sa queue , et se nourrit d’insectes. GRIMPEREAU o’EUnoPE ou FAMILIER , Certhia fazniliaris , Gm., VieilL, Tem.; Certhia, Briss.; vulgairement Grimpart; enl. 681, f. 1; Eucycl, pl. 125, f. 3. Sédentaire et commun dans les campagnes des environs de Lille. Il grimpe sans cesse sur les arbres a la manière des Pics. Il est de passage en Provence. L’espèce est la même a New- Yorck, d'où je l’ai reçu en 1834; seulement les couleurs sont plus nettes. 1l est difficile de distinguer le mâle de la femelle; les jeunes ont l_e bec moins long et plus frêle que les vieux. Il a l'iris brun. 50.9 genre. PICCHION , Petrodroma, Vieill.; Certhia, Lin., Lath.; Tichodroma , Illig., Tem.; Échelette , Cuv. Ce genre n'a , comme le précédent, qu’une espèce qui a le bec très-long , grêle, arqué, pointu, déprimé et triangulaire à sa base, arrondi dans le reste de son étendue; la langue pointue , garnie de petits crochets sur les côtés; l'ongle pos- térieur mince, courbé , aussi long que le doigt g la queue légè- rement arrondie, avec les baguettes faibles. Elle ne grimpe pas comme les Grimpereaux et Sittelles , mais se cramponne sur les murailles, où elle trouve sa nourriture , qui consiste en insectes et en œufs dînsectes. ' Gnmrnnnau DE MURAILLE ou Trcuonnosm ÉCHELETTE , Patro- droma nzuraria, Vieill.; Tichodroma phænicoptera, Tem. ; enl. 372J. l, robe d’été considérée comme celle du mâlc,f. 2 , robe (l’l1ivcl‘ indiquée pour celle de la femelle; EncyL, pl- 128, f. 2.
t 154 ) Habite la France et les contrées méridionales de l’Europe. On le trouve sur les montagnes élevées des Alpes et des Pyré- nées, en été , et dans les plaines et les vallées, en hiver. Je l’ai reçu de Briançon, de Besançon et de Grenoble. Passe périodi- quement en Anjou, mais toujours isolément. Il grimpe contre les murailles des grands édifices des places fortes ou des rochers coupés à pic, pour y chercher sa nourriture. Il en est qui ont le bec plus long que d'autres, comme dans l'espèce précédente, les Huppes, les Casse-Noix, etc. M. Brehm, d’après cette particularité dépendante de Page et peut-être d’autre cause , en a établi plusieurs espèces purement nomi- nales. Iris brun foncé. 17.3 famille. ÈPOPSIDES , Epopsides,Vieill. Les oiseaux de cette famille ont le bec plus long que la tête et plus ou moins arqué. Ils cherchent leur nourriture dans la terre qu’ils fouillent avec leur long bec , et sont remarquables surtout par deux rangées de longues plumes sur les parties laté- rales de la tête, qui forment une huppe qu'ils baissent ou relèvent à volonté. 51.9 genre. HUPPE, Upupa , Lin., Vieill. , Tem. Bec long , un peu arqué, trigone à sa base, gréle dans le reste de son étendue; mandibule supérieure plus étendue que Vinférieure; narines petites, situées à la base du bec; langue très-courte et obtuse; ailes et queue assez longues. Une seule espèce le compose. Elle est solitaire et vit d'insectes , de larves et de vers. HUPPE, Upupa cpops , Lin.,Vieill., Tem.; UpupmBriss. ; vul- gairement Coq des champs; en]. 52; pl. 240 11.; EncycL, pl. 132, f. l.
(155) De passage régulier dans les mois d’avril et d'octobre. Elle est solitaire et plus répandue dans le midi que dans le nord. On assure qu'elle niche dans l'arrondissement de Valenciennes et qu’elle établit son nid dans des trous de vieux arbres. Très— commune dans les IIautes et Basses-Pyrénées où elle niche. Iris brun clair. 18.9 famille. PELMATODES , Pelmatodes, VieilL; Leptoram- phes, Dum.; les Guèpiers et Martins-Péclieurs, Cuv.; les Alcyons, Tem. Cette famille est composée des Guêpiers et des Martins-Pê- cbeurs qui ont le bec plus long que la tête , droit ou arqué; les pieds courts et les doigts eàtérieurs réunis dans la plus grande partie de leur étendue. 52.9 genre. GUÈPIER , Merops , Lin. , et des auteurs. Ce genre ne comprend encore que le Guépier vulgaire et le Guêpier Savigny. Il est caractérisé ainsi :hec allongé, tétra- gone, épais à sa base, pointu, légèrement courbé, à arête vive; narines arrondies, petites , en partie cachées par des plumes; ailes longues et pointues; queue étendue et fourchue avec deux brins plus ou moins longs sur les côtés. Les Guê- piers se nourrissent (Pinsectes et surtout de guêpes. Ils saisissent leur proie en volant comme les Hirondelles et nichent dans des trous en terre qu’ils creusent, dit—on , eux-mêmes. GUÈPIER COMMUN, Merops apiasler, Gm. , Vieill. , 'l‘em.; Apiaster, Briss.; enl. 93S; pl. 24.1, R. Habite le midi de l’Europe : de passage régulier en Provence et accidentel en d’autres localités de la France. Il arrive dans la Provence en grandes troupes au printemps et en moins grand nombre en automne. On l'a tué dans les environs de Montreuil- sur-Ver.
( 156 ) Iris rouge suivant P. Roux , et rose chez les jeunes, suivant M. Temminck. On dit que l’on a vu le ÎlIerops indiens dans la Turcomanie, et qu'il existe dans le midi de l'Espagne un Guêpier plus petit et avec les brins de la queue plus longs que celui qu’on trouve en France. Ne serait-ce pas le Guépier Savigny, indiqué ci- dessous ‘I GUÈPIEB SAVIGNY, Merops Savignyi , Vieill., Tem. ; Levaill. , p]. 6 et 6 his.; lllerops persicus , Pall. Décrit comme européen dans la Faune d’Italie et dans la 4.6 partie du Manuel d'ornithologie. Un mâle et une femelle ont été tués près de Gênes. Sa patrie est l’Afrique. 53.“ genre. ALcroN; Alcedo‘, Lin., et des auteurs. Bec long, fort, droit, quadrangulaire, pointu, légèrement dentelé vers le bout 5 narines étroites, situées prés du capistrum, recouvertes d’une membrane transparente; langue courte , déliée et triangulaire dans presque toute son étendue; ailes et queue courtes; tarses également courts; trois doigts devant et un derrière , les extérieurs soudés en grande partie. Les Martins-Pêcheurs sont an nombre de deux en Europe; vivent de poissons et nichent dans des trous en terre le long des rives. MARTIN-PÊCHEUR, Alcedo ispida , Lin., VieilL, Tem.; vulgaire- ment Pecque-Roches ; enl. 77. Habite toute la France. Sédentaire et très-commun l'hiver le long des fossés et des rivières. Niche en terre dans nos marais boisés, souvent dans des trous de rats ou de taupes a terre; ses œufs sont blancs et oblongs. Le vieux mâle diiïere de la femelle du mêmeâge et des jeunes individus.
Il a l’iris brun roux. MARTIN-PÊCHEUR PIE , Alcedo rudis , Lin. , Tem. ; enl. 716 , l'adulte sous le nom de Martin-Pêcheur huppé du cap de Bonne- Espérance, 62, le jeune sous celui de lllartin-Pecbeui‘ du Sénégal. Habite l’Espagne et plus particulièrement l’Afriquc , du nord au midi. Accidentellement dans les îles de l’Archipel. L’iris est, dit—on , b1'un roux. 19.9 famille. COLOMBINS , VieilL; Pigeons, Cuv.; Péristères, Dum.; Colombinées, Leach. Cette famille conduit naturellement au troisième ordre. Les oiseaux qui la composent réunissent les caractères communs aux Passereaux et aux Gallinacées. Les Colombes appartiénnent par leur bec, l_eur jabot, leur nourriture aux derniers; par leurs pieds, leurs mœurs et leurs habitudes aux premiers. A cause de ces motifs quelques ornithologistes en ont formé un ordre particulier sous le nom de Passerigalles. Elles sont mono- games, vivent de graines et nichent sur les arbres ou dans des trous de rochers ou de vieilles masures élevées. 549 Genre. COLOMBE, Columba des auteurs. b Bec grêle , flexible , renllé vers le bout, incliné à sa pointe , garni d'une membrane à base plus ou moins gonflée où existent les narines; pieds courts; doigts articulés sur le même plan. Les Colombes vivent volontiers en troupes , pondent deux œufs, rarement trois, que le mâle et la femelle couvent alterna- tivement. On en compte six espèces. PIGEON nnnnnn , C olunzba palumbus, Lath., Gm., Vieill., Tem.; vulgairement Pigeon massart; enl. 314; EncycL, pl. 79, f. l. Arrive vers la fin de février par petites troupes, s'appuie de suite et niche dans nos bois; nous quitte en octobre et en
( 158 ) novembre ; quelques-uns restent durant l’hiver à moins qu'il ne soit trop rigoureux. Il est répandu en Europe. (l’est un bon manger quand il est jeune et gras. J’en ai vu sur notre marche dans le mois de janvier 184.0. La femelle est un peu plus petite que le mâle. Les jeunes avant la première mue diffèrent des adultes. Iris jaune blanchâtre. PIGEON SAUVAGE ou COLOMBIN , Columba ænas, Lin. , Vieill. , Tem.; vulgairement petit Massart; pl. 2M. R. De passage dans les mois de mars et de novembre dans le nord de la France; quelques uns y nichent dans les bois; j’en ai vu de jeunes sur notre marché le 2 mai 1840. Il est plus répandu dans le midi. La chair des jeunes est aussi très-bonne. Iris rouge brun. PIGEON BISET , Columba livia, , Briss- , Lath. , Vieill., Tem. ; Pigeon de Roche, Cuv.; enl. 510; pl. 945 R. Habite quelques îles de la Méditerranée, la Grece et les îles Féroé; de passage accidentel en Provence et dans le départe- ment des Basses-Pyrénées. Il a le croupion blanc, les ongles plus acérés que le Biset domestique et l'iris rouge jaunâtre. PIGEON EGYPTIEN; Columba ægyptiaca, Lath. , Tem. Il parait qu’on le rencontre assez souvent dans le midi et l’est de l’Europe. M. le professeur Schinz m’écrit qu’on le trouve en Grece; le docteur Eversmann l’a rapporté de Boukara où il a été tué. Il habite particulièrement PEgypte et nfest tout-à-fait inconnu. PIGEON PASSAGER, Columba migratoria , Lin., Vieill.; Col. canadensis, Gm.; enl. 176, femelle-
( '15!) ) Tué en Angleterre , en Norwège , en Russie et vu plusieurs fois en mer. C’est un oiseau de l’Amérique septentrionale, qui, au dire de Vieillot , traverse, au printemps et en automne , les contrées qui sont entre le 205% et le 60.0 degré de latitude nord. Ces pigeons voyagent en si grand nombre que leur vol obscurcit le soleil. Il n’est donc pas étonnant que des individus aient passé des régions boréales les plus reculées du nouveau continent dans celles d’Enrope qui les avoisinent et qu’ensuite ils se soient avancés jusqu’en Angleterre où un a été tué en décembre 1825, dans le Fifeshire , suivant le rapport de M. Temminck. Iris orange , d’après Vieillot. TounrEnELLE , Columba turtur, Lin., Vieill., Tem.; enl. 391p; pl. 246 Pu; Encycl. pl. 81 , f. 3. Commune dans nos bois où elle niche. Arrive vers la fin de mars et en avril, repart dans le courant de septembre. Répan- due en Europe du sud au nord. L’adulte a l'iris rouge jaunâtre et le jeune, gris rougeâtre. Les œufs, au nombre de deux, sont blancs ainsi que ceux du Ramier et du Colombin.
(160) CORRECTIONS ET ADDITIONS. Page 5, 3.9 ligne, Temminelt, lisez Temmincla. Page 17 , 28.6 ligne , est l’Az'gle d tête blanche , lisez et ÏAigIe, etc. Page 22, 3.6 et 4.6 lignes, aille, lisez taille; actions, lisez sections. Page 29, 1.” ligne , mutanus , lisez mutans. Page 39, 1.“ et 2.9 lignes, diurne, lisez surnina; nyctole, lisez nyctale. Page 21 , j'ai dit, d’après M. Philippe , que les œufs du Jean- le-Blanc sont petits, ronds, blancs et lustres. M. Moquin-Tandon, professeur à la Société des sciences et au jardin des plantes de Toulouse , me mande que j’ai été induit en erreur; que les œufs sont, au contraire, un peu alongés et bleuâtres. Je recevrai tou- jours avec plaisir les communications de ce savant et me ferai un devoir de les consigner dans mon travail. EXPLICATION DES PLANCHES. _ Pl. 1E0, f. 1 , Faucon Pojana, voyez p. 29:, f. 2, bec du grand Epervier, voyez même page; f. 3, bec (le FEpervier commun , voyez même page. Pl. 2 , l‘. 1 , Bruant: à sourcils jaunes; f. 2 , Bruant boréal , robe d’été; f. 3, bec du Bruant des marais, voyez p. 74 ç f. 4, bec du Bruant des roseaux , voyez p. 75. Pl. 3 , f. 1 , Turddidc obscur , voyez p. 107:, f. 2 , bec de la Fau- vette flavéole , vu de côté, en-dessus et en-dessous g f. 3 , bec de la Fauvette verderolle, vu de côte’ , tan-dessus et em-dessous; f. 4, bec de la Fauvette ictérine, vu de côté, en-dessus et eau-dessous; f. 5, bec de la Fauvette luseiniolc, vu de côté, en-dessus et tan-desserts.
J. 4cm “.441: J.
Z fL-zannlfle
Luth aeL Dam] .
(161) 3.0 ORDRE. (ÉALLINACÉS , Gallium, Lin. , CuV. , Dum. , Teni. ; Gallinacei, Vieill. ; Gallinacées , Lacép. , Less. Les Oiseaux de cet ordre, a Fexception des Gangas, qui ont une organisation et un genre de vie qui les rapprochent des Pigeons, ont des caractères si tranchés , qu'il est impossible de les confondre avec ceux des ordres précédents. Ils ont le bec voûté, convexe, plus ou moins courbé à la pointe; les bords de la mandibule supérieure qui recouvrent ceux de Pinférieure; les narines basales, percées dans un espace membraneux; les ailes amples, arrondies, concaves; les tarses courts , nus. ou vêtus; les doigts, au nombre de trois ou quatre, réunis ou libres à leur base et calleux en-dessous chez la plupart des espèces; le pouce, lorsqu'il existe , articulé plus haut que les trois doigts antérieurs; la queue variable en longueur et par le nombre de pennes. Les Gallinacés ont des formes ramassées etlourdes. Leur vol est difficile et court, à cause de la disposition particulière de leur sternum. Ils vivent de graines , de végétaux , de vers et d’insectes. Leur ponte est plus ou moins nombreuse‘; les petits naissent couverts de duvet dans le plus grand nombre des espèces et cherchent leur nourriture peu d'heures après leur naissance. Quelques-uns habitent les forêts et les montagnes; d'autres les champs ou les plaines arides. Cet ordre est composé de deux familles et comprend les Faisans , Perdrix , Turnix . Tétras , Lagopèdes et Gangas . M. Temminck, dans la quatrième partie de son Manuel , a admis le l1
(162) genre Dindon, Gallopavo , comme européen , d'après quelques données , évidemment fausses , fournies par M. Centraine. Avec un peu de réflexion, cet auteur ne l'aurait pas adopté. En effet il est impossible que le Dindon , qui a pour patrie l'Amérique septentrionale, puisse se trouver en Europe a l'état sauvage primitif. C'est un Oiseau trop pesant, trop massif et qui a des ailes trop courtes pour pouvoir franchir les mers. (t) Si on a trouvé des Dindons sauvages dans les forêts , ce sont bien cer- tainement des sujets domestiques qui s’y sont propagés en ' liberté. Peut-être les habitants de la Sicile, qui ont procuré des renseignements à M. Centraine, prennent-ils la grande Outarde pour le Dindon sauvage, comme cela arrive fréquemment dans le nord de la France. 20.8 famille. NUDIPËDES, Nudipedes, VieilL; Alectrides, Dum. A. Quatre doigts dont trois réunis à leur base par une courte membrane. 55A’ genre. FAISAN, Phasianus, Lin. et des auteurs. Bec fort; mandibule supérieure convexe , déprimée vers le bout et dépassant Yinférieure; narines basales et latérales, à moitié fermées par une membrane; joues nues, garnies d’une peau verruqueuse; tarses armés d'un éperon chez le mâle; doigts au nombre de quatre , dont trois unis a la base; queue disposée en toit et composée de pennes étagées, les deux du milieu beaucoup plus longues que les latérales. Les Faisans sont très-remarquables par leurs formes et leur (I) On prétend qu'en Amérique . pour passer au vol une rivière qui n'a qu'une largeur d'un mille, les moins forts tombent fréquemment dans l'eau. Voy. supplément à l'histoire naturelle de Bufïon , par M. F. Cuvier, t. a, p. :55.
(163) plumage. lls vivent en troupes, sont polygames et se nour- rissent de graines, de végétaux, de vers ct d'insectes. On en admet deux espèces. FAISAN VULGAIRE, Phasianus Colchicæts , Lin. , Vieill. , Tem. ; enl. 121 le mâle; 122 la femelle; Encycl. , pl. 87, f. 1;, le mâle ; pl. 262 , R. , mâle , et 263 , femelle. Il est originaire de l'ancienne Colchide et naturalisé depuis long-temps en France , en Angleterre et en Allemagne. On en élève un grand nombre dans ces royaumes , pour peupler les parcs des rois et des grands seigneurs; c’est un gibier très- recherché pour les tables somptueuses. Le plumage varie souvent dans I’état de domesticité. J’en ai un blanc , un panaché , un de couleur café au lait et un avec un collier blanc. Des amateurs de Lille en ont obtenu de fort jolis métis avec le Faisan argenté , Phasianus nycthemerus, et notre petite Poule dite de Barbarie , Phasianacs pusillus , Lath. On assure qn’il produit également avec le Faisan doré, Phasianazs pictus, Lin. , et le Tétras à queue fourchue , Tetrao tetrix , Lin. On lit dans la quatrième partie du Manuel d’ornithologie de M. Tem- minck que: a plusieurs exemples de métis du Faisan vulgaire avec ces derniers ont été observés à ditïérentes époques , en Angle—- terre, dans les localités où ces deux espèces vivent dans un rapprochement immédiat, ce qui n’a pas lieu ailleurs en Europe. » Le Faisan vulgaire est d'un naturel‘ sauvage, quoiqu’il s’apprî- voise assez bien en captivité. J’en ai qui vivent en bonne intel- ligence avec nos poules domestiques. Il a l'iris rouge jaunâtre. Sa ponte est de 30 à 36 œufs verdâtres , plus ou moins foncés suivant l'âge des femelles; plus elles sont vieilles plus leurs œufs sont colorés. L'incubation dure vingt-cinq jours.
(164) FAISAN nonÈ ou TRICOLORE , Phasianus pictus , Lin , Vieill., Cuv. , Tem.; Ph. currens chinensis , Briss. ; enl. 217 , f. 1, le mâle; f. 2, la femelle; Encycl. , pl. 88, f. 4; Atl., pl. 83 , f. 2. Le Faisan doré se reproduit en France dans l’état de domes- ticité, et l'on assure qu’il vit en Allemagne dans les bois et s’y multiplie comme le Faisan vulgaire. M. Gamba, consul français à Tiflis, l’a rencontré en bandes nombreuses dans les chaînes du Caucase qui s’étendent vers la mer Caspienne. On le voit aussi à l’état sauvage dans les parties septentrionales de la Grèce. Il est. comme le Faisan vulgaire, originaire de l'ancienne Colchide. Il paraît que M. Temminck n'a pas eu occasion de l’observer. Ce qu'il dit relativement aux sexes et aux variations de plu- mage est tout-à-fait inexact. Le mâle prend sa robe d'adulte à un an et a alors l’iris d’un jaune paille vif; la femelle , qui a un plumage différent, a l’iris hrun—r0ux. On distingue les jeunes mâles des femelles des l'âge de quinze jours. Les premiers ont les longues plumes de la queue unicolores et l’iris gris perlé; les secondes les ont harrées de lignes plus brunes et ont l’iris roux- brun. A trois mois les mâles ont les plumes de la tête qui com- mencent à prendre une couleur roussâtre, tandis que celles des femelles conservent les mêmes couleurs. C’est donc à tort que M. Temminck dit que ce n'est que l’année après celle de leur naissance que l’on peut reconnaître les sexes, et qu’à la troi- sième année seulement le mâle prend son brillant plumage. La ponte est de 25 à 36 œufs et commence dès la fin de mars dans notre contrée septentrionale. Uincuhalion dure vingt-un jours. Les œufs, qui sont beaucoup plus petits que ceux du Faisan commun, ont une couleur blanc rougeâtre. Le rouge est plus prononcé sur les œufs des vieilles femelles. Il y a des individus qui ont les pattes brunes , plus longues et
(165) un plumage plus foncé. Les amateurs les distinguent sous les noms de charbonniers. Ces particularités dépendraient-elles de la captivité ‘l 56.0 genre. Pnnnmx, Perdiæ, Briss, Lath., VieilL, Tem.; Tetrao, Lin. Ce genre est ainsi caractérisé : Corps arrondi; bec fortement courbé a sa pointe , plus large qu’élevé à sa base; narines nues et à moitié fermées par une membrane renflée; un espace nu derrière l’orbite chez un grand nombre d’espèces ; larses nus , ainsi que les doigts; ces derniers au nombre de quatre, dont trois devant et un de1‘rière; les premiers réunis jusqu"à la première articulation , l’autre libre; ailes courtes; queue- arrondie. Les Perdrix courent plus qu'elles ne volent; se nourrissent principalement de graines et d’insectes; nichent a terre; leur ponte est nombreuse. Nous les partageons en quatre sections, à Pexèmple de Cuvier et de quelques autres naturalistes. La première com- prend les Francolins; la deuxième ,les Perdrix proprement dites; la troisième , les Cailles , et la quatrième , les Colins. l.” section. F RANCOLINS. Ils diflèrent des Perdrix par le bec et la queue plus étendue. Leurs mœurs sont aussi différentes. Ils préfèrent le voisinage des bois et des eaux; se perchent et se nourrissent autant de végétaux et de baies que de graines. Les mâles ont un éperon plus ou moins aigu a chaque tarse. FRANCOLIN A COLLIER noux, Perdiæ francolintts, Lin., Lath.,
(166) Cuv., VieilL, 'I'em.; enl. 147, mâle adulte; 148, femelle; EucycL, pl. 95, f. 2 , mâle. On ne le trouve pas en France. Il habite le midi de l’Europe, la Toscane et la Sicile. La plupart de ceux que l'on voit dans les cabinets de France viennent d’Afrique. La femelle a un plumage qui lui est propre. k 2.9 section. PERDRIX. Elles ont le bec moins fort que les Francolins, et le mâle n'a qu'un simple tubercule à chaque tarse. Elles se nourrissent principalement de graines, et ne percbent pas. Un espace nu existe derrière l’œil. Penonrx ourse, Perdiæ cinËrea , Latte, Vieill. , Cuv. , Tem.; Tetras perdiæ , Lin.; enl. 27; Encycl. , pl. 93; pl. 256 R. , f. l, mâle; f. 2, tête du jeune de l'année. Sédentaire : Niche dans les champs et fort avant dans le nord; moins commune dans le midi de la France que dans notre contrée. Quoique la Perdrix soit d’un caractère sauvage, on appri- voise facilement les petits que l'on fait élever par une poule. J'ai vu chez mon père une femelle d'un an , qui était née dans la maison , suivre mon jeune frère dans les champs et répondre constamment à sa voix. Lorsqu'il la caressait avec la main elle se couchait comme si elle voulait être cochée. Les Perdrix grises se rassemblent en hiver et forment quel- quefois des bandes considérables qui émigrent. Elles sont très- estimées pour les tables lorsqu'elles sont jeunes. Celles d’Artois, qui sont plus petites ct plus ramassées que les nôtres, sont principalement recherchées par les amateurs de gibier.
(167) Cette espèce a l'iris brun-roussâtre, et le plumage différent suivant Page et le sexe. Sa ponte est de i2 a 18 œufs d'un gris verdâtre ou tirant sur le roussâtre. Je possède un sujet maculé de blanc ct un autre de couleur café au lait. La Perdrix de montagne, Perdix montana, Lath. ; Tetrao montanus, Lin. ; enl. 136; Encycl. , pl. 94, f. 1; pl. 256, IL, est, suivant des ornithologistes , une- variété de la grise, et suivant d'autres, une race constante. M. Temminck la considère comme un métis de cette espèce et de la Perdrix rouge ; mais M. Hardy fait observer à ce sujet qu'on la trouve de temps en temps dans les environs de Dieppe et que jamais on n’y voit la Perdrix rouge. On n'est pas plus d'accord relativement à la Perdrix de pas- sage, Perdiæ damascena , Lath, , Vieil]. M. Temminck en fait une variété et attribue son moindre volume à une nourriture moins abondante et à‘ ses habitudes erratiques. Vieillot, au contraire , la regarde comme une race ou une espèce parfaitement distincte. Quoi qu'il en soit, elle a un genre de vie bien ditïérentdes Perdrix grises. Celles-ci sont partout sédentaires, et une partie seulement quitte sa localité lorsqu'elle se trouve réunie en trop grand nombre. Les Perdrix de passage, au contraire, ne restent pas dans la contrée qui les a vues naître et poussent très-loin leur migration. Elles ne se mêlent pas aux bandes des Perdrix grises; ne restent jamais long-temps dans le même endroit, quelle que soit l'abondance de la nourriture. Elles sont très- farouches et se laissent diflicilement approcher. Leur vol est plus élevé et plus soutenu que celui de nos Perdrix grises. Quant a leurs dissemblances physiques, elles sont aussi très- remarquables. Elles ont des dimensions et des proportions beaucoup plus petites. Il est vrai qu'une taille un peu moindre ne suffit pas pour constituer une espèce. S'il en était autrement on pourrait, à
(168) l'exemple de quelques naturalistes allemands , en former plu- sieurs des individus d'une même souche, qui ne varient que par la grandeur. Mais toutes les fois que des Oiseaux ont un genre de vie particulier et se reproduisent constamment les mêmes , ne doit—on pas leseonsidérer , sinon comme une espèce, du moins comme une race ‘E Pourquoi n'en serait—il pas de ceux-ci comme de certains mammifères qui otÏrent des diiférences no- tables, suivant les contrées qu’ils habitent, et que l’on admet comme autant de races distinctes? M. Hardy m’écrit qu’il a trouvé en Vendée la petite Perdrix grise et toujours dans les lieux où les vaches et les moutons présentent les mêmes varia- tions de grandeur. Aussi je pense que les raisons sur lesquelles M. Temminck fonde son opinion sont des erreurs physiolo- giques; que les localités influent le plus puissamment sur la taille; que la vie vagabonde et la nourriture plus ou moins abondante y sont pour peu de chose; que cette dernière pro- cure seulement plus d’embonpoint. Les petites Perdrixg rises passenten grandes troupes chaque année en Artois; quelques-unes y viennent nicher et occupent les points les plus élevés. Leur ponte ne dépasse guère 13 ou 14 œufs , lesquels sont moins gros et plus alongés que ceux de la Perdrix grise ordinaire. Pnunnix ROUGE , Perdiæ rubra, Briss. , Vieill. , Cuv. , Tem. ; Tetrao rufus , Lin. g enl. 150 , le mâle; pl. 257 R. ,femelleavec ses petits au sortir de l'œuf; pl. 258 , jeune avant la première mue; Atl. , pl. 90 , f. 2. Propre aux plaines méridionales de la France. L'on en trouve quelques-unes en Artois dans les environs de Saint-Pal , où elles nichent. Elle est commune en Bretagne , eu Touraine , en Anjou et en d’autres localités du royaume. Celles qui nous viennent des montagnes du midi sont plus grosses que celles de notre contrée et des environs de Paris.
(169) Sa ponte est de 15 a 18 œufs, d’un blanc jaunâtre terne , marqués de petites taches et de points gris-roussâtre. Elle a l'iris brun-rougeâtre; le hec, le tour des yeux et les pattes rouges. La femelle est un peu moins forte que le mâle et n’a point de tubercule à la partie interne et inférieure des tarses. Elle a pondu à Lille, en captivité, chez feu M. J. Macquart. J'en ai reçu d’Auxerre, de mon ami M. le docteur Bonard , et de Cahors , où elle est très-commune. On dit qu'on ne la trouve pas en Allemagne et qu'elle est rare en Suisse. Je possède une variété maculée de blanc, etj’en ai vu une roussâtre. BARTAVELLE ou Pnnnmx GRECQUE, Perdiæ græca, Briss.; P. sawalilis , Mey., Tem.;enl. 231; pl. 259 , IL, mâle; Encycl. , pl.94,f. 4. Habite la Grèce , les Alpes suisses et quelques parties mon- tueuses et rocailleuses de la France et de l'Allemagne. J’en ai reçu du département de l’Isère. L’auteur du voyage d’Orem— bourg à Boukhara, en 1820, dit qu’on en apporte en très- grande quantité au marché, dans cette dernière ville, pro- venant des montagnes qui entourent Samarcande. ll y a des variétés accidentelles plus ou moins blanches. D Pnnnmx DE ROCHE OU GAMBRA, Perdix petrosa, Lath. , T em.; Tetrao petrosus,‘ Gm. ; Perdiæ rubm barbarica, Briss. ; pl. 260 , R. , le mâle. Accidentellement dans le midi de la France. Habite les Alpes suisses, d’où je l’ai reçue plusieurs fois, l’Espagne, la Sardaigne, la Corse et la Sicile. La femelle dilfère (lu mâle.
(170) 3.° section. CAILLES. Elles diffèrent des Perdrix par la taille et le bec plus petits; la queue plus courte; l'absence de tubercules aux larses chez le mâle, et la première penne des ailes qui est la plus longue. Elles sont polygames et se réunissent en bandes nombreuses pour effectuer leurs voyages qui ont lieu du nord au midi et réciproquement, en automme et au printemps. Elles vivent isolées en été. CAILLE, Perdiæ coturniæ , Lath. , Cuv. , Vieill. , Tem.; enl. 170; Encycl. , pl. 96, f2; pl. 161, 11., f. i, mâle; f. 2, tète d'un mâle de Pannée; f. 3, jeune avant la première mue. Commune dans notre contrée, surtout dans les plaines de l’Artois. Èmigre en septembre et en octobre; elle est alors fort grasse et très-recherchée par les amateurs de gibier. Revient en mai et se répand dans les blés et prairies, où elle se fait prendre assez facilement au filet. Celles que l’on nourrit en cage sont beaucoup moins bonnes à manger; elles perdent de leur fumet. Il est facile de distinguer la femelle du mâle. L’iris est dans les deux sexes brun noisette. La ponte est de 8 a 12 œufs jaune verdâtre, parsemés de taches et de points brun-roux lustré, variables par leur forme et leur distribution. 4.9 section , COLINS. Ils tiennent des Cailles etdes Perdrix; ont le bec gros , court et bombé; la région ophthalmique entièrement emplumée , les troisième et quatrième rémiges les plus longues. Ils perchent et vivent par couples dans les buissons et taillis. Le mâle et la femelle prennent également soin de leurs petits.
( 171 ) COLIN coumcm, Perdia: borealis, Tem.; P. Amerioana, Novæ-Angliæ et Ludoviciana, Briss.; Telrao virginianus. Marylaudus et mexicaines, Gm.; enl. 125.9, le mâle; Caille de Virginie, le Coyolcos, la Caille d'Amérique ou Colenicui de quelques auteurs. Naturalisé en Angleterre. Vit à l’état sauvage dans les contrées (le Norfolk et de Sufiblk. Sa patrie est PAmérique septentrionale. Varie suivant l'âge et le sexe. L’iris et les pattes sont rouges. La femelle est un peu plus petite que le mâle. B. Trois doigts devant séparés; point de queue. 57.9 genre. Tnnnrx, Turniæ, Bonaterre; Perdiæ, Lath.; Tetrao , Gm.; Tridactylus, Lacép.; Hemipodius , Tem. Bec grèle ,.comprimé , offrant une petite saillie sous la man- dibule inférieure; narines linéaires, à moitié fermées; tarses longs; première penne de l’aile la plus longue; queue très- courte. TURNIX D’A1=n1QUE, Turniæ Africanus, Desfontaines (1) ; T etrao andalusiczts, Gm.; Perdiæ Anda. LatlL; Hemipodizrs tachy- dromus, Tem.; pl. 263 bis , R , le jeune. Habite le midi de l’Espagne et la Sicile. Accidentellement en Provence. Ceux que l’ou trouve chez nos marchands viennent d’Afrique. Iris jaune et pieds livides , d'après M. Temminck. 21.6 famille. PLUMIPÈDES, Plumipedes , Vieill.; Alectrïdes, Dum. 58.9 Genre. TÉTBAS, Tetrao, Lin. et des auteurs. Narines cachées sous les plumes avancées du Capistruvn; (I) Mémoires de PAcadémie des Sciences , année i787 , p. 500.
( [72 ) une bande verruqueuse plus ou moins rouge au-dessus des yeux; tarses emplumés; doigts nus à bords pennés; ailes courtes et arrondies; queue composée d'un plus ou moins grand nombre de pennes. Les Tétras habitent les grandes forêts des contrées monta- gneuses et sont solitaires. Leur nourriture consiste princi- palement en bourgeons de pins et de bouleaux. Ils mangent aussi des baies et des insectes. GRAND COQ DE Bnuvîmes ou lïzrnss, Tetrao urogallus, Lin., Vieill., Tem. ; eul., 73, mâle; 74, femelle; pl. 250, R., mâle, 151 femelle ; Encyc]. , p1. 90, f. 3, le mâle; Atl. , pl. 89, f. 2; règne anim., pl. 63, f. 2, tête osseuse du mâle, vue en-dessus et réduite, dessinée d’après nature; la même vue de profil. Habite la France , la Belgique, la Suisse, l’Allemagne, la Russie et la Suède. On le trouve sur les hautes montagnes, du Jura, de l’Auvergne, des Vosges et des Pyrénées. Il recherche principalement les forêts de pins et de sapins. C’est un gibier délicieux lorsqu’il est jeune. La femelle diffère du mâle. M. Temminck fait observer avec justesse que l'on trouve quelquefois des individus d'un tiers moins gros que d'autres et des femelles revêtues de la livrée du mâle. ‘ On considère généralement aujourd'hui le Tetrao medius des auteurs comme un métis de la femelle de cette espèce avec le mâle du Tetrao tetrix. M. Schinz dit que cet Hybride a été trouvé en Suisse. C’est dans le nord , où les grands et petits coqs de Bruyères vivent ensemble en très-grand nombre , que l’on rencontre principalement des métis de ces deux espèces. Le grand coq de Bruyères a Piris brun clair , selon M. T em- minck.
t 173 ) court, leurs ongles larges et obtus. Ils ont la queue carrée et la plupart deviennent entièrement blancs l’hiver. Ils ne recherchent pas les forêts comme les T élras; préfèrent les halliers. LAGOPËDE ou PERDRIX DE NEIGE, Lagopus mutus, Richardson; Tetrao lagopus , Lin. , Tem.; T. lagopus et rupestris, Gm.; eñL, 129 , femelle en robe d'hiver; 494., plumage d’été sous le nom de Gélinotte blanche ou Lagopède d'été; Encycl., pl. 92 , f. 2 . femelle en plumage d’hiver; pl. 255, R. , f. 1, mâle , plumage d’hiver; f. 2, tête d'une femelle prenant sa robe d'été; règne anim. pl. 63. patte emplumée et réduite. Très-commune sur les Alpes suisses et les Pyrénées, d’où je l'ai reçue plusieurs fois. Habite Pétéla zône des neiges perpétuelles et y niche sur; les ébonlements de roche. La ponte est de 8 à 10 œufs d’un jaune rougeâtre, pointillés de brun , offrant des taches de même couleur, luisantes et plus ou moins confluentes, vers le milieu. Uattachement de la femelle pour sa couvée est telle que M. Necker en a pris une sur ses œufs sans qu’elle parût songer à s’échapper. Descend l’hiver dans les régions intermédiaires de ces hautes montagnes. Le Lagopède varie suivant l'âge, le sexe et les saisons. L’iris est gris , suivant M. Temminck. TÉTBAS nous]; ou POULE nus MARAIS , Tetrao scoticus, Lath. , Tem. '[‘rès—abondant en Écosse et un peu moins en Angleterre. Reste l'été sur les montagnes et descend l’hiver dans les vallées. Ceux que je possède. m’ont été envoyés par M. Lée d’Hull. Il paraît qu’on ne la trouve encore que dans les trois royaumes unis de la Grande-Bretagne. Iris brun clair, selon M. Temminck. Le mâle est d’un roux plus foncé que la femelle; l'un et l’autre ne deviennent pas
(1774) PETlT COQ DE Bnuviæuns A QUEUE Fourreaux; ou COQ un Bou- LEAU, Tetrao tetriæ, Lin. et des auteurs; enl. 172, le mâle, adulte; 173, la femelle; Encycl. , pl. 90 , f4, le mâle; pl. 252, IL, mâle, adulte;253, femelle; règne anim., pl. 63, f. 1, bec vu en—dessus , dessiné d'après ‘nature. ' Habite la Suisse , l’Allemagne et en moins grand nombre la France et la Belgique; plus rare que le précédent dans les Pyrénées; commun dans le nord de l’Angleterre et l’Écosse. Iris bleuâtre, selon M. Temminck. Cet auteur dit que la vrariété blanche ou tapirée de blanc est un hybride du mâle de cette espèce avec la femelle du Tétras des saules, Tetrao salicetz‘. J’ai reçu des Tétras à queue fourchue de Grenoblc et de la Suisse. On prétend que ceux des Pyrénées sont plus petits. GÉLINOTTE ou pour: mas Couomnns, Tetrao bonasia, Lin., VieilL, Tem.; enl. , 474., le mâle; 475, la femelle; Encyel. , pl. 9l , f. 4; pl. 254., R. , mâle adulte z, f. 2 , tète de la femelle. On la trouve en France , en Suisse . en Allemagne et dans le nord jusqu’en Sibérie. Elle paraît rechercher les Bruyères dans les Pyrénées, les Vosges , le Dauphine, le Jura et les Ardennes. Les Gélinottes sont excellentes et très-recherchées par les amateurs de gibier. Le mâle difiëre de la femelle; l’iris, chez l’un et l'autre, est brun peu foncé. 59! genre. Lseorbnn, Lagopus , Cuv. , Vieill.; Tetrao, Lin. , Tcm. Les Lagopèdes ont été distraits du genre 'l‘étras par Cuvier, Vieillot et quelques autres naturalistes. lls en ditTèrent par les doigts garnis de plumes, comme les tarses; parleur pouce très-
(175) blancs l'hiver. Les œufs du Scoticus sont allongés, luisants et ont des taches conlluentes qui forment des plaques irrégulières. TÉTRAS HYPERBORÉ, Lagopus islandorum, Richardson; Tetrao islcmdm, Faber. , Tem.; T. islandicus, Br. Sous le nom de Tétras hyperboré est décrit, dans la quatrième partie du manuel de M. Temminck. un individu qui a de très- grands rapports avec le‘ Lagopède et qui n'a encore été vu qu’en Islande. Il aurait l'iris brun. Est-ce bien une espèce? Cet ornithologiste fait remarquer qu’une figure de prétendu Tétras hyperboré, publiée en Angle- terre par M. Gould, sous le nom de Lagopus rupestris, lui paraît représenter la femelle du Tetraa lagopus, en plumage parfait d’été. Les individus que l’on m’a envoyés pour des hyperhorés nîétaient que des Tétras des saules en robe d’amour. Laooriænu m: LA BAIE rfHUnsoN ou Trîrnas nus SAULES, Lagopus salicetiÆuchardson; Tetrao salzcetz‘, Tem.: T. albus, robe d'hiver‘ T. la onicus , robe d'été, Gm.; Bonasia scotica Briss. 9 I Habite le nord des deux mondes, principalement la Suède , la Laponie et le Groenland. Iris cendré blanchâtre , d’après M. Temminck. Les œufs de cette espèce ressemblent à ceux du Lagopus. Ils sont seulement un peu moins gros, plus tachetés et plus colorés. TÉTBAS A DOIGTS COURTS , Tetrao brachydactylus, Tem. Nouvelle espèce, indiquée par M. Temminck dans la qua- trième partie de son manuel; elle proviendrait de la Russie septentrionale et n'aurait encore été décrite et figurée que sous son plumage d’hiver. Je ne l’ai vue dans aucune collection. 60.6 genre. GANGA , Pteroclas, Tem. , Cuv.; Tctrao , Lin. Bonasia, Briss. ; Perdiæ, Lath.; OEnas, Vieill.
(176) Bec court, convexe; mandibule supérieure voûtée, dépassant Pinférietire et légèrement courbée à sa pointe; narines cou- vertes d’uue membrane , cachées sous les plumes du front; tarses poilus en-devant; quatre doigts dont trois antérieurs réunis à leur base et un postérieur très-court et élevé; ailes longues , étroites, pointues , à rémiges graduées, la première la plus étendue; queue arrondie, les pennes médianes plus longues et quelquefois subulées. Les Gangas forment un groupe parfaitement distinct, qui sert pour ainsi dire de passage des pigeons aux gallinacés , et devraient être placés en tête de ces derniers. Ils habitent les contrées méridionales et recherchent les terrains arides et déserts. GANGA CATA ou GÉLINOTTE nns PrnÉnÉcs, Pterocles alchata, (l) Tetrao alchata, 1.in.; Pterocles setariaas, Tem., Cuv.; Ænas cata, Vieill.; enl. 505, le mâle; e06 , la femelle; pl. 247, IL, mâle adulte, et non la pl. 248, comme le dit M. Temminck; 248 , f. l, vieille femelle; l’. 2, tête de la femelle de Pannée; 249, f. 1, jeune au sortir du nid; f. 2, tête du jeune mâle de l'année; règne aninL, pl. 63, f. 4, individu réduit et dessiné d'après nature; bec du même vu en-dessus et de profil. De passage accidentel dans nos départements septentrionaux. Un jeune en mue a été tué dans les environs de La Bassée et déposé dans le cabinet de feu M. Albert Alavoine. Le Gata habite le midi de l’Europe, dans lesendroits incultes (i) Je restitue le nom spécifique imposé par Linnée. C'est à tort que U. Tem- minck lui a substitué celui de Setarius. Vieillot a commis la même faute en lu donnant celui de Cala. Il semble que ces deux auteurs se soient fait un plaisir d'augmenter la confusion déjà très-grande qui existe dans la synonymie en intro- duisant sans nécessité une foule de dénominations nouvelles.
(m; et les plus arides. On le dil commun en Espagne , en Sicile et dans le Levant. Il est sédentaire dans les plaines de la Cran, en Provence. Son plumage varie suivant l'âge , le sexe et les saisons. Il a l'iris brun foncé. ‘ Il vit et pond en captivité. On le nourrit de graines de diverses espèces. Les œufs, au nombre de deux ou trois , sont oblongs, presqwaussi gros aux deux extrémités, jaunâtres, tachetés de roux et de cendré. Les taches varient de grandeur et forment une espèce de couronne vers le gros bout. M. le docteur Eversmann , qui en a vu de grandes volées en Asie , dans la steppe entre Bouckhara et Karaghata , dit que la voix de ces oiseaux a de la ressemblance avec celle des Corneilles et des Corbeaux. M Crespon, qui nourrit des Gan- gas Catas dans une volière depuis plusieurs années , dit qu’ils reconnaissent la voix de sa femme qui lessoigne et lui répondent par les syllabes Kaak , Kaak, Hoat, Koat , Ka Ka Ka. Ka. GANGA UNIBANDE ou nus SABLES, Pterocles arenqräus, Tem.; Teïrao arena. , Pall.; ÛEnas arenaria, Vieill; Encycl. , pl. 92, f. 4, sous le nom de Gélinotte des rivages; pl. col. , 354 et 360. Nous devons a Pallas la première description de cet oiseau. Il l’a trouvé en grand nombre dans les sables qui avoisinent la mer Caspienne. Depuis lui, on l’a rencontré dans les landes sablonneuses de l’Aral et en d’autres points de l’Asie. Ceux que vendent‘ nos marchands viennent du Nord de l’Afrique et du Sénégal. I On ne l’a pas encore vu en France, et cependant il habiterait, suivant M. Temminck , les Pyrénées , et le marché de Madrid ‘en serait abondamment pourvu en hiver. On la tue en Alle- magne dans le territoire d’Anhalt , dans .la Natolie et l'île de Chypre. 12
(178) 4.6 ORDRE. Écmssrans, Grnllatores, VieilL, de Blainv. ; Gallinæ et GraIIœ, Lin.; Grallœ_ LatlL; Oiseaux de rivage, Lauép. ; Coureu1‘s et Gralles, Tem. Les Échassiers ont le bec de longueur et de forme variées; les pieds et les jambes élevées; celles-ci nues à la partie infé- rieure dans presque toutes les espèces , les tarses glabres, réticulés ou annelés; les doigts , au nombre de trois ou quatre, libres ou plus ou moins palmes, pinnés on garnis d’une mem- brane. La plupart sont des oiseaux de rivage demi-nocturnes; se nourrissent de vers , d'insectes , de poissons , de reptiles et de crustacés. Ils ont les ailes longues et propres au vol. Quelques- uns préfèrent les plaines et les champs; ont les ailes plus courtes. Ils courent plus qu'ils ne volent el vivent de graines , (Yinsectes et de végétaux. Cet ordre est divisé en deux tribus, d‘après le nombre des doigts, et composé de onze familles. Il comprend les Outardes, Ædicnèmes, Échasses , Huîtriers , Coure-Vite, sanderling, Pluviers , Vanneaux , Tourne-Pierres , Tringas, Chevaliers, Bé- casses, Barges, Courlis, Ibis, Spatules, Hérons, Cigognes, Grues, Anthropoïdes , Glareoles , Rales , Porphyrions , Gallinules , Foulques , Phalaropes, Lobipèdes, Avocettes et Phænicoptères. 1." tribu. TnnucmYLEs. Triaacnyn. VieilL, trois doigts. 2233 famille. PÉDIONOMES, Pedionomi, Vieill; Pressirostres, Cuv. ; Alectrides, Dum. Bec un peu voûté; les doigts unis à leur base par une mem- brane.
(179) tïette famille comprend seulement les Oulardes et forme le passage des Gallinacés aux Échassiers. M. le professeur de Blainville l'a désignée sous le nom de Gallinogralles, dénomi- nation qui indique que ces oiseaux ont des caractères mixtes , participant de ces deux ordres. 61.9 enre. ÜUTARDE , Ûtis , Lin. et des auteurs. g Bec droit , courbé a sa pointe, comprimé ou déprimé légère- ment a sa base , plus court ou de la longueur de la tète; narines ovales , situées au milieu du bec; tarses et bas des jambes nus ; ailes médiocres et arrondies. Les Outardes ontle port et le corps massif des Gallinacés‘, mais ils s'en éloignent par leur organisation et la nudité de la partie inférieure des jambes. Ces oiseaux courent plus qu’ils ne volent, sont très-farouches , recherchent les grandes plaines et se nour- rissent dînsectes et de verdure. OUTAnDE BARBUE ou GRANDE OUTARDE , Otis tarda , Lin; et des auteurs; Dindon sauvage de nos campagnards; enl. 242, mâle en robe d'hiver; pl. 204 , R. ; Encycl. , pl. l; , f. 3. De passage irrégulier et isolément a la fin de février etau commencement de mars dans le nord de la France. S’y fait voir en petites troupes dans les hivers rigoureux, lorsqu’il y a beaucoup de neige, et c’est en plaine, sur les terrains élevés et ensemencés qu'elle s'arrête. Je possède une femelle qui a été tuée à Bouvines et un mâle tiré a Templemars, près de Lille. On en a tué également sur tous les points du royaume. L’0utarde niche quelquefois dans la Champagne. Elle paraît commune en Espagne dans l’Andalousie, en Italie, en Dal- matie et dans le Levant. On la trouve aussi en Suisse et en Allemagne. On dit que c’est de la Russie queviennent la plupart des adultes en robe de noces que l'on voit dans les cabinets de France. '
(180) La femelle diffère du mâle adulte en tous temps. Lesjeunes mâles lui ressemblent lorsqu'elle a son plumage d'hiver. C’est a l'âge de deux ans que ceux-ci prennent leurs moustaches. Ces moustaches ou touffes de plumes effilées qui naissent sous la mandibule inférieure sont plus ou moins longues. Les vieux que j'ai vus les avaient de 6 à 9 centimètres. Dans tous les âge‘, les femelles n’ont de plumes effilées sous le hec qu'en hiver. La nudité du col dans cette saison est nulle ou très—pen appa- rente. La taille et le poids de l'oiseau varient également. Il y a des mâlesqni pèsent jusqu'à l2 kilogrammes et plus; des femelles et de jeunes individus qui pèsent de à. à8kilogrammes. L'iris, dans l’un et l'autre sexe , est brun roussâtre et non orange. Voici ce que m’écrit M. le chevalier Descourtils, qui habite depuis dix ans une campagne près de Chàlons-sur-Marne , et qui a été assez heureux de pouvoir observer quelques Outardes. a Cet oiseau (Otis tarda) était autrefois commun en Cham- pagne; mais depuis que le département de la Marne s’est couvert de sapins, il est devenu rare. On n’en voit plus dans les environs de Châlons, qu’en automne et surtout dans les hivers très-froids. Quoique craintif, il se défend, lorsqu’il est blessé, contre le chien et même contre le chasseur. Dans la saison des amours il piafle et fait la roue comme le dindon. Un seul mâle suffit a plusieurs femelles qui vivent solitaires après avoir été fécondées. Leur ponte est de deux œufs qu’elles déposent dans un trou en terre et elles choisissent à cet effet les champs de seigle. Si, pendant leur absence, on les touche, elles les abandonnent quelqu’avancée que soit l’incubation. Ayant trouvé deux petits couverts de duvet , aussitôt après que leur mère a été tuée, il m’a été impossible de les élever gils n’ont voulu toucher à aucune nourriture et ont poussé des cris plaintifs jusqu'à leur mort qui arriva le troisième jour. lls étaient de la grosseur d'une Perdrix et avaient le haut des tarses très-gros, comme chez les jeunes Échassiers. »
(181) L’0utarde est plus insectivore qu’herbivore, du moins en été. M. Descourtils a trouvé, dans la gave d’un male et d'une femelle tirés dans cette saison, des Grillus campestris ; Locusta grisea, fusca , dorsalis; Lacridium migratorium, rufum, etc. Elle se contente en hiver de végétaux. J’ai trouvé dans celles que je me suis procurées des feuilles de colza. Elles avaient l'iris brun-roux clair. M. Temminck ne fait connaître que la robe d'hiver. Voici celle de l‘oiseau adulte tué en été. Dessus de la tête d'un cendre foncé, avec une bande médiane et longitudinale d’un brun roux; cou d’un blanc lustré , avec un grand espace nu de chaque coté, violet, garni d’un duvet rare et de quelques plumes usées; large collier roux foncé , olfrant des taches sous forme de croissant à la poitrine; des taches semblables à celles-ci sur les flancs; abdomen d’une teinte rosée; parties supérieures du corps d'un rouge jaunâtre rayé de noir , comme en hiver , mais plus vif; une touffe de plumes a barbes effilées et déliées au—dessous de chaque côté de la man- dibule inférieure , longues de dix centimètres et au nombre de trente-huit pour chacune des deux touffes; tarses jaunâtres; poids, 12 kilogrammes; longueur totale, l mètre 16 centi- mètres. Tel est un mâle tué le 20 juin 1835 , dans les environs de Châlons-sur-Marne, et qui fait partie de la collection de M. le chevalier Descourtils. Une femelle , tirée à la même époque , n’a pas de touffe de plumes à la mandibule inférieure; l'espace nu de chaque coté du col a moins détendue; la tête, le col, la poitrine sont de couleur café au lait; les parties supérieures et inférieures du corps sont comme chez le mâle. La teinte rosée de Pabdomen a disparu peu de temps après que ces oiseaux furent empaillés. La chair de POutarde est excellente; elle a différents goûts et est plus délicate suivant les parties du corps. CANNEPETIËRE ou PETITE Ourunn, Ûtis tetraœ, Lin., VioiIL,
(132) Tem.; eul. 10, la femelle; 25, le male; Briss. , T. 5, pl. 2 ,-f. 1, mâle; f. 2, femelle; Encye-L, pl. 4, f. A, jeune ou femelle; pl. 265, R. , f. l , mâle; f. 2 , tête de la femelle. De passage irrégulier en automne dans le nord, etannuel dans le midi de la France. Niche dans les plaines arides et découvertes des environs de Niort , d'où j'ai obtenu un fort beau couple de M. Germain fils. Un œuf que je possède est vert olivâtre, avec des taches plus foncées et comme fondues. M. Hardy m'écrit qu'il en a dont la couleur vert-olive est marbrée d'une nuance rougeâtre. On trouve la Cannepetière en Espagne , en Italie, en Sar- daigne eten Crimée. M. le professeur Schinz l'a reçue de la Grèce. La femelle et les jeunes diffèrent du mâle adulte. Une femelle tuée près de Lille avait l’iris jaune citron. La chair de cette espèce est très-recherchée pour les tables des maisons riches. Ounann uoumuu , Otis hubara , Shaw , Tem.; 0. houbara , Gm. , Cuv., Vieill. , Tem. (1) De passage accidentel dans le midi de PESpagne, en Portugal, en Silesie , en Dalmatie , en Turquie , dans les îles de l’Archipel et en Allemagne. Habite particulièrement le nord de l'Afrique et u‘est pas rare , assure-t-ou , dans les environs de Tripoli et de Constantine. Plusieurs ont été tuées en Suisse, depuis peu d'années. M. le professeur Schinz possède deux jeunes mâles qui ont été tirés près de Zurich, l’un le 20 mai 1838 ou 39 , et l’autre le 1.9‘ novembre 1840. Cinq ou six autres ont été cap- turées dans d'autres cantons et ont été mangées. Les jeunes mâles portent la livrée des femelles; celles-ci sont (I) M. Temminck (lil , dans In quatrième partie de snn manuel‘ qu'il faut écrire en français et en latin Hubara et non Houbara. Il n’en donne pas le motif.
(183) plus petites que les mâles adultes, et n'ont pas de huppe pen- dante; les plumes des parties latérales du col sont beaucoup plus courtes. Un œuf, que j'ai vu dans la collection de M. Jules de Lamotte, est arrondi, olivàtre comme celui de l’0tz's tetraæ et lavé de taches irrégulières moins foncées. 23.‘? famille. ÆGIALITES, Ægialites , Vieill.; Pressirostres, Cuvier. Bec médiocre ou long , obtus , tronqué ou pointu; doigts séparés ou réunis à leur base par une membrane. Cette famille est composée des Ædicnèmes, Echasses , Huî- triers , Court-vite , Sanderlings et Pluviers. 62.6 genre. jEnmNËMEs, Ædicnemus, Bel. , Vieill. , Tem. ;- Charadrzïus , Lin.; Otis , Lath. Il n’existe qu’une espèce d’Ædicneme en Europe. Elle habile de préférence le midi; se tient dans les terrains élevés et se nourrit de Vers et d’insecles. ÆDICNÈME CRIABD ou Connus DE ‘rnnnu , Ædicnemus euro- pœus , Vieill.; Ûharadrius ædicnemus , Lin. ;0t:'s ædicnemus , Lath.; Ædicn. crepitans, Tem.; Courlery ou gris faigean de nos campagnards; enl. 919 , sous le nom de grand Pluvier; Briss. , t. 5, pl. 7, f. 1; EncycL, pl. 8 , f. 3; pl. 266 , R. On le dit commun dans le midi de la France et de toute l‘Europe. Il est assez rare dans notre contrée; y arrive en avril et en repart en automne. Il niche dans les terres incultes de la plaine de Lens et dépose ses œufs sur la terre nue. Ceux-ci, au» nombre de _deux , sont gris jaunâtre , variés de taches et de lignes noiratres, olivâtres et cendrées, plus ou moins nomn breuses et rapprochées vers le gros bout.
(184) Les jeunes naissent couverts de duvet gris roussâtre. Les teintes du plumage des vieux varient suivant les saisons. En automne et en hiver le brun et le roux sont plus foncés; au printemps et surtout en été ils le sont moins. L'iris, la base du bec et les paupières sont d’un jaune citron ; les pieds d'un jaune pale verdâtre. 63.9 genre. ÈcnAssE,_Hz'mantopus, Briss., VieilL; Charadrius, Lin. ; Jllacrotarsus , Lacép. Une seule espèce est admise. Elle est très-reconnaissable par la longueur de ses tarses grêles et flexibles; son bec long, mince , arrondi, pointu , cannelé latéralement jusqu'au milieu, et son doigt médian uni à Pexterne par une large membrane et à Pinterne par une très-petite. Elle habite les contrées orientales de l’Europe et quelques points de la France; se tient principalement dans les marais salins et snrles bords de la mer; se nourrit de vers et d'insectes qu’ellc cherche dans la vase. ÉCHASSE, Himantopus communis , Cuv. ; H. melanopterus, Tem.; Charadrius himantopus, Gm.; Himantopus albicollis, VieilL; H. Longipes , Bru; enl. S78 , mâle adulte ; Briss. , t. 5 , pl. 3, f. l; EncycL, pl. 5, f. 4; p]. 299, R ; règne anim., pl. 82 , f. 3 , individu d'après nature , réduit au quart, bec du même vu en-dessus ; même bec vu de profil, de grandeur naturelle. Habite le midi de la France et les contrées orientales de PEurOpe. De passage irrégulier dans les mois de mai et de juin dans nos départements septentrionaux. Niche quelquefois dans les environs d'Abbeville et de Dunkerque. Plusieurs ont été tirées près de Lille. ‘Il existait à une petite distance de Bergues un marais salin appelé petite Moërc que l’on a desséché en 18%. Au moment où les eaux étaient basses, un grand nombre d‘Échasses,
(185) trouvant sans doute une abondante nourriture dans le limon, y ont séjourné une partie de Tété et y ont peut-être couve, puisqu’une femelle, sur deux individus qui ont été tués du même coup de fusil, avait un œuf bien formé que llLgDemeezemacker, maire de Bergues, conserve dans son cabinet. Cet œuf est blanc, obtus, marqué de petits points noirs assez nombreux vers le gros bout. M. Temminck dit que les œufs de l’Échasse sont au nombre de quatre, de la grandeur et de la forme de ceux de l’Avocette, d'un vert terne, marqués de nombreuses taches cendrées et pointillés de moyennes et de petites taches d'un brun rougeâtre. L’Ëchasse a l’iris rouge cramoisi. La femelle est plus petite que le mâle et a un plumage différent. 64.9 genre. liuvrnuzn, Hænzatopus, Lin., Vieill. , Cuv.; Ûstralega , Briss. , Less. Bec droit, robuste , très-long, comprimé et terminé en coin; fosses nasales très-étendues g tarses forts, de longueur moyenne; doigts bordés de callosités , Pexterne uni à sa base avec le médian par une membrane. Il n'existe qu'une espèce qui est très-répandue sur les bords de la mer et dans les marais salins; se nourrit de coquillages et principalement d’huîtres , qu'il ouvre avec une dextérité éton—— nante en les tenant entre les pattes. HUITRIER , Hæmatopus ostralegus , Lin. et des auteurs, vul- gairement Pie de mer ou Bécasse de mer; enl. 929, sujet avec collier blanc; Briss., t. 5, pl. 3, f. Q ,avec un collierà peine apparent; Encycl. , pl. 6, f. 1 , également avec un collier; pl. 268 , IL, mâle on femelle, donnée à tort pour Padulte en hiver , puisqu’on trouve les deux sexes en cette saison, avec ou sans collier; règne anim., pl. 70, fÎ-l, individu avec le collier , réduit, dessiné et peint d'après nature; bec du même de
(186) grandeur naturelle, vu en-dessus; même bec vu de profil; têtes osseuses du même , vues en-dessus et de profil. Commun sur nos côtes maritimes en automne et en hiver , ainsi que sur toutes celles de YOcéau. On le voit quelquefois isolément dans les marais des environs de Lille pendant les mois de mars et d'octobre. Celui à collier blanc serait, d'après MM. 'l‘emminck et Crespon, en robe d’hiver, et celui sans collier, en robe d'été. On les voit cependant simultanément. Un individu tué à Duo..- kerque le Æ novembre 1836 avait le bord libre des paupières orange rouge , l’iris rouge cramoisi, les tarses rouge livide , la paupière inférieure blanche et un collier de plumes de même couleur terminées de noir. Un autre tué le même jour avait un collier tout—à—fait blanc, et deux autres reçus en même temps n’ofl'raient aucune trace de collier. Trois sujets pris avec le collier et que l’on nourrit depuis plusieurs années dans un jardin ont perdu entièrement le blanc du col. Deux autres Huîtriers, capturés dans les premiers jours de février 1841 et vivant dans le jardin de ma fille, n'avaient pas de collier; ils sont devenus très-familiers et viennent jusque dans ia cuisine demander du pain, lorsqu'on oublie de leur en donner. Un jeune de l’ann ée que j‘ai reçu mort, en même temps que ces deux derniers, avait un collier gris blanchâtre. Je considère donc les individus privés de plumes blanches au col comme des vieux, et les autres comme des sujets qui n'ont pas encore atteint leur plumage parfait. Je possède une variété maculée de blanc en-dessus et sans collier. J’en ai vu une autre semblable au Musée de Boulogne. Les œufs de PHuîtrier sont gros, roussâtres, couverts de taches irrégulières brunes , plus nombreuses vers le gros bout. 65.6 genre. COURE-VITE ou (Jouer-vire, Cursorius, Latb., Lacèp. , 'l‘en1.; Tachydronaus, Illig., Vieill.
(137) Bec plus court que la tète , arrondi , courbé vers sa pointe; narines couvertes d'un petit tubercule; doigs grèles, divisés; les latéraux très-courts. Ce genre ne renferme qu'une espèce qui est très-rare en Europe et ne s’y rencontre pour ainsi dire qdaccidentellement. Sa patrie est I’Afrique. COURT-VITE on COUBE-VITE ÏSABELLE, Cursorius europæus, Lath.; C. gallicus , Cuv.; C. Isabellînus, Tem.; Tachydromus europœus, VieilL; enl. 795; Encycl. , pl. 9, fin. 1; pl. 269, R; règne anim. , pl. 70, fig. 2, sujet réduit, bec du même vu en- dessus de grandeur naturelle, patte du même également de grandeur naturelle. De passage accidentel en Europe; tué dans les environs de Saint-Omer, de Calais, d’Abbeville , d’Amiens, de Fécamp, de Dieppe , de Metz et dans le midi de la France. On l'a tué aussi en Lombardie et près de Zurich. Il habite particulièrement le nord de YAfrique et c’est de là que viennent la plupart de ceux que l’on voit dans les collections de France. M. Crespon a nourri un Court-Vite pendant deux mois, dans une grande volière avec d’autres oiseaux. Il avait été pris au milieu d'une bande de Vanneaux. Il lui donnait pour nourriture du foie de bœuf et des petits hélix qu’il écrasait d'avance. ll courait dans sa cage avec une célérité étonnante, s’arrétait tout-à-coup , puis restait dans un état d'immobilité complète. Il aimait à fouiller avec son bec dans la terre humide qui entourait un petit bassin. Il avait l’iris couleur noisette et s'entendait très-bien avec les‘ autres oiseaux. (1) Celui pris près de Metz était en la compagnie d’Alouettes. (r), Ornith. du Gard et des pays circonvoisitis , p. 347.
(188) 66.“ genre. SANDERLING , Calidris, Illig., Vieill., Tem. ; Cha- radrius , Lin. , Lath. Bec médiocre, droit, flexible, comprimé a sa base, dilaté, aplati et obtus à sa pointe; sillon nasal très-étendu ; doigts entièrement séparés. Ce genre ne comprend comme les précédents qu'une seule espèce qui habite le nord et que l'on ne voit sur nos cotes maritimes qu’en automne , en hiver et au printemps. Elle se nourrit de vers et d’insecles marins. SANDEBLING ROUGEATRE ou VARIABLE, Calidris rubidus st tringoides , Vieill. , C. arenaria, lllig., Tem; vulgairement Guerlette rouge ou blanche; Briss., t. 5, pl. 20, f. 2, robe d‘hiver; pl. 270 , R., robe de noces incomplète et non la robe d'hiver. De passage régulier sur nos cotes maritimes, dans les mois d’avril , mai, septembre et octobre. J’en ai tué un sur celles de Dunkerque, au milieu d'une multitude de petits oiseaux de rivage, le 13 avril 1828.11 était en mue et l'on voyait les plumes rousses qu’il porte l'été, parmi celles cendrées qu'il prend durant Phiver. La mue étant double dans cette espèce, le plumage otïre de grandes variations suivant le temps que durent les mues, qui ont lieu au printemps et à la fin de l'été. On rencontre le San- derling sur les bords de la mer dans presque toute l'Europe. Il a l’iris brun noir. 67.9 genre. PLUVIER , Charadrius, Lin. et des autres. Bec court , droit, un peu comprimé des sa naissance et renflé a sa pointe ; sillon nasal occupant les deux tiers de la mandibule supérieure; doigt externe uni au médian par une membrane; Pinterne libre: ailes simples ou éperonnées. Ce genre renferme six espèces qui sont répandues dans toute
(189) Hâurope et vivent, presque toutes , dans les marais et sur les bords de la mer. Leur nourriture consiste en vers et en insectes (Veau. On les partage en deux sections. {Je section. Ailes sans éperon. PLUVIER nomä, Charadrius pluvialis et apricarius , Liu. , Vieill.. Tem.; enl. 904, robe d'hiver ou jeune; Briss., t. 5, pl. 4 , f. 1, robe d'hiver; EncycL, pl. 6, f. 2 , également le plu- mage d'hiver; f. 3 , robe d'été; pl. 271, R. , robe d'amour; 272 celle du jeune. De passage périodique en France. Le passage de printemps commence dans nos départements septeutrionaux dans les pré- miers jours de mars et se prolonge quelquefois jusqu’en avril; celui d'automne a lieu dans les mois d'octobre et de novembre. Les Pluviers dorés voyagent par troupes composées d'un plus ou moins grand nombre d'individus. Quelques-uns restent dans nos localités jusqu’aux gelées et y passent même Phiver, lors- qu’il est tempéré. On en prend beaucoup aux filets dans les environs de Lille et de Douai. Ils sont très-recherchés par les amateurs de bons gibiers. Le Pluvier doré , à ventre noir, Charadrins apricarius, Gm., que nous voyons vers la fin du passage de printemps, serait, d’apres quelques ornithologistes , une espèce différente du Pluvialis. Vieillot et M. Temminckldisent, avec raison, que c'est l’oiseau en plumage d'été dont le vieux a, en cette saison , les parties inférieures d'un noir sans mélange, environné de blanc. Il est rare en cet état parce que lorsqu’il passe en graud nombre il n’a pas encore terminé la mue de printemps. Il n’y a que ceux qui sont en retard , à cause du froid ou du mauvais temps, et qui n’arrivent qu’a la fin d'avril ou au commence-
n90) ment de mai qui otfrent ce plumage. J'en ai vu un magnifique dans la collection de mon ami M. le docteur Bonard, chirurgien en chef de Phôpital militaire de Calais. Le Pluvier doré habite Tété le nord de l’Europe et se rend l'hiver dans le Midi pour y passer la saison froide. On prétend qu’il y en a toute l’année en Angleterre et en Allemagne , où il se reproduirait. Il vit très-bien, dans nos jardins, de vers et de limaçons. On le nourrit l'hiver de mie de pain et de petits morceaux de viande cuite dans l'eau. Il a l’iris brun foncé. Ses œufs ressemblent à ceux du Vanneau huppé; mais les taches tirent plus sur le noir. GUIGNARD , Charadrius morinellus , Lin. et des auteurs; vul- gairement Chiriot; enl. 832, robe d'été; Briss. , T. 5, pl. 4, n fig. 2; EncyeL, pl. 6, figflp, robe d’automne; pl. 273, robe d’été mal coloriée; 271p, donnée pour le jeunefen hiver, aussi mal coloriée. De passage périodique et régulier dans les mois de mai et d'août; voyage en grandes bandes, recherche les terres incultes et les marlettes. Il s'en est fait un passage considérable du 22 août 1834 au i." octobre suivant, dans les champs élevés des environs de Lille. Le passage a été aussi très-grand en Artois à la même époque. Les femelles m’ont paru plus fortes que les mâles. L'état que M. Temminek considère comme celui propre aux mâles en plumage d'été est aussi celui de la femelle. En août et en automne les couleurs sont plus ternes qu’en avril et en mai, époques auxquelles se fait le retour. Les jeunes sont parfai- tement distincts des vieux. C’est a tort que ce naturaliste dit que cette espèce préfère les lieux fangeux; elle se‘tient au con- traire constamment sur les lieux élevés, secs et à terre crayeuse. Elle a l'iris brun très-foncé. J'ai vu une variété blanchâtre.
(191) Le Guignard est recherché pour le l)OIl goût de sa chair et est très-facile à tirer. ll suffit d’en avoir blesse un pour voir toute la troupe venir tournoyer au-dessus de lui et se laisser fusiller avec une stupidité remarquable. On peut, quand on a Phahitude de la chasse , détruire en un instant la bande entière. ‘GRAND PLUVIER A COLLIER, Charadrius hiaticula , Lin, Vieill., Tem. ; vulgairement blanc-collet; enl. 920, l'adulte; Briss., t. 5, pl. 5, r2; pl. 275 , R; Ægyp, pl. 1l», f- 1. De passage régulier en septembre, octobre, avril et mai dans nos marais et surtout sur nos côtes maritimes; très-répandu en France et dans toute 1’Europe. Sa chair est assez bonne. Cette espèce niche sur les bords de la mer; pond a nu , dans A un léger enfoncement sur le sable, deux ou trois œufs , très- gros, par rapport à Poiseau. lls sont d’un gris jaunâtre, marqués de points et de taches irrégulières , d’un brun noirâtre , ces dernières plus larges et confluentes vers le gros bout. PETIT PLUVIER A COLLIER ou GRAVELOTE, Charadrius miner, des auteurs; enl. 921, Padulte; Briss., t. 5 , pl. 5, f. 1;Encycl. , pl. 7, f. 1; pl. 276, R., f. l, mâle adulte; f. 2, tête du jeune avant la mue. De passage irrégulier ici. Répandu dans le midi de la France et de l’Europe. On le dit commun en Allemagne. Il a l'iris noir. Ses œufs ressemblent à ceux de l'espèce pré- cédente; mais ils sont un peu plus petits. PLUvlEn A POITRINE BLANCHE ou A COLLIER INTERROMPU, Charadrius Cantianus , Lath. , Vieill. , Tem.; pl. 277, R. , ‘femelle et non le mâle. Niche sur nos cotes maritimes; se mêle au printemps et en
( 192 ) automne aux bandes nombreuses de petits oiseaux que l’on voit courir sur les bords de la mer et auxquels on donne le nom de Guerlettes. ll pond à nu sur le sable , dans un petit enfoncement, entre des galets ou de petits coquillages. Ses œufs, au nombre de deux ou trois , presqu’aussi gros que ceux de ffliaticula, sont d’un jaune olivâtre , marqués de taches irrégulières brun noirâtre , plus nombreuses et confluentes vers le gros bout. Le Pluvier à poitrine blanche est plus répandu dans le nord que dans le midi de l’Europe. On le dit très-commun en Hol- lande et en Angleterre. Il a l'iris brun foncé. La femelle diffère du mâle en toutes saisons. Le jeune, avant la première mue,a un plumage qui lui est propre. Pnuvmn A PLASTRON ROUX, Charadrius pyrrhothoraæ, Gould, Tem. Décrit dans la quatrième partie du Manuel d’0rnithologie. Habiterait la Russie où l’on en aurait tué près de Saint-Péters- bourg. Il m'est inconnu. 2.9 section. Ailes garnies d’un éperon. PLUvmn ABMÈ ou A AIGRETTE, Charadrius spinosus, Lin., Tem. ; Pluvialis Senegalensis arnzata , Briss.; enl. 801, sous le nom de Pluvier armé du SénégaL; Briss., t. 5, pl. 7, f. 1; Charadrius Persicus, Vieill.; Ægypte , pl. 6, f. 3. Cet oiseau est décrit dans la quatrième partie du Manuel d’0ruitl1ologie. On assure qu'on en a tué en Sicile, en Ilalie et dans Pile de Candie. M. le professeur Schinz l'a reçu de la Grèce où il ne serait pas rare. On dit qu'on le trouve en Espagne et qu’on le voit également en Russie, où , selon M. Temminck, il niclierait dans le midi de cet empire.
(193) 2.- Tribu. TETBADAGTYLES. vreu-aqlncnyn. Vieill. Quatre doigts : trois devant, un derrière. . 24s famille. HÉLONOMES, Helonomz‘, Vieil]. Bec droit ou arqué, plus ou moins long, dilaté ou arrondi a son extrémité; pouce articulé plus haut que les doigts anté- rieurs; jambes totalement emplumées dans une espèce. Cette famille comprend les Vanneaux, Tourne - Pierre , Tringas , Chevaliers , Bécasses , Barges et Courlis. 68.9 genre. VANNEÀU, Vanellus, Briss. , VieilL, TenL; Tringa, Lath.; Tringa et Varra, Lin.; Parra, Lacép. Bec des Pluviers; pointes des mandibules un peu plus renflées; narines linéaires; ailes acuminées, simples; tarses grêles; doigts un peu rudes cil-dessous , pouce très-court , u’appuyant pas à terre. Les Vanneaux sont très-répandus dans le nord et seulement de passage en France; vivent dans les lieux bas et humides; se tiennent quelquefois en plaine aux époques du passage, et quelques-uns préfèrent les marais salins ou les bords de la mer. ils se nourrissent de vers et d’insectes. On en connaît trois espèces en Europe. VANNEAU IIUPPÉ, Vanellus cristatus, Vieill. , Tem.; Tringa’ mmellus, Lin., Lath.; enl. 24.2, le mâle; Briss. , t. 5, pl. 8, f. 1;Encycl., pl. 56, f. 2; pl. 278, 15L, f. l, mâle. De passage périodique et régulier au printemps et en au- tomne; très-commun à ces deux époques; quelques-uns nichent dans nos prairies humides. On dit que leurs œufs sont délicieux et qu’on en fait un grand commerce en Hollande où ils vont pondre en très-grand nombre. On n’estime_pas ici la chair des Vanneaux tant vantée ailleurs. 13
( 194 ) ° On en prend beaucoup au filet. Ils arrivent dans les premiers jours de mars, en même temps que les Pluviers dores , pour se rendre dans le nord, et reviennent en automne pour aller passer l'hiver dans le midi. Ils ont l'iris noir. _ J'ai vu un individu couleur Isabelle au musée de Boulogne. VANNEAU SUISSE ou VANNEAU-PLUVIER, Vanellus helveticus, VieilL; Tringa squatarola et helvetica, Gm.; Vanellus melano- gaster, Bechst., Tem. ; enl. 853 , robe d'été ; 854. , robe d'hiver, sous le nom de Vanneau gris; 923 , jeune , sous celui de Van- neau varié; Briss. , t. 5, pl. 9, f. 1 , plumage d’hiver de l'adulte; f. 2, lc jeune; pl. 10 , f. 1, l'adulte en été; Encycl. , pl. 56, f. 3, mâle en été; f. 4 , d'hiver ou jeune , sous le nom de Vanneau varié; pl. 279 , R. , f. i, mâle en été; f. 2, tête du même en automne ou au printemps. De passage périodique sur nos cotes maritimes, vers la mi- mai, dans les mois d’août et de septembre. Niche dans le nord de notre continent, et quoique Bulfon lui ait imposé le nom de Vanneau Suisse , lorsqu'il est en robe de noces, on ne le trouve pas en Suisse sous ce plumage. On peut le nourrir dans les jardins avec le Combattant, le Pluvier et le Vanneau huppé, avec lesquels il vit en bonne intelligence. Il mange comme eux des insectes , des vers et même du pain trempé. J'en ai reçu de New-Yorck tout-à-fait semblables à ceux d’Europe. Iris noir. VANNEAU soeur. ou KEPTUSCHKA, Vanellus Keptuschka, Tem. Charade-fus gregarîus , Lin. , Pallas; Tringa Keptuschka, Gm. Pallas l'a rencontré en grand nombre dans les champs près du Wolga. D'autres voyageurs , depuis lui, l'ont trouvé dans la steppe située au nord de la mer d'Aral. C'est la plus grande
t 195 espèce de nos Pluviers. On en a vu plusieurs fois en Dalmatie et en Hongrie. M. le professeur Schinz l'a reçu de la Morée. On en a tue en Allemagne, en Italie et en France près de Lyon. La femelle ditfere du mâle ; ses couleurs sont moins vives. 69.0 genre. TOURNE-PIERRE , Arenaria, Briss., Vieill. , Strep- silas, Illig. , Cuv., Tem. ; Tringa, Lin. Bec court, conique, a pointe dure , comprimé et tronqué; mandibule inférieure légèrement retroussée; narines basales, étendues, percées de part en part; tarses peu longs; doigts libres , le pouce portant à terre sur le bout. Ce genre ne comprend qu'une espèce qui est répandue sur tout le littoral du globe et cherche sa nourriture sous les pierres qu'il retourne avec une dextérité étonnante. , TOURNE-PIERRE, Arenaria interpres, Vieill.; Tringa ma, Lin., Lath. ; Strepsilas collaris, Tem. , Coulon-Chaud , Briss.; enl. , 340, plumage d’biver ‘2 856 , mâle adulte; Encycl. , pl. 59, f. 4; pl. 280, IL, l'adulte; 281, jeune de l'année; règne anim., pl. 82, f. 1, sujet réduit au tiers; tête osseuse du même vue en-dessus de grandeur naturelle, la même vue de profil, bec du même vu de profil et de grandeur naturelle. De passage sur nos cotes maritimes dans les mois d'août, septembre et mai. Commun sur les bords de la Baltique et en Norwège où il niche. Sa mue n'a lieu, dit-on , qu'une fois l'an. J'en ai reçu un de New-Yorck qui dilïère un peu des mâles tués en France. Il a les couleurs plus nettes et le roux moins foncé. Le Tourne-Pierre paraît répandu sur presque tous les rivages du globe. Il a l'iris brun-noir. La femelle adulte et les jeunes diffèrent du mâle en plumage parfait. Un œufque j'ai vu dans la collection de M. de Lamotte_est gros par rapport à l'oiseau, tacheté (le brun sur un fond ver-
(196) datre. Les taches sont irrégulières, d'un brun verdâtre; quclques—unes moins foncées, grisâtres , comme lavées. 70.6 genre. Trames, Tringa, Briss., Vieill., Becasseau, Tem. Bec plus ou moins long, presque rond , sillonné dans la plus grande partie de son étendue; droit ou un peu arqué, comprimé à sa base et dilaté à sa pointe; narines ouvertes dans les sillons supérieurs; ailes médiocres; tarses grêles; doigts antérieurs libres dans le plus grand nombre; doigt externe uni au médian par une membrane chez quelques individus. Les Tringas sont partagés en deux sections d’après la disposi- tion des doigts. Ils habitent les marais , les lacs et les bords de la mer; se nourrissent de vers, d'insectes, de mollusques, et voyagent par troupes. Leur mue est double. TmNGA ou BÉGASSEAU COCORLI , Tringa subarquata , VieilL, Tem.; Scolopaœ africana et subarquuta, Gm.; vulgairement Guerlette; enl. 851, sous le nom d'Alouette de mer; Briss., t. 5 , pl. 19 , f. 1; pl. 285 , R. , f. l, robe d'été , f. 2, tête du même quittant sa robe d'hiver; 286, robe d’hiver. De passage en mai, juin, août et septembre sur nos cotes maritimes , rarement dans l‘intérieur des terres. Se mêle aux bandes de l'espèce suivante. Assez répandu , mais peu commun partout. Varie suivant l'âge , la saison et les localités. Il a l’iris brun-noir. J'ai reçu de New-Vorck des sujets tout-à-fait sem- blables à ceux d’Europe. Type du sous-genre Cocorlz‘ , Numenius, Less. ALOUETTE ma MER ou BRUNETTE, Tringa alpine, Lath., Vieill.; Cinclus et Cinclus nzinor, Briss. ; Pelidna Cinclus, Cuv.; T ringa variabilis, Tem. ; vulgairement, avec la plupart des petits oiseaux maritimes , Guerlette ou Alouette de mer ordinaire; enl. 852, robe de printemps, sous le nom de Cincle. Briss. ,
(197; t. 5. pl. l9 , f. 2; pl. 287, R. g règne anim. , pl. 80 , f. 3 , indi- vidu réduit au tiers , tête osseuse du même vue en—dessus de grandeur naturelle , la même tête vue de profil, bec du même aussi de grandeur naturelle. De passage régulier en très-grandes bandes. L’on en prend beaucoup aux filets dans nos marais en avril. Cet oiseau est plus commun sur les côtes maritimes en automne et a alors beaucoup de graisse ainsi que le Cocorli. Les amateurs de gibiers les trouvent bons. L’Alouette de mer se fait voir dans presque toute l’Europe. Elle niche dans le nord et en Suisse sur les bords des lacs des montagnes élevées. Elle a l’iris brun-noir; varie de plumage suivant Page , les saisons et les localités. Elle ne diffère du Tringa Schinzii, de M. Brehm, que par un peu moins de grosseur et par la coloration du plumage qui n'est pas tout-a-fait la même. Type du sous-genre Pelidaza , Cuv. , Less. BÉGASSEAU DE Scmnz , Tringa Schinzii , Bonap. , Tem. Différent du Tringa Schinzii de Brehm; constituant une espèce distincte (l'après les auteurs ci-dessus, et de passage accidentel en Europe. M. Gould l’a figuré d'après un sujet tué en Angleterre. Il m'est inconnu. Bécasseau PECTORAL , Tringa pectoralis, Ch. Bonap. , Tem. , Briss. , t. 5, pl. 24, f. 1, sous le nom d’Alouette de mer de Saint- Domingue. Espèce propre à l’Amérique septentrionale , décrite dernière- ment par M. Temminck , et avant lui par M. Gould, d'après un
( 198 ) individu qui aurait été tué eu Angleterre, près de Yarmouth, le 17 octobre 1830. Iris brun. TRINGA ou BÉGASSEAU pnnvnumouz , Trinya cloroùles, VieilL; Tringa platyrhyncha, Tem. De passage accidentel en France. Il a été trouvé dans les environs d‘Abbeville , par M. Jules de Lamotte. Il habite le nord de l'Europe et de l'Amérique. M. Temminck dit qu’on ne l'a jamais observé en IIollande et qu'il est assez commun en Suisse , au printemps. Celui que je possède vient de New-Yorck et ne diffère pas de ceux tués eu France. Iris brun noir. TBINGA ou BÉCASSEAU VIOLET , Tringa anaritima , 'JÎem.; vul- gairement Guerlette brune; pl. 284., robe d’hiver; Encyel. , pl. 58, f. Ip, sous le nom de Canut; pl. 28.71. , R. , sous celui de Tringa Selninger. De passage en même temps que les précédents, mais assez rare, sur les côtes de Cayeux et de Dunkerque. Nous ne le voyons pas dans nos marais. Commun a son passage d'automne en Angleterre et en Hollande , le long des jetées qui s'avan- cent dans la mer. Il sïêtcnd fort avant dans le nord où il niche. Iris brun noirâtre. Le plumage en été dilfère de celui d'hiver. TRINGA ou BÊCÀSËEAU TEMMIA , T ringa T emmînckiz‘ , Leisl., Vieill., Tem.; pl. 288, R. , mal colorié. De passage irrégulier dans les mois d'avril et de septembre; s’arréte dans nos marais et se fait prendre aux filets en même temps que d’autres Echassiers. On le voit régulièrement deux fois l'an dans le midi de la France. Ou le trouve aussi en Suisse , en Allemagne, en Hollande et en Angleterre. ll a l'iris brun noir et se reproduit dans les régions du Cercle arctique.
(199) TMNGA MINULLE ou BÉCASSEAU-ECIIASSE , Tringa minuta , Leisl., Vieill. , Tem. ; pl. 289 IL, aussi mal colorié. De passage , comme‘ Pespèce précédente , de loin en loin , au printemps et en automne. Il n'est pas rare près de Bayonne à Pembouchure de l’Adour. On le dit commun sur le lac de Ge- nève et dans les marais salins de la Dalmatie. On le trouve aussi en Allemagne et en Morée. Je l'ai reçu de New-Yorck; il ne dilfère pas de ceux dTlurope. Iris brun noir. TRINGA ou BfzcAssnAu-Boussnr, Trïnga rufescens , Vieîll.’ I Pem. Tué en France près d'Abbeville, et fait partie de la belle collection de M. de Lamotte; tué aussi en Angleterre. C’est un oiseau propre à I’Amérique septentrionale qui a été décrit par Vieillot dans PEncycIOpédie méthodique, et dernièrement par M. Temminck dans la 4.9 partie de son manuel. TRlNGA ou BÉcAssEAU-BIAUBÈCHE, Trmga cinerea, Lin. , Tem.; Tr. grisea , Canums et Islandica , Gm.; Tr. ferruginea , Mey., VieilL; enl. 365, en mue, sous le nom de Maubèche . tachetée; 266, la robe d'hiver, sous celui de Maubèche grise; Briss., t. 5, pl. 21 , f. 1 , en mue d’automne ou de printemps; f. 2, plumage d'hiver; EncycL, pl. 5S, f. 2, robe d’hiver; pl. 283 IL, robe d'été ; 283, jeune avant la première mue; règne anim., pl. 89, f. 1 , individu dessiné d’après nature et réduit d'un tiers; tête osseuse du même vue de face et en dessus , de grandeur naturelle. ‘Commun, quoi qu‘en dise M. Temminck, sur nos cotes mari- times; passe en avril, mai, août et septembre. La mue d’au— tomne commence des le mois d’août, celle de printemps est terminée a la fin de mai. ' ' ’
(200) La Maubèche offre tant de variétés de plumage, qu'elle a été décrite sous sept noms différents. Elle habite particulièrement le cercle arctique et a l'iris brun foncé. La femelle diffère peu du mâle. Les jeunes ont une livrée qui leur est propre. Les indi- vidus de New-Yorck, que je possède, ne ditfèreut pas de ceux que l’on prend en France. Type du sous—genre Calidris , Cuv. , Less. COMBATTANT , Tringa pugnax, Lin. , Lath., Vieill.; illachetes pugnaæ, Cuv. , Tem. ; vulgairement Paon de mer; enl. 300, fe- melle sous le nom de Chevalier varié; 305, mâle adulte en été , sous celui de Paon de mer; 844, jeune sous Ie nom de Chevalier; Briss., t. 5, pl. Q2 , f. 1 , mâle en robe d'amour; f. 2, femelle; Encycl. pl. 56, f. 1, mâle en robe d'été; pl. 290 , R. , mâle aussi en été; 291 , femelle en mue d’automue; 292, mâle au prin- temps; règne anim. , pl. 81, f. l,mâle en livrée d'amour dessiné d’après nature, au tiers de sa grandeur, bec du même vu en- dessus, le même bec vu de profil. De passage régulier au printemps et en automne; arrive dans notre contrée septentrionale pour se rendre plus au nord , à la fin de mars et en avril, à la suite des Chevaliers; revient dans les mois d’août et de septembre , pour aller hiverner dans le midi. Ce n’est que dans les mois de mai et de juin, que le mâle a sa belle collerette. L'on en prend beaucoup aux filets dans les environs de Lille et de Douai. J’cn nourris chaque année avec du millet et de la mie de pain pour les avoir en robe de noces. Il a l'iris noisette foncé; niche en Angleterre et fort avant dans le nord , quelquefois en France dans le Boulonnais. Type du sous-genre Machetes , Cuv. , Less. 71.‘! genre. CHEVALIER, Totcmus , Briss. , Vieill. , Tcml; Sco- lopaæ et Tringa, Lin.
(201) Bec de la longueur ou plus long que la tête, droit ou légère- ment renversé, un peu comprimé, sillonné et flexible a sa base, solide vers sa pointe; mandibule supérieure fléehie sur Pinferieure, qui est un peu plus courte; narines linéaires; tarses longs, grêles, deux ou trois doigts réunis plus ou moins par une membrane. La plupart des Chevaliers habitent les marais et les prairies humides; vivent de vers , d’inseetes , de coquillages et de petits poissons. Ils ne sont que de passage dans les pays tempérés de l’Europe. CHEVALIER ou BÉCASSEAU CUL-BLANC, Totanus ochrop-us, Vieill., Tom.; Tringa ochropus, Lin.. Lath.; vulgairement Blanc-Cul; enl. 843; Briss. , t. 5, pl.16 , f. 1 ; Eneycl. , pl. 58, f. 1; pl. 296 , R.,jeune de l’année. De passage. dans les mois de mars, septembre, avril et octobre; répandu dans toute l’Europe; sédentaire dans le midi de la France. Il se plaît dans nos marais etle long des fossés dans Fintérieur des bois, toujours isolément; sa chair n’est pas estimée. Il a l’iris brun foncé. CHEVALIER sEltll-PALRIÉ, Totanus semipalmatus, Tem., VieilL; Eneycl. , pl. 71, f. l. Se montre accidentellement en France. On en a tué près d’Ahbeville; il fait partie de la riche collection de M. Jules de Lamotte. Ceux que je possède viennent de PAmérique sep- tentrionale qui est la patrie de cette espèce. M. Temminek dit qu'on lui a assuré qu’il se montre assez souvent dans le nord de l'Europe , mais toujours sous sa livrée d'hiver. 'l‘ype du sous-genre CATOPTROPHORE, Catoptrophorus, Ch. Bonap, Less.
(202) CHEVALIER (‘nuuuwrru ou A mens ROUGES , Tolanus gambetta, Cuv.; Tot. calidris , Vieill. , Tem.; Scolopax calidris , Lath.; Scol. et Tringa. Gambetta et Slriala , Gm.; vulgairement Che- valier long pieds ou longs pieds rouges; enl. 827 , robe d'hiver, sous le nom de Chevalier rayé; 845, robe d’été, sous le nom de Gambetle; Briss. , t. 5 , pl. 18, f. 1 et 2; EncycL, pl. 57 , f. 25.; Egypte , pl. 6 , f. 1; pl. 294. , 1L, f. 1; règne anim. , pl. 82, f. 2 , bec vu de profil du Chevalier à pieds rouges; tête osseuse du même vue en-dessus, de grandeur naturelle; la même tête vue de profil. De passage en grand nombre pendant les mois de mars , de septembre et d’octobre; sédentaire dans le midi de la France. On le voit dans les marais au printemps et de préférence sur les bords de la mer en automne. L’on en prend beaucoup aux filets dans les environs de Lille et de Cambrai. On en tient de vivants dans les jardins, avec des Combattants , des Vanneaux et des Pluviers dorés. On leur donne de la mie de pain et de la viande hachée, quand les vers commencent à manquer. L’hiver, on tient renfermés ceux qui résistent à ce genre de vie. Il faut leur donner beaucoup d’eau parce qu’ils aiment à se baigner et boivent souvent. Les Chevaliers Gambettes passent au printemps, avant les Combattants, en même temps que les Vanneaux et après les Pluviers dorés. Ils ont l’iris brun et leur plumage varie suivant Page et les saisons. CHEVALIER BRUN ou ARLEQUIN, Totanus fuscus , Leisler , Vieill. , Tem.; Scolopaw fusca , Lath. , Scol. curonica , Canta- brigensis et Tringa atra, Gm.; enl. 875, robe d'été, sous le nom de Barge brune; Briss. , t. 5 , pl. 23, f. 2; Encycl. , pl. 42, f. 2 ; pl. 293, R., robe d’été , ainsi que les précédentes figures. De passage périodique en automne et au printemps; rar
( 203 ) dans les environs de Lille; fréquente de préférence les bords de la mer elles marais salins. L'on en prend chaque année aux filets, prés d’Abbeville et entre Douai et Cambrai; vit fort avant dans le nord et varie beaucoup, suivant l'âge et les saisons. Il a l'iris brun noir. M. Temminck ne donne pas la description du mâle en plu- mage complet d’amour. En eet état les bordures (les plumes du ventre out disparu; toutes les parties inférieures sont d’un noirâtre uniforme; les supérieures ont des reflets pourpres. La femelle, à la même époque, conserve les bordures blanches aux plumes des partiesiuférieures. CHEVALIER A LONGUE QUEUE, TOMHWS bartranzia, Tem.; Chevalier bariolé, Vieill. Accidenlellement en Europe. On en a tué en Hollande et en Allemagne; il habite les États-Unis de PAmérique, el y serait commun en été. Iris d'un brun clair suivant M. Temminck. Type du sous—genre BARTRAME , Bartramia , Less. CHEVALIER STAGNATILE ou DES ÉTANGS, Totanus stagnatilz‘, LeisL, Vieill. , Tem.; Scolopaæ totanus, Lin. , Gm.; petit Chevalier à pieds verts, Cuv.; enl. 876; pl. 295 , R. , robe d'été. De passage irrégulier dans le nord et quelques autres contrées de la France. On en a tué près de Saint-Orner et de Dunkerque où j'en ai obtenu. Il niche , dit-on , en Hongrie et en Allemagne. Iris brun foncé. CHEVALIER SYLVAIN ou nus BOIS, Totanus glareolus , Vieill. , Tringa glareola , Gm.; Totanus glareola, Tem.; pl. 297 , R., f. 1; Egypte, p]. t4, f. 2.
(904) Assez rare ici; de passage annuel dans les mois d'avril, de septembre et d’oclobre; plus commun dans le midi de la France ; niche dans les parties tempérées de l'Europe et surtout dans le nord; habite l’hiver principalement les contrées orien- tales et méridionales. L’on en prend aux filets au printemps dans les environs de Lille et de Cambrai. Il a 1’iris noir. ' CHEVALlER GUIGNETTE , Totanus hypoleucos , Vieill. , Tem.; Scolopaæ hypo. , Lath.; Tringa lzypo. , Gm.; Guerletle de nos villes maritimes; enl. 850, sous le nom de petite Alouette de mer; Briss., t. 5, pl.16, f. 2; EncycL, pl. 58, f. 3; pl. 297, IL, livrée de printemps. De passage périodique dans nos marais , dans les prairies submergées de l'Escaut et sur les bords de la mer. Voyage en grandes troupes et pond dans le Boulonnais et le marais de Guignes, à 9 kilomètres de Calais. Un chasseur habile de Tournai en fait une grande destruction chaque année. C'est un gibier excellent lorsqu’il est gras. n Les Guignettes de l’Amérique septentrionale ne dilférent des nôtres que par moins de grosseur. Iris brun noirâtre. CHEVALIER GmvELtä ou PEELE, Totanus macularius, VieilL; Tringa macularia, Lath. , Gm. ; Tot. anacularia , Tem.; Turdus macularizcs, Briss.; Grive d’eau , Buflï; Encycl. , pl. 59, f. 1. De passage accidentel en Europe. Quelques individus isolés ont été tués en Allemagne et en Angleterre. l1 habite particu- lièrement le nord de l’Amérique. Celui de ma collection vient de la nouvelle Géorgie. Iris brun foncé. CHEVALIER ABOYEUR ou A PIEDS vmvrs, Totanus glottis, Bechst, VieilL, Tem.; Scolopaœ glottis, Lin.; Barge grise,
(205) Briss.; vulgairement Chevalier a bec retrousse; pl. 298, IL, f. 1 , robe d'hiver; f. 2, tête de l’oiseau en été , mal coloriée; Egypte, pl. 14, f. 3. De passage périodique dans les mois de mars , avril, sep- tembre , octobre , et fréquente ordinairement les marais. L'on en prend au printemps dans les environs de Lille et de Cambrai. Varie suivant Page et les saisons. Iris noir. 72.6 genre. BÉcAssE, Scolopam , Lin» CUV- , Tem-s Scol. et Rusticola , Vieill. , Less. Bec long , grêle , arrondi, mou, renflé et obtus à sa pointe qui devient pointillée après la mort ; mandibule supérieure sil- lonnée sur les cotés dans la plus grande partie de son étendue, un peu courbée a son extrémité sur Pinférieure; celle--ci sil- lonnée au milieu seulement; narines basales, longitudinales ‘et couvertes par une membrane; tète comprimée; yeux grands et situés fort en arrière; tarses médiocres; jambes totalement emplumées ou nues inférieurement; doigts libres ou le médian uni a Pexterne par une très-petite membrane plus ou moins étendue et qui n’est plus apparente dans la plupart des espèces lorsqu’ils sont desséchés; pouce n’appuyant que par le bout. Ce genre est divisé en deux sections, d’après la disposition des jambes. Il comprend les Bécasses et les Bécassines qui ont été séparées génériquement par Vieillot. Je ne suis pas Pexemple de cet ornithologiste, parce que les caractères sur lesquels il s’est appuyé pour les isoler sont trop légers, et qu'elles ne différent en réalité que par le bas des jambes qui est emplumé chezles premières et nu chez les secondes. Je suis donc loin d'admettre aussi, pour le même motif, les nouvelles coupes génériques que l'on a établies depuis lui pour les Scolopaa: Gallinago , Gallinula et Grisea. On ne reconnaît généralement qu'une espèce de Bécasse:
\ 206 ‘) la Rusticola. Les petites Bécasses que l'on voit en certaines loca- lités seraient, d'après les observations de M. Temminck, des jeunes de couvées tardives. Suivant celles de M. Hardy , elles pourraient bien constituer , sinon une seconde espèce , au moins une race distîncte.Voici ce que m'écritl'0rnith0logiste de l)ieppe a ce sujet : « Nous connaissions au Havre, oùj’ai demeuré long- » temps, deux sortes de Bécasses. La grosse, plus commune, nous arrivait fin d'octobre par des vents du sud-est; nous l’appelions Bécasse du sud-est. L'autre, infiniment plus petite, ne paraissait qu’apres les vents du nord-est; nous la con- naissions sous le nom dc Nordette. Son vol est beaucoup plus rapide que celui de la Bécasse ordinaire et fait en partant des ricochets comme la Bécassine. Tous ceux qui en ont vu n) la chasse peuvent attester ces faits. » Si ces différences et celles qui existent constamment dans les teintes du plumage ne suffisent pas aux yeux des naturalistes pour former une seconde espèce de la petite Bécasse , ne devraient-elles pas au moins suffire pour la faire considérer comme une race distincte de la Bécasse ordinaire ‘l Il est peu rationnel d'admettre qu'un oiseau de trois mois soit beaucoup plus petit que son frère de quatre mois et pût avoir un vol plus vigoureux que son aîné. Les Bécassines admises comme espèces distinctes sont au nombre de cinq. Elles vivent dans les marais et les prairies humides, tandis que les Bécasscs se tiennent et se propagent dans les bois. UUSUUU i.” section. Jambes totalement emplumées. BÉGASSE, Scolopaæ rusticola, Lin., Tem., Cuv.; ltuslicola vulgaris , VieilL; enl. 885; Encycl. , pl. G8,f. 4.; pl. 299, R. ; règne anim., pl. 79, f. l; Bécasse ordinaire dessinée d'après nature, tête de la même vuc en-dessus et de profil. De passage périodique. Nichent quelquefois dans nos bois.
On a trouvé a dilïérentes reprises des œufs et des petits dans les forêts de Nieppe, de Pbalempin et les bois des environs d’Ypres. Pendant l'été 1831 ou 1832 , le garde du bois d’Hernicourt , situé a deux kilomètres de Saint-Pol , ayant vu plusieurs fois partir une Bécasse du même endroit, se mit en devoir de la tuer. L’ayant vue par terre a l'arrêt de son chien , il la tira et ramassa avec elle trois petits qui, étant cachés sous l'aile de leur mère , avaient été tués du même coup de fusil. Les Bécasses arrivent dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais du 20 au 25 octobre. Le passage dure jusque vers le 15 novembre. Il est dans son apogée du 1." au 8 de ce mois. Elles sont alors très-grasses et recherchées par nos ama- teurs de gibier. Elles repassent vers la fin de février ou au commencement de mars. Elles sont à cette époque maigres , moins bonnes et souvent accouplées. Lorsque le froid ne se fait pas trop rigoureusement sentir en automne , il reste dans nos bois quelques Bécasses qui s'y can- tonnent. On est dès lors presque sûr de les trouver chaque matin au même endroit. Elles se plaisent dans les bouquets de bois semés entre Lille et Ypres, dans la forêt de Nieppe et les bois de Saint-Amand. Elles aiment les sources d'eau vive et les ruisseaux non gelés. On les voit souvent vers le soir réunies sur leurs bords, occupées à se laver le bec et les pieds. Si l'hiver est tempéré, que la neige ne tombe pas en abondance et tient peu , les Bécasses ainsi cantonnées ne nous quittent pas. M. Menche, ex-procureur du roi de Lille et ‘chasseur aussi intrépide qu’observateur, a qui je dois en grande partie ces détails, en a vu deux au Breucq , dans le bois de MM. Des- camps et Lorrain, vers la fin de janvier, bien que la terre fût couverte de neige depuis plusieurs jours. Le même fait s’est reproduit sous ses yeux le 15 février 1830 dans le bois de Cysoing. La Bécasse court très-vite; levée par le chasseur ou toute
(208) autre cause , elle s’abat autant qu'elle peut dans une clairière , mais ne reste pas où elle s'est posée; elle court avec célérité se réfugier dans une cépée à douze ou quinze pas de la; elle y attend le chasseur et le laisse souvent passer près d'elle sans bouger. Lorsqu'elle est blessée elle se dérobe à pied et échappe fort bien au chien d'arrêt, s'il n'est rusé et habitué à chasser le bois. M. Menche a vu retrouver, avec des chiens courants une Bécasse abattue la veille qui , n'ayant que le bout de l'aile cassé, n'avait pu être prise sur le champ. Ces oiseaux ont l’iris brun noir et varient accidentellement. J'en ai vu de blanches , rousses, café au lait, à tête rouge et à ailes blanches. Leurs œufs , au nombre de trois ou quatre , sont roux , tirant sur le rose, et ont des taches plus foncées et plus nombreuses vers le gros bout. 2.6 section. Jambes plus élevées et nues à leur partie inférieure. DOUBLE Bräcassmn, Scolopam major, Lin., Vieill., Tem.; EncycL, pl. 96, f. 2; pl. 300 , R. Rare dans le nord de la France g y passe dans les mois d'avril et d'août , souvent seule ou a deux ou trois. Niche , dit-on , en Danemarck et se fait voir dans presque toutes les contrées de l’Europe dans ses migrations. Iris brun noir. BÉGASSINE ORDINAIRE , Scolopax gallinago , des auteurs; enl. 383; Briss. , t. 5, pl. 2G , f. 1; Encycl. , pl. 69 , f. ;pl. 301, R. Les Bécassines arrivent dans nos contrées dès le mois de mars en plus ou moins grandes troupes , suivant que le vent est plus ou moins favorable. Se font voir jusqu'à la fin d'avril , puis se rendent dans le nord où elles se propagent. Quelques-unes
(209) cependant restent et nichent dans nos marais. Elles reviennent a la fin de juillet pour aller passer l’hiver dans le midi. Nous en voyons jusqu'aux gelées. ‘Ces oiseaux sont répandus surtout le globe et recherchés pour les tables. Ils ont, ainsi que l'espèce précédente, un goût exquis en automne, époque où ils prennent beaucoup de graisse. Ils varient de grosseur et de plumage, suivant Page et les localités. Ils ont , dans l'état normal, 14 pennes à la queue. Je possède une variété Isabelle , une rousse et une gris de lin. -— Iris brun noir. La Bécassine de Brehm, Scolopaa; Brchmii, Kaup , ou à 16 pennes, n'est sans doute qu’une variété de cette espèce; du moins je ne trouve pas de différence dans les formes et dans le plumage des sujets que je possède, et qui sont au nombre de trois. Deux ontété tués dans un marais, prés de Lille, et le troi- siéme dans les environs de Montreuil-sur-Rler. On dit que la Brehmii est muette lorsqu'elle s'envole et qu'on la rencontre plus particulièrement en Italie. Il en est probablement de même de la Bécassine de de Lamotte, Scolopaœ Delamotti, Vieill. , qui‘! n'a que‘ 12 pennes a la queue et dont M. Baillon fait une espèce. Elle a le même cri que la Bécassine ordinaire et a été trouvée près d'Abbeville. La Bécassine erratique, Scolopaæ peregrina, Br. , Tem.; Scol. pygmea , Baillon , est encore une especedont; L'existence est trop douteuse pour que je puisse l'admettre dansr ce-cata-‘r logue. Elle est en tout semblable a. la Bécassine ordinaire, elle endififere seulement par une taille plus petite et la: queue qui: n’a que iârectrices. Deux individus ont été tués dans lesenvi-e- rons d’Abbeville. BÉCASSINE SABINE, Scolopaœ Sabinii, Vigors , Tem.; Scol. Bezoeckii , Selby. Nouvelle espèce admise et décrite dans la quatrième partie Ut
(210) du manuel de M. Temminck. Elle aurait été tuée plusieurs fois dans les îles britanniques. . SOUBDE ou PETITE BÉGASSINE, Scolopax gallïnula, Lin., VieilL, '1‘em.; vulgairement Jacquet; enl. 884; Briss. , t. 5 , pl. 26, f. 2; pl. 302, R. Arrive et part en même temps que les Bécassines proprement dites, dont elle a la même manière de vivre ; se fait Voir dans toute l'Europe et niche en grand nombre, selon le dire de M. Temminck, dans les environs de Saint-Pélershourg. Je possède une variété qui a les grandes rémiges blanches. Iris brun-noir. BÉCASSlNE BRUNE , Scolopaæ grisea, Gm., Tem. , Scol. leu- cophæa, VieilL; Macroramphus griseus, Leach., Ch. Bonap. Rare et de passage en Europe. On en a tué dans le nord de la France et en Angleterre. Celles que je possède viennent de New-Yorck. Type du sous-genre M acroramphus , Leach. , Ch. Bonap. 73.0 genre. BARGE, Limosa, Briss. , Tem.; Scolopax, Lin. , Limicula , Vieill. Bec très-long , mou , flexible , épais et cylindracé à sa base; droit et plus ou moins recourbe en haut dans le reste de son étendue; mandibules sillonnées sur les cotés, aplaties et ohtuses à leurs pointes; narines basales, longitudinales et percées de part en part; tarses longs et grêles; doigt médian uni seule- ment à Pexterne ou à celui-ci et à l’interne , jusqu'à la première articulation, par une membrane qui se termine en simple bordure sur le reste des doigts; pouce appuyant à terre. Les Barges ne sont que de passage en France. Elles vivent d'insectes et de vers dans les marais , sur les bords des fleuves
(211) et de la mer. Leur muu est double. Les femelles sont plus grosses que les mâles. On en connaît quatre espèces. BARGE communs ou A QUEUE NOIRE , Limosa ægocephala, Cuv.; Lim. Melanura , Leisl., Tem.; Scolopaæ Belgica et 0Egoce— phala , Gm.; Scol. totanus, Lath.; Limicula melanura, Vieill; vulgairement Vitoux; enl. 916, robe d’été sous le nom de grande Barge rousse; 874, la robe d'hiver ; pl. 303, R. , mâle , robe de printemps; 304, robe d'hiver; EucycL, pl. 70 , f. 2; règne anim. , pl. 79 , f. 3; bec ,vu en-dessus dessiné d'après nature , le même bec vu de profil. Répandue eu Europe‘: de passage en France dans les mois de mars , avril, septembre et octobre. L'on en prend au prin- temps dans les environs de Lille et de Cambrai, que l'on con- serve vivantes dans les jardins clos de murs. On les nourrit comme les Vanneaux , les Combattants et les Chevaliers; mais elles passent rarement l'hiver. La Limosa. islandica, de quelques auteurs , est cette espèce en robe de noces. En cet état elle a le roux vif du col et de la poitrine; qui s'étend presque jusqirau croupion. Jamais on ne latrouve sous ce plumage en France. Elle habite les marais; niche fort avant dans le nord de l'Europe. Elle a l’iris brun roussâtre. Buse MEvEn , Limosa, Meyeriz‘ , Leisl. , Tem. Celle espèce est définitivement admise par M. Temminck. Elle habite les bords de la Baltique et se fait voir accidentelle- ment en France. Je l'ai obtenue de Duukerque en automne 1829. Elle est, dit-on , de passage en Allemagne. Varie comme l'espèce précédente suivant l'âge et les saisons. Iris brun foncé. BARGE ROUSSE A QUEUE RAYÉE, Limosa rufa, Briss., Tem.; Scolopaæ lapponica, Lin; Limicula lappon. , Vieill.; eul. 876,
(212; la robe d’hiver ou le jeune , sous le nom de Barge Grise; 900, robe d’été sous celui de Barge Rousse; Briss., t. 5. , pl. 25 , f. 1; Encycl. , pl. 70, f. 3 , robe d'été; f. A. , robe d’hiver, sous le nom de Barge cendrée; pl. 305 , IL, l'adulte. De passage aussi en France, mais moins commune que la précédente, dans les mois de mai , septembre et octobre; pré- fère les bords de la mer. Habite en grand nombre les rivages de l’Angleterre , où elle niche, ainsi qu’en Hollande. Le plumage varie suivant Page et les saisons. Les femelles en été sont toujours moins rousses que les mâles. Iris brun tirant sur le roux. BARGE TEREK, Limosa lerek, TenL; Scolopaæ tare/a, Lath.; Scol. cinerea , Gm. ; Limosa recuroirastra , PalL; EncycL, pl. 71 , f. 2 , décrite sous le nom de Courlis Terek. Accidentellement en Europe: tuée en Normandie , dans les environs de Paris et sur le lac de Neuchatel dans les premiers jours de mai 1839. Elle habite l'été les bords de la mer Cas- pienne et particulièrement ceux de la rivière Terek. Iris brun. Le plumage varie aussi suivant Page et les saisons. Type du genre Terekia , Ch. Bouap. 74.‘? Genrefiounms , N umenius , Briss. , Lath. , Vieill. , Tem.; Scolopaæ, Lin.; Tantalus, Lacép.; Numenius et Phœopus , Cuv. Bec très-long , grêle , arqué, presque rond; mandibule supé- rieure obtuse et dépassant Pinférieure; sillon nasal occupant les trois quarts de sa longueur; narines linéaires; tarses allon- gés; doigtsantérieurs unis a leur. base par une membrane. Les Courlis vivent sur les bords des eaux et se nourrissent de vers et d’insectes. Ils voyagent en grandes troupes et se tien- nent de préférence sur les bords de la mer , en automne. On en connaît trois espèces. Connus VULGAIBE ou ennemi, Nemenws arqzzata, Lath. ,
(-213 ) Tem. ; Num. arquams, VieilL; Scolopaœ arquala, Lin.; vulgai- rementGorliemenl. 818;Encycl. , pl. 67, f. l; pl. 306, R.; règne anim., pl. 78, f. à, tête osseuse vue en—dessus dessinée d’après nature et réduite; la même vue de profil. De passage annuel dans les mois de mars, avril, octobre et novembre; fréquente principalement les cotes maritimes où il arrive en grandes troupes. Au printemps on les prend aux filets dans les environs de Lille , de Douai et de Cambrai. On en tient dans les jardins où ils se nourrissent de vers , avec les Cheva- liers, les Pluviers dorés et les Vanneaux. Ils vivent généralement peu de temps. A Iris brun, bec plus ou moins long suivant l'âge. ConLmu ou PETIT Connus, Numenius phæopus, Lath. , Vieill., Tem.:, Scolopdæ phæopus, Lin.; vulgairement petit Gorlieu; enl.842; Briss. t. 5 , pl. 27, f. 1 ;Encycl. pl. 68, f. 2; pl. 307, R. De passage régulier dans les mois de mai, octobre et novembre sur nos côtes maritimes. Plus rare que le Courlis commun, du quel il ne diflère que par ses dimensions. Iris brun. Connus a une GRÈLE, Numenius tenuirostris, Ch. Bonap. , Savig..; pl. 308, R. De passage accidentel dans notre contrée et en Provence. J'en ai vu un sur le marché de Paris en décembre 1835. Une femelle a été tuée en janvier dans les environs de Montreuil-sur-mer , et fait partie de la collection de M. Decourtils. Elle avait l’ovaire très-apparent; l'iris brun , la mandibule supérieure brun noi ratre , Pinférieure couleur de chair et les pieds d’un bleu de plomb. Celte espèce semble tenir le «milieu entre le Courlis commun et le Corlieu. On la trouve cn Italie et en Toscane.
( 214 l 25 9 Famillet FALCIROSTRES, falcirostres , Vicill. Bec long, courbé, épais à sa base, presque tétragone ; face ou tête nue; doigts antérieurs unis par une membrane, le posté- rieur long, appuyant à terre. 75.9 Genre. Inls , Cuv. , Lacèp. , Tem., Vieillu, Tantalus, Lin. , Lath. Bec sillonné en-dessus, arqué, presque carré à son origine ,. obtus et lisse à sa pointe; narines basales , se prolongeant dans le sillon qui s'étend jusqu'au bout du bec; doigts de devant réunis par une membrane. On admet dans ce genre deux espèces qui habitent le midi et vivent sur les bords des fleuves et des lacs. InIs FALCINELLE ou Connus vnnr , Ibis falcinellus ,—Tem. , VieilL; Scolopaœ falcinellus, Lin; Tantalus falczï, Lath; enl. 819, sous le nom de Courlis d’Italie ; Briss., t. 5 , pl. 27, f. 2; EncycL, pl. 65, f. 4. ; pl. 209 , R. , f. 1 , Padulte; f. 2, tête du jeune; Egyptc, pl. 7, f. 2. De passage irrégulier en France. On en a tué dans les envi- rons de Douai, et dans le département du Pas-de-Calais. Cette espèce habite particulièrement le midi de l'Europe, elle passe tous les ans en septembre dans les Landes et les Pyrénées, quelquefois par bandes nombreuses; d’autres fois par troupes de 12 à 15 individus. On la voit accidentellement en Ilollande et en Angleterre. Iris brun. Inls sAcnÈ, Ibis religiosa, Cuv. , VieilL, Tem.; Tantalus æthiopicus, LallL; Egypte, pl. 7, f. l, le jeune. Décrit comme espèce européenne par M. Temminck, dans la 4.“ partie du manuel. Il aurait été ru et tué en Marée.
(215) 26.0 Famille LATIROSTRES , Latirostres , Vieill. , Lath. ou Ramphoplates , Dum. Bec très- long , plat ct large; doigts antérieurs réunis a leur base par une membrane , le postérieur portant a terre. ' 76.‘? genre. SPATULE, Platalea , Lin. et des auteurs. Bec droit, plat en-dessus et en-dessous, flexible, couvert d'une peau à sa base , sillonné supérieurement, arrondi en forme de spatule vers le bout , qui est terminé par un onglet; front et tête plus ou moins nus; narines basales rapprochées, ovales et bordées d'une membrane; doigts antérieurs réunis jusqu’à la seconde articulation , puis bordés seulement par une membrane. « Les Spatules ne diffèrent des Cigognes que par leur bec. Elles vivent en société sur les bords de la mer et ne sont que de passage en France. Leur nourriture consiste en petits poissons et en insectes aquatiques. SPATULE BLANCHE , Platalea leucorodia, Gm. et des auteurs; en]. 405;Encycl., p1. 72, f. 1, le jeune; f. 2, 1’adulte;pl. 310, R. , Padulte; f. 2, tête du jeune; règne anim. ,pl. 78, f. 1, sans huppé , réduite des cinq sixièmes, dessinée d’après nature. De passage annuel en avril, mai et octobre vers nos cotes maritimes , dans les marais salins. Voyage au nombre de trois ou quatre et séjourne très-peu. On la voit de loin en loin sur le‘. marché de Lille. On la tue chaque année dans les environs. dïkbbeville et de Montreuil-sur-hler. Elle passe l'hiver en Italie et en Sardaigne. Elle est commune Yété en Hollande , où elle niche. La Spatule a l'iris rouge. Les jeunes n'ont point de huppe». La femelle est plus petite que le mâle du même âge.
(216) 27.0 famille. HÉBODIONS, Hcrodiones, Vieill. , Cultirostres, Cuv. , Dum. Bec long , droit et incliné en bas; jambes emplumées dans une espèce. 77.0 genre. HÊRON, Ardea, Lin., Lath., Cuv., Vieill. , Tem. Bec fendu jusqu’aux yeux, plus long que la tête, robuste , sillonné , acuminé , aigu, échancré vers la pointe dansla plupart des espèces , finement denté sur les bords des mandibules chez quelques-uns; narines basales , linéaires, fermées en arrière par une membrane; paupières et lorum sans plume; jambes écussonnées; doigts longs , les antérieurs ou seulementFexlerne et le médian unis à leur base par une membrane; le postérieur articulé en-dedans et réuni à l’interne ; ongle du médian dilaté et dentelé sur son bord interne. Ce genre comprend un grand nombre d’espèces qui vivent dans les marais, sur les bords des lacs et des rivières. Elles sont presque toutes demi—nocturnes et se nourrissent de poissons, de reptiles, de petits mammifères et d’insectes fluviatiles. On les a séparées en deux sections. La première renferme les vrais Hérons et les Crabiers ; la seconde les Butors et les Bihoreauæ. l.” section. HÉRONS et CBABIERS. Ils ont le corps comprimé, le bec droit, le cou long et mince, garni en bas de longues plumes effilées. Les premiers sont élevés sur pattes; les seconds le sont moins. HÉRON ennemi: ou HUPPÉ , Ardea nzajor, Lin. , VieilL; Ard. cinerea, Lath., Tem; enl. 755, l'adulte, 787 jeune; Briss., 1. 5, pl. 3:1, le jeune ; pl. 35, Fadulte ;Encycl., pl. 53 , r. 2, le jeune; pl. 311, R. Sédentaire dans le midi de la France. Vient nous visiter
(217) l’bivcr; surtout abondant pendant les grands froids; quelques- uns nichent dans nos marais. Celte espèce habite plus parli- culièrement le nord jusqu'au Pôle arctique. Elle a l'iris jaune. Sa nourriture consiste principalement en poissons et petits reptiles. Les jeunes diffèrent des vieux : ils n'ont point d'ai- grette à la tête et de plumes effilées au col. HÉRON rounrnÉ, Ardea purpurea,L in. , Lath. , Vieill. , Cuv., Tem.; Botaurus major, Briss.; vulgairement Héron roux; enl. 788, l’adulte; Briss., t. 5, pl. 36, f. 2; pl. 312, IL, l’adulte; 313 , jeune , avant Page de 3 ans. De passage irrégulier , tantôt isolément, tantôt par troupes. Il s'en est fait un passage si considérable dans les environs de Lille, le 5 octobre 1825, que des jeunes sont tombés, harassés de fatigue, jusque dans la cour de la préfecture. On en a pris en d’autres temps sur le ltlarché-aux-Bètes et dans nos forti- fications. Cette espèce est abondante dans le midi de la France et s'y propage. Elle a l’iris jaune. AIGRETTE, Ardea egretta, Lin., Vieill. , Tem. , Cuv.; enl. 886 , robe d'hiver, ou jeune sous le nom de Héron blanc; 925, adulte avec parure, sous le nom d’Aigrette d’Amérique; Encycl., pl. 54 , f. 4, robe d’hiver ou jeune; f. 5, robe parfaite ; pl. 314, IL, jeune avant l'âge de 3 ans. De passage accidentel en France, en Belgîque , en Suisse et en Allemagne; répandue en Asie. l Les Aigrettes tuées en Europe, sans parure, sont un tiers plus grandes que celles d‘Amériqne en plumage complet et constituent une espèce ou race distincte. Celle de cet article a l’iris jaune, selon M. Temminck, et blanc d'ivoire selon Vieillot. l
HÉRUN AIGRETTOIDE , Ardea Egroltoïdcs ,Tcm. Nouvelle espèce admise par M. Temminek dans la quatrième partie de son manuel. Elle aurait été confondue avec l’Aigrelte et en différerait essentiellement. On Paurait tuée en Sicile , vue en Dalmatie et trouvée en Turquie. ' GARZETTE ou PETITE AIGRETTE, Ardea Garzetta, Lin, VieiI., Tem.;pl. 315, R. De passage accidentel sur les côtes maritimes du nord de la France et périodique sur celles du midi; habite particulière- ment les contrées méridionales de l’Europe et l'Asie. Elle se propage , dit—on , en Sardaigne et en Sicile. Les Garzettes tuées en France sont plus grandes et ont la huppe différente de celles d’Amérique. Celles de l’Inde SODÏ/ plus petites que ces dernières. Iris d'un jaune d'or dkxprés M. Crespon. Il y a peu d’Aigrettes et de Garzettes tuées en Europe dans les collections particulières. La plupart de celles vendues pour‘ telles viennent d’Amérique ou de Plnde. HÉRON AIGBETTE DURÉE, Ardea Iîussata, Tem. Tué, dit-on, dans le midi de la France, aux bouches du» Dauube, en Crimée et en Angleterre. M. Temminck l'indique comme oiseau du Japon et des îles de la Sonde , que l’cn trouverait également en Turquie et en Dalmatie. Le Héron Garde-Bœuf, Ardea bubulcus , Savig , n'est-il pas- le jeune ou le vieux en hiver? Dans Paffirmative, ibserait commun en Sicile et existerait aussi en Afrique. HÉnoN VÉRANY, Ardea Verany, R., Tem-ä pl- 315» R‘: vieux en plumage parfait.
( 219 ) Accideutellement en France. Visite la Sicile ct lflrchipel grec. II-abite particulièrement l’Afriquc. Cnuæmn GUACCO ou nn ltlanon, Ardea ralloïdes, Scopoli, Tem.; Ard. Comata , Pall. , Vieill.; Ard. Squaiotla , Castanea et Erythropus, Gm.; Petit Butor, Briss.; enl. 348 , Fadulle , sous le nom de Héron huppé de ltlahonflêncycl. , pl. 51, f. 1; pl. 320, IL, l'adulte; 321,jeune de deux ans. De passage accidentel dans le nord de la France. On en a tiré dilférentes fois dans les marais de l’Artois , au commencement de novembre. Un individu en plumage parfait a été tué en avril près de Calais. On le dit commun en Italic , en Sicilc, en Turquie et dans les îles de l'archipel. Iris jaune d'après M. Tcmminck. BLONGIOS , Ardea minute , Lin. ,‘ Lalh. , Vieill. , Tem. ; Botan- rus rufus, Briss.; vulgairement Grenouillier ou Petit Butor; enl. 323 , l'adulte , sous le nom de Blongios de Suisse ; Briss. , t. 5 , pl. 4., f. 1 , l’adulte;f.2, le jeune; Encycl. , pl. 50, f. 3; pl. 322 , R, , l’adulte ; 323, jeune de l'année. Niche dans nos marais boisés et dans les fortifications de la citadelle de Lille. Il fait son nid avec quelques brins d'herbes sèches au bord de Peau, le plus souvent sur une vieille souche; pond dès les premiers jours de juin. Le mâle partage l'incuba- tion avec la femelle. Les œufs sont au nombre de quatre ou cinq , blancs , de la grosseur de ceux du pigeon commun , avec lesquels ils ont une grande ressemblance; ils sont seulement un peu plus allongés En approchant d'un nid dans le bois d’Esquermes, le male qui s’y trouvait et que j'ai tué, en est sorti doucement et s'est dressé sur une branche, de manière à ne former avec le bec, le corps et les pattes, qu'une ligne tout-à-fait perpendiculaire. '
( 220 ) Le Blongios arrive au printemps et nous quitte en automne. Il est de passage en Angleterre et assez commun en Hollande. Iris jaune. Les jeunes diffèrent des vieux. 2.9 section. BUTOR et BIHOBEAUX. lls ont le bec droitou incliné en bas, le corps plus épais , le cou moins long, garni de larges plumes sur les cotés , avec ou sanslongs brins implantés à la nuque dans l’état adulte. Buron ou GRAND Buron, Ardca stcllaris, Lath., VieilL, Tem.; enl. 789 , Padulte; Briss., t. 5, pl. 37; Encycl. , pl. 49, f. à; pl. 319 , IL; règne anim., pl. 74 , f. 1 , dessiné d’après nature; tête osseuse du même réduite de moitié, la même tête vue de profil. Vient nous visiter en automne , en hiver , et n'est pas rare à ces époques. Quelques-uns restent l'été et nichent dans les joncs de nos bois marécageux. Leurs œufs , au nombre de trois ou quatre , sont d’une couleur verdâtre. Iris jaune. Hiænorz LENTIGINEUX , Ardea Lentiginosa , Montagu , T em. ; Ard. stellaris , Var. B. Gm.; Botaurus freti Hudsonis , Briss.; Bot. JlIokoko , Vieill. ; enl. 763. Décrit dans la quatrième partie du manuel de M. Temminck. On dit qu’il a été tué en Allemagne près de Leipsick, et en Angleterre dans le Dorsetshire. Sa patrie est l’Amérique sep- tentrionale. Je l'ai reçu de NeW—Yorck et dela Géorgie. BIHOREAU, Ardea nycticoraæ, Lin., Lalh., VieilL; Nycticorazv communis , Cuv.; Nyct. ardeola, Tem.; enl. 758 , l’adulte; 759 , femelle; Briss., t. 5, pl. 39, Fadulte; EncycL, p]. 49 , f. 3, mâle adulte; pl. 317, R., Padulte; 318, jeune .de l’année; règne anim., pl. 74., f. 3, bec vu en—dcssus dessiné d'après nature, réduitaux deux tiers; le menue bec vu de profil.
g 221 ) De passage irrégulier dans nos départements scptcntrionaux. Répandu dans les marais des contrées méridionales de l’Europe. (In l’a tué en avril dans les environs de Lille et prés de Calais a la fin de mai 1839. Il niche dans les marais du département du Gard et sur les bords du Rhône. Iris rouge brunâtre chez l'adulte , et moins foncé chez le jeune qui a un plumage différent de, celui des vieux. 78.8 genre. CIGOGNE, Ciconia, Briss., VieilL, Tem, Coin; Ardea, Lin. Bec plus long que celui des Hérons, droit, tranchant, pointu, comprimé, à sillon nasal très-court; lorum emplumé; région ophthalmique nue; doigts‘ articulés sur le même plan , les an- térieurs unis ensemble par une membrane. Les Cigognes sont des oiseaux de marais; vivent de reptiles, de poissons , de petits mammifères et même de vers. On ne doit admettre que deux espèces: la blanche etla noire. La Maguari indiquée et décrite par M. Temminck est un oiseau américain qui n'a été rangé parmi les individus d’Europe que d’après un faux renseignement. Elle n'a pas été tuée en France ainsi qu’on l’a écrit. Craoems BLANCHE , Ciconia alba, Bel. , Briss. , Vieil]. , Tem.; Ardea ciconia , Lin.; enl. 866 , l’adulte; Briss. , t. 5, pl. 32; EncycL, pl. 49 , f. 1; pl. 324., R; règne anim. , pl. 75, f._1, sujet dessiné d’après nature et réduit au neuvième , tête osseuse du même , vue en—dessus et réduite; même tète , vue de profil; sternum du même , vu d’en bas et de face , le même sternum , vu de profil. De passage régulier a la fin d'août et au commencement de septembre, pour se rendre dans le midi et passer en Afrique; revient dans le courant de mai pour aller dans le nord. Elle niche en très-grand nombre en Hollande et établit son nid sur
(Q22) les cheminées des maisons. Elles sont alors peu farouches et se laissent approcher. Dans leurs migrations, elles sont au contraire très-sauvages; un rien les inquiète et les fait envoler. On prétend qu'elles font deux pontes par an, une en Europe et l’autre‘en Egypte. On en a vu nicher, pendant plusieurs années , sur le sommet d'une'tour à Valenciennes. On en a aussi vu établir leur nid à Douai, a Cambrai, à Bergues et en d'autres endroits de notre contrée, il y a trente a quarante ans. Ayant été inquiétées, elles ne sont plus revenues. Les Cigognes vivent très-bien dans les jardins lorsqu’elles ne sont que démontées, et shpprivoisent en peu de temps. Elles ont l’iris brun-noir. Croooxn NOIRE , Ciconia nigra , Bel. , Vieill. , Tem.; Ardea ozigra, Lath.; enl. 399 , le jeune , sous le nom de Cigogne brune; Briss. , t. 5, pl. 31, jeune; EncycL, pl. 49, f. 2, le jeune; pl. 325 , Pu, f. 1,l’adulte; f. 2 {tête du jeune. De passage irrégulier. On en a tué près du Quesnoy, dans les environs d’Abbeville , dans le Boulonnais et d'autres localités de la France. Elle habite particulièrement la Toscane , la Pologne , la Hongrie et la T urquie. Elle a été tirée en Angleterre. Elle a l’iris brun , est très-sauvage et ne recherche que les bois maré- cageux. 28.3 famille. AÉROPHONES, Aerophonz’ , Vieill. Bec fort, épais , droit, un peu comprimé et pointu; tête chauve ou emplumée ; doigt médian uni seulement a Pexterue par une membrane. Pouce ne portant a terre que sur le bout . 79.° genre. Guus, Grus, Briss. , Vieill. , Tem.; Ardea, Lin. Bec un peu plus long que la tête ,terminé en” cône allongé,
( 223 ) sillonné cil-dessus; vertex chauve; narines au milieu de la mandibule supérieure, couverte en partie d'une membrane; tarses très-longs et robustes. On admet deux espèces: l'une habite le nord en été et le midi en hiver; l'autre la Russie européenne et l'Asie. Elles se nourrissent de graines , de végétaux et de reptiles. GRUE CENDRÉE, Gras cinerea, Vieill., Tem.; Ardea grus, Lath. ; Briss., t. 5, pl. 37; enl. 769, le mâle; Encycl. , pl. 48, f. 6;pl. 326, R. De passage irrégulier dans notre contrée et régulier en Bel- gique. On la dit commune dans le nord et les provinces orien- tales de l'Europe. J'en ai une jeune qui a été prise vivante près de Lille dans le mois de décembre 1830. Elle était blessée d’un coup de feu efparaissait très-souffrante. J'en ai reçu une adulte de la Lorraine, où elle passe assez régulièrement chaque année, et une autre des Hautes-Pyrénées, où elle est aussi de passage. Iris jaune-orange doré chez l'individu qui a été pris près de Lille. Cette membrane serait d'un brun—rouge chez l'adulte,’ d'après M. Temminck. GRUE BLANCHE ou LEUCOGERANE, Grus Leucogeranos, Pall. , Tem.; Gr. gigantea, Vieill. ; Encycl. , pl. [L8, f. 4.; pl. col. , 467, mâle adulte. De passage sur le Volga et en Tauride. Nous devons sa con- naissance à l'illustre voyageur Pallas, qui l’a trouvée en Sibérie. Elle est entièrement blanche , ‘avec les rémiges et leurs cou- vertures noires, les pattes et le bec sont rouges. La partie de»la tête est de cette dernière couleur, avec quelques soies roides; les jeunes ont une teinte ocracée , moins foncée en-dessus , les pieds et le bec brun-verdâtre. La femelle ne diffère du mâle que par la taille qui est uu peu plus grande. Quoique cette espèce n'ait été décrite que dans la quatrième
( 22.4 ) partie du Manuel d'Ornithologie , elle est indiquée depuis long- temps comme oiseau tué près d’Odessa. Iris blanc. 70.9 genre. ANTHROPOIDE , Anthropoides, Vieill. ; Ardea , Lin. , Lath.; Grus, Tem. Bec pointu , a peine plus long que la tête, comprimé, entier, convexe et sillonné en-dessus; narines concaves, elliptiques, couvertes en arrière par une membrane; doigt externe uni au milieu par une membrane. Ce genre , établi par Vieillot , n'est fondé que sur des carac- tères fort légers et ne comprend que Pespèce suivante. DEMOISELLE m; Nunmm; , Anthropoides virgo , Vieill. ; Ardea virgo , Lin. ; Grus virgo et numidica, Briss. , Lath. ; Grus virgo, Tem.; enl. 2M ; Encycl. , p]. 48, f. 3. Connue et décrite depuis long-temps comme européenne ; admise seulement par M. Temminck dans la quatrième partie de son Manuel; pas rare dans les environs d’0dessa; acciden- tellement en Dalmatie, en Suisse , en Piémont et sur les bords de la Méditerranée. M. le docteur Schinz m'écrit qu'on la trouve aussi en Grèce. Selon M. Temminck, le mâle et la femelle auraient le même plumage, et les jeunes ne ditféreraient pas beaucoup des vieux. Il fait observer toutefois que la livrée des jeunes ne lui. est pas connue. Voilà encore une contradiction choquante, bien propre à jeter de la défaveur sur son livre. 29.3 famille. UNCIROSTRES , Uncirostrcs, Vieill. Bec très-fendu , moins long que la tête, crochu à la pointe; doigt médian réuni à Pexterne par une membrane; pouce élevé de terre.
( 225 \, 71.6 genre. GLABÉOLE, Glareola, Liu. et des auteurs. Bec convexe, crocbn, un peu comprimé vers sa pointe; narines obliques et basales; pouce portant à terre sur le bout; queue fourchue. Une seule espèce existe en Europe. Elle habite le midi ; se tient sur les bords des eaux limpides , rarement sur les cotes maritimes , et se nourrit de vers et d’insectes. GLAEÉOLE ou PEnnmx DE DIER, Glareola torquata, Briss., Tem. ; Hirundo patrincola , Lin. ; Glareola austriaca, Lath. , Gm., Vieill., Cuv.; enl. 882; Briss., t. 5, pl. 12 , f. 1 ; EncycL, pl. 64, f. lin; pl- 327 R., f. l, l'adulte ; f. 2 , tête du jeune. De passage _accidentel sur nos cotes maritimes; niche dans quelques départements méridionaux; habite plus particulière- ment la Sardaigne, la Morée, et passe en grand nombre eu Dalmatie. Je l’ai reçue plusieurs fois des Hautes-Pyrénées. Iris rouge vif selon les uns, roussâtre selon d’autres. Les teintes du plumage ne sont pas les mêmes Pété que l'hiver. Dans cette dernière saison elles sont plus foncées. M. Crespon dit (l) que les Glaréoles ne sont pas rares dans les environs de Nîmes, où elles arrivent vers le milieu d'avril et repartent dans les premiers jours du mois d'août, qu’elles voyagent ordinairement par petites bandes de quinze à vingt individus; que leur vol a du rapport avec celui des Hirondelles; que lorsqu’une d'elles est blessée , toutes viennent auprès en poussant de grands cris; qu’un jour il en abattit six sur le même lieu et en un instant, parce qu’il en avait démonté une qui criait en courant à terre. Cet ornithologiste a constamment trouvé des calandres de blé dans leur gave. (r) Ouvrage cité, p. 340. '15
[ 226 ) 30.9 famille. MACRODACTYLES, Macrodactylz’, Vieill. Bec plus long ou plus court que la tête, droit ou incliné; doigts longs, avec ou sans bordures, articulés sur le même plan; queue très-courte. 72.6 genre. RALE , Rallus , Lin. , Vieill. , Tem. Bec plus long que la tête , grêle , sillonné en—dessus , un peu fléchi, comprimé à son origine et arrondi vers sa pointe; narines longitudinales , en partie couvertes par une membrane; tarses et doigts longs. Ces derniers libres. Je suis l'exemple de M. Temminck; je n'admets qu'une espèce qui a le corps très-comprimé , vit sur les bords des eaux douces et se nourrit de vers et d'insectes. BALE venu, Rallus aquaticus, Lin. , Latb. , Vieill. , ‘Tem.; Briss. , t. 5, pl. 2 , f. 2; pl. 329 , 11., f. l, l'adulte; f. 2, tête du jeune. Très-répandu en France; niche dans les marais et nous quitte presque toujours en automne. Sa chair est peu estimée. Iris orange. Cette espèce habile aussi la Hollande et PAHemagne. 73.0 genre. PORPHYRION, Porphyrio, Briss. , Vieill. , Guv.; Talève , Tem. ; Fulica , Lin.; Gallinula, Latb. Bec plus court que la tête , fort, épais , comprimé , un peu renflé au bout; front nu; narines arrondies, ouvertes de part en part; tarses et doigts longs, robustes. Ces derniers libres et lisses. L’espèce comprise dans ce genre habite le midi de PEurope et a la même manière de vivre que les poules d'eau.
(227) Ponrnrnxon, Porphyrio hyacinthinus, Tem.; Fulica porphy- rio, Lin. , Cuv.; Porph. chlorynotos, 11.; enl., 810, sous le nom de Talève de Madagascar; Briss., t. 5, pl. 42 , f. 1: Encycl., pl. 61, f. 4., sous le nom de Poule sultane; pl. 333, R. Accidentellement en France : tué dans le Dauphine et nos dé- partements du midi, habite plus particulièrement la Sicile et la Morée. Iris d’un rouge vif, selon M. Crespon , qui a trouvé trois indi- vidus de cette espèce , en quinze années. Les jeunes ont un plu- mage qui difiïare de celui des vieux. 74.9 Genre. GALLINULE , Gallinula, Briss., Lath., Tem., Cuv. ; Fulica, Lin.; Hydrogallina, Lacép.; Rallus et Gallinula, Vieill. Bec court, droit, épais à son origine, comprimé ensuite , un peu reuflé en-dessous vers la pointe ; narines au milieu du bec, à moitié fermées; front plus ou moins nu; doigts antérieurs bor— dés d’une très-petite membrane. Les Gallinules ont le corps comprimé comme les Rales; cou- rent plus qu'ils ne volent. Vivent, à l'exception d’une espèce , sur les bords des eaux douces. Leur nourriture consiste en vé- gétaux et en vers. L’espècc qui se tient dans les champs et les prairies se nourrit de graines et d'insectes. POULE D’EAU , Gallinula chloropus, Lath., Vieil]. , Tem. ; Fulica chloropus, fusca , nzaculata , flavipes et fistulans, Gm. ; Briss. , t. 6, pl. 1 , f. 1 et2 ; EncycL, p1. 64, f. 2; pl. 334, R. , Padulte; 335, jeune avant la mue d’automne. Sédentaire et commune dans nos marais; très-répandue en France et dans presque toute l’Europe centrale. Elle niche dans les fossés de la citadelle de Lille, parmi les
(228) joncs et les roseaux. Sa ponte est de six à huit œufs d’un gris- jaunâlre, avec des taches et des points brun roussâtre. Iris rouge. La Poulette d’eau, le Smirring et la Glout de Buffon, sont de jeunes Poules d’eau. RALE m; GENÈT ou R0! mas CAILLES, Gallinula creæ, Lath. , Tem.;Rallus, Lin, Vieill. g enl. 750; Briss., t. 5, pl. 13, f. 2; EncycL, pl. 61, f. 5, pl. 328, IL, f. 1, Fadulte; f. 2, tête dujeune de l'année. Niche dans nos champs; arrive à la fin d'avril ou au com- mencement de mai; repart en septembre, en octobre et en novembre. Il est commun en automne et recherché pour les tables , lors- qu'il est gras. Son plumage d'été dilfère de celui d'hiver. Il varie suivant l'âge et la saison. lris grisâtre et non rou- geatre. Les œufs sont blanc jaunâtre , vaaiés de taches et de points rougeâtres et d'autres cendres , plus rapprochés vers le gros bout. Msnounrm, Gallinula porzana, Lath. , Tem.; Rallus por- zana, Lin. , VieilL; enl. , 751 ;Briss., t. 5 , pl. 13, f. 1 gEncycL, pl. 64., f. 1;pl. 330, R. Niche dans nos marais; arrive dans le mois de mars et part en septembre et octobre. Commune et répandue en France; sa chair est excellente et presque aussi délicate que celle de la Bécassine , en automne. Iris brun verdâtre. POULE D'EAU ou RALE BAILLON , Gallinula Baillonii, Tem.; Ratlus Bailloniz‘, VieilL; vulgairement petite Marouette; pl. 332 , R. , f. 1, l'adulte; f. 2, tête du jeune.
( 229 ) Arrive dans le mois de mai et nous quitte à la fin d’aoùt; niche en petit nombre dans nos marais. Je l'ai tué plusieurs fois à Templeuve , dans la propriété de M.m° Veuve Deboubers. Il a été long-temps confondu avec l'espèce suivante , et paraît plus répandu dans l es contrées orientales et méridionales de l’Europe. Il a été tué en Angleterre. Iris rougeâtre. POULE D'EAU RALLO-MAROUET ou POUSSIN; Gallinula pusilla , Lath. , Tem; Rallus pusillus , Lin. , Pall.; Rallus Peyrousii , Viell. ; vnlgairement petit Rale ; pl. 231, R, f. 1, la femelle; f. 2, tête du mâle. ’ De passage irrégulier dans nos marais; beaucoup plus rare que l’espèce précédente , dont elle a la même manière de vivre; habite l'ouest ‘et le midi de la France , ainsi que les contrées orientales de l'Europe. Iris rouge. La femelle diffère un peu du mâle. Niche en Anjou. 31.9 Famille. PINNATIPÈDES , Pirmatipedes , Lath. , Vieill. Bec de longueur médiocre , droit et entier; doigts antérieurs longs, bordés d’une membrane lobée;pouce pinné ou lisse, ne portant à terre que sur le bout. 76.8 genre. FonLQUn , F ulica , Briss. , Vieill., Tem. Bec épais à sa base , plus court que la tête, conico-convexe , renflé en-dessous et formant un angle; front nu; tarses com- primés; pouce pinné , articulé en-dedans;ailes moyennes. On n’en admet qu’une espèce qui est très-répandue non seulement en France , mais dans toute PEurope; elle vit au mi- lieu des eaux douces. On dit que l'on a aussi tué en Grèce et en Espagne la Foul- que caronculée Fulica cristata, Gm., enl., 797, qui est com- mune en Afrique dans les environs de Constantine. Les rensei- 15 *
(230) gnements qui m’ont été procurés sont trop vagues pour que je puisse l'admettre comme européenne. Peut-être n’est—ce qu’uu mensonge de marchands , fait dans l'espoir d’en obtenir un grand prix. FOULQUE MACROULE ou MonELLn; Fulica atra, Lin. , Lath. , Viei1I., Tem.; Ful. aterrima , Gm. ; enl. 107; Briss. t. 6 , pl. 2 , ' f. 1 et 2; Encycl. , p]. M» f. 1; p1. 336, R. Niche dans nos marais , se réunit en grand nombre l’hiver ; une partie alors quitte le pays pour se transporter plus au midi. Sa ponte est de quatorze ou quinze œufs d'un cendré blanchâtre pointillés de noir. Il parait qu'elle est excessivement commune dans les environs de Nismes. Tout le monde , dit M. Crespon, connaît ici la guerre d'extermination qu'on va lui faire sur de frêles embar- cations et quel’on nomme dans le pays chasse aux lllacreusesfl) Le nombre des chasseurs dépasse quelquefois 1500 , y compris ceux qui restent a terre et qui attendent les Foulques sur les bords. Il arrive souvent, ajoute—il, que le nombre des tuées dans une seule chasse s’élève de 800 à 1000 (2). Iris rouge cramoisi. I 77.0 genre. PHALAROPE, Phalaropus, Briss., Lath., Tem. , Cuv.; Tringa, Lin.; Crymophilus , Vieil]. Bec un peu trigone à sa base , médiocre , sillonné en-dessus , droit a pointe dilatée, arrondie et fléchie; narines linéaires situées dans une rainure; trois doigts devant, grêles, réunis jusqu'à la première articulation et bordés ensuite par une mem- (i) On désigne la Foulque sous le nom de Macreuse dans le midi de la France. (a) Ouvrage cité , p. 459.
(231) brane découpée en forme de lobe; un doigt derrière ne portant à terre que sur l'ongle; ongles courts et arqués. Ce genre ne comprend qu’une espèce qui habite le cercle arctique et émigre pendant l’hiver. Nous la voyons quelquefois sur nos côtes maritimes. On la trouve aussi en Belgique , en Hollande , en Suisse et en Allemagne. PHLLAROPE A FESTONS DENTÉS , Phalaropus lobatus , Lath. , Cuv.; T ringa lobata et fulicaria, Gm.; Phalaropus platyrhin- chus , Tem.; Crymophilus rufus, VieilL; règne anim. , pl. , 81 , f. 2 , mâle en robe de noce , dessiné d'après nature et de demi- grandeur; têtes osseuses du même, vues en—dessus et de profil, sans réduction. De passageirrégulier dans les mois de septembre et mai sur nos côtes maritimes; moins rare que l'espèce suivante. J'en ai reçu un grand nombre de Dunkerque , du 20 au 29 octobre , 1834. On en a tué a cette époque tout le long de la mer jusqu'à Bayonne, par suite Œunetourmente et d'un vent impétueux qui a duré plusieurs jours. On le voit quelquefois en Angleterre, en Hollande, en Suisse , en Allemagne , en Toscane et en Italie. Il paraît habiter particulièrement le cercle arctique des deux mondes. Il a l'iris brun foncé et non jaune rougeâtre, comme le dit M. Temminck. La femelle ressemble au mâle. Le plumage varie suivant l'âge et les saisons. 78.0 genre. LOBIPÈDE, Lobipes, Cuv.; Tringa, Lin.; Phala- ropus , Briss. , Lath. , Tem. , Vieill. Bec presque rond, sillonné en-dessus, grêle, pointu, nu, peu incline à la pointe de la mandibule supérieure; narines linéaires situées dans un sillon; doigts antérieurs unis jusqu'à la
(232) première articulation, puis garnis d’une membrane festonnée , pieds des Phalaropes.. Cje genre n’est composé que d’une espèce , qui habite , comme la précédente, le cercle arctique, et émigre l'hiver pour se rendre dans des régions plus tempérées. On la voit quelquefois , en cette saison , en France sur les cotes maritimes et en Suisse sur les grands lacs. PHALAROPE HYPERBORÉ ou Lonrrisnn nrrnmæonfi, Lobipes hyperboreus, Cuv.; Phalaropus hypezn, Lath. , Tem.; Tringa hyperborea et fusca , Gm.; Phalaropus cinereus , Vieill. ; enl. 766, robe d'été sous le nom de Phalarope de Siberie; EncycL, pl. 43, f. li , sous le nom de Pbalarope rouge; pl. 337, R. , robe de printemps ou d'automne. De passage irrégulier et de loin en loin sur nos côtes mari- t.imes, accidentellement sur celles du midi de la France, en Belgique, en Hollande, en Suisse et en Allemagne; habite les contrées les plus septentrionales de l’Europe , de PAmérique et de l’Asie. Il n’est pas rare au nord de PÈcosse, aux Hébrides; en Islande et en Laponie. J'en ai reçu plusieurs de Dunkerque, ou ils ont été pris dans le mois d'octobre 1839, à la suite de coups de vent du nord-ouest qui ont occasionné quelques sinistres sur la côte. Il varie suivant Page et les saisons et a l’iris brun. La femelle ressemble au mâle; elle est seulement un peu plus forte. Une superbe peau qui a été rapportée d’Islande par un jeune chirurgien, dont j'ai oublié le nom, et qui m’a été donnée aussitôt après son débarquement à Dunkerque , avait le blanc des parties inférieures d’une teinte rosée. Cette couleur ne tarda pas à disparaître lorsque la peau fut montée. Un œuf de la collection de M. de Lamotte est olivatre, luisant, tacheté de brun et gros pour l’oiseau. Les taches sont plus nombreuses vers le gros bout.
( 233 ) 32s famille. PALMIPÈDES, Palmipedes, Vieill. Bec plus long que latête, grêle et entier , ou épais et den- telé en lames; doigts antérieurs réunis par une membrane découpée au milieu de son bord libre. 79.3 genre. Avocmrn , Recurvirostra , Lin , Vieill. , Tem. Bec long, grêle, flexible, déprimé, sillonné en—dessus, retroussé et aigu ; narines longues et linéaires; tarses allongés; pouce presque nul, élevé de terre. Il n’existe qu’une espèce en Europe. Elle vit sur les bords de la mer, des fleuves et des étangs salins; se nourrit de petits vers qu’elle trouve dans la vase. Avocnrra,j Iîecurvirostra Avocetta, Lin., Latb., Vieil1., Cuv.; vulgairement Demoiselle; enl. 353, adulte; EncycL, pl. M, f. 4; pl. 338, IL; règne anim., f. l; sujet réduit au 6.9; tête du même vue en—dessus, réduite; la même tête vue de profil; bord du même bec vu de profil, de grandeur natu- relle , pour montrer les narines. V De passage annuel dans nos marais et sur nos côtes mari- times; plus rare en automne qu’au printemps. Nous en avons vu beaucoup dans le mois d'avril , en 182A et en 1831. Les mâles diffèrent peu des femelles; ils sont seulement un peu plus forts et d'un noir plus profond. Des jeunes , que j’ai trouvés à la fin de septembre 1829, ont les teintes moins pro- noncées , le blanc perlé et le bec moins long que les vieux. Les organes génitaux sont très-développés des le 10 avril. Un œuf de la collection de M. de Lamotte est tachetée de brun sur un fond gris-roux. L’iris est d'un rouge-brun ou roux-marron clair. Le bec , qui est d’un noir de corne , a dix centimètres de longueur chez le mâle adulte , cl 6 millimètres de moins chez la
( 234 l femelle du même âge; les tarses et la partie nue des jambes sont d'un bleu de plomb. 80.9 genre. PHOENICOPTÈRE , Phœnicopterus, Lin. et des auteurs. Bec épais , fort, nu a sa base , plus haut que large; mandi- bule supérieure plus étroite que Pinférieure , courbée , comme brisée vers le milieu et fléchie à sapointe; bords des mandibules finement dentelées; narines au milieu du bec , longitudinales , couvertes d’une membrane ; pieds très-longs; ailes médiocres. Il n’existe qu’une espèce en Europe , qui vit en société dans les marais et les étangs salés du midi, se nourrit de coquillages , d'insectes et de frai de poissons. FLAMMANT, Phœnicopterus Antiquoruan, Tem.; Phœn. ruber, Lin. , Lath. , Cuv.; Phœn. europæus, VieilL; Phœn. ruber, Cuv. ; enl. 63; Briss. , t. 6 , pl. 47, f. 1; Encycl. , pl. 42, f. 3; pl. 339, 1L, donnée pour le mâle adulte et qui me paraît repré- senter un individu d’Amérique; 340 , R. , lejeune. LeFlammant habite le midi de laFrance et de l’Enrope.Il n’est pas rare en Provence et surtout dans le département du Gard où il se propage dans quelques grands marais. On l'a vu acci- dentellement en Alsace et dans d'autres parties du royaume. M. Crespon , de Nismes , raconte qu’en juin 1828 il en prit uue trentaine dans l'étang de Valcares , avec de longs bâtons munis d'un crochet; ils étaient en mue et ne pouvait voler à ‘cause de la chute des premières rémîges; qu’en hiver 1819 des chasseurs en assommerent un plus grand nombre qu’ils trou- vèrent pris par les pinds sous la glace, dans un autre étang près d’Aiguesmortes ; qu’un même fait était arrive’ en 1789 dans le même lieu. Les femelles diffèrent des mâles; ont les teintes du plumage
( 235 ) plus pales. Les jeunes sont gris. Iris jaune pâle chez ces derniers et jaune brillant chez les vieux. Le Flammant d’Europe se trouve en Afrique. Les marchands vendent souvent l’une des espèces d’Amérique , Phœnicopterus ruber, pour celle-ci. Il est cependant facile de les distinguer l’une de l'autre. Le Flammant d’Europe est plus petit et n’a que les ailes rouges. Un œuf que je possède , qui m'a été envoyé par Polydore Roux, est blanc , allongé , à surface raboteuse.