LE LITTORAL
PICARD
         
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Guide de lexposition
présentée par le Groupe
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des Oiseaux
en Picardie

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« ¤ -- Lettre au G.E.P.O.P
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L'admiration massive porte en elle tous les risques d'auto-destruc-
tion, simplement par le nombre d'admirateurs : il a fallu fermer les
grottes de Lascaux pour sauver les chefs—d'oeuvre de la peinture préhis-
torique sur roche ; les escaliers de marbre et les planchers marquetés
de Versailles se détériorent sous les pas de millions de visiteurs.
De nouvelles notions doivent s'introduire dans l'esprit des hauts
responsables, face à l'évolution du monde, sous peine de provoquer des
dégradations irréversibles par l'inertie, les réactions trop tardives,
le manque élémentaire de prévision. Ces nouvelles notions sont celles
de mise en réserve méthodique et de protection, même autoritaire.
Le Ministère de la Qualité de la Vie, chargé de l'Environnement,
est l'un des plus sollicités, l'un de ceux qui suscitent le plus d'es-
poir, mais c'est aussi l'un des plus critiqués et contrecarrés. Le
dommage, c'est que ses défenseurs se rencontrent généralement parmi les
individus ou les associations qui n'ont d'autres forces que leur alarme
perspicace, leur désintéressement, leur combattivité militante alors que
les détracteurs se recrutent parmi les bien nantis, et tous ceux qui spé-
culent, et tous ceux qui ne voient que leurs intérêts im édiats, qui se
moquent des générations à venir, et toutes les collectivités qui corres-
pondent à des sommes d'égoîsmes, à des convergences d'intérêts privés.
Et le mal est accentué par les soucis électoraux, la crainte de ne pas
être réélu, avec la démagogie qui en découle. Et il est encore amplifié
par trop d'administrateurs chargés des grands travaux qui confondent
constamment le progrès avec l'ouverture de nouveaux chantiers. Et c'est
ainsi que partout on élargit les routes, on supprime les courbes, sans
penser que des limitations de vitesse sur certaines voies, hors des
grands trafics, permettraient (com e on le fait dans les pays nordiques)
de respecter les paysages, la végétation, et la sécurité. Le tourisme
chez nous, vu par les responsables de nos aménagements routiers, consis-
te à fabriquer le plus grand nombre de larges chaussées rectilignes
(souvent dans les sites les plus beaux) qui donnent licence aux automo-
bilistes de tout voir sans descendre de leurs véhicules, et d'aller le
plus vite possible d'un point à un autre, dépeçant les vieilles campa-
gnes, défigurant les corniches littorales pour en faire des boulevards,
avec des parcs de stationnement-belvédère.
Ne se trouva—t—il pas des personnes qui, au nom d'intérêts munici-
paux, osèrent, voici quelques années, proposer de relier Le Crotoy à
Saint—Valéry par une route directe à travers la Baie ? Et d'autres qui
suggérèrent, au même moment, de fermer la baie par une digue entre le
Hourdel et la pointe de Saint—Quentin pour créer un bassin nautique avec,
bien entendu, une route construite sur la digue ? La sagesse des hautes
autorités fit alors échec à ces projets qu'on qualifiait de grandioses
pour cacher leur vénalité.
L'intérêt des automobilistes passe avant tout. Et quand on ne leur
donne pas officiellement le droit de disposer d'un terrain, ils le pren-
nent sans autorisation, créant de vastes parkings spontanés qui gâchent
le site, comme c'est le cas à Saint-Valery, où le poétique Cap Hornu est
devenu en été un agglomérat d'autos, de caravanes et de marchands de
frites et glaces.

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Il semble qu'on ne sache ou ne veuille plus faire la différence
entre le pont de Tancarville, nécessité économique absolue, et le pont
deBénodet, luxe qui, pour éviter quelques kilomètres aux usagers, a
urbanisé et dénaturé l'une des plus belles parties du littoral breton,
comme si le tourisme -le vrai, digne de son nom- n'était pas de respec-
ter la qualité naturelle des paysages et de permettre de les découvrir
autrement qu'en quatrième vitesse (sans compter l'emploi plus judicieux
qu'on pourrait faire des milliards engloutis dans de telles opérations).
Prenons un exemple caractéristique de ce gâchis des sites et des
finances publiques : on a dépensé des som es considérables pour cons-
truire la large et insipide piste automobile sans ombrage qui mène de
Saint-Valery à Cayeux et au Hourdel, alors que -de toute évidence- elle
ne dessert aucune zone industrielle et que sa vocation est exclusive-
ment touristique. Il suffisait d'un peu d'imagination au service du bon
sens pour aménager l'ancienne route sur digue, en l'élargissant dans les
virages, en abattant les ormes trop vétustes, en y replantant des arbres
moins serrés, et en limitant la vitesse. Personne n'y aurait perdu, car
aujourd'hui le paysage est transpercé d'un flux d'automobilistes pressés
que plus aucun pittoresque ne retient, et le caractère traditionnel des
Bas-champs a été irrémédiablement détruit. Les restaurateurs du Hourdel
et les commerçants de Cayeux n'auraient pas vu leur clientèle diminuer
(puisque nous en revenons toujours aux justifications par le profit de
quelques-uns). Je gage même qu'ils y auraient gagné, car les paysages
auraient été plus attirants. Quant à la fameuse "route blanche" construi-
te sur le tracé d'un chemin vicinal enfoui depuis cent ans sous les sa-
bles, elle permet en effet d'aller du Hourdel à Cayeux en suivant la mer.
On y trouve maintenant de vastes parkings où s'agglutinent les autos,
des campings sauvages et des bas-côtés encombrés de détritus tandis que
la municipalité qui a fait les frais de cette voie touristique -sans se
soucier de préserver un site dont elle se sentait l'exclusive proprié-
taire- laisse les plages, ainsi livrées aux baigneurs, devenir les dépo-
toirs des marées. Elle a trouvé l'argent pour faire la route, elle n'en
a plus pour assurer l'hygiène de ses abords. Auparavant, les vrais amis
de la nature allaient à pied de Cayeux au Hourdel, à travers les dunes,
et la flore com e la faune jouissaient encore de quelques hectares de
relatif répit.
Quand une municipalité a reconstitué des alignements d'arbres
détruits par la guerre -c'est le cas au Hourdel, entre les maisons et
l'estacade- elle ne s'en préoccupe plus, et la moitié des baliveaux non
tuteurés est morte de sécheresse, ou de blessures faites par les autos
sur les fragiles troncs non protégés. Bref, on investit, mais on n'entre-
tient pas. Sans doute parce que les réfections rapportent moins d'argent
que les créations et répartissent les crédits en de multiples opérations
où les profits des grosses entreprises sont moins importants.
Le Groupe d'Etude et de Protection des Oiseaux en Picardie fait
partie de ces organismes sains et désintéressés qui représentent, aux
yeux des uns, une forme de contestation inquiétante, aux yeux des autres,
une réaction de défense de l'espèce humaine, même lorsqu'elles ne préten-
dent qu'à protéger la flore et la faune. Les journaux de Picardie ont
rendu compte de la manifestation organisée cette année par le G.E.P.O.P

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le jour de l'ouverture de la chasse en Baie de Som e pour condamner
"la chasse abusive". Quelques chasseurs furent gênés et conspués par
les manifestants sur le terrain de leurs exploits. Il y eut de très
vives protestations contre ces "atteintes à la liberté". Mais le temps
est venu où les chasseurs doivent comprendre que, dans certains lieux
privilégiés, propriétés de l'Etat ou des municipalités, donc patrimoine
commun, les coups de fusil et les tableaux de chasse sont une atteinte
à la liberté des hommes qui refusent de voir sous leurs yeux se perpé-
trer le massacre —même réglementé- des ultimes spécimens d'oiseaux
migrateurs ou sédentaires. Une nouvelle morale est en train de s'ins-
taurer, qui ne suit pas les cheminements de la procédure juridique,
parce que lorsque les interdits officiels interviendront pour mettre
fin à la tuerie, il sera -comme toujours- trop tard : il n'y aura plus
d'oiseaux à tuer.
Je suis de ceux qui redoutent toutes les façons de substituer sa
loi à la loi. Mais je souhaite que les responsables sachent déceler, à
travers les formes de la violence pratiquée par les non-violents, les
indices d'une conscience révoltée, et ne tardent plus à en tirer la
leçon.
La Conférence du Conseil de l'Europe sur "Les loisirs et la conser-
vation de la nature" qui s'est tenue à Hambourg, en juin dernier, et
dont la chasse fut une des préoccupations, a mis en évidence que si les
touristes veulent à tout prix, au rythme actuel, se concentrer sur la
bande de cent mètres qui longe le rivage, on comptera en France, avant
la fin du siècle, vingt millions de baigneurs entassés à raison d'un
par mètre carré...
Répétons le une fois encore : les défenseurs des derniers littoraux
encore vierges ne sont ni des romantiques attardés, ni des rêveurs impé-
nitents, ni des réactionnaires gauchistes ou des gauchistes réactionnai-
res. Ce sont des réalistes qui songent à leur descendance et veulent
sauver le visage d'une vie naturelle dont ils ont compris que le respect
conditionne le corps tout entier d'une Terre menacée par les jeux de la
mort inutile et les stratagèmes des spéculateurs.
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I N T R O D U C T I O N
Voici la sixième exposition du G.E.P.O.P . Peut—être pour certains,
prend—elle déjà une allure d'institution. Mais il faut, à vrai dire, le
stimulant d'un succès qui ne se dément pas et les assurances de son inté-
rêt pédagogique pour compenser ce qu'elle coûte d'efforts et d'énergie.
Après la présentation du marais, paysage caractéristique de notre
province, avec sa vie secrète sous une végétation foisonnante, il nous
a paru judicieux d'étudier le littoral, autre milieu picard, à la fois
fréquenté et ignoré, aimé et menacé, encore sauvage et déjà fragile. Il
fallait en montrer l'originalité et l'unité profondes. Pour nous, le
littoral ce n'est pas seulement la plage, les baignades, les jeux des
enfants et le bronzage des parents ; c'est un ensemble riche et varié
où plantes et animaux paraissent, plus manifestement qu'ailleurs, dépen-
dant du "biotope". C'est un excellent exemple écologique : tout s'y
tient, tout dépend du reste et agit sur lui, et, dans ce filet, la rup-
ture d'une maille risque d'emporter tout l'ouvrage.
Cette exposition répond donc à notre objet premier d' Etude et de
Protection : une meilleure connaissance pour un plus grand respect des
lois de la nature, une juste information pour un jugement plus sain,
une formation qui permette l'action.
Nous ne sommes pas les rêveurs sentimentaux et sympathiques (ou
antipathiques, c'est selon), les utopistes passéîstes, nous
" ... qu'on ne voit point les soirs aller par groupe
harmonieux au bord des lacs et nous pâmant,"
nous voulons être, contre toutes les destructions dues à la chasse, la
cueillette abusive, au mépris de l'ignorance des pouvoirs et des inté-
rêts, nous voulons être les garants de l'avenir.
Noël RANSON
*

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T O P O G R A P H I E
PRESENTATION DU LITTORAL
Le rivage actuel qui borde la Picardie et tout le Nord de la
France est né d'une invasion de la mer (-9500 au Ve siècle) formant un
vaste golfe de la Haute-Normandie au Boulonnais.
Les matériaux ont été progressivement arrachés du saillant normand
(la falaise vive recule de 30 cm par an entre Mers et Onival). Les plus
fins, les sables, se sont accumulés dans les eaux calmes sous formesde
"bancs". Les plus grossiers, silex de la craie transformés en galets,
sont poussés dans la même direction le long de la côte, puis sur les
bancs de sable. Il s'est ainsi constitué une suite de cordons littoraux
séparés par des passes (entrées des estuaires).
En arrière de ce cordon discontinu s'est constitué une zône d'allu-
vionnement (sédiments fluvio—marins) : estuaire de la Somme avec les
Bas—Champs au sud. Les estuaires de la Canche, de l'Authie et de la Somme
ont été respectés, mais certaines passes ont disparu 7 L'estuaire de la
Som e, com e ses voisins du Nord, se comble cependant peu à peu et évo-
lue sous l'action d'un courant dérivé qui agit surl'angle Nord-Ouest de
l'estuaire ou "musoir". Le musoir de la Pointe de Saint-Quentin a perdu
200 mètres de 1891 à 1921.
A l'angle Sud-Est, le courant dérivé dépose des alluvions formant
un cordon littoral ou "poulier" d'Ault au Hourdel. Le comblement de
l'estuaire est dû aux apports de la mer : Abbeville a vu la mer s'en
aller au début de 1835. Le colmatage de la Baie de Somme a engendré une
vaste étendue de fin limon argileux non recouverte aux faibles marées :
les mollières?
N° 1 : REPARTITION DES BIOTOPES DES ZONES LITTORALES
Les côtes picardes présentent 4 aspects :
-les plages sableuses avec dunes, au Nord,
—l'estuaire de la Som e chargé de vases salées (mollières),
-les levées de galets ou pouliers, au sud de Cayeux,
-les plages de galets adossées à la falaise d'0nival à Mers.
Tous ces biotopes* présentent les mêmes facteurs qu'auront à subir
tous les êtres vivants, animaux ou végétaux :
—embruns salés desséchants,
—roches mobiles remaniées par le vent ou la mer (sable, galets, éboulis
de falaise).
Les matières nutritives ne restent pas en surface : rares sont les
végétaux qui survivent dans ces conditions. La présence constante de sel
rend difficile la réhydratation des graines avant leur germination. Les
jeunes plantules sont souvent déchaussées , enfouies ou encore lacérées
par le vent chargé de sable ; quelques plantes pionnières parviennent
cependant à résister.

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I B O T A N I Q U E
N° II : PIONNIERS DES SABLES
A partir de la dernière laisse de haute mer s'installent :
-le Cakile maritime
-la Salsole
—l' Orge des sables.
Ces plantes tolèrent une concentration importante de sel. Charnues,
elles résistent aux aiguillons du sable poussé par le vent et puisent
leur nourriture dans la décomposition des débris organiques* apportés
par la mer.
N° III : BLOQUER L'ENVAHISSEUR
Les parties aériennes de l'Oyat et du Saule rampant font obstacle
à l'avancée du sable vers l'intérieur.
Le Carex le bloque au sol par sa longue tige souterraine (ou
rhizome).
N° IV : ARRETER LE SABLE
L'Oyat et le Saule sont vite enfouis par le sable ; de nouvelles
pousses apparaissent, les anciens pieds constituent ainsi un filet aux
mailles chevelues, clouant sur place l'envahisseur. Le premier cordon
de dunes est formé.
N° V : DUNES FIXEES : HABITAT PROTEGE
Derrière ce paravent, quelques mousses s'installent, puis très
rapidement : l'Argousier, le Sureau, le Troène. L'action conjuguée de
l'humus*et des micro-organismes*ainsi protégés permet le développement
d'une flore plus com une ; La dune ne bougera plus si elle garde son
tapis végétal.
N° VI : PIONNIERS DES VASES
Les vases salées sont le domaine des plantes halophytes* : une
étrangère, la Spartine de Townsend, envahit nos côtes 7 la mer l'inonde
deux fois par jour. Cette graminée se développe en coussinets, de nom-
breux monticules se forment, se rejoignent, réhaussent ainsi l'estran :
prélude aux prés salés.

-]g -
N° VII : LA CONQUETE DES GALETS
Les conditions de vie sont encore plus âpres dans les galets que
dans le sable.
Les plantes comme le Chou marin, l'Atriplex, enfoncent leur racine
pivotante jusqu'au niveau nutritif.
N° VIII : ACCROCHE A LA FALAISE : L'ANCETRE DE NOS CHOUX POTAGERS
Son système radiculaire profite des moindres interstices entre
les blocs de craie.
N° IX : PLANTES DU LITTORAL
Voir panneau.
N° X : BIEN POUSSER SUR UN COUSSINET
Dans un coussinet, seuls les plants périphériques ont à subir
l'assaut des éléments. Ceux du centre prospèrent et récupèrent dans
les cadavres de leurs compagnons l'humus nécessaire à leur besoin
frugal. La concentration des pieds retient l'humidité et l'ensemble
peut survivre.
N° XI : UN CIRE CONTRE VENTS ET MAREES
La cuticule* cireuse de leur épiderme limite la transpiration et
les protège des embruns.
N° XII : PLANTES GRASSES DE LA BAIE
Tout com e leurssemblables du désert, elles accumulent dans leurs
feuilles charnues, l'eau, source de la vie.
N° XIII : TENACE MALGRE SON PETIT AIR PENCHE
Les gouttelettes arrachées à la crête des vagues dévitalisent les
jeunes pousses exposées aux vents dominants : les arbres prennent alors
des allures tourmentées.

-13 -
N° XIV : DANS LE GAZON LAPIDE DE NOS COTES
Dans la zone de balancement des marées, aucune plante ne peut
s'ancrer tant la mer remue sable et galets.
Au pied des falaises arasées par les silex, s'accrochent quelques
algues vertes, brunes ou rouges, pâle reflet des herbiers de Bretagne.
N° XV : LES VRAIS PATURAGES DE LA MER
A la base de toute chaîne alimentaire, les prairies qui engraissent
les herbivores sont flottantes.
Diatomées, Péridiniens, Flagellés, constituent le phytoplancton*
qui colore en brun sale nos eaux marines, et qui produit la majeure
partie de l'oxygène indispensable au maintien de la vie.
96-

-14 -
F A U N E M A R I N E
ET LA VIE NAQUIT DANS LES EAUX . . .
A l'origine, la vie ne pouvait, semble-t-il, trouver des condi-
tions d'éclosion que dans les eaux marines.
Toutes les branches de son grand arbre généalogique se trouvent ou
se sont trouvées présentes dans les mers ; Quelques exemples courants
sur nos côtes peuvent-être présentés pour leur curieuse biologie.
N° XVI : LES GRENIERS DE LA MER
Un filet traîné dans les eaux superficielles, s'il est à toutes
petites mailles, nous livre une multitude d'êtres microscopiques formant
le zooplancton*.
On y trouve des êtres unicellulaires, les Protozoaires, mais aussi
une grande quantité de larves flottantes de pluricellulaires qui rega-
gnent leur biotope à la métamorphose : larves de Crustacés, de Vers,
d'Echinodermes, et même, de Poissons.
Ce plancton vivant entre deux eaux est le garde-manger ou GRENIER
d'êtres carnivores. Sa masse est gigantesque et les prélèvements y sont
innombrables. Mais ce grouillement de vie est fragile : un manque d'oxy-
gène dû à une nappe de mazout en détruit des tonnes. Com ent, alors,
estimer l'action d'une pollution chimique.?
N° XVII : FLEURS ANIMALES VENIMEUSES
Animaux redoutables, les Anémones de mer n‘ont pratiquement pas
d'ennemis. Leurs splendides tentacules sont recouverts de cellules urti-
cantes qui irritent le tégument de leurs ennemis possibles comme les
gros poissons qui apprennent vite à les éviter.
Sédentaires, elles chassent à l'affût des proies de petite taille.
La Taelie, par exemple, tue de son venin des Crustacés comme la Crevette
que ses tentacules portent à la "bouche", orifice unique servant égale-
ment à l'expulsion des déchets. Quant à l' Oeillet de mer et au Cérian-
the, ils se contentent de proies animales planctoniques.
N° XVIII : NOCES DE PLEINE LUNE
La Néréis, ver éboueur du dessous des rochers, présente un curieux
mode de reproduction : les segments postérieurs de son corps se trans-
forment à maturité en sacs d'éléments reproducteurs. Les soies natatoi-
res s'allongent, s'épaississent et transforment les deux tiers de l'ani-
mal en une magnifique galère. Lorsque les phases de la Lune signalent

-15 -
le moment propice, ces réserves de cellules reproductrices (ovules,
spermatozoïdes) se détachent de la partie antérieure et vont se répandre
en surface ; Cette transformation se nomme l'épitoquie. Néammoins, l'in-
dividu souche continue de vivre et régénérera la partie manquante. La
simultanéité de la scission des épitoques rend moins aléatoire la fécon-
dation. Des oeufs sortiront de curieuses larves en toupie coiffées d'une
touffe de cils : les Trochophores.
N° XIX : S‘ETABLIR DANS LE SABLE
De curieux tortillons de sable signalent aux pêcheurs le logis de
l' Arénicole. Comme pour ses voisins (Coque ou Hénon, Souris des sables
et Couteau), les grains mobiles des parois de leur habitat sont soudés
par de la bave. Des séries de couples de trous en surface indiquent les
gîtes du Solen appelé vulgairement"couteau".
L'Echinocarde possède,ccom e tout Oursin, des piquants qu'il
utilise comme pelle et pioche. Ceux de la partie supérieure servent de
charpente au toit fragile de sa maison. Com e de luxe, il se creuse
une fosse d'aisance qui n'est pas perdue pour tout le monde, puisque
souvent s'y blottit un petit coquillage qui en filtre, pour son compte,
la moindre partie comestible.
N° XX : ADULTE APRES BIEN DES ETAPES
Une "armure" protège remarquablement bien, mais elle est peu compa-
tible avec l'embonpoint que l'on peut prendre après un mois de bonne
chair, si on la porte toujours 7 Qu'à cela ne tienne, et ne vous privez
pas des bons repas que vous offrent généreusement les débris côtiers
(le "Borel" littoral). Après en avoir réassimilé tout ce qui peut lui
servir, la Crevette des rochers déchire son corselet trop étroit et
apparaît déjà revêtue de sa nouvelle cuirasse encore molle et qui va se
gonfler d'eau. Peu à peu ce "haubert" encore ample se durcira laissant
à la musculature de l'animal de quoi se développer en chassant l'eau de
remplissage.
N° XXI : PASSAGERS CLANDESTINS
Il n'est pas rare de voir des animaux différents vivre ensemble.
Leurs rapports sont parfois loin d'être excellents. La Moule et la
Crépidule sont de bon voisinage, elles s'associent à la même table :
c'est le COMMENSALISME*.
Le Bernard l'hermite accepte avec joie un passager sur la coquille
d'emprunt qui lui sert de maison. Avec une Anémone pour "Gorille", il
n'a rien à craindre de ses ennemis, celle-ci prélève sa solde sur les

-]5 -
miettes qui tombent de la bouche de son hôte. C'est la SYMBIOSE* ou
association à bénéfices réciproques.
Par contre, la Sacculine, Crustacé totalement déformé, se réduit
au stade adulte à un sac de produits génitaux envahissant son éternelle
victime, le Crabe. Celui-ci épuisera ses dernières forces à nourrir et
à mener à bien la future descendance de cet indésirable. Se nourrir aux
dépens des autres, c'est le PARASITISME*.
N° XXII ; ARTISTES EN CAMOUFLAGE
Pour chasser à l'affût, la Seiche se tient cachée parmi les Algues,
sa robe s'y confond avec leurs longues lanières. A la maraude, au-dessus
du fond, elle prend alors la teinte du sable.
La Plie, com e de nombreux Poissons plats, possède un moyen d'échap-
per sans fatigue à ses prédateurs : sous l'action du système nerveux,
certaines cellules colorées (les chromatophores) peuvent foncer ou atté-
nuer la coloration de l'animal en se contractant ou en se dilatant.
Par contre, la tendre Sabelle contrefait l'Anémone : ainsi elle _
évite parfois de terminer sa carrière de Ver dans la gueule d'un poisson.
N° XXIII : CRUSTACES : ETRES BIZARRES
Dès qu'elles se fixent, certaines espèces de crustacés perdent leur
allure de crabe ou de crevette.
Elevant des murailles calcaires sur les rochers, les Chtamales ne
laissent passer au dehors du cratère étoilé que le panache coloré de
leurs branchies.
L' Anatife se confondrait facilement avec un Bivalve et la Lernée
avec un Ver parasite.
Seuls, leurs premiers stades larvaires, ont permis de les classer
parmi les crustacés.
N° XXIV : CEUX QUI PORTENT PIQUANTS ET AMBULACRES
La lente progression en glissade de l' Etoile de mer se réalise
grâce à un formidable système de vérins hydrauliques (ambulacres). Leur
puissance est telle, qu'elle peut écarter les deux valves d'une moule
entre lesquelles elle introduira son estomac pour la digerer sur place.
Les Oursins et leurs proches parents les Concombres de mer sont
pourvus de ce même système d'ambulacres. Un réseau de piquants extérieurs
pour l'un et intérieur pour l' Holoturie renforce leur protection.

-17 -
N° XXV : VEGETAL OU ANIMAL ?
Il est courant de ramasser sur les laisses de mer de curieuses
"algues" grisâtres, rèches au toucher. Une observation plus poussée
permet de constater la présence d'une multitude de petites loges. On
a affaire à une colonie d'invertébrés proches des vers : les Bryozoaires
occupant chacun l'une des logettes et qui, dans l'eau, ne laissent appa-
raître qu'une couronne de fins filaments.
N° XXVI : CHAINE ALIMENTAIRE MARINE
Les grands traits du cycle de la matière dans le milieu marin sont
identiques à ceux qui régissent la vie sur les continents : à la base
de toute chaîne alimentaire, les végétaux (Algues ou Phytoplancton)
sachant utiliser l'énergie solaire pour faire la synthèse de matières
organiques (photosynthèse).
Ces matières organiques végétales ainsi élaborées sont consom ées
par les animaux herbivores qui servent de proies à des animaux carnivo-
res du premier échelon et ainsi de suite.
Le rendement au niveau de chaque maillon est en général assez bas
(de l'ordre de 10%). Autrement dit, un animal herbivore exigera lOO g
de nourriture végétale pour fabriquer 10 g de sa propre chair ; Si ces
lO g d'herbivore sont consomméspar un carnivore, le poids de ce dernier
ne s'accroîtra que de l g, etc ...
ôt-

-]g -
F A U N E T E R R E S T R E
N° XXVII : INSECTES DES DUNES
Comme dans tout le monde animal, on retrouve chez les insectes
deux types principaux d'activité : nocturne et diurne.
Chez les nocturnes, qui sont attirés par la lumière, on trouve
surtout des Lépidoptères* de type Noctuelles : l'une de ces espèces
(Euxoa airsoria) très com une sur le littoral picard, ne se rencontre,
en France, que dans la Baie du Mont Saint-Michel.
Des Dermaptères* com e le Labidura, sorte de perce-oreille, qui a
la particularité de s'occuper de sa progéniture ; Le jour on le trouve
sous les débris.
Des Coléoptères com e le Broscus qui creuse des galeries dans le
sable et que l'on peut trouver sous certains détritus pendant le jour.
A signaler, également, le gros hanneton des sables (Polyphylla fullo)
dont la larvese nourrit de racines de graminées des dunes.
Chez les diurnes, on retrouve également des Lépidoptères, des
Coléoptères ; Parmi ces derniers : la Cicindèle se confond parfaitement
avec le sable où elle court et s'envole à la moindre alerte ; Elle se
nourrit d'autres insectes. Sa larve, comme celle du Fourmillion, creuse
un terrier d'où elle guette le passage de proies qu'elle saisit dans
ses mâchoires puissantes.
Un autre coléoptère (Aegialia arénaria) possède des pattes modifiées
lui permettant de se déplacer plus aisément dans le sable, il est Copro-
phage*.
Chez les Hyménoptères*, notons l'Ammophile des sables qui utilise
des chenilles de papillon pour la nourriture de ses larves.
N° XXVIII : CROQUE TOUT ET RONGE TOUT
Les "ronge-tout" sont représentés sur le littoral par :
-les Oryctolagus cunniculus,
-les Ondatra zibéthicus et
-les Sciurus vulgaris.
Le lapin de garenne (Oryctolagus cunniculus), fléau dans les dunes,
supprime la végétation et remet en marche les dunes stabilisées depuis
longtemps. Son action néfaste est poursuivie aux abords de l'eau par
celle du rat musqué (Ondatra zibéthicus) qui semble trouver tout végétal
à son goût.
Dans les pins qui commencent à s'installer, l'écureuil (sciurus
vulgaris) coupe les succulentes pousses de l'année et entrave le dévelop-
pement de leur ramure.

-]g -
Ce sont eux que croque Maître Renard qui tente d'en réduire le
nombre ; Il répugne cependant à suivre le rat musqué dans les eaux.
Ah 1 si la loutre avait été épargnée ...
N° XXIX : MATERNITE EN BAIE
Les voyageurs des siècles passés qui faisaient halte sur notre
littoral ne manquaient pas de signaler l'abondance des Phoques, "veaux
marins" 7 On pouvait les voir se chauffer au soleil sur le "Banc de
l'Islette".
Malheureusement, des visiteurs armés se sont "amusés" .....
et ce spectacle est devenu très rare.
Les trop nombreuses perturbations de notre littoral ont rendu
exceptionnelle la scène d'une mère allaitant son petit.
·*

- gg -
A V I F A U N E
N° XXX : PLUMES POUR COSTUME DE BAIN
Pour faciliter la plumée d'une volaille, on l'immerge dans l'eau
chaude : les barbules des plumes se collent à leur axe et la volaille
prend alors l'allure de "poule mouillée". Les corps gras qui les proté-
geaient et leur donnaient ce "gonflant" flottent en surface. Les plumes
par leur faible densité, assurent la flottabilité, mais se mouillent
rapidement si elles manquent de protection.
A l'aide de leur bec, les oiseaux aquatiques prélèvent au niveau
du croupion, dans leurs grosses glandes uropygiennes, les corps gras
qu'ils étendent ensuite sur leurs plumes en un film protecteur étanche.
La masse des plumes emprisonne un matelas d'air isolant contre le froid.
Hélas, le Tadorne, comme beaucoup d'autres oiseaux marins, perd cette
isolation au contact des nappes de mazout si fréquentes de nos jours.
Elles attirent les oiseaux car leur surface semble plus calme que le
reste de la mer. Par leurs vaines tentatives de nettoyage, ils absorbent
le poison : c'est la mort certaine, ou par le froid, ou par l'empoison-
nement.
N° XXXI : POUR SECHER SON PLUMAGE, LONGS MOMENTS FACE AU VENT
Le Cormoran ne dispose pas de glandes à graisse au croupion.
Après sa pêche, il s'installe sur un promontoire et, comme la lavandiè-
re étend son linge, présente ses plumes au vent.
Ailes étalées commes les aigles (romaines ou impériales), il prend
sa pose héraldique.
N° XXXII : UN LARMIER EN SALIERE
La nourriture qu'offre la mer aux oiseaux contient 9O % au moins,
d'eau salée. Cet excès de sel risquerait de déséquilibrer leur milieu
intérieur et de les rendre "hydropiques". Au dessus de l'orbite, dans
une cavité osseuse, une espèce de "rein à sel" filtre la lymphe ; elle
excrète le sel par les pores lacrymaux.
Les canards marins (comme l' Eider et la Macreuse), les petits
échassiers (comme l' Huitrier-Pie, le Courlis, le Gravelot), les
Pingouins et les Guillemots, présentent ce curieux organe.
N° XXXIII : OUTILLES POUR MANGER
Depuis le milieu de l'ère secondaire, les oiseaux ont présenté de
multiples adaptations. Certaines d'entre elles semblent favoriser la
prise de nourriture.

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ADJETOSTES au MMVJMHEE
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- 23 -
L'Huitrier—Pie, n'a pas son pareil pour écarter de son bec les val-
ves des mollusques, il travaille à la façon d'un écailler.
La Barge, de son long appendice, affouille les vases pour y déceler
les vermiceaux et autres petits animaux. L'extrémité de son bec, riche
en corpuscules tactiles et gustatifs, le renseigne sur la proie cachée.
A l'aide de ses pincettes, elle travaille les plumes au propre.
L'Avocette, au menu plus délicat (petits crustacés ou larves planc-
toniques) filtre l'eau de son bec à la manière d'un filet à plancton et
concentre ses prises avant de les avaler.
XXXIV : LES TROTTE—MENU DES GRANDES MIGRATIONS
La baie sert de reposoir à des milliers, voire des dizaines de mil-
liers d'oiseaux : sauvagine de toute l'Europe du nord.
Ils arpentent à pas pressés les hectares de sable découverts à
marée basse à la recherche de leur nourriture.
Cette abondance apparente ne saurait justifier les abus de chasse,
car c'est la plus grande part des populations européennes qui transite
chez nous, et tout excès sur ces concentrations menace l'existence des
espèces.
XXXV : BANDES BLANCHES = ECLAIRS DE VIE
Les longs voyages sont fertiles en périls. L'oiseau retardé par la
fatigue ou isolés par les intempéries, a peu de chance d'échapper aux
prédateurs. Les troupes nombreuses des limicoles sont plus aptes à se
garder du danger. Qu'un oiseau pressente un risque, il prend soudain son
essor. De son terne plumage d'éclipseÉ jaillit un éclair blanc qui fait
immédiatement se lever toute la nuée à sa suite. Même ceux qui n'avaient
rien remarqué, à quelqu'espèce qu'ils appartiennent, ne peuvent résister
à ce signal et s'éloignent ainsi du danger présumé.
XXXVI : PARADES DU COMBATTANT
Le plumage d'éclipse n'a qu'un temps. A la remontée du printemps,
les Combattants revêtent leur robe d'amour, une robe à la fraise somptu-
euse. Les galants chevaliers, pour séduire leur belle, rivalisent de
teintes et de prouesses. Après quelques croisements de bec rituels avec
ses rivaux, le vainqueur se pavane, sa lame fichée en terre et le poi-
trail sur le sol : il essaie d'attirer l'attention de l'élue de son coeur.
XXXVII : TEL UN GALET SUR LA GREVE
La période d'incubation est redoutable pour ceux qui nichent à terre,
La femelle passe de longues heures à la merci d'un maraudeur, la ponte

- 24 -
peut-être gobée, les poussins dévorés.
Les Gravelots, par leur coloration (homochromie) et leur mimé-
tisme, semblent favorisés en nichant à même les galets. Il est en effet
difficile, pour un observateur éloigné de quelques mètres, de repérer
la couveuse, les oeufs ou les jeunes.
N° XXXVIII : IN MEMORIAM : FAUCON PELERIN, SEIGNEUR DES FALAISES
Depuis une vingtaine d'années à peine, il n'est plus possible de
voir cet oiseau nicher sur nos falaises. Traqués trop longtemps par
ceux qui lui reprochent de goûter la perdrix, le ramier, voire la sar-
celle, en les chassant noblement, les survivants ne nichent plus que
dans les montagnes inaccessibles.
Admirable spectacle de ce rapace qui file vertigineusement vers
la falaise et, par son seul élan, la rase (en chandelle à plus de
200 km/h) pour s'en éloigner par un tonneau vers les champs ou la haute
mer, avant de reprendre, des heures durant, cette démonstration de hau-
te voltige 1
N° XXXIX : NICHER DANS LA FALAISE
La falaise abrite quelques oiseaux volontiers rupicoles*: Faucon
crécerelle,Choucas et Rouge—queue noir, qu'il est possible de rencontrer
à l'intérieur des terres. Quelques oiseaux marins nichent cependant chez
nous. Leurs poussins ont l'apparence de jeunes nidifuges* : yeux ouverts
dès l'éclosion et corps abondamment recouvert de duvet ; Pourtant, ils
ne s'éloignent guère du nid, les risques sont trop nombreux. Dès la
naissance, à la vue du vide, un réflexe les repousse vers la falaise et
leur évite une chute mortelle.
Le Goéland argenté et le Grand Cormoran en sont de bons exemples,
le Pétrel fulmar aussi, qui commence à nicher chez nous après une rapide
expansion sur les côtes de l'Europe.
N° XXXX : RESIDENTS DES GALETS
La progression bruyante sur les galets s'anime parfois de l'envol
d'un petit Gravelot. De la grosseur d'une belle Alouette, l'oiseau à
tire-d'aile s'éloigne et, après un crochet, vient se poser à quelques
mètres du promeneur.
Dans l'âpre poulierf juché sur un monticule herbeux, le Traquet-
motteux exhibe la carte de visite de son croupion : il est là, cantonné
Blanchâtres, roussâtres, des oiseaux s'affairent à picorer dans
les coussinets de plantes qu'il n'ont pas vu fleurir ; Modestes au sol,
ils déploient en volant l'éclat blanc et noir de leurs ailes : ces
Bruants des neiges nous viennent, l'hiver, du Grand Nord.

- 25 -
N° XXXXI : CLAIRONS DU FORT ARGOUSIER
Dans la dune fixée et arbustive, les Argousiers constituent, par
leur rempart épineux, un fort inaccessible. Le Garenne parvient à s'y
couler, mais c'est surtout le domaine des oiseaux chanteurs qui y trou-
vent gîte et insectes.
Ces Passereaux se montrent, çà et là, aux extrémités brûlées des
sureaux ou des troènes. Ils cessent parfois leur chant pour poursuivre
le Coucou qui survole ce domaine de son vol d'Epervier.
Le Pouillot fitis ressasse, dès son retour de migration, son trille
mélodieux et nostalgique.
Jour et nuit, le Rossignol lance ses vocalises de soprano.
La Fauvette grisette fait vibrer sa gorge blanche et chante en
papillonnant d'arbuste en arbuste.
La Linotte mélodieuse étale dans un rayon de soleil ses trois
taches rouges ; sa roulade lui vaut son nom.
Un oiseau à la queue agitée, aux yeux surmontés de sourcils blancs,
vient insulter ceux qui s'approchent par trop de son territoire : le
Traquet tarier.
¥

- 26 -
G E 0 L 0 G I E
Que l'on considère le front de la falaise vive, com e il apparait
entre Mers et Ault, ou la ligne plus ou moins arrondie de la falaise
morte d' Ault au Cap Hornu, le sous-sol picard apparait constitué de
craie blanche.
Par contre, dans les Bas-champs (ce triangle particulier dont les
sommets sont Onival, Le Hourdel et le Cap Hornu) ou dans le Marquen —
terre, ce bas-pays compris entre la Somme et l'Authie, le socle crayeux
y a été raboté puis recouvert de matériaux détritiques*.
Cette craie dont l‘épaisseur dépasse 100 m, résulte de la consoli-
dation de dépôts de restes d'organismes marins (coccolithes* d'algues
microscopiques) au fond d‘une mer calme et peu profonde (Mer de la craie)
qui avait submergé une grande partie de notre territoire (transgression*
marine) à l'ère secondaire, et plus précisément à l'époque du Crétacé
supérieur, il y a plus de 70 millions d'années.
Dans le Marquenterre, les dépôts surmontant le socle de craie ont
une origine moins ancienne. Ils sont le résultat de transgression et
régressions marines moins importantes qui ont intéressé ce bas-pays à
l'ère tertiaire.
A l'ère quaternaire, après que le loess se soit déposé sur la
craie et y ait subi une longue érosion, une succession d'époques gla -
ciaires (il y a moins d'un million d'années) a marqué d‘une façon uni-
que au monde notre région, comme le prouvent les terrasses alluviales
de la Somme.
N° XXXXII : LE GRAND LIVRE DE LA FALAISE
Les couches de la falaise racontent son histoire. A la faveur de
l'érosion, les lames de la mer ont coupé les pages de cet album pour
que nous en admirions les illustrations.
Les Oursins, les Brachiopodes, les Vers, les Eponges imprimés dans
la craie, et la nature microscopique de la craie elle-même, sont la
preuve qu'elle a pris naissance sous les presses d‘une mer peu profonde
(200 m).

- 27-
P R O T E C T I O N
N° XXXXIII : DANGERS DU NUCLEAIRE
S'il ne vous fait que sourire, ce panneau n'a pas atteint son but.
Les risques de la radioactivité sont vraiment trop considérables
pour les négliger avec condescendance 7
Les rayonnements (ionisants) sont tératogènes : ils engendrent des
monstruosités dans les organismes irradiés. Leurs effets sont héréditai-
res et peuvent ne se manifester que dans la descendance.
Mêmes infimes, les doses s'accumulent sans jamais diminuer et, à
la longue, deviennent mortelles (dans le langage officiel on dit
"léthal", c'est plus joli et moins effrayant).
De plus, la technique des centrales est encore expérimentale et
mal connue. Elle ne justifie pas une implantation aussi rapide et mas-
sive où nous serons des cobayes.
Les déchets de cette source d'énergie ne sont pas biodégradables,
mais biodégradants, et ce, sur des durées qui dépassent l‘échelle
humaine.
Ne parle-t-on pas des effets mécaniques ?
Chacune de ces centrales rejetterait un volume d'eau de refroidis-
sement équivalent au débit de la Seine. Des nappes considérables d'eau
chaude salée, se mélangeant mal, recouvriraient la mer, désorganisant
la vie sous—marine, détruisant les lieux de frai (hareng, par exemple),
bouleversant le climat côtier (brouillards, pluies etc...).
N° XXXXIV : NI VU, NI CONNU
Disposer d'un moyen de tuer entraîne des responsabilités, des
droits et des devoirs. Ainsi, doit-on respecter le code de la route
pour éviter les accidents dûs à une erreur ou une étourderie dont on
ne mesure pas toujours les risques.
De même, le code de la chasse exige-t-il de ne tirer qu'à coup sûr,
après avoir apprécié ses chances en fonction de la distance, de la
vitesse de l'animal. Quand on a un pouvoir (de tuer), il faut en être
maître.
Peut-on donc admettre cette tolérance de la chasse de nuit ?
Elle est interdite par la loi sur notre territoire .....

- 28 -
Le défaut de lumière fausse la perception des distances.
Combien les coups de feu lachès de trop loin ont-ils blessé d'oi-
seaux qui crèveront après une longue agonie, loin, perdus pour tous ?
De plus, la vision nocturne ne permet pas la perception des cou-
leurs et donc de déterminer avec certitude le gibier : Colvert après la
fermeture du 15 février ou espèce protégée. Dans ces conditions le
huttier digne de ce nom s'abstient de tirer.
N° XXXXV : CHASSE DE MARS
Du 28 juillet à la fin mars, soit 240 jours et 239 nuits :
le record d' Europe, on chasse le gibier d'eau en Baie de Somme.
Le Colvert a droit à plus d'égard, lui, son tir est fermé le
l5 février pour lui permettre de se reproduire (mais pas avant le
28 mars, en fait, puisque chez nous on continue à tirer "tous azimuts").
Cette chasse de mars est une ABERRATION, une tolérance incompatible
avec l'équilibre de la Nature ; Cette année encore, elle a été prolongée
de huit jours au lieu de la raccourcir.
CHAQUE FEMELLE TUEE AU PRINTEMPS SIGNIFIE DES JEUNES QUI NE
NAITRONT PAS.
Cet assassinat se commet aux dépens des meilleurs migrateurs,
ceux—là mêmes que leurs qualités héréditaires ont préservés des maladies
comme de l'effondrement au cours d'un éprouvant voyage. Ils auront
échappé à tous les prédateurs et voilà qu'avant qu'ils ne puissent assu-
rer leur descendance plus au Nord, ils tombent ensanglantés, victimes
de ces " ASSASSINS DE LA NATURE ".
N° XXXXVI : LA RESERVE : HAVRE DE PAIX !
L'optimisme est de rigueur et les uns "se félicitent" de peur que
les autres ne s'avisent pas de le faire.
Au fait, qu'est-ce qu'une Réserve qui ne permettrait pas à toute
espèce de vivre en paix, de s'y reproduire et d'y prospérer.
Vivre en paix dans les grondements de la "moto verte" qui arrache
par plaques la maigre, mais vitale, végétation des dunes, sous les
survols d'avion à basse altitude et avec les grondements réguliers des
mines ou autres explosifs récoltés par la Protection Civile il!
S'y reproduire quand les chars à voile, les cavaliers, photogra-
phes et scientifiques peu discrets troublent, à tout moment, le repos
ou les couvées ?

- gg -
Y prospérer quand chaque dérangement mène les oiseaux hors des
limites de protection, d'ailleurs bien méconnues ou méprisées, et les
rabat vers les batteries dechasseurs postés sur la plage ou dans des
bateaux ?
Non, ce territoire plus fictif que réel ne remplit pas son but :
la sauvegarde des souches de gibier ou des espèces protégées.
Comment peut—on s'en féliciter ?
N° XXXXVII : PECHE AU RACCROC
La Baie de Som e est le seul lieu de France où la pêche au raccroc,
interdite par la loi, est tolérée ... , peut-être en raison de l'impos-
sibilité de verbaliser les milliers de contrevenants qui y opèrent le
dimanche ou pendant les vacances
Voyons ce que disent à ce sujet les règlements :
" l'engin de pêche dit "turlutte" est interdit pour ce genre de pêche,
conformément au décret du ler septembre l936".
Cette "turlutte" ou "grappin" est un engin de pêche interdit, se
présentant sous la forme d'un hameçon à plusieurs branches noyé dans
une masse de plomb; On peut néammoins se le procurer dans un large
rayon autour des lieux de pêche (c'est dire la diffusion de ce genre
de "sport" 1 ).
Cependant, l'utilisation de l'engin de pêche dit "cuiller stop
bar" peut être tolérée compte—tenu des conditions particulières de la
pêche à Saint—Valery sur Somme. Cet engin est un hameçon à trois bran-
ches relié à une masse de plomb,de 125 g environ, par un anneau (ce qui
change tout 1 ...) ;
Les victimes de cette tolérance : les Poissons Plats d'abord,
comme les Flets et les Plies (pompeusement baptisés Carrelets) qui se
raréfient d'année en année et ne sont même pas consommés, bien souvent,
par les pêcheurs. Ces derniers peuvent être eux-mêmes victimes des grap-
pins des voisins, tant leur nombre est important, ou aussi, malheureu-
sement, de leur imprudence vis-à—vis des marées : l'intérieur de la
Baie est deux fois par jour un piège mortel.
N° XXXXVIII : TERRE PROMISE DES PROMOTEURS
Le tourisme bienfaisant est devenu une activité économique impor-
tante et les vacanciers ne sont pas seuls à aimer la mer 1 Même si elle
n'a pas les attraits d'azur de la Méditerranée, ni le charme romantique
de la Bretagne, la côte picarde, si proche de Paris et des congloméra-
tions du Nord, attire l'affection des grands bâtisseurs ; ces longues
plages de sable ne sont pas encore loties 1

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Les promoteurs rêvent au bonheur des foules dans des stations balné-
aires et d'une marée d'équinoxe de BENEFICES.
Mais cette Baie, cette "Camargue du Nord", a-t-on dit, mérite autre
chose. Sa valeur biologique interdit les aménagements lourds, lourds de
béton et de conséquences pour la pêche côtière et pour le véritable
intérêt touristique.
N° XXXXIX : PRODUCTIVITE BIOLOGIQUE DE L' ESTUAIRE
Aux grandes marées, l'eau envahit les prés salés. La mer s'enrichit
ainsi en éléments minéraux et organiques indispensables à la nutrition
du plancton. Ces éléments, venus aussi du limon de la Somme, se trans-
forment le long des chaînes alimentaires en chair de poissons et de
fruits de mer.
Le maintien des mollières ou des prés salés s'avère indispensable
à toute pêche côtière. Une autoroute en front de mer, un plan d'eau
artificiellement endigué pour la voile aboliraient sans espoir cet
échange enrichissant. Une mer pauvre en phytoplancton, c'est une perte
de courant énergétique dans les pyramides alimentaires et une perte de
production dans les ports de pêche.
Citons quelques chiffres communiqués par la Station d'Etude de la
Baie de Somme et qui illustrent cette productivité :
-les mollières, qui ont une superficie de l5OO ha, produisent une
moyenne de 40 T de matière sèche végétale à l'ha par an (une prairie
n'en fournit de 30 T).
-les slikkest qui s'étendent sur plus de 2000 ha, ont une productivité
en phytoplancton équivalente.
En plus de cette production de matière végétale, les mollières et
les slikkes produisent 1320 T d'invertébrés par an. Toute cette matière
d'origine végétale ou animale ainsi produite, permet théoriquement de
nourrir 8000 T de poissons par an.
U

- y -
N° L (50) : CONCLUSION
Peut-être notre exposition vous a-t-elle rendus plus sensibles à
l'importance et à l'urgence des problèmes d'écologie et de protection
de la Nature.
Peut-être nos activités, déjà, avaient-elles arrêté votre attention.
N'hésitez pas à vous renseigner, c'est ici notre désir, auprès de nos
tableaux et de nos membres.
Mais si l'information ne vous parait pas suffisante : l'Huitrier-
pie, notre symbole, a les ailes ouvertes.
Com e les limicoles sur la grève comprenez son appel, et même si
la menace ne vous avait pas paru im inente, rejoignez notre groupe.
Nous n'avons pas la puissance des Rapaces ; notre, votre, salut
est dans la solidarité de l'ensemble. Au sens strict, la survie de
l'Espèce, notre espèce, en dépend. Nous n'avons plus l'instinct, ayons
la raison.
Merci de votre visite,
G.E.P.O.P
Musée de Picardie
AMIENS

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L E X I Q U E
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BIOTOPE : type de terrain déterminé par la nature du sol, l'humidité,
la température, l'insolation, qui détermine l'ensemble des orga-
nismes vivants (biocénose) qui le peuple.
CANTONNER (se) : pour un oiseau, s'installer sur un territoire de
nidification qu'il défendra contre les incursions de ses congé-
nères. Le "canton" a une étendue variable selon l'espèce, en fonc-
tion de la nourriture et de la "pression démographique" de
l'espèce.
COCCOLITHES : plaquettes calcaires qui composent le squelette de cer-
taines algues unicellulaires du phytoplancton.
COLEOPTERES : insectes, comme les coccinelles et les hannetons, dont
les ailes antérieures sont transformées en étui cuirassé, les
ailes postérieures fines, sont repliées sous les premières au
repos.
COMMENSALISME : particularité d'une espèce qui se nourrit "à la table"
d'une autre, mais non à son détriment.
COPROPHAGE : qui se nourrit d'excréments d'autres animaux.
CORPUSCULE : nom des petits éléments anatomiques.
CUTICULE : "petite peau" ; En botanique, membrane protectrice de la
tige et des feuilles.
DECHAUSSE : dont le pied et les racines sont à découvert de l'humus.
Une plante déchaussée s'étiole et se déracine.
DERMAPTERES : insectes, comme les perce-oreilles, possédant une pince
typique à l'extrémité de l'abdomen.
DETRITIQUE : qui provient de la destruction d'une roche préexistante.
ESTRAN : bande littorale limitée par la plus haute et la plus basse
marée.
FAUNE - FLORE : ensemble des animaux, des végétaux d'une région ou
d'un milieu déterminé.
HALOPHYTE : qui pousse dans des sols imprégés de sel marin.
HUMUS : terre formée par la décomposition des débris organiques.
HYMENOPTERES : insectes comme les guêpes ou les abeilles, possédant
2 paires d'ailes fines et transparentes les postérieures étant
plus petites.

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INCUBATION : Période de la couvée de l'oeuf.
LAISSE DE HAUTE MER : ligne de marée haute, marquée souvent par le
dépôt de débris flottants.
LARVAIRE : qui appartient à la vie embryonnaire des larves.
LEPIDOPTERES : insectes, com e les papillons, possédant deux paires
d'ailes recouvertes d'écaille colorées microscopiques.
LIMICOLE : qui vit sur la vase, la grève. Nom d'un ensemble d'oiseaux
(charadriidae, particulièrement) comprenant les gravelots, pluviers,
bécasseaux et chevaliers. cE groupe recouvre une réalité écologi-
que plus que systématique.
LOESS : Dépôt de limon (fines particules d'argile, de calcaire et de
quartz) transporté par le vent.
MicroORGANISME : organisme animal ou végétal qui n'est visible qu'au
microscope.
MOBILE : qui est susceptible de déplacements sous l'effet du vent, des
éléments, en raison de sa constitution et faute d'avoir été fixé.
MOLLIERE : surface recouverte par la mer, sauf aux faibles maréees,
et qui possède une végétation particulière.
MUSOIR : angle nord-ouest de l'estuaire attaqué par les flots et qui
recule. Opposé au poulier.
NATATOIRE : qui sert à nager.
NIDIFUGE - NIDICOLE : Un poussin est nidifuge si, sortant de la co-
quille couvert de duvet, il est apte à s'éloigner du nid très rapi-
dement ;
A l'inverse, un nidicole naît aveugle et nu, il doit rester
au nid, protégé par ses parents jusqu'à ce qu'il sache voler.
ORGANIQUE : qui provient d'organismes ou de tissus vivants, soit par
excrétion, soit par décomposition.
PARASITISME : Particularité d'une espèce qui se nourrit aux dépens
d'une autre.
PLANCTON : ensemble des organismes vivants en suspension dans l'eau
de mer, qu'ils soient végétal (PHYTOPANCTON) , ou animal (z0oPLANc-
TON). La masse planctonique, base de toute chaîne alimentaire mari-
ne, est fort sensible aux pollutions.
PLANTULE : jeune plante qui doit se nourrir encore de l'albumen de la
graine.

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PLUMAGE D' ECLIPSE : celui que prend l'oiseau en dehors de la période
de nidification et qui est généralement beaucoup plus terne que
le plumage nuptial.
POULIER : cordon littoral de sable ou de galets ; celui du Hourdel
qui s'appuie sur la falaise d'Ault, s'allonge d'année en année.
Opposé au MUSOIR.
PREDATEUR : animal qui se nourrit de proies et qui joue un rôle impor-
tant dans la limitation des effectifs.
RADICULAIRE : qui concerne la racine. Le système radiculaire est donc
l'ensemble du réseau de racines.
REGENERER : reconstituer naturellement une partie vivante qui a été
détruite.
REGRESSION : recul de la mer.
RUPICOLE : qui vit sur les rochers, les falaises, les éboulis.
SCISSION : division, séparation d'un élément ou d'un organe.
SLIKKE : vasière recouverte tous les jours, à la marée,
(schorre : vasière recouverte seulement aux grandes marées).
SYMBIOSE : association étroite de deux organismes, à leur bénéfice
mutuel (ex. les bactéries qui ne vivent que dans les intestins
et qui permettent la décomposition des résidus).
TAPIS VEGETAL : ensemble des végétaux qui couvrent un milieu donné
et le protège de l'érosion.
TEGUMENT : enveloppe protectrice d'une plante ; Tissus et appendices
couvrant un organisme animal.
TRANSGRESSION : avancée de la mer sur une terre auparavant émergée
avec sédimentation.
URTICANT : dont le contact ou la piqûre provoque une démangeaison
ou une brûlure.
VALVE : chacune des deux parties de la coquille de certains mollusques
ou crustacés.

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