HARMONIA COCCINELLES Du MONDE N°2 — JUIN 2009
TABLE DES MATIERES Les Coccinelles (Coleoptera Coccinellidae) de Lorraine (France) Vincent NICOLAS ..................................................................................................................... .. 3 Liste taxonomique actualisée des Coléoptères Coccinellidae de France continentale et de Corse Jean-Pierre COUTANCEAU ....................................................................................................... .. l9 Contribution a la connaissance des Coccinelles (Coleoptera Coccinellidae) de l’île de La Réunion Vincent NICOLAS .................................................................................................................... ..3l Recommandations aux auteurs .......................................................................................... .. 40 Toutes les photographies présentées dans ce numéro sont la propriété de l’auteur de l’article. Leur copie et leur utilisation sont donc soumises à autorisation. Photo de couverture : Hippodamia septemmaculata (De Geer, 1775)
Les Coccinelles (Coleoptera Coccinellidae) de Lorraine (France) Vincent NICOLAS * Résumé : Après un historique récapitulant les principales étapes et publications liées à l’étude des coccinelles de Lorraine, l’auteur commente la répartition et les données écologiques des 73 espèces citées de cette région administrative du nord-est de la France. Parmi elles se trouve Scymnus quadriguttatus, rarement citée de France. Abstract: The author sums up the main steps and publications linked t0 the study of coccinellids of Lorraine (north-east France). Then a list of the 73 known species is provided and commented with distribution and ecological datas. The list includes Scymnus quadriguttatus, one of the poor—known species in France. Mots-clefs : coccinellidae, Lorraine, inventaire, Scymnus quadriguttatus. Historique de l’étude des coccinelles lorraines Les premières citations de coccinellides sont publiées en 1846 par Jean-Baptiste Géhin dans son catalogue des coléoptères de la région de Metz. En 1855, cet auteur rédige le premier article entièrement consacré aux coccinelles. Seule la faune mosellane y est traitée, la plupart des données provenant de la région messine. Ce subit engouement fait suite à la publication en 1850 du colossal « Species des Trimères Sécuripalpes >> de Mulsant. Géhin en fournit une analyse critique détaillée et passionnée qui, selon toute vraisemblance, le conduit à publier dans le même bulletin la synthèse mosellane évoquée. Depuis, aucun travail spécifique à ce groupe n’a été publié. Néanmoins, les coccinelles sont incluses dans les différents catalogues de coléoptères et notes de chasse établis pour partie sur la Lorraine. Citons le « Catalogue des coléoptères de l’Alsace et des Vosges >> de Wencker et Silbermann (1866), les « Contributions à la faune et à la flore de Bitche >> de l’abbé Kieffer (1884, 1885, 1908), le «Catalogue des coléoptères de la chaîne des Vosges et des régions limitrophes >> de Bourgeois et Scherdlin (1913) et ses suppléments (Scherdlin, 1916 et 1920). La plupart des données anciennes proviennent des régions de Metz, Nancy, Bitche, Remiremont, Saint-Dié, Gérardmer et Epinal. A noter également quelques données intéressantes issues de prospections dans la vallée de la Seille halophile (Dieuze, Château- Salins. . .). La Meuse est donc bien moins couverte que les trois autres départements lorrains. Les décennies suivantes sont assez pauvres en citation de coccinellides et c’est dans les collections privées qu’il faut chercher les données. Depuis dix ans environ, l’engouement pour les coccinelles s’est développé tant en France que chez nos collègues belges. Ainsi, plusieurs travaux de dimension régionale sont publiés pour des territoires voisins comme l’Alsace (Callot, 1998), la Wallonie (San Martin & al., 2006) et la Champagne-Ardenne (Nicolas, 2005). En ce qui concerne la Lorraine, une démarche d’inventaire et d’atlas est lancée en 2006 avec une accentuation marquée des prospections en 2008. Malgré la contribution de quelques coléoptéristes amateurs, la très grande majorité des données récentes provient des entomologistes du Conservatoire des Sites Lorrains (Julien Dabry et Vincent Nicolas). Au total, ce sont 1712 données qui ont été utilisées pour l'établissement de cette synthèse. On entend ici par « donnée >> la mention d’une espèce en un lieu donné sur un pas de temps de cinq ans. * Rouillac, route 141, F-16150 Etagnac ; vince_nicolas@yahoo.fr Harmonia, 2
Liste commentée des coccinelles de Lorraine La systématique utilisée ici est tirée de la liste nationale dressée par Coutanceau (2009). Cette liste traite des 73 espèces indiquées de Lorraine, ainsi que de trois taxons présents sur les marges et donc à rechercher. Sous-famille des Scymninae Mulsant, 1846 Stethorus punctillum Weise, 1891 Le faible nombre de données disponibles pour cette espèce est sans doute lié à sa petite taille et sa couleur noire qui la rendent peu détectable. Son statut exact en Lorraine reste donc à préciser. Les captures sont faites sur divers feuillus (saules, Noisetier, chênes), sur le Lierre (favorable à l'hivemage), et de manière plus exceptionnelle dans la strate herbacée, le cas échéant dans une cariçaie en bordure de ruisseau, Comme pour la rareté, il est délicat de statuer sur la répartition altitudinale de l'espèce en Lorraine. Les quelques données renseignées indiquent des altitudes comprises entre 200 et 300 mètres. Clitosthetus arcuatus (Rossi, 1794) Seulement deux données anciennes ont été collectées dans la région de Nancy pour cette minuscule espèce, peut-être plus commune et plus répandue qu'il n'y paraît. A rechercher, notamment dans le Lierre grimpant. Nephus (Nephus) quadrimaculatus (Herbst, 1783) Espèce probablement répandue mais à statut incertain (assez rare ?), Nquadrimaculatus n'a bizarrement pas fait l'objet de capture récente en Lorraine. A rechercher, par exemple au printemps et en automne dans le Lierre grimpant et les feuillus persistants (Houx, lauriers...). Nephus (Nephus) redtenbacheri (Mulsant, 1846) L'unique donnée ancienne relative à cette espèce n'a pas été vérifiée par examen de l'échantillon collecté, ni confirmée par des captures plus récentes. Néanmoins, sa présence dans la région est probable, et il s'agirait alors d'un taxon rare. Signalée de la forêt de Brin- sur-Seille (Meurthe-et-Moselle) par Vouaux (in Bourgeois & Scherdlin, 1913). Nephus (Bipunctatus) bipunctatus (Kugelann, 1794) Les données anciennes semblent indiquer que l'espèce n'est (était ?) pas rarissime, au moins dans et aux abords du massif vosgien. La seule donnée récente est une capture faite par Francis Matt dans la vallée de la Zorn. Scymnus (Parapullus) abietis Paykull, 1798 Cette espèce ressemble superficiellement à Simpexus mais s'en distingue entre autres par l'absence de pubescence tourbillonnée sur les élytres. Nous l'avons trouvé sur Epicéa mais elle doit également chasser sur les sapins, voire d'autres résineux. Des quatre données récoltées, les deux plus récentes concernent le massif vosgien à des altitudes distinctes (396 et 714 mètres), ce qui laisse présager d'une répartition assez vaste dans cette zone. Les deux plus anciennes, non vérifiées, sont originaires de la région de Metz et de Nancy. Il pourrait donc s'agir d'une espèce rare dans la région, mais vraisemblablement plus fréquente dans le massif vosgien. Harmonia, 2
Scymnus (Scymnus) apetzi Mulsant, 1846 / Scymnus (Scymnus) bivulnerus Capra & Fürsch, 1967 / Scymnus (Scymnus) pallÿediformis apetzoides Capra & Fürsch 1967 De ces taxons morphologiquement proches, seul Sapetzi est avéré. Il serait d’ailleurs le plus fréquent, mais un nombre plus conséquent de données est nécessaire pour étayer cette hypothèse. L'unique donnée relative à S.bivulnerus ou Spallipediformis concerne un individu pris sur un Epicéa de bord de chemin à 470 mètres d'altitude dans les Vosges mosellanes. Celles relatives à Sapetzi concernent des individus obtenus au fauchage sur pelouse calcaire, prairie sèche et dans une carrière. Ces espèces sont peut-être assez rares à rares et doivent être recherchées en particulier dans des stations thermophiles. Scymnus (Scymnus) interruptus (Goeze, 1777) Espèce présumée rare en Lorraine mais probablement répandue. D'après les indications des auteurs des données (anciennes pour la plupart), Sinterruptus a été trouvé «sur table de jardin >> et « dans des débris végétaux >>. Scymnus (Scymnus) nigrinus Kugelann, 1794 Comme S.suturalis, cette espèce chasse dans le feuillage des pins (Pin sylvestre et Pin Weymouth) et peut être trouvée au printemps sur les Epicéas. Son statut en Lorraine est très variable selon les secteurs. Elle est en effet essentiellement présente dans le massif vosgien jusqu'à plus de 1100 mètres d'altitude et est particulièrement fréquente dans les Vosges mosellanes. Nous disposons également de données anciennes de Dieuze et Nancy, ce qui indique que l'espèce doit être présente sporadiquement à l'ouest des Vosges. Scymnus (Scymnus) rubromaculatus (Goeze, 1778) Cette petite coccinelle est répandue dans la région. Le nombre relativement faible de données en notre possession nous conduit à l'indiquer provisoirement comme assez rare, mais il est vraisemblable qu'elle soit bien plus commune en réalité. En effet, il s'agit d'un taxon présentant une grande plasticité écologique : elle se rencontre dans divers milieux et dans diverses strates, depuis le feuillage des chênes pédonculés dans les marais jusqu'aux plantes infestées de pucerons dans les jardins et balconnières. Sa répartition altitudinale reste méconnue. Les quelques observations dans le massif vosgien sont faites à moins de 400 mètres d'altitude, mais sont trop peu nombreuses pour en tirer une quelconque conclusion. Scymnus (Scymnus) frontalis (Fabricius, 1787) / Scymnus (Scymnus) mimulus Capra & Fürsch, 1967/ Scymnus (Scymnus) ruflpes (Fabricius, 1798) Les espèces de ce groupe ne sont pas toujours simples à distinguer. Les trois sont avérées dans la région. Toutefois, leur fréquence relative est actuellement impossible à définir. Pour ce qui est de l'écologie des espèces, nous disposons de très peu d'informations pour la région. A noter tout de même que Scymnus mimulus (réputé thermophile) a été trouvé en contexte de pré salé. Scymnus (Scymnus) quadriguttatus Capra, 1924 Un exemplaire pris en juillet 1921 à Verdun par Christian Duverger et identifié par Jean- Pierre Coutanceau (MNHN) constitue l'unique mention lorraine de cette espèce méconnue. D'après Fauna europaea (Canepari, 2007), ce Scymnus est présent en Albanie, Croatie, Grèce, Italie (dont Sicile), Macédoine ainsi qu'à Chypre et au Proche-Orient. Harmonia, 2
Scymnus (Pullus) auritus Thünberg, 1795 Particulièrement abondante en été dans les chênes bien exposés, Sauritus n'a pourtant pas fait l'objet d'un grand nombre d'observations. Nous ne pouvons pour le moment que le considérer comme répandu mais assez rare. A noter une capture estivale sur Epicéa dans les Vosges mosellanes et l'observation d'individus hivernants dans une touffe de bryophytes au pied d'un arbre. Scymnus (Neopullus) ater Kugelann, 1794 Cette petite espèce noire ne compte pas parmi les coccinelles les plus évidentes à détecter, ni probablement parmi les plus communes. Cinq données anciennes, non vérifiées, ont été récoltées dans le cadre de ce travail. A rechercher. Scymnus (Neopullus) haemorrhoidalis Herbst, 1797 La plupart des données relatives à cette espèce sont anciennes et nous disposons de peu d'éléments sur son écologie dans la région. Elle est probablement répandue (au moins en plaine et sur les coteaux), peut-être assez rare malgré tout. Scymnus (Neopullus) limbatus Stephens, 1831 Un individu a été capturé récemment dans le marais de Torcheville (Moselle) par Julien Dabry. Le statut exact de cette minuscule coccinelle ne peut donc pas être déterminé, mais il est possible qu'elle soit effectivement rare en Lorraine. Scymnus (Pullus) ferrugatus (Moll, 1785) Elle semble assez rare bien qu'elle soit apparemment répandue dans la région. Une fois encore, nous disposons de peu d'informations connexes aux captures : une mention sur Cerisier, une autre en début de saison sur Epicéa. Scymnus (Pullus) impexus Mulsant, 1850 Autre espèce liée aux résineux, mais cette fois-ci aux sapins et épicéas, Simpexus est nettement ciblée sur le massif vosgien. Toutefois, une double exception à ces constats apparaît : un individu pris sur Saule marsault (à proximité directe d'un épicéa), et une donnée ancienne collectée aux environs de Nancy. Cette coccinelle est assez fréquente dès 350 mètres et probablement jusqu'à des altitudes élevées. A l'automne, elle a été détectée dans des tas de branches mortes d'épicéa, lieu probable d'hivernage parmi d'autres. Scymnus (Pullus) subvillosus (Goeze, 1777) Nous ne disposons que de trois données anciennes pour cette espèce probablement répandue mais peu fréquente. A rechercher partout, notamment dans les milieux thermophiles et les agglomérations. Scymnus (Pullus) suturalis Thünberg, 1795 Répandu mais globalement assez rare, ce taxon est localement fréquent et parfois abondant dans les pinèdes. En effet, il est capturé presque exclusivement sur des Pins sylvestres isolés ou en lisière. Signalons toutefois une observation sur un Epicéa isolé au sein d'une parcelle de feuillus, au début du printemps. Ces arbres abritent potentiellement à cette époque un grand Harmonia, 2
nombre d'espèces de coccinelles, dont au moins une partie y a passé l'hiver. S.suturalis se rencontre depuis la plaine jusqu'à plus de 900 mètres d'altitude. Hyperaspis (Hyperaspis) campestris (Herbst, 1783) Seul représentant du genre clairement identifié dans la région, Hcampestris est assez rare en Lorraine. On la trouve à la fois dans les zones sèches (pelouses des côtes de Moselle), dans les prairies humides et même dans les tourbières alcalines. Elle a été détectée jusqu'à près de 500 mètres, altitude qu'elle dépasse probablement en réalité. H yperaspis sp(p?). Le genre Hyperaspis mériterait une révision approfondie, et sa connaissance en Lorraine comme ailleurs est très imparfaite. Parmi les données anciennes, on trouve cinq mentions de Hyperaspis reppensis, une de Hreppensis marginella (= Hhofi‘mannseggz‘) et une de Hpseudopustulata. Hreppensis ne semble pas exister en France (Coutanceau, 2009). Une vérification de l'ensemble des spécimens disponibles permettrait de savoir lequel ou lesquels taxon(s) sont présents sur le territoire régional. Sous-famille des Chilocorz‘nae Sasaji, 1968 Platynaspis luteorubra (Goeze, 1777) Assez rare mais répandue dans la région, Pluteorubra est observée dans des milieux secs ou humides, dont les prés salés de la vallée de la Seille halophile. Prise au piège malaise, au fauchage de la strate herbacée ou au battage de résineux et de jeunes chênes. Toutes les captures récentes sont faites à moins de 400 mètres d'altitude. Brumus quadripustulatus (Linné, l75 8) Cette coccinelle est commune dans les quatre départements. Comme le montre le graphique suivant, elle se prend sur une grande variété de résineux, sur feuillus (essentiellement les chênes) et bien plus rarement dans la strate herbacée. l l résineux l feuillus / herbacées Les captures s'échelonnent de la plaine jusqu'à près de 900 mètres d'altitude dans le massif vosgien. Chilocorus bipustulatus (Linné, l75 8) Répandu, Cbz'pustulatus fréquente une large gamme d'habitats. Elle a notamment été trouvée dans des secteurs thermophiles (pins sur pelouse calcaire), dans un boisement de pente submontagnard et en ville, jusqu'à 550 mètres d'altitude. Elle n'en demeure pas moins assez rare à rare dans la région, et il est possible qu'il s'agisse d'une espèce en régression. Harmonia, 2
Chilocorus renipustulatus (Scriba, 1790) Plus fréquente que l'espèce précédente, cette coccinelle chasse également dans les milieux secs, les secteurs urbains et les zones humides. Elle occupe la plaine et le massif vosgien jusqu'à plus de 900 mètres d'altitude. Exochomus (Exochomus) nigromaculatus (Goeze, 1777) Cette autre chilocorine semble elle aussi avoir été un tant soit peu plus courante au 19ème siècle qu'elle ne l'est aujourd'hui. Une seule mention récente dans les Vosges mosellanes vient étayer les huit anciennes, pour la plupart ciblées sur le massif vosgien et ses abords. Nous ne disposons d'aucune indication régionale sur les milieux de capture. Sous-famille des Coccinulinae Mulsant, 1846 Coccidula rufa (Herbst, 1783) Assez commune dans les quatre départements quoique ciblée sur les zones humides, en particulier les ceintures d'hélophytes, les cariçaies et diverses herbacées prairiales pour les secteurs les moins humides. Elle possède une large répartition altitudinale et se prend au-delà de 1000 mètres dans les chaumes. Coccidula scutellata (Herbst, 1783) Espèce répandue mais rare, elle était vraisemblablement plus fréquente autrefois (19ème siècle). Elle vit dans les ceintures de plan d'eau et dans les marais (y compris zones halophiles). Egalement découverte dans des débris d'inondations. Rhyzobius chrysomeloides (Herbst, 1792) R.chrys0meloides est un taxon typique des résineux, bien qu'il puisse exceptionnellement se rencontrer sur feuillu (chêne) ou sur Lierre (mais fréquemment à proximité d'un résineux). Le graphique suivant traduit la proportion des différentes essences sur lesquelles est trouvée cette coccinelle en Lorraine : I Picea I Pinus I Pseudotsuga Abies Autres Globalement, on trouve cette espèce dans trois types de localités : pins isolés dans les pelouses calcaires, sujets de lisière dans les plantations de résineux, sujets isolés en lisière ou au sein des forêts de feuillus. Il s'agit d'une espèce commune à assez commune selon les secteurs, bien que, bizarrement, aucune donnée ne soit relative au département des Vosges malgré des prospections régulières sur résineux à différentes altitudes ! Ce « vide >> s'explique d'autant plus difficilement que R.chrys0meloides est présent dans le massif en limite du département, tant côté alsacien qu'en Moselle et en Meurthe-et—Moselle. Nous ne possédons pas pour le moment de mention au-delà de 530 mètres d'altitude. A rechercher, donc... Harmonia, 2
Rhyzobius litura (Fabricius, 1787) Assez commune à assez rare dans la région, cette espèce fréquente une large gamme d'habitats et chasse sur de nombreux végétaux appartenant à différentes strates : herbacées diverses (dont résidus de fauche secs), Prunellier, chênes, cornouillers, et même Epicéa au début du printemps. La majorité des observations sont faites en été et en plaine, à moins de 300 mètres d'altitude. Néanmoins, une capture sur Callune est effectuée à près de 600 mètres dans le massif de Dabo. Sous-famille des Coccinellinae Latreille, 1807 Hippodamia (Hippodamia) septemmaculata (De Geer, 1775) Cette coccinelle est localisée dans certaines tourbières acides des hautes Vosges. Au total, six localités sont connues, dont quatre ont été contrôlées récemment. Bon nombre d'autres tourbières ont été prospectées par notre collègue Julien Dabry, sans résultat pour cette espèce. Malgré tout, l'effort de prospections devra être maintenu et diversifié avant de pouvoir préciser davantage le statut réel de cette espèce. Cette espèce est capturée au fauchage sur diverses plantes : Comaret (Potentilla palustris), Trèfle d'eau (Menyanthes trifoliata), Molinie, Laîches... A noter une mention ancienne intrigante dans les prés salés de Remilly (Moselle) : il s'agit peut-être d'une erreur de transcription de la donnée dans le catalogue de Bourgeois & Scherdlin (1913), voire d'une confusion avec Htredecimpunctata. Hippodamia (Hippodamia) tredecimpunctata (Linné, 1758) Cette espèce assez rare dans la région est typique de certaines zones humides. En effet, on la trouve d'une part parmi les hélophytes bas (hors « roselières >> en général) en bordure des plans d'eau, voire sur les hydrophytes à feuilles flottantes dans les mares, et d'autre part dans les prés salés. En vallée de la Seille halophile, elle est fréquente et parfois relativement abondante dans les portions les plus humides des prés et jachères. Nous n'avons pas compilé de mention faite à plus de 500 mètres d'altitude. Hippodamia (Adonia) variegata (Goeze, 1777) Assez commune dans la région, Hvariegata fréquente notamment les friches sèches (végétation haute ou basse et clairsemée). On la trouve également dans les prairies sèches et plus rarement dans les zones humides (tourbières acides, marais alcalins...). Dans le massif vosgien, de nombreux individus s'abritent isolément à l'automne dans le feuillage dense des très jeunes épicéas au sein des coupes. Nous l'avons observée jusqu'à près de 900 mètres d'altitude. Hippodamia (Semiadalia) notata (Laicharting, 178 1) Espèce montagnarde signalée du Hohneck au début du 20ème siècle, elle ne semble pas y avoir été observée depuis. Duverger (1990) l'indique également des Vosges, sans précision de localité. Hnotata fait partie des espèces à rechercher sur les sommets vosgiens, zones qui ont été apparemment peu prospectées en ce qui concerne les coccinelles. Il y a fort à parier que de belles découvertes restent à faire dans ces secteurs d'altitude, mais elles nécessiteront probablement un effort important de prospection par battage, fauchage et examen des pierriers. Harmonia, 2
10 Hippodamia (Semiadalia) undecimnotata (Schneider, 1792) La Coccinelle migratrice est devenue une espèce mythique, au moins dans le nord et le nord- est du pays, tant le nombre de mentions postérieures aux années 1950 est faible. En Lorraine, elle est citée dans les régions de Nancy, de Metz, de Remiremont et d'Epinal. Il ne s'agissait probablement à l'époque que d'une visiteuse saisonnière. Cette forte régression demeure pour le moins énigmatique : l'espèce est-elle moins fréquente qu'autrefois dans le sud, ce qui limiterait en partie le phénomène migratoire ? A rechercher partout. Anisosticta novemdecimpunctata (Linné, 175 8) Espèce assez commune et répandue en Lorraine dans des milieux humides variés mais très fréquemment à proximité d'une zone d'eau libre. On la trouve le plus souvent dans les ceintures d'hélophytes des plans d'eau, en particulier les phragmitaies mais aussi les cariçaies et les formations à Douce-amère (Solanum dulcamara). A noter également une capture sur Ache faux-cresson (Apium nodiflorum) au sein d'une petite source tuffeuse. L'absence de capture au-delà de 400 mètres d'altitude laisse supposer qu'il s'agirait d'une espèce de plaine. Aphidecta obliterata (Linné, 175 8) Cette coccinelle à livrée discrète est commune en Lorraine, principalement dans le massif vosgien et tout autre secteur riche en résineux (épicéas, sapins et Douglas, rarement Genévrier commun). Les observations sur feuillus ne sont pas rares (15 % environ des données). Les mentions faites sur Hêtre et sur bouleaux s'inscrivent dans un contexte de peuplement global mixte, mais celles sur chênes sont généralement faites loin de tout résineux. Ces observations sur feuillus ne semblent pas liées à une période précise de l'année et semblent pouvoir être rattachées à des individus erratiques. Hcea Abies I Pseudotsuga l Autres résineux l Feuillus Nous avons eu l'occasion de battre les branches de résineux fraîchement abattus, et nous avons alors pu constater une abondance nettement plus élevée de cette espèce dans les branches sommitales. Ce constat ne se limite d'ailleurs pas à cette espèce, d'où l'idée déjà répandue que les prospections coccinelles « traditionnelles >> ne font que détecter le sommet de l'iceberg... Enfin, précisons que sa répartition altitudinale est très large, depuis la plaine jusqu'à plus de 900 mètres. Adalia (Adaliomorpha) conglomerata (Linné, 175 8) Cette coccinelle est probablement en extension, celle-ci étant favorisée par la progression des plantations de Douglas dans lesquelles elle est fréquemment présente. Elle chasse et se reproduit également sur les épicéas, plus rarement sur les sapins et les mélèzes. Elle n’avait Harmonia, 2
ll jamais été citée de Moselle, alors qu’elle est aujourd'hui répandue dans le département sur la chaîne vosgienne. Aucune donnée pour la Meuse. Adalia (Adalia) bipunctata (Linné, 175 8) Commune à très commune, cette espèce est largement répandue dans la région jusqu'à 500 mètres d'altitude. Elle fait partie avec Oenopia conglobata et Harmonia axyridis des espèces hivernant dans les maisons. On l'observe dans des milieux très variés, secs ou humides, sur feuillus, résineux et herbacées. Adalia (Adalia) decempunctata (Linné, 175 8) Son statut est identique à celui de l'espèce précédente, à la différence qu'elle s'élève davantage en altitude, au moins jusqu'à 900 mètres. De même, elle est quasiment ubiquiste. Coccinula quatuordecimpustulata (Linné, 175 8) Assez rare en Lorraine, cette espèce semble plus fréquente dans les zones sableuses acides du Warndt et des basses-Vosges que dans le reste de la région. On l'observe dans les prairies et friches sèches mais également dans les marais de plaine et les chaumes vosgiennes au moins jusqu'à 600 mètres d'altitude. Coccinella (Coccinella) septempunctata Linné, 1758 La Coccinelle à sept points est l'espèce la plus commune de Lorraine. Elle est présente partout jusqu'à plus de 1000 mètres d'altitude. Coccinella (Coccinella) magniflca Redtenbacher, 1843 Cette espèce nous semble rare mais est peut-être répandue dans la région. Malgré des recherches poussées, la seule donnée récente (1997) est récoltée dans la vallée de la Zorn, les plus anciennes émanant des Vosges (Gérardmer) et de la Meuse (Verdun). A rechercher, en gardant en mémoire que le risque de confusion avec Oseptempunctata est élevé sans capture des individus. Coccinella (Coccinella) hieroglyphica Linné, 1758 Caractéristique des landes humides, elle est nettement ciblée sur le massif vosgien bien que des données anciennes existent pour les régions de Metz et Nancy. La Coccinelle à hiéroglyphes peut être très abondante dans ses stations de prédilection, soit parmi les bruyères, soit sur les pins et épicéas qui parsèment les landes. Coccinella (Coccinella) quinquepunctata Linné, 1758 Espèce répandue quoique assez rare, la Coccinelle à cinq points fréquente tant les milieux secs que les zones humides et se prend dans différentes strates de végétation sur diverses herbacées, sur arbres fruitiers, Pin sylvestre etc. La plupart des données relatives à cette espèce sont collectées à moins de 400 mètres d'altitude, mais elle est également présente bien plus haut (environs de Gérardmer, par exemple). Coccinella (Spilota) undecimpunctata Linné, 1758 La répartition et l'écologie de cette coccinelle en Lorraine sont tout à fait originales, puisqu'elle représente une constante des prés salés où elle peut être relativement abondante à Harmonia, 2
12 partir de la mi-juin. Elle semble néanmoins répandue dans la région bien qu'elle soit plutôt rare en dehors des vallées halophiles. L'observation la plus typique concerne des individus courant rapidement au sol sur les zones exondées des marais et mares salés, s'abritant en cas de besoin dans les craquelures du sol. Elle se prend également dans la strate herbacée des prairies et dans les phragmitaies, et s'abrite fréquemment dans les arbustes (Pommier, Prunellier...) par temps pluvieux ou venteux. A priori, cette espèce s'aventure peu au-delà de 400 mètres d'altitude dans la région. Oenopia conglobata (Linné, 1758) Assez rare à assez commune et répandue en plaine, O.c0ngl0bata fait partie des espèces pouvant hiverner dans les habitations. On l'observe dans une large gamme d'habitats secs ou humides, généralement dans les strates arbustives et arborescentes, sur chênes, tilleuls, saules etc. Oenopia impustulata (Linné, 1758) Une seule donnée récente pour cette espèce apparemment liée aux zones tourbeuses acides. Prise sur le Bouleau blanc (Betula alba), elle doit être néanmoins recherchée partout dans les milieux considérés comme favorables du massif vosgien, même à basse altitude. Elle est sans doute rare, voire très rare dans la région. Oenopia lyncea (Olivier, 1808) Seulement quatre données anciennes pour cette espèce méridionale présente très ponctuellement dans le nord de la France. Citée des environs de Metz, Nancy (forêt de Haye) et Remiremont. A rechercher dans les milieux thermophiles, notamment sur les chênes bien exposés. Harmonia quadripunctata (Pontoppidan, 1763) Cette coccinelle typique des résineux est assez commune en Lorraine. On la trouve très majoritairement sur les pins, parfois sur les épicéas, voire loin de tout résineux en période de disette. On distingue trois grands types de stations : les pins isolés sur les pelouses sèches, où elle peut être particulièrement abondante, les pins isolés dans des milieux anthropisés (arboretum, parc, jardin, bord de route, aire de repos etc.), et enfin les pins de bord de piste ou parsemant les landes dans le massif vosgien. Nous l'avons capturée jusqu'à un peu plus de 600 mètres d'altitude dans les Vosges moyennes. Harmonia axyridis (Pallas, 1773) Cette espèce invasive d'origine asiatique est devenue en quelques années la deuxième espèce la plus fréquente en Lorraine, et pourrait être en passe de prendre la première place. Elle est abondante dans toutes sortes de milieux et occupe une très grande partie de la région. Le massif vosgien n'est pas épargné, mais il regroupe des effectifs bien inférieurs à ceux présents en plaine. Haxyridis a été capturée jusqu'à 600 mètres d'altitude mais se rencontre probablement plus haut durant la belle saison. Les agglomérations hivernales dans les habitations sont, pour le moment, moins spectaculaires qu'en Alsace où l'espèce se complait particulièrement. A noter que des essais de lutte biologique intégrée avec cette espèce ont été effectués dans les années 1990 au parc thermal de Vittel (Pomet-Rivoire & al., 1997). Harmonia, 2
13 Myrrha (Myrrha) octodecimguttata (Linné, 175 8) Son écologie est très proche de celle d'Hquadripunctata, espèce avec laquelle elle cohabite fréquemment. Le nombre de données la fait toutefois paraître un peu plus rare que sa consoeur, ce qui peut être lié à une détectabilité plus faible. En effet, on présume que Moctodecimguttata chasse plus volontiers dans les branches hautes, donc inaccessibles à l'entomologiste batteur de branches, des pins et, dans une moindre mesure, des épicéas. Concernant sa répartition altitudinale, on l'observe jusqu'à plus de 1100 mètres. Sospita vigintiguttata (Linné, 175 8) Il s'agit d'une des coccinelles les plus rares de la faune régionale. Nous ne disposons que de huit mentions anciennes pour cette espèce, dans les Vosges et en Moselle. Peut-être en raréfaction, elle doit être recherchée avant tout sur les aulnes et dans les débris d'inondations. Myzia oblongoguttata (Linné, 175 8) On peut considérer cette espèce comme assez rare à l'échelle de la région, mais sa fréquence semble nettement plus élevée dans le massif vosgien. Elle est néanmoins signalée en plaine, comme par exemple à Jouy-aux-Arches en Moselle. Moblongoguttata se prend généralement sur les pins, en particulier le Pin sylvestre, mais des larves ont également été observées sur sapin. Comme le Pin sylvestre, on trouve cette coccinelle dans des stations très sèches (pan de carrière) à très humides (tourbière) Sa répartition altitudinale est très large, de la plaine jusqu'à plus de 1100 mètres (col de la Schlucht). Calvia (Calvia) decemguttata (Linné, 175 8) Assez commune en Lorraine, cette coccinelle s'observe dans divers milieux secs ou humides et sur des essences variées : bouleaux, Charme, chênes, saules, Pin sylvestre, Epicéa commun... Contrairement à de nombreuses espèces présentes en forêt, elle ne fréquente pas que les lisières ou les clairières ensoleillées mais également l'intérieur des peuplements. Observée jusqu'à 600 mètres d'altitude dans le panel des stations inventoriées. Calvia (Anisocalvia) quatuordecimguttata (Linné, 175 8) Commune en plaine et capturée jusqu'à 600 mètres d'altitude environ, Cquatuordecimguttata chasse sur de nombreux feuillus des milieux secs comme humides : saules, chênes, Charme, tilleuls... Nous l'avons également capturée sur le Genêt à balai et sur le Phragmite. Calvia (Anisocalvia) quindecimguttata (Fabricius, 1777) Comme pour S.vigintiguttata, nous ne disposons que de quelques données anciennes (six au total) pour attester de la présence de cette espèce dans la région. Elle est sans doute très rare mais probablement pas localisée à un secteur précis de la Lorraine. A rechercher. Propylea quatuordecimpunctata (Linné, 175 8) Seuls les résineux ne semblent être qu'exceptionnellement utilisés par cette espèce commune et quasi-ubiquiste. Elle occupe toute la région jusqu'à plus de 1000 mètres d'altitude. Anatis ocellata (Linné, 175 8) Assez commune à assez rare selon les secteurs, cette coccinelle des résineux (pins, sapins, épicéas) occupe toutes sortes de peuplement, depuis les sujets isolés dans les villages Harmonia, 2
14 jusqu'aux grandes plantations. Nous l'avons prise une fois sur le Hêtre, mais jamais sur le Douglas. Sans prétendre qu'elle ne chasse jamais sur cette essence, cette absence d'observation peut être intéressante à confirmer ou infirmer lors de futures prospections. Sa répartition altitudinale est très large puisqu'elle dépasse les 1200 mètres. T ytthaspis ( T ytthaspis) sedecimpunctata (Linné, 175 8) Très commune dans les végétations prairiales sèches ou humides. Elle atteint au moins 900 mètres d'altitude dans les Vosges. Psyllobora vigintiduopunctata (Linné, 175 8) Espèce mycophage commune dans la région. Typique de la strate herbacée et arbustive basse, on la rencontre sur une multitude de végétaux. Le support « typique» qui présente les plus fortes densités de larves et d'adultes reste les jeunes chênes blanchis par l'oïdium, mais nous avons également pu observer cette coccinelle sur les comouillers et l'Erable champêtre. Au niveau de la strate herbacée, elle fréquente une grande variété d'espèces. Même si une majorité des observations sont faites en milieu sec, les zones humides ne sont pas délaissées par cette coccinelle. Nous ne l'avons pas observée au-dessus de 500 mètres d'altitude. Halyzia sedecimguttata (Linné, 175 8) Cette coccinelle est commune dans l'ensemble de la région et a été observée jusqu'à près de 900 mètres d'altitude. Bien qu'elle fréquente surtout les milieux secs, il n'est pas rare de la capturer dans des zones humides. A de rares exceptions près, elle se prend sur les arbres et arbustes, la variété des essences exploitées étant considérable. Nous l'avons même observée sur des espèces généralement désertées par les coccinelles : le Robinier faux-acacia et le Platane. feuillus x \ résineux l autres Vibidia duodecimguttata (Poda, 1761) Vduodecimguttata est assez commune en plaine jusqu'à 400 mètres d'altitude. Nous ne l'avons pas observée au-delà. En automne et au printemps, elle se prend fréquemment sur résineux ou sur Lierre, dans lesquels elle hiveme. Elle fréquente par la suite les feuillus des milieux secs et parfois humides. Les effectifs les plus élevés sont observés dans les fruticées en lisière de pelouse ou de friche sèche. Sous-famille des Epilachninae Mulsant, 1846 Henosepilachna argus (Geoffroy, 1762) Deux citations anciennes seulement pour cette grande coccinelle phytophage. A rechercher partout sur les solanacées, en particulier en milieu urbain. Harmonia, 2
15 Henosepilachna elaterii (Rossi, 1794) Espèce plutôt méridionale mais connue plus au nord, en Ile-de-France par exemple (Coutanceau, 2003). Elle n’est pas recensée en Alsace, ce qui nous conduit à considérer prudemment l’unique citation lorraine (Géhin, 1846). Subcoccinella vigintiquatuorpunctata (Linné, 175 8) Cette coccinelle assez commune en Lorraine fréquente indifféremment les prairies sèches et humides. On la trouve également dans ou en marge de certains boisements, sur les plages de galets, dans les rares cultures de Luzerne et dans les friches rudérales (notamment en fin de saison). A noter que nous n'avons aucune donnée antérieure à début mai. Cette espèce est notée jusqu'à 550 mètres, mais elle pourrait occuper des altitudes plus élevées. Cynegetis impunctata (Linné, 175 8) Très proche de S.vigintiquatuorpunctata, cette espèce est peut-être citée par erreur de Lorraine. Néanmoins, sa présence est probable car elle a été recensée récemment en Belgique (San Martin & al., 2006). Espèces supplémentaires à rechercher : Cryptolaemus montrouzieri Mulsant, 1853 Présent en Belgique, ce taxon est une espèce exotique introduite pour la lutte biologique. Elle s’y reproduit mais les adultes ne survivent pas en hiver (San Martin & al., 2006). Nephus (Bipunctatus) nigricans Weise, 1879 Espèce méridionale recensée en Alsace (Callot, 1998) mais apparemment très rare. Scymnus (Pullus) fraxini Mulsant, 1850 Egalement connu d’Alsace (Gourreau, 1974). A rechercher sur les chênes. Remerciements Une nouvelle fois, ils vont avant tout vers Jean-Pierre Coutanceau pour la transmission des données relatives à l'examen des collections du MNHN et de plusieurs références bibliographiques anciennes. Un grand merci également à mon (ex-)collègue Julien Dabry, acteur dynamique de l'entomologie lorraine, et à tous ceux qui ont fourni ou publié le résultat de leurs captures de coccinelles dans la région : Adriaens, Allemand, André, Audinot, Aumaître, Baros, Barret, Baugnée, Bellevoye, Berher, Besançon, Boppe, Bourgeois, Braud, Burgain, Callot, Cantot, Courte, Coutance, Cuny, De Peyerhimhoff, Dembski, Diss, Dutilleul, Duverger, Faeles, Fairmaire, Forchelet, Gangloff, Gaubil, Géhin, Georges, Godron, Gosselin, Hemptin, Henrion, Hoste, Jacquel, Jacquemin, Kaluzko, Kieffer, Kurtzemann, Lallement, Le Paige, Legros, Leprieur, Lienhart, Mathieu, Matt, Matter, Mazuy, Minsmer, Perrette, Pic, Pique, Puton, Rague, Roubalet, San Martin, Scherdlin, Schott, Selinger—Looten, Six, Ternois, Thirion, Tune, Vallet, Vaucel, Verhoeyen, Verstrae, Vidal, Vigo, Vogel, Vouaux, Weitten, Ziegler, Zurcher. Harmonia, 2
16 Bibliographie BELLEVOYE A., 1876. Les insectes nuisibles au Tilleul sur l’Esplanade de Metz. Bull. Soc. Hist. Nat. Metz, XIV : 193-194. BOURGEOIS J. & SCHERDLIN P., 1913. Catalogue des coléoptères de la chaîne des Vosges et des régions limitrophes. Fasc. IX. Decker, Colmar : 743-771. CALLOT H.-J., 1998. Catalogue et atlas des coléoptères d’Alsace : Tome 9 « Clavicornes >>. Société Alsacienne d’Entomologie, Strasbourg : 47-68 ; 105-120. CANEPARI C., 2007. Fauna Europaea : Coccinellidae. In AUDISIO P., 2007. Fauna Europaea : Coleoptera Cucujoidea. Fauna Europaea version 1.3. http : //www.faunaeur.org. COUTANCEAU J.-P., 2003. Catalogue des coléoptères d’lle-de-France. Fasc. 10: Coccinellidae. Le Cole'opte'riste VI (2) — supplément. 57 p. COUTANCEAU J.-P., 2009. Liste taxonomique actualisée des Coléoptères Coccinellidae de France continentale et de Corse. Harmonia, 2 : 19-30. 2ème GEHIN J.-B., 1846. Catalogue des insectes coléoptères des environs de Metz, Bull. Soc. Hist. Nat. Metz, IV : 113-114. partie. GEHIN J.-B., 1855. Catalogue synonymique des coccinelliens observés dans le département de la Moselle. Bull. Soc. Hist. Nat. Metz, VII : 79-91. GEHIN J.-B., 1855. Rapport sur le species des coléoptères trimères sécuripalpes de M. Mulsant. Bull. Soc. Hist. Nat. Metz, VII : 66-78 + 2 tableaux. GEHIN J.-B., 1857. Notes pour servir à l’histoire des insectes nuisibles dans le département de la Moselle (1ere partie). Bull. Soc. Hist. Nat. Metz, VIII : 148-154. GOURREAU J.-M., 1974. Systématique de la tribu des scymnini (coccinellidae). Annales de zoologie, écologie animale, numéro hors-série, I.N.R.A, Paris. 273 p. KIEFFER J.-J. abbé, 1884. Contributions à la faune et à la flore de Bitche. Bull. Soc. Hist. Nat. Metz, XVI : 59-60. KIEFFER J.-J. abbé, 1885. Suites aux contributions à la faune et à la flore de Bitche. Bull. Soc. Hist. Nat. Metz, XVII : 9. KIEFFER J.-J. Abbé, 1908. Quatrième contribution à la faune et à la flore dé Bitche. Bull. Soc. Hist. Nat. Metz, XXV : 13. MULSANT M.E., 1850. Species des Coléoptères Trimères Sécuripalpes. Annls. Soc. Agric. Sci. 1nd. Lyon, 2eme série (2). 1104 p. NICOLAS V., 2005. Contribution à la connaissance des coccinelles de Haute-Mame et bilan des connaissances régionales. Bulletin de la S.S.N.A.H.M, nouvelle série, 4 : 35-48. PORNET-RIVOIRE D., WARTELLE D. & AUBRY F., 1997. Protection intégrée en espaces verts : l'exemple de la roseraie du Parc thermal de Vittel. Phytoma, 499 : 51-54. SAN MARTIN G., NYSSEN P., GODEAU J.-F., BAUGNEE J.-Y. & HAUTIER L., 2006. L’érosion de la biodiversité: les coccinelles. Rapport analytique 2006-2007 sur l’état de l’environnement wallon. 78 p. SCHERDLIN P., 1916. Supplément au catalogue des coléoptères de la chaîne des Vosges et des régions limitrophes. Decker, Colmar : 266-267. Harmonia, 2
17 SCHERDLIN P., 1920. Deuxième supplément au catalogue des coléoptères de la chaîne des Vosges et des régions limitrophes. Decker, Colmar : 234-238. WENCKER J. & SILBERMANN G., 1866. Catalogue des coléoptères de l’Alsace et des Vosges. Silbermann, Strasbourg : 122-124. Harmonia, 2
18 J 5 Hipp tat avc pupe) ;' n .. . . w: îZ-‘*‘- ‘ _. l “r ' _Â" 'Ë‘ :4 L. .î 0 1 Coccinella undecimpunctata Harmonia, 2
19 Liste taxonomique actualisée des Coléoptères Coccinellidae de France continentale et de Corse Jean-Pierre COUTANCEAU * Résumé : L’auteur liste les 152 espèces de coccinellidae citées, parfois par erreur, de France métropolitaine continentale et de Corse. Des commentaires relatifs à 1a validité ou à l’acclimatation de certains taxons sont ajoutés au cas par cas. Abstract : The author lists the 152 coccinellidae species mentioned, sometimes by mistake, from continental metropolitan France and Corse. Informations on taxonomy or acclimatization are provided for certain species and subspecies. Mots-clefs : coccinellidae, taxonomie, France, Corse. Depuis 1a parution du « Catalogue des Coléoptères Coccinellidae de France continentale et de Corse >> (Duverger, 1990), plusieurs modifications en systématique sont intervenues et de nouvelles espèces ont été observées. Nous proposons une liste taxonomique actualisée et commentée (quand il y a lieu). Pour les noms d’auteurs et les dates de publications mentionnés dans 1e texte, nous invitons 1e lecteur à se reporter à 1a bibliographie du travail indiqué ci-dessus. Seuls les références non citées par cet auteur sont prises en compte. Fam. COCCINELLIDAE Latreille 1807 Subfam. STICHOLOTIDINAE Gordon 1977 Trib. Serangiini Blackwelder 1945 La tribu Serangiini Blackwelder 1945 appartient désormais à 1a sous-famille des Sticholotidinae Gordon 1977 et non à celle des Sukunahikoninae Gordon 1978. Gen. Serangium Blackburn 1889 1. Serangium parcesetosum Sicard 1929 Espèce indiquée par Duverger (1990) sous ce nom puis remplacée par Serangium montazeri Fürsch 1995 par ce même auteur (1998), elle fut finalement réhabilitée (Coutanceau, 2006). Trib. Sticholotidini Gordon 1977 Gen. Coelopterus Mulsant 1852 2. Coelopterus salinus Mulsant & Rey 1852 Subfam. SCYMNINAE Mulsant 1846 Trib. Stethorini Dobzhansky 1924 Gen. Stethorus Weise 1885 3. Stethorus punctillum Weise 1891 * MNHN, Département Systématique et Evolution, CNRS-UMR 7138 (systématique, adaptation, évolution), CP 26, 57 me Cuvier, F-75231 Paris cedex 05 ; coutance@mnhn.fr Harmonia, 2
20 Stethorus gilvifrons (Mulsant 1850) Espèce orientale, signalée de la région méditerranéenne (Duverger 1990) ; vraisemblablement d’origine accidentelle. Trib. Scymnini Mulsant 1846 Gen. Clitostethus Weise 1885 4. Clitostethus arcuatus (Rossi 1794) Clitostethus arcuatus abeillei Weise 1884 Cette sous-espèce signalée par Gourreau (1974) puis Duverger (1990) n'est qu’une variation chromatique du Carcuatus (Rossi 1794) (Canepari, comm. pers). Gen. Cryptolaemus Mulsant 1853 5. Cryptolaemus montrouzieri Mulsant 1853 Gen. Nephus Mulsant 1846 Subgen. Nephus Mulsant 1846 6. Nephus (Nephus) ludyi (Weise 1897) 7. Nephus (Nephus) quadrimaculatus (Herbst 1783) 8. Nephus (Nephus) redtenbacheri (Mulsant 1846) 9. Nephus (Nephus) schatzmayri Canepari & Tedeschi 1977 10. Nephus (Nephus) binotatus Brisout 1863 Subgen. Bipunctatus Fürsch 1987 11. Nephus (Bipunctatus) bipunctatus (Kugelann 1794) Nephus bipunctatus Sinuatomaculatus Sahlberg 1913 Citée par Gourreau (1974), cette sous-espèce est, en réalité, une bonne espèce d’Asie (Fürsch, 1965) 12. Nephus (Bipunctatus) aguilari Gourreau 1975 13. Nephus (Bipunctatus) bicinctus (Mulsant & Godart 1870) 14. Nephus (Bipunctatus) bisignatus (Boheman 1850) 15. Nephus (Bipunctatus) kiesenwetteri Mulsant 1850 16. Nephus (Bipunctatus) nigricans Weise 1879 Subgen. Sidis Mulsant 1850 17. Nephus (Sidis) anomus (Mulsant & Rey 1852) 18. Nephus (Sidis) helgae Fürsch 1965 Espèce citée de Corse (Gourreau, 1974) comme coenospecie de Sidis semirufus Weise 1885. 19. Nephus (Sidis) horioni Fürsch 1965 Espèce nouvelle pour la faune de France (Coutanceau, en préparation). Harmonia, 2
21 20. Nephus (Sidis) semirufus Weise 1885 Nephus semirufus biliottii Gourreau 1974: 201 Cette sous-espèce décrite par Gourreau (1974) est une variation chromatique du Nsemirufus Weise 1885. 21. Nephus (Sidis) splendidulus Stenius 1952 22. Nephus (Sidis) tristiculus Weise 1929 Subgen. Geminosipho Fürsch 1987 Nephus (Geminosipho) reunioni Fürsch 1974 Cette coccinelle, en provenance de l’Île de La Réunion, ne s’est pas acclimatée en France (Coutanceau & Malausa, en préparation). Gen. Scymnus Kugelann 1794 Subgen. Parapullus Yang 1978 23. Scymnus (Parapullus) abietis Paykull 1798 Cette espèce est placée dans le sous-genre Parapullus (Yang, 1978). Le sous-genre Paucus proposé par Duverger (1990) est invalide. Subgen. Scymnus Kugelann 1794 24. Scymnus (Scymnus) apetzi Mulsant 1846 25. Scymnus (Scymnus) bivulnerus Capra et Fürsch 1967 26. Scymnus (Scymnus) damryi Weise 1879 27. Scymnus (Scymnus) doriae Capra 1924 28. Scymnus (Scymnus) frontalis (Fabricius 1787) 29. Scymnus (Scymnus) inderihensis Mulsant 1850 Espèce nouvelle pour la faune de France (Coutanceau, en préparation). 30. Scymnus (Scymnus) interruptus (Goeze 1777) 31. Scymnus (Scymnus) laetiflcus Weise 1879 Espèce nouvelle pour la faune de France (Coutanceau, en préparation). 32. Scymnus (Scymnus) marginalis (Rossi 1794) 33. Scymnus (Scymnus) mimulus Capra & Fürsch 1967 Scymnus (Scymnus) mimulus hispanicus Fürsch & Kreissl 1967 Ne diffère de Smimulus que par sa forme en ovale plus régulier et sa taille légèrement inférieure. Elle est signalée uniquement des régions méditerranéennes ; à confirmer en France. Scymnus (Scymnus) schmidti Fürsch & Kreissl 1967. Cette espèce, citée par Duverger (1990) est une variété chromatique du Smimulus Capra & Fürsch 1967 (Fürsch, 1992). 34. Scymnus (Scymnus) nigrinus Kugelann 1794 Harmonia, 2
22 35. Scymnus (Scymnus) pallipediformis apetzoides Capra & Fürsch 1967 36. Scymnus (Scymnus) pavesii Canepari 1983 Espèce nouvelle pour 1a faune de France (Coutanceau, en préparation). 37. Scymnus (Scymnus) quadriguttatus Capra 1924 38. Scymnus (Scymnus) rubromaculatus (Goeze 1778) 39. Scymnus (Scymnus) ruflpes (Fabricius 1798) Scymnus (Scymnus) rufipes gallicus Capra et Fürsch 1967 Scymnus (Scymnus) silesiacus Weise 1902 Espèce citée, par erreur, de Corse (Canepari, 2007). Subgen. Mimopullus Fürsch 1987 40. Scymnus (Mimopullus) flagellisiphonatus (Fürsch 1969) 41. Scymnus (Mimopullus) fulvicollis Mulsant 1846 42. Scymnus (Mimopullus) mediterraneus Iablofoff-Khnzorian 1972 Subgen. Neopullus Sasaj i 1971 43. Scymnus (Neopullus) ater Kugelann 1794 44. Scymnus (Neopullus) haemorrhoidalis Herbst 1797 45. Scymnus (Neopullus) limbatus Stephens 1831 Subgen. Pullus Mulsant 1846 46. Scymnus (Pullus) araraticus Iablokoff—Khnzorian 1969 47. Scymnus (Pullus) auritus Thünberg 1795 48. Scymnus (Pullus) ferrugatus (Moll 1785) 49. Scymnus (Pullus) fraxini Mulsant 1850 Scymnusfraxini wichmanni Fürsch 1960 Cette sous-espèce, citée par Gourreau (1974), est une variété chromatique du Sfiaxini Mulsant 1850. 50. Scymnus (Pullus) impexus Mulsant 1850 51. Scymnus (Pullus) melanarius Gourreau 1970 52. Scymnus (Pullus) subvillosus (Goeze 1777) 53. Scymnus (Pullus) suturalis Thünberg 1795 Trib. Diomini Gordon 1999 Gen. Diomus Mulsant 1850 Placé dans 1a tribu des Scymnini Mulsant 1846, 1e genre Diomus Mulsant 1850 a été transféré dans celle des Diomini (Gordon, 1999). Harmonia, 2
23 54. Diomus rubidus (Motschulsky 1837) Diomus rubidus morio Fleischer 1900 Cette sous-espèce signalée par Duverger (1990) est une variation chromatique du D.rubidus (Motschulsky 1837) (Canepari, comm. pers.). Trib. Noviini Mulsant 1850 Gen. Novius Mulsant 1846 55. Novius cruentatus (Mulsant 1850) Gen. Rodolia Mulsant 1850 56. Rodolia cardinalis (Mulsant 1850) Trib. Hyperaspidini Mulsant 1846 La tribu des Hyperaspidini Mulsant 1846 est actuellement rattachée à la sous-famille des Scymninae Mulsant 1846. La sous-famille des Hyperaspinae crée par Duverger (1983) est invalidée à ce jour. Gen. Hyperaspis Dejean 1833 57. Hyperaspis algirica Crotch 1874 58. Hyperaspis campestris (Herbst 1783) 59. Hyperaspis chevrolati Canepari 1985 60. Hyperaspis concolor Suffrian 1843 61. Hyperaspis duvergeri Fürsch 1985 62. Hyperaspis galliae Duverger 1989 63. Hyperaspis dellabeflai Canepari 1979 Hyperaspis erythrocephala (Fabricius 1787) Cette espèce présente en Espagne a été signalée par Caillol (1913) comme un Hyperaspis femorata Motschulsky 1837 ; cette dernière s’observe en Europe orientale. 64. Hyperaspis hofi‘manseggi Gravenhorst 1807 65. Hyperaspis illecebrosa Mulsant 1846 66. Hyperaspis inexpectata Günther 1959 67. Hyperaspis lata Fürsch 1985 68. Hyperaspis peezi Fürsch 1976 69. Hyperaspis pseudopustulata Mulsant 1853 Hyperaspis teinturieri Mulsant & Godart 1872 Cette espèce, citée par Duverger (1990), appartient à la faune coccinellide d’Afrique du Nord. (Canepari, comm.pers.). Harmonia, 2
24 Hyperaspis camusi et H. voisini Ces deux espèces, considérées nouvelles pour la science (Duverger, 1990), sont en cours d’étude ainsi que l’ensemble des Hyperaspis de la faune de France. Subfam. CHILOCORINAE Sasaji 1968 Trib. Platynaspidini Mulsant 1846 Gen. Platynaspis Redtenbacher 1843 70. Platynaspis luteorubra (Goeze 1777) Trib. Chilocorini Mulsant 1846 Gen. Brumus Mulsant 1850 71. Brumus octosignatus (Gebler 1830) 72. Brumus quadrlpustulatus (Linnaeus 1758) comb. n. (KOVAR 1995) Gen. Chilocorus Leach 1815 73. Chilocorus bipustulatus (Linnaeus 175 8) 74. Chilocorus renipustulatus (Scriba 1790) Chilocorus kuwanae Silvestri 1909 Espèce introduite de Chine dans les serres de l’INRA d’Antibes en vue de la multiplier mais pour des programmes de lutte biologique en Mauritanie et non en France (Coutanceau & Malausa, en préparation). Chilocorus stigma Say 1835 Introduit d’Amérique du Nord pour les mêmes besoins que Ckuwanae (Coutanceau & Malausa, en préparation). Gen. Exochomus Redtenbacher 1843 Subgen. Exochomus Redtenbacher 1843 75. Exochomus (Exochomus) nigromaculatus (Goeze 1777) Trib. Lithophilini Irnhoff 1856 Gen. Lithophilus Frôlich 1799 Lithophilus connatus (Panzer 1796) Espèce citée par PorteVin (1931) sans aucune précision quant à sa distribution en France. Subfam. COCCIDULINAE Mulsant 1846 Trib. Coccidulini Mulsant 1846 Gen. Coccidula Kugelann 1798 76. Coccidula rufa (Herbst 1783) 77. Coccidula scutellata (Herbst 1783) Harmonia, 2
25 Gen. Rhyzobius Stephens 1829 78. Rhyzobius bipartitus Fuente 1918 Rhyzobius bassus Normand 1938 C'est un synonyme du R. bipartitus Fuente (Eizaguirre, 2003-2004). 79. Rhyzobius chrysomeloides (Herbst 1792) 80. Rhyzobiusforestieri (Mulsant 1853) 81. Rhyzobius litura (Fabricius 1787) 82. Rhyzobius lophantae (Blaisdell 1892) Subfam. COCCINELLINAE Latreille 1807 Trib. Coccinellini Latreille 1807 Gen. Hippodamia Dejean 1833 Subgen. Hippodamia Dejean 1833 83. Hippodamia (Hippodamia) septemmaculata (De Geer 1775) 84. Hippodamia (Hippodamia) tredecimpunctata (Linnaeus 1758) Hippodamia (Hippodamia) convergens Guerin 1842 Cette espèce, en provenance d’Amerique du Nord et introduite à des fins de lutte biologique ne s’est pas acclimatee en France (Coutanceau & Malausa, en préparation). Subgen. Adonia Mulsant 1846 85. Hippodamia (Adonia) variegata (Goeze 1777) Subgen. Asemiadalia Barovsky 1927 86. Hippodamia (Asemiadalia) rufocincta (Mulsant 1850) Subgen. Semiadalia Crotch 1874 87. Hippodamia (Semiadalia) notata (Laicharting 1781) 88. Hippodamia (Semiadalia) undecimnotata (Schneider 1792) Subgen. Adaliopsis Capra 1926 89. Hippodamia (Adaliopsis) alpina (Villa 1835) Gen. Anisosticta Dejean 1833 90. Anisosticta novemdecimpunctata (Linneaus 175 8) Anisosticta strigata (Thünberg 1795) Espèce citee par Brisout de Bameville (1863) d’Aix-en-Provence. C’est une espèce connue de Scandinavie et de Russie. Une confusion avec une variation A.n0vemdecimpunctata n’est pas à exclure. chromatique de Harmonia, 2
26 Gen. Aphidecta Weise 1893 91. Aphidecta obliterata (Linnaeus 175 8) Gen. Adalia Mulsant 1846 Subgen. Adaliomorpha Iablokoff—Khnzorian 1979 92. Adalia (Adaliomorpha) conglomerata (Linnaeus 175 8) Subgen. Adalia Mulsant 1846 93. Adalia (Adalia) bipunctata (Linnaeus 175 8) Adalia (Adalia) bipunctata revelierei Mulsant 1866 Cette sous-espèce, qui n’avait pas été signalée de Corse depuis plus de 80 ans, a été observée en 1979, 1996 et 2002 (Coutanceau, 2008). 94. Adalia (Adalia) decempunctata (Linnaeus 1758) Gen. Cleobora Mulsant 1850 Cleobora melleyii Mulsant 1850 Espèce importée d’Australie dans 1e Var qui ne s’est pas acclimatée (Coutanceau & Malausa, en préparation). Gen. Cycloneda Crotch 1871 Cycloneda limbifer Casey 1899 Introduite dans 1e Var, en provenance de Cuba, cette espèce ne s’est pas acclimatée (Coutanceau & Malausa, en préparation). Gen. Coccinula Dobzhansky 1925 95. Coccinula quatuordecimpustulata (Linnaeus 1758) 96. Coccinula sinuatomarginata (Faldermann 1837) Gen. Coccinella Linnaeus 1758 Subgen. Coccinella Linnaeus 1758 97. Coccinella (Coccinella) septempunctata Linnaeus 1758 98. Coccinella (Coccinella) magniflca Redtenbacher 1843 99. Coccinella (Coccinella) hieroglyphica Linnaeus 1758 100. Coccinella (Coccinella) quinquepunctata Linnaeus 1758 Subgen. Spilota Billberg 1820 Le sous-genre Neococcinella Savoïskaya 1969 est synonyme du sous-genre Spilota Billberg 1820 (Kovar, 1995). 101. Coccinella (Spilota) undecimpunctata Linnaeus 1758 Harmonia, 2
27 Subgen. Chelonitis Weise 1879 102. Coccinella (Chelonitis) venusta (Weise 1879) Coccinella (Chelonitis) venusta adalioides (Sicard 1907) Gen. Oenopia Mulsant 1850 103. Oenopia doublieri (Mulsant 1846) 104. Oenopia conglobata (Linnaeus 1758) 105. Oenopia impustulata (Linnaeus 1758) 106. Oenopia lyncea (Olivier 1808) Oenopia lyncea agnata (Rosenhauer 1847) Gen. Harmonia Mulsant 1846 107. Harmonia quadripunctata (Pontoppidan 1763) 108. Harmonia axyridis Pallas 1773 Espèce d’origine asiatique acclimatee en France (Coutanceau, 2006). 109. Harmonia conformis (Boisduval, 1835) Espèce d’origine australienne acclimatee en France (Coutanceau, 2009). Gen. Myrrha Mulsant 1846 Subgen. Myrrha Mulsant 1846 110. Myrrha (Myrrha) octodecimguttata (Linnaeus 175 8) Myrrha (Myrrha) octodecimguttataformosa (Costa 1849) Gen. Sospita Mulsant 1846 111. Sospita vigintiguttata (Linnaeus 175 8) Gen. Myzia Mulsant 1846 112. Myzia oblongoguttata (Linnaeus 175 8) Gen. Calvia Mulsant 1846 Subgen. Calvia Mulsant 1846 113. Calvia (Calvia) decemguttata (Linnaeus 1758) Subgen. Anisocalvia Crotch 1873 114. Calvia (Anisocalvia) quatuordecimguttata (Linnaeus 1758) 115. Calvia (Anisocalvia) quindecimguttata (Fabricius 1777) Gen. Propylea Mulsant 1846 116. Propylea quatuordecimpunctata (Linnaeus 175 8) Harmonia, 2
28 Gen. Anatis Mulsant 1846 117. Anatis ocellata (Linnaeus 175 8) Gen. Olla Casey 1899 Olla v-nigrum Mulsant 1866 Introduit d’Amérique du Nord sur la Côte d’Azur, cette espèce ne s’est pas acclimatée (Coutanceau & Malausa, en préparation). Trib. Tytthaspidini Crotch 1874 Gen. T ytthaspis Crotch 1874 Subgen. T ytthaspis Crotch 1874 118. T ytthaspis ( T ytthaspis) sedecimpunctata (Linnaeus 175 8) Trib. Halyziini Mulsant 1846 Gen. Psyllobora Dejean 1833 119. Psyllobora vigintiduopunctata (Linnaeus 175 8) Gen. Halyzia Mulsant 1846 120. Halyzia sedecimguttata (Linnaeus 175 8) Gen. Vibidia Mulsant 1846 121. Vibidia duodecimguttata (Poda 1761) Subfam. EPILACHNINAE Mulsant 1846 Trib. Epilachnini Dejean 1836 Gen. Henosepilachna Li & Cook 1961 122. Henosepilachna argus (Geoffroy 1762) 123. Henosepilachna undecemmaculata (Fabricius 1787) 124. Henosepilachna elaterii (Rossi 1794) Trib. Madaini Gordon 1975 Gen. Subcoccinella Guerin-Méneville 1844 Le genre Subcoccinella Guérin-Méneville 1844, placé dans la tribu Epilachnini Dejean 1836, figure désormais dans la tribu Madaini Gordon 1975. 125. Subcoccinella vigintiquatuorpunctata (Linnaeus 1758) Trib. Cynegetini Thomson 1866 Gen. Cynegetis Dejean 1835 Cynegetis impunctata (Linnaeus 175 8) Pas de données contemporaines pour cette espèce, signalée dans les catalogues départementaux anciens, de l’est de la France. Une confusion n’est pas à exclure avec la forme limbata Moll de Subcoccinella vigintiquatuorpunctata L. Harmonia, 2
29 Remerciements Nous remercions sincèrement notre collègue le Dr. Claudio Canepari (Italie) pour ses remarques et suggestions. Bibliographie BILLBERG G.J., 1920. Enumeratio Insectorum in Museo Gust. Joh. Bilberg. Stockholm. 138 p. BOISDUVAL J.B.A. de, 1835. Voyage de Découvertes de l’Astrolabe. Exécuté par Ordre du Roi, pendant les années 1826-1827-1828-1829, sous le Commandement de M. J. Dumont d’Urville. Faune Entomologique de l’Océan Pacifique, avec l’Illustration des Insectes nouveaux recueillis pendant le voyage. Vol. 2. Coléoptères et autres Ordres. Paris. 716 p. CAILLOL H., 1913. Catalogue des Coléoptères de Provence, 2ème partie. Société linnéenne de Provence édit., Marseille. 607 p. CANEPARI C., 2007.- Fauna Europaea : Coccinellidae. In AUDISIO P. (ed.) (2007) Fauna Europaea : Coleoptera Cucujoidea. Fauna Europaea version 1.3. http : //www.faunaeur.org. COUTANCEAU J.P., 2006. Serangium parcesetosum Sicard 1929 en Corse : réhabilitation et nouvelles localités (Col. Coccinellidae). Le Coléoptériste, 9 (3) : 180. COUTANCEAU J.P., 2006. Harmonia axyridis (Pallas, 1773) : une Coccinelle asiatique introduite, acclimatée et en extension en France. Bulletin de la Société entomologique de France, 111 (3) : 395-401. COUTANCEAU J.P., 2008. Redécouverte en Corse de l’Adalia bipunctata revelierei (Col. Coccinellidae). Le Coléoptériste, 11 (2) : 82. COUTANCEAU J.P., 2009. Harmonia conformis (Boisduval, 1835) : une Coccinelle australienne introduite et acclimatée en France. Bulletin de la Société entomologique de France, 114 (1): 110. DUVERGER C., 1990. Catalogue des Coléoptères Coccinellidae de France continentale et de Corse. Essai de mise à jour critique. Bulletin de la Société linnéenne de Bordeaux, 18 (2) : 61- 87. DUVERGER C., 1998. Serangium montazerii Fürsch 1995, (Coléoptère Coccinellidae) introduit en France et en Corse sous le nom de Serangium parcesotosum Sicard 1929. Bulletin de la Société linnéenne de Bordeaux, 26 (2) : 97-98. EIZAGUIRRE S., 2003-2004. Revision de la tribu Coccidulini en La Peninsula Ibérica (Coleoptera: Coccinellidae). Estudio del Museo de Ciencas naturales de Alava, 18-19 : 153- 169. FRÔLICH J.A., 1799. Einige neue Gattungen und Arten von Käfern. Der Naturforscher, 28 : 1-65. FÜRSCH H., 1965. Die palaearktischen Arten der Scymnus bipunctatus-Gruppe und die europäischen Vertreter der Untergattung Sidis. Mitteilungen der Mu'nchner Entomologischen Gesellschaft, 55 : 178-213. FÜRSCH H., 1992. Familie : Coccinellidae [164-171]. In : Lhose G. & Lucht W.H. (eds), Die Käfer Mitteleuropas, Band 13, Supplementband 2. Goecke & Evers. 321 p. Harmonia, 2
30 GORDON R.D., 1999. South American Coccinellidae (Coleoptera), part VI : a systematic revision of the South American Diomini, new tribe (Scymninae). Annales Zoologici Warszawa, 47 (Supplement 1) : 1—219 IABLOKOFF-KHNZORIAN S.M., 1972. Les types des Coccinellidae de 1a collection Motschulsky. Nouvelle Revue d’entomologie, 2 (2) : 163-184. IMHOFF L., 1856. Versuch einer Einfiihrung in das Studium der Coleopteren, Bahmeier, Basel, 2 : 1-272 KOVAR 1., 1995. Revision of the genera Brumus Muls. and Exochomus Redt. (Coleoptera, Coccinellidae of the Paleartic Region. Part I. Acta entomologica Musei nationalis Pragae, 44 : 5-124 SAHLBERG 1., 1913. Coleoptera mediterranea orientalia, qnae in Aegypto, Palaestina, Syria, Caramania atque in Anatolia occidentali ann 1904. Ofi/ersigt af F inska Vetenskaps- Societetens Fôrhandlingar, 40 (A 19) : 1-281. SAVOÏSKAYA G.L., 1969. On the formation of new taxonomical categories of the Coccinellids (Col., Coccinellidae). Vestnik sel 'sko-khozyaistvennoi Nauki, Alma-Ata, 9 : 101- 106. WEISE 1., 1891. Neue Coccinelliden. Deutsche entomologische Zeitschrift, 4 : 282-288. WEISE 1., 1902. Coccinelliden aus der Sammlung des Ungarischen National-Museums. Termesz Fuzetek, 25 : 489-520. YANG C.T., 1978. A new subgenus and species of Coccinellidae. Bulletin ofthe Socier of Entomology Taichung, 13 : 27—28. Harmonia, 2
31 Contribution à la connaissance des Coccinelles (Coleoptera Coccinellidae) de l’île de La Réunion Vincent NICOLAS * Résumé : cet article présente les résultats de prospections menées fin 2005 sur l’Île de La Réunion (archipel des Mascareignes). Il établit également une synthèse de l’ensemble des données disponibles pour cette Île, en particulier concernant la distribution altitudinale des 19 espèces recensées. Abstract: this paper relates the results of a study carried out in 2005 in La Réunion (Mascarene archipelago). A synthesis of all available datas is presented for the 19 known coccinellid species, including details on their altitudinal distribution. Mots-clefs : coccinellidae, La Réunion, Mascareignes, insularité. En 1974, Chazeau, Etienne et Fürsch publient un bilan des connaissances déjà bien renseigné sur les coccinelles de l’Île de La Réunion. Depuis, aucune actualisation n’a été réalisée. Lors d’un séjour fin 2005 sur l’Île, nous avons pu réaliser de nombreuses sessions de prospection axées sur cette famille de coléoptères. Ce travail bénéficie également des observations de naturalistes professionnels ou amateurs ayant séjourné à La Réunion. Méthode Les données fournies par Chazeau et al. concernent essentiellement des captures faites sur le littoral et au fauchage. Afin de compléter au mieux cette étude, nous avons opéré en quelque sorte l’inverse : privilégier 1e battage de branches et axer les prospections sur les Hauts. Géographiquement, les points de chasse sont assez dispersés et parfaitement aléatoires puisqu’ils correspondent à nos déplacements sur l’Île entre 1e 16 novembre et 1e 13 décembre 2005. Nous n’avons pas cherché à actualiser certaines données anciennes, bien que la recherche du Cranophorus non identifié pris vers les plages de 1a côte ouest, par exemple, aurait été intéressante. Quant aux données transmises, elles sont issues de captures faites entre 1999 et 2006 par fauchage, battage, piégeage lumineux et à vue. Liste systématique actualisée des espèces connues de La Réunion Famille Coccinellidae Sous-famille Sticholotidinae Tribu Sticholotidini > Sticholotis gomyi Chazeau, 1974 > Sticholotis madagassa Weise, 1909* Sous-famille Scymninae Tribu Stethorini > Stethorus histrio Chazeau, 1974** ( = incompletus Whitehead, 1967) * Rouillac, route 141, F-16150 Etagnac ; vince_nicolas@yahoo.fr Harmonia, 2
32 Tribu Scymnini > Clitostethus arcuatus (Rossi, 1792) > Scymnus constrictus Mulsant, 1850 > Nephus oblongosignatus Mulsant, 1850 > Nephus reunioni (Fürsch, 1974) > Nephus voeltzkowi Weise, 1910 Tribu Noviini > Rodolia chermesina Mulsant, 1850 var. dionysia Sicard, 1909 Sous-famille Chilocorinae Tribu Chilocorini ? Brumusfrater Weise, 1909 > Chilocorus nigritus (Fabricius, 1798) > Chilocorus politus Mulsant, 1850 > Exochomus laeviusculus Weise, 1909 Tribu Platynaspini > Platynaspis capicola Crotch, 1874 Sous-famille Coccidulinae Tribu Coccidulini > Rhyzobius lophantae (Blaisdell, 1892) Tribu Cranophorini > Cranophorus Sp. Sous-famille Coccinellinae Tribu Coccinellini > Cheilomenes sulphurea (Olivier, 1791) > Olla v-nigrum (Mulsant, 1866) > Dysis bisquatuorguttata Mulsant, 1850 Tribu Psylloborini > Psyllobora variegata (Fabricius, 1781) * Selon R.G. Booth (in Poorani), il pourrait s’agir d’un synonyme de Stranversa (Motschulsky). ** Nommée histrio par Chazeau en 1974, cette espèce est reconnue quelques années plus tard (Chazeau, 1979) comme étant Sincompletus, taxon nommé par Whitehead en 1967. Nous conservons malgré tout le nom donné par Chazeau car il est le plus largement admis. ? Espèce à confirmer. Liste commentée des espèces Sticholotis madagassa Cette espèce indiquée exclusivement du littoral par Chazeau & al. est observée jusqu’à 800 mètres d’altitude au Tampon. Elle se prend sur divers végétaux et vient à la lumière. Harmonia, 2
33 Sticholotis gomyi S. gomyi semble moins fréquente que l’espèce précédente. La capture d’un individu réalisée à 450 mètres d’altitude offre une donnée de transition entre les mentions littorales et l’unique donnée à 600 mètres. Il est possible que cette espèce soit effectivement plus fréquente sur le littoral mais sa répartition reste à affiner. Trouvée sur un palmier envahi de cochenilles dont elle semblait se nourrir. Stethorus histrio Les trois mentions effectuées à 300 et 450 mètres s’inscrivent dans la large distribution altitudinale de l’espèce qui s’étend du littoral à 2500 mètres. Trouvée sur la face inférieure de feuilles de Cocotier envahies d’acariens, en compagnie d’Exochomus laeviusculus. La répartition mondiale de cette espèce présumée endémique il y a 30 ans est en réalité très étendue. Dans l’hémisphère sud, elle a en effet été trouvée au Chili (G. Gonzalez, comm. pers.), en Nouvelle-Calédonie et en Australie (Houston, 1980). Scymnus constrictus Comme pour l’espèce précédente, aucune information complémentaire n’est apportée par les captures effectuées à Etang-Salé-les-Hauts et Saint-André. Les adultes observés évoluaient parmi la végétation herbacée dans des jardins. Nephus voeltzkowi Pris sur le littoral, à 450 et 690 mètres d’altitude, ce qui confirme que l’espèce possède une distribution altitudinale assez importante (de 0 à 1600 mètres au moins). Nvoeltzkowi occupe différentes strates de végétation et se prend au fauchage de la strate herbacée comme au battage de branches. Nephus oblongosinuatus L’absence de capture durant cette étude concorderait avec une distribution plutôt ciblée sur le littoral. Nephus reunioni Indiquée précédemment du littoral jusqu’à 300 m, cette espèce endémique s’étend en réalité au moins jusqu’à 450 m d’altitude. Il est toutefois possible qu’elle soit plus abondante sur le littoral, comme l’indique le nombre relativement élevé d’exemplaires capturés dans les années 1970 à Saint-Denis-La Bretagne. A noter que les deux tiers de nos observations de Nreunioni sont accompagnés d’une capture de Nvoeltkowi. Chazeau et al. ont fait le même constat sur la zone littorale entre Nreunioni et Noblongosignatus, précisant qu’elles se trouvent sur les mêmes espèces de cochenilles. Il est donc possible que Nvoeltzkowi, également prédatrice de cochenilles, fasse partie de ce groupe d’espèces d’affinités écologiques proches. La proximité avec reunioni serait d’ailleurs plus marquée pour voeltzkowi que pour oblongosignatus du fait de leur distribution altitudinale supposee. Clitosthetus arcuatus Malgré une recherche fine réalisée sur les différents palmiers du jardin botanique du Conservatoire Botanique de Mascarin, aucune donnée récente n’est disponible pour cette Harmonia, 2
34 minuscule espèce. Par ailleurs, aucune capture de cette coccinelle n’est faite au-delà de 300 m d’altitude. Rodolia chermesina Prise dans un jardin de Hellbourg à 930 mètres d’altitude, au battage de plusieurs arbres fruitiers. Il s’agit encore d’une espèce à distribution altitudinale assez large mais qui serait plus fréquente sur le littoral. Dans le cas de R.chermesina, cette préférence pourrait être liée à la répartition du Bois de litchi sur lequel prolifèrent des cochenilles du genre Icerya. Platynaspis capicola L’observation réalisée à 860 m d’altitude dans le cirque de Mafate (Ilet à Malheur) est proche de l’altitude maximale donnée par Chazeau et al. (800 m). P.capic0la semble effectivement aphidiphage. Brumusfrater Cette espèce décrite de Madagascar est indiquée de La Réunion par Mader (1954), mais n’a pas été reprise dans la publication de Chazeau et al. A notre connaissance, elle n’a pas été capturée depuis sa citation par Mader. Chilocorus nigritus Ce taxon ne vit pas uniquement sur le littoral : nous l’avons capturé à 300, 450 et même 850 mètres d’altitude. Prédatrice de cochenilles, Cnigritus est prise notamment sur Manguier et Palmiste. Un individu est également trouvé mort sur un Agave. Cette coccinelle vient également à la lumière. Chilochorus politus Chazeau et al. indiquent que cette coccinelle indo-malaise, observée entre 0 et 1600 mètres, semble préférer les zones d’altitude. Il est étonnant de constater qu’aucune donnée récente ne concerne cette espèce pourtant présumée assez commune par Chazeau. Exochomus laeviusculus Il s’agit de la coccinelle la plus commune sur l’ensemble de l’Île (jusqu’à plus de 2000 mètres d’altitude). Elle est particulièrement abondante en bord de chemin et de route sur les mimosacées. Rhyzobius lophantae Capturé sur le littoral et à 450 m d’altitude, ce taxon coccidiphage semble plus abondant sur le littoral. Chazeau et al. l’ont trouvé jusqu’à 900 mètres d’altitude. Note : 4 exemplaires réunionnais (2 mâles et 2 femelles) pris récemment à Petite Ile posent problème. Morphologiquement très proches, voire identiques de R. lophantae, ils s’en distinguent par une curieuse absence de longues soies raides au niveau de la pilosité dorsale, ordinairement double (R. Cloupeau, comm. pers.). Nous n’avons pas eu l’occasion d’examiner ces individus, dont trois sont en bon état selon R. Cloupeau. Néanmoins, même en admettant que ces échantillons soient un tant soit peu frottés, cette absence totale de soies longues reste surprenante. Harmonia, 2
35 Cheilomenes sulphurea Aucune capture récente pour cette grosse coccinelle que Chazeau et al. ne mentionnent qu’en deux localités, à 700 et 1600 mètres d’altitude. Malgré cette rareté présumée, C.sulphurea peut être trouvée en abondance comme le montrent les 70 exemplaires pris au Tampon en 1972. Elle fréquente probablement aussi la frange littorale, comme à Madagascar et dans les Comores (Nicolas, en préparation). Olla v-nigrum A la Réunion, cette coccinelle a fait l’objet d’une introduction volontaire par le CIRAD (Quilici & al., 1995). Son acclimatation est avérée depuis l999 et l’espèce a été obtenue en plusieurs localités sur Hibiscus et à la lumière. Nous n’avons pas capturé cette coccinelle durant nos propres prospections. Dysis bisquatuorguttata Cette espèce se nourrissant surtout de psylles semble localisée à une large bande littorale. L’unique observation que nous avons pu faire concerne un individu obtenu au battage d’une végétation rudérale buissonnante. Psyllobora variegata Chazeau et al. indiquent cette coccinelle à la livrée jaune et noire très variable comme fréquente jusqu’à 800 mètres. Elle se nourrit d’oïdium et est abondante sous les feuilles de papayer, comme nous avons pu effectivement le constater au jardin botanique de Mascarin. Nous l’avons également trouvée en abondance sur un Mûrier dans un jardin d’Hellbourg, à 930 mètres d’altitude. Mais la donnée la plus intéressante provient du Plateau des Chênes, vers 1345 mètres d’altitude, où une vingtaine d’adultes et de larves sont découverts au battage des branches basses de chêne exclusivement. Pour le « coccinelliste >> métropolitain, ce genre de capture rappelle fortement Psyllobora vigintiduopunctata (L.) qui prolifère sur les jeunes chênes blanchis par l’oïdium. Pour le cas réunionnais, les chênes n’était pas blanchis à proprement parler mais étaient probablement plus ou moins colonisés par ces champignons microscopiques. A noter que le battage de branches plus hautes (2 à 4 mètres de haut) sur des sujets plus âgés n’a fourni aucun individu; ceci tendrait à confirmer que Tvariegata ne fréquente que les strates relativement basses. Discussion Il reste encore probablement quelques belles découvertes à faire sur les coccinelles de La Réunion. Trouver ces insectes n’est d’ailleurs pas très difficile. Par exemple, le fauchage / battage des touffes de Vétiver, de la végétation des zones rudérales, de celle des jardins, et d’après Chazeau des Cannes à sucre donne généralement de bons résultats. En bref, les zones les plus perturbées d’un point de vue écologique constituent des « hot-spots >> à ne pas négliger. Hors des zones anthropisées, les observations de coccinelles se font plus rares. Nous n’avons obtenu aucun résultat en battant les éricacées d’altitude (notamment le Branle vert Philippia montana et Branle blanc Stoebe passerinoides). Toutefois, ces zones d’altitude ne doivent pas être exclues des futures prospections. Au-delà des méthodes citées, un examen des pierriers à diverses époques de l’année pourrait fournir quelques surprises. A La Réunion, il est possible de trouver des coccinelles toute l’année, du littoral jusqu’à 2500 mètres environ (peut-être davantage ?). Les deux figures suivantes synthétisent les données de Chazeau et al., les données qui nous ont été transmises ainsi que nos propres observations. Harmonia, 2
36 Figure l : Epogue d’observation de chague espèce I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII S.madagassa S. gomyi Shistrio S. constrictus Nreunioni N. voeltzkowi Noblongosinuatus C.arcuatus P.capicola C.nigritus C.p0litus E. laeviusculus R. lophantae R. chermesina C.sulphurea D. bisqua tuorgu tta ta P. variega la Cranophorus sp Le nombre de données est encore insuffisant pour pouvoir détecter une hypothétique saisonnalité de certains taxons. A l’avenir, il serait également intéressant d’intégrer une notion d’effectifs observés afin de voir si certaines périodes de l’année sont plus favorables que d’autres pour l’observation des coccinelles. Figure 2 : Distribution altitudinale présumée de chaque espèce 500 1000 1500 2000 2500 3000 Smaa'agassa Cranophorus sp C. arcualus N. reunioni S.g0myi P. capicola C. nigritus R. lophantae R. cherm esina O. v-nigrum P. variegata N. voeltzkowi C. poli tus C. sulphurea S. constrictus E. laevz'usculus Shistrio N. oblongosinuatus ? D.bisquatu0rguttata - - - - Légende : en grisé, répartition constatée / - : répartition probable / ? : répartition supposée Actuellement, aucune coccinelle spécifiquement montagnarde n’est connue de La Réunion. Harmonia, 2
37 Bien que la répartition de certaines espèces mérite d’être davantage précisée, on distingue schématiquement quatre groupes : > Les espèces littorales et «des bas», ne dépassant pas 300 mètres d’altitude, voire 100 mètres, > Les espèces occupant non seulement les Bas mais encore les hauteurs jusqu’à 900 mètres environ, > Les espèces occupant une large frange allant du littoral à plus de 1500 mètres d’altitude, > Les espèces à vaste répartition altitudinale, présentes depuis le littoral jusqu’à 2000- 2500 mètres. Les espèces supposées appartenant à la première catégorie n’y sont peut-être qu’à cause d’un manque de données. Tout ou partie d’entre elles peuvent en réalité appartenir à la deuxième classe. Rappelons également que les représentants des trois dernières catégories peuvent être plus abondants sur le littoral qu’en altitude. P.variegata est un cas particulier que nous aurions tendance à rattacher provisoirement à la deuxième catégorie car son observation au-delà de 1000 mètres est liée à des conditions de milieu très particulières. Ainsi, nous ne pensons pas que cette espèce soit présente sur l’ensemble de la tranche 900-1300 mètres, mais ce n’est bien sûr qu’une hypothèse... Quant à C.sulphurea, le nombre de mentions est bien trop faible pour pouvoir commenter la répartition originale que fait apparaître le graphique. Toutefois, sa présence sur le littoral est très probable. Remerciements Un grand merci à Aurore Benoist et Alexandre Payet pour leur accueil. Merci également à Jacques Poussereau pour la transmission de données, à Roger Cloupeau pour le partage de ses observations, à MM. Quilici, Guillermet, Rochat et Thierry en tant que contributeurs. Merci enfin à Audrey Lestel pour m’avoir accompagné lors des prospections, et à Clémence Pique pour la relecture du manuscrit. Bibliographie BLAISDELL F.E., 1892. A new species of coleoptera from Califomia. Ent. News, 3 : 51. CHAZEAU J., ETIENNE J. & FÜRSCH H., 1974. Les Coccinellidae de l’Île de La Réunion. Bull. Mus. natn. Hist. Nat., Paris, 3erne série, n° 210, Zoologie 140 : 265-297. CHAZEAU J., 1979. Mise au point sur le genre Stethorus en Océanie et description de deux espèces nouvelles de Mélanésie. Entomophaga, 24 (3) : 295-303. CROTCH G.E., 1874. A revision of the coleopterous family Coccinellidae. EW. Janson, Londres. 311 p. FABRICIUS, 1781. Species insectorum I, Coccinella : 93-107. FABRICIUS, 1798. Supplementum entomologiae systematicae, Coccinella : 76-80. HOUSTON K.J., 1980. A revision of the australian species of Stethorus Weise (coleoptera : coccinellidae). J. Aust. Ent. S0c., 19 : 81-91. MADER, 1954. Coccinellidae, III. Teil. Exploration du Parc National Albert, mission G.F. de Witte (1933-1935), 80. 206 p. Harmonia, 2
38 MULSANT M.E., 1850. Species des Coléoptères Trimères Sécuripalpes. Annls. Soc. Agric. Sci. 1nd. Lyon, Zeme série (2). 1104 p. OLIVIER A.G., 1791. Encyclopédie méthodique. Histoire naturelle des insectes, VI, Coccinelles : 37-85. POORANI J. An annotated checklist of the coccinellidae (coleoptera) of the indian subregion. QUILICI S., FRANCK A., MONTAGNEUX B. & TASSIN J., 1995. Successful establishment on Reunion Island of an exotic ladybird, Olla V-nigrum, the biocontrol of leucaena psyllid, Heteropsylla cubana. In : TAFORI, Workshop proceedings Leucaena psyllid : a threat to agroforestry in Africa : 147-154. ROSSI P., 1792. Mantissa Insectorum, Il, Coccinella : 85-89. SICARD A., 1909. Révision des coccinellides de la faune malgache II. Coccinellidae, Aphidaphagae. III. Pseudococcinellidae. Annls Soc. Ent. Fr., 78 : 63-165. WEISE J., 1909. Hispinen und Coccinelliden aus Madagaskar. Arch. Naturgesch., 75 (I): 111-125. WEISE J., 1910. Coccinelliden von Madagaskar, den Comoren und den Inseln Ostafrikas. In : A. Voeltzkow, Reise in Ostafrika in den jahren 1903-1905 (II) : 508-515. WHITEHEAD V.B., 1967a. The validity of the higher taxonomic categories in the tribe Scymnini (Coleoptera Coccinellidae). Ph. D. Diss. Univ. California. WHITEHEAD V.B., 1967b. The validity of the higher taxonomic categories in the tribe Scymnini (Coleoptera Coccinellidae). Diss. Abstr., 28B : 1564-1565. Harmonia, 2
39 Chilocorus nigritus , .. #1“ “(l fi Nephus voeltzkowi Exochomus laeviusculus Plalynaspis capicola SîiChOIOîiS gomyi Harmonia, 2
HARMONIA COCCINELLES DU MONDE RECOMMANDATIONS AUX AUTEURS Le bulletin Harmonia publie des articles originaux, des articles de synthèses et des notes consacrés à l’étude des coléoptères coccinellidae du monde entier. Les thématiques abordées peuvent être multiples : systématique, biologie, écologie, biogéographie, gestion conservatoire des espèces et des milieux etc. Il s’agit d’une revue numérique en téléchargement libre sur internet. Ce format permet d’inclure sans frais supplémentaire des planches photographiques en couleurs et facilite la diffusion des articles. Les articles ne seront toutefois pas dissociés les uns des autres: le numéro entier sera converti en format « .pdf >> et diffusé comme tel. Il est recommandé à chaque auteur de fournir une liste de diffusion (associations, muséums, contacts divers) que le comité de rédaction s’engage à ne pas diffuser à des tiers. Deux bulletins par an sont édités, le premier au printemps (mai-juin), le second à l’automne (novembre-décembre). Les articles publiés (opinions, validité des données...) dans Harmonia n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Il est recommandé à chaque auteur de soumettre pour lecture son article à un collègue référent, sachant qu’une relecture est de toutes façons assurée par le comité de rédaction. Ce comité, en cours de constitution, sera modifié et élargi en fonction des thématiques et des zones géographiques traitées. Les articles peuvent être rédigés en français, anglais, allemand ou espagnol. Un résumé en anglais devra être fourni. La mise en page et la longueur des textes est à l’appréciation de l’auteur. Néanmoins, dans un souci d’uniformité pour la revue, les éléments suivants sont imposés : - police Times new roman 12, interligne simple. - les noms latins des espèces seront mis en italique. - la mise en gras de certains mots est proscrite, l’auteur signalera simplement le plan de son article pour faciliter la mise en page. La mise en page finale sera soumise avec les corrections à l’auteur pour validation avant parution. Les articles et images associées seront soumis de préférence par courrier électronique, ou à défaut par courrier postal, aux adresses suivantes : harmonia.coccinellidae@yahoo.fr Bulletin HARMONIA Vincent NICOLAS Rouillac — Route l4l F-16150 ETAGNAC