numéro I janvier 1979 O `= O p1C‘â·I'd1G 7 O 0 0 010 g 16 IBVUB (IBS üSS06iâli0IIS · d'étude et de protection de la nature en Picardie + fr
-1.- PICARDIE-ECOLOGIE Revue des Associations d'Etudes et de. Protection de la Nature en Picardie. RESPONSABLE DE LA PUBLICATION : Maurice DUQUEF COMITE DE REDACTION : Philippe DUTILLEUX Christian HOVETTE Daniel PIPART Jean-Claude ROBERT François SUEUR Sylvain THIERY Christian TRAMBLIN et vous ? ADRESSE ; 4 rue des Archers 8000O AMIENS ABONNEMENT : 4 numéros par an = 20 Frs IMPRIMERIE SPECIALE : "Picardie-Ecologie“ Travail Photographique : Jean-Bernard ZAZAC Chèques à l'ordre de Maurice DUQUEF (dans l'attente d'ouverture d'un compte) Dépôt légal - ler trimestre 1979
. l -2- ‘ EDITORIAL A part les bulletins plus ou moins in- ternes, et à diffusion plus ou moins rest- reinte, des différentes associations picar- des, aucune revue d'Ecologie picarde n' l existait. C'est pourquoi une équipe d'éco- logistes, issus de différents mouvements picards, a décidé de créer "Picardie Ecologie". Cette revue se veut le moyen I d'expression de tous les groupes écologiques de Picardie et comprendra surtout des ar- ticles d'écologie scientifique et de pro- m tection de la nature ayant trait à la Picardie, et éventuellement aux régions limitrophes. Les articles d'ordre général seront l'exception, d'autres revues, surtout nationales, étant plus destinées â celà. "Picardie-Ecologie" est ouverte à tous, h'hésitez pas à nous envoyez vos articles. Aidez-nous à diffuser cette revue dans les trois départements picards (et ailleurs`!). Faites-nous part de vos critiques, de vos idées. Nous débuterons modestement, mais nous . espèrons, grâce à vous, améliorer la présen- tation, et le nombre de pages, lors des prochains numéros ; ce n'est qu'une question de diffusion : le papier, les encres, les plaques photos offset, etc... coûtent de plus en plus cher 1 Une revue qui "tire" à cent ou deux cents exemplaires n'a aucun avenir, `tout au moins sans aucune subvention. Alors, aidez-nous à vendre les 1000exemplaires A du n° 1 de "Picardie-Ecologie", nous vous l remercions d'avance. La rédaction
- 3 - LES TOURBIERES A SPHAIGNES Un biotope à protéger d'urgence ! par Maurice DUQUEF Paysage étrange et primitif, les tourbières ` à sphaignes sont d'un autre âge, d'un autre m nde... Nées il y a près de 10 000 ans, pour les plus ancien- L nes, les tourbières ont survécues avec leur faune et , leur flore boréo-alpines pendant bien des siècles, jusqu'au moment où l'homme s'est posé la question : Que faire de ces marécages ? La tourbière â sphaignes ne peut se dévelop- per que dans une eau acide (d'un Ph inférieur à 7). La surface d‘un lac, où même d'une petite dépression, est progressivement envahie par une sorte de mousse : les sphaignes, celles—ci poussent parmi les trèfles d'eau (menyanthes) et les prêles qui sont des plantes pionnières. Les sphaignes possèdent à côté de cellu- les bien vivantes, des cellules mortes qui jouent le i rôle de réservoir : si l'on presse une touffe de sphaignes, celle-ci va, comme une éponge, rejeter une É grande quantité d'eau. I
- 4 B Après plusieurs siècles d'activité, les sphaignes constituent à la surface du lac une sorte de tapis élastique et suspendu, se développant sur- tout au centre du marais qui se bombe et donne naissan ce à c€ que l‘on appelle une tourbière haute ou bom- bée, Les parties souterraines des mousses meurent peu à peu et vont se transformer en tourbe. C'est alors que vont croître, parmi les touffes de sphaignes, tout un cortège de plantes spé- cialisées : c'est la linaigrette, aussi nommée herbe à coton (Eriophorum Vaginatum) qui va en mai—juin, par ses fleurs en houppe de soie, blanchir la surface du marais ; c'est aussi le rossolis (Drosera Potundi- folia), curieuse plante carnivore, dont les feuilles sont couvertes de longs poils rouges, ces derniers portant à leur extrémité une goutte de liquide vis- queux (lorsque le soleil brille sur le rossolis, on comprend pourquoi cette plante est aussi appelée "rosée du soleil"). C'est encore différentes espèces de la famille des Ericacées : bruyères, et des vacci- niacées comme la canneberge (Oxycoccos quadripetala) petit arbrisseau qui rampe parmi les bombements des mousses, ou l'airelle des marais (Vaccinium uligi— nosum) dont les baies noires sont comestibles.
- 5 _ Sur le pourtour du marais, là où le sol est un peu moins acide et tourbeux va fleurir la jolie Gentiane pneumananthe ainsi que les touffes de q Bistorte avec leurs épis roses. _ Parcourir ces tourbières n'est pas aisé : les bottes s'enfoncent dans les sphaignes, et souvent un trou d'eau inquiètant apparaît entre deux bosses de mousse, attention à l'enlisement ! Parfois aussi se glisse, entre deux brins de linaigrette, un animal que l'on croirait peu familier d'un tel biotope : la vipère péliale ; celle—ci s'enfuira aussitôt et il serait bien stupide de tuer cette ennemie des rongeurs. C'est dans ces landes tourbeuses, comme dans les Ardennes, par exemple près du village d'Hargnies, que peuvent se rencontrer les tétras lyre (petit coq de bruyère). De nombreuses espèces de papillons volent dans ces étendues humides et désertiques : le Lycaena halle aux reflets métalliques, l'argynne Boloria aquilonaris ou encore le satyride Coenonympha tullia I et bien d'autres... Je ne pense pas qu'il existe des coins de I nature aussi purs et aussi sauvages que les tourbières à sphaignes, à part les prairies alpines.
- 6 - Pourtant depuis longtemps l'homme a tenté de les exploiter : tout d'abord et jusqu'à la fin du dix neuvième siècle ce fut l'extraction de la tourbe qui servit pendant longtemps de combustible ; cette ex- traction, en remettant en eau de grandes surfaces, rajeunissait le marais mais détruisait aussi la faune et la flore qui étaient apparus avec la naissance d'un sol mouvant. Souvent aussi les tourbières les plus vieilles donc les plus sèches furent drainées et converties en pâturages. Mais c'est dans la seconde moitié du dix neuvième siècle que les tourbières vont être le plus dégradées, notamment dans les Ardennes franco—belges, par la plantation massive de résineux, surtout des épicéas : une grande partie du plateau ardennais, jus- qu'alors couvert d'immenses landes marécageuses, va être transformée radicalement en forêt de conifères dont les sous—bois obscurs sont dépourvus de toute vie, tant animale que végétale ; mais qu'importe, profit avant tout 1 Cette politique du résineux, quoique ra- lentie, se poursuit toujours tandis que rétrécissent les musées vivants que sont les fagnes (mot désignant les tourbières en Ardennes) et que ceux qui veulent les sauver emploient (d'après des accusations des gendarmes) des techniques extrémistes et suicidaires, en incendiant les jeunes plantations d'épicéas.
- 7 - É î Mais ce type de marais n'est pas exclusif des régions montagnardes, et, bien qu'il soit beaucoup plus cou- rant dans les pays de climat subarctique et arctique _ (Laponie, Nord du Canada, Sibérie...) il se retrouve, mais en plus pauvre, dans notre Picardie et même j tout près de la mer, comme les tourbières du pays de i Bray (Forges les eaux) ou du Montreuillois (Sorus—St- _ Josse). Cependant des microclimats froids existent , dans ces tourbières, et il est courant qu'il y gèle, I même en plein mois d'août ! * LES TOURBIERES A SPHAIGNES EN PICARDIE 1. Dans la SOMME Le département de la Somme, par son sol où — le calcaire affleure très souvent et donc par son ; alcalinitê, ne permet pas aux sphaignes de se dévelop- 1 per. (Dans la vallée de la Somme, ce sont des tour- bières alcalines â Eynnacées). Citons quand même les quelques touffes de Noyelles sur Mer, de Villers SUI Authie et surtout celles du marais Saint Ladre à I Boves, près d'Amiens. Observées pour la première fois par moi- } même en 1965, les sphaignes ne se trouvaient dans le marais Saint-Ladre que sous la forme d'une seule motte de dix centimètres de diamètre (des recherches faites partout dans le marais, avec même l'aide d'une barque, ne permirent pas d’en trouver d'autres.
- g - Pourtant celles-ci étaient en pleine expan- sion, et quelques années plus tard les botanistes de la Faculté des Sciences d'Amiens allaient rencontrer jusqu'à 7 espèces différentes et 71 stations réparties un peu partout ; lors de ces prospections Gérard Sulmont y trouvait une autre plante exceptionnelle pour notre région : le lycopode (Lycopodiu Selagp L.) espèce relicte en régression en France et poussant surtout dans les régions montagneuses et dont l'Ardenne était sa station la plus proche. C'est avec plaisir que je viens d'appren- dre la récente inscription de ce biotope à l'inven- taire des sites et donc, en principe, sa protection. Espérons que la décharge d'ordures toute proche (à 1'"actif“ de la commune de Boves) sera bientôt aména- gée et replantée, puisque la Municipalité responsable a décidé de la fermer. Un projet d'installation d'une usine d'enrobés pour route, à quelques centaines de mètres, fut, pour un temps, inquiétant, notamment par le rejet d'éventuelles fumées toxiques, cette usine aurait eu aussi comme conséquence 1'élargisse- ment de la route qui longe le marais. Heureusement sous la pression des habitants de la région, des écologistes et des partis politiques de gauche, le Préfet de la Somme annula ce projet. Alors protec- tion, ou pas ? De toutes façons, il importe aux botanistes d'étudier l'évolution de cette tourbière en pleine croissance et surtout d'être vigilant I
. 2. Dans l'Aisne C'est dans le département de l'Aisne que se trouve la plus belle tourbière acide de Picardie. 2 En effet c'est à 10 km au sud-ouest de Laon qu'est situé le marais de Cessières-Mont-bavin, découvert · seulement en février 1962 par le professeur Marcel . Bournèrias (Lycée Chaptal, Asnières). Plusieurs asso- I ciations végétales se succèdent pour arriver finale- °S ment â plusieurs magnifiques tourbières à sphaignes ` comportant des espèces boréo-alpines : Oxycoccos, Eriophorum vaginatum (linaigrette) etc... mais aussi lusitaniennes : une bruyère (Erica Èêtralix) et un genêt (G€HiSÈ& anglica). Les plantes carnivores Drosera y sont très communes, surtout dans les endroits _ bien ensoleillés. Sous la direction du Professeur François Morand (Laboratoire de Biogéographie de l'Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud) un véritable labo- ratoire à ciel ouvert s'y est édifié, gâchant un peu I le caractère sauvage du site, mais grâce auquel la formation et la météorologie du biotope furent connues de nombreux baromètres, thermomètres, pluviomètres, etc... y sont répartis en plusieurs stations. Les chercheurs disposent aussi d'un local au Centre de I Recherches de Cessières. De nombreux forages ont été effectués afin de connaitre la nature du sous-sol (épaisseur de la tourbe, notamment) et bien d'autres expériences sont réalisées.
- 10 - D“autre part l'étude ornithologique et entomologique est en cours grâce à des spécialistes de Saint-Quentin et d'Amiens et déjà, par exemple, plusieurs papillons rares y ont été découverts. Si la célébrité de cette tourbière, qui a vite dépassé les milieux scientifiques, a eu des effets bénéfiques (le site est classé)par contre, afin d’y permettre l'accès des naturalistes et des prome- neurs, le Conseil régional de l'Aisne a cru devoir construire une route de plus d'un km avec un parking goudronné à 300 m du marais. Une bonne intention qui est un non-sens écologique et un gaspillage de l'argent des contribuables ; â croire que les amis de la Nature observent celle-ci de la portière de leur voiture ! A Boves comme à Cessières, quelques écologis- tes ont réussi à protéger des milieux qui sont depuis toujours considérés comme des zones incultes, inutiles, voire malsaines ; dans les Ardennes il est même ques- tion d'établir un parc naturel régional pour protéger une région de tourbières : véritable protection, déma- gogie ou développement d'un tourisme destructeur ? Véritables musées écologiques et témoins de plusieurs millénaires, les tourbières à sphaignes doi- vent être partout protégées véritablement et non renta- bilisées par la plantation de résineux ou par l'extrac- tion de tourbe pour l'horticulture. Puissent le compren- dre les pouvoirs publics et les élus locaux avant qu’il ne soit trop tard.
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- 12 - [ IE PETROLE ET L‘OISEAU ACTION DES HYDROCARBURES SUR LES OISEAUX par Sylvain THIERY La structure et l'agencement des plumes, ' complétés par la présence d'une graisse naturelle i secrétée par la glande uropygienne, déterminent l'impermêabilité du plumage. Le coussin d'air ainsi retenu contre la peau de l'oiseau joue le rôle de régulateur thermique tandis que la couverture de à plumes en elle—même permet â l'a.nimal de flotter sans être mouillé. la moindre tâche de pétrole, en détrui- sant la pellicule de graisse, ouvre une brêbhe à l'eau et à l'air. Les pertes dé chaleur sont alors importantes et cela d'autant plus que l'eau s'infiltre sous le plumage et mouille l'animal. Celui—ci, en essayant de se naintenir â la surface, dépense une i énergie considérable. Ces pertes ne sont pas compensées par les apports de nourritures car l'oiseau affaibli I par le froid ne peut plonger pour se nourrir (Fous de ' Bassan, alcidés, Plongeons Sternes. . .). Ses activités I ne sont plus axées que sur des tentatives de netto- yage s'il est peu touché, ou des essais de retour â terre si le mazoutage est important. n I I I
- - En effet, dans ce cas, l'oiseau se sentant proche de la noyade, essaye de quitter l'élément liquide. Il ne pense pas â se débarrasser du pétrole qui l'englue. Il n'y a pas atteinte des organes internes. Le plumage étant seul touché, l'oiseau a plus de chances de survie que celui qui s'est nettoyé et qui a absorbé du pétrole. L'action des hydrocarbures sur les tissus semble irréversible et provoque inflammations et ulcères du tube digestif et des viscères. Il y a également fixation sur le foie, les reins (provo- quant des néphrites), hypothermie, brûlure des yeux, de la peau (particulièrement celle des pattes). Les vapeurs de pétrole provoquent de nombreux troubles nerveux et de l'équilibre. L'état physiologique de l'animal est également très endommagé par le stress subi lors du mazoutage. L'oiseau peut également fournir des efforts importants pour résister aux attaques répétées des prédateurs tels que les go- ëlands qui, en raison de son extrême faiblesse, le considèrent conne une proie éventuelle. LES SOINS Toutes les manoeuvres relatives â la mani- pulation de l'oiseau (capture, soins. . .) doivent être effectuées avec la plus extrêm douceur car le sujet est en état de choc.
V -14- Il est prudent, dès la capture, d'administrer un tonicardiaque par voie buccale (Effortil). Certains oiseaux, en particulier les Fous de Bassan, sont en effet très sensibles et le choc de la capture est suffisant pour provoquer l'arrêt cardiaque. Par contre il n‘y a pas lieu de s'inquièter des tentatives de régurgitation (rejet de nourriture), celles-ci cons- tituent un phénomène de défense. Il suffit de placer l'oiseau en bonne position pour éviter l'étouffement. Quelques gouttes de collyre dans les yeux et une appli- cation d'huile sur les pattes préviennent efficacement d’éventuelles brûlures. L'oiseau est ensuite recouvert d‘un "ponc o" ne laissant dépasser que la tête et empêchant les mouvements (sources de fatigue) et le nettoyage des plumes. Il peut être également enfermé dans un sac de toile dont on resserre l'ouverture au niveau du cou. Dans ce cas on peut saupoudrer le plumage de sciure non traitée ou de poudre d‘argile. Ce traitement interdit alors un séjour prolongé de l'oiseau dans le sac. Il est conseillé, pour le transport de plusieurs individus, de les séparer les uns des autres. Ceci évite les blessures dues aux coups de bec qu'ils ne manquent pas de s'infliger. Il est éga- lement préférable de laisser l'oiseau quelques heures au calme dans l'obscurité avant toute.opération de nourrissage. Celui-ci précède le nettoyage.
- - Il faut absolument éviter les corps gras qui facilitent l'émulsion du mazout, son passage dans le sang et sa fixation dans les tissus. Dans un premier temps, l'oiseau sera nourri de poisson blanc (Merlan, Morue,. . .) découpé en bandes d'une dizaine de centi- mètres de long. Si l'animal ne prend pas spontanément la nourriture présentée, il est alors nécessaire de le gaver en prenant soin de ne pas abîmer la langue et de ne pas l'étouffer. On peut avantageusement masser la gorge pour aider au passage dans l'oesophage. Après deux ou trois jours de nourrissage convenable et à condition qu'il mange seul, l'oiseau peut être lavé. Les solvants donnant les meilleurs résultats sont le Napol ou mieux encore Nutriclean. Ce dernier ne contient pas les détergents habituels, n'est pas irritant pour la peau et n'est pas toxique à l'inges- tion. Peut être même jouerait—il un rôle bénéfique dans la résorption des ulcères et brûlures chez les oiseaux ayant ingéré du pétrole. Il peut s'employer pur ou dilué. Il est malheureusement assez couteux (55 Frs le litre). L'ani1ml sera baigné et lavé, sans être frotté, dans une eau à L|O° C environ. Il sera lavé ainsi au moins deux fois avec 1 rinçage après chaque lavage. L'eau de rinçage corrme l'eau de lavage doit pénétrer sous les plumes afin de ne laisser subsister aucune trace de mazout.
- - Il doit ensuite être placé au chaud (environ 30°C) pour éviter tout risque de congestion et ne doit être sou- mis à aucune soufflerie desséchante. Il est important que toutes ces manipulations soient effectuées d'une seule traite. Un stress prolongé est préférable â EE plusieurs stress étalés sur quelques jours. I READAPTATION L'oiseau, avant d'être relâché, doit re- trouver un plurrage hydromge, ce que ne permettent .· pas les classiques ébats dans la baigaoire familiale. _ li; Il est donc nécessaire de disposer d'un bassin pour que l'oiseau se baigne aussi souvent qu'il le désire. Chaque bain est suivi d'une longue période de lissage i . des plumes. Le plumage, grâce aux soins constants de \""-~,_< l'animal retrouvera bientôt son imperméabilité. ·· L'enclos entourant le bassin sera pourvu de promontoi- . res, grosses pierres ou, â défaut, billots de bois maintenus verticalement afin d'offrir une surface plus ou moins lisse aux pattes de l'oiseau. Le bassin en lui—même présentera une pente douce facilitant la sortie.
- - Grâce â cela, l'oiseau se réhabituera pro- gressivement â l'eau, milieu qui après le rrazoutage provoquait chez lui la répulsion par impression de noyade. La mise en enclos doit se faire deux semaines au maximum après le nettoyage.et l'on peut estimer que le plumage est "reconstitué" â partir de 2 semaines à l mois de bassin. Un inconvénient majeur à la réadaptation est la fâcheuse habitude qu'ont les oiseaux (surtout les Alcidés) â reconnaître leur soigueur et nourrisseur. Les seules visites aux "malades" seront limitées au nourrissage et celui-ci devra être effectué discrète- ment et efficacement. La nourriture constituée de sprats, lançons, sardines (pour les Alcidés, Sternes, etc. . .) sera de préférence lancée dans le bassin pendant le bain pour que les oiseaux réapprenne à capturer leurs proies dans l'eau. Quand le comportement de l'oiseau est rede- venu normal (capture rapide des proies et flottaison régulière) il peut être relâché. Mais rien ne permet â l'heure actuelle, d'affi.rmer qu'il est sauvé. Ce _ résultat ne peut qu'aider â la sensibilisation des pouvoirs publics qui comprendront peut ètre un jour (mis ,j'en doute) qu'il vaut mieux prévenir que guérir.
- 18 .. HHïlOHWEHIE: Le Courrier de la Nature - 1'Hbnnœ et 1'0iseau n° U9 - Mai, Juin 1977- I I _ té ' . ` 7. _..·—·" î"`§§:- _ ._ 7 j ```: ;_p: ·,`_ 7 u · . · `‘‘` -~ ` 77—7— l._Q A`'î 7 -777.ï 7` ; " É? " 7 —` u îlw ‘I__;--` T I-nu-‘_ _.-· __ _. \;'· I'.; I- Iâî; ·H· la-I-"_-` I -_"-QT-`Ã2"“""î"L__ 5--`-M ·' I"- 7 Une partie des oiseaux mazoutês, ram assés en Mars 1978. Du Hable d'Ault à la Baie d'Authie. Pour eux, il est trop tard. (photo M. DUQUEF)
- «. HISTOIRE D'UNE RESERVE EN PICARDIE : LES MARAIS D'ISLE DE SAINT-QUENT]1~I (AISNE) 42 associations les plus diverses unies pour que restent au coeur de St-Quentin une zone naturelle, ' vestige des anciens et vastes marais de la Scmne, voilà ce qui pemuet aujourd'hui de dire : les marais sont sauvés. St-Quentin comme toute ville ne rêva que d'expansion. Tant pis pour les terres cultivables, tant pis pour les marais... tant pis pour les ruraux déracinés. . . Alors qu'in·port:aient, à cette dévoreuse, les canards et autres grenouilles. . . Mais un groupe de doux rêveurs se mobilisa : il s'agissait de laisser aux autres (en l'occurence les sagittaires, les nympheas, les joncs ou les typhas, les martins—pècheurs, les foulques ou les tritons) leur territoire naturel. . . celui que les siècles avaient épargné". mais qui était, sans nul doute, par d'autres convoité 1 Outre le site quasi unique. . . des plantes, rares ou non, des animaux de toutes espèces y ccxrpris des corbeaux (ah ! s'ils étaient blancs !) dont l'ancien- ne municipalité craignait une tentative d'invasion de la ville. . . Une vie de migration intéressante, une aire de reproductions pour de naubreux oiseaux. . . Alors une à une des associations se joigni- rent au noyeau initial. Il faut rappeler que cette prise de conscience fut consécutive au désir de la nunicipalité d'alors de rétablir le droit de chasse dans les marais cc¤rmunaux.. .
.. - Le Conseil municipal révisa aussitôt son juganent : on ne chassera plus sur les Marais d'Isle... Mais le processus ne s'arrëta pas là : il fallait soustraire définitivanent la zone à toutes les attein- tes possibles et inimaginables. Le Comité de défense des Marais était créé. Qui sait, d'oû pouvait venir la me.nace ? On avait parlé quelques années auparavant d'un imnense plan d'eau pour voiliers. Cela aurait impliqué la sup- pression de toutes les roselières, le nivellement des bordures, le retrait de la vase. . . D'autre part, la politique des espaces verts est telle qu'on supprimerait volontiers un espace naturellement boisé (essences variées et indigènes) pour le ranplacer par un jardin public qu'un paysagiste con- cevrait avec résineux ou peupliers. .. en lieu et place des arbres qui poussent gratuitanent. . . On voulait donc éviter tout détournenent du site... sauver de l'eau des plantes et des c'est véritablement se heurter à un mur d'inccmpréhen- sion... même en l'année dite de protection de la nature, en l'année dite des zones humides ou encore en l'année dite de l'arbre. . . Mais le Comité était prêt à soulever des u¤ntagnes.. . L'union fait la force. (C'est connu mais pas assez appliqué). . . Tournées dans les quartiers avec diapositives, articles de journaux, visites à la péri- phérie du site, manifestations opportunênent organisées et 5 ans après, la Réserve est en vue... Les 4 pranières années, ce ne fut pas facile... Nulle entente possible avec la municipalité sur les limites, les modalités de gestion. .. nais en mars 1977 avec la nouvelle municipalité mise en place la concerta- tion put reprendre ses droits.
- - Des représentants du Ccmité de défense et de la Can- mission municipale de 1'Environne:1¤ant se rencontre- rent et mirent au point le dossier que termina l'Adjoin à l'Env:Lronnanent.. . Le processus de classement est enclenché. . . Tout sanble se dérouler normalement. Le Comité ne s'est cependant pas encore dissous. `COMTIE DE DEFENSE DES MARAIS D'ISLE D D . . D 1978 D D '"L ;··— -'î1É·`là I ·` I __ '___''~ I . J;] **` ‘ .. ·-`·; ·=î=3î;. ;·x;—;§_;;;;¤?·` ._ _ :—,;··_;;_ =·` '> ·._·__ _ _ ·<.—»=" —;'- ;'_:‘jÈ-É: E eea~r> n_upucp en `ërt rEn_S au » Snrr M ~f< r_; ë>>"¢,— `··`' . _ .· -;`§¤:;-· .... . —_ ```'‘ 1;;,.; T . ._ ·‘'' " " . ‘· I E T · I :· . a __ g . .· ‘«.l#’···I-1 .. î ' ` ; __ .· — —— '—; - I I dea-ca _- Q .; I MARAIS dÃ!5LE . · _` T .; I kg ?.*= ft. z` lâ Pour quand la réserve ..... ? (photo M. DUQUEF)
— 22 - î DFS AMPHIBIENS EI' REPI‘]1.ES La Rzciêtë herpétologique de France, vient [ d'éditer un Atlas préliminaire des Amphibiens et É Reptiles de Fraxm (1978) financé par le Ministère de l' . Cet atlas, tout à fait provisoire, sera présenté' sons une forme plus élaborée dans un temps ' ultériam relativaœnt proche (1980 ?) . Il est donc E fait agp:]. à Ixus les Naturalistes picards afin de ‘ cc1mpléter1œ&¤méespourleNorddelaFrance. y Cœ rêfâmces se présentent sous le forme # de points dam rectangle figurant la carte d'état- » major au E (IDE? la Picardie est peu représentée dans ` cet atlas, msi, & le printanps prochain des étu- des de terrain ïïtlit entreprises afin d'obterdr un “ recencîxt së @11:1ens et Reptiles de Picardie qui sezacmmmïqnëaifuretàmesxzreà la Société herpêtolngîqne afin de figurer sur l'Atlas définitif. Dans le hat de familiariser nos lecteurs à ce groupe d'animm1x nous publierons une série d'arti- cles consacrés rgzectivement aux Crapauds, Serpents, Tritons et , puis lézards et Grenouilles. &m cxmseillons vivement d'acheter les ouvrages suivmts : “Guide des Reptiles et Batraciens deFran¤,=:parJa¤;1esFretey—I~Iatier-pri.>< 56 Frs .'l'.¤ous`1és Iëptiles et Amphibiens d'Europe en couleurs par Arnold et lhrlxm illustrés par Ovenden - Elsevier - 65 Frs euvîrun.
- 23 - È `CRAPAUDS EN PICARDIE Par Maurice DUQJEF Pour beaucoup de personnes, ce pluriel étonne- ra. En effet si l'on danandait ccmbien d'espèces de crapauds viwmrl: en Picardie, la plupart des gens interrogésrêpomdrait : une, uneseule,LEcrapaud! Avant de faire l'inventaire des espèces, nous que la division entre crapauds et gre- nouilles n'a plus guère de valeur a:jourd'hui. Pour le profane un crapaud possède une peau sèche, verru- queuse, tandis que la grenouille a une peau lisse et humide et présente une allure plus élancée. Ces carac- tères pas d'intérêt au point de vue systé- ; matique et se mélangent d'a:Llleurs au gré des diffé- rents genres. Dans œt article, nous êwdierons tous les anoures, c'est-â-dire les batraciens sans queues, â l'exclusiœ1 iu genre RANA, qui constitue les vraies grenouilles. LES FAUX (Sous-ordre des D DEA) l-LES D ·••¤ ¤=·. ¤M=·= (Famille des Discoglossidae) L'Alg!£ acooucœmr (Alytes obstetricans) I Petitc.rapa1xdde4¢à5¢c:n,audosgris,et à lapupillecvalevarticalatxent existecàet làdans · notre région. Parc zoologique d'Amiens, Bergicourt(Scmna] È St Valéry S/Scmœ (quai Jeanne d'Aî‘c et cap Hornu) . Son biotope consiste en une petite pente · rocailleuse sous lœ pierres de laquelle il se cache, È toujours à proümité d'un point d'eau. l
- 24 - & A St-·Valér·y S/Soume,dans le parc de la Station 1 d'études en Baie de Sctmme, quai Jeanne d'Arc, â di.x I mètres de la Baie elle—màne, existe une colonie très prospère d'Alytes. Celle-ci utilise deux petits bassins bétonnés afin de s'y reproduire. L'Alyte ne s'acoouple pas à une période fixe, au printenps, comme la plupart des batraciens. Les acoouplenents peuvent avoir lieu l aussi en Eté, ce qui explique qu'en plein mois d'Août existent encore des Tétards. D'ailleurs si les condi- tions d'exi.stence sont défavorables les larves ne deviennent adultes que l'année suivante. A la Station d'Etudes de St-Valéry, lors d'un séjour en Août l978, nos soirées ont été égayées par le chant des alytes : houk, houk, houk ! toujours l sur la mène note, plusieurs crapauds, cachés sous des l pierres d'un jardin de rocailles, se répondant ainsi. l Intrigués par ces bruits insolites, des jeunes stagiai- res qui travaillaient à la Station cherchèrent long- temps après un hypothétique robinet qui fuyait, ce n'était en réalité que le chant des alytes. Ce chant coumence aux environs du mois d'Avril et s'arrête vers la mi-août. En 1978 à St Valéry les Alytes s'ar·rêtèrent de chanter vers le 21 août. A Bergicourt (Same) , vers 1965, lors d'une excursion avec les étudiants de laboratoire de Biolo- gie animale de la Faculté des Sciences d'Amiens, nous découvrîmes dans des éboulis crayeux, surplcmbant la vallée des Evoissons plusieurs Alytes, l'un d'eux te- nant enroulés autour de ses pattes arrières un chape- let de gros œufs jaunâtres, piquetés de deux points noirs, les yeux des embryons. C'est là un cas excep- tionnel chez les arrphibiens. En effet, lors de l'accou— pleznent, qui est terrestre, le mâle aide de ses pattes à l'émission des ovules par les fanelles, d'où son nom de crapaud acooucheur, puis les enroule, après les avoir féoondés, autour de ses pattes postérieures.
f — 23 - È GWPHDS EN `PICARDIE Par Maurice DUCUEF | Pour heanucp de personnes, ce pluriel étonne- · ra. En effet si 1'cn demandait cutbien d'espèces de I crapauds vivent en Picardie, la plupart des gens [ interrogésrépc¤d1ait:une,m1eseule,LEcrapa11d! l Avant ü faire l':I.nventaire des espèces, nous I indiquesncms que la division entre crapauds et gre- nouilles n'a plus guère de valeur a:jourd'hui. Pour le profane tm ctqnxi possède une peau sèche, verru- queuse, tandis que la grenouille a une peau lisse et humide et présmte une allure plus élancée. Ces carac- tères prësaxtaxt pen d'intérët au point de vue systé- I matique et se élargit d'ail1eurs au gré des diffé- rents genres. Dans cet msticle, nous étudierons tous les anoures, c'esI:-à-dire les batraciens sans queues, à l'e.>¤clusi¤n Qu genre RAW., qui constitue les vraies grenouilles. LES FAUX-CRAPHJIJS (Sous-ordre des DISOOGLOSSOIDEA) 1-LES D (Famille des Discoglossidae) L'Algt_g accnnnhsur (Alytes obstetricans) ' P€titC1îI1îd€40à5OGH,ôudOSgIiS,€t - àlapupillecvaleverticalataziteacistecàetlàdans E notre régim:. Parc zoologique d'Amiens, Bergicourt(Sam1ej g St Valéry S/àmœ (gui Jeanne d'Aîc et cap Hornu) . I Son bictcpe classique consiste en une petite pente l rccailleuse sans les pierres de laquelle il se cache, \ toujours â pr@m.tê d'un point d'eau. I
- 24 - A St-Valéry S/Scume,da.ns le parc de la Station d'études en Baie de Same, quai Jeanne d'Arc, à dix mètres de la Baie elle—mêne, existe une colonie très prospère d'Alytes. p Celle—ci utilise deux petits bassins bétonnés afin de s'y reproduire. L'Alyte ne s'acoouple pas à mme période fixe, au printenps, comne la plupart des batraciens. Les accouplements peuvent avoir lieu , aussi en Eté, ce qui explique qu'en plein mois d'Août existent encore des Tétards. D'ailleurs si les condi- tions d'existence sont défavorables les larves ne 1 deviennent adultes que l'a.nnée suivante. A la Station d'Etudes de St-Valéry, lors d'un ‘ séjour en Août 1978, nos soirées ont été égayées par . le chant des alytes : houk, houk, houk ! toujours " sur la rrèœ note, plusieurs crapauds, cachés sous des ' pierres d'un jardin de rocailles, se répondant ainsi. E Intrigués par ces bruits insolites, des jeunes stagiai-· res qui travaillaient à la Station cherchèrent long- tanps après un hypothétique robinet qui fuyait, ce n'était en réalité que le chant des alytes. Ce chant commence aux environs du mois d'Avril et s'arrête vers la mi-août. En 1978 à St Valéry les Alytes s’arrêtèrent de chanter vers le 21 août. A Bergicourt (Scxrme) , vers 1965, lors d'1me excursion avec les étudiants de laboratoire de Biolo- gie animale de la Faculté des Sciences d'Amiens, nous découvrîmes dans des éboulis crayeux, surplombant la vallée des Evoissons plusieurs Alytes, l'un d'eux te- nant enroulés autour de ses pattes arrières un chape- let de gros oeufs jaunâtres, piquetés de deux points noirs, les yeux des embryons. C'est là un cas excep- tionnel chez les amphibiens. En effet, lors de l'accou— plement, qui est terrestre, le mâle aide de ses pattes à l'ê·nission des ovules par les fanelles, d'où son nœn de crapaud accoucheur, puis les enroule, après les avoir fécondés, autour de ses pattes postérieures;
- 25 - Detesrpsàautre, ildescendvers le ruisseautcut proche, cu la xxere, et les humidifie jusqu'au jour où les tétards éclomnt et s'échqper¤nt dans l'eau. 2-LES (Famille des Pelcbatidae)` Nousrfavcnspasexacoretroiwê leâlobate brun(Pe1cbatesfuscus)q11iaétésig11a1é, yaun certain tülps, de Seine-naritime. Cette espèce pourrait exister le long de la côte picarde, du hable d'Ault au . A rechercher. (P¤î¤1¤r¤¢= 1>\¤¤=¤¤¤¤S) Pet·.·lta11in1a1de35â45nm, 1epê1cdytepcnc— tuêressetbleàunepetitegrexmülleetsedéplaœ parsauts. Leàzsestdecoloratioriolivâtre, bnmâte ou grisâtre, tachetée· d'un vert: vif. Déjàdéccuvert, 1lyaunediza:i11ed'axmées, au Hable d'Au1t (Same) par Jean-Claude Robert ; un exetplaireaêtêtramê, dermit, surlarcutehumide, àIAM)IL'IERE(ScIIIœ)1e90Ct0bre1978parrx¤\1s• uûnes. LES CRAPAUDS-VRAIS (S0\1S··O1`dI‘ê`dèS BUEOMIDEA) 1- Les BUEYNIDES (Famille des Bufonidae) Le ccmnm (Bufo· bufo). D'une taille de 70 à 130 mn z le e, la fanelle peut dépasser ces dimensions surtout dans le Midi. Le Crapaud ccmmn présente des coloraticns variables, suivant le milieu, du jaunâtre au roussâtre. . Cet anslmal est très ccmmn dans la Sctme, mtamœnt mus 1'avcns souvent rencontré dans les jardins à la périphérie d'Amiens (Rue Bélu, Renanœurt).
- 26 .. Au printarps, les crapauds regagnent, lors des soi- rées pluvieuses, en ncmbre les points d'eau pour s'acooup1er. Nous nous souvenons début mars 1978, des centaines de malheureux Bufo bufo écrasés par les voitmres, entre Pont-Râuy et Picquigny (Scmœ) . Nassa- cre qui doit se répéter tcms les ans et partout, quand une route passe le long d'une vallée. Pourtant quel allié pour le jardinier dans sa lutte contre les lima- ces et les insectes ! Ignorant, celui-ci inondera ce- pendant ses plantations de produits toxiques qui au- poisonneront les pauvres crapauds, qui d'ai1leurs trouvent moins en mins de points d'eau pour se repro- duire, depuis que la mode, sur le plateau picard, con- siste à ccxtbler les mares des villages pour en faire des parkings, des pelouses ou pis, des décharges · d'ordures ! Le ud des joncs (Bufo calamita) D'une taille de 50 à 70 mn (la fanelle est un peu plus grande) le crapaud des joncs présente, ootrme beaucoup d'Anoures une coloration variable, du blanc jaunâtre au brun verdâtre, il présente une ligne ver- tébrale jaune qui permet de le distinguer facilanent du crapaud ccmmun. Ces pattes postérieures trop courtes ne lui permettent pas de sauter, il peut, par contre courir relativanent vite. Dans la Scmne ce crapaud se rencontre uniquement, à notre connaissance, le long du littoral, notamment autour du Hable d'Ault où il est très ccmuun ; en Août 1977, nous en avons découvert rapidanent plusieurs exauplaires sous des pierres, des planches et détritus dont les habitants de la région ont agrânenté un biotope qui devrait bénéficier d'une protection totale, du fait de sa grande origi- nalité écologique. Jean-Claude Robert 1'a aussi découvert du nord de la Baie de Scmne, au Marquenterre.
- 27 .. Le Crîud vert (Bufo viridis) Nous n'avons pas encore découvert ce crapaud pourtant signalé de l'Aisne et de l'Oise par Fretey (Voir Notes sur la cartographie précédente des Amphi- biens et Reptiles). Il pourrait être parfois confondu avec le crapaud des joncs. A rechercher. 2-Les (Famille des Hylidae) La Rainette arboricole (Hyla arborea) Cet animal, qui est plutôt une grenouille aux doigts et orteils dilatés et foutent ventouses, peut grimper facilement dans les arbres poussant dans les lieux humides. La rainette grimpe même le long d'une vitre sans problême. Elle peut, un peu catme un. camé- léon, changer très vite de couleur, passant du vert vif au gris sombre, suivant l'env:Lronnenent. La razlnette peut s'attaquer à de grosses proies, elle attaque . notamnent de très grosses mouches au point de ne plus pouvoir fermer la bouche et de laisser dépasser les ailes de chaque côté des machoires, le tanps de l'ava- ler cauplètement. Le mâle a un cri très rapide et très sonore, en dilatant sa gorge d'une façon énorme. Nous n'avons jusqu'ici trouvé la rainette qu'à la 1*/bllière et à Qiend, le long du littoral de la Scmne, où l'ont trouvée àussi Daniel Lohez (Hable A d'Ault) et Jean-Claude Robert (Marquenterre) . C'est une N espèce à rechercher aussi dans les marais de l'intérieur. En conclusion, nous préciserons que ces obser- vations, très ponctuelles, effectuées par hasard. par des Naturalistes qui recherchaient plus spécialement ; des insectes ou des oiseaux, vont être ccxtplétées dès i le printenps prochain par des recherches systématiques
- 28 - notamnent dans les dunes et les marais littoraux (où existent ensemble les 5 espèces connues du départe- ment de la Scmre) mais aussi dans les marais du reste de la Picardie. Espérons que les pouvoirs publics ccxuprendront enfin que les marais doivent être protégés afin que puissent continuer à vivre nos crapauds et autres batraciens, a.nimaux souvent ignorés ou même hais mais pourtant indispensables aux équilibres naturels. 7 ,:" / ’·= - ‘ · P rv Q ai- = · ` ,—· · WE _ -1 ’ - 'aî‘* · " ' ·È%,+.,` · . / —— K, NK-}- _. t x ’;}£%`_~£ · ~ ·- """ —_"\. Z ·~·. ‘. ' `-2; / fl F I'- l`- —· I ___,;Ã_. · ·— *È‘ J' ‘'`; ' " A .°‘ I: . ` . " .§. · " ·`l/··· ry Q ? *` ‘ ·*.· " T `/2 x- ( —i`ï" ’ *§»"`.· ··`?;-È. -—`· -—— ·‘·‘ I d 4 , I ’ ‘ " 'v-(-u _• Il I '- '- ` —— ·‘\r··"~}H./W A" _ ./ ·· il Y. E r. _’ . _ . _ __ _ J;. ‘ • `v fa} M gw _ .1 J' _.-Pv ·.;* R";. . ` ` ·r · · ` _= \ (àà I: ) :(’?·‘7 H} ·' ""‘j-_;· - ` . *,;_ " .` _ * " 2 · ‘î··x— ·«'/_ 'J, " 'ax; . _ I_}-`lë un I _· I I xl-•-_.·I_*~. U ; r _, ., ry —-·· ( .- ·-. 5.* Il 9- L ru i i g .7 ·— ···"*=z __ ' > ‘\ —·. ·;=· ··"l Grenouille rousse (rana temporaria) La Mollière - Photo Maurice DUQUEF
- gg - QUELQUES ASPECTS DE LA BIOLOGIE DE LA TOURTERELLE TURQUE S'I'REPI‘OPELIA DECAOCPO EN PICARDIE Par F. SUEUR Appartenant à la famille des Columbidés (Pigeons, Tourterelles...), la Tourterelle turque ressemble beaucoup à une espèce fréquem ent tenue en captivité la Tourterelle rieuse dont elle diffère par la couleur gris rosé (non brunâtre) et le chant. Cet oiseau est une acquisition récente de l'avifaune française puisque le premier individu fut noté en 195O et le premier cas de nidification en 1952. Il est observé pour la première fois en Picardie en 1957 (MARTIN et coll. 1962). En 1962, il occupe la moitié nors—est de la France ; actuellement il n'est absent que dans le bassin aquitain et les régions de Q montagnes. Cette arrivée de la Tourterelle turque en É France faisait partie d'une importante expansion commen- É cée vers 1930, cette espèce peuplant à l'origine une E partie de l'Asie et les Balkans. En France la coloni- E sation s'est faite selon un axe NE-SW ;la Tourterelle turque est apparue dans les grandes villes, puis dans les agglomérations de moindre importance, enfin dans les villages qui sont actuellement en passe dans la Som e de posséder chacun leur couple de Tourterelles turques.
- 3O - Considérée par de nombreux auteurs comme une espèce anthropophile, la Tourterelle turque est en fait "un oiseau des cultures qui a tiré avantage des activités humaines dont il s'est rapproché..." (BERETZK et KEVE, 1973). Cependant dans les régions nouvellement coloni- sées et en France notamment cette espèce jusqu'à une I date récente ne se trouvait que près des habitations, quelques cas de cantonnement un peu particuliers ont toutefois été notés dans la Somme : éloignement des i habitations, colonisation de tail1is—sous-futaie... ; (SUEUR, 1976). Il semble que cette expansion éco1ogi— À que en dehors des agglomérations soit de plus en plus I fréquente dans notre région, ainsi dans 1'Aisne la Tourterelle turque niche en taillis—sous-futaie en Nouvion—en-Thièrache alors qu'elle vient se nourrir dans les poulaillers de la périphérie de cette localité (H. DUPUICH) et à Mondrepuis un mâle chanteur fut noté dans un bois d'épicéas et de feuillus à 1 km de I toute habitation (X. COMMECY, H. DUPUICH, A.M.ROUVIL— LAIN et F. SUEUR). Le nid de la Tourterelle turque est une petite plateforme constituée de brindilles et de tiges de plantes diverses (graminées, 1iserons...) En 1976, à Amiens, un couple construisit et utilisa avec succès un nid de fin fil métallique et un autre, non utilisé cette fois, avec le même matériau incor- poré à une masse plus importante de racines de liseron (F. et G. BAUDRY).
- 31 - La construction du nid demande 2 à 3 jours - 2 oeufs blancs sont pondus à 2 jours d'interval1e et généra- lement dès la ponte du premier l'incubation commence. Celle-ci dure 14 jours et est assurée principalement par la femelle, le mâle ne la relayant qu'en début de journée. Les jeunes nourris par les 2 parents quittent le nid vers 1'âge de 18 jours, les adultes s'en occupent encore pendant 1 A 3 jours. La Tourte- relle turque est extrêmement prolifique, ceci est du au : — nombre de pontes élevé, jusqu'à 7 (BERETZK et KEVE, 1973), la durée maximale de cantonnement observé dans la Som e fut de 282 jours (22 décembre 1975 au 30 septembre 1976) à Sailly-Laurette, durée permettant théoriquement la réalisation de 7 couvées. - remplacement rapide des pontes détruites. - résistance des poussins aux mauvaises conditions atmosphériques : éclosion par moins 10°C, les jeunes parvinrent à 1'envol (N. RANSON). _ Cette prolificité entraîne généralement I un accroissement des effectifs (14 couples en 1974 à Corbie (80), 16 en 1975, 20 en 1976, 21 en 1977) mais dans certaines localités picardes la Tourterelle turque est tirée de manière illégale en période de fermeture de la chasse et à proximité des habitations, I de ce fait dans ces agglomérations 1'espèce a beaucoup de difficultés à se maintenir. Des gràins de céréales empoisonnés placés dans de mauvaises conditions peuvent aussi localement entraîner des chutes de populations.
-32- I Dès la fin du mois d'Aoüt, des Tourterelles turques commencent à se regrouper (bandes pouvant compter jusqu'à 55 individus). A cette époque ces bandes exploitent principalement les champs de céré- ales fauchés (maïs essentiellement). En hiver, les groupes de Tourterelles turques sont beaucoup plus importants et peuvent atteindre 400 à 600 individus, ils se nourrissent dans les coopératives agricoles, les poulaillers et tous les lieux où une nourriture ` abondante est accessible. En février, les groupes se désagrégont, les couples cantonnés deviennent alors plus nombreux. En conclusion, la Tourterelle turque, oiseau dont l'installation est récente en Picardie, niche principalement dans les agglomérations mais commence à peupler des milieux à l'extérieur de celles-ci. Du fait de sa prolificité ses effectifs dans notre région tendent à augmenter. Je tiens à remercier pour leur contribution M e F. BAUDRY, Melle A.M. ROUVILLAIN, MM. G. BAUDRY, X. COMMENCY, H. DUPUICH et N. RANSON. BIBLIOGNQEEEE BERETZK P. et KEVE A. (1973). Nouvelles données sur la reproduction, l'écologie et la variabilité pigmentaire de la Tourterelle turque Strêptopélia decaocto. Alâuda, 41 (4) 337-344. MARTIN C., RANSON N. et NOSAL J. (1962). Un oiseau nouveau en Picardie : la Tourterelle tvrque. Rev. Féd. fr. Soc. Sc. n¤t. (2) b1~6<.
- 33 - SUEUR (F. (1976) Expansion écologique de la Tourterellc turque (Strêptûpêlia dacaocto) dans la Somme. Le Héron (3) 66-67. Tourterelle turque photo JCL ROBERT
1 - 34 - I 1 LA VIE PRIVEE DES ANIMAUX : LE RENARD 1 par Daniel PIPART Fédération des Jeunes pour la Nature I Club Picard des Jeunes Amis des · Animaux et de la Nature. I I ` _! I u . , . —- • ··•— if" ’l"fl_. __, __ _ •, ~».·_— •“= ' " " ».,_. . · E un - ._ ‘·»__) I .( ·iE;,ê· l g I ' * -‘- '-t--CPT _ · 'I- \ _ ' ·.s· ..,· ···l` ‘ ·•_ - mi l. -_ -_ . . 95 R? "C 6;;,; ·· —?·~...»" "*·+·.¤·;`— ‘·T*·5*= ' I ` Z A ,«·1f?`r'~__ Ip-. A Ã; ·'M$r gai lea"- ' _. - *.42 *1 '`''II I I` :' ;`:ÉÉ·:l»·Ã`i?*¥ "\ '·,·ï«', =··.¢*'~*¢È1É2 __ . \*‘·"'_/ È} I ·‘_`~¥’:«.àï*:"i· 1 ··:·i;—'€f¤-*‘f -.?‘$"Ãl‘ï _.··, 'U 'JW ":!•1' ‘ I`, J" " .` /'· » , r' K ,".···,J1··«;_ " m- II*' ` ` " §l ü1‘:' ',Lj·‘ gl -J `ly "j‘X;`·‘.F;f·`:f NF'. Il _ I *1- %+ °"—?Èâ* , I · ;· ` ·ë"*‘Iï§îI,£`I’%*'IL,1,’¢'?.‘I·‘ 1, " ·,'îJ><E- 1** ‘*Fo ·’·ï .‘r`-·-- .‘%‘*"· .ï·`î¢ ·"·¥É·,f‘lW·îI·J~l¤#*". ’. ' .«?.···<.«‘/F yid ` Gi? À. QI I 1 —;I•j$" .;‘ ‘q_ `· ~_'-_j `_ïï·1?[" I 1_·" yu FJ 1 ·. us . *5-;’!:É»fÃz§bÃÉ1 r··’·:«· · ·a. ·*>".=;* 4J.—··I,»‘t·’·>·*I 1·\'··‘· .•‘».’É·Iîf Jeune renard apprivoisé Saveuse - Photo Philippe THIERY
- 35 - Trouvons—nous aux premières lueurs de l'aube, à l'orée d'un bois d'une certaine étendue et scrutons à la jumelle les prés et les champs environnants. C'est là, dans la grisaille du petit matin, que nous avons le plus de chance d'aperce— voir Maître Renard. Furetant par—ci, se cou- lant par là, se dissimulant avec beaucoup d'adresse derrière le plus léger repli de terrain - sillon, bordure de chemin, orniëre - en vue de passer inaperçu. Une autre chance de le voir sont les ren- contres fortuites au cours d'une promenade. Ces nez à nez inattendus où il est difficile de dire qui est le plus surpris, de l'animal ou de l'humain. L'on peut de la sorte tomber sur un renard dormant en boule au pied d'un arbre. Une flèche rousse qui déguerpit, c'est bien là tout ce que le promeneur aperçoit de Goupil. Son portrait Le Renard (Vulpes vulpes) appartient à la famille des Canidés. Le nom de renard est d'origine germanique : c'est la déformation du prénom masculin Reinhart. Le Renard se recommande à notre attention par · deux aspects caractéristiques sa tête fine au I museau effilé, aux oreilles mobiles d'une part; de l'autre, son corps long et fuselé, souple 1 et musclé. ' De la pointe du museau au bout de la queue, le renard mesure 1 m 30 dont 40 cm pour la queue ; hauteur au garrot : 35 à 38 cm ; son poids varie entre 7 et lO kg. Sa robe est d'un roux beige. La gorge, le ventre l'intérieur des pattes, parfois le bout de la queue, sont d'un blanc très pur ou tirant sur le jaune. Le Renard a deux glandes à la naissance de la
1 E -36 - I queue : l'une, anale, sécrète une substance musquée que certains qualifient de puante; l'autre, tout en bas du dos, semble exercer une fonction spécifique à l'époque du rut. La physionomie de Goupil est caractérisée par sa petite truffe noire se détachant sur le fond blanc du museau. Les commissures des lèvres, légèrement incurvées vers le haut, lui donnent un rictus malin. Les yeux, d'un jaune, parfois verdâtre, sont bridés et donnent au renard son air mystérieux et énigmatique. Les poils de la moustache, remontant presque jusqu'aux yeux i accentuent l'air matois du museau effilé. Le renard occupe une niche écologique de pré- E dateur terrestre peu spécialisé, s'adaptant à i presque tout. De nombreuses observations ont montré qu'en fait, s’il attaque occasionnel- lement les poulaillers au moment de l'élevage des renardeaux, son régime est celui d'un opportuniste et se compose en majeure partie de rongeurs (rats, mulots, souris). Malheureusement, quand un poulet est saigné dans un poulailler, c'est un évènement qui nous frappe. Par contre, quand les mulots dispa- raissent régulièrement dans un champ, nous n'avons pas lieu de nous en apercevoir. Le renard est un animal diurne quand il vit en paix, mais nocturne lorsqu'il est traqué, nichant en terrier dans le premier cas, dans les ronciers autrement. Ces terriers sont aménagés au flanc de ravins boisés, souvent aussi en bordure de forêts entourées de prés et de champs. Suffisamment armé pour creuser lui-même son habitation, il est cependant assez rare que le renard fasse usage de ses ongles pour se créer une demeure. Il préfère s'installer en qualité de coàocataire chez le blaireau qui,lui, est une bête fouisseuse quasi professionnelle.
- yy- LE "NUISIBLE" Maître Renard mérite-t-il tant de haine ? Lorsque l'on songe aux ravages que peuvent faire les battues, l'enfumage des terriers, les pièges et autres pratiques barbares, on est en droit de s'inquiéter sur l'avenir de ce sympathique animal. Sur le plan légal, aux termes des arrêtés régle- mentaires permanents sur la police de la chasse qui régissent la vie des espèces animales sauvages de notre pays, le renard est classé dan la catégorie des "nuisibles". Les deux autres catégories sont : les animaux "gibiers" (qu'on ne peut tuer qu'à certainnes conditions de temps de lieu et de moyen) et les espèces "protégées". L'espèce en question est soit en complète perdi- tion (comme l'ours et le lynx), soit trop petite pour être mangée (comme le roitelet). En temps que bête fauve "nuisible", le renard es le chef de file d'une cohorte de petits préda- teurs carnivores que les chasseurs, gardes et piégeurs ont coutume d'appeler les "puants". De tout temps, les chasseurs ont reproché à ces animaux la part qu'ils prélèvent - et qui leur revient au même titre qu'eux - dans le gibier et ils les accusent de sa raréfaction. Il faut pourtant admettre que le renard élimine de pré- férence les individus malades et tarés, évitant ainsi la propagation des maladies parmi le gibie Quant aux véritables causes de la raréfaction du I gibier, elles sont ailleurs : destruction des I talus,cdes haies et des boqueteaux, le brûlage, le débroussaillage chimique et le déferlement de produits de toute sorte dans les cultures. Cela, les chasseurs ne le dénoncent pas ..... Pour pallier la raréfaction du gibier naturel, les chasseurs se sont mis à élever massivement du gibier semi-domestique (faisans, perdrix). Ce élevages constituent d'appétissants garde-manger
- 38 - pour les prédateurs à plumes et à poils. On précède donc ces ré-introductions de gibier artificiel par l'élimination de la faune sauvage et naturelle. "L'ENRAGE" Deux millions de renards ont été tués en France depuis 1968. C'est là le plus grand massacre de l'histoire de notre faune. Il faut dire que ce massacre prend de plus en plus l'aspect d'une véritable chasse aux sorcières, au nom de la lutte contre la rage. Le renard propage l'épidémie de rage qui sévit en Europe. Le renard est donc synonyme de rage. Tout renard a la rage ou va l'avoir et il faut le tuer sur le champ. Une prime est d'ailleurs offerte à ceux qui rapportent une queue de renard, preuve de la destruction de l'animal. En fait, certains spécialistes se sont rendu compte qu'il n'existait qu'une partie infime de renards enragés. De plus, il n'est pas le seul vecteur de la rage, tous les animaux y concourent. Le but du massacre des renards serait de faire tomber leur densité à un sujet pour 250 ha. Au dessous de ce chiffre, la rage s'éteindrait. Or, cette thèse ne repose sur rien de sérieux. Les destructions opérées à très grande échelle n'ont pas réussi à supprimer l'épizootie qui ne cesse, au contraire de gagner du terrain. Il faut donc admettre que les mesures qui ont été prises en France et qui ont pour elles suffisamment d'années d'expérience sont loin d'avoir donné les résultats escomptés. Les mesures peu efficaces coûtent finalement très cher et les frais ne cessent pas avec le temps. Plus on attendra, plus le front à garder sera large, plus l'opération sera onéreuse et plus le territoire épargné sera petit.
— 39 — . Alors, pourquoi nul n'a encore tenté d'essayer d'autres solutions qui pourtant existent ? Il faut savoir aussi que les renards tués ne sont pas perdus pour tout le monde : les gardes aprés avoir touché la prime, revendent les peaux aux fourreurs. Rappelons qu'aucune mort d'homme, imputable à la rage, n'est survenue depuis un demi- siècle alors que l'usage de la stychnine a entraîné la mort de deux enfants en Isère et celle d'innombrables animaux de compagnie. La disparition complète de nos petits car- nivores sauvages est au bout de ce massacre — une philosophie de "l'aprés nous le déluge" qui s'accomplit avec l'accord muet des Pou—· _; voirs Publics et sous les yeux aveugles du Ministère de l'Environnement et du Cadre de Vie. VIVE LA SENSIBLERIE Dans ces conditions, comment renverser la vapeur ? Peut-on faire appel à la sensiblerie ? Après tout, pourquoi pas ? N'est-ce pas elle qui, pour une grande part, vient au secours despetits oiseaux l'hiver quand tout gèle et que les enfants distri- buent grains et pâtées aux rouge-gorges et aux mésanges, tandis que dans la forêt on affourage le gibier ? Restent les autres, les “puants". Les oiseaux ont pour eux la beauté, le gibier son “utilité" ; quant aux autres, ils n'ont que leur mauvaise réputation et leur odeur 1 I
-40- Extrait du Bulletin de Mutualité Agricole en date du 11 Décembre 1976 - Les mesures de lutte entreprises par les Pouvoirs Publics reposent essen- tiellement sur la réduction du nombre des renards responsables du maintien et de la diffusion du virus rabique : - attribution d'une prime de 30 F à toute personne apportant la preuve de la mort d'un renard. Près de 75 000 primes M ont été données en 1975 ; — distribution gratuite de 26 tonnes de gaz toxique aux organismes de chasse afin de gazer les terriers de renards au printemps ; - 6 600 charniers contenant des appats empoisonnés ont été mis en place aux frais de l'Etat pendant l'hiver 1975 ; - attribution de subventions, d'un montant total de 635 000 F, aux Fédéra- tions Départementales de Chasseurs pour les inciter à participer aux opérations de réduction de la population des renards , — essai, dans l'0ise, d'un nouveau toxique très efficace, l'acide cyanhydrique, pour gazer les terriers ; - incitation à vacciner les animaux domestiques pour prévenir l'extension de la maladie. Erratum : p. 7 - Tourbières alcalines à Hypnacées et non à Eynnacées l
-41- NON OM. l`Y\G.SS`0C\'€ deâ fLe.n0.•SoLS qui ~·n««‘é·xs. pas un anse. E·r nuanzn-ra LE nëœquuaaaa na LR NRTURK 'FBVQRÃSBIJT LB ’ ?R¤\îFÈ.Rû'\':¤N DEB KQNGEVRS _ ON QE .DEMANnE AAHA r êÉ¥?Lf'2§;°"§^'T B·;§“6`»‘î‘?«â`«A'à‘$%?6`§·a;, Bmg " A Ã"/ 'REÀUQTOUS Câëygg LES A `PUANTSJYà PAS A DIRE · V\VE LA cnASSE.·’ · É / J- -,. _, É . _·î`*|;; ··—é ,. ·· · —/ Il §1m`§* @ 5 / Q È (4* / È P K m üœîœwï
-42.. AUX DESTRUCTEURS DE RENARD " LES RONGEUR · RECONNAISSANT A@Aassaiiî‘î'Jà "?'#_w*w=·¢‘F‘·Ã #5; ` .;;—~ï,§ ,·-·· q > Qu M. — I Il J W V ·ll®ü;||b 5] "“2§îî§î`?’ W M •|?ë!|PE *'*îfiüw % -ll}:"}@«···‘§gM;'È]4m;,— mi`? ' jm; l :,·:1¢|üî—\LQ] “<\\@H|·pv un il , Aug} I liuv ,ïg; «-\Mx«S AR ggaoag
"•!·J" O O ’ l¢|I9|¢\p I¢ * O |)I(¢i|' ¢ / Tx BUÈGCDIISHÈS. , \` I para-soleil 26 Boulevard au Jardin des Plantes. B0OOO.AM|EN$. (22)9I.37.74 EEE C'est à la suite d'une curieuse mutation (n'obêissa.n· probablanent pas aux lois de Mendel) que le crapaud, destiné â illustrer l'article sur les crapauds, s'est transformé en une superbe grenouille rousse. Nos lecteurs voudront bien nous en excuser. L'un de nos prochains numéros traitera d'ailleurs des grenouilles et nous essaierons de ne pas l'illustrer avec un .... crapaud ! B p. 5-3° ligne lire gentiane pneumgmmthe au lieu de G. pneumananthe p. 5—ll° ligne lire vipère pêliade au lieu de v. pêliale i p. 9-4° ligne lire Cessières-Mongbavin au lieu de ’ de Mont-bavin p. 22-lO° ligne lire E forme En p. 26-12° ligne lire È moins en moins "" p. 37-13° ligne Certaines ne prend pas 2 n
·44· Petit lexique de quelques termes employés dans ce numéro : Alcidés : oiseaux marins tels que le petit pingouin , le macareux, le guillemot, etc.. Biotope : endroit où vit un animal : marais, pente rocailleuse, forêt, etc... Boréo-alpin : se dit d'un animal ou d'une plante qui existe à la fois en haute mon- tagne et dans les pays arctiques. Ce sont les témoins des dernières glaciations. Foulque : oiseau aquatique de la famille des Rallidés, voisin de la poule d'eau. Lusitanienne : plante (ou autre espèce) dont la répartition comprend le littoral atlantique (de lusitania, ancien nom du Portugal). Certaines espèces lusitaniennes atteignent cependant, à l'est, le massif ardennais. Herpétologique : qui à trait à l'étude des amphibiens et des reptiles. Sagittaire : plante aquatique qui a la particularité de posséder trois types différents de feuilles selon que celles-ci poussent dans l'eau, à la surface, ou en dehors de l'eau. Ces dernières sont en forme de fléches, d'où le nom donné â la plante. Typha : grand roseau dont le fruit est une massette marron (souvent utilisé en bouquet séché). Librairie HELLUIN SCIENCES NAT Neuf—Occasion 2,rue André Melenne 11, rue Léon Blum VENETTE 602OO COMPIEGNE Éî’.’?’É?É?S Tél' vgïzr 440 11 60 R·C. 66A365 E OMOLOGIÉ (Cô.tâ].Og1l€S sur demanâe-vente par I corres•on ance Les articles signés n'engagent que la responsabilité de leurs auteurs.