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-2- SOMMAIRE p 3-18 les sphinx en Picardie p 19-25 le sphinx du peuplier (sa vie son élevage) p 26-27 Nous n'irons plus au bois p 28-33 le Tadorne de Belon p 34-40 Tritons et Salamandre en Picardie _ p 41-42 Moto verte ou destruction de la nature p 43-44 Pétition contre la route dans le Marquenterre p 45-48 La cisticole des joncs p 49-53 l'Aménagement de la Côte Picarde p 54-58 l'Association "Goupil" EDITORIAL Nous remercions beaucoup toutes les personnes qui ont acheté le n° 1 ou, mieux se sont abonnées. FR3, le Courrier Picard et d'autres journaux nous ont fait de la Publicité. 150 n? ont été mis en dépôt dans les kiosques amiénois. Quelques li- brairies â St Quentin et â Creil ont accep- té de vendre "Picardie-Ecologie". Si l' accueil fait à notre revue permet d'en— visager l'avenir avec optimisme, nous pen- sons que cela n'est pas suffisant et cons tatons qu'il nous reste de nombreux in- vendus (environ 500 sur 1000 numéros im- primés). Nous demandons donc à chacun de faire le maximum pour la diffusion de Picardie-Ecologie afin de nous donner les moyens de réaliser une revue meilleure en core. Nous avons plusieurs projets : réa- lisation de numéros spéciaux (Etude et Protection des côteaux calcaires, par exemple) et d'auto-collants. Merci encore â tous ceux qui nous ont aidé et qui nous font confiance.
-3.. LES SPHINX EN PICARDIE (Lépidoptères sphingidae) par Maurice DUQUEF Créé par Latreille en 1805, du point de vue systématique, la famille des Sphingidae comprend, de par le monde, environ un millier d'espèces, souvent grandes et belles, d'où le tribut élevé que payent, hélas pour eux, ces papillons aux maniaques de la collection que sont les Entomologistes. En Europe existent, du Cap Nord à la Bulgarie, 30 espèces dont 22 vivent en France, certaines de ces espèces étant renforcées par des migrateurs venus du Sud. Les Sphinx ont un gros corps fusiforme et des ailes étroites et allongées. Leur vol est puissant et la plupart des espèces sont noc- turnes. Pour butiner ces papillons font du sur- place, à la façon des colibris, et enfoncent leur longue trompe (jusqu'à 23 cm) dans la co- rolle des fleurs ; par contre certains ne possë dent qu'un vestige de trompe et ne peuvent se nourrir, vivant sur les réserves accumulées par la chenille. Ces papillons tirent le nom de la famille de la ressemblance au repos de certaines de leurs chenilles, avec l'attitude du Sphinx antique. Ces chenilles, glabres, présentent souvent un appendice dorsal en forme de corne, sur le dernier segment abdominal ; elles se transfor- ment en chrysalide dans la terre, en se tissant parfois, un très léger cocon. En Picardie, des recherches récentes ont permis de recencer 14 espèces, auxquelles on pourrait en ajouter deux autres, citées de la Somme il y a très longtemps, et une troisième rencontrée dans le Pas de Calais. La systématique employée est celle du
..4.. "Guide des papillons nocturnes d'Europe et d'Afrique du Nord" de P.C. Rougeot et P. Viette, paru en 1978 chez Delachaux et Niestlé (Prix : environ 7O Fb une synonymie des noms anciens de genres sera indiqué entre parenthèses. Agrius convolvuli (Linné) (Herse convolvuli Linné) Le Sphinx du liseron Espèce largement représentée dans l'ancien monde, le sphinx du liseron n'a pas une population constante en Picardie : prati- quement absent de nos régions durant de longues périodes, il peut devenir commun, probablement grâce à des migrations venus du sud. Ainsi à la fin de 1'été 1976 cette _ espèce a envahi la Picardie et tout le nord de la France alors que depuis 195O deux uniques exemplaires avaient été recencés dans la Somme. Grande espèce pouvant atteindre 12 cm, de teinte grise avec l'abdomen annelé de noir et de rose, le sphinx du liseron possède une trompe très longue (plus de 1O cm). Ce papillon, surtout crépusculaire, visite volontiers les fleurs de nos jardins. Sa . chenille se nourrit surtout de liseron (con- 1 volvulus) et, de teinte dominante verte, , présente sept bandes latérales et obliques 1 noires et jaunes. ' Acherontia atropos (Linné) Le Sphinx tête de mort Espèce spectaculaire par le dessin du thorax représentant grossièrement une tête de mort. Capturé, ou en danger, le sphinx tête de mort émet un cri aigu, phénomène unique parmi les papillons. Son abdomen jaune présente une bande dor- sale gris—bleuté ; les ailes antérieures sont brun—clair, celles antérieures jaunes. La trompe, très courte, est épaisse. Le papillon est friand âemiel et s'introduit parfois dans
I ..,, li Il I lr - s _ I` ‘ \ .` I, F ‘•. %‘* J5,-Pàè · .. _ É ,*1 " M _' i l il ._ I - Sphinx 'te de mort lâl E «"?~".;c~"l~ \ . R .ph`pt0s J.B.Zazac . . , ' _«Q *· n ., •· I _ *1 (ES': I .· .. É, 1** n Lahinx tëièe de mori:
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-5- les ruches. Envergure : supèrieure à 11 cm. Cette espèce est très rare dans le nord de la France, et ne semble pas indi- gène. Grâce à des hivers doux elle peut, peut-être, se maintenir quelques temps, mais doit être enrichie par des migra- teurs venus du sud. On trouve parfois son énorme chry- salide dans les champs de pommes de terre dont la chenille, verte et jaune avec des dessins noirs et bleus, se nourrit des feuilles. L'arrachage mécanique et les traitements chimiques anéantissent les quelques exemplaires qui tentent de faire souche en Picardie. Nous n'avons trouvé que deux fois cette espèce, à l'état adulte, dans notre jardin, attirée par une lampe ultra-violet- te ; un exemplaire nous a été donné par un cafetier de Croix-Moligneaux (Somme), un autre par un instituteur de Franvillers (Somme), un troisième par un cousin à Amiens, et un quatrième fut trouvé à Abbeville. Soit en tout six individus de 1973 à 1975. Quelques rares autres pa- pillons ont été trouvé, de-ci de—là, dans notre région, mais nous n'avons à leur sujet aucune précision. C'est surtout en Septembre-Octobre qu' apparaissent, chez nous, ces lépidoptères : génération issue de migrateurs ou de rares hivernants (ainsi un papillon a été ren- contré en juin à Montreuil-sur-Mer). Sphinx ligustri Linné (Hyloicus ligustri Linné) Le sphinx du troëne Présentant un abdomen rose agrémenté d'une bande fauve et de traits noirs, le
-6- Sphinx du troëne posséde des ailes grises et noires. Il mesure de dix à onze cen- timètres d'envergure. C'est surtout en juin-juillet que ce papillon éclos en Picardie, ordinairement commun. De rares exemplaires peuvent être encore aperçus fin août (comme en 1978), Q peut·être une deuxième génération partielle. Comme son nom l'indique, ce sphinx, à l'état larvaire, se nourrit de troëne, mais aussi de lilas, ainsi que des feuil- les d'autres arbres et arbustes. La chenille verte, présente des stries latérales noires et blanches, l'orifice des stigmates (servant â la respiration) est décorée de rouge-orange. ‘ È`; ., · à » ~"‘ ( # "**_;"·`·‘ _ > ;,$*` ,··u§' I w , “.·c _;iî""”* \ . | flip _. \· ; ··~>.È’»¢"*F% ? fm ÉH <_ , Big" ' Hg Sphinx du troëne çê g (grandeur nature) ë I I I 1 1 uuu zu un 1 un N Hyloicus pinastri (Linné) I Le Sphinx du pin À Si le remplacement des forêts de I feuillus par des résineux fait le déses- I poir des écologistes, qui accusent l'Of- [ fice National des Forêts de faire du ` profit en stérilisant les sols et en tuant les équilibres naturels, il fait par contre le bonheur du sphinx du pin dont la che—
-7- nille se nourrit des aiguilles des coni- fères et trouve ainsi une nourriture de plus en plus abondante 7 cette dernière est blanc-rosé, elle présente des bandes longitudinales confluentes d'un vert olive, elle porte, en outre, sur le dos une large bande d'un brun-rouge. Le papillon mesure environ 8 cm d'envergure et, est tout gris avec quel- ~ues traits plus sombres. En Picardie, il se trouve un peu partout, sans jamais être commun ; il vole surtout fin juin et en juillet. · ·$- É? ai ( gg .__f§; hvaïf •î Le sphinx du pin )¤ ï (grandeur nature) Smerinthus occelatus (Linné) Le Sphinx demi-paon Belle espèce atteignant près de 9 cm chez la femelle. Les ailes antérieures sont gris-marron tandis que les postéri- eures s'ornent de rose et d'un grand ocelle noir et bleu. Ce papillon vole surtout en juin-juillet, principalement dans les lieux humides où sa chenille se nourrit surtout des feuilles de peupliers et de saules. C'est une espèce rare qui se rencontre de temps en temps dans les marais de la Somme (Hortillonnages, Hangest sur Somme, Hable d'Ault, etc...) ou de l' Aisne (Cessières, près de Laon) mais qui doit se trouver partout dans les marais.
-8- Mimas tiliae (Linné) Le Sphinx du tilleul Espèce très variable, tantôt brune, tantôt verte, avec deux taches plus sombres sur les ailes antérieures. Ces taches peuvent être plus ou moins deve- loppées. Envergure 8 à 9 cm. En élevage, dans un local chauffé, le papillon peut éclore dès la fin avril, mais c'est en juillet qu'il est le plus commun dans la nature. I Il y a 2O ans, la chenille du Sphinx du Tilleul, de couleur verte, ‘ n'était pas rare dans les rejets des tilleuls de la route de Paris, vers l'hôpital Pinel à Amiens. L'augmen- tation de la pollution due aux voitures et l'emploi massif d'insecticide des- tiné à anéantir une autre espèce qui pullulait sur ces arbres, ont entraî- né la disparition des sphinx du tilleul à cet endroit. En outre ces majestueux tilleuls sont condamnés par l'agrandissement prochain de la route. A part bien sur le tilleul, la chenille peut se nourrir aussi d'orme et d'autres feuillus. Ce sphinx est €1’1COI`€ COH'\ITl1ll’1 €1’1 Picardie, `llfl PGU pâl" tout, et même à la périphérie des villes on le découvre parfois endormi au pied d'un arbre, il ressemble à une fleur I séchée. , =t··· tf `_ `$ ir \\`l 0 v . Lt sh È pp I ` Le sphinx du tilleul . (grandeur nature) l
-9- _ .-· _ 2jcQ$É'·?`*_ âiîÈÉ“ ?;__ · . ` ÀFÉÉÉÈ? -_ ';·`·; X . `-î_ 1.-'-r _: ".‘ ' Qlçlîl" ··_" 1 _'--` ".f;*— ` sx ”É`$¤ kîëîîëh Égëgï-ÃkL»`ï$ ·î.’C""!•ùj: ..Q,:`, I-mlrîi ,5;: ·Câ*.·¥‘·i '-" · ` î"; "·'.Tf M jt? u¤lr Le sphinx demi-paon ; ’ (grandeur nature) Laothoe populi (Linnê) (Amorpha populi Linnê) Le sphinx du peuplier Celui-ci n'est pas rare, notamment près des marais. C'est une espèce grise, avec un peu de marron aux ailes posté- rieures. Sa taille atteint 9 cm. L'êpo- que de vol s'êtend de mai à juillet. Au repos le papillon, très mimêtique, ressemble à une feuille sêche. Sa che- nille, verte, vit sur différentes es- pèces de peupliers (Populus). L *6 . Fw" L ve- h B`, A'-- -,,-L · L È . % · É ) ' tgiï ;::~`-TQ-È! I. ‘f'È} AF- ,' Et'- il; xi :’.' "<·'i·}:~ " PF êf " * i ' ‘ E Le sphinx du peuplier (grandeur nature) Hemaris tityus (Linnê) (Hemaris bombyliformis Ochs.) (Haemorrhagia scabiosae Z.) Le Sphinx gazê bombyliforme Petite espèce diurne (4 cm), exces-
-10- sivement rapide, et butinant sans se poser sur les fleurs. Mai et Août(plus commun en 1ère génération). Autrefois abondant dans les friches du bois de · Creuse près d'Amiens, il en a disparu l après leur mise en culture. Rencontré aussi à Moreuil (Somme). La chenille est verte, avec des ) grains et des lignes latérales blanches. Elle vit surtout sur le chévrefeuille, mais aussi sur les scabieuses, les gail- ( lets, les lychnis, etc.. _ Quant le papillon éclos, ses ailes sont recouvertes d'écailles qui dispa- raissent dès le premier vol, sauf une bande externe, celles-ci deviennent alors transparentes. Le Le ` sphinx , gazé bombyliforme Sphlnxgazê (grandeur nature) fuciforme Hemaris fuciformis (Linné) Le Sphinx gazé fuciforme Espèce voisine de la précédente. Elle s'en distingue surtout par la bande ex- terne des ailes, plus large et plus rouge- âtre, ainsi que par les troisième et quatrième segments de l'abdomen qui sont brun—rouge, tandis que chez tityus ceux- ci sont noirs. Bien que très commun, en juin, en forêt de Crècy en Ponthieu (Somme) cette espèce semble rare ailleurs, comme autre localité dans le nord de la France où nous l'avons rencontré, citons : Clairy Saulchoix (Somme) et Hargnies (Ardennes). Ce petit sphinx doit cependant
-11- être bien plus répandu, mais il doit passer inaperçu, tout comme tityus, grâce à son vol rapide et à sa ressemblance avec un bourdon. La chenille, qui ressemble à celle de l'espèce voisine, se nourrit de scabieuse, de chêvre-feuille, etc... Macroglossum stellatarum (Linné) Le Moro—sphinx La fréquence de ce petit sphinx diurne (5cm) est très variable en Picar- die : une rare population autochtone doit être renforcée parfois, lors d'an- nées favorables, par des migrateurs venant du Sud. A la différence du genre Hemaris, le Moro-Sphinx ne perd pas ses écailles lors de ses premiers vols. Ses ailes antérieures sont gris- marron, tandis que les postérieures sont décorées de rouge-orange. Le Moro-Sphinx se rencontre un peu partout dans nos régions et on peut le voir butiner sur place les fleurs de nos jardins : Phlox, par exemple. A la Station d'Etudes en Baie de Somme, à Saint Valery sur Somme, en août 1976, chaque jour 2 ou 3 moro-sphinx venaient se régaler des fleurs de centranthe, tels des oiseaux-mouches. ' Ã`: _ .· L .·•~ *1 · ,,` "~ ’ 0 ·_ ,;.*’¥ f %l¢_.,»,;;\.¢ `\-· u.lL” ·.\N.+ il" î· sphinx de l'épilobe moro-sphinx fv-13)
..12.. Daphnis nerii (Linné) (Deilephila nerii Linné) Le sphinx du laurier-rose En 1840, Dujardin, dans son "Cata- logue méthodique des Lépidoptères trou- vés dans les environs d'Amiens", publié par la Société Linnéenne du Nord de la | France, cite le Sphinx du laurier-rose. En 20 ans de recherches dans notre région, jamais nous n'avons rencontré ce magnifique sphinx vert, qui peut attein- dre 10 à 11 cm d'envergure. I Des exemplaires de ce papillon migrateur, originaire d'Afrique, se repro- duisent dans la région méditérannéenne, leurs chenilles se nourrissant de laurier rose ou de pervenche, et certains, lors de saisons chaudes, peuvent atteindre le sud de la Suéde et l'Irlande. Lors de ces vols migrateurs vers le nord, le sphinx du laurier-rose pourrait donc, en effet, visiter la Picardie. J5; g!YÃ I «î?" .. - ` "° ~ · xl `À /( / u il 'Y sphinx du laurier rose
Proserpinus proserpina (Pallas) (Pterogon proserpina Pallas) Le sphinx de l'épilobe Petite espèce (4 â 5 cm) aux ailes dentelées, celles antérieures avec une dominante verte très sombre, celles pos- térieures jaunes. Papillon d'activité surtout noc- turne, plus commun dans les régions montagneuses. Un exemplaire a été cap- turé par nous à Cessières (près de Laon) le 10 juin 1973. En 1954, J. Lecuyer éleva quatre chenilles, trouvées dans son jardin de Nogent sur Oise, sur des fuchsia. Habituellement proserpina, à l'état larvaire, se nourrit d'épilo- bes, et c'est sur des épilobes que notre ami Daniel Lohez récolta quelques che- nilles dans un terrain vague de Beuvry, près de Béthune, dans le Pas de Calais. La chenille ne possède pas de corne, celle-ci étant remplacée par une plaque cornée. Le sphinx de l'épilobe atteint dans nos régions sa limite nord, il est excessivement rare en Belgique dont il atteint, â peine, le sud. Hyles euphorbiae (Linnë) (Celerio euphor- biae Linné) Le Sphinx de l'Euphorbe Belle espèce, de taille moyenne (6cm), assez colorée de vert olive, de rose, et de noir. Le sphinx de l'Euphorbe est très localisée en Picardie : 20 années de re- cherches nous ont seulement permis de l'observer, d'une part le long du litto-- ral de la Somme où l'espèce n'est pas
-14- . rare, d'autre part un unique exemplaire a été pris au camp militaire de Sissonne près de Laon. En août les magnifiques chenilles du sphinx de l'Euphorbe peuvent être trouvées sur les Euphorbia paralias poussant dans les dunes, notamment au Crotoy, ces chenilles sont décorées d' une bande dorsale rouge, ressortant sur un fond noir orné de taches rondes oran- gées. Fin juin, début juillet, le pa- pillon peut être attiré â la lumière, nous en avons observé ainsi plusieurs l exemplaires dans les dunes de La Mollière I (Somme). Euphorbiae, à l'état larvaire, se nourrit de plusieurs espèces d'euphorbes: â Sissonne, la chenille vit sur Euphor- bia cyparissas (euphorbe â feuilles de cyprès). Le sphinx de l'euphorbe n'a, en Picardie, qu'une seule génération; pour- tant notre ami Francis Lapauw, l'ayant élevé, a obtenu plusieurs éclosions en Septembre. N \ Hyles gallii (Rottembourg) (Celerio galii Rottembourg) Le Sphinx de la garance Ressemblant au sphinx de l'Euphorbe, ` le sphinx de la garance n'a jamais été observé en Picardie ; pourtant notre ami Georges Orhant a obtenu en juillet 1976 quatre éclosions de papillons dont les chenilles avaient été récoltées dans le Pas de Calais, â Bapaume. 1 Dans le reste de la France, le Sphinx de la garance est devenu rare \ depuis l'abandon de la culture de sa %
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-1 5- principale plante nourricière : la ga- rance (Rubia), qui servait de teinture rouge. Autres plantes pouvant nourrir la chenille : Epilobes, Euphorbes, Gaillet, etc.. Hyles lineata (Fabricius) (Celerio lineata Fabricius) Le Sphinx livournien (du nom de la ville italienne Livourne, d'oü fut décrit pour la première fois, le pa- pillon). Cette espêce, voisine de Euphor- biae et de Gallii, n'a jamais été ren- contrée en Picardie. Pourtant sa pré- sence dans notre région n'a rien d'im- possible car, comme beaucoup de sphinx, c'est un papillon migrateur. Originaire d'Afrique (il est par exemple, très commun dans le Sud-Algé- rien, â Ouargla, où nous l'avons obser- vé volant de jour comme de nuit) il entreprend des migrations qui peuvent le porter jusque dans le sud de la Suéde. Dand l'Europe du nord, le Sphinx livournien ne peut se main- tenir et est détruit par l'hiver. Sa chenille est polyphage et peut s'attaquer à la vigne. &::ɧ§;;;::.;qk i:£ü’!’€:;î x . I \"\__ L ` __y'}? Sphinx livournien
i -16- Deilephila elpenor (Linné) (Pergesa elpenor Linné) Le Sphinx de la vigne Très belle espèce de teinte rose, agrémentée de noir et de vert olive. Envergure : 5,5 cm. Le papillon est commun un peu partout en Picardie, surtout en juillet, mais quelques exem- plaires isolés peuvent être rencontrés I fin août (2ème génération partielle). La chenille, brune ou vert noi- râtre, posséde une partie antérieure renflée et décorée de quatre grandes ocelles. Contrairement à la plupart des chenilles de sphinx, celle-ci ne pré- sente pas de corne ; elle se nourrit de diverses plantes basses : Epilobium, I Vitis (vigne) Fuchsia, etc... Petit Sphinx `¤E§» <!§T' Sphinx de _ _ la vigne . Deilephila porcellushîîinné) (Pergesa porcellus Linné) Le petit sphinx de la vigne Jolie petite espèce (4,5 cm) va- riable de coloris : vert jaunâtre ou rose. Elle est commune partout dans nos régions, surtout en Juin. Très commun notamment en forêt de Compiègne. Le papillon est très attiré par la lumière. g Sa chenille, de couleur gris-lilas et dépourvue de corne, vit surtout sur les ‘ Epilobes et les Gaillets. _
-17- Hippotion celerio (Linné) Le Sphinx Phaenix Il est originaire d'Afrique et en- treprend des migrations vers le nord jusqu'au Danemark et l'Ecosse. En 1840, dans son catalogue, Dujardin cite cette espèce des environs d'Amiens. Nous ne l'avons jamais vu en Picardie. Le papillon, mesurant jusqu'à 7 cm, présente sur un fond gris, des fines bandes blanches ; les ailes postérieures sont roses et noires. La chenille se nourrit des feuilles de vignes, gaillet, epilobe, linaire, etc.. ; 1 ’ .2. "Q" $97 Sphinx phaenix La faune des Sphinx de Picardie comprend donc un fond de 11 espèces indigènes, auquel il faut rajouter des espèces migratrices qui viennent par- fois envahir nos régions lors d'été chaud (1976 par exemple). Celles-ci
-18- peuvent se maintenir un temps grâce à des hivers doux ; il est à craindre que l'hiver 1978-1979 ait détruit les quelques chrysalides d'espèces plus méridionales qui tentaient de survivre sous nos latitudes. Le statut de Proserpinus proser- pina, le Sphinx de l'épilobe, est plus complexe, il est encore trop tôt pour savoir si ce papillon est installé de façon permanente dans les rares loca- lités où il a été rencontré, ou si ces exemplaires sont des migrateurs. Espèrons que ces jolis papillons que sont les sphinx pourront encore longtemps égayer nos étés, préservés des destructions et des empoisonnements de la Nature, ainsi que des massacres des entomologistes collectionneurs pour qui les sphinx ne sont pas des êtres vivants, mais des pièces rares à épingler dans une boite vitrée. È , l wpgàjy, `$,]/ \ À Ã Sphinx du liseron butinant, en volant sur place. `
-19- LE SPHINX DU PEUPLIER Sa vie - Son élevage par Sylvain THIERY Cette espèce est assez commune de Mai à Août en 2 générations. Les éclosions ont lieu de préférence le matin. La nym-· phose ayant lieu sous terre, à une pro- fondeur de 5 à 30 cm, le papillon sitôt éclos remonte à la surface, tout en se vidant du méconium (résidus excrémen- taires formés pendant cette nymphose). Ce méconium est brun-orangé chez le sphinx` du peuplier. Puis il recherche un sup- port vertical et développe ses ailes. La femelle reste généralement sur le support en attendant l'arrivée du mâle qui, sorti quelques jours auparavant, est à sa re- cherche. Il est à noter qu'en captivité le phénomène inverse se produit très souvent : pour des individus d'une même ponte, le mâle éclos de 2 à 6 jours après la femelle. Toutes ces opérations (éclosionw remontée à l'air libre, développement et séchage des ailes) sont assez longues chez le sphinx. "Né" le matin, le papillon n'est prêt à l'envol que le soir. Dès que le mâle découvre la femelle (celle-ci possède des glandes odoriférantes à l'extrémité de l'abdomen et le mâle perçoit ces odeurs grâce àrses antennes) il se pose près d'elle et commence une danse en tournant rapidement autour de sa future partenaire. Cette danse pré-nuptiale est brève. L'accouplement a lieu immédiatement après et dure 3 à 10 heures. Puis mâle et femelle se séparent. A partir de ce moment les glandes odoriférantes de la femelle ne fonctionnent plus et elle n'attirera plus d'autres mâles.
-20- En captivité, un mâle peut s'accoupler avec deux femelles, mais la ponte résul- tant du deuxième accouplement est le plus souvent stérile. Dès qu'elle est fécondée, la femelle cherche un lieu de ponte. Ce sera aussi bien les parois de la boite d'élevage que les branches de saule ou de peuplier mis à la disposition des futures chenilles. Elle parcourt alors le support en battant des ailes pour que son abdomen alourdi ne se heurte pas aux aspérités. De place en ' place, elle courbe l'extrémité de son abdomen et dépose un oeuf, petite sphère lisse, verte, d'environ 1 mm de diamètre qui adhère fortement à son support. La ponte dure de 1/2 heures à 3 heures et ' elle est constituée de 20 à 50 oeufs. La femelle mourra peu de temps après. A partir du 10eme jour, les mou- vements de la chenille sont perceptibles à travers la coquille. La naissance a lieu au bout de 2 à 3 semaines. Au premier stade la chenille présente une grosse tête anguleuse et la corne ornant la partie dorsale du 11eme segment est très longue et très courbée. Le plus souvent, la jeune larve mange la coquille de l'oeuf dès sa sortie. Par contre elle s'attaqua rarement aux oeufs non éclos. Les chenilles grandissent assez rapidement. Les mues s'effectuent en 2 étapes : dans un premier temps, le bouclier céphalique se décolle et tombe - puis, en se tortillant, la chenille sort de son ancienne peau ou exuvie qu’11 lüî AÉKWVG du dévorer pa: la suite. Les cas de cannibalisme sont fré- quents en élevage si certaines précau- tions ne sont pas prises. Une chenille peut très bien dévorer une congénère venant de muer, la nouvelle peau étant
-21- alors très fragile. Elle attaque alors par le flanc et vide littéralement sa victime. Un autre fait couramment observé est le grignotement de la corne du 11eme segment, ce qui d'ailleurs n'entrave en rien la suite du développement car cette zone cicatrise très facilement. Les blessures sur le reste du corps peuvent par contre s'avérer dangereuses car elles facilitent les infections cryp- togamiques. Ces accidents sont dûs à une nourriture insuffisante donc à un manque d'eau obli- geant la chenille à "boire" dans sa voi- sine. Intervient donc le problème d'une densité trop élevée de chenilles dans la cage d'élevage. Le fait que la corne ornant la chenille soit le siège d'une secrétion particulièrement attractive peut aussi intervenir dans ces cas de cannibalisme. Après 4 ou 5 mues, suivant les condi- tions climatiques, la chenille recherche un endroit propice à la nymphose. Elle cesse de manger, se vide de tous ses excréments. Sa longueur diminue alors de moitié. Elle semble se durcir et ternir la corne caractéristique se plaque contre le corps. Puis la chenille s'enterre et se façonne une petite loge en se contrac- tant brusquement pour tasser la terre autour d'elle. La mue nymphale a lieu 2 ou 3 jours après. La peau de la chenille se fend derrière la tête puis sur toute la longueur du corps ; la chrysalide apparaît alors et par contorsions, la mue est repous- sée vers l'extrémité du corps. La nymphe est tout d'abord blanc-verdâtre et très molle. Puis la cuticule sèche et se
-22- durcit pour devenir brune après quelques heures. Sur la chrysalide figurent déjà les ébauches des antennes, ailes et · pattes du futur papillon. La période Q nymphale s'étale sur 3 à 6 semaines. De I ces chrysalides sortent des individus ` plus petits que ceux nés au printemps. Ils s'accoupleront à leur tour immé- — diatement et les chrysalides de cette deuxième génération passeront tout ¤ l'hiver en terre, enfouies un peu plus ` profondément que celles de la génération précédente pour donner naissance à I l'imago, aux premiers beaux jours de Mai. Dans la nature, les chenilles sont attaquées de multiples côtés. Outre les prédateurs (Oiseaux, Coléoptères... ) · deux dangers menacent les chenilles et peuvent causer des ravages, à plus forte raison en élevage où les possibilités d'épizootie sont multipliées par le fait de la densité élevée d'individus. ` - Maladies à virus et champignons - Insectes parasites. I Maladies à virus : principalement 2 formes. . La Grasserie : le virus provoquant la · liquéfaction puis la cristallisation de ‘ la chromatine des cellules sanguines. La I chenille gonfle, se durcit et prend un ' aspect huileux. . La Flacherie : le virus favorise la prolifération de Streptocoques et de Bacilles qui provoquent une dysenterie. Les chenilles noircissent et laissent écouler un liquide brunâtre nauséabond.
-23- Champignons : principalement un ascomycète cordiceps à asques orangées. Insectes parasites 2 catégories : Les Mouches Tachinaires et les Hyménoptères (Ichneumons, Braconides) Ces insectes pondent leurs oeufs sur ou dans les chenilles ; les larves se déve- loppent en rongeant l'intérieur de la chenille qui continue à se nourrir, du moins un certain temps. Puis les larves se transforment en nymphe ou pupe dans un cocon blanc ou jaunâtre qui fait saillie hors de la chenille. ELEVAGE - QUELQUES CONSEILS La boite d'élevage sera de dimensions as- sezimportantesau minimum 50 x 50 x 50 cm pour 20 chenilles. Les montants sont en bois (non traité !). Les faces sont cons- tituées de toile métallique ou mieux de toile à rideaux afin de permettre l'aéra- tion maximale. Le sol est un mélange de sable et de terre de taupinière tamisée. La nourriture est constituée de feuilles de saule ou de peuplier. Prendre un bocal, percer le couvercle et passer les branches nourricières par les trous du couvercle, faute de quoi, les chenilles en descendant le long de la branche, iront se noyer. Cette nourriture doit être changée tous _ les 2 ou 3 jours ainsi que la couche su- perficielle du sol, ceci afin d'éviter toute formation de moisissures. Evitez de manipuler les chenilles - pour les jeunes larves qui s'aventurent hors des feuilles nourricières, utilisez un pinceau fin (cela peut prendre du temps). La boite ne doit jamais être placée en plein soleil et la rosée peut être rem- placée par une fine pulvérisation d'eau
-24- I distillée ou d'eau de pluie. : Enfin, ne conservez que des individus en bonne santé - toute apparition de maladie entraîne le sacrifice des individus atteints (ou leur remise en liberté afin qu'ils servent de nourriture à leurs prédateurs naturels) et le changement de boite afin d'éviter l'épizootie. Et quand les adultes seront obtenus, n'oubliez pas de les relacher, les chauves-souris seront si contentes de trouver des proies sans insecticide I I Bibliographie : Atlas des Lépidoptères de France par F. Le Cerf (Editions Bmm%)TmœI Papillons d'Europe par J.F. Aubert (Editions Delachaux et Niestlé) Tome I et II 1 1 11 (·l!MIl’ 1. YL xt un 1¤ xmljnllllllk Tîâsr j' IT F gm . _ ·**¤Fl~ 4n`..»"f · ` l` ï,- ST E?. Schéma de la chenille en position caractéristique dite "du Sphinx" I à III : pro-méso-et méta-thorax IV à XII : segments abdominaux I F.P. : Fausses pattes ST : stigmates P.T. : pattes thoraciques
-25- . , Am., ` È? ` ygpïë w â gëm ¢$§?êë~”· 'É" êï?-> wm- QÉ wiül "w·.. .&Y Ã; Chenille au repos : la lumière incidente éclaire la face ventrale et l'éclaircit. Le relief disparait - la chenille semble plate comme une feuille. (CQTT in AUBERT) Le Mouvement Ecologique Picard, le Club picard des Jeunes Amis des Animaux et de la Nature et le ROC diffusent un auto-collant demandant la réintroduction du Lynx. Nous I'€pôI'l€I'O1’1S dô1’1S UI1 pI'OChôi1’1 article de la réintroduction du Lynx qui aurait (et avait) sa place dans les Alpes, les Vosges mais aussi en Picardie. Cet auto-collant, circulaire représente un lynx (fauve) sous un soleil (jaune) sur un fond rose, vert, bleu ou orange (au choix). Le texte est noir. Il est disponible au : 4, rue des Archers, le lundi de 13 h à 14 h et de 18 h à 19 h et le Mercredi de 17 à 19 h (sauf vacances universitaires) au prix de 3 F. Par la poste ajouter 1 f pour frais d'envoi (réduction par quantité).
-26- MIJS N'IRQ~IS PLUS AU BDIS ] Chacun sait que la Gaule n'était qu'une imnense forêt dans laquelle les tribus se taillaient des clai- rières... Au XX° siècle, la situation est :Lnversée... Or, il restait dans le Saint-Quentinois un bois... le bois d'Ho1non où les citadins du siècle précédent venaient . sepraneneretdanser, amenésparunpetittraindu dimanche, ma:|.ntenant disparu... · Le progrès aidant, le bois (œ qu'il en reste) est interdit au public ; des défrichanents abusifs, sanctionnés paraît-il, mais un peu plus tard, des dépôts d'ordures admis longtatps sans mène l'enquète ccmmdo et :Lno¤xmodo habituelle, des sablières et la route qui y mène, la chasse et son cortège de pièges et d'appâts enpoisonnés 8 Rien ne marquait à La liste des atteintes que peut subir un bois... "Rien...? - Jusqu'à présent, mais œ qui devait arriver... arrivera. · Une autoroute, poétiquanent baptisée A 26, aussi contestable que toutes les suivantes Jsinon toutes les précédentes .... va passer pas lo:Ln.. . - elle passe à côté 11... - 011 mais elle a besoin de sable et justeœnt, · ça tcnbe bien (1) le sous-sol du bois en est go1:gé... Le modeste village d'Holnon achète` (?) 70 hecta- \ res, mis en vente au nàœ nrxnent et concède l'exploi·- tation d'une sablière gratuite (?) à La Société de \ l'autoroute. Un bel exatple d'arranganent sur le dos I de la Nature sans doute ? Après exploitation, l';imnense excavation doit étre réanênag&(?) . On parle d'une zone de lo:Lsirs... Qaels loisirs ? quelles sources de financanents (?) · Pour qui (?)
-27- Plus de ooucous (fleurs ou oiseaux) plus de che- vreuils, plus de bois. . . Toutes les personnes à qui on en parle le regret- tent... mais c'est à 8 kms de la ville, personne n'i.ra camper devant les bulldozers. . . Les anciens des villages concernés parlent des bois ccxtme d'une peau de Tout le monde va en voiture, en forêt de St- Gobain ou de Mennevret, 30 kms plus loin... Si le bois d'Holnon était digne de ce nom, OH y irait plus volontiers au lieu de gaspiller de l'es- sence.. . Mais ce n'est pas la zone de loisi.rs qui attirera. . . sinon les gens fréquenteraient celles qui existent déjà ; ce qu'ils veulent c'est le contact avec un bois, une forêt qui ne sont pas faits exprès pour eux. . . C'est calme, gratuit, on croit être les praniers à prendre le sentier. . . Alors, on n'évitera pas la sablière. . . Ce serait un combat d'arrière-garde.. . mais il faudrait dès main- tenant avoir une concertation avec le village proprié- taire. La parcelle momentanément exploitée devra retrouver sa vocation pranière d'espace boisé. La conmune pourrait alors tirer ultérieurement ressource de son bois ; que des chanins pédestres y soient tracés et ouverts aux promeneurs, ce serait déjà un tel progrès par rapport à cette hypothétique zone de loisirs qui serait un désert biologique. Nul ne pourrait s'en plaindre. Et œla pe.rmettrait le retour d'une flore spontanée et d'une faune adaptée.. de cette flore et de cette faune en régression si impor- tante dans le Vermandois. . . GROUPE ECOIDGIQJE S1‘—@JENI‘INOIS
I I -28- · LE TADORNE DE BELON TADORNA TADORNA DANS LA SOMME par F. SUEUR Le Tadorne de Belon est un oiseau de la famille des Anatidés (Cygnes, Oies, Canards...) dont la taille est intermédi- I aire entre celle des Oies et des Canards. Son plumage bariolé fait qu'il n'est con- fondable à distance raisonnable avec aucune autre espèce. La couleur de fond du plu- mage est blanche, la tête et le haut du cou sont de couleur noire avec des reflets verdâtres ; les scapulaires, les rémiges et l'extrémité de la queue sont de même cou- A leur mais avec des reflets beaucoup moins nets ou absents. La base du cou est souli- gnée par une bande pectorale rousse d'où part une raie ventrale noire, les sous- I caudales sont également rousses. Le bec est · rouge et les pattes roses. Cette description , est celle des adultes de l'espèce en plumage ' nuptial, à partir du mois d'aoüt du fait de la mue ils sont beaucoup moins colorés ; les immatures sont beaucoup plus ternes avec les pattes grisâtres. Le mâle peut être distin- gué de la femelle par une taille plus forte, et au printemps par un tubercule proéminent à la base du bec et une bande pectorale plus : large notamment .... Le caneton est brun sombre et blanc. L'aire de nidification du Taborne de Belon s'étend sur l'Europe et l'Asie, il existe également une petite population en Tunisie. Dans les dunes du Marquenterre, au nord de la baie de Somme, le Tadorne de Belon est I I
-29- Connu comme nicheur depuis le 19e siècle (MARCOTTE, 1860) mais étant l'objet de persécutions de la part des hommes, .~ cette espèce ne survivait dans ce sec- teur qu'en trêspetitnombre. En 1968 (année de création de la réserve natio- nale de chasse en baie de Somme), il y a une quinzaine de couples nicheurs. Suite à la protection, les effets se mettent à croître : au moins 50 couples en 1973, 90 à 100 en 75, 80 à 120 en 1976, 110 à 150 en 77 et 140 à 150 en 78 ; du fait de la dispersion des couples dans le massif dunaire il est tres dif- ficile de réaliser des recensements plus précis. Il faut noter que CRAMP et SIMMONS (1977), ne disposant pas des données de notre région, considérent qu'il niche de 120 â 200 couples en France principalement en Bretagne et en Camargue ; le Marquenterre abrite donc a peu près la moitié de la population nidificatrice française. Remarquons que cette espèce, nichant essentiellement sur les côtes maritimes en Europe du Nord—0uest, s'est reproduite en 1978 à environ 100 km du littoral sur un bassin de décantation dans l'est du département de la Somme (M. DERIEUX, A. GENDRIN, F. et M. SUEUR). Fin mars-début avril, les couples s'individualisent et sont à la recherche d'un emplacement pour nicher, celle-ci est surtout effectuée par la femelle. Le mid est souvent installé au fond d'un terrier de Lapin dans les dunes à Argou- siers du Marquenterre mais il peut éga- lement se trouver dans une cavité de blockhaus. La femelle y pond de 8 à 15 oeufs blanc crême (dimensions moyennes : 65 mm x 45 mm) mais des pontes de plu-
I -30- sieurs femelles peuvent avoir lieu dans le même nid : jusqu'à une trentaine d' oéùfs ensemble (RIBEAU et HEDIN, 1975). Au bout de 28 à 30 jours d'incubation par I la femelle seule, les oeufs éclosent et les canetons sont conduits à l'eau par les parents soit tenus par le cou avec le bec, soit transportés sur le dos ; la distance parcourue ainsi peut atteindre I 2 km. La date d'observation de canetons la plus précoce dans notre région est le 13 Mai 1978 en baie d'Authie (0. . HERNANDEZ et T. RIGAUX). Les jeunes restent pendant quelques temps avec leurs parents puis ils peuvent rejoindre une crêche pouvant comporter jusqu'à plus de · 100 jeunes individus accompagnés par quel- . ques adultes. A l'âge d'environ 50 jours, _ ils peuvent voler. Dès la fin juin mais surtout en juillet les immatures nés les années précédentes et les adultes par- tent en migration de mue : les Anatidés ont pour particularité, partagée avec d'autres familles, de perdre toutes leurs rémiges en même temps et donc d'être in- capables de voler pendant cette période ; en général les individus d'une même espèce se regroupent dans des lieux pri- vilégiés habituels oü ils sont à l'abri des prédateurs pendant cette phase déli- \ cate de leur vie. Les Tadornes de Belon originaires de la baie de Somme rejoi- gnent la mer des Wadden, où muent de nom- breux oiseaux du nord-ouest de l'Europe appartenant à cette espèce. Le retour dans notre région a lieu en septembre-octobre; ensuite avec l'arrivée des hivernants I nordiques, les effectifs deviennent plus importants : 800 à 2000 individus de _ novembre à février ; parfois davantage · en cas de coup de froid : 3000 individus le 14 janvier 1979 en baie de Somme
-31- (X. COMMECY, H. DUPUICH, E. MERCIER, F. et M. SUEUR), auparavant un passage de plus de 1500 individus avait été noté à Quend-Plage (G. DUHAMEL). A noter qu'à l'intérieur des terres, il y a quelques années, cette espèce était considérée comme rare alors qu'elle est désormais observée chaque hiver (NEVEU et SUEUR, 1978) notamment dans la haute vallée de la Somme oü un maximum de plus de 50 indi- vidus a été enregistré en janvier 1978 (COMMECY et SUEUR, 1978). En baie de somme, la nourriture du Tadorne de Belon est essentiellement constituée par un Gastéropode de 4 à 7 mm de longueur Hydrobia ulvae dont il se nourrit principalement à marée montante lorsque le flot met ce mollusque en suspension (DUHAMEL, 1979). Dans le Marquenterre, on peut observer le Tadorne se nourrisant d'Algues vertes aquatiques ainsi que de graines de céréales mises à la disposition des Anatidés captifs. La nourriture à l'intérieur des terres n'est pas connue. Les prédateurs de cette espèce sur le littoral picard sont l'homme qui tue chaque année, malgré l'interdiction de la loi, quelques dizaines d'individus au moins ; le Renard (prédation exercée sur les nichées et les couveurs ; RIBEAU et HEDIN, 1975) et le Goéland argenté (captures de jeunes de petite taille). En conclusion, la population ni- cheuse du Tadorne de Belon dans le Mar- quenterre, représentant à peu près la moitié de la population nidificatrice française, n'est pas menacée actuellement malgré les tirs illégaux dont elle est l'objet, elle est même en expansion.
-32- Toutefois il faut préciser que les projets d'aménagement du Marquenterre avec notamment l'ouverture d'une route permettant un accès plus rapide et plus facile qu'actuellement au massif dunaire perturberaient la reproduction de cette espèce qui pourrait donc se ‘ trouver menacée. Je tiens à remercier pour leur . contribution Mlle A. GENDRIN, MM. X. COMMECY, M. DERIEUX, G. DUHAMEL, H. DUPUICH, O. HERNANDEZ, E. MERCIER, M. SUEUR et T. RIGAUX. BIBLIOGRAPHIE - COMMECY, X. et SUEUR, F. (1978). Migrations et hivernage des oiseaux aquatiques sur un étang de la haute vallée de la Somme : Cléry sur Somme. L'Avocette 2 (2-3-4) 82-93. - cRAM1>, s. et s1MM©Ns, 1<.E.L. (1977). . The Birds of the Western Paleartic, Vol. 1 - Oxford - London-New-York | (Oxford University Press) 714 p. - DUHAMEL, G. (1979). Le Tadorne de Belon Tadorna tadorna, l'Huitrier-pie Haematopus ostralegus, le Courlis cendré Numenius arquata et le Bécasseau variable Calidris alpina sur le _ Littoral picard. L'Avocette 3 (1-2) 1-9 (à paraître). - MARCOTTE, F. (1860). Les animaux vertébrés de l'arrondissement d'Abbeville. Mém. Soc. Emul. Abb. 9 : 217-470. I I
-33- - NEVEU, G. et SUEUR, F. (1978). Avifaune de la Moyenne Vallée de la Somme : secteurs de Bray-sur-Somme et Corbie. Les autres Vertêbrês. L'Avocette 2 (1) 1-20. - RIBEAU, E. et HEDIN J. (1975). Eg Tadorne de Belon (comptage et compor- tement en Baie de Somme). Monographie d'Ecologie, lë p. S.F. 16 rue Pierre de Coubertin 80800 CORBIE __._:|;lQ;~. . ii ; `'`î ` 1; - jj-_. .~7pH*'¢ ~ ïÉî; ~ I —$_ Egg? i5? &>ÈS`~' ' ' · 5, *... -:%;--3 : W .,, ( _ gr 7 —
-34- TRITONS ET SALAMANDRES EN PICARDIE par Maurice DUQUEF u Comme la plupart des batraciens et ' reptiles, la répartition des tritons et salamandres en Picardie est très mal · connue. Nous espèrons que cet article \ incitera nos lecteurs à nous signaler leurs découvertes. Rappelons les excellents livres de ‘ Fretey, ainsi que d'Arnold et Burton (voir Picardie-Ecologie n° 1). Une fois déterminés les animaux seront relachés dans leur milieu naturel, et il serait anti-écologique de vouloir les garder en aquarium, et encore plus de les tuer pour les garder dans un bocal de formol. Les tritons et salamandres parti- cipent aux équilibres naturels, mais ils sont malheureusement victimes de l'assê- , chement des zones humides ; leur pro- j tection absolu s'impose donc. Ces animaux sont classés dans les Amphibiens (Batra- ciens) et appartiennent à l'ordre des Urodèles. Comparé à l'ordre des Anoures (Cra- pauds et grenouilles) celui des Urodèles se distingue par un corps lacertiforme et par la présence d'une queue persistante chez l'adulte. 5 Ne pouvant se passer d'humidité, les n urodèles, cependant, ne gagnent les mares n que pour s'y reproduire au printemps. La plupart des espèces rejoignent le milieu terrestre dès l'été : ils sont alors actifs surtout par les nuits humides. Un seul sous-ordre des Urodèles est picard : celui des Salamandroïdes ; il se
-35- divise à son tour, en plusieurs genres dont deux existent chez nous : Triturus (les tritons) et Salamandra (la Salamandre). Passons maintenant en revue les espèces picardes. Le Triton ponctué (Triturus vulgaris) Espèce de 80 à 110 mm suivant les sexes, de coloration brun-jaune, verdâtre ou rougeâtre, ornée de tâches sombres ; au printemps le mâle s'orne d'une superbe crête et prend une coloration plus vive. La femelle prend une livrée nuptiale plus discrète que le mâle. Espèce très commune encore aux environs d'Amiens. Pourtant le comblement de la plupart des mares de la périphérie d' Amiens a entraîné la destruction de popu- lations importantes : environs des étangs de Saint Pierre et de Rivery, Marais de Renancourt, etc.. Le triton ponctué, comme le triton alpestre, peut se trouver dans des abreuvoirs bétonnés hauts de 60 cm, à plusieurs kilomètres de toutes mares et marais, comme à Quevauvillers (Somme). La des- truction des mares de villages du pla- teau picard entraîne bien sûr la mort de plus d'un triton, ou tout au moins supprime leur lieu de reproduction. Dans l'0ise, près de Beauvais, Vincent Boulet a trouvé le triton ponctué à SaVignies, Bois de Belloy, Espaubourg, Mont Saint Adrien, entre Saint Léger en Bray et Berneuil en Bray, Val de l'eau, Saint Sulpice, etc... Dès le mois d'Avril, les deux sexes ont regagné l'eau, après hibernation, et s'accouplent : le mâle présente à la femelle les couleurs nuptiales de sa queue frangée qu'il replie sur le côté et fait vibrer ; ce petit jeu se répète
-36- plusieurs fois, le mâle poursuivant la femelle. Au maximum de l'excitation le mâle · libère un spermatophore (sac contenant les spermatozoïdes) qui est alors absorbé par le cloaque de la femelle (c'est donc un accouple- ment externe). La femelle va alors pondre plusieurs dizaines d'oeufs (jusqu'â 350 selon Fretey) en les collant un par un dans une feuille enroulée. En général la larve se transforme en I triton dès l'automne, il sera en âge de se reproduire dès sa deuxième année. · Le Triton palmé (Triturus helveticus) C'est l'espèce la plus petite de France, â peine supérieure â 7 cm (dont environ 4 cm pour la queue). La teinte générale est le gris-marron ; le ventre est jaune orangé. La gorge est sans tâche , ce qui permet de dis- tinguer cette espèce du triton ponctué qui a presque toujours la gorge tachetée. ` La queue est terminé par un filament et les pattes, surtout les postérieures, sont palmées (ces caractères peuvent être plus ou moins développés). Le triton palmé se nourrit surtout de diptères et de leurs larves, ce qui en fait un auxilliaire précieux dans la lutte contre les moustiques;. Il est commun dans la plupart des mares de la région amiénoise. Au sud-ouest de Beauvais, Vincent Boulet cite des localités où il l'a rencontré régu- lièrement : Savignies, La Chapelle aux Pots, Frocourt (Bois du Metz), Vaux ; Bois de Belloy, d'autres exemplaires ont été vus sporadiquement â Vessencourt, Les Clos, Le Mont Saint Adrien, \ Le Becquet, Saint Sulpice, etc... Le Triton alpestre (Triturus alpestris) Malgré son nom, ce triton est commun en Picardie. Par rapport aux tritons ponctués et palmés qui \ n'atteignent que l'altitude de 1000 m dans les Alpes, le triton alpestre y atteint 2000m , I d'où son nom. I
-37- Le triton alpestre est une magnifique espèce de 8 à 12 cm selon les sexes. Le mâle présente un dos bleu avec une crête ponctuée de jaune, son ventre est rouge orangé. La femelle a une coloration dorsale plus sombre et ventrale plus jaune. On observe parfois, notamment dans les Alpes, des cas de néoténie ( c'est â dire que des individus non encore adultes, peuvent se reproduire â l'état larvaire, ils ont encore alors leurs branchies externes). Le triton alpestre vit de 4 â 5 ans ; d'après Vincent Boulet ce triton est commun à Lachapelle aux Pots, il l'a rencontré aussi â Savignies, Frocourt, Saint Léger en Bray, au bois de Belloy, etc... Dans la Somme le triton alpestre est commun dans la région amiènoise, il a été aussi trouvé sur le littoral, au Hable d'Ault et â Fort- Mahon. Le Triton crêté (Triturus cristatus) C'est le plus grand de nos tritons, la femelle pouvant atteindre jusqu'à 180 mm ; le dos est gris-bleu avec des tâches plus sombres, le ventre jaune-orange ponctué de noir. Le mâle en période nuptiale, présente une magnifique et large crête en dent de scie. Espèce rare dans la Somme : une colonie existe dans des carrières, près d'Amiens, â Etouvie (station très menacée par l'assé- chement, ainsi que par l'extension d'Amiens) Il a été signalé aussi par le chanoine Martin dans les ruisseaux des marais de l'Avre, près d'Amiens (rue Victorine Autier); Daniel Lohez l'a observé au Hable d'Ault (Somme) dans des petites mares en arrière du cordon de galets. Vincent Boulet cite de nombreuses localités aux environs de Beauvais : Saint Léger en Bray (Ricqueville) , Bois de Belloy, Frocourt, Saint Sulpice, Espaubourg (les Clos), Grand Bailly, Rainvillers, etc... Le triton crêté devrait être protégé dans ses localités de la Somme où il semble
-38- en voie de disparition (tout au moins â la périphérie d'Amiens). Cette espèce s'hybride facilement avec le triton marbré (Triturus marmoratus) bel animal tacheté de vert. Ce dernier est _ surtout une espèce du Sud-0uest qui remonte È à peine jusqu'au Havre. A notre connaissance y le triton marbré n'existe pas dans les trois départements picards, si l'on excepte les trois exemplaires qu'un plaisantin a relâché , dans une mare de la Somme. Il serait inté- È ressant d'explorer les régions occidentales q de la Somme et de l'0ise, où le triton mar- . bré pourrait cependant y atteindre sa limite T nordique. _ La salamandre tâchetée (Salamandra salamandra) Animal de 120 â 170 mm de longueur, la co- ! loration dorsale est noire avec des tâches jaunes irrégulières, plus ou moins nom- breuses. Le ventre est bleu-noir, piqueté \ ou non de jaune. La peau semble vernissée et secrête une substance irritante. La ' Salamandre est une espèce essentiellement terrestre, nocturne, qui sort surtout par ' temps pluvieux. Elle ne va à l'eau que pour \ y pondre, car elle nage très mal. Jean- Claude Robert a ainsi trouvé plusieurs salamandres noyées dans des mares de la ( Forêt de Crécy en Ponthieu (Somme). La Salamandre s'accouple à terre ou en \ terrain marécageux : le mâle libère un spermatophore ; la femelle peut garder pen- ` dant plusieurs années (au moins deux ans) des spermatozoïdes vivant dans son utérus. La salamandre vit en moyenne 9 ans. | Jean-Pierre Esteban en a rencontré un exemplaire au bois de Creuse (Somme) en I Septembre 1978 ; Vincent Boulet, dans le · sud-ouest de Beauvais, cite plusieurs localités : Savignies, Le Becquet, Bois de Bizancourt (vers les Vivrots) et bois de l'équipée.
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al — T E Il -40- _u · . ri ' -Qapîll ;__ __.,·fï QQ-îîiîë'!î2Ég,,. — T ll-. ~·••1·=-fn --• m —·· • _°_ ‘!‘-À: ' u 0 _____*; —• ‘ ' —È·l' ·' 'ilj -à `·:=·<`î‘·"J¢;;' QT ï- I '· Ãîîlêîî-4,.: Q1 _ ï—§L! · · _, !l»“:·* "` ;=·=*..¢_;·;. — *·· hf-=§î`g%ë: 1· —_-· I;ç:·~ î s. . _ ,* •—. ·_,î§_‘_'•f‘,___ —-_J$__ tr. , j¤?;£;—.F;î «=.__ ltgn I gf - irez Palmé "·'••`È—-—àî'¤· '____1_____._! —···\ —·- _,_ _ ` L $3 l _ _ . îîîg -I__i`ë·; , _ · ‘ -1 ¤ ·@ îu« '· . · } *], _ if ?¤;?"¢~j , ·-·,;._-—· 7-"j·-·. _`ZL°"j"'· ,__ ;—';'_Ã"T__-·~·» " ·--- ` I ——·— •s· __°-·—-·—. **·•·«·__' M" · I rf Àîîfî`- au triton âl I;·=>;;· Pêstre ` "· ~— I2', h'!.".!ïî "L ‘r?;•î*É·*ï ~—--. __—y ;T•_ 9]% n I ·-—-._ . r " L È-` } l ï··=L`É*l—ë€î.}2» 9 *"î .· _ï L`- —-._ _-i_'T°\*«~`::fJ 1*1 m I l ·:i#*·'¤·:î‘,—?#9:*ç??ë; °;é; -1: P ~ îf:îÈü4f*ê?',lÈr·=‘·.È,,,`}l°"‘·`Lî;,}`î·"‘··:•TîÈ··`È`:· 9-- 0 'T;•* ‘Q—Lj""¢¢î=Y.;î‘-i""l.,;`“âÉi`F¢ë"Tî.î@" L"` · .__ ¤ .. -,42 +.·===·-··"\ ~* +·—`T t . * ’î*”®r·.~—î# “t°¤ p .··· ],.` ·* "*?‘“#~l~.t‘É—-T °“Ctuê ;;L5_*" · "'1 lrïï.; ·î'l'w ·*. -, .'1·=••..,,:' I I, T îa - v " . *—- " Q il}-;% · \ EI;. ' z ·"‘— 1 ï î -- · ;.·**""Lë‘=·È..l§,f,‘ ·· ""T""?;r-î`..;· I 4 :;•·%)—i;·I•?:· ~ '··?—-1:.·— ·:·— a u . — L ,_ _ Salamandre _ \ J" •'i¥_E.`·a·-;.,··_ tachetêe
..41.. MOTO VERTE OU DESTRUCTION DE LA NATURE ? Patronné par France-Inter et Yves Mourousi avec la participation d'Europe n° 1, de l'Armée etc... le 5ème Enduro ` des Sables s'est déroulé dimanche 18 Février sur la plage et dans les dunes du Touquet. Plus de 60.000 spectateurs sont venus admirer plus de 1 OOO motards. Pour le Mouvement Ecologique Picard cette épreuve "sportive" est une injure à la protection de la Nature, aux écono- mies d'énergie, et au simple bon sens. En effet, il faut savoir, qu'en principe les dunes, comme les plages, au Touquet comme ailleurs, sont interdites à tous engins à moteurs par arrêté préfec- toral. C'est une mesure qui s'impose quand on sait l'extrême fragilité de ces milieux naturels soumis à une érosion éolienne importante et que des siècles d'efforts ont enfin permis de fixer par la planta- tion d'oyats et d'argousiers. Il faut aussi insister sur la ri- chesse de la flore et de la faune litto- rales déjà gravement dégradées par les amé- nagement et la fréquentation touristique surtout en été. L'Enduro des sables, en une seule journée, par le piétinement de 6O OOO per- sonnes et par l'arrachement des roues de 1 OOO motos, aura détruit ce que 364 jours d'une protection, toute relative, auront permis d'épargner. Ajoutons à cette destruction mécani- que la pollution de ces 1 OOO moteurs, avec leurs bruits, leurs fumées et leurs
1 -42- huiles plus ou moins répandues dans le sable déjà plus ou moins mazouté par les pétroliers. Inutile de dire que les oiseaux marins, déjà gravement atteints, par le pétrole en mer, par l'hiver glacial et par une chasse meurtrière, auront encore été perturbés par cet envahissement du peu de nature un peu sauvage qu'ils pouvaient encore trouver. Et puis est-il raisonnable de gas- piller ainsi des milliers de litres d'essences, pour rien, alors que celle- ci devient de plus en plus rare et de _ plus en plus chère ? Est-ce cela les ‘ fameuses économies d'énergies ? . Le Mouvement Ecologique Picard demande donc au maire du Touquet, Mr Léonce DEPREZ, prix Chardon 1978 de la Fédération des sociétés de protection de la Nature, à Mr Claude WILQUIN député- Maire socialiste de Berck et à Monsieur le Préfet du Pas-de-Calais de tout faire pour qu'une telle atteinte à l'environ- nement et au bon sens ne soit pas re- nouvelé l'an prochain et qu'il n'y ait pas de 6ème enduro des dunes. Le Mouvement Ecologique Picard demande aussi à Monsieur le Préfet de la I Somme de ne plus signer de dérogation à son arrêté et de ne plus permettre l' Enduro des Dunes organisé déjà l'an der- nier sur la Plage de Fort-Mahon. Les Ecologistes ne sont pas opposés à la moto mais demandent fermement à ceux qui les utilisent de voir seulement en celles-ci un moyen de transport agréable et prati- que, et non de se livrer aux pires excès : avec des engins bruyants, polluants et ' dangereux. Ã Mouvement Ecologique Picard ‘ 4, rue des Archers AMIENS
·8'5.p À 84* 53:1 L âgëë ° É É A iâïëêê ¤â âî» È îÈÃ*ç ‧¤°ë. Ãa âââîâ gtpâêën ga È îa Éîgâaà gêîgzgâ »¤ É: ÈÉ §§a§§Ã· È,§“ âg ÈÉ gg zî. · *8ë ‘ 2 ~ $5 zd ME; §É맧»¤ ëââ sa “° gâ ”·â §,¤s s 2 âsëê âg gg, =·=·~îâ¤;~’¤`âëë§—ë¤ ëëëëîî ââààâêë gââââëâ ng' îëâââü ¤¤ haë $a«gû ëââ ê ëwëa ;§âg.= Sg: 5gE §^ gëëggg É~$ëâà âîâgâê gâî ëëëââë ¤ë§“ë¤ ê¤§â£z ÃE œëëëg 'aàê g.§8.3§8 -:,5 mêcê '““î⧠ëë 1*1 C3 s u 2. LL E 5E iv g bqq»*-;‘-;Q;;:È» En '°—-_î€ E Q BE "`Jl A
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INFORMATION La Station d'Etudes en Baie de Somme (quai Jeanne d'Arc 80230 St VALERY S/Somme) publie une revue : "Documents Zoologiques" Abonnement 2 n° par an 15 F, au sommaire du fascicule 2 : - les Corbeautiêres du Département de la Somme 1 ère partie ; l'Arrondissement d'Abbevi1le par J.-C. ROBERT - Données avifaunistiques nouvelles en Baie de Somme (de 1973 à 1976) par Ch. HOVETTE. - L'avifaune de la vallée des Evoissons - Approche écologique par J.-C. ROBERT - Etude écologique d'une tourbière près d'Amiens, le Marais de Renancourt, et projet de mise en réserve par Ch. HOVETTE. Inventaire entomologique par M. DUQUEF. - Le Muscardin, Muscardinus avellanarius dans le Sud-Ouest amiénois par J.C. ROBERT - Tentative de transplantation de Boloria aquilonaris Stichel (Lépidoptêre Nymphali· dae) par M. DUQUEF.
\ W I· . fd " Ir I ,,_;__ I gë 1%-A *`· .. . * . _.rx'—`L '- in'- - l. "·· -'I--An-l W M I- ` C ' E !'.»"·“ _·' \ Ki _, L` I:·.——··. I-I I-nv " I:-' ’. à ' Il ·~ ._ ef - X I ____ " · II-., III ty ·¢=,________ __ · _ _ _ " —:_f · 'l.··Ãè;4"'i I II ë·«_. Iv I ` î` !ï*~<ni·*kI Eg f ·`*??'îZ‘ _' \ · I :. I A- Aïn `îll . I I UP"' j·· Qi 4.... -.«· - 4- * ,*,55 - ' ·' " . .. ,. ~ f".? - JI . A' ' ·· f' 1.; çà uï. E` ' _I,· 5 % .'_"·\•"· · I 3 A- I t â ‘ 4. " wi « Il" ·· Il `¢·¢L.1.'·,.LII - . _ `- - ‘ X ` - L I [ , " ÃIQ 1 · .4. ""-•-··—:__ . ' ·*··‘=¤¤·¢ï · ·* ·* A ·‘ F « »¤ aw a ’ _..,, ‘i_ " ;I I: " W À-"-E À (È;. A '. I à Cisticole des Joncs Photo J.Cl. Robert n
-45- La Cisticole des joncs Cisticola juncidis, nouvel élément de l'avifaune picarde. J.C. ROBERT et J. BELLARD Depuis quelques décennies, cer- taines espéces d'oiseaux habitant le sud de l'Europe, ont étendu leurs aires de nidification vers l'Ouest et le Nord du continent. C'est le cas de la Bouscarle de Cetti Cettia cetti et de la Cisticole des joncs Cisticola juncidis. Espèce largement répandue, ce dernier sylvidé habite presque toute l'Afrique (sauf les forêts et les déserts), le sud de l' Europe, une partie du Moyen Orient, le sud de l'Asie, et quelques contrées de l'Insulinde et de l'Australie (zones du Nord Est). La Cisticole, passereau au manteau brun jaunâtre marqué de raies sombres sur le dessus, fut décrite pour la première fois en 18lO par Rafinesquei L'aire "normale" de cet oiseau (en Europe) était limitée aux plaines méditerranéennes (Roussillon, Languedoc, Camargue, Provence) et aux zones limitror· phes d'Espagne (Catalogne) et d'Italie (Ligurie). Dés 1935-36, la cisticole envahit le sud-ouest français (Vendée, Charente maritime, Pyrénées occidentales). L'hiver 1962-63 anéantira ce mouvement malgré une incursion Outre-Manche en 1962 (Irlande). Nous la retrouvons en Bretagne de 1969 à 1973, en Normandie en 1974, dans la Somme, le Pas-de-Calais et même la Belgique en 1975. Cette progression sac- cadée et favorisée par une succession d'hivers doux, fut analysée par R. Cruon
-46- ” et J. Vieillard (Alauda 43, 1975, 180) et Géroudet et Lévêque (1976). La vague expansive de la Cisticole des joncs ne s'est pas limitée au littoral occidental mais également au couloir rhodanien (de 1973 à 75) et à la région parisienne (1974,75). En résumé, cet élan colonisa- teur s'est effectué suivant deux grands axes : la vallée rhodanienne et le litto- ral de l'Atlantique et de la Manche. De plus il fut rapide puisqu'il s'est déroulé de 1972 à 1975. La Cisticole des joncs en baie de Somme au printemps 1975. Notée une première fois en Baie de Somme de juillet à novembre 1973 (J. Mouton in M. Delsaut, le Héron, 2, 1974) , nous y découvrons une population bien cantonnée qui nous permettra d'apporter la preuve de sa reproduction au printemps 1975 (J.C Robert et J. Bellard, 1975), dans les renclôtures arrières littorales, vers Noyelles sur mer. Le biotope La zone étudiée consiste en une succes- sion de pâtures humides neutro-alcaîines, à végétation basse et dense de Carex, de Joncs et de Scirpes. Une étendue de grands héïophytes (Phragmites communs et Typha) l'isole au sud d'une étendue d' eau libre. Une digue protége ce terrain de la mer. A l'est, une haie de Saules marque la séparation avec d'autres pacages intensément pâturés au contraire de notre zone d'étude qui n'est pas exploitée. Reproduction La population retenue pour ce travail comptait au 22 juin trois mâles chanteurs [ I I
-g7- et six femelles. Les territoires de ceux- ci étaient contigus. L'observation suivie du comportement des individus a prouvé la polygamie des mâles au sein de leur ter- ritoire de nidification. Jusqu'alors la polygamie n'avait été mise en évidence que chez la race japonaise (Motai, 1973) et Géroudet et Lévêque (1976) d'écrire... ... la polygamie expliquerait non seu- lement le comportement parfois dérou- tant du chanteur, ses éclipses, ses dé- placements au vol, mais aussi dans une certaine mesure les accroissements d'ef- fectifs et les progressions effectives qui s'ensuivent ..... “ En 1976, non seulement nous avons réobservé la polygamie de la Cisticole en Baie de Somme, mais également dans le Nord (Fort Vert) où une petite popula- tion avait été découverte (T. Milbled, comm. pers.). Tout récemment (1978), J.C Robert a noté un cas semblable en Camargue, au mois d'Août. Mais revenons en Baie de Somme. Au total, du 21 Avril au 21 Juin, 8 nids furent découverts dans les trois territoires étudiés. Au 21/6, 9 jeunes avaient quitté le nid. Les pontes comptent de 4 à 5 oeufs d'un beau bleu clair ; une seule d'entre elles comportait des oeufs blancs tachetés de rouge. Très sensibles au froid, 4 jeunes de 6 jours meurent le 2 juin après un abaissement brutal de la température et d'une averse de grêle : le nid était inondé malgré sa configuration en quenouille (voir photo).
Conclusion La nidification de la Cisticole des joncs en 1975,76 et 77 sur le littoral picard s'inscrit donc dans le vaste mouvement expansif amorcé en 1935-36. Elle s'ajoute de plus à la liste déjà intéressante des oiseaux nicheurs du complexe estuaire- littoral de la Somme. La rudesse des deux derniers hivers (77-78 et 78-79), a opéré de graves destructions dans les effectifs. D'autant plus que l'espèce, tout comme la Bouscarle, est sédentaire au sein des ter- ritoires nouvellement conquis. De nom- breux problèmes subsistent cependant ; . notamment ceux relatifs à la fidélité aux zones de nidification, à la régularité de la polygamie, au déroulement de l'hiver- nage, au régime alimentaire et aux carac- téristiques étho-écologiques de l'espèce. Gageons enfin que ce sympathique oiseau ' continue à égayer de son chant monosyl- labique les pâtures des renclôtures autour de la Baie de Somme. Bibliographie Cruon,R et Vieillard, J, 1975 - Notes d'0rnithologie française. Alauda 43,180. I Géroudet,P,1974 - Les passereaux tome II des mésanges aux fauvettes. 3e édition I revue. Delachaux et Niestlè. i Géroudet,P. et Lévêque,R,1976 - Une vague expansion de la Cisticole des joncs · jusqu'en Europe centrale. Nos oiseaux n° 363, Vol. 33, fasc.6,juin 1976. Guichard,1959 - Notes sur la biologie de la Cisticole des joncs, l'0RFO,XXIV,88-95 Motai,T,1973 - Male behavior and polygamy in Cisticola juncidis. Misc. Rep. Yamashina Inst. Ornithology, 7 : 87-103 Robert, JC et Bellard,J, 1975 - La nidifi- cation de la Cisticole des joncs Cisti- cola juncidis en baie de somme.Alauda 43: 475-477. I
-49- ASSOCIATION POUR LA DEFENSE DE LA QUALITE Présentation DE LA VIE DANS L'AR— de l'Associa- RONDISSEMENT D'ABBEVILLE tion, rôle de l'Association pris sur un exemple : "L’AMENAGEMENT DE LA c©TE P1cARDE" . Selon nos statuts, le but de l'association est de rassembler les personnes et les asso- ciations qui désirent oeuvrer au développe- ment de la qualité de la vie dans l'arron- dissement d'Abbeville, et qui sont préoccupées par les aspects économiques, sociaux, écolo- giques, culturels (ou autres) dans l'ouest du département. . Pour l'association il parait important de donner la parole à toutes les personnes qui jusqu'alors ne peuvent le faire. Ce peut être donner la parole aux victimes de la crise éco- nomique (chômeurs, travailleurs sous employés, femmes...) aux responsables culturels, anima- teurs de centres, de foyers,... aux personnes socialement exclues (immigrés, gitans, mar- ginaux,...), aux personnes qui pensent que l'aménagement de notre région ne doit pas se limiter à des "plans", à des "schémas" éla- borés par quelque service préfectoral ou mi- nistériel, mais qu'il doit tenir compte des gens qui vivent là oü ces aménagements sont prévus. . Prendre l'exemple de la côte picarde est significatif de l'état de la situation, de l'êvolution qui lui est promise, du manque d'information des populations locales et ainsi de montrer le rôle que notre association peut jouer dans ce cas précis. . La vie sur la côte picarde est essentiel- lement guidée par la saison touristique. Ce qui, à lbheure actuelle, pose de nombreux problèmes d'équipements collectifs ; d'hé-
-50- bergement pendant l'été, donc des inves- tissements difficiles à rentabiliser ra- pidement au niveau des municipalités du littoral. Le touriste vient sur la côte picarde pour son cadre naturel, pour ses oiseaux, pour sa chasse, ou plus simplement parce qu'il ne peut pas partir plus loin, faute de moyens financiers suffisants. En effet, plus du quart des touristes accueillis pendant les mois de juillet-août sont des personnes de la région Nord-Pas de Calais. Une autre part du tourisme est constituée de parisiens (environ 21 % des touristes) ou d'habitants de la Picardie (Oise, Aisne, et le reste de la Somme : 44% des touristes) qui aux beaux jours reviennent dans leur résidence secondaire ou en week-end dans les caravanings. C'est sur notre côte que ) se trouve la plus forte densité de rési- dences secondaires de la façade maritime Manche-Océan Atlantique : 139% de résiden- ces secondaires pour 1OO résidences prin- cipales (source : OREAP, 1978). . Le vacancier reste lui accueilli dans des campings le plus souvent vétustes, mal équipés, et surpeuplés pendant la saison. Rares sont les campings ayant plus de 2 étoiles). La fréquentation touristique est la plus forte de la façade Manche-Océan Atlantique, on trouve 372% de touristes par rapport aux habitants permanents (source OREAP). ( . Il est alors apparu nécessaire aux ser- ) vices préfectoraux et ministériels de changer lïimage de marque de la côte pi- carde ; on en vient à parler de "produit picard", on découvre soudain que la côte picarde" arrive au bon moment" et qu'il est temps d'aménager cette zone encore préservée. 1
-51- . Les projets vont en se multipliant, se che- vauchant à souhait. Les pistes sont ainsi bien embrouillées pour qui veut alors exa- miner ces projets. A la question : que sera devenue le littoral en l'an 2000 ? on pour- rait s'entendre répondre : "une zone de réserve naturelle", "un parc régionnal" "un lieu de passage avec l'autoroute et le tunnel sous la Manche", selon que l'inter- locuteur aura entendu parler de tel ou tel aménagement, ou encore le : "je ne sais pas" car l'information en matière d'aménage- ment (comme dans les autres domaines) reste confinée entre une élite de responsables, d'élus, qui décident au non de tous, de pro- jets qu'ils auront vus, lus et votés, mais qu'ils n'auront pas élaborés eux—mêmes. L'exemple du Parc Naturel Régional reflète bien tous ces aspects de la politique lo- cale en matière d'aménagement : l'étude de projet de Parc Naturel Régional a été deman- dée en décembre 1977 par le Syndicat Mixte pour l'Amégagement de la Côte Picarde (élus locaux) à l'OREAP. Cette étude a été rappor- tée en juin 1978, mais seulement rendue pu- blique en septembre 1978 après autorisation préfectorale, et les premiers crédits ont été débloqués pour 1979. . Sur ces constatations, il apparaît urgent d'éveiller la population et de la sensibili- ser â l'avenir qui est réservé à notre région. Si tous les projets prévus se réalisent dans les délais fixés, quelle sera la façade maritime de la Somme dans 2© ans ? Une grande station balnéaire au nord du département, Quend et Fort-Mahon ne font plus qu'une seule et même ville, où, comme au Touquet, les hôtels alternent avec les rési- denses secondaires. Sur le massif du Marquenterre commencent à apparaître les premiers pavillons parmis les
-52- bois de pins plantés il y a 20 ans pour fixer la dune. Le Sud de la baie de Somme qui est bien desservi par une bretelle de l'autoroute Al6 accueille les touristes dans les villages-vacances, les villas et dans les marinas ; chacun va alors redé- couvrir la "nature" le long des chemins ba- lisés au travers des bas-champs. A Cayeux, les vacanciers sortent d'un hôtel pour aller au golf géant de la Molliêre ou sur les cours de tennis de Brighton. Au Hourdel, à Saint Valéry, au Crotoy, les plaisanciers remplacent les marins Pêcheurs depuis une bonne dizaine d'années déjà. Après le pique-nique, on va â travers les dunes de Saint Quentin en Tourmont prendre en photo quelques canards ou oiseaux de mer à moins que ceux-ci ne se soient réfugiés dans le parc ornithologique par la faute des "motos vertes" ou des baigneurs. Dans chaque syndicat d'initiatives est dis- tribué le plan du Parc Naturel Régional, avec ses circuits promenades fléchés; le programme des activités, les manifestations à ne pas manquer, où trouver tel ou tel "produit local" ou encore comment suivre un stage de poterie, de tissage, ou de découverte de la nature en forêt de Crécy. Quel est le picard qui aujourd'hui souhaite ces transformations ? Qui les imagine ? Où iront les travailleurs du nord, visiteurs traditionnels de nos plages quand elles se- ront réservées â des touristes aisés ? Et surtout qui viendra consommer ces loisirs artificiels et chers, sur une côte où le soleil n'a jamais été un élément publicitaire de choix, alors que tous les clubs de vacan- ces offrent les mêmes avantages avec le so- leil garanti, sur la Méditerranée ou à l'é- tranger ? . Il faut pouvoir répondre collectivement à ces question, qüi Sont autant de dossiers à ouvrir publiquement, autant de débats à enga- ger dans les ville, les villages, entre les
-53- groupes sociaux, avec la participation de toute la population. . C'est ainsi que nous entendons définir le rôle de notre association. Donner et faire donner à chacun les moyens d'information et de réflexion et donner la parole à tous. Chacun est donc invité à participer aux activités de l'association; nous désirons prendre contact avec un maximum de per- sonnes dans tous les villages, pour pouvoir répercuter l'information rapide- ment. Notre volonté n'est pas de centra- liser, mais de coordonner les informations entre le Nord et le Sud, l'Ouest et l'arrière pays, Abbeville et les villages de l'arrondissement. . Nous invitons toutes les personnes dési- reuses de nous rencontrer ou qui veu- lent participer à notre action, à nous rejoindre. Le jeudi 12 Avril nous pré- parerons notre plateforme de travail à la Maison Pour Tous, place St Jacques (2O h 30). Si vous ne pouvez vous dé- placer , n'hésitez pas à écrire à cette adresse, nous prendrons rapidement con- tact avec vous. + Avez-vous eu le N° 1 de "Picardie-Ecologie? au sommaire : - les Tourbiêres à Sphaignes - le pétrole et l'oiseau - les Marais d'Isle à St Quenti - les crapauds en Picardie - la tourterelle turque - le renard A commander à : PICARDIE-ECOLOGIE 4 rue des Archers 8000O AMIENS - Permanence le lundi de 13 à 14 h et de 18 à 19 h (sauf vacances universitaires) Prix : 5 F.
\ ' X *-·x ?.`ëÉQ‘ ' - ·,"É *,1 [ ` ij al _/? ·_ ivuü A >' I - _. `;. * . zi É Z, ;' ' til I'-. K . ** ’ È I I I ‘F ·__... ` E; I ( . . ‘ . É "`>f" P ü on · i ·— . . - ‘ nu-, `s’.—‘ ¥ . ·‘ 1,-If K -‘ II L-; Il'} ;· 1 I 1 I J; I I I Inf I '-'- !' J I I s " É?. sl}: -‘ 4 I" · · I I É.' ; à ' gé É i « d ·+ ._ £··);_ ,-i.- È I I-Z -lâ;-· 'I...‘- ll. _ ;= 1 I I " ? * Z, `'‘` *` 1 F , É ÈÈ? jr- *_ 2 QQ _ jy Il · I I I;·î' -f '¥* I-igt "L - àl 'ÈY-;`1FÉ I'i' II-: I I ". l` I · I I 'IIX * P FF _. '_ ‘ • K I I! E ;- Il I .. I; _- I-;} _I- È -_ ·J0 I; •- , `. WL, _, f I I - rl- ZM-! _ - '·»• I: l -:I , __ ~_-_ L R.} , .II A _ . ‘ l Il `_ . i f q » §"jh4to J.P1FîlaG0n ·. .. É 1* — - C;. .1,. ·`—· d _. — L.F.¢i’ët -<î¢ ’*' -$ i ;Éî`;"·É'·`: .-î'ÃYZëÈ`:", ¤ Ème à n'ont pas été abattus. Pourtant la propo- sition du Mouvement Ecologique Picard, de les transporter en Forêt de Crécy,a essuyé un refus et ces cerfs ont quitté la Picardie. Seuls l'O.N.F. et les chasseurs ont décidés!
_ ld *54- , F ' ASSOCIATION GOUPIL 6 · I x" 'ï/·'/ °‘ >`.~ .,· `I! '/_ ,· A § A · ? 4 § ` fÉ'¥M,j §*?' Un animal de légende ; , *%.3 [ c'est l'acteur de bien des ; L) é%ïf,«j »_J‘ contes du moyen-âge avec ' J MMï¥w;M¥y»J Ysengrin (maintenant décédé) · Éïs Q%‘ùMQ _»- puis des fables de Jean de · à "f 4,*% / la Fontaine ; c'est l'ami "`°" wj '-— du petit Prince. Par ces J J , » -' récits, il fut le symbole ÉIÉ ///’ "`\ de la malice, de la liberté. é_J Celui qui nous a fait rire, 'ïg sourire, et a su nous attendrir. 3 l'animal menacé de nos *- campagnes le nom de notre asso- ciation. B - Qu'est-ce que notre association ? _ Un ensemble de gens de tous âges déci- · dés à ne pas rester passifs devant le saccage de notre patrimoine. Une association qui a pour buts : < - d'arrêter l'EXTERMINATION des Goupils - de dire aux gens qu'il est utopique de vivre sans s'occuper des plaies infectées de notre NATURE. Notre premier objectif c'est défendre et sauvegarder les renards. Comment a-t-on pu tuer quelques 2,5 Millions de Renards ' en France en dix ans ? · Parce qu'on nous a MENTI : I - On nous a dit : le renard est le prin- . cipal vecteur de la rage : C'EST FAUX. [ Le renard est contaminé à 7% et il n'a · jamais occasionné de blessure mortelle; il n’est pas responsable de l'expansion de la rage ; la preuve est faite en Alle- magne, où, aux premiers moments de la
-55- · rage, les renards furent exterminés, celle-ci a pourtant envahi tout le gw territoire. Actuellement, la rage est gâ en Allemagne et les renards n'y sont 0 H p plus . :1, (,2 - On nous dit : "renard = animal nui- E ml I sible". Le renard est considéré comme M un prédateur de gibier et un chapar- 5, 'É deur de volailles : c'est FAUX. 95 % I 5 l de son alimentation est basé sur les m l petits rongeurs : mulot ; loir... WS A ainsi, il est à part entière, élément âz'; l de l'équilibre écologique. H «-1- Sa destruction entrainera :-une pro- 2 Q" lifération des rongeurs gl" P -emploi = _i massif de pesticide $8 Ip - brève ,11% l échéance de notre univers empoisonné I F Un ministère de l'environnement et ses m ‘ technocrates ont décidé une grande o •-· chasse au renard qui leur coûte 4 Mil- E-? lions de N.F. par an. . pour payer les poisons ¤ ¢¤ . offizir une prime de 30 Frs minimum mN l par queue de renard. mg Le résultat : renards et blaireaux en g à voie de disparition. gg- I VOILA NOTRE POINT DE VUE : g` - l'état se trouvant impuissant devant la l rage a pris une tête de Turc 3 notre ami F Goupil . - les belles de nuit qui ont déjà fait exterminer les panthères, trouvent que “ la fourrure de renard leur sied bien. Pour votre enfant qui vous demandera DEMAIN ce qu'est un renard, Pour que vous ne soyez pas obligé de l'emmener voir un dernier survivant de l la race dans un zoo; p IL FAUT SE BATTRE, AIDEZ-NOUS,AIDEZ W GOUPIL.
....0, ° ` ` \ \ ( _ x ‘, . ( | Z ¤ · E";. K \. ' . "' ) _ -· _ \ Tlll. .•,. ` · , ._ / \ _ ,·» " . . ‘· " I io' ~ (F x ·· LJ f s , - rl ( * C É ’( B C x * Wi È ·; u_ L; & FJPN AISNE 4 CAMPAGNE POUR x L'ABOL|T|0N DE LA CHASSE A COURHE Cet auto-collant, marron et noir sur fond blanc, est à commander à : Fédération des jeunes pour la Nature de l'Aisne - B.P. n° 13 (02012 LAON CHAMPAGNE - Cedex). Tël.(23) 23.43.44 4 F l'unité I 3 F à partir de 10 (frais de port :2F) Réglement à l'ordre de : PANDA Club—Chouette 02.